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1. Rom o et Juliette de Hans Peter Cloos 1997 130 ed Cal 010 US 24p elvire Jouvet 40 Bd Elvire Jouvet 40 de Benoit Jacquot 1986 475 d CnT CNC 2006 64 p Guide pratique de 200 films documentaires sur l histoire du cin ma pour tous ceux qui ceuvrent l ducation artistique au cin ma et partagent une m me passion la cin philie voyages en pays lointains jouanmeau met en sc ne jean luc lagarce E journal Voyages en pays lointains Jo l Jouanneau met en sc ne Jean Luc Lagarce d Isabelle Marina 2002 SE Journal de Jean Luc Lagarce 902 Se eo CT RER Ch reau Kolt s Une Autre Solitude de Stephane Metge 1996 76 d CnT 2009 40 Ces publications sont gratuites envoy es sur demande crite courrier postal ou lectronique t l copie 91 index des films et bon de commande vos coordonn es Inventeurs de la RTF Des 26 E Jeu de l oie du Professeur Poilibus Le ll del EE e Kij Yoshida qu est ce qu un cin aste 48 La Ribot Distinguida 84 Ee L onard de Vinci 76 U Marcel L Herbier po te de l art silencieux a3 EMT DESC EAN NOOO Michel Bras L Invention de la cuisine SEE Michel Troisgros L Invention de la cuisine 83571 Mirages TE Ce ponde commande aA ESSE Moustapha Alassane cin aste du possible 40 O Alain Sartelet No London Today 59 O Centre national du cin ma et
2. et ses rem des pour tenir de bonnes vieilles bouteilles de vin rouge ou de vodka Il n est alors pas anodin que Otar losseliani le merle siffleur enregistre les p riodes de travail les plus p nibles au cin aste l criture et le tour nage et s arr te avant celle qui lui est la plus agr able le mixage le montage son Le docu mentaire est en effet plus qu un regard de cin aste sur les jardins d un cr ateur il pro c de d une d licatesse amie il est la compa gnie offerte par Julie Bertuccelli la pr para tion et la tension d un film d automne l essentiel c est qui va o Je ne suis pas un cin aste je suis un ballet maestro commente amus Otar losseliani alors qu il vient de r gler le d placement de ses acteurs dans le hall d un vaste h tel parti culier Dans une autre s quence il pr cise encore ne pas supporter les trucs et les cli ch s des com diens professionnels A l image de la vieille Narda Blanchet pr sente dans tous ses films francais jusqu Lundi matin il leur pr f re les personnes simples normales qui se conduisent comme il faut Cette attention aux d placements se porte sur les hommes comme sur les b tes dont le passage dans ses films est autant signe du merveilleux qu admiration de la puissance souveraine des corps fauves elle r git gale ment son mode privil gi de filmage le plan histoires de cin ma s quence et semble m me comma
3. En ce qui concerne S 21 cet touffement s explique videmment par des raisons politiques les dirigeants qui sont tous tr s li s aux Khmers rouges ont frein des quatre fers pour emp cher que les res ponsables soient jug s lls avaient tout int r t ce que le g nocide reste un sujet tabou ou amn sique Sans doute le film S 21 a t il eu plus d impact en dehors du Cambodge et je pense qu il a favoris la cr ation d une juridic tion internationale et la tenue du proc s des dirigeants Khmers rouges Au Cambodge mal heureusement il a t tr s peu vu notam ment par les jeunes g n rations n es apr s 1980 Le centre d interrogatoire S 21 aurait d tre un mausol e il est maintenant une des premi res attractions qu on propose aux tou ristes d s leur arriv e l a roport La visite est une preuve car dans ce lieu commercial on a vraiment l impression pour le coup de mar cher sur des cadavres En m me temps c est un lieu o s effectue un travail de m moire La cassette de S 21 est en vente en anglais et en francais la boutique du mus e Mais je suis certain que ce film parce qu il est une grande uvre d art va r sister au temps Par del le Cambodge il a un int r t universel et c est l un des premiers que je montre aux tudiants afri cains Il permet de situer un certain niveau les enjeux du cin ma documentaire qui sont des enjeux majeurs de civilisation ce qui d ter mine aus
4. Hidden Place fait entrer dans le laboratoire de son criture et par sa r alisation tente d pouser son esth tique vibrionnante et syncop e Adepte de la performance sous toutes ses formes l crivain expose les manuscrits d Un Nid pour quoi faire d PO L 2007 et s explique sur une gestation la fois longue dans son laboration et br ve dans sa r alisation Pendant le temps du tournage entre 2003 et 2007 Cadiot s engage dans de multiples projets Au th tre il travaille avec Ludovic Lagarde qui apr s Le Colonel des zouaves interpr t par Laurent Poitrenaux met en sc ne en Avignon Fairy Queen Les extraits de ces deux spectacles truculents donnent un apercu d une criture dramatique dr le caustique et selon le mot de l auteur paranoiaque De sa collaboration avec le chanteur Rodolphe Burger sort l album Welch dont sont tir es les musiques du documentaire E S 84 Ren Char nom de guerre Alexandre 2006 61 couleur documentaire r alisation J r me Prieur production La Compagnie des Phares amp Balises Arte France participation CNC Procirep Angoa Agicoa CR Provence Alpes C te d Azur minist re de la Culture et de la Communication CNL minist re des Affaires trang res minist re de la D fense Rythm par les textes et la voix de Ren Char 1907 1988 ce film se concentre sur la vie du po te pendant la mont e du nazisme puis sous l Occupation p riode
5. l essentiel De ce point de vue la scansion des r unions de production dans sa dimen sion pratique a aussi valeur de m taphore Cin ma de notre temps Otar losseliani le merle siffleur 2006 92 couleur documentaire r alisation Julie Bertuccelli production AMIP participation CNC Cin Cin ma Procirep Angoa Agicoa Julie Bertuccelli suit Otar losseliani tout au long de la pr paration de son film Jardins en automne du d coupage la derni re journ e de tournage en passant bien entendu par un montage financier ardu qui permet d prouver toute l obstination et la rouerie du cin aste g orgien une voix parmi les plus singuli res et les plus dr les du cin ma contemporain comme en t moignent de judicieux extraits L essentiel c est qui va o Cette formule n est certainement pas exempte d autod rision Mais elle r v le la maturit d un cin aste s r que son art exige une forme de simplicit dans le m me registre on vacue aussi les r pliques cisel es et les textes trop bien appris au b n fice de l improvisation car apr s tout on n est ni Moli re ni Schiller Mais cela ne va pas sans contradictions On go tera ainsi les empoignades avec Martine Marignac sa productrice l aff t d conomies de pellicule et d argent autour de quelques sangliers galement avertie des manies d un losseliani qui semble chaque fois oublier son horreur du film trop long
6. l univers maritime est transpos parmi les champs et les for ts le navire cabane laisse appara tre sa structure de d cor et l acteur r p te le texte plut t que de le jouer L artifice du th tre d pouille Le Compagnon secret de ses habits de marin pour en faire comme pass au filtre de Beckett un drame de la conscience une remise en question des limites et des structures du sujet S M 21 envers des m dias 22 reporters en guerre Vietnam la trahison des m dias poursuit la r flexion men e depuis pr s de trente ans par le documentariste Patrick Barb ris sur ces images qui ont fa onn l imaginaire historique et la m moire politique du XXe si cle Analyse de Delphine Robic Diaz Apr s plusieurs r alisations d di es aux ic nes communistes l histoire coloniale francaise ou aux images de guerre3 Patrick Barb ris renoue avec son sujet de pr dilec tion un sujet exactement situ la confluence de ces trois th matiques le Vietnam Vietnam la trahison des m dias se concentre autour de la bataille du T t 1968 Le XXe si cle est alors en plein d sarroi et le colonialisme apparait comme un dogme ind racinable la Grande Bretagne a converti son empire en Commonwealth et les Etats Unis ont construit en Asie du Sud Est un r gime hybride sur les ruines encore fumantes de l Indochine fran caise L Histoire semble b gayer ressasser les m mes trag dies prenant peine le temps d actua
7. Au d but des ann es 1960 l Etat francais lance une campagne d am nagement du Lan guedoc Roussillon pour endiguer le flux des touristes qui s en vont vers l Espagne L archi tecte Jean Balladur est charg de concevoir une station baln aire capable d accueillir la masse des vacanciers tout en pr servant le cadre naturel Ce sera La Grande Motte ri g e entre 1964 et la fin des ann es 1980 sur une grande tendue d serte En rupture avec les principes de l architecture moderniste ad quation forme fonction sobri t angle droit Jean Balladur veut construire une ville qui retrouve les dimensions humaines de la ville traditionnelle restaurer l ornement des facades la mod nature et conjuguer sous l influence d Oscar Niemeyer la courbe et le plan inclin Pour accueillir les milliers de fid les qui viendront chaque t s adonner au culte du soleil il con oit des immeubles inspi r s par les pyramides azt ques dont les facades en r sille de b ton jouent avec l om bre et la lumi re selon les motifs les plus vari s Le r sultat controvers et pourtant tr s populaire devient le symbole du tourisme de masse Comment vous tes vous int ress La Grande Motte Julien Donada La Grande Motte est une ville que je connaissais de r putation J avais quelques images en t te c est tout Enorm ment de gens vont l bas pour passer des vacances Je me suis dit que c tait tonnant d avoir en Fra
8. Laurent Billard production Aligal production France 3 Corse Les Films du lourbillon participation CNC Collectivit territoriale corse Marc Recha un arbre catalan est avant tout une promenade dans les paysages qui ont inspir le cin aste Ainsi lib r du classique face face de l interview Marc Recha et Laurent Billard marchent c te c te et nous font peu peu entrer avec eux dans un autre temps un rythme proche de celui de L Arbre aux cerises 1998 ou de Pau et son fr re 2000 dont les extraits compl tent la parole du cin aste Chevelure grisonnante et v tements noirs Marc Recha arpente cette campagne catalane qui lui est ch re o il est n en 1970 Dans un francais parfait il dit son amour pour cette terre apatride et son d sir de cin ma libre Dans Jours d ao t 2005 il part l aventure avec son propre fr re et semble improviser autour de leur rapport cette impression de libert vient d un sc nario pourtant bel et bien crit C est la complicit que le cin aste cr e avec ses collaborateurs comme ici avec Laurent Billard qui donne ses films cette proximit rare Son sujet c est l humain IL trouve ainsi chaque film de nouvelles facons de l explorer de donner voir l int riorit des personnages par les silences et la musique par exemple Sa m thode repose sur une ad quation avec la nature il loigne ses com diens de la ville pour les confronter
9. ment dans lequel chacun est bien etqu il rev t d s qu il le peut car son usure lui est fami li re C est la maison des Ramade qui corres pond une ceuvre d art un ready made admirer la pirouette langagi re que des Japonais viennent filmer c est dire si elle vaut le d placement Le cin aste pratique l humour il se moque gentiment des siens qui jouent th tralement et cadre par exemple les noms des rues des musiciens comme Ravel et des peintres comme C zanne qui ne rappellent en rien la localit Il inscrit cette histoire individuelle dans une histoire collective plus g n rale et fait remonter la naissance du pavillonnaire la loi Loucheur 1928 Les historiens d montrent que le financement auquel cette loi aidait a surtout b n fici de l habitation collective et peu la maison individuelle contrairement une id e recue visiblement tenace Ce retour au lieu de son enfance s apparente davantage un voyage dans un pays plus que dans la reconstitution d une p riode pass e Ce pays pour lequel chacun prouve de la nostalgie se nomme pays natal Et il vaut bien une ode Thierry Paquot A lire Demeure terrestre enqu te vagabonde sur l habiter par Thierry Paquot Les ditions de l Imprimeur 2005 Habiter la maison individuelle par Pascale Legu CAUE de Charente Maritime 2008 image mouvement Ode pavillonnaire 2006 48 couleur documentaire r alisation
10. nouveau le r le de V ronika et quoiqu elle ait cart cette option l actrice a pris sa pleine part du projet et contribu la d cision de Vincent Dieutre de reprendre lui m me cette r plique Avec Jean Eustache originellement puisque c est lui au premier chef qu est adress cet exercice d admiration La Maman et la Putain avait produit en son temps sur le cin aste selon ses dires un v ritable choc esth tique de la reconnaissance de soi dans l uvre d un autre Rencontres enfin avec diverses circonstances qui ont permis de r u nirune petite quipe dans l appartement jadis occup par Francois Truffaut le temps d un dimanche et de proc der au tournage dans une atmosph re amicale citer pourquoi et comment Les occasions se sont donc encha n es pour cr er la possibilit de ce court m trage Mais elles ne sont peut tre que le masque de la n cessit puisque en exercant ainsi son admiration Vincent Dieutre retrouve tant de questions propres au reste de son ceuvre EA2 peut bel et bien tre envisag comme un labo ratoire de son activit cin matographique il fait de La Maman et la Putain un arri re film c est dire non pas un mod le imiter mais une exp rience fondamentale et en donne voir l entrelacement avec l oeuvre en devenir du cin aste contemporain L expression qui donne son titre la s rie de ces courts m trages vient d ailleurs d une lecture de La Conditi
11. pur e d Absalon rigoureuse voire aust re avec la trivialit des plages de Tel Aviv La guerre le religieux le trivial le conditionne ment l ordre la peur la possibilit d avoir un lieu une terre une patrie soi ou pas Tel Aviv me permettait de mettre tout cela en r sonance avec l eeuvre d Absalon comme aucune autre ville Le film n explique rien et n interpr te pas mais tous ces l ments gra vitent autour des cellules La derni re fois qu Absalon parle dans le film il voque sa double nationalit francaise et isra lienne et sa d testation d appartenir son d sir de s in venter une patrie une culture en dehors de toutes fronti res de toute identit et g ogra phie impos es Les r sonances se poursui vent Pour appr cier son propos en prendre la mesure j avais besoin de tout ce qui pr c de Est ce que Tanger sur laquelle le film commence et se termine avait t envisag e par Absalon comme ville possible C V Non J ai choisi Tanger pour ouvrir les cel lules d autres horizons M me si les cinq villes choisies par Absalon sont incompara bles elles appartiennent toutes au monde occidental l univers reconnu de l art contem porain J avais envie de l cher les territoires d Absalon d emmener les cellules ailleurs Tanger est la premi re ville que l on rencontre quand on quitte l Europe vers le Sud Visuelle ment et au niveau du son il y a un contraste fort On est pr
12. vacuation pr ventive Conservateurs chefs de d p t gardiens recrut s sur le terrain ont veill sur la vill giature itin rante et forc e de la Joconde de la V nus de Milo ou encore de la Victoire de Samothrace Apr s six ans de maquis aucune ceuvre n a disparu L W La Bataille de la pyramide 1999 52 couleur documentaire r alisation Fr d ric Compain production Les Films d Ici Paris Premi re mus e du Louvre La Cinqui me participation CNC Fr d ric Compain orchestre avec brio la partition chorale des t moignages des diff rents acteurs de la construction de la pyramide du Louvre Il retrace les tapes de la bataille interculturelle o se sont affront es administration francaise et maitrise d oeuvre am ricaine dans un interrogatoire rythm et sulfureux qui alterne ruses mensonges et vanit s Les protagonistes sont cadr s au plus pr s dans un clair obscur baroque Le montage rapide permet de rendre contradictoires les t moignages qui se succ dent entre fausse modestie et orgueil d mesur L architecte am ricain leoh Ming Pei choisi sans concours par le Pr sident Mitterrand d veloppe le plan en U centr sur la Cour Napol on qui devient alors le lieu de la nouvelle entr e du mus e Le choix d une pyramide en verre pour r cup rer lumi re et volume et identifier l entr e souterraine envisag e est pr sent l ar opage du Pr sident Je ne vous laisserai
13. C Michel Troisgros 2007 51 couleur documentaire La maison Troisgros Roanne est l une des plus c l bres tables de France depuis 1930 Cet tablissement familial est devenu d s la deuxi me g n ration un restaurant gastronomique cossu et c est aujourd hui Michel petit fils du fondateur et chef toil qui nous raconte son parcours et sa qu te de saveurs Les t moignages de Pierre son p re et de son sommelier Jean Jacques Banchet s ajoutent aux s quences captivantes de cr ations de plats Michel Troisgros a grandi entre la cuisine simple de sa grand m re italienne et celle du restaurant familial 30 ans de trois macarons Michelin connu pour ses terrines de grives et son saumon l oseille Riche de cet h ritage familial ce chef passionn situe son art culinaire dans une recherche d osmose parfaite des sens Avec ses souvenirs d enfance il revisite les plats phares du restaurant sans recopier juste pour retrouver le go t et l esprit La sole la ciboulette en est le meilleur exemple Sa version finale apr s un long processus de recherche sera c r monieusement soumise l approbation du p re La dynastie Troisgros illustre l volution complexe de la cuisine francaise alliance de tradition et d innovation d termin e aujourd hui par le go t de Michel pour l acide l aigre doux et les saveurs orientales Une cuisine pur e contrastant avec l explosion sensorielle qu elle
14. Les extraits d Ao t 2001 et de Pour un seul de mes deux yeux 2005 compl tent ce portrait du cin aste en homme r volt Alors que les habitants de Tel Aviv manifestent contre le retrait isra lien dans la bande de Gaza Avi Mograbi soutient non loin de l une autre manifestation beaucoup plus discr te celle ci contre le service militaire et dans laquelle s illustre son fils Vie individuelle et vie politique ne font qu un pour ce cin aste entr en r bellion contre un p re droite et qui tenait un cin ma commercial Avi Mograbi ne quitte jamais sa petite cam ra il s agit moins de faire des films que d opposer cette arme celle des militaires Apr s nous avoir pr sent les salles de cin ma de la ville il s arr te la Cin math que o il a cr avec la productrice Osnat Trabelsi le Club Occupation qui montre des films palestiniens un public trop peu nombreux La suractivit de l homme contraste avec la vie futile de lel Aviv c est que cin aste aux yeux grand ouverts Avi Mograbi tente non sans une certaine violence de d noncer un aveuglement bien trop partag son go t M D images de la culture Marc Recha un arbre catalan Jo l autre Chahine 2007 27 couleur documentaire r alisation Olivier Molinari production Aligal production France 3 Corse participation CNC TV5 Monde minist re des Affaires trang res Olivier Molinari nous pr sente la m th
15. Mais la critique est plus profonde elle interroge le caract re volontariste et d coratif du projet moderniste ant rieur au coup d Etat Tant que r gnent la mis re et l in galit parmi le peuple la cit id ale n est elle pas d une triste beaut S M images de la culture amp splendeurs et mis res du cin ma nig rien Coincidence heureuse deux films consacr s l histoire du cin ma nig rien font conjointe ment leur entr e au catalogue Images de la culture bien que r alis s quelques ann es d intervalle Premier documentaire africain pr sent en s lection officielle Cannes en 2005 Al l ssi une actrice africaine de Rahmatou Keita est un portrait film de l actrice Zalika Souley Moustapha Alassane cin aste du possible de Christian Lelong et Maria Silvia Bazzoli achev cette ann e revient comme son titre l indique sur la carri re de l un des grands pionniers du cin ma africain Au del d une proximit vidente des sujets et d une certaine parent de surface des dispo sitifs qui fonctionnent selon une trame relati vement classique d interviews et d extraits de films entrem l s les deux documentaires entretiennent un rapport troit qui rend pr cieux leur rapprochement Films portraits tous deux ont choisi de rendre hommage un personnage embl matique de l histoire du cin ma nig rien Moustapha Alassane qui en tournant Aour en 1962 posa la pre
16. design les formes qu il cr e ne r pondent plus l imp ratif de la fonction Elles sugg rent des usages ambigus ind chiffrables est ce une chaise un lit ou une table Dans la lign e du modernisme Absalon est convaincu que le plus court chemin pour changer la vie est de changer ce qui nous entoure mais iL refuse l humanisme progressiste propre ce mouvement Le Corbusier Bauhaus De Stijl Je change seulement pour changer non pour faire mieux D nu de justification ce chan gement instaure une rupture critique avec le pr sent il r v le l arbitraire des formes qui nous entourent et des comportements qu elles 16 conditionnent Du modernisme Absalon conserve le principe de la mise en ordre g o m trique Son geste artistique proc de du rangement ses objets sont de taille gale uniform ment blancs dispos s dans des bo tes sur des tag res ou des socles Cette organisation g om trique est pour moi la base de la cr ation comme ranger une table avant de commencer crire Il faut en quelque sorte tuer la table avant de commen cer une nouvelle vie Chercher un commence ment absolu rompre avec le d sordre du monde r el o toujours quelque chose me perturbe voil la n cessit laquelle r pond l oeuvre Cette n cessit devait trouver une solution dans le projet descellules habitables interrompu par la mort de l artiste Ce projet qui concentre toute la r f
17. documentaire r alisation B n dicte Pagnot production Vivement Lundi TV Rennes participation CNC T l brest CR Bretagne minist re de la Culture et de la Communication CNL Ville de Brest Les Films du Funambule L histoire des luttes ouvri res peut aussi se raconter en bande dessin e En avril 1951 une gr ve des arsenaux paralyse Brest Au cours d une manifestation un militant est abattu d autres bless s par balles Cet pisode tragique est au centre du sc nario d Un homme est mort d Futuropolis Et le h ros de cette histoire v ridique n est autre que le reporter Ren Vautier 22 ans alors qui avait mis sa cam ra au service des gr vistes Tourn en 2006 au moment o l album est sous presse le film documente sa gen se depuis la conception du sc nario par Kris n en 1972 jusqu au dessin et la mise en couleurs de chaque planche par Etienne Davodeau n en 1965 Elev Brest dans une famille de militants communistes Kris connaissait d j cette histoire par les r cits de son grand p re La lecture des m moires de Ren Vautier Cam ra citoyenne d Apog e 1998 a servi de d clencheur Ensuite Kris a poursuivi l enqu te en plongeant dans les archives de la mairie et de la Cin math que de Bretagne Pour Etienne Davodeau qui jusque l avait t le seul sc nariste de ses albums cette collaboration a t une exp rience riche Si Kris a apport le mat
18. documentaire s appuie sur une triple trame narrative La premi re est le r cit au pass par un des protagonistes d une travers e manqu e de la M diterran e o comme par miracle les mig rants reviennent tous sains et saufs au nord de l Afrique La deuxi me est l errance de cet homme qui nous fait en voix off le r cit de ce d part rat De la terrasse de sa pension ou dans les rues qui la bordent il devient l il du r alisateur sur Thiaroye port de p che et point de d part d migration dont les faubourgs en friche et les commerces abandonn s disent le peu d espoir de se faire une place On voit des marmots courir et jouer au baby foot des femmes tendre le linge des anciens assis dans des v tements chatoyants et arborant les regards perplexes de ceux qui pensent n avoir rien offrir la jeune g n ration Mais on voit aussi les publicit s redondantes pour les syst mes de transfert d argent depuis l tranger seule possibilit si l on croit ces r clames de prendre soin des siens A cet homme dont la m re seule peut dire le d sar roi pour son fils de ne pas trouver d emploi et de femme que lui reste t il alors sinon la tentation de l aventure La troisi me trame restitue la fabrication d un bateau depuis la d coupe de l arbre jusqu aux finitions minu tieuses de la peinture qui l ornera Un bateau dans un port de p che quoi de plus vident Mais face la concurrence des cargos euro p ens e
19. donne un tour plus intime aux nombreux d tails film s de ses oeuvres Au fil de son Journal le ma tre m le ses r flexions th oriques sur la peinture et des notations techniques sur sa production en cours ses humeurs cinglantes sur la soci t et ses contemporains On assiste la naissance d un peintre officiel dont on percoit peu peu les contradictions Avide de reconnaissance publique et de protecteurs influents comme le ministre Thiers iL est stimul par ses d tracteurs et ses concurrents tel Ingres la cervelle toute de travers Dandy habitu des soir es mondaines il r p te l envi son ennui ces d ners o se c toient hommes politiques peintres musiciens et po tes en vue Il leur pr f re souvent des escapades la campagne o la solitude l inspire voire la fr quentation des lions empaill s du Museum qui ravivent en lui les motions et les motifs r colt s pendant son voyage au Maroc Tout cela nourrit une peinture f brile aux couleurs audacieuses qui renouvelle les th mes traditionnels et fait de l actualit un genre nouveau LW Il tait une fois la M sopotamie 1998 52 couleur documentaire r alisation Jean Claude Lubtchansky production Trans Europe Film Editions Gallimard mus e du Louvre La Sept Arte La Cinqui me participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DDF minist re de l Education nationale de la Recherche
20. entre banalisation ou exag ration des faits par les parents d mission ou confusion des r les parentaux prise en otage de l enfant dans les querelles de couple Au juge le savoir faire entre culpabilit indicible et inqui tude palpable des enfants entre leur loyaut leurs parents et leur risque d chec scolaire et personnel Dans un tel contexte trouver la bonne solution est toujours une d cision lourde qu il s agisse d un simple accompagnement ducatif de l enfant ou dans les cas les plus graves de son placement hors du domicile familial Avec parfois la gratification d un moment rare quand l enfant se confie enfin en phrases lib ratoires D B 83 La Ribot distinguida litt rature danse musique architecture Hidden Place 2007 46 couleur documentaire r alisation Christophe Derouet production La Huit Cityzen T V participation CNC minist re de la Culture et dela Communication CNL CR Poitou Charentes Olivier Cadiot n en 1956 crivain multiples facettes n aime pas le mot travail Il pr f re parler de trouvaille Mais comment trouve t il Atravers de longs entretiens avec le r alisateur Christophe Derouet et toujours lisant ses propres textes il s explique sur sa m thode la fabrique du texte Cet art po tic comme il le nomme le conduit vers le th tre la chanson autant que vers des r cits haute densit po tique Plus qu un portrait d Olivier Cadiot
21. est r put e territoire national mais surtout civils vietnamiens pris entre les feux adverses des embuscades en ville du vietnam l irak l av nement du journalisme embedded La seconde partie du documentaire affronte donc la dimension pol mique annonc e par le titre les d rives d une information insuffi samment contr l e par l arm e Donald North ancien correspondant d ABC raconte que des ann es apr s la fin du conflit pouss par la curiosit il est all dans les archives de la chaine exhumer les bobines de pellicules transmises au fil des combats Il a alors pu constater que sur la totalit de ses bandes seules les premi res minutes avaient t visionn es et mont es pour tre diffus es lors des journaux Il ne s agissait pas l d une op ration savamment orchestr e de censure mais simplement d un manque d organisation face un besoin de plus en plus pressant de r activit dans le traitement de l information Les bobines arrivaient en salle de montage trop peu de temps avant le d but du journal et les monteurs pris par le temps ne pouvaient visionner l int gralit des images tourn es sur place Dans cette anecdote si trahison des m dias il y a elle ne rel ve pas d une volont d enfrein dre des r gles de communication dict es par les militaires mais plut t d une faute d thique journalistique malheureusement induite par des structures inappropri es pour traiter une information
22. favorisant la diversit des usages des abris o il fait bon vivre Du premier immeuble de la rue Franklin Paris 1903 la reconstruction du Havre apr s 1945 en passant par le Th tre des Champs Elys es 1913 ou l immeuble de la rue Raynouard Paris 1931 dont les int rieurs vont tre de v ritables prototypes pour Le Havre Perret n a cess de conjuguer classicisme et modernit Derri re une ossature robuste en b ton trait brut ou magnifi comme de la pierre comme pour le mus e des Travaux publics Paris en 1938 actuel Conseil conomique et social les appartements traversants sont organis s autour d un espace central vivre les pi ces tant d pourvues de murs porteurs et munies de cloisons coulissantes et pliantes Une Havraise se rappelle les courses de petits cyclistes de plomb le long des lattes du parquet qui pouvaient faire le tour de l appartement d cloisonn De hautes portes fen tres en double vitrage caract risent l homme debout en pens e ensoleillement et insonorisation sont les ma tres mots du confort moderne A S 85 in situ clermont communaut l image dans toutes les biblioth ques Fin 2008 la communaut d agglom ration clermontoise pr sentait la mise disposition du public par l interm diaire des biblioth ques de 7000 films qu elle vient d acqu rir En d cembre 2008 Olivier Bianchi vice pr si dent de Clermont Communaut char
23. films cit s au catalogue g n ral Avril 50 45 O Les films ne disposent pas du pr t aux particuliers B comme Babylone 77E par l interm diaire des m diath ques Barcelone ou la Mort Bar a ou Barzakh 59 E Bataille de la pyramide La 78 A propos du bunker 72 0 Bernard Chard re ou le Cin ma comme humanisme 49 Accords d Alba Les 13 1 Bienvenue Bataville 64 Amour sans les mots 1 26 O Brasilia contradictions d une ville nouvelle 38 Avignon 94 26 Capitaine par exemple 21a E Bophana une trag die cambodgienne 42 1 Carnet de notes pour une Orestie africaine 31 O Bulle et l Architecte La 725 il Certain regard du Sud Un Paul Carpita Youssef Chahine Cinema Novo l ge d or du cin ma br silien 37 AE Avi Mograbi Marc Recha Elia Suleiman sur 1 DVD 46 47 O Foi du si cle La sur 2 DVD 25 O Champollion un scribe pour l Egypte 77 O Homme aux cheveux bleus L S7 El Cin ma chinois hier et aujourd hui Le 51 l Jacqueline Joubert T l notre histoire 26 Cinema Novo 38 O Igor Barr re T l notre histoire 26 Cinexotic 49 ll Jaillissements Isadora Duncan et Auguste Rodin 26 Classe Louvre 78 Pierre Dumayet T l notre histoire 26 O Delacroix mes derni res ann es et quelques autres 76 0 Pierre Tchernia T l notre histoire 26 EA2 13 RageetOutrage 26 En attendant les hommes 67 RaoulSangla T l notre histoire 26 0 Federico Zeri l o
24. le soutien de r seaux africains Afrique 50 17 sera mont clandestinement partir de bobines rescap es De larges citations permettent de se faire une id e de ce br lot qui restera censur jusqu en 1990 des images implacables de la vie des indig nes et en voix off un r quisitoire bouillant dit par Ren Vautier lui m me Interview en Bretagne o il demeure et Bandiagara Mali le cin aste toujours militant raconte cette aventure et t moigne de sa longue amiti pour les Africains E S www cnc fr idc Ren Vautier cin aste franc tireur de Sabrina Malek et Arnaud Soulier 2002 60 45 Avi Mograbi un cin aste en col re collection un certain regard du sud 46 Elia Suleiman cin aste palestinien 2006 26 couleur documentaire r alisation Laurent Billard production Aligal production France 3 Corse Les Films du lourbillon participation CNC Collectivit territoriale corse Laurent Billard nous invite passer une journ e avec Elia Suleiman alors que celui ci doit pr senter Chronique d une disparition 1996 Ramallah C est autant le difficile parcours du cin aste pour passer en territoire palestinien iLest n Nazareth que son discours qui font l int r t de ce film dont l humour distanci n est pas sans rappeler celui d Intervention divine 2001 L homme se r v le ainsi l image de ses films En voiture vers Ramallah Elia Suleiman commente lo
25. lui en la reprise de la derni re s quence parl e de La Maman et la Putain de la longue tirade de V ronika interpr t e alors par Francoise Lebrun dans le film de Vincent Dieutre Vincent Dieutre lui m me Les renvois l uvre originale ne manquent pas Le film a t produit en 35 mm et en noir et blanc Francoise Lebrun est pr sente et participe entre autres par ses conseils Vin cent Dieutre acteur l laboration de la version 2008 enfin la tirade elle m me n a t que peu modifi e simplement adapt e un person nage masculin J ai de tr s jolis seins trans form en J ai de tr s jolies fesses Me faire encloquer en Me faire plomber etc Ces transformations mineures n engagent pas les enjeux principaux du film nous y reviendrons Au bout du compte nous assistons une sorte de r p tition apr s cing essais Vincent Dieu tre prononce finalement int gralement la r plique de V ronika sous les yeux de Fran coise Lebrun L ensemble a t tourn une apr s midi et sur les quatre heures de rushes le montage a conserv une vingtaine de minutes organis es en un r cit qui aboutit au paroxysme de la r citation compl te 12 EA2 est ainsi le bel enfant de plusieurs ren contres Avec Francoise Lebrun d abord que Dieutre a fait tourner dans ses Fragments sur la gr ce en 2006 se liant alors d amiti avec elle il avait d abord envisag de lui confier
26. ma de ses principes de ses m thodes de travail mais tr s peu de lui m me Autour de lui s active une quipe comprenant beaucoup d amis de longue date Port s par le m me engagement ils se plient avec modestie toutes les n cessit s et changent volontiers les r les le chef d corateur devenant l occasion acteur et la com dienne vedette costumi re C est travers leurs conversations en khmer que le portrait se nourrit d anecdotes personnelles Car Rithy Panh survivant d un g nocide o presque toute sa famille a p ri il avait 15 ans la chute du r gime khmer rouge ne se livre pas volontiers De nombreux extraits de films compl tent ce portrait notamment des extraits de S 21 la machine de mort khm re rouge sur lesquels le cin aste apporte un clairage in dit E S histoires de cin ma Le papier ne peut pas envelopper la braise 2006 86 couleur documentaire r alisation Rithy Panh production CDP Ina participation CNC France 3 France 5 M dia Plus RTBF TSR YLE TV1 TSI Procirep Angoa Rithy Panh au chevet d un groupe de prostitu es de Phnom Penh entre leurs nuits de travail Allong es la plupart du temps sur leurs paillasses elles fument se maquillent se disputent avec maquerelles et rabatteurs mangent chantent pleurent Et discutent entre elles leur vie de violence et d humiliation de culpabilit d sert e absolument par le bonheur s y r v l
27. mat riel son bloqu es Paris guides toua regs initialement pr vus absents au moment autour du monde du tournage Une fois ces difficult s r solues nous sommes enfin partis sur la piste la recherche d un convoi L attente a t longue et incertaine avant que je ne r ussisse obtenir l accord de deux chauffeurs pour accompa gner leur convoi pendant quelques jours Le montage a dur environ quatre mois une premi re partie dans le cadre d une r sidence de montage organis e par P riph rie et une seconde partie la maison parall lement au d but du montage son D s le d part je savais que le mat riau ramen du tournage n allait pas tre suffisant J ai donc d cid d utiliser galement les images prises lors de mes rep rages L objectif tait de trouver une structure adapt e la dynamique de disparition et d ap parition que je recherchais Le film ne suit donc pas une chronologie qui ne pourrait elle seule rendre compte de ce mouvement crois il op re par glissements ll commence par pou ser le d roulement classique de la travers e puis s en chappe peu peu pour inventer sa propre temporalit celle d une confrontation des corps et de l espace rythmant le mouve ment de ces hommes basculant d une condi tion une autre Vous tes r alisateur et op rateur Comment avez vous travaill au cadre O D La distance entre les voyageurs les chauffeurs touaregs et moi tait u
28. mille lieues aussi des ors du Palais Garnier quoi de plus trivial et d une certaine mani re de plus propre notre poque que ce vilain petit canard trois sous fabriqu en s rie Fac tieuse incongrue cette image peut donc tre lue comme une sorte d avertissement en premi re instance elle signale le point de vue adopt pour cette cr ation les th mes propos s les questions soulev es par L Alle gro il Penseroso ed il Moderato de Haendel ont t appr hend s partir d ici et maintenant En m me temps par son incongruit juste ment elle permet de comprendre la position qu a occup e les sentiments qu a prouv s Robyn Orlin dans cette entreprise Que fait une chor graphe contemporaine sud afri caine l Op ra de Paris Et le vilain petit canard deviendra t il un joli cygne Rien n est moins SUr Volontiers iconoclaste pol mique en tous cas Robyn Orlin est surnomm e dans son pays Lirritation permanente Sa cible principale est le pouvoir sous toutes ses formes et dans toutes ses expressions le colonialisme et la discrimination en particulier de mani re g n rale ce qui rel ve de la norme de l ordre tabli du bon go t autrement dit d un quel conque mod le dominant Et ses armes favo rites sont l humour une apparente l g ret et un art consomm du d tournement Cependant lorsqu on sait le plaisir qu elle prend brouiller les fronti res entre la sc
29. participation Ville de Gen ve Communidad de Madrid Museo nacional Reina Sofia Sous un titre en forme de mot valise Panoramix qui voque la fois l extension d un parcours r trospectif et le brassage la compression d un mix Maria Ribot dite La Ribot pr sentait en 2003 l int gralit de ses Pi ces distingu es Trente quatre pi ces soit une m ta performance en solo de pr s de trois heures qui pour l artiste madril ne marque l aboutissement de dix ann es de travail Au travers de la pr paration de cet v nement dont il restitue quelques s quences et de propos de La Ribot sur la nature et les enjeux de son projet Luc Peter a compos ce portrait forc ment distingu d une artiste qui en l occurrence fait corps avec son uvre En effet nu donc surexpos mais paradoxalement prot g du m me coup le corps de La Ribot combin divers accessoires chaise bouteille d eau bouts de ficelle de carton parfois une musique un cri un extrait de texte est le motif premier r current des Piezas distinguidas Manifestant le go t de leur cr atrice pour le fragment et l accumulation ces courtes actions sc niques dont la dur e n exc de pas proc dent de la volont d investir un territoire o la danse contemporaine et la performance croisent les arts visuels D marche critique qui vise la notion m me de repr sentation son cadre et ses moyens de production
30. prise double et un fil assez long on pourrait mettre quatre ou cinq rallonges bout bout on arriverait avec les deux bagnoles sur le chantier on se brancherait sur la prise de courant la plus proche on avancerait ou on reculerait la voiture au projo jusqu ce qu on ait le point sur l cran et on ferait la projection comme ca image et son On a effective ment pu installer l appareil de projection sur sa voiture solidement arrim nous avons inau gur notre convoi cin ma la nuit tomb e dans la cour de l union locale D sir ayant post la camionnette face au mur comme un gosse qu a pas t sage nous pr sentant son drap cran tendu l arri re et P tit Zef man uvrant sa Juva 4 mutil e projecteur branch jusqu ce que l image soit nette sur l cran et les vers d Eluard magnifiaient les images les largissaient Un homme est mort qui n avait d autre route que celle o l on hait les fusils Le d part tait donn pen dant une dizaine de nuits nous allions sillon ner Brest et ses chantiers en gr ve Saint Pierre Quilbignon le Bouguen Pontanezen le port et l arsenal dans une ambiance extraor dinaire avec un public de travailleurs aggluti n s sur leurs lieux de travail autour de nos voitures et de gens mal r veill s regardant et soutenant de leurs fen tres Jamais ne nous fut refus e l autorisation de brancher notre rallonge sur la prise de courant
31. processus de requalification conomique et identitaire d une aire g ographique largie Celle ci aboutira dans un futur proche la constitution d une nouvelle m tropole Le pro cessus de patrimonialisation de l architecture du XXe si cle concerne donc une vaste entit urbaine qui int gre Saint Etienne M tropole mais aussi la r gion Rh ne Alpes Si pour Firminy se servir de la signature de Le Corbusier permet de mieux gommer l image du d clin industriel de la ville et de d velopper un tourisme culturel local la strat gie de valorisation du patrimoine local du XXe si cle et ses retomb es conomiques permettent de mettre en oeuvre de nouvelles ambitions terri toriale et identitaire pour Saint Etienne et Lyon transformer l image de l ancienne ville industrielle de Saint Etienne en une m tro pole design moderne par le projet notam ment de construction de la Cit du design sur le site de l ancienne Manufacture construire une identit m tropolitaine lyonnaise et st phanoise en renforcant la centralit de Lyon dans son statut de m tropole europ enne Dans cette perspective de d veloppement du tourisme culturel l chelon r gional la R gion urbaine de Lyon RUL a lanc en 2006 une mise en r seau de cing sites embl ma tiques de l architecture sociale et urbaine du XXe si cle les gratte ciel Villeurbanne le Mus e urbain Tony Garnier Lyon le quartier des Etoiles Givors le couvent
32. r gnait entre voisins une convivia lit exceptionnelle puis au d tour d une phrase elle r v le que pour avoir la maison il fallait la signature du contrema tre elle tait soumise au bon vouloir de l employeur Ce qui brouille les rep res documentaires C est aussi que le film donne tr s peu de rep res chronologiques F Il s agit d une utopie au sens de Thomas More c est dire le un lieu de nulle part qui est aussi le lieu du bonheur Ce n est donc pas la chronique d une cit avec un d but et une autour du monde fin qui ressembleraient aux histoires humaines normales Si c est le meilleur des mondes inu tile de le situer ni de le dater Je n ai pas faitun documentaire didactique la chronique d une cit mosellane Pour autant il y a tout de m me une histoire Bataville a t construite en 1932 et l usine a ferm en 2001 Entre ces deux dates trois g n rations d ouvriers se sont succ d L ge d or c est la deuxi me g n ration qui correspond aux Trente Glo rieuses les ann es 1950 60 C est ces d cen nies que le film s int resse et ce choix est signal par des petits indices on voit passer une 2CV une DS on coute une femme v tue d un chemisier Vichy etc Mais je ne voulais pas pour autant faire une reconstitution J ai pris ces ann es l parce que ce sont celles o le syst me tait son apog e Une poque de prosp rit o le patronat pouvait tenir
33. suivre En cela il n est ni un architecte ni un urbaniste il ne cherche am liorer ou organiser la vie de personne except la sienne Absalon se tient seul Mais sa solution peut nous int resser au moins comme sympt me car nous sommes tous concern s par l habitat Ses cellules lui permettent de choisir sa vie Choisir au sens le plus noble du terme lire mais aussi refuser L exiguit des cellules l oblige par exemple refuser le superflu tre toujours en contact avec lui m me Plus peut tre que le Bauhaus ou Le Corbusier auxquels Absalon fait r f rence les cellules rappellent l esth tique du bunker Les murs blancs les ouvertures troites la lumi re p n trant par le toit donnent l impression d un espace clos ferm sur lui m me C V Le Corbusier il l avait lu il connaissait le Modulor et il a visit le cabanon de Roque brune Cap Martin Mais il a fait table rase de ces r f rences Le bunker c est l impression premi re qu on en a Mais d s que l on visite les maisons on a un sentiment d apaisement A l int rieur la blancheur procure une sensa tion de s r nit Tout est concu de mani re tr s pr cise allong sur le lit par exemple on ne rencontre pas d ar tes dans le champ de vision On est dans un blanc complet l espace int rieur devient infini En m me temps vous ressentez fortement la fragilit de ces mai sons notamment par le son qui p n tre de l ext
34. t quelqu un qui est mort en mer on voit une jeune fille s effon drer en larmes parce que son fr re jumeau est mort sur la route de l Europe on mesure imm diatement l ampleur du ph nom ne Dans une ville c ti re telle Thiaroye chaque jeune est touch par le d part d un proche Mais peuvent ils y chapper L enseignant rappelle ses l ves la d gradation de la situation cono mique et la corruption des lites Comment lutter alors contre l attrait que repr sente la possibilit de subvenir aux besoins des siens en obtenant m me le travaille moins pay et le plus difficile en Europe This is a big question comme il le dit lui m me la fin de sa classe Discutant ensuite avec le r alisateur ce profes seur d anglais dipl m d une universit am ricaine raconte comment il est revenu au pays pour faire profiter de son exp rience Mais les autour du monde r alit s conomique et politique sont telles qu il peine faire merger ses projets il admet que sa famille comme beaucoup d au tres survit gr ce aux subsides envoy par son fr re migr Barcelone Sur un mur de la ville on voit crits ces mots Travail Discipline R ussite A couter les uns et les autres on se rend compte que cela semble vrai ici encore moins qu ailleurs Si rester et revenir semblent aussi difficiles l un que l autre il ne reste que l exil Pour mon trer cette puissance qui pousse partir le
35. titre le spectateur reste avec ces questions les m dias trahissent ils Qui Eux m mes La politique internationale de leur pays L ar m e Qui trahit qui Un point d interrogation la fin du titre n aurait il pas t n cessaire pour nuancer les id es aujourd hui pr ta blies sur les rapports conflictuels entre guerres et m dias Patrick Barb ris souhaitait d vidence initier l heure d un conflit en Irak dont les images sont quasiment absentes de nos crans une r flexion sur la libert de la presse en temps de guerre ses modalit s d expression son thique ses limites personnelles ou poli tiques Entre son ambition pr senter les ori gines de l information audiovisuelle de guerre moderne et ses moyens les images de la guerre du Vietnam le film propose deux docu mentaires en un l un sur la bataille du T t l autre sur les reporters de guerre au Vietnam certes pr curseurs puisqu la mani re du pr sentateur vedette de CBS Walter Cronkite ils ont eu l audace de proposer quelque chose de personnel et d innovant prenant la parole en leur nom propre pour exprimer la voix du plus grand nombre Delphine Robic Diaz 1 Cf catalogue Images de la culture La Foi du si cle 1999 4 x 52 et Roman Karmen un cin aste au service de la r volution 2001 90 2 Cf Les Ombres du bagne consacr au bagne de Guyane 2006 3 Cf Le Si cle de Verdun 2006 envers des m dias la libert ta
36. volution culturelle en 1976 il tait rel gu la seule fonction d outil de propagande du pouvoir Xie Jin explique comment dans ses films r alistes socialistes S urs de sc ne 1965 par exemple il parvient donner une vision personnelle et tragique qui refl te en creux la situation du pays En 1978 est cr e l Acad mie du cin ma de P kin d o jaillit la 5 me g n ration Chen Kaige avec Terre Jaune 1984 Zhang Yimou avec Epouse et Concubine 1991 ou Tian Zhuangzhuang avec Le Cerf Volant bleu 1993 trouvent un nouveau langage m lant tradition chinoise et modernisme europ en N s des v nements de la Place Tian anmen en 1989 les cin astes de la 6 me g n ration d peignent l inverse de facon r aliste et crue le nouvel individualisme dominant Jia Zhang ke filme l errance d une jeunesse perdue dans Xia Wu artisan pickpocket 1997 et Wang Chao d peint de Jeunes provinciales qui montent la ville et se prostituent dans Voiture de luxe 2006 Cependant ces films audacieux ne trouvent pas place dans les salles o seules r gnent encore les grosses productions M D 51 autour du monde 52 24 heures chrono Nikola Chesnais photographe et cin aste documentait pour le site d Attac le Forum social mondial de Porto Allegre en 2003 quand l aventure de Trabalho Escravo a commenc Il raconte ici les p rip ties d un tournage clair puis d un montage au long cours plusieurs ann es p
37. 1971 partir de l enregistrement du commentaire de Dr ville lui m me en 1928 Autour de L Argent est un documentaire exceptionnel sur les coulisses du cin ma muet Coup de ma tre de la part d un tout jeune homme alors photographe pour qui les inventions formelles des avant gardes ne semblent pas avoir de secret Autour de L Argent va lancer la carri re de cin aste de Dr ville qu il poursuivra par quelques documentaires dont un r alis avec Joris Ivens puis par des films de fiction L audace est bien ce qui s duit dans ce film indiscret qui force les murs des studios Path de la rue Franc ur Paris pour nous faire p n trer au c ur d une poque l ge industriel du cin ma muet Le cin ma apparait comme une norme usine dans laquelle s agitent des arm es de figurants et de techniciens comme dans la M tropolis de Fritz Lang Pourtant entre les pans du d cor immense sous un ciel de projecteurs les mains tournent encore les manivelles Et si la technique est partout tout le g nie de la mise en sc ne consiste la faire oublier par d incroyables mouvements d appareils souvent rendus possibles par des bricolages de fortune S M histoires de cin ma Marcel L Herbier de l art silencieux 2007 54 couleur documentaire r alisation Laurent V ray production Carlotta Films AFRHC De l avis de nombreux critiques de son temps Marcel L Herbier 1888 1979 fut pour le cin
38. 90 images de la culture mode d emploi 3 _ Le fonds Images de la culture est un catalogue de films documentaires g r par le CNC Il s adresse aux organismes culturels sociaux ou ducatifs structures tr s vari es comme des lieux de spectacle des tablissements scolaires des biblioth ques publiques des mus es des lieux de formation des coles d art des festivals tous ceux qui m nent une action culturelle en contact direct avec le public Les films sont disponibles en format DVD et en location pour le B ta SP ils sont destin s des diffusions publiques et gratuites sur le territoire francais leur consultation sur place et au pr t aux particuliers par l interm diaire des m diath ques Le fonds Images de la culture repr sente une grande partie du patrimoine audiovisuel de ces vingt derni res ann es en rassemblant les ceuvres aid es ou acquises par les diff rentes Directions du minist re de la Culture et de la Communication et de l Acs Agence nationale pour la coh sion sociale et l galit des chances Le CNC compl te ce catalogue par ses propres acquisitions en particulier par le biais du dispositif Regards sur le cin ma le site images de la culture www cnc fr idc Il explicite les modalit s et les conditions d utilisation des oeuvres documentaires donne acc s au catalogue avec des recherches par titres par mots cl s et par noms de personnes Il donne acc s une carte
39. Alice Diop production Point du Jour production Voyage participation CNC Procirep Angoa Acs N e en France de parents s n galais immigr s la S n gauloise Alice Diop d cide de revenir Dakar pour tourner un film sur sa famille rest e au pays Posant sa cam ra dans la cour de la maison o sa m re a pass sa jeunesse elle entame un dialogue avec les S n galaises ses tantes et cousines qui vivent l en cherchant comprendre ce que c est que d tre une femme ici cette femme qu elle aurait pu tre sans l exil de sa m re Si le film s attache essentiellement aux femmes de la maisonn e les hommes ne cessent pourtant d appara tre en creux Leur quasi absence l image renvoie leur absence dans la vie qui p se sur le quotidien des tantes et des cousines d Alice Si Mame Sarr est soucieuse c est qu elle s appr te quitter son mari Aziz parti vivre en Italie et qui ne lui donne ni nouvelles ni argent Si Diopi en plus des travaux m nagers fait tous les jours cuire des pastels qu elle va vendre dans la rue C est parce qu aucun des hommes de la famille ne travaille Si les femmes d une mani re g n rale doivent se doter de tout un arsenal de s duction comme Mouille et Aissatou nous le font d couvrir avec un tonnant franc parler c est parce que p se sur elles la menace de voir leur mari prendre une deuxi me pouse Au fil des conversations souvent dr les e
