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Recherches en Éducation - n°20

1. 113 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic CPMO non r ponse CPM1 les contenus du programme sont en ad quation avec le m tier CohProgMet CPM2 incoh rence desdits programme avec le m tier CohProgMet COH 0 1 2 Les raisons donn es par le formateur pour affirmer que les contenus du concours sont en coh rence avec le m tier COHO non r ponse COH1 le programme est coh rent avec le m tier car il apporte une culture professionnelle r elle CohR alit Met COH2 la r flexion est fond e au niveau politique et budg taire CohPolBud PAC 0a3 Les raisons donn es par le formateur pour infirmer que les contenus du concours sont en coh rence avec le m tier PACO non r ponse PAC1 les Ecrits prennent une place trop importante PaCohTropdEcrits PAC2 le concours n est pas en ad quation avec le m tier PaCohConcDiffMet PAC3 les preuves orales du concours sont trop formelles et correspondent un exercice de style plut t qu une r alit de l enseignement de l EPS PaCohOrauxFormels SEC 0a2 Reprise en main de classes du second degr par les formateurs SECO non r ponse SEC1 Oui 2ndaire SEC2 Non 2ndaire
2. SEO 0 4 Les raisons qui motiveraient un formateur prendre en charge des classes du second degr SEOO non r ponse SEO1 se mettre l preuve 2ndaireEpreuve SEO2 c est motivant 2ndaireMotiv SEO3 cela assure le lien entre la formation initiale et le terrain qui est la base de la fonction de formateur 2ndaireLienFormini Terrain SEO4 formateur en poste actuellement dans le secondaire 2ndaireActuelmt SENO 5 Les raisons qui motiveraient un formateur ne pas prendre en charge des classes du second degr SENO non r ponse SEN1 manque de temps Pa2daireTps SEC2 les comp tences ne sont pas les m mes entre l enseignement universitaire et l enseignement secondaire Pa2daireCompDiff SEC3 le formateur a un age trop avanc pour retourner dans le secondaire Pa2daireTropAg SEC4 les jeunes du secondaire sont trop difficiles Pa2daireJeunesDiff SEC5 les formateurs ne trouvent plus d int r t dans le contenu actuel de l EPS Pa2dairelnstiEPSDiff Les Variables Suppl mentaires SEX 1et2 SEX1 formateur de sexe f minin F minin SEX2 formateur de sexe masculin Homme NAI 1 4 NAI1 formateur n avant 1950 N lt 1950 NAI2 formateur n entre 1950 et 1959 1950 lt N lt 1959 NA
3. Les enfants reconnaissent pas et les parents se rendent pas compte non plus C est rien c est faire attention ses affaires ne pas Y a des r gles l mentaires moi je suis une vieille instit donc je suis attach e aux valeurs Denise 56 ans catholique non pratiquante plut t droite CM2 cole mixte socialement Nice Les d bats entre enfants int rioriser ou construire les r gles de l ordre scolaire Les instituteurs appartenant a la seconde cat gorie bien plus nombreux insistent sur une morale civique diff rente Ils accordent galement de l importance au respect des r gles en particulier dans les coles populaires Les enseignants exer ant en ZEP insistent en effet plus que les autres sur cette dimension notamment sur l interdit de la violence et de l insulte dans les rapports interindividuels Cet aspect de l ducation civique est aussi important dans d autres types d coles mais est surtout rapport dans les propos a un ou quelques enfants pr sent s comme perturbateurs alors que dans les coles populaires la violence est d crite comme un attribut de l ducation familiale et des relations sociales dans le quartier que l cole doit pr cis ment viser a contrer L ducation civique d passe l la seule autonomie de la pens e pour toucher aux comportements et leur pacification Mais au del de la place prise par cette dimension plus ou moins forte selon le contexte s
4. comment a allait se passer dans la classe Quand je faisais mon cours c tait pas qu est ce qu il faut que je fasse c tait comment a va se passer qu est ce qu il faut qu ils retiennent en faisant le plus simple possible L item donner aux l ves les moyens de comprendre le monde et de s y situer occupe la troisi me place dans la d finition que les enseignants donnent de leur r le et m me la premi re place hauteur de 25 sur la base d une seule r ponse Cf Enseigner dans les coll ges et lyc es en 2008 op cit 45 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier et comment en classe ils vont r agir sur quoi ils vont s interroger Plus penser travers les l ves que moi en tant que prof Les attitudes de r ticence plus que de r sistance des l ves Rayou 1998 mais aussi leur passivit contraignent les enseignants varier les dispositifs d apprentissage afin de les int resser et d encourager le travail autonome d appropriation des connaissances comme en t moigne cette enseignante d espagnol trente six ans certifi e avec ses l ves d une classe de seconde La difficult c est de capter l attention des l ves D attendre d eux une participation active On est l se d battre pour inculquer des savoirs et des valeurs des l ves qui subissent et qui n ont pas envie Il ne faut pas non plus baisser les bras C est
5. se couvrir elle a aussi mis en valeur devant ses l ves l galit des cultes en r ponse un autre gar on qui d clarait qu il ne devrait pas y avoir de mosqu es en France Les modes d intervention des enseignants sur les opinions politiques des enfants Les r actions des enseignants ce type de propos ne sont pas toujours de l ordre de la sanction morale et politique et elles ne consistent pas toujours en des interventions directes Dans d autres cas les enqu t s peuvent intervenir sur les opinions politiques enfantines de mani re plus indirecte Ainsi Olivier raconte t il qu il a r agi au propos d un gar on rapportant en classe les propos racistes de son p re dans le contexte des lections pr sidentielles de 2002 en lui demandant toi qu est ce que t en penses La volont de ne pas porter atteinte la norme de neutralit politique dans l espace scolaire mais peut tre aussi de respecter la libert de penser de l enfant sont visibles ici Mais Olivier s est senti soulag car l enfant a pris de lui m me de la distance par rapport aux paroles paternelles dans le cas inverse il se demande s il aurait agi autrement De fait les propos racistes suscitent le plus souvent des r actions directes chez ces enseignants de gauche et ce d autant plus que leur institution mais aussi l ordre l gal les l gitiment pour intervenir dans ce sens Le refus des discriminations et du racism
6. FISHER R J 1993 Social desirability bias and the validity of indirect questioning Journal of Consumer Research volume 20 n 2 p 303 315 GALLA B M amp WOOD J J 2012 Emotional self efficacy moderates anxiety related impairments in math performance in elementary school age youth Personality and Individual Differences volume 52 n 2 p 118 122 GROSS J J amp JOHN O P 2003 Individual differences in two emotion regulation processes Implications for affect relationships and well being Journal of Personality and Social Psychology volume 85 n 2 p 348 362 HALADYNA T OLSEN R amp SHAUGHNESSY J 1982 Relations of student teacher and learning environment variables to attitudes toward science Science Education volume 66 n 5 p 671 687 HOFFMAN B 2010 I think can but I m afraid to try The role of self efficacy beliefs and mathematics anxiety in mathematics problem solving efficiency Learning and Individual Differences volume 20 n 3 p 276 283 HOPKO D R MAHADEVAN R BARE R L amp HUNT M K 2003 The Abbreviated Math Anxiety Scale AMAS Construction validity and reliability Assessment volume 10 n 2 p 178 182 HU L amp BENTLER P M 1998 Fit indices in covariance structure modeling sensitivity to underparameterized model misspecification Psychological Methods volume 3 n 4 p 424 453 HUNT T E CLARK CARTER D amp SHEFFIELD
7. Recherches en Education N 20 Octobre 2014 L autonomie de l l ve mancipation ou normalisation Num ro coordonn par Pierre PERIER Recherches en ducation L autonomie de l l ve mancipation ou normalisation N 20 Octobre 2014 Coordonn par Pierre P rier Varia E PIERRE PERIER 3 YOUCEF ALANBAGI GHISLAIN CARLIER amp 97 JACQUES MIKULOVIC Identit s professionnelles des formateurs d enseignants d EPS en UFR STAPS lors de l ann e de pr paration au CAPEPS dito L autonomie de l enfant en d bat M JULIE DELALANDE 9 Des enfants acteurs de leur vie HEJER BEN JOMAA BEN HSOUNA amp 116 Repr sentations des enfants par les adultes ANDRE TERRISSE et cons quences sur leur mod le d autonomie L effet d un d j l sur la pratique d un enseignant le point de vue de la didactique clinique de PEPS MB JEAN CLAUDE QUENTEL 23 L autonomie de l enfant en question PHILIPPE CLAUZARD 129 Analyse des styles ou strat gies d enseignants dans l apprentissage grammatical E NICOLAS GO 33 Sans cesse redessiner les gestes d mancipation PHILIPPE A GENOUD amp MATTHIAS GUILLOD 140 D veloppement et validation d un questionnaire valuant les attitudes socio affectives en maths E PIERRE PERIER 42 Autonomie versus autorit id al ducatif ou LUCIE HERNANDEZ NATHALIE OUBRAYRIE 157 nouvelle forme de domination ROUSSEL amp YVES PRETEUR La d mobilisation scolaire les enjeux de la
8. cole secondaire avant l obtention d un premier dipl me Tableau 4 Analyse de variance en fonction des groupes effectu e sur les variables de l exp rience scolaire au secondaire Relation enseignants 10 73 3 04 12 34 2 79 1a 0 07 Relation pairs 6 38 2 87 5 14 2 01 10 74 0 05 p lt 0 05 Au sein du tableau 4 les comparaisons de moyennes indiquent que les jeunes femmes qui ont d croch du secondaire et celles qui ont poursuivi directement au secteur adulte se diff rencient significativement quant aux scores des relations avec les enseignants et des relations avec les pairs En effet les d crocheuses obtiennent des scores plus faibles en lien avec les relations avec les enseignants comparativement avec celles qui pers v rent mais pr sentent des scores plus lev s en ce qui a trait aux relations avec les pairs L examen de la taille de l effet n2 indique que la diff rence entre les deux groupes de jeunes femmes est consid r e comme moyenne Cohen 1988 Ces r sultats viennent appuyer les donn es sur le d crochage scolaire qui stipulent que les d crocheurs maintiennent des relations davantage probl matiques avec leurs enseignants Lessard amp al 2007 Rousseau amp al 2009 et que les pers v rants entretiennent plut t des relations de qualit Espinosa 2003 Rousseau amp al 2009 Ici encore il est probable que les jeunes d crocheuses ont pu entretenir des relations avec des jeunes d crocheurs ou a
9. Ce n est videmment pas seulement la culture qui est affect e dans le sens o entendait Hannah Arendt dans son approche de la crise de la culture quand tous les objets et choses du monde produits par le pr sent ou par le pass sont trait s comme de pures fonctions du processus vital de la soci t comme s ils n taient l que pour satisfaire quelque besoin Arendt 1972 p 66 Ce sont les hommes eux m mes qui se r fl chissent dans leurs pratiques c est dire dans les usages qu ils font des uvres culturelles qu ils produisent On rep re alors des effets anthropologiques et psychologiques qui sont aussi les conditions d un maintien de la soci t liquide D j diagnostiqu e par Alexis de Tocqueville 2008 comme ph nom ne propre la d mocratie l inattention g n ralis e provoqu e tant par la dispersion li e au foisonnement et la vitesse que par la r ification modifie nos mani res de sentir Haroche 2009 et peut tre notre possibilit d imaginer autrui C est l extr me la construction de notre appareil c r bral qui serait affect e par une hyper sollicitation provoquant un d ficit attentionnel Stiegler 2008 et emp chant la construction d un espace de r tention permettant une pens e critique individuelle 2 Du livre au num rique repenser les conditions d un rapport structurant aux objets culturels Le d placement historique que nous venons de d crire nou
10. Jury ANS 1a5 V cu dans l enseignement secondaire coll ge et lyc e ANS1 ANS2 v cu de moins de dans A2daire lt 5 v cu entre 5 et 9ans 5 lt A2daire lt 9 ANS3 v cu entre 10 et 19ans 10 lt A2daire lt 19 ANS4 v cu entre 20 et 29ans 20 lt A2daire lt 29 ANS5 v cu sup rieur a 30ans A2daire gt 30 ANU 1a5 V cu dans l enseignement universitaire ANU1 v cu de moins de 5ans AUniv lt 5 ANU2 v cu entre 5 et 9ans 5 lt AUniv lt 9 ANU3 v cu entre 10 et 19ans 10 lt AUniv lt 19 ANU4 v cu entre 20 et 29ans 20 lt AUniv lt 29 ANUS v cu sup rieur 30ans AUniv gt 30 115 L effet d un d j l sur la pratique d un enseignant le point de vue de la didactique clinique de PEPS Hejer Ben Joma Ben Hsouna amp Andr Terrisse R sum Cette tude de cas s attache rendre compte de la logique singuli re d enseignement d un sujet enseignant d ducation physique et sportive Terrisse 2003 travers la recherche des traces de son d ja la qui renvoie son histoire singuli re de sujet Carnus 2009 dans son enseignement L objet est d tudier en quoi l enseignement de l ducation physique et sportive EPS renvoie une diff renciation de r f renti
11. Octobre 2014 Pierre P rier s int resse susciter sa participation et mise en activit ou encore son projet personnel Dans cette perspective la r f rence l exp rience de l l ve ses motivations et int r ts devient pr pond rante Certes l id e non la pratique d une p dagogie individualis e tait pr sente d s la fin du XIX si cle au moins pour l cole maternelle mais ce n est qu apr s 1945 que la repr sentation de l enfant comme personne autonome se d veloppe en se diffusant tr s progressivement des classes favoris es vers les classes populaires Prost 2004 L cole voit progressivement sa mission voluer vers une fonction plus ducative quand la famille privil gie d sormais les relations d affection et de complicit entre ses membres Il en r sulte une tension entre l autonomie individuelle reconnue l enfant dans l espace domestique et l autorit a laquelle l l ve doit se soumettre dans l espace scolaire o elle appara t de ce fait davantage contest e L enjeu pourrait donc consister pour l enseignant s appuyer sur l autonomie de l l ve et sa responsabilisation afin d att nuer la charge d une autorit en perte de l gitimit et d efficacit Selon notre hypoth se l autonomie attendue des l ves dans les apprentissages et comportements en classe serait l expression de ce nouveau contrat p dagogique largement implicite soucieux de construire et de mainteni
12. On comprend que le p re de la sociologie fran aise ait pu souligner l inverse des sociologues de l enfance contemporains l influen abilit extr me de l enfant son c t fortement suggestionnable et qu il ait pu le qualifier de routinier et de mison iste Durkheim 1902 1903 p 113 et suivantes Parall lement et quasiment la m me poque Freud insistait sur la dimension de r p tition propre l enfance en m me temps que sur son c t na f dans la relation Et pour rester dans le cadre de la psychanalyse on soulignera au dela de Freud le fait que l enfant n a jamais satisfait aux crit res de la cure type jamais notamment on ne l a allong ni ne l allonge aujourd hui sur le divan Il demeure donc de ce point de vue et quoi qu il en soit de la reconnaissance de sa probl matique d sirante identique dans les processus qu elle suppose a celle de l adulte un sujet particulier manifestant une sp cificit S allonger sur le divan n est en fait possible qu celui qui peut faire avec la dimension de l absence en l occurrence celle du psychanalyste qui ne r pond pas il ne propose que des interpr tations mais en m me temps la sienne propre qui permet un retour sur soi m me Dans 7 Elle s appuie galement sur les caract ristiques du r cit par le dessin op r par l enfant Les sociologues de l enfant contemporains d couvrent en fait les capacit s cr atrices
13. ducative via internet pose la fois la question des qualit s de ces objets des liens possibles entre diff rents objets et celle de leur inscription dans un espace de travail De quoi s agit il aujourd hui de s manciper Comment s manciper de nouvelles formes d ali nation telle que l errance num rique qui sont en m me temps des formes d mancipation vis vis d ali nations pr c dentes telles que l ignorance Si l av nement de l crit et la constitution d un premier public lettr ont pu tre identifi s comme la condition de l humanisme cic ronien les livres sont de grosses lettres adress es aux amis Sloterdijk 2000 si l mergence de l individu ne peut se faire qu la faveur de l entr e dans la civilisation de l crit Goody 1979 et que Kant identifie les Lumi res cette possibilit de s manciper de sa minorit par un certain rapport au savoir le sapere aude horacien alors l actuelle extension de modes de communication et d information ne peut pas ne pas avoir d importantes cons quences L hypoth se de Postman tait que ce qui constituait historiquement l enfance tait son exclusion la fin du Moyen Age des secrets des adultes par l institution des coles pour apprendre lire et que ceci prenait fin dissolvant cette m me enfance avec des moyens de communication court circuitant cette exclusion De ce point de vue les choses n ont fait d
14. etc ou informelles repas de midi pauses caf surveillances de r cr ation etc L enqu te a galement compris le suivi intensif de quatre enfants dans leur classe observations et dans leur famille observations par l interm diaire d une proposition d une aide aux devoirs Une s rie d entretiens semi directifs aupr s de dix l ves de 2 primaire 2P et aupr s de neuf familles ainsi que des discussions informelles avec les enseignants r guliers avec les enseignants de rythmique ou de gymnastique avec des intervenants ext rieurs orthophoniste etc au sujet des enfants suivis ont permis de compl ter l enqu te Sur la base des retranscriptions des notes d observation et des entretiens on a r alis une analyse de contenu dans le but d une part de d gager une typologie des dispositifs p dagogiques Foucault 1975 Lahire 2005 Bonn ry 2009 2011 privil gi s dans les classes et d autre part d identifier travers leur description les pratiques et strat gies des acteurs l int rieur de ces dispositifs Le mat riau d enqu te appara t ainsi sous deux statuts distincts Premi rement travers la pr sentation des dispositifs les extraits du corpus s lectionn s observations et entretiens constituent une condensation des donn es les plus r currentes et ont t choisis en fonction de leur force d illustration d un ensemble de donn es convergentes Deuxi mement dans l analyse des
15. favoriser le d sir des l ves d apprendre les langues et d velopper les connaissances sociolinguistiques Ces fonctions sont r alis es moindres frais en contournant les obstacles d un enseignant plurilingue puisqu il ne s agit pas de d velopper des comp tences communicatives dans toutes les langues Les contributions suivantes du premier chapitre illustrent et valuent la mise en uvre des approches plurielles en contexte scolaire Ildik L rincz pr sente les objectifs et r sultats de la recherche Jaling en Hongrie p 129 Patricia Lambert offre un compte rendu synth tique de la mise en place d un atelier d EAL dans une classe de seconde d un lyc e professionnel en ducation prioritaire p 149 partir d extraits des inter actions dans la classe l auteur r v le la n gociation identitaire entre l ves et leurs repr sentations sur les langues et les cultures Fran oise Armand rend compte des enjeux sp cifiques de l veil aux langues en contexte montr alais qu b cois p 167 Ces approches sont galement d ploy es sur le terrain de la formation linguistique en contextes d insertion comme l illustrent les articles de Jo lle Aden et Fran oise Leclaire p 141 et d Aude Bretegnier p 159 Dans un espace assimilationniste o le plurilinguisme des migrants et leurs langues maternelles restent socialement difficiles a concevoir autrement que comme potentiellement probl matiques p 161 l
16. incorporent des dispositions durables et o se tissent les premi res servitudes En ducation comme en politique il nous faut r inventer sans cesse et sans rel che les formes pratiques de sa mise en uvre Peut tre m me la cr ativit pourrait elle constituer le principe f d rateur de l mancipation de tous et de chacun C tait du moins lavis de Bergson qui crivait dans un contexte diff rent 1946 p 32 la vie humaine a sa raison d tre dans une cr ation qui peut la diff rence de celle de l artiste et du savant se poursuivre tout moment chez tous les hommes la cr ation de soi par soi l agrandissement de la personnalit par un effort qui tire beaucoup de peu et ajoute sans cesse ce qu il y avait de richesse dans le monde Cet ajout serait plut t un travail de transformation non seulement personnel comme l entend Bergson mais aussi politique et social stimul par l audace entendons par l qu il ne se laisse pas intimider par les contraintes de l ordre tabli Bibliographie ARDOINO J 1990 Autorisation article Encyclop die philosophique universelle Les notions Paris Presses Universitaires de France ARENDT H 1972 La crise de la culture Paris Gallimard BERGSON H 1946 L nergie spirituelle Gen ve Skira 40 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO DAMASIO A 2003 Spinoza avait raison Joie et tristesse le cerveau des mot
17. n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic Annexe 1 Questionnaire Formateurs STAPS Vos r ponses resteront anonymes Il n y a pas de bonnes ou de mauvaises r ponses Question 1 Selon vous qu est ce qui caract rise le mieux un enseignant d EPS d butant Nous allons vous proposer six caract ristiques possibles Ne rien crire dans ce cadre Performant dans les preuves crites d admissibilit du CAPEPS crit n 1 et crit n 2 Dou en sport sportif Bon animateur Didacticien traitement des APS modalit s d valuation Scientifique connaissances pointues en psychologie sociologie anatomie physiologie Gestionnaire coordinateur EPS Ces six caract ristiques vont vous tre pr sent es la suite deux deux Pour chaque paire entourez la caract ristique qui selon vous identifie le mieux un futur enseignant d EPS Master deuxi me ann e R pondez rapidement tel que vous le ressentez Attention bien entourer quinze fois performance crit gestionnaire animateur gestionnaire didacticien animateur didacticien performance crit sportif gestionnaire animateur scientifique gestionnaire didacticien performance crit sportif performance crit scientifique scientifique gestionnaire didacticien scientifique sportif didacticien sportif animateur animateur performance crit scientifique sportif Question 2 Et vous comment vous cara
18. nous avons relev six modalit s en ce qui concerne les coordonn es factorielles positives et quatre avec des coordonn es factorielles n gatives Comme pr c demment pour le premier facteur c est du c t positif de laxe que les contributions sont les plus fortes De fait nous n avons retranscrit que les modalit s dont les CPF sont sup rieures deux fois la moyenne CPF gt 2M pour ces coordonn es factorielles Si le premier facteur constelle les modalit s exprimant les diff rences entre les scientifiques et les didacticiens le second semble introduire une nouvelle dichotomie Il fait appara tre une nouvelle famille repr sent e par les sportifs Ces formateurs se caract risaient comme des animateurs et des sportifs tant tudiants et encore actuellement Ils pensent qu un professeur d EPS apte au service doit d abord tre un sportif et un peu un didacticien Ils ne pensent pas du tout qu un professeur d EPS doit tre de bon niveau dans les preuves crites ni tre un scientifique Maintenant voyons si les sous groupes mod lis s par la repr sentation graphique des PEM sont effectivement pr sents au nombre de trois Pour ce faire nous s lectionnons les trois p les didactique sportif et scientifique d couverts pr c demment car nous avons vu que les identit s n avaient pas chang Le PEM tant valu ou simple Cibois 1984 le trait est d autant plus pais que la valeur du PEM est forte l
19. tait d sormais possible de laisser la responsabilit des l ves de plus en plus jeunes un nombre accru d activit s durant des dur es toujours plus longues Une autre volution p dagogique majeure manifeste cette confiance croissante accord e aux capacit s d autonomie des l ves d ge pr scolaire l usage croissant de l crit d s l cole maternelle Comme l a bien montr Lahire propos de l cole l mentaire l crit est devenu un des supports privil gi s l autonomie des l ves Lahire 2005 On observe le m me ph nom ne l cole maternelle m me s il se manifeste sous des formes diff rentes Se d veloppe ainsi depuis les ann es 80 l usage des fiches support papier de l activit individuelle au sein d ateliers dits autonomes ou semi autonomes ou encore en autonomie relative pendant que l enseignant doit se consacrer un atelier particulier l atelier dit dirig compos d un petit groupe d l ves le reste de la classe est cens travailler en autonomie au sein des autres ateliers la plupart du temps sur des fiches avec ou sans l aide relativement ponctuelle d un autre adulte d o les qualificatifs employ s pour d signer ces ateliers Dans ce nouvel usage du dispositif ateliers le support fiche est privil gi pour une double raison D une part parce qu il permet aux enseignants de se faire une id e de ce qu ont fait sans eux au sein des
20. un id al p dagogique et d une norme de comportement qui pr figurent id alement l acc s l ind pendance et l identit Il est vrai que nos soci t s d mocratiques ont progressivement rig l autonomie individuelle en valeur supr me et en levier d mancipation m me si d aucuns soulignent les nouvelles formes d encadrement et de contr le qu une telle norme permet insidieusement de mettre en oeuvre Boltanski amp Chiapello 1999 Le succ s de la notion n est pas de ce point de vue sans nous rappeler ce que Claude L vi Strauss crivait propos de l identit voquant une sorte de foyer virtuel auquel il nous est indispensable de nous r f rer pour expliquer un certain nombre de choses mais sans qu il ait jamais d existence r elle 2000 p 332 Et d ajouter que toute utilisation de cette notion commence par une critique de cette notion Le travail collectif entrepris dans le cadre de ce num ro pourrait se revendiquer d un tel programme de recherche alimentant de la sorte d bats et controverses Sans pr tendre puiser la complexit multidimensionnelle de cette notion les contributions rassembl es dans ce volume visent dissiper le flou s mantique qui l entoure et d plier plusieurs figures et facettes de l autonomie et du processus d mancipation dans la relation ducative l cole et dans la famille Au del des clairages sp cifiques relevant de perspectives disciplinaires compl m
21. 1989 BLAIS M C GAUCHET M amp OTTAVI D 2014 Transmettre apprendre Paris Stock CASTORIADIS AULAGNIER P 1991 Un interpr te en qu te de sens Paris Payot DARTIGUENAVE J Y amp GARNIER J F 2008 Un savoir de r f rence pour le travail social Toulouse Er s 1 dition 2003 DURKHEIM 1902 1903 L ducation morale Paris Presses Universitaires de France 1963 FREUD S 1905 Le mot d esprit et sa relation l inconscient Paris Gallimard 1988 GAGNEPAIN J 1990 1995 Du vouloir dire Trait d pist mologie des sciences humaines 3 tomes Paris Bruxelles Livre et Communication De Boeck GAGNEPAIN J 1994 2010 Huit le ons d introduction la th orie de la m diation Matecoulon Montpeyroux dition num rique GALLAND O 2003 Adolescence Post Adolescence Youth Revised Interpretations Revue Fran aise de sociologie n 44 5 p 163 188 GAUCHET M 1985 Le d senchantement du monde Une histoire politique de la religion Paris Gallimard GAUCHET M 2002 La d mocratie contre elle m me Paris Gallimard PIAGET J 1966 La psychologie de l enfant Paris Presses Universitaires de France Que sais je 14 dition 1992 QUENTEL J C 1993 L enfant Probl mes de gen se et d histoire Bruxelles de Boeck 2 dition 1997 QUENTEL J C 2004 Penser la diff rence de l enfant Le D bat n 132 p 5 26 QUENTEL J C 2009 L enfant et l
22. 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte Roisman Aguilar amp Egeland 2004 Schulenberg amp al 2004 L mergence de la vie adulte signifie l arriv e de nouveaux r les et de nouvelles opportunit s pour les jeunes de s panouir l ext rieur des contextes de l enfance et de l adolescence qui ont souvent t synonymes d checs par exemple le milieu scolaire secondaire Roisman amp al 2004 Schulenberg amp al 2004 En outre selon la th orie des points tournants de Laub Nagen et Sampson 1998 dans certains cas des v nements de vie heureux tels que le mariage ou l obtention d un emploi s rieux et gratifiant peuvent entra ner un changement d orientation vers la conformit dans une trajectoire marqu e par la d viance Sampson amp Laub 1993 L accession un milieu ducatif diff rent et valorisant peut galement marquer un point tournant majeur surtout pour ceux et celles qui ont connu une histoire ponctu e de revers Marcotte amp al 2011 Dans une tude am ricaine conduite aupr s de jeunes ayant des probl mes motifs et comportementaux s rieux les auteurs ont trouv que ces jeunes s adaptaient bien dans un contexte scolaire d adultes Lorsque questionn s les jeunes mentionnent que l ducation aux adultes avec les classes r duites et un enseignement individualis leur semble un lieu moins antagoniste au sein duquel leurs difficult s sont mieux accept es Dans cet
23. 92 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier monde Je ne peux pas les justifier Steiner 2003 p 94 C est pr cis ment ainsi qu est rejointe la dimension relationnelle voqu e par Chalier proposer nos l ves ce qui nous appara t comme tant plus pr cieux que tout c est leur indiquer l estime dans laquelle on les tient Avec une restriction cependant ceci n est vrai que pour autant que chaque l ve prouve bien que c est aussi lui que s adresse l enseignant Le double anonymat scolaire celui des programmes celui du collectif ne favorise gu re un tel ressenti Comment faire pour que cet l ve l re oive ce que je lui destine si a ne lui parle d abord pas C est peut tre le propre de ce qu il y a de nouveau de ce qu il y a de r sistant et substantiel que d abord a ne dise rien l enfant ou l adolescent Si la relation n est pas directe encore faut il qu elle soit solide par ailleurs c est dire que la personne qui donne ce soit bien moi et que la personne qui cela est donn ce soit bien toi Et que si a ne te dit d abord trop rien qu au moins moi a me parle Dans une telle transmission c est toujours plus qu un objet qui est en jeu c est ce qu il est pour quelqu un et la mesure de ce qu il est pour ce quelqu un ce qu il peut devenir pour quelqu un d autre Ce qui n est pas d abord senti par l enfant par
24. Ben Jom a 2009 L usage de l tude de cas am ne les chercheurs inscrits en didactique clinique de l EPS a rendre compte de la singularit d un sujet enseignant a partir de l analyse de ses choix didactiques et poursuivre la qu te d une intelligibilit des pratiques observ es Dans ce contexte nous retenons le point de vue de Passeron et de Revel 2005 qui optent pour la r habilitation de l tude de cas tout en pr cisant l int r t et les exigences propres a ce type de travaux qui ne va sans poser de probl me Les sciences du cas ont ainsi assur la convergence entre la valeur descriptive de la m thode clinique et la valeur m thodologique de l observation contextualis e dans l administration de la preuve Par ailleurs la cumulativit des r sultats une des exigences de l EdiC voire m me l apport de ses travaux permet de produire a la fois des analyseurs th oriques des outils m thodologiques et des r sultats qui peuvent contribuer a la compr hension des pratiques d enseignement dans la formation professionnelle des enseignants d EPS et de servir d autres recherches sur l analyse des pratiques en g n ral Terrisse 2013 En effet cette exigence cumulative caract risant ces travaux fond s sur des tudes de cas permet partir d une d marche comparative des r sultats produits d appr hender et de rendre compte au del de la singularit des cas des l ments qui structurent l
