la question des sanctions et des exclusions en atelier relais
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1. ne me paraissait pas ducative En effet l heure o la sph re politique privil gie la r pression en oubliant la pr vention et o les exclus de la soci t sont ostracis s et montr s du doigt chasse aux faux ch meurs aux gens du voyage etc quelles pistes quelles solutions pouvions nous mettre en uvre afin d viter aux l ves l exclusion d finitive de l atelier relais Je pr senterai donc le fonctionnement de l atelier relais pendant ces trois ann es avant d aborder l volution et les am nagements mis en place cette ann e 2009 2010 en pr sentant les cas de Martin de Basile d Elodie et de Samia l Pr sentation du fonctionnement de l atelier relais de Saint Denis Avant de d crire le fonctionnement de l atelier en ce qui nous concerne je vais d abord en pr senter les acteurs l ves intervenants et partenaires A El ves intervenants et partenaires g me la 4 me g n ralement g s de 11 14 ans pour une p riode de 10 semaines contrairement Les ateliers relais de la Seine Saint Denis accueillent des l ves de la d autres d partements o on les appelle des classes relais Notre structure h berg e dans un immeuble municipal peut accueillir 8 l ves maximum et dispose de 3 pi ces et d une petite cuisine Notre tablissement de rattachement le coll ge Pierre de Geyter est trois minutes pied a Les l ves Les l ves sont re2. est un petit de 6 11 ans qui semble plus commencer d crocher l interne et avoir des probl mes de m thodologie que de gros probl mes de comportement L animateur de la FOL et moi craignons vu l ambiance du groupe tr s tendue depuis l arriv e de Samia o les insultes et les moqueries fusent sans cesse que ce petit ne devienne le souffre douleur du groupe qui pour le moment a cibl un l ve de 5 qui se d fend en semant sans cesse la zizanie entre les grands De plus l assistant d ducation est malade et arr t toute la semaine Nous appelons notre responsable l IA en lui expliquant que le groupe est tr s agit qu outre les deux filles il y a deux gar ons qui posent aussi de gros probl mes bagarres insultes et que nous craignons que le passage l atelier ne soit pas b n fique cet l ve de 6 au vu de son profil Notre responsable nous autorise garder le groupe 7 afin que nous essayions de le stabiliser A combien finirons nous la session A 7 Je vais abr ger la suite du r cit pour dire simplement que la troisi me semaine s est termin e en apoth ose le vendredi avec un vol et des accusations en tous sens Un des l ves a pr t son gilet Samia il y avait 20 euros dans la poche et quand elle le lui a rendu la fin du cours d EPS le billet ny tait plus Le professeur d EPS m appelle et quand j arrive je trouve Samia suffoquant et pleurant voulant tap
3. n accueillons pas d l ve venant de notre tablissement de rattachement Les jeunes viennent parfois de tr s loin Aulnay sous Bois Noisy le Sec Romainville Montreuil et quand je contacte le coll ge et la famille pour prendre le premier rendez vous on me dit parfois que ce serait moins long d aller Saint Ouen ou au Blanc Mesnil auquel cas nous nous changeons facilement les dossiers entre coll gues b L quipe p dagogique Nous disposons de 42 heures hebdomadaires d enseignement plus un assistant d ducation plein temps Je travaille plein temps l atelier et y assure l enseignement du fran ais J ai toujours eu dans mon quipe deux enseignants d EPS un enseignant de technologie un enseignant de math matiques et depuis trois ans un enseignant d anglais et un enseignant de physique chimie Quand je suis arriv e la premi re ann e l quipe tait d j constitu e et certains enseignants n avaient accept les heures que pour viter une suppression de poste ou un compl ment de service dans un autre tablissement Depuis je tiens ce que tous les enseignants soient volontaires quitte ne disposer que de 39 ou 40 heures Je forme un bin me avec l assistant e d ducation dont le r le va bien au del de son intitul tant donn que nous sommes les deux seuls tre pr sents quasiment tous les jours c Les partenaires e Les partenaires institutionnels Nous avons pour partenaire ins
4. retenue pour le faire sur place ses parents ayant t avertis d Les petites b tises Courir dans les couloirs de l immeuble aller ouvrir les portes des autres organismes ou associations crire sur les murs la liste est longue Pour les d gradations mat rielles r paration est demand e nettoyage du mur ou de la table Pour les incursions hostiles chez nos voisins l l ve a une heure de retenue et doit aller pr senter ses excuses aux gens qu il a d rang s voire insult s S il y a insulte les excuses doivent tre crites et remises en main propre par l l ve e Les violences Quand nous sentons que les l ves sont cran l animateur de la FOL propose des exercices et des jeux de dynamique de groupe afin de faire baisser les tensions Nous pouvons changer compl tement le programme de la matin e ou de l apr s midi lorsque nous pressentons qu il va se passer quelque chose Nous essayons de d samorcer la situation ou d apaiser l ambiance mais nous n y arrivons pas toujours Bien videmment les violences sont inacceptables car elles constituent une infraction la loi J entends par violences aussi bien les bagarres entre l ves que le racket ce jour nous n avons jamais eu d acte violent l encontre des adultes de l quipe ou du coll ge Nous les avons sanctionn s durant ces trois ann es par l exclusion d finitive l l ve ayant re u auparavant des avertissements r p t
5. car tout le monde a refus Je contacte donc le coll ge explique l adjointe que la pr sence d un r f rent est indispensable et elle m explique bri vement qu Elodie s est montr e tellement grossi re odieuse et dangereuse qu aucun enseignant n a envie de s en charger L adjointe me parle galement bri vement des deux fr res et plus longuement de la m re et de ses menaces permanentes Etant donn le contexte je rencontre Elodie et sa m re l atelier La m re parle pendant plus d une heure et vomit son rejet de l Education Nationale se vante d avoir saisi le procureur de la r publique contre le principal du coll ge et d avoir le bras long me dit qu Elodie est en exclusion temporaire avec sursis mais que c est ill gal car a fait plus de trois mois que a dure Dans les intervalles que j impose j explique Elodie le fonctionnement de l atelier relais et lui demande si elle a envie d essayer Elle me r pond oui Je lui parle du probl me de l enseignant r f rent et lui demande si un professeur de l ann e pr c dente pourrait devenir son r f rent Elle me parle de sa professeure d anglais qui acceptera d tre la tutrice d Elodie La m re me dit brutalement que le p re d Elodie est mort il y a deux ans qu il a t tr s malade qu Elodie tait sa pr f r e et qu elle avait tous les droits la maison tant qu il tait vivant Au moment de partir Elodie m explique qu elle a un pro
