Home

Mémoire, territoire et perspective d`éducation populaire

1. im pression que le temps s est arr t suspendu Ces exp riences parfois tr s fugaces constituent vraisemblablement autant d occasions d initiation soi m me pour autant qu elles soient reprises et d ploy es dans un cadre formatif appropri c est dire o elles puissent tre mise en relation par le sujet lui m me avec sa transition existentielle Or utiliser les histoires de vie avec des exclus est particuli rement acrobatique eu gard l angoisse de ce public face au temps la n cessit de contenir ceux qui souhaite raient trop en dire avant de le regretter et compte tenu de la complexit de la dynamique de groupe tou jours interculturel et compos de personnes pour qui 186 Saisissement esth tique et m moire retrouv e il est difficile d attendre que l autre ait fini de parler Ainsi la reprise des moments de hors temps v cus au mus e ou ailleurs s est elle enchev tr e d autres propositions de travail visant d gager l histoire de mes exp riences d accompagnement b n voles ou salari s l histoire de ma distance professionnelle etc permettant aux stagiaires de tirer des fils th matiques et de tisser tr s progressivement des l ments temporels relevant de leurs formations profes sionnelles exp rientielles et existentielles Saisissement esth tique et restauration du processus motivationnel Apr s cette mise en co
2. Gr ce un savoir faire unique qui associe culture traditionnelle de P dition et ma trise d innovations technologiques majeures les ditions Le Manuscrit wwwmanuscrit com garantissent la disponibilit permanente des textes sous un double format le livre papier et le livre num rique pour une souplesse totale d dition qui inscrit le livre dans la culture du d veloppement durable Un catalogue ouvert aux diff rents domaines ditoriaux litt rature g n rale recherche universit Europe propose un fonds de plus de 7000 r f rences et accueille une communaut de 5000 auteurs travers le monde publi s dans toutes les langues Chaque livre est prot g selon le code de la propri t intellectuelle et les droits d auteurs r mun r s V ritable diteur de marques les ditions Le Manuscrit www manuscrit com cr ent des collections prestigieuses en partenariat avec les institutions centres de recherche fondations et acteurs de la soci t civile Par un r f rencement cibl les ditions Le Manuscrit www manuscrit com assurent aux ouvrages une diffusion internationale dans les librairies r f rencement Electre Dilicom Titelive et sur les librairies en ligne Amazon AbeBooks Alapage Chapitre Un r seau de partenaires attentifs libraires biblioth ques m diath ques partenaires de la presse et des m dias s associent aux ditions Le Manuscrit wwwmanuscrit com pour favoriser la
3. est tr s difficile d aller sur ces questions en tous les cas dans l ducation populaire labellis e institutionna lis e et qui vit des financements publics Dans le sec teur o j ai exerc ce n est vraiment pas vident Et si je pouvais terminer par deux exemples qui me tiennent c ur de cette rencontre entre on va dire de 164 Education au politique et ducation populaire l ducation populaire mancipatrice et du travail sur la m moire Quand j tais responsable des relations interna tionales la F d ration fran aise des maisons des jeu nes et de la culture j ai en m moire deux actions dont je trouve les orientations int ressantes par rapport notre propos et mes questions Il y a un travailleur social dans la ville de Saint Di des Vosges qui a tra vaill sur la m moire du quartier dans des quartiers de Saint Di et il s est aper u que 80 de ces quartiers taient d origine de la vall e du fleuve S n gal En faisant ce travail il s est aper u qu il y avait plein de conflits latents entre ces populations l et les services publics Et notamment je ne vous donne que cet exemple ils envoyaient des mandats postaux quasi ment tous les trois jours et cela ulc rait les services de la poste qui ne comprenaient pas comment ils pou vaient autant s emb ter devoir transf rer ces diff rents mandats Il y avait en fait une m connaissance totale de la situation v cue par ce
4. est une exploration On va dans la rue sans r elle pr paration et on cherche ce que l on peut trouver Et parfois le groupe voit des choses que je wai pas vu Et on regarde ensemble Mais parfois c est un peu biais je pr pare avant le parcours que nous prendrons le lendemain Cela vite de se perdre et de gagner du temps Mais l id e premi re est d explorer ensemble le quartier pour en d celer des traces du pass C est eux de regarder Il s agit de d velopper leur observation La salle Est ce que la trace une plaque ou un au tre objet qui rappelle quelque chose n est elle pas la un moment donn pour redire pour graver dans le marbre quelque chose qu on a oubli Qui d cide de poser une plaque comm morative C est quand m me bien souvent les politiques qui choisissent de P v nement mettre en valeur Et pourquoi 74 Les pratiques ducatives de la comm moration Jaimerais mettre un pav dans la mare A un moment donn de mon histoire j ai t confront l pisode du 17 octobre 19611 C est un pass tr s r cent Je dois raconter dans un spectacle l pisode d octobre1961 et je cherche des traces dans les livres d histoire dans les manuels scolaires o elle n est absolument pas ra cont e Je ne trouve pas de traces Et l je me dis que toute une g n ration avant moi m a menti ou ne me l a pas dit Pourquoi Vous parliez du devoir de m moire Peut tre
5. histoire en int grant le t moignage orale et l archive priv e pour crire une histoire parfois effac e ou inexistante dans les archives publiques Comme le pr cise Walter Benjamin l usage politi que de la m moire et de l histoire a pour objectif de suppl er une crise de exp rience transmise sur laquelle se base PEtat au profit de exp rience v cue signe de mo dernit Le syst me d une soci t traditionnelle unie sa population sur la transmission de tradition alors que l exp rience v cue devient aujourd hui source d une identit clat e Traverso 2005 Dans le cas pr cis de Pimmigration et en particu lier Pimmigration post coloniale le d bat public au jourd hui pousse confondre l histoire de de Rome Collection de l Ecole fran aise de Rome n 264 803 pages 1 G rard NOIRIEL Le creuset fran ais histoire de l immigration XIX XX si cle Paris Seuil Point Histoire 1988 437 p 2 J rgen HABERMAS De l usage public des id es ibid p 1 40 Histoire m moire et immigration essai de d finition immigration et l histoire coloniale Pour tre plus pr cis ce sont les descendants d immigr s post coloniaux et en particulier immigration alg rienne m me si celle ci est pr sente en France bien avant la fin de l empire colonial fran ais qui interrogent Pidentit fran aise Pour exemple la m moire de la guerre d Alg rie est polymorphe il y a ce
6. sente comme alternative aux m canismes de d fense co teux qu ils emploient R orienter comme si le r cit le roman n tait pas seul donner consistance l existence humaine Ric ur Part la peinture en Poccurrence tant tout aussi capable d assurer cette fonction Existerait il donc des patterns existentiels dans Vintimit du tableau telle qu elle se donne dans la r serve au spectateur et lui donne acc s picturalement une exp rience de l intimit humaine figur e Rouge B 2006 p 122 Notre hypoth se est que l uvre picturale contient des mod les affectifs d organisation de Pexistence per sonnelle qui ne sont g n ralement pas prouv s et reconnus comme tels mais quoi le temps suspendu du saisissement esth tique donne acc s Au cours de cet acc s l uvre advient comme double culturelle ment propos mus es et psychiquement construit comme un objet transitionnel pour adulte Ainsi inter rogeant la probl matique humaine de la diff rence et du manque Pexp rience esth tique fournirait au sujet les images permettant l quivalent pictural d une mise en intrigue de ses transitions existentielles Il est remarquable que ces mod les de vie pris dans l image soient accessibles ceux qui n ont pas appris Panalyser comme si les savoirs existentiels s changeaient aussi sous le manteau pass le joug de la culture savante De sorte que si nous admet
7. Jean Louis Le Grand LINDQVIST Sven Creuse l o tu es in CHABOT Marc VIDRICAIRE Andr dir Objets pour ta philoso phie Saint Martin Qu bec 1986 p 73 85 MOULIN Yvette La Chanc elles Paroles de femmes des quartiers nord de Bourges Edition RERS de Bourges 2006 NIEWIADOMSKI Christophe BAGROS Philippe Penser la dimension humaine l h pital Paris Seli Arslan 2003 NIEWIADOMSKI Christophe Une d marche d histoire de vie de collectivit dans un service hospita lier in Perspective soignante n 9 d cembre 2000 p 96 139 P PIN Elsa GAREL Philippe Histoire de vie collec tive ouvri re journal trois voix in Education Perma nente n 142 mars 2000 PERRAUT SOLIVERES Anne Infirmi res le savoir de la nuit Paris P U F 2001 PINEAU Gaston FREYNET M F BLANC M dir Les transactions aux fronti res du social Lyon Chronique so ciale 1998 PINEAU Gaston DEROY PINEAU Fran oise Un homme et son village en Pays Nantais 1794 1994 Mairie du Lan dreau 44 et Universit inter Ages de Nantes 1994 PINEAU Gaston Les histoires de vie comme art for mateur de Pexistence in Pratiques de formation Analyses n 31 1996 p 65 81 148 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective PILON Jean Marc Pratiques des histoires de vie Au carre four de la recherche et de l intervention Paris Montr al L Harmattan 1996 PINEAU
8. Mais on d cide aussi de pans en tiers de l histoire oublier qui sont peut tre trop r cents et ce sont les g n rations d apr s qui vont ap puyer cette revendication Pourtant il y a eu des pho tos des films qui prouvent son existence On ne peut pas la nier La salle Par rapport cette histoire je me rap pelle qu au lyc e nous avions projet un film C tait interdit C est dire que c tait de la m moire inter dite En 1970 c tait interdit de projeter ce genre de film dans un tablissement scolaire dans un cin ma Cela se faisait dans une d sob issance civile Mainte nant ce film est reconnu pour sa port e historique La salle Cela a fait tellement de d g ts dans la m moire collective que j ai entendu dans le devoir de m moire parler des familles maghr bines endeuill es 1 R pression ayant frapp une manifestation pacifique en faveur de l ind pendance de PAlg rie Paris Selon les estimations entre 32 et 35 personnes sont mortes sous les coups de la police fran aise alors dirig e par le pr fet de police Maurice Papon Des dizaines de manifestants ont t jet s dans la Seine tandis que d autres sont morts dans des centres de d tention Ni par les autorit s de l poque ce massacre n a commenc faire l objet de recherche que vers le milieu des ann es 1970 et fut plus largement connu lorsque Maurice Papon perdit son proc s en diffamation contre un historien en
9. Universit de Kob au Japon qui relate diverses exp riences d histoires de vie collec tive notamment dans Pile d Okinawa que l on appelle les Aza Shis publications collectives d cid es par une communaut villageoise dans un contexte de r sis tance Poccupation am ricaine suite a la guerre Ma koto Suemoto est sp cialis dans P ducation perma nente Celui ci nous parle du Jibun Shi Vhistoire de soi m thode ducative pratiqu e par des instituteurs avant la seconde guerre mondiale dans une perspective de lutte contre le r gime imp rial Discussion sur l ouvrage r cent d Axel Honneth La lutte pour la recon naissance Paris Cerf 2000 Un document de travail de huit pages de Patrick Brun tente sous forme de tableau d avancer une topologie du champ 2001 Publication de Patrick Brun Emancipation ef connaissance Les histoires de vie en collectivit Paris L Harmattan Louvrage est tir de la th se de Sciences de P ducation de 1997 La r f rence Habermas est ici centrale L id e d mancipation est relative principale ment au mouvement ATD Quart Monde La ques tion de r f rence est celle de P mancipation des tr s pauvres Le travail biographique au sein du Mouve ment est ici predominant Dans le m me temps Andr Vidricaire entame une recherche formation sur Habi 139 Jean Louis Le Grand Habitat social et construction d identit relative a une coop rative habitat
10. clament le droit la m moire et comme le pr cise Marie Claire Lavabre de ce fait le droit l identit L identit sp cifique qui est revendiqu e ici enfants de d por t s descendants d immigr s entraine l exigence d une m moire particuli re souvent absente de notre m moire collective Quelle est la place de Pimmi gration dans notre m moire nationale L histoire et la m moire de Pimmigration illustrent en effet Pusage 1 Marie Claire LAVABRE Usages du pass usages de la m moire in Revue francaise de sciences politiques volume 44 n 3 1994 pp 480 493 35 Naima Yabi politique du pass dire cette histoire et cette m moire de l immigration c est Pinscrire d embl e dans notre m moire collective et ainsi l gitimer sa place dans notre soci t Cette d marche s appuie au jourd hui sur le besoin d identit de nombreux ci toyens fran ais issus de l immigration Il s agit pour nous aujourd hui de d finir un peu mieux les sp cificit s de l histoire et de la m moire de immigration en France Pour cela nous reviendrons dans un premier temps sur la d finition d histoire et de m moire sur leurs diff rences mais galement sur les liens qui les unissent Ensuite nous analyserons le d veloppement de l histoire de Pimmigration au sein des objets de Phistoire et nous analyserons la place de la m moire dans le r cit historique de l immi
11. et pour un instant d une dur e ind termin e p 1658 comme 193 Brigitte Weber et Francis Lesourd une disposition particuli re assez ambigu disons un tat de pens e et d affect l g rement troubl sorte d branlement de l appareil psychique p 1657 Loin de signer une pathologie ces exp riences semblent au contraire constituer autant d occasions d initiation a soi m me qui en ce qu elles induisent des transforma tions existentielles peuvent tre nomm es transes biographiques Lesourd F 2001 2004 2005 2006 La transe biographique Le r le du hors temps dans les transitions de vie est depuis longtemps connu des anthropologues Etymo logiquement transe vient du latin Zransire qui signi fie passer et renvoie l agonie la mort symboli que quoique psychiquement v cu notamment dans les initiations chamaniques L initiation est un moment de hors temps a plusieurs gards le chaman est en g n ral inconscient ou dans un tat de conscience o le temps consensuel n a plus cours son me s journe chez les morts c est dire rejoint cet autre temps o r sident les esprits Eliade M 1968 vivant dans la liminarit entre deux statuts il chappe au temps social Turner V 1990 Traditionnellement les esprits des morts ainsi que ceux des animaux alli s du chaman sont consid r s comme psychopompes c est dire comme des pas seurs
12. journ e d tude mais qui ont toute leur place dans cet ouvrage La m moire l immigration et le territoire Les programmes de d molition reconstruction des grands ensembles en banlieues sont mis en uvre pour am liorer le cadre de vie de leurs habitants ce pendant ils modifient aussi en profondeur Videntit territoriale de ces m mes habitants En effet ces bou leversements de rep res peuvent tre v cus comme un traumatisme notamment lors des d molitions de lo gement Comment alors revisiter ces territoires ainsi renouvel s pour aider la construction de Pidentit Layla Tatem aborde ce type de question lorsqu elle s int resse avec des jeunes du quartier Salvador Al lende St Denis l histoire de leur territoire De plus certains d entre eux sont aussi issus de l immigration et leur histoire personnelle se m le celle du pays d origine et celle du pays d accueil Alors comment ces habitants ballott s entre les histoires de deux na tions vivent ils leur propre m moire Naima Yabi se penche sur les rapports entre l histoire et la m moire ou plus pr cis ment sur l histoire culturelle de Pimmigration alg rienne en France L immigration n est pas toujours le fait de changer de pays elle est aussi le fait de changer de r gion l int rieur d un 13 M moire territoire et perspectives d ducation populaire m me pays notamment Pexode rural o Pon quitte le monde rural po
13. moments transformateurs in BEZILLE H et COUR TOIS B coord Penser la relation Exp rience formation Lyon Chronique sociale 2006 gt LESOURD Francis Des temporalit s ducatives Note de synth se in Pratiques de formation Analyses n 51 2006 MICHEL Sandra Peut on g rer les motivations P U F 1994 RIDEL Luc Les temps du projet in Topique n 86 2004 pp 87 96 RIVOYRE de Fr d ric Psychanalyse et malaise social Toulouse Er s 2001 ROUGE Bertrand La pens e des peintres in Esprit n 325 juin 2006 TURNER Victor Le ph nom ne rituel structure et contre structure Paris P U F 1990 VERON Eliseo Le plus vieux m dia du monde in Mscope Formation m dias et sciences humaines 1992 pp 29 32 WEBER Brigitte Le saisissement esth tique une oc casion de restauration du processus motivationnel M moire du DHEPS Paris 3 dir Pierre Marie Mes nier 2000 WUNENBURGER Jean Jacques Philosophie des images Paris P U F 2001 manuscrit com VA D or RR Y essa Les ditions Le Manuscrit E Le Manuscrit www manuscrit com Les ditions Le Manuscrit wwwmanuscrit com ont par Poriginalit de leur formule ouvert un nouvel espace de publication dans le paysage de P dition Depuis 2001 elles accompagnent un formidable mouvement de d mocratisation de P criture et le passage d une soci t de Pinformation une soci t Pauteurs
14. nagement du b ti mais d inclure galement la dimension socio conomique cet effet le Contrat Ville permet d associer tous les acteurs de terrain pour r fl chir ensemble sur l action de la r habilitation et sur les diff rents themes de ce programme emploi ducation mobilit services publics logements Les habitants deviennent donc des co constructeurs de leur quartier et de leur ville Comment Pidentit du quartier l histoire collective et les affects entre les ha 19 Layla Tatem bitants et le quartier sont ils pris en consid ration dans le programme de d molition et de reconstruction Le discours nostalgique avant la r habilitation de certains habitants d note que ces aspects sont par moment n glig s Alors que les transformations du territoire bousculent les habitants dans leurs rep res elles peuvent galement accentuer les probl mes d identit du territoire Dans ce contexte un chantier s ouvre le travail sur la m moire du quartier I me semble tre l outil permettant non seulement de ras sembler le socle d une construction identitaire mais aussi un moyen de sortir de Pentre deux A cet effet les jeunes s interrogent sur leur appartenance car ils sont bouscul s dans leurs rep res De plus ils ont du mal trouver leur place sociale dans le sens large du terme car ils sont partag s entre la culture jeune le quartier la ville et de la famille Cet entre deux accen tue la
15. quipe avec Jean Marc Pilon et sa s ur Denise Pilon Jeanne Marie Rugira qui constitue dans le langage qu b cois une gang au sein du RQHV Parait Pouvrage de Louise Bourdages Serge La pointe Jacques Rh aume coord Le Je et le Nous en Histoire de vie Actes du symposium de Po h n gamook 1996 Paris L Harmattan 1998 Para t l ouvrage de G Pineau M F Freynet et M Blanc coord Les transactions aux fronti res du social Lyon qui est une chronique sociale avec une contribu tion de D Bachelart sur le paradoxe d un m tier qui 132 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective ne s apprend pas dans la perspective d une formation d veloppement lorsqu elle se penche sur le m tier des bergers Au colloque de Rennes en 1998 peu de communi cations portent sur les histoires de vie collective Tou tefois la question de la transmission orale par la veill e est port e et apport e par Christian Leray organisateur du colloque rejoint cette perspective Exception ici du travail sur la production de conte par travail collectif participatif anim par Christine Burnet Rennes 1999 P Brun cr e avec A Vidricaire au sein d ASIHVIF le groupe HIVICOL Histoires de vie de collectivit En tant qu animateurs ils d veloppent une intense activit d animation sur ce th me En mats une rencontre Histoires de vie en formation et collectivit s a lieu au sud de
16. res font que les classes populaires sont per ues aussi comme une me nace Trois courants vont incarner l ducation populaire dont vous avez probablement entendu parler Il s agit du courant confessionnel dont on trouve aujourd hui des traces par exemple dans le Mouvement Rural de Jeunesse Chr tienne le courant r publicain la c avec la r f rence Condorcet Pexemple de la Ligue de l Enseignement toujours tr s active aujourd hui et puis le courant socialiste c est toute l action du mou vement ouvrier dont il reste aussi des h ritages au 1 Fran oise LAOT et Paul OLRY Education et formation des adultes Histoire et recherches INRP 2004 p 16 152 Education au politique et ducation populaire jourd hui au sein d associations comme Travail et Culture Peuple et Culture Culture et Libert Pai choisi de retenir ici trois d finitions principales qui me semblent restituer la diversit des approches de l ducation populaire Une premi re d finition tr s large de P ducation populaire et assez probl matique serait de dire que ce sont tous les moyens utilis s d mocratiser les savoirs en dehors de l cole Une deuxi me d finition un peu plus restrictive mais non moins d licate utiliser consisterait la qualifier plu t t comme projet et pratique d ducation critique et l des chercheurs dans la salle ont creus cette ques tion et semblent en d duire que si cette appr
17. riode l la solidarit proc de de plus en plus de mouvements plac s sous l influence des mouvements islamiques dans les quartiers populaires Le volet social d velopp par les forces de la gauche se voit r cup r par les mosqu es sous une autre forme Surtout les nouveaux arrivants s inscrivent majoritai rement dans ce syst me de solidarit domin par Pid ologie de Pislam C est ce mouvement l qui porte le parti islamiste au pouvoir en 2002 Il ne faut pas oublier que l id ologie religieuse aussi comporte une dimension internationale mais Pascendance du dis cours religieux sur les gens issus de la campagne op re beaucoup plus facilement Avec une dose de moder nisme le mouvement islamiste a r ussi le pari de soli darit du moins il a su mobiliser pendant des ann es une bonne partie des classes populaires autour de ses projets La r cup ration du discours de la gauche par ce mouvement et le d veloppement d une vision du monde marqu e par la r ussite individuelle a loign durant longtemps les id es de la gauche sur la sc ne politique Un ancien syndicaliste de gauche S leyman st n son retour d exil au bout de 15 ans exprime sa stup faction par rapport la disparition de Pesprit de solidarit et Penvahissement de Pid ologie lib rale au sein de la population comme ph nom ne mar quant La solidarit a toujours exist entre les compatrio tes issus des m mes villages sous diff ren
18. s lors le lien avec certaines interventions d aujourd hui Pour interroger les pratiques contemporaines d ducation populaire jai choisi de revenir sur son histoire plurielle Je vais aller tr s vite Vous m excuserez pour les raccourcis Cela sera peut tre un peu barbare et aride mais les exemples viendront peut tre dans les changes avec vous 151 Alexia Morva Ou apprendre des origines de l ducation populaire La sp cificit de P ducation populaire serait li e troi tement au moment cl de la r volution fran aise d s lors que l on estime que chaque homme est responsa ble vis vis du destin politique commun suffrage universel C est donc au moment o il y a apparition d une pr occupation publique pour P ducation des adultes notamment des milieux populaires que va se cristalliser cette naissance plurielle de l ducation po pulaire C est avant tout dans cette origine une duca tion du citoyen pour lui donner les moyens de sa par ticipation politique C est un premier lien entre l ducation populaire d hier et P ducation au politique actuelle sur laquelle porte ma recherche D s ce mo ment l donc le XIX si cle se dessinent des d bats int ressants pour notre question de la vis e mancipa trice de P ducation puisque de nombreux acteurs se demandent par exemple sl faut ou non donner le savoir au peuple alors m me que P mergence de la question sociale les r sistances ouvri
19. soci t globale dans toute sa complexit environne mentale on est dans une dimension internationale On retrouve dans chaque association des individus form s dans des processus sociaux et ducatifs pro fond ment vari s Presque tous les m tiers sont pr sent s au sein de l association On trouve au moins quelques enseignants ou instituteurs avocat ou m decin les fonctionnaires de diff rents niveaux dans chaque regroupement La pr sence de personnes vi vant l tranger constitue une autre dimension Au trement dit plusieurs cultures plusieurs exp riences plusieurs tendances politiques se rencontrent et sont ainsi f d r es au sein d une m me association Par ailleurs on peut insister sur Paspect communautaire de ces initiatives puisque le point central c est lappartenance au m me village et le fait de disposer d une histoire commune r elle ou imaginaire En r ali t on est face un ph nom ne qui r unit providentiel lement l universel et le local l histoire commune de humanit et l histoire commune des ex villageois Pourquoi ce ph nom ne se d veloppe t il aujourd hui J ai v cu moi m me cette rencontre la fois mou vante et trange En fait une association s tait cr e 1 Chaque association a des membres vivant dans divers pays en Europe L impact de ceux ci est ind niable notamment ceux qui ont une exp rience politique ou associative dans
20. t de la communaut quand on ne peut le faire dans la com munaut cause des turbulences conjoncturelles Pour tant il est int ressant remarquer aussi qu il n y a pas de s paration entre les jeunes et les personnes g es parce que les jeunes ont voulu un espace propre mais qu ils ont continu participer au Papo de Roda Il y a eu une prise de distance sans pour autant casser le dialogue interg n rationnel Nous pouvons dire qu il y a tous les ges dans le Papo de Roda Un jour Celso en invitant une femme Amelinha de quarante ans pour raconter sa vie avec les participants du Papo de Roda a comment Le plus important c est la vie qui pulse tout age C Verrier Merci Lucia LUCIA OZORIO 121 BIBLIOGRAPHIE AGAH H Communaut Paris 2001 BHABHA H K O focal da cultura Belo Horizonte UFMG 2003 BAUMAN Z Comunidade A busca por seguran a no mundo Rio de Janeiro Jorge Zahar 2003 BENJAMIN W Oeuvres II Paris Gallimard 2000 Bosi E Mem ria e sociedade 10 d S o Paulo Editora Schwarcz Ltda 2003 CANEVACCI M Culturas extremas Muta es juvenis nos corpos da metr pole Rio de Janeiro DP amp A Editora 2005 COULON M J et LE GRAND J L dir Histoires de vie collective et ducation populaire Paris L Harmattan 2000 DELEUZE et GUATTARI Mille Plateaux Paris Les Edi tions de Minuit 1980 DELORY MOMBERGER C Les histoires de vie De Vinvention d
21. vait que j allais travailler dessus Il savait donc que ce texte l pouvait tre lu ou entendu par d autres De la famille du c t de ma m re des Casseroles il y a dix g n rations partir de moi ils ont fui de Roumanie Ils ont fui de Roumanie parce qu ils pre naient les gens dans l arm e et lui a fui chez les Turcs parce que les Turcs ne prenaient pas pour Parm e Et ils taient beaucoup de fr res Et l un de ses fr res tait brigand L un a fui jusqu au lac de Negotin et il a fait quelque chose Et les Turcs Pont poursuivi et il est all il a fui vers des roseaux et il est entr dans le ma rais Les Turcs n ont plus couru apr s lui dans l eau des marais Et cette famille de Jon Casserole ils ont suivi le Ruisseau du Diable Savinac et de l ils sont mont s pour tre des serviteurs chez Jovan Citrouille Et apr s ils sont rest s l au dessus Dans cette pro pri t 1 Pour des raisons de police de caract re le choix a t fait d enlever les textes originaux et de ne laisser que la traduction 2 Casserole chaque maisn e poss de un surnom transmis de g n ration en g n ration et qui a t obtenu par une anecdote marquante dans la vie d un anc tre 94 Histoires Texte 1 Jovan Casserole Bah Jovan Casserole est mort Bah il est mort mais qu est ce qu il t a racont d o sont ils venus comment sont ils venus Ah a Eh bien il a dit
22. 180 Saisissement esth tique et m moire retrouv e limpossibilit fr quente de prendre un rendez vous t moigne du m me processus tout comme le deuil la demande devient impossible puisque demander sup pose de reconna tre l objet manquant L impens du manque se prolonge encore en difficult supporter l attente qui y renvoie diff rer les choses La perte est retourn e en un Tout tout de suite tout le temps qui t moigne d un court circuit dans le rapport au temps Rivoyre F 2001 Ainsi les corr lats temporels de Pexclusion dessinent une figure contemporaine du temps v cu qu on peut nommer exil temporel Lesourd F 2006 exil du sujet a la fois par rapport ses temps int rieurs et par rapport a Parchitecture temporelle de la soci t Formation insertion et mergence Les professionnels de Pinsertion constatent r guli re ment que les exclus prouvent de grandes difficult s prendre rendez vous diff rer leurs actions et leurs prises de parole se donner une repr sentation de leur propre histoire Comme le note J Estivill les personnes en situation d exclusion vivent dans une temporalit diff rente de celle du reste de la popula tion Pour elles qui sont aux prises avec les exigences de la survie au jour le jour le long terme n a plus de sens On pourrait dire qu l chelle individuelle il faut autant de temps pour sortir de l exclusion qu il en a
23. 1936 la troisi me la pro fessionnalisation du secteur partir des ann es 1950 1960 et la quatri me tape celle de la colonisation par la logique de l entreprise et de la proximit les ann es 1980 Simplement je voudrais dire que probablement mais c est une question que je vous offre un des effets de cette institutionnalisation savoir la sp cialisation de ces activit s est peut tre ce dont on per oit au jour hui les limites Puisqu aujourd hui P ducation populaire doit tre dans le loisir avec les jeunes s pa r s des autres g n rations et s par ment des enjeux du travail des questions conomiques et politiques Certains forment l hypoth se que cette sp cialisation est un facteur clef dans la perte progressive de la por t e mancipatrice de cette ducation populaire En quoi cela nous claire t il pour imaginer l ducation au politique aujourd hui Premi rement si cette hypoth se est juste cela signifie probablement que pour r inventer ou revisiter l ducation populaire ses acteurs ont peut tre besoin de prendre du recul par rapport cette sp cialisation dans laquelle elle s est incarn e Deuxi me possibilit c est que si la naissance de l ducation populaire s est notamment construite sur la contestation de la trans mission des savoirs telle qu institu e par l cole et au paravant r serv e aux lites ducation pour tous p dagogies ac
24. Socio Anthropologie in Traces n 12 2 semestre 2002 CANDAU Jo l Traces singuli res traces partag es Socio Anthropologie in Traces n 12 2 semestre 2002 CHAUVIERE Michel Ecrire en situation profession nelle les enjeux d une transmission in Les Cahiers de PROMOFAF n 10 mai 2003 DERRIDA Jacques De la grammatologie Paris Les di tions de minuit 1967 RIC UR Paul La m moire l histoire l oubli Le Seuil 2002 SERRES Alexandre Quelle s probl matique s de la trace texte d une communication prononc e lors du s mi naire du CERCOR actuellement CERSIC le 13 d cembre 2002 sur la question des traces et des corpus dans les recherches en Sciences de PInformation et de la Communication Saisissement esth tique et m moire retrouv e chez les personnes en insertion Cette contribution s appuie sur une pratique de m dia tion culturelle formatrice destin e a un public en inser tion en Seine Saint Denis Nous proposons ces per sonnes des temps de d ambulation libre dans des mu s es temps qui sont prolong s par un travail en his toire de vie A l occasion de cette pratique il nous est apparu que les moments de saisissement esth tique v cus lors de la rencontre avec des uvres d art favo risent un mode particulier d acc s la m moire rele vant moins d une vis e que d un laisser venir Le sai sissement esth tique favorise nous semble
25. Tatem directrice de quartier rattach e au service jeunesse de Saint Denis Brigitte Weber formatrice au CERPE Centre d Etudes et de Recherches pour la Petite Enfance Paris Naima Yabi doctorante en histoire l Universit de Paris 8 Avant propos Cet ouvrage fait suite a la journ e d tude du 9 juin 2006 organis e l universit de Paris8 par Layla Tatem et Nicolas Fasseur dont l objectif a t d apporter de nouveaux clairages th oriques sur les probl matiques communes nos recherches au sein du laboratoire de recherche Experice et nos interventions respectives sur les terrains tels que le quartier Allende situ St Denis 93 et le quartier de Belleville situ Paris 75 Une assistance d une centaine de personnes venues de Suisse d Espagne du Portugal du Br sil de Tuni sie d note tout l int r t port sur la th matique abord e lors de cette rencontre cet effet nous re mercions l association PASIHVIF et le collectif 1 Le laboratoire de recherche Experice commun aux universit s de Paris 8 et de Paris 13 travaille les questions de Pexp rience depuis de nombreuses ann es Le terme exp rience se rapporte celle des hommes et des femmes que celle ci soit sociale psy chologique culturelle et surtout ducative Elle est alors per ue en tant que fonction m morielle et prax ologique et de ce fait Experice travaille tout particuli rement l exp rience au pris
26. afin d avoir soit des informations soit de l aide directement Par exemple l association diffuse imm diatement Pinformation concernant un d c s ou une situation d urgence aupr s de tous les membres Nous pr cisons 1 Plusieurs tudes confirment que les associations des ex villageois sont port es par les gens appartenant aux classes moyennes Entre autre l tude r alis e par Passociation de sociologie en 1993 souligne cet aspect Gecekondularda ailelerarasi geleneksel dayanismanin agdas organisasyonlara d n sumi Ankara 1993 47 Mustafa Poiraz au passage que celle ci a r ussi r unir tous les ex villageois quel que soit leur statut social et profession nel De m me ils ont r ussi a int grer les personnes ou familles qui sont install s dans diff rentes villes en Europe Ils ont trouv un syst me de cotisation selon le revenu et la possibilit contributive de chacun afin d avoir un budget cons quent Il nous semble que le niveau de contribution de chacun reste tr s lev du fait du souci personnel de maintenir la r putation pour pr server une image positive au sein de sa communau t d origine Selon l information venant des associa tions l aide la plus pr cieuse concerne le coup de main financier et l accompagnement psychologique pour l enterrement des ex villageois Cette solidarit joue un r le pour d autres c r monies comme le mariage ou les conflits entre les membres de Pa