25. C 2004 Penser la diff rence de l enfant Le d bat n 132 p 5 26 RANCIERE J 1995 La m sentente Paris Galil e RAYOU P 1999 La grande cole Approche sociologique des comp tences enfantines Paris Presses Universitaires de France RENAUT A 2003 La lib ration des enfants Paris Gallimard SINGLY F de 2004 Enfants adultes Vers une galit de statuts Paris Le tour du sujet Universalis Des enfants acteurs de leur vie Repr sentations des enfants par les adultes et cons quences sur leur mod le d autonomie Julie Delalande R sum L enfant est il un tre modeler ou bien l ducation consiste t elle lui offrir les conditions de son accomplissement personnel Les acteurs sociaux apportent des r ponses diff rentes ces questions en fonction des valeurs qui dirigent leurs comportements et qui proposent des mani res multiples d int grer un enfant dans un groupe social Dans le mod le communautaire il est attendu que l enfant mobilise son jeu d acteur au service du groupe Dans le mod le individualiste l enfant est valoris s il suit son propre chemin en fonction de ses int r ts personnels Ces grilles d analyse nous aident d coder l attitude de parents au moment o leur enfant int gre le coll ge et gagne en autonomie du fait d un contexte scolaire et social qui change et sollicite une nouvelle maturit de sa part Elles nous aident aussi comprendre la place que les ad
26. Parce qu il aura pleinement int gr l ordre scolaire et social l individu sera en mesure d tre autonome et de s y conformer Il reste que cette institution de l individu autonome s effrite au profit d une conception du sujet d ja la que l cole doit reconna tre dans ses droits et sa diff rence Renaut 2003 La logique de la contrainte externe d cline au profit d une socialisation dont les protagonistes sont la fois les acteurs et les sujets Paradoxe d une socialisation selon laquelle je deviendrai autonome en me faisant l agent de ma propre transformation Jouan amp Laugier 2011 p 5 Les l ves sont donc encourag s plus d autonomie tant sur le plan comportemental respect des r gles interactions entre pairs discipline corporelle qu intellectuel prise d initiative engagement dans l activit cognitive auto valuation de sa production ou moral jugement port sur sa volont ses efforts ses qualit s L organisation des dispositifs d apprentissage et des enseignements fait place d sormais l int ressement des l ves moins d pendants a priori de l enseignant mais plus d pendants d eux m mes Dans cette configuration nouvelle la distanciation la r flexivit ou l autocritique au principe de l individualisation contemporaine bousculent les r les traditionnels et normes de fonctionnement des institutions C est ainsi que dans la classe l enseignement ne peut plus se
27. Quentel 2004 24 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel cette autre forme d analyse qui le voit construire et d monter dans ses jeux de Lego ou avec des Kapla par exemple partir de processus qui d bordent tr s largement le lien imm diat entre un moyen et une fin auquel en demeurent dans leurs manipulations les autres animaux dont les primates On ne sera toutefois en mesure de l observer l encore qu la condition de ne pas occulter les processus que l enfant met en uvre en en restant une stricte comparaison des productions qui op re toujours a son d triment Que l enfant de trois ans r alise une maison en Lego d une mani re moins labor e que ses parents ne contrevient pas au fait qu il fait preuve en l occurrence d une capacit d abstraction dans le champ technique En d autres termes si l on cesse de tenir l adulte pour le parangon auquel l enfant doit n cessairement tendre et auquel donc on ne cesse de rapporter ses r alisations on doit en conclure que de tr s bonne heure l enfant ne se diff rencie pas de l adulte du point de vue de son fonctionnement logique et technique Pour le dire autrement encore il cr e et ne fait pas qu imiter Il est un cr ateur au m me titre que l adulte pas plus et pas moins que lui puisqu il dispose des m mes capacit s Seul le fait qu il ne poss de pas le m me bagage en termes d apprentissage et de socialisation en d
28. cit le rapport officiel au savoir repr sente le langage officiel de l institution le d claratif a face visible de l institution Au contraire le rapport personnel au savoir est un rapport individuel au savoir au sens o le sujet x le manipule l utilise en parle en r ve Chevallard 2002 Ainsi des indices internes produits par la recherche elle m me qui se rapprochent en cela de ces d finitions rep r s dans le verbatim des s ances et des entretiens a priori et d apr s coup sont ainsi utilis s afin de distinguer le savoir personnel ce qui vient de l enseignant v cu personnel ressenti corporel et d sir d enseigner de celui qui est officiel pr sent dans les textes officiels programmes dit s par le minist re projet de l tablissement et ou de l institution scolaire Cette distinction permet alors d identifier la dimension subjective voire personnelle de l acte d enseigner qui conditionne la singularit du cas partir de l analyse des l ments subjectifs mobilis s par le sujet enseignant et de leurs effets sur sa pratique 2 M thodologie de recherche tude de cas Claude Dans le cadre de cette recherche nous nous appuyons sur une tude de cas men e avec un enseignant d EPS d butant lors de sa deuxi me ann e d enseignement que nous avons nomm Claude Cette tude de cas illustre l importance de l analyse d taill e et fouill e du cas Van Der Maren 1995 en
29. d terminer a quel degr la r ussite en maths semble selon l l ve li e au genre masculinit des maths Figure 1 Registres et dimensions relatives aux math matiques Utilit Registre cognitif Comp tence Contr labilit Affects positifs Registre affectif Affects n gatifs R gulation affective Registre comportemental Investissement Mesure normative Masculinit 144 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod 2 M thodologie Construction des items Pour chacune des dimensions envisag es nous avons g n r un grand nombre d items originaux en nous inspirant toutefois de divers questionnaires existants comme Echelle multidimensionnelle de la motivation en contexte scolaire Ntamakiliro amp a 2000 les Echelles de Fennema et Sherman sur les attitudes en math matiques des adolescents Vezeau amp al 1998 Achievement Emotions Questionnaire Lichtenfeld amp al 2012 ou encore Abbreviated Math Anxiety Scale Hopko amp al 2003 Apr s une premi re tape de r daction nous avons s lectionn six items par dimension en supprimant les plus redondants L ordre des items dans le questionnaire a ensuite t d termin sur la base d une table des nombres al atoires Au niveau des modalit s de r ponse et suivant les recommandations usuelles en psychom trie Schwarz
30. de leurs l ves C est ce que laisse entendre Thibaut 38 ans non croyant sympathisant du Syndicat National Unitaire des Instituteurs Professeurs des coles et Pegc SNUipp de gauche CM1 cole situ e en ZEP Nice Moi j ai fait histoire L cole de la R publique c est ce qui a permis d asseoir la R publique et la citoyennet au sens le gars qui a un pouvoir sur sa vie et la vie politique a c est super important plus tard qu ils aient ce pouvoir l de lire d chiffrer le message politique de quelqu un de pas tomber dans le 3 L histoire du xx si cle se r sume dans la plupart des classes l enseignement des deux guerres mondiales 56 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec premier pi ge venu Ce qui est aussi tr s important c est leur donner les armes pour se d fendre plus tard L esprit critique et la capacit comprendre quelque chose d crit ou de dit Le r le de l cole c est a Sinon ils vont se faire avoir Montrer que c est pas forc ment vrai ce qu on dit la radio ou la t l Un peu d esprit critique donc Mais a c est dur et a se d veloppe doucement Le discours de cet enseignant renvoie en partie un contexte social sp cifique Exer ant dans un quartier populaire aupr s d l ves issus de l immigration pour la plupart il relie sans cesse son r le d enseignant un combat contre la marginalisation sociale et politi
31. de repr sentations d motions d exp riences et de l analyse de leurs r sultats Cet tat interne rend plus ou moins probable un comportement d termin dans une situation donn e Raynal amp Rieunier 2001 p 45 En effet la relation que les l ves entretiennent avec les cours de maths les devoirs et les valuations dans cette discipline est troitement li e leur attention leur pers v rance ou leurs motions par exemple De nombreux outils ont t d velopp s pour valuer la mani re dont les l ves appr hendent leurs apprentissages en maths tout particuli rement au niveau des aspects affectifs L anxi t est sans doute la mesure la plus r pandue et l on trouve d j chez Dreger et Aiken 1957 l inclusion de trois items sp cifiques aux maths dans une chelle valuant l anxi t de mani re g n rale En 1972 Richardson et Suinn publient un instrument unidimensionnel la Mathematics Anxiety Rating Scale MARS qui sera repris par diff rentes autres quipes de recherche e g Morris Kellaway amp Smith 1978 avec une mise en vidence de trois dimensions sous jacentes anxi t li e au fait de se trouver en cours de maths au fait d tre valu dans ce domaine et au fait d apprendre les maths Diff rentes publications suivent en proposant des versions courtes de l outil vingt quatre items Plake amp Parker 1982 neuf items Hopko Mahadevan Bare amp Hunt 2003 des versions ada
32. ducation chez Marcel Gauchet et chez Jean Gagnepain Histoire du sujet et th orie de la personne La rencontre Marcel Gauchet Jean Gagnepain M Gauchet amp J C Quentel Rennes Presses Universitaires de Rennes p 215 237 QUENTEL J C 2011a L adolescence aux marges du social Bruxelles Yapaka be Temps d arr t Paris Fabert QUENTEL J C 2011b Dette et rupture ce qu une g n ration doit l autre Comment faire famille aujourd hui D Coum dir Brest Parentel 31 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel RAYOU P 1999 La Grande cole Approche sociologique des comp tences enfantines Paris Odile Jacob RENAUT A 2002 La lib ration des enfants Contribution philosophique une histoire de l enfance Paris Calmann L vy Bayard r dition Hachette RIC UR P 1990 Soi m me comme un autre Paris Seuil YOUF D 2002 Penser les droits de l enfant Paris Presses Universitaires de France 32 Sans cesse redessiner les gestes d mancipation Nicolas GO R sum Cette courte contribution se propose d introduire au probl me tant d battu de l autonomie des l ves non pas partir de l autonomie elle m me mais d apr s ce que je souhaiterais sugg rer comme des conditions possibles de son lucidation les principes d autorisation et de coop ration Possibles mais non n cessaires dans la mesure o ces conditions renvoient d
33. et soci t s individualistes qui valoriseraient l action de l individu Enfin nous avons mobilis le concept d enfant acteur parce qu il nous tait utile pour comprendre comment un enfant r agit ce projet d ducation des adultes L encore contrairement ce qu on aurait pu conclure de mani re r ductrice l enfant est autant acteur dans une soci t communautaire qu individualiste parce qu il s agit toujours pour lui de r agir ce qu on lui fait et de se construire l int rieur de groupes sociaux aux attentes h t rog nes Dans la derni re partie de l article nous avons voulu insister sur le r le du groupe de pairs dans la 20 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande construction de l autonomie des enfants en partant des attitudes des adultes que nous avons rencontr es dans nos enqu tes propos de l entre enfants cette chelle du groupe se retrouvent les deux positions rencontr es l chelle individuelle des adultes qui soit veulent modeler ce groupe soit lui accordent une certaine autonomie du fait de leur croyance que ce groupe est aussi formateur Si nous avons appuy nos analyses sur des paroles d enqu t s enfants et adultes nous avons alert le lecteur sur le fait que ces mod les et les valeurs qui les construisent ne nous permettent pas de s parer nos enqu t s en groupes distincts car on peut imaginer que plusieurs d entre eux soient pr sents et entrent en conflit
34. gard du groupe de pairs change galement du fait que l apprentissage du vivre ensemble au programme dans les premi res ann es de la scolarit n est plus per u comme relevant de la responsabilit des enseignants La situation est plus souvent pr sent e comme conflictuelle au coll ge sans doute parce que les adolescents sont moins dociles que les enfants mais aussi parce que les adultes sont moins pr ts faire une place une culture adolescente mal accept e qu une culture enfantine fond e sur le jeu lui m me valoris dans la p dagogie de l cole primaire La difficult r glementer les tenues vestimentaires au coll ge en est un bon exemple Dupont 2012 Ce qui remplace le jeu n est souvent pas per u et la violence est souvent davantage ressentie pourquoi ils ne joueront plus au coll ge C est parce que la r f rence l bas c est le non jeu donc c est plut t ils l ont observ c est les bagarres un directeur d cole l mentaire Une analyse distanci e fait finalement appara tre un d calage entre des enseignants qui au coll ge ne savent pas quelle place donner l entre enfants et une institution qui ambitionne de former l cole les l ves l exercice de leur citoyennet Celle ci suppose en effet d une part leur reconnaissance comme groupe social et d autre part leur ducation l autonomie Or d autres recherches montrent plut t un espace scolaire l int rieur duquel les enseignan
35. gociation en classe ou dans l cole et de ses effets a t analys e principalement au niveau de l enseignement l mentaire Durler 2013 Joigneaux 2011 Lahire 2005 Delalande 2001 mais rarement abord e dans la scolarisation secondaire Pourtant c est ce moment charni re du coll ge et du lyc e que les tensions se font plus vives entre l l ve et le sujet entre la culture juv nile et la culture scolaire entre les revendications d autonomie et les exigences p dagogiques non sans lien avec les perturbations ou d sordres en classe C est aussi le moment de sortie de l enfance et d une confrontation parfois conflictuelle des r gles dont l application jug e arbitraire contrarie l id al d autonomie Le corpus mobilis repose sur une enqu te par entretiens individuels r alis e aupr s de trente quatre professeurs stagiaires et n o titulaires des diff rentes disciplines du secondaire en poste dans trois acad mies socio scolairement contrast es Creteil Lyon Rennes Enseignants d butants les enqu t s sont majoritairement en coll ge et plus souvent affect s dans les contextes d tablissements ou de classes difficiles dans les quartiers populaires et de l ducation prioritaire A l origine la recherche portait sur l entr e dans le m tier et les difficult s rencontr es dans la classe dont celles relatives l enjeu d autorit et de discipline si d terminant dans la phase des d buts P rier
36. grent un Centre d ducation des adultes CEA dispositif de raccrochage officiel pr vu par le minist re de l Education du Loisir et du Sport MELS Plus de deux cents centres sont r partis sur l ensemble du Qu bec et il en existe dans toutes les commissions scolaires B langer Carignan amp Staiculescu 2007 Ils offrent des formations g n rales FGA mais aussi professionnelles et ce aupr s de toute personne g e de seize ans ou plus d sirant obtenir un dipl me d tudes secondaires ou acqu rir des pr alables n cessaires pour acc der une formation professionnelle coll giale ou universitaire Les jeunes peuvent y acc der apr s une p riode de d crochage scolaire plus ou moins longue ou dans la continuit du secondaire C est dire que les jeunes de seize ans et plus peuvent choisir de finir leur secondaire au sein d un CEA plut t que dans le cursus ordinaire C est d ailleurs ce que choisissent de faire de nombreux jeunes qu b cois en 2005 2006 on estimait qu environ un jeune de seize dix huit ans sur six passait directement au secteur adulte pour combler des retards acad miques obtenir un premier dipl me ou viter le d crochage MELS 2004 La dur e des tudes varie selon le niveau scolaire ant rieur les besoins en mati re de formation et le rythme d apprentissage de chaque 1 Aude Villatte chercheure associ e au Centre de recherche Jeunes et Familles Risque JEFAR professeure de ps
37. identifier la 174 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte r alit multiple et complexe de ces jeunes en difficult s Sachant que les milieux de pratique se mobilisent plus efficacement lorsqu ils connaissent cette r alit Rousseau amp al 2009 ces acquis serviront d assises pour bonifier les leviers actuels d intervention favorisant la pers v rance la r ussite et l adaptation de ces jeunes lors de leur transition la vie adulte Les objectifs suivants sont donc poursuivis par la pr sente recherche 1 dresser un portrait personnel familial et scolaire des jeunes 16 24 ans acc dant aux secteurs adultes de formation en identifiant diff rents profils types 2 sur la base des r sultats obtenus analyser plus sp cifiquement le cas des jeunes les plus vuln rables d un point de vue psychosocial familial et scolaire L article est ainsi organis en deux parties la premi re pr sentant les r sultats relatifs aux caract ristiques des l ves inscrits en CEA la seconde relative l exp rience des jeunes femmes qui repr sentent un sous groupe particuli rement risque au sein des CEA 2 Profils d l ves inscrits en CEA Afin de r pondre notre premier objectif une tude comptant un volet quantitatif et qualitatif a t r alis e aupr s de jeunes 16 24 ans inscrits diff rents services d enseignement dispens s dans huit centres d ducation des ad
38. il n est pas tonnant de constater des diff rences importantes selon les enseignants L encore les orientations id ologiques de l enseignant e entrent en ligne de compte pour comprendre ces variations Le premier groupe d enqu t s que l on a identifi pr c demment caract ris par un ancrage droite et dans la religion catholique tend valoriser de mani re g n rale une conception de l autorit de type traditionnel dans laquelle l autorit des a n s et de l adulte sur l enfant et le respect particulier que leur statut commande tiennent une place cons quente Ils mettent aussi particuli rement l accent aupr s des enfants sur le respect de certaines conventions sociales ne pas se jeter sur la nourriture ne pas cracher ne pas voler par exemple Si tous les enqu t s sanctionnent les enfants en cas de non respect des r gles scolaires ces enseignants accordent moins de valeur que d autres la r flexivit des enfants sur leurs gestes centrale chez d autres dans l appr ciation de la valeur d une punition La classe peut tre un espace de parole pour les l ves Monique par exemple organise r guli rement des discussions dans sa classe d s qu un probl me se pr sente Ce qu elle en dit montre cependant que l objectif principal de ces discussions est de l ordre de l efficacit Elles permettent un rappel plus efficace de la r gle et de la bonne morale incarn e par la fi
39. l cole Le n cessaire d tachement de l enfant par rapport aux opinions de ses parents ne concerne pas de mani re homog ne tous les l ves l autonomie de l enfant est conqu rir par rapport certains parents plus particuli rement Les figures de l ill gitimit citoyenne et politique dans l espace scolaire se donnent a voir dans les entretiens conduits avec ces enseignants comme dans leurs interventions observ es en classe les opinions parentales qui portent atteinte a la norme d galit entre les sexes les religions les races ou qui manifestent une forme de dogmatisme religieux sont particuli rement vis es Cette orientation est bien exprim e dans l entretien de Rose 38 ans gauche croyante non pratiquante CM1 cole mixte socialement Brest qui d clarait on l a vu vouloir faire de ses l ves des d mocrates Cette enseignante voque le cas d un enfant dont le p re est facho qui a fait un salut hitl rien un jour en classe qui dessinait des croix gamm es sur ses cahiers et qui lui a fait remarquer que son nom de famille tait juif J ai trouv tr s vraiment difficile c est de retrouver ces propos sur les juifs dans la bouche d un enfant de dix ans qui comprend pas du tout ce qu il dit C est a quoi bon voil Donc l esprit critique voil D mocrate c est quelque part pour couper les ponts avec des parents qui quelque part ne sont pas du bon c t C est d essayer un
40. l cole a toutes les chances de se muer rapidement en slogan ou en injonction que les autorit s adresseront bient t aux acteurs de terrain pour se d charger elles m mes d une responsabilit fort embarrassante l instar somme toute de ces nouvelles pratiques manag riales par lesquelles certaines entreprises am nagent le bien tre de leurs salari s moins pour les salari s eux m mes que pour l am lioration des performances l intention des actionnaires Rien n interdit en effet la compossibilit de l ali nation et du bien 39 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO tre ou de l autonomie ou des responsabilit s accrues dont les managers gratifient leurs collaborateurs Bien tre autonomie citoyennet mancipation m me autant de notions parmi d autres encore qui ne peuvent qu attirer la sympathie provoquer l adh sion dissimulant dans le m me temps d autres enjeux qu on pourrait vulgairement r sumer par l id e de maintenir un ordre tabli Non que ces notions dussent tre suspect es pour elles m mes mais elles doivent tre mises l preuve de la critique tant du point de vue des enjeux qu elles recouvrent que des pratiques concr tes auxquelles elles renvoient Quels que soient les rapports de forces les p rip ties les contradictions qui pr sident aux efforts des divers acteurs pour maintenir la coh rence de la forme scolaire ou pour la subvertir il e
41. l ves Les preuves individuelles de l autonomie Au nom de l autonomie attendue de tous les l ves ces derniers ont s organiser et se discipliner dans leur activit et travail personnel Par ce biais leur participation et implication sont davantage sollicit es tandis que l enseignant se d fait de son r le d instructeur pour guider accompagner soutenir Dans les contextes d apprentissage les plus difficiles les vis es de mise en activit chouent impliquer tous les l ves et contribuent fabriquer des rapports p dagogiques instables voire conflictuels Les rappels l ordre ou au code de bonne conduite sinon de bonne moralit sont finalement autant de demandes de conformit ou de normalisation des comportements rebours de l id al d autonomie des l ves Il n est pas rare que les enseignants expriment une forme de d sorientation thique et p dagogique face au comportement d l ves qui selon eux ne se saisissent pas de l enjeu des savoirs construire et de leur valeur d mancipation Ainsi de ce professeur d arts plastiques trente trois ans certifi coll ge d une classe de 3 d sappoint face aux d bordements de ses l ves Vraiment je fais le flic avec eux oui donc j appr hende des fois plus ou moins leur arriv e je me dis Qu est ce qu ils vont me faire encore aujourd hui La derni re fois j ai travaill avec eux le fusain et il y a une gamine q
42. l enfant du lignage Mais dans tous les cas il est ressenti une place nouvelle prise par l entre enfants Tu ne pourras plus entre guillemets la prot ger la question de notre enqu te sur le passage au coll ge portant sur ce qui changera avec leurs parents du fait de l entr e au coll ge des enfants de CM2 r pondent L organisation je pense que je vais tre un peu perturb On ne sera plus accompagn au coll ge et on ne sera plus enferm dans la maison le midi Je ne pourrai plus les voir le mercredi On passera moins de temps ensemble Ils vont plus me laisser toute seule me faire confiance J aurai ma cl et je ne mangerai plus avec maman Il va y avoir beaucoup plus de le ons donc je pourrais moins faire des choses avec mes parents Ils ne vont pas venir me chercher au coll ge Je vais moins rentrer avec mon petit fr re Que ma m re ne viendra plus me chercher je prendrai le bus Je vais manger la cantine Ces propos rejoignent ceux recueillis lors de l enqu te ethnographique et en particulier lors des entretiens avec les parents qui exposent souvent ces changements d organisation Certains les pr sentent comme un bienfait qui permettra leur enfant de grandir ils font confiance leur enfant qu ils per oivent comme assez sociable pour affronter le changement avec s r nit D autres vivent ces changements d organisation comme une obli
43. la conduite consciente des activit s d apprentissage par l l ve Ils ne sont pas sans rappeler les observations r alis es par les sociologues du travail lorsqu ils soulignent le d veloppement de formes de management incluant des outils visant ce que les salari s s approprient les d marches d valuation de leur activit professionnelle et a ce qu ils se fixent eux m mes des objectifs individuels de progression Monchatre 2004 p 84 Le surcro t d autonomie ainsi accord aux salari s peut alors se comprendre comme un moyen d augmenter leur motivation et par l leur productivit De la m me mani re lorsque l on attend des l ves une valuation consciente de leurs propres progr s on escompte que leur implication n en sera que plus importante C est aussi tout l espace de la classe qui est organis comme un syst me d auto administration des savoirs affichages panneaux tableaux graphiques alphabets bandes num riques tables de multiplication ouvrages de r f rences que l l ve a la possibilit de consulter et qui lui permettent id alement de trouver seul les r ponses ses questions sans que l enseignant n ait intervenir Dans cette perspective l l ve doit prendre l habitude d utiliser des tableaux dans lesquels il coche les activit s fiche du plan de travail atelier qu il a r alis es On peut ici parler d une discipline de reporting ibid p 83 accompagnant la mont e en
44. mancipation et d une conformation des futurs citoyens Nordmann 2006 La socialisation civique scolaire est en effet marqu e par des tensions fondamentales qui s expriment sous de nouvelles formes et sans doute de mani re accrue aujourd hui Sous la Troisi me R publique l ducation scolaire a particip d un mouvement plus vaste d autonomisation politique en transmettant tous un ensemble de savoirs de savoir faire et d attitudes elle visait assurer l ind pendance intellectuelle du citoyen et sa familiarit avec les institutions politiques nouvellement install es Les discours scolaires de l poque mettaient aussi l accent sur l ind pendance de l acte lectoral acte proclam individuel et devant tre exerc loin des pressions et influences des autorit s sociales traditionnelles celles de l glise en premier lieu mais aussi des notables et des familles D loye 1994 Garrigou 2002 Rosanvallon 1992 D un autre c t on peut lire dans les crits p dagogiques des lites r publicaines et dans les manuels scolaires un certain attachement une soci t d ordre et une occultation de la question sociale et des conflits de classe D loye 1994 Fumat 1978 Perrot 1974 L cole de la Troisi me R publique a favoris l acceptation et le maintien d un ordre sociopolitique tr s hi rarchis non seulement par une organisation qui s parait les classes sociales et les sexes mais aussi par le type d d
45. matisation encouragent l l ve transformer son exp rience en objet de questionnement ou en probl mes Ils mettent l accent sur la compr hension des savoirs en incitant les l ves visibiliser leurs interrogations et en les poussant par l utilisation fr quente de fausses questions Johsua amp Lahire 1999 expliciter leurs raisonnements Dans le cadre de ces dispositifs l l ve est r guli rement encourag s exprimer sur ses activit s revenir sur ses pratiques ou encore faire un retour sur ses apprentissages pendant que l enseignante s occupe d une partie des l ves je fais le jeu du soleil un jeu de math matiques visant faire un premier apprentissage des additions avec les l ves de 2 enfantine Les enfants doivent une fois le jeu termin r pondre sur une feuille la question Qu est ce que j apprends en jouant ce jeu Extrait de carnet de bord classe de Maude Ces dispositifs mettent l accent sur la r flexivit de l l ve en faisant pr valoir la logique de la compr hension sur celle de la m morisation restitution et contiennent une conception relativiste du savoir dans laquelle l erreur devient une manifestation l gitime du processus d apprentissage Les connaissances sont con ues dans le cadre d une progression l int rieur de laquelle l l ve doit tre capable de se situer Il est par exemple encourag expliquer ce qu il ne comprend pas ou ce
46. me vers Moi je veux en faire des d mocrates profond ment attach s la d mocratie la R publique a c est clair Et je C est C est des p riodes tr s importantes pour a pour comprendre comment on en est venu cette R volution et tout a L importance que a a eue avant et toujours aujourd hui Parce que je leur dis toujours Arr tez de croire de dire je pense que a c est a c est a j ai entendu dire que on m a dit que Allez y a des livres y a Internet allez on v rifie par soi m me que Esprit critique L histoire que beaucoup d instituteurs enseignent est ainsi au service d un message civique promouvant les libert s d opinion de pens e et l esprit critique quitte ne pas toujours refl ter la complexit et la discontinuit historiques Une lin arit est en effet tablie entre cet v nement fondateur qu est la R volution fran aise et la p riode actuelle et ce d autant plus que les instituteurs de mani re g n rale traitent peu ou pas du tout faute de temps et parce que les programmes et les manuels accordent une moins grande place ces p riodes de l histoire politique contemporaine Bien des enseignants enqu t s se vivent eux m mes comme des h ritiers de l cole r publicaine d antan au sens o ils doivent comme les instituteurs qui les ont pr c d s forger l autonomie politique en particulier
47. p 1071 1094 MINISTERE DE LA SANTE ET DES SERVICES SOCIAUX 1987 Sources et justifications des questions utilis es dans l Enqu te Sant Qu bec Cahier technique 87 03 Enqu te Sant Qu bec Qu bec Qc Gouvernement du Qu bec R cup r de http www stat gouv qc ca publications sante sante_1 htm cahiers MINISTERE DE L EDUCATION DU LOISIR ET DU SPORT 2004 Le cheminement des l ves du secondaire a l entr e l universit Qu bec Gouvernement du Qu bec En ligne sur http www mels gouv qc ca stat Autres_doc brochure_cheminement_scol pdf page consult e le 10 f vrier 2012 MINIST RE DE L DUCATION DU LOISIR ET DU SPORT 2005 Indicateurs de l ducation dition 2005 Qu bec Minist re de l Education du Loisir et du Sport MINIST RE DE L DUCATION DU LOISIR ET DU SPORT 2006 Pour suivre son r gime Document d information sur les articles du r gime p dagogique de la formation g n rale des adultes Qu bec Gouvernement du Qu bec http Awww mels gouv qc ca DF GA general reglement pdf regime2006 pdf page consult e le 10 f vrier 2012 MINIST RE DE L DUCATION DU LOISIR ET DU SPORT 2008 Indicateurs de l ducation Edition 2008 Qu bec Minist re de l Education du Loisir et du Sport MINIST RE DE L DUCATION DU LOISIR ET DU SPORT 2009 Les services ducatifs compl mentaires en formation g n rale des adultes Qu bec Gouvernement du Qu bec En ligne sur http ww mels gouv q