6. charge globale le temps accord tout le temps de parole mis en place chaque l ve choisit galement un tuteur parmi les membres de l quipe la p dagogie diff renci e pratiqu e la rem diation culturelle la valorisation du travail effectu font que les l ves viennent et raccrochent Outre Martin le groupe tait constitu de 5 autres gar ons et d une fille deux autres l ves taient en 4 le reste en 5 Martin pouvait se montrer charmant poli plein d humour en relation duelle mais en salle de classe il devenait le boss et ne cessait de blaguer faire des b tises ridiculiser ses camarades et tre insolent avec les adultes Coquet l extr me tr s soucieux de son apparence se regardant tout le temps dans les vitres il semblait extr mement narcissique et tait insupportable Cependant Martin tait heureux de venir l atelier relais et s y plaisait m me si toute son attitude en classe semblait nous crier le contraire 12 Apr s quelques incidents insolences r p t es insultes et moqueries tant de ses pairs que des membres de l quipe Martin a fait l objet d avertissements d exclusions l interne Il perturbai t la plupart des cours et des activit s Plusieurs enseignants r clamaient cor et cri son exclusion d finitive de l atelier Ce sont les interventions de Philippe Jeammet qui m ont permis d analyser que ce surplus d assurance chez ce jeune cachait que
7. de la laisser partir J appelle la m re pour lui expliquer ce qui vient de se passer La m re que j ai tr s souvent au t l phone m assure qu Elodie se pla t l atelier qu elle est ravie de venir qu elle n a pas besoin de la r veiller le matin et de fait Elodie est l tous les jours 8h30 temps de pr paration du petit d jeuner et non 9h Effectivement Elodie revient mercredi matin avec un nouveau portable achet par sa m re La semaine se termine et la p riode d essai aussi les l ves disent tous qu ils souhaitent rester nous sommes d accord Pourtant la r union d quipe a t mouvement e L enseignant de technologie voulait absolument exclure Elodie qu il trouve compl tement folle L animateur de la FOL et moi lui avons expliqu tour de r le que cette jeune fille avait besoin de plus de souplesse dans les r gles par rapport au portable nous lui avons soulign qu elle vient en cours tous les jours participe et travaille et qu on ne peut pas lui demander de devenir une l ve mod le en deux semaines surtout quand on voit d o elle part 18 Quant Assia sa m re et elle ont appel jeudi matin Assia tant rentr e la maison il a t convenu qu elle vienne le lendemain vendredi fin de la p riode d essai car elle na pas beaucoup dormi ces deniers jours Vendredi matin pas d Assia J appelle sa m re qui furieuse me dit qu elle l a encore une fois accompagn e et mise dans l
8. et l a mise dehors 20h30 Elodie pleure en disant que personne ne laime qu elle ne vaut rien qu elle ne compte pas elle me montre les scarifications qu elle s est faites sur le bras et je repense aux propos de Philippe Jeammet sur la logique de la destructivit et cet entretien o la jeune fille dit que quand elle se fait du mal a la soulage a lui fait du bien Je lui r ponds qu elle a sa place parmi nous que nous adultes ne sommes pas l pour l aimer mais pour cheminer avec elle que toute l quipe l appr cie et qu elle travaille tr s bien quand elle est bien dispos e et accepte de s y mettre Je pointe tout ce qu elle a r ussi depuis son arriv e l atelier lui dis qu elle est intelligente qu elle a de l humour et qu elle doit s autoriser r ussir Elle est effectivement tr s pertinente et mature dans ses r flexions Le mardi matin je suis au DU Le professeur de technologie apr s plusieurs avertissements veut lui confisquer son portable qu elle est en train d utiliser en cours Elle pique une crise de nerfs l insulte insulte tout le monde jette son portable par terre et le pi tine puis sort de la salle poursuivie par l assistant d ducation qui l emp che d arriver la grille Elle sort un deuxi me portable qu elle jette dans la rue travers les grilles et continue d verser des torrents d insultes Le professeur voit la sc ne de la fen tre m appelle et je lui dis
9. mais les r sultats sont tr s positifs Pendant ce temps une ducatrice me contacte et m apprend qu une IOE Investigation Orientation Educative a t demand e par le juge des enfants suite au signalement fait par le coll ge apr s la tentative de suicide d Elodie au coll ge et son hospitalisation de 4 jours pendant lesquels sa m re a refus de venir la voir car sa fille lui a coll la honte L ducatrice m explique que la m re refuse de lui parler de la voir de la rencontrer mais qu elle est capable n anmoins de lui parler pendant trente minutes de sa haine des travailleurs sociaux en tous genres de raconter qu elle a t elle m me viol e par une ducatrice quand elle tait jeune etc et qu elle m me a toutes les peines du monde voir Elodie Elodie accepte un rendez vous au coll ge et l ducatrice me demande d assister l entretien Je vois Elodie ce jour l refuser de descendre et changer de visage Elle vient finalement avec moi et r pond aux questions de l ducatrice de fa on monosyllabique L ducatrice se montre mon avis un peu maladroite car elle fait une r flexion Elodie sur sa transformation physique qui se veut humoristique mais qu Elodie prend comme une critique et donc elle veut partir imm diatement Je la convainc de rester jusqu la fin de l entretien au cours duquel je valorise le travail et les progr s d Elodie Son enseignante r f rente vient gal
10. que nous avions le m me regard sur les l ves et la m me approche et plusieurs questions se sont pos es fallait il noter les l ves Comment taient ils sanctionn s Quelles taient les r gles les habitudes et la fa on de faire Nous nous sommes tr s vite mis d accord sur la notation S est ensuite pos e la question des sanctions et de l exclusion d finitive Bien s r les r gles taient les m mes qu au coll ge casquettes t l phones portables MP3 etc mais ensuite que se passait il si un l ve transgressait la loi Mon interlocuteur m a expliqu que rien n tait clairement d fini Nous avons alors commenc r fl chir sur un certain nombre de sanctions comment et dans quel cas les appliquer et nous en sommes arriv s au probl me de l exclusion Nous y tions farouchement oppos s dans le principe mais nous ne pouvions pas laisser les l ves faire n importe quoi Cette question de la sanction et sa forme ultime l exclusion d finitive n a cess de me pr occuper de plus en plus intens ment au fil des ans car j avais la sensation que ce n tait pas la r ponse appropri e Mais je n en voyais pas d autre et dans le m me temps j accueillais des l ves qui avaient souvent eu une premi re exclusion d finitive du coll ge par conseil de discipline et que a n avait manifestement pas fait voluer d un iota Ils vivaient souvent leur arriv e l atelier relais non comme une ch
11. s en va vive allure en disant qu elle va mourir J emp che l assistant d ducation de lui courir apr s et d clare que la s ance d histoire peut commencer Je reste l ext rieur de la basilique pour avertir la m re d Elodie Au bout de 10 minutes Assia vient me voir et me montre le texto qu Elodie lui a envoy annon ant son suicide sous le prochain tramway Je dis au groupe en bullition qu Elodie ne va pas bien et qu elle est s rement malheureuse pour envoyer un tel message mais que je suis s re qu Elodie ne fera rien que leur inqui tude et leur solidarit sont compr hensibles et tout leur honneur mais qu on est l pour faire de l histoire m di vale et du jardinage La s ance commence et le calme revient peu peu Le lendemain Elodie vient comme si de rien n tait Par contre Assia n est pas l J appelle sa m re qui s touffe en me disant qu elle l a accompagn e le matin l arr t de bus pour tre s re qu elle venait Assia ne revient ni le jeudi ni le vendredi et l assistante sociale de son coll ge me confirme qu elle est en fugue et m apprend que c est LE probl me d Assia Ce que le coll ge avait gentiment appel absent isme tait en fait beaucoup plus complexe Je propose la m re et l Assistante Sociale de garder sa place encore quelques jours mais il y a une commission d admission le jeudi et je rapporte trois dossiers d l ve une dont l admission va se faire tr s vit
