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Travail au XXIeme siècle - Ettighoffer Digital Campus

1. clat en plusieurs programmes distants Les propositions de projets de recherches lui arrivent de toute l Europe sur son terminal Une fois qu il a valu l int r t des travaux qui lui sont soumis via le r seau Easynet mis la disposition de l ensemble du personnel quel que soit son statut il envoie le projet un certain nombre de ses coll gues dans le monde pouvant tre int ress s Lorsqu un projet retient l attention d une quipe il est soumis un jury international d une trentaine de dirigeants Ces derniers discutent et votent via Easylink tous les deux mois car il serait impossible de r unir rapidement 30 personnes de ce niveau dans un m me lieu ainsi que l utilisation des r seaux de services int gr s Pour les collaborateurs de Digital Equipment et de bien d autres firmes l utilisation des r seaux est devenue aussi naturelle que d aller au travail tous les jours D ailleurs bon nombre d entre eux commencent installer chez eux des micro ordinateurs pour travailler ainsi en quipe et distance A l exemple d IBM qui a confi ses cadres et ses commerciaux des portables afin de pouvoir travailler distance avec les services du si ge De m me Epson aux Etats Unis a pass un contrat avec Compuserve pour offrir sa force commerciale l ensemble des services de messageries de ce r seau de services de communication int gr s Ces nouvelles formes de travail vont avoir pour premi re cons quence
2. que l automatisation facilite en r duisant les erreurs et les rebuts le respect de caract ristiques tr s pr cises ici pour les emballages enfin des d lais tr s courts Aujourd hui le train onduleur continue de tourner pendant qu on introduit les donn es pour la commande suivante et peut sortir en une journ e plusieurs dizaines de produits diff rents 5 Les industriels vont souvent au del du seul objectif de baisse des co ts de la main d uvre Ils ont tendance suivre dans le management des ressources humaines une mode qui les pousse des investissements technologiques importants associ s une cure d amincissement des effectifs dont la rentabilit est loin d tre toujours prouv e Un investissement qui accro t la productivit en employant moins de personnes pour accomplir les m mes t ches ne procure pas toujours la baisse des co ts escompt s Une soi disant survie qui passe par l automatisation et la r duction de l emploi r duit consid rablement les choix de l entreprise la productivit vient de la qualit de l organisation Mais que signifie cette productivit dont tout le monde parle propos de l informatique et de l automatisation La productivit d pend bien avant d autres facteurs de la qualit de l organisation Paul Strassmann consultant le confirme lorsqu il avance la productivit d une entreprise n est pas en relation directe avec ses investissements en informatique Je connais de
3. se sp cialiser Cette facult d pend de la capacit se remettre en question et apprendre apprendre et de la possession d une vision globale afin d tablir des ponts entre plusieurs disciplines Certaines formations comme l informatique qui autrefois ne privil giaient que la technique font aujourd hui machine arri re en consacrant la moiti du temps de formation l tude des sciences humaines Les entreprises auront besoin que leurs informaticiens sachent ma triser des r alit s multiples conomiques industrielles sociales organisationnelles C est rendre service aux organisations que de leur proposer des individus qui certes ne sont pas utilisables imm diatement au plan technique mais qui par contre comprennent le fonctionnement des entreprises Les r seaux et les ordinateurs outils d une r forme de l enseignement Le poste de travail ducatif sera diffus vers le d but des ann es 2000 Il favorisera l acc s au savoir interactif et la formation en mode virtuel comme l a montr Jacques Perriault Une multiplicit de fournisseurs de programmes constitueront des p les d ing nierie du savoir Les liens entre le monde des entreprises et l enseignement se resserreront pour co produire ces programmes Peut tre apprendra t on aux enfants l cole comment travailler et naviguer sur les r seaux Les laboratoires de langues permettent de standardiser tout en personnalisant l enseignement des langues De
4. sept prochaines ann es 40 Nouvelles technologies de l information et de la communication 41 La g n ralisation de l utilisation des technologies informatiques en France Futuribles n 136 octobre 1989 42 C Jenkins amp B Sherman The collapse of work Londres Methuen 1979 cit in Futuribles n 175 avril 1993 43 T Stonier in The microelectronics revolution Tom Forester ed Londres Basil Blackwell 1980 44 Alain Lebaube Tous paysans Le Monde 15 4 93 45 Abondance de dipl m s et p nurie de professionnels entretien avec Michel Godet Entreprise amp carri res 31 8 93 Le nombre d emplois mis en p ril par l informatisation pose probl me En effet il existe un courant de pens e catastrophiste qui n voque que le nombre des emplois supprim s m lant sans vergogne tous les chiffres du ch mage dont la croissance apporte toujours de l eau leur moulin Machine symbolique de notre temps l ordinateur concr tise pour les uns la manifestation de la progression des techniques et de l intelligence et pour les autres il contribue fabriquer le ch mage et la nouvelle pauvret Comme le d clare Louis Chauvel charg de recherche l OFCE l ordinateur s inscrit dans un discours apocalyptique de destruction des anciennes formes d organisation du travail et de la r partition de ses fruits des modes de sociabilit d antan du savoir des savoir faire et des qualifications pass es qui sont la disqualific
5. volution des services de formation Depuis quelques ann es nous observons un comportement plus exigeant que par le pass d une partie des personnes qui suivent une formation distance Elles demandent de plus en plus de contacts directs avec leurs tuteurs alors qu elles se contentaient autrefois des seules corrections sur les copies Elles attachent beaucoup d importance des regroupements r guliers qui doivent tre de plus en plus rapproch s de leur domicile En France se d placer pour cela de cinquante kilom tres est aujourd hui un maximum Le contact direct est recherch non seulement avec un tuteur mais aussi avec un expert en pr sence ou distance Ce d sir explique en grande partie le succ s des vid oconf rences par satellite qui permettent ceux qui les suivent de poser des questions en temps r el aux orateurs qu ils voient sur leurs crans L exp rience conduite par Martial Vivet dans une usine de Saumur pendant deux ans est de ce point de vue tr s clairante Une vingtaine de personnes se sont form es la robotique en travaillant par trin mes sur un projet concevoir un robot maquette le construire le programmer Ces personnes ont r alis leur projet avec l assistance distance d un informaticien du laboratoire de Vivet l Universit du Maine Lorsque les groupes de trois personnes en formation achoppaient sur un probl me ils t l phonaient l universit L expert de serv
6. Il existe une corr lation entre la faiblesse des investissements immat riels que les entreprises r alisent leur esp rance de vie la faiblesse du taux de croissance et la faiblesse des exportations La formation constitue l un des postes les plus importants en investissements immat riels Certaines grandes entreprises adoptent d j une logique d ing nierie du savoir afin de rentabiliser leurs investissements de formation le plus rapidement possible C est le cas d Usinor Sacilor qui en p riode de creux loue ses cadres des clients et des sous traitants Outre le fait d ajuster la masse salariale l activit r elle de l entreprise cette formule lui permet galement de rentabiliser ce qu elle investit en formation pour d velopper la capacit d expertise de ses cadres Par contre beaucoup de PME PMI restent encore tr s r ticentes investir dans la formation de leurs employ s Pour l entrepreneur le probl me de l investissement s av re d licat dans la mesure o lorsque la Bourse est en hausse comme ce fut le cas au d but des ann es 1990 il pourrait placer le montant investir ailleurs que dans son entreprise avec une probabilit lev e de gagner ainsi plus d argent court terme Les diff rences sectorielles Les points repr sentatifs des diff rents secteurs en fonction de la part de chacun des b n ficiaires de la valeur ajout e ont cinq coordonn es qui correspondent aux l ments qui la composent parts
7. LA MA TRISE DE LA R PARTITION DE LA VALEUR AJOUT E CL DE L EMPLOI par G rard BLANC La valeur ajout e repr sente la richesse cr e dans une soci t donn e Sa r partition est g n ralement examin e selon un d coupage par cat gories socioprofessionnelles agriculteurs artisans commer ants et chefs d entreprise cadres professions interm diaires employ s ouvriers etc dont il faudrait remettre en question la pertinence pour les ann es venir Robert Reich aujourd hui secr taire d Etat am ricain au travail a propos un nouveau d coupage des cat gories d emplois du futur en mettant en avant le r le que la valeur ajout e va jouer dans les d cennies venir Les travailleurs des services de manipulation de symboles fortement expos s la concurrence internationale seront jug s sur leur capacit cr er de la valeur ajout e Quant aux travailleurs des services de proximit peu expos s la concurrence leurs emplois d pendront de la demande exprim e par les m nages et les entreprises elle m me fonction de leurs revenus et donc de leur contribution la formation de valeur ajout e Par contre pour les travailleurs des services de production courante dont le nombre va d cliner la comp titivit restera jug e sur les co ts et il sera alors moins question de la valeur ajout e et plut t de r duction des co ts y compris ceux du travail Le d bat porte habituellement sur la r partition
8. amplifie d sormais celle du travail Salaires nets et bruts et co t total du travail dans les grands pays industrialis s France Allemagne Grande tats Unis Japon RCE RS net 20 source OCDE ces chiffres ont t repris dans l enqu te de B atrice Taupin Pr l vements obligatoires le handicap fran ais Quand le poids des charges joue contre l emploi Le Figaro 24 6 94 cf aussi Jean Paul Fitoussi Nous pouvons sortir de cette crise Challenges janvier 94 21 Anne Kocinski op cit T tE cart entre co t total 42 18 10 7 5 7 5 et salaire brut Si les co ts salariaux allemands sont les plus lev s du monde c est parce que le salaire net vers aux salari s y est le plus lev Pourtant le probl me num ro un des entreprises allemandes n est pas le co t de la main d uvre Une enqu te r alis e en juillet 1991 par l Institut conomique de Cologne aupr s de mille entreprises ouest allemandes sur les raisons qui les poussent investir l tranger montre que le co t de la main d uvre ne vient qu en sixi me position bien apr s la volont de p n trer de nouveaux march s de consolider les parts d j acquises ou encore de pr parer le march unique Les consid rations relatives au march l emportent largement sur les moindres co ts salariaux Ceux ci permettent toutefois de d partager les pays qui pr sentent un int r t voisin en termes de d bouch s potentiels re
9. intervenir sur ce qui se passe sur l cran semble aujourd hui une valeur montante qui risque de rendre d su te la t l vision qui a fascin la g n ration de nos parents et la n tre Les vid oconf rences interactives par satellite qu organise le Cned avec ses jeunes inscrits renforcent cette impression l interactivit distance en temps r el leur convenant manifestement tr s bien Ces observations ne sont pas pour autant g n ralisables l ensemble d une g n ration ni l ensemble des publics Les quelques exp riences qui existent aujourd hui de la diffusion des multim dias indiquent qu ils ne sont pas applicables tels quels un public pr d termin mais qu ils d coupent plut t un nouveau type de public Ainsi le multim dia con u par Annie Xerri pour la formation la m t orologie a t il fait surgir un public inattendu compos de plaisanciers d organisateurs de clubs de vacances et aussi de professeurs Les japonais tudient attentivement ces nouveaux publics par l interm diaire des jeux par t l informatique L exp rience la plus significative concerne le jeu intitul Habitat qui a t mis au point par Fuyitsu en collaboration avec Lucasfilm Dix mille personnes jouent actuellement ce jeu qui n a en soi aucune raison de se terminer sinon par l abandon d un joueur parce que a ne l int resse plus Chaque nouveau partenaire raccorde sa console au r seau Habitat Il devient de
10. par Denis ETTIGHOFFER Nombreux sont leurs noms de bapt me accompagn s parfois de superlatifs impressionnants Ce sont des cybernautes des cyberroutards des netsurfers ou encore des websurfers On leur a m me donn le nom d croul s pour illustrer l image du futur t l consommateur avachi devant son cran interactif Ils deviennent des nomades lectroniques lorsqu il s agit de parler des travailleurs en r seaux Encore mal connus en Europe voyageurs immobiles ils repr sentent une nouvelle g n ration d hommes et de femmes de plus en plus nombreux nomadiser via les r seaux lectroniques Le col blanc moderne branch et utilisateur r gulier de r seaux lectroniques apprend travailler distance et en mode coop ratif Le travail devenu une co production en se d mat rialisant s incarne dans des ordinateurs et circule dans les r seaux afin qu une collectivit de partenaires puisse intervenir autant que de besoin en fonction de son expertise Des expertises des comp tences qu il serait trop on reux de faire cohabiter en permanence en un m me lieu physique La grande r volution en cours est qu en annulant le temps et l espace les Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication NTIC remettent en question la notion de proximit pr sentielle dans bon nombre d activit s A contrario il existe d autres besoins qui vont n cessiter eux une forte proximit On verra que gr c
11. un surplus de comp tences de responsabilit s d int r t et de diversit des t ches La chute du nombre d emplois est plus forte dans les grandes entreprises que dans les petites qui enregistrent des r ductions plus faibles Les augmentations du nombre d emplois se rencontrent dans les applications aux produits les diminutions sont plus fr quentes dans les applications de process A c t de ces effets directs il existe galement des effets indirects qui s exercent par exemple sur les performances d une usine Malheureusement identification et mesures s av rent difficiles effectuer Le PSI a effectu une autre analyse Elle consiste comparer la totalit de l emploi dans les usines de la derni re enqu te la totalit de l emploi dans ces m mes usines deux ans plus t t Les chiffres obtenus int grent la fois les effets directs et indirects de l introduction de la micro lectronique et les changements dus d autres causes La diminution du nombre d emplois toutes causes confondues en 1985 et 1987 a t environ trois fois plus lev e pour les non utilisateurs que pour les utilisateurs de la micro lectronique Dans leur conclusion les auteurs estiment que les pertes d emplois directement attribuables l utilisation de cette nouvelle technologie atteignent un chiffre bien moindre que ce qui est g n ralement avanc Globalement les usines qui utilisent la micro lectronique enregistrent moins de pertes
12. une remise en cause des m tiers des structures organisationnelles des techniques de management des comportements L informatisation a modifi dans ses structures le monde du travail par la diffusion de formes de travail en r seau d ateliers ou distance la d localisation le remplacement du travail humain par du capital technique et plus largement par le d veloppement des emplois de manipulation de l information Les appr ciations divergent quant l ampleur ou la dur e de ces changements structurels En menant sa r flexion sur le ch mage de prosp rit Lionel Stoleru invite comprendre d une part que la notion de travail est en train de changer compl tement la fois dans son organisation et dans sa nature et d autre part que le ch mage de prosp rit est un d placement d activit plus qu une suppression d emplois Celui ci na t d une vague de progr s technologiques qui rend inutile toute une s rie de travaux supprime massivement des emplois sans en cr er autant par ailleurs En fait aujourd hui il faut moins d ouvriers pour fabriquer des robots qu il n en fallait sur les postes de travail avant la robotisation De plus ce peut tre au Japon qu on fabrique les robots utilis s en France Lionel Stoleru consid re ce ch mage plut t comme un mal relatif car il s accompagne d un bien le progr s de productivit la suppression de t ches p nibles La rentabilit due la substit
13. Il prend comme exemple les achats par Minitel pour lesquels le seuil d entr e sur le march a t abaiss et qui continue de s tendre de nouvelles activit s La logique du secteur ressemblera de plus en plus celle du tourisme des fournisseurs de services de base des assembleurs et des structures sp cialis es dans le contact avec le client les NTIC modifient la taille des organisations et cr ent des structures coop ratives La nouvelle g n ration des syst mes d information conduit apr s avoir permis le regroupement de soci t s gigantesques vers de nouvelles structures coop rantes Equipements commande num rique robots automates programmables et ordinateurs servent dans deux rouages essentiels du fonctionnement de l entreprise la gestion de l ensemble des flux de production depuis les mati res premi res jusqu au produit final rendant solidaires des unit s de production de plus en plus d centralis es la r union de toutes les informations relevant de la vie de l entreprise qui permettent de d finir des objectifs de production ou de gestion et d en contr ler les r sultats La baisse du prix des ordinateurs et leur gain en puissance associ s aux nouveaux moyens de communication ont permis l closion de milliers de petites entreprises bien plus performantes et plus souples que les grosses compagnies Une volution vers des unit s de production petite chelle tant pour les biens que pour les servi
14. Le m me red ploiement des r les est intervenu avec l essor des supermarch s dont les clients ex cutent nombre des op rations qu assumaient jadis les petits commer ants Ou mieux encore dans le secteur bancaire avec l essor des guichets automatiques et de la banque domicile gr ce laquelle le consommateur se substitue aux guichetiers L imp ratif d innovation Cette recherche permanente d une comp titivit accrue de l conomie fran aise sur le march mondial passera de plus en plus par l innovation On pense donc aussit t l innovation technologique non sans raison vu les rapides progr s scientifiques et le d veloppement de technologies radicalement nouvelles de plus en plus puissantes et dont les prix bien souvent diminuent Ces technologies essentiellement informatique biotechnologie et mat riaux nouveaux sont par nature radicalement diff rentes des technologies nouvelles d autrefois qui taient presque toujours d di es un usage bien particulier Tel n est pas le cas de l informatique qui en elle m me ne sert rien mais potentiellement peut servir un nombre de fonctions quasi illimit es Nous dirons qu il s agit de technologies g n riques Ce sont galement des technologies combinatoires comme en atteste la combinaison informatique t l communication d bouchant sur la t l matique et les autoroutes de l information ou la combinaison informatique biologie conduis
15. Maintenant posez ce m me chef d entreprise la question suivante Qu est ce qui vous manque aujourd hui pour doubler votre chiffre d affaires Et votre grande surprise votre interlocuteur identifiera avec beaucoup de facilit les quelques domaines de comp tence qui lui permettraient de faire des progr s consid rables l export la qualit la r duction des stocks dont l am lioration cr era du d veloppement lui m me g n rateur d emplois Mais en creusant un peu vous vous rendrez compte que ces besoins n cessitent souvent un bon niveau de professionnalisme et d exp rience un jeune d butant ne ferait pas l affaire rendant ainsi impossible les recrutements classiques correspondants en particulier pour des raisons de co t Par contre dans bien des cas la charge de travail n cessaire pour mettre en oeuvre la comp tence requise est largement inf rieure au temps plein Probl me O trouver des ressources de comp tences pour r pondre ces besoins Demain ce sera principalement chez les travailleurs polyactifs dont nous parlions plus haut avec Denis Ettighoffer En effet cette forme de travail s accommode mieux que d autres la r alisation d activit s temps partiel de missions temporaires de suivi p riodique Aujourd hui le gisement de comp tences le plus performant est probablement situ dans les grandes entreprises Tout salari d une grande entreprise dot d un niveau normal de professionn
16. al de l emploi est rest celui des ann es 70 travail salari temps plein avec un contrat dur e ind termin e et des garanties sociales abondantes assurance maladie retraite et ch mage Les partenaires sociaux et conomiques empruntent syst matiquement la voie de la facilit ils recherchent des avantages imm diats individuels et go stes Les relations entre les dirigeants et les actionnaires conduisent privil gier la gestion de court terme comme dans les entreprises anglo saxonnes alors que les entreprises allemandes et japonaises pensent beaucoup plus au long terme Les patrons et les syndicats contribuent ensemble entretenir les d fauts du syst me fran ais d organisation des entreprises pour ne pas r organiser la formation Les syndicats se sont interdits de saisir une chance de renouvellement profond ils montrent de la r pugnance vis vis de la co gestion et refusent de s associer pleinement la promotion sociale Imaginons que ces freins disparaissent d ici une vingtaine d ann es Le paysage du travail ressemblerait tout autre chose Les descriptions de la soci t au travail au prochain si cle parlent volontiers d entreprises virtuelles avec des partenariats multiples des statuts multiples etc Comment peut se faire la transition entre la soci t d aujourd hui o des signes pr curseurs mergent mais qui reste n anmoins rigide et hi rarchis e et cette vision polymorphe De nombreuses adapt
17. avatars car la liste en est fort longue montre que toute pr vision fond e sur la technologie se heurte aux pesanteurs et aux fantaisies de la soci t Aussi vaut il mieux regarder du c t des usages fussent ils minimes de leurs r gularit s pour s aventurer dans l espace incertain du pronostic Il faut aussi fort de l adage confuc en regarder les enfants regarder essayer de comprendre ce qu ils comprennent du monde d aujourd hui Contrairement nous leurs premiers essais les impliquent Ils sont n s dans des appartements totalement quip s de r cepteurs de radio et de t l vision de t l phone d automatismes divers sur tous les appareils m nagers Pour eux un four lectrique peut aussi bien donner l heure qu une montre pour nous non Ce qui complique la t che c est que tout change Cet article est consacr l acc s au savoir distance Il y a aujourd hui des espaces o des pionniers acc dent ainsi la connaissance Je pense en particulier ce qu il est convenu d appeler enseignement distance ce qui voque tort un professeur muni d un porte voix Les pionniers qui y recourent sont de plus en plus nombreux En France si l on cumule ceux qui suivent de cette fa on les cours du Cnam de la FIED du Cned de l Ecole Universelle d Educatel et autres institutions publiques et priv es ils sont peu pr s huit cent mille des l ves du secondaire des tudiants
18. d j au point alors que s bauche peine un secteur de l industrie de la connaissance qui d ici quelques d cennies va faire voluer les dispositifs d acc s au savoir L cole s inclura dans un r seau plus vaste o les connaissances disponibles faciliteront l ducation permanente de chacun L INFORMATIQUE PR DATRICE OU CR ATRICE D EMPLOIS par ANNE DE BEER Norbert Wiener l un des inventeurs de la cybern tique a d s 1950 d crit dans Cybern tique et soci t l automatisation venir par la g n ralisation de l informatique et des microprocesseurs qui n taient pourtant pas encore invent s Seule la machine calcul moderne grande vitesse existe alors tr s volumineuse et co teuse Wiener pr voit une division de son co t par cent Il pr voit sa production en s rie Il d crit le processus d automatisation de la cha ne d assemblage dans la future usine automobile entre autres L introduction de la machine commence dans le processus de production continue dans les contr le statistiques touche la comptabilit La masse de travail de bureau sera trait e m caniquement Tout pet d j fonctionner m caniquement depuis le classement jusqu la documentation L horizon temporel probable envisag par Wiener pour que ces outils aient conquis leur domaine tait c dix ou vingt ans moins d une guerre qui risquerait de faire intervenir cette conqu te bien plus t t moins de cinq ans Car tout e
19. depuis deux si cles l ensemble du monde du travail et il suffit de voir l importance globale que jouent dans tous les grands pays commencer par l Allemagne les relations sociales dans la m tallurgie pour comprendre que cette influence industrielle reste tr s actuelle 6 Cette d sagr gation du salariat se manifeste notamment par la croissance rapide de la sous traitance et de l emploi ind pendant Autre ph nom ne important dans les services la qualification sociale prend davantage d importance Cette expression d signe un ensemble de comp tences mises en jeu dans la vie en soci t telles que la ma trise du langage et des outils de communication la flexibilit comportementale l intuition strat gique tout ce qui permet de se situer dans un environnement social complexe et plus g n ralement tout ce qui permet de s int grer dans un groupe et de participer des activit s collectives M me si cela peut para tre paradoxal le fait que l activit professionnelle fasse davantage appel ce type de capacit renforce les m canismes g n rateurs de ch mage et d exclusion sociale La premi re cons quence de l importance prise par la qualification sociale est la plus grande opacit du march du travail Employeurs et candidats l embauche doivent en effet pouvoir s accorder sur les caract ristiques du poste de travail et les qualifications n cessaires pour l occuper Or la qualification sociale est par nature plus di
20. dicales m tiers du commerce de l information et de la communication conseil enseignement restauration surveillance et nettoyage etc Une telle num ration souligne certes l h t rog n it des emplois de service en terme de statut de r mun ration et de qualification qu y a t il de commun entre une caissi re de grand magasin un chauffeur routier et un professionnel de la communication Pourtant ces m tiers ont des caract ristiques communes qui les distinguent nettement du travail productif de l agriculture et de l industrie Une mutation du travail et de ses fonctions sociales Le d veloppement des services s accompagne en effet de changements fondamentaux dans la nature du travail humain On parle fr quemment ce propos d conomie du savoir mais ce n est l qu un aspect Dans l conomie de service le travail humain est souvent plus intellectuel mais 1l devient galement plus autonome et plus relationnel Cette volution concerne des degr s divers l ensemble des secteurs y compris l industrie on assiste en fait une fertiarisation du travail comprise dans un sens largi comme l intensification des activit s symboliques et des interactions sociales impliqu es par les processus productifs La tertiarisation a pour contrepartie le d clin du travail routinier caract ristique des grandes manufactures tayloris es et de ce que l on nomme parfois tertiaire standardisable savoir les grandes o
21. du ph nom ne d externalisation physique de l activit et de l mergence d un nouveau cadre d exercice de la relation de travail Toutefois son d veloppement se heurtera certainement au d terminant psychologique que repr sente un lieu de travail distinct de son domicile En les coupant physiquement de leur environnement professionnel le t l travail domicile risque d tre pour les salari s concern s d structurant sur le plan psychologique comme peut l tre le ch mage pour les demandeurs d emploi La troisi me caract ristique traduit l mergence d un processus de responsabilisation Il n y a plus ceux qui ex cutent et ceux qui pensent Tout salari doit tre la fois en capacit de comprendre avant d ex cuter de r agir quand il ex cute et d valuer quand il a ex cut La relation au travail devient plus intelligente gr ce l enrichissement des t ches et une valorisation personnelle Il faut cependant tre conscient qu il n y a pas de lien syst matique entre l vation des qualifications enrichissement des comp tences et accroissement des responsabilit s Alors que l organisation taylorienne reposait sur la division du travail l organisation intelligente se fonde sur la compl mentarit des comp tences Dans le premier syst me on parcellisait Dans le second on globalise Mais dans les deux syst mes la responsabilit de l acteur au travail est d limit e par la sph re professionnelle qui lui est
22. duction des stocks dispara t le matelas de s curit sur lequel les entreprises avaient pris l habitude de se reposer En cas d incident technique ou de malaise social le syst me se r v le fragile Con u pour absorber les fluctuations il exige des pr visions fines et surtout une grande fluidit de l information d une entreprise l autre Une condition indispensable pour faire face aux coups de la demande L optimisation est loin d tre atteinte et le syst me doit continuer d voluer dans les services vers le rendement Dans le travail tertiaire les machines qui ont supprim les anciennes contraintes en ont introduit de nouvelles Aux travaux fastidieux et r p titifs d antan ont fait place des imp ratifs nouveaux de rendement 81 Fran ois Koch Ing nieurs de maintenance Les producteurs de disponibilit sur un tremplin Le Monde 13 9 88 82 Vittorio De Filippis et Roxana Eleta op cit 83 Eric Rohde op cit 84 Industries et techniques juin 1993 op cit Comme dans l industrie l informatisation dans le travail de bureau a t effectu e sans que les personnels concern s aient t consult s sur le mat riel ou la transformation de leur travail par l introduction des nouvelles technologies Au journal Le Monde par exemple selon Jean Claude Rouy qui a assur la formation au syst me d dition de tous les journalistes la direction a sign en 1990 un accord avec le syndicat du Livre pour informa
23. encadrants c est dire les animateurs les agents de ma trise et les cadres proprement dit Cette organisation en fili res professionnelles ne marquera pas n cessairement la fin de la structure en classes statutaires agents de ma trise et techniciens ing nieurs et cadres Il s agit l en effet de deux notions diff rentes m me si l une et l autre participent la gestion de l encadrement la fili re s impose en effet comme un r f rent professionnel alors que le statut est per u comme un l ment d identit sociale d autant plus puissant que l id ologie d galitarisme rime difficilement avec l id al de reconnaissance personnelle La n cessit d accompagner ces volutions conduira les entreprises faire cohabiter statuts et fili res avec une r gle fondamentale favoriser les mobilit s transversales car ce serait une erreur de consid rer que l entr e dans une fili re d termine d finitivement la carri re professionnelle Il appartiendra donc aux entreprises de concevoir un syst me qui f d re l encadrement dans son ensemble au sein m me de l entreprise comme dans l volution de sa carri re L encadrement se recompose par ailleurs dans sa valeur Si des structures horizontales contribuent estomper la pesanteur de la hi rarchie verticale le principe de la hi rarchie ne s teint pas pour autant mais acquiert au contraire une autre dimension Moins disciplinaire plus influente l autorit de l encadr
24. es 70 ont agi compl tement contre courant des strat gies marketing d IBM et des industries informatiques en place Au lieu d essayer de saisir une norme part de march et d enfermer le march autant que possible avec des syst mes propri taires Apple a cr un syst me ouvert et s est adress aux enthousiastes Les techniciens d Apple ont laiss des fiches disponibles dans leurs premiers ordinateurs pour que des inventeurs ext rieurs puissent proposer des mat riels qui am liorent l ordinateur Ils ont envoy des missionnaires pour convaincre des entrepreneurs de logiciels d crire des programmes pour leurs ordinateurs et ils ont activement coop r dans le partage des sp cifications techniques n cessaires Ce fut une explosion d autres inventeurs travaillant dans des garages qui esp raient s adosser aux succ s de Jobs et Wozniak Beaucoup d entre eux se firent des fortunes personnelles importantes On attribue g n ralement aux gens qui invent rent VisiCalc le premier tableur pour l Apple II d avoir cr le premier v ritable march des ordinateurs individuels L Apple IT faisait office de plate forme d innovation Il a suffi d une seule de ces innovations le tableur lectronique pour d clencher la croissance stup fiante qui a transform Apple en une entreprise multimilliardaire en dollars Une industrie fond e sur une plate forme d innovation permet aux clients de cr er de nouveaux usages lucratifs pour
25. est de 35 millions Irions nous vers une situation l horizon 2010 dans laquelle le nombre des premiers sera de 15 millions et celui des seconds de 45 atteignant alors la proportion syst me conomique et social inchang de trois inactifs allocataires la charge d un actif cotisant Une telle perspective l vidence n est pas supportable Au demeurant les actifs eux m mes voient leur situation se transformer rapidement du fait notamment de la multiplication d emplois plus pr caires pr carit qui touche d sormais toutes les cat gories sociales les cadres aussi bien que les employ s et ouvriers les personnes dipl m es certes un moindre degr aussi bien que les jeunes sans qualification Il y a fort parier que le rendement des tudes ira d croissant mesure d une part que le nombre de dipl mes augmentera d autre part que les entreprises comme on le voit d j demanderont de plus en plus de savoir tre capacit d adaptation d innovation esprit d initiative capacit de travailler en quipe et de moins en moins de savoir faire qui eux s acquerront sur le tas Une cat gorie sociale toutefois est rest e trangement labri de cette pr carisation ce sont les six ou sept millions d individus qui disposent encore d un emploi vie Va t on voir ainsi se creuser les in galit s de statut de revenus notre syst me de protection et de r gulation sociales s
26. est la recherche d une soci t con ue comme une communaut ouverte et unie qui combat le d veloppement de l exclusion et la mont e de l go sme il nous faut alors r fl chir sur la signification de la coh sion et le sens de la solidarit Dans cette r flexion la rupture avec une pens e dominante qui veut opposer l conomique au social s impose Ce clivage s av re d pass parce que le social contribue l quilibre de la personne donc de la soci t La r gle de la transversalit l emporte alors sur le principe de l opposition Une telle approche conduit appr hender le social dans sa pleine dimension de soci t et non dans sa seule perception des droits des avantages de l assistance Ce serait l en effet une vision qui r duirait le social la seule conqu te mat rielle alors qu il est intrins quement constitutif de l l vation de la condition humaine Le social c est l int r t port l Homme c est placer celui ci au centre des choix c est le situer en sujet de l action et non en objet Le social c est encore consid rer autrui responsable Le social c est enfin se doter d un certain id al de la soci t et vouloir donner un sens la vie Parce que nous percevons les limites de la capacit financi re et de l efficacit sociale des mod les actuels de r gulation d autres syst mes sont inventer Dans un environnement qui se transforme l approche de la coh sion et de la solidarit est te
27. horizon 2010 Mais sont compt s parmi les actifs aussi bien ceux ayant un emploi que les demandeurs d emplois Or si pour la seule ann e 1985 nous d falquons des actifs les personnes au ch mage le nombre d inactifs allocataires dont les ch meurs tait d j de 159 pour 100 actifs effectivement occup s Ensuite convient 1l de souligner que les projections tablies par l INSEE reposent pour l essentiel sur des hypoth ses en termes d mographiques structure par ge et de taux d activit qui paraissent bien lev s notamment pour ce qui concerne les jeunes et les quinquag naires En effet une proportion croissante de jeunes prolongent leurs tudes bien au del de l ge de vingt ans et compte tenu des objectifs fix s l horizon 2000 en mati re d ducation il est fort probable que leur nombre ira croissant et que la dur e des tudes s allongera encore une proportion croissante de quinquag naires ont d j quitt leur emploi encourag s certes par des programmes de pr retraite et des contrats de solidarit aujourd hui abandonn s mais la tendance l abaissement de l ge r el de cessation d activit ne semble gu re sur le point de s inverser On exige certes plus d annuit s de travail en change d une retraite taux plein Mais en pratique force est de reconna tre que l abaissement de l ge de cessation d activit constitue quelles que soient les dispositi
28. install es dans les r seaux pour exercer leurs m tiers d aide la mobilit professionnelle Le d veloppement des t l services appliqu s aux recherches d emplois et l insertion conomique en France illustre bien ces nouvelles possibilit s Certains praticiens des r seaux seront polyactifs pratiquant le temps partiel pluriel TPP ils travailleront avec plusieurs entreprises Une majorit sera sans doute des commutants ou des t l commutants Car certains de ces t l travailleurs modernes ont aussi pour caract ristique de poursuivre des transactions br ves vari es et discontinues Ils changent comme bon nombre de t l acteurs en permanence de sujets ou d interlocuteurs Ce zapping du nomade lectronique en modifiant les fa ons de travailler peut devenir abrutissant lorsqu il est excessif On observe ainsi une rotation importante des t l acteurs vente par t l phone assistance t l phonique t l marketing etc qui commutent de fa on tr s rapide et en permanence dans l exercice de leur profession Les nomades lectroniques seront des centaines de millions d ici deux d cennies Peu de gens peuvent imaginer que ces nomades lectroniques seront des centaines de millions dans les vingt ans venir Ce seront des gens incapables de travailler s ils ne sont pas branch s sur un r seau Ils repr sentent d ores et d j des profils extraordinairement divers et h t rog nes Il y a les soutiers n
29. l vacuation des connaissances usag es Certains trouveront que parler ainsi de la plus noble activit de l Homme est la traiter avec m pris Rien n est moins s r car l enjeu est de la rendre ainsi accessible tous dans ce qu il est convenu d appeler une soci t de l information De plus cela cr era un secteur d activit dont l objectif sera la m diation mettre la disposition d un bassin d emploi des ressources ducatives con ues ailleurs localiser les bons experts pour construire et mettre jour des formations techniques tr s pointues faire de la consultation formation distance pour ne citer que ces cas auxquels correspondent d j des r alit s sporadiques mais encourageantes On voit l s baucher un secteur de l industrie de la connaissance qui aura une importance d cisive dans l conomie de demain Il aidera en effet les entreprises devenir plus r actives qu aujourd hui plus pr tes anticiper et s adapter aux volutions du march Il n est pas impossible d ailleurs que certaines entreprises fonctionnant comme des learning entities 103 c est dire conscientes du stock d exp riences qu elles accumulent fassent une seconde valeur ajout e en mettant la disposition des autres et selon ce principe des connaissances qui n ont plus pour elles de valeur strat gique L hybridation des dispositifs Longtemps les m dias et l cole n ont pas fait bon
30. lev la priorit accord e aux investissements industriels une recherche d veloppement puissante et une conomie principalement ax e sur l exportation les produits japonais ont envahi les march s occidentaux et la force du Yen aidant les investissements directs du Japon dans le monde ont augment un rythme acc l r Ces performances qui ne furent nullement le fruit du hasard mais le r sultat d une politique industrielle agressive prenant assise sur un fort consensus social et sur l existence ses portes de sous traitants bon march ont rapidement amen le Japon au rang des plus grandes puissances conomiques Elles ne sauraient pour autant occulter les difficult s auxquelles le Japon est aujourd hui confront et les d fis qu il devra relever au cours des vingt prochaines ann es par exemple en raison d un consensus social d sormais compromis notamment par les valeurs dont sont porteuses les jeunes g n rations par le vieillissement d mographique plus rapide l bas que partout ailleurs par la p nurie de main d oeuvre qualifi e et par l augmentation du taux d activit f minin qui est lui m me lourd de cons quences sur le plan de la r gulation sociale Au demeurant l industrie nippone qui fut le fer de lance de l conomie japonaise est aujourd hui confront e une pre concurrence de la part de ses sous traitants d hier lanc s aujourd hui leur tour dans une politique d
31. mergeront d ici 2010 les pays de ASEAN et tout sp cialement l Indon sie la Malaisie la Tha lande et les Philippines la situation l vidence n est pas la m me au sein des conomies dynamiques d Asie et un moindre degr d Am rique latine et dans les pays qui au contraire s enlisent dans le sous d veloppement notamment en Afrique du Nord et au Sud du Sahara Eminemment controvers es sont les perspectives de la Chine l Inde le Br sil l Afrique du Sud immenses pays dont les atouts ne sont pas n gligeables mais dont la situation et les perspectives de d veloppement demeurent tr s diff rentes le mieux parti tant la Chine qui sous r serve d une relative stabilit politique comptera certainement l horizon 2010 parmi les plus grandes puissances Son d veloppement en effet n est d j plus limit aux quatre provinces du littoral l investissement y est massif non seulement du fait de la diaspora chinoise mais aussi en provenance des pays les plus avanc s la volont d entreprendre y est vidente Mais tel n est pas le cas loin s en faut dans l ensemble du tiers monde et il semble presque in luctable qu une grande partie de l humanit vivra encore en 2010 dans la mis re une mis re d autant plus grande que la population augmente plus vite que la richesse au demeurant tr s in galement r partie dans les pays sous d velopp s Cette population compos e essentielle
32. petite entreprise de service du travail domicile des horaires atypiques et flexibles Les services aux m nages ne peuvent se d velopper qu au prix d une d synchronisation des temps sociaux n cessaire pour que puissent mat riellement se rencontrer les prestataires et ceux qui consomment des loisirs se font soigner arpentent les centres commerciaux etc Ceux qui de plus en plus nombreux travaillent leur domicile utilisent souvent le m me cran pour travailler faire leur courrier ou jouer terme le temps de travail deviendra une r alit purement individuelle pratiquement impossible appr hender et r guler collectivement L clatement culturel du monde du travail quant lui r sulte d une diff renciation des modes d implication dans le travail La division des t ches prend d sormais la forme d une sp cialisation des fonctions au sein d une organisation Or chacune de ces fonctions correspond un type particulier d engagement professionnel l investissement personnel et l appropriation des objectifs de l entreprise ne sont pas les m mes pour une secr taire un conducteur de robot ou un technicien de surface Cette diff renciation des modes d engagement a pour cons quence d affaiblir les solidarit s collectives li es au travail L emploi de service ne peut avoir les m mes effets de structuration sociale que l emploi industriel Comme le notent encore Tadd i et Coriat C est l industrie qui a structur
33. puisqu elle conditionne toutes les autres comment former des collectifs intelligents Sous le r gime du salariat l individu vend sa force ou son temps de travail sur un mode quantitatif et facilement mesurable Or ce r gime pourrait bient t c der la place la valorisation directe de leur activit c est dire de leurs comp tences qualitativement diff renci es par des producteurs ind pendants ou de petites quipes En effet individus et micro entreprises sont plus aptes que les grandes soci t s la r organisation permanente et la valorisation optimale des expertises singuli res qui sont aujourd hui les conditions du succ s La vie conomique ne serait alors plus essentiellement anim e par une comp tition entre de grandes compagnies qui enr lent sous leurs banni res un travail quantitatif et anonyme On assisterait plut t au d veloppement de formes complexes d interd pendance conflictuelle entre zones de comp tences floues d localis es tirant parti de toutes leurs singularit s agit es de mouvements mol culaires 97 hypoth se qui nous a t inspir e par les travaux de Bernard Perret 98 Voir de Bernard Perret et Guy Roustang L conomie contre la soci t Affronter la crise de l int gration culturelle et sociale Seuil Paris 1993 99 Cette approche prospective de la fin du salariat nous a t sugg r e par Robert Reich L conomie mondialis e Dunod 1993 permanents d associa
34. re conomiquement plus efficace par une organisation productive de type industriel Cette industrialisation des services pourrait se traduire concr tement par deux types de processus la mise en oeuvre d innovations technologiques permettant de produire les services moindre co t ou mieux de substituer compl tement une consommation de biens une consommation de services d veloppement du self service une standardisation autorisant l application certains types de services des techniques d organisation de la production et de commercialisation caract ristiques des produits industriels Il s agit dans ce cas d obtenir des gains de productivit gr ce des conomies d chelle et les innovations en cause sont alors principalement de nature socio organisationnelle L impact des nouvelles technologies dans le secteur tertiaire Le tertiaire administratif parfois appel tertiaire standardisable fait partie des activit s conomiques les plus directement concern es par l informatique On ne saurait nier que des changements consid rables s y sont produits depuis une quinzaine d ann es Les fonctions de secr tariat par exemple ont connu une mutation radicale sous l effet de la bureautique et de la t l matique Il ne fait gu re de doute que des activit s telles que la banque l assurance mais aussi les activit s de transport et de distribution vont conna tre dans les ann es qui viennent des gains de produ
35. seaux de services int gr s Les d veloppements des applications du t l travail en mode virtuel favoriseront le travail en groupe La g n ration du nomadisme lectronique La mobilit professionnelle s inscrira dans le cadre d un r seau de comp tences Les nomades lectroniques seront des centaines de millions d ici deux d cennies Le nomadisme lectronique va agir sur l homme et la politique de la cit Les symbiotes inventent le travail virtuel par Howard Rheingold Un visionnaire du partenariat homme machine La r alit virtuelle devient un amplificateur de la r alit Le travail distance par la t l robotique Un nouvel espace de libert ma triser Le potentiel des communications interactives en r seau La messagerie lectronique nouvelle agora de la Cit Une promesse de revitalisation de la sph re publique 4 me partie la fin de la gestion administr e du travail L entreprise et l emploi g rer des r seaux de comp tences par Nicolas B hler Au fil des ann es 80 le salari est devenu avant tout un co t qu il faut r duire L entreprise devient de plus en plus immat rielle et sa valeur repose sur un capital immat riel La comp tence des personnes le retour l essentiel Externalisation et r seaux une nouvelle donne un nouveau contour pour l entreprise Doper l emploi par le partage des comp tences Garantir l employabilit des salari s une nouvelle thique de l entreprise une no
36. seaux et Digital Equipment pour l infrastructure informatique La volont manifeste du pr sident de Microsoft d utiliser son nouveau syst me d exploitation Windows 95 orient vers la communication en r duisant les prix d acc s et d utilisation de son r seau aura un impact consid rable sur le march des services informatiques interactifs sur le co t d acc s aux RSVA Les d veloppements des applications du t l travail en mode virtuel favoriseront le travail en groupe Des communaut s virtuelles interdisciplinaires travaillent s informent ou se forment d j ensemble de fa on intensive en utilisant des RSVA comme Internet Des tudiants de l Ecole Sup rieure de Commerce de Paris ESCP font ainsi de l analyse de cas en groupe et en liaison avec d autres tudiants de la City University Business School Londres CUBS de la California State University at Long Beach CSULB et de la West Chester University Philadelphie WCU Ces pratiques encore r serv es quelques millions quand m me de pr curseurs vont se diffuser rapidement dans les dix ans venir D autant que les RSVA bandes troites gr ce l am lioration des logiciels de compression ont multipli par mille les d bits passant sur un simple r seau t l phonique num rique Dans la perspective d am liorer encore les possibilit s de travail en groupe quelques grands laboratoires se sont lanc s dans des recherches en espaces de travail partag
37. spectrale c est dire qui masquent plus ou moins l identit de celui qui communique De ce point de vue un cran Minitel dissimule mieux qu un appel t l phonique Nous ne disposons pas actuellement d explication th orique satisfaisante de ces diff rences ce qui doit nous alerter car cela signifie en clair que nous ne maftrisons pas la connaissance des usages des nouvelles techniques d information et de communication Les contextes aussi influent sur le choix des appareils La citizen band qui devait quiper les voitures particuli res a finalement t adopt e par les transporteurs routiers Aujourd hui contrairement un pass r cent toutes les techniques de communication sont au point et les industriels apportent de plus en plus d attention la commodit d emploi Il est donc permis de penser que le fonds de culture technique commun s enrichira sensiblement dans la d cennie qui vient Certains se tiendront en retrait tandis que d autres prendront des initiatives cf infra Il appartient notre g n ration de faire le lien entre ces techniques nouvelles et la tradition culturelle Un vitrail et un cran d ordinateur sont tous deux faits de verre color Mais les symboliques et les modes de lecture sont diff rents L analogie est superficielle dira t on Pas si s r que cela car il y a du sacr sur ces deux surfaces m me s il est d un genre diff rent Mais doit on au nom de la modernit tai
38. t s modernes sont d sormais caract ris es par une forte interd pendance conomique sociale et industrielle que renforcent les t l communications Alors que l homme agit de plus en plus distance sur des repr sentations du r el gr ce l lectronique le travail s installe dans des r seaux Une part croissante de la population actuelle passe d une logique de distribution du travail des bassins d emploi une logique de r seaux de distribution et d changes des savoirs L volution consid rable depuis plus de dix ans de la part consacr e aux investissements immat riels perturbe les id es que l on se faisait sur la rentabilit du capital sur la productivit D une logique d conomie de production fond e sur l accumulation de capital mat riel propre la deuxi me vague nous passons une logique conomique de co production fond e sur l accumulation collective de mati re grise de capital immat riel sp cifique cette fois de la troisi me vaguel Un chambardement consid rable des habitudes de pens e et d action va accompagner cette volution en remettant en cause notre vision du travail et des modes de travail Chaque remise en question du monde du travail engendre l inqui tude en ravivant des souffrances et des craintes latentes dans les organisations sociales Pourtant le monde du travail m rite mieux que les discours l nifiants qui retardent la compr hension des mutations de notre soci t o les
39. ve de la solidarit professionnelle et ce qui rel ve de la solidarit collective La solidarit professionnelle restera de la comp tence du contrat de travail elle devra donc tre financ e sur les salaires La solidarit collective concernera l ensemble de la soci t elle reposera donc sur l ensemble des revenus en fonction des capacit s contributives de chacun ce chacun comprendra l entreprise qui se verra soumise une cotisation assise sur des crit res financiers r sultats compte d exploitation valeur ajout e ceci dans l objectif de ralentir la substitution du capital au travail et donc de favoriser l emploi Les enjeux financiers et avec eux les enjeux sociaux de la solidarit imposent en effet un largissement des sources de contribution car les salari s demain tout comme les entreprises aujourd hui estimeront qu il y a une limite leurs pr l vements Ce red ploiement enfin n cessitera une r flexion sur l organisation et la gestion des organismes sociaux certains resteront paritaires d autres s largiront au tripartisme En tout tat de cause il sera indispensable de pr ciser sans ambigu t les comp tences et les pouvoirs des gestionnaires Ces pouvoirs seront ils d ordre politique C est la d cision Seront ils d ordre gestionnaire C est la mise en oeuvre de d cisions prises par d autres Les difficult s que soul vent l emploi et l exclusion conduisent admettre que les r ponses ne pe
40. Comment vais je donc construire une vision du futur qui ne soit pas irr m diablement dat e qui ne fasse pas sourire avec indulgence une petite fille ou un petit fils lorsque dans une quinzaine d ann es il ou elle retrouvera ce texte par hasard C est grand p re qui a crit a Le pauvre C est nul Le risque incontournable incite l humilit Il sera donc question en premier de la difficult de la prospective technologique Par contre l esquisse d un avenir possible se fonde sur les gens les jeunes notamment leurs attitudes et leurs comportements On en retiendra deux aspects l empreinte de l audio visuel et la crainte du ch mage Enfin il sera question du changement qu amorcent actuellement les dispositifs d ducation et de formation Difficult s de la prospective technologique Tenons compte des erreurs du pass Prospectifs et futurologues se sont laiss pi ger par l extrapolation technologique Personne n a vu arriver de loin le microprocesseur mais au d but des ann es 89 pouvoirs publics et presse s accordaient dire que dans dix ans toute la France serait c bl e Les accidents proph tiques ne datent pas d hier En 1913 Thomas Alva Edison l inventeur de la lampe lectrique et du phonographe ne d clarait 1l pas que dans dix ans c est dire en 1923 tout l enseignement se ferait par le film et par le phonographe Plus loin encore dans le temps en 1884 le caricaturiste
41. N 30 116 L entreprise mars 1994 Par ailleurs cette g n ration du temps partiel pluriel va permettre d am liorer la productivit du capital et du travail dans les entreprises A co t du travail sensiblement gal l appareil de production et les services pourront tre utilis s plus longtemps l absent isme diminu la flexibilit am lior e Aussi dans la perspective du si cle venir le temps partiel ne doit pas tre consid r comme une op ration de repli pour conomie en difficult En France l exon ration des charges hauteur de 30 favorise le temps partiel qui progresse fortement Il devient une politique moderne de l emploi pour une nouvelle g n ration de travailleurs devenus polyactifs condition aussi d tre accompagn d une politique sp cifique de revenus Ce qui aura de profondes r percussions sur la politique fiscale et celle de la solidarit nationale des ann es 2000 Fin de la gestion administr e du march du travail A la fin de ce si cle nous assisterons la fin de la gestion administr e du march du travail Avec la tendance la polyactivit et la modulation croissante des horaires du travail les temps partiels du polyactif s interpr tent plut t comme une journ e ou une semaine pouvant commencer plus t t et finir plus tard Une partie salari e une partie ind pendante une partie chez l employeur A une autre chez l employeur B voire m me un partiel officiel et un autre a
42. Robida voyait cent ans plus tard donc en 1984 les gens apprendre gr ce au t l phonoscope Il avait du m rite car son poque la t l vision n existait pas et personne sauf lui n y songeait Par contre il avait du retard car les t l visions scolaires sont apparues en m me temps que les autres dans les ann es 1949 La technologie et le discours technologique ne constituent pas de bons rep res parce que les utilisateurs ont leur mot dire Ce sont eux qui en dernier ressort d cident car 1ls ach tent ou n ach tent pas ils se servent des appareils selon le mode d emploi ou bien les d tournent de leur usage initial De plus ils mettent un temps variable mais long s quiper En veut on des exemples Les m nages ont commenc s quiper de r cepteurs radio partir de 1930 Il a fallu attendre 1980 pour que plus de 98 en soient quip s Ils commenc rent s quiper de t l viseurs en 1949 mais n achev rent de le faire qu en 1990 Nul ne s aventurerait aujourd hui pronostiquer leur taux d quipement en Minitels dans les ann es venir A propos du Minitel la D G T qui l avait lanc excluait au d part tout usage autre que celui de consulter l annuaire t l phonique S il n y avait eu quelques informaticiens motiv s Strasbourg pour le d tourner de cet usage et en faire le canal de la premi re messagerie rose Gretel o en serions nous aujourd hui Cet chantillon d
43. apprendre est d qualifiant D o cette aberration c est l exclusion des uns qui cr e la qualification des autres 76 Des probl mes viennent aussi de la pr sentation des informations en provenance du syst me automatis des outils de commande et surtout de la transformation du r le de l op rateur Avec le d veloppement des dispositifs de supervision pilotage dans les branches manufacturi res et des syst mes num riques de contr le commande dans les industries en production continue les op rateurs ne se trouvent plus en contact direct avec les machines de production ou ne disposent plus d une vision globale du process Les experts redoutent une perte de l apprentissage et une perte de connaissance de la part des agents qui entra neraient une incapacit intervenir directement La mise en place de syst mes informatiques aurait l vidence d s effectuer en harmonie avec les personnels concern s par leur utilisation Un enrichissement r ciproque aurait pu en d couler comme Victor Scardigli l a remarqu en observant les r actions l informatique des contr leurs a riens Il a constat l importance centrale de l appropriation active de l innovation par les travailleurs de son int gration dans leur syst me de repr sentation du monde et de l homme en soci t s77 Ceux ci participent la conception de l automatisation et testent les nouveaux dispositifs d aide au contr le Dans chaque centre de navigation a rienne
44. capital financier Mais s il est in puisable le savoir n en constitue pas moins une denr e p rissable jamais d finitivement acquise donc que l on est toujours contraint entretenir C est pourquoi devant cette n cessit pour les salari s d tre aussi des tudiants vie le droit r gissant la formation continue sera la fois collectif et individuel Un droit collectif parce que le temps consacr la formation sera int gr dans le contrat de travail au m me titre que le temps d volu l exercice de sa fonction Un droit individuel parce que chaque salari devra effectivement acc der cette formation C est l tout le d bat sur la mise en place du capital temps formation qui n est pas sans soulever des questions d organisation Tout d abord celle du financement la solution du cofinancement ne pourra tre cart e d s lors que la formation b n ficie la fois l entreprise et au salari de m me d autres formules pourront tre imagin es telle celle des points formation qui fonctionnerait sur les modalit s des points retraite maison Ensuite la gestion de la reconnaissance de la formation si des formules de validation des formations continues dispens es dans le cadre des coles ou universit s d entreprises de plus en plus nombreuses ne sont pas trouv es il est craindre que cette absence de reconnaissance ne devienne soit un handicap la mobilit professionnelle soit un frein l investissement
45. clairage int ressant sur la mani re dont les services administratifs utilisent le gain d efficacit technique qu apporte l informatique Il en ressort que celui ci est en grande partie absorb par des changements qualitatifs qui ne peuvent gu re tre comptabilis s comme des accroissements de productivit Le rapport d valuation note par exemple que l informatique a t un facteur permissif de la complication croissante de la r glementation publique Sont galement identifi s les effets suivants r duction de la charge de travail r elle des agents accroissement de l int r t du travail effets internes am lioration de la s curit des proc dures de qualit du service rendu aux usagers effets externes Finalement en ce qui concerne la productivit le rapport d valuation dresse un bilan plut t n gatif Les gains de productivit administrative ont t diff remment concr tis s dans le travail quotidien des services suppression de postes dans quelques cas plus couramment absorption de volumes de travail plus importants effectifs constants red ploiements de personnels vers d autres t ches en particulier vers l accueil Dans d autres cas la notion de productivit reste l tat de simple gisement c est dire de temps d gag potentiellement disponible pour d autres t ches Les r sultats de cette valuation sont probablement g n ralisables bien d autres situations L introduction des nou
46. client Cela lui donne le temps de trouver d autres clients et donc des revenus compl mentaires A l exemple de Rank Xerox Londres qui d cida d externaliser un certain nombre de ses cadres en 1982 L homme travailleur univoque monofonction se voit confront une multiplicit de r les non plus chez un mais plusieurs employeurs en devenant un partenaire co traitant plus qu un employ Cette polyvalence int resse m me les saisonniers plein temps Elle a permis quatre entreprises de la r gion de St Cyprien en Dordogne aux m tiers bien diff rents une menuiserie industrielle une entreprise d abattage et de d coupe des porcs une de fabrication de foie gras et enfin de confection f minine de s associer pour faire face des pics de production saisonnier Comme ces besoins sont d cal s une partie des effectifs saisonniers a t form e afin de lui donner la possibilit de passer d une entreprise une autre au fil des surcharges de travail D autres employ s au contraire seront heureux de b n ficier d un temps libre indispensable leur panouissement personnel et familial comme le montre une enqu te Epsy 5 attitude plus mercenaire et retour aux valeurs familiales des cadres Sans doute aussi parce qu avec deux personnes au travail la pression fiscale et de la solidarit collective devient plus forte pour les cadres En embauchant de moins en moins de personnels dur e ind termin e les salari
47. d velopp e et organis e aujourd hui est devenue structurellement d pendante des microprocesseurs Il faudrait revenir la soci t m canis e des ann es 50 pour imaginer quoi ressemblerait une soci t o l informatique aurait disparu Les prix la vari t des produits l abondance de la production en sont issus Les approvisionnements seraient tr s ralentis L intensit des circulations ferroviaires a riennes seraient divis es par dix Les produits fabriqu s avec une main d uvre abondante seraient donc tr s chers L abondance et les prix bas sont li s la production informatis e et en premier lieu l abondance agricole La soci t de consommation est assujettie l informatique Comment imaginer quelqu un qui ne serait pas m me indirectement touch par l informatique Cela supposerait qu il ne d tient pas de compte en banque qu il ne dispose d aucune couverture sociale qu il ne se rend dans aucun magasin qu il n est concern par aucun achat ni aucun flux qu il ne voyage pas qu il ne t l phone jamais Moins nombreux sont ceux qui se trouvent confront s directement un ordinateur ou un micro ordinateur Six millions de salari s en France selon une tude du minist re du Travail ont d clar en 1991 avoir utilis un ordinateur sur leur lieu de travail Avec une progression de 8 par an qui est celle des ann es ant rieures ce chiffre aurait atteint en 1994 environ huit millions de personnes De
48. d une r gion le syst me des arbres de comp tences contribue lutter contre l exclusion et le ch mage en reconnaissant les savoir faire de ceux qui n ont aucun dipl me en favorisant une meilleure adaptation de la formation l emploi en stimulant un v ritable march de la comp tence Au niveau d tablissements d enseignements ou de r seaux d coles et d universit s les arbres de connaissances permettent de mettre en oeuvre une p dagogie coop rative d cloisonn e et personnalis e Au niveau d une entreprise ou d une organisation les arbres de connaissances offrent chacun des instruments de rep rage et de mobilisation des savoir faire d valuation des formations ainsi qu une vision strat gique des volutions et des besoins de comp tences Le cyberspace au service des collectifs intelligents L intelligence et le savoir faire humain ont toujours t au coeur du fonctionnement social Notre esp ce a fort justement t appel e sapiens Nous avons d ailleurs indiqu qu chaque espace anthropologique correspondait un mode de connaissance sp cifique Mais alors pourquoi appeler espace du savoir ou ge de la connaissance l horizon nouveau de notre civilisation La nouveaut en ce domaine est au moins triple elle tient la vitesse d volution des savoirs la masse des personnes appel es apprendre et produire de nouvelles connaissances elle tient enfin l apparition de nouveaux outils ceux du
49. de l industrie de l quipement organis en f d rations de 1 300 PME dans 140 pays elles m mes subdivis es en plus de 5 000 centres de profit Chacune de ces PME compte en moyenne 200 employ s Cette n buleuse d entreprises de PME constitue en s associant un g ant capable de d stabiliser de grandes compagnies 119 Alvin Tofler Les nouveaux pouvoirs Deno l 1993 Dans cette perspective les r seaux deviennent non plus de simples instruments de productivit sp cifique une ou plusieurs entreprises mais aussi un levier qui favorise les coop rations inter entreprises le d veloppement de leurs affaires donc celui de l emploi La th se des entreprises en r seau am ne tout naturellement celle des communaut s virtuelles d entreprises Des entreprises pratiqueront entre elles des alliances au gr des opportunit s de rencontres entre de nouveaux besoins et de nouveaux produits Ces produits syst miques c est dire issus de la coop ration momentan e de plusieurs entreprises d velopp s en s appuyant sur les t l coms et l informatique sont de plus en plus nombreux sur le march l20 D ores et d j les promotions de la grande distribution sont pour 82 le fait de coop rations ph m res Un besoin appara t quelque part un sp cialiste a per u ce besoin il lancera un produit syst mique en travaillant en partenariat avec d autres entreprises et beaucoup de t l communications D ici quelques ann e
50. de l industrie et se situe dans le graphique dans un cercle autour du centre Les secteurs interm diaires comprennent l automobile les biens interm diaires traditionnels m taux verre mat riaux de construction min raux divers et les industries l g res comme l imprimerie et l dition Ces groupes interm diaires se caract risent par un effort relatif d investissement largement sup rieur celui des secteurs r cessifs mais aussi celui des industries les plus dynamiques Cet effort d investissement ne trouve pas de contrepartie sous forme d une am lioration de la productivit Le r tablissement important du taux de marge mentionn plus haut n a pas entra n une am lioration uniforme des r sultats de l industrie mais une dissociation plus accentu e des secteurs dynamiques par rapport au reste de l industrie Le cabinet d tudes Eurostaf et la soci t de renseignement commercial S amp W ont r alis une radiographie de 5000 PME PMI fran aises appartenant une cinquantaine de secteurs d activit 2 Premier constat il est possible de faire des affaires profitables dans tous les m tiers Il n existe pas de secteur compl tement sinistr ni de secteur o le succ s soit garanti il n y a pas forc ment ad quation entre la sant de l entreprise et celle de son secteur Il existe des entreprises dynamiques dans des secteurs class s comme r cessifs et vice versa Deuxi me constat la taille ne fait rien l aff
51. de la demande mane du Japon des Etats Unis de plusieurs pays de la CEE et d autres pays europ ens comme la Suisse Un des exemples fr quemment cit s de d localisation symbolique de cette nouvelle redistribution du travail est celui de la compagnie a rienne Swissair Dans le cadre d un programme d augmentation des performances dont l objectif tait d am liorer les r sultats de la soci t de trois cents millions de francs suisses par an Swissair a implant sa comptabilit et une partie de son service de r servation Bombay Les donn es sont saisies en Inde et contr l es en Suisse La d localisation aurait permis d conomiser huit millions de francs suisses par an Les plans sociaux qui ont supprim quatre cents emplois en juillet 1992 mille en octobre 1992 ont t dus bien plus une restructuration de la compagnie qu la cr ation des quarante cent soixante dix emplois Bombay6 Swissair satisfaite de ses nouveaux employ s n h site pas dire que les Indiens travaillent une heure de moins que leurs coll gues suisses pour un rendement sup rieur Les objectifs les plus vidents des d localisations apparaissent dans les conomies r alis es par l utilisation d une main d uvre pay e de 400 francs 700 francs mensuels D s qu il s agit de volumes importants tels les catalogues de biblioth ques banques de donn es fichiers d adresses questionnaires d enqu te le co t de la saisie rapport au caract
52. de la valeur ajout e entre les cat gories socioprofessionnelles Il en cache un autre largement plus important lorsque l on s int resse la distribution de la richesse cr e celui de la r partition de cette valeur ajout e que se disputent en usant de leurs puissances respectives les grands acteurs conomiques l entreprise les travailleurs la collectivit nationale et la sph re financi re Des effets pervers s exercent d sormais propres entraver le d veloppement d un pays et engendrer une machine cr er le ch mage Nagu re la productivit du machinisme faisait craindre les usines sans ouvrier L entreprise et le capital taient suppos s r cup rer le surplus de valeur ajout e Aujourd hui les sph res financi res les pr teurs craignent une reprise de l inflation et esp rent obtenir la plus grosse part de la croissance elles disputent cette richesse un Etat endett Au risque de p naliser l emploi Comme nous le verrons dans la suite l tat et les organismes sociaux pr l vent une part lev e de la valeur ajout e produite par les entreprises fran aises Ce ph nom ne n est en fait pas r cent Il remonte au moins aux ann es 1970 Une grande entreprise de l agro alimentaire a effectu ce calcul pour son propre compte sur la p riode de 1976 1980 Elle a constat que la partie de la valeur ajout e consacr e l Etat et aux organismes sociaux tait pass e de 34 45 au cours de cette
53. de services et de comp tences Il y trouve l inspiration pour r soudre un probl me ou r fl chir sur un sujet Cette mise en commun des connaissances des id es dans le r seau stimule l inventivit et la cr ativit La pratique coop rative avec des partenaires fiables et de longue dur e sur la base d engagements r ciproques repr sente une conception encore nouvelle en France Aujourd hui beaucoup de grandes entreprises imposent aux interm diaires fournisseurs et sous traitants des conditions de travail d testables des pressions de tous genres des d lais respecter des quantit s de travail fournir qui les obligent des acrobaties organisationnelles p nalisantes pour l emploi et parfois au del de la l galit comme c est souvent le cas pour les camionneurs Ce serait une grande r volution des mentalit s que de les abandonner pour faire place la coop ration la confiance mutuelle dans lesquelles chacun gagne quelque chose Le salariat entame son d clin Aujourd hui le mod le id al de l emploi reste encore souvent celui des ann es 70 et toutes les autres formules sont consid r es comme pr caires et syst matiquement d valoris es Pourtant des changements semblent s amorcer La dispersion des entreprises va t elle morceler le salariat dont le d veloppement fut troitement li celui des industries Chantal Cumunel a montr comment le salariat se transforme et se diversifie Aux cot s du travail
54. des produits qui existent physiquement et qui peuvent tre chang s et poss d s Les marchandises ont une valeur avant d tre achet es et consomm es Par opposition la logique de l conomie de service se caract rise par le fait que la valeur est li e l usage social des objets et des techniques leurs performances physiques mais galement la qualit de leur inscription dans le champ des rapports humains Tout autant qu la mise en oeuvre d une technologie moderne l industrialisation des services renvoie donc la question de la standardisation et de l objectivation des prestations jusqu o peut on penser la prestation de service sur le mod le du produit La standardisation des services En sp cifiant de mani re aussi pr cise que possible les caract ristiques et les niveaux de qualit d un service on peut esp rer produire et commercialiser ce service d une mani re qui se rapproche du mod le industriel Ce que l on a parfois appel le management par ligne de produit product line management peut tre appliqu certaines activit s de service Le meilleur exemple reste sans doute la restauration rapide dont on conna t si l on peut dire la recette vendre les dix m mes plats aux quatre coins de la plan te sans qu aucune libert d adaptation soit laiss e au concessionnaire local La gestion des cha nes d h tels modernes s inspire de plus en plus de principes analogues l architecture est con
55. des salari s Les individus plut t que de chercher un emploi seront alors amen s tre de plus en plus des entrepreneurs ind pendants vendant leurs services ou mieux encore tissant des partenariats temporaires Le nombre d chelons hi rarchiques particuli rement important en France o le taux d encadrement est deux ou trois fois sup rieur celui des Allemands devra se r duire non sans poser au passage des probl mes consid rables en termes de promotion Nombre de cadres interm diaires sont d j court circuit s par l essor des syst mes de communication internes aux entreprises Trop de cadres imaginent encore tre les seuls d tenteurs de la science vivent encore dans l id e qu ils auraient le monopole du savoir Tandis que les autres n auraient pour t che que de visser P rim e est cette vision des choses nous irons vers des formes d organisation au sein desquelles l intelligence de tous devra tre mobilis e et qui n cessiteront moins de cadres moins d instructions de haut en bas plus de transversalit et de coop ration Les formes d emploi vont changer encore plus radicalement Tout d abord et c est d j une vidence vont se d velopper les emplois pr caires plus que les emplois vie en 1993 plus de 70 des recrutements se sont effectu s en France sur contrats dur e d termin e alors que les CDI n ont repr sent que 29 de la totalit des embauches contre 32 5 en 1992 Il est d usage de
56. du Plan Tadd i et Coriat notent ce propos Les activit s manufacturi res g n rent les gains de productivit les plus importants c est dire les plus fortes chances de prosp rit accrue et d accumulation future c est l industrie qui fournit aux services les outils et souvent les m thodes sur lesquels sont assis leurs gains de productivit 23 On ne peut nier en outre le r le d terminant de la puissance industrielle dans la comp tition conomique politique et militaire entre les nations Les entreprises industrielles sont les boucliers des soci t s confront es la guerre conomique pour reprendre l expression suggestive d Alain Touraine Enfin et l on y reviendra l int gration croissante des produits et des services tant au niveau de la production que de la consommation l exemple du d veloppement des services li s l usage de l automobile rend dans certains cas moins nette et moins pertinente l opposition traditionnelle secondaire tertiaire S il s av re que l industrie conserve un r le dominant dans l conomie il n en demeure pas moins que le d veloppement des services est un facteur de mutation pour la culture et les syst mes sociaux nous sommes bien entr s de ce point de vue dans une soci t postindustrielle Ce changement concerne au premier chef le monde du travail et la liste des professions dont les effectifs augmentent en fournit une vision loquente professions sociales et m
57. du personnel de l tat des actionnaires des pr teurs et de l entreprise elle m me Par cons quent il est commode pour les repr senter sur une figure plane d utiliser une technique d analyse factorielle l analyse en composantes principales Celle ci n a jusqu pr sent pas t mise en application pour tudier la r partition de la valeur ajout e Le graphique n 2 issu de l analyse en composantes principales met en vidence les axes d allongement du nuage de points qui correspondent sur la figure ci dessous pour l axe horizontal la part des pr teurs et pour l axe vertical la part de l Etat et du personnel les secteurs situ s en dessous de l axe horizontal tant ceux pour lesquels la part de l Etat est la plus forte et la part des salaires la moins lev e Dans ce graphe il convient d observer tout d abord les points extr mes Le transport a rien sur le bord en haut droite d tient les parts du personnel et des pr teurs les plus lev es respectivement 93 9 et 16 7 ce secteur g r par l Etat tr s fortement endett a beaucoup souffert en 1992 Dans la fabrication de boissons et alcools en bas droite la part du personnel est faible 57 9 la part des actionnaires la plus lev e de toute l conomie 8 1 et la part des pr teurs assez lev e 14 4 il est consid r comme un secteur dynamique et prosp re de l conomie Les activit s annexes des transports situ es en bas de l axe vertic
58. du sup rieur des adultes Ce milieu o circulent les connaissances est diff rent du milieu scolaire ou universitaire On ne va pas en classe ni en stage On organise seul son emploi du temps on re oit des cours des devoirs corrig s on t l phone son tuteur on regarde des vid ocassettes On se regroupe aussi de plus en plus Pour poser des questions au tuteur mais aussi pour le regarder qui vous parle sur un cran Il est loin de l tudiant mais son image parvient au lieu de regroupement au moyen d un satellite On lui pose des questions par t l phone ou par t l copie Et il y r pond La personne qui apprend ainsi n est pas captive Elle se d termine elle m me se montre de plus en plus exigeante ressemble de moins en moins un l ve passif et de plus en plus un consommateur avis Aussi l observation de ce qui se passe dans ce milieu montre t elle de profondes volutions Les gens changent Du coup les dispositifs d acc s au savoir voluent Le concept m me de formation change lui aussi Ces transformations internes sont accompagn es et renforc es par des transformations externes Nul ne s tonne plus de la grande familiarit qu entretiennent les jeunes avec les nouvelles technologies Il suffit de regarder ses neveux ou ses enfants programmer un magn toscope mettre l heure une montre affichage num rique jouer des jeux vid o consulter le Minitel pour s en convaincre Une autre
