Renforcer les liens entre l`école et les familles
Contents
1. Fuir ou construire l cole populaire Paris M ridiens Klienscksieck 1986 Les liens entre les diff rents acteurs de l cole suffise surmonter les difficult s ou les impasses d un partenariat qui pouse des variations historiques et contextuelles qu une logique de trans position de suppos es bonnes pratiques conduirait n gliger Aussi la r flexion qui suit s int resse d gager des principes non des contenus ni des modalit s pouvant aider structurer et orienter l action Ces balises pour la r flexion au nombre provisoire de quatre sont plus parti culi rement destin es des contextes o le partenariat ne va pas de soi l explicitation la diversification l anticipation la m diation Un premier principe vise l explicitation Parce qu il conserve trop souvent un caract re opaque dont le d cryptage fait intervenir des comp tences in galement distribu es entre les familles le partenariat favorise la connivence culturelle entre les acteurs de l cole et les parents les plus inform s et les plus strat ges Ce faisant les familles les plus distance de l cole vivent comme un d savantage relatif leur difficult s appro prier et comprendre un dispositif dont elles sont peu ou prou exclues Or comme l crivent les auteurs des H ritiers dans la conclusion de leur c l bre ouvrage Chaque progr s dans le sens de la rationalit r elle s2. bilan avec les parents les commis 10 Pour une clarification des termes de famille parent et parent d l ve ainsi qu une analyse de leurs usages voir Glasman D Parents ou familles critique d un vocabulaire g n rique Revue fran aise de p dagogie n 100 1992b pp 19 33 et P rier P cole et familles populaires 2005 Indiquons simplement que le rapport l cole implique une conversion au sein des familles afin de transformer les enfants en l ves et faire que les parents se comportent en parents d l ves Les liens entre les diff rents acteurs de l cole sions et visites domicile viennent rappeler la dissym trie des rapports entre les familles et l cole et l impossibilit de se soustraire une norme de collaboration qui invite la compr hension mutuelle et l entente mais peut dans bien des cas tre ressentie comme une relation hi rar chique et potentiellement source de conflits Lorsqu ils se voient rappel s leurs obligations sur le mode radical de la convocation ou de la sanction il s tablit alors un rapport de force avec l cole une confron tation susceptible de g n rer des tactiques d vitement ou des r actions parfois virulentes de m contentement LE SENS DE LA DISTANCE L COLE Ainsi c der spontan ment l illusion d un partenariat n cessaire ment b n fique qui serait a priori contre
3. Paris Plon 2000 Montandon C amp Perrenoud P Entre parents et enseignants un dialogue impos sible Berne Peter Lang 1987 Payet J P L cole l preuve de la r paration sociale la relation profes sionnels public dans les tablissements scolaires de banlieue Revue fran aise de p dagogie n 109 1994 pp 7 17 Payet J P Coll ges de banlieue Paris A Colin 1997 P rier P Adolescences populaires et socialisation scolaire Les preuves rela tionnelles et identitaires du rapport p dagogique L Orientation scolaire et professionnelle 33 n 2 2004 pp 227 248 P rier P cole et familles populaires Sociologie d un diff rend Rennes PUR 2005 Les liens entre les diff rents acteurs de l cole Poullaouec T Les familles ouvri res face au devenir de leurs enfants conomie et statistique n 371 2004 pp 3 22 Schnapper D La Communaut des citoyens Paris Gallimard 1994 Terrail J P La Scolarisation de la France Paris La Dispute 1997 Thin D Quartiers populaires l cole et le quartier Lyon PUL 1998 van Zanten A L cole de la p riph rie Paris PUF 2001
4. risque de faire oublier tout ce que ce partenariat requiert comme dispositions et ressources afin que les parents aient conscience de sa n cessit suppos e et s inscrivent dans les formes et les modalit s de collaboration propos es Les r gles de l change les codes culturels les attentes de r les divergent et font obstacle l entente et la compr hension mutuelles En ce sens plus qu un simple malentendu Dubet 1994 qu une information et une communication am lior es permettraient de surmonter il y a un diff rend entre une partie des familles et l cole dont les cat gories de percep tion d interpr tation et d action divergent au point de ne jamais s accorder P rier 2005 Parce qu elles obligent davantage les parents et les acteurs de l cole les difficult s scolaires r v lent et amplifient ce qui existait d j l tat latent Les tensions sont plus vives car les attentes r ciproques et les cons quences sont plus importantes Se pose dans ce contexte la question du sens de l absence et des logiques des familles qui se tiennent distance de l cole Car le d faut de partenariat n quivaut en rien une absence de pr occupation ou de mobilisation scolaires mais il sugg re de distinguer l int r t parental des modalit s par lesquelles il se manifeste En se situant du point de vue des familles trois logiques sources de diff rends peuvent tre identifi es 11 R c
