Les nationalismes dans les Balkans : Un défi pour l`Europe, la paix
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1. Les nationalismes dans les Balkans Un d fi pour l Europe la paix et la s curit Patrick SIMON Membre du Conseil national du Mouvement de la Paix D o viennent ces nationalismes qui envahissent notre espace europ en La cr ation des identit s nationales survient au moment paradoxal o les lois du march et la mondialisation sont le mode de la Pens e Unique Ses outils sont l Organisation Mondiale du Commerce et le Fonds Mon taire International Les Etats Unis et l Europe tendent concentrer les pouvoirs conomiques politiques et militaires L Otan devient un passage oblig de la politique de s curit globale Et dans le m me temps les autres pays sont vou s une fragmentation l image de l ex Yougoslavie Ainsi en 1500 les entit s politiques en Europe se situaient aux alentours de 500 En 1923 l Europe comptait 23 Etats En 1998 nous en sommes 50 Mais la volont d aujourd hui n est pas tant mancipatrice ou relevant de la d fense de leur identit comme dans les ann es 50 60 I s agit plut t d un repli sur soi du rejet des autres et de la volont de ne plus partager les richesses d un territoire donn surtout lorsqu elles se rar fient Mais est ce vraiment un paradoxe N y a t il pas convergence de vue entre la Pens e Unique et ses atomes national int gristes La fragmentation n int resse t elle pas les nouveaux empires en construction La premi re r action2. rieures instituer un cycle de cours en albanais l Acad mie p dagogique de l Universit de Skopje cr er un conseil des relations interethniques Fort de cela de nouveaux espoirs sont n s au sein des cercles albanais qui se sont radicalis s pour demander encore plus d autonomie sur une partie du territoire o ils d passent 30 de la population r gion de Tetovo L quilibre entre la promotion des droits des minorit s et l irr dentisme devient alors un quilibre pr caire En 1994 le Haut Commissariat poursuit sa d marche en proposant des repr sentants albanais dans le gouvernement et aussi dans l administration ainsi que des lections la proportionnelle avec les composantes minoritaires de la population D s f vrier 1995 de graves incidents s en suivirent et aujourd hui les tensions sont tr s fortes entre Albanais et Mac doniens N y aurait il pas fallu poser diff remment les probl mes tout en donnant chacun l acc s la fonction publique l instruction publique y compris aux hautes tudes et aux droits citoyens Deux types de conditions semblent n cessaires pour sortir d une spirale tr s dangereuse pour la d mocratie et les humains l aube du nouveau mill naire Tout d abord il s agira de cr er les conditions d une paix durable travers trois questions reli es entre elles la paix la d mocratie et le d veloppement Ensuite
3. texte pour forger des nationalismes comme pour trouver un bouc missaire quand un Etat se d bat dans la crise conomique sociale et de sens moral Se limiter la seule approche de cette question des minorit s annule une autre probablement plus d rangeante celle qui met les apports multiculturels dans la construction d un Etat o primerait le droit du sol dans la reconnaissance des droits et devoirs de chaque citoyen Cette autre approche qui permet aussi de prendre en compte les dimensions qui font l homme conomique avec les rapports au travail culturelle avec les rapports l expression et la cr ation sociale avec les rapports autrui et la construction commune d une soci t Alors qu en posant la question des minorit s nationales avec celle de l autonomie de la s paration des populations et de l appropriation des richesses du sol il y a forc ment risques de tensions lorsque ces derni res sont faibles et qu une telle atomisation laisse le champ libre ceux qui concentrent r ellement les richesses mondiales entre leurs mains Apr s la Bosnie Herz govine le Kosovo nous pouvons reposer ces questions propos de ce qui se passe en Mac doine Depuis son accession l ind pendance les pr conisations du Haut Commissariat pour les Minorit s nationales taient en 1993 concentrer les efforts pour que les enfants Albanais aient acc s aux tudes secondaires et sup
