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Les hommes : s`ouvrir à leurs réalités et répondre à leurs besoins

1. 62 De telles opinions chez des dispensateurs de services contribuent entretenir et diffuser une image n gative des hommes tout en faisant obstacle une v ritable r ponse leurs besoins Les m dias ont malheureusement eux aussi particip propager une image masculine n gative On a ainsi pu observer que certains messages publicitaires et certaines s ries t l vis es mettaient en sc ne des personnages d hommes apparaissant sous plusieurs aspects comme peu int ressants sinon carr ment ridicules Cette fa on particuli rement n gative de pr senter l identit masculine a t d nonc e par plusieurs groupes d hommes et les chercheurs Nathanson et Young lui ont accol le nom de misandrie 63 Jocelyn Lindsay Particularit s des interventions adapt es aux besoins sp cifiques des hommes dans les Actes du colloque Entre les hommes et les services un pont b tir op cit p 15 63 P Nathanson et K Young Spreading misandry The teaching of contempt for in popular culture Montreal McGill Queen s University Press 2001 p __ 22 semble qu un changement 0 900006 cet gard ait t amorc Toutefois l av nement de changements sociaux est une op ration de longue haleine Cela exige temps et nergie d abord pour sensibiliser les personnes puis pour changer les mentalit s et enfin int grer les nouvelles fa ons de voir aux comportements et aux attitudes Concernant les hommes eu
2. et de 16 4 1 chez les hommes 3 Au cours des vingt derni res ann es le taux de suicide chez les hommes qu b cois a connu une augmentation consid rable sans que la situation ne se redresse au cours des derni res ann es 2 Tel que rapport par Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 s agit de l Enqu te sociale et de sant du Qu bec 23 Thomas Antil Bergeron et Richard Cloutier soumis pour publication 61165 dans Gilles Tremblay et al op cit p 22 Depuis 1995 le Qu bec est la seule province canadienne voir son taux global de suicide continuer de cro tre et on note aussi que plus de la moiti des jeunes hommes ayant commis un suicide auraient vu leur omnipraticien au cours de leur derni re ann e de vie 24 De nombreux hommes souffrent aussi de troubles de la personnalit Les affections de ce type les plus fr quemment diagnostiqu es chez ceux ci sont les personnalit s obsessives compulsives narcissiques et antisociales De tels d sordres peuvent tre reli s au mode de socialisation qui pousse les hommes vers la comp tition l autosuffisance et l isolement Des diff rences de sympt mes ont t not es quant au genre Celles ci seraient partiellement attribuables aux significations repr sentations et normes diff rentes chez les hommes et chez les femmes Ainsi certains auteurs proposent de prendre en compte certains sympt mes plus typi
3. la suite d une demande du Comit un inventaire des ressources et des services disponibles en mati re de pr vention et d aide aux hommes a t r alis en 2003 par le chercheur Germain Dulac Selon cet inventaire sur les deux mille huit cents 2 800 ressources pr sentes au Qu bec 76 au total s adressent exclusivement une client le masculine ont une approche sp cifique de genre et ne sont pas assimilables aux ressources courantes du r seau des services sociaux Les r gions de Montr al et de Qu bec rassemblent pr s de la moiti de ces ressources Ce sont les programmes qui s adressent aux conjoints ayant des comportements violents qui constituent le plus gros contingent L mergence et le d veloppement des services pour les hommes a commenc au d but de la d cennie 1980 la fin de celle ci trente huit pour cent 38 des ressources actuelles taient d j en place Les mandats les plus souvent r alis s concernent l aide et l intervention 41 et la promotion et la pr vention 30 Plus de la moiti des ressources pour hommes recens es ont moins de cinq employ s et cinquante pour cent 50 de cette main d uvre travaille temps partiel Certains types de ressources comme celles qui travaillent aupr s des p res s par s ou divorc s ne comptent aucun employ temps plein Les ressources pour les conjoints ayant des comportements violents disposent d un peu plus d employ s temps plein mais co
4. de rejoindre les hommes aux comportements violents vient aussi du fait que ceux ci ne sont pas eux m mes porteurs de la demande d aide elle serait aussi due au fait que ce sont parfois les femmes qui demandent de l aide pour leur conjoint ou alors le syst me judiciaire qui oblige certains hommes subir un traitement 71 cet gard il nous faut souligner le fait que les hommes aux comportements violents sont eux aussi influenc s par le code plus traditionnel de comportement qui ne valorise pas la demande d aide chez les hommes Les opinions mises par les sp cialistes et les intervenants consult s ont permis de constater que l intervention aupr s des hommes ayant des comportements violents et le 7 Daniel Turcotte Germain Dulac Jocelyn Lindsay Gilles Rondeau et Pierre Turcotte Aftentes et appr hensions des hommes face l aide psychosociale dans les Actes du colloque Entre les hommes et pp PSY q les services un pont b tir p 47 26 r seau qui la soutient repr sentent des acquis essentiels sur lesquels il faut tabler et tenter de reproduire 2 2 3 Des exp riences prometteuses Le Comit a rencontr des repr sentants d organismes des experts et des professionnels pr occup s par la question masculine 2 Lors de ces rencontres certaines exp riences prometteuses ont t d crites Le Comit a fait sienne plusieurs de celles ci En outre des membres du Comit d j sensibilis s cer
5. velyne LE BOURDAIS C line MARCIL GRATTON Nicole Le r le des tribunaux dans la prise en charge des enfants apr s le divorce ou la s paration des parents Minist re de l Emploi de la Solidarit sociale et de la Famille 2003 LACOURSI RE J acques Une histoire du Qu bec Septentrion Sillery 2002 LAMB Michael E The Role of the Father in Child Development Third Edition John Wiley and Sons Inc 1997 LAPORTE Gilles et LEFEBVRE Luc Fondements historiques du Qu bec Cheneli re Mc Graw Hill Montr al 1995 LORBER J Gender and the social construction of illness Thousand Oaks CA US SAGE Publications Inc 1997 40 MINIST RE DU CONSEIL EX CUTIF Secr tariat l avenir du Qu bec Quelques fragments d histoire pour mieux comprendre le Qu bec Qu bec 1995 NATHANSON P et YOUNG K Spreading misandry The teaching of contempt for men in popular culture Montreal McGill Queen s University Press 2001 NORBERT Yves et al Les conditions de vie au Qu bec un portrait statistique Bureau de la Statistique du Qu bec Qu bec 1996 OYSTEIN Gullv g Holter et NORDIC COUNCIL OF MINISTERS Can men do it Temanord Equality Copenhage 2003 PICH Victor et Le BOURDAIS C line La d mographie qu b coise enjeux du XXIe si cle Les Presses de l Universit de Montr al 2003 POLLACK William Real Boys Rescuying our sons from the Myths of Boyhood New York Random House 1998 ROBERT V ronique et
6. 1 6 8 Les crimes de violence conjugale et familiale et les agressions sexuelles Les statistiques polici res de l an 2000 indiquent que 15 844 personnes dont 13 479 femmes et 2365 hommes ont d clar la police avoir t victimes de violence conjugale 7 Au cours de cette m me ann e sur vingt et une victimes d c d es dans un contexte de violence conjugale les deux tiers taient des femmes et le tiers des hommes La s paration repr sente le facteur qui pr dispose le plus l homicide conjugal On rel ve qu environ un gar on sur six est susceptible de subir une agression sexuelle et qu environ 30 des abus s risquent plus tard de devenir eux m mes abuseurs8 Des tabous importants sont associ s aux abus sexuels sur des personnes de sexe masculin cause du processus de socialisation et du fait que les personnes abus es craignent souvent d tre per ues comme des abuseurs Dans 85 des cas les personnes qui agressent sont connues de l enfant et se trouvent dans son cercle imm diat famille et proches est tr s difficile pour un enfant d admettre que c est la personne responsable de le prot ger qui l a agress 17 Les r alit s judiciaires et les aspects l gaux li s la paternit Gilles Tremblay op cit consulter l annexe 2 p 56 36 Tel que rapport par Gilles Tremblay op cit consulter l annexe 2 37 Le lecteur est invit consulter ce sujet les Statistiques sur la criminalit
7. Le p re est prouv de diverses mani res la rupture et la relation parent enfant est grandement fragilis e 57 55 ric Gascon Conservatisme et divorce des hommes Une r flexion pour la pratique sociale dans Gilles Rondeau et St phane Hernandez Hommes intervention et changement Actes du colloque du 17 mai 2001 tenu Sherbrooke dans le cadre du 69 congr s de l ACFAS p __ 56 L auteur du texte rapport cite notamment ce sujet Sanford Braver Divorced Dads Shattering the Myths New York Jeremy P Tarcher Putnam 1998 et Chantal Perreault La vuln rabilit des hommes face au stress in Compte rendu du colloque Intervention aupr s de hommes tenu les 19 et 20 juin 1986 Montr al Bulletin de la F d ration des CLSC du Qu bec septembre 1986 105 108 gt D apr s un texte de r flexion produit par M Sylvain Camus en octobre 2003 l intention des membres du Comit 19 1 7 6 Les enfants touch s par les ruptures d union Le minist re de la J ustice du Canada a publi en 2002 un important rapport sur les effets des ruptures d union sur les 6013058 On y a examin l importance des liens entre le p re et l enfant fut consid r e l hypoth se selon laquelle l absence du parent non gardien habituellement le p re serait responsable des probl mes d adaptation de certains enfants touch s par le divorce De mani re g n rale la preuve en faveur de cette hypoth se manque d
8. cente de la soci t qu b coise et d crit les effets de la socialisation chez les hommes et chez les dispensateurs de services pr sente ensuite les principaux l ments de la sant physique et mentale des hommes ainsi que les d fis que posent leur scolarisation et leur vie professionnelle Les styles de vie et les habitudes des hommes de m me que la pr carit dans laquelle se retrouvent certains p res la suite de leur rupture d union sont ensuite voqu s La deuxi me partie du rapport s attarde sur les imp ratifs auxquels doit correspondre la r ponse attendue aux besoins des hommes Elle d taille aussi les pistes de solutions partir des suggestions et des avis qui ont t recueillis et de l examen des pratiques les plus prometteuses Le rapport se termine sur seize recommandations La premi re interpelle directement le gouvernement alors que les huit suivantes s adressent au minist re de la Sant et des Services Article de Mme Silvia Galipeau La Presse 8 juin 2001 Le lecteur est invit consulter notamment ce sujet le rapport du coroner Anne Marie David et celui du coroner Jacques B rub 3 La composition du Comit appara t sur la page de garde du rapport sociaux et les sept derni res visent la solution de probl mes qui concernent aussi d autres acteurs gouvernementaux 1 S ouvrir aux r alit s des hommes S ouvrir aux r alit s des hommes implique d examiner l volution r cente de n
9. il croit la pertinence de s attaquer aux pr jug s n gatifs l gard des hommes notamment ceux qui leur attribuent le monopole de la violence Le Comit formule seize recommandations pour rencontrer ces objectifs La premi re interpelle directement le gouvernement tandis que les huit suivantes s adressent au minist re de la Sant et des Services sociaux et les sept derni res d autres acteurs gouvernementaux Les recommandations concernent les soins et les services la promotion des habitudes de vie le d veloppement des services communautaires la paternit la formation professionnelle l identit masculine et la poursuite de la r flexion amorc e Table des mati res Introduction 1 S ouvrir aux r alit s des hommes 1 1 L volution r cente de la soci t qu b coise 1 1 1 Avant les ann es 80 1 1 2 L mergence des groupes d hommes 1 2 La socialisation des hommes 1 3 Les attitudes des hommes face aux services 1 4 La sant physique et mentale des hommes 1 4 1 Leur sant physique 1 4 2 Leur sant mentale 1 5 Les d fis de leur scolarisation et de leur vie professionnelle 1 6 Leurs styles de vie et leurs habitudes 1 6 1 L alimentation et l activit physique 1 6 2 L attitude face au poids corporel 1 6 3 Le tabagisme 1 6 4 La sexualit 1 6 5 L alcool et les drogues 1 6 6 Le jeu pathologique 1 6 7 Les accidents et la criminalit g n rale 1 6 8 Les crimes de violence conjugale et familiale 1 7
10. p t l gal Biblioth que nationale du Qu bec 2004 Biblioth que nationale du Canada 2004 Gouvernement du Qu bec Toute reproduction totale ou partielle de ce document est autoris e condition que la source soit mentionn e 04 911 01 W Monsieur Philippe Couillard Ministre de la Sant et des Services sociaux 1075 chemin Sainte Foy Qu bec Qu bec 615 1 Monsieur le Ministre Nous avons le plaisir de vous remettre le rapport du Comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes Le document que vous avez entre les mains 9 fait l objet de beaucoup de discussions quant son ton et sa port e Le sujet qui nous occupe est complexe et d licat et d s nos premi res r unions il est apparu clairement que le mandat qui nous avait t confi repr sentait un d fi de taille d fi de d monstration autant que d affirmation Traiter de la r alit des hommes n est pas nouveau en soi mais il s agit d une premi re gouvernementale que de le faire et nous voulions nous assurer que vous pourriez recevoir nos propos et les utiliser le plus largement possible Pour cela nous avons consid r que notre argumentation devait s loigner de toute forme de militance pour rejoindre les seuls besoins dont la satisfaction permettrait d atteindre un mieux tre r ellement collectif Nous d sirions galement r aliser notre mandat en tenant compte des engagements gouvernementaux envers les femmes et en compl men
11. prendre la d cision d arr ter de fumer 1 1 6 4 La sexualit Les comportements sexuels risque sont plus lev s chez les hommes que chez les femmes De mani re g n rale les hommes sont identifi s comme tant deux fois plus sujets que les femmes s engager dans des pratiques sexuelles risque 32 Plus d hommes que de femmes d clarent ainsi avoir plusieurs partenaires sexuels une diff rence qui est particuli rement significative chez les 25 44 ans Pr s du quart des hommes dans cette situation rapportent ne jamais utiliser le condom 1 6 5 L alcool et les drogues 39 Idem p 46 31 Idem p 49 E Coutenay 2000 cit dans Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 p 39 12 On rencontre plus d hommes que de femmes avec des probl mes d alcoolisme ou de toxicomanie Selon les donn es de l Enqu te sur la sant du Qu bec toute proportion gard e davantage d hommes que de femmes rapportent avoir consomm de l alcool en quantit Moins d hommes l oppos se d clarent abstinents Ils mentionnent avoir consomm deux fois plus d alcool que les femmes et ils sont plus nombreux s tre enivr s 115 sont aussi plus souvent impliqu s dans des accidents de la route reli s l alcool au volant La surconsommation de boissons alcooliques pourrait tre plus facile pour les hommes parce que boire est encore socialement plus acceptable pour eux que ce ne l est pour les femm