27. analyse les enjeux grandissant de Histoire effectu e par des amateurs et passionn s par l histoire d un quartier d une commune dans une logique associative L articulation aux enjeux du pr sent est tr s forte Il s agit la d un travail d quipe du GREA Groupe de recherches ethnolo giques de PAnjou li un laboratoire de recherche de PUCO Angers 2005 Marie Jo Coulon continue son travail d explicitation de m moire collective avec Une petite r publique en Vend e M moire de l Aumondi re du Boup re La Cr che Geste di tions d apr s Ren e Poupin et Sylvette Sarrazin avec six autres t moignages et le recueil de Marie Jo Coulon de Claude Burneau et d Etienne Gallien conseillers en du cation populaire Il s agit ici d un village sorte d enclave protestante en terre catholique de Vend e ou comme il est surnomm La petite R publique 143 Jean Louis Le Grand 2006 Yvette Moulin suite a un travail pr c dent avec des assistantes sociales fait ici aboutir un ouvrage r alis partir d ateliers d critures C est l histoire d un quartier nord de Bourges en pleine transformation La Chanc elles Paroles de femmes des quartiers nord de Bourges R seau d changes r ciproques de savoirs de Bourges Ici c est un groupe de plus de 50 personnes qui ont particip P criture des textes comme auteurs Lors de la th se de Micheline Thomas Desplebin Rapport dia
28. constate travers l exp rience de ces associations une d monstration d attachement un territoire et un pass commun sans pour autant avoir un projet d avenir dans le futur D bat La salle Vous parliez du glissement vers une in fluence islamique pour ne pas dire islamiste c est un concept un peu compliqu donc cette influence isla mique aurait remplac ou gagn du terrain sur l influence gauchiste voire marxisant sur ces popula tions villageoises qui migrent vers la ville qui peuplent la p riph rie de la capitale Est ce que cette influence islamique prend la m me forme que ces associations d ducation populaire avec des groupements des co les pour justement avoir une esp ce d ducation popu laire islamique M Poyraz C est une question difficile traiter le mouvement islamique s approprie les m thodes de la gauche il se les approprie parce qu il dispose d un certain savoir faire parce que vous savez lorsque la 56 La m moire collective des ex villageois Istanbul plupart des quartiers populaires taient tenus par la gauche en fait les militants de Pextr me droite et les militants islamistes ne pouvaient pas rentrer dans cer tains quartiers et dans certaines coles c tait interdit Une petite partie du territoire tait tenue aussi par l extr me droite qui tait violente extr mement vio lente et par des militants islamistes Il y avait une al lance entre les nati
29. contribution je vais tenter d analyser P volution des formes de solidarit chez les individus originaires de m mes villages partageant le m me itin raire commun pour s installer dans les grandes villes plus particuli rement dans la m tropole d Istanbul depuis une trentaine d ann es Il faut rappeler que la ville d Istanbul a re u des millions d immigr s venant de la campagne turque depuis des ann es 1970 pour arriver un nombre d habitants avoisinant 12 millions Pour comprendre cette urbanisation exacerb e il suffit de regarder le taux des personnes qui sont n es Is tanbul 37 3 autrement dit plus de 60 des per sonnes viennent d ailleurs Les associations d ex villageois faisant l objet de cette contribution ont vu le jour au sein de cette population issue de la campagne Selon les chiffres venant du minist re de l int rieur en 2001 le nombre d associations r unissant les individus originaires de m mes villages taient de 23322 La 1 Fadime DELI et Jean Fran ois P ROUSE Migrations internes vers Istanbul discours sources et quelques r alit s in Le dossier de PIFEA S rie La Turquie d aujourd hui n 9 2002 2 Ulas BAYRAKTAR Toplumbilim n 17 2003 45 Mustafa Poiraz m me ressource indique que depuis une dizaine d ann es P mergence de ces associations a pris une dimension consid rable Leur nombre s est multipli par cing Suivant cette tendance on peut
30. d appartenance un terri toire un groupe ou autre plut t que d identit Le corollaire de cela comme le concluait M Poyraz c est qu il est indispensable qu il y ait une ouverture du groupe de la collectivit vers l ext rieur Sinon si la construction du groupe se fait dans le cadre d une vi sion autarcique de lui m me il y a un r el danger D ailleurs cette n cessit de s ouvrir aux autres existe m me au sein du groupe Ainsi dans la terminologie des comus es nous travaillons avec la communaut Or formuler cela de cette mani re revient consid rer qu il existe un groupe d habitants homog ne sur le territoire Or la population un moment donn est diverse compos e de multiples sous groupes qui eux m me voluent Il n y a donc pas une communaut mais des communaut s qui changent en fonction du temps des int r ts de l poque des cat gories so ciales L ensemble des habitants du territoire notre communaut initiale r sulte de interaction entre tous ces groupes Cela est tr s difficile a g rer surtout quand on travaille comme a Fresnes sur un territoire de sept communes d Ile de France peupl de 180 000 habitants 83 Alexandre Delarge Deux op rations men es P comus e de Fresnes permettent d illustrer ces propos La premi re est une op ration de collecte participative r alis e au passage du troisi me mill naire C est une exp rienc
31. d couverte des talents Prix du Premier Roman Prix du Sc nario et promouvoir les titres et les auteurs aupr s d un large public Dynamique et innovant le site Internet wwwmanuscrit com propose une plateforme de contenus interactive et r unit autour des blogs d auteurs une source d informations sur la vie culturelle ainsi qu un espace de rencontre pri vil gi entre les communaut s d auteurs de lecteurs et de partenaires actifs Les ditions Le Manuscrit www manuscrit com sont membres du Syndicat National de l Edition www manuscrit com communication manuscrit com T l phone 08 90 71 10 18 T l copie 0148 07 50 10 20 rue des Petits Champs 75002 Paris France
32. de batir des possibilit s de transformation et n fine produire des connaissances sur ces transformations la La premi re ann e a consis t d terminer de quoi nous voulons nous manciper Il ne s agit pas de pr d terminer de quoi il faudrait s manciper puisque l on revisite on r invente Actuel lement ce sont trois sous groupes C est tr s dur c est lourd Il y a un sous groupe qui explore P ducation politique par la voie des relations interculturelles Leur id e est de travailler sur les zones de conflits entre les participants de culture diff rente et partir de cette exploration la b tir un outil pour d battre de la place des relations interculturelles dans leur rapport au poli tique dans les actions ici mais aussi ailleurs dans le cadre international Un deuxi me sous groupe explore les d saccords sur la mani re de s associer et cherche partir de ce qu il a produit comme connaissance et questions partager les diff rents diagnostics et les critiques qu il a pu laborer avec d autres acteurs associatifs Il pro 158 Education au politique et ducation populaire pose d utiliser le th tre forum on retrouve ici la filia tion avec le th tre de l opprim Augusto Boal Paulo Freire etc pour transformer les institutions associati ves aujourd hui pour r duire P cart entre les valeurs affich es de citoyennet et d autonomie et la pratique concr te Et le dernier s
33. de plus descendant de plus caricatural Nous pensons que la recherche action ou 1 Le travail en jeu l enjeu du travail de nouveaux droits dans les politiques publiques pour renforcer la d mocratie actes de l universit d t internationale de la FFMJC 7 11 juillet 1998 Carcans Maubuisson 160 Education au politique et ducation populaire Paction recherche est une modalit vraiment int res sante du point de vue de ce que nous en attendions et que c est une d marche de co formation Le groupe essaie d apprendre poser ses d saccords l int rieur comme l ext rieur de celui ci Il a utilis un certain nombre d outils que ce soit biographique th tral groupes d interviews mutuels ateliers d criture qui me semblent plus appropri s quand m me la prati que revisit e de l ducation populaire Et enfin quatri me et dernier point c tait cette confrontation entre ducation au politique et travail sur la m moire Puisque ducation au politique pose que la neutralit n existe pas la proposition que je vous adresse est de s interroger sur les motivations d un travail sur la m moire Qui souhaite ce travail sur la m moire a fortiori quand il y a des commandes publiques et on a vu ce que cela a produit sur l ducation populaire tous ces moments d institu tionnalisation Est ce dans une finalit r concilia trice Quelle est Pintention quels sont les effets Est ce que
34. difficult de reconnaissance aupr s des autres g n rations Dans ce contexte comment le travail sur la m moire du quartier peut il favoriser l insertion sociale de ces jeunes et quel impact le territoire exerce t il sur ces derniers L impact sur le territoire Le territoire n est pas seulement l espace o vivent les habitants mais c est galement Pendroit o se cr ent des dynamiques d actions qui caract risent Pidentit territoriale Les jeunes ont une facilit raconter les v nements qui se sont produits sur leur territoire Parler de son quartier est indirectement une mani re de parler de soi A travers la parole lorsque les jeunes parlent de leur quartier ils expriment des v nements dont ils ont t t moins Les liaisons qui s tablissent 20 La m moire du quartier entre je et le quartier dessinent leur trajectoire Se lon Pierre Bourdieu 1986 l histoire de vie est la construction d une trajectoire qui est d finit par des positionnements continus d une m me personne ou d un m me groupe dans un espace soumis des trans formations Cette espace c est dire le quartier en ce qui concerne le projet m moire de quartier ne peut tre dissoci de l histoire des habitants Comprendre Phistoire du quartier sans tenir compte de l environnement dans lequel les habitants voluent semble tre un non sens En fait le quartier est un immense r servoir d ima
35. discours balkanique Des mots et des hom mes Paris Fayard 2004 HAGI GOGU T Romanus si Valachus sau ce este romanus roman roman aroman valah si vlah Romain et Valaque ou qu est ce qu un romain un roman un roumain un aroumain un valaque et un vlaque Bucuresti 1939 MASQUELIER Bertrand SIRAN Jean Louis Pour une anthropologie de Vinterlocution Rh toriques du quotidien Logi ques sociales Paris L Harmattan 2000 RADENKOVIC Mirko La r criture de Phistoire dans les manuels de Serbie apr s octobre 2000 Les fonc tionnaires de la m moire sous la direction de Ga brielle Varro Regards crois s sur l ex Yougoslavie Des cher cheurs face leurs objets de recherche et aux v nements sociaux et politiques Paris L Harmattan 2005 SERIOT Patrick Inventer l autre pour tre soi Pinstrumentalisation de la linguistique en ex Yougoslavie sous la direction de Gabrielle Varro Regards crois s sur l ex Y ougoslavie Des chercheurs face leurs 108 Histoires objets de recherche et aux v nements sociaux et politiques Pa ris LHarmattan 2005 SIBLOT Paul De Pun Pautre Dialectique et dialo gisme de la nomination identitaire L autre en discours 1998 sous la direction de Jacques Bres R gine Dela motte Legrand Fran ois Madray Lesigne Paul Siblot Collection Dyalang Montpellier P U Montpellier Praxiling 1999 pp 27 43 SIKIMIC Biljana coord Skrivene manji
36. donc en groupe de pressions C est le cas no tamment des associations patrimoniales c est pour quoi nous avons fait attention pr constituer les groupes avec des gens qui ne faisaient pas partie d associations patrimoniales ou environnementales par exemple Cela n exclut pas qu il y ait eu des personnes qui taient membres de telles associations de d fense de sites mais ils taient minoritaires ALEXANDRE DELARGE Histoires En tant que linguiste je travaille sur une langue appe l e le valaque Les Valaques sont des Roumains de Serbie qui auraient migr dans cette r gion entre le XVI et le XVI si cle Aujourd hui je souhaiterais me pencher sur une histoire familiale qui est racont e en parall le l histoire officielle Ces diverses versions de Phistoire ne sont pourtant pas toujours compatibles Mon expos est bas sur deux enregistrements de mon p re que j ai effectu s l un en 2001 et l autre en 2006 cinq ans d cart entre les deux enregistrements Les histoires en question concernent la migration des Roumains du nord du Danube au sud en Serbie Je vais d abord esquisser l histoire de ces Roumains Valaques Ensuite j tudierai bri vement les deux en registrements Finalement j essaierai de voir ce pour quoi il existe autant de versions de l histoire Qui sont les Valaques Je disais ce sont des Roumains qui ont migr en Serbie mais en fait comment la Roumanie s est elle
37. ducation populaire de Nicolas Fasseur pour la Licence en ligne des Sciences de l Education de Paris 8 68 Les pratiques ducatives de la comm moration m moire l histoire est plus dynamique car elle peut tre r crite en permanence et aussi plusieurs histoi res sont possibles comme nous Pindique G Noiriel Dans le m me temps la m moire peut tre un aiguil lon l histoire notamment celle des migrations Ce sont des historiens amateurs qui les premiers se sont int ress s aux migrants leur histoire familiale et plus globalement leur communaut Puis ils se sont transform s en militants par rapport cette question et l histoire de l immigration est devenue l gitime Pour finir je pense que la pratique ducative de la comm moration est un engrenage vertueux entre le travail de la m moire et le travail de la culture et l ducation populaire c est surtout travailler la culture dans une vis e de transformation sociale D bat C Verrier Questions sur la comm moration sur les plaques sur les sph res priv es et sur l espace public Une question La salle J aimerais que vous nous parliez un peu plus de votre critique par rapport au devoir de m moire D opposer devoir de m moire et travail de m moire me semble tre une question importante parce que le devoir de m moire fait appel aussi des questions de morale de se situer dans une histoire et d
38. dynamique il suffit de voir le nombre de person nes qui se rassemblaient l occasion de la f te de tra vail le premier mai En 1976 77 et 78 on compte plus de 500 000 manifestants la place de Taksim Istanbul Dans cet lan plusieurs quartiers gecekon du ont t construits en une nuit par les gens issus de la campagne et les militants de gauche L exp rience de quartier de 1 Mai bir mayis mahallesi est une excellente illustration pour comprendre l tat d esprit de l poque L exode rural s effectuait dans ce contexte 1 Sema Erder analyse la mutation de ce quartier depuis sa construction par un mouvement de solidarit entre la militantisme politique et les ouvriers issus de la campagne Istanbul a bir kent kondu 1996 51 Mustafa Poiraz marqu par une dynamique ouvri re politis e En d autre terme une fois arriv en ville le villageois tra ditionnel trouvait un espace de solidarit au sein de la classe ouvri re o il d couvrait le monde externe Ce contexte facilitait l ouverture au monde des individus form s selon les normes de la soci t traditionnelle Sans nier l existence de la solidarit entre les ex villageois on peut dire que le contexte sociopolitique jouait un r le tr s important dans le processus de constitution de Pautonomie de Pindividu Le mouve ment syndical et politique la fois brassait les popula tions et emp chait le ph nom ne de repli sur soi de
39. e comme je Pai fait l ancienne conception de l histoire persiste or elle p se dans les Balkans Ce 101 Marijana Petrovic Rignault qui compte ce sont les faits apprendre par c ur Que devient r ellement l histoire des peuples enfin Phistoire du peuple soit l histoire sociale ou Phistoire familiale ou l histoire des migrations et des cultures par exemple Du reste ce ne sont pas les faits eux m mes qui int ressent les gens ici comme ailleurs mais le discours qui est nonc Quelle est la part de la mystification et celle de la r alit N est il pas plus h ro que de motiver une migration par une lutte poli tique et historique plut t que de la motiver par la vente d un morceau de sel par un commerce banal En ce qui concerne ce bref expos j aurais aim voir aussi la part de l h ritage et ou de la trace Quel est Ph ritage de la trace Pour moi surtout pour un tra vail de linguiste comment je prends ces diff rentes couches de migrations qui se superposent et surtout des migrations qui viennent de r gions diverses de la Roumanie o linguistiquement il y a des zones pr ta blies Comment je vais g rer le parler local Com ment je vais essayer de faire une carte dialectale des parlers roumains de Serbie D bat C Verrier Merci des r actions La salle La question la toute premi re est une question de curiosit par rapport ce travail donc deux r cits de vi
40. elle C est aussi une trace du pass un h ritage pr sent depuis pr s de cent ans Nous la su bissons presque car elle s impose nous sans deman der notre avis Je pense aussi a la place de Mai a Bue nos Aires qui est devenue un monument sans aucun ajout sans plaque sans rien Elle est devenue monu ment parce que Pon sait qu il s y est pass des v ne ments On y va pour elle m me il y a cette m moire de la lutte des Folles de Mai Une plaque comm 1 En r f rence la communication Les plaques comm mo ratives entre interlocution et espace public de Nicolas Fasseur le 23 novembre 2006 au LACITO CNRS Paris 3 2 Temps et r cit Le Temps racont Paris Seuil 1985 tome 3 66 Les pratiques ducatives de la comm moration morative c est les deux la fois On peut passer de vant sans la voir elle fait partie de notre paysage et nous la consid rons tel un monument Puis 4 un mo ment donn nous nous approchons d elle et nous prenons connaissance de ce qui est inscrit dans la pierre Elle prend alors un statut diff rent la plaque comm morative devient alors un document que l on peut consulter toute heure dans l espace public C est tout Pattrait de la notion de trace objet de prati ques ducatives car elle est porteuse de connaissance comme nous venons de le voir mais il faut en m me temps avoir un minimum de connaissance pour la d crypter Par exemple pour bien c
41. est impor tant car il favorise le travail sur soi m me et la cons cientisation des points positifs permet d acqu rir une meilleure confiance en soi De plus il a favoris les changes interg n rationnels en filmant des interviews la ludoth que Cette espace leur paraissait tre un endroit propice pour confronter la parole des jeunes celle des adultes L intervention de Naima Yabi a permis des jeu nes du quartier de participer la discussion Ces 28 La m moire du quartier changes taient riches et tr s mouvement s car les questions soulev es sur la deuxi me phase du projet retour aux sources leur ont permis de confronter leurs opinions contradictoires sur le colonialisme la guerre d Alg rie ind pendance les sources la stigma tisation comment en sortir La culture de l exil tra vers les chansons Ce projet M moire de quartier a mobilis du temps des nergies et il a r clam un grand investissement des participants D bat La salle Les jeunes ont ils pu s exprimer sur le travail effectu car souvent cela fait rebondir la r flexion L Tatem Il est pr vu de se r unir La semaine prochaine afin de visionner le court m trage Cette tape est incontournable dans le d roulement du pro jet m moriel car elle permettra de poursuivre le travail de m moire et d analyser impact de cette production m morielle sur les jeunes La salle J avais not un l ment tr
42. et Michel Le Thomas Stains dans le 93 Aline Cordier Salomon St Maximin Oise Agn s Le Grix de la Salle int ress e par la dimension ducative avec des personnes g es Ayant particip Patelier d Andr Vidricaire ou l ayant rencontr plusieurs personnes viennent r guli rement ou occasionnellement telle ou telle rencontre d Hivicol Odile Descamps Patricia Vignaud Jocelyne Vovard Dani le Sivy Mairand En septembre se d roule un colloque tr s impor tant est organis l Universit du Qu bec Montr al UQAM autour d Andr Vidricaire de Patrick Brun et de Claire H ber Suffrin ayant pour titre R seaux et his toires de vie de collectivit Il r unit une soixantaine de per sonnes une douzaine de membres du Mouvement des R seaux R ciproques d Echanges de Savoirs MRERS Claire H bert Suffrin est auteur de plu sieurs livres sur cette question fondatrice et animatrice de ce r seau d ducation populaire Yvette Moulin membre du MRERS va s attacher articuler atelier d critures et m moires professionnelles et de quar tier 134 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective De nombreux acteurs travaillant dans ce champ par exemple Jacqueline Monbaron travaillant une th se sur Particulation entre histoire de vie individuelle et histoire institutionnelle collective notamment tra vers les parcours institutionnels des formateurs Une
43. fallu pour en arriver l 2004 p 107 Quand on sait que en mati re d insertion les financements sont at tribu s en r ponse des appels d offre n autorisant pas de dur e d action de formation sup rieure six mois il devient clair que l accueil de ces publics constitue une v ritable gageure et repose sans doute sur l laboration 181 Brigitte Weber et Francis Lesourd de temps formateurs sp cifiques Lesourd F 2001 qui de plus en plus s av rent institutionnellement introuvables Comment alors penser dans le champ de la for mation insertion ces notions de projet de motivation de d sir en tenant compte des effets de exclusion sur la temporalit v cue des sujets Manifestement on ne peut tabler dans la plupart des cas sur une motiva tion sur un d sir pr existants qu il suffirait de r v ler par le truchement de quelque p dagogie particuli re ment astucieuse C est davantage une mergence qui serait favoriser la remise en route d un processus motivationnel Weber B 2000 Nous d crivons ci dessous notre pratique visant construire les condi tions de telles mergences Pratique mus ale et histoires de vie Durant les six mois de stage nous proposons des moments de d ambulation libre dans des mus es Oc casions d exp riences esth tiques ces d ambulations sont ensuite prolong es au centre de formation par une proposition d criture qu est ce que a vo
44. finition de trois emplois majeurs du mot trace Ric ur 2000 La trace affective est la trace psychique La trace corporelle c r brale corticale est la trace mn sique et la trace crite sup port de Phistorien De m me que P Ric ur associe la trace la fois comme une empreinte et comme un indice Cette conception de la trace recouvre t elle la vi sion de J Candau Ce dernier a toujours t confront a la trace Il la distingue comme objet comme une archive et de ce fait elle ne symbolise que laspect mat riel C est a dire que la trace se d finie comme une chose comme des crits qui se gardent si on la consid re comme une archive Notons encore que 173 Estelle Sengmany pour lui l empreinte repr sente un indice et non un symbole De plus pour comprendte le sens de la trace il faut tenir compte de la notion de repr sentation Ce qui signifie que Pabsence tient un r le capital Tout ceci cr e la notion de sens Les traces singuli res comme les traces olfactives se transforment souvent en traces partag es Ceci permettant a la trace de se transformer en signe D apr s J Y Boursier la trace fait r f rence la m moire au marquage et au terri toire Elle n a pas de limite Il faut savoir qu elle est souvent associ e une odeur un espace et une odeur int gr e au lieu La trace devient un support de transmission entre individus entre g n rations Elle permet donc de dialoguer et
45. l on masque des conflits Ou est ce que l on travaille au contraire sur l mancipation des gens qui sont concern s par ce travail l et au quel cas pour moi cela remplit ou cela rejoint l ducation au politi que dont je parlais tout Pheure que je recherche D bat C Verrier Je propose que l on prenne deux ques tions sur la th matique qui vient d tre d velopp e l ducation populaire l ducation au politique Puis de peut tre terminer la journ e avec des questions d ordre plus g n ral relatif Pintitul m me de la jour n e territoire m moire ducation populaire En es 161 Alexia Morva sayant peut tre des petits retours en arri re sur ce qui aurait pu tre dit et aurait pu vous frapper particuli rement durant la journ e Donc je propose que l on commence par deux questions deux r actions sur cet expos La salle Cet enthousiasme m a rappel un mou vement en Allemagne On a dit que leurs critiques affaiblissaient la conscience de politique g n rale Ils se sont si bien auto duqu s entre eux qu ils n ont pas vu ce qu il se passait ext rieur Je ne trouve pas que cette critique est d plac e m me si elle est tr s dure avaler puisque je trouve leur approche p dagogique bonne I y a des lections l ann e prochaine Je vou drais demander est ce que vous avez des approches d analyse plus globale Est ce que vous lisez vos en nemis par exemple
46. l existence d une forte demande sociale en vers la question de Pimmigration Plusieurs historiens se sont empar s de cette derni re comme objet d tude sous forme soit de monographies ou soit d analyses de l opinion publique Phistorien du temps 1 Amos FUNKENSTEIN Collective Memory and Historical Consciousness in History and Memory 1989 I n 1 p 11 2 Andrea REA Maryse TRIPIER Sociologie de l immigration Paris La d couverte Collection Rep res 2003 122 p 3 Marie Claude BLANC CHALEARD Les Italiens dans l Est parisien Une histoire d int gration ann es 1880 1960 Rome Ecole fran aise 39 Naima Yabi pr sent d veloppe au d but des ann es 80 les recher ches d di es a immigration cat gorie au coeur des pr occupations de la soci t civile Ainsi dans son ouvrage Le creuset fran ais G rard Noiriel nous rappelle le mythe fondateur de la nation ancr e dans une m moire collective bas e sur 1789 ainsi Pimmigration du XIX et xx si cle n a pas sa place dans l identit fran aise et donc dans sa m moire collective bas e sur cette pisode charni re de l Histoire de France C est cet tat de fait qui pousse les citoyens fran ais descendants d immigr s reven diquer ces m moires particuli res Ainsi l usage public de Phistoire d finit par Habermas prend son sens dans les multiples travaux d historiens du temps pr sent largissant la base des mat riaux pour l
47. manifestations collectives ou de publications significatives pour le travail propos Dans celui ci apparaissent plus nettement des prota gonistes Tous ne sont pas toujours cit s Cet histori que se heurte la question pist mologique des d fini tions des histoires de vie collective ou communautaire Celui ci a pour m rite de constituer une base de dis cussion et donc n cessite d tre critiqu interrog 125 Jean Louis Le Grand amend pour pouvoir constituer ult rieurement un document de r f rence pour l histoire de cette sensibi lit au sein d ASIHVIF Ce bref historique est modeste dans la mesure o tous les chercheurs de ce champ ne sont pas partie prenante de Passociation en question mais sont proches ou plus lointains Par ailleurs d autres personnes d autres groupes travaillent sur ces questions sans que le lien ne soit fait et pas toujours connu entre Passociation et eux Au d part il s agit d un document interne d un groupe de travail qui tente de faire le point il s enrichit de certaines suggestions Les limites du pr sent travail sont importantes les sources sont partielles et approximatives ethnocen tr es sur l association et gocentr es accordant une place importante au t moin et Pacteur que je suis C est donc un travail interm diaire limit son propos une base de travail destin tout chercheur qui veut s emparer de ces questions l amender le critiquer le
48. nouvelle du 87 Alexandre Delarge territoire qui correspondra une fa on de construire une partie de la m moire du territoire ce qui constitue une probl matique de mus es Cette d marche patrimoniale posera in vitable ment la question de la collecte aujourd hui de la m moire de demain Question qui constitue une vraie gageure parce qu il est tr s difficile de d finir ce qui est du patrimoine ou ce qui sera du patrimoine sans le recul du temps c est dire sans recul critique Notre hypoth se comme cela c est v rifi dans la premi re exp rience voqu e ci dessus est que les m thodes participatives peuvent nous aider dans ce travail Ce sont les habitants qui jugent de ce qui est int ressant ensuite l quipe de P comus e peut se r approprier cette parole pour la passer au crible de son analyse et d boucher sur une r flexion int grant au moins ces deux points de vue La m thode mise en place n est pas neutre elle g n re ses propres conclusions qui n auraient pas t les m me si nous avions travaill en salle d apr s des documents des photographies etc Dans la restitution qui sera faite des visites d couverte il y aura trois niveaux de restitution Un premier niveau tr s spontan qui se d roulera trois semaine apr s la promenade nous proposerons une mini exposition dans un lieu public accompagn e d un petit d pliant Le deuxi me niveau se fera sous la forme d une e
49. s particulier c est l appropriation de l espace Il y avait un jeune qui disait h c est ma rue a Et puis il y a Momo qui habite au cinqui me On constate que cet espace d habitation a une autre signification pour les jeunes C est une partie int grante de leur identit Le plan o Pon voit un jeune regardant une photo aux archives municipales voque ce constat cet effet je ne savais pas s il se regardait ou si c tait un membre de sa fa mille ou bien son quartier Par la suite j ai compris que c tait les immeubles de sa cit Il regardait la photo comme si c tait lui Quel est Pobjectif de leur faire 29 Layla Tatem d couvrir les archives de leur quartier dans la continui t de leur travail de m moire L Tatem Pourquoi travailler sur Phistoire de Phabitat social Comme je vous Pai mentionn le quartier fait parti de leur histoire La construction des grands ensembles r pondait des besoins cono miques de modernisation du pays et d immigration Leurs parents ont particip la reconstruction du pays et ces points int grent leur histoire Le travail sur le quartier est donc implicitement un travail sur leur pro pre histoire J ai donc favoris cette d marche afin d outiller les jeunes dans ce travail de m moire Com prendre le cheminement de son histoire et s interroger sur celle ci sont galement des facteurs permettant sa construction identitaire C Verrier On va p
50. structures et y participe La salle Mais pourquoi que des gar ons C Verrier Alors ultime question L Tatem Les services de la jeunesse sont des secteurs tr s peu f minis s Cette situation est un v ri table probl me Il me semble que la politique des grands fr res a masculinis les services jeunesses et les repr sentations mentales n gatives qu ont les person nes sur ce secteur ne favorisent pas cette mixit De plus mon ancrage sur le quartier date de septembre 2004 il faut du temps pour construire du lien avec les habitants et les jeunes filles C Verrier J aimerais dire quelques mots sur ce film Ce qui m a sembl tr s symbolique dans ce court m trage est le plan o l on voit ces deux jeunes des cendre dans les archives On descend dans les archi ves un lieu obscur et paradoxalement on est tr s clai t Cela fait r sonance avec cette affiche de cin ma Les yeux clairs et aussi avec le th me d aujourd hui m moire territoire et perspectives d ducation popu laire On comprend maintenant comment carte et territoire se compl tent Il ne faut pas confondre le territoire avec sa carte mais il y a quelque chose qui apr s la r habilitation se recompose dans une sorte d imaginaire compos d une carte o Pon dit c est ma rue On constate bien que ces jeunes revisionnent en quelque sorte ou ils imaginent ce qu ils ont perdu le souvenir de ce que fut leur existence dans c
51. t prise d appeler cette m me population des Valaques Pourquoi Si Pethnonyme Roumain est gard ces Roumains de Serbie vont peut tre vouloir se rallier aux autres Roumains aux fr res de Roumanie Les Serbes souhaitaient viter des vell it s s paratistes roumaines A partir de ce moment l les Valaques n ont plus le m me nom leur identit est chang e 1 L ensemble des vari t s linguistiques nord danubiennes est appel daco roumain au sein duquel on trouve entre autres les dialectes banatien et olt nien Le roumain a t standardis au dix neuvi me si cle au contraire des vari t s de Serbie qui sont rest es de tradition orale Le parler de Valakonje r sulte d une superposition des dialectes banatien et olt nien 92 Histoires Pour exemplifier cette id e je vais vous citer un voyageur qui a travers la Serbie et qui d crivait au fur et mesure son entourage Je veux montrer opposition entre les diff rents noms donn s je partis le 20 juin 1905 d Aleksinac pour passer par ces r gions de Serbie dans lesquelles vivent les Roumains que nous appelons Valaques d habitude Je sais qu a ce propos beaucoup de nos patriotes soucieux pencheraient la t te significativement et di raient que j accomplis une trahison envers la Pa trie quand je me permets de parler de Roumains de Serbie beaucoup pensent qu il vaut mieux les cacher ou au moins les pass
52. tique et m moire retrouv e prendre en soi la diff rence et le manque au sein d un Moi dont Punit serait maintenue sans mensonge et dans un pr caire mais s duisant quilibre p 179 Ajoutons que pour Guillaumin la rencontre du sujet et de l uvre d art suppose une position tr s par ticuli re Cette exp rience comme exterritorialit re l ve en effet d une part d une mise hors de soi dans l uvre de ses propres processus psychiques Mais d autre part elle s accompagne aussi d une mise en soi l int rieur de soi de l uvre le saisissement esth tique ici privil gi rel ve en fait d une identification perceptive ou cognitive en bloc p 12 En d autres termes du psychique se d place entre le soi et Pceuvre le moi se d cale vers l uvre et l uvre se diffuse dans le moi Pexp rience du saisissement re pose sur le maintien dans Pappareil psychique de Pamateur d une certaine confusion de recouvrement entre la repr sentation de soi et celle de l objet p 179 Ces l ments nous permettent de commencer a penser la relation entre saisissement esth tique du spectateur face l uvre d art et remise en route du processus motivationnel en formation Le saisissement esth tique initierait une sorte d oscillation entre le sujet et l uvre permettant au premier de d poser temporai rement sa probl matique dans l exterritorialit de la
