U d`été 2009 annalesV5 - Aix Marseille Université
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1. des soubresauts r guliers de plus en plus brutaux La crise financi re est donc la manifestation d une crise syst mique qui r sulte d ann es de d flation salariale de r cession sociale et de pression sans pr c dent sur les activit s de production Le travail est aujourd hui fort mal en point Le soigner n cessite de desserrer l tau de la finance et de donner la priorit au d veloppement des capacit s humaines Moraliser le syst me ne suffira donc pas Poser de nouvelles r gles r guler est indispensable mais pas suffisant La crise actuelle met en exergue le besoin d une nouvelle strat gie de d veloppement social conomique et environnemental ce qui suppose videmment une relance des salaires mais aussi une nouvelle approche du travail Au del de la bataille revendicative un affrontement sans pr c dent de crit res de normes et de valeurs est engag Le message doit tre clair le travail n est nullement la part maudite de la vie humaine Il en est au contraire une dimension essentielle Il s agit 29 d sormais de le revaloriser pour assurer un d veloppement humain durable En d autres termes au lieu de consid rer l argent comme une fin en soi il s agit de faire des propositions afin de le mettre au service de la satisfaction des besoins humains fondamentaux la pr servation de la plan te l alimentation la sant l habitat la culture la communication l information R pondre ces2. galement sur le changement de posture dans ce cas il s agit de professionnels de la formation partir d un exemple concret d exp rience de stage en entreprise nous avons essay de montrer qu une t che apparemment simple pour un professionnel et loin d tre aussi simple pour le stagiaire En s int ressant l activit d une stagiaire nous avons r v l la place d licate du novice en entreprise Il n a pas la connaissance mais il est l pour apprendre et en m me temps on lui demande de faire sont travail en conformit avec les r gles du m tier tout en respectant les contraintes qui s impose l quipe Nous avons mis en vidence ce que a lui demandait dans la situation de travail l effort d apprentissage qu elle a d fournir le choix et les risques qu elle a prit Ensuite nous avons point l importance d un changement de regard des formateurs par rapport l activit des stagiaires car trop souvent ils r duisent les probl mes d apprentissage ou les probl mes d organisation dans la prise en charge des stagiaires des probl mes relationnels Suite ces interventions les d bats ont t riches et tr s int ressants et riches Un point a t largement d battu et qui je crois r pond la question Comment prendre d avantage en compte le point de vue de l activit dans nos milieux de travail 14 Ce changement de regard demande un changement de postur
3. en d pendent ainsi que la vie en sant du travailleur N est ce pas ainsi qu il pourrait venir au travail non plus reculons mais pour y mieux vivre dans une communaut de sens Article 3 Priorit au d veloppement des capacit s humaines par Jean Christophe le Duigou Secr taire de la CGT Priorit au d veloppement des capacit s humaines La crise dans laquelle nous sommes plong s n est pas que financi re Elle rec le bien d autres dimensions ce qui en fait une crise de syst me Elle pose au mouvement social des questions multiples dont celle de la place de l activit humaine et particuli rement de celle du travail dans les choix collectifs Depuis au moins vingt cinq ans pour augmenter la rentabilit d un capital en suraccumulation les entreprises ont mis une pression sans pr c dent sur les besoins sociaux elles ont massivement supprim des emplois elles ont limit les efforts de 28 recherche et de formation elles ont d valoris les qualifications d velopp la pr carit elles n ont pas suffisamment investi dans la sph re productive Cette logique a n gativement affect toutes les dimensions de la vie humaine freinant le d veloppement social Il y a bien une dimension anthropologique dans cette crise L humain a t la variable d ajustement Mais il faut reconna tre que le sort fait au travail a t au coeur de ce processus La mondialisation qui aurait pu tre la
4. h pital envahi par les audits et l approche psychologique restreinte aux personnes le GRT pourrait donc devenir un recours possible pour toutes les quipes qui souhaitent r fl chir et transformer le travail 24 IV Table ronde au CNAM Paris Suite aux d bats autour de la table ronde les quatre intervenants Elsa Fayner journaliste Daniel Gouttefarde Pr sident de l association Ambroise Croizat Jean Christophe le Duigou Secr taire de la CGT ont t interview s ce qui a donn quatre articles parus dans le journal l Humanit et dont voici la teneur Article 1 Restaurer les capacit s d expression des salari s par Elsa Fayner Journaliste Le travail est il le ressort de l mancipation humaine Selon un sondage de l Anact parmi les 40 de fran ais qui se d clarent stress s 60 le seraient du fait de leur travail Et la principale cause voqu e par les salari s sond s concerne l organisation du travail surcharge multiplication des t ches parall les absence de moments ce r pit Coupable d sign e l intensification du travail On travaillerait plus intensivement sans pause flux tendu toujours dans l urgence voire sous le regard du client Mais au del ne doit on pas se pencher sur les changements qualitatifs introduits ces derni res ann es Comme le constate le Dr Philippe Davezies de l Institut Universitaire de M decine et Sant au Travail les incoh r
5. de la marge qu on a de pouvoir agir en rapport avec soi et non pas en tant agis par les autres Le corps est toujours engag dans le travail Plus on monte dans la hi rarchie des cadres plus on est sous pression On personnalise les probl mes on renvoie aux difficult s personnelles l origine des difficult s exprim es ou apparentes sans reconna tre les dysfonctionnements organisationnels ou les incoh rences gestionnaires Il faut trouver les moyens d une r appropriation par soi m me de la dimension collective laquelle on appartient de remettre en question le sentiment d isolement de cloisonnement et donc de fatalit il n y a pas de solution L emp chement vient des obstacles qui sont pos s Si je suis oblig de rechercher l quilibre entre l usage que je peux faire de moi et l usage de moi par les autres l il y a emp chement C est de l inter incompr hension L injonction paradoxale du travail c est l cart entre le prescrit et le r el et l engagement du corps soi N cessit de comprendre ce que a demande Nous vivons un contexte d invisibilisation croissante des dramatiques d usage de soi c est dramatique de ne pas avoir de reconnaissance de ce que l on investit de soi de ce que l on fait Les gens sont plus grands que ce qu on leur demande Besoin de reconnaissance de ce qui est invisibilis Bernadette ee 2e 2e KE K ke ke ke K K K K K K K K K K K K K K K K ke K K K K 21 III Pr sentation
6. gler nos mani res de produire de consommer de d cider ensemble pour habiter un monde commun Il faut oser penser un autre r gime de production des savoirs articuler les plus grandes exigences conceptuelles avec ce que nous apprend l activit des hommes et des femmes dans des situations que personne ne peut totalement anticiper Il faut donc se doter de nouveaux dispositifs de production de savoirs C est dans ce sens que l ergologie propose de construire des Groupes de Rencontres du Travail pour tre plus attentif ces valeurs qui rendent le travail possible et vivable et dont les modalit s concr tes sont toujours inventer en fonction de chacune des situations Le ph nom ne des suicides au travail conduit certains analystes commentateurs consid rer que les individus seraient malades du travail comme si le suicide tait un cas limite d une souffrance structurelle renvoyant autant au travail lui m me au sens d effort qu une organisation particuli re du travail Qu en pensez vous Comment l ergologie se positionne t elle dans ce d bat Marcelle Duc Les suicides au travail font l actualit et il serait pr f rable de voir porter la question sur comment le travail permet il de se construire une sant Si le travail est pens comme la part maudite de la vie alors il ne peut tre que le r sultat d une souffrance Certes de nombreuses situations forte intensification r organisations successives
7. mobilit contrainte et fermeture de sites forte judiciarisation et proc durisation des activit s pression sur l encadrement mettent les personnes dans la difficult renormaliser au point que chaque acte ou d cision est d un co t trop lev Avec les Groupes de Rencontres du Travail que le r seau d ergologues met en place sur demande d institutions d entreprises on peut mieux d voiler en partant de l activit de travail l importance et la force du collectif pour chacun des individus On peut trouver des alternatives o il ne s agit plus seulement de r sister la pression la souffrance l isolement On peut alors dessiner et faire merger des projets tourn s vers le travailler et le vivre autrement Entretien r alis par Laurent Etre ke ke ke K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K K 31 Annexe I Le programme infi pratiques Pour s y rendre Centre JP Timbau 60 rue de la P publ 93108 Centre Suzanne Masson 41 avenue du Dr Arnold Netter 73012 Paris Acces METRO Line Pte de Vincennes Nation Ligne 6 Picpus Nation Ligne 2 Nation Ligne A Nation Acces Lirueg Pte de Montreuil Robespierre observatoire et Rencontres du Travail La Manade Alee des Pins 13009 Marseille Email rencontresdutravailinorange fr Bios de TORT www rencontresdutravail com Image rsasvertam Names Schn Euh Reuters septembre CENTRE JEAN PIERRE TIMBAUD Accueil des participants au