12. re de l Emploi de la Solidarit sociale et de la Famille 2003 42 Ren e Joyal et al op cit p 6 Ren Joyal et al op cit p 12 16 pr sent e par l homme seul 29 6 dans les cas de divorce et 37 3 dans les cas de s paration 44 faut d ailleurs prendre en compte que durant la p riode qui s coule entre la d cision de rupture et le jugement de cour la grande majorit des femmes agissent comme gardiennes des enfants La recherche a ainsi mis en lumi re le fait qu un dossier judiciaire de divorce ou de rupture d union libre peut comporter un nombre illimit de d cisions puisque la demande des parties le juge peut statuer sur la garde ou la pension plus d une fois 46 Chaque requ te devant les tribunaux impliquant des frais de tous ordres on comprendra d s lors que seules les personnes b n ficiant de l aide juridique ou disposant de moyens financiers suffisants peuvent profiter long terme d une repr sentation ad quate de leur point de vue devant la cour Plusieurs hommes abandonnent ainsi leurs revendications ou la d fense de leurs droits faute de moyens suffisants Dans 70 1 des cas de divorce et dans 84 5 des cas de rupture d union libre la garde des enfants est confi e exclusivement la 47 Dans de tels cas bon nombre d enfants ne conservent pas un acc s l autre parent Les hommes seraient plus enclins faire des compromis qui auraient pour effet de permettre
13. t en vue du meilleur bien tre collectif 11 est urgent d agir 39 Bibliographie BERNARDINI Silvia et J ENKINS Jennifer M Vue d ensemble des risques et des facteurs de protection pour els enfants touch s la s paration et le divorce Minist re de la Justice du Canada 2002 BROOKS G R A new psychotherapy for traditionnal men San Francisco CA Jossey Bass 1998 CASTELAIN MEUNIER Christine La place des hommes et la m tamorphose de la famille Sociologie d aujourd hui PUF 2002 COURTENAY Will H Behavioral factors associated with disease injury death among Evidence and implications for prevention in The Journal of Men s Studies volume 9 Number 1 Fall 2000 pp 81 142 DICKINSON John A et YOUNG Brian Br ve historique socio conomique du Qu bec Septentrion Sillery 2003 MINIST RE DE LA S CURIT PUBLIQUE Direction des Affaires polici res et de la Pr vention de la criminalit Statistiques sur la criminalit au Qu bec 2001 DULAC Germain Les demandes d aide des hommes Montr al Centre d tudes appliqu es sur la famille AIDRAH Universit McGill 1997 DURAND Marc Histoire du Qu bec IMAGO Paris 1999 HAMELIN J ean et PROVENCHER Jean Br ve histoire du Qu bec Bor al 1997 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QU BEC Portrait social du Qu bec donn es et analyse dition 2001 Collection les conditions de vie Qu bec 2001 JOYAL Ren e LAPIERRE ADAMCYK
14. A linverse les hommes consultent plus souvent pour des probl mes graves et sont alors confront s des diagnostics plus lourds Les femmes consultent aussi plus facilement par rapport leurs probl mes motionnels ce qui n est pas le cas 065 hommes Selon Germain Dulac la socialisation masculine va l encontre de la d tection et de l acceptation des sympt mes inhibant ainsi la demande d aide Celle ci est alors per ue comme une menace l identit De surcro t les hommes n envoient pas toujours des messages clairs par rapport eux m mes Les hommes semblent entretenir un rapport diff rent leur corps et leur bien tre personnel de telle sorte que le rapport objectif ne correspond pas au rapport subjectif qu ils entretiennent avec leur sant 18 Cela exige de la part des intervenants de parvenir aider les hommes se faire aider L intervention classique qui s appuie sur le d sir et la capacit des personnes de verbaliser leurs souffrances tend loigner les hommes traditionnels car ceux ci ne sont pas enclins se plaindre ou demander ouvertement de l aide Dans cette perspective lorsqu ils le feront finalement ce n est pas tant la mani re qu ils auront de demander de l aide qui posera probl me mais bien l interpr tation qu en feront les dispensateurs de services De nos jours la grande majorit de la main d uvre de premi re ligne en sant et services sociaux est constitu e de p
15. Les r alit s judiciaires et les aspects l gaux li s la paternit 1 7 1 Le panier l gislatif entourant la rupture d union 1 7 2 Les d cisions des tribunaux 1 7 3 Les all gations de violence 1 7 4 Les droits des p res 1 7 5 Les r actions des p res 1 7 6 Les enfants touch s par les ruptures d union 2 R pondre aux besoins des hommes 2 1 Les l ments constitutifs de la r ponse 2 1 1 Le point de vue des intervenants du r seau de la Sant et des Services sociaux 2 1 2 Les changements sociaux promouvoir 2 1 3 Offrir des services adapt s aux r alit s des hommes PAGE 10 11 11 12 12 12 13 13 14 15 15 16 18 18 19 20 20 21 21 22 23 2 1 4 Le portrait des organismes communautaires 2 2 Des pistes qui rencontrent les imp ratifs 2 2 1 Les conseils des organismes et des tablissements oeuvrant aupr s des hommes 2 2 2 Des avis concernant quelques probl matiques particuli res 2 2 3 Des exp riences prometteuses 2 2 4 Les priorit s en promotion et pr vention 2 2 5 Les conditions gagnantes de l intervention 2 2 6 Les priorit s d intervention 3 Recommandations 3 1 La n cessit de r pondre aux besoins des hommes 3 2 Les recommandations qui interpellent le minist re de la Sant et des Services sociaux 3 2 1 Les soins apporter aux hommes en situation de crise 3 2 2 Le suicide 3 2 3 La formation des intervenants et des intervenantes 3 2 4 L adaptation des service
16. au masculin octobre 2002 41
17. au Qu bec produites la Direction des Affaires polici res et de la Pr vention de la criminalit du minist re de la S curit publique Tel que rapport par Dorais 1997 cit dans Gilles Tremblay op cit consulter l annexe 2 14 Les d cisions des tribunaux et les attitudes des ex conjoints lors des ruptures d union constituent selon plusieurs auteurs une des r alit s les plus difficiles auxquelles les individus peuvent tre confront s Les probl mes affectifs et de stress la souffrance le d sarroi de m me que les difficult s de perception et de communication sont pr sents dans toutes les situations de rupture d union Les tensions entre ex conjoints sont grandes et peuvent d g n rer en affrontements Le niveau de vie de chacun des conjoints tant habituellement r duit l un et l autre doivent chercher s entendre dans un climat tendu sur des d cisions majeures concernant le partage de leurs biens et la garde de leurs enfants Une proportion de plus en plus importante des enfants qu b cois connaissent l exp rience de vie au sein d une famille reconstitu e Plusieurs ont ainsi non seulement un p re et une m re mais aussi un beau p re et une belle m re dans leur vie L autorit parentale n tant d volue qu aux parents l galement reconnus de nombreux beaux parents qui ont conclu une nouvelle union sont ainsi appel s jouer un r le de parents aupr s des enfants avec lesquels ils cohabiten
18. consid rables sur la famille elle m me Compte tenu de l importance des bienfaits associ s l exercice de la fonction paternelle il s impose d entreprendre une vaste op ration de revalorisation du r le des p res Le Comit recommande donc que le gouvernement reconnaisse officiellement et valorise le r le de p re en vue de favoriser son exercice le plus large possible 3 3 2 La formation professionnelle Le taux de d crochage scolaire des gar ons est alarmant et leur cursus scolaire beaucoup plus lent que celui des filles Conscient de cela le gouvernement a d j mis en place des mesures en vue de pr venir ce d crochage et am liorer l attrait des tudes pour les gar ons Le Comit souligne ces initiatives et pr conise leur poursuite est important que l cole soit organis e de fa on donner une chance gale aux gar ons et aux filles et il convient que le Qu bec se dote de pratiques ducationnelles qui favorisent autant le succ s des gar ons que des filles Le Comit croit aussi n cessaire que des changements soient op r s dans le syst me scolaire afin de rendre l atteinte de cet objectif possible Le Comit recommande donc que les efforts amorc s en regard de la pr vention du d crochage scolaire des gar ons se poursuivent et s int grent la r vision des programmes qui a cours actuellement 36 Par ailleurs les femmes composent la tr s grande majorit des ressources
19. de premi re ligne non seulement dans la sant et les services sociaux mais aussi dans le secteur de la petite enfance et dans celui de l ducation Une plus grande masculinisation dans le personnel form pour s occuper de ces t ches pourrait favoriser l adaptation de ces services en fonction des besoins des gar ons Le Comit recommande donc que des m canismes soient d velopp s en vue de favoriser une repr sentation masculine plus vidente dans les professions associ es aux services de premi re ligne en sant en services sociaux en soins de la petite enfance et en ducation 3 3 3 L identit masculine et l image des hommes L image des hommes v hicul e en publicit et dans plusieurs m dias est trop souvent associ e une identit peu valoris e Cela a des cons quences particuli rement graves sur les individus qui ont une faible estime d eux m mes et sur la soci t qui continue fonctionner partir de pr jug s d favorables y a donc lieu de rectifier le tir et de promouvoir une image des hommes qui soit plus valorisante Le Comit recommande donc que des campagnes de sensibilisation soient men es sur les r alit s masculines sant habitudes de vie etc en lien avec les recherches et les travaux en cours et venir Ces campagnes doivent s attaquer aux pr jug s les plus stigmatisants l endroit des hommes et tenir compte des r sultats des travaux entrepris afin de valoriser une im
20. des enfants est aussi un facteur susceptible d influencer le jugement de garde 3 Ainsi les familles plus nombreuses et celles qui comptent des filles et des enfants en bas ge font moins souvent que les autres l objet de consentement de la part des deux parents lors de leur rupture d union Dans la grande majorit des requ tes d pos es la femme est demanderesse tant pour les divorces 74 7 que pour les s parations 80 6 cet gard on a not que bien que la possibilit de rupture ait souvent t voqu e plusieurs mois l avance par les femmes elle pr sente dans plusieurs cas un caract re d imm diatet pour les hommes qui n avaient pas pr t foi ces propos ou les avaient pris la l g re En outre dans ces situations les femmes davantage que les hommes peuvent compter sur l aide juridique lorsque la demande est pr sent e par la femme seule celle ci b n ficie tr s souvent de l aide juridique 45 6 dans les cas de divorce et 69 8 dans les cas de s paration alors que c est moins le cas lorsque la demande est invit consulter notamment ce sujet les donn es de l ELNEJ Enqu te longitudinale sur les enfants et les jeunes conduite conjointement par et Statistique Canada 4 Ren e Joyal velyne Lapierre Adamcyk C line Le Bourdais Nicole Marcil Gratton Le r le des tribunaux dans la prise en charge des enfants apr s le divorce ou la s paration des parents Minist
21. des femmes Les hommes de l tude de Skilken Catlett 1998 avaient des r criminations face la cour pour la fa on dont a t d cid le partage du patrimoine et la garde des enfants Ils percevaient galement une hostilit des tribunaux face leur d sir de n gocier une garde conjointe Les hommes ont fr quemment d clar lors de cette tude que les tribunaux avaient comme pr misse que les hommes ne peuvent et ne devraient pas tre un parent principal aupr s de leurs enfants 55 Selon les intervenants uvrant aupr s des p res s par s l impact des ruptures d union est souvent consid rable chez les hommes Ainsi selon le point de vue exprim par le directeur d un organisme oeuvrant aupr s des hommes qui vivent une s paration m me si notre soci t tait dot e des meilleures lois possibles l gard des ruptures d union les probl mes affectifs et de stress ainsi que la souffrance et le d sarroi prouv s demeureraient un impond rable la transition familiale Les donn es statistiques sugg rent fortement que m me si les deux parents souffrent substantiellement de d tresse motionnelle lors de leur s paration les p res se portent beaucoup moins bien que les m res suite la rupture 56 Dans les situations de s paration la r action est tr s diff rente selon qui prend l initiative Or dans les 2 3 des d cisions finales de s paration les personnes laiss es sont des hommes
22. exemple de l initiative innovatrice de soutien aux p res qui a t labor e par une grande organisation philanthropique r gionale du Qu bec L objectif vis partir de 2004 est d en arriver mieux identifier les principaux enjeux et d fis que repr sente l engagement des p res au sein de la dynamique familiale L approche retenue favorise l mergence de conditions favorables dans les organismes financ s et dans la communaut afin de mieux rejoindre les p res et de r pondre plus ad quatement leurs besoins en est de m me galement au sujet la cr ation d un r seau de communications en vue de soutenir et de d velopper des services adapt s pour les hommes inuits Son action vise aider les communaut s dans leurs initiatives pour r int grer les hommes dans les services sociaux et de sant et d velopper des r seaux de soutien et d entraide L organisme responsable du r seau offre aussi des services de formation et un programme de soutien professionnel aux intervenants terrain Enfin le Comit a aussi questionn les organismes et les tablissements du r seau au sujet des pratiques qui leur semblaient les plus prometteuses Les suggestions les plus fr quemment mises mettent l accent sur l int r t d orienter les interventions vers la recherche de solutions concr tes sur l importance de former des intervenants masculins et sur la pertinence de mettre sur pied des groupes d entraide La n cessit de val
