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1. MINISTERE DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE ENSEIGNEMENT DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE Administration G n rale de l Enseignement et de la Recherche Scientifique Service g n ral des Affaires p dagogiques de la Recherche en P dagogie et du Pilotage de l Enseignement organis par la Communaut fran aise ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ORDINAIRE DE PLEIN EXERCICE Premier degr commun 1 ann e A 2 ann e commune EDUCATION ARTISTIQUE PROGRAMME D ETUDES DU COURS D EDUCATION PLASTIQUE 45 2000 240 AVERTISSEMENT Le pr sent programme entre en application au 1 degr commun de l enseignement secondaire e partir de 2001 2002 pour la 1 ann e A e partir de 2002 2003 pour la 2 ann e commune Il abroge et remplace ann e par ann e le programme 7 4614 du 1 mars 1978 dans sa partie consacr e l ducation plastique EDUCATION PLASTIQUE Projet de programme Socles Premier degr de l enseignement secondaire Ont particip l laboration de ce document Jacqueline Belli re A R Verviers 2 Dison Marie Ange Deraedt A R de Beaumont Charlotte D Haeyer A R d Uccle 1 Anny Fumi re LT C F M Jacquemotte Evere Annie Laurent A R Bara Tournai Dominique Michel A R de La Louvi re Jacqueline Mignon LT C F F Rops Namur et Arnould Tombelle A R de Thuin sous la pr sidence d Andr Lamblin Inspecteur SOMMAIRE AVANT
2. e une plage horaire tr s r duite et l inverse des groupes classes importants au regard des informations des manipulations des moyens mat riels des exp rimentations et de l individualisation r clam e par une p dagogie ax e sur l acquisition des socles de comp tences Le moins qui puisse tre exig dans ce cadre difficile est que professeur et l ves puissent uvrer dans des conditions mat rielles autorisant la rencontre des objectifs du D cret Pour avoir souvent t catalogu s de sp ciaux les cours d Arts plastiques devraient donc se donner LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 13 dans des classes sp cialis es organis es en atelier ou tout le moins dans un local ou chacun ma tre comme l ves pourra trouver en permanence les outils les mat riaux et la documentation indispensables des pratiques diversifi es et pour une part non n gligeable impr visibles e L absence de ces conditions ou les obstacles oppos s les r unir indiff rence du cadre scolaire locaux inadapt s ou nomades mat riel insuffisant etc impose au professeur qu il s acharne les cr er Il n en demeure pas moins qu il faut sans cesse adapter l acte p dagogique aux conditions dans lesquelles celui ci est contraint s exercer Individualiser l enseignement dans une classe exigu o se tiennent 25 adolescents est malheureusement un leurre dont la po
3. value selon un inventaire de crit res relativement proche respect des consignes originalit ex cution etc mais il ne s ensuit pas que ces diff rents juges leur conf rent la m me importance D o des carts d valuation parfois consid rables C est le cas par exemple lorsque certains accordent au soin apport l ex cution une importance d mesur e A la mani re de ce qui a t sugg r plus haut pour l auto valuation on se r f rera une grille pond rale tendant viter toute note impressionniste ou arbitraire 7 4 Rester ouvert Il reste qu une difficult majeure appara t lorsque l enseignant est confront un travail pourtant objectivement int ressant mais qui contrevient consciemment ou inconsciemment des consignes Va t on comme on le voit souvent sanctionner l enseign au pr texte qu il r pond mal aux crit res pr alablement d finis par l enseignant La question est d licate Il faut la fois se dire qu on manquerait tout sens p dagogique comme l essence cr atrice et transgressive de la discipline en agissant de cette mani re mais aussi ne pas perdre de vue qu en ne s expliquant pas et en n expliquant pas on prend le risque de l arbitraire Pire parce que c est la chose la plus insupportable on peut donner l impression de l injustice Si un tel travail est porteur de germe si l analyse il peut s av rer profitable l l ve et
4. DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 6 1 DE LA STRAT GIE oiraelmanen ste nn debate gihs 6 1 1 Cr er des situations probl mes 6 1 2 Entre contraintes et libert s les vertus du jeu 6 1 3 Les exigences de la cr ativit et de la production divergente 6 1 4 Isoler reproduire transformer modifier 6 1 5 L exp rimentation 4eme nn idees 6 1 6 L individualisation 6 1 7 Entre laisser faire et directivit l apprentissage d mocratique 6 1 8 La VeFDAISAIOM 655 rnendicintnmeinnnintisoneintentt 6 1 9 La discipline SLA Re TR Et 6 2 DE L ACQUISITION DE REPERES CULTURELS 6 3 DE L INTERDISCIPLINARITE 7 DE LC EVALUATION cernuous enine a a einues 7 1 L valuation doit tre formative 7 2 Technique de l valuation formative 7 3 LL NOTATION e A a Re LA KA Rester QUVERt 6525 ru ire r E E A ATE EEEE et sac DESMOYENS eonia a a a TEEPE SIDE LACLASSE une on dt nn anne canard 8 2 DE L ORGANISATION es desde teduteruteitinte 8 3 DE L USAGE DES TECHNIQUES 9 DES DERIV ESS de et 9 1 LES DONNEURS DE
5. Elles n cessitent en fait des approches successives des extensions des retours en arri re des mises en relation qui constituent l exercice des comp tences Parce qu elles donnent fallacieusement l impression d un savoir utile Exemples distinguer des formes g om triques et non g om triques des formes abstraites et figuratives chantillonnage gradu de valeurs couleurs primaires secondaires compl mentaires chaudes froides etc on assigne trop souvent l inventaire la nomenclature de ces notions le r le de contenus d enseignement voire d objectifs et m me derni re confusion en date de comp tence exercer et ma triser Il en est de m me pour certains concepts bien install s tel celui d harmonie de couleurs ou d expression par la couleur qu il faut videmment envisager mais avec pr caution si l on veut chapper une directivit harmonie ou aux conventions la signification des couleurs varie dans le temps et dans l espace Le but atteindre au travers des pratiques artistiques l cole consiste faire comprendre que ces innombrables notions g n rales sont l art ce que le dictionnaire est la pens e A peine d tre priv es de tout sens ces notions ne sauraient en aucun cas constituer le contenu fondamental d un enseignement Elles doivent en fait accompagner les champs d exploration d exp rimentation de questionnement de r flexion et d expres
6. celles ci ne justifient jamais plus la le on que ne le font les apprentissages notionnels Il faut donc une nouvelle fois insister sur le fait qu peine de se r v ler artificiels et sans attache de tels enseignements qui contribuent veiller la cr ation ont toujours int r t tre chevill s sur un vrai projet d expression DES MOYENS 43 9 DES DERIVES R sum Certaines d rives sont malheureusement fr quentes et contraignent l inspection de r guli res mises au point Le pr sent chapitre vise d noncer certaines incompr hensions De quoi lui servira la lecture quand on l en aura rebut pour jamais Jean Jacques Rousseau Emile Livre V To be or not to be that is the question Shakespeare Hamlet Il convient de se m fier d un certain nombre de proc dures p dagogiques qui peuvent pourtant parfois se l gitimer dans certaines disciplines Ces orientations s inscrivent mal dans des perspectives soucieuses de cultiver les aptitudes et les comp tences propres l activit plastique Elles n int grent g n ralement pas correctement l essence lib ratrice r flexive et m me transgressive que celle ci appelle C est en particulier le cas pour 9 1 LES DONNEURS DE SUJETS En se contentant de proposer successivement des th mes de travail souvent annuellement reconduit ne varietur l enseignant ne nourrit gu re plus la r flexion des l ves qu il ne se
7. compl tement l l ve Ma triser ses r actions affectives l gard des r ussites ou des erreurs des autres 4 1 2 ACCEDER A LA PENSEE FORMELLE CONCEPTUALISER e Distinguer image et organisation plastique colorier et peindre reproduire et transposer objectivit et subjectivit description et jugement de valeur e Discerner dans une images les l ments d crits d notation et les l ments voqu s ou sugg r s connotation e Comparer des formes des directions des grandeurs des similitudes formelles color es etc des ordonnances des alignements des intentions organisatrices e Classer des documents des familles de formes de couleurs etc e Analyser les donn es d un probl me d finir les objectifs atteindre mettre des hypoth ses de travail d duire induire e Structurer l analyse d un document d une image ou d une uvre de r f rence e Evaluer correctement l int r t d un travail en non ant les crit res d terminants e Tisser des relations entre les exp riences que l on fait et les r f rences que l on rencontre Etablir peu peu par des pratiques v cues la gestion de ses choix culturels DES COMPETENCES 22 4 1 3 COMPETENCES TRANSDISCIPLINAIRES POSTURES MENTALES TRANSFERABLES A Capacit identifier une situation probl me e Savoir couter les donn es recevoir les consignes orales ou crites distinguer les varia
8. la r flexion collective il convient de s en saisir Dans la mesure o il d range et o il interroge le professeur veillera y trouver mati re largissement r flexion et donc encouragement intelligent En art plus qv ailleurs la messe n est jamais dite DE L EVALUATION 40 8 DES MOYENS R sum Pas plus qu on ne con oit pratiquer la chimie sans disposer d un laboratoire on ne peut enseigner s rieusement les arts plastiques hors d un local appropri et organis en cons quence Et sans disposer d un minimum d outils de mat riel et de documentation Cette prise de conscience des probl mes sp cifiques la discipline concerne tout autant les pouvoirs organisateurs les chefs d tablissement que le professeur d arts plastiques lui m me La plus commune des incons quences est de ne pas vouloir les moyens de ce que l on veut Duc de L vis Pens es d tach es 5 8 1 LA CLASSE Pour rencontrer les objectifs d crits et la m thodologie pr conis e ci avant il est essentiel de r unir des conditions mat rielles satisfaisantes Cette r union n cessite une prise de conscience par les chefs d tablissement Les cours d arts plastiques r clament cet effet des salles suffisamment vastes sp cialis es pourvues d armoires et d un point d eau au moins Des rideaux doivent permettre une occultation suffisante de la salle de cours pour les indispensables projection
9. res constamment mises en uvre dans le champ des arts plastiques Espace forme couleur mati res et leurs interactions Se rappelant qu il n est de cr ativit que cr ante J M Collignon il est soulign que le probl me ne consiste pas dresser des inventaires notionnels m me bien structur s chantillonnage de gris color s recherches de textures dans le seul but de r aliser une surface visuellement agr able par exemple et ou programmer des savoir faire en les appliquant au sein d exercices d ex cution convergents r aliser une harmonie monochrome sur un sch ma dict etc Toutes ces connaissances factices artificielles sans rapport au v cu et au sens ont souvent t inocul es comme savoirs sans se soucier de ce que ceux ci mettaient ou non en question et surtout en quoi et quoi ils se reliaient Or l est l essentiel Il convient au contraire d amener les l ves comprendre ce qui est en cause faire d couvrir choisir et travailler un certain nombre de relations possibles leur sujet 4 On s interrogera notamment sur la pertinence de celles ci dans le contexte d expression o elles prennent forme Les principaux contenus notionnels susceptibles d tre travaill s 5 ont trait e l espace espace du support mise en page sym trie tension par les bords notion de plans avant plan arri re plan gros plan etc de d coupe de surface d tendu
10. temp rature th orie g n rale de la couleur diff rence entre peindre et colorier etc et les mati res ont fait l objet d une approche permettant leur compr hension Surtout l l ve a v cu des moments cr atifs qui lui ont fait mesurer ce que les artistes plasticiens mettent en jeu Il a acquis des comp tences dans l observation du r el des images et des uvres Il sait d crire ce qu il regarde et dire comment les l ments d une production sont organis s Il sait noncer ses intentions et formuler en termes simples les raisons de ses choix et de ses avis Il a appris regarder et surtout voir Par l impr gnation r alis e au cours des discussions et petits commentaires orchestr s par le professeur autour de bonnes reproductions ou d uvres originales il a acquis des r f rences artistiques Celles ci concernent non seulement les domaines classiques de la peinture de la sculpture et de l architecture mais aussi l art contemporain et les arts de communication B D affiches etc Il conna t quelques uvres importantes et quelques artistes essentiels Il a compris que chacun d entre eux tait le t moin d un contexte historique et social Il a enrichi sa langue il associe les mots pr cis sa pratique il en comprend le sens et sait les employer dans l acception sp cifique au langage des arts plastiques Il conna t une part significative du vocabulaire relatif l espace point
11. Celui ci porte en effet plus loin Il souhaite saisir l occasion d une r flexion sur les comp tences ma triser sur les attitudes promouvoir et les aptitudes d velopper au sein de la discipline pour en repenser la philosophie g n rale les objectifs et la m thodologie Con u comme le premier outil de travail du professeur il inspirera galement la r flexion conjointe sur le sens donner aux programmes des deuxi me et troisi me degr s de l enseignement secondaire Cette mise en perspective devrait par ailleurs faire l objet d un approfondissement au sein des sections p dagogiques sp cialis es des Hautes Ecoles Le pr sent document se veut pr cis sur la trajectoire et les mises en question que l ouverture aux arts plastiques a pour mission sp cifique de r aliser A l inverse la r flexion para tra un peu floue ceux qui attendent des solutions toutes faites et une progression d finitive d exercices savamment ordonn s Les r dacteurs croient que pour susciter les actes de cr ation les enseignants en arts plastiques doivent eux aussi faire preuve d inventivit et de conviction l int rieur de leurs cours Sans cela ils condamneraient in luctablement ceux ci la r p tition de mod les convenus et apporter des r ponses toutes faites des questions qui n auraient m me pas t pos es Il s impose par ailleurs de constamment ajuster le comportement p dagogique aux condition
12. DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES R sum La didactique des arts plastiques est tr s d licate car elle se construit dans le fluide constitu par louverture des propositions incitatrices par la nature diff rente des individus qui la vivent dans le caract re et la pertinence al atoires des r ponses que chacun y apporte Ce chapitre se pr occupe de d finir un ensemble coh rent de propositions m thodologiques qui dans le souci de d velopper et de fixer les socles de comp tences devrait permettre la r solution d une telle gageure L uvre ne r sulte pas de la simple ex cution d une id e par la mise en uvre de gestes techniques elle proc de d aller et retour incessants entre un d sir d expression un dessein plus ou moins clair l action plus ou moins ma tris e de la main l intervention plus ou moins importante de l invention le contr le plus ou moins soutenu de la raison etc Claude Roux L enseignement de l art L accent mis sur la ma trise des comp tences ne devrait pas beaucoup troubler les professeurs d arts plastiques tant cette d marche est naturelle la discipline Le paradoxe est qu elle risque de g ner davantage ceux qui avaient consciencieusement nourri leurs cours l aide de notions d ment r pertori es ou qui usaient en toute qui tude d une p dagogie par objectifs Sans aucun doute efficace pour l acquisition planifi e de techniques et de gestes pr cis et pr vi
13. PROPOS L CADRE GENERAL eaoin nl at 2 L EDUCATION PLASTIQUE VUE A TRAVERS DES APPROCHES COMPLEMENTAIRES 2 1 APPROCHE EPISTEMOLOGIQUE ET PEDAGOGIQUE 2 2 APPROCHE PSYCHOLOGIQUE 2 3 APPROCHE SOCIOLOGIQUE 3 DU CONTEXTE DES ENJEUX ET DES OBJECTIFS ACTUELS 31 DU CONTEXTE rE E EEE AEAEE ENA 32 D S ENJEUX a eine EE E OO N EEEE EN E 3 3 DES OBJECTIES nier at is rt nt ie ares 4 1 DES COMPETENCES TRANSVERSALES 4 2 1 Le d veloppement de la personnalit A Affirmer son LJBRTIL 47540 rca tarte da tar ee a Th trees D B Accepter l alt rit Elargir sa relation aux autres CECODPORr HA RER SR RE NE Me Re le 4 2 2 Acc der la pens e formelle la conceptualisation 4 2 3 Les comp tences transdisciplinaires 4 2 DES COMPETENCES DISCIPLINAIRES 5 DES CONTENUS SR ss ds 5 1 DES CONNAISSANCES ET DES NOTIONS PLASTIQUES 5 2 DES COMPETENCES PLASTIQUES 5 2 1 La resSsSemPbIAnCS nn an et Ce 5 2 2 La coh rence et l h t rog n it plastique 52 3 Lamaie Sn ee di nt dent dir 5 3 DES REPERES CULTURELS SOMMAIRE 6
