remarques préliminaires et mode d`emploi du
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1. CADRAGE ET RAPPEL DE LA PROBL MATIQUE REMARQUES PR LIMINAIRES ET MODE D EMPLOI DU SEMINAIRE Jean Pierre Thibault Animateur du groupe de travail Sites paysages et espaces patrimoniaux ICOMOS France Nous y voil Merci tous qui avez r pondu nombreux notre invitation et qui nous aidez ainsi rele ver ce d fi que nous nous sommes fix s il y a un peu plus de quatre ans rassembler autour de la th matique des espaces patrimoniaux des gestionnaires et des acteurs venus de tous les horizons th matiques et disciplinaires qui ont en commun la pr servation et la mise en valeur du patrimoine Il y a quatre ans en effet les 15 et 16 octobre 2009 se tenait dans la Maison des Deux Caps Gris Nez et Blanc Nez un colloque international co organis par notre ONG et le R seau des Grands Sites de France sur le th me valeurs universelles valeurs locales pour qui pour quoi un site est il grand Dans les couloirs des conversations infor melles en inter s ances qui sont l un des apports importants de ce type de manifesta tion avaient tourn autour du th me les gestionnaires d espaces prot g s quelle que soit l origine de cette protection ont des choses se dire Ces derniers en effet issus de r seaux diff rents de ceux des organisateurs se retrou vaient assez bien dans la th matique voqu e et au del se rendaient compte qu ils taient confront s des probl2. mes similaires et trou vaient parfois des solutions qu il aurait t judicieux de mutualiser Le groupe Grands Sites s est donc largi plusieurs t tes de r seaux issus par exemple du Centre des Monuments Nationaux CMN des r serves naturelles des parcs ou de POf fice National des For ts ONF S est alors tr s vite pos e ce groupe largi la question quel s sujet s traiter La poursuite du d bat entam mais non conclu aux Deux Caps entre valeurs univer selles et valeurs locales tait une premi re solution Mais se posait aussi le probl me du traitement de la norme juridique par rapport la gestion d un espace quel devait tre le r le du droit par rapport aux autres politiques publiques incitatives fiscales ou fonci res Le mode de diffusion des valeurs patrimo niales dans et hors l espace concern tait une troisi me piste d investigation commune l ducation du visiteur l explication qui lui est donn e sur ce qu il voit ou devine dans un site interpr tation dans les espaces naturels m diation dans les biens ou ensembles D OO CADRAGE ET RAPPEL DE LA PROBL MATIQUE culturels tait elle adapt e convaincante pertinente Le traitement des limites entre espace patri monial et espace ordinaire a fini par s imposer comme premier champ de r flexion commun aux diff rents gestionnaires d es paces C est paradoxalement la composan
3. explications donn es et une gestion commune mise en place CADRAGE ET RAPPEL DE LA PROBL MATIQUE Comment imaginer un rapprochement des p rim tres et ou une gestion coordonn e des op rateurs locaux ou m me un choix d op rateur unique ayant l ant riorit et la l giti mit voulue De m me qu il n y a qu un seul Patrimoine Mondial avec un p rim tre unique recou pant plusieurs crit res de classement on pour rait imaginer un seul espace patrimonial 3 La fronti re d un espace patrimonial pourrait elle passer d un r le d fensif une action offensive Il existe en anglais deux termes pour d signer une limite territoriale e la boundary limite d fensive suppose la r sistance une pression fonci re ou anthropique ou l implantation malencon treuse d quipements artificialisants e la frontier quant elle suppose une dynamique conqu rante elle s analyse ici en autant de postes avanc s des valeurs patrimoniales supports des savoir faire ou des pratiques export s ou propuls s hors des limites Au sein du groupe de travail un Architecte des B timents de France faisait remarquer que c tait depuis les abords des Monuments Historiques que s taient r pandus les toits en lauze dans des villages non prot g s Un responsable des Parcs Nationaux lui a alors r pliqu que c tait partir des parcs que des esp ces quasiment di
4. e dichotomie entre limite scientifique devenant le plus souvent la limite institutionnelle d une part et limite sociologique voire spirituelle quand il s agit d espaces sacr s ont des r percussions impor tantes sur le mode de gestion des lieux il en est ainsi par exemple dans les montagnes o la limite scientifique est la plupart du temps une courbe de niveau entre des tages phytosociologiques par exemple et la limite des usages par les populations fond e sur une compl mentarit culturale entre l estive d un c t et la vall e ou le pi mont de l autre culture c r ali res et p turages et au sein de ces derniers parcours saisonnier des trou peaux Dans tous les cas adh sion n cessaire de la population aux valeurs patrimoniales d pend de la prise en compte des pr occupations d usage li es au territoire v cu 2 Est on en pr sence d une ou de plusieurs fronti res On assiste aujourd hui tr s souvent une superposition de statuts de protection sur un m me territoire elle m me issue de la plura lit des valeurs patrimoniales sur cet espace qui peut tre la fois Parc National site class et englober un ensemble b ti historique par exemple Les lus locaux ou certains acteurs socio conomiques y per oivent un mille feuilles de contraintes dont la complexit les d route alors qu il s agit d une v ritable accumulation potentielle de richesses une fois les
