Texte 1 Nouvelles stratégies pédagogiques et méthode traditionnelle
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1. daux Les diff rences ethniques sont videntes Il importe cependant de rappeler l augmentation rapide du nombre d l ves provenant de minorit s culturelles de plus en plus vari es L expression cultures sociales voque les diff rences de r f rents culturels entre les l ves provenant d environnements physiques financiers culturels sociaux professionnels ou autres tr s diff rents L ge La population scolaire ici encore volue rapidement dans certains programmes du secteur technique plus dela moiti des l ves sont des adultes qui proviennent du march du travail avec des attentes et des exp riences tr s diff rentes de celles des sortants du secondaire Autres traits individuels La pr paration 16 MEUNIER TARDIF Ghislaine LePrincipe de Lafontaine Montr al Libre Expression 1979 17 LA GARANDERIE Antoine de Les profils p dagogiques Paris Le Centurion 1981 18 BANDLER R et GRIN DER Frogs into Princes Moab Real People Press 1979 Les connaissances et les comp tences acqui ses varient d un ve l autre Au point de vue de la quantit selon l cole de provenance ou selon les profes seurs des cours pr c dents la surface des connaissances varie beaucoup Au point de vue de la qualit de la simple m morisation ou application m canique des connaissances et des formules la compr hension des principes et l assimilation de la th orie il y a un long continuum sur2. dagogie diff renci e est relativement nouvelle elle a t surtout mise de l avant par Louis Legrand puis par Philippe Meirieu pour faire ressortir la n cessit de tenir compte des nombreuses diff rences qui existent entre les d Ves On peut continuer d utiliser la tournure plus classique d enseignement indivi dualis gt mais il y a int r t a mettre l accent sur des diff rences qui sont propres non seulement des individus mais aussi des sous groupes Qu est ce donc qu une p dagogie individualis e ou diff renci e L individualisation de l enseignement c est la cr ation de conditions qui maximi sent pour chaque l ve ses chances de ma triser les objectifs d apprentissage poursuivis parce qu elles tiennent compte de ses acquis pr alables et qu elles lui permettent d am nager lui m me en bonne partie ses activit s d apprentissage dans l espace et dans le temps d y proc der librement son rythme propre et d obtenir facilement en quantit et en qualit la r troaction qui lui est utile La diff renciation de la p dagogie c est une activit de diagnostic et d adaptation prenant en compte la r alit et la diversit des public La diff renciation est le fait que un moment donn dans une classe les l ves s adonnent des activit s diverses pr cis ment d finies pour chacun d eux et correspondant leurs ressources et leurs besoins 9 La p dagogie d
3. continu Il faut d s la premi re semaine de cours que le professeur sache au sujet de cha que l ve et que celui ci sache pour lui m me qua niveau il se situ e par rapport aux connaissances et aux habilet s requises par ce cours C est sur la base de ce diagnostic que les suggestions ou prescriptions seront faites a certains l ves et que seront prises les derni res d cisions du professeur quant l organisation du trimestre Par la suite chaque semaine au moins normalement chaque cours le professeur v rifiera par des tests formatifs le degr de ma trise de la mati re par chaque l ve de fa on que l l ve sache sur quoi faire porter ses efforts et quele profes seur puisse choisir la forme d aide appropri e Les moyens d auto enseignement Une fois diagnostiqu es les lacunes de l l ve il faut pouvoir offrir celui d des moyens de rem diation Cela suppose que le professeur ait sa disposition l avance les outils d auto enseignement dont pourront avoir besoin les l ves en rapport avec les principales difficult s susceptibles de se pr senter 19 Ces outils peuvent tre un guide d tude II s agit pour chaque sorte de lacunes de formation de guides indiquant l ve quelle documentation tudier o trouver celle ci dans quel ordre l tudier et comment s auto valuer des notes de cours sur les contenus r viser des listes de v rification diverses sur des question
4. l cole ou au coll ge chaque l ve a d j construit des dizaines de milliers de sch mas interpr tatifs qui lui sont ex dusifs Raison de plus de mettre en place une p dagogie qui permettra chaque l ve de recourir ses propres sch mes explicatifs une p dagogie qui se caract ri sera par le fait que chaque l ve pourra la plus grande partie du temps avoir ac c s la connaissance sa mani re Les styles d apprentissage La distinction entre formes d intelligence et styles d apprentissage est peut tre t nue mais vu l abondance de th ories et de mod les dans ce domaine il convient de traiter ce sujet part 12 WITKIN Herman A Les styles cognitifs de d pendants l gard du champ et ind pendants l gard du champ et leurs implications ducatives dans Review of Educational Research traduit dansL orientation scolaire et professionnelle n2 4 1978 13 BART Britt Maria J r me Bruner et l innovation p dagogique dans Communication et langages n 66 1985 p 46 58 Les quatre styles de Kolb David Kolb a cr un mod le qui repr sente le cycle d apprentissage en quatre phases exp rience concr te observation r flexive conceptualisation abstraite ex p rimentation active Kolb a ensuite constat que chaque personne a plus de facilit ou une plus grande propension investir dans l une ou lautre des phases du cycle d apprentissage ce qui l a amen d gager q
