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1. E S l id e tait de favoriser l apparition d une niche cologique dans laquelle puissent se d velopper une flore et une faune qui produiraient une qualit particuli re d environnement sonore naturel C G C est aussi l id e de la plantation que tu as entreprise Vassivi re les R ves de Tijuca du nom de Tijuca for t artificielle du xx si cle au centre de Rio de Janeiro o par le biais d une biodiversit retrouv e tu comptes attirer oiseaux et insectes au milieu des conif res d o ils taient absents A Barbirey sur Ouche il s agissait encore d un milieu aquatique E S Il y avait trop d oiseaux de collection dans le parc pour que les grenouilles y survivent Avec la paysagiste Laurence Vanpoulle nous avons dessin une queue d tang prot g e par une cage de bambou r alis e par des artisans laotiens selon des techniques de ligatures traditionnelles Ainsi les t tards et les plantes aquatiques introduits ont pu se d velopper l abri des pr dateurs C G Pour Maubuisson tu penses une r alisation comparable E S J ai propos en effet de r fl chir au moyen de faire du bassin pollu du parc un miroir d eau vivant L eau serait purifi e par une intervention discr te de fa on permettre le d veloppement d un biotope Invit intervenir dans le parc je ne souhaitais surtout pas y introduire un objet suppl mentaire mais agir sur l environnement Il s agit de filtrer l eau
2. Santiago du Chili tu as inond le centre du mus e pour cr er ce Palais d eau qui redoublait magnifiquement l architecture de la verri re et la colonnade Francisco Bugnoli le directeur du mus e a fait part de son saisissement lorsqu il a vu ta pi ce Il se trouve qu il y a bien longtemps le mus e alors Ecole des beaux arts avait t la proie d un incendie et qu apr s l intervention des pompiers le vestibule tait apparu ainsi envahi par l eau noire refl tant les arcades et les platres sous la grande verri re E S C est une co ncidence trange une des histoires que j voquais tout l heure Le t moignage de Francisco Bugnoli est pour moi tr s mouvant Vassivi re l histoire est diff rente J ai appel ma pi ce Le lac en relation vidente avec le lac ext rieur tout autour de l le Mais il y avait aussi cette architecture tr s particuli re d Aldo Rossi avec sa charpente de bois et sa forme de coque de bateau renvers e Je retourne ainsi la proposition par le reflet en transformant nouveau le plafond en nef L id e m est venue d embl e d s que j ai vu la salle et je l ai exprim e imm diatement Guy Tortosa m a accompagn dans ce projet Une exposition c est aussi cela une relation complexe et un change constant avec un lieu mais aussi avec celui ou celle qui le dirige et son quipe C G Y a t il eu d autres miroirs d eau E S ll y a eu aussi le Moulin de la Recense
3. This was perhaps the first manifestation of this articulation of nature with technology which remains one of the characteristics of your work and an exceptional one too certainly in relation to most other artists who are interested in the idea of nature E S had made a video of the tub at the Galerie des Archives with a full frame shot of the larvae As today in the tithe barn the idea was to take the spectator into the heart of living matter In the case of the maggots it s composite material but it was very much like it was all just one single organism In the barn the fact of blowing it up means that we are confronted with a kind of pure animality stripped of its identity C G A few years ago Elizabeth de Fontenay published a book entitled Le silence des b tes It s relative silence relative to human language for animals always make a noise You have made this noise an important part of your work The subtitle Philosophy tested by animality reminds us of the importance in the history of thought of this simple question What is animal So often thought has been worried about affirming a radical alterity and justifying the hegemony exercised by man What exactly is the animal to you as an artist E S For me as a hunter gatherer the animal is game in the sense that draw on it and on nature in general for my intellectual nourishment Ever since started living in the Hautes Alpes ha
4. David Huguenin 41 Zone de silence 1995 2005 D placement des pieds de bambou pour la r alisation de la Zone de silence de la galerie du Dourven Tr drez Locquemeau 1996 Photographie Erik Samakh 42 Zone de silence Saumane 1995 2006 R sultat de l ensemble de la plantation de bambou d marr e Saumane en 1995 l aide des Zones de silence expos es dans diff rents sites Photographie Erik Samakh 43 Portrait d rik Samakh Saumane au bord du Bel Air Photographie Pierre P ronnet Wijntje van Rooijen Saumane Lieu de vie et d exp rimentation d rik Samakh Vue d avion par Michel Huici MTA Aviation 2001 Photographie Michel Huici 44 Deux pi ces d eau pages 46 Deux bassins fond noir de 2 100 x 450 x 12 cm Pourtour en boi Salle des religieuses abbaye de Maubuisson Photographies Ma Le vaisseau Le Vaisseau Huit crans plasma de 42 pouces en vis vis et une vid o projection de 11 x 8 m sur mur nu D tail de l installation Captures d images des diff rentes s quences vid os r alis es en septembre 2005 avec des grenouilles vivantes Saumane utilis es pour l installation vid o de la grange de l abbaye de Maubuisson 2006 Photographies Erik S D tail du site de tournage pour l intallation de la salle du parloir Proche du ruisseau le Bel Air dans un des chemins trac s dans la bambousaie ou Zone de silence de l artiste Saumane 2005 Photographie Pierre P ronnet Wijnt
5. Sebastien Remy Capucine Sarkozy et celui de l cole sup rieure d arts d Aix en Provence Maxime Marion Conception et r alisation graphique Filigranes ditions Tr z lan Impression sur les presses de SH Imprimeurs Pordic Brochage Atlantis Fagonnage Saint Herblain Caroline Coll Seror Colette Garraud Erik Samakh pour les textes 2006 Filigranes ditions Achev d imprimer en ao t 2006 ISBN 2 35046 053 3 D p t l gal ao t 2006 Imprim en France Filigranes ditions Lec h Geffroy F 22140 Tr z lan www filigranes com Abbaye de Maubuisson Rue Richard de Tour 95310 Saint Ouen l Aum ne www valdoise fr
6. a tomb e du jour alimente en nergie une diode lumir clignotent jusqu p Bambous et petites voix 2004 Pi ce d eau machine eau 2004 Installation sonore Sept sections de chaumes de bambou enti rement vid s d environ 7 m de long et de 8 10 cm de diam tre sont quip s de cartes lectroniques sonores Miroir d eau de 1 500 x 500 x 12 cm pourtour en plancher de m l ze Les sons passent en boucle et sont enregistr s l aide des m mes cartes sonores sur place en fonction des lieux Travail pr figurant les Cannes sonores de l exposition Harmoniques Solaires Technilum Exposition au Moulin de la Recense Ventabren 2004 Photographies Marc Domage Moulin de la Recense Ventabren 2004 Photographie Marc Domage 38 39 Canne sonore 2004 Orgue solaire plac dans la Zone de silence d rik Samakh bambousaie plant e en 1996 a partir des diff rents plants de bambous expos s sous le titre g n rique Zone de silence de 1996 1999 Prototype quip d un haut parleur et d une carte son Aluminium thermolaqu Diam tre 6 cm x longueur adapt e en fonction du site d installation syst me modulaire R alis e et tudi e avec la soci t TECHNILUM Photographie Erik Samakh Harmoniques solaires Installation sonore et solaire constitu e de 12 cannes sonores suspendues aux poutres du centre d art de L zigno 40 Technilum Domaine de L zigno B ziers France 2006 Photographie Fran ois Deladerri re
7. artiste comme chasseur cueilleur propos des grenouilles lectroniques les Machines communiquer la Cit des Sciences inversaient la relation spatiale ordi naire entre l espace d volu au spectateur r duit un m tre carr et celui du vivarium de huit m tres carr s Un radar surveillant la zone d clenchait quand quelqu un y p n trait des machines mettre des bruits de grenouilles et divers sons qui leur tour excitaient les grenouilles du vivarium Il y eut aussi les grenouilles lectroniques dans le jardin de bambous de Chemetov la Villette les machines faisaient l analyse de la temp rature de l humidit du mouvement Il s agissait de modules acoustiques sur secteur Quand il faisait chaud et humide on les entendait davantage Ils s arr taient si on s en approchait p 19 20 21 p 23 p 22 p 21 p 14 15 p 17 p 21 26 p 26 SACD rabat de couverture p 21 p 24 25 p 24 25 C G Tu aimes aussi citer le c l bre haiku de Basho E S Le vieil tang Une grenouille saute Bruit de l eau C G On retrouvait les lentilles d eau au Centre d art de Thiers en 1998 puis en 1999 Colmar au Centre Andr Malraux E S Le Creux de l Enfer a Thiers est encore un lieu enti rement plac sous le signe de l eau enve lopp dans le vacarme du torrent qui faisait autrefois tourner les meules de l ancienne coutellerie C G Une partie du b timent est cr
8. avec un extr misme qui viserait en liminer l homme rel ve pour moi d une dangereuse d rive id ologique C G propos de ton intervention Vassivi re Guy Tortosa parle de sculpture sociale C est une expression qui rappelle Beuys et de fait l invitation faite aux habitants et aux visiteurs du territoire participer la plantation par la m thode du cerceau n est pas sans rappeler le travail avec le public qui fut celui de l artiste allemand Cependant je remarque que si tu cites volontiers Wolfgang Laib ou James Turrell tu te r f res tr s peu Beuys alors que tu t es comme lui beaucoup int ress au chamanisme De ce que tu viens de dire dois je en conclure que c est surtout dans la dimension messianique que tu ne te retrouves pas E S lly a de cela Et puis tout en reconnaissant le r le que Beuys a jou je suis g n par la fa on dont l artiste jouait de son charisme en se pla ant constamment lui m me physiquement au c ur de l uvre Lorsque j utilise mon image comme dans le pr sent livre c est seulement une ombre C G Cela tient peut tre aussi au fait que le travail de Beuys tait surtout ax sur la performance ce qui n est pas ton cas Lorsqu on te voit au travail il s agit plut t d images documentaires Ainsi sur p 59 p 34 SACD rabat de couverture p 42 43 p 40 p 54 p 22 28 29 32 33 38 46 47 48 49 p 15 p 15 p 22 p 28 29 p 35 p 32 33 une