5. le sont que trop peu repr sente un vecteur strat gique d action pour les professionnels et un quasi mot d ordre institutionnel Or pr cis ment le partenariat est plus lacunaire l o les scolarit s des l ves empruntent des chemins chaotiques ou incertains et appara t inversement plus int gr dans les pratiques ordinaires des parents dont les enfants n gocient avec succ s du moins sans accroc majeur leur parcours au sein de l institution scolaire Constat paradoxal mais de nature conforter les interpr tations 1 D clin par exemple travers des objectifs tels que faciliter la communication avec les familles ouvrir l cole aux parents ou avec des actions comme la semaine des parents l cole Les liens entre les diff rents acteurs de l cole o se substitue l analyse des d faillances d apprentissage de l l ve une lecture critique des pratiques ducatives familiales et de leur relation ou plut t leur absence de relation l cole Trop en retrait du moins invi sibles les parents risquent alors d appara tre comme la cause principale que ce soit par impuissance victimes ou par d mission coupables des difficult s ou de l chec scolaire de l enfant Ce m canisme d imputation interroge sur les effets d un partenariat drap des meilleures intentions Car si le principe visant tablir des relations contribuant une meilleure entente e
6. me pour la scolarit Une telle lecture ne peut que conforter le point de vue de l institution scolaire visant rapprocher les familles de l cole renforcer leur participation et en d finitive les conformer davantage ses attentes Le partenariat fausses vidences et vraies connivences N CESSIT ET AMBIGU T S DU PARTENARIAT Appr hend e l aune du si cle coul la br ve histoire des rapports entre les familles et l cole met au jour une relation ancienne et une pr occupation r cente Le droit et l obligation de scolarit au fondement de l cole r publicaine instituent juridiquement le rapport entre les deux entit s mais sans autre forme d engagement ce premier mouvement historique se superpose un renversement qui fait passer d une configu ration continu e tout au long de la III R publique o la distance entre parents et enseignants ne faisait pas probl me la p riode contempo raine o le rapprochement est jug plus que jamais n cessaire Ainsi le partenariat et les formes du lien associ es r unions repr sentants lus participation des actions rel vent d une conception relativement r cente du type de rapports d velopper entre ces deux instances de socialisation Montandon amp Perrenoud 1987 Les textes officiels donnent toute la mesure de cette volution consacr e par la loi d orien tation de 19897 qui l ve les parents au rang de parten
7. mes connu et consentent parfois de lourds sacrifices pour leur offrir les chances qui souvent leur ont t refus es En m me temps qu elles d veloppent de nouvelles ambitions pour leur prog niture les familles sont plac es dans l obligation de composer avec les exigences d une scolarit qui s allonge et accro t l incertitude quant la justesse des choix d orientation et l issue des tudes En ce sens l extension de la scolarisation et la pr dominance du mode scolaire de reproduction modifient sensiblement le processus de socialisation des jeunes g n rations et des adolescents des classes popu laires en particulier P rier 2004 Les attentes plac es en l cole et dans une scolarisation dont les familles mesurent l enjeu sans toujours en conna tre les r gles du jeu s accompagnent d une conversion dans le registre des valeurs et des attitudes ducatives Autrement dit les familles les plus loign es de l cole sont soumises un processus d acculturation parfois co teux au regard de leur mode d tre et de faire de leur mani re de se reproduire dans leur identit et leur devenir Les familles qui poss dent le moins en termes de richesses conomiques ou de capital culturel scolairement rentable d veloppent un rapport l cole fait d esp rance et de d pendance m l es Une enqu te r cente montrait ainsi que les familles ouvri res ne se diff rencient gu re du reste de la
8. ager abstrait ou citoyen qui se voit accorder des droits et une repr sentation au sein d tablissements scolaires adoptant des principes de repr sentation d mocratique au service de l int r t g n ral enfin l usager averti puis strat ge c est dire capable de faire des choix inform s et rationnels au regard des int r ts scolaires de sa prog niture Voir Ballion R La D mocratie au lyc e Paris ESF 2002 9 Selon une d finition propos e par Paul Durning in ducation familiale Acteurs processus et enjeux Paris PUF 1995 p 198 Les liens entre les diff rents acteurs de l cole familles Au del des mots l enjeu porte sur le degr de comp tence et sur le statut de parents in galement partenaires dans les relations et actions o ils sont suppos s s engager D ailleurs la n cessit affirm e et r p t e du partenariat en cas de difficult s de comportement et ou d apprentissage de l l ve se conjugue fr quemment avec une moindre pr sence et participation reconnue des parents dans l cole Inversement les scolarit s des l ves pour lesquels il n y a le plus souvent rien dire les bons r sultats parlent d eux m mes re oivent le renfort de parents pr sents voire surpr sents usant de strat gies de colonisa tion visant contr ler de l int rieur de l cole la scolarit de leur prog niture van Zanten 2001 Plus g n ralement au niveau du pri
