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borderline

1. ceux l m mes qui ont laiss Narcisse profond ment bless Visage La m re joue devant son enfant sa propre disparition il lui suffit de masquer son visage d un tissu ou de ses deux mains jointes a minima une main sur les yeux effa ant le regard produirait le m me effet Nulle autre partie du corps que le visage ne pourrait ici convenir C est que le visage est moins une partie qu il n est le repr sentant du fout L objet total est un visage Si dans les camps de concentration la cuiller tait devenue un des objets les plus pr cieux c est qu elle vite au visage la disparition dans le bol de soupe et permet ainsi de continuer appartenir l esp ce humaine On ne peut voir son visage seulement se voir S aimer a pour pr alable un se regarder le visage est la zone rog ne par excellence du narcissisme Pour en arriver l un simple miroir ne suffit pas le premier miroir est le visage de la m re Winnicott Il en va du visage comme de tout le corps psychique il r sulte d une psychogen se Pour se voir pour se dessiner un visage et prendre plaisir le contempler il faut d abord apprendre du regard maternel que l on est la prunelle de ses yeux Le visage est la fen tre de l me Une fen tre trop ouverte pour que la psychanalyse puisse ais ment s en accommoder Que l on soit patient ou analyste comment s abandonner au cours des pens es inconscientes comment s accor
2. comme le refus de voir que signe une c cit hyst rique elle n en est pas moins une communication On pense aux modes primitifs d expression ceux de la premi re enfance quand le langage n tait pas encore port e Joyce McDougall et que c est par l anorexie le m rycisme la colite la colique l ecz ma l asthme que le psych soma du b b lan ait alors ses appels Pulsion Boire sans soif et faire l amour en tout temps Madame il n y a que cela qui nous distingue des autres b tes Beaumarchais Si la pulsion a conserv la force irr pressible de l instinct pour le reste elle se d finit surtout par ce qui len distingue L instinct est la caract ristique d un comportement inn g n tiquement fix commun une esp ce l image de la mellification des abeilles ou la migration des oiseaux Qu en reste t il chez l homme Peut tre la faim dans les situations de p nurie parce que pour le reste entre l excitation du gourmet le refus de P anorexique et l insatiabilit de la boulimique l quation est devenue introuvable entre le besoin et une r ponse simplement adapt e La crise boulimique sa violence est une image forte de ce que pulsion veut dire quand il ne s agit plus de se nourrir mais de remplir le vide celui d un corps que le fantasme et l angoisse ont rendu analogue au tonneau des Dana des Tout commence avec l instinct sexuel Hors cet
3. surmont le respect pour la femme et ne se soit familiaris avec la repr sentation de l inceste avec la m re ou la s ur R alit psychique Il le sait d autant mieux que homme de science et de positivisme la r alit est pour lui un objet de mesure 1l sait avec son humour volontiers port l autod rision que les dents de la mer ne sont plus qu un dentier que le calamar g ant du capitaine Nemo a t mis en pi ces que tout ce qu il imagine grouiller sous l eau crabe qui pince ou mur ne qui cisaille est un danger aussi redoutable qu imaginaire a n y change rien Honn te nageur condition toutefois de pouvoir garder la t te hors de l eau il est saisi d une angoisse irr pressible d s qu il s aper oit qu il n a plus pied Dans r alit psychique c est r alit qui est le messager de l nigme La simplicit des mots est inversement proportionnelle la difficult d une notion qui bouscule la hi rarchie tablie entre le r el et l imaginaire Par quelle folie la r alit du fantasme peut elle l emporter sur celle que juge la raison Pour s tre laiss duper par la r alit de la r alit psychique bien des expertises psychologiques ont induit la Justice dans des erreurs tragiques Plus le fantasme est inconscient plus il contraint nos choix et nos refus plus nous sommes par lui parl s et agis plus sa r alit es
4. Psychosomatique Refoulement Ambivalence On n a pas attendu la psychanalyse pour savoir qu une m me personne pouvait tour tour tre objet d amour et de haine La trag die depuis ses origines ne raconte rien d autre qu il est r serv au plus aim de devenir un jour l objet d une haine ind fectible Mais l ambivalence dit autre chose de plus inacceptable encore non seulement haine et amour peuvent se retourner l un dans l autre mais il arrive plus secr tement que l un soif l autre indissociablement L adulte parfois donne un coup de main en posant des questions rendre l enfant fou Tu pr f res qui papa ou maman La haine g t au c ur de l amour et r ciproquement dans l ignorance de la contradiction Le bon sein le sein aim est aussi le mauvais le ha il suffit pour cela qu il se retire Il arrive que le langage son quivoque donne subtilement entendre l ambivalence Par exemple Je ne veux que ton bien Amour Alors qu il r dige l un de ses textes les plus sombres Le malaise dans la culture Freud fait l inventaire des voies emprunt es par les hommes pour chercher le bonheur La satisfaction d aimer et d tre aim n a gu re d gale qui conduit jusqu au plaisir qui terrasse et satisfait l aspiration originelle et passionn e un bonheur positif Comment comprendre que cette voie soit si souvent vit e et q
5. accommodent volontiers d une once de plaisir m me s il n est pas perceptible Elles ont surtout l avantage de d truire un autre de porter la mort au dehors quand la pulsion de mort est fondamentalement pulsion de sa propre mort Elle est comme la face noire du narcissisme quand l expansion de lamour de soi se renverse en son contraire un repli jusqu au r tr cissement quand l animation de la vie psychique semble tre devenue l ennemi principal ros a t il pour autant dit son dernier mot De Kierkegaard Beckett philosophie et litt rature ont su faire esth tique du d sespoir d j Balzac et sa Peau de chagrin C est le livre que choisit Freud pour lui tenir compagnie dans ses derniers instants Juste ce qu il me faut un livre qui parle r tr cissement et mort par inanition Rabaissement de la femme C est un cueil propre la sexualit masculine et si tout homme ne s y heurte pas il n en est pas moins tr s g n ral la difficult consiste pouvoir conjuguer tendresse et sensualit l endroit d une seule et m me femme L o ils aiment ils ne d sirent pas l o ils d sirent ils ne peuvent aimer Freud ce classique de la vie amoureuse r pond une solution sociale tout aussi traditionnelle en termes l g rement d suets cela donne l pouse d un c t la ma tresse de l autre Avec l une tendrement aim e surestim e trop respect e la
6. analyse Ariane reprenait fr quemment les m mes mots Au d but quand je venais ici Tendresse Le spectacle d une lionne et de ses lionceaux le donne clairement voir la premi re tendresse est mammif re On ne peut se nourrir m me le corps de la m re sans que l change nourricier ne se double d une tendresse de gestes et de peaux La femelle y pourvoit sans faute pour la femme m re inconscient oblige a d pend et a varie du c lin qui touffe au tabou du toucher qui carte le nouveau n bout de bras en passant par celle qui caresse et berce confondant plaisir l amour et le soin La pire des tendresses peut tre est r actionnelle quand la haine de la m re pour son enfant ne trouve pas d autre voie d expression qu se masquer en son contraire Y a t il jamais tendresse humaine qui ne soit teint e d rotisme Le geste tendre la caresse celle que l on retrouve dans la sexualit pr liminaire portent la trace des sexualit s partielles orale anale et autres et d un compromis entre leur inhibition et leur satisfaction moins que la tendresse ne soit le premier mot du refoulement Oph lie attend la sensualit elle ne re oit de son compagnon que la tendresse C est un sentimental il fait l amour sans faire de mal Ce que je veux moi c est un homme qui me plaque contre le mur de la salle de bains Th orie sexuelle infantile voir Castra
7. b de la PSYCHANALYSE Jacques Andr QUE SAIS JE Les 100 mots de la psychanalyse JACQUES ANDRE Deuxi me dition mise jour 17 mille Liste des 100 mots Acte manqu Addiction Ambivalence Amour Anal analit Angoisse Anorexie boulimie Apr s coup Attachement holding Auto rotisme Bisexualit a inconscient Cadre setting site Cannibalique vagin dent Castration fantasme angoisse complexe Clivage du moi Complexe d dipe Compulsion contrainte de r p tition Conflit psychique Contre transfert Corps Crise d adolescence Culpabilit responsabilit Cure psychanalytique D pression D sir D sirs d enfant D tresse tat de Deuil travail de Diff rences Divan Emprise pulsion d Enfant mort 1 Envie du p nis femme ch tr e castratrice phallique tat limite borderline Fantasme Faux self personnalit comme si F minit sexualit f minine F tichisme Fr re s ur Freud Fusion symbiose Gu rison Haine Homosexualit s Honte Humour Hyst rie Identification incorporation Inceste d sir d Indiff rence Interpr tation Langage Masochisme sadisme Melancolie Mensonge secret M re le maternel M re fille Moi Moi id al Mort Narcissisme N vrose obsessionnelle Objet partiel total transitionnel Oral oralit Parano a P re Perversion Phallus primat
8. certes mais rien qui L analyste a n emp che pas de r ver L interpr tation est le seul acte que le psychanalyste ait commettre Entre les deux camps d un c t le d sir inconscient de l autre la d fense ou la r sistance elle choisit toujours le premier Un mot qui est un coup de main afin que puisse se d gager ce qui cherche une issue une expression Que l interpr tation se rapproche trop de l explication elle se perd Son go t pour l quivoque l nigme le mot d esprit vise d abord maintenir ouvert le sens venir Le psychanalyste ne sait pas sauf ne plus rien entendre au plus il devine Seules les associations cons quentes de l analysant valident ou non l interpr tation propos e et c est toujours l indice d une v ritable dynamique quand la pens e emprunte un cours auquel l analyste n avait pas m me song Tel mot brillant tombe plat quand le mot insignifiant que l interpr te aurait tout aussi bien pu garder pour lui produit un effet bouleversant celui auquel elle s adresse l interpr tation dit que ses mots portent un sens lui m me ignor elle manifeste l tranger au c ur de l intime F dida Son acte est objectivement pers cutant et d une certaine fa on transgressif elle dit ce qui ne se dit pas Il le serait d autant plus si n taient respect es les conditions de son nonciati
9. f tichiste etc Rien n est moins polymorphe que la perversion Loin d tre la simple poursuite d une sexualit infantile l tat brut la perversion en est au contraire l immobilisation la fixation Le pervers est un for at encha n au sc nario carcan d un fantasme et un seul qu il lui faut tout prix r aliser L ennui qui s empare du lecteur de Sade est indissociable de cette contrainte de r p tition L objet de la pulsion est variable celui de la perversion est indiff rent Ce n est qu un objet jamais une personne jamais un autre Il lui suffit de jouer le r le que le fantasme lui assigne De quoi sa perversion prot ge t elle le pervers Le psychanalyste n a l occasion d en percevoir quelque chose que lorsque la solution perverse s effondre quand les angoisses reprennent le dessus et que bien souvent la d pression menace l horizon Phallus primat du Osiris Herm s Dionysos Priape Phallus est un dieu on l adore Pourquoi l homme couvre et dissimule t 1l ce qu il devrait orner et exposer avec pompe comme un officiant L onard de Vinci Primat du phallus l expression frise le pl onasme le phallus symbole de pouvoir de puissance de f condit ne sait rien d autre que primer Sauf que Il y a chez toute femme quelque chose d gar disait Lacan pas d aiguille sa boussole ajoutant et chez tout homme quelque chos
10. l heure de son r gne sur la r publique de Gen ve encourageait aussi volontiers le commerce des pices qu il en interdisait fermement la consommation ses ouailles ne pas exciter le palais Bien avant Calvin les moines du Moyen ge poursuivaient de leurs foudres le caquet des femmes avec la m me nergie que la fornication soup onnant dans cette langue bien pendue une fa on d tourn e pour la sexualit de se donner libre cours La bouche est un sexe plus d un plaisir pr liminaire est l pour le rappeler Sans parler des plaisirs et d plaisirs de bouche du gourmet qui salive l anorexique qui refuse de l ouvrir en passant par le bavard imp nitent Si la bouche devient un sexe c est qu elle n est pas toute seule le sein s en m le qui donne son plaisir en m me temps qu il le prend inconsciemment pour la plus forte part Les premi res exp riences de satisfaction sont plus conviviales que solitaires La vie psychique commence par la bouche le premier geste du moi est une incorporation rien ne distingue au d but manger et aimer cracher et ha r Quand les choses suivent leur cours Psych s mancipe partiellement de ce premier mod le somatique Ce n est pas toujours le cas l vidence dans l alcoolisme et les pathologies alimentaires mais aussi sous des formes moins dramatiques combien d hommes ne trouvent le bonheur qu la condition d avoir fait de leur fem
11. pourrait bien constituer le maillon inconscient qui relie les temps primitifs aux exp riences plus tardives La peur quasi g n rique chez les femmes qu un v i oleur ne s introduise nuitamment dans la maison r sume en un affect et une repr sentation une longue histoire de toujours F tichisme Le f tiche a conserv de son tymologie feiti o artifice sortil ge un reste de magie la femme n a pas de p nis mais elle a un porte jarretelles un manteau de fourrure une culotte en soie La jambe habill e d un bas r sille ou le pied d un talon aiguille permettent l homme d ignorer ce que par ailleurs il ne sait que trop qu la femme et d abord la premi re d entre elles la m re il manque l essentiel Le moi est cliv la main gauche accepte ce que la main droite repousse d nie avec la plus grande vigueur La passion du f tichiste est inversement proportionnelle l horreur que la castration lui inspire Perversion chez les uns pas de f tiche pas de relation sexuelle un certain f tichisme discret n est pas loin d appartenir par ailleurs la part la plus commune de la sexualit masculine Discret mais bien r el dans ses effets l industrie de la lingerie f minine lui doit une part appr ciable de ses b n fices Le dernier v tement prot ge de la perception et r serve la surprise Fr re s ur Le corps de son fr re se serrait si tendreme
12. L indiff rence n est prouv e que par celui qui la subit elle n est rien un non affect pour celui dont elle mane un parent m lancolique La surprise n en est que plus grande elle se renouvelle chaque rencontre clinique rien n attache ne retient n immobilise ne capture davantage que le non investissement dont on a t paradoxalement l objet Le rien du parent est fout pour l enfant Jusqu rester suspendu toute une vie des l vres qui ne vous parlent pas parce qu elles ne vous parlent pas Jusqu lire pour compagnon celui pour lequel on n existe pas Lorsque milie se rend au chenil pour adopter un animal elle choisit le plus seul le plus laid celui que personne ne regarde ni m me ne voit et Jamais ne d sirera Et parce qu il se perd assez vite ou se fait craser elle retourne chercher son double Interdit voir Complexe d dipe Interpr tation Son r ve l a troubl e sans qu elle sache dire pourquoi rien que d innocent semble t il dans l image de cette cour de r cr ation o gar ons et filles se pourchassent o elle n h site pas se bagarrer pour d fendre son territoire Les associations la conduisent vers les jeux de l enfance le plaisir de la bataille avec son p re Elle s inqui te une pointe d angoisse elle en est absolument s re jamais son adorable papa n a eu un geste beaucoup d amour partag
13. coces dominent le tableau m me si le fantasme incestueux associe bien souvent le p re au sympt me Reste l nigme de la f minit Angoisse narcissique d intrusion qui menace les fronti res du moi angoisse libidinale de p n tration qui fait de l autre un violeur les registres se confondent comme si chez l anorexique la f minit tait demeur e primitive l image d une effraction Il faut garder ferm es toutes les entr es Apr s coup La psychanalyse souffre d une image qu elle a elle m me contribu vulgariser 5 ans tout est jou qui r duit chacun son pass infantile L effet d apr s coup complique singuli rement ce causalisme rudimentaire Emma n est encore qu une enfant quand l picier du village se permet un geste d plac son endroit L v nement laisse une trace mais qui restera longtemps insens e et inactive comme exclue l int rieur de Psych Jusqu au jour Emma est devenue une jeune fille o une circonstance insignifiante des vendeurs dans un magasin sinon une picerie qui rient quand elle passe qui peut tre se moquent dont les visages goguenards voquent un rictus plus ancien jusqu au jour donc o resurgit l v nement premier La collusion de ces deux coups que des ann es s parent donne brutalement un sens ce qui n en avait pas entra ne le refoulement qui est toujours apr s coup et d clenche la n vrose hy
14. enfil s sur le cordeau du d sir qui les traverse Freud Le pr sent du transfert ouvre d un c t sur la rem moration de l infantile et de l autre sur lattente du changement Mais ce n est pas vrai pour tout le monde et c est une surprise de l exp rience psychanalytique de s apercevoir que le temps n est pas une donn e imm diate de la subjectivit La temporalit r sulte d une psychogen se celle ci peut tre simplement esquiss e et parfois non constitu e Ariane n a pas de souvenirs d enfance une absence qui n est pas faute de m moire mais faute d histoire du projet elle n a aucune pratique pr voir les vacances la plonge dans un vide de pens e et elle s efforce autant que possible de neutraliser sa pr sence en parlant pour ne rien dire Elle sait se servir d une montre et d un agenda le temps social n est pas en cause seule l inscription subjective dans le temps celle qui permet de faire r cit de sa vie Le d coupage du temps pass pr sent futur a pour pr alable l existence d une continuit d tre Winnicott a pour condition que l enfant ait appris que l absence n est pas la disparition que l objet d amour parti reviendra fort da La psychanalyse montre que si l on n est pas dans le temps on peut cependant l inventer sur le tard Dans ce cas la premi re histoire est celle de l amour haine du transfert Apr s des ann es d
15. exhorter le patient se concentrer sur un th me d termin au lieu d liminer les sympt mes on les renforce et pour peu qu ils disparaissent c est pour constater que l angoisse est all e faire son nid juste c t La psychanalyse est devenue une affaire de temps L association libre est un moyen elle n est pas le but que vise la r gle un des modes de r sistance consiste d ailleurs suivre la r gle au pied de la lettre et ne plus parler que par coq l ne Ce qui est attendu esp r c est l incident la pens e incidente celle qui tombe comme un cheveu sur la soupe Rien n est plus doux l oreille du psychanalyste qu une phrase qui commence par a n a pas de rapport mais La r gle est un appel la d liaison la d faite dans le langage des raisons qui en brident l expression Dites non ce que vous pr f reriez taire mais ce que vous ne savez pas Paradoxe de l association libre qui ouvre la porte au d terminisme de l inconscient Ce qu nonce le psychanalyste est une chose ce qu entend le patient en est une autre le n vros obsessionnel par exemple Dans Dites tout ce qui passe il s arr te fout Dire tout Avouez livrez le sale petit secret L obsessionnel ce grand coupable tient ce que le psychanalyste reste un confesseur C est lui que l on doit d entendre r guli rement le couple
16. l enfant aimer le dote d un besoin sexuel nergique et d une vie pulsionnelle sans laquelle rien de grand ne peut tre entrepris Il revenait Melanie Klein la g niale tripi re de la psychanalyse Lacan d imaginer la plus terrifiante de toutes La m re kleinienne ressemble comme deux gouttes d eau la belle m re de Blanche Neige elle offre le m me genre de sein en forme de pomme ve d j on s en souvient C est le fantasme de l enfant sinon le conte qui en brosse le portrait Pour deviner ce que le ch rubin a dans la t te il suffit de le regarder jouer notamment la fa on dont il traite et maltraite la peluche pr f r e Tour tour cayol e jet e d chir e r par e d pec e rembourr e lac r e recousue la m re est aussi absolument bonne que mauvaise La mar tre kleinienne nourrit dans son sein un piranha M re fille La m re freudienne n a pas seulement un gar on elle a aussi une fille Mais est ce tout fait la m me m re Le f minin oppose la psychanalyse une paisseur d nigme que le masculin n a pas l image de leur sexe respectif secret dans un cas visible dans l autre Quand les amours dipiennes du gar on prolongent la relation primitive avec la m re la fille doit op rer un changement d objet de la m re vers le p re qui brouille d finitivement les cartes et les espoirs de sym trie L nigme du f minin est in
17. tat endocrinien particulier propice la reproduction qu est l strus on n observe chez les femelles mammif res aucune activit sexuelle Chez toutes sauf une La femme et l homme font l amour par tous les temps et pas toujours ensemble Non seulement la sexualit humaine a perdu la boussole de la reproduction mais encore sa recherche de plaisir a contamin l ensemble des activit s humaines faim et soif comprises La pulsion ne double l instinct que pour le d tourner de ses buts Un besoin instinctuel sait ce qui peut l apaiser quand quelque chose dans la nature de la pulsion s oppose au contraire la pleine satisfaction Freud Ce n est jamais assez ce n est jamais fini Jamais le corps biologique ne pourra lui seul rendre compte de tant de folie Il faut que le fantasme s en m le condition de ne pas confondre celui ci avec une simple fantaisie Le fantasme est incarn comme un ongle il est imprim dans la chair c est son vocation qui la fait fr mir Pulsion de mort Que veut celui qui ne veut pas gu rir qui ne veut pas changer qui ne r p te plus que la r p tition elle m me qui d fait ce qui vient peine d tre construit qui ne prend plus plaisir ni m me d truire ou souffrir et que laisse indiff rent la d tresse de celui qui est devenu impuissant l aider Que veut celui qui veut rien La haine l agressivit la rage de d truire s