40. Elle gagne l amiti de quelques uns qui acceptent de confier la cam ra leurs tribulations et leur d tresse lls trouvent des mots d chirants pour dire le chagrin qui les d vore Je me sens comme un vieux slip r sume l un tandis qu un autre tue le temps en comptant les chiens qui passent Le g n rique de fin nous apprend que les h ros du film ont fui qui les Talibans qui les Am ricains qui un enr lement forc dans l arm e rythr enne que l un tait chef d entreprise l autre tudiant en biologie Beaucoup mourront dans l aventure ou disparaitront sans laisser de traces Mais Calais ils ne sont rien d autre que des hommes tourment s par une attente qui ronge leur vie Chaque journ e est une preuve l issue incertaine Abris de fortune errance sous la pluie arrestations r p tition bagarres autour de la distribution des repas tentatives d vasion bord de camions tel est le quotidien de ces obstin s rescap s de tant de guerres de ge les de radeaux clandestins qui n ont plus rien perdre que leur vie m me La r alisatrice met la m me obstination les filmer jusque dans les situations les plus p rilleuses et maintenir co te que co te un lien forc ment pr caire mais n anmoins fraternel et pudique E S autour du monde Barcelone ou la Mort Barca ou Barzakh 2007 50 couleur documentaire r alisation Idrissa Guiro production Simbad Films
41. Europe l horizon du voyage Peut tre d signent ils aussi l image que poursuit le r alisateur travers le pare brise du 4 x4 celle d une pyramide d hommes qui tanguent des jours durant au gr de la piste le visage envelopp de ch ches color s pour se prot ger du sable et du soleil agripp s pour certains un simple b ton coinc dans la carrosserie Cette image d fie notre entendement Plut t que de l analyser d extirper ce qu elle contient de drame personnel ou de v rit politique Olivier Dury tient la distance Il ne force pas le secret mais laisse venir lui les hommes qui l accueillent dans leur communaut nomade Sans rien ignorer de l incertitude de leur sort il leur rend hommage en laissant apparaitre la travers e comme une entreprise collective dont ne sont pas absents pourtant vite effac s par la fatigue les moments de joie et d merveillement face aux beaut s du d sert S M 61 nuit Plans larges et gros plans m ont servi pour exprimer ce quoi l homme est en butte dans cet environnement travers des varia tions de rapports d chelle tendues monu mentales enserrant les hommes de toutes parts et corps enchev tr s sur le v hicule Qu est ce qui a guid la relation du son l image L utilisation de la musique O D La parole des hommes est d termi nante mais c est par bribes plut t que par le biais d interviews qu elle s inscrit dans le film Ce sont des mots des
42. Fr d ric Ramade production Atopic participation CNC France 2 Absynthe production Arte France d veloppement Poly son postproduction Centre Images Procirep Angoa Agicoa Arcadi minist re de la Culture et de la Communication Cnap Symbole envahissant du confort bon march et de l architecture de masse le pavillon est il une ceuvre d art qui s ignore Fr d ric Ramade m ne l enqu te aupr s de sa propre famille propri taire depuis plus de vingt cinq ans d une r sidence dans un lotissement en Touraine Avec humour et tendresse mais sans tre dupes son p re sa m re sa s ur et lui m me exposent l art de vivre en pavillon C est la mani re de Luc Moullet sur le mode de l autodocumentaire fantasque et rigoureux que Fr d ric Ramade a compos cette ode Une ode c est dire un chant un hommage l loge et non la critique que l on attendrait pour un tel sujet Pour mettre en lumi re le ph nom ne pavillonnaire il adopte la forme noble du cin ma la pellicule couleur panoramique plut t que l image vid o prend pour maison t moin celle nimb e de nostalgie o il a pass son enfance et met en sc ne parents et voisins Sous le signe de Marcel Duchamp le film renverse les valeurs de l art et du banal espace sans qualit s le pavillon multiplie les paradoxes d fie les limites de l unique et de sa reproductibilit Ni beau ni moche ni impos ni choisi ni ancien ni moder
43. La r p tition est fondatrice de la structure de la nouvelle Dans le film il y a plusieurs situa tions Jean donne son texte en boucle il teste sa m moire en m me temps qu il cherche se positionner dans l espace Thomas Bauer Tous ces niveaux de sens et de r cit tissent entre eux des relations d incertitude qui d fi nissent le cin ma d sidentifi de Thomas Bauer mis distance de lui m me Telle est la qualit et la force des espaces fil miques contemporains leur qualit d objets inchoatifs en fait des espaces de d chiffre ment complexes d histoires plurielles frag mentaires h t rog nes En devenir Pascale Cassagnau images de la culture l envers des cartes Depuis 2002 les films et les installations de Bouchra Khalili investissent des zones de passage de l aire m diterran enne d troits ports pour couter ceux qui les habitent s dentaires en transit ou migrants quai Entretien avec Mathieu Capel propos du film Anya Anya forme un ensemble Straight Stories 2 avec deux autres pi ces Pourquoi est il pr sent seul ici Bouchra Khalili es deux autres font partie d un projet d installation et ne peuvent tre mon tr es de mani re dissoci e Anya en revanche a t concu pour fonctionner comme un film qui puisse s int grer par ailleurs cette ins tallation et m me d autres de mes vid os dans un contexte d exposition Vous revendiquez l impuret du m dium
44. africains et sur l Afrique et quelques films lusophones La majeure partie de ces films sont produits avec les moyens de l Europe mais avec des auteurs et des quipes africaines Nous avons aussi s lectionn s des films europ ens traitant de l Afrique mais en tenant compte du parcours du cin aste et de son regard exerc la pro bl matique trait e Pour exemple les films de Laurent Chevallier France ou Pierre Yves Vandeweerd Belgique Nous avons sollicit les r alisateurs de films documentaires de chaque pays gr ce au concours des festivals africains canadiens et europ ens les films envoy s aux Etats G n raux de Lussas et regroup s La Maison du Doc constituent une base de donn es importante Mais aussi gr ce in situ l appui de notre r seau Africadoc en Afrique qui regroupe tant les producteurs les r alisa teurs que les auteurs qui ont particip de pr s ou de loin nos r sidences d critures et ren contres de coproduction depuis sept ans Au del de la qualit de l criture documentaire premier crit re de s lection nous avons cher ch couvrir n assez large de thema tiques soci t art culture sant environne ment histoire Notre public tant constitu en majorit de cha nes de TV nationales il tait important de regrouper des films qui tout en traitant d v nements et de probl matiques sp cifiques pouvaient int resser une multi tude de pays et un
45. antique d ploie un avant corps central imitant un temple flanqu de larges portiques couverts qui desservent grange curie et pressoir aux extr mit s Respectueux de la tradition classique il reprend l analogie entre difice et corps humain avec un souci permanent des principes d axialit et de sym trie Cependant en tant qu architecte moderne et pragmatique Palladio n oublie pas que la bonne proportion doit aussi rendre la construction plus commode et plus solide R sultat une construction l conomie en briques une int gration du syst me hydraulique depuis la source vers les cuisines et les jardins une approche standardis e du plan modulaire destin lui assurer une post rit dans les si cles suivants A S La Philharmonie de Luxembourg 2007 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Richard Copans production Les Films d lci Arte France Centre Pompidou participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA Fonds d urbanisation et d am nagement du Plateau de Kirchberg Comment rendre compte de la conception cin tique du b timent de la Philharmonie de Luxembourg Pour son auteur Christian de Portzamparc l espace architectural s appr hende dans le temps et le mouvement comme la musique se d ploie dans la dur e Richard Copans choisit alors de d cliner par de longs travellings les sensations visuelles imagi
46. ao t 2008 128 p une visite au mus e paysages chor graphiques armand gatti l homme en gloire image mouvement contemporains famille je vous aime histoires de cin ma la ville vue par photographie et documentaire histoires de cin ma ed f Centre national du cin ma Images de la culture et de l image anim e Service de la diffusion culturelle 11 rue Galil e 75116 Paris t l 01 44 34 35 05 fax 01 44 34 37 68 idc cnc fr wwww cnc fr idc LU Ai i b 1 i 1 K H A I N Direction de la cr ation des territoires et des publics HE P Service de la diffusion culturelle ed i 2 S 11 rue Gallil e BAM 75116 Paris 20 ES t l 01 44 34 35 05 a fax 01 44 34 37 68 3 E in i m z e af ben e a ep M t P kengt n f u idc cnc fr www cnc fr idc
47. au del des dif f rences est pour elle une question fonda mentale C est m me la question pr cise autour de laquelle est articul e sa lecture de la pi ce celle de l cart entre la Joie et la M lancolie entre l poque baroque et le monde d aujourd hui comme entre la r alit sud africaine contemporaine et l activit d une institution comme l Op ra de Paris Ecart qu elle a tent de r duire en forcant la confrontation par exemple en faisant se d rou ler son Allegro sur des images de paysages d Afrique du Sud mais aussi des d sastres naturels et humains qui ont marqu les pre mi res ann es de ce si cle Ecart auquel d une certaine mani re elle s est elle m me confront e en acceptant de se lancer dans cette aventure c est dire de franchir la dis tance de Johannesburg au Palais Garnier et surtout d ouvrir un territoire de rencontre de partage et d change avec les danseurs du Ballet de l Op ra Le film de Philippe Lain et St phanie Mag nant porte moins sur la pi ce elle m me que autour du monde sur le long cheminement qui a conduit sa cr ation Ce qu il fait appara tre aussi au del du portrait d une artiste singuli re c est la mani re dont les pr occupations qui l ani ment et dont ses oeuvres sont l cho sont mises en jeu dans son processus de travail qu elles en sont presque le principe Myriam Bloed 1 Les choristes quant eux taient diss min s parmi
48. aurait pos des probl mes de turbulences Ils sont dispos s de mani re casser le vent L espace est tr s ouvert On ne peut pas acc der la plage en voiture Jean Balladur a essay de limiter la circulation La mer n est pas visible depuis la route ce qui pour la M diterran e est tr s rare Si La Grande Motte semble avoir t construite ex nihilo sur un d sert Jean Balladur parle lui d une interpr tation des lieux et d un dialogue des pyramides avec la cha ne des C vennes l horizon J D Il cherche des signes Il s accroche au moindre signe dans un espace o il n y a pas grand chose et il l exploite au maximum Jean Balladur a galement dot l architecture d une dimension symbolique Il a essay d inventer un pass pour une ville qui n en a pas Pour revenir aux habitants comme ils savent qu ils vivent dans la caricature de la ville baln aire de masse et qu ils se sentent attaqu s ils d fendent leur ville ils en sont plus fiers que n importe quel habitant d une ville voisine Il y a chez eux un c t militant En revanche il n y a pas de maternit ce qui veut dire qu il n existe pas de Grand Mottois de naissance on y vient toujours d ailleurs Ily a dans le film un texte de Jean Balladur qui expose l id e que la ville serait fond e sur les instincts de l homme instincts qu il d finit comme antinomiques J D Comme vouloir la fois tre ensemble et d sirer tre seul J
49. autour du monde Affaires de grandes familles 2008 68 couleur documentaire r alisation Samuel Gantier production Play Film Arte France France 3 Nord Pas de Calais Picardie CRRAV Nord Pas de Calais participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA mission du patrimoine ethnologique Procirep Angoa En cette premi re moiti du XXe si cle en France le patronat textile du Nord forme un monde part codifi O les garcons se doivent d entrer dans l affaire familiale oU les filles s allient des rejetons du m me milieu Samuel Gantier est issu de ce milieu d industriels puissants qui v n raient Dieu la famille et le travail En petit fils autant qu en ethnologue il enqu te sur les valeurs auxquelles cinq g n rations se conform rent Les bobines tourn es par l arri re grand p re montrent des f tes familiales qui r unissaient couramment cent deux cents personnes y compris le cur et les bonnes d enfant Des ann es 1930 aux ann es 1950 les gestes se r p tent on c l bre des mariages arrang s entre familles qui vont multiplier usines et descendance Pas de luxe tapageur pas d arrogance les petits h ritiers sont lev s dans le respect de l autorit et du devoir Plantant sa cam ra dans le salon des oncles tantes et cousins Samuel Gantier livre un film la fois familial et social intime et distanci Avec la fermeture des usines ce monde a qua
50. cruciale o il entre en R sistance S il faut crire des po mes tout ne doit pas se borner l ce serait d risoirement insuffisant Avant m me de prendre les armes de s engager activement Char choisit le silence il ne publiera rien Mobilis en 1939 Ren Char rentre en Provence apr s la D b cle Ses liens nou s d s 1933 avec certains r fugi s font de lui un suspect aux yeux de la police Mais en 1941 tandis qu Andr Breton et d autres quittent le pays Char reste en France Exil de l int rieur il s installe dans les Basses Alpes C reste o sous le nom d Alexandre il entre l ann e suivante dans la clandestinit En septembre 1943 il dirige le secteur atterrissage parachutage de l Arm e secr te pour la zone Durance Ce temps de fureur et myst re y compris les ann es pass es dans la R sistance aura pourtant t extraordinairement f cond pour le po te Je me fais violence pour conserver malgr mon humeur ma voix d encre crit il Les Feuillets d Hypnos Compos de nombreuses archives ce documentaire se cl t sur une s quence remarquable un court reportage sur le maquis de C reste r alis chaud en ao t 1944 par les Actualit s fran aises o Char est entour de ses compagnons d armes M B La Ribot distinguida 2004 63 couleur documentaire r alisation Luc Peter production Intermezzo Films Schweizer Fernsehen DRS Le Centre Pompidou
51. de plan de plus de quatre ou cinq secondes Compte tenu de cela partir des ann es 1970 j ai commenc faire des plans tr s longs M me l poque de Discorama une chanson pouvait tre contenue en un seul plan Et puis je suis all plus loin j ai fait les plans films La Passion selon saint Mat thieu par exemple en 58 minutes entre la Porte de Pantin et la Porte des Lilas Pour Zal a TV aussi je r unissais des amis ou des inconnus qui parlaient de l actualit avec des journaux sur la table o ils pointaient leurs sources Un seul plan de 30 minutes autour d eux entre eux m approchant des docu ments dont ils parlaient Filmer en continuit est une mani re d hommage l attelage de l espace et du temps Je pense qu on s loigne de cette t l vision agora o le citoyen exerce rait son droit au d bat Il faut admettre que l autre peut avoir des points de vue qui enri chissent le v tre mais peuvent froisser votre ego ne demande personne d tre parfait quand je dis personne n est parfait j ajoute toujours et je suis du nombre Propos recueillis par Caroline Terr e septembre 2009 27 histoires de cin ma 28 un film au futur propos de Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pier Paolo Pasolini par Mathieu Capel De d cembre 1968 f vrier 1969 Pier Paolo Pasolini tourne Carnet de notes pour une Orestie africaine peu pr s en m me temps que Porcherie
52. de l image anim e Nouvelle Vague du cin ma roumain La 51 E Service de la Diffusion culturelle Ode pavillonnaire 11 rue Galil e 75116 Paris Ombre et la main regards sur une restauration L 78 O t l 01 44 34 35 05 Oncle Rithy 43 O IA 01 768 Otar losseliani le merle siffleur Cin ma de notre temps 35 O alain sartelet cnc fr Papier ne peut pas envelopper la braise Le 43 ll Pascal Barbot L Invention de la cuisine 81 O Petit Blanc la cam ra rouge Le 45 Les titres de collections sont indiqu s en gras Rappelle toi Barbara 85 Tous les nouveaux films disposent du droit de pr t aux particuliers Ren Char nom de guerre Alexandre 84 par l interm diaire des m diath ques R ponse de l architecte Les Int rieurs chez Auguste Perret 85 L Rien ne s efface 48 Robyn Orlin de Johannesburg au Palais Garnier 75 nouveaux films au catalogue S n galaises et la S n gauloise Les 67 UJ Soudain La Grande Motte 70 O Achille Millien passeur de m moire 85 l Trabalho Escravo 55 O Affaires de grandes familles 83 Victoire Terminus 68 O 1 une actrice africaine 40 U Vietnam la trahison des m dias 26 O Anya Straight Stories 2 TS Vin de la col re Le 83 Architectures Phaeno le b timent paysage Virus dans la ville Un 17 E La Villa Barbaro La Philharmonie de Luxembourg sur 1 DVD 82 Ll Welles Angels 51 0O Arletty Lady Paname 49 Au tribunal de l enfance 83 1 Autour de L Argent 33
53. de la Tourette Eveux le site Le Corbusier Firminy Vert Il s agit de cr er des dynamiques de coop ra images de la culture tion une nouvelle chelle pour construire un sentiment d appartenance et contribuer au rayonnement de la m tropole avec une th matique f d ratrice des utopies r alis es 3 Ce projet qui constitue une op ration pilote en mati re de d veloppement coop ratif du tou risme urbain a pour objectif de renforcer le rayonnement de la m tropole Une des facons de mettre en valeur son territoire est de th matiser dans un contexte de retour en force du local face au global Mettre en valeur son patrimoine du XXe si cle des fins de d veloppement territorial est aujourd hui un objectif reconnu par l ensem ble des acteurs de la future m tropole lyon naise et st phanoise La synergie entre les dif f rents partenaires de ce projet de classement du site Le Corbusier au Patrimoine mondial permettra peut tre de r pondre avec plus d efficacit aux crit res de s lection de l Unesco l t 20105 Annick Spay 1 Firminy Le Corbusier en h ritage sous la direction de Xavier Guillot Publications de l Universit de Saint Etienne 2008 2 Firminy ville mus e in Le Monde 2 d c 2006 3 S minaire de la RUL 29 09 2006 pr sentation du document de strat gie marketing du projet r alis par Nova 7 Un nouveau produit du tourisme culturel des utopies r alis e
54. de majestueux paysages et une nouvelle facon d tre Dans la vie sa qu te de solitude constitue le fondement de son uvre M D Les R cr ations de Paul Carpita 2006 27 couleur documentaire r alisation Jean Fran ois Aumaitre production Aligal production France 3 Corse participation CNC Jean Fran ois Auma tre revient sur la carri re de Paul Carpita instituteur militant communiste et surtout cin aste Son film le plus c l bre interdit en 1955 Le Rendez vous des quais n a t retrouv qu en 1988 lui offrant une seconde vie Les images des films du cin aste v ritable m moire de Marseille se confrontent celles de la ville aujourd hui dans laquelle un Paul Carpita toujours fringuant nous guide L engagement de Paul Carpita ne faiblit pas iL manifeste aujourd hui d non ant la politique d emploi des jeunes comme jadis il filmait de l int rieur les manifestations syndicales ou pacifistes Apr s guerre Paul Carpita fonde le groupe Cin pax et r alise des films de contre actualit Il revient sur le port et se souvient de la r volte des dockers contre la guerre d Indochine qu il a film e dans Le Rendez vous des quais Lors d une visite l cole o il a t instituteur il se souvient de La R cr ation 1958 film qui rend hommage un camarade mort pendant la guerre d Alg rie Politique et enfance sont les mots d ordre de ce cin ma comme l explique Jean Pierre Dani
55. dense et complexe en un temps limit Avec le Vietnam les Etats Unis ont certes fait l exp rience des d rives de l information mais c est d un exc s de d sinvolture l gard des m dias dont on ne mesurait pas encore l poque l impact sur la population qu elles r sultent et non d un exc s de censure Pro gressivement au fur et mesure que le pr si 24 dent Lyndon Johnson sent l opinion lui chap per son quipe et l tat major prennent conscience de l influence de l information sur l issue de combats se d roulant pourtant de l autre c t du globe Ron Steinman raconte ainsi la fin du film comment les images d une ex cution som maire en pleine rue perp tr e par l un des alli s des Am ricains le chef de la police sud vietnamienne le g n ral Loan ont t censu r es lors de leur diffusion t l vis e au motif que la vue du sang de la victime inondant la chauss e n tait pas convenable Ces images tourn es par deux fr res vietnamiens came ramen ont t doubl es d une photographie publi e en Une du New York Times et qui a valu son auteur Eddie Adams le prix Pulitzer Cette anecdote illustr e par l int gralit des images film es sur le vif suivies du montage tronqu diffus l poque est l un des l ments principaux propos s la fin du docu mentaire Il est d ailleurs regretter que la pr sentation de ces images aient lieu elle au d but du film au
56. des mouvements d appareil prennent un sens diff rent Par ailleurs le documentaire de Laurent V ray permet de replacer L Argent dans la filiation d autres films sur le d sir ceux de Stroheim par exemple ou d uvres dont le personnage principal est fascinant alors qu il incarne les valeurs du Mal Alcover interpr tant Saccard l instar du h ros de Forfaiture 1915 de Cecil B de Mille que L Herbier admirait tant Sur un autre plan la description des rapports de L Herbier avec son producteur Jean Sapene jusqu au fameux coup de poing entre le pro ducteur et le cin aste est clairante Il faut dire que Sapene tait tr s interventionniste du sc nario au tournage en passant par le d coupage L Herbier pour le contrer avait essay d obtenir la nomination d un adminis trateur qui ferait tampon entre le tycoon et lui sans succ s Par la description de cette r sis tance on comprend mieux que L Herbier conce vait la r alisation d un film comme la cr ation d une oeuvre d art D ailleurs la force de cette position est manifeste dans les extraits d une images de la culture Autour de L Argent 1928 40 noir et blanc documentaire r alisation Jean Dr ville production Cin graphic Films L Herbier R alis es en 1928 sur le tournage de L Argent de Marcel L Herbier ces Indiscr tions cin graphiques commises en cours de r alisation ont pour auteur un jeune homme alors g de 22 ans Sonoris en
57. des mus es de France Par un commentaire off r current Laurence Garret retrace l existence d un groupe d artistes contestataires les Barbus l ves extr mistes de David exclus du tr s officiel atelier du Louvre en 17989 Parall lement elle filme les gestes qui redonnent progressivement formes et couleurs la vaste toile manifeste du groupe L Ecole d Apelle de Jean Broc Les restauratrices expliquent minutieusement les tapes de leur travail Form s par David pour l assister dans son premier grand tableau l esprit grec Les Sabines de jeunes artistes voudraient pousser la r volution picturale de leur ma tre l extr me le taxant de rococo et adoptant jusqu aux us et costumes des philosophes antiques L un d eux Jean Broc repr sente alors le peintre grec Apelle montrant ses l ves l esquisse de sa c l bre Calomnie r alis e pour protester contre une accusation injuste Le th me est minemment politique apr s les d bordements de la Terreur L identification du groupe des Barbus l Ecole d Apelle donne en outre leur revendication la caution du v ritable style l antique r ponse artistique leur exclusion Nettoyage mastiquage des lacunes tudes chimique et radiographique teintes glacis vernis Restaur e de facon r versible par l quipe d Anne Lepage l oeuvre retrouve sous le regard des conservateurs du Louvre en visite la lisibilit qui lui permettra enfin d tre vue e
58. e de sc nes expressives de chasse vie familiale ou amoureuse rois puissants et dieux souvent li s aux fleuves L W images de la culture B comme Babylone B comme Babylone 2008 554 couleur documentaire r alisation Bernard George production Les Films du Tambour de soie mus e du Louvre Arte participation CNC AVRO YLE Procirep Angoa minist re des Affaires trang res Sur les pas d une jeune iconographe qui participe Paris la cr ation d une encyclop die en ligne Bernard George interroge de nombreux sp cialistes qui commentent les avanc es fantastiques que la civilisation m sopotamienne a apport es l humanit Ils voquent aussi les mythes que Babylone a nourris dans l imaginaire des peuples de l Antiquit nos jours sans omettre la tragique situation actuelle engendr e par la guerre en Irak Pour les Occidentaux Babylone incarne la fois la fascination et la r pulsion de l Orient ville biblique maudite de tous les vices en p riode de crise r f rence urbaine magnifique en temps de prosp rit avec sa tour symbole tant t d orgueil ch ti tant t de solidarit C est ce monument mythique qui a motiv les recherches arch ologiques rest es vaines jusqu aux d couvertes allemandes promues par l empereur Guillaume ll Seules les fondations ayant t retrouv es on value la hauteur de cette ziggourat 90 m tres La civilisati
59. entre in situ producteurs et porteurs sont organis s Le tout sur deux journ es Comment les 13 projets ont ils t s lectionn s dois dire nous avons et tres agreable ment surpris par la qualit de la plupart des projets envoy s et r jouis de leur vari t de leur provenance g ographique A la suite de l appel plus de 260 projets issus de 50 pays nous ont t adress s Apr s c est le lent tra vail de d couverte de chaque dossier lecture visionnage valuation de faisabilit etc Nous avons voulu privil gier des aventures accom pagn es par des structures de production ou non pour lesquelles le budget n tait pas r dhi bitoire c est dire qui facilitaient une entr e modeste en coproduction et sur lesquels des producteurs pouvaient s engager diff rents stades Mais en m me temps des projets exi geantartistiquement Au final 13 projets venant de huit pays diff rents Allemagne Belgique Chili Colombie France Inde Liban Mexique On a tenu ce que les approches les sujets le parcours des r alisateurs y compris le format iLy a eu plusieurs films brefs soient tr s vari s Cela va d Alan Vega une fiction mexicaine du portrait d une star de cin ma gyptienne lesplonnage sovi tique de r colte de la canne sucre film e exp rimentale la bio graphie psych d lique d un astronaute etc On connaissait le travail de certains d autres ont t de
60. et peine trois mois avant d entamer le tournage de M d e soit deux des films les plus cens ment obscurs de leur auteur En regard les Notes semblent lim pides leur forme documentaire respecte glo balement la chronologie des trag dies d Eschyle dont elles pr parent l adaptation de long m trage lin arit que renforce le commen taire off dit par Pasolini Le premier montage qu il propose en avril 1970 est pourtant refus par son commandi taire La RAI le consid re comme un film diffi cile et de ce fait peu commercable sic et dif ficilement consommable Roberto Chiesi Officiellement le film ne r pondrait pas non plus aux exigences de dur e et de facture pr c demment convenues Il faudra la mort de Pasolini pour que le film soit finalement diffus en salle en novembre 1975 deux ans apr s avoir b n fici Venise d une unique projection sous sa forme d finitive Le destin malheureux du Carnet de notes a l avantage de pointer sa relative complexit surtout quand on le compare la s rie des Appunti auquel il ressortit a priori ll agr ge en effet des mat riaux et des s quences h t ro clites rep rages casting en Tanzanie en Ouganda et au Tanganyika images d archives de la guerre au Biafra sc nes achev es et inclure telles quelles dans L Orestie venir ainsi qu un d bat tourn l universit La Sapienza de Rome avec des tudiants d ori gine africaine Toutes ces s
61. fil narratif et ne pas le diluer avec des commentaires Riv l op ration je n ai pu tourner que tr s peu de plans de paysage et ces l ments de contexte spatial m ont un peu manqu au montage J ai exploit mes rushes au maximum avec comme priorit de faire exister les corps et les voix Au tournage jai cherch me placer dans une distance classique celle de John Ford qui est le seul auquel j ai pens dans la fazenda J ai t form par la photographie directe le docu ment et le cin ma Fiction et documentaire J aime le cin ma qui rend complexes les limites entre le r el et l imaginaire Ce sont des corps instables qui se contaminent perp tuellement John Ford avait compris ca je crois Au montage j ai trait ce mat riel avec la m me sorte de classicisme bricol que les images Montage cut son direct Plus une esp ce de musique fabriqu e pour le g n rique Le fait de travailler seul sans les contraintes habituelles d une production per met de d finir les contours de sa propre esth tique Mais je n en fais pas syst me car on mesure assez vite les limites de l autarcie Vos films pr c dents ont ils t r alis s dans les m mes conditions N C Oui Eccentric Isles mon film pr c dent est un road movie musical en Nouvelle Z lande tourn en anglais Le prochain projet docu mentaire sera sur un cin aste indien bengali stup fiant auteur de huit films Ritwik Ghatak 1925 1976 Je
62. il ne sait quoi r pondre Ton anniversaire c est quel jour insiste l inspectrice tu sais le jour du g teau et des bougies Non ca ne lui dit rien Sans doute ne l a t il jamais f t Et voici le cadet 10 11 ans au plus Dans le film celui l ne parle pas On ne saura pas ce qu il fait Est il charg d allumer le feu D apporter des sandwiches l quipe des d fricheurs De porter l eau ou les bidons d herbicide Enfant tymologie infans celui qui ne parle pas L enfant n a pas de mots mais ila un corps des gestes ll s invite dans le cadre o se tient son p re depuis quelques minutes il regarde 56 aussi d la cam ra fait descendre du toit une corde se la passe d abord autour du front fait mine de jouer avec tourne un peu la t te vers son p re Puis il fait glisser la corde autour de son cou En un instant le jeu a chang de sens il ne joue plus pour lui m me il joue devant la cam ra il joue pour nous Ce jeu ne vient pas contredire les propos de son p re les amoindrir ou les parasiter Il fait clater une v rit que les mots ne peuvent pas dire Ce que mon p re ne vous dit pas c est que nous sommes foutus Nous n chappe rons l esclavage que par la mort Autant nous pendre tout de suite De toute facon nous sommes d j en train de crever Regar dez cet abri insalubre sous lequel nous cam pons depuis des mois coutez la quinte de toux du vi
63. intrigu e solgneuse et soucieuse qui se dit avec l un et avec l autre EA2 ou la po tique dieutrienne de la rencontre Fr d ric Nau 1 EA2 a obtenu le Grand Prix dans la cat gorie films exp rimentaux au festival C t Court Pantin en 2008 2 L expression est utilis e par Vincent Dieutre pour d crire la s rie des exercices Jean Francois Lyotard La Condition postmoderne Paris Minuit 1979 www cnc fr idc Les Accords d Alba de Vincent Dieutre 2004 25 Cf Images de la culture No 21 p 85 EA2 2007 21 noir et blanc documentaire r alisation Vincent Dieutre production Bonne Nouvelle productions participation Cnap Apr s un hommage Naomi Kawase Les Accords d Alba 2004 Vincent Dieutre paie tribut Jean Eustache Ce deuxi me exercice d admiration s approprie les dialogues de La Maman et la Putain 1973 ce fameux monologue de la sc ne 30 dit par Francoise Lebrun ici incarn autant que possible par Dieutre lui m me une r p tition aux deux sens du terme certes nostalgique mais qui n est pas exempte de risque Francoise Lebrun On n est pas en train de faire une reconstitution on est en train de revivre des choses dans une autre histoire L actrice recrut e ici pour diriger le jeu d acteur de Vincent Dieutre livre la parfaite d finition d EA2 et par la m me occasion quelques uns des secrets d un tournage l aura l gendaire Le souci de r activa
64. l argent Le film est magnifiquement cadr et clair Rithy Panh a su donner un temps d coute plusieurs de ces jeunes femmes qui sont conscientes de leur exploitation Une des derni res sc nes est le r cit par la m re de l une d elles de ce qu elle a v cu sous les Khmers rouges et qu elle juge plus dur que ce que sa fille supporte Selon Rithy Panh la soci t Khm re a t profond ment d stabilis e d abord par le g nocide puis par la longue p riode de vie dans les camps la prostitution tant une des cons quences de cette d stabilisation Catherine Blangonnet Biblioth que Publique d Information Paris Oncle Rithy est un documentaire passionnant pour comprendre l oeuvre de Rithy Panh Jean Marie Barbe convoque les films du cin aste de longs extraits introduisent ou illustrent ses paroles La complicit entre les r alisateurs fait de ce film bien plus qu un simple documentaire Les deux hommes marchent ensemble sur la m me route pour nous faire partager leur d sir de cin ma Estelle Caron Espace Histoire Image M diath que Jacques Ellul de Pessac 43 un homme est mort brest 1951 En avril 1951 apr s les p rip ties de son film Afrique 50 sur lequel Richard Hamon revient en d tail dans le documentaire Le Petit Blanc la cam ra rouge Ren Vautier s engage avec sa cam ra dans les luttes ouvri res brestoises Cette p riode que le cin aste raconte dans son livre Ca
65. l envisage dans un cadre co nomique plus classique parce que le sujet le requiert mais aussi parce qu on fait des films pour qu ils soient vus Et m me pourquoi pas pour en vivre Mais la question reste quelles conditions Comment avez vous compos cette s quence finale avec la guitare images de la culture N C Cette guitare d s que je l ai vue port e par un enfant dans la fazenda m a paru un fil possible du c t d une dimension m tapho rique de la vie C est un samedi soir il est 4 heures du matin on traverse une petite ville o certains font encore la f te on se dirige vers les faubourgs on s arr te devant une auberge tr s pauvre dont sort une femme ensommeill e Le groupe de travailleurs qui a quitt la fazenda 22 heures descend des camions dans la lumi re des phares ils sont puis s mais excit s aussi parce qu il y a eu une rupture dans le continuum de leur vie la fatalit s est interrompue au moins pour quelque temps Je vois enfin la guitare je m approche C est le dernier plan Mais quand on filme au sens du pur enregis trement on ne compose pas On d compose plut t on pr l ve des fragments en esp rant qu ils seront suffisants au montage pour ren dre la composition possible Comment le film a t il t recu N C Pour des raisons qui m chappent aucun festival br silien n a pris le film En France il n a int ress aucune cha ne de t l visio
66. large public D ailleurs les chaines d un pays taient souvent int ress es par des sujets sensibles se d roulant dans d autres pays Il leur est plus facile d aborder certaines probl matiques lorsqu elles se pas sent ailleurs que chez eux mais les questions soulev es sont souvent les m mes Quel est l tat actuel de la production du documentaire en Afrique subsaharienne Lecontinent africain est en train de voir merger une g n ration de jeunes cin astes hommes et femmes qui s emparent de l outil docu mentaire pour cr er leurs propres images pour porter un regard sur les r alit s des soci t s africaines Souvent autodidactes ou issus de nouvelles formations ils ressentent le besoin de faire des films sur le monde qui les entoure sur la diversit des identit s culturelles afri caines sur les enjeux de soci t et de m moire Ils r pondent en cela la n cessit que les repr sentations audiovisuelles de l Afrique ne proviennent pas uniquement d Europe ou d Am rique du Nord Rappelons que la majo rit des films sur l Afrique est produite par des auteurs qui ne sont pas africains Le paradoxe actuel r side dans le fait que face cette envie de faire ces attentes des artistes il n existe pas de structuration des professionnels de l audio visuel et la notion d industrie audiovisuelle li e au documentaire de cr ation en Afrique sub saharienne est r duite sa plus simple expres sion l exce
67. les villes se succ dent sans interrup tion sur des dizaines de kilom tres N y a t il pas encore un travail faire pour faire conna tre comprendre et appr cier l architecture francaise des Trente Glorieuses Elle garde une image n gative li e aux grands ensembles et aux questions sociales qui en ont d coul alors qu au moment o elle s est construite c tait une architecture utopiste qui trahissait sans doute une forme de naivet et un rationalisme volontariste un peu brutal J D La municipalit de la Grande Motte n est pas vraiment consciente de son patrimoine Elle pourrait faire visiter la ville durant l hiver faire un appartement t moin comme l appar tement Perret au Havre ou organiser un salon du design des ann es 1970 Il n existe pas non plus de publications sur La Grande Motte le seul livre de Jean Balladur La Grande Motte ou l Architecture en f te est difficilement disponible Cela permettrait de r habiliter cette p riode La Grande Motte a parfois t surnomm e Sarcelles sur Mer une poque o je travaillais sur Sarcelles le maire m avait montr des photos de la construction de la ville de l arriv e des premiers habitants Il faudrait exposer ce genre de documents C est une ville qui a cinquante ans il y a plein d his toires raconter Elle pourrait tre visit e par d autres personnes que des chercheurs ou des architectes Au lieu de ca on a l impres sion que Sarcelles
68. main molle qui lentement s avance depuis l entreb illement de la porte pour chasser le steward ou encore de cette course poursuite autour de l arbre entre le capitaine nu et son images de la culture second habill Le film guette plut t des moments des articulations des transitions secr tes qui dissolvent les encha nements paralysent la progression C est de sur place en sur place que le film avance par sursauts donc privil giant par exemple le passage ind finissable entre le capitaine et Leggatt la fron ti re invisible entre l acteur et son personnage qu annonce comme un programme majeur du film la premi re s quence dans la loge de maquillage entre la maison et le paysage entre la for t et la mine entre un segment de phrase et un autre C est sans doute ainsi que l on peut compren dre le choix de cette conomie d routante o Thomas Bauer a fait du capitaine et de son double criminel prot g une seule et m me figure Renvoy s au rayon des invendables les fastidieux champ contre champ fini l artifice d une distribution paritaire des paroles le Capi taine Leggatt l Acteur Jean Charles Dumay ou la fatigue d avant la fatigue comme l gance ultime porte l ensemble errances comprises Errements hagards du double per sonnage d sarroi de l acteur la recherche de son texte de ses postures d une cachette l int rieur de son r le du r cit Car ce quoi l acteur se conf
69. mais dont la radicalit est constamment servie par l humour une douce ironie M B images de la culture La R ponse de l architecte Rappelle toi Barbara 2007 59 couleur documentaire r alisation Philippe Pouchain Yves Riou production Cin t v Ina participation CNC RTBF TSR TV5 Monde France 3 Sacem Je suis une femme qui chante ainsi se d finissait Barbara 1930 1997 Yves Riou et Philippe Pouchain retracent pas pas la vie de cette grande dame de la chanson francaise qui a marqu plusieurs g n rations Dans un floril ge d images missions de t l vision concerts ou archives noir et blanc pour illustrer l ambiance d une poque rena t celle qui refusait souvent de parler d elle pour mieux laisser entendre ses chansons Les gens disent souvent que je suis triste Ce n est pas vrai mais il est quand m me juste que je ne peux pas traverser cette vie sans y voir du d sespoir Monique Cerf dite Barbara est n e Paris pr s du square des Batignolles dans une famille pauvre Elle s est vite construit un monde part pour chapper la rudesse de la vie A 4 ans initi e la musique par sa grand m re elle s invente un piano sur la table de la salle manger et r ve d j de devenir pianiste chantante Apr s Marseille et Rouen o ses parents fuient pour chapper aux difficult s financi res c est le retour Paris Mais en 1939 elle voit son p re
70. mauvais J essaie donc de travailler dans ces image mouvement deux espaces l parce qu ils favorisent deux exp riences diff rentes de la dur e L espace d di traditionnellement aux arts plastiques s ouvre de plus en plus aux cin astes r cemment Lynch Varda ou Godard comme si le cin ma affirmait plus encore son h g monie Comment consid rez vous cette volution B me semble que la question est plut t celle du statut de l artiste Pour un certain nombre de vid astes appartenant plut t au champ de l art contemporain le cin ma peut apparaitre comme une sorte d horizon jusqu vouloir travailler en 16 ou en 35 mm Comme si l horizon de la vid o tait le cin ma l inverse peut tre certains cin astes en ont ils assez de courir apr s l argent de n go cier avec des producteurs etc Mais peut tre le mus e est il aussi pour un cin aste l horizon de l art Pour ma part je n ai jamais consid r le cin ma comme l horizon de la vid o au contraire je pense qu on peut faire plus de cin ma en tournant en vid o qu en tournant en pellicule Quelle est l origine du projet Straight Stories en quoi se diff rencie t il du reste de votre production Straight Stories est n en 2006 d un pro jet pr c dent qui concernait d j les repr sentations imaginaires des habitants de l aire m diterran enne Il trouve son origine dans la fr quentation de ce territoire Tous mes t
71. me qui se souvient de sa ren contre avec le film et qui l carne La deuxi me fois n engendre par pour autant un effet de remake mais bien plut t une c sure fonda mentale l introduction d un l ment h t ro g ne perturbateur qui met le texte distance tout en l exposant avec vidence L h t rog ne est seulement conjectur J aime op rer par conjecture j y tiens beaucoup il correspond au fait qu on est toujours en r gime de sous savoir ce qui contraint des hypo th ses de l aventureux tre en avance sur ce qu on peut dire et tablir Autrement dit le conjectur qui est un statut d existence tou jours sous menace de se dissiper ou d avorter n est jamais contemporain du pleinement pos du compl tement d velopp Alors comme conjectur l h t rog ne ne se laisse pas iden tifier si ce n est par des signaux indirects Patrice Loraux dans son texte L inouf se pro duit Objet h t rog ne le film de Thomas Bauer Capitaine par exemple d apr s la nou velle de Joseph Conrad The Secret Sharer est la mise en exergue d une double conjecture celle qui d finit le personnage fantomatique du r cit de Conrad et celle qui s empare de l acteur personnage du film Cet espace fan t me convoque la r alit pass e pour la r p ter dans l intimit de la cabine du capitaine Le second passe ainsi la nouvelle se cacher et revit d une certaine mani re l isolement de la cale
72. nes en leur fai sant dire seulement ce qu on a envie de dire C est autoritaire et en m me temps tr s ludique Cela fonctionne comme un clin d oeil adress au spectateur Dans les interviews les ouvri res voquent la duret des conditions de travail mais elles expriment surtout leur adh sion l entreprise Bata F C C estun film sur ce queLa Bo tie appelle la servitude volontaire Elle comporte n ces sairement deux termes la servitude et le volontariat une acceptation de son plein gr de conditions qui peuvent tre tr s difficiles On pourrait aussi appeler cela ali nation mais l ali nation suppose une part d inconscient La question peut se poser cette servitude volontaire est elle totalement consciente J h site car les gens sont assez conscients que les conditions de bonheur auxquelles ils adh raient se payaient tr s cher Jusqu quel point fermaient ils les yeux sur cette contra diction Ca d pend des individus Mais on trouve toujours les deux termes l adh sion un syst me qui continue vous exploiter a par exemple cette ouvri re qui dans l inter view dit la fois c tait formidable et durant les six premiers mois j ai tout le temps pleur On retrouve souvent cela dans le film les gens noncent des choses antinomiques leur dis cours semble contradictoire Comme cette femme qui raconte C tait sensationnel d habiter Bataville ces petites maisons tr s proches o
73. participation CNC France RFO Canal France international Scam Procirep Angoa Rejoindre l Europe co te que co te Tel est l unique horizon de la jeunesse de Thiaroye ville c ti re proche de Dakar depuis que les chalutiers trangers ont commenc puiser le poisson des c tes privant de travail et de ressources la population locale Chaque ann e des milliers de jeunes hommes quittent leur pays en s entassant sur de fr les pirogues destination des iles Canaries Au cours de ce long voyage beaucoup trouvent la mort Pour t moigner de cette situation devenue dramatique le Franco S n galais Idrissa Guiro a choisi de multiplier les points d entr e Tout au long de Barcelone ou la Mort s entrecroisent ainsi le r cit en voix off d un homme racontant sa premi re tentative de travers e un d bat entre un professeur d anglais et ses l ves sur les raisons de cet exode massif et plusieurs douloureux t moignages d habitants de Thiaroye une m re qui voque le d part de son fils des p cheurs au ch mage le professeur d anglais qui a fait le choix de revenir au pays et de se sacrifier pour la jeunesse Et puis v ritable fil rouge dans cet entrelacs de paroles nous suivons aussi la fabrication d une pirogue tape par tape depuis la coupe de l arbre qui en fournira le bois jusqu la peinture de sa coque Comme si quels que fussent les mots prononc s les raisons avanc es la col r
74. pas partir comme Le Bernin dit celui ci face aux premi res protestations Le projet suscite d embl e une vive r action car on touche un monument national on n est pas Dallas ici L opposition est rendue publique par la presse La pyramide de Tontonkhamon L volution conflictuelle de ce projet pharaonique aliment e par la rencontre de deux cultures qui s ignorent pragmatisme moderniste am ricain contre grandeur patrimoniale francaise aboutira finalement au consensus A S Classe Louvre 2006 52 couleur documentaire r alisation Juliette Senik production Les Films d Ici mus e du Louvre participation CNC France 5 Procirep Angoa ANCSEC Initiative atypique dans un quartier populaire parisien l ann e d une classe de 2nde du Lyc e Bergson sera d di e l art et notamment la peinture son tude son commentaire et la pr sentation d une uvre par les l ves De l abord intimidant des toiles du mus e du Louvre la quasi comp tence de certains l ves en fin d ann e une initiation artistique prend sous nos yeux formes couleurs et consistance En d but d ann e entre les conf renciers du Louvre plut t rigides et les l ves chahuteurs et peu inspir s le contraste est saisissant Mais un artiste vient au lyc e parler de cr ation et de savoir faire les profs promeuvent opini trement le savoir dire les cours d anglais et d italien traitent eux aussi de
75. peintres et de peintures et un voyage Rome va resserrer les rangs et renforcer les motivations Du coup les d placements au Louvre deviennent moins fastidieux Les plus hardis se lancent dans le commentaire G ricault et ses couleurs froides le calme de La Joconde les ombres les lumi res et le ressenti de l art ou encore les points de fuite du Serment des Horaces Peu peu les crits vont s affiner et m me si parler d une oeuvre devant les camarades les profs et les conf renciers constitue une preuve redoutable il reste que cette Classe Louvre va r v ler de bien int ressantes dispositions artistiques et des interpr tations singuli rement inspir es D B images de la culture La Guerre du Louvre L Ombre et la main regards sur une restauration Classe Louvre La Bataille de la pyramide nee SS IS wm HER wm Le nouveau Louvr fail d j Sandale autour du monde Michel Bras G rald Pass dat Michel Troisgros Pascal Barbot 80 images de la culture collection l invention de la cuisine r alisation Paul Lacoste production La Huit Cuisine T V participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA mission du patrimoine ethnologique Michel Bras 2000 48 couleur documentaire Portrait de Michel Bras chef autodidacte dont le restaurant pr s de Laguiole en Aveyron d tient trois macarons au M
76. principales chaines d infor mation ABC BBC CBS CNN entre autres avec des interviews aujourd hui des princi paux protagonistes photographes et journa listes correspondants de guerre d agences de presse de journaux ou de t l vision mais aussi officiers des Marines Construit en deux temps le film consacre une premi re partie 52 minutes sur un total de 90 un expos tr s historique de la bataille du T t et une seconde une mise en perspective du r le des m dias en temps de guerre propagande cen sure autocensure formatage et conditionne ment de l opinion etc Il pr sente ainsi le laboratoire m diatique que fut la guerre du Vietnam en tant que gen se des strat gies d information mises au point tant par les mili taires que par les journalistes lors des conflits suivants Les images et les t moignages compil s dans la premi re partie d montrent tous l ind nia ble professionnalisme des reporters pr sents sur place capables de restituer aux familles am ricaines par leur propre angoisse la vio lence des combats et la d tresse des jeunes Marines Pourtant d embl e le documentaire propose quelques interventions dissonantes celle du g n ral Robert Scales ancien directeur de l Ecole de guerre par exemple pour lequel le T t serait le d but de la fin de l histoire d amour entre les m dias et l arm e celle encore du g n ral George Ron Christmas Pr sident du mus e des Marines q
77. procure pour Michel c est un d pouillement dans l esth tique mais pas dans les sens C T Pascal Barbot 2008 56 couleur documentaire El ve d Alain Passard Pascal Barbot a obtenu son troisi me macaron en 2007 Il recoit Paul Lacoste et trois invit s tri s sur le volet dans son restaurant L Astrance Paris Chez lui pas de carte le client s en remet au chef pr alablement averti de ses go ts pour un voyage gastronomique Une libert os e pour un chef toil Pascal Barbot se veut explorateur de go ts d ailleurs et de terroirs pour une cuisine sans fronti re ni limite L Astrance est un restaurant de poche C est le cocon que s est cr Pascal Barbot avec Christophe Rohat son associ qui g re les 25 clients de la salle En ce printemps 2008 on d couvre sur la devanture une vocation de la saison par un p le m le de noms s par s par des points de suspension ail des ours l gumes nouveaux agrumes poularde Pas de carte donc Son millefeuille de foie gras et champignons ses oignons nouveaux en cuisson 1 2 3 la rose sont une alliance de produits de saison et de souvenirs de voyages d motions qu il souhaite partager en les r interpr tant sa mani re Mon terroir c est l ailleurs Soucieux de n avoir que des produits d excellence il aime se perdre dans le march de Rungis avant de rejoindre sa cuisine Il labore alors les plats inspir s qu il pr voit pour se
78. que les pelouses semblent sorties d un catalogue publicitaire Tout est un peu luisant bien asti qu trop propre Ainsi la cit et l usine son nent faux et m me la nature est coup e de la vie comme reconstitu e sous une bulle Avec le chef op rateur Jacques Besse nous nous sommes inspir s de la peinture hyper r aliste am ricaine Ces peintres par exemple Richard Estes travaillaient partir de photo graphies et recherchaient un rendu parfaite ment lisse Nous avons voulu comme eux montrer un monde sans profondeur un monde de la surface de l apparence la mesure du caract re factice de Bataville C est aussi pour quoi nous avons choisi de tourner en num rique plut t qu en argentique Nous avions le choix Mais le num rique permettait un rendu plus froid presque glac quasi clinique Ce choixest pour moi assez paradoxal pour la t l vision Arte j ai fait plusieurs longs m trages que j ai tourn s sur support argentique super 16 parce que je cherchais un rendu roma nesque avec Bienvenue Bataville destin aux salles j ai pris le parti inverse et j ai tourn en num rique En fait dans mon esprit les choix technique et artistique font corps C est une m me histoire Ce qui contribue l tranget c est aussi le d coupage F C Tomas Bata le fondateur de cette utopie nous parle depuis l au del Il nous pr sente son petit monde il fait le deus ex machina en reconsti
79. que tant de technocrates montrent du doigt au nom de l talement urbain qui serait une calamit Elle n identifie pas pavillon et banlieue nous sommes l en province et plus pr cis ment dans le Jardin de la France pour reprendre le titre d un c l bre tableau de Max Ernst Certes notre famille poss de une voiture comme toutes les autres familles du lotissement mais gaspille t elle pour autant l essence On en doute tant leur vie vise plus l harmonie que la d bauche Le cin aste circule avec son oeil cam ra dans le lotissement et s attarde en de solides plans fixes sur divers jardinets des cl tures et des fa ades Il parcourt les ruelles peu encom br es et s tonne du calme qui r gne Ou plus exactement du temps qui passe sans faire de bruit sans aucune agitation inutile dans le images de la culture respect de son homog n it Le vieillisse ment seul t moigne de la dur e Une ride de plus un cheveu gris un ralentissement dans la marche une douleur ce sont les signes que le sable s coule inexorablement mais avec une sorte de tendresse pour nos habitants qui restent unis malgr le changement d ge Toute maison habit e est digne et poss de sa beaut Le spectateur peut en pr f rer une autre ses yeux plus aimable plus chatoyante plus esth tique avec un jardin plus envahis sant et luxurieux C est la maison des Ramade ils y sont bien Ils l ont faite comme un v te