9. aires permanents et part enti re de la communaut ducative encourage leur droit 7 Adopt e en juillet 1989 la loi d orientation stipule entre autres que les parents sont membres de la communaut ducative Celle ci rassemble les l ves et tous ceux qui dans l tablissement scolaire ou en relation avec lui participent la formation des l ves article 11 Des l ves en difficult aux parents en difficult l information et les confirme dans leur statut d interlocuteurs privil gi s des enseignants La figure des usagers du service public d ducation prend place dans un contexte pr nant l ouverture de l cole et le contact direct avec ses agents La forme associative incitant faire avec les familles marque une rupture et une inversion historique entre le mod le ancien de l autonomie pratique et symbolique de l cole r publicaine vis vis des familles et le mod le nouveau privil giant le rapprochement et le dialogue continu Payet 1994 Dans les contextes o la lutte contre l exclusion et l chec scolaire repr sente un objectif prioritaire en particulier dans les quartiers difficiles et les zones d duca tion prioritaire la n cessit d un partenariat avec les familles s exprime avec une vigueur redoubl e Lorcerie 1998 La conviction semble d sor mais tablie que les difficult s pourront tre vit es ou mieux r solues les tensions apais es l
10. ant lorsqu un contact s effectue l initiative de l cole il n est pas rare que celui ci se produise un moment d j trop avanc dans un temps o il leur sera difficile d infl chir une appr ciation ou une d ci sion qu ils jugent arbitraire et vivent comme une sanction Dans ce contexte les parents s estiment volontiers abus s sinon trahis par l cole et la confiance initiale vire alors au soup on ou la d fiance Une seconde logique met l accent sur les critiques que les familles font l gard des enseignants avec en toile de fond une scolarit diffi cile et parfois d j compromise La critique se nourrit alors d un certain ressentiment et se d ploie principalement sous trois registres l litisme scolaire le manque d autorit la discrimination sociale ou ethnique L un des griefs porte en effet sur l litisme des enseignants ou l litisme de la culture scolaire port e par les enseignants Les savoirs enseign s sont jug s peu pertinents au regard des m tiers vis s De m me l ampleur des devoirs la maison est v cue comme une fa on de mettre les enfants en diffi cult puisqu ils ne pourront pas tre aid s sans parler des conditions mat rielles au domicile Les parents reprochent galement aux enseignants de manquer d autorit les enseignants faisant ce m me reproche aux parents Les parents disent que les professeurs ne se comportent pas comme des adul
11. b n ficiaires d une offre de partenariat op rant sur un mode qui leur est plus familier Henriot van Zanten 1996 Parce qu il requiert des familles des disposi tions et des ressources culturelles in galement partag es l acc s ce mode de relation s adresse implicitement des usagers avertis et aptes satis faire par le biais d une connivence culturelle et de codes partag s les crit res pour s afficher en bon parent et pr cis ment en parent Des l ves en difficult aux parents en difficult d l vez Citons pour s en tenir l essentiel des pr requis au partenariat la compr hension du mode d emploi des rencontres et des changes Quand dans l ann e Selon quelle fr quence Avec qui propos de quoi les conditions pratiques disponibilit horaire prise de rendez vous mobilit la ma trise d une langue le fran ais et de formes langa gi res fa ons de parler la connaissance suppos e de l cole de son fonctionnement et l identification de ses acteurs une capacit suivre les apprentissages voire aider dans les devoirs Autant de comp tences tenues pour acquises par l ensemble des familles mais qui en r alit s adressent un parent id al De m me une analyse du partenariat dans les quartiers populaires a montr qu il s agit d une part de transformer les enfants en l ves afin qu ils int grent les valeurs et les normes de
12. e prise la g n ralisation C est pourquoi une r flexion sur la mani re de faire voluer le partenariat ne peut viser des r ponses cl s en main dont la pertinence av r e pour une cole peut se r v ler de peu d efficacit pour une autre Certes des actions ont t men es ici ou l avec succ s et elles t moignent de l impact de certaines initiatives sur la re construction des relations entre les familles et l cole et plus largement sur le renforcement du lien en ducation Sur ce terrain qui reste largement d fricher la rencontre entre parents et acteurs de l cole sugg re d emprunter des d tours et de s ouvrir des formes traversi res volontiers collectives qu il importe alors de reconna tre la formation de parents devenant relais d autres familles l ouverture de classe de parents dans les tablisse ments ou bien encore la cr ation d un lieu de rencontre parents ensei gnants hors l cole en sont quelques exemples DES PRINCIPES POUR L ACTION Il serait vain cependant de vouloir dresser quelque inventaire de ces pratiques quand bien m me leur diffusion pourrait tre une contri bution pr cieuse la recherche de nouvelles formes d alliance entre l cole et les familles en particulier dans les contextes o cette alliance est jug e d ficitaire Au reste il n est pas certain que la multiplication des exemples 12 Voir aussi L ger A amp Tripier M
13. emment la menace de suppression des allocations familiales pour cause de compor tement d viant au regard des r gles et normes scolaires est venue rappeler le contr le ducatif que l tat entend exercer travers l cole sur les familles Des l ves en difficult aux parents en difficult La premi re logique consiste en un rapport qui volue de la confiance une attitude de d fiance En effet les parents se montrent pour la plupart dispos s reconna tre la comp tence des enseignants et leur accorder leur confiance Elle n est pas seulement l effet de leur m connaissance mais aussi l indice de leur croyance en une cole qui r aliserait sinon l galit des chances entre l ves du moins l galit de droit entre des individus que l institution prot ge Cette fonction d gali sation statutaire plus attendue des minorit s et des groupes socialement domin s Schnapper 1994 permet par ailleurs de comprendre la r ac tivit jug e parfois excessive de certaines familles d s lors que leur enfant fait l objet d un traitement ne respectant pas selon elles ce principe Suivant la logique de confiance les parents ont pour norme de ne pas intervenir attendent d tre inform s par l cole et d tre sollicit s par elle Ils ne jugent donc pas utile de rencontrer les enseignants et s inter disent m me de s immiscer dans un domaine qu ils s obligent respecter Cepend