4. Mondiale puis Ferney Voltaire pr s de Gen ve en 1998 Les objectifs qui se sont d finis peu peu taient de r fl chir et d agir ensemble entre Europ ens occidentaux et d Europe centrale et orientale par la cr ation d un r seau de solidarit s imm diates pour la justice le respect des droits des r fugi s des minorit s des femmes des enfants Mais aussi pour contribuer une logique de s curit autrement que militaire et pour un lieu critique ind pendant des r gimes politiques En l occurrence il s agit de r pondre aux questions des identit s des besoins sociaux et de citoyennet par des actes concrets et lisibles o les solidarit s actives remplacent l assistanat et l humanitaire Pour qu une alternative puisse merger face aux Entit s Chaotiques Ingouvernables issues de la Pens e Unique lib rale nous avons besoin de consolider cette soci t civile pluraliste et d mocratique de plus en plus apte r pondre ces d fis Si les Balkans sont un laboratoire pour les grandes puissances ou l alliance militaire de l OTAN les Balkans peuvent aussi tre un laboratoire d avenir pour les Organisations Non Gouvernementales pour une construction europ enne de s curit commune et de d sarmement C est dans cet esprit qu une d l gation s est rendue en Mac doine en juin 1999 la fois pour devenir le porte parole d un projet de Trauma Center en direction d
5. de toute la r gion y compris la Yougoslavie avec la participation des repr sentants de la soci t civile de fa on ce que les populations soient associ es au plus t t et au plus pr s du terrain la reconstruction et au d veloppement sur la base de leurs besoins La cr ation d un fonds d aide au fonctionnement et aux projets des Organisations Non Gouvernementales non nationalistes des Balkans pour dynamiser la vie d mocratique et rendre aux populations la ma trise de leur destin Des mesures de confiance pour permettre la d tente le retour une vie publique normale et la s curisation des minorit s ethniques au premier rang desquels figurent d importantes mesures de d sarmement g n ralis sous contr le de l ONU Nous nous proposons De formaliser l existence d un r seau de vigilance entre Organisations Non Gouvernementales des Balkans et Organisations Non Gouvernementales de l Union Europ enne pour permettre le dialogue la diffusion d informations et la solidarit sur des actions et des projets en direction des populations civiles De lancer l id e d une Conf rence des Organisations Non Gouvernementales des Balkans et de la Communaut Europ enne pour coop rer ensemble la stabilisation de la r gion et la pr vention des conflits En proposant de telles alternatives nous venons directement et concr tement contrer les nationalismes qui recherchent un repli su
6. il faudra sans faux semblants favoriser l expression et la prise en compte de la soci t civile Et c est autre chose qu une esp ce de protectorat qui se dessine ces derni res ann es C est le cas de la Bosnie Herz govine et du Kosovo Les Accords de Dayton comme de Rambouillet fournissent une sorte de mode d emploi de la reconstruction avec des injonctions du FMI et de la loi du march lib ral C est pourquoi la prise en compte de la soci t civile permet la fois des solidarit s entre les populations la fois un combat au quotidien contre les replis sur soi et l exclusion des autres Ainsi c t des pouvoirs politiques et m diatiques la soci t civile peut contribuer des alternatives humanistes et notamment les droits humains la paix Les Organisations Non Gouvernementales ont un r le essentiel dans la mobilisation de l opinion publique contre les indiff rences Sur la question des Balkans le Mouvement de la Paix France a d j organis deux conf rences des forces pacifistes et plus largement des mouvements de solidarit s au Couvent de l Arbresle pr s de Lyon en 1994 En Bosnie Herz govine l aide internationale estim e 5 1 milliards de dollars au cours des cinq derni res ann es qui ont suivi la guerre se fait dans un vide juridique total et sans vision globale Seulement 160 millions de dollars d investissements priv s sont venus dans le pays selon la Banque
7. on ne donne Il y a aussi un temps o nous donnons plus que nous recevons Et il y a un temps o enfin nous d cidons de partager ne serait ce que parce qu ce moment il devient comme une n cessit imp rieuse de sortir du temps non partag Quoi qu il en soit il s agit de trouver le temps ad quat Il s agit aussi de le trouver temps avant qu il ne soit trop tard Ce temps commun permet de d passer les probl mes pour essayer de trouver des solutions nouvelles des alternatives Pour autant le temps individuel est li celui des autres Dans une p riode d instabilit la difficult de se projeter dans l avenir de faire des projets ensemble ne peut durer ind finiment Nous vivons toujours une situation ouverte qui a plusieurs possibilit s A nous de les regarder en face et de faire des choix qui s inscrivent dans la construction plut t que dans la destruction Le choix de cette derni re peut devenir un point de non retour Mais pour cela il ne faut pas s enfermer dans le probable dans l irr versible Il n y a pas d v nements probables ni de devenir probable Il y a une r alit en mouvement o les actes de chacun vont permettre ou non telle ou telle possibilit Ce qui a chang aujourd hui c est notre perception que les choses sont plus complexes Il n y a ni avenir radieux ni sauveur supr me Les changements une situation ne sont possibles que si nous prenions nos af