5. iste depuis plusieurs d cennies une volution des modes de gestion des espaces prot g s vers l int gration du patrimoine la vie des territoires c est dire tout simple ment la prise en compte dans cette gestion des principes du d veloppement durable Cela fait transition avec les interventions suivantes de Marielle Richon et de Michel Cotte qui vont nous rappeler ce cadre et dire en quoi je l esp re notre s minaire fait cho aux grandes tendances qu ils constatent et promeuvent cette chelle Merci encore de votre pr sence pluraliste et je n en doute pas la fois studieuse et productive pour le travail qui nous attend
6. oire ou de culture qui les distingue dans l esprit de leurs riverains ou de leurs visiteurs e La Juridiction de Saint Emilion l un des premiers paysages culturels fran ais reconnus en tant que tel comme patrimoine mondial qui est aujourd hui confront e au d fi de l largissement du p rim tre de sa structure intercommunale de gestion e Les derni res volutions de la labellisation Grand Site de France qui requiert un engagement plus explicite des collectivit s territoriales concern es dans le projet label lisable et ce pour l int gralit de leur terri toire au del de l espace juridiquement prot g e Le Canal du Midi enfin cas d un ouvrage d art lin aire dont la protection du bassin visuel est devenue indispensable la sauve garde de ses valeurs Au fur et mesure de ces diff rentes confron tations aux r alit s de la gestion et aux pr oc cupations concr tes des responsables de sites des pistes de travail se sont d gag es pour traiter le sujet 1 Effectu es soit en salle soit pour trois d en elles sur place Rochefort Val de Loire et Saint Emilion Elles sont au nombre de quatre chacune constituant le th me de travail d un des ateliers qui vous sont propos s 1 Qui d termine la limite d un espace patrimonial La limite per ue ou ressentie par les habitants permanents ou les acteurs locaux est rare ment celle des experts Les cons quences de cett
7. onial tout en subissant des suj tions particuli res li es son voisinage Il faut ensuite examiner les modifications r centes du statut juridique quand elles en ont de ces zones on est ainsi pass des abords cercle de 500 m tres autour d un monument un p rim tre adapt de la zone p riph rique d un parc la zone d adh sion tandis que l Unesco renfor ait vis vis des tats parties l exigence d ef fectivit des zones tampons du Patrimoine Mondial Il faudrait aussi tudier les r les respectifs des deux zones interm diaires du r seau MAB ainsi que le nouveau r le que la pratique r cente de la protection des paysages conf re au site inscrit prise en compte des enclaves non class es et v ritable r le de transition en p riph rie d un classement A cette th matique peuvent aussi se rattacher les espaces de connectivit culturelle routes historiques biens en s rie ou naturelle corri dors cologiques On doit aussi examiner le cas particulier pour filer la m taphore des postes fronti res l ments plus ponctuels D O CADRAGE ET RAPPEL DE LA PROBL MATIQUE mais strat giques portes d entr es ou points d expansion des valeurs patrimoniales Tel est rapidement r sum le point o nous en sommes arriv s au sein du groupe qui a pr par ce s minaire Il importe pr sent de soumettre ces ques tionnements des gesti
8. onnaires des respon sables ou des intervenants issus d espaces patrimoniaux dont les valeurs les origines et les modes de gestion sont diff rents monu ments parcs sites r serves espaces doma niaux ou espaces sous contrat etc C est l objet m me de votre pr sence ici passer nos travaux qui n ont th oris qu une douzaine d auditions ce qui est assez peu au crible de vos exp riences quotidiennes Sommes nous dans le vrai quand nous posons les quatre questions que je viens d noncer et quand nous tentons de les d velopper et de voir leur signification et leurs implications Et partir de cette confrontation entre nos th ories et vos pratiques nous tenterons ensemble de formuler des recommandations l usage des d cideurs publics Le moment o nous situons n est en effet pas indiff rent la pr sente l gislature a en effet mis en chantier plusieurs textes impor tants sur le patrimoine ou ayant des impli cations directes sur ce dernier en premier lieu projet de Loi sur la Biodiversit avec son titre V consacr aux espaces naturels prot g s et son titre VI consacr aux sites et aux paysages le projet de Loi Patrimoines qui est au c ur de nos sujets mais galement le projet de Loi sur l Acc s au Logement et pour un Urbanisme R nov dont les effets indi rects sur nos espaces patrimoniaux peuvent tre importants Et n oublions pas qu au plan international on ass