8. s par Elsa Fayner 25 Article 2 Inventer ne nouveaux rapports de travail par Daniel Gouttefarde 26 Article 3 Priorit au d veloppement des capacit s humaines par Jean Christophe le DUTON SR PRE E A RER Re 28 Article 4 Un d bat de valeurs par Marcelle Duc ss 30 Annexe l Le programme Universit d t 2009 32 Annexe ll Liste des DAMICIDANS GRR a nt nn AN 33 Pourquoi cette universit Texte d invitation de mai 2009 A l occasion de la publication du Manifeste pour un ergo engagement r dig par Yves Schwartz sur proposition de ORT nous souhaitons partager les propositions qui y sont formul es avec des acteurs de la vie sociale politique et conomique sensibles aux principes qu animent notre association issus de l approche ergologique de l activit Les deux journ es de travail de la prochaine UE de l ORT se donnent pour ambition de cr er des espaces d changes et de confrontations entre diff rents points de vue et diff rentes pratiques ancr s dans des milieux d activit des situations de travail des lieux de production d action et de cr ation Chacune de ces exp riences vit sa mani re la question que nous souhaitons mettre au centre de cette rencontre Comprendre le travail quoi cela engage Si comprendre le travail t che impossible peut prendre de multiples formes et tre pouss des degr s divers l engagem
9. se faire entendre des directions D apr s une tude de l Agence europ enne pour la s curit et la sant au travail 2 la sant et la s curit au travail ne sont pas consid r es comme des facteurs contribuant la viabilit conomique d une entreprise L tude montre pourtant l impact positif de la sant au travail sur la performance conomique Reste restaurer du d bat de normes ce niveau l aussi Auteure de Et pourtant je me suis lev e t t ditions Panama 2008 animatrice du blog Et voil le travail www voila le travail fr Article 2 Inventer ne nouveaux rapports de travail par Daniel Gouttefarde Pr sident de l association Ambroise Croizat Inventer de nouveaux rapports de travail Se lever pour aller gagner sa vie et finalement la perdre ou d cider d y mettre fin sur le lieu m me du travail cause du travail nous place bien au c ur d un formidable paradoxe Les suicides de salari s aujourd hui chez France T l com hier chez Renault pour ne prendre que ces deux groupes portent t moignage et sans doute masquent d une certaine fa on l ampleur et la profondeur du mal tre qui grandit et finit par s enkyster dans la vie au travail pour ronger si douloureusement celle de femmes et d hommes ne voyant plus comme ultime issue que d en finir avec une existence faite de trop de souffrance dont la n gation de ce qu ils sont de ce qu ils font et p
10. augmentation de la souffrance au travail et des maladies caus es par le travail sont d une actualit br lante Dans tous les milieux de travail que j ai pu rencontrer ce qui est pr dominant c est l augmentation massive des protocoles suivre des proc dures des accr ditation des proc dures qualit des questionnaires satisfaction bref ce qu on peut appeler une hyper proc duralisation Celle ci vient se greffer sur l activit de travail qui tait d j l Or chaque fois ce qu en disent les personnes qui ont g rer cet ajout massif dans leur travail soulignent le fait qu on rajoute du travail faire sans pour autant ni lui donner un sens par rapport l activit quotidienne qui est d j l H pital cole universit justice p le emploi sans ajouter non plus du temps de travail pour le faire ni des effectifs D o semble t il un v ritable aveuglement l activit et une imposition massive de nouvelles normes qui exclue tout d bat Ce qui nous renvoie directement la citation de Louis Durrive au d but de mon intervention De plus cette hyper proc duralisation a ceci de pernicieux qu elle se pose comme tout fait obligatoire elle s impose on a pas vraiment le choix sinon de d missionner ceci me semble tre une nouvelle forme d oppression de l activit de travail J voquerais titre d exemple les enseignants d sob isseurs la mob
11. auteure du blog Et voila le travail Jean Christophe Le Duigou secr taire de la CGT en charge des questions conomiques Daniel Gouttefarde president de l Association Ambroise Croizat Table ronde anim e par Marcelle Duc sociologue 16h30 Cl ture de la journ e Annexe II Liste des participants ALVES PETIT JEAN Rosimare ASSANTE Pierre ANGUELO VA Dani la BAUNEY Yves BELUS Alain BEWENDE Nadine BONGIORNO Yves BOUET Bastien BRITTEN Claire BURDET Bruno CARASSO Anne CHAPIDI Maria CHAUVET Martine CLAR Nathalie CLODORE Brigitte COTTE Jean Bernard COUTELIER J r me CUNHA Daisy DASSA Marie H l ne De GASPARO Sandro DE HALLEUX Alain DECHAUME Andr e Fran oise DEICU Ioana DOLLE Fran ois DUBOIS Andr DUC Marcelle DURRIVE Louis ESNAULT Olivier FAYNER Elsa FISCHER Agn s FORNES V ronique FRANCESCON Jean Marie GAZIANO Fr d ric GIRAUDI Nicole GIUGIARO Solange GOULARD Edna Maria HENRY Corinne HERRERO Claudine HOUSAY Catherine JEAN R my JOSSE Pascale LATT Laurent LE DUIGOU Jean Christophe LESPRIT G rard LOPEZ DURAND Anne Marie MAGNY MALLENS Christine MAILLIOT St phanie MAS Michel MASSON L ticia MAURIN Claire MENEGOZ Laurent MOHAMED Assad MOTECHIC S bastien NEVEU Vincent OLIVIER Mich le OSMANI Fatiha PERRIN Jean PHOLSENA Viroune PILLOUX Alain PONCIN Marc POULAIN Robert RABANY Agn s RALLET Daniel RASO Grazi
12. banque doit vendre lui le produit financier sur lequel son tablissement fait campagne quelle que soit la situation de son client Ne plus s appesantir sur les d tails ne plus adapter la r ponse 25 chaque usager ne plus faire preuve donc d exp rience ni de m tier taire la volont de cr er un lien social dans le travail telles sont les volutions actuelles qui conduisent un mal tre au travail mais galement des troubles de la sant Comment y rem dier L ergologie propose une ergo formation une ergo pr vention ou encore un ergo management Qu est ce dire Si l ergo management consiste pour le manager qui prend une d cision observer et couter le d bat de normes qui se joue en chaque employ jusqu o doit il en tenir compte Peut tre doit il se tenir l coute des remarques r currentes manant d un certain nombre de salari s qui exercent les m mes fonctions pour comprendre comment la consigne g n rale se heurte des obstacles communs une r appropriation collective Encore faut il que les travailleurs eux m mes soient en mesure de l exprimer dans un contexte de complexification du travail et d individualisation des contraintes des objectifs des salaires mais galement des fonctions elles m mes Un contexte qui m ne l effondrement des capacit s d expression des difficult s du travail supposer ces capacit s restaur es ou instaur es comment ensuite
13. compl tement anticipable C est ce que les ergonomes ont appel l cart entre le travail prescrit et le travail r el Pour faire face aux impr vus le travailleur doit produire lui m me des normes pour arriver au r sultat Donc au lieu de faire un IRM on fera plut t une chographie pour le site arch ologique on va n gocier avec les associations du patrimoine C est cela qu YS appelle des renormalisations En fonction de normes ant c dentes et dans un milieu qui est toujours techniquement et humainement variable l homme au travail doit renormaliser faute de quoi le proc s de travail sera bloqu Donc il y a toujours rencontre entre les milieux de travail et les hommes qui tentent de le reconfigurer Ces rencontres c est l activit m me nous avons dit que les normes ant c dentes constituent l histoire des hommes les renormalisations aussi Non seulement les renormalisations sont le r el du travail mais elles vont tre en partie reprises par ceux qui prescrivent le travail Donc des savoirs issus des renormalisations vont tre utilis s pour laborer de nouvelles normes ant c dentes C est pour a que a fait histoire parce qu il y a une dialectique entre les savoirs prescrits et les savoirs investis dans l activit gt Invivable L autre raison plus philosophique ou vitale c est parce que c est proprement invivable de faire uniquement ce qu on nous dema
14. d ab tissement II est donc totalement illusoire et un tantinet na f de penser que ce syst me pourrait s am nager tre plus soft Au mieux il serait moins d stabilisateur et moins destructeur de vie Sur le fond il resterait une machine produire de la valeur pour quelques uns une minorit qui ne conna t le travail ses subtiles et indispensables relations que pour ce qu il leur permet avec arrogance et fr n sie d amasser Pour ma part et sans doute suis je radical mais je l assume je pense qu il y a incompatibilit de sens et de contenu entre cette strat gie et celle qui consiste replacer Humain et son panouissement au c ur des processus de production L Humain qui imagine et fabrique des richesses pour r pondre aux besoins de bien tre et d panouissement de l Humain L un et l autre ayant une communaut d int r t que le capitalisme s vertue non sans succ s d ailleurs faire dispara tre derri re de pr tendus marrons tirer du feu de la concurrence Foutaise A l oppos de cela le travail peut tre un nouveau ressort de l mancipation humaine une source d panouissement un lieu de collaboration et de co laboration de coop ration et d change de savoirs de convivialit retrouv e Ici et partout Pour y parvenir il faut se d gager des crit res et des modes de production actuels il faut inventer de nouveaux rapports o les salari s ne seront plus consid r s comme de simple
