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Comment réduire pauvreté et inégalité : pour une

1. conventions les proc dures locales de formalisation des ie fonciers et les attentes de papiers tude de cas dans le Centre Ouest ivoirien in Ph Lavigne Delville et P Mathieu coord _ LAVIGNE DELVILLE Ph 1998 La S curisation de l acc s aux ressources par le titre ou l inscription dans la communaut in Ph Lavigne Delville dir 1999 Comment articuler l gislation nationale et droits fonciers locaux exp riences en Afrique de l Ouest francophone Dossier Zones arides n 86 Londres ITED dir 1998 Quelles politiques fonci res en Afrique noire rurale R concilier pratiques l gitimit et l galit minist re de la Coop ration Karthala Paris LAVIGNE DELVILLE Ph et J P CHAUVEAU 1998 Conclusion in Ph Lavigne Delville dir pp 721 736 LAVIGNE DELVILLE Ph et A KARSENTY 1988 Des dynamiques plurielles in Ph Lavigne Delville dir pp 215 242 LAVIGNE DELVILLE Ph et P MATHIEU coord 1999 Formalisation des contrats et des transactions Rep rage des pratiques populaires d usage de l crit dans les transactions fonci r es en Afrique rurale document de travail GRET IIED LE MEUR P Y 1997 La politique du foncier synth se de l atelier Tenure fonci re et droits de propri t in Bierschenk Le Meur et von Oppen dir Institutions and Technologies for Rural Development in West Africa Werkersheim Margraf Verlag LE Roy E 1984 Enjeux contr
2. 1999 Les acteurs de l offre et de la demande d ducation en Afrique in Les Cahiers d Ares n 1 LANGE M F et J Y MARTIN 1995 La socialisation par l ducation et le travail l itin raire incertain in Jeunes ville emploi Quel avenir pour la jeunesse africaine Paris minist re de la Coop ration et du D veloppement LANGE M F et S O DIARRA 1999 Ecole et d mocratie l explosion de la scolarisation au Mali Politique africaine PROTEAU L 1998 Itin raires pr caires et exp riences singuli res La scolarisation f minine en C te d Ivoire in M F Lange dir UNESCO 1993 Rapport mondial sur l ducation 1993 Combler le d ficit des connaissances largir les choix ducatifs D finir des normes de niveau Paris Unesco 1995 Rapport mondial sur l ducation 1995 Paris Unesco 1998 Rapport mondial sur l ducation 1998 Paris Unesco UNITED NATIONS 1998 World Population Prospects The 1996 Revision New York United Nations Il Sant Sant publique Joseph BRUNET JAILLY IRD Les politiques de sant que nous connaissons tout sp cialement dans les pays les plus pauvres d Afrique ceux de l Afrique francophone ces politiques que pratiquent les Etats ind pendants depuis plus d une g n ration d j celles que financent les bailleurs de fonds celles qui font l objet de tant de grands titres dans les journaux de ces pays et de ta
3. ventail des syst mes de normes fonci res qu l organiser et donner aux autorit s publiques un levier efficace pour conduire l volution des droits sur la terre et les ressources naturelles Le pluralisme des normes fonci res comme ph nom ne normal Les limites des tentatives pour r duire la fracture entre l gislations officielles et pratiques locales r sident en d finitive dans la non prise en compte par les d cisions politiques nationales des formes et des dyna miques de coordination interm diaires entre les diff rents acteurs et FONCIER 221 institutions impliqu s localement dans l enjeu foncier Tendues vers l objectif de combattre le pluralisme des normes par la privatisation ou de le r duire en le contr lant par un dispositif transitoire de recon naissance des droits locaux de gestion ces politiques publiques continuent d agir par en haut m me lorsqu il s agit de reconna tre les pratiques locales de droit et de gestion Ce faisant elles court circuitent les formes et les dynamiques de coordination concr tes qu imposent localement l ins curit de l environnement institutionnel et la com p tition fonci re L argument d fendu ici consiste envisager sous un autre angle la question du pluralisme des normes le consid rer non comme un _ l ment pathologique dont il s agirait de se d barrasser mais comme la r sultante normale de dynamiques sociales et politiques
4. Ce dernier niveau proc de d un changement d chelle dans la vision des petits entrepreneurs qui les fait passer de la satisfaction en petits groupes d int r ts conomiques communs acheter vendre investir produire l organisation collective de masse pour la d fense d int r ts g n raux s informer se faire reconna tre changer les conditions g n rales etc Il convient de bien distinguer ces deux niveaux de mobilisation et d organisation car le m lange de ces deux registres est une des sources de confusion et de d ception constat es dans les exp riences ant rieures Ce processus d organisation du milieu d pend donc fortement des capacit s collectives organiser des actions pertinentes soit cono miques soit d int r t g n ral en r ponse aux besoins concrets exprim s par les petits entrepreneurs lesquels restent toujours principalement soucieux du d veloppement de leurs unit s individuelles C est pourquoi les groupements d affaires et les associations professionnelles doivent pouvoir faire appel facilement des services d appui capables de les aider mettre en place avec succ s les actions collectives demand es par les membres Stimulation de l offre de cr dit En mati re de cr dit d appui l investissement moyen terme des petites entreprises il n y a pas eu assez d exp rimentation pour que l on puisse aujourd hui en d duire certains modes d action privi
5. ORTIZ P et al 1999 L utilisation des services de sant maternelle et infantile Abidjan en 1994 96 in J Brunet Jailly dir PAIRAULT C dir 2000 Citadins et ruraux au sud du Sahara Paris Karthala PORTAL J L et al 1999 La qualit de la prise en charge obst tricale dans le secteur sanitaire public d Abidjan in J Brunet Jailly dir 94 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S R publique du B nin 1998 Financement des services sociaux essentiels suivi de l Initiative 20 20 Programme des Nations unies pour le d veloppement et Organisation des Nations unies pour l enfance ROEMER M 1984 More schools of public health A worldwide need International Journal of Health Services 14 3 STIGLITZ J E 1998 Towards a New Paradigm for Development Strategies Policies and Processes Prebisch Lecture CNUCED Gen ve STOUT S 1997 Evaluating Health Projects Lessons from the Literature World Bank Discussion Paper n 356 World Bank Washington DC TANO BIAN A 1997 Innover avec l administration Abidjan in J Brunet Jailly dir TERRAY E dir 1987 L tat contemporain en Afrique Paris L Harmattan TNTA S 1997 Re dans la participation des mots aux actes in J Brunet J ailly dir VAN BALEN H et M VAN DORMAEL 1999 Professionnels et usagers des services de sant Revue internationale des sciences sociales n 161 septembre
6. adh sion et les bailleurs qui cherchent des projets pour placer leur aide et les experts qui cherchent des consultations pour vivre et les b tisseurs et les fournisseurs de mat riels de rench rir en ch ur Derri re ce jeu c est celui des int r ts mat riels et professionnels qui se r v le C est aussi toutefois au moins dans les pays d Afrique noire franco phone l influence d une confiance assez mal assur e dans les vertus de la m decine moderne et d une adh sion individuelle persistante aux repr sentations traditionnelles de la maladie de sa nosologie de son tiologie de son cours naturel des th rapeutiques efficaces il faut voir les professionnels de la sant moderne de la moderne C te d Ivoire recourir aux tradipraticiens Memel F t 1999 il faut voir comment ces professionnels savent 4 Brazzaville orienter les malades vers les tradipraticiens pour certaines affections qui leur chappent Gru nais 1985 Cependant l organisation de la profession reste tr s forte avec ses piliers que sont dans chaque pays la Facult de m decine et son doyen le ministre de la Sant et toute son administration les ordres professionnels le m decin du chef de l tat etc et toute cette diplomatie secr te dans laquelle excellent les m decins courtisans Les int r ts de la profession sont bien d fendus Les malades de leur c t sont bien incapables de proposer ou de revendiquer l
7. confirm par les v nements qui se sont produits depuis lors bien au dela de ce qui tait alors imaginable L accord d octobre 1999 a t violemment rejet par la base paysanne Un mouvement de contestation comparable 4 celui de 90 91 dans sa structuration a pris forme en particulier dans les r gions de Bougouni et Sikasso zones traditionnellement mod r es Ce mouvement s en est pris en tout premier lieu au bureau central du SYCOV accus de passivit et de collusion avec l adversaire le prix accept ne permettant pas aux associations villageoises de rembourser leurs dettes ni a fortiori de payer les producteurs Certains observateurs ont alors hativement parl de rejet du syndicat ce qui n est pas du tout le cas Au fil des assembl es g n rales des d l gu s des AV qui se tiennent a Bougouni en mars avril et mai 2000 on a assist 4 un durcissement du mouvement qui faute de r action des partenaires a abouti une d cision de boycott du coton assortie d un refus de toute collaboration avec la CMDT la convocation d un congr s extraordinaire du SYCOV pour renverser la direction d alors et 4 une d nonciation de la responsabilit de la CMDT et du gouvernement dans la situation L annonce du prix du coton par la CMDT avant louverture officielle de la campagne 160 F kg soit 10 F de plus qu en 1999 suivie par la suppression des taxes sur les intrants n a pas suffi calmer la r
8. enrichissement Cette reconnaissance du segment des petites entreprises et de son r le dans l conomie suppose une forte volution dans les principes d action normes pratiqu s par les diff rents acteurs Il faudrait en effet que les bailleurs de fonds prennent le risque d inventer de nouveaux modes d intervention en direction de ce secteur interm diaire et de soutenir l laboration de politiques nationales coh rentes en leur faveur 196 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S les gouvernements soient en mesure de r guler les int r ts conomiques dominants actuels pour ouvrir le jeu conomique ces nouveaux acteurs notamment par l laboration d un cadre l gal qui leur redonne des chances gales d acc s aux march s aux mati res premi res au cr dit aux services et les incite trouver leur place dans le secteur formel le secteur financier d cide de sortir d une vision court terme pour investir sur cette couche mergente du secteur priv les fournisseurs de services franchissent la distance culturelle qui les s pare des petits entrepreneurs et d veloppent une connaissance fine de ce qui fait leur dynamisme et des fa ons d aider les entreprises gagnantes r aliser leur potentiel Il est peu probable que toutes ces conditions se r alisent sauf heureuse conjoncture si les diff rents acteurs ne sont pas pouss s voluer par la pression socia
9. une r duction des in galit s Les pouvoirs publics concern s sont galement les pouvoirs locaux et les nouvelles collectivit s issues de la d centralisation Ces collectivit s locales peuvent reproduire leur chelle les m mes dominations et in galit s mais elles peuvent aussi b n ficier d un effet de l gitimation si elles savent travailler en partenariat avec les groupes d acteurs Le rapprochement avec les dynamiques sociales la prise en compte des m diations li es la coexistence des normes le souci de r sultats concrets en mati re de lutte contre la pauvret et les in galit s sont des objectifs qui donnent toute son importance l chelle locale pour les instances de n gociation et de r gulation chelle qui fait parler de gestion locale n goci e et d espace public de proximit notions que Pexemple du foncier en milieu rural viendra pr ciser Ce besoin d articulation entre les niveaux local national et inter national ne concerne pas seulement les pouvoirs publics un certain stade d organisation les groupes d acteurs se trouvent confront s des d calages entre organisations fa ti res et organisations de base C est le 28 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S cas des institutions de microfinance et des organisations paysannes L existence de cadres de concertation et la possibilit d y faire valoir des propositions de politiques publiques impliquent pour les acteurs de p
10. L expression a de toute fa on besoin de se fa onner et de se transformer dans la pratique L objectif est de promouvoir des politiques qui ne se r duisent pas a des filets sociaux de s curit des mesures compensatoires humanitaires du type assistance personnes en difficult mais qui reconnaissent les enjeux sectoriels et cat goriels et ce faisant mettent en uvre des mesures capables d agir sur les causes des in galit s En d autres termes pas des politiques sp cifiques pour les pauvres qui ne touchent pas aux conditions d acc s aux ressources mais des politiques qui se construisent sur des compromis entre les int r ts divergents des groupes d acteurs Les exemples des fili res agricoles du microfinancement des petites entreprises de l approvisionnement en eau du foncier de l ducation de la sant galement ont apport des d buts de validation empirique et permis de construire des raisonnements et des propositions fond s sur des exp riences ancr es dans les r alit s politiques Il faut maintenant y retourner Table des mati res Le livre mode d emplois tenants 4 Introduction par Marc L vy sise 5 PREMI RE PARTIE PROPOSITION M THODOLOGIQUE Cadre de r f rence en quatre temps ss 19 Sch ma synth tique du cadre m thodologique sscsscsseeseeesseeneeeeens 29 DEUXI ME PARTIE ANALYSES SECTORIELLES I ducation Politiques publiques d ducation par Marie
11. ants tant g n ralement tr s diff rents de ceux des fonctionnaires les ajustements sont souvent difficiles Les conseils d administration ont naturellement tendance fixer des salaires assez bas et refuser les primes ce qui peut avoir l effet pervers de d courager les salari s et de faire partir ceux qui ont le plus de comp tences techniques comptables informaticiens Une autre particularit des syst mes mutualistes v hicul e par les op rateurs qui transf rent leur mod le canadien ou fran ais est le b n volat les lus travaillent pour le bien de la communaut et ne doivent pas recevoir de r mun ration Si le principe est ventuellement acceptable les premi res ann es et quand le travail est tr s r duit de l ordre d une r union par trimestre il est tr s rapidement contest En milieu rural ou urbain tout temps consacr la caisse par les membres des conseils ou les caissiers doit tre compens La norme de r f rence est souvent au minimum celle de la journ e de travail du salari agricole En cas de refus des formes plus ou moins occultes de r mun ration sont pratiqu es indemnit s de transport ou de nourriture tr s sup rieures aux frais r els octroi de cr dits plus importants parfois taux r duits Si l on se r f re la finance endog ne par exemple aux clubs lib riens chaque responsable re oit des indemnit s relativement lev es d cid es
12. clients comme dans une banque classique Les clients sont int ress s uniquement par la qualit des services financiers et par leur permanence Ils savent qu ils risquent d tre exclus de futurs octrois s ils ne remboursent pas temps et qu il n existe pas d autres opportunit s pour eux Et m me parfois le risque r el ou suppos de se faire saisir sa moto sa t l vision ou sa maison se r v le une contrainte efficace Les rapports de pouvoir sont donc simples m me si cela n interdit pas quelques arrangements entre cadres et clients Dans un syst me mutualiste l quilibre du pouvoir est beaucoup plus complexe Les tensions sont souvent fortes entre ceux qui mettent en avant leur comp tence technique et ceux qui privil gient leur connais sance du milieu social s lection des emprunteurs capacit de pression en cas de difficult s capacit d adaptation des produits financiers au contexte local La r ussite s observe quand les deux parties recon naissent la n cessit des deux formes de comp tence Les modes d exercice du pouvoir sont galement diff rents Les cadres veulent souvent recourir au vote Les lus pr f rent la recherche du consensus avec le choix d une troisi me candidature souvent plus terne quand l opposition entre deux candidats importants semble irr ductible Cette recherche du consensus vient souvent de la volont d coute et de prise en compte des minorit s
13. d intervention appel s s int grer au sein d une politique d appui aux petites entreprises Tout d abord il reste admis que tous les services aux petites entreprises doivent tre durablement subventionn s pour tre accessibles ces derni res quoique ce taux de subvention puisse varier selon la nature du service et la capacit locale des entreprises le r mun rer Les externalit s g n r es par ces services justifient cette part r siduelle de subvention publique Toutefois on consid re maintenant que l apport de ces subventions publiques doit tre conditionn la fourniture effective des services en question et programm e de fa on d gressive L inter vention publique doit surtout servir stimuler le march priv des services en finan ant le rapprochement de l offre et de la demande La s lection des services soutenir et d velopper doit tre guid e par la demande des petites entreprises invit es se comporter comme clientes d finissant elles m mes leurs besoins et r mun rant les appuis correspondant La fourniture de ces services doit tre confi e en priorit aux prestataires existants dont il s agit cette occasion de renforcer la formation et la viabilit institutionnelle Les prestations de service doivent s inscrire dans une logique de march concurrentiel et ce titre la pr f rence va aux prestataires de statut priv et but lucratif Les ONG PETITES ENTR
14. de l ducation La plupart des syst mes scolaires africains sont dor navant financ s par l ext rieur pour une part qui se situe entre 30 et 50 des sommes attribu es la scola risation primaire Au Mali par exemple les ann es 1990 sont marqu es 54 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S par l effort important r alis grace l appui des partenaires de l tat malien travers le TV Projet de d veloppement de l ducation de base PDEB Sur le plan des infrastructures on peut citer la construction de plus de 4 000 salles de classe au cours de la seule ann e 1994 Au plan qualitatif alors qu en 1988 pr s de 30 des coles n avaient aucun manuel et que le ratio moyen l ves livre tait de 8 l ves pour un livre en 1994 il progresse un livre pour 3 l ves dans la zone du PDEB Enfin sur le plan de la formation toujours dans le cadre du PDEB 100 des directeurs d cole des conseillers p dagogiques des inspecteurs et des directeurs r gionaux de l ducation ont t form s aux m thodes d enseignement par objectifs et de nouvelles didactiques d enseignement du fran ais et des math matiques Diarra et Lange 1998 Les moyens financiers mis la disposition des Etats africains leur ont ainsi permis de d velopper et d am liorer l offre en ducation Mais d une certaine fa on ces tats semblent n tre plus que le lieu o transitent les aides financi res destin es
15. des organisations repr sentant le monde rural La force et la cr dibilit actuelle du CNCR celle encore potentielle de P APESS tiennent ce que le processus de construction de ces ensembles de grande envergure se soit fait de fa on essentiellement endog ne et ne soit historiquement d pendant ni de l tat la diff rence des grandes organisations coop ratives ni de l aide qui n en a pas eu l initiative ORGANISATIONS PAYSANNES 157 mais les a simplement accompagn s Il est int ressant ce propos d observer que des processus plus t l guid s de l ext rieur du milieu paysan par exemple la naissance de la FUPRO au B nin ou de la CNOP au Burkina ont v g t jusqu ce que l initiative soit reprise de l int rieur g n ralement en r action une mesure politique intol rable et d clenche une action r ellement paysanne forums et marches paysannes au B nin cr ation du CCOF comit de concertation des organisations fa ti res au Burkina D autres processus fortement marqu s par des interventions externes mise en place de Chambres d agriculture conf d rations paysannes camerounaises etc continuent de v g ter La force des organisations paysannes est d abord interne Trois probl mes se posent ces organisations fa ti res une fois qu elles ont commenc s affirmer d abord celui de leur d pendance financi re par rapport l aide et de leur autono
16. des pauvres MICROFINANCE 107 dont il faut comprendre les causes et les effets notamment d exclusion des m canismes de redistribution plut t qu un niveau de revenu Comment la pauvret mais aussi la richesse sont elles per ues par les int ress s Etre riche c est souvent avoir eu de la chance mais c est aussi faire circuler largent ou le redistribuer Et tre pauvre cela peut signifier ne pas avoir de chance comme les balok en pays bamil k mais aussi ne pas tre s rieux Par exemple au Cambodge les pauvres sont souvent consid r s 4 tort ou a raison comme les joueurs les buveurs les coureurs de femmes ou les personnes instables qui s absentent souvent du village pour prendre des petits m tiers temporaires en ville Ou encore les cas sociaux handicap s malades veuves ou m res c libataires avec de nombreux enfants etc Sont ils r ellement le public cible de la microfinance De plus le public pauvre vis par intervention de microfinance peut consid rer que cette qualification est une atteinte son honneur et sa r putation ce qui risque de le mettre en face d un choix difficile Une distinction plus pertinente consisterait faire la diff rence entre les cat gories sociales faible capital initial mais ayant des projets financer les jeunes les apprentis les veuves les micro entrepreneuts et celles qui ne veulent pas prendre de risques les per
17. du point de vue des r gles officielles la n gociation 226 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S ne se fait pas dans n importe quelles conditions n importe quand et au profit de n importe qui Les marges de man uvre des diff rents groupes d acteurs vis vis des diff rents syst mes de normes et vis vis de la loi et de ses r formes sont largement conditionn es par de multiples facteurs Entre autres par l histoire des relations entre tat et paysan neries locales par la force et les modalit s d ancrage local du dispositif tatique par les organisations et les r seaux qui permettent aux diff rents syst mes de pouvoir locaux et aux diff rents groupes d acteurs de se faire entendre des politiques par les rapports de force entre les notables les agriculteurs ordinaires et les cat gories d agriculteurs qui ne disposent pas de droits d appropriation mais de droits d usage conc d s ou d l gu s jeunes femmes trangers aux communaut s locales par les rapports de force entre agriculteurs et leveurs non seulement au niveau local mais aussi vis vis des autorit s et des politiciens au niveau national etc Certaines caract ristiques des dynamiques sociales et politiques propres aux tats africains contemporains structurent de fa on importante ces r gulations fonci res informelles sans pour autant jouer toujours dans le m me sens m me lorsqu elles ne concernent pas d
18. es Confront s l absence d interlocuteur les bailleurs leurs agents et les pouvoirs publics font parfois l erreur de sous estimer le temps et la PETITES ENTREPRISES 197 mod ration n cessaires pour soutenir une v ritable structuration du milieu professionnel Cette impatience peut alors les amener pr cipiter certains groupes opportunistes dans un position renti re de fausse repr sentativit voire m me imposer par le haut des structures de repr sentation du secteur priv du type Chambres consulaires qui restent vides de tout contenu social Ces mesures volontaristes peuvent entra ner un recul du mouvement de structuration du milieu en occupant artificiel lement l espace de l gitimit qui lui appartient L exp rience a montr que les petits entrepreneurs ne commencent se mobiliser collectivement que pour r soudre les probl mes communs rencontr s par leurs entreprises individuelles c est dire travers des groupements d affaires ou groupements d int r t conomique au sein de la m me fili re d activit et de pr f rence avec un statut but lucratif C est seulement lorsqu ils ont pu satisfaire ce besoin premier d agir ensemble sur leur contexte et qu ils ont ainsi pris conscience de certaines contraintes au niveau macro conomique ou politique qu ils d cident d eux m mes de rejoindre ou de cr er une association jouant un r le de syndicat professionnel pour d fendre
19. es plus de 150 000 c est la quasi totalit des chefs d exploitation et donc de la population paysanne 2 3 millions de personnes qui est mobilisable sur les probl mes de la fili re La repr sentativit du SYCOV ne se mesure pas en termes d adh sions formelles le syndicat n a jamais r ussi organiser la vente de cartes mais en termes de capacit de mobilisation laquelle a pu se v rifier en maintes occasions C est une organisation syndicale qui ne conteste pas le bien fond des organisations pr existantes et notamment des AV qui jouent un r le irrempla able dans les domaines technique conomique social et financier mais qui parach ve le processus d organisation paysanne en offrant une structure repr sentative des int r ts professionnels des ruraux du sud Mali C est pourquoi le SYCOV a calqu son organisation sur celle de la CMDT en adoptant une structuration aux niveaux village zone secteur r gion pays Dans les faits seuls les niveaux r gionaux et nationaux ont constitu des structures syndicales sp cifiques la base le syndicat s appuie directement sur les AV Par ailleurs le SYCOV syndicat des producteurs cotonniers et vivriers du Mali refuse d s le d part de s enfermer dans une probl matique strictement cotonni re et affirme sa volont de se situer dans la perspective du d veloppement global de la r gion C est une organisation d mocratique ce qui est ass
20. gitimes localement ce qui peut se faire par une proc dure d enregistrement ou d inscription la demande assurant une s curit juridique relative sans n cessairement passer par la proc dure d imma triculation qui reste possible pour les acteurs qui en ressentent le besoin Mettre au point des proc dures de validation la fois intrins que du point de vue local et extrins que du point de vue de l tat des transactions fonci res semble galement tre une voie souple et efficace de s curiser la transmission des droits tout en facilitant leur circulation Un certain nombre de d marches actuellement en r flexion ou en exp rimentation dans diff rents pays vont dans ce sens qu il s agisse d offrir un cadre de validation administrative des transactions fonci res 234 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S qui se pratiquent localement pour autant que soient clarifi s certains l ments cl s du contrat Lavigne Delville e al 2000 Lavigne Delville et al 2001 ou d encourager les conventions locales qui pr cisent les r gles d acc s et d exploitation aux ressources naturelles renouvelables Hilhorst et Coulibaly 1998 L adoption de ces principes laisse une large place pour des innovations juridiques et institutionnelles vari es r pondant des dynamiques fonci res sp cifiques la diversit des rapports Etat lites locales populations des choix politiques en faveur de tel
21. l chelle du pays sont consid rables le Mali est le premier producteur de coton d Afrique noire la compagnie cotonni re est r put e juste titre pour son efficience la Compagnie malienne de d veloppement des textiles CMDT est le fleuron du syst me construit par la Compagnie fran aise de d veloppement des textiles CFDT en Afrique francophone le pays jouit d un r gime d mocratique et l tat peut jouer un r le incitatif dans l laboration de compromis entre producteurs de coton et compagnie cotonni re enfin les producteurs de coton ont un niveau technique et organisationnel relativement lev le Syndicat des cotonniers et vivriers SYCOV est le seul syndicat d Afrique n d un mouvement spontan des paysans Toutes les conditions semblaient donc r unies pour que s laborent des compromis institutionnalis s qui assurent le d veloppement durable de la fili re coton Or la r alit est beaucoup moins simple et il ne semble pas que les accords conclus puissent garantir la stabilit long terme de la fili re Plut t que d appliquer a priori la grille d analyse propos e dans cette tude sur des ph nom ries sociaux en mouvement nous avons jug pr f rable d en d crire le d roulement historique pour alimenter au fur et mesure la r flexion 1 phase 1988 1992 L irruption inopin e du mouvement paysan dans le processus de restructuration de la fili re coton
22. l ducation et non celui de l laboration des politiques scolaires de telle sorte qu il est difficile de mesurer leur degr d autonomie et d initiative Les interventions trang res Le ph nom ne de d scolarisation qui a touch un grand nombre de pays africains C te d Ivoire Ghana Guin e Mali S n gal Togo a souvent laiss les gouvernements africains sans r ponse ad quate Le recul de la scolarisation est attest et les importants progr s r alis s de 1960 1980 ont t stopp s par les ann es de d scolarisation ce qui a incit des institutions internationales comme la Banque mondiale intervenir dans le financement de l ducation C est l une des cons quences de la crise conomique et financi re qui de fait a engendr la mise sous tutelle financi re des pays africains En effet les politiques de rigueur conomique impos es dans le cadre de cette mise sous tutelle rendent difficile sinon impossible le financement des politiques sociales sur fonds propres Les pays africains sortent particuli rement affaiblis de ce type de rapport impos par les organisations internationales pas assez endett s pour utiliser leur dette double tranchant comme certains pays d Am rique latine mais suffisamment pour ne plus tre libres de leurs choix politiques 15 Le terme partenaires est utilis au Mali pour d signer l ensemble des intervenants nationaux ou
23. la professionnalisation des producteurs R interpr t dans la pens e multiple paysanne il va se traduire au niveau local par des compor tements de multiple appartenance tr s observables par exemple au S n gal affiliation simultan e l organisation coop rative la f d ration des groupements d int r t conomique de la fili re la FONGS qui explique notamment la difficult du Conseil national de concertation et de coop ration des ruraux CNCR d nombrer les paysans dont il repr sente les int r ts L entr e par les fili res peut s av rer pertinente et n cessaire pour permettre aux repr sentants du monde paysan de s introduire dans la discussion des politiques publiques au niveau national et international Elle l est moins au niveau local or c est ce niveau que les organisations fa ti res doivent puiser leur l gitimit En outre c est bien au niveau local que la r sultante des diverses normes qui se chevauchent ou s opposent se traduit dans le comportement socio conomique et politique concret du paysan en fonction de ses int r ts strat giques et qu il choisit d utiliser les normes qui lui conviennent le mieux ou d en cr er de nouvelles Il importe donc de s attarder au niveau local 146 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S La position des organisations paysannes dans les comp titions locales et l acc s aux ressources C est en butant avec la
24. les met n cessairement en tension On n y trouve ni les plus nantis ni les plus d munis des acteurs villageois mais plut t une classe moyenne qui cherche s affirmer sur l espace villageois mais se heurte aux int r ts des groupes d cisionnels tout en partageant avec eux certains int r ts notamment par le jeu des appartenances familiales des membres Cela favorise certaines n gociations ou alliances dans l envi ronnement de l organisation paysanne mais nourrit aussi de nombreux conflits l int rieur de ces organisations L histoire d un groupement est souvent un roman rebondissements multiples avec ses meurtres symboliques et ses longs pisodes comateux Th tre d op ration brouillon l organisation paysanne appara t comme un laboratoire social o un d pendant peut devenir pr sident observ au Mali et au Niger o la femme s autorise parler publi quement o une r gle coutumi re ou moderne peut tre d tourn e De nouveaux rapports sociaux s essaient et de nouvelles normes s inventent sur ces espaces de l entre deux qui de par leur caract re exp ri mental sont n cessairement des espaces fragiles et pr caires Les organisations locales sont ainsi engag es dans un jeu de conflits et d alliances dont les enjeux majeurs sont l acc s aux ressources locales captives enjeu foncier le contr le des ressources externes largent de l aide et en der
25. lui C est le paradoxe du paradigme lib ral qui recouvre en fait des pratiques tr s interventionnistes l oppos de ces deux espaces du haut on trouve au niveau local un espace que l on peut qualifier de m o coutumier encore extr mement actif pour assurer le contr le social et la conservation des quilibres au sein du syst me social villageois Les acteurs de cet espace entretiennent un rapport tonnant de contact vitement avec ceux de l espace tatique mais n ont aucune connexion directe avec ceux de l espace de l aide pour lesquels ils sont d ailleurs le plus souvent invisibles on a vu surgir depuis une trentaine d ann es au niveau local de nouveaux espaces sociaux ouverts par les organisations paysannes Ils ont la particularit d tre cheval sur le syst me n o coutumier o leurs acteurs vivent au quotidien et doivent n gocier l acc s certaines ressources et sur l espace de l aide o ils vont braconner d autres ressources Ce sont souvent les seuls acteurs locaux connus des d veloppeurs li s l aide Barbedette 1997b Dans ce paysage bien sch matique on n y a volontairement pas encore situ les espaces conomiques locaux nationaux sous r gionaux mondiaux bien qu ils soient videmment hautement significatifs du point de vue de l laboration de strat gies il est maintenant possible de situer l espace des organisations faiti
26. mes de normes qu elles rencontrent et doivent g rer Les organisations professionnelles de fili res qui constituent un type d organisation paysanne particulier se d finissent formellement par la seule r f rence la logique professionnelle mais n chappent pas la superposition de normes relevant de chacune des autres logiques Les acteurs locaux endog nes sont en relation avec d autres acteurs exog nes qui interviennent sur la sc ne locale l administration et ses techniciens le commer ant le pr tre ou le pasteur agent de d velop pement le projet Chacun est fortement porteur de normes mais le r f rentiel de ces acteurs locaux exog nes est en r gle g n rale beaucoup plus homog ne que celui de l acteur paysan Prenons le cas du d veloppeur public ou priv Il arrive au village en ayant circonscrit un champ restreint la sant l eau etc le d veloppement local lui m me constitue un champ restreint au regard de la complexit des dynamiques locales Il applique ce champ une pens e relativement homog ne et unique guid e par une logique rationnelle technicienne et une id ologie du progr s qui se traduit dans une strat gie lin aire et planifi e qui gomme les dimensions conflictuelles de la r alit locale dans le cadre logique du planificateur les al as et les situations conflictuelles sont vers s dans la colonne des suppositions impor tantes et con
27. normes sont li es la position des acteurs dans le secteur de la microfinance mais aussi dans la soci t globale 5 On place temporairement le tour de la tontine dans la Coopec on retire de la Coopec de quoi payer la cotisation hebdomadaire de la tontine 106 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Le public de la microfinance Pour la pens e dominante la microfinance doit tre r serv e aux pauvres et si possible aux plus pauvres et aux femmes Beaucoup de financements ext rieurs sont conditionn s ces crit res avec des ratios pr cis au moins tel pourcentage de pauvres souvent d finis par rapport au PIB moyen par habitant et tel pourcentage de femmes Les op rateurs et les cadres nationaux sont partag s entre l oppor tunisme et la critique Ils montrent alors la difficult pratique d tablir des crit res objectifs et reconnus par les populations et de ne faire du cr dit qu une partie de la population la plus pauvre si l autre la plus ais e n a pas acc s des solutions alternatives Cela renvoie directement l analyse concr te de la diff renciation sociale la perception de la richesse et de la pauvret aux rapports entre les hommes et les femmes et non une projection externe de normes ayant peu de rapports avec la r alit Comment d finir la pauvret Celle ci est souvent caract ris e par un niveau ration calorique revenu mon taire permet
28. noter la diff rence d approche entre la Commission euro p enne et l ensemble CGAP Microfinance Network Banque mondiale La Commission apporte le plus de financement sans toujours le savoir et n a pas de r flexion propre sur le sujet Elle suit avec retard les r flexions sur microfinance et pauvret et microfinance et genre 2 Les statistiques isolant les actions de microfinance sont tr s approximatives 102 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Figure 2 Acteurs du champ de la microfinance Capital intellectuel O cu fort a CGAP Banque mondiale Microfinance Network A Aide fran aise 5 oen l Pi ra Op rateurs wy LLLECEPPPCEL ELLE 5 pe em 5 Capital conomique faible OM em AE Rs VAT etes Capital conomique Sn Cadres nationaux se fort DLL ETEEE PERTE EEE LL LS OS Op rateurs LS io l a Cr dit solidaire 5 COOPEC 3 Etat 2 Etat 1 Capital intellectuel faible MICROFINANCE 103 Le p le dominant intellectuellement est la CGAP le Microfinance Network une vingtaine d institutions reconnues de la microfinance avec Pappui de la Banque mondiale et de Fondations nord am ricaines Les volumes financiers sont nettement moins importants que ceux de la Commission mais ce sont ces organismes qui donnent le ton et diffusent par leurs publications l information et la formation les meilleures pratiques pr sent es comme ayant une validit qu
29. re fois l tat tait invite La premi re orient e vers la base visait le d veloppement des capacit s d action des membres des associations pour d finir et conduire leurs programmes de d veloppement On l a d j voqu e en montrant comment elle avait oblig entreprendre une nouvelle lecture du local La seconde orient e vers le haut visait ouvrir aux paysans un acc s la n gociation des conditions cadres du d veloppement rural Elle allait conduire quatre ans plus tard la cr ation du CNCR Conseil national de concertation et de coop ration des ruraux C est donc partir de 1991 que l on peut commencer parler de l int r t des organisations paysannes ouest africaines la FONGS avait en effet galement invit Thi s les organisations s urs du Mali Burkina Gambie Guin e Bissau etc s engager sur le terrain des politiques nationales Il est important de noter que l initiative est ici paysanne et pr c de les appels qui viendront ensuite des syst mes d aide lorsque s imposera pour eux la n cessit de constituer dans le dialogue politique des interlocuteurs repr sentatifs de la soci t civile On fera ce propos cinq derni res observations 6 FONGS Dossier de la Table ronde de Thi s 1 au 6 octobre 1991 ORGANISATIONS PAYSANNES 153 La cinqui me logique paysanne On a pr sent plus haut les quatre logiques coutumi re populaire de d ve
30. res et de rechercher ses articulations Il s agit d un espace du haut et non d un espace local Il est en contact direct avec l espace de l aide qui la notable exception de la FUPRO au B nin disposant de ressources propres lui apporte son soutien financier et dans tous les cas l introduit aux tables de n gociation Ses acteurs cherchent s imposer et y parviennent in galement selon les pays comme interlocuteurs incontournables de l tat Enfin ils puisent leur l gitimit dans les espaces des organisations paysannes locales qu ils repr sentent Par contre ces espaces n ont aucune connexion directe avec 156 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Figure 2 Les espaces sociaux du monde rural Espaces du haut mm lt S of SA Espace N 5s Espace EXN Espace a organisations organisations paysannes X PK fafri autres JS Ya ti res autres locales S T Espace n o coutumier Espaces locaux les espaces n o coutumiers ce qui a son importance partir de ce sch ma auquel on peut ajouter les diff rents espaces o se d finissent les strat gies conomiques il est possible de mieux situer la port e et les limites du r le que peuvent jouer ces organisations paysannes fa ti res ou leur coordination dans la n gociation et la mise en uvre des politiques agricoles et dans le fonctionnement des fili res Les sources de l gitimit
31. sans traiter des relations de pouvoir et de conflits en refusant toute rationalit conomique aux politiques d viant du mod le lib ral L ambition est moins iconoclaste qu elle ne le fut les positions de la Banque mondiale du FMI du G8 de l Union europ enne tout en continuant d voluer dans le sens de la lib ralisation s ouvrent aussi 4 ces pr occupations sociales et politiques Il n est plus n cessaire d tre frileux ni sur le besoin de r gulations internationales ni sur les ph nom nes de domination ni sur les questions de la repr sentativit et du r le de l Etat Le besoin de l gitimit d int grit d efficacit d quit de cet tat fait d j partie de l agenda international comme on dit M me si on sait que les conditions historiques de cr ation des tats et leurs modes d insertion internationale ont fait que dans de nombreuses situations les lites dirigeantes et les groupes dominants ont privil gi leurs int r ts particuliers plut t que l int r t g n ral Les humanitaires ont ouvert la br che du devoir puis du droit d ing rence et montr l ambigu t de la possible substitution de l action humanitaire l intervention politique Les d veloppeurs sauront ils chapper cette ambigu t propos de la lutte contre la pauvret et faire valoir peut tre en r f rence aux droits conomiques sociaux et culturels inclus dans la chart
32. t avanc pour justifier la reprise de l investis sement hospitalier Les in galit s structurelles sont coul es dans les choix de politique sanitaire Ainsi tout r cemment la C te d Ivoire s est battue pour tre avec l appui de la communaut internationale le premier pays d Afrique offrir la trith rapie ses malades du sida en pratique elle est parvenue au bout de deux ans subventionner le traitement pour 300 malades concentr s dans la capitale sur 4 000 au bas mot on avait parl initialement de soigner 4 000 malades sur peut tre 12 000 et d y consacrer 32 milliards de francs CFA annuellement mais ce pays n est pas capable m me dans sa capitale d assurer toute femme enceinte dont l tat l exige une c sarienne bien faite et en temps utile qui sauverait sa vie et peut tre aussi celle de son enfant ni de vacciner syst matiquement les g n rations de nourrissons Akoi Azizi et al 1999 Portal ef al 1999 Ouattara ef al 1999 Ortiz ef al 1999 On voit encore ce pays mais aussi le Mali par exemple fixer par arr t du ministre des Finances les tarifs des honoraires m dicaux de la pratique priv e comme cette disposition ne peut pas avoir pour but de prot ger les finances publiques puisque ces derni res ne prennent pas ces honoraires en charge ni directement ni par l interm diaire de caisses d assurance maladie il faut comprendre qu elle est fait
33. trangers qui participent au financement du secteur scolaire DUCATION 55 Partant du double constat de la faiblesse des moyens financiers des tats africains et de la forte pression d mographique ces politiques posent comme hypoth se qu il n est dor navant plus possible ces Etats de financer seuls le secteur ducatif Il est certain que la forte pression d mographique ayant comme corollaire le nombre sans cesse gran dissant d enfants en ge de scolarisation 6 8 ans qui frappent chaque ann e la porte de l cole rend d risoires les slogans relatifs la scolarisation primaire universelle Une grande partie de ces enfants n ont aucune chance d y acc der du fait principalement de l insuffisance des infrastructures et des moyens mis par les tats la disposition des populations Et de fait sous la double pression d une demande sociale de plus en plus forte tout particuli rement en milieu urbain et d une d mo graphie galopante on assiste un retrait progressif des tats dans la prise en charge de l institution scolaire au profit ou aux d pens des commu naut s des parents ou de l initiative priv e Le retrait de l tat se mesure galement au plan des politiques scolaires qui apparaissent de plus en plus comme la juxtaposition de r formes financ es par les intervenants trangers tableau 4 Les relations entre les diff rents acteurs modes de l gitimation et instances de m diati
34. une d mocratie citoyenne d acteurs dans chaque pays relay e ou non par des gouvernements avec une solidarit multiforme Assidon 2000 La prise en compte du jeu des acteurs des dynamiques sociales nous para t d autant plus indispensable dans la construction de politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s quand ces dynamiques sont porteuses d une revendication de participer des d cisions d int r t public Les analyses sectorielles qui suivent montrent que de telles situations existent Le d bat sur le r le de la soci t civile face celui de PEtat est salutaire condition d viter les oppositions faciles et les solutions tranch es Par exemple le monopole de l tat sur la chose publique ne saurait tre contest par des associations qui de leur c t ne seraient ni repr sentatives ni l gitimes Ou bien le discr dit et l incurie de l tat sont tels que le moment est venu de laisser place l efficacit et la qualit de proximit du secteur priv Tous les acteurs y compris les tats et m me les tats d mocratiques sont confront s des questions de repr sentativit et de l gitimit Il est important de reconna tre la pluralit des l gitimit s mais le probl me est de savoir qui d cide finalement Comment faire participer aux d cisions d int r t g n ral les acteurs de la soci t civile sans d consid rer la fonction politique des po
35. vis en juin 2000 En outre ce nouveau contrat plan pr voit trois grands types de r formes qui engagent fortement l avenir des producteurs la premi re est la suppression du fonds de stabilisation et une augmentation substantielle du prix du coton ces deux objectifs sont d ailleurs ind pendants et l l vation du prix est un v u pieux qui d pendra de l volution des cours mondiaux la seconde est l entr e des producteurs au capital de la CMDT Cette op ration aurait d se faire par un simple jeu d criture puisque leur participation aurait t financ e par le fonds de stabilisation Vu sa disparition il faudra concevoir un tout autre montage La question de la repr sentation juridique des producteurs au sein du conseil d admi nistration est en suspens m me si elle est en partie clair e par le troisi me type de mesures il s agit en effet d organiser la restructuration des organisations paysannes Les AV qui ne jouissent pas de la personnalit juridique devront adopter un statut de type coop ratif et assainir leur mode de gestion Sur cette base seront mises en place des organisations fa ti res de dimension r gionale qui seront les interlocuteurs directs des directions r gionales de la CMDT Ces organisations fa ti res b n ficieraient de ressources financi res provenant de la fili re 1 6 milliard de francs CFA sont pr vus pour cela on remarquera la diff rence de traitement
36. vitement des parents D pendance Arr t de l exp rience lorsque le financement s interrompt e Plus grande fluidit des effectifs Probl mes de niveau des l ves e R sistance des parents e Gr ves ann es tronqu es ann es blanches DUCATION 41 1995 viennent se glisser des acteurs repr sentants des institutions inter nationales des coop rations nationales ou des ONG qui travestissent les relations qu tats et populations essaient de construire Cette situation est particuli rement inqui tante dans les pays ayant connu un processus de d mocratisation o le poids financier des intervenants trangers trans forme souvent des rapports citoyens en rapports marchands L implication des cadres nationaux dans les projets financ s par l ext rieur posant souvent probl me les intervenants trangers sont dor navant oblig s de contourner cette r ticence par l attribution d avantages financiers symboliques ou mat riels Toute r forme scolaire comporte ainsi des stages o les per diem constituent un compl ment de salaire parfois suivi de l attribution de primes permettant de motiver les fonctionnaires L inertie des minist res de l ducation est contourn e par la multiplication des structures parall les de gestion des diff rentes r formes qui nuit la coh rence de la gestion administrative et participe au discr dit des structures tatiques Enfin les diff rents
37. voir infra Les modalit s de cette rencontre sont encore peu tudi es au sein du champ scolaire en raison de l apparition r cente de ces acteurs Dans l ensemble le discours universaliste des institutions internationales sur le r le de l cole s impose et devient la norme reconnue m me si certaines populations lui opposent encore le droit la diff rence La confrontation se situe d sormais bien plus sur les conditions de la mise l cole que sur Pacception ou le refus de scolariser les enfants Or la d pendance financi re des tats africains vis vis des bailleurs de fonds tend imposer de fait les choix ducatifs et les priorit s d finis par les experts internationaux Mais l interventionnisme accru de certains intervenants trangers n est pas sans provoquer une transformation des pratiques et des comportements que l on peut observer la fois chez les populations et chez les cadres nationaux cens s g rer le syst me scolaire Diff rentes strat gies se mettent en place face l imposition d un ordre scolaire pressenti comme d fini ailleurs et qui se pr sente comme une succession et une juxtaposition de r formes r v lant l absence de vraies politiques d ducation tableau 1 Le d coupage des r formes et leur prise en charge financi re par les diff rents bailleurs de fonds sont parfois per us par les parents d l ves comme des d cisions arbitraires seulement motiv es par
38. 13 Lors d un colloque M decine traditionnelle et sida organis Bamako en 1993 72 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Si donc la norme de v rit scientifique para t souvent bafou e la norme de qualit des soins donne lieu des r alisations mais qui sont visiblement surdimensionn es fallait il vraiment un h pital sp cialis en cardiologie infantile Abidjan Fallait il vraiment reconstruire un h pital ophtalmologique neuf Bamako Fallait il vraiment que l h pital de Tombouctou soit quip d une climatisation centrale Visait on vraiment la qualit des soins ou le prestige des bailleurs et la vanit des b n ficiaires Quant la qualit courante des prestations fournies elle est au contraire un sujet tabou et seule la Banque mondiale et telle ou telle Facult de m decine lorsqu il se trouve en son sein quelque ensei gnant courageux peuvent mettre quelques observations sur ce sujet Derri re les positions officielles que prennent les professions de sant se fait donc jour en pratique une strat gie qui vise essentiellement conserver un contr le total du syst me de sant et d velopper l offre de services dans tous ses aspects L imitation d un mod le tranger devient la forme pratique des normes de v rit scientifique de qualit des soins et d thique m dicale Il suffit de dire nos malades comme ceux du Nord ont droit ces soins pour emporter l
39. 1998 Il convient de rappeler ici que la cat gorie filles n est pas homo g ne et il est souvent difficile de g n raliser tellement les situations sont diverses Ainsi m me au sein des pays les moins scolaris s et les plus sexistes d un point de vue scolaire certaines filles peuvent conna tre des scolarit s brillantes Cependant de grandes tendances peuvent tre identifi es et l un des premiers grands partages souvent d crit est celui qui s effectue selon le type de r sidence urbaine ou rurale et d termine de fa on radicale les chances d une fille d tre inscrite l cole de DUCATION 45 poursuivre ses tudes et de parvenir aux plus hauts degr s de Pensei gnement l int rieur de ces milieux urbains ou ruraux diff rents facteurs sociaux peuvent d terminer les scolarit s f minines comme le niveau d instruction l origine socioprofessionnelle des parents la religion Les structures familiales jouent aussi un r le parfois d terminant et sont autant d l ments qui influent sur la scolarisation des filles citons le type de famille monoparentale monogamique polygamique sa taille et sa composition de m me que la taille et la composition de la fratrie de la fille scolarisable interviennent dans les chances d une fille de b n ficier d une ducation scolaire La premi re diff renciation sexuelle tient au fait que les filles ont globalement beaucoup moins de cha
40. 34 COMMENT REDUIRE PAUVRETE ET INEGALITES 4 mettre au jour les modes de l gitimation mis en uvre par les organisations sociales ventuellement dans les instances de m diation mises en place par les pouvoirs publics examiner leur fonction dans la construction d un int r t g n ral et les instruments juridiques r glementaires contractuels utilis s Envisager les am liorations institutionnelles possibles de ces dispositifs et de leur fonction nement 5 s agissant des in galit s s interroger sur les effets de telles orga nisations ou instances de m diation sur les rapports de pouvoir le maintien ou l all gement des in galit s structurelles D crire ga lement les mesures de redistribution envisageables et les lieux de m diation possibles Choix des th mes trait s Sept th mes ont t retenus pour les tudes de cas chacun repr sentant un enjeu fort et particulier de la lutte contre la pauvret acc s l ducation acc s aux soins de sant primaire r le des structures de microfinancement acc s l eau potable en milieu urbain r le des organisations paysannes par rapport au fonctionnement des fili res agricoles r le des petites entreprises dans la dynamique du secteur informel acc s au foncier en milieu rural Chacun des th mes retenus l a t en fonction des crit res suivants sachant que les secteurs consid r s rel vent de l int r t g n ral
41. Afrique de l Ouest n ont fait que prot ger des int r ts qui ne sont pas ceux de la sant publique cf Brunet Jailly 2000a SANT 77 Au risque de para tre simpliste il semble donc que dans le secteur de la sant les normes revendiqu es par les rares acteurs capables de s exprimer ne sont qu un rideau de fum e permettant de masquer la domination sans partage de l offre sur la demande il s agirait donc d un cas patent d instrumentalisation des normes Cette domination permet non seulement de garantir aux professionnels du secteur de la sant des revenus d un niveau totalement injustifi compte tenu du niveau de vie des pays consid r s mais encore d orienter l offre vers des prestations des affections et des types de formations dont une certaine expertise internationale celle qui sait se montrer ind pendante a abondamment montr depuis des d cennies qu ils ne sont pas prioritaires La domination de l offre sur la demande tient en partie d ailleurs ce que la demande spontan e est tr s faible les consommateurs ne sont pas dispos s consacrer de grandes sommes aux soins que ce soit par fatalisme ou parce que la m decine moderne a depuis l origine t pr sent e comme un bienfait gratuit et obligatoire des colonisateurs Lorsqu il s est agi pour les professionnels lib raux de cr er le march de leurs prestations et produits il a fallu et il faut aujourd hui encor
42. Cette red couverte de l importance du niveau familial n est pas propre aux organisations paysannes s n galaises voir ce propos au Burkina les entretiens paysans recueillis par le GRAD C est la famille qui a de la valeur En plus notre propre ferme c est vraiment la famille qui l a faite ce n est pas le groupement Elle est tr s visit e et toujours pr sent e comme une r alisation des groupements Naam Alors je me disais pourquoi ne pas reconnaitre que les familles s impliquent directement dans le processus ORGANISATIONS PAYSANNES 159 Dans tous les cas les organisations nationales sont renvoy es au local l intersection d un espace priv familial celui o les choix concrets de production se font et d un espace public n o coutumier socialement efficace mais officiellement ignor l o les n gociations qui permettent la mise en uvre des choix de production ventuellement favoris s par les politiques agricoles s tablissent Ces n gociations locales sont sans doute en derni re analyse aussi d terminantes que celles qui permettent d orienter la d finition de ces POUR au niveau national et international Bibliographie CHEIKH Ba 1986 Le Peuls du S n gal Nouvelles ditions africaines Dakar BARBEDETTE L 1991 Aper us sur l volution r cente du mouvement paysan camerounais SAILD Yaound mai 1993 Le Mouvement camerounais 1991 1993 quelles vo lutions quels a
43. D apr s une lecture de la diversit des modes d organisation paysans regards paysans sur 10 organisations paysannes au Burkina en C te d Ivoire en Guin e et au Mali Koudougou mai 1988 ORGANISATIONS PAYSANNES 145 coop ration est le plus souvent bas e sur un malentendu Il n en va pas exactement de m me pour l administrateur civil ou son repr sentant pour le commer ant pour le religieux qui connaissent mieux que le d veloppeur les syst mes de r f rence et les sc nes invisibles des paysans Cependant les uns et les autres se r f rent un syst me de normes qui peut tre complexe mais reste beaucoup plus homog ne que celui du paysan et mal connu de ce dernier Il n y a donc pas sym trie entre les syst mes de normes des diff rents acteurs et la pluralit des normes ne fonctionne pas de la m me mani re selon les acteurs consid r s Cela a des incidences sur les rapports de force puisque les possibilit s de manipulation se trouvent accrues de part et d autre d ailleurs du fait que les r f rences normatives des uns et des autres sont impr visibles parce que changeantes ou inconnues Cette troisi me observation invite prendre des pr cautions lorsque Pon cherche examiner les enjeux qui se construisent autour de l orga nisation des paysans par fili re car ce concept est le produit d un postulat normatif de la pens e homog n isante de l aide celui de la n cessit de
44. Du point de vue conomique le miracle tient l application d une recommandation tr s ancienne de POMS Approvisionnez vous en m dicaments essentiels g n riques ce que le malade gagnera en payant moins cher les m dicaments prescrits pourra tre consacr r mun rer l acte m dical ou infirmier lui m me Il est vrai que cette solution est partielle elle ne s applique pas telle quelle aux populations rurales g n ralement dispers es et disposant d un revenu en moyenne plus faible que celui des citadins Mais c est une solution pour les grandes villes et il est significatif qu elle s tende actuellement en C te d Ivoire Tano Bian 1997 Escalon et al 1997 Barb 1997 Vers 1995 Bamako les centres de sant communautaires repr sentaient environ le tiers des consultations de premier recours et le secteur public se trouvait donc face un s rieux concurrent Les pouvoirs publics ne sont donc pas impliqu s dans un processus de m diation entre les acteurs processus qu ils auraient organis pour trouver une solution n goci e aux probl mes dramatiques qui se posent dans le secteur de la sant en fait ils sont impliqu s dans un processus de contestation des privil ges qu ils ont longtemps garantis leurs agents et leurs structures et cette contestation na t de l apparition d une forme de contr le profane sur des formations p riph riques La duret des conflits r cen
45. FONGS sur une des difficult s rencontr es par nombre d organisations paysannes partir du d but des ann es 1990 lorsque l approche programme est entr e dans les modes du d velop pement qu il a fallu retourner sur le terrain pour analyser ce qui se passait autour des groupements paysans afin d expliquer la pauvret des listes d actions ou de besoins qui tenaient lieu de programme aux associations I est vite apparu que les difficult s pratiques rencontr es par les associations pour monter des programmes convaincants ne tenaient pas seulement des limitations techniques ou financi res mais la position sociopolitique des acteurs de ces organisations sur la sc ne locale Pour comprendre ces difficult s l analyse a t largie l ensemble des dynamiques locales et a d bouch sur la probl matique de la d centralisation Acc s aux ressources et jeux de pouvoir L identification des espaces auxquels ont acc s les membres de ces organisations paysannes polyvalentes du type de celles de la FONGS ou des Naam a r v l que ces derniers repr sentent une cat gorie particuli re d acteurs villageois qui n ont qu un acc s restreint n goci et pr caire aux espaces de production et de d cision Cette observation faite au S n gal est corrobor e par celles faites au Burkina o la plupart des mara chers des Naam n ont qu un usage saisonnier des terres qu ils am nagent et qu i
46. Il pr pare l int r t de prendre en compte les groupes d acteurs pour construire des politiques publiques 3 temps prendre en compte les groupes d acteurs susceptibles d assurer des fonctions d int r t collectif Un premier croisement des l ments constitutifs des deux premiers temps permet de d terminer les groupes d acteurs prenant en charge des fonctions potentiellement li es la r duction des in galit s en mettant en uvre d autres normes que celles des bailleurs des pouvoirs publics des autorit s locales des groupes dominants etc Les tudes de cas confir ment que c est une part de la r alit contemporaine de l Afrique subsa harienne coles et centres de sant communautaires organisations 24 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S paysannes groupements de petits entrepreneurs comit s de gestion de l eau groupes d usagers des ressources naturelles institutions de micro financement D autres exemples auraient pu tre mentionn s et tudi s tribunaux associatifs comit s de quartiers etc La n cessaire implication de la soci t civile a r actualis le plaidoyer en faveur de la dimension participative Encore r cemment la ren go ciation des accords de Lom a t l occasion de faire mentionner dans la nouvelle Convention pour leur reconna tre un r le actif ces acteurs du partenariat que sont les organisations des soci t s civiles europ ennes et des pa
47. Les dirigeants syndicaux ont t accus s d tre responsables du surendettement des AV qui s en est suivi La r alit est plus complexe et l octroi inconsid r de cr dits incombe tout autant aux banques qui se sont livr es entre elles une surench re qu aux dirigeants d AV qui ont contract des cr dits personnels sous couvert de PAV avec la complicit parfois de certains agents d enca drement Ces malversations ont acc l r le processus d clatement des AV la r gle 1 village 1 AV fermement maintenue par la CMDT jusqu en 1995 avait t pr alablement lev e Face cette d rive la ORGANISATIONS PAYSANNES 173 BNDA a t promptement r tablie dans son r le de chef de file par lequel transitent tous les paiements coton e Le SYCOV ne b n ficie d aucun financement provenant de la fili re La plupart des acteurs dominants s en tiennent au principe qu un syndicat doit tre capable de s autofinancer Lorsque le SYCOV propose que les producteurs renoncent deux francs de ristourne pour financer l organisation cette proposition est consid r e juridiquement irrecevable Pourtant il existe au moins une r f rence en la mati re celle du B nin o les organisations paysannes participent aux b n fices de la fili re coton ce qui leur a permis de conna tre un essor remarquable salu par tous les partenaires au d veloppement Les unions d partementales de pro ducteurs UDP et la F
48. QUATRE TEMPS 23 pas de passer un autre 1 la logique de l ignorance ou de l vitement entre syst mes de normes assez cloisonn s 2 la logique de d tour nement qui consacre la primaut des cons quences des rapports sociaux sur les normes officielles 3 la logique de manipulation et d instru mentalisation r ciproques des normes officielles et officieuses 4 la logique de comp tition et d exclusion qui peut d g n rer en conflits violents 5 la logique de convergence qui au contraire met en vidence la capacit des acteurs trouver des m diations op ratoires entre dispositifs publics et strat gies priv es pour laborer des solutions des probl mes collectifs k k k La caract risation de la diversit des pratiques des acteurs par la pluralit des normes de comportement issue d un diagnostic empirique rigoureux a Vavantage de tenir compte de la fa on dont m me un individu peut tre travers par plusieurs logiques selon qu il agit par exemple en tant que professionnel membre de sa famille originaire de sa r gion ou engag dans une association Si un individu incarne une certaine pluralit des normes plus forte raison en est il de tout groupe d acteurs Ce mode d analyse ne se contente pas de caract riser la diversit des pratiques il a aussi avantage de prendre en consid ration les m diations mises en uvre par les acteurs pour entrer en confrontation et en n gociation
49. acceptable Il s agira bien s r d clairer la discussion et non de fournir des recom mandations directement op rationnelles sur cette question difficile qui bien qu elle s apparente la recherche de la quadrature du cercle demeure n anmoins l horizon de toute r flexion sur les moyens de r concilier l galit l gitimit et pratiques dans le domaine foncier en Afrique Les politiques fonci res contre le pluralisme des normes La multiplicit des normes des conventions et des pratiques en mati re fonci re est aussi ancienne que l exercice des diff renciations et des hi rarchies sociales et politiques sur l acc s la terre et sur son contr le l poque pr coloniale il existait des syst mes complexes de pr rogatives de privil ges et de pr minences fonci res ou dans les soci t s soumises des organisations tatiques et imp riales des r gles qui organisaient le partage des pr rogatives fonci res entre ces orga nisations politiques les chefferies locales et les groupes d usagers M me dans le cas le plus fr quent o la terre est consid r e comme un bien communautaire sa gestion commune tait et demeure en r alit le r sultat de rapports de force entre divers groupes d acteurs et de 214 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S compromis entre des r gles de niveaux diff rents au sein et entre des groupes domestiques lignagers villageois et communautair