80. quelqu un pour dire non L ali nation est r versible la prise de conscience est toujours possible Ces images tourn es en 2003 ne sont devenues un film qu en 2007 Pourquoi ce temps si long dans la production Il s agit d une production ind pendante jusqu l autarcie sans financement ext rieur Les exp riences professionnelles que j ai eues la fin des ann es 1990 m ont permis de mesurer le poids des contraintes qui p sent habituellement sur les films En tant qu assis tant r alisateur en t l fiction d abord puis confront un producteur autour d un projet tr s fort crit avec un ami sur la r habilitation du quartier Belsunce Marseille En 2001 j ai acquis les outils num riques qui rendaient possible de faire des films seul ou presque Mais il m a fallu gagner ma vie autrement que par le cin ma Cela combin une longue maladie a fait que le montage n a pu commen cer qu en 2006 Quels ont t vos choix au montage N C En visionnant les rushes au retour javais cru ne jamais pouvoir faire un film avec ce mat riel Pour monter surtout seul il faut que toute la dimension affective produite par l exaltation du tournage retombe En un sens le temps coul entre le montage et le tour nage m a aid prendre de la distance J ai limin toutes les interviews tourn es Bel m et Marab Du point de vue du cin ma jai tout de suite compris qu il fallait tendre au maximum le
81. qui ne poss de rien d autre que la vie m me ES images de la culture les migrants dans l oeil du documentariste Notes sur Barca ou Barzakh Barcelone ou la Mort d Idrissa Guiro Mirages d Olivier Dury et No London Today de Delphine Deloget par Jordan Belgrave Alors que l on c l brait en novembre 2009 les vingt ans de la chute du Mur de Berlin certains mauvais esprits se sont permis de faire remar quer que d autres murs s taient lev s entre temps dont ceux destin s emp cher les migrants d arriver en Europe Trois documen taires nous aident mieux comprendre ce ph nom ne sous ses diff rents angles Barca ou Barzakh Mirages et No London Today traitent tous non de l immigration mais des migrations Ils tentent de rendre compte dans des lieux et des temporalit s diff rentes de ces p riples qui peuvent durer des semaines ou des mois durant lesquels des individus abandonnent tout pour arriver dans des pays o ils esp rent trouver une vie meilleure Sans statuts sans droits les migrants sont une r alit difficile appr hender que ces documentaires nous aident mieux saisir partir Dans Barca ou Barzakh Idrissa Guiro propose les paroles de protagonistes aux situations bien diff rentes mais tous marqu s par les d parts quotidiens vers l espoir d une vie meilleure Lorsque l on coute ce professeur d anglais s n galais tenter de convaincre ses l ves de ne pas partir Qui conna
82. r cit d Anya indique ainsi les limites et les contradictions de la globalisation Echou e la fronti re de l Europe l Australie devient pour elle l issue la plus proche Son r cit oscille entre la perte et l espoir entre les renoncements de la vie clandestine douze ann es d attente et d inqui tude et l acc l ration soudaine au gr de l administration la projection via Internet dans le r ve d une vie nouvelle Si son r cit se tourne vers l avenir s il retrouve un sens une suite gr ce une d cision providentielle des Nations Unies Anya laissera cependant derri re elle la foule de ceux qui pour ne pas avoir eu cette chance se cachent encore dans la ville S M discours engendre chez les habitants de cette r gion le fait d y vivre et surtout de ne pas conna tre ceux qui vivent en face Pour Straight Stories 2 j ai choisi Istanbul parce qu il s agit encore une fois d un d troit mais aussi d une fronti re plus imaginaire encore peut tre que le d troit de Gibraltar Cette fronti re en est une sans en tre une On n a pas montrer son passeport pour passer d une rive l autre Pourtant les conventions cartographiques d coupent la ville ainsi et d cident que de part et d autre d une certaine ligne commencent l Europe et l Asie J avais donc envie de travailler sur l id e que la g o graphie factuelle normative se double d une g ographie imaginaire Existe galement cette g ographie qu in
83. re de son p re d c d 50 ans en 1988 Avec force images d archives et extraits de films elle raconte une histoire intime qui se confond avec celle d un cin ma et d un pays en temps de dictature Collaborateurs et amis Sylvie Pierre critique Nelson Pereira dos Santos cin aste accompagnent et clairent les souvenirs La filmographie de Joaquim Pedro de Andrade est ins parable de l Histoire du Br sil marqu e par deux coups d Etat en 1964 et en 1968 Sa farce politique Macunaima 1970 est le premier succ s du Cinema Novo en pleine dictature Andrade parle de gu rilla urbaine en Amazonie et ach ve son film sur le plan d une mare de sang Mais la censure se durcit et le cin ma rencontre une rivale de taille la t l vision qui fait le miel d une propagande nationaliste Andrade ruse et voque r pression et r ve de libert par le biais du film historique Les Conspirateurs 1972 ou en d tournant le genre alors la mode de la com die rotique avec Guerre conjugale 1974 Alice de Andrade ainsi que Paloma Rocha fille de Glauber Rocha s att lent aujourd hui restaurer et montrer les films de leurs p res un cin ma po tique et politique unique au monde qu elles ont connu en train de se faire Un vrai travail de m moire dont ce documentaire est la pierre de touche M D 38 Cinema Novo 1967 32 noir et blanc documentaire r alisation Joaquim Pedro de Andrade production Fil
84. rieur Une cellule ne constitue pas une protection effective elle manifeste l id e de protection le besoin de se prot ger c est tr s diff rent C est une coquille fragile qui s ex pose en fait terriblement Elle dit Je suis part remarquez moi faites attention moi Et comme toute chose diff rente elle attire les regards les convoitises les haines elle peut susciter le dialogue ou le conflit ce qui est aussi une facon d entrer en contact La conception des cellules est bas e sur l id e de s imposer un ensemble Un Virus dans la ville 2008 80 couleur documentaire r alisation C dric Venail production Atopic Huckleberry Films Images Plus participation CNC Le Fresnoy Studio national des arts contemporains minist re de la Culture et de la Communication Cnap minist re des Affaires trang res Un Virus dans la ville ainsi Absalon 1964 1993 d finissait il Cellules projet que la mort ne lui aura pas permis d achever Six habitations concues pour lui m me cousues ses dimensions espaces mentaux plus que physiques implant es dans six villes diff rentes Paris Francfort New York Tel Aviv Zurich comme autant de dispositifs de r sistance aux formatages socio culturels Le 4 mai 1993 Absalon pr sente Cellules aux tudiants des Beaux Arts de Paris C dric Venail construit son film partir de l enregistrement de cette conf rence Il red ploi
85. rieure j ai pens que le meilleur moyen tait que le sys t me se d nonce lui m me Donc j ai confi les r nes son fondateur et ma tre Tomas Bata Le spectateur d couvre ainsi que dans l nonc m me du bonheur il y a tous les germes de sa destruction Depuis l au del Tomas Bata nous parle et nous vante son petit monde et naturellement il enferme les gens dans sa bulle Sinon totalitaire il n y a eu ni camp ni mort d homme du moins totali sante en ce sens que rien d oppositionnel n tait support A partir du moment o je confie les r nes du film Tomas Bata il va en faire un usage bataique un peu dictatorial N oublions pas qu il est patron de droit divin Ainsi de m me que les opposants taient exclus du syst me les opposants dans le film ceux qui viennent exprimer leurs critiques lorsqu ils sont interview s sont exclus du montage Leur parole est rapidement coup e ou brouill e par des artifices sonores Mais on entend toujours le d but de leur r ponse L ex pulsion de la parole d viante est explicite lls sont l et la censure est exhib e D s qu arri vent les mots profit ou paternalisme imm dia tement les gens sont ject s En fait je mets en sc ne la mani re dont le syst me vince ses opposants Il aurait t tr s facile de crier haro sur le patron paternalisste Je trouve plus int ressant de le laisser formuler lui m me ses propres contradictions J ai essay d
86. s en images de la culture ferme dans les contradictions entre le dis cours moral et le r gne de l injustice l utopie d fend la n cessit d un autre monde fond sur l harmonie et le bonheur des hommes Monde inexistant quoi tout s oppose rendu impossible mais monde n cessaire parce que d sirable parce que fond sur la r alit du d sir qui quoique ni dans le monde r el ne cesse pas pour autant d y agir Monde d au tant plus n cessaire urgent imp ratif qu il est impossible Mais cet impossible renvoie galement la faiblesse de l utopie Parce que minoritaire l utopie n est dot e que d une faible force selon l expression de Walter Benjamin C est l aporie de l utopie de ne savoir exactement quels sont ses moyens Fourier coeur par la R volution s opposait toute prise du pouvoir par la violence Il pensait qu une fois construit un premier phalanst re le bonheur de la soci t harmonienne suffirait pour convain cre le monde Plusieurs ann es il a attendu qu un m c ne finance son projet mais en vain Ce manque de moyens pas au sens de la pauvret mais de la faiblesse de la minorit de l emp chement est dans le film de Frans sou Prenant quelque chose qui p se imper ceptiblement sur le pr sent Dans Le Jeu de l oie du professeur Poilibus la vie pass e de Ren e Sch rer sa biographie n est que rare ment voqu e c est un portrait au pr sent Il y a pourtant une pr
87. sence du pass Sch rer s inscrit dans une tradition qui relie les si cles la philosophie et t moigne d une p riode qu il a v cue Mai 68 Or c est l aune des esp rances de 68 que se mesure dans le film la tristesse du pr sent Contre la pr tention de croire que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles le film montre comment les mots de r volution de communisme de libert ont perdu leur sens Les r flexions des jeunes gens lors de conversations avec Ren Sch rer tendent montrer que la libert se confond aujourd hui avec l individualisme et l isolement et que la volont de changement la capacit d indignation s puisent Avec l chec du communisme historique toute alter native au capitalisme tout r ve d une autre soci t semblent avoir disparu L poque est image mouvement au repli La r volution c de la place la r sis tance qui si elle n est pas capable de changer le syst me n est peut tre plus qu une forme de survie Entre survivance et r sistance est ce l que se situe la pens e de Ren Sch rer La radi calit de sa philosophie n a d gale que la fai blesse de ses moyens D chue de sa souverai net par refus de s aligner avec le pouvoir engag e aupr s des minorit s dans un deve nir mineur elle est une force du pass pour citer Pasolini qu affectionne Sch rer dont le pr sent a grand besoin pour raviver la flamme du d sir et de la libert Sylvai
88. ses promesses F La proposition de Bata tait simple claire en change d une grande exploitation de votre force de travail je vais vous offrir des conditions de bonheur optimal Et c est ce qui se passait Certes pour la premi re g n ra tion celles des pionniers des ann es 1930 avec les conditions tr s dures de l avant guerre ce n tait pas encore le cas Ni l autre bout dans les ann es 1970 80 quand l entre prise se d litait et que les promesses de bon heur devenaient inaudibles Mais entre les deux la grande poque des d cennies 1950 60 il y a eu jusqu 3 000 ouvriers et le syst me fonctionnait au mieux tant l usine que dans la cit L id ologie Bata tait alors tr s perfor mante Le drame dans cette affaire c est que l entreprise Bata s tait toujours pr sent e comme un projet messianique qui ne visait pas simplement produire des chaussures mais qui voulait chausser l humanit mot d or dre officiel dans des conditions de bonheur absolu et au sein d une collectivit de travail tr s soud e Et finalement l usine a ferm comme n importe quelle autre On peut reprocher au film d enfermer les interview s dans un corset et de les instrumentaliser F C Mon parti pris n est pas sans risque Ja choisi de fabriquer un film sym trique de ce qu il d nonce Je pr sente un syst me autar cique g r par un autocrate et plut t que de faire un film de d nonciation ext
89. termine sombrement sur le r cit d un ex candidat au d part qui a v cu l enfer en mer et a d revenir mais se d clare pr t repartir les conditions de vie au S n gal s tant encore plus d grad es depuis son retour Le r alisateur a su agencer harmonieusement les trois volets de son sujet pour les fondre en un seul l Afrique ici le S n gal d sesp r e accul e une fuite mortif re vers ce qu elle veut voir comme un havre de confort et de paix possible l Europe Gis le Burda Biblioth que Publique d Information Paris 59 LES jeunes Font IO Line rnellleure vie T dg iit Cest ce due Ies aens voudraient avi Barcelone ou la Mort Mirages images de la culture des phrases isol es qui rendent sensible leur exp rience Mirages a obtenu le prix Premier attribu un premier film au FID Marseille 2008 Entretien avec Olivier Dury paru dans le quotidien du festival Comment est n ce premier projet de film Olivier Dury C est l origine une vision t tue qui r siste l oubli D cembre 1998 dans un d sert d Afrique Un moteur dans la nuit des phares qui se rapprochent une masse indis tincte d hommes entass s sur le plateau d un pick up qui surgissent et disparaissent L image habituellement fuyante se transforme en id e fixe Je dois retourner sur les lieux de l appari tion Il me faut retrouver ceux que j ai perdus dans ceux que je trouverai Seul l
90. un paysan parle du danger des serpents dans les hautes herbes je filme d j ses mains qu il tortille nerveusement deux reprises dans le film j ai eu ce genre d intuition toujours ton nante a posteriori alors que je comprenais tr s mal leur portugais Il se passe parfois des choses tonnantes dans le cadre N C Quand quelque chose a lieu qui fait irruption c est cela que j appellerais le cin ma par exemple lorsque le patron surgit dans le cadre pour contester le t moignage de l enfant Ces moments ne sont pas pr m dit s mais ils sont rendus possibles par un dispositif L en jeu est de r ussir faire exister des corps Dans Trabalho Escravo on voit des corps qu on n a pas l habitude de voir Et l on entend des voix A celle de Marinalva la responsable du groupe fait cho celle du paysan au chapeau Ces deux figures investies d une vraie auto rit sont les plus articul es Dans un sens elles produisent le film Ces travailleurs esclaves vivent au ras de la survie Ont ils les moyens de se r volter N C Dans le film deux figures de travailleurs s opposent Le premier d cidera de rester dans l exploitation l autre l homme au chapeau symbolise la prise de conscience Un autre moment de cin ma surgit je crois lorsque Marinalva pr sente tous les travailleurs esclaves les termes de l alternative Soudain un homme se l ve et avec lui c est l espoir qui se l ve il se trouvera toujours
91. ville paysage Sur un territoire totalement vierge compos de mar cages l architecte Jean Balladur organise la ville autour d un port artificiel en tenant compte de l orientation des vents dominants et du rapport de l homme son environnement selon un mode binaire v g tal min ral espace commun isolement Les pyramides tronqu es du bord de mer plut t que les barres monotones du fonctionnalisme d alors font cho une colline voisine le Pic Saint Loup Cit dortoir hupp e ou populaire coup de c ur lieu saint pour adorer le soleil bord de mer bond contre tangs aux flamants roses plus tranquilles la ville qui passe de 10000 habitants en hiver 100000 en t ne laisse personne indiff rent Julien Donada qui a choisi les lumi res d hiver capte les reflets dans les vitrines les mod natures des facades aux d coupes vari es les d tails du mobilier urbain les cercles et vagues qui animent le b ton la complicit entre la ville et son horizon marin S 70 vides et entendre les voix permet de saisir les deux facettes de la ville Le b tonnage du littoral le tourisme de masse les clich s n gatifs de La Grande Motte sont voqu s dans les t moignages mais de mani re assez furtive Dans l ensemble c est plut t une image positive qui s en d gage Les gens ont l air attach s la ville J D Parce que ceux qui critiquent La Grande Motte n
92. vraies d couvertes lous on en est convaincu deviendront de tr s beaux films MARSEILLE OU a AU 13 JUILLET 2009 Qui composait le jury et quelques mots sur le projet laur at Je tiens d abord rappeler que le prix n est pas la vis e premi re du FlDLab Ce prixestun plus qui permet de clore les deux journ es sur un geste concret qui engage de l avenir Puisqu il est dot conjointement en nature par Panavi sion et Air France Le jury tait et sera encore par la suite constitu de trois professionnels internationaux impliqu s dans la programma tion la production et la diffusion Et dont l at tention et la curiosit sont notoires pour cette dition Dicky Parlevliet programmatrice au Festival International du Film de Rotterdam et membre du jury de la fondation Hubert Bals Pays Bas Virginie Devesa charg e des ventes internationales U Media France et Simon Field producteur d Illuminations Films Roy aume Uni les fr res Quay Apichatpong Wee rasethakul par exemple C est Blue Meridian le tr s beau projet de Sofie Benoot qui a t laur at Ce film est la deuxi me partie d un triptyque consacr aux Etats Unis Il relate un voyage le long du Mis sissippi et les rencontres avec le Deep South am ricain et ses habitants Il est port par une soci t de production belge Auguste Orts tres originale puisg elle est constituce dar tistes et de r alisateurs dont Manon de Boer et Sven Augusti
93. Histoires crois es Dans Les histoires de cin ma Conspirateurs 1972 une relecture de la Conjuration du Minas la fin du XVIIIe si cle Joachim Pedro de Andrade utilise le prisme de l histoire pour voquer la tyrannie des ann es 1970 Les disputes du couple de la com die rotique Guerre conjugale 1974 sont tout aussi m taphoriques Quant Glauber Rocha il s exile en 1971 pour tourner en Espagne au Chili au Portugal des films toujours plus exp rimentaux Biaiser ou s exiler deviennent les seules facons de faire du cin ma libre le fondement m me du Cinema Novo filmer la r alit de facon frontale s av re impossible Le projet du Cinema Novo meurt ainsi avec la dictature ressusciter le cinema novo Lorsque Joachim Pedro de Andrade suit dans Cinema Novo Domingos de Oliveira qui s en tretient avec un banquier une voix off indique non sans d rision que cette sc ne est vraie et qu elle est jou e pour la premi re fois Qua rante ans plus tard pour Alice de Andrade il s agit au contraire de retrouver le paradis perdu de la premi re fois et d en mesurer la perte c est l image m taphorique de la mai son familiale d truite qui ouvre et ferme son film la m me maison qui accueillit les amis du Cinema Novo De la pellicule a t retrouv e dans les ruines c est comme si la maison sai gnait du cin ma commente Walter Lima Jr Ainsi le Cinema Novo vit travers ses enfants symboliques ou g
94. Images de la culture autour monde image mouvement histoires de cin ma l Beg E em j w A Es E As Ya EN Za LA I ie T AO a RS AT in d 4 SR CNC Centre national du cin ma et de l image anim e d cembre 2009 janvier 2010 No 24 directrice de publication V ronique Cayla r dactrice en chef Anne Cochard coordination ditoriale Marc Guiga ont colabor ce num ro Jean Marie Barbe Fr d rique Berthet Jordan Belgrave Myriam Bloed Mathieu Capel Pascale Cassagnau Marc Antoine Chaumien Danielle Comte Carole Desbarats Martin Drouot Isabelle G rard Pigeaud Sylvain Maestraggi Fr d ric Nau Ariane Nouvet Thierry Paquot Jean Pierre Rehm Delphine Robic Diaz Eva S gal Maria Spangaro Annick Spay Caroline Terr e Damien Travade r daction des notices de films Doucha Belgrave D B Myriam Bloed M Mathieu Capel M Martin Drouot M D Mario Fanfani M F Sylvain Maestraggi S Sadia Saighi S S Eva S gal E S Annick Spay A S Caroline Terr e C T Damien Travade D T Laurence Wavrin L W remerciements Mich le Bargues Thomas Bauer Am lie Benassayag Catherine Blangonnet Gis le Burda Francois Caillat Estelle Caron Nikola Chesnais Vincent Dieutre Julien Donada Jean Paul Gangloff Bouchra Khalil
95. La tension permanente laquelle se soumet le cin aste justifiant l occasion son go t pour la boisson est n anmoins parente d une stimulante fantaisie Les extraits d Adieu planchers des vaches 1991 La Chasse aux papillons 1998 ou Michel Piccoli d guis en vieille matrone Jardins en automne peuvent ais ment en convaincre M C 35 Comment concilier le d sir de filmer toutes les s quences n cessaires au r cit l huissier insomniaque doit tre vu en train de lire Rabe lais le spectateur doit apprendre qu il est le fils d Isidore etc et l intransigeance finale d un film qui ne d passe pas les deux heures puisque le cin aste g orgien n est pas comme Rivette Martine Marignac A travers les p rip ties de la pr paration et du tournage Julie Bertuccelli dessine ainsi un mouvement d ensemble qui ressort de son utilisation des extraits de films Elle les intro duit de facon a chronologique selon deux principes un premier vident o l image vient illustrer les propos que l on vient d entendre et un autre plus souterrain qui rythme en trois temps la cr ation Il y a d abord l heure l g re de l imagination au pouvoir lorsqu il s agit de chanter ou chasser les id es pour le sc nario IL tait une fois un merle chanteur 1970 La Chasse aux papillons 1992 vient ensuite la gravit d un premier rendez vous qui pourrait se tenir le Lundi matin 2001 o les changes rus s avec la productrice
96. Roumanie aujourd hui Mais au del de ce constat les r alisateurs interrogent la situation ambigue du cin ma roumain contemporain Reconnu et m diatis comme jamais auparavant au niveau international les films de Cristi Puiu Corneliu Porombiou ou Cristian Mungiu ont glan des prix dans les grands festivals du monde entier il demeure pourtant dans une situation conomique pr caire et n est que tr s peu vu en Roumanie o la fr quentation en salles ne fait que chuter depuis 1989 Pour continuer sa route suivant le propos du cin aste Radu Mihaileanu il reste au cin ma roumain devenir populaire D T Filmbyen la nouvelle Mecque du cin ma 2007 54 couleur documentaire r alisation Pablo Tr hin Marcot production La Luna Productions Zentropa Productions2 ApS participation CNC Cin Cin ma Un m lange de collectivisme et de capitalisme additionn d une pointe d anarchie voil Filmbyen r sum par Peter Aalbaek Jensen co fondateur en 1997 avec le r alisateur Lars von Trier de cette v ritable cinecitt danoise Pour retracer sa gen se et son volution Pablo Tr hin Marcot a recueilli de nombreux t moignages dirigeants employ s ou journalistes qui dressent le portait d une exp rience artistique et conomique unique Les visiteurs occasionnels t moignent tous du vif tonnement ressenti lors de leur passage Filmbyen Son emplacement dans une ancienne base militaire s
97. a vie l action qui a d j eu lieu ou que l on attend qu il faut inventer Plus quelque chose est vide plus on a envie de le remplir Absalon n est pas le seul manquer il y a aussi les spectateurs du diaporama Je ne sais pas ce que le spectateur peut apporter mais le film compte sur lui Le g n rique pr sente le film comme librement inspir du projet des cellules d Absalon Cette formule semble nous loigner de l univers du documentaire ce qui est confirm lorsque le film glisse dans une ambiance proche de la fiction avec l entr e en sc ne de trois personnages Pourquoi avoir choisi de jouer sur cet entre deux 18 C V La fiction si l on d cide de l appeler ainsi commence d s le d but du film Apr s l ouverture la premi re partie s organise autour d un diaporama d Absalon Il est construit de facon m thodique afin de pr senter les cel lules les unes apr s les autres A chaque cel lule j introduis les rep rages vid o qui mon trent les lieux de m moire Si la nature de ces plans les fait appara tre comme docu mentaires leur statut v ritable et leur tem poralit restent ind cidables Deux intentions indissociables ont guid la r alisation du film la premi re tait de faire connaitre le projet d Absalon la seconde tait d investir cette question floue du rapport entre l oeuvre et celui qui la regarde Qu est ce qu on peut attendre de l uvre d Absalon Qu est ce qu on p
98. a d j dit il n voque que tr s peu le sens m me de l uvre mais iLescamote presque la place du r alisateur Dr ville tait il peu sensible la notion d au teur Certes en 1928 poque du tournage on ne saurait s en tonner mais le commentaire de 1971 peut surprendre puisque d une part l cole de la Nouvelle Vague est pass e par l et que d autre part L Herbier lui m me s tait mis en position d auteur non pas sur un plan th orique mais en pratique Il suffit de rep rer le visage du cin aste au d but de Autour de L Argent pour le retrouver dans de multiples plans du film de Dr ville comme le cin aste omnipr sent qu il tait au porte voix pr s des machinos devant un travelling circulaire pr s des figurants etc Les plans pullulent mais Dr ville ne d signe nomm ment le cin aste dans son commentaire que dans de rares occasions en particulier lorsque L Herbier travaille avec ses acteurs faisant reprendre une sc ne modelant ses com diens faisant presque corps avec le duo Or tous ces diabo liques mouvements d appareil qui merveil lent Dr ville ces foules de figurants sont l pour r pondre au d sir d un r alisateur pour traduire sa vision du monde ou plus troite ment son interpr tation de l oeuvre de Zola dont L Argent est adapt On a l impression que Dr ville filme son propre d sir de cin ma l o L Herbier lui met en sc ne un film sur le d sir Sur ce suje
99. ages anim es et sonores en couleurs de quelque origine qu elles soient La t l vision aurait d tre utilis e comme un instrument de sociabilit o chacun aurait vu et entendu l autre aurait pu la face de la communaut donner son opinion sur ladite communaut sur sa gestion ses pratiques Cette notion l s est vapor e dans les d cennies qui ont suivi son arriv e Dans les ann es 1950 60 il y a encore l illusion d une t l vision avec les dramatiques de l Ecole des Buttes Chau mont les grands documentaires Sur le plan du documentaire par exemple la t l vision a t en avance sur le cin ma Avec des hommes comme Jacques Krier ou Marcel Bluwal la t l vision parcourait la France en donnant la parole aux anonymes Mais rapidement le t l viseur s est r fugi dans les studios inven t s par le cin ma pour parfaire les conditions sonores et visuelles ma triser la lumi re le son Le seul studio de t l vision valable mes yeux ce sont les lieux de vie et de travail c est la r alit rien d autre Les pouvoirs l Ordre se sont empar s de cet instrument et petit petit en ont fait le lieu de leur propre parole Le t l viseur aujourd hui n est plus effectivement qu un micro ondes o on r chauffe le consen sus On tient ainsi clos le couvercle de la mar mite sociale Les ic nes lectrom nag res sont ceux et celles dont le m tier est d appa raitre et de touiller les missio
100. ages de ces journalistes que l horreur de la guerre a surpris devant leur porte Les officiers sup rieurs reconnaissent quant eux les erreurs commises sur le terrain de la communication Lors des interventions militaires suivantes l arm e am ricaine exclura purement et simplement les m dias Ce qui n assurera pas leur soutien D sormais l tat major les inclut dans le champ de bataille embedded pour mieux les contr ler et les faire directement servir sa propagande S images de la culture sensibiliser et mobiliser l opinion publique et faire na tre de ce d sarroi des sentiments extr mes soutien ind fectible ou l inverse refus obstin face l engagement militaire am ricain l tranger Vietnam la trahison des m dias dresse alors un rapide apercu des images marquantes du Vietnam compar es celles du Liban de la Somalie d Isra l de la Bosnie de la Tch tch nie ou de l Irak Certes la d monstration est convaincante et l on ne peut que souscrire l hypoth se d une mise en sc ne commune de ces conflits mais celle ci est elle le fait d un cahier des charges fourni par l arm e D une volution dans les modes d affrontement initi e lors de la bataille du T t et qui tend uniformiser l expression de tous les conflits contemporains Ou d un certain formatage de l information pour r pon dre aux attentes et aux besoins du public A la fin du documentaire et en regard de son
101. aime beaucoup cette id e son application dans la ville est tr s bien faite Le centre est tr s petit et tr s dense mais si on passe derri re les immeubles tout coup on se retrouve sur une promenade verte on entend le chant des oiseaux on croise des villas puis on arrive la limite de la ville aux tangs De l autre c t si on va vers le port il y a des immeubles bas les conques Tout le monde a vue sur la mer On est dans de grands immeubles mais on est seul puisqu on n ala vue que pour soi dans un endroit totale ment r sidentiel deux pas du centre Les pyramides de La Grande Motte font penser celles de Marina Baie des Anges Villeneuve Loubet sur la C te d Azur J D Je suis originaire d Antibes J ai gale ment eu envie de tourner ce film pour compa rer La Grande Motte la C te d Azur Les gens images de la culture qui ne connaissent pas la r gion associent souvent les deux Or La Grande Motte a t construite contre la C te d Azur Sur la C te d Azur tout le monde veut y aller les choses se construisent de mani re anarchique Il n y a pas de vue d ensemble c est la loi du march qui domine A La Grande Motte on a d cid de densifier un maximum sur un emplacement tr s pr cis sans rien toucher ce qu il y avait autour Maintenant sur la C te d Azur ce n est plus possible Le paysage a t g ch Mais ce n est pas sans int r t c est une sorte de Cali fornie o
102. ais qui serait comique s il n tait pas une r alit d bouche sur une arrestation ou surune simple admonestation puis parfois sur un renvoi vers une autorit administrative qui peut se trouver Calais comme Paris ou encore dans le sud de la France comme ce fut le cas pour les arrestations de septembre 2009 Avec peut tre terme un renvoi vers le pays d origine Sans qu aucun de ces choix ne soit compr hensible pour le spectateur ni bien videmment pour les migrants Dans cet trange Calais o coexistent sans se croiser vraiment les univers des habitants et des migrants ceux ci se recomposent en com munaut s ethniques et en viennent parfois s affronter pour une place dans la queue de la soupe populaire Encastr s dans des refuges exigus ou sous des couvertures trop petites nourris par les associations ils errent tout le jour dans les rues accompagn s par la vision absurde du beffroi dans le lointain Cette dimension intemporelle de leur existence Calais est tr s bien rendue par la r alisatrice gr ce au temps qu elle semble avoir pass sur son tournage Les migrants sont condamn s l inactivit jusqu au soir o ils tentent leur chance Avec une d termination qui se doit d tre ind fectible Est ce que tu as essay de passer hier soir Non Trop fatigu faut que tu essayes toutes les nuits Tu es trop paresseux A la faveur de l obscurit ils approchent des voies de circ
103. aisait tout pour exclure de telles contradic tions par la persuasion et aussi par la force les syndicats taient emp ch s de s installer et les gr ves impossibles D ailleurs les sala autour du monde ri s ont fini par int rioriser ce sentiment et ils ont souvent agi de concert avec la direction de l entreprise pour que les contradictions n arri vent pas jusqu eux Ainsi en 1968 quand des syndicalistes de la r gion se sont pr sent s l usine pour inciter la gr ve le personnel les a chass s coups de lances incendie Bata ville c tait un monde trop parfait pour tre vrai D o ce sentiment d artificialit que j ai essay de rendre dans la mise en sc ne En termes de prises de vues de lumi res F C Le site de Bataville l usine et la cit alentour existe encore aujourd hui mais j ai tourn comme s il avait t invent comme si c tait un d cor de studio de cin ma Pour autant ce n est pas un film de reconstitution et les Batavillois ne sont pas trait s comme des com diens Je ne leur ai pas impos de texte je n ai pas souffl leurs r ponses Mais dans la mani re de filmer j ai essay de donner une impression de faux l aide d un ensemble de param tres techniques Par exemple les cou leurs ont t travaill es dans un registre un peu cru un peu satur Les briques des b ti ments sont tellement rouges qu elles parais sent peintes d hier Les verts sont si verts
104. alit s des tudiants A t on retrouv cette ann e les dipl m s de l an pass dans les projets des Rencontres T nk Ce Master 2 est la seule formation universi taire qui existe en Afrique de l Ouest Comme l an pass les tudiants viennent de plusieurs pays S n gal Mali Niger Burkina Faso Cameroun B nin Les tudiants de la promo tion 2008 ont d j maintenant un court m trage et un premier film 52 derri re eux ils se lan cent dans leur second projet en tant que r a lisateurs d autres en tant que producteurs Leurs projets ont t largement retenus par images de la culture plusieurs partenaires europ ens au T nk de cette ann e et la mise en production s an nonce tr s prometteuse Quant la promotion 2009 trois d entre eux ont T nk s leurs pro jets en juillet dernier pour r aliser leur pre mier film avec de grandes chances de faire aboutir la production puisqu ils ont trouv des partenaires europ ens producteurs francais canadiens et des chaines de TV 150 films taient donc pr sent s la vid oth que une vid oth que tr s bien organis e d ailleurs et qui plus est pratiquement sur la plage Comment ces films ont ils t rassembl s Quels en taient les th mes principaux Quel est la part de films produits enti rement en Europe Pour la premi re dition du Louma le cata logue de la vid oth que rassemblait essen tiellement des films francophones
105. ances Cette famille type revendique un raisonne ment de bon sens pourquoi payer un loyer si l on peut devenir propri taire Sit t admis sit t fait La parcelle acquise l on difie la maison Des moyens limit s donnent un habi tat simple pas de cave un rez de chauss e avec le garage par lequel on entre et on sort et les pi ces vivre et l tage mansard les chambres C est modeste et confortable Le jardin est petit mais autorise une partie de volant entre le p re et le fils sous le regard admiratif de la maman Elle veille tout aux mauvaises herbes arracher la propret de la demeure la confection des repas C est pr t A table aux commissions Si la m re s occupe l int rieur le p re lui va chercher le courrier rend service des voisins et discute avec certains d entre eux par dessus la haie fra chement coup e Cette r partition des t ches leur convient ni la m re ni le p re ne paraissent en souffrir au contraire un tel ordre des choses les rassure De quel s temps s agit il Celui de l existence rythm e la fois par des grands v nements une naissance un d part et par l ordinaire urbain avec ses r p titions sa routine ses habitudes Chez les Ramade pas d exc s un sain ordonnancement du quotidien pour la satisfaction de chacun Cette ode chante le bonheur sobre de la vie dans un lotissement Elle ne diabolise pas la maison individuelle
106. ani Quelqu un qui travaille tout le temps En 2005 2006 Otar losseliani pr parait Jardins en automne qui reste son dernier film ce jour Julie Bertuccelli l a suivi et interrog des 220 feuilles d un story board dessin sous nos yeux la derni re journ e d un tournage plu vieux Elle en a tir un r cit en 286 collures ponctu de brefs extraits de films tourn s pour certains avant son d part de G orgie IL tait une fois un merle chanteur 1970 La Chute des feuilles 1966 pour d autres apr s son installation en France La Chasse aux papillons 1992 Lundi matin 2001 Brigands chapitre VII 1996 Adieu plancher des vaches 1999 Badinerie technique avec son chef op rateur William Lubtchansky ou bras de fer r p t s avec l extraordinaire produc trice Martine Marignac sur le nombre de semaines budg t es de sangliers filmer ou de m tres de pellicule qui finiront au chutier le portrait du cin aste en cr ateur s r de son art fin et obstin ne ressemble gu re celui du nonchalant Guia de Il tait une fois un merle chanteur Certes Otar losseliani distribue les m mes sourires contagieux que Gela Kandelaki il aime comme lui les chants pouss s en fin de banquets ponctuations essentielles de la cul ture g orgienne et lorsqu il recoit la pianiste de son film coute en connaisseur les Gym nop dies de Satie S il y a du merle en losse liani si h rons gu pards et Mich
107. apitaine d river autour de son navire qui tient au vent sans lui Jean Pierre Rehm www cnc fr idc Ren de Thomas Bauer 2005 587 et Images de la culture No 23 p 60 62 Capitaine par exemple 2008 52 couleur fiction r alisation Thomas Bauer production Les Films d lci participation Cnap Centre d art de Pougues les Eaux Layer Ville de Paris Dans la loge d un th tre un homme lit une annonce dans le journal Embarquez Entre une coiffeuse qui lui coupe et lui teint les cheveux Par d un nouveau visage l homme traverse la campagne jusqu une cabane architecture de bois et d chafaudages dress e en plein champ Install l il r cite l histoire d un marin criminel sauv de la noyade et cach bord de son bateau par un capitaine Le Compagnon secret de Joseph Conrad Capitaine par exemple est le r cit d une fuite d une rupture qui tient en une phrase Je suis j tais Le marin qui a commis l irr parable se jette l eau non pour mourir mais pour s enfuir quitter le bateau sans but Lorsque le capitaine le recueille il h site encore s accrocher l chelle Cette f lure Thomas Bauer la fait passer au sein d un m me personnage en changeant en monologue le dialogue entre le capitaine et le marin Il la prolonge par une mise en sc ne plus proche du th tre que de l adaptation cin matographique creusant l cart entre le texte et sa repr sentation
108. apprendre d crypter On cr ait un instrument qui n avait pas de pr c dent souligne Alexandre Tarta et Jacques Krier d ajouter C tait une aventure prodigieuse www cnc fr idc Si Averty c est moi avertissez moi de Jacques Besson et Mich le Peju 1991 53 Collection T l notre histoire de Pierre Tchernia J r me Bourdon et Dominique Froissant Jacqueline Joubert 1999 53 Pierre Tchernia 1999 54 Igor Barr re 2000 55 Pierre Dumayet 2000 58 Raoul Sangla 2000 54 De Raoul Sangla L Amour sans les mots 1985 45 Jaillissements Isadora Duncan et Auguste Rodin 1990 20 Rage et Outrage 1993 51 Avignon 94 1994 128 images de la culture charg es de faire Elles sont charg es de diver tir de faire diversion Justement ces chaines locales comme T l cit T l ssonne qui vont la rencontre du citoyen avec tr s peu de moyens sont d sormais accessibles tous avec le num rique Pensez vous que l on retrouve l les ambitions initiales de la t l vision HG J ai fait un certain nombre de pr figura tions de t l visions locales entre 1984 et 1991 mais ces t l visions prennent vite aussi de m chants plis a aussi Zal a TV Paris et sur la r gion parisienne laquelle j ai par ticip ou T l Bocal qui effectivement est plus libre L int r t est toujours dans cette interaction qui regarde Et qui diffuse Celui qui diffuse
109. ar un d sir de r el Vous vous retrouvez dans un studio o iL ny a qu un cyclorama tout gris et une chelle au lointain on vous dit que Jacques Brel arrive Il commence chanter Ces gens l et on ne voit pas Brel on voit juste une chelle la cam ra passe lentement sur le d cor avant d arriver sur lui C tait ca Discorama Cela ne devait pas forc ment plaire R S Aujourd hui tout le monde reparle de Discorama Gr ce notamment Denise Glaser et son talent Quand je suis arriv en 1964 jai un peu boulevers la forme de l mission Tous les chanteurs aimaient passer dans le studio autant pour rencontrer Denise que pour tre film s La libert tait notre socle Je n aurais pas pu faire ce m tier dans les condi tions d aujourd hui Les premiers techniciens de la t l vision venaient du cin ma ils ont eu cr er une esth tique un langage Aujourd hui alors que la t l vision diffuse en 16 9 me qu est ce qui diff rencie son esth tique de celle du cin ma R S Dans une interview pour L Humanit en 1966 j avancais La t l vision est au cin ma ce que le journalisme est au roman et ce qui S y crit ob it aux m mes lois grammaticales En ces ann es 1950 les studios Cognacq Jay furent quip s de quatre cam ras pour que le montage en direct permette de retrouver la syntaxe cin matographique Champ contre champ avec amorce ou sans s alternaient l envi jusqu aux gros
110. arlerais pas de personnages ils ne sont pas construits pour cela Ils valent moins pour eux m mes que pour ce qu ils per mettent les interrogations qu ils soul vent Le souffleur de feuilles a un statut minemment documentaire il est apparu lorsque je fai sais les rep rages autour de la cellule No 1 Marseille Je ne pense pas que ces person nages soient en contradiction avec la solitude d Absalon L encore ils viennent creuser un manque Absalon est d autant plus absent qu ils sont l Ils cr ent des contrastes Comme d une autre mani re la confrontation entre le d cor foisonnant et color de la maison qui me sert d atelier dans le film et le mobilier blanc et formaliste de la vid o d Absalon Proposi tion d habitation Une sorte d enqu te ou de filature se met en place vous tes sur les traces d Absalon la femme semble tre sur les v tres et l horizon du film il y a une rencontre C V Dis comme ca on dirait un film policier mais il y a effectivement un c t enqu te La femme appara t dans un raccord elle vient occuper le vide de la salle des Beaux Arts o vient d avoir lieu la conf rence d Absalon plus tard elle p n tre dans l atelier Elle est sur les traces d Absalon de son projet ou de cette conf rence ou peut tre sur celles du film Elle permet de revenir sur les plans sur leurs temps de les reconsid rer d envisager autre ment ce qu on avait vu ou cru voir Elle su
111. aux du restaurant Le Petit Nice Marseille est l occasion pour son chef G rald Pass dat de cr er de nouveaux plats qui seront la carte la r ouverture Cette pause va lui permettre de s impr gner de sa ville de la M diterran e pour en saisir les nuances et les couleurs qu il harmonisera tel un aquarelliste dans le blanc de ses assiettes Depuis ce film le restaurant a obtenu trois macarons au guide Michelin Nich dans une calanque les pieds dans l eau Le Petit Nice est l image de son chef ancr Marseille mais tourn vers la mer Pendant deux mois et demi Pass dat va se ressourcer en arpentant sa ville Entre les piceries asiatiques et africaines de la populaire rue d Aubagne les secrets de son herboriste la garrigue environnante le Vieux Port et son arrivage de poisson frais il s inspire pour que sa cuisine refl te la richesse de la cit phoc enne Aid de son second iL labore des plats comme autant d aquarelles la recherche des couleurs et des saveurs parfaites Jusqu d finir l intensit de la nuance du bouillon qui accompagnera les filets de beaux yeux La cuisine devient laboratoire les cr ations se dessinent alors tout en finesse et l g ret du bout de la cuill re de cet artiste la palette multi sensorielle Chaque plat doit tre un grand plongeon en paliers toujours plus profonds dans la M diterran e dont il est pris La profondeur c est la stabilit
112. bjectives de r appropria tion personnelle de l Histoire Telle serait la nature propre du document une valeur d usage de r appropriation de subjectivit s A l inverse le cin ma entre v ritablement dans la d fini tion des nouvelles conditions de la subjecti vit dans ce moment de r appropriation de Soi et des autres pour une biographie de tout le monde Lesfilms de Bouchra Khalili et Fr d ric Ramade sont autant d exp rimentations de ces histo ricit s singuli res Membre fondatrice de la Cin math que de Tanger avec Yto Barrada Bouchra Khalili travaille aux fronti res entre les arts visuels et le cin ma Ses films portent sur les notions de d placement de relation de distance Tel est l objet de Anya l infra mince qui s pare des g ographies physiques et des g ographies imaginaires travers l ex p rience d un territoire Le film en expose la temporalit sp cifique qui devient l objet fon damental de cette ceuvre Ode pavillonnaire de Fr d ric Ramade conjugue la chronique d un roman familial avec celle d une vie mode d emploi pour dessiner une nature morte du quotidien celle d une famille t moin la sienne propre travers l approche anthropologique d une forme architecturale et de ses usages sociaux cod s le pavillon d ha bitation Plusieurs formes discursives s inter posent dans le r cit entretien frontal com mentaire l ments de fiction rejouant la r alit d cadrant perp t
113. cchio 77 O Ren O 21l Filmbyen la nouvelle Mecque du cin ma 51 Ll Ren Vautier cin aste franc tireur 45 Firminy le maire et l architecte 73 1 Reviens et prends moi ME G rald Pass dat L Invention de la cuisine 81 O Roman Karmen un cin aste au service de la r volution 25 Isl Guerre du Louvre La 78 O S21 lamachine de mort khm re rouge 42 O Hidden Place 84 SiAvertyc est moi avertissez moi 26 Histoires crois es 38 Souleymane Ciss Cin ma de notre temps 42 O Il tait une fois la M sopotamie 76 0 92 images de la culture Ces publications sont gratuites envoy es sur demande crite courrier postal ou lectronique t l copie EE ile la eultune i a ile la ke li culir images ilr la calli Images de la culture No 17 Images de la culture No 18 Images de la culture No 19 Images de la culture No 20 d CNC novembre 2003 104 p d CNC juin 2004 124 p d CNC janvier 2005 96 p d CNC ao t 2005 88 p documentaires sur l alg rie images d architecture dominique bagouet femmes en mouvements tat des lieux vi t nam les images occult es l uvre oblique urbanisme non lieux des images en prison photographie et documentaire vivre ensemble contre l oubli photographie et documentaire autour du monde 1 nhia Images de la culture No 21 Images de la culture No 22 Images de la culture No 23 d CNC mai 2006 108 p d CNC juillet 2007 116 p d CNC
114. che un emplacement Paris le ministre de la Cul ture Jacques Toubon est aussi maire du 13 me arrondissement C est ce qui a d termin le choix des Olympiades A l poque il s agissait projet Paris Rive Gauche Absalon avait r alis les prototypes pour trouver des financements c tait une opportunit saisir Mais le site devait l int resser car il lui est arriv de refu ser des propositions comme un quartier d af faire Francfort Le film s arr te plus longuement Tel Aviv vous faites une v ritable description de la ville C V Absalon est d origine isra lienne Il n a eu de cesse de r inventer sa vie commencer par ce nom biblique de fils rebelle qu il s est donn Je ne voulais pas l enraciner o que ce Soit je crois ne pas l avoir fait mais des cinq villes qu Absalon a choisi Tel Aviv est celle que j ai eu le plus envie d investir et d explorer C est une ville tr s festive une bulle qui cherche par tous les moyens oublier la situa tion du pays avec des aspects terriblement superficiels La guerre est pourtant pr sente comme en t moignent les h licopt res mili taires qui descendent vers la bande de Gazaet reviennent sans cesse Cela fait partie du quotidien Ce n est pas plus tonnant que ces jeunes filles et ces garcons arm s dans les rues ou ces religieux qui dansent sur de la techno pour apporter de la joie Cela me plai sait de confronter l esth tique extr mement
115. d un quelconque appartement jamais nul ne s ir rita sauf nous du fait que le commentaire s interrompe par cassure du fil magn tique C est quand m me assez nervant quand ca se produit souvent Alors nous avions renonc utiliser le magn tophone jelisais le commen taire les mots glissaient sur les visages ten dus L exp rience tait passionnante c tait pour moi la naissance d une nouvelle utilisation du cin ma le cin ma d intervention sociale Un cin ma qui refl tant une r alit sociale est suffisamment int gr dans cette r alit pour influer sur son volution On tournait au rythme de huit ou dix projections par nuit et le jour on s en allait avec notre convoi vers Saint images de la culture Avril 50 Renan Lesneven Saint Pol de L on et Ploues cat dans les patronages ou les salles de bis trots de campagne apr s les projections les cultivateurs chargeaient la camionnette de sacs de pommes de terre de carottes d oignons que nous ramenions au comit de gr ve P tit Zef et D sir qui s taient baptis s au d part des Z ros en organisation se r v laient en fait de remarquables gestionnaires Au bout d une semaine j ai eu en pleine nuitune extinction de voix brutale et compl te Comme je vou lais remettre en marche notre magn tophone fil pour suppl er mon manque de voix non laisse a me lance P tit Zef j ai assez entendu ton texte pour
116. dans la salle qui servait de cellule La cam ra s est arr t e au seuil Si la cam ra tait entr e dans la salle pour accompagner le ge lier explique t il on aurait march sur des cadavres on se serait rendu complices Pour moi c est l exemple extr me embl matique de ce qu est l thique du cin ma documen 42 taire Rithy Panh me dit Si j avais fait ce plan l je n aurais plus jamais fait de cin ma En dix minutes il donne une lecon tr s forte qui doit marquer les esprits des apprentis r ali sateurs Un plan est vraiment une affaire de morale 1 Le reste de mon film n est l que pour amener cette fin et si je n avais d retenir que dix minutes c est ce moment que j aurais conserv C est une lecon de vie et de cin ma Et cela permet de r pondre l une des toutes premi res questions que Rithy Panh soul ve quand on est dans un pays tr s pauvre vaut il mieux consacrer de l argent faire un film ou construire un h pital Le fr re a n de Rithy est m decin Comment Rithy peut il se justi fier d tre cin aste En traitant de l thique d un plan Rithy r pond cette question C est la gravit qui r v le la puissance de l thique et l thique qui donne du sens l acte cin ma tographique et sa n cessit documentaire Le travail de Rithy Panh a t il eu un effet direct au Cambodge J M B Ses films ne sont pas beaucoup montr s au Cambodge et ne sont connus que d une minorit
117. dans sa dimension documentaire peut r v ler On n avait jamais vu cela auparavant les corps les voix des bourreaux r interpr ter leurs gestes assassins et cela constitue v ritablement un apport du cin ma pour comprendre l inhuma nit et le tragique de l Histoire Dans votre film Rithy Panh revient sur son long travail avec les anciens bourreaux un travail qui a dur trois ans La premi re ann e raconte t il il n a obtenu que des mensonges J M B ll a fallu beaucoup de temps de confiance mais aussi de pression psycholo gique pour que les bourreaux assument leurs actes La question centrale de Rithy n est pas la justice la diff rence sans doute de Claude anzmann mais comment vivre lorsqu on a travers l inhumanit dans son expression la plus terrible Comment continuer de croire la vie l homme l autre Pour que la victime puisse continuer vivre il faut que le bourreau retrouve son humanit qu il d passe le d ni non pas pour se confesser on n est pas dans 41 Oncle Rithy ce registre l mais pour formuler l horreur dont il a t l agent L essentiel n est pas qu il pr sente des excuses mais qu il dise avec son corps et avec ses mots Rithy Panh s est nourri de Primo Levi d Agamben Sur ce sujet le cin ma en plus des mots travaille sur les corps Via lath tralisation la mise en sc ne il am ne les bourreaux non seulement avouer mais rejouer leurs geste
118. de Guerre et la mort d un premier amour elle vient Paris oU son physique longiligne et son bagou naturel font chavirer hommes et femmes elle s amuse en courtisane et pose pour les peintres avant de trouver son premier grand r le dans H tel du Nord de Carn 1938 Le sc nariste Henri Jeanson commente la c l bre r plique qu il a crite pour elle Atmosph re atmosph re doit tout sa voix trainante et sa d marche chaloup e Alors qu elle joue dans Les Visiteurs du soir de Carn 1942 et que Pr vert le R sistant br le pour elle d un amour muet elle vit une liaison avec un officier allemand A la Lib ration elle est arr t e mais ne perd pas son humour Mon coeur est francais mon cul est international Libre et d sinvolte l image de son poque Arletty brillera apr s guerre sur sc ne dans les trag dies de lennessee Williams et de Jean Paul Sartre M D histoires de cin ma Cinexotic 2008 53 couleur documentaire conception Benoit Garel Pierre Gras r alisation Beno t Garel production Les Films du Tamarin Cin Cin ma participation CNC Cinexotic nous invite aux marges de la diffusion cin matographique parisienne dans ces salles de quartier parall les aux circuits de distribution officiels destin es aux populations immigr es de la capitale Mais en d pit de son titre l exotisme ici n est pas de mise plut t s agit il d appr hender les voies de passa