15. en pratique r elle Le travail de transmission des savoirs d exp rience en psychiatrie au sein d un CHU se d roule dans un contexte organisationnel contraignant et tr s ax sur les r sultats La mise en uvre des savoirs d exp rience se joue dans l instantan de l activit Nous avons donc form le projet de faire merger des l ments de cette transmission par la mise en oeuvre d un GRT afin de faire merger la question du c ur de m tier et celle des valeurs en jeu dans l activit infirmi re en secteur psychiatrique d intervenir sur les modalit s de mise en place du nouveau programme sur le terrain 3 L ORGANISATION DU GROUPE Nous avons contact les responsables pour appel volontaires Nous avons organis 3 r unions de pr sentation 2 Tous les participants ayant r pondu en amont de ce travail ont t volontaires et r guliers dans leur engagement dans ces rencontres 4 LES SEANCES Sept s ances de GRT entre f vrier et mai 2009 raison d une s ance tous les 15 jours en moyenne Chaque s ance a dur 1h45 22 Composition du groupe quatre formateurs d Institut de Formation en Soins Infirmiers cinq infirmiers de psychiatrie 4 ISP 1 IDE un cadre de sant de psychiatrie deux tudiantes du d partement d ergologie de l universit de Provence charg es de l animation de ces rencontres 5 L ANIMATION et LA QUESTION DE
16. est faire l impasse de toutes les dramatiques qui se jouent dans le travail C est faire l impasse de la singularit des situations de travail et de ce que cela a pu co ter au travailleur d atteindre ces objectifs On jette un voile sur tout a sur les savoirs investis les valeurs les choix les arbitrages les d bats de normes Ne pas reconna tre qu il y a d bat de normes c est pour moi soustraire l individu de l Humanit b Pr sentation par Nathalie CLAR extraits Petit commentaire la lecture du manifeste pour un ergo engagement Louis Durrive qui d crit tr s justement l urgence de la situation Lorsque les cadres normatifs pr tendent s imposer l activit en excluant tout d bat lorsque les collectifs sont atomis s par le jeu des valuations individuelles des performances lorsque chacun est laiss seul devant ses objectifs atteindre sans consid ration du cadre proc dural ou temporel ni du co t de l engagement humain effectif lorsqu au nom de la comp titivit et d une mesure purement gestionnaire du temps on augmente l intensit du travail lorsque au nom d une d marche qualit dite totale on oblige masquer les vraies difficult s que r serve la confrontation au r el eh bien on cr e un climat touffant proprement invivable avec ses manifestations concr tes absent isme turn over stress troubles psychosomatiques sentiment d chec m pris de soi m fianc
17. l ordre du mon taire des ratios conomiques et sont consid r es comme des objectifs atteindre Les secondes construites dans l activit renvoient des valeurs comme la sant la qualit la solidarit le service public la justice l galit la d mocratie La d marche ergologique invite rendre plus visible ces d bats de valeurs pour penser la transformation du travail et du vivre ensemble Car les valeurs circulent dans tous les sens entre travail et hors travail Si dans le travail s imposent l individualisme le chacun pour soi l indiff rence au contenu du travail priorit l emploi par temps de crise ou bien des valeurs de solidarit de respect des hommes et de leurs savoirs le d bat entre citoyens ne sera pas le m me On va souvent chercher de fausses bonnes raisons dans les m canismes de la globalisation de la crise financi re Certes il ne faut pas n gliger ces aspects l mais si on s illusionne en croyant que ce qui se joue dans le travail est compl tement conditionn par le macro d une certaine mani re on ne croit pas en l homme ses capacit s normatives ses capacit s transformatrices 30 Que peuvent apporter les valeurs sans dimension la r flexion sur la crise du capitalisme Marcelle Duc L issue la crise ne viendra pas de quelques intelligences qui auraient su trouver l ext rieur de ce qui se vit le bon mod le scientifique et les bonnes valeurs pour r
18. mais aussi des r gles prescrites pour atteindre ces objectifs des m thodes et techniques dict es par les ing nieurs les responsables les dirigeants C est le mode d emploi d une machine industrielle l quipe que l on doit int grer pour travailler sur ce chantier c est le registre verbal codifi que doit utiliser une h tesse d accueil c est aussi tous les sch mas et les plans comme les sch mas de c blage des Airbus c est nos horaires de travail Et puis c est aussi les normes de s curit comme le port des protections individuelles Moi je suis consultant et formateur les normes c est le r f rentiel de formation qui d crit ce que le stagiaire devra tre capable de faire la fin de la formation c est les horaires des enseignements c est respecter la convention de formation c est aussi venir en costume cravate quand j interviens Toutes ces normes YS les appellent les normes ant c dentes parce qu elles existent avant m me que l on commence travailler Il fait l loge de ces normes qui nous sont forc ment n cessaires pour savoir ce qu on fait comment et avec qui Le fait des renormalisations Mais travailler est ce uniquement appliquer la lettre ces normes techniques juridiques et d organisation Assur ment non travailler ce n est pas ex cuter passivement des consignes et des r gles et s y limiter pour 2 raisons fondamentales Une raison que je qualifi
19. quipes ont mis en place partir du travail du GRT des projets p dagogiques et des infirmiers ont demand tre form s la p dagogie Le GRT est envisag comme mode d laboration d une transmission des savoirs infirmiers propre au terrain et centr e sur l activit Un lieu d change et de r flexion sur la question de l activit de travail en partant de l activit elle m me Les outils ergologiques permettent de conceptualiser cette r flexion et donc de mieux la partager pour remonter sur la question du m tier d infirmier en tant que transmetteur de savoirs d exp rience Certains membres du GRT souhaitent int grer dans leur pratique d enseignement des concepts ergologiques tels que ceux de renormalisation de savoirs investis et institu s en s appuyant sur le travail du GRT et sur le lexique afin de traduire et d expliciter les diff rences que les tudiants constatent entre la r alit du stage et les savoirs appris P IFSI Dans le but d amorcer un rapprochement IFSI terrain la Coordination Centrale des Soins de l AP HM vient de mettre au plan de formation le dispositif ergologique des GRT e L int gration de la d marche ergologique l h pital repr sente une innovation dans la mani re d aborder la question de l activit du travail soignant et de contrebalancer une tendance reporter sur des consid rations individuelles ce qui est le fait des organisations violentes A l
20. Centre JP Timbaud Ouverture de Universit d t Le mot de bienvenue du Pr sident de l ORT Jacques Rollin Le Centre Suzanne Masson dans le monde du travail Alain Pilloux Directeur Le manifeste pour un ergo engagement Trois comptes rendus de lecture Bastien Bouet Nathalie Clar Daisy Cunha Premiere discussion sur le vocabulaire du manifeste Pause 15 Poursuite de la discussion autour du vocabulaire ergologique Louis Durrive St phanie Mailliot Yves Schwartz Pr sident de seance Marc Poncin Repas au Centre Jean Pierre Timbaud Travaux en Ateliers Que veut dire pour nous l ergo engagement Atelier A Le travail et le d veloppement dans les pays du Sud Daisy Cunha Atelier B Le syndicalisme la gestion des comit s d entreprise le militantisme Yves Baunay Atelier C L insertion et la formation Louis Durrive Atelier D La pr vention et la sant au travail Rosimare Alves Sandro De Gasparo Le management des hommes et la gestion des entreprises Laurent M negoz Vincent Neveu Atelier E Pause 15 Suite des Ateliers Discussion en s ance pl ni re Quels sont les points forts qui se d gagent des travaux en ateliers propos de la place du travail et de l erso engagement gt D bat sur l apport de cette premi re journ e Pr sident de s ance Jacques Rollin Cl ture de la journ e et d placement au Centre S Masson 16h15 18h00 19h15 CENTRE SUZANNE MASSON 19h30 Repas au Centre Suzanne Masso
21. Est ce pour en rester l Qu est ce que a veut dire reconna tre l intelligence au travail les d bats de normes et de valeurs Les reconna tre mais pour quoi faire Comme Louis Durrive le dit Devant l urgence de la situation Yves Schwartz conduit une r flexion collective qui aboutit un manifeste mais il faut ajouter que cette histoire a commenc il y a d j presque 30 ans lorsque reconnaissant les lacunes de la connaissance une lacune g n rale de la culture celui ci crivait qu il est important de sugg rer combien l intelligence et l intelligence collective est mobilis e l o on ne voit souvent que de l inessentiel ou l ex cution m canique d un programme Et que cette mobilisation soit selon les cas plus ou moins contrari e ne contredit pas ce constat Or ajoute t il le travail ce n est pas rien dans l histoire de l humanit Or si le travail est en partie la sommation de toutes ces formes d intelligence est on bien s r qu il ne manque pas la culture une dimension essentielle pour se comprendre C est l poque o se mettait en place un dispositif penser le travail tout fait singulier l universit le dispositif APST qui est devenu le d partement d ergologie Ce qui est tout fait innovant c est que les instigateurs de ce dispositif proposaient d int grer l exp rience du travail la connaissance du travail Voil je dis cela parce que pour