50. assure le d veloppement de l activit consid r e et pr serve les int r ts de chacun Cette conception n appelle aucune r serve de principe mais c est oublier un peu vite que les acteurs ne sont pas plac s au d part sur un m me pied d galit qu il y a des enjeux conomiques r els autour de la priva tisation et de la lib ralisation des fili res agro exportatrices par exemple et que les groupes d int r t se battent pour d fendre ou conqu rir des positions de pouvoir En cons quence les compromis r put s raison nables sont le plus souvent dict s par les acteurs dominants bailleurs de fonds soci t s agro industrielles tat qui m me s ils divergent sur certains points s entendent sur l essentiel et partagent les m mes conceptions les m mes r f rences les m mes objectifs Les transformations intervenues depuis une dizaine d ann es dans les fili res coton en Afrique francophone illustrent parfaitement ces ambigu t s et le cas du Mali quelles que soient ses sp cificit s est CIEPAC Centre international pour l ducation permanente et am nagement concert Appui au d veloppement local 162 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S particuli rement instructif En effet ce pays pr sente un certain nombre de caract ristiques majeures qui pouvaient en faire un des lieux privil gi s d exp rimentation de ces nouvelles approches des politiques de d veloppement les enjeux
51. aux coll gues m decins ou aux consignes du parti D ailleurs il faut bien le dire aussi le niveau de l assistance technique et de l expertise est souvent extr mement d cevant les programmes financ s ces derni res ann es par la Banque mondiale en Afrique de l Ouest ont eu pour caract ristique commune de d velopper les chelons d une pyramide bureaucratique de la sant publique donc de cr er des formations nouvelles ce qui permet de d penser de grands montants d aide sans aucun vrai d bat sur l int r t de cette strat gie du point de vue de la sant publique Tout le bruit fait autour de la participation de la population la solution de ses probl mes de sant n a en rien contribu depuis plus de vingt ans Conf rence d Alma Ata 1978 un progr s dans la parti cipation Ce sont en effet les agents des minist res de la Sant grands boubous f et gros jupons qui sont venus avec les assistants techniques de Unicef dans des v hicules quatre quatre flambant neufs pay s par la Banque mondiale expliquer aux populations que si elles s organisaient en association lisaient un pr sident votaient des statuts contenant telle et telle disposition on leur construirait un centre de sant applaudis sements photos nos braves populations sont enthousiastes Et pourtant rien qui ressemble en quoi que ce soit la mobilisation des comp tences et des nergies de la base rien d a
52. aux intrants engrais et produits de traitement provoque un rench rissement brusque de ces facteurs indispensables L tablissement de quotas de production afin de limiter les pertes de la fili re en cas de conjoncture d favorable bloque bre een anes 5 toute possibilit d extension au niveau individuel qui aurait pu compenser P volution d favorable des marges Objectivement la situation des producteurs se d grade sur le plan des revenus C est la principale cause du m contentement populaire dans les campagnes au d but des ann es 1990 Parall lement la CMDT acc l re son d sengagement du terrain et entend responsabiliser au plus t t les organisations de producteurs dans la planification de la production la gestion des intrants l organisation des march s le suivi de la campagne au niveau villageois La CMDT tait ind niablement la soci t la plus avanc e en mati re d appui lorga nisation des producteurs C est elle qui a con u et d velopp le syst me des associations villageoises AV partir de 1974 avec tout l effort de formation et d alphab tisation qui accompagnait la mise en place de ces structures Celles ci ont progressivement acquis la ma trise de la commer cialisation primaire de la gestion des approvisionnements et du cr dit Depuis 1984 la CMDT a entrepris de promouvoir des zones autonomes Zones d expansion et d animation rurales ZAER coordonnant les actions de plu
53. car elles induisent un certain projet commun et pragmatiques car tout en cherchant des formulations g n rales et dans une certaine mesure mod lisables pour tre op rationnelles leur conception reste un chantier ouvert et leur mise en uvre une n cessaire adaptation aux situations concr tes 16 Rapport du PNUD sur la pauvret 1998 16 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET INEGALITES Glossaire In galit s structurelles in galit s d acc s aux ressources qui condi tionnent la participation aux processus productifs et in galit s d acc s aux fruits de la croissance collective Normes terme combinant les notions de codes de conduite r gles int r ts valeurs formes de reconnaissance sociale pour analyser la diversit des pratiques des acteurs Ce terme a l avantage 1 d viter de verser dans le culturalisme qui assigne un groupe ou une soci t un syst me de valeurs cens es r gler les comportements des acteurs 2 ou bien dans l individualisme m thodologique qui rapporte les comportements une pure rationalit calculatrice bas e sur les int r ts et 3 de ne pas pr juger d un mod le g n ral d interpr tation Politiques publiques programme d action des pouvoirs publics sur le territoire d un Etat s appuyant sur une recherche de compromis entre int r ts divergents Ces compromis sont le produit d une m diation entre des forces
54. ces v nements On peut affirmer que l mergence d un mouvement paysan en zone cotonni re au Mali est le fruit inattendu de la politique de formation men e de fa on pers v rante et soutenue par la CMDT depuis 1974 en direction des responsables d AV afin qu ils maitrisent les t ches qui leur taient confi es Ces apprentissages aussi fonctionnels soient ils ont permis aux responsables paysans d acqu rir des capacit s d organisation et d analyse de leur environnement Leur mancipation tait d s lors in luctable Ce conflit a permis d acc l rer la r flexion sur la restructuration des fili res coton En effet avant l mergence de ce qui allait devenir le SYCOV en 1992 il n tait pas question pour les soci t s cotonni res de faciliter l mergence d une structure f d rative L organisation des producteurs tait jug e utile la base pour prendre en charge certains probl mes techniques particuli rement d licats organisation des march s gestion du cr dit dans l int r t de la fili re r duction des co ts et des producteurs eux m mes acquisition de comp tences r mun ration collective sous forme de frais de march mais il tait essentiel que ce mouvement demeure atomis afin que les paysans restent en dehors des centres de d cision politique ORGANISATIONS PAY SANNES 167 En revanche tirant la le on des v nements du Mali toutes les autres compagnies cotonni re
55. choix et le corporatisme le plus troit puisque les grands fr res taient au pouvoir Et aujourd hui les coles de formation d infirmi res et de sages femmes tant dans un tat pitoyable les seules normes qui sont transmises ces professions sont sur le plan priv celle de l arrangement tous les petits trafics qu autorise l exercice de la profession dans les formations publiques pratique priv e clandestine mais bien tol r e perception indue d honoraires petits vols de mat riel et de m dicaments dans les tablissements publics pour les revendre dans la pratique priv e etc et sur le plan collectif celui du corporatisme Les r sultats d ailleurs sont l dans les pays d Afrique francophone le salaire moyen des agents de l tat est en proportion du produit national par habitant tr s sup rieur ce qu il est dans les pays d Asie a faible revenu Banque mondiale 1989 pour le cas du Mali voir J Brunet Jailly 1995 Et la revendication d avantages nouveaux se combine avec le refus de toute r mun ration au m rite de tout avancement au choix D finissant l tat autog r comme celui dans lequel seul compte le bien tre des fonctionnaires J P Azam a conclu partir de donn es de 1987 les champions de l autogestion de l tat dans l chantillon consid r ici sont des pays membres de la zone franc tels le Burkina Faso le Tchad le Mali et la C te d Ivoir
56. clivage entre une l gislation officielle inappliqu e et des droits et des pratiques locales qui pr valent de fait y compris souvent dans l action des agents locaux de l tat Les d marches choisies pour conduire ces r formes ont t diverses Elles ont d abord appuy un dispositif de privatisation Plus r cemment elles ont tent d int grer les droits fonciers locaux dans un cadre juridique national Mais les volont s r formatrices ont d composer avec les rapports de force l chelle nationale ou plus simplement avec la faiblesse des marges de man uvre de l tat lui m me dans les ar nes politiques locales Dans une premi re partie nous montrerons comment l inter vention l gislative et r glementaire publique a finalement abouti l inverse du r sultat recherch faute pr cis ment de prendre en compte les formes de coordination et leurs dynamiques qui se nouent autour de l enjeu foncier dans leurs dimensions tant sociales que politiques et conomiques Tendues vers l objectif de combattre le pluralisme des normes ces politiques publiques ont en effet davantage contribu complexifier l ventail des syst mes de normes fonci res qu I organiser et donner aux autorit s publiques un levier efficace pour conduire l volution des droits sur la terre et les ressources naturelles Dans un tel contexte quels pourraient tre les fondements de poli tiques interm diaires qui seraient
57. confes sionnelles elles devaient tre tol r es pour orner l image du pays l ext rieur et sauf si ostensiblement hicratives elles manifestaient la r ussite incontestable de l establishment m dical dans limitation de ce qui se fait Paris ou Bordeaux Il en r sulte qu aujourd hui encore dans plusieurs pays les comportements des cadres moyens et sup rieurs restent totalement d pendants des moindres signaux du syst me parti Etat voir par exemple Barb 1999 Parfaitement compatible avec les normes de l int r t conomique du corporatisme et de la tutelle publique est enfin la norme de la d pendance de la m me fa on que les agents de l tat ne sont plus jamais dans les conditions qui leur permettraient de faire ce qu on attend d eux de sorte que tous les projets ne peuvent tre mis en uvre que gr ce aux suppl ments de r mun rations qu ils pr voient et distribuent g n reusement faute de quoi les agents de la sant se diraient frustr s les tats ne peuvent plus vivre sans projets Ils en sont devenus d pendants pour le fonctionnement courant de leurs adminis 8 On ne parle pas ici des d tournements encore qu on ne doive pas les oublier mais il faut ouvrir les yeux sur l importance des activit s de formation de recyclage des bourses etc toutes formes de suppl ments de salaires jalousement r serv es aux agents de l tat dans les financements de
58. d ration des unions de producteurs FUPRO si elles n ont pas choisi l appellation de syndicat n en assument pas moins principalement des activit s de ce type formation prises de position sur la politique gouvernementale manifestations m me s il est vrai que certains bailleurs de fonds leur ont confi des programmes plus techniques gestion de pistes rurales par exemple Dans tous les autres pays o se sont constitu es plus ou moins artificiellement des F d rations des producteurs de coton Cameroun Burkina Faso S n gal des programmes d appui institutionnel ont t mis en place pour leur apporter des moyens en formation en personnel etc Faute d un partenariat v ritable et ouvert entre la soci t cotonni re et les organisations paysannes le SYCOV a t accul peu peu une position d fensive qui traduit il est vrai une faiblesse de sa capacit d animation syndicale C est ainsi qu il s est achemin vers son deuxi me congr s sans que l quipe dirigeante anime et ma trise le processus de pr paration des dissensions internes ont sans doute aggrav aussi cette impuissance La CMDT par contre s est engag e activement dans la campagne de renouvellement des d l gu s au congr s Les chefs de zone en particulier ont parcouru les villages pour convaincre les membres des AV de changer tous les anciens responsables ils ont trouv un terrain propice en arguant que leurs dirigeant
59. dans certains secteurs de la r gion de Koutiala Elles portent principalement sur la contestation du nouveau syst me de remboursement des cr dits En effet la CMDT s est totalement clips e pour laisser les producteurs en relation directe avec un organisme financier la Banque nationale de d veloppement agricole BNDA D sormais les AV collectivement responsables des cr dits de leurs adh rents sont tenues comme c est logique rembourser la totalit de leurs cr dits que les intrants aient t utilis s ou pas alors que pr c demment la CMDT ne facturait que les intrants effectivement consomm s cette occasion des unions d AV se constituent et n gocient avec la BNDA des solutions de compromis Mais la contestation se g n ralise la faveur de la chute du r gime de Moussa Traor en mars 1991 Dans les semaines qui suivent les tribunes nationales sont occup es par tous les groupes socioprofes sionnels qui viennent faire part de leurs dol ances Le personnel de la CMDT ne fait pas exception et essaie de restaurer ses acquis sociaux Les paysans observent puis se mettent leur tour se concerter des unions de secteurs se constituent tous les niveaux dans les r gions de Koutiala et de San En avril la coordination r gionale transmet un cahier de revendi cations la CMDT les revendications portent en tout premier lieu sur les prix des intrants le prix du coton et sur un acc s privil gi aux alime
60. de suffisamment de ressources pour assurer lui seul la gestion des affaires locales On note que ces acteurs locaux de la d cision y compris certains chefs de projets redoutent de fa on g n rale l application des r formes de d centralisation v cues comme une forme de recentra lisation et disposent d ailleurs de moyens pour les neutraliser Niasse 1997 Les acteurs exclus de la d cision sur les ressources cherchent quant eux largir leurs espaces de vie et d autonomie L exode la conversion religieuse constituent des voies pour le faire mais galement la cr ation de nouveaux espaces institutionnels comme les groupements A travers eux s ouvrent des espaces conomiques ou sociaux moins d pendants le p rim tre mara cher le magasin le si ge Y sont rarement conduites des activit s de survie assum es dans des cadres plus traditionnels les exp riences de banques de c r ales des organisations paysannes sont rarement probantes mais des activit s d appoint assurant souvent un revenu compl mentaire et presque toujours une base d autonomisation maraichage petit commerce planification familiale changes d id es etc Porteur d innovation mais galement socialement fragile ce type d organisations paysannes ne peut s opposer frontalement aux groupes d cisionnels et doit composer avec eux n gocier On constate en revanche que ces organisations manifestent un int r t positif
61. de Laurence Proteau 1998 en ce qui concerne les lign es f minines issues des familles monoparentales dont le chef de famille est une femme ou encore les observations de Marie Duru Bellat sur les fratries sans enfants de sexe masculin et o certaines filles peuvent avoir des scolarit s non sp cifiquement f minines et constituer en quelque sorte ce que l auteur d nomme des gar ons de substitution Duru Bellat 1990 Globalement indique ici milieu social gal Baudelot et Establet 1992 l exception parfois des examens les plus lev s dans la hi rarchie scolaire comme le baccalaur at o les rares filles qui ont surv cu l limination r ussissent mieux que les gar ons du fait qu elles sont presque exclusivement issues des classes sociales moyennes ou sup rieures contrairement aux gar ons dont le recrutement social est plus dispers on 46 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Les in galit s sociales Les in galit s sociales devant l cole ont t peu tudi es en Afrique sans doute parce que la structure en classes sociales appara t encore souvent comme peu diff renci e Par ailleurs on dispose de peu de donn es statistiques permettant de d voiler ces in galit s les donn es des recensements sont difficilement utilisables celles des statistiques scolaires ne prennent pas en compte l origine sociale des l ves et l absence de panel ne permet pas de conna tre l in
62. de l Ouest On pourrait citer d autres exemples de strat gies tr s labor es et port e supranationale comme celle de la construction d un mouvement d leveurs travers P APESS Dans un cas comme dans l autre ce sont des processus longs port s par des leaders r fl chis forts et pers v rants articul s sur des tissus organisationnels consistants et qui ne commencent produire des effets qu au bout de plus de dix ans Ils restent cependant exceptionnels et dans la plupart des autres cas des organisations paysannes en maturation Burkina ou parfois m me seulement r mergentes apr s de longs pisodes de r gimes autoritaires Mali B nin Niger Guin e Cameroun doivent apprendre en faisant lorsqu elles sont aspir es sur les sc nes du d bat national ou international sur les politiques ORGANISATIONS PAYSANNES 155 L espace des organisations fa ti res parmi ceux des autres acteurs significatifs pour le monde rural Cinq types d espaces sociaux o s laborent des strat gies en rapport avec la vie dans le monde rural ont t identifi s voir figure 2 l espace fatique dans lequel il faut inclure les collectivit s publiques d centralis es est celui qui a vocation produire les politiques publiques notamment en direction du monde rural l espace de l aide qui porte le discours du d veloppement rural domine actuellement le pr c dent et tend se substituer
63. de n gociation Existe t il des instances de r gulation Comment des coalitions d int r ts chevauchant les sph res publique et priv e le l gal et l ill gal entrent dans des syst mes de pouvoir locaux multipolaires g om trie variable Comment se n gocie in fine le droit la ville et le partage de celle ci Entre 1950 et 1970 alors que d marre v ritablement l urbanisation les municipalit s ont jou un r le direct dans la distribution d eau Les r gies municipales assuraient l exploitation du r seau et la facturation aux abonn s Confront es des d ficits chroniques la plupart des munici palit s ont rapidement r troc d le service de l eau des entreprises publiques nationales tout en gardant la gestion des bornes fontaines Elles continuaient ainsi assurer un service public minimal non payant destination des couches populaires en faisant reposer l quilibre financier sur la perception des taxes municipales Le faible niveau de ces ressources fait que depuis la fin des ann es 1980 les bornes fontaines ont ferm les unes apr s les autres Certaines bornes ont toutefois t r ouvertes et conc d es des g rants priv s Les probl mes pos s aujourd hui dans des villes millionnaires seraient dit on la mesure des seuls grands op rateurs priv s de taille inter nationale Or ces op rateurs fonctionnent dans une logique de renta bilisation des investissemen
64. des ONG et travers des activit s de rencontre et de formation paysannes qui vont permettre aux associations d acqu rir une premi re exp rience f d rative dans le cadre de la FONGS rapports n goci s avec le syst me d encadrement tatique CERP Centres d expansion rurale polyvalents 2 tentatives d affirmation sur le terrain conomique cr dit changes triangulaires et surtout prise de participation la CNCAS Caisse nationale de cr dit agricole la FONGS conna tra ici plusieurs d boires 3 extension de la repr sentativit alliances avec d autres organisations paysannes et cr ation du CNCR 4 investissement d espaces politiques soit pour y participer directement au niveau local conseils ruraux soit pour s y faire reconna tre au niveau supranational CILSS Banque mondiale FAO etc 5 entr e en mati re directe dans les n gociations avec l tat parti cipation aux n gociations du Plan d ajustement structurel agricole pr sentation du m morandum des organisations de producteurs ruraux au pr sident de la R publique en f vrier 1997 La logique de cette construction strat gique d bouche sur l espace r gional des rencontres comme celle de Mbour en 1998 ou les plates formes paysannes du CILSS jettent des ponts au sein de la sous r gion et pr parent la cr ation en juillet 2000 du ROPPA R seau des orga nisations paysannes et de producteurs d Afrique
65. des soins il s agit de contr ler le syst me de sant pour viter que les plaintes ne se manifestent de fa on bruyante En corollaire cette norme de v rit scientifique il est aussi une norme d thique m dicale dont les formulations ne cessent de s tendre et dont les invocations tendent devenir purement allusives sans perdre pour autant au contraire m me semble t il leur pouvoir de r gulation Dans le serment d Hippocrate que prononcent encore beaucoup de jeunes m decins les principes essentiels sont celui de la gratuit des soins donn s aux indigents et plus g n ralement de la mod ration des r mu n rations celui du secret m dical celui de l indiff rence l gard de la religion de la race de la nationalit etc du patient tous doivent tre trait s de la m me fa on selon le principe de justice celui du respect de la vie humaine d s la conception et du respect des lois de l humanit enfin celui de la transmission du savoir m dical au sein de la corporation chacun transmet aux fils de ses ma tres Comme le monde a beaucoup chang depuis Hippocrate les principes thiques ont d tre pr cis s et reformul s chaque fois qu un probl me nouveau se posait ou qu une discussion surgissait Au cours des deux derni res d cennies des domaines nouveaux immens ment tendus ont t ouverts par les progr s de la biologie de la reproduction et de la g n tique notamment Une
66. dette en faveur des pays pauvres tr s endett s les politiques de lutte contre la pauvret sont entr es dans une phase op rationnelle avec des enjeux financiers importants Ce livre s interroge sur les politiques de lutte contre la pau vret et les in galit s pour tenter de donner ces interventions un contenu autre qu une copie des actions ant rieures Car si cette lutte contre la pauvret peut appara tre comme une fa on de poursuivre les politiques ant rieures d ajustement structurel et de lib ralisation la nou velle fa on d expliciter les objectifs de la coop ration au d veloppement a l avantage de prendre en compte les d fauts et les non dits politiques du consensus de Washington Nous proposons ici un cadre pour d finir ces politiques publiques en l explicitant pour certains secteurs sant ducation foncier rural micro finance fili res agricoles hydraulique urbaine et micro entreprises Ces propositions r sultent de la confrontation entre r sultats de la recherche en sciences sociales et exp riences de d veloppement Elles prennent en compte les l ments tels que la relation entre pauvret et in galit s une approche non strictement mon taire de ces notions l importance du jeu des acteurs la n cessit de tenir compte de l co nomie globale et des normes internationales M lant analyses et propositions op rationnelles cet ouvrage s adresse aussi bien aux pra
67. diff rentes formes de pouvoir ont plut t tendance s empiler qu se substituer les unes aux autres Autrement dit la d centralisation fortement soumise aux condi tionnalit s ext rieures et pratiqu e souvent comme une intervention par le haut peut parfaitement maintenir les dominations en place et ne pas tre significative de d mocratie locale L approche l gislative peut ne pas tre suffisante en termes de d mocratisation faute d largir la base sociale du pouvoir politique local de contr ler d mo cratiquement les institutions et de construire un syst me fonctionnel de contr le de l tat central sur les institutions de pouvoir local condition de la contribution la construction d mocratique de l tat Bierschenk et al op cit p 12 La n cessit de r agir la d gradation des conditions de vie la d faillance de l tat aux cons quences des conditionnalit s ext rieures g n re donc des strat gies individuelles familiales collectives qui induisent des recompositions sociales et politiques La prise en compte de ces nouvelles sociabilit s et ar nes politiques est n cessaire pour une approche rigoureuse et pragmatique autant politique et sociale qu co nomique de la pauvret et des in galit s Il est int ressant de se demander si Joseph Stiglitz titre d exemple comparatif se r f re une approche quivalente quand il dit que pour obteni
68. diff rents huiti me s rie de notes de mission aupr s de l APESS f vrier 1999b Point sur l avancement de la r flexion prospective sur la d centralisation dans le monde rural au Burkina Faso Commission nationale de la d centralisation Ouagadougou mim o mai KWAN Kai Hong 1991 Jeux et enjeux de l auto promotion PUF IUED Paris LAURENT Pierre Joseph 1998 Une association de d veloppement en pays mossi Le don comme ruse Karthala Paris L VY Marc 1999 S minaire d Abidjan de novembre 1998 et synth se d tape d avril 1999 NIASSE Madiodio 1997 Les malentendus de la d centralisation et leurs impacts sur la gouvernance locale en Afrique l exemple du S n gal CND mim o Ouagadougou novembre Acteurs normes enjeux et partenariat dans les fili res coton d Afrique francophone Le cas du Mali Jacques BERTHOME CIEPAC Il est aujourd hui commun ment admis que dans l tat actuel des relations sociales d mocratisation mergence d organisations profes sionnelles toute question de d veloppement peut trouver r ponse dans des cadres de concertation o s laborent des compromis entre acteurs Ce mode d laboration des politiques publiques de d veloppement consiste dans sa version la plus commune r unir l ensemble des acteurs concern s consid rant qu ils sont tous anim s d une m me bonne volont afin qu ils laborent une solution de bon sens qui
69. e comme une marchandise banale Elle est le vecteur de savoirs autochtones trop souvent m connus L eau du fleuve plus trouble peut ainsi tre consid r e comme plus nourrissante que l eau du r seau plus limpide L investigation dans le champ des conceptions religieuses et des repr sentations culturelles de l eau permet de constater l existence simultan e d une grande diversit de conceptions qui renvoie des cultures microlocales diff rentes lesquelles ne constituent en aucune mani re un obstacle au d veloppement du service de l eau potable Bouju 1998 Faut il d s lors comme le sugg re le Groupe de Lisbonne promouvoir une thique de l eau propre lever la confusion entre valeur et prix de l eau et clarifier les notions d int r t g n ral et de service public Il existe une confusion permanente entre la notion d int r t commun et celle d int r t g n ral Cette confusion engendre l ins curisation des usagers et la perp tuation du client lisme et de la corruption La pluralit des normes est la mesure de la pluralit des modes d approvisionnement Toute initiative en mati re d approvisionnement en eau potable AEP modifie les logiques d int r t et les compromis sociaux Le conflit de normes oppose en la mati re des acteurs diff rents il est galement v cu par un m me acteur Ainsi on ne peut assimiler ni les quartiers p ri ph riques des grandes
70. entre ces futures organisations fa ti res et le SYCOV ORGANISATIONS PAYSANNES 177 C est une base de discussion sur laquelle un consensus entre acteurs dominants pourrait se d gager sans trop de difficult s puisque les mesures pr conis es empruntent aux divers sch mas de privatisation en pr sence La principale menace semble concerner l organisation des producteurs car sous couvert d assainissement des organisations de base il s agit de reconstruire une organisation f d rative qui serait repr sen tative des producteurs dans toutes les instances de la fili re y compris au comit de suivi du contrat plan et au conseil d administration ce qui peut signifier une marginalisation irr m diable du SYCOV Dans cette hypoth se le cycle serait boucl et le mouvement paysan malien qui avait branl tout l difice des fili res coton en Afrique francophone serait d finitivement rejet l ext rieur du champ du partenariat Conclusion Ces strat gies sont compr hensibles de la part des compagnies cotonni res qui ont des int r ts conomiques d fendre et ne sont pas port es naturellement partager le pouvoir avec les paysans En outre la CMDT peut se pr valoir de ses succ s ind niables en mati re de d veloppement pour refuser toute modification d un syst me qui porterait atteinte son r le directeur Elles le sont moins de la part de l tat et des bailleurs de fonds qui sont garants des
71. entreprises qui amorcent leur d velop pement et cherchent acc der aux march s porteurs et aux moyens de les conqu rir et les entreprises d j relativement install es sur des niches commerciales rentables qui cherchent consolider leur d veloppement par la modernisation de leur unit Le secteur des petites entreprises est g n ralement accessible des petits entrepreneurs d origines sociales tr s vari es N anmoins dans de nombreux pays il constitue le domaine d activit par excellence de la fraction des classes moyennes qui tait auparavant li e l tat provi dence bureaucrates enseignants techniciens employ s du tertiaire et qui lors du retrait de ce dernier a d se r fugier pour survivre dans une activit priv e Cette cat gorie de population est pouss e par un d sir d ascension sociale et des aspirations un mode de vie moderne qui l incitent adh rer aux valeurs du travail et de Pesprit d entreprise et PETITES ENTREPRISES 195 r clamer une ouverture du jeu social o chacun pourrait prosp rer selon ses m rites En somme cette fraction entreprenante des classes moyennes ne demande qu croire et participer un projet de modernisation de la soci t par l appui au secteur priv Investies dans le secteur des petites entreprises ses valeurs et aspirations peuvent constituer un levier efficace pour promouvoir l quit dans le jeu conomique et le contr le d
72. et valuer les projets des ONG Cela tient aussi au financement des projets que les ONG ex cutent 18 Brunet Ja lly 1998 Health and aid in West Africa art cit voir aussi l exemple hautement significatif d crit par A Tano Bian 1997 76 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S norme de la d pendance Cela tient enfin au contr le auquel les tats essentiellement non d mocratiques de l Afrique francophone soumettent les ONG qui ne doivent en rien repr senter un tentative d auto organisation de la soci t civile norme de la tutelle publique interpr t e comme le contr le total du syst me de sorte qu aucune critique aucune plainte ne s en chappe Bref jouer des normes revient invoquer des normes pour faire pr valoir des int r ts il faut entendre jouer des normes au sens de Jouer des coudes La notion n est donc pas aussi int ressante ici qu elle para t l tre dans d autres secteurs o elle permettrait semble t il d tre plus pertinent en vitant de parler uniquement en termes d int r ts Quant la capacit jouer des normes elle tient en grande partie l organisation dont dispose chaque cat gorie d acteurs et ils sont tr s in gaux cet gard les m decins sont tous organis s en ordres cens s veiller au respect des normes de qualit et d thique m dicale mais les ordres ne font que le travail d un syndicat c est dire ne
73. et des usagers comme un imp ratif Mais cela ne signifie pas un abandon par l tat de ses responsabilit s r galiennes Une telle subsidiarit implique au contraire que l tat assume toutes ses fonctions d arbitre de ma tre du jeu conomique de r gulateur des activit s de contr le des interventions et de leurs effets et de planifi cateur des actions dans un souci d am nagement du territoire Au moment o les bailleurs imposent le d sengagement de l tat les politiques de gestion locale des ressources n impliquent pas moins d tat mais mieux d tat Bertrand 1996 6 Selon l expression VE Ostrom 1994 qui parle de fa onnage crafting des syst mes de r gles d action collective FONCIER 235 En effet une volont explicite de l tat et un important travail de clarification de r gles sont indispensables pour offrir un cadre de s curisation fonci re souple aux ruraux pour encourager les conventions arrangements accords arbitrages locaux pour d finir les conditions minimales pour qu il les reconnaisse et leur donne une valeur juridique sur des crit res de proc dures ainsi que d efficacit conomique ou d quit pour pr ciser les directives donn es ses agents lorsqu ils interviennent dans de tels dispositifs et veiller ce qu ils s y conforment effectivement Sinon le risque est grand que la gestion locale aboutisse seulement ent rine
74. favoriser les innovations techniques ou en milieu urbain la cr ation de nouvelles entreprises et d emplois une nouvelle approche o il s agit d sormais de cr er des institutions financi res p rennes Cette p rennit passe par l quilibre financier avec notamment ses cons quences sur les diff rentiels de taux des remboursements proches de 100 et la ma trise des charges Mais c est aussi une autre approche inscrite dans la dur e dans l quilibre des pouvoirs dans la recon naissance vis vis des autres acteurs sociaux et de l tat Cette diversit des formes et les enjeux principaux du secteur financier peuvent toie l objet d une repr sentation sch matique figure 1 Acteurs et diversit des normes Reprenons Vhypoth se de base de l approche adopt e dans cet ouvrage i Les pratiques conomiques sociales et politiques des divers composants d une soci t rel vent de r gles de valeurs d int r ts d institutions en un mot de normes multiples qui s affrontent et 1 Les premi res Coopec Coop ratives d pargne et cr dit datent de 1956 au Ghana 1963 au Cameroun anglophone 1969 au Burkina Faso COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S 100 Figure 1 Structuration de l espace financier Implication forte Tontines Banquiers ambulants Garde monnaie Usuriers Caisses de solidarit Clubs d investisseurs F d rations Coop r
75. font mine d oublier les v ritables enjeux et les organisations informelles par lesquelles s effectuent les m diations les confrontations et les n gociations Ce faisant elles laissent libre cours aux n gociations cach es entre les principaux groupes d acteurs pour approprier les nouvelles mesures aux dynamiques sociales et aux rapports de force pr existants Loin de clarifier les r gles du jeu l vitement du politique renforce la n gociabilit informelle qui caract rise la situation fonci re en Afrique De plus les solutions juridiques institutionnelles et instrumentales ne fondent pas elles seules des choix politiques Ce sont au contraire ces choix qui devraient d finir le cadre au sein duquel il est possible de r fl chir sur la conception d un dispositif adapt de gestion fonci re Cette dimension fondamentale mais d licate p se fortement sur la faisabilit politique d une r elle gestion d centralis e de la terre et des ressources qui implique une rupture importante avec la fa on dont la question fonci re a t trait e par les tats depuis les ind pendances De fait une des ambiguit s majeures des politiques r centes est que les choix ne sont pas explicites ou parfois m me ne semblent pas faits d o des flous sur les pr rogatives attribu es aux instances mises en place les r ticences pr ciser leur cadre juridique etc Prenant acte de la complexit du jeu foncier et de se
76. individuel vaut galement pour l organisation paysanne Une recherche conduite en 1998 avec quatorze paysans des Naam et de la FONGS a permis de visiter dix organisations paysannes aux caract ristiques contrast es au cours d un voyage en Guin e Mali C te d Ivoire et Burkina Faso Barbedette 1998a Les regards paysans exprim s par des dessins ont remarqu que les organisations visit es fonctionnaient selon quatre logiques diff rentes coutumi re populaire de d veloppement et profes sionnelle Les voyageurs ont rep r que chacune de ces logiques avait son ORGANISATIONS PAYSANNES 143 propre moteur ses nergies sp cifiques et son syst me de valeur et les ont d crits Le plus int ressant dans cet exercice paysan est qu il arrive la conclusion que si chacune de ces dix organisations est plus particu li rement polaris e par l une de ces logiques ce n est jamais de fa on exclusive elle subit simultan ment et des degr s divers l attraction des autres logiques et ce dosage volue dans le temps On a abouti ainsi non pas une typologie des organisations paysannes jamais satisfaisante parce que toujours trop rigide mais la construction d une matrice voir figure 1 Celle ci a servi ult rieurement d outil d auto analyse d autres organisations paysannes et les a aid es mieux cerner leur identit mouvante et comprendre certaines tensions entre plusieurs syst
77. l gislation privatiste encourage la demande de s curisation des limites des parcelles appropri es par les exploitants et la prise en compte par les agents de l tat des pratiques locales d appro priation Firmin Sellers K et P Sellers 2000 dans le cas dui Cameroun Ambitions et limites des r formes des ann es 1990 De ce fait d s le d but des ann es 1990 on note chez les bailleurs de fonds un infl chissement sensible des th ses propri taristes et le passage d une probl matique de modernisation impos e une perspective de transition plus soucieuse des rigidit s institutionnelles et culturelles S inspirant en partie de th ses d velopp es par ailleurs qui valorisent le local la communaut et le coutumier avec souvent de fortes ambigu t s sur le contenu de ces notions les bailleurs de fonds semblent se rallier 218 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S l option d une gestion locale et participative des ressources en articu lation avec la d centralisation administrative C est cette question que tentent de r pondre avec plus ou moins de succ s les r formes des ann es 1990 Toutes tentent d associer droits locaux et droit officiel sur la base d une reconnaissance des droits et des usages locaux Outre les d marches d observatoire du foncier qui visent informer le d bat sur les politiques tienne Le Roy 1998b identifie pour les pays francophones trois principales va
78. le syndicat la CMDT et les forces de l ordre Dans ces circonstances la direction nationale du SYCOV a t ind cise mais le bureau r gional de Koutiala loin d tre isol a r ussi sensibiliser les autres r gions sur les ambiguit s du partenariat avec la CMDT Finalement le coton graine a t achet 185 F le kilo Depuis que le deuxi me contrat plan tait arriv ch ance septembre 1998 le partenariat tait dans un vide juridique qui ne pouvait se prolonger jusqu d border sur la campagne agricole 1999 2000 De fait un audit de la fili re a t r alis en 1998 la demande de la CMDT et de la Banque mondiale et ses recommandations ont servi de base l labo ration du nouveau contrat plan Ce document a circul pendant quelques mois dans le milieu des d cideurs mais il n a t officiellement commu niqu au SYCOV que d but septembre La signature du nouveau contrat plan tant pr vue pour fin septembre 1999 la n gociation se devait d tre rondement men e Le 8 septembre 1999 les syndicats le SYCOV mais aussi le SYPAMO Syndicat des producteurs agricoles du Mali Ouest qui repr sente les producteurs de Kita nouvelle zone cotonni re sont convoqu s une r union de la commission interminist rielle sur le contrat plan La discussion se cristallise tr s rapidement sur le prix du coton graine Les responsables paysans forts d une formation sur le co t de production r alis
79. les cat gories d acteurs concern s par cet enjeu paysans entrepreneurs parents d l ves habitants d un quartier Ces politiques ne sont ni strictement sectorielles ni strictement cat gorielles mais une combinaison des deux De la m me fa on tout en les situant par rapport au besoin de l gitimer l tat tout en renfor ant les pouvoirs locaux ces politiques ne sont ni r ductibles de la bonne gouvernance ni r ductibles de la d centralisation mais sont une combinaison des deux C est pourquoi nous parlons de politiques interm diaires Elles sont interm diaires dans la mesure o il s agit de se situer entre le cadrage macro conomique et la somme de mesures ou d op rations locales entre la politique au sens de gouvernement et de rapports de pouvoir politics et la politique au sens de programme d action policy dans la mesure galement o il s agit de travailler le point de rencontre et de m diation entre les interactions des dynamiques sociales et leur prise en compte dans des d cisions de politiques nationales Car il ne faut pas seulement s assurer que les politiques macro r duisent la pauvret mais aussi que les succ s remport s au niveau micro servent de fondement la r forme des macro politiques car les micro interventions ne peuvent pas servir d instrument unique ni m me principal pour r duire la pauvret Ces politiques interm diaires sont la fois politiques
80. les int r ts de la branche au niveau global Lorsque celle ci aura pris suffisamment de poids travers certaines initiatives collectives r ussies elle tendra rechercher un accroissement de son influence en se regroupant avec d autres au sein d une organisation fa ti re f d ration r gionale puis nationale L mergence d un tel mouvement d auto organisation du milieu structur de fa on autonome est un enjeu crucial pour le d veloppement de ce secteur des petites entreprises Seule la force d une vie associative construite la base peut ventuellement s opposer aux formes de repr sentativit impos es par le haut Acc s au cr dit et aux services Les petites entreprises des PED n ont quasiment pas d acc s au cr dit formel Leurs besoins d investissement qui n cessiteraient des montants de cr dit moyen terme situ s entre le plafond des institutions de microfinance et le plancher des banques rencontrent actuellement tr s peu d offre de produits financiers adapt s L inertie des cadres l gislatifs et des institutions financi res n a pas encore permis de d velopper les formules innovantes en mati re de transaction et de s curisation qui permettraient de pr ter cette population dans de bonnes conditions de rentabilit 198 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Les petites entreprises des PED n ont pas non plus acc s aux services d appui aux entreprises information cons
81. les pays du Nord peuvent vendre c est la responsa bilit de l tat en mati re de sant qui est invoqu e pour mener une politique de protection des revenus des professionnels de sant qu ils soient commer ants lib raux ou salari s Les normes ne sont que pr textes elles ne font qu habiller les discours qui pr sentent et justifient des mesures contraires leur esprit Admettons que cette situation provient en partie de ce que le regard du clinicien est enti rement centr sur ce malade qui est devant lui et de ce que rien ne pr pare les m decins consid rer les probl mes qui n appa raissent que lorsqu on s int resse des populations Roemer 1984 Mais alors tirons imm diatement la conclusion qui s impose cette situation d testable provient de ce que la soci t abandonne aux cliniciens la r solution de probl mes qui d passent de tr s loin leurs comp tences Et dans les pays francophones d Afrique subsaharienne elle provient de l influence soigneusement construite et entretenue des mandarins 23 Tel est l vidence le cas au S n gal et au Mali 24 Voir les r sultats dans Castro Leal ef al 1998 Demery L 1997 R publique du B nin 1998 SANT 81 fran ais sur les Facult s de m decine sur les minist res de la Sant et sur les chefs d tat et leur entourage h las ces mandarins n ont jamais eu d autre id e que de reproduire l bas le syst me m
82. mati re d appui la diversification de gestion des terroirs d adaptation des itin raires techniques aux sp cificit s du milieu En outre elle assure la ma trise d ouvrage et ou assure un certain contr le sur tous les programmes qui ont d velopp des services d appui lagriculture m me s ils sont autog r s par les b n ficiaires citons en particulier les centres de gestion les caisses d pargne et de cr dit Kafu Jiginew le projet Fonds d initiative locale de Sikasso l Agence pour la promotion des fili res agricoles Quelle que soit mergence de nouveaux acteurs op rateurs priv s associations professionnelles ceux ci n exercent leur activit qu a titre d l gu et la CMDT se consid re toujours comme maitre d ouvrage du 172 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S d veloppement r gional Elle ne manifeste aucune intention d associer l organisation repr sentative des producteurs cette strat gie globale c La participation du SYCOV est circonscrite quelques op rations techniques ponctuelles sur les activit s coton qui facilitent le travail des agents de la CMDT et r duisent les sources de conflit ouverture des plis de r ponse aux appels d offres pour la fourniture des intrants r unions d cadaires pour d cider de la programmation des march s et de la collecte du coton pr sence au pont bascule des usines pour assister la pes e et au classemen
83. n 1 Ma trise d ouvrage locale et compl mentarit de diff rents syst mes d alimentation en eau dans une petite ville l exemple de Kindia pS Eau minist re de la Coop ration Guin e 44 ACT Consultants TANAWA E et H B DJEUDA TCHAPNGA 1998 Action de recherche n 8 Gestion de leau et protection des ressources pS Eau minist re de la Coop ration ENSP Yaound ZERAH M H 1999 L Acc s l eau dans les villes indiennes Anthropos coll Villes Paris V Organisations paysannes Les deux contributions qui suivent analysent l exp rience des organisations paysannes en Afrique de l Ouest et s interrogent sur leur r le dans le fonctionnement des fili res agricoles La contribution de Loic Barbedette choisit pour entr e le fonction nement local des acteurs paysans tant entendu que le local concret de ces acteurs n est pas seulement l espace villageois et peut renvoyer des espaces lointains mais qu il reste ou veut toujours rester concret Cette d marche permet d prouver partir des observations pr sent es l int r t des concepts introduits dans les six conclusions de l expertise pluralit de normes in galit s structurelles appr hend es en termes de rapports de pouvoir modes d organisation et d action des acteurs collectifs l gitimation Et elle aboutit une prise de distance par rapport la structuration du monde paysan en fonction de fili res de
84. ou tel groupe d acteur d tenteurs coutumiers nouveaux acteurs d origine urbaine migrants etc de tel ou tel mode d acc s la terre Il revient alors l tat de donner des directives claires ses agents pour valider adminis trativement les arrangements et les arbitrages respectant ces principes tout en accordant une large autonomie aux autorit s administratives locales pour appr cier en fonction des dispositifs locaux et des rapports de force les meilleures voies d action le degr et la forme d institu tionnalisation et de formalisation utiles La stabilisation des dispositifs locaux ne peut se d cr ter par le haut sur la base d un mod le standard ce sera au contraire un processus de faconnage progressif des r gles et des proc dures Dans cette optique la clarification du jeu foncier ne viendrait pas uniquement ni m me principalement du sommet sans pour autant tomber dans la rh torique de la promotion des autorit s et des proc dures coutumi res ou communautaires La clarification du jeu foncier se construirait travers les compromis et la jurisprudence aux chelles locales et micro r gionales qu il s agit de consolider et de diffuser Qu elle soit per ue comme la meilleure voie pour g rer l ampleur des volutions en cours ou venir ou comme un pis aller li Pimpuissance de l tat une gestion locale de la question fonci re appara t la majorit des observateurs
85. partenaires afin de b n ficier des synergies entre bailleurs et intervenants des comp tences vari es de toutes les cat gories de presta taires et d une bonne insertion dans l environnement institutionnel Enfin la conception de l intervention doit s inscrire d s le d part dans une vision long terme qui pr voit les modalit s de p rennisation ou d auto dissolution du dispositif et les conditions du retrait de l aide Cet exercice doit amener le ba lleur assumer pleinement la dur e d engagement totale n cessaire la r alisation durable des objectifs assign s en pr voyant plusieurs phases successives mise en place et test du dispositif amplification des services structuration finale p renne La strat gie de la deuxi me phase d termine la fa on dont l intervention s articule avec les politiques publiques en passant d un impact localis une couverture m so ou macro conomique des besoins La strat gie de la troisi me phase doit envisager les modalit s selon lesquelles les finan cement publics nationaux pourront se substituer aux financements internationaux pour fournir la part de subsides r siduelle Pour mesurer en permanence son degr de d pendance aux subsides et ses progr s vers les objectifs de p rennisation l intervention doit tre capable d analyser l ensemble de ses co ts en les rapportant aux impacts obtenus Le syst me d valuation utilis associant les clients des
86. pilot par les d cideurs Les circonstances qui ont pr sid la restructuration de la fili re La question de la restructuration des fili res coton en Afrique est clairement pos e partir de 1986 lorsque la conjonction d une baisse des cours mondiaux et d une baisse du dollar entra ne la crise du coton Les fili res sont alors structurellement d ficitaires et les bailleurs de fonds n acceptent de financer provisoirement les d ficits que moyennant la mise en uvre d un plan radical de r formes visant restaurer terme la comp titivit des fili res coton d Afrique zone franc C est aussi l occasion de remettre en question le syst me rentier qui permettait ORGANISATIONS PAYSANNES 163 aux tats de ponctionner les fili res b n ficiaires gr ce leur mainmise sur les fonds de stabilisation Ainsi un premier contrat plan est sign au Mali entre l tat et la CMDT en 1990 tablissant une s paration nette entre les deux acteurs La soci t cotonni re est d sormais pleinement responsable de la fili re coton et doit tout faire pour renouer avec les b n fices Elle devient une entreprise caract re industriel et commercial et jouit d une compl te autonomie de gestion Un fonds de stabilisation sp cifique est constitu par la fili re coton il est g r de fait par la compagnie cotonni re Elle se recentre sur la fili re coton c est dire que son r le de soci t r gional
87. plus prot g de l ext rieur et plus souple l int rieur que les syst mes villageois Localement les organisations professionnelles d leveurs ont donc peu d emprise sur les grands leveurs mais plut t sur les agro pasteurs qui pratiquent souvent sans grand professionnalisme l embouche De ce fait on sent peu l impact de l organisation des producteurs de cette fili re l oppos la vitalit des organisations de cotonniers au Mali au Burkina et au B nin montre que les enjeux de la fili re du coton sont tr s vivement ressentis la base Cependant il semble bien galement selon certaines observations faites par exemple au B nin que la fili re coton creuse les carts sociaux entre les exploitants situ s dans ou pr s des sph res d cisionnelles locales et qui disposent ainsi des possibilit s de s curiser leur emprise fonci re et de l tendre et les moyens et petits exploitants progressivement exclus de l espace foncier et qui deviennent les salari s des pr c dents Entre les deux on trouvera notamment autour de la fili re maraich re des comportements ambivalents permettant selon les circonstances de jouer sur plusieurs tableaux Ils se traduisent sur le plan individuel par des affiliations multiples et sur le plan collectif par des travestissements d organisations paysannes polyvalentes en orga nisations de producteurs Les acteurs paysans ne r ussissent pas ici construir
88. plus faible de la cha ne et que l op rateur dominant s arroge la fois les fonctions de conception de contr le et de sanction Coing in tienne et al 1998 L enjeu n est pas le maintien de l quilibre d un syst me mais sa cr ation l invention collective d un cadre de gestion et de r gles du jeu respectueux de HYDRAULIQUE URBAINE 137 l int r t public Cet enjeu porte il faut le rappeler sur une question vitale pour les populations les plus d favoris es On peut douter du contenu op ratoire des alternatives qui vacuent le politique car elles hypoth quent la possibilit d affirmer des choix collectifs Bibliographie ADELINE T 1998 Action pilote n 1 R habilitation des points d eau populaire dans une grande m tropole pS Eau minist re de la Coop ration AFVP Bousu J S TINTA et B POUDIOUGO 1998 Analyse anthropologique des questions institutionnelles et relationnelles que pose la distribution de l eau dans trois petits centres maliens Bandiagara Koro et Mopti pS Eau minist re de la Coop ration rapport de fin de recherche janvier 122 p COLLIGNON B et B VALFREY 1998 Evolution du r le actuel du potentiel et des limites des op rateurs priv s qui participent a la distribution d eau en compl ment de ou en concurrence avec les grands op rateurs publics Mauritanie S n gal Mali et Haiti pS Eau minist re de la Coop ration rapport de fin de recher
89. plusieurs familles partagent un m me b timent et ne poss dent qu un seul branchement La facture est alors divis e entre l ensemble des familles Le volume total consomm correspondant aux tranches sup rieures de tarification ces familles paient alors plus cher que celles disposant de leur propre branchement On s interrogera sur les effets sociaux int gration ou exclusion des formes spatiales que g n rent les programmes initi s en mati re d eau et d assainissement L chelle territoriale des projets est rarement l chelle optimale en mati re de gestion Les discontinuit s d acc s l eau engendrent par ailleurs des comportements de stockage risques en particulier en mati re de sant et des surco ts vouloir traiter s par ment les fragments d espaces p ri r seau on renforce souvent avec la meilleure volont du monde les in galit s structurelles d crites ci dessus Ces in galit s mat rielles se doublent d une mise l cart quasi syst matique des populations d munies de la prise de d cision en mati re d investissement et de gestion Acteurs priv s et publics quelle r gulation Comment autour de l enjeu de l acc s l eau potable les acteurs priv s et publics s organisent ils Comment r seaux effectifs formes de coordination et o l chelle locale se d veloppent des pratiques 130 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S complexes
90. pour les r formes de d centralisation qui leur offrent une opportunit d acc der aux ar nes locales du pouvoir Alliances conflits et transformation des rapports sociaux Pour entrer en n gociation sur le plan interne ces organisations vont chercher des ressources externes afin d accro tre leur cr dit et leur poids De ce point de vue contrairement l id e r pandue que le captage de largent de l aide est le principal mobile de la constitution de ces organisations il n est en fait qu un moyen qui leur permet d largir leur sph re d influence dans les affaires locales gagner un moulin r pond 148 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S souvent des mobiles plus politiques qu conomiques ce qui explique que sa rentabilisation ne soit pas ensuite l imp ratif premier du groupement Une autre ressource permettant au groupement d accroitre son poids sur le plan interne est l alliance avec d autres groupements ou l affiliation une organisation d un niveau r gional ou national Il faut voir l l un des puissants ressorts de la constitution d Unions de groupements ou d associations paysannes Chaque paysage local a ses particularit s M me s il se met en sc ne de fa on souriante pour le visiteur il est rarement calme Les nouvelles organisations paysannes groupements caract re polyvalent comit s villageois etc occupent dans ce paysage une position interm diaire qui
91. pp 133 144 PLATTEAU J Ph 1996 The Evolutionnary Theory of Land Rights as Applied to Sub Saharan Africa a Critical Assesmen Development and Change vol 27 n 1 ROBERTS S 1994 Law and dispute processes in T Ingold dir Companion Encyclopedia of Anthropology Routledge Londres pp 962 982 ROCHEGUDE A 1998 Les instances d centralis es et la gestion des ressources renouvelables in Ph Lavigne Delville dir pp 403 421 2000 D centralisation acteurs locaux et foncier Tome 1 Mise en perspective juridique des textes sur la d centralisation et le foncier en Afrique de l Ouest et du Centre tome 2 Fiches pays PDM Coop ration fran aise SCHLAGER E et E OSTROM 1992 Property Rights Regimes and Natural Resources a Conceptual Analysis Land Economics 68 3 SHIPTON P 1988 The kenyan land tenure reform misunderstandings in the public creation of private property in R E Downs et S P Reyna eds Land and Society in Contemporary Africa Hanover amp London University Press of New Hampshire TALLET B 1998 Au Burkina Faso les CVGT ont ils t des instances locales de gestion fonci re in Ph Lavigne Delville dir pp 390 402 VIDAL C 2001 Sph re publique et sph re priv e juridictions coutumi res juridictions d tat in G Winter coord pp 181 194 WEBER 1998 Perspectives de gestion patrimoniale des ressources renouvelables i
92. projet n assument elles pas une fonction de m diation douteuse en se faisant une sp cialit de la ma trise d uvre sociale l encontre de cette logique saisissant les enjeux de fa on statique et court terme l enjeu est de prendre en compte de mani re dynamique certaines questions li es au financement et la gestion des infrastructures et des quipements la surestimation de la demande en eau et donc des recettes serait selon la Banque mondiale de l ordre de 20 comment en mati re de dimensionnement des quipements et de financement de ces derniers prendre en compte certaines variables mal maitris es dynamiques d mographiques et fonci res volutions socio logiques taille des familles r le des femmes macro conomiques politiques la mauvaise gestion des quipements est g n ratrice de surco ts compromettant les investissements futurs Cet ensemble de questions op rationnelles renvoie des consid rations th oriques que nous nous contentons ici de mentionner sans les d velopper Triangle usager op rateur lu il est douteux aujourd hui que les territoires municipaux ou infra municipaux jouent le r le int grateur des int r ts particuliers et des politiques nationales en l absence d appren tissage d un nouveau mode de relation entre acteurs fond sur le contrat et la garantie juridique S il est vrai qu un maximum d acteurs devraient tre
93. projets captent une partie des meilleurs cadres de l administration soit en les d bauchant de la fonction publique ONG soit en les accueillant le temps d un financement au sein de leurs structures organisations inter nationales Les in galit s structurelles permanence et transformation des in galit s r gionales sociales et sexuelles Nous retenons ici trois types d in galit s savoir les in galit s r gionales sociales et sexuelles repr sentatives des grandes fractures observ es en Afrique qui s parent encore ceux qui ont acc s l cole et ceux qui en sont exclus Ces in galit s ne doivent pas tre consid r es comme juxtapos es ou ind pendantes car elles sont le plus souvent cumulatives Mais les analyser s par ment permet de poser les bases de possibles politiques publiques destin es les combattre 2 Le cas le plus r cent est celui relatif aux projets li s la scolarisation des filles o Pinflation du nombre de cadres responsables de la scolarisation des filles gr ve les budgets destin s l aide sans que l efficacit de ce mode de fonctionnement soit pour instant convaincante 3 Plusieurs services du minist re de l ducation de base du Mali se sont ainsi vus d capit s par l int gration de leurs responsables au sein des repr sentations locales des organisations internationales 42 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Les in galit s r gionales L
94. qu en d mocratisant la vie politique et c est videmment l que le bat blesse la r ussite d initiatives de sant communautaires il faut aussi d autres conditions qui tiennent aux rapports entre les professionnels de sant et la population qu ils servent Pr cis ment la notion de service a t compl tement oubli e tout dialogue est devenu impossible Tous ceux qui ont port un int r t si fugitif soit il aux innovations dans les syst mes de sant savent pourtant que pour obtenir une participation effective des b n ficiaires des soins aux d cisions individuelles et collectives qui concernent leur sant il faut d une part structurer des lieux de dialogue et d autre part lier les aspects techniques et les aspects conomiques de ces d cisions de fa on ce que tous profes sionnels et patients soient dans une vraie perspective de choix de s lection des activit s prioritaires Les donn es de l exp rience de Kasongo sont ainsi radicalement l oppos de la pratique autoritaire et suffisante des bureaucraties des minist res de la Sant Van Balen et Van Dormael 1999 r 30 Cf le travail d H l ne Perrin en cours sur Abidjan l enqu te a t r alis e gr ce un financement de l Unicef Bureau de C te d Ivoire et du Projet Sant Abidjan Coop ration fran aise 31 La d mocratie n est pas dans l lection 99 la suite de campagnes nationales org
95. r els des entreprises et leur trop grande d pendance l gard des subsides Puis partir du milieu des ann es 1980 l administration a d se borner superviser l activit de projets conduits par des bureaux priv s et des ONG qui taient appel s remplacer l tat dans la fonction d appui aux entreprises tout en mobilisant d ailleurs bien souvent du personnel national issu des ex offices ou autres services publics all g s Aujourd hui les d fauts respectifs de ces solutions extr mes appa raissent clairement aux yeux des d cideurs et le point de vue se stabilise dans une position interm diaire Un certain consensus apparemment partag par la plupart des gouvernements d finit les nouvelles responsa bilit s de l tat en relation au secteur priv produire un cadre PETITES ENTREPRISES 189 r glementaire plus quitable par des mesures de d r glementation assainir le fonctionnement des services publics par des mesures de bonne gouvernance r guler le jeu conomique par des mesures de compensation des d faillances du march entretenir le dialogue avec le secteur priv dans des instances de concertation public priv Ce nouveau positionnement de l tat semble tout fait propice l laboration concert e de politiques d appui favorables aux petites entreprises c est dire la construction d un tissu industriel par le bas Cependant on est en droit de temp rer l ent
96. r seaux client listes Les lites urbaines les cadres ou fonctionnaires de l administration les commer ants les politiciens et les notables locaux ces diff rentes positions pouvant se chevaucher sont actuellement les FONCIER 223 mieux arm s pour se servir des dispositions l gales ou des rapports de force locaux Les micro dynamiques politiques locales n chappent pas la poli tisation de la question fonci re in galit s d acc s aux ressources traduisant des in galit s statutaires diff renciations conomiques et concentration fonci re au profit de certaines cat gories d acteurs a n s et notables dans certains cas les migrants ruraux soutenus par le parti au pouvoir ou l administration capacit des pratiques coutumi res produire de l exclusion lorsque la pression sur les ressources s accroit etc Mais c est bien dans le rapport aux sources de revenu et de pouvoir extra agricoles en particulier du commerce ou de la fonction publique et l appareil d tat que se jouent les clivages majeurs L intrusion des politiciens locaux dans la gestion des conflits fonciers complique encore la situation et aggrave le risque de d rive client liste et r gionaliste Pour toutes ces raisons on ne peut pas imputer l inadaptation chro nique des l gislations et les dysfonctionnements r currents des instances de gestion fonci res un simple manque de comp tence ou Pincurie de l tat
97. rement lu depuis 1975 MICROFINANCE 115 plut t demand l tat d appliquer la premi re r gle d Hippocrate ne pas nuire C est dire laisser aux IMF la libert pour la fixation des taux de cr dit et de r mun ration de l pargne ne pas effectuer des pr l vements abusifs ne pas imposer aux IMF des rythmes de croissance un certain type de public ou une localisation pr cise L tat devrait plut t jouer un r le actif dans le domaine de la s curit et de la qualit de la gendarmerie de la justice ou de l inspection du travail La viabilit sociale concept encore peu utilis dans la microfinance est tout aussi importante Elle se rapproche de la compatibilit des normes entre les divers acteurs Elle se manifeste selon deux aspects D abord l IMF n est pas consid r e comme un corps tranger venu de l ext rieur Elle est appropri e consid r e comme leur propre affaire par les diff rents acteurs concern s Cela est particuli rement important dans un contexte de lutte contre l exclusion Les modalit s d pargne et de cr dit ont t labor es avec les int ress s et ne sont pas en contradiction avec les normes culturelles de la soci t comme la conception de largent du temps du taux d int r t etc Les diff rentes formes de garantie mat rielles ou sociales utilisant la fois la solidarit les pressions sociales le sens de l honneur sont accept es et efficaces L acc
98. s occupent que de faire respecter au mieux la norme de P int r t conomique les malades ne sont jamais organis s m me les associations de malades du sida n ont d ja plus le poids qu elles ont pu avoir il y a quelques ann es les pouvoirs publics p sent toujours beaucoup en raison de l id e selon laquelle la politique publique est seule capable de prendre en compte certains objectifs sociaux ils p sent d autant plus sur tous les autres acteurs qu ils sont eux m mes sous la coupe du parti unique ou d un parti majoritaire b n ficiant de l appareil d Etat les ONG du monde francophone o les citoyens n ont pas l habitude de se cotiser volontairement pour r soudre leurs probl mes et o le m c nat d entreprise en est ses premiers vagissements et proba blement beaucoup d ONG des autres pays d Europe galement sont dans la main des pouvoits publics et des bailleurs car c est de l que viennent leurs plus importants financements Par rapport cette situation g n rale la cr ation au d but des ann es 1990 au Mali d un premier centre de sant communautaire a LP initiative d une association spontan ment constitu e dans ce but puis la diffusion extr mement rapide de ce mod le le tout avec un soutien technique et financier ext rieur minimal est un ph nom ne extr mement int ressant 19 L exp rience montre que les politiques publiques de la sant au moins en
99. s aux services financiers est suffisamment ouvert toutes les couches de la soci t pour permettre aux l ments dynamiques notamment les femmes et les jeunes d tre satisfaits et d viter la mainmise de quelques notables ou gros entrepreneurs sur l essentiel des ressources Les responsables lus sont consid r s comme l gitimes les abus de pouvoir sont limit s et les conflits sont r gl s selon un m lange subtil de normes anciennes et nouvelles les techniciens et les divers salari s se sentent Paise au niveau des salaires et avantages annexes de leur qualification et de leur reconnaissance sociale Il existe un rapport quilibr de collaboration et de sp cialisation entre les lus ou les repr sentants des b n ficiaires et les techniciens salari s assurant un quilibre des pouvoirs sans pr pond rance de l une des parties sur l autre Cela est fondamental dans les approches mutualistes ou participation des int ress s Mais m me dans une approche d entreprise les clients ont compris le lien entre p rennit des services financiers et respect des r gles notamment celles du remboursement Ils sont ventuellement consult s sur les modifications des produits financiers Ils ont confiance dans les techniciens et dans la s curit de leur pargne 20 Il est arriv qu un salari qui a d tourn de largent obtienne des indemnit s de licenciement gr ce la complicit de la j