23. force que la socialisation impose aux hommes L objectif premier de toute intervention consiste ainsi travailler tablir une relation de confiance avec le client masculin Dans cette perspective l intervenant ou l intervenante doit adopter une approche de sensibilit de genre gender sensitive respectueuse de la r alit du client Ceux qui re oivent les services soulignent l importance de la relation avec les intervenants Le contact positif avec ces derniers contribue beaucoup ce qu ils pers v rent dans leur d marche Ils appr cient galement le c t humain des intervenants leur disponibilit leur comp tence et leur respect du rythme de chacun Au d part quelques hommes avaient peur de se sentir jug s par l intervenant mais d s les premiers contacts cette crainte est disparue 3 Pour la plupart le fait d tre en groupe leur procure une grande satisfaction puisque cela leur permet de r aliser qu ils ne sont pas les seuls prouver des difficult s Lorsque les hommes font r f rence aux modalit s d action ils appr cient particuli rement le fait de pouvoir travailler sur eux m mes ce qui permet une prise de conscience de leurs comportements et favorise l expression des motions 115 appr cient galement les informations et les conseils qu ils re oivent ainsi que les outils qui leur sont sugg r s 4 Quelque soit le but poursuivi par l intervention il importe de distinguer la person
24. intervention 2 1 1 Le point de vue des intervenants du r seau de la Sant et des Services sociaux Le Comit a sollicit les opinions et commentaires des organismes et des tablissements du r seau de la sant et des services sociaux qui r alisent des programmes ou des activit s aupr s des 00101016561 Les probl mes qu ils lui ont mentionn s furent regroup s conform ment leur nature et class es selon leur fr quence partir de la plus lev e Cinq cat gories furent retenues les difficult s v cues par les hommes eux m mes celles reli es certaines pathologies ou conduites r pr hensibles celles touchant les organismes oeuvrant aupr s des hommes celles survenant la suite de certains l ments d clencheurs et enfin celles pouvant d couler de pr jug s En ce qui a trait aux difficult s v cues par les hommes eux m mes les probl mes que les hommes prouvent se confier et demander de l aide ont t not s de fa on 01 Le lecteur est invit consulter ce sujet les annexes 4 et 5 21 particuli re de m me que l isolement et la non pers v rance au traitement On a aussi relev le manque d h bergement et les comportements risque En ce qui 9 trait aux difficult s reli es certaines pathologies ou conduites r pr hensibles les comportements violents la d pendance aux substances et au jeu ainsi que la d pression ont t particuli rement not es En ce qui a trait aux
25. la m re de leur enfant d lever celui ci 115 seraient aussi davantage int ress s ce que leur enfant maintienne des relations avec sa m re m me dans les cas o ils en ont la garde exclusive48 En outre dans majorit des cas o le p re formule une demande celle ci est l effet d une garde partag e 4 la diff rence de la m re pour qui ce motif n est jamais voqu la situation conomique pr caire du p re peut tre consid r e comme un l ment n gatif par le tribunal tant donn l importance accord e son r le de pourvoyeur s agit l d un des obstacles l octroi de la garde partag e 50 Par ailleurs lorsqu une garde exclusive est confi e au p re aucune pension alimentaire n est habituellement accord e C est l inverse qui pr vaut lorsque la garde est confi e la m re 51 Ren e Joyal et al op cit p 15 TI s agit de celle de Ren e Joyal et al opus citare 46 Ren e Joyal et al cit 15 Sabin Tremblay Condition des p res et place des p res dans la Famille document de travail Minist re de la Famille et de l Enfance octobre 2002 p _ 48 Selon Sabin Tremblay op cit Le lecteur est invit consulter ce sujet le rapport de recherche de Ren e Joyal et al 50 idem 51 54 80 ir ibidem En outre l examen des donn es du rapport annuel 2002 de la Direction principale des pensions alimentaires du minist re du Revenu du Qu bec r v l
26. le minist re de la Sant et des Services sociaux priorise la mise sur pied et la consolidation de services d accueil et de soutien aux hommes dans toutes les r gions du Qu bec afin que les soins de base n cessaires au d samor age des crises y compris l h bergement si n cessaire puissent tre disponibles partout Dans un deuxi me temps il s agira d appuyer le d veloppement de r seaux locaux int gr s De tels services devront tre offerts par du personnel comp tent en intervention de crise et en intervention aupr s des hommes et permettre aux clients d tre vus par des intervenants masculins s ils le d sirent 7 D apr s un texte de r flexion produit M Claude Roy en juin 2002 l intention des membres du Comit 32 3 2 1 Le suicide Quatre hommes se suicident par jour au Qu bec C est beaucoup Conscient de cette situation le gouvernement 9 lanc la Strat gie qu b coise d action face au suicide en f vrier 1998 Des travaux sont actuellement en cours au minist re de la Sant et des Services sociaux pour actualiser la mise en uvre de cette strat gie Le Comit souligne ces initiatives et pr conise leur poursuite Le Comit recommande donc que le minist re de la Sant et des Services sociaux poursuive les efforts amorc s en regard de la pr vention du suicide notamment en regard des hommes qui doivent tre consid r s comme une client le prioritaire 3 2 3 La forma
27. mesures entourant les ruptures d union et nous attacher mieux comprendre reconna tre et encourager les hommes jouer un r le actif et occuper la place qui leur revient dans la famille Les travaux d j entrepris sur le d crochage scolaire doivent tre poursuivis et des m canismes visant favoriser la repr sentation masculine dans certaines professions doivent tre mis de l avant L identit masculine doit tre valoris e et il y a lieu de s attaquer aux pr jug s n gatifs v hicul s l gard des hommes Finalement nous devons aussi reconna tre collectivement l importance de la condition masculine et prendre les moyens n cessaires afin que la r flexion amorc e se poursuive Les recommandations suivantes sont formul es afin de permettre la concr tisation de la s rie d objectifs que nous venons d noncer 3 1 La n cessit de r pondre aux besoins des hommes Au terme de leurs travaux d analyse et de r flexion les membres du Comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes sont unanimes consid rer que la soci t qu b coise doit s ouvrir davantage aux r alit s des hommes et reconna tre l importance et l acuit de leurs besoins Ils invitent le gouvernement s engager officiellement faire de la satisfaction de ces besoins une priorit Le Comit recommande donc que le gouvernement reconnaisse publiquement la n cessit de mieux appuyer les hommes et qu il mette tout en uvre
28. offerts aux hommes abus s sexuellement ou violent s il importe d en mieux circonscrire les causes de mani re les pr venir et d largir l ventail de solutions concr tes qui pourraient tre rapidement mises de l avant pour apaiser ce type de souffrance bien que l intervention actuelle du r seau communautaire l gard de ce probl me m rite aussi d tre soulign e Le Comit recommande donc que des efforts significatifs soient faits afin de garantir une meilleure accessibilit aux soins pour les hommes violent s ou abus s sexuellement 3 2 5 promotion de saines habitudes de vie aupr s des hommes Un bon nombre d hommes se nourrissent mal et se soignent mal 115 rebutent passer des tests et des examens de sant et sont plus nombreux d pendre du jeu de l alcool ou des drogues Manifestement le message de promotion d habitudes de vie saine ne les rejoint pas suffisamment et ce particuli rement lorsqu ils ont de faibles revenus sont jeunes sont peu scolaris s ou d origine autochtone Le Comit recommande donc que des efforts soient faits afin de concevoir et rendre publics des messages de promotion de saines habitudes de vie qui rejoignent davantage les hommes titre d exemple des campagnes encourageant l auto examen des testicules pourraient tre d velopp s De m me une campagne de pr vention pour le cancer de la prostate devrait aussi tre mise de l avant Ces programmes devraient ten
29. s et pr sentent le plus de vuln rabilit s aux plans de la sant et du comportement Cela il faut le dire et l affirmer sans r serve La r alit est que lorsqu on compare les choses en ce qui concerne les besoins les hommes sont plus que les femmes en situation de difficult aux plans de la sant physique de la sant mentale et du comportement cela s ajoute le fait que les hommes d aujourd hui sont plus vuln rables que leurs p res cause de l volution qui a marqu nos soci t s et qui les a fragilis s 12 Bien que plus nombreux et un peu plus viables que dans le pass les organismes communautaires oeuvrant aupr s des hommes consid rent qu ils sont encore aujourd hui grandement sous d velopp s et sous financ s 1 2 La socialisation des hommes Le mode traditionnel de socialisation des hommes serait selon certains auteurs l origine d un grand nombre de probl mes Le processus de socialisation favorise le d veloppement d une identit en accord avec les caract ristiques attribu es aux genres et limitant l expression de l humanit autant des hommes que des femmes La fabrication sociale des hommes poss de ses pr misses ses injonctions son code de la masculinit et ses moyens de r gulation permettant l int gration des mod les sociaux et une identit masculine bien int gr e se doit de maintenir et de pr senter une image d ind pendance et d invuln rabilit Ainsi le pr
30. 1 4 2 Leur sant mentale21 Tout comme pour leur sant physique les hommes ont tendance rapporter moins de probl mes de sant mentale Toutefois la r alit est diff rente de cette image Ainsi le trouble de l attention qui est fr quemment diagnostiqu chez les enfants d ge scolaire touche entre trois sept fois plus de gar ons que de filles Le taux de consommation des stimulants du syst me nerveux central chez les gar ons est beaucoup plus lev que celui des filles augmente avec les ann es scolaires et son usage risque de se prolonger dans la vie adulte Depuis 1990 l augmentation du taux de suicide au Qu bec est essentiellement due l augmentation du nombre de d c s de ce type chez les hommes Ce taux est quatre fois plus lev que celui du suicide f minin Des troubles mentaux s v res de m me que l alcoolisme et la toxicomanie sont fr quemment associ s au suicide Certains hommes envisagent le suicide un moment pr cis de leur vie et peuvent alors passer l acte D autres sont habit s toute leur vie de fa on plus ou moins permanente par des id es suicidaires Les hommes sont plus risque de suicide compl t que les femmes en raison des moyens plus l taux qu ils privil gient lorsqu ils passent l acte Boyer et autres 2000 mentionnent dans le rapport de 1 55022 1998 que pour l ann e 1997 le ratio tait de 64 9 tentatives de suicide chez les femmes pour un suicide compl t
31. 2 28 Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 p 44 29 Gilles Tremblay et Richard Lapointe Goupil soumis pour publication cit s dans Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 p 45 11 La t m rit des hommes les rend plus risque d accidents sportifs Par ailleurs m me si certains d entre eux parmi les jeunes sont plus actifs physiquement ils sont plus enclins que les femmes abandonner l activit physique et n gliger leur condition une fois pass la trentaine 1 6 2 L attitude face au poids corporel Selon l ESSQ 1998 les hommes ont un taux d ob sit plus lev que les femmes Cet exc s de poids aurait des effets plus graves pour eux leurs surplus graisseux ayant tendance se loger dans des zones comme le tour de taille qui pr tent plus cons quence et sont associ es au d veloppement des maladies de l appareil circulatoire L exc s de poids chez les hommes augmente aussi le risque de cancer du c lon et les troubles du sommeil incluant le danger de s endormir en conduisant 1 6 3 Le tabagisme Les fumeurs sont encore aujourd hui majoritairement des hommes et leurs habitudes avec le tabac sont plus n fastes Des tudes am ricaines nous indiquent que les hommes auraient aussi tendance inhaler plus profond ment la fum e de cigarette que les femmes choisir des marques plus fortes en nicotine ou sans filtre Ils seraient aussi moins port s
32. DOCUMENT DE CONSULTATION RAPPORT DU COMIT DE TRAVAIL EN MATI RE DE PR VENTION ET D AIDE AUX HOMMES Pr paration du rapport R daction Lucie Gagnon minist re de l Emploi de la Solidarit et de la Famille MESSF Supervision Gilles Rondeau Ecole de Service social Universit de Montr al Collaboration Guy Mercier minist re de la Sant et des Services sociaux MSSS Comit de lecture tous les membres du Comit Travaux du Comit Pr sidence Gilles Rondeau Universit de Montr al Coordination Guy Mercier MSSS Participation Sylvain Camus P res s par s Robert Cormier c ur d homme R seau d aide aux hommes pour une soci t sans violence Lucie Gagnon MESSF Pierre Gareau R seau Hommes Qu bec Laurent Garneau Centre de pr vention du suicide 02 Michel Lavall e AutonHommie Claude Roy Centre pr ventif d h bergement la famille Yvon Saint Hilaire CLSC CS des Sept Rivi res Gilles Tremblay Universit Laval Note au lecteur Le pr sent rapport n engage nullement la responsabilit du minist re de la Sant et des Services sociaux ni celle du minist re de l Emploi de la Solidarit sociale et de la Famille il est l expression de l opinion des membres du Comit de travail Le rapport peut tre consult la section Documentation sous la rubrique Publications du site Web du minist re de la Sant et des Services sociaux dont l adresse est www msss gouv qc ca D
33. TRUDEL Jonathan Manuel d entretien de l homme L Actualit dossier sp cial sur la sant au masculin octobre 2002 RONDEAU Gilles et TRUCHON Martin Evolucion de las relaciones familiares en Quebec un enfoque socio historico de las transformaciones sociales que macaron a la sociedad y a la familia quebequenses dans RIBEIRO Manuel RONDEAU Gilles HERNANDEZ Santos coordinadoers La familia en America del Norte evolucion problematica y politica Monterrey Mexico Editorial Trillas Universidad Autonoma de Nuevo Leon Monterrey NL Mexico Agosto 2002 21 54 RONDEAU Gilles et HERNANDEZ St phane Entre les services et les hommes un pont b tir Actes du colloque de l quipe Hommes violence et changement tenu St Hyacinthe le 25 octobre 2002 CRI VIFF Montr al et Qu bec 2003 172 p RONDEAU Gilles et HERNANDEZ St phane Hommes intervention et changement Actes du colloque du 17 mai 2001 de l quipe Hommes violence et changement tenu Sherbrooke dans le cadre du 69 congr s de l ACFAS CRI VIFF Montr al et Qu bec 2002 117 p TREMBLAY Gilles et al Portrait des besoins des hommes qu b cois en mati re de sant et de services sociaux para tre octobre 2003 TREMBLAY Sabin Condition des p res et place des p res dans la Famille Document de travail Minist re de la Famille et de l Enfance octobre 2002 TRUDEL Jonathan Alerte la sant des hommes L Actualit dossier sp cial sur la sant