12. 26 a baiss 19 8 exclus sur 19 presque la moiti Pour moi il tait urgent et imp ratif de changer de fonctionnement Il Evolution et am nagements mis en place en 2009 2010 Les cas de Martin Basile Elodie et Samia A Mise en place des r gles avec les l ves et l quipe et affichage de panneaux dans la salle de classe En septembre 2009 est arriv un nouvel animateur de la FOL motiv enthousiaste et plein de propositions Avant d accueillir des l ves nous avons beaucoup travaill ensemble et d cid d tablir les r gles de l atelier avec les l ves sauf celles des retards et des devoirs Nous avons alors avec chaque groupe d l ves organis une apr s midi de travail sur les droits et les devoirs des l ves puis sur les transgressions et les punitions Nous avons chaque fois list toute une s rie de transgressions insultes moqueries couper la parole ne pas venir faire la vaisselle refuser d aider d barrasser la table du petit d jeuner 10 etc et chaque fois les l ves ou nous m mes avons propos des punitions cartant videmment celles qui pouvaient tre humiliantes ou collectives Pr cisons que les l ves proposent g n ralement des punitions beaucoup plus s v res que les adultes Nous avons essay de respecter les principes structurants de la sanction ducative savoir principe de signification elle s adresse un sujet principe d obj
13. REMIGNON Education Nationale Isabelle Acad mie de Cr teil Atelier n 4 Universit Pierre et Marie Curie Dipl me Universitaire Adolescents difficiles approche psychopathologique et ducative LA QUESTION DES SANCTIONS ET DES EXCLUSIONS EN ATELIER RELAIS Ann e universitaire 2009 2010 Directeur du DU et Pr sident du jury Professeur Philippe Jeammet INTRODUCTION Avant d tre nomm e en septembre 2006 au poste de coordinatrice de l atelier relais de Saint Denis rattach au coll ge Pierre de Geyter j avais pr c demment t coordinatrice la Mission G n rale d Insertion de l Education Nationale charg e de prendre en charge les jeunes de plus de 16 ans et de moins de 18 ans sortant du syst me scolaire sans affectation ni qualification et d scolaris s depuis moins d un an J avais donc d j travaill avec des l ves d crocheurs et des adolescents dits difficiles et je m imaginais que les difficult s de remobilisation et de resocialisation seraient moindres puisque les l ves taient plus jeunes et donc pensais je plus ancr s dans le syst me Mes illusions ont tr s vite vol en clats d s que j ai rencontr l animateur de la F d ration des uvres La ques 93 qui ma d crit quelques sc nes v cues l ann e pr c dente avec certains l ves II me racontait son exp rience car cela faisait d j trois ans qu il intervenait l atelier relais Nous avons tout de suite r alis
14. ait accept de prendre rendez vous avec le psychologue car il avait compris qu en premier lieu il se faisait du mal lui m me B Le cas de Basile A la deuxi me session nous n avons accueilli que 6 l ves tous de sexe masculin 2 l ves de 4 et 4 de 5 L un d entre eux nous a annonc qu il ne voulait pas venir et qu il n avait rien os dire lors du premier entretien Il est rest sur sa position et nous a annonc en fin de premi re semaine qu il s arr tait l dont acte Malgr toutes mes bonnes r solutions l quipe a vot l exclusion d finitive d un l ve de 5 Basile pass par toutes les sanctions pr cit es pour avoir frapp violemment un l ve sans raison apparente et avoir quitt l atelier imm diatement apr s sans fournir la moindre explication part jen ai marre d ici je me casse Plac en mesure conservatoire il sait qu il doit venir la r union d quipe qui a lieu deux jours apr s afin d expliquer son geste J tais en r union l IA et ne pouvais assister la concertation Il se pr sente le jour dit et annonce l quipe m dus e qu il n a rien dire pas d explication pas d excuse pr senter son camarade qu il assume son acte et ses cons quences Les membres de l quipe essaient de le faire parler et se heurtent un mur lls insistent car il est plut t tr s ami avec la victime Il r pond qu il n en a rien faire et s
15. ance mais comme une mise l cart suppl mentaire une sorte de pr exclusion dans la mesure o le dispositif ne leur avait t pr sent que comme une alternative au conseil de discipline Ils avaient t avertis de surcro t que si a ne se passait pas bien ils seraient exclus du coll ge d s leur retour car l accumulation de rapports et de faits suffisait les passer en conseil de discipline Rappelons pour l essentiel qu il existe deux cat gories de mesures dans les tablissements scolaires de l Education Nationale les punitions scolaires et les sanctions disciplinaires Les punitions scolaires sont consid r es comme des mesures d ordre int rieur qui peuvent tre prononc es par les personnels de direction d ducation de surveillance et par les enseignants Entrent dans cette cat gorie les mots dans le carnet de correspondance les excuses crites ou orales les devoirs suppl mentaires les exclusions ponctuelles de cours les retenues etc A l inverse les sanctions disciplinaires rel vent du chef d tablissement ou du conseil de discipline L chelle des sanctions d finie par le d cret du 30 mai 1985 modifi comprend l avertissement le bl me l exclusion temporaire et l exclusion d finitive assorties ou non d un sursis Enfin il existe parall lement des dispositifs alternatifs et d accompagnement comme les commissions de vie scolaire mises en place par la circulaire du 27 mars 1997 ou encore des mesure
16. ation nous partons la basilique Chemin faisant Elodie vient me voir pour m annoncer qu elle va arr ter qu elle n a pas sa place l atelier relais et qu elle va retourner dans son coll ge Je lui parle et lui dis qu elle ne peut pas se faire une id e en deux jours Elle convient que ce qui lui est propos lui pla t que l quipe est sympa et respectueuse et reconna t qu elle se sent exclue par les deux filles qui n ont cess de lui dire que son copain qui vit dans le 91 n est avec elle que pour le cul car il a 17 ans et cet ge un gars qui sort avec une fille de 13 ans a ne peut tre que pour a et elles viennent se joindre la discussion Ce qu elles ignorent c est qu Elodie n a vu son copain qu une seule fois en fuguant et que les parents du gar on l ont ramen e au commissariat qui a appel sa m re Ils sont en contact permanent par SMS internet et t l phone mais ne se sont vus que trois heures un samedi apr s midi en cinq mois Je dis donc aux filles que le copain d Elodie est sans doute diff rent et qu on n a pas juger ou interf rer dans les histoires d amour des autres Elles ne sont pas convaincues et continuent de dire Elodie qu il n est pas amoureux d elle 16 Arriv s la basilique notre guide a juste le temps de se pr senter qu Elodie insulte un des gar ons celui de la balle de tennis de table qui l aurait regard e bizarrement tourne les talons et