22. L ACTIVITE Comme le dit Philippe Davezies dans Approche clinique du rapport au travail les relations entre les gens au travail sont m diatis s par des objets du travail Contrairement la sexualit champ des psychiatres ce n est pas directement que le conflit s exerce mais au travers du planning de la machine des produits du travail Notre style d animation visait tablir un espace de partage dans lequel la confrontation des points de vue puisse conduire l mergence d un sens partag permettant que s changent et se construisent des savoirs sur le travail de transmission des savoirs infirmiers issus du terrain en lien direct avec l activit r elle et dans un contexte organisationnel bien pr cis Nous avons choisi de mettre en jeu le dispositif dynamique trois p les travers le GRT en activant les changes des participants sur la base de l analyse ergologique des donn es issues de l observation afin de rester centr sur l activit L ergo engagement est d abord celui des animateurs Notre engagement portait sur La co criture sur la base des comptes rendus Chaque s ance faisait l objet d un enregistrement et une trame de compte rendu tait prise en s ance Cette trame tait ensuite compl t e sur la base de l enregistrement puis soumis la lecture des participants avant la s ance suivante Au d but de chaque s ance 15 20 mn taient consacr es
23. Observatoire O R Observatoire et Rencontres du Travail Rencontres du Travail T ANNALES 2009 de PUNIVERSITE D ETE de PORT ATRI ME UNIVERSITI CONNICK GREENA quoi cela engage D 14 Te 25 et 26 septembre 2009 Paris A E Avec l accueil du D bat autour du Centre Suzanne Masson 41 avenue du Docteur Arnold Netter 12 me Ma n ifes te po ur un ergo eng agem en t Nation RENSEIGNEMENTS www rencontresdutravail com Sommaire Pourquoi cette universit Texte d invitation de mai 2009 3 l Manifeste pour un ergo engagement ssssssnessnnnnnnnnneeernrnnnnnnnneennnnnnnnnnneennnnnnnnnnee ene 4 a Pr sentation par Bastien BOUET extraits 4 b Pr sentation par Nathalie CLAR extraits sssssssssseennecsssnneesnnneneninte 9 ll Les ateliers 25 septembre apr s midi 13 Atelier insertion et la formation Lies etisenisam item eee aneisents 13 Atelier Ergo management ssossoesnoesesessenseensreereseneseessersereettenseeesstesstertetnttensseesesensseeseeeneee 15 Atelier Pr vention et sant au AVOIR esse 19 Ill Pr sentation de GRT La transmission des savoirs 22 Activit d encadrement des tudiants infirmiers en psychiatrie et nouveau dipl me infirmier Le GRT et la question de la transmission des savoirs ssssscsscccceeeneeen 22 IV Table ronde au CNAM Paris ne nnnnrereennneesseenenesseenenee 25 Article 1 Restaurer les capacit s d expression des salari
24. Pr sentation par Bastien BOUET extraits Les 3 id es qui me marquent le plus dans le texte d Yves Schwartz et qui me servent le plus dans ma vie quotidienne c est 1 Nous travaillons dans un milieu qui est fait de normes 2 L homme au travail n est jamais qu un pur ex cutant c est la fois impossible et invivable 3 Les cons quences de l aveuglement l activit sont toujours graves Yves Schwartz s int resse au champ du travail pour essayer de caract riser l activit humaine Mais il le dit lui m me l activit s invite dans tous les champs de la vie familiale associative sportive ducative etc Mais le travail du fait du r le central qu il occupe dans nos soci t s occidentales du l y ie Voir le programme en annexe la fin du document temps qu on y passe et des enjeux fondamentaux qu il rev t constitue un v ritable observatoire de l humanit en action ou de l agir humain Eloge des normes Donc dans le travail qu est ce qui se passe D abord quand nous travaillons nous sommes immerg s dans un milieu p tri de normes de toutes sortes Les normes c est quoi c est les objectifs de rendement ou de production fix s par la hi rarchie C est le nombre d articles que la caissi re doit scanner la minute c est le nombre de DE que le conseiller P le emploi doit recevoir par semaine c est la date laquelle le chantier doit tre termin Donc les normes c est des objectifs
25. alit s que dans le contexte hospitalier Les changes ont t riches sur la question du comportement des tudiants et des nouveaux infirmiers dans l organisation lib rale actuelle Les membres du GRT ont commenc construire durant les s ances les liens qui manquent entre l IFSI et le terrain Ils ont pris conscience des liens mais aussi des hiatus entre les attentes du terrain et celles des IFSI le comportement des tudiants en stage et en IFSI les difficult s des professionnels de terrain manquant d exp rience face la p dagogie et au nombre croissant de stagiaires Les infirmiers ainsi que les formateurs d IFSI ont identifi un manque quant au partenariat qui conduit faire appliquer aux infirmiers de terrain un dispositif qu ils n ont pas le sentiment d avoir co construit Le nouveau programme est v cu comme une nouvelle norme contraignante ajoutant du travail et laissant peu de marges de man uvres Confront es au mat riel issu des observations et des entretiens les r flexions des membres du GRT ont permis de mettre en vidence la grande disparit des organisations de stage en fonction du type d hospitalisation du cadre de sant de l unit ou surtout de l anciennet des infirmiers Suite la pr sentation de notre travail cadres et infirmiers ont pris conscience des lacunes dans la p dagogie de transmission des savoirs et dans l accompagnement des tudiants infirmiers Des
26. base d un rapprochement sans pr c dent a mis en concurrence les hommes et les femmes une chelle in dite Elle a accentu les pressions sur les r mun rations les normes de travail et d emploi les syst mes de protection sociale Comme l admet aujourd hui l OCDE la part revenant aux salaires dans les richesses cr es a diminu et les in galit s se sont accrues L Organisation internationale du travail OIT confirme ce diagnostic et va plus loin d non ant la rapide mont e des emplois informels qui concernent 2 travailleurs sur 3 La d rive dans la financiarisation a favoris une accumulation du capital qui a accru les exigences de rentabilit Cette norme a conduit les entreprises marcher sur la t te Elles ont adapt leur gestion du travail et de l emploi au niveau de rentabilit exig e des capitaux et des march s financiers On a connu la cons cration de la notion de sureffectifs puis celle des fameux licenciements boursiers qui aboutissent la fermeture d entreprises viables au pr texte qu elles ne d gagent pas suffisamment de profits et donc de dividendes pour leurs actionnaires Des taux de rentabilit exig s nettement sup rieurs au taux de croissance des richesses ont produit une situation intenable sur le long terme la r mun ration des capitaux ne pouvait tre obtenue qu au prix d une amputation des capacit s humaines et mat rielles de production Le syst me tait condamn
27. besoins n cessite de reconsid rer le travail sa place son r le son contenu et les capacit s cr atives de l homme qui s y expriment C est au vrai sens du terme un enjeu de civilisation Article 4 Un d bat de valeurs par Marcelle Duc Ma tre de conf rences en sociologie membre de Observatoire et rencontres du travail Un d bat de valeurs L ergologie parle des valeurs du travail De quoi s agit il exactement Quelles valeurs sont en jeu dans le travail en g n ral Marcelle Duc La question des valeurs du travail est centrale et n est pas une expression sans ambig it s Le travail n est pas en soi porteur de valeurs C est plut t l activit d ploy e dans diff rentes situations qui va se nourrir de valeurs En effet pour que le travail se fasse les hommes et les femmes modifient les normes existantes les transgressent en cr ent de nouvelles Travailler c est donc renormaliser engager un d bat de normes Le travail est bien l expression d une activit o ces renormalisations am nent sans cesse faire des choix en fonction de valeurs propres qui se transforment d ailleurs en fonction des exp riences v cues Y Schwartz sp cifie clairement deux types de valeurs dans le dernier ouvrage qu il a dirig avec L Durrive L activit en dialogues Octares 2009 les valeurs quantitatives et sans dimension Les premi res qui sont ext rieures l activit sont de
28. blement et modestement c est ce que nous essayons d initier au sein de l association Ambroise Croizat Comme d autres nous travaillons maintenir et d velopper le plus haut niveau possible de qualit de nos missions au service des publics accueillis C est d autant plus difficile que les enveloppes budg taires s amenuisent et que les personnels sont mobilis s pour assurer cette qualit avec des moyens r duits De ce fait les questions de mal vie voir de souffrance parfois ne nous pargnent pas Mais au lieu de jouer l autruche ou de manier la carotte et le b ton nous voulons y r pondre par davantage de coop rations et d interactivit entre nos tablissements et leurs quipes Nous essayons de passer d une vie les uns c t des autres une vie les uns avec les autres en donnant la parole aux 600 salari s pour construire ensemble les outils pour desserrer l tau contraignant des politiques publiques Nous pensons ainsi re construire du lien par du partage L innovation sociale dont nous nous pr valons n est pas seulement un r sultat c est aussi un moyen dont l efficacit et la port e d pendent de la d mocratie faire vivre avec les salari s Je suis preneur d une charte qui formalise un tel engagement Malgr les difficult s les obstacles r els ou suppos s nous devons l o l entreprise capitaliste segmente et isole cr er des espaces coop ratifs et collaboratifs Le travail et son efficacit
29. ctivit Je terminerai en rappelant que s aveugler l activit 1 e la nier ou ne pas en tenir compte c est d abord un manque gagner norme puisque les savoirs investis dans les renormalisations sont garants d une certaine efficacit on Mais nier l activit c est aussi nier ce que le travail r el co te r ellement aux travailleurs Et cet aveuglement l activit a peut faire crise En t moigne les mouvements de gr ve les d missions voire les suicides sur les lieux de travail ce sont pour une grande partie des manifestations d absence de possibilit de vie en sant au travail Quand j value des stagiaires sur un plan d action commercial je n value pas que les r sultats mais j essaie d valuer avec le stagiaire ce que sa production lui a demand comme efforts ce que a lui a co t les savoirs et les valeurs qu il y a investis Pour moi signer le Manifeste pour un ergo engagement c est s engager contre les tentatives d individualisation du travail On ne peut pas travailler seul car les al as et les impr vus sont toujours g r s collectivement Enfin ce qu il faut rejeter selon moi c est le management par les objectifs En signant le Manifeste je m engage contre toute forme de management par les objectifs Le management par les objectifs c est dire l valuation de la valeur professionnelle sur la seule base de l atteinte des objectifs fix s par la hi rarchie c