14. SUJETS 9 2 L ENSEIGNEMENT NOTIONNEL 9 3 LES METHODES PROGRAMMEES oeeseesessreseserrererrsrssesesrereerse 9 4 A LA MANIERE DE mnt nent aiment 9 5 LE DESSIN D ESPRIT SCOLAIRE 9 6 LE LEURRE DES TRAVAUX DE BRAVOURE 10 DES ACOUAS ESS Ne ESRR TAA 11 ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS 12 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES SOMMAIRE 29 30 30 30 31 32 32 34 34 35 35 36 37 38 38 39 40 40 41 41 42 43 44 44 44 45 46 46 47 48 50 54 AVANT PROPOS Le pr sent document se veut davantage qu un inventaire classique de mati res transmettre au sein des cours d ducation plastique Qui voudrait s en tenir un tel catalogue se r f rera imm diatement aux chapitres 5 et 10 qui concr tisent synth tiquement les domaines o auront s exercer les connaissances et comp tences retenues par le Conseil g n ral et le L gislateur qui sont r put es incontournables Pour le reste le lecteur press pourra aussi se r f rer aux divers r sum s dispos s en t te des chapitres qui lui indiqueront le cheminement g n ral Une telle lecture risque cependant de r duire voire de passer c t ou m me de d voyer la part essentielle du document
15. ainsi que les contenus et la place r serv e une discipline sont fonction de l tat de la soci t et des besoins qu elle ressent Quelles sont les attentes actuelles En r ponse quoi l enseignement des Arts plastiques a t il des raisons d exister aujourd hui Quelques points lui donnent certainement du sens 2 3 1 L image est omnipr sente Il n est pas besoin de longuement d velopper cette id e La t l vision le cin ma l affiche les illustr s les moyens multim dia etc laissent une place essentielle l image Comme pour la ma trise de la langue l approche de celle ci concerne tout le monde enseignant Les professeurs d Arts plastiques ne sauraient en revendiquer le monopole Il n en demeure pas moins que la structuration de l image et sa LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 14 relation avec le sens qu elle d livre leur appartiennent en propre Sur un autre plan non moins essentiel la formation critique est ce sujet une n cessit dans une perspective d apprentissage de la libert 2 3 2 L ducation artistique correspond une exigence d mocratique On sait depuis les travaux du sociologue Pierre Bourdieu notamment que les intellectuels pr tent la main l imposition et la reproduction du syst me de domination sociale en diffusant une certaine culture en imposant une certaine mani re d user de la culture et en op rant une s gr gation
16. ce qui a t bien ou mal r solu en regard de ce qui a t mis en jeu Elle se soucie d indiquer des pistes d am lioration de rebondissement et de susciter de nouveaux questionnements Ses crit res prendront en compte des notions telles que le progr s l effort la compr hension relative la qualit de la d marche l int r t des questions pos es et verbalis es l attitude au travail la pers v rance malgr les checs l esprit de collaboration dans un travail collectif le respect des d lais la gestion du temps de travail etc L l ve devant normalement n en pas sortir d valoris il est vivement conseill que l valuation soit bienveillante et incitatrice Cela ne doit toutefois pas emp cher des constats malheureux la condition qu ils soient assortis de suggestions pour une am lioration Dans une logique soucieuse d individualiser au mieux le travail de la classe l valuation n est pas syst matiquement centr e sur les m mes objectifs poursuivis par les m mes l ves et au m me moment On veillera n anmoins ce que les l ves n aient pas l impression vraie ou fausse qu ils font l objet de traitements et d exigences diff rents DE L EVALUATION 38 7 2 Technique de l valuation formative Le moment le plus important de l valuation est souvent li la verbalisation La classe enti re tant r unie ou des groupes ayant abord des difficult s semblable
17. clame une organisation et des lieux appropri s Elle impose un don de soi et de grandes comp tences p dagogiques et techniques de la part de l enseignant Par sa volont questionnante de poser des probl mes problem solving par son souci d en faire l analyse par ses exigences de recherche de diversification des solutions et d extrapolation par son d sir d exploiter cr ativement tout accident tout hasard trouvaille ou expression spontan e par sa volont enfin d int grer la r flexion et l valuation aux acquis elle inspire aujourd hui nombre de ma tres dynamiques On arguera sans doute que cette volont d ouverture globale la cr ativit et la r flexivit est avant tout le programme de formation de l artiste et qu elle constitue un objectif trop ambitieux pour le premier cycle de l enseignement secondaire A y r fl chir on peut au contraire estimer que ce devrait tre le projet de tout l enseignement toutes disciplines confondues Il n en demeure pas moins que l expression plastique constitue par nature un terrain particuli rement favorable au d veloppement des attitudes cr atrices Les nombreuses comp tences transversales attitudes et d marches mentales communes aux diff rentes disciplines acqu rir et mettre en uvre au cours de l laboration des diff rents savoirs et savoir faire devant permettre une autonomie croissante d apprentissage des l ves qu elle mobilis
18. de probl mes Les comp tences transversales dont il a t question plus avant trouveront s y exercer mais on y mettra aussi en jeu un nombre restreint de notions et de connaissances relatives au monde plastique qui sont moins d finir additionner et accumuler qu int grer en les faisant travailler DES COMPETENCES 25 5 DES CONTENUS R sum Les comp tences s exercent sur des mati res et des contenus qui s ils ne sont pas ais ment isolables peuvent n anmoins tre travaill s de mani re privil gi e Le pr sent chapitre identifie un certain nombre de contenus notionnels constituant les principaux l ments structuraux trois probl mes cl s suscit s par leur mise en uvre et enfin les rep res culturels auxquels il conviendra de se r f rer Des notes d accompagnement au chapitre 11 permettront d apporter d utiles pr cisions sur le vocabulaire et les concepts p dagogiques La pratique n est pas ici comme dans la plupart des apprentissages scolaires au service d un savoir pr tabli n est pas r p tition application illustration ni entra nement elle est une construction r flexive et singuli re des notions des concepts des proc dures et des comportements sp cifiques au champ artistique Claude Roux L enseignement de l art 5 1 DES CONNAISSANCES ET DES NOTIONS PLASTIQUES L activit permet de d gager un nombre limit de connaissances et de notions particuli
19. enjeux amp finalit s Armand Colin Paris 1995 ISBN 2 200 1297 7 e BEAULIEU Denise sous la direction de L enfant vers l art Ouvrage collectif Autrement Paris 1993 ISBN 2 86260 443 7 e L artistique Actes du colloque de Saint Denis CRDP Acad mie de Cr teil Le Perreux sur Marne 1997 ISBN 2 86918 074 8 e BONAFOUX Pascal et DANETIS Daniel sous la direction de Critique et enseignement artistique des discours aux pratiques l Harmattan Paris 1997 ISBN 2 7384 5204 3 Ouvrages abordant le travail concret dans les classes e EDWARDS Betty Dessiner avec le cerveau droit Mardaga Sprimont 1979 ISBN 2 87009 168 0 e EDWARDS Betty Vision dessin cr ativit Mardaga Sprimont 1997 ISBN 2 87009 648 8 e Les arts plastiques l cole Cycle 3 Livre du ma tre Ouvrage collectif Bordas Paris 1996 ISBN 2 04 028343 0 CASTERMAN Genevi ve Copains gribouill arts Milan Bruxelles 1995 LOUIS Christian Place des artistes SEDRAP Toulouse 1974 MONESTIER Martin L art du Collage Dessain et Tolra Paris MONNIN F Le collage art du XX me si cle Fleurus Paris PETIT Pierre La gravure tir e la main Dessain et Tolra Paris Revue e DADA mensuel Mango Presse Paris Diffusion en Belgique Marabout REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 54
20. entre le public qui re oit ou non la culture Le rituel de Distinction permet ainsi la classe dominante de discerner le beau et le laid le meilleur go t et la mani re en sorte que tout jugement d apparence pourtant libre est d termin par la classe sociale de celui qui le formule Il est vident apr s la d monstration de Bourdieu que l ducation artistique est d autant plus l gitim e socialement qu elle constitue cet gard pr cis le seul rem de qui soit en accord avec une vision galitaire et r ellement d mocratique de la soci t 2 3 3 Les comp tences requises par l exercice de nombreuses professions se nourrissent de l apport constitu par les cours d ducation plastique soit directement publicit infographie architecture cr ation de mode d coration design peinture en b timent enseignement soit plus accessoirement g ographes biologistes metteurs en page ing nieurs etc Certaines capacit s observation structuration de l espace expression synth tique de la pens e sont d une incontestable utilit au sein de la vie sociale et conomique 2 3 4 Le temps consacr aux loisirs est en extension constante La r duction du temps de travail tant au cours qu en fin de la carri re professionnelle on est de moins en moins pr sent sur les lieux du travail un ch mage structurel important se d veloppe on est pr retrait plus jeune impose une ouverture des acti
21. former et l gitimer le go t des l ves en r f rence des valeurs classiques ou acad miques fond es sur l art de ma tres de r f rence ou sur la conception d un beau universel Dans le m me temps elle tenait pour suspectes ou dangereuses toutes les tentatives des modernes de sortir des normes et des r gles jusqu alors admises Quid de la prise en compte et du d veloppement de la sensibilit dans ce programme Trait trembl touchante et na ve erreur de repr sentation modulation de la couleur dans le sens d harmonies convenues r put es de bon go t reconnaissance du beau en r f rence des uvres du pass sont cens s ter un peu de s cheresse l enseignement de techniques classiques crayon crayons de couleur fusain sanguine pastels etc Celles ci sont enseign es une une et veulent apporter une dimension artistique un projet qu on suppose ternel Compl t e par l apprentissage instrumental du dessin scientifique et technique utile au futur ouvrier ing nieur ou architecte cette conception illustr e par les nombreux ouvrages de M l Inspecteur Fernand Li naux b n ficia d un volume horaire appr ciable Elle allait susciter un certain nombre de r actions engendr es par une meilleure connaissance de la psychologie enfantine et par celle de l art lui m me 2 1 2 En parall le une volution artistique mettant l aube des ann es ci
22. gratter griffer poncer raturer caviarder d grader d colorer claircir forcer cirer patiner etc d placer inverser permuter retourner translater cin tiser etc modifier int rieurement allonger grossir amincir simplifier caricaturer plier tordre trouer etc changer de technique modifier le sens pasticher d tourner e Associer modifier la situation r ciproque relier les l ments aligner juxtaposer superposer disposer en damier en quinconce couturer accumuler tisser prendre m me orientation etc opposer imbriquer substituer etc DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 32 6 1 5 L exp rimentation L activit plastique qui s exerce au sein du triangle oeil esprit main se concr tise au travers d un dialogue avec la mati re Supports mat riaux outils techniques diverses constituent ainsi autant d occasions d explorer des possibilit s tr s riches et vari es La rencontre de celles ci se heurte cependant des obstacles auxquels il importe de r pondre p les coles ne sont pas toujours bien quip es Il n est pas besoin de disposer d un mat riel sophistiqu ou professionnel On peut recourir des techniques simples et pour beaucoup des mat riaux de r cup ration Il reste cependant souhaitable de pouvoir user de quelques moyens plus riches pastels gras secs gouges et pi ces de lino encres diverses brosses etc ou de pouvoir acc der une ph
23. l on consid re le champ communicationnel il faudrait encore y ajouter les exigences s mantiques Ces points essentiels constituent l identit de la discipline Celle ci ne se r v le pas moins riche que les autres loin s en faut au regard de ce qu elle mouvemente 3 3 DES OBJECTIFS L id e fondamentale consiste ne plus consid rer les programmes scolaires comme un catalogue de connaissances de notions et de savoir faire qu il s impose d acqu rir d assimiler et de ma triser Il s agit davantage dans les perspectives du D cret missions de dresser un inventaire e des instruments n cessaires la pens e l imagination cr atrice et l action dans la perspective d un savoir en construction permanente e des comp tences transversales mobilisables au sein de la discipline et d en envisager le transfert vers d autres domaines de la pens e e des comp tences qui sont particuli rement mises en uvre dans la pratique des arts plastiques qui int grent des savoirs minimaux e des attitudes sp cifiquement observables l int rieur de la discipline qu il convient d orienter positivement Parall lement cet inventaire l exp rience enseigne qu il faut aussi expliciter certains concepts et envisager la m thodologie Les intentions et les contenus les plus pertinents pouvant tre d voy s par une mise en uvre inad quate les professeurs reront profit des orientations
24. rir une capacit les organiser et les transf rer via des comportements et des comp tences de r flexion de d cision et d action Chaque discipline doit contribuer leur d veloppement 3 2 DES ENJEUX Dans ce contexte g n ral l ambition essentielle ne peut plus tre d accro tre des connaissances et d acqu rir des habilet s Elle consistera d finir celles qui sont indispensables l dification compl te de la personne et que les comp tences mobilis es travers une discipline dans le cas pr sent le champ disciplinaire de l ducation plastique avec les moyens et les caract res qui lui sont propres peuvent sp cifiquement contribuer d velopper Cette restructuration de la discipline implique des abandons et des sacrifices Elle impose aussi de rechercher les strat gies qui permettent de les mettre en uvre et de s adapter une situation en perp tuel mouvement Mais quelles sont les sp cificit s du champ disciplinaire de l ducation plastique Le rapide rappel de son histoire r cente montre qu au del des continuit s et des ruptures celui ci se constitue autour de cinq points le voir le faire l inventer le penser et le sentir Les interactivit s variables de ces op rations selon les poques les intentions et les personnalit s s exercent comme champ de tensions mettant en jeu l espace la forme les mat riaux les couleurs au travers de techniques vari es Si
25. sens vis quand on l envisage au plan artistique L expression concerne le pouvoir cr ateur sp cifique de l artiste ce qu il donne voir et sentir au spectateur ce quoi il s identifie sp cifiquement et qui l identifie son tour Au sein d une uvre comme celle de Van Gogh par exemple ce vocable ne doit pas tre compris comme la traduction des passions et des heurts de sa vie qui ont sans doute motiv l acte de cr ation et l intensit de celui ci mais qui n ont d int r t qu anecdotique Les joies et les peines tant tout le monde elles ne concernent go stement que tr s peu le reste de l humanit Tous les tres en souffrance ne sont pas pour autant artistes L expression vise ce que l artiste lui m me est qui dans ce cas est irrempla able irr ductible et qui enrichit la vision de l humanit Ce que l artiste donne voir nous permet d sormais de voir le monde autrement Le sens du mot est donc double Il vise l action m me par laquelle l artiste se dit et il d signe aussi le r sultat concret de cette action Cette expression de surcro t est plastique Elle passe travers la forme la couleur la facture etc Elle a d autant plus d int r t qu elle est personnelle et originale que reflet de l engagement de l artiste elle se manifeste de mani re forte et coh rente Enfin elle mobilise l prouver la totalit intellectuelle affective et sens
26. sur des r sultats identiques correctement ex cut s mais convenus convergents par la forme et le sens elles ignorent la part mancipatrice de l ducation et ne visent gu re la mobilisation des comp tences qui sont au centre du D cret sur les missions de l enseignement Une orientation plus d mocratique des m thodes prend davantage en compte l accomplissement de la personne Plus proche de l id e de compagnonnage elle introduit les notions de dialogue et d change dans toutes les phases de la le on d finition des objectifs incitation analyse des situations probl mes construction des hypoth ses mises au point techniques synth tisation de la pens e et valuation formative En consid rant l enfant comme acteur de son processus d apprentissage elle vise moins le r sultat que la d marche moins la performance que le respect des consciences moins la discipline impos e que l ordre consenti au b n fice g n ral Elle ne cherche pas modeler l individu mais assurer son av nement Par nature l ducation plastique qui appelle la fraternit devant la mati re ne devrait avoir aucune peine se structurer sur pareil mod le 6 1 8 La verbalisation Beaucoup d occasions analyse d une situation formulation des hypoth ses choix des intentions questionnement induit par le travail et autocritique se pr sentent permettant d assurer la compr hension la r flexion et la synth tisation au