59. e de l entreprise tendue une diaspora professionnelle un ph nom ne qui accompagnent les transformations des organisations du travail D abord les r seaux t l matiques vont prendre en charge une part croissante dans la r gulation des emplois et les transactions du march du travail Ensuite le travailleur du futur nomade lectronique et polyactif sera aussi un commutant qui devra maintenir une capacit r elle naviguer dans les r seaux Enfin la g n ralisation des pratiques de la consommation et du travail distance en d stabilisant les modes de vie et de travail connus va donner un sacr fil retordre aux conomistes et aux sociologues du travail Nous verrons d abord se d velopper de nouvelles formes hybrides d organisation du travail et de r gulation de l emploi des ressources humaines Sch matiquement on pourrait dire que le monde du travail passe d une logique de recherche de l emploi une logique d offres de services avec en plus une remise en cause du statut des cols blancs salari s126 Cette transformation particuli re du march du travail est cons cutive la recherche d une diminution du co t de l emploi dans les entreprises mais aussi au fait qu en mati re de r seau de comp tences on ach tera de fa on croissante des prestations valeur ajout e qui participent l acte de coproduction collectif sur un projet plut t que du temps de pr sence Cette recherche d acc s la comp
60. en train de se d velopper qui ob it des r gles toutes nouvelles rendant caduques bon nombre des th ories classiques auxquelles toutefois on accorde encore trop souvent un cr dit excessif L mergence d un nouveau paradigme technico conomique Ces nouvelles r gles se traduisent d une part par la dissociation de facteurs jadis troitement corr l s d autre part par la mont e des interd pendances entre secteurs et entre pays Ainsi assistons nous une dissociation de la croissance conomique de la consommation de mati res premi res nerg tiques et non nerg tiques qui est li e aux efforts engag s pour mieux ma triser notre consommation de ressources de base en particulier l nergie au fait que le tertiaire comme il est ais de le comprendre est moins exigeant en mati res premi res que l industrie et enfin videmment l essor des nouvelles technologies A titre d exemple rappelons ici que nous pouvons d sormais avec 50 kg de fibres optiques transporter distance gale autant de messages que nous le faisions hier avec une tonne de cuivre et que cette substitution entre mat riaux aura permis de consommer vingt fois moins d nergie Les cons quences macro conomiques et micro conomiques de ce ph nom ne sont consid rables C est ainsi que l investissement immat riel R amp D formation logiciel publicit gestion et organisation cro t d sormais plus rapidement que l i
61. encadr sur la formation continu e Daniel Perrin ancien de chez Digital Equipment France o il pilotait des programmes polyculturels et des actions en faveur de la solidarit ainsi que la mise en oeuvre d innovations pour la gestion des ressources humaines propose un nouveau dispositif de formation qu il appelle formation continu e Il permettrait tout tudiant d atteindre quatre objectifs construire sa personnalit son projet son profil et sa carri re 136 A la sortie du baccalaur at l tudiant commencerait d acqu rir les savoirs culturels n cessaires pour appr hender une r alit multidimensionnelle Ainsi confront une r alit il deviendrait capable d abord d y mettre des mots ensuite d en faire un mod le avant de pouvoir intervenir sur celle ci Pendant trois ans l individu structurerait sa pens e et adopterait une vision pluridisciplinaire Puis les tudiants suspendraient leurs tudes pour vivre un temps d exp rience ils devraient mener bien une mission qui leur permettrait de mieux se conna tre et de construire un projet Au vu de ce dernier ils reviendraient dans leur cole pour cette fois se construire un profil et faire des choix pour r aliser leur projet professionnel Ils s engageraient alors dans l acquisition de savoir faire tr s op rationnels tr s actualis s Ce dispositif ob it plusieurs principes de fond la concomitance de toute acquisition de comp tence et de sa mise en
62. ensemble des revenus amorc avec la cr ation de la CSG n est jamais all tr s loin Les pr l vements la source certes indolores mais incompr hensibles et injustes restent actuellement le mode essentiel de perception des cotisations sociales tandis que des calculs personnalis s et complexes servent tablir les allocations familiales et l imp t sur le revenu A syst me conomique et social inchang il y aura 3 inactifs allocataires vivant du syst me de protection et de r gulation sociales par actif cotisant en 2015 Manifestement ce syst me ne peut pas perdurer sans cr er de fracture sociale L Etat providence sera sans doute forc de choisir entre fournir des prestations sociales g n reuses ou cr er des emplois et de passer d une logique de l assistanat une vraie solidarit nationale en instaurant une r elle transparence du co t du travail et permettre chaque foyer de faire un compte complet de ce qu il re oit et de ce que lui et son employeur payent y compris sous forme de retenues la source et d imp ts indirects tant l Etat qu la S curit Sociale et aux ASSEDIC La pression de la n cessit imposera de bouleverser en m me temps la fois le syst me de pr l vement des charges sociales et le syst me d imposition car expliquer aux personnes actuellement non imposables qu elles auront payer des imp ts n est possible que si on leur explique que ce qu elles payent d j sous forme de cotisat
63. et Denis ETTIGHOFFER La g n ration des travailleurs polyactifs Ce fut d abord l homme d un seul m tier dans son entreprise pour la vie Son fils lui connut des entreprises diff rentes Le petit fils put exercer de multiples m tiers durant une carri re professionnelle plus mouvante Aujourd hui notre g n ration d couvre ce que sera une partie des travailleurs du futur des hommes polyactifs Des hommes et des femmes qui conduiront simultan ment plusieurs carri res la fois Tel est le devenir du travail du futur pour des millions d individus Savent ils que leurs arri res grands parents qui vivaient dans une conomie de subsistance essentiellement agricole l taient d j Sabotier le matin leveur midi fromager le dimanche boucher charcutier P ques vigneron et vinaigrier l automne Chacun avait la ou les t ches o 1l excellait Ce qui donnait lieu de fameux concours dans les villages qui lan aient ainsi sur les routes les premiers compagnons artisans Ensuite l usine a fa onn les ouvriers mono fonction puis les employ s et la ma trise utile une t che sp cialis e et une seule Une poque qui a confort le travailleur dans un r le unique en lui donnant une vision logique et lin aire de l homme au travail L ducation elle m me forgeait des hommes qui devaient rester leur place La carri re tait faite d une progression reconnue dans le conformisme c est dire dans la capaci
64. et des qualifications n auront capacit entra ner la suppression des fronti res statutaires Culturellement notre pays refusera de s engager dans un mouvement de massification salariale qui conduirait d truire chez les cadres ou futurs cadres une aspiration fondamentale celle de la promotion professionnelle et sociale Une telle analyse ne contredit en rien la recherche de certaines adaptations dans la d finition du statut cadre qui l vidence voluera par le fait m me de la diversification des modes d exercice des comp tences L important est de ne pas sous estimer la signification port e par le statut cadre Sa valeur intrins que sa r alit sociologique tr s pr gnante mais aussi le besoin individuel de reconnaissance professionnelle l exigence d une identification sociale sont autant de raisons qui justifieront demain l affirmation d un r f rentiel socioculturel professionnel Les logiques de la solidarit collective Notre soci t ne fonctionne plus sur un mod le pr pond rant Cons quence m me de l affirmation des diff rences elle ressemble en quelque sorte une mosa que mais une mosa que fragment e dans laquelle le lien entre les diff rents l ments aurait disparu Cette dissolution du lien porte en lui le germe de la fissure voire de la fracture sociale Cette situation suscite des interrogations sur le r le de l Etat et appelle d autres approches de la r gulation sociale S1 notre volont
65. et encombr d un fatras de r glementations impossibles appliquer tant elles sont complexes et enchev tr es Malgr le d vouement de ses agents et les efforts m ritoires de ses dirigeants l ANPE appara t aujourd hui comme un instrument un peu sovi tique qui arrive mal suivre l volution des besoins Un SMIC trop co teux pour l entreprise et le niveau de la protection sociale r duisent n ant les vell it s d embauche des entrepreneurs Ceux d entre eux qui pourtant veulent se lancer se voient imposer des processus administratifs et r glementaires d une complexit telle qu ils se d couragent vite Ce n est plus un march de l emploi mais plut t un labyrinthe d courageant Le blocage se trouve aussi dans les t tes le travail reste une notion binaire on en a ou on en a pas temps plein pour toujours dans une seule entreprise la fois 130 Au fond le travail salari a gard une dimension tr s taylorienne perp tuant une fiction de stabilit et de p rennit dans un environnement de plus en plus turbulent Mais tout ceci n est pas tr s nouveau Comment alors en est on arriv depuis quelques ann es cette acc l ration pla ant la France parmi les pays riches en t te du peloton des champions du ch mage La dictature des comptables pour reprendre un mot de Fran ois Dalle nous a conduit depuis 10 ans consid rer avant tout le personnel des entreprises comme une charge qu il fallait san
66. exportation tr s agressive plus seulement dans les secteurs traditionnels mais aussi dans les industries de haute technologie Ceci ne saurait nous conduire pour autant envisager une faillite de l conomie japonaise qui si elle devait survenir aurait d ailleurs des cons quences dramatiques pour l ensemble de l conomie mondiale ne serait ce qu en raison de l ampleur des investissements nippons l tranger Face ces deux superpuissances l Europe occidentale est loin de former un ensemble homog ne et se trouve en situation de relative faiblesse tout s tant pass comme si les Europ ens et peut tre plus sp cialement les Fran ais s taient endormis sur les lauriers des Trente Glorieuses et que par trop n gligeants vis vis des profonds changements intervenus dans le contexte international ils n avaient pas fait l effort d investissement requis pour am liorer la comp titivit de leur conomie et avaient continu distribuer plus de richesses qu ils n en produisaient D pendants de l ext rieur pour 75 de leurs approvisionnements en mati res premi res min rales et mini res les Europ ens n ont pas fait l effort qu ont engag les Japonais pour mieux assurer leur autonomie D pendants de l ext rieur de plus en plus pour leurs approvisionnements en produits manufactur s qu ils soient traditionnels ou de haute technologie ils ont perdu apr s la guerre des magn tos
67. fiscaux et sociaux Ces conseils l aise dans le maquis des lois sociales et conomiques guideront les travailleurs polyactifs dans la gestion de leur carri re o la ma trise des revenus et de l pargne sera devenue essentielle Ce qui aura on le devine des cons quences sur la r partition et l quilibre comptable des organismes sociaux dont certains sont d j confront s la diminution de leurs cotisants Remise en cause de la gestion collectiviste de la solidarit nationale Moins de salari s gale moins de cotisants Moins de cotisants gale diminution des recettes pour payer les retraites l assurance maladie le ch mage Autant d organismes sociaux qui sont dans le rouge Et faute de savoir imposer une r duction des d penses de solidarit on pr f re augmenter les charges qui p sent sur le travail et l appareil productif L emploi du coup est entrav pour deux raisons Premi rement on constate que les investissements dans la modernisation de l appareil de production dans le tertiaire a entra n des 118 Les Echos du 27 07 93 co ts sans d gager des gains de productivit suffisants pour cr er de nouveaux emplois Deuxi mement les entreprises sont confront es un co t de production sans cesse plus lev cause de l importance des pr l vements sociaux sur le travail Aussi la baisse de la productivit du capital qui suit celle du travail nous entra ne dans un cycle conomique d ficient qu
68. horizon des vingt prochaines ann es simulation compatible avec la situation pr sente mais sans aucune promesse de r alisation effective L ing nierie et l conomie des qualit s humaines dont il sera question ici ne sont ni garanties ni purement utopiques Elles sont virtuelles Puisse cet article parmi de nombreux autres efforts contribuer rapprocher cette virtualit d une actualisation effective L ge de la connaissance et la fin de l conomisme primaire La prosp rit des nations des entreprises et des individus d pend de leur capacit naviguer sur l espace du savoir La puissance est d sormais conf r e par la gestion optimale des savoir faire qu ils soient techniques scientifiques de l ordre de la communication ou qu ils rel vent de la relation thique avec l autre Mieux les groupes humains parviennent se constituer en collectifs intelligents en sujets cognitifs ouverts capables d initiative d imagination et de r action rapides et mieux ils assurent leur succ s dans l environnement hautement comp titif qui est le n tre Notre rapport mat riel au monde se maintient par une formidable infrastructure pist mique et logicielle institutions d ducation et de formation circuits de communication technologies intellectuelles support num rique mise jour et diffusion des savoir faire en continu Tout repose long terme sur la souplesse et la vitalit de nos r seaux de production de transaction
69. ils assurent ensuite collectivement la mise en place de l innovation et cog rent ainsi l volution de leur m tier devenus familiers de l univers mental des ing nieurs de conception et des informaticiens de l automatisation 1ls int grent ces repr sentations du monde a rien dans leur propre culture dans leurs structures mentales En m me temps ils r ussissent transmettre dans l organisation du syst me de contr le a rien leur vision d une a ronautique o l homme restera central De tels exemples sont rares En d pit d un accord interprofessionnel sign en 1988 la participation des salari s la mise en place des nouvelles technologies reste limit e L accord national n a produit qu un seul accord de branche dans la chimie et un seul et unique accord d entreprise dans le groupe P chiney Ce modeste bilan s explique aussi bien par l attitude des dirigeants que par celles des repr sentants des salari s C t patronal n gocier l introduction de la micro informatique risque de conduire une discussion mal accept e sur l organisation des structures de l entreprise Les organisations syndicales prouvent quant elles une certaine r ticence s impliquer dans ce type de n gociations La concertation sur la transformation du travail des t ches et de l organisation de l entreprise par l introduction des nouvelles technologies semble mettre mal l aise tout le monde dirigeants et salari s De telles attitudes conduis
70. l arr t de la cha ne co te environ deux voitures chaque minute Jean Marie Reisser vice pr sident du groupe Ouromoff sp cialis dans la logistique et l organisation industrielle pousse la logique jusqu au bout Le temps accord l examen des situations d grad es doit tre plus important que celui consacr la marche normale Les patrons ont du mal accepter cette id e Les outils existent L essentiel est de d coupler les risques et d viter les effets combinatoires d une panne 83 Le travail des hommes consiste d sormais g rer la situation anormale et la panne plus que la production elle m me Les constructeurs tournent videmment leurs recherches vers la r duction des temps de panne en partie gr ce de nouvelles techniques de programmation qui ont chez certains d entre eux permis de diviser par deux le co t d une installation robotis e Install s depuis six mois sur trois sites en France les nouveaux robots Kuka n ont connu aucune panne Une constatation valable aussi pour les robots Sta bli ou Reis Comme chez les autres constructeurs la conception a privil gi la maintenabilit La maintenance pr ventive est r duite une intervention de quatre heures apr s 10 000 heures de fonctionnement soit deux ans en trois quipes six jours sur sept 84 De plus le juste temps a cr une interd pendance accrue entre les quipementiers et les constructeurs Mais il en existe d autres Avec la r
71. l exclusion Bien qu ils soient de nature fondamentalement diff rente nous ne pouvons nier leur transversalit Toutefois si nous ne nous attachons pas distinguer ces trois probl mes nous favoriserons une confusion entre politique sociale politique de l emploi et politique de redistribution Il n est pas certain alors que l emploi le citoyen et la soci t en sortent gagnants Les politiques de l emploi s inscriront de plus en plus sur la recherche d un all gement du co t du travail Les mesures d exon ration limit es dans le temps c deront la place un transfert d finitif de certaines charges des entreprises vers la collectivit Cela dit il est difficile d imaginer que parce qu elle g n re le travail et donc l emploi l entreprise pourrait pr tendre s affranchir demain de toute obligation La protection sociale ouvre la fois le d bat de la p rennit d un syst me et du niveau de sa qualit Le red ploiement de son financement est in luctable pour en m me temps accompagner les effets positifs du progr s technologique et des avanc es m dicales et contrecarrer les effets n gatifs des d s quilibres d mographiques moins d actifs pour plus d inactifs moins de salari s pour plus de ch meurs allongement de la dur e de vie avec r duction de la vie professionnelle Ce red ploiement se traduira certainement par un largissement des assiettes financi res avec en filigrane la s paration entre ce qui rel
72. la circulation internationale de l information Didier Maillard directeur des tudes financi res de Paribas a labor un mod le illustratif simple de la d localisation de la production et de ses cons quences principales En conclusion il affirme la d localisation mondiale a donc pour effet de faire progresser le g teau partager de diminuer la part du travail non qualifi des pays d velopp s et du travail qualifi dans les pays en d veloppement et d augmenter la part des travailleurs qualifi s dans les pays d velopp s et des non qualifi s des pays en d veloppement Les perdants en termes relatifs le sont en termes absolus l augmentation du g teau ne suffisant pas compenser la r duction des parts 68 Plus loin il chiffre les augmentations qui sont attendues des d localisations selon chaque zone pays d velopp s et pays en d veloppement Si la d localisation est gagnante au niveau mondial gagnante perdante entre les cat gories l int rieur 65 Le Monde Initiatives 24 2 93 66 Catherine Leroy Swissair d localise sa comptabilit Le Monde Initiatives 24 2 93 67 Les nouveaux march s de la mati re grise la Lettre de la DATAR d cembre 1991 68 Didier Maillard D localisation et emploi Futuribles N 180 octobre 1993 de chaque pays il est int ressant de noter qu elle est gagnante gagnante entre les pays L augmentation du revenu total des pays d velopp s s l verait 22 5 et c
73. le temps J affirme personnellement tout le contraire soulignant que toutes choses demeurant gales par ailleurs le ch mage augmentera au moins jusqu en 1998 sinon au del et que nous serons confront s aux probl mes du vieillissement sensiblement plus t t en raison de l abaissement de l ge r el de cessation d activit Bref que nous serons confront s la conjonction des deux probl mes entre 1995 et l an 2000 De toute vidence si je devais avoir raison il serait alors fort douteux que notre syst me de protection sociale puisse tre maintenu en l tat L avenir du syst me de protection sociale Dans la perspective ici esquiss e il est clair que notre syst me de protection sociale serait confront un probl me financier majeur Sans d crire ici en d tail les simulations qui ont pu tre effectu es il est vident que dans la perspective ci dessus esquiss e et l gislation inchang e les d penses li es au ch mage aux retraites et l assurance maladie ne pourraient qu augmenter dans des proportions inqui tantes pour ne point dire inacceptables Dans l ouvrage Faire gagner la France le Commissariat G n ral du Plan se bornant calculer les co ts li s au vieillissement d mographique notait que d ici 2025 les taux de cotisations devraient tre accrus de 50 80 ou bien le montant des pensions du r gime g n ral tre r duit de moiti Pour situer toujours le
74. les comp tences Perdurera alors la revendication l activit Cette volont d activit s exprime encore dans la forte progression des associations et ce dans des domaines qui d bordent de leur cadre traditionnel Il y a celles qui permettent l action c est tout ce qui touche l ducation la vie sociale ou culturelle Il y a celles qui visent l expression telles les associations de ch meurs ou de retrait s Les unes favorisent la r alisation d une oeuvre les autres l affirmation d une identit particuli re Mais en se d veloppant le b n volat tend naturellement se d placer du social vers l conomique La deuxi me tendance marque un changement de nature du b n volat Le b n volat social marque un engagement personnel dans une volont caritative humanitaire ou d entraide Sa forme est connue depuis longtemps et le XXI me si cle lui assurera des jours encore fastes En revanche le b n volat conomique apparu plus r cemment est r v lateur des cons quences des mutations technologiques d mographiques et culturelles Il est difficile de ne pas penser que la cessation d activit professionnelle de plus en plus pr coce voulue ou subie a favoris son essor Sans exiger de r tribution p cuniaire les nouveaux inactifs pr retrait s retrait s ch meurs proposent la mise disposition de leurs comp tences aupr s des entreprises parfois celles l m mes qui ont initi leur d part p
75. les r gles internes un logiciel par induction Des enfants dans beaucoup de pays pratiquent ces jeux sur des consoles portables Ils sont sept millions en France et quarante et un millions aux Etats Unis Il est donc possible de formuler P hypoth se que le substrat d une nouvelle culture est en train de se forger dans laquelle le changement de point de vue ce que les sp cialistes appellent la d centration et le raisonnement inductif joueraient un r le essentiel Ces comp tences sont la base de l activit scientifique et ce n est pas le moindre des paradoxes que ce soit le monde des m dias de la distraction qui fournisse aux adultes de demain sans s en rendre compte les l ments d une nouvelle culture Il n est pas s r par contre que cet environnement de simulacres expression propos e jadis par Pierre Schaeffer et qui prend tout son sens aujourd hui avec la r alit virtuelle facilite aux enfants la distinction entre le tangible et la fiction En tout tat de cause la t l vision a inculqu aux enfants le go t de l image techniquement correcte C est devenu pour eux une norme que les jeux vid o tentent d atteindre aujourd hui avec l emploi du disque optique compact Par contre la t l vision en tant que telle semble les lasser les indices d coute des jeunes sont en baisse Par contre en 1993 aux tats Unis le chiffre d affaires des jeux vid o a d pass celui du cin ma La capacit d
76. leurs r seaux de services int gr s La num risation des r seaux leur permet de fournir un nombre croissant de ces services int gr s afin d y f d rer un nombre croissant de nomades lectroniques 122 Easynet regroupe 50 000 syst mes pour relier 120 000 utilisateurs dont 4 000 en France report s sur 1 100 sites dans 85 pays 123 Nouvel conomiste 21 10 1994 Ce march des RSVA R seau de Services Valeur Ajout e rev t une importance capitale pour l avenir des activit s distance et la productivit du travail en groupe Ils sont aussi une des solutions pour que les personnels les travailleurs ind pendants et les petites entreprises puissent travailler en mode coop ratif et distance alors qu il ne leur est pas toujours possible d utiliser un r seau sp cialement destin une entreprise internationale Rien d tonnant alors ce que se multiplient les projets d annonces de RSVA IBM vient de lancer Warp Apple pr pare avec America On Line ses annonces pour l Europe Les clones priv s du r seau Internet multiplient les initiatives Et Bill Gates pr sident de Microsoft annonce pour 1995 son r seau en ligne Marvel Ce r seau mondial de services t l matiques couvrira 35 pays et fonctionnera en 20 langues Marvel sera le fruit d accords crois s avec British Telecom via sa filiale am ricaine MCI 4 sp cialis e dans les messageries internationales puis avec ATT Sprint et Unitel pour les infrastructures r
77. logiciels de traitement de texte coupl s avec les logiciels de pr sentation assist e par ordinateur ont facilit l closion d une multitude de revues associatives ou de petite diffusion avec une qualit de pr sentation incomparable L utilisation de la technologie a multipli ainsi les changes crits auparavant limit s par la technique disponible l poque Cette closion s est produite en moins de dix ans Parmi les d tracteurs de la technologie il en existe quelques uns qui s expriment gr ce ces publications restreintes qui n auraient pas vu le jour sans l informatique qu ils d noncent les nouvelles aptitudes requises reposent sur la pluralit des comp tences Les progr s technologiques transforment les repr sentants de commerce en concepteurs de produits et les ouvriers en ing nieurs Dans l industrie l av nement de l informatique qui commande les processus de production a pour cons quence une fusion des corps de m tier lectrom caniciens automaticiens gestionnaires de production ont avec l informatique industrielle un outil commun Il en est de m me dans les services ou tout autre secteur comme l ont montr plusieurs exemples d j cit s Les principales caract ristiques des nouvelles 85 Catherine Bernard Les secr taires esp ce en voie de disparition L Usine Nouvelle 9 7 92 structures de qualifications reposent sur la pluralit des comp tences en plus de l aptitude la communicat
78. m me les NTIC faciliteront un enseignement de masse r alis sur mesure Ce seront des ponts transversaux pour passer d une discipline une autre d une r alit une autre Elles augmenteront les capacit s d changes des connaissances et de savoirs entre les individus et multiplieront les capacit s des individus se mettre en rapport et travailler ensemble Les NTIC faciliteront l change d exp riences entre anciens et jeunes Il faudra que les anciens apprennent se laisser former par les nouveaux venus A la pointe des changements technologiques les jeunes devraient tre capable de diffuser leurs savoirs dans les quipes afin de faciliter de fa on informelle l adaptation des employ s plus anciens En m me temps les anciens int greront leurs savoir faire dans des logiciels ou des dispositifs de m morisation afin qu ils ne soient pas perdus apr s leur d part la retraite Le r le des entreprises Toute r forme du syst me ducatif doit s attaquer aux deux probl mes majeurs des ann es 90 la p nurie et la surqualification de certains postes Leur r solution exige une troite coop ration entre les entreprises les travailleurs et les structures d enseignement et de formation Si les entreprises trouvent que les gens qui sortent du syst me de l Education nationale sont insuffisamment form s elles en portent une part de responsabilit car la plupart se sont longtemps satisfaites de cette situation et ont abando
79. n avaient pas des crans radar avec un traitement d identification des calculs de trajectoires pour pr venir les collisions un trafic a rien quantitativement aussi important serait impossible L informatique assure la s curit du trafic d un gros a roport international Sans elle il faudrait d multiplier par vingt les a roports et revenir la gestion du trafic des ann es 60 qui avait atteint un point de saturation tel qu il faudrait imaginer vingt Orly et vingt Roissy autour de Paris pour faire atterrir le m me nombre d avions qu en 1994 En imagerie m dicale tous les moyens modernes d exploration scanner radiologie num rique IRM m decine nucl aire etc seraient compl tement inutilisables sans informatique Les techniques de surveillance postop ratoires en d pendent aussi largement pression sanguine rythme cardiaque volume pulmonaire tension etc pour assurer une s curit et une rapidit d valuation sans pr c dent Les outils de diagnostic et les instruments d analyses sont eux aussi truff s de microprocesseurs Quant la t l m decine appel e s accro tre dans un proche avenir elle se fera par les r seaux num riques haut d bit avec des appareils bas s sur les micro ordinateurs Tous les secteurs ou presque pourraient ainsi tre pass s en revue comme l habillement et les textiles l lectrom nager la distribution Il ne faut pas se tromper la soci t occidentale telle qu elle s est
80. ne cherchent pas conna tre peut tre parce que leur grille d analyse ne le pr voit pas le savoir faire implicite et pr cieux des utilisateurs Jacques Christol et Michel Mazeau consultants en syst mes de production expliquent sur toutes les cha nes vous avez des gens qui rattrapent des petits incidents ou des situations impr vues parfois m me machinalement Autant d interventions non prises en compte a priori par les concepteurs d automatismes qui ne savent tout simplement pas qu elles ont lieu La mise en place en ne tenant pas compte de ces milliers de gestes humains se voit dans l obligation de t tonner pendant des mois pour de retrouver le processus dans sa pl nitude Cette norme perte de la substance du travail due des informatisations insuffisamment pr par es et con ues trop sommairement est loin d tre une fatalit technologique Au Japon l inverse on automatise petits pas gr ce des m canismes simples qui d gagent l homme de la machine le but consiste laisser l homme prendre les t ches nobles d observation de r glage de surveillance Eventuellement il intervient temps partiel sur des op rations manuelles difficiles automatiser La mise en place petits pas constitue peut tre une des solutions l adaptation progressive des mentalit s ces nouvelles formes de travail La faiblesse de la participation des personnes concern es la mise en place de l informat
81. nouvelles comp tences doivent tre import es produites instill es en permanence en temps r el dans tous les secteurs Les organisations doivent s ouvrir une circulation continue et toujours renouvel e de savoir faire scientifiques techniques sociaux ou m me esth tiques D s que cette circulation ce renouvellement se ralentissent l entreprise ou l organisation est en danger de scl rose et bient t de mort Comme le dit Michel Serres le savoir est devenu la nouvelle infrastructure Pour quelles raisons l conomie des r gimes dits communistes a t elle commenc d cliner fortement pendant les ann es soixante dix puis s est elle finalement croul e au tournant des ann es quatre vingt dix Sans vouloir traiter cette question complexe de mani re exhaustive on peut du moins mentionner une hypoth se qui clairera singuli rement notre propos sur l ge de la connaissance L conomie bureaucratiquement planifi e qui tait encore capable de quelques performances jusqu aux ann es soixante a t incapable de suivre les transformations du travail impos es par l volution contemporaine des techniques et de l organisation C est face aux nouvelles formes du travail que le totalitarisme a chou Il ne s agit pas seulement du grand basculement des conomies occidentales vers le tertiaire mais d un mouvement beaucoup plus profond d ordre anthropologique A partir des ann es soixante dix pour l ouvrier l emplo
82. oeuvre la suppression de toute fronti re entre formation initiale et formation continue afin d obtenir un continuum de formation la suppression de toutes les fronti res entre les diff rentes disciplines et la cr ation de communaut s d institutions de formations regroupant toutes les disciplines dans lesquelles les tudiants puiseraient les savoirs n cessaires le mariage des acquis culturels et des acquis op ratoires pour se doter d outils de r flexion la r partition des co ts de formation sur toute la dur e de la vie active encadr sur l volution de la dur e de travail La dur e annuelle du travail a fortement baiss depuis des d cennies En France dans ces derni res ann es la r duction du temps de travail est devenue un facteur d am lioration de la comp titivit des entreprises par l am nagement et la r organisation du temps de travail alors qu elle avait t dict e pr c demment par le souci d am liorer les conditions de vie Avec la mont e en puissance du travail intellectuel cr atif la question de la dur e du travail va peut tre 135 OCDE Perspectives de l emploi 1992 136 entretien avec Daniel Perrin mars 1994 perdre une partie de son sens Comme le font remarquer les chercheurs qui ont dirig le num ro sp cial de Futuribles sur le temps de travail qui conna t le temps de travail d un chercheur d un enseignant d un journaliste d un cadre sup rieur d un responsable de communicatio
83. ont des difficult s continuer d occuper leur poste de travail automatis L absence de motivation ou la r sistance au changement n expliquent pas ces difficult s accepter l informatique Jean Claude Marqui chercheur en ergonomie au CNRS qui a interrog 620 salari s d entreprises de toutes tailles dans la r gion Midi Pyr n es met en avant trois facteurs l anciennet dans l entreprise l ge et surtout le contact pr alable avec un cran et un clavier Il recommande de faciliter la transition entre les pratiques ludiques de l ordinateur et son usage au travail voil l tape d licate qui permet de vaincre bien des r sistances 8 Cette tape d licate permet aux salari s de retrouver des notions famili res et surtout de ne pas se sentir exclus du processus d informatisation Le facteur ge n appara t pas d terminant En l espace de trois ans l usine toulousaine de St Eloi de l A rospatiale o les 45 57 ans repr sentent 37 du personnel a t restructur e et informatis e de fond en combles Pour Andr Hulley neurobiologiste directeur du programme Cognisciences au CNRS une des causes du blocage de certains utilisateurs est la non transparence du fonctionnement de l instrument Le fait que l on ne comprenne pas ce qui se passe l int rieur de la machine constitue une difficult d acc s Il faut fournir l ordinateur une repr sentation des capacit s cognitives de l utilisateur Et miser sur la con
84. ou r parer les objets de la vie quotidienne Les travaux d entretien s av rent tr s diff rents des travaux de production ils concernent des biens de consommation courante en voie de multiplication et seront donc de plus en plus n cessaires Il est beaucoup plus difficile de remplacer l homme par une machine pour ces activit s Le travail du r parateur n cessite une technicit un savoir faire dont il a toute raison de se sentir fier et qui lui donnent un sentiment de sup riorit vis vis de l usager qui ne sait pas r parer ou entretenir son mat riel fiert que n avait pas l ouvrier industriel classique On peut se demander quelle sera l importance des t ches non qualifi es dans la soci t future La d finition de ce qui constitue une qualification va sans doute s largir pour inclure en plus des connaissances et des savoir faire techniques les savoir faire relationnels les savoir tre Les psychologues sauront sinon les mesurer du moins les d celer et les identifier chez les individus De ce fait il restera beaucoup moins de personnes ou de t ches m ritant le nom de non qualifi es Le travail sera vraisemblablement mis en perspective avec les autres activit s l chelle d une vie humaine Le temps de travail et le temps libre seront mieux r partis entre les ges en faisant cesser le d coupage traditionnel en trois p riodes scolarit travail r mun r et retraite Le travail deviendra une activit fondue
85. parable de son application transformatrice La r volution de l information se fonde sur une diminution de l importance relative des facteurs de production traditionnels que sont le travail et les mati res premi res Le cadre statistique analytique et conceptuel actuellement utilis est devenu impropre l tude de l augmentation de la composante informationnelle de la production mat rielle De plus en plus les conomistes et les responsables d entreprise attribuent la hausse de productivit la combinaison de nouvelles structures d entreprise et de technologies de communication de pointe Les ordinateurs et les microprocesseurs pr sents partout sont ins parables des structures de l entreprise un cadre conceptuel d analyse difficile cerner et normer Pour mesurer la rentabilit de l informatique il convient d int grer l impact sur la qualit du service sur la rapidit de l acc s l information sur la satisfaction des clients la capacit ma triser et utiliser plein les quipements Une valuation correcte des co ts en informatique doit aussi tenir compte des co ts relatifs comme la formation la pr paration et la saisie des donn es bien souvent inclus dans les co ts administratifs les suppressions d emplois les reconversions les restructurations mais aussi les pannes les frais financiers li s aux investissements etc chelle r duite une telle mesure semble r alisable mais pr sente d j
86. plus 38 des personnes interrog es ont d clar travailler au moins trois heures par jour devant un cran 38 Patrick L vy Il faut penser poste de travail plut t que syst me L Usine Nouvelle 14 3 91 39 Pascal Junghans Les oubli s de l informatique marche forc e Les Echos 28 4 992 Tous les secteurs de l conomie sont concern s par la p n tration et la progression de l informatique le tertiaire appara t cependant mieux quip que l industrie Les banques s approchent de la saturation avec 86 des salari s quip s et seulement 44 dans l industrie Les auteurs de l enqu te du minist re du Travail soulignent aussi combien la progression de l informatique demeure s lective bien qu elle touche toutes les cat gories socioprofessionnelles Les travailleurs les plus qualifi s sont les mieux quip s 60 des cadres utilisent un ordinateur 47 des professions interm diaires 36 des employ s et seulement 8 des ouvriers ont un contact direct avec un cran Des pr visions envisageaient en 1987 que les NTIC envahiraient compl tement la vie au travail d ici quelques ann es dans les bureaux le ratio attemmdrait en 1995 un point de saturation totale avec un poste informatis pour un employ de bureau Une progression fulgurante en consid rant qu en 1980 moins de 5 des emplois de bureau taient quip s d ordinateurs et qu en 1989 le pourcentage atteignait 28 30 41 D apr s une tude de la F d ration
87. proposa un contrat dur e d termin e de 18 mois pendant lesquels elle serait form e la saisie de documents leur mise en page la r alisation de tableaux et de diaporamas et peut tre m me la modification d un certain nombre de photographies num ris es KLEM dont l origine tait plut t li e l insertion professionnelle de handicap s mentaux avait comme partenaires des grandes entreprises fran aises telles que EDF ou A rospatiale Elle avait obtenu d elles un volume d affaire r gulier dans la saisie et le traitement de documents Pour gagner du temps et de l argent ces documents taient envoy s brut par t l chargement KLEM avait ainsi constitu un groupe de six t l travailleuses qui op raient partir de Montrouge sous le regard vigilant d un encadrant sp cialis dans l utilisation des logiciels les plus performants en mati re de traitement de texte et de DAO Farida se plaisait dans ce nouveau travail Elle qui avait hier perdu pied avait le sentiment aujourd hui d tre la pointe du progr s Sa formation en lettre lui fut utile et rapidement appr ci e pour la correction des fautes d orthographe et de syntaxe Les six derniers mois elle accompagna souvent le responsable de l entreprise d insertion pour aller n gocier des contrats Elle avait acquis un bon sens de l valuation du temps qu il fallait consacrer et facturer pour chaque t che Au terme de son parcours elle avait le sentiment d avoir un vra
88. quemment avanc pour mettre en place des syst mes automatis s ou pour informatiser un service Les experts de l OCDE parmi bien d autres concluent dans un rapport sur les aspects sociaux des technologies nouvellesS6 que les NTIC repr sentent un potentiel non n gligeable d accroissement de la productivit et une baisse sans pr c dent des co ts Les nouvelles technologies de l information qui sont virtuellement utilisables dans tous les secteurs et pour toutes les fonctions risquent de provoquer des d s quilibres en termes d emploi entre les r gions les branches et les professions et d aboutir un clivage au sein de la soci t Fran ois Ecalle qui travaille la direction de la pr vision au minist re de l Economie confirme que l informatisation devrait contribuer accro tre l g rement les gains de productivit et r duire corr lativement la croissance des effectifs aussi bien dans l industrie que dans le tertiaire 53 Lionel Stoleru Le ch mage de prosp rit Le Monde 31 10 86 54 Luc Fayard Le d bat informatique emploi productivit 3 me d bat informatique et organisation O1 Informatique 15 10 93 55 Sylvie Bommel L automatisation tue t elle l emploi L Usine Nouvelle 30 9 93 56 Nouvelles technologies une strat gie socio conomique pour les ann es 90 OCDE Paris 1988 57 Fran ois Ecalle Croissance de l emploi dans les services l exemple am ricain Futuribles n 11
89. qui conduit le ph nom ne un point culminant partir duquel il s auto alimentera seul pour devenir rentable Gr ce aux t l communications qui jouent le r le de r cup rateurs de l offre et de la demande il est possible de constituer des centrales de t l services qui favorisent la baisse du co t d acc s des prestations valeur ajout e Dans le domaine de la finance par exemple le d veloppement des r seaux a permis depuis plusieurs d cennies d j de s affranchir de la contrainte du temps et de l espace pour des march s r seaux plan taires Certains march s financiers sont pass s enti rement sur support t l matique Jusqu aux ann es 70 tout march financier constitu s inscrivait encore dans un cadre g ographique contraignant NASDAQ a tranch le lien entre march et corbeille compl tement d localis c est aujourd hui la deuxi me bourse du monde apr s le New York Stock Exchange Les dirigeants des grandes institutions financi res ont tabli un ensemble de rep res communs sur le fonctionnement d ensemble de l entrelacs de r seaux que sont devenus la plupart des march s financiers L image qui vient l esprit devant le m lange actuel de r seaux globaux interconnect s de march s d localis s et de comportements nationaux n est pas celle d un village global mais plut t celle d un r seau de r seaux Son mergence tend largement les possibilit s pour les fournisseurs de serv
90. r alisable m me si le possible est souhaitable Si nous voulons viter que la solidarit ne se confonde avec l assistanat ce qui conduirait renforcer l Etat providence et si nous voulons viter que la solidarit se restreigne la seule notion de l exclusion ce qui am nerait introduire le lib ralisme conomique dans l organisation des affaires sociales notre soci t doit se positionner sans ambigu t dans ses choix et oser affirmer clairement que la libert appelle la responsabilit que le droit suscite l obligation que le social commande comme l conomie l acceptation de r gles rigoureuses d organisation de gestion et de contr le A d faut l conomique ne se contentera pas de d tenir la primaut sur le social il d truira son bien fond Pourtant une soci t ne peut se caract riser uniquement par l conomie car celle ci n est qu un moyen de r alisation et en aucune fa on un but Syndicalisme et politique fondent la d mocratie car le premier est la citoyennet sociale ce que le second est la citoyennet civique Or il est probable que nous assisterons de plus en plus des conflits de soci t qui se situeront l ext rieur de l entreprise m me si celle ci conna tra toujours des tensions fortes de revendication et de contestation Parce que la d mocratie de repr sentation a gliss vers celle d expression nous risquons de voir s amplifier de nouvelles formes de revendication d un droit la
91. ratives avec des tiers N anmoins la sophistication croissance des logiciels va favoriser le travail coop ratif assist par ordinateur TCAO Lorsque l on sait que la moiti des cadres passent environ 50 de leur temps en r union on peut pr voir sans grand risque que les entreprises vont utiliser la TCAO pour s attaquer un gigantesque gisement potentiel de productivit D abord levier de la productivit de travail en groupe la TCAO va ensuite s installer dans les r seaux internationaux ce n est pas pour rien que Lotus interface son application vedette de travail de groupe Notes avec Internet afin de favoriser la croissance des applications d affaires distance pour les entreprises Durant ces vingt ans une g n ration de t l travailleurs de nomades lectroniques pratiquant plus ou moins r guli rement les r seaux pour s informer se former 5 ou travailler distance va merger en bouleversant les modes de travail et l emploi des ressources humaines Elle repr sentera cette g n ration des centaines de millions de nomades lectroniques La g n ration du nomadisme lectronique Le travail en s installant dans les r seaux contribue au d veloppement d un nomadisme lectronique tr s cosmopolite o il fait bon parler anglais Il est possible gr ce aux r seaux internationaux de communiquer aussi facilement avec un coll gue inconnu du bout du monde qu avec son voisin de bureau Ces pratiques sont en
92. re varierait de 2 3 centimes pour un travail r alis en Europe 0 7 centime pour une sous traitance compl te Manille selon la DATAR Mais d ici quelques ann es le besoin de saisie de donn es devrait s effondrer en raison de la robotisation et de l ach vement de la num risation des stocks de documents existants Gr ce aux techniques du scanner tous les outils sont d j disponibles pour faire ce genre travail des tarifs comp titifs en France Le d veloppement de logiciels constitue une autre activit d taill e par l tude de la DATAR En d cembre 1991 celle ci souligne qu un march international de la mati re grise est en train de se constituer et voque l existence de main d uvre qualifi e en Inde Europe de l Est ainsi qu en Jama que67 Dans la pol mique qui s est d velopp e sur les risques pour l emploi dans les pays industrialis s du fait des d localisations il n a pas t possible de trancher en faveur de l une ou l autre th se Les uns craignant pour l emploi les autres faisant tat de chiffres n gligeables Il s agit en effet de craintes prospectives les effectifs susceptibles d tre concern s en France dans les principaux domaines informatiques sont valu s actuellement entre vingt et quatre vingt mille emplois Les d localisations des services participent de la mondialisation de l conomie avec pour origine principale les progr s de la technologie et l abaissement spectaculaire du co t de
93. s distance Au d part ces applications taient tr s limit es La vision st r oscopique qui donne l impression du relief oblige au port de lunettes sp ciales et d un casque sp cial qui pilote aussi la dynamique acoustique en g rant le mouvement de l op rateur dans l espace Ces quipements sp ciaux comme Dataglove et autres combinaisons sensorielles restent difficilement g n ralisables dans un monde du travail non sp cialis Pour travailler en mode virtuel c est l environnement des travailleurs qui va voluer et devenir interactif Les sp cialistes parlent alors de r alit augment e Ainsi dans le laboratoire de Myron Krueger New York existe t il des versions de pi ces de r alit virtuelle qui vitent de porter des lunettes ou des gants L environnement est r actif car sensible aux mouvements des individus dans la pi ce L id e est de remplacer le visio casque des d buts par un ensemble de capteurs qui d terminent votre position votre expression la direction de votre regard afin d interagir Ces notions de virtualit incarn e dans des objets et des environnements d intelligence artificielle sont explor es par les Japonais depuis la fin des ann es 1990 En mati re de bureau virtuel le digital desk ou bureau num rique consiste projeter des images des documents sur lesquels on d sire travailler Des capteurs saisissent les mouvements des doigts qui manipulent les objets ou des informations ainsi proje
94. s temps plein repr sentent 60 3 de la population active contre 76 1 en 1970116 le march du travail voit une quantit croissante de gens en situation de mener des transactions nombreuses et vari es pour retrouver une activit r mun ratrice Le travail temps partiel va donc recouvrir des modes d emploi de ressources bien plus vari s que ne le laisse entendre une d finition encore interpr t e comme tant une portion de la journ e d un salari normal Cette formule de travailleur polyactif qui co te moins cher un employeur a aussi l avantage d am liorer les revenus de ceux qui la pratiquent Le r glement du travail partiel en honoraires ou salaires tant en g n ral proportionnellement plus lev qu un salaire normal m me si cela engendre des tracasseries administratives et fiscales suppl mentaires Des millions de personnes ne l oublions pas artisans travailleurs ind pendants professions lib rales ont d j pris l habitude de g rer des revenus venus de leurs multiples client les Le travailleur polyactif va lui aussi apprendre mutualiser les risques nouveaux li s la pr carit de sa situation en multipliant les activit s r mun ratrices C est bien sur ce plan l que va se jouer la r ussite individuelle la capacit se vendre ou diff remment g rer les revenus n cessaires une famille 113 L Expansion septembre 1994 114 Capital ao t 1993 115 Raisons sociales juin 1993
95. s pour gagner sa vie Les d veloppements de ce que l on appelle la t l pr sence le t l travail ou le travail coop ratif distance vont constituer une masse croissante d usagers avertis des r seaux Cette g n ration de millions de nomades lectroniques engendrera sans aucun doute de nouveaux probl mes d identit sociale et professionnelle Le nomadisme lectronique va agir sur l homme et la politique de la cit La rupture des temps et des espaces contraints donne l entreprise et l individu de nouveaux espaces de libert qui vont am liorer pour les uns la gestion des ressources humaines pour les autres la qualit de la vie au travail Il serait n anmoins dangereux de porter un regard na f sur ces nouvelles libert s Les abus existeront toujours La t l n vrose va entrer dans les moeurs des t l travailleurs qui s oublieront dans les r seaux La cit devra l gif rer pour r guler un nouvel ordre du travail Outre cela le fait d tre un nomade lectroniques averti ne garantit pas la reconnaissance de l identit sociale et professionnelle que nous trouvons dans nos modes de travail traditionnels et tribaux Il faudra appartenir un r seau d entreprise un p le de comp tences reconnues pour exister Cela peut para tre saugrenu mais nous trouvons une analogie avec les grands navigateurs qu taient les corsaires dont les int r ts taient associ s ceux de villes comme St Malo ou Glasgow En d a
96. salari et du travail ind pendant mergera sans doute une nouvelle forme de travail le travail hybride dans laquelle le travailleur partagera son temps disponible entre une activit salari e et une activit ind pendante Beaucoup de ceux qui resteront salari s auront plusieurs employeurs D sormais organis s en r seaux les travailleurs deviendront co traitants au sein des processus conomiques Soit ind pendants soit au sein de PME de plus en plus de travailleurs se satelliseront autour des grandes entreprises qu ils auront quitt es Des millions de personnes artisans travailleurs ind pendants professions lib rales ont d j pris l habitude de g rer des revenus issus de leurs multiples clients Le travailleur ind pendant du futur polyactif apprendra mutualiser les risques nouveaux li s la pr carit de sa situation en multipliant les activit s r mun ratrices La croissance du travail ind pendant constitue un mouvement fort Les travailleurs ind pendants prendront conscience de la force qu ils repr sentent au travers des r seaux Ils montreront comment exercer une nouvelle responsabilit dans le travail Les nouveaux r les de la puissance publique La logique de l Etat tant qu elle se r sume la volont de se placer au dessus de toutes les autres va l encontre de l organisation en r seau Le d veloppement du travail en r seau empruntera l une des deux voies suivantes soit l Etat le freine pa
97. seau Les besoins d insertion conomiques ont stimul les imaginations Afin de d multiplier les sources d emploi ces acteurs de l insertion font preuves de dynamisme de cr ativit et d opportunisme Il n est donc pas paradoxal de voir les acteurs de l insertion inventer et d velopper les nouvelles formes de travail en utilisant les outils comme les technologies de l information et de la communication Les r sultats du concours d id e lanc en 1993 par l ANEI Association Nationale des Entreprises pour l Insertion et Eurotechnopolis Institut soutenu par EDF la POSTE IBM et PBS en t moignent Les r sultats obtenus montrent l apparition de nouvelles activit s conomiques Pas seulement pour cr er d autres formes de solidarit mais parce que la vie sociale repose sur un change de connaissances et de services La recherche d une productivit toujours plus importante a souvent acc l r la rupture des liens de voisinage qui unissaient les individus d un m me environnement d une m me arborescence Cette m me recherche de productivit fait utiliser aujourd hui les nouvelles technologies en permettant de r duire substantiellement les co ts de structure Demain des milliers d emplois seront cr s gr ce l industrialisation des services que les r seaux informatiques auront rendus possibles Demain encore des personnes se reconna tront membre d une m me communaut parce qu ils partageront l utilisation de services
98. sera une f d ration d unit s autonomes 01 Informatique 15 2 91 61 Luc Fayard Le d bat informatique emploi productivit 2 me d bat la rentabilit de l informatique Un outil de productivit aux effets mesurables 01 Informatique 15 10 93 Des entreprises dans plusieurs secteurs ont adopt la place des structures pyramidales et hi rarchis e classiques des organisations plus motivantes qui permettent aux salari s d largir leur champ d activit Les progr s dans la productivit globale des structures de ce type avoisinent ceux r alis s par un changement de technologie l efficacit des services ne rime pas avec le productivisme Dans l univers des services la logique industrielle a progress tr s vite gr ce l informatisation Et comme dans l industrie la productivit n est qu un des aspects d une modernisation exig e par l volution du march Dans la distribution l automatisation et l informatisation taient des corollaires indissociables de l urbanisation de la mont e du travail f minin et de l exigence de choix des consommateurs La productivit hors industrie a progress en France de 2 l an au cours des ann es 80 contre 1 5 en Allemagne et en Italie 0 9 en Grande Bretagne Le paradoxe fran ais de la croissance excessive de la productivit dans les services doit tre replac dans le cadre de la r flexion sur les caract ristiques du tertiaire et sur les difficult s mesurer l efficaci
99. soit plus simplement de classes sociales en voie de disparition mais qui s inscrive des niveaux de co responsabilit dans l exercice du droit du travail souligne son tour Chantal Cumunel La notion de mineur social s att nue alors que s affirme le droit un mode d emploi de sa vie o le travail et les activit s socio conomiques s entrem lent Des formes de solidarit s nouvelles o les fili res professionnelles organis es en r seaux pourraient tre pr pond rantes brisent les castes sociales traditionnelles La contribution de J r me Oddon illustre pour sa part le r le nouveau des associations ou autres organisations priv es dans l aide la mobilit professionnelle exp riences consid r es dans un premier temps comme des initiatives marginales pour personnes en risque de marginalisation conomique et sociale Il constate que ces organismes se multiplient compte tenu de la demande Utilisateurs intenses des NTIC ils sont en train de se placer au c ur m me des besoins de gestion du partage des ressources des comp tences comme le pratiquent un nombre croissant d entreprises qui mutualisent leurs ressources humaines Il bouleverse avec quelques autres auteurs qui reprennent sa th se dans ce livre l id e que l on se fait d une gestion endog ne dans l entreprise des ressources humaines Pour ma part j insiste sur le fait que le travail s mancipe passe d une logique de salariat traditionnel une logiqu
100. sont compos s d peine 273 pi ces Selon le directeur de la production il s agit d un moteur simple parce que les machines sont bien plus pr cises que l homme mais ont besoin d ordres de programmation simples 0 Apr s un recyclage qui les a passionn s les ouvriers connaissent le d senchantement Je me sens comme un man uvre de l lectronique Quand les robots fonctionnent sans probl mes il ne me reste qu passer des journ es enti res debout les bras crois s en regardant ma montre Pas question de parler quelqu un Mon coll gue le plus proche travaille plus de deux cents m tres et il est impossible d abandonner la surveillance de l cran de mon computer A la nostalgie d une vieille professionnalit d sormais inutile s est ajout e la r action contre un travail ressenti comme plus monotone qu auparavant Le travail de surveillance et de maintenance hautement 79 Eric Rohde Automatisation la fin des illusions L Usine Nouvelle 17 1 91 80 Andr Vermont A la Fiat l ennui des prol taires dans le d sert des robots Lib ration 17 9 85 qualifi se r v le moins gratifiant que la production ou du moins r clame une transformation des mentalit s laquelle ils ne sont pas justement pr par s la fragilit des syst mes un obstacle surmonter Les syst mes automatiques montrent rarement les niveaux de fiabilit pr vus au d part Les pannes perturbent la production et influent sur la qual
101. tence des prix acceptables est d j illustr e par la croissance de l int rim des cadres forte qualification Et les r seaux participeront la r duction des co ts d acc s certaines prestations Lorsque l diteur de logiciels Jean Paul Chartier d couvre chez un canadien gr ce au r seau Eunet une opportunit de franciser et de commercialiser un programme de traitement statistique en milieu hospitalier il utilisera ses contacts aupr s de d veloppeurs fran ais Il les utilisera gr ce un r seau lectronique en faisant appel des vacations tr s sp cialis es de d veloppeurs de tout premier plan Ce qui lui serait impossible dans le cadre du travail classique ces derniers tant pay s en droits d auteur en fonction de leur participation la r alisation C est toute l originalit de l organisation en entreprise virtuelle qui permet de telles possibilit s Reuters 127 vient de cr er son tour une entreprise virtuelle en constituant un r seau de comp tences issus de douze entreprises diff rentes Le d partement d assistance aux usagers du r seau financier Reuters n cessitait la mobilisation d experts vari s Au lieu de les employer plein temps le responsable de ce d partement choisira une formule plus conomique en embauchant deux collaborateurs permanents qui coordonnent les collaborations ponctuelles de ces experts Cette demande de comp tences la carte a n cessit la constitution d une entrep
102. tiers pulv risent les communaut s obligent les r gions muter forcent les gens se d placer changer de lieu de pays de mani re et de langue La d territorialisation bien souvent fabrique de l exclusion ou rompt les liens sociaux Presque toujours elle brouille les identit s au moins celles qui taient fond es sur des appartenances ou des racines En r sulte un terrible d sarroi un immense besoin de collectif de lien de reconnaissance et d identit Sur ce terrain prolif rent racismes int grismes nationalismes et maffias En contre feu de ces maux et comme le nucl aire a produit une industrie du recyclage des d chets radioactifs la d territorialisation acc l r e suscite une v ritable industrie de la restauration de lien social de la r insertion des exclus de la refonte d identit s pour individus et communaut s d structur s Ce n est donc pas seulement pour des raisons de comp titivit conomique mais galement sous la pression d une v ritable urgence sociale que le secteur de la production de lien une des principales activit s de l conomie des qualit s humaines est appel e se d velopper Et les conditions qui favorisent la nouvelle conomie dureront encore longtemps Mais il est encore une troisi me raison qui rend n cessaire une mont e de l conomie des qualit s humaines et le d veloppement de l ing nierie du lien social qui lui correspond A notre poque les techniques disponib
103. un syst me clat dans lequel la responsabilit sociale se dilue et surtout ne co ncide plus n cessairement avec la responsabilit conomique Qu il s agisse des holdings des GIE des groupements d employeurs ou de la sous traitance toutes ces formes d entreprises ont pour cons quence le morcellement de la communaut de travail ce qui n est pas sans effet n gatif sur l identit collective Enfin parce que la pr dominance du salariat dans l exercice des activit s professionnelles subsistera Certes le salariat s largit dans son statut juridique salariat classique ou salariat lib ral Certes il se diversifie dans ses contrats temps partiel ou temps plein dur e ind termin e ou temporaire Il n en demeure pas moins que le salariat restera le mode d organisation privil gi des rapports contractuels du travail Pour pr server un minimum de coh sion salariale dans un ordre d sordonn il est important tout la fois de faciliter l int gration des demandeurs d emploi satisfaire au besoin de protection des salari s aider l entreprise s organiser r pondre la diversit des formes d employeurs int grer la diversit des activit s salariales Il nous faut donc penser l architecture du droit du travail sur une logique volutive qui en m me temps cr e au niveau g n ral l obligation et donne au niveau de proximit l autonomie d action A cette fin trois principes fondamentaux devront tre pos s Selon
104. une r alit certaines incertitudes demeurent quant son aboutissement On peut cependant penser que nous sommes en train de red couvrir la valeur attach e la place de l homme dans la soci t avant celle de son r le dans l conomie Peut tre galement d couvrirons nous une forme de lib ration du travail qui permettra chacun de tirer un meilleur parti des progr s actuels et de mieux exprimer les diff rents aspects de sa cr ativit Une nouvelle approche de la coh sion sociale En cette fin de si cle o le besoin d agir est synonyme d existence et d int gration toutes les formes d activit prennent un autre sens Avec certitude elles visent toutes la citoyennet Est ce dire que c est le travail et non plus le droit de vote qui fondera la d mocratie de demain Ce serait l franchir un pas qui nous ram nerait pr s de trois si cles en arri re au temps du vote censitaire Les mutations technologiques participent donc l clatement de nos r f rents traditionnels et de nos valeurs acquises La soci t donne l image d une communaut mosa qu e Le d fi lanc au XXI me est d affirmer une coh sion sociale moderne dans sa conception et traditionnelle dans ses valeurs qui donne l action un sens structurant et un id al f d rateur Les moyens de communication et de transmission de l information devenant multidimensionnels notre perception du temps et nos rapports aux autres se modifient consid
105. 0 mai 1987 Les augmentations de productivit ne doivent cependant pas faire craindre pour l emploi Antoine Riboud en 1987 dans un rapport sur la modernisation soulignait que c est au contraire le refus de la technologie qui conduit une industrie aggraver le ch mage en perdant des parts de march Les analyses de Michel Crozier vont dans le m me sens lorsqu il rappelle opportun ment La productivit tue l emploi et la non productivit tue encore plus d emplois Deux exemples parmi bien d autres illustrent ses propos Blatt soci t situ e en Alsace leader europ en dans la fabrication de sacs de couchage et de couettes a choisi l automatisation et l int gration d op rations sous trait es pour r sister l invasion des couettes et sacs de couchage chinois Elle a conserv son personnel et sa production a augment de moiti L apparition de nouveaux moyens informatiques permet souvent de faire plus de choses avec le m me nombre d employ s Enfin les gains de productivit peuvent permettre une baisse des prix et un accroissement de la production 8 Pour RCO filiale de La Rochette qui fabrique du carton la productivit au nombre de m tres carr s de carton fabriqu s par heure de travail a t multipli e au moins par cinq dans les vingt derni res ann es Jacques Carles PDG de RCO estime que sur un march en croissance mais hyperconcurrentiel il faut remplir trois conditions vitales d abord la qualit
106. 5 5 les services marchands divers et ceux de la sant 84 4 et 81 8 respectivement le secteur des tudes conseil et assistance 84 3 le mat riel de manutention 83 2 les machines outils 81 6 et l quipement industriel 81 5 enfin le commerce de d tail non alimentaire non sp cialis 81 Parmi les secteurs o la part du personnel s av re particuli rement faible figurent la location de biens de consommation 51 8 et la fabrication des boissons et alcools 57 9 Tous les autres secteurs sont compris entre 60 et 80 15 Beno t Faure Jarrosson Comparez la richesse cr e et sa r partition dans votre secteur Challenges septembre 1991 14 une valeur atypique sans doute sp cifiquement fran aise car l tat et l actionnaire qui sont confondus font face un bloc de personnel qui manifestement confisque l essentiel de la valeur ajout e du secteur Quelle part touchent effectivement les salari s dans ces montants Les statistiques ne donnent pas le montant des salaires nets touch s par les employ s lorsqu elles donnent une autre indication que le total des salaires et des charges sociales salariales et patronales il s agit toujours du montant des salaires bruts non celui des salaires nets partir de ces deux chiffres 1l est possible de calculer par diff rence le montant des charges patronales pay es par les entreprises mais il est plus difficile d en extrapoler exactement le montant des charges sa
107. Le red ploiement des emplois sous l influence des NTIC Le travail et la valeur ajout e devenus une co production quittent les lieux de production traditionnels dans l entreprise et s installent dans les r seaux l unit de lieu et de temps de travail devient subsidiaire Un projet quelconque peut d sormais gr ce aux r seaux faire intervenir de nombreux partenaires qui n ont pas besoin de cohabiter dans un m me lieu physique Les cols blancs dans leur majorit gagnent en flexibilit de leur emploi du temps gr ce l utilisation des r seaux qui leur permettent de rester en contact avec leurs quipes Surtout il s agit d optimiser les cha nes de valeur ajout e entre de nombreux partenaires ext rieurs l entreprise Dans cette culture r seau la conscience du service rendu la collectivit de l entreprise donne simplement la tribu professionnelle une extension spatiale inusit e sp cifique d sormais de notre g n ration d hommes terminaux Le management et l animation distance des ressources de l entreprise font partie des n cessaires adaptations de l entreprise au XXI me si cle En se lib rant de ces contraintes de localisation des ressources de comp tences bon nombre d entreprises vont se constituer des r servoirs de flexibilit et donc des marges de productivit en favorisant le travail hors du lieu de l entreprise Et au lieu de cr er des emplois salari s les entreprises g reront d abord mie
108. Le travail au 21e si cle sous l effet des r seaux et des ordinateurs Sommaire d taill Introduction par Denis Ettighoffer l re partie les mutations de l conomie et de l emploi au si cle des r seaux et des ordinateurs La soci t fran aise l horizon 2010 l univers du travail r inventer par Hugues de Jouvenel Le contexte international L mergence d un nouveau paradigme technico conomique Le syst me de protection et de r gulation sociales Quelle soci t l horizon 2010 L industrialisation des services enjeux et perspectives par Bernard Perret Economie de service ou soci t de service Les deux modalit s possibles d une industrialisation des services Retour sur l volution du monde du travail La ma trise de la r partition de la valeur ajout e cl de l emploi par G rard Blanc Mais qu entend on par valeur ajout e La part du personnel dans la valeur ajout e La part de la collectivit nationale La part des autres b n ficiaires Les diff rences sectorielles Conclusion 2 me partie l avenir du travail L informatique pr datrice ou cr atrice d emplois par Anne de Beer Une soci t d sormais d pendante des r seaux et des ordinateurs Chronique d un ch mage annonc Des transformations d abord structurelles Une organisation du travail repenser Le contenu des m tiers et des qualifications change Pour en finir avec le bouc missaire Pour une ing nierie de l inte
109. a productivit en effet est l heure actuelle le seul moyen que nous ayons trouv pour am liorer le niveau de vie des habitants d un pays Or cette croissance ne peut venir aux Etats Unis que du progr s technologique et des modifications que celui ci entra ne dans le monde du travail Il n y a l aucune ambigu t possible estime Frank Lichtenberg conomiste l Universit de Columbia Sur le long terme les gains de productivit sont essentiels notre bien tre conomique Si les compagnies am ricaines ne tirent pas parti des nouvelles technologies et des nouvelles m thodes de travail ce sont leurs rivales trang res qui le feront leur place Bien plus que les politiques macro conomiques les accords commerciaux internationaux ou m me la disponibilit des ressources naturelles c est la ma trise des extraordinaires mutations technologiques en cours qui d terminera les vainqueurs et les perdants de la bataille conomique des ann es venir l Pourquoi ce d fi ne serait il pas aussi relev en France Pour conclure provisoirement ce d bat sur les causes de l augmentation des ces suppressions d emplois citons l conomiste Christian Borrom e qui analyse finement les raisons du sous emploi en 198852 Il ne cite nullement l informatisation parmi celles qu il a identifi es la sur valuation du cours de change du franc le niveau tr s lev des taux d int r t r els le niveau des charges
110. a qualit de la vie et de nouvelles potentialit s de cr ations d emploi les conomistes ont plut t tendance s en inqui ter compte tenu du r le moteur de l industrie dans la dynamique de la croissance Qui plus est la tertiarisation de l conomie s accompagne de transformations importantes du monde du travail qui mettent en cause les formes de r gulation sociale h rit es des trente glorieuses particuli rement pr gnantes dans un pays comme la France A bien des gards il s agit d une mutation comparable la r volution industrielle par l ampleur des changements sociaux encore largement impr visibles qu elle implique On peut toutefois l gitimement s interroger s agit il d une v ritable bifurcation ou d une simple pause dans le d veloppement de l industrie L conomie de services faible croissance de productivit du travail que nous voyons se d velopper ne correspond t elle pas une tape transitoire de la croissance conomique qui prendra fin lorsque les innovations technologiques de ces derni res ann es auront pleinement produit leurs effets Dans cette hypoth se une autre question se pose tr s pr sente dans les d bats r cents sur les causes du ch mage les effets n gatifs du progr s technique sur certains types d emploi ne l emporteront ils pas sur les retomb es positives d un dynamisme accru de la croissance globale Au coeur de ces interrogations l analyse des rapports industrie service et l val
111. a vie quotidienne des personnes g es ou 7 L informatique de l Etat La Documentation Fran aise 1993 pp 35 et 52 handicap es constitue un domaine d application particuli rement prometteur t l commande de syst mes d alarme d appareils m nagers etc De toute vidence les progr s accomplis en micro lectronique laissent esp rer un d veloppement rapide de ce type d quipement La r volution en cours dans le travail de bureau rel ve largement de la m me logique les cadres ont de plus en plus int r t ma triser eux m mes le traitement de texte et l usage du t l copieur et confier d autres t ches leurs secr taires La question n est donc pas de savoir si cette volution va se poursuivre mais de pr voir ses cons quences sur les modes de vie et l emploi Pour dire les choses bri vement va t elle permettre de relancer la croissance industrielle sur les terrains actuellement occup s par les services La r ponse est loin d tre vidente mais on peut imm diatement faire deux observations les industries de fabrication de mat riels de traitement de l information connaissent des gains de productivit tr s rapides dont t moignent les baisses de prix des micro ordinateurs L augmentation des usages sociaux des nouvelles technologies devait tre v ritablement explosive pour g n rer des volumes de cr ations d emploi susceptibles de compenser le d clin des activit s manufacturi res traditio
112. able afin d largir consid rablement le champ de leurs applications et le d veloppement d activit s nouvelles Si l on n y prend garde la pr carit de demain viendra des carences de cette culture culture indispensable au fonctionnement de notre soci t plus solidaire aussi gr ce ces techniques Gageons que ceux qui ont vu clater les certitudes de leur propre emploi sont sans doute les plus motiv s offrir leurs comp tences red couvertes et participer ainsi ce que pourrait tre la devise du XXI me si cle Je m identifie par ce que je fais et non pour qui je le fais Les r seaux de comp tences multiplient les initiatives en mati re de recyclage professionnel L importance croissante des besoins en mati re de recyclage professionnel concerne l ensemble du monde du travail et non plus sa marginalit L impact du ch mage a touch toutes les couches sociales Une majorit de familles de la plus modeste aux plus ais es A galit devant un tel traumatisme de tous les horizons de la soci t des r seaux d initiatives se sont organis s La presse fran aise a m me pu comparer l efficacit relative des r seaux des grandes coles soutenir leurs l ves en difficult Au del des fronti res traditionnelles d un monde de marginalit sociale et culturelle on a vu se multiplier les initiatives des entreprises des organisations de cadres des associations les plus diverses dans les collectivit s locale
113. ades lectroniques vont d couvrir une nouvelle fa on de pratiquer l apprentissage des m tiers ou d activit s les plus demand s sur le march du travail Les r seaux seront alors plus que l avenir des entreprises ils seront celui des travailleurs 128 voir la typologie de Robert Reich dans l article de G rard Blanc sur la r partition de la valeur ajout e LES SYMBIOTES INVENTENT LA CIT DU 21 me si cle par Howard Rheingold La relation de travail entre les hommes et les machines constitue la seule et vraie question de la fin du vingti me si cle Serons nous amen s red finir ce que signifie un tre humain pour mieux nous adapter la technique Allons nous retourner nos outils contre nous m mes et bricoler nos g nes ou nos cerveaux Nos outils vont ils devenir assez intelligents pour prendre l initiative de nous attaquer Puisque les hommes et les machines sont devenus des partenaires oblig s qu en est il de ce que gagne ou perd chaque partenaire dans la relation Certains comme Jean Baudrillard pensent que ces questions n ont pas grande signification parce que les machines ont d j gagn il y a d j bien longtemps que nous avons quitt le monde d avant les machines et nous vivons depuis des d cennies baign s dans une illusion que la technique nous a fait miroiter Toutes ces questions sembleront elles d pass es ou non pertinentes aux formes de conscience qui conna tront les r ponses r trospect
114. adultes 20 59 ans pour 1 personne g e 60 ans et plus en 1980 2 5 en l an 2000 et 2 en 2010 cette pr vision supposant que la progression de l esp rance de vie qui s levait au cours des ann es quatre vingt au rythme de un trimestre par an qui r sulte d sormais essentiellement du recul de l ge au d c s se ralentisse progressivement La France l horizon 2010 est condamn e vieillir la progression du nombre de personnes g es tant lente au cours des ann es quatre vingt dix tr s rapide au del entra nant du m me coup un accroissement important des d penses de retraite et d assurance maladie Partant de l je pr tends que syst me conomique et social inchang nous serons confront s un d s quilibre majeur entre le nombre d actifs effectivement occup s et le nombre d inactifs allocataires et plus g n ralement une crise profonde de notre dispositif de protection sociale Le d s quilibre actifs occup s inactifs allocataires Lorsque l INED calcule le rapport entre le nombre d adultes et celui des personnes g es a fortiori d ailleurs lorsque l INSEE produit des projections sur le rapport entre actifs et inactifs ils ne rendent pas vraiment compte de l ampleur des enjeux auxquels la soci t fran aise sera confront e L INSEE par exemple indique que nous avions en France 127 inactifs pour 100 actifs en 1985 et que la proportion demeurera identique l
115. ages i sid rurgie pr cision A bois informatique textiles ind diverses com dit V rre acier part des pr teurs la plus lev e non alim aaaLaLaLaLaLELELE fe y conserves part des pr teurs quipmt plastiques KNA z om gros la moins lev e m nager i S g P x papier interind min raux divers com d t lait carton alim parachimie ES com gros mat de non alim hi 9 alim construction grain com d tail boissons mat lec pharmacie prod alim m t non ferreux divers t itt distr eau et CU p trole chimie de et gaz base SECTEURS DYNAMIQUES actannexes des transports part de l Etat et du personnel boissons et alcools la moins lev e Le commerce de gros interindustriel alimentaire et non alimentaire regroup dans le quadrant inf rieur droit entre 72 et 76 pour le personnel autour de 3 5 pour l Etat de 2 5 pour les actionnaires de 8 pour les pr teurs et de 10 pour l entreprise se diff rencie tr s nettement du commerce de d tail qui se situe dans la gauche du graphique autour de 80 pour le personnel 2 pour les actionnaires 5 6 pour les pr teurs Les diff rences sectorielles illustrent les rapports de force entre les b n ficiaires Pour compl ter cette analyse utilisons les conclusions de l tude de Michel Husson sur l industrie fran aise entre 1983 et 1988 Il a effectu une partition de celle ci en quatre s
116. ains emprisonn s dans un corps en mauvais tat de fonctionnement La technique de la r alit virtuelle lorsqu elle s applique de l armement semi autonome au d sinfovertissement politique d sinformation divertissement au marketing d exp riences engendrant l accoutumance et ali nantes a le potentiel de devenir une arme qui mine les fondements de la vie un instrument dangereux de lavage de cerveau une forme d emprisonnement par l illusion Les outils de la r alit virtuelle et de la t l robotique pourraient favoriser la cr ation de nouvelles industries tout enti res mais personne ne sait encore s il est sain et agr able de travailler dans des mondes virtuels heure apr s heure jour apr s jour La r alit virtuelle cr e l illusion de l immersion dans un monde artificiel ou de la pr sence dans un endroit loign dans le monde physique Pour entrer dans la r alit virtuelle il suffit de mettre un visiocasque Une paire de minuscules tubes de t l vision une optique sp ciale et un instrument qui capte les mouvements de la t te de l utilisateur sont install s dans le visiocasque de telle sorte que lorsqu il est port la vue normale du monde ext rieur est compl tement bloqu e la place du monde physique se substitue une peinture tridimensionnelle d un mod le du monde qui existe dans un ordinateur Le visiocasque est reli l ordinateur et les mouvements de l utilisateur sont transmis l ordina