119. de condamne rester sans voix Propos recueillis par Julie Savelli Journal du FID 5 juillet 2008 62 arr t sur image l oracle est dans le sable Nous sommes embarqu s bord d un v hi cule On roule on suit quelque chose qui roule Qu est ce que tu vois sera la question pos e sur cet arr t sur image Le cin aste dit en pr ambule ne sais pas ce que j ai vu II faut deviner Des hommes enrubann s aux turbans colo r s harnach s ensemble juch s sur roues emport s tombeau ouvert sur des camions en plein d sert partent quelque part Plus t t un homme arm d un long morceau de bois frappe un moment j ai craint qu il tape sur des corps il tasse les sacs pour gagner de la place puis voici d autres morceaux de bois clair pour fixer les corps assis les jambes pendant l ext rieur de la plateforme du camion mor ceaux de bois coinc s dans l entre cuisses comme des sexes rig s tenus deux mains parfois entour s d un tissu pour que les frot tements abiment moins bois secs qui calent l ensemble compact aidant la sculpture tenir dans la vitesse malgr les bonds Sculpture roulante ou chaque corps a trouv sa place qui en coincant son paule contre un genou qui en d placant des orteils qui ne lui appar tiennent pas pour les d poser sur sa propre sandale afin d assurer au mieux sa p rilleuse position debout qui en d vissant son buste pour secaler dans le mou des aut
120. des innovations techniques permet tant des reporters de restituer les v ne ments v cus sur le terrain en temps r el la bataille du T t a v ritablement initi un nou veau mode de combattre et donc de nouvelles repr sentations de la guerre d sormais les affrontements ont lieu en milieu urbain pour Vietnam la trahison des m dias 2008 90 couleur documentaire r alisation Patrick Barb ris production Zadig productions Arte France La d faite am ricaine au Vietnam a commenc dans les m dias Le tournant se situe lors de l offensive du T t en janvier 1968 En d placant le champ de bataille au coeur des villes l ennemi communiste prend l offensive dans la guerre d images Les reportages montrant l humiliation des Gl s assi g s les ex cutions sommaires et les civils terroris s envahissent les foyers L effet est d vastateur L tat major en tirera les lecons mais plus tard Patrick Barb ris recueille le t moignage d anciens correspondants des grands m dias am ricains au Vietnam Ils n taient pas hostiles cette guerre du moins au d part La c l bre photographie de l ex cution bout portant d un opposant par le chef de la police de Saigon a t prise par un photographe patriote Jusqu sa mort Eddie Adams a regrett ce clich prix Pulitzer 1968 Beaucoup d images d archives dont certaines ne franchirent pas le cap de la censure d alors illustrent les t moign
121. des lieux de consultation du fonds tarifs vente DVD location BETA SP l unit 15 25 titre semaine forfait 10 titres 20 titre semaine forfait 20 titres 240 forfait 50 titres 500 Les tarifs sont en euros T T C port inclus Les forfaits sont utilisables dans un d lai de un an dater de la premi re commande Les DVD restent votre propri t dans le cadre d une utilisation non commerciale projection publique gratuite consultation sur place pr t aux particuliers par l interm diaire des m diath ques d lai de commande Un mois minimum entre la date de commande et la date de r ception cas particuliers mois du film documentaire titres sur support B ta SP 15 TTC par semaine mises disposition group es des tarifs d gressifs sont appliqu s r guli rement sur des listes de films propos es un ensemble de partenaires sur www cnc fr idc rubrique mises disposition et sur imagesenbibliotheques fr CNC Images de la culture Service de la diffusion culturelle 11 rue Galil e 75116 Paris t l 01 44 34 35 05 fax 01 44 34 37 68 idc cnc fr images de la culture les livrets p dagogiques En collaboration avec le CnT des livrets ins rer dans les bo tiers DVD www cnt asso fr Au soleil m me la nuit d Eric Darmon et Catherine Vilpoux 1997 102 ed Cn CNC 2004 200 images de cin ma d CNC 2003 312 p centre national du th tre e si
122. dont on les fait exister C est pourquoi j ai choisi de filmer Istanbul en f vrier en longeant la ville sur ses deux rives pour la rendre encore plus m connaissable et ambigue Plus rien n est vident ou plut t l vidence provient de la qualit de pr sence du paysage qu il soit urbain ou non Le trajet d Anya la m ne d lrak Istanbul dont elle est incapable de partir depuis 12 ans M me apr s avoir enfin obtenu un visa pour l Australie des probl mes d argent l en emp chent encore On a ainsi l impression d un mouvement qui n en peut plus de s arr ter quand il voudrait au contraire recommencer Le travelling qui compose Anya reproduit plus ou moins cela un mouvement rapide au d part qui revient fait des tours et le film s arr te quand la cam ra est presque immobile J ai eu du coup l impression que le mouvement de cam ra lui m me vous importait davantage que ce qu il montre B K Ce que vous dites est Juste mais pour une toute autre raison Le travelling reproduit litt ralement le trajet entre l Asie et l Europe parce qu il faut prendre en compte aussi le trajet d Anya J ai choisi ce mouvement l parce qu il permet de balayer au maximum la ville et presque sa p riph rie Je l ai donc pens en termes topographiques plus qu en termes de construction narrative Tout part d un endroit pr cis du monde c est cela qui produit des histoires On m a parfois demand si j avais crit l histoi
123. e Tahoua o il a ouvert un h tel et mont un petit studio de cin ma il t che de poursuivre sans jamais se d courager une ceuvre unique offrant un magnifique exemple d ind pendance cr atrice D T 40 Al l ssi une actrice africaine 2004 68 couleur documentaire r alisation Rahmatou Keita production Sonrhay Empire Productions participation Fonds europ en de d veloppement minist re des Affaires trang res Fonds francophone de production audiovisuelle En hommage aux pionniers du cin ma africain Rahmatou Keita consacre un portrait la premi re actrice professionnelle du cin ma d Afrique noire la Nig rienne Zalika Souley A Niamey occup e de banales t ches quotidiennes celle ci revient sur une trajectoire accident e qui l a men e de la gloire l oubli A travers sa parole c est le destin al l ssi en langue sonrhay de tout le cin ma nig rien qui finit par se dessiner en filigrane Je n ai aucun regret affirme l actrice assise dans la cour de sa modeste maison Pourtant son parcours d couvert au fil des extraits de films et des interviews des cin astes avec lesquels elle a travaill ne manque pas de susciter l impression que son talent et sa personnalit n ont pas suffisamment t exploit s par le 7 me art Figure centrale de l essor du cin ma au Niger dans les ann es 1960 elle acquiert c l brit et reconnaissance internationale en jouant
124. e Ou plut t telles que le patron voulait les voir A la mani re d une parade de cirque d filent les t moins de cette histoire trop merveilleuse pour tre honn te Recrut es tr s jeunes soumises des cadences prouvantes et pay es la t che les ouvri res travaillaient tr s dur mais disent elles avec plaisir M me tonalit nostalgique chez les autres anciens qui d crivent un monde juste et tranquille o les efforts taient r compens s L ancien chef du personnel cl de vo te de cette gestion paternaliste raconte comment il huilait les rapports sociaux f tes fanfares comp titions sportives et pourchassait les mauvais esprits Reste au spectateur tirer les lecons de cette fable grincante sur un bonheur factice et mortif re E S Film retenu par la commission Images en biblioth ques Tourn en Lorraine sur le site m me Bienvenue Bataville nous invite d couvrir une aventure fond e sur le culte du travail qui a d but en 1932 et s ach ve en 2001 Le film voque galement la cit mod le implant e c t de l usine Des petites fictions interpr t es par des acteurs non professionnels et des t moignages de vrais ex employ s cadres ouvriers syndicalistes constituent la substance du film Pas de commentaire mais un r cit fictif dit par une voix doucereuse incarnant Tomas Bata Dieu de Bataville Cette voix omnipr sente commente les s quences intervien
125. e Parce que son histoire elle est aussi avec cette ville dans laquelle elle est perdue depuis 12 ans Il faut donc que le spec tateur puisse faire lui m me cette exp rience qu il se perde dans cette esp ce de labyrinthe la limite le seul signe de pr sence dans un labyrinthe c est l cho d une voix Dans Straight Stories le traitement des paysages ou de ces labyrinthes pourrait renvoyer une forme de modernit cin matographique aux films des Straub par exemple A leur propos Deleuze parlait de plans stratigraphiques m me de d couvrir ce qui reste enfoui sous terre de faire surgir la m moire du paysage Ce qui me frappe dans vos films c est qu en d pit de dispositifs semblables c est tout le contraire les paysages sont atones anonymes presque amn siques Pourquoi ces paysages sans m moire B K En g n ral je les filme de tr s loin pour les aplatir au maximum et m nager une porte d entr e plus ambigu dans le r el qui nous fasse buter encore dessus Souvent l h roisme documentaire consiste entrer l o per sonne n entre Mais qu en est il quand les ter ritoires en question sont extr mement mar qu s Il m int resse davantage de les montrer comme des horizons ils sont la fois mis distance mais pour moi ils existent d autant plus fortement qu ils restent lointains Ils ont alors une dimension auratique qui tient moins leurs qualit s propres qu la mani re
126. e montrer un syst me qui nonce sa faillite tout en croyant vanter sa r ussite Avec beaucoup de joie beaucoup de bonheur parfois Ainsi dans les propos du chef du personnel ila l air tr s convaincu il est m me parfois convain cant tant ses mimiques appuient ses dires et le voil soudain jovial pour nous souffler comme une confidence faite un ami Le per sonnel ce qu il veut c est tre dirig Quand cette phrase est dite tout est dit Inutile d ajou ter un commentaire moralisateur invoquant la honte ou la r volte Comment se situe Bienvenue Bataville dans votre filmographie o apparait souvent la Moselle et le monde industriel F C J aitourn trois films dans ce m me p ri m tre lorrain La Quatri me G n ration Trois Soldats allemands et Bienvenue Bataville C est un lieu o j ai pass mon enfance avec lequel j ai des liens affectifs Dans le travail d un cin aste il y a beaucoup de choses qui sont de l ordre du d sir de l intuition des sen sations d enfance visuelles ou olfactives Un film ce n est pas l illustration d une th se Dans La Quatri me G n ration je m tais int ress l histoire de ma famille avec son ver sant conomique qui tait l entreprise de mes aleux En trois g n rations comme Bata ville mais bien moindre chelle ils avaient mont une affaire l avaient d velopp e et finalement liquid e J avais envie de traiter d une histoire conom
127. e pour cette ceuvre le compositeur s est lui m me appro pri librement deux po mes all goriques crits par John Milton plus d un si cle aupara vant il les a remont s en dialogues et les a dot s d un pilogue2 sorte de conclusion morale dans l esprit de son temps D nu d action au sens strict L Allegro il Penseroso ed il Moderato est une m ditation sur la condition humaine et l accession au bonheur Comme l indique son titre elle oppose la Joie la M lancolie la jouissance et les plaisirs de la chasse des promenades buco liques et des f tes villageoises la solitude et l aust rit de la nature sauvage le tumulte de la ville de ses intrigues et de ses f tes la profondeur de la connaissance et de la m di tation l imagination cr atrice l ivresse de images de la culture musiques r confortantes et harmonieuses la sph re religieuse la pri re et la gr ce Enfin pour r soudre le conflit entre ces deux voies extr mes et contradictoires elle pr ne la Mod ration c est dire une vie fond e sur la mesure l quilibre et la prudence 3 our ce point Robyn Orlin comme William Christie du reste a pris ses distances avec le discours de Haendel le triomphe de la raison la mesure l quilibre et la prudence elle en doute elle n y croit gu re Et pourtant l oppo sition entre les extr mes et la n cessit de nouer de renouer un dialogue
128. e cin ma peut me permettre de raconter l histoire de ces hommes aux prises avec leur destin Comment s est d roul votre travail criture tournage et montage O D D but 2003 j ai suivi une r sidence d criture Lussas au cours de laquelle j ai effectu mes premiers rep rages et r ussi suivre un convoi de voyageurs pendant une journ e A partir de l le travail d criture a commenc et s est tal sur une p riode de trois ans J ai eu une aide l criture de la R gion Rh ne Alpes puis la bourse Brouillon d un r ve de la Scam Apr s une premi re ten tative en 2004 j ai r crit enti rement le pro jet et finalement obtenu la Contribution finan ci re la r alisation du CNC Court m trage fin 2005 J ai alors rencontr mes futurs produc teurs et la production du film a d but avec l ann e 2006 Apr s de nouveaux rep rages film s en mars 2006 je suis retourn au Niger en novembre pour le tournage Je suis parti seul mais cette fois un ing nieur du son m a rejoint quelques semaines plus tard Depuis mes premiers rep rages jusqu au moment du tournage la situation n avait fait que se complexifier J ai t oblig d organiser le tournage de mani re quasi clandestine pour viter les probl mes avec les autorit s locales et surtout avec les organisateurs du trafic Les impr vus ont t nombreux lors de la pr paration Agadez pannes de cam ra r p tition batteries du
129. e club de boxe semble jouer une parodie de comp tition n ayant pas d adversaires les jeunes femmes se battent entre elles toutes cat gories confondues se ravissant le titre de championne devant un public rare m ch pr t en d coudre Leur passion pour la boxe se d tache sur un fond de violence g n ralis e la ville agit e par les partisans de Joseph Kabila et de Jean Pierre Bemba tous deux candidats l lection pr sidentielle est le th tre de manifestations et d meutes la mis re stimule tout autant la d brouillardise que l goisme l exploitation du plus pauvre ou la violence des hommes contre les femmes Cette atmosph re morbide cette violence pr te clater les boxeuses de Kinshasa la convertissent au sein du club en dignit en courage et en amiti Une faible protection mais d j mieux que rien dans le chaos qui les environne S M 68 Victoire Terminus le ton de sa voix est telle qu elle engendre l in timit des mots Le mouvement et le dispositif du film op rent chez ces personnages une libert de ton et une individuation proprement sid rantes Les S n galaises et la S n gauloise et En attendant les hommes portent en eux un cin ma de la confiance qui devient vite un cin ma de la confidence lls posent la ques tion de l nonc d une parole priv e devant la cam ra expression d une complicit au moment du tournage que sa diffusion peut transfor mer en r
130. e dans sa nudit la plus crue Avec un cynisme attendu dans pareil contexte un rabatteur d crit la structure conomique du bordel pour lequel il travaille en prenant 13 petites figurines cens es repr senter ses 13 coll gues Ali nation et r ification sont sans surprise les ressorts de l exploitation sexuelle au Cambodge comme ailleurs La force de ce portrait tient justement au d passement de ce niveau symbolique et th orique Les exp riences que d crivent ces prostitu es log es d ailleurs dans le m me immeuble que la troupe de son pr c dent film Les Artistes du Th tre Br l 2005 trouvent s rement cho dans d autres annales de la prostitution on reste n anmoins saisi par la violence des d tails ces vies condamn es par les coups le sida et le d sespoir vies min es par la tromperie et le remord d avoir t vendues puis d avoir elles m mes vendu un proche D autant plus saisi que Rithy Panh filme leurs t moignages comme autant de conversations quotidiennes sans sollicitation apparente de la cam ra M C Ip Films retenus par la commission Images en biblioth ques Dans Le papier ne peut pas envelopper la braise Rithy Panh recueille les confidences d un groupe de prostitu es de Pnomh Penh qui vivent ensemble dans une maison sous la domination d une propri taire qui les exploite Elles viennent de la campagne souvent a n es de familles pauvres qui elles envoient de
131. e entrer l image dans la r alit et de comparer ces deux lieux en une seule image Les cartes postales d architecture repr sentent un patrimoine documentaire non n gligeable qui fascine certains photographes des collections de Martin Parr et Stephen Shore au r cent travail de Mathieu Pernot sur les grands ensembles francais Le Grand Ensemble Le Point du Jour Editeur 2007 Il existe galement un excellent blog sur les cartes repr sentant l architecture francaise des Trente Glorieuses 1 J D L auteur de ce blog travaille comme un diteur c est dire qu il poss de une collec 71 tion tr s importante qui raconte toute l his toire de l architecture moderne en France class e par site par th me ou par architecte C est un travail passionnant sur une mati re compl tement sous exploit e Il essaie actuel lement de sauvegarder le supermarch GEM dessin par Claude Parent Sens Je pr pare galement un livre sur Pascal Ha sermann sur qui j ai r alis le documentaire La Bulle et l Architecte Sur deux heures d entretien je n ai utilis que vingt minutes dans le film J ai une mati re importante pour pr senter ses projets mais aussi pour raconter sa vie La Bulle et l Architecte donne le sentiment que Pascal Ha sermann est porteur d une vision utopique qui n a pas trouv se r aliser Son utopie n est pas uniquement formelle mais v ritablement politique puisqu il propose de changer les rappor
132. e exprim e demeurait ce constat d sesp r in luctablement les bateaux partiront charg s de l avenir du S n gal D T Film retenu par la commission Images en biblioth ques Le titre du film fait r f rence l expression Barca Barsakh pr cis ment Barcelone ou la mort qu emploient les S n galais d sesp r s de n avoir pu se faire une place dans leur propre pays et qui sont pr ts tout tenter y compris le voyage incertain et risqu en pirogue vers l Eldorado espagnol porte de l Europe sera question durant tout le film d s son ouverture sur la construction traditionnelle de la pirogue de p che reconvertie en pirogue de transport d migrants clandestins tandis qu en voix off est lue la lettre path tique de l un d entre eux naufrag Le spectateur croit voir l espoir rena tre avec des initiatives comme celle de ce professeur autochtone qui apr s une brillante carri re d enseignant dans les meilleures coles am ricaines o il aurait pu poursuivre confortablement sa vie est revenu au pays enseigner l anglais faisant le pari qu avec ce bagage intellectuel les coliers pourraient plus facilement trouver un emploi dans les firmes trang res install es au S n gal Mais l aussi l apprentissage de cette langue trang re s appuie sur le v cu quotidien des enfants tous ont un ou plusieurs membres de leur famille partis en mer vers l Europe et parfois disparus Le film se
133. e l ancien dans l venir revendique une port e minemment politique un possible saisir dans toute sa richesse selon une tem poralit autre Nul autre de ses films ne l a dit avec plus de clart Question pourtant la transformation de cette esth tique en une pragmatique n en serait elle pas la ruine Le d bat avec les tudiants de Rome trahit une rupture entre l intuition esth tique de l un et les exigences socio his toriques des autres ll confirme l tanch it du monde r el au monde illusoire des arts Laquestion de la synth se des temps en cache doncune autre la convergence et la confusion de ces mondes soi disant distincts Le futur est po tique et ne saurait tre autrement Mathieu Capel 1 Cette question renvoie de fait l histoire r cente de l Afrique et la d colonisation comme le rappelle Pasolini la fin du film Mon film sera tr s dat comme on l a dit 1960 l ann e o la plupart des Etats africains ont r cup r tr s rapidement un retard s culaire mill naire en gagnant l ind pendance la d mocratie La conclusion m me ne peut tre que dat e et se rapporter l id ologie africaine de ces ann es qui a pris pour symbole Senghor le pr sident du S n gal L id e que l Afrique nouvelle celle du futur ne peut tre qu une synth se de l Afrique moderne ind pendante et libre et de l Afrique ancienne On note ici encore le jeu des temps et l ncessant pas
134. e son argumentaire en reprenant les diapositives maquettes et prototypes produits par l artiste Au del de la simple r activation il tente d imaginer de mesurer peut tre l impact de ces cellules blanches minimales rebours des conceptions modernes du confort et de l habitabilit dans les villes qui devaient les accueillir Le m dium filmique trouve ici sa justification car il autorise par le montage les disjonctions et les croisements la confrontation plan plan des prototypes aujourd hui expos s dans des mus es et de l espace urbain Une confrontation que la mort pr matur e de l artiste a d finitivement compromise les cellules n tant pas des sculptures ni des installations mais les modes d habiter imagin s par Absalon pour vivre le social selon ses crit res et exigences propres M C 17 de contraintes li es la r duction de l espace la plus stricte fonctionnalit des contraintes qui selon Absalon devaient avec le temps se changer en confort C V Toutes ces contraintes c est pour ne pas s oublier Comme des exercices qu on s im pose pour s entretenir Absalon cherchait un lieu o il puisse sentir sa propre pr sence Au bout d un moment il allait parfaitement utiliser ses maisons y danser et tre le seul savoir y danser tant les contraintes physiques impli quent une mani re de se mouvoir particuli re IL y a un grand plaisir connaitre son outil
135. eillard qui tremble de fi vre dans le hamac voisin Nikola Chesnais se souvient de ce moment du tournage J tais tr s concentr sur cet homme au chapeau qui tait le plus lucide de tous les travailleurs esclaves Sans doute tait ce lui qui avait alert la brigade des contr leurs En tout cas il n avait pas sembl surpris de nous voir arriver il semblait m me nous attendre Je faisais de grands efforts pour le comprendre Il parlait un portugais cr olis patoisant maill de termes tech niques qui renvoient au travail de la terre J avais de la peine suivre L image de l enfant se passant la corde au cou Nikola Chesnais l a film e sans la voir Il regar dait le p re attentif le cadrer dans la dis tance classique des films de John Ford Cadre parfait pos Chose incroyable c est son Ai i AL j aent d retour Paris en visionnant ses rushes qu il a d couvert l enfant Un pur moment de cin ma si l on d finit ainsi ce qui surgit fait irruption brise la chaine des causalit s Il n appartient pas au r alisateur de documentaires de met tre en sc ne ce genre de moments il peut seu lement les laisser advenir gr ce un dispositif assez ouvert pour que la vie ait une chance d entrer dans le film Accueillir l inopin l impromptu voire le sau grenu est un art Il faut savoir recevoir ce genre de cadeaux et les accepter comme une gr ce Surtout quand ils viennent d un petit garcon
136. el ami de toujours et acteur occasionnel des Lapins dans la t te 1964 Un professeur y d chire le dessin d un enfant mais le personnage de papier prend vie et assure l enfant la p rennit de son monde int rieur Un hymne l imaginaire doubl d une all gorie de sa situation de cin aste b illonn M D 47 Kij Yoshida qu est ce qu un cin aste Kij Yoshida qu est ce qu un cin aste 2008 52 couleur documentaire r alisation Nicolas Ripoche production Allerton Films Cin cin ma participation CNC Nicolas Ripoche retrace de facon chronologique la carri re de Kij Yoshida s appuyant sur la parole du cin aste et de son pouse et actrice Mariko Okada Les historiens du cin ma Mathieu Capel Jean Douchet et Charles lesson ainsi que Shinji Aoyama le r alisateur d Eureka 2000 situent les films dans leur contexte et mettent en lumi re le go t de la beaut et les audaces d un cin aste la brutalit feutr e Marqu par la guerre et la lecture de La Naus e de Sartre Yoshida entre d abord comme technicien la Sh chiku o il r alise en guise de commande sur la jeunesse un film personnel et nihiliste Bon rien 1960 IL connait le succ s avec La Source thermale d Akitsu 1962 mais en mal de libert quitte le studio pour produire des anti m lodrames films centr s sur le regard de la femme tel Histoire crite sur l eau 1965 Le cin aste scru
137. el Piccoli grim en vieille dame patante viennent dire la fantaisie dans les labeurs de la cr ation il ne pouvait pas tre chanteur Julie Bertuccelli l a bien saisi mais siffleur A la derni re demi heure du film le tournage de Jardins en automne commence Apr s le r glage des 213 plans s quences pr vus par le sc nario une ultime r p tition avec Pierre Etaix et Jean Douchet aux abords d un cercueil ou la v rifi cation des affiches d un d cor Tu veux rendre mon film politique ou quoi Bien coll bien droit ce genre de truc communiste ca je d teste lance t il Manu de Chauvigny le vieil losseliani dans la verdeur de ses 70 ans pass s lance enfin la premi re prise de la cam ra d un improbable coup de sifflet otar est de retour Dans Depuis qu Otar est parti 2003 Julie Bertuccelli racontait l histoire d un autre Otar exil en France un absent dont parlaient trois femmes de g n rations diff rentes rest es dans la G orgie d aujourd hui Ce premier long m trage de fiction devait toutefois beaucoup Otar losseliani la jeune r alisatrice de 34 ans sa cadette avait travaill six mois sur le tournage de La Chasse aux papillons en 1992 pr s de Tbilissi et tait tomb e amoureuse de son pays natal comme auparavant elle avait succomb au charme de son cin ma En li sant une rencontre parmi celles qui l avaient faite cin aste elle a galement t assistante de Krzyszto
138. en 1969 o l on voit le cin aste certes vieilli mais toujours convaincu d fendre l id e que l art cin matographique n est pas le septi me des arts mais qu il est diff rent L Herbier s tait attach cette l gi timation dans les articles crits pour la revue Cin a aussi bien que dans de multiples conf rences et ce depuis les ann es 1920 Cette D fense et Illustration va jusqu une position tr s forte sur la question de l adaptation il r clame que l uvre adapt e ne soit qu un simple mat riau d o probablement ses ennuis avec les ayants droit de la famille Zola pour L Argent Face ces documents pr cieux cette mise en valeur du sens profond d une ceuvre on peut regretter que le documentaire de Laurent V ray n ait pas une structure plus rigoureuse qui nous permette de mieux en comprendre le titre po te de l art silencieux mais les quelques incursions autour de L Inhumaine 1924 de l importance de Mallet Stevens voire de la biographie du cin aste restent int ressantes On soulignera pour terminer la force remarquable du commentaire musical de Martin Wheeler dont la puissance originale s accorde bien l eeuvre de L Herbier En tournant Autour de l Argent Dr ville avait le sentiment de d voiler les secrets de fabri cation du cin ma comme en t moigne le pre mier intertitre de son film ndiscr tions cin graphiques commises en cours de r alisation En regard les c
139. en t moigne tout d abord la s lection choisie en partenariat avec le Centre national des arts plastiques Entre arts visuels et cin ma les films de Bouchra Khalili Franssou Prenant Thomas Bauer Vincent Dieutre Fr d ric Ramade ou C dric Venail naviguent entre fiction et r alit g ographie physique ou intime et imaginaire lls rejoignent en cela les documentaristes qui aux quatre coins du monde questionnent nos soci t s parfois avec gravit souvent avec po sie jamais avec r signation Nikola Chesnais au Br sil Alice Diop et Idrissa Guiro au S n gal Olivier Dury au Sahara Katy L na Ndiaye en Mauritanie Renaud Barret et Florent de La Tullaye en R publique d mocratique du Congo Rithy Panh au Cambodge Patrick Barb ris sur les traces m diatiques de la guerre du Vietnam ou plus pr s de nous Francois Caillat en Lorraine Olivier Cousin et Xavier Pouvreau Firminy Julien Donada La Grande Motte L Afrique enfin document e par elle m me les voles dangereuses de l migration l esclavage par le travail les grands projets d urbanisme sont les grands th mes qui traversent les films rassembl s dans ce num ro Ces films appartiennent sans aucun doute la grande histoire du cin ma celle que parcourent les documentaires sur L Herbier losseliani Alassane Yoshida Andrade Vautier Welles Suleiman Mograbi Chahine Recha Kawase Par ailleurs des documentaires de grands cin astes tels Pasoli
140. enfuie et latristesse du temps qui passe l loge de la dur e de la renaissance et de l empreinte r serve au temps toute sa richesse Cette r flexion sur le temps se conjugue ail leurs avec une r flexion sur l autre La pre mi re chose que l on pense dans la vie c est pr cis ment pourquoi n ai je pas t quelqu un d autre C est ca que je regretterai pure ment et simplement dans l existence de n en avoir pas eu plusieurs On n en a pas eu assez Ces paroles mont es sur des images super 8 de Lionel Soukaz montrant des jeunes gens jouant saute mouton sous l objectif d un Och rer cam raman sugg rent que le d sir d tre un autre n de la finitude de l existence trouve se r soudre de deux mani res dans le d sir et la rencontre de l autre et dans les d multiplications de l imagination du jeu et du r ve C est sous ces deux esp ces que Ren Sch rer nous est pr sent un portrait facettes Le portrait du philosophe n a rien d acad mique Il n est pas isol par le dispositif du film mais saisi dans sa quotidiennet loin du contexte universitaire entour de ses proches Pourquot Parce qua le Pr Pallibus un philosophe on col re dans son appartement ou la campagne vacant aux travaux du jardin en promenade ou au supermarch mais surtout c est la chose la plus remarquable toujours en conversa tion Le philosophe n appara t jamais seul mais en dialogue cons
141. ens ou des visages mais sur des facades des espaces plus ou moins vides accompagn s par le son et la voix Vous pratiquez galement la photographie est ce un autre moyen de traiter l architecture J D Certaines s ries tournent autour de l ar chitecture J ai un projet de livre partir d une s rie de photographies de voitures devant des immeubles prises autour du monde Le Cor busier avait l habitude de prendre ses voitures en photo devant ses maisons pour donner l chelle de leur modernit la derni re voiture la mode devant le dernier b timent en date Ce qui est dr le c est que le b timent ne vieil lit pas tandis que la voiture dix ans plus tard a d j l air de dater du Moyen Age L effet de modernit est totalement annul tellement l volution de la voiture va vite par rapport celle de l architecture Dans les photos que j ai faites je m amuse du rapport entre le fond l immeuble et ce qu il y a devant la voiture Ce sont des rapports de couleur d tat parfois il yaun synchronisme par exemple une Aronde devant un immeuble des ann es 1950 mais l Aronde semble vieille et l immeuble parait r cent alors qu ils sont contemporains J ai r alis une autre s rie qui s appelle Was There Ce sont des photos de cartes postales d architecture devant le lieu qu elles repr sentent C est tr s fr quent aujourd hui on trouve des livres sur ce principe Ce qui m amusait c tait de fair
142. ent d une porte o le vent fait na tre le mouvement Ceci ajoute l id e que m me si ces femmes sont enferm es dans certains carcans de la soci t africaine elles r ussissent toujours trouver leur propre mouvement pour se r aliser Sur un fond de couleur rouge dominant le film la r alisatrice peint progressivement un tr s beau tableau pudique mais sensuel de ces femmes qui attendent les hommes Un tableau pr senter absolument dans nos m diath ques publiques Christine Puig M diath que Jos Cabanis de Toulouse A voir Al l ssi une actrice africaine de Rahmatou Keita p 39 40 67 Victoire terminus 2008 80 couleur documentaire r alisation Renaud Barret Florent de La Tullaye production Sciapode Belle Kinoise participation Scam CR Ile de France minist re des Affaires trang res RFO Trace TV Dans un Kinshasa d vast o se dressent d immenses affiches lectorales une foule d hommes se r unit chaque jour dans le stade des Martyrs pour s entra ner avec les moyens du bord Dans cette ambiance hautement masculine une dizaine de jeunes femmes forment l unique club de boxe f minin du pays Elles ont trouv l un moyen de r sister la mis re au d sespoir et la violence des hommes m me si les combats ne leur rapportent presque rien Avec son manageur entreprenant dont l honn tet reste douteuse tant il rechigne payer ses combattantes l
143. ente dont Kawase n est parvenue retracer l existence que dans le geste cin matographique m me C est pourquoi ses films chappent une certaine forme de complaisance le cin ma n est pas un mode d auto apitoiement mais l outil privil gi de son appr hension du monde De m me dans Rien ne s efface le t moignage autobiographique c de le pas imm diatement une th orie du cin ma comme mode d inscription du souvenir et surtout comme moyen d assurer face au temps l existence des choses et de soi On y verrait peut tre une f tichisation un peu naive des pouvoirs d enregistrement de la cam ra si oeuvre et discours ne reposaient au contraire sur la dialectique fondamentale du hasard et du fabriqu de l existant et de l imagin Oif Mai EEL im a d Film retenu par la commission Images en biblioth ques Laetitia Mikles nous propose une rencontre avec Naomi Kawase tout en d licatesse La documentariste va l essentiel pourquoi Naomi Kawase filme t elle Que filme t elle Comment filme t elle Le ton des entretiens est celui de la confidence car un lien d amiti unit les deux r alisatrices Abandonn e par ses parents Noami Kawase se d voile par le r cit d une enfance meurtrie La souffrance et le manque caus s par cet abandon sont parties int grantes de sa cr ation l absence et la disparition sont des th mes que l on peut lire en filigrane dans chacun de ses fil
144. entifique Federico Zeri d cide la mort de son p re d tudier l histoire de l art Jeune dipl m il sert de guide aux officiers britanniques et am ricains stationn s Rome apr s la d faite de Mussolini Il parfait sa connaissance des oeuvres au contact de Roberto Longhi et Bernhard Berenson puis quitte l administration dans les ann es 1950 pour collaborer avec les collectionneurs et les mus es am ricains Chercheur inv t r il devient expert dans l attribution des peintures anonymes des uvres jug es mineures ou dont l auteur est incertain Selon lui l attribution proc de comme une enqu te dont le tableau serait le crime L historien doit exercer son oeil et sa m moire observer sans rel che les ceuvres class es dans son immense phototh que se faire une image pr cise des poques des coles des mani res des motifs et recouper face au tableau tous ces indices pour parvenir d signer le coupable l artiste dont le nom a t oubli par l histoire S M A lire 8 autres films sur les historiens de l art ainsi que la pr sentation de cette collection Images de la culture No 21 p 21 25 77 L Ombre et la main regards sur une restauration 2007 52 couleur documentaire r alisation Laurence Garret production CLC productions mus e du Louvre TLM participation CNC Histoire minist re de la Culture et de la Communication Centre de recherche et de restauration
145. entit de la ville Dans le film vous faites se rencontrer des plans de rues vides qui laissent apparaitre l architecture et des t moignages de gens en off qui parlent de la ville J D J ai enregistr les voix l t en plein mois d ao t quand il y a le plus de monde J y suis all sans cam ra uniquement avec un Nagra pour faire des entretiens Le d calage entre l image et le son montre une autre dimension de la ville Cela fait appara tre son hors champ quand elle est vide il y atout de m me l cho d une ville pleine con ue pour tre pleine avec des avenues tr s larges norm ment d quipement Il y a un quipement pour une ville de 100 000 habitants alors qu ils sont 10 000 de septembre juin Voir les rues 69 i L s x 8 F Soudain La Grande Motte Soudain La Grande Motte 2008 23 couleur documentaire r alisation Julien Donada production Petit Petit production participation minist re de la Culture et de la Communication DAPA Dans les ann es 1960 la cr ation de La Grande Motte sur la c te languedocienne a souvent t d cri e Immeubles en forme de pyramides azt ques ou de voilures de bateau selon les avis comment l uvre de Jean Balladur se vit elle aujourd hui Sur une bande son qui tricote savamment les impressions de commercants ou d habitants temporaires Julien Donada alterne plans fixes sur l origami des facades et plans larges magnifiant la
146. er plus de temps aux rencon tres individuelles pour mieux favoriser chaque projet Mais on ne changera pas la formule elle s est r v l e ce qu on souhaitait Disons que pour cette premi re ann e comme le FID Lab a t r alis budget et personnel constant par le FID on a d rogner sur quelques ambi tions Il nous faudra attirer encore davantage de producteurs internationaux s assurer de la pr sence de plus de producteurs nationaux et r gionaux C est affaire de communication de mise en confiance et bien entendu de budget Propos recueillis par Images de la culture septembre 2009 responsable du FidLab Fabienne Moris coordinatrice Rebecca de Pas www fidmarseille org 88 qu est ce que le louma Du Ter au 9 juillet 2009 s est d roul e la premi re dition du Louma Les Rencontres du documentaire africain Saint Louis du S n gal L quipe d Africadoc nous en dit plus Qu est ce que le Louma C est un v nement professionnel organis par Africadoc Le Louma regroupe diff rentes activit s dont Les Rencontres T nk et La Vid oth que d acquisition Les Rencontres T nk existent depuis 2002 Elles sont l occasion de rassembler producteurs et diffuseurs africains europ ens et canadiens autour d une trentaine de projets de films por t s par de jeunes auteurs africains Ce pro gramme a permis en sept ans d aider l cri ture puis la production d une cinquantaine de films doc
147. es sources fin 2008 s est accompagn e depuis d un travail d appropriation de l image par les biblioth ques afin d offrir syst matiquement un volet film leurs projets d actions cultu relles Des journ es de travail portant sur la valorisation de ces fonds sont galement en projet Enfin dans le cadre de la mise en place de la biblioth que num rique de l agglom ra tion cette action fera l objet d une valorisation ligne Danielle Comte responsable de La Jet e Le r seau lecture de Clermont Communaut est compos de quinze biblioth ques cinq annexes et de deux bibliobus urbains Deux services sp cialis s la biblioth que du Patrimoine et le Centre de documentation du cin ma et du court m trage La Jet e Centre de documentation du cin ma et du court m trage La Jet e 6 place Michel de l Hospital 63058 Clermont Ferrand cedex 1 04 73 14 73 02 dcomte agglo clermont fr Communaut d agglom ration clermontoise Direction du d veloppement culturel 64 66 avenue de l Union sovi tique 63007 Clermont Ferrand cedex 1 04 73 98 34 00 www clermontcommunaute net images de la culture 9 Sauve qui peut le court m trage qu est ce que le fidlab En juillet 2009 le FID Festival international de documentaires de Marseille a lanc sa premi re dition du FidLab Explications de Fabienne Moris Qu est ce que le FidLab Le FIDLab c est d abord la cons quence d un constat La miss
148. es 1960 lorsque la junte militaire a c d massivement des terres aux grands propri taires Aujourd hui il concernerait pr s de 100000 travailleurs dans le Par et le Mato Grosso Il s inscrit sur le fond d une grande mis re paysanne qui continuera tant qu il n y aura pas eu de vraie r forme agraire Les recruteurs on les appelle os gatos les chats viennent embaucher dans les Etats les plus pauvres des paysans sans terre Il sont char g s sur un pick up o ils voyagent debout pen dant pr s de 2000 kilom tres D s qu ils arri vent la fazenda grande ferme ils sont rede vables du voyage puis des vivres et des outils Leur seule garantie c est qu ils auront man ger Quand ils repartent chez eux la plupart sont encore d biteurs Au del du travail esclave c est la question de la terre en Am rique latine qui m int resse En 2003 au Forum social de Porto Allegre j ai essay de contacter les responsables du mou vement des paysans sans terre MST pour faire un film sur une communaut Mais Lula venait juste d tre lu et le MST tait tellement sollicit qu il tait inaccessible Dans une conf rence sur le travail esclave j ai entendu le procureur du minist re du travail de Bel m Marcus Pereira Junior Une intervention forte mais pauvrement illustr e Je l ai interview pour le site InfoAttac et lui ai propos de faire un film Avez vous tout de suite pens accompagner une brigade de l in
149. es d Olivier Dury Des phrases isol es qui rendent sensible leur exp rience entretien avec Olivier Dury par Julie Savelli Arr t sur image par Francoise Coupat Le fant me de Bataville entretien avec Francois Caillat par Eva S gal Les Afriques document es par Jean Marie Barbe Les S n galaises et la S n gauloise d Alice Diop En attendant les hommes de Katy L na Ndiaye Victoire Terminus de Renaud Barret et Florent de La Tullaye Filmer l architecture entretien avec Julien Donada par Sylvain Maestraggi L exemple de Firminy et de la m tropole lyonnaise et st phanoise par Annick Spay Firminy le maire et l architecte d Olivier Cousin et Xavier Pouvreau Un vilain petit canard par Myriam Bloed Robyn Orlin de Johannesburg au Palais Garnier de Philippe Lain et St phanie Magnant Les films du mus e du Louvre L invention de la cuisine D autres films architecture musique danse litt rature in situ Clermont Communaut l image dans toutes les biblioth ques par Danielle Comte Qu est ce que le FidLab entretien avec Fabienne Moris Qu est ce que Le Louma entretien avec l quipe d Africadoc Images de la culture mode d emploi Index des films et bon de commande images de la culture image mouvement les relations d incertitude Six films ayant b n fici du dispositif Image Mouvement du Centre national des arts plastiques ont t choisis en 2009 pour entrer au catalogue Images de la cult
150. es fait galement partie d une m canique inhumaine trop bien huil e Peu peu les quelques visages souriants se ferment pour laisser place des visages fati gu s et peu de paroles chang es Incapables de bouger alors que la route avance ils ne sont qu au d but de leur p riple et d j ils n ont d autre choix que de s en remettre d autres pour avancer Alors l tape du soir ils discutent et se rassurent sur leurs d terminations IL faut trouver une solution dit l un d entre eux une solution l impasse de leur vie l bas l approche de la fronti re lybienne le r ali sateur abandonne les hommes et reste avec son guide Celui ci pour le rassurer pour se rassurer trace dans le sable des signes mys t rieux tels ceux qui permettaient au sorcier dans La Chasse au lion l arc de Jean Rouch 57 No London Today de savoir qui prot geait l animal et permet tent ici de savoir si ceux qu ils ont quitt s vont arriver bon port La migration est bien une d clinaison moderne de l aventure absolue mais sans la dimension romantique Ceux qui S y soumettent partent sans aucune assu rance d arriver au bout de leur voyage et ne peuvent s en remettre qu au hasard l europe Dans No London Today Delphine Deloget pose sa cam ra Calais lieu embl matique symp tomatique m me des migrations en Europe Toujours d une insupportable actualit puisque sept ans apr s la d j tr s m diat
151. es possibles dans les relations de d sir sans avoir pour autant trac la voie certaine du salut amoureux Dans latirade prononc e par Francoise Lebrun en 1973 puis par Vincent Dieutre en 2008 le spectateur voit l homo sexualis confront en son poque aux interrogations du d sir et de l amour et se retrouve lui m me confront violemment une intense motion plut t qu un argumentaire Le passage qui s effec tue avec la citation ne consiste donc pas en la remise au go t du jour d un propos politique revendicatif mais en la r percussion du choc motionnel en la reprise d une souffrance danser la rencontre La douleur relay e de Francoise Lebrun Vin cent Dieutre n est pas toutefois un poids mort mais plut t un don radical et puissant Ce qui frappe en effet la vision d EA2 c est que loin de n tre qu un exercice scolaire il montre comment s exerce au sens plein c est dire se pratique se vit s essaie cette admi ration intelligente qui fond e sur la transmis sion est aussi un passage C est pourquoi le film et les tentatives successives de Vincent Dieutre de dire le texte ne s apparentent aucu nement une forme de making of Ces diff rents instants sont organis s pour former un r cit d crivant les tapes de l appropriation du texte et du r le et culminant lorsque la tirade est r cit e en entier Apprentissage d un texte EA2 devient d s lors l apprentissage d une alt ri
152. es sur le d veloppement de la ville provoquent la chute du Maire et ancien Ministre de la Reconstruction L Unit d habitation mal entretenue par l Office H L M est ferm e dans sa moiti nord Aujourd hui les actions de valorisation du patrimoine architectural urbain et paysager de Firminy telle la construction de l glise Le Corbusier en 2006 contribuent modifier la perception de l eeuvre b tie et du projet politique initial A S Film retenu par la commission Images en biblioth ques Firminy le maire et l architecte a la rare qualit de s int resser l volution d un espace b ti confront aux r alit s sociales alors qu il aurait pu s garer en un ni me portrait d un architecte connu ou d un homme politique engag Au lieu de cela les r alisateurs mettent cette cit au coeur d un propos bien document avec de nombreuses et int ressantes archives in dites toujours montr es avec des images actuelles pour bien souligner la continuit de la vie du quartier au del des al as politiques Le propos met bien en lumi re comment de grands projets architecturaux voient le jour gr ce une politique volontariste des lus du peuple et de quelle facon ils peuvent influer de facon d cisive sur le r sultat d lections Claudius Petit a perdu son si ge de maire cause de l ampleur de son projet urbain qui a paru surdimensionn vers 1970 Le quartier de Firminy Vert n en constitue pa
153. est jamais d sir d une seule chose mais se pr sente toujours dans un ensemble comme agencement de plusieurs l ments Cet agen cement est dynamique c est un devenir auquel aucune identit g n rique ne peut tre assi gn e Aux entit s majoritaires et r pressives l Homme l Etat la Famille s opposent les devenirs mineurs les agencements singu liers du d sir Inspir e par Fourier proche de celles de Deleuze et de Nietzsche la philosophie de Ren e Sch rer est bel et bien une philosophie du d sir Contre l antique dualisme qui s pare le sensible et l intelligible le corps et qui institue la sup riorit de la raison sur les passions il d fend que toute pens e authen tique a pour origine un sentiment une mo tion un d sir Le d sir qui ne trouve pas se satisfaire dans le monde provoque la col re l indignation veille le sens critique ll est pro prement une vertu philosophique la suite de Nietzsche Ren e Sch rer affirme que les valeurs transcendantes de la morale sont tou jours relatives aux int r ts qui les ont fait tre En s opposant aux passions en les condam nant comme mauvaises la raison refoule ce qui la fonde La philosophie a donc pour t che de faire merger ce qui est cach les d sirs refoul s et de faire redescendre sur terre ce qui se tient au ciel les valeurs transcendantes De l nait une conception originale de l utopie L utopie n est plus se
154. est bien l le paradoxe passionnant du travail de Dr ville non seulement il ne s int resse pas sp cialement la th matique du film mais alors qu il se trouve sur le tournage d un des films les plus chers de l histoire du cin ma francais muet il s attache toutes les pratiques de compagnonnage du cin ma met tant en avant les machinos presque autant que les acteurs Le commentaire sonore de 1971 va dans ce sens avec une v ritable jubi lation qui perce dans la voice over quand il vante les 100 000 m tres de pellicule et les 2000 figurants qui envahissent la Bourse pen dant trois jours On sent galement une grande admiration pour Barsacq et Meerson qui avaient reconstruit en d cors l int rieur de la Bourse allant jusqu organiser un syst me de pneumatiques qui fonctionnait sur le grand plateau des studios Path Le plaisir de Dr ville filmer depuis les passerelles de la rue Francoeur presque 15 m tres de hauteur est vident il se d lecte visiblement montrer l extinction des projecteurs un un 32 Ainsi Dr ville met en avant l aspect collectif de la fabrication d un film c est assez rare pour que l on s enf licite de mani re presque vulgarisatrice et son film peut se voir autant sous cet angle que sous celui du tournage de L Argent En fait cette exaltation du travail d quipe en arriverait presque faire passer le film de L Herbier au second plan non seule ment comme on l
155. est un gros mot C est d mesur par rapport la r alit Dans A propos du bunker vous mettez en place un processus de lecture tr s clair on voit une premi re fois l architecture de l glise Sainte Bernadette dans la p riph rie de Nevers pour la revoir une seconde fois avec un commentaire qui en approfondit la vision J D D abord une vision subjective puis regar der une deuxi me fois diff remment C tait l intention du film puisque ca ne ressemble pas une glise se demander quel moment on peut penser que c est une glise En termes de rejet Sainte Bernadette est int ressante Les gens du coin disent qu elle est laide mais autour du monde A propos du bunker qu il faut y entrer lls aiment l int rieur mais l ext rieur est trop violent pour eux La pre mi re fois que je l ai vue j ai eu un choc Une telle architecture au milieu de tous ces pavillons c est absolument unique Mais ce qui est int ressant c est que Parent et Virilio ont travaill sur le rejet C est un rapport de force Qui ose rait faire ca aujourd hui Aujourd hui on cherche plut t des endroits ouverts transpa rents qui dialoguent avec le contexte J aime cette provocation cette violence Le commen taire du film ce sont les mots de Claude Parent sa r flexion avec Paul Virilio sur le vocabulaire de la guerre comment transfor mer le bunker en architecture de paix a bien l id e d une confrontatio
156. et de la Technologie minist re des Affaires trang res De l invention de l criture celle de mythes fondateurs la civilisation de l antique M sopotamie est riche Inconnue jusqu au XIXe si cle elle rena t gr ce la t nacit d arch ologues devenus d chiffreurs et linguistes dont Jean Bott ro 1914 2007 auquel le documentaire se r f re Ce film rend les vestiges diss min s dans diff rents mus es leur contexte originel marqu par la force tut laire et conomique du Tigre et de l Euphrate Sur une inscription trilingue les noms de rois perses connus par les textes grecs ouvrent la voie la compr hension des langues m sopotamiennes Apr s 1850 Austen Henry Layard met au jour la biblioth que de Ninive et des milliers de tablettes d argile Vlle si cle av JC o une criture cun iforme conserve la pens e scientifique philosophique religieuse ou historique des Assyro babyloniens Bient t on remonte jusqu aux origines de la n cessit d crire la trace des changes invent e par les Sum riens vers 3300 av JC Au fil des d couvertes arch ologiques merge un r cit transmis dans ces cit s Etats qui remet en cause l ant riorit de la Bible C est celui du D luge et des cr atures sauv es que l on retrouve dans l pop e de Gilgamesh roi d Uruk en qu te d immortalit qui comprendra qu il vaut mieux s adonner aux plaisirs du monde Ces mythes clairent la beaut sculpt
157. et la r alit sociale de l esclavage par dette Malgr un labeur harassant les hommes les femmes et les enfants tous venus de fort loin pour trouver du travail ne gagnent pratiquement rien Au contraire chaque jour leur dette accumul e au magasin du patron s accroit On rencontre des p res qui ne peuvent pas nourrir leur famille des fils qui ne vont pas l cole des femmes qui cuisinent dans une rivi re boueuse un vieillard tremblant de fi vre Tous campent sous des abris de fortune et se nourrissent d une viande empoisonn e par l herbicide qu ils r pandent eux m mes dans la for t Rappelant aux travailleurs leurs droits et au patron ses obligations les inspectrices font sans violence triompher la loi Lib r s des cha nes de leur patron les paysans sans terre restent prisonniers de leur mis re E S Ip Film retenu par la commission Images en biblioth ques Ce film nous fait d couvrir brutalement un syst me d exploitation de l homme par l homme Le r alisateur observe et suit les employ s f d raux dans leur collectage d informations IL nous montre la r alit de ce quotidien travers une s rie de portraits femmes enfants ouvriers patron employ s f d raux Il met sa cam ra au service d une cause la lutte du gouvernement f d ral du Br sil contre le travail esclave C est un film d coute de t moignages respectueux des personnes film es Le son participe la sob