48. plus ou moins nourris de pr jug s qui vise les qualit s ducatives parentales Les interventions sociales ou actions de parentalit sont des formes d interpellation des familles en mati re d investissement ducatif et scolaire Ambivalentes elles visent la fois la rel gitimation d une fonction au nom des devoirs et obligations qui normativement incombent tout parent mais elles rel vent indissociablement d une forme de contr le des familles populaires principalement Neyrand 2011 Les normes de la socialisation scolaire dont l autonomie individuelle s invitent par ce biais dans la famille et leur fonction volue d une cat gorie d valuation des l ves en une cat gorie de jugement des comp tences parentales 13 Approche plurielle de l autonomie et de l mancipation Face la complexit et aux ambiguit s des notions d autonomie et d mancipation l orientation scientifique adopt e dans ce num ro a consist privil gier une approche plurielle par les disciplines repr sent es anthropologie philosophie sociologie psychologie science politique les cadres th oriques et m thodologies mobilis s L enjeu n est autre que d clairer et d expliciter sous des angles compl mentaires un objet certes abondamment comment et discut mais relativement peu tudi empiriquement En effet le succ s de l autonomie en tant que cat gorie et valeur comporte en son envers une difficult op ratio
49. tant les plus investis dans le travail scolaire personnel M 14 50 Ces l ves ont effectivement le mieux int gr les objectifs et les avantages r aliser leurs devoirs et tudier leurs le ons notamment pour apprendre et pour comprendre l oppos ce sont les n glig s qui jugent tre peu investis dans ce domaine M 13 19 Les soumis et les adolescents en retrait restent dans la moyenne e Les facteurs pr dictifs de la valeur accord e l cole Enfin quelles valeurs les adolescents vont ils accorder l cole selon leur position sociale Tableau 5 Comparaison des scores moyens de valeur accord e l cole selon la position sociale des adolescents Dimension Position sociale Moy oj N F DDL n2p Soumis 20 74 3 541 116 En retrait 20 27 3 550 119 12 540 3 672 0 053 Dimension future N glig s 19 62 3 420 175 Populaires 215272950266 Soumis 18 98 4 133 116 En retrait 197S 265 MOSS 087 306720035 Dimension pist mique N glig s 18 88 2 974 175 Populaires 20 27 2 969 266 Soumis 15 17 1 696 116 En retrait 13 76 3 220 119 28 886 3 672 0 114 Dimension sociale N glig s 15 802 275 Populaires 15 47 2 624 266 Soumis 6 62 3 208 116 En retrait PES ose 1G Bese Sea Cols Dimension instrumentale N glig s TIS 2 594 175 Populaires 7 67 3 160 266 Note p lt 001 p lt 05 164 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur De
50. tenir dans la relation une position diff rente Ces remarques sont cependant loin d entra ner a elles seules la conviction d une diff rence fondamentale entre l enfant et l adolescent dans la fa on de se positionner dans la relation et donc d une sp cificit de fonctionnement de nature anthropologique de l enfant Il faut pour aller plus loin dans la r flexion faire tat des particularit s de l enfant dans sa mani re d interagir avec autrui dans des champs d observation diff rents Un premier domaine celui de la morale a donn lieu un grand nombre de r flexions et de travaux Si l enfant est de bonne heure capable de mettre en uvre un principe d analyse thique du monde qui l entoure ainsi que nous l avons soulign il ne parvient pas relativiser son point de vue moral et le mettre donc en r elle n gociation avec autrui Ce formalisme moral est ind niable et l intransigeance de l enfant dans un tel domaine ne peut qu interroger pour lui la r gle est la r gle elle ne se relativise d aucune mani re On peut faire appara tre de la m me fa on partir de travaux divers que si l enfant est parfaitement capable de logique et de technique il ne peut prendre dans l change avec autrui ce recul qui lui permettrait de relativiser son fonctionnement par rapport celui de son interlocuteur Ce que Piaget avait d ailleurs soulign et r sum sous le terme d gocentrisme puis de diffic
51. 2014 C est sous cet angle que la question de l autonomie des l ves a merg spontan ment dans le discours d une partie des enseignants la fois comme cat gorie de perception et norme d valuation voire de jugement des l ves et secondairement des familles L autonomie dont il sera ici question n est donc pas objectiv e dans les pratiques par le biais d observations r p t es ni m me toujours explicit e par les Une enqu te r cente aupr s d un chantillon de 1200 professeurs des coll ges et lyc es a montr que former des l ves des m thodes de travail et d velopper l autonomie dans les apprentissages repr sentait le premier objectif de l enseignant pr c dant faire acqu rir les connaissances disciplinaires utiles pour la poursuite des tudes et la r ussite aux examens respectivement 72 et 60 sur la base de trois r ponses cumul es Cf Enseigner en coll ge et lyc e en 2008 2009 Les dossiers MEN DEPP n 194 43 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier professeurs enqu t s mais saisie en tant que r f rence et point de tension dans l interpr tation des enjeux et difficult s des rapports p dagogiques L approche qualitative a t compl t e par l exploitation secondaire de quelques questions centr es sur les objectifs de l enseignement et issues d une enqu te par questionnaire r alis e aupr s d un chantillon repr sentatif de 1200 prof
52. B 2008 Prendre soin de la jeunesse et des g n rations Paris Flammarion TOCQUEVILLE A de 2008 De la d mocratie en Am rique Paris Gallimard VANDENBERGHE F 1998 Une histoire critique de la sociologie allemande Ali nation et r ification Tome II Horkheimer Adorno Marcuse Habermas Paris La D couverte WINNICOTT D 1975 Jeu et r alit Paris Gallimard ZALTZMAN N 2007 L esprit du mal Paris Editions de l Olivier 95 YOUCEF ALANBAGI GHISLAIN CARLIER amp JACQUES MIKULOVIC o oo Identit s professionnelles des formateurs d enseignants d EPS en UFR STAPS lors de l ann e de pr paration au CAPEPS HEJER BEN JOMAA BEN HSOUNA amp ANDRE TERRISSE 0 eee L effet d un d j l sur la pratique d un enseignant le point de vue de la didactique clinique de EPS PAIRIPPECLAUZARDE ne a EE Analyse des styles ou strat gies d enseignants dans l apprentissage grammatical PHILIPPE A GENOUD amp MAT THAS GUILL OD kreisis meet besser i D veloppement et validation d un questionnaire valuant les attitudes socio affectives en maths LUCIE HERNANDEZ NATHALIE OUBRAYRIE ROUSSEL amp YVES PRETEUR La d mobilisation scolaire les enjeux de la socialisation par les pairs AUDE VILLATTE JULY CORBIN amp JULIE MARCOTTE wsicsta ssc sceccssevceccsasteesticescenesacveass Profils des jeunes adultes en situation de raccrochage au Qu bec Le cas particulier des jeunes femmes i
53. D 2011 The development and part validation of a U K scale for mathematics anxiety Journal of Psychoeducational Assessment volume 29 n 5 p 455 466 JANSEN B R LOUWERSE J STRAATEMEIER M VAN DER VEN S H KLINKENBERG S amp VAN DER MAAS H L 2013 The influence of experiencing success in math on math anxiety perceived math competence and math performance Learning and Individual Differences volume 24 p 190 197 KENNY D A 1975 Cross Lagged Panel correlation A test for spuriousness Psychological Bulletin volume 82 n 6 p 887 903 KIEFER A K amp SEKAQUAPTEWA D 2007 Implicit stereotypes and women s math performance How implicit gender math stereotypes influence women s susceptibility to stereotype threat Journal of Experimental Social Psychology volume 43 n 5 p 825 832 KLINE R B 1998 Principles and practice of Structural Equation Modeling New York The Guilford Press KROHNE H W 2003 Individual differences in emotional reactions and coping Handbook of Affective Sciences R J Davidson K R Scherer amp H H Goldsmith dir Oxford Oxford University Press p 698 725 LAZARUS R S 1991 Emotion and Adaptation New York Oxford University Press 151 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod LEE J amp STANKOV L 2013 Higher order structure of noncognitive constructs and prediction of PISA 2003 math
54. Evans amp Hannula 2006 Cette attitude a t explor e sous un angle unidimensionnel tel que propos par Aiken 1972 1974 avec la Mathematics Attitude Scale MAS qui propose deux chelles plaisir et valeur attribu e aux math matiques aboutissant un score unique ou sous une perspective multidimensionnelle tel que le questionnaire d Attitudes toward Learning Mathematics ALM propos par Wong et Chen 2012 dans le contexte de l cole secondaire Singapour Fennema et Shermann 1976 d veloppent dans cette optique un questionnaire Fennema Sherman Mathematics Attitudes Scales FSMAS qui comprend neuf dimensions Cet outil sera du reste repris et adapt de multiples reprises e g Mulhern amp Rae 1998 Lim amp Chapman 2013 malgr certains points faibles comme la forte corr lation entre l chelle d anxi t et celle de confiance dans ses capacit s en math matiques O Neal Ernest McLean amp Templeton 1988 A notre connaissance la seule chelle disponible en francais est une traduction et adaptation de ces chelles de Fennema et Shermann r alis es par Vezeau Chouinard Bouffard et Couture 1998 dans un contexte qu b cois Les auteurs ont gard la m me structure avec les neuf dimensions de base La version abr g e cinquante quatre items poss de de tr s bonnes qualit s psychom triques Cependant outre une r actualisation des items du questionnaire Chamberlin 2010 une adaptation au contex
55. France p 253 268 RENAUT A 2003 La lib ration des enfants Paris Hachette RENAUT A 2004 La fin de l autorit Paris Champs Flammarion SCHWARTZ O 1990 Le monde priv des ouvriers Paris Presses Universitaires de France SINGLY de F 1996 Le soi le couple et la famille Paris Nathan SINGLY de F dir 2004 Enfants adultes Vers une galit de statuts Paris Le tour du sujet TERRAIL J P 2002 De l in galit scolaire Paris La dispute 51 manciper et conformer les tensions de la socialisation civique l cole primaire G raldine Bozec R sum La construction de l autonomie politique des l ves li e la mission d ducation la citoyennet de l cole depuis la Troisi me R publique fait l objet de d bats depuis trois d cennies il est de plus en plus question d accorder l enfant des formes limit es de citoyennet l int rieur m me de l cole Pour autant partir d une enqu te qualitative dans des coles primaires on rel ve que l autonomie citoyenne est diversement appr hend e et mise en uvre d une classe l autre selon les profils id ologiques des enseignants et les contextes sociaux d enseignement Au del de ces variations l autonomie citoyenne est avant tout pens e l cole comme un affranchissement des enfants vis vis de leur famille et de certaines familles plus particuli rement et leur adh sion aux r gles et valeurs
56. La diff rentiation que je propose entre auteur et acteur m rite qu on s y arr te un instant J ai voqu plus haut la signification tymologique du mot auteur auctor en latin qui d signe aussi bien le fait d tre garant de quelque chose que d tre l origine de et d rivant du verbe augere faire cro tre donnant en fran ais s augmenter puis augmenter La position d auteur 3 L expression homo homini lupus est de l auteur latin Plaute dans sa com die Asinaria La com die des anes elle a t reprise depuis le XVI si cle rasme jusqu aujourd hui Freud par un grand nombre de philosophes comme Montaigne Hobbes ou encore Schopenhauer au point d apparaitre aujourd hui comme une vidence 36 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO sugg re ainsi d tre authentiquement soi m me l origine de ce qu on fait et non pas fictivement il est remarquable qu authentes signifie en grec auteur responsable Pr cisons contre toute objection h tive qu tre authentiquement auteur ce n est pas l tre absolument c est dire ind pendamment de toute forme de d terminisme ou d influence Bien au contraire c est l tre compte tenu de tout ce qui nous d termine mais dans un rapport de force de puissance d agir de transformation Etre l origine de ce n est pas l tre partir de rien comme s il s agissait de pure cr ation divine c est t
57. Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod peut tre envisag e non seulement comme la capacit att nuer ou diff rer les motions n gatives affect repair mais aussi comme la capacit maintenir ou renforcer les affects positifs up regulation Krohne 2003 Comme il s agit de deux processus diff rents nous l envisageons dans notre mod le sous le premier angle uniquement savoir le sentiment pour l l ve de pouvoir faire face aux affects n gatifs qui sont li s l apprentissage y compris l valuation des maths Nous postulons en effet que ce processus est pr dominant dans les strat gies de r gulation des l ves a Investissement Pour ce qui est du registre comportemental nous avons opt pour une dimension valuant l investissement de l l ve dans ses apprentissages en math matiques Bien que reposant sur une valuation auto rapport e cette dimension ne fait pas appel la volont d apprendre Ntamakiliro Monnard amp Gurtner 2000 mesure prospective conative mais vraiment l valuation que fait l l ve de sa propre implication actuelle pour ses apprentissages Nous n avons pas inclus d chelle d vitement puisque l l ve est immanquablement confront aux enseignements de maths dans son parcours scolaire la seule possibilit de se d rober tant de renoncer s investir dans les t ches demand es Masculinit Comme mesure normative nous avons int gr a no
58. PRETEUR Y 2012 Diversit des exp riences scolaires chez des coll gien ne s scolaris s en 3 L Orientation Scolaire et Professionnelle n 41 p 591 624 DANEAULT E amp ROYER N 2007 Amiti s comportements d apprentissage et participation acad mique en d but de scolarisation 29 congr s annuel de la soci t qu b coise pour la recherche en psychologie Sherbrooke Qu bec DEKOVIC M ENGELS R M E SHIRAI T DE KORT G ANKER A L 2002 The role of peer relations in adolescent development in two cultures The Netherlands and Japan Journal of cross cultural psychology volume 33 n 6 p 577 595 DUBET F amp MARTUCCELLI D 1996 A l cole Sociologie de l exp rience scolaire Paris Seuil DURU BELLAT M 2004 La s gr gation sociale l cole Faits et effets VE n 139 p 73 78 DURU BELLAT M amp VAN ZANTEN A dir 2009 Sociologie du syst me ducatif Les in galit s scolaires Paris Presses Universitaires de France EMOND l FORTIN L amp PICARD Y 1998 Perception du soutien social chez les l ves en difficult s d apprentissage et chez les d crocheurs Revue canadienne de l ducation volume 23 n 3 p 237 250 EDMOND M 2005 Psychologie de l identit le soi et le groupe Paris Dunod FINN J D amp GERBER S B 2005 Small classes in the early grades academic achievement and graduating from high school Journal of Educational P
59. Qu bec nous analyserons plus sp cifiquement le cas des jeunes femmes qui pers v rent ou raccrochent au sein de ces milieux puisqu elles repr sentent un sous groupe particuli rement vuln rable L emphase sera mise sur l impact des exp riences relationnelles v cues par ces apprenantes au secondaire sur leur adaptation psychologique actuelle et sur le r le majeur que peuvent jouer les CEA pour modifier la perception n gative qu elles entretiennent au sujet de l cole Ces r sultats permettent de mettre en exergue l importance de d velopper et valoriser les milieux de raccrochage scolaire au Qu bec et ailleurs afin de promouvoir l adaptation psychosociale des jeunes adultes Au Qu bec environ 17 de jeunes sortent chaque ann e du secondaire sans dipl me Institut de la Statistique du Qu bec 2013 Du fait de leurs implications aux plans individuel et collectif ces situations de d crochage scolaire pr occupent aussi bien les chercheurs que les professionnels de l ducation ou les politiques Le taux lev de raccrochage scolaire au Qu bec soit de retour aux tudes apr s un temps de d scolarisation plus ou moins important permet toutefois de nuancer l ampleur de ce ph nom ne Marcotte Cloutier amp Fortin 2010 En effet pr s de 25 des jeunes qu b cois sortis du secondaire sans dipl me y retourneraient Marcotte Lachance amp L vesque 2011 La majorit des jeunes qu b cois d sirant raccrocher int
60. R versibilit s et parcours scolaires au Qu bec Presses Universitaires de France n 160 1 p 111 131 CHARBONNEAU J amp POIRIER C 2006 La sociabilit et les soutiens des jeunes comparaison des r seaux de participants au PQJ et de coll giens Sherbrooke Institut national de la recherche scientifique Urbanisation Culture et Soci t COHEN J 1988 Set correlation and contingency tables Applied Psychological Measurment n 12 p 425 434 CONSEIL SUP RIEUR DE L DUCATION 2008 De la flexibilit pour un dipl me d tudes secondaires de qualit au secteur des adultes Qu bec Gouvernement du Qu bec CORBIN J amp STRAUSS A 2008 Basics of qualitative research Techniques and procedures for developing grounded theory a ed Thousand Oaks Sage Publications COURNOYER L 2008 L volution de la construction du projet professionnel de coll giennes et de coll giens lors des 18 premiers mois d tudes le r le des relations sociales Th se de doctorat Universit de Sherbrooke CROSSAN B FIELD J GALLACHER J amp MERRILL B 2003 Understanding Participation in Learning for Non Traditional Adult Learners Learning Careers and the Construction of Learning Identities British Journal of Sociology of Education n 24 1 p 55 67 D ORTUN F 2009 La pers v rance jusqu au dipl me du secondaire des 16 25 ans inscrits en zones urbaine et rurale dans les centres de formation g
61. Rising to the threat Reducing stereotype threat by reframing the threat as a challenge Journal of Experimental Social Psychology volume 46 n 1 p 166 171 BAI H 2011 Cross validating a bidimensional Mathematics Anxiety Scale Assessment volume 18 n 1 p 115 122 BALOGLU M 2010 An investigation of the validity and reliability of the adapted mathematics anxiety rating scale short version MARS SV among Turkish students European Journal of Psychology of Education volume 25 n 4 p 507 518 BENTLER P M amp BONETT D G 1980 Significance tests and goodness of fit in the analysis of covariance structures Psychological Bulletin volume 88 n 3 p 588 606 BOEKAERTS M 2001 Context sensitivity Activated motivational beliefs current concerns and emotional arousal Motivation in learning contexts Theorical advances and methodological implications S Volet amp S Jarvela dir Oxford Pergamon p 17 31 BOLLEN K A 1989 Structural equations with latent variables New York John Wiley amp Sons BROWNE M W amp CUDECK R 1993 Alternative ways of assessing model fit Testing structural equation models K A Bollen amp J S Long dir Newbury Park Sage p 136 162 BUSSEY K amp BANDURA A 1999 Social cognitive theory of gender development and differentiation Psychological Review volume 106 n 4 p 676 713 BYRNE B M 1998 Structural Equation Modeling wiht
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64. ZERBATO POUDO M T 2000 Comment l enfant devient l ve Paris Retz ARTIERES P 2013 La police de l criture L invention de la d linquance graphique 1852 1945 Paris La D couverte BERGER I 1979 Les instituteurs d une g n ration l autre Paris Presses Universitaires de France BOLTANSKI L 1969 Prime ducation et morale de classe Paris Mouton BOURDIEU P 1980 Le sens pratique Paris Les ditions de Minuit CHAMBOREDON J C amp PREVOT J 1973 Le m tier d enfant D finition sociale de la prime enfance et fonctions diff rentielles de l cole maternelle Revue Fran aise de Sociologie volume XIV p 295 335 CHAMBOREDON J C amp PREVOT J 1975 Le m tier d enfant vers une sociologie du spontan Paris OCDE CERI Etudes sur les sciences d apprentissage 3 DARMON M 2001 La socialisation entre famille et cole Observation d une classe de premi re ann e de maternelle Soci t s et repr sentations volume 11 p 517 538 DURKHEIM E 1990 1938 L volution p dagogique en France Paris Presses Universitaires de France ELIAS N 2010 1980 La civilisation des parents Au dela de Freud Sociologie Psychologie Psychanalyse Paris La D couverte p 81 112 FOUCAULT M 2013 L origine de l herm neutique de soi Paris Vrin GARDEY D 2008 Ecrire calculer classer Comment une r volution de papier a transform les soci t s contemporaines 1800 19
65. am ne d couvrir une offre de divertissement une chanson sur Youtube un jeu un gag partir de laquelle il se construit son univers culturel et le partage avec ses pairs en leur faisant part de ses trouvailles Les chercheurs qui travaillent sur la culture du num rique et son impact sur l extension du domaine de l autonomie montrent comment les d couvertes personnelles et les changes avec les pairs connaissent avec les nouveaux m dias ce que nous appelons de nouveaux terrains vagues Octobre 2004 Baron amp Bruillard 2008 Anne Barr re d crit tr s bien comment les technologies de l information et de la communication ont largi l autonomie des adolescents Barr re 2011 Dans notre enqu te on imagine que si les enfants sont plus souvent seuls la maison et passent moins de temps avec leurs parents alors ce temps seul peut tre celui o ils rejoindront leurs amis par le r seau t l phonique ou par Internet On peut mettre en relation ces changements avec ceux que signalent nos jeunes enqu t s du c t de leur caract re demandant plus d intimit et s opposant davantage leurs parents un peu cause de la crise d adolescence je vais changer un peu On va leur faire moins de c lins Je r pondrai un peu plus et j aimerais un peu plus d intimit Entre nouvelle culture de pairs et volution de la personnalit c est l entr e dans l adolescence qui est point e d j en germe dans une p
66. amp ASHER S R 1993 Friendship and friendship quality in middle childhood Links with peer group acceptance and feelings of loneliness and social dissatisfaction Developmental Psychology n 29 p 611 621 PASQUIER D 2005 Cultures lyc ennes la tyrannie de la majorit Paris Autrement PEARL R amp BRYAN T 1992 Students expectations about peer pressure to engage in misconduct Journal of Learning Disabilities n 25 p 582 597 PELLETIER D 2004 L approche orientante La cl de la r ussite scolaire et professionnelle Sainte Foy Qu bec Septembre diteur PRETEUR Y HUGON M amp VILLATTE A 2009 Exp rience scolaire et image de soi chez des enfants de 6 7 ans Approche diff renci e selon les milieux de vie et l ducation familiale et scolaire Psychologie amp Education n 1 p 43 55 PRETEUR Y LESCARRET O amp DE LEONARDIS M 1998 Family education child parent interactions and child development European Journal of Psychology of Education Special issue Education and personal Development Guest Editors S Jackson amp P Tap volume XIII n 4 p 461 474 168 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur PRETEUR Y amp VIAL B 1998 Rapports l crit et l cole des familles et de leurs jeunes enfants A chacun sa famille approche pluridisciplinaire Tome 1 A Fine C Laterrasse am
67. assurer l ordre et la discipline scolaires par rapport au rappel de la r gle par le seul adulte En t moignent les propos de Maria 32 ans de gauche croyante non pratiquante CM2 cole situ e en ZEP Paris qui consid re la fois les conseils d enfants comme un espace de libre parole et comme un moyen plus effectif pour faire passer certains messages Les conseils d enfants c est donner la parole aux enfants Donc pour r gler un conflit si tu leur donnes la parole aussi je me dis bon ben voila je me dis que y a certaines choses qui passent beaucoup mieux s ils entendent de la bouche d autres enfants que si a vient forc ment de la ma tresse qui fait la morale En r alit au del de la distinction entre les deux groupes d enseignants selon leurs profils id ologiques on peut aussi relever des caract ristiques communes Les enqu t s maintiennent globalement tous l id e d une coupure assez nette entre l enfant et l adulte Les enfants n ont selon eux pas souvent la maturit suffisante pour exprimer des choix r alistes concernant la collectivit scolaire Ils n ont aucune id e par exemple des contraintes financi res ou li es aux r gles de s curit dans l cole Ce sont donc les adultes qui ont le dernier mot et qui s lectionnent dans les propositions enfantines celles qui leur paraissent r alisables et opportunes Comme l expriment les enseignants les plus attach s citoyennet scolaire les limit
68. ateliers autonomes leurs l ves a partir des traces crites qu ont pu laisser leurs actions graphiques Ce qui dans la litt rature est souvent qualifi de pointage a posteriori ducation Enfantine septembre 1993 p 47 D autre part parce qu il peut tre reproduit une plus grande chelle sous forme d affiches et ainsi servir de supports de pr sentation ou de r flexion de ce qui doit tre ou a t fait au sein des diff rents ateliers lors de moments o les enseignants travaillent avec l ensemble des l ves de leur classe les moments dits de regroupement Les fiches constituent donc un support commode la r gulation distance des activit s des l ves lorsque ces derniers sont cens s tre autonomes ils permettent soit de leur faire anticiper ou identifier le travail autonome r aliser au sein Dont le recrutement social a lui aussi beaucoup volu dans le sens d un embourgeoisement croissant Berger 1979 p 21 40 ce qui a sans doute contribu rendre possible un tel renouvellement des pratiques Cf les num ros suivants de la revue Education Enfantine septembre 1992 fiche ressources linguistiques juillet 1993 p 66 septembre 1994 p 64 septembre 1996 p 67 68 69 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux de divers ateliers soit faire r fl chir sur ce qui a d j t fait en leur sein afin de mettre les l v
69. au colloque Des liens maintenant pour l avenir Montr al Ecole Nationale d Administration Publique VOYER B BRODEUR M amp MEILLEUR J F 2012 Etat de la situation en mati re de formation initiale des enseignantes et des enseignants en formation g n rale des adultes et probl mes dans les programmes actuels de formation l enseignement au Qu bec Analyse Constats et pistes de solution Rapport final pr par par les membres du sous comit de la Table MELS Universit sur la formation l enseignement la formation g n rale des adultes Montr al 188 Recensions Les d chirements des institutions ducatives Jeux d acteurs face au d crochage scolaire sous la direction de Mich le Guigue Sous la direction de Mich le Guigue professeure m rite l universit de Lille 3 une quipe de chercheurs en sciences de l ducation et en sociologie nous livre dans cet ouvrage l essentiel des r sultats d une recherche conduite en 2007 2008 sur le th me du d crochage scolaire Une vingtaine de jeunes entre quatorze et quinze ans sont au c ur de cette enqu te conduite l interface des institutions ducatives en charge de ces l ves en grande difficult l cole bien s r et le milieu familial mais aussi l ensemble des travailleurs sociaux qui sont amen s intervenir lorsque l institution scolaire n est plus en mesure de faire face seule aux probl mes pos s par ce public particuli rement r
70. autres termes qu il conna t moins les contraintes de l usage peut conduire certains croire l occasion qu il se r v le plus cr ateur que l adulte Il est d ailleurs un autre registre de fonctionnement dans lequel l enfant se r v le aussi cr atif que l adulte et dans lequel il met en uvre galement les m mes processus que l adulte Ce registre que Jean Gagnepain a propos d appeler thique a t particuli rement travaill par les psychanalystes II concerne le rapport que l enfant entretient avec la satisfaction De ce point de vue il est beaucoup plus facile de faire appara tre que le fonctionnement de l enfant n a rien a envier quant au principe toujours a celui de l adulte dans la mesure o les psychanalystes nous ont depuis longtemps oblig s l admettre On doit en effet aux psychanalystes travaillant avec l enfant de nous avoir fait comprendre que du point de vue des processus d sirants rien ne le sp cifiait dans son fonctionnement par rapport l adulte Au point que certains en viennent affirmer qu il n existe pas de psychanalyse infantile mais simplement de la psychanalyse qu elle implique des enfants ou des adultes Les productions sont interpr tables chez les premiers comme chez les seconds pour autant que le processus de refoulement ou le registre du manque pour employer le concept de Lacan rend possible et n cessaire l interpr tativit ce processus d termine en effet
71. capables de vivre en soci t Elle nous socialise mais ne nous rend pas capables de socialit C est ce qu ont compris les psychanalystes qui cherchent rendre compte de l mergence du principe de la Loi en chacun de nous se fondant en l occurrence sur la clinique de la psychose pour faire saisir que nous avons bien affaire une sorte d op rateur en l homme lequel op rateur fait pr cis ment probl me chez le psychotique La Loi en grec se dit pr cis ment Nomos Est autonome au sens tymologique autos nomos celui qui est capable de se donner sa propre loi Nulle moralit au demeurant dans ce principe du Nomos que Jean Gagnepain distingue clairement de celui de la Dik laquelle renvoie pr cis ment au registre de l thique et de la justice L adolescent sortant de l tat anthropologique de d pendance qui caract rise l enfance merge justement l autonomie Il lui reste bien videmment l exercer et acqu rir en la mati re de l exp rience Dans la mesure o il se trouve maintenu dans une forme d infantilisation qui revient lui d nier l exercice de ses capacit s nouvelles cela lui est encore plus difficile II devient n anmoins dans le principe capable de se classer socialement et de contribuer la marche de la soci t En d autres termes il participe dor navant de multiples appartenances qu il se conf re lui m me l enfant participant n cessairement des seules appartenances
72. cette dimension poss de une variabilit comparable aux autres dimensions du questionnaire a Pouvoir discriminant et homog n it interne Nous avons calcul les diff rentes corr lations item total corrig afin d valuer le pouvoir discriminant des items chacun des items du questionnaire devant en effet pouvoir diff rencier suffisamment les sujets Sur cette base l deux items appartenant aux dimensions Utilit et Masculinit qui poss daient une corr lation faible avec leur dimension ont t retir s Les moyennes des coefficients restants voir Tableau 2 attestent du pouvoir discriminant marqu des diff rents items Nous avons galement calcul les indices d homog n it interne alpha de Cronbach des huit dimensions du questionnaire Les coefficients trouv s sont satisfaisants pour la Contr labilit et la R gulation affective bons tr s bons pour les autres dimensions Ils garantissent donc que les diff rents items qui seront moyenn s pour calculer le score dans chacune des dimensions sont coh rents et mesurent par cons quent globalement la m me chose 146 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod Tableau 2 Pouvoir discriminant homog n it interne et stabilit Stabilit de la mesure Trois semaines apr s la premi re passation un quart environ de l chantillon N 101 a eu l occasion de r pondre une seconde fois aux m mes items s