5. par rapport au contenu du cours Dans ce cas il s agit de fixer des objectifs d passant plus ou moins le minimum aux l ves en difficult et de proposer des objectifs plus lev s aux l ves capables et int ress s Cela peut se faire dans la classe comme nous l avons vu en sugg rant des exerc ces d enrichissement cela peut avoir lieu aussi lors de la p riode de r cup ration initiale ou p riodique cela peut galement se r aliser sous forme de travaux diff rents cela peut enfin se concr tiser par des objectifs de divers niveaux entre les quas les l ves peuvent choisir Sur le plan des exigences on peut proposer des d fis plus ou moins pouss s par exemple on pourrait n exiger de certains l ves que la m morisation et la capacit d application de formules scientifiques alors que pour d autres on demanderait de ma triser le sens de la formule ou les principes d o ale mane En conclusion de cette num ration de moyens pour tenir compte de la diff rence des rythmes d apprentissage on peut constater que c est peut tre l aspect qui pose les plus grands d fis parce qu il met en cause les objectifs le contenu et l or ganisation g n rale du cours CONCLUSION On aura not mesure que d filaient les diverses possibilit s et suggestions pr sent es dans ce texte que l on ne peut videmment pas r aliser tout cela dans une seule et m me organisation p dagogique 18 Les choix finals
6. Comme on l a vu plus haut la quantit et la profondeur des diff rences entre d ves sont telles que toute organisation p dagogique centr e sur le professeur ne pourra jamais en tenir compte que minimalement II faut donc au contraire s ap pliquer transf rer l l ve la responsabilit mais d abord la possibilit d assu mer les phases et les aspects de l acquisition des savoirs Seul chaque individu en effet est capable de penser et d apprendre en respectant effectivement parce que tout naturellement sa forme d intelligence son style cognitif son rythme d ap prentissage et toutes les autres caract ristiques exclusives de sa personnalit Concr tement cela signifie qu il faut passer de l organisation p dagogique g n ralement pratiqu e o c est le professeur qui fait 90 p cent du travail de pr para tion de pr sentation de gestion et d valuation du contenu celle o 90 p cent de toutes ces op rations seront assum es par chacun des l ves II existe pour cela un crit re facile comprendre puisque tout profes ur sait par exp rience qu il n a vraiment acquis son savoir que lorsqu il lui a fallu pour commencer enseigner r apprendre ce qu il croyait avoir appris au temps de ses tudes ce crit re consiste donc v rifier si dans les faits chaque l ve accomplit lui aussi vis vis de lui m me ou de ses camarades les t ches ou op rations intellectuelles d un ensei gnant LES POSSIB
7. ILIT S DE DIFF RENCIATION P DAGOGIQUE A partir de quels l ments peut on diff rencier la p dagogie Quels sont les as pects qui peuvent varier Ce qui suit n est que l num ration de diverses occasions ou sources de variation et donc de diff renciation de la p dagogie il faudra en suite que chaque professeur combine ces l ments dans diverses strat gies qui permettront concr tement la diff renciation souhait e Les regroupements Les l ves peuvent travailler dans diverses configurations tous ensemble en pl ni re en deux moiti s de classe par sous groupes variant selon la composition forts et faibles gar ons et filles jeunes et adultes ethnies vari es ou homog nes par sous groupes variant selon le nombre 5 4 3 ou 2 individuellement Cet aspect du regroupement peut sembler banal voire non pertinent par rapport la diff renciation mais il n en est rien en effet les exigences intellectuelles les styles d apprentissage les modes d interaction les rythmes d assimilation les ni veaux de responsabilit et autres varient beaucoup d un mode de regroupement l autre et permettent l exploitation de potentialit s personnelles tr s diff rentes Les moyens d information Ici encore le sujet semble banal mais il n en est rien car les canaux pour transmettre l information sont charg s de processus intellectuels et d exp riences culturelles qui diff rent beaucoup la parole du professeur de