158. et priv es etencou rager la participation d un plus grand nombre de t l visions europ ennes Royaume Uni Espagne Italie Suisse Allemagne qui vien draient compl ter la pr sence de diffuseurs francais belges portugais et canadiens Plu sieurs programmateurs de festivals seront galement convi s Du c t des Rencontres T nk nous allons s lectionner environ cing projets anglophones Afrique du Sud en plus de ceux d velopp s par des cin astes franco phones et lusophones ce qui fera passer le nombre de projets de 25 une trentaine La Vid oth que d acquisition sera quant elle renouvel e 7596 avec une s lection rigou reuse de films qui refl teront d avantage la diversit et la richesse des films produits en Afrique subsaharienne D j pr sent dans le catalogue de la vid oth que il est fort proba ble que le Maghreb fasse son entr e lors de cette 2 me dition du Louma travers la pr sence de r alisateurs de producteurs et de diffuseurs Enfin 2010 sera l occasion de poursuivre l ouverture de l v nement vers le grand public travers la co organisation et la co programmation notamment avec les Cin mas Num riques Ambulants de nombreuses projections de documentaires en plein air et en salles Saint Louis Propos recueillis par Images de la culture aupr s de l quipe d Africadoc Dominique Olier Madeline Robert et Sophie Marzec www africadoc net septembre 2009
159. et s expliquer avec les gens Remettre le projet en jeu ce n est pas juste sortir les cellules des mus es pour les inscrire dans les villes mais stimuler la confrontation pour laquelle elles sont faites Pourquoi avoir privil gi Paris et Tel Aviv parmi les autres villes possibles C V J ai fait des rep rages dans toutes les villes envisag es par Absalon m me Tokyo qui aurait pu accueillir la cellule No 6 existe aussi une s quence mont e de dix minutes New York qui a t cart e pour une question de rythme Mis part le quartier des Olym piades dans le 13 me arrondissement de Paris qui est cit par Absalon aucun empla cement n avait t d termin pour les cel lules Tous les lieux du film rel vent de l hypo th se Ce sont des propositions Les Olympiades ont t construites au d but des ann es 1970 avec des tours de trente tages sur une dalle ce qui est tr s impressionnant rare et inat tendu Paris Les centaines de baies vitr es identiques sont autant de cellules d habita tion A c t d elles la maison d Absalon est si petite si ind pendante image mouvement Les Olympiades sont un symbole de l architecture moderne et la standardisation de l habitat auxquelles s oppose Absalon Est ce pour cela qu il avait choisi de s y installer C V J esp re que le film suscite ce genre de r flexions mais en l occurrence c est un heu reux hasard En 1993 quand Absalon cher
160. eurs semble tout aussi vain L Orestie visi teraita priori des r gions cin matographiques encore inconnues des spectateurs pasoli niens La temporalit de l interm de surtout est douteuse la sc ne pr sente figure son futur sans que celui ci en soit r ellement dis cernable Plus loin d o tirerait elle juste ment le pouvoir d tre la fois pr sente et future pire en tant qu enregistrement elle est forc ment pass e images de la culture Comme l affirme Cl ment Rosset l oracle ne dit jamais que la n cessit asphyxiante du pr sent dans la mesure o rien n arrive jamais que le pr sent Mais ce faisant l oracle rompt l ordre du temps L intouchable succes sion du pass au futur en passant par le pr sent ou plut t notre repr sentation d un temps lin aire et irr versible s effondre sur elle m me Comment Par la gr ce d un tour de passe passe linguistique et cin matogra phique qui consiste tout simplement conju guer le film au futur Le Carnet de notes est au futur et non au conditionnel mode privil gi du film faire La premi re s quence de d bat entre Pasolini et les tudiants de l Universit de Rome donne lieu un change proprement incroyable un simple accroc une erreur que les sous titres francais malheureusement ne retranscrivent pas tout fait Stricto sensu Pasolini demande si ce film devrait tre tourn dans l Afrique contemporaine de 1970 o
161. eut attendre d un film sur elle Le cahier des charges des films sur l art avec sa part biographique ses entretiens etc a ten dance m ennuyer Je cherchais autre chose Plut t que d accumuler les propos crois s j ai pr f r m en tenir la parole d Absalon Absa lon est celui qui parle le mieux de son travail et surtout le seul en parler au futur C est l origine de la fiction Sa mort ne met pas un point final son ceuvre elle en suspend le pro cessus Le diaporama qui sert de point de d part au d but du film est dat du 4 mai 1993 on coute Absalon on se tourne vers l avenir de son projet on attend la suite les d veloppements on imagine on r ve on verra lly a fiction parce que le film ravive les cellules sans les enfermer dans leur histoire dans ce qui ne va pas se passer ll y a cette phrase c l bre de Duchamp C est le regardeur qui fait le tableau C est ce que je voulais travail ler pour me d gager des effets de la mort d Absalon Le film cherche s inventer dans ce temps suspendu entre ce qu une oeuvre peut tre et le moment o elle se fixe dans le regard la m moire l esprit de celui qui l a recue C est cette zone l qui m int resse irr solue l o l oeuvre se joue finalement L apparition des trois personnages la jeune femme le souffleur de feuilles et vous m me qui viennent occuper le film entre en contradiction avec la solitude d Absalon C V Je ne p
162. f Kieslowski Bertrand Tavernier Emmanuel Finkiel Rithy Panh Julie Bertuc celli avait en quelque sorte plac son cin ma sous le signe d Otar Et de fait si Depuis qu Otar est parti signifiait de mani re oblique par la fiction son attachement Otar losse liani Le Merle siffleur l atteste cette fois sans d tours Comme tous les grands opus de la s rie Cin ma de notre temps ce film de 92 minutes brosse le portrait d un cin aste au travail tout en enregistrant le lien essentiel tiss entre fil meur et film O losseliani s adresse J Bertuc celli comme coll gue l invitant sortir de sa position de t moin du film en train de se faire Jardins en automne pour celle de cin aste avec qui dialoguer Il y a dans le sc nario 1096 de ce qu on avait dans la t te Pour Fel lini c est 596 C est le cas de tous nos col l gues y compris de toi Il aime l interroger son tour Toi aussi tu te fous des dialogues ou tu en fais toi des story board Cette complicit soutient le cin aste Le sc nario c est beaucoup de travail dans la solitude quand tu es l ca va encore Et c est proba blement ce lien qui autorise Julie Bertuccelli images de la culture enregistrer les moments de faiblesse du vieil homme Je suis fragile chaque mot que tu me dis cela commence me faire douter lance t il sa productrice laquelle r torque intraitable c est le but de la manoeuvre
163. g de la Culture pr sentait la presse aux biblioth caires et leurs partenaires l aboutissement d une op ration ambitieuse concernant l image anim e la mise la disposition du public dans les biblioth ques communautaires d un fonds tournant de DVD Constitu l chelle du r seau lecture de l agglom ration ce pro jet d but deux ans plus t t a pour ambition d offrir une m me qualit de service sur l en semble du territoire et de d velopper l offre documentaire dans les diff rents points du Constitu de deux grandes parties fonds de DVD repr sente un investissement de 200 000 r partis sur 2007 et 2008 Il est compos de 7000 films sur support DVD 3500 fictions et 1500 documentaires d pos s dans les biblioth ques etd une grande partie du catalogue Images de la culture Ces quelque1800 titres du catalogue Images de la culture sont quant eux consul tables au Centre de documentation du cin ma et du court m trage La Jet e et galement propos s r guli rement par les autres biblio th ques communautaires en accompagne ment de leurs actions culturelles La constitution de ce fonds a fait l objet d un partenariat avec l ENSSIB Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques pour l laboration d une m thodologie d acquisition et de fonctionne ment Ce partenariat a mobilis une quipe 86 d l ves conservateurs durant plusie
164. ge vers l Europe des cin matographies asiatiques et moyen orientales sinon africaines Aujourd hui le cin ma de Hong Kong forme une tape incontournable du paysage cin matographique mondial de Bruce Lee Hou Hsiao Hsien Evidence pourtant toute relative Charles lesson ou Olivier Assayas se souviennent ainsi des salles du 13 me arrondissement o ils d couvraient les films de la Shaw Brothers presque en intrus parmi des spectateurs issus exclusivement de la diaspora cantonaise Plus clairant encore l exemple du cin ma indien longtemps repr sent par le seul cin ma bengali et Satyajit Ray au m pris des cin mas tamouls et jusqu aux ann es 2000 hindis c est dire Bollywood De multiples intervenants distributeurs pour la plupart voquent encore les fortunes diverses des cin matographies iraniennes turques gyptiennes Si l on regrettera l absence de chiffres pr cis Cinexotic ouvre une perspective passionnante sur le r le des populations immigr es dans la globalisation du cin ma au moins aussi important que certains festivals de renom M C Bernard Chard re ou le Cin ma comme humanisme 2008 51 couleur documentaire r alisation Vincent Lowy production CLC productions Cin Cin ma TLM participation CNC Bernard Chard re confie son parcours devant la cam ra de Vincent Lowy De la cr ation de la revue Positif la fondation de l Institut Lumi re en passant par
165. ge alerte qui la caract rise et travers le discours du philosophe fouri riste Ren Sch rer l loge de la libert et de la beaut qui miroitent dans les fragments du monde Par Sylvain Maestraggi Il existe peu de documentaires consacr s des philosophes de leur vivant L exemple le plus c l bre est sans doute L Ab c daire de Gilles Deleuze r alis par Pierre Andr Bou tang en 1988 mais qui ne fut diffus selon la volont du philosophe qu apr s sa mort sur venue en 1995 Je suis r duit l tat d ar chive l tat de pur esprit Je parle d apr s ma mort et on sait bien qu un pur esprit iL suf fit d avoir fait tourner les tables ce n est pas quelqu un qui donne des r ponses tr s pro fondes ni tr s intelligentes C est un peu som maire C est ainsi que mi inquiet mi espi gle Gilles Deleuze s adresse son interlocutrice Claire Parnet en ouverture du film Parler d apr s sa mort voil qui semble rassurer le philosophe Pourquoi cette m fiance vis vis de l enregistrement Assis dans un fauteuil isol dans un appartement Deleuze est invit exposer lettre apr s lettre le contenu de sa pens e Le moyen d expression habituel du philosophe ce sont les s minaires et les livres c est dire l laboration de la pens e dans la parole et l criture la formulation pro visoire et sans cesse reprise L enregistrement interrompt ce processus il arrache parole et pens e la cont
166. gerent les dessins du Professeur Poilibus et les images super 8 qui accompagnent cer tains textes images d Alger de Beyrouth ou d ailleurs penser c est voyager c est comme le dit Sch rer construire une fiction une chim re C est penser le possible ou l im possible contre le r el La pens e selon Sch rer est proprement utopique C est ce qui fait sa force critique et sa radicalit d sir et utopie La notion d utopie qui tient dans la philoso phie de Ren Sch rer une place centrale est inspir e des th ories de Charles Fourier pen seur du d but du XIXe si cle 1772 1837 auquel il a consacr de nombreuses tudes Fourier qui fut reconnu par Marx comme un repr sen tant estimable du socialisme francais et qui exerca une certaine influence sur les intellec tuels de son si cle a connu la R volution fran caise vu la mont e de la classe bourgeoise et le d veloppement de l industrie et de l cono mie capitaliste De la R volution il a gard l horreur de la violence politique de l cono mie et de l industrie l horreur de la sp cula tion et de l asservissement de l homme par le travail de la soci t bourgeoise l horreur d une morale qui r prime le d sir L ensemble de ces griefs dresse le tableau de ce que Fou rier stigmatise sous le nom de civilisation 10 avec quoi il entend marquer un cart absolu pour fonder une soci t nouvelle la soci t harmonienne seule capab
167. gique constitue le coeur du film Et le rend probl matique voire contestable Car l analogie se fonde ici sur une vision socio politique proche du mythe du bon sauvage p trie de bons sentiments certes mais qui force de vouloir trouver dans ces hommes et femmes les correspondants la fois pr modernes et contemporains des personnages mythiques devient volontiers condescen dante ainsi de l innocence fondamentale de UAfricain voqu e dans les premi res minutes et que d mentent sans mal les cadavres et ex cutions des archives de guerre Voir encore le d bat avec les tudiants africains dont les arguments ne semblent pas agir autrement que comme les faire valoir d un discours d ores et d j arr t N anmoins ce qui condamne le film ne le rend il pas justement recevable En effet l analogie a pr sid au tournage d CEdipe roi et pr sidera encore celui de M d e sans que personne n y trouve rien redire Au contraire les deux films offrent des solutions repr sen tatives tout fait passionnantes toujours sur le dos de ses figurants sans qu on puisse toutefois s en rendre compte La vision pasoli nienne appelle moins d opposition d s lors qu elle int gre compl tement le cadre fiction nel A frayer avec les codes du documentaire elle suscite en revanche des doutes l gitimes Peut tre faut il voir ainsi dans le Carnet de notes l honn tet perverse oblique d un auteur soucieux de met
168. hui Das Tum MITTUNT Catane II dh LCE s E r1 E F is PREE TLA D HE rer kr am Dig Nr sd IN images de la culture Welles Angels 2007 50 couleur documentaire r alisation Jean Jacques Bernard production Caimans productions Cin cin ma participation CNC En 1958 Orson Welles s installe en Europe esp rant que les conditions de travail lui seront plus favorables qu Hollywood conna tra pourtant des tournages rocambolesques et laissera de nombreux films inachev s Jean Jacques Bernard interroge les Welles angels ceux qui ont accompagn le cin aste lors de ces ann es difficiles en particulier ses chefs op rateurs pour faire le portrait d un Welles en grand illusionniste D but Zagreb le tournage du Proc s 1962 se poursuit faute de moyens dans le hangar d saffect qu est alors la gare d Orsay Welles fait appel au concepteur de la Cameflex Edmond Richard pour mettre en lumi re son adaptation de Kafka puis pour le tournage de Falstaff 1964 66 sa r criture du personnage de Shakespeare Le chef op r v le comment il a r alis les ralentis dans le morceau d anthologie qu est devenue la sc ne de la bataille et comment de simples amorces simulent un unique lieu alors que le film fut tourn dans plus de douze villes d Espagne Pour Une Histoire immortelle 1966 68 Welles trouve avec Willy Kurant un sty
169. i Sophie Marzec Christine Micholet Fabienne Moris Dominique Olier Marianne Palesse Franssou Prenant Christine Puig Genevi ve Renou Madeline Robert Raoul Sangla Ourida Timhadjelt Paulette Trouteaud Alcaraz Marie Jos e Turon Ren Vautier C dric Venail Images de la culture est dit par le Centre national du cin ma et de l image anim e pr sidente V ronique Cayla directrice g n rale d l gu e Anne Durupty directrice de la cr ation des territoires et des publics Anne Cochard chef du service de la diffusion culturelle H l ne Raymondaud responsable du d partement du d veloppement des publics Isabelle G rard Pigeaud directrice de la communication Milvia Pandiani Lacombe adjoint la directrice de la communication Marc Antoine Chaumien Maquette Etienne Robial avec Dupont amp Barbier Impression IME Imprimerie Moderne de l Est Les photographies ci contre et celle de couverture sont extraites du film En attendant les hommes de Katy L na Ndiaye Cf p 67 La reproduction totale ou partielle des articles et des notices de films doit porter imp rativement la mention de leur auteur suivie de la r f rence CNC Images de la culture ISSN 1262 3415 CNC 2009 monde Images de la culture la revue fait peau neuve Nouveau format nouvelle maquette mais toujours autant de nouveaux films entr s au catalogue vous pr senter Des films vari s dans leur forme et leur format comme
170. i parcourt mes espaces au m me titre que j ai prisla libert de me balader dans ceux d Absalon A chaque fois qu on entre dans une cellule ce n est pas indiff rent Si Absalon n a pas r alis son projet avec la critique des formes et des conditions de la vie collective qu il implique la simple vocation des cellules suffit dans le film images de la culture faire ressortir l tranget du paysage urbain Pour jouer sur l id e de virus qu il y a dans le titre du film c est comme si le point de vue d Absalon contaminait notre vision du monde C V C est la valeur d usage qui motive tout le film Mettre une cellule au milieu du paysage projeter mentalement cr e une chelle de mesure Comme un point de fuite qui organise l espace c est une donn e partir de laquelle on peut comparer consid rer Mais pour que ca marche il faut savoir ce que c est comme la signification d un panneau de signalisation Le diaporama c est la phase d apprentissage Apr s c est nous de jouer Le titre Un Virus dans la ville est emprunt Absalon C est ainsi qu il envisageait les cellules qui par leur blancheur leur petitesse leur diff rence allaient transformer l espace autour d elles Cette dif f rence pouvait provoquer le rejet Il s atten dait des tags des d gradations cela faisait partie du processus mais aussi du dialogue Absalon allait au contact Il allait falloir entre tenir les cellules
171. i Mograbi Claude Lanzmann et j esp re Chris Marker Dans Oncle Rithy ce sont les collaborateurs et amis de Rithy Panh qui nous r v lent des l ments de sa biographie lui m me parle d autre chose J M B Rithy parle de ses films des ques tions fondamentales qu ils ont soulev es et de son rapport l histoire tragique de son pays Il a une grande pudeur pour voquer son his toire personnelle dont il ne l che des l ments que par bribes Par ailleurs pendant le tournage du Barrage contre le Pacifique je savais qu il serait forc ment tr s pris J avais donc d cid de ne pas le solliciter sur ce ter rain personnel Je comptais pour cela sur ses amis cette troupe avec qui il travaille depuis vingt ans Quels que soient les films ils sont l capables de changer d emploi en fonction des besoins Pour faire apparaitre l existence de cette troupe d amis il fallait qu on les voie au travail qu on percoive les liens intimes qui les unissent mais je voulais avant tout leur regard sur Rithy et ses films Je voulais qu on entende aussi leur histoire Par exemple Visal l ing nieur du son cet homme merveilleux Le p re de Visal tait un fonctionnaire qui tra vaillait sous les ordres du p re de Rithy Le Cambodge est un petit pays o les gens se connaissent M me s ils ne voulaient pas forc ment r v ler des choses trop intimes les amis de la troupe nous clairent donc beau coup sur Rithy Les proche
172. i ce parti pris Francois Caillat J ai voulu d crire un monde que je consid re comme tr s artificiel un monde de l utopie de l autarcie C est ce monde que concevait Tomas Bata un huis clos o la vie sociale serait prot g e de toutes les conta minations possibles un univers sans contra dictions Il pensait que les gens pouvaient vivre ensemble en parfaite harmonie dans une bulle id ale o il n y aurait plus de dangers int rieurs ni ext rieurs J ai cherch une mise en sc ne qui rende compte de cette artificia lit Les personnages ne sont pas d r alis s ce sont des personnes qui existent vraiment et qui ont travaill Bataville mais l univers o ils vivent est volontairement d crit comme factice faux Ceux qui vivaient l ne voyaient pas cet univers comme faux F C Par d finition quand on vit dans un monde autarcique on n en sort pas On n a donc pas de point de vue ext rieur qui permette de voir quel point ce monde est une bulle Les Batavillois avaient peut tre conscience d un monde clos mais ils ne mesuraient cer tainement pas que leur existence quotidienne ne ressemblait rien d autre alentour C est comme s ils avaient v cu sur une autre pla n te durant plusieurs d cennies entre les ann es 1930 et les ann es 1970 Par exemple ils n ont pas t affect s par les v nements politico sociaux de 36 ou de 68 ni par aucune contradiction du monde du travail Le syst me f
173. ia Bazzoli Christian Lelong production Cin doc Films POM Films TV8 Mont Blanc participation CNC minist re des Affaires trang res Cin Cin ma CR Rh ne Alpes Procirep Angoa Depuis des d cennies d j le cin ma nig rien est moribond faute d un syst me conomique viable et d une volont politique affirm e Dans ce contexte difficile Moustapha Alassane n en 1942 persiste pourtant tant bien que mal faire des films Les r alisateurs partent la rencontre de ce cin aste du possible qui apr s avoir v cu tous les ges du cin ma de son pays continue aujourd hui quasiment seul en crire l histoire Meneur d hommes travailleur infatigable et esprit incroyablement inventif comme le soulignent les t moins que convoque le film Serge Moati Inoussa Ousseini ou Mariama Hima Alassane d couvre le cin ma sous l gide de Jean Rouch au sein de l Institut de Recherche en Sciences Humaines de Niamey la fin des ann es 1950 D s lors il deviendra successivement l auteur du premier film nig rien de l histoire Aour 1962 du premier film d animation africain La Mort de Gandji 1966 et le grand artisan avec Oumarou Ganda de l ge d or du cin ma nig rien dans les ann es 1970 FV V A 1972 Toula ou le g nie des eaux 1973 Se retrouvant depuis lors dans l incapacit de financer des projets d envergure il n a pourtant jamais baiss les bras Retir avec sa famill
174. ibertaire il d nonce une civilisation mutilante qui r duit tout la marchandise L ducation telle qu il la th orise et la pratique ne peut tre qu un change entre gaux libres et d sirants D o son rejet d une id e re ue de l enfance qui sous couvert de protection infantilise la soci t E S 11 de la rencontre ou la po tique admirative de vincent dieutre Apr s Les Accords d Alba court m trage consacr la cin aste Naomi Kawase Vincent Dieutre livre un deuxi me exercice d admiration EA2 faisant revivre la partition d une sc ne cl de La Maman et la Putain de Jean Eustache Au Pierrot de mes lunes Court m trage au titre myst rieux EA2 de Vincent Dieutre a t pr sent dans de nom breux festivals et s inscrit dans le projet du cin aste qu il intitule Les Exercices d admira tion Un projet En r alit le terme ne satisfait gu re qui semble annoncer un plan m dit ob issant une finalit pr d termin e Or il entre dans la production des ces courts m trages une part consid rable et assum e d improvisation puisqu ils r sultent de ren contres pass es et pr sentes et sont pro duits dans la relative intimit d une quipe tr s resserr e et d un temps tr s bref Ce film fut pr c d par un premier travail men avec Naomi Kawase Les Accords d Alba et devrait tre suivi d au moins un troisi me exercice consacr Cocteau EA2 consiste quant
175. ichelin Aid de son fils Michel recherche avec d termination recr er les motions que lui inspire le paysage pel du plateau de l Aubrac avec ses courbes inond es de lumi re Une qu te culinaire acharn e alliant exp rience exp rimentations accidents et r v lations et enfin aboutissements avec trois de ses plats phares Surplombant le plateau de l Aubrac la salle du restaurant Bras affiche une d clinaison de gris bleu entre granit et ciel avec ses tables s par es par des voiles blancs comme la brume du dehors On y sert le gargouillou aussi c l bre que son inventeur dont les couleurs explosent dans l assiette Avec ses herbes champ tres et ses graines germ es c est un floril ge frisottant de jeunes l gumes On d couvre son origine et sa pr paration dans la cuisine aux faux airs de fleuriste par une brigade en tabliers verts Michel Bras hante les lieux pensif au dessus de son cahier id es En constante recherche il r fl chit avec S bastien son fils de nouveaux plats S inspirant des paysages de l Auvergne il recr e cette confrontation de l ombre et de la lumi re autour du monde avec son plat de lotte poch e l huile d olive noire qu il aura mis deux ans mettre au point C est la recette qui a le plus de rapport avec le terroir et pourtant c est du poisson et de l olive C T G rald Pass dat 2007 51 couleur documentaire La fermeture pour trav
176. ils suggestifs des tableaux voix pr t e au ma tre Le montage rapide du film sert l inventivit visionnaire du g nie toscan et l apparente au monde actuel rendant sa qu te tangible et permanente un parapente discret anime le trac d une machine volante une mer bien r elle devient le fond de L Annonciation car tout part de l exp rience et l oeil est la fen tre de l me Florence Milan Venise Rome Amboise villes et m c nes se succ dent mais partout l homme et le monde offrent une grande analogie et se mesurent l un l aune de l autre Leur fonctionnement et leur sens sont au c ur de la curiosit multiforme qui m ne aux portraits aux uvres religieuses ou aux paysages du peintre et dont t moignent ses dessins d ing nieur d hydraulicien de cartographe d urbaniste d anatomiste de physionomiste ou de sc nographe L W 76 Delacroix mes derni res ann es et quelques autres 1998 53 couleur documentaire r alisation Fr d ric Compain production Les Films d Ici mus e du Louvre RMN Paris premi re La Cinqui me participation CNC R alis l occasion de l exposition ponyme le film de Fr d ric Compain aborde les derni res ann es d Eug ne Delacroix selon un double point de vue un commentaire suit sa carri re et sa place dans un XIXe si cle en pleine volution et la voix du peintre gr ce aux extraits de son Journal lus par Alain Robbe Grillet
177. iment de danger et de duret m l la foi tenace qu un jour on arrivera but Continuer voir s claircir la pens e et garder son objectif sans se laisser distraire par m me un garcon sur le bord de la piste qui vient d on ne sait o Filmer l esp rance comme une tension partag e Une hypo th se tent e Fixer l espoir fixer ces visages qui consentent Les dessins du passeur m me le sable disent au cin aste qu ils vont bient t arriver destination Tous Ils seront en Libye lls mar chent tr s bien Tu vois lls sont sans soif Le mage r p te dans le sable les hi roglyphes Tous ces gens l ils sont ensemble tu vois lls sont ensemble oui Ai je bien vu aussi Une toile filante au milieu des toiles presque fixes Francoise Coupat images de la culture le fant me de bataville Sorti en salles en novembre 2008 le long m trage documentaire de Francois Caillat Bienvenue Bataville fait revivre la cit mod le que Tomas Bata concut en Lorraine dans les ann es 1930 autour de l implantation de son usine de chaussures Refusant un cin ma de d nonciation au premier degr le r alisateur a choisi l ironie pour faire exploser de l int rieur ce meilleur des mondes Une r flexion grincante sur la servitude volontaire Entretien avec Eva S gal Ce qui frappe dans Bienvenue Bataville C est un travail tr s labor de d r alisation du mat riau documentaire Pourquo
178. inuit du temps les fige de mani re d finitive La captation en outre sus cite la r flexion sur soi mobilise la conscience impose d tre fid le soi m me Deleuze penseur du devenir et de l impersonnel qui s est oppos la r duction du sujet une unit close pour d crire les lignes de force qui le traversent ne pouvait que craindre d tre chang en pur esprit par la cam ra abstrait du temps priv de corps et charg de l auto rit de celui qui parle sans r ponse possible Loin de l ironie morbide de L Ab c daire dans Le Jeu de l oie du professeur Poilibus il est souvent question de renaissance Cela com mence par une citation de Cl ment Marot qui image mouvement s adressant l Amour dit peu de chose pr s Amour tu as t mon ma tre Si je pouvais deux fois na tre Ah comme je te servirais Ren Sch rer explique qu il est re n en 1968 l ge de 45 ans et qu il tient la facult de renaitre pour primordiale Sans elle on est jamais en position de devenir quoi que ce soit Plut t que mort souvenons nous que pour Platon philosopher c est apprendre mourir se d tourner du mat riel et du sensi ble pour se tourner vers l intelligible c est ici la vitalit l augmentation de la puissance d agir selon l expression de Spinoza qui est l hori zon de la philosophie Si quelques citations de P guy et de Beaumarchais voquent la jeu nesse
179. ion d un festival c est de cher cher des films de d fendre une id e du cin ma une id e du public aussi Lorsqu on passe tant de temps cette t che arrive un moment o l on se dit que l on peut non seulement tre actif en aval de la production mais aussi en amont Aider des films exister c est aider les diffuser mais ca peut tre aussi les aider avant au moment oU ils sont en train de se faire Dans la mesure de nos moyens qui sont de pouvoir r unir et mettre en rapport dyna mique des personnes des d sirs et des com p tences Donc nous avons d cid de profiter du rendez vous professionnel international qu estle festival pour mettre en place une pla teforme de coproduction internationale Cela existe d j ailleurs et nous y avons pens depuis plusieurs ann es Concr tement des projets choisis sans crit re de format de dur e de sujet fictions et documentaires qu ils en soient au stade d criture de d ve loppement ou de postproduction le FIDLab offre aux r alisateurs et producteurs un espace de travail dynamique oU des familiarit s de mode de production et des proximit s artis tiques se croisent et peuvent d boucher sur des accords D une part chaque projet est pr sent publiquement de la mani re dont le souhaite le porteur sur une dur e qui assure la dignit de chaque aventure la diff rence des s ances d humiliation baptis es pitch D autre part des entretiens individuels
180. ion de la brigade Le convoi part de Marab 6 heures du matin et la police qui s curise l op ration n est infor m e de la destination que le matin m me pour viter les fuites D s l arriv e dans la fazenda il faut rapidement r unir des preuves Les tra vailleurs sont interrog s au plus vite avant que le propri taire ne les cache Lorsque vous tes entr avec la brigade dans la propri t vous attendiez vous rencontrer plus de violence N C Non car sinon la brigade ne m aurait sans doute pas laiss venir J tais li elle par un contrat tacite me fondre parmi les fonctionnaires du Travail et me taire pour ne pas d voiler mon identit d tranger qui aurait pu invalider l op ration Comme ils documen tent eux m mes les op rations je pouvais apparaitre comme l un des leurs Dans cette exploitation relativement petite pour l Amazo nie 20000 hectares il n y a pas de milice juste quelques employ s sous les ordres du g rant qui servent de nervis l occasion Les propri taires affrontent tr s rarement la police f d rale Le risque serait disproportionn par rapport au co t des amendes et ils savent que compte tenu de l immensit du territoire et du manque de moyens des brigades ils ont bien peu de risques d tre contr l s deux fois Votre position de cin aste embarqu vous a t elle pos quelques questions N C Les contraintes taient connues il s agissait de docu
181. ique dans cette partie de la Lorraine mais je pensais que la scierie familiale tait un cadre un peu troit Aussi j ai t content de d couvrir l existence de Bataville qui se trouve juste c t Outre mon attachement affectif la r gion outre mon d sir de travailler travers plusieurs g n ra 65 tions sur un monde industriel il y a une troi si me raison qui se retrouve dans tous les films que j ai faits depuis une dizaine d an n es ceux que j ai cit s et plus encore L Af faire Val rie je m int resse aux repr senta tions du pass la mani re dont il vient jusqu nous travers les traces les souve nirs les paroles A d un cin ma de reconstitution j essaie de voir comment le pass affleure jusqu nous Plus du c t de la m moire que de l histoire F C Oui Et m me de la m moire absente G n ralement je suis d autant plus int ress par le pass qu il en reste peu de traces comme dans L Affaire Val rie ou Trois Soldats allemands o j ai refabriqu du pass quasi ment partir de rien des d cors vides des nigmes irr solues des visages manquants des photos disparues Avec Bataville j aurais pu adopter une esth tique de la disparition filmer les b timents vides de l usine me met tre en qu te des disparus etc mais c est un cin ma qu on a d j beaucoup vu dans le genre documentaire social des derni res d cennies Alors j ai plut t
182. ique ferme ture du centre de Sangatte la jungle de Calais comme l appellent les migrants eux m mes a t en septembre 2009 l objet d une vaste op ration polici re destin e mettre fin la pr sence des nombreux candidats au pas sage en Angleterre Les migrants qu on rencontre dans ce film vien nent d Afghanistan ou des pays de la corne de l Afrique Erythr e Ethiopie Autres zones d migration donc mais c est tout autant le parcours d tres humains que celui d une figure du migrant que l on percoit travers ces diff rentes r alisations Lorsqu on r alise le chemin parcouru par ces hommes pour attein dre Calais on s tonne d ailleurs qu ils y soient arriv s lls ont chapp aux bandits du d sert dont parlent les passeurs de Mirages aux naufrages en mer relat s dans Barca ou Bar zakh aux arrestations par les polices de ce qu on a pris l habitude d appeler avec raison la Forteresse Europe Pour comprendre cela 58 on estoblig d admettre le caract re massif et inexorable de ce processus qui par le simple fait du nombre am ne toujours autant de migrants dans des lieux comme Calais Et une fois arriv s cette nouvelle tape lls attendent Parce qu ils veulent partir du territoire et parce qu ils sont si nombreux les autorit s francaises semblent tre incapables de choisir l attitude adopter Le jeu quotidien du chat et de la souris entre la police et les migrants dans les rues de Cal
183. is pour tre femme de m nage l tranger Extraits de films et interviews de cin astes illustrent ce portrait et ce pan de cin ma africain L influence de Jean Rouch qui a soutenu ce cin ma est discr tement voqu e Le personnage de Zalika est attachant C est une battante elle s adapte Le sujet donne lieu de belles sc nes color es Au del de cette beaut une amertume demeure quelle est la place pour la femme dans le cin ma africain Quelle reconnaissance Marie Jos e Turon M diath que de Moissy Cramayel images de la culture les enjeux du cin ma documentaire Oncle Rithy de Jean Marie Barbe et Le papier ne peut pas envelopper la braise de Rithy Panh entrent simultan ment au catalogue Images de la culture Portrait du cin aste en plein tournage bilan de sa carri re Oncle Rithy donne surtout l occasion de revenir sur un film essentiel S 21 la machine de mort khm re rouge Entretien avec Jean Marie Barbe par Eva S gal Avec Oncle Rithy vous avez r alis le portrait d un ami Comment avez vous rencontr Rithy Panh Jean Marie Barbe Rithy est venu Lussas en 1989 pour la premi re dition des Etats g n raux du film documentaire Il tait invit pour pr senter son premier film Site 2 et il a parti cip notre premier s minaire qui portait sur la question de l thique et la morale dans le documentaire Nous nous sommes connus cette occasion Depuis tous ses fi
184. is dans des sonorit s des musiques des bruits qui tranchent Je suis s r que si Absalon s tait install Tanger cela aurait suscit beaucoup d interrogations et de dialogues On serait venu frapper la porte on aurait pos des questions beaucoup plus qu Z rich probablement Propos recueillis par Sylvain Maestraggi juin 2009 Sylvain Maestraggi tient remercier Karin Tanguy de la galerie Chantal Crousel Paris qui a aimablement fourni les documents dont sont extraites les citations de l introduction le catalogue de l exposition d Absalon au Credac Ivry sur Seine 1989 les textes intitul s Proposition d objets quotidiens exposition Absalon au mus e Sainte Croix Poitiers 1990 19 sans capitaine par exemple Apr s les confessions autobiographiques de Ren O cf Images de la culture No 23 et un savant travail sur le son du film Thomas Bauer livre Capitaine par exemple d apr s une nouvelle de Conrad une histoire de marins que le cin aste ancre en pleine campagne Thomas Bauer est un cin aste discret mais t tu C est dire Discret parce que de toute vidence il se tient l cart des formules cu l es ne s enveloppe ni de grands r cits ni ne se pique frileusement d anecdotes juteuses parce qu il cherche avant tout les recoins les escarpements d busque les murmures s at tache des reliefs timides qu il prend soin de d crire en aplats d lav s de toute passion fraud
185. it le souffleur parce qu il est un indice de la pr sence des cellules Mais la fin il passe dans une autre dimension du film Leur face face compte beaucoup pour moi car lui porte le d sir de voir les cellules et elle l envie d y croire Tout au long du film c est de ca qu il s agit je veux voir Le film cr e des situations des rapprochements pour voir pour essayer pour ranimer lescellules et les mettre en pers pective dans le paysage des villes Cela sans images de synth se mais par le montage C est le spectateur qui fait l op ration Le film cr e des possibilit s d interpr tation mais il ne produit pas seul du sens il n assigne pas Au risque de perdre le spectateur qui voudrait tre guid le film cherche chapper au sens pour ouvrir une autre attention Dans la s quence o la jeune femme visite l atelier Absalon dont la pr sence tait jusque l fantomatique pousse un hurlement par vid o interpos e C V Ces cris pouss s jusqu l puisement sont extraits d une vid o d Absalon intitul e Bruits Je tenais absolument ce qu Absalon r siste ce que je faisais de son projet Pour moi ces cris manifestent toute sa violence Je savais que le film serait trop doux par rapport son uvre et que ce n tait pas moi de prendre en charge cette violence Je ne pou vais la pr server lui donner une vraie place qu en la retournant contre le film La femme p n tre chez mo
186. it notre socle Avec Des inventeurs de la RTF Raoul Sangla revient en 2009 sur les premi res d cennies de la t l vision et les r alisateurs qui l ont faconn e ses camarades de jeu puisque lui m me a r alis plus de quatre cents heures de programmes films s ries adaptations documentaires et vari t s dont le fameux Discorama partir de 1964 Entretien avec Caroline Terr e A la fin de votre film vous parlez de la t l vision d aujourd hui comme d une foire d empoigne sillonn e par des forains impudents et des icones lectrom nag res pingl es sur les t l viseurs lesquels sont devenus des micro ondes o l on fait r chauffer le consensus avant de passer la plonge id ologique D apr s vous la t l vision a t elle perdu tous ses id aux Raoul Sangla Je ne parle d ailleurs plus de t l vision je parle de t l viseur maintenant Au tout d but des ann es 1950 lorsque les t l viseurs taient rares dans les villages on organisait des projections publiques La com munaut tait activ e dans le bon sens les uns regardant les autres les uns coutant les autres s exprimant propos de ce qu ils pou vaient voir et entendre La communication sociale tait la r sultante de cette situation concr te Soixante ans plus tard la situation n est pas du tout la m me Dans une famille chaque membre quasiment a son t l viseur Le t l viseur est devenu un lieu de diffusion d im
187. itorial et valorisation identitaire le patrimoine du XXe si cle au service des strat gies de d veloppement local Depuis la c l bration du centenaire de la nais sance de Le Corbusier en 1987 l ensemble de son ceuvre fait l objet d une reconnaissance grandissante Il en est de m me pour les lieux abritant le b ti de l architecte Firminy par exemple comme le montre le film d Olivier Cousin et de Xavier Pouvreau Firminy le maire et l architecte La mise en uvre d une zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager ZPPAUP Firminy Vert en 2001 l ach ve ment du chantier de l glise Saint Pierre en 2006 par le collaborateur de l architecte Jos Oubrerie et le projet d inscription au patri moine mondial de l Unesco du Site Le Corbu sier Firminy bient t int gr dans un nou veau projet international de protection de son uvre et pr sent par la France l Unesco en 2008 puis en 2009 au nom de cinq pays Japon Suisse Belgique Argentine et Allemagne t moignent de la strat gie de valorisation du patrimoine architectural et urbain du XXe si cle mise en place par la municipalit de Fir miny d s 2001 afin de promouvoir la question du tourisme culturel comme enjeu cono mique prioritaire 1 2001 est aussi la date de naissance de l agglo m ration st phanoise Saint Etienne M tro pole qui va devenir le principal ma tre d ou vrage aux c t s de la r gion lyonnaise dans ce
188. jamais t men terme Avec surtout ce projet d Ores tie dont Pasolini savait avant d en tourner les premiers rushes qu il n aboutirait jamais faute de producteur Le film r pond donc d une logique d inach vement volontaire en d autres termes pris une fois de plus Herv Joubert Lauren qui retrouve ce m me principe dans les Appunti de P trole il est en tant qu inachev parfaitement achev Et en ce sens parfaite ment de son temps contemporain en ce tour nant de 1970 des avant gardes artistiques cin matographiques ou musicales oracle Mais cette logique r pond surtout d une obses sion minemment pasolinienne cette m me obsession qui le porte vers le mythe et qu il formule plusieurs reprises dans ses crits po tiques Ainsi dans Po sie en forme de rose histoire Qui nous m ne jusqu la mort sans que nous ayons v cu et nous tient ainsi face la vie la contempler comme un d bris une incroyable possession qui nous chappe Ou dans Les Cendres de Gramsci Ah quand un temps confus redevient net dans la m moire dans le temps r el qui d rape quelques instants quel go t de mort Une aversion pour l histoire pour le temps et son in luctable d compte Nourrie sans doute par des donn es biographiques l amour de sa m re le paradis perdu de l enfance de l tat foetal m me la mort impardonnable de son fr re Guido On n y reviendra pas ici sin
189. jnen que le FID a d ailleurs par le pass pr sent s avec leur premi re oeuvre en premi re mondiale Le jury a galement souhait saluer par une mention sp ciale Antoine Boutet et son projet Voies de traverse qui tait accompagn par Patrice Nezan et les Films du Pr sent un pro 87 ducteur bas en Arles dynamique prospectif et tr s rigoureux Tourn en Chine le film explore de l est l ouest du pays les vastes chantiers li s au transfert des eaux et leurs cons quences sur le paysage Le bilan de cette 1 re dition Des r ajustements pour 2010 Bilan r jouissant et plus qu encourageant bien des gards Tout d abord tous les por teurs de projets ont t ravis de cette exp rience certains ont parl de performance en voquant leur pr sentation De leurs dires ce travail leur a permis de m rir leur projet d changer de mani re tr s constructive avec les professionnels pr sents et de profiter de l nergie festivali re Mais aussi tr s concr tement plusieurs engagements ont t pris en production en diffusion et d autres sont encore en discussion Sans oublier les liens avec d autres structures semblables dans le monde qui souhaitent nouer des liens avec nous pour relayer certains projets le Talent Campus de Berlin le BAL Buenos Aires Lab du BAFICI Buenos Aires etc Des r ajustements il y en a toujours faire Comme par exemple redescendre 10 pro jets pour laiss
190. l avoir faconn et le ma triser je parle aussi bien descellules que de son propre corps et de son esprit Il est vident que sa notion du confort n est pas celle que l on entend habituelle ment L entreprise d Absalon consiste choisir et red finir se donner les moyens de tout remettre en question en prenant l habitat pour point de d part Cela peut aller tr s loin Dans le film Absalon a une phrase amus e qui donne une id e de son engagement Quand une id e est bonne pour deux personnes c est qu il yaun malentendu C est id aliste C est une exigence Le fait que les cellules soient construites sur mesure renforce l absence de celui qui devait les habiter il est presque d rangeant que d autres puissent y p n trer C V Oui J ai essay de rendre cette g ne sen sible dans le film notamment en creusant ce vide l absence d Absalon Les cellules ne sont pas faites pour d autres corps que le sien et lorsqu on se d place l int rieur on sent que quelqu un manque La coquille est vide C est comme quand on visite des ruines avec ce qu il reste il faut imaginer Ce manque p se sur tout le film et demande tre combl On entend la voix d Absalon au cours du diapo rama mais sa pr sence physique fait d faut Beaucoup de plans sont vides particuli rement ceux qui concernent les lieux de m moire film s en vid o Dans ces plans il y a toujours quelque chose qui manque une cellule de l
191. la production et la r alisation de courts m trages documentaires il est une figure hors norme un franc tireur Pour compl ter ce portrait le r alisateur fait appel de nombreux collaborateurs admiratifs tels Freddy Buache Michel Ciment Thierry Fr maux ou Bertrand Tavernier L action de Bernard Chard re est intimement li e la ville de Lyon C est parce qu il trouve l inspiration des cin astes francais limit e trop parisienne que Chard re y cr e la revue Positif en 1952 il entend d fendre un autre cin ma plus proche du r el Apr s la longue coupure du service militaire il laisse Positif cinq Parisiens et se lance dans d autres activit s l dition toujours avec Premier plan une s rie de monographies sur les grands cin astes aider le jeune lyonnais Bertrand Tavernier assouvir sa passion du cin ma fonder sa soci t Les Films du Galion et produire une douzaine de courts m trages dont les siens tel le surr aliste Comme un des Beaux Arts 1962 Luttant contre ce qu il juge tre l immobilisme de la Ville il va contribuer son d veloppement culturel en cr ant la Fondation nationale de la photographie 1978 puis l Institut Lumi re 1982 Souvent compar Henri Langlois Bernard Chard re est bel et bien un humaniste de notre temps M D 49 Welles Angels La Nouvelle Vague du cin ma roumain Filmbyen la nouvelle Mecque du cin ma Le Cin ma chinois hier et aujourd
192. le de r aliser le bonheur de l homme Cette utopie qui trouve sa forme architecturale dans le phalanst re repose sur l id e que la soci t peut fonction ner de mani re harmonieuse si plut t que de contraindre ses membres par la morale et la loi elle donne chacun la possibilit d agir suivant ses passions passions qui compo s es selon leur compl mentarit forment les forces productives dela communaut Ainsi ce n est pas la contrainte qui r gle la cit harmo nienne mais l attraction passionn e Cette utopie a regagn une actualit parmi les mouvements de Mai 68 et a trouv de l avis de Ren Sch rer un cho dans la philosophie de Gilles Deleuze et F lix Guattari telle qu elle s est formul e ce moment l dans L Anti CEdipe et Mille plateaux Contre la psychana lyse qui rabat le d sir sur la norme familiale bourgeoise en le conformant au complexe d CEdipe Deleuze et Guattari d veloppent la schizo analyse qui s appuie non sur le renon cement au d sir mais sur son exp rimenta tion Comme chez Fourier le d sir est pour Deleuze et Guattari une force de production Si pour Fourier le d sir se d finit parle caract re infinit simal de son objet qui tablit sa diff rence sp cifique et commande la grande diversit des passions qu il faut harmoniser chacune devant tre satisfaite au sein de la soci t pour Deleuze et Guattari la singula rit du d sir tient sa complexit Il n
193. le savoir par coeur Je vais le dire laisse faire Et dans la nuit bres toise sur les images tremblotant sur le drap tendu j ai assist la naissance d une version brestoise du po me d Eluard Un homme est mort Edouard Maz qu il s appelle un homme est mort il n avait que ses bras pour nous d fendre qu il ouvrait au premier rang dans la manifestation je sais j y tais je l ai vu iL ne connaissait pas d autre route que celle o l on va la rencontre des fusils les bras ouverts la route de nous tous la classe ouvri re tout droit qu elle le menait sa route vers les fusils des salauds d en face et ils ont tir et j ai vu son visage quand iLest tomb visage visage visages bons au feu visages bons au froid aux injures aux COUDS y avait nos visages nous tous autour de lui quand il est mort et les salauds d en face ils ont vu nos visages et ils sont partis en lib rant le chemin et ils ont bien fait on les aurait tu s et nous tions l et il tait l Edouard Maz mort coeur clat coeur clat Je ne cite pas de m moire j avais mis le magn tophone en marche enregistre ment et le fil avait gard m moire de P tit Zef improvisant partir de Paul Eluard sur nos images et sur les visages de ses camarades clair s par les reflets du projecteur Ren Vautier extrait de Cam ra citoyenne d Apog e 1998 p 49 histoires de cin ma Avril 50 2006 32 couleur
194. le t l visuel sp cifique en utilisant de forts contrastes c est son premier t l film couleurs Par la suite l quipe de Welles se r duira jusqu ne plus compter qu un seul technicien Gary Graver avec qui il d veloppera pas moins de quinze projets Dans cette boulimie autodestructrice seul V rit et Mensonges 1975 sera achev M D La Nouvelle Vague du cin ma roumain 2008 61 couleur documentaire r alisation Vincent Guyottot Marius Doicov production De Films en Aiguille Mewe Productions Saga Films participation CNC Canal Une g n ration sans manifeste comme le note la productrice Ada Solomon Un mouvement invent depuis l tranger comme le dit Andre Boncea directeur des studios MediaPro de Bucarest Peut tre mais ce nouveau histoires de cin ma cin ma roumain qui d ferle depuis le milieu des ann es 2000 n en poss de pas moins une v ritable coh rence esth tique et politique C est ce que montrent Vincent Guyottot et Marius Doicov en donnant la parole aux cin astes eux m mes N s pour la plupart la fin des ann es 1960 les r alisateurs de cette Nouvelle Vague ont en effet en commun d avoir v cu dans les deux mondes Radu Muntean cin aste avant et apr s la R volution de 1989 et la chute de la dictature de Ceaucescu Leurs oeuvres quelles que soient leurs singularit s se confrontent toutes cet h ritage historique et la r alit de la
195. les Combien ont t effectivement r alis es C V Le projet d Absalon comporte six cel lules mais il existe diff rentes tapes de r a lisation les dessins les maquettes l chelle 1 10 me les prototypes taille r elle et les cellules habitables Les prototypes ont tous t expos s au Mus e d Art Moderne de la ville de Paris 1993 lls permettaient Absa lon de voir si l espace lui convenait si l cono mie g n rale tait juste Les cellules ne font jamais plus de neuf m tres carr Les cellules No 2 et No 3 pour Z rich et New York sont tr s ramass es comme si leur forme avait t g n r e sous vide avec Absalon assis au bureau debout dans le coin cuisine allong sur le lit sous la douche La circulation entre ces quatre espaces de vie qu on trouve dans toutes les cellules est la plus s v re possible C est une empreinte de son corps et des gestes les plus l mentaires Il n y a pas un m tre cube de trop Les cellules No 1 et No 4 pour Paris et Tel Aviv sont peine plus spa cieuses mais leurs formes sont plus douces et arrondies sans rupture A l exception de la cellule No 6 qu Absalon entendait d placer chaque cellule t moigne du sentiment qu il avait de la ville laquelle elle tait destin e Tr s classique pour Paris moderniste pour New York proche de la tour de surveillance pour Francfort Cette cellule la No 5 est inspi r e de tours en pierres que se const
196. les spectateurs dans les premi res rang es de l orchestre 2 Le texte de cette section a t r dig en 1739 par le librettiste Charles Jennens 3 Cf A lire avant le spectacle dans le livret programme Ballet de l Op ra de Paris Robyn Orlin L Allegro il Penseroso ed il Moderato Op ra National de Paris 2007 Robyn Orlin de Johannesburg au Palais Garnier 2008 87 couleur documentaire r alisation Philippe Lain St phanie Magnant production Zadig productions Arte France Ina Lorsqu en 2007 la Sud Africaine Robyn Orlin est invit e par l Op ra de Paris cr er une chor graphie sur L Allegro il Penseroso ed il Moderato de G Haendel 1740 la distance franchir le d placement op rer s av re pour elle comme pour les toiles et danseurs du corps de ballet moins g ographique que culturel et mental presque id ologique Ce dont ce film passionnant et subtil donne la pleine mesure Pour Robyn Orlin dont on connait l irr v rence joyeuse et l entrain avec lequel elle s affronte aux sujets les plus graves l art est ins parable du contexte social et politique Or dans la soci t sud africaine o elle a grandi et c est toujours vrai aujourd hui la culture classique occidentale r serv e l lite blanche tait embl matique du colonialisme et de l Apartheid Aussi n a t elle jamais cach sa r sistance l gard de la danse classique qui fut