30. de GRT La transmission des savoirs Activit d encadrement des tudiants infirmiers en psychiatrie et nouveau dipl me infirmier Le GRT et la question de la transmission des savoirs Ce qui suit s appuie sur les transparents utilis s par Marie H l ne Dassa et M lanie Schroder 1 ERGO ENGAGEMENT et GRT Notre exp rience du GRT s inscrit dans un contexte de r forme des contenus du programme de formation des tudiants en soins infirmiers Ce programme est adoss la notion de comp tence La demande de l institution portait sur la valorisation du travail r alis dans le cadre du plan sant mentale par des infirmiers de psychiatrie exp riment s et visait l int gration dans l enseignement du nouveau programme des savoirs de terrain fruits de l exp rience des anciens Nous avons travaill dans le cadre du p le psychiatrie Sud l Assistance Publique des H pitaux de Marseille 2 IL LA DEMARCHE Ergologique elle se fonde sur le fait que partir du singulier du particulier permet d atteindre l universel tandis que la g n ralisation abrase l essentiel ce qui se joue dans l activit ici et maintenant A l instar de toute norme ant c dente le nouveau programme de formation en soins infirmiers conduit la neutralisation du singulier dans la g n ralisation et ne permet pas de recueillir l essentiel ce qui se joue dans l activit cart entre le prescrit th oris de la pratique et la mise
31. e l gard des autres d pressions voire d compensations graves Alors je nous le demande Quelles sont nos priorit s Dans quel monde voulons nous vivre Qu est ce qui nous semble possible ou impossible Je crois avoir compris que l ergo engagement c est d abord et avant tout un changement de posture vis vis des hommes et des femmes qui travaillent chaque jour pour produire des biens des services pour produire le monde social le vivre ensemble la premi re des choses fondamentales c est de reconna tre qu il y a de l intelligence individuelle et collective dans le travail Cela ne para t peut tre pas grand chose c est peut tre vident pourtant je vais vous raconter ce qu il mest arriv hier Je suis all e comme mon habitude l cole de coiffure pour servir de mod le aux tudiants qui apprennent la coiffure et pendant qu une tudiante me coupait les cheveux une autre tudiante qui n avait pas trop de chose faire et surtout envie de parler c est approch e de moi alors j ai engag la conversation avec elle sur sa formation en quelle ann e elle tait comment a se passait etc Et au fur et mesure de la conversation elle en est venue me dire quand on rentre dans cette cole de coiffure il y a un examen on passe un examen de logique une preuve de math matique et une preuve de dessin parce qu il faut avoir un sens artistique pour faire c
32. e m tier parce qu il ne faut pas croire m a t elle dit que cela ne demande pas d tre intelligente d tre coiffeuse me confiant ensuite que souvent les gens croient que les 2 Louis Durrive L activit en dialogue Introduction au manifeste 2009 p 218 coiffeuses ne sont pas intelligentes J tais assez g n e d entendre cette jeune fille de 17 18 ans me raconter tout a Et je me demande dans quelle soci t on vit pour qu une jeune fille comme a engag e dans un m tier des tudes pleine de vie soit oblig e de se justifier de dire qu elle est coiffeuse mais qu elle est aussi intelligence et qu il faut pas croire ce que les autres pensent Voil c est une histoire qui me fait beaucoup r fl chir Et je crois qu elle fait cho tr s justement la question que pose Yves Schwartz au d but du manifeste Avec quel regard g rons nous nos rapports avec nos semblables Pour moi cette jeune fille sans le savoir milite un peu pour un ergo engagement En effet Nous n avons rien invent dit Yves Schwartz nous ne faisons que mettre des mots sur ce qui est la trame m me de nos vies quotidiennes et qui pour tre ancr dans la quotidiennet n en concerne pas moins tous les aspects de notre vivre ensemble Aussi l activit et l intelligence sont d j l Mais pourquoi est ce si important de reconna tre qu il y a de l intelligence dans le travail dans tout travail
33. e qui n est pas naturel parce qu on voit toujours l autre et son activit de mani re d form e par le prisme de son exp rience et de sa culture Dans la soci t actuelle les collectifs sont d truits par les organisations le travail tous les niveaux est devenu de plus en plus encadr par des proc dures et on se demande quelles sont les marges de manoeuvre des travailleurs Car pour tre en inconfort intellectuel et op rationnel ne faut il pas avoir un minimum de confort pour prendre de la distance pour se d tacher pour mettre un autre regard sur son activit et celles des autres Atelier Er go management Un tour de table riche de sa diversit X Engagement dans un parcours de Coach formateur D marche ergologique int ressante avec outillage conceptuel permettant d agir et de se positionner sur le travail D marche tourn e vers sant psychique et bien tre Y venant d une administration tr s m caniste avec hi rarchie tr s pyramidale et pesante actuellement en Master Qualit et d veloppement durable Z Secr taire g n rale de l Association Ambroise Croizat D couvre la d marche ergologique avec la lecture du Manifeste pour un ergo engagement etc Questions et remarques venues dans les changes Pour de nombreux participants la d marche ergologique para t int ressante car elle propose des concepts ou des mots qui permettent d aller plus loin sur la r flexion prop
34. ella RODRIGUES Jean Philippe ROLLIN Jacques SALMON Elisabeth SANCHIS Daniel SCHRODER M lanie SEGUIN Aur lie SOARES Raquel SOUZA C cilia SCHWARTZ Yves THEBAUD MONY Annie TORDJMAN Genevi ve TRINQUET Pierre VARLET Catherine VENNER Bernadette VERMENOT Jean Didier VIALLE Corinne VUILLON Bernard 33
35. ences et contradictions qui se sont r v l es de fa on catastrophique au niveau de la sph re financi re ont leur pendant au niveau le plus microscopique de la production des biens et des services Elles se traduisent notamment par une r duction des possibilit s d appropriation du travail par le travailleur Une appropriation que l ergologie appelle d bat de normes En permanence l individu dans toute activit doit arbitrer entre des prescriptions c est dire des normes qui le pr c dent et des normes qu il doit se donner lui m me pour vivre son travail La r alit avec ses impr vus ses tensions lui impose des adaptations des reconfigurations des renormalisations le travailleur s adapte en fonction du temps qu il fait de la qualit du mat riau de sa fatigue de son respect pour ses coll ges des valeurs qu il d fend etc Dans cette logique la souffrance arrive quand le d bat de normes ou quand l appropriation personnelle ne sont plus permises faute de temps Si l intensification du travail est cause de mal tre c est donc parce qu elle impose des choix qui n en sont plus Dans l industrie chimique l int rimaire n a plus le temps de la rigueur pour intervenir en maintenance Dans les maisons de retraites l auxiliaire de vie ne peut pas en 15 minutes accompagner la personne g e dans ses gestes de toilette et encourager son autonomie elle doit les effectuer sa place L employ de
36. ensent nourrit le processus pouvant amener au geste extr me et fatidique 26 De ce point de vue les propos r cents du PDG de France T l com assimilant les suicides de salari s de l entreprise une mode est particuli rement m prisant l gard des victimes et de leurs familles irresponsable et indigne d un dirigeant d entreprise qui a aussi en charge l a t il oubli la pr vention de la sant des personnes qu il emploie Il carte ainsi d un revers de main ses propres responsabilit s en rejetant sur le dos des victimes ce qui rel ve de sa gestion et de sa direction Pour autant qui peut encore s tonner des ravages caus s par des types de management au seul service des objectifs de rentabilit de productivit et de dividendes servir aux actionnaires Pour ces objectifs l il faut exacerber l individualisme pousser la comp tition au sein m me des quipes de travail attiser la concurrence entre les personnes cloisonner et r tr cir les espaces de libert N est ce pas ces conditions l que le capitalisme vit et prosp re Quand l usager devient client ce n est pas seulement l intitul qui change c est la culture de l entreprise Celle ci face aux exigences financi res de plus en plus ass n es et assum es est devenue une zone de confrontation et d extinction des voix peut tre d extinction des voies car pour beaucoup le travail est synonyme d touffement de non reconnaissance