53. travail de deuil multiple si au plan profes sionnel l mergence de sa motivation d bouche sur une inscription en formation d ducateur sp cialis elle se retrouve comme elle nous le pr cisera par la suite en situation de devoir accepter que les gens de sa cit ne la reconnaissent plus Ainsi le saisissement esth tique situe dans le m me mouvement le spectateur Pinterface des trois dimensions affectives l uvre meut cognitives elle fait penser et sociales renvoyant une histoire une m moire collective elle favorise les jeux d chos entre celle ci et l histoire personnelle Au del du jugement de gout ce type d exp rience constitue une occasion de sens et permet une connaissance de soi Caune J 1999 Temporaliser son parcours Interrogeant les v cus temporels des personnes en transition F Lesourd quant lui porte tout particu li rement son attention sur les exp riences parfois tr s fugaces de hors temps de mise en suspens du temps chronologique qui peuvent tre notamment v cues lors des d ambulations mus ales Celles ci constitueraient des conditions des transitions existen tielles 192 Saisissement esth tique et m moire retrouv e Des hors temps g n rateurs d histoire De tels moments de hors temps ont t interrog s par diff rents psychanalystes Selon A Green le temps transitionnel en tant que tel est un temps hors du temps temps pote
54. y a une plaque Depuis cet ate lier les participants m assurent qu ils regardent plus attentivement les fa ades et les plaques Aussi ce groupe a t constitu volontairement au tour de trois g n rations voire quatre afin de provo quer des liens interg n rationnels car il est possible d y observer des pratiques ducatives entre g n rations lorsqu elles se penchent sur leur propre histoire Ce petit groupe a inventori tous les quinze jours le sa medi de mars juin 2006 dans leur quartier chaque borne historique de la Ville de Paris chaque plaque comm morative et autres traces du pass d cel es lors de ces explorations La taille du groupe est tr s varia ble mais il existe un noyau dur compos de trois da mes tr s volontaires De temps en temps un monsieur nous a accompagn il est aussi tr s int ress mais son travail l emp che d tre chaque fois pr sent Enfin il y a des plus jeunes qui sont venus sporadiquement Il me semble aussi utile de pr ciser que cet atelier est enti rement bas sur la participation car ce n est pas une activit parachut e compl tement encadr e et d ailleurs le centre social du Picoulet a vraiment jou le jeu Aussi la question de Pencadrement s est pos 64 Les pratiques ducatives de la comm moration Faut il encadrer pour rassurer les participants ou faut il donner des espaces de libert pour construire de nouveaux possibles La recher
55. 0 41 Naima Yabi voie une interrogation de l historien sur la place de Phistoire et de la m moire de immigration en France qui fait aujourd hui partie int grante de notre histoire sociale Comment comprendre en effet les restructu rations industrielles du xx si cle la fin des mines ou la restructuration automobile des ann es 80 sans s int resser la m moire particuli re de l immigration en France Bien s r d autres domaines de notre his toire et de notre sociologie croisent des probl mati ques sp cifiques l immigration La demande sociale influence donc les techniques et les objets d tude de Phistorien mais historien citoyen peut et doit devancer impulser cette demande sociale comme l on fait cer tains pionniers associatifs ou universitaires NAIMA YABI 42 BIBLIOGRAPHIE HABERMAS Jurgen De l usage public des id es Paris Fayard 2005 HALBWACHS Maurice Les cadres sociaux de la m moire Paris Albin Michel 1994 LAVABRE Marie Claire Revue francaise de sciences politi ques volume 44 n 3 1994 LINDERBERG Daniel Guerres des m moires en France in Vingti me Si cle n 42 1994 TRAVERZO Enzo Le pass mode d emploi histoire m moire politique Paris Editions La Fabrique 2005 ZVETAN Todorof Les abus de la m moire Paris Atlea 1995 La m moire collective des ex villageois a Istanbul rencontre de l universel et du local Dans cette
56. 1999 source Wikip dia 75 Nicolas Fasseur par le 17 octobre 1961 falsifier elles m mes l histoire parce que c tait insupportable Est ce qu il n y a pas un moment donn besoin de se retrouver se coller des traces comme cela De d sesp r ment s inscrire Est ce que la m moire ne met pas jour l histoire un moment donn N Fasseur Vous disiez au d but de votre inter vention que ce sont les politiques qui posent les pla ques Pas toujours Dans le cas de la Lib ration de Paris les trois quarts des plaques ont t appos es par les habitants du quartier C est pour cela que j ai choisi ce champs d tude Ainsi les premi res plaques ont commenc d tre pos es d s le lendemain Le 27 ou 28 ao t 1944 des habitants des voisins la famille fixaient sur les fa ades des bouts de carton sur lesquelles on pouvait lire crit la peinture Ici a t tu untel L institution a croul devant des demandes de poses de plaques alors qu il n y avait rien de pr vu par rap port ces d marches et elle a du organis rapidement ce service pour pouvoir les g rer Mais les plaques ont t pos es tr s rapidement comme Pattestent des pho tographies que j ai vues elles sont en carton Cette urgence est toujours actuelle Ainsi il y a quelques jours jai vu une plaque en carton avec des fleurs en m moire d une veille dame du quartier qui a t vic time d un accident de la rou
57. 9 THOMAS Paul Louis coord Points de vue crois s sur le serbo croate bosniaque croate mont n grin setbe in Revue des tudes slaves n 75 fascicule 1 Pa ris Centre des tudes slaves 2004 VARRO Gabrielle coord Regards crois s sur Lex Yougoslavie Des chercheurs face leurs objets de recherche et aux v nements sociaux et politiques Paris L Harmattan 2005 ZBUCHEA Gheorghe Rom dnii timoceni Rumuni u Timockoj krajini Les Roumains du Timod Timisoara Editura Mirton 2002 La parole le collectif et la r sistance Les cercles des histoires de vies en commun Je travaille l universit de PEtat de Rio de Janeiro et je fais une recherche dans la zone nord la p riph rie de la ville de Rio Aujourd hui je vais essayer de vous donner ma r flexion sur les histoires orales de vie et les communaut s pauvres a Rio connues comme fave las Cette recherche est faite dans la communaut de Mangueira a partir d une convention entre l universit de PEtat de Rio de Janeiro UERJ et la Fondation Carlos Chagas d appui la recherche de l Etat de Rio de Janeiro Cette recherche s appelle Papo de Roda Les personnes ag es racontent leurs histoires aux jeunes pour qu ils racontent les leurs C est une recherche sur les histoires orales de vie collectives histoires de vie que l on construit ensemble qui nous aide compren dre cette notion de communaut Celso un habitant de
58. ATD Quart Monde est soutenu en juin l Universit de Tours sous la direction de Gaston Pineau A la rencontre de Ge n ve de PASIHVIF sur les temporalit s longues en formation se trouve une communication de G Pineau Les rem morations comme production d historicit s par passage de t moins entre g n rations Histoire du groupe de travail Andr Ripoche 131 Jean Louis Le Grand 1998 Parution de deux ouvrages d Hugues Dionne Pun r cit d une exp rience d histoires de vie d une com munaut villageoise et l autre de m thodologie li e au d veloppement Raymond Baudry H Dionne et le Collectif de re cherche de St Cl ment PQ En qu te d une communaut locale Une mobilisation territoriale villageoise Le conflit postal de Saint Cl ment R cit Editions Trois Pistoles GRI DEQ 1998 H Dionne avec la collaboration de l Institut de d veloppement Nord Sud Le d veloppement par la recher che action Paris L Harmattan 1998 H Dionne sociologue l universit de Rimouski est galement l un des animateurs du R seau Qu b cois pour la Pratique des Histoires de vie RQHV avec D Desmarais Il est par ailleurs membre du Col l ge coop ratif fond par Henri Desroche et il a tra vaill sur les questions de d veloppement notamment en Afrique et au Qu bec rural A l Universit de Ri mouski il est avec Serge Lapointe l un des inspirateurs des histoires de vie qui r unit une
59. Cette quipe est surtout compos e de deux Serbes et d une Roumaine Mais les Serbes ont du apprendre le roumain standard pour aller faire des enqu tes sur le terrain et en m me temps la coll gue Roumaine parle le vrai roumain standard Le probl me c est quand on est roumanophone de roumain standard et qu on ar rive chez des gens qui n entendent pas cette variante l cela cr e un d calage Je ne lai peut tre pas suffi samment expliqu tout l heure Les Valaques veulent se distinguer la plupart du temps des Roumains parce que pour eux les Roumains parlent une langue stan dard y compris avec des termes import s du fran ais et de Panglais Ils veulent se distinguer d eux aussi par rapport l histoire r cente celle du vingti me si cle 1 En dehors de Radu Flora 2 Il s agit de Biljana Sikimi Annemarie Sorescu et de Svetlana irkovi travaillant au sein de l Acad mie Serbe des Sciences et des Arts Institut de Balkanologie Srpska Akademija Nauka i Umetnosti Balkanoloski Institut 104 Histoires dans laquelle ils ne se reconnaissent pas Le parler local des Valaques a volu au contact du Serbe et d s qu ils leur manque un terme ils vont utiliser un terme serbe Les trois quarts du temps ils ne veulent pas s identifier comme des Roumains Par contre il existe des s paratistes qui veulent aujourd hui une ind pen dance Souvent les entretiens se passent dans de bon nes con
60. DIONNE H En qu te d une commu naut locale Une mobilisation territoriale villageoise Le conflit postal de Saint Cl ment Editions Trois Pistoles GRI DEQ 1998 BON Francois Daewoo Paris Editions Fayard 2004 BOURDAGES Louise LAPOINTE Serge RH AUME Jac ques dir Le Je et le Nous en Histoire de vie Paris L Harmattan 1998 146 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective BRUN Patrick Emancipation et connaissance Les histoire de vie en collectivit Paris L Harmattan 2001 CARTERON Benoit L engonement associatif pour l Histoire locale Le Cas du Maine et Loire Paris L Harmattan 2004 COULON Marie Jo Une petite r publique en Vend e M moire de l Aumondiere du Boup re La Cr che Geste di tions 2005 DIONNE H Le d veloppement par la recherche action Paris L Harmattan 1998 FAJARDIE Fr d ric Metalenrop Paroles ouvri res Paris Mille et une nuits 2003 HONNETH Axel La lutte pour la reconnaissance Paris Cerf 2000 LE CROM Jean Pierre M moires du camp Souvenirs d une cit ouvri re du XX si cle St Herblain 1987 LE GRAND Jean Louis COULON Marie Jo Histoire de vie collective et ducation populaire Les entretiens de Passay Paris L Harmattan 2000 LEVARAY Jean Pierre Putain d usine Paris Editions L insomniaque 2002 LEVARAY Jean Pierre Classe fant me Chronique ouvri re Paris Le Reflet 2003 147
61. Est ce que vous connaissez les strat gies de vos ennemis Al Morvan Je vais prendre plusieurs questions je pense C Verrier Bon une deuxi me question La salle Sur Pobjet sujet cela m a rappel un peu l acteur dans le travail social animation dans une perspective de rencontre des individus acteurs Dans cette perspective l on consid re que nous ne sommes pas acteurs Le rapprochement objet sujet concernant les gens qui s occupent du travail social Est ce que cela rejoint la m me logique ou pas Cela me para t un peu contradictoire par rapport l ducation la politi que En fait je ne les oppose pas parce qu il y a un rapprochement ce niveau l entre objet sujet le tra vail social P ducation populaire et P ducation la politique Al Morvan Sur les approches d analyse globale c est une tr s bonne question Un des probl mes que 162 Education au politique et ducation populaire nous rencontrons dans le groupe c est la hi rarchie des savoirs partir du moment o il y a des gens qui sont certains qui ont fait des tudes l universit qui ont t chercher lire lire norm ment Il y a un cart sur lequel on essaie de travailler et qui a un lien mon avis avec votre question de l analyse globale Ce qui ressort par rapport cette question je trouve c est pour moi qui ai pu lire les travaux par exemple de Luc Boltanski sur l esprit du capitalisme c
62. Gaston LE GRAND Jean Louis Les histoires de vie Paris P U F 1993 PINEAU Gaston MARIE Mich le Produire sa vie auto formation et autobiographie Montr al Edition St Martin 1983 MAKOTO Suemoto De Pautoformation et de ducation populaire au Japon in CARRE Philippe MOISAN A dir L autoformation un fait social Paris L Harmattan 2002 VERRIER Christian Poser le sac Journal de Gr ve 1995 Sainte Gemme Presses Universitaires de Sainte Gemme 2005 VIDRICAIRE Andr BRUN Patrick Le croisement des savoirs Quand le Quart monde et l Universit pensent ensem ble Paris Editions de l Atelier Editions Quart monde 1999 Education au politique et ducation populaire Ecrire apr s autant de t moignages aussi passionnants n est pas facile d autant que je suis apprentie cher cheuse puisqu il s agit d un tout d but de travail de doctorat engag apr s dix ann es d exp riences au sein de diff rents mouvements d ducation populaire l ducation populaire labellis e celle qui a un agr ment aujourd hui et qui est parfois bien en peine de faire un travail d mancipation aujourd hui Justement ma recherche porte sur l ducation au politique comme pratique d mancipation et de transformation sociale que l on peut voir comme un d tour pour in terroger le sens des discours et des pratiques d ducation populaire dans une perspective mancipa trice Vous comprendrez d
63. Gr ve 1995 Presses Universitaires de Sainte Gemme La gr ve en question est celle v cue par un cheminot la Gare du Nord en 1995 L auteur est devenu maitre de conf rence en Sciences de l ducation apr s une th se remarqu e L autodidaxie l infini des possibles Dans le m me type Pouvrage Infirmi res le savoir de la nuit P U F 2001 Anne Perraut Soliveres raconte le quotidien d un service hospitalier la nuit Fruit d une th se de Paris8 direc tion Ruth C Kohn celle ci a t laur ate du Prix Le 141 Jean Louis Le Grand Monde de la Th se C est aussi une enqu te sur le m tier d infirmi re et une explicitation tr s pouss e de la position de praticienne chercheuse Dans nombre de ces ouvrages l on peut voir aussi les implications et les risques d une parole de l int rieur Au Service de Communication interne de la Ville de Saint Brieuc Madeleine Ropars a t ma tre d uvre d ouvrages Tranches de vie Elle prend contact avec PASIHVIF pour rencontrer d autres per sonnes ayant ce type d exp riences En publiant d s 1999 des recueils de r cits de vie des employ s muni cipaux partie la retraite l ann e pr c dente elle rend hommage ces travailleurs Un travail soign sur la dimension photographique caract rise l ouvrage Les textes sont pur s et simples 2005 L ouvrage Penser la dimension humaine l h pital para t chez Seli Arslan Il est cop
64. II si cles Ainsi il existe une r elle disproportion dans le discours Quels sont les probl mes pos s par ce qu on peut appeler de la d sinformation Certes on peut argu menter par le fait qu il y a eu la romanisation des Bal kans On peut dire que ce sont des descendants de ceux qui ont t romanis s par les Romains et dans ce sens c est vrai les Valaques sont des r sidents anciens des Balkans descendants des Daces Oui mais il ne 1 Je ne sais pas s il faut mettre des grands H ou des petits h je laisse les anthropologues historiens etc d cider 99 Marijana Petrovic Rignault faut pas oublier que ces Valaques sont li s aux Rou mains linguistiquement et qu il y a eu une migration r cente du nord vers le sud du Danube Il est inima ginable d un point de vue linguistique que les Valaques actuels maient pas boug de ces terres Le probl me est de conna tre la v rit d essayer de lire ces histoires et de les lire travers les lignes parce que je le rap pelle on se situe dans les Balkans Dans les Balkans celui qui raconte l histoire est celui qui d tient le pou voir C est celui qui d finit l identit d aujourd hui qui oriente directement les votes et qui peut pr parer les guerres du futur Tout d pend de P nonciateur et de la personne qui coute du public et des contextes historique politi que et social Ainsi il y a une reconstruction chaque narra
65. Jean Louis Le Grand a publi une s rie d articles et de rapports sur des pro bl matiques li es aux objets de sa th se trans formations des territoires cr ation d activit s forma tion et transactions sociales formation actions et re cherche actions En d cembre un document de formalisation de la d marche Histoires de vie collectives et formation recherche action est propos par Patrick Brun et Andr Vidricaire Ce document est une proposition qui s adresse tout groupe social d sireux d crire son histoire de vie collective Il met en avant une m thodologie un horizon d attente des conditions pr alables Il envisage Pusage en d veloppement local propose des l ments pour un cahier des charges et des l ments de modalisations suivant les savoirs exp rientiels pratiques objectiv s ainsi que les r les des protagonistes La r f rence la th orie de Ric ur de la mimesis est pr sente 2000 En f vrier Pouvrage Histoires de vie collective et ducation populaire Les Entretiens de Passay est publi par Marie Jo Coulon et Jean Louis Le Grand coord chez L Harmattan Outre ceux tant pr sents Passay Pierre Simiand Alain Tartier Christian Chenault Jacques Andr Claude Naud Gaston et Fran oise Pineau Claude Burneau il contient des contributions d Andr Vidricaire J F Chosson Peuple et Culture de Patricia Eppe sur la vid o participative et Chris tine Burnet sur l at
66. M moire territoire et perspectives d ducation populaire Sous la direction de Nicolas Fasseur M moire territoire et perspectives d ducation populaire ditions Le Manuscrit Les maquettes de ouvrage et de la couverture sont la propri t exclusive des ditions Le Manuscrit Toute reproduction est strictement interdite Editions Le Manuscrit 2008 www manuscrit com ISBN 978 2 304 00248 5 livre imprim ISBN 13 9782304002485 livre imprim ISBN 978 2 304 00249 2 livre num rique ISBN 13 9782304002492 livre num rique Sommaire Avant propos par Layla Tatem et Nicolas Fasseur 11 La m moire l immigration et le territoire 17 La m moire du quartier et les politiques de d molition et de reconstruction Quels enjeux par Layla Tatem ini np sente 19 Histoire m moire et immigration essai de d finition Pat Naina ADP Sun un Muni re tsar 35 La m moire collective des ex villageois Istanbul rencontre de Puniversel et du local par Mustafa P yt RSR ae 45 La trace Pobjet et Poralit sers 61 Les pratiques ducatives de la comm moration pat Nicolas PASS E mes in nee 63 D marches participatives dans les comus es par Alexandre Delarge sde sr 81 Histoires par Marijana Petrovic Rignault ccc 91 9 M moire territoire et perspectives d ducation populaire La parole le collectif et la r sistance 111 Les cercles des hist
67. Mangueira m a dit que pour travailler pour habi ter dans la communaut et pour vivre en communaut il faut l aimer Je trouve cela important parce que j essaye de r fl chir sur la communaut en tant que praxis en tant que processus C est tr s important parce que c est une notion politique historique du commun qui a tout un rapport avec les histoires des mouvements sociaux Rio de Janeiro et Sao Paulo principalement La demande de reconnaissance est un 113 Lucia Ozorio fondement anthropologique comme le dit Jean Louis Le Grand Il me semble que les histoires orales de vies en commun contribuent r fl chir sur la notion de communaut en tant que praxis dans ses particularit s g n alogiques Pourquoi Parce qu il s agit d une toute une g n alogie des rapports de force des rapports de pouvoir de r sistance quotidienne dans le tissu social On consid re le tissu social charg de tensions de conflits et de diff rence Cela veut dire que nous sommes dans le sein de la multiplicit et de la diversit Pour prendre en compte le processus historique on peut se rapporter aux ann es 1970 1975 o nous vivions la dictature au Br sil ce moment l il y avait travers les mouvements sociaux tout un rejet Pautoritarisme D ailleurs l histoire br silienne est pleine d autoritarisme et les mouvements sociaux ont commenc se r approprier la notion de la commu naut en lui donnan
68. Nantes La Plingueti re dans St Aignan de Grandlieu et r unit une trentaine de participants dont Ren Barbier invit apr s la parution de ses ouvrages La recherche action 1997 et L approche Transversale L coute sensible en sciences humaines 1996 publi s chez Anthropos Sont en outre pr sents Gaston Pineau et des habitants de son village natal Pascal Galvani Dominique Bachelart Odile Descamps Martine Lani Bayle Claire H ber Suffrin Marie Jo Coulon Claude Burneau Alain Tartier Christian Chenault Muriel Molini Christian Leray G rard Ml kuz Jacqueline Monbaron En avril a lieu le Colloque Quart Monde a PUniversit de La Sorbonne P Brun G Pineau P Galvani R Barbier Publication d un ouvrage Le croisement des savoirs Quand le Quart monde et l Universit 133 Jean Louis Le Grand pensent ensemble Editions de PAtelier Ed Quart monde 560 p Patrick Brun et Andr Vidricaire trouvent qua tre familles d histoires de vie de en collectivit exis tentielle socio politique socio professionnelle et cons truction de savoirs collectifs et socio culturelle Andr Vidricaire est professeur invit l Universit de Paris 8 pendant trois mois sur invitation de Jean Louis Le Grand Il anime un atelier et d veloppe diff rents contacts qui serviront avec des personnes int ress es par ces questions ou qui veulent mettre en uvre des histoires de vie collective citons Patricia Eppe
69. Pourtant d apr s Ren Char seules les traces font r ver On s aper oit que celle ci consent d voquer des souvenirs de mat rialiser ce qui a disparu La trace est utilis e la fois comme un moyen et un pr texte pour voquer un lieu Paradoxalement elle appara t existante travers une absence et non lors de la pr sence Ainsi elle n acquiert de l importance qu travers son absence Parce que Pindividu ne se rappelle que ce qui lui est important la trace quivaut une valeur hors de prix puisqu elle fait appel au souvenir Et pourtant les traces parlent nous enseignent lors qu on les questionne J Y Boursier 2002 La trace ne prend vie que lorsqu on y fait attention sinon elle semble ne pas avoir importance pour un individu Par contre pour les enqu tes criminelles on s y int resse ainsi elle devient visible et prend sens pour l int ress Ainsi nous rejoignons A Bertillon 1853 1914 dans sa qu te la recherche des r cidivistes Il d veloppa le syst me anthropom trique en 1902 afin de relever des signalements d identifier un individu et de noter des caract ristiques propres chacun A Bertillon a con u par le raisonnement anthropolo 1 Comme pour les personnes n es sous X qui expriment un moment donn de leur existence cette n cessit de retrouver leurs g niteurs 171 Estelle Sengmany giste ce syst me anthropom trique Pour ce dernier tout criminel estim
70. a p riph rie de Rio de Janeiro Ensuite Jean Louis Le Grand fait l tat de la g n alogie pist molo gique des histoires de vie collectives Ici le travail de la culture induit par les d marches d ducation populaire s atticule avec le travail de la m moire et de ce fait ils constituent le couple n cessaire la construction iden titaire processus inverse au repli communautaire Alors il n est pas tonnant que certains mouvements sociaux s appuient sur un travail de m moire pour en trouver le sens et que P ducation populaire reprenne 15 M moire territoire et perspectives d ducation populaire toute sa teneur d ducation au politique Alexia Mor van fait l tat de ses travaux autour de la question de l ducation populaire ducation au politique Autres contributions Lors de cette journ e d tude une question a t pos e par Estelle Sengmany tudiante en Sciences de l Education Paris 8 concernant la notion de trace la r ponse apport e a t sommaire et m ritait d tre creus e plus profond ment Nous avons donc propos Estelle de produire une note de synth se autour de cette notion pour cet ouvrage Enfin Brigitte Weber et Francis Lesourd nous ont propos une contribution compl tement en prise avec le th me de cette journ e d tude il s agit ici de nous raconter une d ambulation dans un mus e entre travail de m moire histoire de vie et dimensions motivationnelle
71. a situation sociale d expliquer ensemble les in galit s avec les classes populaires On voit donc le lien l avec ce que peut crire Layla Tatem Deuxi me int r t d apr s moi de cette confronta tion l c est faire l histoire Ce n est pas seulement Pinterpr ter de son propre point de vue Mais c est aller jusqu faire l histoire c est dire faire la politi que au lieu d tre fait par elle Si on prend Pexemple des politiques publiques qui sont men es actuellement je pense que Penjeu de ce travail de Pindividu au col lectif c est de passer du statut d objet dans les politi ques publiques je veux parler des politiques insertion etc dans lesquelles on somme les gens de s adapter ce qui leur est demand celui de sujet politique qui labore ses normes c est dire qui fait preuve de normativit et non seulement de normali t Troisi me int r t c est d changer sur les m tho des et les approches Nous nous posons vraiment beaucoup de questions dans P ducation au politique ou l ducation populaire si vous le voulez Comment on propose ce travail de t moignage Dans quelles conditions Comment on transforme ces r cits en savoirs utiles pour l action collective Comment on les confronte d autres visions Comment on en d bat publiquement Quels sont les modes p dagogi ques et d mocratiques enfin un peu alternatifs ce que l on peut conna tre
72. abitants constructeur du territoire travers les objets qu ils apportent doit nous permettre de d finir de fa on pertinente des crit res de collecte et des champs de travail A travers cet exemple on peut voir limportance que rev t la parole des habitants qui par lent des objets et la fa on dont elle peut conduire l quipe scientifique qui se la r approprie repenser son propre travail ou sa propre vision du territoire La deuxi me exp rience est encore en cours elle se d roule sur un an de d cembre 2005 janvier 2007 Elle s inscrit dans le contexte du transfert administratif de P comus e une communaut d agglom ration de sept communes la communaut d agglom ration du Val de Bi vres qui s tend du p riph rique parisien Fresnes sur une quinzaine de kilom tres et comporte 180 000 habitants La question que pose P mergence d un territoire administratif constitu de fa on un peu arbitraire est son absence de reconnaissance Comme P comus e est transf r et qu il est Poutil de la cons 86 D marches participatives dans les comus es truction de la m moire de l histoire de Pidentit nous sommes sollicit s pour faire de Pidentit m me si les choses ne sont pas toujours explicites et jamais formul es en ces termes Nous nous devons de r pondre cette demande et nous devons aussi exister sur ce territoire Nous avons travaill sur un projet de construction d un
73. ait il laisse sur les lieux de son m fait des indices des traces de doigts d outils etc A l inverse sur sa personne sur son mat riel d autres indices Ainsi on constate Pimportance de la trace dans les milieux policiers Ce syst me consiste recueillir des l ments permettant de retrouver les r cidivistes qui laissent des traces de leur passage de fa on inconsciente inversement du Petit Poucet qui abandonne des cailloux sur son passage afin que ses parents le retrouvent On se comporte aussi comme larch ologue qui restitue une histoire travers des traces qu il a d cou vertes Cette reconstruction s tablit comme les pi ces d un puzzle L arch ologue reconstruit la pr sence de absence La trace est tellement simple et banale et n anmoins difficile d finir et d limiter Il semble rait que tout peut tre une trace de la couleur de peau aux objets C est ainsi que J L Bonniol d finit les marques biologiques Mais la trace peut tre un ta touage comme dans les camps nazis Pourtant ces m mes nazis ont voulu d truire des traces effacer et balayer d un geste leur acte horrible Il est vrai que la disparition totale des camps quivaut la perte int grale des traces mis part des traces ancr es dans la peau comme des tatouages et aussi des souvenirs N est ce pas alors l une r duction d une r alit au niveau de la trace La m moire joue alors son r le essentiel dans le fai
74. ant en tant que tel Pourtant des v nements ne manquent pas par la suite de se produire qui ont plus ou moins de rapports avec les Histoires de vie collective 140 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective 2002 Dominique Bachelart fait para tre sa th se sous le titre Berger transhumant en formation pour une tradition en deve nir Elle y travaille par une approche anthropologique de recherche action de plus de dix ans sur le d velop pement et la formation de jeunes bergers dans une vall e pyr n enne Puis un livre autobiographique de Jean Pierre Levaray raconte la m moire ouvri re Pu tain d Usine Paris Ed L insomniaque L ann e sui vante en 2003 il fait para tre Classe fant me Chronique ouvri re Paris Le Reflet Coll Raisons de vivre Ouvrier il raconte la vie dans une usine chimique clas s e Seveso Il s agit ici d une parole qui se donne lire de l int rieur en ce qui concerne un monde en train de se m tamorphoser Il fait partie de ces ouvrages qui portent sur des conflits ouvriers ou le choix est fait de donner au maximum la parole ceux et celles qui sont souvent sans voix Dans un genre tr s connu l ouvrage de Fran ois Bon Daewoo Paris Ed Fayard 2004 ou encore celui de Fr d ric H Fajardie Metalen rop Paroles ouvri res Paris Mille et une nuits 2003 ou plus confidentiel en 2005 Christian Verrier Poser le sac Journal de
75. au J Y Boursier et A Serres publi s en 2002 m offre Popportunit de confronter mon objet de recherche avec d autres approches et d enrichir mon investigation concernant la question de la trace a travers crit professionnel dans un contexte d institution ducative Ma recherche m a amen au constat que P crit est li de fa on intrins que la notion de trace sanctionn 1 Le Grand Robert 2 dition Paris 1992 tome 9 p 403 169 Estelle Sengmany par une signature comme symbole de passage et empreinte L int grit de l crit c est dire la certi tude que P crit demeure intact dans le temps et s accompagne forc ment de la signature E Caprioli 2003 Nous pouvons alors constater un gage d objectivit au c ur m me de la subjectivit de celui qui crit L criture en situation professionnelle peut vite se r v ler une source d enrichissement personnel et collectif A Lecul e 2003 comme par exemple dans les milieux hospitaliers les cr ches la marine Aussi M Chauvi re P voque ainsi laisser trace de ce qui est entre soi et s crit trop peu Il s agit alors surtout de la difficult de vouloir laisser des traces de soi pat souci de m moire Aussi la trace est une source d informations de renseignements et d indices qui sont tr s importants pour la m moire La question de la trace soul ve aussi des question nements qui peuvent bouleverser une perso
76. aux archives Le but de cette d marche tait de collecter des informa 27 Layla Tatem tions sur l histoire et la r habilitation du quartier et de permettre aux jeunes de se m moriser d changer de s arr ter un instant sur leur histoire et de reconstruire une histoire collective par partir de souvenirs et de documents visuels Cet atelier a jou un r le d termi nant dans la compr hension de leur propre histoire car il a permis de donner du sens leurs motions La mise en place d un p le ressource dont l objectif tait de recenser les personnes susceptibles d tre intervie w es Ces temps de concertations ont valoris les comp tences sociales et les savoir tre des jeunes Cet atelier les a positionn en tant que p le ressource et d tenteur de cette m moire du quartier Le projet a d fini les axes d orientation du ques tionnaire Ils se d clinent en deux th matiques com ment les habitants du quartier ont ils v cu la r habilita tion et quelle place les jeunes occupent ils dans le quartier Ces questionnements avaient non seulement pour but de recueillir la parole des habitants mais ga lement de s interroger sur leur propre histoire De ce fait comprendre le discours nostalgique nous renvoie toutes ces interrogations L atelier vid o a t Poutil f d rateur des jeunes Certains jeunes pr f raient tre derri re la cam ra et d autres tre film s Le travail sur l image
77. bole lui m me est le lieu 184 Saisissement esth tique et m moire retrouv e d op rations symboliques 1992 p 45 Parmi ces op rations l ouverture au plaisir de la d couverte n est pas des moindres exp rience que les stagiaires vo quent eux m mes en termes de fascination d tre m dus Ainsi la mise en mouvement du corps la r verie du d ambulant le plaisir de la d couverte de l uvre appellent ensemble la rem moration Or laisser revenir la m moire va de pair avec la formula tion sinon de projets au moins d aspirations existen tielles Cependant si Pobjectif des actions de pr for mation r side bien dans P ventuelle mergence d une motivation du sujet comment penser cette mergence en relation avec l exp rience esth tique v cue par les stagiaires Comment par quelles voies l uvre d art et le mus e influent ils sur le sujet spectateur Ce sont ces questions que B Weber mises au travail au cours d une recherche qui sera d taill e plus loin Histoire de vie et temps suspendu Lorsque F Lesourd a commenc travailler plus sp cifiquement avec B Weber dans le cadre des actions de pr formation il a pris en charge le temps de retour sur les exp riences v cues au mus e en utilisant approche des histoires de vie alors qu elle continuait d assurer l accompagnement 7 situ 1 On peut galement consid rer que la remise en route d u
78. che pr c dente concerne les plaques comm moratives de la Lib ration de Paris Si je m int resse aux plaques comm moratives alors je m int resse aussi aux comm morations Vous avez sans doute remarqu que r guli rement lors de dis couts comm moratifs il y a cette injonction bien trange faite aux enfants ou plus g n ralement aux g n rations futures souvenez vous Je m interroge tou jours comment peuvent ils se souvenir d v nements qu ils mont pas v cus Il y va de m me pour certaines plaques comm moratives o il est crit Passant sou viens toi Je n tais pas n cette poque et comment alors me souvenir de ces v nements Pour r pondre cette injonction celle de me souvenir d v nements que je n ai pas v cu je m appuie sur ce que j a appris P cole sur ce que j ai pu lire dans les livres ou sur ce que Pon m a racont En disant cela je suis bien dans un rapport entre la m moire et l histoire la comm moration se situe dans un continuum et la relation entre les deux n est pas aussi tranch e Pour moi la m moire c est je me souviens cela se conjugue la premi re personne du singulier et au pr sent alors que l histoire c est il tait une fois cela se conjugue la troisi me personne du singulier et au pass Donc je me souviens c est quelque chose de pr sent la m moire est un enjeu non du pass mais du pr sent et le terme je me renv
