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Jugement du Tribunal Militaire International de Nuremberg

1. une ou deux exceptions pr s n a pas t contest e LES DISPOSITIONS DU STATUT Les accus s sont inculp s en vertu de l article 6 du Statut qui s exprime en ces termes Article 6 Le Tribunal tabli par l accord mentionn l article ler ci dessus pour le jugement et le ch timent des grands criminels de guerre des pays europ ens de l Axe sera comp tent pour juger et punir toutes personnes qui agissant pour le compte des pays europ ens de l Axe auront commis individuellement ou titre de membres d organisations l un quelconque des crimes suivants Les actes suivants ou l un quelconque d entre eux sont des crimes soumis la juridiction du Tribunal et entra nent une responsabilit individuelle a Les crimes contre la Paix c est dire la direction la pr paration le d clenchement ou la poursuite d une guerre d agression ou d une guerre de violation des trait s assurances ou accords internationaux ou la participation un plan concert ou un complot pour l accomplissement de l un quelconque des actes qui pr c dent b Les crimes de guerre c est dire les violations des lois et coutumes de la guerre Ces violations comprennent sans y tre limit es l assassinat les mauvais traitements ou la d portation pour des travaux forc s ou pour tout autre but des populations civiles dans les territoires occup s l assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personne
2. Le 23 mars 1940 apr s que les ordres d finitifs pour l invasion de la Norv ge par l Allemagne eurent t donn s le journal de l tat Major des op rations navales mentionna Une intervention massive des Anglais dans les eaux territoriales norv giennes ne doit pas tre attendue actuellement Et une note de l amiral Assmann en date du 26 mars indique 219 Un d barquement britannique en Norv ge ne doit pas tre pris au s rieux La D fense s est appuy e sur des documents qui furent saisis plus tard par les Allemands et qui d montreraient que le plan alli visant occuper des ports et des a rodromes de Norv ge occidentale tait bien arr t malgr son retard sur les plans allemands qui pr sid rent l ex cution effective de l invasion D apr s ces documents un plan modifi avait t finalement adopt le 20 mars un convoi devait quitter l Angleterre le 5 avril et la pose de mines dans les eaux norv giennes devait commencer le m me jour ces documents indiquent aussi que le 5 avril la date de d part fut report e au 8 avril Quoi qu il en soit ces plans ne furent pas la cause de l invasion allemande C est pour acqu rir des bases d attaque plus efficaces contre l Angleterre et contre la France que l Allemagne occupa la Norv ge selon des plans tablis bien avant les plans alli s sur lesquels on s appuie aujourd hui pour invoquer le pr texte de la l gitime d fense On a pr tendu au sur
3. VON NEURATH Von Neurath est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Diplomate de carri re il a rempli les fonctions d ambassadeur d Allemagne en Grande Bretagne de 1930 1932 Le 2 juin 1932 il fut nomm ministre de Affaires trang res dans le Cabinet von Papen et il garda ce poste dans les Cabinets de von Schleicher et de Hitler Le 4 f vrier 1938 von Neurath donna sa d mission de ministre des Affaires trang res et devint ministre du Reich sans portefeuille pr sident du Conseil de Cabinet secret et membre du Conseil de D fense du Reich Du 18 mars 1939 au 27 septembre 1941 il fut protecteur de Boh me Moravie Il avait le grade d Obergruppenf hrer honoraire dans les SS 359 Crimes contre la Paix En tant que ministre des Affaires trang res von Neurath assista Hitler de ses conseils en ce qui concerne le retrait de l Allemagne de la Conf rence du D sarmement et de la Soci t des Nations le 14 octobre 1933 la d cision de r armer la promulgation de la loi sur le service militaire obligatoire le 16 mars 1935 et la loi secr te sur la d fense du Reich le 21 mal C est lui principalement qui mena les n gociations de l Accord naval conclu entre l Allemagne et l Angleterre le 18 juin 1935 Il joua un r le important aupr s de Hitler quand celui ci d cida de r occuper la Rh nanie le 7 mars 228 1936 et il pr dit que l occupation pourrait s effectuer sans que les Fran ais r
4. Auschwitz nous essay mes de les induire en erreur et de leur faire croire qu elles allaient tre soumises l pouillage Bien entendu elles comprenaient souvent nos v ritables intentions et nous avons parfois eu des r voltes et prouv diverses difficult s Tr s souvent des femmes cachaient leurs enfants sous leurs v tements mais videmment lorsque nous les trouvions ils taient exp di s vers les lieux d extermination 150 Quant aux exterminations m mes il les d crivit en ces termes lt Il nous fallait de trois quinze minutes pour tuer les victimes dans la chambre de mort le d lai variant suivant les conditions atmosph riques Nous savions qu elles taient mortes quand elles cessaient de crier En g n ral nous attendions une demi heure avant d ouvrir les portes et d enlever les cadavres que nos commandos sp ciaux d pouillaient alors de leurs bagues et de leurs dents en or Les coups le r gime de famine les tortures et les ex cutions taient la r gle Les d tenus taient soumis des exp riences cruelles Dachau en ao t 1942 certains furent immerg s dans l eau froide jusqu ce que la temp rature de leur corps s abaiss t 281 et que la mort surv nt On effectuait galement diff rentes exp riences concernant les hautes altitudes la dur e pendant laquelle des tres humains peuvent vivre dans l eau glac e l effet des balles empoisonn es et de certaines maladies contagieuses
5. En sa qualit de pl nipotentiaire G ring signa un ordre concernant le traitement des travailleurs polonais en Allemagne et le fit appliquer par les instructions qu il donna au SD notamment propos du traitement sp cial Il ordonna d employer les prisonniers de guerre fran ais et sovi tiques dans l industrie d armement Il parlait aussi d appr hender des Polonais et des Hollandais de les consid rer au besoin comme des prisonniers de guerre et de les utiliser pour le travail Il a reconnu l audience que l on utilisait des prisonniers de guerre sovi tiques pour servir les batteries de DCA Toujours en sa qualit de pl nipotentiaire G ring joua un r le actif dans le pillage des territoires conquis Pour parvenir ce but il tablit des plans bien avant que f t d clench e la guerre avec l Union Sovi tique Deux mois avant celle ci Hitler donna G ring la direction supr me de l administration conomique des territoires qui seraient envahis A cet effet G ring mit sur pied un tat Major conomique Parce qu il tait Reichsmarschall du Reich Grand Allemand ses ordres s tendaient tous les domaines conomiques y compris le ravitaillement et l agriculture Aux termes de ce que l on appelle son Dossier Vert imprim par les soins de la Wehrmacht un tat Major ex cutif conomique de l Est fut cr Les directives contenues dans ce dossier tendaient 299 au pillage et l abandon de toutes les
6. Lieutenant Colonel James R GIFFORD Officier attach au Tribunal partir du 26 juin 1946 Colonel L on DOSTERT de l Office of US Chief of Counsel Chef des interpr tes jusqu au 17 avril 1946 Commander Alfred STEER USNR de l Office of US Chief of Counsel Chef des interpr tes partir du 18 avril 1946 KKK K Commandant Jack L BAILEY Administration Capitaine D P SULLIVAN Comparution des t moins Lieutenant Colonel AMS NEAVE BAOR Demandes et requ tes Lieutenant Commander Albert E SCHRADER USNR Centre d information des accus s M Bernard REYMON Chef des archives du Tribunal Militaire International Lieutenant Colonel Lawrence D EGBERT diteur du Proc s Capitaine Sigmund ROTH Imprimeur KKK 10 31 LE MINIST RE PUBLIC France PROCUREURS G N RAUX M Fran ois de MENTHON M Auguste CHAMPETIER de RIBES PROCUREURS G N RAUX ADIJOINTS M Charles DUBOST M Edgar FAURE AVOCATS G N RAUX chefs de section M Pierre MOUNIER M Charles GERTHOFFER M Delphin DEBENEST SUBSTITUTS M Jacques B HERZOG M Henry DELPECH M Serge FUSTER M Constant QUATRE M Henri MONNERAY Seuls figurent sur cette liste les membres du Minist re Public ayant effectivement pris la parole devant le Tribunal 11 tats Unis d Am rique PROCUREUR G N RAL M Justice Robert H JACKSON AVOCATS G N RAUX Colonel Robert G STOREY M Thomas J DODD PROCUREU
7. la Direction des op rations navales en vue de recueillir des informations sur l utilit de ces bases Le 10 octobre Raeder discuta de ces questions avec Hitler il note cette date dans son journal de guerre que Hitler avait l intention de prendre l affaire en consid ration Quelques mois apr s ce dernier s entretint avec Raeder Quisling Keitel et Jodl en m me temps que l OKW commen ait dresser des plans l tat Major de la Marine travaillait en liaison avec les officiers d tat Major de l OKW Raeder re ut le 27 211 janvier 1940 l ordre de Keitel concernant la Norv ge et le 1er mars l ordre que Hitler donna ensuite Raeder tente de justifier son activit en affirmant qu il s agissait d une op ration destin e devancer les Britanniques Il n est pas utile de revenir sur ce moyen de d fense que le Tribunal a d j r fut en concluant que l invasion allemande de la Norv ge et du Danemark constituait une guerre d agression Dans une lettre adress e la Marine Raeder d clarait Les op rations navales li es l occupation de la Norv ge resteront tout jamais la grande contribution apport e par la Marine cette guerre 339 Raeder re ut les ordres et les nombreux contre ordres concernant l attaque l Ouest Le 18 mars 1941 lors d une r union laquelle assistait Hitler il conseilla avec insistance d occuper toute la Gr ce Il pr tend que d une part il fit cette recommandation seuleme
8. partir du le d cembre 1936 du Cabinet du Reich En 1940 von Schirach se d mit de ses fonctions de chef de la Jeunesse hitl rienne et de chef de la Jeunesse du Reich allemand mais conserva son poste de Reichsleiter charg de la direction de l ducation de la jeunesse En 1940 il fut nomm Gauleiter du territoire de Vienne gouverneur de cette ville et commissaire la D fense du Reich pour ce territoire Crimes contre la Paix Apr s la prise du pouvoir par les nazis von Schirach usant la fois de violence et d autorit supprima ou reprit en mains tous les groupes qui taient en comp tition avec la Jeunesse hitl rienne Un d cret de Hitler du ler d cembre 1936 incorporait toute la jeunesse 341 allemande dans la Jeunesse hitl rienne Lorsque l inscription devint officiellement obligatoire en 1940 971 9 des int ress s taient d j membres de la Jeunesse hitl rienne Von Schirach se servit de la Hitler Jugend pour donner la jeunesse une ducation conforme lt l esprit du national socialisme et la soumit un programme intensif de propagande nazie Il fit de la Hitler Jugend une organisation susceptible de fournir 213 en hommes les formations du Parti En octobre 1938 il conclut avec Himmler un accord aux termes duquel les membres de la Hitler Jugend qui r pondaient aux conditions requises devaient tre consid r s comme la principale r serve des SS Von Schirach se servit galement
9. tablir sa culpabilit Ainsi qu il a t mentionn plus haut le Tribunal a estim apr s un examen m dical complet et un rapport sur l tat de sant de Hess qu il devait tre jug sans ajournement On a demand depuis plusieurs reprises qu il soit examin nouveau Le Tribunal apr s un rapport du psychiatre de la prison a rejet ces requ tes Il est possible que Hess agisse d une mani re anormale qu il souffre d amn sie partielle et que ses facult s intellectuelles se soient affaiblies au cours du Proc s mais rien ne prouve qu il ne saisisse pas la nature de l accusation qui p se sur lui ou qu il ait t incapable de se d fendre Il a t r guli rement repr sent au Proc s par un avocat d sign cet effet par le Tribunal Il n a pas t all gu que Hess ne fut pas compl tement sain d esprit lorsqu il a commis les crimes dont il est accus Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Hess est coupable des crimes vis s par les premier et deuxi me chefs de l Acte d accusation Que l accus Hess n est pas coupable des crimes vis s par les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation VON RIBBENTROP Von Ribbentrop est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti nazi en 1932 L ann e suivante il devint en mati re de politique trang re le conseiller de Hitler et le repr sentant du parti nazi En 1934 il fut nomm d
10. L objectif final de l attaque contre l Union Sovi tique a t d crit au cours d une conf rence tenue par Hitler le 16 juillet 1941 en pr sence de G ring Keitel Rosenberg et Bormann lt Il n est pas question de laisser se cr er une puissance militaire l ouest de l Oural quand bien m me nous devrions lutter pendant cent ans pour emp cher cela Toutes les r gions de la Baltique doivent tre incorpor es dans le Reich ainsi que la Crim e et les pays avoisinants nord de la Crim e La r gion de la Volga aussi bien que le district de Bauk doivent aussi tre int gr s dans le Reich Les Finnois veulent la Car lie orientale Cependant la presqu le de Kola doit tre c d e l Allemagne cause des importants gisements de nickel qui s y trouvent La D fense a soutenu que l attaque contre l URSS tait justifi e parce que l Union Sovi tique avait elle m me l intention d attaquer l Allemagne et se pr parait le faire mais la lumi re des preuves il est difficile de croire que l Allemagne ait jamais envisag ce point de vue 118 Les plans pr voyant l exploitation conomique de l URSS le d placement massif de populations l assassinat de commissaires et de chefs politiques s int graient tous dans le projet soigneusement pr par dont l ex cution commenc e le 22 juin sans avertissement aucun et sans l ombre d une excuse juridique a constitu l agression la plus vidente LA GUERRE CONTRE LES
11. clatait dans l Ouest notre but principal devrait tre la destruction de la Pologne Je donnerai une raison de propagande pour expliquer le d clenchement de la guerre Qu importe si elle est plausible ou non On ne nous demandera pas plus tard lorsque nous aurons vaincu si nous avons dit la v rit ou pas Lorsqu on d clenche ou qu on poursuit une guerre ce qui importe ce n est pas le droit mais la victoire Nous donnerons probablement samedi matin l ordre de d clencher les hostilit s C est dire le 26 ao t Bien qu il soit cens se rapporter un autre discours ce document a suffisamment de points communs avec ceux qu on vient de citer pour qu il ait trait vraisemblablement au m me expos dont il contient la substance sinon les d tails Ces trois documents tablissent que l an antissement de la Pologne d cid ant rieurement Hitler n assigna une date d finitive que peu de temps avant le 22 ao t 1939 Ils montrent aussi que malgr son espoir d viter un conflit avec la Grande Bretagne et la France Hitler savait parfaitement qu il courait ce risque mais il tait d cid l accepter Les v nements des derniers jours d ao t confirment cette d termination Le 22 ao t le jour m me o fut prononc le discours qu on vient de mentionner le Premier Ministre britannique crivit Hitler une lettre dont on peut extraire ce passage Ayant ainsi clairement indiqu notre attitude je tiens vou
12. dans son journal que l effet fut rapide et nergique Lorsque Schuschnigg eut d cid d organiser un pl biscite Keitel la m me nuit en informa Hitler et ses g n raux et Hitler publia le Cas Otto que Keitel parapha Le 21 avril 1938 Hitler et Keitel examin rent la fa on dont on pourrait utiliser un incident tel que l assassinat du Ministre allemand Prague comme pr texte l attaque contre la Tch coslovaquie Keitel signa de nombreuses directives et de nombreux m morandums concernant le Cas Vert et entre autres l instruction du 30 mai qui contenait la d claration suivante de Hitler C est ma d cision irr vocable d craser la Tch coslovaquie par une action militaire dans un avenir tr s proche 185 Apr s Munich Keftel parapha l ordre de Hitler concernant l attaque contre la Tch coslovaquie et ajouta deux suppl ments Le second pr cisait que l attaque devrait appara tre l tranger comme un acte de simple pacification et non pas comme une entreprise belliqueuse Keitel assista aussi aux n gociations entre Hitler et Hacha l issue desquelles ce dernier finit par c der Il tait encore pr sent le 23 mai 1939 lorsque Hitler annon a sa d cision d attaquer la Pologne la premi re occasion favorable D j il avait sign l ordre enjoignant la Wehrmacht de soumettre pour le 1er mai l OKVW l horaire des op rations du Cas Blanc 307 Le 12 d cembre 1939 Keite
13. dit plus haut en ex cution directe ou indirecte du plan concert trait au chef d accusation n 1 ceux qui s opposaient au Gouvernement allemand furent pers cut s et extermin s Ces pers cutions furent dirig es contre les Juifs et aussi contre les personnes dont les opinions politiques ou les aspirations spirituelles passaient pour tre en opposition avec les buts nazis Les Juifs furent syst matiquement pers cut s depuis 1933 ils furent priv s de leur libert jet s dans les camps de concentration o ils furent maltrait s et assassin s leurs biens furent confisqu s Des centaines de milliers de Juifs subirent ce sort avant le ler septembre 1930 A partir du ler septembre 1939 la pers cution des Juifs redoubla Des millions de Juifs d Allemagne et des pays occup s furent envoy s vers l Est pour tre extermin s Voici des cas particuliers titre d exemple sans pr judice de la production de preuves relatives d autres faits Les nazis assassin rent entre autres le Chancelier Dollfuss le social d mocrate Breitscheid et le communiste Th lmann Ils intern rent dans des camps de concentration de nombreuses personnalit s politiques et religieuses par exemple le Chancelier Schuschnigg et le pasteur Niem ller 71 En novembre 1938 sur ordre du chef de la Gestapo des d monstrations antis mites eurent lieu dans toute l Allemagne des biens juifs furent d truits 30 000 Juifs furent arr t s et envoy s
14. taient ainsi chass s et pris D innombrables Juifs furent extermin s dans les gouts et les abris gr ce l usage d explosifs Plus la r sistance durait plus les membres des Waffen SS de la Police et de la Wehrmacht devenaient impitoyables accomplissant toujours leur devoir d une fa on exemplaire Stroop a not que cette action de Varsovie limina un total v rifi de cinquante six mille soixante cinq personnes auxquelles il faut ajouter celles qui furent tu es par des explosions des incendies etc et dont le nombre ne peut tre contr l Enfin on a projet devant le Tribunal des films qui montrent les fosses communes d couvertes par les Alli s contenant des centaines de victimes et qui constituent autant de preuves d assassinats massifs de Juifs Ces atrocit s ne sont que la cons quence in vitable de la politique inaugur e en 1941 peu importe qu il puisse tre prouv qu un ou deux fonctionnaires allemands aient en vain protest contre la mani re brutale avec laquelle les ex cutions taient faites Les m thodes employ es pour aboutir la solution finale taient diverses les massacres de Rovno et de Dubno d crits par l ing nieur allemand Graebe en sont un autre exemple de m me que l extermination syst matique des Juifs des territoires europ ens occup s par l Allemagne Comme moyen d aboutir la solution finale les Juifs furent r unis dans des camps o l on d cidait de leur vie o
15. tat Major G n ral ainsi que le Haut Commandement des Forces arm es allemandes L Acte d accusation ayant t d ment d pos par les repr sentants du Minist re Public conform ment aux dispositions du Statut il incombe au Tribunal de donner les directives n cessaires la publication du texte Le Tribunal d sirerait ordonner sa publication imm diate mais cela n est pas possible tant donn que l Acte d accusation doit tre publi simultan ment Moscou Londres Washington et Paris Ce r sultat peut tre obtenu comme le Tribunal en est inform en permettant la publication dans la presse de l Acte d accusation partir de 8 P M GMT c est dire 20 heures de ce jour jeudi 18 octobre Ce compte rendu a t traduit oralement en fran ais anglais et allemand L audience est lev e 11 h 25 36 ACTE D ACCUSATION TRIBUNAL MILITAIRE INTERNATIONAL La R publique Fran aise Les tats Unis d Am rique Le Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord L Union des R publiques Socialistes Sovi tiques contre Hermann Wilhelm G ring Rudolf Hess Joachim von Ribbentrop Robert Ley Wilhelm Keitel Ernst Kaltenbrunner Alfred Rosenberg Hans Frank Wilhelm Frick Julius Streicher Walter Funk Hjalmar Schacht Gustav Krupp von Bohlen und Halbach Karl D nitz Erich Raeder Baldur von Schirach Fritz Sauckel Alfred Jodi Martin Bormann Franz von Papen Arthur Seyss Inquart Albert Speer Co
16. tre puni de la peine de mort pour ce chef Ceci ne tend pas pr tendre que les Tribunaux internationaux ou militaires qui jugeront ces individus ne feront pas usage des r gles de justice appropri es Nous nous trouvons en face d une nouvelle proc dure dont la port e est beaucoup plus vaste Son application moins de garanties convenables peut faire na tre de grandes injustices L article 9 on le remarquera emploie les mots le Tribunal pourra d clarer de sorte que le Tribunal est investi du pouvoir discr tionnaire de d clarer une organisation criminelle Ce pouvoir discr tionnaire est un pouvoir judiciaire Il ne permet pas d actes arbitraires Il doit tre exerc conform ment aux principes juridiques admis et dont l un des plus importants est celui de la culpabilit individuelle qui exclut les sanctions collectives S il est convaincu de la culpabilit criminelle d une organisation ou d un groupe quelconque ce Tribunal ne devra pas h siter les d clarer criminels sous pr texte que la th orie de la criminalit d un groupe est nouvelle ou qu elle pourrait tre appliqu e par la suite injustement par d autres tribunaux D un autre c t le Tribunal devra faire une telle d claration de criminalit en s assurant que des innocents ne seront pas frapp s par la r pression Une organisation criminelle est analogue un complot criminel en ce sens qu ils impliquent essentiellement des buts criminels Il faut qu
17. Dans la r gion de Stalingrad plus de 40 000 personnes furent tortur es et tu es Apr s que les Allemands eurent t expuls s de Stalingrad plus d un millier de corps mutil s d habitants furent trouv s portant des marques de tortures 139 femmes avaient les bras douloureusement ramen s derri re le dos et li s par des fils de fer A certaines d entre elles on avait coup les seins les oreilles les doigts et les orteils Les corps 56 portaient des marques de br lures Sur les corps des hommes l toile cinq branches tait marqu e au fer rouge ou taill e au couteau certains taient ventr s A Orel plus de 5 000 personnes furent assassin es A Novgorod et dans la r gion de Novgorod des milliers de citoyens moururent de faim de tortures ou furent fusill s A Minsk des dizaines de milliers de citoyens furent tu s de semblable mani re En Crim e des citoyens paisibles furent r unis sur des p niches emmen s en mer et noy s Plus de 144 000 personnes p rirent ainsi Dans l Ukraine sovi tique les conspirateurs nazis commirent des crimes monstrueux A Babi Yar pr s de Kiev ils fusill rent plus de 100 000 hommes femmes enfants et vieillards Dans cette ville en janvier 1942 apr s l explosion du Quartier g n ral allemand rue Dzerjinski les Allemands arr t rent comme otages 1 250 personnes vieillards enfants et femmes avec leurs nourrissons Kiev ils tu rent plus de 195 000 personne
18. Enfin on exp rimenta la st rilisation d hommes et de femmes par les rayons X et par d autres m thodes Des documents et des d positions ont montr au Tribunal quel tait le traitement des intern s avant leur ex cution et ensuite quel tait le sort r serv leurs corps Avant l ex cution des condamn es on coupait leurs cheveux pour les envoyer en Allemagne et les utiliser la fabrication de matelas On r cup rait galement les v tements l argent et les objets de valeur appartenant aux victimes et on les envoyait des services qualifi s pour en disposer Apr s l extermination les dents et les appareils dentaires en or taient pr lev s sur les cadavres et envoy s la Reichsbank qui les faisait fondre en lingots Les cendres provenant de l incin ration taient utilis es comme engrais et dans certains cas on fit des essais en vue de se servir de la graisse des victimes pour la production 266 industrielle de savon Des groupes sp ciaux parcouraient l Europe la recherche des Juifs pour les soumettre la solution finale Des missions allemandes furent envoy es dans des pays satellites tels que la Hongrie et la Bulgarie afin d organiser le transfert des Juifs vers les camps d extermination et on sait que la fin de l ann e 1944 quatre cent mille Juifs de Hongrie avaient t assassin s Auschwitz On a aussi la preuve que cent dix mille juifs ont t vacu s d une partie de la Roumanie pour tre
19. G ring avait publi un ordre donnant des instructions d taill es pour l administration des territoires occup s Il s exprimait ainsi La fa on dont on proc dera pour g rer conomiquement les diff rentes r gions administratives sera diff rente selon qu il s agira d un pays incorpor politiquement dans le Reich allemand ou du Gouvernement G n ral qui lui selon toute probabilit ne fera pas partie de l Allemagne Dans les territoires de la premi re cat gorie il faut s efforcer d obtenir et cela le plus rapidement possible la reconstruction et l exploitation de l conomie la sauvegarde de tous les moyens de production et de tous les approvisionnements ainsi que l incorporation enti re de ces pays dans le syst me conomique de la Plus Grande Allemagne Au contraire il faudra enlever aux territoires du Gouvernement G n ral toutes les mati res premi res les ferrailles et d chets les machines etc qui peuvent servir l conomie de guerre de l Allemagne Les entreprises qui ne sont pas rigoureusement indispensables au niveau de vie minimum de la population doivent tre transf r es en Allemagne Cependant si ce transfert exige un laps de temps trop consid rable il sera plus pratique de continuer sur place l exploitation de ces entreprises et de leur donner ex cuter des commandes pour l Allemagne En application de cet ordre les produits de l agriculture les mati res premi res dont avaient besoin le
20. Il ne semble pas 280 cependant que son transfert fut complet car la moiti de son personnel valu cinquante quatre mille personnes continua relever de l administration des Finances du Reich ou de celle de la Police d ordre Peu de jours avant la fin de la guerre toute l organisation fut r int gr e dans l administration des Finances du Reich Le transfert de l organisation la Gestapo fut fait si tard et elle participait si peu son activit g n rale que le Tribunal estime qu il n y a pas lieu de s occuper de ce groupe au sujet de la criminalit de la Gestapo La troisi me organisation tait ce qu on appelait la S ret aux arm es organisation qui d pendait l origine de l Arm e mais qui en 1942 sur l ordre de l autorit militaire fut mut e dans la Police de s ret La S ret aux arm es s occupait de questions de s curit au sein de l Arm e dans les territoires occup s Elle devait galement emp cher les civils d attaquer les installations ou les unit s militaires Il ne semble pas cependant qu elle ait constitu une partie de la Gestapo r serve faite du cas des membres qui ont pu tre transf r s dans l Amt IV du RSHA ou qui auraient t membres d organisations d clar es criminelles par le pr sent jugement et le Tribunal estime qu elle ne doit pas tre consid r e comme tombant sous le coup de l Acte d accusation Activit criminelle A l origine l une des fonctions primo
21. Les divisions de Waffen SS portent la responsabilit d un grand nombre de massacres et d atrocit s tels que les massacres d Oradour et de Lidice dans les territoires occup s Depuis 1934 les SS taient charg es de la garde et de l administration des camps de concentration Les preuves produites ne laissent aucun doute sur le fait que le traitement brutal inflig sans r pit aux intern s des camps de concentration r sulte des directives g n rales des SS Les t moignages prouvent galement que les intern s taient consid r s comme des tres de race inf rieure que l on ne pouvait traiter qu avec m pris Il a t prouv que lorsque l tat des effectifs le permettait Himmler faisait alterner les bataillons de gardes afin d instruire tous les membres des SS sur l attitude convenable prendre envers les races consid r es comme inf rieures Apr s 1942 lorsque les camps de concentration furent plac s sous le contr le du WVHA ils servirent au recrutement en vue du travail obligatoire Un accord conclu le 18 168 septembre 1942 avec le minist re de la Justice pr voyait que les l ments antisociaux qui avaient termin leur peine d emprisonnement devaient tre livr s aux SS afin que celles ci les an antissent par le travail Des dispositions furent continuelle 287 ment prises avec la contribution de la Police de s ret et du SD et m me des Waffen SS en vue d assurer aux SS un recrutement suffisant des trava
22. barqu aux tats Unis pendant la guerre dans un but d espionnage 235 et de sabotage Feu le Chief Justice Stone s exprima ainsi l audience D s le d but de son existence cette Cour a inclus dans le droit de la guerre les dispositions du droit des gens qui pour la conduite des hostilit s fixent le statut des 125 droits et des devoirs des nations ennemies et celui des personnes ennemies prises individuellement Il poursuivit en donnant une liste de pr c dents judiciaires concernant des individus inculp s d atteintes au droit des gens et notamment au droit de la guerre On peut citer d autres autorit s mais il est surabondamment prouv que la violation du Droit international fait na tre des responsabilit s individuelles Ce sont des hommes et non des entit s abstraites qui commettent les crimes dont la r pression s impose comme sanction du Droit international Les dispositions de l article 228 du Trait de Versailles d j mentionn illustrent et renforcent l aspect de la responsabilit individuelle Le principe du Droit international qui dans certaines circonstances prot ge les repr sentants d un tat ne peut pas s appliquer aux actes condamn s comme criminels par le Droit international Les auteurs de ces actes ne peuvent invoquer leur qualit officielle pour se soustraire la proc dure normale ou se mettre l abri du ch timent L article 7 du Statut dispose La situation officielle de
23. cemment conclues par l Union Sovi tique avec la Tch coslovaquie d une part et la France d autre part Il essaya aussi de pr venir la r action hostile qu il attendait la suite de cette violation en d clarant Nous n avons pas de revendications territoriales faire valoir en Europe 92 LE PLAN CONCERT OU COMPLOT ET LA GUERRE D AGRESSION Le Tribunal examinera dans ce chapitre les crimes contre la Paix vis s par l Acte d accusation L inculpation formul e dans le premier chef de cet Acte est celle de complot ou de plan concert en vue de commettre des crimes contre la Paix L inculpation formul e dans le deuxi me chef est celle de crimes contre la Paix consistant en la pr paration le d clenchement et la poursuite de guerres d agression Il y a lieu de r unir la question de l existence d un plan concert avec celle des guerres d agression et de traiter 197 dans la partie finale du jugement la question de la responsabilit particuli re de chaque accus L inculpation selon laquelle les accus s auraient pr par et poursuivi des guerres d agression est capitale La guerre est un mal dont les cons quences ne se limitent pas aux seuls tats bellig rants mais affectent le monde tout entier D clencher une guerre d agression n est donc pas seulement un crime d ordre international c est le crime international supr me ne diff rant des autres crimes de guerre que du fait qu il les contient tous Les premiers
24. e par la D fense le 19 novembre 1945 178 Jugement 181 Avis particulier du juge sovi tique 368 Condamnations 395 1 LES JUGES ET JUGES SUPPL ANTS COMPOSANT LE TRIBUNAL Lord Justice LAWRENCE Juge repr sentant le Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord Pr sident M Justice BIRKETT Juge suppl ant M Francis BIDDLE Juge repr sentant les tats Unis d Am rique M John J PARKER Juge suppl ant M le Professeur Henry DONNEDIEU DE VABRES Juge d l gu par le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise M le Conseiller Robert FALCO Juge suppl ant Major G n ral I T NIKITCHENKO Juge repr sentant l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques Lieutenant Colonel A F VOLCHKOYV Juge suppl ant KKK 2 LES HAUTS FONCTIONNAIRES DU SECR TARIAT G N RAL Brigadier G n ral Wm L MITCHELL Secr taire g n ral partir du 6 novembre 1945 jusqu au 24 juin 1946 Colonel John E RAY Secr taire g n ral partir du 24 juin 1946 M Harold B WILLEY Secr taire g n ral jusqu au 6 novembre 1945 secr taire am ricain partir du 6 novembre 1945 jusqu au 11 juillet 1946 M A MARTIN HAVARD Secr taire fran ais M Walter GILKYSON Secr taire am ricain partir du 16 juillet 1946 M Ian D McILWRAITIH Secr taire britannique Commandant A POLTORAK Secr taire sovi tique Colonel Charles W MAYS Officier attach au Tribunal jusqu au 26 juin 1946
25. en revue la situation et not rent que les six ann es qui venaient de s couler avaient t bien employ es et que toutes les mesures avaient t prises dans l ordre convenable et en conformit avec leur but que l unit nationale politique des Allemands avait t en substance r alis e mais qu il tait impossible d obtenir de nouvelles r ussites sans guerre et sans effusion de sang Ils d cid rent n anmoins d attaquer d abord la Pologne la premi re occasion favorable Ils admirent que les questions concernant Dantzig qui formaient l objet des discussions avec la Pologne n taient point le vrai probl me mais qu il s agissait plut t d une expansion et d une agression pour acqu rir des vivres et du Lebensraum Ils reconnurent que la Pologne se battrait si elle tait attaqu e et qu il ne fallait pas s attendre une r p tition des succ s nazis remport s sans guerre contre la Tch coslovaquie En cons quence le probl me consistait isoler la Pologne et pr venir si possible un conflit simultan avec les Puissances occidentales N anmoins les conspirateurs tomb rent d accord sur le fait que l Angleterre tait hostile leurs aspirations qu une guerre avec l Angleterre et son alli e la France en r sulterait fatalement et que par cons quent tout effort dans cette guerre devrait viser craser l Angleterre par un Blitzkrieg Il fut d cid de pr parer imm diatement des plans d taill
26. es l opinion publique mondiale repoussa avec de plus en plus d nergie l id e selon laquelle la d cision de d clencher une guerre d passait la notion de bien et de mal Elle distingue entre les guerres justes et injustes et exige que la communaut des tats demande celui qui entreprend une guerre injuste de rendre des comptes et lui d nie s il est victorieux les fruits de son outrage Bien plus on r clame que non seulement l tat coupable soit condamn et sa responsabilit d montr e mais encore que les hommes responsables du d clenchement d une guerre injuste soient jug s et condamn s par un Tribunal International Eu gard ces consid rations on va de nos jours plus avant que ne l ont jamais fait les juristes les plus s v res du d but du Moyen ge Cette pens e est le fondement du premier des trois points de l Acte d accusation soulev s dans ce Proc s en l esp ce l accusation du chef de crimes contre la Paix L humanit insiste pour que cette id e soit dans l avenir plus qu une exigence une r gle viable du Droit International Ce n est pas encore de nos jours cependant une r gle vivante du Droit International Cette id e n a t r alis e ni dans le statut de la Soci t des Nations organisation mondiale contre la guerre ni dans le pacte Briand Kellog pas plus que dans l un quelconque des trait s conclus apr s 1918 au cours de cette premi re vague d efforts dont le but tait de bannir la
27. et dit que s ils ne travaillaient pas il fallait les fusiller Von Ribbentrop pour se d fendre contre les accusations port es contre lui pr tend que Hitler prenait toutes les d cisions importantes et que lui m me en admirateur et fid le disciple ne mettait jamais en doute les assertions r p t es de Hitler concernant son d sir de paix ou le bien fond des raisons qu il donnait pour justifier sa politique d agression Le Tribunal estime que cette explication n est pas conforme aux faits En r sum von Ribbentrop a particip toutes les agressions nazies depuis l occupation de l Autriche jusqu l invasion de l Union Sovi tique Encore qu il soit 184 personnellement impliqu dans la pr paration diplomatique plut t que dans la r alisation militaire de ces actes il n en reste pas moins que tous ses efforts de diplomate taient en liaison si troite avec la guerre qu il ne pouvait ignorer le caract re agressif des actes de Hitler Dans l administration des territoires dont l Allemagne s tait injustement empar e von Ribbentrop a particip l application de m thodes criminelles incluant en particulier celles qui ont abouti l extermination des Juifs Au surplus de nombreuses preuves d montrent que von Ribbentrop tait en complet accord avec la doctrine du parti nazi et que c est sans r serve qu il a collabor avec Hitler et d autres accus s la perp tration de crimes contre la Paix de crimes de guerre
28. la perp tration de crimes commis sur le champ de bataille au cours des rencontres avec des arm es ennemies contre des prisonniers de guerre et contre la population civile les territoires occup s Lesdits crimes de guerre furent commis par les accus s et par d autres personnes Les accus s ayant particip en tant que dirigeants organisateurs instigateurs et complices l laboration et l ex cution du plan concert des crimes doivent tre tenus comme responsables art 6 du Statut Ces m thodes et ces crimes constituaient des violations des conventions internationales du droit p nal interne et des principes g n raux du droit criminel tels qu ils d rivent du droit criminel de toutes les nations civilis es et faisaient partie implicite ou int grante d une ligne de conduite syst matique A MEURTRES ET MAUVAIS TRAITEMENTS DES CIVILS ORIGINAIRES O HABITANTS DES TERRITOIRES OCCUPES ET EN HAUTE MER Pendant toute la p riode d occupation des territoires envahis par leurs forces arm es les accus s dans le but de terroriser syst matiquement les habitants maltrait rent et assassin rent des civils Les meurtres et mauvais traitements taient accomplis par des moyens vari s tels que fusillades pendaisons chambres gaz mort par inanition promiscuit inhumaine sous alimentation syst matique imposition syst matique de travaux d passant les forces de ceux qui y taient astreints insuffisance des service
29. la solution finale de la question juive en Europe Rumeurs sur les conditions de vie des Juifs dans l Est Ce bulletin d clarait que les soldats leur retour faisaient 274 circuler sur les conditions de vie des Juifs dans l Est des bruits que certains Allemands pourraient ne pas comprendre et indiquait en d tail l explication officielle qu il y avait lieu de donner Le bulletin ne disait pas explicitement que l on exterminait les Juifs mais il indiquait qu on les exp diait dans des camps de travail Il mentionnait leur isolement et leur limination totale ainsi que la n cessit de faire preuve leur gard d une inflexible s v rit Ainsi m me dans son sens apparent il montrait que l on avait recours l appareil du Corps des chefs pour emp cher l opinion publique allemande de se r volter contre un programme qui devait condamner les Juifs d Europe toute une vie d esclavage On continua fournir ces informations au Corps des chefs L dition d ao t 1944 de Die Lage publication qui tait distribu e parmi les chefs politiques d crit la d portation de quatre cent trente mille Juifs de Hongrie 158 Le Corps des chefs a jou un r le important dans l application du programme du travail forc Par un d cret du 6 avril 1942 Sauckel attribuait tous les Gauleiter les fonctions de d l gu s la mobilisation de la main d oeuvre dans leur Gau Il leur donnait le pouvoir de coordonner tous les organismes charg
30. me s il est vrai comme il l a pr tendu qu il s est oppos aux plans de Hitler dirig s contre la Norv ge et l Union Sovi tique il n est pas douteux qu il le fit uniquement pour des raisons strat giques Lorsque Hitler eut pris sa d cision il le suivit sans h siter Il a explicitement d clar dans sa d position que ses diff rends avec Hitler n ont jamais t d ordre id ologique ou juridique L invasion de la Norv ge le mit en fureur mais uniquement parce qu on ne lui avait pas donn la possibilit de pr parer l offensive de la Luftwaffe Il a reconnu qu il avait approuv le principe de cette agression Mon attitude tait absolument favorable Il participa efficacement la pr paration et l ex cution des campagnes de Yougoslavie et de Gr ce et il a d clar que le plan d attaque de la Gr ce dit Plan Marita avait t pr par longtemps l avance Il consid rait l Union Sovi tique comme la plus grande menace pour l Allemagne tout en estimant que du point de vue militaire une attaque imm diate ne s imposait pas En fait sa seule objection une guerre d agression contre l URSS portait sur le choix du moment pour des raisons d ordre strat gique il aurait voulu attendre que l Angleterre f t conquise Mon point de vue a t il d clar dans sa d position n a t d termin que par des consid rations militaires et politiques 298 Apr s les aveux qu il a faits devant ce Tribunal
31. nales contre les personnes qui avaient particip au lynchage de ces aviateurs Parall lement Goebbels poursuivait sa propagande d excitation pour inciter le peuple allemand agir de cette fa on contre les aviateurs Une conf rence fut tenue le 6 juin 1944 au cours de laquelle on discuta des r gles relatives l application du lynchage L avocat de Bormann dans sa t che difficile n a pas r ussi r futer toutes ces preuves En face des documents qui portent la signature de Bormann il ne semble pas d ailleurs que la pr sence m me de l accus aurait facilit une telle r futation Le d fenseur de Bormann a pr tendu que ce dernier tait mort et a d ni au Tribunal le droit de se pr valoir de l article 12 du Statut qui permet de poursuivre une proc dure par contumace Mais cette mort n ayant pas t prouv e de fa on irr futable le Tribunal ainsi qu il l a d j d clar a d cid de juger Bormann par contumace Au cas o Bormann serait encore en vie et viendrait tre arr t le Conseil de Contr le pour l Allemagne pourrait en vertu de l article 29 du Statut examiner tout fait att nuant et modifier ou r duire la condamnation s il le juge convenable Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Bormann n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Bormann est coupable des crimes vis s par les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusatio
32. pression d extermination de tous les civils qui taient ou que l on croyait susceptibles de devenir hostiles au Gouvernement nazi et au plan concert ou complot dont il a t fait mention au chef d accusation n 1 Ils les emprisonn rent sans proc dure judiciaire les pla ant en 70 internement de protection et dans des camps de concentration o ils les soumirent des pers cutions et des humiliations les d pouill rent les asservirent les tortur rent les assassin rent 73 Pour ex cuter la volont des conspirateurs des tribunaux sp ciaux furent institu s des services et des organismes privil gi s de l tat et du Parti furent habilit s op rer au del m me des limites de la loi nazie craser toutes tendances ou l ments consid r s comme ind sirables Les diff rents camps de concentration comprenaient Buchenwald qui fut tabli en 1933 et Dachau qui fut tabli en 1934 Dans ces camps et dans d autres les civils taient soumis un r gime d esclavage maltrait s ou assassin s par divers moyens y compris ceux qui sont indiqu s au chef d accusation n 3 ci dessus Ces actes et cette politique se prolong rent et s tendirent aux territoires occup s apr s le ler septembre 1939 et jusqu au 8 mai 1945 B PERS CUTION POUR RAISONS POLITIQUES RACIALES ET RELIGIEUSES EN EX CUTION DIRECTE OU INDIRECTE DU PLAN CONCERT EXPOS AU CHEF D ACCUSATION N 1 DE L ACTE Ainsi qu il a t
33. puis les Zellenleiter et enfin les Blockleiter Les ordres et les instructions manaient de la Direction du Parti pour le Reich Les Gauleiter avaient pour fonction d interpr ter ces ordres et de les transmettre aux chelons inf rieurs Les Kreisleiter avaient un certain pouvoir discr tionnaire quant l interpr tation des ordres mais les Ortsgruppenleiter n en avaient pas et recevaient des instructions pr cises Les Blockleiter et Zellenleiter recevaient g n ralement des instructions verbales A tous les chelons du Corps des chefs du parti nazi les membres taient volontaires Le 28 f vrier 1946 les Minist res Publics exclurent de la d claration de criminalit demand e contre le Corps des chefs du Parti tous les membres du personnel des Ortsgruppenleiter et tous les assistants des Blockleiter et des Zellenleiter La d claration de criminalit demand e contre le Corps des chefs du parti nazi comprend donc le F hrer la Reichsleitung les Gauleiter et les principaux fonctionnaires de leur service les Kreisleiter et les principaux fonctionnaires de leur service les Ortsgruppenleiter les Zellenleiter et les Blockleiter groupement estim six cent mille personnes au moins Buts et activit Le but primordial du Corps des chefs fut d s le d but d aider les nazis obtenir le contr le de l tat allemand et apr s le 30 janvier 1933 le conserver Le Corps des chefs servait diffuser largement la propagand
34. que 5 700 000 ont disparu dont la plupart ont t d lib r ment mis mort par les conspirateurs nazis Il ne subsiste que des vestiges de la population juive de l Europe e Afin de faire accepter leur volont par le peuple et pour le pr parer psychologiquement la guerre les conspirateurs nazis donn rent une forme nouvelle au syst me d ducation et particuli rement la formation et l entra nement de la jeunesse allemande Le principe du chef fut introduit dans les coles le Parti ainsi que les organisations affili es re urent de larges pouvoirs de contr le sur l ducation Les conspirateurs nazis impos rent une surveillance de toutes les activit s culturelles contr l rent la fois la diffusion des informations et l expression de l opinion l int rieur de l Allemagne ainsi que l change des nouvelles de toute esp ce en provenance et destination de l Allemagne ils cr rent d normes instruments de propagande f Les conspirateurs nazis militaris rent progressivement un nombre consid rable des organisations qu ils contr laient en vue de leur rapide transformation et de leur emploi comme instrument de guerre en cas de n cessit E ACQUISITION DU CONTR LE TOTALITAIRE EN ALLEMAGNE DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE ET PLAN ECONOMIQUE DE MOBILISATION EN VUE D UNE GUERRE D AGRESSION Ayant obtenu le pouvoir politique les conspirateurs organis rent l conomie allemande de fa on r aliser leurs dess
35. r ts il est vident qu au cours de l ann e 1941 leur point de vue changea et qu ils encourag rent le Japon de toutes les fa ons possibles adopter une politique qui devait amener presque certainement les tats 119 Unis entrer en guerre Et lorsque le Japon attaqua la flotte 228 am ricaine Pearl Harbor d clenchant ainsi une guerre d agression contre les Etats Unis le Gouvernement nazi leur d clara aussit t la guerre pla ant ainsi l Allemagne aux c t s du Japon VIOLATIONS DES TRAIT S INTERNATIONAUX Selon la d finition du Statut pr parer ou mener une guerre d agression en violation de trait s internationaux constitue un crime Le Tribunal estime que certains des accus s ont pr par et men des guerres d agression contre douze nations et sont donc coupables de ces crimes Il n y a pas lieu de traiter en d tail la question de la violation de trait s ni d examiner dans quelle mesure ces guerres d agression furent aussi des guerres men es en violation de trait s d accords ou de garanties d un caract re international Ces trait s sont num r s l appendice C de l Acte d accusation Les plus importants sont les suivants Conventions de La Haye Les Puissances signataires de la Convention de 1899 ont conclu l accord suivant Avant d en appeler aux armes avoir recours autant que les circonstances le permettent aux bons offices ou la m diation d une ou de plusieurs puissances amies
36. rale Ces prisonniers ne recevaient pas de v tements convenables et n taient pas soign s lorsqu ils taient bless s l insuffisance de leur alimentation tait telle que bien souvent ils mouraient d inanition Le 17 juillet 1941 la Gestapo promulguait un d cret pr voyant la mise mort de tous les prisonniers de guerre sovi tiques qui taient ou pourraient devenir dangereux pour le national socialisme l ordre d clarait La mission des chefs de la SIPO et du SD affect s aux stalags consiste proc der une enqu te politique parmi tous les intern s 242 des camps liminer et soumettre un traitement sp cial a tous les l ments politiques criminels ou ind sirables pour tout autre cause qui se trouvent parmi eux b toutes les personnes qui pourraient tre employ es la reconstruction des territoires occup s En outre les Commandants doivent s efforcer d s le d but de rechercher parmi les prisonniers ceux qui semblent dignes de confiance sans s occuper de savoir s ils sont communistes ou non afin de les employer l espionnage int rieur du camp et si c est opportun plus tard aussi dans les territoires occup s En utilisant ces indicateurs et tous autres moyens possibles on doit peu peu d couvrir parmi les prisonniers les l ments qui sont liminer Par dessus tout on doit d couvrir les l ments suivants les fonctionnaires importants de l tat sovi tique et d
37. rence de Hossbach Il pr tend que lors de cette r union Hitler d sirait seulement stimuler l Arm e afin d obtenir un r armement plus rapide Raeder affirme aussi que personnellement il croyait que les questions d Autriche et de Tch coslovaquie seraient r gl es de mani re pacifique ainsi qu elles l ont t d ailleurs ajoute t il Il cite galement l accord naval qui venait d tre sign ce moment l Il ne re ut aucune directive en vue d acc l rer la construction des sous marins et en conclut que Hitler ne pr parait pas de guerre Raeder re ut les directives concernant le Cas Vert et le Cas Blanc partir du 3 avril 1939 la premi re ordonnait la Marine de seconder l Arm e de terre par une intervention navale Raeder fut l un des chefs militaires pr sents la r union du 23 mai 1939 et le 22 ao t il prit part la r union d Obersalzberg au cours de laquelle furent donn es les directives g n rales C est dans l esprit de Raeder et non dans celui de Hitler que prit naissance l id e d envahir la Norv ge En d pit du d sir exprim par Hitler dans sa directive d octobre 1939 de maintenir la neutralit de la Scandinavie la Marine examina d s cette poque l avantage qui r sulterait de l tablissement de bases navales dans ces parages L amiral Karls fit valoir tout d abord aupr s de Raeder l int r t de bases situ es en Norv ge Un questionnaire en date du 3 octobre 1939 fut distribu
38. rieurs qui a t rejet e par l article 8 du Statut Aucune circonstance att nuante ne peut tre invoqu e en sa faveur Aucun soldat n a jamais t tenu de participer de tels crimes et Jodl ne peut se justifier de les avoir commis en s abritant derri re la mystique d une ob issance militaire aveugle Conclusion Le Tribunal d clare Que Jodl est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation 220 VON PAPEN Von Papen est inculp des crimes vis s par les premier et deuxi me chefs de l Acte d accusation Il fut nomm Chancelier du Reich le 1er juin 1932 et remplac par von Schleicher le 2 d cembre suivant Il devint le 30 janvier 1933 vice chancelier dans le cabinet form par Hitler et le 13 novembre pl nipotentiaire pour les affaires sarroises Le 26 juillet 1934 il fut nomm ministre Vienne d o il fut rappel le 4 f vrier 1938 Le 29 avril 1939 il fut nomm ambassadeur en Turquie Il revint en Allemagne quand la Turquie rompit les relations diplomatiques avec son pays en ao t 1944 Crimes contre la Paix En 1932 et 1933 von Papen employa son activit aider Hitler former un minist re de coalition et favorisa sa nomination de chancelier le 30 janvier 1933 Au cours de cette ann e comme vice chancelier dans le minist re il participa la consolidation du pouvoir nazi Toutefois le 16 juin 1934 von Papen pronon a Marbourg un discours dans lequel il d non ait l
39. se rendirent Berlin sur la demande de Hitler et assist rent une r union laquelle prirent part entre autres von Ribbentrop G ring et Keitel On proposa Hacha de consentir par un accord l incorporation imm diate de la population tch que dans celle du Reich allemand et de sauver ainsi la Boh me Moravie de la destruction Il fut inform de l ordre que les troupes allemandes avaient d j re u de se mettre en route et de briser toute r sistance par la force G ring mena a en outre de bombarder la ville de Prague et de la d truire enti rement Devant cette cruelle alternative Hacha et son ministre des Affaires trang res 4 h 30 du matin sign rent l accord qu on exigeait d eux Hitler et Ribbentrop le sign rent pour l Allemagne Le 15 mars les troupes allemandes occup rent la Boh me Moravie et le 16 mars le pays fut incorpor au Reich en tant que protectorat par un d cret au bas duquel von Ribbentrop et Frick appos rent leur signature 208 L AGRESSION CONTRE LA POLOGNE En mars 1939 le projet d annexion de l Autriche et de la Tch coslovaquie que Hitler avait expos lors de la conf rence du 5 novembre 1937 se trouvait r alis Le moment semblait propice aux dirigeants allemands pour envisager de nouvelles agressions que le succ s des pr c dentes rendait plus faciles accomplir Le 23 mai 1939 au cours d une conf rence qui se d roula la nouvelle Chancellerie du Reich Berlin dans
40. sent par l Amt IL bureau central des activit s du SD l int rieur de l Allemagne par 278 l Amt VI bureau central des activit s du SD en dehors de l Allemagne et par l Amt VIL bureau des recherches id ologiques Peu de temps apr s la cr ation du RSHA en novembre 1939 la Police de s ret fut assimil e aux SS par l inscription de tous les fonctionnaires de la Gestapo et de la Police criminelle sur les listes des SS avec des grades quivalents leur poste 161 La cr ation du RSHA constituait une reconnaissance officielle l chelon sup rieur des rapports existant entre la Police de s ret et le SD qui lui servait d agence de renseignements Une coordination analogue existait dans les bureaux r gionaux En Allemagne et dans les r gions incorpor es au Reich dans le but de se voir imposer une administration civile les bureaux r gionaux de la Gestapo de la Police criminelle et du SD taient officiellement s par s Ils taient pourtant soumis une certaine coordination par des inspecteurs de la Police de s ret et du SD pris dans le personnel des chefs r gionaux des SS et de la Police et l une des principales fonctions des unit s locales du SD consistait servir d agence de renseignements aux unit s locales de la Gestapo Dans les territoires occup s les rapports existant entre les unit s locales de la Gestapo de la Police criminelle et du SD taient un peu plus troits La Police de s ret et le S
41. u en vue de se d barrasser de toute la population indig ne par l expulsion ou l extermination Hitler en avait parl dans Mein Kampf et ce plan apparut clairement lorsque Himmler crivit en juillet 1942 137 Ce n est pas notre t che de germaniser l Est en donnant au mot germaniser son vieux sens qui est d enseigner aux populations la langue et le droit allemands mais nous devons veiller ce qu il n y ait dans l Est que des gens de race germanique pure En ao t 1942 la politique instaur e par Bormann pour les territoires de l Est fut r sum e de la mani re suivante par l un des subordonn s de Rosenberg Les Slaves doivent travailler pour nous Dans la mesure o ils ne nous servent rien ils peuvent mourir C est pourquoi la vaccination obligatoire et les services m dicaux allemands sont superflus Il n est pas souhaitable que les Slaves se reproduisent Et c est encore Himmler qui dit en octobre 1943 250 Le sort d un Russe ou d un Tch que ne m int resse pas le moins du monde Nous prendrons ce que ces peuples peuvent nous offrir en sang pur de notre race S il le faut nous le ferons en arrachant les enfants de leur pays et en les emmenant ici avec nous Que certains pays vivent dans la prosp rit ou meurent de faim ne m int resse que dans la mesure o nous avons besoin qu ils servent d esclaves pour notre Kultur sinon je m en d sint resse D s septembre 1939 l extermination de l i
42. 1938 Von Papen y accompagna Schuschnigg et donna ce dernier la fin de l entrevue le conseil de c der aux demandes de Hitler Le 10 mars 1938 Hitler ordonna von Papen de rentrer Berlin Celui ci se trouvait la Chancellerie le 11 mars quand l ordre d occuper l Autriche fut lanc Il n a pas t prouv que von Papen tait partisan de cette occupation par la force et il a affirm l audience qu il avait insist aupr s de Hitler pour qu elle n e t pas lieu Apr s l annexion de l Autriche von Papen se retira de la vie publique et aucune preuve n a t apport e qu il ait d s lors pris une part quelconque la politique En avril 1939 il accepta le poste d ambassadeur en Turquie mais aucune preuve n a t fournie au Tribunal tendant tablir que pendant qu il occupait ce poste von Papen ait manifest une activit permettant de l impliquer dans des actes criminels Aucun doute ne peut subsister sur le fait que ses desseins au cours de sa mission en Autriche taient de saper le r gime de Schuschnigg d accro tre la force des nazis autrichiens et d arriver par ces moyens l Anschluss Pour r aliser ce plan il eut recours la fois des intrigues et des manoeuvres d intimidation Mais aux termes du Statut ces infractions la morale politique si graves soient elles ne constituent pas un crime D apr s le Statut von Papen ne pourrait tre consid r comme coupable que s il avait particip la p
43. 2 Dans les pays de l Est Parmi les nombreux ressortissants de l URSS et de la Tch coslovaquie mentionn s au troisi me chef d accusation VIIL B 2 ci dessus beaucoup furent enr l s pour le travail forc I OBLIGATION IMPOS E DES CIVILS DES TERRITOIRES OCCUP S DE PR TER UN SERMENT DE FID LIT A UNE PUISSANCE ENNEMIE Les civils qui rejoignirent la l gion Speer ainsi qu il est indiqu au paragraphe H ci dessus taient contraints sous la menace d tre priv s de nourriture d argent et de papiers d identit de pr ter un serinent solennel reconnaissant leur ob issance inconditionnelle Adolf Hitler F hrer de l Allemagne qui tait cependant pour eux une puissance ennemie En Lorraine les fonctionnaires furent oblig s pour conserver leur place de signer une d claration par laquelle ils reconnaissaient le retour de leur pays au Reich 70 s engageaient ob ir sans r serve aux ordres de leurs chefs et se mettaient au service actif du F hrer et de la Grande Allemagne nationale socialiste Un engagement similaire fut impos aux fonctionnaires alsaciens sous la menace de d portation ou d internement Ces actes violaient l article 45 du R glement de La Haye 1907 les lois et coutumes de la guerre les principes g n raux du Droit international et l article 6 b du Statut J GERMANISATION DES TERRITOIRES OCCUP S Les accus s d ploy rent des efforts m thodiques et syst matiques
44. En 1932 il adh ra au parti nazi autrichien et aux SS En 1935 il devint chef des SS pour l Autriche Apr s l Anschluss il fut nomm secr taire d tat la S ret en Autriche puis lorsque ce poste fut supprim en 1941 chef de la Police et des SS Le 30 janvier 1943 il devint chef de la Police de s ret et du SD et chef du Bureau central de s ret du Reich RSHA poste qui avait t occup par Heydrich jusqu son assassinat en juin 1942 Il avait le rang d Obergruppenf hrer dans les SS Crimes contre la Paix Comme chef des SS en Autriche Kaltenbrunner joua un r le actif dans le complot form contre le Gouvernement de Schuschnigg Dans la nuit du 11 mars 1938 apr s que G ring eut donn l ordre aux nationaux socialistes autrichiens de s emparer du 310 Gouvernement cinq cents SS sous le commandement de Kaltenbrunner encercl rent la Chancellerie f d rale un d tachement sp cial y p n tra sous la conduite de l adjoint de Kaltenbrunner pendant que Seyss Inquart n gociait avec le Pr sident Miklas Mais rien par ailleurs ne prouve que Kaltenbrunner ait particip aux divers plans de guerre d agression L Anschluss bien qu il ait t un acte d agression n est pas consid r comme une guerre d agression et les charges que l on peut relever contre Kaltenbrunner dans le domaine du premier chef d accusation ne constituent pas selon le Tribunal la d monstration de sa participation directe un plan tabli
45. L AUDIENCE D OUVERTURE DU TRIBUNAL TENUE A BERLIN 18 octobre 1945 G n ral NIKITCHENKO Pr sident taient pr sents tous les membres du Tribunal et leurs suppl ants Le Tribunal Militaire International a tenu sa premi re session publique Berlin comme il tait stipul l article 22 du Statut dans la grande salle des conf rences de l difice occup par les Autorit s alli es de Contr le Le Pr sident g n ral Nikitchenko a d clar Conform ment l Accord entre le Gouvernement de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise le Gouvernement des tats Unis d Am rique et le Gouvernement du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord pour la poursuite et le ch timent des Grands Criminels de guerre de l Axe europ en fait Londres le 8 ao t 1945 et conform ment l article 22 du Statut qui y est annex instituant ce Tribunal Militaire International cette r union est tenue Berlin en vue de la r ception de l Acte d accusation selon l Accord et le Statut Cette d claration a t traduite oralement en fran ais anglais et allemand Les membres du Tribunal et leurs suppl ants ont ensuite fait la d claration suivante chacun dans sa propre langue Je d clare solennellement exercer mes fonctions et remplir mes devoirs en tant que membre du Tribunal Militaire International honorablement impartialement et consciencieu
46. OKM Marine OKL Aviation l chelon sup rieur il y avait l autorit supr me des Forces arm es l OKW Haut Commandement des Forces arm es allemandes dont Hitler tait le chef supr me Les officiers de l OKW y compris l accus Keitel comme chef du Haut Commandement constituaient dans une certaine mesure l tat Major personnel de Hitler Au sens le plus large ils coordonnaient les trois branches de l Arm e et les dirigeaient Leur fonction principale tait l laboration des plans de guerre et la conduite des op rations Les divers officiers de ce pr tendu groupement se trouvaient un moment quelconque dans l une des autres cat gories suivantes 1 Commandants en chef de l une des trois branches de l Arm e 2 Chefs d tat Major g n ral dans l une des trois branches 3 Oberbefehlshaber ou commandants en chef en campagne de l une des trois branches ce qui comprenait naturellement la plus grande partie de ces officiers 4 Officier de OKW il y en avait trois les accus s Keitel et Jodl et le rempla ant de ce dernier Warlimont Voil ce qu entend l Acte d accusation par l expression tat Major g n ral et Haut Commandement L Accusation s est limit e ces cat gories N est pas accus l chelon suivant de la hi rarchie militaire se composant des commandants de corps d arm e et des titulaires des grades quivalents de la Marine et de l Aviation ni l chelon inf rieur des commandant
47. Paix Le Tribunal estime que les activit s de Speer ne comportaient pas l initiative ou la pr paration des guerres d agression ni la participation un complot ourdi cet effet Il prit la t te de l industrie des armements longtemps apr s que toutes les guerres eurent t d clench es Comme chef de la production de guerre allemande il favorisa l effort de guerre tout comme les chefs d entreprises priv es peuvent le faire Mais le Tribunal n estime pas qu il ait par l particip ni au plan concert en vue de poursuivre une guerre d agression ni la conduite d une telle guerre au sens des premier et second chefs de l Acte d accusation Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Les preuves pr sent es contre Speer pour tayer les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation sont toutes relatives sa participation au programme de travail forc Speer lui m me n avait 356 pas de pouvoirs administratifs directs dans l ex cution de ce programme Bien qu il ait pr conis la nomination d un pl nipotentiaire g n ral pour l utilisation de la main d oeuvre parce qu il d sirait ne passer que par une seule autorit centrale pour traiter ces questions il n obtint pas que Sauckel f t plac administrativement sous son contr le Sauckel fut nomm directement par Hitler en vertu du d cret du 21 mars 1942 qui le rendait responsable devant le pl nipotentiaire pour le Plan de quatre ans c est dire devant G
48. Par exemple certains num ros publi s au cours de l t et de l automne de l ann e 1942 signal rent la mort de soixante douze mille sept cent vingt neuf Juifs Varsovie de dix sept mille cinq cent quarante deux Lodz de dix huit mille en Croatie de cent vingt cinq mille en Roumanie de quatorze mille en Lettonie de quatre vingt cinq mille en Yougoslavie et de sept cent mille dans toute la Pologne En novembre 1943 Streicher cita textuellement un article de l sraelitisches Wochenblatt qui affirmait que les Juifs avaient effectivement disparu d Europe il ajouta en commentaire Ceci n est pas un mensonge juif En d cembre 1942 Streicher faisant allusion un article paru dans le London Times relatif aux 324 atrocit s et aux exterminations souligna que Hitler avait averti que la deuxi me guerre mondiale am nerait la destruction des Juifs En janvier 1943 il publia un article indiquant que la pr diction de Hitler tait en cours de r alisation que l on tait en train d liminer la 199 juiverie mondiale et qu il tait merveilleux d apprendre que Hitler lib rait le monde de ses bourreaux juifs Streicher ne peut gu re pr tendre en pr sence de ces preuves que la solution pr conis e par lui tait limit e au classement des Juifs parmi les trangers et l institution d une l gislation d exception comme les lois de Nuremberg d apr s lui ces dispositions seraient compl t es si possible par un accord in
49. Pendant l ann e o j en eus le commandement cet Einsatzgruppe liquida pr s de 90 000 hommes femmes et enfants La majorit de ces personnes taient des Juifs mais il se trouvait aussi parmi eux des fonctionnaires communistes Un ordre pr par par Jodl et donn par Keitel le 23 juillet 1941 portait ce qui suit Vu l tendue des territoires occup s de l Est les forces disponibles pour assurer la s curit dans ces territoires ne suffiront que si toute r sistance est punie non par des poursuites judiciaires l gales du coupable mais par des mesures de terreur suffisantes pour enlever la population toute envie de r sister Les commandants d unit s doivent pouvoir maintenir l ordre en appliquant les mesures draconiennes appropri es Les preuves ont montr que cet ordre fut ex cut impitoyablement dans les territoires occup s de l Union Sovi tique et de la Pologne Le document envoy en 1943 par le Commissaire du Reich pour les pays occup s de l Est Rosenberg donne une id e significative des mesures effectivement appliqu es 136 lt Il doit tre possible d viter les atrocit s et d enterrer ceux qui ont t extermin s La m thode qui consiste enfermer des hommes des femmes et des enfants dans des granges et incendier ensuite ces b timents ne semble pas tre efficace dans la lutte contre les partisans m me si elle est souhaitable pour l extermination de la population Cette m thode
50. Pologne en persuadant la Grande Bretagne de ne pas tenir sa parole et utilisa cet effet les services du Su dois Birger Dahlerus Ce dernier que G ring a fait citer au Proc s connaissait parfaitement l Angleterre et les questions anglaises Au mois de juillet 1939 d sireux d am liorer les relations germano britanniques et d emp cher une guerre entre ces deux pays il se mit en rapport avec G ring ainsi qu avec certains milieux officiels de Londres pendant la derni re partie du mois d ao t il servit au Mar chal du Reich d interm diaire officieux charg d obtenir du Gouvernement britannique qu il renon t s opposer aux intentions allemandes l gard de la Pologne Dahlerus ignorait cette poque la d cision qu avait prise Hitler et qu il avait confidentiellement fait conna tre le 22 ao t et ne connaissait pas non plus les directives militaires existantes concernant l attaque contre la Pologne Comme il l a reconnu l audience au cours de sa d position ce fut seulement le 26 septembre apr s que la conqu te de la Pologne eut t virtuellement termin e qu il se rendit comp 215 te pour la premi re fois que le but recherch par G ring avait toujours t d obtenir le consentement de la Grande Bretagne aux vis es allemandes sur la Pologne Toutes les tentatives faites pour obtenir de l Allemagne qu elle accept t un r glement raisonnable du conflit germano polonais chou rent et Hitler le 31 ao t lan a
51. Pour le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise Sign Robert Falco Pour le Gouvernement des tats Unis d Am rique Sign Robert H Jackson Pour le Gouvernement du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord Sign Jowitt Pour le Gouvernement de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques Sign I Nikitchenko A Trainin Par application de l article 5 les Gouvernements des pays suivants appartenant aux Nations Unies ont fait conna tre leur adh sion au pr sent Accord Gr ce Danemark Yougoslavie Pays Bas Tch coslovaquie Pologne Belgique Ethiopie Australie Honduras Norv ge Panama Luxembourg Ha ti Nouvelle Z lande Inde V n zuela Uruguay et Paraguay 18 STATUT DU TRIBUNAL MILITAIRE INTERNATIONAL I Constitution du Tribunal Militaire International Article premier En ex cution de l Accord sign le 8 ao t 1945 par le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise et les Gouvernements des tats Unis d Am rique du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord et de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques un Tribunal Militaire International d nomm ci apr s le Tribunal sera cr pour juger et punir de fa on appropri e et sans d lai les grands criminels de guerre des pays europ ens de l Axe Article 2 Le Tribunal sera compos de quatre juges assist s chacun d un suppl ant Chacune des Puissances signataires d sig
52. Structure et composition L Acte d accusation a d sign le Corps des chefs du parti nazi comme groupement ou organisation qu il convient de d clarer criminel Le Corps des chefs du parti nazi constituait en effet l organisation officielle du parti nazi et tait dirig par Hitler en tant que F hrer L oeuvre de direction du Corps des chefs tait 272 effectu e par le chef de la chancellerie du Parti Hess auquel succ da Bormann assist de la Reichsleitung compos e des Reichsleiter chefs des diff rentes organisations actives du Parti et des chefs des diff rents services et bureaux principaux d pendant de la Direction du Parti pour le Reich Au dessous du chef de la chancellerie du Parti se trouvaient les Gauleiter qui avaient autorit sur le territoire des principales r gions administratives du Parti les Gaue et taient assist s par une Direction de Gau du Parti ou Gauleitung dont la composition et les fonctions taient analogues celles de la Direction du Parti pour le Reich Au dessous des Gauleiter en descendant dans la hi rarchie du Parti se trouvaient les Kreisleiter qui avaient autorit sur le territoire d un Kreis consistant g n ralement en un seul district et assist s par une Direction de Kreis du Parti ou Kreisleitung Les Kreisleiter taient l chelon inf rieur de la hi rarchie des membres enti rement pay s par le Parti Imm diatement au dessous des Kreisleiter se trouvaient les Ortsgruppenleiter
53. TATS UNIS Quatre jours apr s l attaque du 7 d cembre 1941 lanc e par les Japonais contre la flotte am ricaine Pearl Harbor l Allemagne d clarait la guerre aux Etats Unis 227 Le Pacte Tripartite entre l Allemagne l Italie et le Japon avait t sign le 27 septembre 1940 et depuis cette date jusqu au jour de l agression contre l URSS von Ribbentrop et d autres accus s s efforc rent d inciter le Japon s emparer des possessions britanniques en Extr me Orient Cela pensait on pr cipiterait la d faite de l Angleterre et emp cherait les tats Unis d entrer en guerre La possibilit d une attaque directe contre les tats Unis fut envisag e et discut e comme une question r server pour l avenir Le commandant von Falkenstein officier de liaison de la Luftwaffe aupr s de l tat Major des op rations de l OKW r sumant en octobre 1940 Berlin les probl mes militaires qu il tait n cessaire d examiner parla de la possibilit de poursuivre la guerre contre l Am rique une date ult rieure Il est d autre part vident que la politique allemande consistant faire obstacle si possible l entr e de l Am rique en guerre n a pas emp ch l Allemagne de promettre son appui au Japon contre les tats Unis Le 4 avril 1941 Hitler en pr sence de von Ribbentrop disait au ministre des Affaires trang res japonais Matsuoka que l Allemagne frapperait sans attendre si une attaque de Singapour par les tr
54. Un pillage g n ralis des biens publics et priv s fut effectu par Seyss Inquart qui lui donna par ses ordonnances un semblant de l galit et qui fit proc der des manipulations financi res destin es faciliter ce pillage En sa qualit de commissaire du Reich pour les Pays Bas Seyss Inquart commen a imm diatement envoyer des travailleurs forc s en Allemagne Jusqu en 1942 le service du travail tait volontaire en principe mais en r alit rendu obligatoire par la forte pression conomique et gouvernementale qui tait exerc e En 1942 Seyss Inquart d cr ta formellement le service du travail obligatoire et utilisa la Police de s ret et le SD pour emp cher qu on p t se soustraire son ordre Pendant l occupation plus de cinq cent mille personnes furent envoy es des Pays Bas dans le Reich comme travailleurs et une tr s faible proportion seulement fut r ellement volontaire 224 L une des premi res mesures de Seyss Inquart en sa qualit de commissaire du Reich pour les Pays Bas consista mettre en vigueur une s rie de lois conomiques d exception visant les Juifs Puis vinrent des d crets exigeant qu ils soient recens s les obligeant vivre dans des ghettos et porter l toile de David ils furent galement arr t s p riodiquement et d tenus dans des camps de concentration et finalement sur la proposition de Heydrich d port s en masse pr s de cent vingt mille Juifs sur les cent quarante
55. Y RAGINSKY Conseiller d tat la Justice 2e classe N D ZORY A Conseiller G n ral la Justice L N SMIRNOV Colonel D S NAREV Lieutenant Colonel J A OZOL Capitaine V V RUCHIN KKK K 13 6 LES ACCUS S ET LEURS D FENSEURS ACCUS S AVOCATS G RING Hermann Wilhelm Dr Otto Stahmer HESS Rudolf Dr G nther von Rohrscheidt Jusqu au 5 f vrier 1946 Dr Alfred Seidl A partir du 5 f vrier 1946 Von RIBBENTROP Joachim Dr Fritz Sauter Jusqu au 5 janvier 1946 Dr Martin Horn A partir du 5 janvier 1946 LEY Robert KEITEL Wilhelm Dr Otto Nelte KALTENBRUNNER Ernst Dr Kurt Kauffmann ROSENBERG Alfred Dr Alfred Thoma FRANK Hans Dr Alfred Seidl FRICK Wilhelm Dr Otto Pannenbeeker STREICHER Julius Dr Hanns Marx FUNK Walter Dr Fritz Sauter SCHACHT Hjalmar Dr Rudolf Dix Professeur Dr Herbert Kraus Assistant 14 ACCUS S AVOCATS D NITZ Karl Flottenrichter Otto Kranzbuehler RAEDER Erich Dr Walter Siemers Von SCHIRACH Baldur Dr Fritz Sauter SAUCKEL Fritz Dr Robert Servatius JODL Alfred Professeur Dr Franz Exner Professeur Dr Hermann Jahreiss Assistant BORMANN Martin Dr Friedrich Bergold Von PAPEN Franz Dr Egon Kubuschok SEYSS INQUART Arthur Dr Gustav Steinbauer SPEER Albert Dr Han
56. agissent Le 18 mai 1936 il d clara l ambassadeur des tats Unis en France que la politique trang re du Gouvernement allemand se bornait ne pas bouger jusqu ce que la Rh nanie fut dig r e et qu une fois les fortifications de la Rh nanie achev es les pays d Europe centrale se rendant compte que la France ne pouvait pas entrer en Allemagne sa guise envisageront leur politique trang re d une fa on toute diff rente et que de nouvelles sph res d influence pourront tre alors tablies Von Neurath prit part la Conf rence Hossbach du 5 novembre 1937 Il a dit dans sa d position que les d clarations de Hitler l avaient tellement impressionn qu il avait eu une crise cardiaque Peu apr s il offrit sa d mission qui fut accept e le 4 f vrier 1938 l poque m me o von Fritsch et von Blomberg furent destitu s Tout en connaissant les plans d agression de Hitler il conserva un lien officiel avec le r gime nazi en ses qualit s de ministre du Reich sans portefeuille de pr sident du Conseil de Cabinet secret et de membre du Conseil de D fense du Reich Il assuma la direction du minist re des Affaires trang res au moment de l occupation de l Autriche et affirma l ambassadeur de Grande Bretagne que cette occupation n tait pas due un ultimatum allemand il d clara ce moment l au ministre de Tch coslovaquie que l Allemagne avait l intention de respecter sa convention d arbitrage ave
57. aura le droit d tre pr sent l audience sauf permission sp ciale du Tribunal 2 Qu aucune remise du Proc s ne sera accord e pour la substitution ou l adjonction d un avocat R gle n 3 Production des documents additionnels Si avant le Proc s le Minist re Public pr sente des amendements ou des additions l Acte d accusation ceux ci y compris les documents qui pourraient tre joints seront transmis au Tribunal et des copies traduites dans une langue que chacun d eux est m me de comprendre seront d s que possible mises la disposition des accus s d tenus Notification en sera faite aux accus s non d tenus en concordance avec la r gle n 2 paragraphe b R gle n 4 Preuves produites par la D fense a La D fense peut demander au Tribunal d tre admise produire des t moins ou des documents par requ te crite adress e au Secr taire g n ral de celui ci Cette requ te pr cisera la connaissance de la D fense o se trouvent le document ou le t moin A d faut le dernier lieu connu o ils se trouvaient sera indiqu Elle pr cisera galement les faits qui doivent tre prouv s par le t moin ou le document et les raisons pour lesquelles lesdits faits sont invoqu s par la D fense b Si le t moin ou le document ne se trouvent pas dans la zone contr l e par les autorit s d occupation le Tribunal pourra requ rir les Signataires et les Gouvernements ayant donn leur adh sio
58. autres cas 1 En provenance des pays de l Ouest En France eurent lieu les d portations suivantes de personnes pour raisons politiques ou raciales chaque transport tant de 1 500 2 500 d port s 1940 3 transports 1941 14 1942 104 1943 257 1944 326 Ces d port s taient entass s de la mani re la plus barbare Les v tements qui leur taient fournis taient tout fait insuffisants et on ne leur donnait que peu ou pas du tout de nourriture pour plusieurs jours de trajet Les conditions de transport furent telles que de nombreux d port s p rirent au cours du voyage Par exemple Dans l un des wagons du train qui quitta Compi gne pour Buchenwald le 17 septembre 1943 80 personnes sur 130 p rirent Le 4 juin 1944 484 cadavres furent retir s d un train Sarrebourg Dans un train qui quitta Compi gne le 2 juillet 1944 poule Dachau plus de 600 morts furent constat es l arriv e soit un tiers du nombre total 55 Dans un train qui quitta Compi gne le 16 janvier 1944 pour Buchenwald plus de 100 personnes taient enferm es dans chaque wagon les morts et les bless s furent entass s dans le dernier wagon au cours du voyage En avril 1945 sur 12 000 intern s vacu s de Buchenwald 4 000 seulement taient vivants quand la colonne en marche arriva pr s de Ratisbonne Pendant l occupation allemande du Danemark 5 200 sujets danois furent d port s en Allemagne et l empri
59. avec Hitler au cours de laquelle celui ci lui ordonna de continuer garder secr te la construction alors en cours de sous marins et b timents de guerre d passant la limite fix e dix mille tonnes Le 2 novembre Raeder eut un nouvel entretien avec Hitler et G ring Hitler d clara qu il consid rait comme vital que la flotte allemande f t d velopp e selon les plans tablis aucune guerre ne pouvant tre men e si la Marine n tait pas capable de prot ger l importation de minerai de Scandinavie Raeder cherche excuser les ordres massifs de mise en chantier pass s en 1933 et 1934 en expliquant que l Allemagne et la Grande Bretagne poursuivaient avec succ s des n gociations en vue de conclure un accord qui permettrait l Allemagne de construire un plus grand nombre de navires que le Trait de Versailles ne le pr voyait Cette convention sign e en 1935 limita la flotte allemande a un tonnage gal 33 1 0 de celui de la flotte britannique une exception tait faite en faveur des sous marins pour lesquels 45 0 0 furent admis l Allemagne tait m me autoris e d passer cette derni re proportion condition d en informer au pr alable le Gouvernement britannique et de lui donner la possibilit d en discuter 196 Un nouvel accord anglo allemand fut conclu en 1937 aux termes duquel les deux puissances s engageaient se communiquer les d tails complets de leur programme de construction navale au moins q