27. transmissibles par l ducation de ce qui travers les pigones surtout s est rig en syst me Au pr texte d incarner un type particulier de forme et d organisation synth tisable sous le concept d harmonie et de poursuivre ainsi un mod le aux fondements stables et transcendantaux l esth tique positive prit chez son initiateur lui m me au cours des ans des publications et des exemples moins sans doute dans les nuances de la parole des allures d affirmations quelque peu dogmatiques se fondant sur des contenus r pertori s sur des proc d s formels reconnus des lois caract re universel et en nombre fini Une telle conception trang re la nature mouvante de l art renouvelait trop avec les vieux r ves de l acad misme Elle suscita de vives contestations et critiques chez les cr ateurs et au sein de l enseignement artistique sp cialis Une analyse bienveillante moins passionnelle et caricaturale que certains ont ainsi faite de l uvre d Emile Tainmont montrerait l inverse que constamment en recherche il consentit des efforts g n reux et lucides pour objectiver un certain nombre de contenus et r orienter l enseignement de l art en prenant en compte les interactions des l ments qui structurent la vie des formes Il le fit dans une perspective syntaxique laquelle les recherches des constructivistes du groupe De Stijl du Bauhaus de l esth tique abstraite et du structuralisme
28. travers de l expression verbale Outre la prise de recul cela permet d enrichir le vocabulaire sp cifique aux arts plastiques de viser le terme exact d largir le propos de conceptualiser les op rations et de v rifier enfin la coh rence du discours et des productions La classe dans son entier poursuit cette d marche La diversit des productions et la diversit des points de vues des l ves sur les productions constituent une condition n cessaire de la m thode de cet enseignement car l change verbal sur ce qui a t fait en r ponse une m me situation de travail permet de confronter les points de vue de percevoir des analogies des diff rences des contradictions des recoupements La classe ainsi fonctionne comme un syst me de diff rences dont les interf rences favorisent les mergences clairantes dans l laboration du savoir P lissier Men e collectivement la verbalisation doit avant tout tre le fait de l l ve Elle impose aussi l apprentissage d mocratique de la communication verbale demander la parole ne pas la monopoliser couter l autre ne pas l interrompre formuler des r serves avec courtoisie etc DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 35 6 1 9 La discipline Jeu cr ativit exp rimentation individualisation poursuite du mod le d mocratique verbalisation constituent un ensemble p dagogique id al Le climat relationnel qui sous tend celui ci doit pourtant compos
29. MENT AIRES 12 Cette turbulence est encore accentu e par le climat g n ral d une soci t elle m me en crise dont l enseignement ponge malais ment les difficult s Cette situation appelle des attitudes judicieusement modul es une volont d user sans d magogie d une relation confiante et d une m thodologie souple Il est recommand dans cet esprit e d accepter l l ve tel qu il est sauf l insupportable violence racisme etc en se mettant l coute de sa personnalit e d entretenir un climat de s curisation affective et face au travail de donner peu peu le sens d une libert responsable e de proposer des activit s vari es visant rencontrer les int r ts de chacun e d encourager l l ve par des interventions nuanc es tenant compte de la versatilit de l adolescent e e d viter les valuations cat goriques les critiques intempestives ou tout jugement qui ne soit pas encourageant et constructif avant tout e d tre attentif aux messages implicites qui s expriment consciemment ou non dans beaucoup de productions plastiques Ceux ci peuvent constituer d utiles indicateurs de psychologie profonde susceptibles d alimenter la r flexion en conseil de classe e un certain nombre de difficult s sp cifiques l ducation plastique sont constitu es par une formation le plus souvent mal orient e n glig e voire abandonn e au sein de l enseignement fonda
30. OMPETENCES 20 c Adopter une attitude critique par rapport son travail et soi m me Comp tence transversale Capacit parall le ou impliqu e Exemples Se poser des questions simples sur le sens de sa propre pratique S interroger sur les r sultats obtenus En faire une critique pertinente Viser l auto valuation D finir des crit res d valuation Ex respect des consignes coh rence originalit vari t des solutions ventuelles sens de l observation qualit de l ex cution etc Emettre des hypoth ses pour une am lioration param trer les l ments par ex ou pour r diter la performance Se poser les m mes questions sur les productions d autrui et sur les uvres de r f rence Leur donner du sens Demander des l ves de classer les travaux r alis s et de justifier contradictoirement leur avis En veillant l objectivit et la qualit de l argumentation Comprendre pour quelle s raison s une forme un texte par exemple est difficilement per ue par rapport au fond probl me de valeur d animation de surface Envisager les moyens d am lioration Poser la question Pierre Selon toi qu a voulu faire Paul Per ois tu des intentions aussi claires dans ton travail Atteindre une meilleure connaissance de soi et notamment une valuation correcte de ses dispositions particuli res en v
31. S 9 oppos celui d ducation par l art ou travers l art Education through Art Il lui conf ra ainsi une port e plus g n rale Cette volution se proposait par ailleurs d apprendre cr er comme des artistes Elle se traduisit galement par une mutation significative dans les termes Le professeur d arts plastiques devint le professeur d ducation plastique et son apport fut la faveur de l Enseignement r nov rapproch sous le concept d activit s artistiques des autres disciplines d expression ducation musicale expression verbale et corporelle etc En m me temps le cours y perdait pratiquement son statut de discipline r put e indispensable tandis que le glissement s mantique du terme ducation en activit s indiquait qu on attendait de l enseignant qu il se mu t en animateur R duite l origine des activit s d essai organis es dans des conditions correctes par demi classes l ducation plastique subit avec le temps le contrecoup de restrictions budg taires Elle doit pr sent faire face une population scolaire de plus en plus difficile conduire s accommoder de circonstances beaucoup moins favorables et enfin s adapter des id es qui dans le domaine des arts sont en constante mutation 2 1 5 L accentuation du glissement s mantique op r la faveur du rapprochement des disciplines d expression avait t inspir en France par les
32. S METHODOLOGIQUES 37 7 DE L EVALUATION R sum L valuation doit tre un temps fort de la le on Loin sous forme d une note chiffr e de n en constituer qu un appendice oblig elle doit relier les consignes les objectifs les intentions et la r alisation concr te En se voulant formative elle re situe les enjeux constate la pertinence des r ponses apport es rend la conscience des moyens employ s plus claire et tire les enseignements utiles pour progresser par apr s Il n est pas exag r de dire que l valuation reste toujours une op ration peu ma tris e dans ses implicites utilis e souvent dans une fonction exclusivement terminale bref d licate et peu transparente La situation est g n rale mais particuli rement cruciale en arts plastiques pour ce qui est de la notation des productions plastiques scolaires Bernard Andr Gaillot Arts plasiques El ments d une didactique critique L valuation n est pas un acte ext rieur la le on Elle doit s y int grer Elle ne consiste donc pas en une simple note couronnant plus ou moins objectivement une fin de parcours constituant le salaire les points de l l ve en change de sa soumission aux consignes du soin et du temps qu il a consacr s au travail 7 1 L valuation doit tre formative Pour avoir sens l valuation doit tre davantage formative que sommative Elle est le lieu d une prise de conscience de
33. a d marche et le progr s le r sultat ambitionn ou produit donne sens au travail de l l ve voir le d sir de l l ve d emporter son travail la maison renforcent les motivations de l adolescent poursuivre ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS 50 Nul ne saurait par ailleurs nier que la pr sence de ce jeu du d sir plus ou mois suscit soit r v lateur de la qualit relative du professeur Si on n aime pas heureusement c est rare aller au cours de dessin ce peut constituer l indice de carences professorales 4 Les notions de relation de rapport ou celle plus conflictuelle d cart sont essentielles tous les niveaux Ainsi parlera t on de rapports de valeurs de couleurs de formes de proportions etc de relations entre les vides et les pleins entre les espaces entre zones anim es et inanim es entre droites et courbes entre une uvre et son contexte etc et d cart entre le r f rent et l expression distanci e qui est donn e par l artiste Au del d un apprentissage notionnel qui en soi n apporte pas grand chose la part active que suppose la cr ation ou la lecture des rapports correspond la mise en uvre de comp tences 5 Les notions d espace de support de dessin de trait de forme de couleur de lumi re de valeur de mati re etc sont constamment mobilis es Elles ne sauraient tre ni abord es exhaustivement ni trait es une fois pour toutes
34. a m moire et pr ter observation la farde des chats des chiens des ruminants des oiseaux des autres animaux des machines des autos des v los des bateaux des costumes des paysages etc Cette organisation professionnelle du travail les graphistes et les auteurs de B D ne proc dent pas autrement ne s av re gu re mangeuse de temps pour qui y travaille de mani re quotidienne et organise sereinement cette forme de pr paration long terme e disposer de la m me mani re de documents relatifs l histoire de l art et aux uvres de r f rence dont l examen peut tout instant s av rer utile pr ciser une notion confirmer l int r t d une entreprise ou constituer le fond culturel Sur un tout autre plan le professeur veillera valoriser les travaux des l ves en pinglant aux murs de la classe des travaux significatifs de mani re constamment renouvel e ou en montrant l ensemble de ceux qu une classe enti re a produits DES MOYENS 42 8 3 L USAGE DES TECHNIQUES Sans verser dans le travers classique qui consiste en la mati re confondre les fins et les moyens il est r guli rement conseill de diversifier les techniques la d couverte desquelles les adolescents pr tent volontiers int r t Leur champ est illimit Certaines semblent ais ment la port e des l ves du ler degr C est notamment le cas pour e celles qui font appel aux r actions des supports
35. ait donner mati re s rieuse l enseignement des arts plastiques et permettre m me si cela n a pas grand chose voir avec la promotion des attitudes et comp tences la d finition d objectifs pr cis la le on vivement recommand e tout enseignant en cours de formation e qu ils n offrent gu re de surprise En occupant l l ve une ex cution d esprit convergent un enseignement notionnel parait aussi s rieux ext rieurement qu il est confortable et peu mancipateur de l int rieur e que la pr sentation m me des socles de comp tences para t conf rer cr dit une telle m thodologie S 1l doit n cessairement rencontrer ces notions le professeur leur r servera la place qui leur revient A l image de l enfant qui n apprend pas sa langue en tudiant le dictionnaire mais par une m thode naturelle balbutier exprimer ce qu il ressent et ce qu il veut plus ou moins maladroitement mais de mieux en mieux aid en cela par l adulte les progr s en mati re d expression plastique sont d abord fonction des situations d enseignement et des probl mes qui sont propos s l l ve A distraire cette motivation expressive de l enseignement circonstanciel et accessoire des structures plastiques on prive aussi l apprentissage de son sens 9 3 LES METHODES PROGRAMMEES Les h ritiers des th ories behavioristes sur le comportement ont souvent encourag s en ce
36. ale Explorer des techniques vari es changer de support de mat riau de format de geste de trait d outil Veiller approprier le choix de l outil au format petit format de travail pour le marqueur fin travailler la peinture la brosse et au spalter sur grande feuille et verticalement choisir le pinceau appropri pour la surface couvrir l aquarelle Adopter des proc dures rigoureuses pour des usages techniques pr cis Chronologie des op rations protection corporelle des v tements de la table de travail etc Savoir lire un mode d emploi respecter des instructions techniques choisir des outils ad quats apprendre les manipuler sans danger Tailler correctement un crayon un calame entretenir ses pinceaux Travailler l encre ou l aquarelle en posant progressivement les valeurs claires puis plus fonc es Entailler un lino en mani re telle que la gouge ne puisse entailler l autre main Prendre les pr cautions requises lors d une d coloration l eau de Javel Apprendre d couper correctement au cutter Savoir exp rimenter des supports des mat riaux et des techniques Prendre le risque d une recherche ou d un chec et savoir l assumer Utiliser consciemment des moyens non conventionnels gomme sale main gauche pinceau li au bout d un b ton etc R aliser des impressions sur des papiers diff rents ou di
37. ani re des Egyptiens par des collages d l ments d coup s dans des revues si on a soin de ne pas conduire simultan ment toute la classe l imitation d un seul artiste un tel exercice peut prendre un sens int ressant En pareil cas qu il est conseill de ne pas multiplier l exc s le professeur veillera en tout cas ce que l objectif ne se confonde pas avec la consigne DES DERIVES 46 9 5 LE DESSIN D ESPRIT SCOLAIRE Alors qu il y a mille raisons de r cuser le terme certains enseignants se disent encore professeurs de dessin terme souvent employ par commodit ou par habitude au sein de l administration des coles Ce ne serait pas si grave si les enseignants ne restaient fid les aux objectifs surann s d un petit r alisme ne d passant pas les simples difficult s gradu es de la repr sentation Cf 2 1 1 Ceci n est plus de mise avec un enseignement actualis des arts plastiques Toutes les pages ci avant devraient inviter ceux l une salutaire r flexion 9 6 LE LEURRE DES TRAVAUX DE BRAVOURE Il faut souvent se pr munir contre les exc s de la pens e En soulignant l int r t de la valorisation des travaux par leur exposition dans les lieux les plus appropri s de l cole voir 6 1 5 on peut perdre de vue que cette fonction repr sentative n est pas le but du travail Le risque est grand de travailler pour l 1l et non pour l apprentissage Ainsi dix projets
38. avec les uvres via les visites et les expositions ce serait id al ou avec de bonnes reproductions Dans cette perspective le professeur e s en tiendra l examen d un petit nombre d uvres significatives en articulation avec les questions d gag es partir du travail plastique Le commentaire et les discussions seront brefs et viseront d gager des caract res essentiels imm diatement utiles la compr hension des probl mes abord s e privil giera autant que faire se peut les r f rences modernes et contemporaines afin d actualiser au mieux la r flexion et de la mettre en phase avec les donn es de notre poque Dans cet esprit on se rappellera que les domaines classiques de la peinture de la sculpture et de l architecture peuvent pertinemment faire place l affiche l annonce au dessin d humour ou d humeur la B D au clip vid o environnements installations etc e vitera de pr senter les uvres selon un rapport formel apparent ext rieur au sens m me du travail effectu par l l ve ou de ne les relier que sous le seul plan th matique e se m fiera au cours de cette rencontre d inciter involontairement une attitude imitative voir chapitre 9 4 la remarque sur les travaux la mani re de Pour viter cela il est recommand de pr senter les uvres de r f rences le plus tard possible au cours du d roulement des le ons pratiques DES CONTENUS 28 6