37. ent ou les engagements que cela implique que cela demande ou que cela produit chemin faisant peut se pr senter sous diff rentes formes une balise qui fonde une posture et dessine une d marche m thodologique un dilemme moral qui surgit sur la sc ne o l on intervient ou encore une sollicitation dans ses affects sa subjectivit son corps soi qui participe la maturation d une identit d une comp tence d un id al politique en lien avec une communaut d appartenance Dans tous les cas regarder le travail le sien ou celui d un autre ne va pas sans convoquer celui qui regarde Nous vous proposons d instruire ce d bat autour des propositions contenues dans le Manifeste partir de la mani re particuli re dont votre exp rience professionnelle vos travaux de recherche votre activit militante ou artistique convoquent et mobilisent des formes d engagement li es l int r t que vous portez au travail et plus g n ralement l activit humaine En quoi les propositions du Manifeste font chos avec vos mani res de voir et de faire Qu est ce qui appara t comme une vidence qu est ce qui semble plus opaque d chiffrer Tel point vous fait il r agir dans le sens d un accord d un d saccord d un questionnement L tat d esprit qui animera le d bat autour de ces questions et du Manifeste vise cr er de nouveaux liens et favoriser de nouvelles initiativ
38. erais de technique et une raison que je qualifierais de philosophique ou vitale gt Impossible Pourquoi c est techniquement impossible d appliquer m caniquement ce qu on nous dit de faire Parce que les normes ant c dentes celles du milieu de travail elles sont labor es en dehors des situations de travail hors contexte Ces normes ne peuvent donc pas tenir compte de la singularit et des particularit s des situations de travail in extenso de l ici et maintenant dans lequel on travaille Ces normes ne tiennent pas compte des impr vus des al as de la situation de travail Par exemple le protocole d examen m dical stipule que ce patient devrait passer un IRM norme ant c dente mais ce patient est allergique l iode il va donc falloir faire autrement d roger au protocole sinon on tue le patient Autre exemple Cahors dans le Lot les travaux d un parking souterrain ont t entrav s pendant 3 ans car on creusant les ouvriers sont tomb s sur un site arch ologique Ce site il tait impossible qu il soit dans les plans de l architecte Pour la formation au secourisme du travail c est pareil Je dispense la formation hors contexte dans une salle sans bruit avec des mannequins o les gens sont d contract s et concentr s Mais dans la r alit en cas d accident le secouriste intervient avec un vrai bless des coll gues de travail paniqu s le bruit des machines etc Donc rien n est
39. es Ces annales qui compilent quelques extraits de ce qui a t dit ou crit l occasion de ces deux journ es reprennent le d roulement de l universit con u en quatre demi journ es distinctes ayant chacune un objectif pr cis I Pr sentation explicitation du contenu du Manifeste dont la lecture se r v le difficile pour les non initi s Il Quatre ateliers le syndicalisme la gestion des Comit s d Entreprise le militantisme L insertion et le formation La pr vention et la sant mentale le management et la gestion des entreprises o chacun revisite sa propre exp rience professionnelle sous l clairage de ce qu il a entendu le matin m me III Pr sentation de GRT Groupe de Rencontre du Travail des interventions actuellement en cours et fond s sur les principes ergologiques IV D bat public dans un amphith tre du CNAM entre des intervenants ext rieurs l association et ayant lu le Manifeste Il sera rendu compte de cette quatri me partie par les interviews qui ont t r alis s d s la fin de la table ronde Ces interviews ont donn lieu des articles dans le journal l Humanit En cl ture de cette pr sentation nous ajouterons quelques articles de journaux et r actions de participants ke ke ke ke K K K K K K K K K K K K K K I Manifeste pour un ergo engagement Deux pr sentations du manifeste la premi re de Bastin Bouet et la seconde de Nathalie Clar a
40. es lt typ e On y trouvait des services n n Yp y re we w2 centr s chacun sur une expertise Jins EE N 1 N l diff rente Pour les plus es dent arantsde importants nds i Cent Activit Activit Activit transverse Processus cr ation de valeur Service des lignes avec des Dimension Qu 4 points e Management op ratiomel gt lignards charg s de la cr ation mase O rimap o Comp tence du r seau Coordination ou coop ration entre activit s objectifs strat giques Service d exploitation avec des 25 octobre 06 Tansversalit stress et comp tence Lawent M n goz p 2 commutants charg s de la commutation et de la transmission des donn es Service G n ral charg de la gestion de la paie des cong s etc Service Commercial pr sent dans les agences L organisation tait fortement structur e au point qu il existait un corps diff rent pour chaque service et que chaque expertise avait ses repr sentants jusque dans les plus hautes sph res de l organisation Direction op rationnelle R gionale et Minist re La transversalit avec ses processus transverses int grant le client a cass cette organisation en donnant le pouvoir op rationnel des Responsables Op rationnels de Processus En fait l ancienne et la nouvelle organisation se superposent cr ant ainsi des tensions internes entre expertise et management strat gique Chef de d pa
41. fs calqu s par l administration pour faire appliquer la loi Les pr venteurs peuvent avoir des postures tr s diff rentes Les normes ne sont pas les m mes selon les lieux de travail les r gions Les agents parlent de la sant sans aborder la question de l activit Ce que l on appelle gestion des RH est tr s restrictif et r trograde Etre en sant au travail c est avoir une capacit un pouvoir d agir Au Conseil G n ral 700 salari s Tout le monde pense que les fonctionnaires ou agents territoriaux sont des privil gi s prot g s par leur statut Or vraie crise de sens et souffrance dans les services Comment rendre un bon service public en appliquant des lois qui ne correspondent pas Comment ins rer des travailleurs sociaux alors que pas d acc s ni de lois au logement aux centres de sant Pas de reconnaissance de la souffrance En parler est aujourd hui une grande avanc e Un participant consultant s interroge sur les liens restrictifs entre travail et sant il y a aussi le sport les loisirs Est ce que le fait de ne pas tre heureux au travail porte atteinte sa sant Je n en suis pas convaincu Est ce seulement le travail qui va faire que l on va mal Quand il y a un itin raire personnel qui permet de minimiser ce qui se passe au travail est ce qu on ne peut pas vivre en sant R action d une participante Bernadette Venner quand le travail finit par recouvrir toute la vie i
42. ilisation de certains infirmiers de secteur psychiatrique qui d sob issent aussi la mobilisation de certains psychiatres l appel des appels qui a re u une r ponse massive et cr un mouvement populaire dont le but en premier lieu tait de reconstruire du lien dans d autres espaces que les lieux de travail devenus invivables Or aujourd hui ce mouvement peine un peu dans son organisation je 7 L activit en dialogue Voir vocabulaire ergologique art Renormalisation P 259 11 parle de celui de Marseille que j ai un peu suivi il avait t fait des tas de projets de r flexions collectives de groupes de travail de r unions de restitutions dans des lieux publics etc et finalement le mouvement c est un peu d lit les communications se sont faites rares c tait l t puis chacun est rappel ses urgences de rentr e Pourtant c tait bien l je pense le moment de faire merger l activit l activit r elle les efficacit s qui se construisent en sourdine dans le travail les d bats de normes et de valeurs qui s y jouent et de penser et construire ensemble des solutions alternatives pour un monde commun vivre et construire bref Pour moi l ergo engagement c est d une part prendre acte que l on vit dans des contradictions qu il y a des in galit s mais qu on participe pourtant tous du m me monde un monde commun construire qu i
43. l est difficile d en sortir On peut aussi se poser la question d une autre fa on comment se fait il que des personnes sont en mesure de r sister et qu un moment donn on ne r siste plus La question de la r sistance est l ordre du jour Pr paration d un colloque sur la r sistance On travaille dans un milieu norm tr s normatif Quel sens y a t il parler d emp chement d activit emp ch e alors que d s qu on na t au monde on est emp ch Comment basculer vers autre chose que cette notion d enfermement Et si on tait en train d attendre du travail Nous avons connu dans la deuxi me moiti du XXe si cle un bon culturel du travail le travail tait alors consid r comme mancipatoire Aujourd hui ce n est plus le cas une vraie rupture s est op r e Nouveaux modes de management choisis on en vient se dire mettons nous l abri Dans quel contexte conomique sommes nous Quelles sont les valeurs qui circulent aujourd hui dans la soci t Convocation de l initiative qui est en m me temps r fut e Soit on est dans la d fense soit on est dans le retrait Les agents sont oblig s de surtravailler pour pouvoir travailler et ne pas sacrifier des injonctions dont on ne sait d o elles viennent N cessit de d passer l id e de travail emp ch pour aller au del 20 Ce qui fait la non sant c est de ne pas avoir le pouvoir d agir de Renormaliser gt rapport jamais arr t
44. l y a la contradiction argent activit avec laquelle il nous faut vivre ou survivre parfois le fait que l activit est toujours l mais toujours requise en sourdine que les normes ant c dentes sont n cessaires et souvent l gitimes mais qu elles peuvent devenir un puissant instrument d oppression Il yen a bien d autres Prendre acte des contradictions ce n est pas en rester l ou les subir mais au contraire cela doit nous engager repenser notre rapport au monde notre rapport aux autres la vie en soci t dans son ensemble le repenser la lumi re de ce que l activit nous enseigne s ergoengager c est alors d cider de se laisser interpeller par l activit toujours pr sente en r ouvrant les espaces ferm s par l instrumentalisation croissante des normes ant c dentes par des crit res chiffr s Puisqu il va s agir tout l heure de travailler sur le vocabulaire ergologique je voulais finir en interrogeant la d finition de l ergoengagement donn e la fin de l activit en dialogue cette d finition interpelle les pouvoirs d cisionnaires et la gouvernance du travail en cela je la trouve finalement trop restrictive et cela m interroge s ergoengager cela ne concerne t il pas tout le monde Nathalie Clar KKK K K K K K K K K K K K K K K K 8 L activit e dialogue vocabulaire ergologique art Ergoengagement P 255 12 II Les ateliers 25 septembre a