60. avec l enseignement chr tien tent rent de saper l influence des glises sur le peuple et en particulier sur la jeunesse d Allemagne Ils avou rent leur dessein d liminer les glises chr tiennes d Allemagne et de tenter d y substituer les institutions et les croyances nazies et ils poursuivirent un programme de pers cution des pr tres du clerg et des membres des ordres monastiques qu ils consid raient comme oppos s leurs desseins Ils confisqu rent les biens eccl siastiques 3 La pers cution par les conspirateurs nazis des groupes pacifistes y compris les mouvements religieux pacifistes fut particuli rement implacable et cruelle d Mettant en pratique leur politique de la race des seigneurs les conspirateurs ex cut rent en commun un programme de pers cution implacable des Juifs afin de les exterminer L an antissement des Juifs devint une politique officielle r alis e la fois par des mesures l gales et par l appel l meute et la violence individuelle Les conspirateurs avou rent ouvertement leur but L accus Rosenberg d clarait par exemple L antis mitisme est l l ment d unification de la reconstruction allemande A une autre occasion il d clarait galement L Allemagne consid rera la question juive comme r solue le jour o le dernier des Juifs aura quitt l espace vital de la Plus Grande Allemagne L Europe ne r soudra la question juive que le jour o le dernier Juif aura
61. avoir t universellement connues Il faut reconna tre cependant que les activit s criminelles des SS furent la cons quence logique des principes sur lesquels cette organisation se basait L on s tait efforc au maximum de faire des SS une organisation de haute discipline compos e de l lite du national socialisme Himmler avait d clar qu il y 169 avait en Allemagne des gens qui se trouvaient mal la vue de ces vestes noires et qu il ne s attendait pas ce que les SS soient aim s de trop de gens Himmler exprima aussi son point de vue selon lequel c tait aux SS qu il appartenait de perp tuer l lite raciale dont le but tait de faire de l Europe un continent germanique Les SS furent d sign es pour assister le gouvernement nazi dans la domination finale de l Europe et dans l limination de toutes les races consid r es comme inf rieures Cette croyance mystique et fanatique dans la sup riorit de l Allemand nordique se d veloppa en un m pris calcul et m me en une haine des autres races un tel point que les activit s criminelles du type d crit ci dessus taient consid r es comme une chose normale sinon un objet de fiert Les agissements d un soldat des Waffen SS qui en septembre 1939 tua de sa propre initiative cinquante travailleurs juifs qui se trouvaient sous sa garde furent d crits en remarquant qu en qualit de SS il tait particuli rement sensible la vue des Juifs et qu il ava
62. c dentes le Tribunal prendra ses d cisions la majorit des voix en cas de partage gal des voix celle du pr sident sera pr pond rante tant entendu toutefois que les jugements et les peines ne seront prononc s que par un vote d au moins trois membres du Tribunal 12 Article 5 En cas de n cessit et selon le nombre des proc s juger d autres tribunaux pourront tre cr s la composition la comp tence et la proc dure de chacun de ces tribunaux seront identiques et seront r gl es par le pr sent Statut IL Juridiction et principes g n raux Article 6 Le Tribunal tabli par l Accord mentionn l article premier ci dessus pour le jugement et le ch timent des grands criminels de guerre des pays europ ens de l Axe sera comp tent pour juger et punir toutes personnes qui agissant pour le compte des pays europ ens de l Axe auront commis individuellement ou titre de membres d organisations l un quelconque des crimes suivants Les actes suivants ou l un quelconque d entre eux sont des crimes soumis la juridiction du Tribunal et entra nant une responsabilit individuelle a Les crimes contre la Paix c est dire la direction la pr paration le d clenchement ou la poursuite d une guerre d agression ou d une guerre de violation des trait s assurances ou accords internationaux ou la participation un plan concert ou un complot pour l accomplissement d l un quelconque des actes qui
63. ce crime Comme on l a vu le Statut n rige en infraction distincte qu une seule forme de complot le plan concert en vue de commettre des crimes contre la Paix vis l article 6 a Le Statut lie le Tribunal quant la d finition des crimes de guerre et des crimes contre l Humanit Mais d s avant le Statut les crimes de guerre num r s par l article 6 b tenaient du Droit international leur qualification de crimes de guerre Ils taient pr vus par les articles 46 50 52 et 56 de la Convention de La Haye de 1907 et par les articles 2 3 4 46 et 51 de la Convention de Gen ve de 1929 II n est pas douteux que la violation de ces textes constitue un crime entra nant un ch timent 267 On a pr tendu carter en l occurrence la Convention de La Haye On s est pr valu cet effet de la clause de Participation g n rale article 2 qui figure dans la Convention de 1907 et qui est ainsi con ue Les dispositions contenues aussi bien dans la pr sente Convention que dans les r glements R glements s appliquant la guerre sur terre que mentionne l article premier ne s appliquent qu entre les parties contractantes et seulement si tous les bellig rants ont sign le pr sent texte Or plusieurs des nations qui particip rent la derni re guerre n avaient pas sign la Convention Le Tribunal juge inutile de trancher cette question Les r gles de la guerre terrestre contenues dans la Convention r a
64. ces articles sign s par Streicher r clament l an antissement et l extermination en termes non quivoques Le 25 d cembre 1941 il crivait Si le danger de voir se r aliser la mal diction divine que constitue le sang juif doit tre vit il n y a qu un moyen pour y parvenir l extermination de ce peuple dont le p re est le diable Et en f vrier 1944 il affirmait dans un article sign de lui Quiconque agit comme un Juif est une canaille un criminel Et celui qui r p te ce que dit un Juif ou veut l imiter m rite le m me sort que ce dernier l extermination la mort Quand il fut inform de la disparition des Juifs des territoires de l Est l accus continua par ses articles poursuivre sa propagande meurtri re Au cours de sa d position devant le Tribunal il a ni avec v h mence avoir jamais eu connaissance des ex cutions massives de Juifs Mais les preuves produites indiquent clairement qu il tait tenu r guli rement au courant des progr s de la solution d finitive Le photographe de son journal fut envoy en mission au printemps de 1943 pour visiter les ghettos de l Est au moment m me de la destruction de celui de Varsovie Le journal juif sraelitisches Wochenblatt que Streicher recevait et lisait publiait dans chaque num ro des bulletins relatifs aux atrocit s commises dans l Est ce journal donnait des comptes rendus indiquant le nombre des Juifs qui avaient t d port s et tu s
65. chefs politiques Il tablit aussi le 6 juin l horaire des op rations d invasion et assista la conf rence du 14 juin au cours de laquelle les g n raux firent leurs derniers rapports avant l attaque Il nomma Jodl et Warlimont pour repr senter l OKW aupr s de Rosenberg en ce qui concernait les questions se rapportant aux territoires de l Est Le 16 juin il ordonna toutes les unit s de l Arm e d appliquer les directives conomiques que G ring avait donn es dans le Dossier Vert pour l utilisation des produits alimentaires et des mati res premi res fournis par le territoire russe Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Le 4 ao t 1942 Keitel mit une directive d apr s laquelle les parachutistes devaient tre livr s au SD Le 18 octobre Hitler publia l ordre relatif aux commandos qui fut appliqu en maintes occasions Apr s le d barquement en Normandie Keitel r it ra cet ordre puis l tendit aux unit s alli es combattant aux c t s des groupes de r sistance Il reconna t avoir su que l ordre tait ill gal mais pr tend n avoir pas pu emp cher Hitler de le promulguer 186 Apr s la publication par l OKW le 8 septembre 1941 de r gles impitoyables pour le traitement des prisonniers de guerre sovi tiques Canaris crivit Keitel que le SD en s occupant de cette 308 question violait les r gles du Droit international Sur ce m morandum Keitel le 23 septembre crivit de sa main et pa
66. civils ne seraient poursuivis dans les territoires occup s que si une condamnation mort tait probable dans les autres cas ils devaient tre livr s la Gestapo pour tre emmen s en Allemagne Keitel ordonna aussi que les prisonniers de guerre sovi tiques fussent employ s dans l industrie de guerre allemande Le 8 septembre 1942 il ordonna d affecter des citoyens fran ais hollandais et belges la construction du Mur de l Atlantique 187 Enfin il tait pr sent lorsque le 4 janvier 1944 Hitler donna Sauckel l ordre de recruter dans les territoires occup s quatre millions de nouveaux travailleurs Devant de tels documents Keitel ne nie pas avoir particip aux actes num r s ci dessus Il invoque pour sa d fense sa qualit de soldat et l argument de l ordre sup rieur que l article 8 du Statut rejette comme moyen de d fense Aucune circonstance att nuante ne peut tre invoqu e en sa faveur Les ordres sup rieurs m me donn s un soldat ne peuvent constituer des circonstances att nuantes l o des crimes aussi r voltants que nombreux ont t commis sciemment impitoyablement et sans la moindre justification militaire Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Keitel est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation KALTENBRUNNER Kaltenbrunner est inculp des crimes vis s par les premier troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation
67. concentration dirig s par le VTVHA Il est impossible de trouver une seule unit des SS qui n ait pas particip ces activit s criminelles L Allgemeine SS prit une part active la pers cution des Juifs et servit de source de recrutement pour la garde des camps de concentration Des unit s de la Waffen SS contribu rent directement au meurtre des prisonniers de guerre et aux atrocit s dans les pays occup s Celle ci fournit des effectifs aux Einsatzgruppen et assura le commandement des gardes des camps apr s incorporation des SS Totenkopf charg s l origine de ces fonctions Diverses unit s de Police SS furent galement utilis es pour accomplir des atrocit s dans les territoires occup s ainsi que pour exterminer des Juifs L organisation centrale des SS contr lait les activit s de ces diff rentes formations et tait responsable des op rations sp ciales telles que les exp riences humaines et la solution finale de la question juive Le Tribunal estime que l existence de ces activit s criminelles fut suffisamment notoire pour justifier une d claration selon laquelle les SS constitu rent une organisation criminelle dans la mesure ci apr s d termin e Il semble bien que des tentatives aient t faites en vue de maintenir secr tes certaines de ses activit s 288 mais ses programmes criminels taient si r pandus ils impliquaient le massacre sur une chelle si gigantesque que ses activ s criminelles doivent
68. cr dit de douze millions de reichsmark comme fonds de roulement pour la construction d usines utilisant les travailleurs de ces camps En d pit du fait qu il occupa des postes officiels importants Funk ne joua jamais un r le pr pond rant dans les diff rents programmes auxquels il participa C est une circonstance att nuante que le Tribunal retient en sa faveur Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Funk n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Funk est coupable des crimes vis s par les deuxi me troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation 202 SCHACHT Schacht est inculp des crimes vis s par les premier et second chefs de l Acte d accusation De 1923 1930 il fut Commissaire aux questions mon taires et pr sident de la Reichsbank il fut de nouveau nomm ce dernier poste le 17 mars 1933 il devint ministre de l conomie en ao t 1934 et pl nipotentiaire g n ral 328 pour l conomie de guerre en mai 1935 Il se d mit de ces deux fonctions en novembre 1937 et fut nomm ministre sans portefeuille Le 16 mars 1937 il redevint pr sident de la Reichsbank pour une dur e d un an et le 9 mars 1938 pour une dur e de quatre ans mais il fut relev de ce poste le 20 janvier 1939 de m me que de celui de ministre sans portefeuille le 22 janvier 1943 Crimes contre la Paix Schacht fut un partisan actif du national socialisme avant l accessio
69. d ouvrir sur la demande instante du ministre des Finances du Reich un cr dit sp cial permettant de payer les salaires des fonctionnaires cr dit qui n tait pas couvert par les fonds existants Le 2 janvier 1939 Schacht tint une conf rence avec Hitler au cours de laquelle il lui demanda instamment de r duire les d penses d armement Le 7 janvier 1939 Schacht pr senta Hitler un rapport sign des directeurs de la Reichsbank demandant avec insistance que les d penses d armement soient nergiquement r duites et que le budget soit enfin quilibr C tait disait ce rapport la seule m thode susceptible d viter l inflation Le 19 janvier Hitler destitua Schacht de ses fonctions de pr sident de la Reichsbank et le 22 janvier 1943 de celles de ministre sans portefeuille 330 en raison de son attitude g n rale durant la lutte d cisive de la nation allemande Le 23 juillet 1944 Schacht fut arr t par la Gestapo qui l envoya dans un camp de concentration jusqu la fin de la guerre Il est vident que Schacht occupa une situation importante dans le programme de r armement de l Allemagne et que les mesures qu il prit en particulier dans les premiers jours du r gime nazi ont caus l ascension rapide de l Allemagne nazie en tant que puissance militaire Mais le r armement en lui m me ne constitue pas un crime aux termes du Statut Pour en faire un crime contre la Paix aux termes de l article 6 du Statut il faudrait p
70. da une puration des chefs SA Le pr texte pour expliquer cette puration au cours de laquelle eut lieu l ex cution de Roehm chef d tat Major des SA et de plusieurs autres chefs SA tait l existence d un complot contre Hitler Cette puration eut pour r sultat une importante diminution de l influence des SA Apr s 1934 leur importance politique d clina rapidement Apr s 1934 les SA se livr rent certaines formes d entra nement militaire et paramilitaire Les SA continu rent r pandre la propagande nazie Des unit s isol es de SA prirent part aux mesures qui conduisirent la guerre d agression et la perp tration de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit Elles furent parmi les premi res occuper l Autriche en mars 1938 Les SA 291 fournirent de nombreux hommes et une grande partie de l quipement du corps franc sud te de Henlein bien qu il semble que ce corps ait t plac sous l autorit des SS pendant qu il op rait en Tch coslovaquie Apr s l occupation de la Pologne le groupe SA des Sud tes fut employ au transport des prisonniers de guerre Des unit s SA furent employ es la garde des prisonniers Dantzig Posen en Sil sie et dans les tats Baltes Certaines unit s SA furent utilis es pour faire sauter les synagogues lors des pogroms des 10 et 11 novembre 1938 Des groupes de SA furent m l s aux mauvais traitements des Juifs dans les ghettos de Vilna et de Kaunas Co
71. dans des camps de concentration et leurs biens furent confisqu s Des millions de Juifs figuraient parmi les personnes maltrait es et mises mort au paragraphe VIII A ci dessus Parmi les autres ex cutions en masse de Juifs figurent les suivantes A Kislovdosk tous les Juifs furent contraints de renoncer leurs biens 2 000 furent fusill s dans un foss anti tank Min ral nliye Vodi 4 300 autres Juifs furent fusill s dans le m me foss 74 60 000 Juifs furent fusill s dans une le de la Dvina pr s de Riga 20 000 Juifs furent fusill s Lutsk 32 000 Juifs furent fusill s Sarny 60 000 Juifs furent fusill s Kiev et Dniepropetrovsk Des milliers de Juifs taient gaz s chaque semaine dans des wagons gaz qui se d t rior rent la suite d une utilisation trop intense Quand les Allemands se retir rent devant l arm e sovi tique ils extermin rent les Juifs plut t que de permettre leur lib ration Ils install rent un grand nombre de camps de concentration et ghettos dans lesquels les Juifs furent incarc r s et tortur s affam s soumis des atrocit s sans merci et finalement extermin s Environ 70 000 Juifs furent extermin s en Yougoslavie XI Responsabilit s des Individus groupements et organisations dans les crimes mentionn s au chef d accusation n 4 Il y a lieu de se r f rer l appendice A du pr sent Acte d accusation pour fixer la responsabilit des accus s
72. de Himmler avec l aide de G ring Himmler avait t nomm chef de la Police allemande au minist re de l Int rieur le 17 juin 1936 En sa qualit de Reichsf hrer SS et de chef de la Police allemande il promulgua le d cret du 26 juin 1936 qui incorporait la Police criminelle et la Gestapo dans la Police de s ret et qui pla ait la Police de s ret et le SD sous les ordres de Heydrich La r union sous la direction de Heydrich de la Police de s ret organisation d tat et du SD organisation du Parti devint officielle la suite du d cret du 27 septembre 1939 lequel r unit les diff rents services de l tat et du Parti qui d pendaient de Heydrich en tant que chef de la Police de s ret et du SD en une seule unit administrative le Service principal de la s ret du Reich RSHA Ce service tait la fois l un des principaux services Haupt mter des SS sous la direction de Himmler en tant que F hrer SS du Reich et un service au minist re de l Int rieur sous la direction de Himmler en tant que chef de la Police allemande La structure interne du RSHA montre la fa on dont il r unit les bureaux de la Police de s ret et ceux du SD Le RSHA tait divis en sept bureaux mter dont deux Amt I et Amt IT s occupaient des questions administratives La Police de s ret tait repr sent e par l Amt IV bureau central de la Gestapo et par l Amt V bureau central de la Police criminelle Le SD tait repr
73. de cinq cent mille ouvri res de l Est vers l Allemagne montre que la direction de ces op rations appartenait Sauckel Himmler et Bormann Sauckel par un d cret en date du 8 septembre ordonna aux Kreisleiter de contr ler la r partition et l affectation de ces ouvri res Bormann envoya galement aux chefs du Parti une s rie d ordres relatifs au traitement infliger aux prisonniers de guerre Le 5 novembre 1941 il interdit d enterrer d cemment les prisonniers de guerre russes Le 25 novembre 1943 il ordonna aux Gauleiter de lui rendre compte des cas dans lesquels les prisonniers de guerre taient trait s avec mollesse Le 13 septembre 1944 il ordonna aux Kreisleiter de se mettre en rapport avec les commandants des camps pour d terminer comment il tait possible d utiliser les prisonniers de guerre dans le cadre du programme de travail forc Le 29 janvier 1943 il transmit aux chefs qui lui taient subordonn s les instructions de l OKW autorisant les punitions corporelles et l usage des armes feu contre les prisonniers de guerre r calcitrants ce qui tait contraire aux r glements relatifs la guerre sur terre Le 30 septembre 1944 il signa un d cret qui transf rait de l OKW Himmler et aux SS la comp tence pour les questions ayant trait aux prisonniers de guerre Bormann est responsable du lynchage d aviateurs alli s Le 30 mai 1944 il interdit de prendre des mesures de police ou d exercer 367 des poursuites p
74. de notre position strat gique et tactique Ce m moire d ailleurs ainsi que celui de D nitz en date du 9 octobre 1939 est intitul Conqu te de bases en Norv ge La m me observation est valable mutatis mutandis pour le m moire de l accus D nitz du 9 octobre 1939 Aussi bien Jodl inscrivait il dans son journal le 13 mars 1940 Le F hrer ne donne pas encore d ordres pour W Exercice Weser Il cherche toujours une excuse Justification Le 14 mars il crivait encore Le F hrer n a pas encore d cid quelle raison il faudrait donner pour l Exercice Weser Le 21 mars 1940 il consignait les d ceptions que ressentait le Corps exp ditionnaire XXI devant le long intervalle coul entre la date de la prise de positions d alerte et la fin des n gociations diplomatiques et ajoutait Le F hrer rejette l id e de toute n gociation pr liminaire pour viter que ne soient adress s l Angleterre et l Am rique des appels l aide Si une r sistance se produit elle doit tre r prim e impitoyablement Le 2 avril il mentionne que tous les pr paratifs sont achev s le 4 avril l ordre d op rations navales tait donn et le 9 avril l invasion commen ait 111 Il ressort clairement de ce qui pr c de que lorsque les plans d attaque pour la Norv ge furent labor s ce fut non pas pour pr venir un d barquement alli imminent mais tout au plus une occupation alli e ult rieure
75. des prisonniers de 344 guerre Sauckel devait agir dans le cadre du Plan de quatre ans et le 27 mars 1942 G ring en sa qualit de commissaire ce Plan promulgua un d cret par lequel ses services de la main d oeuvre taient transf r s Sauckel Le 30 septembre 1942 Hitler donna Sauckel autorit pour nommer des commissaires dans les diff rents territoires occup s et pour prendre toutes les mesures n cessaires en vue de l ex cution du d cret du 21 mars 1942 Gr ce aux pouvoirs qui lui furent ainsi conf r s Sauckel tablit un programme de mobilisation de toutes les ressources de main d oeuvre dont pouvait disposer le Reich L un des aspects principaux de cette mobilisation fut l exploitation syst matique et par la force du potentiel de travail des territoires occup s Peu de temps apr s que Sauckel fut entr en fonctions il fit promulguer par les autorit s gouvernementales des diff rents territoires envahis des d crets tablissant le service du travail obligatoire en Allemagne En vertu de ces d crets les commissaires de Sauckel soutenus par les autorit s de police des r gions occup es recrut rent et envoy rent en Allemagne le nombre d ouvriers n cessaire pour atteindre les contingents fix s par Sauckel Le syst me de recrutement pr tendu volontaire a t d crit par lui au cours d une conf rence comme mis en oeuvre par une bande d agents des deux sexes qui op raient selon des m thod
76. e si forte et sa puissance militaire si crasante que les territoires convoit s pourraient tre acquis sans combat On doit aussi se rappeler que les intentions manifest es par Hitler l gard de l Autriche furent en fait r alis es quatre mois apr s la conf rence que moins d un an apr s la premi re partie de la Tch coslovaquie fut conquise et que la Boh me et la Moravie le furent leur tour quelques mois plus tard Si en novembre 1937 quelques doutes demeuraient encore dans l esprit de ses auditeurs il ne pouvait plus en subsister apr s le mois de mars 1939 quant la volont arr t e de Hitler de recourir la guerre Le Tribunal estime que la r union dont il s agit a t fid lement relat e par le lieutenant colonel Hossbach et que ceux qui y taient pr sents ont su parfaitement que l Autriche et la Tch coslovaquie seraient annex es par l Allemagne la premi re occasion L ANNEXION DE L AUTRICHE L invasion de l Autriche ne fut qu un premier pas dans l ex cution du plan g n ral d agression Elle eut pour r sultat l affermissement des fronti res allemandes et l affaiblissement de celles de la Tch coslovaquie Une premi re tape tait ainsi franchie dans 203 l acquisition du Lebensraum de nouvelles et nombreuses divisions de combattants entra n s taient acquises et par la saisie des r serves de devises trang res la r alisation du programme de r armement allait se trouver grandement faci
77. effectifs se r duisirent moins de 40 000 hommes Au d but les SS comprenaient deux autres formations la SS Verf gungstruppe unit se composant de membres des SS engag s volontaires pour un service militaire de quatre ans en remplacement du service militaire obligatoire dans l Arm e et les SS Totenkopf Verb nde troupes sp ciales utilis es pour la garde des camps de concentration qui pass rent sous le contr le des SS en 1934 La SS Verf gungstruppe tait organis e comme unit militaire pour servir avec l Arm e en cas de mobilisation En t 1939 la Verf gungstruppe re ut l quipement d une division motoris e afin de constituer le noyau des forces qui en 1940 furent d nomm es Waffen SS En 1940 les Waffen SS comprenaient 100 000 hommes dont 56 000 provenaient de la Verf gungstruppe et le reste des Allgemeine SS et des Totenkopf Verb nde On estime qu la fin de la guerre les Waffen SS comptaient 580 000 hommes et 40 divisions Au point de vue tactique les Waffen SS taient soumises au commandement de l Arm e mais elles taient quip es et ravitaill es par les sections administratives des SS Les SS en assuraient la surveillance au point de vue de la discipline L organisation centrale des SS comprenait douze services principaux Les plus importants en taient le RSHA dont il a d j t 285 question le VTVHA ou Service principal d administration conomique qui adminis
78. empar rent d objets de valeur culturelle et historique appartenant la population de l Union Sovi tique et les envoy rent en Allemagne Le commissaire du Reich pour l Ukraine enleva ainsi des peintures et des objets d art de Kiev et de Karkov et les exp dia en Prusse orientale Des volumes rares 255 et des objets d art des palais de Peterhof Tsarskoye Selo et Pavlovks furent emmen s en Allemagne Dans la lettre qu il adressa le 3 octobre 1941 Rosenberg le commissaire du Reich Kube disait que la valeur des objets d art enlev s en Bi lorussie se montait des millions de roubles Une lettre adress e par les services de Rosenberg von Milde Schreden disait que dans le seul mois d octobre 1943 environ quarante wagons pleins d objets d art furent dirig s vers le Reich ce qui montre l tendue de ce pillage Il ne convient de dire que quelques mots de l explication d apr s laquelle le but poursuivi en saisissant les oeuvres d art aurait t de les prot ger et de les conserver Le ler d cembre 1939 Himmler en sa qualit de commissaire du Reich pour l affermissement du germanisme publia un d cret adress aux officiers r gionaux de la Police secr te dans les territoires annex s de l Est et aux chefs du Service de s ret de Radom Varsovie et Lublin Ce d cret contenait des directives administratives pour l ex cution du programme de saisie des oeuvres d art on peut lire dans son article premier Pour affermir le
79. en dehors des fonctions officielles En traitant le cas du SD le Tribunal comprend les Amter II VI et VII du RSHA et tous les autres membres du SD y compris tous les repr sentants et agents r gionaux honoraires ou autres qu ils aient t ou non inscrits comme membres des SS mais non compris les informateurs officieux qui n taient pas membres des SS et les membres de l Abwehr qui avaient t transf r s au SD Le Tribunal d clare criminel au sens du Statut le groupe des membres de la Gestapo et du SD occupant les postes num r s au paragraphe pr c dent et qui devinrent ou rest rent membres de cette organisation tout en sachant qu elle servait la perp tration des actes d clar s criminels par l article 6 du Statut ou qui taient personnellement en tant que membres de l organisation impliqu s dans la perp tration de tels crimes Cette accusation repose sur la participation de l organisation aux crimes de guerre et aux crimes contre l Humanit en rapport avec la guerre Le Tribunal exclut donc du groupe d clar criminel les personnes qui avaient cess avant le 1er septembre 1939 d occuper les postes num r s au paragraphe pr c dent LES SS Composition et l ments constitutifs Le Minist re Public a demand que les Schutzstaffeln der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei connues habituellement sous le nom de SS fussent d clar es organisation crimi 284 nelle La partie de l Acte d acc
80. en vue d une guerre de cette nature Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Quand il devint le 30 janvier 1943 chef de la Police de s ret et du SD ainsi que chef du RSHA Kaltenbrunner prit en charge une organisation qui comprenait les principaux services de la Gestapo du SD et de la Police criminelle En tant que chef 188 du RSHA il avait qualit soit pour ordonner les mises en d tention de protection dans les camps de concentration soit pour faire lib rer des intern s Les ordres dans ce domaine portaient habituellement sa signature Kaltenbrunner avait connaissance des conditions de vie qui r gnaient dans les camps de concentration Il avait certainement visit Mauthausen et il r sulte de plusieurs t moignages qu il y a vu des prisonniers ex cut s titre de d monstration par diverses m thodes pendaison coup de feu dans la nuque et asphyxie par les gaz Kaltenbrunner a personnellement ordonn des ex cutions d intern s et son service servait transmettre aux camps de concentration les ordres d ex cution manant du bureau de Himmler A la fin de la guerre Kaltenbrunner participa l organisation de l vacuation des intern s des camps et l extermination de beaucoup d entre eux afin de les soustraire aux arm es alli es qui allaient les lib rer Le RSHA pendant la p riode o Kaltenbrunner le dirigea fut utilis pour la r alisation d un vaste programme de crimes de guerre et de cri
81. et l article 6 b du Statut Des pr cisions titre d exemple et sans pr judice de la production de la preuve d autres cas sont num r es ci apr s 1 Dans les pays de l Ouest En France les otages ont t ex cut s soit individuellement soit collectivement Ces ex cutions ont eu lieu dans toutes les grandes villes de France entre autres Paris Bordeaux et Nantes aussi bien qu Ch teaubriant En Hollande des centaines d otages furent fusill s notamment dans les villes de Rotterdam Apeldoorn Amsterdam Benschop et Haarlem En Belgique des centaines d otages furent fusill s dans la p riode de 1940 1944 2 Dans les pays de l Est A Kragnevatz en Yougoslavie 2 300 otages furent fusill s en octobre 1941 A Kralevo en Yougoslavie 5 000 otages furent fusill s E PILLAGE DES BIENS PUBLICS ET PRIV S Les accus s exploit rent impitoyablement les populations et les ressources mat rielles des pays qu ils occupaient dans le but de renforcer la machine de guerre nazie de d peupler et appauvrir le reste de l Europe de s enrichir et d enrichir leurs adeptes et d tablir la supr matie conomique de l Allemagne sur l Europe Les accus s entre autres actes et pratiques ex cut rent ce qui suit 1 Ils abaiss rent le niveau d existence des pays occup s et provoqu rent la famine en les d pouillant de produits alimentaires qu ils transportaient en Allemagne 62 2 Ils saisirent dans tous les pa
82. extermin s Adolf Eichmann que Hitler avait charg de ce programme a estim que cette politique avait caus la mort de six millions de Juifs dont quatre millions p rirent dans les camps d extermination 151 LES CRIMES DE GUERRE ET LES CRIMES CONTRE L HUMANIT DEVANT LE DROIT L article 6 du Statut soumet la comp tence du Tribunal b Les crimes de guerre c est dire les violations des lois et coutumes de la guerre Ces violations comprennent sans y tre limit es l assassinat les mauvais traitements ou la d portation pour des travaux forc s ou pour tout autre but des populations civiles dans les territoires occup s l assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer l ex cution des otages le pillage des biens publics ou priv s la destruction sans motif des villes et des villages ou la d vastation que ne justifient pas les exigences militaires c Les crimes contre l Humanit c est dire l assassinat l extermination la r duction en esclavage la d portation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles avant ou pendant la guerre ou bien les pers cutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux lorsque ces actes ou pers cutions qu ils aient constitu ou non une violation du droit interne des pays o ils ont t perp tr s ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comp tence du Tribunal ou en liaison avec
83. germanisme tous les objets mentionn s au paragraphe 2 du d cret sont d s maintenant confisqu s Ils sont confisqu s pour le bien du Reich allemand et sont la disposition du commissaire du Reich pour l affermissement du germanisme La preuve que le but poursuivi par la saisie de ces objets n tait pas de les mettre l abri mais bien d enrichir l Allemagne r sulte encore de ce passage d un rapport non dat du Dr Hans Posse directeur de la Galerie nationale de tableaux de Dresde 142 J ai eu l occasion d acqu rir une certaine connaissance des collections publiques et priv es ainsi que des propri t s de l glise qui se trouvent Cracovie et Varsovie Il est vrai que nous ne pouvons trop compter nous enrichir par l acquisition de grandes oeuvres d art peintures et sculptures l exception toutefois de l autel de Veit Stoss et des panneaux de Hans von Kulnbach dans l glise de Notre Dame Cracovie et de plusieurs autres oeuvres du Mus e national de Varsovie Politique de travail forc L article 6 b du Statut d cide que les mauvais traitements ou la d portation pour des travaux forc s ou pour tout autre but des populations civiles dans les territoires occup s seront consid r s comme crimes de guerre Les r gles concernant les travaux forc s impos s aux habitants de territoires occup s se trouvent dans l article 52 de la Convention de La Haye qui stipule Des r quisitions en nature
84. guerre d agression Mais jusqu au tout dernier moment la ligne de conduite de la Soci t des Nations est rest e sans quivoque cet gard A plusieurs reprises la Soci t des Nations eut d cider de la l galit ou de l ill gitimit de l emploi de la force par l un de ses membres Mais si elle a toujours condamn ce recours la force comme une faute de l tat l encontre du Droit international jamais elle n a eu la pens e d en rendre responsables les hommes d tat g n raux et industriels 179 de cet tat qui avait recouru la force et encore moins de les traduire devant une juridiction r pressive internationale Et lorsque fut tablie l t dernier San Francisco la nouvelle organisation pour la paix mondiale aucun principe juridique ne fut labor aux termes duquel un tribunal international infligerait dans l avenir un ch timent aux hommes responsables du d clenchement d une guerre injuste Le Tribunal a rejet cette requ te le 21 novembre 1945 motif pris de ce que dans la mesure o elle mettait en question la comp tence du Tribunal elle se trouvait en contradiction avec l article 3 du Statut 76 Le Proc s ne peut donc pas autant que puissent tre punis les crimes contre la Paix invoquer un droit international en vigueur c est bien plut t une proc dure fond e sur un droit p nal nouveau sur une r gle r pressive institu e apr s le crime Cela r pugne au principe de jurisprude
85. ils sont d finis l article 6 c du Statut Ce plan comprenait entre autres le meurtre et la pers cution de tous ceux qui taient ou que l on soup onnait tre hostiles au parti nazi et de tous ceux qui taient ou que l on soup onnait tre oppos s au plan concert mentionn au chef d accusation n 1 de l Acte Lesdits crimes contre l Humanit furent commis par les accus s et par d autres personnes dont ils taient responsables art 6 du Statut Les accus s ayant particip en tant que dirigeants organisateurs instigateurs ou complices l laboration et l ex cution du plan concert de crimes doivent tre tenus comme responsables Ces m thodes et ces crimes constituaient des infractions aux conventions internationales au droit p nal interne aux principes g n raux du droit p nal tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es et ces m thodes et crimes faisaient partie implicite ou int grante d une ligne de conduite syst matique Ces actes taient contraires l article 6 du Statut Le Minist re Public se basera sur les faits expos s au chef d accusation n 3 qui constituent galement des crimes contre l Humanit A MEURTRES EXTERMINATIONS ASSERVISSEMENTS D PORTATION ET AUTRES ACTES INHUMAINS COMMIS CONTRE LES POPULATIONS CIVILES AVANT ET PENDANT LA GUERRE Pour atteindre les buts expos s plus haut les accus s adopt rent en Allemagne une politique de pers cution de r
86. jetant en prison dans les chambres de tortures de la Gestapo et dans les camps de concentration o ils mouraient de faim de tortures d pid mies 57 Du 6 septembre au 24 novembre 1942 dans la r gion de Brest Pinsk Kobren Dyvina Malority et Berezy Kartuzsky environ 400 enfants furent fusill s par les unit s de repr sailles allemandes Dans le camp de Yanov Lwow les Allemands tu rent 8 000 enfants en deux mois Dans la station de Tiberda ils tu rent 500 enfants atteints de tuberculose osseuse qui taient en traitement au sanatorium Sur le territoire de la R publique socialiste sovi tique lettone les envahisseurs allemands tu rent des milliers d enfants qu ils avaient amen s avec leurs parents de la R publique socialiste sovi tique de Bi lorussie de Kalinin de Kaluga et d autres r gions de la RSFSR En Tch coslovaquie Brno Seim et autres lieux la suite de tortures mauvais traitements pendaisons fusillades plus de 20 000 personnes furent extermin es dans les prisons de la Gestapo En outre des milliers d intern s furent soumis des traitements criminels coups tortures Avant comme pendant la guerre des milliers de patriotes tch ques en particulier protestants et catholiques avocats m decins professeurs etc furent arr t s comme otages et emprisonn s Un grand nombre de ces otages furent tu s par les Allemands En Gr ce en octobre 1941 la population m le de 16 60 an
87. l tait pas Vu les postes qu ils occupaient dans le Gouvernement du Reich les accus s ou du moins certains d entre eux connaissaient les trait s sign s par l Allemagne qui 122 proscrivaient le recours la guerre pour r gler les diff rends internationaux ils savaient que la guerre d agression est mise hors la loi par la plupart des tats du monde y compris l Allemagne elle m me c est en pleine connaissance de cause qu ils violaient le Droit international quand d lib r ment ils donnaient suite leurs intentions agressives leurs projets d invasion Cette conclusion que dictent les principes est singuli rement renforc e si on consid re l tat du Droit international en 1939 concernant la guerre d agression Le trait g n ral de renonciation la guerre sign le 27 ao t 1928 plus g n ralement connu sous le nom de Pacte de Paris ou Pacte Briand Kellogg liait au moment de la d claration de guerre 1939 soixante trois nations dont l Allemagne l Italie et le Japon Les signataires d claraient dans le pr ambule Ayant le sentiment profond du devoir solennel qui leur incombe de d velopper le bien tre de l Humanit persuad s que le moment est venu de proc der une franche renonciation la guerre comme instrument de politique nationale afin que les relations pacifiques et amicales existant actuellement entre les peuples puissent tre perp tu es que tout changement dans leurs relations
88. l tranger de mati res premi res n cessaires au r armement Le 3 mai 1935 il d clarait dans un m moire adress Hitler la r alisation rapide d un vaste programme d armement est le probl me essentiel de la politique allemande tout doit en cons quence tre subordonn ce but En avril 1936 Schacht commen a voir sa position centrale perdre son influence dans l effort de r armement allemand lorsque G ring fut charg de la coordination des questions de mati res premi res et de devises trang res G ring se fit l avocat d un programme tendu de production de mati res premi res synth tiques malgr l opposition de Schacht qui estimait que l effort financier qu il faudrait fournir pourrait conduire l inflation L in 329 fluence de Schacht diminua encore davantage quand le 16 octobre 1936 G ring fut nomm pl nipotentiaire pour le Plan de quatre ans ce qui le chargeait de mettre toute l conomie en tat d alerte en vue de la guerre dans un d lai de quatre ans Schacht s tait oppos la publication de ce plan et la nomination de G ring sa t te la d cision de Hitler montrait qu il trouvait la 203 politique conomique de Schacht trop conservatrice pour la politique de r armement intensif qu il voulait appliquer Schacht et G ring apr s la nomination de ce dernier commenc rent imm diatement se quereller En plus de raisons personnelles qui dominaient leurs disputes certains p
89. l gu aux questions de d sarmement et en 1935 ministre pl nipotentiaire sans portefeuille c est en cette derni re qualit qu il n gocia l Accord naval anglo allemand en 1935 et le Pacte antikomintern en 1936 Le 11 ao t 1936 il fut envoy comme ambassadeur en Angleterre Le 4 f vrier 1938 il succ da von Neurath comme ministre des Affaires trang res du Reich au cours du remaniement g n ral qui suivit le renvoi de von Fritsch et celui de von Blomberg Crimes contre la Paix Von Ribbentrop n assista pas la conf rence du 5 novembre 1937 dite Conf rence Hossbach mais le 2 janvier 1938 alors qu il tait encore ambassadeur en Angleterre il envoya un m morandum 303 Hitler indiquant que son avis une modification 182 favorable l Allemagne du statu quo l Est ne pouvait tre obtenue que par la force et proposant des moyens d emp cher l Angleterre et la France d intervenir dans une guerre europ enne faite cette fin Quand von Ribbentrop devint ministre des Affaires trang res Hitler lui d clara que l Allemagne avait encore quatre probl mes r soudre l Autriche les territoires des Sud tes Memel et Dantzig et mentionna la possibilit d abattre son jeu et de recourir un r glement militaire pour les r soudre Le 12 f vrier 1938 von Ribbentrop assista l entretien au cours duquel Hitler for a Schuschnigg par des menaces d invasion faire une s rie de concessions desti
90. l occupation de la Boh me et de la Moravie comme une occupation militaire soumise aux lois de la guerre Bien que la Tch coslovaquie n ait pas adh r la Convention de La Haye de 1907 les lois de la guerre sur terre nonc es dans cette Convention constituent l expression du Droit international tel qu il existait l poque et sont par cons quent applicables en l esp ce En sa qualit de protecteur du Reich von Neurath institua en Boh me Moravie une r glementation semblable celle de l Allemagne La presse libre les partis politiques et les syndicats furent supprim s Tous les groupements qui pouvaient tre utilis s Par l opposition furent interdits L industrie tch que fut incorpor e dans le cadre de la 229 production de guerre allemande et exploit e au profit de l effort de guerre La politique d antis mitisme fut galement introduite dans la l gislation Les Juifs furent exclus des positions importantes qu ils occupaient au Gouvernement et dans les affaires En ao t 1939 von Neurath publia une proclamation mettant la population en garde contre le sabotage et d clarant que la responsabilit de tout acte de sabotage ne retomberait pas seulement sur ses auteurs pris individuellement mais sur l ensemble de la population tch que Lorsque la guerre clata le 1er septembre 1939 la Police de s ret arr ta huit mille notables Tch ques et les mit en d tention pr ventive Un grand nombre de ceux ci sont mor
91. l ordre final fixant l aube du ler septembre le d clenchement de l attaque contre la Pologne et pr voyant les op rations qu il faudrait entreprendre si la Grande Bretagne et la France entraient en guerre pour d fendre leur alli e Le Tribunal estime que les v nements qui pr c d rent imm diatement le ler septembre montrent que Hitler et ses complices taient en d pit de toutes les protestations qui leur parvenaient r solus mettre co te que co te ex cution leur projet d invasion de la Pologne Hitler encore qu il s t que son action entra nerait une guerre avec la Grande Bretagne et la France tait d cid ne pas s carter de la voie qu il s tait trac e Le Tribunal est 108 pleinement convaincu par les preuves qui lui ont t soumises que la guerre d clench e par l Allemagne contre la Pologne le 1er septembre 1939 tait une guerre d agression qui devait par la suite engendrer un conflit mondial et entra ner la perp tration d un nombre incalculable de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit L INVASION DU DANEMARK ET DE LA NORV GE La guerre contre la Pologne ne fut qu un d but L agression nazie se porta rapidement d un pays l autre Le Danemark et la Norv ge en furent les premi res victimes Le 31 mai 1939 tait intervenu entre l Allemagne et le Danemark un trait de non agression qui fut sign par von Ribbentrop Il y tait solennellement d clar que les parties contractan
92. la Gr ce mais ses op rations militaires ne furent pas couronn es de succ s En novembre Hitler crivant Mussolini au sujet de cette invasion et de l extension de la guerre dans les Balkans lui faisait remarquer que des op rations militaires ne pourraient pas tre entreprises dans ces r gions avant le mois de mars de l ann e suivante et que la Yougoslavie devait donc si cela tait possible tre conquise par d autres m thodes Cependant le 12 novembre 1940 Hitler publiait des directives militaires o l on peut lire Les Balkans le Commandant en chef de l Arm e se pr parera l occupation de la Gr ce continentale au nord de la mer Eg e en l envahissant au besoin par la Bulgarie Le 13 d cembre une autre directive concernant l op ration Marita nom conventionnel d signant l invasion de la Gr ce disait Le r sultat des combats en Albanie n est pas encore d cisif En raison de la situation p rilleuse dans ce pays il est doublement n cessaire que la tentative britannique de cr er des bases a riennes sous la protection d un front balkanique choue compl tement en raison du danger que ce front pr senterait pour l Italie et pour les champs p trolif res roumains 223 Mon plan est donc a De constituer d ici un mois en Roumanie m ridionale une formation qu on renforcerait peu peu b Lorsque le temps se sera fix au beau en mars probablement d envoyer une autre unit charg e
93. la coop ration du Haut Commandement militaire et pr cisait que les travaux de Rosenberg l Ouest 141 devaient tre men s par lui en sa qualit de Reichsleiter et l Est en sa qualit de Reichsminister C est ainsi que les activit s de Rosenberg s tendirent aux territoires occup s Robert Saholz chef du Service sp cial charg des oeuvres d art d clarait dans son rapport Au cours de la p riode allant de mars 1941 juillet 1944 le Service sp cial charg des oeuvres d art a dirig sur l Allemagne vingt neuf grands convois comprenant cent trente sept wagons de marchandises et quatre mille cent soixante quatorze caisses renfermant des objets d art Le rapport de Scholz parle de vingt cinq albums de gravures des plus importantes collections artistiques saisies l Ouest qui furent offertes au F hrer Trente neuf volumes reli s en cuir et pr par s par l Einsatzstab contenaient des photographies de peintures de tissus de meubles de chandeliers et de nombreux autres objets d art et montraient la valeur et l importance des rafles op r es Dans de nombreux territoires occup s des collections priv es furent confisqu es des biblioth ques et des domiciles particuliers mis sac Des mus es des palais et des biblioth ques furent syst matiquement pill s en Russie L Einsatzstab de Rosenberg le bataillon sp cial de von Ribbentrop les commissaires du Reich et les membres de commandements militaires s
94. la discipline rigide laquelle furent soumis les travailleurs forc s et une s rie de camps de repr sailles furent cr s cet effet par Kaltenbrunner Quand les SS entreprirent la r alisation pour leur compte d un programme de travail forc elles utilis rent la Gestapo pour obtenir les travailleurs dont elles avaient besoin et firent envoyer ceux ci dans des camps de concentration Le RSHA joua un r le capital dans la r alisation de la solution d finitive de la question juive qui n tait autre chose que l extermination des Juifs Une section sp ciale plac e sous l autorit de l Amt IV du RSHA fut cr e pour faire ex cuter ce programme Sous sa direction six millions de Juifs environ furent tu s dont deux millions par les Einsatzgruppen et par les autres unit s de la Police de s ret Kaltenbrunner lorsqu il tait chef de la Police et des SS connaissait l activit particuli re de ces Einsatzgruppen qui continu rent d op rer quand il fut devenu chef du RSHA 189 L assassinat de pr s de quatre millions de Juifs dans les camps de concentration a d j t d crit Le RSHA sous la direction de Kaltenbrunner contr lait l ex cution de cette partie du programme des groupes sp ciaux parcoururent les territoires occup s et les pays satellites de l Axe afin d y rechercher des Juifs et de les d porter vers les lieux o ils taient extermin s Kaltenbrunner tait au courant de ces actions criminelles Dans
95. la peine Le vrai crit rium de la responsabilit p nale celui qu on trouve sous une forme ou sous une autre dans le droit criminel de la plupart des pays n est nullement en rapport avec l ordre re u Il r side dans la libert morale dans la facult de choisir chez l auteur de l acte reproch 126 LE DROIT APPLICABLE EN CE QUI CONCERNE LE PLAN CONCERT OU COMPLOT Du bref examen des faits ayant trait aux guerres d agression qui pr c de il ressort qu elles ont t con ues et pr par es m thodiquement chaque phase de l histoire Pr m ditation et pr paration voil des l ments essentiels de la guerre Suivant l avis du Tribunal la guerre d agression est un crime de Droit international Le Statut d finit ce crime de pr m ditation de pr paration d initiation ou de d clenchement d une guerre d agression ou de participation un plan concert ou complot en vue de sa r alisation L Acte d accusation s inspire de la m me distinction Le premier chef d accusation vise le plan concert ou complot Le second chef d accusation vise la pr paration et la conduite de la guerre A l appui de ces deux chefs d accusation les m mes documents ont t produits Nous traiterons simultan ment de l un et de l autre Le plan concert ou complot vis par l Acte d accusation s tend sur une p riode de vingt cinq ans il va de la formation du parti nazi 1919 la fin de la guerre 1945 Le Parti est consid
96. le Reich taient plac es sous sa juridiction lorsqu il tait ministre de l Int rieur Apr s avoir tabli un registre racial des personnes d origine allemande Frick conf ra certaines cat gories de citoyens de pays trangers la nationalit allemande Il est responsable de la germanisation qui fut pratiqu e en Autriche dans le 321 pays des Sud tes Memel Dantzig dans les territoires de l Est Prusse occidentale et Posnanie et dans ceux d Eupen Malm dy et Moresnet Il imposa aux ressortissants de ces r gions les lois allemandes les tribunaux allemands l ducation allemande la police allemande ainsi que le service militaire obligatoire Ainsi qu il a t dit plus haut l euthanasie fut pratiqu e pendant la guerre dans des sanatoriums des h pitaux et des asiles plac s sous l autorit de Frick Il savait que des ali n s des personnes malades et g es des bouches inutiles taient mis mort d une fa on syst matique des plaintes lui parvinrent au sujet de ces meurtres ma s il ne fit rien pour faire cesser ces agissements Un rapport de la Commission tch coslovaque des Crimes de guerre a estim que parmi les personnes atteintes de d ficience mentale ou g es dont Frick avait la charge deux cent soixante quinze mille furent victimes de ces mesures Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Frick n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l
97. le bureau de Hitler celui ci annon a qu il avait d cid d attaquer la Pologne et envisag l effet que pourrait produire sur d autres pays cette d cision dont il expliqua les raisons Cette importante conf rence fut la deuxi me de celles dont nous avons d j parl mais afin de souligner la gravit des paroles prononc es et des actes qui les suivirent il est n cessaire de rappeler bri vement quelques uns des principaux v nements qui marqu rent l histoire des relations germano polonaises 209 Une convention d arbitrage avait t conclue en 1925 Locarno entre l Allemagne et la Pologne Elle pr voyait le r glement de tous les diff rends pouvant surgir entre les deux pays Le 26 janvier 1934 un trait de non agression germano polonais fut sign par l accus von Neurath au nom du Gouvernement allemand Le 30 janvier 1934 et le 30 janvier 1937 Hitler dans deux discours exprima devant le Reichstag le point de vue selon lequel la Pologne et l Allemagne pouvaient travailler de concert dans le calme et la paix Le 20 f vrier 1938 Hitler au cours d un troisi me discours d clara Ainsi on a r ussi ouvrir la voie une entente amiable qui commen ant Dantzig a abouti aujourd hui malgr les tentatives de certains fauteurs de troubles extraire des relations entre l Allemagne et la Pologne le poison qui les viciait et fusionner en une coop ration sinc re et cordiale ces relations Confiante en ses amit
98. les documents qui n auront pu lui tre fournis R gle n 5 Maintien de l ordre au Proc s Aux termes des stipulations de l article 18 du Statut et des pouvoirs disciplinaires qui y sont d finis le Tribunal par l interm diaire de son Pr sident assurera le maintien de l ordre au Proc s Tout accus ou toute autre personne pourra tre exclu des audiences publiques s il ne se conforme pas aux ordres donn s par le Tribunal et s il n observe pas le respect d celui ci R gle n 6 Serments et t moins a Avant de d poser devant le Tribunal chaque t moin pr tera le serment ou fera la d claration en usage dans son propre pays b Les t moins ne devront pas tre pr sents l audience lorsqu ils n apportent pas leur t moignage Le Pr sident du Tribunal suivant les circonstances prendra toutes mesures utiles pour que les t moins ne conf rent pas entre eux avant de d poser R gle n 7 Demandes et motions avant le Proc s et r gles de proc dure pendant le Proc s a Toutes motions demandes ou autres requ tes adress es au Tribunal avant le d but du Proc s seront pr sent es par crit et 24 d pos es entre les mains du Secr taire g n ral du Tribunal au Palais de Justice de Nuremberg Allemagne b Toute motion demande ou autre requ te sera communiqu e par le Secr taire g n ral du Tribunal aux Procureurs G n raux et s ils n y font pas d objections le Pr sident prendra les mesures ap
99. les Juifs furent forc s d migrer furent intern s dans des 353 camps de concentration et furent victimes de pogroms Enfin il coop ra avec la Police de s ret et le SD la d portation de Juifs d Autriche vers l Est Pendant qu il tait gouverneur d Autriche des adversaires politiques des nazis furent envoy s dans des camps de concentration par la Gestapo maltrait s et souvent tu s 223 Activit criminelle en Pologne et aux Pays Bas En septembre 1939 Seyss Inquart fut nomm chef de l administration civile de la partie sud de la Pologne Le 12 octobre 1939 il devint l adjoint de Frank gouverneur g n ral de la Pologne Le 18 mai 1940 il fut nomm commissaire du Reich pour les Pays Bas Dans ces trois fonctions il administrait des territoires occup s la suite de guerres d agression Ce r le tait d une importance primordiale pour les autres guerres d clench es par l Allemagne En sa qualit d adjoint au gouverneur g n ral pour le Gouvernement G n ral de la Pologne Seyss Inquart approuva les m thodes utilis es pendant l occupation de ce pays En novembre 1939 au cours d un voyage d inspection dans le Gouvernement G n ral Seyss Inquart d clara que l administration de la Pologne devait aboutir l exploitation de ses ressources conomiques au profit de l Allemagne Il pr conisa aussi la pers cution des Juifs il eut connaissance d ailleurs du d but de l action AB qui entra na l assassinat d un g
100. m moire de Jodl en date du 24 ao t concernant la date d invasion de la Tch coslovaquie et la question des mesures d fensives Ce m morandum contenait notamment la phrase suivante Le Cas Vert sera d clench au moyen d un incident en Tch coslovaquie qui permettra l Allemagne de pr texter une provocation pour justifier son intervention militaire la fixation du moment pr cis o cet incident sera cr est de la plus grande importance Ces faits d montrent que l occupation de la Tch coslovaquie avait t minutieusement pr par e bien avant la Conf rence de Munich Les conf rences et les entretiens avec les chefs militaires continu rent en septembre 1938 En raison du caract re critique de la situation le Premier britannique M Chamberlain se rendit Munich par avion puis alla voir Hitler Berchtesgaden Le 22 septembre il le rencontra Bad Godesberg et eut avec lui de nouvelles entrevues Le 26 septembre 1938 dans un discours prononc Berlin Hitler d clara au sujet de ces conversations Je lui ai donn l assurance que je r it re ici qu une fois ce probl me r solu il ne se posera plus pour l Allemagne de questions territoriales en Europe je lui ai donn aussi l assurance que partir du moment o la Tch coslovaquie aura trouv une solution aux autres difficult s qu elle rencontre c est dire lorsque les Tch ques auront trouv un arrangement pacifique et ne comportant pas l
101. malfaiteur et un propagateur de maladies qui doit tre d truit dans l int r t de l Humanit D autres articles proclamaient que le probl me juif ne pourrait tre r solu que lorsque la Juiverie internationale aurait t an antie et pr disaient que d ici cinquante ans les tombes juives attesteraient que ce peuple d assassins et de criminels a bel et bien trouv le sort qu il m ritait En f vrier 1940 Streicher publia la lettre d un lecteur du St rmer comparant les Juifs des essaims de sauterelles qui devaient tre totalement extermin s Tel fut le poison 198 que Streicher versa dans l esprit de milliers d Allemands il leur fit accepter la politique nationale socialiste de pers cution et d extermination des Juifs Un ditorial du St rmer publi en mai 1939 montre clairement l intention dans laquelle il a t crit 323 Une exp dition punitive doit se faire en Russie contre les Juifs qui leur r servera le m me sort que celui auquel doit s attendre tout meurtrier et tout criminel condamnation mort et ex cution Les Juifs de Russie doivent tre tu s Ils doivent tre extirp s et extermin s La guerre ayant amen d abord l acquisition par le Reich de territoires de plus en plus vastes Streicher redoubla d efforts pour exciter partout les Allemands contre les Juifs Vingt six articles du St rmer parus entre le mois d ao t 1941 et le mois de septembre 1944 figurent au dossier Douze de
102. malgr ses protestations l audience tait loin en cette mati re d tre indiff rent ou inactif Par d cret du 31 179 juillet 1941 il ordonna Himmler et Heydrich d aboutir une solution totale de la question juive dans la sph re d influence allemande en Europe Aucune circonstance att nuante ne peut tre invoqu e en faveur de G ring Il fut souvent et l on pourrait dire presque toujours l l ment dynamique du Parti plac imm diatement apr s Hitler Il fut le promoteur des guerres d agression aussi bien comme chef politique que comme chef militaire Il dirigea le programme du travail forc et fut l instigateur des mesures de pers cution contre les Juifs et d autres races tant en Allemagne qu l tranger Tous ces crimes il les a reconnus sans d tour Les t moignages peuvent diff rer sur certains points particuliers mais en g n ral les propres aveux de G ring sont plus que suffisants pour permettre de conclure sa culpabilit Cette culpabilit est unique dans son tendue Rien dans son dossier ne peut servir d excuse cet homme Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus G ring est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation 300 HESS Hess est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti nazi en 1920 et participa au putsch de Munich du 9 novembre 1923 Il fut emprisonn avec Hitler dans la fort
103. mauvais traitements des prisonniers de guerre Les accus s Bormann et Sauckel qui taient membres de cette organisation furent parmi ceux qui s en sont servis dans ce sens Les Gauleiter les Kreisleiter et les Ortsgruppenleiter ont particip ces programmes criminels des degr s divers La Direction du Reich Reichsleitung en tant qu organisation des cadres du Parti est galement responsable de ces programmes criminels de m me que les chefs des diff rentes organisations des cadres des Gauleiter et des Kreisleiter La d cision du Tribunal en ce qui concerne ces organisations des cadres ne s applique qu aux chefs de service ou chefs des cadres de la Direction du Reich des directions des Gaue et des Kreis En ce qui concerne les autres membres du Corps des chefs et les organisations du Parti rattach es au Corps des chefs autres que les chefs de services pr cit s le Tribunal adopte le point de vue de l Accusation qui les exclut de cette d claration Le Tribunal d clare criminel au sens du Statut le groupement compos des membres du Corps des chefs qui ont rempli les fonctions num r es au paragraphe ci dessus qui sont devenus ou sont rest s membres de cette organisation sachant qu elle servait commettre les actes d clar s criminels par l article 6 du Statut ou qui ont effectivement particip ces crimes La base de ces conclusions est la participation de 160 l organisation aux crimes de guerre et aux crimes
104. mille qui vivaient en Hollande furent envoy s Auschwitz en vue de la solution finale Seyss Inquart admet qu il a connu leur destination mais il pr tend qu il avait entendu dire de personnes qui avaient t Auschwitz que les Juifs y taient relativement bien trait s et qu il croyait qu on les retenait l en vue d un transfert dans un autre pays apr s la guerre A la lumi re des preuves et tant donn la position officielle qu il occupait il est impossible d ajouter foi cette affirmation Seyss Inquart pr tend qu il n est pas responsable de la plupart des crimes commis au cours de l occupation des Pays Bas parce qu ils taient soit ordonn s par le Reich et ex cut s par l Arm e sur laquelle il n avait aucun contr le soit ordonn s par le chef allemand des SS et de la Police qui affirme t il n en rendait compte qu Himmler Il est vrai que l Arm e porte la responsabilit de certains des exc s commis et que le chef des SS et de la Police bien qu il f t la disposition de Seyss Inquart pouvait toujours envoyer directement ses rapports Himmler Il est galement vrai que Seyss Inquart s opposa parfois aux mesures violentes prises par d autres organismes ainsi il r ussit dans une large mesure emp cher l Arm e de se livrer une politique de terre br l e et insista aupr s de chefs des SS et de la Police pour que soit r duit le nombre des otages fusiller Mais le fait demeure que 355 Seys
105. moral et juridique mais 219 qu il ne put refuser de les transmettre Il insiste sur le fait qu il essaya d amoindrir les effets de ces mesures en ne faisant pas conna tre Hitler les cas o elles n taient pas ex cut es Il parapha le m morandum de l OKW en date du 25 juin 1944 qui maintenait l ordre apr s les d barquements de Normandie La directive relative au Cas Barbarossa contenait un plan d limination des commissaires sovi tiques d apr s lequel ces derniers pouvaient tre ex cut s sans jugement sur la seule d cision d un officier Un projet contenant une note manuscrite de Jodl sugg rait que de telles mesures fussent pr sent es comme mesures de repr sailles L accus a soutenu n anmoins dans sa d position que par la fa on dont il a r dig cette note il a tent de s opposer l ex cution de cet ordre Quand Hitler en 1945 envisagea de d noncer la Convention de Gen ve Jodl lui fit remarquer qu il en r sulterait plus d inconv nients que d avantages Le 21 f vrier il lui d clara que le fait d avoir sign la Convention ne g nait pas la conduite de la guerre et lui cita en exemple le cas d un navire h pital anglais coul en repr sailles et qu il qualifia d erreur Il a affirm avoir adopt cette attitude parce que c tait la seule que Hitler p t prendre en consid ration et que les arguments moraux ou l gaux ne servaient rien il pr tend avoir ainsi emp ch Hitler de d noncer
106. mutuelles ne doit tre recherch que par des proc d s pacifiques unissant ainsi les nations civilis es du monde dans une renonciation commune la guerre comme instrument de leur politique nationale Les deux premiers articles sont ainsi con us Article premier Les Hautes Parties contractantes d clarent solennellement au nom de leurs peuples respectifs qu elles con 232 damnent le recours la guerre pour le r glement des diff rends internationaux et y renoncent en tant qu instrument de politique nationale dans leurs relations mutuelles Article 2 Les Hautes Parties contractantes reconnaissent que le r glement de la solution de tous les diff rends ou conflits de quelque nature ou de quelque origine qu ils puissent tre qui pourront surgir entre elles ne devra jamais tre recherch que par des moyens pacifiques Quelle tait la cons quence juridique de ce Pacte C est que les adh rents renon aient sans condition pour l avenir la guerre en tant qu instrument de leur politique Depuis sa signature recourir la guerre comme moyen de politique nationale c tait rompre le Pacte Dans la pens e du Tribunal la renonciation solennelle la guerre comme instrument de politique nationale implique que la guerre ainsi pr vue est en Droit international ill gitime Ceux qui la pr parent ou la dirigent d terminant par l ses in vitables et terribles cons quences commettent un crime Or la guer
107. n est pas digne de la cause allemande et nuit gravement notre r putation Le Tribunal a eu connaissance de la d position crite de Hermann Graebe en date du 10 novembre 1945 d crivant deux assassinats en masse auxquels il avait assist Il fut de septembre 1941 janvier 1944 directeur technique Spoldunow Ukraine de la succursale de la firme Joseph Jung de Solingen Il d crit tout d abord l attaque dirig e contre le ghetto de Rowno Les projecteurs lectriques qui avaient t mont s tout autour du ghetto furent alors allum s Les SS et la Milice par groupes de quatre six p n tr rent ou tout au moins essay rent de p n trer dans les maisons Lorsque les portes et les fen tres taient ferm es et que les habitants n ouvraient pas en r ponse aux coups frapp s les SS et la Milice brisaient les fen tres enfon aient les portes avec des poutres et des leviers et p n traient dans l habitation Les propri taires taient conduits dans la rue dans la tenue o ils se trouvaient sans que l on s occup t de savoir s ils taient habill s ou s ils sortaient de leur lit Les voitures 249 taient remplies les unes apr s les autres Les cris des femmes et des enfants les claquements de fouets et les coups de fusil dominaient le tout Graebe d crit ensuite l ex cution en masse de Dubno le 5 octobre 1942 Nous entend mes ensuite une succession rapide de coups de fusil tir s de derri re une d
108. nature que pour les besoins de l arm e d occupation et d autre part que ces r quisitions doivent tre proportionn es aux ressources du pays Ces articles de m me que l article 48 concernant le mode de d pense de l argent pr lev par des taxes et les articles 53 55 et 56 concernant la propri t publique montrent clairement que d apr s les lois de la guerre l conomie d un pays occup doit supporter les frais d occupation seulement de plus ceux ci ne doivent lui incomber que dans la mesure o elle peut raisonnablement y pourvoir Quant l article 56 il s exprime ainsi Les biens des communes ceux des tablissements consacr s aux cultes la charit l instruction aux arts et aux sciences bien qu appartenant l tat seront trait s comme la propri t priv e Toute saisie destruction ou d gradation intentionnelle de semblables tablissements de monuments historiques d oeuvres d art et de science est interdite et doit tre poursuivie Les preuves pr sent es au cours de ce Proc s ont permis d tablir que malgr ces r gles les territoires occup s par l Allemagne ont t exploit s pour l effort de guerre allemand de la fa on la plus impitoyable sans aucun gard pour l conomie du pays et en ex cution d un plan et d une politique d lib r s Il y eut en fait un pillage syst matique des biens publics ou priv s ce qui d apr s l article 6 b du Statut constitue un crime La politi
109. octobre 1945 26 Acte d accusation Texte de l Acte d accusation 29 Requ te du Minist re Public en vue de la correction de l Acte d accusation 96 D clarations des accus s 98 Lettre du Procureur G n ral am ricain formulant des r serves sur certains termes de l Acte d accusation 99 D cisions du Tribunal relatives aux notifications D cision du Tribunal relative la notification aux accus s individuels 101 D cision du Tribunal relative la notification aux membres des groupements et organisations 102 D cision du tribunal relative la notification l accus Bormann 107 X Notifications Pages Certificats de notification aux membres des groupements et organisations ainsi qu l accus Bormann Certificats de notification aux accus s individuels Certificat de notification l accus Gustav Krupp von Bohlen et certificats m dicaux joints Accus de r ception de l accus Fritzsche et de l accus Raeder Requ te formul e au nom de l accus Gustav Krupp von Bohlen aux fins d ajournement des d bats en ce qui le concerne et mesures prises ce sujet Requ te et certificats m dicaux joints Rapport m dical de la commission d sign e pour l examen de l accus R ponse du Minist re Public am ricain la requ te M moire du Minist re Publie britannique sur la requ te M moire du Minist re Public fran ais sur la requ te M moire compl mentaire du Minist re Public fran ais sur la requ te
110. oppression d autres minorit s je ne m occuperai plus de l tat tch que et que en ce qui me concerne je lui en donnerai ma garantie Nous ne voulons pas de Tch ques Le 29 septembre 1938 la suite d une conf rence entre Hitler Mussolini et les Premiers Ministres britannique et fran ais les accords de Munich qui demandaient la Tch coslovaquie de consentir c der le territoire des Sud tes l Allemagne furent sign s Le chiffon de papier que le Premier Ministre britannique rapporta Londres et qui portait sa signature ainsi que celle de Hitler 208 exprimait l espoir que l Angleterre et l Allemagne pourraient vivre l avenir sans faire la guerre Le fait que peu apr s Hitler se renseigna aupr s de Keitel sur la force militaire que ce dernier estimait n cessaire pour briser toute r sistance tch que en Boh me Moravie montre qu il n avait jamais eu l intention de respecter l Accord de Munich Keitel lui envoya son avis le 11 octobre 1938 et dix jours apr s Hitler assigna l Arm e ses t ches futures L une de ces directives contenait la phrase suivante lt Il faut que nous ayons la possibilit d craser tout moment le reste de la Tch coslovaquie si sa politique devenait hostile l Allemagne 102 Il est inutile de revenir en d tail sur les v nements caract ristiques des mois suivants Le 14 mars 1939 le Pr sident tch que Hacha et son ministre des Affaires trang res Chvalkovsky
111. parvenir par l interm diaire du Corps des chefs aux Blockleiter des instructions destin es la population civile au cas d atterrissage ventuel d avions ou de parachutistes ennemis Ces instructions pr cisaient que les parachutistes ennemis devaient tre imm diate 276 ment arr t s ou rendus inoffensifs Le 30 mai 1944 Bormann envoya une circulaire tous les Gauleiter et Kreisleiter rapportant des cas o des aviateurs alli s avaient t lynch s sans que la Police intervint Il demandait que f t communiqu verbalement aux Ortsgruppenleiter le contenu de cette lettre qui accompagnait une campagne de propagande lanc e par Goebbels pour provoquer ces lynchages Elle quivalait nettement des instructions dans ce sens ou tout au moins conduire des violations de la Convention de Gen ve en supprimant toute protection de la Police Il y eut certes des lynchages la suite de ce programme mais il ne semble pas qu on l ait appliqu dans toute l Allemagne Quoi qu il en soit l existence m me de cette lettre prouve que les dirigeants du Corps des chefs se servaient de cet organisme une fin manifestement ill gale avec participation de ses membres jusqu aux Ortsgruppenleiter Conclusion Le Corps des chefs fut utilis des fins qui sont criminelles d apr s le Statut et qui comprenaient la germanisation des territoires occup s la pers cution des Juifs l application du programme du travail obligatoire et les
112. peuple allemand de se relever encore plus peut tre que ne le faisait l opposition politique des anciennes puissances alli es qui furent nos ennemies lors de la guerre mondiale C est pourquoi il fallait d abord gu rir le peuple de cette maladie afin de mettre en action cette force qui en 1938 a eu pour r sultat contre la volont du monde entier la r union de la Plus Grande Allemagne 148 La pers cution des Juifs dans l Allemagne nazie d avant guerre pour brutale qu elle ait t ne peut se comparer avec la politique poursuivie au cours de la guerre dans les pays occup s Au d but cette politique fut analogue celle d j adopt e en Allemagne Les Juifs furent oblig s de se faire enregistrer de vivre dans des ghettos de porter l toile jaune et ils furent utilis s pour le travail 263 forc Cependant au cours de l t de 1941 des plans furent tablis pour la solution finale de la question juive en Europe Cette solution finale signifiait l extermination des Juifs dont Hitler avait pr dit au d but de 1939 qu elle serait une des cons quences de la guerre une section sp ciale de la Gestapo sous les ordres d Adolf Eichmann chef de la Section B4 de cette police fut cr e pour atteindre ce r sultat Le plan d extermination des Juifs se d veloppa peu apr s l attaque de l Union Sovi tique Ce fut des Einsatzgruppen de la Police de s ret et du SD form s pour briser sur le front oriental l
113. poursuite des grands criminels de guerre Article 14 Chaque Signataire nommera un repr sentant du Minist re Public en vue de recueillir les charges et d exercer la poursuite contre les grands criminels de guerre Les repr sentants du Minist re Public formeront une commission aux fins suivantes a D cider d un plan de travail individuel de chaque repr sentant du Minist re Public et de son personnel b D signer en dernier ressort les grands criminels de guerre qui devront tre traduits devant le Tribunal c Approuver l Acte d accusation et les documents annexes 15 d Saisir le Tribunal de l Acte d accusation et des documents joints e R diger et recommander l approbation du Tribunal les projets et r gles de proc dure pr vus par l article 13 du pr sent Statut Le Tribunal sera comp tent pour accepter avec ou sans amendements ou pour rejeter les r gles qui lui seront propos es La Commission devra se prononcer sur tous les points ci dessus sp cifi s par un vote mis la majorit et d signera un Pr sident en cas de besoin en observant le principe 22 du roulement il est entendu que en cas de partage gal des voix en ce qui concerne la d signation d un accus traduire devant le Tribunal ou les crimes dont il sera accus sera adopt e la proposition du Minist re Public qui a demand que cet accus soit traduit devant le Tribunal et qui a soumis les chefs d accusation contre lui Art
114. pr c dent b Les crimes de guerre c est dire les violations des lois et coutumes de la guerre Ces violations comprennent sans y tre limit es l assassinat les mauvais traitements ou la d portation pour des travaux forc s ou pour tout autre but des populations civiles dans les territoires occup s l assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer l ex cution des otages le pillage des biens publics ou priv s la destruction sans motif des villes et des villages ou la d vastation que ne justifient pas les exigences militaires c Les crimes contre l Humanit c est dire l assassinat l extermination la r duction en esclavage la d portation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles avant ou 13 pendant la guerre ou bien les pers cutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux lorsque ces actes ou pers cutions qu ils aient constitu ou non une violation du droit interne du pays o ils ont t perp tr s ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comp tence du Tribunal ou en liaison avec ce crime Virgule substitu e au point et virgule par le Protocole du 6 octobre 1945 20 Les dirigeants organisateurs provocateurs ou complices qui ont pris part l laboration ou l ex cution d un plan concert ou d un complot pour commettre l un quelconque des crimes ci dessus d finis sont responsables de tous l
115. quitt le continent L accus Ley d clarait Nous jurons que 36 nous n abandonnerons pas la lutte jusqu ce que le dernier Juif en Europe ait t extermin et soit bien mort Il ne suffit pas d isoler l ennemi juif du reste de l humanit il faut exterminer le Juif A une autre occasion il d clarait encore La seconde arme secr te allemande c est l antis mitisme en effet si l Allemagne poursuit cette politique de fa on constante l antis mitisme deviendra un probl me universel dont toutes les nations seront forc es de tenir compte L accus Streicher d clarait Le soleil ne brillera pas sur les nations du monde tant que le dernier Juif ne sera pas mort Ces aveux et ces excitations sont caract ristiques des d clarations faites par les conspirateurs nazis pendant toute la dur e de leur complot Le programme d action contre les Juifs comprenait la perte du droit de vote la mise l index le refus des droits civils l exercice de la violence contre leur personne et leurs 42 biens la d portation l asservissement le travail forc la famine l assassinat et l extermination en masse On ne peut pr ciser exactement dans quelle mesure le plan g n ral des conspirateurs a r ussi mais l an antissement fut peu pr s total dans beaucoup de localit s de l Europe Sur les 9 600 000 Juifs qui vivaient dans les r gions d Europe plac es sous la domination nazie des valuations mod r es indiquent
116. res au coeur Buchenwald greffes osseuses et ablations musculaires Ravensbr ck etc et par l envoi dans les chambres gaz dans les wagons gaz et dans les fours cr matoires Sur au moins 228 000 Fran ais d port s pour des raisons politiques et raciales dans les camps de concentration seuls 28 000 d entre eux ont surv cu 49 En France m me des exterminations syst matiques ont t op r es notamment Asq le ler avril 1944 Colpo le 22 juillet 1944 Buzet sur Tarn le 6 juillet 1944 et le 17 ao t 1944 Pluvignier le 8 juillet 1944 Rennes le 8 juin 1944 Grenoble le 8 juillet 1944 Saint Flour le 10 juin 1944 Ruisnes le 10 juin 1944 N mes Tulle Nice o en juillet 1944 les supplici s ont t expos s la population et Oradour sur Glane o la population enti re du village a t fusill e ou br l e vive dans l glise 53 De nombreux charniers t moignent de massacres anonymes Tels sont notamment les charniers de Paris cascade du Bois de Boulogne Lyon Saint Genis Laval Besan on Petit Saint Bernard Aulnat Caen Port Louis Charleval Fontainebleau Bouconne Gabaudet Lhermitage Lorges Morlaas Bordelongue Signe Au cours d une campagne pr m dit e de terrorisme inaugur e au Danemark par les Allemands vers la fin de 1943 600 sujets danois furent assassin s et en outre au cours de l occupation allemande de ce pays un grand nombre de sujets danois fure
117. ret et du SD fut charg de mener bonne fin l migration et l vacuation des Juifs hors de l Allemagne et le 31 juillet 1941 il re ut la mission de donner une solution d finitive au probl me juif dans l Europe occup e Une section sp ciale du RSHA bureau de la Gestapo sous les ordres du Standartenf hrer Eichmann fut mise sur pied avec la charge des affaires juives elle employa ses propres agents tudier le probl me juif dans les territoires occup s Les bureaux locaux de la Gestapo furent utilis s d abord pour diriger l migration des Juifs et plus tard pour les d porter vers l Est la fois hors de l Allemagne et hors des territoires occup s pendant la guerre Les Einsatzgruppen de la Police de s ret et du SD op rant derri re les lignes du front de l Est s employ rent au massacre massif des Juifs Une section sp ciale vers e du Quartier g n ral de la Gestapo dans le RSHA fut utilis e pour faciliter la d portation des Juifs des pays satellites de l Axe vers l Allemagne afin qu il y soit proc d la solution finale Les services locaux de la Police de s ret et du SD jouaient un r le d cisif dans l administration allemande des territoires occup s La nature de leur participation ressort des mesures prises par la Gestapo et le SD au cours de l t 1938 dans la pr paration de l attaque contre la Tch coslovaquie laquelle on pensait d j ce moment l Les Einsatzgruppen de la Ge
118. s en Autriche Le 17 mai 1935 il communiqua Hitler les r sultats d un entretien qu il avait eu avec le capitaine L opold chef des nazis autrichiens et il insista aupr s de Hitler pour que ce dernier f t une d claration reconnaissant l ind pendance nationale de l Autriche Von Papen pr voyait que cette d claration pourrait aider la formation d une coalition contre Starhemberg entre les chr tiens sociaux de Schuschnigg et les nazis autrichiens Le 27 juillet 1935 il fit conna tre Hitler qu son avis la r union de l Autriche l Allemagne ne pourrait pas tre op r e par une pression venant de l ext rieur mais seulement par la force du mouvement national socialiste Il proposa que le parti nazi autrichien change t son caract re de parti centralis dans le Reich et dev nt un centre de ralliement pour toutes les personnes de race allemande Dans diff rentes circonstances von Papen prit part des d monstrations politiques nazies appu ya l action de la propagande envoya des comptes rendus d taill s de l activit du parti nazi et fit des rapports r guliers concernant les installations militaires autrichiennes Sa politique vis vis de l Autriche eut pour cons quence 221 l accord du 11 juillet 1936 qui restaurait en apparence les relations entre ce pays et l Allemagne sous une forme normale et amicale mais qui tait suivi d un appendice secret pr voyant l amnistie pour les nazis autrichiens la suppr
119. sur les nouvelles et sur la propagande du jour Apr s 1943 Fritzsche tint quelquefois lui m me ces conf rences mais seulement quand Goebbels et ses secr taires taient absents Et m me alors sa seule fonction consistait transmettre les directives de Goebbels qui lui taient donn es par t l phone Tels sont rappel s bri vement les postes que Fritzsche occupa et l influence qu il exer a au sein du Ie Reich Il n eut jamais une situation assez importante pour assister aux conf rences o furent labor s les plans qui men rent la guerre d agression il n eut certainement jamais aucune conversation avec Hitler car sa propre d position en ce sens n a pas t r fut e au cours des d bats Rien ne prouve non plus qu il ait t inform des d cisions prises au cours des conf rences qui viennent d tre mentionn es En cons quence les activit s de l accus ne peuvent pas tre comprises dans la d finition du plan commun de guerre d agression ainsi qu il a d j t expos plus haut Crimes de guerre et crimes contre l humanit Le Minist re Public a soutenu que Fritzsche avait incit et encourag la perp tration de crimes de guerre en falsifiant sciemment des nouvelles pour exciter dans le coeur des Allemands les passions qui les conduisirent commettre les atrocit s vis es par les troisi me et quatri me chefs d accusation Son poste et ses responsabilit s officielles n taient cependant pas assez imp