14. ep Renforcer les liens entre l cole et les familles pour am liorer les r sultats L article pr sent ci apr s Des l ves en difficult aux parents en difficult le partenariat cole familles en question est extrait de l ouvrage Tisser des liens pour apprendre recueil collectif sous la direction de G rard Toupiol publi aux ditions RETZ en octobre 2007 Son auteur Pierre P RIER professeur de Sciences de l ducation l Universit de Rennes 2 a galement publi aux Presses Universitaires de Rennes en 2005 l ouvrage coles et familles populaires sociologie d un diff rend Des l ves en difficult aux parents en difficult le partenariat cole familles en question Pierre P rier D les repr sentations dominantes des acteurs de l cole un lien troit associe le destin scolaire de l enfant son milieu familial ou ce que la sociologie a longtemps condens sous la notion d origine sociale elle m me appr hend e sous la seule variable de la cat gorie socioprofes sionnelle l appui de ce constat et face l enjeu de la r ussite scolaire pour tous s est impos depuis les ann es 1980 le mod le du partenariat avec les familles et plus encore sa n cessit en cas de difficult scolaire de Penfant Renforcer les liens avec les parents et les impliquer davantage dans la scolarit de leurs enfants ceci supposant implicitement qu ils ne
15. erait un progr s dans le sens de l quit Bourdieu amp Passeron 1975 Dit autrement l explicitation est une condition de la d mocratisa tion Rendre le partenariat accessible et intelligible au plus grand nombre impliquerait de clarifier le mode d emploi les r gles mais aussi les usages afin de lever les inhibitions et les freins de parents maintenus dans une forme d ignorance ou de confiance pass e sous silence Il s agit gale ment de dire ce que l cole fait et attend des parents afin de pr ciser les fronti res de r les et de responsabilit s des uns et des autres et d viter le rejet mutuel de la faute les parents incriminant les enseignants et inversement Gayet 1999 La diversification des modalit s d finit un second principe pour le partenariat En effet la diversit sociologique des familles et des contextes sugg re de varier les dispositifs et modalit s de la rencontre Pour utile qu il soit le mod le de relations dominant dans l institution des rapports entre les familles et l cole documents d information r unions rencontres interindividuelles sur rendez vous repr sentants lus s adresse en r alit un type de parents au d triment des autres En modulant les formes et les supports du lien ne serait ce qu travers le lieu la temporalit et la prise de contact l cole peut ouvrir l espace de ses acc s pratiques et symboliques aux familles qui en son
16. es l cole les membres des familles populaires risquent ainsi de conforter le pr jug relatif leur manque d investissement ou leur r signation face des difficult s scolaires qui s accumulent En l absence de parents partenaires les acteurs de l cole sont plus enclins voir en ces familles un lieu et 4 Voir l enqu te CREDOC cole des parents le de France 1998 5 Voir Guillaume F R Travailler en ZEP Note d information DEP MEN n 98 16 1998 6 Rappelons comme en cho les propos du philosophe Alain pour qui la famille instruit mal et m me l ve mal in Propos sur l ducation Paris PUF 1967 p 17 Les liens entre les diff rents acteurs de l cole un milieu o les carences ducatives le disputent une alt rit culturelle per ue comme signe de pauvret ou d exotisme surtout lorsqu il s agit de familles immigr es ou trang res Ces diff rentes mani res d appr hender la pr tendue d mission des parents se renforcent mutuellement Surtout elles montrent le glissement d une repr sentation en termes de conditions sociales d existence diffi ciles une analyse de causalit o les parents sont per us comme d sin vestis d faillants non partenaires et au final la source des difficult s ou de l chec scolaire de l l ve Inversement plus les parents sont pr sents disponibles et impliqu s moins la famille appara t comme un probl
17. es scolarit s am lior es si les acteurs de l institu tion scolaire et en premier lieu les enseignants ont la possibilit de s appuyer sur la famille en obtenant sa participation et son implication L enjeu de la r ussite scolaire du moins l vitement de l chec d une part et l interp n tration croissante entre les probl mes sociaux et scolaires notamment dans les quartiers dits sensibles d autre part ont engendr la n cessit du partenariat Pr cisons au pr alable le sens donn ce vocable et ce qui le distingue de quelques termes souvent utilis s comme synonymes Le partenariat peut tre con u comme la d finition conjointe par les partenaires des objectifs et des moyens mettre en uvre pour les atteindre La coop ration elle suppose une recherche d entente sur la mise en uvre des moyens alors que la concertation s entend comme un change d id es avant la collaboration qui consiste en la r alisation d une t che Suivant ces distinctions le partenariat pourrait repr senter la forme la plus exigeante et en r alit rarement satisfaite du lien entre l cole et les 8 Robert Ballion a esquiss une typologie des diff rents tats de la relation entre l usager et l cole en distinguant selon un ordre d apparition historique l usager contraint et admi nistr situ dans un rapport de soumission l institution dont il d pend l us
