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1. temps suivre sans texte sous les yeux l interpr tation d un passage non vu de fa on que leur m moire auditive se d veloppe en m me temps que leur m moire visuelle 1 Le mode le plus pratique de reconstitution d un texte est le syst me des questions et des r ponses C est par une conversation dialogu e que nous constatons si l l ve a conscien cieusement fait sa t che et c est en le for ant employer certains mots dans ses r ponses que nous nous assurons qu il les a appris et retenus Ce n est donc plus par l absorption de listes toutes faites que l l ve enrichit son vocabulaire mais par la r p tition orale La r p ti tion qui est le principe essentiel de la m thode directe grave les mots profond ment dans sa m moire non point sous leur forme ind pendante et nue mais en liaison avec d autres mots si bien que pour lui rappeler le sens d un mot il nous suffira de lui faire redire la phrase o il lui est apparu pour la premi re fois Il n est peut tre pas d exercice o la localisation du sou venir rende des services aussi pr cieux que dans cette r vision du vocabulaire Pour tre efficace ce contr le par questions et r ponses doit tre pratiqu dans de cer taines conditions C est d abord un fait d exp rience quotidienne que certains l ves peuvent fort bien r pondre une question sans l avoir clairement comprise Avec un peu d habitude les plus habiles r ussissent recombiner le2. ce point de vue il peut tre bon dans les classes sup rieures de confier de temps en temps aux meilleurs l ves le soin de commenter un passage et il s en trouve parfois qui apr s quelques mois de pr paration s acquittent tr s convenablement de cette besogne Mais comment nous assurerons nous que notre commentaire a t compris Pour cer tains l ves l observation de leur visage particuli rement mobile suffit nous renseigner En s clairant tout d un coup leur physionomie refl te fid lement le plaisir qu ils prouvent avoir enfin saisi et c est justement un des plaisirs de la lecture ainsi pratiqu e et comme un d dommagement la fatigue qu elle cause que cet veil des visages et cette communication directe qui s tablit de l l ve au professeur Malheureusement ce genre de contr le expressif n est pas toujours tr s s r et il serait dangereux de s en tenir l L l ve est en effet trop facilement dispos se contenter d une demi clart et croit souvent avoir compris quand il ne fait qu entrevoir Il est prudent de tem p rer cette confiance aucun prix il ne faut qu il subsiste un doute dans son esprit Notre en seignement prendrait un caract re artificiel et incomplet et compromettrait son ducation in tellectuelle si nous l accoutumions se contenter de l peu pr s deviner vaguement plut t qu savoir clairement Il faut donc chaque fois qu il est n cessaire indiquer le
3. une mimique active N est ce pas vraiment dans notre enseignement que se r alise la synth se la plus vivante du tous les arts 5 Intuition mentale A l aide des mots qu il sait nous sugg rons l l ve la vision de choses loign es d actes possibles Nous userons de ce moyen pour prendre cong Je prends cong d un ami Je lui dis au revoir Adieu Reviens vite M me proc d pour expli quer eimdehren revenir la maison par la description d un retour 6 Mots abstraits Transposer l abstrait dans le domaine du concret C est par une transposition identique que le jeune Henri Heine apprenait les mots abstraits de la langue fran aise Et le vieux tambour Le Grand qui par une m thode tr s directe lui d couvrait le sens du mot libert en lui tambourinant la Marseillaise sur sa caisse n tait pas d pourvu de p da gogie Il est vident que si nous voulions analyser l l ve le contenu psychologique du mot Sehnsucht et lui faire sentir la nuance subtile de sentiment qu il exprime nous perdrions notre temps Prenons au contraire des exemples familiers C est l automne il fait de plus en http www christianpuren com Page 5 sur 11 Adrien Godart La lecture directe plus froid L hirondelle veut partir dans les pays chauds Elle y pense avec Sehnsucht pr sent l hiver est pass Il fait beau nouveau L hirondelle est encore en Afrique mais elle veut revenir chez nous Elle pense s
4. but ce travail est un peu compliqu mais les l ves s habituent assez vite d couvrir d eux m mes sans intervention de notre part la formule qui r sume le fragment si bien que cette op ration finit par devenir m canique http www christianpuren com Page 4 sur 11 Adrien Godart La lecture directe 2 Interpr tation du d tail Une fois le passage d fini dans son ensemble il s agit d en analyser les l ments C est l la partie la plus importante et la plus d licate de l explication Reprendre le texte phrase par phrase mot par mot Expliquer les mots inconnus au fur et mesure de leur apparition Il y a un autre sys t me qui consiste placer cette explication avant la lecture m me du texte Il faut dans ce cas en extraire d avance les mots nouveaux et les expliquer sous leur forme ind pendante Ce n est qu apr s l laboration du vocabulaire inconnu que l l ve est mis en pr sence du texte Cette m thode a l inconv nient de dissocier ce qui est troitement uni vouloir isoler les mots de leur entourage on leur enl ve la vie et en m me temps on se prive du moyen d interpr tation le plus rapide l explication par le contexte Il est donc pr f rable de ne pas d tacher le commentaire verbal de la lecture du texte Il va sans dire qu une r daction crite ne peut reproduire l explication du passage pro pos telle que la permettait l exposition orale De ce commentaire parl je ne