120. tat Karl Hermann Frank ce dernier avait t nomm sur la proposition de Himmler et lui rendait directement compte de son activit de chef des SS et de la Police Von Neurath all gue en outre que les mesures antis mites et celles qui permirent l exploitation conomique du pays furent mises en vigueur dans le Protectorat la suite de d cisions prises par le Gouvernement du Reich Quoi qu il en soit l accus fut le principal haut fonctionnaire allemand dans le Protectorat une poque o il tait important que ce territoire soit administr en corr lation avec la conduite des guerres d agression men es par l Allemagne l Est Et von Neurath n ignorait pas qu ce moment l des crimes de guerre et des crimes contre l Humanit taient couverts par son autorit Il convient de retenir sa d charge qu il intervint aupr s de la Police de s ret et du SD pour faire rel cher une grande partie des Tch ques qui avaient t arr t s le 1er septembre 1939 et des tudiants emprisonn s quelques semaines apr s Le 23 septembre 1941 Hitler fit venir von Neurath et lui reprocha son manque de fermet il lui annon a galement qu il envoyait Heydrich dans le Protectorat pour combattre les groupes de r sistance tch ques Von Neurath essaya de dissuader Hitler d envoyer Heydrich mais en vain C est pourquoi il offrit sa d mission Celle ci ne fut d ailleurs pas accept e il partit n anmoins en cong le 27 septembre 1941 et re
121. tat en Norv ge Le 12 d cembre au cours d une conf rence tenue entre Hitler Keitel Jodl et l tat Major naval Raeder fit un rapport sur les projets dont Quisling lui avait fait part Le 16 d cembre Hitler en personne s entretint avec Quisling de ces questions Dans le compte rendu des activit s du Bureau des Affaires trang res du parti nazi concernant la p riode 1933 1943 il est dit sous le titre Pr parations politiques pour l occupation militaire de la Norv ge que lors de son entrevue avec Quisling Hitler d clara qu il pr f rerait que la Norv ge observ t comme toute la Scandinavie une attitude de neutralit car il ne d sirait pas tendre le th tre de la guerre ou entra ner d autres nations dans le conflit Mais si l ennemi tendait le champ des op rations Hitler serait oblig de se d fendre contre cette entreprise Enfin il promit son appui financier et confia un 217 tat major sp cial l examen des questions militaires que soulevait cette campagne Le 27 janvier 1940 Keitel r digea un m morandum concernant les plans d invasion de la Norv ge Le 28 f vrier Jodl notait dans son journal Je proposai d abord au Chef de L OKW et ensuite au F hrer que le Cas Jaune c est dire l op ration contre les Pays Bas et l Exercice Weser c est dire l op ration contre la Norv ge et le Danemark fussent pr par s de mani re tre ind pendants l un de l autre en ce qui concerne no
122. tenir en permanence des otages pr ts tre ex cut s pour le cas o des soldats allemands seraient attaqu s Terboven commissaire du Reich pour la Norv ge ayant crit Hitler que la proposition de Keitel tendant rendre les parents des travailleurs responsables des actes commis par ces derniers ne pourrait tre appliqu e que si l on autorisait l emploi de pelotons d ex cution Keitel crivit dans la marge de ce m morandum Oui c est ce qu il y a de mieux Le 12 mai 1941 cinq semaines avant l invasion de l Union Sovi tique l OKW insista aupr s de Hitler pour qu il approuv t une directive de l OKH ordonnant l Arm e de liquider les commissaires politiques Keitel admet que cette directive fut transmise aux commandants en campagne Le 13 mai Keitel signa un ordre d apr s lequel on devait ex cuter sans jugement les civils que l on soup onnait d avoir commis des crimes contre les troupes par contre on ne devait pas poursuivre les soldats allemands ayant commis les m mes actes contre des civils Le 27 juillet on d cida la destruction de toutes les copies de cet ordre sans que pour autant celui ci cess t d tre valable Quatre jours avant Keitel avait sign un autre ordre qualifiant d insuffisants les ch timents l gaux et pr cisant que les troupes devaient user de m thodes terroristes 309 Le 7 d cembre 1941 Keitel signa le d cret Nacht und Nebel d j mentionn et qui pr voyait que les
123. territoriales allaient servir de pr texte l acquisition d espace vital au d triment des autres nations l exclusion des Juifs de la race allemande devait conduire aux atrocit s dont furent victimes les populations juives et la demande visant obtenir une arm e nationale devait avoir pour cons quence des mesures de r armement intensif et finalement la guerre Le 29 juillet 1921 le Parti qui avait pris le nom de National Sozialistische Deutsche Arbeiterpartei NSDAP fut r organis et Hitler en devint le premier pr sident Ce fut au cours de cette ann e que les Sturmabteilungen ou SA furent fond es et plac es sous le commandement de Hitler Le but tait de constituer une force paramilitaire qui prot gerait les chefs nazis contre les attaques des partis politiques rivaux et qui maintiendrait l ordre dans les r unions du parti national socialiste En r alit on s en 186 servit pour combattre dans les rues les membres de l opposition politique En mars 1923 G ring fut nomm chef des SA L organisation interne du Parti tait domin e de la mani re la plus absolue par le Principe du Chef F hrerprinzip D apr s ce principe tout chef avait le droit de gouverner d administrer ou de prendre des d cisions sans tre soumis un contr le de quelque sorte qu il f t ce chef avait un pouvoir discr tionnaire et n tait subordonn qu aux ordres lui venant de ses sup rieurs Ce principe s appliq
124. tes en Tch coslovaquie Le 27 septembre 1938 au moment de la crise de Munich il s entendit avec Keitel pour ex cuter les instructions de Hitler visant faire fonctionner le m canisme du parti nazi en vue d une mobilisation secr te Le 14 avril 1939 Hess signa un d cret incorporant au Reich le territoire de Sud tes et une ordonnance du 10 juin 1939 pr voyant sa participation l administration de ce territoire Le 7 novembre 1938 Hess avait int gr dans le parti nazi allemand le parti de Henlein et avait d clar dans un discours que Hitler n aurait pas h sit s emparer du pays des Sud tes par la force si les circonstances l avaient exig Le 27 ao t 1939 l attaque contre la Pologne ayant t provisoirement ajourn e dans l espoir de persuader la Grande Bretagne d abandonner la garantie donn e par elle ce pays Hess vanta publiquement l offre magnanime de Hitler la Pologne et accusa cette derni re d agitation belliciste attitude dont l Angleterre selon lui tait responsable Apr s l invasion de la Pologne Hess signa des d crets qui incorporaient au Reich Dantzig et certains territoires polonais et cr aient le Gouvernement G n ral Ces mesures prises par l accus pour soutenir les plans d agression de Hitler ne montrent pas encore toute l tendue de sa responsabilit Jusqu sa fuite en Angleterre Hess fut le confident personnel le plus intime du Chancelier du Reich et ce titre fut certainem
125. traitements dans les pays de l Est et de l Union Sovi tique dans des lieux autres que les camps mentionn s au paragraphe a ci dessus comprirent pendant l occupation des Forces arm es allemandes des dates vari es La destruction dans la r gion de Smolensk de plus de 135 000 citoyens sovi tiques Pr s du village de Kholmetz de la r gion de Sychev quand les autorit s militaires allemandes re urent l ordre du major g n ral Fisler commandant la 101e division d infanterie allemande de d miner le secteur les soldats allemands rassembl rent les habitants du village de Kholmetz et les forc rent enlever les mines de la route Toutes ces personnes furent tu es par l explosion des mines Dans la r gion de L ningrad plus de 172 000 personnes furent fusill es et tortur es y compris plus de 20 000 personnes tu es dans la ville de L ningrad par les barrages d artillerie et les bombardements sauvages 52 Dans la r gion de Stavropol dans une tranch e antitanks voisine de la gare de Mineralnye Vody et dans d autres villes des dizaines de milliers de personnes furent extermin es A Pyatigorsk un grand nombre de personnes furent soumises la torture et des traitements criminels entre autres suspension au plafond de nombreuses victimes de ces tortures furent ensuite fusill es A Krasnodar 6 700 civils environ furent tu s par des gaz toxiques dans des fourgons gaz ou furent tortur s et fusill s
126. tre viol e volont L explication 337 fournie en r ponse par la D fense consiste dire que Hitler voulait enfreindre la Convention pour deux raisons d une part pour enlever aux troupes allemandes la protection qu elle leur accordait ce qui les emp chait de continuer se rendre en masse aux Anglais et aux Am ricains et d autre part pour permettre d exercer des repr sailles contre les prisonniers de guerre alli s en r ponse aux bombardements a riens alli s D nitz pr tend que par mesures il entendait des mesures disciplinaires contre les troupes allemandes pour les emp cher de se rendre et que ce mot n avait aucun rapport avec des mesures prendre contre les Alli s qu il ne s agissait que d une suggestion et qu en tout cas on ne prit jamais aucune mesure de ce genre soit contre les Alli s soit contre les Allemands Le Tribunal cependant n ajoute pas foi cette explication Quoi qu il en soit la Convention de Gen ve ne fut pas d nonc e par l Allemagne La D fense a vers aux d bats plusieurs d clarations crites prouvant que des prisonniers de guerre appartenant la marine britannique et d tenus dans des camps qui d pendaient de D nitz taient trait s strictement d apr s la Convention et le Tribunal retient ce fait comme circonstance att nuante Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus D nitz n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus D
127. une lettre crite par lui le 30 juin 1944 il d crivait l embarquement de douze mille Juifs pour Vienne et il ordonnait que tous ceux qui taient incapables de travailler soient tenus pr ts pour une action sp ciale ce qui voulait dire leur extermination Kaltenbrunner a ni l authenticit de sa signature au bas de cette lettre ainsi qu il l a fait l occasion de nombreux ordres portant sa signature tap e la machine ou imprim e l aide d un tampon et d autres ordres moins nombreux sign s la main Il est inconcevable qu l occasion de questions d une telle gravit sa signature ait pu appara tre si souvent sans son autorisation 312 Kaltenbrunner soutient qu avant d accepter les postes de chef du RSHA et de chef de la Police de s ret et du SD il se mit au pr alable d accord avec Himmler pour que son r le f t limit au domaine des renseignements l tranger et ne consist t pas en une surveillance g n rale des agissements du RSHA Il pr tend aussi que l ex cution du programme criminel avait commenc avant qu il occup t son poste qu il tait rarement mis au courant des actions entreprises par le RSHA et que lorsqu il les connaissait il faisait tout ce qui tait en son pouvoir pour les arr ter Il est exact qu il s est int ress particuli rement la question des renseignements l tranger mais il a exerc un contr le sur l ensemble du RSHA il a eu connaissance des crimes commis par cette f
128. une violation flagrante de l Accord de Munich la Grande Bretagne le 31 mars 1939 donna l assurance la Pologne qu au cas o son ind pendance serait menac e et o le Gouvernement polonais estimerait devoir faire appel l arm e nationale pour r sister la Grande Bretagne se consid rerait comme imm diatement tenue de pr ter la Pologne toute 210 l aide possible Le Gouvernement fran ais adopta la m me position La D fense invoqua souvent ce sujet l argument d apr s lequel les accus s avaient pu croire jusqu ici que leur mani re d agir n tait pas contraire au Droit international par suite de l assentiment qui leur tait donn par les autres puissances Mais les d clarations faites le 31 mars 1939 par la Grande Bretagne et par la France montraient tout au moins partir de ce moment que cette id e devait tre abandonn e Le 3 avril 1939 les Forces arm es allemandes re urent de l OKW un ordre qui apr s avoir trait de la question de Dantzig envisageait le Cas Blanc c tait le nom conventionnel donn au projet d invasion de la Pologne et stipulait Le F hrer a ajout les instructions suivantes au Cas Blanc l Les pr paratifs doivent tre effectu s de telle sorte que l op ration puisse avoir lieu n importe quel moment partir du 1er septembre 1939 2 Le Haut Commandement des Forces arm es a re u l ordre d tablir un horaire pr cis pour le Cas Blanc et des accords q
129. 2 Funk conclut avec Himmler un accord aux termes duquel la Reichsbank devait recevoir des SS certaines quantit s d or de bijoux et de devises il ordonna 201 ses subordonn s qui allaient fixer les d tails de cet accord de ne pas poser trop de questions En application de cette convention les SS envoy rent la Reichsbank tout ce qui avait appartenu aux personnes extermin es dans les camps de concentration La Reichsbank gardait l argent et les billets de banque et envoyait les bijoux montres et autres effets personnels aux monts de pi t de la municipalit de Berlin Quant l or provenant des montures de lunettes ou arrach aux dentitions il tait d pos dans les sous sols de la Reichsbank Funk a affirm n avoir eu connaissance d aucun de ces d p ts Le Tribunal estime n anmoins que ou bien il avait connaissance de ce que la Reichsbank recevait ou bien il fermait d lib r ment les yeux sur ce qui se passait En tant que ministre de l conomie nationale et pr sident de la Reichsbank Funk participa l exploitation conomique des territoires occup s Il tait pr sident d la Compagnie continentale des P troles charg e de l exploitation des gisements p trolif res des territoires de l Est Il fut responsable de la saisie des r serves d or de la Banque nationale tch coslovaque et de la liquidation de la Banque nationale yougoslave Le 6 juin 1942 son repr sentant adressa l OKW une lettre demandant que
130. 202 Il ajouta L annexion de ces deux tats l Allemagne nous soulagerait consid rablement du point de vue militaire comme du point de vue politique tant donn qu elle nous donnerait des fronti res plus courtes et meilleures qu elle lib rerait des combattants qu on pourrait employer d autres fins et qu elle nous permettrait de reconstituer de nouvelles arm es qui pourraient se monter une force d environ douze divisions Cette d cision de s emparer de l Autriche et de la Tch coslovaquie fut pes e dans ses moindres d tails l op ration devait tre entreprise d s qu une occasion favorable se pr senterait La force militaire que l Allemagne avait mise sur pied depuis 1933 allait maintenant tre dirig e contre l Autriche et la Tch coslovaquie L accus G ring a d clar qu il ne croyait pas cette poque que Hitler pens t vraiment attaquer l Autriche et la Tch coslovaquie et que la conf rence avait seulement pour objet d exercer une pression sur von Fritsch pour h ter le r armement 97 L accus Raeder a d clar que ni lui m me ni von Fritsch ni von Blomberg ne croyaient que Hitler voulait vraiment la guerre et Raeder pr tend qu il en demeura persuad jusqu au 22 ao t 1939 Cette conviction tait fond e sur l espoir que Hitler parviendrait une solution politique du probl me allemand Mais tout cela signifie quand on y regarde de plus pr s que la position de l Allemagne tait jug
131. 3 novembre 1939 dont il vient d tre question c est le pass que Hitler consid rait mais lors des conf rences ant rieures dont nous allons maintenant traiter il se tournait vers l avenir et r v lait ses plans son entourage La comparaison est pleine d enseignements Le lieutenant colonel Hossbach officier d ordonnance personnel de Hitler assistait la r union qui fut tenue la Chancellerie du Reich Berlin le 5 novembre 1937 il r digea ce sujet une longue note qu il data du 10 novembre 1937 et qu il signa taient pr sents Hitler les accus s G ring von Neurath et Raeder respectivement en tant que Reichsmarschall ministre du Reich pour les Affaires trang res et Commandant en chef de la Marine le g n ral von Blomberg ministre de la Guerre et le g n ral von Fritsch Commandant en chef de l Arm e Hitler commen a par dire que le sujet de la conf rence tait d une telle importance que dans d autres pays il aurait t trait en Conseil de Cabinet Il continua en d clarant que son discours avait pour objet d exposer le r sultat de ses r flexions approfondies et de l exp rience qu il avait acquise pendant plus de quatre ann es pass es au Gouvernement Il demanda que les d clarations qu il allait faire fussent consid r es s il mourait comme ses derni res volont s et son testament Le th me principal du discours tait le probl me de l espace vital et Hitler ne discuta de diverses solutions
132. 941 fut conclu avec Antonesco Premier Ministre de Roumanie un accord pr voyant l intervention de ce dernier pays contre l URSS en change de la promesse de recevoir la Bessarabie et le nord de la Bukovine et du droit d occuper le territoire sovi tique jusqu au Dnieper Le 22 juin 1941 l Allemagne en application de plans depuis longtemps tablis envahissait le territoire sovi tique sans d claration de guerre 226 Les preuves apport es au Tribunal montrent que l Allemagne avait le dessein r fl chi d craser la puissance militaire et politique de l URSS afin de pouvoir s tendre l Est conform ment son d sir Dans Mein Kampf Hitler avait crit Si l on devait acqu rir de nouveaux territoires en Europe on devrait le faire principalement aux d pens de la Russie et une fois de plus le nouvel Empire allemand suivrait la m me route que celle des chevaliers teutoniques nagu re Il s agirait cette fois de conqu rir la pointe de l p e des territoires pour l agriculture allemande et de fournir ainsi la nation son pain quotidien Mais on se proposait un but plus imm diat qui consistait d apr s les termes d un rapport de l OKW nourrir les arm es allemandes pendant la troisi me ann e de la guerre aux d pens du territoire sovi tique m me si cela devait comme disait Rosenberg amener des millions de gens mourir de faim parce que tout ce qui nous tait n cessaire avait t pris par nous
133. 942 pour le Gau de Vienne seulement En sa qualit de commissaire la D fense du Reich il avait le contr le de l conomie de guerre Comme gouverneur du Reich il dirigeait l administration municipale de la ville de Vienne et il tait charg sous la direction du ministre de l Int rieur de l administration gouvernementale dans cette ville Von Schirach n est pas inculp de crimes de guerre mais seulement de crimes contre l Humanit En effet tant donn que l Autriche avait t occup e conform ment un plan concert d agres 342 sion cette occupation constitue aux termes de l article 6 c du Statut un crime relevant de la juridiction du Tribunal Par suite le massacre l extermination l esclavage la d portation et autres actes inhumains ainsi que la pers cution pour des raisons politiques raciales ou religieuses li s cette occupation constituent des crimes contre l Humanit tels qu ils sont d finis par le Statut Comme Gauleiter de Vienne et ainsi que tous les autres Gauleiter von Schirach devint en application du d cret pris par Sauckel le 6 avril 1942 le d l gu de celui ci pour les questions de main d oeuvre avec pouvoir de contr le sur l utilisation et le traitement de cette main d oeuvre dans le ressort de son Gau Les directives de Sauckel pr voyaient que les travailleurs forc s devaient tre nourris log s et trait s de mani re en obtenir le rendement maximum avec le minimum de f
134. Am rique en tant que champions de l institution d une juridiction et d un arbitrage internationaux ont toujours r clam que des neutres amen s par des repr sentants des parties en cause occupassent le si ge des juges Ce principe a t r alis d une fa on exemplaire par la Cour permanente de Justice Internationale de La Haye En consid ration des difficult s soulev es par la complexit de ces questions de droit la D fense d pose la requ te 77 Que le Tribunal pourrait puiser dans les avis manant de sp cialistes universellement r put s en mati re de droit international les bases juridiques de ce Proc s fond sur le Statut du Tribunal Au nom des avocats de tous les accus s pr sents Sign Dr STAHMER 78 181 JUGEMENT Le 8 ao t 1945 le Gouvernement du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord le Gouvernement des tats Unis d Am rique le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise et le Gouvernement de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques ont conclu un Accord instituant ce Tribunal afin de juger les grands criminels de guerre dont les crimes n avaient pas de localisation g ographique pr cise Les Gouvernements des Nations Unies ci apr s d sign s ont notifi leur adh sion cet Accord comme l article 5 en pr voyait la possibilit Gr ce Danemark Yougoslavie Pays Bas Tch coslovaquie Pologne Belgique thiopie Australie Honduras Norv ge
135. D taient organis s en unit s locales et taient plac s sous le contr le du RSHA et du chef des SS et de la Police qui tait nomm par Himmler pour servir dans le personnel de l autorit occupante Les Services de la Police de s ret et du SD en territoire occup taient compos s de sections correspondant aux diff rents mter du RSHA Dans les territoires occup s qui taient encore consid r s comme zones d op rations militaires ou bien o le contr le allemand n avait pas t formellement tabli l organisation de la Police de s ret et du SD n tait que l g rement modifi e Les membres de la Gestapo de la Kripo et du SD taient r unis dans des organisations de type militaire connues sous le nom d Einsatzkommandos et d Einsatzgruppen Dans ces organisations les postes de premier plan taient occup s par les membres de la Gestapo de la Kripo et du SD De m me les membres de la Police d ordre des Waffen SS et m me de la Wehrmacht taient utilis s comme auxiliaires Ces organisations taient sous le contr le d ensemble du RSHA mais dans les r gions du front elles taient sous le contr le du Bureau des op rations du Commandant d arm e qualifi On observe ainsi que du point de vue fonctionnement la Gestapo et le SD taient des groupes importants et ayant des rapports troits au sein de l organisation de la Police de s ret et du SD La Police de s ret et le SD taient sous un commandement unique c
136. D cision du Tribunal accordant l ajournement des d bats concernant Gustav Krupp von Bohlen D claration additionnelle du Minist re Public am ricain Requ te des Repr sentants du Minist re Public pour amender l Acte d accusation en ajoutant le nom d Alfried Krupp von Bohlen comme accus D cision du Tribunal rejetant la requ te relative l amendement de l Acte d accusation M moire du Minist re Public fran ais au sujet de la d cision du Tribunal rejetant la requ te relative l amendement de l Acte d accusation Requ te de l accus Streicher pour l ajournement des d bats en ce qui le concerne et mesures prises ce sujet Requ te de l accus Streicher M moire du Minist re Public am ricain sur la requ te M moire du Minist re Public britannique sur la requ te 109 123 124 129 130 133 140 146 148 149 150 151 152 151 155 157 158 160 Requ te du Minist re Public sovi tique en vue de l examen mental de l accus Streicher 162 D cision du Tribunal prescrivant l examen mental de l accus Streicher 163 Rapport sur l examen de l accus Streicher 164 XI Examen m dical de l accus Hess Requ te tendant l examen mental de l accus par un expert neutre 165 D cision du Tribunal rejetant cette requ te et d signant une commission m dicale 167 Rapport de la commission 169 Rapport du m decin psychiatre de la prison 176 Requ te collective pr sent
137. EES PAR LES NECESSITES MILITAIRES Les accus s d truisirent sans raison des cit s villes et villages et commirent d autres actes de d vastation sans justification ni n cessit militaire Ces actes violaient les articles 46 et 50 du R glement de La Haye 1907 les lois et les coutumes de la guerre les principes g n raux du droit p nal tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es le droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes ont t commis et l article 6 b du Statut Des d tails titre d exemple et sans pr judice de la production de preuves en ce qui concerne d autres cas sont donn s ci dessous 1 Dans les pays de l Ouest En mars 1941 une partie de Lofoten Norv ge fut d truite En avril 1942 la ville de Telerag Norv ge fut d truite Des villages entiers furent d truits en France entre autres Oradour sur Glane Saint Nizier et dans le Vercors La Mure Vassieux la Chapelle en Vercors La ville de Saint Di fut br l e et d truite le quartier du Vieux Port Marseille fut dynamit au 65 d but de l ann e 1943 des stations baln aires le long de la c te atlantique et m diterran enne notamment la ville de Sanary furent d molies En Hollande il fut proc d des destructions extr mement tendues qui n taient pas justifi es par les n cessit s militaires notamment la destruction de ports d cluses de digues et de ponts d immenses d vas
138. K KK 28 21 R GLES DE PROC DURE adopt es le 29 octobre 1945 R gle n 1 Autorit qualifi e pour promulguer les r gles Les r gles de proc dure du Tribunal Militaire International pour le Proc s des Grands Criminels de guerre d nomm ci apr s le Tribunal tel qu il a t tabli par le Statut de celui ci la date du 8 ao t 1945 d nomm ci apr s le Statut sont par les pr sentes promulgu es par le Tribunal en accord avec les stipulations de l article 13 du Statut R gle n 2 Notification aux accus s et droit l assistance d un avocat a Chaque accus d tenu recevra dans un d lai de trente jours au moins avant le Proc s une copie traduite dans une langue connue de lui 1 De l Acte d accusation 2 Du Statut 3 De tous les documents annex s l Acte d accusation 4 De l expos de ses droits l assistance d un avocat tel qu il est d fini au paragraphe d de la pr sente r gle accompagn d une liste d avocats Il recevra aussi copie de toutes les r gles de proc dure qui pourraient tre adopt es ult rieurement par le Tribunal b Chaque accus non d tenu sera inform de l accusation pesant sur lui et de son droit de recevoir les documents sp cifi s dans le paragraphe a ci dessus par une notification faite dans telle forme et telle mani re que le Tribunal d cidera c En ce qui concerne tout groupement ou organisation contre lesquels l Accusation manifeste son i
139. NDEMENT 173 RESPONSABILIT S INDIVIDUELLES sense 177 CORINC ES A a a Ne Rd ut a tt 177 RS A a A RG A ee TR NT 180 NON RIBBENTROPE denria a AE EA AR nie Re a 182 R EL EE E A ti te at ae N 185 KALTENBRUNNER Belinea en nee 188 ROSENBERG A E Teen uses 190 FRANK ER nn UN O Ra ne Mer Te TN 193 SPA LE CR RP 195 SIRI E T D E nn AA ner Sd un 198 PO AE Rd de sl al 200 SCHACH D PP RE E A A ae a 203 IDLOIN I a LAANA E A ER AEA A Re E I 206 RE DI D e E EE E E EEE EN E O T 211 VON SCARA C a a a a a aa 213 SAUCKEL he nan a A TA aa Nadi 216 ODA A R 218 VON PAPEN nn en tn EEE ee TMS 221 SAAN ODIN g AE ne OI E ne ne 223 SE D D e ES CS EEA AS 225 VON NEUR ATLAS E E RS A SAM Re 2e D 228 INVASE 2 RC A 231 BORNANN ne ns teen nt AIN ee nd 233 AVANT PROPOS Conscient de la n cessit d tablir pour l Histoire un texte authentique du Proc s des Grands Criminels de guerre allemands le Tribunal Militaire International a d cid la publication des d bats Cet ouvrage est dit dans les quatre langues fran aise anglaise russe et allemande utilis es au cours des audiences Les documents retenus comme preuve sont reproduits seulement dans leur texte original Le premier volume contient les documents officiels fondamentaux ant rieurs l ouverture des d bats ainsi que le jugement du Tribunal et les condamnations qui en forment la conclusion Les volumes suivants sont consacr s au compte rendu officiel int gral des d bats depuis l audi
140. Panama Luxembourg Ha ti Nouvelle Z lande Inde Venezuela Uruguay et Paraguay Le Statut annex l Accord a fix la composition la comp tence et les fonctions du Tribunal Celui ci a t habilit juger et punir les individus coupables de crimes de guerre ou de crimes contre l Humanit tels que le Statut les d finit Le Statut stipule galement que lors du jugement d un individu appartenant un groupement ou une organisation quelconque le Tribunal pourra d clarer en corr lation avec un acte dont l inculp sera reconnu coupable que le groupement ou l organisation dont il tait membre tait une organisation criminelle Conform ment l article 14 du Statut le Tribunal a t le 18 octobre 1945 Berlin saisi d un Acte d accusation dress contre les inculp s ci dessus nomm s la suite de leur d signation comme grands criminels de guerre par le comit des Procureurs G n raux des Puissances signataires Une traduction en allemand de l Acte d accusation a t remise chacun des accus s d tenus trente jours au plus tard avant l ouverture des d bats L Acte d accusation inculpe les accus s de crimes contre la Paix constitu s par la pr paration le d clenchement et l conduite de guerres d agression qui violaient galement des trait s internationaux des accords conclus ou des assurances donn es de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit Les accus s sont en outre inculp
141. Proc s des grands criminels de guerre Devant le Tribunal Militaire International Nuremberg 14 novembre 1945 Ier octobre 1946 Texte officiel en langue fran aise dit Nuremberg Allemagne 1947 AAARGH Ce texte a t affich sur Internet des fins purement ducatives pour encourager la recherche sur une base non commerciale et pour une utilisation mesur e par le Secr tariat international de l Association des Anciens Amateurs de R cits de Guerre et d Holocauste Aaargh L adresse lectronique du Secr tariat est aaarghinternational hotmail com L adresse postale est PO Box 81475 Chicago IL 60681 0475 USA Afficher un texte sur le Web quivaut mettre un document sur le rayonnage d une biblioth que publique Cela nous co te un peu d argent et de travail Nous pensons que c est le lecteur volontaire qui en profite et nous le supposons capable de penser par lui m me Un lecteur qui va chercher un document sur le Web le fait toujours ses risques et p rils Quant l auteur il n y a pas lieu de supposer qu il partage la responsabilit des autres textes consultables sur ce site En raison des lois qui instituent une censure sp cifique dans certains pays Allemagne France Isra l Suisse Canada et d autres nous ne demandons pas l agr ment des auteurs qui y vivent car ils ne sont pas libres de consentir Nous nous pla ons sous la protection de l article 19 de la D claration des Droits de l homme ad
142. RS ADJOINTS M Sidney S ALDERMAN Brigadier G n ral Telford TAYLOR Colonel John Harlan AMEN M Ralph G ALBRECHT 4 SUBSTITUTS DU PROCUREUR G N RAL Colonel Leonard WHEELER Jr Lieutenant Colonel William H BALDWIN Lieutenant Colonel Smith W BROCKHART Jr Commander James BRITT DONOVAN USNR Commandant Frank B WALLIS Commandant William F WALSH Commandant Warren F FAIRR Capitaine Samuel HARRIS Capitaine Drexel A SPRECHER Lieutenant Commander Whitney R HARRIS USNIL Lieutenant Thomas F LAMBERT Jr USNR Lieutenant Henry K ATHERTON Lieutenant Brady H BRYSON USNR Lieutenant J G Bernard D MELTZER USNR Dr Robert M KEMPNER M Walter W BRUDNO 12 Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord PROCUREUR G N RAL H M Attorney General Sir HARTLEY SHAWCROSS KC MP PROCUREUR G N RAL ADJOINT The Rt Hon Sir David MAXWELLFYFE PC KG MP AVOCAT G N RAL M G D ROBERTS KC OBE SUBSTITUTS DU PROCUREUR G N RAL Lieutenant Colonel J M G GRIFFITH JONES MC Avocat Colonel IL J PHILLIMORE OBE Avocat Commandant F ELWYN JONES MP Avocat Commandant J HARCOURT BARRINGTON Avocat 5 Union des R publiques Socialistes Sovi tiques PROCUREUR G N RAL G n ral B A RUDENKO PROCUREUR G N RAL ADJOINT Colonel Y V POKROVSKY AVOCATS G N RAUX Conseiller d tat la Justice 2e classe L R SHENIN Conseiller d tat la Justice 2e classe M
143. Reich et qu il comptait pouvoir en livrer encore cent quarante mille avant la fin de l ann e Les pers cutions de Juifs commenc rent imm diatement A l origine le territoire contenait deux millions cinq cent mille trois millions cinq cent mille Juifs Ils furent tous contraints de vivre dans des ghettos soumis des lois d exception priv s de la nourriture n cessaire leur subsistance finalement extermin s syst matiquement et brutalement Le 16 d cembre 1941 Frank d clara aux membres de son Cabinet Il nous faut exterminer les Juifs o que nous les trouvions et partout o c est possible afin de maintenir la structure et la coh sion du Reich D s le 25 janvier 1944 Frank estimait qu il ne restait plus que cent mille Juifs Au d but de sa d position Frank a d clar ressentir une terrible culpabilit en ce qui concerne les atrocit s commises dans les territoires occup s Mais sa d fense s est born e g n ralement tenter de prouver qu en fait il n tait pas responsable qu il n a ordonn que les mesures de pacification n cessaires que les exc s furent dus aux activit s d une police qui n tait pas plac e sous son contr le et qu il n eut m me jamais connaissance du r gime des camps de concentration Il a galement t soutenu que la famine ne fut qu une cons quence de la guerre et de la politique suivie en vertu du Plan de quatre ans que le programme du travail forc tait plac sous la dir
144. Staatspolizei ou Gestapo et confia au chef adjoint de celle ci que la t che principale de cette organisation consistait liminer les adversaires politiques de Hitler et du national socialisme Le 14 juillet 1933 une loi fit du parti nazi le seul parti politique autoris et d clara criminel le fait de maintenir un groupement existant ou d en former un nouveau 189 Afin de placer le contr le complet du m canisme gouvernemental entre les mains des dirigeants nazis une s rie de lois et de d crets furent promulgu s qui r duisirent le pouvoir des gouvernements r gionaux et locaux dans toute l Allemagne les transformant en divisions subordonn es au Gouvernement du Reich Les assembl es des repr sentants des provinces furent abolies et avec elles toutes les lections locales Le Gouvernement entreprit alors de s assurer le contr le de l Administration Il y parvint gr ce un syst me de centralisation et d puration minutieuse de tous les services administratifs La loi du 7 avril 1933 pr voyait la mise la retraite des fonctionnaires qui ne sont pas d ascendance aryenne et stipulait aussi que les fonctionnaires qui par suite de leur activit politique ant rieure n offrent pas la garantie qu ils agiront sans r serve dans l int r t de l tat nazi seront 86 r voqu s La loi du 11 avril ordonna la r vocation de tous les fonctionnaires appartenant au parti communiste De m me la justice fut soum
145. Un paragraphe analogue fut ins r en 1907 dans le texte de la Convention pour le r glement pacifique des conflits internationaux Et l article premier de la Convention annexe relative l Ouverture des hostilit s on trouve cette formule bien plus pr cise Les Puissances contractantes reconnaissent que des hostilit s entre elles ne doivent pas commencer sans un avertissement pr alable et non quivoque qui aura soit la forme d une d claration de guerre avec indication des motifs soit celle d un ultimatum avec d claration conditionnelle de guerre L Allemagne tait partie ces conventions Trait de Versailles Le Minist re Public fonde aussi son accusation sur la violation de certaines clauses du Trait de Versailles l interdiction de fortifier la rive gauche du Rhin articles 42 44 l obligation de respecter int gralement l ind pendance de l Autriche article 80 la renonciation tous droits sur Memel article 99 et sur la Ville libre de Dantzig article 100 la reconnaissance de l ind pendance de l tat tch coslovaque et aussi dans la cinqui me partie du Trait des clauses militaires navales et a riennes qui limitaient le r armement de l Allemagne Il ne fait pas de doute que le Gouvernement allemand ait agi contrairement toutes ces clauses dont les d tails sont num r s l appendice C de l Acte d accusation En ce qui concerne le Trait de Versailles il s agit de 229 1 La violation d
146. a D fense est unanimement convaincue que ce Proc s pourra servir hautement au progr s de l Ordre mondial condition qu il ne s loigne pas du Droit international en vigueur L en particulier o l accusation vise des faits qui lorsqu ils ont t accomplis n taient pas punissables le Tribunal devrait se borner en faire une mention g n rale et constater ensuite ce qui a t commis la D fense en v ritable auxiliaire du Tribunal lui apportera sa collaboration la plus totale Sous le poids de ces d clarations du Tribunal les tats de la communaut internationale d un commun accord institueraient alors un droit nouveau selon lequel celui qui dans avenir se rendrait coupable du d clenchement d une guerre injuste serait menac d un ch timent par le Tribunal international Les avocats estiment aussi que d autres principes de caract re p nal contenus dans le Statut sont en contradiction avec la maxime Nulla poena sine lege Enfin les avocats consid rent de leur devoir de mettre en lumi re une autre particularit de ce Proc s qui s carte des principes commun ment reconnus par la jurisprudence p nale moderne Les juges ont t exclusivement d sign s par les tats ayant form l un des partis bellig rants Celui ci est tout en un cr ateur du Statut du Tribunal et des r gles de droit procureur et juge La conviction juridique commune voulait qu il n en f t pas ainsi De m me Les tats Unis d
147. a France et apr s avoir analys les forces et les faiblesses de ces nations il continua en ces termes Le probl me allemand ne peut tre r solu que par la force et ceci n est jamais sans risque Si les consid rations qui vont suivre demeurent inspir es principalement par notre d cision d utiliser la force avec les risques que cela comporte alors il ne nous reste plus qu r pondre aux questions quand et o A cet gard il nous faut choisir entre trois ventualit s diff rentes La premi re de ces trois ventualit s telle que Hitler la pr senta tait une situation internationale hypoth tique dans laquelle il agirait au plus tard entre 1943 et 1945 Si le F hrer vit encore dit il alors sa d cision irr vocable sera de donner une solution au probl me de l espace allemand au plus tard entre 1943 et 1945 On verra dans les ventualit s 2 et 3 les conditions dans lesquelles il serait n cessaire d agir avant 1943 et 1945 La seconde et la troisi me ventualit que Hitler envisagea montrent l intention arr t e de s emparer de l Autriche et de la Tch coslovaquie A ce sujet il s exprima ainsi Pour l am lioration de notre situation militaire et politique notre premier objectif au cas o nous serions entra n s la guerre doit tre de conqu rir la Tch coslovaquie et l Autriche simultan ment pour supprimer toute menace venant de flanc si jamais nous avancions vers l Ouest
148. a r sistance des populations derri re les Arm es allemandes que l on confia la t che d exterminer les Juifs dans ces r gions L efficacit du travail accompli par les Einsatzgruppen appara t dans le fait qu en f vrier 1942 Heydrich put d clarer que l Esthonie avait d j t enti rement d barrass e des Juifs et qu Riga leur nombre tait pass de vingt neuf mille cinq cents deux mille cinq cents Les Einsatzgruppen ex cut rent en trois mois plus de cent trente cinq mille Juifs dans les tats baltes occup s Ces unit s sp ciales n op r rent pas en compl te ind pendance vis vis de l Arm e allemande Il est clairement prouv au contraire que les chefs des Einsatzgruppen obtinrent la collaboration des chefs de l Arm e notamment les relations entre les autorit s militaires et l une des Einsatzgruppen ont t d crites comme tant ce moment l tr s troites presque cordiales dans un autre cas la facilit avec laquelle un Einsatzkommando avait pu accomplir sa t che fut attribu e la compr hension pour cette fa on d agir montr e par les autorit s militaires L extermination des Juifs fut aussi confi e des unit s de la Police de s ret et du SD qui se trouvaient dans les territoires de l Est soumis une administration civile Bien qu elle n ait eu lieu qu en 1943 la destruction du ghetto de Varsovie telle qu elle est relat e dans le rapport du g n ral SS Stroop charg de
149. ablit le Deutsche ArbeitsFront DAF contr l par le Parti et auquel tous les travailleurs de l Allemagne se virent en fait contraints d adh rer Les pr sidents de syndicats furent tous incarc r s et victimes de s vices allant des coups et blessures jusqu au meurtre Dans ses efforts pour combattre l influence des glises chr tiennes dont les doctrines s opposaient radicalement celles de la philosophie nationale socialiste le Gouvernement nazi proc da plus lentement Il n interdit jamais radicalement la pratique de la religion chr tienne mais d ann e en ann e s effor a de limiter l influence qu elle pouvait exercer sur le peuple allemand 87 Bormann crivait Rosenberg La religion chr tienne et la doctrine nationale socialiste sont incompatibles En juin 1941 le m me Bormann prit secr tement un d cret r glant les rapports de la religion chr tienne avec le national socialisme Il y tait d clar Le F hrer a conscience d avoir entre ses mains un pouvoir absolu comme l histoire de l Allemagne n en a jamais connu En cr ant le Parti les unit s qui le composent et celles qui y sont rattach es il a forg pour lui m me et aussi pour les chefs du Reich allemand un instrument qui le rend ind pendant du Trait De plus en plus le peuple doit tre loign des glises et de leurs repr sentants les pasteurs On ne doit plus jamais laisser les glises prendre de l influence sur le gouver
150. accus Frick est coupable des crimes vis s par les deuxi me troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation 197 STREICHER Streicher est inculp des crimes vis s par les premier et quatri me chefs de l Acte d accusation Inscrit d s l origine au parti nazi auquel il adh ra en 1921 il prit part au putsch de Munich De 1925 1940 il fut Gauleiter de Franconie lu au Reichstag en 1933 il devint g n ral des SA titre honoraire La violente campagne qu il mena contre les Juifs est universellement connue De 1923 1945 il dita le journal hebdomadaire anti s mite Der Stiirmer dont il fut le r dacteur en chef jusqu en 1933 Crimes contre la Paix Membre du parti nazi Streicher fut un adepte convaincu de la politique g n rale de Hitler mais aucune preuve n tablit qu il ait jamais t un des conseillers intimes du F hrer ni qu il ait au cours de sa carri re particip l laboration de la politique qui conduisit la guerre En particulier il n assista jamais aucune des importantes conf rences au cours desquelles Hitler fit part ses collaborateurs de ses d cisions et bien qu il ait occup le poste de Gau 322 leiter il n a pas t prouv qu il ait eu connaissance de celles ci Le Tribunal en cons quence estime que la preuve de la participation de Streicher au complot ou plan concert ayant pour but de d clencher une guerre d agression tel qu il a t d fini dans ce jugement n a pa
151. accus s maltrait rent et tu rent des prisonniers de guerre en leur refusant une nourriture appropri e un abri des v tements des soins m dicaux et autres en les obligeant travailler dans des conditions inhumaines en les humiliant en les torturant en les massacrant Le Gouvernement et le Haut Commandement allemands 56 enferm rent des prisonniers de guerre dans diff rents camps de concentration ou ils furent tu s ou soumis des traitements inhumains au moyen des diff rentes m thodes expos es au paragraphe VIII A Il arrivait fr quemment que des membres des forces arm es des pays avec lesquels l Allemagne tait en guerre fussent ex cut s au moment o ils se rendaient Ces meurtres et ces mauvais traitements taient contraires aux conventions internationales particuli rement aux articles 4 5 6 et 7 du R glement de La Haye de 1907 et aux articles 2 3 4 et 6 de la Convention sur les prisonniers du guerre Gen ve 1929 aux lois et coutumes de la guerre aux principes g n raux du droit criminel tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es au droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes furent commis et l article 6 b du Statut Des pr cisions titre d exemple et sans pr judice de la production de preuves d autres faits sont donn es ci apr s 1 Dans les pays de l Ouest Des officiers fran ais qui s taient chapp s de l Oflag X C furent remis la Ges
152. actes agressifs que mentionne l Acte d accusation sont l invasion de l Autriche et celle de la Tch coslovaquie et la premi re guerre d agression vis e est la guerre contre la Pologne commenc e le 1er septembre 1939 Avant d examiner cette accusation il est n cessaire de se reporter aux v nements qui ont pr c d les agressions La guerre germano polonaise n a pas clat soudainement dans un ciel sans nuages Il a t prouv clairement que cette guerre de m me que l invasion de l Autriche et de la Tch coslovaquie avait t pr m dit e et soigneusement pr par e Elle a t entreprise au moment jug opportun et comme cons quence d un plan pr tabli En effet les desseins agressifs du Gouvernement nazi ne sont pas n s de la situation politique existant ce moment l en Europe et dans le monde ils constituaient une partie essentielle et d lib r ment arr t e de la politique ext rieure nazie D s le d but le mouvement national socialiste pr tendit que son but tait d unir le peuple allemand sous la conduite du F hrer en lui donnant conscience de sa mission et de son destin fond s sur les qualit s propres de la race Pour atteindre ce but deux entreprises furent estim es primordiales la dislocation de l ordre europ en tel qu il existait depuis le Trait de Versailles et la cr ation d une Grande Allemagne d bordant des fronti res de 1914 ce qui impliquait n cessairement la conqu te de territoire
153. adversaires politiques du nazisme furent l objet d internements ou d assassinats dans les camps de concentration le r gime de ces camps tait odieux La terreur y r gnait souvent elle tait organis e et syst matique Une politique de vexations de r pression de meurtres l gard des civils pr sum s hostiles au Gouvernement fut poursuivie sans scrupules la pers cution des Juifs s vissait d j Mais pour constituer des crimes contre l Humanit il faut que les actes de cette nature perp tr s avant la guerre soient l ex cution d un complot ou plan concert en vue de d clencher et de 268 conduire une guerre d agression Il faut tout au moins qu ils soient en rapport avec celui ci Or le Tribunal estime que la preuve de cette relation n a pas t faite si r voltants et atroces que fussent parfois les actes dont il s agit Il ne peut donc d clarer d une mani re g n rale que ces faits imput s au nazisme et ant rieurs au ler septembre 1939 constituent au sens du Statut des crimes contre l Humanit En revanche depuis le d clenchement des hostilit s on a vu se commettre sur une vaste chelle des actes pr sentant le double caract re de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit D autres actes galement post rieurs au d but de la guerre et vis s par l Acte d accusation ne sont pas proprement parler des crimes de guerre Mais le fait qu ils furent perp tr s la suite d une guerre d agres
154. aen et dans les chambres de torture am nag es dans les immeubles de la Gestapo Dans les camps de concentration le r gime sanitaire et le r gime du travail taient tels que la mortalit pr tendue naturelle atteignait d normes proportions par exemple 1 Sur un convoi de 250 Fran aises d port es de Compi gne pour Auschwitz en janvier 1943 180 taient mortes de faiblesse au bout de quatre mois 2 143 Fran ais sont morts de faiblesse du b mars au 6 mai 1943 au block 8 de Dachau 3 1 797 Fran ais sont morts de faiblesse du 21 novembre 1943 au 15 mars 1945 au block de Dora 4 465 Fran ais sont morts de cachexie en novembre 1944 Dora 5 22 761 d port s sont morts de faiblesse Buchenwald du ler janvier 1943 au 15 avril 1945 6 11 560 d tenus sont morts de faiblesse au camp de Dachau et plus particuli rement au block 30 r serv aux malades et aux invalides du ler janvier au 15 avril 1945 7 780 pr tres sont morts de faiblesse Mauthausen 8 Sur 2 200 Fran ais immatricul s au camp de Flossenburg 1 600 sont d c d s de mort pr tendue naturelle L extermination dans les camps de concentration se poursuivit par mauvais traitement sous le pr texte d exp rimentations pseudo scientifiques st rilisation des femmes Auschwitz et Ravensbr ck tude de l volution du cancer de l ut rus Auschwitz du typhus Buchenwald recherches anatomiques Natzweiler piq
155. agression avec l Union Sovi tique Le 22 ao t 1939 se tint une importante r union d j mentionn e Le Minist re Public a vers au dossier deux documents non sign s qui paraissent en tre des proc s verbaux faits par certains des auditeurs Le premier est intitul Discours de Hitler aux Commandants en chef le 22 ao t 1939 Ce discours avait pour but d annoncer la d cision de faire imm diatement la guerre la Pologne Hitler commen a par ces mots lt Il me paraissait vident que nous arriverions t t ou tard un conflit avec la Pologne J avais d j au printemps accept cette ventualit mais je pensais me tourner contre l Ouest dans quelques ann es et seulement ensuite contre l Est Je voulais tablir des relations acceptables avec la Pologne afin de combattre d abord contre l Ouest Mais ce plan qui me convenait n a pas pu tre r alis car des points fondamentaux ont chang Il m a paru vident que la Pologne nous attaquerait en cas d un conflit avec l Ouest Hitler continua en expliquant pourquoi il pensait que le moment le plus favorable pour d clencher la guerre tait arriv La Pologne est maintenant dit il dans la situation dans laquelle je voulais qu elle f t Je crains seulement qu au dernier moment un Schweinehund quelconque ne fasse des propositions de m diation Nous avons commenc d truire l h g monie anglaise Ce document a beaucoup d analogie avec un autre docu
156. air que les sous marins de D nitz quoique peu nombreux l poque taient pleinement pr par s faire la guerre Il est vrai que jusqu sa nomination le 30 janvier 1943 au poste de commandant en chef D nitz n tait pas un Oberbefehlshaber Cependant il ne faut pas sous estimer l importance de sa position il n tait pas un simple commandant d arm e ou de division L arme sous marine que commandait D nitz constituait l l ment principal de la flotte allemande En effet si la flotte de haute mer a bien fait quelques raids spectaculaires ceux ci ont t en r alit peu importants et les coups les plus graves que les Alli s ont re us leur ont t port s par les sous marins les milliers de tonnes de navires alli s et neutres envoy s par le fond en t moignent De cette guerre D nitz tait le seul responsable la Direction des op rations navales se r servait seulement la t che de d cider du nombre de sous marins affecter chaque zone Comme pr paration l invasion de la Norv ge D nitz fit en octobre 1939 propos de la question des bases sous marines des suggestions dont il pr tend qu elles ne 206 constituaient qu une tude d tat major et en mars 1940 il lan a les ordres d op rations qui concernaient les sous marins de renfort et dont il a t d j fait mention Le r le important qu on lui reconnaissait dans l effort de guerre allemand ressort clairement du fait que Raeder le d si
157. ansmis par la SIPO et par le SD leurs officiers r gionaux Les officiers et sous officiers vis s par cette mesure devaient tre envoy s au camp de concentration de Mauthausen et ex cut s d s leur arriv e d un coup de revolver tir dans la nuque En mars 1944 cinquante officiers de l arm e de l air britannique qui s taient vad s du camp de Sagan o ils taient d tenus furent fusill s apr s avoir t repris sur l ordre direct de Hitler Leurs corps furent imm diatement incin r s et les urnes contenant leurs cendres furent renvoy es au camp Les accus s n ont pas contest qu il s agissait l d un meurtre pur et simple en violation flagrante du Droit international 241 Lorsque des aviateurs alli s taient contraints d atterrir en Allemagne ils taient parfois tu s imm diatement par la population civile La police avait re u l ordre de ne pas intervenir lors de ces Iynchages et le ministre de la Justice avait t avis de ce que personne ne devrait tre poursuivi pour y avoir pris part Le traitement inflig aux prisonniers de guerre sovi tiques tait particuli rement cruel La mort de tant d entre eux ne fut pas due simplement l action de gardiens isol s ou aux conditions de vie dans les camps Elle tait le r sultat de plans syst matiques de meurtre Plus d un mois avant l invasion de l Union Sovi tique 130 l OKW tablit des projets sp ciaux concernant les commissaires politiques serv
158. ant dans les Forces arm es sovi tiques qui pourraient tre faits prisonniers L un de ces projets tait Les Commissaires politiques de l Arm e ne sont pas reconnus comme prisonniers de guerre et doivent tre extermin s au plus tard dans les camps de transit Keitel a d clar dans sa d position que des ordres tablis d apr s ce projet furent transmis l arm e allemande Le 8 septembre 1941 furent promulgu s dans tous les camps de prisonniers des r glements sign s du g n ral Reinecke chef du Service des prisonniers de guerre pr s le Haut Commandement concernant le traitement appliquer aux prisonniers sovi tiques Ces ordres d claraient Le soldat bolch vique a perdu tout droit tre trait comme un adversaire honorable conform ment la Convention de Gen ve On doit donner l ordre d agir impitoyablement et nergiquement au plus l ger signe d insubordination en particulier quand il s agit de fanatiques bolch viques L insubordination la r sistance active ou passive doivent tre imm diatement bris es par la force des armes ba onnettes crosses et armes feu Quiconque ex cute cet ordre sans utiliser ses armes ou avec une nergie insuffisante est passible de punition On doit tirer sans sommation pr alable sur les prisonniers de guerre qui tentent de s enfuir On ne doit jamais tirer un coup de semonce L emploi des armes contre les prisonniers de guerre est l gal en r gle g n
159. ar l Allemagne Apr s l entr e des troupes allemandes von Ribbentrop signa la loi tablissant un protectorat sur la Boh me et la Moravie Von Ribbentrop joua un r le particuli rement important dans l activit diplomatique qui conduisit l agression contre la Pologne Il prit part le 12 ao t 1939 une conf rence dont le but tait d obtenir l appui de l Italie si l attaque conduisait une guerre g n rale en Europe Dans la p riode comprise entre le 25 et le 30 ao t 1939 von Ribbentrop exposa l Ambassadeur britannique les demandes allemandes concernant Dantzig et le corridor polonais il savait pourtant que l attaque contre la Pologne n avait t provisoirement ajourn e que pour inciter les Anglais se d gager de la garantie 304 qu ils avaient donn e ce pays La mani re dont il mena ces discussions montre clairement qu il n y prit pas part de bonne foi dans l espoir d aplanir le diff rend germano polonais Von Ribbentrop fut inform l avance des attaques qui devaient tre effectu es contre la Norv ge et le Danemark d une part les Pays Bas de l autre il pr para les m morandums officiels du minist re des Affaires trang res qui essayaient de justifier ces actes d agression Von Ribbentrop assista la conf rence du 20 janvier 1941 au cours de laquelle Hitler et Mussolini envisag rent l attaque contre la Gr ce et la conf rence du m me mois qui permit Hitler d obtenir d Antonesco que le
160. are pas organisation criminelle l tat Major g n ral et le Haut Commandement 295 Bien que le tribunal estime que le terme de groupement figurant dans l article 9 doit signifier quelque chose de plus que cette r union d officiers de l Arm e il a entendu de tr s nombreux t moignages sur la participation de ces officiers la pr paration et la conduite de la guerre d agression ainsi qu l accomplissement de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit Pour beaucoup d entre eux ces t moignages sont nets et convaincants Ils sont largement responsables des malheurs et des souffrances de millions d tres humains Ils ont discr dit l honorable m tier militaire Priv es de la conduite de ces centaines de chefs de l Arm e les vis es agressives de Hitler et des autres nazis seraient rest es th oriques et st riles Bien qu ils n aient pas constitu un groupement aux termes du Statut ils ont s rement form une caste militaire impitoyable Le militarisme allemand contemporain a trouv avec son alli r cent le national socialisme un bref panouissement comparable ou sup rieur celui des g n rations pr c dentes 175 Le monde doit savoir que beaucoup de ces hommes ont tourn en d rision le serment du soldat Ils devaient ob ir disent ils maintenant lorsque cela convient leur d fense ils ont d sob i disent ils maintenant lorsqu il s av re qu ils taient au courant des crimes brutaux de H
161. art n ait pas appel un seul homme et n ait envisag aucune esp ce d action contre la Pologne C est uniquement la presse internationale qui a pr t l Allemagne des intentions agressives 211 Ce fut quatre semaines apr s ce discours que Hitler tint le 23 mai 1939 l importante conf rence militaire que le Tribunal d j mentionn e G ring Raeder et Keitel entre autres y prirent part Le lieutenant colonel Schmundt y assistait titre d officier d ordonnance et il en a fait un compte rendu que sa signature authentifie Le but de cette conf rence tait de permettre Hitler de communiquer aux commandants des Forces arm es et leurs tats majors ses opinions sur la situation politique et sur ses projets d avenir Il souligna qu il tait indispensable de garder le secret pour assurer la r alisation de ses desseins Apr s avoir expos la situation et pass en revue le cours des v nements depuis 1933 il annon a qu il avait d cid d attaquer la Pologne Il reconnut que cette agression ne r sulterait pas du diff rend qui s tait lev entre l Allemagne et ce pays au sujet de Dantzig mais de la n cessit d agrandir l espace vital de l Allemagne et d assurer son ravitaillement Il d clara lt Il faut du courage pour r soudre cette question Le principe est inadmissible selon lequel on vite de donner une solution un probl me sous pr texte de s adapter aux circonstances Ce sont les circonstances qui doi
162. articles 46 56 inclus du R glement de La Haye de 1907 aux lois et coutumes de la guerre et aux principes g n raux du droit criminel tels qu ils d rivent du droit p nal 63 de toutes les nations civilis es au droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes furent commis et l article 6 b du Statut 60 Des pr cisions titre d exemple et sans pr judice de la production de la preuve d autres faits sont num r es ci apr s 1 Dans les pays de l Ouest De 1940 1944 des oeuvres d art objets artistiques peintures statues mobiliers textiles antiquit s et autres objets de tr s grande valeur au nombre de 21 903 ont t enlev s dans les pays de l Ouest Pour la France les statistiques font ressortir ce qui suit Pr l vements de mati res premi res Charbon 63 000 000 tonnes nergie lectrique 20 976 Mkwh P trole et carburants 1 943 750 tonnes Minerai de fer 74 848 000 Produits sid rurgiques 3 822 000 Bauxite 1 211 800 Ciment 5 984 000 Chaux 1 888 000 Produits de carri re 25 872 000 Et diff rents autres produits d une valeur totale de 79 961 423 000 francs Pr l vements d quipement industriel Total 9 759 861 000 francs dont 2 626 479 000 francs de machines outils 64 Pr l vements de produits agricoles Total 126 655 852 000 francs Froment 2 947 337
163. ataires dudit Accord au nom de leurs Gouvernements respectifs ont convenu que l article 6 paragraphe c du Statut est exact dans le texte russe et que la signification et le but de l Accord et du Statut exigent que ledit point et virgule soit chang en une virgule dans le texte anglais et que le texte fran ais soit rectifi comme suit c Les crimes contre l Humanit c est dire l assassinat l extermination la r duction en esclavage la d portation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles avant ou pendant la guerre ou bien les pers cutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux lorsque ces actes ou pers cutions qu ils aient constitu ou non une violation du droit interne du pays o ils ont t perp tr s ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comp tence du Tribunal ou en liaison avec ce crime En foi de quoi les soussign s ont sign le pr sent Protocole Fait en quatre exemplaires Berlin le 6 octobre 1945 en anglais fran ais et russe chaque texte ayant une authenticit gale Pour le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise Sign Fran ois de Menthon Pour le Gouvernement des tats Unis d Am rique Sign Robert H Jackson Pour le Gouvernement du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord Sign Hartley Shawcross Pour le Gouvernement de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques Sign R Rudenko KK
164. audience J accepte de prendre sur 297 moi cent pour cent de la responsabilit J ai m me vaincu les objections du F hrer et conduit les choses jusqu au bout Lors de l annexion des Sud tes il pr para en tant que chef de la 177 Luftwaffe une offensive a rienne qui s av ra d ailleurs inutile et comme homme politique il tranquillisa les Tch ques par de mensong res protestations d amiti Il a reconnu devant le Tribunal qu au cours d une conf rence tenue avec Hitler et Hacha il avait la nuit pr c dant l invasion de la Tch coslovaquie et l annexion de la Boh me Moravie menac de bombarder Prague si le Pr sident Hacha ne se soumettait pas G ring assista le 23 mai 1939 la r union de la Chancellerie du Reich au cours de laquelle Hitler d clara ses chefs militaires Il ne peut par cons quent tre question d pargner la Pologne Il assista aussi la r union du 22 ao t 1939 Obersalzberg o Hitler distribua ses ordres Il est prouv qu il a jou un r le actif dans les manoeuvres diplomatiques qui suivirent De connivence avec le Chancelier du Reich et par l interm diaire de l homme d affaires su dois Dahlerus il essaya comme ce dernier en a t moign devant le Tribunal d emp cher le Gouvernement britannique de tenir la promesse de garantie faite aux Polonais par ce gouvernement Il commanda la Luftwaffe lors de l attaque de la Pologne et au cours des guerres d agression ult rieures M
165. audra plus tuer les enfants Si pour le moment nous restreignons aux ordres donn s ci dessus l emploi de mesures s v res nous n agissons ainsi que parce qu il faut avant tout recruter des travailleurs En appliquant cette politique on n gligeait totalement les ressources et les besoins des pays occup s Le traitement des travailleurs tait r gi par l instruction de Sauckel du 20 avril 1942 qui pr voyait notamment Tous les hommes doivent tre nourris log s et trait s de telle fa on que l on puisse les exploiter au plus haut degr possible avec le minimum de frais Il a t prouv que les travailleurs d port s en Allemagne y taient envoy s sous escorte souvent entass s dans des trains non chauff s sans nourriture sans v tements et sans installations sanitaires Des documents ont aussi d montr que en d pit des d clarations de Sauckel Hitler le traitement appliqu aux travailleurs en Allemagne fut dans de nombreux cas brutal et d gradant dans les usines Krupp les punitions les plus cruelles leur taient inflig es 259 En th orie les travailleurs taient pay s log s et nourris par le Front du Travail ils avaient m me le droit d envoyer du courrier et des colis dans leur pays et d y transf rer leurs conomies mais la plus grande partie de leur paye tait absorb e par des pr l vements Les camps dans lesquels ils taient log s taient insalubres et la nourriture tait tr s s
166. avait qu un seul but la guerre Schacht continua d ailleurs prendre part la vie conomique allemande et m me d une fa on accessoire certaines des premi res agressions nazies Avant l occupation de l Autriche il tablit le taux d change entre le mark et le schilling Apr s cette occupation il prit des dispositions pour incorporer la Banque nationale autrichienne la Reichsbank et pronon a un discours faisant preuve de sentiments extr mement nazis dans lequel il d clarait que la Reichsbank resterait nationale socialiste aussi longtemps qu il en ferait partie il y louait Hitler d fendait l occupation de l Autriche tournait en d rision les critiques adress es la mani re dont elle avait t r alis e et terminait par ces paroles Un triple Sieg Heil pour notre 331 F hrer Il n a pas pr tendu que ce discours n exprim t pas son tat d esprit cette poque Apr s l occupation du territoire des Sud tes il prit des mesures en vue d un changement de la monnaie et en vue d incorporer la Reichsbank les diff rentes banques tch ques d mission Le 29 novembre 1938 il pronon a un discours dans lequel il souligna avec fiert sa politique conomique qui avait fait de l armement allemand ce qu il tait et ajouta que cet armement avait permis de r aliser la politique trang re de l Allemagne Schacht n a particip l tablissement des plans d aucune des guerres d agression respectivement vis es a
167. avec Ciano et von Ribbentrop Obersalzberg d clara D un point de vue g n ral le mieux serait de liquider les neutres l un apr s l autre Mais nous pourrions le faire plus facilement si chaque fois l un des partenaires de l Axe prot geait l autre pendant qu il s occupe du neutre ind cis L Italie devrait consid rer la Yougoslavie comme un neutre de cette esp ce Cette remarque fut faite seulement deux mois apr s les assurances que Hitler avait donn es la Yougoslavie aux termes desquelles il consid rait les fronti res de ce 114 pays comme d finitives et inviolables A l occasion de la visite en Allemagne du Prince R gent de Yougoslavie le 1er juin 1939 Hitler avait publiquement d clar Les relations de confiance qui se sont finalement tablies entre l Allemagne et la Yougoslavie depuis que les v nements historiques nous ont faits voisins et nous ont donn une fronti re commune fix e pour toujours garantiront non seulement une paix durable entre nos deux peuples mais repr senteront aussi un l ment de calme sur notre continent tourment Cette paix est le but de tous ceux qui sont dispos s faire un travail vraiment constructif Le 6 octobre 1939 l Allemagne renouvelait ces assurances apr s que Hitler et von Ribbentrop eurent chou dans leurs efforts pour d cider l Italie entrer en guerre aux c t s de l Allemagne en attaquant la Yougoslavie Le 28 octobre 1940 l Italie envahissait
168. avec Rosenberg G ring Keitel et d autres son plan d exploitation de la population et du territoire sovi tiques plan qui pr voyait notamment l vacuation des habitants de la Crim e et la colonisation de cette r gion par des Allemands Un destin semblable avait t pr vu pour la Tch coslovaquie par von Neurath en ao t 1940 l intelligentzia devait tre expuls e mais le reste de la population devait tre 138 germanis plut t que d port ou extermin car on manquait d Allemands pour le remplacer Dans l Ouest la population alsacienne fut victime d une mesure d expulsion allemande De juillet d cembre 1940 105 000 Alsaciens furent d port s ou emp ch s de retourner chez eux Un rapport allemand saisi et dat du 7 ao t 1942 porte en ce qui concerne l Alsace 251 Le probl me de la race sera envisag en premier seule fin que les gens qui ont une valeur raciale soient d port s en Allemagne et que tous les gens inf rieurs du point de vue de la race soient d port s en France Pillage des propri t s publiques et priv es L Article 49 de la Convention de La Haye pr voit qu une puissance occupante peut lever une contribution en esp ces dans les territoires occup s pour subvenir aux besoins de l arm e d occupation et pour l administration de ces territoires L article 52 de la Convention de La Haye pr voit d une part qu une puissance occupante ne peut effectuer de r quisitions en
169. blables et la force comme instrument de politique trang re y est exalt e Les objectifs pr cis de cette politique sont nettement soulign s On y lit d s la premi re page qu un Empire austro allemand doit tre reconstitu et doit devenir la grande Patrie germanique non pour des raisons conomiques mais parce que des peuples de m me sang doivent tre dans le m me Reich La restauration des fronti res allemandes de 1914 est consid r e comme absolument insuffisante et l Allemagne si elle veut exister doit reprendre sa place de puissance mondiale ayant l tendue territoriale qui lui est n cessaire Mein Kampf est tout fait explicite quand il pr cise o des territoires nouveaux devront tre trouv s Nous avons donc nous nationaux socialistes r pudi dessein l attitude adopt e par l Allemagne d avant guerre en mati re de politique trang re Nous avons mis fin la marche perp tuelle du germanisme vers le Sud et l Ouest de l Europe et avons tourn les yeux vers les terres de l Est Nous avons mis un terme la politique coloniale et commerciale d avant guerre et nous sommes pass s une politique territoriale de l avenir Mais quand nous parlons aujourd hui de territoires nouveaux en Europe nous devons penser principalement la Russie et aux Etats limitrophes qui lui sont soumis Mein Kampf ne doit tre consid r ni comme un exercice de style ni comme l expression d finitive d une
170. blie se tiendra Berlin en un lieu qui sera fix par le Conseil de Contr le pour l Allemagne Le premier proc s se d roulera Nuremberg et tous proc s ult rieurs auront lieu aux endroits choisis par le Tribunal Article 23 Un ou plusieurs repr sentants du Minist re Public pourront soutenir l accusation dans chaque proc s Chaque repr sentant du Minist re Public pourra remplir ses fonctions personnellement ou autoriser toute personne les remplir Les fonctions de d fenseur peuvent tre remplies sur la demande de l accus par tout avocat r guli rement qualifi pour plaider dans son propre pays ou par toute autre personne sp cialement autoris e cet effet par le Tribunal Article 24 Le proc s se d roulera dans l ordre suivant a L Acte d accusation sera lu l audience 18 b Le Tribunal demandera chaque accus s il plaide coupable ou non c Le Minist re Public fera une d claration pr liminaire d Le Tribunal demandera l Accusation et la D fense quelles preuves elles entendent soumettre au Tribunal et se prononcera sur l admissibilit de ces preuves e Les t moins produits par l Accusation seront entendus et il sera proc d ensuite l audition des t moins de la D fense Apr s quoi tout moyen de r futation qui sera admis par le Tribunal sera produit par l Accusation ou par la D fense 25 f Le Tribunal pourra poser toute question qu il jugera utile tout t moin tou
171. bot britannique non arm fut coul le 3 septembre 1939 au cours de sa travers e vers l Am rique Deux mois plus tard les Allemands pr tendirent que M Churchill avait d lib r ment coul l Athenia pour exciter l hostilit des Am ricains l gard de l Allemagne En fait ce paquebot fut torpill par le sous marin allemand U 30 Raeder pr tend qu un commandant de sous marin inexp riment l avait coul par erreur croyant avoir affaire un navire de commerce arm et que l on apprit la v rit seulement au retour de l U 30 plusieurs semaines apr s que le d menti allemand eut t donn Hitler ordonna alors la Marine et au minist re des Affaires trang res de continuer nier le fait Raeder affirme que pour sa part il n a pas eu connaissance de la campagne de propagande men e contre M Churchill L accusation la plus grave qui p se sur Raeder est celle d avoir men une guerre sous marine totale comprenant le torpillage des navires marchands d sarm s alli s et neutres l abandon des survivants et leur mitraillage en violation du Protocole de Londres de 1936 212 340 Sur ce point le Tribunal aboutf t aux m mes conclusions au sujet de Raeder qu au sujet de D nitz compte tenu du fait que Raeder fut mis la retraite le 30 janvier 1943 L ordre sur les commandos du 18 octobre 1942 qui de fa on expresse ne s appliquait pas la guerre sur mer fut transmis par la Direction des op rations navale
172. c tait en vue de dominer le continent europ en l incorporation au Reich des l ments de langue allemande puis l expansion territoriale sous le couvert du slogan Lebensraum Mais l ex cution de ces projets essentiels fut improvis e Les mesures que s ensuivirent furent dict es par les v nements mais toutes elles taient conformes aux buts que nous venons de rappeler Objectera t on que cette notion de plan concert s accorde mal avec le r gime de la dictature Ce serait notre sens une erreur Ce plan un seul l a peut tre con u D autres en sont devenus responsables en prenant part son ex cution et leur soumission aux ordres du promoteur ne les lib re pas de cette responsabilit Hitler ne pouvait lui seul mener une guerre d agression Il lui fallait la collaboration d hommes d tat de chefs militaires de diplomates de financiers Quand ceux ci en pleine connaissance de cause lui ont offert leur assistance ils sont devenus parties au complot qu il avait ourdi S ils furent entre ses mains des instruments la conscience qu ils en eurent emp che de les reconna tre comme inno 238 cents Ils sont responsables de leurs actes bien que nomm s et command s par un dictateur En Droit international aussi bien qu en Droit interne les rapports de chef subordonn n entra nent pas exemption de la peine Le premier chef d accusation cependant ne vise pas seulement le complot relatif la guerre d agress
173. c ce pays Von Neurath a pris part la phase des n gociations qui pr c d rent l Accord de Munich il pr tend qu il n avait particip ces discussions que pour obtenir de Hitler que ce dernier vit t le recours la guerre dans la solution des diff rends Activit s criminelles en Tch coslovaquie Le 18 mars 1939 von Neurath fut nomm protecteur de Boh me Moravie La Boh me Moravie fut occup e par la force arm e Le consentement de Hacha qui fut comme on le sait obtenu par la force ne peut suffire justifier cette occupation Un Protectorat fut tabli sur ce pays par le d cret de Hitler en date du 16 mars 1939 qui d clarait en outre que ce nouveau territoire appartiendrait 360 d sormais au Reich allemand ce qui supposait que la R publique de Tch coslovaquie avait cess d exister Mais le statut de la Boh me Moravie tel qu il tait d fini par cette proclamation s inspirait galement de la th se suivant laquelle ces pays conservaient leur souverainet dans la mesure o les int r ts de l Allemagne repr sent s par le Protectorat n y taient pas contraires En cons quence m me s il admettait que la doctrine de l incorporation puisse s appliquer un territoire occup la suite d un acte d agression le Tribunal ne d duirait pas pour autant de cette proclamation que l incorporation ainsi effectu e ait t suffisante pour justifier l application de cette th se Il y a donc lieu de consid rer
174. ccupation compl te est une condition pr alable tout r glement Le 25 mars au cours d une r union tenue Vienne l occasion de l adh sion de la Yougoslavie au Pacte Tripartite von Ribbentrop confirma au nom du Gouvernement allemand la d cision de l Allemagne de respecter en tout temps la souverainet et l int grit de la Yougoslavie Le 26 mars leur retour de Vienne les ministres yougoslaves qui avaient adh r au Pacte Tripartite furent d mis de leurs fonctions par suite d un coup d tat survenu Belgrade et le nouveau Gouvernement rejeta le Pacte Le 27 mars au cours d une conf rence tenue Berlin devant le Haut Commandement et en pr sence de G ring de Keitel de Jodl et pendant un certain temps de von Ribbentrop Hitler d clara que la Yougoslavie tait un facteur d incertitude en ce qui concernait l attaque 224 projet e contre la Gr ce et davantage encore en ce qui concernait celle qui devait tre dirig e ensuite contre la Russie Il ajouta qu il tait d cid faire tous les pr paratifs n cessaires l an antissement militaire et politique de la Yougoslavie sans attendre de possibles d clarations de loyalisme manant du nouveau Gouvernement Le 6 avril 1941 les Forces allemandes envahissaient la Gr ce et la Yougoslavie et Belgrade tait bombard par la Luftwaffe Cette invasion avait t si rapide qu on n avait m me pas eu le temps d organiser un seul des incidents habituels ni
175. ces par la conscription si cela s av rait n cessaire La d claration de Sauckel en date du ler mars 1944 rappel e ci dessus d montre que la conscription tait la r gle et non l exception Sauckel d clara souvent que les travailleurs des nations trang res taient trait s avec humanit et que leurs conditions de vie taient bonnes Mais quel qu ait pu tre le d sir de Sauckel de voir les travailleurs trangers trait s de fa on humaine les preuves soumises au Tribunal d montrent que dans beaucoup de cas la conscription de la main d oeuvre se fit par des m thodes nergiques et m me violentes Les erreurs et maladresses se produisirent sur une large chelle chasse l homme dans les rues dans les cin mas dans les glises et la nuit dans les demeures particuli res Des maisons furent br l es et les familles emmen es comme otages Rosenberg a crit que ces proc d s puisaient leurs origines dans les p riodes les plus sombres de la traite des esclaves Les m thodes qui taient employ es en Ukraine pour recruter de force des travailleurs sont d crites dans un ordre donn aux officiers du SD dans ce pays lt Il ne sera pas toujours possible d viter le recours la force Lorsqu on aura perquisitionn dans des villages et sp cialement lorsqu il aura t n cessaire de les incendier on devra mettre de force toute la population la disposition du Commissaire En r gle g n rale il ne f
176. cette op ration d montre clairement la nature organis e et syst matique des pers cutions de Juifs Le r cit de Stroop contenu dans un volume illustr de photographies s intitule Le Ghetto de Varsovie n existe plus et a t produit en preuve devant ce Tribunal Il se compose d une suite de rapports adress s par l auteur l Oberf hrer des SS et de la Police pour les territoires de l Est On lit dans l un de ces textes dat par Stroop d avril mai 1943 Seule l action nergique effectu e de jour et de nuit par nos troupes put venir bout de la r sistance des Juifs et des bandits Le Reichsf hrer SS donna donc l ordre le 23 avril 1943 de nettoyer le ghetto avec la plus grande s v rit et une fermet impitoyable Je d cidai donc de d truire et d incendier le ghetto tout entier sans pargner les fabriques de munitions Ces fabriques furent d abord syst matiquement d garnies puis incendi es Les Juifs abandon 264 naient d habitude leurs cachettes mais souvent restaient dans les b timents qui flambaient et ne sautaient des fen tres que lorsque la chaleur devenait intol rable Ils essayaient alors de ramper les membres bris s travers la chauss e jusque dans un b timent pargn par les flammes Dans les gouts la vie ne fut pas agr able apr s la premi re semaine Souvent nous pouvions y entendre r sonner des voix fortes Nous lancions des 149 bombes lacrymog nes dans les ouvertures et les Juifs
177. ch coslovaquie Yougoslavie Gr ce et Balkans territoires d sign s ci apr s comme pays de l Est et dans la partie de l Allemagne qui s tend l Est d une ligne Nord Sud passant par le centre de Berlin d sign e ci apr s comme Allemagne orientale 50 A partir du 1er septembre 1939 quand les Forces arm es allemandes envahirent la Pologne et partir du 22 juin 1941 quand elles envahirent l URSS le Gouvernement et le Haut Commandement allemands adopt rent une politique syst matique de massacres et de mauvais traitements des populations civiles originaires des pays de l Est ou y habitant au fur et mesure de l occupation de ces pays par les Forces allemandes Ces meurtres et ces mauvais traitements continu rent jusqu ce que les Allemands fussent chass s desdits pays 54 Les meurtres et mauvais traitements comprirent a Meurtres et mauvais traitements dans les camps de concentration ou autres tablissements similaires cr s par les Allemands dans les pays de l Est et dans l Allemagne orientale y compris ceux de Maidanek et Auschwitz Lesdits meurtres et mauvais traitements furent r alis s par des moyens divers y compris tous ceux qui ont t expos s plus haut Environ 1 500 000 personnes furent extermin es Maidanek et environ 4 000 000 extermin es Auschwitz parmi elles se trouvaient des citoyens de Pologne de l URSS des tats Unis d Am rique de Grande Bretagne de Tch coslovaquie d
178. cialiste en Autriche poursuivit cependant en secret son activit ill gale les nationaux socialistes d Allemagne apport rent au parti nazi autrichien leur aide et les incidents Y qui en r sult rent leur servirent de pr texte pour se m ler aux affaires autrichiennes Apr s la conf rence du 5 novembre 1937 ces incidents se multipli rent Les relations se tendirent peu peu entre les deux pays et le Chancelier d Autriche Schuschnigg fut incit notamment par l accus von Papen avoir une entrevue avec Hitler Cette entrevue eut lieu Berchtesgaden le 12 f vrier 1938 L accus Keitel y assistait et Hitler mena a Schuschnigg d envahir imm diatement l Autriche Schuschnigg accepta d accorder l amnistie politique diff rents nazis condamn s pour leur activit et de nommer Seyss Inquart au minist re de l Int rieur et de la S ret avec droit de contr le sur la Police Le 9 mars 1938 essayant de sauvegarder la souverainet de son pays Schuschnigg d cida qu un pl biscite aurait lieu sur la question de l ind pendance autrichienne Ce pl biscite fut fix au 13 mars 1938 Deux jours plus tard Hitler envoyait Schuschnigg un ultimatum 204 lui enjoignant d ajourner ce pl biscite Le 11 mars 1938 G ring pr senta au Gouvernement autrichien une s rie d exigences en appuyant chacune d elles de la menace d une invasion Apr s que le Chancelier autrichien eut accept l ajournement du pl biscite on exigea encore de l