39. bles formuler puis v rifier la pertinence d une hypoth se constituer rechercher et utiliser une documentation valuer et rencontrer les obstacles adopter une attitude positive par rapport la recherche et l effort B Capacit r soudre une situation probl me e Savoir aborder la difficult sous diff rents points de vue Savoir utiliser des techniques de cr ativit simples Isoler transformer associer reproduire e Savoir calibrer le choix de ses outils aux objectifs au format aux conditions de vision etc C Capacit structurer l espace y tablir des relations gauche droite avant arri re dessus dessous dans le champ et hors champ centr d centr etc D Capacit comprendre ce qui est en jeu dans l usage des syst mes de repr sentation et qui est r v lateur d une conception de la pens e et de l homme Exemple la perspective mettant l homme au centre de la cr ation la hi rarchie des personnages traduite par des modifications d chelle au sein de l art gyptien Comprendre que les productions culturelles constituent des r ponses circonstancielles et temporaires apport es par chaque poque E Capacit comprendre et utiliser le vocabulaire sp cifique la discipline F Capacit exercer une pens e critique minimale avec ce que cela suppose de libert d expression de sens du relatif de rejet des dogmatismes voire de non conformisme et de sub
40. ce primordiale qu il accorde au r alisme le plus imitatif et qu il s ouvrira aux diverses expressions artistiques 7 On constatera qu il est relativement peu question de dessin dans ce programme Ceci rompt avec un certain nombre de traditions apprises et subies par les ma tres Ce doit tre justifi Quatre raisons expliquent cette orientation a raison d une heure semaine on ne peut couvrir tous les objectifs possibles b hormis l expression l mentaire de formes simples ce qu on appelait nagu re le croquis langage il n est pas prouv qu au plan strictement pratique le dessin de repr sentation est un objectif indispensable c si l l ve n est pas habile en dessin ce qui est g n ralement le cas le dessin tant une discipline redoutable g rer dans sa terrible simplicit il y a moyen d enseigner les arts plastiques sans apprendre n cessairement dessiner On peut r fl chir en associant des choses par collages repiquages de banques d images assemblages de ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS 52 photocopies ou d objets int gration de textes etc Ce travail peut fort bien mettre en uvre les comp tences recherch es tout en vitant le d couragement r sultant d une certaine maladresse Il n en demeure pas moins qu on peut opportun ment tenter d exploiter cette maladresse et en montrer l int r t C est tout le probl me de l exploitation des carts d dans
41. conclusions tr s controvers es de la Commission Daudrix Bien que totalement abandonn e dans ce pays le concept d une ducation esth tique globale semble chez nous encore inspirer certains d cideurs Ceux l parlent pr sent de dimension artistique De telles modifications tant rarement innocentes il convient de se m fier d un concept qui vise non plus rapprocher mais confondre Les moyens des diff rents arts et les comp tences tr s sp cifiques qu ils supposent chez l enseignant imposent peine de r duire les contenus au bricolage et des activit s occupationnelles de tenir pour suspect une volution aussi excessive du projet ducatif qui risquerait de conduire n importe qui enseigner n importe quoi 2 1 6 Parall lement cette volution une tentation p dagogique non moins puissante a constamment conduit certaines approches artistiques vers l enseignement prioritaire des techniques consid r es comme savoir faire pr alables toute possibilit expressive Il n est certes pas discutable que l l ve doive conqu rir les outils de son expression De m me que ceux ci doivent imp rativement tre ma tris par l enseignant Il importe cependant de ne pas confondre les moyens et les fins et de se m fier du leurre technique Si ce canal constitue un passage souvent oblig et l objet d un enseignement tr s utile il ne saurait lui seul l gitimer une pratique qui doit a
42. culaires tout dessiner l aide d un trait fil ou au contraire trembl peu importe ramener un document en demi teintes une ou deux valeurs de gris n est pas r ducteur Il faut pour cela ne pas confondre la contrainte avec l objectif et vitant les st r otypes pousser l invention graphique en consid rant la consigne comme un obstacle dynamique pour l invention Il reste enfin le cas plus exceptionnel mais qui se produit lorsque les r gles du jeu tant enfreintes elles laissent appara tre la possibilit d instauration individuelle d un autre jeu fond sur d autres contraintes n es des trouvailles des hasards voire des fautes du travail de l l ve Va t on arc bouter son attitude sur la cul e massive des r gles initiales et conserver l unit de la r flexion Ou alors va t on plus souplement embrayer et tenter de r orienter intelligemment le travail de r flexion et de d couverte Il n est pas ce sujet de r gle universellement recommandable Aucune attitude ne doit cependant s exclure C est tout le savoir faire p dagogique qui est ici en cause et qui d pend des circonstances et des individualit s du professeur et des l ves Il est toutefois important que l enseignant ait en t te que l attitude la plus p rilleuse est fr quemment la plus indiqu e 6 1 3 Les exigences de la cr ativit et de la production divergente Faire des individus cr atifs libres de
43. d association d images ainsi qu l exp rimentation de techniques aussi vari es que possible 6 1 4 Isoler reproduire transformer modifier Le travail de l image d j cr e par l l ve de l image m diatique par d coupage collage froissement etc ou l aide d anamorphoses ou de photocopies par exemple tant sur le plan plastique que par les glissements de sens qu elles induisent ou de leurs combinaisons est susceptible de mobiliser des op rations int ressantes Elles trouvent leur application dans de nombreuses productions graphiques contemporaines et sont par ailleurs incluses dans la logique informatique le copier coller en tant l op ration la plus simple et la plus significative Le professeur fera travailler ces concepts en vitant toutefois le leurre des solutions donn es dont la richesse requise tous les niveaux de cr ation ne saurait tre r sum e par les op rations cit es ci apr s titre indicatif e _Isoler priver du contexte effacer masquer cadrer extraire privil gier par rapport au contexte fl cher indiquer diff rencier par la grandeur la valeur la couleur le style e Reproduire copier calquer copier agrandir photocopier anamorphoser multiplier doubler tripler chelonner faire le sym trique mettre en ab me synth tiser pasticher parodier e Transformer modifier dissocier fragmenter diviser alt rer la surface
44. d finies aux chapitres 6 et 11 DU CONTEXTE DES ENJEUX ET DES OBJECTIFS ACTUELS 17 4 DES COMPETENCES R sum La pr sence de ma tres sp cialis s au sein de l enseignement secondaire postule la poursuite de deux types de comp tences tr s intriqu es au sein des arts plastiques Les unes sont transf rables dans d autres domaines de connaissance et participent des objectifs g n raux de l ducation Il importe que le professeur d arts plastiques en ait constamment le souci Les autres sont sp cifiques la discipline elle m me Elles pr sentent dans le cas pr sent la caract ristique de s appliquer en m me temps des structures diff rentes qu on aborde tr s peu par ajoutes et tagement de notions successives mais par approfondissement r gulier de quelques concepts fondamentaux 4 1 DES COMPETENCES TRANSVERSALES Le d veloppement exclusif des didactiques disciplinaires risque de transformer les l ves en sp cialistes de questions proprement scolaires qu ils ma triseront parfaitement mais qui les laisseront d munis d s lors qu une nouveaut non programm e interviendra dans leur parcours d s lors que la didactique ne sera plus l pour tout pr voir et tout organiser Philippe Meirieu Emile reviens vite ils sont devenus fous Le champ des Arts plastiques constitue un lieu particulier o les comp tences transversales trouvent s employer Celles ci sont g n ralisables et communes di
45. dans ce travail de repr sentation en utilisant notamment des instruments graphiques diff rents pour dessiner en utilisant la couleur les assemblages constituent une r ponse la fois v ritable et d tourn e au d sir imitatif Sollicit de diverses mani res l l ve sera alors amen comprendre que la r p tition de la m me mani re de faire avec les m mes moyens produit des r sultats identiques qui tendent se fixer en un type de repr sentation sans en renouveler l int r t st r otype il sera en mesure de prendre conscience de la valeur expressive des carts selon les moyens selon l instrumentation des diff rences in vitables entre le mod le et son imitation qui peuvent fortuitement ou involontairement accentuer id alement la ressemblance ou la d tourner spectaculairement Ce type de travail qui ne se r sume pas un cours pas plus que la prise de conscience de l l ve ne se produit en un seul cours se poursuit par reprises successives Il n cessite de s appuyer sur des r f rences artistiques vari es S agissant de la repr sentation humaine par exemple une travers e de l histoire partir d un certain nombre d uvres limit es offre une ressource utile Egypte art roman peinture classique fauve cubiste C est donc par des situations d enseignement diversifi es et par des rencontres avec des uvres artistiques pertinentes que l l ve relativisera progressivement l importan
46. de vue notion de plans de sym trie de d coupe de perspective d tagement de frontalit la couleur teinte saturation valeur ton local couleurs primaires secondaires compl mentaires chaudes froides neutres etc la forme g om triques non g om triques abstraites figuratives lourdes l g res d coup es compactes etc et aux textures touche fluidit paisseur transparence grain etc DES ACQUIS 48 Il peut nommer les nuances essentielles de la couleur vermillon carmin outremer turquoise meraude terre de Sienne etc et en reconna tre la pr sence dominante dans une teinte compos e Il comprend ce que veulent dire des termes tels que repr sentation rapports de formes relation de sens coh rence contraste int gration h t rog n it surface volume plan direction effets mati res etc DES ACQUIS 49 11 ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS R sum Certaines pr cisions m ritaient d tre apport es qui peine de l alourdir encore trouvaient difficilement place dans le corps du texte Les chiffres dispos s entre parenth ses au sein de celui ci renvoient point pour point aux notes qui suivent 1 Pourtant tr s courant le terme expression n est pas toujours interpr t dans le m me sens Pour beaucoup il d signe les charges plus ou moins affectives dont l uvre peut tre porteuse joies peines passions humeurs etc ce qui n est pas le
47. des corps gras et des encres aqueuses etc travail l encre sur feuille humide sgraffite r traction de l encre sur bougie et pastel gras d coloration l aide d un solvant ou d eau de Javel r serve la cire etc Ces techniques font donc une large part l exp rimentation et la d couverte e toutes les techniques de d coupage de collage de d chirage qui n cessitent la r union pr paratoire de revues illustr es de frottage de cadavres exquis et d assemblage de volumes de tout genre On remarquera qu outre leur actualit elles ont t invent es au XX me si cle m me si dans l esprit Cf Arcimboldo par exemple elles ne sont pas neuves ces techniques posent n cessairement les questions de mise en coh rence dans un espace unique d l ments souvent tr s disparates e des techniques simples d impression monotypes linogravure Dans certaines classes d aujourd hui on voit appara tre l usage d ordinateurs et de logiciels simples et adapt s A la condition l aussi mais plus que jamais tant donn la fascination qu exerce la puissance de l outil de viser la r flexion et le travail de l imagination et non la simple conqu te technique sur base de mod les imiter par exemple on ne voit pas pourquoi a priori on en proscrirait l usage Il faut enfin insister sur un point Quel que soit l int r t marqu par l l ve pour les techniques
48. dia des c d roms et Internet conduisent de leur c t une autre appr hension des savoirs et probablement un autre type d apprentissage et de culture dont nous mesurons encore mal les cons quences mais auquel nous devons certainement nous adapter L infographie dans certains cas dernier leurre en date d un enseignement confondant volontiers apprentissage des techniques et rencontre avec l art constitue enfin un contenu potentiel quasi incontournable Pas plus que les autres pourtant il n est possible de l ajouter au reste Les connaissances se multiplient un rythme acc l r au sein de toutes les disciplines Dans la mesure o elles manent de sources tr s vari es famille cole TV livres Internet revues c d roms compagnonnages d cole m dias etc elles se d sarticulent un peu plus tous les jours La culture des jeunes appara t comme un patchwork de connaissances parses se substituant un type de culture plus ancien structur et partag Cette volution qu il est vain de d plorer nous impose de d finir et de recentrer les objectifs de l enseignement en les adaptant ces circonstances DU CONTEXTE DES ENJEUX ET DES OBJECTIFS ACTUELS 16 Dans la vie actuelle la somme des acquis scolaires et autres importe moins que la capacit les mobiliser dans des situations complexes et impr visibles Il faut donc d abord savoir o et comment puiser des connaissances et acqu
49. doit appr cier Cette n cessaire souplesse m thodologique ne saurait cependant servir d alibi d douaner l usage constant d une confortable p dagogie frontale directive convergente et statique 6 1 6 L individualisation Visant l expression de la personne et prenant en compte les diff rences des niveaux des int r ts et de rythme des apprentissages voir 2 2 l enseignement des arts plastiques doit tre aussi individualis que possible Il est par nature le lieu favori d un p dagogie diff renci e Le professeur veillera d celer dans le travail de l l ve dans les probl mes que celui ci soul ve et dans les accidents ou l impertinence de ses propositions ce qui peut enclencher une multiplicit de r ponses Mieux encore il sera attentif provoquer de nouveaux questionnements Souhaitable dans l absolu il n est pas rare que l individualisation ne soit pas possible pour des raisons pratiques nombre d l ves exigu t des classes manque de mat riel port e de main vis es ci avant Le bon sens commande alors de proc der des regroupements d l ves de mani re aborder des probl mes semblables avec eux La verbalisation et l valuation formative montreront les enseignements qu on peut tirer de la confrontation positive des exp riences 6 1 7 Entre laisser faire et directivit la juste place de l enseignement et de l apprentissage d mocratique Les Sciences de
50. e de mat rialit du support espace sugg r perspectives diverses tagement des plans proportions naturelles ou dict es par l importance donn es aux choses Cf hi rarchisation des repr sentations gyptiennes espace trois dimensions e la forme masse volume traits et contour rapports de surface rapport au fond forme ouverte ferm e DES CONTENUS 26 e la couleur rep rage d indices de couleur familles chaudes froides compl mentaires etc saturation valeur vie r ciproque intentions structurantes harmonies diverses tensions etc e aux mati res et aux textures dialogue avec les supports les liants les outils les techniques etc 5 2 DES COMPETENCES PLASTIQUES Les questions pos es par la structuration des contenus notionnels retenus et leurs rapports au sens exigent la mise en uvre de comp tences particuli res Celles ci constituent les comp tences disciplinaires Nous ne retiendrons pour les socles que quelques l ments essentiels 5 2 1 La ressemblance Le divorce entre le d sir naturel de l adolescent d atteindre la ressemblance avec le r f rent ou le mod le int rieur et les in vitables carts de repr sentation constitue une bonne occasion de faire prendre conscience de la valeur expressive de ces carts 6 L usage de syst mes de repr sentation diff rents leur l gitimation au plan fonctionnel par des imp ratifs de communication
51. e donne les intentions les plus intimes et les plus discr tes dont se parent volontiers les uvres les plus accomplies sont des stimulants et non des obstacles pour l imagination L essentiel est que les r gles du jeu laissent toujours assez de jeu l imaginaire qu elles ne soient pas ferm es castratrices univoques carc rales mais qu elles constituent pour chaque individu un tremplin vers son propre d passement Quelle image de moi m me vais je donner malgr ces r gles DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 30 Mais on pourrait dire tout autant gr ce ces r gles car comme dans la probl matique d enseignement la tension est f conde Claude Roux Proposer par exemple de disposer un l ment connu signe image lettre chiffre embl me en lui imposant de toujours le couper par 1 2 3 ou 4 bords par le m me l ment multipli etc tout en ayant le souci d en garder malgr tout une lisibilit suffisante n est pas scl rosant Il pousse l l ve s interroger sur les variantes possibles grandeur superposition inversion figure fond alignement retournement variation de couleur etc en exp rimenter les effets appr cier l int r t des solutions et sa propre capacit en inventer d autres s expliquer enfin sur sa d marche Se donner une consigne dessiner un objet un animal ou un personnage la latte tout dessiner en appuyant la plume sur des objets cir