8. Texte 1 Nouvelles strat gies p dagogiques et m thode traditionnelle o est la diff rence Dans le respect des d couvertes scientifiques propos du fonctionnement du cerveau et du processus d apprentissage Ulric Aylwin coordonnateur du d veloppement p dagogique au C gep de Maisonneuve en 1992 d veloppe cette r ponse dans La p dagogie diff renci e fait son entr e au coll ge Cetexte est tir du volume 5 no 3 de la revue P dagogie coll giale paru en mars 1992 p 30 37 Mais juste auparavant coutons ce qu en disait Jean Piaget en 1969 dans un chapitre de son livre Psychologie et p dagogie chapitre intitul les bases psychologiques des m thodes nouvelles les m thodes actives sont d un emploi beaucoup plus difficile que les m thodes r ceptives cou rantes D une part elles demandent au ma tre un travail bien plus diff renci et bien plus attentif tandis que donner des le ons est moins fatigant D autre part et surtout une p dagogie active suppose une formation beaucoup plus pouss e et sans une connaissance suffisante de la psychologie de l enfant le ma tre comprend mal les marches spontan es des l ves et ne parvient donc pas mettre profit ce qu il consid re comme insignifiant et comme une simple perte de temps Le dame de la p dagogie est en effet que les meilleures m thodes sont les plus difficiles on ne saurait utiliser une m thode socratique sans avoir acqu
9. auxquels on s arr tera seront surtout guid s par les contraintes particuli res du cours en question Quel que soit le contexte cependant il faudra toujours que l on retrouve au moins les trois grandes caract ristiques suivantes Premi rement la p dagogie devra tre vari e sur le plus grand nombre d aspects possibles de fa on rejoindre simultan ment la majorit des l ves et elle devra tre spiral e c est dire exploiter d une fa on successive les diverses phases de l apprentissage autour de chaque notion importante comme le sugg re par exemple le mod le deKolb a exp rience concr te b r flexion c conceptualisa tion d exp rimentation Deuxi mement il faudra avoir pr vu des moyens et des phases de mise jour pour les l ves moins pr par s ou plus lents ainsi que des travaux d enrichissement pour les l ves plus rapides ou plus avanc s ou d sireux d argir leurs connaissan ces Troisi mement on devra sans cesse chercher placer l l ve au centre de l activit p dagogique d une part parce que seul l ve peut r aliser l apprentissage et d autre part parce que seul l l ve peut ultimement diff rencier la p dagogie c est dire utiliser son propre cerveau son rythme et sa mani re
10. aversion sens sentiments valuation 14 KOLB David A Learning Style Inventory Boston McBer and Co 1981 et 1985 13 p GAUTHIER Lucie et Norman POULIN Savoir apprendre Sherbrooke Editions de l Universit de Sherbrooke 1983 chapitre 1 Le proc d personne d apprentissage p 13 56 15 BRIGGSMYERS Isabel Introduction to Type Palo Alto Consulting Psychologists Press Inc 1962 Tenth printing 1986 qui est chaleureux loquace populaire collaborateur n membre de comit s et d sireux de rendre service peu int ress par l abstraction et les d tails techniques partir de ces exemples on peut deviner la complexit qui d coule des seizetypes d l ves et en cons quence la n cessit d une part de varier les d marches p da gogiques pour favoriser successivement les divers types d apprentissage et d autre part de remettre le plus souvent possible a l ve lui m me la ma trise du processus d apprentissage de fa on le laisser tudier selon son style propre Les auditifs les visuels les kinesth siques La distinction Auditif Visue a t d montr e par le docteur Lafontaine16 elle a ensuite t reprise par La Garanderie on la retrouve galement sous une autre forme chez les fondateurs de la programmation neurolinguistique lesquels ont ajout la dimension kinesth sique 8 La culture Il faut distinguer ici deux types de culture celle des ethnies et celle des groupes so
11. camarades de conf renciers ou invit s divers les textes le tableau noir ou de papier les transparents les diapositives les bandes audio les bandes vid o les films les didacticiels les objets appareils mannequins Les diverses formes de moyens de communication 12 font appel des habitudes habilet s ou ressources intellectuelles tr s diff rentes Les actions Chaque action faite par les d ves offre ceux ci des possibilit s particuli res de mettre profit leurs ressources propres aussi malgr l apparente simplicit de ces actions importe t il d en assurer la vari t en dasse couter bouger se d placer regarder mimer parler dessiner lire sentir mani puler go ter des objets non seulement ces diverses actions renvoient elles des dominantes signal es plus haut dans les styles d apprentissage mais encore elles recouvrent en m me temps une autre sorte de variation source de diff renciation cale des op rations intellectuales Les op rations intellectuelles En examinant les formes d intelligence voir plus haut nous avons pris conscience de la diversit des modes de perception et de traitement de l information il im porte donc de cr er des situations suffisamment vari es sur le plan intellectuel pour que les l ves y trouvent l occasion d utiliser leurs modes de pens e pr f r s m moriser se rappeler observer identifier nommer d crire d finir analyser comparer class