17. bl me avec son portable que c est son doudou et qu elle ne peut pas l teindre ou ne pas r pondre car son ch ri de 17 ans communique avec elle Quand je lui demande quelles sont ses difficult s au coll ge elle m explique que d s que quiconque lui dit quelque chose qui ne lui pla t pas elle s en va avec ou sans insultes mais que rien ni personne ne peut alors l emp cher de partir Pr cisons qu Elodie est grande en surpoids les cheveux gras et plein de pellicules elle porte des v tements tout tach s plein de poils d animaux pas tr s nets alors que la m re est tir e quatre pingles et maquill e Rendez vous est pris pour le jour de d but de session un lundi Outre Elodie deux autres filles sont admises Rosa l ve de 4 pour des probl mes de bavardage incessant insolence et insultes l gard des adultes et Assia g me l ve de pour bagarres avec les l ves et absent isme Il se trouve qu Assia et Elodie 15 se connaissent Assia s tant fait exclure du m me coll ge qu Elodie Nous accueillons galement 4 gar ons 2 de 4 2 de 5 dont deux ont des histoires personnelles et familiales tr s lourdes Le lundi matin se passe bien Explication du fonctionnement de l atelier visite du coll ge pr sentation des l ves au personnel du coll ge direction CPE surveillants Assistante Sociale infirmi re etc L apr s midi deux heures d EPS Elodie m avait pr venue quan
18. ce et m annonce qu elle ira soit au coll ge Pierre de Geyter soit dans son ancien coll ge Il est exclu de l accueillir de Geyter le principal ayant fix comme r gle qu il n accepterait aucun l ve de l atelier relais dans son tablissement Nous proposons alors qu il y ait une r union dans son coll ge le lundi matin avec Elodie sa m re l enseignante r f rente le professeur principal de sa classe la CPE et l adjointe pour voir comment r int grer Elodie du mieux possible en mettant en place un PPRE nous en avons d j discut avec l adjointe Il ne reste qu une deux semaines avant les vacances d t 22 Le lundi matin 9h la m re nous annonce qu Elodie n est pas rentr e la maison depuis samedi La CPE l a vue la grille du coll ge 8h et lui a rappel que le rendez vous tait 9h La m re nous explique qu Elodie lui a dit le samedi vers 20h qu elle allait chez une copine Elle lui a ensuite envoy un texto pour lui dire qu elle restait dormir l bas La famille devant aller une communion le dimanche Elodie a envoy un nouveau texto annon ant qu elle tait fatigu e et qu elle ne viendrait pas Un des fr res rest la maison l a vue revenir dans l apr s midi prendre des affaires et repartir Le dimanche soir la m re a appel les parents de la copine qui lui ont dit qu ils n avaient pas vu Elodie du week end L adjointe remarque que c est un peu irresponsable de lai
19. crut s lors des commissions d admission qui ont lieu tous les 15 jours jusqu au mois de mai Le dossier pr par par le coll ge de l l ve contient plusieurs volets un rempli par le chef d tablissement un par l quipe p dagogique ou le professeur principal un par le CPE Conseiller Principal d Education un par l Assistante Sociale un par le m decin scolaire un par le COP Conseiller d Orientation Psychologue un document pr cisant le nom et la discipline de l enseignant r f rent qui suivra le parcours de l l ve en dispositif relais et enfin la famille et l l ve doivent avoir donn leur accord et sign la demande Si gent ces commissions la coordinatrice p dagogique des dispositifs relais de Seine Saint Denis un inspecteur charg de l information et de l orientation une COP de l IA Inspection Acad mique qui re oit les dossiers et en fait une synth se l Assistante Sociale de l IA qui re oit parfois sous pli confidentiel le rapport de son homologue au coll ge le m decin scolaire de l IA les coordinateurs des ateliers et classes relais et parfois un chef d tablissement et un ducateur PJJ Protection Judiciaire de la Jeunesse En commission la COP lit la synth se du dossier et nous discutons pour voir si l l ve rel ve d un atelier ou d une classe et comme c est en grande majorit le cas duquel Nous essayons de lui faire faire le moins de transport possible et g n ralement nous
20. d je lui avais expliqu l emploi du temps qu elle d testait EPS et qu elle avait frapp un professeur d EPS en 6 Je lui avais vant les cours de nos enseignants et lui avais propos d essayer avant de d cider quoi que ce soit Sa m re avait aussit t ajout que si on en avait besoin elle la ferait dispenser d EPS par son m decin traitant car elle tait pareille elle d testait le sport etc J avais gentiment et fermement d clin la proposition en r p tant qu Elodie allait essayer et qu on verrait ensuite Apr s le d jeuner la cantine je vois ma coll gue d EPS et lui parle rapidement du groupe et d Elodie Je la pr sente aux l ves en lui disant qu en cas de probl me elle m appelle Quarante minutes apr s elle me t l phone en me disant qu Elodie a re u une balle de tennis de table sur le visage qu elle affirme que son partenaire l a fait expr s qu elle a voulu partir L enseignante a r ussi l en emp cher et n gocier qu Elodie attende mon arriv e Je viens la chercher au coll ge n arrive pas la convaincre de retourner en cours et la ram ne l atelier o elle accepte de faire un travail de recherche sur les m tiers de la petite enfance car c est le souhait qu elle a exprim pour son avenir professionnel Le lendemain Elodie fait la t te Assia et Rosa se sont rapproch es affichent une extr me complicit et rient beaucoup ensemble Apr s le d jeuner et la r cr
21. dell arte Myst re Bouffe car le travail de l expression crite et orale est essentiel ainsi que le langage du corps L APCEJ Association pour la Promotion de la Citoyennet chez les Enfants et les Jeunes cr e par le pr sident du tribunal de grande instance de Bobigny intervient ponctuellement pour pr senter la justice et la loi et une ann e les l ves ont reconstitu un proc s jou au Tribunal de Grande Instance de Bobigny Depuis sa cr ation l atelier relais a un partenariat historique avec les Monuments Nationaux et nous emmenons les l ves la basilique de Saint Denis o une guide leur propose une s ance d histoire m di vale partir de l observation in situ et l entretien d un jardin d inspiration m di vale cr par l atelier relais ouvert au public aux journ es du patrimoine Enfin les activit s artistiques tant primordiales nous avons travaill avec un Vitrailliste un sculpteur un photographe et avec l association Franciade pour un atelier de c ramique en lien avec les th mes et les s ances de la basilique Les partenaires occasionnels de nombreux jeunes sont suivis par un ducateur et nous avons toujours travaill en lien quand c tait possible B Fonctionnement et mise en place des r gles propres l atelier relais a Accueil de l l ve Les deux premi res ann es j organisais syst matiquement la premi re rencontre avec l l ve sa famille et l ensei
22. e bus pour Saint Denis Le lundi matin apr s le petit d jeuner et la lecture de presse premi re s ance d atelier philo 10h avec notre intervenante de la Fondation 93 La porte s ouvre brutalement et Assia arrive lair m lodramatique sale ne s excuse pas de son retard pointe du doigt Samia et s exclame Qu est ce qu elle fout l cette grosse p tasse Samia se l ve pour essayer de la frapper et lui r pond dans un langage aussi fleuri en hurlant tandis que je r clame et finis par obtenir le silence Notre philosophe se pr sente et commence pr ciser le th me de notre r flexion quand Assia l interrompt et d blat re que la philo a ne sert rien insulte l intervenante ne laisse parler personne soliloque alors que l intervenante tr s calme demande son droit de r ponse Je demande Assia de sortir avec moi pour qu on discute nous allons dans une autre salle Impossible de discuter je rappelle Assia les r gles de l atelier relais le contrat qu elle a sign les engagements qu elle a pris Elle me dit qu elle n en a rien faire et qu elle est d cid e ne faire aucun effort Je mets fin l entretien en lui disant qu elle rentre chez elle car elle n est ni en tat ni pr te suivre des cours et que nous arr tons la prise en charge puisqu elle ne montre ni envie ni intention de faire des efforts Elle part en claquant la porte J appelle sa m re qui ne l avait pas revue dep