52. e constituent LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 11 dans une perspective interdisciplinaire de la formation une exceptionnelle occasion de promouvoir et d exercer la pens e divergente requise par un monde en mutation constante Les attitudes face l apprentissage qu elle r clame r pondent globalement plus que tout autre champ disciplinaire ces intentions Postulant que l ordre dans les classes est fonction de l int r t que l l ve y trouve des vraies motivations que l enseignant exploite et de l activit mentale et plastique r elle qui s y d ploie elle est par essence dynamique et novatrice Elle peut par ailleurs accueillir nombre des pr occupations qui selon les circonstances et les hommes ont constitu comme on l a vu les objectifs ant rieurs 2 2 APPROCHE PSYCHOLOGIQUE R sum L cole nouvelle d j vieille d un si cle a mis l accent sur la n cessit de fonder l action didactique sur la personnalit de l enseign Cf Dewey Pour enseigner le latin John il faut d abord conna tre John Les lignes qui suivent souhaitent focaliser l attention sur certaines caract ristiques de l adolescence Elles indiquent aussi que toute didactique doit se moduler en fonction des param tres humains et mat riels Un certain nombre de donn es identifier sans les hi rarchiser sous tendent par ailleurs la r daction du pr sent docu
53. eine de les couper de toute motivation et de les vider de tout sens aux yeux de l l ve ils ne sont donc pas ais ment isolables On n aborde en principe le monde plastique qu en bloc dans sa complexit et non par tranches de comp tences successives m me s il faut nuancer cette proposition on peut toujours au plan formel et dans une perspective didactique isoler temporairement mais prudemment un l ment Il est donc malais de constituer des pr requis sur lesquels s appuyer et d y reconna tre des socles pr cis et clos sauf si l on confond nomenclature et comp tences Cette vidente constatation met mal toutes les conceptions lin aires de l acte p dagogique qui tendent additionner des notions progressivement acquises et suppos es circonscrites pour atteindre une hypoth tique ma trise Cette mani re de voir s oppose fondamentalement une conception spiralaire de la question o d s le d part tout est mis en jeu le dessin d un enfant de 5 ans aborde d j tout forme couleur espace expression communication et o on revient sans cesse pour mieux tenter d appr hender ce qu on n avait toujours qu incompl tement effleur En ce sens pr cise le programme fran ais des lyc es il serait arbitraire d tablir une liste de comp tences vis es par niveaux Et Claude Roux de pr ciser Les contenus enseignables ne peuvent tre nonc s qu en terme de n uds probl mat
54. er avec l ducation des l ves dans l tat o elle est Ce n est pas toujours facile et souvent plus idyllique sur papier qu vivre Est ce une raison toutefois pour ne pas tenter au fil du rasoir parfois d instituer le dialogue le climat d accompagnement le respect de l autre la collaboration confiante qui la condition de se doubler d activit s motivantes s av rent finalement les meilleurs adjuvants de l ordre dans les classes Tout sera affaire de bon sens de mesure d exp rience professionnelle d empathie envers les l ves mais aussi car tout se touche de qualit scientifique artistique et cr ative dans le cas pr sent de l enseignant Celui ci se souviendra comme il fut parfois dit que l autorit sans la Comp tence est aussi la comp tence sans l Autorit L ordre et la discipline qui n excluent pas le bruit du travail le bourdonnement de la ruche se b tissent moins sur un syst me d impositions que sur une autorit naturelle fond e sur une bonne relation interpersonnelle et sur la ma trise de ce qu on enseigne 6 2 DE L ACQUISITION DE REPERES CULTURELS Travailler le champ des arts plastiques implique une mise en relation de la pratique avec des uvres et des d marches anciennes et contemporaines Cette articulation est de nature justifier l int r t ou la l gitimit d entreprises vari es et renforcer la r flexion g n rale sur les m
55. er leur r flexion initiale AVANT PROPOS 1 CADRE GENERAL On devrait de tout concepteur de programme exiger un permis de penser Franz Nisol Le pr sent programme d ducation plastique s inscrit dans les perspectives fix es par l article 6 du d cret du 24 juillet 1997 sur les missions de l cole Celui ci pr cise La Communaut fran aise pour l enseignement qu elle organise et tout pouvoir organisateur pour l enseignement subventionn poursuivent simultan ment et sans hi rarchie les objectifs suivants 1 promouvoir la confiance en soi et le d veloppement de la personne de chacun des l ves 2 amener tous les l ves s approprier des savoirs et acqu rir des comp tences qui les rendent aptes apprendre toute leur vie et prendre une place active dans la vie conomique sociale et culturelle 3 pr parer tous les l ves tre des citoyens responsables capables de contribuer au d veloppement d une soci t d mocratique solidaire pluraliste et ouverte aux autres cultures 4 assurer tous les l ves des chances gales d mancipation sociale CADRE GENERAL 6 2 L EDUCATION PLASTIQUE VUE A TRAVERS DES APPROCHES COMPLEMENTAIRES 2 1 APPROCHE EPISTEMOLOGIQUE ET PEDAGOGIQUE R sum On a toujours de bonnes raisons de voir d o l on vient pour jauger la direction o l on va Le pr sent chapitre ne vise pas noncer des mati res devant constit
56. es les tudes ont pr cis ment montr qu une des caract ristiques de l individu cr atif est constitu e par son audace entreprendre malgr le risque de l chec En corollaire il existe donc un droit l erreur qui n est pas sans cons quence sur l valuation voir plus loin et qui impose deux attitudes tant l enseignant qu l l ve il faut analyser les raisons de l chec pour qu il ne se renouvelle pas tirer la le on de celui ci Cf verbalisation et se poser la question de savoir comment cr ativement tirer parti de l chec comment r cup rer le travail comment le d tourner vers d autres fins comment construire une autre coh rence et finalement revaloriser l erreur DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 33 Le constat de l chec en particulier lorsque le travail n est pas trop avanc peut encore mener l l ve et l enseignant envisager positivement de recommencer Tout est videmment question de souplesse et de circonstance p l exp rimentation est difficile conduire au sein de classes trop nombreuses trop indisciplin es ou trop exigu s Cela est bien exact Cette remarque a d ailleurs d j fait l objet d une mise au point voir chapitre 2 2 Approche psychologique in fine Il va de soi que les conditions mat rielles et humaines o se d roule la le on commandent une attitude p dagogique g om trie variable que l enseignant
57. es proposent se nourrit consciemment d un peu d utopie que serait un plasticien qui ne r verait pas elles ne veulent pas m conna tre les contingences Mais elles estiment que c est tenter de les d border vouloir instaurer le mouvement dans ce qui aspire se figer que r side la seule chance de d veloppement qualitatif d une discipline par essence volutive DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 29 6 1 DE LA STRATEGIE Un cinqui me objectif exp rientiel devrait selon nous tre ajout au D cret missions permettre tout l ve de VIVRE des situations relationnelles civiques sociales motionnelles conomiques artistiques sportives valorisantes et socialisantes Dieudonn Leclercq et Brigitte Denis Qu as tu fait de ton secondaire 6 1 1 Cr er des situations probl mes Ce n est pas ce qu il y a de plus ais faire mais toute situation d enseignement peut constituer l occasion d un probl me et d une r flexion Un concours organis par un quotidien un projet interdisciplinaire un travail spontan une question ou un souhait de l l ve un hasard de travail une rencontre artistique une phrase incitatrice Ex Guerre et Paix Imaginez La vache qui pleure ou La femme qui rit une exigence de diversification Comment faire des variantes Comment proc der autrement Avec quels l ments Comment tirer parti d une contrainte difficile d une
58. est pas possible de couvrir un tel programme qui r clame l engagement de toute une vie On peut cependant faire prouver ce que lointainement il mobilise provoquer quelques questions essentielles son propos et faire approcher en pl nitude ce qu une telle exp rience convoque en termes de questionnement de d marches exploratrices d expression de soi singuli re de joies cr atrices d enrichissement et de contemplation Pour se couler en termes de programme d enseignement de telles intentions doivent r pondre aux motivations et aux int r ts g n raux des adolescents et provoquer un certain nombre de comp tences sp cifiques Par d finition les motivations sont ce qui pousse profond ment quelqu un agir 3 La volont de devenir grand d assumer des responsabilit s adultes d imiter un tre admir constitue par exemple un puissant motif d apprentissage Le plaisir de r soudre un probl me de faire de fabriquer de cr er de d couvrir son monde int rieur en est un autre Parmi les int r ts qui requi rent l adolescent 1l semble que la repr sentation et la narration ainsi que le go t pour des manipulations et explorations techniques leur port e constituent de bons ressorts sur lesquels appuyer l action ducative Au d part de ces motivations l enseignant doit cr er des situations d enseignement au travers desquelles vont se poser un certain nombre de questions et
59. ff remment pr par s mouill s d color s pli s etc Photocopier en bougeant le mod le ou en le repliant sur lui m me puis proc der une nouvelle transformation partir du r sultat DES COMPETENCES 19 b Capacit s affirmer prendre des initiatives passer l acte coordonner les intentions le faire et le dire Comp tence transversale Capacit parall le ou impliqu e Exemples D cider d un projet d une intention structurante esprit d initiative confiance en soi Reconna tre des intentions structurantes dans des uvres de r f rence au sein de l ordre naturel intention suppos e ou dans le travail d autrui Se donner une consigne r gle du jeu ou une contrainte exigence d expression formelle de valeur ou de couleur Etre coh rent avec soi m me coordonner les l ments mis en jeu en fonction de l intention de d part Ad quation de la forme et du contenu Cr er une antith se une rupture volontaire un contraste re vivifiant Veiller dans un travail collectif ce que chacun respecte le projet g n ral Int grer une h t rog n it accidentelle ou volontaire contraste sans rompre l unit globale Faire des hypoth ses concevoir d autres possibles pour r soudre le probl me pos Diversifier les solutions Cr ativit Accepter les solutions pertinentes apport es par les autres Or
60. ganiser un brainstorming pour d terminer les variables possibles comment sugg rer la profondeur autrement que par une perspective Comment varier la mise en page d un l ment comment en varier la pr sentation multiplier coupler agrandir utiliser partiellement la couleur Verbaliser les intentions directrices de son propre travail en donner l quivalence verbale et d velopper la capacit le d fendre avec rigueur et fermet Traduire en mots les intentions reconnues dans le travail d autrui ou dans des uvres de r f rence Que veux tu faire Pourquoi Les moyens que tu emploies sont ils bons S identifier une production personnelle et la consid rer comme une expression de soi D couvrir la singularit et l int r t de l expression de l autre Attirer l attention sur une d couverte une expression fortuite ou involontaire le caract re d un trait l originalit d un rapport et inviter la r p ter pour singulariser le travail Exiger de soi Tendre la rigueur morale Conduire son travail avec soin et rigueur en particulier lorsque l esprit du travail le requiert Veiller ma triser les moyens Exiger soin propret ponctualit et usage correct des instruments de trac Avoir le souci de la correction de la langue lors d une phase de verbalisation ou dans l expression crite r sum par exemple DES C
61. ible du spectateur On remarquera enfin que toute tentative d expression int gre plus ou moins bien le champ plus large de la communication Il ne s ensuit toutefois pas que celle ci en soit le but Il existe en effet des arts sp cifiques de la communication le graphisme l affiche le clip vid o le dessin satirique etc qui privil gient des degr s variables le souci de signifier plut t que la face personnelle signifiante du manifeste plastique 2 Le terme pratique implique engagement et motivation initiative projet personnel agir productif et r flexion critique Il vise la fois la r alisation et la distance critique en ne dissociant pas l une et l autre de la r flexion sur la cr ation artistique et les uvres d art propos es en r f rence 3 Il conviendrait de faire un sort des motivations factices qui n entrent pas en r sonance avec les int r ts r els et fondamentaux des adolescents Un projet de vitrail de mosa que ou d affiche pour un club de 3 me ge par exemple ne constituent manifestement pas en soi des raisons d agir pour un l ve du ler degr Loin des justifications externes sans doute faut il chercher les vraies motivations dans l int r t du travail lui m me et dans le plaisir de bien faire qui est tout l objet de l ducation Le travail par approfondissement et la qualit des r sultats Pour ne pas constituer en soi le but du professeur qui vise d abord l
62. ider avant tout penser et forger les outils de sa propre remise en cause rendre plus conscient apprendre r fl chir 2 1 7 Le programme de 1978 fait appara tre des soucis de formation qui se rapprochent du D cret missions Plut t que d num rer des notions et des mati res pr cise t il il s agit davantage de fixer des aptitudes et des comportements que l on souhaite d velopper chez l l ve dans les domaines du savoir du savoir tre et du savoir faire Si ce programme proposait un projet ducationnel nonc en termes de capacit amener l l ve tre capable de il faut malheureusement constater que faute d avoir pris soin de s adjoindre un accompagnement m thodologique ad quat LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 10 l usage d une telle formule a t tr s souvent d voy par la non pertinence de ce qui la suivait Confondant l ex cution d un sch me pr existant transmis par le professeur avec l attitude de questionnement qui est fondamentalement au centre de l activit plastique r elle on a souvent confondu enseignement notionnel aussi passif qu illusoire avec les d marches n cessit es par un r el apprentissage Cette tendance fut renforc e par un accent port sur une approche essentiellement formaliste association corr lation quilibre dominante localisation etc dont l int r t n est pas en cause mais qui n a pas toujou
63. iques qui par clairage et approfondissements successifs permettront de construire diff rents types de savoir des savoirs techniques historiques notionnels et plus encore m thodologiques et comportementaux postures d effectuation jeu d aller et retour entre la sensorialit l affectivit l imagination et la rationalit disponibilit curiosit et attention ce qui advient go t d entreprendre d explorer de r aliser et de communiquer d sir d aboutir une expression singuli re L enseignement de l art la formation d une discipline p 180 DES COMPETENCES 24 La vie plastique ne se laisse donc aborder que par approfondissement La comp tence plastique ma tris e c est l inaccessible toile L enseignement des Arts plastiques n est pas r ductible une diffusion gradu e d informations Il se pr sente par ailleurs comme une pratique 2 atypique au plan scolaire qui dissocie mal ce qui se per oit se con oit s imagine s invente se r fl chit ou se fait Il n est pas ais de d terminer les seuils de comp tence de ces op rations En fait pratiquer les arts plastiques est avant tout vivre une exp rience singuli re o dans une relation la cr ation artistique le sujet t te son ventuelle puissance inscrire son moi au sein du monde des formes des couleurs et des textures et tente de s identifier sa production A raison de 50 minutes par semaine il n