5. pas difficile mais enti rement impossible de commencer plus t t La lecture pour tre pratiqu e selon la m thode directe suppose que l l ve a travers la p riode d intuition De l vient que les nouveaux venus qui nous arrivent sans cette premi re initiation sont comme noy s et reprennent si difficilement pied Au sortir de cette premi re p riode si impor tante l l ve est d j pourvu d un vocabulaire concret qu il sait faire vivre mettre en mouve ment organiser en petites phrases de m me qu il est apte comprendre les explications fa ciles donn es en langue trang re C est tout cet acquis que la lecture va utiliser Du connu oral nous allons l lever l inconnu imprim Notre t che sera par suite comparable celle du professeur des classes enfantines et consistera expliquer une page d allemand ou d anglais tout comme notre coll gue expliquerait un texte fran ais des enfants de sept ans Mais peu peu cette explication s l vera le d brouillage p nible des d buts deviendra une lecture de plus en plus courante et tendra dans la derni re p riode devenir l quivalent en http www christianpuren com Page 2 sur 11 Adrien Godart La lecture directe langue trang re du commentaire que le professeur de lettres fait d une page de fran ais mo derne C est l sans doute un id al encore bien lointain Recherchons par quels moyens pra tiques nous aurons le plus de chances d
6. qui prendrait beaucoup de temps et surtout enl ve rait l l ve la joie de s int resser directement aux choses lues Sans tomber dans cet exc s il est bon toutefois que de temps en temps le texte tudi devienne l occasion d un travail grammatical soit de simple recherche tudier dans notre texte le style indirect l emploi des pr positions double cas doit d application faire raconter le tout au pr sent ou la pre mi re personne par le fr re revenu Dans ce double travail stylistique et grammatical l activit de l l ve est concentr e sur le texte qui se fixe profond ment dans sa m moire La lecture devient en m me temps que le but l instrument principal de l enseignement et ainsi se r alise par l explication des textes cette collaboration mutuelle de tous les exercices et cette concentration du travail qui doit tre la loi de tout enseignement Le reproche qu premi re vue on ne manque jamais d adresser la lecture directe c est sa lenteur Il est certain qu au d but on ne va pas tr s vite et que la n cessit de la r p tition constante sans laquelle le vocabulaire s chappe sans laisser de trace retarde singu li rement la marche On en sera quitte pour n offrir aux d butants que des r cits ou descrip tions faciles Il serait imprudent sous pr texte de les suralimenter de leur pr senter des textes compacts et indigestes On se trouvera bien de pr f rer ce qui est transparent pas
7. y atteindre Pour rendre cet expos aussi pr cis que possible il convient de l appliquer un texte d termin J emprunte un Lesebuch livre de lecture d cole primaire la l gende populaire suivante qu il s agit d expliquer par la lecture directe des l ves de quatri me La s ur fid le et sa lampe Sur le rivage d une petite le de la mer du Nord une jeune fille vivait toute seule dans une cabane Son p re et sa m re taient morts et son fr re tait parti loin en mer Le c ur plein de Sehnsucht elle se souvenait de ses parents disparus et de son fr re absent en atten dant ardemment son retour Lorsque le fr re avait pris cong d elle elle lui avait promis de placer toutes les nuits sa lampe la fen tre afin que cette lumi re visible de tr s loin sur la mer lui annon t son retour que sa s ur Elke vivait encore et l attendait Elle tint la pro messe qu elle avait faite Chaque soir elle posait la lampe la fen tre et tourn e vers la mer elle guettait jour et nuit le retour de son fr re Des mois des ann es pass rent et son fr re ne revenait toujours pas Elke devint une vieille femme Elle continuait guetter assise sa fe n tre et chaque soir elle y posait sa lampe et attendait Un jour enfin l obscurit se fit chez elle la lumi re habituelle s tait teinte Son fr re est revenu se cri rent alors entre eux les voisins et ils accoururent la maison de la s ur Ils l
8. Adrien GODART La lecture directe Conf rence p dagogique du 27 novembre 1902 Nancy Revue de l Enseignement des Langues Vivantes n 11 janvier 1903 pp 471 486 LA LECTURE DIRECTE Un des probl mes les plus importants que pose la pratique de la m thode directe est son application la lecture des textes C est en effet par la lecture que cette m thode jusqu pr sent confin e dans le premi re p riode i e dans les deux premi res ann es d enseignement classes de 6 et 5 va pouvoir se prolonger dans les classes sup rieures d o elle tait limin e par la m thode de la traduction Il y avait en ces derni res ann es un ab me profond entre la p riode imitative des d buts et la p riode de pure traduction de la fin Gr ce la transformation des preuves du baccalaur at cette solution de continuit n existe plus et l unit de la m thode est d sormais assur e travers toute la s rie des classes Sa r alisation premi re dans la p riode initiale qui est surtout orale et m canique est la m thode intuitive Sa deuxi me forme est la lecture qui partir de la 4 devient le centre de l enseignement C est de la r alit ambiante mat rielle ou figur e que l l ve tirait en 6 et 5 les mat riaux de son langage c est du livre qu il va d sormais les extraire L observation des objets ou de leur repr sentation la vue des gestes accomplis devant lui ou des actes des per sonnage