197. les t l viseurs aujourd hui sont 25 26 Des Inventeurs de la RTF ou de quelques cognacqjaypith ques 2009 73 couleur documentaire r alisation Raoul Sangla production Les Mutins de Pang e Ina En allant interroger chez eux ses pairs Genssous Tarta Roy Krier Bringuier Drot Bluwal et l appui de nombreux extraits d missions de l poque Raoul Sangla voque la gen se de la t l vision francaise Les volutions techniques la libert et l engouement pour ce nouvel outil ont permis alors une poign e de jeunes r alisateurs d inventer un autre langage que celui du cin ma La devise de la Radio T l vision Francaise tait en ce temps Informer cultiver et distraire Une mission de maison de la culture hertzienne pour ces r alisateurs audacieux et humanistes qui l ont invent e Avec des cam ras de plus en plus l g res et autonomes ils se sont appropri un nouveau genre purement t l visuel le direct Que ce soit pour des documentaires des fictions ou un v nement tel que l exploration du gouffre de la Pierre Saint Martin le direct rompait soudain avec les habitudes du cin ma Ils ont explor toutes les possibilit s de l outil explique Gilles Delavaud auteur de L Art de la t l vision 1950 1965 La vision multiple de trois ou quatre cam ras ou le regard qui s adresse l objectif ont d fini un style et une esth tique que le t l spectateur devait
198. lexion d Absalon sur l habitation repr sente un v ritable saut le passage d un travail th orique une exp rience men e sur soi m me de lacritique des formes et des rapports qu elles induisent l invention d un lieu singulier qui chappe la codification de ces rapports Construites l chelle du corps de l artiste les cellules sont des espaces de vie individuels restreints et hyperfonctionnels con us comme des dis positifs de r sistance la soci t qui m em p che de devenir ce que je dois devenir R sistance et non retranchement car elles doivent prendre place dans l espace public Au conformisme de la vie collective qui ne pro pose que des formes moyennes Absalon oppose l utopie d un seul pour qu il y ait de l autre se produire soi m me comme autre affirmer sa diff rence et provoquer la rencon tre Asa mani re Un virus dans la ville est une r ponse cet appel Comment avez vous rencontr l uvre d Absalon C dric Venail J ai d couvert la cellule No 6 lors d une exposition d Absalon Paris la galerie Chantal Crousel Le texte du projet des cellules qui est lu au d but du film tait gale ment pr sent J en avais not des passages ceux o Absalon parle des cellules comme d espaces mentaux plus que physiques ou d un dispositif de r sistance la soci t ses conditionnements C tait tr s excitant rebelle et m thodique la fois J y pensais r gu
199. li re ment Je me disais qu un jour en me prome nant Paris ou New York j aurais peut tre l occasion de croiser une cellule J irais frap per la porte et avec un peu de chance Absa lon serait l Je suis finalement retourn la galerie pour en savoir plus En apprenant qu Absalon tait mort et que le projet des cel lules tait de fait interrompu j ai r alis que tout ce que j avais pu imaginer depuis des ann es tait plus riche que ce qui s tait r el lement pass c est dire quasiment rien Depuis sa mort on ne peut plus voir les cel lules que dans des mus es un contexte qui les anesth sie et o elles ne sont pas consid r es comme de v ritables maisons mais seu images de la culture lement comme des uvres d art Toute la dimension vitale du projet s est vanouie Il y avait un film faire pour le remettre en jeu J ai commenc par me promener dans les villes des cellules Sur plusieurs ann es j ai fait des rep rages Z rich New York Tel Aviv Franc fort Tokyo me demandais o la cellule avait t o elle tait o elle aurait pu tre Je cher chais des lieux de m moire des lieux de pro jection ce que sont toujours les lieux de m moire Mon regard tait tendu par le projet d Absalon Je recherchais la confrontation les endroits oU ca dialoguerait J aime beaucoup l id e d une uvre qui aiguise notre regard au quotidien Combien existe il de cellu
200. libert comme le rappelle le per sonnage lui m me D couvrir la vari t r sister aux pouvoirs et aux infamies Un Virus dans la ville de C dric Venail est une tentative d puisement d une figure d artiste disparu l artiste franco isra lien Absalon travers l vocation de son oeuvre concue comme une utopie venir la cr ation de cel lules nomades d habitation performer tra vers le monde Le film croise deux modes de temporalit d clin s au futur ant rieur l ex position du projet de vie de l artiste donn comme venir et la r activation de celui ci aujourd hui dans l cart de deux d cennies pass es Des l ments de fiction viennent se loger dans l espace laiss vacant par le temps r volu Un Virus dans la ville ne constitue pas un objet de reconstitution arch ologique mais une interrogation sur l inach vement d une oeuvre qui instille un virus dans les villes EA signifie exercice d admiration Cela consiste s approprier une oeuvre marquante de notre vie sous une forme chang e C est int ressant car cela nous permet de mener un travail de m moire fait remarquer Vincent Dieutre propos de EA2 d apr s et apr s La Maman et la Putain de Jean Eustache L exercice d admi ration consiste ici reprendre une deuxi me fois une sc ne du film ponyme et en d pla cer le texte vers un personnage fictif Le texte en forme de monologue est dit par Vincent Dieutre lui m
201. liser les noms des protagonistes Dix ans apr s la Bataille d Alger victoire mili taire et d sastre politique au cours de laquelle s est jou le destin de la derni re colonie fran caise la Bataille du T t voit les Etats Unis s enliser leur tour dans une guerre de contin gent que l opinion publique ne tarde pas maudire R trospectivement la France de 1958 dispose de deux avantages sur les Etats Unis de 1968 non seulement ses d faites de 1940 et de Di n Bi n Phu l ont rendue assez circonspecte sur sa communication de guerre mais les m dias audiovisuels n en sont alors qu leurs balbutiements Les Etats Unis chantre du monde libre et du containment ne connaissent eux en 1968 cette retenue un peu piteuse ni cette commu nication d cal e qui ne produit des images qu retardement les Actualit s film es comme les photos de presse crite avaient souvent une semaine de retard sur les v nements au cours de la guerre d Indochine quant la radio pendant la guerre d Alg rie aussi rapide qu ait pu tre son temps de r action le r cit oral a forc ment sur l imaginaire un autre impact que les l ments visuels C est un fait l arm e am ricaine au Vietnam inaugure son corps d fendant l re du multim dia et de l in formation chaud Patrick Barb ris revient sur cette dimension exp rimentale de l information la fin des ann es 1960 en m lant des images extraites des archives des
202. lms docu mentaires ont t montr s Lussas Notre relation personnelle s est videmment d ve lopp e autour du cin ma documentaire mais ce qui nous rapproche c est aussi une origine commune Nous sommes tous les deux des ruraux des membres de l Internationale plouc rires Cette culture paysanne nous permet d aller directement aux choses avec simpli Cit sans vernis ni mensonges bourgeois de rester modeste en toutes circonstances Comment est n le projet du film J M B Je suis all au Cambodge en 2005 pour essayer de mettre en place avec l aide de la R gion Rh ne Alpes dans le futur Centre Bophana qui n tait pas encore r nov une formation de cin astes sur le m me mod le que celle que nous menions en Afrique Pen dant dix Jours j ai rencontr les partenaires potentiels que m avait conseill s Rithy Il tait cette poque en rep rages pour Le Bar rage contre le Pacifique En le regardant tra vailler je lui ai fait la proposition de r aliser un film sur lui l ann e suivante Au d part il s agissait donc d un documentaire dans le cadre du tournage de ce film Mais c est devenu tr s vite un documentaire sur le cin aste et son oeuvre Et l amorce d une col lection de portraits de documentaristes En coproduction avec l Ina et Cin Cin mas les films suivants vont se lancer l automne 2009 nous allons tourner des portraits de Vit histoires de cin ma torio De Seta Av
203. lus tard avant la s lection du film au FID Marseille en 2007 Entretien avec Eva S gal Votre film Trabalho Escravo s inscrit il dans un projet militant Nikola Chesnais J ai grandi dans une famille de militants r volutionnaires mais l adoles la fin des ann es 1970 cette mani re de faire de la politique m est apparue comme un carcan et par certains c t s une impasse A 19 ans je suis parti sur les routes des Am riques pendant deux ans pour voir un peu de la complexit du monde Cela ne m a pas d ta ch d une vision mat rialiste de l histoire qui fait de l galit le seul horizon possible Quels sont vos liens avec l Am rique latine N C C est un continent que j ai connu par la litt rature le cin ma et la politique travers les r fugi s politiques que j ai rencontr s enfant Cela a faconn mon imaginaire et faci lit mon apprentissage des langues J tais toujours du c t des Indiens plut t que des cow boys mais la mani re m tisse des Mexicains C est d ailleurs le pays latino am ricain que je connais le mieux Avant ce film je n tais jamais all au Br sil et je n y suis pas encore retourn depuis L esclavage par dettes on en parlait d j au Br sil dans les ann es 1960 Comment vous y tes vous int ress N C Le ph nom ne existe dans de nombreux endroits du monde y compris en Europe Au Br sil ce syst me a t r activ la fin des ann
204. m ra citoyenne et dont nous publions un extrait est le sujet d une bande dessin e de Kris et Etienne Davodeau publi e chez Futuropolis en 2006 et dont le film Avril 50 de B n dicte Pagnot retrace la gen se Brest l extr me pointe de la Bretagne avait t d truite pendant la seconde guerre mondiale par les bombardements a riens J y avais pass un peu de mon enfance et en 1951 alors que la ville tait secou e de convulsions sociales gr ves l arsenal gr ves dans le b timent qui immobilisaient pratiquement tous les chan tiers de reconstruction des amis me deman d rent de venir avec ma cam ra mettre tout ca sur la pellicule Le jour o j arrive Brest mes risques et p rils j tais l poque recher ch pour le tournage d Afrique 50 je tombe sur une ville en bullition Un ouvrier Edouard Maz catholique pratiquant et militant c g tiste vient d tre tu par balle les gardes mobiles ayant tir sur un cort ge de manifes tants L enterrement doit avoir lieu le surlen demain et la ville est pratiquement en tat de si ge deux d put s communistes Marie Lambert et Alain Signor ont t arr t s en fla grant d lit de participation une manifesta tion interdite Un mort des emprisonn s une population ouvri re exacerb e des forces de l ordre quadrillant la ville que peut on faire dans ce chaudron avec une cam ra Tr s exactement une cam ra 16 mm se remo
205. ma muet le pendant europ en de David W Griffith un pionnier du cin matographe enfin devenu art Construisant son film sous la forme d une enqu te Laurent V ray suit le com dien Fr d ric Pierrot sur les traces du cin aste et fait merger d extraits de films en t moignages et propos de L Herbier lui m me le g nie singulier de ce po te de l image A partir des Archives francaises du film Bois d Arcy le film invite une plong e dans l uvre muette d un cin aste qui consacra sa carri re sonder le myst re de la cam ra Sont explor s les d buts de ce jeune tudiant en Lettres qui d couvre les pouvoirs du cin ma au sein du Service cin matographique de l arm e Les extraits de ses premiers films Rose France 1919 L Inhumaine 1924 appuy s par des textes d poque font apparaitre la sophistication en m me temps que la modernit de l oeuvre naissante Mais c est travers une analyse minutieuse de L Argent 1928 que nous p n trons v ritablement la puissance cr atrice de L Herbier Francois Alb ra ou No l Burch entre autres historiens r v lent toute la subtilit de ce drame du pouvoir et du d sir un film au budget colossal et aux ahurissantes innovations techniques Consid r e par son auteur comme son chant du cygne cette oeuvre fit de lui l gal de ses grands mod les Cecil B DeMille et Erich von Stroheim D T Autour de l argent 33 conf rence donn e
206. menter l op ration dans ses diff rentes phases Mon camp tait choisi c tait celui de l Etat repr sent par ces fonc tionnaires remarquables Bien s r j tais dans une forme de sympathie Mais la question essentielle pour moi tait comment filmer des gens qui parlent quelle distance Avec des contraintes techniques fortes filmer seul avec un micro directionnel au dessus de ma cam ra On n entend que ce que jai film ce qui rend le film assez sec constitu de mat riaux l mentaires La seule latitude que j avais tait celle de la distance Fix e d abord par la distance des fonctionnaires eux m mes aux travailleurs esclaves Au cadre j ai cherch inclure le plus souvent possible un travailleur esclave et une inspectrice pour transmettre en particulier la vibration d gag e par Mari nalva la responsable de l op ration D s le matin dans la voiture j avais ressenti le contraste entre son allure robuste et la dou 54 ceur de sa voix qui participait de l autorit qui manait d elle A la diff rence de sa coll gue qui laisse parfois percer sa col re elle se contient C est d une voix tr s douce qu elle dit au propri taire qu il n a plus qu ob ir la loi Vous deviez vous aussi tenir l motion distance N C Oui Mais j tais tellement concentr que je ressentais une fluidit absolue Au montage j ai mesur quel point mes antennes taient d ploy es Par exemple quand
207. mes do Serro Cin math que du mus e d art moderne de Rio de Janeiro ZDF Kanal 2 Tourn en 1967 pour une t l vision allemande Cinema Novo pr sente les chefs de file du cin ma qui se fait aujourd hui au Br sil les chefs de file moins un car Joaquim Pedro de Andrade est derri re la cam ra pour nous montrer dans un style de reportage Carlos Diegues Glauber Rocha Domingos de Oliveira Arnaldo Jabor et d autres au travail en cours de tournage de montage ou de n gociation Une cam ra en main une id e en t te d fense et illustration de la fameuse devise de Nelson Pereira dos Santos p re du nouveau cin ma br silien avec des films tels que Rio 40 Graus 1955 ou Vidas secas 1963 qui sert de fil conducteur cette incursion dans le jeune cin ma br silien des premi res ann es de la dictature Au del d une m me pr carit financi re ce nouveau cin ma se d marque par sa coh sion et se donne tel est du moins ce que souhaite alors en montrer Andrade comme un v ritable groupe de discussions et d changes une plateforme de r flexion transdisciplinaire o l on croise galement architectes et figures historiques de la bossa nova Une unit dont l origine se trouverait dans la r sistance au cin ma standard et plus loin au r gime en place voqu de mani re tr s allusive gageons que le cin aste n a pas alors toute licence pour d voiler les fondements id ologiq
208. mi re pierre de la cin matographie nig rienne et Zalika Souley qui allait quelques ann es plus tard en devenir la premi re actrice en jouant d ailleurs pour le m me Alassane dans Le Retour d un aventurier en 1966 Par leurs parcours Alassane et Souley incarnent v rita blement toutes les volutions du cin ma au Niger dont ils ont accompagn la naissance gr ce notamment l impulsion de Jean Rouch partag la gloire dans les ann es 1970 qui virent les films d Alassane et d Oumarou Ganda triompher dans les grands festivals v cu les histoires de cin ma multiples p rip ties et subi l inexorable d cln la production de long m trage est peu pr s totalement arr t e depuis les ann es 1990 Rien d tonnant donc ce que l on retrouve d un film l autre certains protagonistes Alassane lui m me qui intervient dans Al l ssi Zalika Souley que l on croise dans les extraits du Retour d un aventurier ins r s par Lelong et Bazzoli dans leur film l acteur Boubacar Souna dit Kelly ainsi que l ombre du grand cin aste disparu Oumarou Ganda Et rien d tonnant non plus ce que les m mes pro bl matiques surgissent absence d sesp r e de moyens financiers d sengagement de l Etat nig rien et d pendance conomique vis vis de l ancien colonisateur francais Mais si les deux films se recoupent et se superposent parfois c est par ce qui les dis tinguent qu ils deviennent passionnan
209. moment o Peter Arnett ancien correspondant de l Associated Press au Vietnam explique les remords d Eddie Adams ancien Marine en Cor e devant l usage poli tique que les Pacifistes ont fait de cette pho tographie pour d noncer l action de l arm e am ricaine au Vietnam Arnett pr cise m me qu Adams la fin de sa vie est all pr senter ses excuses au g n ral Loan Eddie Adams avait le sentiment intime que par cette photo graphie alors qu il exer ait tout simplement son m tier il avait trahi son pays L id e de trahison par le photoreporter lui m me est ici int ressante et aurait pu tre d velopp e par le documentariste L autocen sure journalistique par exc s de patriotisme ou simplement par trop plein des horreurs de la guerre existe in vitablement La fin du documentaire est particuli rement int ressante et permet de comprendre pour quoi les rapports ambigus entre les reporters et l arm e sont plus que jamais un sujet d ac tualit Patrick Barb ris la consacre la mise en place des strat gies de communication par l arm e am ricaine allant du refus de toute pr sence journalistique sur les th tres des op rations op ration Temp te du d sert pen dant la premi re guerre en Irak jusqu la col laboration totale des journalistes embedded en passant par la formation d lites militaires des m tiers du type attach de presse afin de g rer l image des conflits Au del
210. ms A travers la photographie et le cin ma Naomi Kawase cherche saisir le r el le capturer le figer et emp cher de dispara tre enregistrer des images pour se convaincre de la permanence des choses Je veux pouvoir mettre en forme ces motions pour en conserver la trace et pouvoir en les montrant les partager dit elle Lenteur silences plans fixes amour beaut des images ce film intime et sensible est un peu comme un miroir entre Naomi Kawase et Laetitia Mikles Un documentaire passionnant pour d couvrir cette r alisatrice hors du commun Genevi ve Renou Biblioth que Municipale de Pontault Combault images de la culture Arletty Lady Paname Arletty Lady Paname 2007 52 couleur documentaire r alisation Philippe Pouchain Yes Riou production Cin t v Ina Lobster Films participation CNC France 5 TV5 Monde Cin Cin ma TSR Avec l aide de Jean Claude Brialy et de Fr d ric Mitterrand et avec force images d archives Yves Riou et Philippe Pouchain retracent la vie romanesque de la Garance des Enfants du paradis de Marcel Carn 1943 A travers le portrait d Arletty 1898 1992 l actrice et la femme ils livrent en creux celui d un certain monde parisien du music hall Jacques Pr vert en passant par Sacha Guitry et d une p riode historique trouble Arletty grandit Courbevoie dans un milieu populaire dont elle restera fi re toute sa vie Marqu e par la Gran
211. n Peu tonnant au vu du traitement r serv la plupart du temps au documentaire Traite ment en amont avec le formatage des sujets et des styles puis en aval avec l ajout syst matique du commentaire et maintenant de la voice over Le nom dit la chose pour pargner au spectateur l effort de lire les sous titres des voix de com diens recouvrent d sormais celles de ceux qui parlent Cela s apparente des dispositifs de nature coloniale qui s ins crivent dans un processus g n ral On cherche faire du monde un parc de loisirs et pour finir un cimeti re Je suis du c t des voix je dis bien voix de traverse et du cin ma Propos recueillis par Eva S gal avril 2009 autour du monde Trabalho Escravo 2007 51 couleur documentaire r alisation et production Nikola Chesnais Br sil 2003 Une brigade de fonctionnaires de l Inspection du travail fait irruption dans une fazenda d Amazonie pour surprendre en flagrant d lit un propri taire coupable d employer dans des conditions proches de l esclavage une trentaine de paysans pauvres Au terme d une longue journ e o se succ dent constats accablants et t moignages path tiques un proc s verbal est dress une amende inflig e et les dettes des travailleurs effac es Embarqu dans la jeep des inspectrices du travail Nikola Chesnais accompagne cette op ration spectaculaire attentif documenter simultan ment la mission en cours d ex cution
212. n es par l architecte pour accompagner les mouvements de la musique Inaugur e en 2005 la Philharmonie affirme sa monumentalit au coeur d un nouveau quartier de bureaux En voix off Christian de Portzamparc justifie ses choix architecturaux forme elliptique et facade filtre de 823 colonnes d acier qui porte la toiture assure la circulation de l air et maintient la paroi de verre l int rieur une galerie promenade en spirale et un d cor de pl tre constitu de failles et d obliques qui entoure la salle de concert de 1500 places Cet auditorium de type shoebox a t concu avec l acousticien Yaying Xu 8 tours de loges sur les c t s l tagement des niveaux et les d crochements irr guliers permettent de contr ler la propagation du son le choix du mobilier permet sa r sonance et son absorption Dans la salle plus petite dite de musique de chambre l architecte a explor les qualit s acoustiques et volum triques de la forme ruban de M bius une surface incurv e dont les deux parois diffusantes privil gient un son multidirectionnel A S images de la culture Affaires de grandes familles soci t Le Vin de la col re 2007 52 couleur documentaire r alisation Emmanuel Laborie Boris Petric production VF Films Production CNRS Images France 5 participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA mission du patrimoine ethnographique CR Languedoc Roussill
213. n tiques Les cin astes d aujourd hui s loignent nouveau d un Br sil de carte postale pour repr senter un pays pauvre et en lutte Walter Salles voit lin fluence du Cinema Novo sur son cin ma dans sa facon de concevoir des personnages comme des entit s politiques la rencontre entre la femme solitaire et le petit garcon de Central Do Brasil 1998 est autant un constant social qu un argument de m lodrame Alice de Andrade avec son fr re et sa sceur mais aussi Paloma Rocha font quant eux uvre en restaurant les films de leur p re ou en r ali sant des films comme Histoires crois es Dans son film Alice de Andrade court apr s l image fuyante de son p re Lui qui choisissait de rester derri re la cam ra dans Cinema Novo est d multipli dans les premiers plans de Histoires crois es un cran renvoie l in fini son image en train de parler Cette mise en abyme est la figure fil e du documentaire Nelson Pereira Dos Santos regarde dans une salle de cin ma sa propre interview de 1967 Sylvie Pierre et Georges Ulmann reconstituent le tournage face Joaquim Pedro de Andrade de leur documentaire L Arc et la fl che 1987 Ce jeu de miroir prend la mesure d une dis tance creus e par l histoire du pays etd un manque la figure du p re d Alice mort en 1988 Mais c est en offrant la reconstitution d un film non tourn de Joachim Pedro de Andrade que sa fille r v le son but le plus noble donne
214. n Maestraggi www cnc fr idc Reviens et prends moi de Franssou Prenant 2004 14 et Images de la culture No 21 DOO O7 Le Jeu de l oie du Professeur Poilibus 2007 150 couleur documentaire r alisation Franssou Prenant production Superlux participation CNAP Le professeur Poilibus alias Ren Sch rer n en 1922 est un vieillard tr s vert plein de science et de charme Comme Charles Fourier dont sa pens e s inspire ce philosophe po te professe l art d enchanter la vie par le d sir l invention et l hospitalit S il est l auteur de nombreux livres iL est d abord un philosophe en actes un Socrate qui dans sa maison des C vennes initie aux plaisirs de penser les adolescents de son entourage Hommage affectueux et ludique ce long m trage a la spontan it d un film de famille oU tout peut arriver des gamins tout nus des dessins satiriques des pens es graves ou l g res et une r alisatrice qui entre parfois dans le champ Qu il jardine cuisine bricole chemine sur les sentiers ou dans les all es d un supermarch ce bien vivant a toujours l esprit en mouvement et l humeur causante De sa formation Normale sup il a gard une familiarit d sinvolte avec les humanit s antiques et modernes raconte volontiers Platon et Emp docle r cite par c ur Vigny et Val ry Mais depuis 1968 avec Foucault Deleuze Guattari et Pasolini il a fait sa propre r volution Homosexuel et l
215. n attendant les hommes de Katy Ndiaye Victoire Terminus de Renaud Barret et Florent de La Tullaye et Al l ssi une actrice africaine de Rahmatou Keita par Jean Marie Barbe Tout cela a commenc dans le cadre de la magnifique ville du Nord S n gal Saint Louis o depuis quelques ann es travers le pro gramme Africadoc nous avons mis en chan tier un Master cin ma documentaire au sein de l universit pour accompagner l mergence de jeunes cin astes documentaristes afri cains 1 Images de la culture me propose alors d crire quelques notes et observations autour de quatre films documentaires entr s r cem ment leur catalogue et qui concernent direc tement le continent africain Trois d entre eux ont t montr s au cours des Etats G n raux 2008 de Lussas En attendant les hommes Les S n galaises et la S n gauloise Victoire Terminus Quant au quatri me Al l ssi une actrice africaine il a t montr au Festival de Cannes en 2005 La quasi absence de films documentaires r alis s par les Africains sur eux m mes est simplement tragique au point que la d cence me pousse d abord noncer une observation politique Dans les soci t s de l image l Afrique ne produit pas de regard filmique sur elle m me ou si peu qu elle se voit au travers du regard des autres C est juste inacceptable Les peuples qui aujourd hui ne fabriquent pas de regards documentaires sont des peuples qui ne se co
216. n entre une pre mi re partie o l on ne sait rien et une deuxi me partie o l on prend le spectateur par la main pour lui raconter le b timent Ily a des ressemblances stylistiques entre A propos du bunker et Soudain La Grande Motte notamment le jeu des pleins et des vides Appliquez vous une m thode pour filmer l architecture J D Mes films sont compos s de plans fixes et de travellings L id e de mouvement est tr s importante en architecture comme au cin ma lls ont d ailleurs le m me langage on parle de s quence en architecture de mise en sc ne d un lieu Quand on se trouve dans des lieux comme l glise Sainte Bernadette ou le mus e Guggenheim de Bilbao il faut trouver ce qu il y a raconter Pour l glise il y a l entr e les escaliers On arrive au milieu de l glise c est une histoire en soi Ensuite le plan inclin c est une autre histoire Il faut aussi articuler l espace restituer les liens entre les espaces film s Pour les plans fixes il faut pr voir plu sieurs valeurs de cadre car en fonction de ce qu on voudra dire il n y aura qu une seule valeur qui sera bonne Il suffit que ce soit un petit peu trop large pour qu on regarde autre chose Les plans sont comme des mots avec lesquels on fait des phrases il faut avoir le mot juste pour dire pr cis ment les choses Ces films sont des monographies de lieux c est un exercice de mise en sc ne relative ment complexe bas non sur des g
217. n est l lu de personne il n est pas plus que vous ou moi donc je peux entrer dans son studio s il m y invite Peut tre s est on berc d illusions Je cite souvent cette d fini tion de la t l vision d Andr Leroi Gourhan Voil une machine qui apporte chez nous le geste et la parole des hommes et qui nous tient devant immobiles et muets C est l le v ritable dilemme Et il disait ca dans les ann es 1960 Dans les ann es 1950 d j Andr Robin disait aussi Voil une machine regarder qui pourrait bient t fabriquer une race in dite d aveugles Je souscris absolu ment cette d finition En d finitive la t l vi sion s cr te purement et simplement de l id ologie Quand je parle de consensus c est exactement ca surtout que rien ne d borde Les citoyens sont sous perfusion id ologique qu ils le veuillent ou non lls peu vent protester devant leurs t l viseurs mais tant qu on les tient devant ils ne sont pas dans la rue pour manifester Vous voquiez une id e de programme qui obligerait les gens qui regardent leur t l l teindre HG Ce projet d mission qu on avait imagin au d but des ann es 1970 avec Jean Charles Lagneau un camarade r alisateur avait une particularit Elle tait en direct et c tait une comp tition entre deux quipes une comp ti tion pacifique bien s r Ces deux quipes frappaient aux portes des villages ou des quartiers qu elles traversaie
218. naux d poque en carnets de notes et d interviews d historiens en chants traditionnels interpr t s par Ensemble de musique traditionnelle de Nevers A notre tour nous parcourons le Nivernais de village en village d couvrons comment se d roulait une collecte de chanson p n trons l histoire intime de Millien et prouvons son incroyable nergie lui qui sacrifia temps fortune et sant son entreprise Entreprise immense qui lui permit de recueillir environ 2600 chansons et 900 contes dont l ensemble constitue une v ritable photographie de la vie paysanne au XIXe si cle et sert aujourd hui encore de source capitale la recherche historique et ethnologique D T La R ponse de l architecte Les Int rieurs chez Auguste Perret 2007 52 couleur documentaire conception Matthieu Simon Marie Gaimard r alisation Matthieu Simon production Ch teau Rouge production France 3 Normandie T lessonne participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA Le Volcan Maison de la culture du Havre Ville du Havre Au Havre mais aussi Paris ou Amiens historiens de l architecture et habitants nous invitent une relecture de l architecture d Auguste Perret 1874 1954 l aust rit du b ton des facades tant d cri e s efface devant les qualit s spatiales des int rieurs Dans les appartements la cam ra virevolte dans des espaces flexibles agenc s lots ouverts
219. nce une ville comme celle l sans jamais en voir d images except es quelques cartes postales et des images d actualit s o l on voit des plages bond es Tout un tas de cli ch s sont associ s La Grande Motte J avais envie d aller voir comment c tait La grande question tait de savoir quand il fallait y aller sachant que de l hiver l t la ville passe sans transition du vide au plein J y suis d abord all l hiver pour voir l architecture pour com prendre comment cette ville s organisait comment elle avait t pens e sans tre d rang par la foule Si le film commence par des cartes postales c est pour faire cho ces clich s J D Les cartes postales comme mani re de repr senter et de faire voyager l architecture m int ressent A La Grande Motte on en trouve de toutes sortes des couchers de soleil des flamants roses mais celle qui se vend le plus est une vue a rienne du centre ville C est dire l image la plus violente que l on puisse donner en termes d architecture On dit que La Grande Motte est horrible que ce n est que du b ton et qu est ce que les gens envoient De l architecture Mais pas une pyramide avec la mer devant la vue a rienne la plus choquante qui soit Je trouve ca extraordinaire que les gens aient envie de montrer de l architecture alors que ce qui les a attir s l c est plut t les plages le c t pratique bon march Cela raconte quelque chose de l id
220. nder sa propre mani re de se mouvoir dans l espace aux c t s de ses collaborateurs et face la cam ra de Julie Bertuccelli Otar losseliani a le go t et le don pour l criture kinesth sique du mouvement Ainsi par exemple au terme de la premi re demi heure du Merle siffleur de la s rie de n gociations avec la productrice occasion d une tr s belle d monstration d loquence gestuelle Je trouve que c est trop long mar t le Martine Marignac Otar losseliani sort son chronom tre et nous assistons cette sc ne muette story board ouvert le cin aste suit m ticuleusement les mouvements d un per sonnage imaginaire les accompagne de petits battements souples de la main scrute cette sc ne qui n existe pas encore et conclut scientifique qu elle dure deux minutes Un film en pr paration qu est ce sinon du r ve partag Et un film tourn qu est ce sinon le lieu d un ajustement ajustement entre une id e et le r el de sa mise en bo te En visite dans l appartement qui servira de d cor natu rel Otar losseliani a cette phrase mi amus e mi sentencieuse Qu importe le d cor l es sentiel c est qui va o Le travail du maestro tel qu on l appr hende travers le regard de Julie Bertuccelli pourrait relever tout entier de cet axiome Otar losseliani le merle siffleur filme en effet les m andres de la cr ation entre ce qu il faut tenir et ce qui peut tre abandonn pour arriver
221. ne et la salle les coulisses et le plateau l int rieur et l ext rieur le Nord et le Sud l excep tionnel et le commun le raffin et le vulgaire le premier et le tiers monde lorsqu on conna t le talent avec lequel elle parvient instaurer le chaos dans les contextes les mieux organis s et l efficacit malicieuse l ironie joueuse qu elle d ploie pour revisiter les ic nes et les mythes de la culture occiden tale entre autres de Faust ou Salom au Lac des cygnes et de Bush Mandela on aura peut tre l impression qu elle s est montr e plut t sage pour cette mise en sc ne de L Al legro au Palais Garnier Ainsi en accord avec la structure tripartite de l ceuvre elle a labor un dispositif constitu de trois aires de Jeu distinctes autonomes et interd pendantes la fosse d orchestre avec les musiciens en l occurrence Les Arts Flo rissants sous la direction de William Christie le plateau nu d volu aux danseurs et aux chanteurs solistes 1 enfin en surplomb de la sc ne un cran panoramique support d une projection en continu o les interpr tes fil m s en temps r el apparaissent de facon intermittente en incrustation De plus en cherchant actualiser L Allegro il Penseroso ed il Moderato 1740 c est dire mettre en perspective un op ra baroque avec le monde dans lequel nous vivons elle a en quelque sorte march dans les traces de Georg Friedrich Haendel Puisqu
222. ne ni ville ni campagne ou les deux la fois c est un interstice o s invente au rythme des pr ts immobiliers un mode de vie confortable savant m lange de r ves et de compromis que l on peut d signer sous le nom de bonheur S M 15 une cellule dans la ville En 1993 l artiste franco isra lien Absalon con oit six cellules habitables destin es tre implant es dans six villes diff rentes de par le monde et devenir ses maisons Pour son premier film Un Virus dans la ville Tel Aviv Paris New York Z rich ou Tanger C dric Venail s est mis en qu te des lieux qui auraient pu accueillir ces cellules entretien avec Sylvain Maestraggi Absalon fils r volt du roi David sachant qu il ne laisserait pas de descendance fit construire de son vivant une st le pour perp tuer sa m moire Nul ne dit que ce r cit biblique est l origine du pseudonyme de l artiste Absalon mort l ge de 29 ans en 1993 six ans peine apr s sa premi re exposition Il y a pourtant dans son uvre quelque chose de fun raire ou du moins d arch ologique comme si elle tait constitu e des vestiges d unecivilisation morte ou d un futur loign Propositions d objets quotidiens Propositions d habitation Absalon s int resse l habitat aux objets qui consti tuent notre environnement au mobilier Arm d une pens e int gralement esth tique il se lib re des exigences de l architecture et du
223. ne des grandes questions du film Le contact devait n cessairement s tablir par le rapproche ment des corps et non par le biais d un effet d optique comme le zoom J ai donc d cid d utiliser exclusivement l quivalent d un 50 mm en photographie pour filmer les hommes une focale dite normale qui se rapproche le plus de la vision humaine J ai utilis d autres focales pour donner voir l immensit du d sert ou une certaine abstraction du paysage exprim e par un d tail une g om trie L image du film n est pas lisse j ai essay de lui donner une texture une sensibilit manifeste pour rendre compte de changements subtils des nuances de l aube jusqu aux ombres dans l ombre de la Mirages 2008 45 couleur documentaire r alisation Olivier Dury production Les Productions de L CEil sauvage Rennes Cit m dia TV Rennes 35 participation CNC RFO CG Val de Marne CR Ile de France Procirep Angoa Scam Lors d un voyage au Niger Olivier Dury a crois le chemin d hommes entass s par trentaine l arri re d un pick up traversant le d sert pour rejoindre clandestinement l Europe via l Alg rie Hant par cette image il a d cid de suivre l un de ces convois de la ville d Agadez jusqu au c ur du Sahara Malgr les terribles conditions du voyage les hommes forment une petite communaut anim e par l espoir Les mirages du titre d signent tout autant les nappes de chaleur l horizon du d sert que l
224. ne mani re inventent des routes qui n existaient pas Aujourd hui en l occurrence ces personnes sont celles qui voyagent ill galement Pour ce qui est des rencontres l encore il faut prendre le temps de parler avec eux de les couter on ne se rend pas compte souvent quel point ils ont envie de parler pour faire le point acter pr ci s ment l o ils en sont Bien s r certains acceptent plus facilement que d autres En m me temps je n essaie jamais de les convain cre Plut t s agit il d un chemin partag Pourquoi ne montrez vous pas leur image Le seul souci de pr server leurs identit s B K C tait d j le cas pour ma premi re vid o en 2002 alors qu elle n abordait pas exactement les m mes probl matiques Je crois que la question de l incarnation peut tre pos e autrement qu en termes de figuration et de visage Il y a la voix le r cit qu on fait soi m me de sa vie le rapport au monde comme sa propre histoire Par ailleurs la vid o per met de d connecter au maximum les choses les unes des autres pourtant elles se recon necteront toujours Et ne filmer ni visages ni corps apparaissent parfois au loin quelques silhouettes revient plus ou moins un pro cessus de d sincarnation qui lui m me est un processus d incarnation plus ambigu moins frontal par strates Je trouve cela plus int ressant que d avoir mis une cam ra en face d Anya pour la voir racon ter son histoir
225. ni Andrade Dr ville font aussi leur entr e au catalogue un retour aux origines du genre qui montre que fiction et documentaire ont le plus souvent t compl mentaires dans la carri re d un cin aste Le cin ma dit me des arts ne sera pas comme le veut notre revue seul mais tay par la litt rature la musique la peinture et les films du mus e du Louvre en particulier La danse avec la chor graphe sud africaine Robyn Orlin en visite l Op ra Garnier y occupe aussi une place de choix Faites votre programme V ronique Cayla sommaire 12 14 16 20 22 25 28 32 34 36 39 41 44 46 46 52 56 57 61 62 63 66 69 72 74 76 80 82 86 87 88 90 92 image mouvement Les relations d incertitude par Pascale Cassagnau L envers des cartes entretien avec Bouchra Khalili par Mathieu Capel Apprendre rena tre par Sylvain Maestraggi Le Jeu de loi du professeur Poilibus de Franssou Prenant De la rencontre ou la po tique admirative de Vincent Dieutre par Fr d ric Nau Le sobre bonheur de la vie en pavillon par Thierry Paquot Ode pavillonnaire de Fr d ric Ramade Une cellule dans la ville entretien avec C dric Venail par Sylvain Maestraggi Sans capitaine par exemple par Jean Pierre Rehm Capitaine par exemple de Thomas Bauer envers des m dias Reporters en guerre par Delphine Robic Diaz Vietnam la trahison des m dias de Patrick Ba
226. ns Emissions qui sont de moins en moins de l en direct comme tout est pratiquement film l avance ca n est plus une mission c est un vid o gramme Les al as de la r alit ont moins de chance d y appara tre En plus on ma trise soi m me son programme puisqu avec des DVD on peut maintenant avoir sa consomma tion personnelle d images volont Il y a de rares exemples historiques notamment ce philosophe qui avait quitt le plateau d un direct dans les ann es 1970 ndr le 13 d c embre 1971 au cours de l mission A armes gales o il devait d battre avec Jean Royer Maurice Clavel d couvre qu un passage du reportage o il voquait les sentiments selon lui ambigus du Pr sident Pompidou envers la R sistance a t coup au montage Outr par ce qu il consid re comme de la censure il quitte le plateau avec fracas et s adressant aux producteurs leur lance un Messieurs les censeurs bonsoir qui fera la Une du Nouvel Observateur J ai fait quelques exp riences dans les ann es 1980 90 de t l visions locales o effectivement on retrouvait le sens que je donne la t l vision un lieu d mission o n importe quel citoyen peut rejoindre le studio et donner son opinion sur ce qu il vient de voir et d entendre et engager la controverse si n cessaire ll n y a que dans la controverse que les communaut s peuvent s am liorer Ce n est plus du tout ce que les ic nes que l on voit dans
227. nstituent pas d Histoire visuelle Par cons quent en plus de ne pas penser les temps actuels ni de constituer d archives docu mentaires ceux ci se retrouvent dans l impos sibilit de se fabriquer des images pour l ave nir a urgence ce que les Africains et plus largement les peuples du Sud r alisent et produisent des uvres documentaires d eux m mes et sur le monde cette urgence est au coeur du projet de Lussas Les quatre films documentaires dont il est question ici sont en apparence l exacte contra diction de ce que je viens d noncer aucun n est r alis par un ou une Africaine vivant sur le continent Pourtant des niveaux et sur des registres diff rents voil des films qui nous documentent sur des Afriques inconnues sans approche exotique ni spectaculaire Et quel contentement Quelle gr ce de croiser sur un cran un regard documentaire qui vous fait acc der des repr sentations d une Afrique inhabituelle Ces films esquissent des visites ou des rencontres avec le vrai ils sont de ce point de vue assez exceptionnels D couvrir un film qui vous documente sur vous m me avec le regard de l autre et travaill par des l ments de r el c est important quand on garde l esprit que l Afrique est majoritairement vue et carte postalis e par la machine industrielle occidentale National Geographic Season ou autres Discovery Ces films ont en commun d tre tourn s sur le continent af
228. nt dans l paisse fum e d un tas de feuilles Emp docle se jetant dans l Etna La philosophie dans Le Jeu de l oie du Profes seur Poilibus n apparait donc pas comme un discours abstrait mais compose avec la vie Ce discours se divise encore en deux facettes la parole de Sch rer qu il adresse aux autres protagonistes devant la cam ra et les extraits de textes lus en voix off par Franssou Prenant qui r sonnent avec les images ou nous emm nent ailleurs Deux r gimes de parole avec leur rythme propre leur expressivit leur s duc tion Le portrait du philosophe est celui d un tre de paroles Ren Sch rer qui proclame vers la fin du film qu il vaut mieux parler le moins possible et ne point crire ne cesse presque jamais de parler sans qu il soit cer tain que ses interlocuteurs les plus jeunes en tout cas l coutent avec attention Cette parole travers e par des r f rences et des citations qui s tire pour aller au bout d elle m me qui propose et argumente est le m dium de la r flexion l instrument d une pens e constante toujours en mouvement Lui r pond l criture qui appartient une autre temporalit qui m nage ses effets et emporte la conviction par la maitrise d un style sobre et l ger par un art subtil de la formule et du renversement La d monstration philosophique ne va pas ici sans l imagination que l on croit r serv e la litt rature au nom de l objectivit Comme le sug
229. nt pour demander de l aide auxcitoyens On pouvait imaginer que celui qui regardait l mission s il tait pris d un bon sentiment teignait son poste pour descendre dans la rue et porter assistance Voil une mission qui demande qui la regarde de cesser de la regarder de quitter la fiction t l visuelle pour entrer solidairement dans la r alit C tait une m taphore La t l vision devrait tre un instrument qui ram ne sans cesse le citoyen la d couverte de ses contemporains envers des m dias Dans votre film vous parlez de l volution des techniques entre autres celles des cam ras qui ont chang les modes de r alisation R S Aujourd hui on a abouti l extr me dans la miniaturisation des outils notamment la cam ra Mais le stylo ne fait pas le po te Regarder les talk shows vous en convaincra Si je ne montre pas qui parle quand il parle je risque le ch mage Ca forme des r alisateurs dociles Quand j tais en r gie celui qui se serait permis de me faire ce genre de remarque je l aurais chass grands coups de pied au cul Certes je suis le r alisateur de t l vision qui a t le plus remerci de l Histoire Les producteurs m ont cart maintes fois parce que pr cis ment ils ne savaient jamais ce que serait ma premi re image Et je ne le savais pas moi m me sinon j aurais arr t de faire ce m tier C est un go t personnel pour l improvisation aliment p
230. ntant la clef mais videmment il est inutile d essayer de faire du synchrone Je me mets malgr tout en qu te d un quelconque mat riel sonore pour tenter d enregistrer des ambi ances et l on me confie au si ge de l union locale CGT un vieux magn tophone fil En change on me demande de pr senter le plus rapidement possible un montage sur les v nements dans les locaux de l union locale Et l on me donne aussi une aide en personnel pour ma protection rapproch e me dit le res ponsable syndical Le personnel qui m est affect se compose de deux jeunes Brestois l un d entre eux me confie Je crois que c est pas un cadeau le responsable est persuad qu on est capable que de foutre la pagaille 44 alors il se d barrasse de nous en nous collant toi Bon je m appelle P tit Zef et lui c est D sir c est pas une fl che mais il est cos taud P tit Zef et D sir vont m tre extraordi nairement utiles non pour porter le mat riel mais l efficacit de P tit Zef et D sir tien dra avant tout leur parfaite connaissance de Brest Notre trio tourne donc des chantiers en gr ve des murs de prison des forces de l ordre au pied des grues fig es et surtout l immense manifestation que fut l enterrement d Edouard Maz De m moire de Brestois on n avait jamais vu de cort ge aussi imposant Le soir m me les images tourn es sur notre pellicule inver sible partaient s
231. ode du cin aste gyptien en suivant la fabrication de Silence on tourne 2001 et de Alexandrie New York 2004 De l criture jusqu la pr sentation des films lors des festivals respectivement de Venise et de Cannes en passant par les tournages Youssef Chahine Jo pour les intimes est omnipr sent Il se confie face cam ra et livre g n reusement une le on de cin ma Pour Youssef Chahine 1926 2008 l essentiel du travail se d roule lors de la pr paration du film iL apprend conna tre ses acteurs et dirige des mouvements de cam ra complexes un travail pr cis qui lui permettra pendant le tournage d accueillir les impr vus Le cin aste appose sa marque toutes les tapes il discute des teintes avec l talonneur Jean Marc Gr geois ou encore commente une r verb ration sur une voix avec son mixeur Dominique Hennequin C est que Youssef Chahine est habit par la n cessit de faire des films ce sont pour lui des armes pacifistes qui v hiculent son point de vue sur le monde en particulier travers les couleurs et la musique Grand amoureux des Etats Unis il n en d nonce pas moins le fanatisme et la violence D di Humbert Balsan d c d en 2005 producteur privil gi de Chahine ce documentaire porte un regard nostalgique mais bien vivant sur ce cin ma humaniste M D histoires de cin ma Marc Recha un arbre catalan 2007 26 couleur documentaire r alisation
232. ommentaires de L Herbier lui m me m ritent d tre cit s Il avait com menc par une injonction laquelle Dr ville s tait pli Vous aurez une petite cam ra portative et vous ferez ce que vous voudrez condition que je ne vous trouve jamais sur mon chemin Et il poursuit Si bien que pen dant toute la dur e du film au moins trois mois et demi ce pauvre Dr ville a v cu qua tre pattes il tait sous les travellings sous les fauteuils dans les cintres enfin on ne le voyait jamais Et ce qu il a fait reste un t moignage captivant sur ce qu tait un grand film l poque du muet Et autant laisser le dernier mot L Herbier sur son propre film L Argent est le drame d une communaut il faut donc que les forces qui luttent contre les autres soient mises perp tuellement en pr sence D o cette agitation forcen e ces champs toujours meubl s ces va et vient autour de cet argent dont Zola disait qu il est le fumier sur lequel pousse la vie Carole Desbarats 1 Ces citations ne figurent pas dans les films dont nous parlons mais sont extraites d un entretien avec Jean Andr Fieschi reproduit par No l Burch dans Marcel L Herbier Cin ma d aujourd hui Ed Seghers 1973 p 112 34 siffler en travaillant Notes sur Otar losseliani le merle siffleur de Julie Bertuccelli par Fr d rique Berthet Julie Bertuccelli C est quoi le contraire du merle chanteur Otar losseli
233. on En juin 2006 la prescription de la Commission europ enne est imp rative arrachage volontaire de 400 000 hectares de vignes contre compensations fluctuantes Les vignerons du Languedoc Roussillon r gion o le vin fait partie de l Histoire se retrouvent divis s entre tenants d un r alisme factuel et opposants la liquidation du vignoble La lutte pour leur survie ira jusqu l embrasement Sur le terroir la col re des vignerons est historique end mique et le syndicalisme est de tradition s culaire En 1970 la r gion comptait 560 coop ratives depuis dix ans l importation massive de vins trangers par la grande distribution a mis malle m tier et les coop ratives travaillant perte ferment les unes apr s les autres Pour ces amoureux de la vigne et de la terre l heure est grave et la col re gronde Syndicalistes en t te aux surnoms color s de Robin des Vignes ou de Lion des Corbi res r unions d l gations et manifestations se multiplient On monte m me jusqu Paris pour sensibiliser Parisiens et d put s Tandis que certains vignerons montent leur propre cave que gros propri taires et grands n gociants mangent peu peu de petites exploitations que l Etat et l Europe ne volent que les chiffres le Comit r gional d action viticole d cide comme leurs a n s avant eux de partir en guerre contre l Etat qui m prise et la grande distribution qui crase D B
234. on m sopotamienne a invent l criture et des milliers de tablettes d argile grav es nous transmettent 2000 ans de culture pluridisciplinaire La st le d Hamurabi Louvre est le premier code p nal complet du monde Les lrakiens se sentent h ritiers de cette richesse intellectuelle et artistique et comme l h roine de ce documentaire ils prouvent une motion intense devant colossale Porte d Ishtar aux animaux polychromes du mus e de Berlin L W autour du monde Champollion un scribe pour l Egypte 2000 53 couleur documentaire r alisation Jean Claude Lubtchansky production Trans Europe Film Editions Gallimard mus e du Louvre La Sept Arte participation CNC Procirep minist re de l Education nationale de la Recherche et de la Technologie CR Midi Pyr n es D apr s l ouvrage ponyme de Michel Dewachter D couvertes Gallimard Jean Claude Lubtchansky suit pas pas le parcours passionn qui conduisit le jeune Champollion 1790 1832 d chiffrer les hi roglyphes Alternant commentaire off et voix pr t e au savant ce documentaire s appuie sur ses crits et relev s ainsi que sur les ceuvres d art du Louvre du British Museum du mus e de Turin et celles rest es en Egypte sur les sites Jean Francois Champollion a 9 ans lors de la campagne d Egypte de Napol on son fr re a demand en vain y participer Dans le journal publi par les savants de l exp dition il a
235. on allure d h pital ou d asile psychiatrique savamment entretenue par Lars von Trier les m thodes de management pour le moins surprenantes qui y ont cours tout contribue faire de ce monde cin ma Fr d ric Strauss un lieu part un lieu o r gnent l ironie et la loufoquerie o une journ e de travail peut en un clin d oeil se muer en so lerie collective et o une r union avec des clients japonais peut tout moment tre interrompue par le plus grand r alisateur danois plongeant nu dans la piscine Mais Filmbyen aura avant tout t le moyen pour une g n ration de cin astes de producteurs de techniciens partageant une m me id e du cin ma Lars von Trier de conqu rir son ind pendance Film choral Filmbyen laisse chacun du stagiaire au directeur apporter sa part de v rit ou de mythe l entreprise D T Le Cin ma chinois hier et aujourd hui 2007 59 couleur documentaire conception Hubert Niogret Lorenzo Codelli r alisation Hubert Niogret production Les Films du Tamarin Filmoblic Cin cin ma participation CNC Hubert Niogret reconstitue l histoire du cin ma chinois travers extraits de films et interviews des diff rentes g n rations de cin astes ainsi que des figures marquantes tel le professeur Ni Zhen Si la censure est toujours pr sente le cin ma chinois aujourd hui s extirpe peu peu d un long b illonnement puisque jusqu la fin de la R