100. services doit surtout permettre de faire voluer ces services pour 208 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S am liorer sans cesse leurs performances impact sur les besoins degr de couverture des besoins rapport co t b n fice viabilit financi re Ces principes d action sont d j appliqu s dans un certain nombre d exp riences en cours o en pr paration dont les valuations devraient enrichir consid rablement la r flexion Ayant toutes en commun de chercher stimuler le march des services aux entreprises ces inter ventions choisissent g n ralement de concentrer leur appui sur tel ou tel facteur plus proche de l offre ou au contraire de la demande en fonction des orientations propres l intervenant ou du diagnostic qu il porte sur les blocages liminer en priorit On observe ainsi des approches plut t centr es sur le d veloppement de I offre appui institutionnel certains centres de services s lectionn s subventionn s au prorata des performances constat es e appui la structuration et la formation du milieu professionnel des prestataires de services aux entreprises des approches qui visent rapprocher offre et demande e mise en uvre de fonds de cofinancement co ts partag s du conseil et de la formation qui subventionnent les prestations soit aupr s des prestataires soit aupr s des clients e mise en uvre de dispositifs de distrib
101. ses preuves dans la pratique Renouvelant particuli rement les pratiques des services d appui et adopt s de longue date dans la microfinance ces nouveaux principes d action ne s appliquent pas encore dans le domaine du cr dit d investissement moyen terme Ils traduisent en tous les cas un saut qualitatif dans la relation de service aux petites entreprises Il convient seulement de veiller ce que ces consid rations de m thode ne servent pas de pr texte pour justifier certaines tendances au retrait pr cipit des subsides dont la pr sence reste indispensable long terme pour permettre l entr e des petites entreprises sur un march des services actuellement inaccessible PETITES ENTREPRISES 201 Propositions pour l laboration d une politique L aide au d veloppement des petites entreprises innovantes est fortement porteuse de d veloppement moyen terme selon un mod le permettant une am lioration significative des conditions de vie et de la distribution des richesses la base il importe bien s r d aider chacun s auto employer l aide de faibles montants Mais ce mouvement trouve sa limite dans la multiplication des micro activit s sur des march s d j satur s o la demande est faible face une offre croissante C est pourquoi il convient aussi d aider les petites entreprises en voie de diff renciation transformer leur offre pour mieux rencontrer la demande et r aliser des
102. structuration du milieu doit tre fond sur une attitude de grande coute sans programmation pr alable sans solution pr d finie ne poursuivant pas d autre objectif que celui que se fixent d eux m mes les groupements RARES Il est g n ralement amen suivre les tapes suivantes 1 identification participative des besoins g n ralement au sein d une m me fili re d activit discussions collectives recherche d infor mations sur le contexte examen d exp riences ant rieures esquisse de solutions individuelles ou collectives 2 appui l organisation d associations de proximit ou de groupements d affaires entre membres d un m me m tier ou d une m me commu PETITES ENTREPRISES 205 naut visant mettre en uvre une strat gie conomique commune groupements d achats groupements de vente groupements de pro duction ou de sous traitance caisses mutuelles d pargne et de cr dit caisses de solidarit sociale organisation commune de manifestations commerciales utilisation de services ou ateliers communs etc 3 accompagnement du processus de prise de conscience des contraintes propres l environnement de l mergence de dynamiques asso ciatives visant agir sur ce contexte en se basant notamment sur la capacit de mobilisation acquise par les groupements d affaires de la mont e en puissance d organisations fa ti res authentiquement repr sentatives du milieu
103. susciter un certain nombre de questions sans que pour autant merge un v ritable sc nario alternatif Les formules promouvant la d mocratie participative travers des associations d usagers appuy es par une v ritable ma trise d uvre sociale suppl ent ici ou l l impossibilit des syst mes modernes garantir un acc s g n ralis la ressource Elles suscitent elles m mes des interrogations nombreuses par exemple il est faux de pr tendre que la ville ne pose que des questions techniques relay es par l action juridique m me si des changements l gislatifs par exemple la r gulation des droits sur l eau souterraine sont n cessaires et doivent tre partie int grante d une r flexion plus large sur la transformation des structures institutionnelles Les solutions techniques sont connues bornes fontaines petits r seaux simplifi s postes autonomes avec stockage et rampes de distribution et le droit de la pratique s av re plus efficace que le droit positif Comment dans ces conditions ma triser les enjeux de la contractualisation Il faut laborer des contrats locaux multipartenaires dont la v ritable nature soit moins juridique que politique L exemple de la coop ration entre Bandiagara et Rennes montre en effet que c est l absence de forum autorisant le d bat public qui bloque le jeu social autour de Penjeu eau potable On insistera une nouvelle fois sur la n cessit
104. volte Pourtant la CMDT et le gouvernement ont tard une fois encore a prendre la mesure de l ampleur du mouvement de gr ve des semis Il faudra attendre la mi juin et l intervention du pr sident de la R publique lui m me recevant une d l gation du bureau central du SYCOV et du comit de crise pour que la situation se d bloque Un accord formel est tabli entre le minist re du D veloppement rural et les d l gu s paysans Le 25 juin assembl e g n rale des producteurs d cide de suspendre la gr ve Mais ce d nouement intervient trop tard pour sauver la campagne 2000 2001 la superficie emblav e en coton est la moiti de ce qu elle 180 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S tait les ann es pr c dentes la production de coton graine tombe 240 000 tonnes C est un d sastre pour l conomie nationale Ind pendamment des al as conomiques et climatiques qui sont le lot de toutes les productions de ce type en Afrique il faut voir dans l effondrement de la fili re coton au Mali le r sultat d une politique hasardeuse de gestion des relations avec les producteurs de la part de d cideurs qui ne leur accordent ni le respect ni les moyens dont ils ont besoin pour construire leurs organisations professionnelles VI Petites entreprises Appui aux petites entreprises Sarah MARNIESSE DIAL et Pierre PARIS GRET L appui au d veloppement des petites entreprises est un th me ancien
105. vue d obtenir de r els contrats de concession ou d affermage ou a minima une d l gation de gestion en bonne et due forme les organismes d interm diation ONG et bureaux d tudes trangers naviguent sur la corde raide entre des positions a priori inconciliables Ils sont d pourvus de l gitimit pour exercer dans la dur e l indispensable fonction de r gulation entre acteurs Est il possible d inventer des solutions fond es sur la solidarit et la subsidiarit active donnant la parole tous les acteurs et attentives aux savoirs locaux La multiplication des intervenants devient probl matique an Pahaanna da lien da mice en rrh ranna Ta ten dee ontaura nhoary Gii it QUDULILN UL itu UV Lib VIE VULIVIVULILU LA Jeu uvo ALLVULDS UUDVL ve dans le cadre de la coop ration d centralis e entre Bandiagara Mali et Rennes France met en vidence un vrai conflit de g n rations sur la mani re de g rer la chose publique Les a n s omnipotents au sein du conseil de village ont mis la main sur le conseil de jumelage et malgr la bataille men e par l Association des jeunes pour le d veloppement en vue d obtenir une existence l gale tout indique que les ain s seront pr sents en force au conseil communal lu Leur pouvoir d influence est conditionn par le degr d interconnaissance des acteurs locaux et la qualit du savoir local Dans les situations de confrontation politique ou juridiqu
106. 10120 MA 24 avril 1992 ou Jha Ranson et Bobadilla 1996 88 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S s inspirant suffisamment de J expertise internationale En outre on peut imaginer que tous les produits de cette liste soient rendus disponibles en quantit gale aux besoins dans les tablissements publics et priv s but non lucratif soient acquis et prescrits en d nomination commune inter nationale sous forme g n rique chaque fois que possible et mis la disposition des services ou des consultants externes par une pharmacie publique ou priv e install e au sein m me de l tablissement et charg e de d livrer ou vendre exclusivement ces produits enfin que les produits prescrits sur cette liste soient fournis gratuitement aux patients hospi talis s donc pay s pour eux par la solidarit nationale et vendus prix co tant aux malades externes Cette fa on de faire g n raliserait luti lisation des m dicaments essentiels et ventuellement g n riques dans le _ secteur public elle rendrait ces m dicaments imm diatement accessibles aux patients et au plus juste prix et elle viterait que les m decins soient les rabatteurs des officines pharmaceutiques priv es La pratique lib rale financ e enti rement par les ressources propres de ses clients pourrait aussi recourir aux m dicaments essentiels et g n riques mais rien ne l emp cherait de recourir aux sp cialit s La tro
107. 98 Approche conom trique de la demande de soins dans les pays en d veloppement le recours aux services de sant a Bamako th se de doctorat es sciences conomiques universit de Paris I avril KERSHAW I 1999 Hitler 1889 1936 Hubris traduction francaise par Pierre Emmannel Dauzat Flammarion LE JEAN Y 1997 L exp rience associative vuln rable et irrem pla able in J Brunet Jailly dir L VY M 1999 Synth se d tape LLOYD GER 1979 Magic Reason and Experience Studies in the Origin and Development of Greek Science Cambridge University Press traduction fran aise Magie raison et exp rience origine et d veloppement de la science grecque Flammarion Paris 1990 LOSCH B 1997 la recherche du cha non manquant pour une lecture renouvel e de l conomie de plantation i ivoirienne in B Contamin et H Memel Fot dir MA GA A 1997 Prendre en mains l importation des m dicaments essentiels in J Brunet Jailly dir MAMDANIM 1998 The politics of civil society and ethnicity reflections on an african dilemna Political Power and Social Theory vol 12 _ MEMEL FOTE H 1999 La modernisation de la m decine en C te d Ivoire Revue internationale des sciences sociales n 161 septembre OUATTARA S et al 1999 Les activit s vaccinales de routine dans les tablissements sanitaires publics et communautaires d Abidjan in J Brunet Jailly dir
108. AUVRET ET IN GALIT S li aux r seaux des classes d ge des amiti s des alliances En effet la baisse des revenus des classes moyennes affaiblit le maillage commu nautaire et client liste qui fonctionnait pour partie comme un filet de protection et de stabilit sociale Les individus sont d sormais beaucoup plus contraints de rechercher des solutions personnelles ou bien de nouvelles sociabilit s organisations socioprofessionnelles associations r seaux sectes glises etc Celles ci ne sont pas toujours productrices de solidarit elles peuvent tre malveillantes exploiteuses in galitaires subordinatrices corruptrices d linquantes m me Le totalitarisme communautaire le client lisme des r seaux protecteurs la fonction d ascenseur social des associations font partie de ces recompositions et devraient rendre prudent face toutes les rh toriques id alis es en faveur de la soci t civile Les analyses de type micro constatent galement que face aux instabilit s la pr carisation l appauvrissement l augmentation des in galit s au sein des anciennes cat gories sociales et des m nages un ensemble de micro strat gies peuvent dans certains cas avoir des cons quences l chelle d une communaut nationale On peut voquer ce sujet les cons quences des activit s informelles de l instabilit matrimoniale du c libat des jeunes de la pluri activit et dans un autr
109. Adjusted Life Years DALYs SANT 87 d penser plus de 200 et peut tre jusqu 500 pour gagner une AVCI dans la lutte contre le paludisme en combinant traitement des cas rep r s par d pistage passif et contr le chimique des vecteurs certains traitements des infections aigu s du myocarde peuvent quant eux co ter jusqu 30 000 par AVCI Banque mondiale 1993 Cela tant nous disposons l d un instrument qui permet d tablir des priorit s dans le contr le des maladies Cet instrument combine l tendue du probl me son effet sur la dur e de la vie et sur l agr ment de la vie l efficacit des moyens propos s par la Facult et le co t de la mise en uvre de ces moyens Il est difficile de pr tendre que l usage de cet instrument serait contraire l thique m dicale Williams 1999 La premi re proposition pratique est donc la suivante passons les activit s du syst me de sant et ses structures au crible des connais sances que nous avons sur les priorit s de sant publique dans les pays d Afrique et tirons les cons quences qui s imposent Dans les grandes lignes on sait dans quelle direction ce travail nous conduira puisqu il a d j t men sur des donn es repr sentant des pays typiques Banque mondiale 1993 et dans quelques pays r els La distinction entre activit s de sant publique activit s cliniques essentielles et activit s cliniques discr tio
110. Ces constats t moignent autant sinon plus d une situation de fait utilis e leur profit par la coalition d int r ts divers lites politico administratives notabilit s locales fonctionnaires locaux commer cants Plus que d un d sordre ils t moignent pour reprendre Vexpression de P Mathieu 1996 d une gestion de la confusion partie int grante des trajectoires des tats africains et de leur conomie politique depuis les ind pendances Le traitement de la question fonci re s inscrit donc dans un contexte lourd d implications politiques et l on ne peut faire abstraction des caract res propres l tat africain contemporain t lescopage de pratiques gouvernementales autoritaires et n opatrimoniales et en m me temps une relative incapacit contr ler l espace national laissant une certaine autonomie de fait aux logiques sociopolitiques locales Tant dans l analyse de la situation actuelle que dans les r flexions prospectives il est impossible d occulter ces enjeux politiques au profit d une lecture strictement conomique ou juridique 4 N otiblions pas dans cette analyse des enjeux politiques du foncier que les conflits les plus violents et les plus graves trouvent leur source dans l instrumentalisation politique de la comp tition fonci re pouvant conduire au factionnalisme ethnique Dans la mesure o l acc s la terre est associ aux identit s sociales les comp tit
111. De nombreuses r unions et ateliers pourront ainsi se tenir des livrets de formation syndicale seront labor s et traduits en bamanan Les cadres du SYCOV seront form s l analyse des comptes de la fili re le rapport Waddel est publi chaque ann e en novembre en vue de pr parer les r unions du Comit de suivi et de gestion de la fili re compos du ministre de Agriculture du ministre des Finances du PDG de la CMDT et du pr sident du SYCOV et leurs adjoints Ce dernier examine les comptes d cide de la provision au fonds de stabilisation d termine la ristourne au producteur Les cadres du SYCOV animent galement des r unions au niveau des r gions pour recueillir les analyses et les critiques des producteurs sur le fonctionnement du contrat plan ainsi que leurs revendications Pour finaliser ce travail de r flexion collective sur les acquis du partenariat le SYCOV s est fix pour ch ance la relecture du contrat plan mi parcours soit fin 1996 pr vue dans le texte et pr pare un m morandum qui est d pos aupr s de la CMDT et du minist re de P Agriculture et adress galement aux partenaires de la fili re Il n y a aucune r action formelle et a fortiori officielle ce document m me si beaucoup ont rendu hommage en priv sa qualit et sa pertinence La relecture du contrat plan n a pas lieu et le terme du contrat plan fin 1998 arrive ainsi sans qu il y ait eu de n
112. EPRISES 207 peuvent n anmoins participer ce jeu condition qu elles sachent voluer vers un fonctionnement d entreprises de service Les meilleurs prestataires sont ceux qui s inscrivent dans des relations de forte proximit avec le milieu des petites entreprises Les programmes d intervention doivent d finir une cible pr cise qui ne soit pas susceptible de changer ult rieurement en fonction d imp ratifs de rentabilit du dispositif ou de pressions de type social et politique L auto s lection par la r mun ration des services est un m canisme appr ci pour sa simplicit mais il ne faut pas cependant renoncer appliquer certains crit res qui peuvent amplifier l impact tels que l appartenance une fili re d activit dynamique ou des caract ristiques internes de l entreprise jug es favorables la croissance La d finition de l intervention doit faire l objet d un travail de pr paration soigneux et d taill faisant le plus possible appel la participation du milieu professionnel dans la recherche des objectifs et modalit s ad quats Le dispositif d intervention doit tre simple pragmatique dot de r gles de fonctionnement explicites et transparentes Les moyens employ s doivent tre conformes aux standards propres la client le vis e qui doit pouvoir se les approprier facilement Le fonction nement pr vu doit s appuyer fortement sur la coordination d un large r seau de
113. France Lange us 37 TI Sant Sant publique par Joseph Brunet Jailly cceccesereceeeereenenneneeeeees 63 IT Microfinance Acteurs normes et formes de r gulation dans la microfinance par Dominique Gentil sise 97 TV Hydraulique urbaine Acc s l eau potable dans les quartiers d favoris s des grandes villes et les petits centres urbains par Emile Le Bris csesreseeees 125 248 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S V Organisations paysannes Fondements locaux du r le des organisations paysannes dans le fonctionnement des fili res agricoles par Loic Barbedette 1100 141 Acteurs normes enjeux et partenariat dans les fili res coton d Afrique francophone le cas du Mali par Jacques Berthom 161 VI Petites entreprises Appui aux petites entreprises par Sarah Marniesse et Pierre Paris 183 VII Foncier Quelles politiques fonci res interm diaires en Afrique rurale franco phone par Jean Pierre Chauveau et Philippe Lavigne Delville 211 Conclusion et perspectives par Marc LEVY cessecsssessssssssessresssesseneseneeses 241 Composition mise en pages criture Paco Service 27 rue des Estuaires 35140 Saint Hilaire des Landes Achev d imprimer en d cembre 2002 sur les presses de la Nouvelle Imprimerie Laballery 58500 Clamecy D p t l gal d cembre 2002 Num ro d impression 212051 Imprim en France Avec l initiative d all gement de la
114. IT S populations de base Leur identit et leurs motivations d organismes de solidarit les conduisent trop souvent conserver une approche paternaliste dans un champ o les enjeux sont fortement conomiques Leur statut non lucratif et leurs relations de d pendance l gard des ba lleurs les g nent pour voluer vers un fonctionnement d entreprise plus adapt au r le de fournisseur de services aux entreprises Il est clair qu il existe certains profils de consultants de proximit entrepreneur consultant ma tre artisan reconnu enseignant ou fonctionnaire appartenant la famille ou au quartier qui sont d j couramment mobilis s par les petits entrepreneurs pour fournir leurs services ou leurs conseils dans des conditions de transaction qui restent informelles ou tout au moins mal connues Ces intervenants s lectionn s spontan ment par le milieu professionnel lui m me et peu reconnus par l environnement formel auraient certainement beaucoup dire sur les besoins de leurs clients et les meilleurs moyens d y r pondre Les Centres de documentation et d information et les Centres de recherche technique qui b n ficient g n ralement de subventions publiques structurelles sont g n ralement plus orient s vers les besoins du secteur industriel moderne que vers les demandes des petites entreprises qui prennent rarement l initiative de franchir leurs portes Ces centres sont de plus en plus conscient
115. Il tait d j pr sent il y a une trentaine d ann es dans les programmes conomiques au chapitre Artisanat et PME quoique de fa on assez secondaire sauf en Inde En effet la plupart des conomies en d velop pement misaient alors plut t sur le potentiel de croissance du secteur industriel moderne entra n par une politique interventionniste de Padministration publique Un tournant est observ dans les ann es 1980 face au constat d chec du mod le de d veloppement par le haut aux probl mes pos s par l endettement massif de ces pays l appauvrissement et au sous emploi croissants des populations Dans ce contexte o les tats sont conduits se retirer de l intervention directe dans le secteur priv les bailleurs de fonds multiplient leurs interventions travers des projets quasi autonomes soit en faveur des PME pour cr er de l emploi soit en faveur du secteur informel et des micro entreprises dans une perspective de lutte contre la pauvret qui occupe de plus en plus le devant de la sc ne Les dix derni res ann es ont en effet consacr le succ s de la microfinance comme formule de soutien efficace aux petits producteurs S adressant aussi bien aux cat gories sociales les plus pauvres aux activit s d auto emploi aux micro entreprises et marginalement aux petites entreprises les projets de microcr dit parviennent lever partiellement les contraintes de financement en fonds de rou
116. LIQUE 1997 R inventer la m decine de campagne in J Brunet Jailly dir AZAM J P 1995 L Etat autog r en Afrique Revue d conomie du d veloppement n 4 BAGAYOGO S 1987 L tat au Mali repr sentation autonomie et mode de fonctionnement in E Terray dir BANQUE MONDIALE 1989 L Afrique subsaharienne de la crise la croissance durable tude de prospective long terme Washington DC 1993 Rapport sur le d veloppement dans le monde Investir dans la sant Washington DC BARB T 1997 Pourquoi et comment l tat devient il entrepreneur social 2 in J Brunet Jailly dir BARBE T et A TANO BIAN 1997 Le mod le associatif est il n cessaire in J Brunet Jailly dir BARLOW R 1997 Investir dans la sant in J Brunet Jailly dir BARNUM H et J KUTZIN 1993 Public Hospitals in Developing Countries Resource Use Cost and Financing Baltimore Johns Hopkins University Press BERCHE T 1999 Qu attendre des gu risseurs Conflits de l gitimit et strat gies dans le domaine du sida en C te d Ivoire in J Brunet Jailly dir BRUNET JAILLY J 1990 La pharmacie populaire du Mali dans le contexte de l Initiative de Bamako minist re de la Sante publique Unicef Bamako juin polycopie 1995 L ajustement macro conomique et le secteur de la sant au Mali in Environnement macro conomique et sant avec
117. Le pluralisme des normes est une construction historique Le pluralisme des normes dans le domaine foncier est le r sultat d un long processus historique Outre la diversit des syst mes fonciers pr coloniaux nous avons voqu le poids de la colonisation et des pratiques de gouvernementalit postcoloniales et contemporaines des Etats africains Le dispositif tatique lui m me a g r cette situation en faisant pr valoir non pas ses propres principes juridiques qu il n avait pas les moyens d imposer mais ses int r ts politiques et conomiques par une politique opportuniste et client liste d octroi de privil ges fonciers des notables ou des dignitaires qui lui servaient ancrer son autorit dans le champ politique local ou des migrants qui soutenaient son objectif de mise en valeur En d finitive trois ou quatre g n rations d hommes et de femmes ont d consciemment ou non voluer dans ce contexte confus Dans ces conditions toute nouvelle disposition l gislative ou politique fonci re est condamn e soit appara tre comme une mesure ad hoc suppl mentaire et se perdre dans la confusion ambiante soit si elle est prise au s rieux par l administration charg e de l appliquer comme par les ruraux concern s appara tre comme r volutionnaire ou d stabilisatrice et susciter des strat gies locales d opposition et de r cup ration par les divers groupes d acteurs dont elle attaqu
118. R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Voil qui est clair il y a bel et bien dans le corps m dical une norme de l int r t avec tous les habitus qui en d coulent au point qu on peut en venir ignorer telle ou telle autre norme Comme l un des exemples cit s en introduction nous l a rappel une norme de l int r t dirige aussi les comportements du personnel soi ignant dans le secteur public et tout aussi naturellement dans le secteur priv Les professions m dicales sont comme les autres elles doivent d abord nourrir leur homme Les professions de sant sont m me parmi celles qui cr ent les plus grands espoirs les plus grandes attentes dans les familles des jeunes en cours d tudes Et apr s avoir t support par ces attentes chaque m decin devra y r pondre lib ralement si l on ose dire Il faut aussi faire une place une norme du corporatisme qui a commenc appara tre dans le personnel subalterne et professionnel du secteur public de la sant l poque coloniale o le simple fait d entrer dans le syst me f t ce comme planton tait une chance et permettait d acc der une promotion Le personnel politique des tats d couvrant l ind pendance dans les ann es 1960 a en tr s grande partie t form dans les rangs d un syndicalisme imm diatement politis Apr s les ind pendances il n est plus gu re rest dans les organisations syndicales que le personnel de second
119. SANT 67 discussion approfondie sur l thique des soins m dicaux est galement devenue in vitable depuis que le co t des soins propos s par la science m dicale d passe de tr s loin les montants que nos soci t s sont dispos es consacrer la sant Brunet Jailly 1999a Williams 1999 Dans ce contexte l thique m dicale est fr quemment invoqu e aujour d hui pour contester des d cisions publiques qui restreindraient les soins gratuits ou subventionn s c est dire financ s par la solidarit nationale telle ou telle cat gorie de la population La forme d g n r e de cette norme est donc l imitation pure et simple des conditions d exercice de la m decine dans tel pays du Nord accompagn e d un silence assourdissant sur les principes de l thique sur les conditions dans lesquelles ils sont respect s sur les violations constat es La meilleure pr sentation de l habitus de la profession m dicale par la profession elle m me et pour le grand public est issue de la vision caritative que le serment d Hippocrate donne du m decin Toutes les grandes figures de la profession ont t mises contribution de P Antiquit jusqu aux French doctors r cemment distingu s par Acad mie su doise pour pr senter les m decins comme d vou s corps et me jour et nuit la lutte contre la maladie et la plus grande compassion envers les malades Dans les ann es 1930 le colloque si
120. SOUS Comment r duire pauvret et in galit s Pour une m thodologie des politiques publiques oN Le Le CR mE IRD KARTHALA COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S KARTHALA sur Internet http www karthala com Paiement s curis Couverture Tableau de Jos Kankinda in Les peintres du fleuve Karthala et Nicolas Bissek Paris 2001 IRD ditions et KARTHALA 2002 ISBN IRD 2 7099 1510 3 ISBN KARTHALA 2 84586 305 5 SOUS LA DIRECTION DE Marc L vy avec Lo c Barbedette Jacques Berthom Joseph Brunet Jailly Jean Pierre Chauveau Dominique Gentil Marie France Lange Philippe Lavigne Delville mile Le Bris Sarah Marniesse Pierre Paris et la collaboration de V ronique Sauvat Comment r duire pauvret et in galit s Pour une m thodologie des politiques publiques IRD ditions KARTHALA 213 rue La Fayette 22 24 boulevard Arago 75010 Paris 75013 Paris LE LIVRE MODE D EMPLOI Ce livre fait suite un premier intitul In galit s et politiques publiques en Afrique et paru avec le sous titre suivant Pluralit des normes et jeux d acteurs Dans ce premier tome nous avons pr sent de fa on d taill e et argument e les notions et les analyses qui fondent notre proposition m thodologique pour des politiques de lutte contre la pauvret et les in galit s Il n est pas indispensable d avoir lu ce premier volume pour aborder celui ci Pour
121. Se pose donc un probl me d ad quation de ce type de conduites n otraditionnelles avec les normes techniques juridiques et gestionnaires propres la mise en uvre d un service urbain Des familles ais es accoutum es de longue date payer la fois le branchement au r seau et l eau consomm e continuent partager certaines repr sentations traditionnelles au point de se d tourner dans certaines circonstances de l eau du robinet Dynamiques de l exclusion sociale M me si la population urbaine b n ficie l chelle mondiale d un meilleur acc s l eau potable 65 en 1970 72 en 1980 77 en 1985 87 en 1994 le taux de branchement direct ou indirect des m nages au r seau d eau potable est le plus souvent inf rieur 50 dans les villes tudi es Il descend au dessous de 25 en Ha ti Porto Novo 3 Nous sommes tout fait conscient du biais culturaliste qu introduit l usage de cat gories comme mod le communautaire habitus paysan ou conduites n o tradi tionnelles Les anthropologues nous ont montr que les conduites et les repr sentations ne sont pas r ductibles un mod le dualiste opposant tradition et modernit 4 La signification du terme acc s l eau potable est floue et varie d un pays l autre L acception la plus couramment utilis e est celle d finie par POMS Selon cette organisation un citadin a acc s l eau po
122. WILLIAMS A 1999 L conomie l thique et le public dans la politique des services de sant Revue internationale des sciences sociales n 161 consacr au th me Politiques de sant et valeurs sociales septembre Unesco Er s WORLD BANK 1975 Health Sector Policy Paper Washington DC Ul Microfinance Acteurs normes et formes de r gulation dans la microfinance Dominique GENTIL IRAM La microfinance m me si elle existait depuis plusieurs dizaines d ann es sous des noms diff rents est apparue comme une relative nouveaut dans le domaine du d veloppement au cours des ann es 1990 Si l on en croit diverses conf rences internationales notamment le sommet de Washington sur le microcr dit en f vrier 1997 ce dernier doit permettre de fournir des services financiers 100 millions de clients pauvres en 2005 aussi bien en milieu rural qu urbain dans les pays du Sud mais aussi dans les quartiers ou les zones marginalis s du Nord En fait la microfinance acquiert sa notori t et son importance quand elle rencontre la r orientation des politiques d aide au d velop pement des principaux bailleurs de fonds en faveur de la lutte contre la pauvret Elle doit galement son succ s 4 son polymorphisme et au fait qu elle r ponde plusieurs finalit s de l aide am lioration des conditions de vie et des revenus cr ation d emplois lutte contre la pauvret plus grande qu
123. a premi re grande diff renciation s op re entre milieu urbain et milieu rural m me si d importants carts peuvent exister au sein de ce dernier car la ville africaine est le lieu privil gi o l cole s implante et se d veloppe Les liens troits qui historiquement ont uni les processus d urbanisation et de scolarisation ont t d crits Lange et Martin 1995 les villes africaines sont le lieu par excellence o s institue l cole o se diversifie le champ scolaire o l image de l cole comme mode de garde et de formation des enfants s impose Le rapport l cole se transforme tr s vite sous la double influence du ph nom ne proprement urbain et de celui de crise conomique La ville transforme l cole qui devient de plus en plus li e aux rapports mon taires ou client listes aux religions univer salistes Les d terminants socioprofessionnels prennent le relais des d terminants culturels traditionnels et accroissent les diff rences entre les milieux ruraux et les milieux urbains En Afrique du fait des choix strat giques op r s en vue du d velop pement de l enseignement primaire mise en place ou d veloppement du syst me de la double vacation ce sont les zones forte densit de population et poss dant d j des infrastructures scolaires soit essentiel lement les villes qui ont le plus b n fici de la progression des effectifs scolaires au cours des ann es 1990 Les dispa
124. aintes et limites d une d mocratisation d une administration territoriale les communaut s rurales s n galaises 1972 1980 Annuaire du Tiers Monde n 8 1996 Des autorit s fonci res l gitim es autonomes et gestionnaires in E Le Roy et al dir pp 239 249 1998a Les orientations des r formes fonci res depuis le d but des ann es quatre vingt dix in Ph Lavigne Delville dir pp 383 389 238 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S 1998b Faire valoirs indirects et droits d l gu s premier tat des lieux in Ph Lavigne Delville dir pp 87 100 LE Roy A KARSENTY et A BERTRAND dir 1996 La S curisation fonci re en Afrique pour une gestion viable des ressources renouve lables Karthala Paris L VY M 2001 Conclusion in G Winter coord pp 415 425 LUND Ch 1996 Comp tition pour les juridictions et man uvres politiques in P Mathieu ef al dir pp 135 150 1998 Land Power and Politics Land Struggles and the Rural Code APAD Lit Verlag Hamburg 2001 Les r formes fonci res dans un contexte de pluralisme juridique et institutionnel Burkina Faso et Niger in G Winter coord pp 195 208 MATHIEU P 1996 La s curisation fonci re entre compromis et conflits un processus politique in P Mathieu et al dir pp 26 44 1999 Les Paysans la terre l tat et le march s curisation et form
125. alisation endog ne des transactions fonci res en Afrique in Ph Lavigne Delville et P Mathieu coord MATHIEU P P J LAURENT et J C WILLAME dir 1996 D mocratie enjeux fonciers et pratiques locales en Afrique conflits gouvernance et turbulences en Afrique de l Ouest et centrale Cahiers africains n 23 24 CEDAF L Harmattan Paris MATHIEU P et M FREUDENBERGER 1998 La gestion des ressources de propri t communautaire in Ph Lavigne Delville dir pp 101 113 MOORE S F 1978 Law as a Process an Anthropological Approach Routledge et Kegan Paul Londres 1986 Social Facts and Fabrication Customary Law on Kilimanjaro 1880 1980 Cambridge University Press Cambridge MORTIMORE M 1998 Evolution des r gimes fonciers dans les pays anglophones e Afrique occidentale in Ph Lavigne Delville dir pp 612 652 MUROMBEDZI J 1998 Syst mes fonciers ruraux ressources renouve lables et d veloppement le cas du Zimbabwe in Ph Lavigne Delville dir pp 653 667 OSTROM E 1994 Crafting Institutions for Self Governing Irrigation Systems ICS Press Institute for Contemporary Studies PARE L 2000 Droits d l gu s d acc s la terre dans laire cotonni re du Burkina Faso GRET IED MAE FONCIER 239 PIERMAY P L 1986 L espace un enjeu nouveau in B Crousse ef al dir Espaces disput s en Afrique noire pratiques fonci res locales Karthala Paris
126. ancer son syst me ducatif sans faire appel aux bailleurs de fonds Ces pays sont donc d poss d s de leur autonomie en mati re de politique scolaire et soumis au diktat des bailleurs La perte de d cision en mati re ducative produit divers effets Le premier s observe dans la mise en place et la gestion des politiques scolaires Les bailleurs de fonds imposent une programmation par tapes qui rend difficiles l laboration de politiques sur le long terme et le suivi des op rations et conduit des prises de d cision par coups souvent d connect es des situations _ r elles Le deuxi me effet est induit par le fait que la r ussite doit tre au rendez vous de chacune de ces tapes car de cette r ussite d pendent les futurs financements Les effets pervers de ce type de fonctionnement apparaissent alors cr ment contraints de r ussir pour justifier la bonne utilisation des financements accord s les pays sont tent s d investir dans les zones d j favoris es o les projets ant rieurs ont connu des r sultats positifs ce qui a pour cons quence imm diate l accroissement des 16 En ce qui concerne l Afrique non francophone nous ne disposons pas d informations suffisantes pour mettre la m me affirmation 17 Mais une analyse du mode de financement d autres secteurs sociaux comme la sant ferait aussi appara tre une d pendance accrue des pays africains face aux organisations internationa
127. anis es avec tous les moyens du syst me parti tat de pr sidents ou d put s tous d sign s au niveau national par le syst me parti tat les anglophones d Afrique le disent bien plus clairement que les francophones cf Mamdani 1998 86 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Quelques conclusions pratiques Il fallait croyons nous ce tr s long d tour par la critique impitoyable du jeu des normes au profit des int r ts mat riels les plus vidents des professions de la sant pour que puisse appara tre ce que pourrait tre une v ritable politique de sant publique Nous ne pouvons ici qu esquisser trois de ses aspects Si l on se pr occupe de la sant du plus grand nombre au motif que toute vie en vaut une autre il nous faut disposer d un moyen de comparer les r sultats attendus des actions m dicales pr ventives ou curatives propos es par la Facult de m decine Ce moyen existe il est d sormais appliqu d une fa on assez tendue et assez d taill e pour qu on prenne en consid ration ses r sultats on peut mesurer la charge de la maladie comme aussi bien les effets d une action pr ventive ou curative en ann es de vie corrig es de l invalidit AVC Nous savons aujourd hui que la charge globale de la maladie est tr s diff rente pour la population de l Afrique de ce qu elle est dans le reste du monde les maladies transmissibles maternelles et p rinatales repr se
128. ans des d cisions politiques nationales Ces politiques interm diaires de lutte contre la pauvret et les in galit s se con oivent et se construisent sch matiquement en quatre temps J temps identifier les in galit s structurelles leurs enjeux et les acteurs sociaux amps A quelles in galit s structurelles se rapporte le processus de pauvret et comment ces in galit s provoquent en tant qu enjeux des distinctions et des ppc entre Jes acteurs 3 temps prendre en compte les groupes d acteurs susceptibles co des fonctions d int r t collectif Identifier des groupes d acteurs prenant en Die des fonctions potentiellement li es 4 la r duction des in galit s g rant la pluralit des normes qui les traversent et les mettent en confrontation avec les autres acteurs Par leur capacit modifier les rapports de pouvoir ils constituent les leviers de changement sur lesquels vont s appuyer les politiques interm diaires en se pr occupant des soutiens leur apporter pour les accompagner dans un tel r le d acteur collectif reconnu 2 temps caract riser la diversit et la complexit des comportements des acteurs sociaux Ces diff rents acteurs mettent en jeu des pratiques diverses correspondant plus qu des valeurs et des int r ts des syst mes de normes plurielles dont la double caract ristique est de s affronter en s entrem lant et de traverser aussi bien
129. application de normes originales au moment de la maladie 14 Mais sa r gle d or est d obtenir le consensus sur ses projets c est dire l accord des professionnels de la sant cf J Brunet Jailly 1999b SANT A 73 car ils sont alors essentiellement accapar s par l angoisse qu elle provoque et m fiants l gard de leurs compatriotes professionnels de la sant moderne Ils sont aussi fortement attir s par les repr sentations traditionnelles de la maladie et par les opportunit s de diagnostic et de traitement peu co teux qu offrent les praticiens de la m decine tradi tionnelle norme du prix compar pour des prestations non comparables _ depuis les d positaires de connaissances effectivement transmises de g n ration en g n ration jusqu aux charlatans les plus hont s en passant par les gu risseurs sorciers exp rimentateurs bonimenteurs marabouts sans oublier les assembl es de pri re qui produisent des gu risons etc Plus grave les malades ne sont pas d fendus par les hommes politiques quoi qu on en dise devant nos braves populations chacun d eux trouvera quelques phrases pour faire entendre qu il compatit et se soucie mais cet int r t ne va pas au del de l inauguration d un nouveau centre de sant ce qui tout de m me n est pas tr s fr quent En revanche l o les politiques se d cident dans les d bats budg taires par exemple on fera confiance
130. as modifier leur condition d acc s aux march s publics o internationaux Les pr conisations qui vont suivre en mati re a politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s en s appliquant l chelle nationale peuvent donner l impression de sous estimer l importance des rapports de pouvoir internationaux conomiques militaires politiques etc et de leur impact sur la pauvret et les in galit s au sein des pays Nous savons bien que l acc s au commerce ext rieur le r le des firmes priv es le contenu des n gociations internationales ont une importance consid rable mais nous pensons qu elles laissent n anmoins aux tats des marges de man uvre d terminantes Comme le rappelait le rapport du PNUD de 1999 sur le d velop pement humain Les dix derni res ann es font appara tre une concen tration des revenus des ressources et de la richesse entre un petit groupe de personnes d entreprises et de pays Ou comme l explique nouveau Joseph Stiglitz 1998 en critiquant toujours le consensus de Washington car celui ci s int ressait assez peu l inqui tude provoqu e par le fait que les processus d mocratiques taient sap s par une concentration excessive des richesses 9 J Stiglitz 1998 Vers un nouveau paradigme pour le d veloppement Discours prononc la CNUCED le 19 octobre 1998 L Economie politique n 5 1 trimestre Voir aussi J Stig
131. asi universelle noter la position de la France qui s tait beaucoup investie au cours de ces derni res ann es mais sans se donner les moyens de capitaliser et de faire conna tre ses exp riences et qui semble revenir en arri re en termes de volume d aide et d int r t intellectuel Les tats Ils ont des difficult s se situer dans le champ de la micro finance Ils se sont mal remis de leurs checs d interventions directes Banques de d veloppement et projets Ils restent sur une optique de d veloppement il faut faire du cr dit au maximum de paysans ou de micro entrepreneurs le plus rapidement possible avec le taux d int r t le plus bas M me les organes sp cialis s minist re des Finances Banque centrale ont peu de connaissances et donc de l gitimit technique sur la microfinance Ils n investissent pas directement dans le secteur mais servent souvent de canal oblig qu utilisent les bailleurs de fonds pour soutenir les nouvelles institutions financi res Cependant la multipli cation des interventions dans le secteur et les risques politiques ventuels notamment quand il y a collecte de l pargne sans contr le suffisant les incitent utiliser leur l gitimit acquise un autre niveau dans le champ global de la politique pour s investir dans la r glementation et la r gulation Les op rateurs S ils taient au d part trangers ils deviennent de plus en plus nationau
132. asser un niveau d organisation complexe et de se doter d une capacit d expertise ind pendante C est dire l enjeu de ces politiques publiques interm diaires trans former en d cisions politiques donc d abord en propositions les r ussites locales en mati re de lutte contre la pauvret et les in galit s Les apprentissages que ces exigences provoquent font de ces processus un creuset suppl mentaire de formation de cadres Se transformeront ils en classe moyenne porteuse d une nouvelle vision du d veloppement national ou seront ils rattrap s par les d rapages de l ascension sociale C est l un des enjeux de ces politiques publiques interm diaires et des modalit s a appn qu elles recevront de la coop ration internationale Ces instances de n gociation et de seston peuvent tout a fait doivent associer les agences de coop ration internationale contribuant par l r soudre la d licate mais d terminante question de la concurrence entre bailleurs Les analyses de la deuxi me partie montrent clairement que la mise en place de telles instances de n gociation et de r gulation est d j difficile compte tenu des changements de rapports de force et de modalit s de redistribution qu elles provoquent Mais la difficult ne s arr te pas l car ces rapports de force continuent videmment d agir lorsque les instances sont en place pour instrumentaliser la concertation pour liminer certain
133. associ s aux comp tences des collectivit s locales l ing rence des bailleurs internationaux cr e un environnement instable peu propice l mergence de responsabilit s publiques locales Int r t g n ral et espace public il existe un paradoxe entre les politiques nationales de l eau et les politiques de d centralisation Les budgets communaux p sent d un poids n gligeable et les coalitions d acteurs ne p sent d aucun poids face aux bailleurs Les transferts d autorit vers la ma trise d ouvrage locale ne sont pas accompagn s de moyens financiers ad quats ou tout le moins d une r elle capacit de contr le de ces moyens 134 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Fiscalit parafiscalit la s paration dans les budgets communaux de tout ce qui touche l eau et l assainissement n a t que r cemment appliqu e en Europe Ce mode est pr sent comme tant le mieux indiqu alors qu il est notoire qu il pose de gros probl mes de gestion dans les petites communes justement parce que le faible nombre d abonn s entra ne des charges importantes par m nage Dans un contexte o l on cherche d velopper les branchements au r seau d eau ne serait il pas judicieux dans un premier temps d envisager une p r quation des charges en fonction des revenus des m nages soit une forme d imp t permettant de couvrir la mise en uvre des infrastructures et leur maintenance Ce
134. ation World Development vol 26 n 5 MICROFINANCE 121 IEDES 1996 Le financement d centralis pratiques et th ories dossier de la revue Tiers Monde n 145 janvier mars IEDES PUF Paris MINIST RE DE LA COOPERATION 1997 Impact des syst mes financiers d centralis s Paris MORDUCH J 1999 The microfinance promise Journal of Economic Literature vol XXXVII THE MICROFINANCE NETWORK 1997 R gulation and Supervision of Microfinance Institutions Experience from Latin America Asia and Africa Washington DC WARNER R 1994 L Esprit d entreprise au Cameroun Karthala Paris IV Hydraulique urbaine Acc s l eau potable dans les quartiers d favoris s des grandes villes et les petits centres urbains mile LE Bris IRD La probl matique de cet ouvrage sur l laboration de politiques inter m diaires de lutte contre la pauvret dans un contexte de pluralit des normes est appliqu e ici au cas particulier de l approvisionnement en eau potable d espaces urbains et p riurbains non ou mal desservis par les r seaux l instar des objectifs de l expertise coll giale de l IRD ceux du programme Solidarit Eau mettaient accent sur le r le de l appro visionnement en eau potable dans le recul de la pauvret Les tudes financ es cette occasion ont pour la plupart contribu la d finition de politiques publiques sachant qu il s agissait de travaille
135. atives d organisations d pargne cr dit paysannes Caisses villageoises Normes de d veloppement Normes bancaires Cr dit scolaire Institutions de microfinance urbaines Organisations non gouvernementales sp cialis es Banques commerciales Banques de d veloppement Banques ou caisses de cr dit agricole Fonds de d veloppement Projets agricoles Projets artisanaux Projets petites entreprises Implication faible Source partir de Gentil et Nieuwkerk 1999 MICROFINANCE 101 s entrem lent non seulement entre elles mais aussi avec celles des r formes induites par les politiques d aide ext rieure Parler de normes permet d viter de parler en termes de valeurs donc de verser dans le culturalisme Parler de normes permet galement d viter de parler en termes d int r ts donc de rapporter les comportements des acteurs une pure rationalit calculatrice individuelle L actualit de la p riode se caract rise par l importance des normes ext rieures transmises par les bailleurs de fonds On pourrait dire en utilisant d autres r f rences que les normes sont des principes de perception de vision et de division des principes de jugement et d valuation des principes d action Ces normes ne s expliquent pas principalement par leur origine endog nes ou venant de l ext rieur mais doivent tre reli es la po
136. au contraire ont bien int gr l id e de permanence de linstitution et du rapport entre l efficacit de leur travail et le montant et ou le mode de r mun ration prime selon les r sultats Ils ont une claire conscience que leur salaire provient des produits financiers Par ailleurs ils cherchent conqu rir leur autonomie vis vis des op rateurs des bailleurs de fonds et de l tat et consid rent que leur connaissance du milieu local est une comp tence au moins aussi importante que la ma trise des techniques financi res Quand ils dominent les deux aspects ils se sentent autonomes et l gitimes Les conseils d administration et les techniciens paysans caissiers secr taires etc Cette cat gorie n appara t que dans les syst mes mutualistes ou forte implication des usagers Leur attitude d pend beaucoup du pouvoir r el qu ils ont ou qu ils souhaitent ou peuvent conqu rir car il y a vrai et faux mutualisme Un autre facteur explicatif est le degr de pouvoir qu ils poss daient ou poss dent dans d autres champs Une Coopec peut reproduire les hi rarchies sociales mais aussi donner l opportunit de nouvelles cat gories sociales ayant davantage de capital technique ou conomique de d velopper leurs r seaux de renforcer leur ascension ou de se reconvertir par exemple les fonction naires retrait s les n o ruraux etc Dans des zones o l analphab tisme reste important la cr atio
137. avantage porteurs d int r ts priv s que solidaires de l int r t commun local mais qui peuvent aussi apporter comme on dit le progr s au village Quelle notion locale du bien public Ainsi au niveau local chaque acteur place ses billes sur les diverses sc nes institutionnelles sa disposition On l a vu pour les acteurs de la marge mais les acteurs dominants font de m me souvent par personnes interpos es La gouvernance locale est le produit de ces jeux d acteurs qui s quilibrent de fa on diff rente selon les situations mais de fa on souvent bien imparfaite Dans ce contexte la notion de bien public local para t en crise Elle tait port e autrefois par les pouvoirs coutumiers puis elle a t r import e par l tat colonial et post colonial et relay e dans le discours du d veloppement C est dire que depuis longtemps elle n est plus clairement port e de l int rieur Aujourd hui la r f rence r currente dans le discours villageois aux th mes de l entente et de la s curit laisse entendre que c est autour d eux que cette notion de bien public cherche se d finir Mais l insistance mise sur ces th mes tend en m me temps montrer qu on les sent particuli rement menac s notamment en ce qui concerne la question fonci re L un des enjeux de la d centralisation si elle est accept e par les acteurs locaux sera d offrir un cadre de red finitio
138. base et le niveau fa tier comme il existe d j l chelle nationale En tout cas il ne faudrait pas d laisser la ma trise des fili res productrices de r sultats conomiques importants et facteurs de structuration du milieu tout en occupant galement le terrain du d veloppement local Ce que font certaines organisations en pr sentant leurs responsables aux lections locales L tat a de son c t des chelons de subsidiarit au niveau micro et les ar nes politiques locales ont videmment leurs connexions avec l chelle nationale voire au del L insistance mise sur la prise en compte du local ne doit donc pas s interpr ter comme un d laissement des n cessaires interventions aux niveaux national et international mais comme la n cessit de donner toute leur importance aux subtiles articulations d chelles que tous les acteurs et pas seulement les plus mondialis s savent mettre en ceuvre Individuel collectif ou priv public Notre approche des in galit s prenant en compte le capital social r introduit l individu dans l analyse des rapports de pouvoir et dans la dynamique des groupes d acteurs En m me temps nous recourons 4 la notion de norme en particulier pour nous d marquer de l individualisme m thodologique qui renvoie les dynamiques collectives une simple somme d int r ts individuels Quant ces groupes d acteurs il est soulign qu ils ne sont pas n ce
139. blement plus appropri es et qui n entra nent pas leur stigmatisation par leurs confr res Dans ce qui suit nous d signons par normes des r gles que l on nonce et pr tend appliquer voire que l on applique Dans la vie quotidienne de la production et des changes comme dans celle des relations personnelles chacun respecte plus o moins consciemment les normes qui lui ont t inculqu es par l ducation et transmises par la culture Mais chacun peut aussi invoquer certaines normes qu il respecte plus ou moins et l occasion une norme qu il ne respecte pas En fait les normes invoqu es sont nombreuses refl tant en particulier la diversit des valeurs des int r ts d fendre et aussi des situations objectives Les normes effectivement mises en pratique sont moins nombreuses que les normes invoqu es 1 R publique de C te d Ivoire circulaire n 2314 MSPS CAB CT1 AP du 23 ao t 1993 reprise deux ans plus tard par la circulaire n 4335 MSPAS CAB CT1 du 5 septembre 1995 Les chos 6 octobre 1999 p 3 La gr ve illimit e sans service minimum a t lanc e le 4 octobre elle avait t pr c d e d une gr ve d avertissement les 30 septembre et 1 octobre Bien que le Conseil des ministres ait donn satisfaction aux revendications des gr vistes d s le 6 octobre le protocole d accord n a t sign que le 10 et la gr ve a t poursuivie jusqu au 11 octobre cf Le Jour 13
140. botage du nouveau s ysteme par les notables campagne de d sinfor mation encouragement ne pas rembourser organisation de d tour nements etc Devant ces difficult s la fois d identification des pauvres et effets pervers certains pr f rent un glissement progressif du cr dit aux pauvres du cr dit aux femmes La solution est plus simple elle est politiquement correcte et elle est souvent efficace puisque les femmes ont la r putation d tre plus s rieuses Inutile d insister sur le c t simplificateur de ces affirmations La diff renciation conomique existe aussi chez les femmes Par exemple les monographies de caisses r alis es pour la Fececam au B nin montrent bien l existence d au moins deux types de client le f minine celle qui demande moins de 50 000 francs CFA de cr dit et celle qui a plus de 300 000 francs CFA ces derni res tant tr s impliqu es dans le grand commerce et parfois dans le cr dit usuraire aux petits agriculteurs et aux petits p cheurs Par ailleurs au bout de quelques ann es les taux de remboursement des femmes ne sont pas meilleurs que ceux des hommes cf Cr dit rural en Guin e Sanduk aux Comores Fececam au B nin Mais cette solution int resse les bailleurs de fonds et elle est socia lement acceptable par les hommes et les notables Les hommes peuvent r cup rer directement une partie du pr t accord leur femme ou en b n ficier p
141. calit d analyse avec une non moins n cessaire vision pragmatique des dynamiques de changement l uvre D o l int r t de positionner notre proposition m thodologique dans les d bats inter nationaux contemporains minemment politiques quoi qu on en dise 5 La France a compl t cette mesure en annulant la dette bilat rale de certains pays dans le cadre des contrats de d sendettement et de d veloppement C2D 6 M me si un d bat tr s int ressant s est ouvert sur l importance de cet all gement Voir les Documents techniques publi s ce sujet par le Centre de d veloppement de OCDE en particulier celui de Daniel Cohen et celui de Anne Joseph 7 Expression utilis e pour parler des politiques conomiques d influence fortement lib rales promues en particulier par la Banque mondiale et le FMI bas s Washington 8 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Un positionnement politique dans les d bats internationaux contemporains Ce travail de confrontation entre disciplines de recherche et exp riences de d veloppement a t orient par le souci d articuler des approches de type macro ou globales et des approches de type micro ou locales Les d bats sur les politiques conomiques La discussion sur le d veloppement longtemps marqu e par le rejet de l assimilation du d veloppement la croissance par sa r f rence l in galit des termes de l change et par l
142. carte Quel serait donc le mod le pr sentant les m mes avantages de viabilit que la microfinance et r pondant aux besoins financiers et non financiers des petites entreprises potentiel de croissance Les exp riences d cevantes men es avec les banques ont montr qu il n existait pas actuellement de sch ma de cr dit moyen terme adapt aux besoins d investissement de cette cat gorie d entreprises En revanche en mati re de services aux entreprises les d marches propres chaque bailleur permettent d exp rimenter dans les diff rentes directions de ce champ complexe Tel bailleur se consacre particuli rement aux questions d animation du milieu professionnel Coop ration suisse et ONUDI tel autre innove dans la mise en uvre de fonds de cofinancement des services l acte Banque mondiale tel autre encore tire les le ons de ses nombreuses exp riences de cr ation d institutions ad hoc Commission europ enne La plupart ont men des valuations massives qui tirent au clair les le ons de ces exp rimentations 188 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S foisonnantes sur le terrain Un Comit des bailleurs de fonds pour le d veloppement des petites entreprises WB BIT ONUDI CNUCED GTZ Coop ration suisse a entrepris de capitaliser les meilleures pratiques pour laborer un mod le d intervention optimal En somme plus que jamais d cid s soutenir ce secteur des petites
143. cent nomin au prix Nobel d conomie n h site 8 E Assidon 2000 FMI Banque mondiale la fin du consensus th orique L conomie politique n 5 1 trimestre INTRODUCTION 9 pas de son c t parler de la n cessit de d passer le consensus de Washington Les objectifs de d veloppement sont plus larges que ceux repris dans ce consensus les politiques qu il pr conise sont insuffisantes Ce consensus a trop souvent confondu les moyens avec les fins il a pris la privatisation et la lib ralisation des changes comme des fins en soi plut t que comme des moyens d une croissance plus durable quitable et d mocratique Il s est concentr sur les privatisations mais il n a gu re attach d importance l infrastructure institutionnelle n cessaire au bon fonctionnement des march s et particuli rement la concurrence Ce n est pas le lieu de d tailler les analyses sur le bon fonctionnement des march s et de la concurrence ou dit autrement sur les in galit s du commerce mondial mais comme nous le rappellent certains des auteurs ayant contribu ce travail il ne suffit pas par exemple d intervenir sur le foncier si les conditions macro conomiques et ext rieures de l intensi _ fication agricole ne sont pas remplies prix r mun rateurs d bouch s commerciaux etc De la m me fa on ouvrir l acc s au cr dit pour les petites entreprises ne suffit p
144. certation moyen terme et des formes de r gulation r gles d ontologiques ou normes internes et conditions d entr e dans le champ Elle passe par des compromis difficiles o chacun devrait accepter de jouer la r gle du jeu les bailleurs de fonds devraient renoncer exercer leur domination les tats pourraient retrouver leur l gitimit en jouant seulement un r le d arbitre et de garant du respect des r gles du champ et non pas d ex cutant direct et les IMF en se regroupant en associations profes sionnelles seraient capables de se faire entendre et de peser sur les d cisions et leur application M me fragiles et soumises contestation les politiques nationales pour tre efficaces doivent soutenir une r gulation contractuelle Bibliographie COMMISSION EUROP ENNE 1998 Microfinance Orientations m thodo logiques 2 d 2001 Bruxelles DOLIGEZ F 1999 Institutionnalisation des r seaux d pargne cr dit une construction sociale concerter Transverses n 3 Groupe Initiatives GRET Paris EPARGNE SANS FRONTIERES 2000 La microfinance en Afrique volutions et strat gies des acteurs dossier de la revue Techniques financi res et d veloppement n 59 60 juillet octobre Paris GENTIL D et FOURNIER 1993 Les Paysans peuvent ils devenir banquiers Syros Paris HULME D et MOSLEY P 1998 Microenterprise finance is there a conflict between growth and poverty Allevi
145. ces rapports de pouvoir peut permettre de red finir le r le des tats dans la lutte contre les in galit s scolaires Bibliographie BAMBERG I 1999 Le R le de l ducation dans le processus de d mo cratisation en Afrique du Sud m moire de DEA Paris EHESS BANQUE MONDIALE 1988 L ducation en Afrique subsaharienne Pour une strat gie d ajustement de revitalisation et d expansion BIRD Washington DC BAUDELOT C et R ESTABLET 1992 Allez les filles Paris Seuil CARRON G et TA NGOC CHAU dir 1981 Disparit s r gionales dans le d veloppement de l ducation Un probl me controvers Paris Unesco IIPE vue conomique et scolaire o la demande scolaire pr existait ainsi que les infra structures et o les autorit s taient s res de pouvoir facilement augmenter le taux de scolarisation 19 Tel responsable d un service statistique s est ainsi vu convoqu pour calculer le taux de scolarisation selon une nouvelle formule qui de fait permettait d augmenter de fa on substantielle le taux de scolarisation augmentation destin e montrer aux bailleurs de fonds que l argent qu ils avaient investi dans l ducation avait produit les effets escompt s Il devient alors tr s difficile pour le chercheur de naviguer entre les chiffres qu on nous assure pas encore redress s politiquement ceux qui sont effectivement redress s et les donn es volontairement floues qui n autori
146. che avril 93 p Coop ration francaise et pS Eau 1998 Eau potable et assainissement dans les quartiers p riurbains et les petits centres 158 p d cembre ESTIENNE C et S CHAMPETIER 1998 Action pilote n 2 Gestion communautaire des adductions des centres secondaires de la r gion du fleuve S n gal pS Eau minist re de la Coop ration AF VP ISF TIENNE J A MOREL L HUISSIER H CONAN M TAMIATO H COING et S JAGLIN 1998 Action de recherche n 2 Analyse comparative des performances de divers syst mes de gestion d l gu e des points d eau collectifs pS Eau minist re de la Coop ration ALFA BURGEAP MOREL L HUISSIER A ef al 1998 Analyse des param tres cono miques de la distribution d eau pour les populations faibles revenus des quartiers p riurbains et des petits centres en Afrique B nin Burkina Faso Cap Vert C te d Ivoire Guin e Mali Mauritanie Niger Rwanda S n gal pS Eau minist re de la Coop ration rapport de fin de recherche mars 180 p 138 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S et al 1998 Analyse du mode de gestion des bornes fontaines dans trois villes du Mali Kayes Mopti et S gou minist re de la Coop ration rapport de fin de recherche mars 180 p pS Eau minist re de la Coop ration 1998 Eau potable et assainissement dans les quartiers p riurbains et les petits centres d cembre ROMANN D 1998 Action de recherche
147. che a t qualifi e d inter m diaire parce qu elle se situe au point de rencontre entre les dynamiques sociales et leur prise en compte dans des strat gies politiques nationales Les analyses sectorielles qui constituent cette seconde partie ont permis la fois d valuer la pertinence du cadre d analyse labor lors de la premi re phase de l expertise et d en affiner les propositions Cahier des charges Les auteurs devaient dans leur contribution satisfaire cinq demandes 1 d crire et expliciter les diff rents groupes d acteurs en pr sence acteurs locaux mais aussi repr sentants des pouvoirs publics et le cas ch ant intervenants ext rieurs et confronter leurs pratiques comportements int r ts etc La diversit la fois des protagonistes et de leurs modalit s d action renvoyant la notion de pluralit des normes 2 rendre compte des in galit s entre groupes sociaux non seulement conomiques mais aussi dans le rapport l information au savoir au capital au foncier aux march s aux ressources naturelles au droit Texpression la n gociation etc 3 comprendre les modes de r gulation produits par la confrontation des diff rents acteurs dans le secteur consid r et du m me coup les conflits exclusions dominations et le client lisme qui peuvent exister toutes les chelles en particulier au sein des organisations inter m diaires et entre elles
148. ci re et construction nationale en C te d Ivoire Les enjeux silencieux d un coup d tat Politique africaine n 78 pp 94 125 CHAUVEAU J P et P MATHIEU 1998 Dynamiques et enjeux des conflits fonciers in Ph Lavigne Delville dir pp 243 257 CHAUVEAU J P J P OLIVIER DE SARDAN et M LE PAPE 2001 La pluralit des normes et leurs dynamiques en Afrique Implications pour les politiques publiques in G Winter coord pp 145 162 CHENEAU LOQUAY A 1998 La situation fonci re en Guin e Bissau le poids des grands domaines in Ph Lavigne Delville dir pp 668 682 CoMBY J 1998 La gestation de la propri t in Ph Lavigne Delville dir pp 692 706 COTTEREAU A 1992 Esprit public et capacit de juger Raisons pratiques n 3 Pouvoir et l gitimit Figures de l espace public pp 239 274 FIRMIN SELLERS K et P Sellers 2000 Expected failures and unexpected successes of land titling in Africa World Development 27 7 pp 1115 1128 FONCIER l 237 GASTALDI J 1998 Les plans fonciers ruraux in Ph Lavigne Delville dir pp 449 460 GRIFFITHS J 1986 What is legal pluralism Journal of Legal Pluralism n 24 pp 1 55 HILHORST T et A COULIBALY 1998 Une convention locale pour la gestion participative de la brousse Dossier Zones arides n 78 Londres IED 26 p KONE M V BASSERE et J P CHAUVEAU 1999 Petits re us
149. connaissance de la diversit des institutions et non une forte incitation aux formules mutualistes qui ne sont adapt es que dans certaines conditions la mise en vigueur de ratios prudentiels adapt s chaque type d IMF et non un alignement sur les rations bancaires Deux probl mes importants demeurent cependant Une l gislation n est utile que si elle est appliqu e Actuellement les cadres du minist re des Finances et de la Banque centrale charg s de la faire appliquer n ont qu une connaissance superficielle du monde de la microfinance de sa sp cificit et de sa diversit Ils ont en outre des moyens mat riels limit s pour assurer ce contr le On peut supposer que ce type d obstacle peut tre progressivement lev Le probl me essentiel l heure actuelle est la prolif ration d interventions d ONG ou de projets dans le domaine de la microfinance Par exemple dans une seule province relativement difficile du Burkina Faso le Soum on recense une vingtaine d inter ventions Pour la plupart elles suivent des normes anciennes de d veloppement c est dire font du cr dit taux d int r t faible sans souci excessif du taux de remboursement Fournir du cr dit des populations pauvres est pour elles un objectif suffisant Le crit re de r ussite sera de d penser le budget pr vu et non de cr er une institution financi re p renne Ces ONG ou projets ont une reconnaissance par l tat e