8. puisse se red finir dans le cadre des mutations de l action publique Le cadre de r f rences est pris d assaut par la m diatisation qui n offre que l image de l image des cultures qui se rencontrent et se confrontent Dans la cit la coh sion sociale ne peut exister qu avec cette action publique qui a pour objet de ma triser ces mutations De m me cette ma trise n a de r alit que si elle est partag e par le ferment de la d mocratie Or aujourd hui r gne sans partage les paradigmes n o lib raux qui ont pour r sultat qu un nombre grandissant de citoyens est d poss d des droits les plus l mentaires Jean Jacques Rousseau ne disait il pas dans le Contrat social que la d mocratie exige beaucoup d galit dans les rangs et les fortunes pour que le citoyen soit vraiment libre il faut que nul citoyen ne soit assez riche pour en acheter un autre et nul assez pauvre pour tre contraint de se vendre La citoyennet c est relever le d fi de l exclusion et de non droit et de non devoir La d mocratie pourra r pondre ce d fi Et pour ce faire elle aura besoin aussi d un cadre institutionnel de r gulation de s curit collective o le contre pouvoir l action publique institutionnelle s appelle la soci t civile et citoyenne Mais nous savons que la citoyennet n existe pas en soi Elle s labore partir de droits et devoirs auxquels nous participons dans leur
9. En cela c est trouver des solutions ensemble la mis re l injustice l oppression ou l exclusion La citoyennet comme le civisme ont besoin pour tre une r alit de d finir ensemble un id al du sens la vie Ce serait mettre en lumi re les formules qui organisent la vie en communaut qui ont permis dans notre histoire aux peuples et leurs composantes de trouver les voies de la r conciliation et de la diversit cr atrice Au lieu de rechercher les antagonismes et de se replier sur soi m me sur les peurs ancestrales ne conviendrait il pas plut t de mobiliser nos nergies pour la construction d une vie meilleure De ce fait la citoyennet a besoin d actes concrets inscrits dans le temps Elle n volue pas de mani re lin aire sur un rythme r gulier mais par des modifications quelquefois brutales Il faut oser bousculer les habitudes les vidences r ductrices La construction de la citoyennet n est jamais acquise m me si elle r sulte de l histoire de chacun et d une communaut donn e de la m moire individuelle et collective De plus aujourd hui le monde est ouvert Les communaut s changent de nature Dans une m me cit plusieurs communaut s existent et coexistent Les actes pos s ne le sont pas par ailleurs d une mani re intemporelle Il y a un temps d incertitude o l on attend que ce soit l autre qui apporte quelque chose On re oit plus qu
10. R volution fran aise Il s agissait du principe du droit du sol puis de la citoyennet Alors que le nationalisme c est surtout l oubli de la nation Pour autant la question de l identit de la nation fait partie du probl me des Balkans qui s av re tre un laboratoire qui pourrait pr figurer des volutions graves pour l Europe tout enti re L ignorer favorisera le lit des nationalismes Nier les probl mes d identit de droits sociaux et conomiques fait le lit en Europe galement des nationalistes souverainistes int gristes et autres d rives fascisantes Quelles alternatives aux nationalismes Il nous appartient en cons quence de reprendre l initiative pour des valeurs et des actes humanistes Edouard Glissant po te et philosophe a rappel fort justement que l identit ne peut vivre dans l enfermement L identit c est la relation la participation Il n y a aucune culture qui puisse tre exclusive des autres Il faut au contraire essayer de savoir comment tre soi m me en tant l autre La cr ation des identit s nationales Europe XVIII XX si cle Le Seuil Paris 1999 3 Alain Gresh Mani re de voir n 45 mai juin 1999 litt ralement L identit se d finit sans cesse travers des processus historiques des communaut s qui vivent se croisent s entrecroisent sur un m me sol Le d fi de sa construction est celui de l enrichissement multiple et plurie