179. contre l Humanit en rapport avec la guerre et c est pourquoi le Tribunal exclut du groupement d clar criminel les personnes qui ont cess de remplir les fonctions num r es au paragraphe ci dessus avant le ler septembre 1939 277 GESTAPO ET SD Structure et composition Le Minist re Public d sign la Geheime Staatspolizei Gestapo et le Sicherheitsdienst des Reichsf hrers SS SD comme des groupements ou organisations qui devaient tre consid r s comme criminels Le Minist re Publie pr sent l accusation de la Gestapo et du SD en m me temps d clarant qu il tait n cessaire de proc der ainsi cause de leur collaboration troite Le Tribunal a permis au SD de pr senter sa d fense s par ment parce qu il revendiquait un conflit d int r ts avec la Gestapo Apr s avoir examin les t moignages le Tribunal a d cid de traiter de la Gestapo et du SD en commun La Gestapo et le SD eurent leur premier lien commun le 26 juin 1936 par la nomination de Heydrich qui tait chef du SD au poste de chef de la Police de s ret ce qui comprenait la fois la Gestapo et la Police criminelle ou Kripo Avant cette date le SD avait t le service de renseignements d abord des SS et apr s le 4 juin 1934 du parti nazi tout entier La Gestapo tait compos e des divers l ments de la police politique des diff rents tats f d raux allemands qui avaient t unifi s sous la direction personnelle
180. crimes contre la Paix du fait que les accus s con urent pr par rent d clench rent et men rent des guerres d agression qui furent aussi des guerres faites en violation de trait s d accords ou d engagements internationaux Le d veloppement et la mise 38 ex cution du plan concert ou complot entra n rent la perp tration de crimes de guerre du fait qu ils impliquaient des guerres sans merci contre les pays et les populations et du fait que les accus s les d cid rent et les men rent en violation des r gles et coutumes de la guerre ces guerres furent caract ris es par l emploi syst matique de moyens tels que l assassinat les mauvais traitements la d portation en vue d un travail obligatoire ou dans d autres buts des populations civiles des territoires occup s l assassinat et les mauvais traitements de prisonniers de guerre ou de personnes en haute mer la prise d otages et leur ex cution le pillage de biens publics et priv s la destruction sans raison de villes bourgades et villages et des d vastations non justifi es par les n cessit s militaires Le plan concert ou complot pour la pr paration et la poursuite des guerres injustes d agression envisageait et comporta en fait l emploi syst matique de crimes contre l Humanit que les accus s d cid rent et commirent la fois l int rieur de l Allemagne et dans les territoires occup s notamment l assassinat l extermination l asservissement la d p
181. cution des ordres d internement de protection tant donn les nombreuses plaintes dont Frick eut connaissance et compte tenu des t moignages produits au cours des d bats le Tribunal estime que l accus connaissait les atrocit s commises dans ces camps En pleine connaissance des m thodes qu emplo yait Himmler Frick l autorisa par d cret prendre dans certains des territoires occup s les mesures de s curit qu il jugerait n cessaires Or on sait ce que furent ces mesures de s curit En sa qualit d autorit supr me du Reich en Boh me et en Moravie Frick porte la responsabilit g n rale des actes d oppression qui furent commis dans ce territoire apr s le 20 ao t 1943 mesures de terreur contre la population travail forc d portation et extermination des Juifs dans les camps de concentration Il est vrai que les attributions que conf rait Frick son poste de protecteur du Reich taient beaucoup plus restreintes que celles de son pr d cesseur il est encore vrai qu il n avait aucun pouvoir l gislatif et que son autorit personnelle dans le Protectorat tait limit e N anmoins Frick savait parfaitement en quoi consistait cette poque la politique nazie d occupation en particulier l gard des Juifs En acceptant ce poste de protecteur du Reich il assuma la responsabilit de l ex cution de cette politique en Boh me et en Moravie Les questions de nationalit tant dans les pays occup s que dans
182. d couverte par les puissances protectrices Von Ribbentrop est galement responsable de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit en raison de son activit l gard des pays occup s et des satellites de l Axe Le fonctionnaire allemand le plus important au Danemark et dans la France de Vichy tait un repr sentant du minist re des Affaires trang res et von Ribbentrop est donc responsable des mesures conomiques et politiques appliqu es pendant l occupation de ces pays Il incita les Italiens adopter des m thodes impitoyables en Yougoslavie et en Gr ce 305 Il joua un r le important dans la solution finale de la question juive En septembre 1942 il ordonna aux repr sentants diplomatiques allemands accr dit s aupr s de certains satellites de l Axe d acc l rer la d portation des Juifs vers l Est En juin 1942 l ambassadeur d Allemagne Vichy demanda Laval de livrer cinquante mille Juifs pour les d porter vers l Est Le 25 f vrier 1943 von Ribbentrop protesta aupr s de Mussolini contre la lenteur des Italiens d porter les Juifs de la zone d occupation italienne en France Le 17 avril 1943 il assista un entretien entre Hitler et Horthy au sujet de la d portation des Juifs de Hongrie et fit conna tre au R gent de ce pays que les Juifs devaient tre soit extermin s soit mis dans des camps de concentration la m me conf rence Hitler avait assimil les Juifs des bacilles tuberculeux
183. d inventer et de publier des explications politiques appropri es Le 6 avril d s le d but de l attaque Hitler d clara au peuple allemand que cette attaque tait n cessaire parce que l envoi de troupes britanniques en Gr ce destin es d fendre ce pays contre l Italie repr sentait une tentative anglaise d tendre la guerre aux Balkans La suite des v nements qu on vient de rappeler montre que de toute vidence la guerre d agression d clench e contre la Gr ce et contre la Yougoslavie avait t envisag e longtemps l avance en tout cas d s le mois d ao t 1939 Le fait que la 116 Grande Bretagne tait venue au secours des Grecs et aurait pu tre ainsi m me de compromettre s rieusement par la suite les int r ts allemands servit de pr texte l occupation des deux pays LA GUERRE D AGRESSION CONTRE L UNION DES R PUBLIQUES SOCIALISTES SOVIETIQUES Le 23 ao t 1939 l Allemagne signait avec l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques un pacte de non agression Il a t d montr que non seulement l Union Sovi tique pour sa part s tait conform e aux termes de ce pacte mais encore que le Gouvernement allemand connaissait cette attitude gr ce aux rapports de ses repr sentants les plus autoris s Il apprit ainsi par son ambassadeur Moscou que l Union Sovi tique n entrerait en guerre que si elle tait attaqu e par l Allemagne la d claration de ce diplomate fut d ailleurs consig
184. d occuper en passant par la Bulgarie la c te nord de la mer Eg e et au besoin tout le continent grec Le 20 janvier 1941 lors d une conf rence avec Mussolini laquelle assistaient von Ribbentrop Keitel Jodl et d autres personnalit s Hitler d clara La concentration de troupes en Roumanie vise un triple but a Op ration contre la Gr ce 115 b Protection de la Bulgarie contre la Russie et la Turquie c Sauvegarde de la garantie donn e la Roumanie Il est souhaiter que ce d ploiement de forces s ach ve sans intervention de l ennemi Par cons quent ne d couvrir son jeu que le plus tard possible On s efforcera de traverser le Danube au dernier moment et de se mettre en formation de combat au plus t t Le 19 f vrier 1941 une directive de l OKW au sujet de l op ration Marita sp cifiait Le 18 f vrier le F hrer a pris propos de l ex cution de l op ration Marita la d cision qui suit Les dates ci apr s sont pr vues Commencement de la construction d un pont 28 f vrier passage du Danube 2 mars Le 3 mars 1941 les troupes britanniques d barquaient en Gr ce pour aider ce pays r sister l Italie et le 18 mars au cours d une r union laquelle assistaient Hitler Keitel et Jodl Raeder demanda confirmation du projet suivant lequel toute la Gr ce devait tre occup e m me dans l ventualit d un r glement pacifique Hitler lui r pondit L o
185. d un prisonnier de guerre pour chaque d part volontaire d un ouvrier Bien plus dans certains cas on retira leurs cartes de rationnement aux travailleurs qui refusaient de se rendre en Allemagne ou on les renvoya en leur tant tout droit aux allocations de ch mage et toute possibilit de travailler ailleurs Parfois m me eux et leur famille taient menac s de repr sailles par la police s ils refusaient de partir Le 21 mars 1942 Sauckel fut nomm pl nipotentiaire l utilisation de la main d oeuvre ce titre lui conf rait autorit sur toute la main d oeuvre disponible y compris celle des travailleurs recrut s l tranger et des prisonniers de guerre Sauckel se trouvait plac sous l autorit directe de G ring Commissaire au Plan de quatre ans mais celui ci par un d cret du 27 mars 1942 transf ra Sauckel toute son autorit sur la main d oeuvre D apr s les instructions donn es ce dernier les ouvriers trangers devaient tre recrut s selon le principe du volontariat mais ces instructions pr voyaient galement que si n anmoins un appel au travail volontaire ne donnait pas de r sultats suffisants il faudrait absolument recourir au service 144 obligatoire et la cons 258 cription Des ordonnances prescrivant le travail en Allemagne furent publi es dans tous les territoires occup s Le nombre d ouvriers fournir tait fix par Sauckel et les autorit s locales devaient satisfaire aux exigen
186. d une entr e en guerre ventuelle de l Allemagne y taient d termin s Cette loi prouve 195 qu en mai 1935 Hitler et son Gouvernement en taient arriv s dans l ex cution de leurs plans au point o il leur tait n cessaire d avoir leur disposition l instrument indispensable l administration et au gouvernement du pays au cas o leur politique conduirait la guerre En m me temps que l conomie allemande se pr parait la guerre l Arm e s organisait en vue de reconstruire la puissance militaire de l Allemagne La Marine fut particuli rement active cet gard Ses historiens officiels Assmann et Gladisch admettent que le Trait de Versailles tait en vigueur seulement depuis quelques mois lorsqu il fut viol notamment par la construction d une nouvelle force sous marine Les publications du capitaine Schuessler et du colonel Scherff toutes deux patronn es par Raeder montr rent au peuple allemand la nature de l effort entrepris par la marine en vue de r armer au m pris du Trait de Versailles Les documents traitant des d tails de ce r armement ont t d pos s titre de preuves Le 12 mai 1934 Raeder fit para tre un plan intitul La troisi me phase d armement On peut y lire Tous les pr paratifs th oriques et pratiques doivent tre poursuivis de fa on que l on soit pr t faire la guerre sans aucune p riode d alerte 91 Un mois plus tard Raeder eut une conversation
187. dants de sous marins ne pouvaient pas entrer en contact avec des commandos 336 Une seule fois cependant au cours de l ann e 1943 alors que l accus tait commandant en chef de la Marine les membres de l quipage d une vedette lance torpilles alli e furent faits prisonniers par les Forces navales allemandes En vue d obtenir des renseignements int ressant le contre espionnage les services de l amiral commandant la r gion les soumirent un interrogatoire et les remirent ensuite entre les mains du SD qui les fusilla D nitz a dit que l ex cution des membres de l quipage fut faite en violation de l ordre des commandos tant donn que leur capture avait t effectu e par la Marine qu au reste l ex cution ne fut pas publi e dans le communiqu de la Wehrmacht et qu il n avait jamais eu connaissance de l incident Il a fait remarquer que l amiral en question n tait pas sous ses ordres mais sous ceux du g n ral de l Arm e de terre commandant les territoires occup s de la Norv ge Cependant D nitz permit que l ordre des commandos rest t pleinement 209 valable quand il devint commandant en chef et c est dans cette mesure qu il est responsable D nitz a d clar dans une r union tenue le 11 d cembre 1944 Douze mille prisonniers des camps de concentration seront employ s comme main d oeuvre suppl mentaire dans les chantiers navals A cette poque l il n avait pas d ailleurs le contr le des construct
188. de cruaut et d horreur peine imaginables La plupart de ces crimes sont n s de la conception nazie de la guerre totale appliqu e la guerre d agression Cette conception d nie toute valeur aux principes moraux qui inspir rent les conventions destin es rendre les conflits arm s plus humains Tout fut subordonn aux exigences imp rieuses de la guerre Les lois et les r glements qui la gouvernent les garanties et les trait s ne compt rent plus lib r e des contraintes du Droit international la guerre d agression fut conduite par les chefs nazis avec une extr me barbarie Des crimes de guerre furent commis chaque fois que le F hrer et son entourage imm diat le jugeaient opportun et partout o ils l estimaient utile ce fut en g n ral le r sultat de d lib rations froides et criminelles Ces crimes furent parfois projet s longtemps l avance C est ainsi que en ce qui concerne l Union Sovi tique le pillage des 239 territoires qui devaient tre occup s et les mauvais traitements que la population devait subir furent pr vus dans leurs moindres d tails bien avant le d clenchement de l attaque L invasion de ces territoires avait t envisag e d s l automne de 1940 et les m thodes propres briser toute r sistance possible furent d s lors continuellement discut es De m me lorsqu il envisageait d astreindre au travail forc les habitants des territoires occup s le Gouvernement allemand consid rai
189. de l Union Sovi tique Peu de temps apr s le d but de la guerre l Amiraut britannique conform ment son Manuel d instructions pour la Marine marchande de 1938 arma ses navires de commerce les fit souvent convoyer par une escorte arm e et donna l ordre de transmettre des rapports de position d s que l on apercevait des sous marins de cette fa on les navires de commerce devenaient partie int grante du r seau avertisseur du Service naval de renseignements Le ler octobre 1939 l Amiraut britannique annon a qu elle avait donn aux navires de commerce britanniques l ordre d peronner les sous marins toutes les fois que cela tait possible Vu ces donn es de fait le Tribunal n est pas dispos admettre la culpabilit de D nitz en ce qui concerne la guerre sous marine qu il a men e contre des navires de commerce britanniques arm s Cependant le fait que certaines zones furent d clar es zones d op rations et que des navires de commerce neutres p n trant dans ces zones furent coul s pose une question diff rente Cette pratique fut suivie par l Allemagne pendant la guerre de 1914 1918 et fut adopt e par la Grande Bretagne en guise de repr sailles La Conf rence de Washington de 1922 l Accord naval de Londres de 1930 et le Protocole de 1936 furent conclus en pleine connaissance du fait que pendant la premi re guerre mondiale de telles zones avaient t tablies N anmoins le Protocole ne fit aucune exception
190. de la Hitler Jugend comme cole de pr paration militaire Des unit s sp ciales furent cr es en vue essentiellement de former des sp cialistes pour les diverses branches de l Arm e Le 11 ao t 1939 il conclut avec Keitel un accord aux termes duquel les membres de la Hitler Jugend acceptaient d effectuer leur pr paration militaire d apr s les directives de la Wehrmacht Celle ci devait former chaque ann e 30 000 instructeurs destin s la Hitler Jugend Cette derni re s attachait particuli rement d velopper l esprit militaire et son programme d entra nement soulignait l importance du retour des colonies au Reich la n cessit de l espace vital et la noblesse du destin qui consistait pour la jeunesse allemande mourir pour Hitler Malgr le caract re militaire de l activit de la Hitler Jugend il ne semble cependant pas que von Schirach ait jou un r le quelconque dans la r alisation des projets de Hitler visant une expansion territoriale par le moyen de guerres d agression ou qu il ait particip en quoi que ce soit l laboration des plans ou la pr paration de l une de ces guerres Crimes contre l Humanit En juillet 1940 von Schirach fut nomm pour le territoire de Vienne Gauleiter et gouverneur du Reich Il devint commissaire la D fense du Reich d abord pour la XVIIe R gion militaire comprenant les Gaue de Vienne du Haut Danube et du Bas Danube puis partir du 17 novembre 1
191. de la Section de la Presse nationale Fritzsche contr lait l ensemble de la Presse allemande c est dire deux mille trois cents journaux quotidiens Dans l exercice de cette fonction il tint chaque jour des conf rences de presse pour transmettre ces journaux les directives du minist re de la Propagande Il tait cependant subordonn au chef de la Presse du Reich Dietrich qui tait lui m me sous les ordres de Goebbels C tait Dietrich qui recevait de Goebbels les directives destin es la presse ainsi que celles d autres ministres du Reich et les r digeait sous forme d instructions qu il transmettait ensuite Fritzsche l intention de la presse De temps autre les Paroles quotidiennes du chef de la Presse du Reich telle tait la d signation de ces instructions ordonnaient la Presse d entretenir les lecteurs de certains th mes tels que le F hrer Prinzip le probl me juif le probl me de l espace vital ou autres id es nazies classiques Une campagne vigoureuse tait men e avant chaque acte d agression de quelque importance ainsi pendant la p riode o il fut la t te de la Section de la Presse nationale Fritzsche instruisit les journalistes de la fa on dont ils devraient pr senter les manoeuvres ou les guerres men es contre la Boh me et la Moravie la Pologne la Yougoslavie et l Union Sovi tique Fritzsche n avait aucune autorit pour l laboration de cette propagande Il servait simplement d age
192. de rendre le parti ma tre des rues 2 Le contr le est acquis Le 30 janvier 1933 Hitler devint le Chancelier de la R publique allemande Apr s l incendie du Reichstag le 28 f vrier 1933 les articles de la Constitution de Weimar qui 34 garantissaient la libert individuelle la libert de la parole de la presse d association et de r union furent suspendus Les conspirateurs nazis s assur rent du vote par le Reichstag d une Loi pour la protection du peuple et du Reich qui donnait Hitler et son cabinet d alors les pleins pouvoirs l gislatifs Les conspirateurs gard rent ces pouvoirs apr s avoir chang la composition du cabinet Ils firent interdire tous les partis politiques except le parti nazi Ils firent de ce dernier une organisation paragouvernementale jouissant de privil ges tendus et extraordinaires 3 Consolidation du contr le S tant ainsi empar s des rouages de l tat allemand les conspirateurs nazis se mirent en devoir de consolider leur puissance l int rieur de l Allemagne en touffant toute vell it de r sistance int rieure et en militarisant la nation allemande a Les conspirateurs nazis r duisirent le Reichstag une assembl e de leurs cr atures et ils port rent atteinte la libert des lections populaires dans l ensemble du pays Ils transform rent les divers tats provinces ou municipalit s investis auparavant de pouvoirs semi autonomes en organes qui n taient g
193. demand que les Sturmabteilungen der National sozialistischen Deutschen Arbeiterpartei commun ment connues sous le nom de SA soient d clar es organisation criminelle Les SA furent fond es en 1921 dans un but politique Elles furent organis es sur le plan militaire Les membres portaient un uniforme sp cial et avaient leur discipline et leurs r glements particuliers Apr s que les nazis eurent obtenu le pouvoir le nombre des membres des SA augmenta consid rablement gr ce l incorporation aux SA de certaines soci t s d anciens combattants En avril 1933 la suite d un accord entre Hitler et Seldte chef du Stahlhelm Casque d acier cette organisation d un million et demi de membres fut incorpor e aux SA l exception de ceux de ses membres g s de plus de quarante cinq ans et de quelques autres Une autre association d anciens combattants appel e le Kyffh userbund fut incorpor e de la m me fa on ainsi qu un certain nombre d organisations rurales d quitation 290 De toute vidence l appartenance aux SA fut volontaire jusqu en 1933 Apr s 1933 une certaine pression politique et conomique fut exerc e sur les fonctionnaires pour les faire entrer dans les SA Les membres du Stahlhelm du Kyffh userbund et des soci t s rurales d quitation furent incorpor s aux SA leur insu mais le Tribunal n est pas convaincu que d une mani re g n rale les membres de ces groupements essay rent de protes
194. denz par exemple dans les camps de repr sailles comme le camp de Rava Ruska la nourriture tait si insuffisante que les hommes perdaient plus de 15 kilos en quelques semaines En mai 1942 Rava Ruska 57 une seule miche de pain tait distribu e pour chaque groupe de 35 hommes Des ordres furent donn s de transf rer encha n s des officiers fran ais au camp de Mauthausen apr s leur tentative d vasion Quand ils arriv rent au camp ils furent ex cut s soit par fusillade soit par les gaz et leurs corps furent d truits dans le four cr matoire Des prisonniers am ricains officiers et hommes de troupe furent ex cut s en Normandie pendant l t 1944 et dans les Ardennes en d cembre 1944 Des prisonniers am ricains furent affam s frapp s et diversement mutil s dans de nombreux stalags en Allemagne ou dans les pays occup s particuli rement en 1943 1944 et 1945 2 Dans les pays de l Est A Orel les prisonniers de guerre furent extermin s par famine fusillade exposition aux intemp ries et empoisonnement Des prisonniers de guerre sovi tiques furent ex cut s en masse sur les ordres du Haut Commandement et du Quartier G n ral de la SIPO et du SD Des dizaines de milliers de prisonniers de guerre sovi tiques furent tortur s et ex cut s au Gross Lazaret Slavuta En outre des milliers de personnes mentionn es au paragraphe VIII A 2 ci dessus taient des prisonniers de guerre sovi
195. des Forces arm es allemandes Professeur Dr Franz Exner Jusqu au 27 janvier 1946 Dr Hans Laternser A partir du 27 janvier 1946 Seuls figurent sur cette liste les assistants ayant effectivement pris la parole devant le Tribunal KKK 16 7 ACCORD DE LONDRES DU 8 AO T 1945 Accord entre le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise et les Gouvernements des tats Unis d Am rique du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord et de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques concernant la poursuite et le ch timent des grands criminels de guerre des Puissances europ ennes de l Axe Consid rant que les Nations Unies ont diverses reprises proclam leur intention de traduire en justice les criminels de guerre Consid rant que la D claration publi e Moscou le 30 octobre 1943 sur les atrocit s allemandes en Europe occup e a sp cifi que les officiers et soldats allemands et les membres du parti nazi qui sont responsables d atrocit s et de crimes ou qui ont pris volontairement part leur accomplissement seront renvoy s dans les pays o leurs forfaits abominables ont t perp tr s afin qu ils puissent tre jug s et punis conform ment aux lois de ces pays lib r s et des Gouvernements libres qui y sont tablis Consid rant que cette D claration tait faite sous r serve du cas des grands criminels dont les crimes sont sans localisation g ographique pr cise e
196. des Juifs dans l administration les professions juridiques le journalisme et l arm e En septembre 1935 on vota les lois appel es lois de Nuremberg dont le r sultat le plus important fut d enlever aux Juifs le titre de citoyens allemands L influence des l ments juifs dans les affaires allemandes fut ainsi limin e et l une des sources ventuelles d opposition la politique nazie se trouva tarie Il faut citer parmi toutes les formes que rev tit la lutte contre l opposition le massacre du 30 juin 1934 Il re ut le nom d puration Roehm ou de Bain de sang et r v la les m thodes que Hitler et ses proches associ s notamment G ring taient pr ts employer pour carter leurs adversaires et consolider leur propre pouvoir Ce jour l sur l ordre de Hitler Roehm chef d tat Major des SA depuis 1931 fut assassin et la Vieille Garde des SA fut ex cut e sans jugement et sans avertissement On profita de l occasion pour tuer un grand nombre des personnes qui avaient un moment quelconque fait opposition Hitler Le pr texte invoqu pour l assassinat de Roehm fut que celui ci avait foment un complot pour renverser Hitler complot dont G ring tort ou raison a pr tendu avoir eu connaissance 88 Le 3 juillet le Cabinet approuva la d cision de Hitler en la qualifiant de mesure de l gitime d fense de l tat Hindenburg tant mort peu apr s Hitler devint la fois pr sident e
197. des fonds fussent 327 pr lev s sur la Caisse des frais d occupation de la France afin de servir des achats au march noir Il connaissait la politique allemande d occupation puisqu il assista la r union du 8 ao t 1942 au cours de laquelle G ring s adressant aux divers chefs des territoires occup s leur indiqua quels produits alimentaires ils devaient en retirer et ajouta Il m est absolument indiff rent que vous me disiez que la suite de ces mesures vos populations meurent de faim En automne 1943 Funk devint membre du Conseil central du Plan qui fixait le chiffre total d ouvriers n cessaires l industrie allemande et exigeait que Sauckel les fourn t la plupart du temps en les d portant des territoires occup s Funk ne para t pas s tre particuli rement int ress cet aspect du programme de travail forc il envoyait g n ralement aux r unions du Conseil un repr sentant qui tait souvent son collaborateur le g n ral des SS Ohlendorf ancien chef du SD et ancien commandant de l Einsatzgruppe D Funk savait cependant que le conseil dont il tait membre exigeait la d portation en Allemagne pour le travail forc d ouvriers qu il r partissait ensuite parmi les industries plac es sous son contr le En sa qualit de pr sident de la Reichsbank Funk fut aussi indirectement m l l utilisation de la main d oeuvre provenant des camps de concentration Sous sa direction la Reichsbank ouvrit aux SS un
198. dre tous les aspects de la vie publique et priv e 3 La guerre constitue pour l Allemand une activit noble et n cessaire 4 La haute direction du parti nazi seule d positaire des doctrines du parti pr cit es ou autres a le droit de modeler la structure la politique et les actes de l tat allemand et de toutes les institutions y aff rentes de diriger ou de surveiller les agissements de tous les individus dans le cadre de l tat et de d truire tous les opposants D ACQUISITION DU CONTR LE TOTALITAIRE DE L ALLEMAGNE AU POINT DE VUE POLITIQUE 1 Premiers pas dans l acquisition du contr le des rouages de l tat Afin de r aliser leurs buts et desseins les conspirateurs nazis se pr par rent saisir le contr le totalitaire de l Allemagne de fa on rendre impossible la naissance d une r sistance 40 efficace contre eux l int rieur de l Allemagne m me Apr s l chec du putsch de Munich en 1923 qui visait renverser la R publique de Weimar par l action directe les conspirateurs nazis s appliqu rent par le truchement du parti nazi miner le Gouvernement allemand et s en emparer par des formes l gales en s appuyant sur le terrorisme Ils cr rent et utilis rent comme une formation du parti les Sturmabteilungen SA organisation semi militaire et volontaire de jeunes gens qui taient entra n s se servir de la violence et s taient engag s y recourir et dont la mission tait
199. dress au Reichstag Hitler d clarait L Allemagne n a ni l intention ni le d sir de se m ler aux affaires int rieures de l Autriche d annexer l Autriche ou de r aliser l Anschluss Le 1er mai 1936 dans les deux mois qui suivirent la r occupation de la Rh nanie Hitler d clara Le mensonge se propage nouveau que l Allemagne demain ou apr s demain tombera sur l Autriche ou sur la Tch coslovaquie Ensuite les conspirateurs nazis conclurent entre l Autriche et l Allemagne le 11 juillet 1936 un trait dont 39 l article premier stipulait que Le Gouvernement allemand reconna t la pleine souverainet de l tat f d ral autrichien dans l esprit des d clarations faites le 21 mai 1935 par le F hrer et Chancelier allemand D s ce moment des plans s labor rent en vue d une agression violant ledit trait Vers l automne 1937 toute opposition notable l int rieur du Reich avait t cras e La pr paration militaire pour une intervention en Autriche tait virtuellement achev e Un groupe influent de conspirateurs nazis rencontra le F hrer le 5 novembre 1937 pour examiner la situation Ils affirm rent nouveau que l Allemagne nazie devait avoir son Lebensraum en Europe centrale Ils reconnurent que pareille conqu te rencontrerait probablement une r sistance qu il faudrait craser par la force et que leur d cision pourrait conduire une guerre g n rale mais ils accept rent cette ventua
200. duire tout individu devant les tribunaux nationaux militaires ou d occupation en raison de son affiliation ce groupement ou cette organisation Dans cette hypoth se le caract re criminel du groupement ou de l organisation sera consid r comme tabli et ne pourra plus tre contest L effet de cette d claration de criminalit faite par le Tribunal est fort bien illustr par la loi n 10 du Conseil de Contr le pour l Allemagne ratifi e le 20 d cembre 1945 qui stipule Chacun des cas suivants repr sente un crime d Affiliation certaines cat gories d un groupe criminel ou d une organisation d clar e criminelle par le Tribunal Militaire International al 3 Toute personne reconnue coupable d un des crimes pr cit s peut apr s avoir t reconnue coupable tre frapp e de la peine que le Tribunal estimera juste Ce ch timent peut comprendre une ou plusieurs des formes suivantes a Mort 154 b Emprisonnement perp tuit ou pour une dur e d termin e avec ou sans travaux forc s 270 c Amende et emprisonnement avec ou sans travaux forc s en cas de non paiement de l amende d Confiscation des biens e Restitution des biens mal acquis lt f Privation de certains ou de tous les droits civiques Il en r sulte qu un membre d une organisation d clar e criminelle par le Tribunal peut tre par la suite accus du crime d avoir appartenu l organisation et
201. e leur administration tout l effort de guerre de la population Leur r le s tendait non seulement l Allemagne mais aussi aux territoires conquis et incorpor s au Reich Gr ce ce syst me Bormann dirigeait l exploitation impitoyable de la population qui tait sous ses ordres Son ordre du 12 ao t 1942 met toutes les agences du Parti la disposition de Himmler pour l ex cution par la force de son programme de colonisation et de d nationalisation des habitants des pays occup s Trois semaines apr s l invasion de l Union Sovi tique il assista la conf rence du 16 juillet 1941 qui eut lieu au Quartier G n ral d op rations de Hitler et laquelle assistaient galement G ring Rosenberg et Keitel Le rapport de Bormann montre qu on y dressa des plans d taill s visant r duire en esclavage et exterminer la population de ces territoires Le 8 mai 1942 il discuta avec Hitler et Rosenberg du transfert en Lettonie de nationaux hollandais du programme d extermination des populations sovi tiques et de l exploitation conomique des territoires de l Est Il fut m l aussi dans ce territoire la confiscation d oeuvres d art et d autres biens Par une lettre du Il janvier 1944 il demandait la cr ation d une vaste organisation charg e de prendre dans les territoires occup s ce qui pourrait tre utile aux Allemands victimes des bombardements 366 Bormann joua un r le actif dans la pers cution des Juifs tan
202. e France et d autres pays Dans la r gion de Lwow et dans la ville de Lwow les Allemands extermin rent environ 700 000 citoyens sovi tiques y compris 70 personnalit s du monde de l art de la science de la technologie ainsi que des citoyens des tats Unis de Grande Bretagne de Tch coslovaquie de Yougoslavie et de Hollande amen s d autres camps de concentration dans cette r gion Dans le ghetto juif du 7 septembre 1941 au 6 juillet 1943 plus de 133 000 personnes furent tortur es et fusill es Des fusillades en masse de la population eurent lieu dans les faubourgs de la ville et dans la for t de Livenitz Dans le camp de Ganov 200 000 citoyens paisibles furent extermin s Les m thodes les plus raffin es de cruaut furent employ es cette extermination telles que l ventration et la cong lation d tres humains dans les barils d eau Des ex cutions en masse eurent lieu accompagn es de la musique d un orchestre recrut parmi les intern s A partir de juin 1943 les Allemands prirent des mesures pour cacher les preuves de leurs crimes Ils exhum rent et br l rent les cadavres broy rent les os avec des machines et les utilis rent comme engrais Au d but de 1944 dans la r gion d Ozarichi et de la R publique Socialiste Bi lorussienne avant sa lib ration par l Arm e Rouge les 51 Allemands install rent trois camps de concentration sans abri o ils intern rent des dizaines de milliers de personn
203. e 227 du Trait de Versailles pr voyait la constitution d un tribunal sp cial form des repr sentants de cinq des Puissances alli es et associ es bellig rantes au cours de la premi re guerre mondiale l effet de juger l ex Empereur d Allemagne accus d offense supr me contre la moralit internationale et le caract re sacr des trait s Il devait juger avec le souci d assurer le respect des obligations solennelles et des engagements internationaux ainsi que de la morale internationale Dans l article 228 du Trait le Gouvernement allemand a express ment reconnu aux Puissances alli es et associ es la libert de traduire devant leurs tribunaux militaires les personnes accus es d avoir commis des actes contraires aux lois et coutumes de la guerre On fait valoir que le Droit international ne vise que les actes des tats souverains et ne pr voit pas de sanctions l gard des d linquants individuels On a pr tendu encore que lorsque l acte incrimin est perp tr au nom d un tat les ex cutants n en sont pas personnellement responsables ils sont couverts par la souverainet de l tat Le Tribunal ne peut accepter ni l une ni l autre de ces th ses Il est admis depuis longtemps que le Droit international impose des devoirs et des responsabilit s aux personnes physiques Dans le proc s r cent Ex Parte Quirin 1942 317 US D des personnes furent accus es devant la Cour supr me des tats Unis d avoir d
204. e cet incendie comme pr texte pour promulguer le m me jour un d cret suspendant les garanties constitutionnelles des libert s individuelles Ce d cret fut sign par le Pr sident von Hindenburg et contresign par Hitler et par l accus Frick qui occupait alors le poste de ministre de l Int rieur Le 5 mars eurent lieu de nouvelles lections au cours desquelles le parti nazi obtint 288 voix sur 647 Le cabinet de Hitler tait d sireux de faire voter une loi de pleins pouvoirs qui lui donnerait l autorit l gislative y compris le droit de s carter de la Constitution mais comme il n avait pas pour cela la majorit n cessaire au Reichstag il se servit du d cret abolissant les garanties de la libert individuelle et mit en d tention de protection un grand nombre de d put s communistes ainsi que quelques sociaux d mocrates et divers affili s ces partis Ceci fait Hitler soumit la loi des pleins pouvoirs au Reichstag qui sous la menace de mesures plus nergiques au cas o elle ne serait pas adopt e l ent rina le 24 mars 1933 LA CONSOLIDATION DU POUVOIR Le parti nazi ayant ainsi pris le pouvoir continua tendre son influence sur tous les aspects de la vie allemande Les partis politiques furent pers cut s leurs biens confisqu s et un grand nombre de leurs membres plac s dans des camps de concentration Le 26 avril 1933 G ring cr a en Prusse une police secr te qui prit le nom de Geheime
205. e concentration de Gross Rosen communiqua Mueller chef de la Gestapo une liste de prisonniers de guerre sovi tiques qui y avaient t ex cut s le jour pr c dent Les conditions g n rales de vie des prisonniers de guerre sovi tiques et la fa on dont ils taient trait s pendant les huit premiers mois qui suivirent l attaque contre l URSS sont voqu es dans une lettre adress e par Rosenberg Keitel le 28 f vrier 1942 243 Le sort des prisonniers de guerre sovi tiques en Allemagne est une trag die immense Une grande partie d entre eux sont morts de faim ou par suite des intemp ries Plusieurs milliers d hommes sont morts du typhus Les commandants de camp ont interdit la population civile de fournir des aliments aux prisonniers et ont pr f r les laisser mourir d inanition A diverses reprises des prisonniers de guerre qui puis s par la faim et la fatigue ne pouvaient plus marcher furent fusill s sous les yeux de la population terrifi e et leurs corps abandonn s sur place Dans un grand nombre de camps les prisonniers de guerre n avaient pas d abris Ils couchaient en plein air sous la pluie ou la neige On ne leur fournissait m me pas d outils pour creuser des trous ou des souterrains Dans certains cas des prisonniers de guerre sovi tiques furent marqu s d un signe ind l bile sp cial On a vers au dossier un ordre de l OKW dat du 20 juillet 1942 et ainsi CON U La marqu
206. e de la conscription 1 D s le mois d ao t 1940 les fonctionnaires qui refus rent de pr ter le serment de fid lit au Reich furent expuls s Le 21 septembre les expulsions et d portations des populations commenc rent et le 22 novembre 1940 plus de 70 000 Lorrains et Alsaciens furent refoul s en zone sud A partir du 31 juillet 1941 plus de 100 000 personnes furent d port es dans les r gions de l est de l Allemagne ou en Pologne Tous les biens des d port s ou des expuls s furent confisqu s En m me temps 80 000 Allemands venant de la Sarre ou de la Westphalie furent install s en Lorraine et 2 000 fermes appartenant des Fran ais furent transf r es des Allemands 2 A partir du 2 janvier 1942 toute la jeunesse des d partements du Haut Rhin et du Bas Rhin de 10 18 ans fut incorpor e dans la Jeunesse hitl rienne Les m mes mesures furent prises en Moselle dater du 4 ao t 1942 A partir de 1940 toutes les coles fran aises furent ferm es les ma tres expuls s et le syst me scolaire allemand fut introduit dans les trois d partements 71 3 Le 28 septembre 1940 une ordonnance applicable au d partement de la Moselle imposait la germanisation de tous les noms et pr noms de consonance fran aise Une mesure identique fut prise 68 le 15 janvier 1943 pour les d partements du Haut Rhin et du Bas Rhin 4 Deux ordonnances des 23 et 24 ao t 1942 impos rent d autorit la nationalit allema
207. e doit avoir la forme d un angle aigu d environ 45 degr s dont le grand c t devra mesurer un centim tre et sera dirig vers le haut elle doit tre imprim e au fer rouge sur la fesse gauche cette marque doit tre faite l aide d un bistouri tel qu il en existe dans chaque unit On emploiera l encre de Chine comme colorant 132 L ex cution de cet ordre fut confi e aux autorit s militaires encore que le chef de la SIPO et du SD ait largement diffus l ordre lui m me parmi les fonctionnaires de la Police allemande pour information Certains prisonniers de guerre sovi tiques furent galement soumis des exp riences m dicales particuli rement cruelles et inhumaines C est ainsi qu en juillet 1943 la pr paration exp rimentale d une guerre bact riologique ayant t entreprise certains d entre eux furent soumis des exp riences qui le plus souvent se r v l rent mortelles Comme pr paratifs de cette guerre on tudia aussi la fa on dont on pourrait r pandre par avion des mulsions bact riologiques destin es ruiner les r coltes sur de vastes tendues et provoquer la famine Ces mesures ne furent jamais appliqu es peut tre cause de l affaiblissement rapide de la position militaire de l Allemagne L argument qui tente de justifier les crimes commis contre les prisonniers de guerre sovi tiques par le fait que l URSS n tait pas signataire de la Convention de Gen ve est sans valeur L a
208. e et l ind pendance du Royaume de Norv ge ni dans le pr sent ni dans l avenir N anmoins un rapport de la marine allemande en date du 3 juin 1940 discutait de l utilisation ult rieure de la Norv ge et du Danemark et proposait notamment que les territoires danois et norv gien acquis pendant la 220 guerre fussent l avenir organis s de fa on pouvoir tre consid r s comme possessions allemandes la lumi re des preuves pr sent es le Tribunal estime qu on ne peut soutenir valablement l argument selon lequel l invasion du Danemark et celle de la Norv ge auraient t de nature d fensive et selon son opinion ces invasions constituent des actes d agression L INVASION DE LA BELGIQUE DES PAYS BAS ET DU LUXEMBOURG Le projet d invasion de la Belgique et des Pays Bas fut d abord tudi en ao t 1938 au moment o se pr parait l attaque contre la Tch coslovaquie et o se dessinait la possibilit d un conflit arm avec la France et l Angleterre On mit alors en relief les avantages qui r sulteraient pour l Allemagne de l utilisation ses propres fins de la Belgique et des Pays Bas surtout comme bases a riennes dans une guerre contre l Angleterre et contre la France En mai 1939 lorsque Hitler se d cida irr vocablement attaquer la Pologne et dut en cons quence pr voir l ventualit d une guerre contre l Angleterre et contre la France il d clara ses chefs militaires Les bases a riennes belges
209. e fut que gr ce l activit secr te entreprise par l Allemagne de m me qu l exp rience acquise dans la production du temps de paix que l on put apr s 1933 se mettre au niveau des nouvelles t ches qui s imposaient et qui devaient refaire de l Allemagne une puissance militaire En octobre 1933 l Allemagne se retira de la Conf rence internationale du D sarmement et de la Soci t des Nations En 1935 le Gouvernement nazi d cida de prendre ouvertement les premi res mesures qui lib reraient le pays des obligations que lui imposait le Trait de Versailles Le 10 mars 1935 G ring annon a que l Allemagne reconstituait une force a rienne militaire Six jours apr s le 16 mars 1935 fut promulgu e une loi qui sign e notamment par les accus s G ring Hess Frank Frick Schacht et von Neurath instituait le service militaire obligatoire et mettait sur pied une arm e dont l effectif tait de cinq cent mille hommes en temps de paix Essayant toutefois de rassurer l opinion publique des pays trangers le Gouvernement annon a le 21 mai 1935 que l Allemagne malgr la d nonciation des clauses de d sarmement respecterait les limitations territoriales du Trait de Versailles et se soumettrait aux prescriptions des Pactes de Locarno C est le jour m me de cette d claration que la Loi de d fense du Reich fut promulgu e Hitler en interdit la publication Les pouvoirs et obligations du Chancelier et des Ministres au cas
210. e grande ville n aura plus aucun int r t apr s la destruction de la Russie sovi tique La Finlande 62 a dit elle aussi que l existence de cette ville sur ses nouvelles fronti res n tait pas d sirable La demande primitive formul e par la Marine de Guerre pour que les docks les ports etc n cessaires la flotte soient conserv s est connue du Commandement supr me des Forces militaires mais les principes essentiels relatifs la conduite des op rations contre Saint P tersbourg ne permettent pas qu il soit tenu compte de cette demande On se propose de s approcher de la ville et de la d truire l aide de barrages d artillerie avec des canons de tous calibres ainsi que par des bombardements a riens prolong s Le probl me de la vie de la population et de son approvisionnement est un probl me qui ne peut et ne doit pas tre r gl par nous Dans cette guerre nous n avons pas d int r t pr server m me une partie de la population de cette grande ville Les Allemands d truisirent 427 mus es Parmi eux les riches mus es de L ningrad de Smolensk de Stalingrad Novgorod Poltava et autres villes l Agneau mystique oeuvre des fr res Van Eyck se trouve en la cath drale Saint Bavon de Gand o on peut l y voir tous les jours de 8h30 12h30 et de 14h30 18h30 l entr e co te soixante francs belges On va Gand de Paris en trois heures de TGV Attention la chapelle de l Agneau mystique est min
211. e nazie et surveiller troitement les r actions politiques du peuple allemand Les chefs politiques d un grade inf rieur jou rent un r le particuli rement important dans ce sens D apr s le manuel du Parti les Blockleiter avaient ordre 273 de signaler aux Ortsgruppenleiter tous ceux qui r pandaient des bruits dangereux ou qui critiquaient le r gime Les Ortsgruppenleiter 157 se basant sur les renseignements qui leur taient fournis par les Blockleiter et les Zellenleiter tenaient des fiches sur les personnes de leur Ortsgruppe Ces fiches portaient les renseignements qui devaient servir d terminer le degr de confiance qu on pouvait leur accorder du point de vue politique Le Corps des chefs tait particuli rement actif pendant les pl biscites Tous les membres du Corps des chefs s appliquaient obtenir des voix et s assurer le plus grand nombre possible de oui Les Ortsgruppenleiter et les chefs politiques principaux collaboraient souvent avec la Gestapo et le SD dans les mesures entreprises en vue de d couvrir ceux qui avaient refus de voter ou qui avaient vot non et dans les mesures prises contre eux et qui all rent jusqu l arrestation ou l internement dans un camp de concentration Activit criminelle En ce qui concerne le complot en vue d une guerre d agression cas d j expos ces mesures qui ont simplement pour but la consolidation du contr le du parti nazi ne sont pas criminelles Ma
212. econnu des questions administratives il fit partie du premier Cabinet de Hitler titre de ministre de l Int rieur du Reich Il occupa ce poste important jusqu en ao t 1943 date laquelle il fut nomm protecteur du Reich pour la Boh me Moravie Gr ce ces fonctions qui le pla aient au centre de toute l administration interne du pays il devint ministre de l Int rieur de Prusse directeur des lections du Reich pl nipotentiaire g n ral l Administration ainsi que membre du Conseil de D fense du Reich du Conseil des ministres pour la D fense du Reich et du Conseil des Trois Lorsque les divers pays qui devaient tre incorpor s au Reich furent envahis Frick fut plac la t te des services centraux charg s de ces incorporations Encore que Frick n ait adh r officiellement au parti nazi qu en 1925 il s tait d j lors du putsch de Munich et alors qu il tait fonctionnaire du D partement de la Police de cette ville rang aux c t s de Hitler et de la cause nationale socialiste lu membre du Reichstag en 1924 il devint Reichsleiter en sa qualit de chef du groupe national socialiste de cette Assembl e Crimes contre la Paix Frick nazi ambitieux contribua activement soumettre l Allemagne la domination absolue du Parti D s que Hitler fut devenu Chancelier du Reich le nouveau ministre de l Int rieur commen a grouper les gouvernements r gionaux sous la souverainet du Reich Les nombreuse
213. ection de Sauckel et que l extermination des Juifs fut effectu e par la Police et les SS sous les ordres directs de Himmler Il est indiscutable que la majeure partie du programme criminel dont Frank est accus fut ex cut e par la Police que Frank eut des conflits de comp tence avec Himmler au 194 sujet du contr le de la Police et que Hitler donna raison Himmler dans un grand nombre de cas Il se peut donc que certains des crimes commis dans le Gouvernement G n ral l aient t l insu de Frank et m me parfois malgr lui Peut tre aussi certaines m thodes criminelles ne furent elles pas instaur es par Frank mais ex cut es en application d instructions re ues d Allemagne Mais il est galement vrai que Frank participa volontairement et consciemment aux mesures de terreur en Pologne l exploitation conomique de ce pays qui entra na la 318 famine et la mort d un grand nombre de personnes la d portation pour le travail forc en Allemagne de plus d un million de Polonais Il participa au programme qui amena le meurtre d au moins trois millions de Juifs Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Frank n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Frank est coupable des crimes vis s par les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation FRICK Frick est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Sp cialiste r
214. eins politiques 37 1 Afin d liminer la possibilit d une r sistance sur le plan conomique ils enlev rent aux travailleurs le droit de libre association professionnelle et politique ainsi qu il est dit au paragraphe D 3 c 1 des pr sentes 2 Ils employ rent des organisations commerciales allemandes comme instruments d une mobilisation conomique en vue de la guerre 3 Ils orient rent l conomie allemande vers la pr paration et l quipement de la machine de guerre C est vers ce but qu ils orient rent la finance le placement des capitaux et le commerce ext rieur 4 Les conspirateurs nazis et plus particuli rement parmi eux les industriels entreprirent la r alisation d un tr s vaste programme de r armement et se mirent organiser et d velopper la production d normes quantit s de mat riel de guerre de fa on cr er un puissant potentiel militaire 5 Afin de mener bien la pr paration la guerre les conspirateurs nazis cr rent une s rie d organismes et d autorit s d ordre administratif En 1936 par exemple ils cr rent dans ce but sous la direction g n rale de l accus G ring l organisme du 43 Plan de quatre ans qui tait investi d un contr le absolu sur toute l conomie allemande De plus le 28 ao t 1939 imm diatement avant leur agression contre la Pologne ils nomm rent l accus Funk d l gu l conomie Le 30 ao t 1939 ils cr rent le Conseil des m
215. elui de Heydrich et plus tard de Kaltenbrunner En tant que chef de la Police de s ret et du SD ils avaient un Quartier g n ral 279 unique le RSHA ils avaient leur propre hi rarchie de commandement et travaillaient comme une organisation unique la fois en Allemagne dans les territoires occup s et dans les r gions imm diatement l arri re du front Pendant la p riode dont s occupe principalement le Tribunal les candidats des postes dans la Police de s ret et le SD faisaient un stage dans tous ces services Gestapo Police criminelle et SD Une certaine confusion est n e du fait qu une partie de l organisation tait th oriquement une formation du parti nazi tandis qu une autre partie de l organisation tait un service du Gouvernement Ceci n a pas d importance particuli re vu la loi du 1er d cembre 1933 tablissant l unit du parti nazi et de l tat allemand La Police de s ret et le SD taient des organisations de volontaires Il est vrai que plusieurs fonctionnaires et membres de l administration furent transf r s dans la Police de s ret Pr tendre que ce transfert tait obligatoire n a pas plus de valeur que de pr tendre qu ils devaient accepter ce transfert ou se d mettre de leurs fonctions en risquant de s exposer une disgr ce officielle Pendant la guerre un membre de la Police de s ret et du SD ne pouvait choisir librement son affectation au sein de l organisation et ce refus d accepter un p
216. emandes ne firent jamais mention de leur sort De tels crimes et mauvais traitements sont contraires aux conventions internationales en particulier l article 46 du R glement de La Haye de 1907 aux lois et coutumes de la guerre aux principes g n raux du droit criminel tels qu ils d rivent du droit criminel de toutes les nations civilis es aux lois p nales internes des pays o furent commis ces crimes et l article 6 b du Statut Les d tails qui suivent et tous ceux qu on trouvera plus loin sous ce chef d accusation ne sont donn s qu titre d exemple et sont expos s sans pr judice du droit pour le Minist re Public d apporter la preuve d autres cas de meurtres et mauvais traitements sur des civils 1 En France en Belgique en Hollande au Danemark en Norv ge au Luxembourg en Italie et dans les les Normandes pays d sign s ci apr s comme pays de l Ouest et dans la partie de l Allemagne qui se trouve l ouest d une ligne trac e du Nord au Sud passant par le centre de Berlin d sign ci apr s sous le nom d Allemagne occidentale Ces meurtres et ces mauvais traitements eurent lieu dans des camps de concentration ou autres tablissements semblables cr s par les accus s en particulier dans les camps de concentration de Belsen Buchenwald Dachau Breendonck Crini Natzweiler Ravensbr ck Vught et Amersfoort et dans de nombreuses cit s villes et villages par exemple Oradour sur Glane Trond
217. ement conspirateurs nazis avaient ou en sont arriv s avoir pour buts et desseins d obtenir par tous moyens jug s opportuns y compris des moyens ill gaux et en dernier ressort la menace l emploi de la force ou la guerre d agression les r sultats suivants 1 Destruction du Trait de Versailles et des restrictions qu il comportait quant l armement et l activit militaire de l Allemagne 2 Acquisition des territoires perdus par l Allemagne la suite de la guerre mondiale de 19141918 ainsi que d autres territoires en Europe dont les conspirateurs nazis 39 affirmaient qu ils taient occup s principalement par des pr tendus Allemands de race 3 Acquisition encore en Europe continentale et ailleurs aux d pens des pays voisins ou autres de nouveaux territoires que les conspirateurs nazis r clamaient comme n cessaires aux Allemands de race en tant que Lebensraum ou espace vital Les buts et les desseins des conspirateurs nazis n taient pas fix s ou immuables mais ils ont volu et se sont largis mesure que s accroissaient leur puissance et leur capacit de r aliser leurs menaces de contrainte ou de guerre d agression Leurs buts et leurs desseins prirent finalement une telle ampleur qu ils suscit rent une r sistance qui ne pouvait plus tre bris e que par la force arm e et la guerre d agression et non plus simplement par l application des m thodes variant selon les circonsta
218. emi re guerre mondiale en particulier il retracera la naissance du parti nazi sous l impulsion de Hitler jusqu son accession au pouvoir supr me qui lui permit de prendre en mains les destin es du peuple allemand et qui conduisit la perp tration de tous les crimes mis par le Minist re Public la charge des accus s 82 LE R GIME NAZI EN ALLEMAGNE ORIGINE ET BUTS DU PARTI NAZI Le 5 janvier 1919 moins de deux mois apr s la signature de l armistice qui mit fin la premi re guerre mondiale et six mois avant la signature des trait s de paix Versailles un petit parti politique d nomm le parti travailliste allemand naquit en Allemagne Le 16 septembre Adolf Hitler devint membre de ce parti et lors de la premi re r union qui eut lieu Munich le 24 f vrier 1920 il en exposa le programme Ce dernier qui resta inchang jusqu la dissolution du Parti en 1945 comprenait vingt cinq points dont les cinq suivants pr sentent en la cause un int r t particulier ler point Nous demandons la r union de tous les Allemands dans la Plus Grande Allemagne en accord avec le principe du droit des peuples disposer d eux m mes 185 2 point Nous demandons l galit de droits pour le peuple allemand vis vis des autres nations l abrogation des Trait s de Paix de Versailles et de Saint Germain 3 point Nous demandons de la terre et des territoires pour nourrir notre peuple et la possib
219. ence pr liminaire du 14 novembre 1945 jusqu l audience finale du 1er octobre 1946 Ils sont suivis d un index alphab tique Les documents retenus comme preuve par le Tribunal se trouvent la fin de la publication Les d bats du Tribunal Militaire International ont t st nographi s et ont fait l objet d un enregistrement sonore Des sections de r vision ont v rifi dans les quatre langues l exactitude mat rielle des textes notamment en ce qui concerne les citations et les statistiques Elles en ont d autre part limin les erreurs grammaticales flagrantes et les passages incidents trangers au d roulement du Proc s Enfin les textes revus ont t certifi s pour la publication par Mlle Aline Chalufour pour la France par le Colonel Ray pour les tats Unis par M Mercer pour le Royaume Uni et par le Commandant Poltorak pour l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques IX TABLE DES MATI RES Attention nous ne publions pas les textes dans l ordre Pages Les Juges et Juges suppl ants composant le Tribunal 1 Les Hauts Fonctionnaires du Secr tariat g n ral 2 Le Minist re Public 3 Les accus s et leurs d fenseurs 6 Constitution du Tribunal Accord de Londres du 8 ao t 1945 8 Statut du Tribunal Militaire International 11 Protocole rectifiant le texte du Statut 20 R gles de proc dure 21 Compte rendu de l audience d ouverture du Tribunal tenue Berlin le 18
220. endu que le pouvoir discr tionnaire de condamner soit enlev au Tribunal saisi d un cas individuel mais ce pouvoir doit rester dans les limites d termin es par rapport la nature du crime 2 La loi n 10 laquelle on s est d j r f r laisse le ch timent enti rement la discr tion du Tribunal m me pour infliger la peine de mort Cependant la loi de d nazification du 5 mars 1946 ratifi e pour la Bavi re la Grande Hesse et le Wurtemberg Bade pr voit des peines pr cises s appliquant au ch timent de chaque type d infraction Le Tribunal recommande qu en aucun cas la peine appliqu e en vertu de la loi n 10 un membre quelconque d une organisation ou d un groupement d clar s criminels par le Tribunal ne d passe la peine pr vue par la loi de d nazification Personne ne doit tre puni simultan ment en vertu de ces deux lois 3 Le Tribunal propose au Conseil de contr le que la loi n 10 soit amend e en vue de prescrire des limites aux sanctions qui peuvent tre inflig es pour appartenance un groupement ou une organisation criminels de mani re que la sanction n exc de pas la peine pr vue par la loi de d nazification L Acte d accusation demande que le Tribunal d clare criminelles les organisations suivantes Corps des chefs du parti nazi Gestapo SD SS SA Cabinet du Reich Etat Major G n ral et Haut Commandement des Forces arm es allemandes 156 LE CORPS DES CHEFS DU PARTI NAZI
221. enne n a pas son gale ailleurs 194 Dans cette r organisation de la vie conomique de l Allemagne des fins militaires le Gouvernement nazi trouva l industrie d armement allemande toute pr te apporter sa coop ration et jouer son r le dans le programme de r armement En avril 1933 Gustav Krupp von Bohlen soumit Hitler au nom de l Association de l industrie allemande un plan pour la r organisation de celle ci ce plan d clara t il tait caract ris par le d sir de coordonner les mesures conomiques et les n cessit s politiques Dans ce plan Krupp ins ra ce qui suit La tournure des v nements politiques concorde avec les d sirs que moi m me et le Conseil d administration avons nourris pendant longtemps Ce qu il voulait dire par cette affirmation appara t clairement dans le brouillon d un discours qu il projetait de faire l Universit de Berlin en janvier 1944 mais qui en fait ne fut jamais prononc Se r f rant aux ann es 90 1919 1933 il crivait C est le grand m rite de l conomie de guerre allemande enti re de n tre pas rest e oisive pendant ces mauvaises ann es m me si pour des raisons videntes son activit n a pu tre tal e au grand jour Pendant ces ann es de travail secret furent pos es les bases scientifiques et essentielles permettant de travailler nouveau pour les Forces arm es allemandes d une seconde l autre et sans t tonnements l heure voulue Ce n
222. ent au courant des plans d agression d s leur conception Il favorisa l ex cution de ces plans chaque fois que cela fut n cessaire Il partit pour l Angleterre avec certaines propositions de paix que d apr s lui Hitler consid rait comme acceptables Il est significatif que ce voyage ait eu lieu dix jours seulement apr s que Hitler eut fix au 22 juin 1941 la date de l attaque contre l Union Sovi tique Dans les entretiens qu il eut apr s son arriv e en Grande Bretagne Hess soutint avec ardeur tous les actes d agression commis jusqu ce moment et essaya de justifier l attitude de l Allemagne vis vis de l Autriche la Tch coslovaquie la Pologne la Norv ge le Danemark la Belgique et les Pays Bas Il accusa l Angleterre et la France d tre responsables de la guerre 181 Crimes de guerre et crimes contre l Humanit D apr s certaines preuves soumises au Tribunal la Chancellerie du Parti aurait sous la direction de Hess particip la transmission des ordres relatifs la perp tration des crimes de guerre et Hess 302 aurait eu connaissance des crimes commis dans l Est m me s il n y a pas particip il aurait aussi propos des lois d exception contre les Juifs et les Polonais et aurait sign des d crets obligeant certaines cat gories de Polonais accepter la nationalit allemande Toutefois le Tribunal estime que les preuves invoqu es pour d montrer la participation de Hess ces crimes ne suffisent pas
223. ent le Protocole commenc rent torpiller tous les navires marchands sans restriction tant ennemis que neutres et que tout au long de la guerre un effort calcul fut poursuivi pour voiler ces m thodes en invoquant hypocritement les r gles du Droit international et les pr tendues violations de ce Droit commises par les Alli s D nitz insiste maintenant sur le fait que la Marine s est toujours tenue dans les limites fix es par le Droit international et par le Protocole Il a d clar qu au commencement de la guerre l ordonnance sur les prises allemandes extraite presque textuellement du Protocole tait le code de la guerre sous marine et que en accord avec la fa on de voir de l Allemagne il avait ordonn aux sous marins d attaquer tous les navires de commerce voyageant en convoi ainsi que tous ceux qui refusaient de s arr ter ou qui la vue d un sous marin faisaient usage de leur radio Quand il eut re u des rapports signalant que des navires de commerce britanniques avaient donn des renseignements par sans fil qu ils taient arm s et qu ils attaquaient les sous marins d s qu ils les apercevaient il ordonna le 17 octobre 1939 ses sous marins d attaquer tous les navires de commerce ennemis sans avertissement et motiva cette d cision par le fait que l on devait s attendre une r sistance D j le 21 septembre 207 1939 des ordres avaient t donn s d attaquer tous les navires les neutres y compris qui
224. eresse de Landsberg en 1924 et devint son confident personnel le plus intime il le resta jusqu sa fuite en Angleterre Le 21 avril 1933 il fut nomm repr sentant du F hrer et le 1er d cembre ministre du Reich sans portefeuille Le 4 f vrier 1938 il devint membre du Conseil de Cabinet secret et le 30 ao t 1939 membre du Conseil des ministres pour la D fense du Reich En septembre 1939 Hitler le d signa officiellement comme son successeur apr s G ring Le 10 mai 1941 il quitta l Allemagne par avion et gagna l cosse Crimes contre la Paix Repr sentant du F hrer Hess fut l homme le plus haut plac du parti nazi Toutes les questions int ressant le Parti en g n ral lui taient confi es et en ce qui concernait plus particuli rement la direction il tait autoris prendre des d cisions au nom de Hitler En tant que ministre du Reich sans portefeuille il avait le pouvoir d approuver avant leur mise en vigueur tous les actes l gislatifs propos s par les diff rents ministres ces divers titres Hess prit une part active la pr paration de la guerre Sa signature figure au bas de la loi du 16 mars 1935 qui instituait le service militaire obligatoire Tout au long de ces ann es il soutint par de nombreux discours la politique hitl rienne de r armement intensif Il demanda au peuple de consentir des sacrifices et r pandit le slogan des canons au lieu de beurre Il est vrai qu entre 1933 et 1937 Hess p
225. erre et crimes contre l Humanit Antis mite fanatique Frick pr para signa et fit appliquer un grand nombre de lois destin es liminer les Juifs de la vie et de l conomie allemandes Son oeuvre l gislative fut la base des 320 d crets de Nuremberg qu il s occupa activement appliquer Apr s avoir interdit aux Juifs l exercice de certaines professions et confisqu leur fortune il signa finalement en 1943 apr s les exterminations massives de Juifs op r es l Est un d cret qui les pla ait hors la loi et remettait leur sort aux mains de la Gestapo Ces mesures qui ouvraient la voie la solution finale furent tendues par l accus aux territoires incorpor s ainsi qu certains des territoires occup s Pendant la p riode o il fut protecteur du Reich pour la Boh me et la Moravie des milliers de Juifs furent transf r s du ghetto de Terezin en Tch coslovaquie Auschwitz o ils furent tu s Il institua par d cret une proc dure p nale d exception applicable aux Juifs et aux Polonais du Gouvernement G n ral 196 Bien que la Police f t th oriquement subordonn e au ministre de l Int rieur Frick avait en fait peu d autorit sur Himmler et sur les questions de police en g n ral Quoi qu il en soit c est lui qui avait sign la loi nommant Himmler chef de la Police allemande ainsi que les d crets pla ant les camps de concentration sous l autorit de la Gestapo et r glementant l ex
226. es actes accomplis par toutes personnes en ex cution de ce plan Article 7 La situation officielle des accus s soit comme chefs d Etat soit comme hauts fonctionnaires ne sera consid r e ni comme une excuse absolutoire ni comme un motif diminution de la peine Article 8 Le fait que l accus a agi conform ment aux instructions de son gouvernement ou d un sup rieur hi rarchique ne le d gagera pas de sa responsabilit mais pourra tre consid r comme un motif de diminution de la peine si le Tribunal d cide que la justice l exige Article 9 Lors d un proc s intent contre tout membre d un groupement ou d une organisation quelconques le Tribunal pourra d clarer l occasion de tout acte dont cet individu pourrait tre reconnu coupable que le groupement ou l organisation laquelle il appartenait tait une organisation criminelle Apr s avoir re u l Acte d accusation le Tribunal devra faire conna tre de la mani re qu il jugera opportune que le Minist re Public a l intention de demander au Tribunal de faire une d claration en ce sens et tout membre de l organisation aura le droit de demander au Tribunal tre entendu par celui ci sur la question du caract re criminel de l organisation Le Tribunal aura comp tence pour acc der cette demande ou la rejeter le Tribunal pourra fixer le mode selon lequel les requ rants seront repr sent s et entendus Article 10 Dans tous les cas o le T
227. es articles 42 44 concernant la d militarisation de la Rh nanie 2 L annexion de l Autriche le 13 mars 1938 en violation de l article 80 120 3 L incorporation de la r gion de Memel le 22 mars 1939 en violation de l article 99 4 L incorporation de la Ville libre de Dantzig le 1er septembre 1939 en violation de l article 100 5 L incorporation des provinces de Boh me et de Moravie le 16 mars 1939 en violation de l article 81 6 La r pudiation des clauses militaires navales et a riennes en mars 1935 Le 21 mai 1935 l Allemagne annon ait que tout en d non ant les clauses du trait relatives au d sarmement elle n en respecterait pas moins les clauses territoriales et les stipulations du Trait de Locarno En ce qui concerne les cinq premi res violations sur lesquelles s appuie le Minist re Public le Tribunal estime que l accusation est fond e Trait s de garantie mutuelle d arbitrage et de non agression Il n est pas n cessaire d entrer dans les d tails des nombreux trait s conclus par l Allemagne avec d autres puissances Des trait s de garantie mutuelle ayant pour but d assurer le maintien du statu quo territorial furent sign s par l Allemagne Locarno en 1925 avec la Belgique la France la Grande Bretagne et l Italie L Allemagne ratifia galement Locarno des trait s d arbitrage avec la Tch coslovaquie la Belgique et la Pologne L article premier de ce dernier trait est caract r
228. es buttes de terre Les personnes qui taient descendues des camions hommes femmes et enfants de tous ges durent se d shabiller sur l ordre de SS munis de cravaches ou de fouets chiens Sans le moindre cri sans le moindre pleur ces personnes se d shabill rent se rassembl rent par familles s embrass rent mutuellement se dirent adieu et attendirent les ordres d un autre SS qui se tenait c t du trou avec lui aussi un fouet la main A ce moment le premier SS cria quelque chose son camarade Ce dernier compta une vingtaine de personnes les mit part et leur dit de se placer derri re le tertre Moi m me j y allai et me trouvai devant une fosse horrible les corps taient serr s les uns contre les autres et empil s de telle sorte que leurs t tes seules taient visibles Le trou tait d j plein aux deux tiers d apr s moi il contenait un millier de cadavres D j le groupe suivant s approchait descendait dans le trou se couchait sur les victimes pr c dentes et tait fusill Ces crimes commis contre la population civile sont d j effroyables mais en outre les preuves montrent qu en tous cas dans l Est les cruaut s et les ex cutions en masse ne furent pas commises seulement pour supprimer l opposition et la r sistance aux Forces d occupation allemandes Dans les territoires de Pologne et d Union Sovi tique destin s la colonisation allemande ces crimes faisaient partie d un plan con
229. es des territoires voisins Ils amen rent intentionnellement dans ces camps beaucoup de malades des h pitaux de typhiques pour contaminer les autres intern s et r pandre la maladie dans les territoires dont ils taient chass s par l Arm e Rouge Il y eut dans ces camps beaucoup de meurtres et de crimes Dans la R publique Socialiste Sovi tique d Esthonie ils fusill rent des dizaines de milliers de personnes et en un seul jour le 19 septembre 1944 au camp Kloga les Allemands fusill rent 2 000 citoyens paisibles Ils br l rent les corps dans des feux de joie 55 Dans la R publique Socialiste Sovi tique de Lithuanie il y eut des ex cutions en masse de citoyens sovi tiques notamment Panerai au moins 100 000 Kaunas plus de 70 000 Alitus environ 60 000 Prenai plus de 3 000 Villiampol environ 8 000 Mariampol environ 7 000 Trakai et dans les villes avoisinantes 37 640 Dans la R publique Socialiste Sovi tique de Lettonie 577 000 personnes furent massacr es Le r gime int rieur impos dans tous les camps condamnait les personnes intern es mourir Dans des instructions secr tes intitul es R gime int rieur des camps de concentration et sign es personnellement par Himmler en 1941 de s v res mesures de punition furent pr vues pour les intern s Des masses de prisonniers de guerre furent fusill es ou moururent de froid et de tortures b Les meurtres et mauvais
230. es deux pays la France et l Angleterre jouissent de toutes les sympathies Si l arm e fran aise entre en Belgique afin de nous attaquer il sera d j trop tard pour nous Nous devons 113 les devancer Le long des c tes anglaises nous poserons des mines qu on ne pourra pas enlever Cette guerre de mines men e avec l aide de la Luftwaffe n cessite une nouvelle base de d part L Angleterre ne peut pas vivre sans ses importations alors que nous pouvons assurer nous m mes notre subsistance Si nous posons continuellement des mines le long des c tes anglaises nous r duirons l Angleterre notre merci Mais nous ne pouvons atteindre ce but que si nous occupons d abord la Belgique et les Pays Bas Ma d cision est irr vocable j attaquerai la France et l Angleterre au moment le plus propice et aussi rapidement que possible La violation de la neutralit de la Belgique et des Pays Bas ne signifie rien Personne ne nous en demandera compte quand nous aurons vaincu Nous ne proc derons pas cette violation de neutralit aussi b tement qu en 1914 Si nous ne violons pas cette neutralit l Angleterre et la France le feront Sans offensive il est impossible de mener la guerre une fin victorieuse Le 10 mai 1940 les Forces arm es allemandes envahissaient les Pays Bas la Belgique et le Luxembourg Le m me jour les ambassadeurs d Allemagne remettaient aux Gouvernements n erlandais et belge un m moire o l on pr tendait que
231. es efforts entrepris par les nazis pour supprimer la libert de la presse et de l glise il d non a aussi le r gime de terreur et la confusion que faisaient les nazis 150 entre brutalit et dynamisme Le 30 juin 1934 au cours de la vague de violence qui accompagna ce qu on appelle le putsch de Roehm von Papen fut emprisonn par les SS Son per 350 sonnel fut arr t et deux de ses secr taires dont celui qui avait particip la pr paration du discours qu il avait prononc Marbourg furent tirent assassin s Von Papen fut rel ch le 3 juillet 1934 Malgr l assassinat de ses collaborateurs von Papen accepta le 26 juillet 1934 au lendemain de l assassinat de Dolfuss le poste de ministre en Autriche Sa nomination lui fut communiqu e par une lettre dans laquelle Hitler lui donnait mission de faire en sorte que les relations entre les deux pays suivent un cours normal et l assurait de sa confiance enti re et sans r serve Comme ministre en Autriche von Papen d ploya tous ses efforts pour renforcer la situation du parti nazi autrichien et pour faciliter l Anschluss Au d but de l ann e 1935 il assista une r union tenue Berlin au cours de laquelle fut fix e la politique consistant viter tout ce qui pourrait donner l impression d une intervention allemande dans les affaires int rieures autrichiennes Cependant il fit envoyer deux cent mille mark par mois aux nationaux socialistes pers cut
232. es industrielles qu ils pill rent 64 ensuite Ils vol rent et d tourn rent des biens publics et priv s tch coslovaques La somme totale des spoliations conomiques effectu es en Tch coslovaquie de 1938 1945 par les accus s est estim e 200 milliards de couronnes tch coslovaques F SANCTIONS COLLECTIVES Dans tous les pays occup s les Allemands inflig rent syst matiquement des sanctions collectives p cuniaires ou autres aux populations pour r primer des actes individuels dont on ne pouvait les consid rer comme collectivement responsables C est ce qui eut lieu dans de nombreuses localit s notamment Oslo Stavanger Trondheim et Rogaland Les m mes faits se produisirent en France notamment Dijon Nantes et dans tout le territoire occup l gard de la population juive Le montant total des amendes impos es aux communaut s fran aises s l ve 1 157 179 484 francs et se d compos comme suit Amendes la population juive un milliard de francs Amendes diverses 157 179 484 francs Ces actes violaient l article 50 du R glement de La Haye de 1907 les lois et coutumes de la guerre les principes g n raux du droit P nal tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es le droit p nal interne des pays dans lesquels ces crimes furent commis et l article 6 b du Statut 68 G DESTRUCTION SANS RAISON DES CIT S VILLES ET VILLAGES ET DEVASTATIONS NON JUSTIFI
233. es pi ces d pos es comme preuve par le Minist re Public ont t fournies la D fense Les demandes faites par les accus s pour produire certains t moins 183 et certains documents ont suscit en certains cas de nombreux probl mes par suite de la condition instable de l Allemagne Le Tribunal astreint une proc dure rapide en vertu de l article 18 a et b du Statut dut limiter le nombre des t moins citer en cons quence apr s en avoir d lib r il fit 80 droit aux seules demandes qu il estima pertinentes tant en ce qui concernait les accus s que les organisations mises en cause et la condition que ces t moins ne fissent pas double emploi avec d autres Les dispositions n cessaires furent prises par l interm diaire du Secr tariat g n ral tabli aupr s du Tribunal pour obtenir la comparution des t moins et la production des documents accord s la D fense Une grande partie des preuves produites par le Minist re Public consiste en documents saisis par les Arm es alli es dans des bureaux d tats majors allemands dans des locaux gouvernementaux et en divers autres lieux Certains documents furent d couverts dans des mines de sel ou enfouis dans le sol ou dissimul s derri re de faux murs aussi bien que dans diverses cachettes consid r es comme s res A nsi l inculpation des accus s repose t elle pour une large part sur des documents dont ils sont eux m mes les auteurs et dont l authenticit
234. es r percussions pour le monde par la m me occasion il annon ait qu il avait termin les plans pour le financement de la guerre pour le contr le des salaires et des prix et pour le renforcement de la position de la Reichsbank et qu ainsi il avait converti en or sans que cela p t se remarquer toutes les ressources en devises dont disposait l Allemagne Le 14 octobre 1939 une fois la guerre d clench e il d clara dans un discours que les services conomiques et financiers de l Allemagne travaillant au Plan de quatre ans avaient particip en secret depuis plus d un an la pr paration conomique de la guerre Funk collabora aux plans conomiques qui pr paraient l attaque de l URSS Son repr sentant tenait quotidiennement des r unions avec Rosenberg afin d examiner les probl mes conomiques que soul verait l occupation du territoire sovi tique Funk participa en personne et avant l attaque aux projets d impression en Allemagne de roubles qui devaient servir de monnaie d occupation en URSS Apr s l attaque il pronon a un discours dans lequel il d crivit les pr paratifs qu il avait faits pour l exploitation conomique des vastes territoires de l Union Sovi tique qui seraient une source de mati res premi res pour l Europe Funk ne joua pas un r le pr pond rant dans l laboration des plans nazis de guerre d agression Son activit dans les sph res conomiques se d roula sous la haute direction de G ri
235. es utilis es Shangha comme au bon vieux temps La d claration de Sauckel du ler mars 1944 suivant laquelle sur les cinq millions de travailleurs trangers qui sont en Allemagne il n y avait m me pas deux cent mille volontaires montre que le recrutement r ellement volontaire tait exceptionnel Bien qu il pr tende maintenant que cette d claration est inexacte les circonstances dans lesquelles elle fut faite de m me que les preuves vers es aux d bats permettent de dire sans aucun doute qu elle tait dans son ensemble conforme la v rit 216 On a d j d crit la fa on dont ceux qui taient malheureusement contraints au travail obligatoire taient rassembl s et transport s en Allemagne et le sort qui leur tait r serv Sauckel pr tend qu il n est pas responsable des exc s commis au cours de l ex cution du programme Il explique que le nombre total des ouvriers qu il fallait recruter tait tabli d apr s les besoins de l agriculture et de l industrie que les autorit s d occupation devaient trouver les ouvriers n cessaires et que les chemins de fer allemands avaient la charge de les acheminer vers l Allemagne leur arriv e dans le Reich ils taient plac s sous le contr le des minist res du Travail et de l Agriculture du Front allemand du Travail et des diff rentes industries int ress es Il a d clar devant le Tribunal que dans la mesure o il avait un pouvoir quelconque il r clamait sa
236. ession de la censure pour leurs publications la reprise de l activit politique de leur parti et la nomination d hommes favorables aux nazis dans le Cabinet Schuschnigg Apr s la signature de cet accord von Papen offrit sa d mission mais celle ci ne fut pas accept e Il continua par la suite exercer une pression permanente sur le Gouvernement autrichien afin d obtenir que des nazis soient appel s au sein du Cabinet 351 Schuschnigg et qu ils soient investis de fonctions importantes dans le Vaterl ndische Front seul parti autoris en Autriche Le 1er septembre 1936 von Papen crivit Hitler pour l avertir que certains adversaires du national socialisme qui se trouvaient dans le minist re autrichien de la S curit freinaient l infiltration des nazis dans le Gouvernement et pour lui recommander d intensifier peu peu la pression exerc e en vue d obtenir un changement de r gime Le 4 f vrier 1938 au moment o von Fritsch von Blomberg et von Neurath taient r voqu s von Papen fut inform qu il tait rappel de son poste de ministre en Autriche Il fit part Hitler de ses regrets d avoir t d mis de ses fonctions alors qu il avait essay depuis le mois de novembre 1937 d amener Schuschnigg rencontrer Hitler et que Schuschnigg s tait d clar dispos le faire Suivant les instructions de Hitler von Papen revint alors en Autriche et pr para la rencontre qui eut lieu Berchtesgaden le 12 f vrier
237. estruction d instituts m dicaux et prophylactiques Pillage et transfert en Allemagne 67 d immenses quantit s de ressources agricoles comprenant chevaux vaches porcs volailles ruches et machines agricoles de toute nature Destruction d exploitations agricoles asservissement des paysans pillages de marchandises et de produits en Lithuanie En R publique Lettone destruction d exploitations agricoles d o tous les animaux l outillage et les produits furent enlev s Cette politique de pillage et de destruction entra na la d vastation du territoire et sa ruine compl te La valeur totale des pertes mat rielles que l URSS a subies est estim e 679 milliards de roubles selon les prix officiels de 1941 Apr s l occupation de la Tch coslovaquie le 15 mars 1939 les accus s saisirent et vol rent une norme quantit de mati res premi res cuivre tain fer coton et produits alimentaires achemin rent sur l Allemagne un stock important de mat riel roulant de nombreuses locomotives wagons bateaux vapeur et trolleybus d pouill rent des biblioth ques laboratoires et mus es d art de livres de peintures d objets d art d appareils scientifiques et de mobilier Ils vol rent toutes les r serves d or et devises trang res de la Tch coslovaquie y compris 23 000 kilos d or d une valeur nominale de 5 265 000 livres sterling et acquirent frauduleusement le contr le des banques tch ques et de nombreuses entrepris