18. 1l autrement qui l aide de quelques tubes d une toile et d un pinceau arrive passionner la nature et les objets Artaud propos de Van Gogh Suicide Que dirait le suicid pour expliquer son geste s il avait le loisir de nous en faire le compte rendu Probablement pas grand chose de plus que celui qui a chou dans sa tentative Je n en pouvais plus je voulais que a s arr te je voulais dormir je ne sais pas je ne sais plus Pauvres paroles pour des angoisses sans nom lacte signe en lui m me la d faillance des mots Mettre fin non pas la vie mais la vie psychique celle que l on ne peut fuir que l on ne peut que d truire On supprime le corps faute de pouvoir r duire au silence la violence de Psych Il arrive quand elle choue que la tentative r ussisse une nouvelle vie commence pas ternelle mais quand m me L acte est ineffable il n en va pas de m me de l id e de suicide et du fantasme qui la soutient Lucien de Rubempr voulait se tuer par d sespoir et par raisonnement Une fois sa r solution prise il tomba dans la d lib ration des moyens Il vit alors l affreux spectacle de son corps revenu sur l eau d form Il eut comme quelques suicid s un amour propre posthume Balzac La pens e du suicide est au service de la vie elle est une puissante consolation qui aide passer plus d une mauvaise nuit Nietzsche La mort est p
19. La rencontre du psychanalyste de M Uzan Stoller avec quelques grands masochistes a profond ment modifi le paysage tatou frapp br l martyris mutil la violence physique peut tre port e jusqu l insoutenable sauf pour celui qui la subit Le masochiste Une victime qui ne l che pas sa proie Pontalis Parce que le sadisme prendre plaisir la douleur inflig e autrui prolonge l agressivit et la pulsion d emprise il semble ne pas trop faire myst re Mais comment peut on appeler go ter la douleur jusqu menacer la conservation de sa propre vie Pas d explication simple mais Stoller note l exp rience r currente dans l enfance de ces grands masochistes de traitements m dicaux aussi prolong s que violents qui font appara tre les mises en sc ne perverses ult rieures comme l rotisation d un traumatisme la transformation de la douleur en douleur exquise Rien qui m arrive au corps qui ne soit susceptible d engendrer une excitation libidinale pas m me la pire des souffrances Le masochisme pervers n est que la face spectaculaire d une composante aussi primitive que g n rale de la vie psychique Masochisme le mot p tit d une image p jorative quand sa capacit teinter de plaisir la douleur physique et la souffrance psychique fait de lui une richesse inestimable Gr ce lui l insoutenable devient vivable nul travail de deuil par e
20. a jamais eu lieu Les angoisses qui sollicitent leur apaisement dans des relations fusionnelles sont autant de t moignages d un narcissisme inachev plus encore que bless Le nouveau n n est pas comme l uf isol et prot g de l environnement par sa coquille il est l inverse imm diatement ouvert et tendu vers la r ponse de l tre proche son attente L o la femelle mammif re suit son programme instinctuel la m re fait avec ce qu elle est inconscient compris Son ajustement est souvent assez bon good enough d autres fois chaotique impr visible ou d faillant faute d investissement ou inversement par d bordement des soins La vie ne commence pas dans la symbiose celle ci est plus le fantasme d une m re redoutable qu on ne souhaite personne la m re parfaite Gu rison Une th rapie cognitive et comportementale l a gu ri de son sympt me les tunnels lui font moins peur et 1l peut reprendre l Eurostar deux fois par semaine risquer l aventure de quelques lieues sous les mers Mais l angoisse demeure plus diffuse il craint la nuit noire et lui qui dormait comme un bienheureux conna t maintenant quelques troubles du sommeil L angoisse est un affect migrateur on bouche un tunnel elle prend un chemin de traverse souvent une ancienne piste que l on croyait d saffect e Si la gu rison est un gain marginal Freud du processus psychanaly
21. abord concern les femmes d su tude du tabou de la virginit distinction des vies sexuelle et conjugale dissociation de la sexualit et de la procr ation Mais l inconscient n a pas d ge il ignore le temps La variation historique des pratiques sexuelles est une chose l enracinement du sexuel dans l infantile en est une autre Les femmes continuent raconter des histoires de serpent avec la m me horreur quivoque qu autrefois et transposer en malaises corporels leur angoisse devant la libido Pas plus que le fiasco des hommes la frigidit n est un sympt me en voie de disparition Il n y a pas de traitement social de la part inconsciente de la vie sexuelle Les mots de la plainte n en ont pas moins chang l image de cette femme dans la trentaine inqui te de pouvoir tablir avec un homme une relation suffisamment profonde pour devenir f conde et qui craint que sa libert ne se transforme en errance Les temps lib r s d aujourd hui mettent davantage nu ce qui est peut tre la forme primitive de l angoisse chez les femmes l angoisse de perte d amour ne plus tre aim e Une telle angoisse s enracine dans les premiers moments de la vie l heure o le tout petit enfant est enti rement la merci de son entourage o ses exp riences de la tendresse et de la sensualit sont n cessairement passives La passivit de tre aim e tre p n tr e
22. cherche entrer par la fen tre Entre les parties cliv es du moi il y a une vitre aussi paisse qu invisible qu on ne per oit que le jour o l on s y cogne la t te la premi re Dans la guerre de tranch es que le moi m ne contre l inconscient le clivage est une ligne de repli Faute de pouvoir s opposer d un seul tenant l adversaire il se scinde afin de sauver ce qui peut l tre Il se divise et ce n est pas pour mieux r gner Psychoses et perversions en font grand usage qui ne savent plus tr s bien par o passe la ligne qui s pare le dedans du dehors la r alit psychique de la r alit ext rieure La psychanalyse sait assez bien glisser un pied dans le pas de la porte afin de permettre au refoul d entrer et dans le meilleur des cas de s en trouver lib r Mais pour la rencontre intempestive avec la vitre elle n a pas le mode d emploi a arrive Un clivage vacille quant tre lev Complexe d dipe Si le petit sauvage tait abandonn lui m me qu il conserv t toute son imb cillit et qu il r un t au peu de raison de l enfant au berceau la violence des passions de l homme de 30 ans il tordrait le cou son p re et coucherait avec sa m re Diderot Inceste et meurtre le complexe d dipe ne consiste pas simplement jouer au papa et la maman Le succ s de la d couverte freudienne sa banalisation a largement affadi les violences et les
23. courir tous les risques Pour qu il y ait crise et que la crise soit un d fi encore faut il que ceux auxquels elle s adresse en accusent r ception Culpabilit responsabilit L inconscient n est pas une circonstance att nuante Aggravante certainement Celui que le sentiment de culpabilit vient d envahir le sang lui monte aux joues les yeux se baissent celui l n a pourtant rien fait seulement pens d sir Dans l inconscient l o le fantasme r gne rien ne distingue d sirer et faire la pens e du crime est le crime La punition suit qui va du pied qui se prend dans le tapis voir Acte manqu jusqu la haine de soi m lancolique en passant par le sympt me obsessionnel plus facile de se laver les mains que de laver ses pens es L inconscient son auto rotisme a plus d un tour dans son sac La culpabilit signe manifestement la condamnation du d sir plus secr tement 1l arrive qu elle se mette son service mea maxima culpa la r p tition de la formule jusqu la litanie masque mal le plaisir masochiste celui des pens es qui auto torturent petit feu la faute inavouable et exquise chaque jour mijot e La confusion par le patient de la psychanalyse avec le confessionnal est l aveu assur d une disposition la n vrose obsessionnelle Le bon sens veut que la culpabilit suive le d lit il arrive pourtant qu elle le pr c de et m me le provoque
24. du Phobies Plasticit de la libido Pr liminaires Psychose Psychosomatique Pulsion de mort Rabaissement de la femme Refoulement R alit psychique R gle fondamentale R gression R sistance Retour dans le ventre maternel sommeil R ve travail du Sc ne primitive origine Schizophr nie S duction S paration Sexualit infantile Silence du psychanalyste Souvenir cran Sublimation Suicide Surmoi id al du moi Sympt me Temporalit histoire Tendresse Transfert Trauma psychique Visage L ast risque plac la droite d un mot dans le texte signifie que ce terme fait l objet d une entr e propre Acte manqu L homme s appr te rendre sa m re la visite hebdomadaire que malgr ses contraintes professionnelles jamais il ne manque Tout occup par des pens es mues qui autof licitent le bon fils qu il est il se trompe de quai et prend le m tro en sens inverse Faux pas lapsus maladresse erreur oubli les actes manqu s ne sont pas manqu s pour tout le monde Chacun d entre eux signe une r ussite de l inconscient qui au d tour d un mot d un geste vient de d jouer la surveillance celle de la conscience de franchir une barri re celle de l interdit ou de la censure Souvent ni vu ni connu moins qu il ne soit vers au compte du hasard l acte manqu est l inconscient de tous les Jours Parce que le r ve nous transp
25. en soit la nature ni la psychiatrie ni les diff rentes psychoth rapies du comportement ne peuvent en dire autant Il faut bien que la libert y soit pour quelque chose Frigidit voir Envie du p nis F minit Fusion symbiose L une des caract ristiques de la psychanalyse des patients borderline est la forme qu y rev t le transfert celle d une r gression des tats de d pendance parfois extr mes Quels traumas pr coces cherchent ainsi se r p ter qu a t 11 manqu l enfant qu il lui faut re trouver Cette interrogation conduit Winnicott l hypoth se d une pr occupation maternelle primaire L id e est celle d une folie normale un temps psychique faisant le pont entre les derniers instants de la grossesse et les d buts dans la vie estompant la c sure de l accouchement temps pendant lequel la m re s identifie sans discontinuit son enfant Identification toute en sensorialit qui permet l une d pouser avec justesse les mouvements psychiques et somatiques de l autre L aspiration fusionnelle du patient limite son angoisse d abandon sa d pression mena ante signent les rat s la d faillance de ce temps premier Faute d avoir b n fici d une folie normale on invente une folie priv e y compris pendant la s ance d analyse Paradoxe du transfert qui cherche dans la pr occupation de l analyste la r p tition de ce qui n
26. est rien y compris une pr sence paternelle qui puisse valoir comme garantie de la sant psychique bien des folies pas seulement celle de Schreber prennent leur source dans la relation pathologique au p re N anmoins ce dont on peut tre peu pr s s r c est qu il n est de sant possible sans que ne s cartent l un de l autre les personnages du premier couple la m re et l enfant sans qu un tiers ne vienne se m ler de leurs affaires De cette fonction de symbolisation qui permet la vie psychique d chapper la confusion de faire la diff rence des sexes des g n rations le p re est le plus classique des repr sentants Qu est ce qui fait que l image d un p re se promenant tenant son enfant par la main l emporte si souvent en motion sur celle d une m re accomplissant le m me geste L incertitude du p re n est pas seulement une promesse pour la vie de l esprit la curiosit th orique elle fait de son amour par d finition improbable une lection un amour d autant plus esp r qu il ne rel ve d aucune n cessit de nature Il peut ne pas y avoir de p re sa valeur n en est que plus grande celle du luxe L insistance sur la fonction symbolique du p re Lacan a fini par faire oublier sa participation libidinale sa s duction Qu est ce qui pour une fille est le plus difficile laborer Voir dans les yeux de son p re le d sir dont elle est l ob
27. famine s cheresse maladie naissance monstrueuse L inceste de l anthropologue concerne des adultes auxquels sont interdits certains mariages pouss s par l m me l exogamie L inceste du psychanalyste est un d sir incestueux il concerne la sexualit infantile les premi res amours d bordantes de possession l image de l enfant voqu par Ferenczi le petit Arpad s adressant ainsi sa voisine Je vous pouserai vous et votre s ur et mes trois cousines et la cuisini re Non pas la cuisini re plut t ma m re Si ce n est Une ce sera toutes L inceste agi du pervers ne veut rien savoir des diff rences il m lange tout notamment les g n rations parfois les sexes il ne conna t d autre loi que celle qu il dicte Pourquoi serait il d fendu d aimer trop les individus que la nature nous enjoint d aimer le mieux Sade Inconscient voir a Incorporation voir Cannibalique Identification Oral Indiff rence La vie est pr f rable avec ses blessures et ses douleurs cette mort du c ur qui s appelle l indiff rence Balzac tre aim tre ha l une ou l autre de ces positions fonde le sentiment d exister La fragilit psychique de l tre jusqu au vacillement de l identit r sulte davantage de l indiff rence Difficile d tre faute d avoir t investi tre est une abr viation de tre aim ou tre ha
28. instrument sadique interdit toute pratique de p n tration et condamne l rotisme parcourir la surface de la peau L encore rien qui vaille en g n ral le godemich est l outil indispensable de celle qui est convaincue et du primat du phallus et de son imaginaire possession Une constante peut tre le choix homosexuel ne s effectue jamais en simple ligne directe de lamour de l enfant pour le parent de m me sexe l objet lu ult rieur Les 1dentifications se croisent brouillent les pistes Un d s quilibre quand m me la m re plus souvent que le p re est le partenaire infantile des homosexualit s venir qu elles soient masculine ou f minine C est ainsi qu elle se revoit petite fille dans le lit de sa m re deux corps ramass s en chien de fusil son dos contre le ventre maternel et sa respiration pousant l identique le rythme de celle qui dort Honte L innocence est le contraire de la culpabilit la fiert est l oppos de la honte La culpabilit met l accent sur la faute le crime la honte sur l injure faite au moi Le honteux est un Narcisse humili un homme qui se croyait l abri et qui brutalement d couvre qu il est nu Le coupable peut expier r parer tre pardonn mais est 1l possible qu un jour toute la honte soit bue La honte atteint le visage le honteux en perd la face il ne lui reste qu dispara tre se faire oublier C est s
29. les transforme pas moins en sorci re et en tyran en dragon ou en loup La fable du soir qu il coute dans un m lange de terreur et de plaisir ne s duit l enfant que parce qu elle lui raconte la version d mesur e de sa propre histoire celle de sa r alit psychique sinon mat rielle L objectivit la prise en compte de la r alit sont des gains tardifs L imaginaire pr c de l utile et non l inverse Bien avant qu une bo te ne devienne simplement une bo te un objet qui sert au rangement la bo te avec laquelle l enfant joue est un ventre un antre d o le diable va surgir Faux self personnalit comme si Il arrive que l intelligence soit un sympt me comme un autre Qu une m re r ponde aux attentes corporelles et affectives de son enfant de fa on impr visible ou chaotique et il ne restera gu re celui ci d autre possibilit qu s adapter pour deux Winnicott L intelligence trouve dans ces circonstances n gatives l occasion d un exercice pr coce qui permet de sauver ce qui peut l tre de la sant psychique quitte le payer d une tendance durable au conformisme et d un vitement de toute originalit Le fasciste ordinaire invent par Moravia Le Conformiste en est l illustration litt raire On doit la psychanalyse d avoir montr la continuit psychique qui va du normal au pathologique mais la fl che est r versible d celant la pathol
30. m re peut transf rer l ambition qu elle a d r primer chez elle de son envie du p nis Freud Parole d un fils pr f r ou d un th oricien avis Sans doute les deux C est videmment troublant de constater que la th orie freudienne est en tout point homog ne au fantasme qui sous tend le tr s masculin f tichisme Autant pr ter la femme m re la pens e inconsciente suivante je sais bien que je wai pas de p nis mais quand m me j ai un enfant un gar on qui ne manque de rien F tichisme de Freud ou pas chaque analyste quel que soit son sexe a maintes occasions de v rifier l quation inconsciente de l enfant et du phallus Il est bien des vies pas seulement de gar on on peut tre fille et phallus de sa m re consacr es la mise en uvre du programme phallique maternel Des vies de campio de champion vou es la cause de la Dame La critique de la th orie freudienne est aussi n cessaire que relative ce n est pas le d sir d enfant que Freud th orise mais une de ses figures fantasmatiques parmi de multiples autres possibles Au gr des variations de la sexualit infantile il arrive que l enfant dans le ventre soit l h ritier d un rotisme plus archa que plus anal que phallique de la chose la plus sale son contraire le plus pr cieux la m re met au monde un enfant en or Celui ci ne deviendra pas le sceptre de celle qui l engendre mais sa posse
31. mort que passe le couperet dans le d chirement Notamment l acm de la Terreur quand Robespierre et Saint Just envoient Danton et Camille surtout Camille Desmoulins la guillotine Sois mon fr re que je te tue Freud 1856 1939 Wien 19 Bergasse la rue est tranquille l immeuble est bourgeois L appartement est au premier tage Monter les escaliers mettre ses pas dans les pas de Abraham de Ferenczi de Stefan Zweig mais aussi de Dora d Ernst l Homme aux rats ou de Sergue l Homme aux loups c est pour le psychanalyste d aujourd hui un moment trange sans doute autant que ce le fut pour le petit Hans le jour o il rendit visite au Professeur La porte franchie l illusion persiste un instant le temps de p n trer dans la salle d attente conserv e en l tat Mais on peut attendre longtemps ils ont vid ils ont vir Freud L appartement est nu le mus e conserve le n ant Pour voir le reste divan et t moignages arch ologiques des civilisations enfouies l infantile de l humanit Freud ne collectionnait pas que les r ves il faut suivre le chemin de l exil et faire le voyage de Londres o Freud meurt le 23 septembre 1939 jusqu au 20 Maresfield Gardens ils ont aussi vir la psychanalyse et br l ses livres La psychanalyse partage avec l art d g n r l honneur d avoir t insupportable tous les totalitarismes quelle qu
32. morts L objet d amour est perdu au point que se perd l objet en tant que tel pour ne laisser que perdu Au tableau de la d pression la m lancolie ajoute un d go t universel sans esp rance qui tient beaucoup de la haine Vauvenargues Et d abord le d go t de soi m me Le m lancolique ne comprend pas que l on puisse s int resser un tre aussi abject il pousse l autoreproche jusqu au d lire de petitesse Sans vergogne il tale les faiblesses de son tre par ailleurs convaincu que les autres ne valent gu re mieux Traitez chaque homme selon son d qui chappera au fouet Hamlet Dans le deuil le monde est devenu pauvre et vide dans la m lancolie c est le moi lui m me Freud Peut tre pas si vide que cela l objet que l on croyait perdu recouvre le moi de son ombre se confond avec lui La haine de soi masque la haine d un e autre qui fait ressembler la m lancolie une parano a int rieure La parano a est dangereuse pour les autres jusqu au meurtre Le m lancolique est dangereux pour lui m me jusqu au suicide Mensonge secret Les parents savent tout m me ce qu il y a de plus secret mon petit doigt m a dit et ils le savent jusqu ce que l enfant r ussisse son premier mensonge Tausk Le trac des fronti res du moi la construction d un int rieur d une intimit la possession assur e d un secret ont po
33. ne vous a donc jamais cout e Le silence du psychanalyste n est pas une posture il est la condition d entendre le transfert et d abord de lui permettre de se constituer Parce qu il absente le psychanalyste au moins sa personne le silence permet que se dessinent inconsciemment les figures d une vie Ce n est ni un vide ni un blanc ni un neutre plut t un creuset une attente afin de permettre l inconscient du patient de sortir de son propre silence Silence et interpr tation sont solidaires comme les deux faces d un m me travail de transformation Viderman Sur fond de silence les mots de l interpr tation ont quelque chance suppl mentaire d tre entendus Mais que le psychanalyste se taise par principe par posture qu il joue je suis celui qui suis celui qui sait et plus rien alors ne le distingue de Dieu Un des buts de l interpr tation note Winnicott est de marquer les limites de la compr hension de l analyste Moteur du transfert 1l arrive aussi que le silence du psychanalyste devienne l inverse une erreur technique quand loin d inviter la parole tre libre il ne fait que r p ter le silence de mort d un p re ou d une m re Souvenir cran Tous nos souvenirs en particulier ceux qui nous sont le plus chers ceux auxquels nous tenons le plus qu ils soient de bonheur ou de souffrance blessures ou merveilles qu ils entretiennent notre n
34. on croit que c est termin mais non il faut encore que le bassin s largisse La pubert fait plus que jamais se rejoindre l inconscient et le corps dans une exp rience d tranget qui n vite pas toujours la d personnalisation l heure de l adolescence est propice l closion des psychoses Le combat contre celle ci rev t des formes paradoxales notamment les scarifications quand il faut v rifier en s en prenant l enveloppe la peau que le moi conserve son int grit Le corps est en crise Psych ne demande qu suivre D un c t l adolescent s oppose il est contre tout ce qui est pour De l autre c t pairs et non plus parents 1l pousse l extr me le conformisme m me tenue m mes go ts pens e unique Dans le m me temps r volutionnaire et totalitaire Le deuil de l enfance auquel il s affronte est au dessus de ses moyens parfois la d pression guette Ou la violence tout deuil est un travail de d tachement un travail de meurtre corps perdu il ne sait plus quel sexe se vouer auquel s identifier L autre est aussi s duisant qu inconnu et dangereux le m me rassure mais il enferme Le pire pour l adolescent n est 1l pas cependant que sa crise passe inaper ue Faute d un non d une rencontre avec le pouvoir et son interdit faute de haine et d amour Pour faire une crise d adolescence il ne suffit pas de