34. afin que leur soit offert un milieu de vie qui corresponde mieux leurs besoins Cette vis e doit tre partag e par tous les acteurs sociaux communautaires et conomiques Les probl mes qui confrontent les hommes sont multiples et leurs besoins bien r els Tous ne concernent toutefois pas au premier chef le minist re de la Sant et des Services sociaux Voil pourquoi le Comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes a formul deux types de recommandations Les premi res recommandent des interventions directes de la part du minist re de la Sant et des Services sociaux soit titre de responsable unique soit comme ma tre d uvre Quant aux secondes recommandations elles sont orient es vers d autres minist res qu elles incitent entreprendre des actions cibl es 31 3 2 Les recommandations qui interpellent le minist re de la Sant et des Services sociaux Les actions attendues de la part du minist re de la Sant et des Services sociaux concernent six objets particuliers les soins apporter aux hommes en situation de crise le suicide la formation des intervenants l adaptation des services et des modes d intervention la promotion des habitudes de vie et le d veloppement des services communautaires 3 2 1 Les soins apporter aux hommes en situation de crise C est apr s le d p t de nombreux rapports de coroners concernant des homicides et suicides commis dans le cadre de rup
35. age positive des hommes Le Comit consid re aussi que les pratiques de misandrie doivent tre d nonc es et faire l objet de suivis syst matiques 3 3 4 La poursuite de la r flexion l gard la condition masculine saurait tre question de consid rer la r flexion l gard de la condition masculine comme tant close puisqu elle s amorce peine En effet trop d aspects n ont t qu effleur s jusqu ici et les enjeux sont v ritablement trop grands pour que nous nous limitions aux quelques pistes que nous avons pu d gager dans le peu de temps qui nous tait imparti 37 D importantes questions n ont pour ainsi dire pas t trait es entre autres les difficult s v cues par les hommes homosexuels ainsi que celles des autochtones et des immigrants Le Comit a aussi pris conscience du fait que plusieurs groupes notamment certains qui se portent la d fense des droits des femmes consid rent qu il est temps de reconna tre publiquement l int r t et l importance du dossier de la condition masculine l instar de ces groupes le Comit est convaincu que la r flexion amorc e dans le cadre de ses travaux devrait se poursuivre En effet beaucoup reste faire comprendre discuter et solutionner et il importe de pousser plus avant Le Comit recommande donc que le minist re de la Sant et des Services sociaux et le minist re de l Emploi de la Solidarit sociale et de la Famille
36. asculine 3 Recommandations Les changements r cents qu a connus la soci t qu b coise n ont pas t sans entra ner de r percussions sur les hommes d ici La perte de leurs attributs traditionnels s est faite progressivement et il n existe plus pour eux aujourd hui de r le unique ou privil gi Cette situation rend difficile la socialisation des gar ons et des hommes et leur pose des d fis d adaptation consid rables Le domaine des services n chappe pas ce constat Les clients masculins y sont parfois re us froidement par des dispensateurs de services qui ne se montrent pas toujours tol rants et dispos s leur endroit Une telle fa on de faire n am liore pas une situation o les hommes consultent tardivement et ne se pr tent pas volontiers aux examens qui leur seraient pourtant bien utiles Beaucoup d entre eux ont en outre de la difficult trouver les mots pour exprimer leurs probl mes ou prouvent de la pudeur le faire Comme ils arrivent souvent en crise apr s avoir attendu longtemps avant d oser aller demander de l aide ils peuvent faire montre d une certaine irritabilit ou agressivit susceptible de les desservir et se retrouver alors doublement incompris On ne saurait passer par ailleurs sous silence les probl mes des hommes qui vivent des situations conjugales particuli rement difficiles et qui ne savent o s adresser pour obtenir de l aide de m me que ceux des hommes victimes et pour les
37. bec est de 104 hommes et de 47 femmes 33 Kuzminski et A Demers 1998 cit s dans Gilles Tremblay op cit consulter l annexe 2 TR Ladouceur N Boudreault F Vitaro et C Jacques cit s dans Gilles Tremblay op cit consulter l annexe 2 13 Les hommes meurent davantage d accidents de la route 115 conduisent plus sportivement plus souvent sous l influence de substances et seraient davantage r ticents boucler leur ceinture de s curit Dans les sports et les loisirs plus d hommes se retrouvent avec des blessures par accidents et leurs accidents au travail seraient proportionnellement plus graves Les hommes sont plus nombreux que les femmes perp trer des actes criminels La consommation abusive de drogues qui diminue les inhibitions peut faciliter la commission de crimes violents Les hommes aux prises avec un probl me de toxicomanie sont ainsi plus susceptibles de commettre des d lits violents l endroit de leur conjointe comme les femmes toxicomanes sont galement plus risque d tre victimes de violence conjugale ou de commettre elles m mes des actes violents l gard de leur conjoint 5 De fa on g n rale les personnes de sexe masculin se retrouvent nettement plus souvent dans des situations de violence physique soit parmi les agresseurs soit parmi les victimes Par contre l exercice de la violence psychologique semble plus partag e entre les personnes des deux 0606536
38. cc s qu ils associent des valeurs f minines Les premi res ann es l cole exercent une influence importante sur toute la p riode de scolarisation 2 Olivier Clain 2001 cit dans Gilles Tremblay et al cit consulter l annexe 2 p 27 25 Le lecteur est invit consulter notamment ce sujet L Enqu te sur la sant dans les collectivit s canadiennes ESCC selon le groupe d ge et le sexe Canada et provinces 2002 produit par Statistique Canada 82 617 Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 p 30 10 Les gar ons sont moins nombreux que les filles obtenir un dipl me de baccalaur at ou de formation technique coll giale 30 6 c 46 3 et sont plus nombreux n obtenir aucun dipl me 23 6 c 10 1 De 1976 2001 la situation s est largement modifi e en regard de l obtention du premier dipl me universitaire La progression des filles a t particuli rement fulgurante les taux de diplomation universitaire premier dipl me passant de 13 1 31 soit une augmentation de 17 9 points alors que les taux correspondants des gar ons sont pass s de 16 7 20 5 pour une augmentation de seulement 3 8 points 27 Les d crocheurs auront un parcours d emploi plus instable et un taux de ch mage plus lev Leurs revenus seront inf rieurs et ils pr senteront des taux de pauvret et de criminalit plus lev s de m me que des probl mes de sant
39. dents vasculaires c r braux h morragie c r brale ou obstruction d un vaisseau sanguin du cerveau sont la premi re cause d invalidit masculine Les hommes sont plus souvent victimes du cancer du poumon qui lui seul est responsable du tiers des d c s par cancer chez les hommes Viennent ensuite le cancer de la prostate deuxi me forme de cancer la plus fr quente et dont les sympt mes sont souvent inexistants au d but celui du c lon reli au tabagisme et certaines carences 1 Gilles Tremblay et Pierre L Heureux 2002 cit s dans Gilles Tremblay et al op cit p 62 20 Voir ce sujet notamment l article Alerte la sant des hommes paru dans l Actualit d octobre 2002 qui r pertorie en outre les principales maladies qui touchent les hommes alimentaires et enfin celui des testicules pour lequel l auto examen si crucial est encore m connu Quant au diab te il touche deux millions d hommes canadiens dont cinq cent mille 500 000 Qu b cois Sa pr vention implique de r duire sa consommation de gras de maintenir un poids sant et de faire de l exercice Les hommes se soignent beaucoup moins que les femmes et tel que nous le mentionnions auparavant posent moins fr quemment et moins volontairement que celles ci les gestes n cessaires au maintien ou la restauration de leur sant En fait trop souvent lorsqu ils se d cident consulter il est tr s tard et parfois m me trop tard
40. difficult s v cues par les organismes oeuvrant aupr s des hommes le manque de ressources sp cialis es et les difficult s financi res ont t signal s de fa on particuli re En ce qui a trait aux difficult s v cues la suite d l ments d clencheurs les complications engendr es par le fait que les hommes consultent en situation de crise ont t particuli rement not es Suivent d assez pr s les difficult s entourant les ruptures d union Enfin en ce qui a trait aux difficult s d coulant des pr jug s le mauvais accueil au niveau des services et le traitement judiciaire des causes de rupture d union ont t signal s 2 12 Les changements sociaux promouvoir Des changements d attitude doivent survenir chez les intervenantes et les intervenants face aux hommes qui demandent de l aide Tel que le souligne ocelyn Lindsay plusieurs dispensateurs de service sont port s accueillir froidement les hommes qui se pr sentent la porte de leur organisme parce qu ils les per oivent de fa on tr s n gative Les hommes sont une menace particuli rement en lien avec l abus sexuel envers les enfants et la violence envers les femmes et les enfants Ils ne sont d aucune utilit contribuant peu aux t ches domestiques et tant incomp tents dans les soins de l enfant Les hommes n ont pas rapport et il est questionnable de les consid rer comme clients 115 sont absents et ils vitent consciemment de s engager
41. e sujet et les m dias commencent traiter de la question Des groupes d entraide voient aussi le jour notamment celui du R seau Hommes Qu bec dont la formule s tend d autres pays francophones Gilles Rondeau et Martin Truchon op cit pp 25 et 26 traduction libre 10 Gilles Tremblay Pourquoi parler maintenant de la r alit des hommes en relation aux services dans Rondeau Gilles et Hernandez St phane Entre les services et les hommes un pont b tir Actes du colloque de l quipe Hommes violence et changement tenu St Hyacinthe le 25 octobre 2002 p 6 En 1995 les Nations Unies s engagent adopter une analyse diff renci e selon les sexes en posant la question des retomb es possibles des politiques propos es en regard de chacun des genres et pour la premi re fois au Qu bec l tude des donn es sur la sant donne lieu une monographie sur la sant des hommes 11 Le tabou sur la souffrance des hommes est lev et une plus grande importance est accord e aux multiples facettes de la d tresse chez les gar ons et les hommes les donn es recueillies mettent l avant plan les probl mes li s la demande d aide des hommes et la socialisation masculine ainsi que le manque d adaptation des services aux r alit s masculines Une r alit s impose de plus en plus savoir que ce sont les hommes qui enregistrent dans plusieurs domaines le plus de malaises vivent le plus de difficult
42. e de l tat commence aussi se r pandre dans l opinion publique mais elle est tr s loin de faire l unanimit Dans le contexte de restrictions budg taires et de rationalisation des d penses gouvernementales les pressions pour des services sociaux et des services la famille sont canalis es vers les groupes communautaires Plut t que d augmenter le personnel du r seau socio sanitaire on d veloppe des organismes communautaires qui co tent moins chers et qui sont des Gilles Rondeau et Martin Truchon op cit pp 16 17 18 traduction libre 7 Marc Durand Histoire du Qu bec IMAGO Paris 1999 p 105 8 Gilles Laporte et Luc Lefebvre op cit 0 structures plus l g res chaque nouveau besoin on r pond par un organisme communautaire Plusieurs types de ressources nouvelles sont alors implant es 9 1 1 2 L mergence des groupes d hommes En d calage par rapport au mouvement f ministe les premiers groupes d hommes voient le jour la fin des ann es 70 Leur mergence co ncide avec les premi res parutions de la revue Homme Info Comme les probl matiques touchant les hommes sont alors compl tement m connues les responsables de cette parution organisent les premiers colloques sur la condition masculine et pr nent une approche globale Les organismes communautaires d intervention pour hommes s investissent d abord dans les secteurs de la violence conjugale et de la p rinatalit l o la si
43. e force parce qu aucun lien coh rent et tangible n a t tabli entre la fr quence des visites du p re et le bien tre des enfants Cependant d autres aspects de l engagement du p re comme le paiement la pension alimentaire le bon usage de l autorit parentale et un sentiment d attachement peuvent avoir et ont des effets positifs sur l adaptation des enfants apr s le divorce 9 Quant aux liens entre les conflits parentaux et les probl mes d adaptation de l enfant ils ont t tablis sans quivoque La pr sence d un niveau lev de conflits parentaux pouss s par la col re avant et apr s le divorce porte pr judice aux enfants 60 L tude conclut ainsi que tout ce qui peut aider des adultes affronter et r soudre les probl mes auxquels ils peuvent tre confront s est de nature diminuer le risque que les enfants soient expos s des probl mes parentaux Silvia C Bernardini et Jennifer M Jenkins Vue d ensemble des risques et des facteurs de protection pour les enfants touch s par la s paration et le divorce Minist re de la Justice du Canada 2002 gt Silvia C Bernardini et al cit p 30 Silvia C Bernardini et al op cit p 31 20 2 R pondre aux besoins des hommes Afin de bien r pondre aux besoins des hommes il importe de tenir compte des demandes que ceux ci ont exprim es ceux qui sont intervenus aupr s d eux Pour offrir une r ponse satisfaisante
44. e que 4 seulement des cr anciers alimentaires inscrits au programme de perception sont des hommes 17 1 7 3 Les all gations de violence Au moment du divorce il arrive que de fausses all gations soient faites tant par les hommes que par les femmes De fausses accusations de violence conjugale ou d abus sexuel peuvent tre port es contre des hommes dans ces occasions Dans certains cas le motif de violence conjugale ou familiale pourra avoir t soulev uniquement dans le but de d courager le conjoint ou de favoriser un jugement en sa d faveur pour une garde exclusive Depuis quelques temps on assiste une prolif ration d all gations d abus sexuel dans les causes de divorce et de garde d enfant Selon les chercheurs qui se sont pench s sur ce ph nom ne une grande proportion de ces all gations sont fausses entre 30 et 70 D s que le signalement est fait le conjoint pr sum abuseur perd ses droits souvent dans les 24 heures qui suivent jusqu ce que le tribunal se prononce sur la preuve 2 1 7 4 Les droits des p res existe une diff rence fondamentale entre l attribution du droit de garde et l exercice de l autorit parentale Le principe de l exercice conjoint de l autorit parentale a pour corollaire 3 pr somption selon laquelle le titulaire qui agit seul est pr sum agir avec l accord de l autre L galement la garde exclusive ne limite donc pas le droit de surveillance pour le pare