11. aux Bolcheviks qui appelaient les peuples faire la paix et la publication de trait s secrets dans lesquels les alli s s taient partag l Europe avait t les quatorze points du pr sident Wilson qui jouait la carte nationaliste contre l appel international de L nine Une zone de petits Etats nations devait faire barrage contre le virus rouge De m me en esprit critique nous pouvons noter comme l a fait Anne Marie Thiesse que Nombreuses sont les actuelles langues l Eric Hobsbawm L re des extr mes Le court Vingti me si cle Le Monde Diplomatique et Editions Complexe 1990 nationales europ ennes qui n existaient pas v ritablement avant le XIX si cle Comme les nations elles ont t depuis gratifi es d une histoire qui remonte la nuit des temps mais leur naissance est toute r cente Quelque part cela proc de de l instrumentalisation Et de la nation au nationalisme le pas est vite franchi si la citoyennet ne corrige pas l troitesse de sa signification premi re Aussi il nous faut d fendre le principe de nation comme tant un groupe d hommes auxquels on suppose une origine commune Il s agit de groupes d humains g n ralement assez vastes qui se caract risent par la conscience de son unit et la volont de vivre en commun Il faut se rappeler aussi que Les nations ne sont qu une forme passag re de l organisation des soci t s humaines n es l poque de la
12. avril 1992 au Kosovo partir du 24 mars 1999 Et r cemment les Hongrois de Vo vodine posent la question d une certaine autonomie pour les minorit s Comme l crit Catherine Samary il y a comme un jeu de miroir et d alliances entre les nationalistes En Bosnie Herz govine s ajoute la mont e du SDA parti qui suit les traces des organisations islamistes int gristes autre fa on r active et de repli sur soi Mais contrairement au manque d informations re ues en Europe la soci t civile de ces pays r agissent Au lieu de rechercher toujours du c t de l Occident les solutions il conviendrait de prendre en compte comment la soci t civile dans les Balkans est elle m me en construction de nouvelles alternatives Bien entendu elle a encore quelques difficult s notamment dues au poids du pass o l Etat providence ne permettait pas toujours l initiative civile Pour autant face aux d faillances des politiques c est bien la soci t civile aujourd hui qui produit dans les Balkans une nouvelle citoyennet Qu en est il aujourd hui Pour sortir de la crise des Balkans avec son cort ge fun bre de guerres de populations meurtries de nationalismes exacerb s l Europe devra s interroger et prendre bras le corps ses probl mes qui ne s arr tent pas sa porte sud est Mais il faudra l y aider Il importe notamment de regarder de pr s la question des minorit s qui sont souvent le pr
13. construction et int gration Ces droits et devoirs sont ceux d une communaut Ils se modifient dans et avec la communaut qui vit dans un m me lieu notre cit C est de la responsabilit de chacun Mais dans une cit c est en particulier celle de ceux qui participent l ducation des enfants et des jeunes savoir les parents les enseignants et les ducateurs professionnels La communaut qui organise et permet cette citoyennet n a pas plus d existence en soi Si les individus qui la composent ne fondent pas leurs rapports sur le respect mutuel et des projets n goci s comment peut on prendre en compte les besoins individuels et collectifs eux m mes fond s sur la compr hension mutuelle des points de vue et des besoins Ainsi comment tre citoyen lorsque l on n a pas de projet de vie travail ou autre quand on est adulte exclu de la vie conomique et sociale Ainsi comment tre citoyen quand on est un jeune qui n a pas de r f rence au travail parce que ses parents n ont pas acc s au travail peut imaginer sa place ici et maintenant Comment tre citoyen quand on est inscrit dans une pr carit de travail donc de logement de consommation d impossible projection dans l avenir D o la n cessit ou un combat pour s attaquer aux causes profondes de la crise lorsque la citoyennet a du mal tre une r alit parce qu il est difficile de trouver sa place dans la communaut