9. de r aliser des prototypes qui n ont pas bien march car j utilisais des ventilateurs d ordinateur et non des turbines cette poque j ai constat que ces cannes fonctionnaient comme des enceintes acoustiques et que je pouvais les utiliser soit munies de cartes num riques et d un haut parleur gliss s dans les tubes soit comme des tuyaux d orgues Maintenant elles sont en aluminium thermolaqu et dessin es selon un syst me modulaire avec l aide du bureau d tude de Technilum m c ne du projet et fondateur d un lieu d innovation d di l art l architecture le design et le paysage contemporain L zigno B ziers C G R alis es selon une technologie tr s pr cise les cannes sonores gardent cependant quelque chose du bambou initial E S On y pense gr ce aux n uds o se situent les vis qui relient les tubes selon un syst me qui pr serve une paroi parfaitement lisse l int rieur C G Consid res tu que cela revient fabriquer un instrument E S Oui sans doute dans le sens musical du terme mais aussi un instrument au sens d outil c est un outil polyvalent Malgr son aspect tr s moderne il met un son guttural primitif traditionnel qui peut faire penser la trompe tib taine A Maubuisson les cannes sonores comportent un sifflet un tuyau d orgue avec une turbine et pas de haut parleurs De petites cartes lectroniques sont r gl es selon des rythmes pr cis de sort
10. ment Rome l o se trouvent les vestiges d une ancienne insula romaine Contre les parois court l eau souterraine que l on entend de salle en salle et que l on aper oit gr ce une dalle t e C est impressionnant cette eau vivante sous la ville dans la profondeur de la terre En outre ici Maubuisson quand on se penche sur les regards on entend monter du canal comme un bruit de temp te E S C est simplement le bruit du vent dans les drisses enregistr un jour de grand vent dans le port de Porquerolles Il accompagne l le bruit de l eau et m voque quelque arm e souterraine non sans rapport avec les cent huit brigands mais aussi avec l univers de Lovecraft C G C est trange de constater quel point le seul d placement d un son en transforme compl tement la connotation E S Il s agit de faire surgir des choses qui sont l mais qu une vision liss e nous cache en masquant le c t obscur d ouvrir ces portes qu on nous ferme Dans une abbaye il n y a pas que la dimension religieuse il y a comme en bien d autres lieux une part parfois inqui tante de magie C G Magie qui nous ram ne au chamanisme Pourquoi cette r f rence si fr quente dans ton travail Qu apporte le chamanisme l homme moderne E S Dans un des livres de Castaneda Don Juan apprend l auteur se servir d un miroir dans l eau d une rivi re C est comme apprendre travailler ses r ves je pense aux r
11. of that And also while recognise the role that Beuys played I m not comfortable with the way the artist played on his charisma and always put himself physically at the centre of the work When I use my image as in this book it s only a shadow C G Maybe that s also because Beuys s work was essentially performance based which yours isn t When we see you at work it tends to be in documentary images In a photograph taken on the estate at Chambord for example you are half hidden among the water irises on the edge of a muddy pond E S That was the boars wallow C G With those microphones beside you E S At the end of winter 2005 spent several months recording with a view to creating a piece around the chateau s central staircase a piece that called L esprit de la for t The Spirit of the Forest The first three recordings on the CD that comes with this book Au bord de l eau were made at Chambord in the morning in the middle of the day and at dusk Chambord is a very singular place a kind of intensive wild animal breeding centre for VIPs Four thousand hectares with no public access There you have a kind of idea of sanctuary sites with nature dedicated to the powerful I d like to talk to Gilles Cl ment about such spaces are they in his opinion part of the Tiers paysage Third Landscape as he calls these hedges and forgotten or prohibited zones by analogy with the Tiers Etat Third
12. of the p 18 19 River S vre in a boat with a guide but you couldn t land You could only listen to the mixture of sounds the ones imported from Guyana but also the local frogs answering them C G For me this piece also contains a play on displacement that is fairly characteristic of your work For example at the Ch teau de Talcy you played samples of exotic noises recorded in the desert of Judea from behind a grating that once again made the sound source inaccessible And wasn t it in the Marais Poitevin that you started taking an interest in duckweed E S Yes the water there is covered with it because of pollution from nitrates reproduced that p 19 20 21 vegetal blanket in a stainless steel tub at the Galerie des Archives The result was a kind of painting a monochrome People would kneel down to touch it and find themselves in the position of the child bending down at the edge of a pond In this way was reactivating what was an archetypal memory and for me an essential one 60 p 23 p 22 p 21 p 14 15 p 21 26 C G After that you were invited to intervene in Holland at the S Hertogenbosch Museum E S In the actual museum placed a solar fountain C G Like the ones you made in Rome E S At the Villa Medici showed twenty one terracotta jars filled with water using solar powered pumps so as to produce a circle of water noises But to come back to S Hertoge
13. photographie prise dans le domaine de Chambord tu es demi dissimul dans les iris d eau au bord d une mare boueuse E S C tait la bauge des sangliers C G c t de toi des microphones E S J ai pass plusieurs mois de la fin de l hiver l t 2005 faire des prises de son dans le but de cr er une pi ce autour de l escalier central du ch teau pi ce que j ai appel e L esprit de la for t Les trois premiers enregistrements du disque qui accompagnent ce livre Au bord de l eau ont t r alis s Chambord le matin au milieu du jour et au cr puscule Chambord est un lieu tr s particulier en fait une sorte d levage intensif d animaux sauvages pour VIP Quatre mille hectares interdits au public On a l une sorte de sanctuarisation de la nature d di e aux puissants J aimerais assez inter roger Gilles Cl ment propos de tels espaces font ils partie ses yeux du Tiers paysage ainsi qu il nomme par analogie avec le Tiers tat les haies les zones oubli es ou interdites Mon premier enre gistrement intitul Aube est justement r alis dans une telle zone cons quence de l exploitation foresti re sur le site de Chambord On d boise de grandes parcelles ensuite cl tur es pendant plusieurs ann es afin de prot ger la for t de la population trop dense des grands animaux et en particulier des sangliers omnivores qui d truisent non seulement les v g taux mais aussi les
14. prendre par un po me ou un haiku C G Parlons des autres installations sonores Maubuisson E S Elles se limitent la forme pour moi d sormais classique des fl tes solaires plac es volon tairement au fond du parc de l autre c t du miroir d eau et des cannes sonores dispos es dans le parloir C G L accrochage des fl tes dans les arbres du parc s inscrit dans la s rie des Joueurs de fl te titre g n rique par lequel tu d signes nombre d installations temporaires ou p rennes comme Vassivi re Chamarande et dans le parc priv de l Abr gement E S Il y a Maubuisson une quinzaine de fl tes dans une zone r cemment d gag e par une coupe d arbres morts ou malades Elles ont t pr t es par le FRAC Alsace Je suis all les chercher dans la for t vosgienne sous la neige c t du petit village de Barr o elles taient rest es un an et demi entre deux ch teaux en ruines Elles comportent comme toujours un capteur solaire et une turbine qui fait chanter l air dans le tube Le fait qu elles diffusent depuis plusieurs sources simultan es des sons de m me fr quence dus des longueurs de tubes comparables nous emp che de localiser l origine du son C G Quelle est la diff rence entre ces fl tes et les cannes sonores E S Les deux ont en fait une origine commune Dans les ann es 90 j ai voulu faire des fl tes avec des bambous de gros diam tre J ai tent
15. presence you have the feeling you re communicating with it The shoots the turions which are covered with hair when they come out of the ground also have an animal side You can even see them moving C G So your vision of the relation to nature is quite alien to any idea of sanctuary sites We are much more in the register of symbiosis here E S prefer to see myself as a trapper rather than as a preacher have no sermon to preach This brings us back to the eight brigands they fight they drink they feast and at least they try to get away from the imperial power The point is to enjoy life also think of that Chinese sage always up for a prank Protecting nature for nature s sake an extreme position that wants to get rid of man for me that s a dangerous ideological perversion C G Regarding your intervention at Vassivi re Guy Tortosa spoke of social sculpture It s a term that brings to mind Beuys and it s true that the way you invited the inhabitants and visitors there to get involved in the planting with the hoop method does echo the German artist s work with the public However note that while you readily quote Wolfgang Laib and James Turrell you refer very little to Beuys even though like him you have taken a great interest in shamanism After what you have just said should I conclude that it s the messianic dimension you don t relate to E S There s something
16. quelque vase grec figures noires est elle celle d un brigand E S Certainement Il s agit de mon ombre sur une chute d eau du ruisseau dont je parlais l instant Je porte des bambous qui peuvent faire songer des fl ches C G C est une image qui voque surtout quelque chose de l ger et de furtif d animal Elle me fait aussi songer l pitaphe de Keats celui dont le nom fut crit sur l eau Mais j aimerais refaire avec toi le parcours de cette relation au monde aquatique un entretien au fil de l eau en somme De quand datent tes premiers travaux associant l eau et le son E S Il faudrait remonter Lieu d coute sur l le de Vassivi re en 1983 lorsque j ai install des enceintes de pierre invitation symbolique entendre le paysage au bord du rivage Ensuite dans le Marais Poitevin j ai cr les premiers Modules Acoustiques Autonomes de fa on pouvoir diffuser des sons d animaux gr ce des capteurs solaires qui fournissaient l nergie n cessaire J avais enregistr en Guyane dans la for t et les marais des sons de batraciens et d oiseaux que les machines diffusaient la tomb e du jour On s approchait de l le sur la S vre Niortaise en barque accompagn d un guide mais on ne pouvait y accoster Le myst re tait ainsi pr serv et la technologie demeurait dissimul e On coutait seulement le m lange des sons ceux import s de Guyane mais aussi les grenouilles locales