117. aire La martingale de la rentabilit c est un profil d exploitation peu capitalistique avec un besoin de fonds de roulement limit Apr s examen des bilans d entreprise sur la p riode 1985 91 la Banque de France a observ que les entreprises qui ont augment effectifs et valeur ajout e r ussissent beaucoup mieux et d gagent une meilleure rentabilit financi re situation conomique comparable que celles qui ont seulement augment leur valeur ajout e0 Et les frais de personnel p sent plut t moins chez les premi res que chez les secondes Le Cr dit National observe le m me ph nom ne les entreprises vertueuses qui ont augment leurs effectifs de 3 4 au cours de la m me p riode ne souffrent pas d un handicap sp cifique li aux frais de personnel Au contraire elles prosp rent mieux que les d clinantes qui ont supprim 10 2 de leurs effectifs et n ont pas renouvel un capital vieillissant Conclusion l emploi est plus sensible l activit qu au co t du travail tous secteurs confondus Ce qui ne veut pas dire que le poids du co t du travail n existe pas mais il p se lui pareillement sur tous les secteurs 29 Marc Joanny Les 50 PMI les plus rentables Enjeux Les chos mai 93 30 Catherine Bernard Le gouvernement all ge le co t du travail L Usine Nouvelle 2 12 93 Conclusion La r partition de la valeur ajout e constituera dans les ann es venir un th me fondamental de l conomie d u
118. al connaissent la part du personnel la plus faible 45 et une part de l entreprise tr s lev e 28 9 c est un secteur o une grande partie de la valeur ajout e sert l autofinancement En bas gauche la chimie de base o l tat pr l ve un des plus forts pourcentages de la valeur ajout e 5 6 constitue un des secteurs o la part de l entreprise est la plus lev e 18 8 Les services et le BTP situ s dans le coin gauche en haut ont peu pr s la m me r partition entre 82 et 85 pour le personnel autour de 2 pour l Etat entre 1 et 2 pour les associ s entre 2 et 3 pour les pr teurs et il reste autour de 10 pour l entreprise La production de p trole et gaz naturel situ e dans le quadrant inf rieur droit a une part du personnel dans la moyenne 68 9 elle r alise un quilibre entre les associ s les pr teurs et l entreprise qui se voient attribuer des parts peu pr s quivalentes de la valeur ajout e autour de 7 5 Graphique 2 Analyse en composantes principales des secteurs de l conomie fran aise en 1992 part de l Etat et du personnel la plus lev e services marchands divers BTP i tudes et cuir mach agri transports conseil manuten machines outils SECTEURS RECESSIFS asriens sant tion marchands chaussures idn PPAR onderl quipmt ind el Be habille automobiles ment meubles pai transport a ronautique Rats pam router a gt inst 1 e vialde gar
119. alement des serveurs tels que les 3615 Emploi ou Job Tel soit par la cr ation de banques de donn es informatis es dans lesquelles les individus trouvent les informations n cessaires aux besoins de leur vie quotidienne Notons parmi les projets retenus un serveur t l matique pour cr er une base d informations communes dont la vocation est d aider les acteurs et structures s occupant de l insertion Un centre intercommunal de renseignements t l phoniques ou Minitel Infos pratiques 92 Un num ro de t l phone ou un kiosque t l matique permettant de trouver tout renseignement concernant la vie pratique locale horaires services d marches activit s sportives et culturelles etc Ce nouveau service aux particuliers favorise la cr ation d emplois d insertion temps partiel par reroutage des astreintes au domicile des salari s Dans le m me esprit un SVP pour les particuliers 24 heures sur 24 a t propos Comment peut on faire dispara tre cette tache de vin Quelles sont les formalit s administratives qu il faut accomplir pour partir en Chine Existe t il un syst me pour changer soi m me un carreau Autant de r ponses aux questions de la vie domestique que le cloisonnement des individus ne permet plus d obtenir dans son voisinage De m me des jeunes gens ont propos de cr er un service t l phonique de ramassage et de livraison domicile du linge des particuliers laver et ou repasser Un service qui exi
120. alis mais elle n impose quasiment pas le patrimoine Le total des imp ts sur les soci t s est le plus lev de tous les pays consid r s avec la caract ristique qu il taxe l outil de production et non la cr ation effective de richesses La part des autres b n ficiaires Il s agit d examiner ici comment l entreprise utilise l exc dent brut d exploitation une fois que l imp t sur les b n fices a t pr lev et comment elle en r partit le reliquat entre les actionnaires les pr teurs et elle m me La part des actionnaires la portion congrue Les propri taires de l entreprise viennent apr s les salari s comme destinataires de la valeur ajout e La direction dispose l d un r el pouvoir Dans l ensemble des acteurs qui se partagent la valeur ajout e la r mun ration des actionnaires est par cons quent la seule partie r ellement variable apr s que l entreprise ait pay tout le reste Elle reste faible dans des entreprises qui se trouvent en g n ral faiblement capitalis es Faut il en conclure qu il est plus int ressant en France d tre pr teur qu actionnaire En 1992 la part des actionnaires la plus lev e venait de la fabrication de boissons et alcools 8 1 secteur suivi par la production de p trole et gaz naturel 7 5 la sid rurgie 7 et la m tallurgie des m taux non ferreux 5 1 Notons que les heureux b n ficiaires des taux les plus lev s appartiennent pour la plupart l Eta
121. alisme est susceptible d apporter sous certaines conditions une r ponse adapt e aux besoins de comp tence voqu s plus haut Plusieurs grandes entreprises comme Citroen Rennes depuis 1986 Renault EDF GDF ou Thomson soutenues par les collectivit s territoriales et l Etat ont amorc des programmes de d veloppement de l emploi local fond sur un tel partage de comp tences avec des PME PMI La petite entreprise est tr s gagnante elle re oit un apport de comp tence d un professionnel avec un rapport qualit prix tr s int ressant De plus elle b n ficie indirectement de certaines ressources de la grande entreprise en information m thodes mais aussi influence Mais la grande s y retrouve galement outre la r duction de masse salariale correspondant la vente le plus souvent prix co tant du temps pass ce travail temps partiel ou temporaire dans un contexte diff rent d veloppe les capacit s d adaptation des salari s augmente la flexibilit de l ensemble et somme toute optimise l utilisation du capital comp tence De telles op rations s inscrivent parfaitement dans une politique de ressources humaines clair e Bien videmment les ch meurs constituent un r servoir tr s important de comp tences disponibles mais ils ont encore tr s largement tendance rechercher et privil gier des emplois classiques temps plein pourtant rares et leur inqui tude l gitime ne les pousse pas n cessairement
122. ans le Trait de Maastricht d une vague p tition de principes laquelle la Grande Bretagne s est aussit t soustraite il n est point envisag de politique commune en mati re de sant de vieillesse et m me d immigration Alors que la pression migratoire du Sud de l Est et de la faucille irano turque ne peut que devenir plus forte comment pourrait on pr tendre tablir au sein de l Europe communautaire la libert de circulation des personnes alors que chacun des pays membres y compris les signataires de l accord de Schengen a une politique diff rente vis vis de l immigration Enfin de l Europe politique peut on encore parler l heure m me o des pays se d chirent aux portes de l Union sans que nous soyons capables d intervenir Sans doute le tableau dress du grand projet europ en est il sombre mais les d fis ext rieurs ont une telle acuit que l on ne peut que s inqui ter du retard pris par rapport au calendrier du Trait de Rome dans l dification d une Europe plus unie et plus forte ainsi que des handicaps qui d sormais s l vent contre son ach vement l un d entre eux et non des moindres tenant aux d fis que constitue pour l Occident la transition engag e en Europe centrale et orientale L Europe centrale et orientale Cette r gion non plus ne forme pas un bloc homog ne ni sur un plan politique ni en termes de d veloppement conomique et social Mais tous les p
123. ant aux d veloppements des biotechnologies dont les applications seront multiples depuis le secteur de l agriculture jusqu celui de la sant Pr cis ment en raison de leur caract re g n rique et combinatoire ces technologies nouvelles ont un champ d application immense au sein de la sph re de production vaste gamme de mat riaux et d veloppement de nouveaux process au travers de la robotique bureautique CAO mais aussi de nouveaux produits au sein de la sph re domestique o les puces prolif rent et dans les espaces publics d veloppement des cartes puces Toutefois il faut se garder de croire que les technologies se diffusent au rythme de leur propre d veloppement leur diffusion pouvant se trouver frein e sinon bloqu e ou au contraire acc l r e le cas ch ant avec d tournement d usage par le corps social qui joue un r le de filtre Ainsi a t on pu observer que les performances des entreprises d pendaient davantage de l ad quation homme machine ou mode d organisation syst me technique que de la qualit per se des technologies Le livre d Antoine Riboud Modernisation mode d emploi fourmille d exemples montrant que l innovation socio organisationnelle tait souvent plus d terminante que l introduction de nouveaux syst mes techniques qui pour tre utilis s de mani re optimale exigeaient l acquisition de nouveaux savoir et de nouveaux comportements voire des changements enc
124. ante qui merge de ses comp tences de ses projets et des relations que ses membres entretiennent dans l espace du savoir constituerait pour un collectif un mode nouveau d identification ouvert vivant et positif De nouvelles formes de relations 102 Sur ce point nous nous permettons de renvoyer l ouvrage pr fac par Michel Serres et que nous avons sign avec Michel Authier les arbres de connaissances Editions La D couverte 1992 Les arbres de connaissances constituent pr cis ment un instrument pour l ing nierie du lien social et un outil de cartographie dynamique et d orientation dans l espace du savoir Les arbres de connaissances sont aujourd hui exp riment s dans des entreprises des bassins d emploi des coles et des universit s d mocratiques dans le travail mieux adapt es la complexit des probl mes contemporains que les formes repr sentatives ou hi rarchiques classiques pourraient alors voir le jour L ACC S AU SAVOIR DISTANCE par Jacques PERRIAULT Confucius disait Ton enfant est moins ton enfant que celui de son temps Cette pens e est plus vraie que jamais en cette poque agit e toute de contrastes de violence et de mutations D composons la rapidement Elle implique deux regards celui des parents celui des enfants qui ne voient pas la m me chose Toute la difficult de faire de la prospective depuis une poque charni re est l Mon fils ne voit pas du tout ce que je vois
125. antes comme le contr le de gestion ou la gestion du personnel et videra les si ges SOCIAUX Cette tendance est acc l r e par une strat gie de flexibilit de plus en plus r pandue diminuer tout ce qui peut tre consid r comme un co t fixe Ainsi on va remplacer une valeur ajout e produite par une entit interne l entreprise par un service achet l ext rieur que l on pourra mieux moduler en fonction du besoin Les services ou entit s internes vont donc tre externalis es cr ation d une filiale laquelle on donne un contrat d exclusivit pour plusieurs ann es apport des moyens mat riel personnel un partenaire sous traitant Des entreprises comme IBM ont 131 voir par exemple H Laroche et JP Nioche L approche cognitive de la strat gie d entreprise Revue fran aise de gestion Ao t 1994 132 Leroy Consultants Paris men en ce sens des op rations tr s ambitieuses qui ont conduit cr er une quarantaine d entreprises autour d IBM France et r duire consid rablement le personnel salari Malgr les perspectives de reprise il semble bien que cette tendance se perp tue car de nombreuses entreprises ne souhaitent pas r embaucher dans les m mes conditions les gens qu elles ont fait partir en masse dans les ann es 80 L entreprise se concentre donc sur l essentiel et s inscrit de plus en plus comme le noeud d un r seau de partenaires co ou sous traitants consultants parte
126. apier de G rard Blanc sur la r partition de la valeur ajout e dans l conomie fran aise qui impressionne le plus Ce texte qui va l encontre de la culture fran aise favorable l opacit des comptes affirme que la cause de nos difficult s en mati re d emploi en France tient moins au co t unitaire du travail qu la structure particuli re des pr l vements de la valeur ajout e cr e La d monstration explique comment la part de la richesse cr e par notre conomie et par nos gains de productivit est structurellement confisqu e la force du travail par un Etat de plus en plus endett et une sph re financi re mondiale de plus en plus puissante D o des effets pervers qui affectent tout autant le pouvoir d achat des familles que la capacit de la plupart des entreprises cr er de l emploi et se d velopper Il ressort de ce livre qui n est pas une somme d articles sur le travail du futur une r flexion coh rente sur les transformations d une soci t en mutation Une d composition des anciens syst mes qui s opposent encore une recomposition de la soci t civile que j interpr te comme une v ritable Renaissance Chacun des auteurs sa fa on met le doigt sur des aspects essentiels voire critiques de ce que seront les nouvelles fa ons de travailler dans les ann es venir sous l influence des NTIC Ils le font sans s abstraire du contexte conomique social et politique des temps venir En
127. assique g n rer de l emploi a fait na tre une nouvelle forme de solidarit autour de l emploi et de l insertion Les acteurs sociaux autrefois occup s au traitement de pathologies physiques ou psychiques se sont d abord transform s en acteurs conomiques dispensant une formation in vivo ceux qui n taient plus capable de suivre un enseignement classique Aujourd hui ils sont en train de devenir des r gulateurs d activit et de soutien la mobilit professionnelle Les entreprises dites d insertion par l conomique qu ils dirigent aujourd hui ont tiss des liens avec les collectivit s les pouvoirs publics les entreprises et les leaders d opinion Si l objectif initial tait de permettre la viabilit conomique des structures de production et leur p rennit il s est ainsi constitu de v ritables r seaux que les individus en parcours d insertion ont pu ensuite emprunter On s est alors souvenu que leur exclusion provenait essentiellement de la disparition de la fonction essentielle du travail dans la soci t celle de lien social qui relie l individu un environnement et lui permet de s identifier un groupe Nous assistons bien une transformation des liens sociaux L organisation sociale qui reposait il y a encore peu sur la famille et l entreprise est sur le point d clater L homme ne s identifie plus seulement en regard de son m tier de son entreprise ou de son appartenance sociale Il s identifie un r
128. assiques du salariat sont brouill es Ce mouvement s explique certainement par l action de la jurisprudence ou de la l gislation mais aussi par la pression du ch mage qui conduit la soci t s engager dans des voies nouvelles pour l emploi les approches traditionnelles tant insuffisantes pour faire face l ampleur du probl me Au fil des ann es le salariat s est largi des activit s qui se situent la fronti re de l exercice lib ral C est ainsi que la jurisprudence a assimil au salariat des professions r put es ind pendantes notamment dans les secteurs du b timent et des travaux publics De m me la loi a int gr dans le salariat des professions telles celles de mannequins artistes du spectacle journalistes pigistes l exemple le plus r cent nous tant donn par l av nement en 1991 de l avocat salari En affirmant que la relation contractuelle qui lie les contractants doit s analyser de droit comme un contrat de travail la jurisprudence et la loi ont contribu faire merger une forme particuli re de salariat le salariat lib ral Certains en d duiront peut tre que cette volution du salariat atteste du caract re non op ratoire dans certains cas du crit re habituel de subordination juridique puisqu il faut une l gislation pour trancher ce que l argumentation juridique ne peut plus arbitrer D autres iront jusqu penser que l autonomie l ind pendance intellectuelle la d l gation de po
129. assurances la deuxi me vague d informatisation avec les micro ordinateurs a accru l autonomie des employ s gr ce aux logiciels install s dans leurs micro ordinateurs et par cette voie les savoir faire auparavant d tenus par quelques uns se sont diffus s tous la production scientifique intellectuelle et artistique est d cupl e par l ordinateur personnel L informatique accro t la capacit compter g rer produire autant les biens mat riels que les uvres intellectuelles Les chercheurs et les auteurs le savent bien Le micro ordinateur leur offre un outil d criture souple facile utiliser qui d cuple leurs moyens et assure une tr s bonne pr sentation leurs textes L criture subit des changements importants dans l laboration en modifiant les m canismes de cr ation de correction les versions successives d un texte tant effac es au fur et mesure Les philosophes de la technique comme Pierre L vy la suite de Lewis Mumford et Gilbert Simondon continuent d explorer les modifications de la pens e et de la vie intellectuelle en interaction avec les ordinateurs et les r seaux Journalistes chercheurs auteurs professeurs tudiants vivent d sormais avec la micro informatique Pour le prix de la dactylographie d un rapport ou d une th se n importe qui s ach te un micro ordinateur et une imprimante Comme pour les journalistes le contenu de leur travail va de l laboration au produit fini Les
130. ation pr sente 46 L informatique pr datrice ou cr atrice d emplois La v rit sera difficile d m ler et les simplifications de la r alit serviront les id ologues Plusieurs erreurs ont fauss les pr visions d une part les inerties sociales et organisationnelles comme la rapidit de la diffusion des micro ordinateurs ont t sous estim es d autre part des changements technologiques tels l intelligence artificielle et les syst mes experts ont t surestim s O sont les ordinateurs de la cinqui me g n ration Trois remarques pr alables s imposent avant toute analyse la transformation des emplois subit une chelle temporelle deux vitesses Les effets de l informatique ou plus g n ralement d une machine qui am liore la production sont valu s de mani re insuffisante si l analyse se limite au seul angle des emplois qu elle supprime Tout progr s de productivit d place une partie des emplois vers d autres secteurs Les emplois supprim s sont plus fr quemment voqu s que bien d autres effets tels l abondance et la vari t de la production un co t moins lev qui permet l acquisition de biens un plus grand nombre les emplois cr s ailleurs la s curit accrue etc L chelle de temps n est pas la m me les suppressions d emploi se voient tout de suite les nouveaux services ou march s cr s par l informatique se consolident sur dix ans 47 l impact de l informatique est ins
131. ations seront n cessaires De multiples tapes devront tre franchies pour y parvenir Voici quelques unes des principales apprendre travailler avec les r seaux et les ordinateurs concevoir les objets dans des buts multiples et dans un esprit de service rendu repenser l organisation du travail dans un sens qui va privil gier les r seaux et la coop ration diversifier le salariat modifier les r les conomiques et sociaux de la puissance publique sans laquelle il est difficile particuli rement en France de proc der un changement de grande ampleur mettre en place des innovations dans la formation pour d velopper des aptitudes actuellement peu disponibles renouveler le sens du travail dans la soci t et faire de l entretien du lien social une source d activit importante Voil quelques propositions pour parvenir un quilibre dynamique dans le sens t l ologique et cybern tique du terme Cela ne vise pas d crire l avenir tel qu il se fera mais le passage la soci t du 21 me si cle tel qu il serait souhaitable qu il se fasse Le monde du travail va se diversifier R le des ordinateurs et des r seaux Les r seaux et les ordinateurs changent d j les organisations et les processus conomiques Leur utilisation devient un imp ratif de survie dans de nombreuses activit s Les structures en r seau se superposent aux organigrammes hi rarchis s La plasticit de l outil m l e l app tit vorace d
132. auche De leur c t afin de sauvegarder leur pouvoir d achat une majorit de travailleurs qui ne pourront pas faire autrement que du temps partiel rechercheront des activit s d appoint Elles seront partiellement visibles Les polyactifs pourront travailler partiellement en honoraires ou m me en droits d auteur en sus de leur salaire Un l ment insuffisamment pris en compte par les th ories de la r duction du temps de travail hebdomadaire Th ories d j contest es quant leur effet m canique positif sur la cr ation nette d emplois Le manque gagner que cela repr sente pour les salari s notamment les salari s petits revenus que l on met en demeure de travailler temps partiel cr era des risques terribles de paup risation de la population Dans un tel contexte d incertitude alors que les cursus professionnels et les strat gies sociales et patrimoniales sont de plus en plus diff renci s seule la cellule familiale sera en mesure de g rer des situations de revenus fluctuants de jobs all g s L entreprise familiale du self manager sera la cellule de travail et de r gulation des ressources du patrimoine et du travail Alvin Toffler dans le choc du futur d fendait d j cette th se de l entreprise familiale noyau nucl aire de l conomie am ricaine Il la voyait entrepreneuriale Mais toutes n ont pas la fibre entrepreneuriale Plus g n ralement les familles r gulent la charge de temps affe
133. av rant incapable d assurer un minimum de solidarit entre les individus alors m me que la comp tition conomique mondiale fait rage et tend l vidence d stabiliser tous ceux qui ne concourent pas directement l am lioration de nos performances Lorsqu on examine les tendances actuellement l oeuvre il y a fort craindre que la soci t fran aise explose avant m me la fin de cette d cennie et faute de corps interm diaires repr sentatifs entre lesquels puissent s instaurer une n gociation collective que ces explosions se traduisent par de multiples actions violentes dispers es les banlieues puissance dix moins bien entendu que soit adopt e une tout autre organisation collective Parmi les tendances lourdes que j ai d crites certaines sont irr versibles tels le vieillissement d mographique et la mondialisation de l conomie d autres ne d pendent que de notre capacit d adaptation et d innovation par exemple l accroissement du ch mage et le processus d exclusion sociale La question tant de savoir si nous sommes capables d anticiper suffisamment pour nous adapter en douceur au travers de dispositions librement d battues et consenties ou bien s il faudra attendre que la soci t explose pour essayer sous la contrainte des v nements de trouver une ultime solution aux d fis auxquels nous serons expos s De toute vidence la soci t fran aise l horizon 2010 sera tou
134. avail d sormais s installe dans les r seaux et s affranchit du pr sent isme du cadre rigide des horaires manufacturiers Ils ne sont plus un facteur cl de la productivit Les cols blancs gagnent en flexibilit de leur emploi du temps gr ce aux r seaux qui leur permettent de rester en contact avec leurs quipes o qu ils se trouvent Il s agit pour eux d optimiser les cha nes de Aai valeur ajout e entre de nombreux partenaires Aussi les r seaux lectroniques vont avoir un r le croissant jouer dans la coordination des activit s dans la mutualisation des savoir faire et des ressources d organisations coop rant entre elles Par contrecoup les entreprises vont multiplier leur communication avec l ext rieur Celle ci repr sente d j 85 des liaisons pour les petites entreprises et 15 pour les grandes firmes qui communiquent principalement en interne On constate l augmentation du travail en groupe et des r unions Selon une tude d Apple Computer France une majeure partie des projets jusqu 80 est prise en charge par des groupes de 4 25 personnes maximum Aussi les techniques encore en pleine volution du travail coop ratif distance ou groupware seront vite incontournables Elles permettent de faire intervenir des comp tences autant que de besoin sur un projet ou un probl me donn sans les mobiliser en permanence Le Suisse Patrick Scherrer de Digital Equipment pilote ainsi un laboratoire de recherche
135. avec les autres Les p riodes de formation seront incluses de plus en plus dans le travail Leur moment sera choisi par rapport diff rentes chelles jour semaine mois ann e vie enti re En contrepartie se posera de plus en plus pour certaines personnes le probl me de la fronti re entre vie priv e et vie professionnelle La fronti re s estompe entre la vie professionnelle et le d veloppement personnel Les activit s non conomiques culturelles sportives divertissantes solidaires cr ent du lien social et donnent un sens la vie de ceux qui y participent Elles ont toutes leur noblesse d s lors qu elles servent l int r t collectif et satisfont des besoins Comme l ont montr Chantal Cumunel et Pierre L vy l entretien du lien social et les relations de solidarit susciteront de nombreuses activit s n cessaires et valorisantes Peut tre finiront elles par sortir du cadre non mon taire car l exp rience montre qu il existe une tendance mon tariser des activit s non mon taires d s que leur productivit commence cro tre Vers le monde r seau du 21 me si cle D j dans les ann es 70 le r seau devenait le mode d organisation recherch par ceux qui s occupaient d informatique et de t l communications comme par ceux qui pr naient des technologies alternatives et des relations conviviales Ivan Illich a t parmi les premiers associer le terme avec l id e de convivialit d entraide de partag
136. ays membres de l ancien Pacte de Varsovie et ceux de la CEI eux m mes sont des degr s divers expos s trois d fis majeurs Le premier tient aux probl mes des ethnies et des nationalit s d autant plus aigus que les fronti res sont le produit artificiel de d coupages et de regroupements op r s de mani re tr s arbitraire et qu en l absence du ciment que constituait le communisme et du contr le qu exer ait le Kremlin les revendications identitaires se multiplient constituant en de nombreux endroits de v ritables foyers d explosion voir l ex Yougoslavie mena ant la stabilit de toute la r gion Le second d fi est relatif la transition de r gimes autoritaires vers la d mocratie une d mocratie qui ne se d cr te et ne s instaure pas instantan ment en raison du temps n cessaire l dification d institutions publiques correspondantes et surtout au d veloppement d une culture politique radicalement diff rente de celle dans laquelle ont grandi des g n rations enti res Aussit t la d mocratie d clar e les individus expriment leurs besoins et aspirations mais l tablissement de r gimes d mocratiques stables implique une longue p riode d apprentissage souvent marqu e par un certain chaos r sultant du vide laiss par le d clin des instances de r gulation de la p riode pr c dente Le troisi me d fi concerne le passage d une conomie enti rement planifi e une conomie de mar
137. bles ont t investis dans des politiques d quipement par exemple le plan Informatique pour Tous dans des exp rimentations scolaires et universitaires Les r gions fran aises d s leur cr ation se sont associ es ces efforts Le r sultat m me s il est int ressant n est pas la hauteur des sommes investies La technologie en effet se renouvelle sans cesse Les appareils p rim s n int ressent plus personne et malheureusement les produits p dagogiques meurent souvent avec eux alors qu ils m ritent mieux que cela Aussi la subvention publique s essouffle t elle courir apr s la technologie de l ducation Dans de telles conditions le temps est venu de pratiquer une op ration v rit sur les co ts et de situer les politiques de technologie pour la formation dans une perspective d autofinancement Le rapport Bangerman ne pr conise pas autre chose lorsqu il avance que le financement de la soci t de l information incombe au secteur priv Cela ne signifie pas pour autant la dualisation accrue de l ducation et de la formation mais conduit une prise de conscience de la taille des investissements de la n cessit de mesures de r gulation telles que ticket mod rateur l ments qui n ont pas toujours t pris en consid ration par le pass et dont le manque a abouti pr cis ment la dualisation redout e L informatique fonctionne bien dans certains tablissements scolaires et mal dans
138. bre celle de Lewis Mumford concernant l influence de l horloge sur la cr ation du concept de r gularit Etrangement cette interaction a t peu tudi e en ce qui concerne l audiovisuel qui nous assaille autant sinon plus que l automobile Quand des tudes sont faites sur cette question leurs r sultats sont tr s clairants Des chercheurs am ricains Patricia Mark Greenfield de l UCLA en t te des isra liens tels que Gavriel Salomon ont analys les effets cognitifs de la t l vision et des jeux vid o sur les enfants et les adolescents qui les pratiquent Que constatent ils La t l vision exerce le regard de ceux qui la regardent beaucoup Ces derniers sont significativement plus aptes identifier un changement d angle de prise de vue Comme le font remarquer ces chercheurs 1ls sont donc plus aptes changer de point de vue ce qui constitue une bonne base de d part pour la pratique de la th orisation Quant aux jeux vid o qu il serait plus correct d appeler jeux informatis s les recherches des dix derni res ann es montrent qu ils d veloppent les capacit s suivantes transposer un espace trois dimensions dans un espace deux dimensions se repr senter mentalement un volume et anticiper ses d placements tels que rotation et translation contr ler des variables voluant en parall le ma triser la repr sentation de donn es et d instructions par des ic nes d couvrir
139. c dent brut d exploitation de la part du personnel et des imp ts li s la production ILP constitue la valeur ajout e EBE SALAIRES ILP V A on tire une relation simple entre les imp ts li s la production les salaires et la valeur ajout e produite ILP 0 0415 VA 0 0023 SALAIRES Cette formule s applique pour tous les secteurs l imp t li la production est d termin de mani re lin aire en fonction de la valeur ajout e et des salaires Les six secteurs visibles en dessous de la ligne droite du Graphique 1 jeux de hasard et d argent produits p troliers et gaz naturel services r cr atifs culturels et sportifs commerce de gros interindustriel lectricit gaz et eau et lectricit distribu e sont tax s d une mani re sp cifique et plus forte du fait des contributions indirectes Les contributions indirectes constituent d sormais un pr l vement commode qui taxe plus l activit que la richesse cr e D apr s le Minist re des Finances ces imp ts gr vent des produits d termin s ou certains biens interm diaires utilis s pour l accomplissement de services par nature difficiles taxer Leur montant est d termin forfaitairement par unit de produit imposable et non sauf exception fix au pourcentage du prix de vente des produits 5 Les services des douanes distinguent cinq cat gories de contributions indirectes les imp ts sp cifiques assis sur les biens de consommation ils con
140. c s l infrastructure technique En France il s est produit un v nement similaire avec les communications m diatis es par ordinateur France T l com avait con u T l tel comme un moyen de communication unidirectionnel pour fournir la population fran aise l acc s un annuaire t l phonique et d autres bases de donn es d informations Un jour quelques uns des premiers clients bricol rent le syst me pour essayer de communiquer entre eux Michel Landaret directeur du premier service Minitel exp rimental o les clients ont commenc bricoler un programme de conversation interactif a eu l l gance de reconna tre que ce sont les utilisateurs qui lui ont souffl son m tier Les messageries n ont pas t con ues par des planificateurs techniques elles sont n es des interactions entre les diff rents utilisateurs de la technique A partir de ces deux exemples le t l phone en Am rique et le Minitel en France on voit que les gens ont plus eu envie de se rencontrer que de se connecter de l information brute Les gens vont inventer des usages d un moyen de communication s ils ont les outils pour les mettre au point La troisi me source de pouvoir est li e la convergence de tous les autres m dias en un unique moyen de communication num rique Les gens qui sont en train de concevoir la prochaine g n ration de mat riel pour le r seau savent que le m me canal transportera textes voix vid o dessins et
141. carit aussi Le march du travail exclut de plus en plus de salari s normaux D ores et d j quelque 30 de la population active fran aise et 40 de l am ricaine et de la britannique sont le fait de m tiers exerc s temps partiel de fa on temporaire Au d but de l ann e 1993 plus de 90 des emplois cr s aux Etats Unis taient temporaires ou temps partiel l Id e que renforce Jaclyn Fieman dans un r cent num ro de Fortune 12 qui pr voit qu en l an 2000 60 millions d Am ricains la moiti de la population active sont condamn s devenir int rimaires 109 Source OCDE 1990 hors secteur agricole travailleurs ind pendants et travailleurs familiaux 110 Grasset 1982 111 Les Echos du 22 02 94 112 Fortune N 2 1994 D s le milieu des ann es 1980 les sombres pr dictions de l institut conomique allemand WSI annon aient qu en l an 2000 la population active serait segment e en 25 de travailleurs permanents qualifi s 25 de travailleurs p riph riques peu qualifi s statut pr caire enfin 50 de travailleurs occasionnels marginaux ch meurs ou demi ch meurs En fait ces chiffres alarmistes traduisent la lente rosion d une forme traditionnelle des emplois au b n fice de formes plus fluides du travail travail hybride entre public et priv entre salari et ind pendant ou encore salari multi employeurs Bref un travailleur polyactif Un produit nouveau adapt la transformati
142. ce au logiciel Gingo d velopp par cette m me soci t dans le flux informationnel C est ici que l espace du savoir cesse d tre l objet d un constat pour devenir un projet Constituer un espace du savoir ce serait se doter des instruments institutionnels techniques et conceptuels pour rendre l information navigable pour que chacun puisse se rep rer lui m me et reconna tre les autres en fonctions des int r ts des comp tences des projets des moyens des identit s mutuelles sur le nouvel espace L instauration d lib r e d un syst me d expression de l espace du savoir permettrait de poser correctement et peut tre de r soudre nombre de probl mes cruciaux qui ne trouvent plus aujourd hui de formulation ad quate dans les concepts et les outils qui exprimaient les espaces pr c dents territoires et flux conomiques De nouveaux syst mes de communication pourraient jouer un r le important dans l appr hension concr te de la nouvelle r alit 102 Les connaissances vivantes les savoir faire et comp tences des tres humains sont en passe d tre reconnues comme la source de toutes les autres richesses D s lors quelle finalit assigner aux nouveaux outils de communication Leur usage socialement le plus utile serait sans doute de fournir aux groupes humains des instruments pour mettre en commun leurs forces mentales afin de constituer des intellectuels ou des imaginants collectifs L informatique communiquante se pr s
143. ce fait un habitant d une ville virtuelle Populopolis re oit une maison sur son cran se compose une identit choisit d tre homme ou femme et se construit un corps que les autres verront sur leur cran D s lors il agit comme il le souhaite il peut se pr senter aux lections se faire des amis participer s il est lu l administration de la cit Bon nombre des donn es telles que le choix d une identit les syst mes de relation sont actuellement analys es comme facteurs constitutifs d une communaut lectronique virtuelle Il est de plus en plus clair que la constitution de r seaux agissant via les t l communications ne fait pas l conomie des facteurs affinitaires propres aux r seaux humains Ces r seaux de m me que les multim dias cit s plus haut ne sont pas g n ralisables Des raisons d ordre individuel et d ordre contextuel s y opposent Tous les individus ne r glent pas de la m me fa on en l occurrence par le recours la t l informatique leurs probl mes de contact d change d acc s la connaissance Cela ne veut pas dire que certaines personnes s excluront totalement de l usage des nouvelles technologies encore que sur ce point l ensemble des observateurs s accorde reconna tre que les filles jouent moins avec les jeux vid o que les gar ons m me quand ces jeux ne sont pas violents Par ailleurs les utilisateurs recourent des modes de communication
144. cela leur travail prospectif m me s il n aborde pas la totalit d un sujet immense est remarquable De ce point de vue si le lecteur convient qu un probl me bien pos est d j une bonne fa on de le r soudre il devrait ici y trouver son compte Ce livre ouvre en effet quelques d bats prometteurs sur les volutions structurelles du monde du travail 1 re partie Les mutations de l conomie et de l emploi au si cle des r seaux et des ordinateurs Il existe des tendances lourdes auxquelles la soci t chappera difficilement mais qu elle pr f re occulter en s imaginant qu elle passera le cap sans encombre comme par le pass Hugues de Jouvenel avec le regard aigu d un prospectiviste exp riment rappelle salutairement que les futurs nous appartiennent la condition que nous acceptions de prendre en compte la r alit telle qu elle se pr sente Ni optimiste ni pessimiste la lucidit est une des conditions n cessaires la construction de l avenir L accroissement de la part des services constitue l un des traits majeurs de l volution conomique des pays d velopp s au cours des derni res d cennies Mais nous sommes loin d entrevoir avec certitude la direction que prend ce mouvement Sera t il possible de r pondre aux nouvelles demandes sociales de services d une mani re conomiquement plus efficace par une organisation productive de type industriel D un c t se trouve une logique de production de
145. cernent d abord les produits agricoles alimentaires ferment s en fonction du volume produit ou obtenus par transformation des produits agricoles alcools et boissons alcoolis es ou par l exploitation des eaux min rales puis les cigarettes allumettes et briquets les ouvrages compos s de m taux pr cieux enfin les produits p troliers taxe int rieure sur les produits p troliers ou TIPP les imp ts assis sur des biens interm diaires utilis s pour l accomplissement de services ils comprennent la taxe sur certains v hicules routiers et la taxe sur les appareils automatiques de jeu les imp ts assis sur les services ils incluent une taxe sur la publicit t l vis e les imp ts assis sur l exercice d une profession ils p sent sur les d bitants de boissons les imp ts ad valorem ils englobent des imp ts sur les spectacles manifestations sportives cercles et maisons de jeu et des imp ts indirects sur les tabacs manufactur s bas s sur le prix de vente au d tail La Direction g n rale des Douanes et Droits indirects g re cet imp t qui frappe la d pense c est dire l usage du revenu au moment o il est consomm Sauf exception les contributions indirectes ne touchent pas l autoconsommation elles portent sur des biens et des services qui font l objet d changes elles appr hendent la consommation int rieure effectu e sur le territoire national les importations y sont soumises le
146. ces se dessine Ces petites unit s sont souvent dot es d une structure et d une organisation du travail moins hi rarchiques Les grosses soci t s par divers moyens en se recentrant sur leur m tier par l essaimage semblent se diriger vers des groupements moins importants qui permettent d envisager qu elles seront compos es de petits groupes autonomes coop rant en partageant l information sur les r seaux 62 Bernard Brunhes pr sident du groupe emploi pour la pr paration du XI me plan Choisir l emploi La Documentation Fran aise 1993 63 G rard Moatti op cit Hubert Joly directeur associ de McKinsey Paris remarque que dans l informatique et les t l communications la valeur ajout e par heure travaill e est de l ordre de cinquante dollars en Europe contre plus de quatre vingt dix aux Etats Unis et en Asie Chercher comprendre les origines de ce retard de productivit conduit remettre en cause nombre d id es re ues Au premier chef la taille selon les secteurs les unit s les plus performantes sont jusqu six fois plus petites que les moins performantes 64 l mergence de nouveaux march s gr ce aux NTIC Les r seaux lectroniques favorisent les conomies d chelle au niveau de la production mais aussi des march s Ils servent concentrer des forces conomiques trop faibles prises isol ment pour cr er une demande et une offre solvables C est l accumulation des transactions individuelles
147. cessibles et utilisables sur votre bureau Avec quelques centaines de dollars un enfant de dix ans aujourd hui branche ces deux techniques l une l autre et dispose au bout de ses doigts de chacune des grandes biblioth ques universitaires de la terre une formidable chaire et un monde rempli de co conspirateurs De plus la seconde source de puissance de ce nouveau moyen de communication vient de ce qu il permet des gens de se brancher les uns aux autres de fa on soudaine et innovante Un tudiant d un coll ge de Ta wan une grand m re praguoise un homme d affaires de la Silicon Valley ou d Osaka se rencontrent pour d battre d cologie ou d astronomie de politique ou d ducation de technique de pointe ou d antiquit s Et partir de ces connexions ouvertes au public 1ls cr ent des relations personnelles par del les barri res traditionnelles d ge de race de classe de nationalit de lieu Des industries des march s des communaut s vont sans doute na tre du r seau de ces changes et de ces relations N oublions pas que le t l phone a t vendu l origine comme strict outil de travail la demande des gens ordinaires qui voulaient se parler les uns aux autres de tous les sujets a oblig les compagnies de t l phone fournir le service qui s est av r le plus populaire l usage du t l phone comme outil social Ce sont les clients qui ont invent le syst me t l phonique une fois qu ils ont eu ac
148. ch plus ou moins assortie de politiques publiques veillant aux grands quilibres conomiques et sociaux Outre le retard important pris par la plupart des conomies planifi es en termes d infrastructures le d mant lement d un outil de production et sa reconstruction sur de nouvelles bases et plus encore la r volution culturelle qu exige une telle mutation prendront sans doute plusieurs d cennies Loin d tre m me de satisfaire les besoins et aspirations de leur population la plupart des pays de l ancien Pacte de Varsovie seront sans doute dans un premier temps encore moins performants qu auparavant et cette travers e du d sert sera extr mement difficile g rer aussi bien politiquement que socialement Cette difficile transition des pays d Europe centrale et orientale aura in vitablement des r percussions sur l Europe de l Ouest que ce soit pour ne prendre que cet exemple au travers de la d localisation vers l Est d activit s productives ou du d placement d Est en Ouest de nombreuses populations Les estimations sont souvent des plus fantaisistes Mais si par exemple les flux migratoires s levaient comme le pr voient certains experts une quinzaine de millions de personnes d ici 2010 qui s ajouteraient un nombre quivalent d immigrants venant du croissant m diterran en de Marrakech Istanbul cela signifierait que l Europe occidentale devrait accueillir de l ordre de 30 m
149. chants Elle peut tre utilis e pour le bie de l humanit si celle ci survit assez longtemps pour conna tre une poque o un tel bienfait lui sera accord Elle peut tre aussi utilis e pour d truire l humanit et si elle n est pas utilis e intelligemmen elle peut aller tr s loin dans cette direction L avertissement est clairement nonc Raymond Aron quelque dix ann es plus tard en 1963 sous une premi re forme de ce qui deviendra Les d sillusions du progr s r fl chit lui aussi aux orientations donn es par les transformations sociales issues de la technique Aucune de ces anticipations banales usine automatis es administrations r gl es par des ordinateurs n annoncent un changement d orientation Tout au plus est en question le point partir duquel la diff renc de quantit entra nerait une modification qualitative 36 Norbert Wiener Cybern tique et soci t dition des deux rives Paris 1952 37 Raymond Aron Les d sillusions du progr s Calmann L vy 1969 La modification qualitative maintes fois proph tis e mais tout au plus possible porterait sur le sens c travail sur le rapport entre travail et loisir Longue p riode de formation courte journ e ou semaine de travail longue p riode de retraite la plupa des hommes conna traient du d but la fin de leur existence la jouissance du temps libre La formu classique une soci t industrielle n a plus besoin d esclave
150. cial est d inventer et de maintenir les modes de r gulation d un lib ralisme g n ralis Selon ce lib ralisme largi chacun serait producteur et demandeur individuel de qualit s humaines sur une grande vari t de march s ou de contextes sans que personne puisse jamais s approprier des moyens de production dont les autres seraient priv s Dans l conomie du futur le capital sera l homme total Ceux qui fabriquent des choses se font rares et leur travail outill amplifi se m canise de plus en plus Les m tiers du traitement de l information sont en sursis car les r seaux de communication intelligence incorpor e accompliront bient t d eux m mes la plupart de leurs t ches Comme derni re fronti re nous d couvrons l humain lui m me l inautomatisable l ouverture de mondes sensibles l invention la relation la re cr ation continue du collectif Malgr leur diversit les m tiers contemporains ont presque tous en commun des activit s centrales de coop ration active de relation de formation et d apprentissage permanent Les industriels produisent ils des objets Certes mais ils passent le plus clair de leur temps couter leurs clients n gocier avec eux les former tablir des partenariats renouveler leurs propres comp tences etc Les policiers sont ils charg s de la pr vention et de la r pression des d lits Oui mais ils doivent aussi suppl er l absence des p res se faire as
151. ciale et culturelle Seuil 1993 JACQUES PERRIAULT directeur de la recherche du Centre National d Enseignement Distance CNED a co dirig avec Dani le Linhart et Annie Fouquet l ouvrage collectif Le travail en puces PUF Diderot 1992 auteur notamment de La logique de l usage Flammarion 1989 HOWARD RHEINGOLD r dacteur en chef du Whole Earth Review et directeur du Millenium Whole Earth Catalog auteur de La r alit virtuelle Dunod 1993
152. comme cela se produit d j sur Internet Une vision possible d un avenir quinze ans est l existence d un champ international de circulation des connaissances avec des flux verticaux d institution particulier et des flux horizontaux d institution institution de particulier particulier Mais il est bien vident que le d veloppement de la technique ne constitue pas une fin en soi Il suppose un app tit partag de connaissance Il implique que chacun ait une identit affirm e Si tel n est pas le cas il n y aura pas de communication Pour que ce r seau fonctionne il faut qu il y ait un int r t port l Autre On peut concevoir des soci t s du futur autistes avec un cocooning g n ralis o les m dias se substitueront au contact direct et la convivialit On peut imaginer l inverse des soci t s int gristes qui diaboliseront les techniques de communication car affirmeront elles elles favorisent la rencontre avec l Impie En d autres termes la prospective ne fait pas l conomie d une r flexion sur les valeurs et sur la spiritualit sauf imaginer que la Technique soit la religion de demain ce qui a presque t le cas avec notre g n ration mais qui ne le sera pas avec des enfants qui ont vu leurs parents engendrer la crise de emploi et la pollution R f rences bibliographiques Michel Authier Pierre L vy Les arbres de connaissance La D couverte Paris 1992 Ma
153. communs gr ce aux nouveaux r seaux Notre soci t est en train de r inventer autour du tissu associatif de nouveaux territoires de la proximit et une nouvelle r partition entre emploi travail et activit Contrairement ce que pense l opinion publique 79 des personnes interrog es par l Institut CSA en octobre 1994 d claraient qu elles pensaient que le progr s technique d truisait des emplois c est la mutation des sp cialit s et des m tiers qui a engendr des r ductions d emplois et non pas les nouvelles technologies Pour s ins rer dans la soci t du XXI me si cle l homme devra composer avec de multiples r seaux de connaissance et de savoir et donc ma triser ces tranges nouvelles machines son profit en inventant de nouveaux m tiers et de nouveaux services L approche taylorisante du travail et le consum risme n ont pas aid l homme se prendre en charge ni favoris le d ploiement de nouveaux r seaux au contraire L industrie a eu tendance sp cialiser le travail de l homme sur une action bien d termin e tandis que le marketing a donn l illusion que le bonheur tait de consommer venait du produit et non des hommes Les structures sociales issues du monde paysan et ouvrier ont clat en perdant l un des rep res constitutifs de leur existence travail famille sant et de plus en plus d individus ont perdu tout contact avec leurs r seaux d appartenance et parfois se sont isol es Ils sont l
154. conomie contre la soci t Seuil 1993 parfois appel la maladie hollandaise le risque d touffement du secteur productif par un secteur de services moins efficace et moins rentable selon les crit res conomiques habituels b Sur les fonctions sociales du travail L expansion des services s accompagne de dynamiques centrifuges qui minent la coh sion interne du monde du travail Coh sion conomique et sociale tout d abord l exemple des Etats Unis illustre le fait que le d veloppement des services aux personnes est favoris par les in galit s de r mun ration et les mesures fiscales prises en France pour faciliter l emploi domicile en tiennent implicitement compte Un service rendu une personne peut tre assimil un change de temps par exemple entre une femme qui travaille l ext rieur de son domicile et sa femme de m nage et cet change est d autant plus avantageux que l cart est important entre les revenus du client et le prix pay au prestataire Le creusement des in galit s salariales constat dans tous les pays industrialis s s accompagne de contrastes accentu s dans les conditions de travail la stabilit de l emploi et les avantages sociaux qui lui sont li s Cet clatement du monde du travail s inscrit galement dans le temps et dans l espace au grand atelier o arrivent et partent la m me heure des centaines de travailleurs on peut opposer presque trait pour trait l univers de la
155. copes celle de l informatique et de l lectronique et risquent fort de conna tre le m me sort dans nombre des nouvelles industries dites de haute technologie L Union europ enne La situation actuelle et les perspectives conomiques et sociales sont loin d tre identiques dans les quinze pays qui forment l Union mais dans l ensemble la Communaut appara t en situation de relative faiblesse au regard de ses principaux concurrents outre Atlantique et d Extr me Orient Dop s sans conteste par l Acte Unique et les perspectives d un march unique fortement m diatis des pays comme la France et l Espagne ont enfin engag au milieu de la d cennie quatre vingt l effort de restructuration de leur appareil de production qu imposaient non seulement l abolition des fronti res au sein de l espace communautaire mais plus fondamentalement encore la comp tition conomique mondiale Toutefois beaucoup reste faire et grande est la d sillusion li e la cr ation d un march unique dont on attendait qu il induise quasi automatiquement partir du ler janvier 1993 un regain de croissance conomique et la cr ation de quelques millions de nouveaux emplois qui eussent t particuli rement bienvenus dans une r gion o le taux de ch mage d passe les 12 En r alit le projet communautaire se limite pour l essentiel cr er une vaste zone de libre change un march de 370 millions de consom
156. cro ordinateurs et stations de travail pour un effectif total de 122000 salari s38 L essentiel de cette informatique sert la conception la construction et la commercialisation des automobiles Les bureaux d tudes charg s de la recherche sur la cr ation d un nouveau mod le sont compl tement informatis s Ils utilisent tout ce qui permet de mod liser les formes l a rodynamique par des logiciels de simulation et de calcul structurel et par les images de synth ses Les cha nes de fabrication qui utilisent des machines outils commande num rique et des robots sont pilot es par des logiciels de gestion de production assist e par ordinateur Les automobiles se voient de plus en plus charg es d lectronique Des mod les de pilotage avec carte et rep rage automatique incorpor s sont d j construits comme prototypes en vue de l industrialisation La commercialisation qui commande dor navant la production en quantit vari t et choix des options est elle aussi enti rement tributaire de l informatique Sans l informatique les transports a riens seraient structurellement tr s diff rents de ce qu ils sont aujourd hui depuis la conception jusqu au pilotage des avions Quant au contr le a rien il est impensable avec la m me organisation la m me concentration spatiale et la m me s curit qu aujourd hui En effet la densit du trafic d pend totalement des crans devant lesquels les hommes travaillent S ils
157. ct e leurs revenus et leurs loisirs de fa on bien diff rente Certaines familles o l homme et la femme travaillent mieux loties r duisent volontairement leurs revenus pour diminuer les imp ts ou gagner sur leur temps personnel D autres avec la crise comptent surtout sur les solidarit s interg n rations de la famille Par ailleurs les transformations du march du travail et des fa ons de gagner de l argent par son emploi et ses comp tences remettront en cause et de plus en plus l Etat Providence Les gens en mesure de travailler vont conduire des strat gies opportunistes qui remettront en question les approches traditionnelles de la protection sociale Les individus et leurs familles devront d abord compter sur eux m mes parce que le pouvoir d achat diminue Les besoins d pargne augmentent car chacun doit individuellement compenser les faiblesses du syst me collectiviste de solidarit On devra travailler plus longtemps car la retraite re ue ne suffira plus faire vivre d cemment On peut imaginer par exemple que les individus entreprenants quitteront leur emploi salari d s qu ils auront leurs quotas de trimestres pour s installer en ind pendants afin de b n ficier de l effet cumul des retraites Nous assisterons sans doute au d veloppement d une profession de conseil en strat gie sociale et patrimoniale individuelle et familiale afin de g rer au mieux les revenus en fonction de la pression des pr l vements
158. ctivit consid rables et qui plus est seront affect es par un vaste mouvement de d localisation au profit des pays faible co t de main d oeuvre Pour autant jusqu ici les gains de productivit du travail dans les services administratifs n ont pas toujours t aussi rapides que ce qui tait attendu M me si les banques font tat de sureffectifs importants leurs probl mes n ont semble t il rien de commun avec ceux qu a connu la sid rurgie Apr s des ann es de r volution informationnelle il s av re que les technologies de l information ont un impact tr s diff rent selon leurs domaines d application Dans bien des cas l innovation technologique sert autant diversifier l offre de service qu r duire les co ts Ceci est d autant plus vrai bien entendu que les march s sont moins efficients c est dire que les consommateurs sont peu arm s pour s opposer aux strat gies d expansion des professionnels concern s Dans bien des cas l exp rience prouve que l outil technique ne se substitue pas au service mais stimule sa diff renciation L exemple le plus frappant concerne la sant le d veloppement de techniques de diagnostic sophistiqu es scanner IRM a eu pour effet d accro tre la demande de soins et finalement les besoins en personnels de service dans les h pitaux Une tude r cente portant sur l valuation de l impact du d veloppement de l informatique sur l efficacit de l administration fournit un
159. culi rement en France Plus que dans la plupart des pays industrialis s les grandes entreprises fran aises ont jou une expansion base d acquisitions de regroupements voire de monopoly industriel qui dans de nombreux cas s est traduit par une certaine confusion strat gique une r elle parcellisation des efforts une hypertrophie des si ges sociaux et une grande d mobilisation du personnel Tout se passait comme si l acquisition d une taille plus importante si possible par absorption de concurrents tait la solution nos probl mes de comp titivit une vision de gestionnaire encore Les p rip ties du Groupe Bull en ont t un bon exemple La pression de la concurrence internationale cr ant sans cesse de nouveaux seuils de co ts conjugu e l habitude qui a t prise de se s parer ais ment de son personnel ont contribu la prise de conscience qu il n tait pas souhaitable de conserver dans le p rim tre de l entreprise des activit s qui n taient pas essentielles au regard de la strat gie et qu une r elle comp titivit ne pouvait tre atteinte que dans les m tiers que l on domine parfaitement Cette externalisation d activit s a touch depuis longtemps des domaines comme l entretien des locaux ou la restauration d entreprise elle s tend maintenant des domaines de plus en plus nombreux comme les t l communications ou l informatique elle touchera demain certaines parties de fonctions tr s import
160. cyberspace capables de faire appara tre sous le brouillard informationnel des paysages in dits et distincts des identit s singuli res propres cet espace de nouvelles figures socio historiques La vitesse jamais l volution des sciences et des techniques n a t si rapide avec autant de cons quences directes sur la vie quotidienne le travail les modes de communication la relation au corps l espace etc Aujourd hui c est dans l univers des savoirs et savoir faire que les acc l rations sont les plus fortes et les configurations les plus mouvantes Voil une des raisons pour laquelle le savoir entendu au sens le plus large entra ne les autres dimensions de la vie sociale La masse il est d sormais impossible de r server la connaissance ni m me son mouvement des castes de sp cialistes C est l ensemble du collectif humain qui doit d sormais s adapter apprendre et inventer pour vivre mieux dans l univers complexe et chaotique dans lequel nous vivons d sormais Les outils La quantit d information en circulation n a jamais t aussi grande mais nous ne disposons que de tr s peu d instruments pour filtrer l information pertinente pour op rer des rapprochements selon des significations et des besoins toujours subjectifs pour nous rep rer 101 Les arbres de connaissances ou arbres de comp tences sont une marque d pos e de la soci t TriVium 23 rue des Lombards 75004 Paris Ils poussent gr
161. d autres Un effort indispensable est effectuer dans le domaine de la tarification Il ne fait pas de doute que dans l avenir l acc s aux connaissances circulera beaucoup par les r seaux t l matiques Le probl me se pose d j sur un des terrains exp rimentaux du Cned dans la ville de Roz rieulles en Lorraine L Office public de HLM a construit dans cette commune deux immeubles de quarante appartements chacun Tous ces appartements sont quip s de prises sp ciales qui les raccorde un serveur interne partir de la rentr e prochaine les enfants habitant dans ces immeubles pourront se raccorder chaque fin d apr s midi un serveur g r par l IUFM de Metz qui les aidera faire leurs devoirs la maison L ensemble des communications p dagogiques transitera par le serveur de l immeuble Des statistiques pourront ainsi tre tablies ainsi qu en r gime normal des tats en vue d instituer des tickets mod rateurs pour les familles Int ress e par le projet la partie pavillonnaire de la ville a souhait y participer Mais chaque famille utilisera cette fin son propre Minitel Sur les factures bimensuelles il est impossible pour l instant de distinguer la partie p dagogique de la consommation globale L exp rimentation bute sur la diff rence entre un secteur pour lequel une tarification locale est possible et un autre pour lequel elle ne l est pas Tant que des bases ne seront pas tablies pour l
162. d es demain Comme les nouveaux emplois diff rent de ceux qui disparaissent ou qui se cr ent dans d autres domaines le besoin existera en permanence de reconvertir les personnels touch s par la transformation des structures de production et de former la main d oeuvre pour l adapter aux sp cifications futures et revaloriser intellectuellement chaque fonction Les entreprises devront cesser leur double jeu qui consiste d un c t d clarer haut et fort qu elles ont besoin de main d oeuvre qualifi e tout en conservant d un autre des pratiques de gestion sociale ant diluviennes l encontre de l appel l intelligence et la motivation du personnel qu elles pr tendent appliquer Les nouveaux clercs qui ma trisent les NTIC ont le devoir de diffuser leur culture pour emp cher qu une partie de la population se retrouve compl tement en dehors de la marche des techniques et pour donner une culture technologique des individus qui les consid rent comme des ennemies ce que semblaient indiquer certains sondages r cents Le monde du 21 me si cle exigera de rassembler des comp tences diverses Celles que les soci t s de conseil recherchent aujourd hui pr figurent ce que les entreprises demanderont aux jeunes dipl m s recrut s en 2015 Cap Gemini Sogeti par exemple engage des candidats dot s d une bonne culture g n rale pour aborder les probl mes dans leur globalit pourvus de capacit s concr tes en mati re de communicat
163. d Costes Paris 1983 Smith Adam La richesse des nations Flammarion 1991 Wiener Norbert Cybern tique et soci t Editions des Deux Rives 1952 PRESENTATION DES AUTEURS ANNE DE BEER sociologue de l information et de la communication membre de la section prospective et planification du Conseil Economique et Social de la R gion Ile de France professeur associ l Universit Paris 3 Sorbonne Nouvelle membre du comit de r daction de la revue Futuribles auteur de travaux sur le travail distance et l insertion des NTIC dans le travail G RARD BLANC ancien l ve de l Ecole Polytechnique et ing nieur civil des t l communications directeur d tudes Eurotechnopolis Institut auteur d tudes sur l utilisation et la prospective des t l communications et sur le travail distance participation plusieurs ouvrages collectifs dont Intelligence for development An inquiry into the role of the knowledge industry Berg Pub Oxford 1987 co auteur avec Nicolas J quier de La technologie appropri e dans le monde une analyse quantitative OCDE 1984 NICOLAS B HLER vice pr sident de Leroy Consultants senior partner du Groupe Bossard co auteur avec Jean Christian Fauvet de La sociodynamique du changement Ed d Organisation 1992 CHANTAL CUMUNEL secr taire g n ral de la CGC vice pr sident de l APEC Conseiller Economique et Social et pr sident de la commission sp ciale du Plan
164. d Insertion de la r gion Rh ne Alpes de l UREI Midi Pyr n es ou de KLEM Montrouge cit e dans notre premi re histoire Ces projets visent en g n ral favoriser la cr ation d activit s d insertion en proposant aux entreprises et pour commencer aux entreprises d insertion et autres associations interm diaires des services d archivage lectronique de saisie de documents de mise en page de comptabilit voire de banques de donn es distance Ils s appuient galement sur les d localisations des grandes entreprises et les efforts d ploy s pour endiguer l exode rural Le t l travail est en train de modifier le lien contractuel de l homme dans son univers de travail Amen proposer ses comp tences plus que sa disponibilit et son all geance une entreprise l individu devient prestataire de services Encore une fois le mariage de l informatique et des t l communications rend possible la gestion autonome de la condition de travailleur ind pendant ou du statut d entreprise individuelle A l instar des centres de services partag s des campus virtuels vont permettre chacun d obtenir l information en temps voulu et sur son lieu de travail Cr atrices d emplois ces activit s vont favoriser galement l insertion de ceux qui ne peuvent suivre des horaires de travail classiques C est le cas des handicap s physiques ou moteurs mais c est aussi le cas des adultes qui gardent un enfant ou un parent gravement malade
165. de multiplier les occasions de travailler et de se former distance Le taux d quipements en micro ordinateurs va devenir un indicateur d avanc e sociale et conomique d un pays Bient t 20 des m nages europ ens disposeront d un ordinateur personnel la maison alors que d j plus de 70 des cadres fran ais se servent d un micro ordinateur pour exercer leur m tier 23 Les nomades lectroniques deviennent progressivement des t l consommateurs avertis des r seaux de services valeur ajout e RS VA style Compuserve Internet ou encore Geisco Easy Claim aux Etats Unis Un r seau de t l traitement informatique qui est utilis par les m decins pour leurs demandes de remboursement Il permet ces derniers devenus t l travailleurs de remplir leurs demandes de remboursement depuis leur terminal de bureau ce qui limine bien des retards et des erreurs Selon un rapport du DTI Department of Trade and Industry en Angleterre le potentiel de transaction en mode de travail coop ratif en micro ordinateurs est consid rable en 1995 60 des 100 millions de micro ordinateurs dans le monde seront connect s un r seau Pour le cabinet d tude Yankee Group le march des services en ligne atteindra 9 millions d abonn s aux Etats Unis augmentation de 30 en 1995 en r alisant un chiffre d affaires de 1 4 milliard de dollars En vue de pr parer les futures autoroutes lectroniques de nombreux prestataires vont d velopper
166. de son efficacit pour ne pas dire de sa cr dibilit L ampleur des probl mes sociaux r soudre l tendue des besoins financiers l affirmation des individualismes manant de l entreprise ou de l individu la mont e de l ins curit la concentration de la population dans les zones urbaines l exacerbation des droits la perte du sens des obligations sont autant de r alit s qui attestent de la perte de pertinence d un fonctionnement qui n a pas su g rer la centralisation des politiques et la d centralisation des pouvoirs Alors m me que son co t ne cesse de s accro tre le social s miette g n re l exclusion provoque la perte d identit collective nationale Dans le m me temps plus le mouvement s acc l re plus la soci t en appelle la solidarit et affirme sa volont de coh sion et moins les citoyens adh rent la valeur de la d marche L r side le risque de la dissolution sociale dans une perception personnelle des r alit s entra nant la recherche de syst mes individuels de d fense Cela est tout aussi vrai du citoyen que de l entreprise Pour surmonter ses contradictions et ses paradoxes la soci t doit s attacher redonner du contenu aux valeurs de coh sion et de solidarit ce qui implique qu elle s oblige y recourir bon escient et non les utiliser comme seule justification de d cisions qui se traduisent le plus souvent par une ponction financi re suppl mentaire et non par l am
167. des difficult s Comme Jean No l Gorge d Andersen Consulting le remarque on peut faire des mesures au niveau de l entreprise pour une application Mais une consolidation au niveau macro conomique est quasiment impossible 8 les impacts n gatifs des NTIC sur l emploi s av rent tr s inf rieurs aux pr visions 46 Louis Chauvel Dynamique des attitudes et opinions l gard des NTI la peur des technologies Colloque du Futuroscope Poitiers d c 1993 47 Luc Fayard Le d bat informatique emploi productivit ler d bat Vers une red finition des emplois Q1 Informatique 15 10 93 48 Luc Fayard Le d bat informatique emploi productivit 2 me d bat la rentabilit de l informatique Un outil de productivit aux effets mesurables 01 Informatique 15 10 93 En vue d tudier et mesurer les effets sur les emplois de l usage de l informatique un groupe d experts r uni dans le cadre du programme europ en FAST a proc d l examen attentif de plus de quatre cents rapports europ ens r dig s entre 1987 et 1990 consacr s l impact des nouvelles technologies sur l emploi Les conclusions montrent que les effets n gatifs sur l emploi s av rent tr s inf rieurs ce qu avaient pr vu les analyses ant rieures De plus les entreprises qui n ont pas eu recours aux nouvelles technologies ont globalement supprim plus d emplois que celles qui ont proc d leur modernisation La source la plus compl te de pr
168. des communications la notion de subordination dans les conditions de travail change elle aussi de nature De nouveaux modes de management s imposent lesquels g n rent de nouvelles formes de contraintes Avec le d veloppement des moyens de communication mobiles les crit res classiques de la subordination qui taient la surveillance de la pr sence physique et le contr le du temps de travail clatent En m me temps ils d veloppent une nouvelle obligation celle de la t l disponibilit qui donne l astreinte un caract re plus omnipr sent La t l disponibilit entra ne alors trois cons quences Tout d abord elle place le salari dans une situation effective de subordination puisque la carence de r action rapide peut tre assimil e une faute professionnelle Ensuite elle d place la c sure entre vie professionnelle et vie priv e entre travail de jour et travail de nuit Enfin elle rend sans objet la pr sence physique dans l entreprise comme caract re identifiant du contrat de travail Dans ces conditions le postulat de l in galit dans la relation contractuelle de travail conserve toute la pertinence de son fondement Certes celui ci a pu tre branl devant l volution extr mement rapide du salariat Mais aujourd hui force est de constater que la subordination n a pas disparu Elle a pris une autre forme plus subtile plus diffuse dont les entreprises et les cadres doivent prendre conscience La noti
169. diations r aliser des simulations chirurgicales et certains avec plus d audace et de p n tration reculent les fronti res de la chirurgie t l robotique Le colonel Rick Satava docteur en m decine pour l US Army est aujourd hui chirurgien et chercheur pour l ARPA Certains l appellent robodoc Il pr tend que la chirurgie t l robotique pour les victimes de traumatismes est la r ponse au probl me de la fameuse heure pr cieuse si un patient r ussit rester en vie une heure avant de recevoir les soins hospitaliers ses chances de survivre augmentent consid rablement Si des t l robots chirurgicaux munis d yeux d oreilles et de mains capables de manier le scalpel stationnent sur les champs de bataille ou le long des autoroutes il devient possible pr tend Rick Satava d effectuer extr mement rapidement des soins chirurgicaux sur des victimes de traumatismes Un t l robot manipul par un chirurgien tranquillement install dans un bunker reli par visiocasque aux organes sensoriels et manipulateurs du robot bride une art re et maintient le patient en vie suffisamment longtemps pour attendre l arriv e d une ambulance Rick Satava m a montr des bandes d op rations r elles de t l chirurgie sur des cadavres Les robodocs sauveraient des vies La premi re retomb e de la r alit virtuelle a t l arriv e de la guerre virtuelle Pendant la guerre du Golfe la limitation des photographies d actualit aux ex
170. don d crit deux exp riences individuelles v cues et analyse les r sultats d un concours d id es sur le r le des NTIC au service de l insertion socioprofessionnelle Le secteur de l insertion par l conomique fait office de v ritable laboratoire social qui explore les voies de l conomie solidaire et aide les individus redevenir autonomes L ENTREPR SE ET L EMPLOI G RER DES R SEAUX DE COMPETENCE par Nicolas B hler Au fil des ann es 80 le salari est devenu avant tout un co t qu il faut r duire Une crispation g n rale sur l emploi caract rise aujourd hui l ensemble du monde conomique Qu il s agisse de ceux dont l emploi a t supprim de ceux qui craignent pour le leur des chefs d entreprise emp tr s dans leurs plans sociaux et leur r glementation kafka enne des ANPE et autres ASSEDIC mis en demeure de remplir des missions impossibles et des politiques taraud s par les ch ances lectorales l emploi ou plut t le ch mage est devenu le cancer de la vie des fran ais Tout le monde semble frapp d une sorte de fatalit crispant chacun dans un immobilisme contrit personne n embauche et m me les ch meurs on dit demandeur d emploi pour tenter de conjurer le sort et les tudiants en viennent trouver cela presque normal On peut tenter quelques explications Tout d abord ce march chappe en fait toute logique de march englu qu il est dans un tau de contraintes administratives
171. du Conseil Economique et Social auteur de Lettre urgente aux cadres qui en ont ras le bol Maxima 1993 DENIS ETTIGHOFFER pr sident fondateur d Eurotechnopolis Institut ancien directeur du d veloppement des NTIC pour Bossard Consultants consultant en management et organisation auteur de L entreprise virtuelle ou les nouveaux modes de travail Odile Jacob 1992 et de Le bureau du futur les centres d affaires et de services partag s Dunod 1994 HUGUES de JOUVENEL d l gu g n ral de Futuribles International directeur de la revue Futuribles auteur notamment de La soci t fran aise l horizon 2010 Ed Syros coll Futuribles 1994 PIERRE L VY philosophe professeur l Universit de Paris 8 auteur notamment de L intelligence collective La D couverte 1994 Les arbres de connaissance en collab avec Michel Authier La D couverte 1992 Les technologies de l intelligence L avenir de la pens e l re informatique La D couverte 1990 La machine Univers Cr ation cognition et culture informatique La D couverte 1987 J R ME ODDON g rant d Emploi Service D veloppement directeur d tude Eurotechnopolis Institut BERNARD PERRET ancien l ve de l Ecole Polytechnique administrateur de l INSEE rapporteur g n ral du Conseil Scientifique de l Evaluation 2 2 co auteur avec Guy Roustang de L conomie contre la soci t affronter la crise de l int gration so
172. du travail de demain A la fois g n ratrice et consommatrice de l homme polyactif auquel elle va donner ses lettres de noblesse elle dotera l entreprise d une r elle capacit d adaptation crit re de succ s majeur un environnement dont la vitesse du changement n a pas fini de nous tonner Elle donnera l individu la capacit et l habitude de g rer de mani re plus autonome et responsable l entreprise de soi Cette logique va s accompagner de la disparition progressive des grandes ruptures qui jalonnent nos vies professionnelles celle de la fronti re emploi non emploi par le d veloppement de la polyactivit et le cumul de plusieurs statuts professionnels celle de la dichotomie activit retraite qu il deviendra indispensable de casser partir de 2005 faute d argent pour financer les retraites celle plus modeste de la s paration temporelle formation activit professionnelle Tout cela s interp n tre de plus en plus dans le temps et dans l espace pour finalement conduire une entreprise flux une entreprise r seau en perp tuel changement dans laquelle seuls les hommes et les relations qu ils tissent entre eux sont r ellement porteurs de stabilit Un juste retour des choses UNE NOUVELLE APPROCHE DE LA COH SION SOCIALE FACE AUX MUTATIONS DU TRAVAIL par Chantal CUMUNEL En cette fin de si cle notre soci t vit d tranges paradoxes qui traduisent sa complexe volution et
173. ductivit faute de croissance Baisser par des licenciements le co t de la masse salariale n est pas sans danger pour l quilibre de l entreprise Les entreprises confondent les objectifs et les moyens pour y parvenir le r el probl me r soudre est la r duction du co t des salaires Le licenciement n est qu une des solutions pour y parvenir Toute action de productivit inappropri e pr datrice induit un risque syst mique de perte de mati re grise Les d g ts occasionn s dans le syst me par les licenciements massifs ne sont pas uniquement de type bureaucratique ou administratif L entreprise alt re galement son capital immat riel qui se compose entre autres de ses savoir faire de ses relations sociales de son organisation ce qui quivaut une perte de substance vive Des dirigeants polluent ainsi le terrain conomique et social sur lequel ils exercent leurs activit s en cr ant un risque de divorce entre l entreprise et la soci t Un article paru dans la revue de l Institut de recherches conomiques et sociales IRES sur l volution du taux de marge dans l industrie entre 1983 et 1988 a montr que l volution des 15 Une entreprise dans le labyrinthe propos recueillis par Sophie Lannes L Express 7 10 1983 16 Anne Kocinski Le vrai poids de vos charges L Entreprise novembre 1991 salaires tait ind pendante des performances sp cifiques de chaque secteur 7 L id e r pandue selon laquelle la progress
174. e Dans Une soci t sans cole il pr conise que l ducation prenne beaucoup plus la forme d changes entre gaux et passe par l interm diaire de r seaux Les qualit s ou propri t s de l ducation conviviale non hi rarchique galitariste pr n e par Ivan Illich ont t associ es aux yeux du public aux moyens utilis s aux outils ou la forme d organisation les r seaux qu il envisageait pour y parvenir Le r seau t l phonique nous a fait entrer dans la communication un un la messagerie lectronique nous ouvre la potentialit de la communication de tous tous La culture r seau est porteuse de promesses mais elle n est pas donn e Elle n cessite d abandonner le r ve de tout contr ler Proclamer la culture r seau dans ses dimensions ses aspects et sa diversit l organiser ensuite mat riellement pour construire de nouvelles pratiques et forger des mentalit s qui s adapteront l avenir tels sont les points de passage oblig s d un changement de paradigme d organisation et de travail encadr sur les travailleurs ind pendants La p riode 1979 1990 a vu s inverser la tendance s culaire au d clin du travail ind pendant dans de nombreux pays de l OCDE tout particuli rement en Belgique Finlande Irlande Nouvelle Z lande Royaume Uni et Su de Les travailleurs ind pendants se concentrent de plus en plus dans les emplois de service s adaptant aux volutions Les statistiques officielles d n