35. paration d pression addiction anorexie le donnent entendre dans l angoisse de s paration ce n est pas malgr les apparences la s paration qui est angoissante mais son impossibilit Sexualit infantile Qu est ce que sexuel veut dire Le mot le plus usit de la psychanalyse n est pas le moins nigmatique La sexualit humaine ne s est pas seulement mancip e des finalit s instinctuelles celles de la reproduction elle refuse aussi de se soumettre au primat de la seule g nitalit D finir comme pr g nitale la infantile est un malentendu tant celle ci n est pas simplement une premi re tape dont la sexualit pubertaire serait la forme achev e La sexualit infantile est comme l inconscient elle n a pas d ge elle ignore le temps L enfance en est le lieu de naissance mais elle ne se confond pas pour autant avec la sexualit de l enfant La sexualit infantile n est pas une sexualit pr liminaire m me si les pr liminaires lui sont en toute chose redevables C est une sexualit autre jamais conforme toujours trang re inqui tante et passionnante Le fantasme est son l ment 1l n est rien des activit s humaines qui ne soit susceptible de l exciter La sexualit g nitale conna t son but le co t quand la sexualit infantile est polymorphe elle multiplie les sexes elle d sire autant dire qu elle ne sait pas ce qu elle veut d finitivement
36. que l on se fasse criminel par sentiment de culpabilit Aichhorn Freud l image de l enfant qui de b tise en b tise cherche la fess e qui tarde venir Que peut bien y gagner le criminel Savoir conna tre son crime pouvoir rapporter un fait tangible la culpabilit angoissante d origine inconnue fantasme de meurtre d inceste qui ne le laisse pas en paix La psychanalyse conduit un largissement consid rable de la responsabilit en un sens bien diff rent d une psychologie de la conscience et du libre arbitre Je ne l ai pas fait expr s est moins une excuse que la promesse d une r p tition Priver le criminel de sa culpabilit en le d clarant irresponsable conduit r guli rement sa destruction psychique Le ch timent du criminel est son droit Hegel Cure psychanalytique Des d ceptions amoureuses r p tition une orientation sexuelle h sitante une aphonie qui surgit chaque fois qu il faut parler en public un mal de vivre ind finissable une rection vacillante une m re d bordante un p re qui ne vous a jamais aim la mort d un tr s proche un enfant que l on n arrive pas faire un d go t de la sexualit une addiction la sexualit qui ne laisse de place pour rien d autre une maladie somatique grave l aggravation de I angoisse malgr la suppression r ussie d une phobie par une psychoth rapie comportementale une d
37. r pond une premi re am lioration par une aggravation suppl mentaire La r action th rapeutique n gative est un moment particuli rement prouvant pour le patient comme pour le psychanalyste S agit 1l de satisfaire secr tement un besoin de punition une culpabilit insatiable De prouver celui qui prend soin de vous son incomp tence Une vie de malheur c est au moins une vie le masochisme moral est une premi re affirmation Je souffre donc j existe Haine La haine a des certitudes que 1 amour n a pas La haine sait son objet elle ne le conna t que trop celui de lamour est inconnu ce qui l attache lui est capable d une permanence dans l tre parfois une vie conjugale enti re que le lien d amour manifeste plus rarement On associe volontiers la haine la destruction on oublie qu elle est aussi un tonique elle fait vivre Balzac La haine que l on porte ou celle que l on re oit Strindberg crivait Gauguin Vous me semblez surtout fortifi par la haine des autres Haine et amour sont susceptibles de se retourner l un dans l autre cela n en fait pas pour autant de simples sym triques La haine menace l existence de l objet mais plus fondamentalement elle trace les fronti res du moi conjuguant ses forces avec celle du narcissisme avec l amour du moi pour lui m me Que l cart entre moi et l autre tende s abolir for
38. rer l orgasme n en plus finir Un plaisir sans retenue se tue lui m me L ouvrage fait de la relation sexuelle une chor graphie sans grand rapport avec ce que le co t naturellement et b tement propose La sexualit est devenue un ars erotica Les pr liminaires ne sont pas seulement de la sexualit la part la plus humaine ils conditionnent la rencontre entre les sexes Parce qu ce jeu l la femme est moins prompte que l homme Ambroise Par en digne h ritier de la m decine hippocratique conseillait l homme de mignarder chatouiller caresser et mouvoir celle qui autrement resterait dure l peron Projection voir Parano a Psychose C tait un asile l ancienne mal chauff tout en courants d air que cette sombre soir e d hiver rendait d autant plus lugubre Emmitoufl e dans son manteau interne en psychiatrie depuis peu elle ne comprenait pas comment le jeune schizophr ne qui lui faisait face simplement v tu d une chemisette d poitraill pouvait rester l indiff rent au climat glacial Se touchant la poitrine elle lui demanda Vous m avez pas mal l Il la regarda longuement Regarder n est pas le mot juste qui suppose une r flexion nul change entre eux deux elle se sentit plut t travers e comme si ses pupilles n avaient pas le pouvoir celui d un miroir de renvoyer ce qui lui tait ainsi adress Puis 1l tendit le
39. sa capacit prendre en charge le conflit psychique Entre l adulte et le tr s jeune enfant la zone anale est un lieu d change privil gi m me quand l ducation la propret ne tourne pas au plus rigoureux des dressages La selle exon r e heure fixe est le premier cadeau de l enfant la m re moins qu il ne s y refuse un refus de la perte qui forge le caract re obstin ordonn conome ces traits qui sont le plus souvent associ s fondent une morale des sphincters Ne rien l cher ne rien c der Si le conflit psychique utilise volontiers les ressources de l analit c est aussi que celle ci est intrins quement conflictuelle expulsion r tention destruction conservation ou possession Le premier geste s associe volontiers l activit et au sadisme le second la passivit et au masochisme On devine que le couple de la haine destructrice et de 1 amour possessif emprunte aussi l rotisme anal une de ses modalit s Le refoulement la sublimation de l rotisme anal rev tent des formes multiples depuis le d placement du bas vers le haut quand la bouche se confond avec l anus que la parole devient grossi re orduri re et l humour gras En passant par la transposition dans le contraire quand le plus sale le plus m prisable devient le plus pr cieux g nial alchimiste l anal m tamorphose la merde en or Angoisse Le souffle est cou
40. sa vie m me surtout peut tre seulement ceux qui nous aiment Proust M re le maternel Mater certissima si seulement c tait vrai Dans le meilleur des cas elle est good enough juste assez bonne Pour le pire on h site entre impr visible indiff rente intrusive possessive d bordante et parfaite L exp rience psychanalytique trace la silhouette de m res aussi nombreuses que la vie est singuli re Trois figures cependant se dessinent sur fond de cette diversit En contrepoint de la r gression des patients borderline Winnicott construit l image d un maternel plus que d une m re dont la permanence la fiabilit surtout pas la perfection permet au b b d acqu rir cette continuit d tre ce sense of being qui lui permettra d affronter bruits et fureurs sans s en trouver d truit Mais que ce maternel d faille et le sol se d robe sous les pieds l angoisse devient impensable La m re freudienne est l image de celle du petit Hans pas la m re d un b b mais d un enfant pourvu de ce qui fait tant envie un gar on Elle le berce l embrasse le caresse le prend tout fait clairement comme substitut d un objet sexuel part enti re Freud Elle serait effray e d apprendre ce qu elle fait mais son propre refoulement l en prot ge Elle aurait d ailleurs bien tort de s en faire agissant ainsi elle apprend
41. sans fin On sait qu elle fait oralit de la bouche et analit de l anus mais son pouvoir de transformation n investit pas que les seuls orifices chaque coin de peau fait aussi l affaire du fantasme chaque sens ne demande qu se mettre au service du plaisir d sir et l activit intellectuelle elle m me n est pas l abri de ses vis es Tout cela ne va pas sans mal Parce qu elle ne respecte rien qu elle touche tout qu elle fait feu de tout bois au risque de d truire ce qui la stimule parce qu elle prend autant de plaisir mettre en pi ces qu inventer des formes in dites la sexualit infantile heurte nos conformismes notre censure notre sage quilibre Son refoulement nourrit l angoisse et le d plaisir multiplie les sympt mes La sant psychique lui doit tout la maladie aussi Silence du psychanalyste C est la premi re fois qu elle rencontre un psychanalyste D sar onn e par le silence de celui qui lui fait face l o un m decin plus rassurant aurait demand Qu est ce qui vous am ne elle devine qu il s agit d une invitation parler Elle se raconte dans un m lange d anxi t d nervement et bient t de pleurs Sa m re tout occup e elle m me son p re occup ailleurs personne qui ne comprenne l enfant qu elle fut Elle n y tient plus en a assez de s adresser un mur elle va se lever pour partir On
42. voit Le r ve est la chose vue Hugo il vit ce qu il voit jamais du fait de sa volont souvent contre elle Pourquoi dire J ai r v quand il faudrait dire Il a t r v Val ry La puissance hallucinatoire du r ve illustre plus imm diatement que le fantasme ce que r alit psychique veut dire Quand le r ve est manifestement rotique ce qui n est pas si fr quent il est capable par sa seule action sa seule image de provoquer l orgasme Sarah quant elle constate son r veil que son r ve d accouchement alors m me qu elle n est pas enceinte a provoqu une mont e de lait jusqu la r alit de l coulement Le sursaut brutal de celui qui sort du sommeil afin d chapper au poignard de l assassin n est pas moins saisissant Le plus sage des hommes veut il conna tre la folie qu il r fl chisse la marche de ses id es pendant ses r ves Voltaire Des images du r ve son r cit 1l y a beaucoup perdre Le r ve n en reste pas moins via son interpr tation une voie privil gi e d acc s l inconscient Le travail du r ve d forme et transforme un mat riau qui puise une double source l infantile d sirs et angoisses m l s et les restes du jour bien souvent un micro trauma une porte laquelle on frappe qui tarde s ouvrir et dont le r ve fait une errance nocturne dans une for t hostile que la conscience a n gli
43. La vie sexuelle aussi toujours menac e par l impur la souillure et la confusion cloacale Dans la n vrose obsessionnelle l anus est le sexe principal celui qu il faut fuir en distinguant le haut du bas l me du corps quitte ce que l activit de pens e laquelle onse livre enti rement devienne l activit sexuelle elle m me L enfant sur le pot est conome de ses f ces mais il n est pas avare de ses mots c est un parleur pr coce Parler rien que parler l abstinence psychanalytique lui va comme un gant il en redemande Objet partiel total transitionnel Elle voit quel objet pour les yeux d une amante Hippolyte tendu sans forme et sans couleur Racine Ph dre Objet de d sir d amour ou de haine objet est en psychanalyse le m me qu en trag die Qu il tienne sa r alit du monde ext rieur ou du fantasme il est ce par quoi la pulsion cherche sa satisfaction Des diff rents ingr dients de la pulsion il serait le plus variable Volage adorateur de mille objets divers Racine ce que des expressions comme type de femmes ou d hommes sugg rent leur mani re En y ajoutant cependant une nuance l unicit du type suppose par del les objets divers un unique objet d attachement ou de ressentiment dont on devine qu il doit beaucoup aux objets premiers ceux des amours enfantines Trouver l objet est vrai dire une retr
44. Palatin le temple de Jupiter Capitolin le Palazzo Farnese L instauration de la situation psychanalytique est une invitation la r gression une invitation au voyage Les chemins qui m nent d une Rome l autre passent par l association libre qui fait que le langage n est plus ma tre de la direction qu il prend par le retour vers les images vers le r ver sinon le r ve que facilite la position sur le divan par l actualisation l incarnation les transferts des dramatis personae de la vie d abord de l enfance L analysant traite les mots comme des choses regarde les images et fait l enfant plus souvent qu son tour R sistance Il arrive que la r sistance la psychanalyse se formule en toute simplicit Samia num re ce qu elle soustrait la r gle fondamentale dire tout ce qui passe Il y a ce qui ne vous regarde pas et ce qui est trop con C est rarement aussi clair et conscient Les masques de la r sistance rev tent toutes les formes la m me et son contraire Rien ne me vient l esprit Tant de choses me viennent l esprit qu il mest impossible de les dire L un ne retient rien de ses r ves l autre submerge l analyse sous leur r cit L un s enferme dans le silence l autre parle sans cesse afin de refuser aux pens es difficiles le temps de se former L un aime l analyste et lui dit ce qu il pense lui faire plaisi
45. amour masculin et f minin actif et passif vivants et morts Tout y est pr sent il ignore l absence Ce n est pas de lui que peut venir l organisation de la vie psychique la construction du sujet la structuration de la personne C est contre lui Toutes les diff rences diff rence des sexes des g n rations entre le dedans r alit psychique et le dehors r alit mat rielle entre les vivants et les morts l me et le corps P oral et l anal l interdit et le permis l absence et la mort toutes les diff rences sont autant de distances prises avec les processus psychiques les plus primaires ceux qui r glent la vie de l inconscient La n vrose est une pathologie du conflit elle se situe pr cis ment au point d affrontement entre le oui de l inconscient qui ne cherche que son accomplissement et le non des syst mes sup rieurs de la vie psychique ceux qui veulent faire la diff rence Dans la n vrose les diff rences sont conflictuelles Mais il est d autres pathologies o l envahissement par les processus primaires se paie de diff rences ignor es ou d ni es La perversion ne veut rien savoir de la diff rence entre les sexes ou les g n rations la psychose de ce qui oppose dedans et dehors la m lancolie de ce qui s pare les vivants et les morts l tat limite de ce qui distingue l absence de la perte d finitive Divan Ana s arrive p
46. angoisses de la trag die dipienne Certes le complexe d dipe fait uvre de structuration de diff renciation d int gration de l interdit mais c est condition d en sortir Il ne tourne la crise normative que parce qu il est d abord un moment de folie D sirer poss der sa m re ou tuer son p re n a jamais structur personne Les fantasmes dipiens portent l amour et la haine leur derni re extr mit il n est pas s r que la passion de l homme de 30 ans d passe en d mesure celle du petit sauvage Le mot complexe est fatigu par l usage sauf entendre la complexit qu il souligne Non seulement l enfant aime et d sire le parent du sexe oppos hait et rejette celui qui lui fait de l ombre mais il vit aussi tout le contraire parfois en m me temps Ces d sirs eux m mes sont ils simples Quelle part de destruction au c ur du d sir incestueux quelle pr sence de la sexualit dans le geste du meurtre Et ce n est pas tout adressant amour et haine l adulte l enfant ne fait jamais que lui rendre la monnaie de sa pi ce Ce n est pas lui qui a commenc Tu pr f res qui Papa ou maman L adulte fait le premier pas dans l amour comme dans la jalousie dipe dit on ne savait pas mais Jocaste sait qui dit son amant cherchant apaiser son angoisse Ne redoute pas l hymen d une m re bien des mortels ont d j dans leu
47. ans doute plus un clivage du moi qu un refoulement qui prot ge tout un chacun des vieilles hontes Dans les soci t s o la menace de la honte plus que la culpabilit joue un r le r gulateur dans les soci t s antillaises cela se dit vitez l affront c est toujours au prix d un accroissement du sentiment de pers cution La grosse voix qui d signe le coupable surgit des coulisses de la sc ne int rieure l 1l qui fait honte r gne sur la sc ne sociale Humour partir du fran ais humeur les Anglais ont invent humour D un r leur ils ont fait un homme d esprit La cr ation du mot est conforme au mouvement de la chose m me l humour est ce pas de c t lib rateur qui permet de transformer une circonstance p nible en une prime de plaisir un accablement en un instant de triomphe P n trant un lundi l aube dans la cour de prison o est dress l chafaud qui l attend le condamn mort a cette pens e La semaine commence mal La victoire peut tre br ve l humour n en offre pas moins un temps d invuln rabilit Par la mise en uvre d un minimum de moyens un mot d plac deux significations condens es il constitue un traitement psychique remarquable d une situation traumatique L ironie blesse l humour soigne Tout se passe comme si le surmoi d ordinaire si rabat joie devenait pour une fois de bon conseil C
48. ant un un les points d attache l objet Les souvenirs insistent les r ves font revivre les morts mais c est pour mieux oublier Jusqu ce que la libido redevenue libre puisse aimer nouveau Secr tement le versant hostile de 1 ambivalence pr te la main Alors qu il repense l excellente journ e qu il vient de passer Pierre est brutalement assailli par un sentiment de culpabilit son p re n est pas mort depuis un mois que d j Pourquoi ce travail de d tachement est il si douloureux pourquoi la libido se cramponne t elle l objet disparu quand bien m me le substitut est disponible Cela nous ne le comprenons pas crit Freud Melanie Klein a la r ponse La perte d une personne ch re quel que soit l ge laquelle elle survient est toujours un deuxi me temps un trauma second la reviviscence d une exp rience pr coce L objet d amour est un objet perdu ce que signe la g n ralit de la position d pressive Tout deuil m me s il est le premier v cu est la r p tition mais aussi la reprise la transformation d une mort et d une souffrance ignor es Diff rences Il n y a pas dans l inconscient de n gation pas de contradiction d opposition ou de diff rence Pas de degr la certitude des d sirs accomplis juste des variations d investissement selon les contenus L inconscient l infantile ne dit pas non en lui coexistent haine et
49. app l ironie de Lacan Allons nous dire que le but a chang qu il tait sexuel et que maintenant il ne l est plus D o il faut conclure que la libido sexuelle est devenue d sexualis e Et voil pourquoi votre fille est muette Avec l hypoth se d une sublimation des primes origines Freud envisage les choses tout autrement Vid e est celle d une libido qui gr ce ses capacit s de m tamorphose se soustrait d embl e au destin du refoulement la sublimation n y est plus entendue comme la figure terminale d l vation voire d puration d un sexuel brut initial mais comme une d rivation inaugurale tenant la nature de la pulsion sexuelle la plasticit de sa nature et non sa mise distance Il n y a pas moins de sexualit dans lor que dans le plomb pas moins de passion dans la cassette de l Avare que dans la chose anale dont elle d rive Simplement la vie sexuelle s est d plac e elle est devenue m connaissable La sublimation fait le pont entre l art et la sexualit infantile tous les deux ont en commun de poursuivre une finalit sans fin une fa on de rompre avec toutes les formes d utilitarisme L enfant d couvre qu avec la forme de ses l vres et la mati re de sa salive il peut inventer des bulles a ne sert rien a n apporte pas la pleine satisfaction c est pour cela qu il ne s en lasse pas Encore encore L art proc de t
50. bras posa sa main l o elle avait mis la sienne sur sa poitrine elle Non je n ai pas mal l Je est un autre la formule ne suffit plus un autre est je convient davantage pour dire l ali nation de la psychose quand on ne sait plus o commence dedans o finit dehors Si l on demande cette m re pourquoi elle ne nourrit pas son b b alors qu il crie et que c est l heure du biberon elle dit Je mai pas faim Le moi est un tre de fronti res nul mieux que le psychotique ne le laisse percevoir quand le trac est perdu qui distingue les r alit s ext rieure et psychique Le monde dans lequel volue le psychotique est fait d objets bizarres comme le mobilier d un r ve Bion Toute la difficult du psychanalyste quand il se confronte l exp rience de la psychose est de pouvoir rejoindre ce lieu trange d o Psych refait le monde un point de vue que l on m aurait jamais imagin mais que les r ves les plus hallucin s d entre eux peuvent nous pr senter Si l on demande l enfant n vrotique Avec quoi tu vois il r pond Avec les yeux Avec le soleil r pond l enfant psychotique Avec quoi tu entends Avec les oreilles dit l un avec la musique dit l autre Psychosomatique L hypertension dont il souffre le menace chaque jour de l infarctus Les cardiologues y ont perdu depuis longtemps leur latin
51. ce d tre trop t nu entre un Serbe et un Croate un Hutu et un Tutsi que le narcissisme en soit r duit aux petites diff rences et le danger est grand de voir la haine creuser violemment ce que la r alit risque de confondre Puret de la race purge puration ethnique le mo1 le pur et la haine habitent le m me territoire Avant d tre destructrice la haine est s paratrice On lui doit la premi re distinction entre le dedans et le dehors ce que l enfant veut il l avale ce qu il refuse il le crache Le moi suivant son seul plaisir introjecte le bon jette au loin le mauvais Le ha l tranger au moi le dehors sont tout d abord identiques Freud La haine cr e l objet elle l objecte son paradoxe est qu elle pose qu elle affirme et reconna t au moins autant qu elle cherche nier celui qu elle vise Holding voir Attachement Homosexualit s Homosexuality le mot conna t son premier essor dans l Angleterre victorienne celle d Oscar Wilde La psychanalyse l a repris son compte quand h t rosexualit n est psychanalytiquement d aucun usage ce qui n a pas que des avantages tant le mot unifie ce qui ne l est gu re Non seulement parce que les homosexualit s masculine et f minine ne sont pas de simples parall les mais parce qu au sein de chacune d elles la diversit l emporte sur l homog n it L unit voire la