45. ec vous et vos gestionnaires de toute question relative ce rapport et aux suites que vous voudrez bien lui donner En mon nom personnel et au nom de chacun des membres du Comit de travail nous vous prions d agr er Monsieur le Ministre l expression de nos meilleurs sentiments Gilles Rondeau Ph D Pr sident du Comit Le 7 janvier 2004 SOMMAIRE EX CUTIF Les changements r cents v cus par la soci t qu b coise bouleversent la vie de beaucoup d hommes et rendent difficile la socialisation des gar ons Le domaine des services n chappe pas ce constat Les clients masculins y sont parfois re us froidement par des dispensateurs de services pas toujours tol rants et dispos s leur endroit Ces attitudes d coulent d une opinion g n ralis e l effet que les hommes n ont pas besoin d aide en m me temps que cela s explique par le fait que les exigences de l aide sont antinomiques par rapport aux exigences de la masculinit renoncer au contr le plut t qu exercer un contr le montrer ses faiblesses plut t que montrer sa force faire l exp rience de la honte plut t qu exprimer sa fiert etc Qui plus est les hommes ont moins tendance se pr occuper de leur sant et ils adoptent g n ralement des habitudes de vie qui leur nuisent ils s alimentent mal fument plus que les femmes d veloppent davantage de d pendances et ont peu de r seaux de soutien Leurs ruptures d union ne se r glent pas souvent en leur fa
46. ent de l aide les hommes plus traditionnels le font d une fa on non conventionnelle parfois agressivement parce que mal dans leur peau 115 risquent d tre re us de mani re r pressive ou de se voir refuser l acc s aux services 9 De telles r actions entretiennent l id e qu un homme en col re est forc ment porteur de violence alors que cela n est pas n cessairement le cas 14 La sant physique et mentale des hommes Dans l ensemble la sant des Qu b cois et des Qu b coises est tr s bonne Toutefois contrairement ce qu ils en croient la sant des hommes est en moins bon tat que celle des femmes De telles erreurs de perception sont sources de difficult s suppl mentaires pour qui veut aider les hommes maintenir ou retrouver leur sant Elles affectent aussi n gativement leur esp rance de vie et leur taux de mortalit global 1 4 1 Leur sant physique Les hommes d c dent plus h tivement que les femmes et leur vuln rabilit par rapport aux principales causes de d c s est beaucoup plus lev e que celle des femmes Malgr cela ils ont l impression inverse et bon nombre d intervenants ont tendance minimiser les risques de sant auxquels ils sont expos s20 Les maladies du c ur sont les premi res causes de d c s chez les hommes L embonpoint l hypertension un taux de cholest rol lev le tabagisme le manque d exercice et le diab te en sont les principaux facteurs de risque Les acci
47. ersonnes de sexe f minin Celles ci sont aussi omnipr sentes dans le r seau des garderies et majoritaires dans celui de l ducation primaire et 15 Tel que rapport par Gilles Tremblay et al dans Portrait des hommes qu b cois en mati re de sant et de services sociaux para tre dont le texte int gral se retrouve en annexe 2 le lecteur tant invit le consulter 16 TJ Lorber Gender and the social construction of illness Thousand Oaks CA US SAGE Publications Inc 1997 17 Germain Dulac Les demandes d aide des hommes Montr al Centre d tudes appliqu es sur la famille AIDRAH Universit McGill 1997 8 Gilles Tremblay Richard Cloutier Thomas Antil Marie ve Bergeron et Richard Lapointe Goupil soumis pour publication cit s dans Gilles Tremblay et al opus citare consulter l annexe 2 secondaire Dans ces milieux il importe particuli rement que les gar ons et les hommes soient re us pour ce qu ils sont Or comme les dispensateurs ont l habitude d intervenir plus fr quemment aupr s des femmes ils se retrouvent moins l aise d intervenir aupr s de la client le masculine notamment lorsqu elle se pr sente en situation de crise Les dispensateurs de services ont aussi plus de difficult s lire et d coder les modes masculins d expression des sentiments et des motions En cons quence les hommes sont plus risque de les braquer et d augmenter leurs r sistances Lorsqu ils demand
48. erts dans le pr sent rapport Nous avons aussi proc d trois op rations syst matiques et compl mentaires de cueillette de donn es La premi re a consist faire un sondage aupr s des organismes et tablissements du r seau de la sant et des services sociaux qui r alisent des programmes ou des activit s aupr s des hommes afin de recueillir des donn es compl mentaires et conna tre les opinions du plus grand nombre sur les priorit s d intervention en mati re de soutien aux hommes du Qu bec La r ponse enthousiaste du milieu a permis de colliger norm ment d informations et de bien saisir le pouls des intervenants et des intervenantes La seconde cueillette a t confi e au Professeur Gilles Tremblay de l Universit Laval qui avait t associ l enqu te Sant Qu bec Nous lui avons demand de rendre compte de la situation des hommes qu b cois partir des donn es existant dans la litt rature scientifique et de v rifier dans le syst me information client le des CLSC g r par la R gie de l assurance maladie comment et dans quelle mesure les hommes utilisent les services sociaux et de sant du Qu bec Enfin en troisi me lieu nous avons confi M Germain Dulac chercheur l Universit McGill et sp cialiste des questions masculines la t che de r aliser un inventaire quantitatif portant sur l ensemble des organismes communautaires oeuvrant aupr s des hommes Depuis sa formation en jui
49. es Plus d hommes que de femmes consomment des drogues Selon Kuzminski et Demers33 le consommateur type de drogues illicites est un homme jeune c libataire et qui se dit stress De surcro t certains jeunes hommes surtout parmi les athl tes et les culturistes consomment des st ro des anabolisants en quantit appr ciable afin d acqu rir en peu de temps un gain appr ciable de leur masse musculaire Ces substances peuvent avoir des effets n gatifs importants sur le comportement la sant mentale et la sant physique Finalement plus d hommes que de femmes mentionnent faire un usage combin de drogues et d alcool 1 6 6 Le jeu pathologique Les hommes ont tendance s adonner plus souvent des jeux de hasard que les femmes et pr senter des probl mes li s au jeu Cette diff rence de pr valence est nettement plus grande l adolescence Une tude effectu e dans la r gion de Qu bec indique que deux fois plus de gar ons que de filles ont admis avoir jou lors la semaine pr c dant l tude 19 c 8 La proportion des gar ons ayant des probl mes de jeu serait aussi deux fois plus lev e que chez les filles 3 7 c 1 5 34 1 6 7 Les accidents et la criminalit g n rale Davantage d hommes meurent de fa on violente parce qu ils adoptent un style de vie qui les expose aux situations dangereuses En consid rant uniquement les homicides la moyenne annuelle de d c s entre 1990 et 1999 au Qu
50. es et des modes d intervention aux besoins des hommes si on veut que ces derniers suivent avec davantage de t nacit les soins qui leur sont n cessaires et qu ils les acceptent mieux Le Comit recommande donc que la prestation des services offerts par le r seau de la Sant et des Services sociaux soit mieux adapt e aux besoins de la client le masculine consid re aussi qu il importe que ces services se rapprochent davantage des hommes notamment en exp rimentant des mod les d j appliqu s comme celui des pairs aidants 33 En ce qui a trait aux interventions aupr s des hommes ayant des comportements violents les sp cialistes ont reconnu qu elles entra nent toujours des changements positifs chez ceux qui en b n ficient m me lorsqu ils y participent de fa on contrainte Compte tenu des immenses besoins cet gard le Comit a consid r qu il y avait lieu de souligner l effort r alis actuellement par le r seau communautaire ce sujet et d y apporter un soutien accru Le Comit recommande donc que les efforts actuels du r seau communautaire en regard de la pr vention et de la lutte aux comportements violents soient reconnus appuy s concr tement et intensifi s en vue notamment de pr server les acquis serait galement important qu une aide financi re d appoint puisse tre disponible pour favoriser l accessibilit ces ressources Quant l extr me raret des traitements
51. hommes d une mani re n gative doivent tre d nonc s clairement La misandrie n a pas sa place et doit tre combattue faut lib rer les hommes des sentiments de honte partir desquels la soci t traditionnelle a trop longtemps contr l leurs comportements Sans absoudre ni minimiser les comportements violents il faut d velopper pour les contrer une approche de r solution de probl me qui mise davantage sur la responsabilisation que sur la culpabilisation Au cours des derni res ann es le r seau communautaire de services aux hommes a surv cu de peine et de mis re doit dor navant faire l objet d une r elle consolidation afin que les formes d aide qu il dispense aux hommes leur soient davantage accessibles en quantit en qualit et dans de meilleurs d lais Des messages de promotion de saines habitudes de vie doivent tre con us et diffus s de mani re mieux rejoindre l ensemble des hommes qu b cois De m me il y a lieu de se pr occuper de faire voluer les mentalit s propos des r alit s v cues par les hommes Plusieurs efforts doivent tre faits sur les questions relatives la paternit notamment en ce qui concerne les r alit s judiciaires et la reconnaissance de l apport essentiel des hommes dans la famille Enfin les travaux amorc s par le Comit doivent se poursuivre et un suivi de ses recommandations doit tre fait Ces efforts sont garants de l volution harmonieuse de notre soci
52. il faut aussi travailler en amont intervenir en mati re de pr vention et s attaquer aux besoins les plus pressants incluant ceux pour lesquels les hommes n osent pas demander de l aide Voil pourquoi dans cette deuxi me section du rapport nous aborderons en premier lieu les l ments constitutifs d une r ponse satisfaisante aux besoins des hommes Nous pr senterons ensuite de fa on d taill e certaines pistes qui rencontrent les exigences de ces imp ratifs et exposerons les principales suggestions recueillies de m me que les avis les plus significatifs formul s au Comit 2 1 Les l ments constitutifs de la r ponse Une r ponse ad quate aux besoins des hommes doit r f rer aux situations o les besoins constat s sont la fois les plus aigus et les plus fr quents Elle doit aussi emprunter deux chemins parall les et compl mentaires soit celui du travail sur les mentalit s et celui de l offre de services adapt e la r alit des hommes Une telle r ponse doit enfin prendre en consid ration les difficult s rencontr es dans l utilisation du r seau de services Tel que mentionn e auparavant au cours des vingt derni res ann es plusieurs recherches ont port sur la situation des hommes et sur leurs besoins Les r sultats obtenus ont permis de d gager plusieurs pistes d action De nombreuses initiatives ont galement t prises Ces diff rentes recherches et initiatives balisent de plus en plus l horizon d
53. l manque effectivement des ressources alors le minist re de la Sant et des Services sociaux en injectera des nouvelles Le minist re par l interm diaire de la r gie r gionale de Montr al Centre s est engag examiner l tat des ressources disponibles pour les hommes en difficult au Qu bec 1 Cet engagement donnait suite plusieurs pressions du milieu et de nombreux rapports de 2 inquiets de constater l absence de services d accueil pour les hommes en crise et les cons quences tragiques auxquelles cette absence donnait lieu Un an plus tard cette annonce qui avait pourtant t tr s bien re ue ne s tait toujours pas r alis e Les pressions ont donc t reprises la suite desquelles le minist re de la Sant et des Services sociaux a finalement pris la d cision de constituer un groupe de travail charg d examiner la situation des hommes au Qu bec Cr en juin 2002 le Comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes a d but ses travaux au cours de l t de la m me ann e Son mandat consistait tracer le portrait de la situation des hommes r aliser un inventaire des ressources disponibles et d finir des priorit s d action de mani re rapide et avec une conomie de moyens Le pr sent rapport fait tat des travaux de cueillette d informations de r flexion et d analyse qui ont t men s pour ce faire D entr e de jeu il rappelle l volution r
54. leurs luttes portent surtout sur le droit l ducation une reconnaissance juridique et le droit de vote Les Canadiennes acqui rent ce droit en 1918 mais les Qu b coises seront les derni res l obtenir en 1940 principalement parce que l id ologie cl rico nationaliste s y opposait 5 Gilles Rondeau et Martin Truchon Evolucion de las relaciones familiares en Quebec un enfoque socio historico de las transformaciones sociales que macaron a la sociedad y a la familia quebequenses Monterrey 2002 pp 1 et 2 traduction libre Gilles Laporte et Luc Lefebvre Fondements historiques du Qu bec Cheneli re Mc Graw Hill Montr al 2000 p 178 Ce retard des Qu b coises se trouve largement compens lors des changements multiples qui ont cours durant les ann es 60 Ceux ci illustrent la profonde mutation du paysage sociologique et la la cisation de la soci t qu b coise compter de 1960 les valeurs religieuses traditionnelles qui sous tendaient le partage des r les entre hommes et femmes sont questionn es puis rejet es On lutte dor navant pour le droit l avortement et contre la violence faite aux femmes et le sexisme Vers la fin des ann es 1960 tardivement par rapport aux autres r gions nord am ricaines s amorce une transformation des comportements familiaux et reproductifs des qu b cois Celle ci est marqu e par au moins cinq l ments majeurs qui viennent modifier consid rablement les rappor