175. e Nous aurons l la d monstration d une boucle sociale dont la dynamique fonctionnera sur des allers et retours entre le particulier et le g n ral entre le local et le national La deuxi me forme de n gociation suscitera le tripartisme car elle aura la capacit d gager des solutions acceptables et quilibr es pour la soci t Elle s imposera tout simplement parce que les actions imaginer d couleront de choix de soci t et parce que leur mise en oeuvre obligera des approches concert es et transversales entre les d cideurs et les gestionnaires tout la fois politiques et sociaux La s paration du politique et du social s estompera dans certaines situations Il n est pas alors absurde de penser que demain des n gociations s ouvriront entre les partenaires sociaux et les conseils r gionaux dans des domaines faisant appel des croisements de financement comme pour la formation professionnelle apprentissage et alternance De m me des n gociations s engageront entre les partenaires sociaux et les collectivit s territoriales dans les domaines de l emploi notamment pour structurer l offre et la demande des emplois de la qualit de vie r pondant des besoins collectifs et d finir leur financement Toutes ces volutions d pendent de notre volont de les initier et de les organiser Tisser de nouvelles solidarit s suppose de savoir s enrichir du pass pour construire l avenir d tre capable de se contenter du
176. e elle atteint seulement 2 dans les services divers marchands les services de sant marchands 2 3 les tudes conseil et assistance 2 3 et le BTP 2 6 Dans tous les autres secteurs elle est comprise entre 3 et 8 La part des pr teurs est li e l endettement de l entreprise et au montant des taux d int r t Depuis le d but des ann es 80 les taux d int r t ont augment en partie cause des risques d inflation et en partie en raison de leur extr me volatilit accentu e par toutes les innovations imagin es par les financiers et par la m fiance de ceux ci vis vis de la solvabilit des emprunteurs Actuellement la faiblesse de l inflation augmente le co t r el de l argent La part des pr teurs risque fort de continuer augmenter dans les prochaines ann es au d triment des actionnaires La part de l entreprise L entreprise r int gre une partie de la valeur ajout e dans son budget pour l exercice suivant et les investissements venir La location de biens de consommation 37 8 les activit s annexes des transports 28 9 les min raux divers 24 7 la distribution d eau et de chauffage urbain 23 3 le lait 21 8 et les transports routiers 20 4 ont revers plus de 20 de leur valeur ajout e dans l entreprise elle m me Le transport a rien est le seul secteur qui ait puis massivement dans ses r serves 11 7 Avec le cuir 1 2 il se trouve tre un des deux seuls secteurs inf ri
177. e gestion domestique Il acheta galement un lecteur de CD Rom pour y installer une encyclop die qu un diteur sp cialis dans la vente domicile lui avait vendue Georges pris alors des responsabilit s croissantes dans une association de son quartier pour aider des jeunes s en sortir Il n avait jamais eu d enfants et trouvait l un moyen de se rendre utile pour cette g n ration qu il avait souvent c toy e lorsqu il tait encore errant Son exp rience sonnait juste aupr s de ces jeunes qui voyaient dans son parcours un espoir pour leur avenir Il rencontra dans ce contexte un r seau d acteur pour l emploi et l insertion Raid Emploi constitu en association de personnes Avec elles il s initia aux diff rents dispositifs d aide et comprit le r le des uns et des autres dans la lutte contre l exclusion Pour le compte de son association il b tit un projet de cr ation de R gie de Quartier permettant de cr er quelques emplois Il utilisa un logiciel de comptabilit et se fit aider par un membre de Raid Emploi pour laborer un premier compte d exploitation pr visionnel Avec l appui du charg de mission insertion de l office des H L M il put d celer parmi les habitants du quartier ceux qui pouvaient tre int ress s et concern s par un emploi dans la cit Il fit galement appel Raid Emploi pour trouver un organisme professionnel capable de proposer une formation sur les services aux particuliers dans les quartiers e
178. e aux NTIC la production peut s loigner le service se rapprocher En fait on d couvre que les conomies d chelles en mati re d investissements notamment immat riels sont d sormais dans les r seaux lectroniques Ce qui va contribuer une progression spectaculaire du travail en groupe et distance Un ph nom ne qui va d stabiliser profond ment le monde du travail et les organisations traditionnelles en obligeant d abord les entreprises s installer dans les r seaux ensuite repenser fondamentalement leur mode de fonctionnement et l emploi de leurs ressources humaines Faute de pouvoir traiter l ensemble de ces ph nom nes nous nous int resserons trois aspects des transformations des structures conomiques et du red ploiement des emplois Les entreprises en s installant dans les r seaux vont optimiser l utilisation de leur r seau de comp tences et privil gier l achat de services plut t que l embauche Les entreprises vont utiliser de fa on croissante les r seaux lectroniques les logiciels de communication et les outils favorisant les moyens de travailler ensemble et distance pour tre efficaces Nous allons assister au d veloppement prodigieux d une nouvelle g n ration de t l travailleurs les nomades lectroniques qui utiliseront avec les r seaux des formes de r gulations sp cifiques en mati re d emploi Les entreprises du XXI me si cle s installeront dans les r sea
179. e de services rendus Une mutation indispensable pour devenir un des membres d une communaut virtuelle un de ces millions de networkers Nomades lectroniques qui vivent et travaillent voyageurs immobiles gr ce aux r seaux lectroniques en s organisant en p les en r seaux plut t de comp tences puissants Des r seaux de corporations professionnelles qui auront un jour sans doute une grande influence sur l conomie d une r gion Un ph nom ne favoris par une industrialisation croissante des services comme l claire bien Bernard Perret qui pr voit une baisse spectaculaire du co t des services propices une nouvelle croissance conomique l acc s de nouveaux besoins marchands non encore satisfaits sans croire pour autant une r activation des m canismes conomiques propice au plein emploi Howard Rheingold sp cialiste de la r alit virtuelle imagine lui les cons quences de la mutualisation croissante des hommes au travail avec les machines simuler le r el Le partenariat homme machine fera du travailleur du XXI me si cle un symbiote interactif en r seau Son intelligence sera branch e sur celles d autres hommes ou avec des savoirs humains incarn s dans des ordinateurs formant de gigantesques communaut s virtuelles Elles inventeront une nouvelle cit en modifiant les r les de la sph re publique Un document fascinant sur les transformations op ratoires du travail Pourtant c est le p
180. e dollars soit l quivalent de la totalit de leur capital cette date Les experts financiers de Salomon Brothers estiment que les frais des banques am ricaines en automatisation repr sentent jusqu 25 des co ts de fonctionnement hors int r ts proportions qui ont doubl en dix ans entre 1980 et 1990 En France les banques ont effectu des d penses lourdes pour leur informatique Le total des budgets informatiques des banques se situe entre quinze et vingt milliards de francs soit 15 du total des d penses informatiques fran aises Elles ont mis sur la technologie et leurs investissements informatiques qui s l vent 36 du total des investissements et sont proportionnellement les plus lev s d Europe Dans l industrie automobile les investissements en informatique ont atteint 0 9 du chiffre d affaires en 1990 Chez Renault les investissements d 1 8 milliard de francs ont repr sent 1 5 du chiffre d affaires soit un peu plus proportionnellement que la moyenne de ses concurrents G rard Th ry directeur de l informatique et de l organisation en 1991 d crit le potentiel informatique de l entreprise dans le groupe 1200 personnes ont en charge le d veloppement d applications et la gestion des centres de t l traitement L outil informatique est d j largement diffus dans la branche Renault Automobiles En tout 2700 personnes sont directement impliqu es dans l informatique Nous disposons de 22000 terminaux mi
181. e en cause l organisation des ateliers et les relations de production avec le monde ext rieur Les dirigeants des entreprises ont rencontr des difficult s qui les ont eux m mes surpris identifier et comprendre le processus du travail automatiser Ils ont eu distinguer entre le travail prescrit la t che et le travail r el l activit Ils ont pu en mesurer l norme d calage Aujourd hui des cadres dirigeants et des chercheurs reconnaissent qu il existe un point d quilibre dans la m canisation des ateliers un degr qui varie selon chaque cas Gr ce une utilisation mesur e de l automatisation l entreprise fait des conomies gagne de la place et minimise les pertes de productivit Une automatisation excessive au contraire risque de compliquer l adaptation technique des cha nes de montage lors de l introduction de nouveaux mod les Le directeur de l usine Honda de Suzuka l exprime clairement on n essaie plus d automatiser la 69 P Choffel P Cuneo et F Kramarz Des trajectoires marqu es par la structure de l entreprise Economie et statistique n 213 septembre 1988 70 Ne remettons pas plus tard les efforts de productivit propos de Jean Gandois recueillis par Caroline Brun et Eric Walther Capital mars 93 71 Sylvie Bommel op cit cha ne pour qu elle s adapte au mod le produit on fait de plus en plus correspondre le mod le ce que sait faire la cha ne automatis e La derni re chose q
182. e interm diaire Celle ci proposait aux RMIstes des heures de travail aupr s des particuliers et m me parfois pour le compte d entreprises Il pensait que c tait un bon d but car sans oser l avouer aux autres il craignait de ne pouvoir tenir un vrai poste de travail dans une entreprise Il y avait maintenant si longtemps L entretien avec le responsable de l association interm diaire conclut qu il tait pr f rable de le faire travailler dans un premier temps en travaux de d m nagement et de petit bricolage pour des particuliers Il apprit notamment que cette association tait reli e au programme Coup de Main du Coeur qui lui permettait de recenser ce genre de demande de services partout en France et notamment par l interm diaire d une cha ne d hypermarch s sp cialis e dans le bricolage Coup de Main du Coeur utilisait ensuite un serveur Minitel pour centraliser puis redistribuer ces offres aux associations les plus proches L association ne tarda pas lui proposer sa premi re mission La deuxi me et les suivantes s encha n rent aussi rapidement Envoy dans un premier temps pour d barrasser un grenier Georges fut rapidement appr ci pour sa dext rit dans la r paration de fortune Ainsi il tait r guli rement choisi pour des missions polyvalentes qui n cessitaient autant de la force que des aptitudes aux petits bricolages Georges reprit confiance en lui Il tait s r maintenant de vouloir s en sortir La Boutique E
183. e par exemple celui de l exercice du droit de gr ve ou en mati re d hygi ne et de s curit Dans ces deux domaines la tendance vise responsabiliser le salari la notion de subordination ne le d gageant pas d une obligation de respecter un environnement Du reste en cas de violation des r gles il est susceptible de se voir poursuivre directement et personnellement sur le terrain p nal A cet gard la l gislation concourt cette volution En effet la loi du 31 d cembre 1991 qui transpose en droit fran ais la directive communautaire en mati re d hygi ne et de s curit affirme sans ambigu t que le salari a une obligation personnelle de veiller sa propre s curit comme celle de ses coll gues Ainsi la th se selon laquelle la notion de subordination d responsabilise le salari tend elle s att nuer Il est vrai que la conception liant subordination et d responsabilit du salari surtout au plan civil prenait tout son sens dans une organisation taylorienne reposant sur une structure tr s hi rarchis e Or l organisation intelligente qui se veut respectueuse des libert s soucieuse d un management efficace gr ce l adh sion un projet attentive une utilisation optimale des comp tences d veloppe obligatoirement de nouvelles exigences professionnelles initiative autonomie responsabilit adaptabilit Le salari se trouve ainsi plac dans un autre rapport son travail et dan
184. e partager les frais fixes Jusqu o peut on aller en mati re d externalisation pour que l entreprise existe encore en tant que telle A terme quelles activit s conservera t elle Que lui restera t 1l d essentiel Sans doute la gestion des comp tences Serge Vigier directeur de la qualit d IBM France affirme ce propos La valeur de notre r seau reposera sur les comp tences dont il dispose Peut tre que la gestion des comp tences restera la derni re activit d IBM Aujourd hui la diss mination fonctionnelle de l entreprise se renforce avec sa dispersion spatiale Les grandes entreprises multiplient les implantations dans le monde afin de se rapprocher de leurs march s et passent outre les fronti res physiques et administratives L entreprise industrielle dans sa forme actuelle c est dire une localisation de gens qui n apportent pas leurs outils mais qui trouvent sur place des instruments de travail un lieu de travail avec un objet de travail est finalement un ph nom ne r cent qui remonte tout juste plus de deux si cles L entreprise n a pas tout le temps exist il n y a aucune raison qu elle continue de se maintenir sous la forme qu on lui conna t actuellement La productivit de ces grandes entreprises clat es repose d sormais sur celle des r seaux sur lesquels elles s appuient pour fonctionner Dans un r seau v ritable r servoir d id es chacun puise ce dont il a besoin en mati re de produits
185. e progress voir graphique ci dessous et le ch mage a tripl La cr ation d emplois par unit de PIB a de fait diminu par comparaison avec la p riode ant rieure Un deuxi me constat venant d ailleurs pour une part conforter le premier peut tre fait en regardant ce qui s est pass lors de l embellie des ann es 1988 1989 durant lesquelles la croissance conomique a d pass les 3 5 que le Commissariat G n ral du Plan estime n cessaire pour r duire le ch mage il y a eu durant cette p riode cr ation d emplois mais simultan ment le nombre de demandeurs d emplois a augment plus fortement en raison des perspectives plus favorables de sorte que finalement le ch mage n a gu re diminu Tout le monde s accordera ais ment pour dire qu un regain de croissance conomique durable serait minemment bienvenu et faciliterait consid rablement les choses Mais les opinions divergent sur la probabilit d un retour rapide une croissance forte et durable ainsi que sur son contenu en emplois et sur l estimation des demandeurs d emploi potentiels qui aujourd hui ne sont m me pas inscrits l ANPE L INDUSTRIALISATION DES SERVICES ENJEUX ET PERSPECTIVES par Bernard PERRET L accroissement du poids des services est l un des traits majeurs de l volution conomique des pays d velopp s au cours des derni res d cennies Bien qu il s agisse premi re vue d un ph nom ne positif synonyme d am lioration de l
186. e social ne rel ve pas seulement d une logique d assistance mais qu au contraire il porte en lui une dimension conomique et assure la citoyennet alors le contenu de la coh sion et de la solidarit justifie un effort de chacun et la participation de tous Dans cette approche la place de l entreprise est loin d tre n gligeable Certes sa finalit premi re est la cr ation de richesses Pour autant concentrer le r le de l entreprise sur cette seule et unique finalit proc derait d une analyse incorrecte et incompl te Nous serions alors devant ce paradoxe d une conomie qui s enrichit et de citoyens qui s appauvrissent L intervention de l Etat s accentuerait sa politique redistributive serait renforc e sa dimension providence serait intensifi e mais son efficacit r soudre les probl mes diminuerait Les d cisions de l entreprise influent sur son environnement C est pourquoi ses responsabilit s ne s arr tent pas ses portes ceci d autant moins qu en interface de sa r habilitation elle a acquis peut tre sans la rechercher une fonction structurante de notre soci t Espace social d terminant en ce qu elle apporte d identit d int gration de sociabilit et de stabilisation l entreprise s impose de fait partenaire conomique et acteur social Ces deux aspects ne sont pas que compl mentaires ils s interp n trent Trois probl mes se posent simultan ment la soci t la protection sociale l emploi
187. earboard mis en sc ne par NTT illustre bien ce type d application de la co pr sence Le clearboard est un tableau sensible de verre transparent qui remplace l cran d une t l vision gr ce des cam ras de type visioconf rence qui retransmettent l image sur des miroirs sans tain les utilisateurs ont l impression que leur vis vis est derri re le tableau Chacun des participants tant face face ils peuvent dessiner sur leur c t du tableau respectivement pour se voir et travailler ensemble bien que s par s par des centaines de kilom tres NTT pense mettre au point bient t un tableau g ant qui permettra les r unions de travail plusieurs Philippe Qu au responsable des programmes Imagina r sume bien l enjeu du t l travail en mode virtuel Imaginez deux concepteurs l un Paris l autre Boston qui travaillent sur la m me maquette de voiture ils vont pouvoir se retrouver autour de la carrosserie repr sent e en haute d finition tourner autour montrer ce qu ils veulent changer se parler Et ce qui est incroyable c est que cela peut se faire par le r seau du t l phone Ces d veloppements prendront sans doute une vingtaine d ann es avant d avoir une pr sence significative c est dire demain au niveau d une nation Pour l imm diat le travail en groupe et distance se heurte encore aux habitudes culturelles et l organisation d entreprises encore assez peu virtuelles c est dire faiblement coop
188. ecteurs selon la proximit de leurs performances il parle ainsi de secteurs dynamiques de secteurs interm diaires des biens d investissement et de secteurs r cessifs Les secteurs dynamiques sont essentiellement ceux de la chimie chimie de base parachimie et pharmacie deux secteurs repr sentatifs de la modernit informatique et quipement m nager et ceux des biens interm diaires qui semblent avoir relev avec succ s le d fi des nouvelles technologies sid rurgie papier carton mati res plastiques et caoutchouc Dans ces secteurs forte croissance gains de productivit am lioration de la rentabilit effort d investissement se renforcent mutuellement Ils occupent l exception de la sid rurgie le quadrant inf rieur gauche du graphique A l autre bout de l chelle les secteurs r cessifs apparaissent relativement homog nes Pour les 2 3 ils correspondent au textile habillement et aux industries traditionnelles du cuir de la chaussure du bois et de l ameublement auxquels il convient d ajouter des secteurs traditionnellement forts de l industrie fran aise construction a ronautique mat riel de manutention et construction navale actuellement en perte de vitesse Ils sont situ s l exception de l ameublement et des chaussures dans le quadrant sup rieur droit du graphique Le grand secteur des biens d investissement dont le mat riel lectrique pr sente l arch type se trouve en g n ral dans la moyenne
189. ection sociale repose sur deux piliers principaux d un c t l emploi con u comme tant un emploi plein temps dur e ind termin e pour tous or ce mod le d emploi est en voie de disparition d un autre c t la famille con ue sur un mod le unique caract ris par un couple uni une fois pour toute donnant naissance et levant en son foyer un ou deux d faut de trois enfants qui eux m mes ne quitteraient le domicile familial que pour cr er un foyer identique Or nous assistons une tr s forte diversification des formes d emploi et des structures familiales parent isol divorce concubinage Et pour compliquer le tout le m me individu risque fort au cours de son existence de passer d un emploi l autre d une structure familiale l autre La conjonction de ces deux ph nom nes contribue accro tre la complexit sociale une diversit de situations que les organismes charg s de la gestion de nos r gimes sociaux est incapable de prendre r ellement en compte de sorte d ailleurs que certaines prestations sont vers es des personnes qui n y ont pas droit et inversement Enfin il faut consid rer l volution des valeurs notamment la mont e de l individualisme et le reflux des valeurs de solidarit ainsi que le d clin des structures repr sentatives notamment des organisations syndicales dont le r le est loin d tre n gligeable dans la gestion paritaire voi
190. elle de grosses entreprises industrielles dont le bilan comptable est 10 fois plus lourd Mais ce qui est vrai pour l valuation financi re l est encore plus quand on s int resse au management Ce qui appara t aujourd hui d terminant dans la performance d une entreprise op rant dans un environnement de plus en plus turbulent n est ce pas essentiellement la mobilisation de son personnel vers des enjeux partag s ou sa comp tence comprise comme la conjugaison d une ma trise globale des caract ristiques de son secteur d activit et d une excellence professionnelle des personnes tous les niveaux ou encore son identit son image qui lui permettent la fois d attirer les meilleurs et de donner plus confiance ses clients Plus encore son potentiel de changement sa flexibilit c est dire au fond sa capacit s adapter en permanence des v nements d une nature de moins en moins pr visible conditionne son niveau de performance et le plus souvent sa p rennit Ainsi devient 1il imp rieux de changer de perspective il faut accepter la complexit de l entreprise immat rielle incertaine impalpable parfois pour convenir qu au bout du compte c est l Homme qui est l essentiel La comp tence des personnes le retour l essentiel Le capital comp tence de l entreprise constitue sa principale ressource strat gique Consid r e comme un ensemble de savoirs et de capacit s d action modul s par la volont
191. elle de l Union Europ enne largement fond e sur le couple franco allemand De toute vidence les Etats Unis ont perdu le r le conomique pr pond rant qui tait le leur Leur part dans le Produit National Brut des principaux pays industriels comme dans le commerce mondial n a cess de d cliner depuis trente ans leur d ficit commercial et leur endettement n ont cess de s aggraver Mais force est malgr tout de constater que sur un plan politique les Etats Unis exercent en ce d but des ann es quatre vingt dix un leadership sans partage sur le monde et que sur un plan conomique une restructuration profonde de son appareil de production a t r alis e avec succ s les entreprises ayant au passage sensiblement am lior leur comp titivit sur le march mondial voir le fantastique redressement de General Motors Ford et Chrysler En outre Bill Clinton affirme clairement vouloir s attaquer aux probl mes sociaux qui rongent l Am rique et renouer avec les grands travaux d laiss s par une conomie qui fut domin e par la sp culation fonci re au d triment des investissements long terme A l oppos les performances du Japon comme celle de l Allemagne ont forc l admiration au point que nombre d analystes ont cru pouvoir pronostiquer qu il deviendrait et le Bassin Pacifique dans son ensemble le nouvel picentre de l conomie monde Il est vrai qu avec un taux de croissance exceptionnellement
192. elle responsabilit sociale de l entreprise va merger celle de garantir l employabilit de ses salari s C est dire d adapter en temps r el leur niveau de professionnalisme Il est parfaitement normal que pour des raisons de comp titivit une entreprise se s pare d un certain nombre de gens Par contre 1l sera de sa responsabilit de remettre sur le march du travail des personnels op rationnels Un imp ratif pour de nombreux m tiers o la comp tence n cessaire rend les hommes plus difficilement interchangeables qu autrefois On peut en conclure sans grand risque que dans les 20 ans venir nous constaterons le r le croissant des organismes priv s dans la r gulation de l utilisation des ressources de comp tence Ils seront sans doute financ s directement par les entreprises qui auront compris que c est une bonne fa on de pr server la flexibilit de leurs ressources humaines et de leur masse salariale sans pour autant que leurs personnels soient t tanis s d effroi par une prochaine charrette ou que les meilleurs l ments s chappent la premi re alerte Surtout une poque o l emploi de la mati re grise devient pr pond rant mais aussi o un emploi en dur est une obsession qui stratifie dangereusement les corps socioprofessionnels Les dirigeants d entreprises marqu s par les syndicats qui ont peur les uns et les autres de prendre des initiatives dans un cadre structurellement diff rent devront
193. elle richesse une nouvelle puissance pour des groupes de gens plus nombreux et plus vastes peuvent tre construits Un moyen de communication interactif en r seau de tous tous permet de vastes groupes de gens de communiquer r ellement avec d autres vastes groupes de gens Dans les moyens de communication de masse de un tous tels un journal ou une station de t l vision un petit nombre de gens utilisent une technique co teuse pour diffuser de l information un grand nombre de gens Les reporters r dacteurs en chef producteurs et propri taires de ces m dias s lectionnent et d terminent quelle information le grand public verra ou lira et quelle information il ne verra pas ou ne lira pas Les moyens de communication de masse sont habituellement centralis s Pour prendre le contr le d un tel moyen de communication il faut beaucoup d argent 129 en informatique cet adjectif d signe habituellement tout mat riel ou logiciel cr par un fabricant et utilisable seulement sur ses appareils il tire un revenu de sa revente d autres fabricants pour que ceux ci puissent connecter leurs appareils aux siens pour acheter du temps d antenne ou de l espace moins qu une division de parachutistes ne s empare du centre de diffusion Avec un ordinateur un modem et une ligne t l phonique tout individu devient diteur et tout ordinateur de bureau une station de diffusion De larges groupes de gens diss min s sur de va
194. elui des pays en d veloppement 10 7 Ce petit mod le conclut il donne finalement une id e de l importance des pressions qui vont s exercer dans les ann es qui viennent Une organisation du travail repenser L automatisation et l informatisation exigent une r flexion pr alable sans laquelle des exc s deviennent plus co teux que les gains escompt s Les gains l usage viennent bien plus de l organisation renouvel e engendr e par un changement de perspective que de la seule introduction des nouvelles technologies L informatique qui se situe plut t dans une logique de coop ration devait sonner la mort du taylorisme Beaucoup de patrons fran ais restent encore attach s une vision taylorienne de l industrie o la main d uvre constitue une lourde une charge financi re Or il a t d montr de fa on convaincante depuis plusieurs ann es que les entreprises qui s en tiennent aux vieux principes tayloriens de d qualification obtiennent g n ralement des r sultats tr s d cevants6 Les PME de haute technicit dot es d un personnel suffisamment qualifi ont r ussi acc der de nouveaux march s ext rieurs qui ont remplac le march national Les grandes entreprises qui ont renonc totalement ou en grande partie la d qualification des ouvriers inh rente au fordisme ont r ussi limiter les suppressions d emplois Cela n a pas t le cas de la grande majorit des entreprises qui ont continu de s
195. emandes 1 4 du PIB contre 1 63 mais en Allemagne les salaires sont exclus de la base imposable au titre de l imp t professionnel local alors qu en France ces taxes p sent lourdement sur les comptes d exploitation Avec la taxe professionnelle l tat a fix la base d imposition des collectivit s locales qui imposent les machines et les usines plus que nos voisins Les Allemands qui ont eux aussi des collectivit s locales financer ont assis l imp t sur les entreprises sur les b n fices ou sur la fortune Selon un rapport du Conseil Economique et Social la France est le seul pays de la CEE o l imp t local pesant sur les entreprises est pour 1 3 de la valeur globale du pr l vement assis sur les salaires et pour les 2 3 sur les immobilisations 27 En d finitive l imp t porte moins sur les r sultats financiers de l entreprise que sur ses moyens de production hommes et machines Ici encore on pr l ve sur l outil industriel et commercial plut t que sur la richesse produite En France les soci t s sont fortement tax es comme le montre le tableau suivant qui compare la situation fran aise celle des principaux pays industrialis s 8 Poids des pr l vements obligatoires en du PIB marchand en 1990 pr l vement tats Allemagne Italie France Grande Japon Unis Bretagne 1989 Imp t sur le revenu des 10 0 10 6 12 4 4 5 7 7 7 2 personnes physiques IMPOTS SUR LES SOCIETES imp t sur les b n fices s curi
196. ement essentiellement des Managers se mesurera son aptitude coordonner des comp tences et mettre en synergie des potentiels afin que l entreprise ne se limite pas tre la seule addition d individus ce qui en ferait une tour de Babel En quelque sorte le cadre se distinguera des autres salari s par cette capacit d cider donc arbitrer promouvoir des orientations g rer le changement donner du sens au travail des autres f d rer des quipes s approprier et relier les choix strat giques exercer une d l gation en un mot engager plus que lui m me Le travail facteur de lien social Distinguer le travail source de r mun ration et le travail facteur de lien social peut para tre de prime abord artificiel tant le concept du travail au XX me si cle a t marqu par l approche du travail valeur marchande on travaille pour gagner un revenu ce qui donne une position dans la soci t Or le caract re structurel du ch mage ainsi que son importance statistique r v lent que le ch mage n est plus un risque isol ponctuel ou frictionnel Au contraire il s av re cause de rupture profonde touchant toutes les cat gories socio professionnelles D s lors s il y a de plus en plus d exclus du travail il y a de moins en moins d exclus du ch mage Pour pallier les cons quences de cette exclusion des revenus de remplacement ont t mis en place par le biais de l assurance ch ma
197. ement d une conomie des connaissances mais d une conomie de l humain plus g n rale qui comprend l conomie de la connaissance comme un de ses sous ensembles 100 Topic c est dire th me ou sujet en anglais Le mot vient du grec topos signifiant lieu n cessit de capacit s d initiative et de coop ration En principe les activit s de production de biens et de services devraient avoir pour objectif un enrichissement de l humain une augmentation de puissance subjective Par exemple augmenter les comp tences des individus et des groupes favoriser la sociabilit et la reconnaissance mutuelle offrir les outils de l autonomie cr er de la diversit varier les plaisirs etc Or ce qui n tait peut tre qu un imp ratif moral donc facultatif pour les finalit s de l conomie classique tend devenir une obligation contraignante une condition du succ s En effet la transformation continue des techniques des march s et de l environnement conomique pousse les organisations abandonner leurs modes d organisation rigides et hi rarchis s d velopper les capacit s d initiative et de coop ration actives de leurs membres Or rien de tout cela n est possible moins d impliquer et de mobiliser effectivement la subjectivit des individus Tant l chelle des entreprises ou des administrations qu celle des r gions ou m me des nations la tension vers l intelligence collective suppose une attention nouvelle p
198. ement des conditions et des rythmes de travail de leurs a n s Ils savent galement que le dipl me ne constitue plus aujourd hui une garantie d emploi On sait par ailleurs voir les analyses de Michel Godet ce sujet cit s dans les r f rences bibliographiques que les emplois de l avenir ne seront pas plus qualifi s que ceux d aujourd hui Les taux de croissance li s aux nouvelles technologies ont t importants mais 1ls ont jou sur des effectifs de d part faibles et concernent au mieux quelques dizaines de milliers d emploi De fait le d veloppement de la t l phonie GSM semble y avoir cr trente mille emplois Mais on est loin l des effectifs concern s par les m tiers qui ont des taux de croissance faibles qui jouent sur des effectifs plus importants Puisqu il est risqu de fonder les pr visions d emploi sur le d veloppement technologique il para t opportun de recueillir et d examiner les signaux faibles que constituent les diff rentes fa ons qu ont les jeunes de trouver une activit conomique Imaginer ou trouver cette activit suppose une pleine conscience de sa valeur personnelle et notamment de l ensemble de ses comp tences C est l que le b t blesse car les syst mes scolaires et universitaires d valuation se r v lent aujourd hui nettement insuffisants Ils le sont d j par le rejet qu ils effectuent Un jeune qui rate son CAP de m canicien sort aujourd hui de l co
199. en coh rence les flux r els de valeur et les flux financiers dans l conomie postindustrielle en revanche la mise en circulation de ce que produisent les travailleurs du savoir s effectue par une multiplicit de canaux beaucoup plus difficiles identifier et contr ler Ce qui est en cause comme dans plusieurs des ph nom nes voqu s ci dessus c est la vertu d objectivation de l change conomique sa capacit rendre visible l ancrage des fonctionnements sociaux dans les r alit s objectives de la production Retour sur l volution du monde du travail R sumons nous l industrialisation des services au double sens de recours aux objets techniques en lieu et place du rapport de service et de standardisation des prestations sur le mod le des produits industriels est d ores et d j largement en cours Mais au del m me des obstacles rencontr s par ces deux processus on a mis en vidence le fait qu ils s inscrivent dans un mouvement plus puissant et plus englobant de diff renciation et de d mat rialisation de la demande adress par les consommateurs au syst me conomique Sous l effet de l l vation du niveau de vie et des changements culturels la sph re marchande s tend dans des domaines de l existence collective qui chappaient jusqu ici largement son emprise comme la sant la s curit ou les loisirs La soci t de service appara t sous cet angle comme une expansion qualitative du syst me con
200. endra plus net tout comme celui de repr senter une culture une valeur ajout e locale Les tribus professionnelles se chercheront et s interpelleront avec curiosit dans ces r seaux qui deviendront un f d rateur un catalyseur d organisations d un genre tout fait nouveau Les personnels expatri s qui se retrouvent dans les escales dans les lieux du monde les plus cosmopolites connaissent d j ce sentiment Un sentiment qui les loigne parfois de leur communaut d origine au b n fice d une relation tr s forte entre eux Avec les nomades lectroniques l effet du travail sans fronti res remet en question l id e du t l travailleur de base bien install la maison la campagne L enjeu est d sormais de ma triser la distribution et les changes de mati re grise Logique bien diff rente de celle d une distribution Internationale du travail dans les ann es 60 80 dans le secteur manufacturier Voil pourquoi il serait dangereux dans une nation avanc e de persister consid rer le t l travail uniquement dans sa version production du tertiaire propre au si cle dernier La mobilit professionnelle s inscrira dans le cadre d un r seau de comp tences La chasse aux comp tences sera prioritaire Un march du travail des expertises des comp tences va se d velopper qui pourrait aboutir terme accentuer encore l externalisation de la fonction de gestion des ressources humaines Cette logique des r sea
201. ens de coordonner leurs interactions dans le m me univers virtuel de connaissances Il ne s agirait donc pas seulement de mod liser le monde physique ordinaire mais aussi de permettre aux membres de collectifs d territorialis s d interagir au sein d un paysage mobile de significations Ev nements d cisions actions et personnes seraient situ s sur les cartes dynamiques d un contexte partag et ils transformeraient contin ment l univers virtuel au sein duquel ils prennent sens Dans cette perspective le cyberspace deviendrait l espace mouvant des interactions entre connaissances et connaissants de collectifs intelligents d territorialis s Au del d une indispensable instrumentation technique le projet de l ge de la connaissance incite r inventer le lien social autour de l apprentissage r ciproque de la synergie des comp tences de l imagination et de l intelligence collective Il appelle l mergence d un nouvel humanisme qui inclue et largisse le connais toi toi m me vers un apprenons nous conna tre pour penser ensemble et qui g n ralise le je pense donc je suis un nous formons une intelligence collective donc nous existons comme communaut minente On passe du cogito cart sien au cogitamus Loin de fusionner les intelligences individuelles dans une sorte d indistinct magma l intelligence collective est un processus de croissance de diff renciation et de relance mutuelle des singularit s L image mouv
202. ent in vitablement des situations de blocage o aucun des partenaires n a voulu s impliquer dans un processus qui le concerne n cessairement et qui comme les faits le montrent aujourd hui les rattrape malgr eux Dani le Linhart sp cialiste des relations de travail au CNRS analyse ces attitudes qui conduisent toucher aux situations professionnelles des uns et des autres Jusqu o les salari s peuvent ils n gocier leur formation sans toucher aux comp tences des services de ressources humaines Lorsqu un logiciel est implant les utilisateurs peuvent ils exiger d intervenir directement pour le modifier et l adapter leurs besoins alors qu ils heurtent de plein fouet le pouvoir des informaticiens s interroge t elle78 76 Robert Gelly Informatique ceux qui restent sur la touche a m int resse d cembre 1991 77 Victor Scardigli Piloter un avenir digital Futuribles n 167 juillet ao t 1992 78 Pascal Junghans op cit Lors des op rations d informatisation les concepteurs ont souvent trop tard prendre en compte de fa on professionnelle la dimension humaine notamment en France et en Europe Les directions et les informaticiens n ont pas la m me perception des op rations d informatisation que les salari s Un v ritable foss se cr e entre ce que pr voient les auteurs du sch ma directeur et l usage que les utilisateurs de base font de leurs ordinateurs Les concepteurs de syst mes informatiques
203. ent m canique les premi res g n rations du babyboom ont atteint l ge d entr e en activit professionnelle au milieu des ann es soixante alors que l conomie fran aise entrait dans la crise Les g n rations nombreuses suivantes sont venues de la m me mani re accro tre la population active durant les d cennies 70 et 80 alors que nous nous enlisions davantage dans la crise puis que commen ait tre engag e l indispensable restructuration de notre appareil productif et ce au prix de massives destructions d emplois D o un accroissement du ch mage d autant plus logique que durant la m me p riode augmentait le taux d activit f minin Cette population active toujours du fait du babyboom et de l augmentation du taux d activit f minin malgr l allongement de la dur e des tudes et l abaissement de l ge effectif de cessation d activit professionnelle continuera augmenter tout au long de la d cennie 90 d environ selon les estimations de l INSEE 1 2 million de personnes Comme durant la m me p riode devront tre poursuivis les efforts engag s pour am liorer la comp titivit des entreprises fran aises notamment au travers d innovations de process se traduisant par une substitution capital travail nous avons tout lieu de croire que le volume de travail ira diminuant et donc que le ch mage syst me conomique et social inchang ira augmentant jusqu atteind
204. enterait alors comme l infrastructure technique du cerveau collectif ou de l hypercortex selon le joli mot de Roy Ascott de communaut s vivantes Le r le de l informatique et des techniques de communication support num rique ne serait pas de remplacer l homme ni de s approcher d une hypoth tique intelligence artificielle mais de favoriser la construction de collectifs intelligents o les potentialit s sociales et cognitives de chacun pourront se d velopper et s amplifier mutuellement Selon cette approche le projet architectural majeur du XXIe si cle sera d imaginer de construire et d am nager l espace interactif et mouvant du cyberspace au del de la soci t du spectacle Peut tre alors sera t il possible de d passer la soci t du spectacle pour aborder une re post m dia re dans laquelle les techniques de communication serviront filtrer les flux de connaissances naviguer dans le savoir et penser ensemble plut t qu charrier des masses d informations Malheureusement et quoiqu ils aient entr aper u le probl me les ap tres des autoroutes lectroniques ont encore du mal parler d autre chose que de capacit de transmission Le grand syst me mondial de distribution de vid o la demande dont on nous parle n est sans doute pas le nec plus ultra de l audace imaginative et de la r flexion sur les usages Les nouveaux syst mes de communication devraient offrir aux membres d une communaut les moy
205. entiel C est pourquoi la mise en place de m canismes de revenus de substitution tels que l allocation ch mage ou le revenu minimum d insertion dont la n cessit et l utilit ne sont videmment pas mettre en cause montrent leur limite de sociabilit Si ces m canismes garantissent la vie ou la survie mat rielle ils ne sont pas pour autant per us comme porteurs de reconnaissance d identit sociale pour soi m me et par les autres Pour ces raisons il est logique de penser que le concept travail s articulera de plus en plus autour de deux p les essentiels le travail r mun rateur et l activit utile Si le lien salaire travail restera l vidence d terminant dans la revendication au travail il n en est pas moins tout aussi certain que le besoin d expression et d utilit individuelles par l activit s imposera comme une donn e sous jacente de cette m me revendication Le travail quitte ainsi son acception classique de contraintes et de revenus pour entrer dans une dimension nouvelle de r alisation personnelle Il est alors n cessaire d essayer de cerner les significations de cette volution Le travail source de r mun ration Le travail source de r mun ration renvoie une conception purement marchande du travail A cette notion correspond un besoin d emplois qui s est exprim essentiellement dans l entreprise de production industrielle la seule consid r e comme cr atrice de richesses par opposition aux s
206. entreprises vont elles am liorer leurs performances Sous quelles formes les grandes organisations vont elles perdurer Leurs dirigeants vont repenser l organisation du travail et la faire voluer sans cesse pour l adapter aux conditions nouvelles Ceux qui sont all s chercher des mod les imiter dans d autres pays comme l Allemagne ou le Japon prennent conscience du besoin de rejeter le taylorisme dont s taient d lect es jusqu alors les entreprises fran aises pour adopter des m thodes de gestion diff rentes incompatibles avec celui ci Le concept de taille critique partir de laquelle tout tait suppos devenir plus facile pour une entreprise a paru longtemps la cl de la comp titivit Mais les responsables d entreprise se sont rendu compte que de nouveaux probl mes se posent mesure qu elles grandissent L am lioration de la comp titivit ne se r sume plus la seule course la productivit fabriquer le maximum de biens ou fournir le maximum de services avec le minimum de personnel Pour rester comp titives et cr atrices les dirigeants des grandes entreprises ont besoin de proc der de profondes r ing nieries de leurs structures La rapidit de r action aux fluctuations des commandes constitue d sormais l un des principaux atouts d une entreprise Les cl s d un d passement de ses performances gr ce aux r seaux et aux ordinateurs r sident dans quelques mots pr ceptes externalisation r activ
207. ents composants Ainsi le prix du beurre d pend il pour environ un quart du travail agricole stricto sensu les trois quarts restants correspondant des activit s caract re tertiaire telles que la R amp D sur les semences les intrants les aliments le progr s g n tique sur les plantes et les animaux la gestion des stocks le syst me de distribution et de conservation la cha ne du froid la publicit le marketing les services financiers Le processus identique pour tous les produits agricoles est encore plus saisissant dans le domaine des industries traditionnelles et a fortiori dans les industries de haute technologie Ainsi le co t d une automobile d pend il de moins en moins de celui de la t le ou du plastique utilis des co ts salariaux du personnel attach au travail de la mati re mais de plus en plus des d penses effectu es par son fabricant en R amp D ing nierie de conception et de design publicit marketing services financiers Nous assistons ainsi un d placement des principales sources de valeur ajout e du traitement direct de la mati re vers la ma trise de l immat riel d o l expression courante utilis e pour qualifier cette mutation de R volution de l intelligence Du fait m me du r le strat gique que joue d sormais cet investissement immat riel les r gles du jeu de l conomie traditionnelle se trouvent fondamentalement boulevers es Une autre conomie est
208. eprise de changement social Si la standardisation peut concerner les extrants on voit imm diatement que l appr ciation de l impact rel ve d une d marche beaucoup moins univoque du type de celles mises en oeuvre pour valuer les programmes et politiques publiques qui exclut toute id e de standardisation Cette incertitude sur le produit se traduit naturellement par une difficult de mesurer la productivit Le constat d une faible croissance de la productivit des services conduit fr quemment mettre en doute sa mesure Selon certains les conventions adopt es par la comptabilit nationale ne tiendraient pas suffisamment compte de l am lioration de la qualit des services En fait l effort visant faire rigoureusement la part de la qualit dans l l vation du prix d un bien se heurte des difficult s strictement insurmontables On ne s en tire que par des conventions arbitraires que seul l usage justifie Cet arbitraire n est d ailleurs gu re moins grand pour les biens industriels complexes tels que l automobile que pour les services Dans le cas des services collectifs non marchands il est clairement reconnu que la comptabilit nationale ne fournit aucune mesure utile du volume de la production et de son volution Sur quel indicateur doit on s appuyer pour mesurer la productivit d un h pital le nombre de journ es les pathologies prises en charge les r sultats th rapeutiques obtenus il est clair qu aucune r
209. er la relation symbiotique pr dite par Licklider pourrait bien devenir une r alit une r alit virtuelle Dans les ann es 90 plusieurs syst mes techniques diff rents correspondent la d finition de Licklider de cerveaux humains coupl s tr s troitement des machines calcul Les syst mes de r alit virtuelle qui effectuent des simulations sur ordinateur pour cr er l illusion d tre immerg dans une r alit diff rente sont fr quemment utilis s par la science et l industrie L emploi de syst mes de r alit virtuelle comme appareils pour contr ler des robots domaine appel t l robotique offre un cas qui illustre parfaitement le partenariat homme ordinateur et qui pr sente aussi de profondes implications long terme Le voyage dans le monde des r alit s int gralement synth tiques repr sente une partie du changement de phase d clench par la technique que notre esp ce exp rimente aujourd hui Il existe un autre syst me technique qui couple les cerveaux humains et les capacit s des ordinateurs le r seau informatique mondial comme moyen de communication interactif multim dia entre les citoyens D ici quelques ann es des milliards de gens quip s de puissantes machines d amplification mentale sur leur table de travail et dans leur poche li s travers des r seaux multim dias mondiaux vont cr er une nouvelle technique hybride qui aura des propri t s sp cifiques intrins
210. ercher du travail Elle avait en effet rencontr en chemin un jeune homme avec qui elle s tait mari e A son tour elle avait cherch un travail dans une grande entreprise mais avait d se contenter de contrat dur e d termin e CDD ou de missions de travail temporaire Sans qualification particuli re elle avait t successivement caissi re dans un supermarch conditionneuse chez un fabricant de parfums enqu trice pour la soci t de transport en commun de sa ville etc Las de ne pas trouver un job qui lui convienne elle s tait inscrite l ANPE o on lui avait propos des stages de perfectionnement en informatique Elle tait devenue enceinte ce moment l Elle s tait alors occup e pendant deux ans de son enfant qui avait eu quelques probl mes de sant puis s tait remise chercher un travail Elle avait pu obtenir une formation de dactylo mais elle n avait d bouch sur rien Cela faisait maintenant quatre ans que Farida tait officiellement en recherche d emploi Elle avait peu peu perdu ses rep res et s tait identifi au ch mage qu elle semblait maintenant incarner Elle n avait plus le courage de pousser les portes des agences de travail temporaire qui lui disaient de toute fa on inlassablement qu il n y avait toujours rien pour elle L ANPE la contacta un jour pour un travail dans une entreprise d insertion KLEM Celle ci se lan ait dans une nouvelle activit le t l secr tariat On lui
211. ercheurs des commerciaux du monde entier travaillent et coop rent ensemble G n ral Motors fait appel des stylistes italiens des concepteurs allemands des analystes de la valeur ajout e au Japon La conception des produits et des services incorporant beaucoup de valeur ajout e fait appel des partenariats croissants entre entreprises pour r duire les co ts et les d lais de production ou encore pour gagner des march s nouveaux Ces partenariats se font en utilisant de fa on croissante les r seaux mis leur disposition L apport des r seaux lectroniques dans la r duction des d lais de conception peut tre prodigieux Au sein de son d partement de d veloppement install Maynard aux Etats Unis les ing nieurs de Digital Equipment ont r duit ce d lai qui demandait il y a sept ans de vingt quatre trente mois Aujourd hui une nouvelle station est con ue en moins de 12 mois Un avantage concurrentiel rendu possible par un contact direct et interactif constant entre les gens qui con oivent le produit et ceux qui vont le fabriquer Une organisation qui r duit les co ts et les d lais de mise sur le march La coop ration distance gr ce aux r seaux entre les usines de Clonmel en Irlande et d Augusta dans le Maine U S A a permis de partager en temps r el les probl mes li s au d marrage de la fabrication du Decrouter 2000 R sultats six mois de gagn pour mettre le produit sur le march Facilit
212. ervices qui eux ont longtemps t appr hend s comme une cons quence ou un sous produit Ainsi s est d velopp un certain mod le de travail une t che de production r mun r e par un salaire sur la base d un temps plein et pour une dur e ind termin e Ce mod le a nourri l opposition secteur marchand secteur non marchand certains r duisant m me le ph nom ne du ch mage la seule faiblesse du secteur marchand Or la tertiarisation de l conomie et les besoins nouveaux de la soci t imposent d sormais de sortir de cette logique Ceci pos les technologies de l information et de la communication quelles que soient les entreprises r v lent cinq caract ristiques d terminantes La premi re caract ristique est l influence sur le niveau de l emploi L influence directe est g n ralement n gative du moins court terme compte tenu des gains de productivit qui entra nent le plus souvent des suppressions d emplois Mais outre le fait que ce lien de cause effet n a rien de syst matique on peut observer que les entreprises qui refusent ou retardent l investissement technologique connaissent une volution de l emploi encore plus n gative terme que celles qui acceptent cet investissement et ses cons quences Une tude men e sur l utilisation de l lectronique le d montre clairement entre 85 et 87 le d clin de l emploi dans les entreprises directement d l investissement lectronique est deux foi
213. es tudes des jeunes les amener au niveau du Bac sinon Bac 2 ou Bac 4 entretenant l illusion que ces dipl mes leur donneront acc s des emplois hautement qualifi s Or rien ne permet d affirmer que les emplois du futur seront hautement qualifi s Tout au contraire 1l est vraisemblable que se d velopperont surtout des emplois de service faible contenu de haute technologie et qu il sera surtout demand aux individus des capacit s en termes de comportement plus que de savoirs ceux ci pouvant s acqu rir sur le tas Or force est de reconna tre que notre syst me ducatif ne forme pas les jeunes aux comportements requis esprit d initiative responsabilit capacit de travailler en quipe polyvalence et flexibilit Pour terminer sur le th me de l emploi je m tonne que l on puisse encore affirmer que la croissance conomique puisse t elle repartir et se maintenir un niveau lev sur une longue p riode permettra de cr er suffisamment d emplois pour endiguer la mont e du ch mage alors que syst me conomique et social inchang la population d ge actif va continuer augmenter et que les gisements de gains de productivit demeurent consid rables le volume de travail requis dans la sph re de l conomie mon taris e expos e la concurrence internationale va se r duire Il me semble tout au contraire que l am lioration de notre comp titivit qui d terminera sur le long terme la croissa
214. es gens communiquer en r seau pr figurent le travail au 21e si cle Il existe actuellement un mouvement souterrain de praticiens des r seaux dispers s qui forment des partenariats mobiles souples fluctuants Tout le monde ne se met pas cette forme de travail mais d s qu un individu l adopte il ne la l che plus Le travail se d mat rialise dor navant fond sur la production et l change de savoir il s incorpore la mati re pour lui conf rer qualit durabilit utilit et comp tence Sa productivit d pend de la quantit et de la qualit des interactions sociales associ es aux processus de fabrication et de consommation Ces changes ne se produisent plus uniquement dans l enceinte physique des entreprises mais travers les r seaux qui facilitent la mise en communication des intelligences l chelle mondiale Le d veloppement de notre conomie d coule d sormais de l accumulation de mati re grise de l invention de la cr ativit dans des domaines aussi vari s que la technique le commerce la finance etc Les r seaux de t l communications favorisent l ouverture le maillage et la dispersion des organisations Les processus de production de consommation de distribution d pendent de plus en plus de l int gration de l information Les NTIC d cuplent les capacit s du travailleur en mati re de production traitement stockage et transmission de l information Portables mobiles elles accompagne
215. es composites et les process innovations technologiques et socio organisationnelles de produire des biens haute valeur ajout e Dans le m me sens on assiste une diff renciation croissante des produits au passage d une production de masse jouant sur les conomies d chelle une production du sur mesure de mieux en mieux adapt e aux besoins et aspirations Parmi les services s op re de plus en plus une distinction entre ceux qui s inscrivent dans une logique de type industriel et ceux qui correspondent une v ritable prestation personnalis e Les deux voies pouvant tre emprunt es par certains secteurs tels que la banque o du fait de l informatisation ont t banalis s certains produits entra nant un d placement de la comp tition sur les services haute valeur ajout e tels que le conseil en gestion de patrimoine Mais le ph nom ne peut aller jusqu l industrialisation d activit s traditionnellement tertiaires tel est le cas avec lessor des industries culturelles voir le taux de p n tration du magn toscope et le d clin de la fr quentation des salles de cin ma Ce processus de modernisation des activit s productrices ne saurait suffire assurer la comp titivit globale de l conomie fran aise si simultan ment n tait engag e une modernisation des services publics L objectif est d abord de ne point soumettre les entreprises des proc dures par trop archa q
216. es conduira rendre le droit du travail inflexible dans ses R gles et souple dans ses r glements Le troisi me principe traduira la volont d int grer dans le droit du travail toutes les mesures qui visent favoriser l emploi La multiplication de ces mesures qui m lent la fois l objectif de l emploi le souci de solidarit le ciblage sur des publics prioritaires contribue la complexit des textes leur d tournement et la cr ation d une confusion entre le besoin d emploi et l exigence de solidarit comme le sous tend du reste la terminologie du contrat emploi solidarit Le droit du travail sera r ellement moteur de l emploi la condition qu il prenne en compte l ensemble des situations que les demandeurs d emploi soient qualifi s ou non qualifi s jeunes ou g s hommes ou femmes handicap s ou bien portants Cette approche qui n exclut pas la recherche de mesures sp cifiques est d autant plus indispensable que le ch mage lui ne fait aucune distinction entre les personnes qu il touche Elle s appuiera sur une action concert e entre les pouvoirs publics les acteurs politiques les structures politiques les partenaires sociaux Cette nouvelle architecture du droit du travail sera la source d une r gulation sociale plus au fait des r alit s et des besoins donc plus m me de les encadrer et de les g rer tout en conduisant l Etat all ger son intervention Le moins d Etat se traduira par plus de resp
217. es nouveaux exclus Les r seaux de la solidarit qui tentent de reconnecter les individus avec leur environnement ne font ni plus ni moins qu une recherche d ad quation floue En quoi cet homme est il porteur de valeur ajout e A quel groupe humain peut il s identifier S il ne peut tre rattach une unit de production ou satisfaire des ratios conomiques ne peut il permettre d autres hommes de mieux vivre au quotidien gr ce ses qualit s humaines Lorsqu en 1993 Eurotechnopolis Institut et l ANEI lancent un concours d id es sur le th me les ordinateurs et les t l communications au service de l insertion professionnelle le but pour l ANEI est de favoriser l mergence de nouvelles initiatives susceptibles de cr er des emplois d insertion ou d am liorer les dispositifs d insertion d j existants par l utilisation judicieuse des ordinateurs et des t l communications Pour Eurotechnopolis c est l occasion d observer les capacit s des acteurs sociaux et conomiques de s emparer des technologies de l information et de la communication pour inventer des services nouveaux Les services t l matiques facilitent la cr ation de services de proximit Un premier constat est dress Sur les 212 dossiers d pos s une tr s large majorit concerne des projets visants faciliter l ad quation entre l offre et le demande Soit partir de comp tences en regard de postes pourvoir il s agit alors de recr er loc
218. es surtout dues la disparition de la classe ouvri re laquelle s est substitu un ensemble de m tiers du tertiaire qui subissent de plein fouet la pression des co ts sur les services Mais cette progression des emplois de services s accompagne d une diminution relative du salariat classique Le BTP pr f re utiliser des artisans plut t qu embaucher Des entreprises de taxis ont oblig leurs chauffeurs s inscrire en tant que travailleurs ind pendants Ces derniers financent 106 N 25 de Transversales 107 Le taux de la population active sur le total de la population civile des 15 65 ans est de 65 en France contre 73 au Japon et 76 aux USA Pour 75 des hommes qui travaillent en France on en trouve 80 en Allemagne 87 au Japon 85 5 aux USA rapport F Dalle 108 La pr retraite mi temps encore discr te 13000 personnes enregistre une croissance de 25 par rapport 1991 dans la tranche 55 59 ans on value plus d un million de personnes l effectif des retrait s travaillant dans le secteur associatif pour un chiffre d affaires de 100 milliards Sp cial Nouvel Observateur N 19 eux m mes leur protection sociale tout en louant leur v hicule leur ancien employeur propri taire de la patente Des soci t s de t l acteurs emploient des vacataires en les obligeant devenir travailleurs ind pendants Aussi m me une reprise de l activit conomique ne cr era que tr s peu d emplois salari s classique
219. es technologies permettent d abolir les distances et qu un grand nombre d activit s peuvent tre effectu es dans des structures d accueil situ es n importe o L obstacle que constitue l espace la libert du choix du lieu de travail dispara trait Le d bat sur les d localisations illustre bien les limites de telles affirmations D s le d but des ann es 80 des entreprises am ricaines ont commenc exporter dans des pays du tiers monde des emplois li s l informatique telles les saisies de donn es aux Cara bes pour une compagnie a rienne de Floride ou Singapour pour une compagnie d assurances californienne Une tude men e en 1991 92 par la DATAR et surtout le rapport alarmant du A 64 Hubert Joly Industries lectroniques Le d fi de la productivit Le Figaro 10 12 93 S nateur Arthuis ont alert l opinion fran aise des risques de d localisations de redistribution internationale du travail dans le secteur des services Le march mondial de la saisie de donn es valu un milliard de dollars en 1987 a atteint trois milliards de dollars en 1991 Un cadre responsable de la DATAR affirme qu il passera cinquante milliards de dollars en l an 2000 sans citer les bases sur lesquelles s appuie cette estimation prospective6s Une quarantaine d entreprises se sont sp cialis es aux Philippines et une trentaine la Jama que dans cette activit regroupant au plus 4 000 personnes L essentiel
220. essorts nouveaux l conomie du travail De binaire avoir un travail ou ne pas en avoir l homme devient multiple polyactif alors que les espaces et les temps de travail contraints sont remis en question Selon Nicolas B hler le travail lui m me se tricote avec la formation Cette derni re devient une maintenance permanente de ce nouveau capital dit immat riel que sont les savoirs humains Elle offre une garantie suppl mentaire d employabilit Mais elle a un co t que seuls les r seaux et les m tiers de l ing nierie des savoirs pourront ma triser un Jour nous rappelle Jacques Perriault pour qui les r seaux sont autant des r servoirs d id es que de savoir faire Et que les NTIC exerceront sur leurs utilisateurs des comportements d apprentissage afin de transformer ces id es et ces savoir faire en moteurs de l conomie A condition aussi de ma triser l ing nierie des transactions sociales r pond Pierre L vy pour qui au milieu de ces techniques l homme reste plus que jamais le pivot de ce nouveau monde du travail Il rappelle d importance de savoir vivre et travailler ensemble pour gagner en efficacit globale Pour lui la valeur ajout e n est pas une somme arithm tique d individualit s Elle est collective intelligemment collective dans ces nouvelles organisations en r seaux A condition encore d accepter une nouvelle logique du travail coop ratif que favorise les NTIC une nouvelle solidarit qui ne
221. et d change de savoirs Que la connaissance devienne la nouvelle infrastructure et voici que s ouvre un paysage social inconnu o sont red finis les r gles du jeu social et l identit des joueurs une nouvelle infrastructure le savoir Ce serait une simplification r ductrice que d assimiler sans plus la transition vers l ge de la connaissance la tertiarisation de l conomie Et la tertiarisation en elle m me ne se r duit pas non plus un pur et simple d placement des activit s industrielles vers les services En effet le monde des services est de plus en plus envahi par des objets techniques il s industrialise distributeurs automatiques services t l matiques logiciels d enseignement assist par ordinateur syst mes experts etc Les industriels en revanche con oivent de plus en plus leur activit comme un service Pour r pondre aux nouvelles conditions de la vie conomique les entreprises tendent s organiser de telle sorte qu elles puissent tre parcourues par des r seaux d innovation Cela signifie que dans une grande entreprise un service peut se connecter tout moment n importe quel autre hors proc dure formalis e de concertation avec change constant d information et de personnel Les mises en relation et les r seaux d innovation contemporains sont transversaux et notamment trans entreprises Le d veloppement croissant du partenariat et des alliances en sont un t moignage clatant De
222. et techniqu a fait son apparition dans un monde o les structures sociales et les contenus psychiques ont t form s p le travail l objet technique s est donc introduit dans le monde du travail au lieu de cr er un monc technique ayant de nouvelles structures La machine est alors connue et utilis e travers le travail et non travers le savoir technique le rapport du travailleur la machine est alors inad quat car le travailleur op sur la machine sans que son geste prolonge l activit d invention L objet technique n est p pr d termin C est le paradigme du travail qui pousse consid rer l objet technique comme utilitaire l objet technique ne porte pas en lui titre de d finition essentielle son caract re utilitaire En asservissant les robots dans un but de pur profit les hommes se situent dans un rapport de pouvoir vi vis de l informatique qu ils veulent dominer Ils se trouvent pris dans l engrenage Il y a contradictic entre un usage convivial de l informatique outil et prolongement des capacit s humaines favorisant production cr atrice la production d information la production de sens et de relations et l asservisseme dont la technique est l objet dans la production industrielle Wiener nous avait avertis Tout travail qui fa concurrence au travail d esclave doit accepter les conditions conomiques du travail d esclave Les hommes qui ne consid rent pas la machine comme leur esclave mais comme
223. etc Par ailleurs le t l chargement d informations ou de graphiques repr sente d j une offre banalis e pour ces entreprises de services distance Autant de raisons propices au d marrage de la visioconf rence qui a augment de 40 en Europe en 1993 selon Dataquest dont le prix d acc s est tomb de 40 000 3 000 dollars Il est d j possible d obtenir selon le degr de sophistication voulu des cartes visio mettre sur un micro ordinateur pour des prix variant entre 1000 et 2 500 dollars Ces applications trop souvent confondues avec un moyen de concurrencer les voyages d affaires vont en fait permettre un ensemble croissant de personnes qui justement voyageaient peu de travailler ensemble et distance D ores et d j l heure de visioconf rence entre l Angleterre et les Etats Unis est tomb e de 1 000 100 livres Rien d tonnant ce que les grandes manoeuvres entre grands op rateurs de r seaux s intensifient Mais quel que soit le futur visage des autoroutes de l information on sait que l interconnectivit croissante du parc des micro ordinateurs fera de nous que nous le voulions ou non de v ritables travailleurs distance des nomades lectroniques chevauchant des r seaux La rupture des espaces et des temps contraints caract rise le t l travail moderne Les exemples et les chiffres sont infinis qui illustrent ou symbolisent une rupture compl te des temps et des espaces contraints Le tr
224. eur sens tous les concepts et toutes les normes de productivit De plus nombre de produits et de services se diff rencient d sormais seulement par la qualit Comment le calcul de la productivit l introduit elle L Etat sera bien oblig de prendre acte du d calage entre les outils statistiques et la r alit dont les chiffres occultent une partie Modifier l appareil statistique red couper la classification des activit s et des emplois rendre compte du r le et de la croissance des investissements immat riel inciteraient peut tre les entreprises valuer diff rer leur situation et proc der d autres choix plus favorables l emploi encadr 2 l avenir du paiement des cotisations sociales Le travail salari temps plein avec un contrat dur e ind termin e et des garanties sociales abondantes assurance maladie retraite et ch mage a t con u dans le prolongement du mod le mis au point la Lib ration alors que l conomie reposait sur la reconstruction de l industrie que les femmes au foyer et les familles nombreuses taient fr quentes et que l inflation s vissait Depuis ce syst me fiscal et social a t bricol de mani res d sordonn es et contradictoires au cours des d cennies mesure que son environnement social et conomique voluait sans jamais tre remis en cause structurellement Le transfert du pr l vement des cotisations sociales des seuls revenus du travail vers l
225. eurs 6 Les autres sont compris entre 6 et 20 Selon Michel Husson aucune liaison entre investissements et gains de productivit ne peut tre mise en vidence au niveau sectoriel Certains secteurs investissent plus que d autres sans pour autant que leur productivit augmente comme ils l esp raient Les secteurs dont les exportations ont le plus augment ne sont ni ceux qui ont r alis les gains de productivit les plus importants ni ceux qui ont le plus baiss les prix d exportation Les secteurs dynamiques r ussissent combiner une croissance rapide de la valeur ajout e et de la productivit avec moins de suppressions d emploi notamment l o les exportations se d veloppent plus rapidement En attendant des entreprises novatrices tentent de trouver et d exp rimenter de nouvelles solutions qui tout en permettant de r duire la masse salariale vitent les plans sociaux Parmi ces nouvelles solutions on rencontre notamment le partage des comp tences l externalisation des activit s et l essaimage L externalisation des activit s permet de r duire la masse salariale tout en vitant les licenciements par la transformation des frais fixes en frais variables Les petites entreprises p riph riques qui naissent de l externalisation offrent leurs services des entreprises autres que celles dont elles sont issues Les entreprises m res b n ficient ainsi des comp tences et des services dont elles ont r ellement besoin
226. euves empiriques de l impact de la micro lectronique sur l emploi vient d une s rie de quatre tudes entreprises par le Policy Studies Institute PSI de Londres entre 1981 et 1987 aupr s des tablissements industriels de plus de vingt personnes pour faire le point sur la diffusion de cette technologie dans l industrie 42 En 1978 peine 7 des usines britanniques utilisaient la micro lectronique Plus des deux tiers d entre elles s en servaient en 1987 Plus de la moiti des entreprises utilisant la micro lectronique dans leurs produits ou process au cours des quatre enqu tes d claraient que le recours cette technologie n avait entra n aucune modification du nombre de leurs employ s Les changements enregistr s dans le nombre d emplois se sont av r s pour certaines d entre elles des diminutions mais pour d autres il s agissait bien d augmentations La diminution moyenne entre 1985 et 1987 a t d environ deux emplois par usine et par an Les auteurs identifient un d clin de l emploi d environ 2 directement d l utilisation de l lectronique Cette moyenne faible masque des r ductions plus importantes dans des cas particuliers Curieusement ces diminutions du nombre d emplois ont rarement provoqu une forte opposition de la part des ouvriers Les chefs d entreprise les ouvriers et les responsables syndicaux dans leur grande majorit accueillaient favorablement cette nouvelle technologie qu ils associaient
227. ez juste Peu d entreprises suivent ses pr ceptes aujourd hui y compris dans le groupe Danone En France la gestion de la r partition de la valeur ajout e dans un secteur conomique donn a eu une influence sur l emploi et le ch mage Elle d courage l emploi et l embauche de nouvelles comp tences pour cr er de la valeur ajout e suppl mentaire qui irait en partie l Etat Les charges patronales effectives y compris les charges optionnelles telles que fonds de pension cotisations de retraite d passant les minima obligatoires ou assurances de sant sont les plus lev es d Europe pour tous les niveaux de salaires 31 La structure des pr l vements sur la valeur ajout e cr e cet effet tr s sp cifiquement fran ais La croissance des cotisations a d vor les gains de productivit sans augmenter les salaires nets G rard Thuilliez directeur associ de McKinsey Paris a soulign plusieurs reprises 32 que le syst me de production fran ais est condamn une productivit lev e et en augmentation constante pour faire face la ponction que repr sente le soutien aux ch meurs Il constate de plus que le mod le fran ais est un acc l rateur de ch mage car la France a fait du niveau de l emploi la variable d ajustement quasi automatique aux fluctuations de l conomie alors qu aux Etats Unis par exemple la variable d ajustement est le salaire L addition de la part de l tat et de la part des charges
228. fastes pour certains mais galement particuli rement b n fiques pour d autres C est ainsi par 1 technologiques dont le suffixe se termine en ique cf La novotique pour relever les d fis CGC 1981 34 rappelons que ce n ologisme a t invent par la CGC pour cr er un terme g n rique d signant toutes les avanc es exemple que la biotechnologie pr sente le risque de la manipulation des g nes alors m me qu elle est aussi porteuse de formidables espoirs dans nombre d affections En tout tat de cause les d bats thiques tant aux plans conomique politique que social se multiplieront ceci parce que nous ne traversons pas une crise mais connaissons une mutation profonde Celle ci s av re d autant plus difficile vivre qu elle est multidimensionnelle et soumise une rapidit de chocs dans tous les domaines Alors que nous assistons une recomposition de l ordre mondial il nous faut aussi savoir g rer nos crises de soci t Sous l effet des nouvelles technologies nous quittons une civilisation pour entrer dans une autre A une soci t de consommation se substitue une soci t de communication et de biens immat riels une conomie industrielle se fondant sur la ma trise de la mati re se substitue une conomie de services se fondant sur la ma trise de l intelligence Toutes ces volutions modifient notre perception du temps bousculent notre concept du travail d stabilisent nos modes de relat
229. fficile identifier formaliser et valuer Les modes traditionnels d valuation et de rep rage des comp tences par les dipl mes m tiers grilles de qualifications profils de poste etc perdent de leur efficacit d o la difficult croissante pour les employeurs d objectiver les caract ristiques des personnes dont ils ont besoin Cette opacit contribue expliquer des dysfonctionnements du march du travail qui sont parfois imput s abusivement l inadaptation du syst me de formation La surqualification l embauche et le recours fr quent l emploi pr caire comme p riode d observation avant une embauche durable constituent pour les entreprises autant de moyens de se pr munir contre cette incertitude 6 op cit L importance prise par la qualification sociale a galement pour effet de r duire l autonomie relative des diff rents espaces de socialisation Savoir tre autant que savoir faire elle s acquiert et s entretient autant par des activit s non conomiques que par le travail proprement dit Elle d pend notamment de la qualit de l insertion de l individu dans la soci t de son histoire familiale et de la qualit de sa vie relationnelle La formation au sens de savoir formalis acquis l cole ou sur le lieu de travail n en devient certes pas moins n cessaire mais elle ne suffit plus De ce fait la probabilit de trouver du travail est d autant plus grande que l on est pr alablement bien
230. filiale n e de l externalisation qui se contentera de bien utiliser les comp tences dont 1l dispose le second appartenant l entreprise qui prendra soin de l entretien des comp tences afin qu elles ne cessent jamais de coller aux besoins du march Organis e par industrie ou produit l entreprise se chargera de mettre disposition des filiales les comp tences optimales Le sens du travail dans la soci t va changer Les objets fabriqu s de demain Une r flexion s impose sur l volution des produits fabriqu s par l conomie sur laquelle cet ouvrage ne s est pas beaucoup tendu Fran ois Rachline professeur d conomie l Institut d tudes Politiques de Paris annonce l arriv e probable des objets multiples qui r pondent de nombreux besoins et d sirs et poss dent les significations multiples que veulent bien leur donner les utilisateurs seuls d cideurs in fine Pourquoi un objet serait il vendu pour ce qu il est a priori Il est plusieurs choses la fois L objet ne peut plus se d finir que dans la multiplicit Les produits eux m mes ne seront plus achet s que pour les services qu ils rendent avant pendant et apr s la vente ainsi que pour la plus ou moins grande personnalisation de ces services Il sera primordial de fragmenter les activit s en une palette de services que le producteur d cide de faire payer ou non selon les co ts et les valeurs ajout es de chacun Gr ce aux r seaux et aux ordinate
231. finir et de faire respecter le droit en mati re de propri t intellectuelle constitue au moins potentiellement un obstacle r el la standardisation et l industrialisation des services intellectuels Il est connu qu une part importante des logiciels de micro ordinateurs utilis s par les entreprises et les particuliers n ont jamais t achet s et que la num risation du son ouvre largement la voie au piratage de la cr ation musicale Selon certaines estimations la contrefa on repr senterait 5 du commerce mondial et concernerait un nombre croissant de produits Cons quence d une contradiction que l on pourrait ainsi r sumer l accroissement de la productivit suppose la standardisation et l objectivation des savoirs mais une fois objectiv s ceux ci n appartiennent 10 Voir ce propos Jean Gadrey L conomie des services La d couverte 1993 p 77 Il La productivit globale dans les services publics La Documentation Fran aise 1994 plus personne comme les mots et les id es Bien entendu on peut tenter de lutter contre les pratiques de copiage les plus ouvertement frauduleuses mais le probl me est beaucoup plus g n ral comment emp cher un consultant ou un m decin de s inspirer des m thodes d un confr re d s lors que celles ci auraient t rationalis es et explicit es Lorsque la productivit se diffuse par l interm diaire de marchandises stockables et appropriables il est possible de mettre
232. formatique se heurte des obstacles qui en constituent les limites Olivier Bertrand du CEREQ en d taille trois d entre elles74 Les progr s de la programmation permettent de rapprocher le fonctionnement des machines de celui de l intelligence humaine mais il appara t impossible pour elles de faire face des situations impr visibles et surtout de faire uvre de cr ativit Elles apportent aux hommes des l ments d information et de r flexion mais ne remplacent pas leur jugement Personne n a encore recr tout ce qui fait l originalit humaine dans une machine L automatisation des t ches mat rielles simples et r p titives est largement r pandue Mais de nombreuses op rations faciles ex cuter par un tre humain restent encore difficilement automatisables soit elles impliquent un positionnement dans un espace complexe ou impr visible comme la vie soit il s agit de la manipulation de produits de dimensions et de formes vari es comme les soins ou les op rations m dicales Il n est plus un sp cialiste de l automatisation qui ne parle aujourd hui du travail humain comme d une prouesse difficilement imitable Plus les choses apparaissent simples plus le report d une t che vers un automatisme s av re d licat reconna t Pascal Devernay chef du service organisation des syst mes industriels de Renault La limite la plus fondamentale reste les relations humaines Or le besoin de relation est de plus en plus res