52. ce que l on n a pas anim e par ce qui manque cherchant devant elle ce que derri re elle a perdu Trouver l objet n est jamais que le retrouver Freud ceci pr s que les retrouvailles n ont jamais le go t de la premi re fois des traces de la premi re fois part le ravi parvenu au troisi me ciel qui peut se croire pleinement d finitivement satisfait Le d sir est en lui m me un paradoxe il signifie une absence mais nous n avons rien d autre Malheur qui n a plus rien d sirer il perd tout ce qu il poss de Rousseau De cela l inconscient l infantile ne veut rien savoir Ignorant la n gation il accomplit le d sir a hallucine Rien en lui ne s pare d sirer et faire ou poss der De fa on d form e parfois illisible le r ve le sympt me en t moignent Mais c est peut tre l enclos du fantasme qui en renvoie l image la plus claire Soudain un visage s claire quand rien dans la r alit ne pr te pourtant sourire on devine qu un secret d sir vient de se r aliser Accomplissement imaginaire certes mais avec des effets bien r els qui jouerait au Loto si dans le temps qui s pare la mise du tirage il n tait loisible de se prendre pour un astre de disposer du gros lot et d en faire un g n reux usage D sirs d enfant Seule la naissance d un fils apporte la m re une satisfaction sans restriction Sur le fils la
53. communaut est plus sociale que psychique Que l objet sexuel soit du m me ou de l autre sexe son choix r sulte d une psychogen se pour l essentiel inconsciente ins parable de l histoire de chacun Homos le mot porte l accent sur le m me parfois juste titre quand l objet est un double plus qu un autre ventuellement le double de l enfant du gar on que l on a t celui que la m re a tant aim et que l on aime aujourd hui dans l image de l ph be celle que renvoient les ragazzi du Caravage son Joueur de luth Mais ce n est qu un chemin psychique parmi d autres possibles La premi re identification sexuelle est celle dont on est l objet que le parent ne renonce pas au d sir qui est le sien quand bien m me l anatomie de l enfant qui vient de na tre d ment ce que le fantasme attend et le sexe psychique assign par l inconscient de l adulte telle une empreinte l emportera toujours sur le sexe r el La gar onne aimera les filles l eff min aimera les hommes L autre sexe n est pas absent de l homosexualit Parfois en n gatif quand c est son horreur qui joue un r le d terminant dans le choix sexuel Le vagin dit cet homme un puits sans fond rouge gluant un trou b ant que jamais un p nis ne pourra combler Cette haine de l autre sexe n est pas absente de certaines homosexualit s f minines quand le phallus identifi un
54. d laboration d int gration psychiques par le moi Les fronti res de celui ci sont franchies pi tin es parfois d truites Il se d fend avec les moyens du bord du refoulement n vrose au morcellement psychose selon la violence de l impact et son aptitude amortir le choc Le trauma signe un bouleversement de l conomie psychique la limite la moindre pointe d angoisse signe l v nement d un microtrauma m me si l on ne saurait dire lequel la mani re d une secousse tellurique qu enregistre le sismographe sans que les habitants ne la per oivent La complication psychanalytique principale par rapport l id e commune consiste souligner que le trauma psychique est en deux temps Dans l enfance se produit une premi re frappe qui laisse une trace non verbalis e non signifi e non int gr e l histoire Jusqu ce que quelque chose arrive apr s coup moment de collapsus entre la reviviscence d une exp rience pass e qui attaque du dedans et ce qui surgit inopin ment du dehors Mais l apr s coup n est pas seulement un coup c est d j sa transformation fraumatikos signifie la fois la blessure et son pansement Si la psychanalyse sait assez bien transformer les traumas dus aux s ductions de l enfance c est un d fi pour elle de s affronter aux traumas pr coces une d pression maternelle un enfant mort un viol une disparition inexpliqu e
55. de a fortiori pour s abandonner au sommeil en plein vol sans somnif re ni whisky il faut disposer l int rieur de soi d une confiance quasi absolue en qui vous porte Autoconservation voir Attachement Auto rotisme C est paradoxalement la masturbation parce que l on n y voit qu un plaisir solitaire d organe tourn vers la seule d charge qui est la moins m me d illustrer ce qu auto rotisme veut dire La fabrication du mot d esprit quand l rotisme tombe sur la parole et joue avec le langage en serait une image la fois plus fine et plus nigmatique Pas d auto rotisme sans que le corps n en ressente l excitation Cela ne change cependant rien sa nature psychique c est toujours la pr sence inconsciente ou non d un fantasme que le corps r pond Le premier geste de l auto rotisme en montre la construction priv es du plaisir qui accompagne la t t e les l vres su otent elles se baisent elles m mes faute de savoir quel sein se vouer L auto rotisme cherche un plaisir perdu le reproduit le multiplie Plus g nialement g nie de la sexualit infantile il transforme en plaisir une exp rience d plaisante la m re est partie qu cela ne tienne l enfant lance sa bobine tire sur la ficelle pour la faire r appara tre il joue il jubile parti revenu fort da Une bobine de perdue dix de retrouv es Bisexualit Je m habitue concevoir cha
56. de souffrance une plainte qui semble n avoir d autre vis e que de prouver son impuissance celui qui la re oit L analyse perp tuit roule son rocher de Sisyphe Quand est ce que vous partez la retraite Th orisant une contrainte la r p tition au c ur le plus sombre de la vie psychique l o a n est plus qu une puissance anonyme et d l t re tout occup e d faire ce qui vient peine d tre construit la psychanalyse d couvre t elle une zone de t n bres au del de tout plaisir f t il masochiste Ou prise d une fascination romantique pour les forces de mort ne fait elle que recouvrir des oripeaux de la th orie ce qui rel ve des limites humaines de sa pratique Conflit psychique L ennemi refouler les lignes de d fense attaqu es la r sistance acharn e la vie psychique est une vie de conflit Entre le moi et la r alit ext rieure les heurts ne manquent pas mais l antagonisme principal est avec l ennemi de l int rieur impossible fuir impossible vaincre Il faut se soumettre se compromettre n gocier quelquefois quand m me se lib rer quand un refoulement est lev La personne psychique est divis e m me si le moi son go t prononc pour la synth se s efforce d en maintenir une unit relative L quilibre est d autant plus fragile que l ennemi a plusieurs visages D un c t celui du surmoi il rev t la forme d une auto
57. der la libert vagabonde de l imagination si l on est sous la menace d tre d visag
58. du Petit Poucet chez l ogre Les mots de l amour tendre en quel sens de la belle tigresse la jolie poulette rappellent qu entre aimer tre aim et manger tre mang il y a plus qu une ressemblance Quel meilleur moyen de ne faire qu un de s approprier l autre de le poss der de s identifier lui que de le manger Manger ou d vorer d chiqueter mettre en pi ces Entre les deux l ambivalence balance Le moment chr tien de la communion en porte la trace D un c t l invitation la C ne Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui Jean 6 De l autre l interdit ne pas m cher l hostie Des liens entre le fantasme cannibalique et l inceste avec la m re surgit une figure primitive le vagin dent L homme qui imagine avec frayeur cette bouche d ombre a t il toujours tort d avoir ce point peur Quand elle r pond la p n tration par le penis captivus la femme montre que l inconscient des deux sexes partage la m me plan te Caract re voir Anal Envie du p nis N vrose obsessionnelle Castration fantasme angoisse complexe Souvenir d enfance jouant au docteur il avait obtenu de sa petite voisine qu elle lui montre Mais il ne se souvient de rien ou alors juste d un d faut un grain de beaut De cette nigme l enfant le gar on fait une th orie dont l ax
59. du d tail vestimentaire au trait de caract re en passant par le tic de langage Plus a va plus tu ressembles ta m re L interpr tation est d autant plus sauvage qu elle tombe juste Les pathologies de l identification quand le semblable le c de l identique font elles m mes partie du domaine public l image des sosies d Elvis Presley qui se r unissent chaque ann e pour f ter l anniversaire du King La psychanalyse ne se contente pas de souligner la dimension inconsciente du processus concernant notamment les premi res identifications les plus profondes les plus immuables elle soutient que le moi n est fait de rien d autre Je n est pas seulement un autre mais plusieurs Le moi se construit par identification travers les premi res relations interpsychiques avec les proches Identification n est pas simple imitation la mise au dedans est en m me temps une transformation une appropriation Par quel moyen Le b b anorexique qui refuse avec la derni re nergie ce qu on veut lui faire avaler indique en n gatif que le mouvement psychique de l identification n est pas distinct au d part des processus somatiques d ingestion Ce que l un refuse l autre le b b satisfait se l approprie Je suis le sein donc je suis L identification est d abord une incorporation et celle ci le prototype de toutes les int riorisations ult rieures Faire sien ce qui
60. e C est d autant plus vrai que le patient est difficile que la r gression est profonde et que la violence de Psych se donne libre cours Le patient borderline est l analyste sauvage de l analyste F dida La deuxi me r gle fondamentale de la psychanalyse la n cessaire analyse approfondie de l analyste Ferenczi d coule directement de l attention oblig e port e au contre transfert Corps Sur le divan Aline prend plus que ses aises elle voque avec un rien de g ne la fa on dont au fil de la s ance et des choses dites l excitation gagne plusieurs points du corps jusqu rendre imp ratif l apaisement par la d mangeaison l oppos le n vros obsessionnel partisan r solu d une exclusion r ciproque de l me psych et du corps se plaint que la psychanalyse se r duise un exercice intellectuel Sa tension son immobilit contrainte sur le divan disent pourtant l inverse la n cessit de tenir sur ses gardes sans rel che un corps menac d tre touch chaque instant par les mots Nul ne s mancipe ais ment de vingt cinq si cles d une conviction dualiste qui depuis Platon oppose radicalement l me et le corps et formate notre insu nos cat gories de langue et de pens e Tout de l exp rience psychanalytique pourtant celle de ce corps tranger interne Freud qu est l inconscient contribue brouiller des distinc
61. e de son laboration que peut se r crire l histoire des pertes pr c dentes sevrage don des f ces et pourquoi pas naissance D abord fantasme angoisse la castration finit en complexe quand pr valent ses capacit s de diff renciation de structuration de distinction entre ce qui est permis et interdit Quand elle produit plus qu elle ne d truit Causalit psychique voir Apr s coup Clivage du moi l heure du coucher Freud voit s introduire par erreur dans son compartiment de wagon lit un vieux bonhomme fatigu fant me tout droit sorti du pays des morts jusqu comprendre qu il ne s agit que de son reflet dans la glace non pas une image de lui m me mais d un auftre lui qu il m conna t incarn une seconde dans le miroir Un moi a l ge de ses art res quand l autre n a pas pris une ride le premier accepte la r alit le second l ignore ou la rejette Clivage ordinaire du moi instant de d personnalisation d inqui tante tranget qui fait partie de ces faits psychotiques de la vie quotidienne quand l inconscient surgit du dehors plut t que du dedans Sortant de chez le coiffeur au hasard d une vitrine on croise le regard d un inconnu qu il faut une bonne seconde avant de reconna tre Entre le moi et le refoul il y a une porte contre laquelle le premier s appuie afin de la garder ferm e quand l autre derri re pousse moins qu il ne
62. e de ridicule Apr s le primat la d prime Le primat du phallus est une th orie sexuelle infantile pas plus que n importe quel fantasme cela n a de sens de la dire vraie ou fausse que l on en juge inacceptable la traduction politique est une autre affaire Sur les m rites heuristiques de la th orie en question le sentiment est partag D un c t elle impose une logique binaire on l a ou ne l a pas A ou non A dont les vertus classificatoires ne sont plus d montrer De l autre elle signe une d t rioration pr coce de l intellect enfantin Freud un renoncement la Joyeuse polymorphie celle qui multiplie les sexes bouche anus langue doigt pour r duire les possibles l alternance pr sence absence d Un Seul Derri re la fiert du Prim on devine l angoisse celle de la castration C est comme l crivait Martial qu on ne commande pas ce membre l comme son doigt Phobies L obscurit lair libre les chats les araign es les chenilles les serpents les souris l orage les couteaux le sang les espaces clos la cohue le vide le franchissement des ponts ou des tunnels le m tro le bateau les voyages en mer l avion L inventaire des phobies est un inextricable fouillis Encore ne s agit 1l l que des phobies typiques volontiers partag es L une des derni res en date le tunnel sous la Manche forme un v ritable club Il faut d
63. e que tu ne peux changer le mieux est d en sourire Le sens de l humour est un sixi me sens pr cieux qui dispense de recourir des d fenses plus co teuses chaque psychanalyse o il fait d faut permet n gativement de le v rifier Quant l humour de l inconscient c est un humour noir ses mauvaises plaisanteries se terminent toujours en entraves et en sympt mes divers Sauf quand le refoulement enfin se l ve que le visage s claire au lieu de s assombrir Mathieu raconte 1l n tait encore qu un jeune homme quand il tait entr dans une librairie pour y acheter Playboy Sa honte trouvait un renfort dans le masque s v re de la matrone la caisse et son noir chignon qu elle portait comme l v que sa mitre Il ne pouvait sortir sans payer Apr s avoir tourn et retourn entre les rayons il remit les femmes nues leur place et se pr senta devant le cerb re avec le Canard encha n Hyst rie L hyst rie a sa caricature celle d une femme t tanis e poussant un cri strident d horreur devant le serpent qu elle vient soudain d apercevoir Comme toute caricature celle ci ne manque pas de v rit tant elle souligne la conjonction de la fascination et de la r pulsion du d sir et de la d fense Le sympt me ne demande qu suivre la phobie atemporelle du serpent n tant pas de tous les sympt mes hyst riques le plus encombrant L hyst rie a disparu du dsm le manu
64. e tol re aucun obstacle sa satisfaction on devine cependant qu il ne s est pas fait tout seul On imagine un tout petit enfant qui lorsqu il se regarde dans le miroir visage des parents reconna t sinon le G nie des Carpates du moins His Majesty the Baby Mort Il a r v de son propre enterrement un Joli corbillard l ancienne tir par deux chevaux gris pommel s Derri re ils taient tous l plor s effondr s dans la douleur d avoir perdu ce qu ils avaient de plus cher La suite du cort ge tait form e d une foule d inconnus lair la fois afflig et admiratif Un tre manque Moi et le monde est d peupl Chaque fois que nous tentons de nous repr senter notre propre mort en r alit nous continuons d tre l en tant que spectateur La mort est un possible que jamais la vie n actualise Heidegger Davantage dans l inconscient la mort est toujours celle d un autre un disparu ou un assassin De sa propre mort l inconscient ne veut rien savoir 1l ne croit qu en l immortalit Freud Julie se demande Si vous mourez pendant les vacances comment je le saurai C est vrai se dit in petto l analyste je mai pas son adresse Il n est de v rit en psychanalyse qu une figure psychopathologique singuli re ne viendra un jour d mentir L inconscient ignore le temps et sa mort sauf que d s que Narcisse s empare du devant de la sc ne cela ce
65. el international du psychiatre Au pays outre Atlantique du politiquement correct elle n est plus gu re qu une insulte misogyne Mieux vaut encore lire Hippocrate ou Galien le m decin de Pergame du 11 si cle l un comme l autre n ignoraient rien de l exc s du sexuel de sa propension confondre dans un m me d sordre l me et le corps que l on soit femme ou homme On doit Galien sans qu il ait fallu attendre Freud d avoir compris que l hyst rie malgr l tymologie hustera ut rus est aussi bien masculine L un des traits de l hyst rie masculine est pr cis ment de se d barrasser de l exc s en en faisant un attribut de la seule f minit Femme tu es la porte du diable Tertullien Parce que nul mieux qu elle ne sait que le corps entier ne demande qu devenir une zone rog ne et donc conflictuelle que le fantasme est la source de la pulsion son th tre priv est sans gal et que l on ne d sire rien tant que ce que l on refoule il revenait l hyst rie de permettre la psychanalyse de s inventer Id al du moi voir Surmoi Identification incorporation Avant que la psychanalyse ne s en empare l identification rel ve d une psychologie commune N importe quel observateur un tant soit peu attentif est apte remarquer au moins chez les autres les emprunts faits la m re au p re au leader l ami
66. est bon ce que l on aime tre ce que l on d sire faute de l avoir L identification est un reste d amour Impuissance voir Castration Identit voir Bisexualit Cadre Indiff rence Moi Narcissisme Inceste d sir d On ne s accouple pas avec ceux qui mangent dans le m me bol et la m me assiette Les Na de Chine aux confins de l Himalaya ont beau faire fi des contraintes du mariage et s accorder une g n reuse libert sexuelle ils ne s en montrent pas moins devant l inceste d une intransigeance qui ne doit rien aux soci t s les plus polic es La prohibition de l inceste peut varier dans ses applications elle constitue cependant un fait de culture universel Seulement culturel L thologie a d couvert que les primates nos fr res bonobos en t te vitaient soigneusement le co t avec certains de leurs cong n res apparent s Mais cet vitement est sans faille fid le au commandement de l esp ce quand l homme lui transgresse en fantasme d sirer c est faire et en r alit La s quence incestueuse comporte le d sir l interdit la transgression ventuellement la culpabilit g n ralement absente dans les cas de passage l acte pervers et le ch timent Inceste rime avec funeste Racine Ph dre incestum avec sacril ge Les Anciens et les Primitifs ont toujours soup onn sa pr sence derri re les catastrophes collectives et individuelles
67. et lui ont conseill de consulter un psychanalyste Ce qu il finit par conc der bien contre son gr L homme est entrepreneur en pays de montagne la conduite de ses chantiers et sa survie conomique est particuli rement d pendante du temps qu il fait Vous r vez lui demande le psychanalyste Oui Vous pouvez raconter un r ve Il neige il neige 1l neige Psych et soma sont des vases communicants quand la premi re est surcharg e elle se d leste volontiers dans l autre de ce qu elle n arrive pas traiter Cette voie est l occasion emprunt e par chacun quelques uns la privil gient Chez ces derniers on retrouve le plus souvent les m mes caract ristiques Leur pens e est op ratoire Marty de M Uzan elle se contente de doubler l action elle en est l instrument et ne se soucie que de l actuel L imagination ses fantasmes est aussi absente que peuvent l tre l affect et la r f rence au pass La n vrose dissocie la repr sentation de l affect lib rant une angoisse qui se pr cipite en sympt me une phobie par exemple ici par contre tout est emport et le fantasme et l angoisse l image de notre montagnard hypertendu les r ves eux m mes perdent leur onirisme Aucune angoisse perceptible le corps souffre La relation aux autres s en ressent comme d saffect e Le sens de la somatisation n est pas de l ordre du symbole
68. evant l objet id alis que Narcisse r gne sans partage Un signe que cesse l investissement passionnel que la libido se retire et c est comme si le sable ne conservait aucune trace de l ancien amour fou Swann se souvient d Odette Dire que j ai g ch des ann es de ma vie que J ai voulu mourir que j ai eu mon plus grand amour pour une femme qui ne me plaisait pas qui n tait m me pas mon genre L enjeu narcissique est d abord vital Les l vres tendues du nourrisson rencontrent le t ton du sein qui arrive juste point Heureuse conjonction qui permet au moi du b b d avoir l illusion de cr er ce qu il trouve de se prendre pour le monde et de transformer en amour de soi celui dont il est d abord l objet Winnicott La construction du moi et l instauration du narcissisme sont deux mouvements psychiques indissociables Le moi n existe pas d embl e comme unit Freud le trac de ses fronti res le sentiment de son identit ont l assise narcissique pour condition Le paradoxe du narcissisme est cependant qu il divise autant qu il unifie s aimer soi m me cela fait deux trace de l intersubjectivit originaire Avant tout clivage pathologique le narcissisme clive le moi de fa on commune On peut lever dix fois le bras droit devant la glace celui d en face s arrange pour tre d sagr able et lever toujours le gauche Cette division peut devenir douloureuse d s lo
69. fumer planer se d foncer la liste des addictions menace de s allonger n en plus finir pour se confondre avec celle des habitudes morbides quand il n est plus possible de s en d faire m me si elles co tent ou d truisent Plus rien dans l addiction ne semble distinguer le d sir du plus primitif des besoins Mais le propre d un besoin quand il est vital est d tre apais une fois satisfait alors que la bouteille de l alcoolique ou le tube digestif de la boulimique sont des puits sans fond L addiction est plus une exigence qu un besoin Le sens premier d exiger est fiscal demander imp rativement ce qui est d L exigence demande beaucoup elle cro t avec la satisfaction plus qu elle ne s apaise Impossible contenter tyrannique l exigence fait que les d sirs deviennent des ordres Quel est le donneur d ordre Le corps premi re vue l image de la cellule dans l impatience de sa dose de nicotine Mais au fond l inconscient a est le v ritable ma tre des lieux qu il sue l angoisse ou d borde d excitation Peut tre la premi re la source de toutes les addictions est elle la d pendance autrui qui rend la pr sence de celui ci aussi indispensable que toujours d cevante et qui fait r p ter n en plus finir Est ce que tu m aimes Est ce que tu m aimes Adolescence voir Anorexie Crise d adolescence Affect voir Angoisse Faux self