9. Ce n est qu apr s plusieurs ann es quand les l ves auront triomph de leur paresse orale et que leur sens de l interrogation anglaise et de construction allemande se sera affin qu on pourra les dispenser mais jamais de fa on permanente de la r ponse compl te Dans ce proc d de r p tition l initiative de l l ve reste nulle Elle trouve d j l occasion de s exercer si nous le chargeons du soin de poser lui m me la question Deux pos sibilit s la question est improvis e livre ouvert ou pr par e l avance Dans le second cas il est bon de d signer un groupe de questionneurs qui devront la classe suivante examiner leurs camarades et diriger la conversation 2 Plus d velopp e l initiative de l l ve s affranchit de la question et de la r ponse Il recr e lui m me l aide de certains secours tout le d tail du texte Ces secours sont d abord aussi abondants que possible Nous d tachons du texte tous les mots essentiels qui vont tre pour lui comme autant de points de rep re qui l aideront refaire livre ferm le chemin par couru Ce seront par exemple pour le morceau propos les mots Hallig solitaire cabane jeune fille p re fr re nostalgie se souvenait de attendait prendre cong de promis etc A la reprise du texte un l ve crit au tableau ces mots de valeur ces Stichw rter mots cl s qu avec un peu d habitude il finira par d gager lui m me et le trav
10. a trouv rent assise morte appuy e toute raide la fen tre semblant observer encore la mer la lampe teinte c t d elle K M llenhoff I Pr paration m canique du texte Cette op ration comprend deux lectures successives 1 Lecture par le ma tre Tranche variable suivant la difficult du passage mais formant un tout dans le texte indiqu du d but elle tint la promesse qu elle avait faite Cette lecture qui doit tre lente et aussi nettement articul e que possible a un double but d une part elle indique l l ve la fa on dont il doit lire et par le mod le qu elle lui propose l emp che d h siter ou de com mettre certaines fautes d autre part elle lui permet de se faire une id e de l ensemble im pression premi re dont est incapable l l ve qui lit car son effort est purement m canique et son attention toute motrice L l ve qui pour la premi re fois d brouille un texte ne comprend g n ralement pas ce qu il lit parce qu il est exclusivement pr occup des mouvements ac complir pour produire les sons correspondants aux mots imprim s 2 Lecture par les l ves C est l surtout dans les d buts un des exercices les plus importants Il nous arrive en effet tr s souvent d observer que des l ves qui sortent de la premi re p riode avec une prononciation correcte une articulation assez souple sont hors d tat de lire avec aisance la m me g ne se constate aussi plus t
11. ail de la classe consiste relier ces jalons et tendre de l un l autre le fil du r cit http www christianpuren com Page 8 sur 11 Adrien Godart La lecture directe 3 Puis progressivement nous r duisons le nombre de ces Stichw rter de ces mots g n rateurs autour desquels vient se cristalliser tout le d tail de la phrase Nous effa ons les plus accessoires et ne laissons subsister que les plus importants un degr sup rieur nous substituons aux mots tels qu ils apparaissent dans le r cit la notation libre de l id e sous une forme nouvelle et finalement nous ne proposons plus l l ve que des titres tr s g n raux des formules synth tiques l aide desquels il doit tre en tat de reconstituer tout le texte ce sera pour notre l gende 1 prouesse 2 attente 3 mort Arriv e ce degr la restauration d un texte devient une v ritable r daction orale et pr pare le travail de la composition libre qui n est en r alit que la fixation par crit du lan gage parl La plupart des exercices que les l ves ont faire par crit Variation concentra tion r solution des tournures idiomatiques en langage courant sont possibles oralement l occasion des textes lus Parall lement la lecture peut servir l enseignement grammatical non point qu il faille extraire de la lecture tous les mat riaux de la grammaire et inventer l aide des textes une grammaire inductive
12. ard chez des l ves plus avanc s qui sont des causeurs satisfaisants et des lecteurs m diocres Il y a donc lieu de pratiquer la lecture comme un exer cice en soi qui exige un entra nement sp cial ind pendant de l assouplissement oral par la simple conversation 1 Je traduis le texte en fran ais l except du mot Sehnsucht http www christianpuren com Page 3 sur 11 Adrien Godart La lecture directe Cette lecture par les l ves est tant t individuelle tant t simultan e Dans le premier cas il est bon qu un l ve ne lise qu une seule phrase de fa on que le travail en se disper sant profite au plus grand nombre et exerce le plus de gosiers possible Pendant qu un l ve lit isol ment il importe que le reste de la classe surveille attentivement sa lecture et s attache d couvrir ses moindres erreurs de prononciation La faute aussit t commise doit tre signa l e et corrig e par un camarade qui se contente d indiquer la prononciation exacte En g n ral les jeunes l ves apportent ce contr le qui met en jeu leur amour propre une s v rit impitoyable C est tout profit pour l ducation de leur oreille et tout repos pour nous La lecture en ch ur a l incontestable avantage d exercer la fois tous les l ves mais elle n est pas sans dangers Elle rend tr s difficile sinon impossible la constatation des erreurs individuelles de prononciation Elle permet bien de distingue