233. g du cadre peut tre convient 1l d imaginer une clause de conscience par analogie celle r gissant la profession des journalistes La deuxi me incidence est manag riale Avec la d centralisation des responsabilit s les logiques institutionnelles du pouvoir explosent L exercice de la hi rarchie qui reposait sur la certitude que pour diriger 1l faut contr ler les salari s de fa on permanente ne peut plus cohabiter avec une organisation qui tend rendre ces salari s autonomes dans leur fonction Cela est vrai du cadre dans le management de son quipe Cela est tout aussi vrai de l entreprise dans le management de ses cadres Le management devra int grer trois exigences des cadres qui s affirmeront avec de plus en plus de force L exigence de moins de d pendance qu il convient d interpr ter non comme la volont de s impliquer moins mais comme l expression de l ambition de concilier carri re professionnelle et vie personnelle l une devenant compl mentaire de l autre L exigence galement d une relation professionnelle fond e sur la v rit l information la transparence le dialogue car l identification l entreprise suppose de savoir o elle va pourquoi et comment L exigence enfin d une responsabilit partag e dans la gestion de carri re d autant plus indispensable que les d cisions conduisent souvent la mobilit voire au changement de m tier Au centre de ces exigences la revendication de ne plus tre
234. ge puis se sont vus compl t s par la cr ation de revenus d insertion Ces solutions montrent cependant qu il ne suffit pas de percevoir des revenus de substitution pour exister socialement Ind niablement le ch mage aura contribu mettre en exergue cette double dimension culturelle du travail r mun ration et lien social Trois tendances participent cette double dimension La premi re tendance traduit un besoin profond d utilit Il aura fallu vingt ans de crise de l emploi pour raviver le droit un emploi pour comprendre que le travail ne peut se r duire une valeur marchande pour accepter qu il exprime tout la fois la subjectivit de la personne humaine au travers de ses oeuvres et sa sociabilit au travers de la place qu il lui donne dans la cit Autrement dit le travail est constitutif de l identit de chacun au sens anthropologique du terme Pour cette raison le travail est de moins en moins per u comme une contrainte trouvant sa compensation dans le temps libre et pour cette raison galement la revendication pour une r duction du temps de travail s en trouvera n cessairement relativis e et amoindrie Dans ces conditions il appara t clairement que le travail ne peut plus tre r duit la forme historique particuli re qu il a pris dans les soci t s industrielles c est dire l emploi salari Le travail marchandise et le travail salari n puisent pas le concept du travail et du lien
235. harangues apocalyptiques qui nous enferment dans une forteresse aux protections bien improbables Au demeurant notre r flexion collective nous a permis de cueillir des fruits moins amers que nous ne le craignions au d but de cette tude Notre d marche se veut modeste mais quitter le port de cette frilosit et affronter les temp tes du conformisme d rang oblige pr senter de solides arguments sur les causes et les cons quences des transformations du monde du travail sous l influence de la diffusion g n ralis e des r seaux et des ordinateurs Question centrale qu aborde cet ouvrage sans pouvoir reconnaissons le tre ni complet ni exhaustif Il nous fallait aussi naviguer au plus serr pour ne pas tomber dans le pi ge des ph nom nes conjoncturels qui affectent l emploi avec ceux plus structurels qui le transforment La qualit de l quipe qui a particip la r daction de cet ouvrage sur Le Travail au XXI me si cle sous l influence des r seaux et des ordinateurs tait une premi re garantie pour relever le d fi d une r flexion que nous voulions audacieuse sans tre d magogique A ce titre je les remercie vivement de l investissement personnel qu ils ont bien voulu consentir pour participer cette tude lanc e par l Institut en 1993 Tout comme nous remercions les soci t s qui l ont soutenue l E D F le S F I B et Bossard Consultants 1 Selon l expression d Alvin Toffler pour diff rencier l poque
236. hel Husson Le r tablissement du profit dans l industrie fran aise une analyse sectorielle 1983 1988 Revue de l IRES n 4 automne 1990 18 Michel Husson op cit 19 Les co ts de main d oeuvre en France inf rieurs de 25 ceux de l Allemagne Les chos 28 6 93 Comparaison des co ts horaires du travail dans les principaux pays industrialis s pays co t horaire co t annuel en quivalent temps _Atemagne 125 122 NE Danem f 90 s La d composition du co t du travail pour 1991 tableau ci dessous montre les disparit s entre la France et les autres grands pays industrialis s Le pr l vement social diminue le pouvoir d achat du salari et p nalise les entreprises face la concurrence internationale L cart entre le co t total du salaire et le salaire brut est de 42 en France 18 en Allemagne et seulement 7 5 aux Etats Unis et au Japon La comparaison entre la France et l Allemagne m rite d tre approfondie Les charges sociales pay es par les employeurs fran ais atteignent 11 9 du PIB contre 7 dans l ex RFA 21 Au total production gale les entreprises fran aises supportent un montant de cotisations sociales cinq fois plus lourd que les entreprises allemandes O va la diff rence L employ fran ais per oit donc un salaire beaucoup plus faible que son voisin allemand car son employeur paie plus de charges que l employeur allemand D o une crise de la consommation qui en France
237. i re constatait Alain Cotta en 1987 Les relations sociales comme l ali nation l exploitation conomique les rapports de production ces notions li es la machine outil de la r volution industrielle commencent perdre leur sens Il existe une possibilit que la classe ouvri re prenne au 21 me si cle le m me chemin que la classe paysanne dans le dernier quart du 20 me si cle et disparaisse en tant que telle ou se transforme compl tement Depuis longtemps des philosophes posent la question de savoir ce que vont devenir les hommes lorsqu ils se trouveront priv s de travail au sens traditionnel du terme Erich Fromm s interrogeait sur le r le fondamental du travail dans la vie humaine Le travail cette part si fondamentale de l existence humaine peut il et devrait il jamais tre r duit un l ment quasi insignifiant Le mode de travail n est 1l pas en soi un l ment essentiel dans la formation du caract re Un travail compl tement automatis ne m ne t 1l pas une vie compl tement automatis e Aujourd hui le foss semble s largir entre la population de l industrie et les travailleurs manuels artisans artistes r parateurs etc qui auront besoin des r seaux pour trouver leurs clients et maintenir leurs comp tences et qui effectuent des t ches consid r es comme nobles C est peut tre le travail d intendance qui va remplacer le travail ouvrier industriel pour entretenir d placer
238. i m tier Elle d cida de poursuivre dans ce sens en cr ant une activit de t l travail chez elle Dans la Journ e son enfant tait l cole et elle pouvait facilement consacrer plusieurs heures une activit professionnelle domicile Par l interm diaire de KLEM elle prit contact avec le r seau des CIGALES Le responsable de l antenne locale l aida r aliser un compte d exploitation pr visionnel puis fit passer son dossier en commission Elle re ut ainsi 20 000 francs de fonds propres sous forme de capital risque Elle d posa galement un dossier au Secours Catholique et obtint une bourse de 10 000 francs KLEM accepta de lui sous traiter un certain volume d affaire pour l aider d marrer Un article de presse obtenu par le CIME lui apporta son premier vrai client C tait une f d ration professionnelle Apr s six mois d activit la qualit de son travail lui valut une recommandation aupr s d une imprimerie avec qui elle travaille r guli rement d sormais Mettre de l imagination dans les modes de travail utilisant les techniques de l information et de la communication Ces deux histoires prennent racines dans le v cu quotidien de milliers de gens Des milliers qui ont pu non seulement retrouver du travail mais aussi leur dignit sociale gr ce des structures sp cialis es en mati re d insertion et qui utilisent des technologies de l information et de la communication La carence de notre conomie cl
239. i nous conduit droit la paup risation En d autres termes trop de solidarit tue la solidarit et l emploi La grande r volution sociale pr visible du 21 me si cle en Europe sera de donner d abord priorit des priorit s de la solidarit par le travail plut t que par le financement des exclus Faute de politique de r ajustement pour all ger le co t des taxes sur le travail le risque est grand de voir dans les d cennies venir les compagnies comme la flotte marchande passer sous pavillon de complaisance pour acheter du travail des comp tences D autant que ce red ploiement de l utilisation des ressources humaines est d sormais facilit par les r seaux lectroniques Des firmes lorsqu elles seront confront es des choix strat giques d investissements privil gieront des r gions o la flexibilit et les pr l vements sur le co t du travail sont les plus avantageux Ce ne sera pas forc ment dans des pays en voie de d veloppement Ainsi le long de l autoroute 85 baptis e the Autobahn une v ritable Silicon Valley allemande s est install e en Caroline Mais ce pourrait tre chez nos voisins Les Etats Unis d localisent dans des Etats de l Union aux co ts salariaux les plus avantageux De la m me fa on pour se d velopper les firmes de certains Etats Europ ens choisiront sans doute ceux de leurs voisins dont les pr l vements sociaux sont les plus proches de la moyenne europ enne de 8 12 se
240. ice branchait son ordinateur sur leur travail et avait sous les yeux le m me cran qu eux ce qui permettait de faire un d pannage en commun les changes verbaux tant assur s par un t l phone classique Ce dispositif a fonctionn la satisfaction de tous Il montre que le t l tutorat est possible et que son rendement est le meilleur lorsque le contact entre tuteur et l ves se produit au moment m me o ces derniers prouvent une difficult Ce type de pratiques ouvre de nouveaux horizons au t l travail Dans de nombreux cas une personne isol e a besoin au cours de la t che qu elle accomplit non seulement d un conseil mais de d pannages voire de connaissances nouvelles Il est concevable qu elle s adresse alors un expert formateur qui lui fournit le service requis moyennant une inscription abonnement ou une r tribution de la prestation De tels services auraient un double m rite ils permettraient l ex cution par t l travail de t ches complexes requ rant tout moment des apprentissages impr vus ils engendreraient un nouveau type d activit conomique d expert consultant formateur distance De fa on plus g n rale les ann es venir verront se d velopper les techniques d adduction de connaissances comme le pass connut celles d adduction d eau de gaz et d lectricit De la m me fa on se posera pour les connaissances scientifiques et techniques le probl me de
241. ices de proposer des offres compl tes d une nature nouvelle paquets complexes int grant produits et services par exemple bases de donn es et commerce assurance et paiement r servations et courrier lectronique etc Il facilite aussi le d coupage des services existants en composants commercialis s s par ment travers diff rents canaux Tout r seau comporte une infrastructure qui permet aux acteurs du march d entrer en contact les uns avec les autres Ce contact n est en g n ral qu une tape vers un second niveau de relations celui du contrat La relation que les acteurs nouent entre eux s inscrit dans un ensemble d attentes mutuelles et de r gles non crites qui conditionnent le type d initiative que chacun peut prendre et la mani re dont seront r solus les probl mes auxquels les r gles pr tablies n ont pas pr vu de r ponse La transmission de l information ne constitue qu un l ment Elle induit de nouveaux modes de participation aux march s et une volution importante de l organisation m me des march s tout d abord l int rieur d un cadre politique puis autour des r seaux lectroniques pluri nationaux De nouvelles formes d interm diation apparaissent ainsi que de nouveaux modes de formation des prix en dehors des march s existants les r seaux et les ordinateurs ont favoris la redistribution mondiale du travail Le discours sur l informatique et les t l communications r p te volontiers que c
242. illion d emplois non salari s Ils sont le plus souvent concentr s dans les services de proximit et les services marchands un secteur o la France reste en d ficit si l on en croit le r cent rapport de Fran ois Dalle 24 de la population active contre 35 au Japon o l on trouve quelques 6 670 000 travailleurs ind pendants dont une majeure partie dans les services marchands Mais en devenant pleinement un acteur conomique le travailleur d couvre aussi les nouvelles pr carit s du march et notamment du march du travail Le march du travail devient un vrai march Une volution prodigieuse est en cours le march du travail fabrique toujours de la demande d emplois mais ce ne sont plus les m mes Moins stables d barrass s des avantages non mon taires dont parlait Fran ois de Closets dans son livre Toujours Plus 110 soulag s de certaines charges sociales mais toujours aussi avides en besoins de comp tences de savoir faire de services nouveaux de toutes sortes notamment avec la cr ation des cols verts dans les m tiers du recyclage et de la gestion des ressources qui suit celle des cols blancs Avides oui mais pay s selon consommation Pas en emplois fixes Implacable irr versible le co t du travail avec la fin des effets fronti res d une conomie mondialis e cr e les conditions d une nouvelle offre d un nouveau type de demande en mati re de ressources humaines Une nouvelle pr
243. illions de personnes Le t l phone en revanche nous laisse dans le noir sur tout sauf sur la communication interindividuelle en cours Dans ce r seau un un on est presque toujours en dehors de l espace commun On approche d une infrastructure pour l intelligence collective grande chelle gr ce un troisi me dispositif de communication structur comme un r seau tous tous Dans le cyberspace tel qu il est aujourd hui par exemple dans le r seau de r seaux Internet ou gr ce certains collecticiels fonctionnant dans des r seaux d entreprise chacun est potentiellement metteur et r cepteur dans un espace de communication qualitativement diff renci non fig explorable L exemple le plus connu et le plus primaire de cette communication du troisi me type est le monde des conf rences lectroniques Ici on ne rencontre pas les gens principalement par leur nom par leur position g ographique ou par leur position sociale mais selon des centres d int r ts sur un espace du sens ou du savoir Le topic 100 devient un lieu Et il y a des milliers de topics Cet espace dynamique se r organise au fur et mesure que les conversations voluent Ce monde virtuel est s cr t par la communication ce n est donc pas une construction pr existante qui la contraint Il merge donc aujourd hui un espace dynamique de subjectivit collective tr s diff rent de celui du t l phone o les adresses sont fixes individuelles distrib
244. illions de personnes suppl mentaires au cours des quinze prochaines ann es Imaginons que la France qui dispose d un vaste territoire sous peupl n en accueille que 15 cela entra nerait une augmentation de 4 5 millions mes Les quatre tendances tr s rapidement voqu es ici r v lent toute l ampleur des incertitudes quant l volution long terme du contexte international l horizon 2010 S agissant maintenant des tendances lourdes de l volution interne de la soci t fran aise celles ci me paraissent pouvoir tre regroup es autour de deux questions majeures celle de la comp titivit de l conomie fran aise et celle de la p rennit de son dispositif de protection et de r gulation sociale L EMERGENCE D UN NOUVEAU PARADIGME TECHNICO ECONOMIQUE Au del des sp culations douteuses auxquelles on pourrait se livrer sur l volution long terme du taux de croissance du PIB du niveau d inflation du taux de ch mage et du Franc j estime plus important de souligner que nous assistons un processus de tertiarisation des activit s productives qui progressivement entra ne une modification radicale des r gles du jeu conomique traditionnel et l mergence d un nouveau paradigme technico conomique dont les cons quences seront lourdes sur l volution de la soci t fran aise l horizon 2010 La tertiarisation des activit s productives Bien connue est la th orie con
245. imulation peut fonctionner sur des donn es r elles en temps r el communiqu es par t l matique C est possible pour une course automobile comme l indique Philippe Ulrich patron de Cryo mais ce peut l tre galement pour beaucoup de mesures physiques num ris es Une tendance lourde des dispositifs qu ils soient institutionnels ou technologiques est donc de situer l cole dans un r seau plus vaste d acc s aux connaissances La technologie aide sans aucun doute l exercice de la subsidiarit n cessaire dans la mesure o les r seaux t l matiques ne connaissent ni murs ni carte scolaire Des communaut s scolaires et universitaires virtuelles se constitueront et enrichiront les parcours d apprentissage Ce nouveau type de communaut devrait permettre aux tudiants qui tudient l tranger de maintenir des liens avec leur institution d origine et leur retour de garder le contact avec celle qu ils ont quitt e La tarification n cessaire Les exp rimentations en vraie grandeur des technologies de communication pour la formation ont commenc au d but des ann es soixante dix Elles ont fonctionn jusqu pr sent dans la plupart des cas sur le principe de la subvention d Etat ou depuis le d but des ann es quatre vingt sur celui de la subvention europ enne par le truchement des grands programmes europ ens tels que l informatique l cole secondaire COMETT ou Delta Des fonds consid ra
246. industrielle et postindustrielle Autre difficult de cette d marche d celer les indices encore faibles qui agiront puissamment sur nos modes d organisation du travail sans par ailleurs risquer d inventer un peu na vement un monde meilleur Autant le rappeler d entr e de jeu les contraintes qui s exercent sur nos organisations sociales s inscrivent dans des logiques conomiques et d mographiques comme le soulignera Hugues de Jouvenel implacables Des logiques conomiques qui au XXI me si cle seront renforc es par le d veloppement des effets des r seaux et des ordinateurs A nsi on d couvre qu un r seau lectronique devient un pays une nation virtuelle qui f d rera des millions de ressortissants avec ses lois propres en mati re d emploi et de partage des richesses De quoi d stabiliser notre vision traditionnelle du monde du travail dont une partie les networkers s installe d j dans les r seaux Autres d couvertes au fil des pages d un travail dont les r sultats parfois tonnent et d rangent A la question informatique pr datrice ou nourrici re La r ponse d Anne de Beer est claire et sans ambigu t les Nouvelles Technologies de l Information et la Communication cr ent des emplois Et d autant plus d emplois que l on accepte d investir dans ces NTIC en les associant des forces modernes d organisation des services et des ressources humaines Par contrecoup nous d couvrons des r
247. int gr la soci t Ceci a notamment pour effet d aggraver les m canismes d exclusion pr carit conomique et pr carit relationnelle tendent se renforcer mutuellement Les causes multiples de l expansion des services au confluent de l volution des modes de vie et des changements technologiques La premi re explication du d veloppement des services r side dans l l vation du niveau de vie les services correspondent le plus souvent des types de consommation qui ne se d veloppent que lorsque les besoins l mentaires sont satisfaits Lorsqu il est correctement log habill et nourri l individu est davantage enclin d penser de l argent pour se distraire se cultiver voyager prendre soin de son corps etc De m me le recours fr quent au garagiste pour assurer l entretien courant de l automobile est en g n ral li au niveau de revenu Les tendances lourdes de l volution socio d mographique telles que le d veloppement du travail des femmes et le vieillissement de la population ont galement un impact non n gligeable sur l augmentation de la demande de services notamment dans le domaine des soins et prestations destination des personnes g es ou des enfants soins de sant gardes loisirs Quant aux assurances et aux services administratifs et financiers on peut imputer leur d veloppement la complexit croissante de l organisation socio conomique et l augmentation de l aversion pour le ris
248. internationale des robots la fin de 1989 le nombre de robots en service au Japon s levait 220 000 soit pr s de 57 du parc mondial En France dans les ateliers le nombre de robots d environ 8 000 en 1989 se verrait multipli par plus de douze l horizon 2005 De m me de trente en 1989 les ateliers automatis s flexibles se multiplieront et passeraient un millier environ La g n ralisation des syst mes experts et de l interactivit est aussi envisag e pour l ensemble des postes de travail L informatisation a encore devant elle de larges possibilit s d expansion notamment dans les secteurs industriels A court terme les pr visions envisagent une saturation informatique totale dans moins de vingt ans sans qu aucun plan pr alable n ait t tabli L offre des constructeurs a rencontr un engouement tel que la totalit de la vie conomique deviendra tributaire de l informatique sans que les dangers les inconv nients ou les b n fices en aient t d finis ou chiffr s Comme chaque fois que des innovations majeures se sont diffus es dans la soci t leur d veloppement s est accompli sans planification Chronique d un ch mage annonc D s le d but de la r volution micro lectronique la fin des ann es 70 des experts ont commenc pr dire qu elle entra nerait la disparition d un grand nombre d emplois Jean Jacques Servan Schreiber l valuait cinquante millions au niveau mondial Le rapport N
249. ion Un outil informatique permet aux entreprises d insertion de quadriller les quartiers ou les villages en identifiant la nature des besoins leur r currence le mat riel et le personnel n cessaire L association FAE Forum Action Emploi a d velopp un logiciel dont l utilisation repose sur un maillage troit du territoire gr ce l implantation de boutiques de services de proximit Le projet souhaite ainsi mieux explorer la rencontre de l offre et de la demande de comp tence par une technologie qui permet la recherche d ad quation floue partir d une offre et d une demande multi crit res avec pond ration le partage des besoins et des ressources avec les boutiques voisines par l interm diaire des t l communications la diffusion de la demande de comp tence de boutique en boutique jusqu satisfaction La diffusion des technologies de l information et de la communication inspire le cr ation de nouveaux m tiers Le Concours d Id es a mis en vidence l mergence de nouveaux m tiers autour de l informatique et des t l communications Inter Espace a propos la cr ation d un atelier de production pour le recyclage de micro ordinateurs P le Sud Marseille a d velopp des unit s de maintenance pr ventives pour parc de micro ordinateurs Signaltech Plt a mis au point un programme de t l maintenance et de t l surveillance de r seaux c bl s assist par ordinateur Handirom et Points l Ouest proposent de nouveau
250. ion destin e aux consommateurs et de la r solution des probl mes Autonomie esprit de d cision capacit communiquer s adapter des situations changeantes et s impliquer dans son travail sont les expressions qui reviennent le plus souvent pour d crire cette g n ration d ouvriers intelligents en opposition ceux auxquels Taylor demandait de ne pas penser D j en 1985 la mission ducation entreprise sur les qualifications de l an 2000 concluait que les emplois nouveaux exigeront de plus en plus une formation de haut niveau ayant un caract re polyvalent et alliant de bonnes connaissances disciplinaires la ma trise des technologies transversales et d une langue vivante 86 Elle distinguait les savoirs ou connaissances des savoir faire et des savoir tre ou comportements Des connaissances plus approfondies syst matiques et formalis es des connaissances techniques qui prendront souvent un caract re interdisciplinaire l automatisation int gre plusieurs technologies et l informatique s allie d autres disciplines De nouvelles exigences en mati re de savoir tre mergeront chez les employeurs qui jugeront moins les candidats sur ce qu ils savent que sur la perception de leur personnalit de leur potentiel L apprentissage des savoir faire tendra perdre de sa valeur Ces observations restent dans l ensemble encore valides Les syst mes d information performants exigent de leurs utilisateurs la ca
251. ion du salaire serait conditionn e par les gains de productivit ne trouve aucune justification dans l tude des diff rences sectorielles Il n existe pas de relation entre les niveaux de salaire et les performances relatives des diff rents secteurs du point de vue de la valeur ajout e ou de celui des exportations En 1983 un retournement s est produit dans l volution du partage de la valeur ajout e Le taux de marge part de l exc dent brut d exploitation dans la valeur ajout e est pass de 26 32 entre 1983 et 1988 et a retrouv un niveau quivalent ou sup rieur celui qu il avait au d but des ann es 70 Ce r tablissement ob it un sch ma simple le co t salarial r el est rest peu pr s constant tandis que la productivit a cr un rythme soutenu si les gains dus l augmentation de productivit sont pass s dans le taux de marge ils ne sont donc pas all s aux salaires des employ s Michel Husson conclut dans son article qu il devient l gitime de parler de non partage des gains de productivit puisque ces derniers sont consacr s peu pr s int gralement au r tablissement du taux de marge l8 L id e selon laquelle les secteurs bas salaires obtiendraient de meilleures performances s av re fausse Le mod le contemporain de formation des salaires industriels renvoie une d termination directement macro conomique tout se passe comme si le discours global sur la contrainte de comp titivit
252. ion orale et crite qui ont le sens du service ne cherchent pas imposer leur comp tence leur savoir leur certitude ce qui ne s enseigne pas mais se pr pare R forme du syst me ducatif Il serait souhaitable qu une mutation profonde du syst me scolaire et universitaire se pr sente en plusieurs grands volets Le d cloisonnement et le r quilibrage des formations vont laisser une plus grande part aux disciplines sport art socialisation qui assurent la construction de l individu tant sur le plan individuel que sur le plan collectif solidarit ouverture aux autres Dans la construction de la personnalit le d veloppement de la cr ativit et de l imagination sera une facult fondamentale pour vivre le 21 me si cle et renouveler les sch mas de pens e Mais afin qu elle soit bien utilis e et canalis e cette capacit de cr ation devra tre compl t e par une pens e structur e et flexible Il conviendra de revenir l enseignement de m thodes de r flexion ou de travail comme le faisaient les disciplines classiques math matiques histoire philosophie etc L enseignement ne concernera pas uniquement l acquisition de techniques et de savoirs mais galement l acquisition d aptitudes n cessaires pour s adapter et r soudre les probl mes Il faudra former l Europe travers les langues et le rapprochement avec les autres cultures Plut t que de sp cialiser l individu la formation sup rieure le rendra apte
253. ions comme vivante dans laquelle l individu s immerge totalement au cours de laquelle des actes de violence sont commis contre d autres tres humains Vous pouvez faire un mod le de votre lieu de travail Votre journ e au bureau a t elle t dure Vous rentrez chez vous mettez un gant de r alit virtuelle marchez dans votre bureau virtuel prenez un pistolet de simulation et transformez l image de votre patron en millions de pixels Quand des millions de personnes ont la possibilit d ex cuter en r alit virtuelle des mouvements qui devenus actes auraient des cons quences dramatiques dans le monde r el le monde de la chair et du sang combien d entre eux risquent de perdre leur sens des limites et vont commencer commettre de vrais meurtres Les questions de pouvoir et de march s sont toujours importantes quand la technique cr e un nouveau divertissement ou moyen de communication y aura t 1l un march libre pour les r alit s virtuelles ou devrons nous en acheter les droits aupr s de soci t s comme Fujitsu ou Disney La question de savoir si la r alit virtuelle deviendra un syst me ouvert ou un syst me propri taire 12 est sans aucun doute une des plus importantes auxquelles la race humaine va tre confront e Les questions majeures auxquelles nous devrons faire face en tant que citoyens concernent les types de r alit s virtuelles que nous voudrons encourager propri taires ou libres d acc s contr
254. ions sociales qui sont n s et se sont forg s dans l activit industrielle de la fin du si cle dernier R flexions sur le concept du travail Une r flexion s impose sur le sens la signification et la valeur que nous voulons donner aux concepts de travail et d emploi R fl chir sur le travail sur ce qu il repr sentera conduit naturellement s interroger sur les syst mes de r gulation sociale pour tenter de d terminer ce qui peut dans les prochaines ann es fonder l organisation de la soci t Faire l impasse d une telle r flexion et terme des d bats qu elle suscitera est d autant moins envisageable que la g n ralisation des technologies de l information et de la communication concourent aux volutions des comportements et des mentalit s Le contenu du concept du travail au sens de la repr sentation du travail qu elle soit individuelle ou sociale est fortement influenc par la rapidit spectaculaire des mutations technologiques Dans toutes les conomies avanc es nous produisons plus avec moins d heures de travail La mont e continue du ch mage donne une nouvelle signification au travail dont l histoire d montre que sa repr sentation varie d une poque l autre Ainsi par exemple dans la Gr ce classique le verbe travailler recouvrait un sens p joratif car il tait li la notion d asservissement elle m me li e celle de n cessit La v ritable dignit pour l homme consistait partici
255. ions sociales retenues la source va tre simultan ment r duit 2 me partie L avenir du travail La question qu aborde Anne de Beer a l ge de l homme lui m me qui a commenc son partenariat avec l outil d s sa s paration avec l animal L outil ext rieur lui accro t ses capacit s le remplace dans les t ches lourdes difficiles en milieu hostile Loin d tre une ennemie la machine plus complexe souvent vou e aux g monies ob it l homme qui l a construite Les machines intelligentes que sont les ordinateurs ont chang de degr l ampleur de l accroissement de la production et la r gulation Vont elles remplacer l homme Pierre L vy a contribu par ses travaux inventer de nouveaux langages et de nouvelles mani res de penser Il envisage ici un horizon nouveau espace du savoir ou ge de la connaissance sous tendu par une conomie des qualit s humaines Le monde des conf rences lectroniques constitue l approche d une infrastructure pour l intelligence collective grande chelle Le projet de l ge de la connaissance incite r inventer le lien social autour de l apprentissage r ciproque de l intelligence collective En s appuyant sur des exemples concrets qui pr figurent les germes de l avenir Jacques Perriault dessine le partenariat oblig de l ducation telle que nous la connaissons actuellement et de la formation qui va se d velopper sur les r seaux Les techniques de communication sont
256. ipe de souverainet nationale D o une moindre efficacit des interventions publiques et la cr ation d oligopoles mondiaux dont la puissance gale voire surpasse celle des Etats les rapports de force entre l Etat et les entreprises s inversant au profit des secondes Symptomatiques de cette configuration d une conomie en forme de r seau l chelle plan taire sont par exemple la structure des grands groupes industriels avec leurs alliances prises de participations crois es et filiales communes se d veloppant telle une toile d araign e travers le monde ainsi que le ph nom ne plus r cent de d localisations d activit s tertiaires qui gr ce lessor des t l communications pourraient certes contribuer revivifier nos campagnes en voie de d sertification mais les distances tant abolies peuvent aussi bien s orienter vers les pays o la main d oeuvre est qualifi e et bon march C est tout le probl me pos par les d localisations Mais l av nement d une telle conomie plan taire est lourd de cons quences pour les entreprises qui se trouvent d sormais expos es la concurrence de toutes les autres entreprises de la plan te qui n ont pas n cessairement les m mes us et coutumes ne sont point soumis d identiques l gislations sociales et fiscales L imp ratif de comp titivit Du fait m me de cette abolition des fronti res et des protections dont b n ficiaient jadis no
257. ique constitue sans doute une de ces occasions manqu es o l introduction de la technologie au lieu de se faire sans les hommes et parfois leurs d pens aurait pu se r aliser en concertation Le contenu des m tiers et des qualifications change L informatisation cr e une source d innovation sur l ensemble du cycle de vie des produits de meilleure adaptation des besoins volutifs du march de raccourcissement des d lais de cr ativit dans les domaines de la logistique et de la distribution L informatique permet de modifier la fois un produit le service et le proc d de production Elle tablit un facteur de diversification et de personnalisation des services et r pond ainsi aux nouvelles exigences de la concurrence dans l industrie vers la maintenance La machine assure la plupart des gestes automatiques L ouvrier qui n est plus jug sur sa propre production vit une r volution mentale ce n est plus lui qui accomplit la t che effectu e auparavant par un homme il surveille une machine qui la fait sa place Cette nouvelle r partition tend laisser l homme au travail deux domaines la r solution de probl mes particuliers et les relations humaines Au printemps 1985 au moment de sa construction Termoli 3 est l usine la plus automatis e du monde Elle fonctionne dans le sud de l Italie et fabrique des moteurs Fiat Ces moteurs pr vus d s le d part pour une production presque totalement automatis e
258. ise tr s fine bit par bit de tous les messages et repr sentations imaginables La biologie mol culaire nous a ouvert des techniques de contr le de la vie l chelle de l criture fondamentale qui gouverne ses formes et fonctions Bient t les nano technologies permettront la construction de mol cules atome par atome et laisse entrevoir la perspective de nano robots l chelle mol culaire Une forme totalement nouvelle d industrie pourra alors se faire jour avec beaucoup moins de d chets de gaspillage et de d fauts qu aujourd hui Pouvons nous imaginer les usages de mat riaux intelligents dans la masse et envisager leurs cons quences des organisations intelligentes dans la masse Tous ces exemples montrent que nous tendons vers des modes d action ultra fins cibl s pr cis qualitatifs qui s opposent aux anciens proc d s en masse base de m langes grossiers et de chauffage Or je propose avec d autres de faire triompher une volution du m me style dans la gestion des affaires humaines Comment inventer une ing nierie du lien social ou un g nie organisationnel qui ne gaspille aucune comp tence qui ne traite pas les tres humains en gros en masse comme s ils taient interchangeables dans leur cat gorie mais qui au contraire consid re chacun comme un individu singulier qui am ne m me chacun consid rer l autre comme un individu unique porteur de savoir faire et de cr ativit Dans le m me
259. it r seaux closion coop ration qui se condensent dans l expression de logique r seau S1 l on veut savoir vers quelle forme d organisation les entreprises vont tendre regardons ce que font les entreprises de conseil en management pour elles m mes Elles ont recours des m thodes de pointe qu elles vont ensuite pr coniser et vendre leurs clients Jacques Jochem directeur g n ral adjoint de Bossard Consultants pr cise que les services constituent le laboratoire du management de demain et comme les entreprises se tertiarisent elles sont en mesure d adopter ce que nous conseil forme avanc e de service nous leur proposons La gestion de la complexit tire partie des structures organis es en r seau o chaque individu est autonome La diffusion l exportation de ce mod le vers les autres secteurs de l conomie constitue une tendance forte Xavier Stefani directeur des ressources humaines de Cap Gemini Sogeti d clare que malgr la tentation de revenir des organisations de type pyramidales les processus conduiront forc ment l mancipation des cadres et l av nement de relations partenariales entre employ s Pour accompagner ces changements vitaux il faudra mettre un terme une organisation monarchique du pouvoir dans l entreprise L externalisation conduit laisser d autres entit s des activit s qu elles font mieux et moins cher Elle permet aussi en travaillant pour d autres clients d
260. it qui s en ressent les co ts aussi Les dirigeants d entreprises d couvrent le conflit qui existe entre la logique d efficacit des techniques de production et celle de l organisation conome la seule forme de productivit qui vaille Ils se rendent compte qu une trop grande technicit constitue un lourd handicap plus l outillage est complexe plus il est fragile Plus la production est flux tendu plus la panne et l arr t co tent cher En mati re d automatisation le maximum ne co ncide pas n cessairement avec l optimum La robustesse et le taux de disponibilit du syst me d information pr sentent une contrainte suppl mentaire qui p se sur le travail des informaticiens En effet un syst me int gr doit assurer un taux de disponibilit proche de 99 99 pour que l entreprise produise Alexandre Tic qui a fait r aliser en mars 1988 par son cabinet une tude sur la fonction d ing nieur de maintenance affirme Sans la maintenance les robots ne sont que leurres 8l Qu ils soient fran ais anglais allemands ou italiens la plupart des grands constructeurs automobiles europ ens font le m me constat Trop lourd trop cher trop sophistiqu mais surtout trop de pannes pour que l on continue la fuite en avant entam e ces dix derni res ann es 8 2 Dans le but d am liorer r guli rement sa productivit PSA mise aujourd hui sur la fiabilit des proc d s industriels plus que sur les rendements car
261. iv es arr t de nombreuses machines domestiques quip es de microprocesseurs La liste est encore longue L informatique est la source du formidable d veloppement conomique intervenu depuis la seconde guerre mondiale Elle a favoris l augmentation de la taille des entreprises jusqu atteindre des dimensions difficilement imaginables il y a seulement vingt ou trente ans Elle a facilit la mondialisation des march s Cette technologie a p n tr presque aussi vite la vie quotidienne que la vie professionnelle la m me machine sert autant jouer qu travailler En r alit l informatique tisse structure et pilote la vie politique conomique et la vie domestique au point qu il devient difficile de discerner qu elle sous tend toutes les activit s Voil pr s de trente ans que les tablissements bancaires utilisent l informatique Dans les ann es 60 les ordinateurs ont acc l r les r glements et l ex cution des op rations Durant les ann es 70 les banques ont constitu d normes bases de donn es pour l archivage des dossiers Elles ont introduit les distributeurs automatiques de billets et les cartes de cr dit pour le grand public Depuis 1980 des microprocesseurs encore plus rapides ont permis de contourner les fronti res internationales et cr un tourbillon plan taire de masses mon taires et de titres Le cumul des d penses informatiques des banques am ricaines atteignait en 1990 deux cents milliards d
262. ivement la lumi re des cinquante ans qui se seront coul s d ici l un visionnaire du partenariat homme machine La question cl des derni res ann es du vingti me si cle a t formul e d s 1960 par un scientifique curieux de savoir de quelle mani re nous commencions utiliser la technique qui augmente la puissance de notre cerveau J C R Licklider professeur au MIT a crit un article intitul La symbiose hommes machine Licklider examina le futur il y a plus de trente ans et vit venir la convergence du cerveau humain et des capacit s des machines Voici comment il en formula alors la notion Le figuier est pollinis seulement par l insecte Blastophaga grossorum La larve de l insecte vit dans l ovaire du figuier et y trouve sa nourriture L arbre et l insecte sont ainsi totalement interd pendants l arbre ne peut pas se reproduire sans l insecte l insecte ne peut pas se nourrir sans l arbre ensemble ils constituent un partenariat non seulement viable mais aussi productif et prosp re Cette coop ration la vie commune en intime association ou m me troite union de deux organismes dissemblables s appelle la symbiose La symbiose homme ordinateur constitue une sous classe des syst mes homme machine Ceux ci sont nombreux ce jour cependant il n existe pas de symbiose homme ordinateur L espoir est que dans pas trop longtemps les cerveaux humains et les machines calcul vont se coup
263. l es au niveau central ou libertaires financ es pour des applications scientifiques et ducatives ou pour la domination militaire ou conomique Or seul un citoyen bien inform saura y r pondre C est pour cela qu il est de la plus grande importance que les gens apprennent parler avec plus intelligence d un avenir dans lequel il deviendra possible de fabriquer toute exp rience concevable Le potentiel des communications interactives en r seau Un formidable d placement de pouvoir est en cours Ce d placement de pouvoir concerne bien plus les gens et leur capacit de se relier les uns aux autres selon de nouveaux modes que les c bles de fibre optique et les applications multim dia La r volution d clench e par la presse imprimer touchait au niveau d instruction et ce que peuvent faire des populations sachant lire et crire c est dire de se gouverner elles m mes bien au del de la m canique des caract res mobiles La technique permettait un d placement du pouvoir mais ce mouvement a t cr par les gens qui se sont servi de l outil pour s duquer eux m mes Au cours de mes voyages en Am rique du Nord en Europe au Japon j ai t frapp maintes reprises de constater que des mouvements similaires de r seaux de citoyens que j appelle des communaut s virtuelles taient en train de na tre partout o les gens ont acc s au r seau public commut de t l communication et des ordinateurs de burea
264. l gitimait une norme abstraite impos e de l ext rieur s appliquant indiff remment chaque secteur La p riode ouverte en 1983 est caract ris e par l mergence d une norme salariale de fait celle du co t salarial constant Certains secteurs enregistrent cependant une volution sp cifique par exemple dans la sid rurgie et l habillement o les co ts salariaux ont augment nettement plus que la moyenne La France comp titive sur le plan international r mun re beaucoup moins ses salari s que les pays trangers Au niveau international la France se situe en position m diane sur l chiquier des pays industrialis s pour le co t horaire du travail En 1993 toutes qualifications r unies le co t horaire moyen de la main d uvre en France salaires charges sociales salariales et patronales tait inf rieur de 25 celui de l Allemagne de 5 10 inf rieur celui des pays du B n lux L avantage de la France atteint m me 40 si l on s en tient la seule main d uvre ouvri re 1 Cette comparaison tablie par le CERC corrobore de nombreux travaux r alis s ces derni res ann es Pour refl ter plus exactement la r alit mieux vaut examiner le co t en raisonnant sur une base annuelle comme dans le tableau ci dessous Les Etats Unis et le Japon changent de rang lorsque la comparaison porte sur le co t annuel en quivalent temps complet du fait d une dur e annuelle du travail plus longue 17 Mic
265. l ve R mi Lallement dans un dossier sur les investissements publi par le Centre d tude et de recherche sur l conomie allemande22 La part de la collectivit nationale La part que pr l ve l tat dans la valeur ajout e varie entre 5 6 pour la chimie de base et 0 1 pour les transports a riens Elle a m me t n gative en 1992 pour la sid rurgie 0 4 Parmi les secteurs les plus ponctionn s par l Etat figurent en bonne place les produits alimentaires divers 4 6 les activit s annexes des transports 4 6 l quipement m nager 4 3 et le commerce de d tail alimentaire g n raliste 4 0 L a ronautique 0 6 et les machines agricoles 0 9 sont particuli rement peu tax s Les autres secteurs se situent entre 1 et 4 avec une moyenne de 2 4 Cette part de l tat est compos e d une part des imp ts li s la production et d autre part des imp ts sur les b n fices des soci t s Le syst me fiscal fran ais frappe de mani re in gale les entreprises Ainsi l industrie qui p se 36 dans le PIB paie 46 de la taxe professionnelle 108 milliards de F les tablissements financiers avec 11 du PIB se contentent d y contribuer pour 5 soit un cart de 9 22 Sylvie Bommel Allemagne le juste prix de la paix sociale L Usine Nouvelle 6 2 92 Des imp ts sur la production peu sensibles au secteur d activit Les imp ts li s la production sont d taill s dans les Comptes de la Nation L an
266. la maison Pour les entreprises d insertion l apprentissage de l utilisation de ces outils se fait partir de centres de services Pour ces hommes et ces femmes qui ont perdu tout rep re commencer par celui consistant se r veiller tous les matins pour aller au travail est essentiel pour d buter une p riode de restructuration sociale Les entreprises d insertion consacrent pour cela un animateur pour quatre cinq personnes La dur e de l apprentissage peut ainsi aller jusqu 24 mois Si certains ne peuvent imm diatement cr er leur propre emploi beaucoup vont saisir l l occasion de red marrer pour leur propre compte Les acteurs de l insertion conduisent des actions imaginatives et opportunistes pour s adapter aux nouveaux modes de travail et aux comportements que g n re la relation du travail distance Ainsi la r duction des co ts cons cutive l utilisation des t l communications et des ordinateurs a engendr de nouvelles activit s A Chamb ry des gardiennes d immeubles sont quip es de Minitel avec lecteur de code barre et adressent ainsi instantan ment des informations au syst me expert sur l tat de la copropri t et les besoins de ses habitants De nouvelles formes de services qui relancent ainsi une profession en voie de disparition L association IPI Innovation Promotion de l Insertion a mis au point le syst me Vivaldi v ritable outil de prospection et d apprentissage des m tiers verts pour l insert
267. la sph re financi re de l conomie r elle qui se traduit par le fait que les flux de capitaux chang s travers le monde sont tr s sup rieurs aux flux de biens et services donnant effectivement lieu change Le Professeur Maurice Allais estimait d j en 1991 qu au sein du fameux G7 les flux financiers se montaient chaque jour 600 millions de dollars soit dix fois plus que la production physique du monde entier et trente cinq fois plus que les transactions commerciales r elles Les flux financiers aujourd hui exc dent 1000 milliards de dollars par jour Cette bulle financi re comme on la qualifie souvent est une p e de Damocl s mena ant les entreprises qui engagent un effort de longue haleine pour am liorer leur comp titivit au travers d investissements physiques et immat riels notamment la formation qui voient la valeur de leurs actions fluctuer ind pendamment m me de leurs r sultats et sont tout moment susceptibles d tre l objet d OPA plus ou moins amicales Inversement la ma trise de la finance et le rendement des placements financiers jouent au d triment de l investissement productif et permet bien souvent aux industriels et aux commer ants de d gager des marges bien sup rieures celles qu ils retirent de la production et de la commercialisation de leurs produits Si nous assistons ainsi la rupture d un certain nombre de liaisons classiques simultan ment les inte
268. laire lui avait permis de se marier et m me d acheter une voiture d occasion Peu peu il avait organis sa vie entre ses copains de l usine et les distractions du week end Sans avoir t lui m me syndiqu il avait particip aux diff rents mouvements de gr ve pour revendiquer des augmentations de salaire le 13 me mois des avantages sociaux etc Son travail lui n avait pourtant jamais volu D ailleurs comme l ouvrier agricole qu il avait t il n avait pas pens que cela puisse tre possible Ses patrons avaient besoin de main d oeuvre et la question ne se posait m me pas Dans un consensus g n ral l absence d int r t dans le travail tait achet e par la stabilit de l emploi et les avantages sociaux que cela lui conf rait Quinze ans plus tard son entreprise avait d proc der une restructuration profonde de son mode de travail Les postes avaient t repens s en fonction de nouvelles grilles de comp tences et on s tait aper u qu un grand nombre de salari s n taient plus du tout adapt s la nouvelle organisation du travail La direction de l entreprise avait alors demand certains de quitter l entreprise moyennant un d dommagement que Georges avait trouv substantiel Avec cette prime de d part Georges s tait pay un voyage et quelques mois de vacances Puis Georges s tait remis la recherche d un autre job l image du pr c dent Mais il ne savait trop comment s y prendre Quel
269. laisser le march inventer d autres modes de r gulations pour garantir l employabilit et donc les revenus d une famille Famille qui redevient la cellule entrepreneuriale du self manager L entreprise familiale du self manager Selon l Expansion du 19 f vrier 1992 si la France portait le taux de son temps partiel au niveau britannique d un coup de baguette magique elle compterait 2 5 millions d emplois suppl mentaires En fait cela signifierait d abord qu autant de salari s subiraient une perte de revenus cons quente puis que les entreprises acceptent d embaucher leur quivalent emplois Las la tendance est plut t de r duire la masse salariale et les charges en diminuant le nombre d heures productrices des personnels en poste Du coup les exp riences de partage de travail ont des r sultats modestes selon les conclusions d une tude du Minist re du Travail en 1993 Cette logique terrible cache en r alit une proposition de partage du ch mage D j le ch mage partiel financ par la collectivit a augment de 41 en 1992 touchant quelques 2 millions de salari s pour une dur e moyenne de cinq jours par mois Ce qui repr sente si on inclut les cong s annuels une mise en temps partiel de 4 mois sur 12118 Il aurait t pr f rable et moins co teux pour l Etat et les entreprises d augmenter les cong s pay s d une semaine ou deux Toute reprise aurait alors un effet m canique manifeste sur l emb
270. lariales afin de d terminer les salaires nets Les charges patronales incluent les cotisations vers es par les employeurs sur la base du salaire brut de leurs salari s pour financer la S curit sociale maladie vieillesse allocations familiales mais aussi les contributions obligatoires la formation la retraite compl mentaire le logement les transports etc autrement dit les cotisations sociales plus les contributions sur les salaires En regardant quel est le montant des charges par rapport au salaire net pour diff rents niveaux de salaire on constate que les charges repr sentent pour l entreprise entre 42 du co t des salaires les plus lev s et 47 du co t des bas salaires En d autres termes plus les salaires lev s sont nombreux moins les charges sociales p sent en proportion du co t des salaires Avec une moyenne de 43 les charges patronales et salariales repr sentent entre 20 et 40 de la valeur ajout e selon les secteurs Non seulement les organismes sociaux pr l vent cette partie de la valeur ajout e mais le calcul des sommes pr lever incombe aux entreprises elles m mes D j dans un entretien en 1983 Jacques Bournazel alors PDG d une petite entreprise de mat riel de travaux publics comprenant 33 salari s expliquait que les papiers remplir pour les pr l vements obligatoires occupaient environ la moiti du temps de son comptablel5 Ces formalit s compliqu es commencent partir de 10 sala
271. le d plorer parce que nous vivons encore sur la culture du salariat c est dire en retard d une r volution culturelle qu il nous faudra r aliser sans tarder Ensuite et cela est plus important encore nous allons passer du concept de statut au concept de fonction d un syst me au sein duquel l obtention d un dipl me conf rait un statut qui entrafnait une r mun ration la promotion s op rant l anciennet qui elle m me d terminait la revalorisation des salaires un syst me dans lequel ce qui comptera vraiment sera la fonction que l on assume l efficacit dans cette fonction d terminant le revenu ou mieux encore le prix Les r mun rations au m rite individuel ou collectif se d veloppent certes d j mais pas lents Extr mement douloureux sera assur ment pour les Fran ais ce passage du concept de statut au concept de fonction ne serait ce que parce que nous vivons dans un pays au sein duquel la situation professionnelle des gens est tr s variable certains disposent d un emploi et donc d une rente vie alors qu ils ne travaillent gu re alors que d autres travaillent beaucoup mais ne disposent pas d emploi Un des enjeux majeurs consistera assur ment remettre plat ces situations aussi r voltantes qu il s agisse des premiers ou des seconds Enfin reconnaissons le nous vivons sur un mythe collectif potentiellement g n rateur d immenses frustrations futures sur l id e qu il convient de prolonger l
272. le premier la fixation de certaines normes l gislatives et r glementaires s imposera notamment dans les domaines des proc dures de licenciement de la pr vention des risques professionnels ou de la s curit du travail de l acc s la formation de la limitation du temps de travail des formes de contrat de travail La contrainte aura alors pour finalit de d limiter le cadre de l ordre public social et par l m me d viter que la concurrence conomique ne se fonde sur le d s quilibre social tout en garantissant aux salari s les droits fondamentaux Cette responsabilit appartiendra aux pouvoirs publics et au parlement auxquels il incombera de d finir dans le respect de la Constitution la norme tatique Le deuxi me principe permettra en raison de la diversit de la taille des entreprises et des secteurs professionnels une d clinaison qui pourra s op rer entre la loi et son mode d organisation C est ainsi que s il appartient au Code du travail d encadrer le temps de travail de fixer l obligation des classifications d affirmer le droit une repr sentation du personnel leur traduction technique peut se r v ler diff rente Le droit du travail se construit alors par compl mentarit des normes juridiques et des normes conventionnelles Cette construction rel vera des partenaires sociaux Elle suppose la fois une vitalit du dialogue social et la r alit de l exercice syndical La conjonction de ces deux princip
273. le totalement disqualifi Il n est rien Souvent il choue aux preuves th oriques le fran ais les math matiques alors qu il a r ussi les preuves pratiques L Education Nationale ne retient pas pour eux le statut d admissible voire de bi admissible qu elle consent aux agr gatifs Aussi des syst mes compl mentaires d valuation des comp tences apparaissent ils aujourd hui Le gouvernement britannique a mis en place le National Vocational Qualification System qui permet tout citoyen britannique de requ rir la reconnaissance de ses comp tences effectives En France existent des syst mes sporadiques Une mission dirig e par Michel Serres a propos voici deux ans un dispositif de codification et de circulation des cartes de comp tences qui devrait accro tre la fluidit du march du travail M me si de nombreuses r sistances se manifestent en France par rapport une telle volution il semble qu elle soit irr versible car ce qui enclenche aujourd hui une activit conomique n est plus li au dipl me de nombreux ing nieurs ne trouvent pas d emploi mais se fonde sur un ensemble de comp tences vari es Les firmes cr atrices de jeu vid o emploient ainsi des jeunes de quinze se1ze ans l ves de lyc e par ailleurs qui cr ent des sc narios C est leur passion pour l informatique et non le baccalaur at qu ils n ont pas encore qui d clenche l activit conomique Il para t
274. ler ensemble troitement et que le partenariat qui en r sultera pensera comme jamais aucun tre humain n a encore pens et qu il traitera les donn es d une mani re tr s loign e des machines de traitement de l information telles que nous les connaissons aujourd hui Licklider n a pas seulement t un visionnaire de la technique Il a fini par devenir l un des plus influents activateurs de l histoire de l informatique Il fut recrut par l Agence du Pentagone pour les Projets de Recherche Avanc s ARPA pour moderniser l informatique des ann es soixante La vision anticip e de Licklider d une informatique interactive et son soutien d autres visionnaires de la technique tels Ivan Sutherland l inventeur du graphisme informatique et Doug Englebart celui de l ordinateur en tant qu outil amplificateur c r bral ont conduit la r volution du micro ordinateur personnel et la r volution de l ordinateur en r seau Aujourd hui la technique de l ARPA s est r pandue dans la soci t civile Des centaines de millions de gens utilisent des ordinateurs personnels des millions de fois plus puissants et moins chers que les premiers ordinateurs lectroniques digitaux Des dizaines de millions de gens dans le monde sont reli s par Internet le descendant direct d ARPAnet le r seau de l ARPA Dans quelques d cennies lorsque les techniques actuelles du D partement de la D fense seront r pandues chez les populations du monde enti
275. les permettent de fournir tous plus que le n cessaire On est forc d en conclure que la raret est d sormais socialement produite que la mis re et l exclusion sont organis es m me si elles ne sont pas d lib r ment poursuivies Si le ch mage appara t comme une fatalit plus ou moins compr hensible selon l conomie classique au regard d une conomie de l humain il fait figure de destruction syst matique de richesses Une soci t qui admettrait explicitement les principes de l conomie des qualit s humaines reconna trait encouragerait et r tribuerait toutes les activit s sociales qui produisent et maintiennent ces qualit s m me celles qui n entrent pas directement dans les circuits de l conomie marchande Ce faisant elle permettrait ceux qui n ont pas d emploi salari de se construire quand m me une identit dans l interaction avec le collectif De plus elle enrichirait ainsi indirectement les r serves de savoir faire et de puissances humaines qui alimentent le dynamisme du secteur marchand Mais ni l conomie de la connaissance ni l conomie largie des qualit s humaines ne doivent se d velopper comme des conomies dirig es car cela reviendrait employer des moyens radicalement oppos s aux objectifs vis s Non marchand ne signifie pas forc ment tatique bureaucratique monopoliste hostile l initiative priv e ni allergique toute forme d valuation Le probl me de l ing nierie du lien so
276. les produits de l industrie et d en profiter Laiss s eux m mes les utilisateurs d une nouvelle infrastructure d information deviennent cr ateurs de leurs propres industries expressions culturelles sources nouvelles de richesse et de divertissement Plus important les citoyens se servent de cette plate forme pour aider pr server leur libert d entreprendre leur libert d expression leur libert de communiquer les uns avec les autres Une promesse de revitalisation de la sph re publique Les communications entre citoyens constituent les pierres angulaires les plus essentielles des soci t s d mocratiques Les philosophes et les pamphl taires du 18 me si cle dans la France et l Am rique r volutionnaires croyaient passionn ment dans l id e radicale qu une population peut se gouverner elle m me si les gens sont assez duqu s et assez libres pour discuter des questions entre eux Les citoyens et non les rois seraient capables de se gouverner eux m mes non seulement en lisant des repr sentants par vote secret mais en connaissant et en discutant les probl mes qui les affectent Cette notion s appelait la sph re publique Dans un certain sens les m dias de masse de un tous et particuli rement la t l vision ont chang le mode de discours entre les citoyens d une mani re qui n a pas aid la d mocratie La sph re publique est devenue une marchandise qui s ach te ou se vend L argumentation raiso
277. lioration des situations auxquelles ces d cisions sont cens es r pondre La signification de la coh sion s affirme dans ce qui unit au d triment de ce qui s pare Parce que le travail y participe l emploi sous toutes ses formes doit tre suscit quand il r pond un besoin conomique ou social et valoris socialement lorsqu il s organise Le couplage conomie industrielle conomie de services oblige reconna tre que toute activit a sa noblesse d s lors qu elle sert l int r t g n ral et satisfait des besoins L mergence des emplois de proximit qu il conviendrait plus judicieusement de baptiser emplois de la qualit de vie sera la hauteur de la reconnaissance sociale culturelle et financi re que nous voudrons bien leur accorder Le sens de la solidarit est l implication personnelle dans un engagement commun La restreindre au seul aspect de la contribution financi re la d nature la d douane des autres formes de responsabilit et tend accr diter l id e qu elle se r sume un simple m canisme situant d un c t ceux qui auraient l obligation de la financer et de l autre ceux qui auraient le droit d en b n ficier Parce qu elle est d abord affaire de comportement et de respect de l autre parce qu elle est fondamentalement un bien volontairement accept qui se partage enfin parce qu elle cr e autant de devoirs qu elle octroie de droits la solidarit consolide la coh sion Si nous admettons que l
278. lle clatement des collectifs de travail mobilit et pr carit de l emploi vanescence de la notion d entreprise plus grande opacit des qualifications difficult d insertion professionnelle des individus les moins bien form s ou mal socialis s Le r le du travail comme m diation centrale de l int gration la soci t en sera n cessairement affect sans que l on sache encore comment ce d ficit de lien collectif pourra tre combl Il ne s agit pas de dire comme on l entend parfois que le progr s technique r duit m caniquement et irr versiblement les besoins en travail La r alit est plus complexe on assiste un vaste mouvement de recomposition du travail qui modifie radicalement ses fonctions sociales Ce qu il gagne en qualit en possibilit d autonomie et d accomplissement personnel pour les individus qui sauront s adapter 1l le perd sur son autre versant celui de l int gration de masse et de la production d identit s stables accessibles tous Il est possible que les technologies de l information permettent en contrepartie le d veloppement de nouvelles formes de sociabilit autour de r seaux professionnels culturels ou affinitaires recomposant de mani re in dite la convivialit et les solidarit s au sein du village global Nous n en dirons rien ici par manque de place et d l ments de jugement sinon pour constater que pour l instant ce sont les ph nom nes de dissociation qui l emportent
279. lligence et des qualit s humaines par Pierre L vy L ge de la connaissance et la fin de l conomisme primaire Vers une conomie des qualit s humaines Le cyberspace au service des collectifs intelligents L acc s au savoir distance par Jacques Perriault Difficult s de la prospective technologique L volution des attitudes et des comportements L volution des dispositifs d acc s au savoir Conclusion 3 me partie travailler au 21 me si cle L homme polyactif par Nicolas B hler et Denis Ettighoffer La g n ration des travailleurs polyactifs Les mutations de la force de travail au si cle des r seaux Le red ploiement des emplois sous l influence des NTIC La perte du statut de salari Le march du travail devient un vrai march Le travailleur du futur sera polyactif Fin de la gestion administr e du march du travail G rer et garantir l employabilit des individus L entreprise familiale du self manager Remise en cause de la gestion collectiviste de la solidarit nationale Networkers les nomades lectroniques par Denis Ettighoffer Les entreprises du XXI me si cle s installeront dans les r seaux d abord afin de gagner en productivit globale ensuite afin de d velopper leurs affaires Le d veloppement des outils pour travailler ensemble et distance La rupture des espaces et des temps contraints caract rise le t l travail moderne ainsi que l utilisation des r
280. lon l OCDE contre 14 32 du PIB en France En 1990 le montant moyen d un salaire de ch meur se monte 110 000 F par an Il y a l de quoi financer approximativement 2 2 5 millions d emplois temps partiel Ce co t faramineux adoss pour l essentiel sur l appareil de production dont les effectifs actifs se r duisent engendre son tour de l in galit et de l exclusion En ne pouvant emp cher ni le ch mage ni la crise venir de la protection sociale l Etat et les syndicats perdent toute cr dibilit dans la gestion collectiviste de la solidarit Avec en 1993 un actif sur cinq en difficult d int gration conomique et donc sociale Plus quelques 7 millions d actifs consid r s par le CERC en situation de pr carit c est dire menac s de perdre leur emploi seule la solidarit de proximit et la cr ation d activit s favorisant la polyactivit est susceptible de sauvegarder les revenus de la famille Un tissu conomique nouveau de d brouillardise c est dire d initiatives entrepreneuriales de petits jobs de t l travail de services aux particuliers et aux collectivit s se dessine en filigrane Ce march du travail particulier est handicap par une gestion bureaucratique qui exige une multiplicit d actes administratifs Il pourrait tre lib r par la mise en place d initiatives comme les ch ques services qui faciliteraient le travail polyactif et une politique individuelle et familiale des reve
281. lternativement relever le niveau des cotisations 1976 1977 1979 1986 1987 qui pour les salari s est pass de 3 25 en 1976 7 6 en 1991 introduire ou relever les imp ts par exemple la CSG et modifier le syst me d indexation des retraites d abord bas sur les salaires bruts puis depuis 1982 sur les salaires nets et depuis 1986 sur les prix et les annuit s de r f rence Cette politique des petits pas effectu e sous la contrainte des v nements assur ment ne suffira pas doter la France d ici 2010 d une conomie vraiment comp titive ni d une soci t vraiment propice au progr s social Pire encore elle risque fort de donner lieu entre 1995 et l an 2000 des ruptures profondes voire des explosions sociales violentes QUELLE SOCIETE A L HORIZON 2010 L emploi dur e ind termin e plein temps qui fut la pierre angulaire de toute notre organisation conomique et sociale le facteur principal de l insertion et de la promotion sociale le facteur d terminant qui donnait droit un salaire et d faut aux revenus de transfert est aujourd hui en pleine transformation Le nombre des actifs effectivement occup s n a peut tre jamais t aussi important mais leur proportion par rapport la population totale se d grade contin ment d s pr sent alors que le nombre d actifs occup s est de 21 millions celui des inactifs de tous ges et de toutes cat gories
282. m me programmes d ordinateurs Il se pourrait bien que tout le discours sur le multim dia dans les journaux et les magazines et dans les conf rences prestigieuses ait vis dans la mauvaise direction Personne ne sait quelle sorte d outil quel type d appareil les gens vont avoir envie d acheter par millions pour tirer le meilleur parti de ce nouveau moyen de communication Ce pourraient tre les CD ROM ou les CD I ou les DVI ou les vid odisques Personne ne le sait encore r ellement Et personne ne sait non plus avec certitude ce qu en sera le contenu Mais une chose est s re l information stock e sur un CD ROM ou une disquette d ordinateur pourra tre envoy e sur le r seau et int gr e aux march s et groupes en plein essor tout autour sous sa forme de texte uniquement En additionnant les capacit s multim dia aux capacit s de communication interactive et de relation interpersonnelle du r seau peut tre que les consommateurs cr eront alors leur contenu inventeront leur raison d utiliser ces nouveaux outils pour se brancher aux autoroutes de l information ce seront eux et eux seuls comme pour le t l phone Ceci conduit la quatri me et derni re source de puissance le potentiel du moyen de communication de devenir une plate forme d innovation Un exemple celui d Apple Computer Toute l industrie de l informatique individuelle a r ussi parce que de nouvelles compagnies minuscules qui ont d marr dans les ann
283. m nage Longtemps l enseignement distance a t consid r comme un enseignement de la seconde chance Pour le syst me ducatif m dias et enseignement distance taient des trangers Cet tat de choses est en train de changer Il en est grand temps d ailleurs pour que l cole et l universit soient m me de r pondre des besoins qui s accroissent num riquement et se diversifient Une r flexion prospective sur les dispositifs d acc s aux connaissances doit embrasser l volution des acteurs usagers et d cideurs ainsi que des innovations dont certaines quelles que soient leurs tailles constituent des faits porteurs d avenir Elle ne part pas de l cole pour tenter de percer les secrets de son avenir mais en chemin elle la rencontre Les usagers de l cole est une autre fa on non neutre de d signer les l ves les tudiants et leurs parents Il y a tout lieu de penser que l exigence croissante des familles que l on constate dans l enseignement distance se manifestera galement dans l enseignement traditionnel Les signaux avant coureurs de cette volution ont t annonc s il y a une dizaine d ann e par Robert Ballion dans son livre Les consommateurs d cole 104 Ils se manifestent aujourd hui et l et je retiendrai pour ma part les quelques exemples suivants Un l ve inscrit au Cned en premi re s est mu de ne pas avoir de contacts avec les autres jeune
284. masse d un autre commencent merger d autres formes de services plus diff renci es et personnalis es Ce sujet trait par Bernard Perret est rarement abord et nous fait entrer de plain pied dans les mutations venir Le mode de calcul de la r partition de la valeur ajout e constitue un facteur largement destructeur d emplois cach et difficile percevoir invisible pour les profanes Notre pays d tient un record in gal plus du tiers de la richesse produite est capt e et chappe ceux qui en sont les auteurs Cette situation entra ne une d motivation g n ralis e L originalit de l analyse de G rard Blanc tient au fait que jusqu pr sent les donn es parses n avaient pas t assembl es pour dresser un tableau d ensemble Les r sultats totalement in dits surprennent et fournissent une r ponse partielle quelques maux pr sents Sans doute l avenir ne saura t il pas faire autrement que de r partir diff remment la valeur ajout e LA SOCIETE FRANCAISE A L HORIZON 2010 L UNIVERS DU TRAVAIL A REINVENTER par Hugues de JOUVENEL Le mod le de d veloppement adopt par les pays d Europe occidentale a la particularit de reposer sur deux piliers le syst me productif qui dans une logique purement lib rale permettrait tous de s int grer comme travailleur d en tirer un revenu leur permettant du m me coup d en b n ficier comme consommateur le syst me de protection sociale qui pr leva
285. mateurs avec l Autriche la Finlande et la Su de qui sert tout autant sinon davantage nos concurrents que nous m mes puisque l abolition des fronti res ne s est pas accompagn e de l adoption d une v ritable politique conomique et industrielle europ enne N en d plaisent aux auteurs du Livre Blanc de la Commission des Communaut s Europ ennes et leur initiative europ enne de croissance Le probl me serait sans doute diff rent si l Europe mon taire et fiscale les deux allant largement de pair tait plus avanc e mais les conditions pr alables leur tablissement m me l horizon 1999 paraissent s rieusement compromises en raison des facteurs de divergence de nos conomies et des probl mes particuliers auxquels chacune d entre elles est confront e Cette union mon taire dans le meilleur des cas sera r alis e entre un nombre r duit de pays tandis que les autres demeureront la tra ne Sur ce point convergent d ailleurs de plus en plus les Allemands et les Fran ais qui soulignent d sormais la n cessit de constituer un noyau dur cinq Allemagne Belgique France Luxembourg Pays Bas s opposant aux forces centrifuges dues entre autres un largissement constant L Europe sociale est encore moins avanc e puisque pratiquement les seules dispositions en la mati re ne concernent que les relations professionnelles et les conditions de travail En d pit de l introduction in extremis d
286. me si cle Introduction par Denis ETTIGHOFFER Le probl me de la transformation du travail est pos depuis longtemps Depuis aussi longtemps que des auteurs ont imagin que les robots que les machines prendraient la place des hommes En g n ral la pauvret de nos r ponses a t affligeante Une pol mique plus ou moins larv e s enflamme de temps autre pour savoir si la diffusion des Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication NTIC est un facteur propice l emploi ou au contraire un facteur de sa destruction En 1993 une enqu te de la SOFRES concluait que 54 de nos d cideurs pensent encore que le ch mage est d aux nouvelles technologies Les pr jug s manifestes de certains arguments taient une premi re justification l investigation que nous avons conduite depuis quelques mois Mais plus important l aube d une nouveau mill naire nous constatons que notre monde du travail n a pas pleinement assimil qu il a subi quasiment son insu une mutation structurelle dont il n a pas encore mesur et valu la port e Nos industries d abord fond es sur le rendement de la fabrication s int ressent maintenant devenir des organisations globalement efficaces fond es sur l augmentation de la valeur ajout e La productivit de tels ensembles o la valeur ajout e est d mat rialis e incorpor e aux biens et aux services fournis ne s labore pas selon des sch mas n o tayloriens car les soci
287. ment n1 chercher une loi g n rale applicable tous les secteurs d activit indiff remment n1 confondre les missions qui rel vent de l offre et de la demande d emploi avec celles qui rel vent du traitement social du ch mage La gestion d individus polyvalents polyactifs ne pourra plus tre assur e de mani re administrative L homme polyactif trop complexe et trop autonome a besoin d tre suivi individuellement Les initiatives priv es professionnelles domineront le march de l emploi mais il sera demand l Etat d inventer des m canismes de sauvegarde et de r gulation qui conservent la flexibilit de l emploi Il semble qu en mati re de solidarit l Etat soit arriv la limite de son efficacit trop de solidarit risque de tuer la solidarit Ce sera le grand chantier du 21 me si cle de red finir une solidarit laquelle participeront l ensemble des acteurs sociaux syndicats patronat etc qui adopteront peut tre la logique de r seau La mise en place d innovations pour la formation Le savoir va devenir un capital pour les entreprises et les nations Le d fi de l ducation consiste distribuer et mettre disposition des savoirs actualis s en permanence pour satisfaire la demande de formation qui se manifestera tout au long de la vie L enjeu de demain sera la productivit de la formation et sa capacit former efficacement sans y puiser les ressources Les aptitudes qui vont tre deman
288. ment de jeunes sera d s l an 2000 urbanis e plus de 50 agglutin e dans d immenses m galopoles certaines abritant autour de 20 millions d habitants incapables de satisfaire les besoins les plus l mentaires de leurs habitants De sorte qu il est fort craindre que les in galit s s y creusent que s exacerbent les tensions et que se multiplient les explosions sociales d stabilisant les gouvernements locaux mais aussi l ordre international r gnant Pour n en prendre qu un exemple songeons au diff rentiel de croissance d mographique et de conditions de vie entre les deux rives de la M diterran e et aussit t saute aux yeux un probl me que nul aujourd hui ne veut voir mais qui sera d terminant pour l avenir des pays d Europe du Sud Ira t on vers une mont e des tensions en M diterran e ceci correspondant la tendance aujourd hui dominante tensions d autant plus graves que nombre de Maghr bins r sident d j en France Ou bien r ussira t on instaurer une v ritable coop ration Nord Sud et plus sp cifiquement Europe Maghreb Aucun des deux sc narios excluant une pression migratoire Sud Nord qui vraisemblablement sera tr s forte La comp tition conomique mondiale Trois r gions dont le sort est aujourd hui troitement li se partagent l essentiel de la richesse celle de l ALENA construite autour des Etats Unis celle du Pacifique Ouest sous la conduite du Japon et des NPI et c
289. mondes en mondes plut t que de se d placer sur un territoire g ographique la transmission et l int gration ne peuvent plus passer uniquement par la lign e familiale ou l institution scolaire Lorsqu il n y a que quelques savoirs stables transmettre au milieu d une variation massive et continue des connaissances pertinentes la canalisation de la transmission utile en d autres temps peut devenir un frein ou m me un fatal goulet d tranglement A la d territorialisation des flux conomiques humains et informationnels l mergence d un nomadisme anthropologique on propose donc de r pondre par une d territorialisation de l initiation et de l humanisation elle m me Au service de la libert ne faut il pas des moyens qui renforcent l autonomie et augmentent la puissance de ceux qui s en servent plut t que de les habituer la d pendance C est pourquoi la transmission l ducation l int gration le r am nagement du lien social devront cesser d tre des activit s s par es Elles doivent s accomplir de l ensemble de la soci t vers elle m me et potentiellement de n importe quel point d un social mouvant n importe quel autre sans canalisation pr alable sans passer par quelqu organe sp cialis Pour obtenir ce r sultat y a t il des techniques ad quates Quelle est l ing nierie correspondant l conomie montante des qualit s humaines Les technologies num riques de l information sont parvenues une ma tr
290. mploi qu il tenait r guli rement inform lui sugg ra de rencontrer une entreprise d insertion ENVIE qui recherchait des RMIstes pour les former au m tier d lectrom canicien Il semblait correspondre au profil souhait Georges b n ficia pour la circonstance d un contrat de travail dur e d termin de deux ans subventionn par la Direction D partementale du Travail Gr ce cette prime annuelle de 36 000 francs son entreprise d insertion avait recrut des vrais professionnels en guise de chefs d quipe qui leur apprenaient toutes les ficelles du m tier L entreprise d insertion ENVIE avait fait passer l annonce dans un journal lui m me coupl un serveur Minitel et c est en pianotant sur leur Minitel que ces sp cialistes de l lectrom nager avaient d couvert cette proposition originale L activit de cette entreprise d insertion tait de reconstruire de nouvelles machines laver r frig rateurs et autres cuisini res partir de carcasses d anciennes machines vou es la casse puis de les revendre un public peu fortun D abord impressionn par la technique qui lui faudrait apprendre m me de mani re empirique Georges devint pourtant en quelques mois un excellent lectrom canicien Au terme des deux ans il obtint rapidement des missions dans une entreprise de travail temporaire L agence dans laquelle il tait inscrit lui fit faire de nombreuses missions Il acquit ainsi une solide exp rience et