14. curit qui ne peut se maintenir par la coercition ou la r pression en tant que bases de la s curit Le besoin de s curit est un besoin fondamental C est permettre partir de r gles de respect mutuel de trouver sa place reconnue Vivre en s curit ne se d l gue pas ni l Etat providence ni seulement autrui C est prendre des d cisions au plus pr s des besoins des personnes par un consensus d mocratique La citoyennet repose galement sur le passage de la condition de sujet celui d acteur C est s autoriser ou prendre le droit de jouer son r le pour s attaquer aux probl mes qu ils soient locaux ou dans un syst me largi la nation la communaut mondiale L acteur ne joue pas qu un r le ni comme figurant ou dans l obscurit de l anonymat ni comme acteur connu ou reconnu En tant qu acteur de notre vie nous posons des actes quelle qu en soit la dimension Il n y a pas d acte anodin ni de non acte Ne rien faire c est encore faire ou laisser faire Cela signifie le refus de se replier sur soi qui correspond la fois au fait d oublier autrui qu s en d fier Pour que ce jeu d acteur dans la cit soit possible encore faut il prendre la parole Le langage est le premier acte reconnaissable par autrui C est entendre l autre parce que sa parole aussi doit tre reconnue par soi L un comme l autre doit pers v rer pour que se produise l chang
15. e l acte concret Sartre disait ce propos que l homme est ce qu il fait Encore faut il apprendre toujours apprendre et ne pas s habituer la r alit environnante Rien n est immuable Osons poser les questions qui d rangent l ordre tabli Restons ouvert sur des motions Ne prenons pas pour argent comptant ce qui peut appara tre comme une vidence une chose tablie une fois pour toutes pour toute Il en est ainsi de la loi des r gles de vie des possibilit s de changement Mais prenons le soin de rechercher un change constructif Cet optimisme n est pas b at C est s appuyer sur les potentialit s plut t que sur les incapacit s pour sortir de l impasse de l v nementiel du virtuel De m me il nous faut trouver des instruments de contr le des syst mes qui se mettent en place et voluent Des avanc es vont dans ce sens condition que leurs marges de man uvre ne soient pas virtuelles Je pense ainsi la D claration universelle de 1948 aux d cisions prises par l O N U Je pense au droit international avec les Conventions de Gen ve de 1949 et de 1984 contre la torture qui a permis l inculpation du g n ral Pinochet le Tribunal P nal International pour l ex Yougoslavie 1993 avec le Tribunal P nal International d Arusha pour le Rwanda 1994 la Cour p nale internationale permanente pour les crimes et g nocides les crimes contre l humanit et les crimes de guerre M m
16. e si aujourd hui il y a encore des manques importants dans les domaines financiers et conomiques face auxquels les citoyens sont encore d sarm s Mais quoi qu il en soit ces instruments visent prendre en compte le besoin grandissant de r paration des viols des droits humains C est une premi re tape vers la prise en compte d autres droits comme l acc s aux ressources naturelles de respect des droits conomiques et sociaux de respect de l environnement L exemple de ce qui se passe en ex Yougoslavie est regarder de pr s En 1990 soit dix ans apr s la mort de Tito les partis nationalistes remportent des victoires aux lections r alis es dans les diff rentes r publiques issues de l ex Yougoslavie Peu avant Slobodan Milosevic avait abrog de nombreux textes qui donnaient une certaine autonomie aux r publiques issus de la Constitution de 1974 Ce fut le cas au Kosovo et en Vo vodine De m me l enfoncement dans la crise conomique et sociale et les pressions du FMI entra naient de grandes in galit s C est le 25 juin 1991 que la Slov nie et la Croatie prennent leur ind pendance se d solidarisant des autres r publiques A partir de l tous les ingr dients sont l pour d velopper des conflits et la mont e des nationalismes comme r ponse aux difficult s rencontr es Les conflits comme les atteintes aux droits humains se multiplient en Croatie 1991 en Bosnie Herz govine partir du 6
17. es victimes civiles de la guerre du Kosovo la fois pour renforcer le r seau de solidarit s C est galement cette occasion qu une d claration des Organisations Non Gouvernementales s est r alis e en direction des gouvernants dont voici le texte La guerre au Kosovo avec les horreurs de l puration ethnique et les bombardements de l OTAN en R publique F d rale Yougoslave ont caus un nouveau traumatisme dans les Balkans Les populations de cette r gion taient d j durement prouv es par une grave crise conomique et sociale dans leur marche forc e vers une conomie de march Une aide conomique majeure doit tre d cid e par la communaut internationale pour permettre le retour des r fugi s et s curiser les populations voisines qui ont le plus souffert du conflit et de ses d vastations dans le tissu conomique Nous Organisations Non Gouvernementales consid rons comme une priorit du moment la prise de mesures concr tes pour permettre la soci t civile de la r gion de s inscrire dans les processus de stabilisation et de reconstruction C est en re dynamisant la vie d mocratique des Balkans sur des bases non nationalistes et dans le respect des droits humains des droits des femmes et des enfants des droits des minorit s que seront jet es les bases d une paix durable Pour cela nous demandons Une conf rence internationale sur la reconstruction et le d veloppement