238. et 1941 il fut nomm ministre du Reich pour les territoires occup s de l Est 313 Crimes contre la Paix Comme directeur de l APA Rosenberg tait charg d une organisation dont les agents participaient aux intrigues nazies dans toutes les parties du monde Ses propres rapports affirment que l APA joua par exemple un r le important dans l adh sion de la Roumanie l Axe Comme directeur de l APA il prit une large part la pr paration mat rielle et strat gique de l attaque contre la Norv ge Rosenberg fut avec Raeder l origine du plan d attaque de la Norv ge laquelle il s int ressait depuis l entretien qu il avait eu avec Quisling au mois de juin 1939 Quisling avait soulign l importance de la c te norv gienne au cas d un conflit entre l Allemagne et l Angleterre et avait exprim la crainte que la Grande Bretagne ne f t aid e par les Norv giens A la suite de cette conf rence Rosenberg prit des dispositions pour que Quisling collabor t troitement avec les nazis et b n fici t de leur appui politique Quand la guerre clata Rosenberg soutint le point de vue de Quisling qui craignait une intervention britannique en Norv ge et communiqua Raeder un projet qui visait utiliser Quisling pour un coup de main en Norv ge Ce fut Rosenberg qui m nagea entre Hitler et Quisling les entrevues de d cembre 1939 qui aboutirent aux pr paratifs de l attaque contre la Norv ge et au cours desquelles le Chance
239. et coutumes de la guerre les principes g n raux du droit p nal tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es le droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes furent commis et l article 6 b du Statut IX Responsabilit s d individus de groupements ou d organisations dans les crimes indiqu s dans le chef d accusation n 3 Il y a lieu de se r f rer l appendice A du pr sent Acte d accusation pour fixer la responsabilit de chaque accus en ce qui concerne l inculpation figurant au chef d accusation n 3 de l Acte d accusation Il y a lieu de se r f rer l appendice B du pr sent Acte d accusation pour fixer la responsabilit de groupements ou organisations d sign s dans le pr sent document comme groupements et organisations criminels dans le crime expos au pr sent chef n 3 de l Acte d accusation 72 691 CHEF D ACCUSATION N 4 CRIMES CONTRE L HUMANIT Statut article 6 notamment 6 c X Qualification de l infraction Tous les accus s ont commis des crimes contre l Humanit au cours des ann es pr c dant le 8 mai 1945 en Allemagne et dans tous les pays et territoires occup s par les Forces arm es allemandes depuis le 1er septembre 1939 ainsi qu en Autriche Tch coslovaquie Italie et en haute mer Tous les accus s ont labor et ex cut de concert avec d autres un plan concert ou complot pour commettre des crimes contre l Humanit tels qu
240. et de crimes contre l Humanit C est en raison de son accord total avec la politique et les plans de Hitler que von Ribbentrop l a suivi si complaisamment jusqu au bout Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus von Ribbentrop est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation 306 KEITEL Keitel est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Il fut chef d tat Major du ministre de la Guerre von Blomberg depuis 1935 jusqu au 4 f vrier 1938 cette date Hitler prit le commandement des arm es allemandes et nomma Keitel chef du Haut Commandement des Forces arm es Ce poste ne lui conf rait pas le pouvoir de donner des ordres aux trois armes de la Wehrmacht qui d pendaient directement du Chef Supr me et en fait l OKW constituait l tat Major militaire de Hitler Crimes contre la Paix Keitel assista ainsi que deux autres g n raux l entrevue qui eut lieu avec Schuschnigg au mois de f vrier 1938 Il a reconnu que leur pr sence tous trois tait une d monstration militaire mais a expliqu que ayant t nomm chef de l OKW seulement une semaine auparavant il ne savait pas pour quelle raison on l avait convoqu Hitler et Keitel continu rent par la suite exercer une pression sur l Autriche en mettant des messages radiodiffus s et de fausses rumeurs et en organisant des mouvements de troupes Keitel dirigeait toutes ces manoeuvres et Jodl a not
241. et des services ne pourront tre r clam s des communes ou des habitants que pour les besoins de 255 l arm e d occupation Ils seront en rapport avec les ressources du pays et de telle nature qu ils n impliquent pas pour les populations l obligation de prendre part aux op rations militaires contre leur propre patrie La politique des autorit s d occupation allemandes a constitu une violation flagrante des termes de cette Convention On peut se rendre compte de ce qu tait cette politique en lisant la d claration faite par Hitler dans un discours prononc le 9 novembre 1941 Le chiffre de la population qui travaille maintenant pour nous dans le territoire que nous occupons atteint plus de deux cent cinquante millions d hommes mais si l on compte aussi celle qui travaille indirectement notre profit on arrive plus de trois cent cinquante millions Dans la mesure o il s agit de territoires allemands nous parviendrons dans les r gions que nous administrons atteler cette t che jusqu au dernier homme Les r sultats obtenus effectivement ne furent pas aussi complets pourtant les autorit s d occupation allemandes parvinrent astreindre un grand nombre d habitants des territoires occup s l effort de guerre du Reich Elles d port rent en Allemagne au moins cinq millions de personnes pour les contraindre des travaux agricoles Aux premiers temps de la guerre la main d oeuvre tait dans les territoire
242. et en raison des postes qu il a occup s des conf rences auxquelles il a assist et des paroles qu il a prononc es en public il n est pas permis de douter que imm diatement apr s Hitler G ring a t le v ritable promoteur des guerres d agression Il est l origine de tous les plans de la guerre poursuivie par l Allemagne et il en r alisa tous les pr paratifs militaires et diplomatiques Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Les dossiers sont remplis des aveux de G ring sur le r le qu il a jou dans l emploi des travailleurs forc s Nous avons dit il utilis ces travailleurs pour des raisons de s curit afin qu ils ne fussent pas employ s dans leur propre pays et ne pussent pas travailler contre nous D autre part ils ont contribu la poursuite de la guerre 178 conomique Il a d clar en outre On contraignait les travailleurs venir dans le Reich C est un fait que je n ai pas ni Il faut se rappeler que c est lui qui tait pl nipotentiaire pour le Plan de quatre ans et charg du recrutement et de la r partition de la main d oeuvre En sa qualit de Commandant en chef de la Luftwaffe il demanda Himmler de lui fournir un plus grand nombre de travailleurs forc s pour ses usines souterraines d aviation Il est exact dit il que j ai demand des intern s des camps de concentration pour travailler l armement de la Luftwaffe et il faut consid rer cela comme une chose naturelle
243. et hongroise l hypoth se d une guerre ventuelle contre la Tch coslovaquie Von Ribbentrop lui crivit cette occasion J ai des craintes quant ces n gociations Au cas o nous devrions discuter avec la Hongrie l hypoth se d une guerre contre la Tch coslovaquie il serait redouter que d autres ne soient mis au courant Le 11 mars 1938 G ring fit M Mastny ministre de Tch coslovaquie Berlin deux d clarations distinctes l assurant de ce que les v nements actuels d Autriche n auraient aucune influence pr judiciable aux relations existant entre le Reich allemand et la Tch coslovaquie et il souligna l effort continu et sinc re fait par les 100 Allemands pour am liorer ces relations Le 12 mars G ring demanda M Mastny de lui rendre visite et r it ra ces assurances 206 Le proc d consistant rassurer la Tch coslovaquie pendant que s op rait l annexion de l Autriche tait une manoeuvre caract ristique de l accus G ring Il devait la renouveler par la suite propos de la Pologne que tous ses efforts tendirent isoler la veille du conflit A la m me date du 12 mars l accus von Neurath s entretint avec M Mastny et l assura au nom de Hitler de ce que l Allemagne se consid rait toujours comme li e par la Convention d arbitrage germano tch que conclue Locarno en octobre 1925 Il est prouv qu apr s l occupation de l Autriche par l arm e allemande le 12 mars et son anne
244. et n erlandaises doivent tre occup es Il ne faut pas tenir compte des d clarations de neutralit Le 22 ao t de la m me ann e il exprima devant les m mes auditeurs l opinion que l Angleterre et la France ne violeraient pas la neutralit de ces pays A la m me poque il donnait la Belgique aux Pays Bas et au Luxembourg l assurance qu il respecterait leur neutralit et le 6 octobre 1939 apr s la campagne de Pologne il renouvelait cette assurance Le 7 octobre le g n ral von Brauchitsch ordonnait au Groupe d arm es B de se pr parer pour l invasion imm diate du territoire n erlandais et belge si la situation politique l exigeait Par une s rie d ordres sign s des accus s Keitel et Jodl l attaque fut fix e au 10 novembre 1939 mais fut ensuite retard e jusqu en mai 1940 en raison des conditions m t orologiques et des probl mes de transport Lors de la conf rence qui se tint le 23 novembre 1939 Hitler d clara Nous avons un talon d Achille la Ruhr Le progr s de la guerre d pend de la possession de cette r gion Si l Angleterre et la France avancent travers la Belgique et les Pays Bas jusque dans la Ruhr nous nous trouverons dans une situation des plus dangereuses Certainement l Angleterre et la France prendront l offensive contre l Allemagne d s qu elles seront arm es Elles disposent de moyens par lesquels elles peuvent forcer la Belgique 221 et les Pays Bas leur demander aide Dans c
245. ettrait m me d ex cuter sans opposition leur politique Pour pr parer son acc s au pouvoir Hitler nomma en janvier 1929 Heinrich Himmler Reichsf hrer SS et lui confia la mission de faire des SS un groupe d lite sur lequel il pourrait compter en toutes circonstances Le 30 janvier 1933 Hitler r ussit se faire nommer chancelier du Reich par le Pr sident von Hindenburg Auparavant les accus s G ring Schacht et von Papen s taient activement occup s de recruter des appuis cet effet Von Papen qui le ler juin 1932 avait t nomm chancelier du Reich rapporta le 14 juin le d cret du Cabinet Br ning du 13 avril qui avait prononc la dissolution des organisations paramilitaires nazies y compris les SA et les SS Bien que von Papen ait commenc par nier contrairement l affirmation du Dr Hans Volz dans Les Dates de l Histoire du NSDAP qu un accord en date du 28 mai avec Hitler e t t l origine de cette mesure il a finalement reconnu l existence d un tel accord Les lections au Reichstag du 31 juillet 1932 eurent comme r sultat un accroissement consid rable de la puissance du parti nazi et von Papen offrit le poste de vice chancelier Hitler qui le refusa en exigeant celui de chancelier En novembre 1932 un certain nombre de personnalit s de l industrie et de la finance sign rent et adress rent au Pr sident von Hindenburg une p tition lui demandant de confier Hitler le poste de chancelier Sc
246. fait il cherchait plut t susciter un mouvement d opinion favorable Hitler et l effort de guerre allemand Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Fritzsche n est pas coupable des crimes vis s par l Acte d accusation Et ordonne Que l officier attach au Tribunal prenne toutes dispositions pour que Fritzsche soit mis en libert d s que l audience sera lev e BORMANN Bormann est inculp des crimes vis s au premier troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti national socialiste en 1925 fit partie de l tat Major du Commandement supr me des SA de 1928 1930 fut charg du Fonds de secours du Parti et occupa le poste de Reichsleiter de 1933 1945 De 1933 1941 il fut chef de Cabinet du D l gu du F hrer et le 12 mai 1941 apr s la fuite de Hess en Angleterre il fut nomm chef de la Chancellerie du Parti Le 12 avril 1943 il devint secr taire du F hrer Il tait chef politique et technique du Volkssturm et g n ral des SS Crimes contre la Paix Bormann qui au d but avait dans le Parti un rang assez inf rieur s leva peu peu jusqu un poste de direction et particuli rement vers la fin du r gime exer a une grande influence sur Hitler Il prit une part active l accession du Parti au pouvoir et une part encore plus active la consolidation de ce pouvoir Il consacra une grande partie de son activit la pers cution des glises et des Jui
247. firent des pr paratifs actifs pour une extension de la guerre en Europe Conform ment leurs plans ils firent envahir par les Forces arm es allemandes le Danemark et la Norv ge le 9 avril 1940 la Belgique les Pays Bas et le Luxembourg le 10 mai 1940 47 la Yougoslavie et la Gr ce le 6 avril 1941 Toutes ces invasions avaient t arr t es l avance dans tous leurs d tails 6 Invasion du territoire sovi tique par les Allemands le 22 juin 1941 en violation du pacte de non agression du 23 ao t 1939 Le 22 juin 1941 les conspirateurs nazis d nonc rent tra treusement le pacte de non agression entre l Allemagne et l URSS et sans d claration de guerre envahirent le territoire sovi tique commen ant ainsi une guerre d agression contre l URSS D s le tout premier jour de leur attaque contre le territoire sovi tique les conspirateurs nazis en conformit avec leurs plans pr cis commenc rent effectuer la destruction de cit s de villes et de villages la d molition de manufactures et d usines de fermes collectives de stations lectriques et de chemins de fer le pillage et la d vastation barbare des institutions culturelles nationales des 43 peuples de l URSS la d vastation de mus es d coles d h pitaux d glises de monuments historiques la d portation massive en Allemagne de citoyens sovi tiques en vue d un travail forc ainsi que l an antissement de populations adultes vieillards femmes e
248. fs en Allemagne 365 Les preuves ne montrent pas que Bormann ait eu connaissance des plans de Hitler qui visaient pr parer d clencher ou mener des guerres d agression Il n assista aucune des importantes conf rences o Hitler peu peu r v la ses plans d agression et l on ne peut d duire coup s r des fonctions occup es par l accus qu il ait t tenu au courant de ces plans Ce fut seulement lorsqu il devint chef de la Chancellerie du Parti en 1941 et secr taire du F hrer en 1943 qu il put assister la plupart des conf rences de Hitler 233 Le Tribunal suivant en cela l opinion qu il a d j exprim e propos de la guerre d agression et devant l insuffisance des preuves d clare que Bormann ne peut tre inculp des crimes vis s par le premier chef d accusation Crimes de guerre et crimes contre l Humanit En vertu du d cret du 29 mai 1941 Bormann succ da Hess dans les postes que ce dernier occupait et h rita de ses pouvoirs Par d cret du 24 janvier 1942 ceux ci furent tendus jusqu lui permettre de contr ler toutes les lois et directives manant de Hitler Il porte ainsi la responsabilit des lois et des ordres promulgu s post rieurement cette date Le 1er d cembre 1942 tous les Gaue devinrent des districts de d fense du Reich et les Gauleiter du Parti responsables devant Bormann furent nomm s commissaires la D fense du Reich ce qui revenait soumettr
249. fusa ensuite de 230 reprendre ses fonctions de Protecteur Sa d mission fut accept e officiellement en ao t 1943 Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus von Neurath est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation FRITZSCHE Fritzsche est inculp des crimes vis s par les premier troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation Il tait particuli rement connu comme commentateur de la Radiodiffusion allemande qui 362 mettait son programme personnel hebdomadaire Hans Fritzsche parle o il traitait des v nements d actualit Il commen a ses missions en septembre 1932 en cette m me ann e il fut nomm directeur du Service du Journal parl qui d pendait du Gouvernement du Reich Quand le 1er mai 1933 les nationaux socialistes incorpor rent ce service au minist re de l ducation nationale et de la Propagande Fritzsche devint membre du parti nazi et entra dans ce Minist re En d cembre 1938 il devint directeur de la Section de la Presse nationale au Minist re en octobre 1942 il fut promu au rang de Directeur minist riel Apr s avoir servi quelque temps sur le front de l Est dans une compagnie de propagande il fut en novembre 1942 nomm directeur de la Section de Radiodiffusion au minist re de la Propagande et Pl nipotentiaire l Organisation politique de la Radiodiffusion de la Plus Grande Allemagne Crimes contre la Paix En sa qualit de directeur
250. g n ral pour l conomie de guerre puis celles de pr sident de la Reichsbank en janvier 1939 dans ces trois postes il succ dait Schacht En ao t 1939 il fut nomm membre du Conseil des ministres pour la D fense du Reich et en septembre 1943 membre du Comit central du Plan 325 Crimes contre la Paix L activit de Funk dans le domaine conomique commen a une poque o les plans nazis de guerre d agression avaient d j pris une forme d finitive Un de ses repr sentants assista le 14 octobre 1938 une r union au cours de laquelle G ring annon a que la production des armements devait s accroftre dans des proportions normes et donna au minist re de l conomie nationale des instructions pour que les exportations soient augment es de fa on procurer l Allemagne les devises n cessaires Le 28 janvier 1939 l un des subordonn s de Funk adressa l OKW un m moire proposant l utilisation des prisonniers de guerre pour combler les vides qui 200 se manifesteraient dans la main d oeuvre au cas d une mobilisation Le 30 mai 1939 le sous secr taire d Etat au minist re de l conomie nationale assista une r union au cours de laquelle des plans d taill s furent tablis pour le financement de la guerre Le 25 ao t 1939 Funk adressa Hitler une lettre dans laquelle il exprimait sa reconnaissance pour la possibilit qui lui tait donn e de jouer un r le dans des v nements entra nant de tell
251. gna comme son successeur et que Hitler le nomma le 30 janvier 1943 commandant en chef de la Marine Hitler lui aussi connaissait la part essentielle prise par l arme sous marine dans la guerre maritime men e par l Allemagne 333 A partir de janvier 1943 D nitz fut consult presque continuellement par Hitler Il est prouv qu au cours de la guerre ils se sont rencontr s environ cent vingt fois pour discuter des probl mes navals En avril 1945 date laquelle il reconna t avoir enfin compris que la lutte tait sans espoir D nitz exhorta la Marine continuer le combat Le ler mai 1945 il devint le chef de l tat et jusqu la capitulation du 9 mai 1945 il ordonna la Wehrmacht de continuer la guerre l Est D nitz a expliqu qu en donnant ces ordres il voulait assurer l vacuation de la population civile allemande et permettre l Arm e de se retirer de l Est en bon ordre Les preuves ont convaincu le Tribunal de la participation active de D nitz la conduite de la guerre d agression Crimes de guerre D nitz est accus d avoir men une guerre sous marine totale contrairement aux r gles fix es par le Protocole naval de 1936 que l Allemagne avait accept et qui posait une fois de plus les r gles de la guerre sous marine telles qu elles taient nonc es dans l Accord naval de Londres de 1930 Le Minist re Public a expos que le 3 septembre 1939 les sous marins allemands m connaissant cyniquem
252. hacht contribua activement r unir les signatures qui figuraient au bas de cette p tition Les lections du 6 novembre qui suivirent la chute du Gouvernement r duisirent le nombre des d put s du Parti nazi n anmoins von Papen poursuivit ses efforts infructueux pour obtenir la participation de Hitler Le 12 novembre Schacht crivit Hitler J ai la certitude que l volution actuelle des v nements ne peut aboutir qu votre nomination comme Chancelier Il semble 188 que notre tentative de r unir dans ce but de nombreuses signatures dans les milieux des affaires n ait pas t vaine 85 Apr s le refus de Hitler du 16 novembre von Papen donna sa d mission et fut remplac par le g n ral von Schleicher mais il n en continua pas moins ses d marches Il eut le 4 janvier 1933 une entrevue avec Hitler chez un banquier de Cologne von Schr der et assista ainsi que G ring et quelques autres une r union qui se tint le 22 janvier chez von Ribbentrop Il rencontra galement le 9 janvier le Pr sident von Hindenburg et partir du 22 janvier discuta officiellement avec lui de la formation d un cabinet par Hitler Hitler tint sa premi re r union de cabinet le jour o il fut nomm chancelier Les accus s G ring Frick Funk von Neurath et von Papen y assistaient en leur qualit de ministres Le 28 f vrier 1933 le b timent du Reichstag Berlin fut incendi Hitler et son cabinet se servirent d
253. heim et Oslo Les crimes commis en France ou contre les citoyens fran ais ont rev tu les formes suivantes des arrestations arbitraires ont t op r es sous des pr textes politiques et raciaux elles furent soit individuelles soit collectives notamment Paris rafle du 18e arrondissement par la Feldgendarmerie rafle de la population juive du 11e arrondissement au mois d ao t 1941 rafle de la population intellectuelle juive de d cembre 1941 rafle de juillet 1942 Clermont Ferrand rafle des professeurs et des tudiants de l Universit de Strasbourg repli e Clermont Ferrand le 25 novembre 48 1943 Lyon Marseille rafle de 40 000 personnes au mois de janvier 1943 Grenoble rafle du 24 d cembre 1943 Cluny rafle du 24 d cembre 1944 Figeac rafle de mai 1944 Saint Pol de L on rafle de juillet 1944 Locmin rafle du 3 juillet 1944 Eysieux rafle de mai 1944 et 52 Moussey rafle de septembre 1944 Ces arrestations ont t suivies de brutalit s et de tortures r alis es par les moyens les plus divers savoir l immersion dans l eau glac e l asphyxie la torture des membres et l emploi d instruments tels que le casque de fer et le courant lectrique pratiqu es dans toutes les prisons de France notamment Paris Lyon Marseille Rennes Metz Clermont Ferrand Toulouse Nice Grenoble Annecy Arras B thune Lille Loos Valenciennes Nancy Troyes et C
254. i s l Allemagne fera tout pour sauver cet id al qui constitue le fondement de son devoir futur la Paix 103 Le 26 septembre 1938 au plus fort de la crise provoqu e par la question des Sud tes Hitler dans le discours de Berlin dont il a d j t question affirma au Premier ministre britannique qu il ne se poserait plus pour l Allemagne de probl mes territoriaux en Europe lorsque la question tch coslovaque aurait t r solue N anmoins le 24 novembre suivant l OKW ordonna aux Forces arm es allemandes de se pr parer attaquer Dantzig par des directives o on lisait notamment Le F hrer a ordonn que l Il faut galement faire des pr paratifs pour permettre aux troupes allemandes d occuper par surprise l Etat libre de Dantzig En d pit de ces instructions formelles relatives l occupation de cette ville Hitler d clara le 30 janvier 1939 la tribune du Reichstag Au cours des mois troubles de l ann e derni re l amiti de l Allemagne et de la Pologne t l un des facteurs qui ont ramen la confiance dans la vie politique de l Europe Cinq jours auparavant le 25 janvier 1939 von Ribbentrop avait affirm dans un discours prononc Varsovie La Pologne et l Allemagne peuvent envisager l avenir avec une confiance enti re sur la base solide de leurs relations r ciproques A la suite de l occupation de la Boh me Moravie par l Allemagne le 15 mars occupation qui constituait
255. i ayant propos de conclure une entente une fois la question polonaise r gl e le Gouvernement du Royaume Uni proposa en r ponse de trancher le d saccord polonais par des n gociations Le 29 ao t Hitler fit savoir l Ambassadeur britannique que le Gouvernement allemand bien que sceptique quant au r sultat serait pr t entrer en pourparlers directs avec un envoy polonais condition qu il se pr sent t Berlin muni de pleins pouvoirs le lendemain 30 ao t avant minuit Le Gouvernement polonais fut inform de cette proposition mais ayant en m moire l exemple de Schuschnigg et celui de Hacha il d cida de ne pas envoyer cet missaire Le 30 ao t minuit von Ribbentrop donna h tivement l Ambassadeur britannique lecture d un document formulant pour la premi re fois avec pr cision les exigences allemandes l gard de la Pologne Il refusa de remettre ce diplomate une copie du document et d clara que de toutes fa ons il tait d ores et d j trop tard puisqu aucun pl nipotentiaire polonais n tait encore arriv Le Tribunal juge que la mani re dont ces n gociations ont t conduites par Hitler et par von Ribbentrop montre qu elles taient d nu es de bonne foi et ne t moignaient pas de leur d sir de maintenir la paix mais visaient uniquement emp cher la Grande Bretagne et la France de faire honneur leurs engagements envers la Pologne De son c t G ring essaya en vain d isoler la
256. ibunal et ses membres Il remplira toutes les autres charges que lui confiera le Tribunal d Les communications adress es au Tribunal seront remises au Secr tariat g n ral R gle n 9 Proc s verbaux pi ces produites et documents a Un proc s verbal st nographi sera dress l occasion de tous d bats oraux Les pi ces produites seront identifi es d une fa on appropri e et num rot es cons cutivement Toutes les pi ces et tous les proc s verbaux des d bats ainsi que tous les documents produits devant le Tribunal seront class s au Secr tariat g n ral et constitueront une partie des archives 25 b Le terme documents officiels utilis dans l article 25 du Statut englobe l Acte d accusation les r gles les motions crites ainsi que les ordonnances d cisions et jugements rendus par le Tribunal Ces pi ces seront r dig es en anglais en fran ais en russe et en allemand Les pi ces utilis es comme preuves pourront tre re ues dans la langue du document original mais une traduction en allemand sera mise la disposition des accus s c Toutes les pi ces produites et proc s verbaux des d bats tous les documents soumis au Tribunal ainsi que les actes et documents officiels du Tribunal pourront tre certifi s par le Secr taire g n ral la demande de tout Gouvernement ou de tout autre tribunal il en sera de m me chaque fois que la production des copies de ces documents ou la pr se
257. ication de l Acte d accusation les accus s seront avis s de cette date aussit t qu elle sera fix e lt Il est tabli qu afin d assurer une audition rapide des d bats soulev s par l Accusation le Tribunal suivant les directives du Statut ne devra permettre aucun d lai soit dans la pr paration de la d fense soit dans le jugement Lord Justice Lawrence pr sidera le Proc s de Nuremberg Notification sera galement faite selon l article 9 du Statut que le Minist re Public se propose de demander au Tribunal de d clarer que les organisations ou groupements suivants dont les accus s ou quelques uns d entre eux taient membres sont des organisations criminelles tout membre de l un quelconque 35 de ces groupements ou organisations aura le droit de demander au Tribunal la permission d tre entendu par lui sur la question du caract re criminel de tel groupement ou organisation Ces organisations auxquelles on se r f re sont les suivantes La Reichsregierung Cabinet du Reich le Korps der Politischen Leiter der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei Corps des chefs politiques du parti nazi les Schutzstaffeln der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei g n ralement d nomm es SS comprenant le Sicherheitsdienst g n ralement d nomm SD la Geheime Staatspolizei Police secr te d tat g n ralement d nomm e Gestapo les Sturmabteilungen der NSDAP g n ralement d nomm es SA et l
258. ice locale ou de toute autre mani re elles devraient tre imm diatement remises au SD Cet ordre compl t diverses reprises resta en vigueur jusqu la fin de la guerre mais apr s les d barquements alli s en Normandie en 1944 on pr cisa qu il ne devait pas s appliquer aux commandos faits prisonniers proximit imm diate de la zone de combat En application de cet ordre des unit s alli es de commandos et d autres unit s militaires ind pendantes furent extermin es en Norv ge en France en Tch coslovaquie et en Italie Nombre de ces hommes furent tu s sur place Quant ceux qui furent ex cut s plus tard dans des camps de concentration ils ne furent jamais l objet d un jugement quel qu il f t C est ainsi qu un commando am ricain qui atterrit en janvier 1945 l arri re du front allemand des Balkans et qui comptait de douze quinze hommes en uniforme fut emmen Mauthausen en application de l ordre pr cit Selon la d position crite d Adolf Zutte officier d administration du camp de concentration de Mauthausen tout son effectif fut fusill En mars 1944 l OKW promulgua le d cret dit action Kugel ou Balle selon lequel tout prisonnier de guerre ayant le rang d officier ou de sous officier non astreint au travail qui serait repris apr s une tentative d vasion devait tre remis la SIPO ou au SD exception faite pour les prisonniers britanniques et am ricains Cet ordre fut tr
259. icle 15 Les membres du Minist re Public agissant individuellement et en collaboration les uns avec les autres auront galement les fonctions suivantes a Recherche r union et pr sentation de toutes les preuves n cessaires avant le proc s ou au cours du proc s b Pr paration de l Acte d accusation en vue de son approbation par la Commission conform ment au paragraphe e de l article 14 c Interrogatoire pr liminaire de tous les t moins jug s n cessaires et des accus s d Exercice des fonctions du Minist re Public au proc s e D signation de repr sentants pour exercer toutes les fonctions qui pourront leur tre assign es f Poursuite de toute autre activit qui pourra leur appara tre n cessaire en vue de la pr paration et de la conduite du proc s Il est entendu qu aucun t moin ou accus d tenu par l un des Signataires ne pourra tre retir de sa garde sans son consentement IV Proc s quitable des accus s Article 16 Afin d assurer que les accus s soient jug s avec quit la proc dure suivante sera adopt e a L Acte d accusation comportera les l ments complets sp cifiant en d tail les charges relev es l encontre des accus s Une 16 copie de l Acte d accusation et de tous les documents annexes traduits dans une langue qu il comprend sera remise l accus dans un d lai raisonnable avant le jugement b Au cours de tout interrogatoire pr liminaire au proc s d u
260. igne pendant des ann es des dizaines d ann es la doctrine selon laquelle la race slave est une race inf rieure et le Juif peine un tre humain un tel aboutissement est in vitable Frank a prononc les derniers mots de ce chapitre de l histoire nazie lorsqu il a dit devant ce Tribunal Nous avons lutt contre les Juifs nous avons lutt pendant des ann es et nous nous sommes permis de faire des d clarations mon propre journal m accable cet gard des d clarations terribles Mille ann es passeront et cette faute de l Allemagne ne sera toujours pas effac e La politique antijuive tait ainsi r sum e dans le paragraphe 4 du programme du Parti Peut seul tre citoyen un membre de la race Est membre de la race celui l seul qui est de sang allemand sans consid ration de croyances Aucun Juif ne peut tre membre de la race D autres paragraphes de ce programme stipulaient que les Juifs devaient tre trait s en trangers qu ils n avaient pas le droit d occuper des fonctions publiques qu ils 147 devraient tre expuls s du Reich dans le cas o le ravitaillement serait insuffisant pour la population enti re qu ils ne devaient plus tre autoris s immigrer en Allemagne et enfin qu on devrait leur interdire de publier des journaux Le parti nazi ne cessa de pr cher cette doctrine Le Stiirmer et d autres publications taient autoris s propager la haine contre les Juifs et ceux ci dans
261. ignificatif en contribuant forcer les travailleurs trangers participer l effort de guerre allemand Dans les derni res tapes de la guerre alors que les SS abordaient un programme de travail obligatoire qui leur tait propre on se servait de la Gestapo pour arr ter des ouvriers afin d assurer le contingent de travailleurs n cessaires pour les camps de concentration Les services locaux de la Police et du SD furent aussi impliqu s dans la perp tration des crimes comprenant le mauvais traitement et l assassinat des prisonniers de guerre Les prisonniers de guerre sovi tiques dans les camps de prisonniers de guerre en Allemagne taient tri s par les Einsatzkommandos agissant sous les ordres des services locaux de la Gestapo Ceux qui furent identifi s par les Einsatzkommandos comme tant commissaires Juifs membres de l intelligentzia communistes et fanatiques et m me les malades consid r s comme incurables taient jug s intol rables et on les exterminait Les services locaux de la Police de s ret et du SD furent galement impliqu s dans l application de l action Kugel entr e en vigueur le 4 mars 1944 selon laquelle certaines cat gories de prisonniers de guerre qui taient repris n taient pas trait s comme tels mais emmen s secr tement Mauthausen et fusill s Des membres de la Police de s ret et du SD furent aussi accus s d avoir mis en application le d cret ordonnant de fusiller les pa
262. il y ait un groupe dont les membres sont li s les uns aux autres et organis s en vue d un but commun La formation ou l utilisation du groupe doit avoir un rapport avec la perp tration des infractions incrimin es par le Statut tant donn que la d claration relative aux organisations et aux groupes d terminera la criminalit de leurs membres cette d finition devra exclure les personnes qui n ont pas eu connaissance des buts ou des actes criminels de l organisation Elle devra exclure galement ceux qui ont t mobilis s par l tat pour en faire partie moins qu ils aient t personnellement impliqu s en qualit de membres de l organisation dans la perp tration d actes d clar s criminels par l article 6 du Statut La seule appartenance formelle l organisation ne suffit pas elle seule pour rentrer dans le cadre de ces d clarations 271 tant donn que les d clarations de criminalit manant du Tribunal seront prises en consid ration par d autres tribunaux au cours de proc s individuels 155 ult rieurs pour fait d appartenance des organisations reconnues comme criminelles le Tribunal estime devoir formuler les recommandations suivantes 1 Qu autant que possible soient uniformis es dans les quatre zones d occupation en Allemagne les classifications sanctions et peines L uniformit de traitement doit dans la mesure du possible constituer un principe fondamental Cela ne signifie pas bien ent
263. ilit d employer la colonisation l exc dent de notre population 4 point Peut seul tre citoyen un membre de la race Est membre de la race celui l seul qui est de sang allemand sans consid ration de croyance Aucun Juif ne peut tre membre de la race 22 point Nous demandons l abolition de l arm e de m tier et la cr ation d une arm e nationale Celui de ces buts que le parti nazi semble avoir consid r comme le plus important et dont presque tous les discours publics faisaient mention tait d effacer la honte de l Armistice et de supprimer les restrictions impos es par les Trait s de Paix de Versailles et de Saint Germain C est ainsi que dans un discours caract ristique prononc Munich le 13 avril 1923 Hitler d clara au sujet du Trait de Versailles Le Trait a t conclu en vue de conduire la mort vingt millions d Allemands et de ruiner la nation allemande Au moment de sa cr ation notre mouvement formula trois demandes l Abolition du Trait de Paix 2 Unification de tous les Allemands 3 Espace et terres pour nourrir notre nation 83 La demande d unification de tous les Allemands dans la Plus Grande Allemagne devait jouer un r le important dans les v nements qui pr c d rent l annexion de l Autriche et de la Tch coslovaquie l abrogation du Trait de Versailles devait servir de pr tendue justification la politique allemande les revendications
264. illeurs des camps de concentration pour l ex cution de leurs projets En ce qui concerne l administration des camps de concentration les SS se livr rent une s rie d exp riences sur des tres humains choisis parmi des prisonniers de guerre ou des intern s des camps de concentration Ces exp riences consistaient notamment provoquer la mort par cong lation et pratiquer l assassinat par balles empoisonn es Les SS purent obtenir des fonds du Gouvernement pour ce genre de recherches condition de se procurer un mat riel humain que les autres services n avaient pas leur disposition Les SS jou rent un r le particuli rement important dans la pers cution des Juifs Elles particip rent directement aux manifestations du 10 novembre 1938 L vacuation des Juifs des territoires occup s fut effectu e sous la direction de SS assist es d unit s de Police SS L extermination des Juifs tait effectu e sous la direction des organisations centrales des SS Celle ci tait l oeuvre m me des formations de SS Les Einsatzgruppen se livr rent des massacres en masse de Juifs Des unit s de Police SS y particip rent galement Ainsi le massacre d s Juifs du ghetto de Varsovie fut ex cut sous les ordres du Brigadef hrer et g n ral de la police Stroop Un groupe sp cial de l organisation centrale des SS s occupait de la d portation des Juifs des divers pays satellites de l Axe Leur extermination avait lieu dans les camps de
265. ils ont t conserv s comme tels dans les archives du Gouvernement allemand o ils se trouvaient quand ils furent saisis Rien ne permet de les carter comme constituant des faux ou comme contenant des inexactitudes ou des alt rations ils relatent des v nements qui se sont effectivement d roul s CONF RENCES DES 5 NOVEMBRE 1937 ET 23 NOVEMBRE 1930 Il est peut tre pr f rable de traiter tout d abord de la r union du 23 novembre 1939 o Hitler r unit ses commandants en chef Un proc s verbal des paroles prononc es fut dress par un des assistants A cette date l Autriche et la Tch coslovaquie avaient t incorpor es dans le Reich allemand la Pologne avait t conquise et la guerre avec la Grande Bretagne et la France en tait encore une phase d immobilit Le moment tait bien choisi pour passer en revue les v nements ant rieurs Hitler annon a ses g n raux que le but de la conf rence tait de leur faire conna tre sa pens e et ses d cisions Il rappela ensuite l activit politique qui avait t la sienne depuis 1919 et voqua le retrait de l Allemagne de la Soci t des Nations son attitude l gard de la Conf rence du D sarmement la d cision de r armer l institution du service militaire obligatoire l occupation de la Rh nanie l annexion de l Autriche et l op ration entreprise contre la Tch coslovaquie Il d clara Une ann e apr s ce fut le tour de l Autriche ce premier pas
266. industries qui se trouvaient dans les r gions d ficitaires au point de vue du ravitaillement quant aux denr es des r gions exc dentaires elles devaient tre envoy es en Allemagne pour servir aux besoins de la population G ring pr tend que ses intentions ont t mal comprises mais il reconna t qu il tait naturel et obligatoire pour nous d utiliser la Russie au mieux de nos int r ts Il participa la conf rence du 16 juillet 1941 au cours de laquelle Hitler d clara que les nationaux socialistes n avaient pas l intention de jamais quitter les pays occup s et qu ils prendraient les mesures appropri es telles que celles consistant fusiller ou transplanter les habitants etc A la suite des manifestations de novembre 1938 G ring imposa aux Juifs une amende d un milliard de Reichsmark Il les pers cuta non seulement en Allemagne mais aussi dans les territoires conquis Les d clarations qu il a faites cette poque autant que sa d position la barre montrent qu il s int ressait surtout la question de savoir comment vincer les Juifs de la vie conomique de l Europe et s emparer de leurs biens Il tendit aux pays occup s les lois antis mites du Reich au fur et mesure de d avance d l arm e allemande dans ces territoires Le Reichsgesetzblatt des ann es 1939 1940 et 1941 contient plusieurs d crets antis mites sign s par G ring Bien que Himmler f t charg de l extermination des Juifs G ring
267. inistres pour la D fense du Reich appel agir en tant que Cabinet de guerre F UTILISATION DU CONTR LE NAZI EN VUE DE L AGRESSION CONTRE L TRANGER 1 tat du complot vers le milieu de l ann e 1933 et projets existants Vers le milieu de l ann e 1933 les conspirateurs nazis ayant conquis le contr le gouvernemental sur l Allemagne taient m me d tablir des plans plus d taill s en ce qui concernait la politique trang re Leur dessein tait de r armer puis de r occuper et de fortifier la Rh nanie en violation du Trait de Versailles et d autres trait s de fa on acqu rir la puissance militaire et la possibilit de marchandages politiques l gard d autres nations 2 Les conspirateurs nazis d cid rent que pour r aliser leurs desseins le Trait de Versailles devait tre d finitivement abrog et ils tablirent des plans appropri s qu ils mirent en application partir du 7 mars 1936 Ces plans pr paraient les futures agres 38 sions de grand style num r es ci dessous Au cours de l ex cution de cette phase du complot les conspirateurs nazis accomplirent les actes suivants a Ils entra n rent l Allemagne dans une politique de r armement secret de 1933 mars 1935 Cette politique comprenait notamment l entra nement du personnel militaire la production de munitions de guerre et la cr ation d une force a rienne b Le 14 octobre 1933 ils provoqu rent le retrait de l A
268. ion il fait mention d un complot relatif aux crimes de guerre et aux crimes contre l Humanit Mais le Statut ne contient rien de semblable L article 6 dispose Les chefs les organisateurs les instigateurs et les complices participant la pr paration ou l ex cution d un plan concert ou complot relatif la perp tration d un des crimes pr cit s sont responsables de tous les actes commis par quiconque en ex cution de ce plan Le Tribunal estime que ces mots n ont pas pour objet d ajouter une infraction distincte aux crimes pr c demment num r s Leur seul but est de d terminer les personnes qui seront rendues responsables de participation au plan concert Aussi le Tribunal n gligera t il d sormais l inculpation de complot en vue de commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l Humanit Le plan concert n est consid r qu l gard des guerres d agression CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L HUMANIT Les preuves concernant les crimes de guerre sont accablantes tant par leur nombre que par leur pr cision Il n est pas question de les num rer ici en d tail ni de rappeler tous les documents et les t moignages produits au cours du Proc s Il demeure incontestable que les crimes de guerre ont t commis dans des proportions inconnues des guerres pass es Ils furent perp tr s dans tous les territoires occup s par 128 l Allemagne ainsi qu en haute mer et furent entour s de circonstances
269. ions Il aida l laboration de la politique de germanisation d exploitation de travail forc d extermination des Juifs et des adversaires du nazisme et il organisa l administration qui mit cette politique ex cution Il prit part la conf rence du 16 juillet 1941 au cours de laquelle Hitler d clara Nous avons maintenant la t che de partager le grand g teau suivant nos besoins afin de pouvoir d abord le dominer ensuite l administrer et enfin l exploiter Hitler ajouta qu il fallait agir impitoyablement Rosenberg entra en fonctions le lendemain Rosenberg tait parfaitement au courant des traitements brutaux et de la terreur auxquels taient soumis les habitants des r gions de l Est Il ordonna de ne pas consid rer comme applicables dans ces territoires occup s les r gles de la Convention de la Haye concernant la guerre terrestre Il tait au courant de l enl vement de mati res premi res et de produits alimentaires des r gions conquises l Est et de leur exp dition vers l Allemagne et il prit une part active ce pillage Il d clara que la premi re demande pr senter aux pays de l Est tait de ravitailler le peuple allemand et que ce serait le peuple sovi tique qui en souffrirait Ses directives pr voyaient la mise l cart des Juifs et leur envoi dans les ghettos Ses subordonn s prirent part aux massacres des Juifs et quant 315 ses fonctionnaires de l Est ils estimaient qu il tait indispensab
270. ions navales et il pr tend maintenant que c tait seulement une suggestion qu il fit cette r union qu il voulait simplement que les fonctionnaires responsables prissent des mesures pour construire des navires qu il ne fit rien pour obtenir ces ouvriers puisque cette question chappait sa comp tence et qu au reste il ignore si cette main d oeuvre a jamais t recrut e Il reconna t pourtant avoir eu connaissance de l existence des camps de concentration Un homme qui occupait une situation telle que la sienne a videmment d savoir qu un tr s grand nombre d habitants des pays occup s taient enferm s dans les camps de concentration En 1945 Hitler demanda Jodl et D nitz s ils estimaient que la d nonciation de la Convention de Gen ve serait opportune D nitz ainsi qu en t moigne le compte rendu de l entretien du 20 f vrier 1945 entre les deux chefs militaires exprima alors l opinion qu un acte de ce genre engendrerait des inconv nients plus importants que les avantages qui en d couleraient L attitude adopt e par D nitz est r sum e dans cette phrase extraite des notes prises par un officier Il vaudrait mieux mettre ex cution sans pr avis les mesures n cessaires et sauver la face tout prix vis vis du monde ext rieur Le Minist re Public souligne que lorsqu il est parl de mesures mettre ex cution cela signifie que si la Convention ne devait pas tre d nonc e elle pouvait
271. is le Corps des chefs servit galement prendre des mesures semblables en Autriche et dans les r gions de Tch coslovaquie de Lithuanie de Pologne de France de Belgique de Luxembourg et de Yougoslavie qui furent incorpor es au Reich et dont l administration fut divis e en Gaue du parti nazi Dans ces territoires occup s l organisation du Corps des chefs chercha r aliser la germanisation par la suppression des droits de douane locaux par la recherche et l arrestation de ceux qui s opposaient l occupation allemande et par des moyens d clar s criminels selon l article 6 b du Statut pour les pays r gis par les lois de la guerre sur terre labor es La Haye et selon l article 6 c du Statut pour les autres pays Le Corps des chefs a jou galement un r le dans la pers cution des Juifs Il fut impliqu dans l tablissement du statut d exception conomique et politique impos aux Juifs et appliqu peu de temps apr s l arriv e des nazis au pouvoir La Gestapo et le SD re urent l ordre de coordonner avec les Gauleiter et les Kreisleiter les mesures prises au cours des pogroms des 9 et 10 novembre 1938 Le Corps des chefs servit aussi emp cher les r actions de l opinion publique allemande contre les mesures prises dans l Est l gard des Juifs Le 9 octobre 1942 un bulletin d informations secr tes fut envoy tous les Gauleiter et Kreisleiter Son titre tait ainsi libell Mesures pr paratoires
272. ise un contr le Les juges furent d mis de leur fonction pour des raisons politiques ou raciales Ils taient espionn s et plac s devant l alternative d adh rer au Parti ou de se laisser destituer Lorsque la Cour Supr me eut acquitt trois des quatre accus s inculp s de complicit dans l incendie du Reichstag sa comp tence en mati re de trahison lui fut retir e et donn e un Tribunal du Peuple nouvellement cr compos de deux juges et de cinq personnes occupant un poste dans le Parti Des tribunaux sp ciaux compos s uniquement de membres du Parti furent institu s pour juger les crimes politiques Les personnes qui taient arr t es par les SS sous des inculpations de cette nature taient d tenues dans des prisons et des camps de concentration et les juges n avaient aucun pouvoir sur ces internements On graciait g n ralement les membres du Parti condamn s par les tribunaux m me lorsque cette condamnation sanctionnait des d lits bien prouv s C est ainsi que en 1935 plusieurs fonctionnaires du camp de concentration de Hohenstein furent reconnus coupables d avoir inflig des traitements brutaux aux intern s De hautes personnalit s nazies essay rent d influencer le tribunal et apr s que les fonctionnaires eurent t d clar s coupables Hitler les gracia tous En 1942 des lettres aux juges furent adress es par le Gouvernement tous les magistrats allemands leur donnant des instructions concernan
273. isfaire ses demandes Du 10 au 12 ao t 1942 il assista une conf rence avec Hitler et Sauckel au cours de laquelle il fut convenu que les travailleurs des territoires occup s seraient envoy s de force par Sauckel l o c tait n cessaire pour les industries plac es sous le contr le de Speer De m me Speer assista une conf rence tenue au Quartier G n ral de Hitler le 4 janvier 1944 au cours de laquelle il fut d cid que Sauckel 226 devrait obtenir au moins quatre millions de nouveaux travailleurs provenant des territoires occup s afin de fournir la main d oeuvre exig e par Speer alors que Sauckel pr tendait qu il ne pourrait y parvenir qu avec l aide de Himmler Sauckel informait constamment Speer et ses d l gu s du fait que les travailleurs trangers taient recrut s par la force Le ler mars 1944 le repr sentant de Speer reprocha vivement Sauckel de ne pas tre en mesure d envoyer des territoires occup s les quatre millions de travailleurs qui devaient tre fournis Dans certains cas 357 Speer exigea qu on lui envoy t des travailleurs en provenance de pays trangers d termin s Ainsi la conf rence tenue du 10 au 12 ao t 1942 Sauckel re ut l ordre de fournir Speer encore un million de travailleurs russes pour l industrie allemande d armement d ici la fin octobre 1942 Au cours d une r union qui eut lieu au Comit central du Plan le 22 avril 1943 Speer examina les plans q
274. istique et stipule Toutes contestations entre l Allemagne et la Pologne de quelque nature qu elles soient qui n auraient pu tre r gl es l amiable par les proc d s diplomatiques ordinaires seront soumises pour jugement soit un tribunal arbitral L Allemagne conclut d autre part des conventions d arbitrage et de conciliation avec les Pays Bas et le Danemark en 1926 et avec le Luxembourg en 1929 Enfin l Allemagne ratifia des trait s de non agression avec le Danemark et l Union Sovi tique en 1930 Le Pacte Briand Kellogg Le Pacte de Paris fut sign le 27 ao t 1928 par l Allemagne les tats Unis la Belgique la France la Grande Bretagne l Italie le Japon la Pologne et d autres pays Plus tard d autres puissances y adh r rent Le Tribunal examinera incessamment la nature de 230 ce Pacte et ses cons quences juridiques Il n est donc pas n cessaire d en parler davantage ici si ce n est pour d clarer que le Tribunal estime que ce pacte a t viol par l Allemagne dans tous les cas de guerre d agression vis s par l Acte d accusation Il convient de noter que le 26 janvier 1934 l Allemagne a sign une d claration en faveur du maintien de la Paix permanente avec la Pologne d claration qui se fonde explicitement sur le Pacte de Paris et aux termes de laquelle le recours la force tait exclu pour une p riode de dix ans 121 Le Tribunal ne juge pas n cessaire d examiner ici les autres t
275. it membre des SS et impliqu de ce fait dans ces activit s En traitant de la question des SS le Tribunal comprend tous les bureaux services et formations des SS y compris les Allgemeine SS les Waffen SS les SS Totenkopf Verb nde et les membres de la Police qui avaient t officiellement accept s comme membres des SS Le Tribunal n y inclut pas ce qu on appelait les unit s de cavaliers SS Reiterkorps Le Sicherheitsdienst des Reichsf hrers SS commun ment connu sous le nom de SD est trait dans le jugement du Tribunal sur la Gestapo et le SD Le Tribunal d clare tre criminel au sens du Statut le groupe compos des membres des SS num r s au paragraphe pr c dent qui sont devenus ou rest s membres de l organisation en sachant qu elle tait utilis e pour commettre les actes consid r s comme crimes par l article 6 du Statut ou qui ont personnellement comme membres de l organisation particip ces crimes l exclusion cependant dans cette seconde cat gorie de ceux qui furent d office incorpor s par l tat dans cette organisation et qui n ont pas commis de tels crimes Cette conclusion est bas e sur la participation de l organisation aux crimes de guerre Le Tribunal exclut par cons quent du groupe 170 d clar criminel les personnes ayant cess d appartenir aux organisations num r es au paragraphe pr c dent avant le ler septembre 1930 LES SA Structure et composition L Accusation a
276. it agi d une mani re tout fait irr fl chie et pouss par un esprit d aventure juv nile La condamnation trois ans de prison dont il fut l objet fut effac e par une amnistie Avec raison Hess crivit que les Waffen SS taient particuli rement qualifi es en raison de leur entra nement intensif pour accomplir certaines t ches relatives aux questions de race et de nationalit Himmler dans une s rie de discours faits en 1943 exprima sa fiert devant l aptitude des SS accomplir ces actes criminels Il encouragea ses hommes tre durs et sans piti il parla de fusiller des milliers de Polonais importants et les remercia de leur coop ration et de leur r sistance la naus e devant les centaines et les milliers de cadavres de leurs victimes Il pr na la cruaut dans l extermination de la race juive et plus tard d crivit ce proc d comme de l pouillage Ces discours montrent que l attitude g n rale qui dominait chez les SS concordait avec ces actes criminels Conclusion Les SS taient employ es des fins qui taient criminelles aux termes du Statut et qui comportaient la pers cution et l extermination des Juifs les brutalit s et les ex cutions dans les camps de concentration les abus dans l administration des territoires 289 occup s la mise en pratique du programme du travail obligatoire les mauvais traitements et l assassinat des prisonniers de guerre L accus Kaltenbrunner ta
277. itions charger des avions de bombardement transporter des munitions et creuser des tranch es souvent dans des conditions tr s p rilleuses Ce fut surtout le cas pour les prisonniers de guerre sovi tiques A une r union du Bureau central d tudes tenue le 16 f vrier 1943 en pr sence de Sauckel et de Speer Milch d clara Nous avons formul une demande pour qu un certain pourcentage d hommes employ s dans l artillerie anti a rienne soit constitu de Russes en tout on en prendra cinquante mille trente mille sont d j employ s comme canonniers C est une chose amusante que les Russes soient oblig s de servir des canons De m me Posen le 4 octobre 1943 Himmler d clara au sujet des prisonniers russes captur s les premiers jours de la guerre A ce moment l cette masse humaine n avait pas nos yeux comme mati re premi re et comme main d oeuvre la valeur que nous lui accordons aujourd hui et le fait que des dizaines et des centaines de milliers de prisonniers soient morts d puisement et de faim est d plorer non pas au point de vue racial mais cause de la perte de main d oeuvre subie 260 Sauckel formula le 20 avril 1942 la politique g n rale servant de base la mobilisation du travail forc Cette gigantesque mobilisation doit permettre d exploiter toutes les riches et immenses ressources qui ont t conquises par nous par la Wehrmacht luttant sous la conduite d Adolf Hitler afi
278. itler La v rit est qu ils ont pris une part active ces crimes ou qu ils ont gard le silence assistant la perp tration de crimes commis dans les proportions les plus vastes et les plus effroyables que le monde ait jamais eu le malheur de conna tre Ceci doit tre dit L o les faits justifient cette proc dure ces hommes devraient tre individuellement poursuivis afin que ceux d entre eux qui sont coupables de ces crimes n chappent pas au ch timent 176 296 RESPONSABILIT S INDIVIDUELLES L article 26 du Statut pr voit qu en ce qui concerne la culpabilit ou l innocence de chaque accus le jugement du Tribunal devra tre motiv Le Tribunal en cons quence va maintenant noncer les motifs sur lesquels se fondent ses d clarations d innocence ou de culpabilit G RING G ring est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Les preuves vers es au d bat montrent qu il tait la seconde personnalit du r gime nazi plac imm diatement au dessous du chancelier du Reich Commandant en chef de la Luftwaffe pl nipotentiaire pour le Plan de quatre ans il a joui d une influence consid rable aupr s de Hitler jusqu en 1943 date laquelle leurs relations se sont tendues au point d aboutir en 1945 son arrestation Il a d clar dans sa d position que Hitler le tenait au courant de toutes les questions d ordre militaire et politique importantes Crimes contre la Pa
279. ix Depuis le moment o il devint membre du Parti en 1922 et o il prit la t te des SA organisation destin e la guerre des rues G ring fut le conseiller l agent actif de Hitler et l un des principaux chefs du mouvement nazi Comme repr sentant politique de Hitler il contribua pour une large part amener les nationaux socialistes au pouvoir en 1933 et fut charg de consolider leur puissance en m me temps que d accro tre la force militaire de l Allemagne Il d veloppa la Gestapo et cr a les premiers camps de concentration dont il devait en 1934 transf rer la direction Himmler Il proc da la m me ann e l puration Roehm et porte la responsabilit des mesures odieuses qui contraignirent von Blomberg et von Fritsch quitter l Arm e En 1936 il devint pl nipotentiaire pour le Plan de quatre ans c est dire th oriquement et pratiquement le directeur conomique du Reich Peu apr s la signature de l Accord de Munich il annon a qu il allait rendre la Luftwaffe cinq fois plus importante qu elle n tait et acc l rer l armement en d veloppant particuli rement les armes offensives G ring fut l une des cinq personnalit s qui prirent part la conf rence du 5 novembre 1937 dite Conf rence Hossbach et il assista galement aux conf rences essentielles dont ce jugement a d j fait tat Il joua dans l Anschluss de l Autriche le r le principal celui d un chef de bande il a d clar l
280. l tudia avec Hitler Jodl et Raeder la question de l invasion de la Norv ge et du Danemark et une instruction du 27 janvier 1940 lui donna la direction personnelle et imm diate des plans concernant la Norv ge Hitler ayant d clar le 23 mai 1939 qu il ne tiendrait aucun compte de la neutralit de la Belgique et des Pays Bas Keitel signa les ordres d attaque les 15 octobre 20 et 28 novembre 1939 Par la suite les dix sept ordres repoussant la date de l attaque jusqu au printemps 1940 furent tous sign s par Keitel et par Jodl Les pr paratifs concernant l attaque de la Gr ce et de la Yougoslavie avaient commenc officiellement en novembre 1940 Le 18 mars 1941 Keitel entendit Hitler d clarer Raeder que l occupation compl te de la Gr ce tait la condition indispensable qui devait pr c der tout r glement il entendit galement Hitler affirmer le 27 mars que la destruction de la Yougoslavie serait men e avec une duret impitoyable Quant l invasion de l Union Sovi tique Keitel a t moign qu il s y tait oppos la fois pour des raisons militaires et parce que cela constituerait une violation du Pacte de non agression Malgr cela il rev tit de ses initiales le Cas Barbarossa sign par Hitler le 18 d cembre 1940 et assista la r union du 3 f vrier 1941 entre celui ci et les repr sentants de l OKW Keitel le 13 mars ajouta un additif pour r gler les rapports entre les chefs militaires et les
281. l emporte sur le sauvetage rendu impossible par suite du d veloppement de l aviation Il peut en tre ainsi mais le Protocole est explicite Aux termes de ce dernier un commandant de sous marin ne peut couler un navire marchand que s il est en mesure d op rer le sauvetage de l quipage sinon il doit le laisser passer sain et sauf devant son p riscope D nitz est donc par les ordres qu il a donn s coupable de violation du Protocole Vu les faits vu en particulier un ordre de l Amiraut britannique en date du 8 mai 1940 suivant lequel tous les bateaux naviguant de nuit dans le Skagerrak devaient tre coul s et vu les r ponses donn es par l amiral Nimitz aux questionnaires qui lui furent adress s et indiquant qu une guerre sous marine sans restriction fut men e par les tats Unis dans l oc an Pacifique d s le premier jour de leur entr e en guerre D nitz ne peut tre condamn pour violation du Droit international en mati re de guerre sous marine D nitz est en outre rendu responsable de l ordre de Hitler du 18 octobre 1942 dit ordre des commandos Il a admis qu il avait re u cet ordre et qu il en avait pris connaissance alors qu il tait commandant en chef de l arme sous marine mais il a d clin sa responsabilit ce sujet Il a fait remarquer que l ordre excluait express ment les hommes faits prisonniers au cours de la guerre maritime que la Marine n exer ait pas de commandement terre et que des comman
282. la Convention Les preuves montrant que Jodl se serait occup activement du programme de travail obligatoire ont t peu nombreuses Il eut en effet s absorber dans ses pr paratifs strat giques Cependant dans son discours aux Gauleiter le 7 novembre 1943 il affirma la n cessit d obliger avec une vigueur et une r solution impitoyables les travailleurs du Danemark de la France et des Pays Bas construire le Mur de l Atlantique Par un t l type du 28 octobre 1944 Jodl ordonna l vacuation de tous les habitants de la Norv ge septentrionale et l incendie de leurs maisons pour les emp cher d aider les Russes Jodl affirme qu il tait oppos ces mesures mais qu elles furent ordonn es par Hitler et ne furent d ailleurs pas totalement ex cut es Un document manant du Gouvernement norv gien d clare pourtant que cette 349 vacuation de la Norv ge septentrionale a bien eu lieu et que trente mille maisons d habitations ont t endommag es Le 7 octobre 1941 Jodl signa un ordre communiquant la d cision de Hitler de ne pas accepter la reddition de L ningrad ni celle de Moscou qui d ailleurs ne furent jamais offertes l accent tait mis au contraire sur la n cessit qu il y avait de raser ces villes Jodl pr tend que cette d cision tait dict e par la crainte qu elles ne fussent min es par les Russes comme l avait t Kiev Sa d fense repose dans ses grandes lignes sur la th orie des ordres sup
283. la Yougoslavie devait tre an antie avec une rigueur impitoyable et que Belgrade devait tre bombard e sans d claration de guerre Jodl a d clar que Hitler craignait une attaque de la Russie et que c est pour cette raison qu il attaqua le premier Ces pr paratifs avaient commenc presque un an avant l invasion D s le 29 juillet 1940 en effet Jodl invita Warlimont dresser des plans en lui disant que Hitler avait d cid d attaquer plus tard Hitler dit Warlimont qu il avait pris cette d cision d s le mois d ao t 1940 mais qu il en avait retard l ex cution pour des raisons militaires Jodl parapha la directive de Hitler du 12 novembre 1940 selon laquelle les pr paratifs ordonn s verbalement devaient tre poursuivis et le 18 d cembre parapha galement le Cas Barbarossa Le 3 f vrier 1941 Jodl discuta avec Hitler et Keitel de l invasion et le 14 juin il tait pr sent lorsque furent faits les derniers rapports sur le Cas Barbarossa 348 Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Le 18 octobre 1942 Hitler dicta l ordre sur les commandos et le lendemain fit une note explicative suppl mentaire l intention des officiers seulement Le m morandum qui accompagnait cet ordre tait sign par Jodl et les avant projets avaient t tablis par ses services et d accord avec lui L accus a d clar dans sa d position qu il tait fermement oppos l esprit de ces directives au point de vue
284. lar qu il essaya d emp cher l invasion en faisant valoir aupr s du Commandant en chef de l Arm e que l ordre de Hitler constituait une infraction la Constitution parce qu il n tait pas approuv par le Cabinet Il appara t bien que diverses lois autorisant des actes tenus pour criminels par le Statut furent communiqu es aux membres du Cabinet du Reich sign es par les repr sentants des Minist res int ress s puis promulgu es Il n en r sulte pas cependant que le Cabinet du Reich ait r ellement agi post rieurement 1937 en tant qu organisation En ce qui concerne le second motif il est vident que les membres du Cabinet du Reich qui ont commis des crimes doivent tre jug s Certains d entre eux comparaissent actuellement devant le Tribunal On a compt que le groupe comprenait quarante huit membres dont huit sont morts et dix sept en instance de jugement il en reste donc vingt trois au plus pour lesquels la d claration pourrait avoir une port e Les autres coupables doivent galement tre jug s mais on ne faciliterait pas leur jugement en d clarant que le Cabinet du Reich est une organisation criminelle Lorsqu une organisation comptant de nombreux membres est utilis e dans un but criminel une d claration de criminalit dispense d tablir son caract re criminel lors de proc s individuels ult rieurs intent s ses membres et permet de gagner du temps et de pr venir des difficult s Mais cet avantage n exi
285. le ci Est il possible d obtenir des bases par la force des armes et contre la volont de la Norv ge s il est impossible de le faire sans combattre En d pit de ce projet agressif l Allemagne trois jours plus tard donna la Norv ge des assurances suppl mentaires qui disaient notamment L Allemagne n a jamais eu de conflits d int r t ni m me de diff rends avec les tats nordiques et elle n en a pas davantage l heure actuelle Quelques jours apr s D nitz r digea un m moire traitant galement de la question des bases norv giennes et sugg ra l tablissement d un point d appui Trondhjeim ou d un d p t de carburants Narvik Au m me moment Raeder crivit ce sujet l amiral Karls qui lui fit remarquer l int r t qu aurait l Allemagne occuper la c te norv gienne Le 10 octobre Raeder mit Hitler au courant des inconv nients qui r sulteraient pour l Allemagne d une occupation de cette c te par les troupes 109 britanniques Pendant les mois d octobre et de novembre l occupation ventuelle de la Norv ge fit l objet d tudes men es par Raeder en collaboration avec L Organisation Rosenberg cette derni re tait le Bureau des Affaires trang res du parti nazi et Rosenberg en sa qualit de Reichsleiter en avait la charge Au d but de d cembre Quisling le tra tre norv gien notoire se rendit Berlin o il fut re u par Rosenberg et Raeder auxquels il soumit le plan d un coup d
286. le de d barrasser des Juifs ces territoires En d cembre 1941 il proposa Hitler que les cent otages qui devaient tre fusill s en France fussent choisis uniquement parmi les Juifs Rosenberg tait au courant de la d portation des travailleurs des r gions orientales des m thodes de recrutement de l horreur des d portations et des traitements inflig s dans le Reich aux d port s Il indiqua ses fonctionnaires le nombre des travailleurs qui devaient tre envoy s dans le Reich co te que co te Son consentement la Heu Aktion est indiqu par la signature qu il apposa sur l ordre du 14 juin 1944 concernant l arrestation de quarante cinquante mille enfants g s de dix quatorze ans pour leur envoi en Allemagne De temps en temps Rosenberg s opposa aux exc s et aux atrocit s commis par ses subordonn s et notamment par Koch mais ces exc s continu rent et il garda son poste jusqu la fin 192 Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Rosenberg est coupable des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation FRANK Frank est inculp des crimes vis s par les premier troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti nazi en 1927 Il fut lu au Reichstag en 1930 nomm ministre de la Justice pour l tat de Bavi re en mars 1933 puis lorsque ce poste fut rattach au Gouvernement du Reich en 1934 ministre du Reich sans portefeuille Il fut nomm Reich
287. lemagne n avaient plus le droit d envoyer de leurs nouvelles dans leur pays ni leur famille S ils mouraient avant d tre jug s leurs parents n en taient pas avis s on voulait ainsi susciter de l anxi t dans l esprit de leurs proches Le motif de cet ordre ressort de la lettre de transmission de Keitel en date du 12 d cembre 1941 dans laquelle celui ci d clare Une intimidation efficace et durable ne peut tre obtenue que par la peine capitale ou par des mesures emp chant la famille du criminel et la population de conna tre le sort de ce dernier En le transf rant en Allemagne on atteint ce but Les personnes simplement soup onn es de s tre oppos es d une mani re quelconque la politique des autorit s d occupation allemandes taient elles m mes arr t es et interrog es de la mani re la plus odieuse par la Gestapo et le SD Le 12 juin 1942 le chef de la Police de s ret et du SD promulgua par l interm diaire de Mueller un ordre concernant les interrogatoires l usage des m thodes du troisi me degr tait autoris non seulement pour arracher au prisonnier des aveux sur ses propres crimes mais aussi dans les cas o une enqu te pr liminaire aurait indiqu qu il tait en mesure de fournir des renseignements importants notamment sur des activit s subversives Cet ordre disposait Le troisi me degr dans ce cas peut seulement tre employ contre les communistes les marxistes les t moi
288. les nonciations d un programme politique telles que les vingt cinq points du programme nazi proclam en 1920 ni des affirmations politiques exprim es quelques ann es plus tard dans Mein Kampf Il faut donc rechercher s il y a eu un plan concret de guerre et qui a particip ce plan Peu importe que les preuves aient montr ou non l existence d un complot d ensemble englobant la prise du pouvoir l extension de la domination nazie tous les domaines de la vie conomique et sociale les projets de guerre Elles d montrent du moins que le 5 novembre 1937 au plus tard ces projets taient form s qu ils eurent pour suite les menaces de guerre et les guerres qui troubl rent la paix de tant de nations Elles attestent l existence de plans concert s et successifs plut t que celle d un complot les englobant tous C est par voie d tapes que depuis la prise du pouvoir l Allemagne nazie s acheminait vers la dictature totale et vers la guerre 127 Dans la pens e du Tribunal l imputation aux accus s de plans concert s et successifs tendant la guerre d agression est justifi e par les preuves Peu importe que celles ci r v lent avec moins de certitude le vaste programme d ensemble all gu par l Acte d accusation Cet tat de fait est bien exprim par Paul Schmidt interpr te officiel du minist re des Affaires trang res d Allemagne dans le passage suivant Les buts des dirigeants nazis taient clairs d s l origine
289. les arm es britannique et fran aise avec le consentement de la Belgique et des Pays Bas se pr paraient traverser ces deux pays afin d attaquer la Ruhr et o l on tentait par cet argument de justifier l invasion allemande L Allemagne assurait n anmoins les Pays Bas et la Belgique que l int grit de leurs territoires et de leurs possessions serait respect e Le m me jour un m moire analogue fut remis au Gouvernement luxembourgeois Aucune preuve n a t fournie au Tribunal pour tayer l affirmation selon laquelle les Pays Bas la Belgique et le Luxembourg auraient t envahis par l Allemagne parce que l Angleterre et la France avaient d j projet une occupation de ces pays Il est vrai que les tats Majors britannique et fran ais avaient collabor la pr paration de certains projets d op rations militaires devant se d rouler en Belgique et aux Pays Bas mais le but de ces projets tait seulement de d fendre ces pays dans le cas d une attaque allemande Rien en cons quence ne peut justifier l invasion de la Belgique des Pays Bas et du Luxembourg Elle fut entreprise en application d une politique labor e et m rie de longue date elle constitue manifestement une guerre d agression La d cision d envahir ces pays fut prise la seule fin de poursuivre les buts de la politique allemande d agression 222 L AGRESSION CONTRE LA YOUGOSLAVIE ET LA GR CE Le 12 ao t 1939 Hitler lors d un change de vues
290. les discours et les d clarations des dirigeants nazis taient ridiculis s publiquement et livr s au m pris de la foule La pers cution des Juifs s intensifia la prise du pouvoir Une s rie de lois d exception fut promulgu e qui limitait les fonctions et professions que les Juifs avaient le droit d exercer leur vie priv e et leurs droits de citoyens firent galement l objet d autres restrictions D s l automne 1938 les nazis dans leur politique antis mite en taient arriv s vouloir l exclusion totale des Juifs de la vie allemande On organisa des pogroms consistant br ler et d truire les synagogues piller les magasins isra lites et arr ter les hommes d affaires juifs importants Une amende collective d un milliard de mark fut impos e aux Juifs la saisie de leurs avoirs fut permise et ils ne furent autoris s se d placer 262 que dans certains districts et certaines heures Des ghettos furent cr s en grand nombre et sur ordre de la Police de s ret les Juifs furent oblig s de porter une toile jaune sur la poitrine et une autre dans le dos Le Minist re Public a affirm que certains aspects de cette politique antis mite se rattachaient aux plans de guerre d agression Les mesures brutales prises contre les Juifs en novembre 1938 taient cens es tre ordonn es en repr sailles de l assassinat d un fonctionnaire de l Ambassade allemande Paris Mais il y a lieu de remarquer que ces mesu
291. lice c tait l une des conditions que Hitler avait impos es Schuschnigg lors de la conf rence de Berchtesgaden du 12 f vrier 1938 Activit en Autriche Seyss Inquart participa la derni re phase des tractations qui pr c d rent l occupation de l Autriche par l Allemagne et fut nomm Chancelier d Autriche la suite de menaces d invasion par les troupes allemandes faites ce pays Le 12 mars 1938 Seyss Inquart rencontra Hitler Linz et pronon a un discours souhaitant la bienvenue aux Forces allemandes et pr nant la r union de l Allemagne et de l Autriche Le 13 mars il obtint la promulgation d une loi suivant laquelle l Autriche devenait une province de l Allemagne et il succ da Miklas dans la fonction de Pr sident de la R publique lorsque ce dernier pr f ra d missionner plut t que de signer la loi Le titre de Seyss Inquart fut chang en celui de gouverneur d Autriche pour le Reich le 15 mars 1938 et le m me jour il re ut le grade de g n ral SS Il fut nomm ministre du Reich sans portefeuille le 1er mai 1939 Le 11 mars 1939 il se rendit Bratislava o il rencontra les membres du Cabinet slovaque qu il amena d clarer l ind pendance du pays cette d claration fut effectu e en coordination troite avec l offensive lanc e par Hitler contre la Tch coslovaquie En tant que gouverneur d Autriche Seyss Inquart institua un programme de confiscation des biens juifs Pendant qu il tait au pouvoir
292. lier du Reich promit Quisling une aide financi re A la suite de ces conf rences Hitler chargea Rosenberg de l exploitation politique de la Norv ge et deux semaines apr s l invasion de ce pays lui d clara que le motif de sa d cision d attaquer la Norv ge r sultait des avertissements r p t s de Quisling tels qu ils lui avaient t communiqu s par le Reichsleiter Rosenberg Rosenberg est l un des principaux responsables de l laboration et de l ex cution des mesures qui furent adopt es dans les territoires occup s de l Est Le 2 avril 1941 il fut inform par Hitler de l imminence de l attaque contre l Union Sovi tique et il accepta d y apporter sa collaboration titre de conseiller politique Le 20 avril 1941 il fut nomm commissaire au Contr le central des affaires d Europe orientale Au cours de la pr paration des plans d occupation il eut de nombreuses conf rences avec Keitel Raeder G ring Funk von Ribbentrop et d autres personnalit s importantes du Reich En avril et en mai 1941 il tablit plusieurs projets de r glements relatifs l organisation de l administration des territoires occup s de l Est Le 20 juin 1941 deux jours avant le d clenchement de l attaque contre l URSS il fit un discours ses adjoints au sujet des probl mes pos s par l occupation et des mesures envisager Le 16 juillet 1941 il assista la conf rence de Hitler au cours de laquelle les m thodes d administratio
293. lieu de rappeler ici qu une action pr ventive en territoire tranger ne se justifie que dans le cas d une n cessit pressante et urgente de d fense qui ne permet ni de choisir les moyens ni de d lib rer affaire Caroline Moore s Digest of International Law 11 412 Il n est pas possible de savoir exactement dans quelle mesure les milieux allemands influents s attendaient une occupation de la Norv ge par les Alli s Quisling estimait que ces derniers interviendraient en Norv ge avec l assentiment tacite du Gouvernement de ce pays La L gation allemande Oslo contrairement l avis de son Attach naval ne partageait pas ce point de vue Selon le journal de guerre de l tat Major allemand des op rations navales en date du 13 janvier 1940 le chef de cet tat Major 218 pensait que la solution la plus favorable serait de maintenir la neutralit de la Norv ge mais il tait fermement convaincu que l Angleterre projetait d occuper ce pays dans un proche avenir avec le consentement tacite du Gouvernement d Oslo L ordre donn par Hitler le 1er mars 1940 en vue de l attaque du Danemark et de la Norv ge stipulait que l op ration avait pour objet de pr venir une intervention britannique en Scandinavie et dans la Baltique On ne doit cependant pas oublier que le m moire de Raeder en date du 3 octobre 1939 ne contient aucune mention de cette nature mais indique simplement comme but de l attaque l am lioration
294. lisaient certes un progr s du Droit international Mais il r sulte de ses termes m mes que ce fut une tentative pour r viser les lois g n rales et les coutumes de la guerre dont l existence tait ainsi reconnue En 1939 ces r gles contenues dans la Convention taient admises par tous les tats civilis s et 152 regard es par eux comme l expression codifi e des lois et coutumes de la guerre auxquelles l article 6 b du Statut se r f re On a galement pr tendu que dans la plupart des pays occup s par lui pendant la guerre le Reich allemand chappait aux r gles de la guerre terrestre Il avait assum la direction compl te de ces pays et se les tait incorpor s Il pouvait les traiter comme faisant partie de l Allemagne Il n y a pas lieu d examiner si cette th se relative au pouvoir n de l occupation militaire s applique m me quand celle ci est le r sultat d une guerre d agression Il suffit de rappeler que les effets de l occupation sont exclus tant qu une arm e se bat pour la d fense du territoire Ainsi la doctrine all gu e est inapplicable aux territoires occup s apr s le ler septembre 1939 Quant aux crimes de guerre commis en Boh me et Moravie il suffit de r pondre l argument propos que ces territoires ne furent jamais annex s au Reich mais qu ils furent soumis un simple protectorat En ce qui concerne les crimes contre l Humanit il est hors de doute que d s avant la guerre les
295. lit comme un risque qui valait la peine d tre couru De cette r union sortirent trois plans possibles pour la conqu te de l Autriche et de la Tch coslovaquie L volution de la situation politique et militaire en Europe d terminerait lequel des trois devait tre appliqu Ils consid raient que la conqu te de l Autriche et de la Tch coslovaquie procurerait au Reich gr ce l migration obligatoire de deux millions de personnes de Tch coslovaquie et d un million de personnes d Autriche des ressources alimentaires pour cinq six millions de personnes suppl mentaires qu elle accroftrait la puissance militaire du Reich en lui donnant des fronti res plus courtes et plus faciles d fendre et qu elle permettrait la constitution de douze nouvelles divisions Ainsi le plan dirig contre l Autriche et la Tch coslovaquie ne constituait pas une fin en soi dans l esprit de ses auteurs mais bien une mesure pr paratoire en vue de nouvelles agressions pr vues par la conspiration nazie b Ex cution du plan d invasion de l Autriche novembre 1937 mars 1938 Le 8 f vrier 1938 Hitler convoqua le chancelier Schuschnigg une conf rence Berchtesgaden Au cours de leur r union du 12 f vrier 1938 sous la menace de l invasion Schuschnigg dut se r soudre promettre une amnistie au profit de tous les nazis emprisonn s et nommer des nazis comme ministres Il s engagea observer le silence jusqu au discours de Hitler en date d
296. lit e Le 21 mai 1935 Hitler annon a au Reichstag que l Allemagne ne se proposait pas d attaquer l Autriche ou m me de s immiscer dans sa politique int rieure Le 1er mai 1936 il proclama publiquement ses intentions pacifiques tant l gard de l Autriche que de la Tch coslovaquie le 11 juillet 1936 il reconnut encore par un trait la souverainet le l Autriche dont l Allemagne s empara finalement au cours du mois de mars 1938 Longtemps avant cette date les nationaux socialistes d Allemagne et d Autriche avaient coop r en vue de la r union de cette derni re au Reich allemand Le putsch du 25 juillet 1934 qui entra na l assassinat du Chancelier Dollfuss tendait d j ce r sultat mais le putsch choua et fut suivi de la mise hors la loi en Autriche du parti national socialiste Le 11 juillet 1936 fut conclu entre les deux pays un accord dont l article premier stipulait Le Gouvernement allemand reconna t dans l esprit des d clarations que le F hrer Chancelier a faites le 21 mai 1935 la souverainet de l Etat f d ral d Autriche L article 2 tait r dig comme suit Chacun des deux Gouvernements consid re l ordre politique int rieur y compris la question du national socialisme autrichien tel qu il existe dans l autre pays comme une question relevant de la souverainet dudit pays sur laquelle il ne cherchera ni directement ni indirectement exercer une influence 98 Le mouvement national so