73. chaotique ils sont tr s distraits en classe peu pers v rants et pr parent peu leur travail Enfin les l ves d mobilis s 12 sont en grande difficult scolaire Ils n coutent pas en classe sont toujours distraits bavardent jouent dessinent n effectuent aucun travail personnel et manquent de pers v rance scolaire abandon rapide face a une difficult Position sociale et d mobilisation scolaire L effet du positionnement social des adolescents soumis n glig s populaires et en retrait a t ensuite analys sur les diff rents scores de la mobilisation scolaire a partir d analyse de variance multivari e MANOVAS e Les facteurs pr dictifs de l attention et de l implication en classe Le tableau 1 sp cifie la r partition des diff rents positionnements sociaux des l ves selon leur attention et implication en classe Tableau 1 Comparaison des scores moyens de l attention et l implication en classe selon la position sociale des adolescents Dans cette tude le terme populaire traduit moins le sens habituel de leader mais plut t des sujets qui se per oivent comme appr ci s et recherch s par leurs pairs notamment pour leur soutien social 161 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur Position sociale M oO N F DDL n2p Sign Soumis 26 97 7 093 116 En retrait 33 46 12 119 N glig s D8
74. choisit Ces ruptures peuvent tre interpr t es partir de son discours et de ses gestes didactiques comme l ostension qui est d finie par la monstration du savoir qui peut tre directe verbale ou gestuelle selon l chelle de Salin 2002 Si elle permet de donner aux l ves une image du geste r aliser elle permet au chercheur d identifier et de sp cifier la distance au savoir et ou le rapport au corps que l enseignant cherche transmettre d une mani re singuli re e _ Diff renciation savoir officiel savoir personnel Dans le cadre de l analyse de la pratique enseignante de l enseignant associ la recherche et pour rendre compte de la part du personnel et ou de l officiel dans le discours et les gestes de cet enseignant au cours des phases de gestion des RCS nous faisons recours un troisi me analyseur la diff renciation rapport au savoir officiel rapport au savoir personnel en r f rence aux travaux de Chevallard 1989 sur le triplet rapport personnel au savoir rapport institutionnel au savoir et rapport officiel au savoir C est donc a la th orie anthropologique du didactique que nous nous r f rons du fait que nous reprenons les deux 118 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse versants rapport personnel au savoir rapport officiel au savoir quant au choix et la d termination de cet analyseur En effet pour Chevallard op
75. conf rences en linguistique oc anienne l universit de la Polyn sie fran aise et membre de l quipe Soci t s traditionnelles et contemporaines en Oc anie EASTCO Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions 197 Direction de la revue Michel FABRE Directeur de publication et r dacteur en chef Professeur d universit Philosophie de l ducation Universit de Nantes Denise ORANGE RAVACHOL R dactrice adjointe Professeur d universit Sciences de l ducation Universit de Lille 3 Marie TOULLEC THERY R dactrice adjointe Maitre de conf rences Sciences de l ducation Universit de Nantes Sylvie GUIONNET Ing nieur d dition Universit de Nantes Membres du comit ditorial Edwige CHIROUTER Maitre de conf rences Universit de Nantes Sylvain DOUSSOT Ma tre de conf rences Universit de Nantes Guillaume DURAND Ma tre de conf rences Universit de Nantes Yves DUTERCAQ Professeur Universit de Nantes Pascal GUIBERT Ma tre de conf rences Universit de Nantes Magali HERSANT Professeur Universit de Nantes Martine LANI BAYLE Professeur Universit de Nantes Bruno LEBOUVIER Maitre de conf rences Universit de Nantes Christian ORANGE Professeur Universit Libre de Bruxelles Th r se PEREZ ROUX Professeur Universit de Montpellier Marie SALA N Professeur Universit de Nantes Annette SCHMEHL Ma tre de conf rences Universit de Nantes F
76. cristalliser des repr sentations sociales des besoins et des capacit s des enfants Chamboredon amp Pr vot 1973 et donc sur le degr et type d autonomie qui peuvent leur tre accord s selon leur ge Ainsi la possibilit qu offrent les ateliers de proposer Nous reprenons ici des cat gories construites par Bernard Lahire 2005 p 33 68 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux des groupes enfants d une m me classe de r aliser des activit s diff rentes au sein d espaces clat s groupes de tables nettement s par s les uns des autres et durant une m me p riode de temps a longtemps t consid r e par les enseignants de maternelle comme une utopie un peu dangereuse risquant sinon de se traduire par une d sorganisation compl te une anarchie Education Enfantine janvier 1929 n 6 p 126 du moins de rendre la gestion de la classe encore plus ardue et puisante comme en t moigne une inspectrice au d but des ann es 1930 Les ma tresses qui n ont pas encore exp riment cette organisation craignent le d sordre et le bruit ducation Enfantine avril 1931 n 11 p 242 En creux ces t moignages r v lent des d saccords sur ce qu il est possible en pratique de d l guer des enfants si jeunes au sein d une collectivit d l ves alors beaucoup plus imposante qu aujourd hui les classes durant cette p riode comptaient autour de cinquante l v
77. d une posture critique l gard de toutes les formes d autorit s sociales et politiques En t moigne le discours de No lle 42 ans proche du Parti Socialiste sans religion mais se disant mystique CM2 cole mixte socialement Brest propos de l ducation civique C est principalement sous l angle de la critique du droit d opinion qu elle a compar en classe la p riode actuelle et celle de la R volution fran aise propos de la D claration des droits de l homme et du citoyen qu elle vient de faire tudier ses l ves Donc on a comment la D claration j ai vu quelques articles les plus importants L galit Et surtout le droit d opinion Alors comme j avais parl aussi des philosophes avant des Lumi res de la critique et qu est ce que c est d tre en R publique eh bien qu il y a des pays o c est pas possible Et qu est ce que l on vit l heure actuelle Donc apr s on fait des parall les Mais l important pour moi je vais le r p ter plusieurs fois Alors j ai la D claration elle est l dans le cahier qu elle commente mais elle est dans ma classe aussi Et j ai dit vous vous rendez compte les enfants comme a a t un acte important a Combien euh Et c est toujours l La D claration des droits de l homme et du citoyen occupe de fait tout un pan du mur de la classe de No lle et celle ci s y r f r
78. d veloppent dans cette enveloppe une mani re personnelle d enseigner un style particulier au sein d une mod lisation qui articule un mod le g n rique des organisateurs transversaux propres une didactique disciplinaire et un mod le singulier mobilisant les organisateurs de mani re personnelle dans le cadre d une appropriation singuli re Ce dernier mod le est la base de strat gies individuelles particuli res que le chercheur peut rep rer dans l agir communicationnel des professeurs des coles Il montre des liens avec les conceptions des enseignants relatifs l apprentissage grammatical 2 L objet d tude Notre objet est de caract riser par del les aspects g n riques la pratique singuli re d une activit enseignante observ e chez quatre enseignantes lors de s quences d tude de la langue Nous sommes pr occup s par le probl me que pose l apprentissage de la grammaire aux 1 Ma tre de conf rences Institut Coop ratif Austral de Recherches en ducation LCF Icare Universit de la R union ESPE 129 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard professionnels de l enseignement en cole l mentaire Beaucoup vivent l tude de la langue comme une v ritable pine dans le pied Pourtant certaines recherches consid rent cet apprentissage vis e m talinguistique l gitime et possible mais fonction de pratique favorable Boutet 2005 Cela nous a amen s
79. d analyse des donn es Modalisa 4 0 Une question indirecte n a pas t int gr e a l analyse factorielle en raison d un diff rentiel s mantique qu a identifi Osgood et coll 1957 En effet chaque mot poss de une d notation pr cise un noyau dur constant que nous retrouvons inscrits dans le dictionnaire Mais la signification totale d un mot d passe cet aspect d notatif 99 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic permanent Le contexte d un mot dans la phrase ou l impression cr e par ce mot en r f rence aux exp riences individuelles pass es constitue une variable s mantique du mot sa connotation Ainsi les diff rents mots furent le didacticien Didac S mantiquement le didacticien est celui qui s int resse l tude des situations d enseignement du point de vue du rapport l ve savoirs Pour Parlebas 1991 la didactique n est pas une science c est une technologie une m thode finalis e par des options normatives C est la raison pour laquelle nous diff rencions le didacticien du scientifique Scient Ce dernier pr sente lui des qualit s de rigueur d exigence et d objectivit Concernant le p dagogue c est sa relation avec l l ve qui est soulign Le quatri me qualificatif concerne l enseignant performant aux crits PerfEcri Celui ci obtient de bonnes notes aux devoirs de pr paration ainsi qu aux preu
80. d atteindre leurs objectifs de formation Ce groupe montre moins de confiance en soi et pr sente un parcours de formation discontinu au secondaire marqu principalement par des probl mes d ordre personnel et familial Le troisi me profil non r ussite se compose d autant de femmes que d hommes qui n ont pas atteint leurs objectifs En r alit ces personnes ont interrompu leur cheminement ducatif avant d tre qualifi es Ayant accumul plusieurs abandons au cours de leur cheminement scolaire ce groupe voque divers motifs pour expliquer sa d cision d abandonner d sint r t et aversion pour l cole qui sembleraient li s des exp riences scolaires pass es Cette tude pr sente l avantage de souligner l h t rog n it de la population des jeunes raccrocheurs mais souffre toutefois de diff rentes limites notamment du point de vue de la taille limit e de l chantillon Par ailleurs si les profils permettent d identifier plusieurs types de trajectoires ducatives ils ne permettent pas vraiment d identifier quels types de variables psychosociales et familiales peuvent tre associ s ces profils Or le mod le de Tinto 1996 auquel nous nous r f rons ici souligne quel point les variables scolaires sont intimement li es aux variables personnelles et familiales dans les trajectoires individuelles de d crochage et de pers v rance scolaires Au del de ces profils scolaires notre tude vise donc
81. d une m talangue appropri e Nous observons toutefois dans ses actes de m diation une volont de conduire les l ves effectuer un pas de c t par rapport la s mantique de les amener a se questionner via les proc dures grammaticales m me implicitement e D fense d une didactique d impr gnation La conception grammaticale de Julie sur la grammaire est plut t n gative Elle consid re que la grammaire s apprend avant tout par impr gnation Apprendre des r gles ne sert rien elle privil gie une dimension op ratoire sur une th orie un versant utilitaire la grammaire elle 134 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard est beaucoup trop abstraite C est une complexification alors que l application elle m me de la grammaire elle est suffisante sans ces r gles qui mon avis ne sont pas tr s pertinentes L approche th orique de la langue fran aise lui semble vaine pas op ratoire Le d veloppement d un mod le cognitif sur une pratique est remis en question Est il utile d apprendre ce que l on sait d j qui n est pas de n cessit premi re A son avis conna tre ce qu est un adverbe n aide pas du tout parler mieux ni crire mieux pas du tout Elle pense cette d marche plus handicapante que d veloppementale D vidence ses conceptions sont tr s influenc es par une scolarit personnelle qu elle ne cache pas Son enseignement nous s
82. de consid rer les pratiques des jeunes g n rations comme source potentielle d objets partager dans l optique d un travail culturel susceptible de former une culture commune Il nous para t n cessaire de pr ciser le sens donn ici la d construction La d construction est ce que produit l ambition de rationaliser notre rapport au monde jusqu produire des objets culturels ou autres Un texte litt raire par exemple est analys pour en comprendre le mode de construction Le probl me que pose ce type de travail tient au fait qu il est un travail de second degr Cela r pond au souci de ne pas laisser un jeune public prendre les choses au premier degr Mais le risque est que ce premier degr pr sum qui est l un des degr s possibles de la r ception soit court circuit par la pr cipitation de l analyse Pour le dire avec une m taphore il n est pas s r que la chair du texte soit d sirable si on se pr cipite sur l anatomie du squelette Il y aurait r fl chir sans doute une dissociation suffisante des corps qu il y ait notamment des corps dont on pr serve le myst re pour ne pas en alt rer l attrait Et il y aurait aussi investir le nourrissage du corps de l l ve par des corps culturels substantiels Il s agirait alors notamment d affaiblir les effets pr judiciables du clivage entre une culture sensible qui se construit d abord sur le mode de la r ception e
83. de la culture tend se dissoudre en un rapport des objets culturels tant l cole par une distance objectivante qu en dehors par une consommation m diatique et num rique doit nous alerter propos de notre propension la r ification Dans de telles conditions il n est pas s r que m me une institution qui se veut mancipatrice comme l cole puisse l tre son mode de sollicitation renvoyant davantage une exposition une sorte de cosmos d objets plus qu un monde habitable Un certain rapport aux objets de la culture doit pouvoir s inscrire dans ce triangle tendu entre substantialit de l objet plaisir du rapport et possibilit ult rieure d une analyse critique Mais m me cette mise en tension facilit e par l accueil des objets de l autre de tout objet donc ne peut chapper la tendance la r ification induite par tout rapport objectivant ou de consommation Il s agirait alors de faire plus pleinement place l affectivit au lien aux objets de mani re ce que ni l objet ni le sujet ne soient isol s mais en relation dans une interd pendance constante Si on suit cette voie on peut comprendre que le lien des objets nouveaux des objets plus substantiels plus r sistants passe par un lien autrui par un engagement d ordre affectif au sens o l on est plac dans des conditions autorisant d tre affect par autrui Cela nous conduit ainsi reconsid rer le
84. de p dagogie n 148 p 89 100 BOUTET J 2005 Pour une activit r flexive sur la langue Le Fran ais aujourd hui n 148 Linguistique et tude de la langue p 65 74 BROSSARD M 2004 Vygotski lectures et perspectives de recherches en ducation Lille Septentrion 138 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard BRUNER J 1983 Le d veloppement de l enfant savoir faire savoir dire Paris Presses Universitaires de France BUCHETON D 2009 L agir enseignant des gestes professionnels ajust s Toulouse Octares CLAUZARD P amp VEYRUNES P 2007 Analyse crois e d une s ance de grammaire au cycle 2 Recherche et Formation n 56 p 109 120 CLAUZARD P 2008 La m diation grammaticale en cole l mentaire l ments de compr hension de l activit enseignante Th se de doctorat CNAM Paris CLOT Y 2002 La fonction psychologique du travail Paris Presses Universitaires de France NUMA BOCAGE L CLAUZARD P amp PASTRE P 2012 Activit enseignante et didactique professionnelle analyse de la coactivit en situation scolaire Observer les pratiques enseignantes M Altet M Bru amp C Blanchard Laville coord Paris Harmattan p 207 221 LEPLAT J 1997 Regards sur l activit en situation de travail Contribution la psychologie ergonomique Paris Presses Universitaires de France MAGGI B 2003 De l agir organisationnel
85. des Sportifs et au sud en rouge nous retrouvons les Didacticiens En utilisant la m me m thode de repr sentation graphique de la valeur des PEM pour d terminer les familles d tudiants qu ils furent nous s lectionnons les modalit s renseignant sur les p les scientifique didactique et sportif des formateurs D apr s la figure 2 ci apr s nous relevons les trois sous groupes d crits pr c demment mais cette fois ci chez les formateurs actuellement l ouest nous avons les formateurs Scientifiques au nord est les Sportifs et au sud nous retrouvons les Didacticiens Nous distinguons sur la figure 3 qu il existe donc trois familles de formateurs qui se retrouvent chez ces derniers lorsqu ils taient tudiants l ouest nous avons le p le des Scientifiques au nord est nous avons celui des Sportifs et au sud nous retrouvons les Didacticiens qui constituent le troisi me p le La superposition des figures indique la permanence entre les identit s estudiantines et celles des formateurs actuellement mais aussi l existence de trois sous groupes de formateurs qui coexistent dans le cadre de la formation au CAPEPS Les traits pais indiquent de fortes liaisons sup rieures 40 du PEM ce qui signifie que la force d attractivit est importante et significative Cibois 1984 D s lors une typologie de ces formateurs en trois p les antagonistes que sont les Scientifique
86. des recherches en intervention dans le champ de l ducation Seethaler amp Fuchs 2005 Son utilisation peut tre particuli rement utile non seulement pour d terminer des profils d l ves mais aussi pour valuer des changements par exemple li s l adolescence ou des am liorations pr test post test lors d interventions aupr s des l ves que celles ci se focalisent par exemple sur un apprentissage d une meilleure r gulation motionnelle Gross amp John 2003 ou sur des changements didactiques dans les s quences d enseignement Mason amp Scrivani 2004 Une telle valuation des attitudes pourrait tre adroitement combin e avec d autres mesures permettant d observer des diff rences selon la t che propos e En effet un instrument valuant le concept de mani re g n rale tel un trait relativement stable constitue une r f rence intra sujet sur laquelle peut se greffer l instar des mesures de motivation Boekaerts 2001 une mesure des variations plus subtiles et d pendantes du contexte pr cis type de tache interf rence avec d autres buts etc Bibliographie AIKEN L R 1972 Research on attitudes toward mathematics Arithmetic Teacher volume 19 n 3 p 229 234 AIKEN L R 1974 Two scales of attitude toward mathematics Journal for Research in Mathematics Education volume 5 n 2 p 67 71 ALTER A L ARONSON J DARLEY J M RODRIGUEZ C amp RUBLE D N 2010
87. en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur Une lecture de l exp rience scolaire et sociale des adolescents a ainsi permis de mettre l accent sur les formes multidimensionnelles complexes et h t rog nes de l apprendre et des relations amicales sans hi rarchiser ces formes et en nous d tachant des repr sentations dominantes et parfois st r otyp es Nous pouvons ainsi conclure que les l ves ind pendants autonomes et qui se singularisent sont ceux qui r pondent le plus aux exigences scolaires Egalement ceux qui parviennent ajuster leur mode de relations aux pairs et qui ont un rapport aux autres fond sur la coh sion le soutien la solidarit et l intimit ont tendance attribuer davantage de sens leur scolarit et donc mieux r ussir Ces r sultats rejoignent la plupart des travaux soulignant qu un soutien important des pairs caract rise prioritairement les adolescents les moins en difficult scolaire Wentzel 1991 Sand 1997 Emond amp al 1998 Furrer amp Skinner 2003 Mentionnons toute l importance de l interstructuration entre les diff rents registres cognitifs sociaux et affectifs Wallon 1941 Malrieu 1973 en particulier cette tape du d veloppement de remaniement et de construction identitaire Cet aspect central devrait davantage attirer l attention des adultes ducateurs enseignants la fois sur le versant positif comme nous l obs
88. enfant et du coup la capacit d abstraction que Piaget lui d niait il faut en m me temps rompre avec une approche qui s en tenait la conscience que l enfant peut prendre de ce fonctionnement au d triment du fonctionnement lui m me et des processus implicites qu il suppose Cependant le fonctionnement de l enfant en g n ral pas plus d ailleurs que celui de l adulte ne se r duit la mise en uvre d une logique tant s en faut Il est ainsi possible de montrer que l enfant fait jouer dans le registre du faire une raison technique et non plus logique qui ne doit rien elle non plus quant au principe celle que l adulte d ploie de son c t elle renvoie a Cf Piaget J 1966 p 5 6 L expression est utilis e dans un contexte o Piaget fait explicitement la diff rence entre la psychologie de l enfant et la psychologie g n tique tout en pr cisant que celle ci constitue l instrument essentiel de celle l et que surtout la psychologie de l enfant tudie un secteur particulier d une embryogen se g n rale qui englobe toute la croissance et va jusque l tat adulte ibid p 5 Pour un d veloppement de ces arguments cf L enfant Par la suite c est ce m me ouvrage qu il faut se r f rer d abord pour une argumentation d taill e des th ses soutenues et pour une discussion de travaux d auteurs ayant abord les m mes questions Pour une pr sentation synth tique cf
89. es num rot es de la 1P la 8P TT Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler 2 Les formes de l engagement de l l ve Sur la base de cette hypoth se les pratiques qui accompagnent l injonction l autonomie dans le cadre scolaire ont t analys es comme des pratiques d engagement Becker 2006 Kiesler 1971 Joule amp Beauvois 2009 des acteurs dans le projet qui leur est impos l individu doit pouvoir s attribuer les causes de ses comportements affirmer qu il est l origine de ses choix ou de ses actes L analyse des donn es a permis de d gager quatre formes d engagement intellectuel instrumental moral et expressif L engagement intellectuel Pour l l ve tre engag intellectuellement c est avoir le contr le des processus d apprentissage sous sa responsabilit Des dispositifs d incitation l autoquestionnement viennent encourager cette prise de responsabilit Il s agit d viter que les apprentissages se r alisent arbitrairement dans un univers de non sens dans lequel l l ve ne travaillerait que parce que l enseignant l y oblige Les apprentissages devraient se faire parce qu ils r pondent un besoin intellectuel l l ve apprend parce qu il se pose des questions et se r aliser sous une forme r flexive en y mettant du sens et non m canique ou routini re par c ur par la r p tition comme un perroquet Des dispositifs de probl
90. et est quand m me dr lement avanc e D autres l ves en difficult scolaire ou indisciplin s sont l inverse vus comme les figures de l h t ronomie tout la fois scolaire et politique Ces l ves savent moins que d autres s approprier les r gles collectives de l cole faire preuve d autodiscipline ni exprimer une pens e rationnelle et autonome Commentant la r daction crite pour les besoins de l enqu te par une l ve en difficult de sa classe Chantal la d crit partir de ce double registre scolaire et citoyen Ce dernier est principalement associ l autonomie et au d tachement vis vis des parents Bon elle elle se situe plut t par rapport ses parents son papa sa maman elle est pas encore dans la soci t ind pendante La tu vas avoir un probl me de maturit parce que cette petite elle a de grosses difficult s l cole Et encore tu sais je suis dr lement contente quand je vois ce qu elle crit en d but d ann e j tais oblig e de lui dire tu me dictes 63 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec et j cris Donc elle a bien volu Mais elle ne se situe que par rapport papa et maman elle n est pas du tout Y a pas d l ments citoyens quoi Citoyen C est un l ve qui est capable de se d tacher de papa et maman d observer ce qui se passe autour de lui comme partie int grante de sa vie et puis tr
91. eu une influence plus ou moins forte sur cet v nement Ici cependant cette m me id e de contr labilit ne porte pas sp cifiquement sur des v nements pass s mais sur une appr ciation plus g n rale qui concerne galement des activit s apprentissages ou valuations en cours ou venir Cette dimension correspond aux attentes action r sultat dans la th orie de Pekrun 2006 et dans ce sens concerne donc le sentiment de ma triser un processus par exemple consid rer que ses actions ont une incidence sur ses r sultats m Affects positifs et affects n gatifs Les motions ressenties par un l ve sont troitement li es aux perceptions de comp tence et de contr labilit dans une dynamique complexe Weiner 1985 Si le r sultat peut avoir une incidence directe sur l motion par exemple le plaisir d avoir r ussi une valuation d autres affects sont quant a eux en lien avec la repr sentation que l l ve se fait de la situation par exemple la fiert ou le soulagement d avoir r ussi l instar du sentiment de contr le les motions peuvent galement appara tre pr alablement durant voire apr s l activit par exemple une joie anticip e ou de l anxi t pendant une valuation Tout comme Weiner 1985 Pekrun 2006 distingue les motions comme des causes de combinaisons de perceptions ou d attributions Toutefois si les th ories articulent les concepts de mani re parfaitement c
92. formation semblable l enseignement ordinaire constituent des facteurs positifs Les l ves soulignent galement le climat plus humanis dans ces coles de raccrochage Ils y re oivent plus d aide et d encouragement et y ressentent un bien tre personnel M me si pr s de la moiti des raccrocheurs ont d j pens re d crocher surtout cause de probl mes li s leur vie en dehors de l cole la prise de conscience d eux m mes effectu e l cole et la perspective d un avenir meilleur les retiennent Bouchard amp al 1993 Au del de ce portrait g n ral des raccrocheurs et de leur exp rience en CEA la recherche de B langer et al 2007 d gage trois profils d tudiants adultes selon l exp rience v cue au CEA Des entretiens semi dirig s ont t conduits aupr s de trente quatre apprenants inscrits dans trois CEA de milieux rural semi rural et urbain La grille d entrevue comprenait des questions ouvertes portant sur les th mes suivants le projet personnel de formation motivation influences des r seaux formel et informel importance des exp riences pass es de scolarisation et des transitions de vie les vis es institutionnelles connaissance et perception des objectifs de l institution les d marches et les initiatives pour obtenir la formation processus d inscription obtention d un soutien financier les r actions de l entourage de l adulte soit leurs famille amis et em
93. institutionnels Les savoirs de l intervention en sport entre sciences et pratiques Sciences de la Soci t P Terral amp J L Darr on dir n 77 p 43 62 ARNAUD P 1989 Contribution une histoire des disciplines d enseignement la mise en forme scolaire de l ducation physique Revue fran aise de p dagogie n 89 p 29 34 BOUSSARD V DEMAZI RE D amp MILBURN P 2010 L injonction au professionnalisme analyses d une dynamique plurielle Rennes Presses universitaires de Rennes CATTONAR B 2006 Convergence et diversit professionnelle des enseignantes et des enseignants du secondaire en Communaut fran aise de Belgique tensions entre le vrai travail et le sale boulot Education et francophonie volume XXXIV 1 p 193 212 CHAMPY F 2009 La Sociologie des professions Paris Presses Universitaires de France CIBOIS P 1997 Les pi ges de l analyse des correspondances Histoire et Mesure n 12 p 299 320 CIBOIS P 1984 L analyse des donn es en sociologie Paris Presses Universitaires de France COLLARD L 1998 Sports Enjeux et Accidents Paris Presses Universitaires de France COLLINET C amp TERRAL P 2010 La recherche universitaire en EPS depuis 1945 entre pluralit scientifique et utilit professionnelle Carrefours de l ducation n 30 p 169 186 COLLINET C 2003 L criture des textes sociologiques et historiques en STAPS Figures du tex
94. interm diaire des proc dures didactiques sp cifiques principalement la d monstration corporelle et d une verbalisation du corps Ben Jomaa 2013 L enseignement de la sp cialit se caract rise aussi par une avanc e des savoirs et un rapport la contingence diff rents En effet l enseignant sp cialiste planifie globalement les savoirs a transmettre a ses l ves et en trace la trame pour moi je n ai jamais senti de difficult en gymnastique je peux pr voir ce qui va se passer avec mes l ves Ainsi il est dans lanticipation Il apprend par l observation suivie des pratiques des enseign s qu il arrive d coder du fait de ses propres connaissances dans l activit En effet seule une profonde connaissance du programme et de la mati re permet d expliquer cette improvisation planifi e caract ristique du fonctionnement de l expert Il a alors une ma trise du fil de l avanc e de savoirs que nous ne retrouvons pas dans l enseignement de l autre activit Il s agit d un rapport singulier la contingence d une strat gie singuli re de gestion de la contingence d termin e en grande partie par son expertise personnelle r activ e par sa confrontation lui m me et son v cu et actualis e dans son discours d apr s coup plus tu pratiques plus tu trouves de solutions et du coup l impr visible du terrain ne te g ne pas e La non sp cialit L analyse de la nature des savoirs tr
95. interroge notamment sur les particularit s de l ducation des enfants dans des logements pr caires de familles faibles revenus Elle y regarde comment s exerce la parentalit au sens anthropologique c est dire les attributions des membres de la parent dans l ducation des enfants jusqu leur entr e dans l ge adulte Contrairement au regard psychologique sur la parentalit qui centre son analyse sur les comp tences parentales l anthropologie regarde comment l ducation d un enfant cr e des liens entre les membres d une communaut Elle pointe galement le fait qu il revient l enfant en retour de l ducation re ue d assumer diff rentes t ches Dans les familles o elle enqu te Bernadette Tillard constate que les enfants les plus g s y sont acteurs de l ducation de leurs fr res et s urs et contribuent leur mesure aux charges de leur famille clair par ces analyses on peut enrichir notre compr hension des parents de notre enqu te qui veulent contr ler leur enfant et le modeler plus que de le regarder s accomplir Il se peut que ces parents aient pour ambition en exer ant une pression sur leur enfant par l interm diaire de leurs r sultats scolaires de leur apprendre que leur reconnaissance passe par le fait qu ils honorent leur famille en rapportant de bonnes notes L enfant gagne sa place au sein de la communaut familiale et non ind pendamment d elle pour lui m me En ce sens leur mod le d en