12. e a rempli les classes d une dient le provenant de groupes sociaux diff rents avec des cultures des int r ts et des id aux peu conformes ceux de la minorit s lectionn e nagu re De plus le retour de nombreux adultes sur les bancs de l cole dite r guli re intro duit une dynamique par fois difficile g rer Enfin l arriv e croissante d l ves appartenant des ethnies de plus en plus va ri es accentue le caract re bigarr dela population tudiante Examinons plus en d tail la diversit qui r sulte de tous ces facteurs Les formes et les niveaux de d veloppement de l intelligence Les sept formes d intelligence Gardner Au terme de nombreuses observations le psychologue Howard Gardner a identifi sept formes d intelligence relativement ind pendantes les unes des autres donc sept cat gories d aptitudes intellectuales et cons quemment d int r ts scolaires 1 ce sont les suivantes logico math matique linguistique musicale spatiale kinesth sique interpersonnelle intrapersonnelle Or il saute aux yeux que la p dagogie partout pratiqu e est essentiellement du type linguistique et logico math matique avec ce que cela implique de handicap intdlectua et de d motivation pour les l ves dou s davantage dans les autres formes d intelligence 11 GARDNER Howard Frames of M ind New York Basic Books 1983 La d pendance du champ Witkin Herman A Witkin et ses collaborateurs ont montr
13. e minute un nouveau cours il faut des ann es de prati que et de recherche dans le m me cours pour avoir la comp tence et le temps requis pour cr er un tel mat riel p dagogique 20 Plusieurs motivations existent pour les l ves tuteurs l altruisme la certitude d avoir ainsi l occasion de ma triser parfaitement la mati re la possibilit d avoir un certificat d assistant professeur joint son dipl me l am lioration del image de soi et autres 16 Celleci consiste pr voir un certain nombre de semaines r parties sur le trimestre o la p riode de cours est consacr e la mise jour des retardataires et des activit s d approfondissement pour les autres L chelonnement des niveaux de performance Il existe dans chaque cours d une part un contenu commun minimal et des conte nus optionnels puis d autre part pour chaque contenu un niveau minimal et maximal de performance Voila o la diff renciation peut jouer aussi Sur le plan du contenu il existe deux fronti res bien distinguer celle en deca de laquelle le passage au cours suivant est interdit et celle qui est presque ind fini ment loign e correspondant l id al souhaitable mais qui n est pas atteindre n cessairement dans ce cours ci Cette distinction est capitale elle permet de gar der dans le groupe des ves qui n arriveront assimiler que le minimum du contenu tandis que les autres iront au maximum de leurs possibilit s
14. ens d information de modes d interaction d op rations in tellectuelles de d marches d apprentissage et d exercices Une diff renciation maximale elle offre chaque l ve le choix de la formule p da gogique cours tutorat travail en quipe du contenu l int rieur d un menu du rythme d tude dans le trimestre de la forme d valuation ou de production selon des conventions pr vues et ainsi de suite En r sum le professeur par exemple qui expose le contenu du cours sa classe en prenant soin d utiliser divers m dias de faire appe plusieurs op rations in tellectuelles chez ses l ves et en variant les aspects de la mati re assimiler prati querait une diff renciation collective simultan e faite en classe mais presque mi nimale Celui par contre qui offrirait pour tout le cours le choix entre tutorat travail en quipe en dehors de la classe ou rencontres en classe puis le choix de cinq sujets dans une liste qui en comporte quinze puis le choix entre trois sortes de produc tions finales et le choix de la dur e de l apprentissage pratiquerait s rement une diff renciation maximale L ESSENCE DE LA DIFFERENCIATION PEDAGOGIQUE Tout professeur si habile et exp riment qu il soit ne peut aller tr s loin dans la prise en compte de toutes les diff rences de tous ses l ves tant qu il demeure la personne qui accomplit la plupart des d marches intellectuales dans la classe
15. er mais c est aussi celle qui respecte le mieux d une fa on continue toutes les disparit s indivi dudes Collective ou individuelle Lorsque tous les l ves sont soumis aux m mes formes de diff renciation celle ci est collective comme dans le cas des m dias utilis s par le professeur devant tout le groupe ou des m mes op rations exig es de tous les l ves ou des m mes tapes pour tous etc Par contre lorsque chaque sous groupe voire chaque l ve a ses objectifs propres ses contenus ses exercices sa forme d expression son temps ak lou et autres la diff renciation est individuelle Il va de soi que la diff renciation individuelle tient compte davantage des particularit s personnelles En classe ou hors de la classe La diff renciation en classe est sans doute la plus complexe organiser puisqu il faut g rer la vari t des d marches en m me temps dans un m me lieu et dans une m me dur e 10 La diff renciation hors de la classe au contraire celle qui se fait simultan ment mais dans plusieurs locaux biblioth que laboratoires salles de travail dasse etc ou celle qui se fait dans d autres temps et d autres lieux que ceux du local et du temps de classe est plus facile g rer puisque chaque l ve ou sous groupe est respon sable de son travail Minimale ou maximale Est minimale la diff renciation qui se limite offrir en dasse collectivement une certaine vari t de moy