64. l Education ont d montr l improductivit des p dagogies de laisser faire Donner un sujet et s en tenir l occuper les l ves tirer argument du respect des personnalit s pour rester absent du processus d apprentissage pour respecter leur personnalit renoncer toute information consigne ou synth se n a jamais donn que des r sultats m diocres reflets du hasard des dispositions naturelles et des al as plus ou moins heureux du travail En gommant la part active de l enseignant laisser faire ne permet pas l l ve de proc der son propre questionnement et d articuler sa r flexion sur la part informative dispens e par le professeur C est enfin grand facteur de d couragement de d sint r t et d indiscipline DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 34 Contre le d sordre les m thodes directives le ons dict es applications habilement pr vues et dirig es par l accumulation de contraintes ferm es et l enseignement de recettes techniques et autres offrent videmment la solution id ale Tentantes parce que confortables s curisantes productives m me en termes d apparence qualitative des r sultats elles se montrent plus soucieuses d instruire m thodiquement de transmettre des connaissances que d amener apprendre Ces m thodes sont en d finitive davantage le reflet de la construction professorale que des progr s de l l ve D bouchant sans surprise
65. l gi et le plus vivifiant de la le on o le ma tre se lib re pour un moment de sa pr paration en m me temps qu il lib re son enthousiasme le feu qui l habite et sa propre cr ativit au b n fice de l instant intense et v cu On ne saurait trop insister sur l int r t d oser ce moment mais on doit aussi se pr munir de ses exc s Tentante propension s couter r currence des int r ts de l enseignant d voiement inconsid r du cap mise en orbite de l enseignant par les l ves pour gagner du temps perte de coh rence globale de la le on approximation de l information gestion du temps bouscul e peuvent ainsi constituer des revers pernicieux qu une saine auto critique apr s le on a toujours pour objet de remettre en question 9 4 A LA MANIERE DE Le recours des r f rences artistiques m me surtout modernes et contemporaines peut induire une attitude imitative C est une forme plus insidieuse de conditionnement et d acad misme dont il faut craindre le caract re mod lisant S il s agit de faire approcher ce qu est profond ment l acte d expression ou l existence d un style si l on se propose de d gager une r flexion sur l int r t des carts si on se pr occupe de laisser assez de mou pour des op rations de transfert et d interrogation sur les modifications du sens Exemple non pas imiter une fresque gyptienne mais travailler l espace la m
66. l semble donc pr f rable de retarder le plus possible cette phase pourtant importante de la le on et en tout cas de ne pas sugg rer que le document pr sent constitue un mod le reproduire Une solution alternative pourrait consister d abord en montrer plusieurs afin d viter de se focaliser sur un seul exemple 6 3 L INTERDISCIPLINARITE Outre qu il peut contribuer renforcer la motivation et l harmonie en milieu scolaire le travail interdisciplinaire peut constituer une excellente occasion de travailler le volet des comp tences relatives la socialisation Les cours d arts plastiques y trouvent par des travaux collectifs notamment volontiers leur place Ceci ne veut pas dire si l on n y prend garde qu ils y trouvent toujours leur compte En s articulant sur un projet commun chaque discipline doit avoir le souci de respecter ce qui fonde la raison d tre des autres Pas plus qu il ne se con oit de bien pr senter des l ments historiques ou scientifiques faux il ne doit tre accept de voir mener des travaux interdisciplinaires qui n impliqueraient que des probl mes d ex cution et ou qui seraient men s dans l indiff rence des pr sentations al atoires voire dans l absence totale de soucis esth tiques Le professeur d arts plastiques devra donc tant de lui m me que de ses coll gues exiger le respect des valeurs qui fondent une part importante de son cours DES ARTICULATION
67. la par des instructions officielles et un didactisme troit associ l enseignement notionnel une structure programm e du travail Accompagn e d un sch ma bien construit o tout semble aussi pr visible que pr vu moments forts de la le on questions savamment orient es et r ponses n cessaires documents inducteurs etc la formule tre capable de est souvent un leitmotiv qu on retrouve propos et hors de propos en t te des objectifs poursuivis dans les pr parations de le ons Il importe de mesurer le bien fond mais aussi les fr quentes inappropriations de cette pr visibilit suppos e au domaine de l ducation plastique L apprentissage de gestes techniques pr cis ceux par exemple qui mettent en cause la s curit ou qui sont n cessit s par l usage d un mat riel complexe peut avantageusement s assortir d une conduite r gl e o l essentiel consiste r pondre de mani re attendue et efficace des stimulations progressives un check list par exemple On y peut donc pr voir que l l ve y sera capable de Il peut en tre de m me pour l acquisition de notions Etre capable de reconna tre les couleurs chaudes peut constituer un objectif mais il faut admettre qu il est mineur et qu il ne correspond pas beaucoup l exercice d une comp tence transversale S adressant l esprit de cr ativit l exp rimentation et l mergence du moi profond c
68. leur expression profonde constitue un objectif constamment rappel dans les programmes et la litt rature p dagogique Au plan des comp tences transversales il est d autant plus indispensable que le monde conomique lui m me r clame des individus inventifs Les cours d arts plastiques constituent un champ particuli rement riche cet effet On y confond cependant parfois tort le concept de cr ativit avec des exercices banals d ex cution fabrication et de bricolage La cr ativit est avant tout une d marche de l esprit qui se caract rise par une difficult affronter et par une exigence d invention Pas dans l absolu mais pour le sujet lui m me on peut tre inventif en r inventant le fil couper le beurre la condition de ne pas conna tre le fil couper le beurre Apr s avoir amen l incitation une grande part du savoir faire p dagogique consiste susciter le d placement du point de vue Rechercher les variantes possibles de la premi re id e venue appeler la transformation et aux transferts techniques exp rimenter des moyens non conventionnels solliciter DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 31 l imaginaire profiter d un d tail accidentel int ressant pour faire rebondir la question etc en constituent quelques moyens Pour le premier degr du secondaire il est tout le moins recommandable d accorder une part importante aux nombreuses op rations de transformation et
69. ment Le cadre de l action ducative au premier degr du secondaire constitue un donn incontournable Il est constitu par e le d but de l adolescence qui pose confus ment l l ve la question de l identit de sa personne et de son affirmation dans la vie sociale Elle le conduira peu peu largir son champ relationnel plus loin que le cercle restreint de la famille et des proches L adolescent y tendra toujours davantage embrasser un monde marqu par la diff rence et l volution quitte verser dans d autres st r otypes casquette de rappeur piercing tatouages etc e Le rythme d apprentissage n est ni lin aire ni identique selon les individus Il varie selon les sexes et la maturit relative De surcro t l adolescence provoque fr quemment des d sordres affectifs des crises et des ruptures Dans ce contexte il est reconnu que la pratique artistique peut jouer un r le r quilibrant tr s important notamment par l affirmation du moi qu elle favorise par le climat de compagnonnage qu elle r clame et par les manipulations qu elle implique e Une effervescence psychologique propre l adolescence commence se manifester d s le 1er degr de l enseignement secondaire par des foucades des crises d ind pendance des emballements et des revirements inattendus qui sont caract ristiques de l ge ingrat LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLE
70. mental Il devrait tre permis d esp rer que la mise en uvre du D cret missions conduira une re consid ration des choses et pallier les carences d une didactique dont les fondements sont tablis depuis longtemps C lestin et Elise Freinet Arno Stern etc mais qui reste tr s souvent balbutiante incomprise et inappliqu e sur le terrain Cela supposerait par ailleurs une r vision totale de la formation des instituteurs elle m me e un blocage de l adolescent au regard de l activit graphique elle m me Celle ci le conduit r cuser la spontan it de l expression enfantine au b n fice d une expression plus r aliste Ce d sir souvent encourag confus ment au sein du milieu familial postule la conqu te de certains savoir faire dont la difficile acquisition moins bien s r de s en tenir la pratique d un croquis langage usage minimal dans la communication r clame beaucoup de temps et dans une mesure non n gligeable un certain nombre de dispositions naturelles Les checs patents d un tel programme provoquent chez beaucoup d adolescents un d couragement et un refus Je ne sais pas dessiner aussi regrettables qu ils sont compr hensibles Il importe donc de r concilier le jeune avec lui m me de lui rendre confiance en ses possibilit s afin de maintenir intact le go t de l exp rience artistique Ceci r clame une coute une strat gie et un climat de travail particuliers
71. n taient pas trang res et qui visait tablir les bases du langage plastique Les professeurs d esprit libre qui surent se garder de r duire la pens e en formules ou ex cutions programm es ne varietur et de faire ex cuter peu ou prou les choses comme ils avaient pr vu qu elles seraient en ont tir d incontestables b n fices En restant attentifs au mouvement de l art et de la pens e ceux l y ont trouv jusque dans la vivacit de la contradiction quelques valeurs fortes sinon transmissibles tout le moins susceptibles d interrogation et d examen critique En tout tat de cause l enseignement structur selon les principes de l esth tique positive contestait fondamentalement celui qui au pr texte d une libert cr atrice assez vide Une libert cr atrice vide n est ni libre ni cr atrice confond souvent agitation d brid e et hasard heureux de quelques r sultats avec la formation progressive de la personne 2 1 4 Ce dernier accent pr cis ment mis sur l enseign et non sur la transmission de connaissances donc d une mati re d enseignement avait en m me temps et sur un plan plus international peu peu g n r un d placement de l objet de l ducation vers le sujet lui m me Au concept d enseignement de l art et d ducation l art l esth ticien mondialement reconnu Sir Herbert Read avait LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRE
72. ndre le mot essentielles comme correspondant aussi tout ce qui comporte un int r t pour la transformation de la pens e et de la soci t pour tout ce qui a forte valeur r flexive ou d actualit pour tout ce qui par exemple s affirme culturellement fort ou pr sent quel qu en soient le m dium la forme l espace de pr sentation ou le caract re populaire ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS 53 12 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Le professeur trouvera en librairie nombre de livres caract re technique dont les parutions sont constamment renouvel es en particulier chez les diteurs sp cialis s Bordas Fleurus Dessain et Tolra etc Le pr sent index ne reprend qu un nombre limit d ouvrages abordant les questions m thodologiques et disponibles au moment de l dition du pr sent programme Ouvrages g n raux d ordre p dagogique e TARDIF J Pour un enseignement strat gique Editions Logiques Montr al 1992 e TROCME FABRE H R inventer le m tier d apprendre Organisation Paris 1999 Ouvrages g n raux sur l ducation plastique e GAILLOT Bernard Andr Arts plastiques El ments d une didactique critique Presses Universitaires de France Paris 1999 ISBN 2 13 047917 0 e ROUX Claude L enseignement de l art la formation d une discipline Jacqueline Chambon N mes 1999 ISBN 2 87711 197 0 e LAGOUTTE Daniel sous la direction de Les arts plastiques Contenus
73. ne dissociait pas l enseignement des finalit s conomiques le dessin au programme des ann es quarante se pr occupe essentiellement de d velopper des savoir faire ax s sur le respect du mod le Fid le en cela une esth tique r aliste fond e sur le respect maximal de la sinc rit visuelle sur la connaissance des diff rents syst mes de repr sentation et sur la ma trise des codes acad miques d une repr sentation exacte la p dagogie des deux d cennies suivant la deuxi me guerre mondiale reste globalement attach e au pass et au principe d imitation Dans la classe gradins et crayon au bout du bras tendu apprendre dessiner tait alors l ambition premi re qui passait par une suite rigoureuse d exercices m thodiquement gradu s et programm s des objets plats au volume du cylindre la bouteille du c ne au pot de fleur puis la cruche du parall l pip de et de la pyramide la maison et l glise etc construits sur les r gles perspectives l gu es par la Renaissance jug es incontournables Une telle p dagogie o le dessin d observation jouait le r le essentiel souhaitait conqu rir des savoir faire estim s indispensables pour la communication quotidienne pour LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 7 exercer l il et tablir les bases postul es pr alables toute expression de caract re artistique Elle tait aussi cens e
74. non r alis s non d monstratifs mais cr atifs valent certainement mieux qu un seul travail habilement ficel mais dans lequel il ne se passe rien C est l d licate affaire de lucidit de sensibilit et de bon sens DES DERIVES 47 10 DES ACQUIS R sum Par del la compr hension et la mise en uvre constituant le travail plastique un certain nombre d acquis se d gagent qui doivent constituer un tremplin s r pour ceux qui opteront pour une option arts ou un viatique n cessaire une rencontre ult rieure avec le monde des arts plastiques Je voudrais qu on ne lui demande pas seulement compte des mots de sa le on mais du sens et de la substance et qu il juge du profit qu il aura fait non par le t moignage de sa m moire mais de sa vie Michel de Montaigne Les Essais A l issue du premier degr de l enseignement secondaire L l ve a travaill le monde des formes et des couleurs avec des techniques instruments des mat riaux diff rents et sur des supports vari s Il les a exp riment s de mani re cr ative en se posant des questions sur sa propre pratique et sur celle de ses condisciples Les notions de base relatives au traitement de l espace plans cadrage expressions diff rentes de la profondeur etc aux diff rents rapports int ressant la forme rapports de masses de surfaces figure fond caract re correspondances etc la couleur teinte saturation valeurs
75. nquante l accent sur le caract re fondamentalement expressionniste de l art sur la libert et l expression gestuelle Tachisme action painting Cobra art abstrait lyrique etc ainsi que sur les fonctions cathartiques de l art Cf la psychanalyse certains enseignants le plus souvent des artistes enseignants ont titre individuel tent de lib rer leurs cours de pratiques estim es trop scolaires Il est difficile de dresser un bilan de ces tentatives qui sous l appellation de dessin libre visent une cr ativit naturelle vierge spontan e sauvage sans souci de contraintes techniques ou esth tiques C Roux Le fait est qu elles ont peu trouv de cons cration dans les textes officiels Peu dat es ces d marches reviennent fr quemment au sein des ateliers cr atifs p riscolaires o l enseignant se positionne davantage comme animateur Voire comme provocateur Il est cependant permis d en relever l int r t et les d ficiences richesse expressive et spontan it volont de rejoindre les interrogations pos es par les artistes vivants d une part errements inh rents toutes les p dagogies de laisser faire de l autre 2 1 3 En r action contre un objectif essentiellement orient sur la pratique scolaire du dessin la p dagogie au cours des ann es cinquante fit au plan international droit une revendication visant r concilier l cole avec l volution de l art mode
76. on du savoir le stock de connaissances se renouvelle aujourd hui tous les cinq ans Il est donc moins question de stocker des informations la m morisation tant assur e par les ordinateurs que d apprendre tablir des connexions que d inventer des modalit s d exploitation de ce stock Plus que jamais l imagination l uvre vitera la confusion entre l intelligence et la m moire Henri Cueco L art contemporain l cole 3 1 DU CONTEXTE L ventail des contenus potentiels de l ducation plastique observation repr sentation dessin l ments structuraux approche culturelle recherches expressives apprentissages techniques etc que r v le le rapide historique vis au point 2 1 suffit convaincre qu raison d une heure semaine surtout il n est possible d en couvrir aucun correctement De surcro t d autres pr occupations se font jour Elles voudraient notamment contester la l gitimit des crit res esth tiques les plus commun ment admis comme base de r flexion et d enseignement ou ajouter d autres contenus la formation Ainsi par del certains effets de mode et les scories in vitables l art contemporain en pousse t 1l en avant les concepts de transgression de savoir tre de l artiste et de cr ation par le regardeur et introduit 1l un doute suppl mentaire sur la validit des objectifs Cela g n re d s lors un peu plus de confusion Les possibilit s du multim