13. assage et lui donne pour ainsi dire le sens de la perspective L l ve que nous habituons ainsi d cou vrir directement et comme en profondeur le sens de tout un texte s accoutume du m me coup voir par le m me proc d la signification d une phrase Une pr disposition fortifie l autre Reprenons donc notre texte et apr s la double lecture du premier fragment deman dons l l ve ce qu il a compris De qui s agit il De qui parle t on dans cette histoire D une jeune fille Est ce qu elle habite chez ses parents O est son fr re Qu a t elle dit son fr re O placera t elle la lampe Qu est ce que la lampe annoncera son fr re etc Voil les id es de l l ve d brouill es sa premi re impression pr cis e Il faut mainte nant l amener exprimer sommairement cette id e d ensemble et la condenser en un r su m aussi r duit que possible Nous l y aiderons par les invitations suivantes qu il comprend parce que ce sont des phrases courantes constamment r p t es des habitudes fixes de l explication Raconte ce que tu as compris Raconte le de mani re suivie dans le contexte Donne le contenu de ce qui a t lu du passage R sume ce que nous avons lu etc Nous obtenons ainsi un petit r sum maladroit que nous for ons l l ve resserrer de plus en plus jusqu le r duire par approches successives une phrase unique qui est comme le r sidu du passage Il est certain qu au d
14. autre exercice infiniment plus utile que l op ration m canique qui consistait transporter des fragments de dictionnaire dans un ca hier de pr paration sans se demander sauf pour les l ves les plus actifs si le sens choisi s accordait avec le contexte et sans se pr occuper de la signification de la phrase A l ancienne pr paration nous substituons l assimilation du texte L l ve ne pr pare plus mais il est tenu de relire l tude ou la maison le texte expliqu et de le fixer dans sa m moire Nous aboutissons ainsi un d placement de la pr paration qui au lieu de pr c der comme autre fois la lecture en classe la refait et la fixe La pr paration selon la m thode directe devient une le on elle consiste pour l l ve revoir le texte donn de telle fa on que sans l apprendre par c ur il s en assimile et les mots et les tournures idiomatiques Transportons nous la classe et reprenons l l ve au moment o il est en possession effective de son texte Toute s ance de lecture va donc se diviser en deux parties 1 R vision de la pr c dente lecture 2 Pr paration d un texte nouveau Pour la premi re partie il est indispensable puisqu il s agit d un contr le que les l ves gardent leurs livres ferm s mais m me pour la seconde il ne sera pas mauvais que les l ves soient exerc s de temps en http www christianpuren com Page 7 sur 11 Adrien Godart La lecture directe
15. avec les simplifications et arrangements qui s imposent pour les uvres les plus difficiles ou les plus dialectales il ne sera plus impossible de r int grer la pr paration sous une forme nouvelle dans le travail de l l ve Mais cela c est l avenir et l avenir de tout notre enseigne ment d pend avant toute chose du fonctionnement des examens de passage Plus qu autrefois il importe qu on arr te les ignorants qui avec la m thode nouvelle seront encore plus incapables que par le pass et assisteront passivement en figurants r sign s des classes inintelligibles Et plus aussi que nos coll gues de lettres et de sciences nous avons besoin de classes homog nes Souhaitons que les examens de passage finissent par nous les donner Pour le moment nous n avons d ailleurs ni cet outillage perfectionn ni des l ves aptes s en servir En attendant l un et les autres t chons de trouver un compromis provi soire pour la p riode de transition que nous traversons Nous avons en ce moment partir de la seconde des l ves qui ont t form s par la m thode grammaticale ou dans le cas le plus favorable par une m thode mixte semi directe base de traduction Il y aurait danger in fliger ces l ves la m thode absolue des classes moyennes Recherchons donc les att nua tions qu il convient d y apporter Pour d terminer ces temp raments il importe de tenir compte de deux n cessit s D une part la lect
16. e plus s r moyen de prolonger notre enseignement au del de l tude utilitaire de la langue pratique et d en faire par l tendue et la vari t de la lecture un v ritable enseignement de haute culture http www christianpuren com Page 11 sur 11