45. la validation modification du compte rendu Ce temps a diminu au fur et mesure des s ances peut tre avec l accroissement du degr de confiance et d implication des participants 6 LES ENGAGEMENTS DE L ANIMATION La distribution de la parole le respect et l coute de chacun L apport d outils conceptuels facilitant l analyse La non divulgation des comptes rendus en dehors du GRT et la demande d accord des participants du GRT pour toutes diffusions La co construction du rapport final sur la base des l ments diffusables issus des comptes rendus sa pr sentation en GRT lors de la soutenance dans le but de faire valoir les propositions de transformations issues du GRT 7 EVOLUTION DU REGARD SUR L ACTIVITE Au niveau des institutions hospitali res et des IFSI les membres du groupe ont pris conscience que la norme ant c dente projet p dagogique projet d tablissement projet de p le n induisait pas la mise en place d un travail en partenariat entre formateurs d institut de formation et infirmiers de terrain ni d un projet d encadrement des stages 23 d tudiants infirmiers dans chaque unit alliant les formateurs et les infirmiers de terrain Alors que le nouveau programme donne une place pr pond rante au terrain et que le stage en psychiatrie est obligatoire tous ont senti la n cessit de s allier pour assurer une transmission tenant compte des volutions tant dans les ment
46. lit est vue comme une disqualification il y a une vraie difficult de recentrement La question du travail des accompagnateurs des demandeurs d emploi par Marc Poncin Apr s avoir rappel rapidement les contraintes d objectif de placement l emploi impos par les financeurs produire plus et moins cher et les particularit s du public qui ne rentre pas dans les cases l intervenant pr sente un outil innovant labor en collaboration avec diff rents professionnels de l insertion de la formation et de l emploi Il s agit d un outil de travail qui vise prendre en compte la personne le b n ficiaire dans toute sa globalit L outil labor partir de la matrice Travail m tier emploi con u par Louis Durrive permet d analyser dans l entreprise pourquoi une personne ne tiens pas dans cet emploi l 13 On passe donc d une logique gestionnaire et conomique un mod le qui prend en compte l humain L utilisation de cet outil demande au consultant un changement de posture d accepter l incertain par rapport au temps de l accompagnement Combien de temps a va prendre et d int grer dans son analyse d autres param tres qui ne sont pas forcement visibles Marc soul ve les usages dangereux de cet outil si on ne met pas en d bat les normes de l accompagnement l emploi si le consultant ne change par de posture Troisi me intervention par Ioana
47. moi la connaissance a a toujours t quelque chose de tr s 3 Yves Schwartz l activit en dialogue Manifeste pour un ergo engagement 2009 P 221 4 Idem P 221 5 Ouvrage collectif sous la direction d Yves Schwartz et de Daniel Fa ta L homme Producteur autour des mutations du travail et des savoirs Messidor 1985 P 13 6 Idem P 12 10 important mais une connaissance comme celle l qui reconna t d autres savoirs que ceux autoris s qui s ouvre au dialogue des savoirs qui confronte qui d bat qui construit qui discute qui se refuse la neutralisation des histoires qui regarde vers les plus micros de nos actes c tait et c est assez incroyable Ayant l intuition des relations entre le savoir et le pouvoir pour moi cette exp rience inaugurale sous cette forme de rencontres du travail d autant plus pluridisciplinaire est le d but de l ergo engagement Voil pour l historique mais je reviens aux urgences du moment Un regard attentif sur l activit nous place face ce fait que l tre humain en activit a ceci d universel c est que pour exister il va tenter en permanence de r interpr ter les normes qu on lui propose que le milieu dans un sens tr s large lui propose Or Pour partie chacun parvient transgresser certaines normes les tordre de fa on se les approprier Pour partie il les subit comme quelque chose qui s impose de l ext rieur L
48. n 20h30 Projection de R A S Nucl aire Rien Signaler gt D bat avec Alain de Halleux r alisateur du flm Annie Th baud Mony sociologue dir de recherche l INSERM Universit d t 2009 ORT quoi cela engage D bat autour du Manifeste pour un ergo engagement 25 et 26 septembre 2009 Paris Programme Avec l accueil de Samedi 26 septembre CENTRE SUZANNE MASSON 8h30 Accueil des participants au Centre Suzanne Masson ohoo Les Groupes de Rencontres du Travail Pr sentation des GRT l H pital Edouard Toulouse de Marseille Nathalie Clar Olivier Esnault au sein de la Jeunesse et des Sports des Bouches du Rh ne propos de la pratique tutorale des Directeurs de Centres Sociaux Marc Lazennec l Assistance Publique des H pitaux de Marseille Marie H l ne Dassa M lanie Schroder Pause 157 Discussion partir de ces exp riences sur les perspectives m thodologiques ouvertes par les GRT Pr sident de s ance Bernard Vuillon Repas au Centre Suzanne Masson D placement l amphi C du CNAM 292 rue Saint Martin Paris T R aumur S bastopol ou M Arts et M tiers CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS Amphi C Table ronde publique Comprendre le travail quoi cela engage D bat autour du Manifeste pour un ergo engagement Intervenants Pr Yves Schwartz philosophe professeur l Universit d Aix Marseille 1 Elsa Fayner journaliste
49. nde de faire Ce n est pas a vivre en sant en bonne sant il n y a jamais d agir humain qui soit purement m canique C est un signe de mauvaise sant de maladie que d accepter le milieu tel qu il est D ailleurs le personnel hospitalier le constate bien Un patient qui ne cherche pas changer son milieu d placer les objets qui ne cherche pas savoir ce que le personnel m dical va faire de lui c est un patient proche de la mort Un travailleur qui veut vivre en sant au travail il va toujours chercher retraiter son milieu de vie en fonction de ses normes propres issues de ses valeurs Moi quand je vais dans les entreprises il y a certaines personnes avec qui je devrais travailler mais je le refuse parce que a me co te trop Ce sont des personnes que je d teste en opposition totale avec certaines de mes valeurs fondamentales Il n y a pas de jugement porter sur a il y a juste comprendre que pour moi c est une atteinte ma sant que de travailler avec ces personnes a me co te trop D ailleurs je le dis travailler avec lui a me rend malade Par contre il y a des gens des confr res consultants ou des stagiaires que je forme qui je donne beaucoup en terme de temps et d efforts sans que cela ne me co te en terme de sant Parce que c est des personnes avec qui je partage des valeurs l humilit le respect de l autre le courage de la v rit et le refus de l hypocrisie des id a
50. os de la prise en compte des femmes et des hommes qui composent l entreprise Seulement les termes et concepts propos s sont difficiles appr hender Une demande forte est venue sur des applications concr tes La pierre de touche c est la performance Que propose l ergologie sur cette question l de baisser la performance pour la rendre plus supportable Il y a diff rentes fa ons d appr hender le sens de sa propre activit exemple du tailleur tailler une pierre gagner sa vie construire une cath drale 15 Le risque de d tournement des outils et des changes sur le travail de mani re d favorable aux travailleurs On s aper oit aujourd hui que les gens les plus expos s la souffrance au travail sont souvent les plus investis Investissement voire engagement demand aux salari s dans les nouvelles techniques de management des entreprises Une d finition de ce que peut tre le management participatif on ne met pas l ail dans la terre chalote on est des jardiniers Notre r le tait de mettre en ad quation les besoins et les ressources Le management participatif a fonctionn pendant quelques ann es Puis une id ologie est venue se s imposer l encadrement aujourd hui il n y a plus de latitude pour encadrer les gens et trouver les moyens de r soudre les difficult s au sein de l quipe Une approche ergologique du management pourrait consister consid re
51. ouvent en puissance toutes ces dimensions a alors bien du mal trouver un interlocuteur qui puisse comprendre les probl matiques les d bats de normes les dramatiques d usage de soi qu il affronte quotidiennement Et ce d autant plus que les lieux de concertations entre agents ne sont pas souhait s Seule reste malgr tout la pause caf et pour avoir connu ces situations c est loin d tre une plaisanterie Atelier Pr vention et sant au travail 1 Tour de table Un point commun s en d gage Les 15 ou 16 personnes pr sentes autour de la table sont toutes concern s professionnellement par les questions de sant au travail et de pr vention 6 sont des consultants qui interviennent en pr vention 3 sont doctorants tout en exer ant des activit s de pr vention et ou ergonomie dans des entreprises diverses entreprise de l eau Arm e de l air tous les autres sont des professionnels directement impliqu s dans leur entreprise sur les questions de pr vention SNCF H pital Fonction publique territoriale INRS Assistance publique A peu pr s m me constat fait par les acteurs en entreprise mal tre ou de souffrance des salari s en entreprise peu de marge de man uvre 2 Pr sentation du th me probl matisation par Sandro pr sidence de s ance Nicole Passer de la s curit au travail une approche de la pr vention des risques appuy e sur la sant cf le texte et power point de Sand