18. faiblis qu ils sont dans leur r le et diminu s dans leur pouvoir d orientation du destin de leurs enfants Dans ce cas l interd pendance entre les familles et l cole rev t bien plut t le sens d une d pendance qui ne laisse d autre alternative que l cole Le poids du capital scolaire dans le destin des individus et travers eux de la lign e conf re un pouvoir accru l cole ses classements et ses jugements On en mesure toute la port e l aune des cons quences de scolarisations inachev es ou de difficult s scolaires qui p sent durablement sur les condi tions d acc s emploi mais aussi sur l estime de soi L indexation de la valeur individuelle sur la valeur scolaire fa onne l identit de Penfant ou de l adolescent et le regard port sur lui par les proches et par les pairs Les preuves scolaires engendrent une mise l preuve de la culture populaire et des identit s familiales prouv es par leur distance au monde scolaire et les effets de disqualification symbolique induits L IMPUTATION LA FAMILLE DE LA DIFFICULT SCOLAIRE Dans ce contexte la famille repr sente d sormais un enjeu dans les questions de scolarit et au del le prisme au travers duquel sont per ues les difficult s scolaires rencontr es par les l ves Car en d pit des critiques et inflexions qu il a subies le paradigme de la reproduc tion n en reste pas moins la th orie implicite que
19. ion du groupe familial et s ajouter ainsi aux vicissitudes du quotidien Ce que les enseignants disent des l ves de leurs performances ou de leur comportement atteint souter rainement l identit des personnes et les qualit s ducatives des parents Un fil rouge relie ainsi les difficult s de l enfant en classe sa famille qui s efforce de d fendre ses pr rogatives en mati re d ducation et de pr server sa dignit Alors que l institution scolaire cherche des alli s ou des recours les parents disqualifi s peuvent au contraire faire bloc d fensivement avec leur enfant le prot ger pour se prot ger eux Le retrait est une tactique d fensive qui permet de r sister et de garder la face de maintenir une identit de parent essentielle dans la d fi nition de identit sociale celle des m res de milieux populaires en parti culier Les difficult s scolaires sont une mise preuve de la famille de sa coh sion et de la solidit de ses liens Le d ni de r alit scolaire ces familles qui refusent de voir les r alit s en face ou l esquive du partenariat n ont alors d autre fonction que de pr server l int gration familiale et l entente entre ses membres Repenser le lien entre les parents et l cole UNE APPROCHE CONTEXTUELLE La question des relations entre parents et enseignants ne peut tre envisag e ind pendamment des contextes o elle s ins re La territoriali sa
20. ire des l ves il ne rev t pour autant sous la forme actuelle du partenariat aucun caract re d vidence Car l cole exige sans le dire un travail d acculturation et de mise en conformit des parents in galement dot s et dispos s pour s inscrire dans le mod le du dialogue de la participation et de la compl mentarit de r les valoris par les enseignants Ainsi ouvrir l cole aux parents et avec les meilleures intentions ne suffit pas pour que tous vien nent et peut avoir pr cis ment pour effet de faciliter la participation et parfois l intrusion des parents les plus proches de l institution Meirieu 1999 En ce sens plut t que de d plorer l absence de certaines familles et ses suppos es cons quences sur la scolarit des enfants l analyse nous invite reconsid rer le mod le du partenariat et sans en abandonner le principe inventer et construire des formes du lien plus proches des int r ts des familles qui en b n ficient le moins Des l ves en difficult aux parents en difficult Bibliographie Alain Propos sur l ducation Paris PUF 1967 Ballion R La D mocratie au lyc e Paris ESF 2002 Beaud S amp Pialoux M Retour sur la condition ouvri re Paris Fayard 1999 Bourdieu P amp Passeron J C Les H ritiers Paris ditions de minuit 1975 Bouveau P Cousin O amp Favre J L cole face aux parents Paris ESF 1999 Chauveau G amp Rogovas Chauvea
21. l cole et d autre part de consacrer les parents dans leur responsabilit ducative Glasman 1992 Les familles ont alors pour fonction de pr parer l enfant l cole et de prolonger avec d autres moyens et sous d autres formes ce qui est appris en classe et exig apr s la classe On per oit ce niveau que le partena riat peut s apparenter pour les groupes les plus distance de l cole et de sa culture un processus de mise en conformit voire de contr le indirect de ce qu ils font et de ce qu ils sont Les familles les plus d mu nies et les plus domin es en redoutent d autant plus les effets qu elles font face une injonction paradoxale leur prescrivant de s inscrire dans un syst me de relations dont elles ne poss dent ni le code ni les moyens pour y participer Or leur non pr sence ou leur silence risque de les consti tuer en non partenaires et de conforter les interpr tations en termes de d sint r t de manque de bonne volont ou de d mission ducative Ce faisant le partenariat s cr te indissociablement la figure de parents trop absents des d viants Imperceptiblement la probl matique de l l ve en difficult plus fr quente dans les familles voqu es devient celle de parents mis en difficult car confront s la scolarit chaotique de leur enfant mais galement leur rapport l cole plus d li et jug trop en retrait Les rencontres