17. ellement car si c est directement par la conversation que nous amenons l l ve la compr hension du texte c est directement aussi que nous constatons s il a compris en lui posant des questions telles que la simple r ponse nous renseigne sur l efficacit de nos explications Loin donc d tre in dispensable la traduction tend se supprimer d elle m me et sa place comme op ration initiale intervient la conversation dialogu e qui dans la m thode classique n apparaissait que comme un prolongement un luxe accessoire si bien qu en derni re analyse il y a complet ren versement des termes qui constituera le travail de la lecture et la limite limination du se cond Mais pour que cette substitution de la conversation dialogu e la traduction comme moyen d acquisition soit possible il faut que l l ve dispose d j d un certain acquis Le texte nouveau non expliqu est pour lui quelque chose d informe et d inerte comme une masse compacte et sans transparence Pour clairer cette masse il faut que nous ayons pr alable ment initi l l ve au maniement de l instrument dont nous allons nous servir C est en effet parce qu il comprend dans une certaine mesure la langue trang re et qu il sait un peu s exprimer que nous pouvons lui apprendre lire Et voil pourquoi la lecture n intervient et ne prend toute sa valeur qu au cours de la seconde p riode i e dans les classes de 4 et 3 Il serait non
18. es la lecture directe n a gu re de prise Il faut http www christianpuren com Page 6 sur 11 Adrien Godart La lecture directe alors d molir la phrase coups d analyse logique et y mettre de l air en isolant les diff rentes propositions qu il est souvent n cessaire d clairer et de paraphraser leur tour Mais nous ne sommes pas toujours s rs apr s tout ce travail que l l ve ait bien compris Donnons lui de nouveau une traduction et apr s avoir traduit les mots traduisons la phrase Ici aussi la tra duction en n intervenant qu apr s tout un commentaire d taill n aura qu une valeur de con tr le Elle sera un qguide ne l usage des retardataires ou des incapables Mais qu elle soit toujours instantan e courante affranchie du mot mot Si nous sommes press s faisons la nous m mes Et si la traduction de l l ve est gauche peu importe ce n est pas le fran ais que nous sommes charg s de lui enseigner L essentiel est qu il s habitue quand il traduit le faire d un trait 3 Lecture d ensemble Ainsi analys le texte ne pr sente plus de difficult s pour l l ve Il est en tat de le lire couramment non plus d une lecture m canique comme au d but mais avec intelligence dans un ton juste Apr s avoir expliqu tout un paragraphe o un chapitre nous le ferons re lire et comme il s agit ici d obtenir un d bit exactement nuanc et vivant nous pr f rerons pour cette r p
19. imm diate du sens du passage D un coup d il il embrasse la phrase lue ou plut t il cesse de la voir pour l entendre M me s il ignore certains mots il a d s le premier instant la perception plus ou moins claire du sens g n ral et de l ordonnance de l ensemble Il est dans la situation de quelqu un qui comprend une phrase prononc e en langue trang re sans tre en tat de la reconstituer dans le d tail et sans avoir une notion nette des l ments qui la composent Au travail analytique et lent de la lecture grammaticale la lecture directe substitue ainsi une im pression synth tique et instantan e Adrien Godart La lecture directe Dans cette d finition m me de la lecture directe se d duit la principe de son emploi D s lors qu elle consiste essentiellement comprendre un texte sans l interm diaire de la langue maternelle la m thode qui y conduira le plus s rement l l ve consistera n cessaire ment dans la suppression m thodique de cette m me langue D s le d but l l ve sera donc exerc lire sans l interm diaire d une traduction et d s la premi re s ance de lecture nous nous imposerons de nous passer autant que possible du secours du fran ais Opposons cette pratique la tradition ancienne selon laquelle la lecture tait exactement calqu e sur l explication gr co latine On interpr tait une page d Hermann et Doroth e comme de l Hom re du Shakespeare comme du Sophocle et de
20. on ancien nid Comment Avec Sehnsucht C est ainsi que toi aussi sans doute tu penses aux vacances Mais elles sont encore loin Comment penses tu aux vacances Avec Sehnsucht Et la jeune fille Comment pense t elle ses parents et son fr re Est elle joyeuse Non elle est triste elle voudrait revoir son fr re Elle pense lui avec Sehnsucht etc Le contexte ach ve d clairer sur le sens du mot et l l ve finit par d couvrir dans tous ces exemples un l ment commun celui de vague regret et il associe cette id e au mot en question M me proc d d explication par des exemples pour l adjectif fid le Pour que toutes ces explications soient comprises de l l ve il importe naturellement qu il y soit activement associ L analyse d un texte avec l interpr tation des mots nouveaux doit rester tout prix une causerie g n rale une fa on de ma eutique qui donne chaque instant aux lecteurs le plaisir de la d couverte Cela est surtout important dans les classes de la deuxi me p riode o l attention de la classe si fuyante et si facilement distraite a besoin d tre incessamment sollicit e Il y aurait donc danger faire un commentaire suivi que l l ve se contenterait d couter passivement et l interroger ensuite pour nous assurer qu il a suivi tout le d tail de notre monologue Les deux op rations commentaire et contr le doi vent tre simultan es et se m ler constamment l une l autre