291. n tous les int ress s vous diront que leur temps de pr sence en sont pas l essentiel que seul l investissement intellectuel et affectif est d cisif et que ce dernier n est pas mesurable en temps En fait dans bien des activit s conceptuelles il devient impossible de savoir o commence et s arr te le travail Nous allons assister une diff renciation sensible du temps et de l organisation du travail avec des horaires dont l ampleur et les modalit s en fonction du jour de la semaine de l ann e etc seront variables selon les secteurs les entreprises et m me les individus car les contraintes nouvelles de la production vont imposer une plus grande individualisation des horaires Les moments auxquels on travaille envahissent des plages temporelles habituellement d volues au repos et aux loisirs week end nuit soir etc En fait l am nagement du temps de travail d borde largement le cadre du travail cause de toutes les activit s de loisir et d intendance dont les temps sont contraints par des facteurs internes ou externes encadr sur le r seau Le r seau passe aujourd hui du domaine de la nature la culture des organisations il rassemble autour de lui l antith se du mode d organisation taylorien et concr tise la transition d un paradigme organisationnel un autre La m taphore du r seau est utilis e pour la strat gie l organisation la gestion la communication la culture des entreprises Une approche
292. n e 1989 est la derni re ann e pour laquelle les chiffres existent pour tous les secteurs23 Ces chiffres comprennent entre autres les taxes d apprentissage et les contributions indirectes L INSEE d finit les imp ts li s la production comme les pr l vements obligatoires frappant les biens et services chang s ou les unit s productrices per us par les administrations publiques ou les institutions communautaires europ ennes Ils sont pr lev s sur les biens et services sur leur production et leur importation ou sur l emploi de facteurs de production ces imp ts sont dus ind pendamment de la r alisation de b n fices d exploitation ou de la perception cons cutive de revenus 24 Le graphique n 1 montre la disposition des secteurs avec en abscisse la part des salaires dans la valeur ajout e et en ordonn e la part de l exc dent brut d exploitation des secteurs d fini au d but de cet article telles qu elles sont donn es dans les statistiques de l INSEE pour 1989 Graphique 1 Situation des secteurs en 1989 pour la part de l exc dent brut d exploitation et celle du personnel dans la valeur ajout e EBE VA 100 80 60 40 20 0 jeux de produits comme ce de gros et d argent m decine EE T services r cr atifs 55 culturels et sportifs hasard m p troliers interindustrie minerai de fer SALAIRES VA m ils et fibres artificielles Dans les secteurs sit
293. n pays Elle en clairera le fonctionnement en pr cisant quelles cat gories d acteurs tirent des retomb es conomiques du travail et dans quelles proportions Alors que le chiffre d affaire par salari n est gu re significatif dans la plupart des secteurs d activit la valeur ajout e repr sente r ellement la contribution du travail humain dans l conomie Tous les chiffres rassembl s dans cet article sont rarement mis c te c te dans leur ensemble Ils sugg rent plusieurs questions Tout d abord existe t il un taux normal de valeur ajout e qui devrait revenir aux salari s qui l ont cr e La moyenne nationale que l INSEE valuait 60 7 en 1990 ne peut pas servir de r f rence pour tous les secteurs dont les conditions diff rent La r ponse est donc n gative Autre question qui porte sur la r mun ration des actionnaires les investisseurs sont ils pay s des taux tr s sup rieurs aux obligations d Etat dont le rendement fait office de r f rence Si c tait le cas les salari s pourraient exiger un partage diff rent La r ponse est positive dans certains secteurs o une n gociation porterait sur une r partition diff rente entre salari s et actionnaires La troisi me question porte sur la r partition des b n fices d une entreprise apr s versement des imp ts Antoine Riboud proposait de verser 25 aux actionnaires 25 au personnel et de r investir les 50 restants Une r partition id ale qui semble ass
294. naires dont elle f d re les comp tences pour cr er sa propre valeur ajout e Doper l emploi par le partage des comp tences Si dans l industrie les grandes vagues de licenciements sont peut tre derri re nous les gisements de productivit sont consid rables dans les grandes entreprises de service Il nous faut globalement consid rer que les grandes entreprises vont poursuivre leurs r ductions d effectif et qu il ne faut pas compter sur leur embauche pour r duire significativement le ch mage Ceci est particuli rement vrai pour celles qui sont directement soumises la concurrence internationale C est probablement dans les PME PMI et dans l entreprise individuelle qu il faudra chercher les emplois que tout le monde appelle de ses voeux Cela prendra du temps car la culture fran aise est particuli rement marqu e par l id e qu augmenter la taille des entreprises priv es comme publiques est la meilleure mani re de r soudre les probl mes Les avatars de la fili re informatique fran aise en sont une bonne illustration Si les besoins des entreprises en emplois sont faibles les besoins en comp tences sont immenses surtout l o le potentiel de cr ation est le plus fort dans les PME Quel paradoxe Allez dans une PME et demandez au chef d entreprise s il compte embaucher quelqu un dans les prochains mois un emploi normal dur e ind termin e Dans la plupart des cas sa r ponse sera cinglante et n gative
295. nanci res de Paribas on pourrait aboutir une situation o les employeurs estimeraient insupportables le co t du travail 31 d apr s les calculs effectu s par Hay France cit s dans l article de B atrice Taupin op cit 32 bar exemple Le ch ma e r v lateur de nos contradictions Les racines du mal L Expansion 17 2 94 et Pour P P 8 D L Expansion une politique de l emploi comp titif Les Echos 20 9 93 tandis que les salari s trouveraient d motivante leur r mun ration nette 33 Cette situation d j d actualit comporte des risques pour la soci t et le pays Les experts du Plan confirment que les handicaps qui pourraient subsister ne se trouvent pas dans le niveau des taux mais dans les m canismes m mes de l imposition Claude Cambus conseiller conomique et social pr sident de l UNCM CGC et administrateur d EDF a fait porter une large part de responsabilit s au plan comptable con u et mis en place en 1982 qui doit tre corrig de ses d fauts car il ne donne que des visions partielles sur la sant conomique d une entreprise Quant la place de l homme dans l entreprise il donne carr ment des indications inverses de la r alit Former des salari s augmente les charges d grade le compte de r sultats et en d finitive p nalise le bilan les licencier am liore lesdits r sultats et le bilan Donc l entreprise qui s enrichit en comp tences s appauvrit financi rement et r cip
296. naux et si possible d autres pays partenaires Car si les affaires se pratiquent volontiers entre partenaires d une m me diaspora thnique linguistique culturelle ou encore religieuse ce sera aussi le cas pour les offres de services ou les demandes d emplois Dans une soci t du temps r el de l impatience nous sommes en train de cr er gr ce aux NTIC des organisations en tat permanent de r ponse aux sollicitations des march s des clients Nous devons nous habituer l id e que cela aura par contrecoup des effets sur l usage des ressources humaines utilis es fa on selon besoin Un autre r le de la cit sera alors d instiller dans cette gestion tendue des ressources d emplois une politique de formation et de t l formation r volutionnaire Cette formation sera r mun r e Elle sera sans doute un des rares filets de protection capable de garantir la maintenabilit des comp tences d un homme sur le march du travail Elle est la fois la traduction de l investissement immat riel d une collectivit solidaire envers ses nationaux et une garantie suppl mentaire de ressources Avec de fortes probabilit s pour que ces nouvelles industries de l ing ni rie des savoirs cr ent elles m mes beaucoup de richesses et d emplois Et la t l formation sera le seul proc d capable de favoriser le partage des savoirs du meilleur niveau faible co t Nous obtiendrons l cole l o on veut quand on veut Les nom
297. nce de l conomie fran aise passera par une forte innovation de process globalement destructrice d emplois et donc syst me social inchang que nous verrons le ch mage s accro tre au moins jusqu en 2000 2005 LE SYSTEME DE PROTECTION ET DE REGULATION SOCIALES Nous b n ficions en France comme dans la plupart des pays d Europe occidentale d un dispositif de protection sociale qui s est av r extraordinairement performant durant l re dite des Trente Glorieuses Il est toutefois confront un d fi majeur tenant au contexte international particulier des ann es quatre vingt dix et 2000 ainsi qu notre volution d mographique et socio conomique L volution d mographique le ch mage et le vieillissement Certaines tendances troitement li es l volution d mographique intervenue en France au cours des derni res d cennies exerceront une influence majeure l horizon 2010 Comme on le sait la France a enregistr au lendemain de la seconde Guerre mondiale un niveau de f condit relativement lev 2 8 3 2 enfants par femme qui s est effondr partir du milieu des ann es soixante pour se stabiliser autour de 1 8 entre 1986 et 1991 puis chuter nouveau Du m me coup notre capital humain est compos de g n rations tr s nombreuses n es durant la p riode du babyboom auxquelles succ dent des g n rations beaucoup moins nombreuses n es depuis 1975 Par un effet strictem
298. nn leurs propres t ches de formation interne pr f rant acqu rir des personnels d j form s plut t qu investir dans la formation des employ s dont elles disposaient d j Les parties prenantes la naissance de la formation continue en 1970 syndicats et patronat avaient adopt des positions ambivalentes et se sont montr es r ticentes pour aller de l avant conjointement Pour adapter la formation les entreprises et les repr sentants de leurs salari s doivent parvenir un engagement r ciproque et d finir un droit collectif et des organes de contr le Les chefs d entreprise sont oblig s d abandonner ce qui leur semble un l ment de leur pouvoir car pour eux la formation fait partie des instruments strat giques de gestion Le monde du travail devra tre fortement m l avec celui de la formation professionnelle permanente Les m tiers de l ing nierie des savoirs vont se d velopper et l on assistera la coproduction et la vente de la connaissance Des accords entreprises coles se mettront en place pour cr er des formations nouvelles L entreprise a la charge de donner ses employ s des moyens de se former D apr s une enqu te de KPMG fin 1994 en France beaucoup d entreprises d faut d sormais d offrir la garantie de l emploi se fixent comme deuxi me priorit l employabilit des salari s pour viter ventuellement de remettre sur le march du travail des personnes qui ne peuvent retrouver rapideme
299. nn e a perdu du terrain face des images qui captent l attention et des sons qui font appel l motion Les citoyens ont commenc communiquer de moins en moins entre eux mesure que la publicit a appris emballer et promouvoir le d bat public et les candidats aux lections Spectacle hyper r alisme marchandisation de la sph re publique tels sont les noms que les analyses politiques donnent aux r sultats de la domination des m dias de masse depuis plus de 40 ans Je crois que ces analyses restent encore valables mais elles ne s int ressent pas aux effets de dissolution de la hi rarchie de d massification qu apportent les r seaux de communications m diatis s par ordinateur Tant que le r seau interactif reste accessible toute la population qu il ne co te pas cher qu il est facile d emploi et l galement prot g comme forum de libre parole il offre une promesse de revitalisation de la sph re publique Dans les ann es 1500 les fondements de la d mocratie ont t cr s quand la technique de l information de la presse imprimer a cass les monopoles de l glise et du roi sur la publication Un si cle apr s Gutemberg dix millions d Europ ens savaient lire Cette capacit de savoir lire a t le fondement de la d mocratie Le syst me simple d affichage lectronique sera t il la presse imprimer de la prochaine r volution C est ces grandes mar es du changement que
300. nnelles plus fondamentalement parler de substitution d un bien industriel un service ne rend qu imparfaitement compte des processus en cause l objet et le service ne remplissent jamais exactement la m me fonction et ne procurent jamais le m me type de satisfaction au consommateur Que l on r fl chisse un instant l alternative banale entre l achat d une automobile et le recours syst matique aux taxis et transports en commun Il y a dans le service une utilit sp cifique qui est li e la prise en charge par le prestataire d une partie de l incertitude et de la complexit de l existence C est la perception par le client de la r alit de cette prise en charge qui fait la qualit de la relation de service L exemple de l auto enseignement est significatif C est l un des domaines ou les techniques ont atteint une maturit suffisante pour tre utilis es grande chelle Les syst mes experts les plus r cents ne se contentent pas de stocker et traiter une information sp cialis e ils int grent galement un certain nombre de connaissances didactiques qui leur permettent de se comporter comme de v ritables p dagogues Or pour l instant ces outils sont davantage utilis s comme des auxiliaires favorisant l appropriation personnalis e de certains contenus de savoirs sp cifiques que comme une alternative g n rale l intervention des enseignants Le r le du rapport humain direct reste d terminant dans la transmis
301. nomies dominantes l incertaine construction de l Union Europ enne et la transition engag e dans les pays d Europe centrale et orientale tout ceci dans un d cor fortement marqu d une part par un processus simultan de globalisation une seule terre et d atomisation la mont e des revendications identitaires autre part par la fin de la guerre froide et de l poque heureuse durant laquelle l Occident avait un adversaire bien d fini et la multiplication des menaces multipolaires Le foss Nord Sud Le foss Nord Sud est patent en termes d mographiques le Tiers Monde qui abrite d j plus des trois quarts de l humanit voyant sa population cro tre rapidement tandis que celle du Nord proportionnellement ne cesse de diminuer sur une plan te qui en 2010 pourrait compter autour de 7 5 milliards d habitants En 1950 les 27 pays membres de l OCDE repr sentaient presque 25 de la population mondiale Ils n en repr senteront plus selon la variante moyenne des projections des Nations Unies qu autour de 12 en 2025 date d ici laquelle la part de l Europe des Quinze chuterait de 6 3 celle de la France de 1 0 5 Certes le Tiers Monde ne forme pas un bloc homog ne Outre le cas particulier des Nouveaux Pays Industrialis s NPI de premi re g n ration les quatre dragons la Cor e du Sud Hong Kong Ta wan et Singapour et ceux de deuxi me g n ration qui sans doute
302. nous devrions d sormais songer parce que les techniques qui vont d clencher ces changements massifs dans les fa ons de penser de travailler de gouverner et de nous duquer commencent d j s chapper des laboratoires Les simulateurs d exp riences les amplificateurs c r braux et les groupes de pens e voluent plus comme une force biologique et moins comme un artifice d ing nieur Le temps est venu pour les hommes de s exprimer sur la mani re dont ils veulent utiliser ces nouveaux outils avant que les sciences techniques entreprises et formes de pouvoir nouvelles en aient cristallis la forme d finitive 4 me partie La fin de la gestion administr e du travail Nicolas B hler met en oeuvre l id e de l homme polyactif dans son activit de consultant Il d crit la naissance d un nouveau m tier celui de courtier en comp tences avec son exp rience sa connaissance des difficult s du terrain et des moyens de les surmonter Chantal Cumunel a l audace et le courage d essayer de penser de nouveaux rapports sociaux Elle se livre une r flexion sur le sens la signification et la valeur que nous voudrons donner aux concepts de travail et d emploi Elle montre les transformations d j en cours du salariat de la subordination de la responsabilit de l encadrement Sortant de la routine des n gociations quotidiennes elle s aventure dans les sentiers peu balis s des nouveaux partenariats de solidarit J r me Od
303. nt ses ressources sur le syst me productif a permis jusqu pr sent d assurer aux personnes temporairement les ch meurs ou durablement les handicap s exclues du monde du travail de disposer de revenus de transfert leur permettant galement de consommer Ce qui nous permit de concilier si bien performance conomique et progr s social durant les Trente Glorieuses fut l heureuse synergie entre ces deux syst mes la pierre angulaire de toute notre organisation conomique et sociale tant l emploi salari synonyme la fois d insertion professionnelle et d insertion sociale conf rant aux Europ ens tout la fois reconnaissance sociale et droit de cit De cet emploi salari a d pendu jusqu pr sent non seulement le b n fice d un revenu direct le salaire mais aussi celui de revenus de transferts les prestations sociales intimement li l occupation future ou pass e les retraites mais aussi les ch meurs et les malades d un tel emploi salari Ce mod le me para t aujourd hui p rim en raison de la mondialisation de l conomie de l volution des technologies de la mutation du monde du travail de l volution de nos structures sociales commencer par la d mographie de l volution des valeurs m me si nous sommes sans doute en retard d une r volution culturelle Dans cet ouvrage m a t confi e la lourde responsabilit de planter le paysage de brosser un panorama des futurs possibles les fu
304. nt les personnes dans beaucoup de t ches y compris bient t dans les services de proximit pour lesquels elles vont servir de supports d information aide m moire carnets de rendez vous etc Malgr leurs qualit s les NTIC ont leurs limites La puissance et la vitesse atteintes par les ordinateurs actuels ne les emp chent pas de subir des checs retentissants si on oublie que ce qui en fait l int r t c est le partenariat homme machine Par exemple dans la reconnaissance des formes que celle ci soit un visage ou une phrase Ce qui fait la sp cificit humaine reste inaccessible aux ordinateurs fonctionnant ind pendamment des hommes L extension du champ de l informatique se heurte plusieurs obstacles correspondant des situations qui d passent les capacit s de la machine laiss e elle m me se confronter des situations impr visibles faire oeuvre de cr ativit manipuler des produits de dimensions et de formes vari es assurer une relation humaine Les NTIC cr ent une nouvelle relation au monde et d terminent une nouvelle appr hension de la r alit Depuis Norbert Wiener nous savons que la machine informatique intervient elle seule dans les domaines de l action de l observation de la connaissance du r el et de la communication Elle investit tous nos actes et transforme nos probl mes en probl mes d information Nos activit s deviennent progressivement information et change d information Comment les
305. nt un emploi Automatisation informatisation d truisent certes certains m tiers physiques mais en cr ent galement d autres informationnels fond s sur l utilisation des NTIC Ainsi en mati re de logistique les magasiniers d IBM dont le travail consistait manipuler les colis synchronisent d sormais les flux logistiques et manipulent les NTIC et l information La gestion des ressources humaines va s externaliser Comment rendre les comp tences accessibles aux entreprises L exemple des soci t s de conseil montre que l volution professionnelle d pend la fois de l employ et de l employeur Dans beaucoup de cabinets de conseil chacun est responsable de son volution professionnelle Mais l entreprise est co responsable et elle doit viter les conditions d obsolescence de ses employ s La gestion individualis e des travailleurs pratiqu e dans le conseil va s tendre aux autres secteurs d activit Le march du travail va devenir un vrai march dans lequel les interm diations priv es r seaux associatifs d assistance l insertion entreprises priv es pour l assistance la mobilit professionnelle etc joueront un r le essentiel comme l a montr Nicolas B hler A c t du r seau n de l externalisation s en greffera un autre fond sur le maintien des comp tences l entreprise m re veillera l entretenir avec soin Chaque employ d pendra de deux responsables le premier appartenant la
306. nue d voluer dans sa conception et dans son organisation Ce qu elle a su faire en s adaptant aux contraintes conomiques et aux mutations technologiques notre soci t doit aussi savoir le r aliser en mati re sociale Rien n tant immuable l erreur serait de consid rer que le social une fois d fini est une mati re statique qui s entretient par la seule affirmation de son concept en sachant cependant que les volutions sont naturellement lentes tout simplement parce que le social concerne la personne Face aux enjeux qui se posent les choix op rer appelleront n cessairement la responsabilit et la participation de tous les acteurs Bien que complexe la question ne peut luder trois r flexions de fond La premi re r flexion porte sur la finalit du droit du travail Le droit du travail norme juridique de r gulation sociale a pour fonctions essentielles de faciliter l int gration des salari s les prot ger promouvoir leurs conditions Ainsi s explique le principe de l ordre public social qui pose l impossibilit de d roger aux normes l gislatives et r glementaires sauf ce que les d rogations conventionnelles soient plus favorables aux salari s Selon un consensus national l essence du droit du travail est donc la protection du salari Cette vocation du droit du travail a t elle encore un sens quand la nature du ch mage appara t essentiellement structurelle et lorsque les tensions conomiques cont
307. nus L Etat Providence devra sans doute choisir entre fournir des prestations sociales g n reuses ou cr er des emplois Ce qui devrait amener les pouvoirs publics fiscaliser la part du revenu social caract ris par un saupoudrage des aides source de nouvelles in galit s de revenus Ce qui impliquera aussi l abandon progressif de la gestion collectiviste de la solidarit incapable qu elle est de suivre la complexit des situations conomiques et sociales des cellules familiales modernes Cette politique sera accompagn e d une modification de l assiette de l imp t sur les revenus et des taxes la consommation afin de permettre de diminuer le co t d achat du travail Le niveau de vie des travailleurs serait pr serv gr ce la mise en place d un imp t n gatif C est la cellule familiale dans son ensemble qui serait prise en compte Nous verrions alors la collectivit compl ter le manque gagner d une famille momentan ment en difficult Nous passerions alors d une logique de l assistanat qui est parfois d tourn e de son but une vraie solidarit nationale En conclusion on peut penser qu apocalyptique au d part la th se du travailler diff remment gr ce la polyactivit peut s av rer paradoxalement tre un atout contre la marginalisation conomique et sociale due au ch mage condition aussi d tre accompagn e par une politique clairvoyante des revenus NETWORKERS LES NOMADES ELECTRONIQUES
308. nvestissement physique et que se sont impos s en termes de management les fameux sept z ros z ro stock z ro d faut z ro d lai et toutes les recherches portant sur la qualit totale qui s av re de plus en plus d terminante dans la comp titivit de nos produits Nous assistons simultan ment une dissociation de la croissance conomique de la cr ation d emplois due notamment aux ph nom nes de substitution capital travail que permet l essor de nouvelles technologies de production innovation de process Nous avons longtemps raisonn en consid rant que chaque point de croissance conomique suppl mentaire s accompagnait normalement de la cr ation de quelques dizaines d emplois nouveaux Mais force est de constater que ce m canisme est aujourd hui tr s largement inop rant et que tout au contraire dans nombre de cas les restructurations indispensables au regain d une croissance durable risquent d engendrer une destruction nette d emplois Les commissions pr paratoires au XI me Plan 1993 1997 reconnaissent que m me avec une croissance 3 l an 1l est vraisemblable qu on ne saurait juguler le ch mage qui atteint d j 12 de la population active Ceci est d autant plus vident qu en p riode de croissance nous l avons vu lors de l embellie 1988 1989 le nombre de demandeurs d emploi cro t plus fortement qu en p riode de r cession Non moins frappante est la dissociation de
309. oimbre se propose t elle de fournir l ensemble de leurs tudiants des cours dont elles ne disposent pas en propre La politique europ enne qu elle 103 entit s d apprentissage 104 Stock 1982 s exprime dans le Livre Blanc de Jacques Delors ou dans le r cent rapport de Martin Bangeman sur les t l communications insiste sur la n cessit de construire un r seau t l matique qui relie tous les tablissements d enseignement distance et en pr sence Troisi me exemple le r seau Internet qui permet des individus de communiquer pour l instant sur l h misph re nord suscite des innovations qui alimentent notre propos Les chercheurs d un laboratoire de physique en Californie r pondent d sormais directement aux questions que leur posent les l ves du secondaire via le r seau Il s agit l d une innovation majeure qui met en contact direct des l ves individus ou groupes pendant ou en dehors du temps scolaire leurs ma tres inform s ou non avec des producteurs de savoir Devant pareil bouleversement habitudes il appartient l cole de d finir une attitude diff rente de celle qui consiste comporter comme l unique lieu de passage des connaissances Une autre incursion de ce Le dans le domaine du savoir devrait arriver br ve ch ance Beaucoup de constructeurs de jeux informatis s s int ressent aujourd hui la cr ation de jeux ducatifs notamment de simulation Un logiciel de s
310. omades qui r pondent aux centaines de petites annonces encore impensables voil vingt ans de t l acteur d accueil t l phonique de t l vente de hot line services qui recouvrent des activit s aussi diff rentes que la maintenance d un quipement bureautique ou les probl mes pos s par un jeu lectronique de type Nintendo ou Sega Il y a aussi les lites branch es netsurfers sp cialistes des ballades sur le web la toile d Internet et d Usenet Ils sont dot s d un savoir faire redoutable qui leur permet de naviguer et se diriger habilement dans les grands r seaux internationaux Ils sont suivis par les documentalistes modernes qui font ainsi de la veille de l espionnage strat gique et technologique Viennent ensuite les sysops qui animent distance les r unions virtuelles conseillent et forment toujours distance l utilisateur perdu dans les syst mes Ne parlons pas des millions de commerciaux ing nieurs d affaires de banquiers qui d veloppent les transactions les plus diverses en mati re d affaires distance pour exercer plus efficacement leur m tier d gager du profit Sans que ces hommes terminaux en aient pleinement conscience une culture r seau bien particuli re s labore D ici quelques ann es tout bon professionnel devra savoir utiliser les services de r seaux RSVA Visio TCAO et dans bon nombre de cas il devra aussi savoir naviguer dans des r seaux plus ou moins sp cialis
311. ombrent 7 5 de travailleurs ind pendants dans la population active en France contre 11 3 au Royaume Uni et 17 2 en Italie pour 1990 135 Le travail ind pendant cro t actuellement deux fois plus vite que le PIB dans la plupart des pays industrialis s sauf en France Alain Madelin esp re que sa loi de f vrier 1994 sur l entreprise et l initiative individuelle va corriger cette singularit fran aise De plus la m thode comptable en France conduit sous estimer l importance du travail ind pendant dans le pays Seules les personnes d clar es comme telles aupr s de l URSSAEF sont comptabilis es comme travailleurs ind pendants Cela revient ignorer les SARL en nom personnel 0 ou 1 salari dont le travail se rapproche pourtant de celui des travailleurs ind pendants Plus de 17 de la population active fran aise pourrait se voir attribuer l tiquette de travailleur ind pendant m me si parmi ces derniers certains poss dent le statut de salari Le travailleur ind pendant poss de un point faible par rapport au salari le maintien de ses connaissances et de ses comp tences l oblige faire des investissements personnels importants Il devient exigeant sur son programme de formation seule garantie de l adaptation de son professionnalisme et sans doute sa meilleure assurance contre le ch mage De nombreux organismes d aide la mobilit professionnelle vont na tre pour l accompagner toutes les tapes de sa carri re
312. omique au sens o des cat gories enti res de valeurs d usage et de qualit s de la vie sociale sont requalifi es en valeurs conomiques Le progr s technique va sans nul doute continuer modifier en profondeur nos mani res de produire d changer et de consommer mais son impact sera moindre que celui de l volution des valeurs et des attentes individuelles On assistera en quelque sorte une course poursuite entre la rationalisation des activit s productives et la personnalisation des modes de vie dans laquelle la seconde tendance exercera une influence dominante sur l organisation des entreprises et la nature du travail Pour exprimer ceci plus concr tement le progr s technologique agira davantage comme un facteur permissif rendant possible le d veloppement de nouveaux services que comme le vecteur d un retour une conomie domin e par la production et l change de biens mat riels En ce sens l irruption de la technologie dans le monde des services n a rien voir avec une r activation de l ancienne soci t industrielle Les r gles du jeu social de cette conomie postindustrielle restent largement d finir Bien qu il faille viter de s enfermer dans une vision d terministe des rapports entre innovation technique mod les productifs et r gulations macro sociales 1l est probable que certaines tendances actuelles de l volution du monde du travail vont perdurer et s accentuer perte de l unit spatio tempore
313. omique classique reposant sur une distinction entre le secteur primaire l agriculture le secteur secondaire l industrie et le tertiaire les services qui d crit les diff rentes tapes du d veloppement au travers de la transition de l re agraire l re industrielle puis de celle ci l re postindustrielle ou soci t d information et de communication dans laquelle nous entrerions progressivement depuis vingt ans L argument majeur invoqu l appui de cette th se consiste rappeler que si la majorit de la main d oeuvre tait autrefois attach e aux fonctions agricoles celle ci est ensuite pass e l usine et que tandis que les effectifs baissaient dans l agriculture l emploi industriel augmentait fortement en France jusqu au milieu des ann es soixante Au contraire depuis lors souligne t on l emploi industriel son tour a diminu tandis que l emploi tertiaire s est fortement d velopp insuffisamment toutefois pour compenser les destructions d emplois intervenues dans les deux premiers secteurs Cette vision des choses est toutefois tr s simplificatrice et ne rend pas compte du processus auquel nous assistons qui se caract rise par une tertiarisation g n rale de l ensemble des activit s productives Ce ph nom ne de tertiarisation saute aux yeux lorsqu on d compose le prix des produits agricoles et industriels pour examiner quelle est la part relative de leurs diff r
314. on d un march du travail devenu international Le travail de l homme est une variable d ajustement conomique Il est une mati re premi re comme une autre le march du travail un vrai march o les interm diations priv es joueront un r le croissant Car le r le des r seaux associatifs d assistance l insertion des entreprises priv es pour l assistance la mobilit professionnelle tout comme celui des soci t s d int rim en pleine croissance deviendra pr pond rant sur la gestion administrative traditionnelle d un march du travail qui se privatisera de plus en plus Peter Drucker dans son ouvrage management for the future sorti en 1993 aux Etats Unis pr dit l av nement du salari pluridisciplinaire ainsi que la g n ralisation du travail int rimaire Avec les difficult s et les souffrances que l on devine Car peu de travailleurs s attendent et sont pr par s une telle r volution du march de l emploi pratiquer plusieurs activit s simultan ment Pour bon nombre voici finie l id e de faire une carri re pour d autres voici des opportunit s de nouvelles libert s Voici l re du self management Le travailleur du futur sera polyactif Le self management va engendrer des fa ons de travailler de plus en plus diff renci es On pratiquera des m tiers et non un m tier on g rera non pas une carri re mais plusieurs cursus de comp tences sur plusieurs lieux de travail et non un seul Dan
315. on de mineur social s att nue Contrainte de s adapter en permanence et rapidement un environnement perp tuellement changeant soumise aux lois de la comp titivit et de la productivit l entreprise est appel e modifier l ordre habituel de son organisation Au principe de la centralisation des d cisions se substitue celui de la d centralisation des responsabilit s pas toujours bien pens e ou comprise mais l vidence d stabilisante Avec le rapprochement de la valeur ajout e du lieu de l action la comp tence individuelle prend une autre dimension car le salari devient acteur donc responsable de son travail Au del de l int r t professionnel pour tous les salari s d une telle volution de la notion de responsabilisation deux incidences majeures se dessinent pour les cadres La premi re incidence est salariale Parce que la responsabilisation renforce l obligation professionnelle de r sultats nous assisterons certainement une transformation de la signification du salaire qui ne se d finira plus seulement comme la contrepartie de l ex cution de t ches dans le cadre d une fonction mais galement comme celle de la r alisation d objectifs Une telle hypoth se n est pas qu hypoth tique D abord parce que l entreprise cherchera de plus en plus un retour important sur son investissement salarial Ensuite parce que l absence ou l insuffisance de r sultats sont d j reconnues comme causes l gitimes de ru
316. ons Or la richesse des nations est aujourd hui gag e sur les capacit s de recherche d innovation d apprentissage rapide et de coop ration thique de leurs populations Ceux qui l vent l intelligence des hommes sont donc la source de toute prosp rit Aujourd hui le nouveau prol tariat ne travaille plus sur des signes ou des choses mais sur des masses humaines brutes Il accompagne les peuples en transit au milieu des orages de la grande mutation Il humanise les corps les esprits les comportements collectifs Du sein m me de la bataille il forge l aveugle maladroitement les armes de l autonomie Voici donc les nouveaux soutiers de la soci t les obscurs qui produisent les conditions de la richesse loin des lumi res du spectacle ceux dont le travail est la fois le plus dur le plus n cessaire et le plus mal pay la cohorte des ducateurs instituteurs professeurs formateurs de tous poils Vient grossir ce contingent la foule des animateurs travailleurs sociaux policiers et gardiens de prison qui n en peuvent mais Et n oublions pas la masse des auxiliaires les associatifs les non gouvernementaux les caritatifs les aides toutes d tresses tout le menu peuple qui balaye derri re les rat s de la formation et recueille les victimes de la d territorialisation Ces nouveaux prol taires se coltinent le relationnel de masse le lien social intensif en premi re ligne Ces justes se chargent d ins rer tou
317. ons l gales une tendance lourde notamment li e la politique d entreprises souffrant de sureffectifs qui sauf exception li e aux qualifications licencient en premier lieu les salari s g s dont les r mun rations troitement li es l anciennet et donc les co ts salariaux sont les plus lourds Ainsi si nous tenons compte de l ge de plus en plus tardif auquel les jeunes acc dent un emploi de l ge de plus en plus pr coce o de gr ou de force les Fran ais quittent le march du travail du nombre de ch meurs pr visibles eu gard aux tendances actuellement l oeuvre il semble in luctable que le nombre d actifs effectivement employ s vivant pour l essentiel du revenu de leur travail et donnant lieu au paiement de cotisations sociales ira diminuant alors que celui des inactifs de tous ges vivant pour l essentiel de revenus de transferts notamment allocations ch mage et pensions de vieillesse ira augmentant A syst me conomique et social inchang n y aura t il pas trois inactifs allocataires par actif cotisant l horizon 2010 Le raisonnement est ici tout diff rent de celui de l INSEE qui en substance consid re que les probl mes li s au vieillissement surviendront au d but du si cle prochain bien apr s que nous ayons r solu ceux li s au ch mage qui devrait se r sorber partir de 1995 En d autres termes que les probl mes se succ deront dans
318. onsabilit sociale si bien videmment les acteurs sociaux conomiques et politiques sont d termin s clarifier leur r le puis d cider en fonction des missions qu ils revendiqueront comme tant les leurs La deuxi me r flexion concerne les acteurs de la r gulation sociale La tradition fran aise a toujours confi l Etat le premier r le dans la d finition et l organisation de la politique sociale Le droit du travail en est le plus flagrant exemple Dans ce domaine l Etat dicte la loi Il participe la construction du droit conventionnel lui m me dans la mesure o il en est l organisateur et souvent l animateur pr sidence des commissions mixtes et paritaires arr t s d extension l galit des accords Il est encore le transformateur du droit conventionnel en droit tatique notamment par la pratique devenue courante qui consiste transf rer dans la loi les grands accords interprofessionnels conclus par les partenaires sociaux Surtout il traduit sa supr matie juridique par sa sup riorit hi rarchique qui ne conf re au droit conventionnel qu un r le subsidiaire de la r gulation des rapports sociaux Le pouvoir r galien de l Etat a donc investi l essentiel du champ social La situation est telle que la soci t a fait na tre la coexistence d une conomie lib rale avec un dirigisme social Or nous pouvons juste titre nous demander si la supr matie de l Etat n arrive pas elle aussi aux limites
319. ora Minc voquait le chiffre de deux millions et demi pour la France d ici l an 2000 L entreprise allemande Siemens annon ait la disparition de 40 de tous les emplois de bureau en Allemagne d ici 1985 Business Week pr voyait la suppression de quarante cinq millions d emplois aux Etats Unis selon une tude de Booz Allen et Hamilton de 1981 Pour C Jenkins et B Sherman la Grande Bretagne perdrait quelque cinq millions d emplois d ici 200342 T Stonier un des auteurs du livre The microelectronics revolution mentionnait la disparition de 90 de la totalit des emplois dans la fabrication d ici au d but du prochain si cle Tous paysans titrait dans Le Monde Alain Lebaube se demandant si ce qui arrive aux agriculteurs pr figure ce qui peut advenir dans le reste de l conomie y compris socialement la France ayant compt en 1962 21 3 de travailleurs dans le secteur agricole 5 5 en 1992 Les chiffres du ch mage leur donneraient ils raison Moins de cinq cent mille ch meurs en France en 1970 1 2 million en 1978 deux millions en 1983 2 6 millions en 1987 3 3 millions en 1994 L industrie fran aise aurait d truit 850 000 emplois depuis 1980 Michel Godet observe que ces dix derni res ann es l automobile a perdu 40 de ses effectifs Il para t hautement probable que le m me ph nom ne va affecter l ensemble des industries arriv es maturit comme l informatique ou l lectronique dans les cinq
320. ordre d id es que signifierait passer d organisations intelligemment dirig es des organisations intelligentes dans la masse Deux exemples nous permettront d illustrer ces id es Le premier concerne le groupe multinational Mars qui produit et vend notamment des barres chocolat es Dans cette compagnie on consid re qu une machine ou une installation technique est rentabilis e et qu on peut donc en changer lorsque le collectif de travail qui s en sert n a plus rien en apprendre lorsque la machine n est plus une occasion de formation de remise en question de r organisation Le mat riel technique est donc ici consid r comme aliment facteur ou condition active de la communaut de travail vivante consid r e comme intelligence collective Toute l activit de la soci t est cens e avoir comme finalit l augmentation des capacit s intellectuelles et coop ratives des employ s Le profit est consid r e comme une contrainte une condition n cessaire l accomplissement de cet objectif Et Mars est une entreprise qui fait beaucoup de b n fices Le deuxi me exemple nous r introduira au th me du cyberspace et des nouveaux syst mes de communication Les arbres de comp tences 0l sont une m thode informatis e pour la gestion globale des comp tences et de la formation dans les tablissements d enseignement les entreprises les bassins d emplois les collectivit s locales et les associations Cette m thode est aujo
321. ore plus radicaux dans la structure m me des organisations Ces deux formes d innovations auront des cons quences consid rables au plan social et plus particuli rement sur les formes d organisation les formes d emploi et le volume du travail Tout d abord les formes d organisation h rit es de l re du Taylorisme caract re pyramidal et relativement statique s av rent de moins en moins adapt es Elles sont en passe d tre remplac es par des structures que l on qualifie volontiers de poly cellulaires donc par des quipes constitu es par objectifs travaillant les unes avec les autres au travers de r seaux On ne parle plus de direction par objectifs DPO mais d quipes projets tout le monde pense alors la Twingo compos es pour une p riode d termin e de personnes de qualifications diff rentes quipes ayant vocation se dissoudre une fois le projet r alis Ne nous leurrons pas les structures poly cellulaires ne vont pas remplacer instantan ment les structures pyramidales et les deux formes d organisation vont pendant quelques ann es coexister Mais d s pr sent il est vident que Les entreprises conserveront un noyau dur restreint de personnel permanent et pour le reste feront de plus en plus appel ponctuellement et seulement en fonction des besoins aux comp tences de personnes employ es alors sur des contrats dur e d termin e voire des partenaires plut t qu
322. ort e l humain en tant que tel Lorsque l on fait appel toutes les ressources affectives et intellectuelles des personnes quand on doit susciter des capacit s d coute et d attention l autre si l interconnexion plan taire et les r troactions sociales suscitent des jeux o l on gagne d autant plus que le partenaire gagne alors la concurrence se d place sur le terrain thique Or les univers bureaucratiques et totalitaires comme les soci t s gangren es par la corruption et la maffia sapent la base les nouvelles conditions du succ s conomique A ressources mat rielles gales contraintes conomiques quivalentes la victoire va aux groupes dont les membres travaillent pour le plaisir apprennent vite tiennent leurs engagements se respectent et se reconnaissent les uns des autres comme des personnes passent et font passer plut t que contr lent des territoires Gagnent les plus justes les plus capables de former ensemble une intelligence collective Ainsi r p tons le la richesse humaine effectivement et subjectivement v cue n est plus seulement la finalit th orique de l activit conomique elle en devient la condition expresse Les n cessit s conomiques rejoignent l exigence thique Mais ce n est pas la seule raison qui nous fait invoquer une conomie des qualit s humaines Le mouvement des techniques l avanc e des sciences les turbulences g opolitiques et les al as des march s dissolvent les m
323. ou le refus de l individu de les mettre en oeuvre dans un environnement donn la comp tence individuelle doit tre consid r e comme l l ment fondateur des contributions ou de la valeur ajout e que chacun peut apporter son entreprise Et la combinaison plus ou moins harmonieuse de ces contributions individuelles le plus souvent mises en oeuvre en quipe conditionne la valeur ajout e globale que l entreprise apporte ses clients Un premier constat est que l entreprise conna t g n ralement tr s mal les comp tences de ses salari s il y a bien les emplois types ou les d finitions de fonctions mais ils restent dramatiquement pauvres et r ducteurs Ils n gligent de nombreuses dimensions personnelles ignorent l exp rience extra professionnelle ne prennent pas en compte la volont Un premier effort portera donc sur une investigation organis e des comp tences individuelles Un bilan de comp tence pour tous s av re particuli rement important des p riodes cl de la vie professionnelle 5 ans apr s son premier poste pour tayer ses choix de carri re vers 40 ans pour ne pas rater les derniers aiguillages Un deuxi me est que les strat gies de l entreprise d pendent largement de facteurs humains aujourd hui totalement n glig s Le profil personnel et la volont des dirigeants ont une influence majeure sur les choix strat giques 3l et pourtant les m thodes les plus r put es sur ce sujet Boston McKin
324. our des applications de travail distance partir d un domicilel21 120 Voir le livre de Charles Wiseman Informatique Strat gique Ed d Organisation 1987 121 Source IDC 1994 sup rieur 100 car certains sont dans plusieurs cat gories Un succ s qui tient aussi celui du bureau virtuel ou du bureau tournant qui oblige de plus en plus de personnes utiliser des portables En 1992 selon IDC 3 millions de personnes en France communiquaient distance avec leur entreprise Ce sont des personnels itin rant quip s de portables et travailleurs domicile ils seront pr s de 8 millions en 1994 D o la constitution progressive des conditions id ales pour d velopper des applications et des outils facilitant le travail distance favorisant les changes d id es et d informations distance entre micro ordinateurs D s la fin des ann es 1980 en parall le au d veloppement du Minitel Fran ais des r seaux de services t l matiques essentiellement d origine am ricaine vont ainsi commencer f d rer les premiers nomades lectroniques sur des r seaux de micro ordinateurs Aux Etats Unis Prodigy fruit d un accord entre IBM et la soci t de distribution Sears Roebuck compte lui seul un million et demi d abonn s Les animateurs du r seau renouvellent en permanence les th mes des d bats et des rencontres dans des forums lectroniques afin de soutenir l int r t de leurs abonn s Quelques 11 million
325. out e Et le brassage des hommes des valeurs et des comp tences va bien au del des enceintes des entreprises car la conception des produits et des services fait appel des partenariats croissants Les organisations modernes sont d sormais caract ris es par une forte interd pendance industrielle sociale et conomique Des coop rations de toutes natures naissent du besoin de partager des nouveaux savoirs afin de mutualiser leurs normes co ts cumul s Pour faciliter ces coop rations les entreprises se sont mises utiliser intens ment les t l communications pour am liorer la productivit de ce capital immat riel Ces derni res facilitent les changes conomiques entre plusieurs partenaires avec qui penser concevoir fabriquer et vendre produits et services 105 Voir le rapport tr s concret Pour le droit la pluri activit d Herv Gaymard D put de la Savoie Un chambardement consid rable du tissu conomique et du monde du travail accompagne l installation progressive des r seaux et des ordinateurs Le choc du futur atteint son tour un tertiaire co teux car c est de la main d uvre qui doit se d massifier se sp cialiser et s industrialiser afin de gagner en flexibilit et en productivit Un imp ratif surtout en Europe o les co ts structurellement lev s des taxes sur le travail et la main d uvre ainsi que les contraintes de la g n rosit publique n incitent gu re emba
326. ouveau le r seau servit de voie pour faire parvenir des nouvelles au monde ext rieur et ce moyen de communication fut utilis l int rieur m me de la Russie pour organiser la r sistance Les m dias utilisaient ces informations comme une de leurs sources pour les bulletins quotidiens Quand la deuxi me tentative de coup d Etat a eu lieu ult rieurement la fille d un ami du r seau avait la possibilit de regarder par la fen tre de son appartement de Moscou et d avoir ainsi une vue de la Maison Blanche de Russie que l quipe de la cam ra de CNN ne pouvait obtenir ses d p ches sur courrier lectronique taient diffus es des milliers de gens peut tre m me plus en temps r el mesure que les v nements progressaient C tait une description dramatique de ce que quelqu un ressent dans un appartement situ un bloc d immeuble d un tir d artillerie La messagerie lectronique nouvelle agora de la Cit Dans le cas du moyen de communication m diatis e par ordinateur le plus l mentaire la messagerie lectronique la technique qui permet la communication de tous tous est extr mement bon march parce que les co ts de d veloppement ont t amortis pour d autres usages Une centaine d ann es et des milliards de dollars ont t n cessaires pour c bler la terre avec un r seau de t l communications commut Il a fallu un demi si cle et des milliards de dollars pour cr er des ordinateurs ac
327. p riode alors que la part du personnel baissait de 34 32 et que celle revenant l entreprise et ses actionnaires diminuait de 32 23 En moyenne au cours de ces 5 ans la contribution financi re de l entreprise aux charges de la nation a augment de 45 Sa participation au seul budget de l Etat a doubl Voil qui met clairement en vidence l importance que pr sente pour une nation une politique conomique lucide de r partition de la valeur ajout e Surtout si l enjeu est bien de favoriser des entreprises prosp res c est dire qui r alisent du profit et cr ent des emplois Aussi savoir qui reviendra demain la valeur ajout e et quelle part chaque type d acteur conomique recevra constituent deux questions cl s d une politique moderne de l emploi dans une conomie mondiale Mais qu entend on par valeur ajout e 12 Robert Reich L conomie mondialis e Dunod 1993 La valeur ajout e correspond la marge d exploitation d gag e par un secteur conomique donn Les conomistes la d finissent comme la diff rence entre la valeur des biens ou services produits par une entreprise la production effective et celle des biens et services utilis s pour la production ou consommations interm diaires La somme des valeurs ajout es des unit s d un ensemble est ind pendante du d coupage de cet ensemble en sous ensembles notamment entreprises secteurs ou branches Les statisticiens d com
328. p tence de Leroy Consultants Garantir l employabilit des salari s une nouvelle thique de l entreprise une nouvelle revendication du personnel La garantie de l emploi implicite ou explicite comme les plans de carri re et autres dispositifs lin aires ne fait plus partie du vocabulaire de l entreprise Par ailleurs le d bat sur le r le de l entreprise dans la pr servation et la cr ation d emploi ne s teindra pas de sit t Pour les entreprises directement soumises la concurrence internationale il faut accepter pour une simple raison de survie la pr minence de la productivit sur l emploi Par contre pour celles qui sont prot g es de ce type de concurrence un comportement collectif de pr servation de l emploi aurait tout son sens S1 l entreprise ne peut pas et ne doit pas garantir l emploi de ses salari s elle doit imp rativement garantir leur employabilit c est dire un niveau de professionnalisme leur permettant d exercer un emploi chez elles ou ailleurs Cette employabilit passe par l valuation permanente des comp tences des collaborateurs leur talonnage externe leur mise en perspective sur le march interne des besoins en comp tence de l entreprise et par la mise en oeuvre d actions d adaptation formation parcours professionnel C est pour l entreprise son meilleur garde fou contre l immobilisme et la rigidit C est aussi une excellente question que les managers feraient bien de se pose
329. pacit de ma triser l abstraction l interactivit et la vitesse Pour l ouvrier devant sa machine outil automatis e comme pour la secr taire ou le cadre devant son micro ordinateur le travail consistera de plus en plus ma triser en permanence le passage de la r alit sa repr sentation 86 BIPE Quels hommes et quelles formations pour l entreprise de demain pr vision des qualifications l an 2000 juin 1985 la connaissance et la culture technique sont devenus indispensables Yves Lasfargue a propos le terme de technophobie pour d signer le handicap qui frappe ceux de nos contemporains qui se trouvent dans l impossibilit d utiliser les technologies avanc es actuelles87 Deux cat gories d utilisateurs semblent exclus par l interactivit ceux qui ne comprennent pas les messages affich s en g n ral sous forme crite et ceux qui ne supportent pas de r agir en temps contraint Dans les syst mes informatiques l abstraction et l interactivit sont interd pendants La mani re dont les logiciels traitent ces deux ph nom nes se rapprochent souvent des simplifications qui servent la convivialit Il existe des personnes ne parviennent pas travailler sur les repr sentations abstraites affich es sur l cran qui prouvent le besoin de relations directes avec des objets concrets Elles ont l impression de ne rien faire si elles ne touchent ni ne sentent physiquement Ces exclus de l abstraction
330. par la diffusion des r seaux le maillage des organisations se substitue aux lignes hi rarchiques traditionnelles en s adossant aux savoirs et aux exp riences des autres afin de gagner en productivit Ces organisations sont aussi en interd pendance croissante La soci t Matsushita explique sa haute productivit par le fait qu elle travaille d s le stade de la conception avec ses 324 sous traitants reli s lectroniquement et avec lesquels elle dialogue en permanence Mais ces derniers peuvent dialoguer aussi entre eux Ils se sont ainsi r cemment coalis s pour r sister Matsushita qui voulait imposer une baisse des prix certains d entre eux 1 ensuite afin de d velopper leurs affaires Une autre caract ristique de ces entreprises virtuelles est leur capacit de pouvoir se donner une dimension flexible voire en cas de n cessit de se doter de la puissance d un grand groupe par le biais d associations de petites et moyennes entreprises ABB France entreprise de 3000 employ s avec un chiffre d affaires de 3 milliards de francs a gagn en 1991 au nez et la barbe de Framatome une commande pour fournir en combustible les r acteurs nucl aires de 1300 m gawatts de l EDF La m me entreprise a enlev face au consortium form par GEC Alsthom et De Dietrich le contrat pour la conception et la mise en oeuvre du nouveau tramway de Strasbourg Pourquoi ces succ s ABB France appartient un des g ants mondiaux
331. par les r seaux lectroniques Mais ceux ci en plus de transporter de l information transporteront aussi la r alit virtuelle la simulation de notre environnement de travail sera possible o que l on soit Le d veloppement des outils pour travailler ensemble et distance Le r seau de services int gr s Internet a eu 25 ans en novembre 1994 Son succ s tr s m diatique est en train de masquer un ph nom ne tout aussi important la connectivit croissante du parc des ordinateurs dans les entreprises et chez les particuliers Par exemple elle seule la soci t Novell premi re entreprise mondiale de r seaux locaux avec son Netware compte pr s de 2 millions d installations et atteint un score de 70 millions d utilisateurs au total contre 15 millions pour Internet Aux Etats Unis entre 1989 et 1993 la proportion d ordinateurs reli s en r seau est pass de 10 plus de 60 Le succ s des logiciels d aide au pilotage et la navigation automatique dans les r seaux a facilit consid rablement l acc s et l utilisation des r seaux lectroniques Il accompagne le d veloppement des Modems des bo tiers de communication interfa ant le poste de travail avec les r seaux Ces derniers repr sentent selon IDC quelques 5 550 millions de modems vendus dans le monde en 1993 67 sont utilis s par des commerciaux en liaison avec leurs entreprises 63 pour des liaisons entre filiales ou succursales avec le si ge 38 p
332. per la gestion des affaires de la cit La reconnaissance de la citoyennet s apparentait celle de la communaut politique Il existait donc une diff renciation entre l activit professionnelle et l activit politique Ce n est que r cemment avec l thique du labeur que la valorisation du travail comme activit essentielle de l homme a merg Cette conception est particuli rement port e par les courants philosophiques scientifiques et conomiques du XVII me et XVIII me si cle Hegel et Marx confortent ensuite ce courant de pens es qui trouve son essor avec l industrialisation de l conomie tant la fonction sociale par excellence le travail devient la source de toute production ce qui justifie la collectivisation des moyens de production Par ailleurs tant effectu en change d un revenu le travail est appr hend de fa on abstraite ce qui explique le principe d ali nation Le lien entre travail et revenu base de l approche du travail pr domine tout le XX me si cle Toutefois en r action l exclusivit de cette approche se d veloppe bient t la contestation du travail qui est per u en m me temps comme l ment d asservissement et d exploitation La critique conomique du capitalisme na t en r alit de cette contestation essentiellement sociale Elle ne s en affranchira jamais Avec le ch mage et l exclusion rena t le besoin d une reconnaissance sociale dont le travail est un vecteur ess
333. personnel La derni re caract ristique met en exergue une recomposition du salariat Le salariat se transforme il se d prol tarise au fur et mesure que s enrichit le contenu du travail Cons quence les effectifs des cat gories les moins qualifi es repr senteront d ici 20 ans moins de 5 du salariat contre actuellement 25 A contrario l encadrement poursuit sa progression en m me temps qu il se recompose La g n ralisation du savoir et l l vation g n rale des qualifications sont un plus pour la soci t pour l entreprise et pour l individu lui m me En contrepartie ce plus g n re une forme de banalisation de la fonction cadre Est ce dire que nous conna trons un nouveau ph nom ne de massification du salariat Il est plus vraisemblable de penser que nous assisterons la formation de nouvelles g n rations de cadres qui se situeront sur une autre chelle de valeurs professionnelles L encadrement en effet se modifie dans sa physionomie Deux grandes familles professionnelles apparaissent dont le mot cl est la comp tence Une comp tence surtout fond e sur la responsabilit technique pour la famille des Experts qui regroupe les techniciens les sp cialistes les ing nieurs et qui est de loin la plus nombreuse en raison du besoin croissant d innovation et de technicit Une comp tence essentiellement fond e sur la responsabilit hi rarchique pour la famille des Managers qui se compose des
334. physiques vers les maladies professionnelles les d pressions le stress Le mouvement ira en s acc l rant si nous n y pr tons attention La quatri me caract ristique r side dans une nouvelle relation qualification comp tence L organisation taylorienne conduisait la notion du m tier lequel n cessitait peu d adaptation en cours de carri re L organisation intelligente impose la notion de professionnalit qui se d termine plus au regard des comp tences que sur le seul crit re de la qualification interface du m tier Ces comp tences se d clinent au pluriel connaissance savoir faire imagination raisonnement formation gestion technicit communication comportement culture La r f rence la professionnalit modifie la figure embl matique de l acteur au travail On parle moins de l ouvrier qui ex cute une t che que de l op rateur qui ma trise des incertitudes ou qui doit r soudre des probl mes Le savoir faire professionnel s largit gr ce une connaissance plus approfondie des proc d s de fabrication cela supposant bien videmment que l information soit la fois transparente et surtout d cloisonn e D s lors la comp tence se mesurera de plus en plus l aune de la connaissance de l environnement la capacit cr er la relation favoriser l mergence d un besoin ou d une demande Le savoir acquiert ainsi une force strat gique au m me titre que l innovation technologique et le
335. plosions d sormais c l bres de bombes intelligentes soufflant des bunkers pr senta une sorte de guerre virtuelle aux yeux du monde des m dias Au m me moment les pilotes d avions et les conducteurs de tanks voyaient des images de paysages semblables celles qu ils avaient vues plus t t au cours de simulations Durant les recherches que j ai effectu es pour mon livre sur la r alit virtuelle j ai eu l occasion de voir SIMNET le r seau de simulation de l arm e am ricaine qui forme des quipages de tanks des pilotes d h licopt res et des pilotes d avions r action dans des simulations de combats sur des champs de bataille simul s par ordinateur cr s partir des cartes num ris es des zones potentielles de combat r alis es par la Defense Intelligence Agency Ce fut la premi re guerre men e dans l espace virtuel et pr sent e au monde dans des images ressemblant fortement celles des simulations Comme nous en a averti Jean Baudrillard d sormais la carte pr c de le territoire Quand nous effa ons la ligne de d marcation qui s pare un jeu vid o de l explosion d individus r els ne sommes nous pas en train de porter un coup fatal la r alit Le r le des armes semi autonomes m rite un d bat public s rieux Un nouvel espace de libert ma triser Consid rons le caract re violent de la plupart des jeux vid o d aujourd hui et r fl chissons l impact potentiel d une exp rience en trois dimens
336. plus large montre que le concept de r seau n est limit ni aux r seaux techniques ni aux organisations humaines de production La nature pr sente une vari t infinie de r seaux du plus rigide le cristal au plus souple le cerveau qui tissent leurs toiles dans le vivant et l inanim le microcosme et le macrocosme L volution s mantique du concept de r seau indique un passage d un sens concret et sp cifique un entrecroisement de lignes l int rieur d un ensemble objets tiss s pi ge toile d araign e un sens plus abstrait et plus g n ral un ensemble de points communiquant entre eux Trois composantes d finissent un r seau comme ensemble organis naturel ou artificiel examin la fois dans ses parties et en tant que tout D abord des l ments localis s qui en constituent les noeuds puis des liaisons entre ces noeuds et enfin un objet d change mat riel ou immat riel qui circule entre les l ments par l interm diaire des liaisons Les l ments du r seau sont qualitativement semblables mais non identiques objets d une quivalence essentiellement fonctionnelle Un r seau n a pas de centre chaque noeud est le centre aucune partie n est plus fondamentale que les autres La plupart des r seaux r gulent leurs fronti res qui sont mouvantes laissant la possibilit de cro tre et d incorporer de nouveaux l ments L extension du r seau r sulte d une activit interne ou d une r action
337. ponse univoque ne peut tre donn e cette question 0 Le Centre d Etude des Revenus et des Co ts a d velopp une m thode originale de mesure de la productivit globale des services bas e sur l identification des unit s d oeuvres repr sentatives de la production du service consid r Couramment utilis e dans plusieurs organismes publics cette m thode est utile pour rationaliser la gestion mais elle ne s articule pas avec la comptabilit nationale ni avec l valuation de l impact social de l activit consid r e 1 Ce probl me m thodologique n a rien d anecdotique pour notre sujet il est r v lateur des questions in dites que soul vent les processus de rationalisation des activit s de service Prenons l exemple des grandes surfaces commerciales alors que la France a pouss les feux de la concentration et la r duction du personnel les am ricains ont d velopp des services d aide directe la client le par exemple pour manipuler les marchandises au passage des caisses ce qui se traduit du point de vue de la comptabilit nationale par une moindre augmentation de la productivit du travail Un gain apparent d efficacit peut avoir pour contrepartie un transfert de contrainte mat rielle et psychologique au d triment de la client le que l analyse conomique aura bien du mal prendre en compte et ses modes d appropriation Bien que le probl me soit rarement abord sous cet angle la difficult de d
338. posent la valeur ajout e de plusieurs mani res Les Comptes de la Nation publi s par l INSEE ne donnent en g n ral qu une d composition en trois parties la r mun ration des salari s les imp ts li s la production et l exc dent brut d exploitation dont le pourcentage dans la valeur ajout e s appelle taux de marge Le taux de marge sert d abord r mun rer les pr teurs qui financent l entreprise ensuite le b n fice est r parti entre l tat qui pr l ve l imp t les actionnaires parfois les salari s et l entreprise elle m me qui en r cup re une partie pour autofinancer l exercice suivant En d finitive la r partition de la valeur ajout e doit s tudier selon une d composition en cinq l ments personnel Etat actionnaires pr teurs et entreprise selon l ordre de pr sentation qu a choisi la Centrale des Bilans de la Banque de France Du fait que toutes les entreprises fran aises doivent tenir une comptabilit bas e sur des r gles identiques cela facilite la comparaison des bilans et des comptes de r sultats l exception des tablissements financiers et des compagnies d assurances qui disposent de r gles particuli res du fait de la nature de leur activit Il n existe aucune publication qui d taille la r partition de la valeur ajout e pour tous les secteurs d activit La Centrale des Bilans de la Banque de France tablit certes des chiffres partir d un chantillon repr sentatif d entrepri
339. pture du contrat de travail Ce qui tait hier l exclusivit des commerciaux est destin devenir demain r gle universelle des cadres Le concept m me de r sultats voluera un degr de variabilit s imposera certainement au salaire qui s valuera la fois sur la performance individuelle et sur la performance de l entreprise voire du groupe en cas d entreprises multinationales Les param tres classiques de la structure du salaire sont donc destin s se transformer la relation r sultats salaire devenant pr dominante sur le lien fonction salaire Face cette volution qui au risque du licenciement pour manque de performance ajoutera pour le cadre l incertitude du niveau de salaire l entreprise sera conduite assumer de nouvelles obligations celles d une d finition claire de la d l gation de la fixation d objectifs r alistes de l attribution de moyens correspondants de l organisation concert e des modalit s salariales Surtout le contrat de travail ne pourra plus contenir de simples contreparties un d s quilibre du pouvoir il devra comprendre des clauses compensant les risques et les contraintes li s l obligation de r sultats Ces clauses ne pourront pas tre uniquement d ordre financier versement d une indemnit hi rarchis e en cas de licenciement m me si elles sont incontournables Parce que la responsabilit trouve ses limites dans le degr d implication professionnelle ou intellectuelle exi
340. que qu entra ne l l vation du niveau de vie L autre grande explication de la croissance des services aux m nages est l volution de la productivit du travail Celle ci s accro t en effet moins vite dans les services ce qui toute chose gale d ailleurs entra ne une augmentation de leur part dans la production mesur e en valeur mon taire courante Les gains de productivit sont toujours deux trois fois plus lev s dans l industrie que dans les services ce qui se traduit naturellement par une croissance plus rapide du prix relatif de ces derniers La croissance du poids des services est donc pour une part la cons quence m canique du progr s technique dans l industrie L expansion des services aux entreprises r sulte pour partie de causes identiques accroissement des aspects qualitatifs dans la valeur des marchandises d veloppement dans tous les domaines de produits intelligents int grant des capacit s de traitement de l information accroissement de la complexit technique et organisationnelle de la production Ces services int gr s aux activit s productives se sont d abord d velopp s au sein m me des entreprises et ont entra n un accroissement du poids des cols blancs Pour des raisons d efficacit et de souplesse elles ont d sormais syst matiquement recours des fournisseurs ext rieurs sp cialis s pour les prestations qui ne rel vent pas du noyau dur de leur savoir faire Tout ce qui permet de t
341. que les autres Les usines qui utilisent le plus l lectronique et sous les formes les plus avanc es r ussissent mieux que les autres conserver leurs emplois La prise en compte des effets indirects de la micro lectronique n entra ne donc pas ipso facto des cons quences n gatives sur l emploi Cette conclusion m rite d aller plus loin Des diminutions nettes d emplois relativement faibles r sultent la fois d augmentations et de diminutions brutes beaucoup plus fortes Le fait que le nombre moyen des pertes d emplois par tablissement soit faible cache parfois des pertes beaucoup plus importantes sur certains lieux de travail Les emplois cr s par les effets indirects ne sont pas toujours disponibles imm diatement ou se rencontrent sur un lieu de travail diff rent dans une industrie diff rente dans une autre ville ou m me dans un autre pays De plus cette nouvelle technologie tend supprimer le besoin d emplois traditionnels non qualifi s et cr er 49 Jim Northcott La micro lectronique menace pour l emploi Futuribles n 175 avril 93 une demande de nouveaux emplois qualifi s qui restent souvent vacants par manque de personnels comp tents une crise conomique structurelle est en train de miner la confiance en la machine Le Japon pays le plus informatis et robotis du monde d tient un taux de ch mage qui plafonne 2 9 Pourtant les marchands de robots qui ont connu une expansion florissante
342. ques Les ordinateurs d aujourd hui sont d j eux m mes une technique hybride devenue possible par la convergence de la t l vision de l informatique et de l lectronique physique du solide au cours des ann es 60 La convergence des ordinateurs et des r seaux de t l communications dans les ann es 1970 a cr ce nouveau moyen de communication qu est le r seau informatique Le graphisme assist par ordinateur et les simulateurs de vol ont converg et la r alit virtuelle a vu le jour la fin des ann es 80 Et maintenant les gens sont en train de r aliser des exp riences de r alit virtuelle travers Internet la r alit virtuelle en r seau pourrait bien devenir la convergence de la fin des ann es 90 Afin d anticiper les implications sociales de techniques futures il est n cessaire de comprendre au moins en partie comment les techniques actuelles fonctionnent et de savoir quels sont les facteurs moteurs du d veloppement de la technique Je commencerai avec la r alit virtuelle et la t l robotique puis j examinerai l impact de la communication interactive en r seau La r alit virtuelle devient un amplificateur de la r alit La technique de la r alit virtuelle lorsqu elle est appliqu e l imagerie m dicale la visualisation scientifique aux proth ses et d autres domaines a le potentiel de devenir un outil qui enrichit la vie ouvre une fen tre sur des mondes invisibles et lib re des esprits s
343. ques mois pass rent sans r sultat Georges sombrait petit petit Il avait progressivement perdu contact avec tous ces copains Ses droits aux ASSEDIC touchaient leurs fins Il d cida de pousser la porte d une association appel e Boutique Club Emploi Georges ne trouva pas de travail tout de suite mais il rencontra d autres personnes qui comme lui souhaitaient enfin sortir de cet tau qui se refermait chaque jour davantage Avec eux il put se confronter sa propre image Avec eux il obtint des l ments de r ponse que personne ne lui avait jamais donn s avant En quelques semaines Georges eut le sentiment d appartenir un groupe Par des jeux de r le film s sur vid o puis comment s Georges comprit peu peu ce que ses camarades cherchaient lui expliquer propos de son attitude Il prit conscience de l image qu il renvoyait et f t attention la mani re de s habiller et de se tenir Les conversations t l phoniques simulants des prises de rendez vous avec des employeurs potentiels lui permirent galement de devenir plus positif dans son expression orale Plus tard il mit ces conseils ex cution en t l phonant aux entreprises partir de fichiers informatiques que sortaient r guli rement les responsables de la Boutique Emploi gr ce au Minitel Georges voyait r guli rement des membres de son groupe trouver du travail Il reprit peu peu espoir Un jour il d crocha un rendez vous avec une association dit
344. r er de nouveaux emplois L entreprise devient de plus en plus immat rielle et sa valeur repose sur un capital immat riel Cette approche gestionnaire certains diraient technocratique se caract rise par un contraste entre son efficacit apparente court terme sa facilit communiquer et son incapacit prendre en compte la r alit de l entreprise Reposant principalement sur une logique comptable elle ne prend r ellement en compte que ce qui est mesurable au sens de la comptabilit g n rale ou analytique Pourtant la simple observation de la Bourse montre quel point la cotation d une entreprise d pend de facteurs tr s influents mais bien difficiles mesurer et contr ler son image son identit les propos de ses dirigeants ses intentions affich es Plus complexe encore est la prise en compte de facteurs d efficacit comme le potentiel de r sultat de l quipe de recherche et d veloppement l investissement en formation r alis depuis 5 ans ou la fid lit du personnel et son degr d implication personnelle dans son travail Dans ce qui constitue la valeur financi re d une entreprise de plus en plus d l ments sont devenus immat riels tel point que dans certains secteurs comme les activit s de conseil la conception et la commercialisation de logiciels le bilan comptable ne repr sente en rien le poids r el de l entreprise Comparez la capitalisation boursi re de Microsoft c
345. r matur En ce sens le b n volat prend alors une dimension conomique Si son int r t est d agir comme facteur de coh sion dans la soci t son inconv nient est de ne pas participer la cr ation d emplois et encore lorsqu il ne la freine pas Les cons quences de ce paradoxe ne pourront tre ind finiment ignor es La soci t sera de plus en plus amen e rendre des arbitrages entre un emploi pour les ch meurs et une activit pour les inactifs Cela suppose une r flexion sur les limites du monde associatif et l organisation du b n volat Restreindre le b n volat la seule dimension sociale telle qu elle a pr valu au d but du si cle sous la forme caritative humanitaire ou de d fense constituerait une erreur ceci pour trois raisons La premi re est qu une telle option conforterait l opposition que certains veulent entretenir entre l conomique et le social La seconde est que l activit dans la sph re sociale exige de plus en plus de comp tences qu elle soient relationnelles ou techniques Enfin les ch meurs ne comprendraient pas l vidence que certaines activit s utiles l organisation de la soci t telles que l ducation des enfants ou la vie dans les banlieues la s curit soient obligatoirement d volues aux inactifs Il appara trait alors un paradoxe indemniser des ch meurs tout en les incitant rechercher un emploi et favoriser l acc s certaines activit s ou emplois des actif
346. r de multiples moyens dont le plus probable serait l inertie soit l Etat le suit et accepte de se transformer Il devient alors le garant des r gles du fonctionnement conomique sans tre lui m me partie prenante Les r les conomiques Actuellement les investissements publics dont d pendent le rythme de croissance long terme de l conomie sont largement insuffisants en quantit et en qualit Le rapport au Plan L conomie fran aise en perspective rappelait que le r le de l Etat est de faire en sorte que les investissements long terme ne soient pas n glig s Il arrive que les m canismes financiers incitent n gliger des investissements de long terme t l communications recherche enseignement sant qui un jour ou l autre feront d faut la croissance Parfois certains ajustements conjoncturels semblent b n fiques mais en fait se r v lent destructeurs de croissance long terme en compromettant des investissements ou en laissant improductif un potentiel humain Par ailleurs il est n cessaire que les acteurs conomiques ne se d veloppent pas en rejetant sur la collectivit le co t de leur extension Par exemple une entreprise qui licencie pour am liorer son efficacit ou sa rentabilit financi re ne devrait pas se d fausser sur la collectivit des cons quences de ce choix qu elle revendique comme de son seul ressort pour des employ s que personne ne l avait oblig e engager auparavant L e
347. r disposition Cette mutation se caract rise par la fin du salariat classique et l mergence des travailleurs polyactifs Ils conduisent plusieurs carri res la fois comme faisaient leurs arri res grands parents La relation multi employeurs rejoint une logique de profession lib rale et constitue un des facteurs qui vont assouplir la rigidit organisationnelle des entreprises Denis Ettighoffer envisage l activit des travailleurs autonomes de demain Tr s visionnaire et tr s concret il brosse le portrait d une nouvelle g n ration de travailleurs les nomades lectroniques qui vivront et travailleront avec les r seaux Ils pourraient se compter par centaines de millions dans le monde d ici deux d cennies Il exprime des pressentiments sur les pratiques de consommation et de travail distance qui vont d stabiliser les modes de vie et de travail connus Howard Rheingold a d j vou sa vie conna tre les germes du futur li s aux r seaux et aux ordinateurs Il aborde la relation de travail entre les hommes et les machines qu il consid re comme la seule et vraie question de la fin du vingti me si cle Il montre comment la r alit virtuelle devient un amplificateur de la r alit Il explore le formidable d placement de pouvoir en cours gr ce aux communications interactives en r seau coop ratif qui vont aider reb tir un sens de la communaut dans nos soci t s fragment es L HOMME POLYACTIF par Nicolas B HLER