18. faires en main Et c est dans la cit l o nous vivons que cela commence Le futur n est pas donn il se construit Aujourd hui certains parlent de panne civique Celle ci renvoie au social l absence d un mod le identificatoire fiable D passer cette panne civique c est d velopper une citoyennet qui se d clinerait par trois types d actions actions de refus Refus de la mis re des injustices de l oppression et des exclusions action de contre pouvoirs pour que la soci t civile emp che les d rives d un pouvoir fut il tabli d mocratiquement actions de propositions C est la d mocratie de proximit Sur quoi repose alors la citoyennet D abord c est de cr er ce que sera notre vie quotidienne en nous lib rant des peurs de l autre C est tre tol rant parce qu il existe une pluralit des points de vue et de comportements A partir de diff rentes approches nous pouvons construire ce devenir commun C est encore et encore transformer les r ves en r alit s o la place de chacun est possible Pour avoir sa propre place dans la cit il faut pr server celle de l autre parce qu un jour nous aussi nous pourrons tre cet autre Les r fugi s ou les populations d plac es d un lieu l autre au rythme des guerres en savent quelque chose Les immigr s galement Les exclus de la soci t aussi Ensuite c est de cr er les conditions de la s
19. l Cela ne signifie pas sa dissolution dans une sorte de mondialisation fataliste mais bien d une ouverture sur l avenir faite de rencontres d changes et de respect mutuel de l apport de chacun Refuser cela c est d truire tout espoir d changer nos cheminements myst rieux puisque nous resterions myst re autrui Pour sonder le myst re il faut l exprimer Qui suis je Qui es tu Tu es un myst re pour moi si je suis un myst re pour moi m me En te d couvrant je vais me d couvrir et si je d couvre en toi si diff rent de moi des parties de moi m me je d couvre la fois que je suis unique et que je te ressemble trangement et que nous partageons la m me histoire troublante celle des humains et qu il nous appartient ensemble d crire L alternative ces questions est de rechercher une nouvelle thique pour civiliser les relations entre humains entre nations ou toute autre forme d organisation des soci t s du monde Cette thique repose sur le droit la paix la s curit au d veloppement Ces droits humains individuels et collectifs sont une autre r ponse que celles de la culture de la guerre comme prolongement de la paix de l ing rence dite humanitaire ou de la sacro sainte loi du march Nous devons prendre bras le corps la question des identit s Nous devons notamment pouvoir r pondre aux besoins fondamentaux humains Besoin d quilibre stabilit c
20. ontinuit dans la vie quotidienne le cadre de vie Besoin d exploration li la curiosit sur l ext rieur Besoin d individualit reconnaissance en tant qu tre original avec des diff rences de caract re d id al de sensibilit de projet Besoin de sociabilit dans une volont sociale commune Besoin de prise de conscience compr hension des choses qui nous entoure Besoin de cr ativit intellectuelle ou manuelle de 4 y A LESE Zarina Khan philosophe crivain et metteur en sc ne esth tique Besoin d intentionnalit tre inachev mouvant l individu comme Autre approche n cessaire est celle de la citoyennet Pour Balibar Le citoyen n est pas seulement un individu mais quelqu un qui agit qui sait qu il ne se lib rera pas seul ni par en haut ni sans les autres La qualit de citoyen n est pas seulement jouir du droit de cit C est aussi tre conscient d tre partie prenante d une communaut Porteur d id es et de pratiques collectives de d fense de cette communaut elle n a de qualit que dans le respect d autres communaut s La d saffection des citoyens pour la vie publique et leurs responsabilit s est un sympt me de la crise de la d mocratie Cela conduit au renfermement sur soi et ou l intol rance et par l le rejet de l autre C est un sympt me de l affaiblissement de la souverainet nationale sans que celle ci
21. r soi et un ennemi bouc missaire qui permet la mondialisation de se pr senter comme tant La solution
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