70. g mais que la m moire a retenu Le caract re la fois r p titif angoissant traumatique de certains r ves change le travail en labeur de Sisyphe Le d sir n est plus ce que ces r ves de rattrapage Freud accomplissent mais ce qu ils visent ce qu ils tentent souvent sans succ s d introduire Comme une ultime tentative de la sexualit infantile de sa plasticit de s approprier et de transformer en plaisir d sir des blessures Jamais referm es jamais reconnues Sadisme voir Anal Masochisme Sc ne primitive origine Quelques uns des habitants des mers les plus vivants les plus guerriers les plus cruels ont l amour notre mani re Ces monstres si dangereux le requin et sa requine sont forc s de s approcher La nature leur a impos le p ril de s embrasser Baiser terrible et suspect Habitu s d vorer engloutir tout l aveugle cette fois ils s abstiennent Quelque app tissants qu ils puissent tre l un pour l autre impun ment ils s approchent de leur scie de leurs dents mortelles La femelle intr pidement se laisse accrocher ma triser par les terribles grappins qu il lui jette Et en effet elle n est pas d vor e C est elle qui l absorbe et l emporte M l s les monstres furieux roulent ainsi des semaines enti res ne pouvant se r signer au divorce ni s arracher l un l autre et m me en pleine temp te invincibles invariables dans
71. hilosophique celle existentielle de l Absurde et du Mal tre la psychanalyse oppose le concret de la repr sentation inconsciente La mort elle m me n est qu un mort Freud Quel mort teint la vie du d pressif La piste souvent se perd entre les morts de l ann e les morts oubli s les morts inconnus Une image est souvent pr sente celle de l enfant mort L enfant mort en moi comme dit le po te moins que ce ne soit en elle Une m re perd l enfant qu elle met au monde Le d pressif est un enfant perdu S il est encore un fantasme que son tat v g tatif r alise c est celui d un retour la vie d avant la vie dans l immobilit du giron maternel Par del les d pressions singuli res Melanie Klein a impos l id e d une position d pressive travers e par chaque enfant sorte de m lancolie in statu nascendi L objet dont l enfant pleure la perte est le sein la m re celle qui r unit amour bont et s curit une m re perdue d avoir t d truite par les fantasmes avides du nourrisson Une m re tout tour ab n e et r par e l image de l ours en peluche pr f r et maltrait On ne d truit que ce que l on aime la d pression est une r paration D sir D sirer desiderare de sidus eris c est tymologiquement contempler l astre tre par lui sid r sans jamais pouvoir le poss der Ainsi va la vie tendue vers
72. i re cette incapacit d tre seul par del la confusion entre absence et disparition se profile bien souvent l unique objet du ressentiment une m re primitive paradoxalement aussi irrempla able qu elle fut rejetante ou ignorante de la demande d amour de son enfant Arr te de pleurer ch rie tu emb tes tout le monde Excitation voir Auto rotisme Corps Masochisme Oral Fantasme Elle a d finitivement renonc prendre le m tro Cette descente sous terre est devenue une descente aux enfers Son corps sur le divan d un coup se raidit tant l angoisse est vive quand elle essaie de d crire l image qui l agresse d s les premi res marches d escalier une coupure d lectricit bloque la rame entre deux stations et tous les hommes du wagon profitent de l arr t et de l obscurit pour lui sauter dessus Parce qu il est souvent r duit la forme aimable et champ tre d une r verie diurne on pr te au fantasme une l g ret qui sous estime son poids de r alit La psychologie commune fait de l imaginaire une chappatoire pas loin du mensonge cen estqu un fantasme Pas une souffrance psychique pas une angoisse pas un sympt me pourtant qui ne trouve sa source dans un fantasme dont la face la plus inacceptable la plus infantile reste le plus souvent inconsciente La m re peut tre des plus douces et le p re des plus tranquilles le fantasme de l enfant ne
73. ien souvent d autre choix celui ci que de s identifier l agresseur et d tre vou la r p tition le p dophile est un enfant plus d truit que s duit Mais il arrive aussi que la s duction son fantasme manque sur la sc ne psychique L enfant regarde le visage de la m re il ne voit rien Son plaisir elle absent ou disparu ne lui renvoie pas le sien et de ce fait l en prive Le sein que l enfant t te est un sein de glace qui distille le lait noir de la m lancolie S paration La m re fait face son enfant elle recouvre son visage d un foulard moins qu elle ne le masque simplement de ses deux mains jointes Les privil gi s se souviennent de la suite l excitation et l clat de rire qui pr sident aux retrouvailles Coucou me voil Encore et encore Sans doute ne peut on se jouer de la s paration jusqu en faire une rotique quand l absence ranime lamour quand les adieux sur les quais de gare sont un d chirement exquis que si le premier de tous les objets tol re sa propre perte accepte de se s parer fait un jeu de ce qui autrement tourne la d tresse quand plus rien ne distingue l absence de la disparition La s paration psychique celle qui donne l enfant la capacit d tre seul en pr sence de la m re Winnicott est le dernier acte de naissance s paration d rive de parere faire na tre Les pathologies de la s
74. ient ceux qui se dressent pas ceux qui se baissent La f minit primitive de la fille est d j depuis longtemps constitu e quand l envie lui prend de disposer des avantages d un sexe visible et ma trisable un dehors que l on peut montrer et qui l occasion celle d un petit fr re qui fanfaronne fait la fiert imb cile des parents L envie du p nis chez la petite fille n est pas s parable de l angoisse devant son propre sexe int rieur invisible et nigmatique Le p nis est une vidence le vagin un inconnu Le premier abonde en surnoms le second est innommable L infantile n a de nom que pour ce qu il voit Plus que l envie du p nis en elle m me ce sont ses destins qui importent Le plus dynamique d entre eux consiste passer autre chose transformer l envie l envie est envieuse l invidia est malveillante en d sir du p nis lui m me tre par lui p n tr e et pas simplement l avoir du p re de l homme de l enfant de l uvre cr e Mais il est d autres destins portant davantage le sceau de la fixation que de la transformation Le premier laisse la femme ch tr e ventuellement jusqu la frigidit Elle ne l a pas elle n a donc rien Dans les mots des femmes cela se dit le plus souvent dans la d pr ciation de toutes les entreprises amoureuses comprises de toutes les productions Je suis nulle je n y arriverai jamai
75. il faut tre au moins onze une quipe de foot Pas de psychanalyse possible sans bisexualit celle qui permet l analyste de voyager d un sexe l autre d tre par exemple un homme et d incarner dans le transfert une femme f minine ou phallique dans une relation homosexuelle Borderline voir tat limite Contre transfert Boulimie voir Anorexie Pulsion Ca inconscient Je est un autre Rimbaud Le po te en a l intuition le psychanalyste en fait l hypoth se il n est rien qui compte dans une vie d homme dans le plaisir ou la souffrance rien d intense dans la passion ou la d testation qui ne prenne sa source en un lieu de Psych chappant aux clart s de la conscience L affrontement des personnes psychiques est parfois visible quand le moi du r veur au beau milieu de son r ve assailli par des images terrifiantes venues on ne sait d o cherche en vain se persuader Ce n est qu un r ve avant de se r soudre pr cipiter le r veil pour chapper d finitivement l effraction nocturne de l Inconnu a a t plus fort que moi a m a chapp a mest venu d un coup L acte manqu le r ve le sympt me ne signent pas seuls la pr sence de cette autre personne qu est l inconscient tous ces moments de la vie aussi o la conscience et la raison se sentent d bord es de l int rieur par plus fort qu elles Pas un choix q
76. inconsciemment au surmoi de ceux ci devenant ainsi porteur de la tradition des valeurs l preuve du temps qui se sont perp tu es de g n ration en g n ration Freud Simon a du mal distinguer la psychanalyse de la religion familiale et la s ance de la p nitence C est comme si vous m aviez dit pour vous il y a le p re la m re et le pr tre ce sera trois s ances par semaine s en tenir cette th orie cependant on comprend mal que la rigueur du surmoi puisse tre autre que proportionnelle celle de l ducation re ue Or ce n est pas loin d tre l inverse ducation laxiste surmot cruel Tout se passe comme si faute de rencontrer un Non l enfant devait s en cr er un d autant plus tyrannique source d une culpabilit ce point torturante qu elle finit par devenir un pousse au crime La victime le d linquant et le juge sont une seule et m me personne redoutable trinit Sous sa forme la plus folle telle que la psychanalyse des patients borderline voir tat limite permet de l entendre le surmoi a la voix du Destin sa parole tient la fois de l oracle et de l imp ratif nihiliste Des vies enti res se soumettent un Sois malheureuse ou pis un N existe pas Le surmoi p rennise l ob issance aux premiers objets que s y ajoutent les accents de l id al et il n est pas rare de voir se d placer la soumis
77. iome est Tous les tres humains ont un p nis comment imaginer que l on puisse tre priv d un organe aussi pr cieux visible puissant voir le jet d urine qui d fie la pesanteur et fait l objet de l admiration des parents de la m re notamment L axiome est intangible mais la th orie admet des variantes tous les tres humains ont un p nis sauf ceux qui n en ont pas ou plus ou pas encore Tant que vaut la th orie fantasme l angoisse est tenue en lisi re mais on devine que le ver est dans le fruit Cette th orie celle du primat du phallus est moins une th orie de la diff rence des sexes que celle d un sexe qui r ve de faire la diff rence L empire exerc par l angoisse de castration sur la psych des hommes t moigne de l chec au moins relatif de la premi re th orisation De cette angoisse les manifestations sont le plus souvent d plac es risquer son doigt d s que l on se sert d un marteau chouer un examen immanquable tomber de l chelle sur laquelle on monte tous les jours jouer petit bras au moment du point gagnant moins que l homme anticipant tout surgissement possible de la sanction ne la joue d embl e ch tr l che bottes dit cruellement la langue populaire notamment en pr sence des figures d autorit rappelant par l m me que c est toujours au p re qu est rapport e la menace La crainte d une destruct
78. ion des organes g nitaux n est pas absente chez les femmes par exemple sous la forme d plac e d une peur d un cancer de l ut rus tout magazine de sant vise un public f minin Pourquoi leur refuser avec Freud le v cu d une angoisse de castration C est que l inconscient est un absolu concret et que l image de la castration son fantasme est ins parable de la perte du p nis L exp rience du fiasco permet de mesurer l cart entre les angoisses masculine et f minine V ritable autocastration le moment d impuissance replie l homme sur lui m me l angoisse de castration est fondamentalement narcissique c est un morceau de soi que l on perd Quand l angoisse de la femme si on laisse de c t celle dont le fiasco accomplit le fantasme castrateur ce n est pas lui qui l a et que la circonstance fait triompher est objectale une perte d amour Il ne me d sire plus il ne m aime plus L angoisse est double entr e D abord elle fige la vie psychique mais elle peut aussi devenir une source vive de transformation D tre d tachable le p nis se pr te de multiples substitutions du biscoteau la grosse t te L angoisse de castration est le moteur d une symbolisation Elle est encore ce qui permet le d tachement du premier objet d amour une la m re de perdue dix de retrouv es C est aussi partir de cette m me angoiss
79. ire que tout y est Le voyage au centre de la terre 20 000 lieues sous les mers un long tunnel la menace de l obscurit des hommes dans le wagon un train lanc grande vitesse Ajoutez ces peurs communes les trouvailles personnelles le cheval du petit Hans Freud le coq du petit Arpad Ferenczi et pourquoi pas les pronoms relatifs de Flaubert tous ces qui et que vit s gr ce au participe pr sent Phobos le mot ne signifie pas seulement la fuite la peur il voque galement l id e d une panique d un d sordre Un peu de r alit il arrive que les avions tombent et que les serpents piquent permet souvent la folie de ne pas appara tre pour elle m me pas toujours quand la phobie des insectes ne laisse plus d autre solution que la vente de la maison de campagne pleine des plaisirs d autrefois La phobie est un enfantillage mais le tout petit enfant lui ne conna t pas la peur 1l court au bord de l eau monte sur l appui de la fen tre joue avec le feu ou le couteau Impossible de fonder la phobie en nature il faut bien que l infantile l inconscient s en m le Avant d tre une maladie la phobie est une solution elle permet de d placer le conflit de localiser l angoisse de lui trouver une raison Comme tout sympt me la phobie m me typique n est jamais susceptible d une traduction univoque Il est des m tros hyst ri
80. it des comp tences cette ouverture sur les premiers objets loin de lui assurer une ind pendance rapide le laisse au contraire d autant plus la merci de son environnement Quand les instincts assurent la r gulation de part et d autre la vie va son train mais l homme n est pas un primate comme un autre Une m re d pressive impr visible tour tour intrusive et indiff rente hostile d bordante de sensualit ou de soins et ce sont les fondations de la vie psychique qui chancellent De ces faillites le moi de l enfant porte les traces fragilit s f lures blessures Si elles sont inconscientes ce n est pas d tre inacceptables comme le refoul mais de ne pas avoir t r par es transform es reconnues Qu elle s y trouve confront e quand le patient est borderline et la psychanalyse vire l obst trique na tre enfin Pour changer de vie il faut d abord en avoir une La nature a horreur du vide le b b aussi En naissant il d couvre la gravit et le holding Mal port psychiquement mal port et quelque chose en lui tombe Le premier amour vient d en bas Winnicott Le b b est un tre a roport certaines phobies de l avion le laissent limpidement entendre notamment quand la portance du divan d faille le transformant en un lit de reproches et de souffrance Pour pouvoir prendre l avion ou l analyse sans autre angoisse qu une l g re inqui tu
81. jet ou n y rien lire du tout Perversion Pervertire mettre sens dessus dessous falsifier un texte corrompre les esprits convertir au vice La perversion a conserv quelque chose de son latin d glise La psychanalyse a balay ce qui restait de cette construction difiante Si la sexualit normale consiste en un co t visant obtenir l orgasme par p n tration g nitale avec une personne du sexe oppos Freud et tant qu faire on pourrait ajouter avec Beno t XVI le co t missionnaire l homme au dessus les P res de l glise condamnaient la position mulier super virum et l engendrement comme but alors la perversion est la chose du monde la mieux partag e qui commence au moindre changement de position sans parler du baiser et de toutes ces autres trouvailles pr liminaires La pulsion sexuelle est perverse polymorphe il n est rien du corps lieu ou fonction activit intellectuelle comprise qui ne puisse se mettre au service de la recherche du plaisir La psychanalyse nous a d barrass s d une repr sentation de la vie sexuelle d finie par les seules restrictions de la censure et du refoulement Le risque cependant travers cette g n ralisation de la dimension perverse est de perdre ce qui fait l originalit de la perversion adulte celle qui organise la sexualit de fa on tr s contraignante partir d un sc nario fantasmatique voyeuriste masochiste
82. l sur son flanc gauche par les revendications pulsionnelles du a qui ne cherchent que leur satisfaction somm enfin de marcher droit par un surmoi souvent tyrannique le moi ne sait plus o donner de la t te Cavalier chevauchant tant bien que mal sa monture si on lui demande O vas tu il r pond Demande mon cheval Freud L autonomie de la personne totale que le moi pr tend repr senter la libert des arbitrages qu il croit exercer la conviction de son identit peuvent bien tre des illusions elles n en sont pas moins vitales ce dont les psychoses o le moi est en morceaux t moignent n gativement Contre la division de la personne psychique pour l individu il fait la synth se tout au moins il essaie malgr ses d chirures ses clivages Le moi prend conscience il cultive la raison ce qui n emp che pas que le plus gros de son activit notamment les d fenses qu il met en place chappe sa claire saisie Le moi est un tre de fronti res Federn il marque l cart entre le dedans et le dehors il est la psych ce que la peau est au corps Anzieu une enveloppe qui contient prot ge excite aussi Il se pourrait d ailleurs que sa forme la plus primitive d rive des sensations corporelles celles qui naissent la surface du corps Freud dans les exp riences premi res du toucher sa vie d pend de l amour et de la haine qu on lui a por
83. l chercha une oreille Pour tre psychanalyste il faut deux choses un patient et un coll gue Perrier Ce qui crevait les yeux devint enfin visible ses parents lui avaient fait le m me coup exp di chez la tante de Bretagne la naissance de celle qui allait lui voler sa place Derri re l cran champ tre du souvenir la patiente refoulait la violence du sentiment d abandon alors prouv L acte de l analyste agissait un fantasme d abandon refoul par les deux protagonistes Pas abandonn e On va voir Le contre transfert comme son nom l indique n est pas le premier venu 1l est une r ponse celle de l inconscient du psychanalyste un transfert qui touche chez lui un point sensible une tache aveugle Il prend volontiers la forme d une pointe d angoisse d un r ve apr s s ance d un mouvement d humeur d un sentiment de fatigue plus rarement d un acte sur le mode de la sayn te voqu e Freud a principalement vu dans le contre transfert un obstacle un inconscient suffit la difficult de la psychanalyse pas la peine d y ajouter les m faits d un second Mais il a en m me temps ouvert ce qui allait devenir la piste la plus f conde Tout tre humain poss de dans son propre inconscient un instrument avec lequel 1l est en mesure d interpr ter les expressions de l inconscient chez l autre D obstacle l inconscient de l analyste est devenu un outil indispensabl
84. l vit comme une humiliation sociale que le parano aque se r v le proprement parler psychotique jusqu au d lire Entre les d lires de grandeur de jalousie les formes religieuses notamment les int grismes r v lent la d mesure narcissique au c ur de la parano a la fin du monde est proche et pour cause elle se confond avec sa propre mort Comment devient on parano aque Pas de r ponse simple juste un exemple celui du plus c l bre des parano aques de la psychanalyse le Pr sident Schreber Son p re Gottlieb Schreber p dagogue renomm que le syst me nazi remettra au go t du jour pr nait une ducation qui visait se rendre ma tre de l enfant pour toujours en l amenant l impossibilit morale de souhaiter Tu ne d sireras point Passivit voir F minit S duction P re La maternit est attest e par le t moignage des sens tandis que la paternit est une conjecture c tait avant les tests adn elle est difi e sur une d duction et sur un postulat Freud La m re est une certitude le p re une hypoth se peut tre la premi re de toutes Toute th orie serait elle paternelle en son principe La th orie sexuelle des origines d o viennent les enfants premi re de toutes les th ories sexuelles est une fa on pour le jeune explorateur de s interroger sur la contribution de celui qui lui dispute sa place aupr s de la m re Il n
85. leur farouche embrassement Michelet La Mer Tout est dit de la violence de la confusion o commence le corps de l un o finit celui de l autre Melanie Klein parlera des parents combin s de la passion du danger et de l angoisse qu il y a s approcher de cette sc ne infernale celle qui r unit dans le fantasme de l enfant les parents accoupl s Sc ne aussi fascinante qu impossible fixer pour l avoir vue de trop pr s dipe se perce les yeux inversement le voyeur y puise son impatience quitte passer toute une vie l il coll au trou de la serrure Dans quelle mesure la multiplication des positions sur la sc ne du co t n est elle pas une fa on de chercher la plus originaire d entre elles celle laquelle on doit d tre n Je n tais pas l la nuit sexuelle o J ai t con u Quignard l origine est une image manquante Ce n est sans doute pas plus mal tant 1l peut tre insupportable de s entendre dire Tu es une fausse man uvre quand ton p re s est retir il tait d j trop tard Schizophr nie De son ami Joyce Beckett disait Il ne fait pas la diff rence entre la chute d une bombe et la chute d une feuille Joyce H lderlin Van Gogh et quelques autres ont eu le temps de faire g nie de leur folie avant que le d sastre ne les rattrape avant qu Ulysse ne s ach ve en Finnegans Wake Il revient l un d entre e
86. lsions sexuelles ont cette inestimable potentialit de changer d objet de poursuivre ni vu ni connu via la sublimation des buts sociaux intellectuels esth tiques qui n ont manifestement rien de sexuel Entre elles les pulsions sexuelles orale anale g nitale scopique pist mophilique sont comme un r seau de canaux communicants Freud une voie est encombr e il est toujours possible d emprunter un autre chemin Sans cette plasticit aucun travail de deuil ne pourrait tre accompli aucune histoire ne pourrait tre r crite aucun objet ne pourrait tre trouv cr Sans cette facult de d placement h rit e de la polymorphie de la sexualit infantile ce sont les fransferts le mat riau mall able qui viendraient faire d faut la psychanalyse Pr liminaires L homme n a pas invent le co t seulement les pr liminaires L assignation de la d charge comme but monotone de la pulsion a longtemps marqu chez Freud un reste d quation entre instinct et pulsion g nital et sexuel Les pr liminaires cette sexualit sans fin h riti re directe de la sexualit infantile montrent au contraire que quelque chose de la pulsion est contre la pleine satisfaction contre la petite mort pour le plaisir Loin de s exclure tension et plaisir profitent l un de l autre L uvre mill naire du sage V tsy yana le K ma sutra inclut parmi ses propositions de diff
87. me le plus souvent complice une mama qui nourrit Origine voir Sc ne primitive Oubli voir Acte manqu Parano a Rien pour le psychanalyste n est comparable sa rencontre avec le la parano aque peine celui ci S est 1l assis dans le fauteuil d en face qu une tension bien particuli re presque un danger s empare de l atmosph re On croit bon de relever un mot Ah vous reprenez mes mots Ne parlons pas d une interpr tation le mode de pens e ordinaire du parano aque lui m me pour lui tout fait signe un signe toujours hostile elle serait re ue comme une pers cution un meurtre d me Il y a du complot dans l air la m fiance la jalousie se g n ralisent c est rien de dire que l on est susceptible Au moindre manquement commence la proc dure Le parano aque n aime qu une chose sa haine la diff rence du moi du schizophr ne qui tombe en morceaux celui du parano aque conserve gr ce la projection une certaine unit Ce n est jamais lui toujours les autres Il ne parle qu la troisi me personne et ne conjugue qu l imp ratif Le parano aque est un tre social il n est pas rare qu il soit au pouvoir qu il occupe une fonction d autorit sa folie y trouve un garde fou pour le malheur de ceux qui lui sont soumis sans parler de celui qui devient son bouc missaire C est souvent l occasion de ce qu i