150. connaissent certains pays africains transforme aussi les enjeux de l ducation et le r le des diff rents acteurs De m me les politiques de d centralisation en cours auront sans aucun doute des effets sur la mise en place des politiques et sur l volution des rapports entre les acteurs de l cole La pluralit des normes les enjeux de l ducation Depuis le milieu des ann es 1980 le secteur scolaire en Afrique a connu des transformations importantes la p riode de d scolarisation constat e dans la plupart des pays africains succ de une p riode de resco larisation Cette volution quantitative s op re de fa on concomitante avec la mise en place de politiques lib rales impuls es par les bailleurs de fonds ou par certains groupes de la soci t civile qui provoquent une diversification du champ scolaire Aux coles publiques viennent s ajouter au gr des financements trangers des initiatives priv es ou communautaires de nouveaux types d coles qui renvoient de fait l mergence de nouveaux rapports l ducation scolaire Les enjeux de l ducation se diversifient et deviennent plus complexes du fait de l exacerbation de la concurrence des familles pour le contr le de l ducation de leurs enfants et de l apparition de nouveaux acteurs Les ann es 1990 sont marqu es par la Conf rence mondiale sur l ducation pour tous Jomtien mars 1990 qui a suscit de nombreuses initiatives tant
151. d chapper la logique de projet qui conduit une gestion d archipel Sans doute faudra t il pour y parvenir rel gitimer une planification essentielle adoss e des compromis institutionnalis s entre acteurs c est dire d authentiques politiques publiques 136 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S les politiques de lutte contre l exclusion et l effectivit de l action publique dans les espaces marginaux ne passent pas par des solutions circonscrites aux seuls exclus Ce type de solution favorise la fragmen tation de la ville en territoires plus ou moins tanches il faut promouvoir une approche int gr e logement services ce qui suppose une d sectorisation des interventions Dans la lutte contre la spoliation urbaine on devra concilier les exigences de la bonne gouvernance la promotion d une citoyennet ins parable de la fiscalit et de la d mocratie Toutefois en l absence de capacit du secteur public l ouverture aux investissements trangers et aux march s locaux de revente de l eau appara t bien comme une n cessit On devra cependant dans cette hypoth se et au cours de la phase transitoire voqu e plus haut prendre en compte deux propositions jouer sur la zone grise des syst mes de tarification et r quilibrer les montants respectifs dus pour le raccordement au r seau et la consom mation effective d eau Jouer sur l augmentation du tarif de l
152. d un repli communautaire se satisfaisant d une substitution aux pouvoirs publics d autant plus quand ces pouvoirs n ont pas la l gitimit et la cr dibilit n cessaires Tous les contextes ne sont pas favorables l mergence de pouvoirs locaux lus et soucieux d un d veloppement d int r t g n ral Toutefois il faut veiller ce que la position en faveur des groupes d acteurs ne disqualifie pas ces pouvoirs locaux ni ne d douane les autorit s publiques de leurs responsabilit s En tant que partenaires de l espace public les groupes d acteurs sont des maillons d un processus de reconstruction de l tat Nous verrons dans le quatri me temps comment concevoir cette articulation entre acteurs sociaux et pouvoirs publics ce stade il s agit d introduire le crit re de partenaire d un espace public de proximit pour d finir un groupe d acteurs Les analyses sectorielles de la deuxi me partie montrent une certaine diversit des situations auxquelles est confront e toute volont d appuyer la constitution et le fonctionnement de groupes d acteurs au sens o nous venons de les d finir Ces exemples montrent aussi que la mise en uvre op rationnelle d un tel appui peut profiter d une exp rience pratique et que les politiques publiques interm diaires pr conis es disposent de fait travers ces acteurs organis s d un r el levier de changement De telles politiques favorisent eff
153. d veloppement ex Orstom 64 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S officine priv e et que les agents pris en contravention de ces r gles feront l objet d une mesure disciplinaire les professionnels de sant peuvent se mettre et rester en gr ve pendant une semaine enti re Bamako et dans quelques autres villes du Mali en se dispensant d assurer le service minimum avec l accord de la centrale syndicale nationale semble t il pour des motifs strictement corporatifs sous le nom de statut particulier il s agit d obtenir une augmentation des salaires une am lioration des conditions de travail le droit de prendre sa retraite soixante ans un r gime particulier d hospi talisation la gratuit des consultations et du logement sans que quiconque du c t des Ordres professionnels par exemple se l ve pour sauver l honneur de ces professions Le Premier ministre affirmera que la gr ve a caus la mort de certains malades mais personne ne va jusqu imaginer qu on puisse sanctionner les responsables directs de ces d c s Il y a donc visiblement de tr s violents conflits d int r ts dans le secteur de la sant et les normes qui ont t pendant des si cles impos es aux professionnels par la d ontologie enseign e au cours de leur formation sont d sormais oubli es par beaucoup Ceux l guident leurs comportements sur d autres normes qu ils jugent proba
154. d affectation des terres parfois sans aucun impact sur la production Le plus souvent elles n ont t d cid es que sous la pression des institutions internationales qui en faisaient une condition pour d bloquer les fonds de l ajustement structurel Dans ce cas l engagement apparent des tats est all de pair avec une r sistance passive couplant effets d annonce destination des bailleurs et enlisement de la mise en uvre concr te des textes l chelle locale la demande de titres traduit davantage des logiques client listes de groupes notables citadins politiciens migrants prot g s par l administration capables de faire face aux conditions s lectives d acc s la propri t priv e que des logiques entrepre neuriales Elle se heurte de plus la r sistance de la majorit des autres groupes sociaux pour qui une privatisation compl te de la terre signifierait une pr carisation accrue De plus de nombreuses recherches empiriques r centes en socio anthropologie comme en conomie Shipton 1988 Bruce et Migot Adholla 1994 Platteau 1996 doutent de l opportunit conomique d une politique syst matique de privatisation Elles montrent que les syst mes fonciers locaux ne sont pas sauf exception le principal obstacle l intensification que le titre ne suffit pas garantir l acc s au cr dit et que des syst mes cadastraux non actualis s aggravent le flou sur les droits Au mieux la
155. de la nature des in galit s structurelles provoque une volution de la perception de ces in galit s selon les acteurs Pour les associations les institutions ou les Etats soit l ensemble des bailleurs de fonds offrir un acc s l cole aux populations qui jusqu alors en taient exclues consiste r duire les in galit s Mais pour ces populations les diff rences observ es entre les conditions d enseignement offertes leurs enfants et celles dont b n ficient ceux des familles anciennement scolaris es provoquent le senti ment d une exclusion scolaire alors m me que ces familles peuvent dor navant scolariser leurs enfants Lorsque les parents s opposaient a la scolarisation de leurs enfants ils ne percevaient pas la non fr quentation de l cole comme discriminante maintenant qu ils adh rent au processus de scolarisation ils revendiquent le droit pour leurs enfants de disposer DUCATION 47 des m mes conditions d enseignement et de r ussite que les enfants des lites politiques ou conomiques Le sentiment d injustice sociale na t alors des nouvelles diff renciations observ es et la notion d galit face l cole varie de plus en plus en fonction des acteurs Les diff rents acteurs du champ ducatif Les ann es 1980 ont t marqu es en Afrique par le ph nom ne de d scolarisation Les taux de scolarisation d un grand nombre de pays ont subi des baisses indiquant clairem
156. de la part des pays du Sud que des ba lleurs de fonds institutions multilat rales coop rations bilat rales organisations non gouvernementales Les politiques d ducation mises en place ces derni res ann es ont donc t influenc es par l laboration d une conception plus large de l ducation et par l instauration d un consensus autour de la priorit la fois thique et conomique accorder P ducation De plus la n cessit du partenariat a t clairement proclam e et la Conf rence de Jomtien a tabli le fait que l ducation pour tous tait une responsabilit sociale qui engageait la participation de tous les acteurs nationaux publics priv s et associatifs et qui exigeait l engagement international des organismes de coop ration DUCATION 39 M me si les strat gies des familles taient d j tr s diversifi es Lange et Martin 1995 la nouvelle donne a transform les rapports de pouvoir entre les familles et l tat du fait de l interventionnisme accru des bailleurs de fonds Entre le face face tats soci t s autrefois d crit comme d terminant viennent aujourd hui se glisser de nouveaux acteurs aux pouvoirs financiers ou d cisionnels importants La pluralit des normes s accroit les centres d initiative et de d cision se multiplient Il devient n cessaire d tudier les nouveaux rapports issus de la rencontre entre les trois types d acteurs dor navant identifi s
157. de restitution assez diff rente C est tout l int r t d une expertise et d une publication collectives Certains de ces textes ont m me fait l objet entre nous de contro verses nos veux tr s stimulantes dont vous trouverez la trace dans la conclusion qui cherche faire tat honn tement des questionnements qui subsistent Sans compter ceux auxquels nous confronte l application pratique dans le cadre de l appui l laboration des cadres strat giques de lutte contre la pauvret dans les pays cherchant n gocier l all gement de leur dette Quoi qu il en soit la communaut internationale s est engag e r duire de moiti la proportion de la population vivant dans l extr me pauvret d ici 2015 Rendez vous dans quelques ann es pour faire le bilan Introduction Marc L VY GRET Ce livre propose un cadre pour d finir des politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s Une premi re version de ce cadre a t test e sur un certain nombre de politiques sectorielles donnant lieu aux tudes de cas qui forment la seconde partie de cet ouvrage Il a ensuite t remani en fonction des r sultats de ces contributions pour prendre la forme de la proposition politique et m thodologique pr sent e ici dans la premi re partie Cette proposition est le fruit d une confrontation tal e sur quatre ans entre d une part diff rentes disciplines des sciences
158. de scolaires en Afrique poids financier r le dans l laboration des politiques scolaires strat gies scolaires La demande scolaire des familles En premier lieu nous retenons l adh sion l cole d une plus grande partie de la population africaine Or dans certains pays comme le Mali les populations taient volontiers d crites comme oppos es l cole G rard 1997 tandis qu au Togo le d veloppement rapide de la scola risation avait fait place une d scolarisation brutale et importante Lange 1998 Cette nouvelle adh sion survenue au cours des ann es 1990 est d autant plus remarquable qu elle se situe une p riode o le rendement externe de l cole est particuli rement faible et o les conditions d inscription et d enseignement se sont d grad es La plupart des parents sont dor navant convaincus que l cole et le dipl me ne sont plus garants d un emploi dans la fonction publique tout en constatant qu il devient de plus en difficile de trouver une place pour inscrire son enfant l cole et que les conditions de transmission des savoirs scolaires du fait des effectifs pl thoriques de la double vacation des gr ves r p tition deviennent de plus en plus mauvaises alors que le co t de la scolarisation augmente sans cesse frais d inscription participation accrue des parents aux frais de fonctionnement de cole Au Mali bien plus que les conditions c
159. des f d rations de groupements Naam Ces f d rations se r clament dans les ann es 1970 et 1980 du courant de l auto promotion notamment port en Afrique de l Ouest par lassociation internationale SIX S Savoir se servir de la saison s che au Sahel et en savane et encore non d natur cette poque par les effets de mode mais dont le caract re limit ne commence tre critiqu qu en 1989 voir Kwan Kai Hong 1991 C est galement cette poque que commence se d velopper non sans difficult le mouvement f d ratif paysan camerounais Barbedette 1991 1993 Le tournant d cisif est amorc par la FONGS en 1991 La f d ration s n galaise sortait alors d une profonde crise cons cutive plusieurs checs dans la conduite assez improvis e d op rations d envergure caract re conomique op ration ur e notamment crise dont elle avait longuement analys les causes travers un exercice d auto valuation montrant qu il tait urgent de d velopper une capacit strat gique et des capacit s de proposition au sein des organisations membres Cela revenait en fait d j introduire la question de la participation des organisations paysannes la d finition des politiques Deux nouvelles lignes d action allaient se d gager des conclusions tir es alors par la FONGS l issue de la grande Table ronde de Thi s d octobre 1991 laquelle pour la premi
160. dical fran ais non seulement le complexe hospitalo universitaire mais aussi le contenu de l enseignement on a cit plus haut l exemple de Dakar dans les ann es 1980 et la prescription en sp cialit s et la collusion avec les labo ratoires pharmaceutiques etc Il est temps de prendre au s rieux l esprit des normes et de se souvenir de celles que la tradition m dicale occulte la justice par exemple L thique n exige pas que le m decin mette tous les moyens fournis par la solidarit nationale au b n fice de ce malade qui est devant lui Elle exige au contraire que les traitements soient distribu s dans la justice Jouana 1992 Y parviendrait on par la lib ralisation qui est l ordre du jour Lib ralisation et d mocratisation La lib ralisation a t le leitmotiv des prescriptions politiques des bailleurs de fonds dans tous les domaines depuis les ann es 1980 Et la d mocratisation a t l antienne des ann es 1990 Il serait dangereux toutefois de pr tendre que d mocratisation et d centralisation sont simplement des normes ext rieures d une part il existe des minorit s politiques qui demandent depuis longtemps la d mocratisation des r gimes autoritaires que l ext rieur soutient depuis les ind pen dances et d autre part il n y aura pas de d veloppement tant que les lites locales n auront pas fait elles m mes l articulation entre d velop pement d mocratisat
161. donc de la sph re politique sont travers s par des in galit s suscitent l organisation des acteurs sociaux mettent en uvre des pratiques conomiques et sociales relevant de normes multiples font l objet d interventions appuy es par l aide ext rieure Autrement dit tout en refl tant les sp cificit s du secteur tudi les analyses ci apr s identifient les acteurs groupes et organisations con cern s les conflits et les compromis r sultant de cette confrontation les in galit s r v l es les strat gies nouvelles capables de r quilibrer les rapports de force en vue d une meilleure r partition de l acc s aux ressources aux conditions et aux fruits de la croissance I ducation Politiques publiques d ducation Marie France LANGE IRD En Afrique les premi res politiques d ducation labor es au moment des ind pendances ont vis un d veloppement rapide et global du secteur ducatif sans qu il soit tenu compte des conditions historiques de la mise en place des syst mes scolaires ni de leurs caract ristiques d origine sociale ou r gionale Ces politiques globales le plus souvent ambitieuses se sont sold es par des checs successifs Lange 1991 La r manence des objectifs fix s d s la Conf rence d Addis Abeba 1962 montre que les politiques d ducation ont rarement atteint leurs buts De fait les in galit s structurelles h ri
162. du maintien de la coh sion sociale qui risque d tre mise mal dans des proc dures de vote la majorit Mais aussi la r partition du pouvoir au sein de la caisse est un l ment d une lutte plus globale qui se joue sur des champs politiques religieux conomiques ou coutumiers Les statuts que les cadres cherchent faire appliquer et qui sont en principe le r sultat d un consensus pr voient le renouvellement r gulier souvent annuellement et par tiers des postes de responsabilit Il est rare 18 En Afrique de l Est et en Am rique latine le pouvoir est souvent aux mains des apporteurs de capitaux repr sent s dans les conse ls d administration 114 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S que cette disposition soit appliqu e Quand on a le pouvoir et qu on l exerce correctement on doit le garder Et tr s souvent le changement de responsables ne peut se faire que globalement la suite d une grave crise de confiance Les enjeux pr sent s ici ne sont pas limitatifs et les analyses m me si elles sont tir es de tr s nombreux cas observ s dans plusieurs pays restent encore trop g n rales On voit bien cependant l int r t mais aussi la complexit de l exercice L id e essentielle est d essayer de rapporter la pluralit des normes la position des acteurs dans le sous champ sp cifique de la microfinance et dans les autres champs voisins finance endog ne espace social et p
163. e faire un norme effort de publicit ce sont donc les quipements prestations et traitements la mode qui sont d velopp s au d triment de tout ce qui est susceptible de r pondre une demande quotidienne de soins l mentaires peu sp cialis s peu co teux peu r mun rateurs Il n y a donc pas de r gulation des acteurs par les acteurs eux m mes m me sur le plan de la d ontologie la plus l mentaire Il n y a pas non plus de r gulation par la confrontation des acteurs ni entre l tat et les professions les minist res de la Sant ne repr sentent que les profes sionnels de sant les cadres des administrations sanitaires tant dans la main des grands patrons professeurs de m decine chefs de service hospitaliers ni entre l tat et les malades ou la population m me s il y a d bat au Parlement seuls les d put s m decins interviennent on s en remet eux ils ne tol reraient d ailleurs pas qu il en soit autrement ni entre la profession et les malades compte tenu du paternalisme m dical et de l angoisse du malade ce dernier ne peut voter que par les pieds Il n y a pas de r gulation par les acteurs ext rieurs notamment parce que les bailleurs bi ou multilat raux sont avant tout soucieux d entretenir la fiction qu ils traitent avec des tats souverains qui d cident en toute libert d emprunter aupr s de tel ou tel et ces Etats ne se privent aucunement d
164. e Azam 1995 SANT 69 Faut il ranger ici comme corollaire de la norme de l int r t cono mique ou aurait il fallu citer d j plus haut lorsqu il tait question de la qualit des soins cette norme de la tutelle publique qui dans certains pays lourdement p nalis s par une longue pratique de la confusion entre l tat le parti et la soci t d finit tous les comportements des cadres Ce qui est s r c est que la tutelle publique sur tout ce qui concerne la sant est d fendue par la profession m dicale comme le seul moyen de contr ler la qualit des prestations par le biais d une s rie de proc dures autorisations normes d quipement de personnel visites de conformit prix impos s etc qui sont cens es compl ter les activit s des ordres professionnels Ce qui est s r aussi c est que les professions m dicales comme les m tiers de l administration en g n ral ont t le moyen pour les a n s sociaux de placer des jeunes dans les rouages de la soci t coloniale pour qu ils y fassent leur chemin Memel F t 1999 et donc de parvenir aux commandes dans la soci t post coloniale ce qui est advenu H ritage parfaitement int rioris de l administration coloniale fran aise cette norme de la tutelle publique a permis de concentrer tous les financements ext rieurs sur la bureaucratie et donc peu ou prou sur les bureaucrates et d touffer les initiatives priv es sauf si
165. e laquelle ils pourraient pr tendre dans d autres activit s agricoles ou extra agricoles Les organisations paysannes pour leur part d s lors qu elles s inscrivent dans un cadre de cogestion sont tiraill es entre ces deux logiques difficilement compatibles Cette pluralit de normes va alimenter de fa on r currente le conflit entre acteurs tant que des solutions externes d ordre agro technique gains de productivit ou commercial meilleure valorisation du coton ne vien dront pas desserrer de fa on significative les contraintes conomiques Caract ristiques particuli res de l organisation paysanne Il est utile de donner quelques indications sur la nature de l orga nisation syndicale C est une organisation professionnelle repr sentative des chefs d exploitation C est ce qui en fait l originalit et la force dans le paysage des organisations paysannes autonomes qui n ont pas t promues par l encadrement En effet la plupart des organisations ayant une certaine notori t mobilisent des cat gories d pendantes d veloppent des activit s de diversification et doivent n gocier avec les d tenteurs du pouvoir au niveau villageois et familial pour tre en prise avec la soci t 168 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S globale cf l analyse de L Barbedette supra Au sud Mali tant donn la place du coton dans les syst mes de production et le nombre d exploitations concern
166. e ordre d id es du d veloppement d un commerce transfrontalier voire d activit s ill gales Tous ces ph nom nes modifient videmment les situations familiales les anciennes structures sociales les modes d enrichissement les groupes d hommes forts donc les r alit s locales selon des modalit s extr mement variables Les dynamiques de d centralisation et de d mocratisation la fois causes et effets la crois e des revendications internes aux pays et des nouvelles conditionnalit s ext rieures concourent aussi ces nouvelles caract ristiques sociales et politiques qu on peut r sumer ainsi polyc phalie des instances politiques autonomie partielle des ar nes locales multiplicit des formes de l gitimit grande flexibilit des arrangements institutionnels faible capacit de l tat imposer des normes faible capacit de r gulation des probl mes collectifs par les instances politiques locales forte d pendance vis vis de ext rieur Les ar nes s locales de pouvoir sont relativement autonomes par rapport l tat Elles peuvent se renforcer par leur articulation au syst me inter national par l interm diaire de la coop ration d centralis e par exemple 15 T Bierschenk J P Olivier de Sardan 1998 Les Pouvoirs au village Karthala Paris INTRODUCTION 13 On y voit merger de nouveaux acteurs mais sans pour autant qu ils remplacent les anciens Les
167. e ou au contraire promeut les int r ts Dans tous les cas l effectivit de l outil juridique reste subor donn e l importante marge de man uvre que poss dent les groupes d acteurs les plus influents y compris les agents centraux et locaux de l tat pour en n gocier la port e en jouant sur les rapports de force sur 222 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S la pluralit des normes des r gles et des instances de r gulation ou en n gociant les r gles elles m mes Ce principe de n gociation informelle g n ralis e est en grande partie le produit sociologiquement normal de dynamiques sociales et politiques dans la longue dur e Il est le r sultat de la trajectoire historique de constitution de l enjeu foncier au travers d un empilement de normes de r gles et d institutions Les trajectoires historiques et socio politiques particuli res aux diff rents pays constituent un sentier de d pendance auquel sont soumises les r formes actuelles ou venir des politiques publiques dans le domaine foncier dont elles conditionnent la faisabilit l acceptabilit sociale et politique et l effectivit Dimension politique de la question fonci re et in galit s structurelles Une autre dimension doit tre explicitement prise en compte dans les tentatives de r forme Le foncier est par d finition une question politique r v latrice des dynamiques sociales et des in galit s structurelle
168. e Ja main d uvre familiale et Pamor tissement aboutissait un prix de revient de 317 F kg ce qui est bien s r irrecevable dans les conditions actuelles du march et refuse de partager les d fis auxquels les fili res coton sont confront es une baisse brutale des cours sur le march mondial baisse de 50 de la valeur du coton graine en moins de deux ans et une baisse tendancielle du rendement moyen l hectare qui r sulte d une vuln rabilit accrue de la culture au parasitisme et d une baisse de fertilit des sols Si les responsables paysans n adh rent pas aux discours dominants ce n est pas une question de capacit s car si on consid re l ensemble des paysans qui assument des responsabilit s avec succ s dans les structures de d veloppement les AV les syndicats les Chambres d agriculture les caisses d pargne et de cr dit les centres de gestion et aujourd hui les communes rurales on est en pr sence de plusieurs milliers de cadres paysans pour lesquels les questions de politique agricole et d environ nement international sont parfaitement accessibles Cette politique paternaliste qui perdure et emp che les repr sentants des producteurs d acc der une information compl te en temps opportun et une expertise ind pendante ne peut que conduire des affrontements st riles La capacit des fili res coton relever ces d fis d pend d une collaboration troite et sinc
169. e autre cl de l quilibre financier Bailleurs de fonds et op rateurs s efforcent de les r duire ou d imposer des formes de r mun ration li es aux r sultats c est dire un niveau de salaire raisonnable et des primes Lorsque IMF est prosp re comme 15 Il existe d autres facteurs comme la croissance trop forte de la taille des caisses qui fait perdre l avantage de la proximit et de la connaissance fine des emprunteurs par les lus 16 Peu d argent r cup r et qui sert surtout officiellement ou officieusement payer les gendarmes les huissiers ou les juges 112 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S P ACEP au S n gal milieu essentiellement urbain pr t moyen important bonne productivit les cadres nationaux qui ont remplac l op rateur depuis plusieurs ann es se sont totalement appropri cette norme qui leur permet d avoir chaque ann e des primes repr sentant deux trois mois de salaire Mais dans la majorit des autres IMF l quilibre plus pr caire ou subventionn par l ext rieur les normes et revendications salariales sont classiques augmentation r guli re des salaires grille prenant en compte le dipl me et l anciennet primes de r sultats qui deviennent des l ments fixes du salaires etc Les choses se compliquent dans les syst mes mutualistes o ce sont les lus qui fixent les salaires Les niveaux de revenus des paysans artisans et petits commer
170. e avec le concours de chercheurs de l IER Institut d conomie rurale ont abord la discussion en revendiquant un prix minimum de 200 F kg couvrant peine d apr s leurs calculs le co t des 176 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S intrants et l amortissement des quipements Rappelons que la campagne agricole tait alors bien avanc e et que les prix n taient toujours pas fix s Cette base de discussion est imm diatement rejet e par les _ repr sentants de l tat et de la CMDT car les comptes de la fili re font appara tre un grave d ficit pr visionnel estim plusieurs dizaines de milliards de francs CFA Il fallait donc r viser le prix plancher la baisse et l hypoth se d un prix de 160 F kg a t avanc e La n gociation reprend le 27 septembre 1999 La CMDT pr sente une simulation sur la base des hypoth ses pr c dentes o il appara t encore un d ficit de 37 milliards Tous les partenaires sont appel s faire preuve de bonne volont pour r sorber ce d ficit Aux producteurs il est demand d accepter un prix plancher de 150 F kg en outre le fonds de stabi lisation est englouti dans le d sastre Les syndicats demandent un temps de r flexion pour consulter leur base Une majorit de bureaux r gionaux du SYCOV se prononcent pour la signature de l accord Celle ci intervient le 12 octobre Bamako Il s agit d un accord provisoire pour 9 mois qui devait tre r
171. e cr ation des tats et leurs modes d insertion internationale qui ont fait que dans de nombreuses situations les lites dirigeantes et les groupes dominants ont privil gi leurs int r ts sur int r t g n ral La n cessit de r agir la d gradation des conditions de vie la difficult d acc der aux ressources aux cons quences des conditionnalit s ext rieures g n re des strat gies individuelles familiales collectives qui induisent des recompositions sociales et politiques La prise en compte de ces nouvelles sociabilit s et ar nes politiques est n cessaire pour une approche autant politique et sociale qu conomique de la pauvret et des in galit s Elles partagent avec l tat l espace public en exp rimentant des prises en charge de fonctions d int r t collectif Elles font merger de nouveaux regroupements d acteurs qui en revendiquant la participation aux d cisions politiques peuvent constituer l mergence d un contr le politique d mocratique sur les lites et leur mod le de croissance Une articulation entre le macro et le micro pour situer la proposition sur le terrain des politiques publiques Ni strictement sectorielles ni strictement cat gorielles ni r ductibles de la bonne gouvernance ni r ductibles de la d centralisation des politiques interm diaires au point de rencontre entre les interactions des dynamiques sociales et leur prise en compte d
172. e de d veloppement s estompe m me si elle continue assumer des missions d int r t g n ral dans d autres domaines titre d l gu En effet l tat est responsable des missions de service public infra structures recherche d veloppement d autres productions soutien certaines cat gories de producteurs mais dans la pratique il confie une bonne part de celles ci la CMDT qui est le principal op rateur dans la zone cotonni re et les finance sur le budget national Cette amorce de restructuration n implique alors que les d cideurs tat CMDT bailleurs de fonds parmi lesquels les bailleurs de fonds sont en position de force La Banque mondiale qui orchestre les programmes d ajustement structurel agricole ne manque pas de donner son point de vue sur les restructurations en cours m me si elle n intervient pas directement dans le soutien la fili re elle approuve les mesures prises mais ouvre le d bat sur la privatisation de la fili re d bat qui va alimenter la pol mique avec la Coop ration fran aise durant de nombreuses ann es Il y a une convergence de vues entre la CFD Caisse fran aise de d veloppement et les compagnies cotonni res la CMDT mais aussi la CFDT pour affranchir la fili re coton de l emprise de l tat et renouer avec l esprit d entreprise Elles s accordent galement pour d fendre le syst me franco africain d organisation des fili res coton caract ris par l
173. e de la gestion de la soci t d tat charg e de l importation et de la distribution des m dicaments cf J Brunet Jailly 1990 36 La Coop ration fran aise a su le faire pendant plusieurs ann es au Mali Ja fois par un poste d assistance technique sp cifiquement d di cette t che et par une utilisation judicieuse des capacit s de recherche action Bamako SANT 89 de contrats le moins possible parce que tout le syst me a t vici par ces moyens l Il faut laisser les gens r soudre leurs probl mes eux m mes Et pour les bailleurs il faut travailler uniquement avec la base On objectera peut tre que l aide am ricaine avait apparemment choisi cette solution lorsqu elle s est r organis e en Afrique il y a quelques ann es Naturellement cette forme d intervention comme l autre peut simplement cr er une classe de clients ces intellectuels enti rement d pendants des r mun rations que leurs comp tences leur permettent d obtenir s ils travaillent sur les financements ext rieurs La question int ressante est donc en fait de savoir quelles conditions il faut remplir si l on veut parvenir structurer un milieu pour le rendre plus autonome voire ind pendant Cet objectif implique notamment que les bailleurs suivent pendant de longues ann es les r alisations qu ils aident la base jusqu ce qu elles soient capables de voler de leurs propres ailes il impl
174. e des Droits de homme P int r t de n gocier des com promis autour de politiques r ductrices des in galit s donc de pauvret Les d bats sur le renforcement des soci t s Les analyses aux chelles micro conomiques et microsociales constatent de leur c t que face aux politiques d ajustement structurel qui r duisent les ressources des tats et affectent leur capacit de redistri bution les mod les de reproduction sociale se modifient Par rapport aux deux axes de sociabilit qui caract risaient le mod le ant rieur Paxe vertical hi rarchique li la parent et au lignage voit son influence r duite au profit de l axe horizontal plus galitaire 11 J Coussy 2000 Nouvelle conomie politique et conomie politique h t rodoxe le cas des petites nations Economies et soci t s Cahiers de VISMEA ao t 12 Le droit d ing rence conomique titrait r cemment le suppl ment Economie du journal Le Monde 8 mai 2001 Il y tait rappel que les accords de Marrakech sign s en 1994 et donnant naissance POMC pr voyaient une reconnaissance de valeurs non commerciales qui rel vent de l int r t public et qui sont cens es pr valoir en cas de conflit avec le droit commercial 13 Le fameux empowerment si difficile traduire 14 Les constats en ce qui nous concerne ont t faits principalement en Afrique subsaharienne 12 COMMENT R DUIRE P
175. e elles avoir un potentiel de croissance plus important que d autres davantage enferm es dans une logique de survie cette survie est essentielle du point de vue de la r duction de la pauvret mais elle est assortie de fragilit s dont il faut tenir compte Aussi petites soient elles ces entreprises d pendent beaucoup de l nergie et du savoir faire des entrepreneurs La motivation individuelle est tr s forte mais en m me temps l insertion sociale est essentielle car le march de proximit domine et il est des questions qui ne peuvent progresser que par l action collective Le milieu a besoin de l effet locomotive du segment des petites entreprises potentiel de croissance interm diaires entre les plus grandes dont elles d pendent souvent par des relations de sous traitance et les plus petites correspondant aux situations de pauvret La construction de ces alliances n est pas ais e En d finissant les groupes d acteurs comme des groupements collectifs priv s et en nous int ressant la fa on dont ils s inscrivent dans des espaces publics de proximit nous souhaitons faire ressortir la tension entre l individuel et le collectif entre le priv et le public Politiques interm diaires D une certaine fa on cette notion concentre toutes les ambigu t s pr c dentes La volont d utiliser des r sultats exp rimentaux probants et des dynamiques sociales av r es pour cont
176. e locale les cadets voient ainsi leur bouche attach e et ne peuvent pas compter sur les repr sentants de l autorit publique pour faire entendre leur voix On disait en 1995 que la caisse du Comit de gestion de l eau tait vide Notre association de jeunes a constat de graves irr gularit s et entrepris de recouvrer les sommes impay es Factures et bons d livr s de mani re illicite ont t d pos s la gendarmerie Le conseil de village envoyait dans l heure son repr sentant pour retirer toutes ces pi ces et accuser les membres de l association de jeunes d irresponsabilit Cet exemple t moigne de l extr me personnalisation des rapports conflictuels dans le d bat qui oppose les partenaires sociaux Celui qui s estime en position de patron disqualifie son opposant partir de HYDRAULIQUE URBAINE 133 raisons qui n ont strictement rien voir avec le d bat politique en cours Cette situation est caract ristique du mode de fonctionnement client liste L horizon born des projets de d veloppement se pr te mal des apprentissages de longue haleine dans les champs sociaux et insti tutionnels Cette logique de projet est l origine d une prolif ration institutionnelle et normative g n ratrice d incoh rence et d incertitude elle joue dans le sens d une disqualification et non d une l gitimation de _ l instance municipale Les ONG cal es sur la logique de
177. e mettre les bailleurs en comp tition et parce que POMS s est d consid r e courtiser les ministres sans tre capable ensuite de financer leurs projets Le seul l ment nouveau est semble t il 78 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Papparition d une forme de contr le profane dans les centres de sant communautaires proprement parler Quelques cons quences de cette situation doivent tre indiqu es avant que les grandes lignes d une politique alternative d une politique de sant publique proprement parler soient trac es Ces cons quences se r sument en un mot les politiques que nous connaissons n ont fait que cr er entretenir et agrandir les in galit s structurelles dans la prise en charge de la maladie Les in galit s structurelles Cette partie ne pr tend pas l originalit toute personne qui veut bien s informer se convaincra facilement des profondes in galit s qui caract risent la prise en charge des malades Brunet Jailly 2000b Ce qu il faut comprendre c est que ces in galit s ne sont pas le fait d un hasard malheureux ni l exception qui confirmerait le bon fonctionnement du syst me dans son ensemble et l immense d vouement des praticiens ces in galit s sont b ties par le jeu m me des normes qui construit tout le syst me de sant Les in galit s structurelles sont coul es dans le b ton non seulement les cath drales hospitali
178. e seulement pour d fendre les int r ts des professionnels exer ant dans le priv Et quel est le niveau de ces honoraires En ordre de grandeur pour une consultation de g n raliste le tiers du salaire minimum mensuel garanti Ne cr e t on pas intentionnellement de cette fa on des in galit s structurelles inacceptables Enfin lorsque ces pays cr ent des assurances sociales les salaires du personnel qui y est embauch et les autres d penses de fonctionnement repr sentent plus de la moiti des recettes contre 6 10 dans les institutions quivalentes des pays d velopp s l objectif est clairement le bien tre des agents de l tat non celui des assur s Les in galit s structurelles sont aussi coul es dans les politiques d approvisionnement pharmaceutique Alors que dans plusieurs pays d Europe les m dicaments g n riques repr sentent environ la moiti de la consommation pharmaceutique totale en particulier parce que les h pitaux ont adopt une liste restreinte et s approvisionnent essentiel lement en m dicaments g n riques la part de ces produits est d li 21 En particulier au Mali et au S n gal 22 Allemagne et Pays Bas notamment 80 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S b r ment limit e 5 ou 10 du march dans des pays consid rablement plus pauvres ceux de l Afrique de l Ouest francophones en particulier Alors que la Banque mondiale intervient massivement dans ce
179. e une coh rence autour du d veloppement de la fili re parce que la conduite de ces activit s est conditionn e par des n gociations locales qui constituent un pr alable 4 Observations faites par l Institut Kilimandjaro Cotonou 150 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Vu partir du local l organisation des paysans autour de fili res est donc indissociable du jeu complexe de transformation des rapports sociaux qui se fait dans un contexte d in gal acc s aux espaces de production et de r tr cissement des ressources naturelles L l ment nouveau qui intervient aujourd hui dans ce jeu du moins la o l exploitation de ces ressources est la plus rentable espaces am nag s zones cotonni re arri re pays urbain est l apparition de nouveaux acteurs d origine urbaine fonctionnaires entrepreneurs priv s qui entrent en comp tition avec les autres acteurs locaux sur l espace villageois o ils acqui rent des terres dont ils font monter la valeur pour y cr er des exploitations agricoles modernes On a d battu en 1998 au sein de la FENOP F d ration nationale des organisations de producteurs du Burkina Faso pour savoir si ces nouveaux entrepreneurs agricoles devaient tre consid r s comme des paysans et s il convenait de s allier avec eux Le d bat est rest sans conclusion on s interroge en effet sur le projet de soci t que repr sentent ces acteurs n o ruraux a priori d
180. eau n est acceptable que si une telle augmentation d bouche sur une r elle am lioration du service et si sont adopt es une tarification progressive et la mise en place de tranches sociales N anmoins une hausse des prix de l eau ces conditions ne permettra pas court terme de r soudre le probl me du financement dans le secteur de l approvision nement en eau potable se pose alors dans le cadre des politiques de d centralisation la question de la capacit de certaines municipalit s mieux contr ler les march s priv s de revente de l eau mais aussi emprunter directement sur le march des capitaux Dans les deux cas seule une politique de fiscalit locale la fois efficace et quitable peut conduire des r sultats Et c est ce prix que les municipalit s ouvriront de r els espaces d identification et de s curit citoyennes extra communautaires L objectif de contractualisation poursuivi par certaines coop rations d centralis es par exemple les initiatives prises par la municipalit de Bressuire dans la coop ration men e de longue date avec Kpalim au Togo est riche d enseignements et de promesses Mais il faut savoir que le contrat n est qu un instrument en devenir dans un processus tr s progressif de stabilisation des rapports entre des acteurs qui ne sont pas toujours fermement constitu s Pour certains le contrat est surtout fait pour encadrer l activit du maillon le
181. ectivement l expression et les responsabilit s des diverses composantes de la soci t civile en se d marquant de toute vision id alis e et oppos e au besoin d tat Bk k 26 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Des politiques publiques interm diaires de lutte contre la pauvret et les in galit s ne vont pas seulement prendre en compte les groupes d acteurs Un second croisement des l ments constitutifs des deux premiers temps permet de proposer une articulation de ces groupes avec les pouvoirs publics 4 temps des instances de n gociation et de r gulation contractuelle entre l tat et les groupes d acteurs Des politiques publiques interm diaires prennent en compte les dynamiques sociales g n r es par le besoin d tre partie prenante des nouvelles opportunit s et de r agir la d gradation des conditions de vie Ce soutien apport aux groupes d acteurs prenant en charge des fonctions d int r t commun potentiellement li es aux in galit s s est d j d marqu d une vision id alis e en faveur de la soci t civile et de la gestion participative par des crit res d exigence leur permettant de revendiquer une contribution l espace public Cette conception d un espace public non monopolis par l tat n emp che aucunement que les politiques interm diaires soient des contributions au besoin d tat l gitim Il serait paradoxal que Pimpli cation de la soc
182. eil formation Les prestations des bureaux d tudes nationaux sont globalement trop ch res les rares appuis propos s par les projets ou les ONG sont g n ralement d termin s de fa on trop rigide selon une logique de laide les donn es offertes par les Centres d information et les Centres de recherche sont trop distantes intellectuellement et les modules de formation de l enseignement professionnel sont trop abstraits et d connect s de l entreprise Ces d fauts d acc s ne sont pas de simples d faillances du march que l on pourrait corriger par une intervention conjoncturelle Il s agit plut t d in galit s chroniques r sultant de la fa on dont l environnement institutionnel s est structur historiquement sans tenir compte de l existence et des besoins d une cat gorie enti re d op rateurs qui apporte pourtant une contribution significative au d veloppement conomique et social Exclusion que ces op rateurs traduisent d ailleurs en se tenant d eux m mes l g rement en dehors des circuits formels de la soci t Cette situation justifierait une intervention long terme des pouvoirs publics visant reconstruire durablement un cadre institutionnel dans lequel les petites entreprises auraient un acc s ais au cr dit et aux services en tant que de besoin Cette action r formatrice supposerait un investissement coh rent sur fonds publics pour soutenir la recherche et l exp ri
183. elles identifications des enjeux d in galit Des analyses plus fines ne peuvent se faire qu en fonction du contexte national 2 Wether growth translates into significant reductions in poverty depends on a number of factors The degree of inequality in society matters The stability of the growth path matters More equal societies can actually grow faster Banque mondiale 2000 Rapport sur le d veloppement dans le monde Washington DC CADRE DE R F RENCE EN QUATRE TEMPS 21 L largissement de la pauvret aux in galit s permet de d terminer les enjeux pas seulement conomiques auxquels une politique publique peut s attaquer Il permet aussi de se rapprocher de la r alit du jeu social et politique En m me temps cet largissement met en vidence la n cessit de d m ler la complexit des rapports sociaux autour de ces enjeux 2 temps caract riser la diversit et la complexit des compor tements des acteurs sociaux Dans la mesure o il s agit de prendre en compte les dynamiques sociales dont les analyses de la deuxi me partie montrent l effective r alit dans la r action aux diff rentes in galit s structurelles dans la mesure galement o il ne s agit pas d avoir une approche strictement cat gorielle les paysans les artisans les parents d l ves etc ou bien les pauvres les d munis les exclus etc mais de tenir compte de la complexit du jeu s
184. ements d affaires r unissant un nombre limit d entreprises de la m me branche autour d un objectif conomique commun am liorer l approvisionnement vendre ensemble r unir un fonds de garantie mutuel structurer la formation des apprentis etc Ce niveau d orga nisation peut visiblement repr senter le premier chelon d un mouvement de structuration fond sur une v ritable base sociale associative Petits entrepreneurs Pris dans la logique de l entreprise individuelle o il joue un r le central et omnipr sent et confront en permanence un environnement incertain le petit entrepreneur est g n ralement tr s avare de son temps et a priori m fiant vis vis des programmes d aide publique dont il cherchera surtout tirer un parti imm diat en fonction de ses probl mes du moment Par contre il sera pr t r mun rer des services d appui lui permettant de surmonter ses contraintes pour autant qu il en per oive les 194 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S retomb es tangibles court terme M me s il n a pas toujours une vision globale de la situation de son entreprise il se fonde sur son seul jugement pour d finir ses priorit s et refuse g n ralement tout service qui n y correspond pas voluant dans un univers de contraintes extr mement concr tes il ne s int resse au savoir en mati re de gestion de technologie ou de marketing que lorsque le d veloppement de son unit
185. en au Nouveau Monde et du Nord au Sud une norme de v rit scientifique qui est fond e sur une exp rimentation scientifique toujours inachev e toujours reprise avec des ambitions et des moyens de plus en plus importants et une incessante discussion de r sultats reproductibles La forme d g n r e de cette norme c est la certitude qu il n y a qu une v rit celle qui vient de nos ma tres du Nord la n tre En corollaire cette norme de v rit scientifique il est une norme de qualit des soins qui part de l id e que ceux qui ont t bien form s la m decine sont seuls capables de d finir les conditions dans lesquelles les actes m dicaux sont correctement ex cut s Naturellement rien de ce qui concerne la pratique individuelle des confr res tous li s par le serment d Hippocrate ne doit tre tal sur la place publique et les ordres professionnels sont l pr cis ment pour veiller aux bonnes pratiques respect de la d ontologie des r gles de bonne pratique tant sur le plan technique que sur le plan des relations entre confr res ou entre m decin et malade avec toute la discr tion qui s impose Mais tout ce qui a trait la politique de sant doit galement tre laiss la discr tion et la d cision de la profession ou de repr sentants qu elle d signe ou qu elle contr le La forme d g n r e de la norme de qualit des soins est l au lieu de contr ler la qualit
186. en d but de cycle et pay es avant la r partition des b n fices entre chaque membre Le b n volat para t une projection occidentale venue de notre culture chr tienne et reste difficilement accept Il n en demeure pas moins que la fixation de normes de r mun ration acceptables socialement par tous les acteurs et compatibles avec l quilibre financier de l IMF reste pour le moment un probl me mal r solu dans la majorit des cas 17 Cela est nuancer selon les pays et les zones Un planteur de coton caf ou cacao peut avoir des revenus plus importants que le vulgarisateur ou l instituteur qui par ailleurs peuvent avoir plusieurs mois d arri r s de salaires Mais dans la majorit des cas le salari a un revenu tr s sup rieur celui du paysan MICROFINANCE 113 Les formes et l quilibre du pouvoir Les situations sont plus ou moins complexes selon les types d IMF Dans certains cas l assistance technique continue jouer un r le ambigu apport de comp tences techniques relais du bailleur de fonds bouc missaire facile en cas de d cision difficile mais aussi garant d une certaine impartialit dans les d cisions et d une relative s curit des fonds en particulier de l pargne Mais de plus en plus souvent Vessentiel des d cisions revient aux cadres nationaux salari s Dans certaines IMF le pouvoir leur appartient en quasi totalit et les emprunteurs ou pargnants sont des
187. en mesure de s exercer effectivement au point de rencontre entre les interactions des dynamiques sociales et leur prise en compte dans des d cisions politiques nationales L vy 2001 S appuyant sur les acquis r cents de recherches empiriques notre analyse se situe entre le cadrage macroscopique national mais aussi international puisque les institutions d aide internationale sont tr s pr sentes et le cadrage local au niveau des acteurs et groupes d acteurs concrets et des formes de coordination plus ou moins Stabilis es effectivement mises en ceuvre Nous consid rerons dans une deuxi me partie le pluralisme des normes non comme l expression de dysfonctionnements combattre syst matiquement mais comme la r sultante normale de dynamiques ici la distinction de cet auteur entre une conception troite et id ologique de cette notion selon laquelle la vocation du droit est pr cis ment d unifier par le syst me l gal tatique la pluralit des autres ordres normatifs consid r s comme d viants et le sens fort de cette notion qui souligne l existence dans toute soci t de m canismes juridiques diff rents s appliquant une m me situation C est ce sens de pluralisme l gal qui nous int resse ici Rappelons que le pluralisme des normes et les strat gies des diff rents groupes d acteurs qu il autorise n est ni une sp cificit africaine ni propre au champ foncier m me si ce domaine e
188. en relation par les acteurs eux m mes Il faut d ailleurs int grer dans cette analyse les normes des bailleurs de fonds et leurs effets locaux sur la recom position des rapports entre les diff rents groupes d acteurs par exemple avec la multiplication des instances de r gulation fonci re locales promues de fa on souvent non coordonn e par diff rents projets publics ou d ONG L mergence et la dynamique d arrangements institutionnels locaux Les relations entre acteurs concernant le foncier ne rel vent pas seulement d une somme d arrangements ad hoc Un certain nombre de modalit s et de conventions existent d finissant les modes d acc s la terre et les termes des contrats bilat raux que les acteurs passent entre eux En particulier les diff rentes formes de d l gation et de transferts de droits qu ils soient temporaires ou d finitifs pr t sans limitation de dur e pr t de courte dur e location acc s la terre contre un partage du produit ventes coutumi res etc rel vent d une s rie de conventions et de contrats qui pour tre le plus souvent informels et oraux ne renvoient pas moins des clauses et proc dures relativement stabilis es Ils assurent une certaine publicit t moins recours au chef de village ou au d l gu administratif et une certaine garantie Face des changements de contextes conomique socio d mographique technique etc de nouveaux arrangeme
189. ent le recul de la scolarisation et remettant provisoirement en cause les objectifs visant la scolarisation primaire universelle Lange 1991 1998 La fin des ann es 1980 annonce une p riode de re scolarisation et la d cennie 1990 semble se caract riser par une explosion des effectifs scolaires constat e dans certains pays africains Cette re scolarisation a pu se r aliser gr ce au d veloppement de l offre scolaire d une part et de l volution de la demande en ducation d autre part Il s agit donc d identifier le r le et le poids des diff rents acteurs qui influencent ce processus d expansion de la scolarisation tout particuli rement dans l enseignement primaire Trois principaux acteurs savoir les diff rentes composantes de la soci t civile les tats et les bailleurs de fonds jouent dor navant un r le dans le d veloppement du secteur scolaire en Afrique L volution de l offre et de la demande en ducation est d termin e par l influence respective de ces acteurs Cependant la d pendance des tats africains vis vis des bailleurs de fonds s accro t de telle sorte que les politiques nationales des diff rents pays semblent de plus en plus impuls es et financ es de l ext rieur d o une certaine uniformisation des r formes scolaires mises en place en Afrique Les syst mes ducatifs africains tendent ainsi se r former et se d velopper selon un m me sch ma Cependa
190. ent montr les limites de son efficacit principalement par son incapacit obtenir une v ritable adh sion des petits entrepreneurs Ceux ci en fonction de leurs propres imp ratifs imm diats taient trop souvent amen s soit se d tourner des produits offerts soit les consommer avec de grandes r sistances ou des motivations biais es En outre ces organismes de service autonomes structurellement soutenus par les subsides des bailleurs se trouvaient parfois en situation de quasi monopole ou au moins de trop grande s curit ne les incitant pas suffisamment adapter et p renniser leurs services et faisant m me parfois obstacle l mergence de prestataires priv s La critique de ce type d intervention a conduit rechercher un r quilibrage de la relation en faveur de l usager en lui donnant le pouvoir d tre un client des services aux entreprises et non plus un b n ficiaire Cette r flexion a conduit exp rimenter de nouvelles 200 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S formules de fourniture des services guid es par la demande et inscrites dans un march des services ouvert la concurrence de tous les prestataires existants int ress s Dans cette red finition des r les l entreprise cliente est invit e participer davantage la r mun ration des services en change de quoi elle a effectivement plus d autonomie pour choisir les prestataires et les services qui lui convie
191. entre les acteurs Ils mergent ou se d veloppent en marge de la loi mais mobilisent des agents investis d une l gitimit nationale ils combinent la l gitimit publique et la l gitimit locale dans des espaces publics de proximit Vidal 2001 reprenant Cottereau 1992 Ils ne peuvent donc tre simplement interpr t s comme le r sultat de l organisation de la soci t civile locale contre l tat ou pour pallier l absence de l tat Ils manifestent plut t un brouillage de la fronti re entre tat et groupements locaux afin d assurer par tous les moyens disponibles une pr dictibilit et une s curisation fonci re minimales Ces strat gies de bricolage la fronti re du public et du priv sont d ailleurs parfaitement en phase avec des processus de recomposition institutionnelle beaucoup plus larges comme le processus d assimilation des lites locales et politico administratives celui du renforcement de la position strat gique des acteurs appartenant la fois au syst me de pouvoir local et au dispositif tatique national ou comme l intervention de plus en plus prononc e des cadres et des ressortissants urbains dans les affaires rurales L influence des in galit s structurelles dans ces nouveaux espaces publics de proximit Ces espaces publics de proximit ont le m rite d assurer une m diation entre des formes de coordination des organisations des normes et des l gitimit s de natures d
192. entreprises capable de produire et de r quilibrer la croissance cono mique des PED les bailleurs de fonds internationaux sembleraient pr ts r investir sur des sch mas d intervention offrant un rapport co t b n fice satisfaisant Cette disposition favorable risque cependant d entrer en contradiction avec d autres tendances actuellement obs rvables dans la communaut des bailleurs toutes li es des soucis d conomie ex cuter les programmes sur une p riode trop courte alors que le retour sur investissement devrait se planifier de fa on r aliste et d gressive sur une p riode suffisamment longue environ dix ans r clamer une d finition trop rigide du contenu des op rations alors que celui ci doit pouvoir se n gocier et voluer en concertation avec le milieu sous une supervision cr ative chercher transf rer trop vite le contr le des operatios un personnel national pr par tat administration Les services du gouvernement dans les PED ont g n ralement t amen s adopter successivement plusieurs positionnements tr s distincts vis vis du secteur des petites entreprises Tout d abord dans les ann es 1970 l tat intervenait de fa on assez dirigiste travers des Offices publics ou parapublics de promotion des PME et de l Artisanat institutions qui furent ensuite remises en cause pour leur tendance a la bureaucratisation leur faible r ponse aux besoins
193. entreprises formelles Pour lutter contre les in galit s historiquement install es dans la structure m me du corps social il s agit de prendre une s rie de mesures favorisant les petites entreprises pour qu elles puissent retrouver une place la mesure de leur potentiel de contribution conomique Les r formes vis es devraient leur permettre de conqu rir plus de reconnaissance formelle par des mesures visant r duire le co t de formalisation simplification des proc dures administratives d enregistrement et d agr ment fiscalit adapt e et favorable all gement des charges sociales protection contre la corruption etc plus de march s par une ouverture plus large de l acc s aux march s publics une information syst matique sur les opportunit s de sous traitance une diffusion plus transparente des informations sur les march s ext rieurs un acc s garanti aux manifestations commerciales un meilleur encadrement juridique des transactions commerciales et des litiges 204 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S plus de capitaux par une loi bancaire plus adapt e aux institutions financi res du secteur interm diaire et aux innovations en mati re de s curisation des pr ts un cadre juridique qui renforce la solvabilit des garanties hypoth ques nantissements plus de ressources en main d ceuvre par une adaptation du syst me de formation professionnelle aux besoins
194. es Le poids du pr c dent colonial et du mode de gouvernementalit postcolonial La colonisation a ajout cet difice institutionnel un tage radi calement nouveau La l gislation domaniale a en quelque sorte combin le principe de conqu te en r f rence explicite la vision que les colonisateurs s taient forg e des principes africains de gouvernance et le principe de codification selon une vision universaliste de la propri t priv e en r f rence sa mission civilisatrice Les l gislations coloniales sur la terre et les ressources taient fond es sur les conceptions du droit et du foncier en cours dans les pays colonisateurs nuanc es en fonction de leur compr hension des syst mes locaux largement influenc e par la version int ress e que leur en donnaient les notables et les auxiliaires indig nes de la colonisation et des int r ts coloniaux En Afrique francophone les conceptions civilistes de la propri t se sont conjugu es aux logiques du centralisme admi nistratif de la lutte contre les particularismes et de la mise en valeur des territoires coloniaux Il en est r sult une approche domaniale de la l gislation fonci re inspir e du syst me d immatriculation labor par Torrens pour donner un fondement juridique l occupation par les colons de l Australie Comby 1998 Selon cette approche l tat est le propri taire minent des terres Il lui revient le devoir et le pri
195. es cas l admi nistration locale elle m me est all e l encontre d une l gislation peu applicable Les nombreuses r formes ou adaptations des textes qui se sont succ d jusqu aux ann es 1980 n ont pas remis en cause ces logiques Loin d tre r solu le divorce entre l galit le droit positif officiel et l gitimit locale les pratiques fonci res m tisses fond es sur les normes coutumi res n otraditionnelles les conventions locales particuli res et le recours s lectif au dispositif administratif s est trouv encore aggrav par les am nagements successifs des l gislations Les am nagements de la l gislation fonci re de nature domaniale par les tats ind pendants ont en fin de compte contribu rendre permanent le flou juridique du domaine coutumier que les colonisateurs consid raient comme provisoire et rendre le droit positif encore plus obscur du point de vue des utilisateurs et des populations En outre les interventions tatiques postcoloniales ont ajout ce dispositif d nu de normes claires tout un secteur foncier purg de droits coutumiers au profit de l tat pour mettre en uvre des projets de d veloppement aux fortunes diverses Offices en r gie soci t s d tat blocs de culture villageois Enfin les interventions gouvernementales formelles ou informelles pour susciter l tablissement de colons agricoles ont donn la touche finale cet difice h t roclite de
196. es d bats sur l efficacit des march s compar e celle de l intervention de l tat doit int grer les volutions et les enseignements de ces quinze derni res ann es Il lui faut d sormais tenir compte de la diversification des situations au sein de cet ensemble de pays trop facilement regroup s dans le terme de sud et aussi de la diversification des situations au sein des pays m mes La discussion sur le d veloppement doit galement se poser en des termes diff rents ainsi que l crit Elsa Assidon parce que les espaces ouverts dans la th orie conomique remettent en chantier l conomie politique de demain entre deux courants dominants qui restent dans le cadre de l conomie de march Ce qui est l ordre du jour ce n est pas une synth se consensuelle entre plus ou moins de march ou d tat pour r guler l conomique qui serait d cid e d en haut a priori et inspir e par des experts si minents soient ils Ni une l gitimation de l efficacit d une combinaison de march et d tat sous couvert d un compromis raisonnable parce que l on aurait appris de l exp rience qu il faut se garder des exc s Ce qui est l ordre du jour c est une bataille sociale et politique dont l enjeu est de savoir quels seront demain et le march et les politiques publiques dans chaque pays Joseph Stiglitz ancien vice pr sident et conomiste en chef de la Banque mondiale et r
197. es des agents locaux de l tat et l utilisation politicienne ou factionnaire de la question fonci re Un premier bilan de la mise en uvre concr te des politiques de codification des r gles coutumi res de plans fonciers ruraux et des d marches patrimoniales laisse penser qu elles posent autant de probl mes qu elles semblent en r soudre La volont de codifier les pratiques se heurte leur diversit lexistence de droits superpos s la multiplicit des ayants droit La transcription codifi e sur des bases individualistes et universalistes d nature n cessairement le contenu des droits locaux d s lors qu elle tente de le fixer et les extrait du dispositif institutionnel local qui en assure l effectivit Elle d bouche de toute mani re sur des choix politiques qui chappent aux populations locales M me au sein d unit s homog nes du point de vue agro cologique et ou socioculturel recueillir et formaliser les coutumes ou les usages conduisent une simplification abusive et une syst matisation de r gles plus souples et plus variables La codification rencontre donc des difficult s d finir un mod le de pratiques qui soit g n ral tout en tant reconnu et l gitime aux yeux des acteurs Elle impose des textes lourds aux yeux des usagers m me s ils sont all g s par rapport aux l gislations de type domanial Fond s sur un souci de prudence r formatrice les plans fonciers ruraux po
198. es instances locales li e la polyc phalie des pouvoirs locaux chefs de lignage ma tre de la terre chef de village et de canton notables politiciens etc Du c t des autorit s publiques les pratiques sont tout aussi h t ro g nes La mise en uvre du droit positif cohabite avec des pratiques tatiques sp cifiques et ad hoc suscit es par le privil ge de l tat de conduire la mise en valeur du domaine national rural expropriation de d tenteurs de droits coutumiers pour conduire des projets de d velop pement ou d accorder sa protection administrative ou politique des groupes d acteurs particuliers colons agricoles client le politique etc De plus les conditions d application du droit positif ne sont g n ra lement pas remplies soit d un point de vue strictement juridique par exemple les juges ne peuvent intervenir dans des diff rends portant sur des droits qui ne sont pas reconnus par des titres officiels soit d un point de vue sociologique les d cisions en quit des sous pr fets ne sont pas forc ment suivies d effets durables soit parce que le dispositif tatique est insuffisant ou sa mise en uvre lourde et co teuse ou encore tout simplement non l gitime aux yeux des usagers locaux Enfin les agents des instances d concentr es de l tat agents de P Agriculture et des Eaux et For ts de l administration territoriale de la justice sont amen s dans ce contex