55. mble de ces dispositions s applique d abord et avant tout aux ruptures d union sanctionn es par les tribunaux40 Ces difficult s sont fr quemment voqu es Parmi les nombreuses sources ce sujet citons notamment l tude sur la m diation des divorces et des questions familiales dans trois villes canadiennes r alis e 1990 par la Conseil du bien tre social Le tiers seulement des ruptures d union est sanctionn par les tribunaux alors qu un deuxi me tiers donne lieu des ententes priv es et le troisi me tiers aucune entente Le lecteur int ress par ces questions est 15 1 7 2 Les d cisions des tribunaux et les demandes des p res et des m res Le r le des tribunaux dans la prise en charge des enfants apr s le divorce ou la s paration des parents a r cemment fait l objet d une recherche qui visait cerner les modalit s de prise en charge des enfants et d analyser plus fond le r le du Tribunal cet gard 1 Sur les huit cent six 806 dossiers judiciaires analys s on a constat que le fait de recourir au Tribunal pour r gler les questions relatives la garde et la pension alimentaire n est pas toujours un gage de meilleure entente entre les ex conjoints bien au contraire 42 On aussi remarqu que le jeune ge des enfants influence fortement l valuation de leurs besoins et les conditions de leur prise en charge au moment de la rupture et que le sexe
56. mentale et physique plus fr quents l heure actuelle on ne constate pas que les niveaux de scolarit et de diplomation influencent directement les niveaux d activit et d employabilit attribu s chacun des genres En fait bien que les femmes aient un meilleur profil de formation et de diplomation elles sont moins nombreuses sur le march du travail Toutefois elles ont un meilleur taux de placement car leur ch mage est plus bas ce qui laisse croire que le profil de l emploi risque de changer au cours des prochaines ann es 28 1 6 Leurs styles de vie et leurs habitudes Plusieurs l ments caract risent les styles de vie des hommes et leurs habitudes Parmi les principaux citons l alimentation et l activit physique l attitude face au poids corporel le tabagisme la sexualit la consommation d alcool de drogues et de jeu les accidents et la criminalit g n rale de m me que la criminalit reli e la violence familiale et conjugale 1 6 1 L alimentation et l activit physique De mani re g n rale les hommes se nourrissent moins bien que les femmes et un moins grand nombre d entre eux consid rent avoir des habitudes alimentaires saines Ils mangent moins de produits riches en fibres de fruits et de l gumes et plus de gras Ils ont moins tendance prendre leur petit d jeuner tous les matins et ils consomment plus de sel 27 Gilles Tremblay et al op cit consulter l annexe 2 p 3
57. mptent peu ou pas de b n voles La client le qui fr quente plusieurs de ces ressources provient du r seau judiciaire et de celui de la Sant et des Services sociaux Les r f rences individuelles ne comptent que pour quinze pour cent 15 dans le recrutement de la client le Le nombre de clients desservis varie selon la nature des services offerts Chez les organismes qui font de 67 On se rappellera cet gard qu une adaptation des services aux besoins des femmes a d j donn lieu une refonte en profondeur des pratiques au cours des ann es 80 il s agirait de proc der de la m me mani re l gard des hommes 68 Gilles Rondeau Ad quation des services psychosociaux en regard des besoins particuliers des hommes dans les Actes du colloque Entre les hommes et les services un pont b tir pp 29 30 Germain Dulac 2004 para tre Inventaire des ressources et services disponibles en mati re de pr vention et d aide aux hommes Centre d tudes appliqu es sur la famille Universit McGill 40 p 24 l intervention individuelle la client le rejointe d passe rarement 200 personnes par ann e alors que lorsque l organisme r alise des activit s destin es des groupes comme des conf rences ou des v nements il rejoint beaucoup plus de monde Les administrations gouvernementales et paragouvernementales constituent les plus importantes sources de financement des 76 ressources recens es alor
58. n 2002 le Comit a tenu plus d une quinzaine de r unions statutaires et bon nombre de rencontres de travail en petits groupes Les membres ont aussi particip au colloque Entre les services et les hommes un pont b tir tenu en octobre 2002 Saint Hyacinthe pour mettre point leurs connaissances et rencontrer les intervenants du terrain Cette sensibilisation l gard des grandes probl matiques auxquelles les hommes sont confront s s est poursuivie par des rencontres avec des repr sentants d organismes des experts et des professionnels investis dans diff rents aspects de la question masculine Ces rencontres ont t l occasion de sensibiliser les membres du Comit aux r alit s et la souffrance v cue par certains groupes d hommes de m me qu aux lacunes des services existants Nous ne saurions passer sous silence non plus le transfert d expertises qui a eu lieu entre les membres du Comit eux m mes lors de nos discussions internes Au terme de cette d marche qui nous a permis de tracer un premier bilan de la situation des hommes nous sommes extr mement fiers de vous remettre un rapport qui constituera esp rons nous une pierre d assise dans la reconnaissance publique des r alit s des hommes et dans la volont de r pondre leurs besoins C est l le sens des recommandations que nous formulons au terme du rapport Nous vous assurons de notre disponibilit pour apporter les claircissements et discuter av
59. n probl me de consommation et demander de l aide m me si une bonne partie la client le vient la suite d une ordonnance de la cour L entourage de la personne toxicomane peut aussi recevoir de l aide afin d apprendre mieux g rer au quotidien le fait de vivre avec quelqu un qui a ce type de probl me En mati re d intervention de pr vention du suicide il a t tabli que le suicide est un ph nom ne complexe d termin par l interaction de nombreux facteurs L isolement affectif est un facteur de risque important Des pr occupations concernant le d voilement s ajoutent galement pour la client le masculine pour qui le fait de parler de ses motions et de ses sentiments relatifs au suicide est particuli rement g n rateur d angoisse Ceux qui travaillent aupr s des conjoints aux comportements violents consid rent que la responsabilit n est pas qu individuelle mais qu elle est aussi collective et soci tale faut consid rer l homme dans l ensemble de ses potentialit s Voil pourquoi il faut poser un nouveau regard Plut t que d apposer une tiquette de violence sur la personne entier il importe de faire sp cifiquement r f rence aux comportements qui constituent des gestes de violence Evitant d adopter une vision dualisante comme on le faisait avec l ancien paradigme qui opposait la victime au bourreau il est pr f rable d employer une approche de r solution de probl mes La difficult
60. nci es qui sont dispens es chacun dans les r seaux formels et naturels et la mise en place de ressources universelles partir de crit res essentiellement f minins de d termination des besoins d aide 13 Yves C Nantel Au c ur de l engrenage Mieux se positionner face ces hommes qui se retrouvent au centre des frictions entre des r f rents socio culturels des pressions familiales et les transformations socio judiciaires dans les Actes du colloque Entre les hommes et les services un pont b tir op cit pp 130 et 131 14 Gary R Brooks A New Psychotherapy for Traditional Men Jossey Bass San Francisco 1998 13 Les attitudes des hommes face aux services Les hommes utilisent moins les services que les femmes 115 sont cependant aussi nombreux avoir utilis la chirurgie d un jour m me s ils ont moins b n fici de services domicile apr s l intervention Le tiers des consultations en sant mentale sont faites par des hommes On retrouve 3 m me proportion dans les services psychosociaux et d int gration et dans ceux de r int gration sociale en sant mentale Finalement moins d hommes que de femmes utilisent des m dicaments que ceux ci soient prescrits ou non 15 Selon Lorbert les femmes prennent davantage de cong s de maladie et se per oivent comme malades un seuil plus bas Cette attention aux probl mes de sant mineurs les porte consulter plus rapidement et plus r guli rement
61. ne de son probl me faut amener l homme croire en ses capacit s et le convaincre de sa valeur faut enfin trouver des fa ons de faire adapt es ce qu il est comme homme bref utiliser des mani res d intervenir qui ne reposent pas exclusivement sur la parole et l expression des motions 2 2 6 Les priorit s d intervention 73 Daniel Turcotte Germain Dulac Jocelyn Lindsay Gilles Rondeau et Pierre Turcotte Attentes et appr hensions des hommes face l aide psychosociale dans Rondeau G et Hernandez S Actes du colloque Entre les services et les hommes un pont b tir op cit p 58 7 Daniel Turcotte et al op cit 59 29 Les organismes et les tablissements oeuvrant aupr s des hommes consid rent que les priorit s d intervention doivent porter d abord sur l adaptation des services des ressources et des lieux d accueil et de soins la r alit des hommes Ils estiment aussi imp rieux de disposer de lieux d accueil et d h bergement plus nombreux mieux connus et plus accessibles r serv s aux hommes Des interventions portant sur des secteurs sp cifiques ont aussi t mentionn es par les organismes et les tablissements rejoints par le Comit comme tant absolument n cessaires notamment autour de la rupture d union et de la paternit Enfin la cr ation de diff rentes instances r gionales et centrales permettrait de cr er une r elle synergie autour du dossier de la condition m
62. nt non gardien de m me que son droit d tre inform et celui de contester judiciairement les d cisions prises par le parent gardien arrive aussi de plus en plus fr quemment que les hommes d noncent le fait que leurs droits de p re ne soient pas respect s par leur ex conjointe Si on se fie ces d clarations il semble que plusieurs parmi celles ci fassent fi des d cisions du tribunal 1 7 5 Les r actions des p res Bien que l analyse des dossiers ne d montre pas que les d cisions rendues par les tribunaux favorisent les m res au d triment des p res 54 plusieurs hommes ressentent qu ils ont t trait s injustement par le syst me judiciaire au moment de leur rupture d union Hubert Van Gijseghem L enfant mis nu L all gation d abus sexuel La recherche de la v rit M didien Montr al 1992 p 199 53 Diff rents groupes revendiquent la mise en place d une loi facilitant le respect des conditions de visite du parent non gardien une telle loi limiterait la marge de man uvre du parent gardien de la m me mani re que le fait la loi facilitant le paiement des pensions alimentaires l gard de l obligation alimentaire du d biteur Ren e Joyal et al op cit p 42 18 Le sentiment le plus souvent exprim par les hommes en situation de divorce est l injustice ressentie lors de leur exp rience avec le syst me l gal Ces hommes consid raient que la cour avait un biais en faveur
63. ocessus de socialisation est un moyen favorisant l ali nation et l int riorisation de 1l Gilles Tremblay cit p 8 1 Gilles Rondeau Ad quation des services psychosociaux en regard des besoins particuliers des hommes dans Rondeau G et Hernandez S Actes du colloque Entre les hommes et les services un pont b tir op cit p 30 l autoali nation pour maintenir une image d invuln rabilit et d ind pendance 3 Ces imp ratifs d image de force perdurent encore chez ceux qui ne remettent pas en question ces codes de comportement malgr le changement de paradigme auquel la soci t qu b coise a t confront e De telles images placent ces hommes en contradiction int rieure profonde lorsqu ils prouvent des difficult s tant donn que les exigences de l aide sont antinomiques par rapport celles de la masculinit Demander de l aide c est souvent devoir renoncer au contr le plut t que de le conserver accepter de montrer ses faiblesses plut t que de faire tat de sa force vivre l exp rience de la honte plut t que de s afficher fi rement oser exprimer ses motions plut t que de demeurer sto que tout prix faire face sa douleur et sa souffrance plut t que de les nier 14 Les caract ristiques du mod le traditionnel influencent aussi les planificateurs et dispensateurs de services comme en t moignent l cart entre le soutien offert aux femmes et aux hommes les aides diff re
64. oriser la paternit a aussi fait l objet de plusieurs commentaires et propositions de m me que l accessibilit des services et des horaires 2 24 Les priorit s en promotion et pr vention Les organismes et les tablissements oeuvrant aupr s des hommes ont galement sugg r des priorit s en mati re de promotion et de pr vention Selon plusieurs l accent devrait d abord tre mis sur la pr vention Parmi les suggestions concernant la promotion les plus nombreuses ont port sur l importance d encourager chez les hommes le d veloppement d une attitude positive en vue d aller chercher de l aide importe aussi prioritairement de valoriser la paternit de renforcer l identit des hommes et de promouvoir une image positive d eux Quant aux suggestions relatives la pr vention le suicide est ressorti comme pr occupation dominante L importance de travailler am liorer la capacit de 28 communiquer des hommes vient en seconde place La pr vention de la violence et le soutien accorder aux p res ont aussi t mentionn s plusieurs reprises 2 2 5 Les conditions gagnantes de l intervention Tel qu nonc plus haut les hommes n aiment pas se retrouver en situation de recevoir des soins car pour plusieurs d entre eux c est l l antith se de la masculinit La demande d aide est per ue comme une situation de d pendance susceptible d inspirer la honte parce qu elle contredit les imp ratifs d images de
65. otre soci t Cela demande aussi de prendre conscience de l effet d terminant de la socialisation chez les hommes et des comportements qu elle entra ne chez ceux ci de m me que chez les dispensateurs de services Pour bien saisir la situation des hommes il est galement n cessaire de conna tre les grands param tres de leur sant physique et mentale d identifier les d fis que posent leur scolarisation leur vie professionnelle leurs styles de vie et leurs habitudes de m me que d inventorier les questions l gales auxquelles ils peuvent tre confront s 11 L volution r cente de la soci t qu b coise En peu de d cennies les mod les familiaux de la soci t qu b coise se sont modifi s radicalement Depuis 40 ans le Qu bec est pass d une soci t relativement traditionnelle et monolithique une soci t post moderne fragment e o les mod les familiaux se diversifient se transforment et traduisent des trajectoires de vie multiples et vari es L examen des changements sociaux qui ont marqu la vie familiale au Qu bec am ne dire que l volution des ph nom nes familiaux ne doit pas tre consid r e isol ment mais qu elle se poursuit en constant rapport avec une soci t elle m me en volution rapide 4 1 1 1 Avant les ann es 0 Exception faite des religieuses les femmes d avant 1960 ont occup une place modeste dans l histoire de la vie publique qu b coise usqu en 1940