88. n est une aventure envisageable que si l on est assur de garder au moins un pied sur la terre ferme Le mouvement est un relatif qui ne prend sens que par rapport un point fixe M me nombre de s ances m me dur e de la s ance m mes conditions de lumi re de chaleur m me co t m me attitude de l analyste qu il vienne d tre choy ou insult l alt rit de l inconscient s exprime sur fond de constance et d identit celle du cadre Le mot n est pas tr s heureux trop angles droits confondant identit et rigidit M me si cette fermet peut tre bienvenue quand la terre tremble elle ne saurait devenir un but en soi L anglais setting sa d rivation en site F dida disent la m me chose avec plus de souplesse Le cadre ne se limite pas quelques donn es contractuelles temps argent il trace la fronti re d un dispositif Que cette fronti re l enclos qu elle dessine soit une condition de possibilit pour le d ploiement de l analyse ne signifie pas que l on sache exactement par o elle passe Louis qui ne supporte pas que se c toient sur le fil linge deux chaussettes d pareill es a remarqu dans la biblioth que un livre la tranche l envers C est expr s pour agacer les patients Chacun interpr te le cadre sa porte celle de son fantasme ou de son angoisse Le setting est l image du moi il en pouse la forme tous le
89. n appel se soumettre Couchez et rappelle qu en argot s allonger est synonyme d avouer Une autre traduit par Marie couche to1 l Ana s n y voit qu une promesse chirurgicale un quatri me adopte l attitude du gisant L analyse a d j commenc un premier transfert s est allong Emprise pulsion d Chez le gar on la pr f rence accord e la main lors de la masturbation est l indice de l importante contribution que la pulsion d emprise apportera plus tard la sexualit masculine Freud La main sur le p nis la main sur le sexe anticipe la mainmise sur l objet L emprise serait au sein de la sexualit humaine ce qui reste de la part du muscle quelque chose de l esp ce et de son rapport de force qui aurait r sist l invention infantile et polymorphe de la vie sexuelle celle qui fait varier les objets les choix les buts les positions Devenir ma tre et possesseur de la nature et d abord de celle de la femme La Nature fait d cid ment bien les choses qui permet l homme d en appeler l esp ce quand la castration et son angoisse menacent D s qu il lit dans les yeux de sa compagne le d sir br lant dont il est l objet Charles tangue toujours un peu Ce serait quand m me plus facile si de temps en temps elle disait Oh non Oh non Enfant mort Je suis un enfant de remplacement Son pr nom porte la
90. nd platement un moi aussi Barthes Ensuite parce qu il faut bien se r soudre renoncer aux objets d amour premiers le pire n est pas qu ils soient prohib s a ne les rend que plus d sirables mais qu ils aient trahi le p re la m re en aiment toujours un e autre On a toujours d j perdu l objet d amour le pire est toujours s r il a d j eu lieu V ritable trag die qui d s l origine fait de l amour un malentendu s pare jamais l amant de l aim et sur laquelle Racine a b ti tout son th tre Andromaque notamment Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort Anal analit Il ne suffisait pas de salir du mot de sexuel les manifestations de tendresse des enfants il fallait encore que le sexuel lui m me se voie son tour souill de fa on r voltante par la r f rence l anal Lou Andreas Salom La place faite l analit dans la vie rotique et psychique de l homme n a pas manqu de ternir l image publique de la psychanalyse Le d go t dont la chose anale est spontan ment l objet d go t inconnu du monde animal signe lui seul la pr sence de l inconscient de l inacceptable La fr quence d un sympt me aussi ordinaire que la constipation qui peut aller jusqu des formes chroniques graves est le plus s r t moin de la r manence de l analit sur la vie psychique de
91. nt avec tant de bont contre elle qu elle se sentait reposer en lui comme lui en elle Musil Parce qu elles constituent un premier d placement par rapport aux objets primaires m re et p re les relations entre fr res s urs ou fr re et s ur laissent parfois entendre en toute simplicit l amour ou la haine et les fantasmes sous jacents inceste et meurtre C est d j mon fr re si de plus il fallait que je aime Les vies adultes portent les traces de ces passions d enfance dans l vitement du baiser par exemple L a ne peut embrasser que du bout des l vres un fr re tant aim Helen d tourne la joue quand celui qui fut son impitoyable tyran s en approche Le lien fraternel trouve dans la chose sociale socius le compagnon une d rivation naturelle Le fr re pour tre symbolique n en est pas moins un objet de passion quand la sc ne historique se laisse emporter par la violence pulsionnelle Fraternit ou la mort La R volution fran aise a volontiers abus de la devise et de son dilemme Le sens premier et manifeste est id al on accepte de mourir sa vie personnelle de se soumettre une finalit o s accomplit l essence de l homme Dans un sens second soulign par Chamfort la formule se transforme en un Sois mon fr re ou je te tue La Gironde en a perdu la t te Mais en un troisi me sens plus inconscient c est entre les fr res la vie la
92. nt interrompre la repr sentation en cours Mais pour que vaille la comparaison 1l faut pr ciser que c est la pi ce celle que l on joue sur sc ne qui allume l incendie Le transfert n arrive pas du dehors la situation analytique en cr e les conditions elle r colte ce qu elle s me par la fa on qu il a de s absenter en rompant avec les formes ordinaires de la communication par son silence son retrait dans le fauteuil l effacement de sa personne de se refuser intervenir dans la r alit donner des conseils le psychanalyste s offre comme une surface de projections telle une invitation aux transferts Une surface qui n est pas l abr1 d tre troubl e par ce qu elle re oit ce que contre transfert veut dire Trauma psychique Un accouchement aux forceps un attouchement par le grand p re la mort pr coce d un fr re une chute dans l escalier provoqu e par la s ur C est bien souvent au titre d une causalit simpliste que le trauma de l enfance est sollicit pour rendre compte des malheurs d une histoire et de la souffrance d aujourd hui Il est apaisant de trouver un commencement un point d appui dans le temps qu on peut ensuite nommer cause Kertescz La conception psychanalytique du trauma conserve une part de l id e commune le trauma est une blessure par effraction quelque chose survient qui exc de les capacit s
93. ogie dans la normalit excessive Le self ce rapport de soi soi que mesure le sentiment d authenticit est parfois amen se construire tout en fa ade en imitation et soumission docile au monde environnant On vit comme si H l ne Deutsch d une vie qui fait semblant la vie d un personnage sans auteur tenant en lisi re le plus dangereux les affects les motions L analyste demande ce que l on dise tout ce qui passe par la t te on fait ce qu il dit secr tement install dans le syst me labor par d autres Tant d intelligence et de facult d adaptation conduisent volontiers la r ussite sociale quitte se sentir d autant plus vide et factice que s largit la fa ade Jusqu l heure o la d tresse celle d un enfant m connu est brutalement mise au jour un effondrement auquel l entourage ne comprend rien Il avait tout pour tre heureux et F minit sexualit f minine Je me d vouais en p lissant et en fermant les yeux Quand il s tait assoupi satisfait et repu je restais immobile et constern e les sens glac s L lia la frigide est une h ro ne de George Sand elle appartient une poque pal olithique le xix si cle quand la femme d couvrait l rection masculine un soir de nuit de noces Les temps sexuels ont chang et ce qu il est convenu d appeler la lib ration sexuelle a d
94. on Une interpr tation qui n est pas prof r e au moment opportun n est qu une attaque sauvage et blessante moins qu elle ne reste inaudible et en m me temps g ch e d avoir t trop t t livr e La psychanalyse n a pas le monopole de l interpr tation qu est ce qui fait son originalit Une exp rience dont ni le philosophe de l herm neutique ni l historien ni le critique d art ne disposent le pr sent du transfert Des mots de l interpr tation la force du transfert fait un acte un geste qui est comme la suite d un r ve Langage Longtemps 1l a t impossible Lucien de dire le mot uf comme s il y avait trop peu d cart entre le mot et la chose Il lui semblait qu le prononcer plus rien ne distinguerait le dessin de sa bouche d un cul de poule La langue n est pas simplement naturelle h rit e du groupe social auquel on appartient et maternelle apprise l infans par les proches elle est aussi singuli re travers la fa on qu a chacun de s inscrire d habiter de composer son dialecte dans la langue transmise Tics de langage fautes r currentes de syntaxe confusions phon tique ou s mantique langage ch ti ou grossier mots vit s ou choy s plaisir de s couter parler ou fermeture du taiseux tout un chacun dessine dans la langue commune son insu sa carte personnelle l image de Lucien et de son angoisse d sir devan
95. on remarquable pour se prot ger de son irruption 1l suffit de ne plus quitter le pays natal Il est possible que la s paration d avec le premier pays natal la naissance son cri soit de l angoisse le prototype L angoisse est moins l adversaire que l alli de la psychanalyse parce qu elle ouvre sur l inconnu sur l inconscient et qu elle a cette facult de se d placer d un objet l autre d tre un moteur pour l investigation pass le moment de paralysie que d abord elle impose Anorexie boulimie On peut tre un b b n avoir que quelques mois et refuser toute nourriture toute ingestion toute ing rence Comme s il devenait plus dangereux de se nourrir que de ne rien incorporer Tout se passe comme si le b b anorexique prenait la th orie psychanalytique au pied de la lettre Comme elle il soup onne que ce sein ce lait v hicule tout autre chose qu un bienfait alimentaire une passion une haine une angoisse ce r gime l il devient paradoxalement vital de ne plus rien avaler cette heure pr coce quand les psych s de l enfant et de l adulte sont encore mal distingu es la gu rison peut se produire miraculeusement qu une oreille entende les angoisses maternelles et le circuit nourricier spontan ment se r tablit L anorexie du nourrisson n pargne pas le gar on notamment l heure du sevrage mais celle de l adolescence ou de l ge adulte e
96. ooliques anonymes ou des asc ses mystiques L amour de Dieu est moins risqu que l amour des hommes ou des femmes Anticipant une rupture sentimentale toujours possible et le danger de la perte d amour Lisa s quipe en pr vision de la d tresse venir son frigo conserve en permanence un lot de petits pots pour b b premier ge J ai besoin de vous Dans la situation analytique le cri de d tresse retentit quand toute s paration est v cue comme un abandon un renvoi au n ant la diff rence de l angoisse la d tresse refuse de se laisser analyser elle veut seulement tre reconnue dans son actualit Toute r f rence au pass l enfance loin d ouvrir sur une interpr tation et un changement possible est re ue comme une violence une indiff rence Le cri de d tresse ne demande qu une chose impossible retrouver ce qui n a jamais exist les vertus substantielles et continues d une pr sence maternelle ignorant les d faillances Deuil travail de Travail de deuil Comme toujours le succ s d une expression se paie d une perte de sens La psychanalyse se rend d abord l vidence le deuil est douleur retrait sur soi d sinvestissement du monde ext rieur Mais la notion de travail y ajoute une part plus difficilement acceptable violente celle d une uvre de d liaison de d tachement Se d faire du mort voire le tuer une seconde fois en d nou
97. orte dans des lieux inconnus invente des histoires dormir debout et nous fait prouver des motions d une intensit dont on ne se croyait pas capable 1l convainc sans trop de peine que je est un autre que l unit du moi est une illusion que la personne psychique est divis e Nul n est auteur de ses r ves Le lapsus en fait autant mais parce qu il le fait mezzo voce il est encore permis de faire comme si de rien n tait La fatigue a bon dos L acte manqu rend sa dignit tous les petits d chets de la vie quotidienne aux chutes malheureuses que l on chute d un mot ou d une chelle l ombre de ces petits riens un d sir amoureux s accomplit une haine inconsciente trouve une issue un ch timent tombe pour un crime que l on n a pas commis mais secr tement souhait L acte manqu manifeste toujours une v rit de celle que l on pr f rerait ignorer Il n y a pas de hasard int rieur Accabl par les ennuis qui n en finissent pas de s accumuler qu a t 1l fait pour m riter cela c est quand m me bien cher pay l homme qui va pour composer le code de l immeuble o l attend son psychanalyste se trompe de chiffre et tape celui de sa carte bancaire Addiction L origine du mot voque l esclavage celui d un corps esclave d une dette avec cette particularit que l esclave et le ma tre logent cette fois la m me enseigne Boire manger
98. ostalgie ou notre amertume nous n y tenons que parce qu ils nous tiennent et assurent notre sentiment de continuit et d identit personnelle tous sont des crans Non qu ils en cachent d autres ant rieurs mais parce que dans leur statut de petite sc ne de tableau appelant l vocation ils contiennent et dissimulent servent d cran et d crin des traces Pontalis Le bleu d une robe une odeur de cuisine un petit pan de mur jaune autant de d tails sensibles aussi vivaces qu insignifiants qui condensent notre insu l essentiel d une enfance la fa on dont un d tail dans la peinture d un ma tre peut en constituer la signature la plus intime L cran cache ce qu il montre l image du refoul qui est de notre m moire la part la fois inaccessible et la plus vivante Nos souvenirs sont moins d enfance que sur l enfance en eux le fantasme se m le aux indices de r alit ils se sont form s pour toute une s rie de motifs dont la v rit historique est le dernier des soucis Freud Sublimation L id e de sublimation a longtemps souffert d une d finition aussi difiante que convenue celle d une d sexualisation d une d rivation des pulsions sexuelles vers des buts culturels socialement valoris s Par on ne sait trop quelle magie ce qui tait sexuel cesserait de l tre pour devenir sublime l incoh rence du raisonnement n a pas ch
99. our Narcisse la blessure par excellence Fid le la tradition sto cienne N est libre que celui qui s affranchit de la crainte de la mort pict te il se promet de rester ma tre de l heure plut t que de subir passivement la d ch ance De l respecter le programme Que de gens ont voulu se suicider et se sont content s de d chirer leur photographie Jules Renard Comment comprendre que le m lancolique lui ne se rate que rarement le vide dans lequel il se pr cipite ne lui laisse gu re de chance Mais s agit 1il encore d un suicide d un meurtre de soi ou du meurtre d un autre de cet objet ha ssable dont le mo1 n est plus que l ombre douloureusement port e Surmoi id al du moi Ses peintures la maternelle remplissaient ses parents d espoir un jour Basquiat un autre Pollock mais d s l entr e la grande cole il a fallu d chanter Jules ne sait plus dessiner sans se servir de l a r gle il pourrait pleurer quand a d borde Sous l une de ses faces au moins celle de l int riorisation de l autorit parentale l heure o d cline le complexe d dipe l instauration du surmoi est observable La Loi s vit maintenant de l int rieur Si sa s v rit d passe souvent le raisonnable ce n est pas seulement d tre pass e du dehors au dedans mais parce que avec l assimilation de l autorit des parents l enfant s identifie
100. our sa premi re s ance d analyse Les entretiens pr alables avaient permis d en fixer les conditions la fr quence le divan C est pourtant dans le fauteuil qu elle s installe cette fois encore elle parle sans mot dire de ce qui la retient de rejoindre le divan M me sc nario les s ances suivantes Et puis un jour sans raison vidente sans explication elle s allonge aussit t Elle ne commentera que quelques mois plus tard cet trange ballet Ce jour l manquait enfin sur le coussin la serviette en papier qui s y trouvait d habitude ce genre de serviette sur laquelle le malade pose sa t te quand il s allonge sur la table d op ration Le divan du turc diwan est la contribution de l orientalisme la psychanalyse qui nous vient tout droit de la salle de consultation du Sultan de son confort garni de coussins de la lascivit de ses odalisques Image de luxure qui ajout e la r putation d une psychanalyse qui ne pense qu a en tient l cart plus d un e Inviter un patient prendre place sur le divan ne dit encore rien de la fa on dont ce message est re u traduit se perdre de vue s absenter ainsi le psychanalyste esp re rompre plus s rement avec les modalit s de la conversation ordinaire faciliter la r gression et les transferts permettre au r ver de se m ler au parler Ce que per oit l analysant est une autre histoire L un entend u
101. ouvaille Freud par del le hasard de la rencontre la force du destin Que veut dire le mot objet Un sein qu une femme d nude Quignard Une femme D abord la premi re d entre elles le sein pr c de la m re le premier objet est partiel confus ment nourricier et voluptueux Avant que les sexualit s orale anale tactile visuelle ne se rassemblent sous le signe d ros avant qu elles ne visent et construisent un objet devenu total elles s parpillent et font excitation de tout bois Il arrive aussi que l objet reste toute une vie partiel l image du f tichiste qui ne retient d un corps de femme qu un buste enserr dans une gu pi re sur le corps le visage et dans le visage le regard cette fen tre de l me est le repr sentant de l objet total Objectus ce qui est plac devant L objet s oppose il objecte son alt rit celle du sujet psychique ce titre il doit plus la haine qui rejette qu l amour qui confond On doit Winnicott une conception la fois plus progressive et plus nuanc e de la psychogen se de l objet Le premier objet n est pas seulement partiel il est ransitionnel Fait 1l partie du mo1 s y oppose t 1l C est ind cidable l image du coin d oreiller que t te le nourrisson bout de tissu mi chemin entre le pouce et l ours en peluche entre la peau du moi et celle du sein Oral oralit Calvin
102. p le c ur se serre ou palpite la sueur est froide le visage bl mit le corps signale sa mani re l attaque d angoisse Rien dans la r alit ext rieure ne justifie pourtant une telle brutalit l angoisse n est pas une peur L ennemi est l int rieur r alit psychique et non mat rielle d autant plus impossible fuir d autant plus angoissant Quelque chose de l inconscient vient d merger bousculant les lignes de d fense d bordant les capacit s d laboration du moi L intensit de l angoisse varie d un extr me l autre ici simple signal appelant circonscrire le danger l violence t r brante qui va jusqu rendre insupportable la vie elle m me au point d en finir Il arrive aussi que le trajet de l angoisse court circuite le passage par Psych se d verse imm diatement dans le corps quitte ce que celui ci somatise De tous les affects ces sensations marqu es par le plaisir ou le d plaisir l angoisse est le plus nu le moins qualifi dans son premier instant au moins l angoisse est un affect d origine inconnue Pas pour longtemps Elle s accroche la premi re id e la premi re image qui lui donne l illusion de savoir ce qui la motive Savoir lui permet de se transformer en peur en phobie La liste des phobies est in puisable si la seule peur est celle de prendre l avion la d fense contre l angoisse a trouv une soluti
103. pas le petit enfant de sa propre m re L inverse existe aussi le fantasme d un monde de m res et de filles r alis par clonage Enfin d barrass des hommes L inconscient r ve il remonte l Amazone D tresse tat de Le cri la naissance est le premier cri de d tresse Avant de t moigner d une exp rience singuli re d abandon la d tresse est un tat celui d un nouveau n dans l incapacit de se venir lui m me en aide de r pondre par ses propres moyens ses besoins les plus primitifs sur le plan vital comme sur le plan psychique Cette impuissance a sa contrepartie celle d accro tre jusqu la d mesure les figures parentales en les dotant d une toute puissance Le sentiment religieux puise diff rentes sources la d tresse en est une quand la vie de d ceptions en d sespoirs r p te l tat de d nuement premier on ne sait plus quel parent se vouer on se tourne vers Dieu lequel a l avantage sinon de r pondre du moins de supporter d tre pri toute heure La d tresse se fait d r liction l image de Job Nu je suis sorti du ventre de ma m re nu j y retournerai L addiction la d pendance un produit qui r conforte avant de d truire est une autre r ponse la d tresse noter qu il n est pas rare que l on gu risse de l une la manie toxique en s en remettant l autre la symbolisation religieuse sur le mod le des Alc
104. pleine manifestation il s en d fend tymologiquement le sympt me est une co ncidence de signes il fait se rejoindre en un m me point la souffrance et la satisfaction La psychanalyse est n e d un renoncement celui d une interpr tation frontale des sympt mes d un espoir de pouvoir les r soudre un un qui ne conduit qu les renforcer ou les voir migrer vers un abri plus s r parmi les nouveaux patients de la psychanalyse il y a ceux que les th rapies cognitives et comportementales ont gu ris Nul m pris du sympt me et de la souffrance dans cette attitude au contraire la conviction que le sympt me a la force d une nigme qu il est un sens d chiffrer pas simplement une erreur corriger et qu il faut parfois toute une analyse pour le voir dispara tre Il arrive aussi un effondrement d pressif le risque vital d une anorexie que l imm diate gravit du sympt me ne laisse d autre choix qu une intervention technique directe Temporalit histoire Comment ne pas penser avec le philosophe que tout un chacun dispose d une conscience intime du temps que le temps informe a priori la sensibilit que rien n est plus familier l homme que son existence dans le temps C est au moins vrai pour le patient n vros celui qui s est fait une histoire du d roulement de la trag die dipienne Pour lui pass pr sent avenir sont comme