16. er r sumer synth tiser sch matiser faire d faire refaire refor muler transposer interpr ter pr voir extrapoler imaginer la situation comme si le but tait d j atteint valuer porter un jugement critique cr er induire d duire condure faire une d marche de solution de probl me trouver des champs d application appliquer examiner la d marche intellectuelle suivie m tacogni tion m diter visualiser Cette num ration pourra servir avantageusement de liste de v rification pour examiner dans quelle mesure notre organisation p dagogique se cantonne dans quelques op rations ou au contraire permet r guli rement aux diverses facettes de l intelligence de se d ployer Les contenus Il y a deux fa ons d envisager les contenus la variation et la diff renciation La variation consiste viter de maintenir trop longtemps le cerveau des l ves sur le m me type de contenus de fa on viter la fatigue ou la perte d int r t et aussi de mani re ne pas s adresser trop longtemps la m me famille d esprits Consid rons d abord la liste de contenus suivante Faits donn es Notions concepts termes Principes lois r gles th ories D marches m thodes processus Exemples applications transpositions Points de vue attitudes valeurs Historique prospective En examinant les pratiques p dagogiques courantes partir de cette liste on cons tate que dans un cours de deux heures
17. ettre toutes ces diff rences de cohabiter et de s panouir l int rieur d un m me groupe d l ves VUE D ENSEMBLE DE LA DIFF RENCIATION P DAGOGIQUE La diff renciation peut prendre diverses formes nous en avons distingu quatre paires Simultan e ou successive La diff renciation est simultan e lorsque par exemple des exercices diff rents sont propos s en m me temps divers sous groupes en fonction des int r ts des comp tences ou des rythmes les uns faisant une ude de cas d autres r pondant des questions sur un texte d autres comparant et corrigeant le texte de leurs essais respectifs d autres s appliquant r soudre un probl me ou lorsque le professeur utilise plusieurs m dias parole transparents textes objets ou lorsque les l ves font plusieurs actions en m me temps lecture discussion criture en sous groupe faisant appel une vari t d op rations intellectuelles La diff renciation est successive lorsque la vari t se trouve dans les tapes expos magistral puis exercices individuels puis discussions en sous groupe puis pl ni re puis tests puis travaux la maison etc ou dans la s quence des op rations intellectuelles d finitions tude de cas applications solutions de probl mes etc ou dans d autres formes de variation chelonn es sur une p riode de temps plus ou moins longue La diff renciation simultan e est videmment plus difficile r alis
18. hissement La p dagogie diff renci e fait son entr e au coll ge Ulric Aylwin D ans une classe la diversit des d ves se manifeste sous des formes multiples ni veaux de d veloppement de l intelligence styles d apprentissage cultures ages degr s de motivation etc L enseignant peut dans une certaine mesure respecter cette diversit en faisant notamment varier les moyens d information les op rations intellectudles demand es aux ves les contenus les exercices et les formules p dagogiques L appellation p dagogie diff renci e adopt e officiellement en France en 19791 d signe une organisation p dagogique destin e au d part permettre aux ma tres et aux l ves du secondaire de surmonter les probl mes pos s par le retour une voie unique mainstreaming en am ricain par opposition aux trois regroupements ant rieurs o les l ves taient orient s vers des cours all g s moyens ou enrichis La p dagogie diff renci e mod le fran ais est donc tr s centr e sur le diagnostic du niveau des comp tences de chaque l ve dans chaque mati re partir duquel on forme des sous groupes qui on propose une p dagogie diff rente selon les besoins identifi s Les quatre principaux ouvrages sur ce sujet sont ceux de Louis Legrand2 de Philippe M eirieu3 de Sylvie M ersh Van Turenhoudt et de Halina Przesmyckis Il ne sera pas fait r f rence ici au contenu de ces ouv