66. ourn e d tude tenue le 14 novembre 2003 au Centre St Pierre de Montr al 35 caract ristiques particuli rement inqui tantes pour certains parents et certains enfants et devenir singuli rement porteuse de risques de suicide et de violence envers les ex conjoints A contrario il va de soi que les ruptures d union bien annonc es et qui s effectuent sur la base d un partage en consensus des responsabilit s parentales et des biens ne conduisent pas des situations de violence On a consid r aussi que l instauration ventuelle de mesures visant une meilleure prise en compte des besoins des hommes en vue notamment de faciliter le respect des d cisions des tribunaux en ce qui a trait aux droits de visite des p res auraient des impacts positifs certains Le Comit recommande donc que l ensemble du processus judiciaire et des lois qui l encadrent soit revu dans la perspective d une meilleure prise en compte des besoins des p res et d une meilleure protection des liens p re enfant Il est galement important de consolider les ressources communautaires existantes de soutien aux p res en situation de ruptures et de d velopper d autres services plus sp cifiques aux p res en p riode de s paration divorce Par ailleurs depuis la R volution tranquille la famille qu b coise est entr e en mutation ce qui 3 entra n une remise en question des attentes l gard du r le des p res Cette fragilisation a des impacts
67. quels tr s peu de services appropri s existent l heure actuelle Nous pensons ici ceux qui ont t agress s sexuellement dans leur enfance ou qui sont violent s par leur conjoint ou conjointe Les hommes adoptent des habitudes de vie qui leur nuisent Ils s alimentent mal fument plus que les femmes et d veloppent davantage de d pendance envers l alcool les drogues et le jeu Ils ont peu de r seaux de soutien ce qui les rend plus vuln rables dans les situations de crise comme les ruptures d union arrive que certains d entre eux sortent tr s meurtris de la s paration ou du divorce et que parfois des gestes inexcusables d une grande violence allant m me jusqu l irr m diable soit malheureusement pos s De l avis de tous la r ponse ces besoins est forc ment complexe nous faut d abord reconna tre collectivement que les hommes ont besoin d aide nous faut aussi imp rativement mettre sur pied un service d accueil et de soutien l intention de ceux qui 30 vivent des situations de crise nous faut galement adapter les approches les services et les modes d intervention existants pour qu ils soient davantage attirants pour la client le masculine et se rapprochent d eux est aussi important de faire des efforts en ce qui concerne la promotion de pr server les acquis et de consolider et d velopper davantage le r seau communautaire Nous devons aussi proc der un examen approfondi des principales
68. quement masculins pour le d pistage de la d pression Cette maladie plut t que de s exprimer en souffrance int rioris e comme c est particuli rement le cas chez les femmes se manifesterait davantage par des gestes et des actions chez les hommes L homme serait ainsi tout aussi d pressif mais moins passif devant sa souffrance Mentionnons toutefois ce propos qu on a fait le constat d un probl me g n ral dans notre soci t par rapport la consultation en situation de d pression 2 15 Les d fis de leur scolarisation et leur vie professionnelle Le portrait d ensemble de la scolarisation au Qu bec se modifie la d faveur des hommes Le portrait social du Qu bec ISQ 2001 montre que les carts entre l ensemble des hommes et des femmes quant au plus haut dipl me obtenu ne sont pas tr s grands Cela masque cependant l volution r cente des taux de d crochage et de diplomation 6 En fait la diminution de moiti du taux g n ral de d crochage scolaire est essentiellement due la pers v rance des filles dont la majorit se rendent plus loin que les gar ons dans leurs tudes On note aussi que de mani re g n rale le cursus scolaire des gar ons est plus lent que celui des filles une proportion plus lev e de ces derniers atteint le secondaire apr s l ge de 12 ans 25 c 18 semble ici que la socialisation des gar ons les pr pare moins bien r ussir l cole et rejeter l id e d un tel su
69. rmettra aussi une diffusion imm diate des r sultats obtenus et un transfert instantan dans la pratique des intervenants et des intervenantes Conclusion Sans remettre en question les revendications et les acquis l gitimes obtenus de haute lutte par le mouvement des femmes le Comit de travail en mati re de pr vention et d aide aux hommes 38 consid re qu il est plus que temps que le Qu bec s engage sans quivoque et prenne r ellement en compte les multiples difficult s auxquelles sont confront s bon nombre d hommes Au cours des derni res ann es plusieurs des membres du Comit ont eu l impression que la r alit personnelle et sociale des hommes 3 t analys e sous l angle des probl mes qu elle causait plut t que sous celui des solutions qu elle n cessitait Dans cette perspective il est d plorable que certains hommes se soient sentis rejet s et qu ils aient v cu une d tresse psychologique importante ou aient fait usage de formes inappropri es d expression qui ont gravement nui leur entourage ainsi qu eux m mes Les hommes et les gar ons doivent se sentir accueillis partout et de mani re chaleureuse par des personnes tol rantes et bien dispos es leur gard Comme on a pu le constater plusieurs hommes ont un grand besoin d aide Pour leur tre profitable cette aide doit leur tre offerte d une mani re qui les respecte Les propos qui de fa on r p t e et malicieuse pr sentent les
70. s acteurs gouvernementaux est essentielle Les actions envisag es touchent la paternit la formation professionnelle l identit masculine et son image ainsi que la p rennit des efforts en regard de la condition masculine 3 3 1 La paternit Les retomb es positives de l engagement paternel sur le bien tre et le d veloppement de l enfant de m me que son adaptation sociale ont t d montr es plusieurs reprises La reconnaissance des besoins et des droits de l enfant en application de la Charte des Nations Unies touche directement les familles et leurs membres Plus particuli rement l article 18 8 de la Convention relative aux droits des enfants stipule que les tats parties s emploient de leur mieux assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une responsabilit commune pour ce qui est d lever l enfant et d assurer son d veloppement Toutefois il est commun que l enfant soit priv de contacts r guliers et prolong s avec l un des deux parents 6 La tendance recourir au tribunal est souvent associ e au degr de tension entre les parents semble ainsi que plus la tension est intense plus grande est la propension s adresser au tribunal notamment pour la pension alimentaire et la garde des enfants Dans cette perspective l annonce de la rupture d union pourra pr senter des 7 COFAQ Nos enfants ont droit leurs deux parents d pliant pr sentant la j
71. s associent de mani re permanente comme porteurs gouvernementaux du dossier de la condition masculine ce titre ils instaureront une d marche et inviteront les autres instances gouvernementales concern es le milieu de la recherche et le milieu communautaire entreprendre avec eux une vaste r flexion d ensemble en vue de mieux conseiller l action gouvernementale l gard des hommes Un tel Comit conjoint MSSS et MESSF aurait notamment pour t ches de e Suivre la mise en oeuvre des recommandations du pr sent Comit de travail qui auront t retenues par le gouvernement e Revoir et harmoniser l ensemble des services offerts aux Qu b cois de mani re mieux servir la client le masculine e D finir les principes d galit des genres qui devraient encadrer l action publique et parapublique Comprendre et encourager la place des hommes dans la soci t e laborer et mettre en uvre une strat gie interminist rielle de soutien la condition masculine Enfin le Comit recommande aussi que la recherche sur les multiples facettes de la condition masculine soit davantage suscit e et soutenue par le gouvernement cet gard la recherche en partenariat avec le milieu particuli rement sous la forme de recherche action ou de recherche participative contribuera l mergence de nouveaux savoirs sur les r alit s que vivent les hommes et sur les interventions pr coniser aupr s d eux Elle pe
72. s des organismes et des tablissements oeuvrant aupr s des hommes Selon les r pondants des organismes et des tablissements oeuvrant aupr s des hommes qui ont r pondu la demande de commentaires qui leur avait t adress e par le Comit il est imp ratif si on veut rejoindre les hommes d orienter les interventions vers la recherche de solutions concr tes faut aussi former rapidement des intervenants masculins multiplier les groupes d entraide et valoriser la masculinit Une grande importance doit aussi tre accord e la paternit afin notamment de mieux sensibiliser les hommes et les femmes l importance du r le capital jou par les p res aupr s de leur enfant 2 2 2 Des avis concernant quelques probl matiques particuli res 70 Le lecteur est invit consulter les annexes 4 et 5 ce sujet 25 Les chercheurs et les sp cialistes pr conisent pour leur part que des solutions sp cifiques soient apport es aux diff rents probl mes et que les acquis actuels soient pr serv s et consolid s En mati re de lutte l alcoolisme et la toxicomanie il existe plusieurs portes d entr e pour obtenir des services urgence toxicomanie 24 7 h bergement d sintoxication itin rance etc Aux traitements individuels offerts s ajoutent aussi les activit s cliniques de groupe pour permettre aux personnes de mieux g rer leur consommation Dans tous les cas la personne doit d abord admettre qu elle 3 u
73. s et des modes d intervention 3 2 5 La promotion des habitudes de vie saine 3 2 6 Le d veloppement de services communautaires 3 3 Les recommandations qui concernent d autres acteurs gouvernementaux Conclusion Bibliographie Annexes Annexe 1 Annexe 2 Annexe 3 Annexe 4 3 2 1 La paternit 3 2 2 La formation professionnelle 3 2 3 L identit masculine et l image des hommes 3 2 4 La poursuite de la r flexion l gard de la condition masculine Liste des recommandations Portrait des besoins des hommes qu b cois en mati re de sant et de services sociaux r alis par M Gilles Tremblay Inventaire des ressources et services disponibles en mati re de pr vention et d aide aux hommes r alis par M Germain Dulac Tableau r sumant les principales conclusion du chercheur Will Courtenay concernant les facteurs comportementaux associ s aux maladies accidents et d c s masculins 39 40 42 Annexe 5 Liste des organismes et des tablissements consult s par le Comit Annexe 6 Libell du sondage adress aux organismes et aux tablissements oeuvrant aupr s des hommes et synth se des commentaires recueillis Annexe 7 Liste des personnes rencontr es par le Comit Introduction Le 8 juin 2001 le journal La Presse titrait Le minist re de la Sant et des Services sociaux se donne dix jours pour examiner la situation des hommes en situation de crise au Qu bec On pouvait y lire que S i
74. s que l entreprise priv e et les organismes caritatifs viennent en seconde place Toutes les ressources ayant r pondu au questionnaire ont mentionn avoir recours l autofinancement Celui ci compte pour 30 des revenus chez les deux tiers des organismes rejoints Ceux ci sont en majorit regroup s l int rieur de structures provinciales Pr s de la moiti des ressources communautaires pour hommes doivent composer avec des revenus annuels inf rieurs 100 000 Parmi celles ci un bon nombre ont des revenus qui n atteignent m me pas 25 000 Les ressources prouvent toutes des difficult s financi res Comme cons quence de ces difficult s plusieurs ressources sont aussi affect es par un manque chronique de ressources humaines sp cialis es attribuable aux probl mes qu elles ont attirer et retenir de telles personnes en emploi tant donn leurs difficult s financi res Pour les m mes raisons elles ont des probl mes se d velopper et cro tre La situation est ce point pr occupante que certains organismes ont d fermer leurs portes entre le d but et la fin de l inventaire 2 2 Des pistes qui rencontrent les imp ratifs Les pistes qui suivent ont toutes t sugg r es au Comit soit par les organismes et les tablissements oeuvrant aupr s des hommes soit par des sp cialistes ou des chercheurs soit par des praticiens rencontr s par le Comit lors de ses r unions statutaires 2 2 1 Les conseil
75. t sans qu aucun droit l gard de ces enfants ne leur soit reconnu Cette absence de droits se fait cruellement sentir lorsque survient une rupture d union avec le parent gardien de ces enfants Les enfants sont eux aussi confront s de nombreuses sources de stress pouvant affecter leur adaptation sociale et motionnelle 1 7 1 Le cadre l gislatif entourant la rupture d union Entre mai 1995 et juin 1997 Le Qu bec a sanctionn trois lois la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires la Loi modifiant le code civil du Qu bec et le code de proc dure civile relativement la fixation des pensions alimentaires pour enfants et la Loi instituant au code de proc dure civile la m diation pr alable en mati re familiale et modifiant d autres dispositions de ce code Ces trois lois donnaient suite des revendications port es l attention du gouvernement par les groupes de d fense des droits des femmes Elles avaient plusieurs objectifs en commun notamment celui de faciliter le d veloppement de rapports moins conflictuels entre les ex conjoints et l acceptation de leurs responsabilit s p cuniaires ducatives et affectives Le cadre l gislatif qu b cois entourant les ruptures d union comprend aussi d autres mesures dont celle du partage du patrimoine Quant aux mesures l gislatives et r glementaires canadiennes elles ont aussi t institu es afin de donner suite aux revendications du mouvement des femmes L ense