199. es normes on parle aussi de dualisme juridique et de pluralisme l gal en imposant une l gislation crite officielle et unifi e aux diverses pratiques locales Toutefois loin de dispara tre celles ci ont continu d voluer IRD UR R gulations fonci res unit associ e l UMR MOISA Montpellier et partenaire du programme UE INCO CLAIMS GRET partenaire du programme UE INCO CLAIMS 1 Cette contribution s appuie sur un travail pr c dent d expertise collective sur la question fonci re en Aftique subsaharienne rurale coordonn par Ph Lavigne Delville Lavigne Delville dir 1998 pour le compte du minist re des Affaires trang res Elle reprend en particulier des textes de synth se issus de ce travail Lavigne Delville et Chauveau 1998 et Lavigne Delville 1999 et d veloppe des aspects nouveaux Le mat riel utilis concerne essentiellement l Afrique de l Ouest francophone mais il inclut aussi des r f rences aux situations des pays anglophones d Afrique de l Ouest et de P Est 2 Sur les notions de normes et de pluralit de normes voir Chauveau Olivier de Sardan et Le Pape 2001 Sur la notion de pluralisme l gal voir Griffiths 1986 Nous adh rons 212 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S _ L inadaptation vidente des l gislations fonci res a ainsi amen les tats africains s engager depuis les ann es 1980 dans des r formes juridiques visant sortir de ce
200. et le social repose sur les notions de confiance et de proximit g ographique et sociale Il est tr s inventif et adaptable une diversit de cat gories sociales Plus de 70 de la population utilise le secteur endog ne Mais ses moyens restent limit s et ses services sont souvent co teux et risqu s MICROFINANCE 99 face aux limites des deux premiers secteurs s est cr depuis une trentaine d ann es un secteur interm diaire m lant intervention externe sous forme de financement de transfert de mod les ou de techniques et forte implication des b n ficiaires dans la d finition ou la gestion de nouveaux syst mes financiers L aussi les institutions sont vari es coop ratives d pargne et de cr dit cr dit solidaire inspir du mod le Grameen Bank banques communautaires caisses villageoises cr dits sp cifiques aux micro entrepreneurs Ce secteur touche actuellement environ 10 de la population active mais sa croissance est tr s forte environ 50 chaque ann e en termes de membres et de volumes d pargne et de cr dit Pour ce dernier secteur le changement le plus important ces derni res ann es a t le passage d une intervention o le cr dit tait en g n ral une composante d un projet de d veloppement et a ce titre consid r comme un moyen pour atteindre d autres objectifs par exemple pour le cr dit agricole la diffusion des intrants et du mat riel afin de
201. et les quipements dans le souci de l int r t g n ral et partir d un postulat le probl me est moins l acc s l eau ceux qui l ont versus ceux qui en sont priv s que le co t de cet acc s Plut t que de chercher d finir une politique interm diaire peut tre faut il s attacher au cours d une phase de transition concilier l effi HYDRAULIQUE URBAINE 135 cacit de la gestion communautaire les vertus de la concurrence capitaliste et les principes de continuit d galit et de qualit constitutifs du service public l inconsistance du service fourni l usager r agit par des strat gies compensatoires qui ont elles m mes un co t mon taire et non mon taire et sont aussi g n ratrices d in galit s De telles strat gies entra nent en outre une transformation permanente et anarchique du r seau Il faut donc se garder d riger ces strat gies en politique interm diaire Le march est il apte 4 traiter la question des biens collectifs et 4 assurer des missions d int r t public On se trouve confront un postulat bien enracin dans les esprits l eau est certes un bien public mais sa gestion de la maintenance des moyens d exhaure la distri bution doit tre priv e La grande aventure technologique et financi re de la modernisation des r seaux implique un mouvement g n ral de privatisation du service de l eau Cette certitude affich e n est pas sans
202. etc et les normes du sous champ financier endog ne confiance proximit articulation de l cono mique et du social tout en se r f rant au niveau de ses finalit s aux grands objectifs du d veloppement lutte contre la pauvret am lioration des relations entre hommes et femmes promotion du secteur priv La microfinance doit tre aussi rigoureuse que les banquiers mais aussi conviviale et adapt e que la finance endog ne Les acteurs dominants de la microfinance bailleurs de fonds op rateurs cadres nationaux au del de leurs rivalit s pour asseoir ou conqu rir leur l gitimit s efforcent de promouvoir les normes sp cifiques du sous champ Les acteurs domin s voient dans la microfinance de nouvelles opportunit s conomiques et sociales Ils arrivent avec des positions ou des normes venant de champs voisins notamment celles du secteur financier endog ne celles du secteur du d veloppement habitude de ne pas rembourser et surtout celles du champ socio conomique et politique local Les acteurs dominants de ce dernier vont essayer de s approprier le pouvoir dans les nouvelles institutions financi res ou de les combattre Les acteurs domin s femmes jeunes techniciens vont essayer de rentrer dans la microfinance et de saisir les opportunit s conomiques acc s au cr dit et l pargne et sociales am lioration de leur situation de leur prestige parfois de leur pouvoir Selon les enjeux le
203. eulent pas rembourser n ont pas de besoin r gulier de cr dit ou ont d autres sources de financement ne se sentent pas concern s par l IMF consid r e comme ext rieure ou veulent la d truire parce qu elle remet en cause leurs activit s conomiques pr ts usuraires ou leur pouvoir social ou qu elle est dirig e par une faction laquelle ils s opposent Ils le font en g n ral en tant presque s rs de leur impunite En effet les pressions sur les familles et les sanctions sociales internes r putation honneur g ter le nom exclusion de certaines c r monies deviennent de moins en moins efficaces surtout dans les villes et les gros bourgs En Guin e annoncer le nom des mauvais payeurs la mosqu e le vendredi a encore de l efficacit dans certaines zones rurales mais plus du tout ailleurs Et parfois quand les lus cherchent r cup rer les impay s ils prennent des risques importants empoisonnement des enfants dans certaines caisses de p cheurs du B nin Lorsque en d sespoir de cause il y a plainte officielle demandant l intervention de la gendarmerie et de la justice pouvant d boucher sur des saisies de biens ou des emprisonnements les effets en termes d efficacit conomique et de co ts sociaux forts conflits villageois sont d plorables Les modes de r mun ration Les frais de personnel ntendus au sens large constituent l l ment essentiel des charges et donc un
204. eures N anmoins les moyens et gros entrepreneurs tendent globalement redouter la concurrence que peuvent leur faire ces petites entreprises avantag es par leur flexibilit leur degr de sp cia lisation et leurs faibles charges structurelles concurrence qu ils jugent particuli rement d loyale lorsqu elle est favoris e par leur statut informel Secteur financier Les banques commerciales des PED ne pr tent pas de leur plein gr aux petits entrepreneurs qu elles consid rent comme une client le haut risque ne pr sentant pas de garanties suffisantes ou alors des garanties peu solvables dans le contexte l gal actuel et induisant des co ts de transaction trop lev s en regard des faibles montants de cr dit concern s Les rares cas de cr dits octroy s cette cat gorie d entreprise concernent uniquement des clients bien connus Au cours des p riodes pr c dentes certaines de ces banques se sont laiss es entra ner par les bailleurs dans la mise en uvre de sch mas financiers visant stimuler l acc s des PME au cr dit travers la bonification du taux l apport de fonds de garantie l aide la constitution des dossiers la formation du personnel bancaire etc La faible rentabilit de ces sch mas volontaristes n a pas conduit les banquiers modifier leur attitude commerciale plus orient e vers les placements court terme que vers l investissement sur une nouvelle client le dont la ren
205. evrait prendre en compte de fa on r aliste les v ritables int r ts et rapports de force socio conomiques qui structurent l tat dans son contexte particulier Moyennes et grandes entreprises Les firmes moyennes et grosses appartenant au secteur moderne font couramment appel la sous traitance des petites entreprises sollicit es pour fournir certains services ou pour prendre en charge une partie du processus de production dans de meilleures conditions de co t ou de 190 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S d lai Certains projets visent d ailleurs promouvoir ces liens de sous traitance qui ouvrent des march s aux petites entreprises et renforcent l int gration du tissu industriel Par ailleurs certains gros ou moyens investisseurs nationaux n h sitent pas placer leur capital dans la cr ation ou la reprise de petites entreprises soit qu ils trouvent un int r t fragmenter leur investis sement dans un r seau de petites unit s soit qu ils souhaitent d velopper certaines de leurs activit s sous un statut informel soit enfin qu ils manifestent ainsi leur solidarit avec certains l ments de la famille plac s la t te des petites entreprises financ es Les diff rents segments du secteur priv ne sont donc pas s par s par des cloisonnements tanches et le secteur des petites entreprises en particulier est connect par toutes sortes de liens conomiques et sociaux aux strates sup ri
206. ez rare dans les mouvements paysans au sens o les instances dirigeantes sont issues d un processus lectoral qui part de la base AV pour aboutir au congr s qui choisit le bureau national et le conseil central organe consultatif L influence du pouvoir traditionnel chefs de village chef de terre semble faible au niveau de la r gion Il faut l attribuer au fait que s est constitu e gr ce au coton une lite paysanne jeune moderniste et nombreuse ayant acquis depuis deux d cennies un pouvoir conomique r el qui modifie sensiblement la structure du pouvoir local C est une organisation unitaire qui d fend les int r ts des producteurs de coton toutes cat gories confondues mais il semble bien que ses dirigeants se recrutent dans la fraction moderniste de la paysannerie souvent assez jeunes et instruits la plupart d entre eux ont t secr taires d AV qualifi s techniquement obtenant des rendements en coton sup rieurs la moyenne ils sont d ores et d j de gros producteurs ou ont l ambition de le devenir Il est probable qu ils sont potentiellement porteurs d un mod le de d veloppement qui pourrait tre discriminatoire envers une majorit d agriculteurs ORGANISATIONS PAYSANNES 169 2 phase 1994 1998 Les ambigu t s du partenariat dans le cadre d un contrat institutionnalis entre acteurs de la fili re Apr s 1992 la Soci t cotonni re prend acte du rapport de force e
207. ffets de se reproduire oblige ne pas sous estimer l importance de l chelle internationale Entre ces deux chelles il y a bien s r tous les interm diaires et de nombreuses interrelations qui perturbent ce qui peut en ces termes local international micro macro appara tre comme une approche trop dichotomique Les firmes internationales par exemple celles qui s occupent du commerce du coton du caf et du cacao ou celles qui se proposent de g rer les services de l eau et de l lectricit sont videmment pr sentes au niveau local De la m me fa on mais a contrario les organisations paysannes savent l importance des changes avec leurs homologues des autres continents et sont par cons quent actives l chelle internationale Mais les deux textes pr sent s ce sujet montrent bien cette possible tension entre d une part des organisations paysannes se pr occupant avant tout de d fense de l agriculture familiale et de d veloppement local et d autre part des organisations paysannes centr es sur la gestion des fili res agricoles y compris dans ses prolongements internationaux Il n est pas ais pour de telles organisations de tenir toute la cha ne La constitution d une f d ration l chelle de I Afrique de l Ouest permettra peut tre de 244 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S mieux relever le d fi en affrontant toutefois les risques de d calage entre le niveau de
208. fluence des caract ristiques socio conomiques des l ves sur leurs destin es scolaires C est en milieu urbain que la diversification du champ scolaire et la hi rarchisation des tablissements scolaires m ttent jour l accrois sement de nouvelles diff renciations Avec l apparition de nouvelles hi rarchies entre les tablissements priv s les conditions d acc s l cole sont de plus en plus diversifi es la multiplication de ces tablissements priv s permet d largir et de diversifier l offre scolaire en fonction du capital culturel et ou conomique des familles Ainsi les conditions d enseignement deviennent de plus en plus in galitaires les l ves d favoris s suivent des cours dans des classes surcharg es souvent en double vacation et ne disposent que de peu de mat riels p dagogiques ou mobiliers tandis que ceux issus des classes sociales favoris es b n ficient d coles qui offrent des conditions d enseignement proches de celles des pays occidentaux On remarque aussi que les in galit s sociales face l cole se transforment du fait de l volution la fois quantitative et qualitative des syst mes scolaires L augmentation rapide des taux de scolarisation indique l arriv e de nouveaux publics jusqu alors exclus de l cole Le fait que de plus en plus d enfants aillent l cole ne r duit pas les in galit s scolaires il les transforme La transformation
209. g n ration de professionnels de sant qui de grandes responsabilit s sont donn es avec tout le pouvoir professionnel d appr ciation et de d cision n cessaire en ce qui concerne la bonne marche des services qui leur sont confi s et qui sont des services but non lucratif Il est vrai qu une solution de ce genre n emp che pas les ph nom nes d exclusion de domination de client lisme Sur le premier point cependant divers travaux r cents ou en cours men s dans plusieurs capitales ouest africaines ne confirment pas que le prix des services lui m me soit un des d terminants majeurs du choix par le malade du segment de l offre auquel il va s adresser l id e a priori que se fait le malade de la chert des soins Juillet 1998 ou la qualit per ue de ces derniers ou leur qualit objective semblent avoir une importance bien plus grande En ce qui concerne les ph nom nes de client lisme ils sont tr s visiblement li s la raret et l entretien de la raret des biens et services m dicaux a longtemps garanti la rente dont b n ficiaient les professionnels Or contrairement ce qu on pouvait craindre des centres de sant enti rement autofinanc s vont cr er encore plus 29 Il s agit n cessairement de notables personne ne peut attendre que des chefs de famille illettr s et affam s consacrent une partie de leur temps des activit s collectives on a pourtant vu des critiques
210. gie de longue port e dans le temps et dans l espace de la construction du mouvement paysan s est tr s t t pr cis e chez quelques uns Il s est fix un but clair constituer et faire reconna tre une capacit d expression autonome des int r ts paysans et faire peser ces int r ts dans les prises de d cision 7 Il s agit de responsables du CNCR et de la FONGS S n gal de la FUGN et de PUNJPA Burkina de UNECACI C te d Ivoire de l URCAK Mali de la FUPRO B nin du CFPC Cameroun et de la FUGPN Mooriben Niger r unis pour partager les conclusions d une recherche sur l organisation dans les organisations paysannes conduite en partenariat par la GTZ la FONGS la FUGN et SOS FAIM entre 1992 et 1998 Barbedette 1998c 8 Cette voix est actuellement peu entendue quoique de fagon croissante si ce n est par le Club du Sahel plate forme paysanne du CILSS ou la Fondation pour le progr s de Phomme r seau APM Afrique qui soutiennent des initiatives int ressantes dans ce sens ou encore par le CIRAD Centre international de recherche agronomique pour le d veloppement qui abrite un programme d nomm agriculture familiale et mondia lisation 154 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S politiques nationales et r gionales et une ligne de conduite selon une progression dont on peut reconstituer les tapes 1 d veloppement et consolidation de niches organisationnelles a l abri
211. housiasme par une s rie de questions les op rateurs de la moyenne et de la grande entreprise g n ralement assez li s au pouvoir de l tat sont ils pr ts compromettre leurs int r ts imm diats pour accepter l ouverture du jeu conomique une concurrence loyale avec les petites entreprises la pure confrontation avec le march dans un cadre de d r glementation est elle suffisante pour assurer une quit des relations cono miques des chances gales pour tous dans un contexte historiquement domin par les moyennes et les grosses entreprises les agents des services administratifs incit s la bonne gouvernance pourront ils abandonner si facilement leurs comportements de pr l vement de rente sur l activit des petits producteurs auxquels les pousse leur propre situation conomique dans un contexte institutionnel g n ralement peu structur les d faillances du march sont elles des dysfonctionnements conjonc turels corriger ponctuellement ou plut t des in galit s structurelles chroniques qui appelleraient un traitement tr s long terme au rang de ces in galit s la faible capacit d expression et de repr sen tation des petits producteurs ne condamne t elle pas les instances de dialogue public priv se faire l cho des int r ts dominants En somme l appr ciation des normes qui orientent les comportements de l administration dans ce domaine d
212. i re d cennie une pr carisation du travail Ainsi l exclusion du march de l emploi entra ne faute de moyens de paiement l exclusion des services de premi re n cessit ou et c est le cas le plus fr quent s agissant de l eau potable l obligation de se procurer de mani re fractionn e et en petites quantit s 15 30 Litres par jour ce qui hypoth que la rentabilit d un investissement de type r seau une ressource qui au bout du compte leur revient beaucoup plus cher jusqu vingt fois que s ils taient branch s au r seau Le prix pay au porteur d eau est de quatre dix fois sup rieur celui pay la borne fontaine mais d un autre c t l interdiction de la revente de voisinage a le plus souvent pour effet de placer le g rant de la borne fontaine en situation de monopole sans garantie quant une meilleure qualit du service Ces syst mes sont cependant et cela malgr le prix au volume beaucoup plus lev souvent mieux adapt s aux revenus quoti diens irr guliers d une grande part de la population des quartiers consi d r s Cette absence de liquidit importante et r guli re et la difficult cumuler de l argent rend difficile voire impossible le paiement d une facture mensuelle Certains pays ont tent de mettre en place un syst me de tarification avec plusieurs tranches selon le volume consomm une tranche dissuasive pour limiter les consommation
213. i re diff rente au Burkina Faso et en C te d Ivoire cause de la forte proportion de migrants non ivoiriens dans ce dernier pays Il est donc facile d imaginer que les dispositifs collectifs priv s qui organisent ces espaces publics de proximit conforteront terme la participation des cat gories d acteurs qui b n ficient d j d un capital social politique et conomique important et en excluront davantage d autres En outre ces dispositifs peuvent constituer eux m mes des ar nes de confrontation et de comp tition par exemple entre les notables traditionnels et les nouveaux acteurs issus des couches sociales conomiquement ascendantes l ments pour des politiques interm diaires reconna tre les modes locaux de r gulation fonci re et fa onner les institutions de m diation Caract ristique historique et structurelle du jeu foncier la pluralit des normes et des instances intervenant sur la r gulation fonci re contribue accro tre l ambiguit sur les droits favoriser les strat gies opportunistes et les conflits non r gl s Tous les observateurs s accordent sur le r le que jouent le flou actuel et les contradictions des l gislations et sur la n cessit de clarifier le jeu foncier Mais une telle clarification ne peut r sulter d une seule action juridique ou r glementaire En effet loin de r duire ou de ma triser le pluralisme des normes les politiques r centes Pont perp tu v
214. i t civile soit interpr t e comme une action contre l tat En tant que participation un espace public elle est au contraire un concours au renouvellement de la confiance entre tat et soci t Pour ce faire les politiques publiques interm diaires vont rechercher l implication des pouvoirs publics centraux et d centralis s administratifs et lus dans des instances o se n gocient avec les diff rents acteurs dont les groupes pr c demment identifi s les conditions de fonctionnement de l espace public consid r r le des petites entreprises place des coles communautaires positionnement du secteur de la microfinance attri butions des comit s de gestion des r seaux d eau potable etc Ces instances ne sauraient tre enferm es dans une d finition formelle et statutaire stricte Le contexte institutionnel et politique national est d terminant Un processus de d mocratisation et de d centralisation peut comprendre l initiative de l tat de telles instances Chaque pays chaque domaine chaque situation se dote d une forme adapt e qui volue dans le temps Un recensement des dispositifs d ores et d j exp riment s pourrait tre fait ult rieurement CADRE DE R F RENCE EN QUATRE TEMPS 27 Parce qu il s agit d espaces publics o interviennent plusieurs groupes d acteurs dont certains particuli rement formalis s et puissants les instances en question ont pour t che de
215. icite mais vise les gens faibles ressources ils n ont m me pas un poulet comme garantie ou les jeunes mais ceux ci peuvent obtenir du cr dit en r alit par l interm diaire de leur m re de leur oncle ou de leur p re En ce qui concerne les femmes I attitude est beaucoup plus complexe et r v le les rapports pr existants dans la soci t Les hommes sont en g n ral favorables l acc s des femmes au cr dit Selon les cas ils pourront en pr lever une partie ou b n ficier directement des effets positifs des activit s financ es les femmes avec des revenus am lior s pourront prendre en charge certaines d penses d alimentation de sant de soins aux enfants Un autre avantage pour le mari est de n tre plus contraint de financer lui m me les activit s conomiques de sa ou ses femme s Pour les femmes l acc s au cr dit quand il est adapt leur ouvre des opportunit s nouvelles qui permettent de renforcer leur position conomique t sociale au niveau familial ou villageois ou du quartier et d augmenter leur autonomie vis vis du mari des autres membres de la famille des fournisseurs des usuriers Mais pour le moment elles ne cherchent pas entrer dans les rapports de pouvoir au niveau de la caisse Leur pr sence au cons il d administration est souvent symbolique ou impuls e de l ext rieur Elles n ont pas de temps perdre dans les r unions et laissent volo
216. ies conomiques choix de production et d coulement des produits une organisation du travail et des syst mes de gestion enti rement diff rents Et ce dans le cadre de quatre organisations n ayant pas les m mes r gles Par ailleurs on observe qu un m me paysan ne pense pas Pavenir dans les m mes termes selon l espace sur lequel il se trouve il le pense en termes de survie sur l espace familial en termes de d veloppement d activit s autonomisantes sur les espaces communautaires cr s par les organisations paysannes en termes d quipement sur l espace villageois etc Autant d espaces d volution pour un m me acteur autant de syst mes de r f rence et de normes cette situation de nomadisme mental exige du paysan un grand sens de l adaptation aiguise ses capacit s tactiques et rend compte de caract ristiques importantes des comportements des membres des organisations paysannes multiples appartenances et multiple jeu Elle contribue galement expliquer la pr carit de certaines organisations du monde rural On notera ici l int r t de l analyse des espaces de r f rence comme lieux de production de normes et celui de chercher comment des espaces lointains notamment les espaces de migration ou de transhumance peuvent fonctionner ce titre L identit des organisations paysannes et la pluralit de logiques Ce que l on a mis en vidence au niveau de l acteur paysan
217. iff rentes dans un contexte d insta bilit de l environnement institutionnel S ils autorisent une participation effective d un plus grand nombre d acteurs ils ne garantissent pas pour autant la prise d int r t de la part de l ensemble des groupes d acteurs concern s Dans la mesure o leur constitution rel ve de la recherche d une l gitimit partag e de nature politique le r sultat d pend des contextes locaux et nationaux toujours particuliers et des dotations initiales en pouvoir et en ressources des groupes d acteurs en confron tation Si de mani re g n rale les femmes sont les grandes absentes des ar nes de n gociation les positions des d tenteurs ordinaires de droits coutumiers des jeunes des usagers de la terre non autochtones des notables des cadres ou des politiciens locaux peuvent cependant varier sensiblement selon les trajectoires nationales les r gimes politiques la capacit des syst mes de production locaux g n rer de la richesse etc FONCIER 231 Par exemple les rapports de force entre les a n s d tenteurs de droits fonciers coutumiers les ayants droit plus jeunes et les usagers non autochtones sont tr s diff rents dans le sud du B nin et dans le Sud ivoirien notamment cause des effets politiques locaux r manents de la p riode du r gime marxiste au B nin De m me les rapports de force entre autochtones et colons agricoles sont trait s politiquement de man
218. int gration de la fili re au niveau national par des compagnies cotonni res telles que la CMDT en situation de monopole et au niveau international par la CFDT qui d tient une bonne part du capital de chacune de ces soci t s fournit l expertise technique et contr le le produit l exportation par une filiale commune la COPACO compagnie cotonni re Dans cette phase les paysans ne sont absolument pas impliqu s en tant qu acteurs dans les changements en cours m me s ils en subissent les cons quences au niveau de leurs exploitations agricoles 164 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S La d gradation de la situation au niveau des producteurs La CMDT responsabilis e dans le redressement conomique et financier de l entreprise doit r duire son train de vie compression du personnel limitation des moyens de fonctionnement mais s efforce aussi de r duire les risques et de transf rer des charges aux producteurs Le premier contrat plan introduit le principe de flexibilit des prix aux producteurs la fois la hausse en cas de b n fices une partie 25 revient aux producteurs elle est redistribu e sous forme de ristournes individuelles qui compl tent le prix de base et Ja baisse en cas de d ficit le prix garanti est d fendu par le fonds de stabilisation tant qu il est pourvu mais ensuite le prix doit tre r vis la baisse pour restaurer les quilibres La disparition des subventions
219. ion et d centralisation Mamdani 1998 En revanche il faut se demander si ce contexte est favorable la r duction des in ga lit s structurelles dans la sant et au retour une application effective des normes h rit es d une tradition m dicale multis culaire Dans le secteur de la sant rien ne ressemble aujourd hui ces organisations sociales et instances de m diation ventuellement mises en place par les pouvoirs publics qui seraient alors eux m mes susceptibles de reconna tre leur existence et leur fonction d int r t public Il n y a ni m diation ni r gulation dans le secteur de la sant mais une lutte pour la d fense d int r ts mat riels particuliers En r alit les facteurs d ter minants d une volution du secteur de la sant semblent tre troitement li s ces int r ts et strictement conomiques l volution des effectifs 82 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S des professions m dicales depuis les ind pendances d une part et la faillite des syst me publics de sant de l autre Les pouvoirs publics ont videmment cherch limiter les cons quences de ces deux faits majeurs Ainsi pour lutter contre la concur rence que les nouveaux dipl m s feraient aux anciens c est dire pour prot ger les rentes de ces derniers ils ont l gif r sur les tarifs cf ci dessus et sur les conditions d installation superficie et organisation des locaux qu
220. ions fonci res peuvent facilement prendre la forme d une remise en cause des identit s nationales et ethniques pour contester le droit la terre de certains groupes sociaux L exploitation politicienne de telles situations aboutit radicaliser les tensions Sur la rive maurita nienne du fleuve S n gal comme au Kenya ou au Kivu on retrouve le m me cocktail explosif qui menace aussi la C te d Ivoire Chauveau 2000 224 COMMENT REDUIRE PAUVRETE ET INEGALITES Les modes effectifs de r gulation fonci re arrangements institutionnels dispositifs collectifs non officiels et m diations entre tat et syst mes de pouvoirs locaux La complexit de la question fonci re ne se r sume pas la simple opposition dualiste entre les droits coutumiers et les l gislations tatiques les droits positifs officiels Les premiers peuvent eux m mes combiner des principes diff rents droits des premiers occupants pr minences lignag res privil ges accord s par les anciens pouvoirs pr coloniaux droit islamique sans oublier les emprunts aux l gislations ou mots d ordre politiques contemporains droits diff rents selon l usage et les types de culture droits dits communautaires droits acquis individuel lement ou par des groupes restreints conventions nouvelles entre les trangers et les communaut s locales portant sur la d l gation de droits faire valoir indirect mais aussi cession marchande multiplicit d
221. ipements en particulier quipements de confort clima tisation par exemple effectif minimum de personnel par qualification etc Ces dispositions invoquent la qualit des soins mais dans un objectif clairement malthusien il faut rendre difficile l installation des jeunes dipl m s La Banque mondiale qui a essay de sugg rer des aides l installation information cr dits subventions etc n a jamais longtemps pers v r dans cette direction De m me pour lutter contre la faillite des syst mes publics ruin s par le corporatisme insens de ses agents et par la corruption ils ont dirig vers lui au m pris de tout bon sens la totalit des financements re us de l ext rieur les bailleurs traitent avec les tats et les tats pensent uniquement au bien tre de leurs agents Il n tait donc pas question de faire b n ficier le secteur priv f t il non lucratif de l aide ext rieure N anmoins ce sont ces m mes faits qui ont contraint lib raliser l exercice des professions de sant Or cette lib ralisation n a pas simplement favoris la m decine lib rale et le secteur sanitaire priv cabinets cliniques distribution pharmaceutique Elle a aussi offert une chance inesp r e aux pays qui taient pr ts en raison d une exp rience ou d une volont bien d termin e de d mocratisation laisser appara tre et se structurer dans les secteurs sociaux des initiative
222. ique que l aide forme des comp tences qu elle ne se contente pas de montrer que les trangers savent r aliser ceci ou cela et le g rer pendant un an ou deux Mais aussi au lieu de mettre sur la table d s le premier jour des programmes tout pr ts et de grosses sommes d argent il faut susciter la formulation de programmes par des leaders locaux leur accorder juste cette aide dont ils ont besoin pour d marrer accompagner leur effort en les aidant r soudre au jour le jour les difficult s qu ils rencontrent et en leur donnant la formation au fur et mesure que le besoin en est ressenti puis susciter lorsque le moment est venu les actions compl mentaires par exemple apr s la cr ation de centres de sant communautaires il faut se pr occuper de l approvisionnement en m di caments essentiels g n riques puis de la prise en charge des indigents puis du contr le permanent de la qualit des soins etc et aider l effort de structuration juridique qui donnera la fois les garanties souhait es et la l gitimation n cessaire Utopie Certainement jusqu un certain point et fort heureusement mais nombreux sont ceux qui pensent qu un changement impos de l ext rieur ne peut pas se r aliser que le syst me des conditionnalit s renforce les relations hi rarchiques traditionnelles au lieu de donner du pouvoir ceux qui pourraient servir de catalyseurs du chang ment que les ingr dients e
223. iques Banques de d veloppement et Offices de promotion se sont retir s de leur mission d appui aux petites entreprises apr s constat d chec et les institutions priv es banques commerciales et bureaux d tudes n ont jamais montr grand int r t pour ce secteur Ce vide institutionnel a provoqu l apparition d une myriade d acteurs autonomes institutions ad hoc cr es par les projets ONG firmes internationales cabinets nationaux sp cialis s qui proposent leur appui aux entreprises en canalisant les subsides investis dans ce champ par les bailleurs de fonds Ces nouveaux intervenants malgr leur plus grande proximit avec la population cible ont eu globalement tendance s installer dans une relation assez paternaliste vis vis de leurs b n ficiaires Ces derniers taient consid r s a priori comme en difficult fondement m me de la pr sence de l intervenant et apr s un bon diagnostic des besoins chacun rivalisait pour apporter les r ponses les plus adapt es en d veloppant les produits correspondant sa sensibilit ou ses comp tences particuli res Les interventions taient donc fortement d finies par une logique de l offre les relations avec les entre prises ayant tendance s tablir sur des modes dissym triques vis vis de l information encadreur encadr du savoir enseignant l ve et du financement pourvoyeur demandeur Cette approche a progressivem
224. irectement la gestion des ressources fonci res l interd pendance des pouvoirs locaux et du dispositif tatique Dans un contexte d h g monie molle et de faible ancrage local des tats les premiers d pendent des seconds pour l acc s aux ressources institu tionnelles et les seconds des premiers pour la gouvernance et le contr le des ar nes politiques locales la semi autonomisation des dispositifs locaux des tats vis vis de PEtat central dans la gestion politique des affaires fonci res locales comme dans d autres domaines L intervention de plus en plus forte dans les affaires fonci res villa geoises de nouveaux acteurs comme les cadres intellectuels et politiciens urbains ou les ressortissants urbains frapp s par la d t rio ration de leurs conditions de vie salari s urbains ch meurs ou licenci s des entreprises ou des administrations retrait s d scolaris s et dipl m s au ch mage la nouvelle donne que constituent les politiques de retrait des Etats de renforcement institutionnel local et de raccourcissement des circuits de l aide politiques appuy es par les ba lleurs de fonds codification des 5 Ils ont un rapport avec la notion de capital social maintenant la mode dans les institutions internationales Toutefois son usage semble conduire des simplifications abusives des propositions tautologiques et des positions normatives coup es des processus co
225. isi me proposition consiste sugg rer de laisser se d velopper les initiatives de base quartier village en mati re de cr ation puis de gestion de formations sanitaires de premier niveau Toute initiative de la base doit tre encourag e m me s il est souhaitable qu une forme d assistance technique capable de s adapter chaque interlocuteur soit mise la disposition des groupes qui prennent des initiatives dans ce domaine et se sentent mal arm s Dans un second temps il sera possible de favoriser la mise en place de nouveaux m canismes de solidarit dans lesquels les pouvoirs publics ne doivent avoir aucun r le de gestion ou de contr le faute de quoi la population refusera de participer exemple tout r cent du Niger o les gens cotiseraient bien pour payer une partie des soins de sant mais la condition que l administration ne soit pas concern e par la gestion Dans un troisi me temps il sera peut tre possible de reprendre la base c est dire aussi partir de l ensei gnement donn par les Facult s de m decine aujourd hui dans un tat intellectuel et moral pitoyable les probl mes de la d ontologie et de la qualit des soins Il faut tr s peu de lois tr s peu de r glements tr s peu 34 Parce que expertise nationale est encore parfois limit e 35 On a montr au moins sur un exemple qu une r partition un peu similaire des t ches ne compromettait pas l quilibr
226. it dans les relations entre hommes et femmes d veloppement du secteur priv etc Elle peut plaire gauche renforcement du pouvoir et des potentialit s conomiques des cat gories sociales d favo ris es et droite d veloppement de l esprit d entreprise auto emploi am lioration lente mais r elle des niveaux de vie des classes dangereuses Devant la mode actuelle de la microfinance et la multiplication des intervenants il est important d aller au del des discours et des effets g n ralement positifs de la microfinance minist re de la Coop ration 1997 Pour cela il est n cessaire d identifier les diff rents acteurs IRAM Institut de recherche et d applications des m thodes de d veloppement Paris 98 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S concern s sans se cantonner aux populations dites pauvres et d observer leurs confrontations autour de quelques enjeux L tude des compatibilit s des compromis et des conflits entre les diff rents acteurs devrait permettre de trouver de nouvelles formes de politique publique visant une r gulation de la microfinance Cela semble pr f rable la d finition par l tat et ou les bailleurs de fonds d une politique impos e qui restera inappliqu e ou contourn e Le champ d observation se limite aux pays francophones de l Afrique de l Ouest m me si beaucoup de faits signal s sont g n ralisables d autres contex
227. ixation des prix est consid r e comme un moyen de r guler et d orienter la demande d courager la demande non justifi e diriger celle qui Pest vers la formation la plus susceptible d y r pondre C est faire peu de cas de l asym trie de l information entre le malade et le profes sionnel de sant Le malade n a gu re de moyens d appr cier la qualit objective des prestations qu on lui propose en fait il appr cie la qualit sur des crit res qui sont largement ind pendants de ceux qu utilise l expertise professionnelle ou scientifique Ainsi pour lui certaines affections rel vent de la m decine traditionnelle et dans les formations sanitaires modernes la connaissance personnelle d un agent ou la chaleur de l accueil ont plus d importance que la bonne ex cution du geste qui pourrait sauver Du fait que l information et l ducation en mati re de sant sont syst matiquement limit es la portion congrue dans la pratique courante qu elle soit publique ou priv e traditionnelle ou moderne il vaut mieux que le malade fasse confiance plut t que d adh rer de toute son intelligence et tout sp cialement dans les pays pauvres o le m decin comme le gu risseur veulent appara tre comme d tenteurs d une science inaccessible au commun des mortels et comme tout l effort d acquisition de la client le porte sur les apparences Memel 11 On n en parle gu re depuis que la bonne gouve
228. l aide norme de la d pendance la sant tant un candidat privil gi aux yeux des bailleurs de fonds toujours pr occup s de savoir que faire des sommes consid rables qui doivent tre inject es pour r aliser l ajustement enfin SANT 75 et surtout prot ger les revenus professionnels et les profits pharma ceutiques norme du corporatisme S Malgr l importance de l aide internationale eux seuls les enga gements de la Banque mondiale dans le secteur de la sant ont connu une croissance exponentielle au cours des quinze derni res ann es voir Stout 1997 l expertise internationale ne met pas en application les solutions particuli res que ses capacit s d analyse lui ont pourtant permis de formuler Pour sa part POMS n a plus l expertise incontest e qui a t la sienne pendant quelques d cennies et les pamphlets ont fus ces derni res ann es par exemple Deveaud ef al En outre si la Banque mondiale par son secteur de recherche sur la sant la population et la nutrition a conquis la premi re place en mati re d expertise elle n applique pas dans les op rations qu elle finance les principes qu elle d gage de ses analyses scientifiques Barlow 1997 Pourtant la Banque mondiale a vite appris quelles taient les diffi cult s de la r forme n cessaire des services de sant Elle a d gag une m thode de choix des priorit s de sant publique pour les pays en d veloppemen
229. l oblige rechercher de nouvelles solutions d organisation plus efficaces De fait le petit entrepreneur ayant surv cu au sein d un environnement qui ne lui propose quasiment aucun soutien a fortement d velopp lhabitude de se d brouiller tout seul Ne trouvant pas suffisamment d avantages ou d incitations formaliser le statut de son entreprise il reste souvent dans une situation partiellement informelle malgr les inconv nients que celle ci entra ne pression des agents administratifs absence de protection l gale exclusion des march s publics etc Ce choix manifeste clairement qu il n est pas en prise avec les rouages du secteur moderne banques bureaux d tudes organismes publics commerce international march s d tat etc Pour r soudre ses probl mes quotidiens il se fie davantage aux relations de proximit d velopp es dans son environnement imm diat au sein duquel il construit son capital social Cette forte inscription dans le tissu socio conomique local s av re souvent insuffisamment dyna mique voire contraignante lorsqu il s agit de faire voluer l entreprise vers des standards de comp titivit modernes ou m me internationaux Du point de vue des dynamiques de croissance les petites entreprises ne constituent pas un seul groupe homog ne mais plut t un continuum d unit s qui se situent des degr s divers d volution On peut notamment distinguer entre les
230. l gi s On peut n anmoins supposer que les progr s dans ce domaine r sulteront des efforts suivants encourager le d veloppement d institutions et de sch mas financiers innovants en mati re de capital risque cautionnement mutuel cr dit bail leasing affacturage etc 206 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S inciter les banques commerciales d velopper une client le de petites entreprises par la mise en uvre de nouveaux sch mas de cr dit r duisant la fois le risque et les co ts de transaction inciter les institutions de microfinance faire voluer leurs m thodes de cr dit pour servir les besoins plus importants des entreprises du haut de portefeuille d velopper les syst mes d information sur les emprunteurs et d analyse du risque induit Les efforts de clarification m thodologique suite aux confusions produites par les projets dits int gr s ont g n ralement conduit bien s parer les fonctions de cr dit et d appui conseil aux PME Cette distinction de registre tant acquise l exp rimentation va maintenant chercher rapprocher voire combiner ces deux fonctions qui sont indispensables l une l autre Stimulation du march des services En mati re de services aux entreprises en revanche l analyse des exp riences ant rieures indique clairement un ensemble de lignes m thodologiques respecter dans la mise en uvre des programmes
231. l aube DEVEAUD B et B LEMENNICIER 1997 L OMS bateau ivre de la sant publique les d rives et les checs de l agence des Nations unies Paris L Harmattan EKANZA S P 1997 Pillage fraude et corruption sur la fili re bois in B Contamin et H Memel Fot dir ESCALON E T BARBE C ORTIZ et P EONO 1997 Qu attendre d une gestion priv e a but non lucratif L exemple des FSU Com d Abidjan in J Brunet Jailly dir GAUCHET M 1998 Essai de psychologie contemporaine Le D bat n 99 mars avril 1999 Le D cal du monde une histoire politique de la religion Paris ditions de Minuit GRUENAIS M E 1985 Mariages en ville et malnutrition aigu s Sciences sociales et sant 3 3 4 HATZFELD H 1971 Du paup risme la s curit sociale 1850 1940 Paris Armand Colin H FFE O dir 1993 Petit dictionnaire d thique Cerf Editions universitaires de Fribourg JAMISON D ef alii 1993 Disease Control Priorities in Developing Countries Oxford Medical Publications SANT 93 JEAN J C et M MAESSCHALCK 1999 Transition politique en Haiti radiographie du pouvoir Lavalas Paris L Harmattan JHA P K RANSON et J L BOBADILLA 1996 Measuring the burden of disease and the cost effectiveness of health interventions A case study of Guinea World Bank Technical Paper n 333 Washington DC JOUANA G 1992 Hippocrate Paris Fayard JUILLET A 19
232. l exemple des fili res cotonni res int gration ou d r glementation 5 Les grands commer ants et notables du Nord Cameroun ont failli acqu rir la Sodecoton pour une somme d risoire en 1997 la faveur d une op ration suprise de privatisation ORGANISATIONS PAYSANNES 175 La CMDT devrait opter naturellement pour ce sc nario qui permet de garantir une certaine stabilit du pouvoir et donc la continuit de la politique de l entreprise Le premier jalon de cette privatisation sans surprise devrait tre la participation des producteurs au capital de la soci t Il va de soi que le nouveau profil du SYCOV issu du dernier congr s convient mieux la strat gie des quipes dirigeantes de la CMDT Cependant cette tranquillit acquise par la CMDT avant la campagne agricole 1998 1999 a t de courte dur e puisque la contestation a repris d s la commercialisation La CMDT pensait pouvoir diff rer autant que n cessaire la reprise des n gociations du contrat plan arriv ch ance depuis septembre et reconduire le prix du coton de la derni re campagne 125 F 45 F de ristourne Mais le SYCOV de Koutiala seule r gion o l ancienne quipe a t reconduite exasp r par la fin de non recevoir oppos e depuis des ann es toutes les propositions et revendications du syndicat a d clench la gr ve de la commercialisation qui a t massivement suivie et a donn lieu des affrontements assez graves entre
233. la sant n chappe pas Il semble donc que le secteur de la sant illustre les probl mes que pose l apparition de nouvelles normes en particulier la n cessit de combiner ou hi rarchiser des normes d origmes diverses Le premier groupe rassemble des normes qui trouvent leur origme dans un combat ancien et toujours actuel de la m decine contre les charlatans D s le VI si cle avant notre re la critique des conceptions religieuses et magiques a ouvert la voie par bien des disputes d incon testables progr s dans les m thodes d argumentation et de v rification Lloyd 1979 De ces progr s est n e la d marche scientifique qui peu 4 Le terme est aujourd hui associ aux publications de Pierre Bourdieu mais on sait qu il remonte Aristote 5 C est ce qu explique Marcel Gauchet 1999 6 Ici ce n est pas le vocabulaire de Marcel Gauchet mais c est bien lui qui explique que au moins dans les soci t s occidentales dont il parle le fait que la famille soit devenue sous nos yeux une affaire priv e alors qu elle tait une institution dans laquelle mon lien avec les autres ob it une norme qui n est pas de moi ach ve la concentration exclusive du lien social sur l tat Gauchet 1998 66 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S peu n oublions pas les col res de Claude Bernard au si cle dernier s est impos e la m decine elle m me Se diffuse donc de l Anci
234. le des conditions d exercice et de r mun ration des pays du Nord sp cialement de la France ainsi que par l int r t des malades qui serait d fendu au mieux non pas par ces derniers eux m mes mais par le respect d une thique m dicale dont seul le corps m dical saurait parler Dans la pratique la norme de v rit scientifique subit bien des affronts n est il pas surprenant tout de m me que en C te d Ivoire o l activit de la m decine traditionnelle avec tout son spectre qui va de l application de connaissances sur les propri t s curatives des plantes ou sur les conditions favorables l att nuation de certains sympt mes psychiatriques par exemple jusqu aux activit s de simples charlatans ou de groupes de pri re aucun proc s en exercice ill gal de la m decine n ait t engag depuis l ind pendance Berche 1999 Certes il n est pas injustifi de parler de syncr tisme m dical Memel F t 1999 et certains grands patrons de la m decine et de l anthropologie fran aises font de curieuses courbettes devant des tradith rapeutes Mais n avons nous vraiment rencontr aucun escroc dans les professions m dicales ou bien sommes nous devenus incapables de les d masquer et de les condamner Et pour consid rer un second exemple n est il pas surprenant que Dakar l enseignement de la m decine tropicale soit rest une sp cialisation jusqu au milieu des ann es 1980
235. le des int ress s eux m mes C est le mouvement de structuration professionnelle du milieu des petits entrepreneurs qui peut faire la diff rence leurs associations devenant un interlocuteur incontournable dans les rapports de force Implication des associations professionnelles Les relations entre acteurs seraient grandement facilit es si l on pouvait syst matiquement compter sur des associations professionnelles d ment repr sentatives et capables d exprimer les besoins du secteur des petites entreprises de participer l laboration des politiques les concernant de collaborer la d finition des programmes d intervention de contr ler leur mise en uvre et de valider leurs r sultats Mais bien souvent ces associations font d faut ou n ont pas atteint le niveau de maturit institutionnelle et de repr sentativit sociale n cessaire En effet le mouvement de structuration de ce milieu profes sionnel est un processus in vitablement long et d licat Il doit se fonder sur des formes concr tes d organisation la base franchir l tape des luttes intestines et des men es individualistes s affranchir progressi vement des relations de d pendance envers les organismes d appui ext rieurs r sister aux tentations de la notabilit d velopper une vision collective globale et politique des int r ts du secteur etc L accom pagnement de ce type de processus exige des formes d appui assez raffin
236. lement et DIAL D veloppement et insertion internationale Paris GRET Groupe de recherche et d changes technologiques Paris Par ailleurs Sarah Marniesse fait maintenant partie de l AFD Agence fran aise de d veloppement et Pierre Paris est devenu consultant ind pendant 184 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S petit quipement qui limitent leur activit Sans conteste cet apport vient fortement renforcer l int gration de ces petits producteurs dans le tissu social productif Par contre en termes macro conomiques la micro finance ne contribue que faiblement la croissance laquelle ne peut provenir que d un accroissement de comp titivit du secteur priv national et particuli rement de son segment PME Dans la m me p riode les projets autonomes d appui aux PME proc dant selon une d marche dite int gr e c est dire combinant le cr dit et l appui conseil n ont pas r ellement tenu leurs promesses d montrant plut t les limites d une d marche projet trop d connect e d une politique globale Enfin suite aux mouvements massifs de _ privatisation on a pu constater que le seul retrait de l tat ne suffisait pas produire la mobilisation esp r e du secteur priv dans l espace laiss ainsi vacant Dans le contexte de mondialisation qui accentue dramati quement les retards il devient donc clair que le d veloppement du tissu des petites entreprises nationale
237. les groupes d acteurs que les individus 4 temps des instances de n gociation et de r gulation contractuelle entre P tat et les groupes d acteurs is Mais pour ne pas tomber dans la rh torique en faveur de la soci t civile et la seule gestion participative nous insistons sur un autre maillon indispensable au fonctionnement de telles politiques interm diaires la constitution par les pouvoirs publics centraux et locaux parfois avec les bailleurs d instances de n gociation d arbitrage de r gulation contractuelle permettant ces groupes d acteurs de contribuer aux d cisions politiques et la gestion locale 0 SHLITVOANI LA ALANANVd FUNGI LNAWWOD DEUXI ME PARTIE ANALYSES SECTORIELLES Les quatre temps de la proposition m thodologique pr sent e en premi re partie sont l aboutissement d une r flexion collective sur l insuffisance des politiques publiques de type macro conomique pour lutter efficacement contre la pauvret et les in galit s La mise en commun et la confrontation de travaux de recherche pr existants ont ainsi permis l laboration d un cadre d analyse op ratoire pour i argumenter une analyse critique des politiques existantes ii laborer des pro positions nouvelles visant mieux prendre en compte les in galit s en affrontant la r alit des pratiques sociales l origine de ces in galit s ou responsables de leur maintien Cette appro
238. les objectifs gouvernementaux de capter la manne financi re qui accompagne ces r formes Les enseignants les rejoignent souvent dans cette analyse et sont r ticents appliquer des r formes dont la poursuite et donc la p rennit d pendent de fa on al atoire du renouvellement des finan cements ext rieurs Parfois leurs revendications portent explicitement sur le r le que l tat doit j jouer en l gif rant pour donner un cadre officiel aux r formes en cours Dans le face face tats soci t s Lange et Martin 1 C est Pune des revendications des enseignants maliens propos de la p dagogie convergente Lange 1999 dont l exp rimentation a t financ e par des fonds belges puis am ricains et dont la survie est actuellement assur e par des fonds de lUnicef Qu ils soient oppos s ou favorables cette r forme les enseignants d noncent l attitude de l tat incapable de jouer son r le de l gislateur et de gestionnaire absence de d cret d arr t ou simplement de circulaire 40 Tableau 1 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S La mise en place des r formes scolaires et l laboration de strat gies face l ordre scolaire impos R formes engag es et acteurs concern s Scolarisation des Jilles cadres des minist res chercheurs experts Double vacation cadres directeurs d coles enseignants Langues nationales cadres enseignants Education en
239. les ou aux aides des pays occidentaux Tout comme dans le domaine de l ducation les pr ts ou les aides consentis dans le secteur de la sant ne le sont que si les projets r pondent aux choix des bailleurs de fonds 18 C est le cas par exemple du Mali o la presque totalit des financements du IV plan d ducation financ par un groupe de bailleurs de fonds Banque mondiale Coop ration fran aise USAID etc ont t dirig s vers les r gions les plus favoris es du point de 58 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S disparit s et l abandon de zones jug es scolairement difficiles Autre effet pervers de ces financements sous conditions les valuations des politiques mises en uvre ne peuvent tre que globalement positives et des instructions sont donn es dans ce sens aux diff rents agents du syst me scolaire Il n est donc plus possible d effectuer l valuation de certains projets et des documents officiels sont syst matiquement falsifi s pour r pondre aux attentes suppos es ou r elles des bailleurs de fonds Lange 1998 L laboration de politiques publiques d ducation devient une n cessit mais en l absence d une description et d une analyse des ressorts et des cons quences de la d pendance financi re des tats africains 1l para t difficile de proposer de nouveaux modes de m diation entre les donateurs trangers les tats et les populations Ren gocier
240. lin s selon des modalit s de renforcement des fournisseurs de cofinancement des prestations ou d animation des r seaux d entreprises 186 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S L laboration d une politique d appui efficace ce secteur devrait logiquement r sulter i d une bonne prise en compte des acteurs en pr sence et de leurs points de vue respectifs ii d une appr ciation r aliste des rapports de force qui sous tendent leurs relations r ciproques et iii de la mise en place d un cadre permanent de concertation qui permette d optimiser ce jeu social La premi re partie analyse les acteurs du champ tudi leurs visions perceptions attentes comportements relatifs aux projets d appui mis en uvre Les acteurs groupes homog nes sont d finis de m me que leurs positions et relations dans le champ Leurs objectifs conceptions modes d organisation et d action ainsi que leurs pouvoirs respectifs sont analys s tels qu ils s affirment autour de diff rents enjeux de d finition et de mise en uvre d une politique d appui La deuxi me partie pr sente les principaux enjeux des relations entre acteurs et la fa on dont la pluralit des normes se traduit en rapports de force Nous tentons de mettre jour les in galit s structurelles en cause rapport au savoir l information au capital aux march s etc en examinant les modes de l gitimation obtenus par les organisations
241. litions tant au niveau local que national en particulier autour de l enjeu des droits fonciers des migrants _ forte tendance des autorit s publiques recourir une r gulation politique client liste plus efficace car en prise directe avec les enjeux imm diats des diff rents groupes d acteurs Ces politiques redoublent quelquefois de fa on contradictoire comme on l a vu les politiques fonci res officielles Ces diff rents facteurs se combinent de fa on contingente au sein des ar nes politiques locales En fonction de la configuration de ces ar nes du d tail des acteurs influents et de leurs rapports de force les acteurs locaux suivent des proc dures ad hoc mais en fin de compte relativement stabilis es pour n gocier ou consolider leur acc s la terre et aux ressources Cette r gularit des proc dures produit finalement une certaine r gulation effective du jeu foncier qui quoique informelle n en est pas moins fortement structur e par les rapports de force et les conditions locales du jeu foncier Pour comprendre la nature et les formes des modes effectifs de r gulation fonci re il est donc n cessaire de d passer le seul registre des r gles et des normes pour prendre en compte les comportements des diff rents groupes d acteurs vis vis des diff rents syst mes de normes 228 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S et la mani re dont ces diff rents syst mes sont agis et mis
242. litz 2002 La Grande D sillusion Fayart 10 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Autrement dit ce n est plus seulement le manque de croissance qui fait probl me mais la corr lation entre croissance et in galit s La croissance comme l ont montr les contributions des macro conomistes associ s ce travail n emp che pas n cessairement la mont e des in galit s voire l appauvrissement de certaines parties de la population En retour certaines in galit s peuvent tre des freins la croissance La croissance peut r duire la pauvret la lib ralisation des changes peut tirer la croissance mais la croissance b n ficie plus aux riches pays et populations qu aux pauvres Les effets in galitaires des politiques conomiques sont flagrants et constituent un des d fis majeurs actuels De toute fa on les chiffres sont l en vingt ans l cart entre le PIB moyen par t te des habitants des pays riches et celui des pays en d veloppement a quasiment doubl Le Royaume Uni et la Su de qui ont sensiblement le m me PIB par habitant diff rent radicalement quant la proportion de personnes en dessous de l indicateur de pauvret humaine plus de 14 au Royaume Uni moins de 8 en Su de Et les tats Unis qui ont un PIB par habitant bien plus lev ont 16 de leur population en situation de pauvret Nous convenons naturellement que la croissance est n cessaire qu il faut
243. lle peut tre locale nationale voire internationale Enfin de tels groupes d acteurs n tant pas n cessairement constitu s en r action des processus in galitaires d appauvrissement leur implication dans ce sens peut se faire en r ponse des incitations volontaristes exog nes leurs dynamiques PREMI RE PARTIE PROPOSITION M THODOLOGIQUE UN CADRE DE REFERENCE POUR ANALYSER ET CONCEVOIR DES POLITIQUES PUBLIQUES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LES INEGALITES Cadre de r f rence en quatre temps 1 temps identifier les in galit s structurelles leurs enjeux et les acteurs sociaux impliqu s Pour ne pas s en tenir des d finitions de la pauvret li es aux revenus pour parler des r alit s sociales avec des typologies moins statiques que celles de pauvres ou les plus pauvres pour aborder la question de la pauvret sous l angle des causes et comme un processus nous I largissons la question des in galit s Non pas les in galit s qui fondent les capacit s d pargne et d inves tissement ni les discriminations positives en faveur des plus d munis mais en plus des in galit s de revenus les in galit s d acc s aux ressources qui conditionnent la participation aux processus productifs et les in galit s d acc s aux fruits de la croissance collective Certains comme r cemment le chancelier allemand Schr der parlent d in galit s des chances opp
244. loppement professionnelle d gag es par les paysans voyageurs lors de leur p riple ouest africain de 1998 Lorsque leur restitution a t discut e avec des responsables d organisations fa ti res certains ont aussit t fait remarquer qu un cinqui me p le s imposait eux celui de la logique politique qu ils apprennent actuellement ma triser souvent sous la pression En effet les agendas des agences d aide qui ont dans la conjoncture actuelle et par le jeu des conditionnalit s la main haute sur l organisation du d bat sur les politiques les propulsent souvent dans des situations par rapport auxquelles ils ont peu de recul Ces m mes responsables de neuf organisations significatives ont cor dig en 1998 Mbour S n gal un texte d orientation qui constitue une r f rence clairante sur l avanc e mais galement les difficult s de la r flexion politique dans ce type d organisations fa ti res Elles ressentent galement la n cessit de trouver des espaces pour d velopper entre elles une pens e ind pendante afin de d finir et d fendre des positions refl tant une vision paysanne dans la d finition des politiques Le d veloppement d une capacit strat gique dans les organisations faiti res Le cas s n galais est une fois encore celui o l on observe la prise de recul la plus importante car c est la que du fait notamment de la profondeur de vue de certains leaders une strat
245. ls doivent lib rer chaque hivernage Le socle sociologique de ces organisations l origine cr es par de jeunes paysans est aujourd hui constitu de femmes majoritairement de cadets de famille d allochtones et repr sente une population margi nalis e par rapport la direction des affaires qu elles soient familiales villageoises ou locales Des observations compl mentaires faites dans le cadre d tudes sur les r actions locales l introduction des r formes de d centralisation montrent que cette direction des affaires locales repose sur un compromis 1 Cette situation volue cependant avec le temps dans les organisations les plus anciennes d anciens cadets acc dent avec l ge la direction des affaires familiales 2 Au Mali avant la promulgation de ces r formes Barbedette 1994 et de fa on continue au Burkina Faso Barbedette 1999 ORGANISATIONS PAYSANNES 147 n goci de fa on informelle au sein d un cercle relativement restreint et composite d acteurs les pouvoirs coutumiers et religieux le sous pr fet ou son repr sentant dans certains cas le chef de projet qui contr lent chacun l acc s ou l utilisation d un certain type de ressource la terre les alliances matrimoniales les ressources symboliques les diff rentes voies de r solution des conflits les ressources techniques et financi res Ces acteurs sont mutuellement d pendants car aucun ne dispose
246. lus ou moins indirectement par diminution de la demande d argent des femmes leur gard et surtout par leur prise en charge de certains postes des d penses familiales qui incombaient ant rieurement aux hommes la Fececam les hommes aux larges paules des conseils d administration ont accept le TPCF Tout Petit Cr dit aux Femmes depuis 1994 mais refusent toujours jusqu pr sent le TPCH Tout Petit Cr dit aux Hommes Au niveau des populations responsables et soci taires l attitude dominante est d avoir des institutions ouvertes tous avec parfois des exceptions Au B nin et en Guin e les fonctionnaires sont exclus des 9 Souvent le cr dit aux pauvres utilise comme garantie le groupe de caution solidaire de cinq personnes D o la tentation de cr er un groupe fictif et de r cup rer le cr dit de quatre autres personnes inexistantes ou consentantes avec parfois la clef une petite commission 10 FECECAM F d ration des caisses d pargne et cr dit agricole mutuelles Voir notamment les monographies de Savalou et Parakou MICROFINANCE 109 cr dits et du pouvoir parce qu ils nous ont toujours tromp s En Guin e les grands commer ants qu on ne peut pas ma triser ils bougent beaucoup et ont des ressources trop importantes sont galement exclus alors que les petits et moyens commer ants sont accept s sans probl me Quelquefois l exclusion du cr dit est moins expl
247. lut t de la prendre en compte pleinement en consolidant les arrangements institu tionnels locaux par lesquels les acteurs g rent leurs relations fonci res notamment par le recours l crit et en r duisant les effets n gatifs de la pluralit des instances d arbitrage l chelle locale en pr cisant par exemple leurs mandats et leurs r les respectifs Dans cette perspective quelques principes pourraient servir de guides pour l action un principe de subsidiarit fond sur le partage des responsabilit s entre les diff rents acteurs impliqu s dans la gestion fonci re au sein de dispositifs locaux d administration fonci re et sur la reconnaissance des proc dures locales d arbitrage la reconnaissance du droit des populations d finir leurs propres r gles d s lors qu elles ne remettent pas en cause l int r t g n ral et ou les principes fondamentaux d finis par l tat et qu elles permettent une meilleure ad quation entre r gles et pratiques avec un mandat clair donn par l tat aux autorit s administratives locales pour valider ces r gles et garantir leur mise en pratique une reconnaissance de principe des droits constat s mettant en avant les droits d exploitation avec un principe de prescription apr s une g n ration d exploitation en cas de revendications multiples la possibilit pour les acteurs de s curiser via l tat des droits reconnus et l