19. ici trois volets D abord limiter la dur des phases de travail au lieu par exemple de donner trois questions tudier en 45 minutes donner successivement une question tudier pendant 15 minutes de fa on pouvoir faire le point fr quemment et relancer tout le groupe partir d une nouvelle ligne de d part commune Ensuite pr voir des instructions suppl mentaires et des guides de travail pour les sous groupes plus ou moins d munis face au contenu Pr parer enfin des questions plus difficiles ou diff rentes pour les sous groupes qui auront termin plus rapi dement Deuxi mement au niveau d un trimestre La difficult ici est de donner la chance aux retardataires qui ont des lacunes pr alables combler et aux bUcheurs lents qui mettent plus de temps assimiler de pouvoir rester dans la course sans que cela ralentisse le peloton en s assurant que tous pourront tre pr sents sur la ligne d arriv e Deux remarques compl mentaires d abord il y a une limite la prise en compte des lacunes dans la formation pr alable les l ves trop faibles devraient re ai guill s vers le cours d appoint appropri ensuite on ne peut garantir que tous au ront su profiter de la diff renciation des rythmes pour avoir l arriv e atteint les objectifs minimaux du cours Ces r serves faites voici quelques moyens pour tenir compte de la diversit des rythmes d apprentissage Le diagnostic initial puis
20. iff renci e a t d finie officiellement en 1979 comme celle qui tout en conservant la totalit des l ves pendant les heures de cours doit conduire le ma tre diversifier le vocabulaire qu il utilise les m thodes employ es la nature et la difficult des exercices propos s aux l ves10 En r sum une p dagogie diff renci e offre simultan ment des activit s d appren tissage aussi diverses que l exige la vari t des diff rences pr sentes dans le groupe 6 Aux Etats Unisle Personalized System of Instruction PSI a t popularis surtout par F S Keller 7 BEGIN Y etG DUSSAULT cit dans R LEGENDRE Dictionnaire actuel del ducation 8 LEGRAND L Op cit p 37 et 38 9 MEIRIEU P Op cit p 135 10 CROS F voir note 1 LA VARI T DES DIFF RENCES Les ducateurs ont constat depuis toujours qu il existe d importantes diff rences entre les l ves mais en outre plusieurs facteurs r cents sont venus argir l ven tail des diff rences et accentuer cellesci D abord les recherches sur le cerveau sur la nature de l intelligence et sur le pro cessus d apprentissage ont fait conna tre des diff rences jusqu alors insoup onn ess Ensuite la disparition de regroupements par niveaux d aptitudes all g s moyens enrichis ou par fili res d orientation professionnelle a plac les enseignants devant des groupes int gr s tr s h t rog nes Puis la d mocratisation scolair
21. is au pr alable certaines des qualit s de Socrate commencer par un certain respect de l intelligence en formation Les m thodes nouvelles sont celles qui tiennent compte de la nature propre de l enfant et font appel aux lois de la constitution psychologique de l individu et a celles de son d veloppement Entre les deux p dagogies le crit re est donc chercher non dans l utilisation de tel ou tel trait dela mentalit pu rile mais dans la conception d ensemble que l ducateur dans chaque cas se fait de l enfant D un tel point de vue les travaux d l ves m me les plus individuels r diger une composition faire une version r soudre un probl me participent moins de l activit r elle de la recherche spontan e et personnelle que de l exercice impos ou dela copie d un mod le ext rieur la moralela plus intime de l l ve reste plus p n tr e d ob issance que d autonomie Dans la mesure au contraire o l enfance est consid r e comme dou e d une activit v ritable et o le d veloppement de l esprit est compris dans son dynamisme le rapport entre les sujets duquer et la soci t de vient r ciproque l enfant tend se rapprocher de l tat d homme non plus en recevant toutes pr par es la raison et les r gles de l action bonne mais en les conqu rant par son effort et son exp rience personnels en retour la soci t attend des nouvelles g n rations mieux qu une imitation un enric
22. lequel s chelonnent les ves AU point de vue des habilet s intealectudles _ certains l ves ne savent pas tudier ni utiliser les sources de r f rences ou encore ils ne lisent qu avec difficult ou n crivent qu avec peine alors que d autres ma trisent bien les habilet s que requiert le travail intellectuel La motivation Certains l ves sont motiv intrins quement et cherchent conna tre et assimiler le plus de mati re possible alors que d autres n tudient qu en fonction de pres sions extrins ques C est que les tudes ou certains cours ne rejoignent pas les m mes valeurs selon les ves De plus l orientation professionnelle envisag e par chacun fait que certains cours n ont pas la m me importance aux yeux de tous les d ves Les int r ts en outre m me chez des l ves qui seraient galement motiv s seront diff rents chacun r agira sa mani re aux th mes tudi s aux travaux demand s ou aux m thodes utilis es Le rythme Pour toutes les raisons voqu es ici le rythme de compr hension de m morisa tion d assimilation de solution de probl mes de r daction et autres variera for tement d un l ve l autre Tout l examen qui pr c de aura donc fait ressortir que les diff rences entre les d ves sont tr s nombreuses et tr s profondes Il reste voir comment un professeur pourrait relever le d fi de cr er des situations d apprentissage susceptibles de perm