22. la plupart des acteurs de l institution scolaire continuent de mobiliser pour rendre compte des difficult s d apprentissage et des in galit s de r ussite des l ves On y retrouve en filigrane ce qui donne corps la notion de handicap socio culturel qui identifiant les suppos s d ficits et manques linguistiques ou culturels de la famille explique et anticipe les difficult s av r es ou venir de l l ve l cole Le processus d externalisation des causes et 3 Sur le mod le du jeu l interd pendance fonctionnelle d signe une configuration de relations et un quilibre des tensions que l action des individus contribue modifier Cf Norbert lias La Soci t des individus Paris Pocket 1997 Des l ves en difficult aux parents en difficult pr cis ment d imputation au milieu familial des difficult s ou de l chec scolaire des l ves s nonce de mani re r currente dans les termes plus ou moins explicites de la d mission ducative des parents Ainsi selon une enqu te r alis e pour L cole des parents aupr s de profes sionnels de l ducation enseignants travailleurs sociaux animateurs spor tifs ou culturels confondus 58 des sond s jugent les parents fr quemment d missionnaires Dans les coles en ZEP les enseignants attribuent tr s majoritairement 75 la responsabilit des difficult s scolaires aux familles un quart d entre eux l exprimant pr ci
23. maire comme dans le secondaire la participation des parents aux r unions leur implication dans la vie des tablissements et la facilit avec laquelle ils s autorisent intervenir sont li es leur appartenance sociale et leur niveau de scolarisation Montandon 1994 Masson 1996 Terrail 1997 UN PARTENARIAT IN GAL Ce paradoxe d une plus grande difficult de partenariat avec les parents d l ves en difficult interroge sur les conditions implicites du partenariat Comment devient on partenaire sur les fonctions effecti vement remplies par ce mode de r gulation et d ajustement des relations entre les familles et l cole quoi sert il et en d finitive sur les b n ficiaires r els de l ouverture de l cole en direction des parents qui cela profite t il Certes des travaux ont montr que l implication des parents de mino rit s ethniques ou des groupes les plus domin s et d munis y compris sous la forme d une simple pr sence dans l enceinte de l cole et de quelques contacts avec les enseignants tait de nature changer les perceptions r ciproques relier symboliquement les mondes scolaire et domestique donner du sens aux apprentissages Clark 1983 Chauveau amp Rogovas Chauveau 1992 Il n en demeure pas moins que les parents des classes moyennes seraient du fait d une plus grande proximit sociale avec les agents de l institution scolaire les premiers
24. on mutuelle des parents et agents de l cole et la d finition commune des modalit s de la relation L objet n est autre que de cr er les conditions les plus favorables la scolarisation et de pr venir les carts que les sanctions et convocations en cours d ann e ne suffiront plus r parer Enfin un dernier principe prend appui sur les m diations et les interm diations Le rapport des familles populaires l cole et a fortiori lorsque leurs enfants rencontrent des difficult s scolaires prend souvent la forme d une confrontation in gale Domin s symboliquement les parents le sont galement par le pouvoir des enseignants qu ils peuvent redouter et vouloir viter La dissimulation est la tactique adopt e par les personnes souffrant de discr dit Goffman 1986 et l intervention d un tiers peut donc tre une mani re de d nouer une relation dans l impasse et d laborer collectivement des r ponses aux probl mes rencon tr s Bien que rattach s statutairement l institution scolaire des profes sionnels tels que le ma tre E peuvent par leur connaissance des difficult s et modalit s d aide en mati re d apprentissages d une part et leur posi tion l interface de l cole de la classe et des familles d autre part jouer un r le pivot dans ce processus Au del de la r solution ou de l vitement de conflits la m diation et l interm diation repr sentent un Les liens ent
25. population quant aux types de m tiers vis s pour leurs enfants Poullaouec 2004 Enseignant m decin v t rinaire ing nieur ou encore avocat sont parmi les plus cit s ce qui signifie que ces familles ont progres sivement rattrap les mod les qui pr valaient dans les classes domi nantes Objet d investissements importants l cole entretient des ambitions parfois d mesur es au regard des scolarit s r elles et des conditions n ces saires de dur e de parcours de mobilisation pour acc der aux m tiers vis s Elles s apparentent parfois des formes d irr alisme scolaire et annon cent sur fond de m connaissance du syst me ducatif le d senchantement cons cutif aux esp rances de promotion et de mobilit d ues Les liens entre les diff rents acteurs de l cole Ainsi emprise de la socialisation scolaire et la nouvelle division du travail ducatif entre les parents et l cole ont instaur une forme d inter d pendance fonctionnelles requ rant l engagement mutuel des acteurs dans la relation et l action tourn es vers l objectif de r ussite pour tous Aussi lorsqu ils ont le sentiment de pouvoir peu d tre d pass s par les nouvelles modalit s et contenus de la scolarit les parents peuvent vouloir s en remettre l cole au risque que cette d l gation ne soit inter pr t e comme une d mission et qu elle ne signe une forme de d pos session ducative af