248. me telle qu elle a t d crite de fa on v ritablement proph tique par Aim C saire lors du second congr s des crivains noirs Rome il y a quarante ans Au sein de nations imparfaitement d colonis es on risque de voir appara tre n importe quel moment des ph nom nes de r currence typiquement colonialistes utilis s non pas par un colonialiste ou un imp rialiste mais par un groupe ou une classe d hommes qui d s lors dans la nation lib r e se situent en pigones du colonialisme et se servent des instruments invent s par le colonialisme cit par R Depestre 1998 L essentiel est probablement de briser la norme de la d pendance instaur e par l encombrante g n rosit des bailleurs et dont ont si bien su profiter des mains minemment africaines avec les tristes r sultats que nous voyons Il resterait d velopper tous les aspects proprement thiques de cette perspective pour l opposer clairement aux utilisations scandaleuses de notions thiques 38 D expression est emprunt e Ren Depestre op cit p 73 lorsqu il parle de mains minemment ha tiennes SANT 91 Bibliographie AG ICKNANE A H SANGHO et A DIAWARA 1997 Inventer une m decine de quartier l exp rience de Bamako in J Brunet Jailly dir AKOI Azizi F ef al 1999 Evacuation des parturientes Abidjan in J Brunet Jailly dir ANNAHEIM JAMET I S TRAORE et H BA
249. me explicatif l identification des normes n est pas suffisante Ce ne sont que des agr gats de plusieurs notions pour tenter de com prendre le jeu politique et social des acteurs et permettre de ce fait aux politiques publiques de s appuyer sur ce jeu en connaissance de cause Pour pr ciser ce que recouvre dans la r alit cette pluralit des normes il est possible d identifier quatre registres diff rents qui peuvent videmment se combiner 1 la coexistence soit de normes diff rentes soit de normes compl mentaires ex les litiges fonciers 2 la production de normes de second rang ex les pratiques locales par rapport aux principes d mocratiques 3 le non respect des normes officielles ex les biais par rapport aux projets de d veloppement 4 les marges de man uvre laiss es par des zones de flou l espace des tactiques ex le secteur informel Les analyses sectorielles illustrent comment le pluralisme des normes en tant que diagnostic empirique permet une approche compr hensive des situations et des diff rentes formes de m diation utilis es par les acteurs pour r guler les comportements En fonction de la logique dominante de confrontation et de n go ciation les diff rentes situations sont consid r es comme se rapportant cinq types de pluralisme l un n excluant pas l autre l un n emp chant 4 Expression utilis e par Michel de Certeau CADRE DE R F RENCE EN
250. mentation par les institutions financi res de nouvelles techniques de cr dit adapt es au segment des petites entreprises dans un nouveau contexte l gal garantissant la fiabilit des engagements d emprunt former et renforcer les fournisseurs de services pour qu ils d veloppent les services adapt s cette client le dans un nouveau cadre r glementaire favorable leur d veloppement stimuler le march des services aux petites entreprises en subvention nant une partie du co t des prestations Contrairement au mod le de la microfinance qui permet au bailleur de se retirer dans un d lai assez rapproch le financement d une politique d appui au secteur des petites entreprises doit tre envisag sur le tr s long terme car les in galit s structurelles dont il est ici question ne peuvent se r sorber rapidement Par contre l int gration progressive des petites entreprises dans un cadre de soutien moderne les incitera l galiser leur situation ce qui devrait d boucher sur un largissement cons quent de l assiette fiscale de l tat En ajustant les modes de redistribution sociale des recettes issues de la fiscalit ce dernier devrait ainsi tre en mesure de prendre progressivement la rel ve des ba lleurs de PETITES ENTREPRISES 199 fonds internationaux dans le financement public de cette politique d appui 4 Modalit s de la relation d appui aux petites entreprises Les organismes tat
251. mie organisationnelle La situation de la FUPRO du B nin qui b n ficie pour le moment des retomb es de la rent cotonni re est exceptionnelle Malgr cette d pendance une marge non n gligeable d autonomie reste cependant g rable par ces organisations tant qu elles d montrent qu elles sont indispensables sur la sc ne nationale L appui financier est alors n gociable Cela suppose qu elles aient une contribution pertinente sur le plan national notamment dans le dialogue politique et donc qu elles aient une capacit de proposition l gitimant leur existence leur deuxi me probl me fortement mis en vidence lors de la rencontre de Mbour est de d velopper et pr server une autonomie conceptuelle ce qui suppose un bon acc s l information une capacit la traiter Pune des forces du CNCR est de s tre entour d une quipe de conseillers de haut niveau et un recul dans la r flexion qui ne les rende pas tributaires du pr t penser de l aide Mais leur atout principal est bien entendu de pouvoir avancer des id es et de parler sur la sc ne nationale au nom du monde paysan dont la d fense des int r ts constitue leur premi re source de l gitimit leur troisi me probl me que l on ne manquera jamais de leur opposer pour contester cette l gitimit lorsque ces organisations g neront est celui de leur repr sentativit L ancrage des organisations faiti res la ba
252. mocratique sur l conomie de march Enjeux des relations entre acteurs Reconnaissance du segment sp cifique des petites entreprises Il est crucial de bien identifier le segment interm diaire des petites entreprises potentiel de croissance en tant que cible sp cifique ne pouvant se confondre ni avec les micro entreprises de survie ni avec les PME du secteur moderne Les besoins de cette cible ne peuvent tre satisfaits ni par la microfinance ni par de simples mesures de d r gle mentation du jeu conomique L activit des petites entreprises se situe clairement dans le champ du d veloppement conomique de par les contributions de ce secteur en termes de valeur ajout e de formation professionnelle de modernisation technique de diffusion de l esprit d entreprise de d centralisation du tissu industriel etc Mais ces unit s op rent au sein d un jeu conomique structurellement in gal qui joue syst matiquement en leur d faveur cadre r glementaire inadapt concurrence imparfaite absence totale d acc s aux services financiers et non financiers etc L laboration d une politique qui les concerne oblige donc poser la question de l quit dans le champ conomique et non pas seulement dans le champ social et r examiner les conditions dans lesquelles chaque acteur conomique national quel qu il soit peut librement et de fa on transparente acc der aux facteurs de production donc aux sources d
253. mpliquer les artisans dans des programmes de formation reli s une politique scolaire globale met en exergue la difficult d tablir des liens entre le syst me scolaire et le monde du travail Le refus des artisans celui ci a t massif et enregistr gr ce une enqu te men e aupr s de nombreux artisans par les inspections de l enseignement de base apporte une illustration exem _ plaire du face face de normes de l gitimations qui s affirment l int rieur de champs cloisonn s Enfin on citera les actions de certaines grandes entreprises sud africaines et le r le qu elles ont jou dans le financement d coles priv es ou publiques et les actions novatrices en faveur de la d s gr gation qu elles ont pu mener durant le r gime de l apartheid Bamberg 1999 L exemple de l implication des entrepreneurs sud africains m riterait d tre mieux tudi pour que la prise en compte des acteurs conomiques du secteur moderne en tant qu acteurs potentiels dans les politiques d ducation et de formation en Afrique soit effective Le r le de l tat L action des tats en faveur du d veloppement de la scolarisation est cependant loin d tre n gligeable m me s il est difficile d identifier le poids des interventions trang res dans l laboration et la mise en place des politiques scolaires en faveur d une plus grande fr quentation scolaire et d une am lioration de la qualit
254. n galit s peuvent aussi avoir des effets de frein sur la croissance Cette possible d connexion entre croissance et r duction des in galit s est li e aux politiques publiques mises en uvre aux nouvelles formes de Venrichissement aux nouvelles conditions de la production et de la commercialisation Cette d connexion oblige l action locale ne pas se couper de l chelle internationale en outre elle divise les pays pas seulement ceux du Sud d ailleurs Enfin ces in galit s structurelles traversent les anciennes cat gories sociales les familles les m nages Il est donc n cessaire en tenant compte des diff rents contextes nationaux et locaux de d terminer pour chaque enjeu consid r les typologies d acteurs les plus proches du jeu politique et social r el Si la croissance ne suffit pas pour lutter contre la pauvret il faut parler des types de croissance et des politiques compl mentaires de r duction des in galit s l chelle nationale qui sont autant de marges de man uvre pour l intervention publique Le premier temps de la d marche pour de telles interventions publiques consiste identifier les enjeux li s aux in galit s en caract risant en m me temps les distinctions et les rapprochements qu elles provoquent parmi les acteurs socio conomiques Les analyses sectorielles pr sent es en deuxi me partie illustrent quoique de fa on encore g n rale la fa on de mener de t
255. n gocier avec les groupes d acteurs une forme de l gitimation de leurs fonctions Celle ci peut aller jusqu devenir une loi ex loi bancaire recon naissant la microfinance ou correspondre l application d un loi existante ex revendication d un usage moins restrictif du statut asso ciatif Plus simplement elle peut relever de r glements de conventions de contrats pass s entre la puissance publique et l acteur social ex concession de gestion d un r seau de bornes fontaines par une municipalit ou une soci t d tat un comit de quartier L important est que les groupes d acteurs soient reconnus et responsa bilis s par une s curit formalis e et que de telles r gulations contractuelles contribuent la l gitimation de tous pouvoirs publics et acteurs sociaux Les domaines concern s par les initiatives des groupes d acteurs sont souvent caract ris s par une certaine prolif ration des interventions et par une confusion des r gles qui certes permettent la coexistence des normes mais aussi autorisent les plus puissants imposer les leurs Il en est ainsi de l explosion des initiatives de microfinance de la pluralit des instances d arbitrage des conflits fonciers de la concurrence croissante entre service public de sant et initiatives priv es de la multiplication des coles Des instances de concertation sont attendues pour r guler cette prolif ration en faveur d
256. n Ph Lavigne Delville dir pp 20 22 WINTER G coord 2001 n galit s et politiques publiques en Afrique Pluralit des normes et jeux d acteurs IRD Karthala Paris Conclusion et perspectives Marc L VY Ce travail est le produit d une progression et d une r flexion collectives Il n est pas courant dans le contexte actuel de comp tition et de valorisation individuelle de r ussir donner ainsi la priorit la mise en commun et la synergie Il y a bien s r des contreparties Le fait de se situer la crois e de plusieurs disciplines d avoir pour ambition de r pondre aux attentes op rationnelles des d cideurs de rechercher des conclusions de port e g n rale tout en tenant compte d incontournables particularit s de conjuguer des chelles diff rentes des notions et des r alit s paradoxales voire contradictoires tout cela produit un certain nombre d impr cisions sources possibles d ambiguit s Impr cisions ou divergences Il y a ind niablement mati re divergences ainsi que nous allons le symboliser en nommant chacun des sujets sur lesquels nous voulons conclure par deux termes qui semblent apriori s opposer Etat soci t civile local international ou micro macro individuel collectif ou priv public Mais nous savons aussi que les mots peuvent manquer pour dire des choses nouvelles en cherchant combiner deux notions plut t qu les opposer d o une pa
257. n de cet int r t public local pour l exprimer au travers de politiques publiques locales ORGANISATIONS PAYSANNES 151 Mais les facteurs qui conditionnent la cr ation l accumulation et la r partition des richesses locales permettant de servir ou non ce bien public ne sont bien entendu pas seulement locaux et il s agit de voir comment se construit pour les organisations paysannes l articulation entre le niveau local et les autres niveaux o se d finissent les politiques publiques Modes d organisation et d action des acteurs collectifs paysans au niveau national et probl mes de l gitimation Les modes d organisation paysans modernes et ind pendants supra locaux ne sont pas aussi r cents qu il n y para t notre connais sance c est curieusement car ils resteront par la suite en marge des organisations mergentes chez les leveurs qu apparait au S n gal d s 1947 la premi re organisation nationale l Union des Peuls Il s agit d un mouvement inspir par des intellectuels et orientation culturelle et politique mais qui formulait en 1957 son congr s de Linguere des revendications caract re nettement professionnel et appelait la cr ation d une Union syndicale des leveurs peuls du S n gal et de la Mauritanie qui ne verra pas le jour voir Ba 1986 On sait par ailleurs le r le qu a jou le mouvement coop ratif officiel pour encadrer toute vell it d
258. n de postes techniques permet des jeunes alphab tis s ou des jeunes scolaris s de faire reconna tre leurs comp tences et de se rendre indispensables Les soci taires usagers ou clients Leurs attitades d pendent du degr d implication qui leur est demand ou laiss mais aussi du type de syst me financier le comportement sera diff rent dans un syst me Coopec comme la Fececam au B nin o l pargne des membres et des usagers d passe 20 milliards de francs CFA ce qui assure une assez large autonomie vis vis de l ext rieur et dans des syst mes de cr dit solidaire o l essentiel des ressources vient de lignes de cr dit externes D autres l ments comme la taille et le niveau de la caisse de base sont galement d terminants Le sentiment d appartenance les rapports entre 4 Le mutualisme peut n tre que juridique avec un conseil d administration sans r el pouvoir ou peut tre effectif avec une pr pond rance des conseils sur les techniciens cf Fececam B nin MICROFINANCE 105 responsables et simples soci taires sont tr s diff rents dans une caisse villageoise o tout le monde se conna t et dans une caisse importante regroupant plusieurs villages et ou quartiers et d passant 3 000 membres Un ph nom ne important souligner est que pratiquement tous les usagers de la microfinance sont actifs dans le secteur financier endog ne Ils continuent tre membres des tontine
259. n g n ral sous forme d agr ment aupr s d un minist re technique Agriculture Promotion f minine Jeunesse et Sports Affaires sociales mais ne rentrent pas dans la l gislation bancaire On imagine sans difficult les cons quences pratiques sur le terrain les paysans empruntent du cr dit un endroit pour le rembourser l autre ou ne remboursent pas du tout Il est toutefois int ressant de noter que pour le moment de nombreux paysans continuent emprunter des taux lev s dans les deux syst mes s rieux de la province pour maintenir une relation dans la dur e indispensable quand les autres interventions s arr teront mais profitent aussi des aubaines temporaires Toutefois d une mani re g n rale on peut craindre en paraphrasant la loi de Gresham que les mauvais syst mes financiers chassent les bons et que le laxisme de leurs pratiques rende impossibles la viabilit et la permanence des syst mes s rieux La l gislation peut au contraire avoir des effets pervers en cr ant des contraintes suppl mentaires fourniture r guli re d informations la Banque centrale ratios prudentiels aux seuls syst mes financiers s rieux 118 _ COMMENT R DUIRE PAUVRET ET INEGALITES N cessit d une r gulation contractuelle L exemple des conditions d entr e dans le champ financier ainsi que le respect des r gles permettant la p rennit des institutions financi res montre
260. n ont montr une vingtaine de causes de retards de remboursement En simplifiant on peut dire que les gens ne remboursent pas parce qu ils ne le peuvent pas ou ne le veulent pas La non possibilit peut venir d un v nement ext rieur maladie incendie de la maison d penses sociales impr vues comme un enterrement chute brutale des prix mais aussi 13 Par exemple les cadres moyens ayant peu de capital universitaire sont int ress s la p rennit de l IMF Pour les jeunes dipl m s universitaires l attitude est souvent diff rente entre ceux qui ont gal r pendant quatre ou cinq ans entre ch mage et petits boulots et ceux qui ont int gr l IMF pratiquement la sortie de l universit 14 Dont l apparence d passe largement le strict fonctionnel MICROFINANCE 111 des crit res ou normes utilis s pour les octrois surtout si la d cision vient principalement des lus Au cours des premi res ann es le montant des cr dits est relativement peu lev et les crit res sociaux honn tet s rieux sont suffisants Devant les bons remboursements les montants augmentent Les octrois devraient alors s inspirer de deux crit res le s rieux de l emprunteur mais aussi la qualit conomique du projet rentabilit existence d un march Mais celle ci est mal ma tris e par les lus qui par ailleurs ne veulent pas perdre leur pouvoir vis vis des techniciens Ceux qui ne v
261. nce que les gar ons d tre inscrites l cole Mais m me lorsqu elles vont l cole les filles connaissent des scolarit s diff rentes de celles des gar ons Aux faibles taux d inscription en premi re ann e d cole des coli res viennent s ajouter des redou blements et des abandons souvent plus nombreux que ceux des coliers Les scolarit s f minines diff rent des scolarit s masculines en particulier parce que les filles quittent l cole plus t t souvent d s la pubert pour aider leur m re ou pour se marier De plus elles ont aussi parfois tendance entrer plus tard l cole ainsi le temps de la scolarit des filles se r duit il comme peau de chagrin entre une entr e tardive et une sortie pr coce En g n ral les filles chouent plus souvent que les gar ons aux examens et sont rel gu es dans les sections les moins prestigieuses Les itin raires scolaires des filles sont donc singuliers et les repr sentations de l cole que celles ci laborent diff rent des sch mas id ologiques produits par leurs homologues de sexe masculin Lange dir 1998 5 Mais pas de fa on syst matique Pour exemple rappelons le cas des filles d ethnie akposso ou ak bou vivant en milieu rural dans la r gion des Plateaux au Togo dont le taux net de scolarisation primaire 6 14 ans s levait respectivement 85 et 68 6 en 1981 Lange 1998 6 On citera comme exemple l tude
262. ncrets FONCIER 227 droits coutumiers nouvelles instances de gestion locale dimension fonci re des politiques de d centralisation Ces caract ristiques suscitent des strat gies sp cifiques de confron tation n gociation entre acteurs dont les effets induits sur les r gulations fonci res sont importants dE importance des strat gies client listes entre les agents locaux de l tat les acteurs minents des syst mes de pouvoir locaux y compris les intellectuels et cadres citadins ressortissant des communaut s rurales et les diasporas organis es des migrants ruraux position particuli rement forte des acteurs appartenant la fois au syst me de pouvoir local et au dispositif tatique national importance des strat gies de contr le des instances locales de gestion de la part des agents locaux de l tat ou des notables locaux mais aussi de plus en plus des nouveaux acteurs interm diaires scolaris s dans les comit s villageois de gestion fonci re courtiers locaux de l aide internationale d centralis e dans les projets incidence fonci re r gularit de certaines configurations de coalition comp tition entre groupes strat giques par exemple la coalition tendancielle au niveau des ar nes villageoises entre les ressortissants urbains et les jeunes contre les notables et les vieux forte politisation de la question fonci re issue de ces strat gies et coa
263. ndicateur qui permet de prendre en compte le retard scolaire des filles en Afrique est celui qui mesure l esp rance de vie scolaire Cet indicateur utilis par Unesco 1993 d finit esp rance de vie scolaire comme le nombre d ann es d ducation scolaire dont une personne d un ge donn peut esp rer b n ficier en posant l hypoth se que la proba bilit de sa scolarisation un ge ult rieur quelconque est gale au taux de scolarisation actuel pour cet ge C est donc une mesure synth tique ou sommaire de l ensemble de la population escompt e au syst me 44 COMMENT REDUIRE PAUVRETE ET INEGALITES ducatif tout entier Dans le cas d un enfant de 5 ans elle indique la dur e totale escompt e de sa participation depuis son entr e l cole primaire jusqu a la fin de ses tudes Unesco 1995 Tableau 3 Esp rance de vie scolaire selon le sexe et selon les pays en 1992 F minin Masculin Mali 1 2 2 3 Niger 1 4 2 8 Guin e 1 6 3 8 Burkina Faso 2 1 3 4 Mozambique 2 9 4 0 S n gal 3 6 5 6 Burundi 4 0 5 1 Gambie 4 0 6 1 Zaire 4 4 6 7 Malawi 5 0 6 3 Rwanda 5 5 5 9 Togo 5 9 10 6 Lesotho 9 5 7 8 Afrique du Sud 12 2 11 7 Namibie 13 0 12 0 Afrique subsaharienne 5 5 6 5 tats arabes 9 4 10 2 Am rique latine Cara bes 10 8 10 7 Asie Oc anie 8 5 9 7 MOYENNE DES PAYS EN D VELOPPEMENT 8 5 9 1 MOYENNE DES PAYS DEVELOPPES 14 0 13 8 Moyenne Source Unesco 1995 in Lange dir
264. ne l gislation adapt e condition n cessaire mais non suffisante Des IMF ayant atteint l quilibre financier et socialement viables doivent pouvoir obtenir leur reconnaissance juridique Le probl me central est de faire admettre que les IMF sont des institutions financi res part enti re qui doivent s inscrire dans une l gislation bancaire mais qui ont des caract ristiques sp cifiques et des formes diverses La meilleure solution semble tre une loi bancaire relativement ouverte reconnaissant des institutions financi res sp cifiques ou sp cia lis es IFS de diverses natures avec des modalit s particuli res d appli cation discut es avec les institutions ou op rateurs int ress s comme Pont montr les diff rents d bats sur la loi PARMEC en Afrique de l Ouest voir aussi The Microfinance Network 1997 Une l gislation adapt e devrait pouvoir r gler les problemes suivants des formes d agr ment effectivement mises en place mais plus ou moins simplifi es selon la nature avec recours ou non l pargne et la dimension de op ration Cet agr ment devrait limiter la prolif ration de projets d ONG ou d actions frauduleuses la possibilit pour toutes les institutions s rieuses de recourir l pargne sous certaines conditions MICROFINANCE 117 Ja libert de fixation des taux et non l alignement sur les banques qui fonctionnent sur un march totalement diff rent la re
265. nement Pour l instant la communaut assure aussi le recrutement et les r mun rations des enseignants et l tat n apporte aucune aide financi re en d pit des promesses faites Les modes d institution et de l gitimation rel vent donc de la plus grande ambigu t En effet si le droit l cole est clairement reconnu y compris par le biais de la cr ation autoris e d cole l tat se d sengage compl tement des conditions et des implications de la prise en charge des coles Or ce sont le plus souvent les communaut s les plus d sh rit es qui sont l origine de la cr ation des coles communautaires Si les revendications de ces communaut s pour une implication financi re de l tat sont r elles et connues leur isolement face aux structures adminis tratives ne leur permet pas de faire entendre leur voix Seule la cr ation d une Conf d ration des coles communautaires pourrait permettre de r quilibrer la position des diff rents acteurs en jeu car pour l instant les communaut s cr atrices d coles sont en majorit des communaut s rurales sans poids conomique ni influence politique Les strat gies des enseignants Au sein de la plupart des tats africains les enseignants ont souvent t mis l cart de la sph re politique Ils se d crivent d ailleurs volontiers comme les b tes noires des r gimes dictatoriaux Le plus souvent ils ont t exclus des processu
266. ngulier entre le malade et son m decin tait pr sent comme la rencontre d une confiance et d une conscience Comme on l a d j compris la r alit est plus complexe et les int r ts conomiques affleurent avec brutalit comme des hauts fonds d s qu on veut bien ne pas s en laisser conter Que la rationalit conomique p n tre des domaines que l on croyait r gis par les bons sentiments n est peut tre une grande d couverte que pour ceux qui pr f raient mettre l accent sur ceux ci plut t que celle l Car tout de m me l introduction de modalit s de paiement particuli res dans le code de d ontologie ne pouvait pas ne pas tre interpr t e par les thiciens comme un coup de force Mais on lit de nos jours des argu mentations bien plus directes pour ne pas dire franchement rustiques la question finale qui se pose est de savoir si les Maliens veulent une m decine priv e de qualit ou une m decine au rabais Si effectivement nous voulons avoir le choix entre aller l h pital ou dans une clinique priv e pour une meilleure prestation qui doit payer la diff rence de co t Ce ne sera certainement pas le praticien priv qui a avant tout le souci de rentabiliser son entreprise pour faire face aux multiples d penses incom pressibles et rembourser ventuellement les pr ts qui lui ont permis de s installer 7 Dr Bokar Sall in L Essor 8 f vrier 1988 p 8 68 COMMENT
267. ni re analyse l influence sur la direction des affaires locales luttes de pouvoir C est autour de ces trois enjeux que se construit la nouvelle stratification sociale du monde paysan et que les in galit s peuvent se creuser 3 Nous avons r alis ce type de travail tr s instructif de reconstitution de l histoire de groupements au Bas Za re avec APRODEC entre 1988 et 1991 ORGANISATIONS PAYSANNES 149 La professionnalisation du monde agricole et l apparition des nouveaux entrepreneurs L analyse pr c dente montre que du point de vue local l apparition relativement r cente du th me de la professionnalisation agricole et l encouragement concomitant des formes d organisation des producteurs autour des fili res de production sont interpr t s diff remment selon la position sociale et l ancrage organisationnel du paysan consid r et selon la nature de la fili re notamment ses contraintes de production et son orientation commerciale On observe ici des tendances tr s diverses En ce qui concerne par exemple la fili re de l levage les vrais professionnels que sont les leveurs traditionnels que l on trouve au sein d une organisation comme l APESS Association pour la promotion de l levage au Sahel et en Savane se sentent peu concern s par elle Mais il s agit d acteurs qui vivent en marge du compromis sur la direction des affaires villageoises et qui sont dans un syst me social
268. nnaires s impose mais les d finitions doivent tre adapt es chaque situation pid miologique et chaque niveau de ressources Toutefois on sait par avance que dans beaucoup de contextes certaines activit s n ont aucun int r t de sant publique et n ont donc pas b n ficier de la solidarit nationale que certaines activit s sont beaucoup trop co teuses pour les r sultats qu on peut raisonnablement en attendre qu il faut les supprimer dans le secteur public et ne pas les subventionner dans le secteur priv Une seconde proposition concerne les m dicaments L objectif doit tre de fournir au malade les seuls m dicaments dont il a besoin et au prix le plus bas La rationalisation de la prescription fait partie du respect de la norme de v rit scientifique elle doit tre un objectif prioritaire dans la r forme des services de sant En mati re de th rapie il est loisible tout praticien d avoir ses pr f rences et il est loisible tout malade d avoir ses exigences particuli res mais ni les unes ni les autres ne peuvent s imposer la solidarit nationale Il faut donc imaginer que pour les malades hospitalis s comme pour les malades externes seuls les produits d une liste restreinte soient disponibles comme c est le cas l Assistance publique de Paris parmi bien d autres exemples au Nord liste tablie en 33 Par exemple Malaysia Fiscal Reform for Stable Growth Report n
269. nnent et pour sanctionner la qualit de leurs prestations Les bailleurs sont conduits par cette volution cesser progressi vement d investir dans le financement de structures de services pour distribuer leurs subsides sous forme de subvention Pacte prestation par prestation Ils se retirent ainsi de l assistance directe au secteur passant du r le de d taillant celui de grossiste et intervenant princi palement pour stimuler le march des services et du cr dit Concernant la fourniture de services aux enfreprises ces formes de stimulation peuvent jouer sur diff rents registres selon l analyse qui est faite du degr de d veloppement du march en question Elles peuvent fournir un appui au milieu des prestataires lorsque l offre semble insuffisante elles peuvent subventionner les prestations pour faciliter la rencontre offre demande ou encore soutenir la capacit des r seaux d entreprises faire voluer loffre Cette logique centr e sur le client est en effet cens e stimuler une am lioration et une adaptation des services offerts par une combinaison de facteurs incitatifs la concurrence entre prestataires la double sanction travers une r mun ration des services partag e entre l entreprise cliente et les fonds de subvention l interactivit entre entreprises participant P valuation permanente des r sultats i Cette volution m thodologique n en est qu ses d buts et doit faire
270. normes d occupation et de droits fonciers En effet la lutte pour imposer les conceptions de l tat en mati re d affectation des droits fonciers ne s est pas limit e aux politiques explicites et formelles par le seul moyen de la loi et des r glements Les tats ont aussi largement utilis leurs moyens de pression et de contrainte pour mettre en uvre parall lement aux l gislations des politiques fonci res informelles fond es sur des bases client listes qui ont ignor et souvent contredit les principes du droit officiel par exemple en facilitant ou en organisant des mouvements de colonisation agricole vers des zones faible pression fonci re et en privil giant certaines cat gories d agents plut t que d autres la diff rence des interventions par la l gislation ces politiques fonci res informelles se sont inscrites dans des codes politiques analogues ceux qui pr valent dans les ar nes fonci res locales selon notamment trois dimensions fortes des cultures politiques africaines la force et la crainte du pouvoir le client lisme et la n gociation Les politiques fonci res informelles ont donc bien mieux 216 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S r ussi que les l gislations si on les rapporte aux objectifs poursuivis Elles le doivent au fait que tout en transformant les r gles du jeu l Etat et ses services d centralis s utilisent les m mes cartes que les acteurs locaux Ils s appuien
271. nregistrement des transactions fonci res entre autochtones et allochtones dans certaines r gions d agriculture de plantation en C te d Ivoire Ill gaux et m me illicites d un strict point de vue juridique ces dispositifs mettent en pr sence outre les personnes int ress es par les transactions des sous pr fets des agents des services agricoles des maires des agents d affaires et des chefs de village en tant que derniers maillons de la cha ne de l administration territoriale et en tant que repr sentants des pouvoirs locaux Kon ef al 1999 Dans d autres cas comme au Niger ou au S n gal ces dispositifs font intervenir dans le cadre formel de structures officielles des agents reconnus par l tat sur une base ouvertement politicienne partis politiques au Niger Lund 1998 factions du parti dominant au S n gal Blundo 1996 Dans la zone cotonni re du Burkina Faso les proc dures de validation et d arbitrage effectives associent le plus souvent repr sentants des autorit s traditionnelles et agents de tat Par 2000 230 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S On peut qualifier ces dispositifs informels de dispositifs collectifs non officiels d finis comme des organisations parall les tant au dispositif de l intervention tatique qu aux instances coutumi res mais qui en mobi lisent les repr sentants minents en vue de permettre et de structurer une coordination stabilis e
272. ns et doivent pouvoir compter sur des instances et des proc dures de n gociation et de m diation suffisamment efficaces et l gitimes C est sans nul doute une des principales difficult s de leur mise en uvre concr te en particulier l o les tensions sont fortes et propices une ing rence des agents et structures tatiques et des acteurs influents Toutes ces variantes des politiques fonci res r centes ont exacerb les strat gies d anticipation des diff rents groupes d acteurs pour tirer parti ou pour r duire les risques de la nouvelle configuration de r gles et d institutions impos e ou propos e par l tat Au total les effets de ces r formes se sont r v l s ambigus ou tr s limit s Tout en ayant produit des acquis et contribu clarifier certains aspects du probl me les exp riences r centes ne semblent pas avoir apport de v ritables r ponses la question d associer droits locaux et droit positif officiel selon des modalit s l gitimes et efficaces Aujourd hui comme durant la p riode coloniale les diff rents syst mes de normes et de pratiques d affectation de droits fonciers se surimposent les uns aux autres sans que l un puisse compl tement s imposer Toute nouvelle disposition s ajoute aux normes et pratiques pr existantes sans les faire dispara tre mais en les recomposant Les r centes politiques fonci res ont en d finitive davantage contribu complexifier l
273. nt si les tats africains font preuve d une certaine docilit face l imposition d un ordre scolaire 9 Ne sont pas pris en compte ici les pays africains qui connaissent des situations de guerre ou d instabilit politique o la scolarisation des enfants est souvent en recul du fait de la destruction des infrastructures du d placement des populations ou de l incapacit des autorit s administratives assurer la gestion scolaire 10 Sous cette expression nous incluons l ensemble des intervenants ext rieurs quel que soit leur statut organismes internationaux coop ration multinationale coop ration nationale ou d centralis e ONG ou associations Depuis la Conf rence de Jomtien mars 1990 on d signe souvent l ensemble de ces acteurs par l expression de partenaires de l cole 48 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S r pondant aux normes choisies par les intervenants trangers les indi vidus ou les communaut s cadres des minist res enseignants parents et l ves villages quartiers associations profitent souvent de cette perte d autorit et de pouvoir des instances tatiques soit pour d velopper leurs propres strat gies d pendantes de leurs int r ts personnels soit pour donner naissance des actions ducatives r pondant leurs besoins particuliers Il faut donc identifier le jeu et le poids des diff rents acteurs dans le d veloppement de l offre et de la deman
274. nt de beaux discours de leurs ministres devant les assembl es mondiales de la sant Gen ve ne se pr occupent pas tant des probl mes de sant publique que des int r ts corporatifs des professionnels de la sant Brunet Jailly 2000 Il faut toutefois consentir un s rieux effort pour se d gager de cette pens e largement r pandue et soigneusement entretenue selon laquelle tout serait fait avec la meilleure bonne volont et les meilleures comp tences pour que les malades soient pris en charge au mieux dans tous les pays parce que l thique qui inspire tous les comportements m dicaux est sans cesse l uvre et parce que les partis et les gouvernements n ont de pr occupation que pour la sant de leurs populations Deux exemples seulement c est au titre du soutien aux importations que la C te d Ivoire a t aid e depuis une dizaine d ann es par l Union europ enne approvisionner ses formations sanitaires publiques en m dicaments essentiels Mais il est tellement important dans ce pays de prot ger les int r ts pharmaceutiques que le ministre de la Sant n h sitera pas notamment en 1993 puis en 1995 rappeler aux prescripteurs du secteur public que les malades en consultation ne doivent recevoir en m dicaments essentiels que le traitement du premier jour le reste de ce traitement devant faire l objet d une ordonnance pr senter une 5 IRD Institut de recherche pour le
275. nt il est question ici Les crit res quantitatifs emploi capital chiffre d affaire ne peuvent suffire cerner cette cat gorie d unit s comprise globalement entre 3 et 50 actifs et qui peut englober aussi bien des micro entreprises que certaines PME Ces petites entreprises potentiel de croissance se PETITES ENTREPRISES 185 caract risent par une combinaison de facteurs de dynamisme interne et de positionnement dans l environnement Elles se distinguent des micro activit s de survie par le niveau de formation et d esprit d entreprise du petit patron une structure de la main d uvre s loignant du fonctionnement domestique pour voluer vers le salariat un niveau de capital productif r sultant d une capacit cr er et pargner de la valeur ajout e l installation sur des niches commerciales plus sp cifiques et plus rentables et enfin la tendance formaliser au moins partiellement son statut En somme les petites entreprises en question sont g n ralement engag es dans un processus de diff renciation et de modernisation source de leur croissance ce titre elles sont potentiellement en demande de cr dit et de services d appui susceptibles de soutenir et de s curiser une telle volution De ce point de vue elles se distinguent des PME formellement reconnues dans la mesure o elles n ont g n ralement acc s ni aux services des divers prestataires nationaux priv s ou publics ni au c
276. ntent ici 70 de la charge contre 45 dans l ensemble du monde et moins de 10 pour les pays du Nord cf Banque mondiale 1993 Nous pouvons donc demander que les syst mes de sant en tiennent compte dans leurs activit s et donc dans leurs structures Nous savons d sormais par exemple que les pathologies cardiaques ne repr sentent pas plus de 4 de la charge globale la l pre 1 5 l onchocercose 0 2 Les priorit s sont elles l ou bien sont elles du c t du paludisme 10 des infections respiratoires aigu s 10 du sida 6 3 ou de la tuberculose 4 7 Voir o sont les grands probl mes ne suffit pas Il faut aussi savoir si nous sommes capables de les r duire et quel co t Car il serait certainement contestable d employer toutes les ressources dont nous disposons lutter par des moyens extr mement co teux contre quelques affections de peu de poids ou pour tenter de sauver quelques malades en tat d sesp r cette fa on de faire priverait d autres malades de soins qui auraient pu les gu rir On peut gagner une AVCI en d pensant entre 2 et 10 si cette somme est affect e la vaccination cibl e contre le t tanos ou au BCG ou la polychimioth rapie de la l pre mais il faut d penser 100 pour gagner une AVCI avec un programme de lutte contre le cancer du col l aide d un programme de d pistage pr coce et il faut 32 En anglais Quality Adjusted Life Years QALYs ou Disability
277. ntiers ce r le aux hommes Les normes du champ politique local ne sont donc pas modifi es au moins officiel lement La p rennit de l institution C est le nouveau paradigme de la microfinance avec ses cons quences sur le niveau de remboursement la fixation des taux d int r t et la ma trise des charges Ces normes sont v hicul es par les bailleurs de fonds les op rateurs et la plupart des cadres nationaux Ceux ci voient dans la p rennit un moyen d avoir une carri re stable m me si les salaires et avantages restent mod r s par rapport au travail exig D autres restent marqu s par les exp riences ant rieures des projets 11 Cas assez fr quents d nonc s souvent vivement par les femmes 12 Elles revendiquent souvent des modalit s sp cifiques de cr dit sans pargne pr alable sans formalit s inutiles dur e plus courte 110 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S dur e limit e dans le temps et recherche d effets d aubaine c est dire obtenir le maximum d avantages salaires indemnit s v hicules en un temps limit Pour d autres le passage dans une institution de micro finance IMF est un tremplin o l exp rience et la formation acquises pourront tre monnay es dans les ONG les projets les banques ou les institutions internationales Ces strat gies d pendent beaucoup du capital universitaire disponible du niveau de responsabilit actuelle et des e
278. nts du b tail sous produit de la fili re Suite un certain nombre de maladresses toute la zone coton s embrase la menace de gr ve du coton est prof r e la direction nationale de la CMDT et le ministre de l Agriculture en personne sont 166 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S oblig s de venir s expliquer devant l assembl e de la coordination paysanne qui r unit Cinzina en mai 1991 plus d un millier de d l gu s Ce que les responsables paysans expriment par dessus tout c est une exigence de respect et de reconnaissance Dans un document vid o de l poque les responsables paysans d clarent En trente ans d ind pendance on n a jamais t associ quoi que ce soit en R publique du Mali Nous on ne s organise pas contre la CMDT ou qui que ce soit mais on s organise pour avoir nos droits etc Ils exigent aussi la fin de l arbitraire des changements de r gles de co ts ou de prix ne doivent plus tre d cid s de fa on unilat rale par la CMDT sans que les producteurs en soient avertis et aient des explications satisfaisantes Pour la premi re fois les autorit s font machine arri re et accordent quelques concessions mineures Mais surtout elles reconnaissent le mouvement paysan Comme un acteur social incontournable et vont l associer d sormais un grand nombre d op rations Il s agit l d une avanc e consid rable de la d mocratie Les le ons de
279. nts apparaissent qui s imposent comme des r f rences pour les accords que les acteurs passent entre eux La plupart de ces contrats fonciers de faire valoir indirect de cession de droits de gestion et d exclusion se rencontrent au niveau national et dans beaucoup de pays dont les syst mes d culture et de production sont analogues Ces diff rents arrangements institutionnels locaux sont certes impar faits du point de vue de la localisation et de la d limitation des parcelles de la compl tude des clauses et de la superposition aux clauses contrac tuelles de clauses sociales non fonci res implicites en mati re de publicit etc en particulier pour les formes mergentes et pas toujours encore l gitim es comme les cessions par achat les locations et les mises en gage Mais ces arrangements institutionnels n en contribuent pas moins renforcer la s curit fonci re Certains de ces contrats sont crits en particulier dans les r gions o les transactions mon taires sur l acc s la terre sont fr quentes L usage croissant de l crit la recherche et Paccumulation de petits papiers m me informels et sans valeur juridique t moignent ainsi d innovations institutionnelles visant mieux FONCIER 229 r pondre aux enjeux contemporains et consolider par l crit et par la validation externe des arrangements pass s entre acteurs L mergence de dispositifs collectifs non officiels et d es
280. ocial et politique il faut se doter d une fa on de caract riser les pratiques qui restitue tous le statut d acteur tout en expliquant les conflits et en reconnaissant les in galit s Le terme de norme un peu tomb en d su tude et porteur d une regrettable signification excluante on est ou on n est pas dans la norme nous a sembl n anmoins int ressant pour analyser les pratiques des acteurs en se situant entre les deux points de vue inappropri s quand ils sont utilis s exclusivement des valeurs et des int r ts Pour acc der aux ressources productives ou pour d fendre leurs positions les acteurs sociaux s organisent en combinant des degr s divers diff rents syst mes de normes Ce pluralisme des codes de conduite s enracine tant t dans des valeurs repr sentations institutions formes de reconnaissance sociale h rit es de l histoire et d une culture tant t dans des normes plus contemporaines qu ont tent et tentent encore de faire pr valoir les nations d velopp es Il y a aussi combi naison des normes locales avec les normes internationales Le pluralisme dans toutes ses composantes explique l extr me diversit des compor tements souvent d routants des acteurs sociaux et la difficult les interpr ter et en tenir compte 3 Voir dans le premier volume paru chez Karthala l chapitre concernant la pluralit des normes dont nous r sumons ici les principaux points Win
281. octobre 1999 p 8 Les Echos 7 octobre 1999 p 3 wy SANT 65 Bref les groupes sociaux transmettent leurs membres des normes qui cr ent un habitus c est dire un comportement acquis caract ristique de ce groupe social quelle que soit son tendue et transmissible au point de sembler inn En outre c est encore une position courante chez les moralistes d admettre que l absence de r f rences normatives dans la vie personnelle et sociale conduit l ali nation personnelle par perte d identit et un tat de violence sociale anomie H ffe 1993 Enfin les normes mises en pratique sont probablement plus nombreuses aujourd hui qu elles ne l taient hier parce que notre monde est d senchant et disloqu Il convient donc de commencer par l esquisse d un tableau des normes dont on pourrait rep rer le r le dans les comportements des acteurs au sein du syst me de sant Diverses et nombreuses cat gories de normes Les cat gories de normes qui en premi re analyse semblent jouer un r le dans le secteur de la sant peuvent se ranger en deux cat gories les unes sont inspir es de fa on plus ou moins directe de l exp rience de la m decine ou du moins de la m decine occidentale depuis vingt cinq si cles les autres sont celles que d veloppe progressivement l extension de la rationalit conomique des activit s toujours plus nombreuses et laquelle
282. ofessionnelles capables d exprimer les int r ts des diff rents profils professionnels existants et notamment de ceux qui sont en contact avec les petites entreprises L laboration concert e d une politique d appui aux petites entreprises n cessite donc avant toute chose la cr ation d un m canisme de concer tation permanente entre l tat les bailleurs de fonds les associations professionnelles de petites entreprises et les associations professionnelles de fournisseurs de services et d institutions financi res Cet espace de dialogue doit tre reconnu comme instance l gitime de d finition et de supervision des orientations suivre Le sch ma d laboration pourrait se pr senter ainsi PETITES ENTREPRISES 203 CONCERTATION POLITIQUE D APPUI AUX PETITES ENTREPRISES Bailleurs _ R forme du cadre juridique et r glementaire Etat A i PES Ari l Secteur gt Se Appui la structuration du milieu professionnel professionnel Stimulation du march du cr dit et des services R forme du cadre juridique et r glementaire Prestataires de services gt L tablissement de r gles du jeu qui donnent une galit de chances aux petites entreprises dans la comp tition conomique est un arri re plan indispensable toute politique en la mati re Pour cela il ne suffit pas de r tablir un cadre macro conomique neutre qui cesse de favoriser les moyennes et grandes
283. oire renforc de deux mani res en ajoutant au plura lisme qui pr valait de nouvelles strates de consignes de r gles et d organisations cens es acc l rer le processus de privatisation ou pro mouvoir la gestion locale de la terre et des ressources et en suscitant l mergence de dispositifs collectifs non officiels en l absence d un ancrage l gitime suffisant des r gles tatiques En outre l ing rence des institutions internationales et des bailleurs de fonds internationaux dans les affaires fonci res nationales a encore complexifi les groupes d acteurs directement en prise avec la question fonci re et suscit autant d agendas cach s et de double discours 232 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S De fait tant la compr hension des dynamiques fonci res locales que la r valuation des politiques d enregistrement des terres conduisent souligner les enjeux sociopolitiques de la question fonci re et la nature sociopolitique des processus de r gulation fonci re l chelle locale Mais alors m me que les dimensions politiques de la question fonci re transparaissent fortement au point d appara tre comme un d terminant majeur des pratiques des acteurs locaux comme tatiques elles sont r guli rement occult es dans les d bats de politique fonci re En d politisant la question fonci re les politiques fonci res encourag es par les bailleurs de fonds ignorent par cons quent ou
284. olitique local et national et de voir comment il peut exister des compatibilit s des compromis ou des conflits Il reste poursuivre cette analyse au niveau des cons quences sur les formes de r gulation et sur les politiques interm diaires en mati re de microfinance Viabilit et r gulation contractuelle une autre approche des politiques publiques L acc s permanent des services financiers am lior s pour l immense majorit de la population exclue des banques passe par la cr ation d institutions financi res nouvelles s inscrivant dans une perspective de p rennit Cette p rennit est difficile Elle n cessite la viabilit finan ci re et sociale de chaque IMF et de nouvelles formes de r gulation du secteur de la microfinance Viabilit financi re et sociale Atteindre l quilibre financier et ne plus d pendre de financements externes sont maintenant des objectifs reconnus par tous m me si la dur e pour les atteindre entre trois et douze ans est variable selon le public les r gions ou le type d IMF L quilibre financier d pend avant tout de la qualit de la gestion interne mais aussi de l environnement macro conomique stabilit de la monnaie inflation mod r e qualit des infrastructures fiabilit des syst mes de communication et des politiques tatiques sp cifiques la microfinance Dans ce domaine il est 19 Au Mono B nin un responsable de 85 ans est r guli
285. on Les relations entre les diff rents acteurs du champ scolaire restent encore peu tudi es de nos jours Par exemple le r le des associations de parents d l ves est relativement peu connu D une facon plus g n rale ce sont les strat gies collectives associations villageoises religieuses de quartier qui sont le souvent ignor es Or nous avons pu constater que les familles ne se contentaient plus de r pondre ou d influencer l offre scolaire dor navant des groupes de familles cr ent g rent leurs propres coles ou assurent financi rement pour une part parfois d terminante le fonctionnement des coles publiques Ce sont ces ph nom nes qu il conviendrait de mieux cerner Par ailleurs la perte de l autonomie financi re des Etats africains rend n cessaire de rep rer les lieux o se situent dor navant les centres de d cision et d identifier les modalit s de n gociation entre les fonction naires africains et les principaux bailleurs de fonds ou entre les familles les instances administratives et les bailleurs de fonds Il reste donc mesurer la part respective des intervenants ext rieurs et des initiatives 56 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Tableau 4 Exemples de quelques r formes et de leurs initiateurs en Afrique Banque mondiale USAID Afrique Double vacation imposition 40 des classes devront tre en DV financement Banque mondiale Afrique d une partie des p
286. on d centralis e des ressources visent faciliter le d sengagement de l tat et le fonction nement du march l inverse et sous le couvert de d marches participatives l tat et la classe politico administrative cherchent souvent garder le contr le de l affectation des droits sur la terre et les ressources naturelles et les avantages qu ils en tirent De fait on constate fr quemment un manque certain de conviction pour appliquer les consignes de d centralisation dans la gestion des ressources naturelles Les instances locales sont plac es sous une tutelle forte de Padmi nistration ou bien les d crets d application pr cisant leurs comp tences ne sont pas publi s Dans l tat actuel des textes le patrimoine effectif g r par les collectivit s territoriales en cours de cr ation n est jamais pr cis de m me que le contenu pratique des droits qui leur sont FONCIER 219 reconnus ce qui constitue une arme essentielle de l tat pour contrecarrer l mergence de contre pouvoirs Bref il semble bien que partout l tat tente de garder le contr le de la terre en conservant la r f rence au domaine national et en dissociant les lois sur l organisation administrative et les lois sur la gestion de la terre et des ressources Rochegude 1998 2000 La d centralisation de la gestion des ressources se r duit alors une simple d concentration avec le double risque de favoriser les interf renc
287. on le sexe En Afriqu la scolarisation des filles appara t encore tr s faible et les carts observ s entre gar ons et filles sont particuli rement lev s Ainsi les taux nets de scolarisation des filles en Afrique subsaharienne quelles que soient les tranches d ge retenues sont ils les plus faibles du monde tableau 2 Mais si la comparaison entre l Afrique subsaharienne et les autres r gions du monde permet de mettre en vidence la position singuli re de l Afrique sur le plan scolaire elle dissimule de tr s fortes disparit s l int rieur de la zone Aux deux extr mes pour l ann e 1992 on pouvait trouver le Mali avec un taux net de scolarisation f minine dans l enseignement primaire de 14 et le Cap Vert dont le taux se situait 99 Unesco 1995 Tableau 2 Estimation des taux nets de scolarisation selon le sexe et selon les r gions 1995 6 11 ans 12 17 ans 18 23 ans M F M F M F Afrique subsaharienne 55 2 47 4 46 0 35 3 9 7 4 9 tats arabes 83 9 716 59 2 47 1 245 163 Am rique latine Cara bes 88 5 87 5 684 674 26 1 26 3 Asie de l Est Oc anie 88 6 85 5 547 514 195 13 6 Asie du Sud 843 65 6 50 5 32 2 12 4 6 6 Pays d velopp s 92 3 91 7 87 1 885 40 8 42 7 Taux nets de scolarisation par tranches d ge 6 11 12 17 et 18 23 ans l ves tudiants du groupe d ge en pourcentage de Ja population totale de ce groupe d ge Source Unesco 1995 in Lange dir 1998 Un autre i
288. onales au fonctionnement associations nationales communaut s villageoises associations de quartier Afrique ONG internationales programmes des coles non formelles aide la cr ation et au Nations unies Afrique fonctionnement Source Lange 1999 nationales dans cette dynamique scolaire et d crypter les relations induites par les rapports de d pendance qui s instaurent d s lors que les interventions trang res deviennent indispensables au fonctionnement et au d veloppement des syst mes scolaires DUCATION 57 Enfin nous devons prendre en compte l volution r cente des syst mes politiques en Afrique qui transforme galement les relations entre les diff rents acteurs Les modes de mobilisation de n gociation ne sont plus les m mes au sein de pays qui connaissent une vie politique plus d mocratique De m me l instauration de processus de d centra lisation aura sans aucun doute des effets la fois sur l offre scolaire tout particuli rement dans l enseignement primaire et sur les relations entre les familles et les centres de d cision d centralis s mais aussi sur l volution des in galit s r gionales ou sociales si ces tats renoncent au r le de r gulation et de redistribution des richesses La r duction des in galit s face cole est ce possible sans intervention des tats Plus aucun Etat d Afrique francophone ne peut dor navant fin
289. onc pour renforcer suffisamment ses capacit s d analyse d animation de n gociation Ces aides sont essen tiellement d origine non gouvernementale suffisamment ponctuelles elles ne p sent pas v ritablement sur les orientations du syndicat elles facilitent simplement la mise en uvre de ses programmes d action traduction de documents aide la tenue de r unions Le bureau national du SYCOV a bien essay de se constituer des ressources propres et a d cid en tant qu organe repr sentatif des producteurs qu un pr l vement de 2 F kg serait op r sur les ristournes individuelles afin de financer l organisation La CMDT s est oppos e cette mesure en arguant que ce n tait pas pr vu au contrat plan Le SYCOV a aussi essay vainement de faire reconna tre sa contribution au bon d roulement 1 Contrat plan tat CMDT Producteurs juin 1994 2 Lorsque la fili re est b n ficiaire 35 du b n fice net revient au producteur sous forme de ristourne qui compl te le prix de base du coton graine 170 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S des campagnes agricoles mais il n a pas obtenu de la fili re une indemnisation pour les services rendus Les ressources dont dispose le SYCOV lui permettent d acqu rir un minimum d quipements un local un v hicule et de d velopper un programme d information et de formation en direction la fois des responsables de l organisation et de la base
290. onomiques qui se sont peu am lior es depuis l instauration de la d mocratie entre autres le ch mage des jeunes ne semble gu re se r sorber c est bien l environnement politique nouveau qui peut tre consid r comme un facteur essentiel de la mise l cole des enfants Lange et Diarra 1999 Mais dans certains pays comme le Togo la situation politique est aussi d sastreuse que la situation conomique Pourtant les l ves ont repris le chemin des coles mettant fin au mouvement de refus qui avait t observ au cours des ann es 1980 Lange 1991 DUCATION 49 Cette adh sion l cole se manifeste sans ambigu t dans la plupart des grandes villes africaines o la demande scolaire est souvent nettement sup rieure aux capacit s d accueil et ce en d pit de l imposition de la double vacation et de l apparition ou du d veloppement de nouveaux types d coles coles priv es coles de base coles communautaires Elle atteint aussi de plus en plus le milieu rural o le d ficit en infrastructures tatiques est combl par la cr ation d coles du village de centres d ducation pour le d veloppement d coles communautaires d coles spontan es d coles satellites etc le plus souvent la charge des populations Or jusqu une date r cente l cole tait consid r e comme Ja chose de l tat C tait l tat de const
291. organisation paysanne ind pendante C est seulement en Haute Volta avec la naissance des Naam d s 1967 et au S n gal avec celle de la FONGS en 1976 que dans des contextes politiques moins d favorables qu ailleurs et la faveur de la baisse de cr dibilit des services tatiques lors des grandes s cheresses vont pouvoir se d velopper en marge du mouvement coop ratif les deux seules f d rations paysannes d envergure nationale Mais ces processus f d ratifs s op rent dans un premier temps ind pendamment de toute r flexion sur les politiques nationales ls collent au terrain et ob issent plut t la logique horizontale de renforcement mutuel des groupements locaux dans le cadre d Unions Le premier concept de f d ration paysanne est d ailleurs tr s local actuelle FUGN F d ration des unions de groupements Naam r cemment 5 D autres tentatives de cr ation de f d rations paysannes ind pendantes sont rep rables dans les m mes ann es notamment en C te d Ivoire F d ration des groupements villageois de Bouak au Togo F d ration des planteurs de caf cacao de l Akposso ou au Zaire Idiofa mais elles ont t rapidement r cup r es par les services d animation de l tat C te d Ivoire ou s v rement r prim es Togo Zaire 152 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S devenue FNGN F d ration nationale des groupements Naam s est d abord appel e Union
292. oriser les strat gies opportunistes plut t que de contribuer la stabilisation de la soci t civile m me si il est vrai les petits entre preneurs locaux ont une r elle importance non seulement en termes conomiques mais aussi en termes de service rendu aux populations Ces petits entrepreneurs priv s locaux plus ou moins informels ont en effet int r t occuper des niches d laiss es par les grandes soci t s de distri bution publiques ou priv es et offrir un mode d approvisionnement souple adapt aux besoins et capacit s de chacun Reconna tre le r le et l importance de tels op rateurs ne doit cependant pas conduire les pouvoirs publics et les organismes internationaux abandonner tout contr le de ce secteur Complexit des jeux d acteurs Comment passer de simples coalitions d int r ts d authentiques acteurs collectifs capables d articuler efficacit entrepreneuriale capacit d acc s aux financements internationaux et mobilisation des popu lations Comment stabiliser des cadres d intervention qui tiennent compte de la formidable in galit entre les partenaires On est aujourd hui confront un paysage institutionnel complexe et en volution rapide Collignon 1998 o lEtat cherche d fendre travers ses soci t s nationales et les directions de l hydraulique des positions de monopole h rit es Il argue d une l gitimit juridique dont les autres acteur
293. os es aux in galit s de r sultats qui ont selon lui leur raison d tre Amartya Sen prix Nobel d conomie parle d in galit s de capacit s La Banque mondiale dans son dernier rapport sur le d veloppement mondial fait r f rence aux assets donc aux in galit s d avoirs de biens ou de patrimoine d autres utilisent le terme d in galit s structurelles que nous retenons Concr tement c est l acc s aux emplois la sant l ducation et la formation aux techniques aux infrastructures la terre l eau au cr dit aux subventions l aide internationale l information aux march s la justice la s curit aux relations sociales etc La conjoncture actuelle montre que si dans l ensemble les indicateurs de niveaux de pauvret baissent quand l conomie nationale est en 1 Cf en particulier ce sujet le r cent rapport de DIAL 2000 Coticepts mesures et suivis de la pauvret mars 20 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S croissance d une part il y a une tr s grande diversit de situations selon les pays quant l impact de la croissance sur la pauvret d autre part il n y a pas de corr lation automatique entre croissance et r duction des in galit s des croissances positives n emp chent pas le maintien voire la mont e des in galit s de revenus comme des in galit s structurelles En retour ces i
294. osition m thodologique et politique est donc le fruit d une confrontation qui a permis de la fonder sur un certain nombre d analyses la relation entre pauvret et in galit s et une approche pluri dimensionnelle non strictement mon taire de ces notions l importance de la confrontation d acteurs aux normes de comportements multiples la n cessit de tenir compte de la p n tration de l conomie globale et des normes internationales dans les conomies nationales Nous avons rendu compte de ces analyses en utilisant ce d coupage dans un livre pr c dent In galit s et politiques publiques en Afrique Pluralit des normes et jeux d acteurs Les deux livres se font cho Le premier explicite les fondements analytiques de notre r flexion et tente une premi re esquisse de synth se en s appuyant sur les r sultats des travaux de recherche et les mat riaux empiriques de diverses op rations de d veloppement le tout reli par une hypoth se int gratrice la pluralit des normes de comportement longuement discut e dans la seconde partie du premier tome Le second et pr sent livre teste cette synth se sur des politiques sectorielles pour en donner une nouvelle formulation plus aboutie Tout en se voulant op ratoire ce travail ne livre pas des prescriptions pr tablies Il vise plut t rassembler des exp riences souvent trop parses construire des propositions communes et susci
295. ouvelles discussions entre les partenaires Cette attitude de fuite est un indicateur tr s clair de la port e et des limites que les acteurs dominants entendent donner au partenariat a Le contrat plan tait une bonne affaire pour la CMDT car il bloquait le prix du coton un niveau tr s bas alors que les cours taient particuli rement lev s sur le march mondial d o une maximisation des profits qui a permis des investissements massifs largement auto financ s dans des usines de transformation Certes les producteurs touchaient un compl ment de prix sous forme de ristournes corres pondant un int ressement aux b n fices de la fili re 35 des b n fices Mais comme ces b n fices taient calcul s sur la base de co ts objectifs qui ne correspondaient pas aux co ts de production 3 M morandum en vue de la relecture mi parcours du contrat plan Etat CMDT Producteurs ORGANISATIONS PAYSANNES 171 r els sensiblement inf rieurs il semble bien qu une partie substantielle des b n fices ait chapp la r gle de r partition tablie par le contrat plan 35 pour les producteurs 65 pour la CMDT M me compl t par la ristourne le prix du coton graine au Mali est demeur tr s en de de ceux pay s dans tous les pays voisins b Le contrat plan instaure un partenariat limit autour de l orga nisation de la campagne cotonni re mais exclut de la n gociation avec le SYCOV tout ce q
296. ouvoir entre acteurs manipulant des normes diff rentes mais galement pour rendre compte des logiques de comportement sp cifiques des acteurs des organisations paysannes ces derniers tant particu li rement marqu s par la r f rence plusieurs syst mes de rep rage ce qui en fait selon la bonne expression de Pierre Joseph Laurent 1998 des acteurs de l entre deux Cela am ne trois observations Les comportements paysans et la pluralit des espaces de r f rence Une s rie d observations de terrain faites dans les Unions Naam au Burkina Faso Barbedette 1995 montrait qu un membre de groupement Naam passe en permanence d un espace de production de reconnais _ sance et de relation de d cision etc un autre Ces multiples espaces de r f rence se diff rencient du point de vue de leur fonction de leur Consultant 142 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S chelle de leur accessibilit et chacun renvoie sur le plan institutionnel un type d organisation sp cifique d o la densit du tissu organisationnel local En outre un m me paysan volue fr quemment sur plusieurs espaces du m me type qui ont des caract ristiques diff rentes Ainsi un maraicher de Toussiana peut travailler sur quatre parcelles sur le p rim tre irrigu de la coop rative sur celui de l Union sur le jardin du groupement et sur le champ familial selon des technologies d irrigation des strat g
297. paces publics de proximit Dans un champ d interaction caract ris par i la logique proc durale des acteurs individuels et collectifs ii la faiblesse d un cadre l gal stable et respect et iii la complexit des caract ristiques du foncier et de ses usages on assiste une double dynamique d innovation par laquelle les acteurs tentent de cr er de nouvelles r gles ou arrangements institutionnels de stabiliser tant bien que mal certaines proc dures de n gociation ou d arbitrage pour les garantir afin d assurer un minimum de pr visibilit dans l action quotidienne et un minimum de s curisation des droits fonciers acquis plus long terme en dehors ou parall lement au march ou aux r gles garanties par les autorit s publiques Ces dispositifs mettent en jeu tant des agents locaux des organisations publiques officielles qui agissent selon des normes non officielles mais au nom de la l gitimit reconnue aux services de I tat que des acteurs priv s investis d une l gitimit locale r alisant ainsi finalement une certaine s curisation fonci re combinant sur le mode de la proximit locale les deux types de l gitimit tatique et locale Dans un certain nombre de cas de tels dispositifs informels permettent effectivement une plus grande stabilit des arrangements institutionnels conventions et contrats fonciers C est par exemple le cas des dispositifs locaux d e