23. par exemple on a tendance consacrer la premi re heure aux faits notions et principes puis la deuxi me heure surtout aux exemples applications et transpositions au lieu de suivre une d marche de spirales successives o tous les points seraient couverts lors de la pr sentation de chaque notion ou concept La diff renciation des contenus est tout autre chose c est l attribution de contenus diff rents en tout ou en partie a chaque sous groupe voire a chaque l ve en fonction de leurs objectifs int r ts ou capacit s Une telle diff renciation peut tre faite pour tous les l ves ou pour quelques uns seulement pour tout le cours ou pour une section du contenu Les exercices Identifier les mots concepts cl s r diger une ou plusieurs questions portant sur le cours pr c dent sur le texte trouver l incident critique r diger une phraser sum la notion ma tresse d finir les mots concepts d s construire un sch ma de concepts faire construire un concept trouver la question qui aurait conduit telle r ponse trouver des exemples d une loi faire des exercices d application d un principe trouver la loi ou le principe r soudre des probl mes derri re tel exemple s parer et reconstruire chaque description face une liste o sont m l s les non c s relatifs deux situations tudier un cas faire des montages construire inven ter des situations des cas des s quences des possibilit s tro
24. que les G ves se partagent relativement entre deux modes de perception de la r alit ceux qui se laissent influencer par l ensemble des stimulus de la situation d pendants du champ et ceux qui ne retiennent dans les informations ou stimulus que ce qui est pertinent qu ils consid rent tre l objectif de l tude ou du travail ind pendants du champ parmi les cons quences p dagogiques il y a la n cessit d tre plus explicite pour les d pendants du champ quant aux objectifs et aux limites de l tude et de laisser plus de champ si on peut dire aux ind pendants du champ Les stades du d veloppement intellectuel Piaget Parmi les stades du d veloppement de l intelligence ceux de la pens e concr te et de la pens e formelle sont cruciaux pour les tudes coll giales Or il s est av r que le d veloppement des l ves varie sur ces points c est dire qu ils peuvent tre au stade concret dans un domaine et au stade formel dans un autre do la n cessit d avoir une p dagogie qui joue sur les deux niveaux Les structures cognitives J Bruner L un des fondateurs de la psychologie cognitive J r me Bruner13 a fait ressortir que l enfant depuis ses premiers mois cherche sans cesse comprendre le monde qui l entoure en construisant des mod les des formes ou des cat gories propres lui permettre d interpr ter les r alit s qu il affronte De fait lorsqu il se retrouve devant nous
25. rages cela parce que les diffi cult s que nous commen ons rencontrer dans nos coll ges sont diff rentes de celles des lyc es fran ais et surtout parce que la strat gie de diff renciation pro pos e par les quatre auteurs cit s ne met l accent que sur certains aspects de l h t rog n it des groupes et parce que l organisation p dagogique propos e n est pas applicable dans le cadre administratif des c geps Par contre nos coll ges sont d sormais envahis comme les coles secondaires par le ph nom ne g n ralis des nombreuses diff rences qui se trouvent rassembl es dans chaque groupe d l ves ce qui force maintenant un nombre croissant de nos 1 Fran oise CROS chercheure al l N R P texte in dit cit en page 42 dans DE LORIMER Jacques D es strat gies pour la qualit de l ducation en France r formes de syst me et p dagogie diff renci e Qu bec Conseil sup rieur del ducation 1987 2 LEGRAND Louis La diff renciation p dagogique Paris ditions du Scarab e 1986 3 MEIRIEU Philippe L cole mode d emploi D es m thodes actives la p dagogie diff renci e Paris ESF diteur 1985 4 MERSH VAN TURENHOUDT Sylvie G rer une p dagogie diff renci e Paris De Boeck 1989 5 PRZESMYCKI Halina P dagogiediff renci Paris Hachette 1991 enseignants essayer de diff rencier la p dagogie qu ils pratiquent LA NOTION DE P DAGOGIE DIFF RENCI E L expression p