23. e tandis que les deux autres sont en liste d attente si jamais une place se lib rait l issue de la p riode d essai Je rencontre la famille et enseignante de la nouvelle encore une fille C est la premi re fois que nous avons un groupe r ellement mixte 4 filles 4 gar ons La nouvelle Samia a galement une situation familiale difficile Elle est en 4 et souhaite devenir p diatre Elle s che les cours et va perturber les autres classes insulte enseignants et l ves et se bagarre souvent Pendant l entretien elle se recoiffe se remaquille nullement troubl e par les r flexions de sa m re de son enseignante et de moi m me Le lundi matin de la deuxi me semaine elle arrive dans le groupe et prend tout de suite toute la place Elle s accapare Rosa qui s tait rapproch e d Elodie depuis l absence d Assia se montre d une grossi ret et d une vulgarit qui d passent l imagination et met Elodie l cart Lundi apr s midi coup de fil de la professeure d EPS Elodie s est sauv e apr s avoir refus tout net de faire du tennis de table J appelle Elodie sur son portable et elle me r pond qu elle est l arr t de bus Je lui dis de venir tout de suite l atelier relais et je raccroche 17 Elle arrive 5 minutes apr s et nous reprenons la discussion sur sa place dans le groupe Assia lui envoie des messages inqui tants a essay de se faire h berger chez elle mais la m re d Elodie a refus
24. ectivation elle porte sur des actes principe de privation elle supprime des droits ou des avantages et principe de resocialisation elle appelle une r paration mat rielle ou symbolique comme l nonce Eirick Prairat Selon les groupes d l ves les punitions propos es variaient Apr s avoir vot chaque punition nous avons fait avec les l ves deux panneaux l un non ant DROITS ET DEVOIRS l autre REGLES ET SANCTIONS le mot punition ayant galement une connotation p jorative chez les l ves A partir de ce travail les l ves les ont accept es beaucoup mieux le point discuter essentiellement restant celui de la responsabilit comme l explique Philippe Meirieu Sanctionner c est bien en effet attribuer l autre la responsabilit de ses actes et m me si cette attribution est constitutivement pr matur e elle contribue son ducation en cr ant chez lui progressivement cette capacit d imputation par laquelle sa libert se construit Plus radicalement peut tre en anticipant une situation sociale future on anticipe le sujet libre et on lui permet d advenir Enfin Erick Prairat conclut Il ne s agit pas d attendre que l l ve soit responsable mais de le sanctionner de telle mani re qu advienne en lui un sujet responsable Nous avons dans le m me temps r ussi convaincre l quipe qu il tait parfois pr f rable de sortir un l ve d une activit laquelle
25. ement la voir et mis part le probl me du portable nous obtenons seulement qu elle ne r ponde pas en cours mais aux pauses et aux changement de cours nous garderons Elodie jusqu la fin de la session en acceptant qu elle ne vienne pas tous les jours et en la laissant parfois partir quand quelque chose la contrarie N anmoins tous ses manquements aux r gles sont repris en discussion avec moi et ou avec son tuteur Et chaque fois elle fait les punitions qui lui sont demand es Sa m re me dira que sa fille est transform e la maison elle vient voir sa m re au bureau lui r pond au t l phone et se montre gentille avec elle Samia dont l exclusion est demand e par plusieurs enseignants restera aussi jusqu la fin de la session Certes elle vient toujours sans ses affaires qui ne rentrent pas dans son sac main elle invente des histoires sans cesse faisant croire des membres de l quipe 21 et aux l ves que sa m re est hospitalis e avec un cancer g n ralis alors qu elle est en parfaite sant elle perturbe beaucoup les cours ne sait pas parler sans hurler est toujours dans le para tre mais cependant elle peut aussi tre un l ment moteur dans la classe elle fait des r flexions tr s pertinentes elle a une bonne culture g n rale elle travaille tr s bien dans certaines mati res et elle vient tous les jours Elle ne participe pas aux activit s de la basilique car au bout de t
26. enferme dans le silence Sa totale absence d empathie semble tre en lien direct avec l usage excessif de la soumission par la force et l prouv d humiliation qui l accompagne ordinairement crit Daniel Marcelli En effet ce jeune de petite taille et a n de sa fratrie a eu des soucis avec les grands de sa cit et de son coll ge Choqu s par cette absence d empathie les coll gues votent son exclusion d finitive C Les cas d Elodie et de Samia C est surtout lors de cette troisi me session que cette formation m a donn des cl s pour g rer la situation Nous accueillons tout d abord 7 l ves dont grande premi re 3 filles Pour l une d elles que nous appellerons Elodie 13 ans la COP de l IA m avertit quand nous tudions le dossier en commission d admission que je dois valuer la situation lors de 14 l entretien car la jeune fille est absent iste depuis trois mois a d normes probl mes que sa m re est tr s proc duri re qu elles ont t re ues toutes les deux par les personnes charg es du p le de suivi de l absent isme et que la situation est tr s complexe Les deux fils a n s ont aussi pos probl me au coll ge la m re a d scolaris celui qui avait 14 ans l ann e pr c dente pour le faire para t il entrer en apprentissage et veut tra ner tout le monde devant le tribunal La COP me conseille de faire tr s attention De plus Elodie n a pas d enseignant r f rent
27. er Elodie qui l aurait accus e du vol Elodie r futant avoir dit quoi que ce soit et le groupe scind en deux un pro Samia et un anti Samia Un des gar ons a essay de frapper celui qui s est fait voler en lui disant que rien ne prouve qu il avait r ellement ce billet Je r tablis le calme entame la discussion le professeur d EPS emp che Elodie de se sauver et j emp che Samia de bouger afin qu elle ne la frappe pas A l issue de la discussion nous avons r tabli le dialogue entre les l ves et annonc que les punitions seraient donn es la rentr e des vacances Au retour des vacances Elodie commence venir la carte savoir le lundi matin le mercredi matin le jeudi toute la journ e et parfois le vendredi matin Cependant et a a commenc la semaine avant les vacances elle fait des efforts vestimentaires des efforts d hygi ne il n y a presque plus de poils de chat sur ses v tements qui ne sentent plus l urine elle a les cheveux propres et parfois elle essaie des coiffures et se maquille tr s 20 l g rement Trois des gar ons la consid rent comme une folle tandis qu elle s entend parfois avec le quatri me Apr s plusieurs discussions avec Samia celle ci r int gre Elodie avec Rosa et quand les l ves travaillent en demi groupe nous faisons parfois des groupes filles gar ons et les trois filles travaillent tr s bien ensemble toujours dans le bruit et l agitation avec Samia