236. on au mythe lui m me qui offre par sa nature cyclique son pr sent renouvel l alternative l irr versible Ainsi d CEdipe roi et sa cauda autobiographique de M d e son centaure son rite germinateur et l trange r p tition de la tuerie finale Ainsi encore des oracles r cur rents dans de nombreux films pour mieux y signifier le travail mortif re du temps et l im possibilit d y chapper Voire Car l oracle peut rendre d autres ser vices et cela n est s rement jamais si clair que dans L Orestie o Pasolini cong die le temps mieux que dans aucun autre de ses films En t moigne le fameux interm de musi cal La dimension pythique et inentendue des proph ties de Cassandre s incarne dans la partition free de Barbieri De mani re tout aussi sibylline et pour cause Pasolini d crit scene comme achev e Int grer telle quelle dans le prochain film la sc ne oracu laire d un oracle donc A ma connaissance cette facon de d doubler l oracle pour le por ter au niveau du film lui m me est un cas unique chez Pasolini Et de m me qu Aga memnon n entend rien des avertissements de Cassandre difficile de ne pas tre intrigu quoi donc ressemblerait le film venir Les s quences suivantes o les Furies se figurent en arbre ou en lionne bless e n apportent aucune certitude comme toute autre s quence d crite comme achev e Chercher des r ponses dans les films ant rieurs et pos t ri
237. on postmoderne de Jean Francois Lyotard3 qui exhortait renoncer au f tiche fantasmatique de l originalit pour refaire l envers le chemin de toutes les connais sances et de toutes les d couvertes qui ont constitu la possibilit d une uvre nouvelle et pratiquer alors une admiration cr atrice La s quence de Jean Eustache fonctionne dans EA2 comme la r f rence au Caravage dans Lecons de t n bres 2000 ou Schu bert dans Mon voyage d hiver 2003 La forme du court m trage permet ici de surcro t de travailler dans la direction de l art contempo rain Vincent Dieutre situe d ailleurs son tra vail dans le voisinage d artistes comme Pierre Huyghe ou m me Andy Warhol dont les oeuvres reposent essentiellement sur le principe de la citation transform e A une d bauche d images qu il ne peut ignorer l artiste ne peut que superposer les siennes propres en s interro geant sur la signification et les effets de cette superposition Mon voyage d hiver nous ram ne m me pr ci s ment la question soulev e par EA2 il cite le cycle des Lieder mais y ajoute le possessif et dit une appropriation qui dans le m me temps se veut une transmission possible caract ris e par la pr sence du filleul du cin aste l cran L objet du trajet suivi par Vincent Dieutre consisterait alors d finir une modalit subjective de rapport la culture allemande et pr server la fragile possibilit pour l a
238. partir la guerre et c est la premi re cassure Barbara a fait de ses traumatismes la mati re de ses plus belles chansons Dans une adresse fictive la chanteuse les r alisateurs approchent le myst re de cette artiste qui a d di sa vie enti re la sc ne pour offrir le plus intime d elle dans ses chansons M F autour du monde Achille Millien passeur de m moire 2005 52 couleur documentaire conception Daniel H nard r alisation Jacques Tr fou l production Les Films du Lieu dit France 3 Bourgogne France Comt participation CNC minist re de la Culture et de la Communication DAPA mission du patrimoine ethnologique En 1877 Achille Millien 1838 1927 alors po te reconnu entame une uvre gigantesque qui l occupera jusqu sa mort la collecte des chansons et contes traditionnels de son pays natal le Nivernais Tandis que la R volution industrielle est en train de balayer la vieille soci t rurale francaise il sillonne inlassablement les campagnes avec le musicien Jean Gr goire P navaire pour tenter d arracher l oubli cette culture orale populaire Assise sa table de travail recouverte d archives une chercheuse se plonge dans la vie de celui qui fut sans doute le plus important de nos folkloristes selon l historien G rard Carreau Le film de Jacques Tr fou l guid par la voix off de cette femme nous emm ne alors de photographies en extraits de lettres de jour
239. phrases isol es plut t qu un d veloppement lin aire qui rendent sensible leur exp rience Il ne s agissait pas pour moi de questionner mais plut t de me trouver la bonne distance La musique que l on entend dans le film est celle de l autoradio du v hicule c est du son synchrone il n y a pas de musique de film proprement parler Au son direct qui ancre le voyage dans sa r alit quotidienne s ajoutent des bruits des sons isol s une partition destin e d saccorder l image la d r aliser parfois l aide de pistes aux limites de l audible R p titions d synchronisation silences absorbent par fois le son direct comme le d sert avale les voyageurs Le film progresse dans l individuation des migrants au fur et mesure du trajet et s ach ve avec une s rie de portraits silencieux tendus vers la cam ra Une mani re de suspendre l anonymat de ces hommes qui s exposent une mort invisible O D Ce qui m importait c tait de construire le film depuis cette apparition d origine et de la d passer de partir de cette masse indiff renci e pour progressivement en extraire des hommes singuliers uniques et leur donner une pr sence au monde leur assurer une identit au moment oU celle ci s efface J ai entrepris de filmer leur preuve pour m moire afin de contrarier par un film leur destin d in visibles Faire appara tre les visages faire entendre la parole de ces hommes que notre mon
240. plans qui fleurirent bien t t Ainsi s affirma la rh torique t l visuelle Il y a eu deux exceptions dans les ann es 1960 Jean Christophe Averty et moi m me ici je ne hausse pas du col m me si je n ai de lecon d immodestie recevoir de personne Jean Christophe a invent ou plut t r tabli le blanc et noir purs alors que dans les t l viseurs en noir et blanc les gris seulement dominaient Il impose le blanc Il n y a plus de profondeur de champ C est une mise en page et non plus une mise en sc ne la troisi me dimension est abandonn e et de plus il fractionne l cran Et ca reste du langage cin matographique Jean Christophe a toujours cru qu il faisait de t l vision parce qu il utilisait l lectronique Non Il faisait du cin matographe lectroni quement Pour ma part en commencant Dis corama en 1964 je consid re le studio comme un atelier de travail et non plus comme un lieu de magie on y voit des chelles des ouvriers des femmes de m nage des projecteurs C tait rigoureusement l inverse de ce que fai sait Jean Christophe On m a dit alors que j tais rustique voire cul terreux Certes mais avec style affirme t on aujourd hui La t l vision aujourd hui a un certain rythme une rapidit R S Il faut aussi se m fier de la rapidit comme le geste des magiciens l illusion est camoufl e par la rapidit de l ex cution Aujourd hui ordre est donn de ne pas faire
241. pour Moustapha Alassane Le Retour d un aventurier 1966 ou Oumarou Ganda Cabascabo 1968 Le Wazzou polygame 1970 Mais le manque chronique de moyens financiers qui touffe le cin ma nig rien finira par l emp cher de tourner Elle qui aime tellement le cin ma qu elle ne sait faire que ca Mahamane Bakab se voit contrainte d enchainer les m tiers aujourd hui animatrice la MJC de Niamey En l interrogeant sur les raisons qui ont pu la conduire du succ s l anonymat Rahmatou Keita lui rend justice D T Film retenu par la commission Images en biblioth ques Le Niger fut le premier pays africain produire des films D s 1960 Moustapha Alassane et Oumarou Ganda ont tourn des films en engageant leurs proches et leurs voisins comme acteurs C est ainsi que Zalika Souley est devenue la premi re grande actrice du cin ma africain Rien ne la destinait la com die Pourtant elle s est r v l e dou e d un instinct naturel de com dienne Elle a camp des personnages f minins complexes prostitu e femme adult re entremetteuse Dans un pays de tradition musulmane Zalika fut un objet de scandale Elle qui repr sentait son pays dans les festivals internationaux elle tait parfois injuri e dans la rue Aujourd hui oubli e on la voit vivre tr s modestement dans une petite maison et le film la suit dans ses activit s quotidiennes On apprend m me qu elle aurait quitt son pays depu
242. pourtant dans le texte comme des possibles rel gu s pour d autres d veloppe ments que la production d un espace cellu laire monument carc ral ouvert au vent semi habitation magnifiquement fragilis e d avoir un soubassement quivoque Que se dresse t il alors au sol en guise de navire de b ti ment Souvenir de sculpture m morial en panne chafaudage d cor en construction mini villa en sursis baraque d raisonnable dont l aust rit contraste toutefois avec cette cabane entr apercue faite de t les arlequin polychrome maison blanche du cin ma Comment d signer ce tr s bel assemblage Disons un tr teau d ext rieur Non pas une sc ne champ tre un cirque ambulant l en ceinte ouverte de la gesticulation comme on s en souvient La Ricotta par exemple ou Kas par Hauser le cin ma l aura maintes fois jou toujours de mani re poignante car sou dain livr sa propre vulgarit sa propre vul n rabilit Mais il s agit l moins dramatique ment en un sens et plus secr tement encore de l exposition m me du th tre sa nudit loquace son inconvenance bavarde Exposi tion du th tre De son coeur sans destina taire manifeste sa parole exhib e Jusque dans son ressassement combien de phrases ici r p t es essay es courb es d compo s es jusque dans son vanouissement dans le chuchotement jusqu l peine audible Outre que cette parole en pointill
243. pourtant sa formation initiale En acceptant l invitation de l Op ra elle a toutefois d cid de se plier aux usages de la maison qui l accueillait en restant fidele aux fondamentaux de son criture sc nique Son enjeu pour cette cr ation d une ceuvre baroque du XVIIIe consistait donc en faire ressortir les r sonnances actuelles Et notamment conduire les danseurs au del de leur excellence technique mettre en jeu leur identit en s interrogeant sur le r le et la place de la danse dans le monde d aujourd hui M 75 L onard de Vinci les films du mus e du louvre L onard de Vinci 2001 52 couleur documentaire r alisation Jean Claude Lubtchansky production Trans Europe Film Arte France Editions Gallimard mus e du Louvre participation CNC minist re de l Education nationale de la Recherche et de la Technologie Le film de Jean Claude Lubtchansky n emprunte pas les sentiers battus des conqu tes stylistiques de L onard de Vinci ni des interpr tations infinies de ses oeuvres phares mais il tablit un parall le entre ses peintures souvent inachev es fruit d tudes volutives et ses recherches scientifiques fr n tiques qui proc dent du m me d sir de comprendre et d apprivoiser l univers selon le credo de la Renaissance Images d aujourd hui aux lumi res choisies innombrables croquis la plume des Codex dessins rehauss s criture anguleuse invers e d ta
244. pprend l existence de la pierre de Rosette et de sa triple inscription dont seule la grecque est compr hensible D s lors son but est de lire les deux autres IL apprend grec latin h breu et arabe Partant du principe que les Coptes sont les h ritiers linguistiques des anciens Egyptiens il assimile aussi leur langue connue via l alphabet grec Puis il saisit que les signes d motiques gyptiens simplifient les hi roglyphes et que l criture des pharaons est la fois phon tique figurative et symbolique La pierre de Rosette est d crypt e en 1822 et sa suite ob lisques et papyrus que l gyptomanie a ramen s en France et en Italie Conservateur des collections gyptiennes du Louvre qu il contribue cr er il peut enfin gagner l Egypte et tudier in situ la civilisation vou e Isis Osiris et Horus LW Federico Zeri l occhio 1992 51 couleur r alisation Eduardo de Gregorio production Les Films d Ici mus e du Louvre La Sept participation CNC Ya t il un grand historien de l art sans il Cette question adress e par Pierre Rosenberg conservateur g n ral du mus e du Louvre l historien de la peinture italienne Federico Zeri film en 1992 six ans avant sa disparition donne lieu une d monstration magistrale une v ritable le on de regard l analyse d taill e partir de reproductions noir et blanc de quelques chefs d oeuvre anonymes Promis une carri re de sci
245. pr ciser que l un chasse l autre Khady quant elle affirme tre bien plus forte que beaucoup d hommes Si la parole est libre l essentiel semble pourtant se dire dans la r alisation des peintures murales aux motifs symboliques centre de leurs activit s A chaque f te ou pour annoncer le retour du mari elles embellissent le village de nouveaux tarkhas S S Film retenu par la commission Images en biblioth ques Ce documentaire nous livre avec beaucoup de sensibilit et de pudeur des portraits de Mauritaniennes travers divers entretiens sur leurs relations aux hommes De tr s beaux plans sur les visages le bruit du th qui coule dans les verres le vent s engouffrant dans les robes la lente fabrication des tarkhas donnent au film un rythme lent dans lequel chaque geste d gage une grande sensualit Ces femmes lib rent leur personnalit et leur talent d artistes dans leur facon d tre de se d placer de cr er ces tableaux leur rythme celui de la po sie comme si le temps leur appartenait Ainsi dans cette soci t o l homme est cens tre dominateur le spectateur ressent pourtant cette supr matie de la femme La r alisatrice par une succession de plans fixes donne le temps ces femmes de se r v ler toujours dans la maitrise d elles m mes Le cadrage qu elle choisit souligne cette dualit entre le mouvement et le cadre comme dans ce long plan fixe sur l encadrem
246. ption notable de l Afrique du Sud Il n existe pas d conomie du documentaire d auteur dans ces pays La France la Belgique et le Portugal r unis produisent autant de films documentaires sur l Afrique que l en semble de tous les pays du continent africain n en produit sur lui m me Les individus tra vaillent seuls de facon isol e sans forc ment arriver faire exister leurs oeuvres Il en va de m me pour les exp riences de production et de distribution qui se limitent souvent des initiatives individuelles Au final on assiste un travail peu productif et un parpillement des comp tences Le producteur qui est par fois le r alisateur fait tout il occupe la tota lit des fonctions de l criture la diffusion sans pouvoir s entourer de personnes quali fi es La qualit et la quantit des films pro duits de cette facon s en ressentent et ils ont du mal tre vus tant par les Africains que dans le reste du monde La cr ation documen taire africaine souffre d un manque de finan cements de reconnaissance et de visibilit Quelles sont les perspectives pour une 2 me dition du Louma 89 Notre ambition est de pouvoir d velopper petit petit ces Rencontres du documentaire afri cain de Saint Louis pour en faire un v ne ment incontournable sur l agenda des profes sionnels de l audiovisuel Nous souhaitons renforcer notre collaboration avec les t l vi sions africaines publiques
247. quace le ton si particulier de ses films l humour est pour lui une facon de d tourner le tragique des v nements Ainsi un ballon l effigie de Yasser Arafat ou une belle femme peuvent passer en grande pompe un checkpoint dans Intervention divine Le r alisateur avoue ne se sentir chez lui ni d un c t ni de l autre car il ne joue pas selon son expression au bon n gre avec les Isra liens et n est pas non plus assez militant pour les Palestiniens qui le traitent de collaborateur sioniste Le plan de fin de Chronique d une disparition utilise pourtant l hymne isra lien en le frappant d ironie Cin aste pol mique Elia Suleiman pr ne un monde de culture et d ouverture loin d une quelconque vision partisane Ses films tout en distance doivent beaucoup une approche philosophique critique et cultivent un art du plan proche de Keaton et de lati ils jurent dans un cin ma arabe qu il juge anti esth tique M D Avi Mograbi un cin aste en col re 2006 26 couleur documentaire r alisation Laurent Billard production Aligal production France 3 Corse participation CNC A la mani re des films d Avi Mograbi Laurent Billard suit cam ra l paule la vie agit e du documentariste isra lien durant quelques jours Des plages de Tel Aviv une manifestation contre le mur l billin entre J rusalem et Ramallah la parole libre du cin aste commente une action de tous les instants
248. que anda louse et mexicaine Les musiques empruntent aux folklores asiatiques slaves et arabes ou au gospel comme dans L Evangile Peut tre cette m thode trouve t elle d ailleurs sa source dans les Rep rages en Palestine Pasolini y d couvre en effet qu il ne pourra pas y tourner justement son Evangile sur les lieux m mes dont les transformations r centes ruinent toute tentative de retrouver ou de reconsti tuer les paysages bibliques quant aux Palestiniens la parole de J sus n est pas pass e sur eux Le Carnet de notes fournit le br viaire de la m thode analogique constatable ici en chacun de ses plis ainsi par exemple des minutes de casting improvis qui composent la premi re s quence du film La cam ra agrippe visages et corps Mais ces plans bruts ne le restent qu un instant la voix du cin aste d roulant son projet impose chacun d eux un texte un personnage interpr te ces visages au del et presque au m pris d eux m mes Pasolini images de la culture Maintenant Oreste ext ele le temple d Apollon histoires de cin ma 29 prouve ici tant la capacit de ses mod les se pr ter ce jeu de r les que la facult de son discours concu avant m me d arriver en terre africaine s y incarner Cette logique de battement entre l individua lit affirm e de la figure sa sacralit dans l esth tique pasolinienne et son arraisonne ment par la fiction mytholo
249. quences se r par tissent plus ou moins sym triquement autour d un long interm de musical la proph tie de Cassandre mise en musique par Gato Barbieri et chant e par deux interpr tes afro am ri cains Yvonne Murray et Archie Savage Films de fiction ou notes documentaires pareille h t rog n it est alors in dite dans la filmo graphie de Pasolini Dans l ensemble parall le des Appunti Rep rages en Palestine pour L Evangile selon Saint Matthieu 1964 et Notes pour un film sur l Inde 1967 68 sont les plus proches parents du projet d Orestie Films fausse ment pr paratoires ils ouvrent une perspec tive unique sur le travail et la m thode du cin aste Films faire selon le mot d Herv Joubert Laurencin ils sont aussi du cin ma en train de se faire analogie Cette m thode Pasolini la d finit lui m me ainsi Je n ai jamais eu l ambition de repr senter une poque r volue et si j ai tent de le faire ce n est qu travers l analogie c est dire en repr sentant une poque moderne en un sens analogue au pass Foin du peplum et des d cors studio foin de leurs tentations v ristes ou de leur possible scientificit la recr ation analogique proc de avant tout d intuitions po tiques et convoque ind pen damment de ses lieu et poque d origine tout l ment susceptible de soutenir les visions pasoliniennes Aussi les costumes de M d e sont ils d inspiration africaine tur
250. ques d ci sives la pellicule Kodak 500 plus sensible permet de limiter l clairage additionnel tan dis que des cam ras plus maniables autori sent toutes les exp rimentations Le mon tage dit Glauber Rocha c est de la batterie La cam ra crit chante danse Les deux Cinema Novo et Histoires crois es reviennent sur une figure centrale et pourtant part de ce cin ma Nelson Pereira Dos San tos de douze ans leur a n a profond ment influenc les membres du mouvement Ce grand fr re ouvre en effet la voie d s 1955 avec Rio 40 Graus Dans une veine n or aliste tourn dans la rue avec des acteurs choisis parmi la population le film ne suit pas un per sonnage et n a ni d but ni fin C est une saisie de r el brute et in dite Le personnage cesse alors d tre un outil d identification pour s ri ger en all gorie politique proc d que Glau ber Rocha comme Joaquim Pedro de Andrade poursuivront leur mani re dans Antonio das Mortes et Macunaima en 1969 Suivant Nel son Pereira Dos Santos le Cinema Novo porte en tendard une conscience vif du pr sent Si le coup d tat de 1964 nourrit dans un pre mier temps la r volte artistique l lan cr a teur est toutefois bris par l Acte Institution nel No 5 du 13 d cembre 1968 signant le d but d une dictature avou e o tous peuvent tre censur s et arr t s D s lors chaque film devient une forme de d tournement ce que montre bien
251. r voir le creux de l histoire faire visiter les soubassements de la maison cin ma de son p re Avec des photographies et un d roulant la jeune r alisatrice raconte ainsi Maitres esclaves et Cie qui aurait d tre une grande all gorie politique un film sur l an thropophagie sous toutes ses formes si le cin aste avait eu le temps de le tourner Pour tant le visage d Alice appara t toujours riant au bord du cadre Histoires crois es de m me que le documentaire de Dominique Dreyfus est moins un film empreint de saudade qu un film qui cherche transmettre la r volte fon datrice de ses mod les le dragon du Cinema Novo n en a pasfini decracher son feu cr ateur Martin Drouot 1 In pr face de La Maison Cin ma et le monde recueil des articles de Serge Daney PO L Trafic 2001 www cnc fr idc Cinema Novo l ge d or du cin ma br silien de Dominique Freyfus Cf Images de la culture No 252565 L Homme aux cheveux bleus de Sylvie Pierre et Georges Ulmann Cf Images de la culture 37 Brasilia contradictions d une ville nouvelle Histoires crois es 2008 53 couleur documentaire r alisation Alice de Andrade production M canos productions Filmes do Serro participation CNC Cin Cin ma Canal Brasil Procirep Angoa CG Val de Marne Fille de Joaquim Pedro de Andrade r alisateur phare du Cinema Novo br silien Alice de Andrade retrace la trop courte carri
252. r o la place des femmes n existe pas Un r cit n cessaire que tous les apprentis cin astes se doivent de voir tant l itin raire de cette actrice se confond avec les pisodes du cin ma africain naissant Que reste t il de ces films une fois que nous les avons vus C est une question difficile qui appelle seulement des r ponses personnelles tant la vision d un film renvoie chacun son histoire N anmoins ils constituent sans aucun doute un panel de bons films laissant une impression g n rale d ceuvres abouties Ils remplissent leur travail de nous documen ter sur des aspects fort peu connus des soci t s africaines Enfin ils s attachent dans des registres de genre et de mise en sc ne fort dif f rents filmer au plus pr s des femmes fortes porteuses d enjeux universels que nous voyons au del d elles par l eeuvre m me du cin ma devenir des figures de leur temps Jean Marie Barbe 1 Cf p 88 Qu est ce que le Louma autour du monde filmer l architecture Apr s avoir r alis des documentaires sur des architectes utopistes comme Claude Parent A propos du bunker 1998 et Pascal Ha sermann La Bulle et l Architecte 2003 Julien Donada nous propose d explorer La Grande Motte d observer ses formes originales et de confronter la vision de l architecte avec l opinion des habitants Rencontre avec ce r alisateur attach au langage commun de l architecture et du cin ma par Sylvain Maestraggi
253. ra vaux d coulent vraiment du g ographique d un territoire pr cis que Je choisis pour diverses raisons essentiellement parce qu ils sont des points de passage ce qui ne signifie pas forc ment que ce sont des fronti res au sens strict du terme Je m y installe et j essaie de com prendre ce qui s y passe exactement Pour Straight Stories 1 je n avais pas envie d aborder le d troit de Gibraltar la mani re dont le font les journalistes depuis quelques ann es mais de comprendre quel genre de Anya Straight Stories 2 2008 12 couleur documentaire r alisation Bouchra Khalili production B Khalili Bureau des comp tences et d sirs participation CNAP Une nuit d hiver il neige sur les quais d une ville La cam ra embarqu e sur un bateau qui man uvre sans s loigner glisse le long des quais d voile un paysage obscur baign c et l par la lumi re des lampadaires En voix off une jeune femme raconte son histoire Le rythme du r cit se m le celui du bateau Nous sommes Istanbul la jeune femme une exil e irakienne attend un visa pour l Australie Jeune artiste franco marocaine Bouchra Khalili consacre son travail aux parcours migratoires qui de Gibraltar au Bosphore relient les rives de la M diterran e Ses vid os et ses installations dessinent une cartographie du monde contemporain la lumi re de l exp rience v cue des immigr s Dans sa sobri t factuelle le
254. rb ris La libert tait notre socle entretien avec Raoul Sangla par Caroline Terr e histoires de cin ma Un film au futur par Mathieu Capel Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pier Paolo Pasolini Marcel L Herbier auteur avant l heure par Carole Desbarats Autour de L Argent de Jean Dr ville Marcel L Herbier po te de l art silencieux de Laurent V ray Siffler en travaillant par Fr d rique Berthet Otar losseliani le merle siffleur de Julie Bertuccelli La maison Cinema Novo et le monde par Martin Drouot Histoires crois es d Alice de Andrade Cinema Novo et Brasilia contradictions d une ville nouvelle de Joaquim Pedro de Andrade Splendeurs et mis res du cin ma nig rien par Damien Travade Moustapha Alassane cin aste du possible de Maria Silvia Bazzoli et Christian Lelong Al l ssi une actrice africaine de Rahmatou Keita Les enjeux du cin ma documentaire entretien avec Jean Marie Barbe propos du film Oncle Rithy par Eva S gal Un homme est mort Brest 1951 extrait de Cam ra citoyenne de Ren Vautier Le Petit Blanc la cam ra rouge de Richard Hamon et Avril 50 de B n dicte Pagnot Un certain regard du sud D autres films autour du monde 24 heures chrono entretien avec Nikola Chesnais par Eva S gal Arr t sur image par Eva S gal Les migrants dans l oeil du documentariste par Jordan Belgrave No London Today de Delphine Deloget Barcelone ou la Mort d ldrissa Guiro Mirag
255. re d Anya Pour moi cela n aurait aucun sens Ce qui a du sens c est d articuler un territoire et une exp rience de vie une mani re d exister de cheminer La dissolution du paysage est elle pour vous li e au destin de ceux que vous interviewez qui ne sont ni expatri s ni apatrides ni vraiment en transit B K Oui parce qu encore une fois il s agit d articuler des situations g ographiques au sens strict du terme et des situations g ogra phiques qui naissent de la vie du fait de vivre tel endroit de s y d placer S il y a dissolution du paysage je pense galement que ca tient au fait que ces routes sont presque invisibles Elles sont trac es elles existent mais elles sont invent es chaque fois Il s agit donc plus d une dissolution de la g ographie au sens normatif du terme au profit d une sorte de g ographie alternative n e de l exp rience humaine Propos recueillis par Mathieu Capel juin 2009 images de la culture apprendre rena tre Cin aste voyageuse Franssou Prenant a r alis la plupart de ses films en super 8 entretien avec la r alisatrice Images de la culture No 21 Images d Afrique d Orient ou de Paris ils dessinent un univers urbain et cosmopolite entre la fuite et la ruine ruine des soci t s fuite des personnages emmen s par le souvenir le d sir la parole Avec Le Jeu de l oie du Professeur Poilibus elle r alise son premier film en vid o On y retrouve le monta
256. recroise un motif crucial du livre converser voix basse escamoter le dialogue dans le creux de l coute contrefaire celui qui fait la sourde oreille parce que peut tre personne n est en r a lit vraiment l pour contredire parce que peut tre Leggatt n est qu une hallucination et Le Compagnon secret le r cit de la schizo phr nie du commandement et de son fonde ment sur un crime tu legs ou loi exemplaire du dit Leggatt parler bas secouer des ramures ou frapper des troncs invoquer le silence des esprits occupe la plus large part de la bande son Une sc ne de fin dans la voiture ne super pose t elle pas au blanc des coupes sonores des surimpressions polyphoniques La voix qui balbutie et celle qui n est m me plus enre gistr e s changent ce sont les m mes com pagnons secrets compagnons dans le secret que celui ci soit le meurtre la nudit la cache l attraction r prouv e etc A l exception de rares tr s beaux plans d en semble le film ne cesse de prot ger cet espace d exhibition obsc ne en le d bitant en por tions en resserrant les cadres en multipliant les recadrages par dessus les coudes de l ar chitecture de cette maison bateau ou des d nivel s du paysage Capitaine par exemple ne cherche pas installer puis faire prolif rer une situation ou si elle survient malgr tout c est pour se soustraire grotesque dis qualifi e comique froid par exemple de cette
257. res corps qui respirent suent et fixent le futur ou le pr sent ou le dedans Et tous les visages tout vent couverts ou non Masques travaill s m me la peau cro te faite de sable souffl par le vent et la vitesse coll aux giclures des moteurs et de tout ce que l air trimballe ou masques aveugles faits de foulards ou d charpes colo r s l un trou d un accroc minuscule la plu part lunettes fich es sur le dessus du cr ne Ils supportent lls se supportent Ensemble Pourquoi supportent ils Pour trouver une solution dit l un des transport La solution partir quitter se s parer d avant chercher l avenir Un large et long ruban de route bitum e laiss derri re eux puis vient la piste le sable Ca devient flou Devant est devin La cam ra plonge dans les marques profondes laiss es par les pneus aussit t effac es Dans la nuit et le jour travers le nuage de sable le cin aste fixe les deux camions plein d hommes entass s de plein gr partant vers leur solution des hommes qui ont pay pour changer le sens la vitesse de leur histoire sans la quitter des yeux Croire que rien ne les lais sera au bord de la piste ne les fera rater leur solution Accompagner la seconde ce huis clos ciel ouvert d o tout peut arriver Temps sus pendu de l extraordinaire Voir enregistrer et tre avec Mirage admi rablement film exacte distance pour que jamais ne disparaisse le sent
258. ri t de l ensemble comme le mart lement de l abattage des arbres La force de cette bande son voque un labeur long et p nible mais c est aussi une m taphore de la mort progressive de la for t amazonienne c ur vital de la biodiversit Paulette Trouteaud Alcaraz Biblioth que d partementale de pr t de la Haute Vienne Limoges 55 arr t sur image langage de corps A la 31 me minute de Trabalho Escravo de Nikola Chesnais apparait une image fugitive Elle ne dure que deux secondes on croit l avoir mal vue Non c est impossible Retour en arri re Oui l enfant se passe une corde autour du cou L homme au chapeau pendant ce temps l continue de r pondre aux questions de l ins pectrice du travail sans pr ter attention son jeune fils IL explique les risques qu encourt celui qui quitte la fazenda avant d avoir pay ses dettes au magasin Bien s r tout le monde r ve de briser ses chaines Mais quoi bon fuir quand les propri taires ont tous les moyens de vous rattraper des miliciens cheval des 4 x 4 puissants et la police locale leur service Et o aller Un camarade a tent l aventure l homme au chapeau s en souvient c tait le compagnon qui construisait des murs Il est parti et apparemment s en est bien tir L homme au chapeau s est fait embaucher avec ses deux fils L a n 14 ans d friche la for t amazonienne avec les adultes mais quand on lui demande sa date de naissance
259. riau documentaire c est ensemble qu ils ont b ti un sc nario en partie fictif autour du personnage de Ren Vautier et de ses deux gardes du corps c g tistes un gros ben t costaud et un petit fut agile E S Le Petit Blanc la cam ra rouge 2007 52 couleur documentaire r alisation Richard Hamon production Vivement Lundi France 3 Ouest Cin math que de Bretagne participation CNC Cin Cin ma Plan te CR Bretagne Procirep Angoa Agicoa L histoire d Afrique 50 de Ren Vautier premier film francais anticolonialiste m rite d tre cont e Le tournage devint une aventure aussit t que le jeune r alisateur passa les bornes troites fix es par les autorit s coloniales La suite en France ne fut pas moins p rilleuse R cup ration des n gatifs montage projections tout se fit clandestinement En 2006 Ren Vautier revient au Mali o il avait trouv refuge un demi si cle plus t t Engag tr s jeune dans la R sistance Ren Vautier entre l IDHEC d s la Lib ration pour mettre sa cam ra au service des luttes ouvri res Lorsqu il arrive Dakar en 1949 en mission pour la Ligue de l Enseignement il croit encore comme la plupart des Francais aux bienfaits de la colonisation Tr s vite il d couvre la brutalit de l exploitation coloniale et prend aussit t fait et cause pour les indig nes victimes des vautours Fuyant la police qui tente de saisir sa cam ra il recoit
260. ricain avec au centre du r cit des figures de femmes A l exception de Victoire Terminus ils sont r alis s par des femmes J ajouterai qu la lecture de leurs noms Diop Ndiaye et Keita les trois r alisatrices ont vi demment voir avec le continent Rahmatou Keita est nig rienne vivant en France Alice Diop et Katy Ndiaye sont des enfants d immi gr s s n galais de la premi re g n ration vivant respectivement en France et en Bel gique sans doute sont elles la recherche d une Afrique qui constitue l cho d une part d elles m mes Premier ou deuxi me film pour l une et l autre on voit bien qu ils sont travail l s par la question des origines Alice Diop s incorpore dans son film jusqu au titre c est elle la S n gauloise et sa narra tion en off est d une absolue sinc rit qui irra die g n reusement tout le film En filmant les changes avec ses cousines et l intimit de sa famille s n galaise les rapports dans le cou ple les codes de la s duction etc elle r v le elle m me avec une certaine innocence ce qu elle n est pas une S n galaise Avec En attendant les hommes Katy Ndiaye est moins dans la qu te identitaire La proxi mit qu elle installe avec ces femmes par la contiguit du filmage l ambiance d alc ve et images de la culture Les S n galaises et la S n gauloise Les S n galaises et la S n gauloise 2007 56 couleur documentaire r alisation
261. ronte ce n est plus la sc no graphie th trale destin e d plier une action num rer ses dialogues distribuer ses protagonistes mais il sa diction autant que tout son corps achoppe sur un texte qui est lui m me retenu retard au milieu des petites annonces perdu en mer tenu secret Voil du m me coup l id e m me d adaptation bien gauchie Thomas Bauer ne d place pas la image mouvement nouvelle de Conrad dans le champ cin mato graphique il ne traduit pas d une langue vers l autre Transitant du livre au film c est le texte initial qui s est gar qui a t limin assomm comme la victime de Leggatt et dont ne restent que des bribes des souvenirs telle cette boite blanche de chantier ou la mine abandonn e dont parle le personnage incarn par Jean Christophe Bouvet Ce qui subsiste alors dans cette trange op ration c est la pure r serve d une puissance ou plut t d une puissance d doubl e d une puissance qui a pouvoir justement de tou jours se diviser C est la m tamorphose d une voix en paysage c est le transformisme d un acteur en passe de basculer dans son r le d Acteur de double c est le cin ma qui enre gistre la lointaine onde de choc d un texte plu t t que de mimer son appropriation Film en suspens film de gr ce donc o l exemplarit se refuse quitter son caract re singulier se refuse prendre le commandement des v nements oU elle laisse un c
262. rter qu une histoire vraie y relate la rencontre d un capi taine avec un marin Leggatt venu rejoindre la nage son bateau pour chapper au ch ti ment d un meurtre commis quelques semaines 20 plus t t sur un autre navire et confess aussi t t qu embarqu Contre toute attente et sans tergiverser le capitaine cache tous ce fautif se risque le prot ger dans sa propre cabine jusqu provoquer des situations typiques du vaudeville le plus rudimentaire et se trouve tr s vite contraint d entretenir des rapports de promiscuit avec ce Leggatt qu il baptise lui m me son double avant que celui ci ne le quitte d finitivement C est sans doute parions le autant la v locit souveraine du r cit que son mode laconique quasi abstrait tant les nombreuses notations mat rielles confirment une situation aberrante voire comique qui auront s duit Thomas Bauer Les pourtours du bateau d limitent dans la nou velle de Conrad un huis clos propice de mai gres dialogues qui ne concurrencent qu peine l essentiel le soliloque calmement hallucin du Capitaine narrateur guide aussi inquiet de son r le en g n ral que de cette occasion sca breuse Raison pour laquelle sans doute lais sons la blague du budget de c t de mer le film aura chou sur terre Importaient moins ici l horizon d une pop e maritime et ses attendus narratifs tradition nels temp te mutinerie etc sourdement pr sentes
263. ruisaient des moines irlandais au Moyen Age pour se prot ger des attaques Absalon les a r actua lis es selon son id e de l Allemagne et pour une fois lui m me n a pas chapp aux a priori il pensait qu il fallait faire attention se m fier d o les meurtri res du premier tage qui couvrent une vision 360 Aujourd hui les six prototypes sont diss min s dans diff rentes collections travers le monde aucun ne se trouve dans la ville pr vue initialement Enfin la derni re tape ou plut t l tape sui vante car je pense que le projet aurait volu ce sont les cellules habitables construites dans des mat riaux plus solides et enti re image mouvement ment quip es chauffage douche r frig ra teur etc Absalon n a eu le temps de construire que les deux premi res cellules habitables celle pour Paris aujourd hui install e dans la cour du Mus e d Art Contemporain de Marseille et qui se trouve en tr s mauvais tat et celle pour Z rich qui appartient une collection priv e et est enferm e dans un hangar en Suisse Qu est ce qui vous a s duit dans ces cellules C V Le projet qui les anime Comme toute maison les cellules sont un potentiel Tout d pend de la mani re de les habiter Ce sont des outils con us par Absalon pour r inventer sa vie se la r approprier Leur singularit tient ce qu elles ne s accordent qu lui Il ne les propose pas comme un mod le
264. s 4 Alberto Magnaghi Le projet local Sprimont Mardaga 2003 5 Le Progr s 26 juin 2009 autour du monde Firminy le maire et l architecte 2007 53 couleur documentaire r alisation Olivier Cousin Xavier Pouvreau production Pirouette Films T l Lyon M tropole T l vision Loire 7 participation CNC minist re de la Culture et de la Communication DAPA CR Rh ne Alpes St Etienne M tropole Ville de Firminy Olivier Cousin et Xavier Pouvreau retracent le projet politique et social de modernisation de la ville industrielle de Firminy imagin par son maire Eug ne Claudius Petit d s le d but des ann es 1950 Les auteurs croisent avec finesse de nombreuses archives film es avec les crits du Maire d clin s en voix off lls confrontent les t moignages des politiques et des historiens pour mettre en perspective ce projet de soci t utopique Nous b tissons pour que les hommes vivent mieux dans le soleil l espace la nature d clare Eug ne Claudius Petit lu maire en 1953 Son programme une politique sociale progressiste avec la construction de 1000 logements et l ouverture du parc H L M aux immigr s une planification urbaine issue de la Charte d Ath nes Firminy Vert qui favorise la mixit et le vivre ensemble Le Corbusier contribue au projet avec un stade une Maison de la culture puis une Unit d habitation En 1971 la fermeture des mines et les pr visions erron
265. s son climax De nos jours les r alisatrices Dominique Dreyfus et Alice de Andrade offrent un regard r trospectif et historique sur cette nouvelle vague qui a agi le Br sil autant qu il a t agi par elle Dans Cinema Novo l ge d or du cin ma br silien 2007 Dominique Dreyfus interroge les r alisateurs toujours vivants du mouvement et parcourt les images d archives pour en reconstituer l histoire de sa nais sance sa mort puis sa possible descen dance Dans Histoires crois es 2008 la fille ain e de Joaquim Pedro de Andrade retrace la courte carri re de son p re liant histoire fami liale et histoire du Br sil C te c te les trois films tissent un lien profond entre pass et pr sent entre un cin ma et un pays un dragon plusieurs t tes Si Glauber Rocha est la figure la plus fameuse du groupe ce n est pas seulement parce qu il a b n fici d une reconnaissance internatio nale le prix de la mise en sc ne au festival de Cannes pour Antonio das Mortes en 1969 c est aussi qu iL a souvent jou l agitateur l at tach de presse pour ses confr res d fen dant leurs films au Br sil comme l tranger Les Cinema Novo de 1967 et 2007 illustrent l adage de Glauber Rocha selon lequel le mou vement serait un dragon plusieurs t tes En effet Joachim Pedro de Andrade choisit cing r alisateurs des tapes diff rentes comme pour dresser le portrait d un seul et grand film type e
266. s coulisses d un monde c est au grand jour son tat de d la brement qui nous est donn prouver pour nous faire comprendre comment marche une Soci t pauvre et oU sont les places des uns et des autres Travailler prendre des coups pour pouvoir se nourrir c est mieux que la prostitu tion et l enjeu est d tre encore l demain vivant e Au del du m rite propre aux r ali sateurs d avoir eu le flair de suivre une entre prise difiante ne faisant pas d erreur de cas ting et r ussissant organiser un r cit et une narration soutenus par la d couverte progres sive autant des personnages que celle des r gles alliances et conflits qui commandent ce monde nous sommes en pr sence d un r el d une rare puissance et d une grande lisi bilit cin matographique Le r el des soci t s pauvres sans classe moyenne est extr me ment lisible les corps parlent et racontent la brutalit et la violence des enjeux d un monde sans protection C est la r v lation d un tra gique sans artifice ni filtres bourgeois pas de mensonges pas de polissage Le visible est saisi par la cam ra il n y a pas de complexit qui brouillerait la vision Les contradictions les heurts de la vie sont l nus Al l ssi une actrice africaine est l occasion d un parcours de cinquante ans de p rip ties images de la culture d exp rience cin matographique au Niger et en Afrique de l Ouest Rahmatou Keita vite le por
267. s criminels En non cant par les corps et les mots la mani re dont ils ont op r ils noncent en m me temps leur d raison Le comment permet de comprendre un peu mieux le pourquoi Celui qui a t bour reau l est devenu dans un certain contexte historique et humain Il avait Untel comme sup rieur appliquait tel r glement Par ce t moignage le bourreau redevient humain Pour la victime comme le peintre Vann Nath c est le seul moyen de ne plus tre cras par une terreur incompr hensible Le mal est un processus l eeuvre dont on peut comprendre l origine C est la condition pour que la vie des survivants soit nouveau possible La force du film de Rithy Panh vient aussi du fait qu il a r alis ce travail avec les bourreaux sur les lieux m mes de leurs actes avec des objets qui leur taient familiers On se replace dans les lieux du crime pour r v ler les circons tances qui l expliquent Vous tes non seulement r alisateur mais aussi formateur Y a t il dans le cin ma de Rithy Panh quelque chose qui nourrit votre travail de formateur J M B S 21 est mes yeux une lecon de cin ma On en revient toujours cette base un plan c est de la pens e un plan c est de la morale En tournant mon film je pensais sans arr t aux tudiants de Saint Louis du S n gal ou de Lussas Sans doute le moment le plus important est ce que dit Rithy Panh sur la s quence avec le tortionnaire rejouant ses gestes
268. s de Rithy ne r pondent pas aux questions d un interviewer mais conversent entre eux avec beaucoup de naturel Cela a sans doute demand une certaine mise en sc ne J M B Beaucoup de mise en sc ne Mais ils S y sont pr t s tr s volontiers car ils savent bien ce que c est que la mise en sc ne docu mentaire pour l avoir pratiqu e eux m mes avec Rithy Nous leur avons sugg r d aborder tel ou tel th me lls parlent tous un peu le fran cais mais les conversations entre eux se d rou lent naturellement en khmer Dans ce film cette famille d amis appara t du c t de la vie alors que Rithy Panh lui m me semble profond ment marqu par les deuils inconsolable J M B Oui Rithy est comme beaucoup de ses compatriotes meurtri par l histoire habit par le tragique Les films lui permettent plus ou moins de vivre malgr une latence de la douleur Il nous en parle non pas en se racon tant lui m me mais travers l itin raire de ses films particuli rement S 21 la machine de mort khm re rouge c est mes yeux l abou tissement central de son travail en tout cas son uvre ma tresse mais aussi La Terre des mes errantes un autre tr s grand film mon sens nettement sous estim Pour moi S 21 inscrit Rithy Panh dans l histoire du cin ma Parcequ il filme les bourreaux partir d un long travail de mise en situation pour lever le d ni C est une repr sentation que seul le cin ma
269. s invit s du soir trois jeunes gens choisis par casting qui ont voqu leurs go ts d go ts motions et souvenirs gastronomiques C T 81 Phaeno le b timent paysage collection architectures Les 3 films sont diffus s sur un m me DVD Phaeno le b timent paysage 2006 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Richard Copans production Les Films d Ici Arte France participation CNC minist re de la Culture et dela Communication DAPA Centre Pompidou Dans ce film consacr au Centre des sciences de Wolfsburg Allemagne construit en 2005 par l architecte anglo irakienne Zaha Hadid Richard Copans nous invite une double lecon d architecture le portrait d clin en voix off d une femme architecte travers ses difficult s voluer dans un univers masculin et l analyse partir de maquettes et de simulations en 3D d un b timent paysage entre fromage fondu et trou noir La construction de Phaeno a permis Zaha Hadid l une des figures de proue du d constructivisme de r aliser sa premi re grande ceuvre et la ville d affirmer son identit face son puissant contribuable Volkswagen Un monumental triangle de b ton l allure de navette spatiale repose sur dix c nes massifs vas s vers le haut et dont la pointe serait enfouie dans le sol chacun la limite du d s quilibre Ces volumes vari s abritent accueils auditori
270. s moins la synth se d un urbanisme associant des espaces verts de grands ensembles de qualit chelle humaine et la volont d int gration sociale des populations il s agit probablement d une des seules banlieues que l on visite aujourd hui sous la houlette de guides conf renciers non seulement comme un t moignage remarquable de l architecture de Le Corbusier mais aussi pour la modernit de sa conception des rapports de l homme avec son habitat Jean Paul Gangloff Biblioth que des Mus es de la Communaut Urbaine de Strasbourg 73 en iL po 1 Le EI 74 Tua EI SET Bec rouge oeil noir c est un canard en mati re plastique jaune Le plus banal le plus commun le plus d suet des jouets d enfant attendris sant dans sa simplicit m me Mais gigan tesque au point d obturer le cadre hypertro phi par la gr ce d un l ger trucage on le voit virevolter entrer et sortir du champ s loigner puis se rapprocher flotter sans s y refl ter la surface des grandes eaux de Versailles Ce n est pas un r ve non mais le rideau de sc ne anim qu a invent Robyn Orlin pour accueillir en avril mai 2007 le public de son Allegro l Op ra de Paris Et d entr e de jeu c est le cas de le dire le ton ou plut t l intention est donn e Car quoi de plus baroque que le ch teau de Versailles Et l oppos des raffine ments du Grand Si cle
271. sage entre pass et futur Carnet de notes pour une Orestie africaine 1969 70 noir et blanc documentaire r alisation Pier Paolo Pasolini production Cineteca Bologna la ID cinematografica En 1969 Pasolini voyage travers la Tanzanie et l Ouganda la recherche des d cors et des personnages de son prochain film une adaptation de l Orestie d Eschyle dans l Afrique contemporaine Le film ne verra jamais le jour mais les notes film es et mont es par le cin aste offrent une m diation sur l ind pendance les promesses de la d mocratie et le passage de l ge archa que la civilisation moderne L Orestie d Eschyle met en sc ne la naissance de la d mocratie par laquelle les hommes se lib rent du r gne de la violence mythique pour instaurer le r gime rationnel de la justice Transposer ce r cit occidental des origines dans l Afrique des ann es 1960 c tait pour Pasolini interroger le moment historique oU les pays africains d cideraient de leur avenir Face la convoitise des puissances communistes et capitalistes Pasolini r ve pour les peuples d Afrique d une d mocratie qui int grerait la tradition et le sacr Sans doute les notes sont elles une mani re de signifier que le film n tait pas possible et d en conserver les intuitions l tat d hypoth ses images d archives interviews essais r p titions r serve critique impos e par Pasolini lui m me pour pr server la vi
272. si disparu l exception de rares familles brillamment reconverties dans le commerce Illustration chez un cousin Mulliez membre d un trust familial de 600 actionnaires employant 300 000 salari s dans le monde entier Pass e des usines Phildar aux magasins Auchan cette famille richissime perp tue loin de la bourse l aust re capitalisme de grand papa E S Au tribunal de l enfance 2008 54 couleur documentaire conception Adrien Rivollier J r me Duc Maug r alisation Adrien Rivollier production Cocottesminute productions France 2 participation CNC Public S nat Plan te Justice CR Rh ne Alpes Procirep Angoa Au tribunal de l enfance s attache l une des deux missions des juges des enfants leur protection en cas de danger d faut de soins maltraitance instrumentalisation abandon etc l autre mission tant de traiter la d linquance des adolescents Film s pendant trois mois dans l intimit de leurs bureaux Marie Receveur et Jean loulier t moignent avec humanisme et humilit de la difficult d cider au mieux des int r ts de l enfant Sans robe noire dans un espace agr ment de jouets le juge peut recevoir jusqu 30 enfants et leurs parents chaque semaine Toute une population en souffrance signal e au juge par l cole un m decin les services sociaux et convoqu e apr s enqu te des services d investigation Au juge de faire la part du droit et des devoirs
273. si le niveau o il faut se placer dans l exercice du m tier de r alisateur Propos recueillis par Eva S gal ao t 2009 1 Allusion l article de Jean Luc Godard sur le travelling de Kapo 1960 de Gillo Pontecorvo Voir aussi l entretien avec Marie Jos Mondzain propos de S 21 machine de mort khm re rouge in Images de la culture No 18 www cnc fr idc De Rithy Panh Souleymane Ciss Cin ma de notre temps CNRS ZE Bophana une trag die cambodgienne 1996 59 S 21 la machine de mort khm re rouge 201072 images de la culture Le papier ne peut pas envelopper la braise Oncle Rithy 2008 96 couleur documentaire r alisation Jean Marie Barbe production Ard che Images production Ina participation CNC Cin Cin ma CR Rh ne Alpes CG Ard che Procirep Angoa En 2006 Rithy Panh n en 1964 tourne au Cambodge Un Barrage contre le Pacifique d apr s le roman de Marguerite Duras R pondant aux questions de son ami Jean Marie Barbe le cin aste revient sur un parcours entam au sortir de l IDHEC et qui compte d j quinze films surtout des documentaires S il fait des films explique t il c est d abord pour r parer la conscience d un pays o le mensonge a succ d au g nocide Accapar par le tournage notamment la direction des acteurs Rithy Panh accorde une seule interview en francais o il est surtout question de son engagement dans le cin
274. sont ponctu s d ex traits de Brigands 1996 enfin le temps du tournage est bien des gards celui de la perte des r ves La Chute des feuilles 1966 et d un final un peu m lancolique Adieu plan cher des vaches 1999 Le film de Julie Bertuccelli s ach ve avec la derni re prise de Jardins en automne o l quipe applaudit longuement Otar losseliani et sur cette r ponse du ma tre On va essayer de continuer vivre Pour un cin aste qui fit un film d amour amer sur l histoire de son pays natal Seule G orgie documentaire de 1994 le cin ma appara t ici comme le lieu de l tre ensemble et Julie Bertuccelli celle qui regarde le un peu moins Seul losseliani Fr d rique Berthet 36 la maison cinema novo et le monde En regard de quelques documentaires notes sur le mouvement br silien travers le temps Le cin ma comme maison des sans abris de l image expos e aux intemp ries de l histoire et du monde mais aussi port d attache d ou repartir d s que le vent de l image se l ve Patrice Rollet 1 Joaquim Pedro de Andrade a d j r alis plu sieurs courts m trages et un long m trage Le Pr tre et la jeune fille 1965 quand il signe Cinema Novo 1967 un documentaire sur le mouvement dont il est lui m me un des mem bres phares Il filme ses confr res et amis en action de l criture la pr sentation de leur film et offre ainsi un plan en coupe d un mou vement alor