348. r souvent mes collaborateurs sont ils bien positionn s par rapport au march interne et externe des comp tences dans leur domaine professionnel Garantir l employabilit est rentable Cela cr e d abord une forte pression interne sur l adaptation permanente des ressources humaines limitant les ruptures co teuses En mettant en cas de difficult sur le march de l emploi des personnes dont le professionnalisme est r el on r duira consid rablement la dur e du ch mage et donc son co t que les entreprises supportent largement S1 l entreprise se doit de prendre cette nouvelle responsabilit sociale le salari doit se consid rer de plus en plus comme un partenaire de l entreprise laquelle il apporte ses comp tences dans le cadre d un contrat Propri taire de son portefeuille de comp tences personnel qu il va g rer comme un portefeuille strat gique il va de plus en plus exiger de son employeur la fois qu il utilise mieux et donc qu il r mun re plus ses comp tences mais aussi qu il lui donne les moyens permanents de s assurer que ce portefeuille s adapte l volution des besoins de l entreprise Rendre le salari revendicatif sur l utilisation de ses comp tences acteur volontaire et exigeant de son volution professionnelle voil un l ment cl des politiques de ressources humaines des ann es venir La fin des ruptures ou la rupture permanente La logique du march des comp tences est celle
349. rablement tant dans la signification de la relation qu au travers de l outil de communication utilis A un niveau plus micro conomique pr cis ment celui de la vie professionnelle les technologies de l information et de la communication contribuent ou contraignent selon les cas faire voluer les relations sociales Comme la rapidit de l information impose une adaptation simultan e les formes d organisation du travail se multiplient cr ant ainsi un effet la fois de d stabilisation pour les salari s et de perturbation pour le management Par ailleurs ces m mes technologies en influant sur le contenu du poste de travail concourent poser diff remment la probl matique du lien contractuel avec l entreprise La conduite de la vie professionnelle s en trouve profond ment modifi e ce qui conduit tout naturellement le salari et plus particuli rement le cadre consid rer diff remment son implication dans l entreprise Dans un tel contexte le social ne restera pas immuable D j des volutions de fond se dessinent qui laissent pr sager une faible probabilit de retour en arri re m me si les conditions conomiques s am lioraient significativement et durablement En tout tat de cause de nouvelles r gles sont d finir de nouveaux modes op ratoires sont inventer en mati re de r gulation sociale dans l entreprise comme dans la soci t Dans cette approche diff rente de la coh sion sociale il con
350. raignent une organisation souple c est dire flexible ZN Z A cette question des r ponses ont d j t apport es Les lois de 1982 ont ouvert une br che dans l ordre public social en permettant des d rogations dans un sens moins favorable pour les salari s aux dispositions l gislatives sur l am nagement du temps de travail Par ailleurs la jurisprudence a restreint la port e des m canismes juridiques assurant le maintien des avantages acquis Ensuite en cas de restructuration une entreprise peut transf rer ses salari s vers sa propre sous traitance les pla ant ainsi dans des statuts conventionnels plus faible contenu social Enfin la contrainte sociale n a cess de s all ger en mati re d embauche de licenciement de salaire de co t du travail A l vidence la fonction de protection a perdu de sa vigueur Dans le m me temps la r alit du ch mage nourrie de sa constante croissance alimente le d bat un droit de l emploi ne serait il pas plus fond qu un droit du travail Ce sont les conomistes lib raux qui d fendent le plus fermement la th se du droit de l emploi avec pour contrepartie la d r glementation laquelle trouverait son aboutissement dans l quilibre optimum du march du travail car librement r alis par la confrontation d une offre et d une demande contribuant ainsi dynamiser les activit s et faciliter les changes En quelque sorte la main invisible sociale r gulerai
351. raissent qui modifient le march du travail en remettant en cause le statut du salari La perte du statut de salari Il s agit d une tendance lourde une bonne part des pays avanc s verront leurs effectifs salari s diminuer Tandis que la population active continue de cro tre depuis plus de 100 ans Entre 1982 et 1990 elle augmentait de plus de 1 5 million d actifs pour atteindre un total de 25 3 millions en France qui a pourtant une force de travail relativement moins activel07 Cette tendance ne devrait pas fl chir contrairement aux conclusions de certaines statistiques relatives l arriv e d croissante des jeunes sur le march du travail la fin de la d cennie Vers 2005 2015 arriveront les g n rations des travailleurs qui constateront une importante baisse de leur retraite calcul e sur la moyenne de 20 ann es d activit alors qu ils ont encore la capacit poursuivre des activit s lucratives et pr server ainsi une utilit sociale Si 4 peine des retrait s sont en activit aujourd hui ils seront quelque 40 d ici l Certains seront les formateurs de leurs petits enfants En tout cas bon nombre ne seront sans doute pas des salari s classiques 08 Les actifs salari s repr sentaient 13 5 millions d but 1992 ann e o les effectifs vont subir une premi re baisse record de quelques 259 000 personnes entre juillet 1992 et juin 1993 les emplois salari s perdus repr sentaient 266 000 emplois Pert
352. ransformer des co t fixes en co ts variables accro t en effet les chances de survie dans un univers de plus en plus instable Cette externalisation concerne la fois des services peu qualifi s tels que le nettoyage la surveillance et la restauration et des services haut de gamme tels que le conseil ou la communication L tape suivante d j largement engag e sera la d localisation g n ralis e de l information et de l expertise gr ce aux nouvelles technologies de l information les entreprises auront int r t recourir syst matiquement au march international des comp tences Un grand nombre de m tiers aujourd hui int gr s au salariat seront bient t exerc s par des travailleurs ind pendants qui devront accepter un statut plus pr caire en contrepartie d une plus grande autonomie Les deux modalit s possibles d une industrialisation des services Pour les raisons qui viennent d tre indiqu es le d veloppement rapide des services peut appara tre comme une menace pour le mod le de croissance qui s est impos depuis la r volution industrielle avec la clef une progression moins rapide de la richesse conomique et une remise en cause du syst me social La question se pose donc de savoir si une telle volution peut tre contrecarr e par une nouvelle vague d innovation technologique et organisationnelle En d autres termes sera t il possible progressivement de r pondre aux nouvelles demandes sociales de mani
353. rd pendances s accroissent entre secteurs la distinction primaire secondaire tertiaire ayant de moins en moins de sens mesure que se tertiarisent l agriculture et l industrie alors que par ailleurs s industrialisent nombre d activit s tertiaires voir l essor des industries culturelles du sport et m me de la sant Mais les interd pendances s accroissent plus encore entre pays donnant lieu un processus de mondialisation sans doute irr versible qui est troitement li au ph nom ne m me de d mat rialisation Illustrons cette transformation par une image la richesse reposait jadis sur les ressources du sol et du sous sol hier sur la production de biens manufactur s bref sur des biens mat riels que l on transportait p niblement d un pays l autre dans des camions que pouvaient ais ment intercepter les douaniers La richesse aujourd hui repose pour l essentiel sur l immat riel les brevets les logiciels les informations les signes on pourrait presque dire sur du vent d o un accroissement in luctable de flux transfronti res invisibles et d autant plus importants que l essor des technologies de l information et de la communication est rapide Le douanier n y voit plus rien l conomie est beaucoup plus fluide volatile s organise de plus en plus suivant une logique de r seau l chelle plan taire et non plus suivant la logique territoriale sur laquelle est fond le princ
354. re ventuellement 16 18 l horizon 1996 1998 H las chaque ann e qui passe conf re un peu plus de cr dibilit une pr vision que j ai formul e voici d j dix ans Si de surcro t comme nous l avons pr c demment envisag la France devait accueillir d ici 2010 4 5 millions d immigrants et qu un tiers d entre eux se portait demandeur d emploi la population active pourrait augmenter cette fois de 2 millions de personnes d ici la fin du si cle Quel serait alors le nombre de ch meurs Par ailleurs l volution m me de la f condit en France et le d s quilibre de notre pyramide d ge se traduit par un accroissement sensible du nombre et de la proportion des 60 ans et plus L arriv e cet ge fatidique des g n rations nombreuses n es durant le babyboom entra nera au tournant du si cle prochain une augmentation encore plus rapide du nombre et de la proportion de ces personnes g es Ainsi passerait on de 10 millions de personnes g es de 60 ans et plus en 1985 soit 18 5 de la population totale 12 1 millions en l an 2000 soit plus de 1 Fran ais sur 5 pour atteindre toujours selon les projections de l INSEE pr s de 17 millions de 60 ans et plus en 2020 soit entre 25 et 35 de la population totale selon la croissance d mographique que la France aura connue d ici l Nous pourrions ainsi passer nous indique l Institut National d Etudes D mographiques INED de 3
355. re tripartite des r gimes sociaux Il y aurait beaucoup dire enfin de la crise de l gitimit de l Etat protecteur sinon de l Etat d une mani re plus g n rale imputable mon sens un d ficit politique se manifestant par l absence de projet collectif qui tenant compte des opportunit s et contraintes particuli res de la p riode et r pondant aux aspirations de nos contemporains permette l mergence d une nouvelle dynamique sociale ce qui supposerait que l adh sion au projet soit assez forte pour transcender les rigidit s sociales et la crispation de chacun sur ses droits acquis La classe politique a une lourde responsabilit en la mati re d s lors qu peine aux affaires les dirigeants se replient sur de strictes fonctions de gestion les marges de manoeuvre tant au demeurant bien troites et de m diatisation l obsession de l audimat n ayant en rien contribu enrichir le contenu des messages En se recroquevillant sur de strictes fonctions de gestion la classe politique tend de surcro t traiter les probl mes en termes strictement techniques alors que de toute vidence leur solution long terme impliquerait des arbitrages politiques donc pour une large part id ologiques La responsabilit des intellectuels et des citoyens m me s ils d tiennent individuellement moins de pouvoir ne saurait pour autant tre lud e dans cette d mocratie o en l absence de tout r f ren
356. re tous les proc d s optiques anciens et les croyances auxquelles ils se rattachaient Un projet merge inscrire les techniques audiovisuelles r centes dans une histoire des m dias une m diologie au sens que donne R gis Debray ce terme La crise de l emploi Le ch mage ressort comme une des pr occupations principales des jeunes d aujourd hui Il n existe pas d tude globale sur la fa on dont ils y font face en trouvant des solutions alternatives au salariat temps plein Les pistes qu ils explorent sont parmi d autres les suivantes le travail saisonnier le travail multit ches la cr ation de micro entreprises le travail la pige en informatique par exemple Toutes ces activit s les sortent plus ou moins de la gal re mais ne constituent dans l tat actuel des choses et sauf exception que des l ments de survie Des activit s multiples conduites en parall le n effraient pas certains d entre eux Les jeux vid o nous l avons vu plus haut les entra nent pr cis ment contr ler l volution de ph nom nes simultan s Il y a peut tre l un lien hypoth tique explorer puis exploiter En raison des difficult s conomiques les jeunes restent plus longtemps attach s la cellule familiale que par le pass car elle leur assure une subsistance qu ils ne peuvent s offrir seuls En m me temps ils recherchent une qualit de vie qui les loignera vraisemblabl
357. reconnaissance et la repr sentation ayant pour finalit la d fense des int r ts de cat gories particuli res Une certitude l explosion de ces nouveaux corporatismes professionnels et sociaux tuera la solidarit Notre d fi est donc de juguler les risques de fracture sociale en imaginant des formes d expression qui confortent le choix d une d mocratie de repr sentation Quand la d mocratie de repr sentation se d lite et lorsque le social n est plus pris en compte c est la R publique qui s effondre L AIDE A L INSERTION PAR L ECONOMIQUE par J r me ODDON Les ordinateurs et les r seaux sont pr sents dans le monde de l insertion et cela pour trois raisons au moins D abord parce que l insertion s appuie beaucoup sur l mergence de nouveaux m tiers issus de leur diffusion Ensuite parce que ces outils participent la cr ation de nouvelles formes de solidarit Enfin parce qu ils relient les hommes et donnent ceux qui ne font plus partie des organisations classiques la possibilit d exister dans d autres r seaux L organisation de notre soci t se transforme L homme r habilit dans sa fonction intelligente capable de jugement d analyse de d cisions et d ouverture vers de multiples centres d int r t est l enjeu de l organisation du travail de demain Les r seaux informatiques en permettant l mergence d entreprises individuelles pour lesquelles la connaissance g n rale de la gestion d une entreprise n e
358. reconnue avec une nuance cependant importante la relation au poste de travail est devenue a priori plus intelligente De m me l autonomie m rite reconnu aux nouvelles formes d organisation de travail est loin d tre absolue Certes les fonctions au plan individuel sont souvent plus riches et appellent des comp tences plus lev es Mais le travail n en vise pas moins un objectif collectif l entreprise exerce alors une pression de plus en plus forte sur les salari s gr ce la facult d intervention et de surveillance que lui donnent les nouveaux outils de communication Le salari peut parfois juste titre se sentir contr l dans ses faits et gestes et ce m me en dehors de ses heures de travail t l copieur t l phone mobile Alphapage r seau Num ris S accentue alors un sentiment de perte de libert personnelle en contrepartie d un avantage tout relatif d autonomie professionnelle Surtout le travail tant de moins en moins physique mais au contraire de plus en plus c r bral il distille un stress qui se ressource dans les contraintes elles m mes qu imposent les nouvelles formes d organisation obligation de rendement objectifs lev s r duction budg taire salaires variables rivalit s internes Il en r sulte une cons quence la p nibilit physique d hier se substitue d sormais une charge psychologique Cette tendance est confirm e par le transfert des accidents du travail ou des l sions
359. remettant du m me coup en cause des droits que les Fran ais estiment l gitimement acquis d o d ailleurs le spectre de la guerre des ges parfois voqu A moins bien entendu que l assiette m me des pr l vements augmente un rythme tel que leur rendement permette d assurer le financement du dispositif sans doute faudrait il pour y parvenir que la croissance conomique reprenne et se maintienne sensiblement au dessus de 3 5 par an au moins au cours des dix ans venir hypoth se hautement improbable Imaginons n anmoins un instant que ce probl me financier puisse tre r solu la p rennit de notre dispositif de protection sociale serait elle du m me coup assur e Sans doute pas car l Etat protecteur est galement confront une crise d efficacit et une crise de l gitimit Crise d efficacit tenant l clatement des fronti res au fait subs quent que les interventions publiques dans l espace troit de l Etat nation n ont plus la m me efficacit qu auparavant et que tout au contraire nous assistons un ph nom ne de mondialisation de l conomie qui in vitablement rejaillira sur la mondialisation du march de la main d oeuvre risquant fort d ailleurs d entra ner un ph nom ne de dumping social l chelle de la plan te voire m me plus pr s de nous la seule chelle de l Europe communautaire Remarquons en second lieu que notre syst me de prot
360. rganisations bureaucratiques o dominent les t ches de gestion r p titives Pour faire bref on pourrait dire que la machine remplace l homme dans toutes les t ches standardisables et r p titives et que le travail humain tend se concentrer dans les t ches relationnelles dans l innovation et la gestion des al as l interface ou la p riph rie des processus productifs en voie d automatisation les soins la r paration le nettoyage etc Nous passons en quelque sorte selon une formule qui a connu un certain succ s d une soci t de la peine une soci t de la panne Ce changement dans le r le conomique du travail humain a de multiples cons quences que l on ne fait qu voquer ici 5 a Sur la dynamique de la croissance La tertiarisation affecte la dynamique de r affectation des gains de productivit C est un probl me classique cause de la faiblesse des gains de productivit apparente du travail cause de leur mode de financement cause enfin des modalit s par lesquelles leurs gains d efficacit se r percutent l ensemble de l conomie le d veloppement des services ou du moins d une bonne partie d entre eux pose des probl mes de dynamique macro conomique c est ce qu on a 3 Benjamin Coriat et Dominique Tadd i Made in France Le livre de poche 1993 4 cf Robert Reich L conomie mondialis e Dunod 1993 5 Pour de plus amples d veloppements voir B Perret et G Roustang L E
361. ri s et sans doute ne posent plus de probl me partir de 200 salari s Donc environ 180000 entreprises fran aises sont concern es Les 90000 ann es de travail pass es par leurs comptables pourraient tre utilis es d autres activit s beaucoup plus rentables pour les entreprises elles m mes Les gains de productivit n am liorent plus les salaires Le probl me du co t excessif des charges sociales ne date pas d hier D j en 1956 Georges Villiers alors pr sident du CNPF se plaignait Guy Mollet Les charges p sent trop lourd sur les entreprises Je viens demander au gouvernement une pause 16 L augmentation de six points des cotisations sociales la charge des salari s entre 1983 et 1993 a cr un cart de plus en plus grand entre le salaire brut et le salaire net qui revient aux salari s La part des charges sociales salariales a ainsi absorb masquant un pouvoir d achat rest au m me niveau la plupart des hausses de salaires qui sont elles toujours exprim es sur la base du salaire brut Depuis le d but des ann es 1970 la gestion des ressources humaines a t dict e par une g n ration de responsables issus du contr le de gestion qui ne juraient que par la diminution des co ts et l augmentation des taux de croissance Pour maintenir ceux ci notamment en 1992 ils ont r duit les co ts par la diminution des effectifs en appliquant plan social sur plan social afin de continuer gagner en pro
362. rise virtuelle d une cinquantaine de personnes diss min es dans le monde reli es entre elles par le r seau de Reuters et un noyau dur de quelques personnes install es au si ge londonnien de Reuters 126 cf le chapitre de Chantal Cumunel 127 Courrier International du 1 12 94 Voir aussi dans L Entreprise Virtuelle Odile Jacob 1992 l organisation du pool virtuel de comp tences en grands syst mes informatiques de Digital Equipment fonctionnant avec Easylink L animation de cette entreprise virtuelle rel ve de l appel selon besoin ce pool de comp tences Cette formule comme dans le cas de J P Chartier a permis d obtenir la collaboration de sp cialistes de premier plan De plus en plus d experts et de consultants utilisent d j les r seaux lectroniques pour r pondre des questions ou suivre des projets distance parfois d couverts justement l occasion de transactions sur ceux ci Les march s lectroniques de l emploi comme Job Shop sur Internet vont devenir des bourses de comp tences l int rieur desquelles des entreprises lanceront des avis de recherche Les organisations cellulaires post tayloriennes vont se structurer en r seau d changes et de trocs parfois en centres de profit le long des cha nes de valeur ajout e Chacun de leurs membres disposera des acc s l ensemble des comp tences de l entreprise ou de son groupe d appartenance Et le sentiment d appartenir une communaut devi
363. roquement C est la traduction d une logique financi re peut tre celle des actionnaires mais certainement pas d une logique entrepreneuriale 35 Derri re ce d bat essentiel se pose la question de savoir si l argent est mieux employ lorsqu il est g r par l Etat et le syst me de s curit sociale que lorsqu il est laiss la libre disposition des entreprises Le syst me fran ais de pr l vements sociaux a t fond au lendemain de la seconde guerre mondiale voil cinquante ans Les gouvernements sont all s chercher l argent l o 1l se trouvait dans les salaires du secteur secondaire le plus important l poque l industrie et les usines La situation a non seulement chang mais elle s est invers e Le syst me d imposition devenu obsol te et contre productif ne tient pas compte des exigences du temps et des conditions nouvelles de production de la valeur ajout e 33 Catherine Bernard 29 4 93 op cit 34 ibid 35 Claude Cambus Des comptes qui tuent l emploi Le Monde Initiatives 25 5 94 encadr 1 le calcul de la productivit L Etat pourrait inciter ce que les calculs de productivit ne se contentent pas de prendre en compte la seule productivit du travail mais incluent l ensemble des facteurs de production La productivit au sens classique n a gu re plus de sens aujourd hui Comment r partir la production entre les hommes et les machines Le r le croissant de l information a enlev l
364. rs contradictoires excessifs Prenons l exemple de Bertrand Giraud conomiste et psychosociologue Il crit dans Lib ration qu aux checs un ordinateur joue d j mieux que 99 des joueurs et que les ordinateurs sont en passe de battre les meilleurs grands ma tres Il en d duit que dans une activit intellectuelle de la complexit du jeu d checs les humains ne pourront bient t plus rivaliser avec la machine et que si joueur d checs tait un m tier largement r pandu la profession serait tout simplement appel e dispara tre Il existe certes des joueurs d checs professionnels mais l essence des checs r side dans le jeu Les hommes continueront jouer et inventer des jeux complexes la perfection de l outil n emp che pas le jeu Rendre l informatique responsable de la disparition des emplois revient peu pr s accuser le couteau c meurtre Les personnes qui accusent l informatique de d truire les emplois se trompent de cible En r ali la r ponse cette question demeure ind cidable Gilbert Simondon dans son ouvrage majeur sur la technique rappelle qu un objet technique est d abord avant tout un geste humain d pos fix qu il proc de de l invention et que s il est seulement utilis employ et par cons quent asservi il ne peut apporter aucune information pas plus qu un livre qui sera employ comme cale ou pi destal La confusion est venue selon Simondon de ce que l obj
365. rtin Bangerman et al L Europe et la soci t de l information plan taire Recommandation au Conseil Europ en Union Europ enne Bruxelles mai 1994 R gis Debray Manifestes m diologiques Paris Gallimard 1994 Michel Godet La maladie du dipl me Propositions pour une nouvelle politique Futuribles N 173 f vrier 1993 Patricia Greenfield Videogames as cultural artefacts Journal of Applied Developmental Psychology Vol 15 N 1 janvier mars 1994 Jacques Perriault La logique de l usage Flammarion Paris 1994 Jacques Perriault Distance education new requirements for enterprises due to changing training needs Conf rence introductive Teleteaching IFIP 29 1993 Jacques Perriault Towards hybrid teaching and learning facilities Proceedings EDEN Tallin Conference 1994 sous presse Jacques Perriault L acquisition et la construction de connaissances par les jeux informatis s R seaux para tre Pierre Schaeffer Machines communiquer I La gen se des simulacres Le Seuil Paris 1970 3 me partie Travailler au 21 me si cle Nicolas B hler et Denis Ettighoffer mettent l accent sur un point fondamental de l univers professionnel en train de passer d une logique de l emploi une logique d offre de services Les entreprises pr f rent aujourd hui acheter une comp tence quand elles en ont besoin plut t que payer pour la r quisitionner l avoir constamment leu
366. s la place d une conomie domin e et concentr e dans d importantes soci t s repr sentant un pays donn nous trouverons un ensemble f d r de PME internationales tr s sp cialis es Parfois issues de l clatement volontaire de grands groupes tourn es vers le march elles seront capables d une forte inter activit et multiplieront les occasions d utiliser les r seaux pour d velopper leurs affaires Une strat gie d alliances parfois ph m res est en train d inventer un nouveau capitalisme On pr f re s entendre sur un projet commun en partageant l expertise quitte rester de f roces comp titeurs sur d autres march s Ces coop rations de toutes natures naissent des besoins de partager des nouveaux savoirs mais aussi de mutualiser leurs normes co ts cumul s Et seuls des r seaux lectroniques sont en mesure de favoriser ces coop rations interdisciplinaires propices la diffusion de l innovation la fertilisation qui incube de nouveaux concepts ou des inventions venir que ce soit entre les diff rentes entit s d une m me entreprise ou encore entre des myriades d entreprises qui collaborent entre elles Les entreprises virtuelles f d r es en r seaux par leurs caract ristiques de r activit et de flexibilit constitueront incontestablement un des mod les d organisation les plus dynamiques du XXI me si cle Elles seront d autant plus efficaces qu elles seront de plus en plus interconnect es
367. s b n voles b n ficiant par ailleurs de revenus de remplacement La troisi me tendance est la moindre relation entre travail et revenu Certainement dues ce besoin fondamental de cr er le lien social les fronti res entre le travail l emploi et l activit apparaissent de plus en plus floues D s lors les fronti res entre le revenu le salaire et l allocation ont tendance tre de moins en moins tanches L encore la soci t aura g rer des paradoxes En m me temps que l entreprise se situera comme un lieu essentiel de la sociabilit le salaire ne sera plus n cessairement la principale source de revenu Demain il sera possible d occuper un emploi sans n cessairement percevoir de l entreprise une r mun ration de percevoir un revenu sans exercer d activit d exercer une activit en percevant un revenu assur par des tiers autres que l employeur Cette distanciation du salaire par rapport sa d finition de contrepartie naturelle du travail et cette mergence forte de la notion de revenu conduiront la soci t ouvrir le d bat sur l organisation de nouvelles formes de distribution ou de redistribution des richesses Le pr ambule de la Constitution fran aise affirme que chacun a le droit d obtenir un emploi et le devoir de travailler Ce droit et ce devoir prennent l vidence une toute autre signification tant dans leur approche que dans leurs cons quences S1 l volution du concept du travail est
368. s de son ge qu il rencontre pisodiquement dans des s ances de regroupement Il d cide avec d autres et avec l accord de sa famille de cr er une association qui accueillera les inscrits de son arrondissement et des arrondissements limitrophes Des enseignants s int ressent au projet et y voient l occasion de tester une nouvelle forme de tutorat Que voir l sinon la d finition d une nouvelle niche d usage de l ducation con ue non plus par l institution mais par les utilisateurs Le Cnam a bien compris cela en installant dans une quinzaine de villes des Pays de Loire des salles o se retrouvent chaque semaine les inscrits de l endroit pour accomplir des travaux dirig s avec un moniteur qui se d place tout expr s Second exemple le Minist re de l Education Nationale a r cemment pris la d cision de fournir aux coll ges par enseignement distance des formations aux langues rares japonais chinois grec ancien pour lesquels ils ne disposent pas de professeurs Il y a l l amorce d une symbiose entre les deux formes de d livrance de connaissances qui est souligner L enseignement distance n est plus celui de la seconde chance l alternatif mais le compl mentaire Divers projets europ ens montrent que la notion d hybridation au sens de mixage des deux formes d enseignement fait son chemin Ainsi l op ration Humanities labor e par une vingtaine d universit s constituant le Groupe de C
369. s La sous traitance ou co traitance devient avec la perte du statut de salari une tendance forte du red ploiement des emplois Une cons quence aussi de la compression des effectifs salari s Certains d entre eux l ont bien compris Ils s adaptent en se mettant leur compte dans des micro entreprises Les travailleurs ind pendants sont maintenant en majorit dans le secteur des services dont la croissance s av re la plus importante Ils repr sentent 14 de la population active et ce taux tend cro tre Une analyse confirm e par les conclusions du programme europ en de recherche ERGO sur les r ponses apport es au ch mage par les pays de la Communaut europ enne c est la cr ation d entreprise et l encouragement au travail ind pendant qui sont les mesures les plus efficaces pour cr er des emplois M me constat pour l Observatoire Europ en pour la PME entre 1991 1992 seules les micro entreprises taient encore g n ratrices nettes d emplois Pourtant en France les professions lib rales ont t cart es du dispositif d aide aux cr ations d entreprises nouvelles Si nous comparons la situation du travail ind pendant en France de 2 111 000 en 1973 les professions ind pendantes sont pass es 2 102 000 en 1990 diminution de 0 42 alors qu au Royaume Uni elles sont pass es de 1 748 000 en 1973 3 029 000 millions en 1990 augmentation de 73 28 la France dispose d un gisement d au moins un m
370. s afin d inventer des offres de services solvables des nouveaux modes de travail Des r seaux de sp cialit s parfois soutenus par des entreprises proposent d sormais de partager des comp tences entre plusieurs PME Des associations comme Passerelle forment des grands cadres savoir se vendre savoir valoriser leurs comp tences plut t qu chercher un hypoth tique emploi classique Des r seaux de travailleurs du savoir ind pendants de formateurs d informaticiens de gestionnaires se sont constitu ces derni res ann es Ils s organisent et se coordonnent en utilisant intens ment les t l communications L importance de ces initiatives est consid rable Ces r seaux de soutien la mobilit et au recyclage professionnel s organisent et se sp cialisent sans cesse Au point que l on peut pronostiquer qu ils sont en train de prendre une place centrale en tant qu instrument de r gulation sociale et conomique Je crois qu encore aujourd hui on ne mesure pas la somme des traumatismes cons cutifs au ch mage Nous disions plus haut que les r seaux d assistance s taient d abord occup s du traitement de pathologie physique ou psychique pour prendre en charge et soutenir la mobilit professionnelle car qu y a t il de plus traumatisant pour chacun quel que soit son statut que de se trouver d poss d du droit l mentaire la vie sociale et conomique Voil pourquoi il convient de ne plus consid rer ces initiative
371. s cesse r duire La plupart des plans sociaux nous le savons bien sont la cons quence d un besoin de r duction des co ts pour boucler le budget annuel automatiquement transform par une sorte d arc r flexe en r duction de masse salariale puis d effectif Combien de directeurs des ressources humaines ont re u des appels du genre Bonsoir Monsieur le DRH je sors du Comit de Direction 1l faut nous en faire partir pour 15 MF Un effet int ressant pour les comptes court terme mais quel g chis Au niveau de l entreprise comme celui du pays Dans le m me temps d ailleurs les b n fices de nombreuses entreprises ne reposaient pas sur leurs r sultats industriels ou commerciaux gages de progr s et de p rennit mais sur une sp culation financi re qui n avait rien voir avec leur m tier Ainsi a domin depuis dix ans l id e que le seul enjeu de l entreprise tait le gain comptable court terme garant de la survie mais le plus souvent destructeur du potentiel moyen terme 130 cf Eloge de l homme multiple La Jaune et la Rouge septembre 93 Dans ce contexte entreprendre innover investir deviennent des exercices suspects car incapables de d montrer leur efficacit court terme ce sont pourtant les leviers essentiels du d veloppement et de la p rennit des entreprises comme de la cr ation d emploi L esprit de gestion a touff l esprit de conqu te Et seul ce dernier est capable de c
372. s entreprises dot es de syst mes tr s sophistiqu s qui font beaucoup moins de b n fices que d autres entreprises utilisant des syst mes beaucoup plus simples La diff rence d pend avant tout de la qualit de l organisation de l entreprise 60 Le cas de la robotique claire bien le renversement qui s est produit dans les mentalit s en mati re d automatisation tout prix Dans l industrie automobile o la progression des robots avait atteint jusqu 30 par an au milieu de la d cennie 80 on enregistre depuis 1991 92 une forte diminution des implantations de robots Les deux grands constructeurs automobiles japonais ont frein l automatisation des usines Honda a consid rablement r duit ses investissements en machines tandis que Toyota a limit l automatisation dans une de ses nouvelles usines La revue 01 Informatique dans une enqu te men e conjointement avec la CEGOS en juin 1993 aupr s de trois cents entreprises observe galement que la rentabilit appara t ind pendante de la somme investie et m me des diff rents choix techniques Elle reste bien s r bas e sur les gains en effectifs mais aussi sur de nombreux postes d conomie obtenus par une meilleure organisation 58 Paul Molga Face la concurrence asiatique Blatt sauve ses emplois gr ce l automatisation Les Echos 31 3 93 59 G rard Moatti Non la productivit ne tue pas l emploi L Expansion 7 10 93 60 Gilberte Houbart L entreprise
373. s entreprises nationales celles ci se trouvent directement confront es une concurrence de plus en plus vive avec toutes les autres entreprises de la plan te les unes b n ficiant de co ts de main d oeuvre tr s inf rieurs les autres de technologies plus avanc es les troisi mes de contraintes l gales et fiscales moins lourdes que dans nos pays avanc s La comp tition est si vive et ce point in vitable que nos entreprises vont devoir beaucoup plus qu auparavant am liorer leur comp titivit sur le march mondial et pour ce faire engager un effort d adaptation et d innovation sans pr c dent Ainsi une restructuration de notre appareil productif a t engag e mais celle ci n est pas achev e dans le secteur industriel et peine amorc e dans le secteur tertiaire et comme ces restructurations n ont t entreprises qu avec beaucoup de retard au milieu de la d cennie 80 au lieu du milieu de la d cennie 60 elles devront tre men es tr s rapidement un rythme et sous une forme particuli rement douloureux Ces restructurations s op rent ou s op reront selon toute vraisemblance suivant quatre axes strat giques essentiels Dans le secteur industriel la comp tition se d roulant sur les prix et la qualit seront employ es toutes les mesures qui permettront notamment en jouant sur les intrants par exemple la R amp D mais aussi le choix immense des mat riaux que permet le d veloppement d
374. s la standardisation se heurte une tendance contraire la sp cialisation et la diff renciation Le propre du service est l adaptation le sur mesure la personnalisation On pouvait penser il y a quelques ann es que la standardisation des logiciels informatiques ferait quasiment dispara tre la programmation fa on Or le d veloppement rapide d un march de logiciels standardis s directement utilisables par les utilisateurs finaux mis au point industriellement et vendus un grand nombre d exemplaires s est simplement traduit par une mont e en gamme on n a certes plus gu re besoin d artisans programmeurs produisant ligne apr s ligne de lourds programmes de gestion 8 Dans une revue m dicale des m decins expriment ainsi leurs objections face l encontre d une excessive normalisation de leur pratique en mati re de frottis vaginaux Le texte de la r f rence m dicale labor par les experts pr voyait une certaine marge de libert en accordant aux cliniciens la possibilit d effectuer un frottis annuel chez les femmes risque facteurs de risque pris en consid ration pr cocit des rapports nombre de partenaires nombre de partenaires du partenaire Malheureusement les facteurs de risque ne sont pas quantifiables l ge des rapports et le nombre de grossesses pourraient l tre Mais que dire du nombre de partenaires sexuels et surtout du nombre de partenaires du partenaire masculin A notre a
375. s ann es d velopp la culture dominante du cadre salari fid le vie En m me temps nous entrons dans la logique de vie professionnelle qui ouvre aux cadres de nouvelles opportunit s car leur parcours professionnel se construira partir de projets qui se r aliseront soit l int rieur de l entreprise soit dans l investissement entrepreneurial Nous conna trons alors un mouvement de diversification des modes d exercice des comp tences qui ne saurait pour autant remettre en cause le caract re h g monique du salariat lequel restera demain pr dominant m me si ses formes d organisation se diversifient Face ce mouvement les cadres sont destin s prendre encore plus en main leur avenir Ils n auront d autre choix que de s imposer acteurs d cideurs co gestionnaires de leur vie professionnelle C est du reste cette capacit s inscrire dans cette nouvelle probl matique arbitrer entre les choix en assumer les cons quences qui distinguera galement le cadre des autres salari s De mineur social le cadre acc de ainsi au rang d adulte social Sa soumission l entreprise s estompe son investissement dans la soci t s accentue Apr s la d naturation du r le du cadre particuli rement sensible dans les ann es 80 une revalorisation de ses fonctions devrait s affirmer qui s exprimera notamment par une r habilitation du statut cadre Ni la g n ralisation du savoir ni l l vation des comp tences
376. s caract ristiques tr s particuli res Au d but du si cle il fallait une g n ration pour s adapter le progr s technique avait alors le temps d tre assimil Si une part de ch mage devait en d couler elle n apparaissait pas n cessairement comme un l ment perturbateur de l organisation de la soci t ni en son sein comme une remise en cause de l Homme socialement situ A la fin du si cle parce que l innovation est permanente le temps accord l adaptation se raccourcit la vitesse des changements Le d fi est donc celui de la r activit simultan e pour ne pas dire anticipatrice Les technologies de l information et de la communication ne se limitent plus l informatique la bureautique la novotique 34 la t l matique la productique Nous les vivons au quotidien nous les utilisons sans m me nous en rendre compte Le d veloppement du c ble l image en trois dimensions les nouvelles images num riques synth tiques et virtuelles cr ent de nouveaux rapports entre les individus influent sur l organisation de la soci t Au plan conomique la dimension technologique s impose la fois comme un l ment de concurrence et comme un facteur de performance Parce que le changement technologique est un processus de destruction cr atrice il est difficile de s interroger avec pertinence sur les limites ou sur les absences de limite du progr s En effet celui ci appara t souvent comme porteur d effets n
377. s ce contexte nouveau le travailleur polyactif en s appuyant sur quelques comp tences qui lui sont propres va conduire une politique de temps partiel pluriel TPP en d ployant ses multiples talents en de multiples occupations pour gagner correctement sa vie Ce ph nom ne sera encourag par des entreprises importantes qui d cident de r duire des quivalents emplois leur masse salariale sans licencier mais en d l guant quelques jours par mois du personnel comp tent et des expertises de pointe des PME ou des PMI l exemple d IBM France ou de Thomson Ces travailleurs auront en commun de g rer au gr des circonstances et avec plus ou moins de bonheur une politique de revenus personnels Cet objectif majeur va multiplier les occasions du Travail Partiel Pluriel pour une ou plusieurs entreprises par les salari s comme le font d j les professions lib rales Aux Etats Unis le Minist re du Travail recense environ 7 millions de personnes soit 6 de la population active menant un double voire un triple emploi 13 D ores et d j des cadres polyactifs se proposent en missions de services temps partiel quitte multiplier le nombre d employeurs Michel Mourot ex directeur commercial chez Ph nix intervient ponctuellement dans deux entreprises et assure un mi temps l cole de commerce Esidec Metz 14 L homme polyactif pourra tre aussi un ancien salari qui travaille avec son ex employeur devenu son
378. s comme marginales pour un ghetto de personnes en risque de marginalisation conomique et sociale Elles nous concernent tous S me partie Un nouveau monde du travail SC NARIO POUR UN FUTUR SOUHAITABLE par G rard BLANC Le travail va devoir s adapter au monde qui se pr pare de nouvelles r alit s et un nouvel environnement Il s agit de trouver l quilibre pour continuer collectivement prosp rer Les biologistes les scientifiques de l cologie les sp cialistes de la dynamique des syst mes tudient couramment ce genre de probl mes pour lesquels ils identifient d abord les freins qui emp chent les r gulations de se mettre en place et d agir Quels sont ces freins La France a pu tre consid r e comme la fille a n e du taylorisme Beaucoup d entreprises restent persuad es qu il est possible de faire fonctionner l conomie simplement en adaptant les travailleurs leurs t ches sans formation initiale ni professionnelle particuli res Les entreprises fran aises semblent depuis longtemps obs d es par leur comp titivit face aux entreprises trang res ou entre elles Elles r sument l am lioration de la comp titivit la seule course la productivit dans laquelle il faut arriver fabriquer le maximum de biens ou fournir le maximum de services avec le minimum de personnel Le recrutement des dirigeants se fait beaucoup trop par la voie externe au d triment de la promotion interne Le mod le id
379. s cr ations de postes de travail Cette volution est particuli rement nette dans le cas de la France o l on a assist un doublement de la part des services dans l emploi depuis le milieu des ann es 50 A l oeuvre d s avant la seconde guerre mondiale cette volution est d autant plus nettement perceptible que l emploi industriel stagne ou r gresse ce qui est le cas presque sans interruption depuis le premier choc p trolier L extr me h t rog n it des activit s de service brouille toutefois la signification de ce constat et semble rendre illusoire toute analyse globale Au tertiaire relationnel faible croissance de productivit faiblement qualifi e soins aux personnes gardiennage commerce de d tail ou au contraire tr s qualifi m decine conseil aux entreprises s opposent les services standardisables banques assurances transports t l commu nications qui s apparentent l industrie pour ce qui est de l organisation du travail de l introduction massive des nouvelles technologies et de l int gration dans les changes mondiaux Par ailleurs certains conomistes font remarquer avec raison que l industrie constitue toujours le coeur du syst me productif C est dans l industrie que se concr tise le progr s technique que se r alise l essentiel des accroissements de productivit lesquels se diffusent ensuite l ensemble de l conomie Dans un r cent rapport r alis pour le Commissariat
380. s d entreprise et des cadres les plus qualifi s Mais tout laisse penser que ce mod le est appel se r pandre descendre par capillarit dans toutes les couches de la soci t Si la fronti re s estompe entre la vie professionnelle et le d veloppement personnel c est alors la mort d un certain conomisme Les imp ratifs conomiques et l efficacit technique ne peuvent plus tourner en circuit ferm D s lors qu un v ritable engagement subjectif est requis des acteurs humains les finalit s conomiques doivent renvoyer au politique au sens large c est dire l thique et la vie de la cit Ils doivent galement faire cho des significations culturelles L conomique pur ou l efficacit nue perdent de leur efficience Seule une composition avec le culturel et l thique leur permettent d embrayer sur les subjectivit s des acteurs de l entreprise comme sur celles des clients L entreprise n est pas seulement consommatrice et productrice de biens et de services comme le veut l approche conomique classique Elle ne se contente pas de mettre en oeuvre d laborer et de distribuer des savoir faire et des connaissances comme le montre la nouvelle approche cognitive des organisations Il faut reconna tre de surcro t que l entreprise accueille et construit des subjectivit s En fait la production continue de subjectivit pourrait bien tre consid r e au si cle prochain comme l activit conomique principale
381. s de personnes changent chaque jour selon l Electronic Mail Association EMA 16 millions de messages lectroniques entre les deux mille plus importantes soci t s du pays Toujours selon EMA ce trafic passerait 57 millions de messages par jour en 1995 Avec un trafic quotidien de 26 millions de messages une bonne part de ces services de messageries lectroniques mondiales utilisent Internet ou encore le r seau Usenet reli au pr c dent sp cialis dans les r unions de travail distance Ce dernier est lui m me en liaison avec les r seaux de recherches et d universit s comme Earn ou Bitnet en France Sur les centaines de th mes de discussions recens s certains portent sur les recettes de cuisine d autres sur le paranormal sur les aspects philosophiques de l utilisation de l intelligence artificielle ou encore sur des th mes g opolitiques sensibles aux Etats Unis Les entreprises rattrapent le temps perdu d s 1992 un r seau informel de 37 000 entreprises composait ainsi plus de 1 500 groupes de discussions dont certains de plus de 100 personnes En 1994 la croissance des liaisons de r seaux des entreprises fran aises avec Internet sera d environ 120 Ces r seaux auront un avenir d autant plus prometteur qu ils s appuient sur la connectivit croissante des parcs et qu ils int grent une multiplicit de t l services de type messageries t l copie forums de discussions lectroniques info centres sp cialis s
382. s exportations en sont exempt es elles se superposent la TVA elles sont acquitt es pour des pr textes de commodit par ceux qui fabriquent importent ou commercialisent les produits En 1992 les contributions indirectes ont repr sent 13 des recettes de l tat Elles taxent directement l activit de l entreprise Alors que dans la plupart des pays les Etats attendent de conna tre les r sultats d gag s par les entreprises pour les taxer en France les jeux sont faits bien avant C est la structure des pr l vements qui diff rencie le plus la France Les pr l vements fran ais sur la valeur ajout e freinent consid rablement la cr ation de richesses Les experts du Plan ont nettement soulign que l cart entre salaire direct et co t global du travail 25 Les contributions indirectes Les notes bleues de Bercy 16 31 3 94 a tr s certainement un effet psychologique chez les employeurs qui d courage l emploi 26 Or les volutions r centes tendent accro tre la sp cificit fran aise au regard de la r partition charges sociales fiscalit et des modalit s de financement de la protection sociale D un c t les charges sociales continuent s lever de l autre une gestion de l imp t plus raisonnable conduit diminuer le poids de la fiscalit dans les pr l vements En mati re d imp ts locaux les entreprises fran aises paient des taxes peu de choses pr s quivalentes aux taxes all
383. s les yeux du robot et me rendis compte que mon sens de la pr sence avait t r ellement transf r au robot A Hawaii dans une base de haute s curit des marines am ricains J ai vu le prototype d un v hicule mitrailleur servi distance Et Manchester en Angleterre j ai suivi les essais des premiers composants d un extincteur contr l distance J ai rencontr un docteur dans le sud de la Californie qui utilise la r alit virtuelle comme un outil th rapeutique pour de tout petits enfants t trapl giques S ils ne peuvent pas bouger leurs bras ou jambes leur esprit est enferm dans leur corps mais s ils peuvent utiliser la langue ou les paupi res pour contr ler un robot alors 1ls deviennent capables de prendre soin d eux m mes et devenir des membres productifs de la soci t Installer des robots au lieu d tres humains dans des environnements hostiles utiliser le jugement humain pour commander des processus industriels m diatis s par des robots tendre les capacit s des savants permettre aux invalides physiques de commander des aides robotiques toutes ces activit s repr sentent des opportunit s pour de futurs chefs d entreprise et des utilisations de la t l robotique pour am liorer la vie humaine Les applications m dicales de la r alit virtuelle et de la t l robotique s av rent d j prometteuses Des chercheurs utilisent l imagerie par r alit virtuelle pour planifier des traitements par ra
384. s ordres de grandeur rappelons que de son c t Michel Rocard dans sa pr face au Livre Blanc sur les Retraites crivait que avec un retour au plein emploi une croissance des effectifs de cotisants l g rement sup rieure 0 5 une progression annuelle de 2 du pouvoir d achat des actifs on aboutit un besoin de financement proche de 300 milliards de Francs en 2010 pour l ensemble des r gimes de retraite des salari s et non salari s Les hypoth ses ici nonc es sont de toute vidence fort improbables tout le moins pour la d cennie 90 de sorte que l gislation inchang e le besoin de financement de la s curit sociale et de l UNEDIC cro tra tr s rapidement et dans des proportions qui pourraient tre consid rables d ici l an 2000 comme d ailleurs en atteste chaque ann e de mani re plus aigu le d ficit croissant de ces r gimes Nous sommes et serons de plus en plus confront s une alternative extr mement douloureuse consistant soit accro tre le pr l vement obligatoire au travers de l imp t ou des cotisations sociales dans des proportions tr s importantes faisant alors supporter par le syst me productif et les actifs une charge incompatible avec l effort d am lioration de notre comp titivit sur le march mondial soit r duire tr s sensiblement les prestations sociales allocations ch mage pensions de retraite remboursements d assurance maladie
385. s parce que les t ches serviles incombent av machines se rapprocherait de la v rit Chacun imagine sa mani re selon les jours et l humeur le paradis ou l enfer d une soci t qui r formerait les individus que pour les livrer eux m mes L ambivalence li e aux transformations de la soci t par le d veloppement et la diffusion de l informatique existe donc d s son origine Une soci t d sormais d pendante des r seaux et des ordinateurs Les auteurs de science fiction ont imagin des sc narios o en m me temps que d autres catastrophes les microprocesseurs et les syst mes informatiques deviendraient hors d usage Qu une telle ventualit rel ve de la fiction fait oublier la plupart des gens la place r elle que l informatique occupe dans la soci t occidentale d velopp e Que se passerait il si tous les microprocesseurs qui font fonctionner les ordinateurs et autres syst mes automatiques tombaient en panne brusquement Toute l activit conomique s arr terait quasi imm diatement en tout cas beaucoup plus rapidement qu avec ce qui paralyse le plus un pays une gr ve des transporteurs plus de t l phone plus d op rations bancaires plus de distribution d lectricit plus de tri du courrier plus de bourse arr t de certaines cha nes de production plus de remboursement de s curit sociale d sorganisation des transports ferroviaires routiers et a riens dans le domaine des activit s pr
386. s plus faible que dans les entreprises non utilisatrices des nouvelles technologies En revanche une influence indirecte positive sera constat e si le recours aux nouvelles technologies facilite la cr ation de nouveaux produits r pondant moins qu il ne les suscite de nouveaux besoins L interaction entre innovation et consommation d termine donc la capacit r agir et anticiper Dans certains cas elle pose la question du prix facturer au consommateur La t l vision c bl e est un excellent exemple de cette relation entre technologie et consommation S1 le consommateur d images c est dire le t l spectateur est pr t la consid rer comme une activit marchande et ce titre la demander donc la r tribuer il participera la cr ation d emploi tout en tant habilit tre exigeant sur la qualit du produit qui lui est propos en l occurrence les programmes En raison d une part d une conomie de plus en plus fond e sur l acquisition de l information et l acc s aux r seaux de t l communication et d autre part d une volution des courbes d mographiques faisant appara tre de nouveaux quilibres et d s quilibres entre les g n rations nous serons amen s accepter culturellement que la d finition de l emploi productif ne se restreigne plus la seule activit industrielle Cette volution ne contredit en rien l absolue n cessit d activit s industrielles solides et fortes dont l ab
387. s une autre relation avec son employeur Ce processus n a pas les m mes cons quences selon que l on pose le d bat de la responsabilisation en termes juridiques ou en termes professionnels Si une responsabilisation juridique tait reconnue au salari elle remettrait in vitablement en cause le principe de subordination ce qui d naturerait fondamentalement la d finition du salariat En revanche au plan professionnel la responsabilisation est per ue comme une reconnaissance elle est d autant mieux assum e qu un degr de libert et d ind pendance est accord au salari La jurisprudence a su du reste en tirer argument pour exon rer l employeur de certaines de ses obligations l gales L exemple le plus significatif est celui des heures suppl mentaires qui ne sont pas dues aux cadres la jurisprudence postulant en effet que ceux ci sont seuls juges de les effectuer Une telle appr ciation conduit de fait att nuer tout en affirmant son immuabilit le lien de subordination chez les cadres Il appara t donc que le contrat de travail ne recouvre pas une r alit homog ne entre les salari s certaines diff rences tenant au degr de libert personnelle accord dans l ex cution du travail Cette libert g n re en contrepartie des obligations particuli res telles que celles de non concurrence de discr tion de fid lit de disponibilit Le champ de la subordination se d place A l vidence les repr sentations cl
388. sage de consid rer la g n ration qui monte de la m me fa on qu un ethnologue regarderait les Martiens s ils existaient c est dire sans id e pr con ue On sait deux choses importantes parmi d autres 1 Les techniques nouvelles de communication leur sont famili res ce qui ne veut pas dire qu ils en deviendront des usagers fanatiques 2 Ils sont potentiellement pr ts adopter des modes de vie diff rents de ceux de la g n ration pr c dente Bon nombre d entre eux se lanceront dans des activit s conomiques sans aucun rapport avec le salariat unique qui constituait l objectif supr me de la majeure partie de la g n ration pr c dente Ces deux caract ristiques devraient peser fortement sur la conception et le fonctionnement des dispositifs de formation L volution des dispositifs d acc s au savoir La demande de connaissances est aujourd hui tr s forte et s exprime avec exigence Cette pression conduit les dispositifs d ducation et de formation s infl chir dans le sens d une plus grande r activit la demande Les syst mes pr sentiels ne peuvent plus accomplir seuls cette transformation ce qui les conduit faire appel l enseignement distance et aux m dias d o un processus d hybridation qui ne fait que commencer Mais ces syst mes impliquent des technologies co teuses et fort taux de renouvellement ce qui entra ne la r vision de leurs modes de financement L
389. salariales et patronales comprises dans la part du personnel constitue la part de la valeur ajout e dont l usage ne d pend ni de la direction de l entreprise ni de ses employ s ni des organismes financiers qui la soutiennent Cette part repr sente en moyenne 35 sur l ensemble des secteurs avec un maximum d environ 40 pour le transport a rien et un minimum de 24 pour les activit s annexes des transports et la location de biens de consommation Plus du tiers de la richesse produite est g r e par quelqu un d autre que ceux qui la cr ent et la produisent directement ou indirectement Au regard d autres pays c est tout fait consid rable En corollaire il faut constater que les gouvernements fran ais successifs sans doute par opportunisme politique ont pr f r transformer l entreprise en collecteur d imp ts de toutes sortes plut t que d imposer les citoyens au prorata de leurs revenus et de leurs richesses Cette situation a engendr des surco ts administratifs et bureaucratiques dans les entreprises ainsi qu un formidable effet pervers de productivisme Une telle r partition va t elle continuer de se maintenir Que se passera t il si la part pr lev e non g r e directement continue s accro tre dans les ann es venir Un suppl ment pour l Etat et les organismes sociaux diminuerait la motivation la fois des employeurs et des salari s A tel point que selon Didier Maillard directeur des tudes conomiques et fi
390. sence fragiliserait l conomie nationale Il est clair que demain toutes les activit s qui contribuent cr er le lien social n cessaire au fonctionnement de la soci t qu elles agissent en amont ou en aval de l activit conomique devront tre reconnues comme cr atrices de v ritables emplois d finis productifs Cette approche est indispensable leur mergence et leur valorisation C est le cas par exemple de l enseignement du tutorat d entreprise de l action sociale du logement de l ducation des enfants des conditions de la vie familiale de l environnement de la nature et de tout ce qui touche l immat riel Ce qui distingue ces emplois d autres formes d action d int r t social est l investissement professionnel ouvrant droit une r tribution p cuniaire La deuxi me caract ristique est une recherche de souplesse dans l organisation du travail Le stock z ro le z ro d faut la lean production les fluctuations de la demande et la diversification des produits imposent l entreprise une capacit de r activit imm diate Celle ci est d autant plus imp rative que les temps de r ponse accord s la production sont de plus en plus courts La flexibilit devient une donn e essentielle La r gle d unicit de la collectivit du travail et d intemporalit du contrat de travail se trouve bouscul e Le t l travail en est une parfaite illustration Cette forme de travail distance t moigne
391. senti par le client et l usager qui exigent une prise en compte personnalis e de leurs demandes Les qualifications requises pour cr er tablir entretenir des liens sont plus difficiles d velopper que les qualifications techniques n cessaires pour l informatique et son utilisation 72 Hidenaka Kato et Ichiro Kuwata Cha nes de montage la fin du tout robot Nikkei Weekly in Courrier International 23 9 93 73 Hubert Joly op cit 74 Olivier Bertrand L volution des qualifications professionnelles Futuribles n 168 septembre 1992 75 Eric Rohde op cit les bienfaits d une mise en place concert e La cl du succ s de l automatisation r side dans la parfaite ad quation entre les performances du nouvel outil et ceux qui en auront la conduite La d marche productique implique en amont une r flexion sur la formation des hommes et l organisation de l outil de production Alors pourquoi les syst mes bureautiques collectifs utilisent ils des repr sentations graphiques qui semblent si peu adapt es aux utilisateurs Yves Lasfargue propose deux explications La premi re est que les informaticiens pensent qu ils perdraient une partie de leur pouvoir si les crans informatiques taient lisibles et compr hensibles par tous La deuxi me est qu ils pensent tort que la qualification des utilisateurs est li e la complexit du syst me D apr s eux un programme qu on apprend trop vite et que tout le monde peut
392. ser le niveau du mat riel Del dire qu il revient 87 Yves Lasfargue Technologies nouvelles nouveaux exclus Changements technologiques et volutions du travail Futuribles n 136 octobre 1989 88 Pascal Junghans op cit 89 Catherine Bernard Les entreprises face au vieillissement de leurs salari s L Usine Nouvelle 11 6 92 90 Robert Gelly op cit 91 Observatoire de la formation de l emploi et des m tiers 92 Catherine Leroy Les entreprises et l illettrisme Le Monde 7 7 93 93 William M Bulkeley L ordinateur analphab te The Wall Street Journal in Courrier International 23 4 92 moins cher d laborer une nouvelle technologie pour pallier l illettrisme que d liminer l illettrisme lui m me Un client de la soci t Granite Communications du New Hampshire a mis au point un logiciel l usage des femmes de chambre Pourvu qu elles sachent lire les num ros des chambres elles pourront suivre l avancement du travail ou commander des fournitures en pointant simplement des images sur l cran Selon le pr sident de Granite il est donc possible d employer une main d uvre illettr e Vous pouvez cr er un programme de travail avec des instructions en int grant des messages sous forme d ic nes Ainsi gr ce une utilisation judicieuse et cr ative de l outil informatique ce handicap a pu tre partiellement surmont Pour en finir avec le bouc missaire L informatique alimente des discours dive
393. ses mais dans certains secteurs seulement Aussi tonnant que cela paraisse la r partition de la valeur ajout e a jusqu pr sent t fort rarement tudi e et pr sent e en tant que telle Seul un article r cent de Beno t Faure Jarrosson paru dans Challenges donne cette r partition pour l ann e 1990 dans une quarantaine de secteurs d activit s Cet article d termine comment la r partition s effectue dans certaines entreprises en les comparant la moyenne de leur secteur La comparaison avec les pays trangers serait int ressante mais les m thodes comptables divergent la parit des devises ne refl te pas celle des pouvoirs d achat les taux d int r t et le niveau de l inflation diff rent Ils rendent la comparaison peu significative Les chiffres examin s et utilis s ici sont ceux de l ann e 1992 La part du personnel dans la valeur ajout e La part du personnel dans la valeur ajout e inclut les salaires nets per us par les employ s avant imp ts les charges salariales et les charges patronales ainsi que l ventuelle participation aux b n fices qui a un effet n gligeable par rapport aux autres postes Cette part varie entre 93 9 pour les transports a riensl4 et 45 pour les activit s annexes des transports avec une moyenne de 75 La part du personnel est particuli rement lev e outre les transports a riens dans les secteurs dits de main d oeuvre le cuir 86 1 la chaussure 84 le BTP 8
394. sey Bain les ignorent totalement Certains cabinets de conseil en ressource humaines 32 d veloppent actuellement des approches strat giques de refondation de l entreprise qui reposent sur la prise en compte simultan e de l environnement des comp tences et des volont s individuelles et collective des quipes dirigeantes De nombreuses d cisions strat giques prises sur la base d tudes externes tr s bien r alis es ne se traduisent pas par des changements notables dans la vie de l entreprise Ainsi le capital comp tence doit tre int gr en amont de l analyse Compte tenu des comp tences actuelles de mon personnel quelles strat gies me sont ouvertes Quel parcours de changement puis je mettre en oeuvre quel rythme Plus encore quel type d activit s nouvelles synergiques avec mon m tier pourrais je cr er pour mieux utiliser le capital comp tence disponible Une telle d marche conduit des choix strat giques extr mement r alistes et dont le potentiel de mobilisation du personnel est consid rable Externalisation et r seaux une nouvelle donne un nouveau contour pour l entreprise Dans les grandes entreprise en particulier d ferle une nouvelle vague peut tre issue de l engouement r cent pour le reengineering le recentrage sur le coeur de m tier Pendant deux d cennies la course la taille toujours plus grande a constitu la pr occupation constante de la plupart des dirigeants tout parti
395. simuler les forces de r troaction sentir la texture des objets et un degr limit leur forme L utilisation de la r alit virtuelle comme outil de visualisation scientifique suffit pour garantir sa place dans l histoire future Le microscope a rendu possible la biologie et la m decine modernes parce qu il a ouvert aux savants une fen tre sur le monde invisible de l infiniment petit Le t lescope a aid fonder la r volution industrielle en ouvrant une fen tre sur le monde invisible des objets extr mement lointains et 1l a ainsi chang notre image de la place de l homme dans l univers La r alit virtuelle ouvre une fen tre vers d autres espaces jusqu alors invisibles mais elle ouvre une fen tre que le savant peut traverser pour interagir directement et physiquement avec des abstractions scientifiques A l universit de Caroline du Nord Chapel Hill je me suis servi d un bras m canique retour d effort et d un visiocasque pour manipuler des mol cules comme si c taient des pi ces de meccano la forme d une mol cule potentiellement anti canc reuse tait repr sent e par un mod le tridimensionnel qui flottait dans l espace La forme d une mol cule sur la paroi d une cellule tumorale flottait juste c t Je pouvais me servir du bras retour d effort pour essayer d assembler les mol cules comme les pi ces d un puzzle et je sentais les forces mol culaires comme une r sistance physique r elle La r alit vir
396. sion d un savoir complexe ou m me d une simple information comme n importe quel conf rencier peut en faire l exp rience Il y a cela une raison tr s profonde le rapport p dagogique est un rapport d influence voire d autorit Un bon enseignant restera toujours un ma tre En mati re m dicale il est bien connu que la confiance mise par le patient dans la comp tence de son m decin conditionne souvent l efficacit de la d marche th rapeutique Toutes les prestations n ont certes pas le m me caract re personnel que le colloque singulier du malade et de son th rapeute mais la qualit d une relation de service n en est pas moins tr s g n ralement constitutive de son utilit et du bien tre qu elle procure Compte tenu de ce principe d interactivit et de coproduction l alternative service self service ne se pose pas uniquement en terme technique et conomique c est aussi dans une certaine mesure un choix culturel La mentalit fran aise qui valorise l autonomie personnelle et tol re mal les rapports sociaux dissym triques est a priori favorable au self service La comparaison de l organisation de la distribution commerce de d tail stations d essence entre la France les Etats Unis et le Japon en fournit de nombreuses illustrations Le choix entre diff rentes mani res de r pondre un m me besoin constitue au sens fort du terme un choix de soci t On a suppos dans ce qui pr c de que les obje
397. sistantes sociales animateurs socio culturels psychologues Les infirmi res et les m decins soignent ils les corps Sans doute Mais l accompagnement relationnel prend une place croissante On gu rit mieux dans des h pitaux humanis s o les malades sont aussi des personnes On traite plus efficacement les patients en les formant la di t tique l hygi ne la reconnaissance fine de leurs sympt mes l autonomie sanitaire en g n ral l intelligence collective produit fini par excellence Le secteur d avenir de la production anthropique marche sur deux jambes indissociables la culture des qualit s humaines dont notamment les comp tences et l am nagement d une soci t vivable Tout se passe comme si l humain dans toute son extension et sa vari t devenait la nouvelle mati re premi re Or nous plaidons ici pour que l intelligence collective s impose comme le produit fini par excellence L intelligence collective source et but des autres richesses ouverte et inachev e output paradoxal puisqu int rieur qualitatif et subjectif L intelligence collective produit infini de la nouvelle conomie de l humain Pendant le grand n olithique qui s est achev au milieu du XXE si cle les paysans majoritaires travaillaient la terre A l ge industriel qui a commenc la fin du XVIIIe si cle et s ach ve ce soir les ouvriers transformaient les mati res premi res et les employ s traitaient des informati
398. social qui en d coule Emerge alors avec force la notion d activit qui est m me d embrasser les deux formes du travail r mun ratrice et situationniste Est ce d au ch mage la sortie de plus en plus pr coce de la vie professionnelle ou son entr e de plus en plus tardive l allongement de la dur e de vie aux nouvelles technologies Le refus de l inactivit est une r alit qui s exprimera avec encore plus d acuit Il appara t nettement que dans cette recherche de la cr ation du lien social l acc s une activit est au moins aussi d terminant que l obtention d un revenu C est pourquoi la cessation d activit professionnelle ne se veut plus v cue comme l entr e dans l inactivit au contraire elle se per oit comme l opportunit d acc der des activit s d une autre nature La signification de la retraite s en trouve naturellement modifi e Celle ci concerne des personnes encore jeunes au regard de la dur e de vie L ge de 60 ou 50 ans marque peine l entr e dans le troisi me ge Les retrait s et a fortiori les pr retrait s ne consid rent plus le d part du monde professionnel comme seulement un droit un repos bien m rit Lorsqu ils quittent l entreprise ou leur sph re professionnelle ils prouvent tr s vite le sentiment d tre d munis de leur utilit d autant plus que l organisation intelligente du travail entretient le besoin de faire vivre les exp riences et de nourrir
399. sociales la taxe professionnelle le niveau du SMIC l absence de soci t unipersonnelle simple capital tr s faible et d un maniement juridique ais et s r les r glementations restrictives et malthusiennes se rapportant aux horaires et aux jours de travail l attitude corporatiste de certains les id es fausses sur le partage du temps de travail l abus des professions ferm es et des monopoles d exercice la mise la retraite entre 52 et 60 ans d hommes exp riment s et l interdiction qui leur est faite de prendre un autre travail r mun r la non d ductibilit fiscale de certains salaires la surtaxation de l pargne personnelle et la suspicion dans laquelle elle est tenue par l Etat le montant des indemnit s de ch mage et la d localisation des industries au profit des pays d Asie notamment Ces quatorze facteurs apparaissent autrement plus pernicieux sur l emploi que l informatique 50 Les investissement robotiques reprendront leur cours en 1994 Des robots mieux adapt s et moins chers Industries et techniques N 739 4 6 93 51 Avec le re engineering la reprise est au coin de la rue Courrier International N 136 24 06 93 issu de Business Week 52 Christian Borrom e Quatorze v rit s sur le sous emploi Le Monde 4 10 88 Des transformations d abord structurelles Il a fallu plusieurs ann es pour s apercevoir que le d veloppement de l informatique dans les entreprises conduisait tout la fois
400. ssion radio pour les enfants tous les mercredi matin dans une petite ville de province Mireille B a trois m tiers trois revenus avec celui de la garde de l enfant Seule son activit d animatrice radio est salari e lui permettant de s assurer une couverture sociale indispensable Le docteur Fran ois B lui pratique le m me m tier mais sous deux formes distinctes Salari mi temps dans une clinique il pratique en ind pendant dans le m me cabinet que son pouse m decin comme lui Une organisation qu a choisie un de ses amis kin sith rapeute salari temps partiel dans un centre de thalassoth rapie et travailleur ind pendant la fois De l ouvrier paysan l expert reconnu qui se partage entre ses cours ses travaux de recherches ses conf rences et des missions ponctuelles de conseil de direction la polyactivit recouvre des situations tr s diverses sur lesquelles insiste Herv Gaymard d put de la Savoie dans le rapport qu il vient de remettre au Premier Ministrel05 Tous ces individus et quelques millions d autres sont les multiples exemplaires des mutations du march du travail qui transforment le salariat traditionnel red ploient l emploi remettent en cause le r le de l Etat providence et la gestion collectiviste de la solidarit Les mutations de la force de travail au si cle des r seaux Notre soci t tire l essentiel de ses revenus de ses services et de sa capacit cr er de la valeur aj
401. ssister la pr dominance de deux formes de n gociation La premi re forme s attachera surtout aux aspects professionnels et se situera principalement dans l entreprise L exigence de r alisme et le besoin d tre en capacit d agir au plus pr s de l v nement feront merger la notion d innovation sociale l instar du crit re recherche d veloppement en mati re technologique Cette notion g n rera la reconnaissance d un droit l exp rimentation lequel s exercera dans la capacit organiser contractuellement les normes l gales il fera naturellement appel des accords dur e d termin e il n cessitera une valuation pour analyser sa pertinence donc d cider de son retrait ou de sa continuit Mais parce que la somme des int r ts individuels n est pas n cessairement l int r t collectif et parce que l autonomie des entreprises m rite d tre encadr e pour pr server la coh rence conomique et la coh sion sociale un syst me de structuration et de r gulation des initiatives contractuelles appara t indispensable Ce syst me pourra prendre la forme d un laboratoire de l innovation sociale dans lequel si geront des partenaires sociaux des hommes politiques des chercheurs des sociologues des philosophes bref un ar opage h t rog ne motiv par une volont commune observer et comprendre Les travaux de ce laboratoire alimenteront la n gociation interprofessionnelle et nourriront le d bat parlementair
402. st d j pr t6 Nous sommes aussi avanc s d j dans la voie du d veloppement d un syst me unifi de machines commande automatique que nous l tions en ce qui concerne le radar en 1939 Que devrons nous attendre de ses cons quences conomiques et sociales Tout d abord nous pouvor pr voir un arr t net et d finitif de la demande des usines en main d uvre du genre de celles qui effectue des t ches de pure r p tition Rappelons nous que la machine automatique quelle que soit notre opinion sur l existence de lt sensibilit propre repr sente l quivalent conomique pr cis du travail d esclave Tout travail qui fa concurrence au travail d esclave doit accepter les conditions conomiques du travail d esclave Il e vident qu elle produira une crise et un ch mage en comparaison desquels les difficult s actuelles et m n la crise conomique de 1930 1936 para tront une bonne plaisanterie Cette crise ruinera beaucou d industries peut tre m me celles qui auront profit des potentialit s nouvelles Une fois lib r s de ce qu il nomme le travail d esclave Norbert Wiener esp re que les hommes sauro profiter des richesses produites avec moins de peine que le temps lib r sera mis profit pour la culture les loisirs utiles Il sait d j que la technologie loin d tre neutre est un outil qui sera ce qu en feront le hommes Ainsi la nouvelle r volution industrielle est une p e deux tran
403. st la raison pour laquelle le salari a t qualifi de mineur social A cet gard il doit tre prot g contre l abus que peut entra ner la position dominante C est donc tout l objet du contrat de travail que d apporter des compensations aux cons quences de la subordination juridique crit re d terminant du contrat de travail d gag par la jurisprudence Une de ces compensations r side dans l impossibilit d engager directement la responsabilit du salari lorsque celui ci dans le cadre de l ex cution de son travail cause un dommage un tiers ou commet une faute gravissime C est ainsi que dans le cas o le salari cause un dommage la responsabilit ne lui en incombe pas directement mais repose de droit sur le commettant c est dire sur la personne qui fait acte d autorit en donnant ses pr pos s des ordres ou des instructions sur la fa on d accomplir le travail Ce montage juridique a t construit dans le souci de permettre la victime d obtenir r paration aupr s du d biteur le plus solvable en l occurrence l employeur Cela ne signifie pas que le salari est totalement exon r de sa responsabilit mais celle ci ne pourra tre engag e qu ex post Contrairement au droit civil l engagement de la responsabilit p nale du salari ne fait pas l objet d un montage juridique global Le droit p nal tient compte de la sp cificit de la relation salariale uniquement dans des domaines pr cis comm
404. st plus un probl me s ouvrent aux initiatives des plus d munies Affranchies de la tutelle autrefois indispensable de l organisation de la grande entreprise des comp tences nouvelles peuvent d j s exprimer librement Le secteur de l insertion par l conomique depuis le d but des ann es 80 fait office de v ritable laboratoire social en explorant les nouvelles voies de l conomie solidaire Il utilise d j tr s souvent les r seaux informatiques pour d velopper les services de proximit Au XXI me si cle le r le de l insertion par l conomique ne sera pas simplement de former techniquement des individus un m tier mais aussi de les aider devenir autonome dans un monde du travail en mutation Plusieurs associations caritatives ou vocation sociale en sont d j convaincues Le Secours Catholique par exemple favorise l aide et l accompagnement pour les cr ateurs d entreprise Il a ainsi constitu des r seaux d entrepreneurs individuels que ses d l gations r gionales suivent partir de structures centralis es Ces r seaux de ressources de comp tences sont compos s de sp cialistes de la gestion de la comptabilit du d veloppement commercial Ces structures sont m me de lever des obstacles qui paraissent souvent incontournables ceux qui n ont pas un solide r seau de relations Les entreprises d insertion dont la particularit est d tre des sas vers l employabilit ouvrent des centres de ges
405. ste aujourd hui Il est int ressant de remarquer que ces projets tendent recr er une nouvelle proximit Apr s avoir int gr l utilisation des TIC comme l ment de la r gulation entre l offre et la demande les acteurs sociaux dont la vocation est d tre proche du terrain d couvrent qu ils r pondent galement aux besoins de d cloisonnement des individus Signe des temps et de la pertinence de ces projets les grands groupes s int ressent leur tour aux services aux personnes C est le cas notamment de la Lyonnaise des Eaux dont la filiale la soci t Domicale d veloppe au profit des collectivit s locales une expertise sur la gestion centralis e des individus associations ou entreprises susceptibles de proposer des services aux particuliers Non seulement les nouvelles technologies cessent d tre des l ments d exclusion mais elles participent une nouvelle organisation de notre soci t qui permet une d mocratisation des services aux personnes Ainsi verra t on d ici peu des familles modestes utiliser des services jusqu ici r serv s aux lites les plus fortun s Cette industrialisation des services va cr er des emplois intelligents Les ordinateurs et les t l communications seront utilis s comme outil de rapprochement entre les individus et les sources d informations Les entreprises d insertion explorent les applications du t l travail C est le cas des projets de l UREI Union r gionale des Entreprises