105. pressivit qui g che toutes les entreprises une Jalousie qui ne conna t pas de repos un livre qu on ne parvient plus crire n avoir jamais rencontr quelqu un qui vous coute le recours la psychanalyse se confond avec l exp rience humaine Le malheur peut para tre venir du dehors l enfer c est les autres on a cependant l intuition d y tre pour quelque chose qu il faut changer pour que a change Sans le savoir on vient en analyse pour changer le pass en r crire le r cit d couvrir la haine derri re l amour affich ou l inverse la secr te satisfaction derri re le d plaisir une prison que l on ne veut pas quitter Parmi les risques que l on court il y a celui de devenir un peu plus libre qu auparavant D pression Le ciel bas et lourd p se comme un couvercle la d pression est comme un brouillard tomb sur la vie psychique Plus rien qui se distingue plus rien qui vaille D pression le mot est peine une m taphore tant le corps s affaisse le mouvement se ralentit le regard se vide Ne reste qu une angoisse nue qui s accroche tout ce qui passe sans pouvoir s y tenir Que les jours commencent et que les jours finissent que le temps s coule Ne plus rien vouloir Attendre jusqu ce qu il n y ait plus rien attendre Perec La d pression est une maladie contre le temps une maladie de la mort la g n ralit p
106. que acte sexuel comme un v nement impliquant quatre personnes Freud C est moins le co t qui ne doit rien l inventivit humaine que les pr liminaires ce jeu de la sexualit qui multiplie les orifices et les appendices change l activit et la passivit qui force d embrasser caresser mordre treindre efface les limites entre les deux partenaires Ferenczi ce sont les pr liminaires donc qui mettent en sc ne l humaine bisexualit Celle ci est un r sultat spectateur excit du fantasme de sc ne primitive l enfant s identifie l un comme l autre des partenaires la m re comme au p re T moignage de la polymorphie de la sexualit infantile la bisexualit a du mal tenir longtemps en quilibre Le sexe penche d un c t ou de l autre pas n cessairement du c t de l anatomie le d sir d identit exige son d jusqu violemment repousser la part abandonn e moins que la bisexualit ne devienne elle m me d fensive une fa on de refuser la castration la sexion pourquoi un seul sexe et pas les deux L adolescente qui h site entre la jupe et le pantalon renonce parfois trancher elle met l une sur l autre La parit peut elle esp rer se maintenir jusque dans les r alisations amoureuses C est sans doute plus accessible aux femmes qu aux hommes deux femmes partagent sans frayeur la m me salle de bains pour les hommes
107. ques o les hommes sont comme des b tes d autres enterr s et m lancoliques circulent au pays des morts franchissent la Seine comme d autres le Styx Plaisir voir Auto rotisme Masochisme Oral Pr liminaire Sexualit infantile Plasticit de la libido La psychanalyse requiert une certaine dose de plasticit psychique Freud Plasticit le mot voque la sculpture la cr ation de formes nouvelles et pour cela la n cessit de disposer d un mat riau suffisamment mall able C est loin d tre toujours le cas la liste des entraves au changement psychique est sans fin Parmi les grands obstacles citons la haine et ses certitudes intangibles le narcissisme et sa dynamique centrip te de repli du moi sur lui m me l inqui tude vitale l ind finissable mal tre quand Psych est suspendue entre tre et ne pas tre quelle mobilit lui reste t il L apoptose le ph nom ne de la mort cellulaire peut bien sculpter le vivant Ameisen c est plut t du c t d ros et des pulsions sexuelles que l on peut esp rer la r forme plastique de la vie psychique Les obstacles ne manquent pas de ce c t l non plus une libido visqueuse fix e des positions qu elle refuse de quitter un refoulement qui ne veut rien savoir des trac s d angoisse aussi creus s qu une orni re un masochisme qui d tourne la souffrance son profit Il reste que les pu
108. r l autre est hostile et ne poursuit d autre but que de prouver celui qui l coute son incomp tence L un re oit toute interpr tation comme parole d vangile l autre cache mal son m pris Tr s int ressant La r sistance n a que l embarras de ses sources le moi ne veut rien savoir du refoul le a est attach ses modes symptomatiques de satisfaction et refuse de les transformer le surmoi a besoin de sa culpabilit et s oppose ce que le monde change sauf en pire L une des ruses du surmoi est d ob ir la r gle fondamentale pour le plaisir d ob ir l analyse comme l cole ou comme en religion Le psychanalyste aurait cependant tort de se plaindre toute r sistance signe la pr sence de l inconscient elle signale ce qu elle dissimule La premi re de toutes les r sistances n est elle pas le transfert lui m me en tant qu il r p te qu il agit plus qu il n labore Mais parce qu il met en acte l inconscient 1l est aussi ce qui en permet l analyse R paration voir D pression Retour dans le ventre maternel sommeil Gr ce au sommeil nous retrouvons un tat d avant notre pr sence au monde celui de l existence dans le ventre maternel Nous nous cr ons des conditions tout fait semblables ce qu elles taient alors chaleur obscurit absence de stimulus Certains d entre nous se lovent pour former un petit paquet e
109. repousser l image de l asc te agitant son crucifix pour carter la tentation qui voit soudain appara tre une femme nue la place du crucifi Freud Le paradoxe du refoulement est que ce qu il r prime acquiert par l m me un surplus d existence une sorte d ternit une fra cheur d finitive qui resurgir trente ans plus tard produit le m me effet De notre m moire le refoul est la part la plus vivante la plus indestructible Le refoulement est quelque chose d autre qu un simple rejet Freud il transforme ce qu il touche Toujours dans le m me sens celui de la d mesure la plus aimante des m res devient sorci re le plus chaleureux des p res despote oriental C est un mat riel d j m tamorphos et symbolis que le travail de la psychanalyse cherche mettre au jour lib rer de ce qui l entrave R gle fondamentale Une chose encore avant de commencer dites tout ce qui passe par l esprit abandonnez les contraintes de la conversation ordinaire n h sitez pas remonter au d luge a n a rien voir c est sans importance insens ne c dez pas ses intimidations tout au contraire Perdez le fil parlez langue d li e C est au terme d une vingtaine d ann es d exp rience que cette r gle deviendra fondamentale Freud s aper oit qu il ne sert rien de vouloir p n trer directement au c ur de l organisation pathog ne ni d
110. rit intransigeante pesant comme une chape de plomb sur la vie et ses plaisirs l image d un dieu calviniste De l autre le c t du a il s exprime par une impatience pulsionnelle tout tout de suite l exigence est celle d une satisfaction qui ignore les limites Entre Calvin et Dionysos ce que l histoire s pare Psyche les r unit Heureusement il reste la ruse celle de l inconscient humoriste Julien est un homme jeune et n anmoins moral Amoureux et fid le sa compagne il s oppose ce qu il per oit en lui d un d sir pour toutes les femmes Notamment pour la petite derni re celle qui vient d arriver sur son lieu de travail elle et son d collet vertigineux Il vite de la regarder ou alors s il y est bien oblig c est les yeux band s Contre transfert Son petit fr re venait de na tre on l avait aussit t envoy e chez une tante la campagne Sur l cran du souvenir elle revoyait le verger en fleurs et le plaisir de jouer librement Un tr s bon souvenir La s ance suivant cette vocation elle eut la surprise de trouver porte close son analyste n tait pas l Quand ce dernier s aper ut de son acte manqu il en fut la fois confus et perplexe Comment expliquer pareil oubli Certes 1l s agissait d un horaire d plac et inhabituel mais ce sont l de pauvres raisons Incapable de parvenir par lui m me bout de la difficult i
111. rs que l illusion de l identit ne tient plus quand on ne peut plus parler sans s entendre parler agir sans se regarder faire Le narcissisme a son n gatif quand l amour se transforme en d testation de soi Le moi est aussi un objet libidinal ce que narcissisme veut dire mais ce n est pas un objet comme un autre la diff rence de l objet du fantasme ou de l objet ext rieur il n est pas substituable C est d autant plus vrai que le moi est bless il mobilise alors toute la libido son seul usage portant atteinte la plasticit de celle ci Il est des vies tout enti res occup es dresser des barrages contre le Pacifique N vrose obsessionnelle C est l une pathologie compl tement folle l imagination psychiatrique la plus extravagante m aurait pas r ussi construire quelque chose de pareil et si on ne l avait sous les yeux chaque jour on ne se r soudrait pas y croire Freud La folie prend la forme de l ineptie elle tombe volontiers sur les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne se coucher faire sa toilette ou le m nage S habiller s appr ter partir marcher l o un geste suffit s installe un c r monial aussi contraint que compliqu un rituel journalier qui fait ressembler la n vrose obsessionnelle une religion priv e Se laver les mains vingt fois par jour faire et refaire son lit jusqu effacer tout pli v rifier avant de q
112. rs r ves partag la couche maternelle Celui qui attache le moins d importance de telles choses est aussi celui qui supporte le plus ais ment la vie L adulte commence lui seul peut finir Pour l enfant ce sera toujours encore il ne dispose pas du point final si on ne le convainc pas d arr ter il finira par barbouiller le superbe dessin qu il est en train de r aliser Pour celui qui n a pas entendu Non qui ne l a pas int gr la vie va devenir un peu plus compliqu e Renoncer ne va pas sans d tresse mais d tre retard l abandon n en p sera que plus lourdement Compulsion contrainte de r p tition Ce qui est demeur incompris revient et ne conna t le repos qu une fois trouv es solution et absolution Freud Cette r p tition l celle d un refoul qui fait retour est un appel quand bien m me elle prend la forme d un sympt me invalidant d une angoisse d une douleur elle cherche qui pourra l entendre et lib rer l entrave permettant ainsi de reconna tre l ancien plaisir perdu derri re l actuel d plaisir manifeste Reconna tre par exemple derri re l image des amants r p titivement inconstants ou d cevants et les rat s de la vie sentimentale la fid lit paradoxale un p re irrempla able Mais il arrive aussi que la r p tition ne r p te plus qu elle m me aussi insupportable qu un disque ray Il n y a plus qu un morceau
113. s L autre destin est inverse non plus ch tr e mais castratrice elle ne l a pas mais elle l aura il suffit de ch trer l homme groupe de femmes au bord de la piscine regardant passer le ma tre nageur Le ch teau n est pas mal mais le donjon est en ruine moins qu elle ne fasse comprendre l homme qu elle d sire que du p nis il n est jamais que l appendice Le troisi me destin se conjugue au pr sent et la forme affirmative elle Z a lui et ses attributs notamment le pouvoir La femme phallique est une Dame de fer pour l avoir oubli les g n raux argentins en ont perdu leur sceptre et leurs Malouines Pire destin peut tre quand l envie du p nis forge le caract re Derri re la femme aigrie toujours victime jamais satisfaite on devine la petite fille s e Les hommes tous les m mes traduction ils ont tous e m me sont le premier objet de la vindicte mais dans l ombre l analyse laisse entrevoir une m re ha e de ne pas avoir donn la seule chose qui vaille ros voir Amour Auto rotisme Objet Plasticit de la libido tat limite borderline Avant de devenir une psychanalyste sp cialiste des tats limites Margaret Little fut elle m me la patiente borderline de Winnicott Un jour de d sespoir et de col re elle se l ve brusquement du divan s appr te vider la biblioth que de ses livres mais pr f re je
114. s parable de ce temps premier entre m re et fille aussi enfoui et difficile cerner que peut l tre l ombre des civilisations de Minos et Myc nes derri re l clat d Ath nes aussi malais p n trer que le dark continent m taphore que Freud emprunte Stanley premier explorateur d une jungle africaine aussi sauvage qu obscure Entre m re et fils le sexe instaure d s la naissance une diff rence Quand de la m re la fille le m me engendre le m me dans un cumul de l identique Fran oise H ritier qui menace l enfantement de n tre que simple reproduction nombre de st rilit s psychog nes s originent dans cette crainte de l indiff renciation La n cessit pour certaines femmes adultes d avoir recours pour s endormir un morceau de tissu avec lequel elles se caressent le visage un doudou porteur des odeurs et du toucher de la prime enfance est le vestige d une s paration inaccomplie d un temps premier sous le signe de la confusion satisfactions comprises Le peau peau de l rotique homosexuelle en est un autre t moignage De la plus profonde des complicit s la passion haineuse les relations entre m re et fille varient au gr de la vie aucune cependant qui ne porte la trace de ce lien primitif civilisation archa que blanchie par les ans Moi Confront aux preuves d une r alit laquelle il cherche s adapter bouscu
115. s deux sont des tres de fronti re Quand celle ci est assur ment trac e quand le moi n est pas inquiet pour son unit le cadre passe inaper u comme le sont les fondations d un difice bien construit Mais que la fronti re borderline soit incertaine disput e ou pi tin e et le cadre qu il soit sacralis ou inversement attaqu et menac d tre d truit devient lui m me l objet le lieu de l analyse Pour Helena qui ne disposait pas l int rieur d elle m me de cette continuit d tre qui assoit une identit le premier v nement de la cure fut de saisir sa grande surprise qu elle n aurait pas reprendre rendez vous par del la vacance de l t Ce serait le m me jour de la semaine la m me heure du jour Il arrive sur fond de d tresse que la seule chose que l analyste ait offrir son patient soit sa ponctualit Winnicott Cannibalique vagin dent L horreur du v g tarien devant un steak saignant indique suffisamment que le cannibalisme est parmi nous en chacun de nous l horreur n est que la face d ombre du d sir Qui commence Le nourrisson avide d incorporer plus que le lait le sein et la m re elle m me ou la m re qui trouve son b b mignon croquer Nul n est plus sensible que l anorexique cet inceste alimentaire Mais aussi l enfant s duit qui avant de s endormir demande qu on lui raconte encore et encore la nuit
116. sion de la sc ne int rieure l espace social jusqu la servitude volontaire vis vis de celui que l on a install la place de son id al du moi Symbolisation voir Castration P re Sympt me Apr s quelques mois d analyse Lucie avait constat la disparition de sa constipation hyst rique Jamais voqu e jusque l comme si l nonc de la r gle Dites tout ce qui vient avait pris valeur d interpr tation linsu des deux protagonistes L effacement d un sympt me sa transformation reste un des plus s rs rep res du changement psychique Mais l inverse aussi il n est pas rare que les premiers pas en analyse rendent malade que le corps psychique r ponde sa mani re la mise au jour de l inconscient Pour C cile cela prit la forme d un ecz ma disparu depuis l enfance un retour localis un doigt le doigt de la bague au doigt Pour L o que des angoisses primitives oppressaient c est par des difficult s respiratoires qu il entra dans le processus psychanalytique Lorsque l angoisse s est fray un chemin somatique celui ci reste disponible y compris pour un conflit psychique d une nouvelle nature Le sympt me travaille comme le r ve sa forme est un compromis d un c t il m nage au fantasme une issue il l exprime m me si c est toujours de fa on d plac e d form e de l autre 1l en combat la
117. sse d tre vrai Si Narcisse est hors le temps ce n est pas d tre atemporel mais ternel Fantasme narcissique par excellence la vie ternelle d ment la mort affirme un temps hors le temps un pr sent continu sans commencement n1 fin surtout sans fin d ailleurs Le temps son pouvoir de corruption est alors devenu le plus primaire des processus La probl matique dipienne ne conna t que le meurtre la mort d un autre Avec le narcissisme la mort propre s introduit en psychanalyse et dans l inconscient au point parfois l heure d une d pression profonde de s installer dans la vie elle m me et de lui imposer son n ant d existence Narcissisme Il y a au moins deux fa ons de regarder une jolie femme que l on croise dans la rue la regarder ou guetter dans ses yeux si elle vous regarde Pour Narcisse l autre est d abord un miroir o il se r fl chit Le narcissisme l amour que le moi porte lui m me n est jamais absent d un choix d objet amoureux il profite le plus souvent de la circonstance pour engranger quelques b n fices Mais il arrive aussi qu il prenne toute la place que l autre ne soit qu un double l image de ce que l on est de ce que l on a t ou de ce que l on voudrait tre Bient t mon amour nous ne ferons plus qv Un Moi Woody Allen Paradoxalement c est au c ur de la passion quand le moi para t absolument s effacer d
118. ssion au risque ambivalent de l expulsion Il n est pas rare que le d sir d un enfant soit aujourd hui ce qui pousse une femme engager une psychanalyse La r volution des m urs a accord aux femmes une libert qui n tait pas jusque l la caract ristique premi re de leur vie sexuelle Par contrecoup c est l automaticit de Penfant qui s en trouve atteinte Le destin conjugal et maternel d une femme tait trac il ne l est plus La libert politique est r jouissante la libert psychique est angoissante L entreprise est d autant plus incertaine que l on souhaite que ce d sir soit partag par un homme ou par une femme l ouverture des possibles est une complication suppl mentaire Il y a autant de d sirs d enfant que de fantasmes qui les soutiennent l une souhaite avant tout tre enceinte d sir d une pl nitude o percent les accents m lancoliques L autre ne veut pas un enfant mais un b b certains surtout les hommes en portent la trace ind l bile Une troisi me d sire une petite fille l image de celle qu elle a r v d tre une autre encore veut un nourrisson pour pouvoir jouir de l allaitement etc La procr ation m dicale assist e r v le parfois des entraves inattendues Le don d ovocyte a ainsi le m rite pour certaines femmes de rompre la filiation biologique faire un enfant devient possible parce qu il ne sera
119. st rique et son cort ge de sympt mes ne plus pouvoir sortir tre vue mise nu sans tre touch e par l angoisse Quelle est la cause de la maladie L v nement de l enfance sa reviviscence l occasion de la deuxi me sc ne L apr s coup ne r pond pas la question il l invalide Il ne se contente pas d inverser la chronologie il la d sordonne Il faut deux coups pour faire un trauma psychique Le ph nom ne d apr s coup ne concerne pas la seule enfance Pour recevoir des mauvais coups qui d passent les capacit s d laboration psychique l heure o le coup frappe il n y a pas d ge Pas plus d ge que n en a en nous l inconscient Attachement holding Un b b a n existe pas Par del la provocation lapidaire Winnicott souligne une vidence la conservation de la vie dans les premiers temps n est rien moins qu une autoconservation Pour na tre vivre survivre psychiquement compris il faut tre au moins deux La psychanalyse s est longtemps content e de r duire la faim et la soif les premiers besoins On est loin du compte chaleur s curit tendresse Les changes sensoriels sourires pleurs vocalises du nouveau n avec la figure d attachement g n ralement la m re sont multiples et interactifs Un b b de trois jours est capable de distinguer entre les voix et de se tourner vers celle qu il pr f re Cette pr coc
120. st presque toujours f minine Cela fait partie de son nigme Anorexies au pluriel serait plus juste tant le syndrome figure dans des tableaux pathologiques tr s divers depuis la n vrose hyst rique jusqu aux formes psychotiques les plus graves On meurt parfois d anorexie L air du temps incrimine la mode et son exigence de minceur mais cela fait des si cles que l anorexie est d crite par exemple par Avicenne au xi si cle alors m me que l image f minine valoris e tait tout en rondeurs La forme hyst rique est la moins dangereuse elle est ins parable de repr sentations sexuelles inacceptables qui ont migr du bas vers le haut d un d go t qui s est d plac de la zone g nitale l oralit La forme la plus redoutable anticipe la pubert la retarde l emp che croissance stopp e am norrh e maigreur diaphane Tout cela accompagn d un d ni de la maladie d une fiert de la minceur d un d fi l entourage Les allers retours anorexie boulimie sont fr quents comme les pratiques qu ils entra nent vomissements laxatifs Les anorexiques ont leur sainte Catherine de Sienne qui poursuivit son combat contre le corps jusqu la mort Difficile de trouver un plus fort exemple de la violence du psychique de son extr misme Je fais mon anorexie avec ma m re dit l une d elles Les angoisses d intrusion de s paration li es aux relations m re fille les plus pr
121. t La suite est une longue histoire dont le moi est la trace le pr cipit celle des identifications aux premiers objets Comme si les choses n taient pas suffisamment compliqu es il faut encore qu il se prenne lui m me comme objet d amour ou de haine ce que narcissisme veut dire Et comme tout le monde ne s est pas aper u quel point il est aimable il s en va r p tant Moi je Moi id al Dans la m galomanie celle d un Ceausescu par exemple le G nie des Carpates qui r crivait l histoire de la Roumanie en y m lant les l ments de sa propre g n alogie ou celle d un Napol on prenant la couronne des mains du pape pour se sacrer lui m me empereur dans la m galomanie donc plus rien ne distingue le moi id al du moi l un recouvre l autre de son triomphe sans reste Quand bien m me on ne convie pas au culte de sa propre personnalit le moi id al cet enfant de Narcisse s il reste le plus souvent un h ros ou un dictateur inconnus n en loge pas moins secr tement au c ur de tout un chacun Pas plus que le temps l espace ou la pesanteur n en limitent l expansion ce moi l tout occup ses 1dentifications h ro ques est un a qui s ignore son d sir est accompli Le sentiment de son omnipotence est oc anique l image du plus primitif des narcissismes H ritier des premi res formes du moi celles d un moi plaisir pur qui n