28. es et le regard d un professionnel me semble donc indispensable d autant que nous aurons je pense de plus en plus souvent accueillir ce profil d l ves et que nous sommes les seules structures existantes aptes les accueillir 24 BIBLIOGRAPHIE BOIMARE Serge L enfant et la peur d apprendre Dunod 2004 BOIMARE Serge Ces enfants emp ch s de penser Dunod 2008 JEAMMET Philippe R ponses 100 questions sur l adolescence Solar 2002 MARCELLI Daniel Il est permis d ob ir Albin Michel 2009 MEIRIEU Philippe Le choix d duquer Ethique et p dagogie Paris ESF diteur 1991 MEIRIEU Philippe P dagogie le devoir de r sister Paris ESF diteur 2007 MEIRIEU Philippe L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie diff renci e Paris ESF diteur 1985 PRAIRAT Eirick La sanction en ducation PUF 2004 2 dition OUVRAGE COLLECTIF sous la direction de Philippe Jeammet Adolescences Rep res pour les parents et les professionnels La D couverte 2004 Enqu tes et tudes Le passage en atelier relais septembre 2008 Etude r alis e par le Centre Alain Savary Institut National de Recherche P dagogique et le Centre Acad mique Michel Delay Acad mie de Lyon Proc dures disciplinaires et l ves exclus de l institution scolaire Quels rapports entre exclusion et d scolarisation mai 2009 Camille Mascl
29. et Observatoire de la r ussite scolaire Saint Denis 25 TABLE DES MATIERES Introduction Pr sentation du fonctionnement de l atelier relais de Saint Denis A El ves intervenants et partenaires a Les l ves b L quipe p dagogique c Les partenaires B Fonctionnement et mise en place des r gles propres l atelier relais a Accueil de l l ve b La vaisselle c Les retards et les devoirs d Les petites b tises e Les violences f Les crises Il Evolution et am nagements mis en place en 2009 2010 Les cas de Martin Basile Elodie et Samia A Mise en place des r gles avec les l ves et l quipe et affichage de panneaux dans la salle de classe B Le cas de Martin C Le cas de Basile D Les cas d Elodie et de Samia Conclusion Bibliographie 26
30. gnant r f rent dans l tablissement d origine afin de bien montrer qu il y avait une continuit et un travail de lien avec l tablissement le but tant bien videmment le retour au coll ge Lors de cette premi re rencontre je pr sente tout le monde le fonctionnement de l atelier relais et l emploi du temps J explique l enseignant le travail de maillage que j attends de lui et nous fixons tout de suite les deux premiers rendez vous de suivi de l l ve Nous signons le contrat d admission contrat tripartite entre l l ve sa famille et l quipe de l atelier qui comporte une p riode d essai de deux semaines et je pr cise aux familles que je les appellerai tous les vendredis apr s midi quand les l ves sont en EPS ducation physique et sportive afin de faire le bilan de la semaine et leur rappeler qu ils doivent signer la fiche de suivi hebdomadaire des objectifs de comportement que les l ves doivent essayer de valider A l issue de ces deux semaines l l ve peut d cider de ne pas rester ou nous m mes pouvons d cider de ne pas le garder L quipe p dagogique se r unit en effet toutes les semaines une heure de 13 h 14 h et les d cisions y sont vot es d mocratiquement Je r percute les observations le soir m me en vie de classe une demi heure hebdomadaire plac e le jour de la concertation Nous faisons un premier point avec les l ves en fin de premi re semaine puis nous leur annon ons leur admi
31. il n adh rait absolument pas et dont il pourrissait l ambiance syst matiquement apr s les deux semaines d essai plut t que de l obliger y aller alors que le reste des cours et des activit s se passait peu pr s bien Les coll gues craignaient que les l ves ne se mettent choisir cours et activit s la carte et n aillent plus qu ce qu ils aimaient De plus ils nous r torquaient qu au retour au coll ge tous les cours taient obligatoires Cependant beaucoup d l ves r int grent leur coll ge via le module relais lorsqu il y en a un int gr l tablissement ou en b n ficiant dun PPRE Programme Personnalis de R ussite Educative selon le profil de l l ve et son parcours l atelier Or javais remarqu au fil des ans que ces attitudes de refus s exprimaient essentiellement en EPS en technologie et pour la partie Histoire la basilique Evidemment il n tait pas question de dispenser le jeune de cours ou d activit ni qu il ait une demi journ e de cong s sinon les autres adopteraient cette attitude Les enseignants d EPS de toute fa on ne forcent jamais les l ves participer ils les y incitent fortement mais si ces derniers refusent ils leur demandent de rester assis tranquillement et d assister 11 la s ance sans d ranger les autres Mais quand l l ve perturbe les autres et r ussit emp cher le cours d avoir lieu Cette ann e nous tions assez nombreux pour prop
32. lque chose et que son comportement montrait qu il tait en souffrance Ses parents s par s taient en coh rence pr sents tous les deux tous les rendez vous et entretiens et ils avaient fait tous les trois l ann e pr c dente une th rapie familiale pour que le p re prenne une posture d autorit qu il n avait d apr s leurs dires jamais assum e En outre la m re qui avait une fille plus g e d un premier lit se sentait coupable car elle avait une relation tr s forte avec celle ci et pensait que Martin n avait pas trouv sa place la maison lorsque son p re tait parti Nous avons tous beaucoup discut avec Martin son tuteur au sein de l quipe l assistant d ducation moi et il s est toujours montr tr s agr able quand il tait en retenue ou en exclusion l interne Cependant il redevenait tr s souvent ing rable une fois retourn dans le groupe Il l expliquait en disant qu il s tait fait racketter et frapper lan pass dans son tablissement et qu il avait compris depuis qu il fallait tre le plus fort pour se faire respecter Quand nous lui rappelions qu l atelier relais personne ne l avait agress ou menac et qu il pouvait donc laisser tomber ce masque il acquies ait mais s en montrait incapable au bout d une demi journ e Nous avons r ussi convaincre l quipe de le garder jusqu au bout en expliquant que m me s il emp chait le groupe ou une partie de ce
33. lui ci de travailler et d avancer les autres devaient aussi apprendre r sister la distraction car des l ves perturbateurs il y en a souvent dans les classes Mais l ternelle question de l l ve sacrifi au nom du reste du groupe n avait pas sa place l atelier relais o nous avions assez de ressources pour g rer cela Les membres de l quipe qui souhaitaient son exclusion et pensaient qu il n avait rien faire de sa scolarit ont eu la preuve clatante du contraire lors du temps fort qui cl ture la fin de session et o les l ves lors d un go ter pr sentent leurs travaux devant leurs familles les enseignants r f rents toute l quipe l adjoint au maire qui essaie de venir chaque fois la conseill re g n rale etc Sur les tables se trouvaient les horloges r alis es en technologie les pots en c ramique destin s au jardin de la basilique les pi ces individuelles r alis es par les l ves pour eux ou leur famille les puzzles le travail de m tal repouss Martin n avait fait que le puzzle rien d autre et il est venu avec ses parents me voir en pleurant et en m avouant sa honte profonde Des membres de l quipe se sont 13 approch s et ils ont vu Martin effondr la belle fa ade l zard e Nous l avons assur qu il tait tout fait capable de tout faire tr s bien que nous avions confiance en lui et que nous savions qu il pouvait se reprendre Sa m re a ajout qu il av