77. onstituant la personnalit qui sont autrement essentiels pour l ducation DES DERIVES 45 plastique une p dagogie par objectifs telle qu elle est pratiqu e appara t souvent inad quate La le on dict e l exercice avec sa garantie de r sultat travaux attendus et corrects en apparence d esprit convergent sans grande invention ni d couverte et son confort au plan de l ordre au sein de la classe et de l valuation s apparente ainsi au conditionnement Plus qu la formule tre capable de qui en soi t moigne d une volont de tracer un chemin on s interrogera sur la pertinence de ce qu elle annonce et sur l inacceptable r ductionnisme que souvent elle cautionne Si l on pr voit de faire preuve de cr ativit il en faut adopter les m thodes ouvertes s ouvrir aux productions divergentes tre pr t en accepter et en exploiter les al as Ce qui va ou doit tre appris ne saurait tre pr alablement pr cis car ce n est pas crit Gilbert P lissier l homog n it des r ponses qui est vis e mais leur diversit L enseignant doit aussi en tenir compte lors de l valuation Tant pour l l ve que pour lui m me Une telle attitude p dagogique qui prend en compte l impr visible est on le voit tr s oppos e l encha nement pr visionnel des consignes et des r ponses n cessaires Plus lointainement elle qualifie la digression ce moment b ni privi
78. ontestablement du champ interdisciplinaire Chaque approche tant compl mentaire des autres le professeur d arts plastiques veillera l envisager sous l angle sp cifique de sa discipline Ceci signifie que les rapports formels et ceux qui relient la vie des formes l expression l occuperont de mani re prioritaire Cette approche sera men e au travers des r alisations des l ves et de l examen d uvres d art et de documents de communication judicieusement choisis B D 9 illustr s livres pour enfants affiches annonces etc Ils donneront l l ve l occasion de la parole et de l change Dans le cadre forc ment restreint du premier degr le professeur veillera rencontrer de mani re prioritaire e les probl mes de mise en espace et de mise en page e les probl mes de caract re et d int gration r ciproque au plan formel e les probl mes d expression par la couleur 5 3 DES REPERES CULTURELS Conna tre un nombre relativement peu lev d uvres essentielles 10 les d crire pouvoir les rapprocher du contexte constitu par leur poque leur lieu d origine ou l tat des civilisations participe de la culture transversale Cette approche doit pr parer l ducation la communication visuelle et notamment la lecture d images Dans la mesure du possible 1l importe par ailleurs de nourrir la pratique artistique par une r flexion permanente fond e sur le contact direct
79. otocopieuse par exemple Les chefs d tablissement et les Amicales seront sollicit s car on ne cr e pas avec rien L int r t des travaux pr sent s aux murs de la classe dans les couloirs dans les salles communes salle des profs biblioth ques salle informatique etc lors de journ es portes ouvertes et l occasion des f tes scolaires la participation des projets interdisciplinaires constituent des arguments souvent efficaces pour d crocher une aide personnelle dont l utilit est importante p le temps imparti l horaire ne permet pas de tout aborder Il n a jamais t prescrit d aborder toutes les techniques possibles ni impos que tous les l ves fassent ce que les autres font et encore moins tous en m me temps Une pratique relativement individualis e voir plus loin au d part de situations probl mes vari s peut dans le m me temps mobiliser la classe deux ou trois activit s diff rentes Dans d autres cas la division des t ches induite par certains travaux collectifs permet des collaborations o comme dans le cas pr c dent chacun b n ficie de l exp rience de l autre S1 la classe est un r el lieu de vie l exp rience de chacun permet une r flexion pour l ensemble voir verbalisation Pour un condisciple elle peut constituer une motivation essayer son tour p l exp rimentation conduit des checs Cela est vrai c est m me la loi du genre Tout
80. oyens mis en uvre Elle permet d autre part de donner l l ve quelques r f rences artistiques et de les int grer dans sa formation g n rale Au plan m thodologique le professeur se souviendra e qu il n est en aucune mani re souhaitable de transformer un cours d arts plastiques en le on d histoire de l art ou d esth tique L apport des r f rences artistiques se fera donc sous forme d interventions br ves e que l inscription rapide des uvres pr sent es dans le contexte historique et social en tenant compte des acquis tr s l mentaires des l ves ce sujet r pond la vocation transversale du cours e qu il est souhaitable d en garder une trace crite Quelques notes simples peuvent tre distribu es Une synth se de quelques lignes est la bienvenue e que pour tre utile une documentation doit pouvoir tre sollicit e imm diatement en fonction des besoins par exemple au cours du travail de l l ve Il est donc vivement conseill de disposer dans la classe de diapositives et de reproductions d uvres soigneusement class es de toute poque et de tout continent afin de pouvoir articuler chaque instant la pratique et la r flexion DES ARTICULATIONS METHODOLOGIQUES 36 e que pour ne pas induire un acad misme il convient d viter de donner la r f rence le statut d uvre imiter l esprit de r v rence dont parle Jean Dubuffet En r gle g n rale i
81. p mieux r pondre celle ci qu en citant le programme fran ais pour les Coll ges Celui ci montre comment on peut intelligemment int grer la motivation et la reconvertir en une r flexion prolig re Cette intention la plus grande imitation possible du r f rent pour trouver sa pleine satisfaction se heurte une double difficult l espace de la r alit n est pas l espace de la repr sentation le r el auquel se r f re l l ve ne peut se transposer sans perte dans l espace de la repr sentation Les moyens techniques dont il dispose ainsi que la ma trise gestuelle et instrumentale ne sont pas le plus souvent la hauteur de son intention imitative C est toutefois par cette recherche imitative par les essais effectu s pour se rapprocher du mod le vis que peuvent s explorer les diverses possibilit s qu offrent les moyens plastiques pour repr senter Il importe donc pour le professeur de ne pas r primer ce d sir imitatif de l l ve ce niveau de scolarit mais de s en servir En faisant d couvrir l l ve que l cart par rapport au r f rent n est pas n cessairement une faute mais que tout au contraire il peut pr senter une valeur et que tout effort de repr sentation constitue une invention le professeur r pond plus largement au besoin de repr senter de l l ve en lui faisant d couvrir les ressources expressives des moyens utilis s Les vari t s d approches
82. peuvent tre rencontr es et int gr es de mani re pragmatique au hasard des travaux Le commentaire sera aussi peu p dant que possible et le vocabulaire employ restera la port e des l ves Il ne devrait donc pas exc der des termes d usage courant tels que coh rence unit du travail liaison entre les l ments contraste rupture Lors de la mise en uvre l enseignant devra par contre avoir int rioris des concepts plus complexes faisant n cessairement partie de sa formation initiale Ceux ci force des intentions dominante sym trie relative correspondance alignement rythme similitude orientation des formes trac s enveloppants tension rapports des vides et des pleins densit relative forme positive ou n gative ouverte ou ferm e proportions disproportions pr gnance assonance dissonance int gration au fond placage relation forme contenu etc lui permettront de conseiller judicieusement l l ve dans la structuration plastique de son travail 9 Il conviendra de rester vigilant La B D enfantine est en crise Pilote Tintin A suivre ont disparu L int r t graphique de Spirou a pour le moins fondu Les pires mod les japonais am ricains et autres circulent 10 La d finition des uvres essentielles pose incontestablement probl me dans la mesure o elle connote l id e exclusive des chefs d uvre de l humanit Il est n cessaire de pr ciser qu il faut ici compre
83. pourquoi une vue en plan pour le ma on une perspective ou une maquette pour le client un clat pour un sch ma de montage etc ou sur le plan expressif par la rencontre avec des uvres de r f rence posent un premier probl me au plan de la ressemblance La prise de conscience de l autonomie de l uvre d art la compr hension de la notion d expression voir note n 1 Accompagnement et pr cisions et plus encore l valuation formative men e au d part des r alisations personnelles de l adolescent constitueront aussi d autres occasions de r fl chir au bien fond d une approche des arts plastiques exclusivement respectueuse ou non de la sinc rit visuelle 7 5 2 2 La coh rence et l h t rog n it plastiques La combinaison des formes des couleurs et des mati res autant que les rencontres avec les supports les techniques et les mat riaux auxquels il est fait appel imposent les questions r currentes des intentions qui alimentent et structurent la vie des formes ainsi que leurs rapports et de leurs interrelations d esprit et de sens 8 Pour tre bref ce chapitre constitue sans doute un point capital du pr sent programme dans la mesure o visant d passer la disparit initiale des l ments figuratifs plastiques et symboliques il int gre intention et r alisation effectuation et critique acte et pens e DES CONTENUS 27 5 2 3 L image La rencontre de l image rel ve inc
84. propose de renouveler la sienne Il laisse ex cuter les choses en ne d livrant que quelques conseils techniques Il ne vise que le soin de cette ex cution en se satisfaisant le plus souvent d une id e premi re qu elle se borne mat rialiser plus ou moins adroitement Ce type d enseignement qui n est agit ni par la r flexion ni par l inqui tude ne les provoque pas davantage Il n a rien voir avec un cours d ducation plastique accompagnant les d marches mentales d un adolescent que nous avons mission d veiller la conscience du monde plastique 9 2 L ENSEIGNEMENT NOTIONNEL Pr senter des notions une une dans un ordre progressif et logique la rose des couleurs les couleurs primaires secondaires compl mentaires les chaudes les froides les chelles de valeurs les d grad s le point la ligne le plan les contrastes les harmonies monochromes puis polychromes etc constitue une autre d rive d autant plus commun ment r pandue e que ces notions sont n cessairement rencontr es au cours du travail plastique l essentiel ne r sidant toutefois pas dans leur inventaire mais dans leur mise en jeu et dans leur mise en question DES DERIVES 44 e qu un tel enseignement r pond aux pr ceptes les plus commun ment accept s de la p dagogie g n rale du simple au compliqu du facile au difficile etc e qu en mettant en avant des contenus d ordre cognitif une telle p dagogie par
85. rne L ancien professeur de dessin devint professeur d arts plastiques Loin de constituer un simple jeu sur les mots un tel changement recouvrait naturellement une conception diff rente de l art Il entra nait une modification de l approche p dagogique une relative r forme des m thodes et surtout des contenus Constatant qu travers ses nombreux avatars l art moderne et en particulier l art abstrait se pr occupait de fonder son langage sur des rapports formels LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 8 d gag s de l anecdote les p dagogues de l art des ann es 60 et 70 entreprirent de restructurer l enseignement secondaire en l appuyant sur un ensemble de pens es visant l organisation plastique avant tout ces pens es tant con ues comme un savoir pr existant l acte p dagogique Le caract re de celles ci tait relativement objectif et normatif L esth tique positive initi e en Belgique par Emile Tainmont a suscit un certain nombre de positions passionn es et excessives dans tous les sens Elle m riterait aujourd hui une analyse sereine dissociant notamment les id es fondatrices viser par une analyse formelle et au sens philosophique positiviste la compr hension des uvres en en d gageant les pens es organisatrices poursuivre la clart id ale au sein d une mati re essentiellement fluide et indicible rechercher des contenus objectifs et
86. rs t motiv e et v cue de l int rieur besoin d expression besoin d exp rimenter de fabriquer de se dire 2 1 8 Quelles que soient leurs pertinences respectives et les esth tiques qu elles refl tent toutes les approches susvis es v hiculent fr quemment et par nature les d fauts d un enseignement frontal Souvent motiv par les conditions de temps d espace et d h t rog n it de classes trop nombreuses un tel enseignement commande pousse en effet davantage la convergence des r sultats et l ex cution correcte de d marches confortablement balis es qu la conception d un savoir en construction En r action l accent a d s lors t mis sur les exigences de la pens e divergente qui ne se satisfaisant plus de l ex cution correcte de performances identiques production convergente invite ma tres et l ves l exp rimentation l initiative et mobiliser des op rations mentales sp cifiques en vue de rechercher des solutions nouvelles Par son souci de rendre l adolescent acteur de son processus d apprentissage c est l enfant qui construit son savoir partir de son activit propre corporelle et intellectuelle les enseignants l aidant mettre au point ses propres outils favorisant son expression personnelle avec ses r gles lui par la revendication de l acte cr ateur et la prise en compte de la nature particuli re des individus une telle p dagogie r
87. s on peut bri vement ramener la conscience les r gles du jeu et les objectifs poursuivis ainsi que rappeler les questions soulev es en cours de travail qui sont souvent les plus importantes En faisant surtout parler les l ves mais sans vouloir faire oralement l valuation de tous les travaux on peut alors mesurer objectivement la richesse des travaux On pourra tablir les relations avec les commentaires des uvres qui ont accompagn la le on et qui ont contribu lui donner du sens De m me il sera possible d en pr senter d autres o des questions identiques ont t abord es On veillera enfin d gager de l exp rience individuelle ce qui est susceptible de conduire la r flexion g n rale C est ici que l incitation les consignes les d marches la r flexion et la concr tisation du projet d gagent la logique de leurs articulations Certaines techniques paraissent pouvoir tre particuli rement recommand es e Demander aux l ves de parler de leur travail d exprimer leurs in satisfactions de d crire leurs d marches d valuer leur performance e _ Proc der une auto valuation plus syst matique Cela implique le rappel des consignes l identification de crit res et la pond ration de ceux ci Exemple titre indicatif respect des consignes 4 attitude face au travail 4 recherche invention cr ation 8 rigueur et soin 4 Total 7 20 Dans ce ca
88. s l l ve proc de lui m me sur une tiquette coll e au dos de son travail sa propre valuation e Deux ou trois l ves sont invit s classer les travaux par ordre global d int r t ou en fonction de crit res pr cis Une courte discussion permet de pr senter d affiner de discuter de justifier de rectifier les avis exprim s et d amener la conscience des arguments mal ou peu pris en compte Men e avec le souci de valoriser ce qui peut l tre en ce compris l attitude face au travail une telle analyse critique permet de d gager d utiles le ons pour le futur de renvoyer des questions nouvelles et parce qu elle para tra alors pleinement justifi e de conf rer l gitimit la note finale DE L EVALUATION 39 7 3 La notation Dans l esprit vis ci dessus la notation est davantage qu une banale op ration administrative Encore faut il que l l ve per oive qu elle correspond l appr ciation la plus objective possible du travail r alis pourtant toujours un peu sujette l erreur comme toute mati re humaine et pas un jugement de valeur l gard de sa personne La verbalisation lui aura permis de comprendre que divers crit res dont il convient de fixer le poids retiennent l attention de l valuateur Cette pond ration qui implique qu on en explicite les facettes aux yeux des l ves aurait int r t tre partag e entre les enseignants Chacun