79. cka ti Du Caucase Banjica les dompteurs d ours dans Banjasi na Balkanu identitet etnicke zajednice Les Bayaches des Balkans identit d un groupe ethnique sous la direction de Biljana Sikimi Srpska Akademija Nauka 1 Umetnosti Balkanoloski Institut Posebna izdanja 88 Beograd 2005 DIMITRIJEVIC RUFU Dejan Histoires des Roumains de Serbie in Etudes roumaines et aroumaines LI Paris Soci t s europ ennes n 10 1993 DIMITRYEVIC RUFU Dejan Rites de passage identit ethnique identit nationale Le cas d une communaut roumaine de Serbie in Terrain Paris n 22 1994 pp 119 134 DRAGIC Dragomir Vasi ili Rumuni iz istocne Srbije i Vlasko pitanje Pitanja i odgovori Rum nii sau Rom nii din Serbia de Rasarit si Antrebarea rum neasca ntrebari si raspunsuri Les Valaques ou les Roumains de Serbie 1 La police de caract res impose une transcription francis e des titres et auteurs originaux 107 Marijana Petrovic Rignault orientale et la question valaque questions et r ponses Helsinske Sveske broj 14 Bor 2002 DJORDJEVIC Tihomir Krog nase Rumune A travers nos Roumains Srpski knjizevni glasnik 16 Beograd 1906 RADU Flora Rumunski banatski govori u svetlu lingvisticke Leografije Les parlers roumains du Banat travers la g ographie linguistique Filoloski Fakultet Beogradskog Univerziteta Beograd 1969 GARDE Paul Le
80. constitu e Les Romains ont romanis les Balkans il y a 2000 ans environ puis ils se sont retir s au fur et mesure cause d autres migrations dans les Balkans Les Roumains se sont trouv s coup s du reste de la Romania partir de 271 La gen se du peuple Rou main a eu lieu jusqu au X si cle Et plus tard certains 91 Marijana Petrovic Rignault de ces Roumains ont migr vers le sud des Balkans Ils sont devenus ce qu on appelle les Aroumains et les M gl noroumains cela s est pass au Moyen ge Les Aroumains et les M gl noroumains sont aussi appel s Valaques D autres Roumains ont migr aussi vers le sud du Danube entre le XVI et le XVIII si cle sous l Empire Ottoman Mon village est compos des des cendants de ces Roumains qui ont migr entre le XVI et le XVII si cle Leur langue est nord danubienne c est dire des Roumains du nord comme celle de la Roumanie actuelle au contraire du roumain du sud aroumain et m gl noroumain qui a volu diff rem ment depuis le Moyen ge Au XIX si cle la premi re Roumanie a t form e entre 1859 et 1862 La Rou manie a obtenu alors ce nom pour la premi re fois Il s agissait de l alliance entre la Valachie et la Moldavie Les Serbes appelaient les Roumains ayant migr sur leur territoire des Roumains partir du mo ment o un pays voisin a t cr et a t appel la Roumanie en Serbie la d cision a
81. de a Montr al sur une exposition consacr e a la vie d une ancienne manufacture de tabac Montr al qui a donn lieu un manuel de fiches m thodologi ques Exposer son histoire Il s tait inspir en cela de la vaste op ration men e en Su de par Sven Linqvist animateur culturel et crivain qui a pour slogan Creuse l o tu es Dans Pouvrage qu il a coordonn Objets pour la philosophie ce texte Creuse l o tu es de sept pages est repris Il correspond une conf rence don n e en 1983 Montr al Dans cet ouvrage A Vidricaire a consacr une contribution au m tier de typographe m tier de son p re Notons que la forma tion qui a donn lieu Pouvrage de G Pineau et Ma rie Mich le Produire sa vie Autobiographie et antoformation 1983 est issue d une pratique de cours dans le cursus d andragogie de PUQAM dans lequel A Vidricaire invite G Pineau le remplacer Ce cours Fonde ments de Pautoformation est destin des adultes en reprise d tudes Jean Louis Le Grand est invit co animer cette rencontre sur l histoire de vie Il a r dig une longue th se d tat tude d une exp rience commu nautaire a orientation th rapeutique Histoire de vie de groupe 127 Jean Louis Le Grand vie de groupe Perspectives sociologiques en 1987 Un bref article Histoire de vie de groupe vers une lucidit m thodologique para t dans la revue Soci t s n 18 en mai 1988 V
82. de la d finition volu tive des comus es r dig e par Georges Henri Rivi re l inventeur de ce type de mus es commence par Un comus e est un instrument qu un pouvoir et une po pulation con oivent fabriquent et exploitent ensem ble Depuis cette poque les comus es se sont multi pli s en France comme a P tranger devenant une 81 Alexandre Delarge grande famille au sein de laquelle on peut la fois trouver des structures ressemblant des mus es clas siques et des structures innovantes et peut tre plus respectueuses de l esprit de la d finition volutive L comus e de Fresnes cr en 1978 d fend depuis longtemps les d marches participatives Fresnes c l bre par sa prison plus que pas son comus e se situe en banlieue sud de Paris Cette im plantation dans un territoire urbain la population changeante l histoire peu connue marqu e sous le sceau de la mondialisation a t la base de la cons truction originale de cet comus e Sans rentrer dans le d tail les probl mes d ordres mus ologiques que posent ce contexte et la volont d entreprendre des d marches participatives sont les questions du terri toire de Pidentit de la m moire du patrimoine ou de Phistoire De fa on symptomatique ces questionne ments sont aussi ceux qui doivent tre voqu s dans le cadre des d marches de constructions collectives Ce n est videmment pas un hasard puis
83. de la m moire Paris Albin Michel 1994 367 p 2 Marie Claire LAVABRE Usages du pass 7hid p 1 3 Enzo TRAVERSO Le pass mode d emploi p 32 38 Histoire m moire et immigration essai de d finition irr ductibles Leur interaction cr e plut t un champ de tensions l int rieur duquel s crit l histoire Toujours dans cette d monstration de Traverso Phistoire et la m moire se rejoignent pour Amos Fun kenstein en ce qu il appelle la conscience historique En effet la subjectivit de Vhistorien li e sa m moire son cadre social culturel et national va Pinfluencer dans ses interpr tations et la mise en lumi re des indi ces ainsi trouv dans le pass La mise distance dans le temps est donc conseill e si l on veut d passer la proximit que l on a avec son sujet d tude mais cela ne suffit pas car notre conscience historique ne nous permet pas de faire preuve d une totale objectivit dans nos interpr tations Le d veloppement de l histoire de l immigration Aussi l volution des cadres sociaux chers Maurice Halbwachs illustrant la polys mie des m moires des groupes sociaux ou des individus a rencontr un re nouveau de P pist mologie de l Histoire Les sciences historiques ont t confront es l volution des scien ces sociales notamment travers l apparition de la sociologie de l immigration la fin des ann es 70 ainsi qu
84. de s ouvrir aux changes M Bloch distingue les traces crites et les traces non crites appel es aussi t moignages non crits qui nous am nent la notion d indice par exemple les archives Les archives repr sentent des t moignages orales avant d tre crites Terminons notre esquisse en rappelant que pour J Derrida les archives repr sentent Pavenir Il parle de pulsion d archive n cessaire dans la mesure o elle implique le choix de l int ress de savoir s il doit gar der jeter ou d truire Il expose un concept de trace qui semble ne pas avoir de limite Et Parchive d bute la o la trace a d limit son champ si elle ne s efface pas et n appartient qu sa propre structure Pour J Derrida la trace ne constitue alors pas uniquement la disparition de Porigine mais elle compose aussi l origine de l origine Cela signifie une origine absolue La trace peut tre juste un pr texte de recherche et qui aboutit souvent son propre origine Aussi la trace peut repr senter un lieu une empreinte un signe et elle comporte l histoire dans son contexte et se tisse 174 Note de synth se au sujet de la trace au fur et mesure de l avanc e de la recherche Et ceci doit tenir compte de la notion de temporalit Cette notion est primordiale dans Pint grit de la conception de l tat de la trace Indiquons que P Ric ur con oit la temporalit comme un loignement pris aus
85. dent ou un d put pendant un certain nombre d ann es et apr s on en choisit un autre Cela ne serait pas le mo d le de P ducation au politique L ducation au politi que pencherait plut t vers des d marches de d mocra tie participative qui se pratiquent d j diff rents en droits Simplement ce serait de l largir et de la soute nir de diff rentes mani res Le deuxi me int r t c est de sortir de la sp cialisation mentionn e tout l heure si on s duque au politique alors on est l gitime a s interroger aussi sur le social et sur l conomie 1 Pierre BOURDIEU Propos sur le champ politique Presses Universi taires de Lyon 2002 157 Alexia Morva Le terrain d enqu te sur lequel repose ma recher che est une recherche action men e en en Bretagne Ce sont une vingtaine de personnes de statuts et par cours diff rents des professionnels des b n voles des militants des syndicalistes des tudiants qui ont choi si de mener cette recherche action en ducation au politique depuis fin 2003 donc en m langeant des associations d ducation populaire et de solidarit in ternationale Dans cette d marche de recherche action il s agit de partir du v cu de chacun des situations probl mes rencontr es concr tement dans les terrains choisis et de batir un diagnostic critique pour interpr ter ensem ble les enjeux prendre conscience de nos repr senta tions et a partir de cela
86. des m diateurs qui accompagnent les ames dans lau del Le chaman affronte donc sa mort symboli que avec l aide d un esprit psychopompe Eliade note que cet esprit permet au chaman de se m tamorpho ser mais il est en quelque sorte son double son alter ego 1968 p 90 C est donc gr ce ce dou ble que le chaman pourrait circuler d un monde 194 Saisissement esth tique et m moire retrouv e Pautre Bien entendu la forme du double et aussi bien les caract res du monde des esprits o voyage le chaman s inscrivent dans sa culture Les mondes entre lesquels son me circule diff rent selon qu il est nord asiatique ou indon sien son double renvoie aux ani maux sacr s ou au panth on des anciens chamans qui sp cifient son clan Ce double existe t il sous forme la que au joutdhui S agit il du m me double que celui dont parlait Guillaumin propos de l uvre d art J F Chiantarretto souligne que la pr gnance plus ou moins consciente de l id e de la mort induit le d doublement du cr ateur en particulier de l autobiographe par tir de ce corps qui par nature lui signifie doublement qu il ne se poss de pas con u par d autre en son absence mortel l auteur en cr e un second l uvre et il attend ensuite de la mise en circulation de son uvre qu elle acquiert une vie propre qu elle fonc tionne comme son double et soit consid r e comme une seconde
87. ditions avec moi parce que je suis issue du m me groupe et identifi e comme telle Il n y a donc pas a priori de suspicion mon gard Par exemple je ne vouvoie pas en g n ral mes informateurs parce qu en valaque non on ne le fait pas Il y a ce genre de choses Quand on va chez les gens si on me pro pose quelque chose jen prends parce qu on doit par tager Si on ne partage pas le pain on est mal vu Ily a une diff rence culturelle entre les Serbes et les Rou mains de Serbie Oui c est important de parler en va laque C Verrier On prendra juste une deuxi me ques tion La salle Vous parlez de la population de Rouma nie sans parler des Tziganes qui repr sentent pourtant une part importante de la population M Petrovic Rignault Justement les Tziganes commencent tre tudi s l Acad mie de Serbie C est une Serbe Biljana Sikimic qui a commenc ces recherches Elle et son quipe est la premi re s int resser eux et fai commenc faire des terrains avec elle chez les Tziganes En fait c est le mot Rom que l on utilise parce que c est le terme officiel Donc il y a des Roms qui parlent rom et des Roms qui par 1 Je pense au bloc de l est comme au combat des Valaques aupr s des Serbes auxquels ils se sont alli s depuis qu ils sont sur les m mes terres guerres balkaniques entre autres 105 Marijana Petrovic Rignault lent valaque et qui sont pass s par la Rou
88. du tout pratiquants ils sont plus pro 57 Mustafa Poiraz ches de non croyants que des musulmans Depuis des ann es la gauche et les forces laiques s appuient essen tiellement sur cette population minoritaire dans la so ci t turque Cette population a toujours gard des liens associatifs dans les mouvements d mocratiques et la cs Depuis une vingtaine d ann es elle cr e aussi ses propres associations motiv es par une logique de solidarit de proximit alternative celle des mos qu es C Verrier Peut tre une derni re intervention de Jean Louis Le Grand J L Le Grand Hier on a fait soutenir le Master d Amar sur les questions de P ducation permanente par la critique sociale le cas du collectif des sans papiers kabyles cela pose un peu comme Mustafa la question de savoir comment des personnes qui arri vent et l qui immigrent ici ils ne passent pas du rural la ville mais ils traversent la M diterran e comment ils se constituent en collectif et comment cela consti tue un mouvement d ducation populaire Je pense que la il y a des points commun sur les rapports entre militance et ducation populaire Pour Mustafa on est plus du cot de la m moire et pour Amar on est plus du cot de ce que Pon pourrait appeler Phistoire im m diate car c est un mouvement r cent Je pense qu il y a des liens on a parl d histoire et m moire mais il faudrait dire aussi soit sociologie soit hist
89. e l ducation et la formation 2 VAS LH V LF Association Internationale des Histoires de Vie en Formation trouve son origine au d but des ann es 1980 autour des enjeux de P ducation permanente et de Pauto formation La pratique des histoires de vie plus particuli rement vise renforcer le pouvoir d action du sujet sur lui m me et sur son environnement en Passociant la construction des savoirs 11 M moire territoire et perspectives d ducation populaire Education populaire et transformation sociale qui nous ont beaucoup aid dans la diffusion de l information de cette journ e Cette derni re a t la fois studieuse conviviale et dense En effet le temps d allocution des intervenants a t limit car ils taient nombreux N anmoins la richesse de ces changes a t le foisonnement d approches tr s diff rentes dans un temps relativement court Cela a permis de r pondre toutes les questions pos es ce jour l et d avoir une vision globale Comme Parch ologue photographiant l ensemble d une grotte avec un seul flash il r gle son appareil photographique en mode pose et flashe diff rents endroits La photographie donnera son d veloppement l image de la grotte dans sa globalit L objectif de cette journ e a t d tablir un tat des lieux de la recherche sur les questions concernant la m moire ancr e sur un territoire dans des d mar ches d ducation po
90. e faits par vous m me qui tes la fille dans quelle langue vous qui tes linguiste les avez vous men s M Petrovic Rignault En Valaque enfin en Roumain de Serbie 1 Paul GARDE 2005 Le discours balkanique Des mots et des hommes Paris Fayard 102 Histoires La salle O l avez vous appris M Petrovic Rignault L c est une histoire familiale une histoire personnelle par contre Je suis n e en Serbie Jai v cu l bas jusqu neuf ans et ensuite j ai rejoint mon p re qui habitait Dijon et qui tait ouvrier monteur de silos Dijon Il y a eu un regroupement familial C est alors seulement que jai appris le fran ais qui tait ma troisi me langue puisqu en Serbie je parlais le valaque et la serbe dans la fdhallealle Vous voyez bien le lien que l on peut faire entre ma question et ce que l on va appeler votre int r t de connaissances vous dites plusieurs fois tre linguiste M Petrovic Rignault Oui La salle Et travailler sur la langue et ce que vous nous restituez maintenant est en fran ais M Petrovic Rignault Oui parce que je n ai pas voulu arriver avec mon mat riel de linguiste qui faisait que vous auriez eu le texte en roumain avec des gloses expliquant les points grammaticaux chaque fois une traduction litt rale et ensuite une traduction litt raire en fran ais La salle C est au niveau m thodologique Mais au niveau de ce que cela impl
91. e soit les donner Personne n est venu juste pour montrer un objet la majorit a pr t et quelques uns ont donn 84 D marches participatives dans les comus es La seule contrainte que nous avions fixer a Pacceptation d un objet tait que Phabitant devait avoir quelque chose dire sur cet objet qui motive son d p t Seules deux personnes sont venues avec un objet en n ayant aucune id e sur son int r t nous les avons gentiment remerci es Au cours de cette quinzaine nous avons enregistr environ 120 objets du territoire ou pas du territoire En effet certaines personnes sont venues de communes voisines disant que leur objet pourrait tre Fresnois parce qu il provenait d une au tre commune de banlieue nous avons accept ces objets Chaque habitant a donc amen son patrimoine un objet nous avons r alis une petite exposition afin de restituer tout ce mat riau Nous avons simplement pr sent e les objets en les classant de fa on chronolo gique Nous avions d s avant la collecte pr d finit les p riodes historiques pertinentes pour Fresnes L objet le plus ancien tait un fragment de statuaire du XV si cle le plus r cent avait un ou deux ans La resti tution est une phase importante de l action participa tive car lorsque les gens donnent il faut leur rendre Il faut leur montrer que leur parole est importante Plus tard nous avons analys le type d objets ap port et les d
92. e ce qu ils veulent et de dire ce qu ils veulent m me si ce n est pas la v rit telle qu on la conna t historiquement G n ralement cela correspond une r appropriation de source connues avec une r interpr tation de la part de Phabitant Il nous faut ici consid rer le lien entre m moire et histoire il faut consid rer comme Paul Ric ur que la m moire constitue un mat riau pour P laboration de Phistoire Mais il faut le constituer comme un mat riau ind pendant Il ne faut pas que Phistorien interf re par sa pr sence par ses remarques ou par sa validation sur le processus d laboration de la m moire Ce n est que dans un second temps qu un 89 Alexandre Delarge travail d analyse se fera avec tous les outils que Pon peut mettre en place pour essayer d tre aussi objectif que possible et de permettre ce passage entre la r alit des gens et la r alit historique La salle Quelles associations sur le territoire qui travaillaient la dessus avant A Delarge Aucune ne travaillait sur le sujet et aucune n a t sollicit e pour les raisons que je viens de mentionner La salle Comment r agit elle A Delarge Pour l instant nous n avons pas eu de retour Nous avons fait attention dans la constitu tion des groupes constitu s de quinze vingt person nes ce qu il n y ait pas de noyautage de la part de groupes ayant des int r ts particuliers et qui se consti tuent
93. e l association ASIH VIF 1993 de nouvelles production de Gaston Pineau partir d un colloque tenu Tours G Pineau va sus citer l criture et la publication de preuve collective et m moires L exp rience de la captivit Actes du colloque de Tours Histoire de vie des prisonniers de guerre 1939 1945 dit par Passociation Peuple et Culture Paris Puis pour son village natal il travaille en 1994 avec sa femme Fran oise Deroy Pineau P laboration d un ouvrage Un homme et son village en Pays Nantais 1794 1994 1994 l internalisation des histoires de vie collectives Du c t qu b cois la premi re rencontre du r seau qu b cois y consacre une partie aux pratiques de recherche intervention en milieu communautaire Dans la publication de 1996 coordonn e par D Desmarais et Jean Marc Pilon Pratiques des histoires de vie Au carrefour de la recherche et de l intervention nous pouvons trouver notamment A Vidricaire Histoire de vie comme moyen d intervention et Hugues Dionne R cit collectif d une pratique de r sistance recherche intervention dans un village qu b cois Cette pr occupation d intervention en milieu commu nautaire va trouver un cho important tant au Qu bec par ex D Desmarais qu en Europe avec D Bachelart ou P Brun Au Congr s mondial de sociologie de l A LS Bie lefeld Allemagne dans le groupe ad hoc Epist 129 Jean Louis Le Gra
94. e lieu l j ai trouv que cet ensemble de plan tait tr s int res sant LAYLA TATEM 32 La m moire du quartier BIBLIOGRAPHIE AMSELLE Jean Loup Branchement anthropologie de Puniversalit des cultures Paris Flammarion 2001 BOURDIEU Pierre L lusion bibliographique acte de la rechetche en sciences sociales n 62 63 1986 BRUNER J r me Education entr e dans la culture Paris Retz 1996 CAMILLERI Carmel Strat gie identitaire Paris P U F 1990 LAINE Alex Faire de sa vie un histoire th orie in Th ories et pratiques de l histoire de vie en formation Paris Descl e de Brouwer 1998 PINEAU Gaston et LE GRAND Jean Louis Histoire de vie Paris P U F Que sais je 1993 Histoire m moire et immigration essai de d finition Nous assistons Pinstallation d une vague m morielle a tous les niveaux m diatiques de notre soci t m moire de victime a travers le devoir de m moire notion elle m me pol mique qu illustre en premier lieu la shoah mais galement celle de Pesclavage ou celle de Phistoire coloniale fran aise Avant d aborder ces trois notions histoire m moire et immigration il faut mettre en exergue le point central qui unit les termes pr c demment cit s celui de Pidentit Ce sont bien les mutations de la soci t fran aise qui sti mulent les interrogations portant sur l identit fran aise aujourd hui Nombreux sont ceux qui r
95. e m moire commune en construction dans le ca dre de la politique de la ville autrement dit comment peut on caract riser ce territoire Le principe de ce travail est d avoir recours la parole des habitants Au lieu d aller voir les rudits locaux les historiens les archives etc nous avons consid r que les habitants vivant sur ce territoire en ont une connaissance directe et peuvent en parler Ils en ont une repr sentation contemporaine ou li e un pass r cent principale ment en rapport leur v cu Le principe est de consti tuer sur deux quartiers par communes des groupes d habitants d origines diverses qui vont participer en semble une visite d couverte du territoire au cours d une apr s midi Quatorze quartiers seront ainsi concern s sur l ensemble du territoire qui comprend sept communes L quipe de techniciens est pr sente pour enregis trer relancer la parole et la restituer elle ne prend pas position L objectif est bien que les habitants racontent les lieux les espaces de vie les difficult s tout ce qui leurs yeux fait la sp cificit du territoire Une fois cette parole collect e l quipe fera Panalyse de ce ma t riau et nous verrons certainement merger une d fi nition originale du territoire en tous les cas tr s diff rente de celle que nous aurions eue si nous Pavions demand e a des g ographes a des urbanistes ou a des historiens Nous obtiendrons une vision
96. e ne pas la refouler etc Je trouve que vous tes aller un peu vite ce sur quoi vous tes critique En quoi n tes vous pas d accord C est une question impor tante N Fasseur Je ne vois pas d opposition nette en tre le devoir de m moire et le travail de la m moire j aimerais simplement en d battre car je n en 69 Nicolas Fasseur suis pas si sur Pour moi le devoir de m moire est une injonction cela implique une hi rarchisation entre une m moite officielle et m moire non officielle Cela im plique aussi une hi rarchie entre l histoire et la m moire et ce n est pas le cas Et quand on parle de de voir de m moire comme c tait le cas avec Pinfluence positive de la colonisation on commence a l gif rer sut des moments de l histoire Mais dans le m me temps je suis aussi d accord pour perp tuer la m moire de la Shoah je ne dis pas le contraire Mais je m inscris seulement Pencontre de cet aspect figeant de l histoire et de ses aspects hi rarchis et de savoir unique de Phistoire inh rents au devoir de m moire Je pr f re utiliser le terme de travail de la m moire mais je ne fais pas d opposition entre le devoir de la m moire et le travail de la m moire Je le pr f re car nous sommes plus dans une dynamique cela permet de penser une r criture permanente de notre histoire La salle Mon probl me est que je ne sais pas si on peut vacuer comme cela le devo
97. e qui s appuie sur une mission de base du mus e tout en changeant les pratiques mus ales puisque normale ment ce sont les conservateurs qui d cident de ce qui doit entrer en collection Le maire nous demandait de r aliser une exposi tion sur l histoire de Fresnes Nous avons alors propo s de travailler avec les habitants sur ce qu ils consid rent comme relevant de leur patrimoine il ne s agissait donc pas de faire l histoire de Fresnes ni en collecter la m moire mais de construire une repr sentation du territoire partir d objets pass s ou pr sents Nous avons donc mis en place un dispositif sollicitant les Fresnois afin qu ils am nent leurs objets des objets Nous leur avons dit d apporter des objets qu ils vou draient conserver pour montrer leurs petits enfants comme t moignant de ce qu tait la ville de Fresnes Cette fa on de poser la question visait cr er une dis tance par rapport au pr sent pour aussi aborder la notion de patrimoine contemporain ce qui permettait de faire merger les caract ristiques du territoire de Fresnes de ce qui s est construit dans Papr s guerre L comus e a donc ouvert ses portes pendant quinze jours tous les apr s midi tout le monde Nous tions deux accueillir les habitants avec leurs objets leurs documents et leurs t moignages Ils pouvaient soit seulement montrer les objets et repartir avec soit les pr ter pour exposition qui tait annonc
98. e soi au projet de formation Paris Anthropos 2000 FOUCAULT M Microfisica do Poder Rio de Janeiro Editora Graal 1982 122 Les cercles des histoires de vies en commun FREIRE P Educa o e atualidade brasileira S o Paulo Cortez Instituto Paulo Freire 2001 FREIRE P Pedagogia do Oprimido Rio de Janeiro Editora Paz e Terra 1983 HEss R Centre et p riph rie Toulouse Privat 1978 HOBSBAWM E The ages of extremes London Abacus 1997 LAPLANTINE F L Anthropologie Paris Editions Seg hers 1987 LAPLANTINE F La description ethnographique Paris Na than 1996 LEFEBVRE H La critique de la vie quotidienne Paris L Arche 1962 volumes 1 et 2 LEFEBVRE H M taphilosophie Paris Editions Syllepse 2000 LOURAU L Implication Transduction Paris Ed Anthro pos 1997 NIETZCHE F Le Gai savoir Paris Gallimard 1950 NOUDELMANN F Communaut s sans g n alogie in Revue du Coll ge Internationale de philosophie Paris Presses Universitaires de France 2003 p 50 64 123 Lucia Ozorio OZORIO L Papo de Roda 0 idoso conta sua historia para o jovem para que este conte a sua Rapport de recherche Rio de Janeiro FAPERJ UERJ 2006 OZ RIO L Le dispositif Les Histoires Orales de Vies en commun Un dispositif socianalytique in Les IrrAlductibles Revue interculturelle et plan taire d analyse institutionnelle Saint Denis Universit Paris 8 D
99. ectif de vient un bon exemple C est dire que si Pon dit bien dans la terminologie histoire de vie on ne dit pas m moire de vie et vous dites devoir de m moire et vous ne dites pas devoir d histoire Et de temps en temps je trouve qu il serait int ressant d aller poser un devoir d histoire et peut tre une m moire de vie Ceci tant il me semble qu il y a un d bat fondamental mais reprendre aussi avec cette distinction entre histoire et m moire parce qu il me semble que cette distinction est un peu tomb e comme art ef sciences en leur temps Il y a un d bat pist mologique Moi ce que j entends c est que nous sommes des sujets avec des temporalit s Quand on emploie Ric ur il y a un temps d fini pareil quand on emploie la psychanalyse Il y a aussi un temps pour Phistoire Il y a temps pour dire la m moire Il y aussi 77 Nicolas Fasseur peut tre des injonctions collective et personnelle qui font qu il y a du travail que cela bouge et que Pon revisite des choses Et la il y a aussi par rapport au collectif quelque chose qui se passe NICOLAS FASSEUR 78 BIBLIOGRAPHIE BERGSON Henry Mati re et m moire Paris P U F 1939 CANDAU Jo l Anthropologie de la m moire Paris P U F 1996 FARGE Arlette Des lieux pour l histoire Paris Seuil 1997 HABERMAS J rgen L espace public arch ologie de la publi cit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise tra ductio
100. elier th tre pour m moire de quartier Rennes C est le premier ouvrage qui tente de poser des bases d un champ mergeant noter en outre une bibliographie cons quente une tentative de 136 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective travail de d finition et d laboration de glossaire qui m rite d tre critiqu et discut En mars publication du n 142 de la revue Educa tion Permanente Les Histoires de vie On y trouve un arti cle de Patrick Brun et Dominique Bachelart intitul Histoires de vie et d marches collectives de cons truction d histoire Cet article est dans toute la pro duction crite tout fait central quant la discussion pist mologique relative aux histoires de vie et aux dimensions collectives au sein d ASIHVIF Il constitue un point de r f rence Un autre article rel ve de cette d marche sans que des liens soient tablis il s intitule Histoire de vie collective ouvri re journal trois voix d Elsa P pin et de Philippe Garel En mai lors du colloque de PASIHVIF dont le su jet est Penser le sensible en Formation Esth tique et interpr tation Cr t B rard en Suisse un atelier anim par Patrick Brun est consacr Hivicol Histoire de et en collectivit Jacqueline Monbaron organisatrice du colloque est galement membre de ce groupe Parmi les ateliers propos s celui ci r unit le plus de participants Out
101. er le maillage entre les profes sionnels et g n rera du lien entre les habitants et les professionnels Je me suis appuy e sur les p les res sources existants du quartier Les professionnels et les habitants ont t une mine d or dans ma recherche Ces ressources internes sont des excellents indicateurs non n gligeables car elles t moignent d une histoire pass e et elles participent la construction d une m moire collective Aussi la composition du groupe pilote a pos des difficult s de mixit En effet les jeunes filles n ont pas souhait participer ce projet pour les raisons suivantes elles ne fr quentent pas les structures jeunesses de proximit De plus les repr sentations mentales qu elles ont de ces espaces sont n gatives cet effet la politique des grands fr res pratiqu e dans les ann es 90 a contribu cette d saf fection L action Travailler en milieu ouvert pr sente certains avantages mais galement des inconv nients Par exemple r unir les jeunes tous les ateliers Face ce probl me dans un commun accord nous avons donc tabli un pro gramme qui permettait chaque participant de s approprier le projet Ce planning favorisait le travail en sous groupe et il donnait aussi la possibilit aux jeunes de s inscrire dans les ateliers en fonction de leur centre d int r t A ce propos les ateliers d investigations ont permis des jeunes de mener des recherches
102. er sous silence parce que toute accentuation vocation des Roumains en Serbie peut mener la dite question roumaine en Serbie qui ferait planer un danger Ceci est un extrait de 19062 mais tout le long du vingti me si cle et jusqu maintenant on vite de dire que les Valaques sont des Roumains Il faut savoir que la premi re moiti du vingti me si cle a t mar qu e aussi par un m pris de la part des Serbes envers les Valaques C est qu ils ne parlaient pas la m me langue ils n avaient pas le m me comportement ils n avaient pas du tout la m me fa on de vivre 1 Je cite Dragomir Dragi 2002 20 21 qui cite Tihomir Djord jevic 1906 3 4 texte en serbe et sa traduction 2 Pour des raisons de police de caract re le choix a t fait d enlever les textes originaux et de ne laisser que la traduction 3 Lire ce propos Biljana SIKIMIC Eznicki stereotipi o Vlasima u Srbiji 2002 St r otypes ethniques propos des Valaques de Serbia 93 Marijana Petrovic Rignault J en viens aux deux textes J ai enregistr mon p re en 2001 Mon p re avait migr en France d s le d but des ann es soixante dix et a t ouvrier toute sa vie La premi re fois que je Pai enregistr je lui ai laiss le mat riel et il parlait Je n tais pas loin je l coutais La deuxi me fois que j ai fait un enregistrement c tait au mois de mai 2006 Je lui posais des questions et il sa
103. es Turcs ont poursuivi l un des fr res Les autres sont all s Savinac Ils se sont install s Savinac2 La Pun des anc tres est devenu serviteur Et dans la suite des deux textes il parle de la descendance 1 En tant que linguiste je travaille sur le texte brut Je ne corrige ni mes questions ni les interventions de Pinformateur Le fond selon moi est aussi tributaire de la forme R sumer ou purer des transcriptions peut fausser des donn es par exemple on peut mal interpr ter Pironie Avec une transcription aussi fid le que possible le parfait tant par d finition inatteignable un lin guiste peut compl ter d autres tudes scientifiques r pondant ainsi des exigences interdisciplinaires J insiste une fois de plus sur Pimportance de Panalyse nonciative 2 Je pr cise que nous ne sommes pas de Savinac mais deVala konje en fait Savinac est un autre village par lequel ils sont pas s s avant de s installer dans notre village actuel 96 Histoires Voyons maintenant les diff rences entre les deux textes Il parle bien de dix g n rations dans les deux cas mais les dix g n rations ne sont pas cal es de la m me fa on Dans le premier texte il y a dix g n rations jusqu mon p re et dans le deuxi me texte il y a dix g n rations jusqu au grand oncle Un probl me de date appara t Dans le premier texte il donne une raison pour la fuite des fr
104. est que quand on fait ce travail dans la recherche action de quoi voulez vous vous manciper on retrouve les l ments on va dire de sa th orie Donc quelque part peut tre nous faisons fausse route cela a d ailleurs fait l objet de plusieurs d bats entre nous en n allant pas d embl e prendre connaissance d un cer tain nombre d analystes historiques th oriques qui existent Mais l id e de ce groupe l c tait vraiment d essayer de d coder en fait dans les pratiques ce qui se passe r ellement avant d aller voir les th ories pour pouvoir les confronter et dire ah l on n est pas tout fait dans la m me on n aboutit pas au m me r sultat Ceci dit c est videmment beaucoup plus long et on a mis trois ans pour arriver P tape ou on lance les exp rimentations Certains nous disent que nous sommes totalement fous C est une nergie cinq six rencontres par an beaucoup de d placements sur toute la Bretagne et jusqu Saint Nazaire Une ving taine de personnes avec beaucoup de traits person nels etc Cette dimension est donc peu creus e Elle gagnerait P tre plus et cela va peut tre se faire pro bablement dans sa phase d exp rimentation Je ne sais pas si cela r pond votre question La deuxi me ques tion c tait le rapport entre travail social et ducation au politique sur la relation objet sujet 163 Alexia Morva La salle Sur l obj
105. et sujet et l acteur Je pars de Phypoth se que les travailleurs sociaux s appuient sou vent sur l id e de rendre les gens acteurs dans le dis cours Al Morvan Pour moi c est la perversion du dis cours de la langue de bois actuelle d un certain nombre de logiques publiques soit que Pon ne fait pas soit que l on d tourne C est donc dans le travail social a Pouvre Dans la recherche action il y a des travailleurs sociaux qui souffrent norm ment de P cart entre le discours qui est prononc qui est de faire du lien de fabriquer de l autonomie alors qu ils savent pertinem ment qu il n y a pas de travail pour ces gens l et qu en fait on les occupe et on leur fait accepter leur situation on individualise linterpr tation des probl mes Cela produit des conflits internes pour les gens qui s ils ne peuvent pas tre partag s puisent d truisent nor m ment les gens Par ailleurs quand on cherche po ser ces conflits l ou ces contradictions Je dois vous dire quand m me que dans le groupe sur une ving taine de personnes il y a en d j plusieurs qui ont per du leur travail C est norme Donc je veux dire que nous avons t suffisamment loin jusqu essayer de poser ces contradictions la que l institution ne sup porte pas On constate aussi une participation politi que syndicalisation par exemple qui s est accru dans le groupe depuis la recherche action C est dire que c