297. litique terroriste des conspirateurs Ils s en servirent pour commettre les crimes contre l Humanit qui leur sont ci dessous imput s Parmi les prin 35 cipaux 41 organismes utilis s pour la perp tration de ces crimes contre l Humanit se trouvent les SS et la Gestapo qui avec d autres services ou organismes privil gi s de l Etat et du Parti taient habilit s op rer sans aucun contr le l gal c Les conspirateurs nazis pens rent qu outre la suppression d une opposition politique proprement dite il tait n cessaire de supprimer ou d exterminer certains autres mouvements ou groupes qu ils regardaient comme des obstacles l exercice continu de leur contr le total en Allemagne et aux desseins agressifs du complot hors d Allemagne En cons quence 1 Les conspirateurs nazis d truisirent en Allemagne les syndicats libres en confisquant leurs biens meubles et immeubles en poursuivant leurs chefs en interdisant leur activit et en les supplantant par des organisations affili es au Parti Le principe du chef fut introduit dans les relations industrielles le chef d entreprise devenant le F hrer que suivent les travailleurs Ainsi toute vell it de r sistance de la part des travailleurs se trouva touff e et toute la capacit de travail productif de la nation allemande fut plac e sous le contr le effectif des conspirateurs 2 Les conspirateurs nazis en encourageant des croyances et des pratiques incompatibles
298. llemagne de la Conf rence internationale du D sarmement et de la Soci t des Nations c Le 10 mars 1935 l accus G ring annon a que l Allemagne cr ait une force a rienne militaire d Le 16 mars 1935 les conspirateurs nazis promulgu rent une loi instituant le service militaire obligatoire il fut pr cis par eux que l effectif de l arm e allemande en temps de paix serait fix 500 000 hommes e Le 21 mai 1935 ils d clar rent au monde dans le but de le tromper et d endormir ses craintes au sujet de leurs intentions d agression qu ils respecteraient les limites territoriales arr t es par le Trait de Versailles et se conformeraient aux stipulations du Pacte de Locarno f Le 7 mars 1936 ils r occup rent et fortifi rent la Rh nanie en violation du Trait de Versailles et du Pacte rh nan de Locarno du 16 octobre 1925 et annonc rent fallacieusement au monde Nous n avons pas de demandes territoriales pr senter en Europe 44 3 Action agressive contre l Autriche et la Tch coslovaquie a Phase du plan s tendant de 1936 1938 tablissement des plans pour la conqu te de l Autriche et de la Tch coslovaquie Les conspirateurs nazis dress rent ensuite un plan sp cial pour conqu rir l Autriche et la Tch coslovaquie se rendant compte qu il serait n cessaire pour des raisons militaires de se saisir de l Autriche avant d assaillir la Tch coslovaquie Le 21 mai 1935 dans un discours a
299. m me pas observ l exploitation conomique devint un pillage d lib r Cette politique fut d abord mise en pratique dans l administration du Gouvernement G n ral de Pologne Les produits agricoles dans l Est furent l objet de la principale exploitation et de grandes quantit s de denr es alimentaires furent exp di es ainsi du Gouvernement G n ral vers l Allemagne Les preuves relatives la famine dont souffrit toute la population polonaise dans le Gouvernement G n ral montrent avec quelle impitoyable s v rit fut men e cette politique d exploitation L occupation des territoires de l URSS fut caract ris e par un pillage pr m dit et syst matique Avant m me que l attaque ne f t lanc e contre ce pays un groupe conomique dit groupe Oldenburg fut cr pour en assurer l exploitation la plus efficace Le ravitaillement des arm es allemandes devait tre assur par le territoire sovi tique m me si des millions d tres devaient mourir de faim Un ordre de l OKW publi avant l attaque disait Le but conomique principal de cette campagne est d obtenir la plus grande quantit possible de produits alimentaires et de p trole Parall lement un m moire de Rosenberg du 20 juin 1941 avait pr conis l emploi des produits de la Russie m ridionale et de l Ukraine septentrionale pour nourrir le peuple allemand disant Nous ne voyons absolument aucune raison qui nous oblige nourrir aussi la
300. magne se produisft au plus tard quatorze heures le jour X 1 jour pr c dant l attaque et il admet en outre avoir pr cis que l heure fix e pour cet incident devait tre telle que les conditions atmosph riques fussent favorables au vol Avec les sp cialistes de la propagande il s entretint des t ches communes imminentes r sultant notamment des violations du Droit international par l Allemagne de leur exploitation par l ennemi et de leur r futation par les Allemands t ches que Jodl jugeait particuli rement importantes Apr s Munich Jodl crivait La Tch coslovaquie a disparu en tant que puissance Le g nie du F hrer et sa d termination ne pas reculer m me devant une guerre mondiale ont permis 218 nouveau de remporter la victoire sans recourir la force Nous gardons l espoir que les incr dules les faibles et les h sitants sont maintenant convertis et le resteront 347 Peu apr s l occupation des Sud tes Jodl fut d tach dans une unit Il ne devint chef de l Etat Major d op rations de l OKW qu la fin du mois d ao t 1939 Le 12 d cembre 1939 Jodl discuta de l invasion de la Norv ge avec Hitler Keitel et Raeder son journal est rempli de notes post rieures sur le r le qu il avait jou dans les pr paratifs de cette attaque Jodl explique que son commentaire selon lequel Hitler cherchait encore une excuse pour entrer en action signifiait qu il attendait des renseig
301. mations en Tch coslovaquie avait t pr par Ce projet pr voyait que le SD devait suivre si possible imm diatement les troupes d avant garde et se charger des m mes t ches qu en Allemagne Des fonctionnaires de la Gestapo furent d sign s pour coop rer avec le SD Des agents sp ciaux devaient tre entra n s la lutte contre le sabotage et pr venus temps avant l attaque afin de pouvoir se cacher et viter arrestations et d portations lt Il faut s attendre au d but des gu rillas et des combats de partisans c est pourquoi il nous faut des armes Des dossiers de renseignements devaient tre tablis et porter des mentions telles que A arr ter A liquider A confisquer A priver de passeport etc 207 Le plan pr voyait la division provisoire du pays en unit s territoriales d tendues diverses et prenait en consid ration diff rentes propositions concernant 101 l incorporation des districts de la Tch coslovaquie et de leurs habitants au Reich allemand La proposition finale portait sur le pays tout entier y compris la Slovaquie et la Russie Subcarpathique et une population de presque quinze millions d habitants Ce plan fut quelque peu modifi en septembre apr s la Conf rence de Munich mais son existence seule et sa r daction en termes agressifs indiquaient l intention bien arr t e d avoir recours la force Le 31 ao t 1938 Hitler approuva un
302. me qui impliquait pour plus de cinq millions d tres humains la d portation en vue du travail obligatoire et que pour beaucoup d entre eux cette d portation s effectuait dans des conditions de cruaut effroyables Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Sauckel n est pas coupable des crimes vis s par les premier et deuxi me chefs de l Acte d accusation Que l accus Sauckel est coupable des crimes vis s dans les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation 217 JODL Jodl est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation De 1935 1938 il fut chef de la Section de la D fense nationale dans le Haut Commandement des Forces arm es Apr s une ann e pass e dans une unit il devint en ao t 1939 chef de l tat Major d op rations du Haut Commandement des Forces arm es Bien qu il ait eu Keitel comme sup rieur imm diat il tait en relations directes avec Hitler pour toutes les questions d op rations militaires Du point de vue strictement militaire Jodl fut le v ritable instigateur de la guerre et l un des principaux responsables de la strat gie et de la conduite des op rations 346 Jodl all gue pour sa d fense le fait qu il tait un soldat forc l ob issance et non pas un politicien il ajoute que son travail d tat Major prenait tout son temps Il a dit que lorsqu il signait ou contresignait des ordres des m morandums et des lettres il le faisait sou
303. ment qui a t vers au dossier en faveur de Raeder et qui contient un r sum du discours en question tabli le jour m me par l amiral B hm d apr s des notes qu il avait prises au cours de la r union Il y est dit en substance que le moment de r gler le d saccord avec la Pologne par une invasion militaire est arriv que malgr la perspective d un conflit in vitable la longue entre l Allemagne et l Ouest il est peu probable que la Grande Bretagne et la France viennent en aide la Pologne et que m me dans l ventualit d une guerre l Ouest le premier objectif devrait tre l crasement de la puissance militaire polonaise Le document contient en outre une d claration de Hitler selon laquelle sera donn e une raison de propagande dont la v rit ou la fausset importera peu puisque Le bon droit r side dans la victoire 106 Le deuxi me document non sign vers au dossier par le Minist re Public porte comme titre Deuxi me discours du F hrer prononc le 22 ao t 1939 et se pr sente sous forme de notes voquant les points principaux trait s par Hitler En voici quelques uns 213 Tout le monde devra se p n trer de l id e que nous sommes d s le d but d cid s combattre les puissances de l Ouest C est une lutte pour la vie ou la mort Au premier plan la destruction de la Pologne Notre but est de supprimer des forces vivantes et non d arriver un certain point M me si la guerre
304. ment sur la Police de s ret et le SD les SS furent impliqu es dans tous les crimes qui ont t mentionn s dans la partie traitant de la Gestapo et du SD D autres sections des SS particip rent ces programmes criminels Il est tabli que certaines divisions de Waffen SS avaient pour m thodes habituelles de fusiller les prisonniers de guerre d sarm s Le ler octobre 1944 on transmit Himmler la garde des prisonniers de guerre et des intern s Himmler chargea son tour le SS Obergruppenf hrer Berger et le SS Obergruppenf hrer Pohl de la question des prisonniers de guerre Le service Race et Colonisation Rasse und Siedlung des SS en collaboration avec la Volksdeutsche Mittelstelle r alisa activement les plans de germanisation des territoires occup s suivant les principes raciaux du parti nazi Ces services s occupaient de la d portation des Juifs et de ressortissants trangers On se servait pour l ex cution de ces plans d unit s de Waffen SS et d Einsatzgruppen op rant sous les ordres directs du service principal des SS Ces unit s participaient aussi aux exterminations en masse et aux mauvais traitements inflig s aux populations civiles des territoires occup s Sous pr texte de combattre les unit s de partisans les formations SS exterminaient les Juifs et les personnes qu elles estimaient ind sirables du point de vue politique Leurs rapports relatent l ex cution d une tr s grande quantit de personnes
305. ment une lettre de Kaltenbrunner qui lui faisait savoir qu un convoi de 12 000 Juifs allait arriver Vienne pour effectuer des travaux de guerre urgents et que tous ceux qui seraient incapables de travailler devraient tre gard s pour tre pr ts subir une action sp ciale Le Tribunal estime que von Schirach bien que n ayant pas provoqu la politique de d portation des Juifs de Vienne a particip cette d portation apr s tre devenu Gauleiter de cette ville Il savait que ce que les Juifs pouvaient esp rer de plus favorable c tait de 343 vivre une existence mis rable dans les ghettos de l Est Son service recevait des rapports sur l extermination des Juifs Pendant qu il tait Gauleiter de Vienne von Schirach continua exercer ses fonctions de Reichsleiter pour l ducation de la jeunesse et en cette qualit il fut inform du r le jou en automne 1944 par la Hitler Jugend dans l ex cution d un plan selon lequel 50 000 jeunes gens g s de dix vingt ans en provenance des territoires r cemment repris par les Forces sovi tiques furent vacu s vers l Allemagne et y furent employ s comme apprentis dans l industrie ou comme auxiliaires dans des unit s des Forces arm es Au cours de l t 1942 von Schirach envoya Bormann un t l gramme pour proposer qu une ville anglaise d int r t culturel soit bombard e en repr sailles de l assassinat de Heydrich qui selon lui avait t organis par la G
306. mes contre l Humanit Des prisonniers de guerre furent maltrait s et assassin s Ceux de l Union Sovi tique furent pass s au crible par des Einsatzkommandos op rant sous le contr le de la Gestapo les Juifs les commissaires et les autres personnes jug es hostiles l id ologie du r gime nazi taient signal s au RSHA celui ci les faisait transf rer dans des camps de concentration o ils taient ex cut s Pendant la m me p riode le RSHA promulgua un ordre dit Action Kugel en vertu duquel certains prisonniers de guerre vad s et repris devaient tre amen s Mauthausen et fusill s Un ordre pr voyant l ex cution des 311 groupes de commandos fut tendu par la Gestapo aux parachutistes Un autre ordre enfin interdisant la Police d intervenir dans les attaques dont les aviateurs alli s oblig s d atterrir taient l objet de la part de la population fut sign par Kaltenbrunner lui m me En d cembre 1944 Kaltenbrunner participa l organisation de l assassinat d un g n ral fran ais prisonnier de guerre Pendant la p riode o Kaltenbrunner fut chef du RSHA la Gestapo et le SD continu rent maltraiter et exterminer la population des territoires occup s utiliser des m thodes telles que la torture et l internement dans les camps de concentration ils agissaient en g n ral en vertu d ordres sur lesquels tait appos le nom de Kaltenbrunner La Gestapo tait responsable de l application de
307. miral Canaris lui m me protestant contre la r glementation dict e le 244 8 septembre 1941 par le g n ral Reinecke au sujet du traitement des prisonniers de guerre sovi tiques d clara le 15 septembre de la m me ann e La Convention de Gen ve concernant le traitement des prisonniers de guerre ne lie pas l Allemagne dans ses rapports avec l URSS Donc seuls doivent tre appliqu s les principes du Droit international g n ral qui r gissent le traitement des prisonniers de guerre Depuis le XVIIIe si cle ces principes se sont d gag s peu peu en consid ration du fait que la condition des prisonniers de guerre ne r sulte ni d une vengeance ni d une punition mais constitue seulement une d tention de s curit dont le seul but est de les emp cher de continuer prendre part la guerre Ces principes se sont d velopp s en accord avec le point de vue adopt par toutes les arm es selon lequel il est contraire la tradition militaire de tuer ou de blesser des gens sans d fense Les d crets en question sur le traitement des prisonniers de guerre sovi tiques d coulent d un point de vue essentiellement diff rent Cette protestation qui d finissait exactement l tat du Droit fut ignor e Keitel crivit propos de ce m morandum On l ve des objections inspir es par une conception chevaleresque de la guerre Mais il s agit ici de d truire une id ologie Par cons quent j approuve et soutiens les me
308. mn une peine de prison Les SA furent proscrites par une loi En 1924 Hitler fut lib r et en 1925 les Schutzstaffeln ou SS furent cr es sous le pr texte de lui servir de garde du corps personnelle mais en r alit pour terroriser les ennemis politiques Ce fut aussi 84 l ann e de la publication de Mein Kampf livre contenant les id es et les buts politiques de Hitler consid r comme la source authentique de la doctrine nazie LA PRISE DU POUVOIR Dans les huit ann es qui suivirent la publication de Mein Kampf le parti nazi tendit son activit toute l Allemagne en apportant une attention particuli re l ducation de la jeunesse 187 selon les principes du national socialisme La premi re organisation de jeunesse nazie avait t cr e en 1922 mais ce fut seulement en 1925 que la Hitler Jugend fut officiellement reconnue par le Parti et elle devint plus tard une branche cadette des SA En 1931 Baldur von Schirach qui avait adh r au Parti en 1925 devint le chef de la Jeunesse hitl rienne du Reich Le parti s emplo ya gagner l appui politique du peuple allemand et il prit part aux lections au Reichstag et aux Landtage Ce faisant les dirigeants nazis ne tent rent pas d dissimuler le fait qu en se m lant la vie politique allemande leur seul but tait de d truire la structure d mocratique de la R publique de Weimar et d y substituer un r gime totalitaire national socialiste lequel les m
309. n 235 ler octobre 1946 Sign Geoffrey Lawrence Sign Norman Birkett Pr sident Francis Biddle John J Parker H Donnedieu de Vabres R Falco Nikitchenko A Volchkov 236
310. n e dans le journal de guerre allemand la date du 6 juin 1941 N anmoins d s la fin de l t 1940 l Allemagne en d pit du pacte de non agression commen ait ses pr paratifs d attaque contre l URSS Cette op ration fut tudi e secr tement sous le nom conventionnel de Cas Barbarossa et l ancien Feldmarschall Paulus a t moign devant le Tribunal qu partir du 3 septembre 1940 date laquelle il rejoignait le Grand tat Major allemand il avait particip la pr paration de ce plan qui fut enti rement termin au d but de novembre 1940 225 Aux dires de ce t moin le Grand tat Major allemand ne poss dait cette date aucune information relative une attaque de l Union Sovi tique contre l Allemagne Le 18 d cembre 1940 Hitler par la directive n 21 que paraph rent Keitel et Jodl exigeait l ach vement pour le 15 mai 1941 de tous les pr paratifs li s la mise en oeuvre du Cas Barbarossa Cette directive stipulait On doit apporter le plus grand soin ne pas divulguer l intention d attaquer Les Forces arm es allemandes doivent tre pr tes craser la Russie sovi tique par une campagne rapide avant la fin de la guerre contre l Angleterre Pr c demment cette instruction G ring avait fait conna tre le plan d ensemble du g n ral Thomas chef du Service de l conomie de guerre de l O K W et celui ci avait r dig des rapports sur les possibilit s conomiques de l URSS se
311. n es renforcer la position des nazis en Autriche et qui comprenaient notamment la nomination de Seyss Inquart au poste de ministre de la S ret et de l Int rieur avec contr le de la police Von Ribbentrop tait Londres quand l occupation de l Autriche fut r alis e et gr ce aux renseignements que lui fournit G ring il informa le Gouvernement britannique du fait que l Allemagne n avait pas pr sent l Autriche un ultimatum mais n tait intervenue que pour emp cher une guerre civile Le 13 mars 1938 von Ribbentrop signa la loi incorporant l Autriche au Reich allemand Von Ribbentrop participa aux plans d agression contre la Tch coslovaquie D s mars 1938 il se tint en contact troit avec le parti allemand des Sud tes et lui donna des instructions qui avaient pour but de continuer faire du probl me des Sud tes une question br lante susceptible de servir d excuse l attaque projet e contre la Tch coslovaquie En ao t 1938 il participa une conf rence dont l objet tait d obtenir l appui des Hongrois en cas de guerre avec la Tch coslovaquie Apr s le Pacte de Munich il continua d exercer une pression diplomatique en vue d occuper le reste de ce pays Il contribua inciter les Slovaques proclamer leur ind pendance Il assista la conf rence des 14 et 15 mars 1939 au cours de laquelle Hitler sous la menace d une invasion obligea le pr sident Hacha consentir l occupation de la Tch coslovaquie p
312. n ralement par l internement de la travailleuse trang re dans un camp de concentration Les t moignages ont permis d tablir que les travailleurs de l industrie sous la surveillance du Corps des chefs taient log s dans des camps dans 275 des conditions sanitaires pouvantables qu ils fournissaient un grand nombre d heures de travail et ne recevaient pas la nourriture appropri e Sous la m me surveillance les travailleurs agricoles qui taient un peu mieux trait s se voyaient cependant interdire les moyens de transport les distractions et l exercice de leur religion Ils devaient travailler pendant un temps illimit et sous une r glementation qui autorisait l employeur leur infliger des ch timents corporels Les chefs politiques tout au moins jusqu aux Ortsgruppenleiter taient charg s de cette surveillance Le 5 mai 1943 un m morandum de Bormann ordonnant que l on cess t de maltraiter les travailleurs forc s fut distribu tous les chefs jusqu au grade d Ortsgruppenleiter De m me le 10 novembre 1944 Speer transmit par circulaire un ordre de Himmler qui stipulait que les Ortsgruppenleiter devaient rappeler tous les membres du parti nazi suivant les instructions du Kreisleiter qu il leur incombait de soumettre les travailleurs trangers une surveillance minutieuse Le traitement des prisonniers de guerre tait de la comp tence directe du Corps des chefs Le 5 novembre 1941 Bormann transmit un ordre au
313. n Allemagne Aucun d eux ne sera dangereux pour autant que nous interviendrons s v rement la moindre bagatelle Cependant en France en Belgique en Hollande et en Norv ge les Allemands essay rent au cours des deux premi res ann es d obtenir les ouvriers n cessaires par un syst me d engagements volontaires mais le proc s verbal de la r union du Bureau central d tudes en date du 1er mars 1944 montre quel point ce volontariat n tait que th orique La discussion suivante s engagea sur la situation en France entre Sauckel et un certain Koehrl repr sentant de Speer Koehrl Pendant ce temps l un grand nombre de Fran ais ont t recrut s et sont all s volontairement en Allemagne Sauckel Ce n taient pas toujours des volontaires quelques uns ont t recrut s par la force Koehrl La conscription commen a lorsque le recrutement volontaire ne donna plus de r sultats suffisants Sauckel Mais sur les 5 millions de travailleurs qui sont en Allemagne il n y avait m me pas 200 000 volontaires Koehrl Ne nous demandons plus pour l instant s il y eut ou non quelques pressions exerc es Th oriquement tout au moins tous venaient spontan ment Des comit s furent cr s afin d encourager le recrutement une nergique campagne de propagande fut entreprise pour inciter les travailleurs aller de leur plein gr en Allemagne On promettait par exemple la lib ration
314. n accus celui ci aura le droit de donner toutes explications se rapportant aux charges relev es contre lui c Les interrogatoires pr liminaires et le proc s des accus s devront tre conduits dans une langue que l accus comprend ou traduits dans cette langue 23 d Les accus s auront le droit d assurer eux m mes leur d fense devant le Tribunal ou de se faire assister d un avocat e Les accus s auront le droit d apporter au cours du proc s soit personnellement soit par l interm diaire de leur avocat toutes preuves l appui de leur d fense et de poser des questions tous les t moins produits par l Accusation V Comp tence du Tribunal et conduite des d bats Article 17 Le Tribunal sera comp tent a Pour convoquer les t moins au proc s requ rir leur pr sence et leur t moignage et les interroger b Pour interroger les accus s c Pour requ rir la production de documents et d autres moyens de preuve d Pour faire pr ter serment aux t moins e Pour nommer les mandataires officiels pour remplir toute mission qui sera fix e par le Tribunal et notamment pour faire recueillir des preuves par d l gation Article 18 Le Tribunal devra a Limiter strictement le proc s un examen rapide des questions soulev es par les charges b Prendre des mesures strictes pour viter toute action qui entra nerait un retard non justifi et carter toutes questions et d clarations trang res a
315. n de faire en sorte que soient entendus ou produits si possible tous t moins et documents que le Tribunal pourrait juger n cessaires pour que la D fense soit assur e utilement 23 c Si le t moin ou le document se trouvent dans la zone contr l e par les autorit s d occupation et si le Tribunal n est pas en session le Secr taire g n ral transmettra la demande aux Procureurs G n raux Si ces derniers n l vent pas d objection le Secr taire g n ral d livrera une sommation de nature provoquer la comparution du t moin ou la production des documents en question et informera le Tribunal des mesures ainsi prises par lui 30 Si l un des Procureurs G n raux pr sente une objection la r gularisation de cette sommation ou si le Tribunal est en session le Secr taire g n ral soumettra la requ te au Tribunal qui d cidera s il y a lieu ou non de proc der la sommation envisag e d La sommation sera faite dans les formes que les autorit s d occupation int ress es jugeront propres assurer son effet et le Secr taire g n ral informera le Tribunal des mesures prises e Sur demande adress e au Secr taire g n ral du Tribunal l accus recevra dans une langue qu il conna t copie de tous les documents mentionn s dans l Acte d accusation mais seulement dans la mesure o les Procureurs G n raux pourront les mettre sa disposition Dans le cas contraire il sera autoris examiner les copies de tous
316. n du Parti au pouvoir le 30 janvier 1933 et favorisa la nomination de Hitler au poste de Chancelier Apr s cette date il joua un r le important dans l ex cution du programme de r armement intensif qui fut adopt par l Allemagne en mettant au maximum les possibilit s de la Reichsbank au service de cet effort La Reichsbank qui a de tout temps t l agent financier du Gouvernement allemand mit des emprunts d tat long terme dont le montant fut employ au r armement L accus imagina un syst me selon lequel des billets de banque ch ance de cinq ans connus sous le nom de billets Mefo furent utilis s pour obtenir de fortes sommes provenant du march des devises court terme pour le r armement Le remboursement de ces billets tait garanti mais en fait cette garantie ne provenait que du fait que la Reichsbank tait banque d mission En sa qualit de ministre de l conomie et de pl nipotentiaire g n ral pour l conomie de guerre Schacht s occupa d organiser l conomie allemande en vue de la guerre Il fit des plans d taill s pour une mobilisation industrielle et la coordination de l Arm e avec l industrie en cas de guerre Plus particuli rement et pour pallier la p nurie de mati res premi res il entreprit de r aliser un plan de stockage et un syst me de contr le des changes Il esp rait ainsi viter que la faible position de l Allemagne vis vis de la monnaie trang re p t g ner l acquisition
317. n et 314 d occupation furent examin es Le 17 juillet 1941 Hitler nomma Rosenberg ministre du Reich pour les territoires occup s de l Est et lui confia officiellement la responsabilit de l administration civile 191 Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Rosenberg est responsable du pillage syst matique des biens publics et priv s qui fut pratiqu dans tous les pays envahis d Europe Agissant d apr s les ordres donn s par Hitler au mois de janvier 1940 pour fonder la Hohe Schule il organisa et dirigea l Einsatzstab Rosenberg qui pilla des mus es et des biblioth ques confisqua des oeuvres d art et des collections et mit sac des habitations priv es Ses propres rapports montrent l importance rev tue par ces confiscations Au cours de l Action M M bel lanc e en d cembre 1941 sur la suggestion de Rosenberg soixante neuf mille six cent dix neuf demeures juives furent pill es dans l Ouest dont trente huit mille Paris seulement et il fallut vingt six mille neuf cent quatre vingt quatre wagons de chemin de fer pour transporter en Allemagne les meubles confisqu s A la date du 14 juillet 1944 vingt et un mille neuf cent trois objets d art comprenant des peintures c l bres et des pi ces de mus e avaient d j t saisis dans l Ouest par l Einsatzstab Nomm le 17 juillet 1941 ministre du Reich pour les territoires occup s de l Est Rosenberg fut investi de l autorit supr me pour ces r g
318. n que nos arm es soient quip es et la Patrie ravitaill e Les mati res premi res les territoires fertiles qui ont t conquis la main d oeuvre tout sera exploit enti rement et consciencieusement au profit de l Allemagne et de ses alli s Tous les prisonniers de guerre aussi bien ceux de l Ouest que ceux de l Est qui sont actuellement en Allemagne devront tre utilis s en totalit dans les industries allemandes d armement et de ravitaillement Ainsi il faut imm diatement exploiter dans la mesure du possible les r serves humaines du territoire sovi tique conquis Si nous ne r ussissons pas obtenir la quantit n cessaire d ouvriers par les engagements volontaires il nous faudra recourir imm diatement la r quisition et instituer le travail obligatoire L utilisation au maximum des prisonniers de guerre et 146 l emploi d un tr s grand nombre de nouveaux travailleurs civils trangers hommes et femmes sont devenus pour la r alisation du programme de travail dans cette guerre une n cessit qui ne se discute pas On pourrait galement se r f rer la politique existant en Allemagne au cours de l t 1940 suivant laquelle toutes les personnes g es malades et incurables bouches inutiles taient transf r es dans des camps sp ciaux o elles taient tu es et leurs parents inform s de leur d c s comme tant survenu de cause naturelle Les victimes n taient pas intern es avec les cito
319. n seulement le moment choisi mais aussi les forces employ es Le ler mars Hitler lan a un ordre concernant l Exercice Weser et contenant le passage suivant Le d veloppement de la situation en Scandinavie exige que soient faits tous les pr paratifs en vue de l occupation du Danemark et de la Norv ge par une partie des Forces arm es allemandes Cette op ration doit emp cher une intervention britannique en Scandinavie et dans la Baltique de plus elle doit prot ger notre source de minerai en Su de et donner notre Marine et notre Aviation une ligne de d part plus tendue contre la Grande Bretagne Le franchissement de la fronti re danoise et le d barquement en Norv ge doivent avoir lieu simultan ment Il est de la plus haute importance que les tats scandinaves ainsi que les pays de l Ouest soient surpris par nos mesures Le 24 mars les ordres d op rations navales relatifs l Exercice Weser furent donn s et suivis le 30 mars par ceux de D nitz Commandant en chef de la flotte sous marine Le 9 avril 1940 les Forces allemandes envahissaient la Norv ge et le Danemark Il ressort clairement de ce r cit que d s octobre 1939 la question de l invasion de la Norv ge tait envisag e La D fense a pr tendu que l Allemagne s tait vue oblig e d attaquer la Norv ge pour pr venir un d barquement alli et que par cons quent ces op rations rev taient un caract re pr ventif 110 Il y a
320. naviguaient de nuit sans feux dans la Manche 334 Le 24 novembre 1939 le Gouvernement allemand adressa un avertissement aux navires de commerce neutres selon lequel leur s curit ne pouvait plus tre garantie dans les eaux britanniques et fran aises en raison des combats fr quents qui mettaient aux prises dans ces parages des sous marins allemands et des navires marchands alli s ces derniers taient en effet arm s et avaient re u l ordre de se servir de leurs armes aussi bien que d peronner les sous marins Le ler janvier 1940 le Haut Commandement des sous marins allemands agissant selon les instructions de Hitler ordonna aux sous marins d attaquer tous les navires de commerce grecs dans la zone entourant les les Britanniques zone qui tait interdite leurs propres navires par les tats Unis ainsi que les navires de commerce de toute nationalit dans la zone limit e du canal de Bristol Cinq jours plus tard un autre ordre fut donn aux sous marins selon lequel ils devaient imm diatement et sans restriction faire usage de leurs armes contre tous les navires dans une zone d termin e de la mer du Nord En fin de compte le 18 janvier 1940 les sous marins re urent l autorisation de couler sans avertissement tous les navires se trouvant dans les parages des c tes ennemies o l on peut pr sumer que des mines ont t pos es On fit une exception pour les navires des tats Unis de l Italie du Japon et
321. nce sacr aux yeux du monde civilis et dont la violation partielle par l Allemagne hitl rienne a t fort bl m e l int rieur comme l ext rieur du Reich C est celui ci seul peut tre puni celui qui contrevient une r gle r pressive pr existant l acte Cette maxime appartient aux grands principes fondamentaux du syst me politique des Signataires du Statut de ce Tribunal l Angleterre depuis le Moyen ge les tats Unis depuis leur cr ation la France depuis sa grande R volution et l Union Sovi tique Et lorsque r cemment le Conseil de Contr le pour l Allemagne prit la d cision d assurer le retour une juste application du droit p nal en Allemagne il d cr ta en premier lieu la restauration de la maxime Nul ne sera puni sans une r gle p nale en vigueur au moment de l accomplissement de l acte Cette maxime n est pas pr cis ment une r gle d opportunit mais elle d coule de la reconnaissance du fait que tout accus peut se consid rer comme injustement trait s il est puni par un droit post rieur la commission de ses actes Les avocats de tous les accus s pr sents n gligeraient leur devoir s ils acceptaient silencieusement l abandon du Droit international en vigueur et le retrait d un principe universellement reconnu par la jurisprudence criminelle moderne et touffaient les scrupules exprim s ouvertement aujourd hui et cela m me en dehors des fronti res de l Allemagne D autant plus que l
322. nces qui avaient t jusque l employ es telles que le dol la duplicit les menaces l intimidation les activit s de la propagande de la Cinqui me colonne alors les conspirateurs nazis con urent d lib r ment d cid rent et d clench rent leurs guerres d agression et leurs guerres faites en violation des trait s accords et engagements internationaux en passant par les tapes et degr s ci apr s pr cis s C UTILISATION DE LA DOCTRINE AU SERVICE DU PLAN CONCERTE OU COMPLOT Pour inciter d autres personnes se joindre au plan concert ou complot et afin d assurer aux conspirateurs nazis le maximum de 33 contr le sur la communaut allemande les nazis cr rent diffus rent et exploit rent certaines doctrines parmi lesquelles se trouvent les suivantes 1 Les personnes de pr tendu sang allemand tel qu il est d fini par les conspirateurs nazis constituent une race de seigneurs et sont par cons quent en droit de subjuguer de dominer ou d exterminer d autres races et peuples 2 Le peuple allemand doit tre gouvern en vertu du F hrerprinzip principe du chef selon lequel le pouvoir est aux mains d un F hrer dont des subordonn s doivent tirer leur autorit par ordre hi rarchique chacun d eux devant ob issance sans conditions son sup rieur imm diat mais tant investi d un pouvoir absolu dans son propre ressort Le pouvoir des chefs doit tre illimit et s ten
323. nclusion Jusqu l puration qui commen a le 30 juin 1934 les SA constituaient un groupe d individus redoutables et violents qui particip rent aux attentats nazis de cette p riode Il n a cependant pas t d montr que ces activit s fissent partie d un plan pr cis de guerre d agression et le Tribunal ne peut en cons quence soutenir que ces activit s taient criminelles aux termes du Statut Apr s l puration les SA furent r duites l tat de groupes de partisans nazis sans importance Bien que dans des cas particuliers des unit s SA aient t employ es la perp tration de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit on ne peut dire que les membres des SA aient en g n ral particip des actes criminels ou en aient eu connaissance Pour ces motifs le Tribunal ne d clare pas les SA organisation criminelle dans le sens de l article 9 du Statut LE CABINET DU REICH L Accusation a d sign comme organisation criminelle le Cabinet du Reich Die Reichsregierung compos de membres du Cabinet r gulier tel qu il tait apr s le 30 janvier 1933 de membres du Conseil des ministres pour la D fense du Reich et de membres du Conseil de Cabinet secret Le Tribunal estime que le Cabinet du Reich ne doit pas tre d clar criminel pour deux raisons 1 Parce qu il n a pas t tabli que post rieurement 1937 il ait r ellement fonctionn en tant que groupe ou organisation 172 2 tant donn
324. nd il n a m me pas besoin de le faire Tout ce qui est n cessaire c est qu il dise D accord Seyss Inquart n envoya jamais le t l gramme et il ne t l graphia m me jamais D accord 99 Il semble que d s qu il fut nomm Chancelier peu apr s 22 heures il ait t l phon Keppler et l ait charg de transmettre Hitler ses protestations contre l occupation Ce proc d indigna G ring parce que dit il cela troublerait le repos du F hrer qui voulait se rendre en Autriche le lendemain 23h 15 un fonctionnaire du minist re de la Propagande de Berlin t l phona l Ambassade Vienne et Keppler lui r pondit Dites au Generalfeldmarschall que Seyss Inquart est d accord Le 12 mars 1938 l aube les troupes allemandes entr rent en Autriche et ne rencontr rent aucune r sistance La presse allemande annon a que Seyss Inquart avait t d sign comme successeur de Schuschnigg et cita bien qu il n e t jamais t envoy le texte du 205 t l gramme propos par G ring pour montrer que Seyss Inquart avait requis la pr sence des troupes allemandes dans la crainte de troubles Le 13 mars 1938 fut promulgu e une loi consacrant la r union de l Autriche au Reich allemand Seyss Inquart ayant demand au Pr sident Miklas de signer cette loi celui ci refusa et donna sa d mission Seyss Inquart le fit sa place au nom de l Autriche et cette loi entra dans la l gislation du Reich par un d c
325. nde des citoyens fran ais 5 Des ordonnances furent promulgu es le 8 mai 1941 pour le Haut Rhin et le Bas Rhin et le 23 avril 1941 pour la Moselle astreignant au travail obligatoire tous les citoyens fran ais des deux sexes g s de 17 25 ans A partir du ler janvier 1942 en ce qui concerne les jeunes hommes et du 26 janvier 1942 en ce qui concerne les jeunes filles fut organis effectivement en Moselle le Service national du travail Cette mesure fut appliqu e le 27 ao t 1942 dans le Haut Rhin et le Bas Rhin mais seulement pour les jeunes gens Les classes 1940 1941 1942 furent appel es 6 Ces classes furent incorpor es dans la Wehrmacht l expiration de leur temps de travail obligatoire Le 19 ao t 1942 une ordonnance institua le service militaire obligatoire en Moselle et le 25 ao t 1942 les classes 1940 1944 furent appel es dans les trois d partements La conscription fut appliqu e par les autorit s allemandes conform ment aux dispositions de la l gislation allemande Le premier conseil de r vision eut lieu le 3 septembre 1942 Ult rieurement dans le Haut Rhin et le Bas Rhin il fut proc d de nouveaux enr lements visant les classes 1928 1939 inclus Les Fran ais qui refus rent de se soumettre ces lois furent consid r s comme d serteurs leur famille fut d port e et leurs biens confisqu s Ces actes violaient les articles 43 46 55 et 56 du R glement de La Haye 1907 les lois
326. ne extr me rigueur Un r gime de terreur fut instaur renforc par des tribunaux sommaires qui ordonnaient par exemple des ex cutions Publiques de groupes de vingt deux cents Polonais ou des ex cutions massives d otages Le syst me des camps de concentration fut introduit dans le Gouvernement G n ral les camps fameux de Treblinka et de Maidaneck furent tablis D s le 6 f vrier 1940 Frank d voila lui m me ce r gime de terreur en commentant cyniquement au cours d un reportage l affiche o von Neurath annon ait l ex cution des tudiants tch ques Si je prescrivais que des affiches soient coll es aux murs chaque fois qu on fusille sept Polonais les for ts de Pologne ne suffiraient pas la fabrication du papier n cessaire Le 30 mai 1940 Frank d clara dans une r union de policiers qu il mettait profit l offensive d Europe occidentale qui d tournait de la Pologne l attention du monde pour liquider des milliers de Polonais susceptibles de s opposer la domination allemande y compris les principaux 193 repr sentants de l lite intellectuelle polonaise Conform ment ces instructions l action brutale A B fut commenc e elle permettait la Police de s ret et au SD d accomplir des exterminations qui n taient gu re g n es par la proc dure judiciaire Aux termes d un d cret de Frank du 2 octobre 1943 tout individu de nationalit non allemande qui sabotait des travaux effectu s pou
327. nement du peuple Cette influence doit tre compl tement et d finitivement d truite Seul le Gouvernement du Reich et conform ment ses instructions le Parti les unit s qui le composent et celles qui y sont rattach es ont le droit de diriger le peuple 191 D s le d but du NSDAP l antis mitisme avait tenu une place importante dans le programme et la propagande du parti national socialiste Les Juifs qui n taient d ailleurs pas jug s dignes du titre de citoyens allemands taient tenus pour largement responsables des d sordres dont avait souffert la nation la suite de la guerre de 1914 1918 En outre l insistance que l on mettait souligner la sup riorit de la race et du sang allemand augmentait l antipathie ressentie l gard des Juifs Le deuxi me chapitre du livre 1er de Mein Kampf est consacr ce que l on peut appeler la th orie de la Race des seigneurs c est dire la doctrine de la sup riorit de la race aryenne sur toutes les autres et au droit qu auraient les Allemands en vertu de cette sup riorit de dominer les peuples et de s en servir en vue de leurs propres int r ts Apr s que les nazis furent arriv s au pouvoir en 1933 la pers cution des Juifs fit partie de la politique officielle de l tat Le ler avril 1933 le Cabinet nazi approuva le boycottage des entreprises juives et dans les ann es qui suivirent une s rie de lois antis mites furent vot es pour limiter les activit s
328. nements dignes de foi sur les plans britanniques et il justifie l invasion comme une op ration n cessaire pour pr venir l ex cution de ces plans Son t moignage montre que depuis le mois d octobre 1939 Hitler projetait d attaquer les nations de l Ouest en passant par la Belgique mais ne pensait pas pouvoir envahir la Hollande avant la mi novembre Le 8 f vrier 1940 Jodl son repr sentant Warlimont et Jeschonnek charg s des questions strat giques a riennes discut rent la nouvelle id e d attaquer la Norv ge le Danemark et la Hollande tout en garantissant la neutralit de la Belgique La plupart des dix sept ordres qui pour diff rentes raisons notamment cause des conditions atmosph riques remettaient au mois de mai 1940 l attaque l Ouest furent sign s par Jodl Il s occupa activement des pr paratifs d attaque contre la Gr ce et la Yougoslavie et parapha l ordre d intervenir en Albanie qu avait donn Hitler le 11 janvier 1941 Le 20 janvier quatre mois avant l attaque Hitler au cours d une r union des g n raux allemands et italiens laquelle assistait Jodl d clara que les troupes allemandes rassembl es en Roumanie devaient tre utilis es contre la Gr ce Le 18 mars Jodl tait pr sent encore lorsque Hitler dit Raeder que toute la Gr ce devait tre occup e avant qu une solution ne p t intervenir C est en sa pr sence galement que le 27 mars Hitler d clara devant le Haut Commandement que
329. nera un juge et un juge suppl ant Les suppl ants devront dans la mesure du possible assister toutes les s ances du Tribunal En cas de maladie d un membre du Tribunal ou si pour toute autre raison il n est pas en mesure de remplir ses fonctions son suppl ant si gera sa place Article 3 Ni le Tribunal ni ses membres ni leurs suppl ants ne pourront tre r cus s par le Minist re public par les accus s ou par les d fenseurs Chaque Puissance signataire pourra remplacer le juge ou le suppl ant d sign par elle pour raison de sant ou pour tout autre motif valable mais aucun remplacement autre que par un suppl ant ne devra tre effectu pendant le cours d un proc s Article 4 a La pr sence des quatre membres du Tribunal ou en l absence de l un d eux de son suppl ant sera n cessaire pour constituer le quorum b Avant l ouverture de tout proc s les membres du Tribunal s entendront pour d signer l un d entre eux comme pr sident et le pr sident remplira ses fonctions pendant toute la dur e du proc s moins qu il n en soit d cid autrement par un vote r unissant au moins trois voix La pr sidence sera assur e tour de r le par chaque membre du Tribunal pour les proc s successifs Cependant au cas o le Tribunal si gerait sur le territoire de l une des quatre Puissances signataires le repr sentant de cette Puissance assumera la pr sidence 19 c Sous r serve des dispositions pr
330. ng pl nipotentiaire g n ral pour le Plan de quatre ans Mais Funk participa aux pr paratifs conomiques de certaines des guerres d agression 326 notamment des guerres contre la Pologne et l Union Sovi tique il peut en cons quence tre d clar coupable des crimes vis s par le deuxi me chef de l Acte d accusation Crimes de guerre et crimes contre l Humanit En sa qualit de sous secr taire au minist re de la Propagande et de vice pr sident de la Chambre de culture du Reich Funk avait pris part d s le d but au programme nazi de mesures d exception appliqu es aux Juifs sur le plan conomique Le 12 novembre 1938 apr s les pogroms qui eurent lieu au cours de ce mois il assista une r union tenue sous la pr sidence de G ring afin de discuter la solution du probl me juif et proposa qu un d cret f t pris pour exclure les Juifs de toute activit commerciale d cret que G ring publia le jour m me dans le cadre du Plan de quatre ans Dans sa d position Funk a d clar qu il avait t choqu par les exc s du 10 novembre on sait pourtant qu il pronon a le 15 novembre un discours dans lequel il d crivait ces exc s comme l expression violente du d go t qu inspirait au peuple allemand l attaque criminelle que les Juifs dirigeaient contre lui il y affirmait aussi que l exclusion totale des Juifs de toute activit conomique devait logiquement d couler de leur exclusion de la vie politique En 194
331. nitz est coupable des crimes vis s par les deuxi me et troisi me chefs de l Acte d accusation 210 RAEDER Raeder est inculp des crimes vis s au premier au deuxi me et au troisi me chefs de l Acte d accusation En 1928 il devint chef de la Direction de la Marine et en 1935 commandant en chef de la Marine de guerre OKM en 1939 Hitler le fit Grand Amiral Il tait membre du Conseil de la D fense du Reich Le 30 janvier 1943 sa demande il fut remplac par D nitz et re ut le titre honorifique d Amiral Inspecteur de la Marine Crimes contre la Paix Au cours des quinze ann es de son commandement Raeder reconstruisit la flotte allemande et la mena au combat il en accepta la pleine responsabilit jusqu sa mise la retraite en 1943 Il reconna t que la Marine a viol le Trait de Versailles mais affirme que tout homme y e t mis son point d honneur Il all gue d ailleurs que ces violations furent minimes pour la plupart et que les constructions navales de l Allemagne taient rest es en de de la 338 limite permise Ces violations ainsi que celles de l Accord naval germano britannique de 1935 ont t analys es dans une autre partie du Jugement Raeder re ut de von Blomberg les directives du 24 juin 1937 qui prescrivirent d effectuer des pr paratifs sp ciaux en vue de l a guerre contre l Autriche Il fut l une des cinq personnalit s pr sentes la conf rence du 5 novembre 1937 dite Conf
332. ns cesse un traitement humain pour les ouvriers 345 Il n en est pas moins vrai que Sauckel eut incontestablement une responsabilit g n rale dans l ensemble du programme de travail obligatoire A l poque dont il s agit il exer ait certainement un contr le sur les domaines dont il pr tend maintenant que d autres avaient la charge Les r glements qu il dictait donnaient ses commissaires le pouvoir de recruter la main d oeuvre et il s appliquait constamment surveiller les mesures prises Il avait connaissance des m thodes impitoyables employ es pour le recrutement et soutenait pleinement ces m thodes en se fondant sur ce qu elles taient n cessaires afin d atteindre les contingents fix s Il r sulte des directives de Sauckel qu il avait la responsabilit du transport des ouvriers en Allemagne de leur r partition entre les employeurs de leur logement et de leur subsistance et que tous les organismes qui s occupaient de ces questions lui taient subordonn s Il connaissait les conditions d fectueuses dans lesquelles vivaient les travailleurs Il ne semble pas qu il ait t par principe favorable des m thodes brutales d extermination par le travail comme l tait Himmler Son attitude s exprime ainsi dans un r glement Tous les hommes doivent tre nourris log s et trait s de fa on en obtenir le rendement maximum avec le minimum de frais Il a t d montr que Sauckel tait charg d un program
333. ns de J hovah les saboteurs les terroristes les membres des mouvements de r sistance les agents parachut s les l ments anti sociaux les r fractaires ou vagabonds polonais et sovi tiques Dans tous les autres cas une autorisation pr alable est n cessaire Le troisi me degr peut comprendre suivant les circonstances les mesures suivantes alimentation r duite pain et eau couchette dure cellule obscure privation de sommeil exercices puisants flagellation au dessus de vingt coups il faut consulter un m decin Pour supprimer brutalement toute opposition l occupation allemande on ne prit pas seulement des mesures s v res contre les individus soup onn s d appartenir des groupements de r sistance Le 19 juillet 1944 le commandant de la SIPO et du SD dans le district de Radom en Pologne promulgua un ordre qui fut transmis par l interm diaire des chefs des SS et de la Police dans tous les cas d assassinats ou de tentatives d assassinats d Allemands ou de destruction d installations importantes par des saboteurs devaient tre fusill s non seulement l individu coupable mais aussi ses proches du sexe masculin quant ses parentes g es de plus de seize ans elles devaient tre intern es dans un camp de concentration 134 246 Au cours de l t 1944 les Einsatzkommandos de la SIPO et du SD du Luxembourg firent interner dans le camp de concentration de Sachsenhausen un certain nombre de personne
334. nstantin von Neurath et Hans Fritzsche individuellement et en tant que membres de l un des groupements ou organisations ci apr s num r s auxquels ils ont appartenu savoir La Reichsregierung Cabinet du Reich le Korps der Politischen Leiter der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei Corps des chefs politiques du parti nazi les Schutzstaffeln der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei g n ralement d nomm es SS comprenant le Sicherheitsdienst g n ralement d nomm SD la Geheime Staatspolizei Police secr te d tat g n ralement d nomm e Gestapo les Sfurmabteilungen der NSDAP g n ralement d nomm es SA et l tat Major g n ral ainsi que le Haut Commandement des Forces arm es allemandes tels qu ils sont tous d finis l appendice B accus s La R publique Fran aise les tats Unis d Am rique le Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord et l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques agissant par les soussign s Fran ois de Menthon Robert H Jackson Hartley Shawcross et R A Rudenko d ment d sign s pour repr senter leurs gouvernements respectifs dans l examen des chefs d accusation contre les grands criminels de guerre et dans la poursuite de ces derniers conform ment l Accord de Londres en date du 8 ao t 1945 et du Statut de ce Tribunal 30 annex audit Accord accusent par les pr sentes en raison des motifs expos s ci apr s de s tre rendu
335. nt de transmission aux instructions remises par Dietrich pour la Presse Ainsi en f vrier 1939 et avant l incorporation de la Boh me et de la Moravie par exemple il re ut de Dietrich l ordre de porter l attention de la presse les efforts entrepris par la Slovaquie 231 pour maintenir son ind pendance ainsi que les m thodes et la politique antigermaniques du Gouvernement de Prague de l poque Cet ordre que re ut Dietrich manait du minist re des Affaires trang res La Section de Radiodiffusion dont Fritzsche devint le chef en nombre 1943 tait l une des douze sections du minist re de la Propagande Au d but Dietrich et d autres chefs de section usaient de leur autorit pour orienter la politique que devait suivre la radio Vers la fin de la guerre cependant Fritzsche devint le seul exercer un pouvoir en mati re de radiodiffusion au Minist re En cette qualit il composa et publia les paroles quotidiennes de la radio destin es tous les services de propagande du Reich et conformes la politique g n rale du r gime nazi elles taient soumises aux directives de la section politique de Radiodiffusion du minist re des Affaires trang res ainsi qu au contr le personnel de Goebbels Fritzsche de m me que d autres fonctionnaires du minist re de la Propagande assista aux conf rences quotidiennes que Goebbels tenait avec ses collaborateurs L objet de ces conf rences tait de renseigner les assistants
336. nt soumis la torture et des mauvais traitements de toutes sortes de plus environ 500 sujets danois furent mis mort par tortures ou autrement dans les prisons et les camps de concentration allemands En Belgique entre 1940 et 1944 des tortures diverses mais partout semblables furent ex cut es Bruxelles Li ge Mons Gand Namur Anvers Tournai Arlon Charleroi et Dinant A Vught en Hollande quand le camp fut vacu environ 400 personnes furent fusill es Au Luxembourg pendant l occupation allemande 500 personnes furent assassin es et de plus 521 autres furent ex cut es ill galement par ordre de tribunaux sp ciaux tels que le Sondergericht Beaucoup d autres personnes au Luxembourg furent soumises par la Gestapo la torture et aux mauvais traitements 4 000 Luxembourgeois au moins furent emprisonn s pendant la p riode d occupation allemande et sur ce nombre 400 au moins furent assassin s Entre mars 1944 et avril 1945 en Italie au moins 7 500 hommes femmes et enfants s chelonnant de l enfance l extr me vieillesse furent assassin s par la soldatesque allemande Civitella dans les grottes ard atines de Rome et en d autres endroits 1 Dans les R publiques Socialistes Sovi tiques c est dire en Bi lorussie Ukraine Esthonie Lettonie Lithuanie Karelo Finlande et Moldavie dans dix neuf r gions de la R publique Socialiste Sovi tique f d r e de Russie et en Pologne T
337. nt apr s que les Britanniques eurent d barqu et que Hitler eut ordonn l attaque et que d autre part la Marine elle m me ne s int ressait pas la Gr ce Il re ut aussi l ordre de Hitler concernant la Yougoslavie Raeder s effor a de dissuader Hitler d entreprendre l invasion de l URSS et l incita en septembre 1940 adopter plut t une politique d agression en M diterran e Le 14 novembre il conseilla d activer la guerre contre l Angleterre l ennemie principale et affirma que la construction de la flotte sous marine et de l aviation navale devait tre poursuivie D apr s les notes de l tat Major naval de guerre allemand il souleva des objections s rieuses contre une campagne de Russie entreprise avant la d faite de l Angleterre Il affirme aujourd hui que ses objections taient fond es sur le d sir de ne pas violer le Pacte de non agression aussi bien que sur des consid rations strat giques Mais une fois que la d cision eut t prise il donna six jours avant l invasion de l Union Sovi tique l autorisation d attaquer les sous marins russes dans la mer Baltique dans les limites d une zone d termin e Il excuse cette attitude en all guant que ces sous marins se livraient des op rations de reconnaissance Il s ensuit que Raeder a particip la pr paration et la conduite de guerres d agression Crimes de guerre Raeder est accus aussi de crimes de guerre commis en haute mer L Athenia paque
338. ntation de ces actes devra tre fournie la suite d une requ te appropri e 32 R gle n 10 Retrait de pi ces et documents Dans le cas o des documents originaux seraient produits par l Accusation ou la D fense et s il est d montr a Qu cause de l int r t historique qui s y attache ou pour toute autre raison l un des Gouvernements signataires de l Accord des quatre Puissances du 8 ao t 1945 ou tout autre Gouvernement qui aurait obtenu le consentement desdites quatre Puissances signataires d sire retirer des archives du Tribunal et conserver un document original quelconque b Qu aucune injustice substantielle n en r sulterait le Tribunal autorisera la substitution de copies photostatiques de ce document authentifi par le Secr tariat g n ral au document original et remettra ledit document original au demandeur R gle n 11 Date d entr e en vigueur et droit d amendement et d addition Ces r gles entreront en vigueur d s leur approbation par le Tribunal Rien de ce qui pr c de ne pourra tre interpr t comme emp chant le Tribunal quelque moment que ce soit dans l int r t de l quit et de la rapidit des d bats de s carter de ces r gles d y apporter des amendements ou des additions soit par des r gles d ordre g n ral ou par des ordonnances sp ciales relatives des cas particuliers dans la forme et publicit que le Tribunal jugera appropri es 33 26 COMPTE RENDU DE
339. ntelligentzia polonaise tait pr vue et en mai 1940 Frank parlait dans son journal de profiter de ce que l int r t du monde se concentre sur le front de l Ouest pour liquider des milliers de Polonais en commen ant par les repr sentants principaux de l intelligentzia polonaise Auparavant Frank avait re u l ordre de r duire toute l conomie polonaise au minimum absolument n cessaire pour vivre Les Polonais seront les esclaves du Grand Empire mondial allemand En janvier 1940 il crivait dans son journal que de la main d oeuvre bon march devait tre extraite du Gouvernement G n ral par centaines de milliers d hommes Cela emp chera la propagation biologique des Polonais Les m thodes appliqu es en Pologne par les Allemands r ussirent si bien que la fin de la guerre un tiers de la population avait t d vast Il en tait de m me dans les r gions occup es de l Union Sovi tique Au moment du d clenchement de l attaque allemande en juin 1941 Rosenberg dit ses collaborateurs Le ravitaillement du peuple allemand se trouve cette ann e sans aucun doute en t te de la liste des revendications allemandes dans l Est les r gions du sud et le nord du Caucase devront servir quilibrer le ravitaillement allemand Une vacuation en masse sera sans doute n cessaire et il est certain que l avenir r serve aux Russes des ann es difficiles Trois ou quatre semaines apr s Hitler examina
340. ntention de demander au Tribunal un arr t de criminalit la notification sera faite par une publication dont la forme et le mode seront prescrits par le Tribunal Cette publication comprendra une d claration du Tribunal informant tous les membres des groupements ou organisations d sign s qu ils ont le droit de demander au Tribunal d tre entendus ainsi qu il est pr vu par une stipulation de l article 9 du Statut Rien de ce qui pr c de ne saurait toutefois tre interpr t comme de nature conf rer une immunit quelconque tels membres desdits groupements ou organisations qui viendraient compara tre la suite de la publicit envisag e 29 22 d Chaque accus a le droit de pr senter sa propre d fense ou d user de l assistance d un avocat Toute demande d avocat particulier devra tre d pos e au plus t t et imm diatement entre les mains du Secr taire g n ral Palais de Justice de Nuremberg Allemagne Si l accus n a pas manifest par crit son intention d assurer sa propre d fense s il n a pas fait choix d un avocat ou si celui choisi par lui n a pu dans le d lai de dix jours tre joint ou n est pas disponible le Tribunal lui d signera un avocat d office Si l avocat ou le suppl ant choisi par l accus n est pas imm diatement disponible il pourra tre ult rieurement associ ou substitu l avocat d sign d office par le Tribunal tant entendu 1 Qu un seul avocat pour chaque accus
341. ntration Ceux ci avaient t cr s par le Gouvernement allemand au moment de la prise du pouvoir Leur but initial tait d emprisonner sans les juger toutes les personnes qui avaient fait opposition au Gouvernement ou dont l activit tait pr judiciable aux autorit s nazies Avec l appui d une force de police secr te cette m thode s tendit de plus en plus et les camps de concentration devinrent finalement des lieux d extermination organis e et m thodique dans lesquels des millions d intern s furent assassin s Dans l administration des territoires occup s les camps de concentration servaient d truire tous les groupements d opposition C est l qu taient g n ralement intern es les personnes arr t es par la Gestapo Bien souvent elles y taient envoy es en convoi sans qu on prit le moindre soin d elles nombreuses furent celles qui moururent en chemin Les d port s qui parvenaient au camp taient soumis des traitements d une cruaut syst matique Ils taient contraints d effectuer un travail physique puisant la nourriture les v tements le logement tout tait insuffisant ils taient de fa on continue les victimes d un r gime rigoureux et abrutissant ainsi que des caprices de leurs gardiens Le rapport du Service de Justice militaire de la Troisi me Arm e am ricaine Section des crimes de 247 guerre en date du 21 juin 1945 relate les conditions de vie qui r gnaient dans le camp de concen
342. occup s la confiscation de la propri t de nombreux civils de soci t s etc fut ordonn e par d crets Un nombre consid rable de biens de toutes sortes fut vol en France Belgique Norv ge Hollande et au Luxembourg Les dommages r sultant du pillage subi par la Belgique entre 1940 et 1944 s lev rent 175 billions de francs belges 2 Dans les pays de l Est Pendant l occupation des pays de l Est le Gouvernement et le Haut Commandement allemands proc d rent l application syst matique d un programme de pillage et de destruction Sur le territoire sovi tique les conspirateurs nazis d truisirent ou endommag rent s rieusement 1 710 villes et plus de 70 000 villages et hameaux plus de 6 000 000 de b timents et laiss rent environ 25 000 000 de personnes sans toit Parmi les villes qui ont le plus souffert de la destruction se trouvent Stalingrad S bastopol Kiev Minsk Odessa Smolensk Novgorod Pskov Orel Karkow Voronej Rostov sur le Don Stalino et L ningrad Comme le d montre un m morandum officiel du Commandement allemand les conspirateurs allemands envisag rent dans leur plan l an antissement complet de villes sovi tiques enti res Dans un ordre tr s secret du chef de l tat Major naval n 1601 41 dat du 29 septembre 1941 et adress seulement aux officiers d tat Major il est dit Le F hrer a d cid d effacer de la surface de la terre Saint P tersbourg l existence de cett
343. olument n cessaire de rechercher si et jusqu quel point la guerre d agression rev tait un caract re criminel avant l Accord de Londres Consid rant toutefois l int r t de ce probl me au regard des principes du droit le d veloppement qu il a re u dans les r quisitoires et les plaidoiries le Tribunal va exprimer son sentiment ce sujet On fit valoir au nom des accus s une r gle inscrite la base de toute l gislation internationale ou interne il ne peut y avoir de 231 ch timent sans une loi ant rieure pr voyant le crime Nullum crimen sine lege nulla p na sine lege Le ch timent ex post facto r pugne au droit des nations civilis es Nul pouvoir souverain n avait rig la guerre d agression en crime quand les actes reproch s ont t commis Aucun statut n avait d fini cette guerre aucune peine n avait t pr vue pour sa perp tration aucun tribunal n avait t cr pour juger et punir les contrevenants Il faut rappeler que la maxime Nullum crimen sine lege ne limite pas la souverainet des tats elle ne formule qu une r gle g n ralement suivie Il est faux de pr senter comme injuste le ch timent inflig ceux qui au m pris d engagements et de trait s solennels ont sans avertissement pr alable assailli un tat voisin En pareille occurrence l agresseur sait le caract re odieux de son action La conscience du monde bien loin d tre offens e s il est puni serait choqu e s il ne
344. ommes d tat du monde repr sentant la tr s grande majorit des pays et des peuples civilis s il atteste la r solution commune de fl trir la guerre d agression comme un crime international Au cours de la s ance tenue le 24 septembre 1927 par l Assembl e de la Soci t des Nations les d l gations pr sentes y compris les 234 d l gations allemande italienne et japonaise adopt rent l unanimit une d claration concernant la guerre d agression Le pr ambule de cette d claration est ainsi con u L Assembl e Reconnaissant la solidarit qui unit la communaut des nations Anim e du ferme d sir de maintenir une paix g n rale convaincue qu une guerre d agression ne pourra jamais servir r gler les diff rends internationaux et est en cons quence un crime international Le 18 f vrier 1928 la sixi me conf rence pan am ricaine La Havane vingt et une R publiques am ricaines affirm rent unanimement que la guerre d agression constitue un crime international contre le genre humain Ces expressions de pens e ces d clarations solennelles d autres pourraient tre cit es renforcent le sens du Pacte de Paris lorsqu il affirme que la guerre d agression n est pas seulement ill gitime mais criminelle La condamnation de la guerre d agression qu exige la conscience du monde est formul e dans la s rie de pactes et trait s qui viennent d tre voqu s On se rappellera aussi que l articl
345. on civile de ces 282 pays occup s ils emprisonn rent un grand nombre d individus dans des 164 conditions inhumaines les soumirent aux m thodes brutales du troisi me degr et en envoy rent un grand nombre dans des camps de concentration Des unit s locales de la Police de s ret et du SD prirent galement part l ex cution d otages l internement de familles l ex cution de personnes accus es de terrorisme et de sabotage sans jugement pr alable ainsi qu la mise en vigueur du d cret Nacht und Nebel aux termes duquel les personnes inculp es de certains d lits consid r s comme compromettant la s curit des Forces d occupation taient soit punies de mort dans l espace d une semaine soit emmen es imm diatement et secr tement en Allemagne sans pouvoir communiquer avec leurs familles ou leurs amis Les services de la Police de s ret et du SD particip rent l ex cution du programme du travail obligatoire Dans certains territoires occup s ils aid rent les autorit s locales du travail se procurer les contingents impos s par Sauckel Les services de la Gestapo en Allemagne taient charg s de la surveillance des travailleurs forc s et de l arrestation de ceux qui d sertaient le lieu de leur travail La Gestapo tait galement charg e des camps de travail dits d entra nement Quoique les travailleurs allemands aussi bien qu trangers pussent tre envoy s dans ces camps ils jou rent un r le s
346. on sans motif et pillage de la ville de Rovno et de sa province Destructions de biens industriels culturels et autres Odessa destruction de villes et villages en Kar lie Sovi tique destruction de b timents culturels industriels et autres en Esthonie 63 Destruction d instituts m dicaux et prophylactiques destruction de l agriculture et de l industrie en Lithuanie destruction de villes en Lettonie Les Allemands s attaqu rent avec une haine particuli re aux monuments culturels chers au peuple sovi tique Ils morcel rent le domaine du po te Pouchkine Mikhailovskk ve profanant sa tombe et d truisant les villages voisins ainsi que le monast re de Svyatogor Ils d truisirent la propri t et le mus e de L on Tolsto Yasnaya Polyana et profan rent la tombe du grand crivain Ils d truisirent Klin le mus e de Tcha kovsky et Penaty le mus e du peintre Repine et beaucoup d autres Les conspirateurs nazis d truisirent 1 670 glises orthodoxes 237 glises catholiques 67 chapelles et 532 synagogues etc Ils profan rent et d truisirent sans raison les monuments les plus pr cieux de l glise chr tienne tels que Kievo Pecherskaya Lavra Novi Jerusalem dans la r gion d Istrine et les plus anciens monast res et glises Destruction en Esthonie d tablissements culturels industriels et autres incendie de plusieurs milliers de maisons d habitation enl vement de dix mille oeuvres d art d
347. ont imm diatement remises aux accus s en langue allemande Des notifications par crit leur seront galement faites afin d attirer leur attention sur les articles 16 et 23 du Statut prescrivant qu ils peuvent ou pr senter leur propre d fense ou en charger un avocat professionnellement qualifi pour plaider devant les tribunaux de son propre pays ou par quelque autre personne sp cialement autoris e par le Tribunal un greffier du Tribunal a t d sign pour faire conna tre leur droit aux accus s et recevoir personnellement leurs instructions relatives au choix de leur avocat ainsi que pour veiller en g n ral ce que leur droit la d fense soit connu d eux Si l un des accus s d sirant tre repr sent par un avocat ne peut s assurer ses services le Tribunal en d signera un lui m me pour sa d fense Le Tribunal a formul des R gles de proc dure qui doivent tre bient t publi es se rapportant la comparution de t moins et la production de documents afin que les accus s fassent l objet d un proc s quitable avec toute possibilit de pr senter leur d fense Chaque accus d tenu recevra notification qu il devra tre pr t dans un d lai de trente jours apr s que l Acte d accusation lui aura t signifi Le Tribunal fixera ensuite de toute urgence la date du Proc s de Nuremberg et annoncera cette date le Proc s devant avoir lieu dans un d lai d au moins trente jours apr s la notif
348. opt e par l Assembl e g n rale de l Onu Paris le 10 d cembre 1948 qui stipule Tout individu a droit la libert d opinion et d expression ce qui implique le droit de ne pas tre inqui t pour ses opinions et celui de chercher de recevoir et de r pandre sans consid ration de fronti re les informations et les id es par quelque moyen d expression que ce soit TABLE DES MATI RES AVANT PROPOS SR Re E E ee A Ds it 5 TABLE DES MASLIBRES da aan ee a Re NA Une ee 6 LES JUGES ET JUGES SUPPL ANTS COMPOSANT LE TRIBUNAL 22 9 LES HAUTS FONCTIONNAIRES DU SECR TARIAT G N RAL 0 s010000n 10 LE MINIST RE PUBLICS LE A OR Te nhn tnt a rt ns te Eu 11 LES ACCUS S ET LEURS D FENSEURS rer 14 ACCORD DE LONDRES DU 8 AO T 1945 sssrinin 17 STATUT DU TRIBUNAL MILITAIRE INTERNATIONAL cs 19 PROTOCOLE RECTIFIANT LE TEXTE DU STATUT sr 28 R GLES DE PROC DURE a A te nel AN ai 29 COMPTE RENDU DE L AUDIENCE D OUVERTURE DU TRIBUNAL 0 34 ACTE D ACCUS TION scuecndeeiptomeen ro n n noS n A n n a En ennan annann 37 CHEF D ACCUSATION N 1 PLAN CONCERT OU COMPLOT 38 CHEF D ACCUSATION N 2 CRIMES CONTRE LA PAIX 50 CHEF D ACCUSATION N 3 CRIMES DE GUERRE er 51 CHEF D ACCUSATION N 4 CRIMES CONTRE L HUMANIT 73 REQU TE COLLECTIVE PR SENT E PAR LA D FENSE LE 19 NOVEMBRE 1945 nu Aa ad A MALE 76 IDUCE SIN SING RS MANN MR E 79 LE R GIME NAZI EN ALLEMAGNE rre
349. or sous les auspices de la Soci t des Nations L article premier tait ainsi con u La guerre d agression est un crime international les parties s engageaient ce qu aucune d elles ne v nt le commettre Le projet de trait fut soumis vingt neuf tats dont la moiti environ furent d accord pour en accepter les termes L objection de principe tenait la difficult de d finir les actes constitutifs de l agression plut t qu elle ne s appliquait au caract re criminel de la guerre d agression Le pr ambule du Protocole de 1924 de la Soci t des Nations pour le r glement pacifique des diff rends internationaux Protocole de Gen ve apr s avoir reconnu la solidarit unissant les membres de la communaut internationale d clarait que une guerre d agression constitue une violation de cette solidarit et un crime international Il ajoutait plus loin que les parties adverses d siraient faciliter l application compl te du syst me pr vu dans le Covenant de la Soci t des Nations pour le r glement pacifique des diff rends entre les tats et assurer la r pression des crimes Le Protocole fut propos aux membres de la Soci t des Nations par une r solution unanime sign e des quarante huit membres de l Assembl e L Italie et le Japon taient de ce nombre L Allemagne n avait pas encore donn son adh sion 124 Si le Protocole n a jamais t ratifi il fut sign par les principaux h
350. ormation et a particip activement nombre d entre eux Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Kaltenbrunner n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Kaltenbrunner est coupable des crimes vis s par les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation ROSENBERG Rosenberg est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti nazi en 1919 participa au putsch de Munich le 9 novembre 1923 et essaya de maintenir le parti nazi devenu ill gal pendant que Hitler tait en prison Reconnu comme l id ologue du Parti il d veloppa et r pandit les doctrines nazies dans les journaux V lkischer Beobachter et N S Monatshefte dont il tait l diteur et dans de nombreux ouvrages Son livre Le Mythe du vingti me si cle fut tir plus d un million d exemplaires En 1930 Rosenberg fut lu au Reichstag et devint le repr sentant du Parti au minist re des Affaires trang res En avril 1933 il fut nomm Reichsleiter et directeur du Service des affaires trang res du Parti le APA En janvier 1934 Hitler fit de 190 Rosenberg son adjoint pour le contr le de toute l ducation spirituelle et id ologique du Parti En janvier 1940 il fut d sign pour fonder la Hohe Schule centre de recherches id ologiques et p dagogiques nationales socialistes et organisa en m me temps l Pinsatzstab Rosenberg Le 17 juill
351. orps der Politischen Leiter der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei Corps des chefs politiques du parti nazi les Schutzstaffeln der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei g n ralement d nomm es SS comprenant le Sicherheitsdienst g n ralement d nomm SD la Geheime Staatspolizei Police secr te d tat g n ralement d nomm e Gestapo les Surmabteilungen der NSDAP g n ralement d nomm es SA et l tat Major g n ral ainsi que le Haut Commandement des Forces arm es allemandes tels qu ils sont tous d finis l appendice B CHEF D ACCUSATION N 1 PLAN CONCERT OU COMPLOT Statut article 6 plus sp cialement 6 M Qualification de l infraction Tous les accus s de concert avec diverses autres personnes ont pendant un certain nombre d ann es ant rieurement au 8 mai 1945 particip en qualit de chefs d organisateurs d instigateurs ou de complices la conception ou l ex cution d un plan concert ou complot ayant pour objet de commettre des crimes contre la Paix des crimes de guerre et des crimes contre l Humanit ou impliquant 31 la perp tration de ces crimes tels qu ils sont d finis dans le Statut de ce Tribunal ils sont aux termes de ce Statut individuellement responsables de leurs propres actes et de tous les actes commis par des personnes quelconques dans l ex cution de ce complot Ce plan concert ou complot a comport ou entra n la perp tration de
352. ortants pour faire supposer qu il participa l laboration et la r daction des campagnes de propagande Des extraits de ses discours ont t cit s l audience qui montrent un antis mitisme convaincu Ainsi il d clara la radio que la guerre avait t provoqu e par les Juifs et que le sort de ceux ci tait devenu aussi malheureux que le F hrer l avait pr dit Mais ces discours ne poussaient pas la pers cution ou l extermination des 364 Juifs Rien n tablit qu il ait connu leur extermination dans l Est En outre il a t prouv qu il essaya par deux fois de faire cesser la publication du journal antis mite Der St rmer mais sans succ s 232 Dans ces programmes radiodiffus s Fritzsche r pandit quelquefois de fausses nouvelles mais il n a pas t prouv qu il les conn t comme telles Par exemple il d clara qu il n y avait aucun sous marin allemand dans le voisinage de l Athenia quand celui ci fut coul Cette nouvelle tait fausse mais Fritzsche l ayant re ue de la Marine allemande n avait aucune raison de la croire inexacte Il semble que Fritzsche ait quelquefois au cours de ses missions fait des d clarations nergiques qui n taient autre chose que de la propagande Mais le Tribunal n en inf re pas pour autant qu elles aient eu pour but d inciter les Allemands commettre des atrocit s sur les peuples conquis On ne peut donc pas l accuser d avoir participe aux crimes en question En
353. ortation et autres actes inhumains commis contre les populations civiles avant et pendant la guerre et des pers cutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux Beaucoup de ces actes et de ces pers cutions constituent des violations de lois internes des pays o ils ont t perp tr s IV D tails de la nature et du d veloppement du plan concert ou complot A LE PARTI NAZI NOYAU CENTRAL DU COMPLOT En 1921 Adolf Hitler devint le chef supr me ou F hrer de la Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei parti ouvrier national socialiste allemand connue aussi sous le nom de parti nazi lequel avait t fond en Allemagne en 1920 Il l est demeur pendant toute la p riode vis e par le pr sent Acte d accusation Le parti nazi avec certaines de ses organisations annexes devint l instrument de liaison entre les accus s et les coauteurs de la conspiration ainsi qu un instrument pour la r alisation des buts et desseins de leur complot Chacun des accus s devint un membre 32 du parti nazi et un coauteur du complot en pleine connaissance de ses buts et desseins ou bien avec la m me connaissance il en devint le complice au cours de l une des phases du d veloppement du complot B OBJECTIFS ET M THODES G N RALES DU COMPLOT Le parti nazi les accus s et d autres personnes associ es diverses reprises au parti nazi en tant que chefs membres partisans ou adh rents d nomm s ci apr s collectiv
354. oste d termin en particulier lorsqu il s agissait de poste en territoire occup aurait pu entra ner un grave ch timent Le fait 162 demeure cependant que tous les membres de la Police de s ret et du SD ont volontairement adh r l organisation sans avoir t autrement contraints que par le d sir de garder leur poste de fonctionnaire L organisation de la Police de s ret et du SD comprenait galement trois unit s sp ciales dont voici le r le La premi re tait la Police frontali re ou Grenzpolizei qui passa sous le contr le de la Gestapo en 1937 Elle avait pour fonction de surveiller les fronti res de l Allemagne et d arr ter les personnes qui les franchissaient ill galement Il a t prouv que la Police frontali re a re u des instructions de la Gestapo tendant l envoi dans les camps de concentration des travailleurs trangers qu elle avait appr hend s Elle demandait aussi l accord des services r gionaux de la Gestapo pour envoyer des personnes arr t es dans les camps Le Tribunal estime que la Police frontali re doit tre comprise dans l incrimination de la Gestapo La Police de protection des fronti res et de la douane ou Zollgrenzschutz fut vers e dans la Gestapo au cours de l t 1944 Les fonctions de cet organisme taient semblables celles de la Police frontali re Elles consistaient renforcer le contr le des fronti res et plus sp cialement emp cher la contrebande
355. oupes japonaises devait conduire une guerre entre le Japon et les tats Unis Le lendemain von Ribbentrop lui m me insista aupr s de Matsuoka pour qu il entra n t le Japon dans la guerre Le 28 novembre 1941 dix jours avant l attaque de Pearl Harbor von Ribbentrop encourageait le Japon par l interm diaire de son ambassadeur Berlin attaquer la Grande Bretagne et les tats Unis il d clara que si le Japon entrait en guerre contre les tats Unis l Allemagne interviendrait imm diatement Quelques jours plus tard des repr sentants japonais inform rent l Allemagne et l Italie que leur pays se pr parait attaquer les tats Unis et leur demand rent leur appui L Allemagne et l Italie y consentirent bien qu aux termes du Pacte Tripartite elles ne se fussent engag es assister le Japon que s il tait attaqu Quand l agression contre Pearl Harbor eut lieu von Ribbentrop devint a t on dit fou de joie et plus tard lors d une c r monie Berlin au cours de laquelle une d coration allemande fut d cern e l ambassadeur japonais Oshima Hitler fit conna tre son approbation de la tactique adopt e par les Japonais dans leurs n gociations avec les tats Unis tactique qui avait consist faire tra ner les choses en longueur et frapper durement sans d claration de guerre Bien qu il soit vrai que Hitler et ses complices n aient pas tout d abord pens qu un conflit avec les tats Unis servirait leurs int
356. our financer l achat de propri t s industrielles et de fournitures dans les territoires occup s 7 Dans les r gions occup es en URSS et en Pologne et dans d autres pays ils priv rent la population locale du droit de d velopper ou diriger des propri t s industrielles ou agricoles et r serv rent ces zones aux Allemands et leurs pr tendus fr res de race qui eurent seuls le droit de s y tablir de cultiver et de poss der la terre 8 Allant plus loin encore dans leur plan d exploitation criminelle dans certains pays occup s ils d truisirent des villes industrielles des monuments culturels des instituts scientifiques et des biens de tous ordres pour liminer toute possibilit de concurrence avec l Allemagne 9 De leur programme de terreur d esclavage de spoliation et de crimes organis s les conspirateurs nazis firent un instrument de profit personnel d enrichissement pour eux et pour leurs adeptes Ils s assur rent pour eux m mes et ces derniers a des situations dans l administration des affaires qui leur conf r rent le pouvoir l influence et des avantages lucratifs b l emploi d une main d oeuvre forc e bon march c l acquisition des conditions avantageuses de biens trangers de mati res premi res et d int r ts dans des affaires de tous ordres d les bases de la supr matie industrielle de l Allemagne Ces actes taient contraires aux conventions internationales particuli rement aux