17. qui arrive dans le bassin ventuellement en utilisant au d part des bact ries mangeuses de boue C G L de m me que pour le travail sur la biodiversit Vassivi re faut il parler d un art co logique E S Peut tre mais au sens d une r flexion sur la n cessit quotidienne de celui qui vit dans un milieu naturel Je pense ces cosyst mes amazoniens dont on a longtemps cru qu ils taient naturels avant de d couvrir qu ils avaient t cr s par les Indiens pour se nourrir Lorsqu ils sont partis ces co syst mes ont continu se d velopper C est encore l id e du chasseur cueilleur lorsqu il se s dentarise f t ce de fa on ph m re C est peut tre l l origine du jardin br silien La boucle se ferme avec la for t de Tijuca La notion d cologie ici n est pas une id e politique de citadin Elle vientdavantage d une pratique de vie au contact de la nature que d une volont militante On me laisserait quartier libre en pleine for t je ferais une clairi re et j y installerais ce que n cessite une conomie de survie C G Peut on faire le lien avec les Zones de silence et les plantations de bambous sur ton propre territoire pr cis ment dans la boucle du ruisseau Le terme est je crois emprunt au vocabulaire des for ts domaniales o il d signe une aire prot g e E S Plus pr cis ment c est dans la for t de Fontainebleau que j ai d couvert les Zones de
18. serait visible des fen tres Je l ai donc occup e par un bassin r alis avec une b che noire que j ai ensemenc e avec quelques lentilles d eau qui devaient se d velopper tout au long de l exposition C est l en fait que j ai eu confirmation de l ef ficacit de la b che noire pour produire avec l eau un effet de miroir que j ai exploit par la suite C G Il y avait galement une installation sonore E S Le bruit de l eau dans la jarre tait capt par un microphone reli un ordinateur qui d clenchait des sons de grenouilles diffus s autour de la mare artificielle C G Un encha nement par ricochet sonore en somme E S Je m int ressais ce que Douglas Hofstadter appelle des boucles tranges sorte de paraboles po tiques la Lewis Carroll de nos fonctionnements mentaux et de la relation entre les choses De fa on plus anecdotique il faut rappeler qu il y avait dans la ville tous les ans un festival d di aux grenouilles C G Ces grenouilles artificielles m am nent voquer la question du leurre dans ton travail depuis tes premi res installations de machines qui mettaient des stridulations de grillons et s interrompaient quand on les approchait Ce n est pas seulement l homme qui peut tre tromp tu voquais la r ponse des grenouilles du Marais Poitevin tes enregistrements exotiques On songe parfois l appeau E S Ce qui nous renvoie l image de l
19. ves de groupe des aborig nes cela sert ouvrir des portes sur un autre monde un monde qui d ordinaire est l pour nous enseigner quelque chose On a pu consid rer par exemple que les plantes que l on fume ou que l on ing re mani festent par leurs effets leur mani re de communiquer C est en somme une circulation d information C G J ai quelque difficult te suivre dans ce registre p 38 p 46 47 48 49 p 59 p 46 47 48 49 p 36 37 p 27 31 56 57 p 56 57 p 38 39 p 40 41 55 p 40 41 55 E S Ce que l artiste et le chaman ont en commun c est l utilisation du stratag me comme pour Anish Kapoor ou James Turrell qui jouent avec notre perception r tinienne Les sons qui flottent gr ce l acoustique d un lieu provoquent des illusions que la religion exploite tout aussi bien Il y a souvent chez l artiste un travail de magicien autour de l id e du leurre C G Sans doute mais il me semble que le tour de magie est vent une fois que tu as compris le truc alors que le myst re d une uvre persiste au del de la d couverte du comment a marche E S Nous autres Occidentaux avons tendance tre g n s par ces rapprochements avec la magie comme stratag me Je crois que le jour o l on entend dans la for t une de mes fl tes sonores on a beau tre inform de son fonctionnement on peut se laisser entra ner dans la rivi re de ses pens es comme on se fait
20. your dreams am thinking here of the Aborigenes group dream it s a way of opening the doors to another world a world that is usually there to teach us something It was thought for example that plants that are smoked or ingested manifest their way of communicating through their effects In short it s a way for information to circulate C G I m finding it a bit hard to follow you here E S What the artist and shaman have in common is the use of stratagems As Anish Kapoor and James Turrell do when they play on our retinal perception The sounds that seem to float thanks to the acoustics of a place provoke illusions that religion also exploits Artists often work like magicians around the idea of deception C G No doubt but it seems to me that the magic trick loses its impact once you ve understood the trick whereas the mystery of an artwork is still there after you have discovered how it works E S We Westerners tend to be uncomfortable with these comparisons to magic as a stratagem think that when you hear one of my sound flutes in the forest you can know how it works but still be carried away by the river of your thoughts just as you can be captivated by a poem or haiku C G Let s talk about the other sound installations at Maubuisson E S They are limited to what is now my classic form of solar flutes deliberately placed at the end of the park on the other sid
21. 11 80 x 6 70 x 0 13 m Eau lentilles d eau pompe amp filtrage lampes horticoles Lentilles Vue de l exposition Boucles tranges Espace d art contemporain Andr Malraux Colmar Photographie Erik Samakh Installation silencieuse pour lentilles d eau et cuve inox 2 m de diam tre Galerie des Archives Paris 1992 Lentilles d eau 1998 Photographie Marc Domage Vue de l exposition Zones de silence n 3 et Bo tes de r ves Centre d art contemporain Le Creux de l enfer Thiers Photographie Jo l Damase 20 21 Pond and Frogs Mus e Het Kruithuis s Hertogenbosch Hollande 1994 Photographie Erik Samakh 22 Fontaines solaires 1993 94 Capteurs solaires pompes eau jarres Conception a la Villa Medicis Rome Installation dans le Parc naturel r gional de Loraine 1999 Photographies Erik Samakh 23 Pi ce d eau 1997 Cr ation d un tang de 27 x 30 m pour assurer le d veloppement de batraciens concept d op ra biotique Une structure en bambou emp che les oiseaux pr dateurs d y acc der Barbirey sur Ouche Dijon Photographies Grand Public et Erik Samakh 24 25 SEL MP STE IO 4 Bo tes de r ves 1998 Diffusion au casque d enregistrements r alis s au bord de diff rents points d eau avec une t te artificielle microphone st r ophonique Vue de l exposition Zones de silence n 3 et Bo tes de r ves Centre d art contemporain Le Creux de l enfer Thiers Photographie Jo l Damase 26 Acc
22. Au bord de l eau Erik Samakh Entrdien avec Colette Garraud Abbaye de Maubuisson Val d Oise RCA FILIGRANES ditions Es 1997 les promeneurs passant sous le Marronnier plant pr s des thermes d Enghien les Bains entendaient avec surprise des sons r p titifs rappelant les stridulations des grillons un an plus tard le concert des Joueurs de fl te donn dans l le des Cygnes du lac d Enghien tait plus surprenant encore chaque module activ par un capteur solaire jouant d un instrument unique La technologie en revanche tait explicitement d voil e dans l uvre in situ s lectionn e en 1998 pour un coll ge de Goussainville dans le cadre du 1 artistique Depuis Erik Samakh a poursuivi ses voyages s adonnant ici ou l ses enchantements a modernis l antique tradition du leurre ou de l appeau en faisant chanter les grenouilles du Marais Poitevin gr ce la diffusion de sons capt s dans les mar cages de Guyane Il a invit les voisins et visiteurs du Centre national d art et du paysage de Vassivi re replanter l le ravag e par la temp te de 1999 Il a fait souffler L Esprit de la for t sur l escalier central double r volution du ch teau de Chambord Dans la grange de Maubuisson Le vaisseau introduit un monde aquatique en faisant vibrer les lumi res les mati res et les rythmes Au fond du parc des fl tes accroch es aux arbres mettent une musique ph m re et al atoire Les inst
23. Estate My first recording entitled Aube Dawn was indeed made in such a zone resulting from the use of the forests at Chambord great areas of forest land are cleared and then fenced in for several years to protect them from the excessive numbers of big animals and in particular the omnivorous boars that destroy not only plants but also eggs and larvae In these setaside zones and clearings all the seeds that grow there naturally can germinate The bird population is then able to develop and attain an abnormal density 63 C G Let s come back to this question of water which in fact we never really left We have just talked about living inhabited water l d now like to discuss black water and its mirror effects Is this all about a privileged relation to architecture E S This relation is something that exists For me it s a way of trapping the place with the installation the shown object takes possession of the place of showing it is in this sense that feel have something in common with Daniel Buren This is an effect first tried out as said in Holland Going beyond the artistic aspect these reflections remind me of when was a child fishing in the dark water of ponds This is a piece that always take care to adapt to the place At S Hertogenbosh it was a rather provocative experience wanted to know if the organisers would go all the way really liked the result The water piece was outside but surroun
24. European Space Riga Lettonie 2003 e Territoires nomades Espace d arts Lyc e agricole Xavier Bernard Rouill France 2002 e Radeau La voie abstraite Fondation Guerlain France e Les joueurs de fl te Kunstsommer 2002 IBA F rstlich Drehna Allemagne 2001 e Les fl tes de la Masca comus e r gional Basso Monferrato Astigiano La for t qui chante La Maison de la Masca San Tonco Italie e 30 joueurs de fl te Domaine de Chamarande Chamarande France e Bo te de r ves uvres d arbres Mus e des beaux arts de Pau France e Animal en cage PARADE Collections du Centre Pompidou Sao Paulo Br sil 2000 e Les joueurs de fl te Les Environnementales TECOMAH Jouy en Josas France e 10 joueurs de fl te R serve g ologique naturelle de Haute Provence Digne France Les joueurs de fl te Chemin de grande randonn e Gorges du Riou France Lucioles performance sur Pi ce d eau Les jardins de Barbirey sur Ouche France Zone de silence Institut universitaire de technologie de Mantes la Jolie France 1999 e Ruche et Les joueurs de fl te Demeures Mus e Zadkine Paris France e Les grillons Dard Art Mus e R atu Arles France Les joueurs de fl te et Fontaines solaires Chroniques sonores Parc naturel r gional de Lorraine France e Les joueurs de fl te Parc de la Villa Noailles Hy res France 1998 Les joueurs de fl te n 1 Eaux de L 2 Biennale d art co