34. n refus cat gorique de la part du jeune souvent aussi de la famille et j expliquais alors que ce genre de comportement tait inadmissible en classe perturbait compl tement les autres l ves et serait ing rable en classe ordinaire Chaque fois le jeune m a promis que a ne recommencerait pas et videmment les baguettes magiques n existant pas une nouvelle crise arrivait tr s souvent sans que nous l ayons vue arriver Au vu de la gravit des faits l l ve tait mis en mesure conservatoire jusqu la r union d quipe qui votait son exclusion Mes complices de la FOL et moi avons essay de sensibiliser l IA ce probl me de plus en plus fr quent et propos de r fl chir la cr ation d une structure qui accueillerait ce genre d l ves et aurait un psychologue pr sent mi temps dans la structure une sorte d interm diaire entre le dispositif relais et l ITEP Institut Th rapeutique Educatif et P dagogique En effet le but de l atelier relais est le retour au coll ge de l l ve et en 10 semaines c est un sacr challenge bien que l on sache que les effets ne sont pas mesurables et quantifiables dans l imm diat Nous avons rapidement compris que l IA avait d autres chats fouetter et que nous continuerions accueillir ce genre d l ves Enfin la troisi me ann e a connu plus d exclusions que les pr c dentes alors que le nombre d l ves accueillis jusque l assez constant entre 25 et
35. nous rappelons l l ve concern que c est son tour de vaisselle le lendemain Que faire s il ne vient pas La premi re ann e nous avons simplement d cal son tour les l ves arrivant majoritairement vers 8 h 30 l un d entre eux proposait de le remplacer et l l ve absent prenait le tour du premier La deuxi me ann e nous avons eu des gar ons particuli rement r fractaires cette t che exaltante qui ont donc trouv malin de manquer leur tour plusieurs fois de suite Les l ves pr sents refusaient souvent de les remplacer Nous avons d cid en quipe que cet l ve la deuxi me absence pour la vaisselle serait priv de petit d jeuner ce jour l puisqu il ne voulait pas participer sa mise en place et nous avons continu ainsi la troisi me ann e c Les retards et les devoirs Nous avons instaur des r gles bien accept es par les l ves Tout l ve en retard le matin r cup re le temps de retard le soir m me en le doublant sauf s il a une activit ou quelque chose faire 4 d heure de retard se transforme en 2 heure de retenue le soir la famille tant bien videmment inform e de cette r gle lors de la premi re rencontre Inutile de pr ciser que nos l ves sont tr s ponctuels De m me si un l ve n a pas fait son travail lecture recherche devoir on lui propose de le rapporter deux jours apr s Si le travail n est toujours pas fait il reste le soir en
36. onvaincue m me si les faits ne semblent pas corroborer mes dires qu Elodie et Samia ont compris quelque part qu il y avait des adultes coh rents entre eux qui croyaient en elles et leur faisaient confiance L quipe a g n ralement su garder face tous leurs d bordements hurlements et crises diverses et vari es son calme sa distance son professionnalisme et sa gentillesse sans jamais les rabaisser ou les d valoriser Je pense que si je navais pas fait ce DU nous aurions certainement exclu 4 5 l ves cette ann e sur 21 en baissant les bras face des cas comme Martin Elodie ou Samia et en estimant qu ils ne relevaient pas de notre structure Enfin bien qu il soit malheureusement impossible de revenir se nourrir au DU nous avons ouvert de nouvelles perspectives de partenariat lan prochain Rendez vous est d j pris en septembre pour mettre en place un calendrier de pr sentation de CASADO chaque groupe d l ves pendant les deux premi res semaines De plus j ai fait en r union de bilan la proposition d organiser une supervision par un psychologue de cette structure une fois par mois pour l quipe qui en a t d accord En effet si j ai pu mieux expliquer mes coll gues cette ann e la souffrance de ces jeunes et leur hyper r activit due au manque de confiance et d estime de soi leur errance comme dit Philippe Jeammet entre angoisse d abandon et angoisse d intrusion je suis bien consciente de mes limit
37. oser l l ve soit d aller en EPS soit de venir travailler l atelier relais avec moi Quant la technologie elle se faisait en demi groupe les mardis et mercredis matins et les coll gues qui avaient l autre demi groupe pouvaient garder 2 heures l l ve qui bloquait sur la technologie Enfin en ce qui concerne la basilique le groupe y est encadr par l assistant d ducation et moi m me Il y a un pr fabriqu au fond du jardin o l un de nous deux pouvait emmener l l ve et lui faire faire un travail Nous avons galement pu cette ann e tant donn que nous tions assez nombreux privil gier les exclusions l interne L l ve passe la matin e travailler et discuter seul avec l assistant d ducation ou avec moi Cela permet en le sortant du groupe de lui permettre de prendre du recul sur ce qu il a fait d en rediscuter et c est souvent dans ces moments l qu il travaille le mieux B Le cas de Martin Accueilli la premi re session Martin est un l ve de 4 de 14 ans qui para t en avoir 16 17 ans commence d crocher s cher les cours et manque de respect aux adultes Il perturbe la classe et adore avoir sa cour de filles autour de lui car il a l tiquette de beau gosse Je tiens pr ciser qu l exception de deux jeunes en fugue les l ves absent istes parfois depuis deux trimestres ou plus viennent l atelier sans jamais tre absents La prise en
38. rois semaines la guide a demand son exclusion d finitive des s ances tant histoire que jardinage et elle reste dans le pr fabriqu o je la fais travailler parfois nous discutons aussi car sous ses aspects de grande gueule j ai bien compris qu elle manque compl tement de confiance en elle qu elle ne s aime pas et a aussi l impression que personne ne l aime Sa m re est pr te l emmener voir son m decin traitant pour aller ensuite consulter un psychologue mais Samia refusera finalement d aller au rendez vous Face ce groupe j essaie d organiser un rendez vous avec CASADO la maison des adolescents de Saint Denis o j ai r ussi envoyer un l ve de la session pr c dente Le rendez vous sera annul report et finalement n aura pas lieu en raison d un mauvais concours de circonstances portables en panne Nous affronterons les traditionnels probl mes de bagarres de menaces de chantage au sein du groupe que nous r ussirons r gler en punissant ou en sanctionnant exclusions temporaires l interne et parfois l externe pour marquer une gradation et aussi en fonction des effectifs disponibles Nous finissons par le temps fort dans le jardin de la basilique qui se d roule tr s agr ablement Il avait t convenu lors des premi res semaines avec Elodie et sa m re qu il serait pr f rable de la changer d tablissement Mais trois semaines avant la fin de la session Elodie fait volte fa
39. s puis des exclusions temporaires comme le pr conisent les textes f Les crises La premi re ann e toute l quipe a t totalement surprise et d contenanc e par le comportement de certains l ves et je pr f re tout comme Bertrand Martinelli l a pr cis lors de son intervention parler de ces jeunes au comportement difficile ou en rupture plut t que d adolescents difficiles ce qu Eirick Prairat confirme aussi en crivant on ne sanctionne pas un voleur mais un vol on ne punit pas un tricheur mais une tricherie J entends par crise l l ve qui se roule par terre en hurlant ou en pleurant la moindre contrari t celui qui se plaint de maux de t te se met alors en position f tale puis se rel ve en essayant de tout casser tables chaises armoire celui qui est pris de tremblements et de hoquets bref de v ritables explosions souvent impr visibles totalement ing rables et incontr lables laissant le groupe et les adultes pr sents compl tement d stabilis s Chaque fois que cela s est produit j ai re u le jeune et sa famille pour essayer de savoir si ces crises taient fr quentes pr visibles et ce que l on pouvait mettre en place s il sentait que la crise allait arriver si le jeune tait suivi quelque part et j ai chaque fois essay de convaincre l l ve de voir son m decin traitant dans un premier temps et aussi d aller voir un psychologue Je me suis toujours heurt e u