21. ouvelles faciles sont ce point de vue beaucoup mieux favoris s que nous Ind pendamment de cette inf riorit narrative l allemand offre par la complication de sa construction et la difficult infinie du vocabulaire un obstacle beaucoup plus grand que l anglais la lecture sans traduction Il est donc certain que les professeurs d anglais obtien dront de la lecture directe des r sultats plus rapides que les germanistes Tel est l aboutissement provisoire de la lecture directe Il va falloir attendre quelques ann es encore pour r gler les d tails de son emploi dans les classes sup rieures En tout cas il para t d s maintenant assur qu aucun autre proc d de lecture ne saurait mieux convenir au travail de la deuxi me p riode On lui reprochera coup s r de r duire le travail personnel de l l ve et d endormir sa r flexion Nous prenons d avance notre parti de ce reproche Apr s les ann es de lent apprentissage viendront les ann es de libre curiosit Dans la troisi me p riode l l ve s affranchira de la discipline troite des d buts et son initiative qui s exer ait autrefois par la confection des pr parations s affirmera par la lecture personnelle qui donnera la mesure de son z le Le bon l ve tait autrefois le fort en th me Ce sera d sormais le grand liseur Souhaitons d avoir le plus t t des classes de grands liseurs Ce sera la meilleure preuve de la valeur de la m thode et en m me temps l
22. r les fautes normes par exemple en allemand la confusion entre le f et le s mais non de saisir les nuances De plus elle a le grave inconv nient de propager un d bit incolore et sans vie une m lop e d un rythme mono tone o l accent des mots nuit l accent de la phrase Un l ve individuellement donne bien une phrase lue sa m lodie propre mais il est bien difficile d obtenir ce nuancement d un d bit simultan N cessaire dans les classes nombreuses la lecture en choeur s impose donc moins r guli rement dans les classes r duites o le petit nombre des l ves permet d obtenir de la lecture individuelle une correction plus d licate II Interpr tation du texte Cette deuxi me partie du travail comporte galement deux moments la synth se du contenu puis l analyse du d tail et se termine par une lecture d ensemble 1 Synth se du contenu Pendant que nous lisons le texte et le faisons relire l l ve peut d j vaguement devi ner le sens g n ral et entrevoir les grandes lignes C est cette signification d ensemble que nous nous pr occupons d abord de d gager Nous lui demandons ce qu il a pu comprendre ce dont il s agit en gros en l aidant de questions tr s simples Il y a l comme un travail de pre mi re mise au point qui claire le sujet travail d ailleurs fort important puisqu il cr e pr ci s ment chez le d butant l habitude de saisir directement la signification de tout un p
23. s figur s suffisait jusqu pr sent cr er tout son vocabulaire C est dans les textes imprim s qu il va maintenant le puiser A l Anschauungsmethode m thode intuitive se substi tue ainsi une Lesebuchmethode m thode par la lecture directe mieux appropri e son de gr d intelligence C est cette m thode de lecture directe que je voudrais essayer de pr ciser en en exposant successivement les principes g n raux l application int grale dans une classe moyenne et les att nuations dans une classe de grammaire Pour rendre le maniement de cette m thode aussi souple que possible il importe tout d abord d en d terminer exactement les principes Une m thode se d finit plus efficacement par le but qu elle se propose d atteindre que par les moyens qu elle emploie C est plut t une tendance qu un recueil de prescriptions fixes Quel est donc le but que la m thode directe as signe la lecture C est d tre elle m me une lecture directe L id al est d amener l l ve comprendre un texte en langue trang re directement c est dire sans le secours de la langue maternelle L l ve form par la m thode constructive a besoin pour d couvrir le sens d un texte de le transposer en fran ais Lors m me que le vocabulaire lui en est familier l ensemble lui reste obscur et ne s claire que progressivement par une traduction minutieuse La lecture directe le dispense de cette op ration en lui donnant la r v lation
24. s ouvrages historiques de Schiller comme du Tite Live On disait aux l ves Vous pr parerez pour la prochaine fois vingt vers ou trente lignes la suite et la classe suivante on exp diait la t che indiqu e litt ralement d abord puis en ce qu on appelait le bon fran ais Quand l l ve n avait pas pr par on avait la res source de lui infliger en t che suppl mentaire le mot mot du passage ce mot mot lui m me pouvait devenir juxtalin aire On finit par reconna tre les inconv nients de ce mode de lecture et afin de mettre un peu plus de vie dans cet exercice et de le faire servir plus direc tement l entra nement oral on s avisa d y adjoindre un exercice de conversation on ne se contenta plus de traduire le texte on le parla on l labora en questions et en r ponses on fit des r troversions C tait un premier progr s mais au fond la tradition restait la m me et c tait toujours la traduction qui demeurait la pr occupation dominante Avec la lecture directe la lecture s affranchit r solument de la traduction Ce n est plus par l interm diaire de la langue maternelle que l l ve arrive l intelligence du texte mais par l laboration de ce texte dans la langue enseign e La traduction cesse d tre une fin en soi pour n tre plus qu un simple proc d de contr le qu un moyen rapide de nous assurer qu la rigueur l l ve pourrait s en passer Et encore n intervient elle qu exceptionn