298. permettre cela nous avons r sum apr s l introduction dans un glossaire l explicitation des notions utilis es Il ya plusieurs fa ons de lire le pr sent livre un lecteur tr s press ira directement la fin de la premi re partie o nous avons sch matis la proposition un lecteur press ignorera la seconde partie et lira la description dans la premi re des quatre temps constitutifs de la proposition m tho dologique enfin un lecteur plus disponible lira l introduction qui suit o nous situons nos prises de position par rapport des d bats contemporains plus amples Puis la premi re partie qui pr sente d embl e la proposition m thodologique sous forme d un cadre logique en quatre temps Et enfin la seconde partie qui se veut la fois une illustration et une application sectorielle donc plus concr te de politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s La proposition m thodologique est une tentative de g n ralisation dont on per oit mieux la valeur op rationnelle gr ce aux analyses sectorielles fond es enti rement sur l exp rience pratique Les auteurs des analyses sectorielles ont re u au d part le m me cahier des charges Mais la sp cificit des secteurs leurs exp riences et leur personnalit ont introduit des diff rences d approches et de ton que nous n avons pas cherch gommer m me dans un cas o l auteur a utilis une grille
299. ports externes participant hauteur suffisante au financement de leurs investissements constitue bien entendu un frein s rieux aux opportunit s de croissance de ces unit s contraintes de se d velopper au rythme lent d un autofinancement laborieux Fournisseurs de services Le secteur priv des services aux entreprises bureaux d tudes cabinets d audit consultants ind pendants a connu une forte expansion dans les PED au cours des ann es 1990 suite au d sengagement des services d appui publics et parapublics et la demande manant des diff rents programmes d intervention Ces firmes cr es par des consultants de haut niveau s int ressent en priorit aux demandes de prestations manant des bailleurs de fonds internationaux et en second lieu des moyennes et grandes entreprises Compte tenu des tarifs recherch s les petites entreprises ne constituent pas une client le solvable pour ces consultants Par ailleurs les relations de collaboration comp tition avec les bureaux d tudes du Nord les am nent revendiquer un niveau intellectuel et des m thodes qui les placent forte distance de l univers pragmatique du petit patron De plus en plus d ONG nationales ou internationales sentent l int r t de travailler avec la cible des petits entrepreneurs et se placent en position d appui avec l avantage que leur procure leur grande proximit avec les 192 i COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GAL
300. ppuis SAILD Yaound avril 1994 Regards crois s sur les organisations du monde rural au Mali DDC Berne vol 2 ao t 1995 Eclairages sur la f d ration des Unions de groupements Naam au Burkina Faso travers trois unions de groupements Notes de mission et d tude mai 1997a Deux f d rations paysannes ouest africaines partagent leurs questionnements actuels sur leur organisation rencontre de Thi s avril mim o GTZ Eschborn 1997b Vingt deux cl s pour analyser les strat gies des OP et les strat gies des OA Cycle de formation accompagnement d ini tiatives paysannes GTZ INADES Atelier de Di bougou mim o novembre 1998a Une lecture de la diversit des modes d organisation paysans regards paysans sur dix OP au Burkina en C te d Ivoire en Guin e et au Mali GTZ FONGS FUGN Koudougou mai 1998b Des organisations paysannes mal estim es note de r flexion pour le Club du Sahel OCDE Paris octobre de d veloppement pourquoi ne pas s attaquer l am lioration de la m thode de travail au sein m me des familles entretien avec Baba Ouedraogo janvier 1998 fiche GRAD 00190 Bonneville 160 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S 1998c Les Vingt Aboutissements d un processus de recherche action sur l organisation dans les organisations paysannes novembre GTZ FONGS FNGN Mbour 1999a Faire progresser ensemble des acteurs
301. pratiques du secteur une revalorisation des syst mes traditionnels d apprentissage plus d informations par la d mocratisation de l acc s aux centres d information technique la vulgarisation syst matique des r sultats de la recherche scientifique plus de s curit dans la production par le renforcement de la lutte contre les pratiques commerciales d loyales et les monopoles la r servation de quotas d approvisionnement en mati res premi res menac es un meilleur cadre de protection de l innovation plus de communication par l am lioration des infrastructures routi res de t l communication de commercialisation Appui la restructuration du milieu professionnel Les quelques exp riences r ussies en mati re d animation du milieu ont d velopp une d marche visant placer les petits entrepreneurs eux m mes au centre de leur propre processus de promotion par un va et vient permanent entre b n fices individuels et organisation collective Les principes de cette m thodologie d animation sont maintenant bien connus et auraient avantage tre adopt s comme principes d action par l ensemble des intervenants afin de se pr munir d finitivement contre les d rives galement connues qui tendent g n rer des regroupements artificiels les rendre trop d pendants des subsides ou y substituer des coquilles institutionnelles impos es par le haut Un soutien pertinent la
302. production pour s interroger sur la place de l exploitation familiale et du local dans l orientation des politiques nationales et internationales La contribution de Jacques Berthom illustre pour sa part le processus de construction d construction des organisations paysannes interm diaires et leur place dans la d finition des enjeux de politique agricole partir du cas de la fili re coton au Mali L histoire du Syndicat des cotonniers et vivriers SYCOV sur la derni re d cennie montre bien les difficult s pratiques du fonctionnement d un cadre de concertation entre des int r ts divergents et fonctionnant selon des normes diff rentes 1 Nourrie notamment de son exp rience aupr s de la FONGS F d ration des orga nisations non gouvernementales du S n gal action paysanne de la FNGN F d ration nationale des groupements Naam au Burkina Faso et de l APESS Association pour la promotion de l levage au Sahel et en Savane sur dix sept pays Fondements locaux du r le des organisations paysannes dans le fonctionnement des fili res agricoles Lo c BARBEDETTE La pluralit des normes au niveau local Le caract re op ratoire de la notion de pluralit de normes appliqu e au fonctionnement social actuel du monde rural est vident Il est int ressant de l utiliser non seulement pour analyser les rapports entre acteurs sur le plan des ambigu t s de la communication et des rapports de p
303. profits conduisant ainsi accro tre les revenus du petit patron et de ses employ s et souvent cr er des emplois r mun r s Ainsi la port e des programmes d aide la modernisation des petites entreprises est elle autant sociale cr ation d emplois stables et bien r mun r s qu conomique d veloppement de petites entreprises efficaces et construction d un tissu productif plus complet et mt gr gage d une conomie plus forte long terme sans goulots d tranglement Pour cette raison les appuis ce secteur doivent se multiplier Pour que les interventions puissent avoir un r el effet de levier sur le potentiel de croissance de ces petites entreprises elles doivent s inscrire au sein d une politique publique coh rente agissant simultan ment sur les diff rents niveaux de blocage Comment d finir ces politiques Sur quels aspects doivent elles porter Cette derni re partie tirant des le ons de l analyse ci dessus s efforce d y r pondre M canismes de concertation Nous avons vu que le face face tats bailleurs de fond n est pas suffisant pour garantir une v ritable prise en compte du secteur des petites entreprises et une v ritable ouverture du jeu conomique leur gard Pour faire valoir pleinement ses besoins et ambitions le secteur lui m me doit pouvoir participer activement V laboration de la politique d appui Cela suppose donc un mouvement d organisation p
304. progressive la fracture entre le droit officiel national et les pratiques locales par la mise en uvre d une gestion locale des ressources et la reconnaissance partielle des principes coutumiers locaux d affectation de la terre lors des r formes lanc es dans les ann es 1990 Les politiques de privatisation ambigu s des ann es 1980 Sous la pression des programmes d ajustement structurel des r formes pr nant la privatisation des terres ou du moins accordant une place croissante l acquisition de titres individuels de propri t ont t engag es dans la seconde moiti des ann es 1980 dans plusieurs pays Mauritanie Burkina Faso Guin e Bien que la privatisation puisse appara tre comme une fa on de r soudre la question de la pluralit des normes ces r formes n ont pas r ussi transformer significativement les donn es du probl me En effet elles n ont pas vraiment rompu avec le poids du pass proc dures lourdes de concession et d immatriculation logique r pressive des l gislations sur les ressources renouvelables FONCIER 217 excluant les acteurs locaux Elles n ont pas r solu les contradictions entre textes l gislatifs et politiques sectorielles droit de la famille droit des contrats projets de d veloppement fortes implications fonci res Mais surtout les politiques de privatisation des terres se sont r v l es ambigu s elles ont servi renforcer les logiques client listes
305. pu lations rurales La r flexion sur les moyens de r concilier l galit l gitimit et pratiques sociales en ne contournant pas la dimension politique demeure l horizon de toute politique publique dans le domaine foncier en Afrique et probablement dans l ensemble des pays en d veloppement 236 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Bibliographie ASSIER ANDRIEU L dir 1990 Une France coutumi re Enqu te sur les usages locaux et leurs codification XIX XX si cles ditions du CNRS Paris BERRY S 1993 No Condition is Permanent The Social Dynamics of Agrarian Change in Subsaharian Africa Madison The University of Wisconsin Press BERTRAND A 1996 N gociation patrimoniale plut t que gestion de terroirs in E Le Roy et al dir pp 342 347 BLUNDO G 1996 G rer les conflits fonciers au S n gal le r le de l administration locale dans le sud est du bassin arachidier in P Mathieu P J Laurent et J C Willame dir BRUCE J W et S E MIGOT ADHOLLA eds 1994 Searching for Land Tenure Security in Africa Kendall Hunt Publishing Compagny CHAUVEAU J P 1997 Jeu foncier institutions d acc s la ressource et usage de la ressource in B Contamin et H Memel Fot dir Le modele ivoirien en crise GIDIS Karthala Paris Abidjan pp 325 360 1998 La logique des syst mes coutumiers in Ph Lavigne Delville dir pp 66 75 2000 Question fon
306. qu une l gislation m me adapt e ne suffit pas car l tat est le premier ne pas l appliquer s rieusement La en pour chaque minist re technique d obtenir des financements externes l emporte largement sur le souci de cr er un secteur de la microfinance efficace Pour rem dier cette situation des pistes int ressantes sont recherch es dans certains pays notamment le Burkina Faso et le Mali Des cadres de concertation r unissant Etat bailleurs de fonds et associations professionnelles des institutions financi res sont mis en place Ces cadres ne deviennent efficaces que s ils s inscrivent dans une perspective moyen terme en g n ral des plans de d veloppement cinq ans r ellement discut s par toutes les parties Les principaux int ress s c est dire les IMF regroup es en associations professionnelles doivent galement tre suffisamment organis s pour rappeler aux bailleurs de fonds et l tat le respect des r gles tablies de concert et pour organiser entre eux un code d ontologique minimal instaurant une concurrence armes peu pr s gales Cette forme de r gulation n cessite des adaptations r guli res et doit permettre l arriv e de nouveaux entrants dans le champ sans crispation sur les avantages acquis des premiers arrivants Elle reste toujours imparfaite et fragile car l tat a du mal r sister aux sir nes de nouveaux bailleurs de fonds qui veulent s aff
307. que l attestent certaines observations sur le terrain Ces effets peuvent aussi aller dans le sens du renforcement du monopole de l tat sur la sph re publique sous couvert de d centra lisation de participation et maintenant de lutte contre la pauvret Ainsi que le redoutent tous ceux qui depuis trente ans et plus ont apport leur contribution la constitution d tats d veloppeurs et qui constatent que certains d entre eux voluent vers des tats plut t pr dateurs L orientation propos e pr sente pr cis ment l int r t de refuser une position de tout ou rien L exemple des organisations paysannes est cet gard significatif Ce n est pas parce que la concertation entre elles et les pouvoirs publics est parfois difficile voire bloqu e avec des replis dans un sens autonomisation discutable des organisations paysannes ou dans l autre refus des pouvoirs publics d ouvrir la discussion sur des sujets cruciaux qu il faut renoncer cette concertation ou tirer des conclusions d finitives sur la soci t civile qui serait jug e incapable de repr senter l int r t g n ral ou sur l tat qui serait jug ferm toute pr occupation de reconstitution de l unit nationale partir du moment o nous cartons les solutions extr mes tout le pouvoir l tat qui plus est monopolis par une lite ou tout le pouvoir aux march s et aux lobbies communautaires la discussion es
308. qui se pr sentent l opinion publique et inter nationale comme si leurs minist res de la Sant g raient l ensemble du domaine des soins qu il soit public ou priv en quantit comme en qualit et y compris par la formation et la supervision des personnels et des tablissements ne font en r alit rien de tout cela Leur ambition de tout r genter norme de la tutelle publique se traduit en pratique par une activit purement bureaucratique de r glementation sans qu on consid re jamais la capacit effective de l administration faire appliquer ses textes Or cette capacit est extr mement limit e voire nulle par exemple quel minist re de la Sant conna t le nombre et la localisation des cabinets m dicaux ou infirmiers priv s et le nom du professionnel qui en est responsable Cette incapacit est r v l e par le soin mis faire croire l opinion que le monde entier concourt aider le pays si l on en croit la presse les ministres de la Sant passent leur temps recevoir des dons signer des accords de cr dit inaugurer des tablissements nouveaux Si l on cherche derri re les apparences les normes implicites de l action des pouvoirs publics dans le domaine de la sant en analysant des r sultats objectifs on met en vidence les suivantes viter le scandale public qui pourrait avoir des cons quences politiques sur des domaines sensibles comme les pid mies acqu rir de
309. quilibres socio conomiques de long terme Il y a de la part de ces acteurs un suivisme vis vis de la soci t cotonni re qui les a emp ch s d apporter un quelconque appui direct l organisation paysanne afin de r quilibrer quelque peu les termes du partenariat en vigueur Les conditions discutables dans lesquelles le dernier accord a t conclu am nent cependant les partenaires au d veloppement s inter roger sur leurs responsabilit s et envisager des programmes d appui sp cifiques On constate en outre chez ces acteurs une propension permanente refuser les organisations paysannes telles qu elles sont c est dire celles dont se sont dot s les producteurs et vouloir les refa onner leur image selon leurs normes ce fameux concept d organisation profes sionnelle au risque de promouvoir des organisations potiches qui ne sont plus en prise avec la base et qui prennent en son nom des engagements que les producteurs ne pourront tenir 178 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Dans ces conditions il ne faut pas s tonner si l organisation repr sen tative des producteurs ne progresse pas dans la ma trise des probl mes globaux de la fili re et si elle n est pas solidaire de la CMDT en cas de conjoncture difficile Pouss e par sa base l organisation paysanne concentre ses revendications sur le prix du coton graine un calcul r cent du SYCOV incluant le co t d
310. r dit des banques ou autres institutions financi res ni l ensemble des avantages et facilit s r serv s aux entreprises du secteur moderne Notre analyse des conditions d laboration d une politique d appui ces petites entreprises prend en compte sans exclusion toutes les formes d appui susceptibles de favoriser leur d veloppement Bien que faisant l objet de divers panachages selon les programmes mis en uvre tous ces modes d intervention sont en effet compl mentaires du point de vue des entreprises et devraient donc s inscrire au sein d une politique coh rente en leur faveur Cela nous am ne consid rer l ensemble des actions possibles en faveur des petites entreprises aux diff rents niveaux de l am lioration du cadre r glementaire de l environnement institu tionnel et des infrastructures r sultant n cessairement de r formes macro conomiques globales de la structuration du milieu professionnel domaine sensible dans lequel la qualit des d marches d accompagnement se r v le d ter _ minante du cr dit court et moyen terme offert par les banques le syst me mutualiste et les institutions financi res autonomes des services d appui cat gorie regroupant des formes tr s vari es d intervention centr es sur l information la formation ou le conseil portant sur les probl mes li s la production la gestion ou la commercialisation et d c
311. r n et financ pour partie par la Banque mondiale et auquel la grande majorit des enseignants sont oppos s La plupart de ces enseignants acceptent cependant de suivre les stages indemnis s destin s la mise en place de ce syst me puis d assurer les classes en double vacation dont le service est r mun r hauteur de 12 500 francs CFA par mois ce qui repr sente souvent plus du quart du salaire Cependant ils refusent d appliquer les horaires li s ce syst me avec le consentement de leur directeur d cole s octroyant souvent entre une heure et demie et deux heures de r duction d enseignement par jour DUCATION 53 maintenir les ruraux dans leur statut de d pendants leur interdisant m me toute possibilit de mobilit sociale et ne r pondaient pas aux attentes des parents Lange et al 1990 En fait l incapacit mettre en place une v ritable r forme scolaire visant prendre en compte les demandes des populations r v le la marginalisation conomique et politique d une partie du monde agricole Les tentatives de formation en milieu artisanal ont souvent t nombreuses en Afrique Mais on ne peut que constater le faible nombre d exemples relatifs l implication des artisans au sein des programmes de formation des jeunes lorsque ces programmes sont inclus dans une politique scolaire globale manant des minist res de l ducation L exemple de la tentative men e au Mali d i
312. r aux interfaces entre dynamiques sociales et politiques saisies l chelle locale prises de d cision l chelle nationale et interventions exog nes d envergure internationale IRD Institut de recherche pour le d veloppement ex Orstom Avec la collaboration de Pierre Marie Grondin et Christophe Le Jall pS Eau 2 Ils inscrit galement dans le cadre d une recherche action coordonn e par le programme Solidarit Eau voir http www pseau org pour l ensemble des rapports 126 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S De la pluralit des pratiques des int r ts et des valeurs la pluralit de normes Les modes d approvisionnement en eau dans les petits centres urbains et les quartiers d favoris s des grandes villes sont caract ris s par une grande diversit les sources les mares les puits l eau du r seau via la borne fontaine ou le robinet privatif Les m nages sont attach s la compl mentarit des modes d alimentation Le syst me d acc s la ressource quoique situ dans d troits rapports de d pendance structurelle avec le syst me moderne n en est pas moins dot d une coh rence d une dynamique et d une rationalit propres En outre il est difficile d attribuer une valeur conomique une ressource environnementale telle que l eau l ment vital charg de symboles de culture et de spiritualit l eau peut difficilement tre trait
313. r l appropriation et la transformation souhait e le processus d laboration de la strat gie doit tre participatif Le d veloppement doit s appuyer dans la soci t civile sur des groupes qui contribuent au n cessaire renforcement des comp tences collectives qui sont les porte parole des couches sociales souvent exclues L un des obstacles la r ussite du d veloppement a t la capacit limit e de certains pays r soudre les conflits Cette aptitude est une composante importante du capital social et organisationnel Souvent les r formes avantagent certains groupes et en d savantagent d autres Elles seront probablement mieux accept es si les int ress s ont le sentiment que le processus de d velop pement est quitable honn te que c est leur affaire parce qu ils y parti cipent et s il y a eu un effort pour d gager un consensus Stiglitz art cit En tout cas ces nouvelles sociabilit s et ces nouvelles ar nes politiques tentent de retirer l tat le monopole de l espace public en 14 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S exp rimentant des prises en charge de fonctions d int r t collectif Elles font merger de nouveaux regroupements d acteurs qui en revendiquant la participation aux d cisions politiques et la gestion locale peuvent faire merger un contr le politique d mocratique sur les lites et leur mod le de croissance La parole est bien
314. r les in vitables rapports de force sans pouvoir peser sur eux Sans surestimer la capacit de l tat peser sur les rapports de force locaux on peut n anmoins penser que c est seulement partir du moment o il reconna t et valide les proc dures locales de n gociation et d arbitrage ou au moins leurs r sultats qu il lui est possible d en clarifier les r gles et de les orienter Reste la question des choix politiques de la capacit de l tat les expliciter et leur donner r alit Ou plus exactement de la volont et de la capacit de l tat r ellement vouloir s curiser les ruraux petite paysannerie comprise et sortir des conceptions juridiques troites qui voient dans l immatriculation la seule fa on de s curiser les droits Une r elle mise en uvre des principes ci dessus demande une transformation importante dans la conception des rapports entre populations rurales et tat et dans les pratiques de gestion fonci re La faisabilit politique d une telle gestion locale semble en suspens devant les r ticences de l tat et de ses agents renoncer une situation qui les favorise objectivement Il y a pourtant semble t il une opportunit pour l tat en cette phase de profonde crise des modes de gouvernance issus des ind pendances de se reconstruire une l gitimit et une base sociale plus larges en rompant avec la pr carit juridique dans laquelle ont t maintenues les po
315. ranchir des r gles d j dict es Mais c est sans doute le moyen le plus efficace en imposant l explicitation des objectifs de chacun et un consensus minimal sur certaines normes pour arriver un quilibre des pouvoirs entre les acteurs concern s et pour viter les principales d rives occasionn es par les moutons noirs L tat trop pr sent dans les interventions il y a encore une dizaine d ann es retrouve une certaine l gitimit dans ses t ches de r gulation Mais il n est pleinement l gitime que s il est le garant des d cisions prises en concertation avec les diff rents acteurs concern s La r gulation n est pas seulement tatique ou venant du march elle devient contractuelle 21 En Guin e Conakry les Lettres de politique de d veloppement agricole pr cisent que les op rations de cr dit doivent passer par les trois institutions reconnues de la microfinance sauf dans le cas o elles ne sont par encore implant es dans la zone MICROFINANCE 119 Conclusion l enjeu de la microfinance Comprendre la pluralit des normes n cessite d identifier les diff rents acteurs et les champs dans lesquels ils se situent Le sous champ de la microfinance cherche s autonomiser vis vis du champ du d veloppement et de l tat et imposer ses normes sp cifiques Celles ci essaient de faire la synth se entre les normes bancaires profes sionnalisme rigueur dans le remboursement
316. re entre acteurs qui permette d am liorer fortement la productivit tant au niveau de la production agricole que de la transformation industrielle Cela impliquerait vis vis de lorga nisation repr sentative des producteurs une tout autre politique que celle qui a t men e jusqu pr sent La conjoncture difficile sur le march international du coton devrait inciter galement les responsables du d veloppement s affranchir du conditionnement qui a conduit consid rer le coton depuis bien des d cennies comme la seule et unique solution de long terme pour les exploitations des zones de savane Il conviendrait d acc l rer le renfor cement des autres fili res c r ales bovins fruits comme cela a d ailleurs t entrepris ces derni res ann es pour offrir des alternatives r elles aux chefs d exploitation Il faudrait aussi impliquer cette fois les organisations repr sentatives des producteurs dans une r flexion pros pective sur les nouveaux dispositifs d appui au d veloppement r gional dans lesquels la compagnie cotonni re n aurait plus obligatoirement un ORGANISATIONS PAYSANNES 179 r le exclusif C est en changeant les approches et les m thodes que l on pourra conduire des politiques publiques de d veloppement Post scriptural Ce point de vue qui aurait pu para tre quelque peu tendancieux et exag r ment alarmiste au moment o il a t crit fin 1999 a malheu reusement t
317. reconna tre l importance des questions commerciales et d une certaine lib ralisation que les investissements priv s doivent s ajouter l aide publique au d veloppement qu il est primordial de reconsid rer le r le de l tat Mais nous croyons aussi qu il faut promouvoir des processus de croissance moins in galitaires par des r gulations des syst mes de redistribution des r formes institutionnelles qui r quilibrent les rapports de force dominant actuellement le partage des richesses C est une fa on de s inscrire dans le courant de l conomie politique courant qui ne s pare pas l conomique du politique qui ne consid re pas une conomie coup e des faits de pouvoir Donc qui parle de l h g monie des tats Unis du poids sup rieur des grandes firmes sur celui des organisations internationales des int r ts dominant de certaines lites dirigeantes sur l int r t g n ral etc Ou pour reprendre les termes de notre coll gue Jean Coussy qui ne r duit pas le champ du dialogue sur les bonnes politiques en n ouvrant pas la discussion sur les dynamiques politiques et conomiques du syst me mondial en ne traitant que des probl mes de comp tition 10 Cf en particulier les publications de DIAL de Jean Coussy EHESS et de Jean Luc Dubois IRD Sans oublier toutes celles de Philippe Hugon Elsa Assidon Fran ois R gis Mahieu Francois Bourguignon etc INTRODUCTION 11
318. res engloutissent plus de la moiti du budget public de la sant dans la plupart des pays d Afrique francophone non seulement elles ne traitent en pratique que la client le des capitales nettement plus riche que la client le des campagnes mais encore elles se sp cialisent de fa on totalement anarchique et inconsid r e dans des activit s qui n int ressent en rien la sant publique Le proc s des h pitaux du point de vue de la sant publique a t fait depuis longtemps par les sp cialistes de la Banque mondiale World Bank 1975 Barnum et Kutzin 1993 et cette derni re a eu le m rite de conserver jusqu ces toutes derni res ann es l attitude cons quente qui consistait ne pas financer de nouvelles cr ations ni m me des extensions ni m me des r novations des grands h pitaux urbains Cela n a pas emp ch les aides bilat rales ou l Union europ enne de r pondre aux demandes des establishments m dicaux relay s par les gouvernements Que dans le cadre des programmes d cennaux pr par s depuis cinq ans dans plusieurs pays d Afrique de l Ouest la Banque mondiale ait incit pr senter des 20 France Italie Japon notamment SANT 79 propositions de financement pour les h pitaux signifie essentiellement qu il fallait trouver un moyen d augmenter sensiblement le volume des financements engloutis par la sant aucun argument nouveau concernant la sant publique n a
319. riantes op rationnelles la logique de codification vise partir d un recueil des r gles fonci res coutumi res en donner une transcription juridique les int grer au sein du droit positif officiel et par cons quent les s curiser par la garantie de l tat les d marches pragmatiques partent galement des pratiques de droit locales mais mettent la dimension l gislative en second plan Les plans fonciers ruraux Gastaldi 1998 ont pour objectif d identifier recenser et cartographier les droits existants faisant consensus l chelle locale une nouvelle loi fonci re devant ensuite pr ciser la port e juridique des droits recens s les d marches patrimoniales exp riment es 4 Madagascar se fondent sur la reconnaissance des syst mes locaux et de leurs modes d arbitrage cherchant l articulation des r gimes juridiques dans les instances et les proc dures d affectation et d arbitrage plus que dans les droits concrets sans que cela exclue une propri t priv e ou un enregistrement la demande sur la base de r gles d finies et partag es Mais au del du consensus apparent sur l association entre pratiques locales de droit et droit officiel le flou sur le contenu et les modalit s d une telle gestion locale voile des divergences fondamentales sur les objectifs politiques d une telle option Pour les institutions inter nationales d centralisation administrative et gesti
320. ribuer l laboration de politiques d envergure nationale est une bonne application du principe de bottom up Mais n est ce pas aussi d consid rer les politiques globales l initiative de l tat et des Parlements sur la fiscalit le taux de change la s curit et m me dans des secteurs comme la sant l ducation le cr dit etc Notre position est d assumer les tensions inh rentes aux processus de changements sociaux tensions entre macro conomie et mesures locales 246 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S entre policy et politics entre le local et l international avec toutes les difficult s de l exercice mais aussi avec ses potentialit s en mati re de renouvellement des politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s De toute fa on ces tensions ces combinaisons sont l uvre dans la r alit Ce n est pas parce que notre appareil conceptuel et notre vocabulaire font d faut pour rendre compte de cette complexit et pour penser des politiques en prise avec cette complexit qu il faut se satisfaire d analyses et de propositions simplificatrices La notion de politiques interm diaires marque cette volont d tre la crois e d chelles de m thodologies de logiques Nous en avons donn une tentative de d finition Il se peut que ce soit l effet d un volontarisme sans lendemain Il se peut aussi que ce soit une opportunit cr atrice
321. rimes attribu es aux Banque mondiale USAID Afrique enseignants en poste dans des classes DV Limitation des redoublements maximum 15 de redoublants de la 1 la 5 ann e Priorit s financi res l enseignement primaire r quilibrage du budget destin au secteur ducatif en faveur de l enseignement de base Scolarisation des filles campagnes de sensibilisation quotas impos s dans les coles non formelles aides ponctuelles en faveur de la scolarisation des filles Banque mondiale coop rations bilat rales GB USA Unicef ONG internationales Afrique Etat malien lancement des classes exp rimentales en langues nationales Langues nationales formation des enseignants directeurs d cole cadres r gionaux de l ducation financement du Belgique 1 t de la m thodologi elgique lancement de la m thodologie mat riel p dagogique convergente Mali USAID Unicef financement de la p dagogie convergente Mali CILSS Pays du Sa Banque mondiale USAID Afrique Limitation des bourses destin es aux lyc ens ou tudiants Pays arabes Afrique coles priv es musulmanes Individus Banque mondiale Fonds pour D veloppement des coles priv es la ques ou P ducation Afrique des coles de base Fonds pour l ducation France Allemagne coles communautaires aide la cr ation et Associations ONG internati
322. rit s scolaires entre milieu urbain et milieu rural se sont accrues De m me le d veloppement de V initiative priv e a surtout t favorable aux couches sociales ais es et les groupes sociaux les plus d favoris s r sidant en milieu urbain p ri ph rique ou en milieu rural n ont pas dans la majorit des cas b n fici de politiques destin es leur ouvrir l acc s la scolarisation Ainsi depuis le d but des ann es 1960 les politiques scolaires semblent tre impuissantes r duire les disparit s r gionales Carron et Ta Ngoc Chau 1981 Le continent africain se caract rise par des disparit s scolaires tr s lev es dans l enseignement primaire l int rieur de chaque pays les taux nets de scolarisation primaire peuvent ainsi varier de 10 dans les r gions rurales les plus d favoris es plus de 90 dans les grandes villes Les milieux ruraux les plus d favoris s sont ceux qui sont les plus loign s des grands centres urbains ceux o la pr sence de l tat est la plus faible et souvent les plus enclav s absence d infra structures routi res ce qui ne favorise gu re l implantation des projets ducatifs financ s par l ext rieur 4 La double vacation ou double flux consiste scolariser deux groupes d enfants l un le matin l autre l apr s midi ce qui permet l conomie simultan e d une salle de classe et d un enseignant DUCATION 43 Les in galit s sel
323. rnance est la mode mais l id e selon laquelle le pouvoir et la richesse laquelle il donne acc s doivent tre partag s et d abord avec les proches est ancr e dans les traditions les plus anciennes C pour la tradition mandingue Bagayogo 1987 pour des exemples c l bres voir notamment Losch 1997 ou Ekanza 1997 12 C est l une des r gles que pr conise la Banque mondiale cf J Brunet Jailly 1999b SANT 71 F t 1999 on peut dire que la norme est celle du prix compar pour des prestations non comparables Jouer des normes le jeu des acteurs sociaux Ce sont les acteurs sociaux qui mettent en uvre les normes soit qu ils les appliquent soit qu ils les invoquent sans les appliquer Mais tous les acteurs sociaux n ont pas le pouvoir d en appeler pour justifier leur action toutes les normes au contraire certains sont mieux arm s que les autres dans ce jeu Sans pr tendre donner ici une description exhaustive de la mani re dont les normes sont utilis es par les acteurs sociaux nous pouvons consid rer quelques exemples importants les en croire toutes les attitudes des professionnels de sant largement guid s par les m decins sont officiellement justifi es par la norme de v rit scientifique en pratique le respect des conduites tenir enseign es par les facult s et par la norme de qualit des soins c est a dire en pratique limitation aussi fid le que possib
324. rofessionnelle du milieu qui soit suffisamment m r pout s imposer comme interlocuteur de l tat 202 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Mais le secteur en question ne peut se structurer effectivement qu autour de r ponses concr tes aux besoins individuels des entreprises en mati re de services de cr dit d ouverture de march s de facilitation administrative C est en effet seulement en d passant leurs limites les plus imm diates que les petits entrepreneurs peuvent prendre conscience des contraintes li es leur environnement et d couvrir de ce fait les probl mes communs qui justifient une action collective C est l le paradoxe de la d marche d appui ce secteur particulier elle ne peut proc der que par un va et vient permanent entre l appui concret aux entreprises individuelles et l accompagnement des initiatives collectives jusqu ce que les op rateurs parviennent d eux m mes changer d chelle de raisonnement pour percevoir leur situation sous un angle macro conomique Dans ce processus d laboration progressif d une vision d int r t g n ral les fournisseurs de services et de cr dit ont un r le jouer en tant que m diateurs pour faire valoir les besoins de leurs clients et la fa on dont ils peuvent y r pondre Pour jouer l gitimement ce r le le milieu des prestataires de services et des institutions financi res doit lui aussi se structurer en associations pr
325. rres et celui de l affectation d une grande part de ses produits et donc des possibilit s d accumulation et de r investissement Le probl me pour les grandes organisations paysannes nationales engag es dans la discussion des politiques sectorielles agricoles est qu elles n ont pas de r pondant direct et s r au niveau de l exploitation familiale du fait qu elles n ont pas de connexion imm diate avec le syst me de d cision n o coutumier dont cette exploitation continue tr s largement de d pendre dans la plupart des pays d Afrique Ce probl me n a pas de r ponse simple car il n est structurellement pas possible ces grandes organisations d avoir ce type de relais direct mais il n est pas incontournable Il est au c ur des pr occupations actuelles de la FONGS au sein de laquelle se cherche depuis quelques ann es un autre mode de pr sence au niveau local d une part travers Pinvestissement des nouvelles sc nes politiques d centralis es d autre part en appuyant les associations membres pour qu elles acc dent au niveau de l exploitation familiale qu elles avaient saut notamment en travaillant sur les syst mes familiaux d agriculture durable 9 Au S n gal les grandes confr ries maraboutiques disposent de cette connexion 10 L APESS y a apport pour le monde des leveurs une r ponse int ressante mais qui passe par un grand d tour Barbedette 1999a 11
326. rs enfants La prolif ration des nouveaux types d coles permet aux parents socialement favoris s d affiner leurs strat gies scolaires face une offre scolaire de plus en plus diversifi e Elle permet aussi aux familles qui taient exclues du champ scolaire de cr er leurs propres coles Lange et Diarra 1999 En effet l exception d un secteur priv catholique souvent marginal l cole publique avait jusqu au d but des ann es 1990 le quasi monopole de la formation scolaire des enfants sauf dans quelques rares pays comme la C te d Ivoire o l essor du secteur priv la que est ant rieur la d cennie 1990 Dor navant la demande 11 Les d nominations de ces nouvelles coles varient selon les pays 50 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S scolaire des parents ne se contente plus de r pondre ou d influencer l offre scolaire les parents africains cr ent et g rent les coles que leurs tats n ont pas su leur offrir Au Mali ces coles cr es et g r es par les parents disposent dor navant d un cadre l gislatif arr t de 1994 qui leur assurent le droit d exister ce sont les coles communautaires L cole communautaire est une variante de l cole classique c est la communaut village ou quartier qui prend l initiative de cr ation de l cole et qui se charge aussi bien de la construction de l cole que des frais d entretien et de fonction
327. rt galement d impr cisions Cela dit m me s il est facile de s accorder sur le fait qu un certain m tissage est l l uvre le dosage r ciproque de chaque terme peut faire divergence Il est trop t t pour arbitrer et surtout ce n est pas le lieu C est la pratique l invention sociale et politique des diff rents acteurs dans les diff rents pays qui ont fait d ores et d j et feront ult rieu rement avancer la r flexion 242 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S tat soci t civile Dans la mesure o la proposition m thodologique formul e ici sugg re de prendre fortement en compte le r le des groupes d acteurs elle pourrait se lire comme une d fiance vis vis de l tat voire une d l gitimation des institutions publiques au profit de la soci t civile Tout au long de cet ouvrage de nombreuses pr cautions sont prises pour se d marquer d une telle surestimation du r le de la soci t civile et pour affirmer le r le irremplacable des institutions publiques et de l Etat Mais la recherche d une conjonction entre des politiques r solument publiques et la reconnaissance des dynamiques d acteurs est n cessai rement porteuse d ambiguit s et d effets impr visibles Il convient de rester conscients que ces effets peuvent aller dans le sens de l instrumen talisation de la participation de la soci t civile au profit de groupes et d int r ts particuliers ainsi
328. rtains opposent cet argument la n cessit de lutter contre le gaspillage mais on peut tout aussi bien constater que des strat gies de d tournement se mettent en place lorsque le service devient trop difficilement accessible aux populations les plus pauvres De plus on a constat dans de nombreux cas que d autres services urbains ont pu permettre d amortir la charge de la distribution d eau Quelles politiques interm diaires de r duction des in galit s Les grands op rateurs internationaux de l eau estiment 600 800 milliards de dollars l investissement n cessaire pour satisfaire les besoins D autres consid rent qu avec 100 milliards de dollars sur dix ans on devrait pouvoir mettre disposition de 2 5 3 milliards de robinets Ces estimations divergentes donnent penser qu il existe plusieurs types de strat gies de r duction des in galit s sachant qu il faut la fois continuer investir lourdement pour am liorer l offre d infrastructures tout en appr ciant mieux la demande pour viter les gaspillages il faut savoir que l on demande aux PED de faire en une d cennie ce que les pays industrialis s ont mis un bon si cle r aliser assurer la protection de la ressource ce qui suppose que l on raisonne simultan ment l chelle micro m so intercommunalit et sur des espaces nationaux ou transnationaux agences de bassin mieux g rer les infrastructures
329. ruire les b timents scolaires de les quiper en mobilier de recruter les enseignants et d assurer leur salaire et de doter l cole en mat riels didactiques Au Mali m me les fournitures scolaires des coliers cahiers stylos ardoise craies taient le plus souvent distribu es gratuitement par les Associations de parents d l ves APE gr ce au versement d une part des taxes qu elles recevaient des autorit s locales Malgr cela les parents inscrivaient le plus souvent leurs enfants l cole par obligation ou sous la contrainte des recrutements forc s ou parve naient contourner ces recrutements en soudoyant les ma tres G rard 1997 Aujourd hui la plupart des avantages autrefois accord s sont remis en cause tandis que la demande d ducation ne cesse d augmenter et qu un nombre important d enfants ne peut tre scolaris faute de places Le droit l cole publique gratuite garanti par les l gislations africaines est remis en cause du fait que les tats ne sont plus en mesure ni de r pondre la demande sociale ni de financer enti rement le secteur scolaire les parents sont de plus en plus sollicit s pour payer les salaires des enseignants des coles publiques comme c est le cas au Congo d mocratique au Tchad au Togo Par ailleurs la politique lib rale impos e au secteur scolaire incite aussi les parents financer de plus en plus les coles que fr quentent leu
330. s tonner de l troitesse de la base sociale des associations SANT 85 d injustice et d exclusion dans la sant les centres de sant commu nautaires ont desserr la contrainte de raret en entra nant une nette augmentation du nombre des b n ficiaires de services simples mais de qualit Plus inattendu encore cette augmentation s est produite sp cia lement dans les segments les plus pauvres de la population Quant la solution qui consiste pour les administrations publiques capter l aide internationale pour d velopper des centres de sant dits communautaires elle est une absurdit et un pur et simple gaspillage de l aide Pourtant c est exactement ce qu encourage et finance la Banque mondiale depuis le milieu des ann es 1980 l Unicef lui servant d assistant technique sur le terrain en Guin e au Mali au Burkina Faso au S n gal en C te d Ivoire en Mauritanie au B nin etc ce sont des missions de fonctionnaires et d experts venus de la capitale ou de l tranger qui proposent aux villageois de s organiser en association leur promettant en change la construction d un centre de sant Comment ne pas accepter Mais on le fait sans illusion Tinta 1997 Il faudrait pourtant tre capable d admettre que les administrations publiques aujourd hui en Afrique francophone ne sont pas capables de mobiliser les nergies de la population On ne peut lib rer les nergies
331. s D une part un syst me foncier ne peut fonctionner que garanti par un syst me d autorit qui d finit les r gles et veille leur application que cette autorit soit coutumi re tatique ou mixte D autre part les r gles fonci res d terminent qui a l gitimement et ou l galement acc s quelle ressource et dans quelles conditions et donc la distribution des ressources entre des acteurs h t rog nes Elles expriment n cessairement des rapports de force entre tat pouvoirs locaux et populations de m me que les politiques publiques en la mati re refl tent des choix de soci t explicites ou implicites sur le partage du contr le et de l acc s aux ressources Dans le contexte africain ces enjeux politiques sont directement li s la construction de Etat et aux modes de gouvernance des Etats issus des ind pendances les Etats ind pendants se sont construits sur l lite urbaine duqu e inscrite dans l appareil d tat dans des rapports vari s avec les lites traditionnelles En zone francophone notamment persiste une forte ambivalence dans l attitude des autorit s politiques et des cadres de l administration envers les droits locaux et plus encore les autorit s locales Loin de supprimer la dimension politique du foncier et l enjeu des r seaux sociaux dans l acc s la terre et aux ressources naturelles les tats ont restructur autour de cette dimension et de ces enjeux les
332. s acteurs pour r duire l ambition des agendas etc Anticipons sur la conclusion relative au cas de la gestion des terres et des ressources naturelles pour lui donner une port e plus large La question fonci re est troitement li e la construction d un tat de droit fond sur de nouvelles bases sociales Les espaces publics de proximit fruits d une gestion autonome n goci e entre acteurs et pouvoirs publics tentant de r concilier l galit l gitimit et pratiques sociales sans contourner la dimension politique sont une fa on de permettre ces nouvelles bases sociales de se constituer et de s exprimer Sch ma synth tique du cadre m thodologique Une confrontation entre disciplines des sciences sociales entre exp riences de d veloppement et r sultats de recherche cherchant articuler les approches de types macro et micro Ce n est plus seulement le manqu de croissance qui fait probl me mais le double lien entre croissance et in galit s certaines logiques de croissance n emp chent pas la mont e d in galit s voire l appauvrissement certaines in galit s structurelles sont des freins la croissance _ Y a t il des croissances qui soient moins in galitaires Cette question renvoie au probl me d actualit des r gulations internationales mais aussi au besoin d tat l gitime int gre efficace quitable etc Besoin contredit par les conditions historiques d
333. s acteurs domin s vont utiliser les normes de la microfinance ou celles des champs voisins La compatibilit des normes va permettre de d velopper une viabilit sociale interne et externe L observation des conflits et de leur r solution met en lumi re leurs oppositions Dans cette situation l tat a une situation ambigu D une part la microfinance se construit en partie contre la l gitimit de son inter vention son r le trop important a entra n par le pass la faillite des banques de d veloppement et de la plupart des banques sp cialis es ainsi que la gestion catastrophique des volets cr dit dans les projets de d veloppement Les institutions de la microfinance ne veulent plus se 22 CNCA BNDA au Niger Togo C te d Ivoire B nin 120 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S voir imposer par l tat la fixation des taux de cr dit et d pargne le choix du public et des zones d intervention et le rythme de leur expansion L tat cherche retrouver sa l gitimit par le biais de la l gislation Mais celle ci est elle m me contest e pour son caract re partiel qui permet beaucoup d ONG ou de projets d y chapper Une politique nationale de la microfinance n cessite une approche plus large avec une recherche de coh rence entre les diff rents acteurs concern s Elle passe d abord par la viabilit financi re et sociale de chaque institution par l tablissement d un cadre de con
334. s avaient d sert la base et profitaient bien des avantages de leur statut argument qui porte dans un milieu qui a tendance traditionnellement brimer les tentatives de promotion individuelle Le congr s qui s est tenu en avril 1998 sous la supervision de l encadrement CMDT chefs de r gions et sur un financement d un fonds d appui interne la fili re g r par la CMDT a vu l viction massive de l ancienne quipe dirigeante et la promotion d un nouveau bureau national d autant moins port la contestation qu il 174 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S ne dispose pas de capacit critique face aux arguments de la soci t cotonni re faute d exp rience et de formation Il semble donc que la soci t cotonni re qui avait t fortement branl e par l mergence d un mouvement paysan autonome n ait pas eu d autre ambition dans ses relations de partenariat que de r duire celui ci Pimpuissance Les autres acteurs concern s notamment l tat et les bailleurs de fonds qui auraient pu intervenir pour r quilibrer ces relations se sont abstenus soit en raison d une trop grande proximit intellectuelle avec la soci t cotonni re soit parce qu ils voluaient des niveaux institutionnels qui ignorent la r alit des paysans et de leurs organisations 3 phase depuis 1998 Les organisations paysannes masses de manceuvre dans les processus de privatisation La priva
335. s caract ristiques structurelles il semble au contraire n cessaire de prendre au s rieux cette dimension sociopolitique ainsi que les dispositifs locaux qui bien qu informels constituent l heure actuelle les modes effectifs de r gulation fonci re En fait le caract re composite des syst mes fonciers qui les rend difficilement lisibles pour un regard ext rieur n est pas n cessairement un probl me l chelle locale comme le montrent les arrangements institutionnels locaux et l mergence de dispositifs collectifs non officiels et d espaces publics de proximit voqu s plus haut Les acteurs savent jouer des aspects positifs et des dynamiques du pluralisme l gal en suscitant des formes de coordination et des organisations interm diaires qui permettent une m diation entre des normes et des FONCIER 233 l gitimit s de natures diff rentes et entre les chelles locales r gionales et nationales Plus que la coexistence de normes en elle m me c est la pluralit non r gul e des instances d arbitrage et de m diation qui pose probl me Elle favorise la surench re les revendications contradictoires emp che tout r glement durable des conflits puisqu un arbitrage en un sens peut tre remis en cause aupr s d une autre instance ou l occasion d un chan gement des personnes composant ces instances Plut t que pr tendre supprimer la pluralit juridique et des normes il s agit p
336. s charg es de coordonner la mise en uvre de cette initiative laquelle participent les diff rentes coop rations bilat rales dont la France Plus largement l adoption d un tel cadre devient une n cessit pour tout pr t concessionnel de ces deux institutions C est dire que les politiques de lutte contre la pauvret sont entr es dans une phase op rationnelle avec des enjeux financiers assez consi d rables compte tenu des sommes lib r es par l all gement de la dette Le d bat sur le contenu et les modalit s de ces politiques rev t donc d sormais une acuit singuli re Certains critiquent la lutte contre la pauvret comme une fa on de poursuivre les m mes politiques d ajustement structurel et de lib ra lisation Ils ont pour partie raison mais en m me temps cette nouvelle fa on d expliciter les objectifs de la coop ration au d veloppement prend en compte les d fauts et les non dits politiques du consensus de Washington D autres consid rent que EAN en termes de biens publics globaux a une capacit de renouvellement des politiques de coop ration au d veloppement et de mobilisation de la communaut internationale bien plus percutante Nous pensons que la compl mentarit des deux approches peut tre b n fique Ces diverses critiques sont en partie l expression de controverses et de rapports de force qu il faut savoir reconna tre pour conjuguer une n cessaire radi
337. s d laboration des r formes scolaires ou des exp riences ducatives et n ont t sollicit s que pour appliquer des directives transmises par leur hi rarchie Le syndicalisme 12 Nous avons recens au Mali huit types d coles formelles et deux types d coles non formelles Diarra et Lange 1998 13 On notera cependant exception des communaut s rurales de la r gion de Kayes disposant de leaders migrants r sidant en France aguerris aux luttes syndicales qui ont su cr er des coles tout en refusant souvent le statut d coles communautaires ce qui leur a permis de faire reconna tre leur cole comme cole publique et d obtenir des postes d enseignant DUCATION 51 enseignant a t tr s souvent musel et r duit un syndicat unique inf od au parti unique Cependant cette mise l cart du champ politique n a pas emp ch le milieu scolaire enseignants et l ves de jouer un r le d terminant dans Popposition aux r gimes totalitaires et parfois dans la chute des dictatures du d but des ann es 1990 Au sein des r gimes qui connaissent aujour d hui une transition d mocratique les enseignants ont investi la sph re politique soit par le biais de leur participation aux lections un grand nombre de d put s maliens par exemple sont issus du milieu ensei gnant soit par leur implication dans des associations ou encore par la cr ation de journaux ind pendants Mais cet
338. s de formation l int rieur des entreprises ou sur les liens qui les unissent aux diff rentes coles publiques ou priv es de formation g n rale ou professionnelle sont tr s peu abord s titre d exemple nous citerons trois exp riences qui se situent dans trois secteurs conomiques tr s diff rents la formation des agriculteurs ind pendants et de leurs enfants les tentatives de formation du secteur artisanal et les actions men es par les entrepreneurs sud africains La formation des agriculteurs est souvent li e au d veloppement des cultures de rente et ce sont les soci t s de d veloppement agricole qui laborent des programmes de formation Ces programmes sont alors plus li s des exigences de productivit suppos e s accto tre sous l effet de la formation qu engendr s par une demande exprim e par les agri culteurs eux m mes Bas e sur des principes conomiques court terme et influenc e par les repr sentations de la classe paysanne manant des agents de d veloppement la formation des agriculteurs est rest e enferm e dans un carcan id ologique o l agriculteur est per u comme sujet d velopper De la m me fa on les agriculteurs ont souvent t exclus des d cisions prises pour scolariser leurs enfants et les tentatives de ruralisation de l enseignement chou rent car elles visaient bien plus 14 On peut citer comme exemple la double vacation syst me p
339. s de la barri re culturelle qui les coupe de cette base productive nationale et font des efforts d animation ou de d localisation pour tenter de l abaisser Les tablissements d enseignement technique et les Centres de formation professionnelle sont g n ralement conscients de la relative inad quation de l enseignement trop acad mique qu ils proposent par rapport aux besoins concrets du tissu des petites entreprises principaux employeurs de leurs l ves Ils savent que la p dagogie devrait plus souvent se calquer sur le processus traditionnel d apprentissage et sont g n ralement pr ts mobiliser leurs professeurs et quipements sous employ s pour fournir des prestations de formation d finies la demande Groupements d entreprises et associations professionnelles Le mouvement de structuration professionnelle du milieu des petites entreprises est g n ralement faiblement avanc dans les PED et parvient rarement doter ce secteur d une capacit d expression de ses int r ts collectifs au niveau des instances de d cision nationales En effet la cr ation d un syndicat professionnel n intervient pas spontan ment dans ce milieu structur par l initiative individuelle et la concurrence Elle PETITES ENTREPRISES 193 exige de la part des membres une conscience collective des enjeux communs en confrontation avec l environnement qui ne peut provenir que d un long cheminement Or les regro
340. s de la zone franc se h tent alors de cr er parfois de toutes pi ces en organisant des lections tous les niveaux du dispositif d encadrement des structures repr sentatives des producteurs de coton afin d avoir un interlocuteur officiel parfaitement d pendant et de ce fait relativement docile C est aussi cette m me p riode que les discours des divers acteurs se pr cisent Pour les acteurs dominants soci t s cotonni res bailleurs de fonds tats qui aspirent tous pour des raisons diverses mais compl mentaires restaurer la comp titivit des fili res coton il convient d adopter le discours sur le partenariat les acteurs directement impliqu s dans la fili re producteurs et soci t s cotonni res sont forc ment solidaires parce qu embarqu s sur le m me bateau les producteurs doivent donc mod rer leurs revendi cations de prix afin de ne pas faire couler le bateau et c est aux organisations paysannes de prendre des engagements au nom des producteurs et de convaincre ceux ci de temp rer leurs attentes Les producteurs ne sont pas totalement subjugu s par les int r ts sup rieurs de la fili re Ils consid rent qu ils ont des int r ts distincts et qu en tant que chef d exploitation ils doivent d gager des revenus leur permettant d am liorer les conditions de vie de leur famille En cons quence ils ne peuvent admettre une r mun ration du travail inf rieure cell
341. s et une tranche dite sociale pour les faibles consommations qui accompagnent les branchements du m me nom Morel L Huissier au Congo et au Togo Whittington au Ghana et le GREA a Abidjan ont mis en vidence dans ces diff rents pays les effets pervers d une tarification progressive les m nages les HYDRAULIQUE URBAINE 129 plus pauvres ont des difficult s payer leurs factures Ces derni res repr sentent malgr les subventions une somme importante pour des revenus faibles et irr guliers et ce d autant plus si elles ne sont mises que tous les deux ou trois mois Les branchements sociaux ne sont g n ralement accord s qu aux propri taires ou locataires officiels or les m nages les plus pauvres n ont g n ralement pas de statut l gal d occu pation occupants titre gratuit propri taires coutumiers constructions ill gales Les m nages continuent donc a s approvisionner chez leurs voisins augmentant le volume factur ces derniers qui revendent l eau au tarif de la tranche sup rieure major e de leur marge Si l on prend l exemple de la C te d Ivoire les m nages s approvisionnant chez leurs voisins c est dire les plus pauvres et pour un niveau de service plus faible paient quatre fois le prix de revient du m tre cube produit et subventionnent de fait les m nages qui b n ficient de la tranche sociale De plus dans les quartiers les plus pauvres il est fr quent que
342. s ne peut se passer d une politique d incitation publique dans laquelle l tat jouerait un r le de r gulation du jeu conomique en dialogue avec le secteur priv L un des freins la d finition d une telle politique r side notamment dans la confusion fr quente entre deux conceptions compl mentaires mais clairement distinctes l option de la microfinance qui concentre ses efforts pour favoriser l acc s du plus grand nombre au microcr dit avec des objectifs majoritairement orient s vers la lutte contre la pauvret et l option d appui au d veloppement de petites entreprises d j structur es qui vise elle aussi un impact social par la cr ation d emplois mais galement un fort impact conomique par l largissement la base du tissu productif cr ateur de valeur ajout e Ces deux approches ne s excluent pas mais sont au contraire compl mentaires et il serait assez vain de privil gier l une ou l autre en vertu de pr f rences m thodo logiques ou id ologiques Dans la pr sente note nous avons choisi d examiner la deuxi me option Son importance a t jusqu pr sent sous estim e cause de la faible visibilit de ce segment particulier des pefites entreprises dot es d un potentiel de croissance qui sont tour tour amalgam es soit avec le segment des micro entreprises du secteur informel soit avec les PME du secteur formel Il convient donc de bien d finir au pr alable la cible do
343. s ou de caisses de solidarit mais diminuent souvent leur d pendance vis vis des pr teurs personnels ou des fournisseurs Pour eux les deux syst mes sont compl mentaires et leur rendent des services diff rents Mais les normes de la finance endog ne sont galement valables pour la microfinance confiance proximit honneur et r putation Certains dominants du secteur endog ne notamment les notables qui font des pr ts des taux usuraires ou sont des garde monnaie voient dans la microfinance un concurrent direct leurs activit s Ils essaient donc de saboter cette innovation en faisant courir rumeurs et faux bruits De ce rapide panorama on peut retenir la diversit des acteurs la fois par cat gorie et l int rieur de chacune l existence d acteurs dominants souvent cach s par rapport aux ar nes locales comme les ba lleurs de fonds et les strat gies d acteurs selon leur position dans le champ sp cifique de la microfinance ou dans des champs diff rents microfinance endog ne espace politique local champ politique Enjeux et pluralit de normes L observation des pratiques des diff rents acteurs autour de quelques enjeux significatifs choix du public de la microfinance attitudes vis vis de la p rennit de l institution ou devant le remboursement formes de pouvoir etc fait appara tre les normes qui sous tendent les actions Ces
344. s prises par la soci t civile Tel a t le cas du Mali dans les ann es 1990 L exp rience de ce pays qui a laiss se d velopper dans sa capitale des centres de sant communautaires cr s par des associations constitu es spontan ment dans ce but avant de r glementer leur fonctionnement a prouv qu il est possible de fournir dans les quartiers populaires des 25 On fixe par exemple les tarifs des actes dans la pratique priv e partir de comptes pr visionnels d exploitation b tis par un bureau d tudes et prenant en consid ration du c t des charges des l ments de ce genre mais aussi une voiture etc et du c t des recettes des niveaux d activit individuelle correspondant ceux incroyablement faibles qui sont pratiqu s dans le secteur public dont les agents pratiquent un absent isme hont 26 Par exemple en C te d Ivoire cf Plan national de d veloppement sanitaire 1996 2005 tome IL avril 1996 27 La Coop ration fran aise qui a su accompagner intelligemment le mouvement au Mali pendant quelques ann es s en d sint resse aujourd hui alors que de nouveaux probl mes prise en charge de l indigence contr le de la qualit etc sont r soudre SANT 83 grandes villes les soins de premier recours en volume suffisant et de qualit satisfaisante une large population qui ne pouvait pas acc der aux services publics de sant Ag Icknane ef al 1997
345. s programmes de sant de la Banque mondiale pour un exemple voir J Brunet Jailly 1995 9 Par exemple au Cameroun 10 C est la voie ivoirienne par excellence 70 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S trations et pour la redistribution qui constitue elle seule toute leur assise sociale Il faut m me consid rer que l ajustement structurel p riode extraordinairement favorable l augmentation de l aide ext rieure au secteur de la sant a t l occasion d accentuer les travers de cette tendance des tats acqu rir de l aide toute l aide qui peut tre obtenue en r pondant imm diatement et dans les termes qui conviennent toute sollicitation de la communaut internationale o l on oublie trop souvent que les bailleurs sont concurrents La d pendance conomique des pays pauvres l gard de l aide se double alors d une totale abdication de l intelligence nationale devant les modes en cours chez les bailleurs cette attitude n a strictement rien voir avec quelque notion de d veloppement que ce soit mais elle est devenue la norme des tats francophones d Afrique Mais la rationalit conomique joue aussi sur les comportements des malades Depuis qu il est devenu banal dans la profession de faire payer a chacun tout ce qu il peut payer et donc de d velopper s lectivement une offre de prestations sanitaires pour ceux qui peuvent les payer au prix fort la f
346. s renforce la non participation des enseignants aux prises de d cision ou aux critiques possibles sur la mise en place de ces r formes En effet toutes ces r formes financ es par l ext rieur sont assorties de stages r mun r s destin s l ensemble du personnel relevant des minist res de l ducation directeurs de l enseignement inspecteurs de l enseignement conseillers p dagogiques enseignants et pour pouvoir b n ficier de ces avantages financiers corollaires aux r formes il faut bien entendu manifester un minimum de semblant d adh sion ces r formes Si collectivement les enseignants pourraient pr senter des critiques ou des contre projets individuellement compte tenu de leurs faibles 52 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S revenus leur d pendance vis vis des revenus annexes engendr s par la mise en place des r formes rend difficile toute participation au d bat et toute prise de parole Leurs strat gies pourraient donc se d finir comme des strat gies d vitement ou de contournement qui ne peuvent se d voiler Positions et actions des entrepreneurs Par entrepreneurs nous entendons ici aussi bien les entreprises du secteur moderne que les entreprises artisanales Les relations entre les syst rnes scolaires et le milieu des entreprises ont tr s peu t tudi es en Afrique Des th mes tels que l influence des entrepreneurs sur les politiques d ducation sur leurs politique