106. facilement faire l hypoth se qu aujourd hui plus de trois mille associations d ex villageois couvrent le territoire d Istanbul L histoire de Pimmigration confirme que les immi gr s issus de m mes territoires gardent pendant long temps leurs liens sous des formes diff rentes En quelque sorte c est la prolongation de leur histoire commune Avant d inscrire une nouvelle page dans l espace urbain les ex villageois s accrochent pendant longtemps a leurs r seaux locaux Au fur et 4 mesure l influence de ceux ci diminue en faveur des r seaux incluant les individus venant d autres horizons C est le processus d mergence des citadins autonomes au sein des relations communautaires Dans notre exemple on est face un processus un peu diff rent Cela vient du fait que le regroupement autour des associations se produit tr s tardivement chez les individus partageant la m me histoire et provenant de m mes villages La d couverte d int r ts communs conduisant les indivi dus agir ensemble au bout de 30 ans d existence en ville c est un fait qui m rite d tre analys Comment ce fait t il que les citadins de 30 40 ans retournent sur les traces de leur village d origine Quel est Pimpact de ce ph nom ne sur la vie quotidienne d une ville si grande comme Istanbul Qu est ce que cela change 1 Selon Sema Erder la plupart des villageois ont cr e leur propre association sur la base de leur appartenance comm
107. ges qui a martel le cours du temps Le travail de m moire ne consiste t il pas organiser ses souvenirs et a partir de ceux ci construire une histoire collec tive En effet cette mati re espace est un observa toire inestimable qu il faut pr server de l oubli et de Pabandon car la m moire est la fois s lective et galement source de donn es Dans cette double fonction le croisement des histoires du quartier cons truise la trajectoire d une histoire commune Les inte ractions entre la m moire et l histoire impliquent non seulement leur juxtaposition mais galement une lec ture largie de l ensemble des t moignages Les m moires des habitants en tant que p le ressources parti cipent cette histoire collective du quartier Le quar tier Allende pour ce qui nous concerne est compos d une population h t rog ne Ce param tre est pren dre en consid ration pour comprendre l histoire du territoire et pour orienter l action du travail de m moire car cette population est la substance m me du quartier Dans ce contexte d h t rog n it ce substrat pro duit sa propre culture ou plut t une culture de m tissage 21 Layla Tatem J L Amselle 2001 Cette population h t rog ne fa conne l identit culturelle du quartier en construisant ses propres codes culturels L appropriation de ces codes engendre de nouveaux types de comportements Par exemple les jeunes s ex
108. graphie et cela est tr s important pour r fl chir sur les propositions ocalistes de communaut s parce qu une communaut en tant que praxis n est pas seulement le local c est tout un rapport entre le local et le global Il y a bien sur Henri Lefevre mais aussi un g ographe philosophe br silien qui disent que dans le local le monde bouge Cela veut dire que l on peut faire de grandes interventions globalisantes dans le local mais con u de la mani re d une construction d un en com mun Merci beaucoup D bat C Verrier Des r actions des questions des com mentaires La salle Je voulais juste savoir comment cela s articule avec la question de la conscientisation de Paulo Freire Est ce que vous avez des liens avec ce travail L Ozorio Dans le premier livre de Paulo Freire L actualit de l ducation publi 2001 bien apr s sa mort il dit il n y a pas de texte sans contexte cette phrase est tr s importante pour comprendre la ques 118 Les cercles des histoires de vies en commun tion de la conscientisation Il a fait une th se pour rentrer dans une Facult dans PEtat de Pernambuco il n a pas r ussi mais celui qui a t choisi a soutenu une th se sans rapport avec la contexte du Nord Est br si lien de cette p riode Paulo Freire parlait de la r alit du Br sil ce moment l et son travail a t refus Malgr cela il est devenu un grand ducateur il tait d j un m
109. gration Enfin nous d terminerons l usage politique qui est fait de l histoire et de la m moire de l immigration Histoire et m moire deux objets li s mais distincts La fronti re entre histoire et m moire est toute relative car comme nous le rappelle Enzo Traverso elles vi sent toutes deux l laboration du pass Pourtant des diff rences se d gagent En premier lieu l histoire est une interpr tation du pass qui se pratique avec les outils et les m thodes d un art ou d une science histo rique Elle est une mise en r cit une criture du pass selon les modalit s et les r gles d un m tier qui essaie de r pondre des questions suscit es par la m moire Les tenants de la th orie de Paul Ricceur pensent que 1 J rgen HABERMAS De l usage public des id es Paris Fayard 2005 262 p 2 Paul RIC UR La m moire l histoire l oubli Paris Seuil 2000 655 p 36 Histoire m moire et immigration essai de d finition Phistoire proc de de la m moire et s en empare comme objet Dans ce cas de figure l histoire n e de la m moire Nous pouvons pr ciser galement que Phistoire contrairement la singularit de la m moire sancre dans le temps et b n ficie de scansions chronologiques La m moire elle est compos de deux processus l effacement et la conservation La m moire est tou jours une interaction des deux et ne r pond nullement aux techniques de l histoire Tod
110. hodes Au del du clivage confessionnel la c deux variations importan tes traversent cette construction D une part une dif f rence d approche entre ducation mutuelle ou communautaire et ducation du peuple d autre part une tension entre vis e majoritaire d adaptation ou de transformation sociale L ducation mutuelle plut t horizontale coop ra tive privil gierait le faire ensemble les savoirs po pulaires tandis que l ducation du peuple reposerait essentiellement sur une action des classes clair es vers les milieux populaires action de transmission plut t verticale Deuxi me variable c est la tension entre vis e d int gration qui serait plut t dans la logique d adaptation au syst me social reproduction et de Pautre vis e mancipatrice transformation sociale qui est celle que j essaie personnellement de travailler la fois en tant que chercheuse mais aussi en tant que praticienne depuis maintenant dix ans Cette histoire de P ducation populaire depuis un si cle et demi est sinon principalement marqu e par quatre tapes que je ne peux d tailler l la premi re serait sa sp cialisation deuxi me moiti du XIX d but xIX si cle la deuxi me Pinstitutionnalisation de rap ports contractuels avec la puissance publique autour des loisirs de l encadrement des jeunesses et de la 154 Education au politique et ducation populaire culture populaire partir de
111. i une influence sur la m moire collective et donc Phistoire in situ C Verrier Merci La salle J aimerais revenir sur l histoire travers les plaques Vous avez t tr s bref sur les traces Est ce que vous pouvez d velopper un peu plus cette notion N Fasseur En quelques mots la trace c est ce que l on peut ou ce que l on va trouver Elle nous vient du pass et on la trouve maintenant Une plaque comm morative est une trace Mais il y a d autres tra 73 Nicolas Fasseur ces Une trace peut prendre n importe quelle forme du moment qu on lui donne du sens entre un pass et un pr sent elle peut tre aussi immat rielle La trace c est aussi celle que le sanglier laisse dans la neige En la regardant le chasseur va d terminer son poids sa di rection si c est un male ou une femelle etc Une trace est une importante source d information La trace ap porte des informations Le dessin d un sanglier dans une caverne est aussi une trace Cette derni re est dif f rente de Pempreinte laiss e dans la neige Elles n ont pas le m me sens La trace peinte dans la caverne ne signifie pas forc ment que le peintre a vu le sanglier Elle peut tre une repr sentation ou bien encore la trace d une repr sentation La salle Est ce vous qui emmenez votre groupe la recherche de ces traces ou est qu il y a un travail au d part pour aller ensemble la recherche des traces N Fasseur C
112. ia des formations dipl mantes d animateur d ducateur sp cialis etc Il s agit d accompagner le passage d une d saffiliation Castel R 1995 une r affiliation Parmi les multiples voies de compr hension de ce processus de transition nous privil gierons d une part celle de la motivation et d autre part celle du rapport au temps Projet motivation d sir Dans notre pratique loin de pousser les stagiaires des productions de projets professionnels pr matur s nous laissons ces projets qui peuvent tre gale ment existentiels le temps d merger et le droit de ne pas le faire Au cours de P mergence de projets en formation insertion la motivation est bien entendu centrale S Michel distingue deux composantes dans la motivation la premi re conjoncturelle correspond 178 Saisissement esth tique et m moire retrouv e simplement aux envies La seconde est d ordre existentiel elle engage l ensemble de la personnalit dans sa relation au monde et elle m me 1994 p 12 L engagement dans un projet renvoie d embl e cette composante existentielle de la motivation il ne s agit pas pour les stagiaires de se perfectionner par exemple mais bien de se transformer Accompagner P mergence d un projet qui r sonne cette chelle de temps sugg re de ne pas s parer la notion de motivation de celle de d sir Comme le pointe E Bourgeois le probl
113. ient cette rencontre une vingtaine de personnes dont le r seau des conseillers techniques et p dagogiques du Minist re de la Jeunesse et des Sports Marie Jo Coulon Claude Burneau Jacques Andr Un premier projet de livre na t de la A Vidricaire et J L Le Grand 1990 Histoires de vie et formation Le film Histoires de vie et formation d une dur e de huit heures sous la forme d un livret U Media productions Nantes 1993 et diffus sur Canal U est initi par J L Le Grand et G Pineau La section n 4 du film est consacr e une histoire de vie de collective le Camp Blanchard pr s de Nantes partir de l ouvrage de Jean Pierre Le Crom et les habitants de la cit Blan chard M moires du camp Souvenirs d une cit ouvri re du XX si cle St Herblain Loire Atlantique 1984 et par tir entretiens avec Pierre Masson et un habitant du quartier Dans cette m me mission une section est consacr e au travail de Dominique Bachelart Il s agit du d veloppement d activit s compl mentaires pour des femmes en milieu rural petite production sp cia lis e jardinage levage et travaux annexes L histoire de vie en groupe est utilis e comme base d un travail communautaire de micro d veloppement M me type d exp rience la Mission locale de Chinon sur une exp rience de lutte contre Pillettrisme 128 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective 1991 Cr ation d
114. ilitant et il a pris plus de force pour affronter la dictature Dans ce livre l il parle beaucoup de la conscientisation mais il parle de l importance de Pacte dialogique je pense qu il y a une diff rence entre la conscientisation et Pacte dialogique c est subtil C e sont des rapports au pouvoir que l on essaye de travailler justement dans l acte dialogique Dans les mouvements d ducation populaire au Br sil je participe aussi dans un r seau d ducation populaire sur les questions de sant au Br sil Nous essayons de donner beaucoup d importance l mergence de pratiques sociales Dans la conscientisation il y a une proposition de mod le mais nous dans les mouvements d ducation populaire nous essayons de construire ensemble des processus Nous chercheurs ducateurs nous sommes sur le terrain nous sommes une force une diff rence mais nous restons ouverts au dialogue la confrontation de force sur le terrain C est comme cela que j ai compris et que je travaille avec le r f rentiel de P Freire La salle Evidemment la conscientisation de P Freire Je pense que si nous allons plus loin nous trouvons toutes ces racines du dialogisme chez Paulo Freire c est lui m me qui a d s le d but propos le dialogisme comme condition au rapport a P ducation et a la formation Ce qui changeait compl tement les mod les des rapports entre les gens et le savoir Evi 119 Lucia Ozorio demme
115. ion Les trois Galeries a Montr al L enjeu est l histoire de cette coop rative mise sur pied pour viter Pexode des familles moins fortun es vers d autres quartiers Un ouvrage est pu bli l ann e suivante par la coop rative sous le titre Le propri taire c est nous En novembre se d roule une nouvelle r union du groupe Hivicol Peu r pondent Makoto Suemoto vient sp cialement du Japon La r union se tient et elle est pr par e par Jean Louis Le Grand en discussion avec Odile Descamps et Dominique Bachelart Parti cipent cette r union Danielle Desmarais Christophe Niewiadomski H l ne B zille Des travaux de Makoto Suemoto sont publi s dans une contribution De Pautoformation et de l ducation populaire au Japon dans Pouvrage de Philippe Carr et A Moisan dir L autoformation un fait social L Harmattan 2002 partir du colloque du groupe de recherche sur Pautoformation dans Pratiques de formation n 49 Les pratiques contemporaines de l ducation populaire avec l aide de Christian Verrier Un colloque franco japonais est organis entre l Universit de Nantes en particulier Martine Lani Bayle et Universit de Kobe ou enseigne Makoto Suemoto Des actes de ce collo que sont publi s par la suite dans un document franco japonais A partir de ce moment l on peut dire que le groupe Hivicol de PASIHVIF n a plus d existence formelle en tant que groupe se r uniss
116. ique De la dimension que cela peut avoir quand vous parlez des Balkans quand A Delarge conservateur de P comus e de Fresnes nous parle des territoires Que se passe t il Que dit on la quand on d fend Pidentit mais quand en m me temps on ne dit pas le terme identitaire M Petrovic Rignault Oui c est le sujet de toute la journ e J essaie moi de faire mes terrains en vala que parce qu il y a un vrai probl me surtout en Serbie Les Roumains de Serbie tels que je les ai d crits ici n ont pas beaucoup t tudi s pour des raisons politi 103 Marijana Petrovic Rignault ques Celles que fai donn es mais aussi d avoir eu au xx si cle deux blocs la Yougoslavie d un c t avec Tito qui tait dans le bloc des non align s et les Roumains qui taient avec le bloc de Pest de l autre c t R sultat il y a un vrai vide dans les tudes lin guistiques du XX si cle Un deuxi me probl me aussi est de nature davantage socioculturel les Valaques sont surtout des ruraux qui ont moins fait d tudes Quand j tais petite je gardais les moutons je suis par tie de l Ce que je veux dire c est que rien ne me pr disposait poursuivre de hautes tudes encore moins de les faire Paris Donc il y a un vrai manque de linguistes en Serbie Il n y a pas beaucoup de linguistes valaques en Serbie Par contre il y a une quipe de PAcad mie de Serbie qui travaille sur les Valaques
117. ir de m moire pour une raison peu thique politique par rapport par exemple au probl me de g nocide par exemple la population met en avant une exigence que la soci t dise des choses Effectivement il y a cette question d injonction mais n est on pas obliger par moment de passer par des questions d injonction par rapport tou jours ce mouvement de refouler l horreur refouler cette culpabilit qui peut exister dans les pays Et je regrette j aimerais que le travail de la m moire se passe naturellement Mais je me demande si politi quement on n est pas oblig justement un moment donn de subir une injonction Je prends Pexemple du nazisme en Allemagne il a bien fallu qu il y ait quelque part un devoir mis en avant pour qu une population 70 Les pratiques ducatives de la comm moration accepte de travailler sur ce qui s tait pass Et ce n tait pas vident parce qu il y a toujours une mani re de tourner la page sur des horreurs de l histoire du monde Cela peut toujours revenir sur le r el et tre tr s dangereux Mais c est une question que je me pose C Verrier C est le terme devoir qui vous en nuie La salle Une soci t n a pas se donner une mo rale des principes thiques un moment donn e parce que les tres humains ne sont pas assez respectueux Je pense que le bourreau a toujours envie de fuir sa res ponsabilit On le voit avec la France o tous les Fra
118. is pas bien mais probablement au moins entre Pindividuel et le collectif on pourrait re traduire ainsi le local et l universel MUSTAFA POYRAZ 59 BIBLIOGRAPHIE T C Basbakanlik kadin ve sosyal hizmetler m stesarli gi Gecekondularda ailelerarasi geleneksel dayanismanin agdas organisasyonlara d niisumii Ankara 1993 BAYRAKTAR Ulas Toplumbilim n 17 2003 DELI Fadime et PEROUSE Jean Fran ois Migrations internes vers Istanbul discours sources et quelques r alit s in Le dossier de VIFEA La Turquie d aujourd hui n 9 2002 ERDER Sema Istanbul a bir kent kondu Umraniye Iletisim yayinlari Istanbul 1996 GUMUSOGLU Firdevs cord Y zyil karsisinda kent ve insan Baglam yayinlari Arastirma dizisi 2001 KASTORYANO Riva Quand des diasporas bousculent la Turquie in Swences humaines n 173 juillet 2006 La trace l objet et Poralit Les pratiques ducatives de la comm moration Cette contribution fait l tat d une recherche concer nant un atelier de production d histoires de vie collec tives que fai men dans un centre social Paris en s appuyant sur les r sultats d une recherche pr c dente autour des plaques comm moratives de la Lib ration de Paris Ce qui m int resse travers ces recherches est la notion de trace plus pr cis ment je m int resse ceux qui laissent des traces et ceux qui les re oivent ils sont dans une d marche que je qualifie d duca
119. iscours produits nous nous sommes alors rendu compte que les choix n taient pas neutres cela bien entendu sans que les gens aient men une r flexion globale sur ce qu ils amenaient C est l quipe de P comus e en travaillant sur le sujet qui a constat les objets avaient des liens entre eux Principalement c taient des objets soit de communication ou de m dia v los disques affiches soit des objets de m moire individuelle ou familiale Ces objets de m moire taient g n ralement li s l enfance soit qu ils appar tenaient aux grands parents ou aux parents soit ils 85 Alexandre Delarge appartenaient en propre la personne lorsqu elle tait enfant ou adolescente Il y avait aussi des objets histo riques sur les guerres surtout sur la seconde guerre qui a frapp Fresnes et sa prison A partir de ce travail d analyse issu de la parole des habitants nous sommes en train de red finir le type de collecte que P comus e pourrait entreprendre dans le futur Du fait de la pluridisciplinarit de approche des comus es nous devrions normalement traiter de tous les aspects du territoire de l origine nos jours C est dire que Penjeu est colossal et inatteignable De ce fait nous consid rons Fresnes qu il faut restreindre le champ donc choisir des th mes de collecte perti nents ne pas vouloir tout collecter Il nous semble que la d marche qui consiste couter les h
120. iser ce travail de paroles et comment ac compagner les populations les plus fragilis es Ces questionnements concernent non seulement les lus les adultes les jeunes mais galement les profession nels L objectif est non seulement de mutualiser les savoits faire mais galement de cr er du lien social par des actions m morielles A cet effet nous envisageons une restitution au cours du mois d octobre des diff rentes productions m morielles r alis es La salle C est magnifique cela s inscrit dans un cadre long terme effectivement et on voudrait bien conna tre la suite en octobre L Tatem Et bien je prends note on vous invite fa nous avons vos coordonn es et nous vous enver rons des invitations La salle la m me personne Mais est ce que dans les autres actions m morielles les filles ont elles t interview es L Tatem Le projet m moriel a pour objectif de toucher un public h t rog ne par le biais des diff rents partenaires Par exemple les centres de loisirs sont des quipements qui favorisent la mixit entre les filles et les garcons Ce contexte favorable permet aux filles de trouver leur place dans le projet Il en est de m me pour la ludoth que qui est un espace interg n rationnel en milieu ouvert Les actions propos es cou 31 Layla Tatem vrent un large public Un des aspects positif du projet m moriel est que chaque acteur trouve sa place dans les diff rentes
121. issages et tout ce qu elle ne nous dit pas Les esprits lui ont transmis en quelque sorte une vocation qui remet son histoire en mouvement Comme on Pa vu ces moments de temps sus pendu associ s au saisissement esth tique se retrou vent chez d autres stagiaires On ne saurait trop souli gner l int r t de porter attention et d accompagner P laboration de ces moments fugaces en formation insertion et en formation en g n ral Ces moments ou Pon s prouve surplomber son existence enti re cons tituent en effet des sources potentielles d histoire red ployer des occasions de relier diff rents l ments tempotels de sa vie il propulsent le sujet dans un tat ou le travail de deuil est facilit Ouverture l uvre et le temps v cu partir de son travail sur la J rusalem de Tasse G Careri envisage un pouvoir de l art r g n rer et r orienter notre sentiment de Pexistence 2005 p 26 R g n rer certes partir de ces moments de temps suspendu inchoatif depuis quoi le manque des ob jets sociaux se relativise face Pabondance de vie que l exp rience m me constitue Lorsqu elle est r el lement rencontr e l uvre psychopompe c est dire qui aide passer est galement une sorte d objet transitionnel En cela le saisissement esth tique favo 197 Brigitte Weber et Francis Lesourd rise le d passement de l angoisse des exclus et se pr
122. lation m ne des objets venant des pays d origine des sta giaires un processus de r appropriation tant de Phistoire personnelle que de la culture d origine semble s amorcer Le fusil que j ai vu au mus e me fait pen ser mon enfance ma culture nos traditions maro caines concernant la Fantasia Il arrive que des per sonnes face aux vitrines noncent le nom de l objet dans leur langue maternelle et que entre stagiaires cette langue ancr e dans le pass et charg e de souve nirs fasse l objet d une reconnaissance qui peut d boucher sur la possibilit de la parler Poccasion dans le groupe De multiples exemples similaires donnent penser que la rencontre des toiles favorise un acc s non vo lontariste la m moire individuelle et collective dans la mesure o il est possible pour les stagiaires de se laisser prouver les objets pr sent s sur le plan de Pimaginaire La d ambulation au mus e faciliterait ainsi un acc s impr visible associatif aux souvenirs si le mus e est le lieu du travail de la repr sentation il Pest tout d abord travers le tissu de fragments cons truits par l itin rance travers laquelle le visiteur reconstruit encore et toujours son identit V ron E 1992 p 35 Pour E Caillet le mus e nous ap porte des lieux o nous rem morer Le mus e offre des situations de fiction o nous ressouvenir Le mus e plus qu un sym
123. le premier texte s appelle Jovan Citrouille dans le deuxi me texte il s appelle Stanko Citrouille Ce ne sont plus les m mes pr noms Dans le premier texte un fr re se s pare des autres et s enfuit dans les marais de Negotin Dans le deuxi me texte on apprend que ce m me fr re se noie C est une pr cision importante qui n est pas donn e dans le premier texte Dans le deuxi me texte j intervenais je participais l histoire Dans le premier texte il n y a pas de parti cipation de ma part Ce sont quelques unes des divergences entre ces deux textes D autres points peuvent tre abord s mais ils demanderaient une vraie et longue analyse Ma m re m a aussi rapport une autre version de cette histoire Elle ajoute que lors du d part de Roumanie l anc tre aurait pris un morceau de sel avant de traver ser le Danube pour le revendre de l autre c t Cet l ment n apparait nulle part dans les histoires de mon p re Le constat est que la m moire est fluctuante et n est plus fix e Il n y a pas une mais plusieurs ver sions et nous n avons aucun moyen de v rifier quelle histoire est la bonne De plus les sources de cette his toire sont mortes Jai voulu montrer que plusieurs histoires peuvent cohabiter chacune ayant peut tre une part de v rit Jai d abord donn l histoire officielle ce qui s est r ellement pass Puis j ai propos deux petites histoires racont es par mo
124. lectique entre ducation familiale dans une famille tr s nom breuse et ducation permanente Une histoire de vie sociale l Universit de Paris 8 Marie Jo Coulon membre du jury d clare qu il lui semble n cessaire de prendre les histoires de famille en compte dans les histoires de vie collective et que l on se trouve ici avec un exemple tout fait significatif Un appel prolongements Les importantes limites de ce travail ont t point es d s l introduction Tr s partiel tr s parcellaire il n en pointe pas moins pour autant une esquisse du champ consid r L abord par la question du r seau de PAssociation ASIHVIF montre la fois la f condit d une telle association son r le de mise en synergie son activit de r seau parfois intermittente dont le pr sent texte vise montrer le r le parfois souterrain dans la constitution d un champ de recherche Des prolongements importants sont pointer ici et constituent des aiguillons dans le champ de association il conviendrait d enrichir et de critiquer la perspective ici nonc e 144 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective le champ ne saurait se r duire celui de association et il conviendrait de recenser d autres r seaux identiques ou similaires celui ci d crit dans le pr sent texte il y a des enjeux du c t des d finitions des his toires de vie collective quelle vie col
125. lective et quelle histoire dans des domaines autres et divers th tre contes photographie cin ma romans il existe des voies d investigation tout fait significatives Par ailleurs il y a une vraie difficult r pertorier des exp riences de travaux de m moires qui sont sou vent locaux confidentiels souvent dit s de mani re peu institutionnalis e Mais c est en m me temps toute l aventure de telles recherches qui sont une des faces quasi clandestines de l ducation populaire et qui se donnent ainsi entrevoir dans les interstices des pro ductions normalis es et qui ne demandent qu tre visibilis es r fl chies et enrichies JEAN LOUIS LE GRAND 145 BIBLIOGRAPHIE ANDRE Jacques COULON Marie Jo NAUD Claude A Grand lien un village de p cheurs Passay se raconte Nantes Silo 2000 BACHELART Dominique DE LINARES Chantal DE LARGE Alexandre M moires partag es m moire vivante in Pour du GREP n 181 mars 2004 BACHELART Dominique Berger transhumant en forma tion pour une tradition d avenir Paris L Harmattan 2002 BACHELART Dominique BRUN Patrick Histoires de vie et d marches collectives de construction histoire in Education Permanente n 142 mars 2000 BARBIER Ren L approche transversale L coute sensible en sciences humaines Paris Anthropos 1997 BARBIER Ren La Recherche action Paris Anthropos 1996 BAUDRY Raymond
126. lle des Harkis des appel s ou m me des immigr s et de leurs enfants L historien doit prendre en compte ces m moires pour analyser Phistoire de chacun des groupes de mani re distincte ou crois e Penjeu de la m moire se situe ce niveau pist mologique de l histoire Le d veloppement des Subaltern Studies au d but des ann es 80 visant tu dier l histoire des peuples sans histoire sur le mo dele de la microstoria favorise l int r t port des grou pes constitu s comme l histoire des homosexuels ou m me l histoire des femmes qui se d veloppent depuis trente ans Intemporel et multiple ce peuple sans histoire qu est l immigration explique la n cessit de faire appel la m moire de ces groupes qui l a consti tue pour en crire l histoire il n y a pas un mod le d immigration il y a des immigrations L histoire et la m moire de l immigration visent donc ici l gitimer la pr sence de l immigration en illustrant son ant riorit et son apport au sein de l histoire nationale Le renouvellement de la citoyennet fran aise par les descendants de l immigration vient interroger une m moire collective o ces nouveaux Fran ais ne se reconnaissent pas L histoire sociale des banlieues ou Phistoire ouvri re fran aise ont galement ouvert la 1 Jacques POUCHEPADASS Les subaltern studies ou la critique postcoloniale de la modernit in L homme n 156 d cem bre 200
127. lon une logique de solida rit compl tement diff rente o ils entrent en relation avec une autre id ologie avec des cultures diff rentes Forc ment l influence de la religion et Papproche fata liste passent en second plan sans pour autant disparai tre dans le feu des d bats sur la libert sur les droits des femmes et sur une soci t plus juste Ce m me processus d bouche sur une politisation des liens entre les individus issus des m mes communaut s au prix de l introduction d une dose de communautarisme dans les rapports politiques Cette p riode riche en exp rience sociale et politi que s ach ve avec un coup d Etat militaire en 1980 Dans une situation de chaos les pouvoirs publics font le choix d craser le mouvement ouvrier et les mou vements de gauche dans toute leur diversit Du coup le coup d Etat militaire s appuie implicitement sur le d veloppement de mouvement politique marqu par la religion musulmane Les militants syndicalistes les intellectuels de gauche et les associations de l ducation populaire sont dispers es sous la pression extr mement violente du pouvoir militaire et les ou vtiers en contact avec ce monde intellectuel militant et politique d sormais deviennent en quelque sorte or phelins L encouragement du militantisme islamiste pour compenser le vide cr par P crasement de la gauche appara t comme un choix politique de P poque 53 Mustafa Poiraz Dans cette p
128. manie lors de leurs migrations On a d j beaucoup de mal com prendre une carte dialectale du roumain parl par des Valaques Le roumain parl par les Roms cr e une superposition de parlers dialectaux roumains qui pro voque une situation inextricable parce que dans le m me village vous pouvez avoir 30 de Serbes et 30 de Roms parlant roumain et 30 de Valaques parlant roumain Vous imaginez aussi le syncr tisme qui s en suit La salle Cela n est grand chose alors M Petrovic Rignault Non paradoxalement non Justement je retrouve des sp cificit s chaque fois Puis toute la population est bilingue aujourd hui Il y a une norme variation entre les diff rentes g n rations et entre les voisins La salle Quel est le nombre des Valaques M Petrovic Rignault C est tr s discut On va dire 100 000 150 000 personnes en Serbie en sa chant qu ils sont en voie d assimilation De ma g n ra tion de cousins nous ne sommes que quelques uns parler valaque C Verrier Je pense qu on va en rester l Je vous remercie pour votre intervention MARIJANA PETROVIC RIGNAULT 106 BIBLIOGRAPHIE BAUDE Olivier coord Corpus oraux guide des bonnes pratiques Paris CNRS Editions 2006 COULON Marie Jo LE GRAND Jean Louis Histoires de vie collective et Education populaire Les entretiens de Pas say Paris L Harmattan 2000 CIRKOVIC Svetlana Od Kavkaza do Banjice Me
129. mati re d histoires de vie de collectivit s de les enrichir gr ce aux regards ext rieurs Il s agit bien d un temps de mise en commun et de r flexion partir des actions men es et non d une session de sen sibilisation sur le theme des histoires de vie 130 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective Plusieurs rencontres ont lieu elles r unissent dans une ambiance conviviale des acteurs chercheurs qui exposent leurs d marches Se r unissent ainsi pour ceux relevant du Minist re de la Jeunesse et des Sports C Naud J Andr Claude Burneau Pierre Simiand Christian Chenault et des chercheurs comme Fran oise et Gaston Pineau J L Le Grand Patrick Brun qui pr pare une th se sur ATD Quart monde Une exploration importante du domaine lieu qui allie pr sentation d exp riences questions m thodologi ques r flexions pist mologiques notamment sur la d finition du champ envisag 1996 En f vrier P Brun et D Bachelart organisent Nan tes une rencontre Histoires de vie et formation en milieu d favoris En juillet la conf rence au 2 Congr s d actualit de la recherche en ducation et formation de Jean Louis Le Grand Des histoires de vie collective Consid rations th oriques et thiques est repris dans un ouvrage de 2000 1997 Le doctorat de Patrick Brun Histoire de vie et communaut mancipatrice Utilisation des monographies
130. me La multiplication des associations d ex villageois ne signifie pas uniquement le d veloppement de la solida rit entre un groupe de personnes issues de la m me tradition elle constitue aussi un l ment important pour la coh sion sociale dans l espace urbain En de hors de cet aspect li la solidarit les associations d ex villageois s inscrivent dans un univers social plus 1 Dans une soci t fonctionnant selon les r gles conomiques lib rales il est difficile d instaurer durant longtemps un syst me de solidarit autour des lieux de culte pour pallier la carence de la protection sociale Le retour de mouvement social peut devenir un recours in vitable afin de r tablir un quilibre dans les rapports sociaux 55 Mustafa Poiraz large Dun cot le fait d tre ensemble au sein d une association n est pas caract ris uniquement par Pappartenance un territoire ou un pass commun ou Padh sion un imaginaire collectif puisque le v cu de chacun s inscrit diff remment dans le paysage social et de l autre cot la rencontre de diverse exp riences forg es dans des espaces diff rents ne d boucheront pas sur le retour de formes de communautarisme clas sique Dans cette configuration on est dans le d pas sement de logique de solidarit traditionnelle voire dans une exp rience nouvelle qui inclut la fois la solidarit de proximit et celle d une dimension inter nationale On