40. s de pr vention et de r paration prononc es de fa on autonome ou en compl ment d une sanction Pour ma part je conserverai cette distinction entre punition et sanction au sens nonc pr c demment bien que certains auteurs comme Philippe Meirieu mettent dans ce mot punition une connotation p jorative et humiliante Nous avons donc labor un certain nombre de r gles mais nous n avons pas r ussi viter les exclusions d finitives 5 la premi re ann e sur 26 l ves accueillis 6 la deuxi me sur 25 et 8 la troisi me sur 19 Devant cette inflation galopante il m tait devenu vident que soit cette ann e nous modifiions profond ment notre fa on de faire afin de faire baisser ce chiffre inqui tant soit il n y avait pas d volution notable et je changeais de poste Pr cisons tout de m me que cette ann e l je mai eu un assistant d ducation qu au troisi me trimestre et que l animateur de la FOL craquait compl tement et ne supportait plus les jeunes Je souhaitais faire ce DU depuis un an d j non pour travailler sur la notion de partenariat car j ai toujours travaill avec des partenaires mais pour avoir l approche psychopathologique qui me manquait cruellement En effet si les structures d accueil des presque exclus se mettent exclure quel est leur r le leur sens et leur l gitimit comme l a bien expliqu Michel Botbol lors de son intervention L exclusion sanction ultime
41. sser sa fille de 13 ans dans la nature et l la m re se d cha ne nous insulte nous dit que si l ducatrice s en m le elle reniera sa fille comme elle l a d j fait pour le fils de son mari qu elle a lev depuis qu il a un an ajoute que ses deux fils sont d scolaris s et que nous n avons qu tous les prendre en charge pour qu elle puisse travailler tranquillement et partir en vacances J essaie de la calmer rien n y fait et elle part en claquant la porte Je fais un nouveau signalement la CRIP Cellule de Recueil des Informations Pr occupantes la demande de l adjointe et en l absence de notre Assistante Sociale en cong de maternit J appelle l ducatrice pour la tenir inform e de la situation et lui faire part de nos inqui tudes L ducatrice me rappelle le 5 juillet pour me dire qu Elodie est toujours en fugue que sa m re a chang toutes les serrures pour l emp cher de rentrer la maison et qu elle transmet son rapport au juge en demandant le placement d Elodie 23 Conclusion Le but que nous nous tions fix s a donc t atteint et cette ann e a t extr mement positive et enrichissante Elle ma motiv e pour poursuivre et ce pour plusieurs raisons Tout d abord la quasi totalit de l quipe souhaite continuer l ann e prochaine l exception de l enseignante d anglais qui a eu sa mutation et de l assistant d ducation qui s en va Ensuite je suis c
42. ssion d finitive en fin de deuxi me semaine Je tiens pr ciser qu il ny a eu qu un seul l ve que nous n avons pas gard l issue des deux semaines Nous avons cependant constat la r union de bilan en fin de premi re ann e que sur les 5 l ves exclus 2 avaient ouvertement d clar qu ils ne voulaient pas venir Ils n avaient pas os le dire lors de la r union en pr sence du chef d tablissement ou de son adjoint J ai d s lors commenc syst matiquement expliquer l l ve qu il pouvait ne pas venir si on ne lui avait pas laiss le choix ou s il n avait pas sign le dossier Nous avons vite rep r les tablissements avec lesquels on travaillait bien et ceux qui envoyaient l l ve pour avoir la paix Pour ces derniers j ai organis le premier rendez vous l atelier relais pour que la parole du jeune soit plus libre II est vident cependant que s il a sign son dossier et qu il ne veut plus venir j insiste fortement pour qu il essaie au moins une semaine et lui dis qu on fera le point ensemble la fin de cette p riode b La vaisselle Nous commen ons la journ e par un petit d jeuner de 9 h 9 h 30 chaque l ve venant apr s la premi re semaine tour de r le 8 h 30 pour faire la vaisselle de la veille et mettre en place la table avec l assistant d ducation et moi m me Nous tablissons un planning en fonction des disponibilit s des jeunes et tous les soirs
43. titutionnel un mouvement d ducation populaire Saint Denis la FOL 93 F d ration des uvres La ques Elle met notre disposition un animateur deux demi journ es par semaine et un coordinateur pour quelques heures Ce travail solidaire entre Education Nationale et Education Populaire comme le pr conise Philippe Meirieu permet d impulser des activit s culturelles et artistiques et fait la richesse de l atelier relais car nos partenaires et complices ont un autre regard sur les jeunes et poussent diplomatiquement les enseignants ouvrir leurs ill res En outre la ville de Saint Denis nous h berge gracieusement et le Conseil G n ral nous verse une subvention Les partenaires culturels la FOL nous a mis en relation avec l association Lire et faire lire form e de retrait s qui viennent partager le plaisir de la lecture Nous choisissons ensemble le livre que l intervenant et les jeunes liront et ce lien avec une autre g n ration est mes yeux essentiel pour nos l ves qui n ont souvent pas de grands parents en France La Fondation 93 a retenu notre candidature depuis trois ans et nous avons fait un atelier de sociologie une ann e et depuis un atelier de philosophie ce qui ouvre les l ves d autres mani res de travailler et de r fl chir Le th tre G rard Philippe a anim deux ans un atelier d criture et un atelier th tre et cette ann e nous avons travaill avec une compagnie de commedia
44. uis le fameux vendredi matin puis l Assistante Sociale du coll ge qui me dit qu elle a eu la Brigade des Mineurs longuement et qu on n est plus sur des probl mes de scolarit mais sur des choses autrement plus lourdes et plus graves Je comptabiliserai cette sortie du dispositif non comme une exclusion mais comme une fin de prise en charge l issue de la p riode d essai tant donn que cette jeune fille est enti rement occup e par des tas de probl mes dont la scolarit ne fait pas partie pour le moment Elodie qu Assia contacte de temps en temps pour avoir des v tements propres et de largent me confiera qu elle craint qu Assia ne soit dans des histoires de drogue et de prostitution Je me permettrai de me livrer une petite digression un rien provocatrice et exag r e certes mais je suis souvent agac e par ce langage politiquement correct qui voudrait qu on n exclue pas les l ves de l atelier mais qu on les sorte du dispositif N anmoins les l ves qui attendent l issue de la r union et qui savent qu ils ont transgress la loi demandent Alors je suis vir 19 Un des deux l ves en liste d attente contact ne viendra pas car il habite une partie de Drancy loign e du tramway et ses parents trouvent que c est trop loin ce qui est un fait mais l atelier relais le plus proche de chez eux est complet La demande est mise en attente pour l ann e prochaine Quant au dernier c
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