122. t adoptent pour dormir la position du corps qu ils avaient alors Le monde ne nous poss de pas enti rement pour un tiers de notre vie le temps du sommeil nous ne sommes pas encore n s Freud Le sommeil c est d autant plus vrai qu il est profond et sans r ve et que le lit est un nid douillet accomplit le d sir de retour dans le ventre maternel Ce fantasme est il narcissique travers le repli sph rique du corps et de la psych sur eux m mes ou incestueux renouer avec les d lices du pays natal Les distinctions s abolissent les satisfactions se confondent comme le moi endormi et le a que plus rien ne diff rencie La restauration du narcissisme primaire et les retrouvailles symbiotiques avec la m re primitive ne font qu un Sous sa face enchant e l image d une publicit pour les Seychelles les Bahamas et autres mers chaudes le fantasme promet le paradis quand les joies de la vie intra ut rine elles pourraient bien n tre que r trospectives Sous le soleil noir de la d pression le m me fantasme rapproche dangereusement le sommeil et le grand sommeil le ventre et la tombe paradoxe d un fantasme dont l accomplissement conduit alors l abolition de la vie fantasmatique elle m me et de toute animation psychique Dormir rien que dormir R ve travail du Le r ve nous montre l homme pour autant qu il ne dort pas Freud Il ne dort pas il
123. t l id e le fantasme d occuper sur la sc ne sexuelle la position f minine La communaut de langue naturelle entre les deux protagonistes de la situation psychanalytique est pour la dynamique de la cure un premier pi ge cr ant l illusion d un partage d une communication d une sym trie Parler la m me langue est une fa on de croire en l entente implicite l inverse il n est pas rare que recevoir un patient dont la langue maternelle est trang re se r v le plus riche d ouverture que de restriction Tout se passe comme si l inconscient son trang ret profitait du jeu entre les idiomes pour op rer ses propres d placements Jenny fait un r ve d angoisse o elle se voit en d s quilibre sur une corde raide Raide oured Lui revient sa terreur d enfant l heure o le p re rentrait du pub l clatement pr visible de la col re le visage qui tournait brutalement au rouge Le langage n est pas seulement l instrument de la cure de parole talking cure il en est aussi le premier mat riau Libido voir Deuil Narcissisme Plasticit de la libido Sublimation Masochisme sadisme Soumission servile humiliation ch timent corporel les sc narios invent s par Sacher Masoch ont longtemps cantonn l image du masochisme pervers aux jeux de celui qui veut tre trait comme un enfant m chant impatient de d guster les d lices de la fess e
124. t la n tre plus le dedans commande au dehors Les repr sentations inconscientes sont comme des choses un noyau de d sirs et d angoisses qui imposent leur r alit la r alit mat rielle tout au moins qui s y emploient avec dans la psychose un terrible succ s qui emporte tout sur son passage Refoulement L entreprise a des accents guerriers refouler la fronti re du mo1 l tranger ind sirable celui dont la pr sence n est que d sagr ment et d plaisir Du refoulement nous avons une sorte d exp rience commune une g ne discr te un irr pressible d go t toute la gamme des affects n gatifs se charge de signaler l irruption d un ennemi d autant plus difficile combattre qu il attaque de l int rieur Le refoul est un cheval de Troie Le refoulement tient l cart de la conscience un d sir inadmissible une repr sentation inacceptable Mais sa t che est infinie jamais acquise Le refoul ne cesse de faire retour emp ch de passer par la porte il entre par la fen tre sous la forme d un sympt me d un acte manqu d un r ve L un de ses masques pr f r s consiste se transformer en son contraire la haine devient tendresse excessive le sadisme compassion Derri re le d fenseur des animaux il y a dans l infantile un arracheur d ailes de papillon Plus cynique encore il arrive que le refoul emprunte pour faire retour le moyen qui est cens le
125. t sur la transmission des formes historiques de l aveu du confessionnal au dispositif divan fauteuil R gression Nul n est capable de parcourir le temps en sens inverse ce n est que dans l espace que sont possibles les retours en arri re La notion de r gression temporelle nourrit une illusion celle d une remont e dans le temps le long des tapes du d veloppement ventuellement jusqu au point de d part tel le d pressif qui l image du nourrisson ne fait plus que manger et dormir La r gression nous ram ne moins vers des temps r volus qu en des lieux auxquels nous sommes rest s inconsciemment fix s que nous n avons Jamais vraiment quitt s Paradoxalement la r gression temporelle ignore le temps elle signe plut t la pr sence de formes psychiques primitives Pour tenter d illustrer ce mode d actualit de l infantile du primitif en nous Freud pense d abord au Yellowstone l image d une r serve naturelle laiss e dans son tat originaire Mais l inconscient n est pas l tat de nature il est fait de ce qui arrive si ce n est qu il maintient dans un m me espace plan Psych est tendue la somme des exp riences marquantes sans hi rarchie sans histoire L infantile est moins un morceau de nature que la plus polymorphe des cultures une Rome o se c toieraient sans s paration sans destruction la premi re palissade de la Roma quadrata entourant le
126. ter son d volu sur un grand vase de lilas blancs qu elle brise et que de rage elle pi tine Sur fond d une telle temp te de quelle utilit peuvent encore tre les instruments habituels de la navigation psychanalytique libres associations du patient coute flottante de l analyste et interpr tation La difficult commence d s l nonc de la r gle fondamentale celui ou celle qu une angoisse sans repr sentation recroqueville en silence sur le divan cet autre d bord qui livre sans r serve le plus intime quel sens cela aurait il de l inviter dire tout ce qui passe par la t te Le patient borderline remet en cause les fronti res de la psychanalyse et la force se r inventer La th orie avait caress l espoir de distinctions claires entre qui est n vros psychotique ou pervers Mais la th orie n emp che pas d exister et la vie de tout m langer L tat limite fait appel des m canismes psychotiques clivage d ni identification projective mais quand il volue vers des formes graves d pression addiction ce n est pas la voie de la psychose qu il choisit La combinaison n est pas rare d une vie sociale normale et d une folie priv e Green Le plus dur Les autres et d abord ceux que l on aime et qui vous le rendent si mal Leur pr sence est aussi indispensable qu insupportable ce dont l analyste fait l am re exp rience Derr
127. tion P re Primat du phallus Transfert C est une chose bien trange que le patient r incarne dans son analyste un personnage du pass Freud Parfois plus qu trange Je suis venue vous revoir Ces tout premiers mots peine prononc s Blanche s interrompt tr s mue l air m dus C est sa premi re rencontre avec un psychanalyste elle voit pour la premi re fois l homme silencieux qui lui fait face et ses premiers mots sont un lapsus d j une fa on de dire ce qu elle ne sait pas Me revoir Elle voque aussit t son p re un homme la Conrad dit elle pas simplement mort la fois inconnu et disparu parti tr s t t de la maison pour un voyage sans retour et dont une lettre laconique venait de lui apprendre le d c s l autre bout du monde Quand le transfert a cette force celle de mettre en acte l inconscient d agir les passions de mettre au pr sent le pass de r p ter ce qui n a jamais eu lieu sauf dans le fantasme les retrouvailles d une fille et d un p re quand il en est ainsi le mot r incarner n est pas de trop Le transfert est une nigme cette nigme est la fois le moteur et le vecteur de la psychanalyse Pour illustrer son tonnement devant le surgissement du transfert que la r p tition soit d amour de haine de plaisir de d tresse Freud a cette image c est comme si le feu au th tre venait brusqueme
128. tions trop claires le moi se constitue par identification mais celle ci se confond d abord avec les processus d ingestion incorporation la premi re possession la premi re propri t emprunte son mod le la chose anale la constitution du dedans et du dehors leur diff renciation trouve dans l opposition du f minin et du masculin un pr cieux tayage etc Il n est de processus dit psychique qui l image de I angoisse ou du plaisir ne dispose de son trajet somatique Les deux exemples simples de P anorexie et de la constipation obsessionnelle t moignent d une vie psychique qui est indissociablement une vie un d sordre organique La douce excitation celle qui accompagne le surgissement du fantasme et esquisse sur le corps une g ographie rog ne inattendue le p rin e qui se pince la nuque qui fr mit la chair de poule qui h risse l avant bras un frisson qui parcourt le corps des pieds la t te la douce excitation dessine le corps de Psyche Crise d adolescence Adolescens en train de grandir La pubert la maturit g nitale a beau tre chez l homme parmi les mammif res particuli rement tardive elle arrive toujours de fa on intempestive Psychiquement ce n est jamais l heure Anna trouve des accents telluriques pour en d crire l irruption Les seins poussent les poils les r gles les boutons on ne reconna t plus la peau du visage
129. tique ce n est pas qu elle soit n glig e ou trait e avec d sinvolture mais parce que l exp rience montre qu une focalisation sur une volont d liminer les sympt mes conduit un simple d placement de l angoisse quand ce n est pas au r sultat inverse du r sultat souhait Qu il s agisse d une fuite dans la maladie le n vros tient plus sa n vrose qu lui m me la douleur du sympt me masque une satisfaction secr te laquelle il n est pas question de renoncer Ou d une fuite dans la gu rison le sympt me disparu Psych se ferme toute exploration suppl mentaire Quand le besoin de gu rir du clinicien devient ce point exigeant qu il se transforme en furor sanandi il interroge les motivations profondes du th rapeute lui m me Gu rir qui la m re bless e des premiers temps l enfant maltrait On proc de la mani re d une m re tendre qui n ira pas se coucher le soir avant d avoir discut fond avec son enfant crit Ferenczi Les derni res ann es de celui ci sont autant de tentatives tragiques d un gu rir tout prix d une r paration impossible Il n est pourtant de maladie psychique aussi grave soit elle qui ne soit d abord une fa on parfois folle parfois suicidaire de se prot ger de se soigner Une maladie qui demande tre entendue avant m me que d tre gu rie Que veut celui qui ne veut pas gu rir ou pire encore qui
130. trace d form e de celui qui il doit d tre n Leurs noms font des enfants des revenants crit Freud en pensant ce qui par exemple se transmet d un grand p re un petit fils Mais cette filiation l respecte l ordre des g n rations leur succession dans la vie et la mort L enfant mort son fantasme enkyst dans la psych des parents est au contraire un enfant perp tuit un ternel enfant irrempla able surtout pas par les enfants de remplacement Aujourd hui il aurait 45 ans L image n est pas celle d un adulte dans la maturit mais celle de l enfant de la photo pieusement conserv e de la chambre pleine de jouets interdits au toucher Il n a pas pris une ride la mort ne le concerne pas c est un rival inaccessible impossible tuer m me en pens e La fl che du temps en perd la boussole l avenir c tait hier L cho de l enfant mort est parfois plus lointain presque imperceptible on le devine plus qu on ne le d couvre Il faut remonter la g n ration pr c dente ou plus avant encore Il suit le plus souvent la lign e f minine tra nant son ombre d pressive de m re en fille Envie du p nis femme ch tr e castratrice phallique L envie du p nis a son image d pinal celle d une petite fille qui elle aussi veut uriner debout premier geste politique d une galit revendiqu e entre les sexes le pouvoir appart
131. u il touche l amour au m tier que l on souhaiterait exercer l uvre d art qui vous meut qui ne prenne racine dans les exp riences marquantes de l enfance L inconscient c est l infantile Freud pas toute l enfance mais les traces enfouies et insistantes de celle ci que rien jamais ne pourra effacer L inconscient ignore le temps tout autant que la contradiction l amour et la haine s adressent au m me comme 1l se moque de la r alit L exp rience psychanalytique en impose l hypoth se tout en en soutenant paradoxalement le caract re insaisissable autrement qu travers ses rejetons L inconscient est comme une chose en soi cette fois c est l intuition du philosophe Kant que le psychanalyste donne corps De l inconscient au a il n y a pas que le nom qui change l accent aussi plus sombre et l image plus chaotique a l alt rit de l inconscient se fait plus anonyme par del les d sirs refoul s qui cherchent une issue et tentent de s accomplir qui veulent vivre on pressent une puissance contraire destructrice du d sir lui m me fascin e par le n ant une pulsion de mort Cadre setting site L preuve de l tranger l embarquement vers l inconnu en quoi consiste une psychanalyse on n y vient pas pour dire tout ou ce que l on ne veut pas dire mais pour dire ce que l on ne sait pas
132. ue lorsqu elle est emprunt e elle le soit si bri vement Comment comprendre que l rotisme g nital ne soit pas plus fr quemment au centre de la vie C est que cet art de vivre comporte un inconv nient Jamais nous ne sommes davantage priv s de protection contre la souffrance que lorsque nous aimons jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et la d tresse que lorsque nous avons perdu l objet aim ou son amour C est au moins vrai quand l amour prend le risque maximum de s ouvrir sur l objet et son alt rit Comme on sait il est bien des fa ons psychiques de circonscrire un tel p ril recouvrir l objet r el de l objet imaginaire il en devient d autant plus variable en faire le miroir de l amour qu soi m me on porte quand l investissement narcissique se retire il ne laisse derri re lui aucune trace ou encore limiter les relations au minimum L amour n est que l change de deux fantaisies et le contact de deux pidermes Chamfort La perte d amour est moins un malheur fortuit qu elle ne tient l amour m me D abord parce que le premier amour n est pas celui que l on offre mais celui dont on est l objet et que cette exp rience de passivit li e l tat de d pendance du tout petit enfant laisse une empreinte ind l bile aimer est une chose tre aim en retour en est une autre quelle d ception quant au je taime r po
133. uitter la maison que la photo des enfants sur la table de chevet suit bien la bissectrice de l angle viter de marcher sur les rainures du carrelage passer toujours droite des panneaux de sens interdit La pens e n est pas en reste qui ressasse calcule doute tergiverse Derri re l insens se trouve toujours un sens cel que l analyse parvient ou non d couvrir D ambivalence qui fait que la haine touche lamour de si pr s apporte une g n reuse contribution la formation des sympt mes isoler carter opposer viter les contacts des choses comme des pens es On ne peut ha r ce que l on aime sans en prouver une torturante culpabilit le n vros obsessionnel est un expert en la mati re qui taquine la faute jusqu la douleur exquise toujours en avance d un crime jamais labri du blasph me qui d un mot met par terre une morale scrupuleusement construite Si Dieu bande je suis perdu Il arrive parfois que l on puisse reconstituer la sc ne d origine de la n vrose L enfant est sur le pot bien avant l heure Il se soumet l injonction tyrannique Sois propre mais sa mani re qui consiste conserver plut t qu donner la diff rence d une constipation hyst rique qui peut c der d s les premiers moments d une psychanalyse l obsessionnel est un constip vie Le caract re obstin ordonn pouse le mouvement corporel
134. ur condition psychique la r ussite d un premier mensonge Dans mensonge 1l y a mens mentir est une preuve d esprit Le droit de tout dire d finit la libert l ordre de tout dire la dictature Un patient qui ne saurait tromper son analyste serait bien malade Bion La croyance de l enfant les parents lisent dans mes pens es prend sa source dans l apprentissage de la parole car l enfant avec le langage re oit la pens e des autres Freud L adulte lui donne la parole et avec elle les pens es conduisant parfois l enfant cette solution extr me autiste de refuser le langage dans son entier Il arrive parfois que le psychanalyste soit travers par cette pens e paradoxale la cure prendra fin quand il elle saura mentir ou ne se sentira plus oblig de tout dire Le premier mensonge n est pas un mot c est une grimace un geste d acteur L enfant est sur le pot et son visage donne le change laissant croire qu il a fait quand son secret secret et excr ment partagent la m me tymologie sa chose intime reste bien gard Le premier mensonge n est pas un fait de parole il est une protection contre elle contre son intrusion Au m lancolique le mensonge manque parce que plus rien ne le prot ge d une terrible lucidit 1l est livr la haine de soi Il est possible l inverse qu amour et mensonge aient partie li e On ment toute
135. urrisson qu elle allaite et soigne a une bien plus grande profondeur que son affection ult rieure pour son enfant adolescent Cet amour poss de la nature d une relation amoureuse pleinement satisfaisante qui comble non seulement tous les d sirs psychiques mais aussi tous les besoins corporels Freud L enfant tend ses l vres la recherche du lait lui arrive le mamelon d un sein qui m le la nourriture qu il donne le plaisir qu il prend L enfant est un jouet rotique sans qu il soit n cessaire d invoquer pour cela la perversion d une m re Comment celle ci pourrait elle faire autrement qu offrir en m me temps que ses soins une part de sa sexualit inconsciente Le p re ne s y trompe pas qui devine dans l enfant qui vient de na tre la figure d un rival Une s duction g n rale tient la dissym trie de l enfant et de l adulte Laplanche l in vitable passivit du premier la confusion de l amour et des soins L enfant attend la tendresse il re oit la passion Pour la perversion il faut franchir un pas de plus par exemple quand la m re prolonge l exp rience de l allaitement pour l orgasme qu elle lib re La s duction commune celle qui apprend l enfant aimer et le dote d un besoin sexuel nergique Freud est entour e de deux figures pathologiques l une par exc s l autre par d faut D abus sexuel de l adulte sur l enfant ne laisse b
136. ux Artaud qui pr nait l effondrement central de l me schizein fendre phren esprit d avoir comment avec le plus de v rit l uvre d un de ses semblables les Champs de bl aux corbeaux que Van Gogh peignit deux jours avant de se suicider Digne accompagnement la mort de celui qui durant sa vie fit tournoyer tant de soleils ivres sur tant de meules en rupture de ban et qui d sesp r un coup de fusil dans le ventre ne sut pas ne pas inonder de sang et de vin un paysage tremper la terre d une derni re mulsion joyeuse la fois et t n breuse d un go t de vin aigre et de vinaigre tar Herbert Rosenfeld est l un de ceux qui ont tent l aventure du traitement psychanalytique avec les schizophr nes Parce que sa patiente arrivait toujours plus d heure bien apr s que la s ance soit termin e il convint avec elle qu elle se l verait beaucoup plus t t C tait sans compter avec un moi ce point morcel qu il ne voyait pas le rapport entre se lever t t se doucher prendre son breakfast monter dans le bus frapper la porte du psychanalyste Jacques Rivi re directeur de lanrf s excuse aupr s d Artaud de ne pouvoir publier ses po mes pour cause d tranget s d concertantes Artaud proteste Je crois que la plupart des strophes sont bonnes Le rassemblement seul en d truit la valeur S duction Lamour de la m re pour son no
137. vie sexuelle est capricieuse facilement perturb e pauvre en jouissance bref menac e par l impuissance Avec l autre une Nana rabaiss e voire bestialis e la vie libidinale est aussi peu raffin e que riche en satisfactions Freud n a gu re de difficult montrer que derri re cette division l une la tendresse l autre la sensualit c est l objet du fantasme lui m me qui est cliv D un c t la Madone m re de tendresse cher objet des amours enfantines de l autre celle qui s enferme chaque nuit avec un autre homme le p re L inconscient ne fait pas le d tail la nuance n est pas son fort la Madone et la putain sont les deux faces d une m me m daille L enfant lui m me n est 1l pas n de la trahison maternelle une nuit sexuelle Plus que l usure du d sir alibi ordinairement invoqu c est la proximit avec l objet incestueux du fantasme qui impose l homme une distance respectueuse Dans un film r cent le gangster De Niro h ros d prim r pond son psy qui lui demande pourquoi il ne se permet pas tel geste pr liminaire avec sa femme Vous n y pensez pas la bouche qui embrasse mes enfants tous les matins La solution propos e par Freud afin d chapper ce d chirement a conserv quelque chose de son odeur de soufre il n est pour l homme de vie amoureuse vraiment libre et heureuse qui n ait
138. xemple qui ne le mette l ouvrage Parce que le sadisme concerne la douleur d autrut il se laisse comprendre voire mettre en dicton Le malheur des uns fait le bonheur des autres Quand le masochisme lui heurte l l mentaire bon sens et conserve une part d finitive d nigme Le vrai masochiste tend toujours sa joue l o il a la perspective de recevoir une gifle Freud Cette recherche de la position de victime est au c ur du masochisme moral quand le plaisir de la douleur le c de au plaisir du malheur Le pi ge pour la psychanalyse est redoutable quand la souffrance psychique de moteur du progr s de la cure devient le but r p titivement recherch M galomanie voir Moi id al M lancolie Une t te trop lourde porter reposant dans le creux d une main qui a bien du mal la soutenir le motif de la melankholia bile khol noire m las accompagne toute l histoire de la peinture et de la po sie de la langueur monotone Verlaine au bonheur d tre triste Hugo Quand la m lancolie n est pas simple nostalgie elle se fait plus que de la bile elle broie du noir cultive le plus sombre des pessimismes et refroidit le soleil lui m me voir les Sunlights d Edward Hopper L endeuill sait qui il a perdu le m lancolique l ignore La m lancolie est contre le travail de deuil contre toute r solution de la perte contre toute distinction entre les vivants et les

borderline

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