26. s se poser sur ds tapes franchir sur des crit res observer etc L interenseignement Il faut recourir syst matiquement aux ressources des autres l ves On peut sug g rer d une fa on ponctuelle de faire appel un l ve plus avanc ou on peut pairer sur une base stable un l ve en difficult avec un l ve qui ma trise bien la mati re20 Les p riodes de r cup ration Dans ce cas ci l organisation p dagogique g n rale est largement modifi e Deux niveaux de r cup ration sont possibles La r cup ration initiale Un exemple typique de ce mode de r cup ration de la formation manquante serait cui d un cours de sciences pour lequel on sait d exp rience que plusieurs l ves ne poss dent pas une partie bien d limit e des pr alables Une fois le diagnostic tabli deux voies sont cr es pour les trois premi res semaines du cours les d ves qui ne sont pas assez pr par s re oivent un enseignement intensif de mise ni veu pendant que les autres suivent un plan d tude d enrichissement portant sur un contenu non essentiel pour le cours mais tr s utile pour leurs tudes ult rieu res Tout le monde y trouve son compte videmment cette formule peut s appli quer pour une p riode plus courte ou plus longue La r cup ration p riodique 19 va de soi qu un professeur d butant ne saurait disposer detels outils ni le professeur exp riment qui se voit assigner la derni r
27. uatre style d apprentissagel4 Le style divergent se situe entre les phases d exp rience et de r flexion cette per sonne aime le concret la vari t des points de vue et l observation Le style convergent l oppos combine conceptualisation et exp rimentation cette personne cherche les applications concr tes des th ories et elle est dou e pour r soudre des probl mes Le style assimilateur combine r flexion et conceptualisation cette personne est ha bile a abstraire des vues g n rales et a faire la synth se d informations tr s vari es elle est plus port e sur l activit intellectuelle que sur les interactions sociales Le style accommodateur a l oppos combine exp rimentation et exp rience concr te cette personne pr f re essayer les choses s engager dans l action et sans doute compter sur l information et l aide fournies par autrui Les seize types de Briggs M yers Isabel Briggs Myers a identifi huit tendances ou pr f rences intellectuelles pour traiter l information l extraversion ou l introversion les sens ou l intuition la r flexion ou les sentiments l valuation ou la perception En combinant ces huit dominantes Briggs M yers a compos seize types intellec tuels A titre d exemple le type ISRE introversion sens r flexion valuation est s rieux calme concentr et appliqu il est pratique m thodique logique r aliste et fiable Tr s diff rent est le type ESSE extr
28. uipe Le tutorat L apprentissage par modules L enseignement programm L apprentissage autog r Le panel Le s minaire Les discussions les d bats Les jeux et simulations les jeux de r le Les d monstrations Les laboratoires Les stages Les projets dans les milieux de travail Les enqu tes Les tudes de cas Les recherches Les lectures individuales Le journal de bord Les diverses productions crites Les rythmes Pour plusieurs la diff rence entre les l ves qui est la plus difficile respecter est celle des rythmes d apprentissage La difficult se pose deux niveaux Premi rement au niveau du d roulement d une le on Consid rons ici deux m thodes typiques l expos et le travail en sous groupe L expos a entre autres inconv nients cdui de s adresser d une fa on uniforme des l ves qui sont tr s diff rents par la pr paration l int r t le style cognitif et le rythme d apprentissage la solution ici est d interrompre syst matiquement l ex pos toutes les douze ou quinze minutes pour faire une pause assimilation le contenu de cette pause peut tre tir de la s rie d exercices d j fournie Par rapport aux rythmes individuels cette pause est l espace de temps qui permet chacun de reprendre pied dans le d roulement du cours Le travail en sous groupe est aussi caract ris par le contraste peut tre plus accus encore des rythmes individuels La solution comporte
29. uver les l ments omis erron s trangers faire un brainstorming identifier les tenants les aboutis sants d une situation organiser un d bat utiliser l imagination mat rielle faire pr parer par les l ves des questions pour interviewer le professeur Chaque type d exercices sollicite diff remment l intelligence et l exp rience des l ves d o l importance de les varier La plupart de ces exercices peuvent ne du rer que quaques minutes ou s tendre a plus d une heure ils peuvent tre faits en classe ou hors dela classe ils se pr tent la forme orale ou crite on peut les utili ser pour l valuation formative ou sommative ajoutons enfin qu ils peuvent tre diff renci s en termes de contenu ou d exigences pour divers sous groupes Les formules p dagogiques II s agit de l un des plus importants r servoirs de possibilit s de diff renciation propos des formules p dagogiques on ne soulignera jamais trop que chacune a des conditions sp cifiques d utilisation et d efficacit en l absence desquelles B 14 l chec est assur et l insatisfaction de tous in vitable rappelons en particulier que chaque formule requiert en g n ral une documentation particuli re et divers guides de l l ve appropri s L expos formel ou informel avec ou sans m dias continu ou morcel L interrogation questions ouvertes ou ferm es questions structurantes questions rh toriques Letravail en q
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