25. Samakh association Grand public Dijon 1996 Entre chiens et loups suite n 1 disque laser Galerie du Dourven Tr drez Locquemeau Le rossignol de Heinz CD Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris 1990 r dition Fondation Cartier 1995 Entre chiens et loups CD Crestet centre d art Murs du son Murmures 4 CD extrait d Entre chiens et loups version du Crestet Villa Arson Nice 1993 e La culture pour vivre Grand prix d art contemporain de Flaine CD et catalogue SEPAD 1989 Livre 24 pages L le aux oiseaux Erik Samakh Ville de Niort 1988 e Livre 26 pages Prison de sel Erik Samakh Tour des Faux Sauniers Ville de Thouars Collections publiques et priv es 2004 FRAC Alsace C lestat France Centre international d art et du paysage de Vassivi re Vassivi re en Limousin France 2003 e Les joueurs de fl te Parc du Ch teau de l Abr gement France 2002 e Radeau Fondation Guerlain France 2001 Domaine de Chamarande France Yaching club de la pointe rouge Les yeux de l aquarium nouveaux commanditaires de la Fondation de France Marseille France 2000 e R sene g ologique naturelle de Haute Provence Digne France 1 artistique Zone de silence jardin de pierres et bambous Institut universitaire de technologie de Mantes la Jolie acad mie de Versailles France 1998 e 1 artistique Pierre qui tourne et Zone de bambou Maison des Scie
26. allations pr sent es dans l aile orientale du monast re prolongent cette promenade initiatique une impressionnante Pi ce d eau noire magnifie l architecture gothique de la salle des religieuses une pulsation r guli re agite un piderme de batracien au fond du Puits de lumi re projet sur la vo te de l antichambre au dessus du canal des latrines deux grilles ajour es et un clairage judicieux amplifient jusqu au merveilleux les mouvements de l eau dans le parloir Quatre cannes sonores en aluminium thermolaqu quip es de sifflets diffusent des bruits qui sont comme autant de conversations secr tes enfin dans l ancien passage entre clo tre et jardin la vid o des R ves de Tijuca apr s la temp te et graines de lumi re qui donne voir l exp rience men e Vassivi re renvoie la dimension sociale de l uvre d Erik Samakh ll a grandi Sannois avant d int grer l cole nationale sup rieure d arts de Paris Cergy et de se d couvrir une vocation de chasseur cueilleur d images et de sons comme il aime se d finir Loin d opposer nature et culture il arpente un chemin singulier qui les r concilie il conjugue les l ments glan s dans le monde animal ou v g tal avec des dispositifs techniques tr s labor s Ce jeu de ma tre illusionniste l aide r activer chez les hommes des souvenirs archa ques sinon des arch types Loin de vouloir sacraliser l environnement son art cologique est un art de la
27. an mom tres Ch teau de Talcy enregistrements r alis s dans le d sert de Jud e Isra l Grenouilles lectroniques modules acoustiques Jardin de Bambous Parc de la Villette Paris France 1989 Tambours de guerre Images du futur Cit des arts et des nou velles technologies de Montr al Qu bec Canada e quilibre d un l zard sur une pierre L zard et pierre Biennale de Barcelone Espagne Bonzai acoustique acoustique miniature maquette de l le aux oiseaux Europe des cr ateurs Grand Palais Paris France 1988 e Animal en cage prototype cage de 2 x 2 x 2 m un ordinateur central g re les bruits d un animal virtuel en fonction du public Artware HannoverMesse et Cebit 88 Kunst und Electronik Siemens AG Hannovre RFA 70 e L zard lectronique installation vid o CREDAC Ivry sur Seine France e Animal en cage Festival des arts lectroniques de Rennes Th tre de la Parcheminerie et Mus e de Hagen exposition Artware Hagen RFA e Prison de sel installation acoustique in situ Tours des Faux Sauniers Thouars France Crocodiles et grillons gouts et pelouses du Parc de la Villette Paris France 1987 e Animal pr sentation du prototype de l installation sonore Installation informatique et acoustique avec des sons d animaux g r s et diffus s par un ordinateur central en fonction du climat e Grande Halle de la Villette Micro Bull3 Paris et Bull 87 Parc des Expositions de Vil
28. ar les b tes bruissent de toutes les fa ons tu as fait de ce bruis sement un l ment important de ton travail Le sous titre La philosophie l preuve de I animalit p 40 43 45 54 p 50 51 p 52 53 p 14 15 52 53 p 50 51 rappelait la place qu a tenue dans l histoire de la pens e cette simple question Qu est ce que l animal Pens e souvent inqui te d affirmer une alt rit radicale et avide de justifier l h g monie exerc e par l homme Qu est ce pour toi artiste que l animal E S L animal pour moi en tant que chasseur cueilleur c est un gibier au sens o je puise en lui et dans la nature en g n ral ma nourriture intellectuelle Depuis que j habite dans les Hautes Alpes je pratique la cueillette et la chasse comme une sorte de discipline Trouver des truffes la mouche attraper les truites les l zards En tant qu artiste ce que je rapporte de mes chasses c est l inspiration Je me nourris de cette pratique quotidienne Le chasseur c est aussi celui qui revient avec des histoires Je raconte des histoires sans mots Je me consid re comme un conteur l aide des signes de la nature qu il s agit de capter et de relier entre eux C G Revenons la grange dimes Tu as choisi de ne pas intervenir avec du son E S Une fois les crans install s nous nous sommes rendus compte avec les tudiants qui m ont assist dans le montage que la contemplation des images si
29. c t d Aix Ventabren en 2004 C tait ma premi re intervention dans une salle vo t e comme ici Maubuisson la salle des religieuses Un moulin c est une machine de m me qu une uvre est une machine penser C est l eau qui fait tourner la pierre du moulin et c est l eau qui permet le mouvement mental et la mise en abyme du miroir Aussi ai je appel la pi ce Machine eau C G Maubuisson on retrouve le th me du vaisseau avec ton installation dans la grange d mes et l eau noire l eau miroir dans la salle des religieuses E S Elle refl te la colonnade J ai d j voqu l importance de l eau dans l abbaye sous laquelle passe un canal Dans les latrines on peut voir ce canal souterrain travers des plaques de verre us es par les pas des visiteurs et que j ai remplac es par des grilles Ainsi je confronte deux profondeurs l une r elle celle du canal et l autre fictive obtenue par la b che noire Entre les deux le puits de lumi re se rattache ce qui est montr dans la grange dimes C est un sas entre les latrines et la salle desreligieuses projet sur la vo te un gros plan d piderme de grenouille se refl te dans un petit bassin C G Cet piderme bat et la pulsion r guli re jointe la forme ovoide du reflet dans l eau noire voque un uf primordial un noyau de vie primitive Quant aux ouvertures sur le canal elles me font penser aux profondeurs de l glise Saint Cl
30. ded by the architecture with all the windows giving onto it C G At Santiago de Chile you flooded the centre of the museum to create this Palais d eau Water Palace that magnificently duplicated the architecture of the glass roof and the colonnade Francisco Bugnoli the director of the museum described his amazement when he saw the piece it so happened that many years before when the building was an art school there was a fire there and after the firemen came the vestibule was similarly filled with black water reflecting the arcades and the plaster under the big glass roof E S It s a strange coincidence one of those stories mentioned earlier found what Francisco Bugnoli said very moving At Vassivi re it was a different story called my piece Le ac in an obvious reference to the lake outside all around the island But there was also this very singular architecture by Aldo Rossi with its wooden frame and its shape like an overturned boat So used reflection to turn the proposition round by again transforming the ceiling into a ship Guy Tortosa was with me on this project right from the outset That s another aspect of exhibitions There s the complex relation and a constant exchange with the place but also with the person who directs it and with his team C G Have there been other water mirrors E S There was also the Moulin de la Recense at Ventabren near Aix in 2004 That was my first inte
31. e a dimes l abbaye de Maubuisson automne 2005 Pendant les rep rages sur le site de l abbaye de Maubuisson Photographie Pierre P ronnet Wijntje van Rooijen P che d une carpe cuir Image ayant servi aux premiers essais vid os pour la grange a dimes t 2005 Photographie Marc Domage 14 15 Asticots Installation sonore pour 30 litres d asticots et cuve d inox de 2 m de diam tre Une lampe claire et chauffe les asticots dont le bruissement incessant est amplifi Les mouches finissent par envahir le lieu d exposition dans la derni re phase sonore de l installation Galerie des Archives Paris 1993 Photographie Marc Domage Modules et grenouilles communicantes 16 Modules acoustiques autonomes en aquavivarium Machines communiquer D tail d une rainette sur capteur solaire dans le vivarium de 9 m Cit des sciences et de l industrie Paris Photographie Erik Samakh 17 i Sey atin L le aux oiseaux 1989 Voyage en Guyane fran aise Installation acoustique nocturne r alis e sur L le aux oiseaux de la S vre niortaise constitu e des prototypes des modules acoustiques autonomes Enregistrements d insectes batraciens et oiseaux autour de Cayenne et sur la Mana en pr paration de l installation L le aux oiseaux 1989 Photographie Erik Samakh Les sons d animaux diffus s ont t enregistr s en Guyane Photographie Erik Samakh 19 18 Nymph as 1999 Pi ce d eau recouverte de lentilles d eau