357. our leurs desseins d agression l ext rieur les conspirateurs nazis ex cut rent leur plan concert ou complot avec un m pris impitoyable et total des lois de l humanit et en violation de ces lois Au cours de l ex cution de ce plan furent commis les crimes contre l Humanit num r s ci apr s dans le chef d accusation n 4 du pr sent Acte 3 En raison de tout ce qui pr c de les accus s avec divers autres sont coupables d un complot pour l accomplissement de crimes contre la Paix d un complot pour commettre des crimes contre l Humanit au cours de la pr paration la guerre et de la poursuite de la guerre et d un complot en vue de commettre des crimes de guerre non seulement contre les forces arm es de leurs ennemis mais aussi contre les populations civiles non bellig rantes H RESPONSABILIT DES INDIVIDUS DES GROUPEMENTS ET DES ORGANISATIONS EN CE QUI CONCERNE LE CRIME INDIQU DANS LE CHEF D ACCUSATION N 1 Il y a lieu de se r f rer l appendice A du pr sent Acte d accusation pour l tablissement de la responsabilit des individus accus s du crime trait dans le chef d accusation n 1 du pr sent Acte Il y a lieu de se r f rer l appendice B de cet Acte d accusation pour l tablissement de la responsabilit des groupements et organisations mentionn s dans ce document comme groupements et organisations criminels coupables du crime dont il a t trait dans le chef d accusation n 1 du pr
358. ouvent au dessous du minimum n cessaire pour leur permettre de 145 remplir leurs t ches Les fermiers allemands qui employaient des Polonais avaient le droit de leur infliger des ch timents corporels et ils avaient re u l ordre de les loger autant que possible dans les curies et non pas dans leur maison Tous les travailleurs taient soumis au contr le incessant de la Gestapo et de SS et s ils essayaient de quitter leur travail ils taient envoy s dans des camps de redressement ou de concentration Ces derniers contribu rent galement augmenter le chiffre de la main d oeuvre Il fut ordonn aux commandants de ces camps de faire travailler leurs prisonniers jusqu la limite de leurs forces physiques A la fin de la guerre les camps de concentration effectuaient certaines cat gories de travaux avec un tel rendement que la Gestapo re ut l instruction d en grossir les effectifs en y internant des ouvriers susceptibles d tre utilis s ces t ches Les prisonniers de guerre alli s furent aussi consid r s comme une source possible de main d oeuvre Une pression fut exerc e sur des sous officiers pour les forcer accepter de travailler on transf ra dans des camps disciplinaires ceux qui n y consentaient pas Beaucoup de prisonniers furent employ s des travaux en rapport direct avec les op rations militaires violation vidente de l article 31 de la Convention de Gen ve Ils durent travailler dans des usines de mun
359. paraissait al atoire Il amena pourtant un renforcement consid rable de la puissance allemande L tape suivante fut la Boh me la Moravie et la Pologne On ne pouvait accomplir tout cela en 200 une seule campagne Il fallait terminer d abord les fortifications occidentales Il n tait pas possible d atteindre le but propos d un seul coup il m apparut clairement d s le d but que je ne pouvais pas me contenter du territoire allemand des Sud tes Ce n tait qu une solution partielle La d cision fut alors prise d entrer en Boh me La cr ation du Protectorat s ensuivit et avec elle fut jet e une base d op rations contre la Pologne mais je ne voyais pas encore clairement ce moment l si le commencerais par l Est pour continuer l Ouest ou inversement 95 Jamais je n ai organis l Arm e pour qu elle reste sur la d fensive La d cision d attaquer fut toujours en moi Je voulais t t ou tard r soudre ce probl me et press par les v nements j ai d cid que l Est serait attaqu en premier Ce discours concernant les v nements pass s et affirmant une fois de plus que la volont d agression existait d s l origine supprime tout doute possible quant au caract re des op rations entreprises contre l Autriche et contre la Tch coslovaquie et de la guerre faite la Pologne Ces agressions furent en effet ex cut es selon un plan qu il y a lieu maintenant d examiner de plus pr s Lors de la r union du 2
360. pements ou organisations mis en cause Le Proc s s est ouvert le 20 novembre 1945 Les d bats ont t conduits en quatre langues anglais russe fran ais allemand et ont pris fin le 31 ao t 1946 Tous les accus s sauf Bormann absent ont plaid non coupable Il a t tenu 403 audiences publiques 33 t moin charge et 61 t moins d charge ont t entendus en outre 19 des accus s ont comparu personnellement la barre D autre part 143 d positions crites ont t produites par la D fense Le Tribunal a nomm une commission d enqu te charg e de recueillir les t moignages relatifs aux organisations et 101 t moins ont t ainsi entendus la demande de la D fense 1809 d positions crites manant d autres t moins ont t fournies et 6 rapports ont r sum le contenu d un grand nombre d autres d positions crites 38 000 d positions crites sign es par 155 000 personnes ont t produites en ce qui concerne les Chefs politiques 136 213 les SS 10 000 les SA 7 000 le SD 3 000 l tat Major g n ral et l OKW et 2 000 la Gestapo Le Tribunal lui m me a entendu l audience 22 t moins d posant pour le compte des organisations Le nombre des documents charge vers s contre les accus s et les organisations a atteint plusieurs milliers Tous les d bats ont fait l objet d un proc s verbal st nographi ainsi que d un enregistrement sonore Des copies en langue allemande de toutes l
361. pensaient que l agression japonaise affaiblirait et g nerait les nations avec lesquelles ils taient en guerre et celles contre lesquelles ils projetaient d entrer en guerre En cons quence ils exhort rent le Japon chercher un nouvel ordre de choses Profitant des guerres d agression alors men es par les conspirateurs nazis le Japon attaqua le 7 d cembre 1941 les tats Unis d Am rique Pearl Harbor et dans les Philippines et le Commonwealth des nations britanniques l Indochine fran aise et les Pays Bas dans le Pacifique Sud Ouest L Allemagne d clara la guerre aux tats Unis le 11 d cembre 1941 48 G CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L HUMANIT COMMIS EN COURS D EXECUTION DU COMPLOT DONT LES CONSPIRATEURS SONT RESPONSABLES 1 D s le d but de la guerre d agression le 1er septembre 1939 et au cours de son extension dans des guerres qui englob rent 44 peu pr s le monde entier les conspirateurs nazis ex cut rent leur plan concert ou complot de conduire la guerre avec un m pris impitoyable et total des lois et coutumes de la guerre et en violation de ces lois et coutumes Au cours de l ex cution de ce plan concert ou complot furent commis les crimes de guerre num r s ci apr s dans le chef d accusation n 3 du pr sent Acte 2 D s le d but de la r alisation de leur plan pour saisir et conserver le contr le total de l tat allemand et ensuite dans l usage qu ils faisaient de ce contr le p
362. plus que dans ce cas et conform ment aux r serves formul es par diverses puissances signataires lors de la conclusion du Pacte Briand Kelloge il appartenait l Allemagne de juger en dernier ressort de la n cessit d une action pr ventive Mais si le Droit international doit jamais devenir une r alit la question de savoir si une action entreprise sous le pr texte de la l gitime d fense tait de caract re agressif ou bien d fensif devra faire l objet d une enqu te appropri e et d un arbitrage Quant au Danemark il n a pas t soutenu qu un plan d occupation ait t tabli par un bellig rant quelconque autre que l Allemagne et rien n a t invoqu pour justifier cette agression Lorsque les arm es allemandes entr rent en Norv ge et au Danemark un m moire fut remis chacun des Gouvernements de ces deux pays pour leur donner l assurance que les troupes allemandes ne venaient pas en ennemies et qu elles n avaient pas l intention de se servir comme bases d op rations contre l Angleterre des points qu elles occuperaient moins qu elles n y soient forc es par l attitude de l Angleterre et de la France Ce document sp cifiait que la pr sence de ces troupes avait pour seul but de prot ger le Nord contre le projet que formaient les Forces franco britanniques d occuper certains points strat giques norv giens 112 Le m moire ajoutait que l Allemagne n avait pas l intention de violer l int grit territorial
363. politique son importance r side surtout dans l attitude agressive que r v lent ses pages L TABLISSEMENT DES PLANS D AGRESSION 94 Certains des documents saisis montrent que Hitler a tenu quatre r unions secr tes qui clairent d une vive lumi re la question du plan concert et celle des guerres d agression 199 Au cours de ces r unions qui eurent lieu respectivement les 5 novembre 1937 23 mai 1939 22 ao t 1939 et 23 novembre 1939 Hitler fit d importantes d clarations qui ne laissent aucun doute sur les buts qu il poursuivait Ces documents ont fait l objet de quelques critiques de la part de la D fense Celle ci en effet sans contester leur authenticit intrins que pr tendu par exemple qu ils ne correspondaient pas aux proc s verbaux st nographi s des discours dont ils font tat que d une part en particulier le document relatif la r union du 5 novembre 1937 porte une date post rieure de cinq jours celle o la r union eut effectivement lieu et que d autre part les deux documents se rapportant la r union du 22 ao t 1939 sont diff rents l un de l autre et ne sont pas sign s Le Tribunal tout en admettant le principe de ces critiques estime n anmoins que les documents dont il s agit ont une importance capitale et que leur authenticit et leur v racit sont pleinement tablies En effet il est incontestable que ce sont des comptes rendus scrupuleux des v nements qu ils d crivent et
364. population russe avec les produits exc dentaires de ce territoire Nous savons que c est l une dure n cessit qu il faut d pouiller de toute consid ration sentimentale D s l occupation du territoire sovi tique cette politique fut mise en pratique les produits agricoles furent confisqu s dans de larges proportions au m pris le plus absolu des besoins des habitants du territoire 254 Outre cette mainmise sur les mati res premi res et les articles manufactur s une saisie massive des oeuvres d art des meubles des textiles et d autres objets de m me nature fut op r e dans tous les pays envahis Le 29 janvier 1940 Rosenberg fut nomm par Hitler chef du Centre de recherches pour l id ologie et l ducation nationales socialistes Par la suite l organisme connu sous le nom de Einsatzstab Rosenberg se mit ex cuter des op rations de grande envergure Destin tout d abord cr er une biblioth que de recherches il se transforma par la suite en une entreprise de saisie de tous les tr sors culturels Le ler mars 1942 Hitler promulgua un autre d cret autorisant Rosenberg fouiller les biblioth ques les loges ma onniques et les tablissements intellectuels il devait y saisir les documents int ressants les objets de valeur appartenant des Juifs ou se trouvant en leur possession ainsi que ceux qui n avaient pas de propri taire ou dont on ne pouvait pas tablir clairement l origine Ce d cret exigeait
365. possibles que pour les carter Il en conclut qu il tait n cessaire de conqu rir de l espace vital dans le continent europ en et s exprima en ces termes 201 La question qui se pose n est pas de se rendre ma tre de populations mais de s emparer de terrains utilisables pour l agriculture Notre but serait aussi de chercher en Europe et dans les pays limitrophes de l Allemagne plut t qu au del des mers des territoires riches en mati res premi res et cet objectif devrait tre atteint en une ou deux g n rations L Histoire de tous les temps empire romain empire britannique a prouv que toute expansion territoriale doit tre effectu e en brisant une r sistance et en courant des risques On ne peut m me viter certains checs pas plus autrefois qu aujourd hui il n a t possible de s approprier de l espace sans l enlever son possesseur auquel celui qui attaque se heurte toujours Il termina par la remarque suivante La question qui se pose pour l Allemagne est de savoir o la plus grande conqu te pourrait tre acquise au prix le plus bas 96 Rien ne pourrait indiquer plus clairement les intentions belliqueuses qu avait Hitler et les v nements qui suivirent montrent la r alit de ses desseins Il est impossible d admettre comme on l a pr tendu qu en fait il ne voulait pas la guerre en effet apr s avoir remarqu que l Allemagne pouvait s attendre l opposition de l Angleterre et de l
366. pour int grer au Reich allemand sur les plans politique culturel social et conomique certains territoires occup s qu ils pr tendaient 67 annex s l Allemagne Ils s efforc rent de faire dispara tre l ancien caract re national de ces territoires Pour l ex cution de ces plans les accus s d port rent de force les habitants qui taient en majorit non Allemands et les remplac rent par des milliers de colons allemands Leur plan comportait la domination conomique la conqu te physique l installation de gouvernements leur discr tion la pr tendue annexion de jure et le service obligatoire dans les Forces militaires allemandes Il fut appliqu dans la plupart des pays occup s notamment en Norv ge en France en particulier dans les d partements du Haut Rhin du Bas Rhin de la Moselle des Ardennes de l Aisne du Nord de la Meurthe et Moselle au Luxembourg dans l Union Sovi tique au Danemark en Belgique et en Hollande En France dans les d partements de l Aisne du Nord de la Meurthe et Moselle et en particulier dans celui des Ardennes les propri t s rurales furent confisqu es par une organisation d tat allemande qui essaya de les exploiter sous une direction allemande Les propri taires de ces exploitations furent d poss d s et transform s en ouvriers agricoles Dans les d partements du Haut Rhin du Bas Rhin et de la Moselle les m thodes de germanisation furent celles de l annexion suivi
367. pour les 335 zones d op rations Le Tribunal estime donc que l ordre de D nitz de couler vue et sans avertissement les b timents neutres naviguant dans ces zones repr sente par cons quent une violation du Protocole Il a t galement soutenu que les sous marins allemands non seulement n observ rent pas les stipulations du Protocole relatives aux sommations et au 208 sauvetage mais que D nitz ordonna d lib r ment d ex cuter les survivants des navires naufrag s qu ils fussent ennemis ou neutres Le Minist re Publie a fourni de nombreux documents relatifs deux ordres de D nitz l ordre de guerre n 154 datant de 1939 et l ordre concernant le Laconia datant de 1942 La D fense all gue que ces ordres ainsi que les documents qui s y rapportent ne r v lent pas l existence d une telle politique et a fourni un grand nombre de preuves contraires Le Tribunal estime qu au cours des d bats il n a pas t tabli avec une certitude suffisante que D nitz ait ordonn d lib r ment l ex cution des survivants naufrag s Il n est pourtant pas douteux que ces ordres taient ambigus et que D nitz encourt de ce fait de graves reproches Ce qui est prouv cependant c est que les stipulations relatives au sauvetage ne furent pas observ es et que l accus ordonna qu elles ne le fussent pas L argument pr sent en r ponse par la D fense est que suivant une r gle maritime primordiale la s curit du sous marin
368. pris individuellement dans le crime figurant sous le chef d accusation n 4 Il y a lieu de se r f rer l appendice B de l Acte d accusation pour fixer la responsabilit des groupements et organisations appel s ici groupements et organisations criminels dont fait mention le chef d accusation n 4 En cons quence le pr sent Acte d accusation est d pos au Tribunal en langue anglaise fran aise et russe chaque texte faisant 72 galement foi et les charges retenues contre les accus s pr cit s sont par les pr sentes soumises au Tribunal Sign Fran ois de Menthon agissant au nom du Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise Sign Robert H Jackson agissant au nom des tats Unis d Am rique Sign Hartley Shawcross agissant au nom du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord Sign R Rudenko agissant au nom de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques Berlin le 6 octobre 1945 75 178 REQU TE COLLECTIVE PR SENT E PAR LA D FENSE LE 19 NOVEMBRE 1945 Les deux effroyables guerres mondiales ces conflits gigantesques qui ont viol la paix entre tats et soulev le monde ont eu pour cons quence la constatation chez les peuples tortur s que la r alisation d un ordre r el entre tats n est pas possible tant que l un d eux en vertu de sa souverainet a le droit d d clencher une guerre tout moment et tout propos Pendant les dix derni res ann
369. propri es au nom du Tribunal Si l un des Procureurs G n raux l ve une objection le Pr sident convoquera le Tribunal en audience sp ciale pour que celui ci puisse se prononcer sur la question soulev e c Le Tribunal en la personne de son Pr sident tranchera en s ance publique toutes les questions soulev es au cours des d bats telles que l admissibilit des preuves offertes des suspensions et des motions Avant de se prononcer le Tribunal pourra si n cessaire ordonner le huis clos ou prendre toutes mesures qu il jugera utiles 31 R gle n 8 Secr tariat du Tribunal a Le Secr tariat du Tribunal sera compos d un Secr taire g n ral de quatre secr taires et de leurs adjoints Le Tribunal d signera le Secr taire g n ral et chaque membre du Tribunal d signera un secr taire Le Secr taire g n ral d signera les greffiers interpr tes st nographes huissiers et toute autre personne que le Tribunal jugera n cessaire et chacun des secr taires nommera les adjoints sur autorisation du membre du Tribunal qui l a d sign b Le Secr taire g n ral avec le concours des secr taires organisera et r digera le travail du Secr tariat sous r serve de l approbation du Tribunal au cas o un des secr taires manifesterait un d saccord c Le Secr tariat recevra tous les documents adress s au Tribunal sera responsable des archives du Tribunal et assurera tous les services du greffe n cessaires au Tr
370. que allemande d occupation a t expos e dans un discours prononc par G ring le 6 ao t 1942 devant diverses autorit s charg es de l administration des territoires occup s Dieu sait que vous n tes pas envoy s l bas pour travailler au bien tre des populations dont vous avez la charge mais au contraire pour leur prendre le plus possible afin que le peuple allemand puisse vivre Voil ce que j attends de votre activit Le respect ternel pour les peuples trangers doit maintenant cesser une fois pour toutes J ai sous les yeux des rapports indiquant ce 252 que vous devez livrer Ce n est rien du tout par rapport aux territoires que vous occupez Par cons quent cela m est parfaitement gal que vous me disiez que vos populations meurent de faim 139 Les m thodes utilis es pour exploiter fond les ressources des territoires occup s vari rent suivant les pays Dans certains cas l Est et l Ouest cette exploitation fut r alis e dans le cadre conomique d j existant Les Allemands surveill rent les industries locales et la distribution du mat riel de guerre fut s v rement contr l e Des industries qu on estimait avoir une certaine valeur pour l effort de guerre allemand furent oblig es de continuer travailler La plupart des autres furent ferm es Les mati res premi res ainsi que les produits manufactur s furent confisqu s pour les besoins de l industrie allemande D s le 19 octobre 1939
371. que le groupe de personnes dont il s agit est si restreint qu on pourrait facilement juger les membres individuellement sans qu il soit n cessaire de d clarer que le Corps auquel ils appartenaient tait lui m me criminel En ce qui concerne le premier motif de sa d cision le Tribunal estime devoir remarquer qu partir du moment o l on peut admettre qu il y a eu complot en vue d une guerre d agression le Cabinet du Reich ne constituait plus un organisme dirigeant mais ne repr sentait qu un ensemble de fonctionnaires soumis au con 292 tr le absolu de Hitler Apr s 1937 il n y eut plus une seule r union du Cabinet du Reich cependant des lois furent promulgu es au nom d un ou de plusieurs de ses membres Le Conseil secret ne se r unit jamais Certains membres du Cabinet taient sans aucun doute associ s au complot ourdi en vue de la guerre d agression mais c tait titre individuel Il n est pas prouve que le Cabinet en tant que groupe ou organisation ait particip ces crimes On se rappellera que lorsque Hitler a d voil ses projets d agression criminelle la Conf rence de Hossbach il ne le fit pas devant le Cabinet et il ne le consulta pas ce sujet Au contraire il le fit en secret devant un groupe restreint de personnes auxquelles il tait oblig de faire confiance pour la pr paration de la guerre De m me l invasion de la Pologne ne fut pas approuv e par une d cision du Cabinet L accus Schacht d c
372. r comme l instrument de coh sion entre les accus s servant aux fins de la conspiration violation du Trait de Versailles r cup ration des territoires perdus par l Allemagne au cours de la derni re guerre acquisition du Lebensraum en Europe en recourant si n cessaire l usage de la force arm e et la guerre d agression La prise du pouvoir par les nazis l emploi de la terreur la suppression des syndicats les attaques contre l enseignement chr tien et contre les glises la pers cution des Juifs la militarisation de la jeunesse sont autant de mesures prises d lib r ment pour l ex cution du plan concert Selon l Accusation c est en ex cution de ce plan que s effectu rent le r armement secret le retrait de l Allemagne de la Conf rence du D sarmement et de la Soci t des Nations le service militaire obligatoire la mainmise sur la Rh nanie et en dernier lieu l agression contre l Autriche et la Tch coslovaquie projet e et r alis e de 1936 1938 ainsi que la guerre contre la Pologne et successivement contre dix autres pays 237 D apr s l Acte d accusation toute contribution effective l activit du parti et du gouvernement nazis constitue la participation au complot qui est en soi un crime Le Statut ne d finit pas le complot Or de l avis du Tribunal le complot doit tre nettement d fini dans son but criminel Il est proche de la d cision et de l action Il ne r sulte pas des simp
373. r paration d une guerre d agression Or rien ne montre qu il ait jou un r le dans le plan g n ral en vertu duquel l occupation de l Autriche n tait qu une tape vers des op rations agressives ult rieures voire m me dans le plan consistant occuper l Autriche pour une guerre d agression si elle s av rait n cessaire Un doute subsiste donc sur ses v ritables intentions et le v ritable caract re de son activit en cons quence le Tribunal ne peut retenir qu il ait fait partie du plan concert vis par le premier chef 352 de l Acte d accusation ou qu il ait particip la pr paration des guerres d agression vis es par le deuxi me chef de l Acte d accusation 222 Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus von Papen n est pas coupable des crimes vis s par l Acte d accusation Et ordonne Que l officier attach au Tribunal prenne toutes dispositions pour que von Papen soit mis en libert d s que l audience sera lev e SEYSS INQUART Seyss Inquart est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Seyss Inquart avocat autrichien fut nomm conseiller d tat en Autriche en mai 1937 la suite de la pression allemande Depuis 1931 il avait collabor au parti nazi autrichien avec lequel il eut de nombreuses difficult s il n adh ra effectivement au parti nazi que le 13 mars 1938 Il fut nomm ministre de la S ret et de l Int rieur d Autriche et investi de pouvoirs sur la Po
374. r le compte du Reich dans le Gouvernement G n ral tait jug par des tribunaux sommaires de la Police de s ret et du SD et condamn mort Les exigences en mati re conomique auxquelles fut soumis le Gouvernement G n ral d passaient de beaucoup les besoins de l arm e d occupation elles taient hors de proportion avec les ressources du pays Les denr es alimentaires furent exp di es en Allemagne en si grande quantit que le ravitaillement des territoires occup s fut r duit un niveau de famine et que des pid mies se propag rent rapidement Certaines mesures furent prises pour assurer l alimentation des travailleurs agricoles employ s aux labours et aux r coltes mais les besoins du reste de la population furent n glig s Il est certain comme l a montr l avocat de la D fense que les ravages de la guerre et la confusion conomique qui s ensuivit ren 317 daient in vitables certaines souffrances dans le Gouvernement G n ral Mais ces souffrances furent intensifi es par une politique concert e d exploitation conomique D s les premiers temps de son administration Frank inaugura la d portation d ouvriers pour le travail forc en Allemagne Le 25 janvier 1940 il exprima son intention de d porter un million de travailleurs et fit entendre le 10 mai 1940 que ce chiffre devait tre atteint par des rafles de police Le 18 ao t 1942 Frank annon a qu il avait d j fourni huit cent mille travailleurs au
375. rachutistes et les membres des commandos 283 Conclusion On se servit de la Gestapo et du SD des fins consid r es comme criminelles par le Statut et comprenant la pers cution et l extermination des Juifs les brutalit s et assassinats dans les camps de concentration les exc s commis dans l administration des pays occup s l ex cution du programme du travail forc les mauvais traitements et la mise mort des prisonniers de guerre L accus Kaltenbrunner qui tait membre de cette organisation figure au nombre de ceux qui l ont utilis e ces fins En traitant du cas de la Gestapo le Tribunal entend comprendre tous les fonctionnaires s occupant des op rations et de l administration de l Amt IV du RSHA ou faisant partie de l administration de la Gestapo dans d autres services du RSHA ainsi que 165 tous les fonctionnaires de la Gestapo locale en fonction l int rieur et l ext rieur de l Allemagne y compris les membres de la Police frontali re Grenzpolizei mais l exclusion des membres de la Police de protection des fronti res et de la douane Zollgrenzschutz et de la S ret aux arm es compte tenu de la r serve formul e ci dessus l gard de certains d entre eux Sur la proposition du Minist re Public le Tribunal n englobe pas dans cette d finition les personnes employ es par la Gestapo uniquement un travail de bureau de st nographie titre de concierge ou d autres emplois similaires
376. rais Lorsque von Schirach devint Gauleiter de Vienne la d portation des Juifs avait d j commenc et sur les 190 000 qu il y avait Vienne au d but il n en restait plus que 214 60 000 Le 2 octobre 1940 il assista dans le bureau de Hitler une conf rence au cours de laquelle il dit Frank qu il y avait Vienne 50 000 Juifs dont le Gouvernement G n ral aurait le d barrasser Le 3 d cembre 1940 l accus re ut une lettre de Lammers disant qu apr s avoir re u les rapports de von Schirach Hitler avait d cid en raison de la crise de logement qui s vissait Vienne de d porter dans le Gouvernement G n ral les 60 000 Juifs qui se trouvaient encore dans cette ville La d portation des Juifs commen a donc et se poursuivit jusqu au d but de l automne 1942 Le 15 septembre 1942 von Schirach pronon a un discours par lequel il expliquait qu il avait pouss les Juifs dans le ghetto de l Est par dizaines de milliers pour apporter sa contribution la culture europ enne Pendant que les Juifs taient d port s de Vienne le service de von Schirach recevait des rapports concernant l extermination des Juifs par les Einsatzgruppen qui lui taient adress s officiellement et qui manaient du Service du chef de la Police de s ret et du SD Un grand nombre de ces rapports portaient les initiales de l un des principaux repr sentants de von Schirach Le 30 juin 1944 le service de von Schirach re ut gale
377. rait s num r s l appendice C ni les accords et les garanties d intentions pacifiques que l Allemagne concluait et prodiguait sans cesse LE STATUT DEVANT LE DROIT La juridiction du Tribunal est d finie par l Accord et le Statut du 8 ao t 1945 les crimes soumis sa comp tence et qui entra nent des responsabilit s individuelles sont d termin s par l article 6 Le droit tel qu il ressort du Statut est imp ratif et lie le Tribunal La r daction du Statut d pendait du pouvoir l gislatif souverain exerc par les tats auxquels le Reich allemand s tait rendu sans conditions le monde civilis a reconnu ces Etats le droit de faire la loi dans les territoires occup s Le Statut ne constitue pas l exercice arbitraire par les nations victorieuses de leur supr matie Il exprime le Droit international en vigueur au moment de sa cr ation il contribua par cela m me au d veloppement de ce droit Les Puissances signataires ont institu ce Tribunal d termin la loi applicable fix des r gles appropri es de proc dure En agissant ainsi ces puissances ont fait ensemble ce que chacune d elles pouvait faire s par ment La facult de sanctionner le droit par la cr ation de juridictions sp ciales est une pr rogative commune tous les Etats Le Statut rige en crime la conception et la conduite d une guerre d agression ou d une guerre qui comporte la violation des trait s par cons quent il n est pas abs
378. rand nombre d intellectuels polonais En sa qualit de commissaire du Reich pour les territoires occup s des Pays Bas Seyss Inquart appliqua impitoyablement des mesures de terreur destin es r primer toute opposition l occupation allemande programme qui disait il tait destin lt annihiler ses adversaires En collaboration avec les chefs locaux des SS et de la Police il joua un certain r le dans les ex cutions d otages effectu es l occasion de d lits commis contre les autorit s d occupation et dans l envoi dans des camps de concentration de tous ceux qui taient suspects d opposition la politique d occupation y compris les pr tres et les professeurs Sous la menace de repr sailles contre leurs familles de nombreux policiers hollandais furent contraints prendre part l ex cution de ce programme Les tribunaux hollandais durent galement y participer mais quand ils montr rent leur r pugnance prononcer des peines d emprisonnement qui conduisaient le plus souvent l assassinat du prisonnier on g n ralisa l emploi des tribunaux d exception Du point de vue conomique Seyss Inquart administra les Pays Bas au m pris des r gles pos es par la Convention de La Haye qu il consid rait comme p rim e Bien plus une politique d exploitation maxima du potentiel conomique du pays fut adopt e et appliqu e sans aucun gard ou presque pour les r percussions 354 qu elle pouvait avoir sur ses habitants
379. rande Bretagne Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus von Schirach n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus von Schirach est coupable des crimes vis s par le quatri me chef de l Acte d accusation 215 SAUCKEL Sauckel est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Il adh ra au parti nazi en 1923 et devint Gauleiter de Thuringe en 1927 Il fut d put l assembl e l gislative de Thuringe de 1927 1933 fut nomm en 1932 Reichsstatthalter pour la Thuringe et en mai 1933 ministre de l Int rieur et pr sident du Conseil de l tat de Thuringe Il fut lu au Reichstag en cette m me ann e et re ut le grade d Obergruppenf hrer honoraire dans les SA et dans les SS Crimes contre la Paix Les preuves n ont pas tabli que Sauckel ait pris une part suffisamment importante dans le plan concert en vue de la guerre d agression d une part et dans la pr paration ou la conduite des guerres d agression d autre part pour permettre au Tribunal de le condamner pour les crimes vis s aux premier et deuxi me chefs de l Acte d accusation Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Le 21 mars 1942 Hitler nomma Sauckel pl nipotentiaire g n ral pour l utilisation de la main d oeuvre avec le pouvoir de coordonner l utilisation de toute la main d oeuvre disponible y compris l utilisation des ouvriers recrut s l tranger et
380. rapha la note suivante On l ve des objections inspir es par une conception chevaleresque de la guerre mais il s agit ici de d truire une id ologie Par cons quent j approuve et soutiens ces mesures Keitel a d clar qu en r alit il tait d accord avec Canaris et qu il avait discut de cette question avec Hitler mais sans succ s Keitel donna aux autorit s militaires l ordre de coop rer avec l Einsatzstab Rosenberg pour le pillage des biens culturels dans les territoires occup s Lahousen a d clar la barre que Keitel lui avait dit le 12 septembre 1939 dans le train sp cial de Hitler qu il fallait supprimer la classe intellectuelle la noblesse et les Juifs de Pologne Le 20 octobre Hitler dit Keitel qu on emp cherait les intellectuels de demeurer une classe dirigeante que le standard de vie resterait peu lev et qu on n utiliserait la Pologne que pour en tirer de la main d oeuvre Keitel ne se souvient pas de sa conversation avec Lahousen mais admet qu une telle politique fut effectivement poursuivie et qu il avait fait ce sujet de vaines protestations aupr s de Hitler Le 16 septembre 1941 il ordonna qu aux attaques dont taient victimes les soldats allemands dans l Est on r pond t par la mise mort de cinquante cent communistes pour un soldat allemand en ajoutant ce commentaire que dans l Est une vie humaine tait moins que rien Le ler octobre il donna l ordre aux chefs militaires de d
381. rdiales de la Gestapo consistait emp cher toute opposition au r gime politique fonction qu elle a accomplie avec l aide du SD L arme principale employ e pour accomplir cette fonction tait le camp de concentration La Gestapo n avait pas de pouvoir de contr le sur l administration des camps de concentration mais par l interm diaire du RSHA la Gestapo tait responsable de l internement de prisonniers politiques dans ces camps les fonctionnaires de la Gestapo taient g n ralement charg s des interrogatoires que l on faisait subir ces prisonniers dans les camps 163 La Gestapo et le SD s occupaient galement des questions de trahison et des questions concernant la presse l glise et les Juifs Parall lement l intensification du programme nazi de pers cution des Juifs le r le jou par ces groupes devint de plus en plus important Au d but de la matin e du 10 novembre 1938 Heydrich envoya un t l gramme tous les bureaux de la Gestapo et du SD contenant des instructions en vue de l organisation de pogroms pour ce jour l et pour l arrestation d autant de Juifs sp cialement des riches qu en pouvaient contenir les prisons il ajoutait qu il fallait faire attention ce que les Juifs arr t s soient en bonne sant et pas trop vieux Le 11 novembre 1938 vingt mille Juifs taient arr t s et beaucoup taient envoy s dans des camps de concentration Le 281 24 janvier 1939 Heydrich chef de la Police de s
382. re pour le r glement des diff rends internationaux la guerre utilis e par un tat comme instrument de politique nationale comprend certainement la guerre d agression celle ci est donc proscrite par le Pacte Comme le disait en 1932 M Henry L Stimson alors ministre des Affaires trang res des tats Unis 123 Les Nations signataires du Pacte Briand Kellogg ont renonc introduire la guerre dans leurs relations mutuelles Ceci signifie que pratiquement elle est devenue ill gale dans le monde entier A partir de cette date quand des nations engagent un conflit arm l une d entre elles ou les deux parties doivent tre signal es comme violant la loi g n rale qui se d gage de ce pacte Nous les d non ons comme coupables d infraction la loi Objecte t on que le Pacte n attache pas express ment de telles guerres la qualification de crimes ni n tablit de tribunaux pour juger ceux qui les m nent Il faut r pondre que les Conventions de La Haye o se trouvent les lois de la guerre n ont pas proc d autrement La Convention de La Haye de 1907 proscrivait l emploi dans la conduite de la guerre de certaines m thodes Elle visait le traitement inhumain des prisonniers l usage ill gal du drapeau parlementaire d autres pratiques du m me ordre Le caract re illicite de ces m thodes avait t d nonc longtemps avant la signature de la Convention mais c est depuis 1907 qu on les consid re comme de
383. res d clarations entra en jeu lorsque l Allemagne eut d cid d adopter une politique de recours la force Frick signa la loi du 13 mars 1938 qui r unissait l Autriche au Reich et il fut charg de son ex cution Il tablit en Autriche une administration allemande et prit des mesures l gislatives qui introduisaient dans ce pays les lois du Reich y compris les d crets de Nuremberg et la loi sur le service militaire il confia les questions de police Himmler C est Frick encore qui signa les lois incorporant au Reich le Pays des Sud tes Memel Dantzig les territoires de l Est Prusse occidentale et Posnanie ainsi que ceux d Eupen de Malm dy et de Moresnet Il fut charg de l ex cution effective de ces incorporations et de l tablissement d une administration allemande dans ces territoires Il signa la loi tablissant le Protectorat de Boh me et de Moravie En sa qualit de chef des Services centraux pour la Boh me et la Moravie pour le Gouvernement G n ral et pour la Norv ge il eut la mission de susciter une troite coop ration entre les administrateurs allemands de ces territoires et les autorit s supr mes du Reich Dans tous les pays occup s il nomma le personnel administratif et tint Rosenberg au courant des d signations effectu es dans les territoires de l Est Enfin il signa les lois qui nommaient Terboven commissaire du Reich en Norv ge et Seyss Inquart commissaire du Reich en Hollande Crimes de gu
384. res sont intervenues un an apr s la d cision d annexer l Autriche et la Tch coslovaquie et de noter que l amende d un milliard de mark fut impos e et la confiscation des avoirs juifs d cr t e un moment o les frais de r armement avaient mis le tr sor allemand dans de telles difficult s que l on envisageait de les r duire Ces mesures furent prises d ailleurs avec l approbation de G ring qui tait charg des questions conomiques de cette nature et qui tait partisan acharn d un programme de r armement intensif quelles que pussent tre les difficult s financi res On a dit en outre que le lien entre la politique antis mite et la guerre d agression n existait pas seulement dans le domaine conomique Le bulletin du minist re des Affaires trang res allemand dans un article du 25 janvier 1939 intitul Le probl me juif comme facteur de la politique trang re allemande au cours de l ann e 1938 d crivait de la fa on suivante la nouvelle phase antis mite nazie Le fait que cette ann e fatale 1938 nous a rapproch s de la solution de la question juive en m me temps que de la r alisation de l id e de la Plus Grande Allemagne n est pas une pure co ncidence car la politique juive est la fois la base et la cons quence des v nements de 1938 L influence prise par les Juifs et leur esprit destructeur dans le domaine politique conomique et culturel tout cela paralysait le pouvoir et la volont du
385. ret du Cabinet publi le m me jour et sign par Hitler G ring Frick von Ribbentrop et Hess On a soutenu devant le Tribunal que l annexion de l Autriche tait justifi e par le profond d sir exprim dans de nombreux milieux d une union de l Autriche et de l Allemagne que les deux peuples avaient beaucoup d int r ts communs qui rendaient cette union souhaitable et enfin que ce but fut atteint sans effusion de sang M me si ces assertions sont exactes les faits ne d montrent pas moins que les m thodes employ es pour atteindre le but furent celles d un agresseur La Force arm e allemande pr te entrer en jeu la moindre r sistance avait constitu le facteur d cisif Bien plus il ne semble pas d apr s le compte rendu fait par Hossbach de la r union du 5 novembre 1937 qu aucune des consid rations mises en avant ait t le mobile essentiel de l action de Hitler car on insista surtout cette conf rence sur le profit que devait tirer de cette annexion la puissance militaire de l Allemagne L OCCUPATION DE LA TCH COSLOVAQUIE La conf rence du 5 novembre 1937 montre clairement que l occupation de la Tch coslovaquie avait t d cid e l avance mais qu il restait choisir le moment le plus favorable cette entreprise Le 4 mars 1938 von Ribbentrop fit part Keitel d une proposition qui lui avait t faite par l ambassadeur de Hongrie Berlin et qui tendait faire tudier par les arm es allemande
386. ribunal aura proclam le caract re criminel d un groupement ou d une organisation les autorit s comp tentes de chaque Signataire auront le droit de traduire tout 14 individu devant les tribunaux nationaux militaires ou d occupation en raison de son affiliation ce groupement ou cette organisation Dans cette hypoth se le caract re criminel du groupement ou de l organisation sera consid r comme tabli et ne pourra plus tre contest 21 Article 11 Toute personne condamn e par le Tribunal pourra tre inculp e devant un tribunal national militaire ou d occupation mentionn s l article 10 ci dessus d un crime autre que son affiliation une organisation ou un groupement criminels et le tribunal saisi pourra apr s l avoir reconnue coupable lui infliger une peine suppl mentaire ind pendante de celle d j impos e par le Tribunal pour sa participation aux activit s criminelles de ce groupement ou de cette organisation Article 12 Le Tribunal sera comp tent pour juger en son absence tout accus ayant r pondre des crimes pr vus par l article 6 du pr sent Statut soit que cet accus n ait pu tre d couvert soit que le Tribunal l estime n cessaire pour toute autre raison dans l int r t de la Justice Article 13 Le Tribunal tablira les r gles de sa proc dure Ces r gles ne devront en aucun cas tre incompatibles avec les dispositions du pr sent Statut M Commission d instruction et de
387. rincipes politiques les divisaient Schacht pour des raisons financi res pr conisait une r duction du programme de r armement r prouvait comme contraire aux principes d conomie une augmentation aussi consid rable des moyens de production en particulier celle des produits synth tiques et demandait une r duction s v re des cr dits accord s au Gouvernement et une prudence plus vigilante dans le maniement des r serves en devises trang res de l Allemagne A la suite de ces disputes et d une discussion particuli rement acerbe au cours de laquelle Hitler accusa Schacht de bouleverser ses plans par ses m thodes financi res l accus quitta le minist re de l conomie le 5 septembre 1937 pour partir en cong et il donna sa d mission de ministre de l conomie et de pl nipotentiaire g n ral pour l conomie de guerre le 16 novembre 1937 En sa qualit de pr sident de la Reichsbank Schacht devait encore prendre part des discussions Pendant toute l ann e 1938 la Reichsbank continua fonctionner comme banquier du Gouvernement allemand en mettant des emprunts long terme pour financer les armements Mais le 31 mars 1938 Schacht cessa d mettre des billets court terme garantis par la Reichsbank pour subvenir aux d penses engag es pour l armement A la fin de l ann e 1938 Schacht voulut essayer de reprendre par l interm diaire de la Reichsbank le contr le de la politique financi re et refusa dans cet espoir
388. ring Comme ministre du Reich pour les Armements et les Munitions et comme pl nipotentiaire g n ral aux Armements dans le cadre du Plan de quatre ans Speer exer ait des pouvoirs tendus sur la production Au d but il tait charg de la direction de la construction et de la fabrication d armes pour l OKW Son autorit fut progressivement tendue aux armements navals la production civile et enfin le ler ao t 1944 l armement a ronautique Il occupait une situation pr dominante dans le Comit central du Plan qui jouissait de l autorit supr me sur les plans de l conomie allemande ainsi que sur la r partition des mati res premi res et l augmentation de leur production L attitude adopt e par Speer consista affirmer que le Plan avait le pouvoir pour les industries se trouvant sous son contr le de donner Sauckel des instructions concernant le recrutement des ouvriers malgr les objections de ce dernier Speer r ussit faire pr valoir son point de vue En pratique Speer indiquait Sauckel le nombre approximatif des travailleurs n cessaires Sauckel obtenait la main d oeuvre et la r partissait dans les diff rentes industries d apr s les instructions transmises par Speer Quand Speer adressait ses demandes Sauckel il savait qu on lui fournirait des travailleurs trangers recrut s par la force Il prit part des conf rences o une extension du programme de travail obligatoire fut envisag e pour sat
389. rnier aura le droit tout moment de r duire ou de modifier d autre mani re les d cisions sans toutefois pouvoir en aggraver la s v rit Si apr s qu un accus a t reconnu coupable et condamn le Conseil de Contr le pour l Allemagne d couvre de nouvelles preuves qu il juge de 26 nature constituer une charge nouvelle contre l accus il en informera la Commission pr vue par l article 14 du pr sent Statut afin que celle ci prenne telle mesure qu elle estimera appropri e dans l int r t de la Justice VII D penses Article 30 Les d penses du Tribunal et les frais des proc s seront imput s par les Signataires sur les fonds affect s au Conseil de Contr le pour l Allemagne KKK 27 20 PROTOCOLE RECTIFIANT LE TEXTE DU STATUT Consid rant qu un Accord et un Statut pour le Proc s des criminels de guerre ont t sign s Londres le 8 ao t 1945 en langues anglaise fran aise et russe Consid rant qu une contradiction a t relev e dans le Statut article 6 paragraphe c entre les originaux en langue russe d une part et les originaux en langues anglaise et fran aise d autre part savoir le point et virgule dans l article 6 paragraphe c du Statut entre les mots guerre et ou comme il est port dans les textes anglais et fran ais est une virgule dans le texte russe Consid rant que l on d sire rectifier cette contradiction En cons quence les soussign s sign
390. rnrreeneenrenerrereeneeennee 83 ORIGINE ET BUTS DU PARTI NAZL creer een 83 LA PRISE DU POUVOIR a a ee TE NN 85 LA CONSOLIDATION DU POUVOIR nernerreeererernes 86 L R ARMEMENT nn ban us A M de ed 90 LE PLAN CONCERT OU COMPLOT ET LA GUERRE D AGRESSION 93 LA PR PARATION DE L AGRESSION ner 94 L TABLISSEMENT DES PLANS D AGRESSION sn 94 CONF RENCES DES 5 NOVEMBRE 1937 ET 23 NOVEMBRE 1939 95 L ANNEXION DE L AUTRICHE sense 98 L OCCUPATION DE LA TCH COSLOVAQUIE sers 100 L AGRESSION CONTRE LA POLOGNE rennes 103 L INVASION DU DANEMARK ET DE LA NORV GE ser 109 L INVASION DE LA BELGIQUE DES PAYS BAS EL DU LUXEMBOURG SR nee en Re A Ne ni 113 L AGRESSION CONTRE LA YOUGOSLAVIE ET LA GR CE 114 LA GUERRE D AGRESSION CONTRE L UNION DES R PUBLIQUES SOCIALISTES SOVI TIQUES rer 117 LA GUERRE CONTRE LES TATS UNIS mener 119 VIOLATIONS DES TRAIT S INTERNATIONAUX ne 120 LE STATUT DEVANT LE DROLE LS nn an ne Ras ee et 122 LE DROIT APPLICABLE EN CE QUI CONCERNE LE PLAN CONCERT OLLCOMPLOR ES RL Re ee ARR un 127 CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L HUMANIT a 128 LES CRIMES DE GUERRE ET LES CRIMES CONTRE L HUMANIT DEVANLILE DROLE 80 A ne A Te A 152 LES ORGANISATIONS ACCUS ES enrnnnrnneneeneerense 154 LE CORPS DES CHEFS DU PARTI NAZL serrer 157 CES TAPO RSD nee cntinmeaeinennstbedas lb 161 DES San nd ne et ee na ne SE AS da 166 LES SAS A met ne 171 LE CABINET DU REICH serrer 172 TAT MAJOR G N RAL ET HAUT COMMA
391. ronon a des discours dans lesquels il exprimait son d sir de paix et plaidait pour une coop ration conomique internationale Mais rien dans le contenu de ces discours ne peut changer quoi que ce soit au fait que 180 Hess savait mieux qu aucun des autres accus s combien Hitler tait d termin r aliser ses ambitions combien c tait un homme fanatique et violent et combien il tait peu probable qu il s abst nt de recourir la force si c tait le seul moyen qui lui perm t d atteindre ses buts Hess prit part en connaissance de cause et de son plein gr aux agressions allemandes contre l Autriche la Tch coslovaquie et la Pologne Il fut en rapport avec le parti nazi ill gal d Autriche et lui donna ses instructions pendant toute la p riode s tendant entre l assassinat de Dollfuss et l Anschluss Hess se trouvait Vienne le 12 mars 1938 lorsque les troupes allemandes y firent leur entr e le 13 mars il signa la loi qui incorporait l Autriche au Reich allemand Une loi du 10 juin 1939 pr voyait sa participation l administration de l Autriche Le 24 juillet 1938 dans un discours qu il pro 301 non a en comm moration de la tentative de putsch entreprise par les nationaux socialistes quatre ans auparavant il c l bra les tapes qui avaient abouti l Anschluss et justifia l occupation de l Autriche par l Allemagne Pendant l t 1938 Hess fut en rapports suivis avec Henlein chef du parti allemand des Sud
392. rouver que Schacht r alisa ce r armement parce que cela faisait partie des plans faits par les nazis en vue d une guerre d agression Schacht a argu qu il avait pris part au programme de r armement seulement parce qu il voulait construire une Allemagne forte et ind pendante qui imposerait par sa politique trang re autant de respect que les autres pays europ ens Il a soutenu qu il d couvrit que les nazis r armaient dans un but d agression et qu ce moment il essaya de ralentir la cadence du r armement apr s la r vocation de von Fritsch et de 204 von Blomberg il aurait pris part l laboration de plans visant se d barrasser de Hitler d abord en le renversant puis en l assassinant Pour des raisons financi res Schacht commen a d s 1936 se d clarer en faveur d une limitation du programme de r armement Si l Allemagne avait adopt la politique que pr conisait Schacht elle n aurait pas t en mesure de prendre part une guerre europ enne g n ralis e L insistance dont il faisait preuve pour d fendre les m thodes qu il pr conisait amena sa r vocation d finitive de tous les postes conomiques importants qu il occupait en Allemagne D autre part Schacht gr ce sa connaissance approfondie des finances allemandes tait particuli rement m me de comprendre le sens v ritable du r armement fr n tique entrepris par Hitler et de r aliser que la politique conomique qui avait t adopt e n
393. s A Rovno et dans la r gion de Rovno ils tu rent et tortur rent plus de 100 000 citoyens paisibles A Dniepropetrovsk pr s de l Institut des transports ils fusill rent ou jet rent vivants dans un grand ravin 11 000 femmes vieillards et enfants Dans la r gion de Kamenetz Podolsk 31 000 Juifs furent fusill s et extermin s y compris 13 000 personnes amen es de Hongrie Dans la r gion d Odessa au moins 200 000 citoyens sovi tiques furent tu s A Kharkov environ 195 000 personnes furent tortur es jusqu la mort fusill es ou gaz es dans des fourgons gaz 53 A Gomel les Allemands rassembl rent les habitants dans des prisons les tortur rent les tourment rent et les emmen rent ensuite au centre de la ville pour les ex cuter en public A Lyda dans la r gion de Grodnen le 8 mai 1942 5 670 personnes furent compl tement d v tues conduites dans des enclos par groupes de 100 et abattues la mitrailleuse bon nombre d entre elles furent jet es vivantes dans des fosses En m me temps que des adultes les envahisseurs fascistes allemands d truisirent sans piti m me des enfants Ils les tu rent avec leurs parents en groupes ou isol ment Ils les tu rent dans les maisons d enfants et les h pitaux les enterrant vivants les jetant dans les flammes les transper ant de leurs ba onnettes les empoisonnant faisant des exp riences sur eux tirant leur sang pour l usage de l arm e allemande les
394. s t apport e Crimes contre l Humanit Ayant pendant vingt cinq ans pr ch par la parole et par la plume la haine des Juifs Streicher tait universellement connu comme leur ennemi le plus acharn Dans ses discours et ses articles hebdomadaires ou mensuels il sema dans l esprit allemand le virus de l antis mitisme et poussa le peuple se livrer des actions hostiles l gard des Juifs Chaque num ro du St rmer qui en 1935 atteignait un tirage de six cent mille exemplaires tait rempli d articles en ce sens souvent m me licencieux et abjects Streicher fut charg du boycottage des entreprises juives qui d buta le 1er avril 1933 Il prit parti pour les d crets de Nuremberg de 1935 Il est responsable de l incendie de la synagogue de Nuremberg du 10 ao t 1938 et le 10 novembre il pr conisa publiquement le pogrom qui eut lieu cette date Mais ce ne fut pas seulement contre les Juifs d Allemagne que Streicher d veloppa ses doctrines D s 1938 il commen a demander l an antissement de la race juive Vingt trois articles du journal Der St rmer crits entre 1938 et 1941 et dans lesquels tait pr n e une limination des Juifs ont t vers s aux d bats titre d exemple caract ristique de ses enseignements Un ditorial paru en septembre 1938 traitait le Juif de bacille de fl au d clarait qu il n tait pas un tre humain et l accusait d tre un parasite un tre nuisible un
395. s trangers Dans ces conditions la guerre fut consid r e comme in vitable ou tout au moins probable Il fallait donc organiser le peuple allemand avec toutes ses ressources comme une grande arm e de caract re politique et militaire entra n e ob ir sans discussion aux ordres de l tat 93 LA PR PARATION DE L AGRESSION Dans son livre Mein Kampf Hitler avait exprim clairement ses intentions Il faut se souvenir que cet ouvrage n tait pas un simple journal priv refl tant les pens es secr tes de Hitler Il fut r pandu 198 dans tout le pays utilis dans les coles et dans les universit s parmi les Jeunesses hitl riennes les SS e t les SA et le peuple allemand en g n ral un exemplaire en tait m me officiellement offert aux nouveaux mari s Au cours de l ann e 1945 le tirage de ce livre se monta six millions et demi d exemplaires Ainsi qu on le sait Hitler affirmait sans cesse sa croyance en la n cessit d employer la force pour r soudre les probl mes internationaux Il crivait notamment Le sol sur lequel nous vivons pr sent n a pas t un cadeau accord par le Ciel nos a eux Ils ont d le conqu rir au p ril de leur vie De m me l avenir notre peuple n obtiendra pas de territoires et par l de moyens d existence titre de faveur consentie par un autre peuple mais il devra les conqu rir la pointe d une p e triomphante Mein Kampf est rempli de passages sem
396. s de participation la formation ou l ex cution d un plan concert ou complot ayant pour but la perp tration des crimes num r s ci dessus Le Minist re Public a de plus demand au Tribunal de d clarer criminels au sens du Statut les six groupements ou organisations d sign s dans l Acte d accusation 79 Le 25 octobre 1945 l accus Robert Ley se suicida dans sa prison 182 Le 15 novembre 1945 le Tribunal d cida que l accus Gustav Krupp von Bohlen und Halbach ne pouvait pas tre jug en raison de son tat physique et mental mais que les inculpations retenues contre lui dans l Acte d accusation seraient maintenues en vue d un proc s ult rieur ventuel si son tat de sant le permettait Le 17 novembre 1945 le Tribunal d cida en vertu de l article 12 du Statut de juger l accus Bormann par contumace Le ler d cembre 1945 le Tribunal apr s discussion et examen des rapports m dicaux et apr s avoir entendu les d clarations personnelles de l accus Hess d cida qu il n y avait pas lieu du fait de l tat mental de ce dernier de retarder son proc s Une d cision analogue fut prise en ce qui concerne l accus Streicher Conform ment aux articles 16 et 23 du Statut les avocats ont t choisis par les accus s eux m mes ou nomm s sur leur demande par le Tribunal En outre le Tribunal a d sign un avocat pour l accus Bormann absent et a nomm des d fenseurs pour repr senter les grou
397. s Flachsner Von NEURATH Constantin Dr Otto Freiherr von Udinghausen FRITZSCHE Hans Dr Heinz Fritz Dr Alfred Schilf Assistant KRUPP von BOHLEN und HALBACH Gustav Dr Theodor Klefisch Jusqu au 15 novembre 1945 Dr Walter Ballas Assistant jusqu au 15 nov 1945 Tous les accus s vis s dans l Acte d accusation ont comparu devant le Tribunal l exception de Robert Ley qui s est suicid le 25 octobre 1945 Gustav Krupp von Bohlen und Halbach en raison de la gravit de son tat de sant et Martin Bormann en fuite que le Tribunal a d cid de juger par d faut Seuls figurent sur cette liste les assistants ayant effectivement pris la parole devant le Tribunal 15 7 GROUPEMENTS ET ORGANISATIONS Cabinet du Reich Dr Egon Kubuschok Corps des chefs politiques du parti nazi Dr Robert Servatius SS et SD M Ludwig Babel Avocat pour les SS et le SD jusqu au 18 mars 1946 avocat pour les SS jusqu au ler juin 1946 co d fenseur pour les SS jusqu au 27 ao t 1946 M Horst Pelckmann Avocat assistant pour les SS partir du 2 mars 1946 avocat pour les SS partir du 1 juin 1946 Dr Carl Haensel assistant de M Horst Pelckmann partir du ler avril 1946 Dr Hans Gawlik Avocat pour le SD partir du 18 mars 1946 SA M Georg Boehm Dr Martin Loeffler Gestapo Dr Rudolf Merkel tat Major g n ral et Haut Commandement
398. s Inquart participa volontairement et en connaissance de cause aux crimes de guerre et aux crimes contre l Humanit qui ont t commis au cours de l occupation des Pays Bas Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Seyss Inquart n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Seyss Inquart est coupable des crimes vis s par les deuxi me troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation SPEER Speer est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation En 1932 il adh ra au parti nazi En 1934 il fut choisi comme architecte par Hitler et devint son conseiller intime Peu apr s il fut nomm chef du Service du Front du travail et charg officiellement dans l tat Major du D l gu du F hrer de tout ce qui concernait la construction Il occupa ces postes jusqu en l ann e 1941 Le 15 f vrier 1942 apr s la mort de Fritz Todt Speer fut appel la t te de l Organisation Todt et nomm ministre des Armements et Munitions du Reich des Armements et de la Production de guerre apr s le 2 septembre 1943 A ces postes s ajout rent ceux qu il occupa la suite de ces nominations en mars et avril 1942 comme Pl nipotentiaire g n ral pour les Armements et membre du Comit central du Plan 223 postes qui tous deux d pendaient du Plan de quatre ans Speer fut d put au Reichstag de 1941 jusqu la fin de la guerre Crimes contre la
399. s accus es d tre apparent es des d serteurs et de mettre en danger les int r ts du Reich si elles restaient en libert On inaugura la m thode consistant prendre des otages afin de pr venir et de punir toute forme de troubles Le 16 septembre 1941 Keitel donna un ordre d apr s lequel la vie d un seul Allemand devait correspondre celle de cinquante ou cent habitants des territoires occup s Cet ordre portait qu il fallait se rappeler que bien souvent une vie humaine ne compte pour rien dans des pays non encore pacifi s et qu un effet pr ventif ne pouvait tre obtenu que par l emploi d une s v rit extraordinaire Le nombre des personnes tu es d apr s de telles directives n est pas connu avec exactitude mais il y en eut un nombre consid rable en France et dans les autres pays occup s de l Ouest quant aux territoires de l Est les ex cutions massives s y effectuaient sur une chelle encore beaucoup plus vaste Non seulement des otages y taient ex cut s mais dans certains cas des villes enti res furent d truites des massacres tels que ceux d Oradour sur Glane en France et de Lidice en Tch coslovaquie d crits en d tail devant le Tribunal sont des exemples de la fa on syst matique dont les Forces d occupation employ rent la terreur pour d truire toute opposition leur autorit L un des principaux moyens utilis s pour terroriser la population des pays occup s fut l emploi des camps de conce
400. s accus s soit comme chefs d Etat soit comme hauts fonctionnaires ne sera consid r e ni comme une excuse absolutoire ni comme un motif de r duction de la peine D autre part une id e fondamentale du Statut est que les obligations internationales qui s imposent aux individus priment leur devoir d ob issance envers l tat dont ils sont ressortissants Celui qui a viol les lois de la guerre ne peut pour se justifier all guer le mandat qu il a re u de l tat du moment que l tat en donnant ce mandat a outrepass les pouvoirs que lui reconna t le Droit international On a all gu en faveur d un certain nombre d accus s que leur conduite tait conforme aux prescriptions de Hitler Ils ne pouvaient porter la responsabilit d actes perp tr s dans l accomplissement de ses ordres Le Statut dispose express ment dans son article 8 Le fait que l accus a agi conform ment aux ordres de son Gouvernement ou d un sup rieur hi rarchique ne le d gage pas de sa responsabilit mais pourra tre consid r comme un motif de diminution de la peine si le Tribunal d cide que la justice l exige Les dispositions de cet article sont conformes au droit commun des tats L ordre re u par un soldat de tuer ou de torturer en 236 violation du Droit international de la guerre n a jamais t regard comme justifiant ces actes de violence Il ne peut s en pr valoir aux termes du Statut que pour obtenir une r duction de
401. s aux diff rents commandants de la Marine avec des instructions selon lesquelles cet ordre devait tre communiqu verbalement par les chefs de flottilles et les chefs de sections leurs subordonn s Les membres de deux commandos furent ainsi mis mort Bordeaux le 10 d cembre 1942 par la Marine et non pas par le SD Le commentaire de la Direction des op rations navales constatait que cette ex cution tait conforme l ordre sp cial du F hrer mais repr sentait n anmoins une innovation en Droit international puisque les soldats fusill s taient en uniforme Raeder admet avoir transmis l ordre par la voie hi rarchique et ne pas avoir oppos d objection Hitler Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Raeder est coupable des crimes vis s par les premier deuxi me et troisi me chefs de l Acte d accusation VON SCHIRACH Von Schirach est inculp des crimes vis s par les premier et quatri me chefs de l Acte d accusation En 1925 il adh ra au parti nazi et aux SA En 1929 il devint le chef de l Union des tudiants nationaux socialistes En 1931 il fut nomm chef pour le Reich de la Jeunesse du Parti et charg de la direction de toutes les organisations de jeunesse nazies y compris la Jeunesse hitl rienne En 1933 apr s la prise du pouvoir par les nazis von Schirach fut nomm chef de l ensemble de la Jeunesse du Reich allemand poste qui d pendait l origine du minist re de l Int rieur puis
402. s chirurgicaux et m dicaux coups de pieds de poings brutalit s et tortures de toutes sortes notamment usage de fers rougis arrachage des ongles et exp riences chirurgicales ou autres faites sur des tres humains vivants Dans certains territoires occup s les accus s firent obstacle aux services religieux pers cut rent des membres du clerg et des ordres monastiques et confisqu rent les biens eccl siastiques Ils se livr rent au g nocide d lib r et syst matique c est dire l extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occup s afin de d truire 51 des races ou 47 classes d termin es de population et de groupes nationaux raciaux ou religieux particuli rement les Juifs les Polonais les Tziganes Ils soumirent syst matiquement des civils des tortures de toutes sortes dans le but de leur arracher des renseignements Des civils des pays occup s furent syst matiquement soumis des arrestations de protection c est dire qu ils furent arr t s et emprisonn s sans le moindre jugement et sans les moindres garanties habituelles de la loi dans les conditions les plus malsaines et les plus inhumaines Dans les camps de concentration beaucoup de prisonniers furent class s Nacht und Nebel Ils furent enti rement retranch s du monde et ne purent ni recevoir ni envoyer de lettres Ils disparurent sans laisser de trace et les autorit s all
403. s coupables de crimes contre la Paix de crimes de guerre et de crimes contre l Humanit ainsi que d un plan concert ou complot en vue de commettre ces crimes tels qu ils sont d finis dans le 5 Ce texte de l Acte d accusation a t corrig conform ment la requ te du Minist re Public en date du 4 juin 1946 adopt e par le Tribunal le 7 juin 1946 qui tendait rectifier certains d saccords entre le texte allemand et les autres textes 37 Statut du Tribunal et d signent en con s quence comme accus s dans ce Proc s et pr venus des chefs d accusation ci dessous num r s Hermann Wilhelm G ring Rudolf Hess Joachim von Ribbentrop Robert Ley Wilhelm Keitel Ernst Kaltenbrunner Alfred Rosenberg Hans Frank Wilhelm Frick Julius Streicher Walter Funk Hjalmar Schacht Gustav Krupp von Bohlen und Halbach Karl D nitz Erich Raeder Baldur von Schirach Fritz Sauckel Alfred Jodi Martin Bormann Franz von Papen Arthur Seyss Inquart Albert Speer Constantin von Neurath et Hans Fritzsche Individuellement et en tant que membres de l un des groupements ou organisations num r s imm diatement ci apr s Il Sont d sign s comme groupements ou organisations dissous depuis lors devant tre d clar s criminels en raison de leurs buts et des moyens utilis s pour les atteindre et en relation avec la culpabilit de tels des susnomm s qui en ont t membres La Reichsregierung Cabinet du Reich le K
404. s crimes passibles de sanctions en tant que violant les lois de la guerre Nulle part cependant la Convention de La Haye ne qualifie ces pratiques de criminelles elle ne pr voit aucune peine elle ne porte mention d aucun tribunal charg d en juger et punir les 233 auteurs Or depuis nombre d ann es les tribunaux militaires jugent et punissent des personnes coupables d infractions aux r gles de la guerre sur terre tablies par la Convention de La Haye Le Tribunal juge galement ill gitime la conduite des auteurs d une guerre d agression Celle ci a beaucoup plus d importance qu une simple violation des r glements de La Haye En interpr tant le Pacte il faut songer qu l heure actuelle le Droit international n est pas l oeuvre d un organisme l gislatif commun aux tats Ses principes r sultent d accords tels que le Pacte de Paris o il est trait d autres choses que de mati res administratives et de proc dure Ind pendamment des trait s les lois de la guerre se d gagent d us et coutumes progressivement et universellement reconnus de la doctrine des juristes de la jurisprudence des tribunaux militaires Ce droit n est pas immuable il s adapte sans cesse aux besoins d un monde changeant Souvent les trait s ne font qu exprimer et pr ciser les principes d un droit d j en vigueur Cette interpr tation du Pacte est confirm e par les pr c dents En l ann e 1923 le projet d un trait d assistance mutuelle fut lab
405. s de division ou des titulaires des grades quivalents dans les autres branches de l Arm e Sont exclus galement les officiers d tat Major des tats Majors supr mes de l OKW OKH OKM et OKL et les sp cialistes qu on avait coutume d appeler officiers d tat Major g n ral 294 Par cons quent les accus s sont les dirigeants militaires supr mes du Reich On n a pas examin s rieusement la question de savoir s ils formaient une organisation au sens de l article 9 On a plut t pr tendu qu ils formaient un groupement terme g n ral et plus large que celui d organisation Le Tribunal n est pas de cet avis Il r sulte des preuves produites que leurs plans l chelon de l tat Major les conf rences continuelles entre les officiers d Etat Major 174 et les commandants en campagne leur m thode d op rations en campagne et dans les quartiers g n raux taient peu pr s comparables ceux des forces terrestres navales et a riennes des autres pays L effort g n ral de l OKW en vue de la coordination et de la direction avait une contre partie semblable sinon identique dans le syst me d organisation des forces arm es alli es tel que l tat Major g n ral combin anglo am ricain De l avis du Tribunal il n est pas logique de conclure l existence d une association ou d un groupe de l examen de cet aspect de leurs activit s D apr s cette th orie les commandants en chef des autres pays constituen
406. s des questions de main d oeuvre dans leurs circonscriptions et un pouvoir expr s en ce qui concernait l emploi de la main d oeuvre trang re y compris les conditions de travail le ravitaillement et le logement En vertu de ce d cret les Gauleiter assum rent le contr le de la r partition de la main d oeuvre dans leur Gau y compris celle des travailleurs forc s amen s des pays trangers Dans l accomplissement de cette t che les Gauleiter firent appel dans leur Gau de nombreux services du Parti notamment aux chefs politiques subalternes Par exemple le d cret de Sauckel du 8 septembre 1942 relatif l emploi de quatre cent mille ouvri res de l Est pour des besognes m nag res institua une proc dure selon laquelle les demandes relatives cette cat gorie de main d oeuvre devaient tre transmises par les Kreisleiter dont l appr ciation tait d cisive Selon les directives de Sauckel le traitement des travailleurs trangers relevait directement du Corps des chefs et les Gauleiter re urent l ordre explicite d emp cher des directeurs d usines politiquement non conformistes de trop se pr occuper du bien tre des travailleurs de l Est Parmi les questions se rattachant ce traitement figuraient des rapports tablis par les Kre sleiter sur les cas de grossesse des travailleuses qui se terminaient par un avortement si l ascendance de l enfant ne r pondait pas aux standards raciaux fix s par les SS et g
407. s des villages grecs d Amelofito Kliston Kisonia Mesovunos Selli Ano Kerzilion et Kato Kerzilion fut fusill e en tout 416 personnes En Yougoslavie des milliers de civils furent massacr s D autres exemples sont donn s plus loin au paragraphe D ex cution d otages 54 B D PORTATION POUR TRAVAIL FORC ET DANS D AUTRES BUTS DES CIVILS ORIGINAIRES DES PAYS OCCUPES ET Y HABITANT Pendant toute la p riode d occupation par les Allemands des pays de l Ouest et de l Est la politique du Gouvernement et du Haut Commandement allemands fut de d porter les citoyens valides d un territoire occup soit en Allemagne soit dans d autres pays occup s pour les obliger travailler des ouvrages de fortifications dans des usines et d autres t ches ayant trait l effort de guerre allemand Conform ment cette politique il y eut des d portations en masse de tous les pays de l Ouest et de l Est pendant toute la p riode de l occupation Ces d portations taient contraires aux conventions internationales en particulier l article 46 du R glement de La Haye de 1907 aux lois et coutumes de la guerre aux principes du droit criminel tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es du droit p nal interne des pays dans lesquels ces crimes ont t commis et l article 6 b du Statut 58 D tail des d portations titre d exemple seulement et sans pr judice de la production des preuves d
408. s en mer 184 l ex cution des otages le pillage des biens publics ou priv s la destruction sans motif des villes et des villages ou la d vastation que ne justifient pas les exigences militaires c Les crimes contre l Humanit c est dire l assassinat l extermination la r duction en esclavage la d portation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles avant ou pendant la guerre ou bien les pers cutions pour des motifs politiques raciaux ou religieux lorsque ces actes ou pers cutions qu ils aient constitu ou non une violation du droit interne des pays o ils ont t perp tr s ont t commis la suite de tout crime rentrant dans la comp tence du Tribunal ou en liaison avec ce crime 81 Les dirigeants organisateurs provocateurs ou complices qui ont pris part l laboration ou l ex cution d un plan concert ou d un complot pour commettre l un quelconque des crimes ci dessus d finis sont responsables de tous les actes accomplis par toutes personnes en ex cution de ce plan Ces dispositions qui gouvernent juridiquement le Proc s lient le Tribunal Elles feront l objet d un examen d taill mais il y a lieu de proc der auparavant un expos des faits Se proposant de d voiler les raisons profondes des guerres d agression et des crimes de guerre d nonc s par l Acte d accusation le Tribunal passera tout d abord en revue certains des v nements qui ont suivi la pr
409. s envahis plac e sous la direction de diverses autorit s d occupation et les m thodes diff raient selon les pays Mais bient t dans tous les territoires occup s un service de travail obligatoire fut cr Les habitants furent recens s et forc s de travailler sur place au b n fice de l conomie de guerre allemande Bien souvent ils durent construire des fortifications et des installations militaires Comme les stocks de mati res premi res et la capacit de production industrielle devenaient sur place insuffisants pour satisfaire les demandes allemandes on inaugura le syst me de la d portation des ouvriers en Allemagne celle ci avait t ordonn e dans le Gouvernement G n ral d s la mi avril 1940 Une m thode similaire fut suivie dans les autres territoires l Est au fur et mesure de leur occupation Himmler d crivit les m thodes de d portation forc e qui taient employ es en Pologne Dans une allocution prononc e devant les officiers SS 143 il rappela comment par une temp rature de 40 degr s au dessous de z ro il fallait transporter des milliers des dizaines de milliers des centaines de milliers de personnes Une autre fois il d clara Le fait que dix mille femmes russes tombent d puisement en creusant un foss anti char ne m int resse que dans la mesure o le foss anti char est creus pour l Allemagne Nous devons r ali 256 ser que nous avons de six sept millions d trangers e
410. s lois qu il labora signa et fit appliquer eurent pour effet de supprimer tous les partis d opposition et ouvrirent en outre la voie la Gestapo et aux camps de concentration que celle ci utilisait pour an antir toute opposition individuelle Il fut l auteur principal et impitoyable de la l gislation qui visait liminer les syndicats les glises et les Juifs 195 319 Jusqu l agression contre l Autriche Frick ne s occupa que de l administration int rieure du Reich Il n est pas prouv qu il ait assist aucune des conf rences au cours desquelles Hitler exposa ses intentions agressives Le Tribunal estime en cons quence que Frick n a pas particip au plan concert ou complot en vue d une guerre d agression tel qu il est d fini dans ce jugement Six mois apr s l annexion de l Autriche Frick devint en vertu de la loi de d fense du Reich du 4 septembre 1938 pl nipotentiaire g n ral l Administration du Reich Il fut pr vu au surplus que dans le cas o Hitler proclamerait l tat de d fense Frick serait charg de l administration de guerre exception faite pour le secteur militaire et conomique Les minist res de la Justice de l ducation et des Cultes furent ainsi que l Office des questions d espace plac s sous son autorit En s acquittant de la t che qui lui tait confi e Frick mit sur pied une organisation administrative qui tait adapt e aux conditions de guerre et qui selon ses prop
411. s mati res premi res son syst me de transport et sa capacit de fabrication d armes Conform ment aux conclusions de ces rapports un tat Major conomique pour les territoires de l Est fut cr comprenant plusieurs unit s plac es sous la haute direction de G ring Ces unit s devaient en liaison avec le Commandement militaire poursuivre dans l int r t de l Allemagne et de la fa on la plus compl te et la plus efficace l exploitation des territoires occup s Le cadre de la future organisation politique et conomique de ceux ci fut mis au point par Rosenberg pendant plus de trois mais apr s de nombreuses conf rences et avec l aide de Keitel de Jodl de Raeder de Funk de G ring de von Ribbentrop de Frick 117 de Fritzsche ou de leurs repr sentants Un rapport d taill fut r dig ce sujet aussit t apr s l invasion Les plans pr vus esquissaient un projet de destruction de l Union Sovi tique en tant qu tat ind pendant et son partage par la cr ation de Commissariats du Reich et la transformation en colonies allemandes de l Esthonie de la Lithuanie de la Russie Blanche et de divers autres territoires En m me temps qu elle travaillait ces projets l Allemagne entrafnait la Hongrie la Roumanie et la Finlande dans la guerre contre la Russie En d cembre 1940 la Hongrie acceptait d y prendre part contre la promesse qu elle obtiendrait certains territoires aux d pens de la Yougoslavie En mai 1
412. s pour une attaque contre la Pologne ex cuter la premi re occasion favorable et ensuite pour une 42 attaque contre l Angleterre et la France concurremment avec des plans pour une occupation simultan e de bases a riennes par les Forces allemandes dans les Pays Bas et en Belgique b Apr s avoir d nonc sous de faux pr textes le pacte germano polonais de 1934 les conspirateurs nazis agit rent la question de Dantzig pr par rent les incidents de fronti re afin de justifier leur attaque et de formuler des revendications tendant la cession de territoires polonais La Pologne ayant refus de c der les conspirateurs firent envahir son territoire par les Forces arm es allemandes le 1er septembre 1939 d clenchant ainsi galement la guerre avec le Royaume Uni et la France 5 Extension de la guerre en une guerre g n rale d agression Conception et ex cution des attaques contre le Danemark la Norv ge la Belgique les Pays Bas le Luxembourg la Yougoslavie et la Gr ce 1939 avril 1941 Ainsi la guerre d agression pr par e par les conspirateurs nazis au moyen de leurs attaques contre l Autriche et la Tch coslovaquie fut d clench e en fait au moment de leur attaque contre la Pologne en violation des termes du Pacte Briand Kellog de 1928 Apr s la d faite totale de la Pologne afin de faciliter la conduite de leurs op rations militaires contre la France et le Royaume Uni les conspirateurs nazis
413. s qui ne se trouvent pas sur le territoire de l un des Signataires Article 4 Aucune disposition du pr sent Accord ne porte atteinte aux principes fix s par la D claration de Moscou en ce qui concerne le renvoi des criminels de guerre dans les pays o ils ont commis leurs crimes Article 5 Tous les Gouvernements des Nations Unies peuvent adh rer cet Accord par avis donn par voie diplomatique au Gouvernement du Royaume Uni lequel notifiera chaque adh sion aux autres Gouvernements signataires et adh rents Article 6 Aucune disposition du pr sent Accord ne porte atteinte la juridiction ou la comp tence des tribunaux nationaux o des tribunaux d occupation d j tablis ou qui seront cr s dans les territoires alli s ou en Allemagne pour juger les criminels de guerre Article 7 Cet Accord entrera en vigueur au jour de la signature il restera en vigueur pendant une p riode d un an et portera ensuite effet sous r serve du droit de tout Signataire d indiquer par la voie diplomatique avec un pr avis d un mois son intention d y mettre fin Cette r siliation ne portera pas atteinte aux mesures d j prises ni aux d cisions d j rendues en ex cution du pr sent Accord En foi de quoi les Soussign s ont sign le pr sent Accord 10 tabli en quatre exemplaires Londres ce huiti me jour du mois d ao t 1945 en fran ais anglais et russe chacun des textes tant un texte authentique
414. s r p ter ma conviction qu une guerre entre nos deux peuples serait la plus grande des calamit s qui pourrait se produire Hitler r pondit le 23 ao t La question d un r glement pacifique des probl mes europ ens ne d pend pas de l Allemagne mais surtout de ceux qui depuis le criminel Trait de Versailles se sont obstin ment et constamment oppos s une r vision pacifique de ce Trait Ce n est que lorsqu il se produira un revirement dans la mentalit des puissances responsables qu il pourra y avoir un changement r el dans les relations entre l Angleterre et l Allemagne Il s ensuivit de nombreux appels Hitler tendant le dissuader de r soudre la question polonaise par la guerre Ils furent notamment lanc s par le Pr sident Roosevelt le 24 et le 25 ao t par Sa Saintet le Pape le 24 et le 31 ao t et par M Daladier Pr sident du Conseil fran ais le 26 ao t Ces appels furent vains Le 25 ao t la Grande Bretagne signa avec la Pologne un pacte d assistance mutuelle renfor ant l engagement qu elle avait d j 214 pris pr c demment son gard Cet 107 accord ainsi que le manque d empressement manifest par Mussolini participer la guerre aux c t s de l Allemagne fit momentan ment h siter Hitler L invasion de la Pologne qui devait commencer le 26 ao t fut retard e jusqu ce qu une autre tentative e t t faite pour persuader la Grande Bretagne de ne pas intervenir Hitler lu
415. s troupes allemandes fussent 183 autoris es traverser la Roumanie pour effectuer cette attaque Lorsque le 25 mars 1941 la Yougoslavie adh ra au Pacte Tripartite elle avait re u de von Ribbentrop l assurance que l Allemagne respecterait sa souverainet et son int grit territoriale Le 27 mars 1941 la suite du coup d tat yougoslave dirig contre l Axe l accus assista une r union au cours de laquelle furent labor s des plans en vue de r aliser l intention qu avait proclam e Hitler de d truire la Yougoslavie En mai 1941 von Ribbentrop assista une conf rence entre Hitler et Antonesco au sujet de la participation roumaine l attaque contre l URSS Il s entretint galement avec Rosenberg de l tablissement d un plan pr militaire d exploitation politique des territoires sovi tiques En juillet 1941 apr s le d clenchement de la guerre contre l Union Sovi tique il pressa le Japon d attaquer ce pays Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Von Ribbentrop participa une r union le 6 juin 1944 au cours de laquelle fut d cid le Iynchage syst matique des aviateurs alli s effectuant des attaques basse altitude En d cembre 1944 le ministre des Affaires trang res fut mis au courant des plans d assassinat d un g n ral fran ais prisonnier de guerre et il invita ses subordonn s veiller ce que les d tails de cette op ration fussent ex cut s de fa on viter qu elle ne f t