96. joue alors la fronti re mouvante entre l acceptable et l inacceptable l incontestable et le probl matique om a ents de tait GUBILE Les d chirements des institutions ducatives Jered sctewny bre an Acrea age aude 1 H mattan ditions L Harmattan Collection Savoir et formation 2013 284 pages Ainsi les ph nom nes de l chec scolaire de l absent isme et aujourd hui du d crochage n ont pas toujours t consid r s comme de r els probl mes publics Ils taient autrefois jusque dans les ann es 1960 accept s et tol r s comme des effets secondaires in vitables voire pr visibles du fonctionnement normal de l insti tution scolaire Or depuis quelques d cennies maintenant et en relation avec les transformations qui ont affect cet ensemble de pratiques de valeurs etc en quoi consiste l cole augmen tation de l esp rance de vie scolaire massification du secondaire et du sup rieur exacerbation de la fonction certificative d veloppement du consum risme scolaire etc ces ph nom nes sont devenus des priorit s publiques mobilisant l nergie d une multitude d acteurs La marge a donc t reconfigur e et la fronti re a boug entre ce qui est supportable et ce qui ne l est pas Alors qu il y a peu encore un l ve qui sortait du syst me ducatif sans dipl me et sans qualification ne faisait l objet d aucune attention particuli re car son insertion socia
97. juges enseignants de math matiques didacticiens et sp cialistes de l ducation et de la formation Ils ont valu la pertinence des items relativement aux dimensions du mod le Nous avons calcul des indices de congruence item dimension pour chacun des items Crocker amp Algina 1986 A l exception d un item Ind pendamment des efforts fournis certain e s sont dou e s en maths et d autres ne le sont pas item contrebalanc de la dimension Contr labilit qui n obtient qu un coefficient de 50 et que nous avons donc t du questionnaire tous les autres items ont des coefficients tr s lev s se situant entre 88 et 1 00 Les moyennes de ces coefficients pour chaque dimension se trouvent dans le tableau 1 ci apr s Ainsi cette proc dure a permis de s assurer que les items formul s correspondent bien de lavis des experts aux diff rentes dimensions de notre mod le 145 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod Tableau 1 Moyenne des indices de congruence item dimension Utilit 6 93 Comp tence 6 98 Contr labilit 5 95 Affects positifs 6 1 00 Affects n gatifs 6 96 R gulation affective 6 1 00 Investissement 6 L Masculinit 6 1 00 a Distribution des items L analyse de la distribution des items permet de se rendre compte comment les diff rentes r ponses des sujets se r partissent sur l chelle de Likert Obtenir une d
98. l l ve et la famille la responsabilit d une autonomie comportementale et cognitive que l enseignant a in fine le pouvoir d valuer Domination p dagogique doubl e d une domination sociale qui prend la forme d preuves subjectives v cues par des l ves s cartant des normes scolaires l ves plus souvent issus des milieux populaires Dans son texte G raldine Bozec aborde les enjeux de l autonomie et des diff rentes formes de gouvernement de soi sous l angle politique de l acc s des l ves la citoyennet Enqu tant aupr s d enseignants de l cole l mentaire elle montre les diff rences d attitudes et ambivalences quant la conception et formation d un l ve citoyen selon un large spectre qui s tend de l id e d ob issance aux r gles et aux chefs l apprentissage d une posture critique assimil e dans ce cas l autonomie politique En d pit des prescriptions officielles les vis es de participation des l ves d bats conseils ne se concr tisent que difficilement et partiellement en classe renvoyant chacun la responsabilit de se comporter selon les r gles scolaires c est dire de faire preuve d une autonomie forg e hors l cole De ce point de vue le texte de Christophe Joigneaux prolonge ces analyses en portant la focale sur une norme d autonomie non seulement politique mais cognitive et sur les in galit s qui se construisent d s la prime enfance en circu
99. l on examine avec le concept d interlangue est sugg r e avec l id e de construction d une maison e Jugement d une pratique trop exigeante L enseignante Virginie pense que les enfants ne sont pas assez m rs pour faire de la grammaire manque des pr requis comme bien comprendre bien lire un texte Les connaissances grammaticales enseigner sont trop complexes Une grammaire implicite lui semble plus appropri e afin d am liorer la compr hension de textes On peut attendre le CM1 pour faire r ellement de la grammaire Ce qui la conduit des formes de sur tayage en r duisant la complexit de la t che scolaire avec des groupes nominaux pr soulign s La grammaire para t aussi selon velyne trop difficile pour les jeunes l ves La grammaire on ne se rend pas compte de la difficult de ce que a peut tre tr s difficile pour un enfant de sept ans Qu est ce que a veut dire pour un enfant de sept ans Elle consid re l abstraction grammaticale comme un obstacle C est tellement abstrait Si ce n est pas reli un projet d criture faire de la grammaire pour de la grammaire a n a aucun int r t Elle ajoute Quand il y a un nom il faut mettre nt au verbe etc Donc tu es bien oblig de leur apporter des notions comme a mais c est extr mement c est tr s abstrait Ses l ves lui semblent trop jeunes pour aller au CE1 plus avant dans la d couverte
100. l enfance est expos e mais indirectement par les m diations technologiques dans la virtualit culturelle elle m me Pour le dire autrement les formes culturelles qui pouvaient permettre de mettre les tentations r gressives distance sont d bord es par d autres formes culturelles qui au contraire les sollicitent Dans ces conditions on comprend que ce qu on appelle les savoirs scolaires peinent faire le poids Ceci d autant plus que les promesses sont in gales L mancipation promise par la constitution d un rapport aux savoirs labor s suppose un diff rement de certains int r ts imm diats et de la patience sans garantie de r compense l chec scolaire et l exclusion conomique mena ant Non seulement l mancipation prend elle du temps et demande t elle des efforts mais elle est justement structur e par une conomie de la frustration Imbert 1989 Inversement l acc s illimit et imm diat des objets de jouissance et a des modes de relation continue est permis en permanence par les dispositifs num riques Comment mener un enfant au bout d un certain chemin ducatif quand le bord du chemin lui offre mille tentations mille distractions bien plus videntes On peut d un c t regretter d tre confront s une difficult si consid rable et de l autre voir en cette difficult une opportunit de reprendre la r flexion sur les fins ducatives Si nous centrons
101. l esprit critique Les enseignants qui valorisent le plus comme Monique l ob issance politique la connaissance et le respect des institutions repr sentent une petite minorit d enqu t s aux orientations id ologiques sp cifiques ancrage droite et dans la religion catholique qui sont de fait peu r pandues dans le milieu enseignant La conception dominante de la citoyennet dans le milieu enqu t est plut t d une autre nature elle accorde beaucoup plus de place la figure d un citoyen autonome Les enseignants qui en t moignent sont irr ligieux ou croyants sans tre pratiquants se disent de gauche mais ne sont pas n cessairement engag s politiquement Certains sont ou ont t des militants syndicalistes ou politiques mais d autres se montrent relativement loign s de l univers politique La valorisation de l autonomie du citoyen est en fait surtout rapporter un certain rapport militant au m tier d enseignant lui m me le m tier est investi d un sens civique particulier Une vision id alis e du r le professionnel est pr sente et prend appui dans les propos des enqu t s sur une longue tradition celle de l cole r publicaine aujourd hui comme hier la t che de l enseignant est de forger l autonomie des futurs citoyens 55 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec Cette autonomie politique est fortement associ e la construction d une opinion libre et
102. l explication du d crochage ou des difficult s scolaires Bourdon Charbonneau Cournoyer amp Lapostolle 2007 D une part les relations interpersonnelles seraient d autant plus vuln rabilisantes pour les jeunes femmes qu elles rechercheraient davantage l approbation des autres comparativement aux hommes Lannegrand Willems amp Bosma 2006 Le sentiment de rejet d humiliation et le fait de se sentir continuellement jug es par les enseignants et les pairs engendreraient des exp riences scolaires n gatives voire traumatiques Rousseau amp al 2009 Par ailleurs les relations interpersonnelles contribueraient significativement plus l identit l estime de soi et la r ussite scolaire des femmes Archambault amp Janosz 2006 Marcotte Cloutier Royer Fortin amp Marcotte 2005 Les exp riences relationnelles au secondaire qu elles soient avec les enseignants ou avec les pairs sont donc susceptibles d tre particuli rement pertinentes pour comprendre l adaptation actuelle des femmes au sein des milieux scolaires adultes compte tenu de l importance qu elles accordent cet aspect Marcotte 2004 2009 Marcotte amp al 2005 Archambault amp Janosz 2006 Les analyses destin es explorer ces dimensions ont t men es sur les donn es recueillies aupr s des filles ayant particip aux volets quantitatif et qualitatif de l tude pr sent e pr c demment L chantillon constituant le volet quantitatif de no
103. l int rieur d un m me adulte C est sans doute cette co pr sence de mod les et de repr sentations qui explique que l on ne puisse jamais saisir compl tement ce qui fait agir les individus de m me que c est elle qui constitue de moteur de l volution des cultures Bibliographie ARLEO A amp DELALANDE J dir 2010 Cultures enfantines universalit et diversit Rennes Presses Universitaires de Rennes BARON G L amp BRUILLARD E 2008 Technologies de l information et de la communication et indig nes num riques quelle situation STICEF volume 15 p 1 12 http sticef univ lemans fr num vol2008 09r baron sticef_2008_baron_O9p pdf consult le 20 mars 2014 BARRERE A 2011 L ducation buissonni re Quand les adolescents se forment par eux m mes Paris Armand Colin BERGONNIER DUPUY G dir 2005 L enfant acteur et ou sujet au sein de la famille Ramonville Saint Agne Er s BONNET D de SUREMAIN CE amp ROLLET C d 2012 Mod les d enfances Successions transformations croisements Paris ditions des archives contemporaines B HLER NIEDERBERGER D 2010 Childhood Sociology in Ten Countries Current Outcomes and Future Directions Current Sociology volume 58 n 2 p 369 384 CORSARO W A 2005 1997 The Sociology of Childhood Thousand Oaks Pine Forge Press DELALANDE J 2001 La cour de r cr ation Contribution une anthropologie de l enfance Rennes Presses
104. l ont mis en vidence Alter Aronson Darley Rodriguez et Ruble 2010 diff rentes attitudes sont possibles en pr sence d un st r otype donn Ainsi son influence sur les comportements n est pas directe mais est en interaction avec d autres variables telles les comp tences ou l utilit per ue Plante de la Sablonni re Aronson amp Th or t 2013 Nous relevons en particulier le lien fort entre le sentiment de Comp tence et les Affects positifs seuls les l ves qui se sentent comp tents prouvent du plaisir l apprentissage des maths De la m me mani re nous relevons la forte corr lation n gative entre le sentiment de Comp tence et les Affects n gatifs lien souvent d crit dans les recherches Hoffman 2010 Si l on consid re souvent qu un d ficit au niveau des comp tences g n re des affects n gatifs chez l l ve l inverse peut aussi tre envisageable Ainsi l anxi t pourrait son tour avoir un impact n gatif sur la perception de la difficult et de la compr hension de la mati re Rancer Durbin amp Lin 2013 Une corr lation forte et n gative appara t galement entre la R gulation affective et le ressenti d Affects n gatifs L encore on observe une certaine vidence puisque les l ves qui ressentent des affects n gatifs importants se consid rent d ficitaires dans leur gestion des motions Jansen amp al 2013 La r gulation motionnelle est ainsi souvent consid r e co
105. la formation pr parant au CAPEPS Celle ci est due due plusieurs facteurs comme la diversit des qualifications des intervenants les priorit s du projet de formation retenu par rapport aux cadres du concours l effet tablissement Une typologie des formateurs qui intuitivement paraissait d j exister semble ressortir D apr s cette recherche nous pouvons rep rer qu il existe une cat gorie de formateurs scientifiques Ces derniers sont convaincus de la mise en lien possible de la th orie et de la pratique durant leurs cours car ils pensent que cela peut impacter positivement les pratiques d intervention et en retour nourrir la r flexion des tudiants Ce sont souvent de jeunes formateurs qui ont continu leur parcours universitaire en obtenant rapidement le concours de l agr gation et qui ont parfois poursuivi jusqu l obtention d un doctorat Ces derniers qui se caract risent comme scientifiques et analyseurs et r flexifs pensent que le concours est en d calage avec le m tier et que pour am liorer la formation il est n cessaire de faire voluer son organisation car les preuves d admission leur semblent trop formalis es et non r alistes Pour am liorer la qualit de la formation et assurer un meilleur suivi dans le cadre d un retour r flexif sur la pratique dans les stages ces formateurs sugg rent de former un nombre moins important d tudiants afin de favoriser le retour sur les pratiques e
106. la r flexion de Michel Candelier Une Ouverture pr sente l homme son parcours professionnel et intellectuel et son engagement Germaniste et enseignant d allemand Michel Candelier oriente initialement ses recherches didactiques vers la notion d appui sur la langue maternelle pour apprendre la langue trang re Il s int ressera ensuite aux choix de politiques ducatives et de langues enseign es tudi es puis aux enjeux socioculturels de l ducation plurilingue Dans cette partie liminaire Christel Troncy pr sente galement la notion didactique d approches plurielles p 21 travers des extraits d un corpus de textes de Michel Candelier Cette approche rompt avec l isolationnisme monolinguistique qui privil gie une ou deux langues trang res acqu rir en cours de scolarit et encourage la valorisation de la diversit linguistique repr sent e dans la classe par la propre diversit des r pertoires linguistiques individuels des apprenants Il s agit d une d marche m talinguistique explicite et comparative synerg tique qui prend appui la fois sur les langues maternelles et sur les langues enseign es Parmi les approches 193 plurielles l veil aux langues EAL inspir du Awareness of language initi par ric Hawkins dans les ann es 1980 en Grande Bretagne occupe une place privil gi e p 47 Ildik L rincz et Anna Schr der Sura pr sentent les programmes pilot s
107. le ciboulot P rier 2008 Conclusion La red finition du statut de l l ve dans la classe et sa participation attendue dans les apprentissages ont engendr une reconfiguration des rapports d autorit symbolique et p dagogique La discipline synonyme d ob issance sinon d ali nation s efface au profit des valeurs de l autonomie individuelle Ehrenberg 2011 Les changements contemporains dans le statut du savoir et les mani res de se l approprier posent des d fis p dagogiques quant aux modalit s de transmission c est dire l autorit des enseignants traditionnellement en charge de cette mission En effet les d buts dans la carri re des professeurs du secondaire montrent que les difficult s ne reposent pas sur la ma trise des savoirs le niveau de formation des enseignants continuant de s lever mais bien plut t sur les difficult s les transmettre des l ves qui ne sont pas d embl e acquis leur int r t ni soumis l autorit disciplinaire du professeur De leur c t les l ves sont davantage sollicit s et associ s la d finition de ce qui les concerne mais ils n en restent pas moins valu s sur la base de comp tences qui pour tre pleinement activ es requi rent des dispositions particuli res et socialement constitu es En effet les conditions permettant l acc s l autonomie se jouent conjointement l cole et dans la famille dont les modes de socialisation pr paren
108. les enfants et adolescents sont demandeurs quand on leur laisse la parole Arleo amp Delalande 2010 de temps vides g r s par eux dans une autonomie relative qui chappent la contrainte et d espaces pour jouer librement Ces temps et espaces sont la condition n cessaire pour faire vivre leur entre soi leur culture de pairs dont l existence d pend des territoires qui leur sont pr t s pour qu ils l y inscrivent Cette culture est un ensemble de connaissances et de comportements sur lequel ils s accordent et qui est n cessaire chacun d eux pour faire partie du groupe l cole primaire cette culture est d abord constitu e de jeux Les jeux d attrape de fiction du type papa et maman et les jeux de sable o l on fabrique du sable doux la maternelle s enrichissent l cole l mentaire de jeux n cessitant des accessoires tels que les billes les cordes sauter les balles et ballons mais aussi les petites figurines ou peluches qui serviront de personnages pour construire des histoires Delalande 2001 Mettre en place un jeu d cider des r gles des participants le faire durer et le rendre int ressant n cessitent des comp tences techniques mais aussi sociales et les enfants se socialisent et s approprier des r gles et des valeurs qu ils apprennent des adultes mais qu ils reprennent ici leur compte pour s y soumettre entre eux l entr e au coll ge la culture d ge change et le je
109. les interpr tations des donn es d j recueillies observations et entretiens II s agit notamment de trois entretiens d apr s coup d environ quarante cinq minutes a une heure distants a chaque fois d un intervalle de temps lib r mais r gulier d environ un mois qui vont permettre qu un travail de reconstruction des discours et d analyse r flexive de l enseignant se fasse a partir d extraits de verbatim significatifs que nous relevons et sur lesquels nous souhaitons avoir des claircissements Nous pouvons aussi avoir ce niveau recours la vid o au travers d une ou de plusieurs s quences des s ances d j film es L apr s coup en didactique clinique nest pas seulement le troisi me temps m thodologique Il est pour nous le moyen qui permet au sujet de construire librement sa pens e travers le retour l acteur pr conis par Van Der Maren 1995 et qui permet de d terminer le processus de remaniement qui devrait tre comme l indique Chevallard 1991 porteur de sens Enfin il convient de souligner que tout le verbatim de l enseignant de l interaction et des entretiens a t int gralement retranscrit a M thode d analyse des donn es L analyse des donn es s organise autour de ces trois phases de la m thodologie didactique clinique Ainsi la premi re phase comprend la lecture et l analyse de l entretien a priori des entretiens ante s ance et des documents relatifs aux planifications cy
110. les plus nombreux et qui sont justement ceux qui accordent le plus d importance la pens e et l opinion autonomes des enfants Quel sens plus pr cis recouvre cette autonomie politique l cole De quel type d autorit et de quelles normes et valeurs politiques les enfants sont ils cens s s manciper L autonomie construire vise en premier lieu le d tachement de l enfant par rapport ce qui est per u par les enseignants comme des pr jug s familiaux ill gitimes C est bien aujourd hui comme sous la Troisi me R publique par opposition la famille que les acteurs scolaires pensent et mettent en pratique l mancipation politique des enfants Le r le de l cole est d apprendre aux l ves se d tacher de l opinion parentale comme le dit par exemple Olivier 33 ans extr me gauche sans religion CE2 CM1 cole situ e en ZEP Brest qui pense d ailleurs que cette vision du m tier est profond ment partag e dans le corps enseignant On dit que c est important de lire des livres de visiter des pays d tre ouvert Si j arrive la fin de l cole et que l enfant pense a qu il a envie de faire a ben c est mission accomplie M me si la famille pense a ou fait a j adore ma famille ben faut sortir de a j ai envie de faire autre chose 61 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec Les figures de l ill gitimit civique et politique
111. lyc e en 2008 Les dossiers n 194 GAYET D 2004 Les pratiques ducatives des familles Paris Presses Universitaires de France GAUCHET M BLAIS M C amp OTTAVI D 2010 Conditions de l ducation Paris Pluriel GEAY B L imp ratif d autonomie et ses conditions sociales de production Comment penser l autonomie M Jouan amp S Laugier Paris Presses Universitaires de France p 151 168 GOMBERT P 2008 L cole et ses strat ges Rennes Presses Universitaires de Rennes JOIGNEAUX C 2011 Forme scolaire et diff renciation des l ves l cole maternelle Un cas d cole La construction des in galit s scolaires Au c ur des pratiques et des dispositifs d enseignement J Y Rochex amp J Crinon dir Rennes Presses Universitaires de Rennes p 147 155 JOUAN M amp LAUGIER S 2011 Comment penser l autonomie Paris Presses Universitaires de France KELLERHALS J amp MONTANDON C 1991 Les strat gies ducatives des familles Paris Delachaux et Niestl LAHIRE B 2004 La culture des individus Paris La d couverte LAHIRE B 2005 Fabriquer un type d homme autonome L esprit sociologique Paris La d couverte p 322 347 PERIER P 2004 Une crise des vocations Acc s au m tier et socialisation professionnelle des enseignants du secondaire Revue fran aise de p dagogie n 147 p 79 90 PERIER P 2008 La scolarit inachev e Sortie de co
112. me les adolescents en retrait ind pendants autonomes et solitaires sont galement plut t mobilis s dans leur scolarit Enfin les l ves ayant une repr sentation de l amiti fond e sur la d pendance affective les rapports de force le conflit ou la conformit les n glig s et les soumis sont d mobilis s IIS privil gient les apprentissages relationnels aux apprentissages intellectuels 1 La d mobilisation scolaire un processus en amont du d crochage scolaire La notion de d crochage scolaire fait r f rence un concept int grateur et g n rique qui rassemble et d crit une grande diversit de manifestations du processus d loignement et de d sengagement l gard de l cole et du statut d l ve Il peut d signer autant une finalit en ciblant les sortants du syst me scolaire Janosz 2000 Lessard amp al 2007 Pain 2010 qu un processus complexe et plus ou moins long pour lequel il est difficile de sp cifier explicitement son point de d part et d ach vement Guigue 1998 Tanon amp Cordier 2000 Finn amp Gerber 2005 Ici l absent isme est g n ralement et prioritairement appr hend comme une manifestation et un pr curseur important de l abandon scolaire Dans une perspective interactionniste et avec l objectif d adopter une lecture en positif de l exp rience scolaire des l ves nous privil gions le concept de d mobilisation scolaire S in
113. me ses savoirs La question est d importance parce qu elle a des incidences ducatives et p dagogiques directes La transmission laquelle nul ne saurait chapper puisque tout homme vient de quelque part et est n cessairement un h ritier prend en fait deux formes qu il ne faut pas confondre mais qui coexistent en l homme d une part une r p tition reproduction l identique d autre part une appropriation transformation Quentel 2011b L enfant s en tient la premi re ne pouvant tant qu il est enfant que s impr gner sans recul de ce dont il h rite l adulte et d j l adolescent en tant qu il est sorti de l enfance ont la possibilit de modifier d alt rer au sens plein de ce terme de s approprier en fin de compte le legs qui est le leur Penser que l enfant r alise d j ce qu il ne commencera faire que lorsqu il sera devenu adolescent donc capable d autonomie dans le principe constitue une erreur grossi re aux cons quences importantes La morale de l histoire serait la suivante il faut laisser l enfant son enfance et donc renoncer lui conf rer une autonomie dont le principe lui est tranger L enfance doit d autant plus lui tre pr serv e qu il la gardera par la suite en lui jusqu la fin de sa vie en ne cessant pr cis ment de jouer de la contradiction entre l impr gnation et l appropriation Bibliographie ARENDT H 1961 La crise de la culture Paris Gallimard Folio essais
114. nent consid rer l autonomie comme un processus qui s labore non seulement par une socialisation verticale au contact des adultes mais galement par la socialisation horizontale au sein du groupe de pairs Pour construire notre propos nous nous appuierons par cons quent sur deux terrains compl mentaires parce qu ils font appara tre ces deux dimensions et la mani re dont les adultes les consid rent Le premier pr sente l exp rience d autonomie des enfants et adolescents telle qu ils la vivent dans leurs relations aux adultes Il se situe dans les familles et observe ce qui se joue entre des parents et leurs enfants au moment o les enfants quittent l cole primaire et entrent au coll ge et o il est attendu d eux une nouvelle autonomie notamment face au travail scolaire Nous pr senterons des paroles d enfants en classe de CM2 qui donnent entendre diff rentes repr sentations par leurs parents de l autonomie et derri re elles des projets ducatifs mais aussi des repr sentations de l enfant distincts La seconde s rie d enqu tes se centre sur l exp rience enfantine de l autonomie au sein des groupes de pairs Elle consid re cette exp rience au sein d tablissements scolaires pour pr senter comment les quipes p dagogiques accueillent la socialisation horizontale entre l ves Dans les propos des adultes parents et enseignants se donne entendre la place donn e aux temps partag s entre pairs par les adultes qui e
115. num riques semblent labri de toute d construction et ceci notamment parce qu ils rel vent de pratiques spontan es qui ne font pas l objet d un travail institu de mise distance L uvre culturelle mise en tension entre un p le de plaisir et un p le critique doit tre comprise aussi pour ce qu elle est et non pas seulement dans le rapport tabli avec elle Il s agit alors de tenter de rendre compte de sa substantialit qui est un troisi me p le Le sch ma scolaire habituel a pu fonctionner de fa on la fois lin aire et th orique l enseignant pr sente des uvres consacr es suppos es substantielles r glant par avance ou les programmes r glant pour lui la question de la discrimination de la qualit De cette qualit suppos e est attendu qu elle provoque un int r t suffisamment soutenu pour autoriser une d construction de l uvre comme est elle form e que peut elle signifier etc Cet ordre des choses uvre substantielle pr s lectionn e int r t d construction n est pas vident le sens de la d construction ou le sens cens tre d voil construit ou questionn par la d construction est suspendu un int r t qui est lui m me tributaire d un choix auquel les jeunes ne sont que peu invit s participer Un autre ordre des choses est videmment discutable pourrait il y avoir formation et mancipation en laissant les jeunes faire des choix qui risquent de les m
116. ont plus de difficult s ils ont de la mis re s adapter Tandis qu aux adultes ils ont plus de temps et l enseignement est plus personnalis Audrey 23 ans L apport des enseignants du secteur adulte appara t donc essentiel dans la r ussite de ces jeunes femmes tant sur le plan acad mique que sur le plan du d veloppement personnel B langer amp al 2007 Pour plusieurs ce milieu leur a permis de vivre une premi re exp rience de r ussite sur le plan acad mique Le fait de vivre du succ s au plan scolaire peut contribuer augmenter leur confiance en soi et leur estime de soi Jendoubi 2002 Martinot 2001 II peut donc tre r aliste de croire que le fonctionnement des CEA peut galement jouer un r le important dans l ajustement psychosocial des jeunes femmes en influen ant les perceptions qu elles ont d elles m mes quant leurs comp tences et leurs possibilit s de r ussir e Relations avec les pairs Les propos des jeunes femmes font ressortir peu de diff rences d un secteur l autre en ce qui a trait au soutien des pairs Cependant pour les tudiantes qui ont v cu des exp riences difficiles avec les pairs au secteur jeune la maturit de la population qui fr quente les CEA semble tre une caract ristique qui facilite leurs relations interpersonnelles et leur int gration au sein de ces milieux Au primaire j tais victime d intimidation Depuis que je suis aux adultes il n y plus de pr
117. par Michel Candelier qui ont permis la diffusion des approches plurielles l chelle europ enne en particulier Evlang 1997 2001 et Janua Linguarum Jaling 2000 2004 p 53 L impulsion s est prolong e hors de l Europe par exemple au Canada avec Elodil et a galement d bouch sur la production d un Cadre de r f rence pour les approches plurielles des langues et des cultures CARAP accessible en ligne La suite de l ouvrage s organise en cinq chapitres distribu s en trois parties La premi re partie approfondit la notion d approches plurielles son histoire son p rim tre ses articulations avec d autres notions en particulier celle de comp tences plurilingues et pluriculturelles et fournit quelques exemples de mise en uvre dans des contextes particuliers Le premier chapitre A travers champ d marches activit s effets est introduit par trois textes de Michel Candelier Le premier claire le d bat sur les activit s m talinguistiques dans la classe de langue vivante trang re et leur pertinence pour l enseignement apprentissage p 71 Le second co crit avec Christiane Bourguignon explique qu en vertu du principe selon lequel apprendre c est partir du connu pour y int grer le nouveau il est souhaitable de s appuyer sur la langue maternelle de l apprenant p 89 L intuition d une notion grammaticale peut tre d velopp e plus facilement grace d
118. parents l qui poss dent les ressources en temps en capital culturel et conomique objectivement les plus loign es de l univers scolaire et qui ont le plus de difficult s se mobiliser dans le sens attendu 5 Les enjeux sociaux de l injonction scolaire l autonomie Les contradictions des dispositifs p dagogiques de l autonomie s inscrivent dans le cadre d in galit s sociales devant la r ussite scolaire et plus pr cis ment d in gale familiarit avec la forme scolaire de socialisation Parce que les dispositifs de l autonomie impliquent que les parents adoptent les modes de faire et de penser les m thodes les savoirs et les pratiques ducatives valoris es l cole on introduit un risque d accroissement des difficult s pour les individus appartenant aux milieux sociaux les plus loign s des logiques scolaires La n cessit d une int riorisation familiale de la forme scolaire Pour se permettre d tre moins scolaire en apparence c est dire plus respectueuse des sp cificit s individuelles et de l autonomie de l enfant l cole a besoin d une int riorisation familiale de la forme scolaire Elle exporte pour ainsi dire le travail de transformation de l enfant en l ve l int rieur de la sph re familiale tendant ainsi l ensemble des l ves le mod le des classes moyennes et sup rieures qui elles ont int gr en partie le mode scolaire de soci