131. me de la panne de projet renvoie non seulement une panne de la capacit de se projeter dans le futur mais gale ment et peut tre plus brutalement encore une panne de d sir Sans d sir le travail d laboration de projets aussi minutieux et g n reux soit il ne peut que tourner a vide il ne pourra s agir que d un travail d laboration cognitive de repr sentations amput de sa n cessaire dimension volitive et le projet auquel on sera arriv ne sera jamais qu un ch teau construit sur du sable pr t s crouler la moindre difficult ren contr e par l acteur Bourgeois E 2000 p 100 Du point de vue psychanalytique l laboration de projet n cessite galement d laborer et de maintenir suivant des modalit s toujours complexes la distance entre obtenu et le souhait c est dire la castration Ri del L 2004 Or justement Passomption du manque est loin d aller de soi chez les exclus 1 Cf le dossier Motivation et engagement en formation in Education permanente n 136 octobre 1998 179 Brigitte Weber et Francis Lesourd Manque d sir et temps Etre en projet suppose donc de d sirer et d sirer sup pose d assumer le manque c est a dire une certaine attente un certain rapport au temps Comment penser dans le m me mouvement le rapport des exclus au temps au manque au d sir au projet La clinique permet tout d abord de com
132. mental dans la r appropriation de la m moire A l occasion du temps d criture propos suite la visite un stagiaire crira j ai vu une grande jarre en terre elle me rap pelle mon enfance quand mon p re mettait une jarre pleine d eau devant notre maison pour que les passants puissent boire se d salt rer Cet objet me rappelle un mythe antillais Nous ne citons ici que le d but du t moignage le mythe suit dans son int gralit Par choix les premi res visites au mus e se sont organi s es dans les lieux pr sentant esth tiquement des ob jets d int r t anthropologique Ainsi une stagiaire d ambulant au dernier tage du Mus e des Arts Afri cains et Oc aniens qui pr sente notamment une col lection d objets venus du Maghreb se souvient jai crit des passages du Coran sur une tablette comme celle ci Cette r f rence faite aux origines souvent au pays natal se prolonge en projet existentiel J ai tou jours pens faire un voyage en Afrique Tout au fond 183 Brigitte Weber et Francis Lesourd de moi je comprends ma motivation a faire un jour ce voyage ou peut tre ces voyages Cette personne a insist a la fin du stage sur le fait qu elle se sentait en train de se retrouver qu elle souhaitait prendre du temps pour s occuper d elle m me elle s est donn e une ann e entre la fin de la pr formation et son entr e en formation dipl mante Lorsque la d ambu
133. musique serbe ou internationale ach tent des marques de v tements actuelles tandis que les plus g s vont parler de trac teurs et de moutons Ces discours servent des int r ts divers Ils nour rissent des politiques h t rog nes voire oppos es A mon avis c est l enjeu le plus important Par exemple dire que les Valaques sont des r sidents anciens sert les Serbes Cette hypoth se signifie que les Valaques ne sont pas des Roumains qu ils n ont pas r clamer une ind pendance exiger des coles en roumain avoir des revendications politiques Dire que les Vala ques sont des r sidents anciens peut aussi servir les Valaques de deux fa ons Les uns vont penser c est l gitime pour moi de vivre sur ce territoire et de ne pas migrer puisque j tais l avant vous Tr s longtemps les Valaques ont t m pris s et certains ont gard ce complexe d inf riorit En pensant qu ils sont sur ces terres avant les Serbes ils peuvent se dire qu ils n ont pas souffrir du m pris de la part des Serbes et ils obtiennent de nouveau tout le droit au respect D autres Valaques par contre profitent de cette his toire l pour tenir un discours nationaliste et s para tiste Pour eux comme ils ne sont pas Serbes il faut qu ils se s parent Ils veulent construire une nation dans le sens allemand du terme qui pr vaut dans les Balkans de ce fait ils visent la s paration Pr sent
134. n ais taient des r sistants L homme n aime pas se regarder lui m me dans son horreur Mais je pr f re rais qu il n y ait pas besoin de devoir de m moire C Verrier Mais moi je pense si je peux interve nir et donner quelques l ments de r ponse je pense la chronologie Vous faites allusion PHolocauste pour l Allemagne etc Ce sont des choses qui sont r centes enfin relativement r centes par rapport la lin arit de Phistoire Puis je me dis qu il est curieux que Pon ait oubli la Saint Barth lemy et on ne com m more plus la Saint Barth lemy On ne comm more plus telle grande d faite des Gaulois par rapport l arm e romaine etc Je me demande s il n y a pas aussi avec le travail de m moire quelque chose qui joue avec le m canisme de Poubli Oubli in vitable terme parce que nous sommes des hommes tout simplement Il y auta eu une telle accumulation une telle stratification des v nements peut tre comm morer que cela poserait probl me Cela dit le devoir de m moire nous est simplement donn par le fait l gal apr s tout c est le 14 juillet le 8 mai 45 J en oublie surement 71 Nicolas Fasseur La salle Par rapport au devoir de m moire je pense que m me si le sch ma est critiquable il de meure tr s int ressant Le devoir de m moire existe lorsqu une l gitimit historique est attaqu e et elle est attaqu e parce que cette l gitimit existe Ce
135. n Quichotte et c est vrai qu on avait impression en regardant bien que qu il bougeait qu il se d pla ait dans le tableau et c est vrai qu au d but on tait tous l et je me souviens on tait avec Yasmina on disait on a des hallucinations euh le tableau y bouge et c est vrai que si on avait pas fait attention on s tait pas mis devant le tableau et regar der avec attention on aurait jamais eu ces impressions et je crois que c est partir de l que a commencer d velopper un peu Pimaginaire Avant euh j inventais des histoires pour mes jeunes fr res javais d j a mais c est tout L moi des fois je me disais c est pas possible c est fou je regarde un tableau euh je me si c tait un peu oriental je commen ais m me entendre de la musique et tout a a d velopp plein de choses a rappelle des souvenirs quoi et je comprends moi pourquoi on peut dire il y a quelqu un qu est en extase devant un tableau et puis c est vrai qu apr s on dit mince euh et dire que j avais pas a 191 Brigitte Weber et Francis Lesourd Cet extrait nous sugg re que Le la a d pos tempo rairement ses difficult s qui taient selon elle la fois financi res de logement et intellectuelles dans Pexterritorialit de l uvre et qu elle les a r int gr es par la suite apr s laboration Le saisissement esth ti que qu elle rapporte a favoris Passomption du man que et un
136. n d clencheur de souvenirs Ensuite je voudrais m appuyer sur l espace public et la sph re priv e d crits par J Habermas Quand nous posons une plaque comm morative nous sor tons de la sph re priv e pour entrer dans l espace pu blic En effet le choix des termes qui sont inscrits est individuel voire familial et ces termes sont aux yeux de tous lorsque la plaque est appos e Par contre lorsque nous lisons ou recevons une plaque nous la sortons de l espace public pour Pins rer voire Pincorporer dans notre sph re priv e Entre ceux qui posent les plaques et ceux qui les re oivent la notion d agir communica tionnel est bien pr sente et de ce fait cet espace et cette sph re nous permettent d approcher au plus pr s des pratiques ducatives de la comm moration no tamment lorsqu il s agit de praxis m morielle Elles nous renvoient alors trois fondamentaux de l anthropologie de P ducation populaire que Pon pour rait r sumer par la parole Pespace public et Paction sociales Enfin je suis convaincu qu il faut d battre le concept du devoir de m moire avanc par P Nora En effet P Ric ur pr f re le terme de travail de la 1 Un ethnologue dans le m tro Paris Hachette 1986 2 L espace public arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Paris Payot 1986 3 En r f rence au cours intitul Les enjeux interg n rationnels de P
137. n de M B de Launay Paris Payot 1986 HALBWACHS Maurice La m moire collective Paris Albin Michel 1997 LE GOFF Jacques Histoire et m moire Paris Gallimard Folio 1988 Nora Pierre dir Les Liewx de m moire Paris Galli mard 1984 RIC UR Paul Temps et r cit Le Temps racont Paris Seuil 1985 tome 3 Rousso Henri Vichy L v nement la m moire l histoire Paris Gallimard 1992 TODOROV Tzvetan Les abus de la m moire Paris Arl a 1995 D marches participatives dans les comus es Les comus es ont t invent s la fin des ann es soixante Et sans doute n est ce pas un hasard si ce concept r volutionnaire de mus e na t apr s mai 68 Les comus es repr sentent un mod le utopique de mus e con u l origine pour rendre compte du patri moine de territoires ruraux ces territoires qui allaient devenir les parcs naturels r gionaux L originalit de Papproche r sidait notamment dans Pappr hension globale du territoire consid r comme une unit coh rente o interagissent l homme et la nature d o le pr fixe co qui n a pas de rapport direct avec P cologie politique mais veut porter la notion environnement de l homme Le deuxi me l ment fort de ce concept est la volont de construire et de faire vivre ce nouveau type de mus e en travaillant avec la population dans une d marche participative C est pourquoi la premi re phrase
138. n p re dans un contexte familial Lorsqu on se met r fl chir aux nonciateurs et aux contextes de ces diff rentes histoires la ques 98 Histoires tion devient tr s complexe Si on se penche sur ces diff rentes histoires on d couvre plusieurs lectures La v ridique que j ai r ussi trouver dans certains livres Mais il a fallu que je cherche les livres et que je trie Il a fallu surtout que je distingue le vrai du faux Et j ai aussi cette histoire transmise par la voie voix familiale Cette voie familiale d ailleurs n est pas tr s habituelle Sans le mat riel d enregistrement mon p re ne m aurait pas racont ce r cit Nous n avons pas ces rapports qui favorisent une transmission des histoires Penfant De plus nous avons encore migr Enfin dans un cadre familial habituel on parlera de la vie quotidienne et non pas de l histoire familiale Et quelle est l histoire donn e en Serbie Est elle officielle Existe t elle vraiment Est ce qu elle est officieuse Dans tous les cas on a racont ma m re l cole que les Valaques taient sur ces terres depuis tr s longtemps Finalement ce serait des starosedeoci c est dire des r sidents anciens qui auraient t l avant l arriv e des Slaves Les Slaves sont venus dans les Balkans autour des VI VII si cles apr s J C Or nous avons vu que ces Valaques ont migr depuis la Roumanie aux XVI XVI
139. nd mologie et thique de la sociologie J L Le Grand effectue une communication Les histoires de vie entre sociologie et action mancipatoire qui montre la th se suivant laquelle les principaux pionniers du champ des histoires de vie en sociologie taient direc tement anim s par un projet d mancipation et d ducation populaire Rendant ainsi caduque l id e de la reprise en ducation d une technique sociologi que dans les ann es 80 Cette communication para itra dans Pratiques de formation analyses n 31 Les filia tions th oriques des histoires de vie en formation Paris 8 1996 Cet article fait suite d autres sur le savoir insu des auteurs acteurs la critique des mo deles ma eutiques les repr sentations de Pexclu sion 1994 1995 les entretiens de Passay Marie Jo Coulon met en place et anime un groupe de recherche pour r fl chir sur la d marche d histoire de vie collective Les rencontres ont lieu pr s de Nantes dans le village de p cheurs lacustre de Passay une trentaine de kilom tres au Sud de Nantes C est dans ce village m me que trois conseillers techniques et p dagogiques M J Coulon Claude Naud et Jacques Andr travaillent une production de m moire col lective pour l instant sous forme de journal r gulier Le projet de M J Coulon d clare ce regroupement a pour objectifs de confronter les probl matiques et les pratiques en
140. ndemocratic citizens or uncivil democrats Learning or unlearning citizenship and democrac in Educa ao Temas et Problemas vol 1 n 2 2006 2 Luc CARTON Les d fis de l ducation populaire in Ren contres pour l avenir de l ducation populaire Minist re de la Jeunesse et des Sports La Sorbonne 5 et 6 novembre 1998 ditions Elle bore 1999 p 21 27 156 Education au politique et ducation populaire Qu est ce que serait alors l ducation au politique Je vous r pondrais que c est d j un bien collectif d acteurs qui Pexp rimentent actuellement Cela pose plein de probl mes pour mon statut de chercheuse mais je suis autoris e le partager avec vous L ducation au politique pourrait tre la d marche ducative qui vise interroger d coder les processus de domination tant sociale qu conomique que cultu relle l uvre et d exp rimenter comment s en sortir concr tement pour viter de reproduire cette domina tion On a eu plein d exemples durant cette journ e de ces fameuses dominations dans tous les domaines Cela pourrait tre cela revenir une perspective mancipatrice de Ph ritage de P ducation populaire Deux arguments soutiennent cette exp rimen tation Le premier c est de reconqu rir en fait la di mension symbolique qui va avec le mot politique Pierre Bourdieu a beaucoup travaill sur Pautonomi sation de la sph re politique On lit un pr si
141. ne motivation serait ici initi e par une s rie de r sonances entre diff rents niveaux de mouvement Si l uvre sollicite psychiquement du mouvement le sujet doit se mouvoir physiquement d ambuler pour la rencontrer ce quoi r pondent les mouvements de son regard sur la toile pour autant que le formateur lui laisse une certaine autonomie du regard 185 Brigitte Weber et Francis Lesourd Les recherches de B Weber et de F Lesourd par tagent une centration sur l accompagnement des tran sitions existentielles Cependant ou la premi re ex plore leur induction esth tique la seconde interroge les v cus temporels qui en constitueraient les condi tions Dans la perspective de F Lesourd les transi tions existentielles supposent en effet une mise en suspens provisoire du temps chronologique compress du monde commun qui conduit le sujet faire Pexp rience d un moment de hors temps En somme F Lesourd voit le saisissement esth tique comme une occasion parmi d autres de hors temps transformateur alors que B Weber voit le hors temps comme une des dimensions du saisissement esth tique transformateur Du point de vue de F Lesourd de nombreux pro pos de stagiaires glan s au cours des d ambulations ou dans les crits t moignent de modifications du rapport au temps on se retrouvait dans le temps et Pon tait ailleurs on oublie notre pr sent en se projetant dans le temps et notre imagination
142. ne na Balkanu Les Minorit s cach es dans les Balkans Srpska Akademija Nauka i Umetnosti Balkanolo ki Institut Posebna izdanja 82 Beograd 2004 SIKIMIC Biljana coord Banjasi na Balkanu identitet etnicke zajednice Les Bayaches des Balkans identit d un groupe ethnique Srpska Akademija Nauka i Umetnosti Balkanoloski Institut Posebna izdanja 88 Beograd 2005 SIKIMIC Biljana Etnicki stereotipi o Vlasima u Srbiji Les st r otypes ethniques sur les Valaques de Serbie Kulturni i etnicki identitet u procesu globalizacije i regionalizacije Balkana L identit culturelle et ethnique dans le processus de globalisation et de r gionalisation des Balkans JUNIR 9 Ni 2002 pp 187 203 SIKIMIC Biljana SORESCU Annemarie The Concept of Loneliness and Death among Vlachs in Northeastern Serbia Symposia caiete de etnologie si antropologie 2004 pp 159 182 109 Marijana Petrovic Rignault SORESCU MARINKOVIC Anemarie Napolitanci iz Mehovina Les Napolitains de Mehivina dans Banjasi na Balkanu identitet etnicke zajednice Les Bayaches des Balkans identit d un groupe ethnique sous la direction de Biljana Sikimic Srpska Akademija Nauka i Umetnosti Balkanoloski Institut Posebna izdanja 88 Beograd 2005 SORESCU Anemarie Cantece funerare vlahe Les chants fun raires valaques Traditia Godina XII XIV broj 23 24 25 26 27 28 Novi Sad 2004 pp 28 2
143. nes n 3 1992 pp 75 79 ELIADE Mircea Le chamanisme et les techniques archaiques de Pextase Paris Payot 1968 200 Saisissement esth tique et m moire retrouv e ESTIVILL Jordi Panorama de la lutte contre l exclusion so ciale Concepts et strat gies Gen ve Bureau international du Travail 2004 FURTOS Jean Contexte de pr carit et souffrance psychique quelques particularit s de la clinique psy chosociale in Soins Psychiatrie n 204 1999 pp 11 15 GREEN Andr Le temps mort in Nouvelle Revue de Psychanalyse n 11 1975 GUILLAUMIN Jean La quatri me dimension du temps in Le temps en analyse Revue Fran aise de Psycha nalyse LXI 5 1997 pp 1657 1668 GUILLAUMIN Jean Le moi sublim Paris Dunod 1998 KA S Ren Crise rupture et d passement Paris Dunod 1979 LESOURD Francis Le Moi temps cologie tempo relle et histoires de vie en formation in Temporalistes n 43 2001 pp 38 49 LESOURD Francis Peut on parler de transe biogra phique in ROBIN J Y MAUMIGNY GARBAN B SOETARD M coord Le r cit biographique De la recher che la formation Exp riences et questionnements Paris L Harmattan 2004 tome 2 LESOURD Francis L piphanie comme r orchestration des temps in Chemins de formation n 8 2005 pp 56 65 201 Brigitte Weber et Francis Lesourd LESOURD Francis L explicitation biographique des
144. nne A travers notre qu te nos investigations etc Plus nous avan ons dans notre recherche plus nous sommes confront s nous m me De ce fait la trace comporte une notion encore inconnue celle de l implication une notion importante pour un individu D apr s P Jacob une empreinte est un indice Ainsi elle n a plus de propri t s mantique mais Pindice repr sente une information donn e C est pourquoi dans une recherche et partir d une trace nous d couvrons 1 Ecrire en situation professionnelle les enjeux d une transmission in Les Cahiers de PROMOFAF n 10 mai 2003 2 Voir la communication de Nicolas Fasseur lors de la journ e d tude internationale M moire territoire et perspectives d ducation populaire le 9 juin 2006 Paris 8 3 Joel CANDAU Traces singuli res traces partag es Socio Anthropologie in Traces n 12 170 Note de synth se au sujet de la trace d autres traces Aussi la trace singuli re se m lange et se confronte d autres traces et devient malgr elle un signe Quand on parle de m moire nous consta tons que les fran ais sont de plus en plus int ress s par la g n alogie La recherche de ses racines s impose comme un besoin n cessaire voire vital Il faut appa remment trouver la trace de ses propres origines de savoir d o on vient Ainsi le fait de mieux conna tre ses anc tres permettrait il de mieux se conna tre
145. nnement Il y a une autre d nomination pour ici c est favela La favela est une d nomination qui a d j le poids de l histoire c est la criminalisation de la pauvret c est tr s difficile Les habitants de ces endroits l n aiment pas le terme favela ils n aiment pas Je trouve que c est tr s important cette r appro priation linguistique parce que les gens habitant ces endroits d signent communaut ils rejettent un peu cette d nomination de favela Ils essayent d intervenir dans la perversion capitaliste qui veut vi der toute l histoire de lutte de r sistance du peuple de l Etat de Rio de Janeiro et S o Paulo Cela veut dire qu ils essayent de renforcer la lutte collective de plus de cent ans Cela est int ressant parce que cette r ap propriation confirme les travaux de Houssain Agar 2001 un philosophe irakien o il d finit la commu naut comme une praxis Il dit c est la r alisation d un vouloir commun Communaut c est un col lectif qui se construit ensemble c est un r el qui a une r alit mais c est une r alit transitoire Il donne une compr hension tr s importante cette notion de communaut Il faut comprendre la recherche sur la communaut comme un champ de diff rences un champ de tensions un champ de vivre ensemble Il ny a 115 Lucia Ozorio pas de propositions identitaires substantialistes Toni Negri que j appr cie beaucoup dit qu il fau
146. nt il faut relire Paulo Freire aujourd hui no tamment lorsque l on s int resse la p dagogie de Pautonomie Mais les ann es 2002 c est d j une autre vision lui m me par exemple dans le rapport homme femme int gre les visions des mouvements f ministes en les introduisant dans sa pens e dans sa pratique De ce fait on ne peut plus citer le P Freire des an n es 70 lui m me a volu lui m me a une histoire L Ozorio Je suis tout fait d accord avec ce que vous dites C Verrier Une derni re question La salle Est ce que cette exp rience se situe dans un espace constitu o se jouent les relations entre les jeunes et les personnes g es Ou bien est ce que cela se joue dans un espace naturel Est ce un processus naturel L Ozorio C est un processus lorsque j arrive Mangueira ils savent que je suis chercheuse que je tra vaille PUERJ Mais quand je vais dans cette commu naut je dis que je veux faite des changes entre Puniversit et la communaut parce que les communau t s et les universit s ne dialoguent pas beaucoup au Br sil En France cela doit tre pareil J essaie d intervenir pour faciliter cette ouverture et je travaille la recherche action et dans le m me temps avec des propositions observation participante Cela veut dire que je suis ou verte je sais que je suis une trang re et je ne veux rien proposer Je suis dans cette communaut depuis
147. nt pas les m mes la m moire et par ticuli rement le devoir de m moire veulent donner une nouvelle r alit dans le pr sent des v nements ou des personnes qui ne doivent pas sombrer dans oubli la m moire est une forme de rapport au pas s dont la cause finale n est pas la connaissance la r alit et Pintelligibilit du pass mais la v rit du pr sent la construction ou le renforcement d une identit partag e L histoire fixe dans le pass ces m mes v ne ments et ces m mes individus pour en tablir a travers des cris historiques le r cit pr cis Bien sur ce r cit ne sera pas exempt de modifications si d autres cher cheurs d couvrent des informations suppl mentaires La subtilit se situe donc dans les buts vis s et non dans le r sultats obtenus on sait bien qu un r cit his torique peut donner une nouvelle dimension dans le pr sent au sujet ainsi trait De l nous rejoignons Panalyse d Enzo Traverzo quant la compatibilit des deux notions indispensable l criture de l histoire Opposer radicalement histoire et m moire est donc une op ration p rilleuse et discutable Les travaux de Halbwachs Yerushalmi et Nota ont contribu met tre en lumi re les diff rences profondes qui existent entre histoire et m moire mais il serait faux d en d duire leur incompatibilit ou de les consid rer comme 1 Maurice HALBWACHS Les cadres sociaux
148. ntexte nous pr senterons les recherches de B Weber et de F Lesourd dans cet ordre en mentionnant certains ponts qui les relient Exp rience esth tique et laboration du manque Revenons donc la question qui organise la recherche de B Weber comment par quelles voies l uvre d art et le mus e influent ils sur mergence d une motiva tion du sujet en pr formation Ou comme le ques tionne J J Wunenburger qu apporte donc l image artistique celui qui la cr e ou la contemple et en quoi parvient elle transformer Pexistence 2001 p 290 Ici Papproche psychanalytique de Part est particu li rement heuristique au prix de quelques refor mulations Selon J Guillaumin l uvre d art prend 1 Nos corpus sont constitu s de notes prises apr s les d ambulations mus ales les temps d histoire de vie d crits de stagiaires et de transcriptions d entretiens individuels r alis s ensemble ou s par ment 187 Brigitte Weber et Francis Lesourd pour son cr ateur une valeur topique que je tente de d finir comme correspondant une position d exterritorialit et extension p riph rique d une partie de Pappareil psychique L uvre appara t comme un double que le Moi lui m me se donne se construit consciemment par technique r aliste pour y d poser et y travailler ce qui demeure encore incons ciemment inop rable ou intraitable en lui 1998 p 2 Ainsi peind
149. ntiel s instaurant 1975 p 107 Pour R Ka s ces temporalit s sp cifiques sont par tie int grante du processus qui conduit a une nouvelle naissance c est ce temps mort qui sera peut tre n cessaire P tablissement de la discontinuit indivi duante qui pr c de la phase o nous vivons cr a tivement sans doute ce blanc ce vide cr e t il aussi l espace n cessaire la naissance de la pens e un trou dans le v cu ou dans le savoir une attente combler 1979 pp 61 62 J Guillaumin consid re quant lui que ce type de temporalit constitue la condition de Pappropriation d une temporalit propre tout se passe comme si crit il la dynamique des trois dimen sions communes du temps pass pr sent et avenir ne prenait sa pleine et vive valeur que de Pintervention d un autre point de vue certains gards intemporel qui la croise la nie et la d passe en la si gnifiant 1997 p 1658 Ou encore le temps ne saurait jamais s assumer comme temps personnel temps de l histoire v cue du dedans que par le surgis sement de ce regard transverse port sur son mouve ment que je consid re comme une quatri me dimen sion de la temporalit dimension certains gards elle m me intemporelle comme une sorte de pr sent suspendu du deuxi me degr pp 1661 1662 Le v cu associ est d crit comme la sensation d tre actuellement suspendu dans lexistence
150. nts peut entrainer pour certains d entre eux des bouleversements dans les repr sentations qu ils se font eux m mes et de leur groupe travers ce qui tait leur habitat Comme pour une op ration chirurgicale les habitants doivent tre accompagn s pour surmon ter leurs appr hensions et favoriser la cicatrisation des souffrances occasionn es par la r habilitation Cet accompagnement peut s effectuer par ce travail de 23 Layla Tatem m moire sur le quartier Selon Ric ur 1997 le che min le plus court pour parler de soi est de parler de Pautre Dans notre contexte cet autre est le quartier Effectivement raconter les v nements qui ont strati fi le quartier revient implicitement parler de soi mettre des mots sur ce que l on ressent exprimer des sensations sur son v cu retracer sa propre histoire et en comprendre le sens L objectif de ce travail sur la m moire du quartier est de mobiliser les souvenirs et de construire une his toire collective Cette mise en sc ne est un travail sur son histoire personnelle mais aussi un travail sur la parole Parler de son quartier est une aventure qui permet de se plonger dans les profondeurs de son tre et de donner du sens ses motions La narration re pr sente le premier mode de cette construction identi taire gr ce au discours D s l enfance ne racontons nous pas nos exp riences et celles d autrui comme autant d v nements mis en r cit Nous nou
151. oche est beaucoup utilis e dans les discours elle est peu incar n e dans les pratiques Quant la troisi me d finition plus r cente il s agirait de comprendre l ducation populaire comme dimension culturelle de l action col lective on a pu lire les pages pr cedentes un exemple avec le t moignage d une exp rience d ducation po pulaire au Br sil 1 Point de vue de Jacques ARDOINO Le rapport Pautre in R inventer l international r flexion sur une d marche d ducation populaire CNAJEP INJEP 2002 p 143 2 Jean Louis LE GRAND Culture de la critique et ducation en France Un h ritage interroger in Revue Pratiques de formation analyses De la critique en ducation Universit Paris 8 formation permanente n 43 mars 2002 p 77 91 3 Elle t prolong e par Luc Carton qui avait t confi e Porganisation de rencontres pour Pavenir de P ducation populaire en 1998 en P ducation populaire entendue comme travail de la culture dans la transformation sociale et politique 153 Alexia Morva Que ressort il des tensions rep rables des la naissance de l ducation populaire et de son institutionnalisation progressive Pour sch matiser si les diverses approches de P ducation populaire ont en commun de valoriser Pacquisition de connaissances jug es utiles elles peu vent se distinguer autant au niveau des orientations que des contenus et m mes des m t
152. oie Pindividu Lors que nous parlons de comm moration il s agit de la 1 En r f rence la conf rence de H Rousseau La guerre d Alg rie dans la m moire des fran ais Universit de tous les savoirs 21 avril 2002 65 Nicolas Fasseur pratique de se rem morer ensemble Les termes se rem morer ensemble posent bien Pexistence d une m moire collective mais elle n est pas la somme de m moires individuelles voire un souvenir que lon a v cu ensemble C est plus que cela c est une inscrip tion dans l espace public ou plut t une visibilit dans espace public Et de ce fait la m moire collective est de l ordre politique le travail de m moire collective a des formes de militantisme Toute m moire collec tive se retrouve dans des enjeux pr sents et j ajouterai qu elle devient fondamentalement politique d s lors qu elle se frotte l institution ou l histoire officielle Pour aborder la question de trace je vous invite nous arr ter un instant sur la notion de document monument labor e P Ricoeur lorsqu il aborde la question de Parchive Cette derni re est en quelque sorte une trace d un pass et l historien la recherche la collecte Elle Pint resse et cette qu te est pour lui un acte volontaire Par contre la rencontre avec un mo nument est diff rente Prenons Pexemple de la Tour Eiffel elle est en face de nous et tout les jours nous passons devant
153. oire imm diate De toute fa on je vous recommande ce m moire nous sommes tr s fiers car c est le premier m moire de Master 1 soutenu et j esp re qu il sera publi car il apporte vraiment des donn es importan tes sur ce qui se joue dans les formes contemporaines et actuelles d ducation populaire au lieu d aller tou 58 La m moire collective des ex villageois Istanbul jours dans les histoires glorieuses et embaum es de l ducation populaire C Verrier J ai trouv l intervention de M Poyraz int ressante parce que l on a trop tendance consid rer l ducation populaire comme un ph nom ne fran co fran ais voire l Europe tr s peu largie Alors qui si on porte le regard assez loin de par le monde comme on a essay de faire dans un num ro de Prati que de Formation en allant jusqu au Japon on trouve des formes d expression de cette ducation populaire relativement diff rentes de ce que Pon est habitu trouver dans notre histoire de P ducation populaire Et l aussi cette dominante de P ducation populaire m l e la religion qui est aussi une constante de notre histoire de P ducation populaire versant fran ais ou europ en troit L c est extr mement int ressant et j ai envie aussi de souligner cette relation entre le local et l universel sur lequel vous tes revenu cela est ex tr mement important au regard des sciences humaines en histoire je ne sa
154. oires de vies en commun par Lucia OOo Sn Modan iist 113 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective partir de P Association internationale des histoires de vie en formation ASIHVIF par Jean Louis Le Grandin 125 Education au politique et ducation populaire par Alexis MOtva susasisisaisatiacnaiaieiiaremiadiea 151 Autres contributions sens oes tated ote 167 Note de synth se au sujet de la trace part Estelle Seigman nega 169 Saisissement esth tique et m moire retrouv e chez les personnes en insertion par Brigitte Weber et Francis Lesoutd 177 Ont contribu a cet ouvrage Alexandre Delarge conservateur de P comus e de Fresnes Nicolas Fasseur doctorant l Universit de Paris 8 et membre d EXPERICE Jean Louis Le Grand professeur Universit de Paris 8 et membre d EXPERICE Francis Lesourd docteur en sciences de P ducation et membre d EXPERICE Alexia Morvan doctorante l Universit de Rennes 2 et co animatrice du collectif ducation populaire et transformation sociale L cia Oz rio professeure l Universit de l Etat de Rio de Janeiro Br sil Marijana Petrovi Rignaul doctorante l Universit Paris 4 et membre du LACITO Mustafa Poyraz docteur en sociologie enseignant PUniversit d Evry et membre du GEPECS Estelle Sengmany tudiante en Master 2 en sciences de l ducation l Universit de Paris 8 Layla
155. ois grands acteurs Et Phistoire de la loi sur Pesclavage sur la colonisation est symptomatique je 72 Les pratiques ducatives de la comm moration veux dire qu il y a politique et que la comm moration est une affaire plut t politique De Pautre c t il y a des historiens et puis encore il y a la m moire on va les nommer les habitants c est une affaire g r e par la population Je pense qu il y a des allers retours entre les trois p les pour construire la fois la m moire Phistoire et la comm moration Juste pour reparler de la seconde guerre mondiale et pour montrer que les choses ne sont peut tre pas si claires que a c est un devoir thique de dire qu il y a eu la Shoah Sauf qu il y a une partie de la population fran aise et europ enne qui souffre de la Shoah ce sont les Tziganes et les homosexuels mais surtout les Tziganes Cela montre donc que le devoir de m moire n est pas si clairement tabli que a Et la comm moration am ne se poser d autres questions C est dire que tant que les choses sont en mouvement et en construction et qu il y a de toutes fa ons des occultations chacun fait son boulot le politique l historien qui doit normalement tablir la v rit et puis il y a les acteurs locaux les groupes que ce soient les homosexuels les Tziganes qui peuvent faire remonter revendiquent Pextermination qu ils ont subie et faire faire une comm moration pour avoir auss
156. omprendre les plaques de la Lib ration de Paris il faut conna tre Phistoire de cet v nement afin de d coder certains sigles comprendre les dates etc Pour conforter cette notion de continuum entre m moire et histoire il faut conna tre l histoire de Lib ration de Paris pour com prendre les plaques comm moratives et pourtant il est inscrit dans la pierre la m moire de et non pas l histoire de Nous sommes bien ici la rencontre de la m moire et de l histoire Pour pointer la question de la m moire collective inscrite sur un territoire M Halbwachs souligne le rapport entre la m moire et l espace lorsqu il a travail l sur les implantations chr tiennes en Palestine il a remarqu que lieu de p lerinage sur le lieu de bapt me de J sus m tait sur la bonne rive selon la Bible car l endroit de comm moration avait t d plac pour faciliter l acc s aux p lerins Toujours est il que la m moire collective n cessite un ancrage sur un terri toire pour qu elle puisse tre efficiente Sur les plaques comm moratives le terme ci est contribue com pl tement l ancrage de la m moire collective sur un 67 Nicolas Fasseur territoire D ailleurs lors de Patelier en travaillant Phistoire du quartier nous avons ancr notre m moire l o nous habitons Marc Aug nous raconte dans le m me sens comment le plan du m tro peut tre utilis comme un aide m moire comme u
157. on familiale au del des fronti res Cette identit s enrobe parfois de mythes de l gendes dor es et le travailleur de m moire familiale devient alors tour tour g n alogiste biographe et linguiste Mais en quoi 14 Avant propos ce travail de la m moire collective peut contribuer la re construction identitaire d une famille d racin e ailleurs et enracin e ici Marijana P trovic Rignault se penche sur ce qui peut se raconter dans une famille valaque et comment ces histoires familiales voluent dans le temps La parok le collectif et la r sistance Se raconter c est exprimer ses propres valeurs et les histoires de vies les t moignages se confrontent sou vent l histoire officielle De ce fait se raconter n est pas neutre et cela peut devenir un r el contre pouvoir ce qui est crit dans les livres d histoire notamment lorsqu il s agit de r cit collectif Plus encore les histoi res de vie collectives peuvent tre v cues en tant qu actes de r sistance face des dominations culturel les et id ologiques Aussi l ducation populaire a toute sa place sur ces questions car elle se caract rise notamment par l action collective et par la transforma tion des repr sentations de l environnement si elle se d finie en tant que travail de la culture en r sistance la culture dominante Lucia Ozorio nous fait part de ses recherches sur les mouvements sociaux dans les favelas l