89. s lumineuses L enseignant doit en permanence et en r ponse des probl mes qu il ne peut toujours pr voir pouvoir y disposer des outils des instruments et de la documentation indispensables D un autre c t le professeur doit produire des efforts permanents de gestion correcte du mat riel mise en ordre entretien des outils souci d conomie etc Il r cup rera un maximum de supports de documents et de petit mat riel g n ralement quelconque De m me il r unira et classera une documentation iconographique indispensable au travail quotidien sur l image ou devant permettre l information et la r flexion sur les rep res culturels Outre ces n cessit s g n rales dont le d tail se d duira des consid rations m thodologiques il est express ment indiqu parce que cela n a pas toujours t bien compris qu on ne con oit plus aujourd hui qu un travail sur l image puisse id alement se mener sans avoir acc s comme au sein de tout autre cours aux ressources d une photocopieuse indispensable pour de nombreux exercices de cr ativit o 1l s agit de proposer et d exp rimenter des variantes Il en va de m me pour les projections lumineuses ou la vid o L acc s l ordinateur l imprimante et Internet devrait aussi lui tre possible DES MOYENS 41 8 2 L ORGANISATION Une organisation spatiale en classe atelier avec des coins organis s pour l exercice pr f rentiel de cer
90. s pr cises o celui ci s exerce niveau nombre type d l ves conditions mat rielles etc Le professeur adaptera donc son action en usant d une libert p dagogique responsable Il ne perdra pas de vue ce qui doit n cessairement tre acquis Cf socles de mani re permettre aux coll gues qui suivraient de pouvoir leur tour fonder leur enseignement sur des bases communes AVANT PROPOS 4 La mise en perspective que repr sente cette r flexion s articule autour d un sch ma qui nous est apparu logique et qui peut synth tiser de la fa on suivante Cadre g n ral Approche Approche Approche pist mologique 3 et p dagogique psychologique sociologique Contexte enjeux et objectifs actuels Des comp tences Des comp tences transversales disciplinaires Des contenus La strat gie Les moyens Les d rives Les acquis Les r dacteurs du pr sent document p dagogique tiennent remercier chaleureusement Messieurs les Professeurs Dieudonn Leclercq et Pol Dupont des Facult s des Sciences de l Education des Universit s de Li ge et de Mons M Pierre Vancraeynest Inspecteur de l Enseignement artistique M le Professeur A P Maaaswinkel de l Ecole normale de Eupen les professeurs d Arts plastiques des Hautes Ecoles de la Communaut fran aise de Mons et de Namur ainsi que les praticiens de terrain qui en mettant critiques remarques et suggestions ont beaucoup contribu affin
91. sibles cette approche s av re peu pertinente l o le questionnement l motion et l exp rimentation doivent pr valoir Il importe donc la lueur des intentions du D cret missions de repr ciser la m thodologie et travers elle de remettre en cause un certain nombre de conforts et d id es re ues Les consid rations qui vont suivre ont pour ambition d indiquer des perspectives On ne manquera pas d objecter que les m thodes actives supposent des conditions mat rielles id ales un environnement p dagogique et humain de qualit et des l ves plus soucieux d apprendre et moins dissip s qu l ordinaire Il est de surcro t certain ce qui ne peut que renforcer la r sistance au changement que l articulation p dagogique centr e sur l acquisition des comp tences r clame plus de travail un grand d vouement une conviction de l importance de la cr ation plastique et un savoir faire artistique et p dagogique accru Ce n est pas pour rien que l accent est mis aujourd hui sur la formation en cours de carri re et qu il s impose plus que jamais de consid rer le dipl me couronnant la formation initiale comme une simple autorisation de commencer Les consid rations qui vont suivre ne sont pas ignorantes des r alit s de terrain Elles postulent qu il faut avec bon sens et r alisme en tenir compte Elles voudraient cependant indiquer la direction d un progr s Si la strat gie qu ell
92. sion que l volution artistique renouvelle sans cesse sans pour autant les puiser 6 L acceptation d embl e de la notion d cart voire sa revendication comme condition d existence artistique heurtera plus d un enseignant de bonne foi Si d aucuns sont pr ts accepter qu une image imitative et qui ne donne jamais que des raisons de voir J Noiret est d un int r t tr s limit s ils acceptent ce que toute l histoire de l art d montre que le degr de r alisme n a jamais fond l existence artistique ils persistent croire que la fid lit au mod le est le pont aux nes oblig pr alable toute vell it de produire un cart Cette position traditionnelle a la vie dure dans l enseignement Elle a pour effet de reporter sans cesse plus tard le vrai probl me de l expression personnelle et la subordonne la conqu te d un savoir faire convenu pourtant tr s contest depuis longtemps par les plus grands artistes virtuoses ou non Il n emp che que l adolescent souvent encourag en cela par le milieu familial aspire la plus grande imitation possible du r f rent Il consid re alors celle ci comme la pierre de touche de l art performance qu il atteint difficilement et qui le d courage de s y confronter Je ne sais pas dessiner Se pose alors la question de savoir comment ACCOMPAGNEMENT ET PRECISIONS 51 tourner ces difficult s On ne peut beaucou
93. situation in dite etc peuvent par exemple en constituer les circonstances Il s indique donc partir de propositions ouvertes de placer l l ve en situation concr te d agir Le savoir faire p dagogique consiste identifier et analyser des probl mes faire surgir des questions Comment traduire la profondeur Comment au travers du th me propos cheminer de mani re personnelle Comment rendre un l ment plus visible Comment redonner un peu d unit au travail Comment perturber une expression convenue Comment valoriser un l ment ou une image L mergence de telles questions qui ne doivent pas s riger en syst me constitue le second pas vers l action Il y succ dera un temps de r flexion sur ce qui a t produit Le surgissement de ces questions n est pas sans cons quences int r t motivation et attente chez les l ves inattendu inconfort risque et besoin de comp tence profonde chez l enseignant 6 1 2 Entre contraintes et libert s les vertus du jeu La puissance motivante du jeu n est pas d montrer Tant l enfant que l adulte y ont r guli rement recours L analogie du jeu avec la pratique artistique a souvent t soulign e Entre autres choses le joueur et l artiste ont en commun de s inventer des r gles afin de conqu rir l ultime libert qui consiste en triompher Les consignes respecter les contraintes qu on assume les r gles qu on s
94. taines techniques appara t comme id ale au regard des objectifs et m thodes expos s ci avant Faute pour diverses raisons local partag avec d autres cours classe exigu etc de pouvoir organiser sa classe de cette mani re le professeur veillera e ce qu port e de main les armoires rec lent le mat riel et les outils n cessaires la diversification et l individualisation des activit s Plus particuli rement il s attachera r cup rer tous les supports papiers les plus vari s cartons tissus d chets de multiplex et d isolants etc les outils graphiques crayons divers calames fabriqu s l aide de tiges de bambou brosses chiffons ponges etc les encres brou de noix teintures fonds d acrylique d encrier etc les colles pigments et le mat riel g n ralement quelconque bougie cirage fusain punaises brosses gouges papier verr eau de Javel thinner chiffons tipp ex etc dont on peut pr voir qu il y sera fait appel l une ou l autre occasion Le professeur sera attentif aux probl mes qui peuvent tre g n r s par les produits utilis s allergies colles etc Il veillera par ailleurs g rer en bon p re de famille et avec un rigoureux souci d conomie les moyens qui seront mis sa disposition par l tablissement e disposer d une documentation iconographique rang e th matiquement et pouvant tout instant suppl er les carences de l
95. ue de l orientation future des tudes et de la carri re Mesurer le progr s le chemin parcouru Ai je respect les consignes Si non pourquoi Cela avait il du sens B Accepter l alt rit Elargir sa relation aux autres Adopter une attitude accueillante curieuse et tol rante envers l expression d autrui ou envers des formes inattendues Refuser les partis pris et le conformisme Etre l uvre sans pr juger de son auteur Contextualiser les savoirs artistiques au regard de leur lieu et poque d origine Plus particuli rement porter une attention aux signes de son poque S ouvrir aux autres cultures construire le lien social en le fondant sur des r f rences communes les rep res culturels importants DES COMPETENCES 21 C Coop rer Savoir se mettre au service d un projet collectif dans le cadre d une p dagogie du projet par exemple Savoir se r partir les t ches entre partenaires Agir avec esprit d quipe Tenir compte des interventions et des apports des autres dans le cadre d une r alisation commune contraintes impos es par le voisinage par exemple savoir reconna tre positivement les diff rences Savoir discerner les diff rences et les similitudes entre son point de vue et celui d un autre Capacit n gocier des arrangements Savoir tenter de mener bien un projet collectif qui n agr e pas
96. uer les socles de comp tences au premier degr de l enseignement secondaire mais faire l inventaire des philosophies qui ont inspir les professeurs pendant un demi si cle et des id es qu ils ont mises en d bat Cette mise en perspective vise avant tout le jeune ou le futur enseignant qui doit s interroger sur le sens de son action Une pens e qui ignore ses origines est une pens e barbare Ernest Renan Un regard r trospectif sur l volution de l ducation plastique aidera mieux cerner ce qu on peut attendre aujourd hui d un programme revu en fonction des comp tences Ce regard montre qu en moins de 50 ans cette discipline est successivement pass e par diff rentes tapes privil giant des objectifs des contenus et des m thodes r pondant des contextes et des besoins successifs Elle r pondait aussi pour sa part artistique donc en n envisageant pas le dessin g om trique scientifique et technique une volution des esth tiques suivant mais toujours distance les mutations de l art et de la critique On peut ainsi discerner des pr occupations qui accaparent toujours en proportion variable selon leur ge et leur formation les enseignants d aujourd hui Chronologiquement on a connu des accents qui conservent toujours une part de l gitimit et qu on peut traits larges brosser de la fa on suivante 2 1 1 H ritier lointain de la conception du 19 me si cle qui
97. une perspective long terme les arts plastiques concernent tout ce qui est expression travers la forme en ce compris les trois dimensions la vid o les environnements les installations etc R duire les approches possibles la seule pratique du dessin serait ce sujet extr mement r ducteur 8 Les probl mes de coh rence et d h t rog n it ne pr occupent naturellement pas beaucoup l adolescent tant ceux ci sont requis par la vis e repr sentative L h t rog n it est pourtant involontairement pr sente dans le travail plastique d assemblage de collage d l ments divers de techniques mixtes d images disparates dans les travaux de frottage de cadavres exquis etc qui peuvent constituer une part importante des moyens d enseignement Faire comprendre que la coh rence et l h t rog n it doivent tre produits et appr ci s en rapport avec l intention originelle et l expression recherch e est une comp tence exercer de valeur quasi transversale C est essentiellement dans le rep rage de cette congruence entre moyens et finalit s mise en uvre et sens per u que l on peut saisir les deux notions pr cise toujours le programme fran ais Celles ci doivent constituer le lieu d une r flexion permanente Il ne doit pas tre question d enseigner de telles notions de mani re abstraite et de th oriser plaisir Les notions de coh rence et d h t rog n it
98. ursuite peut m me s av rer pernicieuse au plan de l ordre et de l efficacit de l enseignement Il est clair que dans pareil cas comme dans d autres qui sont toujours appr cier classes difficiles mat riel insuffisant etc l enseignant devra s adapter en limitant par exemple la diversit des activit s et ou en usant de m thodes malheureusement un peu plus directives 2 3 APPROCHE SOCIOLOGIQUE R sum Il a t affirm sous la Terreur qu un artiste n tait pas plus utile l Etat qu un bon joueur de quilles S ils n taient ramen s l tat r siduaire au sein des grilles horaires les arts plastiques pourraient pourtant pleinement remplir une importante fonction sociale et d mocratique qui donnerait totalement sens au travail de ses enseignants Le regard port sur l volution de la discipline a r v l que l enseignement des Arts plastiques s est consid rablement modifi au cours du dernier demi si cle De mani re plus lointaine on pourrait percevoir des mutations beaucoup plus importantes encore Il est loin le temps o la jeune fille de bonne famille s initiait l aquarelle pour affiner un go t qui tait cens rejaillir sur l environnement domestique Pour avoir t estim indispensable la carri re de l ing nieur de l architecte et du technicien le dessin scientifique justifia qu on lui r serv t une place correcte dans la plage horaire On voit
99. verses disciplines L num ration de celles qui se trouvent invocables au sein des cours d arts plastique et qui est reprise ci apr s ne doit pas effrayer l enseignant L exer able n est pas n cessairement exerc Pour le faire il faudrait disposer du temps suffisant Quoi qu il en soit le professeur veillera privil gier ces d marches aussi souvent et profond ment qu il le peut en ne perdant pas de vue leur r le essentiel de transfert dans la construction de la personne DES COMPETENCES 18 4 1 1 Le d veloppement de la personnalit A Affirmer son identit Structurer la personnalit a Manifester sa curiosit et explorer le monde sensoriel D velopper la psychomotricit Comp tence transversale Autre capacit parall le ou implicite Exemples Savoir observer le monde ext rieur visuellement et tactilement Les autres sens peuvent aussi tre sollicit s Observer le caract re la forme d un l ment ou d un vide R aliser un environnement l aide de feuilles d automne en ordonnant celles ci selon une id e plastique directrice couleur orientation etc Mettre en uvre des mat riaux des techniques et des outils de mani re d velopper les tendances actives de l l ve Apr s des exp rimentations choisir les mat riaux techniques et outils les plus appropri s une expression souhait e D velopper la pens e ouvri re et artisan
100. version DES COMPETENCES 23 4 2 DES COMPETENCES DISCIPLINAIRES Aucune discipline n est ducative par elle m me aucun objet n est ducatif en lui m me Un savoir un objet devient ducatif si l l ve est en mouvement s il apprend de ce savoir quelque chose qui lui donne acc s au monde et lui m me et s il prend du sens et de la saveur pour lui Isabelle Ardouin L Education artistique l cole Les comp tences disciplinaires sont celles qui doivent tre acquises au sein d une discipline scolaire pr cise Une des difficult s au sein du champ des Arts plastiques r side dans le fait qu il est difficile d isoler les probl mes peine de r duire la situation d enseignement l tat de simples exercices d application ou et de les vider de toute question et d s lors de tout sens Les Arts plastiques se pr sentent en effet sous forme tabulaire tous l ments ensemble et en m me temps ou si l on pr f re de champ simultan Ils conjoignent des rapports r ciproques de forme et d expression 1 Voir in fine Chapitre 11 Accompagnement et pr cisions tout comme ils se composent de percepts et d affects G Deleuze et F Guattari Sans vouloir voquer toute la face ventuellement signifi e parler et jouer avec la couleur par exemple implique des probl mes de teinte de saturation de valeur d tendue de forme de rapport au fond de mise en page etc A p
101. vit s qui donnent un sens des temps de loisir qui vont croissant La place r serv e la pratique du sport l ouverture culturelle aux voyages et aux activit s artistiques n appara t plus tout fait comme un luxe Viendra le temps o on consid rera que l quilibre moral de la soci t tout enti re implique de donner du sens ce temps d sormais disponible 2 3 5 Dans la mesure o l histoire de l art a d montr qu toute r gle en mati re d art on peut opposer son contraire et qu l extr me il n y en a plus et qu il pourrait ne plus y en avoir la cr ation plastique appara t enfin comme un lieu singuli rement ouvert au sens du relatif Dans cet esprit elle constitue l ultime et imprenable refuge offert une r elle expression de la libert LES ARTS PLASTIQUES VUS A TRAVERS TROIS APPROCHES COMPLEMENT AIRES 15 3 DU CONTEXTE DES ENJEUX ET DES OBJECTIFS ACTUELS R sum Face des connaissances qui se multiplient et dont l acquisition se fait de mani re clat e l cole ne peut plus envisager de d livrer tout le savoir Il lui faut se concentrer sur l essentiel en apprenant comment trouver le savoir et au plan m thodologique comment penser En int grant les donn es de l il de la main de l esprit du sensible et de l imaginaire les arts plastiques ont un r le important jouer L cole aujourd hui doit s adapter la mobilit la remise en questi

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