119. partie ses droits C est cette centration sur ces situations combinant marginalit et moments critiques qui justifie in fine les choix pist mologiques mais aussi m thodologiques effectu s par les auteurs de l ouvrage Mais ces choix scientifiques sont en outre tay s par des consid rations historiques rela tives l mergence progressive depuis le XVIII si cle et la mise en place de la police des familles telle qu elle a t identifi e par Jacques Donzelot dans les ann es 1970 jusqu la convention internationale des droits de l enfant de 1989 en passant bien s r par l instauration de l obligation scolaire la fin du XIX si cle en France de l cole dans sa forme proprement moderne r publicaine Se met en place dans cette longue dur e un tat protecteur des enfants dont les interventions seront la fois intrusives et b n fiques de telle sorte que selon les poques mais aussi selon les publics concern s c est l une ou l autre de ces deux dimensions qui sera davantage perceptible Aux marges cependant c est toujours l effet d intrusion contr le social des populations risques et ou domination politique des classes dangereuses qui l emporte M me dans les ann es 1990 lorsque la th matique de la co ducation est d velopp e cole et famille sont alors invit es collaborer en se soutenant mutuellement dans leur entre prise ducative commune c est l h t ro
120. petit peu de leur dire bon r fl chissez par vous m mes un petit peu aussi Se d tacher de ses parents penser par soi m me n est pas requis pour tous les enfants mais seulement selon les mots de Rose pour ceux dont les parents ne sont pas du bon c t parents racistes mais aussi musulmans vus comme int gristes Ainsi St phanie 31 ans extr me gauche sans religion militante Sud Education CM2 cole situ e en ZEP Brest a t elle organis un d bat en classe sur les religions pratique plut t rare dans les classes observ es tant les enseignants pr f rent s abstenir de faire parler les enfants eux m mes sur ces sujets Si ses l ves taient l initiative de ce sujet de discussion comme d autres lors des d bats civiques qu elle organise en classe il semble que l enseignante ait pu y voir une occasion de faire passer certains messages aux enfants Contrairement sa posture habituelle lors de ces d bats elle a pris un moment la pr sidence de la s ance elle refusait en effet de laisser dire des choses qu on ne pouvait pas entendre ici dans une cole publique et la que On retrouve l l ill gitimit politique attach e ce qui est per u comme des entorses au principe d galit entre les sexes les religions ou les races St phanie a repris un enfant musulman qui disait que la femme devait tre voil e en lui r torquant que l homme n avait pas lui
121. politique face d autres Duchesne amp al 2003 Comme pouvoir en commun la citoyennet repose sur une forme d autonomie qui n est pas seulement individuelle mais au contraire inscrite dans une solidarit collective Bibliographie ARENDT H 1972 La crise de la culture Paris Gallimard BARRERE A amp MARTUCCELLI D 1998 La citoyennet l cole vers la d finition d une probl matique sociologique Revue fran aise de sociologie volume 39 n 4 p 651 671 BOLTANSKI L amp CHIAPELLO E 1999 Le nouvel esprit du capitalisme Paris Gallimard BRACONNIER C amp DORMAGEN Y 2007 La d mocratie de l abstention aux origines de la d mobilisation lectorale en milieu populaire Paris Gallimard BOZEC G 2010 Les h ritiers de la R publique duquer la citoyennet l cole dans la France d aujourd hui Th se de science politique Institut d Etudes Politiques de Paris 64 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec CANIVEZ P 1995 Eduquer le citoyen Paris Hatier DELOYE Y 1994 cole et citoyennet L individualisme r publicain de Jules Ferry Vichy controverses Paris Presses de la Fondation Nationale de Sciences Politiques DUCHESNE S amp al 2003 Politisation et conflictualisation de la comp tence l implication Le d senchantement d mocratique P Perrineau dir Paris Editions de l Aube p 107 129 FUMAT Y 1
122. postes EtuNvPost EEC0 5 EECS5 qualification du formateur comme tant performant aux crits lorsqu il tait tudiant EECO qualification du formateur comme n tant pas du tout performant aux crits lorsqu il tait tudiant ESP0a5 Idem avec comme caract ristique le Sportif EANO 5 Idem avec comme caract ristique Animateur EDI0 5 Idem avec comme caract ristique le Didacticien ESC0a5_ Idem avec comme caract ristique le Scientifique EGE0 5 Idem avec comme caract ristique le Gestionnaire MFE 0 7 Conditions permettant d avoir la meilleure formation possible des enseignants d EPS MFEO non r ponse MFE1 s lection a l entr e SelectEntFac MFE2 augmenter la relation th orie pratique RelThPrat MFE3 augmenter le nombre d ann es de formation Ann esForm MFE4 augmenter les interventions sur le terrain de l enseignement PratTerrain MFE5 diminuer le nombre d tudiants pr parer NbEtudiants MFE6 changer le concours ConcoursDiff MFE7 d velopper les connaissances th oriques concernant les APSA et la pratique de celles ci CoPratAPSA CPM0a2 Les attentes formul es par les programmes officiels du CAPEPS sont elles en ad quation avec le m tier de Professeur d EPS
123. pratiques et strat gies individuelles l attention s est port e sur ce que font les acteurs avec ces dispositifs dans une perspective davantage interactionniste L analyse du mat riel a alors t conduite en fonction des carts contradictions et tensions qui m me s ils peuvent appara tre comme minoritaires ou singuliers sont alors consid r s comme autant d indicateurs de la dynamique interne des dispositifs Comment s articulent ou se confrontent au sein de ces dispositifs des d finitions sociales de l enfance Chamboredon amp Pr vot 1973 et des pratiques ducatives in galement valoris es par l cole tel tait l objectif de cette tude L hypoth se g n rale qui a guid l analyse du mat riau d enqu te est la suivante l accent mis aujourd hui sur l autonomie de l l ve loin de t moigner d une disparition des contraintes au sein de l institution scolaire indique la pr dominance d une modalit sp cifique de socialisation dans laquelle l action visiblement contraignante des institutions doit s effacer Cette hypoth se a t labor e en r f rence aux travaux de sociologie du travail de Terssac 1992 Boltanski amp Chiapello 1999 Monchatre 2004 qui d crivent la mont e de la gestion manag riale par l autonomie des travailleurs ouvriers employ s cadres etc Ces transformations d passent largement l univers de l entreprise pour toucher d autres sph res sociales telles celles de la fa
124. qu il ne sait pas encore faire M me s ils comprennent pas encore tous je dis aux parents s ils n arrivent pas lire c est pas grave l essentiel c est qu ils arrivent vous expliquer ce qu on a fait ce qu on a travaill a fait d j travailler le vocabulaire la m moire etc Entretien avec Sylvie enseignante L engagement instrumental L engagement instrumental correspond la responsabilisation de l l ve dans l organisation de ses activit s Un ensemble de dispositifs placent l l ve en position d administrateur de son travail scolaire en lui demandant pour une part de ma triser son emploi du temps de planifier ses activit s et de les valuer sans intervention directe de l enseignant gr ce un ensemble de supports mis disposition 78 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler Des dispositifs de planification tels que le carnet de devoirs les plans de travail appel s aussi contrats de travail ou encore les maisons des apprentissages mettent les l ves en position de gestionnaire de leur emploi du temps en les incitant se rep rer dans l avancement d un travail scolaire qui s inscrit dans un continuum La vie de la classe est scand e par des moments de bilan d auto valuation et d valuation entre pairs Des dispositifs d valuation et d auto valuation contribuent ainsi au monitoring c est dire
125. r pondent une logique 98 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic d ordre scientifico technique de la discipline scolaire les psycho p dagogues et les socio p dagogues qui eux sont plut t sur la recherche de l panouissement de l l ve Pour lui la tribalit se caract rise par l adh sion des valeurs des normes tay es par des id ologies et des th ories autour desquelles se batissent non seulement les conceptions sur la discipline mais galement sur l individu la soci t et la culture Elle se construit aussi par l appartenance des instances de reconnaissance des codes d interaction entre acteurs P rez Roux 2011 distingue cinq profils identitaires esquiss s a partir des modes d implication privil gi s le groupe des entra neurs et des comp titeurs qui privil gie un engagement essentiellement ext rieur au syst me scolaire et centr sur les pratiques sportives le groupe des ducateurs et des acteurs institutionnels qui valorise des formes d implication internes au syst me scolaire et semble davantage organis autour de la formation et du suivi des l ves enfin celui des critiques qui ne revendique aucune forme d implication particuli re Nonobstant ces mod les ne sont ni une repr sentation fid le de la r alit au sens o chaque type renverrait une incarnation vivante ni une typolo
126. red finir cette derni re l mancipation n est pas seulement l action n gative de s affranchir d une tutelle d une oppression d une souffrance ex mancipare elle est aussi dans le m me temps le processus d autorisation par lequel la mani re de vivre est sans cesse redessin e en cr ant constamment ce que Nietzsche appelait de nouvelles possibilit s de vie Go 2013 Cet aspect joyeux des rapports d enseignement apprentissage dans certaines classes coop ratives est souvent remarqu et prouv par les visiteurs chercheurs ou non mais en revanche quasiment ignor des travaux scientifiques Probablement imagin comme d int r t secondaire au regard des enjeux s rieux de la connaissance ou chappant aux r f rences th oriques et exigences m thodologiques ordinaires de la recherche il me semble pourtant d une importance capitale autant du point de vue de la transmission galitaire des savoirs que de celui de la vis e d autonomie et d mancipation des l ves On note certes dans l actualit avec la notion de bien tre l cole un certain regain d int r t pour ce qui pourrait ressembler de loin l exp rience joyeuse de l tude Un int r t sans doute largement d termin par les constats statistiques de mal tre des l ves fran ais l cole comme variable n gative dans la comp tition des valuations internationales sur l efficacit des syst mes ducatifs Le bien tre
127. s ennuie c est trop facile pour lui enseignant de GS dix sept ans d anciennet Cette fa on de hi rarchiser l excellence scolaire se retrouve dans les interactions quotidiennes qui peuvent tre observ es non seulement entre les enseignants et les l ves mais aussi entre les l ves Pour la mettre en relief en un nombre limit de lignes nous avons choisi de ne pr senter que celles qui mettent en jeu des comparaisons plus ou moins directes sur les capacit s relatives des l ves et les fa ons dont ces derniers se positionnent par rapport aux jugements ainsi mis Commen ons par une interaction entre une enseignante de GS et un de ses l ves les pr noms ont t modifi s Apr s tre rest e durant presque tout le temps des ateliers aupr s d un seul groupe d l ves la ma tresse s approche de l atelier des cinq dans lequel les l ves devaient recopier sur une fiche plusieurs fois le chiffre cinq selon un mod le papier sur lequel taient indiqu s l ordre et le sens des trac s Hussein l interpelle Ma tresse A ssa elle a fait le nombre trois La ma tresse C est son travail tu la laisses faire Puis elle se penche au dessus de Brahim pour l aider en lui tenant la main tracer ses cinq 70 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux Quelques minutes plus tard ce dernier tr s fier s adresse A ssa Regarde j ai fait 12 OD Imm
128. saisir une g n ricit dans la pratique de cet apprentissage La pratique singuli re du faire apprendre la grammaire en cole l mentaire s appuie sur les concepts organisateurs que sont la secondarisation red finie par Goigoux et Bautier 2002 suite aux travaux de Bakhtine sur les notions de genres de discours premiers et de genres de discours seconds Bakhtine 1984 et l pisode de glissement conceptuel un observable dans les corpus qui marque un changement de dimension dans le discours grammatical un geste qui permet pour le professeur de piloter la formation de concept en tude de la langue Clauzard article para tre Secondariser pour nous c est travailler d passer un r f rencement s mantique en diff rant momentan ment le sens imm diat de mani re objectiver la langue la consid rer comme objet d tude dans un laboratoire d investigation linguistique C est extraire la phrase du contexte textuel pour mieux en appr hender le fonctionnement passer de la langue outil de communication la langue objet d tude Il s agit d un processus de d contextualisation recontextualisation tel que Brossard 2004 le d finit lequel processus engendre les d placements cognitifs ou glissements conceptuels attendus Cette transition s effectue progressivement et nous avons observ que chaque enseignant y apporte son style Nous allons tenter de d crire et qualifier cette stylisation en partant des interact
129. selon sa structure prototypique ou atypique des cognitions et didactiques diff rentes a L adaptation de l tayage Une adaptation de l tayage s op re selon le niveau de conceptualisation grammaticale atteint par les l ves L tayage est toujours un d fi pour trouver le juste quilibre entre l adaptation a l l ve et le respect d un format de raisonnement souhait Il y a toujours une tension Trouver la proc dure efficace caract rise le travail des enseignantes Chaque praticienne adopte un tayage singulier que l on peut retrouver dans les grandes classes de gestes professionnels Nous avons fait appel aux concepts d velopp s par divers auteurs qui nous paraissent des crit res pertinents pour lire et comprendre les formes d tayage dans une situation d enseignement apprentissage dont la trame volue depuis un tissage avec les s ances pr c dentes vers des interactions produisant quelques approfondissements au moyen de r ductions de la difficult et de questionnements inducteurs au sein d une atmosph re de classe favorable des apprentissages efficaces Le concept de gestes professionnels poss de la propri t de ressources pour aider la lecture et la compr hension de situations d enseignement apprentissage e Tissage avec les savoirs d j l Bucheton 2009 L enseignante Virginie utilise comme tayage au fil de sa didactique un appui sur les savoirs ant rieurement acquis C est un souti
130. sente la sociologie de l enfance dans dix pays et compare la mani re dont elle s y d veloppe les sociologues fran ais montrent une fascination particuli re pour les questions d alt rit de l enfant face l adulte Elle attribue cette fascination au fait que la soci t fran aise est tr s individualis e et rel ve peut tre selon elle d une nouvelle glorification des enfants Nos propres pr occupations semblent tout fait caract ristiques de ce mod le scientifique fran ais et la sociologie de l acteur appara t comme l manation d une soci t individualiste qui valorise l autonomie de l acteur et sa responsabilisation individuelle Pour autant on peut se saisir de ce concept pour voir s il permet de comprendre le comportement d individus qui ne revendiquent pas aussi fortement un tel mod le individualiste Dans nos donn es les parents du premier groupe semblent moins valoriser leur enfant comme acteur que ceux du second groupe Comment l expliquer et devrait on en conclure que leur mod le ducatif est moins individualisant Deux l ments peuvent tre apport s pour travailler ces questions D une part on peut chercher mieux identifier selon quelle repr sentation de l enfance ces parents duquent leur enfant d autre part on peut chercher rendre op rationnel le concept d enfant acteur pour analyser le comportement de leurs enfants et l attente de leurs parents leur gard Dans l ouvrage pr cit portant sur des
131. si on ne la pense que r serv e aux adultes la citoyennet oscille entre un premier p le celui de l autonomie des droits et du pouvoir d action reconnus au citoyen et un second p le renvoyant l ob issance aux r gles collectives et aux exigences civiques qui viennent limiter les libert s individuelles D loye 1994 p 33 Leca 1986 cette tension fondamentale s ajoute dans l cole l pineuse question du statut reconnu l enfant aujourd hui Gauchet 2002 Renaut 2002 L ducation se voit ici confront e l exacerbation de la logique m me de la d mocratie et de la modernit politique celle ci pousse vers une galisation croissante des statuts entre individus y compris entre adultes et enfants de Singly 2004 L l ve est un citoyen que l on pense de plus en plus au pr sent Barr re Martuccelli 1998 p 652 et on lui accorde m me parfois des formes de souverainet dans la vie scolaire Il n emp che et c est ce qui fonde le rapport ducatif que l enfant n est pas encore pleinement citoyen et que son autonomie politique reste d velopper Arendt 1972 Renaut 2002 Contrairement au postulat d autonomie politique qui est au fondement de la citoyennet accord e aux adultes l autonomie l cole constitue donc une vis e et est associ e un processus d apprentissage Les enseignants d aujourd hui sont directement confront s dans leur classe la question du statut de l
132. socialisation par les pairs E GERALDINE BOZEC 52 manciper et conformer les tensions de la socialisation AUDE VILLATTE JULY CORBIN amp 170 civique l cole primaire JULIE MARCOTTE Profils des jeunes adultes en situation de raccrochage au Qu bec Le cas particulier des jeunes femmes i it tre d Education des Adult E CHRISTOPHE JOIGNEAUX 86 inscrites en Centre ucation des Adultes L autonomie l cole maternelle un nouvel id al p dagogique Recensions E H LO SE DURLER 76 Les d chirements des institutions ducatives 189 Les pratiques du gouvernement de soi l cole Jeux d acteurs face au d crochage scolaire les dispositifs p dagogiques de l autonomie et leurs contradictions MICHELE GUIGUE dir Recension par Roger Monjo E RENAUD H TIER 87 De la culture scolaire la culture du lien Didactique du plurilinguisme Approches plurielles 193 des langues et des cultures Autour de Michel Candelier CHRISTEL TRONCY dir Recension par Jacques Vernaudon L autonomie de l enfant en d bat Pierre P rier Convenons au pr alable qu il n est gu re ais d introduire une notion aussi vulgaris e et complexe devenue une r f rence oblig e dans l ordre des repr sentations d bats et politiques en mati re d ducation Institutions enseignants parents invoquent volontiers la n cessaire autonomie de l enfant ou de l l ve tre autonome travailler en autonomie sous la forme d
133. souvent leur singularit Il peut s agir de phrases typiques avec leur forme canonique en sujet verbe et compl ment ou de phrases atypiques avec par exemple un sujet apparent Ces phrases sont le support des t ches scolaires de manipulation de la langue et de r flexion sur ses aspects formels On pourrait parler de phrase amorce ou de phrase probl me car nous pensons qu il s agit d un vrai probl me r soudre comprendre le fonctionnement d une phrase Les phrases probl mes r solues peuvent devenir exemplaires d un fonctionnement de la langue au terme d un travail d institutionnalisation en fin de s quence En CE1 velyne propose une phrase Les enfants du centre de loisirs construisent une cabane avec un GNS structur autour d un nom noyau et son compl ment de nom qui compliquent la t che d identification des l ves L enseignante Julie en CE2 pr sente l tude de phrases atypiques Un peu de silence Quelle horreur D fense de fumer J aime le jambon et la saucisse qui pourrait peut tre faire davantage l objet d un apprentissage au cours moyen m me si le CE2 est une classe charni re En CE2 Virginie utilise des phrases aux structures plus habituelles mais non simples Grand F roce part la chasse Grand F roce rugit La premi re pr sente un GNS sous la forme d un nom commun assez particulier issu d une lecture suivie constitu de deux adjectifs et la seconde phrase pr
134. sur une poign e de grandes langues adoub es par l institution scolaire elle d veloppe depuis une dizaine d ann es un paradigme nouveau o le centre de gravit est d sormais lapprenant dont on reconna t les comp tences plurilingues et pluri culturelles et o toute langue ind pendamment de sa valeur sur le march linguistique pr sente un int r t pour la construction langagi re intellectuelle et sociale des l ves Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions Presses Universitaires de Rennes 2014 513 pages Cette perspective rejoint au moins sur le papier celle du Conseil de l Europe o le plurilinguisme est mis au service de la citoyennet d mocratique Le pr sent ouvrage collectif rend hommage Michel Candelier pour sa contribution majeure cette inflexion plurilingue et plus particuli rement la construction de la notion d approches plurielles dans le champ de la didactique des langues II r unit une quarantaine d articles dont certains crits en anglais en allemand et en portugais Dix d entre eux sont des textes de Michel Candelier ou dont il est co auteur d j publi s entre 1986 et 2008 et qui servent pr senter son univers didactique et retracer l mergence et la consolidation de la notion d approches plurielles dans ses travaux Les autres textes sont des contributions originales de trente six auteurs qui illustrent interrogent ou prolongent
135. tas pas pratiqu je veux dire tas pas de v cu t es d butant comme eux et donc t anticipes pas les probl mes que tu peux avoir et donc encore moins les solutions Conclusion Les r sultats de cette tude de cas ont permis d appr hender l implicite du m tier d enseignant pour ce sujet En effet ils ont montr que la fa on d enseigner dans ce cas l est le choix assum d un sujet de son v cu et qu elle est tributaire de son d j l Ainsi le d ja la s exerce en tant qu l ment d terminant de l pist mologie professionnelle Brousseau 1998 de l enseignant du fait qu il constitue un l ment important r v lateur du noyau dur de sa th orie implicite et de ses conceptions d enseignement Cet l ment subjectif s illustre dans le cadre de 125 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse notre recherche travers le rapport personnel au savoir au corps et l activit gymnastique de Claude construit ainsi autour de la ma trise de l aisance corporelle et du plaisir de la pratique Il est galement d montr dans plusieurs travaux de l EDIC travers le concept de transposition exp rientielle Jourdan 2005 de transmission d expertise personnelle Ben Jomaa 2009 et ou de filtre d ja la Loizon 2013 En r f rence la psychanalyse Blanchard Laville 2001 montre que le rapport au savoir de l enseignant de math matique
136. tre tr s significative pour Claude car cette pratique est largement pr sente dans son discours Elle voque pour lui l int r t et le plaisir qu il en a retir s De plus il dit qu elle suscite en lui plusieurs sentiments quelques fois contradictoires tels que le go t et la souffrance la passion et la douleur Selon son discours entretien a priori la gymnastique semble l avoir marqu e compte tenu de son rapport personnel a cette activit c est le sport que j adore j ai toujours v cu avec En revanche ce constat n a pas t observ dans le cas de l enseignement du basket ball la non sp cialit puisqu il pr sente cette activit comme un sport agressif compliqu et contraignant qui se pratique dans un milieu inhabituel et incertain li in vitablement au caract re al atoire du jeu Nous pouvons alors parler d un rapport distant voire m me de d plaisir l activit basket ball En plus Claude pr cise qu enseigner cette activit n est pas un choix pour lui du fait de l obligation du m tier Ce qui nous renvoie un rapport officiel au basket ball qui s actualise dans son discours d entretien a priori Ainsi les savoirs enseigner semblent ressortir de deux registres de savoirs des savoirs officiels techniques tels que la roulade avant avec ses vari t s en gymnastique et les diff rents types de passe et du dribble en basket ball et des savoirs personnels ch
137. une d clinaison majeure de laisser libre cours une analyse juridiste limit e aux constats d une valorisation institutionnelle croissante de l autonomie D autant plus qu on se doute que l autonomie du tr s jeune enfant qui d couvre l univers scolaire ne peut se faire naturellement moins de faire preuve d une certaine na vet p dagogique et pu rocentrique conduisant penser que l enfant ne se d veloppe que spontan ment quelles que soient les institutions qu il fr quente Chamboredon amp Pr vot 1975 D autre part au del des objectifs atteindre des principes p dagogiques directeurs ou des comp tences faire acqu rir les programmes d taillent peu les pratiques les supports et les dispositifs qu il s agit de mettre en uvre Les documents professionnels et les observations de classe sont de ce point de vue irrempla ables Pour autant nous chercherons mener une analyse comparative de ces diff rents corpus afin de rep rer aussi bien d ventuels points de convergence que des discordances entre diff rentes fa ons de prescrire et de faire vivre l autonomie l cole maternelle Car ce qui nous int resse au premier chef c est de mieux comprendre comment la notion d autonomie peut se d cliner selon diff rentes modalit s et ce qui peut expliquer ces d clinaisons vari es Ce qu en disent les programmes de maternelle Dans les orientations 1977 1986 et programmes 1995 2002 2008 su
138. 1 Attitude and attitude change New York John Wiley amp Sons VEZEAU C CHOUINARD R BOUFFARD T amp COUTURE N 1998 Adaptation et validation des chelles de Fennema et Sherman sur les attitudes en math matique des l ves du secondaire Revue Canadienne des Sciences du Comportement volume 30 n 2 p 137 140 VIAU R 1997 La motivation en contexte scolaire Bruxelles De Boeck amp Larcier WEINER B 1985 An attributional theory of achievement motivation and emotion Psychological Review volume 92 n 4 p 548 573 153 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod WONG K Y amp CHEN Q 2012 Nature of an Attitudes toward Learning Mathematics Questionnaire Mathematics education Expanding horizons Proceedings of the 35th annual conference of the Mathematics Education Research Group of Australasia J Dindyal L P Cheng amp S F Ng dir Singapore MERGA p 793 800 YUCEDAG OZCAN A amp BREWER S 2011 Adaptation of Mathematics Anxiety Rating Scale Revised MARS R for adult online students Paper presented at the 27th Annual Conference on Distance Teaching amp Learning Madison WI http www uwex edu disted conference Resource_library proceedings 45335_2011 pdf consult le 30 ao t 2013 ZAN R BROWN L EVANS J amp HANNULA M S 2006 Affect in mathematics education an introduction Educational Studies in Mathemati
139. 148 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod Tableau 3 Corr lations entre les dimensions Conclusion L objectif de notre recherche tait de construire et valider un questionnaire valuant diff rentes attitudes des l ves face a leurs apprentissages de math matiques Sur la base des registres sous jacents aux attitudes nous avons formul des items et effectu une mise preuve du questionnaire aupr s de nombreux l ves Nous pr sentons ainsi un questionnaire des attitudes socio affectives en maths QASAM constitu de quarante cing items dans sa version d finitive Il comprend huit dimensions perceptions de l ve structur es selon trois registres cognitif utilit comp tence et contr labilit affectif affects positifs n gatifs et r gulation affective et comportemental investissement pour les apprentissages ainsi qu une mesure normative perception des maths comme domaine masculin Les diff rentes analyses r alis es soulignent la structure claire du mod le ainsi que l homog n it des items pour chacune des huit dimensions L exploration de donn es r colt es aupr s d un nouvel chantillon plus restreint d l ves du secondaire coll ge conduit a des r sultats similaires soulignant ainsi la robustesse du questionnaire Malgr l apparente d marcation th orique des dimensions la matrice des corr lations fait ressort
140. 15 20 37 43 156 La d mobilisation scolaire les enjeux de la socialisation par les pairs Lucie Hernandez Nathalie Oubrayrie Roussel amp Yves Pr teur R sum Le processus de d crochage scolaire est un processus complexe multidimensionnel qui s inscrit dans une temporalit de l exp rience scolaire et qui peut finir par d boucher sur la d scolarisation Si de nombreuses tudes se sont orient es sur la diversit des manifestations du d crochage scolaire et des types de d crocheurs l objectif de notre tude est d analyser en amont comment la socialisation entre pairs peut contribuer susciter et ou acc l rer ce processus de d crochage scolaire chez des adolescents de quatorze seize ans En effet il nous para t important d inclure le r le des pairs propos de la vie scolaire dans la mesure o ils exercent une influence d terminante sur la socialisation et la construction identitaire de l adolescent L tude a t r alis e par questionnaires aupr s de 676 adolescents de quatorze seize ans L outil appr hende d une part la d mobilisation scolaire et d autre part la position sociale via la qualit des relations aux pairs Les r sultats montrent que les l ves qui parviennent ajuster leur mode de relations aux pairs les populaires sont les plus mobilis s scolairement Leurs relations aux autres sont fond es sur la coh sion le soutien la solidarit et l intimit De m
141. 40 Paris La D couverte GOODY J 2007 2000 Pouvoirs et savoirs de l crit Paris La Dispute JOIGNEAUX C 2011 Forme scolaire et diff renciation des l ves l cole maternelle Un cas d cole La construction des in galit s scolaires Au c ur des pratiques et des dispositifs d enseignement J Y Rochex amp J Crinon dir Rennes Presses Universitaires de Rennes p 147 155 JOIGNEAUX C 2013 La litt ratie pr coce Ce que les enfants font avec l crit avant qu il ne leur soit enseign Revue fran aise de p dagogie volume 185 p 117 162 LAHIRE B 1995 Tableaux de familles Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires Paris cole des Hautes Etudes amp Gallimard amp Seuil LAHIRE B 2000 Savoirs et techniques intellectuelles l cole primaire L cole l tat des savoirs A Van Zanten dir Paris La D couverte p 170 178 LAHIRE B 2005 Fabriquer un type d homme autonome analyse des dispositifs scolaires L esprit sociologique Paris La D couverte p 322 347 LUC J N 1997 L invention du jeune enfant au XIX si cle De la salle d asile l cole maternelle Paris Belin MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 2005 Qu apprend on l cole maternelle Les nouveaux programmes 2005 2006 Paris CNDP X O Editions 74 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 200