25. s termes de notre question et la r ponse part comme par une sorte de r action m canique sans que nous puissions nous rendre compte si nous avons t r ellement compris Pour emp cher cet automatisme il faut ne poser que des questions telles qu il soit impossible l l ve d y r pondre s il ne comprend pas le sens de tous les mots Veiller aussi pour que le maniement du vocabulaire soit aussi g n ral que possible ce que la classe toute enti re participe au dialogue et pour emp cher que la conversation ne s isole et ne devienne trop individuelle lancer toujours la question de fa on anonyme et ne d signer qu apr s un court instant le nom de l l ve qui doit r pondre de fa on qu elle ait le temps de d clencher toutes les r flexions et de menacer toute la classe Au sujet de la forme exiger des r ponses on constate certaines divergences M Kron dans le mode d emploi qu il a joint ses int ressants recueils de Realien connaissances pra tiques qui r pondaient un besoin r el de notre enseignement recommande express ment de faire r p ter haute voix chaque question par l l ve Il est certain que ce proc d facilite le travail de la r ponse mais il est ais de constater que la conversation y perd en rapidit et en spontan it s alourdit prend un caract re artificiel En revanche il est incontestable qu il faut toujours surtout dans les d buts exiger des r ponses par phrases compl tes
26. sens des mots en fran ais la condition de ne recourir au fran ais qu apr s avoir puis tous les autres moyens d explication directe Apparaissant ainsi au bout d une s rie de d finitions d claircissements ou de gestes le mot fran ais n a plus la m me gravit Peu importe d ailleurs que ce mot jaillisse spontan ment dans l esprit de l l ve sans intervention de notre part Nous n y pouvons rien pas plus que dans la p riode intuitive nous ne pouvons emp cher que l l ve qui nous montrons un objet sur un tableau ne prononce mi voix le mot fran ais qu il a l habitude d associer l image Seulement il d pend de nous que cette habitude devienne de moins en moins imp rieuse et que la conscience d abord pleine et claire qu il a du mot fran ais s amoindrisse s assourdisse Si dans certains esprits ce mot n est jamais com pl tement limin il y est du moins comme touff par la foule des associations en langue trang re qui s y seront accumul es et la parole int rieure tout impr gn e d l ments anglais ou allemands se lib re de plus en plus du langage naturel Mais il est des cas o la traduction du mot ne suffit pas Il se peut que comprenant la signification des mots pris isol ment l l ve ne d couvre pas le sens de la phrase o ils sont group s La phrase allemande en particulier est souvent d une complication d courageante Sur les blocs compacts que sont certaines p riod
27. tition la lecture individuelle la lecture en ch ur La meilleure des lectures se ra aussi la meilleure des explications et la qualit de cette lecture finale donnera la mesure de la clart que le texte labor aura acquis dans l esprit des l ves Lorsqu on veut gagner du temps c est la seconde lecture du d but qu il convient de supprimer la lecture initiale de d brouillage reste faite par nous et nous chargeons les l ves de la lecture finale qui ne doit en aucun cas dispara tre III Conservation du texte Jusqu ici l l ve est rest assez passif et son travail personnel s est r duit peu de chose La lecture directe supprime en effet la pr paration domicile Comment pourrait il pr parer puisque c est oralement par transmission orale qu il doit acqu rir le sens des mots nouveaux et d couvrir la signification des phrases Maintenir la pr paration selon l ancienne formule serait le condamner l usage du dictionnaire fran ais comme moyen d acquisition La pr paration telle que l entendait la m thode grammaticale dispara t donc Ce n est plus l l ve qui pr pare c est le professeur Il est assez probable que les l ves d j d charg s pendant la premi re p riode d un exc dent de devoirs ne tarderont pas juger charmante une m thode qui dans la deuxi me leur procure un nouvel all gement en confiant au ma tre la besogne des pr parations Par bonheur ce travail est remplac par un
28. trop charg de mots nouveaux Une autre pr caution consistera dans les d buts se garder des dialogues dramatiques qui se laissent moins facilement que les textes narratifs r sumer et assimiler par l l ve R signons nous donc sans impatience ces lenteurs Au fond elles sont un bien Ce que l l ve aura ainsi acquis sans grand effort de r flexion par la r p tition continue s oubliera difficilement Quand nous expliquons un texte un l ve il acquiert en m me temps que des mots nouveaux une aptitude g n rale dont profiteront ses lectures futures Et il arri vera ainsi au bout du premier cycle n ayant peut tre pas beaucoup appris mais ayant beau coup retenu et ayant fortifi en lui jusqu l instinct cette habitude de premi re vue de lec ture directe qui va tre la condition essentielle de son travail dans la troisi me p riode fi e dans le second cycle Il serait pr matur de vouloir d s maintenant pr ciser la pratique de la lecture dans le second cycle Il faut attendre pour s en faire une id e exacte que les l ves actuellement form s par la nouvelle m thode aient atteint la seconde Voici pourtant les possibilit s qu il nous est permis d imaginer l l ve entra n depuis le milieu de la 5 ou de la 4 la lecture directe accoutum suivre un commentaire en langue trang re habitu surtout entrer de plain pied dans les textes lus sera je crois suffisamment pr par la lec