158. onalistes et les islamistes contre la gauche Les villageois taient impr gn s historique ment parlant par une culture rurale et traditionnelle ils p n trent dans une ambiance politique d s leur arriv e en ville ils se trouvent dans un environnement politis par la pr sence des syndicats les militants poli tiques les intellectuels de gauche etc Ils ne devien nent pas pour autant en cinq six ans compl tement lib r s individualis s ils n abandonnent pas comple tement les traditions rurales Ils sont plus tol rants pout la gauche ils s approprient le discours de la gau che mais au niveau de l attitude ils ne se transforment pas pour autant en quelques ann es Une fois que la pr sence des militants de gauche est cart e par l Etat les mouvements islamiques investissent les espaces de proximit D une part la pression de PEtat l tat esprit de l poque et d autre part la base populaire taient enclin accueillir ces mouvements Certes il y a eu une r sistance silencieuse au sein de la population d origine al vite contre cette conqu te mais les mou vements islamistes se sont impos s avec l appui de l Etat Au passage nous devons souligner que la popu lation al vite constitue une force d opposition impor tante par rapport aux pouvoirs publics et par rapport la domination de la religion musulmane Ils sont consid r s ils se consid rent comme musulmans mais ils ne sont pas
159. onstruction a am lior le quotidien des habitants l espace public l environnement et le b ti mais comment se fait il que certains locataires sont en souffrance La premi re tape du projet a donc t de comprendre ce mal de vivre et d en d terminer les raisons Je me suis appuy e sur un diagnostic partag par les partenaires de terrain afin d tablir les points forts et les points faibles du quartier Puis en analysant les conversations des jeunes je me suis rendu compte que la racine de ce malaise cor respondait un manque de reconnaissance de cette population jeune et un manque de lien social sur le quartier Cette probl matique de terrain a d fini la question centrale du projet qui est Comment et dans quelles limites le travail sur la m moire du quar tier peut il aider la construction identitaire des jeunes de plus de 18 ans afin de les accompagner dans leur insertion sociale Cette recherche action dont le sujet de recherche est ax sur insertion sociale des jeunes car appropriation du travail sur la m moire du quartier permettra certains de sortir de l impasse dans laquelle ils sont des contradictions dans lesquel les ils sont confront s et du d ni La d marche forma tive du travail de co construction avec les jeunes sur la 26 La m moire du quartier m moire du quartier favorisera t elle Pinsertion social des jeunes De plus le projet m moriel permettra galement de structur
160. orov L histoire pour sa part veut d terminer la v rit historique en s appuyant sur des m thodes rigoureuses de relev s syst matiques d informations d indices sur le pass m me si l exhaustivit n est pas r alisable Les tech niques historiques imposent d inscrire P v nement dans un contexte chronologique permettant d interpr ter les cons quences et les origines du ph nom ne observ Pour exemple l o Pindividu va se rem morer la victoire de Fran ois Mitterrand le 10 mai 1981 et mettre en corr lation cet v nement et sa m moire particuli re l historien cherchera inclure cette lection dans la chronologie politique de la France et analysera les origines de cet av nement de la Gauche apr s plusieurs d cennies d absence du pouvoir L individu est certes capable de faire ce travail de r flexion mais il a au demeurant la libert d interpr ter ce souvenir l aune de son v cu et de sa m moire particuli re D un autre c t l historien n est pas exempt de subjectivit car lui m me s inscrit dans une r alit contemporaine et dans le cas de l histoire du temps pr sent proc de parfois m me de son objet 37 Naima Yabi d tude Ultime pr cision pour Maurice Halbwachs la m moire perp tue le pass dans le pr sent alors que l histoire fixe le pass dans le pr sent Il s agit l simplement de rappeler que les buts de l histoire et de la m moire ne so
161. ous groupe vous allez peut tre voir plus concr tement le lien avec les travaux d aujourd hui Il s agissait l de trouver dans les r cits autobiographiques des membres du sous groupe des l ments cons cutifs de la culture politique de chacun et des facteurs d clencheurs d mancipation dans les parcours des uns et des autres A partir de cet exercice autobiographique le sous groupe en a d duit que c tait une approche assez pr cieuse notamment pour des pratiques de formation Ce groupe est donc en train de cr er une coop rative pour essayer de traduire en proposition d accompagnement en outil de forma tion et de transformation cette approche l Quel est l int r t d une confrontation entre ducation au politique et travail de la m moire dont on a parl aujourd hui Le premier pour moi c est de lier histoire personnelle et histoire collective et surtout de r introduire la sub jectivit alors qu l heure actuelle la rationalisation des rapports sociaux abime nos perceptions des situa tions notre r activit il s agirait de passer de l histoire subie l histoire conscientis e C est D Lapeyronnie qui lui pose particuli rement le probl me Pendroit des classes populaires en disant qu il y a une atomisa tion profonde du monde populaire dans sa participa tion l espace public Il dit qu il y a un besoin norme 159 Alexia Morva d offrir des espaces d interpr tation de l
162. par tement des Sciences de l ducation v 12 205 222 juin 2007 OZ RIO L O Biogr fico E Seus Di logos Com A Interculturalidade Como Pr xis de Comunidade in Revue Pol mica n 21 Rio de Janeiro 2007 OZ RIO L Les Politiques Participatives de Sant une analyse institutionnelle du Parque Royal Lille ANRT 2004 OZ RIO L Educa o Popular e Sa de Elogio Comunidade Revista APS Juiz de Fora v 7 n 2 96 103 Jul Dez 2004 RANCIERE J La communaut comme dissentiment in Rye Descartes n 42 2003 p 86 99 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective partir de PAssociation internationale des histoires de vie en formation ASIHVIF Dans toute th matique de recherche il y a une histoire de cette th matique qu il convient de s rier Ce bref historique vise aider les chercheurs qui prennent ou reprennent des traditions de recherche Or toute tradi tion de recherche est b tie autour de personnes de groupes et de rencontres L historique ici pr sent a pour vocation de pr senter le r le de Passociation ASIHVIF autour de rep res de dates et d activit s Il n est pas une tentative de recension des travaux sur cette question a contrario de la bibliographie de l ouvrage Coulon Le Grand 2000 Il ne correspond pas non plus a un inventaire des travaux des membres de Passociation relatif ces questions Il se contente de pointer quelques dates de
163. plu sieurs ann es depuis 2003 c est un terrain tr s difficile par ce qu il y a la violence il y a le trafic et il y a aussi la criminalisation de la pauvret Au d but de la recherche nous tions dans un certain moment o nous vivions cette violence il y avait la police partout Quelquefois je ne pouvais pas entrer dans la communaut Nous avions 120 Les cercles des histoires de vies en commun d j construit un groupe de travail et un jour nous tions ensemble et nous nous demandions ce que nous allions faire et c est ce moment l que surgit la proposition de raconter de construire un espace pour raconter leurs histoires de vie C est tr s important car c est une r ponse au moment de violence c est une r sistance de ce groupe l de cette communaut l C est toute une his toire de r sistance la violence ces nettoyages dans la ville expulsions assassinats Cela veut dire que c est un espace temps qui se construit travers le processus Au d but il y a eu la demande d un travail interg n ra tionnel Celso l habitant de Mangueira qui explicite cette demande dit Nous allons faire le Papo de Roda cer cle des histoires de vies collectives La personne g e raconte son histoire aux jeunes pour que ceux ci ra content les leurs Le Papo de Roda existe mais il est no made Il va chez les habitants dans les coles proches de la communaut un syndicat de m tallurgie c
164. poursuivre La dimension chronologique a t choisie en commen ant deux ans avant la cr ation de association elle m me Avril 1989 les histoires de vie de collectivit Il s agit d une rencontre Tours initi e par Gaston Pineau autour de la venue de son ami qu b cois An dr Vidricaire La vis e est celle d un largissement du domaine d application des histoires de vie Le texte initial d clare des pratiques d histoires de vie de col lectivit s par les membres des collectivit s elles m mes D histoires de t moins et non d historiens d acteuts sociaux et non d observateuts Autant de probl mes pour tenter de produire une culture d entreprise une culture de groupe de quartier ou de 126 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective pays Comment ces multiples voix peuvent elles s exprimer et s articuler Une criture collective d un collectif est elle possible Qu est la m moire collec tive Quels sont les rapports avec la m moire indivi duelle Comment ces pratiques ont elles trait ces probl mes Quels moyens ont elles invent A quels courants peuvent elles d alimenter Objectifs conna tre diff rents courants d velopp s en France et en Am rique confronter les approches des partici pants approfondir la probl matique Andr Vidricaire a travaill sur une op ration de production de m moire ouvri re avec PEcomus e du Fier Mon
165. prendre le rapport au temps des exclus a partir de leur exp rience de perte des objets sociaux travail argent loge ment etc lesquels de mani re g n rale donnent au sujet un statut une valeur et l gitiment ses relations interpersonnelles Furtos J 1999 Dans l histoire per sonnelle de tels objets sont au centre du contrat narcissique pass d s Penfance via la famille si tu rentres dans notre culture tu y auras ta place c est a dire que tu disposeras des objets sociaux promis Or les situations d exclusion entra nant la perte de ces objets elles remettent en cause l ancien contrat narcis sique et de ce fait suscitent une angoisse massive Pour se prot ger de cette angoisse le sujet utilise g n ralement des m canismes de d fense extr mement co teux clivage d ni projection qui s ils tendent annuler le sentiment de perte qu il prouve Pemp chent galement de penser l objet manquant et par cons quent entravent tout travail de deuil Ce processus conduit directement une immobilisation des temps personnels comment en effet s engager dans une transition de vie sans laborer ce qui ne sera jamais plus comme avant Dans ces situations Pexclusion sociale se double d une auto exclusion psychique Furtos J 1999 p 13 auto exclusion par quoi s estompe le d sir la motivation d tre auteur de sa propre histoire et de ses projets Au quotidien
166. priment en utilisant des termes de diff rentes langues Ce switching linguisti que montre qu ils construisent leur identit culturelle en choisissant des termes sur plusieurs registres Cette adaptabilit langagi re se v rifie galement dans les autres domaines religieux sociaux Le quartier doit donc tre appr hend avec ses sp cificit s culturelles Par cons quent la culture du quartier d pend de la culture d origine de la population de la culture natio nale et de son histoire Dans un tel cadre comment les jeunes per oivent ils leur place dans le quartier et dans la soci t Le sentiment d avoir perdu sa place dans la soci t ou de ne l avoir jamais eu est un sujet r current chez les jeunes Effectivement la reconnaissance de ces personnes soul ve de nombreux probl mes et remet en cause les institutions ou plut t pointe du doigt la crise institutionnelle Le mal tre de cette jeunesse fait merger les questions identitaires Ce sont des d bats tr s la mode Mais qu entendons nous par identit Le processus identitaire est une construction de soi qui se construit en fonction de son milieu familial profes sionnel social historique territorial linguistique culturel Cette reconnaissance combine les notions de singularit d alt rit de subjectivit d objectivit de collectivit et d individualit tout en conservant une conscience de son unit et sa continuit Ce p
167. pulaire Les questions de m moire d histoire de territoire de trace d ducation de culture n ont pas t abord es s par ment afin de ne pas perdre le th me de la journ e Nous avons re produits Dans le m me esprit la notion d anthropo formation est questionn e en regard de ses fondements et de son inscription dans une anthropologie g n rative 1 Le collectif autonome Education populaire amp transformation sociale a lanc l id e d une Offre Civile de R flexion sur P ducation populaire Cette d marche fait suite l Offre Publique de R flexion sur Pavenir de P ducation populaire que le Minist re de la Jeunesse et des Sports avait impuls e en 1998 Ce collectif veut construire un lieu de socialisation de leurs savoirs et de leurs pratiques pour P mancipation et la transformation sociale Ils partent du principe que les citoyennes et les citoyens ont quelque chose dire sur la soci t son fonctionnement la privatisation des services la marchandisation des relations humaines 12 Avant propos tenu trois grandes th matiques que nous avons articu l es de la fa on suivante la m moire l immigration et le territoire puis la trace l objet et Poralit et enfin la parole le collectif et la r sistance Cet ouvrage reprend cette chronologie dans les trois premiers chapitres Le dernier chapitre autres contributions rassemble deux articles ne provenant pas directement de cette
168. que deux Voila d un c t il y a dix g n rations qu ils sont venus de Roumanie Mais ce n est pas Ce n est pas correct tu sais Comment a ce n est pas correct Eh bien il dit qu ils viennent de Roumanie mais il dit qu ils sont de Savinac du Loup dont il reste la famille des Casseroles mais il y en a aussi de venus de Rou manie Eh bien dis comment Mais ils taient neuf fr res et l un para t il est all dans le Marais de Negotin il s est noy parce que les Turcs Pont poursuivi Et les autres sont pass s de ce c t ils sont all s vers Savinac et ils ont fait une mai son C est du c t de la famille de maman Et apr s Jovan Casserole est mont chez Stanko La Citrouille pour tre serviteur et il s est mari avec une certaine Pulescuana Ils ont eu Grand p re Jon Grand p re Mira et Grand m re KaPina Grand p re Jon a eu maman 1 Ids sont pass s de ce c t c est dire ils ont travers le Danube passant de la Roumanie la Serbie 95 Marijana Petrovic Rignault Texte 2 On raconte clairement l immigration avec ventuellement le chemin pris pour arriver dans le village Voyons d abord les constantes dans les deux textesl es deux fois il voque dix g n rations Ils sont venus de Roumanie sans aucune pr ci sion du village d origine oubli Beaucoup de fr res sont venus Le marais de Negotin est voqu dans les deux textes L
169. que les mus es ont largement particip la construction des identit s principalement territoriales Il convient de manier le mot identit avec pr cau tion voire P viter Pourquoi Parce qu il est polys mique d s lors son sens varie en fonction de la per sonne qui parle du sujet des enjeux Le probl me de l usage du terme identit dans le monde des mus es c est que historiquement ces institutions ont construit des identit s pour leurs territoires et que ces identit s taient justement des identit s construites un mo ment donn pour un contexte donn et avec des en jeux strat giques Autant dire que ces identit s taient en partie st r otyp es statiques et ne rendant que par tiellement compte de la r alit du territoire Les mu 82 D marches participatives dans les comus es s es ont du mal a sortir de ce genre de d marche sur tout dans un monde contemporain mondialis qui induit des envies de racines de tradition de culture commune Ceci nous am ne a formuler question de la fa on dont les mus es aujourd hui traitent ou doivent traiter de la mondialisation et du traditionnel du local et du global de Pidentit et de Panomie Il existe une vraie tension entre ces termes qui se renvoient l un a Pautre Et ce probl me fondamental ne rel ve vi demment pas seulement du monde des mus es C est pour toutes ces raisons que nous pr f rons Fresnes parler de sentiment
170. r alit 1995 p 264 Ceci peut sans doute s appliquer toute uvre textuelle picturale musicale En tant que double suppos survivre son auteur l ceuvte constitue bien une victoire fantasmati que sur la mort De ce point de vue l uvre propulse son auteur dans le temps elle lui aura surv cu ce que Chiantarretto appelle le point de vue de Papr s mort qui constitue probablement P quivalent mo derne du monde des esprits La mort symbolique semble donc difficilement se passer de l id e du dou ble L ceuvre constituerait elle alors une sorte de m diateur un double psychopompe qui aiderait l auteur s auto repr senter sorti du temps de son vivant Dans Paffirmative les spectateurs comme les cr ateurs pour raient utiliser ce processus ressource 195 Brigitte Weber et Francis Lesourd Temporalit s en formation La variabilit m me de l exp rience chamanique nous sugg re d en rep rer des formes la ques dans des exp riences contemporaines telles que le saisissement es th tique Comme le chaman Le la vit un moment de hors temps Elle exp rimente un tat de conscience o le temps consensuel n a plus cours ce qui r sonne avec le fait qu elle vive dans la liminarit entre deux statuts celui de b n ficiaire et celui d acteur des servi ces sociaux et chappe donc doublement au temps social Mais voici que le tableau bouge que le double s anime L ce
171. ratins di sent que les chambres gaz n ont pas exist que le massacre des Arm niens n a pas exist Il y a toujours une bataille en termes d interpr tation et de l gitimit qui n est pas ferm e C est l je crois que se pose le probl me de la comm moration de m me y compris la R volution fran aise si on pouvait d un certain point la noyer dans tel syst me cela serait bien Ce devoir c est une contre attaque qui a pour objet l interpr tation l gitime de la v rit La salle Il y a le n gationnisme dans un sens et cela peut aller Pextr me dans Pautre sens comme j ai pu le constater lors de la comm moration contre Pesclavage On a fait un travail au niveau du d parte ment de Seine St Denis o nous avons invit des in tervenants dont un africain j ai oubli son nom Il niait compl tement que des chefs africains aient pu partici per la vente dhommes Pour lui Pesclavage n tait pas une culture de l Afrique Cela n avait pas exister L Egypte il n y avait pas d esclaves C Verrier On va encore prendre trois interven tions Monsieur La salle C est vraiment int ressant on est ici la confrontation entre m moire et histoire Les comm morations sont plut t de la construction de la m moire collective justement Et la m moire collective qu est ce que c est C est bien entre les deux C est une question d acteurs il me semble Il me semble qu il y a tr
172. re par exemple c est tendre son appareil psychique jusqu au tableau double du moi dans lequel les difficult s du sujet qui peint trouvent Poccasion d une autre laboration Cependant point qui nous int resse tout particuli rement le sujet concern par cette laboration dans et par l uvre peut tre aussi bien celui qui la contemple que celui qui la cr e on pourrait parler pour la contemplation d une extension exotopique ou exterritoriale de la topique du sujet p 179 Le spectateur l amateur dart pourrait donc lui aussi d poser et travailler dans l uvre dans le double provisoire de lui m me qu elle constitue de lourdes probl matiques encore incons ciemment inop rable ou intraitable en lui L exterritorialit d crite par Guillaumin sugg re ainsi que le travail de Pappareil psychique de tout sujet est susceptible d tre all g par l exp rience de ce qu il nomme un saisissement esth tique Ce travail de Pappareil psychique qui sans cesse consiste laborer Pincompl tude le manque le deuil de la toute puissance peut il donc chez les exclus tre paul par Pexp rience esth tique de mani re leur permettre de retrouver justement la possibilit de penser le man que lattente et partant d laborer des intentions d avenir L exp rience esth tique crit Guillaumin reste centr e sur le d sir de prendre en compte de 188 Saisissement esth
173. re aux jeunes pour que les jeunes racontent les leurs c est tout un processus qui se joue Mangueira a toute une tradition de musique le Samba Peut tre voua avez d j enten du parler des coles de Samba de Mangueira La musi que pour cette communaut est une sorte de r sis tance Ils font une analogie du cercle de Samba Roda 116 Les cercles des histoires de vies en commun de samba avec le Papo de Roda Cela est tr s int ressant parce que les jeunes et les personnes g es sont choisis par la communaut pour raconter leurs histoires de vies mais il y a aussi d autres personnes qui veulent participer cette exp rience C est aussi un cercle no made parce qu il va dans la communaut et il arrive dans les maisons des habitants La maison Manguei ra c est tr s important C est la demeure d immigrants c est une ressource de r sistance Mangueira il y a toute une histoire de l immigration l int rieur du Br sil venant du Nord Est ce sont des tats les plus pau vres du Br sil La r gion du Sud Est notamment Rio de Janeiro est d j plus riche il y a ce r ve de venir dans ces villes plus riches mais ils rencontrent beau coup de difficult s L autogestion est un concept de Panalyse institu tionnelle qui m aide travailler sur le terrain avec des r f rentielles telles que la Recherche Action lautogestion est un analyseur du processus pour voir ce qui r siste aux formes de
174. re certains des principaux acteurs d autres membres font part de leur exp rience Signalons comme membre d ASIHVIF G rard Ml kuz qui dans le Nord de la France a men des ateliers de production de m moire collective Sallaumines les Mines Celui ci est galement militant de Peuple et culture Sont pr sents galement D Bachelart C Leray P Y Maillard J Rh aume J Y Robin M Molini P M Mesnier J M Baudouin Fran oise Duriez Danielle Warinsky et Marion Guevaron En juin Rencontre Peuple et Culture au moment du Conseil d administration autour du livre 137 Jean Louis Le Grand Histoire de vie collective et ducation populaire Pr sentation collective riche et salle pleine En juillet est publi le volume 6 n 14 de La Revue internationale de psychosociologie titr R cits de vie et histoire sociale coordonn par Andr L vy et Vincent de Gaule jac Si la r flexion pist mologique de passage entre la sph re individuelle et sociale est tr s pr sente aucun article ne relate d histoire de vie collective Seul l article de Jacques Rh aume Histoire de vie en groupe apporte des l ments significatifs pour une pist mo logie de l action sociale qui passe par l histoire de vie Dans le m me temps Jacques Andr Marie Jo Coulon et Claude Naud publie A Grand lieu un village de p cheurs Passay se raconte 316 p chez Silo a Nantes Cet ouvrage reprend les bulletins p riodiq
175. rendre la derni re question Bon d accord les deux derni res La salle Ces travaux de m moire ont soulev par moment des r actions critiques sur ce qui se passait dans le quartier sur leur condition de vie est ce que ces r flexions ont donn lieu une suite Vous parliez d une femme dans le cadre des discussions qui pointait un certain nombre de choses qui auraient pu fonction ner diff remment Est ce que cela est mutualis pour que ces habitants p sent sur les d cisions y compris sur les d cisions de r habilitation Je suppose que ces r habilitations ne se sont pas particuli rement ap puy es sur la propre vision des habitants L Tatem Effectivement la r habilitation du quartier Allende s est effectu e avec la participation des habitants Les r unions de d marche quartier sont des instances de concertations entre les lus et les ha bitants Ces instances ont permis de prendre en compte la paroles de ces derniers Leurs appr hen 30 La m moire du quartier sions peuvent tre att nu es par ces temps de concer tations n anmoins la perte de rep res due aux trans formations du quartier les bouscule et fait merger des souvenirs et des souffrances non dites Il est donc important dans les programmes de d molition et de reconstruction de prendre en consid ration ces aspects et de se poser les questions suivantes dans une d marche de co construction avec les habitants com ment valor
176. res Il dit les Turcs ne for aient pas les gens faire l arm e Tandis qu a priori dans les r gions roumaines o ils taient les Turcs ou les Boyards for aient les gens faire l arm e pour une longue dur e Dans le deuxi me texte une pr cision absente du premier survient il parle de neuf fr res Dans le premier texte il voque juste beaucoup de fr res Pourquoi neuf fr res Parce que c est la v rit C est un chiffre intriguant Il existe par exemple des chants populaires serbes dans lesquels neuf fr res sont des h ros Le neuf est un nombre impair un chiffre impair dans la culture valaque a des connota tions particuli res Enfin le chiffre neuf revient r gu li rement Donc cing ans plus tard je vois qu il y a neuf fr res Pourquoi Je reviens au premier texte pour lequel mon p re ignore que je l utiliserai un jour Il pr cise que l un des fr res est brigand Dans le deuxi me texte pour lequel il conna t P ventuelle utilisation publique ult rieure il ne le pr cise pas Il faut savoir que mon p re a des 1 Je n ai pas de probl me d thique en le signalant car il s agit de ma propre famille Sur le terrain en g n ral et sur P thique voir Olivier Baude 2006 97 Marijana Petrovic Rignault r gles tr s strictes on ne boit pas on ne vole pas on ne ment pas etc Celui qui a recueilli les fr res en tant que serviteurs dans
177. rocessus identitaire pour Carmel Camilleri 1990 est gale ment influenc par les facteurs conomiques histori ques politiques culturels psychologiques Les jeunes 22 La m moire du quartier sont donc constamment en train de s adapter et ils vont construire leurs propres rep res qui parfois les stigmatisent et les excluent Dans cet environnement difficile les jeunes accu mulent des handicaps tel que la stigmatisation des ban lieues La disqualification issue de l immigration les accule a des retranchements et des replis sur eux m mes Cette situation engendre des conduites d vian tes et violentes envers l institution Les jeunes adop tent un processus individuel et collectif de d fense Les prises de paroles de certains d entre eux lors des violences urbaines de novembre 2005 d notent bien ce mal de vivre l absence de reconnaissance et un man que de dialogue entre les jeunes et les politiques Le sentiment d abandon et d exclusion est fortement res senti par les jeunes qui se rattachent au territoire En effet le quartier est l endroit o est inscrit leur histoire Cette reconnaissance est enracin e dans un espace localis ce territoire local Il me semble important de travailler sur cette espace Le travail de la m moire Ce programme de d molition et de reconstruction a chang l image de la ville mais a galement transform sa silhouette Cette transformation du paysage des habita
178. roduit par l un des membres du bureau de PASIHVIF Christophe Niewiadomski et un professeur de m decine l Universit de Tours Philippe Bagros Il r sulte d une d marche d histoire de vie de collectivit dans un service hospitalier n phrologie et immunologie clinique Il r unit une qua rantaine de personnes ayant travaill faire de ce ser vice ce qu il est devenu sur le mode d une recherche action et en tentant de saisir la r alit hospitali re en termes humanistes et pas seulement gestionnaires Outre la dimension thique la dimension m thodolo gique est clairement ici explicit e 142 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective 2004 Un dossier de la revue Pour du GREP n 181 para t intitul M moires partag es m moires vivantes Il est coordonn par Dominique Bachelart Chantal de Linares et Alexandre Delarge Il est articul autour de vingt textes allant de la perspective des comus es en milieu rural la question des politiques m morielles et des enjeux d mocratiques La perspective d ducation populaire est quasi ici toujours pr sente noter la question de l anthropologie de la m moire partag e de Jo l Candau des articles de G rard Ml kuz de Marie Jo Coulon de Nicolas Fasseur ou de Jean Louis Le Grand Un ouvrage coordonn par Beno t Carteron Liengouement associatif pour l Histoire locale Le Cas du Maine et Loire Paris L Harmattan
179. rtir de cette exposition photographique un petit cahier d animation de la lecture de ces photographies et de Phistoire collective les al as du rapport de la nationa lit en France comment cela s est fa onn les mo ments d ouverture et des moment de fermeture Quels sont les enjeux conomiques qui arrivent c t Les fantasmes d construire avec des arguments Je trouve que cela tait aussi une belle rencontre entre un travail de m moire du collectif des sans papiers et un travail historique et politique avec P ducation popu laire ALEXIA MORVA Autres contributions Note de synth se au sujet de la trace La trace se d finit ainsi suite d empreintes ou de marques que laisse le passage d un tre ou d un ob jet marque laiss e par ce qui agit sur quelque chose Cet objet la fois familier silencieux myst rieux et complexe nous intrigue et nous questionne La trace est omnipr sente dans la vie et dans le quotidien elle volue tout naturellement on ne fait plus attention a sa pr sence Elle semble faire partie de la vie de cha cun Il para t alors essentiel de mieux la comprendre pour mieux Pappr hender A travers la notion de la trace on d couvre que celle ci contient plusieurs facet tes et selon la fa on et la mani re dont on l observe Elle poss de plusieurs aspects tant du contenu que du contenant D couvrir alors le r le de la trace travers les arti cles de J Cand
180. s Remerciements Cet ouvrage est aussi le moment pour remercier Christian Verrier ma tre de conf rence Paris 8 et membre d Experice Pr sent tout le long de cette jour n e d tude il a t le m diateur et le r gulateur des d bats le passeur de la parole des participants Nous remercions galement Isabelle Fievet pour cet impo sant travail de coordination des interventions et des d bats de cette journ e Enfin nous remercions Ber nard Fievet pour la relecture attentive et pointilleuse de cet ouvrage LAYLA TATEM ET NICOLAS FASSEUR La m moire l immigration et le territoire La m moire du quartier et les politiques de d molition et de reconstruction Quels enjeux En 1973 le b timent 5 de la cit Allende s implante sur le quartier Nord de la ville de Saint Denis Dans les ann es 80 ces logements vieillissent mal Les habi tants souffrent non seulement d une architecture op pressante mais aussi de la d gradation sociale qui r gne sur ce quartier De plus la concentration des popula tions marginalis es et fragilis es par le ch mage en gendre une augmentation des logements vacants La question suivante se pose faut il d molir le b ti ment 5 La d cision est de transformer celui ci en d truisant deux cages d escaliers et en construisant des maisons individuelles Ces op rations int grent les dispositifs de la politi que de la ville dont les ambitions sont non seulement le r am
181. s Royco minutes soupes l c tait de la poudre en sachet l et j ai annonc a mon p re et il m a mis une claque et il m a dit mais arr te de raconter des b tises comme a o c est que tu as appris des choses comme a l homme sur la lune aussi c tait des cho ses qui n existaient pas c tait quelque chose de d incroyable quoi et c est vrai que a c est peut tre aussi a a contribu aussi au fait de quand y a des choses comme a des inventions au fait de dire c est 190 Saisissement esth tique et m moire retrouv e pas possible mais c est vrai que la claque je me sou viens de a la claque que je m tais prise par rapport a C est vrai que lui m me il tait pas euh pas instruit quoi analphab te euh jamais t l cole Le colonialisme en Alg rie tout a mais euh c tait quelqu un qui n a pratiquement jamais manqu de rien il tait commer ant il a eu un commerce bon c est quand m me mais il avait jamais eu acc s la culture Apr s un temps de silence Le la revient l exp rience mus ale qui Pavait m dus e Quand on r alise a et qu on arrive percevoir un peu ce que ces gens l ils per oivent devant un tableau et puis que a nous arrive nous on dit mince y nous manquait un sens quand m me hein moi javais vu un tableau on avait t euh dans un mus e c tait un tableau o il y avait euh Do
182. s gens issus de la campagne Le positionnement s effectuait dans un espace politique mouvement et l influence des ex villageois les uns sur les autres pas sait en second plan Bien que les politiques sociales ne procuraient pas un socle d cisif pour favoriser Pautonomie de individu vis vis de son groupe Pexistence d une solidarit de classe facilitait l inscription de celui ci dans la soci t en tant que ci toyen La participation active des tudiants et des intel lectuels de gauche au mouvement social dans tous les domaines constituait un atout consid rable dans le processus de d mocratisation de la soci t turque La gauche et les mouvements de l ducation populaire agissaient au sein de la population la plus pauvre et constituaient un l ment de contre pouvoir int gra teur Cette p riode a t marqu e par une prise de 1 L analyse de Serpil Bozkulak concernant Pimpact des organisations de gauche comme un facteur mobilisateur et m diateur dans les quartiers pauvres d Istanbul confirme ce point de vue Istanbul da kentsel ayrisma Hatice KURTULUS cor Istanbul Baglam Yayincilik 2005 52 La m moire collective des ex villageois Istanbul conscience forte de certains enjeux soci taux par la population Ce que je veux dire c est que les villageois viennent avec un bagage traditionnel bas sur une habitude de solidarit communautaire ils se trouvent dans un es pace de lutte fonctionnant se