32. e of the water mirror and the sound canes laid out in the parlour C G The flutes hung in the trees of the park continue the series of Joueurs de fl tes Flute Players the generic title you use for a number of temporary or permanent installations as at Vassivi re Chamarande and the private Abr gement park E S At Maubuisson there are about fifteen flutes in a zone recently cleared when some dead or sick trees were cut down They were leant by FRAC Alsace went to get them from the snow covered forest in the Vosges near the little village of Barr where they had spent a year and a half between two ruined castles As usual they comprise a solar captor and a turbine that makes the air sing in the tube The fact that they all simultaneously send out sounds of the same frequency from several different sources thanks to comparable tube lengths makes it impossible to locate the origin of the sound 65 C G What is the difference between these flutes and the sound canes E S They both have the same origin In the 1990s tried to make flutes with wide bore bamboo tried to make prototypes but they didn t work very well because was using computer fans and not turbines noticed then that these canes worked as acoustic speakers and that could use them with digital cards and a speaker inserted into each tube or as organ pipes Today they are in heat lacquered aluminium and designed in a modular system with the help
33. e que les missions sonores se croisent C G Trois cannes inclin es sont suspendues aux vo tes du parloir La quatri me appara t sur un film au milieu des bambous Le plan est fixe mais on voit bouger doucement les feuillages E S ll s agit encore une fois du lieu o je vis et travaille au bord du ruisseau le Bel Air et les sons produits dans le parloir se m lent avec ceux enregistr s chez moi en m me temps que le bruit du vent et de l eau C G Ton installation dans la grange dimes s appuie sur les caract ristiques propres ce tr s vaste espace Sa relative obscurit tout d abord qui appelle la projection vid o Ensuite sa magnifique char pente qui voque pour toi les anciens vaisseaux Tu montres sur des crans plasma et sur le mur du fond par projection des vues tr s proches d piderme de batracien A quelle fin E S Je souhaite que le visiteur au centre du vaisseau se sente comme dans le ventre mouvant d une baleine C G Tu dis aussi que ces projections sont comme autant de fen tres sur le monde vivant des bords de l eau Je voudrais revenir un instant ce propos sur ton rapport l animalit Je me souviens de l un des tous premiers bruissements d animaux dans ton travail c tait le son amplifi que faisaient des asticots dans un bac de m tal rectangulaire 1985 Exp rience que tu as reprise quelques ann es plus tard la Galerie des Archives avec trente k
34. ention in situ Centre international d art et du paysage Vassivi re en Limousin France e Feu de bois et Troncs d coute De m moires d arbres Ch teau de Kerjean Saint Vougay France Les joueurs de fl te comus e du V ron Savigny en V ron France 2002 Les joueurs de fl te Gorges du Riou Saint Genis Hautes Alpes France e Les joueurs de fl te installation in situ Casona dos Olivera Buenos Aires Argentine Crapauds et Fl tes de nuit Domaine de Lacroix Laval Lyon France 2001 e Les fl tes de la Masca Ecomus e r gional Basso Monferrato Astigiano San Tonco Italie e Les joueurs de fl te et Petites voix Mus e national arch ologique et anthropologique Lima P rou Les joueurs de fl te Gorges du Riou Saint Genis France Pi ce d eau et Les joueurs de fl te Mus e d art contemporain Santiago du Chili amp Parc Metropolitain Chili e Les joueurs de fl te For t de Tijuca Museo d Acude Rio de Janeiro Br sil 1999 e Les joueurs de fl te R serve g ologique naturelle de Haute Provence Digne France Boucles tranges Espace d art contemporain Andr Malraux Colmar France Les joueurs de fl te Chemin de grande randonn e Gorges du Riou France e Les joueurs de fl te Zoo de Mulhouse France 1998 Zone de silence n 3 et Bo tes de r ves Centre d art contem porain Le Creux de l Enfer Thiers France e Les joueurs de fl te installation sonore dans les
35. er About the electronic frogs the communicating machines at the Cit des Sciences in Paris inverted the usual spatial relation between the spectator who now had only one square metre and the vivarium which was nine square metres Whenever somebody entered the zone a radar triggered the machines that played the frog noises and other sounds which in turn excited the frogs in the vivarium There were also the electronic frogs in Chemetov s bamboo garden at La Villette the machines analysed the temperature humidity and picked up movements These were acoustic modules hooked up to the mains When it got hotter and more humid they became more audible They stopped when you approached them C G You also like to quote the famous haiku by Basho E S The old pond A frog jumps in Sound of water C G The duckweed cropped up again didn t it at the Centre d Art in Thiers in 1998 then in 1999 in Colmar at the Centre Andr Malraux E S The Creux de l Enfer in Thiers is another place where water really dominates It s surrounded by the crash of the torrent that used to power the grindstones of the old cutlery works 61 C G Part of the building is dug out of the rock and it was in one of these intermediary spaces that are a bit like caves with a kind of vent opening onto the exterior that you installed a little pond In the galleries there were also your Bo tes de r ves Dream Boxes as you call tho
36. eus e dans la roche et c est dans un de ces endroits interm diaires un peu semblable une grotte ouvert sur l ext rieur par une sorte de soupirail que tu avais install une petite mare On trouvait aussi dans les salles des Bo tes de r ves ainsi que tu appelles les installations d di es l coute d enregistrements spatialis s fortement illusionnistes pr lev s sur ton territoire E S Le bruit du ruisseau qui court la fronti re de mon terrain venait ainsi se superposer celui du torrent l ext rieur du b timent Les enregistrements choisis pour le super audio CD qui accompagne l dition Au bord de l eau de Maubuisson sont d ailleurs du m me ordre et r alis s en quadriphonie invitent plus encore au voyage C est Colmar que j ai exp riment ma premi re pi ce d eau int rieure occupant toute la salle d exposition et entour e d un plancher sur lev Des lampes horticoles s allu maient la nuit pour entretenir le d veloppement des lentilles d eau qui couvraient compl tement la sur face du bassin II n tait pas question de miroir mais au contraire d un tapis pais de mati re vivante C G Pour revenir la question du son lorsque tu as creus dans le parc de Barbirey sur Ouche en Bourgogne une v ritable mare pour y installer des grenouilles il n y avait plus l de simulacre ni de machines Mais cr ation de ce que tu appelles un Op ra biotique Peux tu pr ciser de quoi il s agit
37. for t de Chambord de f vrier juin 2005 pour l exposition Chassez le naturel Chateau de Chambord Fin avril 2005 des enregistrements ont t r alis s en quadriphonie avec Isabelle Davy et une s lection a t utilis e pour les trois premi res plages du disque intitul Au bord de l eau Photographie Marc Domage Les sons diffus s dans le canal sous les latrines de l abbaye de Maubuisson ont t enregistr s au Nagra V avec la t te artificielle dans le port de plaisance de l le de Porquerolles 59 Entretien Erik Samakh by Colette Garraud C G Why have you called this exhibition by the waterside E S The first time came to Maubuisson could tell that it had once been a marshy area that it was drained and could see that water was strongly present here saw a kind of connection to the place p 40 43 45 54 where work in the Hautes Alpes which chose because there is a spring and a stream have learned a great deal by the waterside C G The title of the exhibition is taken from the Shui hu zhuan a text by Shi Na an from the 14th century It s a compilation based on oral Chinese folk tales the story of one hundred and eight brigands who found shelter and protection in the marshes of the Liang mountains What s the reason for this reference E S They are a group of rebels and the water makes them invincible Hidden in this marshy land amidst the reeds where their enemies get lost
38. hat may be the origin of the Brazilian garden Things have come full circle with the Tijuca forest The notion of ecology here is not the political idea city dwellers have It comes out of a daily experience of nature more than out of militancy If was given a free hand in the middle of a forest I d make a clearing and set up what needed for a survival economy C G Can we make a connection here with the zones of silence and the bamboo plantations on your own territory which are precisely in the bend of the stream The term is think taken from the vocabulary of national forests and refers to a protected area 62 p 26 SACD rabat de couverture p 24 25 p 34 p 24 25 p 34 p 42 43 p 40 SACD E S More precisely it was in the forest of Fontainebleau that discovered zones of silence For several years used to occupy exhibition spaces with living bamboos with trails through them The contracts stipulated that at the end of each exhibition half the bamboos would be transferred to the place where lived get real pleasure every day from living with bamboos This mass of plant life is a comfort all year round and love to see it in the wind under the snow It s an immediate translation of passing time of weather something that Taoist gardeners considered an essential element It must be the fact that bamboo moves like an animal that explains its power of attraction It s a living
39. ilos d asticots purs dans un r cipient le m me que tu as r utilis par la suite pour les lentilles d eau Avec le recul comment vois tu aujourd hui ces travaux E S C est int ressant d voquer cette pi ce au regard de ce que je montre Maubuisson Tout d abord parce que je reviens la vid o que je n ai somme toute qu assez rarement utilis e jusqu ici Curieusement l origine il y avait la neige du tube cathodique qui pour moi pr sentait une analogie certaine avec l effet cin tique que produit une masse vivante d asticots C G Peut tre la premi re manifestation de cette articulation entre nature et technologie qui demeure une des caract ristiques de ton travail tout fait exceptionnelle au regard en tout cas de la plupart des artistes qui s attachent l id e de nature E S J avais r alis une vid o du bac de la Galerie des Archives avec un plein cadre sur les larves Comme aujourd hui dans la grange d mes il s agissait d introduire le spectateur au c ur de la mati re vivante Mati re composite dans le cas des asticots mais tout se passait comme s il s agissait d un seul et m me organisme Dans la grange du fait du grossissement on est confront en quelque sorte une animalit pure d pouill e de son identit C G Il y a quelques ann es Elizabeth de Fontenay intitulait un livre Le silence des b tes Silence tout relatif au regard du langage humain c