416. s usines allemandes les machines outils le mat riel de transport les autres produits manufactur s et m me les valeurs et devises trang res furent r quisitionn s et envoy s en Allemagne Ces r quisitions taient faites sans gard pour les ressources conomiques de ces pays et elles entra n rent la famine l inflation et un march noir intense Les autorit s allemandes d occupation essay rent tout d abord de supprimer ce dernier parce qu il constituait un mode d change permettant aux 253 produits locaux d chapper aux Allemands Apr s l chec de ces tentatives une agence fut cr e afin de faire des achats au march noir pour le compte de l Allemagne ainsi fut tenue la promesse que G ring avait faite Tous devraient savoir que m me si la famine venait s tendre partout en aucun cas elle ne toucherait l Allemagne Dans de nombreux pays de l Est et de l Ouest les autorit s d occupation firent semblant de payer tout ce qu elles prenaient Ce simulacre de r glement masquait simplement le fait que les marchandises envoy es des territoires occup s en Allemagne taient en r alit pay es par les pays occup s eux m mes qui taient contraints soit de verser des frais d occupation exag r s soit de consentir des avances en change d une criture de cr dit pass e sur un compte de clearing purement fictif 140 Mais dans la plupart des territoires occup s de l Est ce simulacre de l galit ne fut
417. sement Le Pr sident a ensuite d clar l audience ouverte Le Procureur g n ral britannique M Shawcross introduisit successivement le Procureur g n ral sovi tique le g n ral Rudenko le d l gu du Procureur g n ral Le g n ral Nikitchenko fut choisi comme Pr sident pour l audience de Berlin Lord Justice Lawrence fut lu Pr sident du Tribunal pour les audiences de Nuremberg par application de l article 4 b du Statut 34 fran ais M Dubost et un repr sentant du Procureur am ricain M Shea Lors de leur introduction chacun d entre eux fit une br ve d claration traduite oralement dans les autres langues et remit au Pr sident du Tribunal une copie de l Acte d accusation dans sa propre langue Le Pr sident d clara 28 27 Un Acte d accusation a t remis au Tribunal par le Comit des repr sentants du Minist re Public tablissant les charges imput es aux accus s suivants Hermann Wilhelm G ring Rudolf Hess Joachim von Ribbentrop Robert Ley Wilhelm Keitel Ernst Kaltenbrunner Alfred Rosenberg Hans Frank Wilhelm Frick Julius Streicher Walter Funk Hjalmar Schacht Gustav Krupp von Bohlen und Halbach Karl D nitz Erich Raeder Baldur von Schirach Fritz Sauckel Alfred Jodl Martin Bormann Franz von Papen Arthur Seyss Inquart Albert Speer Constantin von Neurath et Hans Fritzsche Des copies du Statut de l Acte d accusation et des documents les accompagnant ser
418. sent Acte 49 CHEF D ACCUSATION N 2 CRIMES CONTRE LA PAIX Statut article 6 a V Qualification de l infraction Tous les accus s avec diverses autres personnes ont pendant plusieurs ann es ant rieures au 8 mai 1945 particip la conception 45 la pr paration au d clenchement et la conduite de guerres d agression qui furent aussi des guerres en violation de trait s accords et engagements internationaux VI D tail des guerres con ues pr par es d clench es et conduites A Les guerres dont il est question dans l expos du crime compris dans le pr sent chef d accusation et les dates de leur d clenchement furent les suivantes contre la Pologne ler septembre 1939 contre le Royaume Uni et la France 3 septembre 1939 contre le Danemark et la Norv ge 9 avril 1940 contre la Belgique les Pays Bas et le Luxembourg 10 mai 1940 contre la Yougoslavie et la Gr ce 6 avril 1941 contre l URSS 22 juin 1941 et contre les tats Unis d Am rique 11 d cembre 1941 B Il y a lieu de se r f rer au chef n 1 du pr sent Acte pour les accusations tablissant que ces guerres furent des guerres d agression de la part des accus s C Il y a lieu de se r f rer l appendice C annex au pr sent Acte d accusation pour l tablissement des d tails des accusations de violations des trait s accords et engagements internationaux commises par les accus s lors de la conception de la pr paration e
419. sion En sa qualit de chef de l Organisation Todt Speer inter venait galement de fa on directe dans l utilisation des travailleurs forc s L Organisation Todt fonctionnait surtout dans les territoires occup s pour des travaux tels que la construction du Mur de l Atlantique et de routes strat giques Speer a reconnu qu il comptait sur le service obligatoire pour maintenir des effectifs suffisants dans cette organisation Il recourut aussi la main d oeuvre de camps de concentration pour l utiliser dans les industries plac s sous son contr le Au d but il ne fit appel cette source de main d oeuvre que pour de petites usines isol es et plus tard craignant de voir Himmler s immiscer dans son domaine il s effor a d employer un nombre aussi r duit que possible de travailleurs des camps de concentration Speer fut impliqu aussi dans l emploi de prisonniers de guerre dans les industries d armements mais il pr tend qu il a seulement employ des prisonniers de guerre sovi tiques dans les industries couvertes par la Convention de Gen ve 358 La position de Speer tait telle qu il n a pas eu une part directe dans les mauvais traitements r sultant de l application du programme du travail forc bien qu il ait 227 connu leur existence Par exemple aux r unions du Comit central du Plan il fut inform que ses demandes concernant les travailleurs taient si consid rables qu elles n cessitaient des m thodes violen
420. sion ou en rapport avec celle ci permet de voir en eux des crimes contre l Humanit 153 269 LES ORGANISATIONS ACCUS ES L article 9 du Statut stipule Lors d un proc s intent contre tout membre d un groupement ou d une organisation quelconque le Tribunal pourra d clarer l occasion de tout acte dont l individu pourrait tre reconnu coupable que le groupement ou l organisation laquelle il appartenait tait une organisation criminelle Apr s avoir re u l Acte d accusation le Tribunal devra faire conna tre de la mani re qu il jugera opportune que le Minist re Public a l intention de demander au Tribunal de faire une d claration en ce sens et tout membre de l organisation aura le droit de demander au Tribunal tre entendu par celui ci sur la question du caract re criminel de l organisation Le Tribunal aura comp tence pour acc der cette demande Le Tribunal pourra fixer le mode selon lequel les requ rants seront repr sent s et entendus L article 10 du Statut indique clairement que la d claration de criminalit port e contre une organisation accus e est d finitive et ne peut tre discut e dans aucun proc s criminel ult rieur intent un membre de cette organisation L article 10 s nonce comme suit Dans tous les cas o le Tribunal aura proclam le caract re criminel d un groupement ou d une organisation les autorit s comp tentes de chaque signataire auront le droit de tra
421. sleiter du parti nazi charg des questions juridiques en 1933 et la m me ann e pr sident de l Acad mie allemande de droit Il lui fut aussi conf r le grade titre honorifique d Obergruppenf hrer des SA En 1942 Frank se trouvait en d saccord avec Himmler au sujet du syst me juridique qui devait exister en Allemagne Au cours de la m me ann e il fut destitu de ses fonctions de Reichsleiter du parti nazi et de pr sident de l Acad mie allemande de droit Crimes contre la Paix Les preuves soumises n ont pas tabli que la participation de Frank au plan concert en vue de d clencher une guerre d agression ait t assez importante pour permettre au Tribunal de le d clarer coupable des crimes vis s au premier chef Crimes de guerre et crimes contre l Humanit Frank fut nomm chef de l Administration civile des territoires polonais occup s et le 12 octobre 1939 il en devint gouverneur 316 g n ral Le 3 octobre 1939 il d crivit la politique qu il avait l intention d adopter dans les termes suivants La Pologne sera trait e comme une colonie les Polonais seront les esclaves du Plus Grand Reich allemand Les preuves vers es aux d bats indiquent clairement que cette politique d occupation impliquait la destruction totale de la Pologne en tant qu entit nationale et l exploitation impitoyable de ses ressources humaines et conomiques pour l effort de guerre allemand Toute r sistance fut cras e avec u
422. sonn s dans des camps de concentration et autres lieux En 1942 et post rieurement 6 000 ressortissants du Luxembourg furent d port s de leur pays dans des conditions lamentables et nombre d entre eux p rirent De Belgique entre 1940 et 1944 au moins 190 000 civils furent d port s en Allemagne et astreints au travail forc Ces d port s taient soumis aux mauvais traitements et nombre d entre eux taient contraints de travailler dans des usines d armement De Hollande entre 1940 et 1944 pr s d un demi million de civils furent d port s en Allemagne ou dans d autres territoires occup s 59 2 Des pays de l Est Les autorit s allemandes d occupation d port rent de l Union Sovi tique pour les r duire la condition d esclaves environ 4 978 000 citoyens sovi tiques 750 000 citoyens tch coslovaques furent d port s pour le travail forc hors des fronti res tch coslovaques l int rieur de la machine de guerre allemande Le 4 juin 1941 dans la ville de Zagreb Yougoslavie une r union de repr sentants allemands se tint sous la pr sidence du conseiller von Troll Le but tait d arr ter les moyens pour d porter de Slov nie la population yougoslave 10 000 personnes furent d port es en ex cution de ce plan C MEURTRES ET MAUVAIS TRAITEMENTS DE PRISONNIERS DE GUERRE ET AUTRES MEMBRES DES FORCES ARMEES DES PAYS AVEC LESQUELS L ALLEMAGNE ETAIT EN GUERRE ET DES PERSONNES EN HAUTE MER Les
423. stapo et du SD taient organis s pour suivre l Arm e l int rieur de la Tch coslovaquie afin de garantir la s curit de la vie politique des territoires occup s Des plans furent faits pour permettre une infiltration pr alable des hommes du SD dans la zone en question et la constitution de dossiers qui indiqueraient les habitants de ces r gions qu il convenait de mettre sous surveillance ceux qu on devrait priver de passeports et ceux qu il conviendrait d exterminer Ces plans furent consid rablement modifi s du fait que l on renon a l attaque contre la Tch coslovaquie mais au cours des op rations militaires qui furent effectivement men es particuli rement au cours de la guerre contre l URSS les Einsatzgruppen de la Police de s ret et du SD entr rent en action et employ rent concurremment des mesures brutales pour la pacification de la population civile et l assassinat massif des Juifs Heydrich donna l ordre en 1939 de cr er sur la fronti re germano polonaise des incidents qui permettraient Hitler de trouver un pr texte suffisant pour justifier une attaque contre la Pologne Les troupes de la Gestapo et du SD prirent part toutes les deux ces op rations Les unit s locales de la Police de s ret et du SD continu rent op rer dans les territoires occup s quand ceux ci eurent cess d tre zones d op rations La Police de s ret et le SD se livr rent des arrestations importantes parmi la populati
424. ste pas dans le cas d un groupe restreint comme le Cabinet du Reich TAT MAJOR G N RAL ET HAUT COMMANDEMENT L Accusation a demand galement que soit consid r comme organisation criminelle l tat Major g n ral et le Haut Commandement des Forces ann es allemandes Le Tribunal estime qu une d claration de criminalit ne doit pas tre faite en ce qui concerne l tat Major g n ral et le Haut Commandement Bien que le 293 nombre de personnes ici vis es soit plus lev que du Cabinet du Reich il est suffisamment restreint pour que des proc s individuels de ces officiers constituent une proc dure plus opportune qu une d claration g n rale de criminalit Un motif plus important 173 r sulte du fait que selon l avis du Tribunal l tat Major g n ral et le Haut Commandement ne constituent ni une organisation ni un groupement au sens de l article 9 du Statut Un examen de la nature de ce pr tendu groupement s impose D apr s l Acte d accusation et d apr s les t moignages produits devant le Tribunal ce groupe se compose d environ cent trente officiers vivants ou disparus qui un moment quelconque de la p riode de f vrier 1938 mai 1945 depuis la r organisation des Forces arm es par Hitler la d faite de l Allemagne ont occup certains postes dans la hi rarchie militaire Ces hommes taient des officiers ayant des grades lev s dans les trois branches de l Arm e OKH Arm e de terre
425. sures Assassinats et mauvais traitements dont furent victimes les populations civiles L article 6 b du Statut pr voit que les mauvais traitements des populations civiles dans les territoires occup s l ex cution des otages la destruction sans motif des villes et des villages seront consid r s comme crimes de guerre Ces stipulations ne sont dans leur ensemble que la reconnaissance officielle des lois de la guerre en vigueur telles qu elles sont exprim es par l article 46 de la Convention de La Haye L honneur et les droits de la famille la vie des individus et la propri t priv e ainsi que les convictions religieuses et l exercice des cultes doivent tre respect s 133 Les territoires occup s par l Allemagne ne furent pas administr s conform ment aux lois de la guerre L emploi syst matique de la violence de la brutalit et de la terreur a t d montr par des preuves accablantes Le 7 d cembre 1941 Hitler promulgua la directive connue sous le nom de Nacht und Nebel Erlass D cret Nuit et Brouillard d apr s cet ordre les personnes coupables de crimes contre le Reich ou les Forces arm es des territoires occup s l exception des cas o la peine de mort tait certaine devaient tre livr es la Police 245 de s ret et au SD et emmen es clandestinement en Allemagne pour y tre jug es ou punies Ce d cret tait sign par Keitel Ces civils une fois arriv s en Al
426. t accus et tout moment g L Accusation et la D fense pourront interroger tout t moin et tout accus qui porte t moignage h La D fense plaidera i Le Minist re Public soutiendra l accusation j Chaque accus pourra faire une d claration au Tribunal k Le Tribunal rendra son jugement et fixera la peine Article 25 Tous les documents officiels seront produits et toute la proc dure sera conduite devant le Tribunal en fran ais en anglais en russe et dans la langue de l accus Le compte rendu des d bats pourra tre aussi traduit dans la langue du pays o si gera le Tribunal dans la mesure o celui ci le consid rera d sirable dans l int r t de la Justice et pour clairer l opinion publique VI Jugement et peine Article 26 La d cision du Tribunal relative la culpabilit ou l innocence de tout accus devra tre motiv e et sera d finitive et non susceptible de r vision Article 27 Le Tribunal pourra prononcer contre les accus s convaincus de culpabilit la peine de mort ou tout autre ch timent qu il estimera tre juste Article 28 En plus de toute peine qu il aura inflig e le Tribunal aura le droit d ordonner l encontre du condamn la confiscation de tous biens vol s et leur remise au Conseil de Contr le pour l Allemagne 19 Article 29 En cas de culpabilit les d cisions seront ex cut es conform ment aux ordres du Conseil de Contr le pour l Allemagne et ce de
427. t enfants sp cialement Russes Blancs Russiens Ukrainiens enfin l extermination des Juifs Ces crimes furent commis sur toute l tendue du territoire sovi tique envahi Les infractions criminelles susmentionn es furent perp tr es par les troupes allemandes en conformit avec les ordres du Gouvernement nazi de l tat major g n ral et du Haut Commandement des Forces Arm es allemandes 7 Collaboration avec l Italie et le Japon et guerre d agression contre les tats Unis novembre 1936 d cembre 1941 Apr s le commencement de leurs guerres d agression les conspirateurs nazis pr par rent une alliance militaire et conomique de dix ans entre l Allemagne l Italie et le Japon alliance conclue Berlin le 27 septembre 1940 Cet accord repr sentant un renforcement des liens tablis entre ces trois nations par le pacte ant rieur mais plus limit du 25 novembre 1936 stipulait Les Gouvernements de l Allemagne de l Italie et du Japon consid rant comme une condition n cessaire de toute paix durable que toutes les nations du monde se voient attribuer chacune sa propre place ont d cid de se soutenir et de coop rer ensemble en ce qui concerne leurs efforts respectifs dans la Plus Grande Asie orientale et dans les r gions d Europe o leur premier objectif est d tablir et de maintenir un nouvel ordre de choses destin favoriser la prosp rit et le bien tre des peuples int ress s Les conspirateurs nazis
428. t cette exploitation intensive comme une partie int grante de l conomie de guerre et pr voyait minutieusement l ex cution de ce crime de guerre L assassinat des prisonniers repris apr s leur vasion l extermination de commandos et d aviateurs captur s ainsi que celle des commissaires sovi tiques sont autant de crimes de guerre commis en ex cution d ordres particuliers transmis par les plus hautes autorit s Le Tribunal se propose de ne traiter ici que d une mani re g n rale la question des crimes de guerre et de leur consacrer une tude d taill e lorsqu il s agira d examiner cet gard la responsabilit de chacun des accus s Des prisonniers de guerre furent maltrait s tortur s et assassin s non seulement en violation des r gles du Droit international mais encore au m pris des principes d humanit les plus l mentaires les populations civiles des territoires occup s subirent le m me sort Certaines d entre elles furent d port es en masse en Allemagne pour y travailler dans la contrainte des travaux de d fense et la fabrication d armement et pour apporter leur contribution involontaire l effort de guerre Dans tous les pays occup s des otages en nombre consid rable furent pris et fusill s selon le gr des Allemands La propri t publique et priv e fut syst matiquement pill e afin d augmenter les ressources de l Allemagne aux d pens du reste de l Europe Des cit s des villes des villages f
429. t chancelier du Reich Au cours du pl biscite qui suivit trente millions d Allemands approuv rent sous la pression nazie cette double nomination et la Reichswehr ayant pr t serment de fid lit Hitler celui ci d tint d sormais le pouvoir absolu L Allemagne avait accept la dictature avec les m thodes de terreur qu elle comporte et le m pris qu elle professe pour les r gles du Droit En dehors de cette politique de suppression des adversaires ventuels du r gime le Gouvernement nazi s employa activement consolider son autorit sur le peuple allemand Dans le domaine de l ducation on fit tout pour que la jeunesse allemande f t lev e dans l atmosph re du national socialisme et sous l influence de ses th ories D s le 7 avril 1933 la loi sur la r organisation de la fonction publique avait permis au Gouvernement nazi de supprimer tous les membres du corps enseignant dangereux et suspects et cette mesure fut suivie d un grand nombre d autres tendant fournir aux coles un personnel de confiance qui enseignerait aux enfants le credo national socialiste En m me temps que sur l influence de l enseignement nazi pratiqu dans les coles les chefs du Parti comptaient sur l organisation de la Jeunesse hitl rienne pour donner au r gime l appui des jeunes g n rations L accus von Schirach qui avait t chef de la jeunesse du Parti depuis 1931 fut nomm chef de la jeunesse du Reich en juin 1933 Bient t tou
430. t du d clenchement de ces guerres VII Responsabilit des individus des groupements et des organisations pour le crime invoqu dans le chef d accusation n 2 Il y a lieu de se r f rer l appendice A du pr sent Acte d accusation pour l tablissement de la responsabilit des individus accus s du crime trait dans le chef d accusation n 2 du pr sent Acte et l appendice B de l Acte d accusation pour l tablissement de la responsabilit des groupements et organisations mentionn s comme groupements et organisations criminels coupables du crime dont il a t trait dans le chef d accusation n 2 du pr sent Acte 50 CHEF D ACCUSATION N 3 CRIMES DE GUERRE Statut article 6 sp cialement 6 b VII Qualification de l infraction Tous les accus s ont commis des crimes de guerre entre le 1er septembre 1939 et le 8 mai 1945 en Allemagne et dans tous les pays 46 et territoires occup s par les Forces arm es allemandes depuis le ler septembre 1939 ainsi qu en Autriche Tch coslovaquie Italie et en haute mer Tous les accus s agissant de concert avec d autres con urent et ex cut rent un plan concert ou complot pour commettre des crimes de guerre tels qu ils sont d finis dans l article 6 b du Statut Ce plan impliquait entre autres choses la pratique de la guerre totale qui comporte des m thodes de combat et d occupation militaire en opposition directe avec les lois et coutumes de la guerre
431. t en Allemagne que dans les pays occup s Il prit part aux discussions qui conduisirent transf rer en Pologne soixante mille Juifs de Vienne avec l aide des SS et de la Gestapo Il signa le d cret du 31 mai 1941 qui tendait l application des lois de Nuremberg aux territoires annex s de l Est Dans un ordre en date du 9 octobre 1942 il d clara que l limination permanente des Juifs des territoires de la Plus Grande Allemagne ne pouvait plus tre effectu e par l migration mais seulement par l emploi d une force impitoyable dans les camps sp ciaux de l Est Le ler juillet 1943 il signa une ordonnance qui privait les Juifs de la protection des tribunaux ordinaires et les pla ait sous la juridiction exclusive de la Gestapo de Himmler Bormann joua un r le pr pond rant dans le programme de travail forc Les chefs du Parti contr laient dans leurs Gaue respectifs les questions s y rapportant y compris l embauchage les conditions de travail de nourriture et de logement Par sa circulaire du 5 mai 1943 adress e au Corps de chefs politiques du Parti et transmise m me aux Ortsgruppenleiter Bormann donna des instructions pour le traitement des travailleurs trangers en soulignant qu ils devaient tre plac s sous la direction des SS quant aux questions de s curit et ordonna de mettre fin aux mauvais traitements qui leur 234 taient inflig s jusqu ce moment Un rapport du 4 septembre 1942 concernant le transfert
432. t exactement une telle association alors qu ils apparaissent en r alit comme un groupement de militaires un certain nombre d individus qui un moment donn se trouvent occuper des postes militaires lev s Une grande partie des preuves et des discussions a port sur la question de savoir si l appartenance ces organisations tait volontaire ou non dans le cas pr sent le Tribunal estime que cela est tout fait en dehors du sujet Cette pr tendue organisation criminelle poss de une caract ristique d terminante qui la distingue nettement des cinq autres organisations mises en accusation Lorsqu un individu entrait dans les SS par exemple son adh sion tait volontaire ou non mais il savait certainement qu il adh rait une organisation quelconque Dans le cas de l tat Major g n ral et du Haut Commandement il ne pouvait pas savoir qu il entrait dans un groupement ou une association puisque cette association n a pas exist jusqu sa cr ation par l Acte d accusation Il savait seulement qu il tait parvenu un certain rang lev dans l une des trois armes et ne pouvait se rendre compte qu il devenait membre de quelque chose d aussi tangible qu un groupement dans le sens o l on emploie couramment ce terme Ses rapports avec les autres officiers de son arme et ses relations avec ceux des deux autres armes taient en g n ral les m mes que dans tous les pays du monde En cons quence le Tribunal ne d cl
433. t l activit de la Police d ordre de la Police de s ret du SD et des Allgemeine SS dans leur ressort En 1939 on fusionna les SS et la Police en incorporant aux SS tous les fonctionnaires de la Police de s ret et de la Police d ordre avec un grade SS correspondant au grade qu ils avaient dans la Police Jusqu en 1940 les SS taient une organisation dont tous les membres taient volontaires Apr s la cr ation des Waffen SS en 1940 il y eut un nombre toujours croissant d affect s d office aux Waffen SS 167 Il semble qu un tiers environ du nombre total des Waffen SS y furent affect s d office La proportion de ceux ci fut plus grande la fin de la guerre qu au d but mais jusqu la fin de la guerre il resta cependant une proportion lev e de volontaires Activit criminelle Les unit s de SS prirent une part active aux mesures qui conduisirent la guerre d agression Les Verf gungstruppen furent utilis es pour l occupation du territoire des Sud tes de la Boh me Moravie et de Memel Le corps franc de Henlein relevait de l autorit du Reichsf hrer SS lors des op rations dans le territoire des Sud tes en 1938 et la Volksdeutsche Mittelstelle y finan a les activit s de la Cinqui me colonne 286 Les SS prirent m me une part plus g n rale la perp tration des crimes de guerre et des crimes contre l Humanit Par le contr le qu elles exer aient sur l organisation de la Police et sp ciale
434. t les lignes g n rales de conduite qu ils devaient adopter R solus supprimer toutes les sources d opposition les dirigeants du Parti tourn rent leur attention vers les syndicats les glises et les Juifs En avril 1933 Hitler ordonna Ley qui tait alors chef du personnel de l organisation politique du parti nazi de prendre en main les syndicats La plupart de ceux ci taient 190 r unis en deux vastes f d rations les syndicats libres et les syndicats chr tiens Les syndicats qui n taient pas compris dans ces deux grandes f d rations ne comptaient que 15 de la totalit des ouvriers syndiqu s Le 21 avril 1933 Ley publia une circulaire du parti nazi annon ant pour le 2 mai une action de coordination dirig e contre les syndicats libres La circulaire ordonnait que des hommes des SA et des SS fussent utilis s pour l ex cution du projet d occupation des immeubles des syndicats et de placement en d tention de protection de certaines personnalit s Apr s cette op ration l agence de presse officielle du Parti annon a que l organisation nationale socialiste des coop ratives industrielles avait limin les anciens chefs des syndicats libres et avait assum elle m me la direction de ces syndicats Le 3 mai 1933 la m me agence annon a que les syndicats chr tiens s taient soumis sans condition la volont du F hrer Adolf Hitler A la place des syndicats le Gouvernement nazi t
435. t pour r viser la lumi re de l exp rience autrichienne leur plan pr c dent en vue d une agression contre la Tch coslovaquie 2 Le 21 avril 1938 les conspirateurs nazis se r unirent pour pr parer une attaque contre la Tch coslovaquie pour le ler octobre 1938 au plus tard Ils envisag rent particuli rement de cr er un incident pour justifier l attaque Ils d cid rent de ne lancer une op ration militaire qu apr s une p riode de querelles diplomatiques qui en s aggravant fourniraient un pr texte pour la guerre ou encore de d clencher une attaque clair qui serait la cons quence d un incident cr par eux m mes On envisagea l assassinat de l ambassadeur d Allemagne Prague comme susceptible de cr er l incident n cessaire A partir du 21 avril les conspirateurs nazis firent pr parer des plans militaires pr cis et d taill s en vue de proc der cette attaque tout moment opportun et ils calcul rent d craser dans les quatre jours toute r sistance tch coslovaque mettant ainsi tout le monde devant le fait accompli et pr venant de ce fait une r sistance ext rieure Au cours des mois de mai juin juillet ao t et septembre les plans furent encore pr cis s et approfondis et le 3 septembre 1938 il fut d cid que toutes les troupes devaient se tenir pr tes l action pour le 28 septembre 1938 3 Pendant toute cette p riode les conspirateurs nazis men rent campagne autour de la q
436. t qui seront punis par une d cision commune des Gouvernements alli s En cons quence le Gouvernement Provisoire de la R publique Fran aise et les Gouvernements des tats Unis d Am rique du Royaume Uni de Grande Bretagne et d Irlande du Nord et de l Union des R publiques Socialistes Sovi tiques d nomm s ci apr s les Signataires agissant dans l int r t de toutes les Nations Unies ont par leurs repr sentants d ment autoris s conclu le pr sent Accord Article premier Un Tribunal Militaire International sera tabli apr s consultation avec le Conseil de Contr le en Allemagne pour juger les criminels de guerre dont les crimes sont sans localisation g ographique pr cise qu ils soient accus s individuellement ou titre de membres d organisations ou de groupements ou ce double titre Article 2 La constitution la juridiction et les fonctions du Tribunal Militaire International sont pr vues dans le Statut annex au pr sent Accord ce Statut formant partie int grante de l Accord 9 Article 3 Chaque Signataire prendra les mesures n cessaires pour assurer la pr sence aux enqu tes et au proc s des grands criminels de guerre qu il d tient et qui devront tre jug s par le Tribunal Militaire International Les Signataires devront galement employer tous leurs efforts pour assurer la pr sence aux enqu tes et au proc s devant 17 le Tribunal Militaire International de ceux des grands criminel
437. taient presque tous astreints au travail mais les conditions dans lesquelles celui ci s effectuait faisaient des mots travail et mort des synonymes Les d tenus malades ou incapables de travailler taient soit tu s dans les chambres gaz soit envoy s dans des infirmeries sp ciales o ils ne recevaient pas de soins m dicaux ils y recevaient une nourriture encore pire que celle des prisonniers qui travaillaient et on les y laissait mourir Parmi toutes les populations civiles les victimes des assassinats et des mauvais traitements les plus graves furent les citoyens de l Union Sovi tique Environ quatre semaines avant le d but de l invasion des d tachements sp ciaux de la SIPO et du SD appel s Einsatzgruppen furent form s sur les ordres de Himmler et charg s de suivre les arm es allemandes apr s leur entr e en Russie de combattre les partisans et les membres des groupes de r sistance d exterminer les Juifs et les chefs communistes ainsi que certains autres l ments de la population Quatre Einsatzgruppen furent d abord cr s le premier op rait dans les tats Baltes le deuxi me dans la r gion de Moscou le troisi me dans celle de Kiev et le dernier dans le sud de l Union Sovi tique Ohlendorf ancien chef de l Amt IN du RSHA et commandant du quatri me groupe a d clar le 5 novembre 1945 248 Quand les arm es allemandes envahirent l URSS j tais le chef de l Einsatzgruppe D dans le secteur m ridional
438. tapo et disparurent d autres furent assassin s par leurs gardes d autres furent envoy s dans des camps de concentration et extermin s Notamment les hommes du Stalag VI C furent envoy s Buchenwald Dans de nombreux cas des prisonniers captur s sur le front de l Ouest furent oblig s pour se rendre dans leur camp de marcher jusqu complet puisement Quelques uns d entre eux parcoururent plus de 600 kilom tres sans presque recevoir d aliments Ils march rent d une traite pendant 48 heures sans nourriture parmi eux un certain nombre moururent d puisement ou de faim Les tra nards taient syst matiquement ex cut s 60 Les m mes crimes ont t commis en 1943 1944 et 1945 quand les intern s furent oblig s de se replier devant l avance alli e en particulier lors du repli des prisonniers de Sagan le 8 f vrier 1945 Des ch timents corporels taient inflig s aux sous officiers ainsi qu aux aspirants qui refusaient de travailler Le 24 d cembre 1943 trois sous officiers fran ais furent ex cut s pour ce motif au Stalag IV A De nombreux mauvais traitements taient inflig s des militaires d autres grades blessures la ba onnette coups bas avec la crosse du fusil et le fouet Au Stalag XX B les malades eux m mes taient fr quemment battus par les sentinelles Au Stalag II B et au Stalag III C les prisonniers puis s taient ex cut s ou gravement bless s Dans les prisons militaires Grau
439. tations furent aussi caus es par des inondations qui taient tout aussi peu justifi es par des n cessit s militaires 2 Dans les pays de l Est Dans les pays de l Est les accus s poursuivirent une politique de destruction sans motif et de d vastation quelques exemples cet gard sans pr judice de la production des preuves en ce qui concerne d autres cas ont t indiqu s plus haut sous la rubrique pillage de biens publics et priv s En Gr ce en 1941 les villages d Amelofito Kliston Kizonia Mesovunos Selli Ano Kerzilion et Kato Kerzilion furent enti rement d truits En Yougoslavie le 15 ao t 1941 le Commandement Militaire allemand annon a officiellement que le village de Skela avait t enti rement br l et les habitants tu s par son ordre En Serbie sur l ordre du Feldkommandant Hoersterberg une exp dition punitive de troupes SS et de la Feldgendarmerie d truisit les villages de Machkovats et Kriva Reka o tous les habitants furent tu s Le g n ral Fritz Neidhold 369e division d infanterie donna le 11 septembre 1944 l ordre de d truire les villages de Zagniezde et Le g n ral Fritz Neidhold 369e 69 division d infanterie donna le 11 septembre 1944 l ordre de d truire les villages de Zagniezde et Udora de pendre tous les hommes et de chasser les femmes et les enfants En Tch coslovaquie les conspirateurs nazis d truisirent aussi sans raison des lieux habit s Lezak
440. ter contre cette incorporation Il n est pas convaincu non plus qu l exception de cas particuliers une attitude de refus ait entra n des cons quences le Tribunal en conclut donc que l appartenance aux SA tait g n ralement volontaire Vers la fin de 1933 les SA comptaient quatre millions et demi d hommes Par suite des changements effectu s apr s 1934 les SA avaient en 1939 un million et demi de membres Activit s Au d but du mouvement nazi les SA op r rent en tant qu hommes de main du Parti Elles prirent part aux rixes dans les brasseries et on les employa dans les combats de rues dans les batailles contre des adversaires politiques On employa galement les SA pour r pandre l id ologie nazie et la propagande et ils insist rent particuli rement sur la propagande antis mite la doctrine du Lebensraum la r vision du Trait de Versailles et le retour l Allemagne de ses colonies Apr s l arriv e des nazis au pouvoir et particuli rement apr s les lections du 5 mars 1933 les SA jou rent un r le important dans l instauration du r gne de la terreur nazie en Allemagne Les SA furent impliqu es dans le d cha nement des violences contre les Juifs elles furent utilis es pour l arrestation des adversaires politiques et pour la 171 garde des camps de concentration A cette occasion elles firent subir des mauvais traitements aux prisonniers Le 30 juin et les 1er et 2 juillet 1934 on proc
441. ternational cr ant en un lieu quelconque un tat juif vers lequel tous les Isra lites devraient migrer Le fait que Streicher poussait au meurtre et l extermination l poque m me o dans l Est les Juifs taient massacr s dans les conditions les plus horribles r alise la pers cution pour des motifs politiques et raciaux pr vue parmi les crimes de guerre d finis par le Statut et constitue galement un crime contre l Humanit Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Streicher n est pas coupable des crimes vis s par le premier chef de l Acte d accusation Que l accus Streicher est coupable des crimes vis s par le quatri me chef de l Acte d accusation FUNK Funk est inculp des crimes vis s par les quatre chefs de l Acte d accusation Ancien journaliste sp cialis dans les questions financi res il adh ra au parti nazi en 1931 et peu apr s devint l un des conseillers particuliers de Hitler pour les affaires conomiques Le 30 janvier 1933 il fut nomm chef de la Presse dans le Gouvernement du Reich devint le 11 mars sous secr taire d tat au minist re de la Propagande puis peu apr s commen a jouer un r le pr pond rant dans les diff rentes organisations nazies dont le but tait de contr ler la presse le cin ma et les maisons d ditions litt raires et musicales D s le d but de 1938 il assuma les fonctions de ministre de l conomie nationale et de pl nipotentiaire
442. tes taient fermement r solues maintenir la paix entre le Danemark et l Allemagne en toutes circonstances L Allemagne envahit n anmoins le Danemark le 9 avril 1940 Le 2 septembre 1939 apr s que la guerre avec la Pologne eut clat le Gouvernement allemand adressait la Norv ge une assurance solennelle con ue dans les termes suivants Le Gouvernement du Reich allemand est r solu en raison des relations d amiti existant entre la Norv ge et l Allemagne ne porter pr judice en aucune circonstance l inviolabilit et l int grit de la Norv ge et respecter son territoire En faisant cette d claration le Gouvernement du Reich s attend naturellement ce que de son c t la Norv ge observe une neutralit irr prochable envers le Reich et il ne tol rera aucune violation de la neutralit de la Norv ge de la part d un tiers Si le Gouvernement royal norv gien devait s carter de cette attitude en favorisant une violation de 216 neutralit de cette nature le Gouvernement du Reich serait alors oblig de sauvegarder ses int r ts selon les exigences de la situation Le 9 avril 1940 poursuivant l ex cution de son plan l Allemagne envahit la Norv ge L id e de cette campagne prit naissance semble t il dans l esprit des accus s Raeder et Rosenberg Le 3 octobre 1939 Raeder avait pr par un m morandum sur l acquisition de bases en Norv ge Parmi les questions discut es se trouvait cel
443. tes de recrutement A une r union du Comit central du Plan le 30 octobre 1942 Speer mit son opinion que nombre des travailleurs forc s tant port s malades n taient que des simulateurs et il d clara Il n y a rien dire contre les SS et la Police qui prennent des mesures rigoureuses et mettent ceux qui sont connus comme fain ants dans des camps de concentration Speer cependant insistait pour qu il soit donn aux travailleurs forc s une nourriture suffisante et pour que les conditions mat rielles soient telles qu ils puissent fournir un travail efficace Il convient de retenir sa d charge que l institution de Speer relative aux industries bloqu es laissa beaucoup de travailleurs dans leurs foyers et qu au moment des phases finales de la guerre il fut un de ceux qui eurent le courage de pr venir Hitler que la guerre tait perdue et de prendre des mesures pour viter la destruction insens e des moyens de production la fois en territoires occup s et en Allemagne Il s opposa la politique hitl rienne de la terre br l e en Allemagne et dans certains pays de l Ouest en la sabotant d lib r ment prenant ainsi un risque personnel consid rable Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Speer n est pas coupable des crimes vis s par les premier et deuxi me chefs de l Acte d accusation Que l accus Speer est coupable des crimes vis s par les troisi me et quatri me chefs de l Acte d accusation
444. tes les organisations de jeunesse l exception du mouvement catholique furent dissoutes ou absorb es par la Jeunesse hitl rienne Ce dernier groupement avait une organisation strictement militaire et d s 1933 la Wehrmacht apporta sa collaboration en prenant la charge de l entra nement militaire des jeunes gens Le Gouvernement nazi entreprit par une propagande intensive de gagner la nation sa politique Il cr a un certain nombre d organismes charg s de contr ler et d influencer la presse la radio le cin ma et les maisons d ditions en Allemagne et de diriger l activit culturelle et artistique Toutes ces organisations d pendaient du minist re de l Information et de la Propagande dirig par Goebbels qui portait en m me temps que l organisme correspondant du Parti et la Chambre de culture du Reich l ultime responsabilit de ce contr le et de cette direction g n rale Rosenberg joua un r le capital dans la diffusion au nom du Parti des doctrines nationales socialistes Fritzsche en collaboration avec Goebbels remplit le m me r le au nom de l tat On mit l accent sur la mission supr me que dictaient au peuple allemand son sang nordique et sa puret raciale mission de commandement et de domination et le terrain fut ainsi pr par pour faire accepter l id e d une h g monie allemande sur le monde Gr ce une radio et une presse efficacement contr l es le peuple allemand apr s 1933 fut soumis
445. tiques Des prisonniers de guerre qui s chapp rent et furent repris furent remis la SIPO et au SD pour tre fusill s Des Fran ais combattant dans les rangs sovi tiques furent apr s leur capture livr s au Gouvernement de Vichy aux fins de poursuites En mars 1944 50 officiers de la RAF qui s taient vad s du Stalag Luft II Sagan et qui avaient t repris furent ex cut s 61 En septembre 1941 11 000 officiers polonais prisonniers de guerre furent tu s dans la for t de Katyn pr s de Smolensk En Yougoslavie dans la p riode de 1941 1943 le Commandement allemand et les autorit s d occupation repr sent s par les chefs sup rieurs de la Police les troupes SS lieutenant g n ral de Police Rosener et le commandement du groupe divisionnaire le g n ral K bler et autres ordonn rent la fusillade des prisonniers de guerre D MEURTRES D OTAGES Dans les territoires occup s par les Forces arm es allemandes au cours de leur guerre d agression les accus s firent arr ter et ex cuter de nombreux otages pris dans la population civile Ces 58 actes taient contraires aux conventions internationales particuli rement l article 50 du R glement de La Haye de 1907 aux lois et coutumes de la guerre aux principes g n raux du droit criminel tels qu ils d rivent des lois criminelles de toutes les nations civilis es au droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes furent commis
446. tonnes Avoine 2 354 080 Lait 790 000 hectol Lait concentr et en poudre 460 000 Beurre 76 000 tonnes Fromage 49 000 Pommes de terre 725 975 L gumes vari s 575 000 Vin 7 647 000 hectol Champagne 87 000 000 de bout Bi re 3 821 520 hectol Diff rentes sortes d alcool 1 830 000 hectol Pr l vements de produits manufactur s Au total 184 640 000 000 de francs 61 Pillage Francs 257 020 024 000 au d triment des entreprises priv es Francs 55 000 100 000 au d triment de l tat Exploitation financi re De juin 1940 septembre 1944 le Tr sor Fran ais a t contraint de payer l Allemagne 631 866 000 000 de francs Destruction et pillage d oeuvres d art Les mus es de Nantes de Nancy du Vieux Marseille furent pill s Des collections priv es de grande valeur furent d rob es C est ainsi que des oeuvres de Rapha l Vermeer Van Dyck Rubens Holbein Rembrandt Watteau et Boucher disparurent L Allemagne for a la France livrer l Agneau Mystique de Van Eyck que la Belgique lui avait confi Note de l Aaargh il peut para tre surprenant pour les malheureux qui ne connaissent pas cette oeuvre qu elle soit ainsi mentionn e nomm ment alors que le pillage des mus es a s rement d plac des milliers d oeuvres Ceux qui la connaissent comprendront s rement Le R table de l adoration de 65 En Norv ge et dans d autres pays
447. trait notamment les camps de concentration un service appel Rasse und Siedlung travaillant en collaboration avec les services auxiliaires charg s du rapatriement des personnes de race allemande Volksdeutsche Mittelstelle L organisation centrale des SS avait aussi un service juridique et les SS avaient leur propre syst me juridique son Personnel tait du ressort des tribunaux sp ciaux Une fondation pour les recherches connue sous le nom de Ahnenerbe faisait galement partie des services principaux SS Les techniciens attach s cette organisation soutinrent qu ils n taient membres des SS qu titre honorifique Pendant la guerre un Institut de recherches militaires scientifiques fut attach l Ahnenerbe Il r alisait de vastes exp riences sur des tres humains vivants Un employ de cet Institut un certain Dr Rascher faisait des exp riences Les travaux du Dr Rascher furent entrepris avec la pleine connaissance de l Ahnenerbe et furent financ s sous le patronage du Reichsf hrer SS qui avait la charge de cette fondation A partir de 1933 il se fit une fusion graduelle mais totale entre la Police et les SS En 1934 Himmler le Reichsf hrer SS devint chef de la Police allemande avec autorit sur la Police en uniforme aussi bien que sur la Police de s ret Himmler tablit un syst me suivant lequel les chefs SS et de la Police nomm s pour chaque Wehrkreis lui servaient de repr sentants personnels et coordonnaien
448. tration de Flossenburg il contient ce passage La meilleure description que l on puisse donner du camp de Flossenburg est celle d une usine de mort Bien que le but primordial de ce camp ait t l organisation de travaux forc s il servait surtout gr ce aux m thodes employ es l gard des prisonniers supprimer des vies humaines Les rations de famine les mauvais traitements sadiques l insuffisance des v tements le manque de soins m dicaux la maladie les coups les pendaisons la mort par le froid les suicides forc s les ex cutions etc jou rent un r le consid rable pour atteindre ce r sultat Des 135 prisonniers furent assassin s sans raison les meurtres des Juifs par haine taient fr quents les injections de poison et les ex cutions par balle dans la nuque taient des faits quotidiens on se servait des pid mies de typho de et de typhus qui se propageaient librement comme moyen d limination des prisonniers La vie humaine ne repr sentait plus rien dans ce camp L assassinat tait devenu une chose ordinaire si ordinaire que tous ces malheureux souhaitaient une mort rapide Un certain nombre de camps de concentration poss daient des chambres gaz pour l ex cution massive des prisonniers dont les corps taient ensuite br l s dans des fours cr matoires Ces camps furent en fait utilis s la solution finale du probl me juif par l extermination Quant aux prisonniers non juifs ils
449. ts dans des camps de concentration la suite des mauvais traitements qu ils avaient subis En octobre et novembre 1939 les tudiants tch ques organis rent une s rie de manifestations A la suite de ces derni res sur l ordre de Hitler toutes les Universit s furent ferm es Douze cents tudiants furent jet s en prison et les neuf meneurs de la manifestation furent fusill s par la Police de s ret et le SD Von Neurath a dit au cours de sa d position qu il n a pas t pr venu l avance de cette action qui fit ensuite l objet d une proclamation portant sa signature et affich e dans tout le Protectorat Il affirme toutefois que cela fut fait son insu Le 31 ao t 1940 von Neurath remit Lammers un m morandum qu il avait r dig sur l avenir du Protectorat et un autre concer 361 nant la m me question crit par Karl Hermann Frank qu il avait approuv Tous deux traitaient du probl me de la germanisation et proposaient que la majorit des Tch ques fussent assimil s la race allemande Tous deux recommandaient l limination de l intelligentzia tch que et d autres groupes susceptibles de se montrer hostiles la germanisation von Neurath quant lui pr conisait l expulsion et Frank l expulsion ou le traitement sp cial Von Neurath a pr tendu que les mesures de r pression furent en fait ex cut es par la Police de s ret et le SD qui se trouvaient plac s sous les ordres de son Secr taire d
450. u re plus que des rouages administratifs du gouvernement central Ils r unirent les fonctions de Pr sident et de Chancelier dans la personne de Hitler ils proc d rent une large puration du corps des fonctionnaires ils restreignirent s v rement l ind pendance du pouvoir judiciaire et le mirent au service des buts nazis Ils tendirent largement les organisations d j existantes de l tat et du parti et en tablirent de nouvelles ils coordonn rent les organismes de l tat avec le parti nazi ses ramifications et ses filiales En cons quence la vie allemande fut domin e par la doctrine et les pratiques nazies et ainsi progressivement mobilis e en vue de l accomplissement des buts nazis b Afin de prot ger leur pouvoir contre toute attaque et de semer la crainte dans le coeur du peuple allemand les conspirateurs nazis tablirent et tendirent un syst me de terreur l gard de ceux qui s opposaient au r gime et de ceux que l on soup onnait de s y opposer Ils emprisonn rent lesdites personnes sans proc dure judiciaire les pla ant en d tention de protection et dans des camps de concentration ils les soumirent des pers cutions en les avilissant en les d pouillant en les asservissant en les torturant et en les assassinant Ces camps de concentration cr s au d but de 1933 sous la direction de l accus G ring prirent de plus en plus d importance et devinrent comme un aspect permanent de la po
451. u 20 f vrier au cours duquel l ind pendance de l Autriche devait tre r affirm e Mais Hitler dans son discours au lieu d affirmer l ind pendance de l Autriche se proclama protecteur de tous les Allemands Entre temps en Autriche les activit s subversives des nazis s amplifiaient Le 9 mars 1938 Schuschnigg annon a pour le dimanche suivant un 45 pl biscite sur la question de l ind pendance autrichienne Le 11 mars 40 Hitler exigea par un ultimatum que le pl biscite f t supprim sinon l Allemagne envahirait l Autriche Plus tard dans la m me journ e un deuxi me ultimatum comportait une menace d invasion si Schuschnigg ne d missionnait pas dans les trois heures Schuschnigg d missionna L accus Seyss Inquart nomm Chancelier invita aussit t Hitler envoyer des troupes en Autriche pour maintenir l ordre L invasion commen a le 12 mars 1938 Le 13 mars Hitler dans une proclamation assuma le poste de chef de l tat autrichien et prit le commandement de ses Forces arm es Par une loi de la m me date l Autriche fut annex e l Allemagne c Ex cution du plan d invasion de la Tch coslovaquie avril 1938 mars 1939 1 Simultan ment avec l annexion de l Autriche les conspirateurs nazis donn rent au Gouvernement tch coslovaque l assurance fallacieuse qu ils n avaient pas l intention d attaquer le pays Mais dans le m me mois ils se r unirent pour pr parer l attaque contre la Tch coslovaquie e
452. u chef d accusation n 2 Il est vrai qu il a pris part l occupation de l Autriche et celle du territoire des Sud tes qui ne sont d ailleurs ni l une ni l autre consid r es comme guerres d agression mais ce fut dans une mesure trop restreinte pour que son action constitu t une participation au plan commun vis au premier chef de l Acte d accusation De toute vidence il n avait pas tremp troitement dans l laboration de ce plan comme d autres collaborateurs intimes de Hitler qui le consid raient avec une hostilit non d guis e La d position de Speer tablit que Schacht fut arr t le 23 juillet 1944 tout autant par suite de l hostilit que manifestait Hitler son gard cause de son attitude avant la guerre que par suite du fait qu on le soup onna it d avoir particip au complot de la bombe Les accusations port es contre Schacht ne pourraient en cons quence tre maintenues que dans la mesure o Schacht aurait effectivement eu connaissance des plans d agression nazis Le Minist re Public a fourni des preuves relatives cette question qui est tr s grave et une masse de documents et de t moignages ont t produits par la D fense Le 205 Tribunal a examin tr s attentivement toutes ces preuves et il en conclut que l accusation contre lui est trop douteuse pour tre retenue Conclusion Le Tribunal d clare Que l accus Schacht n est pas coupable des crimes vis s par l Acte d acc
453. u de leur mort selon leur condition physique Tous ceux qui le pouvaient encore devaient travailler ceux qui taient hors d tat de le faire taient extermin s dans des chambres gaz apr s quoi l on br lait leurs cadavres Certains camps de concentration tels que Treblinka et Auschwitz furent principalement choisis cette fin En ce qui concerne Auschwitz le Tribunal a entendu le t moignage de Hoess qui en fut le commandant du ler mai 1940 au ler d cembre 1943 A son avis dans ce seul camp et pendant cette p riode deux millions cinq cent mille personnes furent extermin es et cinq cent mille autres p rirent de maladie ou de faim Hoess a d crit la mani re dont taient choisis ceux qui allaient tre extermin s Nous avions Auschwitz deux m decins SS de service dont la mission tait de proc der l examen physique des prisonniers d s l arriv e des convois Les prisonniers devaient d filer devant 265 l un des m decins qui prenait sa d cision imm diatement mesure qu ils passaient Ceux qui taient capables de travailler taient envoy s au camp Les autres taient imm diatement envoy s aux installations d extermination Dans tous les cas les enfants en bas ge taient tu s car leur ge les rendait inaptes au travail Au syst me en vigueur Treblinka nous avions m me apport l am lioration suivante Treblinka les victimes savaient presque toujours qu elles allaient tre extermin es mais
454. u parti communiste les r volutionnaires de m tier les commissaires du peuple de l Arm e Rouge les personnalit s dirigeantes de l tat les personnalit s marquantes du monde des affaires les membres du service secret sovi tique les Juifs tous les individus qui se trouvent tre des agitateurs ou des communistes fanatiques On ne doit pas proc der aux ex cutions dans le camp ou 131 dans son voisinage imm diat On doit si possible transf rer dans l ancien territoire de la Russie sovi tique les prisonniers destin s subir le traitement sp cial Les d positions crites de Warlimont chef d tat Major adjoint de la Wehrmacht d Ohlendorf ancien chef de l Amt III du RSHA et de Lahousen chef de l une des branches de l Abwehr Service de renseignements de la Wehrmacht indiquent toutes que cet ordre fut ex cut dans ses moindres d tails Kurt Lindow ancien fonctionnaire de la Gestapo Police secr te d tat a d clar par crit ce qui suit lt Il existait dans ces camps de prisonniers de guerre du front de l Est de petites commissions de filtrage Einsatzkommandos command es par des membres subalternes de la Gestapo Ces quipes taient d tach es aupr s des commandants de camps et avaient pour mission de s lectionner les prisonniers de guerre qui devaient tre ex cut s conform ment aux ordres donn s et de les signaler aux services de la Police secr te Le 23 octobre 1941 le commandant du camp d
455. u proc s de quelque nature qu elles soient c Agir sommairement en ce qui concerne les perturbateurs en leur infligeant une juste sanction y compris l exclusion d un accus 17 ou de son d fenseur de certaines phases de la proc dure ou de toutes les phases ult rieures mais sans que cela emp che de d cider sur les charges Article 19 Le Tribunal ne sera pas li par les r gles techniques relatives l administration des preuves Il adoptera et appliquera autant que possible une proc dure rapide et non formaliste et admettra tout moyen qu il estimera avoir une valeur probante 24 Article 20 Le Tribunal pourra exiger d tre inform du caract re de tout moyen de preuve avant qu il ne soit pr sent afin de pouvoir statuer sur sa pertinence Article 21 Le Tribunal n exigera pas que soit rapport e la preuve de faits de notori t publique mais les tiendra pour acquis Il consid rera galement comme preuves authentiques les documents et rapports officiels des Gouvernements des Nations Unies y compris ceux dress s par les Commissions tablies dans les divers pays alli s pour les enqu tes sur les crimes de guerre ainsi que les proc s verbaux des audiences et les d cisions des tribunaux militaires ou autres tribunaux de l une quelconque des Nations Unies Article 22 Le si ge permanent du Tribunal sera Berlin La premi re r union des membres du Tribunal ainsi que celle des repr sentants du Minist re Pu
456. uait en premier lieu Hitler lui m me en tant que chef supr me et au degr inf rieur toutes les autres personnalit s du Parti dont les membres pr taient un serment de fid lit ternelle envers leur F hrer Pour atteindre les trois buts principaux ci dessus mentionn s l Allemagne n avait que deux moyens la n gociation ou la force Les vingt cinq points du programme du Parti ne contiennent aucune mention sp ciale des m thodes que les chefs de ce Parti se proposaient d appliquer mais l histoire du r gime nazi montre que Hitler et ses partisans ne comptaient n gocier qu autant qu on acc derait leurs demandes et qu en cas de refus ils emploieraient la force Dans la nuit du 8 novembre 1923 eut lieu le putsch avort de Munich Hitler et quelques uns de ses partisans firent irruption dans une r union la B rgerbr u Keller la tribune parlait le Premier Ministre de Bavi re Kahr On voulut le convaincre de marcher sur Berlin Cependant dans la matin e suivante aucun soutien ne venant de la Bavi re la manifestation de Hitler se heurta aux forces militaires de la Reichswehr et de la Police Quelques coups de feu furent chang s et apr s qu une douzaine de ses adh rents eurent t tu s Hitler se sauva et la manifestation prit fin Les accus s Streicher Frick et Hess particip rent cette tentative de soul vement Par la suite Hitler passa en jugement pour haute trahison fut reconnu coupable et conda
457. uatre mois avant de passer son ex cution Il a t d montr que ces clauses ne furent pas observ es par l Allemagne En ce qui concerne les navires de ligne par exemple les chiffres du tonnage furent falsifi s et diminu s de 20 1 0 quant aux sous marins les historiographes de la marine allemande Assmann et Gladisch crivirent leur sujet lt Il est probable que c est pr cis ment dans le domaine de la construction de sous marins que l Allemagne observa le moins les restrictions du Trait anglo allemand On aper oit toute l importance de ces violations de l accord lorsque l on consid re les motifs de ce r armement Au cours de l ann e 1940 en effet Raeder crivait Jusqu au dernier moment le F hrer esp rait tre m me de reculer jusqu en 1944 1945 la date du conflit anglo allemand qui menag ait A cette poque la Marine aurait dispos d une puissante sup riorit en sous marins et d un rapport de force beaucoup plus favorable en ce qui concerne tous les autres types de navires en particulier ceux destin s la guerre en haute mer Le 21 mai 1935 le Gouvernement nazi affirma son intention de respecter les clauses territoriales du Trait de Versailles Le 6 mars 1936 en violation de ce trait la zone d militaris e de Rh nanie tait envahie par les troupes allemandes En annon ant cet v nement au Reichstag Hitler s effor a de justifier cette r occupation en arguant des alliances r
458. uestion des minorit s en Tch coslovaquie particuli rement dans le pays des Sud tes cette campagne aboutit une crise diplomatique en ao t et en septembre 1938 Apr s que les conspirateurs nazis eurent menac de recourir la guerre le 41 Royaume Uni et la France conclurent Munich le 29 septembre 1938 un pacte avec l Allemagne et l Italie lequel impliquait la cession du pays des Sud tes par la Tch coslovaquie l Allemagne La Tch coslovaquie fut mise en demeure d y acquiescer Le 1er octobre 1938 les Forces allemandes occupaient le pays des Sud tes 4 Le 15 mars 1939 contrairement aux stipulations du Pacte de Munich lui m me les conspirateurs nazis parachev rent la r alisation de leur plan jusqu au bout en saisissant et en occupant la plus grande partie du territoire de la Tch coslovaquie qui n avait pas t c d l Allemagne par le Pacte de Munich 46 4 Conception du plan d attaque contre la Pologne Pr paration et d clenchement de la guerre d agression mars 1939 septembre 1939 a Gr ce la r ussite de ces agressions les conspirateurs avaient obtenu les ressources et les bases qu ils avaient ardemment convoit es et se trouvaient en mesure d entreprendre de nouvelles guerres d agression Apr s avoir donn au monde des assurances de leurs intentions pacifiques un groupe influent des conspirateurs se r unit le 23 mai 1939 pour examiner la r alisation ult rieure de leur plan Ils pass rent
459. ui devaient permettre de fournir des travailleurs russes pour les mines de charbon et rejeta cat goriquement la proposition tendant a combler le d ficit de main d oeuvre par des travailleurs allemands Speer a pr tendu qu il avait pr conis une r organisation de la main d oeuvre dans le but d augmenter l utilisation des travailleurs allemands dans la production de guerre en Allemagne et d utiliser la main d oeuvre des territoires occup s pour la production locale de denr es de consommation fabriqu es auparavant en Allemagne Speer prit des mesures dans ce sens en instituant dans les territoires occup s ce qu on appela les industries bloqu es qui produisaient des marchandises destin es tre ensuite exp di es en Allemagne Le personnel de ces industries tait exempt de la d portation pour le travail forc et tous les travailleurs qui avaient re u l ordre de partir pour le Reich pouvaient viter la d portation en travaillant clans les industries bloqu es Ce syst me qui tait un peu moins inhumain que la d portation en Allemagne tait cependant ill gal D ailleurs les industries bloqu es ne jou rent qu un r le de peu d importance dans le programme g n ral de travail forc n anmoins Speer voulut coordonner leur utilisation avec l ex cution de ce programme dont il connaissait parfaitement les modalit s d application Officiellement il en tait le principal b n ficiaire et en demandait constamment l exten
460. ui assurent une action synchronis e des trois branches de l arm e 104 Le 11 avril 1939 Hitler signa un nouvel ordre dont l une des annexes porte les mots suivants lt Il serait bon d viter des querelles avec la Pologne mais au cas o elle adopterait une attitude mena ante l gard de l Allemagne il sera n cessaire de proc der un r glement d finitif en d pit du pacte conclu avec le Gouvernement polonais Dans cette hypoth se il s agira de d truire la force militaire de la Pologne et de cr er dans l Est une situation en rapport avec les exigences militaires L tat libre de Dantzig sera incorpor l Allemagne au plus tard lors de l ouverture du conflit Notre politique vise limiter la guerre la Pologne seule et ceci est consid r comme possible en raison de la crise int rieure existant en France et de la r serve britannique qui en r sulte Malgr le contenu de ces deux ordres Hitler dans un discours prononc au Reichstag le 28 avril 1939 d crivit la fa on dont le Gouvernement polonais avait soi disant repouss son offre relative Dantzig et au Corridor et ajouta J ai vivement d plor l attitude incompr hensible du Gouvernement polonais mais ceci n est pas le seul fait d cisif le pire est que la Pologne comme la Tch coslovaquie il y a un an croit maintenant sous la pression d une longue campagne internationale qu elle doit mobiliser son arm e bien que l Allemagne pour sa p
461. ui qu il d missionn t en nommant sa place Seyss Inquart En cons quence Schuschnigg d missionna et le Pr sident Miklas apr s avoir d abord refus consentit finalement la d signation de Seyss Inquart comme Chancelier Dans l intervalle Hitler avait donn l ordre aux troupes allemandes de franchir la fronti re l aube du 12 mars et avait enjoint Seyss Inquart d utiliser les formations nationales socialistes autrichiennes pour renverser Miklas et s emparer du pouvoir Apr s que les troupes allemandes eurent re u l ordre d avancer G ring t l phona l ambassade d Allemagne Vienne et dicta le t l gramme que Seyss Inquart devait envoyer Hitler pour justifier l op ration militaire en cours Ce t l gramme tait ainsi con u Le Gouvernement provisoire autrichien qui apr s la d mission du Gouvernement Schuschnigg consid re de son devoir d tablir la paix et l ordre dans le pays demande instamment au Gouvernement allemand de l appuyer dans sa t che et de l aider viter une effusion de sang A cette fin il demande au Gouvernement allemand d envoyer des troupes allemandes aussit t que possible Keppler fonctionnaire de l ambassade d Allemagne r pondit Les SA et les SS locaux d filent dans les rues mais tout est calme Apr s une discussion prolong e G ring d clara Veuillez montrer Seyss Inquart le texte du t l gramme et lui dire que nous lui demandons de nous l envoyer Au fo
462. uillet 1938 lors d une autre r union il annon a que Hitler lui avait ordonn de mettre sur pied un programme d armement gigantesque qui ferait consid rer comme insignifiantes toutes les r alisations ant rieures Il d clara qu il avait re u l ordre de cr er aussi rapidement que possible une force a rienne cinq fois sup rieure celle originairement pr vue d acc l rer le r armement terrestre et naval et de porter tous ses efforts sur les armes offensives surtout sur l artillerie lourde et les chars lourds Il proposa ensuite un programme tabli pour parvenir ces buts Hitler fit conna tre dans un m morandum du 9 octobre 1939 le degr de d veloppement atteint par le r armement L utilisation militaire de la force de notre peuple a t effectu e dans une si large mesure que pendant un certain temps elle ne pourra pas tre am lior e d une fa on notable par quelque effort que ce soit L quipement de guerre d un grand nombre de divisions allemandes est actuellement plus consid rable en quantit et meilleur en qualit qu il n tait en 1914 Une enqu te approfondie d montre que les armes elles m mes sont plus modernes que celles que poss de actuellement n importe quel autre pays du monde Elles viennent de prouver leur efficacit sup rieure au cours d une campagne victorieuse Il n y a pas de preuve qu un autre pays dispose d un meilleur stock total de munitions que le Reich Notre artillerie antia ri
463. une propagande accrue toute critique hostile voire m me toute critique quelle qu elle f t fut prohib e L ind pendance du jugement fond e sur la libert de pens e fut bannie 89 193 LE R ARMEMENT Au cours des ann es qui suivirent imm diatement la d signation de Hitler au poste de chancelier le Gouvernement nazi s effor a avec une minutie extr me de r organiser toute la vie conomique de l Allemagne et en particulier l industrie de guerre Il tait n cessaire de donner la production de guerre des bases financi res solides En avril 1936 G ring fut charg de coordonner tous les probl mes ayant trait aux mati res premi res et aux devises trang res et re ut le pouvoir de contr ler toute activit de l tat et du Parti se rattachant ces questions Il r unit le ministre de la Guerre le ministre de l conomie le pr sident de la Reichsbank et le ministre des Finances de Prusse afin de discuter des probl mes touchant la mobilisation du pays et le 27 mai 1936 s adressant eux il s opposa toute limitation financi re de la production de guerre ajoutant que toutes les mesures devaient tre consid r es du point de vue d une guerre venir Au congr s du Parti tenu Nuremberg en 1936 Hitler annon a l institution du Plan de quatre ans et la nomination de G ring comme pl nipotentiaire pour ce plan Ce dernier avait d j commenc cr er une force a rienne consid rable et le 8 j
464. urent d truits volontairement sans aucune justification ni n cessit militaire Assassinats et mauvais traitements dont furent victimes les prisonniers de guerre L article 6 b du Statut donne des crimes de guerre la d finition suivante Crimes de guerre c est dire les violations des lois et coutumes de la guerre Ces violations comprennent sans y tre limit es l assassinat les mauvais traitements ou la d portation pour le travail forc ou pour tout autre but des populations civiles dans 129 les territoires occup s l assassinat ou le mauvais traitement des prisonniers de guerre ou des personnes en mer l ex cution des otages le 240 pillage des biens publics ou priv s la destruction sans motif des villes et des villages ou la d vastation que ne justifient pas les exigences militaires Au cours de la guerre un grand nombre de soldats alli s qui s taient rendus aux Allemands furent imm diatement fusill s souvent en application d une politique d lib r e et calcul e Le 18 octobre 1942 Keitel mit en circulation une directive approuv e par Hitler laquelle ordonnait que tous les membres d unit s alli es de commandos m me en uniforme arm s ou non devraient tre ex cut s jusqu au dernier homme m me s ils essayaient de se rendre Il tait stipul en outre que dans le cas o ces unit s tomberaient aux mains des autorit s militaires apr s avoir au pr alable t captur es par la pol
465. usation Et ordonne Que l officier attach au Tribunal prenne toutes dispositions pour que Schacht soit mis en libert d s que l audience sera lev e D NITZ D nitz est inculp des crimes vis s par les premier deuxi me et troisi me chefs de l Acte d accusation En 1935 il prit le commandement de la premi re flottille de sous marins qui fut constitu e 332 apr s 1918 en 1936 il devint commandant en chef de l arme sous marine il fut nomm vice amiral en 1940 amiral en 1942 et le 30 janvier 1943 commandant en chef de la Marine allemande Le 1er mai 1945 succ dant Hitler il devint chef de l tat Crimes contre la Paix Il n a pas t prouv que D nitz bien qu il e t construit et entra n l arme sous marine allemande ait particip au complot ourdi en vue de faire des guerres d agression ou qu il ait pr par et d clench ces guerres Il travaillait dans la section des op rations et s occupait uniquement des questions tactiques Il n a pas assist aux importantes conf rences au cours desquelles furent expos s les plans de guerre d agression et il n est pas prouv qu il ait t au courant des d cisions prises ces conf rences D nitz cependant a men une guerre d agression au sens que le Statut donne ce mot La guerre sous marine qui a t d clench e imm diatement apr s le d but des hostilit s a t men e en pleine coordination avec les autres branches de la Wehrmacht il est cl
466. usation relative aux SS comprend aussi le Sicherheitsdienst des Reichsf hrers SS habituellement connu sous le nom de SD Cette derni re organisation qui l origine tait une section de renseignements des SS devint plus tard une partie importante de la Police de s ret et du RSHA Le jugement du Tribunal concernant la Gestapo r gle la question du SD Les SS ont t cr es par Hitler en 1925 pour constituer une section d lite des SA Elles servaient dans des buts politiques sous le pr texte de prot ger les orateurs dans les r unions publiques du parti nazi Lorsque les nazis eurent pris le pouvoir les SS furent utilis es pour maintenir l ordre et pour surveiller le public pendant les d monstrations de masse Elles furent charg es en outre par un d cret du F hrer de veiller la s curit int rieure Les SS jou rent un r le important lors de l puration de Roehm le 30 juin 1934 et en reconnaissance de leurs services on en fit peu apr s une unit ind pendante du parti nazi En 1929 lorsque Himmler fut nomm Reichsf hrer les SS se composaient de 280 hommes consid r s comme particuli rement dignes de confiance En 1933 elles se composaient de 52 000 hommes recrut s dans toutes les classes sociales 166 La premi re formation de SS appel e Allgemeine SS s tait d velopp e en 1939 en un corps de 240 000 hommes organis militairement en divisions et en r giments Pendant la guerre ses
467. uscule et bourr e de touristes anglais pour la plupart ce qui n arrange rien Dostoievski a dit du Christ mort d Holbein On peut perdre la foi cause de ce tableau Avec l Agneau mystique ce serait le contraire 66 Les oeuvres d art provenant du mus e de Rostov qui avaient t transport es Pyatygorsk furent saisies Les pertes subies par l industrie mini re rien que dans la r gion de Stalino se montent 2 milliards de roubles Il y eut des destructions colossales d tablissements industriels Makerewka Carlovka Yenakievo Constantinovka Marioupol d o la plupart des machines et fabriques furent enlev es Kiev pr sente un cas typique de vol une grande chelle et de destruction de biens industriels culturels et autres Plus de quatre millions de livres de p riodiques et manuscrits dont beaucoup taient extr mement pr cieux et m me uniques ainsi qu un grand nombre d oeuvres d art et de valeurs de toutes sortes furent vol s et emport s De nombreuses oeuvres d art de valeur furent enlev es de Riga L tendue du pillage dans le domaine culturel est attest par le fait que cent mille volumes de valeur et soixante dix caisses de p riodiques anciens et de monographies pr cieuses furent enlev es rien que par le personnel de Rosenberg Entre autres exemples de ces crimes figurent D vastation sans motif de la ville de Novgorod et de nombreux monuments historiques et artistiques D vastati
468. vent au nom de Hitler et de Keitel en l absence de ce dernier Bien que devant ob issance Hitler en tant que soldat il pr tend avoir souvent essay de s opposer certaines mesures en les retardant et y avoir parfois r ussi Il en fut ainsi quand il r sista Hitler qui demandait que f t donn l ordre de lyncher les aviateurs terroristes alli s Crimes contre la Paix D apr s le journal de Jodl en date des 13 et 14 f vrier 1938 Hitler donna ce dernier ainsi qu Keitel l ordre de maintenir la pression arm e que lors de la conf rence avec Schuschnigg l on avait commenc d exercer contre l Autriche en simulant des mesures militaires qui d ailleurs atteignirent leur but Quand Hitler d cida de ne pas tol rer le pl biscite de Schuschnigg Jodl produisit au cours de la conf rence l ancien projet c est dire le plan tel que l avait con u l tat Major Son journal montre le 10 mars que Hitler ordonna alors la pr paration du Cas Otto par une directive que contresigna Jodl Jodl publia le 11 mars des instructions additionnelles et parapha l ordre d invasion donn par Hitler pour le jour m me D apr s les notes de Schmundt Jodl fut tr s actif dans les pr paratifs d attaque contre la Tch coslovaquie Il parapha les articles 14 17 24 36 et 37 de ces notes Jodl reconna t qu il tait d accord avec l OKH pour que l incident qui devait fournir un pr texte l intervention de l Alle
469. vent se plier nos buts En l esp ce rien n est possible sans une invasion de pays trangers ou des attaques contre des biens trangers Il affirma plus loin lt Il n est pas question d pargner la Pologne et nous n avons plus qu d cider de l attaquer la premi re occasion propice Nous ne pouvons pas compter sur une 105 r p tition de l affaire tch que Ce sera la guerre Il nous faut isoler la Pologne La r alisation de cet isolement sera d cisive L isolement de la Pologne est une affaire d habilet politique Le compte rendu du lieutenant colonel Schmundt r v le que Hitler se rendait parfaitement compte de la possibilit d une intervention de la Grande Bretagne et de la France en faveur de la Pologne Au cas o il ne r ussirait pas isoler ce pays il estimait que l Allemagne devrait d abord attaquer la Grande Bretagne et la France en portant en premier lieu ses efforts sur une guerre l Ouest afin d amener une rapide d faite de ces deux puissances ou tout au moins de d truire leur potentiel de guerre Hitler souligna cependant que la guerre contre la Grande Bretagne et la France serait une lutte mort qui pourrait durer longtemps et qu il fallait s y pr parer en cons quence 212 Au cours des semaines qui suivirent cette conf rence d autres r unions eurent lieu et des ordres furent donn s pour la pr paration de la guerre Von Ribbentrop fut envoy Moscou pour n gocier un pacte de non
470. x chefs jusqu au grade de Kreisleiter les chargeant de faire appliquer par l Arm e les directives r centes du minist re de l Int rieur selon lesquelles il fallait enterrer les prisonniers de guerre sovi tiques dans un lieu retir envelopp s dans du papier goudronn sans c r monie ni d coration sur leur tombe Le 25 novembre 1943 Bormann envoya une circulaire ordonnant aux Gauleiter de signaler tous les cas o des prisonniers de guerre auraient t trait s avec douceur Le 13 septembre 1944 Bormann ordonna aux chefs jusqu au grade de Kreisleiter d tablir une liaison entre les Krei sleiter et les gardiens des prisonniers de guerre afin d adapter l affectation des prisonniers de guerre aux 159 besoins politiques et conomiques Le 17 octobre 1944 une directive de l OKW ordonna l officier charg des prisonniers de guerre de conf rer avec le Kreisleiter au sujet du rendement de la main d oeuvre L emploi des prisonniers de guerre comme travailleurs notamment ceux des pays de l Est s est accompagn de constantes violations des lois de la guerre sur terre Cet ensemble de t moignages permet d tablir que les membres du Corps des chefs en descendant jusqu aux Kreisleiter ont particip ces traitements ill gaux On fit galement appel l organisation du Corps des chefs pour essayer de priver les aviateurs alli s de la protection laquelle la Convention de Gen ve leur donnait droit Le 13 mars 1940 Hess fit
471. xion le 13 Conrad Henlein alors chef du parti allemand des Sud tes en Tch coslovaquie eut une entrevue avec Hitler Berlin le 28 du m me mois Le lendemain dans la m me ville lors d une conf rence laquelle assistaient von Ribbentrop et Henlein la situation g n rale fut discut e et l accus Jodl nota plus tard dans son journal Apr s l annexion de l Autriche le F hrer estime qu il n est pas urgent de r soudre la question tch que car il faut d abord dig rer l Autriche Il faudra n anmoins que les pr paratifs du Cas Vert c est dire le plan contre la Tch coslovaquie soient faits nergiquement il faudra les refaire d apr s un plan nouveau fond sur le changement de la position strat gique d l annexion de l Autriche Le 21 avril 1938 eut lieu entre Hitler et Keitel au sujet du Cas Vert un change de vues d o il r sulte clairement que les pr paratifs d attaque contre la Tch coslovaquie taient s rieusement mis l tude Le 28 mai 1938 Hitler ordonna de pr parer pour la date approximative du 2 octobre une action militaire contre la Tch coslovaquie dont le projet d invasion fut d s lors constamment l tude Le 30 mai 1938 une ordonnance sign e de Hitler exprima sa d cision irr vocable d craser militairement la Tch coslovaquie dans un proche avenir En juin 1938 comme le montre un document saisi dans les dossiers du SD Berlin un projet d taill de l emploi de ces for
472. y et Lidice furent compl tement incendi s et les habitants tu s H MOBILISATION DE TRAVAILLEURS CIVILS Dans tous les territoires occup s les accus s proc d rent au recensement des habitants et les oblig rent travailler ils furent requis en vue de travaux qui n taient pas indispensables l arm e d occupation cette r quisition d passait largement les ressources des pays en cause Tous les civils ainsi enr l s furent oblig s de travailler pour l effort de guerre allemand Ils furent astreints au recensement et beaucoup d entre eux furent mis dans l obligation de rejoindre l organisation Todt et la l gion Speer toutes les deux taient des organisations semi militaires comportant une certaine 66 instruction militaire Ces actes violaient les articles 46 et 52 du R glement de La Haye de 1907 les lois et coutumes de la guerre les principes g n raux du droit p nal tels qu ils d rivent du droit p nal de toutes les nations civilis es le droit p nal interne des pays dans lesquels de tels crimes furent commis et l article 6 b du Statut Ci apr s des d tails pr sent s titre d exemple sans pr judice de preuves en ce qui concerne d autres cas 1 Dans les pays de l Ouest En France de 1942 1944 963 813 personnes furent contraintes de travailler en Allemagne et 737 000 en France pour l arm e allemande Au Luxembourg rien qu en 1944 2 500 hommes et 500 femmes furent astreints au travail forc
473. yens allemands mais incorpor es aux travailleurs trangers devenus incapables de travailler et par cons quent sans utilit pour la machine de guerre allemande On a estim qu au moins deux cent soixante quinze mille personnes furent tu es de cette mani re dans des cliniques h pitaux et asiles lesquels taient sous la juridiction de Frick en sa qualit de ministre de l Int rieur Combien de travailleurs trangers furent incorpor s dans ce total il a t tout fait impossible de le d terminer Pers cution des Juifs La pers cution des Juifs par le Gouvernement nazi a t d crite de la fa on la plus d taill e devant ce Tribunal Nous avons l la preuve d actes commis sur une grande chelle avec une inhumanit constante et syst matique Ohlendorf chef de l Amt IH dans le RSHA de 1939 1943 et commandant d une Einsatzgruppe dans la campagne contre l Union Sovi tique a t moign sur les m thodes employ es pour exterminer les Juifs Il a dit que pour fusiller les victimes il se servait de pelotons d ex cution afin de 261 r duire le sentiment de la culpabilit personnelle chez ses hommes et que les quatre vingt dix mille hommes femmes et enfants qui furent massacr s en un an par son seul groupe taient Juifs pour la plupart Lorsqu on demanda au t moin Bach Zelewski comment Ohlendorf avait pu trouver naturel le meurtre de quatre vingt dix mille personnes il r pondit J estime que si l on ense
474. ys occup s mati res premi res et outillage industriel les transport rent en Allemagne et les utilis rent au profit de l effort de guerre et de l conomie allemands 3 Dans tous les pays occup s des degr s diff rents ils confisqu rent les entreprises commerciales et industrielles et autres biens 4 Pour tenter de donner une apparence l gale aux acquisitions irr guli res de propri t ils oblig rent les propri taires de ces biens se pr ter des formes de transfert volontaire et l gal 59 5 Ils tablirent un contr le tendu sur l conomie de tous les territoires occup s et dirig rent leurs ressources leur production et leur main d oeuvre dans l int r t de l conomie de guerre allemande privant les populations locales des produits d industrie essentiels 6 Par toute une s rie de m canismes financiers ils d pouill rent tous les pays occup s de tous les produits essentiels et de toutes les r serves accumul es Ils d valu rent les syst mes mon taires et d sorganis rent les conomies locales Ils financ rent des achats consid rables dans les territoires occup s au moyen d accords de clearing gr ce auxquels ils leur extorqu rent des emprunts Ils exig rent des tributs d occupation impos rent des contributions financi res et mirent une monnaie d occupation dont le volume d passait de beaucoup le co t r el de l occupation Ils se servirent de cet exc dent de fonds p

Jugement du Tribunal Militaire International de Nuremberg

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