347. s sont d pourvus les collectivit s locales s efforcent d chapper au r le de courroie de transmission dans lequel l tat cherche les enfermer Du fait des r formes de d centralisation elles sont attributaires dans le domaine de Peau d une responsabilit importante qu elles ne sont pas en mesure d assumer D une mani re g n rale pourtant les biens et services urbains sont consid r s comme une monnaie d change lectorale sur un march marqu plus que jamais par le client lisme les organisations de base associations de jeunes de femmes de quartiers glises se m lent de fournir des prestations largement situ es hors de leur objet social initial Lanc es dans des strat gies de reconnaissance l gale qui ne profitent souvent qu leurs leaders elles se trouvent du m me coup expos es aux contraintes administratives et fiscales 132 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S les comit s de gestion de r seaux sacrifient en particulier dans les petits centres urbains aux liens coutumiers et au poids des alliances familiales Cette l gitimit contraignante entra ne la fois du conser vatisme et l enfermement dans l horizon born d un projet les exploitants d l gu s sont frustr s de ne b n ficier d aucune l gitimit juridique alors qu ils assument l essentiel des t ches Ils n gocient avec l tat ou les collectivit s locales en
348. se La r alit des grandes organisations paysannes n est pas celle exprim e par leurs organigrammes qui donnent l image d un continuum 158 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S remontant du paysan jusqu l organisation fa ti re D une part il y a de fr quentes ruptures dans l espace avec de nombreuses zones non couvertes D autre part il n y a pas de continuit entre les diff rents niveaux de l organisation le groupement au niveau local l Union ou lPassociation au niveau zonal ou r gional la f d ration au niveau national ont leurs pr occupations leurs int r ts sp cifiques et leur logique propre voir Barbedette 1997a notamment La FUPRO du B nin n est pas l addition des UDP et chaque association membre de la FONGS est patronne chez elle L indispensable d bat interne qui viterait aux repr sentant nationaux d tre coup s de leur base est long et co teux Or les interlocuteurs des organisations paysannes sont le plus souvent press s Mais surtout la base de ces organisations nationales ce n est pas le paysan mais l organisation paysanne locale Or celle ci n est pas tout le village et n est pas directement articul e sur les syst mes locaux de d cision qui d terminent pour l essentiel la conduite des activit s de production travers le contr le de la possession et de l utilisation des Viewed G wa Yeas AV VUE UL Pyesesavas ve i MLILIOD CA LENTLS te
349. secteur depuis vingt ans elle a visiblement eu pour premier souci sur ce point de prot ger les revenus pharmaceutiques priv s et l emploi dans les soci t s d tat charg es de l importation et de la distribution des m dicaments On a cit plus haut les circulaires parfaitement explicites du ministre de la Sant de C te d Ivoire l objectif est de pr server le chiffre d affaires et les marges des pharmaciens d officine Et pour conclure sur les in galit s structurelles les syst mes de sant publics de plusieurs pays d Afrique de l Ouest notamment ceux de C te d Ivoire de Guin e et du B nin tous ceux sur lesquels l tude a t faite contribuent la redistribution en faveur des riches et au d triment des pauvres Les in galit s sont construites dans le syst me de sant et pr cis ment par le jeu des normes au sens que nous avons donn cette expression c est la qualit des soins qui est invoqu e par les m decins pour justifier des tarifs d honoraires inabordables pour le commun des mortels c est la qualit des produits qui est invoqu e par les phar maciens pour justifier l approvisionnement en sp cialit s aussi co teuses que possible c est l galit des droits des malades du Nord et du Sud qui est invoqu e par les politiciens du Nord et du Sud pour justifier P ing rence humanitaire et des choix de politique de sant qui favorisent les technologies que
350. sent plus aucune interpr tation Certains services statistiques renoncent dor navant calculer les taux nets de scolarisation pr f rant afficher des taux bruts plus lev s du fait du mode de calcul DUCATION 59 Disparit s r gionales dans le d veloppement de l ducation Diagnostic et politiques de r duction Paris Unesco IIPE DIARRA S O et M F LANGE 1998 La diversification de l offre et de la demande en ducation au Mali communication l atelier international Savoirs et d veloppement Bondy 25 27 mars DURU BELLAT M 1990 L cole des filles Quelle formation pour quels r les sociaux Paris L Harmattan GERARD 1997 La Tentation du savoir en Afrique Politiques mythes et strat gies d ducation au Mali Paris Karthala LANGE M F avec J C BOUSQUET P N DIOUF et J M KOHLER 1990 Les formations rurales Rapport de synth se BDPA SCETAGRI Orstom Paris minist re de la Coop ration et du D veloppement LANGE M F 1991 Syst mes scolaires et d veloppement discours et pratiques Politique africaine n 43 octobre dir 1995 Les strat gies ducatives en Afrique subsa harienne Cahiers des sciences humaines vol 31 n 3 dir 1998 L cole et les filles en Afrique Scolarisation sous conditions Paris Karthala 1998 L cole au Togo Processus de scolarisation et institution de l cole en Afrique Paris Karthala
351. seulement de coalitions d int r ts cat gorielles et temporaires quand les acteurs g rent la pluralit des normes qui les traversent et les mettent en confrontation avec d autres groupes d acteurs Leur repr sentativit crit re im portant n est pas seulement de l ordre du ratio des acteurs organis s par rapport Ja totalit des acteurs concern s mais plut t d ordre territorial pour qualifier dans un espace public de proximit la diversit des acteurs associ s par le groupe la r gulation des rapports de pouvoir locaux la pluralit des chelles d intervention la dur e dans laquelle ils se projettent 2 Des groupes d acteurs ont vocation participer la prise de d cision politique relative aux enjeux et aux in galit s auxquels sont con front es leurs organisations Cette responsabilit suppose leur niveau CADRE DE R F RENCE EN QUATRE TEMPS 25 de se doter des capacit s d animation et de r flexion leur permettant d apporter une contribution ind pendante et originale Elle suppose que les autorit s publiques leur reconnaissent ce r le et ne cantonnent pas au contraire ces organisations de la soci t civile dans une seule fonction de prise en charge compensatoire des services d faillants ou r serv s aux cat gories d favoris es 3 Les groupes d acteurs ont besoin d une force interne et d une coh sion pour r sister aux d pendances externes mais ils courent le risque
352. sid r s comme contrariants Cet acteur rencontre des acteurs paysans qui op rent en revanche sur plusieurs sc nes et dans plusieurs champs simultan ment Ils d veloppent de ce fait une pens e multiple et assument des logiques contradictoires qui d terminent chez eux des strat gies du multiple jeu leur permettant de naviguer dans des situations toujours potentiellement conflictuelles Barbedette 1997 1998b Les chances de communication authentique entre les d veloppeurs et les acteurs paysans sont particuli rement limit es et la relation de 144 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Figure 1 Qu est ce qui polarise les organisations de base H t rog n it et homog n it de normes a ee 7 PROGR S A ee ee mt Modernisation Rentabilit IDEOLOGIE Professionnalisme Participation Productivit Progr s Comp tition D veloppement Concurrence durable INDIVIDU divise a SN a Q PROFIT MARCHE Technique Argent de L AIDE logiques POP N est elle polaris e os ES COUTUMES Valeurs h rit es ss BS 2 a N Entente Stabilit S D brouillardise quilibre 2 Cr ativit nature forces Peu formalis Ritualisation ou formes R f rence originales linvisible strat gie Wott tec scene Kec cess ag 5 z D ao SR SECURITE Le La ead r a
353. sieurs AV o ne subsiste plus qu un seul agent le chef de zone conseiller technique aupr s des responsables d organisation D sormais des quipes techniques villageoises assurent le suivi des campagnes agricoles et l encadrement des producteurs de coton Les associations villageoises sont r mun r es par des frais de march proportionnels au tonnage commercialis qui augmentent avec le niveau d organisation AV simple ou ZAER Ces ressources constituent des budgets communautaires pour les villages le coton finance alors les ORGANISATIONS PAYSANNES 165 quipements sociaux cole centre de sant C est dire que la CMDT a pleinement jou la carte de la responsabilisation des producteurs dans les domaines de l organisation des campagnes agricoles contribuant ainsi l mergence d une lite paysanne relativement jeune et dynamique qui s est familiaris e avec la gestion de services d int r t g n ral Au d but des ann es 1990 la CMDT va opter pour la syst matisation de ces formes d organisation afin de se d sengager le plus vite possible du terrain courtant ainsi les phases de maturation qui faisaient la force des premi res organisations et abandonnant aussi largement le champ de la vulgarisation et du conseil agricole Le mouvement revendicatif des paysans et la naissance de l organisation syndicale Les premi res manifestations du m contentement des paysans ont lieu d s 1989 et 1990
354. sition des diff rents acteurs ou agents dans un champ sp cifique en l occurrence le champ financier et plus pr cis ment celui de la microfinance et la relation de ce champ avec d autres champs connexes Le m me acteur peut selon le champ o il se situe et la place qu il y occupe avoir des opinions ou des pratiques tr s diff rentes Comme le disait avec humour un ministre b ninois En tant que ministre de l Agriculture je vous dis ceci en tant que responsable de mon parti politique je vous dis cela en tant que responsable de telle ONG de ma r gion j ai encore une autre opinion entretien personnel Essayons d illustrer ces abstractions par un nouveau sch ma figure 2 qui ne repr sente plus les diff rentes formes d institutions financi res mais les acteurs dans le champ de la microfinance Celui ci peut tre structur selon deux axes le degr de possession du capital conomique et du capital intellectuel La repr sentation est tr s grossi re mais on peut se donner des crit res objectifs par exemple volume de financement d un c t et nombre de publications de colloques de citations ou de r f rences de l autre Six cat gories d acteurs avec des positions diverses et volutives peuvent tre identifi es Les bailleurs de fonds Ils sont en concurrence pour dominer le champ parce qu ils apportent leur financement et veulent imposer la l gitimit de leurs id es
355. sociales et d autre part des r sultats de recherche et des exp riences de d veloppement Partie d une initiative du monde de la recherche ayant sollicit en chemin la participation d op rateurs et faite pour s adresser aux d cideurs politiques l laboration de cette proposition a eu affronter les difficult s d un tel exercice l d cloisonner les contributions particuli res sans les amoindrir construire un point de vue d ensemble mais reposant sur des donn es bien document es donc relativement sp cifiques tirer parti de toute la finesse de l analyse th orique des ph nom nes sans perdre de vue qu une id e juste se v rifie dans la pratique sans renoncer la rigueur des r sultats de la recherche se situer sur le terrain des propositions politiques conjuguer la complexit de la synth se et la clart de la formulation Groupe de recherche et d change technologique Pr cis ment de l Institut de recherche pour le d veloppement IRD ex Orstom 2 Le minist re fran ais des Affaires trang res DGCID s est int ress ce travail en y participant en apportant une aide financi re et en nous donnant l occasion de le confronter avec l quipe de la Banque mondiale charg e de la r daction du Rapport sur le d veloppement dans le monde 2000 2001 consacr la lutte contre la pauvret ja 6 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Notre prop
356. sociales et autres instances de m diation Nous cherchons rep rer comment ces rapports de force doivent tre pris en compte pour permettre la mise en uvre efficace et r aliste d une politique d appui Enfin nous proposons une r flexion sur la fa on de construire effica cement une politique publique coh rente en faveur de ce secteur qui int gre les programmes d intervention les mieux adapt s Nous cherchons ainsi d finir quels pouvoirs de m diation sont susceptibles de n gocier cette politique quels modes de r gulation publique appelle sa mise en uvre quels objectifs elle devrait viser et quelles formes de redistri bution sociale elle pourrait aboutir Panorama des acteurs pluralit des normes Bailleurs de fonds Au cours des cinq derni res ann es le financement d op rations en faveur des petites entreprises a connu un net ralentissement au sein de la communaut des bailleurs de fonds comme si ceux ci s autorisaient une pause de r flexion sur ce sujet Cette baisse de motivation doubl e d un sentiment d incertitude provient des faibles r sultats globaux obtenus par PETITES ENTREPRISES 187 les nombreux programmes d appui aux PME ex cut s dans la d cennie 1990 la fois en termes d impact sur le tissu des entreprises et en termes de p rennisation des structures soutenues et ce au regard de l importance des investissements consentis sur fonds publics Ce constat ne pouvait d bo
357. sociales ou des groupes d acteurs qui s affrontent et qui n gocient les principes n cessaires aux arbitrages et aux d cisions Ces politiques publiques sont qualifi es d interm diaires dans la mesure o elles se situent entre le cadrage macro conomique global et la somme de mesures ou d op rations locales entre la politique au sens de gouver nement et de rapports de pouvoir politics et la politique au sens de programme d action policy Elles sont interm diaires galement au sens o elles cherchent prendre en compte les dynamiques sociales et intervenir au point de rencontre et de m diation entre ces dynamiques et les dispositifs de d cision et d action des politiques publiques Le fait de se r f rer de telles politiques interm diaires ne minimise pas l important levier de lutte contre la pauvret et les in galit s que sont les politiques nationales d Etat en mati re de fiscalit de s curit etc Groupes d acteurs dispositif collectif produisant des formes de r gu lations pratiques entre des individus ou des organisations potentiellement en conflit Leur origine priv e n emp che pas d y associer des individus appartenant la sph re publique Les groupes d acteurs ne sont pas une fa on d opposer la soci t civile l tat mais au contraire une fa on de chercher un renou vellement des formes de collaboration Quant l chelle de leur action e
358. sonnes g es ou tous ceux qui restent soumis diverses formes de d pendance Quelles sont les solutions de cr dit pargne alternatives pour les couches moyennes ou ais es Par rapport la situation du Bangladesh ou de nombreux pays asiatiques les banques en Afrique restent tr s concentr es dans les capitales ou les grandes villes secondaires et elles ne font rien pour attirer le client Dans la majorit des cas plus de 90 de la population des quartiers urbains ou des villages n a pas acc s au syst me bancaire classique Comment justifier dans ces conditions de cr er un syst me de microfinance qui se concentre sur les pauvres environ 30 de la population et en exclure les autres En haoussa par exemple le m me mot arziki d signe la richesse et la chance Terme pidgin venant de bad luck Tous les pauvres sont potentiellement soup onn s de d saccumuler d tre des paniers perc s et sont menac s comme tels d tre mis hors solidarit L accumulation est l gitime mais la d saccumulation est stigmatis e comme une tare c Warnier 1994 on 108 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Si l on persiste cependant cibler les interventions sur les pauvres les effets pervers sont probables et fr quemment observ s pr l vement direct ou accaparement par le mari ou le patron apr s l octroi du cr dit la femme ou l individu pauvre pr te nom groupe fictif ou sa
359. ssairement constitu s en r action des processus in galitaires d appauvrissement Travers s eux aussi de conflits de normes ils peuvent m me parfois accentuer les in galit s en se pr tant la coalition temporaire d int r ts particuliers L exemple de la microfinance montre bien la complexit de la question car l exp rience a prouv que des caisses de cr dit r serv es aux pauvres ne pouvaient pas fonctionner Comme il est dit dans le texte paradoxalement ce sont des caisses ouvertes la diversit sociale qui d fendent le mieux les int r ts des pauvres Moyennant certaines conditions une telle diversit permet de combiner la diversit des int r ts individuels et collectifs la diversit des normes Par exemple un montant de plafond de cr dit pas trop lev pour ne pas devenir une banque de riches mais pas trop bas non plus pour pouvoir satisfaire une client le CONCLUSION ET PERSPECTIVES 245 plus ais e qui assure la caisse par ses remboursements des ressources utiles sa rentabilit et qui garantit par ailleurs un soutien social local Par exemple galement accepter que les paysans aspirent des cr dits la consommation m me si l objectif est d abord la recherche d effets productifs Le cas des micro entreprises est galement tr s probant car elles ne sont pas homog nes Elles peuvent tout s appartenir au secteur informel et n anmoins pour certaines d entr
360. ssentiels d une strat gie de d veloppement r ussie est l appropriation et la participation parce que le d veloppement ne peut pas tre simplement une affaire de n gociation entre un bailleur de fonds 37 Nous ne disposons d aucun bilan de cette exp rience En revanche on pourrait chercher savoir quel est ce bilan en Ha ti o l aide am ricaine intervient de cette fa on depuis des ann es 90 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S et le gouvernement et parce que le d veloppement doit aller plus profond il doit impliquer et aider des groupes de la soci t civile Stiglitz conomiste en chef la Banque mondiale 1998 Quant la n cessaire l gitimation de ces initiatives fr quemment fond es au d part sur une logique d int r ts locaux l exp rience malienne dans le domaine de la sant communautaire montre qu elle peut provenir de la taille qu atteignent les r alisations d viantes et des difficult s qu elles rencontrent Il est vrai que dans le m me temps qu une pyramide d activit s se met en place un minimum de structu ration juridique s impose L vy 1999 Mais il n y a que des incon v nients dicter les textes juridiques avant que les r alisations n aient pris corps c est un travers administratif ordinaire dont il faut au contraire sortir En un mot ce qu il faut trouver c est le moyen de sortir de Pindi g nisation du colonialis
361. st particuli rement propice des pratiques de droits pluralistes cf entre autres Assier Andrieu dir 1990 sur le cas fran ais FONCIER 213 sociales et politiques tant dans la longue dur e que du point de vue des acteurs locaux agissant dans des contextes institutionnels instables Nous _insisterons d abord sur le fait que la pluralit des normes dans le domaine foncier est une construction historique dont les effets sont toujours pr gnants puis sur la dimension politique inh rente la question fonci re r v latrice des dynamiques sociales et des in galit s struc turelles que l entr e par le pluralisme des normes permet de mieux prendre en compte Enfin nous caract riserons les modes effectifs de r gulation fonci re en insistant sur l mergence dans certaines con ditions de dispositifs collectifs non officiels articulant le dispositif tatique et les syst mes de r gles et de pouvoir locaux et assurant tant bien que mal l existence d un espace public de proximit selon lheureuse expression de A Cottereau 1992 reprise par C Vidal 2001 Dans une troisi me partie nous tenterons d apporter des l ments de r ponse la question suivante comment envisager une politique fonci re qui puisse articuler droit positif et pratiques locales sans vacuer la r alit du pluralisme des normes et si possible de mani re conomi quement efficace socialement quitable et politiquement
362. t Jamison 1993 Banque mondiale 1993 Elle a propos de jouer sur la lib ralisation du secteur de la sant sur l autonomie de gestion au sein m me du secteur public et sur la politique des prix pour modifier les structures du syst me de sant et donc les r les respectifs des diff rents acteurs Elle s est souci e de l efficacit de ses interventions portant un jugement empreint d une grande modestie et d finissant des moyens d am liorer ses actions Apr s tant de d clarations de politique sectorielle elle s est interrog e sur la r elle volont de ses partenaires de r former les syst mes de sant Brunet Jailly 1999b Mais dans la pratique il faut placer l aide La norme de v rit scientifique ne sert plus alors que d ornement au fronton d un bailleur qui comme les autres cherche placer son aide sans regarder plus loin et se contente d obtenir l accord des tats sur les pr ts qu il leur fait Ces tats sont ind pendants leurs dirigeants signent des accords en respectant un grand c r monial soit Nous sommes dans un syst me celui de la d pendance Malgr la multiplicit de leurs interventions les ONG ne mettent pas non plus en application des normes particuli res dans le domaine de la sant Cela tient en partie la formation tr s insuffisante notamment en sant publique dans le contexte du sous d veloppement des m decins qui sont charg s de concevoir diriger
363. t es de l poque coloniale se sont le plus souvent reproduites ou accrues L accroissement des disparit s r gionales a souvent t d crit comme la r sultante d absence de politiques sp cifiques destin es les combattre Carron et Ta Ngoc Chau 1981 De m me la permanence des in galit s entre gar ons et filles devant l cole d coule d une politique du Jaisser faire qui a permis leur reproduction Lange dir 1998 Les ann es 1960 1980 ont pourtant connu une forte implication des tats africains dans l volution des syst mes scolaires Quelques pays ont nationalis l ensemble des coles priv es d autres voyaient la part des tablissements publics s accro tre L tat tait omnipr sent ne laissant que peu d initiatives aux autres acteurs le r le des associations de parents d l ves tait insignifiant les ONG n intervenaient que tr s rarement dans le secteur scolaire et l influence des bailleurs de fonds restait mod r e dans l laboration des politiques scolaires et le finan cement des r formes F IRD Institut de recherche pour le d veloppement ex Orstom 38 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Cette situation change radicalement la fin des ann es 1980 Le r le des diff rents acteurs parents d l ves ONG ou associations tablis sements priv s bailleurs de fonds s est accru aux d pens des Etats Le processus de d mocratisation politique que
364. t joue le jeu du partenariat durant quelques ann es Le SYCOV est associ en particulier aux proc dures d achat d intrants ainsi qu l organisation et au suivi des campagnes de commercialisation Cette franche colla boration culmine avec la signature en 1994 d un contrat plan qui associe parit l tat la CMDT et l organisation des producteurs Le contrat plan r git pour quatre ans le fonctionnement de la fili re prix de base fonds de stabilisation r gle de r partition des b n fices et met en place des structures paritaires de suivi et de gestion Ce contrat est tr s favorable la CMDT qui est assur e d tre approvisionn e en coton graine durant quatre ans un prix de base particuli rement bas 125 F kg alors que l effet de la d valuation du franc CFA joue plein Mais il a le m rite de familiariser les responsables paysans avec l orga nisation globale de la fili re la prise en compte des r alit s du march international l analyse conomique et la gestion des r sultats de la fili re ce qui constitue une chance unique pour une organisation paysanne en Afrique Pour remplir correctement son r le le SYCOV qui ne dispose pas de ressources propres cherche mobiliser des aides et des appuis ext rieurs Contrairement la rumeur ses ressources seront tr s limit es et ne d passeront pas les dix millions de francs CFA par an en moyenne durant cette p riode bien insuffisantes d
365. t du coton Mais en aucun cas on ne discute avec le SYCOV de questions qui pourraient avoir des incidences conomiques ou financi res la politique d investissement la valorisation des sous produits par exemple Les comptes de la fili re sont fournis peu de jours avant la r union du comit de suivi ils sont incompr hensibles pour les responsables paysans sans l appui d un expert rien n est pr vu pour les aider les ma triser d La CMDT r siste aux volutions pr vues par le contrat plan et renforce sa position de monopole dans divers domaines en s opposant aux initiatives du SYCOV La privatisation de la sous fili re intrants tait envisag e durant la p riode Non seulement l tude pr vue cet effet n a pas t commandit e par la CMDT mais en outre celle ci a r ussi faire chouer toutes les initiatives prises par les unions d AV pour s approvisionner directement aupr s des fournisseurs moindre prix Elle conserve la haute main sur ces op rations consid rant que le monopole est la solution la plus appropri e pour assurer la qualit et la r gularit des approvisionnements La CMDT a r ussi faire chouer une tentative du SYCOV de diversifier les sources de financement de la campagne agricole D autres banques telles que la BIM Banque internationale pour le Mali qui avaient commenc intervenir dans la zone la demande du SYCOV ont t bloqu es dans leurs op rations
366. t ouverte sur les formes que peuvent prendre les interactions et les collaborations entre tat et soci t civile Elle est d autant plus importante que nous abordons une nouvelle phase de l histoire de Etat nation confront une d multiplication des instances politiques CONCLUSION ET PERSPECTIVES 243 Rappelons simplement que le probl me n est pas nouveau l histoire nous raconte partout l interaction entre le monde politique et la soci t civile L implication de cette derni re b n ficie donc d une exp rience dans la dur e Par ailleurs si les pays en d veloppement ont besoin d voluer du point de vue de la gouvernance d une part ils ne sont pas les seuls d autre part ils ont aussi des r f rences originales faire valoir quant la multiplicit des formes de pouvoir Il n y a pas de mod le appliquer Local international ou micro macro Le souci d op rationnalit et la prise en compte des initiatives des groupes d acteurs mettent en vidence l importance de l chelle locale pour la mise en uvre des politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s Cette importance peut pr ter confusion sur notre intention car on sait bien que les causes de la pauvret et des in galit s puisent aussi leurs racines dans l conomie et la g opolitique inter nationales Notre souci d agir sur les causes pour emp cher autant que faire se peut leurs e
367. t simultan ment sur la contrainte sur les r seaux de client le et faute souvent d un ancrage incontest dans les ar nes politiques locales sur la n gociation avec les pouvoirs locaux et avec les diff rentes fractions sociales concern s par le contr le de l acc s la terre et aux ressources notables cadres politiciens et de plus en plus ressortissants urbains des r gions rurales L action de l tat a donc aussi contribu maintenir voire amplifier le pluralisme des normes En d finitive les interventions publiques juridiques ou informelles qui se sont succ d jusqu aux ann es 1980 ont laiss l essentiel des populations rurales y compris les populations que les autorit s ont contribu tablir dans une situation de flou juridique sinon de pr carit voire d ill galit L option de la ma trise tatique de la terre au nom du d veloppement ayant clairement chou et le principe m me d une gestion tatique par une l gislation impos e d en haut paraissant disqualifi les Etats sous la pression des institutions et des bailleurs de fonds internationaux ont cherch mettre en uvre de nouvelles politiques fonci res Celles ci ont pr cis ment vis combattre les effets pr sum s pernicieux du plura lisme juridique soit en tentant d imposer la privatisation des terres lors _ d une premi re vague de r formes dans les ann es 1980 soit en r duisant de mani re plus
368. tabilit ne peut appara tre que dans la dur e N anmoins de nouvelles banques capitaux nationaux commencent s int resser ce secteur Le secteur financier interm diaire caisses mutuelles institutions de microfinance coop ratives d pargne et de cr dit ne s adresse pas PETITES ENTREPRISES 191 non plus aux petites entreprises Les m thodes de s curisation du risque et la nature des produits financiers ne correspondent ni aux caract ristiques sociologiques de cette client le ni ses besoins prioritaires qui portent sur le cr dit d investissement moyen terme Le cr dit court terme offert par les sch mas de microfinance est cependant appr ci par les petites entreprises pour renforcer ponctuellement leur fonds de roulement Ces sch mas acceptent parfois d augmenter leur plafond de pr t pour r pondre la demande de la fraction la plus entreprenante de leur client le de micro entreprises ou m me de d velopper leur intention de nouveaux produits de cr dit moyen terme Le secteur financier endog ne tontines caisses de solidarit banquiers ambulants usuriers s int resse finalement assez peu au secteur de la petite entreprise comme le montrent les diff rentes enqu tes ce sujet On constate en effet g n ralement que le capital investi dans ces unit s vient principalement de l pargne individuelle ou ventuellement familiale Cette difficult trouver des ap
369. table s il est desservi par un r seau ou une pompe moins de 20 m tres de son habitation En zone rurale l acc s l eau signifie qu un membre de la famille ne passe pas un temps disproportionn la collecte de l eau Zerah 1999 128 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Nouakchott Plus inqui tant 4 Yaound en 1976 80 de Ja popu lation avait directement ou indirectement bornes fontaines acc s au r seau en 1994 64 de la population seulement b n ficiait de ce service En effet m me si le nombre de personnes ayant acc s directement ou indirectement au r seau reste stable voire augmente la croissance tr s importante de la population urbaine induit un abaissement du taux de couverture En mettant l accent sur les conditions d acc s un service de premi re n cessit on se trouve confront au concept de amp spoliation urbaine Le d bat est bien situ sur le registre des in galit s structurelles un certain nombre d espaces urbains ne rel vent ni de l hydraulique villageoise ni de l hydraulique urbaine Ces espaces sont n glig s par les d cideurs nationaux et par les grands op rateurs internationaux Ils se trouvent disqualifi s dans la mesure o ils se situent en dehors des enjeux proprement conomiques de l implantation des grandes infrastructures A la pr carit de l occupation du sol r pond celle du logement On a galement assist durant la dern
370. tant de d finir une ligne de partage ou des pourcentages et des sous cat gories les plus pauvres des pauvres En dehors des probl mes de mesure et de fiabilit des statistiques cette vision appara t tr s r ductrice de la r alit Il existe bien s r une diff renciation sociale l int rieur des villages et des quartiers mais celle ci repose sur de nombreux crit res sexe ge ethnie profession principale ou caste anciennet d installation parfois religion niveau de richesse Pour ce dernier crit re il y a davantage un continuum qu une coupure tr s nette Tout le monde a plus ou moins de la terre ou des troupeaux m me si la qualit ou la quantit diff re fortement Cette diff renciation s accompagne g n ralement de m canismes de redistribution et de client lisme l int rieur de la famille plus ou moins largie du village ou du quartier En d finitive la pauvret doit elle s analyser au niveau de l individu ou de la famille Peut on comprendre la situation des pauvres sans la mettre en relation avec celle des riches qui souvent leur fournissent du travail et des dons La pauvret n est elle pas davantage un processus socio conomique 6 Comme les pauvres sont un bon cr neau pour obtenir de l argent cf cadre guin en il n est pas tr s difficile de pr senter correctement les statistiques ou d assimiler tous les habitants d une zone pauvre
371. te mettre en uvre des strat gies parall les aux dispositions officielles pour tirer un b n fice personnel de cette gestion de la confusion mais aussi pour essayer d assurer malgr tout leur fonction de maintien de la paix sociale et de repr sentant de l autorit publique cas des sous pr fets par exemple FONCIER 225 Face cette complexit il est d usage de souligner les incoh rences et les sources de diff rends et de conflits Mais si effectivement les cas de dysfonctionnements sont faciles identifier on ne s interroge pas assez sur les cas beaucoup plus nombreux o les proc dures concr tes d acc s aux ressources fonci res et leur contr le semblent fonctionner sans d sordre majeur En d pit de la prolif ration de normes de r gles et d institutions les conflits ne se g n ralisent et ne d g n rent finalement que dans certaines circonstances Nous disposons maintenant d un bon nombre d tudes empiriques socio anthropologiques en particulier qui permettent d expliquer ce paradoxe On peut souligner les principaux points qui se d gagent de ces descriptions fines Le caract re proc dural des logiques d acteurs dans le domaine de l acc s au foncier et de son contr le Comme dans bien d autres domaines les droits locaux concrets ne sont tant pas le r sultat de l application syst matique d un ensemble coh rent de normes abstraites que le fruit de n gociations s
372. te position politique ne leur permet que rarement d influencer les politiques scolaires qui sont dor navant soumises l approbation et au financement des bailleurs de fonds Plus que les conditions nouvelles n es de la d mocratisation des syst mes politiques qui n ont gu re permis en dehors des courtes p riodes de transition durant les Conf rences nationales o le d bat sur l cole a pu tre ouvert ce sont les conditions li es au n olib ralisme pr n par les coop rations trang res qui ont pu avoir une influence sur les actions des enseignants Leur r le dans la cr ation d coles priv es ou parfois d coles commu nautaires est souvent r el et d terminant mais limit des strat gies individuelles souvent li es des int r ts financiers personnels En revanche l espace de libert cr par la d mocratisation leur a permis d accroitre leur r le et leurs actions parfois d terminants au sein des associations de parents d l ves o ils occupent des postes cl s du fait de leur niveau d instruction et de leur connaissance du syst me scolaire On constate donc que les enseignants en tant que groupe profes sionnel constitu ont peu d influence sur les politiques scolaires les orientations ou les grandes r formes en cours Le sens des relations est demeur de type vertical et hi rarchique et leurs avis sont rarement pris en compte L origine ext rieure du financement des r forme
373. ter dir 2001 22 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Il s agit donc de formuler l hypoth se que la confrontation entre acteurs sur le terrain des enjeux li s aux in galit s structurelles rel ve d une coexistence et d un empilement de plusieurs normes Coexistence et empilement pouvant videmment aller de pair avec conflits Une telle hypoth se permet de rapporter les comportements des acteurs des modes de r gulation des sources de pouvoir et d autorit fortement d pendants des formes locales de reconnaissance sociale Contrairement aux explications par les valeurs ou les int r ts cette analyse des confron tations par l empilement des normes n impute ces derni res aucune essence particuli re Cette acception de l empilement oppos e celle de l cart entre le droit ou la d ontologie et les pratiques usuelles par exemple ou de la contradiction entre traditionnel et moderne par exemple se veut empirique centr e sur les significations que les acteurs eux m mes donnent au ph nom ne de pluralit des normes sans pr juger d un mod le g n ral d interpr tation Le recours aux normes permet d expliquer ce qui est en jeu dans les pratiques des acteurs r agissant aux in galit s structurelles qu ils subissent du point de vue de la confrontation et de la n gociation avec en particulier les puissants Pour autant il ne s agit pas du tout d en faire un m canis
374. ter des prises de position Le fait de vouloir apporter une contribution dans ce domaine des politiques publiques nous fait courir le risque d une double critique travail pas assez rigoureux du point de vue des r f rences th oriques et travail pas assez op rationnel du point de vue de la mise en uvre des propositions Nous sommes conscients des limites de l exercice et de la n cessit de prendre en compte ces critiques dans la poursuite de la d marche Son int r t r side selon nous dans la tentative tr s empirique de chercher des terrains de dialogue entre chercheurs op rateurs et d cideurs pour essayer de renouveler la pens e pratique du d velop pement Le besoin de renouvellement tant une vidence En particulier l initiative d all gement de la dette en faveur des pays pauvres tr s endett s soutenue par la communaut internationale s accompagne pour les pays qui demandent en b n ficier d un processus pr alable de r daction d un cadre strat gique de lutte contre la pauvret 3 G rard Winter dir 2001 In galit s et politiques publiques en Afrique Pluralit des normes et jeux d acteurs IRD Karthala 4 Voir le mode d emploi de celui ci et le glossaire des principales notions utilis es qui sont plus largement d velopp es dans le premier volume INTRODUCTION 7 Ce cadre doit tre approuv par les instances de la Banque mondiale et du FMI institution
375. tes g ographiques Cette note fournit les premi res hypoth ses et les premiers constats Elle devrait tre compl t e par une recherche comparative syst matis e men e dans plusieurs pays avec le concours de chercheurs et de praticiens du Sud et du Nord Les trois secteurs et la diversit des formes Nous supposons connues du lecteur les caract ristiques du secteur financier et les principales volutions de ces derni res ann es qui ont conduit un changement important de paradigme Commission euro p enne 1998 Gentil ef al 1993 Rappelons qu au del du faux dualisme secteur formel informel que les politiques de lib ralisation et de privatisation au profit d un march financier unifi devraient faire dispara tre il existe en r alit trois secteurs le secteur bancaire Banque centrale Banque de d veloppement banques commerciales banques sp cialis es etc tr s s lectif est pr sent dans la capitale et les grandes villes secondaires et atteint moins de 10 de la population dans la majorit des pays le secteur endog ne terme que nous pr f rons informel se cr e en dehors d une intervention externe Il est tr s divers tontines simples et complexes banquiers ambulants garde monnaie clubs d investisseurs caisses de solidarit pr teurs des taux dits usuraires ou apparemment nuls Il a ses propres r gles ses propres normes m le troitement l conomique
376. ticiens du d veloppement qu aux chercheurs et aux d cideurs politiques Il est le produit d une expertise collective impliquant IRD CIRAD CNRS universit de Versailles Saint Quentin DIAL GRET IRAM minist re des Affaires trang res DGCID et AFD Men e depuis 1998 l tude a mobilis des chercheurs comme des op rateurs du d veloppement Elle a d abord produit un premier dia gnostic d ensemble de la situation en Afrique co dit par IRD et Karthala sous le titre In galit s et politiques publiques en Afrique Plu ralit des normes et jeux d acteurs Marc L vy chercheur au CIRAD travaille au sein du GRET Il est par ailleurs charg de cours l Institut d tudes politiques de Paris l universit Paris XI et l universit de Montr al conomie et d veloppement Collection dirig e par Georges Courade LIL 7 ISBN 2 84586 305 5
377. tisation des soci t s cotonni res est l vidence le grand enjeu de cette nouvelle p riode et le jeu des soci t s cotonni res vis vis de leurs partenaires paysans est interpr ter dans cette perspective ce sujet deux conceptions s affrontent celle de la Banque mondiale qui pr conise le d mant lement des soci t s cotonni res en plusieurs entit s agro industrielles en vue d instaurer une certaine concurrence qui serait favorable une meilleure r mun ration des producteurs celle de la Coop ration fran aise et plus particuli rement de la CFDT qui pr conise le maintien de la fili re int gr e par un op rateur unique la soci t cotonni re syst me qui a fait ses preuves sur le long terme et qui a permis une croissance remarquable de la production Dans cette derni re hypoth se et pour viter toute solution aven tureuse il convient de constituer un bloc majoritaire d actionnaires dans lequel la CFDT qui d tient par exemple 40 du capital de la CMDT constituerait le noyau central auquel pourraient s adjoindre les pro ducteurs et le personnel de l entreprise alli s naturels puisqu ils sont les principaux acteurs de la fili re C est le processus qui est engag dans les autres pays Burkina Faso Cameroun 4 Cf le colloque organis conjointement par Coton et d veloppement CFDT et le Monde diplomatique en mai 1999 sur l th me D veloppement rural en Afrique
378. ts entre le gouvernement malien et le personnel de la sant publique pourrait sans doute tre interpr t e dans cette perspective le personnel commence admettre que la situation est s rieuse mais il n a plus rien perdre le minist re d la Sant n a pas encore compris qu il devra modifier compl tement sa politique pour s adapter la concur rence il continue temporiser proposer des solutions qui n en sont pas refuser de d finir une strat gie claire il n arrive choisir ni ses alli s ni ses adversaires Pendant ce temps le secteur associatif se d veloppe et prend confiance en lui m me On ne peut plus exclure que le fonction nement des formations sanitaires publiques soit progressivement boule vers par la concurrence de formations priv es but lucratif ou non qui se montreront plus accueillantes plus disponibles et ventuellement plus comp tentes De ce point de vue il est probable que la C te d Ivoire n en soit qu au tout d but de ce processus l tat y est encore assez fort pour 28 Le co t moyen des ordonnances en m dicaments essentiels ventuellement g n riques est dans la pratique le quart ou le tiers du co t moyen de l ordonnance en sp cialit s et une partie de la diff rence tient la rationalisation c est dire l am lioration de la qualit de la prescription 84 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S capter toute l aide pour imposer
379. ts excluant de leur champ d intervention les quartiers d favoris s et les petits centres Le probl me de la grande entreprise est en outre relativement nouveau en Afrique et il faut construire des partenariats in dits entre ces entreprises et les collectivit s locales Dans un domaine o les lois du march ne sont pas directement op ratoires les relations entre partenaires devraient s appr cier dans un environnement r gulatoire global impliquant la l gitimit des lus locaux la d finition pr cise du domaine public les fondements juridiques r gissant les conflits et garantissant des investissements lourds avec longs d lais de retour Au lieu de cela pr vaut souvent une rh torique de l veil de la soci t civile En viennent ainsi coexister en cercles concentriques des syst mes sociaux fonctionnant selon leur logique propre et sans s interp n trer Seul traverse ces logiques un petit entreprenariat local base familiale et client liste habile r aliser son accumulation primitive partir des opportunit s ouvertes par l aide internationale en banalisant la petite corruption Identifier les pratiques d opacit de ces barons de l eau promus entrepreneurs de d veloppement c est remettre en cause l chelle locale un consensus solidement tabli C est sans doute l une des raisons pour lesquelles les d veloppeurs pr f rent HYDRAULIQUE URBAINE 131 fav
380. tudes de cas dans les pays les plus d munis AupelfUREF ESTEM Organisation mondiale de la sant dir 1997 Innover dans les syst mes de sant exp riences d Afrique de l Ouest Paris Karthala dir 1999 Sant en capitales la dynamique des syst mes de sant des capitales ouest africaines Abidjan CEDA 92 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S 1999a introduction Revue internationale des sciences sociales n 161 consacr au th me Politiques de sant et valeurs sociales septembre Unesco Er s 1999b La Banque mondiale a t elle une strat gie en mati re de sant Revue internationale des sciences sociales n 161 septembre 2000a La politique publique de sant dans les faits en Afrique Politique africaine juin 2000b Quels syst mes de sant pour l Afrique Paube du IF mill naire in C Pairault dir CASTRO LEAL F J DAYTON L DEMERY et K MEHRA 1998 Public social spending in Africa do the poor benefit Lutte contre la pauvret et gestion conomique ron o Banque mondiale Washington DC CONTAMIN B et H MEMEL FOT dir 1997 Le Mod le ivoirien en question crises ajustements recompositions Paris Karthala DEMERY L 1997 Benefit incidence analysis Poverty reduction and economic management Banque mondiale Washington DC ron o DEPESTRE R 1998 Ainsi parle le fleuve noir Editions Les Paroles de
381. ucher que sur une attitude fortement critique au moment o les bailleurs sont soumis par ailleurs une diminution des budgets d aide publique au d veloppement Simultan ment la r ussite des programmes de microfinance offre ces bailleurs un outil de lutte contre la pauvret qui vient point nomm enrichir les mesures dites de filet de s curit pour les populations d velopp es en accompagnement des plans d ajustement structurel La tentation est donc grande pour les bailleurs de r affecter leurs fonds en direction de ces investissements risque r duit technologie ma tris e et reproductible forte l gitimit politique laissant ainsi provisoirement de c t le secteur plus complexe et co teux des petites et moyennes entreprises Enfin les programmes de microfinance parviennent travers la massification et la standardisation de leurs services recouvrer quasi int gralement les sommes distribu es et p renniser les institutions financi res cr es dans un laps de temps relativement court Ce succ s assure la promotion dans la communaut des bailleurs de nouvelles normes atteindre en mati re de p rennit des institutions et de rentabilit des fonds investis crit res plus difficiles satisfaire avec un public de petites entreprises qui ne se plie pas aux m mes techniques de s curisation du cr dit et qui a besoin d un ensemble plus diff renci de prestations voire de services la
382. ui pourrait avoir trait d autres enjeux du d velop pement r gional la gestion des ressources naturelles la valorisation des autres productions le financement du d veloppement local le cr dit etc Dans ces domaines la CMDT initie des programmes avec d autres acteurs et traite avec des organisations paysannes sp cifiques comit s des utilisateurs de la recherche conseils d administration des centres de gestion Mais elle se garde bien d impliquer le SYCOV dans cette strat gie globale La CMDT demeure seul ma tre d uvre du d velop pement r gional m me si ce n est plus dans ses attributions Le SYCOV est ramen au rang d une organisation technique sp cialis e qui coop re avec la CMDT pour l organisation et le suivi des campagnes cotonni res et aucun progr s n est enregistr dans la conception de nouveaux dispositifs r gionaux de services l agriculture qui devraient accom pagner logiquement l volution des syst mes de production dans leur globalit Avec le d veloppement des dynamiques paysannes on aurait pu imaginer que la place de la compagnie cotonni re pouvait tre remise en question or celle ci a r ussi la faveur de la paix sociale obtenue restaurer l int gralit de son pouvoir Loin de se recentrer sur la fili re coton elle a su percevoir la fragilit des syst mes techniques de production baisse de fertilit parasitisme et mener des programmes d envergure en
383. une tutelle pesante sur toute initiative et pour contr ler par le parti dominant toutes les associations et le secteur associatif est dans l enfance les notables ayant gard tous les r flexes quelles sont les consignes des chefs acquis sous le r gime du parti tat Du c t du secteur associatif pourtant un s rieux effort d orga nisation s impose encore mais il est commenc Au Mali afin d viter l touffement des centres de sant communautaires par la politique d approvisionnement pharmaceutique qu aurait t tent e de mener la soci t d tat charg e d importer pour le secteur public les associations ont cr un groupement d int r t conomique pour importer des m di caments essentiels g n riques Ma ga 1997 Ensuite il a fallu apprendre g rer cette activit et par voie de cons quence imposer un peu de rigueur la gestion des associations elles m mes ce qui n est pas all sans grandes difficult s Par ailleurs pour participer plus directement la discussion de la politique de sant une F d ration nationale des asso ciations de sant communautaires a aussi t cr e qui elle aussi ne survit pas sans difficult ni conflits Mais travers ces difficult s assur ment gr ce elles on voit bien se lever une g n ration de cadres et notables locaux qui prennent des responsabilit s dans les activit s des asso ciations On voit aussi appara tre une
384. upements actuels r sultent trop souvent de la pression d un intervenant ext rieur impatient de voir le milieu s organiser et restent alors trop d pendants de son appui et de ses subsides Par ailleurs de nombreuses d rives internes peuvent handicaper le d veloppement de ces associations comme dans tout mouvement de structuration encore jeune luttes intestines pour le leadership appro priation individuelle des b n fices collectifs client lisme politique strat gies vagues ou sans b n fices tangibles pour les membres absence de savoir faire d mocratique activit s conomiques contradictoires avec l objet social etc Enfin les petites entreprises potentiel de croissance ont peine trouver l espace de repr sentation collective qui convient leur situation sp cifique tant engag es dans une logique de diff renciation et d accu mulation elles ne partagent plus les m mes int r ts collectifs que la masse des micro entreprises et petits artisans mais ne se sentent pas pour autant bien repr sent es dans les associations professionnelles domin es par les grandes soci t s du secteur formel La reconnaissance de ce statut interm diaire n est g n ralement pas suffisante dans l environnement pour les inciter se regrouper en syndicat de PME R pondant des pr occupations concr tes et imm diates les petits entrepreneurs sont davantage port s se constituer d eux m mes en group
385. ur la base de quelques principes g n raux dont l application d pend de conditions et de rapports de force toujours particuliers Pour cette raison fixer les droits en les enregistrant et les codifiant ind pendamment des proc dures et des instances qui les mettent en uvre n est pas renforcer les syst mes fonciers locaux C est au contraire transformer profond ment leur logique propre Le caract re proc dural des logiques d acteurs est encore plus vident lorsque ces derniers sont amen s combiner plus qu opposer des syst mes de normes diff rents par exemple locales et tatiques C est vrai on l a vu autant des agents de l tat que des usagers locaux de la terre La gestion de la confusion et de la complexit suscite alors des ph nom nes de confrontation et de n gociation de coop ration et de rivalit d antagonisme et de coalition d int r ts qui ne doivent rien au hasard et structurent d une certaine mani re le champ des interactions des acteurs Le principe de n gociabilit informelle qui semble r gir l affec tation des droits fonciers ne doit pas par cons quent tre interpr t simplement comme l expression d une absence de r gulation mais comme la r sultante normale de dynamiques sociopolitiques et de conflits de r partition du pouvoir de contr le des ressources strat giques Si beaucoup de choses sont n gociables et effectivement n goci es de mani re informelle
386. urraient permettre une meilleure lisibilit des rapports fonciers et une meilleure communication entre les acteurs locaux et l tat Mais ils se heurtent aux m mes probl mes de transcription que l approche codifi catrice et un syst me d information fonci re syst matique donc lourd Mais au del des probl mes techniques de recueil et de transcription des droits leur principale limite est qu ils ne constituent pas en eux m mes une v ritable politique fonci re dont ils ne sont en r alit qu une tape pr alable l incertitude sur la port e juridique des droits identifi s et retenus p se sur les strat gies des acteurs et la 3 Quels que soient les progr s indiscutables des techniques de cartographie r alis s notamment par le Plan foncier rural de C te d Ivoire ou envisageables du fait des volutions techniques 220 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S neutralit politique que revendique cette approche autorise en r alit des comportements opportunistes et client listes Prenant en compte l ensemble des syst mes fonciers locaux les d marches patrimoniales proposent une r ponse coh rente par rapport aux diagnostics r cents de la question fonci re Elles semblent offrir des perspectives r elles de gestion d centralis e et de s curisation des acteurs Mais elles demandent une forte volont politique Elles ne tranchent pas a priori sur les droits reconnus en cas de contradictio
387. ustice et de l inspection du travail au lieu d tre emprisonn 116 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Une bonne v rification de la viabilit sociale consiste analyser les crises et les dysfonctionnements qui sont toujours de bons r v lateurs des strat gies des acteurs en pr sence et des rapports de force On s int ressera entre autres l analyse pr cise des causes d impay s qui sont loin d tre simplement conomiques aux gr ves des salari s aux scissions d une Union r gionale voire aux faillites d un syst me Mais la viabilit sociale n est pas seulement interne entre les acteurs directement concern s par l IMF elle est aussi externe c est dire que l institution doit s ins rer correctement dans son environnement Gr ce une bonne information et de nombreuses discussions les personnalit s ou institutions externes comme les autorit s politiques et administratives les responsables religieux les notables divers voire les usuriers soutiennent l institution ou du moins n ont pas les moyens suffisants pour la contrecarrer ou s y opposer ouvertement Une bonne liaison s est tablie avec les autres interventions de d ve loppement tels la vulgarisation agricole la formation technique ou en gestion les infrastructures les syst mes d approvisionnement et de commercialisation afin d assurer une synergie entre le facteur financier et les autres fonctions U
388. ution de ch ques services des approches cherchant soutenir l expression de la demande animation des r seaux d entreprises clientes pour renforcer leur capa cit collective 4 prendre conscience de leurs probl mes structurels et a rechercher les appuis ad quats Apr s avoir approfondi chacun de ces aspects l exp rimentation devrait logiquement se porter sur la fa on de les combiner au sein d un mod le int gr qui optimise les avantages de ces diff rents m canismes en fonction des sp cificit s de la situation VII Foncier Quelles politiques fonci res interm diaires en Afrique rurale francophone Jean Pierre CHAUVEAU IRD et Philippe LAVIGNE DELVILLE GRET La situation fonci re en Afrique de l Ouest francophone rurale se caract rise par la coexistence de diff rents syst mes de normes aux r gles fonci res locales issues d hybridations successives se superpose un syst me juridique et r glementaire tatique lui m me h t rog ne fond sur des principes radicalement oppos s Depuis la conqu te coloniale les politiques fonci res ont t en effet essentiellement pens es comme un combat contre les traditions et pour l av nement d un droit moderne longtemps con u sur le mod le domanial de l accession la propri t priv e par immatriculation tel qu il pr valait durant la colo nisation L objectif officiel constant a t de lutter contre le pluralisme d
389. utre une nouvelle fois que les activit s 15 J Brunet Jailly 1998 Health and aid in West Africa article propos Social Science and Medicine 16 Comme on dit en Afrique de l Ouest pour les grands messieurs 17 Comme on dit en Ha ti pour les grandes dames 74 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S de l tat parti Les populations connaissent elles ont t flou es plus d une fois il aurait fallu r gler beaucoup d anciens contentieux avant de leur proposer quoi que ce soit Tinta 1997 C est donc dans une direction toute diff rente qu il fallait repartir en faisant confiance des initiatives spontan es si toutefois elles apparaissaient Or le mouvement de lib ralisation conomique du d but des ann es 1990 accompagn ici et l de lib ralisation politique ouvrait des perspectives que certains cadres de la soci t civile ont su saisir C est ce qui s est produit Bamako partir d une premi re exp rience de centre de sant commu nautaire g r par une association de quartier voir notamment Ag Ikhnane et al 1997 et Le Jean 1997 et ailleurs au Mali autour de m decins de campagne soutenus par les collectivit s locales qu ils allaient desservir Annaheim Jamet et al 1997 l exp rience s est aujourd hui tendue Madagascar et en C te d Ivoire notamment Barb et Tano Bian 1997 Escalon Barb Ortiz et Eono 1997 Barb 1997 Les pouvoirs publics
390. uvoirs publics surtout s ils sont issus de processus d mocratiques Il faut r cuser une logique de lobby qui fait r gner la loi du plus fort tout comme une logique de participation qui serait manipulatoire et d magogique Il faut promouvoir une logique politique et plurielle Celle ci n cessite des savoir faire de n gociations de compromis et les formes institutionnelles et contractuelles corres pondantes restent inventer Les cons quences d un tel positionnement dans ces d bats Le contexte international est aujourd hui favorable une politisation des approches du d veloppement entendue au sens propos par l co nomie politique savoir ne pas dissocier l conomique du politique INTRODUCTION 15 consid rer le politique au del de la stricte sph re de l tat utiliser une acception largie du concept de pouvoir pour prendre en compte toutes les formes y compris ordinaires et quotidiennes de la comp tition pour le pouvoir toutes les chelles en particulier les ar nes politiques locales tous les mod les car la r f rence d mocratique est plurielle C est pr cis ment pourquoi nous pr conisons des politiques publiques articulant les niveaux macro et micro ci dessus analys s affrontant tel ou tel enjeu de l acc s au pouvoir conomique acc s au foncier au cr dit l cole la sant la formation aux march s aux services la justice etc et impliquant
391. vil ge d organiser l attribution de la propri t fonci re dans le sens d une mise en valeur rationnelle du patrimoine foncier colonial Un Domaine colonial regroupe les terres en attente d immatriculation concessions ou relevant d une occupation coutu mi re Les droits coutumiers sont tol r s titre transitoire tant que le processus d immatriculation des terres et de transformation des sujets coloniaux en citoyens n est pas achev Mais l immatriculation est rest e l exception et le transitoire est devenu la r gle g n rale Apr s les ind pendances les tats ont maintenu l essentiel des dispositions juridiques coloniales sur la terre et les ressources au nom du d veloppement et de la consolidation de l unit nationale mais aussi au service plus ou moins direct des nouvelles lites Le principe de la r affectation de la terre de mani re administrative et discr tionnaire par immatriculation le monopole tatique des ressources strat giques comme les bois ou la faune sauvage la logique de gestion tatique des ressources FONCIER 215 renouvelables foresti res et halieutiques ont t repris voire renforc s revenant en arri re par rapport aux assouplissements de la fin de la p riode coloniale Lourdes et co teuses les proc dures officielles d acc s aux titres fonciers n cessitent une information complexe et sont hors de port e de l crasante majorit des ruraux Dans bien d
392. villes ni m me les petits centres urbains au mod le de l hydraulique villageoise qui est de type communautaire Dans le cas des petits centres l immense majorit des citadins continuent g rer la relation entre leur espace domestique et l ext rieur en fonction d un habitus culturel paysan A Kindia en Guin e par exemple HYDRAULIQUE URBAINE 127 pratiquement tous les m nages utilisent plusieurs modes d approvision nement en fonction de la saison et du prix Romann 1998 Le niveau d exigence est variable suivant les usages eaux de boisson ou pour alimentation d une part eaux pour des usages diff rents toilette lessive usages non domestiques etc d autre part Pour les premi res on s adresse d abord au r seau aux sources am nag es et aux eaux de pr cipitation pendant la saison des pluies p riode pendant aquels les sources non am nag es sont moins utilis es La population choisit ainsi pour les diff rents usages en fonction d une gradation estim e mais pas forc ment confirm e par les analyses des qualit s de l eau de la meilleure la moins bonne du r seau au marigot avec des exceptions du fait de pratiques anciennes Ce choix se fait en l absence de donn es scientifiques sur la base de sensations couleur odeur des a priori fonction de la formation de la culture de chacun Les r ponses ambigu s des m nages sur la qualit des eaux de source montrent leur incertitude
393. vironnementale cadres enseignants Limitation des redoublements dans l enseignement primaire enseignants parents l ves Limitation du nombre de bourses attribu es aux lyc ens et aux tudiants lyc ens tudiants Source Lange 1999 Strat gies d velopp es par les bailleurs de fonds e Cr ation d une cellule de la scolarisation des filles au sein du minist re e Voyage financ en Europe pour des cadres nationaux e Financement d quipes nationales travaillant sur la scolarisation des filles Prise en charge d un cadre responsable de la scolarisation des filles au sein des quipes trang res coop rations bilat rales ONG Financement par la Banque mondiale de cycles de formation per diem et d une partie du surplus du salaire attribu aux enseignants Financement des stages de formation e Financement du mat riel e Prime vers e aux enseignants concern s par le programme e Financement du mat riel n cessaire l enseignement e Condition impos e en change des financements accord s e Condition impos e en change des financements accord s Cons quences D pendance e D veloppement de la scolarisation des filles e Strat gies d adh sion ou d vitement des parents D pendance e Strat gies de r sistance des enseignants e Augmentation des effectifs scolaris s D pendance e Probl mes d attribution des fonds e Strat gies d
394. x Les uns ont une certaine autonomie financi re car li s une banque une fondation une grande ONG les autres n ont que leur exp rience et leur capacit technique Certains chercheront plaire leurs bailleurs de fonds et seront de fid les ex cutants d autres essaieront de d velopper des approches alternatives adapt es aux conditions sp cifiques des populations Ils peuvent tirer leur l gitimit de deux sources leur comp tence technique ou leur proximit vis vis des bailleurs auxquels ils servent d interm diaires Cette deuxi me l gitimit Gr ce nous l argent est venu est double tranchant Ils peuvent tre consid r s comme des crans ou des courtiers budg tivores Les op rateurs se transforment souvent en conseillers apr s quelques ann es 3 Le cas des pyramides albanaises est bien connu en Afrique ce scandale financier a entra n des meutes et la chute du gouvernement albanais 104 COMMENT R DUIRE PAUVRET ET IN GALIT S Les cadres et techniciens nationaux Selon leur position et leur exp rience ils peuvent trouver dans la microfinance un simple moyen de gagner leur vie Certains restent dans une optique de projets avoir des salaires et des avantages annexes les plus importants pendant un temps limit et gr ce au savoir faire acquis trouver dans d autres projets ONG banques ou organisations internationales de meilleures opportu nit s D autres
395. xp riences pass es Les populations par leur pratique de la finance informelle et des projets sont plut t habitu es des temps courts Les tontines ou les clubs d investisseurs s arr tent la fin de chaque cycle en g n ral annuel m me s ils peuvent se reconstituer avec plus ou moins les m mes membres pour une autre p riode Mais l id e de permanence est facilement accept e une nouvelle institution qui leur appartient et qui se mat rialise par un b timent en dur un coffre fort et aussi une histoire qu on peut raconter faite souvent de d buts modestes et de crises surmont es Les remboursements Inutile d insister sur l importance de ce facteur sur l quilibre finan cier et la p rennit Les IMF qui fonctionnent ont des remboursements de Pordre de 90 l ch ance et sont proches de 100 au bout d un an contre une moyenne de l ordre de 50 dans les projets Mais apr s les premi res ann es o le remboursement l ch ance avoisine les 100 la situation a une tendance facheuse se d grader et les retards s accroitre bloquant les nouveaux octrois de cr dit au moins tempo rairement M me si l origine des fonds peut constituer dans certains cas un facteur explicatif avec la th orie qu on rembourse mieux largent chaud celui qu on a pargn que l argent froid celui qui vient de l ext rieur le probl me est plus complexe Des tudes en Guin e et au B ni
396. ys ACP La proposition de s appuyer sur des groupes d acteurs pour construire des politiques publiques de lutte contre la pauvret et les in galit s s inscrit dans cette exigence d implication de la soci t civile Avec toutefois quelques prudences quant aux participations de fa ade et Putilisation abusive du recours la soci t civile Avec galement un premier niveau d attention quant la r alit des in galit s structurelles auxquelles ces groupes d acteurs peuvent s attaquer travers leurs actions Ils ne sont pas n cessairement constitu s en r action des processus in galitaires et d appauvrissement leur intervention dans ce sens peut relever de crit res exog nes leurs dynamiques propres et d incitations volontaristes de l tat avec l appui des coop rations internationales Proposer de prendre en compte les groupes d acteurs pour leur apporter un appui en inscrivant cette modalit dans des d cisions politiques nationales d coule de l objectif annonc de consid rer la r alit des dynamiques sociales combin l exigence d tre sur le terrain des politiques publiques Cet objectif permet d aller plus loin que le seul plaidoyer en faveur de la soci t civile principalement en insistant sur trois aspects que la notion de coexistence des normes y compris sa dimension de m diation aide analyser et mettre en uvre 1 Il est question de groupes d acteurs et pas

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