40. jardins du chateau du Terral Saint Jean de V das France e Le radeau Apex center amp galerie clinica esth tica New York Etats Unis Fontaine solaire Ecole des beaux arts de Nimes France 1997 Pi ce d eau Jardin du ch teau de Barbirey sur Ouche Dijon France Quatre fl tes solaires Caisse d pargne lle de France Nord Cergy Pontoise France 1996 Zone de Silence n 2 cole d architecture de Normandie invit par la galerie Duchamp d Yvetot France Zone de silence n 1 et Entre chiens et loups n 2 Galerie du Dourven Tr drez Locquemeau France Zone de silence prototype Galerie des Archives Paris France 1995 e Entre chiens et loups Crestet Centre d art Le Crestet France 1992 Lentilles d eau Galerie des Archives Paris France Expositions Collectives s lection 2006 Les joueurs de fl te Envoyer Promener les limites du regard Parc de la Villette Paris France e Les claireuses Le Vent des for ts Verdun France e Les joueurs de fl te parc des thermes Gr oux les Bains France 2005 L esprit de la for t Chassez le naturel installation sonore spatialis e autour de l escalier central du chateau de Chambord France 2004 Pi ce d eau machine eau Arborescence 2004 Moulin de la Recense Ventabren France e Les joueurs de fl te 20 fl tes solaires Itin raires Pays de Barr et du Bernstein France e Les arbres magiques 20 fl tes solaires
41. je van Rooijen Quatre cannes sonores 2006 Trois cannes sonores en aluminium thermolaqu r alisation et tude avec la soci t Technilum quip es de sifflets dans lesquels soufflent des turbines tuyaux d orgue sont suspendues aux vo tes de la salle Longueur adapt e de 7 m diam tre de 6 cm et alimentation lectrique par batterie Une vid o projection m me le mur diffuse un plan fixe en boucle d une heure d une quatri me canne sonore et solaire plac e dans la bambousaie ou Zone de silence de l artiste Salle du parloir abbaye de Maubuisson Photographie Marc Domage 54 55 Les joueurs de fl te 1997 2006 Titre g n rique de diff rentes installations sonores con ues partir de fl tes Accrochage des fl tes solaires la perche t lescopique de 8 17 m de long dans le parc de l abbaye de Maubuisson L ensemble des 20 fl tes est une acquisition du FRAC Alsace en 2004 Photographies Marc Domage 57 Installation des Joueurs de fl te dans le parc de l abbaye de Maubuisson 2006 L ensemble des 20 fl tes solaires est une acquisition 2004 du FRAC Alsace Photographie Marc Domage 56 Puits de lumi re 2006 Installation vid o silencieuse Plan d eau de 1 50 m de diam tre antichambre abbaye de Maubuisson Photographie Marc Domage 58 L esprit de la for t 2005 Enregistrements sonores r alis s au Nagra V magn tophone num rique et t te artificielle Neuman microphone st r ophonique dans la
42. lencieuses rendait plus attentif au paysage sonore de l ext rieur magnifi par cette sorte de caisse de r sonance on entendait les oiseaux les avions les trains tout proches le vent Au bout d un moment pass dans l obscurit la lumi re qui se glisse sous la charpente devient aussi tr s pr sente On se rend compte quel point les granges de par leur fonction doivent tre des architectures ventil es C G Comment pour conclure d finirais tu aujourd hui ta relation l autre travers ton travail E S J attends que mes propositions entra nent le spectateur soit revisiter sa propre m moire soit vers l inconnu le po tique J attends peut tre qu il retrouve une certaine id e du sacr depuis que les hommes se sont d tach s du religieux les artistes sont un peu comme des alchimistes ayant perdu le mode d emploi et chacun cherche des formules nouvelles Il y a aussi l id e de cadeau du plaisir procur l autre Je ne pr tends pas que l art change le monde mais qu il permet autrui d aborder le monde avec d autres yeux Comme Fabre quand il d crit les insectes dans ses souvenirs entomo logiques je m int resse aux comportements et aux communications la relation entre les choses plut t qu aux choses elles m mes incluant dans ces processus tous les tres vivants y compris le public Une des grenouilles attrap e et utilis e pour la r alisation des vid os diffus es dans la grang
43. lepinte France e Animal 1 Festival d Avignon petit clo tre de la Chartreuse de Villeneuve l s Avignon France e Animal 2 ABC Bull Sao Paulo Br sil e Tas de pierres pierres radars et magn tophone Animal Art Steirischer Herbst Graz Autriche 1986 e Performance autour d un minitel ARTCOM 86 Ecole des beaux arts Paris France e Photographies et bruits d avion Centre L onard de Vinci Ecole nationale de l aviation civile ENAC Toulouse France 1985 e Asticots Salon de la jeune sculpture Paris France 1984 Le grillon du violon Vivant et artificiel Festival d Avignon France e Mouches performance installation Festival de Perfor mances de Paris galerie Donguy France e Graffitis sonores performance dans la station de m tro Louvre Paris Vid o TF1 France 1983 Lieu d coute symposium de sculpture en granit du Limousin jle de Vassivi re France Bibliographie Discographie 2006 e Catalogue 56 pages L zigno exposition Harmoniques solaires Erik Samakh dition Association L zigno 2003 e Livre 56 pages Erik Samakh Dialogues avec Kerjean Chateau de Kerjean 2001 Catalogue 56 pages Peru Chili Brasil Argentina Erik Samakh MAC Mus e d art contemporain de Santiago du Chili amp AFAA 1998 uvres sonores 2 Biennale d art contemporain Enghien les Bains plage n 1 Les joueurs de fl te CD audio 1997 CD Rom et livret Les cahiers de Barbirey n 3 Erik
44. nbosch the building an old powder warehouse has a hexagonal courtyard and when saw it thought of an installation that would be visible from the windows therefore occupied it with a basin made using a black sheet on which sowed a few bits of duckweed so that they would go on growing throughout the exhibition That was where saw how effective a black sheet could be with water for producing the mirror effect that made use of later C G There was also a sound installation wasn t there E S The noise of the water in the jar was picked up by a microphone connected to a computer that triggered the sounds of frogs which were played around the artificial pond C G A kind of sequence based on aural ricochets E S I was interested in what Douglas Hofstadter calls strange loops which are kinds of poetical Lewis Carroll style parables of the way our minds work and the relations between things More prosai cally note that this town has an annual frogs festival C G These artificial frogs bring me to the question of deception in your work starting with your first installations in which machines sent out the chirring of crickets which stopped when you approached them It s not just humans who are fooled you mentioned the response of the frogs in the Marais Poitevin to your exotic recordings It s a bit like decoys with birds E S This brings us to the image of the artist as a hunter gather
45. nces de l Homme et de la Soci t Poitiers France 1 artistique Images lectroniques coll ge Montaigne Goussainville France 1995 e Pierre sonore Fondation Cartier France e Entre chiens et loups FRAC PACA France 1994 e Animal en cage FNAC France 1991 Le rossignol de Heinz 2 Module acoustique a CD Ville de Paris France Autres productions aides acquisitions 2002 R sidence et tude au Centre international d art et du paysage de Vassivi re Vassivi re en Limousin France 1993 94 e R sidence d t Fondation Beychevelle CIAC Saint Julien Beychevelle France R sidence Villa Medicis Rome Italie 1986 87 e Bourse de s jour et de cr ation la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon France Sites internet http www documentsdartistes org artistes samakh page1 html http eriksamakh free fr http samakh club fr index html SG pe 5 L http www bureaudescompetences org laventureici projetrealis es lesyeuxdelaquarium images lesyeuxdelaquarium accueil html http www barbirey com http www sextantetplus org dyn mot php3 id_mot 135 71 AU BORD DE L EAU Ouvrage publi l occasion de l exposition d Erik Samakh pr sent e l abbaye de Maubuisson du 29 mars au 28 ao t 2006 avec le soutien du Centre national des arts plastiques D l gation aux arts plastiques minist re de la Culture et de la Communication et du FRAC Alsace Abbaye de Maub
46. ntem porain Enghien les Bains France e Les joueurs de fl te n 2 Mediterran a Jardin Botanique Bruxelles Belgique e Le radeau ARSLAB Lingotto Turin Italie 1997 e In situ in visu Espace Apollo Mazamet France e L arche de No Villa du Parc Annemasse France e Traces de col opt res L Empreinte Mus e national d art moderne Centre Georges Pompidou Paris France e Fl tes de bambou Quoi de plus naturel Galerie Catherine Issert et jardin de Fran ois Lippens Saint Paul de Vence France 1996 e Le rossignol de Heinz Paris by Night Fondation Cartier Paris France e Territoire occup prototype installation au Parc de la Courneuve La Courneuve France e Micromodules taritoires occup s Arte Sella 1996 Borgo Italie e Animal en cage Made in France Centre Georges Pompidou Paris France 1995 e Pierre sonore 1 Biennale de Johannesburg Afrique du Sud s lection du Fonds r gional d art contemporain de La R union e Entre chiens et loups 2 modules Murs du son murmures Villa Arson Nice France e Entre chiens et loups 2 modules Klangskulpturen Augenmusik Ludwig Museum Koblenz Allemagne e Pierre sonore et 5 solar chimes 9 propositions Sonje Museum of Contemporary Art Kyongju Cor e 69 1994 Pond and Frogs Mus e Het Kruithuis s Hertogenbosch Pays Bas e Pierre l zard diptyque segno della natura Progetto Firenze per l arte moderna Florence Italie e Diff
47. of the design office at Technilum the project sponsors and founders of an innovation centre dedicated to art architecture design and contemporary landscape at L zigno B ziers C G Although they are made using a very precise technology the sound canes still have something of the original bamboo E S One thinks that because of the knots where the screws join the tubes using a system that keeps the internal surfaces perfectly smooth C G Do you see this as a way of making an instrument E S Yes sure in the musical sense of the term but also an instrument in the tool sense It s a multipurpose tool In spite of its very modern appearance it sends out a primitive traditional guttural sound reminiscent of Tibetan horns At Maubuisson the sound canes have a whistle in them an organ pipe with a turbine and no speakers There are small electronic cards set to precise rhythms so that the sound emissions come together C G Three leaning canes hang from the vaults of the parlour The fourth one appears in a film in the middle of the bamboos It s fixed shot but you can see the leaves moving gently E S Again this is the place where live and work beside a stream the Bel Air and the sounds that are produced in the parlour mingle with sounds recorded at my home along with the sound of the wind and water C G Your installation in the tithe barn draws on the particularities of that