406. stes zones g ographiques utilisent l affichage lectronique et le courrier lectronique priv pour communiquer interactivement les uns avec les autres pour publier des manifestes mener des d bats chercher des consensus organiser l action Chaque n ud du r seau de communication m diatis par les ordinateurs est la fois consommateur et producteur d information Chaque ordinateur personnel est une presse imprimer un carrefour lectronique un centre de diffusion multim dia Chaque n ud est potentiellement connect tous les autres La puissance du r seau interactif est radicalement d centralis et il s av re de ce fait dangereux pour des structures de pouvoir hautement centralis es Un exemple tr s vident les v nements dramatiques de la Place Tienanmien ont fait la d monstration de l norme potentiel politique des r seaux interactifs lorsque des tudiants chinois dissidents ont utilis le t l phone et la radio pour faire sortir de Chine des informations venant de t moins oculaires qui ont aliment le forum mondial d changes appel Usenet Je me souviens que je consultais mon ordinateur mais je ne regardais pas mon poste de t l vision alors que le r seau s agrandissait pendant la dur e de la crise la quantit d information disponible sur ce canal a rapidement augment au del de ma propre capacit d assimilation Durant la tentative de coup d tat sovi tique la fin de l re Gorbatchev de n
407. stion collective qui conservera un r le de consolidation et de simulation Elle seule a la capacit de d tecter la richesse de chaque individu de faire merger son projet professionnel et de s assurer que l entreprise tire le meilleur profit de ses comp tences Les gens ont souvent des activit s et des comp tences multiples mais l entreprise ne se donne pas les moyens de les valoriser ou bien elle les d couvre trop tard Il y a quelques ann es en pleine crise du p trole le cabinet d aide la mobilit Leroy Consultants recevait plusieurs monteurs de plates formes p troli res Leur m tier officiel monteur de plate forme faisait craindre un reclassement tr s difficile Apr s un bilan de comp tence ce cabinet devait d couvrir que ces derniers avaient aussi un autre m tier celui de se d brouiller de mani re compl tement autonome l tranger dans des situations impr vues C est sur ce savoir faire l qu ils ont rapidement retrouv un travail dans des entreprises qui n avaient rien voir ni avec le p trole ni avec les plates formes Accompagn durant toutes ces tapes par une multiplicit d organisations priv es d aide la mobilit professionnelle l homme polyactif sera plus exigeant sur son programme de formation Il est sa seule garantie de l adaptation de son professionnalisme et sans doute sa meilleure assurance ch mage Si la garantie de l emploi vie ne peut plus tre assur e par contre une nouv
408. surtout la transformation du regard que nous portons sur le travail Dans les ann es 70 les slogans inspir s d une c l bre chanson selon laquelle ne rien faire tait conserver la sant soutenaient l id e qu il tait la fois possible de travailler moins tout en gagnant plus Dans les ann es 90 c est dire moins d une g n ration plus tard parce que le ch mage explose et surtout parce qu il g n re l exclusion les th ses r futent la soci t du non travail d s lors la revendication au travail s amplifie Travailler c est conserver la sant et entretenir le moral Il est vrai que notre vision de l environnement se modifie fondamentalement La chute du mur de Berlin la mondialisation des changes et l apparition de nouveaux comp titeurs le renforcement de la logique des march s l acc l ration des d localisations le d veloppement des transports et des communications contribuent placer diff remment la France sur l chiquier conomique Notre mod le de soci t industrielle est ainsi perturb et notre conception du monde est d stabilis e La donne de la division internationale du travail se renverse Notre plan te est boulevers e socialement conomiquement politiquement et biologiquement Toutes ces mutations g n rent des doutes suscitent des inqui tudes favorisent la contestation de l utilit du progr s technologique Ce ph nom ne n est pas nouveau en soi bien qu il pr sente aujourd hui de
409. t imiter les comportements des lites de la hi rarchie plut t que dans l utilisation des comp tences et des motivations des hommes Le temps de travail est contraint car standardis ignorant la complexit et la diversit du monde la notion m me du travail reste binaire en avoir ou pas Tout ceci a fa onn des g n rations de travailleurs homme unique rigide et dot d une faible capacit de changement Cet homme unique constitue aujourd hui une population majoritairement en danger car confront e aux turbulences de l conomie du march du travail qui rendent tout incertain pr caire Elles remettent totalement en cause au del des conjonctures du moment les structures du monde du travail Un monde du travail qui voit avec effroi les grandes compagnies japonaises abandonner le dogme de l emploi vie apr s qu IBM lui m me ait d se r soudre supprimer quelques 85 000 postes en 1993 La mutation en cours du march du travail est caract ris e par la fin du salariat classique par le red ploiement des emplois qui cr ent une nouvelle race de travailleurs une g n ration de travailleurs polyactifs Mireille B 30 ans en ouvrant les bras une petite fille souriante entame sa troisi me activit de la semaine Durant les deux premiers jours elle pratique son m tier de journaliste pigiste pour le compte de magazines f minins Les deux autres sont en principe consacr s la pr paration d une mi
410. t des services Le rapport du Plan sur l emploi souligne que les mesures de productivit sous estiment les conditions relatives la qualit De forts gains de productivit peuvent tre obtenus au d triment de la qualit des services Les gains de productivit r sultant de ces volutions comme la disparition des pompistes dans les stations service ou l expansion des grandes surface aux d pens du commerce de proximit refl tent plus l insuffisance de l valuation de la productivit qu une plus grande efficacit du proc s de production des services 62 La cr ation d emplois d aide aux consommateurs dans les grandes surfaces comme elle s est faite au Japon ou aux Etats Unis fournit au contraire des exemples o l augmentation du travail contribue l am lioration de la qualit du service m me si cela semble de prime abord faire baisser la productivit Philippe Lemoine administrateur des Galeries Lafayette et pr sident de Cofinoga d clare au sujet des services aux personnes Ce sont des demandes que l on ne pourra pas satisfaire au rabais parce qu elles exigeront de plus en plus une main d uvre qualifi e et fiable 63 Alors comment r duire ses co ts Par l informatique et l organisation Aujourd hui l offre n est pas structur e Or un particulier ne devient pas facilement un employeur Mais il peut tre acheteur de services si ces derniers lui sont propos s de fa on professionnelle et des prix abordables
411. t sociale imp t et taxe sur les salaires imp t sur le patrimoine autres taxe professionnelle Total des imp ts sur les 9 8 11 4 15 4 20 5 13 9 12 soci t s pas de taxe de ce type dans ce pays Sources OCDE Eurostat Economic Report of the President USA L Usine Nouvelle Si pour les imp ts sur les b n fices des soci t s la France se rapproche de l Allemagne et des Etats Unis s loignant fortement de la Grande Bretagne et du Japon les entreprises fran aises 26 Bernard Brunhes pr sident du groupe emploi pour la pr paration du XI me plan Choisir l emploi La Documentation Fran aise 1993 27 Anne Kocinski op cit 28 Catherine Bernard Pour favoriser la reprise la comp titivit et l emploi r duire les charges des entreprises L Usine Nouvelle 29 4 93 paient au total deux fois plus de taxes et imp ts que les entreprises am ricaines Autre caract ristique elles en paieront d autant plus qu elles auront du personnel qu elles embaucheront Par contre l imp t sur le revenu des personnes physiques y est plus faible qu ailleurs Il faut souligner que la France est la seule pr lever tous azimuts de cinq mani res diff rentes sur les b n fices pour la s curit sociale sur les salaires pour laquelle elle est quasiment la seule sur le patrimoine et enfin la taxe professionnelle qu elle est la seule exiger Elle a la s curit sociale relativement la plus ch re du monde industri
412. t es sur un plateau sp cial 124 British T l com qui pr voit 2 5 millions de t l travailleurs en 1995 en Grande Bretagne s est associ MCI pour proposer le Concert Virtuel Network service Un ensemble de services qui permet des entreprises quelle que soit leur localisation de communiquer entre elles aussi simplement que si elles utilisaient un r seau interne pos sur le bureau L id e g n rale de ces recherches est de pouvoir disposer un jour d une simulation de son bureau virtuel de ses dossiers de ses donn es personnelles de n importe quel lieu o l on d sire travailler Quant aux espaces de travail partag s qui permettent la co pr sence 1ls font l objet d intenses recherches notamment Palo Alto au Xerox Parc o a d j t exp riment un proc d au demeurant tr s simple qui annulait l espace entre deux lieux pr cis Une image vid o d une pi ce de Palo Alto tait projet e dans une autre salle d un site de Xerox dans l Oregon Les crans taient g ants pour laisser l impression d un mur ouvert sur un autre lieu Des personnels des deux sites venaient y passer quelques instants pour y bavarder de fa on informelle d autres y organisaient des r unions de travail Ces recherches pour la cr ation d espaces vid o de travail en commun et distance int ressent aussi l industrie des t l communications japonaises qui pr sentait le clearboard au salon d Imagina 1993 Monte Carlo Ce cl
413. t actionnaire mis part la production de boissons et alcools fortement tax e par ailleurs C est la boulangerie industrielle 0 7 qui arrive en queue pr c d e des transports routiers 0 8 des services divers marchands et du bois 0 9 chacun tous secteurs tout fait priv s La moyenne se situe 2 3 Ces chiffres sont pertinents en ce qui concerne les grandes entreprises Pour les petites soci t s le mode de gestion induit de grands carts Le dirigeant actionnaire choisit la forme de sa r mun ration salaire ou dividendes et son choix fait varier la part du personnel dans la valeur ajout e Prenons l exemple d une petite soci t de 10 millions de F de valeur ajout e pour un chiffre d affaire de 20 millions de F et dont le dirigeant actionnaire se r serve 1 million de F charges comprises selon qu il touche cette somme en salaires ou en dividendes la part du personnel dans la valeur ajout e va varier de 10 La part des pr teurs La part de la valeur ajout e revers e aux banques et organismes financiers qui soutiennent l entreprise pour rembourser ses engagements financiers s l ve en moyenne 5 8 Elle a t particuli rement lev e en 1992 dans le transport a rien 16 7 la fabrication de boissons et alcools 14 4 les activit s annexes des transports 11 le commerce de gros alimentaire 9 2 le travail du grain 8 7 la fabrication de conserves 8 4 et l industrie du bois 8 2 Par contr
414. t collectif notamment du fait de la d sacralisation des grandes institutions et du d clin des grandes id ologies et de v ritable d bat public n existe pour faire contrepoids un individualisme exacerb qu un immense vide collectif Cette absence de d bat politique au sens noble du terme c est dire de d bat opposant des acteurs porteurs en raison de leurs valeurs respectives de projets collectifs plus g n ralement cette re du vide constitue l vidence un s rieux handicap alors que de toute vidence des choix majeurs doivent aujourd hui tre op r s qui d termineront l avenir long terme de la soci t fran aise Pire encore ce vide suscite une angoisse qui contribue aujourd hui au rapide d veloppement du march des r ducteurs d angoisse les moins graves d entre eux tant sans doute les anxiolytiques dont les Fran ais sont tr s friands d autres plus insidieux tels que les sectes et plus g n ralement la mont e des int grismes qu ils soient religieux ou politiques mena ant directement la d mocratie elle m me Face ces d fis tout fait majeurs commencer par celui de l avenir de notre syst me de protection sociale l absence de r el courage politique se traduit par une gestion au jour le jour consistant alors que tout le monde s accorde sur la n cessit d une profonde r forme de l assurance vieillesse comme d ailleurs de l assurance maladie a
415. t le march du travail Si cette th orie soul ve de vraies questions elle n en pr sente pas moins des d fauts majeurs En effet son corollaire est l acceptation de l exclusion du march du travail des personnes les moins socialisables ce qui conduit ignorer la fonction d int gration du droit du travail Or celle ci suppose des discriminations positives en faveur de populations fragiles donc des contraintes au libre fonctionnement du march En outre cette th orie se fonde sur des modes de fonctionnement du march du travail et des relations professionnelles fid les aux logiques h rit es de la pens e conomique et juridique de l re industrielle En revanche pour les juristes il n y a pas lieu d opposer droit de l emploi et droit du travail Il est vrai qu opter pour le seul droit de l emploi serait restrictif et non conforme aux r alit s et ce pour trois raisons au moins Tout d abord s attacher exclusivement l acc s l emploi ou son maintien tendrait justifier la perte d une protection ou d un avantage ce qui conduirait opposer les ch meurs aux salari s et les salari s entre eux Cette opposition aboutit naturellement la revendication du partage du travail puisque ce sont les salari s et non plus l conomie ou les entreprises qui sont jug s responsables voire coupables du non emploi Ensuite il est impossible de nier l volution de la notion d entreprise qui appara t de plus en plus comme
416. t notamment sur l aide aux personnes g es Un r seau sp cialis dans les services de proximit FAE le contacta quelques semaines plus tard et lui remit un module informatis permettant de faire en temps r el l ad quation entre l offre de comp tence et la demande de services ainsi que la gestion des heures travaill es et des factures mettre Il apprit quelques mois plus tard qu un grand groupe d assurance cherchait constituer un r seau d artisans et de professionnels capables de d panner des particuliers domicile pour leurs travaux de r novation de petit bricolage ou de courses diverses Il put obtenir un rendez vous pour proposer les services de son association et fut accept comme partenaire local Il d cida de r unir quelques artisans ou professionnels qu il avait rencontr parmi les int rimaires notamment Il leur proposa alors de cr er une association parall le la r gie de quartier pour intervenir sur les travaux n cessitant une plus grande qualification Il cr a deux ans plus tard avec quelques uns une SARL d entretien et de r paration en tout genre Le t l travail outil du lien conomique Farida tait la petite fille d un harki qui avait immigr en France avec sa famille apr s la guerre d Alg rie Farida tait une jeune fille studieuse Elle avait obtenu son Bac A sans trop de difficult et s tait inscrite en Facult de Lettres Elle tait all e jusqu la licence et avait ensuite d ch
417. t qu aux cris de frayeur cons cutifs aux craintes d un dumping social entre certaines nations ou d une d localisation offshore de t ches faible valeur ajout e il sera bon de s int resser aux sir nes qui attireront ces migrants en mesure de se d clarer ressortissant d un pays tout en exer ant dans un autre Les r seaux en faisant fi des fronti res permettent de nombreux m tiers de s exercer partir d un site distant mais socialement culturellement ou conomiquement plus attractif Apr s la diff renciation croissante des modes de vie de consommation on observera celle maintenant des organisations du travail et des modes d emploi des ressources humaines Ce qui impliquera aussi de diff rencier et d adapter les modes d actions et d interventions sur les march s du travail ainsi que sur la gestion du capital comp tence d une r gion donn e Dans une conomie mondialis e selon la typologie propos e par Robert Reichl 8 les m tiers se diff rencient par leur plus ou moins grande d pendance de la concurrence internationale Il existe toutefois un second crit re de diff renciation qui sera le degr de d pendance de ces m tiers aux r seaux pour travailler efficacement et cr er de la valeur ajout e Aussi malheur aux pays qui ne sauront pas se mettre au niveau des standards techniques de leur poque et se cr er une sono mondiale Un r seau lectronique qui f d rera les comp tences de ses ressortissants natio
418. te diff rente selon que s accentue la soci t duale ou que nous nous orientions vers une soci t au sein de laquelle par exemple en change d une couverture sociale minimum assur e chacun le fonctionnement du march du travail serait assoupli facilitant en particulier les entr es et les sorties et o s instaurerait un tout autre am nagement et une meilleure r partition du temps de travail entre les individus et entre les ges Une question essentielle dans un tel cas de figure est de savoir si cette redistribution est d cr t e de mani re autoritaire et uniforme au risque d un chec sanglant ou si elle est n goci e librement en fonction des opportunit s et des contraintes des entreprises des aspirations et des talents des individus Dans cette seconde hypoth se sans doute irait on vers une d synchronisation des temps sociaux une soci t qui ayant adopt un minimum de r gles communes indispensables serait compos e d individus travaillant des rythmes suivant des horaires et sous des formes diff rentes d individus qui ne seront plus pour quelques uns salari s et pour les autres assist s mais qui seront tous devenus entrepreneurs encadr Croissance emploi et ch mage Le lien entre la croissance conomique l emploi et le ch mage est minemment controvers Un constat malgr tout s impose alors que le PIB r el a augment depuis 1975 de 60 le volume d emplois n a gu r
419. te une population laiss e pour compte Et par la gr ce de la mobilit et de l acc l ration des flux tout le monde vit au bord de l exclusion risque de basculer dehors Le nouveau prol tariat ne s mancipera qu en s unissant en se d cat gorisant en passant des alliances avec ceux dont le travail s apparente au sien nouveau presque tout le monde en mettant en lumi re l op ration qu il effectue dans l ombre en faisant reprendre en charge globalement centralement explicitement la production d intelligence collective en investissant dans la recherche sur l ing nierie du lien social afin d outiller autant que possible ceux qui fa onnent l humain main nues et fleur d affect Le jour o le nouveau prol tariat deviendra conscient de lui m me il d cidera de se supprimer en tant que classe il instituera la socialisation g n rale de l ducation de la formation et de la production de qualit s humaines H las la tentation est grande de se particulariser de d fendre ce qu on croit tre sa cat gorie au lieu de se singulariser Il est plus facile mais seulement court terme de se crisper sur des images archa ques et des identit s stables plut t que de s cr ter des subjectivit s dynamiques et mutantes Le r flexe de monter des r seaux vient plus vite que l effort d ouvrir des espaces lisses la circulation des nouveaux nomades Or pr cis ment en p riode de nomadisme anthropologique quand on passe de
420. teur qui met jour le mod le du monde Vous pouvez regarder derri re des objets et voir ce qui s y trouve Vous pouvez regarder le plafond ou le plancher Au lieu de voir une repr sentation d un monde artificiel sur un cran plat l utilisateur est litt ralement cern par l image Ce monde virtuel peut voquer le mod le d une pi ce d une ville d une mol cule d un syst me solaire de l int rieur d un corps humain tout ce qui peut tre mod lis dans un ordinateur Un gant galement connect l ordinateur contient des capteurs qui suivent non seulement la position de la main mais aussi le degr de flexion des doigts Quand vous portez un visiocasque et un gant de donn es vous voyez une image d une main en train de flotter dans l espace artificiel dans lequel vous tes immerg Quand vous d placez la main ou remuez les doigts dans l espace physique vous voyez la main se d placer dans l espace artificiel ou les doigts remuer exactement de la m me mani re Si vous atteignez et saisissez un objet virtuel dans le monde virtuel vous pouvez le d placer ou le manipuler en faisant comme s il tait un objet physique Il est aussi possible de simuler des espaces acoustiques tridimensionnels et ainsi d augmenter la puissance de l illusion de se trouver dans un lieu qui n existe qu l int rieur d un ordinateur La technique offre encore les moyens d ajouter un quipement lectrom canique hydraulique ou pneumatique pour
421. tion d change et de rivalit La capacit former et reformer rapidement des collectifs intelligents deviendra l arme d cisive des bassins r gionaux de savoir faire en comp tition dans un espace conomique mondialis Ce ne seront donc plus seulement dans le cadre institutionnel des entreprises mais l occasion d interactions coop ratives dans le cyberspace international que se joueront l mergence et la red finition constante d identit s distribu es Le cyberspace pourrait tre un support un instrument de l intelligence collective Il ne s agit pas seulement de c l brer les transmissions plan taires instantan es La radio ou la t l vision qui tablissent de telles transmissions en direct ne forment pourtant pas encore un espace de communication vivant et universel Ces m dias classiques instaurent une s paration trop nette entre centres metteurs et r cepteurs passifs De plus les r cepteurs en question sont isol s les uns des autres Avec le t l phone nous ne sommes plus confront s un r seau un tous mais l it ration ind finie d une communication un un Certes la relation est interactive mais on ne peut communiquer qu avec tr s peu de gens la fois L utilisateur du t l phone est priv de la vision globale de ce qui se passe sur l ensemble du r seau Par la t l vision on savait quand m me quels messages les autres avaient re us puisque c tait le m me oeil et la m me oreille pour des m
422. tion partag s En m me temps qu une nouvelle niche d activit elles trouvent l un moyen de mutualiser leurs co ts de gestion et l opportunit de former des individus une activit qui leur permettra terme de cr er leur propre emploi L utilisation des technologies de l information et de la communication se diffuse aupr s des acteurs de l emploi et de l insertion Les deux histoires qui suivent en t moignent A leur tour il leur faut maintenant rendre facile d usage ces outils aux individus dont ils ont la charge Les associations priv es dominent les services d aide l insertion Georges f tait ses 50 ans ce jour l Avec le g teau d anniversaire qu on lui pr sentait il lui revint en m moire tous les visages qui l avaient accompagn et soutenu depuis bient t 5 ans Avec eux sa lente r insertion vers ce poste qu il occupait maintenant Bourguignon d origine Georges avait commenc sa carri re professionnelle 35 ans plus t t dans les champs et les vignes A l image de son p re il ne s tait pas pos la question de son avenir professionnel Il avait d quitter le village dix ans plus tard faute d un revenu suffisant pour tenter sa chance la ville Comme un grand nombre de ses camarades 1l avait trouv un travail dans une usine toute r cente de fabrication de machines outils Affect la cha ne 1l avait h rit en m me temps qu un revenu stable d un travail r p titif et sans int r t Mais son sa
423. tiser la saisie de leurs articles par les journalistes sans que ces derniers aient t eux m mes signataires Cette r volution dans la saisie des articles a modifi les tapes et supprim plusieurs saisies interm diaires ainsi que celle des ouvriers typographes Les journalistes sont devenus les ma tres d un bout l autre du devenir de leur texte imprim charge pour eux d accomplir la mise en page la relecture qui ne faisaient pas partie auparavant de leur m tier La production requiert une intellectualisation de l effort avec deux cons quences D abord l investissement s oriente vers la mise en place d ensembles techniques automatis s Ensuite les m tiers s effacent devant des fonctions de ma trise des automatismes techniques qui se substituent la gestuelle r p titive des travailleurs d hier La mont e en charge de la bureautique a galement chang les contenus des m tiers en quantit et en qualit Catherine Dubois animatrice de formation au Cnof organisme de formation continue du CNPE pronostique propos des secr taires qu il restera des g n ralistes carrefour de l information dans l entreprise des sp cialistes super techniciennes et des assistantes de direction 8 Dans les petites unit s la bureautique a bien apport un plus Les secr taires consacrent moins de temps la frappe ou au classement et davantage au suivi des affaires du service ou l organisation des r unions Dans les banques et
424. train de bouleverser les modes de travail traditionnels tout autant que les rapports sociaux dans le travail Les Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication vont nous permettre de sortir de l anonymat Nous allons vers une soci t de personnes Des millions de personnes 125 selon un sondage IFOP pour Eurotechnopolis Institut 49 des fran ais se forment et tudient domicile pour une moyenne de 5 8 heures par semaine f d r es en agr gats se r uniront pour travailler mais aussi exister gr ce aux r seaux Directement sans interm diaire on pourra dire sa recherche sa peine son savoir son offre des milliers d autres personnes qui sauront les reconna tre en fonction de leur propre centre d int r t Les nomades lectroniques en favorisant la libre association d individus et d entreprises que ce soit pour des raisons conomiques ou pas vont d montrer que les id es sont des biens conomiques et des biens sociaux Pour le nomade lectronique la curiosit deviendra un moteur cl du d veloppement La conception d un produit ou d un service nouveau sera de moins en moins souvent le r sultat de l apport isol d un inventeur ou d une firme agissant seule Ces produits seront cr s d velopp s commercialis s et diffus s d autant plus largement que les organisations auront coop r ensemble Dans cette nouvelle culture la conscience du service rendu la collectivit va de pair avec une id
425. trait en mineur C est finalement un rapport diff rent entre le cadre et l entreprise qui est d finir dans l objectif de cr er une relation professionnelle partenariale quilibr e Une telle d marche pour r ussir dans l int r t m me de l entreprise impliquera que celle ci accepte de perdre un peu de son pouvoir notamment et par exemple en reconnaissant aux cadres une place dans son conseil d administration ou de surveillance en leur accordant une confiance a priori en leur admettant le droit l erreur en favorisant leur expression sur ce qu ils veulent faire De telles volutions devraient conduire repenser un contrat de travail vieux de cent ans dont la conception repose toujours sur la notion de subordination et de louage de services alors qu il devra int grer le principe de la coop ration Plus fondamentalement avec la banalisation du ch mage les cadres d couvrent la relativit de leur importance dans l entreprise Avec l ins curit de l emploi ils comprennent que la carri re professionnelle a perdu de son caract re lin aire Avec l mergence du salariat lib ral et la reconnaissance de l entreprise individuelle 1ls prennent conscience que la vie professionnelle peut emprunter d autres voies que celle de l entreprise classique qu elle soit priv e ou publique En fait nous sommes en train d abandonner la notion de carri re professionnelle essentiellement li e l entreprise qui a jusqu ces derni re
426. transformation externe de taille est due la conscience qu ont les jeunes aujourd hui de la difficult vivre dans le monde qui les attend et de l imp rative n cessit de le conna tre le plus t t possible par le travail les petits boulots et l invention de nouvelles activit s Changement des gens dans leurs attitudes et leurs comportements et volution des dispositifs d acc s au savoir telles seront les balises de notre r flexion L volution des attitudes et des comportements L immersion des jeunes d s leur enfance dans un environnement de communication forte teneur en technologie et la crise de l emploi constituent deux facteurs qui structurent de nouvelles formes d acc s la connaissance L environnement audiovisuel La technique exerce un effet en retour sur les modes de vie sur les mentalit s et aussi sur les modes de pens e On voit bien que le d veloppement de l automobile a profond ment pes sur le d veloppement des autoroutes et des banlieues sur l apparition des r sidences secondaires Il a engendr aussi bien le chauffard que le play boy le concours d l gance que le hold up Il a galement marqu la langue le moteur de l conomie l embrayage d un cabinet minist riel sur les services le freinage de l inflation Ce ph nom ne d interaction culturelle a t longuement tudi pour certaines techniques Une des premi res analyses est rest e c l
427. ts techniques et les services se pr sentent comme des solutions concurrentes pour r soudre un m me probl me mais ce cas de figure n est pas le plus fr quent le plus souvent la compl mentarit l emporte sur la concurrence Remarquons pour commencer que les entreprises industrielles consomment des services dont la valeur est incorpor e celle de l objet produit Celle ci inclut galement la valeur de services rendus directement au consommateur livraison information service apr s vente L acquisition de biens tels que l automobile g n re en outre une consommation de services de r paration de s curit et d assurance Notons enfin que les moyens modernes de transmission de l information g n rent directement de nouvelles cat gories de services aux m nages et aux entreprises messageries banques de donn es r servations D une mani re g n rale l avenir est au d veloppement de services li s l usage d objets techniques l exemple du Minitel ou de la location de voitures Cette imbrication entre objets techniques et prestations de service relativise l opposition industrie tertiaire et sugg re une nouvelle mani re d opposer l conomie de service l conomie industrielle ce qui est d terminant dans le concept de service c est l id e d interaction avec la demande la prise en compte interactive des attentes sp cifiques de clients singuliers Dans l conomie industrielle la valeur conomique s objective dans
428. tuelle a d une mani re que nous ne pouvons pas enti rement pr voir aujourd hui le potentiel de devenir un microscope pour la pens e La r alit virtuelle pourrait devenir aussi bien un microscope qui observe la pens e qu un microscope pour am liorer la pens e dans l avenir des environnements virtuels bien con us pourraient modifier la conscience modeler le comportement influencer les syst mes de croyance Ce pourrait tre un puissant outil pour comprendre la nature de l esprit humain pour les m mes raisons la r alit virtuelle pourrait tre l outil par excellence du lavage de cerveau Nous devrons tre particuli rement vigilants lorsque les psychologues commenceront utiliser la r alit virtuelle dans des exp riences humaines Le travail distance par la t l robotique L utilisation de la r alit virtuelle pour relier les capacit s cognitives et perceptuelles humaines la force et l habilet d un robot dans le but d agir dans des environnements hostiles permet la formation de techniciens humains pour superviser les op rations de groupes de robots dans des usines automatis es ou des mines sous marines ou encore pour combattre des incendies Au Japon j ai eu une exp rience qui m a donn le frisson j ai verrouill la t te et le bras dans un appareil de commande de r alit virtuelle pour commander distance un robot de l autre c t de la pi ce le frisson vint lorsque je me regardais traver
429. turibles de la soci t fran aise Redoutable gageure car l avenir est aujourd hui plus que jamais impr visible ne serait ce qu en raison des incertitudes majeures notamment d ordre g opolitiques et socio conomiques Mais affirmer ainsi que l avenir est largement ouvert ind termin n en d plaise aux sujets connaissant pour lequel il sera objet d angoisses plus grandes c est affirmer l immense chance qui nous est offerte nous sujets agissant d tre les v ritables artisans d un avenir non plus subi mais choisi Ne nous leurrons pas cependant des tendances lourdes parfois m me irr versibles l horizon de dix quinze ans horizon 2010 existent qui in vitablement fa onneront le paysage au sein duquel nous agirons Je m efforcerai ici de brosser un panorama de ces tendances et comme on ne saurait raisonner sur la France sans tenir compte de son environnement international je commencerai par rappeler quelques unes des grandes tendances d volution du contexte ext rieur pour ensuite aborder les tendances lourdes int rieures celles d abord qui caract risent la mutation du syst me de production celles ensuite qui concernent notre syst me de protection et de r gulation sociales LE CONTEXTE INTERNATIONAL Quatre tendances majeures me paraissent de nature peser particuli rement sur l avenir de la soci t fran aise l aggravation tendancielle du foss Nord Sud l pre comp tition que se livrent les co
430. u un prix abordable Je crois que la conf rence assist e par ordinateur va permettre de reb tir un sens de la communaut dans notre soci t fragment e Je crois aussi que la capacit et la libert qu ont des citoyens de communiquer les uns avec les autres sans restriction pr alable de leur expression est aussi fondamental pour la d mocratie que pour la communaut Nous devons comprendre le monde d une nouvelle mani re et nous devons le faire rapidement si nous voulons pr server les libert s individuelles face des Etats toujours plus puissants Le pouvoir des communaut s virtuelles et des r seaux informatiques d rive de quatre caract ristiques uniques des communications m diatis es par ordinateur D abord c est un moyen de communication interactif en r seau de tous tous Deuxi mement 1l offre aux gens de nouvelles mani res de se connecter les uns aux autres Troisi mement la puissance de la technique qui relie les communaut s va dans le futur pr visible continuer d augmenter fortement en puissance gr ce la convergence de tous les m dias sous forme num rique Enfin le cyberspace a le potentiel de devenir une plate forme d innovation qui permet aux entrepreneurs de cr er de nouveaux usages pour le nouveau moyen de communication Sur une plate forme technique suffisamment ouverte l innovation de nouvelles applications de nouvelles cultures de nouvelles entreprises de nouveaux march s une nouv
431. u es et tarif es suivant la g ographie des territoires La communication tous tous n en est qu ses premiers balbutiements Elle implique des mondes virtuels qui ne soient pas seulement des simulations de lieux physiques mais des syst mes accueillant des croissances autonomes d espaces symboliques des univers de significations partag es que font pousser des communaut s fluides en voie de constitution et de d sagr gation continuelle Le cyberspace a vocation abriter des milieux vivants des hypercontextes au sein desquels chacun est effectivement impliqu que tous contribuent modeler et peupler par ses agents logiciels et ses masques virtuels Vers une conomie des qualit s humaines La soci t de l information est un leurre On a laiss entendre qu apr s avoir t centr e sur l agriculture puis sur l industrie les transformations de la mati re l conomie tait maintenant pilot e par le traitement de l information Mais comme de nombreux employ s et cadres le d couvrent leurs d pends rien ne s automatise aussi bien et aussi vite que le traitement ou la transmission de l information Que reste t il lorsque l on a m canis l agriculture et l industrie quand on a informatis les activit s de gestion des messages L conomie tournera tourne d j autour de ce qui ne s automatisera jamais compl tement autour de l irr ductible la production de lien social le relationnel Nous ne parlons pas seul
432. u s les plus gauche du graphique pour lesquels la part des salaires au sens juridique et comptable dans la valeur ajout e est la plus faible la notion de salaire reste ambigu car leurs membres appartiennent essentiellement aux professions lib rales par d finition non salari s et petits employeurs Trois des quatre secteurs pour lesquels les salaires d passent la valeur ajout e d pendent troitement de l tat minerai de fer armement et construction navale Le secteur des fils et fibres artificielles constitue un cas part dans la mesure o il a connu une tr s mauvaise ann e en 1989 et a effectu ensuite des restructurations pour viter de retomber dans cette situation Les points qui repr sentent les diff rents secteurs pr sentent un alignement remarquable l exception de six d entre eux les jeux de hasard et d argent les produits p troliers et gaz naturel les services r cr atifs culturels et sportifs le commerce de gros interindustriel l lectricit gaz et eau enfin l lectricit distribu e 23 cf INSEE R sultats n 242 mai 93 247 juin 93 256 257 sept 93 281 282 nov 93 et 289 290 d cembre 93 24 INSEE R sultats Les comptes de l industrie en 1992 n 256 257 sept 93 Tous les points repr sentant les autres secteurs se trouvent align s avec un coefficient de corr lation de 99 5 sur une droite d quation EBE VA 0 959 0 998 SALAIRES VA Comme le total de l ex
433. u noir Mais oui Ce peut tre encore un travail temps partiel parce que p nible ou consid r comme une astreinte telle qu il n cessite une r cup ration en jours de repos de pr f rence des primes Ce temps de travail pourra donner lieu aussi des quivalents cr dit formation Ces quivalents formation seront consomm s soit dans l entreprise qui les finance directement soit dans des organisations sp cialis es qui proposeront des formations temps choisi ou partiel afin de s adapter aux disponibilit s laiss es par le temps de travail effectif Autant de situations qui n cessitent une personnalisation pointue de la gestion des ressources de comp tences circulant sur le march du travail Une mission impossible sans l abandon de la gestion tatique et administrative des emplois 17 par les pouvoirs publics au b n fice d un secteur priv tr s professionnel Le r le des organismes publics sera de plus en plus marginalis dans la r gulation des transactions d un march du travail l opacit croissante Et qui par ailleurs clate en de multiples sp cialit s g n ralement mal connues D ores et d j les initiatives se multiplient pour favoriser la r gulation du march des comp tences dont certaines de fa on quasi confidentielle Des r seaux d associations de toutes origines grandes coles club d entreprises organismes d insertion cabinets d outplacement travaillent d arrache pied pour suppl er au
434. uation des r ponses apport es par les technologies de l information aux demandes actuellement satisfaites par des prestations de service constituent un enjeu de premi re importance pour la prospective sociale Apr s avoir rappel les cons quences sociales de la tertiarisation de l emploi on d veloppera dans ce qui suit une th se qui se tient galement loign e d une vision catastrophiste de l impact des technologies de l information sur l emploi et du point de vue trop optimiste qui consiste attendre du progr s technique la r activation des m canismes du progr s conomique et social de l apr s guerre et le retour automatique au plein emploi L arriv e massive de la technologie dans le monde des services aura nul ne peut en douter un impact d cisif elle permettra dans certains domaines une am lioration spectaculaire de l efficacit du travail et surtout l expression et la satisfaction de besoins conomiques non encore formul s Elle sera bien en ce sens l origine d une nouvelle croissance mais celle ci ne ressemblera en rien ce que nous avons connu et elle ne conduira pas forc ment renouer avec les synergies videntes entre l conomique et le social qui ont caract ris l ge d or de la soci t industrielle Economie de service ou soci t de service Dans les pays d velopp s le secteur des services emploie d sormais pr s de 70 de la population active occup e et assure la majeure partie de
435. ucher bien au contraire Aujourd hui beaucoup de corps de m tiers reviennent aux pratiques du compagnonnage qui consistent se partager un chantier un projet en co traitance entre ind pendants plut t qu embaucher un salari suppl mentaire Notre processus de cr ation d emplois classique est d sormais entrav et nos organisations sont inadapt es au si cle qui vient La progression des qualifications qui accompagne la croissance d un secteur tertiaire dominant avec plus de 70 des actifs p se sur la masse salariale Les co ts d exploitation des quipements informatiques et des bureaux p sent eux de plus en plus sur les frais g n raux La productivit du capital des investissements se d grade tout comme celle du travail Les pays avanc s sont en crise structurelle Crise accentu e par la d couverte de gisements de productivit du travail dans les pays en voie de d veloppement Aussi nos pays et nos entreprises sont ils confront s un probl me difficile comment baisser le co t des services afin de r sister ces nouveaux comp titeurs gagner encore en productivit Alors que notre classe ouvri re dispara t dans une conomie d sormais domin e par les services sous l influence des NTIC Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication le travail et les entreprises sont en train de se transformer en modifiant par contrecoup les structures du tissu conomique et la distribution des emplois
436. ue en fonction d une analyse pr cise des gestes accomplir par le personnel Autre exemple l optimisation des techniques de t l marketing avec une standardisation et une sp cialisation des messages en fonction des cibles vis es On assiste dans ces diff rents domaines une v ritable faylorisation du service Les difficult s et limites de ce type de strat gie apparaissent toutefois nettement l examen de quelques tentatives Le cas de la m decine est une fois de plus tr s instructif Dans les h pitaux publics on a tent de d finir des groupes homog nes de diagnostic permettant de normaliser les prestations et les co ts en fonction du profil pathologique des malades hospitalis s Mis l tude et test depuis plus d une d cennie ce syst me de gestion n a pu jusqu ici tre mis en oeuvre grande chelle ni produire les r sultats escompt s Dans le m me esprit la s curit sociale tente actuellement d imposer aux m decins lib raux l usage des r f rences m dicales protocoles d finissant la conduite tenir face certaines pathologies types ou certaines demandes des patients par exemple une seule chographie en cours de grossesse Les m decins confront s cette volont normalisatrice insistent avec semble t il quelques bonnes raisons sur le fait que chaque malade est un cas particulier ce qui rend impossible l application g n rale d un protocole standardis Dans tous les domaines des service
437. ue nous avons envie de faire en tant qu ing nieurs de fabrication c est de concevoir un v hicule pour qu il s adapte la cha ne de montage 72 De m me d clare Hubert Joly remplacer les hommes par des machines au motif de diminuer les co ts de main d uvre n est pas n cessairement non plus une bonne r ponse Les meilleures entreprises d pensent moins en automatisation que les autres et cette tendance s affirme 3 Apr s une p riode d exc s notamment en France succ de une position plus mod r e face l automatisation Les usines reviennent un usage plus r fl chi des robots et peut tre plus rentable les limites de l informatisation du travail L ampleur du crack de Wall Street en 1987 fut en partie la cons quence d une folle bataille d ordinateurs incapables de modifier pendant le cours de la partie des r gles qui appliqu es collectivement et simultan ment aboutissaient des fonctionnements suicidaires Taurus le grandiose syst me informatis qui devait quiper la Bourse de Londres a sombr dans une complexit qui l a rendu inutilisable Socrate a en France d fray la chronique et effray plus d un usager de la SNCF Ces checs parmi bien d autres d une informatisation mal adapt e mal pens e mal con ue appliqu e h tivement clatent au grand jour par la m diatisation de certains d entre eux Et les erreurs humaines sont attribu es l informatique L extension du champ de l in
438. ues ensuite de ne point alourdir le pr l vement obligatoire et donc d am liorer l efficacit de l administration logique de type RCB Mais et cet aspect est loin d tre des moindres il nous faudra aussi repenser la ligne optimale de d marcation entre les activit s relevant du secteur public et celles relevant du secteur marchand en d autres termes red finir ce que nous entendons par le concept de Bien Commun Le d bat ne fait que commencer sur la finalit sp cifique des services publics leur raison d tre et par voie de cons quence le bien fond d une logique de d veloppement r pondant des canons diff rents de ceux qui pr sident au fonctionnement des services marchands Il ne fait gu re de doute cependant que d ici 2010 le r le de l Etat et des services publics devra tre repens conduisant sans doute in vitablement de nouveaux partages de comp tence Enfin verra t on sans doute se d velopper le transfert vers la sph re non mon taire ou domestique de nombre d activit s qui se caract risent par une productivit stagnante voire d clinante On a vant la production en kit sous pr texte que les Fran ais aimaient bricoler mais celle ci s est d velopp e aussi sous l influence d une sp cialisation des entreprises sur les fonctions susceptibles gr ce l automatisation d tre assur es productivit croissante les autres tant d l gu es aux consommateurs
439. uivre leurs anciennes strat gies l utopie de la substitution hommes machines En mati re d organisation du travail le processus d informatisation a commenc par automatiser des t ches r p titives dans les ateliers industriels comme dans la gestion des entreprises Avec le d veloppement des technologies nouvelles le progr s technique a entra n une acc l ration de la substitution hommes machines Au d but des ann es 80 les patrons et les dirigeants d entreprises ont choisi de parier sur des machines Les automates ont envahi les ateliers La comp titivit devait passer par l automatisation pouss e jusqu aux limites des capacit s techniques quelles qu en soient les cons quences L informatique servait de cheval de Troie la rationalisation sous toutes ses formes Jean Gandois reconna t que des exc s dans les licenciements ont exist Lorsque l on privil gie trop l investissement de modernisation et qu il n a comme seul objectif in fine que de r duire les effectifs 0 Plus tard il a pr cis que cette d rive de destruction des emplois sans contrepartie de comp titivit appartient d sormais au pass Au niveau des usines on voyait il y a encore cinq ans des investissements de cinq millions de francs uniquement justifi s par la suppression d un emploi L automatisation a fait d couvrir aux responsables d usine un nouvel univers Elle rend in vitable de penser ou de repenser la production de remettr
440. un associ de leurs capacit s mentales ou m morielles non plus dans des relations de pouvoir et de domination mais de coop ration voient s ouvrir des possibilit s insoup onn es Les enfants qui entrent d embl e dans l informatique par l interm diaire des jeux la consid reront aussi comme un partenaire de jeu lorsqu ils travailleront avec elle Ils ne voudront pas l asservir Ils exigeront d elle qu elle d cuple leurs capacit s Lionel Stoleru a raison lorsqu il crit Les robots et les puces lib rent de prodigieuses quantit s d nergie humaine nous de savoir organiser notre soci t pour que ces nergies au lieu de 94 Bertrand Giraud Le plein emploi est jamais disparu Lib ration 22 2 93 95 Gilbert Simondon Du mode d existence des objets techniques Aubier r d 1989 rester en jach re dans un ch mage g n ralis soient utilis es pour ouvrir au g nie de l homme de nouvelles fronti res 6 96 Lionel Stoleru op cit POUR UNE ING NIERIE DE L INTELLIGENCE ET DES QUALIT S HUMAINES par Pierre L VY Dans le texte qu on va lire je ne pr tends ni exposer un constat objectif ni me livrer un exercice de prospective A partir d un rep rage de tendances et d volutions en cours je tente plut t d indiquer une ligne de navigation de formuler un projet positif Il s agit moins d conomie ou de politique fiction pure et simple que d une sorte de simulation d une volution possible l
441. un stimulus ext rieur L arrangement des liaisons dans l espace et le temps d termine la structure du r seau avec les deux extr mes de l arbre et du treillis Dans un r seau humain la connaissance de la liste des membres du r seau et de l organisation g n rale des connexions est un l ment fondamental pour assurer la vie du r seau La densit le rayonnement d un r seau correspondent des notions qualitatives qui expriment le rapport plus ou moins grand entre le nombre des relations concr tes et le nombre des relations totales Bibliographie Association Futur Pr sent 3 Parc de la B reng re 92210 St Cloud Le Monde bouge comment les jeunes s y pr parent compte rendu des rencontres europ ennes avec les 15 25 ans Bordeaux 2 4 12 1993 Cadoz Claude Les r alit s virtuelles Dominos Flammarion 1994 Charpin Jean Michel sous la direction de L conomie fran aise en perspective La documentation fran aise 1993 Cotta Alain L homme au travail Fayard 1987 Fromm Erich Soci t ali n e et soci t saine Le Courrier du livre 1971 Futuribles n 165 166 Le temps de travail mai juin 1992 Illich Ivan Une soci t sans cole Le Seuil 1971 Izraelewicz Erik Gouverner l entreprise autrement Le Monde 22 12 1994 La Jaune et la Rouge Dossier travail emploi ao t septembre 1994 OCDE Perspectives de l emploi 1992 Ricardo Principes de l conomie politique et de l imp t Alfre
442. une capacit s adapter aux situations les plus vari es Il profita m me d une formation compl mentaire de soudeur et fut officieusement lev l appellation de pro D s lors ses missions s encha n rent les unes apr s les autres L entreprise de travail temporaire pour laquelle il effectuait l essentiel des missions avait mis au point un logiciel interne de gestion des pros Cet outil informatique reliait toutes les agences d un m me bassin d emploi ou d une m me sp cialit par un r seau t l phonique et permettait de g rer au mieux la disponibilit des uns avec le besoin en qualification des autres Pour ne pas perdre ses pros l entreprise de travail temporaire offrait galement une formation continue sur les nouvelles techniques dans chaque domaine d activit Sa soif d apprendre tait d autant plus forte qu il avait failli tout perdre Un jour il fit l acquisition d un ordinateur dans une entreprise d insertion qui reconstruisait des micros d occasion ACTIF Il installa tout d abord des logiciels de jeu qui le familiaris rent avec l informatique Au cour d une mission il fit la connaissance d Albert qui avait appris lire et crire par un r seau d changes de savoirs et de comp tences Quelques jours plus tard il s inscrivait son tour Il changea quelques heures de r paration de produits lectrom nagers contre une initiation plus pouss e la micro informatique Il s quipa alors d un logiciel d
443. urd hui exp riment e sur plusieurs terrains en Europe et particuli rement en France grandes entreprises comme EDF PME universit s organismes de logements sociaux etc Gr ce cette approche chaque membre d une communaut peut faire reconna tre la diversit de ses comp tences m me celles qui ne sont pas valid es par les syst mes scolaires et universitaires classiques Poussant partir des auto descriptions des personnes l arbre des connaissances rend visible la multiplicit organis e des comp tences disponibles dans une communaut Une carte dynamique des savoir faire d un groupe ne r sulte pas d une quelconque classification a priori des savoirs il est l expression voluant en temps r el des parcours d apprentissage et d exp rience des membres de la collectivit Des messageries connect es l arbre des comp tences permettent d exprimer l ensemble des offres et des demandes de savoir faire au sein de la communaut ainsi que les disponibilit s de formations et d change de savoirs pour chaque comp tence l mentaire Le syst me est donc un instrument au service du lien social par l change des savoirs et l emploi des comp tences Toutes les transactions et interrogations enregistr es par le dispositif contribuent d terminer en permanence la valeur des comp tences l mentaires en fonction de diff rents crit res conomiques scientifiques p dagogiques et sociaux Au niveau d un quartier d une ville ou
444. urs le sur mesure de masse pourra s organiser plus facilement par exemple en reliant directement les commandes prises par les magasins de distribution aux usines qui fabriqueront selon les instructions des clients comme a commenc le faire Benetton Un des services majeurs que pourront rendre les objets de demain c est leur capacit suivre leurs utilisateurs On a beaucoup parl des objets nomades le d veloppement des t l communications mobiles va peut tre entra ner leur prolif ration Enfin comme l a rappel Bernard Perret la compl mentarit l emporte sur la concurrence entre les objets techniques et les services Comment le travail par et avec les r seaux va t il s articuler avec le reste de la soci t Le sens du travail productif va voluer et s largir Il va sortir du carcan impos par les premiers conomistes qui appelaient travail productif toute activit qui re oit r mun ration Cette d finition conduisait au partage strict de toutes les activit s de veille entre celles qui m ritaient d tre appel es travail et les autres Le travail ne se d finira plus uniquement par la participation la production Dans la plupart des domaines la peine de l homme s est att nu e ou a disparu Or la peine a toujours marqu le travail de l ouvrier et la condition ouvri re a t boulevers e par l emprise croissante du cerveau sur le muscle La robotisation sape dans tous ses fondements la condition ouvr
445. ution de la robotique ou de la t l matique au travail humain se justifie car elle permet de d gager une valeur sup rieure au salaire vers pr c demment donc il y a quelque part dans l conomie un endroit o cette valeur est disponible pour r mun rer celui qui a perdu son emploi r pondre prioritairement des imp ratifs de survie et de d veloppement Pour Anne May re chercheur en conomie de l information la viabilit d une entreprise d pend de sa capacit r agir imm diatement aux al as de son environnement et d y ajuster rapidement ses moyens gr ce notamment aux syst mes d information Ceux ci ont permis par exemple Swatch de concevoir sa derni re montre Scuba en deux semaines Les patrons ont confirm lors d un d bat organis par Digital le 22 septembre 1993 que gr ce l introduction des NTIC leurs entreprises ont continu exister Jean Louis Beffa y a d clar tout simplement parce que si nous n avions pas investi dans les NTIC nous n aurions pas surv cu Jean Gandois a poursuivi parce qu on aurait perdu plus d emplois en n investissant pas De plus des effets positifs sur l emploi ont t identifi s au niveau sectoriel comme une des cons quences de l innovation technologique lorsque la comp titivit internationale s est am lior e la productivit un mauvais argument pour automatiser et licencier L accroissement de la productivit constitue l un des arguments le plus fr
446. utres termes ces formes d organisations vont s appuyer sur ou s associer avec des p les de comp tences de villes de r gions afin d accentuer leur notori t dans le monde au plus grand profit des affaires de leur ressortissants donc des emplois que pratiqueront ces praticiens de r seaux A l exemple de la distribution moderne qui a constitu pour la r gion du Nord de la France un p le de d veloppement majeur Nous voici pass s des conqu tes des territoires aux rayonnements des savoirs pour conqu rir des march s Aussi dans un univers d sormais sans fronti res les cit s devront laborer et constituer patiemment ces p les de comp tences afin de d tenir un savoir faire cl pour le d veloppement de l emploi qui deviendra plus d pendant des politiques locales que nationales Car ces migrants lectroniques d un nouveau type capables de se constituer en entreprises virtuelles plus ou moins ph m res ne vont pas se contenter de constituer des r seaux d experts apatrides Ils vont s organiser pour constituer des r seaux sp cialis s associ s des r gions du monde qui en feront des ressortissants privil gi s Le fait de pouvoir tre pr sent virtuellement en diff rents points de la plan te n emp chera pas ces migrants d appr cier les avantages bien r els que leur proposeront certaines r gions du monde pour constituer leurs lites pour assurer leurs p les de comp tences cl de leur d veloppement Et plut
447. uvelle revendication du personnel La fin des ruptures ou la rupture permanente Une nouvelle approche de la coh sion sociale face aux mutations du travail par Chantal Cumunel R flexions sur le concept du travail Le travail source de r mun ration Le travail facteur de lien social Une nouvelle approche de la coh sion sociale La relation contractuelle du cadre l entreprise Les logiques de la solidarit collective L aide l insertion par l conomique par J r me Oddon Les associations priv es dominent les services d aide l insertion Le t l travail outil du lien conomique Mettre de l imagination dans les modes de travail utilisant les techniques de l information et de la communication Les besoins d insertion conomiques ont stimul les imaginations Les services t l matiques facilitent la cr ation de services de proximit Les entreprises d insertion explorent les applications du t l travail La diffusion des technologies de l information et de la communication inspire la cr ation de nouveaux m tiers Les r seaux de comp tences multiplient les initiatives en mati re de recyclage professionnel 5 me partie un nouveau monde du travail Sc nario pour un futur souhaitable par G rard Blanc Le monde du travail va se diversifier Les nouveaux r les de la puissance publique La mise en place d innovations pour la formation Le sens du travail dans la soci t va changer Vers le monde r seau du 21
448. uvent plus s inscrire dans une approche exclusivement globale et nationale La recherche de leur efficacit et le souci de leur coh rence appellent des solutions d multipli es et diversifi es Il nous faut savoir concilier la personne et la collectivit l individu et le groupe le particulier et le g n ral La troisi me r flexion est relative la d marche contractuelle A l vidence ces nouvelles exigences conduisent r fl chir sur le positionnement des acteurs Parce que les parlementaires ont de moins en moins de prise sur l conomie compte tenu de sa dimension europ enne et internationale et parce que la pression de l opinion publique se fait de plus en plus forte en raison du ch mage le social s affirmera de plus en plus comme une donn e centrale de la politique et naturellement les hommes politiques auront tendance vouloir se l approprier Des conflits de comp tences et de responsabilit s sont alors m me de surgir entre les acteurs politiques et les partenaires sociaux car les uns et les autres chercheront conforter leur l gitimit Des arbitrages intelligents devront tre rendus qui repositionnent acteurs et partenaires dans des champs de comp tences et des sph res de responsabilit s respectifs mais compl mentaires La d marche contractuelle et avec elle la pratique de la n gociation devraient sortir renforc es de cette n cessit de clarification et de nouveau partage des r les Nous devrions a
449. uvoir vont jusqu rendre sans fondement le principe de subordination ce qui tendrait tablir la relation salariale sur le contrat civil Ces interpr tations sont erron es Plus pr cis ment il faut observer une diversification du salariat qui met en vidence une fois de plus le caract re non homog ne du contrat de travail Salariat classique et salariat lib ral coexistent identiques dans l esprit des contraintes diff rents dans l exercice des responsabilit s et de leurs cons quences C est ainsi par exemple qu en cas de licenciement un cadre pourra saisir le Conseil des Prud hommes et pr tendre continuer travailler dans sa sp cialit alors qu un avocat salari sera soumis l arbitrage du Barreau et pourra se voir interdit de pratiquer son art Toutefois en aucune fa on la plus grande latitude reconnue ou exig e dans la fonction professionnelle ne peut remettre en cause la nature m me du salariat qui postule l in galit des parties en pr sence et ce m me si les particularit s qui apparaissent dans l exercice de l activit professionnelle justifient une prise en compte sp cifique dans la nature des relations salariales Nous assistons d s lors moins une limination de la notion de subordination qu un d placement de son champ d intervention lequel tend de plus en plus se limiter aux seuls aspects des conditions de travail Sans compter que sous l effet m me des technologies de l information et
450. ux d abord afin de gagner en productivit globale Les transformations des organisations du travail et de la gestion des ressources humaines au XXI me si cle sont cons cutives l explosion des organisations en r seau et l av nement des communaut s d hommes et d entreprises fonctionnant en mode coop ratif Afin de gagner en productivit dans les activit s de services les entreprises se sont engag es dans une politique de d massification de d concentration et de sp cialisation de leur tertiaire en s appuyant sur les NTIC favorisant les applications du t l travail Le travail se transforme D mat rialis il se parcellise en de multiples projets en de multiples t ches partag es avec de plus en plus de gens loign s g ographiquement parfois externes l entreprise Les entreprises s ouvrent pour coop rer et changer des savoirs avec des partenaires les plus vari s Elles ach tent aussi de plus en plus de prestations sur frais variables selon besoin en embauchant moins Par contrecoup l externalisation des ressources de comp tences de l entreprise favorise le d veloppement de microstructures de tr s petites entreprises ou TPE et du home business du travail la maison La t l vie comme le t l travail caract riseront les soci t s du XXI me si cle Mais un t l travail qui brise le mythe des fronti res territoriales que ce soit celles des entreprises ou des nations Des ing nieurs des ch
451. ux de comp tences fait que la mobilit dans une entreprise ne se restreint plus l int rieur de son enceinte Elle s tablit d j dans un premier cercle largi des filiales puis dans un second cercle que sont les fili res de partenaires clients ou fournisseurs de cette entreprise C est l id e d une mobilit interne externalis e qui est privil gi e ici afin d viter des sc narios de rupture et la casse de l emploi La gestion des ressources humaines n est plus endog ne On r fl chit la mobilit des personnels et l volution de leur projet professionnel avec l id e de garantir la maintenabilit de leur emploi Et la r gulation de cette mobilit se fait dans le cadre d un r seau de comp tences Ce r seau est tendu au del de l entreprise Entreprise qui pourrait tre amen e financer elle m me la recherche de mutualisation des comp tences afin de r duire sa masse salariale En contrepartie le nomade lectronique devra tre capable de s ins rer dans des projets en interne dans des filiales mais aussi dans des entreprises clientes fournisseurs ou partenaires divers d un groupe temps plein ou temps partiel soit en gardant un statut de salari soit au titre de travailleur ind pendant Cette perspective aboutit logiquement la multiplication d organisations ou d associations priv es qui prendront en charge la r gulation de ce nouveau type de march de l emploi Elles seront elles aussi
452. ux les comp tences de leurs personnels ensuite elles utiliseront de plus en plus de partenaires co traitants qui pourront tre tr s loign s les uns des autres Elles vont transformer certains de leurs co ts fixes en co ts variables en achetant davantage de prestations de services venues de l ext rieur Ph nom ne qui va d abord engendrer une d localisation des emplois hors de l entreprise avec le t l travail et ensuite cr er une dynamique nouvelle du travail ind pendant et de la cr ation de petites entreprises individuelles Avec un fait nouveau et d rangeant l appel une entreprise individuelle peut tre moins co teux que certains salari s le travailleur ind pendant entre en concurrence avec les salari s La recherche de variabilisation des co ts favorise aussi le d veloppement spectaculaire des emplois temporaires ou temps partiel Ces pratiques se g n ralisent d autant plus qu elles permettent une baisse rapide et importante des masses salariales dans les services Un mouvement qui prend parfois une ampleur spectaculaire lorsque l on sait que le plan de r organisation de la Bank America de Californie 28 000 personnes pr voit d externaliser 81 du personnel qui en majorit travailleront moins de 20 heures par semaine 06 Sch matiquement on peut dire que le monde du travail est en train de passer d une logique de l emploi une logique d offre de services De nouvelles formes d organisation du travail appa
453. valuer le transport des connaissances conna tra un obstacle fort son d veloppement faute d un langage et d unit s de mesure communs Un travail est entreprendre d urgence analogue celui qu avait initi Marcel Boiteux dans les ann es cinquante sur la tarification du courant lectrique Conclusion Discerner un avenir possible des modes d acc s aux connaissances dans un monde o tout bouge en m me temps n est pas chose facile Les pistes emprunt es ici d bouchent sur des sc narios dans lesquels les dispositifs d ducation et de formation int grent les coles les universit s et d autres lieux de production de connaissance dans un m me r seau de t l communication L aptitude des jeunes sinon le go t se servir des appareils modernes de communication permet de penser qu ils se serviront activement de ce r seau Il est vraisemblable que la future g n ration adulte changera sensiblement ses modes de vie Il n est pas s r que l automobile et les supermarch s exerceront sur elle le m me attrait que sur leurs parents Il n est pas exclu non plus que la vie la campagne lui conviendra non seulement pour les loisirs mais aussi pour le travail auquel cas l acc s distance la connaissance deviendra une infrastructure n cessaire en tout lieu L apparition de communaut s lectro niques virtuelles facilitera les changes horizontaux de connaissances et de savoir faire entre particuliers
454. velles technologies dans les grandes organisations bureaucratiques se traduit souvent par une importante d perdition d efficacit Ce constat plut t n gatif n est videmment pas sans lien avec les ph nom nes de d membrement des entreprises voqu s plus haut les moyens modernes de traitement de l information ne produisent leur plein effet sur la productivit que s ils s accompagnent de changements radicaux dans la structure des organisations C est probablement l une des raisons fondamentales du d veloppement du travail ind pendant et de l externalisation des services informationnels qui favorisent la sp cialisation la mise en concurrence l objectivation des r sultats et les gains de productivit Il n en demeure pas moins que comme l illustre galement l exemple ci dessus certains changements produits par l informatique sont difficilement r ductibles la notion de productivit Les limites du self service Le d veloppement du self service n est nullement du domaine de la science fiction que l on pense aux guichets automatiques de banque ou encore aux multiples usages du Minitel Les principales fonctions concern es par le self service sont l auto surveillance s curit des personnes et des biens surveillance des installations industrielles risque l auto diagnostic la r alisation domicile d examens m dicaux du type prise de tension etc l auto enseignement enseignement assist par ordinateur L aide l
455. vers l exp rimentation Mais stimul es par la crise les mentalit s voluent l aussi Ce march mergent des comp tences d une nature particuli re voit l apparition de nouveaux interm diaires priv s qui fiabilisent les changes et stimulent l identification des besoins et des ressources Un nouveau m tier est en train de na tre celui de courtier en comp tences 133 Identifier et sp cifier de mani re professionnelle les besoins de comp tence dans un bassin d emploi d une part rep rer habiliter et former cet exercice nouveau des professionnels de toutes origines d autre part et en faire une activit rentable est la meilleure garantie de d veloppement du march des comp tences Ce nouveau m tier s appuie sur une expertise av r e en ressources humaines paul e par des syst mes d information de la derni re g n ration et des logiciels permettant une recherche tr s fine de l ad quation besoin ressource Plac dans une perspective europ enne ce nouveau m tier apportera aux pays de l Est les comp tences op rationnelles qui leur sont ponctuellement n cessaires pour r aliser la transformation de leurs entreprises La capacit de cette approche de cr er massivement des emplois terme est fortement li e la p rennisation d une v ritable logique de march dans laquelle les op rateurs jouent leur r putation et donc leur survie chaque op ration 133 cf par exemple l application Intercom
456. vient d analyser ce qui rel ve de la relation contractuelle du cadre l entreprise et ce qui fonde les logiques de la solidarit collective La relation contractuelle du cadre l entreprise L conomie industrielle a d velopp un mod le de structure de l activit professionnelle le salariat au point que celui ci concerne la quasi totalit de la population active Ce mod le dont la traduction juridique est le contrat de travail est en quelque sorte l interface d une organisation standardis e du travail le taylorisme Cependant l mergence d une diversit des types d entreprises et d une diversification des activit s conomiques a conduit faire clater l homog n it salariale Peut on alors en d duire que le salariat perdra son h g monie sociale compte tenu des profondes modifications qui touchent aux caract ristiques m mes du contrat de travail La responsabilit du salari s accentue Le contrat de travail est n de la volont d encadrer le d s quilibre de la relation contractuelle qui traduit une in galit entre les contractants que sont le salari et l employeur En effet le salari est plac en situation de d pendance vis vis de l employeur Au plan conomique cette d pendance d coule du salaire procur Au plan juridique elle est li e au pouvoir et l autorit reconnus l employeur pour d finir les conditions de travail et les r glements r gissant les rapports salariaux C e
457. vis le m decin devrait en cons quence tre le seul juge du risque sur la base d un interrogatoire attentif et de l examen clinique Gyn Obst n 310 15 mars 1994 p 6 9 Il faudrait certainement complexifier cette analyse La demande des consommateurs est ambigu elle p se la fois dans le sens d une qualit contractuellement garantie le z ro d faut m dical qui favorise une certaine normalisation et dans le sens contraire d une personnalisation de la prestation mais les besoins en virtuoses de l interface entre progiciels entre quipements multim dias etc ont cru de mani re importante Une difficult pour d finir le produit De mani re plus conceptuelle on peut remarquer que le r sultat d une activit de service complexe peut tre appr hend diff rents niveaux et que la notion m me de produit tend se dissoudre Le cas de l ducation est ici clairant si l on s interroge sur ce que produit une universit on est amen distinguer le r sultat direct de cette activit par exemple le nombre de dipl mes d livr s ce que l on appelle parfois les extrants outputs et l effet de cette activit sur la soci t l impact ou outcome lui m me susceptible d tre valu de plusieurs mani res On privil giera l un ou l autre produit selon que l tablissement sera regard comme un syst me productif ou comme le protagoniste d une politique publique c est dire d une entr
458. vivialit des syst mes Ainsi l informatique ne deviendra pas un outil de l exclusion l informatique comme outil d insertion sociale et conomique L illettrisme fournit une illustration de l ambivalence li e l utilisation de l informatique En 1993 le groupe permanent de lutte contre l illettrisme GPLI a command la Chambre de Commerce et d Industrie de Paris une tude qui a t r alis e par l OFEM pour laquelle cinquante entreprises ont t interrog es 2 Plus de 9 des 37 millions d adultes fran ais sont consid r s comme des illettr s Pour 17 des entreprises principalement celles de moins de cinquante salari s un bas niveau de qualification ne pose pas de probl mes Ces entreprises reconnaissent qu elles ont besoin de ces salari s illettr s car elles offrent des postes fatigants mal r mun r s ne demandant aucun savoir faire et de fait difficiles pourvoir Aux Etats Unis l illettrisme touche aujourd hui 20 de la population active adulte En dehors de quelques soci t s novatrices les entreprises am ricaines ont pr f r comme ailleurs laisser l cole se charger de l alphab tisation Dans certains ateliers les conducteurs de chariots l vateurs ne sachant pas lire re oivent leurs instructions d ordinateurs parlants accroch s leurs ceintures 3 Bien s r des experts s insurgent contre cette volution les soci t s au lieu d lever le niveau de leurs salari s pr f rent abais
459. voient leur chiffre d affaires diminuer en raison de la baisse dans les achats Ils se plaignent que les robots soient remplac s par de la main d uvre humaine Patrice Armbruster directeur de Ris France d clare en effet Dans une situation de ch mage accentu la tendance est de remplacer les moyens automatis s de chargement d chargement par une main d uvre comparativement moins ch re Mais cette politique a ses limites Pour la manipulation des charges lourdes ou dans les process la force et la pr cision humaine ne peuvent concurrencer le robot Les industriels de la robotique ne semblent pas absolument s rs de la rentabilit des investissements en la mati re Eric Vassiliu directeur de Kuka France d clarait dans le m me article Cette ann e sera d ailleurs une ann e v nement dans l automatisation Elle montrera que l utilisation des robots est possible et surtout rentable Le re engineering relance le d bat d une mani re plus positive S il s av re que cette technique de gestion et de r organisation entra ne des d g ts en mati re d emploi les Am ricains affirment quant eux que gr ce la technologie ils gagneront Les grandes mutations technologiques ont toujours affect en profondeur l conomie et la soci t Une chose est cependant certaine les Etats Unis s en sortiront de toute fa on beaucoup mieux en se dotant de technologies susceptibles d am liorer la productivit La croissance de l
460. x carences d un march du travail qui ne peut plus tre r gul par une organisation administrative centralis e Un probl me qui n cessitera de convaincre les partenaires sociaux de leurs int r ts de lib raliser le march du travail et notamment le fonctionnement des activit s des soci t s int rimaires et d assistance la mobilit professionnelle D j on peut observer une mobilit fonctionnelle croissante l int rieur des entreprises Cette polyvalence tient en partie aux besoins de flexibilit interne et en partie aux difficult s justement de faire jouer une flexibilit interne externe ou externe interne Apprendre changer de fonction va devenir un aspect r gulier de la mobilit des ressources humaines Restera garantir la respiration des organisations une poque o le monde du travail est sur la d fensive La gestion des individus polyvalents polyactifs ne pourra tre assur e de fa on administrative L homme polyactif devient trop complexe et trop autonome Il est paradoxalement impossible de le suivre autrement que comme une personne unique 117 I est quand m me significatif que l ANPE soit le premier organisme public fran ais sur 9 cit s dans un sondage BVA pour l Expansion de juin 93 d sign comme celui qui fonctionnerait mieux s il tait privatis G rer et garantir l employabilit des individus La gestion individuelle des ressources humaines deviendra prioritaire par rapport la ge
461. x syst mes d archivage sur CD Rom Les nouvelles technologies arrivent au moment o la relation l employeur est en pleine d composition cr ant une crise de confiance vis vis des entreprises Plus li une relation l employeur qu un contrat d emploi le productivisme a transform le compagnon ind pendant en travailleur disciplin La mutation actuelle exige de lui qu il redevienne flexible L effondrement de l organisation taylorienne du travail fait appara tre de nombreux probl mes Pour les plus fragiles la difficult n est pas de s adapter de nouvelles techniques mais de nouvelles forme d organisation de la soci t et aux changes qui la r gissent L exclusion touche principalement ceux pour qui l entreprise taylorienne tait une m re nourrici re dans un cadre rigide extr mement structurant mais rassurant A l inverse elle ne pr parait gu re la flexibilit L enjeu des acteurs sociaux de l insertion d s lors est d tre capable de rendre l individu sa mobilit et de l accompagner dans une d marche qu il va lui permettre d organiser son nouveau r seau et un nouveau style de vie Les ordinateurs et les t l communications ne sont en soi que des outils Pas plus que l on ne se pose beaucoup de question sur les techniques automobiles lorsque l on prend le volant il doit en tre de m me lorsque l on utilise un micro ordinateur ou un r seau t l matique Une culture de leurs usages est indispens
462. xemple de la lutte contre la pollution en Allemagne montre bien qu il est possible d inciter les entreprises faire des investissements au profit de la collectivit En 1991 les entreprises allemandes ont d pens environ 25 milliards de F soit 6 de leurs investissements pour se mettre aux normes europ ennes en mati re de lutte contre la pollution Elles ont achet des quipements sp cifiques de d pollution ou modifi des proc d s pour adopter un mode de fabrication plus respectueux de l environnement La m me ann e les entreprises fran aises n avaient consacr que 3 de leurs investissements ce domaine La mentalit fran aise en la mati re a encore des progr s faire Les r les sociaux Les r gions avanc es ont besoin de p les de savoir extr mement puissants sur lesquels appuyer leur d veloppement Celles qui perdront les monopoles de certains savoirs seront d pass es Le pouvoir politique a pour fonction de favoriser la production et l change des connaissances Mais quel niveau administratif se trouve le mieux plac pour laborer et constituer ces p les de comp tences Peut tre que les cit s seront mieux plac es que les administrations centrales pour d tenir les savoir faire cl s du d veloppement de l emploi qui d pendra plus des politiques locales que des politiques nationales L Etat sera aussi oblig de repenser son r le en mati re de march de l emploi Il ne peut plus y intervenir directe
463. y l ing nieur il devenait de moins en moins possible d h riter de la tradition d un m tier de l assumer et de la transmettre presque inchang e de s installer durablement dans une identit professionnelle Non seulement les techniques se transformaient un rythme acc l r mais il devenait n cessaire d apprendre comparer r guler communiquer r organiser son activit Il fallait exercer en permanence toutes ses potentialit s intellectuelles De surcro t les nouvelles conditions de la vie conomique conf raient un avantage comp titif aux organisations dont chaque membre tait capable de prendre bon escient des initiatives de coordination plut t que de s en remettre une planification venue d en haut Or cette mobilisation constante des capacit s cognitives et sociales suppose n cessairement une forte implication subjective D sormais il ne suffit plus de s identifier passivement une cat gorie un m tier une communaut de travail il faut encore engager sa singularit son identit personnelle dans la vie professionnelle Et c est pr cis ment cette double mobilisation subjective tr s individuelle d un c t mais thique et coop rative de l autre que l univers bureaucratique et totalitaire tait incapable de susciter 8 Sans doute l interp n tration des loisirs de la culture et du travail dans une sorte d engagement subjectif et social global reste t il aujourd hui l apanage des chef

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