275. spection du travail N C Ces brigades ont une histoire int res sante elles n ont pas t cr es sous la pr sidence de Lula mais sous Cardoso sur pres sion du BIT Bureau International du Travail Constitu es de fonctionnaires volontaires d ta ch s de tout le Br sil elles agissent au niveau f d ral car les plaintes trait es auparavant par des juges locaux corrompus ou menac s n aboutissaient pas Mais les groupes mobiles n ont jamais eu vraiment les moyens de tra vailler l chelle du probl me En 2003 avec l lection de Lula ils avaient l espoir de deve nir plus efficaces lls ont t d us Le d but du tournage Ca a t extr mement rapide De Porto Allegre l extr me sud je suis all Bel m la porte de l Amazonie l extr me nord Lors de la colonisation portugaise Bel m a t la pre mi re capitale historique du Br sil et le d fri chement y a commenc tr s t t Le processus a pris dans la p riode r cente une dimension images de la culture A CA Cf le 1 Ch 1 us dem T l zl industrielle Dans le travail esclave se conju guent exploitation de la nature et exploitation des hommes L op ration de la brigade du minist re du tra vail n a dur que 24 heures Tous les plans du film ont t tourn s dans cette urgence Il s agissait pour moi de documenter la r alit du travail esclave et l act
276. stampill Cinema Novo cette m me ann e L on Hirszman travaille sur le sc nario de Garota de Ipanema Domin gos de Oliveira cherche des financements pour Todas as mulheres do mundo Glauber Rocha dirige les acteurs de Terre en transe Arnaldo Jabor monte A Opiniao publica et Car los Diegues pr sente aux spectateurs A Grande Cidade Il faudrait adjoindre un sixi me film en miroir celui que l on est en train de voir et que r alise Joaquim Pedro de Andrade tant il est conforme en pratique la libert de ton et la recherche qu il th orise Les mouvements de cam ra et le montage musical participent l nergie des r alisateurs film s au travail Lors d une r union rituelle au caf la cam ra passe de visage en visage liant les cin astes les uns aux autres autour d une identit com mune Cet aspect militant diff rencie le Cinema Novo des autres nouvelles vagues du monde si chaque r alisateur garde son individualit tous ont le sentiment de faire partie d un projet collectif de poursuivre un m me objectif Le Cinema Novo de Dominique Dreyfus reprend ce proc d en articulant les paroles de sept r alisateurs Ruy Guerra Carlos Diegues Wal ter Lima Jr Paulo C sar Saraceni Nelson Pereira Dos Santos Walter Salles et Fernando Mereilles La parole des uns compl te celle des autres semblant expliciter les enjeux de la r union film e par Pedro de Andrade qua rante ann es plus t t et que Carlos Dieg
277. t et enserre dans la dense synth se d une vingtaine de minutes l histoire d une rencontre avec un film et avec une femme Francoise Lebrun Dans les longs m trages de Vincent Dieutre la voix off gr ne plusieurs histoires embryon naires rencontres amoureuses ou autres qui image mouvement tracent un parcours subjectif dans un espace oon court m trage dans la continuit de cette narration en marche d veloppe lhis toire d une autre rencontre encore en d rou lant plus longuement le fil et en d voilant l in timit Le moment de la danse avec Francoise Lebrun la fois douce et sensuelle exprime d licatement cette exp rience rare et pr cieuse d un don r ciproque La caresse du tableau l inauguration des Lecons de t n bres revenons une derni re fois cette comparaison Avec la souplesse rendue possible par le court c est comme si EA2 montrait le tremblement de la main qui accomplit ce geste et nous en faisait partager l instant la faveur d une distorsion du temps la fois condens et dilat car l apprentis sage de la r plique de V ronika est lent mais enclot aussi toute une histoire Cette histoire en cho aux propos et la douleur du person nage c est celle physique puisqu motion nelle de la rencontre avec un tre Francoise Lebrun et avec un film La Maman et la Putain car bien s r les deux ne sont pas dis sociables et c est la m me pr sence au monde curieuse
278. t asiatiques qui vident les r serves des c tes africaines les p cheurs ramendent leurs filets pour rien et les pirogues devien nent des moyens de transport pour l Europe le voyage Dans Mirages Olivier Dury a voulu revenir sur une vision furtive de candidats au d part aper cus quelques ann es auparavant aux portes d un d sert d Afrique Je ne sais pas ce que jai vu je ne veux pas l oublier Il a d cid de suivre en documentariste embarqu une de ces innombrables travers es du Niger par des mig rants Pendant quelques jours le r alisateur prend place dans une jeep qui remonte vers la Lybie point de passage de toute l migration sah lienne Premi re partie du voyage pour les migrants premier choc lls embarquent plus de vingt sur des jeeps o tiennent peine leurs bagages trait s comme du b tail par des passeurs qui disent d eux qu ils n ont pas l habitude de voyager Pourtant encastr s les uns dans les autres assis ou debout ils avalent des centaines de kilom tres de d sert sans protester sans s inqui ter particuli rement quand les voitures les abandonnent au soir pour revenir est ce si s r le lendemain matin Le transport des migrants visiblement le fait des Touaregs appara t encore ici comme une activit conomique qui s inscrit dans le fonc tionnement global de ces soci t s de la m me mani re que le recours aux clandestins dans certains secteurs de nos conomies occiden tal
279. t comprise apr s 200 ans d oubli L W La Guerre du Louvre 2000 54 couleur documentaire r alisation Jean Claude Bringuier production mus e du Louvre Direction des mus es de France CDP France 3 participation CNC Jean Claude Bringuier retrace l histoire aussi m connue que largement document e 78 en marge de la Seconde Guerre mondiale du sauvetage audacieux de milliers d oeuvres du mus e du Louvre Les plus pr cieuses ont en effet t soustraites aux destructions potentielles des bombardements et surtout la convoitise de l occupant allemand gr ce la solidarit d un personnel d vou et la t nacit du directeur des mus es nationaux Jacques Jaujard C est l histoire d un voyage rocambolesque fait d tapes multiples loin d un Paris cern par la guerre Trente sept convois de cinq huit camions transport rent quatre mille caisses r unies tout d abord Chambord puis dispers es dans des ch teaux isol s ou des abbayes discr tes du Sud Ouest Au fil du r cit des t moins et d un commentaire off maill de photographies et de films d archives revivent les p rip ties d une lutte collective destin e sauver un peu de la beaut du monde Humidit incendie crues guettent les oeuvres en transit mais le p ril le plus menacant est le pillage allemand et la m galomanie hitl rienne auxquels r sistent la diplomatie bureaucratique activ e par Jaujard et son plan d
280. t en contrepoint des t moignages recueillis Dieu voit tout entend tout il brode id alise et parfois ironise C est assez d stabilisant on a l impression que le r alisateur nous invite souscrire cette histoire de paternalisme joyeux et effrayant Pourtant vers la fin du film une petite phrase anodine remet la l gitimit du mod le Bata en question Celui qui t moigne ne cherche pas la pol mique mais fait un simple constat Sa remarque fait r agir le Maitre soul ve son indignation Trop tard la belle orchestration autour de cette c l bration du bonheur obligatoire s est effondr e Christine Micholet Biblioth que Publique d Information Paris images de la culture bor e par Tati au niveau du son Cela consiste par exemple en ceci dans une sc ne sonore paroles bruits etc on ne cherche pas transcrire exhaustivement la r alit mais Juste en extraire et pointer des sons privil gi s ceux qu on veut signaler au d triment des autres Dans Bataville il y a ainsi une sc ne avec un couple qui parle haute voix et s em brasse on n entend pas ce qui se dit mais seulement le bruit doux du baiser Ce traite ment sonore vise signifier un bonheur un peu outr artificiel en illustration du pr cepte de Bata Un mari agr able une pouse discr te On trouve souvent ce proc d indi ciel chez Tati dans une mise en son qui est une mani re de d r aliser les sc
281. t lib r es c est finalement un v ritable portrait de la difficile condition des femmes au S n gal qui se dessine par petites touches D T autour du monde En attendant les hommes 2007 b6 couleur documentaire r alisation Katy L na Ndiaye production N on Rouge production participation Centre du cin ma et de l audiovisuel de la communaut francaise de Belgique RTBF TV Mauritanie Oualata ville rouge l Est de la Mauritanie entour e par le d sert Les femmes attendent leurs maris partis travailler en ville ou l tranger un mois un an ou plus Katy L na Ndiaye recueille le quotidien de trois d entre elles l impertinente la rigolote et la plus r serv e Si les Mauritaniennes ont la r putation de s affirmer celles ci ne d rogent pas la r gle C est avec une grande libert de ton que les rires et les paroles fusent entre le service du th les peintures murales ou la pose du henn dans ces maisons aux murs rouge sombre les couleurs s invitent un peu partout Si le premier mariage est de la responsabilit des parents et la fid lit une vertu la vie affective de ces femmes est mouvement e Les trois protagonistes n esquivent aucune question relative leur rapport aux hommes Espi gle Massouda lance propos de son mari Quand j ai envie de lui je le lui dis et il s ex cute tandis qu avec humour Cheicha num re ses diff rents maris sans omettre de
282. t pr cis ment le film de Laurent V ray Marcel L Herbier po te de l art silen cieux arrive point nomm Disons tout de suite que le titre est usurp le film ne s attar dant pas tant que cela sur la notion de po te En revanche ce documentaire pas uniquement centr sur L Argent pr sente l int r t certain de se focaliser sur la th matique du d sir Quand Laurent V ray nous montre nouveau la s quence qui ouvrait le film de Dr ville la grande sc ne entre Alcover et Brigitte Helm d j cit e la sensualit de la lutte entre ces deux personnages saisit encore une fois Quand en deux phrases lors d un entretien No l Burch parle de l rotisation du rapport des personnages l argent on en sait long sur ce film l Par son montage et le choix des extraits Laurent V ray met en valeur les plans subjectifs des regards de Saccard Alcover sur les jambes des femmes il souligne la pr sence du d sir qui passe de l argent au sexe dans l eeuvre de L Herbier et c est justice parce que l on tient bien l une des grandes forces de L Argent Dans une intuition pr lacanienne L Herbier fait ressentir que l argent est le signifiant majeur qui circulant d un corps l autre fait transiter le d sir Du coup les informations sur le budget colossal du film 3 millions de Francs au d part auxquels s ajou tent 2 millions de d passement les milliers de figurants les mois de tournage ou la com plexit
283. tant avec divers interlo cuteurs essentiellement des Jeunes gens et des enfants de son entourage Il y a donc tou jours une place pour l autre Ren Sch rer est entour d une communaut de personnages d anciens soixante huitards en vacances dans les C vennes et leur prog niture qui donnent au film des allures de film de famille famille dont Franssou Prenant fait partie Ren Sch rer n est donc pas un simple sujet de film La r alisatrice fait le portrait de quelqu un dont elle est proche et pour qui elle a une affection manifeste ce qui donne toute sa chair au per sonnage Cette proximit autorise en effet tous les jeux Un dialogue platonicien entre le philosophe et un jeune homme au cours d une promenade laisse appara tre sa mise en sc ne d un plan l autre les protagonistes com diens de circonstance reprennent leurs tirades Sans souci du vraisemblable Franssou Prenant n h site pas jouer du doublage d synchro niser le son et l image pour privil gier la teneur de l instant Ren Sch rer s y pr te volontiers lui qui le premier s est invent un personnage un double le Professeur Poilibus dont il des sine les aventures sur des carnets commen taires ironiques sur les situations de tous les jours ou transcription imaginaire de son par cours de philosophe Avec humour et peut tre un brin de coquetterie il n h site pas non plus se mettre une fleur sur l oreille ou incarner en passa
284. te ensuite les id ologies de son temps travers une trilogie politique et sexuelle qui culmine avec Eros Massacre 1969 Formaliste il invente chaque plan des axes novateurs des cadres dans le cadre des ruptures spatio temporelles Epuis Yoshida arr te le cin ma en 1978 et n y revient qu en 1986 Son dernier film en date Femmes en miroir 2002 affronte l impossibilit de surmonter la p riode post bombe atomique et poursuit la radiographie d un Japon hant par la mort et la disparition M D 48 lice s Makai Rien ne s efface 2008 515 couleur documentaire r alisation Laetitia Mikles production Zeugma Films participation CNC Cin Cin ma Ecole sup rieure des arts de Rueil Malmaison Procirep Angoa Une cam ra Super 8 un ex voto et une photo prise huit ans plus t t sont les viatiques du dialogue engag par Laetitia Mikles avec la cin aste Naomi Kawase qu elle rencontre chez elle Nara dans cet environnement dont on comprend vite qu il fournit ses films leur mati re matrice principale Pour preuve de nombreux extraits des premiers essais autobiographiques aux longs m trages de fictions Suzaku 1997 ou Shara 2003 La famille et son absence hantent les oeuvres de Naomi Kawase depuis l inaugural Ni tsutsumarete 1992 jusqu au r cent La For t de Mogari 2007 Cette th matique trouve bien entendu sa source dans l autobiographie un p re inconnu et une m re abs
285. tent d imaginer comment c tait quand cela fonctionnait bien Dans mes pr c dents films j avais travaill sur le vide et l absence de traces mat rielles du pass dans Bienvenue Bataville j ai plu t t travaill sur le plein Cela peut surprendre mais c est pourtant le m me projet un travail sur le lien entre pass et pr sent Je ne suis pas dans le cin ma direct ni dans le cin ma v rit J aime en regarder mais en tant que cin aste je ne suis pas dans un cin ma du pr sent Je ne suis m me pas s r d tre dans un cin ma du r el Je filme plut t sous le r el Certes c est bien du cin ma documen taire en ce sens que je filme ce qui est Mais ce n est pas la vision imm diate qui m int resse J essaie de voir ce qu il y a dessous comment le pass est venu jusqu nous comment les traces des g n rations ant rieures se manifestent devant nous C est un cin ma documentaire de la trace ou de l ab sence un cin ma un peu fantomatique Ni tout fait l Histoire ni tout fait la m moire plut t entre les deux un jeu entre l absence et la pr sence C est exactement ce que j ai voulu faire avec Bienvenue Bataville J ai essay de faire revenir le fant me de ce que fut Bataville et c est ce que je recherche au fond dans chaque film Propos recueillis par Eva S gal d cembre 2008 66 les afriques document es Notes sur Les S n galaises et la S n gauloise d Alice Diop E
286. tes les ellipses et zig zags possibles Mais le discours du ma tre n a pas se justifier La lumi re le cadre et le son ont aussi t travaill s dans cet esprit C Le film proc de beaucoup par pointage le d miurge Bata d ploie devant nous le cata logue de sa cr ation et choisit de nous mon trer ce qu il veut comme il veut On pourrait dire comme il l entend car on retrouve ici une mani re de faire qui avait t brillamment la 63 64 Bienvenue Bataville 2007 90 couleur documentaire r alisation Fran ois Caillat production Unlimited Les Films Hatari Ina Studio Orlando Images Plus participation CNC CR Lorraine CR Alsace minist re de la Culture et de la Communication DAPA Drac Lorraine Programme M dia En 1931 la famille Bata implante au sud de la Moselle en pleine campagne une usine de chaussures ultra moderne Autour de l entreprise elle cr e Bataville cit mod le pour travailleurs mod les Sous l eeil d un patron omnipr sent trois g n rations vont vivre et travailler dans cet univers clos Fran ois Caillat propose une visite de cette utopie patronale sous la conduite fictionnelle de Tomas Bata lui m me le p re fondateur Documentaire tourn comme une fiction le film ne montre pas l usine et la cit dans leur tat d abandon actuel mais en pleine gloire telles qu elles se pr sentaient dans les d cennies prosp res de l apr s guerr
287. tion au cceur de cette tentative la pr serve de la seule vis e f tichiste ou nostalgique qu avouerait par ailleurs un noir et blanc au grain factice Ni reproduction ni imitation EA2 repose au contraire sur au moins deux inversions inversion des r les le cin aste dirig par sa com dienne inversion des sexes port e transgenre d un film qui se transforme presque ici en manifeste gay L exercice d admiration rouvre ainsi le texte en se l appropriant et lui d couvre d autres lectures L augmente d intensit s nouvelles proportionnelles l motion que Vincent Dieutre prouve encore visiblement face La Maman et la Putain M C 13 14 le sobre bonheur de la vie en pavillon Plasticien photographe crivain et r alisateur d missions de t l vision nourri par les mus es la litt rature et la philosophie plus que par le cin ma comme il le dit lui m me Fr d ric Ramade a r alis Ode pavillonnaire sorti en salle en juin 2008 un moyen m trage aux confins de la fiction du documentaire et de l uvre plasticienne o une famille ordinaire parvient sortir du joug ali nant de la propri t gr ce au secours providentiel de Marcel Duchamp Voici un moyen m trage mi fiction mi docu mentaire qui par son titre se veut un po me lyrique chant en hommage au pavillonnaire En effet c est bien le pavillon qui cr ve l cran et s impose comme personnage principal Une famille
288. trait hagiographique en explorant tra vers l itin raire de l actrice Zalika Souley les exp riences d un cin ma africain port par l lan des ind pendances Ces cin astes des d buts n ont peur de rien au point de s atta quer au film de genre l pisode concernant le western est d ailleurs une petite merveille Ce qui est frappant c est que ce film vient d mentir le total oubli dans lequel cette pr histoire du cin ma africain est tomb e Il nous documente de mani re salutaire sur un temps et des exp riences qui n ont pas t trans mises et n ont pas fait cole Il vient fort pro pos nous dire la pr sence et la place des femmes africaines en cin ma et confirme malgr lui la fragilit de cette entreprise g n rationnelle qui n a pas fait Histoire mais qui constitue une m moire sur l poque sur ce cin ma des pionniers Al l ssi une actrice africaine est aussi l loge d une femme africaine par une autre femme africaine et il y a dans le geste de la r alisatrice une g n rosit envers son per sonnage qui ne la fait pas exister comme sim ple fil conducteur travers une poque mais bien comme une personne d termin e jouer sa partition de femme au fil des d cennies C est l loge de la grande soeur en cin ma De ce point de vue le film de Rahmatou Keita a la dimension d une fresque dans laquelle une femme forte tente d exister dans des temps o la place du cin ma est invente
289. tre sa m thode en balance d avouer ses fondements autant que ses travers en d voilant un travail fondamental de manipulation dans tous les sens du terme Pourtant cette dimension de commentaire n ob it pas qu de suppos s scrupules si tant est qu ils existent Le battement entre plans de qualit s diff rentes documentaires et fictionnels vol s ou mis en sc ne ou au 30 sein d un m me plan entre un visage et son personnage le battement visible avou entre le r el et sa transformation fonde surtout L Orestie comme intention de film Pasolini Film faire Sans doute mais pas seule ment L analogie pasolinienne repose sur un paradoxe temporel Joubert Laurencin le pass affleure et persiste dans le pr sent En ce sens on pourrait dire que le film faire prolonge ce paradoxe en lisant dans le film pr sent son propre avenir Il invite dans ses br ches les plans imaginaires d un autre film en gestation A charge pour les spectateurs de construire ces plans ou lorsque le second film finit par advenir comme c est le cas de L Evan gile d entendre chos et correspondances IL y a donc une ubiquit n cessaire du film faire lui m me et un autre et surtout pas le m me Mais on y trouve aussi un principe d auto contradiction puisque le film outil sacrifi un autre conserve malgr tout iden tit et autonomie La preuve avec Notes pour un film sur l Inde dont le projet n a
290. ts de propri t en transformant l habitat en bien de consommation J D Pascal Ha sermann a une vision tr s pr cise de son architecture faire simple pas cher et surtout d solidariser la maison d avec le sol La maison est concue pour tre utilis e comme une voiture et non comme un investis sement patrimonial dans lequel on habite Il construit des maisons en forme de bulles parce que c est la forme qui est la plus cono mique de la nature Elles sont belles mais elles sont avant tout conomiques On aurait pu faire des villes constitu es de bulles sans plan masse d fini Chacun se place l o il veut en fonction de ses pr f rences et des dis cussions avec ses voisins Comme au camping en quelque sorte Sa v ritable utopie est l croire que l homme n a pas envie de vivre dans un lotissement dans une maison que l on a achet e sur plan avec son identit r gionale Mais on nous a vendu un autre id al de vie Propos recueillis par Sylvain Maestraggi ao t 2009 1 http archipostcard blogspot com blog de David Liaudet www cnc fr idc De Julien Donada A propos du bunker 1998 13 La Bulle et l Architecte 2003 52 Le Mus e Guggenheim de Bilbao collection Architectures 2004 25 72 VER l exemple de firminy et de la m tropole lyonnaise et st phanoise A propos du film Firminy le maire et l architecte d Olivier Cousin et Xavier Pouvreau entre marketing terr
291. ts et peuvent fonctionner comme un v ritable dip tyque en documentant tous deux une m me m daille ils en font pourtant apparaitre les deux faces oppos es La face sombre celle de Zalika Souley star d chue contrainte aban donner son m tier d actrice pour survivre qui quittera finalement le Niger dans l anonymat pour aller travailler comme femme de m nage l tranger Et la face lumineuse celle de Moustapha Alassane qui quand tout le monde a abandonn reste pratiquement le seul se battre encore comme le dit la cin aste Mariama Hima et continue sereinement avec les pauvres moyens dont il dispose b tir une ceuvre Au parcours tragique de l actrice le vieux cin aste oppose paisiblement une forme de r sistance de refus d abandonner Le voir bonimenter le petit spectacle d ombres chinoises qu il a organis pour ses enfants dans la cour de sa maison ou fabriquer patiem ment les marionnettes de son prochain court m trage d animation est peut tre une maigre consolation face au g chis dont les deux films sont bien oblig s de prendre acte Mais ces images introduisent tout de m me dans l hori zon apparemment bouch du cin ma nig rien une note d espoir qu voque le titre du docu mentaire de Lelong et Bazzoli le possible Damien Travade 39 All ssi une actrice africaine Moustapha Alassane cin aste du possible 2009 93 couleur documentaire r alisation Maria Silv
292. tuant devant nous l uvre dont il est si fier Mais il n prouve pas le besoin d une narration trop r aliste Il pr sente Bataville dans l ordre un peu ludique de ses id es Ou si l on veut comme un bateleur dans un cirque introduisant des num ros successifs dont l ensemble fera fantaisie Beaucoup d l ments du film sont travaill s dans cette esth tique du cirque Par exemple il y a une fanfare des musiciens issus de l ancienne Harmonie de Bataville qui tient dans le film le r le d un orchestre de cirque elle scande le passage d un num ro l autre et dynamise les transi tions il y a des personnages embl matiques figures oblig es du syst me La Piqueuse Le Footballeur qui sont pr sent s les uns apr s les autres dans une galerie de portraits tenue de main de ma tre par Bata Le film ne propose pas une narration traditionnelle comme on l attend parfois dans le documentaire avec une chronologie ou un suivi logique qui nous me nerait de A Z Ici le dispositif est plut t circulaire redondant la mani re d une bulle tautologique A vrai dire nous sommes en pr sence d une narration quasi autiste Le film ob it une voix off directive un discours monomaniaque et son d roulement suit les m andres de la pens e du cr ateur sc na riste Bata On ne s tonnera donc pas que cette narration soit r guli rement d voy e obstru e en somme manipul e par Tomas Bata qui se permet tou
293. type de quatre personnes la m re la cuisine le p re lisant le journal le fils et la fille adultes pas encore autonomes puisqu ils r sident encore sous le toit familial dans un lotissement de province Fondettes en Indre et Loire graine les qualit s de son logement AN 17 le pavillon c est la libert les voisins sont loin on est chacun chez soi contact avec la nature et puis on a pu choisir son am na gement int rieur avec un escalier r alis sur mesure Ce sont les membres de la famille du cin aste qui interpr tent leurs propres r les Fr d ric Ramade revenant sur les traces de son enfance d o des extraits de films super 8 intercal s dans le d roul de cette fiction documen taire qui donnent une paisseur historique au destin de cette famille On y devine les enfants jouant avec la neige ou s arrosant l t d guis s en Indiens Une maison ce n est pas une simple construc tion mais comme Bachelard le d montre si bien dans sa Po tique de l espace 1957 un v ri table abri souvenirs L espace dit il retient le temps De quel espace s agit il D un banal pavillon sans gr ce l architecture standar dis e et la d coration int rieure simple et certainement commode pour les habitants qui visiblement ne se plaignent pas d autant que le bourg est proximit avec ses com merces on y voit la m re faire ses courses et converser avec des connaiss
294. u s il conviendrait de l antidater pour le tourner dans l Afrique de 1960 A quoi l un des intervenants r pond que le film aurait bien plus de valeur s il tait tourn dans les ann es 60 1 Prenons ce dialogue au pied de la lettre com ment fin 1969 d but 1970 date laquelle sont prises ces images serait il possible de tourner un film dans les ann es soixante ou m me le penser Comment antidater le pro cessus de fabrication d un film comment anti dater le pr sent de l enregistrement En somme le film au futur n est pas de la science fiction Ill n est ni un essai de prospec tive ni un programme Le film au futur d sor ganise fondamentalement le temps lin aire Peut tre d bouche t il m me sur le n ant de l absence m me de temps sur l absence m me de film pour cette raison jamais aucune Orestie africaine n a jamais vu le jour Celui qui n est pas n est bien le seul vivre Il vit puisqu il vivra et tout sera sien est sien fut sien lit on dans Po sie en forme de rose Dans ce cadre on comprend mieux le tr s bel envoi qui cl t le film Les probl mes ne se r solvent pas ils se vivent Et la vie est lente La marche vers le futur n a pas de solution de continuit Le travail d un peuple ne conna t ni histoires de cin ma rh torique ni d lai Son futur est dans sa fi vre du futur Et sa fi vre est une grande patience Le n ant pasolinien cette synth se du moderne et d
295. uellement le fil narratif Ces films s inscrivent dans un espace que Gilles Deleuze d crit dans L Image temps comme fait de r alit et de fiction La rupture n est pas entre la fiction et la r alit mais dans le nouveau mode de r cit qui les affecte tous les deux Ce que le cin ma doit saisir ce n est pas l identit d un personnage r el ou fictif c est le devenir du personnage r el quand il se met lui m me fictionner quand il entre en fla grant d lit de l gender En quelque sorte c est le personnage qui ne cesse de franchir la fron ti re entre fiction et r alit d aller de l ici l bas du r gime du r ellement v race au ficti vement v race Tel est le destin de Ren Sch rer alias Profes seur Poilibus film par Franssou Prenant qui adopte plusieurs identit s intellectuelles et dont l existence se confond en un joyeux jeu de l oie festif et rudit Le film accompagne pas pas les tribulations du professeur de philosophie pour qui la parole et le dialogue sont des espaces partager avec autrui v ri table condition d invention de soi et des autres Le film mais tout aussi bien la vie au jour le jour de Ren Sch rer est un territoire aux chemins qui bifurquent affirmation d un images de la culture Vue de l exposition Continents la d rive de Bouchra Khalili Crac de S te janvier mars 2009 Photographie Marc Domage image mouvement Anya principe de
296. ues du mouvement dont il pr f re livrer un compte relativement neutre M Brasilia contradictions d une ville nouvelle 1967 22 couleur documentaire r alisation Joaquim Pedro de Andrade production Filmes do Serro Sept ans apr s son inauguration Joaquim Pedro de Andrade examine l chec de la ville de Brasilia en un court m trage blouissant et radical Dessin e par Lucio Costa et Oscar Niemeyer rig e en quatre ans sur le vaste plateau situ au coeur du pays loin des grandes villes de la c te la capitale sortie de terre se voulait le symbole de la modernisation et des transformations sociales du Br sil Mais l utopie n a pas tenu ses promesses Connu pour ses films tropicalistes excentriques et engag s Macunaima 1969 Joaquim Pedro de Andrade adopte ici un style classique travellings a riens soutenus par la musique d Eric Satie sur les blocs d habitation les axes routiers les monuments Mais la somptueuse apesanteur des plans est bient t subvertie par le commentaire et l intrusion du cin ma direct Brasilia est une ville comme les autres les ouvriers qui l ont construite rejet s dans les cit s dortoirs plusieurs kilom tres du centre t moignent de leur exploitation Certes depuis 1964 le Br sil vit sous la dictature militaire et la situation de la capitale refl te le d sastre politique du pays les contradictions de la ville sont des contradictions nationales
297. ues r sume ainsi Notre but tait de changer l histoire du cin ma changer l histoire du Br sil et changer l histoire de la plan te une histoire du cinema novo Le Cinema Novo na t dans un contexte de renouveau g n ral La construction de la capi tale de Brasilia de 1956 1960 donne une fi vre d agir aux Br siliens et s accompagne d une renaissance artistique aussi bien th trale musicale que cin matographique Mais si la bossa nova montre le Br sil comme un pays r v le Cinema Novo quant lui s attache repr senter un pays pauvre et opprim ce qui le rend moins facile d acc s Brasilia images de la culture Histoires crois es contradictions d une ville nouvelle 1967 par exemple documentaire de Joachim Pedro de Andrade se fait le t moin d une d sillusion Brasilia n chappe pas son destin de m tro pole latino am ricaine un centre actif encer cl de bidonvilles Autant dire que l accueil de ce film pol mique est plut t mitig Ce d voi lement des illusions d un pays de plus dans un contexte cin matographique peu favorable sont alors en vogue les com dies musicales et surtout les films s rieux du stu dio de la Vera Cruz qui v hiculent une image r trograde du pays Au contraire le Cinema Novo veut montrer une image moderne de la culture br silienne et trouve pour cela des moyens cin matographiques novateurs il b n ficie d volutions technologi
298. ui d nonce certains abus de mise en sc ne notamment des images choquantes de corps de Marines bless s entass s l arri re d un tank sugg rant une v ritable h catombe dans les rangs am ricains alors m me que l op ration qu elles illustrent n a fait aucun mort faudra attendre d aller plus avant dans le documentaire pour en savoir plus pour l heure images de la culture envers des m dias The Agony m Khe Sanh must STREET CLASHES CO ON D Ee FOE STILL HOLIS PARTS OF JOHNSON PLEDGES NEVER tous les t moignages civils et militaires s ac cordent pour souligner la vuln rabilit am ri caine notamment au moment de l attaque de l ambassade am ricaine de Saigon que Ron Steinman r dacteur en chef du bureau de NBC qualifie de huge propaganda plan litt rale ment une op ration de propagande de grande envergure traduit un peu vite par la voix off par une superbe mise en sc ne L ensemble des voix am ricaines pr sentes sur le terrain qu iL s agisse de l arm e prise par surprise ou des journalistes sous le choc de l attaque urbaine alors que tous envisageaient ce conflit comme une gu rilla de jungle est donc unanime le Vi t cong cherche prendre l avantage par tous les moyens et conduit une op ration kami kaze sur ambassade pour initier un nouvel axe de communication fond sur la mise en danger de civils civils am ricains puisque l ambassade
299. ulation vers l Angleterre et tentent de p n trer dans un camion qui a d j pass les contr les du c t francais Le tout prend l apparence d un jeu tant les moyens sem blent d mesur s entre leurs tactiques rudi mentaires d infiltration et face elles l omni pr sence des forces de l ordre et les syst mes de vid osurveillance Et pourtant ils y arri vent Souvent en demandant leurs proches de les aider pour payer des passeurs ce qu ils esp rent tre la derni re fois et apr s M me si les documentaires s arr tent au seuil de cette nouvelle vie pour les migrants nous connaissons la suite Devenus immigr s dans le pays o ils s installent ils restent souvent sans statuts et par cons quent sans droits Les cours r cits de vie que Delphine Deloget nous donne entendre la fin de son film offrent des cas contrast s car pour une m me situation l administration accorde ou non le droit d asile sans aucune garantie terme d une vraie r gularisation Et ceux qui n ob tiennent pas l asile et parviennent rester ill galement restent les voyageurs clandes tins qu ils sont depuis leur d part Jordan Belgrave images de la culture No London Today 2008 78 couleur documentaire r alisation Delphine Deloget production Injam production A Calais Delphine Deloget va la rencontre de jeunes gens la peau sombre qui scrutent inlassablement l horizon en direction de la terre promise
300. ulement la construction imaginaire d une soci t id ale comme chez Thomas More ou Tommaso Campanella l uto pie c est le r el contre les mensonges du refoulement et de la transcendance l utopie affirme la r alit du d sir D s lors elle s at tache lib rer les d sirs contraints ou d non cer les contradictions du monde actuel pour montrer qu un autre monde est d sirable Les grands discours civilisateurs se sont rig s sur l exclusion ou la destruction de l autre asservissement du sauvage et marche forc e vers la modernit Selon Sch rer l utopie de notre temps est celle qui doit donner l autre sa place pour garantir la paix l hospitalit faible force L utopie est d finie comme ce qui est n ces saire et impossible n cessaire parce qu im possible Etrange paradoxe Peut tre s op pose t il la th odic e de Leibniz qui justifie le mal dans l histoire par l id e que tout ce qui advient n advient que parce qu il est possible et que dans le meilleur des mondes possibles qui est le monde r el le mal est n cessaire en tant que du point de vue de Dieu qui conna t tous les autres mondes possibles et poss de une vision globale de l histoire il est toujours un moindre mal Or ce que veut d montrer l utopie c est le contraire Elle refuse d accep ter le monde r el sous pr texte qu il est le meilleur possible Contre le fait accompli l or dre tabli qui soit se r signe au mal soit
301. uleuse T tu parce qu il dessine depuis quelques films tr s m ticuleux le chemin d une obsession qu on pourrait ramasser ainsi dans quel espace tr s concr tement entendu la parole circule t elle On comprendra du coup que dans un tel projet discr tion et ent te ment ne fassent qu un Car il lui faut dresser furtif animal en alerte chasseur aux aguets l oreille autant qu difier s rement le regard car il lui faut en m me temps assurer la soli dit des murs la tenue arrogante du d cor le coupant des cadres que la possibilit de les trouer de forcer l entame de leur porosit Rivette n est pas loin Ni sa hantise du complot et son insistance du secret ni m me leur trange d placement dans le retour au th tre comme si l invention de l acteur restait cet ancien scandale jamais lucid c est dire comme l ont redout autant Platon que Rous seau menacant Trouble du d doublement myst re de ne pas s appartenir houdinisme ahurissant d une vasion sur place Lorsque apr s quelques courts Hear Mud in your Eye 2002 et Ren O 2005 jouaient du r gime passablement contorsionn de la confession autobiographique des protago nistes Capitaine par exemple s aventure sur une autre piste Il s agit cette fois d une adap tation d une nouvelle tardive de Joseph Conrad de 1909 Le Compagnon secret The Secret Sharer L crivain qui insiste n anmoins dans sa correspondance ne rappo
302. um restaurant boutique et canyons de circulation pour atteindre l tage sup rieur L espace public ainsi d gag sous la masse tablit un rapport dynamique entre le centre ville et l usine automobile A l tage une vaste zone d un seul tenant favorise toute libert d acc s aux 250 exp riences scientifiques propos es L espace fluide en pente douce est model comme un paysage avec ses talus ses perspectives Zaha Hadid invente une nouvelle g om trie des espaces plus dynamiques et plus flexibles un paysage prouver A S 82 La Villa Barbaro Villa di Maser 2006 26 couleur documentaire conception Richard Copans Stan Neumann r alisation Stan Neumann production Les Films mus e du Louvre Arte France participation CNC l aide de maquettes de dessins extraits de l ouvrage d Andrea Palladio Quattro Libri dell Architettura Stan Neumann analyse la commande et la typologie de la Villa Barbaro r sidence rurale mi palais mi ferme que l architecte construit vers 1560 pour un nouveau type de commanditaire l aristocrate agriculteur v nitien en s inspirant de la relecture des b timents de l antiquit romaine Au milieu du XVIe si cle la noblesse v nitienne investit dans la production agricole A Maser dans un paysage bonifi de champs et de vignes Palladio r unit fonctions r sidentielle et agricole en un seul b timent La Villa Barbaro comme la villa
303. umentaires de jeunes r alisateurs La vid oth que d acquisition a pour objectif de pallier au manque de plateformes de vente sur le continent africain de documentaires de cr ation sur l Afrique En trois jours une tren taine de responsables chefs de programmes et acheteurs de t l visions et de structures de diffusion institutionnelle ont pu visionner environ 150 documentaires s lectionn s par Africadoc Les acheteurs peuvent ainsi n go cier directement aupr s d Africadoc les droits de diffusion de tous ces films Pouvez vous nous rappeler ce qu est Africadoc et quels en sont les principaux partenaires En r action un paysage professionnel audio visuel africain clat et disparate Dakar Images S n gal Lx Filmes Portugal et Ard che Images France ont choisi depuis 2002 de mettre en place un programme de d veloppe ment du documentaire de cr ation en Afrique subsaharienne le programme Africadoc Ambi tieux et global il prend en compte l ensemble des maillons de la chaine de l audiovisuel documentaire la cr ation la production mais aussi la distribution et la diffusion Africadoc est d sormais relay et nourri sur le terrain par des structures africaines Pour l instant des actions de formation et de mise en r seau des professionnels africains ont eu lieu dans une vingtaine de pays d Afrique Centrale et de l Ouest Chaque ann e des r sidences d cri ture sont ainsi organis es dans plusieurs pa
304. ur Paris confi es un chemi not qui les portait lui m me nos copains du laboratoire Kodak elles taient imm diate ment d velopp es puis nous les reprenions la gare de Brest et le montage tait effectu en quatre heures selon le proc d brevet Afrique 50 quatre pingles une lame de rasoir un petit flacon de colle l ac tone et le pouce pour appuyer en attendant que ca s che Ensuite projection sur le vieil appareil 16 mm Debrie de l union locale criture et enregistre ment du commentaire et grande premi re devant une dizaine de personnes dans le bureau du responsable Le film faisait 12 minutes pour le commentaire j avais largement utilis le po me de Paul Eluard Un homme est mort qui n avait pour d fense que ses bras ouverts la vie R actions imm diates positives d abord celle de P tit Zef Ca donne envie de pleurer et ca donne envie de se battre et celle du res ponsable syndical C est pas ici ou dans un cin ma qu il faut le passer c est toutes les nuits sur tous les chantiers en gr ve Pour cela il fallait un v hicule pour transporter le projecteur sur les chantiers On nous confia donc une camionnette b ch e que D sir devait conduire Mais P tit Zef avait une autre id e Tu vois si on avait un drap l arri re de la camionnette pour faire cran de cin ma et si on mettait le projecteur et le magn tophone sur une autre voiture d capot e avec une
305. ure Capitaine par exemple de Thomas Bauer EA2 de Vincent Dieutre Anya Straight Stories 2 de Bouchra Khalili Le Jeu de l oie du professeur Poilibus de Franssou Prenant Ode pavillonnaire de Fr d ric Ramade et Un Virus dans la ville de C dric Venail Introduction de Pascale Cassagnau Si Les films poussent comme des herbes folles un peu comme les rhizomes d crits par Deleuze et Guattari selon la belle formule de Thierry Jousse les uvres de Thomas Bauer Vincent Dieutre Bouchra Khalili Franssou Prenant Fr d ric Ramade et C dric Venail choisies selon le principe d un cin ma buissonnier qu ils contribuent inventer formulent d une mani re magistrale les registres potentiels de l imaginaire de la critique politique d une libert personnelle Ces films d artistes adres sent la repr sentation une question en com mun celle du statut du r el au sein m me du r cit narratif en disposant de facon non lin aire les l ments filmiques en dehors des structures strictement narratives En outre ces films d signent l espace docu mentaire comme un v ritable syst me expert du cin ma contemporain Document et archive constituent un r el horizon de pens e tant pour l art contemporain que pour le cin ma comme question et m thode comme ques tionnement heuristique et enregistrement de marques d historicit Loin d indexer des enti t s universelles de totalit celles ci indexent des entit s intersu
306. urs mois Sur cette base un groupe d acqu reurs issus de diff rentes biblioth ques de l agglom ra tion a proc d la s lection des documents et leur achat La s lection des titres s est op r e avec le souci constant du contenu cultu rel d fini l origine du projet ainsi que la volont d amener une r flexion de la part du public et d impliquer une forte m diation de la part des biblioth caires Priorit a t donn e un cin ma ind pendant et de cr ation L id e de favoriser galement les pays du sud Afrique Am rique du Sud a sembl une vidence Enfin pour ce qui concerne les documentaires l ac cent a t mis sur les arts Compte tenu de l importance de l image sur le territoire de l agglom ration clermontoise il est apparu essentiel de passer commande au CNC de titres du catalogue Images de la cul ture en compl ment des titres disponibles chez les fournisseurs retenus dans le cadre des march s publics pour l op ration en cours Les films du catalogue CNC disposant de droits de projection publique l accent pourra tre mis sur des programmations au sein des biblioth ques En ce qui concerne le fonds tournant des lots sont propos s au pr t ils sont constitu s de 200 500 DVD 2 3 de fictions et 1 3 de docu mentaires dont des films pour jeune public selon la taille des biblioth ques Leur rotation est pr vue tous les neuf mois La mise la disposition du public de ces r
307. v lation en d signation Ces deux films sont telluriques Essayez de penser l onde de choc qu ils ne manqueront pas de provoquer dans les pays o ils ont t tour n s lls rendent explicites des fa ons d tre secr tes dans des soci t s qui n ont que tr s peu d images d elles m mes Ici nous sem blons revenus de tout ils nous racontent un ailleurs o tout semble construire Comment les tres se bricolent entre eux r ussissent b tir des vies eux jusqu l extr me l gance Et cela quel que soit l archaisme des soci t s humaines dans lesquelles ils vo luent Ces personnages ces femmes nous int ressent pour leurs libert s C est moins vrai pour Victoire Terminus Dans cet endroit du monde o le tragique est inscrit dans l tat quotidien de pauvret on est dans Affreux sales et m chants au Congo Le cou rage et l intelligence c est de s en sortir quels que soient les moyens sauver sa peau et celle des siens Victoire Terminus est un film sur des femmes boxeuses Kinshasa qui prati quent ce sport comme gagne pain Tout dans ce film semble tre la m taphore de leur monde la r gle officielle du jeu tant plus tu cognes fort plus tu domines plus tu gagnes Le plus dramatique est que les d s sont pip s tous les niveaux le combat gagn comme perdu est truqu tous les coups sont permis Renaud Barret et Florent de La Tullaye ne fil ment pas en immersion le
308. vacit de sa pens e et de ne pas transformer le vceu qu il fait pour l Afrique en une falsification naive Qu est ce d ailleurs que l Afrique L Afrique n existe pas lui dit un tudiant S M 31 marcel l herbier auteur avant l heure Notes propos de Autour de L Argent de Jean Dr ville et Marcel L Herbier po te de l art silencieux de Laurent V ray par Carole Desbarats Le film de Marcel L Herbier L Argent 1929 est consid r juste titre comme une oeuvre novatrice Il a t l occasion d un des premiers making of marquants de l histoire du cin ma francais En effet pendant le tournage Jean Dr ville a film r p titions travellings vertigi neux trucages machineries bref l labora tion d une ceuvre vue depuis ses coulisses Autour de L Argent tourn en muet en 1928 t sonoris en 1971 avec une voix de com mentaire dite par Jean Dr ville lui m me Dr ville a choisi d ouvrir son film par la grande sc ne torride souhait entre Alcover et Bri gitte Helm ce corps corps d un homme et d une femme fait autant penser une sc ne de sexe qu une lutte de deux personnages antagonistes Pourtant ce n est pas l aspect que Dr ville mettra le plus en avant lui pr f rant la description de la fabrication de l eeu vre dans un montage un peu cut qu il dit devoir l influence d Eisenstein et par lequel il met en valeur tous les aspects du cin ma en tant qu artisanat Et c
309. venir de ces nouvelles visites du temps pass et encore pr sent De m me dans EA2 la pr sence d images ant rieures est elle doublement signal e le film consiste essen tiellement en un acte de citation et Francoise Lebrun est elle m me l qui passe le t moin Avec elle Vincent Dieutre danse comme s il se mettait tout contre ce film et cette m moire qu elle incarne reproduisant le geste de caresse d pos sur le tableau l or e de Lecons de t n bres la maman et le p d S il reprend la longue tirade de V ronika ce n est videmment pas parce que Vincent Dieutre entend d montrer l actualit moyen nant quelques adaptations du discours qu elle exprime Dans les indications qu elle dispense au fil du tournage Francoise Lebrun rappelle que dans La Maman et la Putain non plus la parole qu elle prof rait ne devait pas tre recue comme un discours construit et militant c tait plut t une coul e de mots provoqu e par l ivresse et la d tresse la images de la culture coh rence motionnelle plut t que ration nelle Il ne s agit donc pas en 2008 de poser une quivalence stricte entre la femme des ann es 1970 et l homosexuel des ann es 2000 ni de militer pour un retour l ordre moral Ce n est pas comme l actrice y insiste une reconstitution S il est un point commun c est que la g n ra tion de Vincent Dieutre vient apr s que la lib ration sexuelle a instaur un tat d
310. vente le voyage en particulier le voyage clandestin qui emp che de prendre les m mes routes que les autres ou de prendre un avion Il faut inventer des voies de passage De fait la topographie d Istanbul m apparaissait sinueuse Le d troit du Bosphore ne dessine pas une ligne droite il faut faire des d tours Qu est ce qui d termine le choix des intervenants B K Je m int resse beaucoup la psycho g ographie de Debord l id e de d rive moins comme m thodologie que parce qu elle inclut de fait la rencontre A partir du moment o on se soumet soi m me la d rive survient la rencontre Cela demande du temps il faut accepter d en perdre beaucoup mais concr tement c est comme ca que cela se passe Ce n est pas vraiment le hasard en fait Il s agit d envisager l espace urbain par son envers en choisissant tous les chemins non balis s sur une carte Je n tais donc pas partie dans l id e de rencontrer une lrakienne un Souda nais et un Afghan Il n y avait pas de casting pr tabli C est arriv tout simplement Vous vous int ressez aux clandestins des gens en transit Avez vous rencontr des r ticences de leur part B Je ne dirais pas que je m int resse aux clandestins parce que ce n est pas une cat gorie humaine Il s agit simplement d tres humains qui n ont d autre possibilit de voya ger que la clandestinit Je m int resse des personnes qui d une certai
311. vid o mi chemin entre arts plastiques et cin ma Quel est le sens de cette position quelles facilit s quels avantages offre t elle B n y a pas d avantages il n y a que des difficult s justement C est pour cela que cette position me semble plus int ressante parce que plus exp rimentale Elle ouvre des champs de possibilit s qui me semblent plus restreints quand on se situe uniquement dans les arts plastiques ou le cin ma L impuret de ce m dium existe de fait du point de vue de son histoire comme de ses usages Elle me permet de me situer entre deux d ouvrir des possibilit s de navigation d exp rimentation des formes De me soustraire en m me temps une forme lin aire de narration comme son clatement qui peut tre la marque de l installation IL m int resse aussi de faire voyager les pi ces dans diff rents contextes ou plut t de d pla cer leur contexte de diffusion et de vision parce que l exp rience de l eeuvre s en trouve modifi e Dans une galerie les visiteurs n ont pas forc ment envie de faire l exp rience d une dur e dict e par celle de l oeuvre Mais le passage fait aussi partie de la pi ce d au tant plus lorsqu elle est montr e dans un espace d di lart car se cr e alors une logique de circulation et de communication entre les pi ces expos es Dans une salle de cin ma on sait qu on restera assis pendant un temps x sauf si le film est particuli rement
312. y sont jamais all s Ceux qui y vont s ils y retournent c est qu il y a des raisons L id e du grand ensemble de b ton au bord de l eau est caricaturale Les gens vivent dans des r sidences qui ne valent pas mieux mais qui n ont pas cet aspect moderne qui renvoie soi disant les vacanciers la ville la ban lieue L architecture des ann es 1960 1970 a tr s mauvaise r putation On pr tend que tout est mauvais sans faire le tri tout ca parce qu on ne sait pas regarder Jean Balladur a construit une ville plut t festive avec l id e qu elle serait diff rente des autres avec ses r silles de b ton sur les facades D autres villes baln aires ont t construites Celles de Georges Candilis par exemple n ont rien voir Port Leucate Port Barcar s c est beaucoup plus sobre Alors que Balladur s amuse On sent dans le film que ce site qui para t tr s artificiel au premier abord entretient un rapport tr s fort avec la nature que ce soit les tangs les promenades plant es de v g tation m diterran enne le soleil la mer J D A partir du centre ville en dix minutes on peut se retrouver dans un endroit tr s sau vage Il y a une pr sence tr s forte des l ments il y a beaucoup de vent de sable un paysage tr s plat aux alentours et puis la mer Ce sont des l ments avec lesquels il a fallu faire Les immeubles ne sont pas align s face la mer comme Nice ou Cannes car cela
313. ys lusophones et francophones et prochaine ment anglophones Africadoc est principale ment soutenu par la R gion Rh ne Alpes l Or ganisation Internationale de la Francophonie et l Union Europ enne programme ACP Pourquoi Saint Louis du S n gal Saint Louis est une ville touristique qui per met l accueil d un tel v nement Elle est aussi un lieu embl matique en termes de cul ture et d histoire Saint Louis accueille chaque ann e plusieurs festivals dont celui de Jazz De plus cette ville du nord du S n gal est depuis longtemps une terre d accueil de nom breux tournages cin matographiques Les Caprices d un fleuve Coup de Torchon etc Les Rencontres se d roulaient l origine sur de Gor e au large de Dakar elles se sont d plac es naturellement Saint Louis en 2007 afin de regrouper cet v nement avec le Master 2 R alisation Documentaire de Cr ation mis en place par Africadoc au sein de l Universit Gaston Berger Saint Louis la m me ann e Cette formation continue est le maillon initial et essentiel du d veloppement de cette nouvelle g n ration de cin astes du continent africain Ce Master existe gr ce la coop ration entre l Universit Gaston Berger et l Universit Stendhal Grenoble il accueille chaque ann e huit tudiants originaires de toute l Afrique francophone Ce Master 2 l Universit Gaston Berger f te donc ses deux ans Quelles sont les nation

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