9. rritoires ou de s ries de terri toires concrets choisis soit parce qu ils rece laient d entr e de jeu des valeurs patrimo niales multiples soient parce qu ils taient repr sentatifs de d marches d largissement de ces valeurs et parfois des limites vers d autres typologies patrimoniales On est ainsi parti du terrain pour d velopper des questionnements sur le th me choisi Pas moins de 13 auditions et tudes de cas ont permis de d gager plusieurs axes de r flexion autour de ce th me des limites qui s est progressivement r v l particuli rement riche e Rochefort et l estuaire de la Charente lPArsenal de Colbert et ses monuments multiples dans leur crin de Marais e Le Marais Audomarois exemple d un travail patient sur les valeurs humaines d un marais productif d bouchant r cem ment sur une d marche et un label Man and Biosphere e Le Parc National des C vennes seul parc national de m tropole dont la zone c ur abrite une population permanente et o le patrimoine culturel vernaculaire a un statut quivalent au patrimoine naturel dans le caract re constitutif du parc e Valparaiso le c l bre port du nord du Chili dont l inscription au patrimoine mondial a permis de r v ler un conflit de valeurs et donc de limites qui va tre d velopp ci apr s dans l une des premi res interven tions en s ance pl ni re e Le Vignoble de Tokay don
10. sparues le loup avaient pu recoloniser un espace de parcours de superficie suffisante Sur ce m me th me il faut prendre en compte la tendance l expansion surfacique des espaces patrimoniaux on est pass du ponc tuel au territorial les reconnaissances patri moniales concernant d sormais des espaces de plus en plus vastes Dans cette extension de surface l approche fonctionnelle joue un r le important bassin versant hydrogra phique terroir r ceptacle d identit s ou de savoir faire habitats ou espaces de parcours ou de migration d esp ces animales ou v g tales menac es 4 Quel peut tre aujourd hui le r le des zones interm diaires Entre l espace strictement prot g et l espace de droit commun se met tr s souvent en place une marche l instar des zones fronta li res de l empire carolingien Au del des diverses appellations que prennent ces entre deux il faut la fois s interroger sur le r le de tels espaces et sur P volution r cente de leur conception De tels espaces ont en effet le double r le d amortisseur des pressions externes sur le site prot g et de r ceptacle pour un d velop pement durable li ce dernier il s agit en effet d un espace d accueil des visiteurs mais aussi des activit s qui d pendent du site ou assurent son fonctionnement Ces espaces tirent en m me temps un b n fice direct de la proximit du c ur patrim
11. t le classement l aussi au patrimoine mondial a malen contreusement ignor le substrat socio conomique du territoire ce qui fournit un exemple de limite hasardeuse et peu op rante dans la gestion e Le Val de Loire tr s vaste ensemble patrimo nial dont les ch teaux et domaines ne sont qu un r sum trop succinct et qui d ve loppe avec subtilit la notion de limite de projet l aussi une pr sentation sera faite en s ance pl ni re e La Corniche des Maures la fois site class et p rim tre d acquisition du Conservatoire du Littoral largissement bienvenu une unit paysag re dans son ensemble des valeurs patrimoniales exp riment es dans D O CADRAGE ET RAPPEL DE LA PROBL MATIQUE les propri t s du Conservatoire notam ment les jardins du Rayol e La plaine de Versailles l ancien Grand Parc du ch teau c est dire le domaine de chasse du roi aujourd hui site class qui pr serve une plaine agricole enclav e dans Purbanisation prolif rante de la r gion capitale e La Villa Savoye b tie par Le Corbusier avec le souci fondateur de la vue depuis l difice sur la vall e de la Seine en contrebas on tente aujourd hui de re situer un monument dans le contexte territorial qui permet seul sa compr hension e Les for ts d exception label promu par l ONF pour promouvoir une gestion int gr e de for ts domaniales poss dant un poids d hist
12. te pour laquelle la question semblait sans objet le CMN pour qui la limite paraissait tout simplement celle de la propri t de l tat dont il avait la charge qui a fait pr valoir cette piste Au fur et mesure des discussions ce th me de la limite s est impos tous comme n allant de soi pour personne donc faisant r ellement d bat On va voir pr sent comment et pourquoi et surtout de quelle mani re notre s minaire peut aider y voir clair Tout d abord quel est l int r t d une limite face une diffusion de l id e de patrimoine tellement vaste qu on peut aujourd hui se demander quel objet ou quel espace ne fait pas partie de cet ensemble A ce stade la lecture d un petit opuscule r dig par R gis Debray est venu conforter notre id e que tout n tait pas patrimoine Sacraliser quel int r t aujourd hui quand tout semble d sacralis la religion y compris Mettre un stock de m moire labri Sauvegarder l exception d un lieu et travers lui la singularit d un peuple Enfoncer un coin d in changeable dans la soci t de l interchangeable une forme intemporelle dans un temps volatil du sans prix dans le tout marchandise in loge des fronti res NRF Gallimard 2010 texte d une conf rence donn e la maison franco japo naise de Tokyo le 23 mars 2010 D s lors le groupe a proc d par auditions successives de te
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