142. 7 27 p lt 001 Les adolescents populaires sont les plus pers v rants M 14 30 Le soutien et l aide apport s par leurs amis permettent ces jeunes d tre plus motiv s plus ambitieux et donc les autorisent rechercher la complexit et la difficult dans les domaines cognitifs Au contraire les soumis s valuent comme peu pers v rants M 12 38 Peu s rs d eux puisqu ayant l habitude de suivre les autres ces adolescents ont tendance facilement abandonner lorsqu ils se retrouvent devant une difficult Apr s les populaires ce sont les adolescents en retrait qui s estiment les plus pers v rants e Les facteurs pr dictifs de l investissement dans le travail personnel Nous analysons le lien entre le positionnement social des adolescents et leur int r t pour le travail personnel et la r ussite scolaire 163 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur Tableau 4 Comparaison des scores moyens de l int r t pour le travail personnel et la r ussite selon la position sociale des adolescents Position sociale M oO N F DDL n2p Sign Soumis 18758 2 98 116 En retrait 13 89 3 097 119 N glig s 13 19 2 647 175 8 668 072 0 046 p lt 01 Populaires 14 50 2 586 266 Total 13 89 2 814 676 L effet test de la position sociale sur la variable d pendante est significatif F 3 672 8 668 p lt 01 Les populaires apparaissent de nouveau comme
143. 8 Programmes de l cole maternelle Petite Section Moyenne Section Grande Section B O H S N 3 NOIRIEL G 2001 tat nation et immigration Vers une histoire du pouvoir Paris Gallimard PROST A 1981 Histoire g n rale de l enseignement et de l ducation en France tome IV L cole et la famille dans une soci t en mutation Paris Nouvelle librairie de France RIST R C 1997 1977 Comprendre les processus scolaires la contribution de la th orie de l tiquetage Les sociologues de l ducation am ricains et britanniques J C Forquin dir Bruxelles amp Paris De Boeck Universit amp INRP p 299 318 75 Les pratiques du gouvernement de soi l cole les dispositifs p dagogiques de l autonomie et leurs contradictions H lo se Durler R sum Cette contribution se base sur les r sultats d une enqu te empirique de type ethnographique observations de classes enfantines et primaires entretiens d enseignants d l ves et de parents men e dans un tablissement scolaire genevois Cette enqu te fait appara tre les contradictions inh rentes aux dispositifs p dagogiques mis en place dans le but de d velopper l autonomie des l ves Dans cet article on traitera des principes de socialisation qui sous tendent ces dispositifs et des modalit s concr tes par lesquelles ceux ci s expriment dans les pratiques p dagogiques On examinera en particulier les aspects contrad
144. 978 La socialisation politique a l cole du Tour de France de deux enfants aux manuels de 1977 Revue fran aise de p dagogie p 71 82 GARRIGOU A 2002 Histoire sociale du suffrage universel en France 1848 2000 Paris Seuil GAUCHET M 2002 La d mocratie contre elle m me Paris Gallimard ISAMBERT JAMATI I 1990 Les savoirs scolaires enjeux sociaux des contenus d enseignement et de leurs r formes Paris ditions Universitaires LAHIRE B 2005 L esprit sociologique Paris La D couverte LE BART C 2008 L individualisation Paris Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques LECA J 1986 Individualisme et citoyennet Sur l individualisme P Birnbaum amp J Leca dir Paris Presses de la FNSP LEGER A amp TRIPIER M 1986 Fuir ou construire l cole populaire Paris M ridiens Klincksieck MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 1980 Arr t du 16 juillet 1980 Objectifs programmes et instructions pour le cycle moyen de l cole l mentaire Bulletin Officiel de l Education Nationale n 31 MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 1985 cole l mentaire programmes et instructions Paris Centre national de documentation p dagogique MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 1995 Programmes de l cole primaire Paris Centre national de documentation p dagogique MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 2002 Qu apprend on l cole l
145. GELAND B 2004 Antisocial behavior in the transition to adulthood The independent and interactive roles of developmental history and emerging developmental tasks Development and Psychopathology n 16 4 p 857 871 187 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte ROSS S amp GRAY J 2005 Transitions and Re Engagement through Second Chance Education Australian Educational Researcher n 32 3 p 103 140 ROUSSEAU N DUMONT M SAMSON G amp MYRE BISAILLON J 2009 J ai 16 ans et j ai choisi l cole des adultes Enjeux et d fis associ s la qualification La qu te d un premier dipl me d tudes secondaires N Rousseau dir Montr al Presses de l Universit du Qu bec p 9 28 SAMPSON R J amp LAUB J H 1993 Crime in the Making Pathways and Turning Points through Life Boston MA Harvard University Press SCANLON D amp MELLARD D F 2002 Academic and participation profiles of school age dropouts with and without disabilities Exceptional Children n 68 2 p 239 258 SCHULENBERG J E BRYANT A L amp O MALLEY P M 2004 Taking hold of some kind of life How developmental tasks relate to trajectories of well being during the transition to adulthood Development and Psychopathology n 16 4 p 1119 1140 SCHWARTZ S COTE J E amp ARNETT J J 2005 Identity and Agency in Emerging Adulthood Two Developmental Routes
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147. HATRE S 2004 De l ouvrier l op rateur chronique d une conversion Revue fran aise de sociologie 2004 1 volume 45 p 69 102 OBIN J P 1991 Identit s et changements dans la profession et la formation des enseignants Recherche et formation n 10 p 7 21 PERIER P 2010 L ordre scolaire n goci Parents l ves professeurs dans les contextes difficiles Rennes Presses Universitaires de Rennes SCH N D 1993 Le praticien r flexif la recherche du savoir cach dans l agir professionnel Montr al ditions Logiques VAN ZANTEN A 2004 Les politiques d ducation Paris Presses Universitaires de France WOODS P 1997 Les strat gies de survie de enseignants J C Forquin Les sociologues de l ducation am ricains et britanniques Paris Bruxelles de Boeck p 351 376 86 De la culture scolaire la culture du lien Renaud H tier R sum L id e d mancipation peut aboutir l cole un certain type de rapport la culture d ordre objectivant qui est en m me temps potentiellement r ifiant La culture devient un rapport des objets culturels et il est craindre que l enfant ne s y retrouve pas dans une telle distanciation Du point de vue de l ducation il faut compter avec la concurrence que les objets culturels m diatiques et num riques exercent avec les objets scolaires au d triment de ces derniers Mais cette concurrence est trangement
148. I3 formateur n entre 1960 et 1969 1960 lt N lt 1969 NAI4 formateur n apr s 1970 N 2 1970 CEX0a5 CEXO le r pondant ne poss de pas le CAPEPS Externe PaCEX CEX2 dipl me obtenu entre 1970 et 1979 1970 lt CapepsExt lt 1979 CEX3 dipl me obtenu le concours entre 1980 et 1989 1980 lt CapepsExt lt 1989 CEX4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt CapepsExt lt 1999 CIN 0 1 4 CEX5 dipl me obtenu apr s 2000 CapepsExt gt 2000 CINO le r pondant ne poss de pas le CAPEPS Interne PaCIN CIN1 dipl me obtenu entre 1960 et 1969 1960 lt Capepsint lt 1969 CIN4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt Capepsint lt 1999 AIN 0 4 5 AINO le r pondant ne poss de pas l Agr gation Interne PaAg gint AIN4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt Agr gint lt 1999 AIN5 dipl me obtenu apr s 2000 Agr gint gt 2000 AEXO0 3 4 5 AEXO le r pondant ne poss de pas Agr gation Externe PaAgr gExt AEX3 dipl me obtenu entre1980 et 1989 1980 lt Agr gExt lt 1989 AEX4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt Agr gExt lt 1999 DOC 0 3 4 5 AEX5 dipl me obtenu apr s 2000 Agr gExt gt 2000 DOCO le r pond
149. JRIEPS n 18 p 107 121 SALIN M H 2002 Les pratiques ostensives d un enseignement des math matiques comme objet d analyse du travail du professeur Etudes des pratiques effectives l approche des didactiques P Venturini C Amade Escot amp A Terrisse Grenoble La Pens e Sauvage SIEDENTOP D amp ELDAR E 1989 Expertise experience and effectiveness Journal of Teaching in Physical Education n 8 p 254 260 TERRISSE A 2003 Prise en compte du sujet et recherches en didactique des sports de combat bilan et perspectives Science et motricit n 50 p 55 79 TERRISSE A 2009 La didactique clinique en EPS Origine cadre th orique et recherches empiriques Didactique clinique de EPS quels enjeux de savoirs A Terrisse amp M F Carnus Paris De Boeck Universit p 13 31 TERRISSE A 2013 La construction du cas un enjeu scientifique en didactique clinique de l EPS Didactique clinique de EPS le sujet enseignant en question A Terrisse amp M F Carnus Paris Editions EPS p 125 133 TOCHON F 1993 L enseignant expert Paris Nathan TOUBOUL A CARNUS M F amp TERRISSE A 2012 L influence de l exp rience et de l expertise sur l enseignement de l ducation physique et sportive Une tude de cas contrast s en savate boxe fran aise eJRIEPS n 26 p 67 93 TSUI B M 2003 Understanding expertise in teaching Case study of ESL teachers Cambrige Cam
150. Knauper Hippler Noelle Neumann amp Clark 1991 nous avons opt pour des chelles de Likert a six positions de 0 pas du tout a 5 tout a fait permettant ainsi au sujet de se positionner par rapport aux affirmations propos es et nuancer son avis Ne laissant que les labels extr mes nous avons cependant indiqu la gradation quantitative sous chacune des cases de chelle a Echantillon Nous avons distribu notre questionnaire dans vingt classes du degr secondaire II lyc e r partis dans quatre tablissements diff rents Notre chantillon est donc constitu d l ves en formation post obligatoire qui visent g n ralement l acc s ensuite aux hautes coles et aux universit s Nous avons veill a stratifier quitablement l chantillon selon l ann e de scolarit ou niveau scolaire afin d avoir la meilleure repr sentativit possible Ainsi nous avons pu avoir acc s cinq classes pour chacune des quatre ann es qui constituent ce cursus Notre chantillon se compose au final de 416 l ves 181 gar ons et 235 filles dont l ge se situe entre quinze et vingt ans M 17 2 ans E T 1 4 13 Qualit s psychom triques de l outil Validit de contenu La validit de contenu vise a mettre en vidence l ad quation entre les concepts que le questionnaire vise a mesurer et les contenus apparents les items de ce dernier Les quarante huit items de base ont donc t soumis a six
151. LECOMTE I 2006 L ado fragile et l cole Comment se mettre l coute des besoins relationnels Bruxelles De Boeck amp Larcier s a LEVESQUE S 2001 Valeur accord e l cole estime de soi et performance scolaire l adolescence Th se de Doctorat Universit de Toulouse Le Mirail LANNEGRAND WILLEMS L 2008 La question de la construction identitaire l adolescence deux paliers de l orientation la troisi me et la terminale L Orientation Scolaire et Professionnelle volume 37 n 4 p 527 544 LESSARD A FORTIN L ROYER E POTVIN P MARCOTTE D amp JOLY J 2007 Cheminements de d crocheurs et de d crocheuses Revue des Sciences de l ducation volume 33 n 3 p 646 662 MALRIEU S 1973 La socialisation Paris Presses Universitaires de France MANNONI P 1986 Des bons et des mauvais l ves Paris ESF MARTINOT D 2001 Connaissance de soi et estime de soi Ingr dients pour la r ussite scolaire Revue des Sciences de l Education n XXVII p 483 502 MICHINOV E 2004 L influence des relations entre l ves Sciences humaines n 45 hors s rie p 52 55 PAIN J 2010 D scolariser le d crochage Colloque Les alliances ducatives de l AMSE Association Mondiale des Sciences de l Education Monterrey ROCHEX J Y 1995 Le sens de l exp rience scolaire Entre activit et subjectivit Paris Presses Universitaires de France PARKER J G
152. Lisrel Prelis and Simplis Mahwah NJ Lawrence Erlbaum Associates CHAMBERLIN S A 2010 A review of instruments created to assess affect in mathematics Journal of Mathematics Education volume 3 n 1 p 167 182 CROCKER L amp ALGINA J 1986 Introduction to classical and modern test theory Belmont CA Wadsworth Thomson Learning 150 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod DREGER R M amp AIKEN L R 1957 The identification of number anxiety in a college population Journal of Educational Psychology volume 48m n 6 p 344 351 DWECK C S amp LEGGETT E L 1988 A social cognitive approach to motivation and personality Psychological Review volume 95 n 2 p 256 273 DWYER E E 1993 Attitude scale construction A review of the literature http eric ed gov consult le 22 novembre 2013 ECCLES J S amp WIGFIELD A 2002 Motivational beliefs values and goals Annual Review of Psychology volume 53 p 109 132 FENNEMA E amp SHERMAN J A 1976 Fennema Sherman mathematics attitudes scales Instruments designed to measure attitudes toward the learning of mathematics by females and males JASA Catalog of Selected Documents in Psychology volume 6 n 1 p 31 MS No 1225 FISHBEIN M amp AJZEN I 1975 Belief attitude intention and behavior An introduction to theory and research Reading MA Addison Wesley
153. Pour notre derni re praticienne Marie l emploi varie selon les difficult s de reconnaissance du GNS et les limites des raisonnements th matiques qui font passer de la proc dure d interrogation textuelle une proc dure de mise en relief s mantique Il s agit bien d s lors d une activit d tayage d un glissement conceptuel d un glissement dans la formation d un concept sp cifique chacune des enseignantes Il existe ainsi une relation directe entre la nature de la t che scolaire la proc dure convoqu e et le mode d tayage qui va avec influenc par les conceptions des enseignantes sur la grammaire comme nous le verrons plus loin Notons que certaines proc dures appellent des gestes d tude automatis s qui induisent une analyse purement s mantique On reste a un niveau premier de l tude de la langue celui d une compr hension s mantique Qui est ce qui Qui c est qui D autres proc dures engagent vers un niveau sup rieur d analyse au moyen de proc d s linguistiques comme la pronominalisation a La phrase probl me support de la t che Toujours dans l esprit m taphorique d op ration grammaticale nous pensons l tude de la langue en termes d op rations de probl mes de situations probl matiques que posent la langue et son traitement grammatical Nous avons observ que la t che scolaire repose dans la plupart des le ons sur des phrases choisies par l enseignante par leurs caract ristiques et
154. Tl 6 761 117 UMS 33 O02 0 11 p lt 001 Populaires 33 05 6 797 266 Total 3123 7 309 676 Les r sultats de l analyse de variance multivari e se sont av r s significatifs pour la variable attention et implication en classe F 3 672 11 09 p lt 001 Les adolescents soumis qui d clarent tre les plus d pendants affectivement de leurs pairs valuent g n ralement leur attention et leur implication en classe le plus n gativement M 26 97 Ces l ves jugent avoir des attitudes et des comportements loign s des attentes et demandes institutionnelles ils ne sont pas concentr s en classe peu impliqu s et effectuent peu de travaux personnels Au contraire ce sont les l ves en retrait M 33 46 solitaires et peu influengables qui s impliquent et participent le plus Plus pr cis ment les premiers recherchent fortement la conformit et sont pr ts adopter des attitudes d viantes pour tre accept s et appr ci s par leur groupe d appartenance alors que les seconds se mettent volontairement en retrait par rapport aux autres Ces deux positionnements sociaux se diff rencient galement du point de vue des relations conflictuelles aux autres contrairement aux adolescents en retrait les soumis sont souvent en conflits disputes trahison avec leurs pairs e Les facteurs pr dictifs de la r ussite chec scolaire Le positionnement social des adolescents se traduit il galement par une diff renciation au niv
155. Un point de vue sur le travail le bien tre l apprentissage Toulouse Octares OCHANINE D 1981 L image op rative Recueil de textes doc ron o Laboratoire de Psychologie du Travail PASTRE P MAYEN P amp VERGNAUD G 2006 Note de synth se la didactique professionnelle Revue fran aise de p dagogie n 154 p 145 198 SENSEVY G amp MERCIER A 2007 Agir ensemble l action didactique conjointe du professeur et des l ves Rennes Presses Universitaires de Rennes VALOT C 2006 Conf rence sur la m tacognition S minaire doctoral de didactique professionnelle Paris Conservatoire National des Arts et M tiers CNAM VINATIER I 2009 Pour une didactique professionnelle de l enseignement Rennes Presses Universitaires de Rennes YINGER R J 1986 Examining thought in action a theoretical and methodological critique of research on interactive teaching Revue Teaching and teacher Education n 2 p 263 282 139 D veloppement et validation d un questionnaire valuant les attitudes socio affectives en maths Philippe A Genoud amp Matthias Guillod R sum Cette recherche porte sur la construction et la validation d un nouvel instrument mesurant les attitudes socio affectives des l ves face a leurs apprentissages de math matiques Le questionnaire est structur selon les trois processus sous jacents aux attitudes registres cognitif affectif et comportemental et comprend
156. a logique d enseignement et qui diff rencient ainsi les pratiques Cette tude clinique tente ainsi de pr ciser la structure de cette logique professionnelle et envisage diverses mani res de l int grer la formation professionnelle Dans le cadre de notre recherche une pr observation a t effectu e pour s impr gner des sp cificit s de la classe et habituer l enseignant et les l ves la pr sence du chercheur et de la cam ra Notre corpus se constitue d enregistrements audio et vid o de la deuxi me troisi me et quatri me s ance de cycle de gymnastique et du basket ball Ce choix de s ances correspond a la phase d apprentissage dans un cycle d EPS c est la raison pour laquelle nous l avons choisie L enregistrement et la retranscription du verbatim s effectuent l aide d un dictaphone port par l enseignant et partir du son enregistr avec l image vid o qui sert surtout contextualiser et rep rer le discours de l enseignant A chaque tape des entretiens cliniques semi directifs a priori ante s ance post s ance et d apr s coup sont ainsi organis s Par ailleurs pour des consid rations thiques nous nous engageons garantir la confidentialit des donn es recueillies aupr s des participants les informer des r sultats de la recherche et retranscrire le plus fid lement possible la r alit enseignante sans qu elle soit perturb e D roulement Avant le recueil des donn es
157. a moyenne g n rale se situe approximativement entre de leur pers v rance scolaire a 77 J aime les exercices difficiles ils me donnent envie de poursuivre et de leur int r t pour le travail personnel et la r ussite a 73 Je pense que faire mes devoirs et le ons m aide r ussir La construction de ces items est la fois inspir e de certaines rubriques de l enqu te de Pr teur Constans et F chant 2004 et du discours des jeunes lors de l tude exploratoire La valeur accord e l cole a 67 est quant elle mesur e partir de l instrument de Levesque 2001 pour les dimensions pist miques valeurs tourn es vers le plaisir d apprendre et de comprendre par exemple le coll ge me permet d enrichir mes connaissances a 73 futures valeurs tourn es vers lavenir professionnel le coll ge me permet d avoir un m tier apr s le bac a 78 et sociales valeurs tourn es vers les amis le coll ge me permet de m amuser a 69 La derni re dimension retenue relative aux valeurs externalis es est apparue a plusieurs reprises dans le discours des coll giens lors de l enqu te exploratoire a 67 Ici l cole est v cue comme une contrainte et est instrumentalis e Pour moi le coll ge c est avant tout un lieu o l on obtient des notes Enfin la partie sur la qualit des relations entre pairs a 65 est inspir e entre a
158. a multiplication des recherches des colloques et des publications francophones sur ces questions Peut tre faut il y voir outre la maturation interne en didactique des grandes langues et l avanc e des connaissan ces en psycholinguistique et en sociolinguistique l effet combin et tardif des revendications identitaires r gionales des mouvements d man cipation autochtones des outre mer fran ais et leurs demandes d adaptation de l cole si tant est que l on veuille bien reconna tre une incidence pist mologique des probl matiques ultra marines sur la sc ne p dagogique hexagonale de l mergence de la question des banlieues et de ses enfants issus de l immi gration et enfin du processus de construction europ enne M me si le pr sent ouvrage n en parle pas cela participe sans doute du refoul puisque la didactique des langues n est plus une linguistique appliqu e depuis quarante ans on peut reconna tre aussi l apport th orique de la linguistique comparative et typologique dont l objectif est de rendre compte du langage humain dans son enti re complexit tel qu il est incarn dans toutes les langues du monde et dans toutes les vari t s de ces langues Dans ce contexte quelques pionniers et Michel Candelier en fait partie ont imprim une inflexion radicale a la didactique des langues D abord con ue comme un champ fragment en didactiques singuli res centr es
159. a personnalit Aux c t s d aspects de didactique grammaticale une entr e m tier par les invariants communs et les strat gies personnelles favorisent une intelligence de l agir de l enseignant en vue de formation Une telle approche permet de comprendre l adaptation locale de l enseignant selon les contraintes situationnelles et cognitives et selon le sujet qui enseigne Les sch mes d adaptation d fendus par Altet soulignent parfaitement la recherche personnelle d un quilibre entre un ensemble de logiques en tension des logiques p dagogiques didactiques pist miques du c t enseignant et des logiques psychologiques et sociales du c t de l l ve Altet 2008 La pratique enseignante est toujours en tension L enseignement d pend en effet des actions et des r troactions des sujets en pr sence Ce qui cr e une incertitude constitutive du faire classe L enseignant va tendre r duire cette incertitude g rer l impr vu en construisant des schemes d adaptation comme r ponses la variabilit des situations de classe ce sont des strat gies qui lui permettent de s arranger d une improvisation qui serait autrement subie Cet arrangement improvisation Yinger 1986 convoque n cessairement des invariants du sujet Vinatier 2009 Ces derniers sont l expression d une dimension op ratoire de la personnalit des sujets au travail lls sont la part du sujet li e sa personnalit ses concep
160. a transition la vie adulte p riode charni re dans la vie de l individu qui est d sormais balis e par des rep res plus flous et vari s Des parcours scolaires non lin aires chez les jeunes adultes qu b cois La vie adulte mergente nouvelle phase d veloppementale entre la fin du secondaire et la mi vingtaine environ serait caract ris e par une transition prolong e marqu e par l instabilit le focus sur soi et l exploration identitaire qui se poursuit via l exp rimentation de multiples possibilit s affectives professionnelles ducationnelles et sociales qui s offrent aux jeunes Arnett 2000 2007 Schwartz C t amp Arnett 2005 Sur le plan de l ducation ces nouvelles r alit s se traduisent par des trajectoires marqu es de pauses d interruptions et de bifurcations Charbonneau amp Poirier 2006 Crossan Field Gallacher amp Merrill 2003 Entwisle amp al 2004 amenant remettre en question les parcours traditionnellement lin aires conduisant les jeunes adultes de l cole directement l emploi Doray Picard Trottier amp Groleau 2009 Charbonneau 2006 dans une tude qualitative men e aupr s de trente trois jeunes adultes met en vidence la pluralit des trajectoires et enchev trement des sph res scolaire et du travail questionnant dans la foul e de ses r sultats l id e selon laquelle l accession un emploi constitue l tape ultime de la d marche d insertion sociop
161. a volont constante de l enseignante de r duire la complexit des apprentissages grammaticaux Les structures communes des phrases propos es l tude grammaticale et les tissages avec des savoirs ant rieurement acquis y participent galement Le soulignage comme les r gulations sont des accompagnements des aides tr s trop importantes l apprentissage Julie d veloppe une strat gie impatiente L enseignante tend donner la r ponse l l ve face des erreurs ou des h sitations C est une strat gie jusqu presque dire la r ponse Nous en avons l illustration lorsque les l ves n ayant pas trouv d explication la ma tresse formule la r ponse en termes de phrase nominale donnant lieu du coup un glissement conceptuel rem diant Je silence tu silence nous silencgons Et non il n y a pas de verbe dans cette phrase c est une phrase nominale pas de verbe y a une forme d impatience faire avancer les apprentissages face une difficult vidente des phrases probl mes propos es De la m me mani re elle donne presque la r ponse dans sa question avec C est une lettre toute b te toute seule qui r v le pratiquement la solution aux l ves une autre forme d impatience Cela r duit pratiquement la le on un jeu de devinettes Marie montre une strat gie adaptative qui sait s adapter aux al as ou difficult s rencontr es par les l ves Ainsi passe t el
162. aggravation au moment de l entr e au coll ge Les difficult s d apprentissage de ces l ves et les situations d chec scolaire qu elles g n rent pr disposent incontestablement au d crochage Quant leurs comportements ils sont davantage tiquet s provocateurs indisciplin s etc que r ellement d crits et ils sont pris moins pour eux m mes que du point de vue des perturbations de l ordre scolaire qu ils entrainent En reprenant a P Woods la distinction que celui ci op re entre enseignants provocateurs de d viance porteurs de jugements tr s n gatifs sur les l ves et qui manifestent ainsi une sorte d intention belliqueuse a leur gard et enseignants isolateurs de d viances porteurs de jugements plus positifs bienveillants et encourageants l gard des l ves et en laborant des sc narios interpr tatifs partir de cette r f rence les auteurs montrent que la premi re option est largement dominante dans le discours officiel tel qu il semble tre tenu travers cette masse de documents administratifs qui semble d s lors constituer surtout des dossiers charge visant accumuler les pi ces conviction attestant de la perturbation de l ordre scolaire que repr sentent ces jeunes La deuxi me partie vise d gager au del de cet ensemble de donn es factuelles les partis pris et les conceptions des protagonistes du travail ducatif Elle
163. aintenir dans l enfance et ou dans les formes culturelles qui s imposent leur attention dans les m dias et sur internet Envisageons cependant que tout objet culturel devienne susceptible d tre re u et examin Si le p le de la substantialit est mis en suspension cette substantialit n tant pas garantie sans tre pour autant n cessairement douteuse le p le du plaisir est clairement assur En effet partir d objets culturels dont les enfants ou les adolescents ont une fr quentation culturelle permet de s appuyer sur un lien de plaisir d j existant et sur l hypoth se positive de la signification que ces objets ont pour les jeunes Qu en est il alors du p le de la d construction Son travail est certes d licat car il a cette fois faire avec un plaisir et une adh sion qui peuvent faire obstacle riger des d fenses Mais c est en m me temps ce genre de travail qui convoque des affects et des projections identitaires qui peut tre le plus justement nomm travail de d construction En fait ce travail se d place il vise discriminer des objets plus ou moins substantiels plut t qu discriminer l objet l analyser pour lui m me la d construction porte plus sur un rapport que sur une essence Autrement dit la discrimination de la substantialit devient le r sultat d un rapport productif et non un a priori qui obligerait au respect et g n rerait un improbable plaisir Du point de vue d
164. ais sollicit en tant que sujet dans la famille comme l cole Il ne s agit pas de le conformer en obtenant de lui ob issance et docilit mais de le r v ler a lui m me par le biais de son expression de sa participation et de savoirs appropri s La famille assouplit ses r gles et son contr le au profit d une ducation ax e sur la confiance l panouissement l imagination C est donc en s opposant toute forme d ali nation qu une mancipation devient possible et l autonomie peut ainsi tre d finie comme le pouvoir reconnu a l enfant conform ment ce que ses parents ou ses enseignants lui autorisent Moins encadr par l autorit de la transmission et des rapports hi rarchiques entre g n rations Singly de 2004 l enfant ne serait il pas d sormais soumis la norme d autonomie d une ducation lib rale v hicul e conjointement dans les classes moyennes ou sup rieures et l cole Gayet 2004 Gombert 2008 Dans le quotidien de la classe l enjeu consiste plus pr cis ment faire coexister et se renforcer deux formes d autonomie L une concerne l panouissement et la reconnaissance de l l ve en tant qu individualit porteur d une diff rence et d une authenticit L autre proprement scolaire 1 Professeur de sciences de l ducation Centre de Recherches sur l ducation les Apprentissages et la Didactique CREAD Universit de Rennes 2 42 Recherches en ducation n 20
165. alisation la vie familiale Dans cette conception continuiste entre cole et famille manifest e par le mod le de l autonomie la transformation de l enfant en l ve appara t comme un pr requis il est normal que l l ve soit pr par par son milieu familial entrer dans le mode scolaire de socialisation Cette perspective permet de comprendre les plaintes exprim es par les enseignants vis vis d l ves de moins en moins pr par s arrivant compl tement bruts l cole Le discours sur les manques de bases de pr paration de soutien de stimulations etc du milieu familial est un indice de la coexistence de mod les ducatifs in galement valoris s et rentables scolairement Ainsi m me s il tend id alement s tendre dans les familles a travers le travail d orientation des pratiques parentales le mod le de l autonomie est in galement accessible aux familles en fonction notamment de leur position sociale Les diff rentes formes d appropriation et de r sistance parentales aux conseils des enseignants permettent de distinguer la concurrence voire la confrontation entre le mod le de l autonomie de l enfant valoris l cole et les mod les ducatifs pr dominants dans les milieux populaires De la psychologisation de la difficult scolaire l essentialisation des diff rences sociales De plus parce qu elles induisent une valor
166. am ricains et britanniques J C Forquin Paris Bruxelles De Boeck p 257 270 Traduction de Social Class Variation in the Teacher Pupil relationship Journal of Educational Sociology volume 25 n 8 avril 1952 p 451 465 BECKER H S 2006 Le travail sociologique M thode et substance Fribourg Academic Press Fribourg Editions Saint Paul BERNSTEIN B 2007 Classe et p dagogies visibles et invisibles J Deauvieau amp J P Terrail Les sociologues l cole et la transmission des savoirs Paris La Dispute p 85 112 BOLTANSKI L amp CHIAPELLO E 1999 Le Nouvel Esprit du Capitalisme Paris Gallimard BONNERY S 2008 L usage de la psychologie l cole quels effets sur les in galit s scolaires Sociologies pratiques n 17 p 107 120 BONNERY S 2009 Sc narisation des dispositifs p dagogiques et in galit s d apprentissage Revue fran aise de p dagogie n 167 avril mai juin 2009 p 13 23 BONNERY S 2011 Sociologie des dispositifs p dagogiques structuration mat rielle et technique conceptions sociales de l l ve et apprentissages in gaux J Y Rochex et J Crinon dir La construction des in galit s scolaires Au c ur des pratiques et des dispositifs d enseignement Rennes Presses Universitaires de Rennes p 133 146 CHAMBOREDON J C amp PREVOT J 1973 Le m tier d enfant d finition sociale de la prime enfance et fonctions diff renti