29. ture rapide des uvres que nous choisirons Il n y avait jusqu ici au programme de chaque classe qu une pro vision d auteurs tr s limit e et de difficult telle que la lecture directe en tait impossible http www christianpuren com Page 9 sur 11 Adrien Godart La lecture directe l abondance des bibliographies nouvelles et la libert laiss e notre choix nous permettra d sormais de prendre des livres exactement appropri s la force de l l ve car ce qui doit d terminer nos pr f rences c est moins la valeur intrins que de l uvre que l aptitude de la classe la lire Comment lirons nous Le mieux sera sans doute de conserver en la d veloppant la m thode des d buts Pr paration du texte en classe les l ves ayant relire comme le on le passage expliqu Pour la r vision suppression progressive du syst me des questions et r ponses l l ve devant parler le plus possible sans notre intervention En m me temps il dis posera d instruments de travail plus perfectionn s Aux dictionnaires bilingues dont il use en ce moment seront substitu s des lexiques en langue trang re qui lui rendront peut tre des services plus imm diats pour la lecture que pour la r daction de ses narrations Et si en m me temps paraissent des ditions pratiques des auteurs nouveaux faites selon les principes fon damentaux de la m thode directe avec un commentaire et des notes en langue trang re
30. une des deux lectures Ou bien la m thode de conciliation les temp rer l une par l autre C est ce dernier proc d qui me para t le plus efficace http www christianpuren com Page 10 sur 11 Adrien Godart La lecture directe 1 Lecture pr par e Nous continuerons donner des pr parations aux l ves mais nous en rendrons le contr le aussi direct que possible par l limination de la traduction Les l ves pr parent do micile avec cahier de vocabulaire mais nous nous assurons qu ils ont pr par en les interro geant en langue trang re sur le sens des mots la succession des id es le plan du passage Choisir de pr f rence pour la lecture pr par e les uvres les plus difficiles les uvres litt raires 2 Lecture directe Pas de pr paration M me succession d op rations que pour la deuxi me p riode Seu lement comme les l ves ont t form s par la m thode de traduction s assurer qu ils ont compris en faisant non plus exceptionnellement comme dans la m thode radicale mais r gu li rement traduire l alin a expliqu qui est ensuite donn comme le on pour la classe sui vante Choisir pour cette lecture analytique et lente les textes de prose facile et moderne de pr f rence dans les recueils de morceaux choisis ou les journaux scolaires Nos coll gues d anglais qui ont leur disposition une litt rature romanesque tr s abondante et une in pui sable provision de n
31. ure dans la troisi me p riode doit prendre selon les instructions un caract re de plus en plus didactique et initier graduellement l l ve la connaissance du pays tranger Ce n est plus seulement la langue c est toute la vie d un peuple que la lecture doit lui ensei gner dans ses diff rentes manifestations litt raires conomiques et sociales si bien que ce qui doit nous int resser dans les uvres c est avant tout le c t par o elles sont le plus re pr sentatives du milieu tranger Mais d autre part dans l tat actuel de l enseignement nos l ves de seconde n ont pas encore une possession suffisante de la langue pour qu on cesse de la leur apprendre Il faut donc continuer leur apprentissage chacune de ces deux n cessit s correspondent deux genres diff rents de lecture l obligation d enseigner la culture trang re correspond la lecture cursive et extensive C est en lisant beaucoup que les l ves prendront le plus de contacts avec cette civilisation et pour lire beaucoup et vite il faut actuellement qu ils pr parent D autre part la n cessit de continuer leur apprentissage de la langue crite et parl e correspond la lecture lente de d chiffrage ou intensive qui comporte l emploi des proc d s directs Comment satisferons nous ces deux n cessit s Deux solutions sont possibles Ou bien le dualisme absolu dans l emploi du temps de chaque semaine faire une part ind pen dante chac
32. veux donc re tenir que les cat gories o peuvent se distribuer les diff rents mots d un texte et les divers proc d s d explication qu on peut appliquer 1 Mots connus d j familiers l l ve rivage habiter vivre cabane etc Il est bon de lui rappeler l occasion o ils lui sont apparus pour la premi re fois C est ainsi que le mot rivage sera associ r trospectivement aux divers rivages que lui ont pr sent s les ta bleaux 2 D finition Nous tablirons par d finition le sens des mots Hallig le de la mer du Nord jeune fille vieille femme etc Nous lui dirons par exemple eine Hallig est une pe tite le de la mer du Nord Elle est plate et basse etc 3 Synonymie Nous expliquerons par ce proc d des mots tels que accourir obser ver guetter attendre scintiller mois 4 Intuition directe telle qu elle est pratiqu e dans la premi re p riode Elle s applique des mots tels que loin teint lampe obscur etc aux verbes de position elle posait la lampe la lampe c t d elle appuy e Dans ces explications par intuition mat rielle le geste joue un grand r le et dispense souvent d un commentaire compliqu Il arrive ainsi que la lecture devient une gesticulation tr s expressive C est une sp cialit de plus ajouter aux multiples comp tences du professeur de langues vivantes qui est l occasion dessinateur chanteur et que la lecture oblige souvent
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