52. pr s midi Atelier insertion et la formation Dans le cadre de cet atelier nous avons eu trois interventions St phanie Maillot Marc Poncin et Ioana Deicu L intervention de St phanie a port sur la mobilit et la transition professionnelle La mobilit est devenue une injonction car aujourd hui il faut tre mobile La mobilit professionnelle signifie le passage d une situation professionnelle une autre situation professionnelle qui implique le d placement des comp tences d un domaine l autre donc d aller la rencontre des nouvelles normes Au fil des rencontres elle s est aper ue que le concept de mobilit englobe plusieurs sens plusieurs connotations qui varient en fonction des acteurs et de leurs missions Ainsi la mobilit peut tre vue et v cue comme positive comme une tape de d veloppement d volution carri re ou elle peut prendre une signification n gative celle du d classement de l absence de reconnaissance des comp tences professionnelle On distingue aussi la mobilit forc e de la mobilit emp ch e lorsque l organisation ou la direction ne reconna t pas le travail de la personne qui on a donn des nouvelles responsabilit s La transition professionnelle n est pas un tat mais un processus de d centrement centrement et de recentrement autour de ce qui fait norme pour la personne et les normes qui traversent l espace conomique et social Et lorsque la mobi
53. r niveau et une connaissance du m tier sup rieure celle des agents qu elle encadre C est ce qui fait leur l gitimit En 1995 1996 tous les agents de ma trise ont du choisir entre tre manager ou expert Quelques ann es plus tard les sont en experts d pendance hi rarchique des managers d valorise Cette r forme l expertise en l excluant de la ligne hi rarchique et un manager peut d sormais encadrer des agents sans conna tre le travail qu il leur demande Il y a l un d ficit de l gitimit alors m me que Amex 2 Management contre expertise niveau ma trise Fonction op rationnelle Mise en uvre du management 4 z Manager A en E E sam Soutien R ca Agent S 1 1995 6 s paration de la maitrise entre managers et experts 2 Quelques ann es apr s l expert est en d pendance hi rarchique du lt manager 25 octobre 06 Tansversalit stress at comp tence Laurent M n goz p 8 leur mission est d tre garant des r sultats d finis par la strat gie 18 En conclusion on peut constater un malaise largement r parti du un clatement des responsabilit s entre l expert le manager ou responsable de groupe garant des r sultats leDirecteur de d partement charg des moyens le Responsable de processus responsable de la strat gie L agent qui affronte l activit r elle dans laquelle se retr
54. r que C est l autre qui sait et que chacun de sa place participe la mise en place de l organisation du travail L ergologie propose d avoir des d bats explicites sur les valeurs qui sont en d bat dans l activit et sur les raisons pour lesquelles on travaille ensemble S 1l y a d bats de normes dans toute activit il y a n cessit de mettre en vidence les valeurs qui sont jou es dans ces d bats Il est s r que nous avan ons contre courant de la gouvernance du travail la norme ant c dente Nous pouvons d montrer qu il y a en permanence des d bats de normes et que le gouvernement la norme produit des crises Il faut donc mettre en place des dispositifs permettant l expression la visibilit de ces d bats de normes Mais il est vrai qu il n est pas facile de n gocier la mise en uvre Trois diapos pr sent es par Laurent Les diapos pr sent es sont issues d un diaporama Transversalit stress et comp tence propos de France T l com L objectif est de montrer comment une organisation peut g n rer des tensions voire du stress pour les personnes en activit s 16 Diapo 1 La transversalit ou la coop ration au d triment de l expertise Avant la r forme France T l com tait une administration avec une La transversalit ou la coop ration au d triment de l expertise organisation bureaucratique tr s Fonctions et expertis
55. ro 3 Brainstorming sur ce qu est la sant et le lien entre sant et activit de travail Id es relev es brainstorming puis expression libre Difficult s extraire de la norme pour aborder les questions de pr vention et sant au travail Probl me sur la notion de sant au travail est ce le travail qui procure de la sant ou est ce venir en sant au travail qui est en question Lien incontournable entre le travail et le hors travail Donner du sens son propre travail Pourquoi on s investit Accepter ce que l on fait et tre accept des autres gt possibilit de faire une renormalisation de son propre travail Interrogation sur le rapport de la Sant au Travail On est beaucoup trop dans les normes Comment largir le d bat Nous vivons dans un contexte de crise aigue du travail dans la plupart des organisations s exprime une vraie souffrance au travail Besoin de s interroger sur ce que l organisation du travail peut faire avancer sur la question des souffrances 19 La sant c est la capacit de pouvoir faire C est pouvoir assurer ses propres valeurs et conserver son autonomie sur le plan thique Cela pose la question du rapport la hi rarchie Comment ne pas tre mis en danger par son entreprise l entreprise gagne de l argent sur mon dos mais en 3 mois on a le dos flingu Collectivit s publiques injonction paradoxale entre la n cessit de loi et en face des dispositi
56. rtement et Responsable de processus mais galement entre valeurs service public et objectifs commerciaux On peut approfondir ces tensions deux niveaux cadre et ma trise Diapo 2 Management contre expertise niveau cadre 17 Les nouveaux cadres transverses se voient confier la mise en uvre de la strat gie en devenant Responsable Annexe 1 Management contre expertise niveau cadre op rationnel processus alors que les cadres plus Fonction Op rationnelle Management anciens se voient rel gu s ne fonctionnel ds sion comme responsables de la E aT Lx X Cadre Sup rieurs hi rarchiques mise en uvre des moyens P fonctions E Es Pilotes de A R processus PRE Activit Activit PAOR iL f On a ainsi deux lignes I Management T manag riales autour E op rationnel ns d objectifs diff rents porteur Les acteurs de l activit portent im conflit d objectif non de valeurs diff rentes et dont r solu Mi mvedtx des managers Ed 25 octobre 06 Tansversalit stress et comp tence Laurent M n goz p 7 les conflits d objectifs se r percutent jusqu au niveau des agents dans le c ur m me de leur activit de travail Mais la r organisation a galement des r percutions au niveau de la ma trise Diapo 3 Management contre expertise niveau ma trise Par essence la ma trise comporte deux dimensions l encadrement d agents de premie
57. s ex cutants de sc narii concoct s hors et souvent contre eux par des petits comit s et c nacles des capitaines d industrie ou conomistes en vogue form s par les m mes coles de pens e et produisant les m mes r ponses On le constate inadapt es Il faut imaginer un autre type de gestion des ressources humaines et peut tre m me d passer ce concept pour aller vite vers une gestion humaine des ressources Il est temps et urgent de ne plus consid rer l humain comme une simple variable d ajustement aux imp ratifs de rentabilit financi re utilisable et exploitable jusqu son puisement Alors qu Etats et peuples s interrogent sur les ressources nerg tiques foresti res alimentaires sur le climat la faune et la flore de la 27 plan te il serait incongru que la premi re des richesses la personne humaine ne soit pas plac e au centre des pr occupations et de tout projet et perspective Je propose de sacraliser l Etre humain au lieu du coffre fort Comme il faut bien commencer par un bout je sugg re que les entreprises de l conomie sociale mutuelles Comit s d entreprises associations SCOP et m me organisations syndicales en tant qu employeurs qui n ont rien gagner imiter voir cloner les entreprises capitalistes fassent la d monstration qu en pla ant la personne le salari comme axe d un nouveau d veloppement parviennent une nouvelle efficacit conomique et sociale Hum
58. ux politiques et militants Autrement dit la fa on dont on veut faire usage de soi elle est valu e par soi m me et cette valuation elle est une manifestation de la vie La vie c est a c est valuer les normes qui p sent sur nous et r pondre ces normes de la fa on la plus conomique pour nous C est ce qu Yves Schwartz appelle le d bat de normes Mais si j ai beaucoup parl d individu au singulier l activit et les d bats de normes recouvrent une dimension collective En effet on ne travaille jamais seul et pour g rer les trous de normes li s l cart entre le travail prescrit et le travail r el il faut que les travailleurs s entendent Parce que travailler ensemble c est vivre ensemble Et les collectifs de travail ils ne peuvent pas tre fig s ils vont se faire et se d faire aux gr s de la gestion des al as d une part et d autre part en fonction de valeurs communes pour que ce soit un collectif o chacun puisse y vivre en sant Impossible et invivable a s articule puisque c est dans les trous de norme que l on va pouvoir le mieux int grer ses valeurs de vie C est pour a qu Yves Schwartz dit au d but du texte que l activit s invite toujours il est impossible et invivable que ce soit autrement S il y a quelque chose d universel l esp ce humaine c est certainement cette activit ce d bat entre les normes d un milieu et les normes de vie L aveuglement l a
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