26. re les diff rents acteurs de l cole puissant levier pour aider les familles construire et agir collective ment face l cole utiliser les ressources locales on pense par exemple l accompagnement scolaire dont on postulera les effets b n fiques pour leurs enfants Ce faisant l enjeu consiste se pr munir d un double cueil toujours difficile combattre D une part celui de la substitution lorsque les familles perdent ou jamais n acqui rent leur autonomie face l cole D autre part celui de la stigmatisation lorsque ne sont aid es que les familles immigr es et populaires notamment dont les non pratiques apparaissent les moins conformes au mod le officieusement prescrit Bouveau Cousin amp Favre 1999 Conclusion Aborder les difficult s d apprentissage de Penfant son comporte ment de passivit ou d indiscipline en classe c est toujours s engager au del des aspects purement scolaires et d placer subrepticement le regard vers l ducation fournie par les parents Qu ils soient jug s distance ou convoqu s pour aborder les probl mes rencontr s par l enfant les parents s exposent alors appara tre incomp tents d pass s ou d mission naires Si le renforcement du lien entre l cole et les familles peut pr ven tivement viter la m sentente et lever les diff rends postulant par ailleurs ses retomb es b n fiques sur l investissement scola
27. s ment en terme de d mission ducative 5 Par del la grande vari t de ses expressions le th me de la d mission se d cline sch matiquement autour de deux familles d arguments La premi re porte sur les pratiques ducatives et la mani re trop peu contr l e avec laquelle les parents encadrent le temps de l enfant ses activit s ses fr quentations En le laissant s adonner librement et exces sivement certaines d entre elles t l vision et jeux vid o notamment les familles s cr tent les conditions nuisibles au travail scolaire la maison l attention et la motivation exig es en classe ou l int r t pour les savoirs enseign s Sous cet angle les enseignants inclinent penser que les parents se d faussent de leurs responsabilit s au profit d une affec tion parfois immod r e pour leurs enfantsf Selon une seconde famille d arguments la d mission d signe le d sin t r t scolaire de parents critiqu s pour ne pas suivre la scolarit de leur enfant ou ne pas s en pr occuper davantage Dans cette perspective l absence de rencontre avec les enseignants ou la non participation la vie de l cole est interpr t e comme un signe de d sinvestissement ou d indiff rence l gard de l enjeu scolaire et de la r ussite de l enfant Objectivement moins pr sents dans les diff rentes instances d changes avec les enseignants et de repr sentation des parents d l v
28. t gr la n cessit pour leurs enfants de poursuivre des tudes d acqu rir des dipl mes et une qualification qui les pr serveront du moins l esp rent elles du d classement et de la rel gation sociale ou mieux les aideront penser un avenir meilleur pour 2 Toutes ont au moins un enfant scolaris au coll ge Tr s souvent elles en ont gale ment un au niveau l mentaire Pour une partie d entre elles il s agit d coles et d tablis sements en zones d ducation prioritaire ZEP Pour le d tail des enqu tes voir Pierre P rier cole et familles populaires Sociologie d un diff rend Rennes PUR 2005 Des l ves en difficult aux parents en difficult leur descendance L cole est donc progressivement apparue comme le lieu de report de toutes les aspirations d ues des familles ouvri res Beaud amp Pialoux 1999 La prolongation des tudes prend parfois l appa rence d une fuite en avant sugg r e de fa on r currente dans les propos de parents appelant leur enfant aller le plus loin possible du moins aussi loin qu il le pourra L espoir de s en sortir porte en lui une ambition de promotion sociale mais aussi d vitement de la pr ca rit et des potentialit s de la carri re n gative qui toujours menace les plus vuln rables Les parents des couches populaires se donnent alors pour devoir d viter leurs enfants ce qu ils ont eux m
29. t les plus loign es Pour ne prendre qu un exemple on peut faire r f rence ce Des l ves en difficult aux parents en difficult qui a longtemps pr valu dans les relations entre le ma tre d cole et les familles qui se c toyaient de mani re informelle dans les espaces de sociabilit ordinaire ou au travers des activit s de leur commune de r si dence bien des gards mais sans nostalgie ce mode d change spon tan d gag de la contrainte programmatique des rendez vous et des effets de domination induits par une rencontre dans l cole a sembl mieux accord aux conditions sociales d existence des familles populaires et leur rapport d int r t et de m fiance m l s aux institutions sociales et ducatives Thin 1998 Un troisi me principe repose sur une anticipation de la rencontre entre les familles et l cole l initiative de cette derni re Les exemples ne manquent pas en effet de situations dont les acteurs engag s d plo rent qu elles auraient pu tre sinon vit es du moins att nu es dans leurs cons quences par une meilleure relation avec les parents Ceci implique en particulier qu une premi re rencontre ait eu lieu plus en amont dans l ann e surtout dans les quartiers sensibles o l change avec les parents a un caract re plus al atoire Une prise de contact d s la rentr e scolaire et syst matique serait de nature permettre une iden tificati