183. s cons truisons en nous repr sentant chronologiquement notre vie par un long travail de narration continuelle ment r organis Or ce travail en continuit de la m moire cette mise en r cit de notre exp rience per sonnelle ce d veloppement de la pens e narrative comme modalit particuli re de la pens e humaine pour reprendre les propos de J r me Bruner 1996 Phistoire de vie structure Pindividu et elle donne une construction de sens selon Alex Lain 1998 Aujourd hui la question du sens est au c ur des d bats Investir son parcours de vie la comprendre et lui donner un sens est tout l enjeu du travail de m moire sur le quartier L int r t port aux histoires de vie notamment par Gaston Pineau et Jean Louis Le Grand 2002 est sans doute li ce sentiment de mu 24 La m moire du quartier tation de notre soci t touch e par une crise du sens en recherche d identit L approche biographique est un outil de mise en forme et de structuration de trajec toires de vie Elle permet de donner ainsi du sens au v cu et de le rendre signifiant dans la recherche identi taire L intention L objectif fix dans ma d marche est de construire le projet avec les jeunes La participation des jeunes dans le concept m me du projet me semble important dans projet P le cadre de ma recherche Cette d marche de co construction est fondamentale pour atteindre les ob jectifs fix s En effet faire a
184. s familles et de leur envoi leur redistribution vers le sud donc des villages de la vall e du fleuve S n gal qui vivent norm ment de ces redistributions Premi rement il y a eu un tra vail avec les services publics o ils ont mis en lumi re ces conflits Ils ont n goci des temps d interconnaissance de ces probl mes aussi avec les pouvoirs publics dans les domaines de la sant de P cole Avec beaucoup de gens qui ne parlaient pas forc ment fran ais Deuxi mement ils ont fait un travail au S n gal o ils ont mont un th tre forum sur la question qu est ce qu tre immigr en France Parce qu entre le moment o les immigr s sont partis il y a vingt ou trente ans et aujourd hui la situation a compl tement volu Ils sont en train de se paup 165 Alexia Morva riser en continuant reverser autant chose qu ils ne peuvent plus se permettre et donc il fallait de se travail culturel du th atre forum pour oser aborder ces zones la avec les familles Et puis dernier exemple et il sera tr s court Il s agit d une exposition photographique avec un pho tographe sur le parcours de sans papiers de Lille et leur collectif On fabriqu avec des maisons des jeu nes et de la culture un outil de mise en d bat en fait au travers de cette exp rience des sans papiers de Lille qui s est appel e Exposition photographique d bat ici l bas avec les sans papiers On a rajout pa
185. seconde et de r int grer par la suite cette probl mati que apr s laboration au cours du temps d histoire de vie l ensemble du processus favorisant Passomption du manque et partant l mergence du processus mo tivationnel 189 Brigitte Weber et Francis Lesourd Histoire de Leila Le t moignage de Le la permet d interroger ces propo sitions Il s ouvre sur P vocation d une visite au mus e d Orsay Moi je suis rest e m dus e par les statues tout a c tait quelque chose que j avais pas Phabitude de voir vraiment quand je suis rentr e dedans j tais m dus e et suite a eh bien depuis je suis all e euh facile ment dans les mus es Dans les vernissages tout a tout ce qui a trait l art et euh a a d velopp en moi ann e qui a suivi pendant les vacances sur la plage j ai trouv un bout de calcaire et j ai sculpt euh quelque chose et a avait Pair d une t te quoi Quand je suis au vert en vacances je passe mon temps faire de la sculpture a a d velopp a chez moi C est une question sur la fa on dont elle travaille quand elle sculpte qui d bouche sur le rapport entre saisissement esth tique et m moire retrouv e Je vois des images des souvenirs et tout C est vrai que des fois on est moi je me souviens la premi re fois c tait j tais gamine en 1960 c tait javais en tendu un flash publicitaire sur euh les premi res sou pe
186. si bien dans le temps et qui peut affecter directement criture Ainsi con u la question de la trace reste un l ment cl de Pavenir qui nous attire plus ou moins un mo ment donn de notre existence Comprendre le sens et le r le de la trace nous permettrait il de mieux s avancer dans la vie travers les questions de son origine Ces questionnements marquent la mont e fulgurante de la g n alogie Le paradoxe de la trace c est qu elle est d finie la fois comme quelque chose de connu et de complexe en m me temps P Jacob diff rencie la trace l empreinte et l indice J Y Boursier con oit la trace comme une m moire un marquage de territoire A Serres la per oit comme une notion Ainsi la trace peut repr senter aussi bien un indice une signe une empreinte tout d pend la mani re dont on observe la trace La trace repr sente le lien qui permet de recons truire l histoire C est un moyen essentiel pour faire parler l absence dans la pr sence Elle constitue donc P l ment charnier pour resti tuer l histoire comme un puzzle elle ne poss de pas de statut propre la trace est toujours li e quelque chose afin d exister Cet objet la fois banal et tellement complexe occupe l espace d un temps d un lieu et du temps m me En quoi la trace peut elle avoir tant d influence ESTELLE SENGMANY 175 BIBLIOGRAPHIE BOURSIER Jean Yves La m moire comme traces des possibles
187. ssociation Le deuxi me volet de solidarit concerne Paspect ducatif et de loisir de la vie quotidienne Le soutien des coles implant es dans les villages est pris tr s au s rieux Le pr sident de lassociation souligne limportance de soutenir l cole et les enfants qui la fr quentent Pour montrer sa solidarit chaque ann e Passociation envoie des fournitures scolaires pour cha que enfant Elle a contribu la r novation de lieux de rencontre communs k y odasi afin de faciliter le d veloppement des rapports entre les personnes habi tant le village En m me temps cela repr sente un aspect extr mement symbolique car les liaisons avec Phistoire commune se construisent dans ce lieu charg 1 Dans des nombreux villages en Turquie il existe un lieu de rencontre informel reconnu par tous comme un espace commun indispensable 48 La m moire collective des ex villageois Istanbul de sens Dans certains cas le syst me de solidarit se met en place en faveur de l accompagnement scolaire des enfants Afin de favoriser la coh sion de groupe et pour emp cher la disparition de Pidentit association organise un ou deux pique niques durant l ann e en mobilisant tous ses membres Selon les tudes portant sur ce sujet la diversit des tendances politiques auxquelles adh rent les mem bres ne perturbe pas le fonctionnement de ces associa tions Malgr la multiplicit des opinions politiques on constate
188. t de relater le v cu de ce qui s est d roul Notre m moire pr serve l image ou le sens de la trace Cette derni re vieillie et son image devient de plus en plus floue car de plus en plus enfouie dans notre m moire Ainsi nous d tenons tous une trace singuli re et propre chacun Celle ci est amen e 172 Note de synth se au sujet de la trace tre partag e et expos e au public Chacun accumule alors un r servoir de traces de son environnement familial scolaire et professionnel durant sa vie Apr s ces remarques pr liminaires venons on aux auteurs discut s ici Nous pr sentons d abord Papproche d A Serres continuons avec J Candau et terminons enfin par J Y Boursier Pour A Serres la trace n existe pas en soi elle ne subsiste que par son rapport a quelque chose elle est toujours trace de quelque chose Elle repr sente le lien entre la r alit sensible mat rielle et la r alit symbolique Il rappelle que P Ricceur appro fondie la r flexion sur la m moire en introduisant la question de la trace comme empreinte Il se r f re Platon qui faisait d j le lien entre l image ou limagination avec celle de Pempreinte approch e par la m taphore du bloc de cire o nous pouvons compa rer l me un bloc de cire On peut y voir la marque l empreinte et ce dont cela peut jaillir L ext riorit est le point commun r unissant ces trois emplois Ces r flexions aboutissent la d
189. t il la tem poralisation d un parcours dont l exclusion Pexil ont estomp le caract re historique il restaure la motiva tion se faire auteur de sa propre histoire et induit l laboration d intentions d avenir Nous questionnons ce processus partir de nos recherches respectives B Weber interroge le saisis sement esth tique comme occasion de restauration du 1 Pour Phistorien de Part ce n est que l une ou l autre uvre sp cifi e qui peut constituer un objet de recherche L uvre au sens g n rique que nous utilisons ici renvoie donc plut t une perspective esth tique en philosophie 177 Brigitte Weber et Francis Lesourd processus motivationnel F Lesourd envisage les v cus de hors temps notamment face aux uvres comme facteurs favorisant les transitions existentielles La rencontre de ces deux voies de recherche nous conduit a esquisser en nous appuyant sur quelques exemples des pistes provisoires de r flexion pour comprendre ce que l uvre d art fait au temps v cu qui r ciproquement claire son mode de r ception formatrice Dimensions motivationnelles et temporelles de l exclusion Les stages d insertion o nous intervenons destin s des allocataires du RMI sont dits stages de pr for mation au travail social Leur objectif est d accompagner le changement de statut des partici pants de b n ficiaires des services sociaux acteurs de ceux ci v
190. t inventer de nouvelles formes d antagonisme et c est comme cela que je comprends les histoires de vie comme un analyseur de la communaut dans le tissu social Plus pr cis ment le rapport entre les histoires de vie et les communaut s explicite une invention d une autre sorte d antagonisme Jaime beaucoup la notion de r sidu de Henri Lefebvre travaill par Les IrrAlductibles un mouvement institutionnaliste de Paris 8 Les r sidus sont des puissances dans ces mondes l qui font face ces soi disant puissances institu es ou institutionna lis es capitalistes Comment peut on articuler la notion de communaut et les histoires orales de vie collecti ves Narrer l autre c est une sorte de partage c est le partage de l existence On donne un autre statut au v cu c est l exp rience Je travaille aussi avec Walter Benjamin L exp rience c est d j l gitim le v cu et lorsque Pon s ouvre l autre a travers le r cit il y a tout un processus qui se d roule cela veut dire que Pon s ouvre la multiplicit la diversit Pinattendu Dans ces moments l on essaye de cons truire en commun qui est une praxis parce que qu est ce que c est narrer C est se souvenir en pr sence dans un collectif c est Pagir c est une sorte de m moire En revenant la recherche Papo de Roda ce nom a t donn par la communaut de Mangueira Lorsque les personnes g es racontent leur histoi
191. t une compr hension diff rente de celle du socialisme scientifique Pour ce dernier des lieux de communautarisme sont des lieux Vhomog n it Par contre les mouvements sociaux consid rent la communaut comme le quotidien le lieu des conflits de tensions et de transformation de la soci t Cela veut dire que la communaut est le lieu de Ph t rog n it Il y a plusieurs chercheurs br si liens sociologues philosophes qui disent la commu naut a t adopt e par le peuple et le quotidien est devenu le lieu virtuel de la transformation sociale Je vous cite deux ou trois phrases d un leader du Parque Royal une communaut qui a t mon terrain de recherche de mon doctorat ici Paris 8 Il ma dit Pourquoi cette d nomination de communaut Cette histoire de violence nous a donn tellement de force nous sommes devenus des fr res et c est cause 114 Les cercles des histoires de vies en commun de cela que l a commenc adopter cette nomination de communaut Il a aussi dit ici nous sommes unis mais pas unifi s Je trouve cela tr s int ressant parce que ces citations marquent les conflits et mar quent les diff rences Rio de Janeiro un autre lea der Nereu d une autre communaut tr s grande m diatis e dans les journaux de Rio comme violente il dit nous avons pris le nom de communaut pour faire face la discrimination que l on subit tout les jours quotidie
192. te Ce geste m a rappel celui des gens lors de la Lib ration de Paris crire sur un bout de carton la m moire d un tu Ces bouts de carton se sont transform s ensuite en plaque comm morative Et elles n manent pas toujours du politique La salle Ce que je voulais dire c est qu en g n ral la volont est politique On choisit de comm morer des choses pr cises Je ne suis pas s re que dans vingt 76 Les pratiques ducatives de la comm moration ans il y ait encore la plaque de la vieille dame qui s est fait craser par accident de voiture N Fasseur Mais il est possible qu elle soit rem plac e par une plaque en marbre La salle Je pense que cette intervention l est ab solument fondamentale parce qu au niveau des scien ces humaines la psychanalyse a bien contribu en ce qui concerne l histoire individuelle de montrer les d g ts pouvantables que peut occasionner le fait de ne pas dire de cacher des choses Et je crois aussi que le fait n est pas uniquement celui d une histoire indivi duelle et familiale c est aussi un sujet social Il faut passer l id e que ces d gats la se retrouvent dans nos m moires collectives De cacher comme cela c est une violence et cela tue Ces oublis la tuent les gens sur plusieurs g n rations Je trouve cela absolument capi tal La salle Je dirais dans le m me sens Cette histo rie de l articulation entre Pindividu et le coll
193. tes formes plus ou moins structur es mais Pexistence d autres dynamiques int gratrices n ont pas permis la domina tion de celle ci sur les autres Il nous semble que le parti islamiste a perdu sa force pour maintenir la mobi 1 Le quotidien Radikal 15 septembre 2006 54 La m moire collective des ex villageois Istanbul lisation autour de sa conception de la solidarit Le fait que le mouvement organisateur des espaces de solidarit rel ve des pouvoirs publics ou politiques cela entra ne forc ment un positionnement de ces m mes pouvoirs qui les loigne de plus en plus des couches les pauvres Les associations des ex villageois se cr ent majoritairement dans cet espace producteur de lexclusion Ainsi les associations d ex villageois commencent avoir une influence importante dans le paysage social et politique sur le plan de la solidarit de ducation populaire Je dois souligner que pour comprendre l organisation de diff rents types de soli darit d velopp s cot des syst mes officiels il faut tenir compte de la faiblesse voire de Pabsence d un Etat social dans la soci t turque Aussi bien une par tie importante de la fonction de protection sociale que le travail social et l animation socioculturelle est assu m e par divers mouvements nouvellement apparus au sein de la soci t Selon les circonstances conomi ques politiques et internationales la forme de celle ci se transfor
194. tion Cette reconstruction implique des incertitu des et des impr cisions Par ailleurs on a un crit soi disant immuable qui en r alit est relu chaque fois de fa on diff rente L crit n est finalement pas plus sur que Poral car Pinterpr tation d pend du contexte chaque lecture En loccurrence l histoire familiale est tr s peu ra cont e et elle est tr s peu cout e Qui pourrait narrer cette histoire Souvent ce sont de vieux hommes de la famille qui ont envie de parler mais les anciens ne sont pas toujours les plus appr ci s Je pr cise aussi que trois quatre g n rations peuvent vivre sous le 1 Les Balkans sont connus pour leur tr s riche histoire Les migrations sont permanentes dans cette r gion Je pense pour autant qu il ne faut pas confondre les d placements des populations les influences culturelles et les assimilations Par ailleurs le bilinguisme tait et est toujours courant dans cette zone Ainsi raisonner en termes de sang est une absurdit pour ce que sont les Balkans c est dire un creuset de populations richissime 100 Histoires m me toit De ce fait la vie quotidienne ne facilite pas la transmission de la vie familiale Les jeunes man quent d coute envers les vieux parce que la transmis sion g n rationnelle est gripp e Les vieux et les jeunes ne partagent pas tout fait la m me culture les jeunes parlent surtout le serbe coutent de la
195. tives et non directives je me demande si la sp cificit de P ducation au politique ne serait pas d tre en contestation cette fois de la politique telle 155 Alexia Morva qu elle est institu e aujourd hui c est dire une ap proche critique de la fa on dont on con oit majoritai rement Pexercice politique sur le mode repr sentatif des d l gu s des lus le et la politique sont l affaire de tous et cela n cessite de pouvoir peser sur l organisation des politiques les institutions la fa on d assurer l int r t g n ral Enfin la lecture des d bats qui ont eu lieu au XIX si cle je pense qu il y a eu un relatif consensus ou compromis m me avec le mouvement ouvrier sur l id e que le peuple tait ignorant et qu il fallait m me pour le mouvement ouvrier lui inculquer des savoirs pour qu il puisse faire des coop ratives et lutter dans les organisations Je me demande si l ducation au politique ne consisterait pas justement consid rer au contraire que le peuple est sachant Il sait des choses plus qu on ne veut bien Pentendre L Carton parle d exc s culturel les gens en savent plus que ce que Pon leur permet utiliser dans la vie de tous les jours Ce nest pas un manque de savoirs c est un manque d interpr tation collective des probl mes donc des conditions des lieux pour le faire des proc dures pour le faire du temps pour le faire etc 1 Paul TAYLOR U
196. tivet Ces deux entr es sont n cessaires car la question des pratiques ducatives de la comm moration articule la notion de trace et la notion de ducation populaire L atelier de production d histoire de vie collectives est aventure d un petit groupe d habitants usagers du centre social Le Picoulet situ dans le XI arrondissement Paris il s agit d une exploration de leur quartier la recherche de traces et d indices du pass Ce n est pas une visite guid e encadr e par un professionnel dans le sens strict du terme car tant accompagnateur b n vole de cette d marche je ne 1 En quoi les plaques comm moratives de la Lib ration de Paris sont des objets d ducation populaire m moire de DEA soutenu par Nicolas Fasseur Paris 8 en 2004 63 Nicolas Fasseur suis pas historien ni m me guide Le but de cette d marche est un travail de r criture de l histoire de l o ils vivent et r guli rement surgissent des instants o se joue le travail de la m moire En effet des souve nirs reviennent et cette aventure collective s ouvre peu peu d autres histoires notamment celle de immigration L id e principale de cette forme d exercice est de provoquer Pobservation chez les par ticipants de se r approprier ce qui se passe autour d eux Au d but de cet atelier une des participante me disait C est dr le on passe l tout les jours et on ne voit m me pas qu il
197. tons que les hommes travers leur r ceptivit aux images artis tiques forment une communaut esth tique qui transcende toute les s parations institutionnelles ou naturelles Bouveresse R 1998 p 314 cette com munaut culturelle appara t constituer non plus cette fois un objet mais un partenaire transitionnel silen 198 Saisissement esth tique et m moire retrouv e cieux d posant ses signes dans les uvres et dans Pceil de qui les rencontre transmettant au passage les confi gurations affectives capables d impulser une r organi sation du temps v cu BRIGITTE WEBER ET FRANCIS LESOURD 199 BIBLIOGRAPHIE BOURGEOIS Etienne Le sens de l engagement en formation in Signification sens formation Paris P U F 2000 pp 87 104 BOUVERESSE Ren e L exp rience esth tique Paris Ar mand Colin 1998 CAILLET Elisabeth La double nature du mus e in Mscope Formation m dias et sciences humaines n 3 1992 pp 38 46 CARERI Giovanni Gestes d amour et de guerre Paris di tions de l EHESS 2005 CASTEL Robert Les m tamorphoses de la question sociale Paris Fayard 1995 CAUNE Jean Pour une thique de la m diation Le sens des pratiques culturelles Grenoble P U G 1999 CHIANTARRETTO Jean Fran ois De l acte autobiogra phique Seyssel Champ Vallon 1995 COPPEY Odile Le mus e un non lieu de forma tion in Mscope Formation m dias et sciences humai
198. travail plus collectif Cette rencontre entre les jeunes et les personnes g es est un en commun que l on essaye de construire nous avons v cu des moments tr s int ressants parce que les jeu nes marquent leur diff rence ils disent nous voulons un espace propre nous Ils voulaient participer au Papo de Roda ils voulaient faire des changes avec les personne g es mais ils ont voulu un espace propre pour qu ils racontent leur vie Si dans le Papo de Roda ils apprenaient avec les personnes g es ils prenaient le risque de vivre ensemble Ils ont donn un nom ce groupe l il s appelle Renascer Renaitre en fran ais Je le comprends dans le sens o Mangueira est l histoire de plusieurs renaissances Les jeunes du groupe Renas cer ont tout de suite propos de faire une pi ce de 117 Lucia Ozorio th tre qui s appelle Identidadee identit en fran ais C est dense et il y a beaucoup de contenu Maintenant cette recherche est une cartographie c est la dimension biographique des histoires de vie des histoires de vie collectives Il y a une proposition de faire une recher che avec toutes les communaut s anciennes qui ont un rapport avec la Samba a Rio de Janeiro Cela veut dire que la recherche c est un processus Nous avons d ja fait des changes entre les enfants les jeunes de la communaut de Mangueira et des enfants les jeunes issus de la France Vous voyez c est toute une carto
199. ues d histoires de vie recueillis et anim s par l quipe La perspective est tr s directement celle que ce soient les villageois eux m mes qui racontent leur histoire Notons que la pr faci re Anne Guillou est professeure de sociologie Brest auteure de nombreuses histoires de vie En octobre est organis e une rencontre Hivicol anim e par Patrick Brun et Andr Vidricaire S ajoute ce groupe Jean Yves Robin U C O qui d veloppe une recherche action collective sur la m moire des ardoisi res d Angers y participe galement cette re cherche action D Bachelart La question centrale est le lien et les relations entre les hommes l entreprise et le territoire Christophe Niewiadomski de Tours en tame un travail de m moire collective d un service hospitalier avec un m decin Philippe Bagros En d cembre Christophe Niewiadomski publie en 2000 un long article Une d marche d histoire de vie de collectivit dans un service hospitalier p 96 139 dans Perspective soignante n 9 Diverses personnes 138 Esquisse historique de la probl matique des Histoires de vie collective s int ressent ces questions Catherine Bachellier de Peuple et culture Aline Cordier Salomon Odile Descamps Agn s Le Grix de la Salle Patricia Vi gnaud Anne Fran ois Dani le Sivy Mairand Jocelyne Vovard Jacqueline Monbaron etc Le groupe re oit aussi l intervention du Professeur Makoto Suemoto de l
200. un autre pays influencent la vie des associations d ex villageois de mani re plus profonde Riva Kastoryano souligne combien Pinfluence de la population originaire de Turquie devient important sur la vie sociale et politique du pays d origine Quand des diasporas bousculent la Turquie Sciences humaines n 173 juillet 2006 50 La m moire collective des ex villageois Istanbul constitu e de compatriotes hemsehri Istanbul A Poccasion d un retour au pays il y a quelques ann es je revois les gens avec qui j tais au lyc e c tait extra ordinaire de partager une sorte de m moire collective apr s une histoire de vingt ans v cue chacun de son cot Cela cr e un autre lien Je me pose la question pourquoi chacun revient Pourquoi ont ils besoin de se rencontrer C est extraordinaire c est vrai On pourrait qualifier cela comme une forme de commu nautarisme Afin de faciliter la compr hension de ce processus il est opportun de faire un d tour histori que Lorsque les paysans d Anatolie dont mon p re ar rivent massivement Istanbul dans les ann es 1970 ils se retrouvent dans un espace politique tr s dynamique D une part la classe ouvri re se rassemble autour des syndicats de plus en plus dynamiques et d autre part la jeunesse tudiante s organise autour des id es de la gauche r volutionnaire On est dans une poque de militantisme g n ralis Pour rappeler Pampleur de cette
201. un consensus fond sur la solidarit et la tra dition partag e du moins dans Pimaginaire Il faut pr ciser que les traces fortes de clivage politique et confessionnel perdurent au sein des associations Les donn es d montrent que derri re ce ph nom ne de solidarit on retrouve des personnes qui vivent depuis longtemps en ville faisant montre d un recul impor tant par rapport la tradition d origine Dans ce sens on peut les qualifier comme appartenant la couche intellectuelle des ex villageois Comme pr cise Ulas Bayraktar cette m me couche assume un r le politi que par ses liens avec les institutions et avec les partis politiques Notamment lors des lections locales le poids de repr sentants de ces associations p se lourd Un des aspects les plus int ressants c est que les membres de ces associations concentrent une dimen sion tr s locale et une dimension nationale voire in ternationale D une part celles ci prennent appui sur Phistoire commune sur les traces de leur pass ou le pass de leurs parents dans ce sens on peut parler 1 La fabrication d un calendrier portant diff rentes photos et de CD montrant les multiples aspects du village alimente Pimaginaire collectif des ex villageois 2 Ulas BAYRAKTAR Toplumbilim n 17 2003 49 Mustafa Poiraz d un retour la tradition et d autre part sur l histoire singuli re de chacun des ex villageois inscrite dans la
202. une un territoire commun Istanbul a bir kent kondu Umraniye Iletisim yayinlari Istanbul 1996 46 La m moire collective des ex villageois Istanbul par rapport aux formes de solidarit s existantes de fa on informelle Pour comprendre ce processus j ai essay de voir le parcours des individus qui uvrent activement dans les associations des ex villageois comme militants Surtout je me suis pench sur la question de savoir pourquoi depuis une dizaine d ann es ce ph nom ne se d veloppe de fa on tr s rapide et qui en sont les initiateurs Je m appuie plut t sur quelques entretiens que j ai effectu s avec les repr sentants de trois asso ciations Notamment l association cr e par les ex villageois de K laf et Yuva attach s la sous pr fec ture de G r n a fait l objet d une analyse un peu plus approfondie Cette association a t cr e il y a deux ans pat les personnes install es depuis un quart de si cle a Istanbul et ayant une situation stable en terme d emploi et sur le plan social Elle intervient d une part dans le champ de la solidarit avec les ex villageois install s Istanbul et d autre part elle essaye de reconstruire certaines dynamiques avec le village et ceux qui y habitent encore Le pr sident de Passociation pr cisait que lorsqu il y a une difficult dans le domaine de la sant ou de ducation les per sonnes concern es s adressent l association
203. ur s accrocher la p riph rie des villes Mustafa Poyraz se penche sur des ph nom nes solida rit d ex villageois a Istanbul entre eux et envers ceux qui sont rest s au village et analyse les strat gies m morielles adopt es pour que puisse se jouer cette soli darit La trace l objet et Poralit Mais sans attendre ces situations de r novation et d immigration il est possible de provoquer un travail de m moire un travail identitaire sur un territoire dans une vision d une d marche participative Il ne s agit pas ici d une participation co d cisionnaire mais plu t t d une co construction de l histoire Nicolas Fasseur fait l tat de ses recherches concernant les pratiques ducatives de la comm moration notamment un ate lier de production d histoires de vie collectives Belle ville et un travail autour des plaques comm moratives de la Lib ration de Paris La participation des habitants est aussi possible dans Pinscription de leur parole dans un comus e et y raconter son histoire peut contribuer la prise de conscience de leur territoire Il s agit alors de travailler la question des pratiques patrimoniales en prise avec la participation en prise avec la citoyennet Alexandre Delarge nous fait part de d marches d ducation populaire au sein de P comus e de Fres nes Cette identit peut se forger par son inscription sur un territoire mais elle peut P tre aussi par la trans missi
204. us vo que qui aboutit en temps voulu un travail en his toire de vie D ambulation mus ale et m moire retrouv e B Weber a tout d abord propos aux stagiaires une d ambulation mus ale libre o ils pouvaient ne s arr ter que lorsque les uvres pr sent es leur procu raient du plaisir Il s agissait pour la formatrice de par tager une curiosit aviv e de rencontrer une toile de ma tre sans devoir en fournir une interpr tation cultu rellement correcte de d signer le signe et non le signi 182 Saisissement esth tique et m moire retrouv e fiant Dans cette perspective le mus e favorise autonomie du regard Coppey O 1992 p 78 la rencontre des uvres d art s appuie sur Pacc s une certaine vacance voire une vacuit On avait pas besoin de guide pour regarder les tableaux sur PAfrique on laissait juste place son imagination crira un stagiaire De mani re g n rale les personnes tiraient du plaisir de ce temps de d ambulation d couvraient un espace dans lequel elles n taient prati quement jamais entr es et par la suite semblaient curieuses de savoirs jusque l mis de c t car apparte nant la culture savante En somme ce type de m dia tion mus ale visait une ouverture culturelle formative Petit petit ces visites de mus es sont galement apparues comme un outil p dagogique susceptible via l exp rience esth tique de jouer un r le fonda
205. uvre d art psychopompe a conduit son ame chez les esprits qui de par leurs mouvements sur la toile la renvoient en termes d histoire person nelle aux moments pass s de sa propre cr ativit dont ils sont en quelque sorte d positaires ils la ren voient aussi aux souvenirs aux faisons de Pimmobilisation de sa cr ativit Leila vit une sorte de r ve veill devant la toile Ce temps suspendu est il dot d une capacit de recomposer les souvenirs et leurs significations selon des combinaisons nouvelles l instar du r ve Mais d j on est pass du temps du r ve au temps biographique a rappelle des souvenirs si c tait un peu oriental je commen ais m me entendre de la musique Leila n voque pas n importe quel souve nir il s agit du pays natal L ambivalence par rapport au p re commence se parler Ce p re qui n avait pas d acc s la culture qui r agissait par une claque aux images de progr s l homme sur la lune est resi tu dans son contexte historique celui du colonia lisme 196 Saisissement esth tique et m moire retrouv e A travers cette histoire r crite ce qui n avait pas de valeur invention Pimagination en retrouve et devient ressource existentielle socialis e Tout en sui vant une formation ce qui suppose une orientation temporelle personnelle Leila retrouve une disponibili t a ses temps int rieurs sculpture vern
206. vec les jeunes dans un partage de savoirs et ne pas produire du d j vu En ce qui me concerne il s agit de l gitimer le projet par Pensemble des participants et tout particuli rement laisser aux jeunes une amplitude d actions afin d tablir J P les conditions de r ussite La premi re phase est de r aliser un court m trage de quinze minutes sur la m moire du quartier q q L objectif est de montrer comment les jeunes se sont J gt J appropri s le quartier le projet et l volution de celui ci Ce choix de filmer la parole des jeunes sur la m moire du quartier m a sembl judicieux car le groupe de jeunes n a pas l habitude de prendre la parole en J P P publique et cette prise de parole est un exercice diffi cile m me pour les conf renciers les artistes les plus exp riment s La deuxi me phase consiste un retour aux sources Les jeunes ont mis l id e de poursuivre le projet en allant interviewer les personnes ayant mi J P y gr dans leur pays d origine L objectif de cette tape 25 Layla Tatem mon sens est une continuit du projet car il r unirait les conditions pour travailler sur leur propre histoire Le projet m moriel Le discours nostalgique de Pavant r habilitation du quartier a t le point de d part du projet Effective ment Pimplicite des propos suivants avant c tait mieux m a interpell Il est incontestable que le pro gramme de d molition et de rec
207. vingtaine d europ ens ont fait le voyage pour ce colloque qui pr c de le symposium du R seau qu b cois pour les histoires de vie du Lac Delage pr s de la ville de Qu bec Parmi les acteurs d ASIHVIF ou li s au R seau qu b cois sont pr sents et font des communications Gaston Pineau Hugues Dionne Odile Descamps Jean Louis Le Grand et Pierre Do minic D autres personnes d Europe galement Pascal Galvani Anne Moneyron Michel Le Thomas Praticia Eppe Patricia Vignaud Elisabeth Heutte et Chantal Baudouin De nombreuses exp riences qu b coises de tra vail communautaire sont pr sent es ex La boite Lettres association d alphab tisation Chic Resto pop Le Mus e du Fier Monde de Montr al montre sa politique de mus ographie de la m moire ouvri re du quartier et donne lieu une visite comment e En octobre Dominique Bachelart soutient sa th se l Universit de Tours sous la direction de G Pineau Transactions socio cologiques et formation d ve loppement Recherche formation avec des bergers transhumants pluri actifs dans les Pyr n es Atlanti ques Celle ci a travaill dans un groupe de recherche Genre et comp tence avec Edm e Ollagnier de PUniversit de Gen ve et Maria Loreto Couceiro de PUniversit de Lisbonne portant sur la dimension sexu e des exp riences Elle est galement membre du GREF Groupe de recherche sur P coformation Elle 135
208. xposition itin rante qui sera inaugur e en janvier 2007 c est dire en fin d op ration Un troisi me niveau sera constitu par une grande exposi tion temporaire P comus e de Fresnes permettant de mettre plus en perspective l histoire du territoire l urbanisme des donn es diverses dont la parole des habitants en essayant de construire une m moire col 88 D marches participatives dans les comus es lective Ceci souligne le parall le qui existe entre la parole des habitants la m moire et Phistoire Les mus es tant une fabrique de v rit P comus e est un lieu cl pour participer la construc tion de cette m moire collective A la fois lieu de sa voir et lieu de valorisation de la parole des habitants Il s agit de participer la construction de la m moire car il est loin d tre certain que nous d tenons la v ri t il nous faut donc tre prudent dans notre appro che Mais par ailleurs s il n y avait que des profession nels de la m moire et de l histoire qui participaient cette laboration nous serions sans doute encore plus loin de la v rit C est pourquoi il faut aussi donner la parole aux personnes qui vivent le territoire D bat La salle J aimerais revenir sur la collecte de la parole des habitants Phistorien intervient il avant ou apr s eux A Delarge Non la parole doit tre libre Nous enregistrons tout Les gens sont libres de parler d

Mémoire, territoire et perspective d`éducation populaire

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

M&eacute;moire, territoire et perspective d`&eacute;ducation populaire

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Mémoire, territoire et perspective d`éducation populaire