48. qui se mettaient leur r pondre C G Je vois aussi dans cette pi ce un jeu assez caract ristique de ton travail sur le d placement Tu avais par exemple au ch teau de Talcy diffus des chantillons de bruits exotiques pr lev s dans le d sert de Jud e derri re une grille qui l encore rendait la source sonore inaccessible C est dans le Marais Poitevin je crois que tu commences t int resser aux lentilles d eau E S Le marais en est couvert en raison de la pollution par les nitrates J ai reproduit cette couverture v g tale dans un bac en inox la Galerie des Archives J obtenais une sorte de tableau de mono chrome Les gens s agenouillaient pour le toucher et se retrouvaient dans la situation de l enfant qui se penche au bord d une mare Je r activais ainsi en eux un souvenir arch typal et pour moi essentiel C G Tu es ensuite invit intervenir en Hollande au mus e de S Hertogenbosch E S Dans le mus e lui m me j ai plac une fontaine solaire C G Comme celles que tu avais r alis es Rome E S J avais montr la Villa Medicis vingt et une jarres de terre cuite remplies d eau et munies de pompes fonctionnant l nergie solaire de mani re produire un cercle de bruits d eau Pour revenir S Hertogenbosch le b timent une ancienne poudri re pr sentait une cour hexagonale et c est en d couvrant cette cour que j ai pens une installation qui
49. rents Natures Visions de l art contemporain Barcelone Espagne Animal en cage acquisition du FNAC Centre Georges Pompidou Paris France Fontaines solaires Villa 5 Villa Medicis Rome Italie puis Villa Lemot G tign Clisson France e Exploreur prototype CIAC Saint Julien Beychevelle France 1993 e Fen tre sur petit bois installation sonore dans la chapelle de Flaine Grand prix d art contemporain de Flaine France e Pierre sonore installation sonore et sensible Galerie des Archives Paris France e R sidence d t Fondation Beychevelle CIAC Saint Julien Beychevelle France e Tictac installation sonore Viennese Story Wiener Secession Vienne Autriche 1992 e Animal en cage Arslab Turin Italie e Grillon lectronique Expo 3011 Galerie des Archives Paris France Grenouilles et crapauds Strategy of Disappearence YYZ Gallery Toronto Canada e Octave le canari Parcours priv s Paris France e Capteur solaire prototype Galerie des Archives Foire interna tionale d art contemporain FIAC Paris France 1991 e La logique du serpent Ars Electronica Out of Control Linz Autriche Modules et grenouilles communicantes modules acoustiques autonomes en aquavivarium Machines communiquer Cit des sciences et de l industrie Paris France 1990 e Le rossignol de Heinz 1 prototype Nuit Paris Beaubourg H tel d Albret Paris France e Oasis acoustique modules acoustiques
50. rochage des prototypes de fl tes solaires L le aux cygnes lac d Enghien les Bains avec Andr Siegle aux rames Faux de L 2 Biennale d art contemporain 1998 Palais d eau et crapauds 2001 pages suivantes Pi ce d eau de 23 x 16 x 0 15 m et micro modules solaires et sonores r partis dans le Mus e d art contemporain Santiago du Chili Photographie Erik Samakh 27 Lieux d coute 1983 Deux blocs de granit taill s et une pierre plate au sol plac s au bord du rivage au milieu d une colonie de grillons champ tres Symposium de sculpture en granit du Limousin le de Vassivi re Photographie rik Samakh 30 Installation des claireurs ou Joueurs de fl te autour du lac de Vassivi re acquisition du centre international d art et du paysage de Vassivi re 2004 Photographie rik Samakh 31 Le Lac 2003 Pi ce d eau de 19 80 x 8 8 x 0 20 m Installation dans la nef du centre international d art et du paysage le de Vassivi re Photographie Marc Domage 32 33 For t de Tijuca Rio de Janeiro Br sil 2001 Photographie Erik Samakh 34 Les r ves de Tijuca apr s la temp te 2003 Apr s un d frichage manuel r alis l automne 2002 2 500 arbres et arbustes 54 esp ces sont plant s sur une parcelle d un hectare et demi La biodiversit g n r e par cette plantation mixte doit modifier le paysage sonore de l le de Vassivi re Photographie Marc Domage 35 et lumir ire charge une k
51. rvention in a vaulted room like the one here at Maubuisson the nuns room A watermill is a machine just as a work of art is a thinking machine It is water that drives the millstone and it s water that enables the mental movement and reflexivity of the mirror That s why called the piece Machine a eau Water Machine C G At Maubuisson we have the theme of the vessel again with your installation in the tithe barn and black water a water mirror in the nuns room E S It reflects the colonnade have already mentioned the importance of water at the abbey which has a canal running under it In the toilets you can see this underground canal through the sheets of glass which have been worn away by visitors footsteps have replaced them with gratings am thus dealing with two depths a real one the canal and another fictive one obtained using the black sheet Between the two the light well is related to what is shown in the tithe barn It s a space between the toilets and the nuns room a projection on the vault of a frog s skin in close up reflected in a small basin C G This epidermis throbs and its regular beat combined with the oval form of the reflection in the black water suggests a primordial egg a nucleus of primal life As for the views onto the canal they remind me of the underground levels of the church of San Clemente in Rome where there are the remains of an old Roman insula Underground water flow
52. s past the walls You can hear it in the rooms and see it where a slab has been removed It s quite something this live water under the city in the depths of the earth Here at Maubuisson moreover when you put your ear close to the openings you can hear a sound like a storm coming up from the canal 64 p 22 28 29 32 33 38 46 47 48 49 p 15 p 22 p 28 29 p 32 33 p 38 p 46 47 48 49 p 46 47 48 49 p 36 37 p 27 31 56 57 p 56 57 E S That s just the noise of the wind in halyards which recorded on a very windy day in the harbour at Porquerolles which goes with the noise of the water For me it conjures up some underground army not unrelated to the hundred and eight brigands but also to the world of H P Lovecraft C G It s strange how the simple fact of displacing a sound can completely transform its connotations E S The point is to bring out things that are present but that are hidden by a smoothed over vision that masks the dark side to open the doors that have been closed to us In an abbey there is more than just the religious dimension There is also as in many other places a magical side that can be disturbing C G From magic to shamanism Why is this reference so frequent in your work What can modern man learn from shamanism E S In one of Castaneda s books Don Juan teaches the author how to use a mirror in the water of a river It s like learning to work on
53. se installations of yours dedicated to spatialised highly lifelike recordings from your territory E S The noise of the stream running along the end of my plot of land could be heard over that of the torrent outside the building The recordings chosen for the super audio CD that accompanies the book Au bord de l eau at Maubuisson are of a similar kind in fact and because they re in quadraphonic sound they re even more vividly exotic It was in Colmar that tried my first indoor water piece which occupied the entire exhibition room and was surrounded by a raised floor Plant lamps lit up at night to keep the duckweed growing It now covered the entire surface of the pool This was not a mirror but a thick carpet of living matter C G To come back to the question of sound when you dug a real pond for the frogs in the park at Barbirey sur Ouche in Burgundy there was no simulacrum or machines but the creation of what you call a Biotic Opera Can you tell me exactly what that was E S The idea was to encourage the development of an ecological niche where certain flora and fauna could develop that would produce a certain kind of natural aural environment C G That was also the idea of the plantation you made at Vassivi re Les R ves de Tijuca named after the artificial forest created in central Rio de Janeiro in the 19th century where you plan to recreate a biodiversity that will attract birds and insects tha
54. silence Pendant plusieurs ann es j ai occup des lieux d expositions avec des bambous vivants parmi lesq u e s je proposais des parcours la fin de chaque exposition il tait convenu par contrat que la moiti au moins des bambous serait d plac e vers mon lieu de vie Vivre avec les bambous est pour moi un plaisir quotidien Cette masse v g tale est tout au long de l ann e r confortante et j aime la voir dans le vent sous la neige C est une traduction imm diate du temps qui passe et du temps qu il fait que les jardiniers tao stes consid raient comme un l ment n cessaire C est sans doute le fait que le bam bou bouge comme un animal qui explique son pouvoir d attraction c est une pr sence vivante avec laquelle on a l impression de communiquer Les pousses les turions quand ils sortent de terre cou verts de poils ont aussi un aspect animal et il est possible de les voir bouger C G En somme ta vision du rapport la nature est l oppos de toute id e de sanctuarisation On est beaucoup plus dans le registre de la symbiose E S Je pr f re me voir en trappeur plut t qu en pr cheur Je n ai pas de le on a donner Ceci nous ram ne aux cent huit brigands on bataille on boit on festoie et au moins on cherche chapper au pouvoir imp rial Il s agit de jouir de la vie Je pense aussi l histoire de ce sage chinois toujours pr t faire des farces Prot ger la nature pour elle m me