30. t une meilleure confiance mutuelles n est pas en cause les moda lit s de fonctionnement ne laissent pas de questionner sur les in galit s face au partenariat ou sur celles qui sont engendr es par celui ci S appuyant sur une cinquantaine d entretiens r alis s aupr s de familles populaires principalement les m res de m nages ouvriers ou employ s dont un cinqui me environ immigr es ou d origine trang re on s int ressera dans ce texte pr ciser les pr suppos s et les implicites que recouvre le partenariat notamment pour les parents les moins familiers de l institution scolaire Partant d une rupture avec les vidences trom peuses attach es spontan ment cette notion il est possible d interroger ses effets et de mettre au jour les logiques des familles les moins accul tur es ce mode de relation Au del on sera conduit repenser sur la base de quelques principes les formes du lien entre les parents et l cole l ves et ou parents en difficult LA MONT E DE LA D PENDANCE L COLE Lieu d une instruction dont la dur e ne cesse de s allonger l cole joue galement un r le croissant sur le destin des individus et la repro duction du statut familial D sormais les aspirations sociales passent pour le plus grand nombre par le biais de l cole et des titres scolaires que celle ci d livre ou refuse Les familles y compris dans les classes popu laires ont progressivement in
31. tes face aux l ves et ils ne comprennent pas toujours la proximit dans les relations entre enseignants et l ves les modes de communica tion et d change faits de proximit et de complicit tutoiement changes t l phoniques individualisation des r gles Enfin ils redoutent qu un traitement aux accents discriminatoires sur une base sociale et Les liens entre les diff rents acteurs de l cole surtout ethnique ne compromette les chances scolaires de leur enfant et ne l expose des sanctions injustifi es L enseignant peut tre soup onn d attitudes racistes et ce d autant plus que certains l ves se montrent fort habiles en pr sentant de fa on strat gique les informations donn es leurs parents Dans un entretien une m re dit ainsi vouloir rencontrer un professeur qualifi par son fils de raciste pour l avoir injuste ment puni ce dernier s empressant de dissuader les vell it s de protes tation de sa m re Surtout n y va pas ce sera pire Selon une troisi me logique les familles d ploient des tactiques d fensives pour se prot ger Elles semblent tenir l cole distance tentent de se dissimuler ou de se soustraire au regard et au jugement qui indirectement les culpabilisent et les humilient parfois Car ce qui leur est renvoy par l cole travers la scolarit de leur enfant peut repr senter une menace pour l identit et la coh s
32. tion des politiques ducatives conjugu e aux strat gies de choix d tablis sement qui sont aussi des strat gies r sidentielles d une partie des Des l ves en difficult aux parents en difficult familles a accentu l interp n tration entre l cole et le quartier entre la dynamique urbaine et la dynamique scolaire Les effets de contextes la fois de scolarisation et de socialisation des jeunes g n rations sont d sor mais plus marqu s d autant que la r partition diff rentielle des l ves et des familles alimente des processus de s gr gation tant socio ethniques que scolaires van Zanten 2001 Maurin 2004 Felouzis Liot amp Perroton 2005 Les disparit s ainsi engendr es sugg rent que le diagnostic sur les besoins sera plus pr cis et les r ponses plus adapt es si l on travaille un chelon local et dans des relations de proximit Cette approche territo rialis e dont la cr ation des ZEP a constitu un premier signe exemplaire a fait merger la n cessit de penser de fa on diff renci e et contextua lis e l action de l cole en direction de ses partenaires au premier rang desquels les parents En ce sens l analyse des situations locales repr sente un pr alable l action non pas en direction des familles tenues l cart de l cole mais bien avec elles dans un syst me de relations que l on sait n anmoins de port e locale temporaire et offrant peu d
33. u E Relation cole familles populaires et r ussite au CP Revue fran aise de p dagogie n 100 1992 pp 5 18 Clark R M Family Life and School Achievement Chicago the University of Chicago Press 1983 Dubet F cole famille Le malentendu Paris Textuel 1997 Durning P ducation familiale Acteurs processus enjeux Paris PUF 1995 lias N La Soci t des individus Paris Pocket 1997 Felouzis G Liot F amp Perroton J L Apartheid scolaire Paris Le Seuil 2005 Gayet D C est la faute aux parents Paris Syros 1999 Glasman D L cole hors l cole Paris ESF 1992 Glasman D Parents ou familles critique d un vocabulaire g n rique Revue fran aise de p dagogie n 100 1992 pp 19 33 Goffman E Stigmate Paris ditions de minuit 1986 Guillaume F R Travailler en ZEP Note d information DEP MEN n 98 16 1998 Henriot Van Zanten A L cole et l espace local Les enjeux des zones d ducation prioritaires Lyon PUL 1990 L ger A amp Tripier M Fuir ou construire l cole populaire Paris M ridiens Klienscksieck 1986 Lorcerie F La coop ration des parents et des ma tres Une approche non psychologique Ville cole Int gration n 114 1998 pp 20 34 Masson P Les Coulisses d un lyc e ordinaire Paris PUF 1999 Maurin E Le Ghetto fran ais Paris Le Seuil 2004 Meirieu P L cole et les parents
Download Pdf Manuals
Related Search