76. taines initiatives particuli res ont port celles ci l attention de leurs coll gues Mentionnons en premier lieu l application du concept des pairs aidants dans les milieux de travail Des programmes bas s sur cette approche existent dans presque toutes les r gions du Qu bec Fond s l origine en lien avec les questions d alcoolisme et de toxicomanie ils consistent maintenant former des aidants naturels auxquels on enseigne les bases de l coute et de la r f rence en milieu de travail Ce qui caract rise cette approche c est la proximit avec les gens au travail L approche des pairs aidants r ussit bien en milieu de travail parce que les hommes pr f reront le contact plus direct du coll gue de travail celui plus formel du professionnel sp cialiste Ceci est particuli rement observable dans les milieux o les gens sont moins scolaris s Quant aux groupes d entraide et de soutien ils r pondent des besoins d accueil et de r f rence et acceptent l homme dans sa globalit Selon les besoins exprim s l intervention pourra tre courte ou s tendre sur plusieurs rencontres ou quelques ann es Ces organismes cherchent accompagner leur client le dans un processus d information et de prise de conscience Les groupes masculins autog r s qui visent favoriser la croissance personnelle par la parole l coute et la r flexion constituent aussi des exp riences reproduire Lors des rencontres de gro
77. tarit avec ceux ci Les pr jug s sont tenaces et les difficult s v cues par les hommes sont souvent m sestim es ou ignor es M me si 3 majorit des hommes qu b cois se portent bien plusieurs vivent des difficult s multiples et souvent tr s graves pour lesquelles des diagnostics circonstanci s et des solutions syst miques doivent tre privil gi s Notre Comit de travail a t charg de tracer un portrait des besoins des hommes et d tablir les priorit s d action leur gard D embl e nous avons choisi de privil gier une approche globale de promotion et de pr vention ainsi qu une sensibilisation large et en amont des diff rents probl mes Nous avons ainsi voulu ne pas nous limiter la seule intervention curative ou restauratrice m me si celle ci demeure essentielle aupr s des hommes qui vivent des difficult s graves De mani re nous assurer que nous d marrions nos travaux avec la meilleure perspective possible nous nous sommes d abord attard s d finir les principales dimensions de la situation des hommes Cela s est fait notamment par une recension des crits portant sur le sujet Nous avons par la suite v rifi la pertinence et la justesse des dimensions retenues aupr s des intervenants qu b cois Au terme de cette op ration r alis e aupr s de trois cents r pondants des r seaux public et communautaire de sant et services sociaux nous pouvons affirmer que les principaux aspects sont couv
78. tecter parce que largement inconscients Lewis a d crit la relation troite qui existe entre la honte non reconnue et la col re furieuse pour conclure que nous sommes souvent honteux d avoir honte 66 2 13 Offrir des services adapt s aux r alit s des hommes La politique de la main tendue r sume bien ce que les commentaires recueillis par le Comit de m me ce que les crits recens s ont signal comme tant les meilleures pistes d adaptation des modes d intervention aux r alit s des hommes En fait pour s assurer de 64 William Pollack De vrais gars Montr al inc 2001 665 p 6 Joan Keefler et Gilles Rondeau La honte chez les hommes dans les Actes du colloque Entre les hommes et les services un pont b tir p 67 Joan Keefler et Rondeau cit p 71 23 bien rejoindre la client le masculine il faut modifier de fa on substantielle les fa ons de faire6 l aide qui doit leur tre offerte doit d abord vouloir leur tre offerte doit chercher les rejoindre doit partir de leur r alit et de leurs besoins et tenir compte de la fa on dont ils sont et pensent comme hommes n y a aucun avenir d aide dans un syst me qui agresse le client ne juge pas ses besoins comme tant l gitimes et le bl me pour ses checs Non le client n a pas tort C est nous qui ne savons pas le rejoindre et qui le d clarons peu motiv 68 2 14 Le portrait des organismes communautaires
79. ter de rejoindre les hommes l o ils sont notamment sur leurs lieux de travail et dans les centres sportifs 3 2 6 Le d veloppement des services communautaires L inventaire des ressources communautaires oeuvrant aupr s des hommes a permis de mettre en lumi re l importance de l entraide de la solidarit et des regroupements Elle aussi permis de constater le petit nombre de ces ressources et leur extr me vuln rabilit financi re La tr s grande majorit d entre elles ont un statut pr caire malgr une forte 34 demande pour des ressources sp cialis es pour hommes Si on prend en consid ration que ces ressources sont souvent la porte ventuelle d entr e des hommes dans le r seau de la Sant et des Services sociaux il importe de s assurer de leur consolidation voire leur d veloppement Le Comit recommande donc que l importance des organismes oeuvrant aupr s des hommes soit reconnue et que l mergence de nouveaux services communautaires leur intention soit favoris e Un financement ad quat doit tre accord aux organismes existants et le d veloppement de nouveaux services dans l ensemble des r gions encourag 3 3 Les recommandations qui concernent d autres acteurs gouvernemen taux Comme nous le mentionnions auparavant les hommes font face plusieurs besoins qui ne concernent pas tous le r seau de la Sant et des Services sociaux Pour ces derniers la collaboration d autre
80. tion des intervenants et des intervenantes On l a vu auparavant lorsqu ils demandent de l aide les hommes plus traditionnels le font d une fa on non conventionnelle parfois agressivement parce que mals dans leur peau Ils risquent d tre re us d une mani re r pressive ou de se voir refuser l acc s aux services Les dispensateurs de services en majorit des femmes n ont pas t habitu s transiger avec la client le masculine 115 ont plus de difficult s lire et d coder les modes masculins d expression et cons quemment courent plus de risques de les braquer Le Comit recommande donc que le r seau de la Sant et des Services sociaux d veloppe et dispense syst matiquement un programme de formation l intention des intervenantes et des intervenants de premi re ligne afin que ceux ci soient mieux form s transiger avec la client le masculine et habilit s mieux d coder leurs r els besoins 3 24 L adaptation des services et des modes d intervention Les hommes ont aussi un rapport diff rent leur corps et leur bien tre personnel de telle sorte que le rapport objectif ne correspond pas au rapport subjectif qu ils entretiennent avec leur sant En outre ils n gligent souvent les examens de d pistage et ne montrent pas une grande pers v rance dans les traitements une fois que les premi res douleurs ont t calm es De tels constats conduisent privil gier une meilleure adaptation des servic
81. ts conjugaux et familiaux de m me que la f condit et les relations entre les parents et leurs enfants la fin de l h g monie de l glise catholique les revendications des groupes de femmes la reconnaissance du divorce l arriv e de la pilule contraceptive 6 l entr e massive et permanente des femmes mari es sur le march du travail 6 Dans cette perspective la famille pr sente de moins en moins l image d une cellule troitement unie sous l autorit d un p re tandis qu appara t travers toute la litt rature qu b coise le mythe d une femme forte que se plaisent d velopper romanciers et essayistes au cours de l apr s guerre 1 En 1977 le concept de l autorit paternelle est remplac dans la loi par celui de l autorit parentale P re et m re sont d sormais plac s sur un pied d galit En 1979 la Loi sur les services de garde est adopt e et un an plus tard l Office des services de garde l enfance est cr afin de suivre l implantation du syst me des garderies Depuis le d but des ann es 80 le Qu bec est entr dans ce que les d mographes nomment la seconde transition d mographique les femmes ont acquis le contr le total de leur f condit et la famille patriarcale traditionnelle est en lambeaux 8 L organisation des services sociaux se modifie consid rablement au cours de ces m mes ann es L id e selon laquelle il faut stopper la croissanc
82. tuation semblait la plus criante et o les budgets taient disponibles c est dire en violence D autres intervenants nouveaux futurs p res se sont investis en p rinatalit 10 Des groupes tel l Association des hommes s par s et divorc s s int ressent leur tour aux cons quences des ruptures d union En mati re de violence conjugale les organismes communautaires venant en aide aux hommes fondent en 1988 l Association des Ressources Intervenant aupr s des Hommes Violents ARIHV devenue depuis c ur d homme La recherche d marre dans le dossier des hommes et des travaux sont publi s les r alit s des hommes commencent tre circonscrites et de nouveaux mod les d intervention sont con us et propos s Des groupes de conscientisation pour hommes naissent alors au fur et mesure de la prise en compte des impacts des difficult s li es l adaptation des hommes aux nouvelles r alit s sociales Ces effets de mieux en mieux document s conduisent l largissement du dossier de la condition masculine alors que de nouvelles pr occupations voient le jour les hommes et le suicide les hommes et la paternit les gar ons et l cole etc La fin des ann es 80 marque avec la publication en 1989 de l essai du psychanalyste Guy Corneau P re manquant fils manqu la reconnaissance de la condition masculine au m me titre que la condition f minine Des missions de t l vision sont produites sur l
83. tures d union et la suite des pressions du milieu que le gouvernement a pris la d cision de mettre sur pied un Comit de travail gouvernemental en mati re de pr vention et d aide aux hommes Pour comprendre et non justifier ces drames on doit prendre en compte le fait que la majorit des hommes vivent g n ralement repli s sur eux m mes et ne cherchent pas d aide Ils ont souvent une attitude de d ni et de minimisation face leurs probl mes si graves soient ils Socialement acquis ce comportement isole l homme en crise et le plonge souvent dans une dynamique d pressive destructrice 5 La d nonciation des lacunes et de leurs cons quences tragiques au niveau de l accueil des hommes en situation de crise notamment de ceux qui vivent des probl mes conjugaux ou familiaux est galement ressortie lors des consultations men es par le Comit La solution ces probl mes doit cependant tenir compte des particularit s des r gions des localit s et des quartiers importe donc que chacune des r gions du Qu bec et chacun de ses principaux centres urbains soient dot s de services d accueil et de soutien aux hommes qui vivent des situations de crise La mise au point de ces services revient toutefois aux autorit s concern es dans la perspective de l acc s le plus direct possible sur une base 24heures 7jours Cet acc s devrait ventuellement aussi comprendre l h bergement pr ventif Le Comit recommande donc que
84. upe les hommes apprennent sans l aide d animateurs ou de th rapeutes partager leur v cu et leurs sentiments en toute confiance et sans tre jug s Le groupe devient un lieu de soutien permettant aux hommes de valider leurs sentiments et d am liorer leur bien tre socio affectif Des initiatives ont aussi t men es pour favoriser l engagement des p res dans la prestation de services aupr s des membres de la famille incluant les enfants Le travail faire consiste ici modifier certaines habitudes des intervenantes et intervenants de travailler presque exclusivement avec la m re en agissant plut t aupr s des deux parents Un tel travail n cessite d impliquer les m res afin de les amener v ritablement favoriser 9 participation des p res oblige aussi sensibiliser les quipes d intervention cet aspect 7 La liste des personnes rencontr es par le Comit se retrouve l annexe 7 27 Les campagnes de promotion visant changer les mentalit s et faciliter la demande d aide de la part des hommes ont aussi t retenues comme tant des exp riences prometteuses par le Comit De m me la mise sur pied des tables de concertation ayant pour mandat de favoriser la r flexion au sein de Comit s mixtes dans le but de mobiliser les acteurs sociaux dans une perspective pr ventive 3 t retenue Les membres du Comit ont aussi t sensibilis s l gard de certaines pratiques en est ainsi par
85. veur et il arrive encore fr quemment que certains d entre eux en ressortent tr s meurtris Ces hommes sont mal l aise de demander de l aide et ne savent pas g n ralement o aller la chercher Le Comit prend acte de ces importants besoins et l instar la grande majorit des chercheurs consid re qu il faut attaquer les tabous en affirmant sans r serve que plusieurs hommes sont en situation de difficult aux plans de la sant physique de la sant mentale et du comportement Parmi toutes les priorit s il distingue d abord l urgence de reconna tre publiquement les besoins des hommes puis celle ressortie de toutes ses consultations qui consiste mettre sur pied un service d accueil de soutien et de r f rence l intention des hommes qui vivent des situations de crise retient aussi l importance d adapter les approches les services et les modes d intervention aux besoins des hommes et l int r t de consolider et de d velopper le r seau communautaire et de r aliser des efforts de sensibilisation aupr s de la population en g n ral Le Comit est aussi convaincu qu il importe de revoir les principales mesures entourant les ruptures d union et d encourager la participation des hommes dans la famille pr conise de poursuivre les travaux d j entrepris l gard du d crochage scolaire des gar ons et de d velopper des m canismes visant favoriser la repr sentation masculine dans certaines professions Enfin
86. x m mes quatre injonctions la base du code de la masculinit ont t identifi es comme faisant obstacle l expression naturelle de la sensibilit des hommes soit le sto cisme la bravade la virilit sans nuances et l vitement de la 000 La socialisation masculine traditionnelle tire parti de la peur du rejet pour faire en sorte que le comportement des hommes soit conforme aux injonctions du code Ceux qui ne correspondent pas aux mod les que ce code valorise se retrouvent en violation par rapport au r le de genre attendu d eux Ceci les am ne non seulement tre rejet s mais aussi se juger eux m mes n gativement Cette situation touche particuli rement les hommes qui s loignent le plus des st r otypes Les changements faire doivent donc d abord viser les hommes qui cherchent se conformer enti rement au code de la masculinit plus particuli rement lorsqu ils ont besoin d aide Ils devront apprendre se d faire des sentiments de honte qu ils peuvent tre amen s ressentir lorsqu ils outrepassent les normes comportementales qui leur ont t inculqu es Mentionnons que pour certains d entre eux le sentiment de honte peut s av rer particuli rement destructeur La honte est une motion omnipr sente Si nous modulons mal nos sentiments honteux ils peuvent devenir mena ants pour notre identit personnelle et nos relations interpersonnelles 5 De tels sentiments ne sont pas faciles d

Les hommes : s`ouvrir à leurs réalités et répondre à leurs besoins

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