55. symbiose Fran ois Scellier Pr sident du Conseil g n ral du Val d Oise p 40 43 45 54 Couverture p 30 p 18 19 Entretien Erik Samakh Colette Garraud C G Pourquoi intituler une exposition Au bord de l eau E S A ma premi re visite Maubuisson j ai su qu il s agissait d une ancienne zone mar cageuse drain e et j ai pu constater que l eau y tait tr s pr sente J ai vu l une sorte de correspondance avec mon lieu de vie et de travail dans les Hautes Alpes choisi en raison de la pr sence d une source et d un ruisseau J ai beaucoup appris au bord de l eau C G Le titre de l exposition est emprunt au Shui hu zhuan texte de Shi Nai an datant du xiv si cle compilation partir de sources orales de r cits populaires chinois C est l histoire des cent huit brigands qui avaient trouv refuge et protection dans les marais des Monts Liang Pourquoi cette r f rence E S Il s agit d un groupe de rebelles qui tirent de l eau leur invincibilit Cach s dans cette zone mar cageuse au milieu des roseaux o se perdent leurs ennemis les brigands sont les h ros d une foule de r cits On trouve parmi eux des ma tres d armes des philosophes des magiciens ou des tueurs Certains peuvent se livrer sans tat d me l anthropophagie confondant l occasion les hommes et le b uf jaune C G Cette ombre humaine sur l affiche de l exposition qui voque une peinture rupestre ou
56. t did not exist in the characteristic habitat of conifers At Barbirey sur Ouche it was another aquatic environment E S There were too many collection birds in the park for frogs to survive there So the landscaper Laurence Vanpoulle and designed a pond protected by a bamboo cage made by Laotian craftsmen using traditional knotting techniques Thus the tadpoles and water plants that we introduced could develop out of the way of predators C G Are you planning something similar for Maubuisson E S have indeed suggested that we look at ways of turning the polluted pool in the grounds into a living mirror of water The water would be purified by a discreet intervention to enable a biotope to develop was asked to intervene in the park but the last thing want to do is to add yet another object want to act on the environment The idea is to filter the water coming into the pool perhaps at first by using mud eating bacteria C G Can this be called ecological art like the work on biodiversity at Vassivi re E S Perhaps but in the sense of reflection on the everyday needs of those living in a given natural environment am thinking of those Amazonian ecosystems that we long thought were natural but then discovered had been created by the Indians to provide food When they left these ecosystems continued to develop Again it s the idea of the hunter gatherer becoming sedentary if only provisionally T
57. the brigands are the heroes of a whole host of stories Some of them are fencing masters philosophers magicians and killers And some of them even eat their fellow men with no great remorse when they confuse human flesh with yellow beef C G This human shadow on the exhibition poster which evokes rock painting or a black figure Greek vase is it the shadow of a brigand E S Certainly It s my own shadow against the waterfall of the stream mentioned a moment ago Cover am carrying pieces of bamboo which could suggest arrows C G Above all it s an image that suggests something light and furtive something animal It also reminded me of Keats s epitaph Here lies one whose name was written in water But l d like to go back over this relation to the aquatic world with you an interview that goes with the flow you might say When did you make your first works involving water and sound E S You d have to go back to Lieu d coute Listening Place on the island at Vassivi re in 1983 when p 30 installed the stone walls that were a symbolic invitation to hear the landscape by the shore Then in the Marais Poitevin created my first Modules Acoustiques Autonomes as a way of sending out animal noises using sensors powered by solar energy In the forests of French Guyana recorded the sounds of frogs and birds which were played by machines at sunrise One approached the island along the Niort branch
58. the gift of the pleasure that you give to others don t claim that art can change the world but do believe that it enables people to look at the world through different eyes Like Fabre describing insects in his entomological memoirs am interested in behaviour in communication in the relations between things rather than the things themselves and including all living beings in these processes not least the public 67 Colette Garraud Historienne d art professeur des coles nationales d art est actuellement charg e de mission a la D l gation aux arts plasti ques minist re de la Culture et de la Communication Elle est l auteur de L id e de nature dans l art contemporain Flammarion 1994 et de divers articles pr faces de catalogues et contributions a des monographies Elle pr pare actuellement un ouvrage aux ditions Hazan 68 Erik Samakh Expositions publications en rapport avec l eau Expositions personnelles s lection 2006 Au bord de l eau abbaye de Maubuisson Saint Ouen l Aum ne France e Harmoniques solaires Centre d art de L zigno Technilum Domaine de L zigno B ziers France 2004 e Les fl tes des arbres rois Le sentier des Lauzes Saint M lany France claireurs 30 fl tes solaires Centre international d art et du paysage le de Vassivi re Vassivi re en Limousin France 2003 Les r ves de Tijuca apr s la temp te le lac et graines de lumi res interv
59. ufs les larves Des zones de friches et de clairi re o peuvent germer toutes les graines qui s ensemencent naturellement La petite faune d oiseaux peut alors se d velopper et atteindre une densit anormale C G Revenons la question de l eau dont on ne s est d ailleurs jamais vraiment loign Nous venons d voquer les eaux vivantes habit es J aimerais en venir maintenant aux eaux noires avec leurs effets de miroir S agit il d une relation privil gi e l architecture E S Cette relation existe de fait C est pour moi une fa on de pi ger le lieu par l installation l objet montr s empare de l espace de monstration c est en ce sens que j ai le sentiment de rencontrer le travail de Buren C est un effet que j ai exp riment comme je l ai dit pour la premi re fois en Hollande Au del de la question artistique dans ce reflet je me revois enfant en train de p cher dans l eau noire des tangs j ai d ailleurs p ch une carpe pendant les rep rages Maubuisson chaque fois je d cide de faire cette pi ce sous une forme vraiment adapt e au lieu Et chaque fois elle se rattache aussi une histoire particuli re S Hertogenbosh c tait une exp rience un peu provocante je voulais savoir si les organisateurs iraient jusqu au bout j ai beaucoup aim le r sultat La pi ce d eau tait ext rieure mais prise dans l architecture et toutes les fen tres donnaient sur elle C G
60. uisson Direction Caroline Coll Seror Gestion Dani le Dubourg Communication Isabelle Gabach Service des publics Sophie Bonniau et Jocelyne Boucher Accueil St phanie Da Silva Patricia Langlois Christine Robert Intendance g n rale Marion Maerky Technique Georges Koszelnik S curit et accueil Marc Barrois Jean Camara Abdeslam El Mouftahi Arnaud Gabach Jean Pierre Hervey Stagiaires Catherine Bernard Anne France Contival Alexis Lormeau Agathe Mechin Emilie Pinheiro Conseil g n ral du Val d Oise direction de l action culturelle Direction V ronique Flageollet Casassus Coordination ditoriale Armelle Bonis avec S verine Freyssinier Relations presse Agence Heymann Renoult Associ es Cr dits photographiques Jo l Damase Fran ois Deladerri re David Huguenin Marc Domage Michel Huici Pierre P ronnet Wijntje van Rooijen Erik Samakh Traduction Charles Penwarden L artiste tient remercier pour leur travail et leur confiance Le FRAC Alsace la soci t Technilum la Caisse des d p ts et consignations le Centre international d art et du paysage de l le de Vassivi re la D l gation aux arts plastiques DAP et le Centre national des arts plastiques CNAP Nagra Audio France les l ves de l cole nationale sup rieure d arts Paris Cergy Cedric Anglaret Maite Ceglia Am lie Deschamps Lukasz Drygas Pierre Feller V ronique Frade Dominique Gilliot Romain Metivier
61. ve practised hunting and gathering as a kind of discipline Letting flies guide me to truffles catching trout and lizards As an artist what bring back from my hunting is inspiration feed on this daily practice The hunter is also someone who comes back with stories tell stories without words think of myself as a storyteller using the signs of nature which have to capture and fit together C G To come back to the tithe barn you chose not to use sound in your intervention E S Once the screens were installed realised with the students who helped me set it all up that contemplating these silent images made us more attentive to the soundscape outside which was magnified by this kind of resonance chamber You could hear the birds the aeroplanes the trains close by the wind After spending a while in the darkness the light that slides in under the framework also becomes very present You realise how important it was for barns given their function to be well ventilated C G To conclude how would you define your relation to the other through your work E S want my propositions to make visitors revisit their own memories or move into the unknown the poetical am maybe am also expecting them to rediscover a certain idea of the sacred Ever since men moved away from religion artists have been a bit like alchemists without formulae and we have all been looking for new ones There is also the idea of
62. very big space Its relative darkness first of all which is just right for a video projection And then its magnificent framework which reminds you of old ships There you show images that are very similar to the frog s skin on plasma screens and in a projection on the end wall What is the idea behind that E S want the visitor at the centre of the vessel to feel as if he is in the heaving belly of a whale C G You also say that these projections are like windows onto the living world of the waterside I d like to go back to what you said about your relation to animality for a moment remember one of the first animal noises in your work it was the amplified sound of maggots in a rectangular metal container 1985 You returned to that experience several yeas later at the Galerie des Archives with thirty kilos of pure maggot in a container which container you later reused for the duckweed Looking back what do you think of these works E S It s interesting to talk about this piece given what am showing at Maubuisson First of all because am coming back to video which have in fact used pretty infrequently up to now Funnily enough it started with the snow of the cathode ray tube For me there was a real analogy with the kinetic effect produced by a living mass of maggots 66 p 38 39 p 40 41 55 p 40 41 55 p 40 43 45 54 p 50 51 p 52 53 p 14 15 52 53 p 50 51 C G

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