167. amp C t 1993 Boisvert amp al 1993 Sur le plan familial la plupart de ces jeunes proviendraient de familles dans lesquelles les tudes sont consid r es comme importantes mais auraient v cu des situations ou des v nements familiaux ou personnels difficiles Maltais 2010 D autres tudes permettent d appr hender le point de vue des jeunes raccrocheurs sur leur exp rience scolaire au CEA Ces tudes indiquent que les jeunes sont g n ralement satisfaits des cours offerts au sein des CEA des horaires des enseignants disponibilit coute engagement du rythme d apprentissage de l attention des formateurs et des autres membres du personnel de l ambiance de la non violence et de l galit dans les rapports sociaux et de 173 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte genre entre l ves Ils consid rent avoir plus de chances de r ussir qu l cole secondaire r guli re Maltais 2010 Certains avantages li s l organisation de ces coles expliquent la perception positive qu en ont les l ves la rapidit de la sanction des tudes la possibilit de conna tre ses professeurs et d approfondir la mati re les mesures de soutien la r ussite par exemple rencontres individualis es avec les enseignants tutorat le syst me individualis et la libert en ce qui concerne le rythme d apprentissage et dans certains cas le fait qu on offre une
168. an ais reste d licate Leurs r flexions sur les pratiques ducatives le fait de se doter outils scientifiques propres l tude de la motricit ou de l acte ducatif restent souvent confin s sur les lieux de productions De surcro t des chercheurs montrent en creux que la formation des enseignants n atteindrait pas son but puisqu elle ne pr parerait pas ceux qu elle forme a la r alit qu ils ne d couvriront qu une fois investis dans le m tier Cattonar 2006 Maroy amp Cattonar 2002 Pour rompre avec les modalit s fond es sur une approche dichotomique des enjeux th oriques et pratiques du m tier d enseignant de nouveaux dispositifs de formation mergents initi s dans l acad mie de Cr teil permettraient de d velopper une formation en situation professionnelle Celle ci pourrait accompagner les n otitulaires devenir individuellement et collectivement enseignants Gelin Rayou amp Ria 2007 Bibliographie ALANBAGI Y 2012 Typologie des formateurs pr parant au m tier de Professeurs d Education Physique et sportive complexit des rapports Th orie Pratique dans la formation en Sciences et Techniques des Activit s Physiques et Sportives Th se de doctorat Universit Caen Basse Normandie AMADE ESCOT C AMANS PASSAGA C amp MONTAUD D 2009 Les savoirs mobilis s dans l action didactique par les intervenants en activit s physiques et sportives un entrelacs de processus pist miques et
169. ans avoir t pr alablement avertis de cette r p tition dans le processus de prise de donn es Les coefficients de corr lation test retest varient entre 85 et 92 indiquant une tr s forte stabilit de la mesure pour chacune des dimensions voir Tableau 2 Ainsi dans la mesure o nous cherchons valuer des attitudes g n rales qui ne soient pas d pendantes d un moment ou d une activit particuli re ces corr lations lev es prouvent que cet objectif est atteint Validit de construit factorielle Afin de souligner la pertinence de la structure du mod le 45 items nous avons soumis nos donn es une analyse en quations structurales L analyse factorielle confirmatoire a t r alis e avec le logiciel AMOS Pour le choix des indicateurs de la qualit de l ajustement nous nous sommes essentiellement bas s sur les recommandations de Sharma Mukherjee Kumar et Dillon 2005 car elles sont issues d une d marche de simulation rigoureuse Parmi ces indicateurs ceux disponibles sur AMOS sont le TLI Tucker Lewis Index et le RMSEA Root Mean Square Error of Approximation Nous y avons rajout le calcul du chi2 dl et le CFI Comparative Fit Index que l on retrouve dans de nombreuses publications En ce qui concerne la d termination des seuils il n existe que peu de consensus entre les chercheurs fr quemment cit s e g Bollen 1989 Byrne 1998 Browne amp Cudeck 1993 Kline 1998 Hu amp Bent
170. ansmis lors de l enseignement de la non sp cialit nous permet de rendre compte de la part pr dominante de l officiel qui marque in vitablement d apr s notre recherche le processus de transmission effective Tout se passe comme si le manque du v cu personnel et de pratique corporelle dans une activit contraignait l enseignant recourir un emprunt dans les savoirs officiels tout en restant dans sa simple planification en vue de conserver une certaine ma trise didactique de la classe d autant plus qu il est d butant Ce que confirme le discours d apr s coup ce propos j ai transmis les fondamentaux techniques mentionn s dans les programmes comme a je suis tranquille Par ailleurs l analyse contrast e de la diff rence sp cialit non sp cialit a montr que contrairement au rapport d adaptation qui sp cifie le rapport de l enseignant sp cialiste la contingence le rapport de lenseignant non sp cialiste la contingence est marqu par la g ne de l impr vu la crainte de la perte de ma trise et la difficult supporter cette contingence Dans la mesure o il ne sait pas r pondre aux impr vus li s l apprentissage des l ves cet cart par rapport ses pr visions le contraint ne pouvoir s aventurer dans de l improvisation Ceci permet notamment de d crire sa fa on de g rer la contingence marqu e par l imm diatet du rapport au savoir parfois je passe c t du probl me si
171. ant ne poss de pas de doctorat PaDoctorat DOC3 dipl me obtenu entre 1980 et 1989 1980 lt Doctorat lt 1989 DOC4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt Doctorat lt 1999 DOCS dipl me obtenu apr s 2000 Doctorat gt 2000 114 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic HAB 0 4 5 HABO le r pondant ne poss de pas une habilitation diriger des recherches HDR PaHabRech HAB4 dipl me obtenu entre 1990 et 1999 1990 lt HabRech lt 1999 HAB5 dipl me obtenu apr s 2000 Doctorat gt 2000 SPE 1 8 SPE1 Sp cialiste des activit s athl tiques Sp Athl SPE2 Sp cialiste des activit s aquatiques Sp Aqua SPE3 sp cialiste des activit s de pleine nature Sp APPN SPE4 Sp cialiste des activit s gymniques So Gym SPE5 Sp cialiste des activit s artistiques Sp Artist SPE6 sp cialiste des sports collectifs Sp SpCo SPE7 Sp cialiste des sports de combat So Comba SPE8 Sp cialiste des sports de raquette Sp Raquette JUR 0 1 2 JURO le formateur n a jamais fait parti d un jury pour les concours EPS NRJUR JUR1 OUI Jury JUR2 NON
172. antage d une opposition reconfigur e entre les p les scientifiques et techniques que d une r elle mise en ad quation Les r cents textes publi s par le Minist re fran ais de l Enseignement sup rieur et de la Recherche au sujet de la mast risation des m tiers de l enseignement repr sentent manifestement une nouvelle tape qui impose politiquement une mise en synergie des comp tences disponibles dans les coles sup rieures du professorat et de l ducation et dans les UFR STAPS Simple collaboration ou fusion il semble que cette derni re soit la plus op rationnelle et la plus souhaitable dans un domaine de formation qui reste tr s fortement marqu par des enjeux corporatistes g n r s par la s paration 108 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic parfois r elle mais aussi souvent fantasm e des probl matiques de laboratoire et des probl matiques de terrain Il est essentiel de constater que l EPS est le lieu o se manifestent les contradictions entre th orie et pratique car c est avant tout une pratique d intervention Parlebas 1981 qui doit r pondre aux cadres de l orthodoxie scolaire Arnaud 1989 Aujourd hui au sein des UFR STAPS l EPS n est plus une finalit unique de la professionnalisation ni un objet prioritaire des recherches Collinet amp Terral 2010 La volont des formateurs au CAPEPS de s affirmer dans le paysage universitaire fr
173. ants d appr cier et de prendre conscience de leur contribution r elle ou potentielle au d veloppement des jeunes adultes notamment en instaurant des m canismes d valuation Les r sultats de notre tude doivent toutefois tre interpr t s avec pr caution D abord l chantillon total sur lequel ont port nos analyses n a pas t constitu al atoirement et comporte donc certains biais titre d exemple la nature du protocole ne permettait pas aux jeunes inscrits en alphab tisation qui repr sentent environ 4 des adultes inscrits en CEA selon Voyer Brodeur amp Meilleur 2012 de participer a l tude r duisant ainsi la repr sentativit de tous les niveaux d enseignement Des entretiens d s le temps 1 de l tude auraient pu nous permettre de minimiser ce biais mais auraient t tr s couteux Aussi l chantillon couvre des r gions bien pr cises et ne comporte pas de jeunes de r gions loign es ou encore de la r gion m tropolitaine Ainsi il est impossible d affirmer que les r sultats pr sent s puissent s appliquer aux jeunes 16 24 ans inscrits en CEA dans l ensemble de la province Finalement en se basant uniquement sur la perception du jeune nous ne pouvons croiser ces donn es avec les perceptions des parents ou des enseignants il est donc plausible de croire que certains jeunes ont t influenc s par la d sirabilit sociale en compl tant le protocole Enfin dans nos r sultats la d tresse actuel
174. ar une premi re socialisation l institution scolaire comme respecter puis int rioriser les rythmes et les espaces collectifs ne pas confondre les r les respectifs des parents et des enseignants tout un ensemble de remarques et de pr cisions laissent penser que le mod le pr scolaire de l l ve autonome repose sur une vari t de dispositions la r flexivit sur ce qu est l cole et les apprentissages qu on peut y faire Quand on y regarde de plus pr s c est ce versant cognitif qui est devenu central au cours des ann es programmes apr s programmes Reprenons les derniers programmes sur ce plan Certes il est Jusqu en 1995 on ne parlait pas de programmes a propos de l cole maternelle mais d orientations C est une des cons quences de la volont des pionniers de l cole maternelle fran aise et de leurs continuateurs d en pr server la sp cificit p dagogique contre le mod le que pouvait constituer pour les praticiens la p dagogie de l cole l mentaire Luc 1997 Le fait que les programmes de maternelle soient encore organis s en domaines d activit et non en mati res ou disciplines est sans doute une autre cons quence et trace de l humeur anti scolaire voqu e dans la note qui pr c de 67 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux question de respect et d int riorisation des r gles de vie commune les enfants apprennent a dialoguer entre eux et avec des ad
175. artant de s y adapter Dans cette perspective un l ve doit par exemple savoir s occuper c est dire ne pas rester d sceuvr et au contraire user utilement de son temps libre 3 Les contradictions p dagogiques des dispositifs de l autonomie Ce que tend montrer l observation des dispositifs de l autonomie appr hend s ici travers des formes d engagement c est que l l ve pour tre autonome doit n cessairement faire coincider ses choix et d sirs personnels avec le projet de l institution scolaire Or comme on peut s y attendre pour bon nombre d l ves cette co ncidence n a pas lieu ce qui met les enseignants face des contradictions dans l exercice quotidien de leur activit professionnelle Deux types de contradictions peuvent tre distingu s Le premier d coule de ce que la libert d action que les enseignants affirment laisser l l ve se r v le l observation troitement d finie et cadr e Le second tient au fait que la libert d action autonome de l l ve est constamment soumise au regard d autrui Les cadres de la libert D un c t les enseignants affirment et souhaitent laisser une part de libert l l ve dans la r alisation des activit s scolaires De l autre ils op rent un constant rappel implicite ou explicite du cadre l int rieur duquel cette libert peut s exprimer Les contradictions r sultent de ce que ce cadr
176. at gorisations restent toutefois parcellaires et les contours perm ables En outre l adaptation des nouveaux enseignants d EPS des conditions d enseignement difficiles ne se fait pas sans difficult car des d calages existent entre ce qu ils ont appris en formation et la r alit du terrain face aux l ves Rayou amp Ria 2009 2 Hypoth se et m thode population et proc dures La disparit d approche de la formation par les formateurs donne lieu diff rents profils d intervention d pendants des strat gies d velopp es pour r pondre aux cadres du concours S y ajoutent les priorit s ducatives des diff rents lieux de formation au regard du hiatus existant entre le discours th orique en STAPS et l intervention sur le terrain L ziart 2008 1996 De ces divergences nous faisons l hypoth se qu une typologie des formateurs en EPS intervenant lors de l ann e de pr paration au CAPEPS Alanbagi 2012 est identifiable L gende et codification des modalit s issues du questionnaire sur la formation des enseignants d EPS Nous avons adress un questionnaire dans toutes les UFR STAPS de France annexe n 1 Il fut construit partir de diff rends constat s lors d entretiens semi directifs enregistr s et retranscrits int gralement chez neuf formateurs de l UFR STAPS de Caen concernant les caract ristiques identitaires des formateurs au CAPEPS Ces neuf entretiens r alis s ont t trait s avec le logiciel
177. ation m diatiques et num riques ne finissent elles par trouver leur doublon l cole m me dans un rapport potentiellement fragment et objectivant la culture Deux probl mes sont ainsi li s par la construction pr coce d une culture scolaire sur fond de pratiques m diatique et num rique celui de la r ification et celui interd pendant de l atomisation culturelle Un risque existe de pr parer une forme de consommation culturelle li e aux industries du m me nom et une logique de march par une autre forme de consommation culturelle li e une Maitre de Conf rences en sciences de l ducation Universit Catholique de l Ouest et Centre de Recherche en ducation de Nantes CREN Universit de Nantes 87 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier culture scolaire faite d objets fonctionnels et op rationnels dans le but d une adaptation aux besoins pr sum s du monde social et conomique L id e d mancipation par la culture m rite alors d tre examin e si on consid re qu un rapport une multitude d objets consommables au sein desquels peuvent s inscrire des savoirs scolaires prendre et restituer peut tre r ifiant Un rapport mancipateur a la culture se tiendrait aujourd hui toujours certes dans une lutte contre l ignorance mais aussi contre la r ification culturelle tant dans la consommation m diatique et num rique que dans la fragmentation de
178. ation of the ego identity process questionnaire Journal of Adolescence n 18 p 179 192 BELANGER P CARIGNAN MARCOTTE P amp STAICULESCU R 2007 La diversit des trajectoires et la r ussite ducative des adultes en formation de base Montr al Centre interdisciplinaire de recherche d veloppement sur l ducation permanente BERNDT T J HAWKINS J A amp JIAO Z 1999 Influences of friends and friendships on adjustment to junior high school Merrill Palmer Quarterly n 45 p 13 41 BERNSTEIN D P amp FINK L 1998 Childhood Trauma Questionnaire A retrospective self report manual San Antonio The Psychological Corporation BOISVERT J MALO F DESJARDINS L LAPENSEE J LEVASSEUR A TRUDEL Y TETRCAULT G amp al 1993 D crochage raccrochage scolaire au Qu bec Dimensions n 14 3 p 7 16 BOUCHARD P ST AMANT J C amp COTE E 1993 Les pratiques de raccrochage et la r ussite scolaire Bulletin du CRIRES n 1 p 1 8 BOURDON S CHARBONNEAU J COURNOYER L amp LAPOSTOLLE L 2007 Famille r seaux et pers v rance au coll gial rapport de recherche Phase 1 Rapport de recherche Sherbrooke Equipe de recherche sur les transitions et l apprentissage BOWLBY J W amp MCMULLEN K 2002 A a crois e des chemins premiers r sultats pour la cohorte des 18 20 ans de l Enqu te aupr s des jeunes en transition EJET Hull Gouvernement du Canada CHARBONNEAU J 2006
179. ations entre pairs selon quatre dimensions principales interd pendantes les unes des autres et sources de variations dans les 159 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur relations le soutien social per u la recherche de conformit la capacit se d tacher de la pression du groupe et le sentiment d isolement Les diff rentes variables tudi es seront appr hend es selon une approche interactionniste dans le champ de la psychologie sociale du d veloppement Wallon 1941 Malrieu 1973 L objectif est d une part d appr hender le v cu subjectif et personnel des adolescents en leur donnant directement la parole et d autre part de consid rer leur r le actif dans leur d veloppement et notamment dans la construction de leurs relations interpersonnelles et de leur rapport l cole Dans ce cadre notre objectif est d appr hender la mani re dont les adolescents se repr sentent et se positionnent l gard du coll ge et des savoirs mobilisation d mobilisation scolaire en fonction de la qualit per ue de leurs relations aux pairs 14 M thodologie Participants 676 coll giens 51 de filles et 49 de gar ons g s de quatorze seize ans M 14 5 scolaris s en classe de troisi me ont t interrog s Afin de respecter une distribution repr sentative de la carte des coll ges en France 27 des adolescents sont issus de l ducatio
180. ations entre pairs sur la scolarit est g n ralement appr hend e dans la litt rature autour de deux grands axes oppos s les influences positives des pairs construites autour de concepts clefs relatifs au soutien la r ciprocit ou la popularit et les influences n gatives qui rel vent de la pression sociale de la d pendance affective ou encore du rejet En effet nous trouvons d un c t les recherches qui s accordent a penser les amiti s juv niles comme repr sentant de v ritables ressources gr ce au soutien social et motionnel qu elles procurent Hartup 1992 Duru Bellat 2004 Leur caract re sym trique et protecteur offre de fait un contexte favorable dans les domaines de la motivation de l estime de soi de l acc s a l autonomie et des comp tences sociales Claes 2003 Michinov 2005 Florin 2008 Chacune de ces ressources repr sente des agents privil gi s d ajustement de bien tre psychologique et offre une assurance et une disponibilit cognitive indispensables la r ussite scolaire de l l ve Plus pr cis ment l importance d une qualit dans les rapports avec les pairs fond e sur des comportements prosociaux s av re reconnue pour appr hender l adaptation de l l ve l ensemble des demandes et des exigences de l institution scolaire telles que l efficacit personnelle pers v rance l engagement participation conduites d apprentissage attention le rendement scolaire ou enc
181. autonome selon les crit res de comportement et d activit scolaires Du c t des l ves les plus en difficult les preuves individuelles de l autonomie engendrent une attente d ue vis a vis de l enseignant et le sentiment d un manque de reconnaissance a leur gard Ils sont alors per us et jug s n gativement par ce dont ils ne sont pas capables manque d autonomie mais dont ils sont tenus pour responsables eux et leur famille Les dispositifs p dagogiques ax s sur l autonomie chouent dans ce cas susciter une galit des intelligences au principe de l mancipation selon la perspective de Jacques Ranci re 2004 48 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier mais plus profond ment encore promouvoir une galit des sujets Les diff rences rapport es des normes de comportement dans les apprentissages op rent des valuations et classements aux effets disqualifiants voire stigmatisants pour certains La mani re dont certains l ves se jugent dans leur valeur scolaire et personnelle donne la mesure des effets d un processus avort d autonomisation et de responsabilisation des sujets l cole Soumis un jugement scolaire qui affecte le rapport soi les individus les plus ab m s dans leur subjectivit en viennent parfois se m priser eux m mes jusqu s identifier la figure de ces nuls qui selon l expression de l un d entre eux n ont rien dans
182. avec la d tresse psychologique r 0 264 p lt 0 01 Le r seau social de ces adolescentes constitu fr quemment de jeunes d crocheurs ou risque de d crochage pourrait nuire leur adaptation psychologique actuelle Janosz amp al 1997 Une tude de Prinstein et La Greca 2002 appuie cette hypoth se chez les adolescents en soulevant que les jeunes qui s associent des groupes de pairs d viants auraient une plus faible estime de soi et une plus grande d tresse psychologique que les jeunes qui se joignent des groupes de pairs normaux Des associations n gatives sont enfin not es entre l estime de soi et la d tresse psychologique r 0 418 p lt 0 01 Ce r sultat corrobore le fait que l estime de soi serait per ue comme l une des ressources psychosociales permettant de pr venir la d tresse psychologique Ayotte Fournier amp Riberdy 2009 Dumont Leclerc amp McKinnon 2009 180 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte Exp riences relationnelles et pers v rance au secondaire Afin de v rifier s il existe une relation entre l exp rience relationnelle pass e des jeunes femmes et le fait de pers v rer ou de raccrocher au CEA une analyse de variance ANOVA a t effectu e sur les deux facteurs de l exp rience scolaire pass e pris en compte relations avec les enseignants et relations avec les pairs et le fait d avoir cess ou non l
183. brige University Press TSANGARIDOU N 2007 Teachers knowledge The Handbook of Physical Education D Kirk D Macdonald amp M O Sullivan London Sage publications p 502 515 VAN DER MAREN J M 1995 M thodes de recherche en ducation Bruxelles De Boeck Universit VIGARELLO G 1982 Les vertiges de l intime Revue Esprit 2 Le corps entre illusions et savoirs p 68 90 128 Analyse des styles ou strat gies d enseignants dans l apprentissage grammatical Philippe Clauzard R sum Dans le cadre d une approche m tier il est observ ce qui particularise le travail des enseignants lors de le ons sur l tude de la langue en cole l mentaire Un caract re g n rique permet de mod liser la situation concr te de travail en classe avec la mise jour d organisateurs de l activit d enseignement cette g n ricit s ajoute une dimension singuli re qui fonde une r ponse personnelle un probl me professionnel consistant en comment faire apprendre la grammaire aux coliers Une observation fine des interactions de classe qui fondent la coactivit enseignant l ves permet au chercheur de rep rer chez les enseignants des mani res personnelles d agir d enr ler les l ves dans la t che scolaire d tayer leurs apprentissages Cela s effectue en fonction d ajustements de situation de repr sentations sur la zone de proche d veloppement des l ves de conceptions perso
184. c ca sections publications publications FPT_FC Educ_ adultes action communautaire Ser vicesEducatifsCompFGA pdf MOFFITT T E amp CASPI A 2001 Childhood predictors differentiate life course persistent and adolescence limited antisocial pathways among males and females Development amp Psychopathology n 13 2 p 355 375 MOFFITT T E CASPI A HARRINGTON H amp MILNE B J 2002 Males on the life course persistent and adolescence limited antisocial pathways Follow up at age 26 years Development and Psychopathology n 14 1 p 179 207 NEEDHAM B L CROSNOE R amp MULLER C 2004 Academic failure in secondary school The inter related role of physical health problems and educational context Social Problems n 51 p 569 586 PREVILLE M BOYER R POTVIN L PERRAULT C amp LEGARE G 1992 La d tresse psychologique d termination de la fiabilit et de la validit de la mesure utilis e dans l enqu te Sant Qu bec 1987 Cahier de recherche Qu bec Gouvernement du Qu bec PRINSTEIN M J amp LA GRECA A M 2002 Peer crowd affiliation and internalizing distress in adolescence A longitudinal follow back study Journal of Reasearch on Adolescence n 12 p 325 351 PROCIDANO M E amp HELLER K 1983 Measures of perceived social support from friends and from family Three validation studies American Journal of Community Psychology n 11 p 1 24 ROISMAN G I AGUILAR B amp E
185. caract risons comme suit quatre strat gies ou mani res d agir des enseignantes observ es Nous parlons de strat gie bien que celle ci ne soit pas consciente chez les enseignantes II s agit bien pour nous d une reconstruction a posteriori Ces strat gies ne sont pas exhaustives il ne s agit pas d un panel des possibles Pas plus d un r f rentiel de bonnes pratiques Cette typologie n est pas fig e dans le marbre de la classification car nous savons que rien n emp che un enseignant strat gie adaptative d adopter selon les circonstances de la classe une perspective ma eutique Bien plus nous anime l id e de saisir comment s expriment et se d veloppent en classe des mani res ou des styles d enseignement Nous ne pr sentons qu une photographie de strat gies significatives d un style dont la gen se nous 135 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard int resse en fonction des conceptions des enseignants des gestes professionnels convoqu s et des situations d apprentissage ici la m diation grammaticale en cole l mentaire Virginie d veloppe une strat gie sur tayante avec sa proc dure de mise en relief par soulignage des groupes syntaxiques qu elle effectue la place des l ves Le travail pr m ch par l enseignante et le mode de r gulations fond sur la s lection des remarques des l ves dont le contenu entretient son propos indiquent l
186. ccessifs de l cole maternelle on peut observer un usage croissant des mots autonomie ou autonome alors qu en 1977 1986 et 1995 on en trouve respectivement une quatre et trois occurrences ces mots apparaissent dix fois dans le programme de 2002 et huit fois dans celui de 2008 malgr sa concision Au del du caract re quantitatif de cette volution l importance qu a pu prendre la notion d autonomie dans les apprentissages pr scolaires peut se lire au fait qu elle appara t comme une des comp tences les plus transversales acqu rir au sein du second domaine d activit des programmes de 2008 qui s intitule devenir l ve On peut m me penser qu elle est l origine de la nouvelle d nomination de ce domaine d activit qui s appelait vivre ensemble en 2002 dans la mesure o les deux sous domaines le composant s intitulent respectivement vivre ensemble et coop rer et devenir autonome si l apprentissage du vivre ensemble reste n cessaire il semble tre devenu insuffisant pour devenir l ve tant qu il ne s est pas mu en coop ration et en autonomie Une lecture plus attentive des derniers programmes sugg re qu il ne s agit plus seulement pour les enfants entrant l cole maternelle d apprendre les rudiments du m tier d l ve du moins dans sa version la plus l mentaire En effet s il est rappel que la construction l cole maternelle de l autonomie passe p
187. ccord 28 J ai du plaisir r soudre des exercices durant les Pas du tout 9 o o o o o Tout fait valuations en maths d accord o 1 2 3 4 5 d accord Nr EIN 5 A Pas du tout 000000 Tout a fait 29 En cours de maths je n agis pas je subis d accord E E de de d accord 30 Durant les valuations de maths mes motions sont Pasdutout 9 9 90 000 Tout a fait incontr lables d accord D 1 2 3 4 5 d accord TRE Pas du tout 0 0 6 60 Tout a fait 31 Jaime les cours de maths daccord ee ee d accord 155 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod 32 Je parviens g rer mes motions durant les cours de Pas dutout 9 o o o o o Tout fait maths d accord O 4 oo de 4 d accord 33 Ma compr hension en maths d pend des efforts que je Pas dutout 9 9 o o o o Tout fait fournis d accord 0 142 3 4 5 d accord 34 tre bon ne en math donne un avantage consid rable Pas du tout 9 o o o o o Tout fait pour trouver un emploi d accord gm 2 3 amp d accord 35 Ma r ussite en maths est surtout une question de Pasdutot 9 o o o o o Tout fait chance d accord Q 414 2 3 4 5 d accord 36 Quand je suis face mes devoirs de maths je ne sais Pas dutout 9g o o o o o Tout fait pas comment m y prendre d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 37 Une fille doit travailler plus qu un gar on pour avoir les Pas dutout 9 o o o o o Tout fait m mes r sultats en mat
188. ce avec les recherches actuelles s int ressant l action conjointe en situation d intervention dans les APSA Amade Escot et coll 2009 En effet celles ci montrent que les institutions travers es qu elles soient li es l exp rience sportive la formation initiale ou a l exercice professionnel et les assujettissements qui en r sultent influencent les fa ons de faire des intervenants ibid en milieu scolaire D s lors la superposition des figures pour les formateurs et les tudiants qu ils furent montre qu il existe chez eux une continuit d identit dans le milieu universitaire Afin de comprendre les identit s professionnelles et comme nous l avons r alis dans le cadre de notre recherche pour laborer nos qualificatifs de formateurs il serait int ressant de coupler de mani re compl mentaire l analyse factorielle des correspondances avec d autres entretiens semi directifs afin de d celer les motivations les ayant amen en STAPS pour exercer cette fonction de formateurs des enseignants d EPS Conclusion L tude r alis e confirme une h t rog n it groupale en faisant merger une typologie de ces formateurs en trois p les oppos s que sont les Scientifiques les Sportifs et les Didacticiens Nous r v lons galement que ces trois p les se retrouvent chez les formateurs en tant qu tudiants Au regard des r sultats produits il semble que ces derniers n voluent pas da
189. ce qu elle passerait c t des cons quences sociales de la r volution de papier qui gagne progressivement toutes les sph res de nos soci t s depuis au moins deux si cles Gardey 2008 Ce type d analyse peut en effet laisser penser que les repr sentations et cat gories de jugement professorales ne sont fond es que sur des signes d affinit s ou de connivence sociales incorpor s dans des postures corporelles ou mat rialis s dans des styles vestimentaires Ce serait oublier l le principal savoir que ces interactions et ces jugements ne peuvent pas ne pas renvoyer l exp rience plus ou moins confuse que font quotidiennement les enseignants des premi res in galit s de r ussite ou de difficult scolaires Sachant en outre qu ce propos ils tendent accorder de plus en plus d importance l autonomie des l ves il nous reste cerner plus pr cis ment les diff rentes dispositions auxquelles peut renvoyer ce terme tout en ne perdant pas de vue ce qui dans le quotidien de la plupart des classes actuelles de maternelle rend ces dispositions plus ou moins rentables scolairement Pour tenir ainsi les deux bouts de l analyse propos e rep rages des dispositions des l ves et des contextes propices leurs diff rentes manifestations nous avons crois deux types de corpus les transcriptions des observations film es ou photographi es des diff rentes fa ons r currentes dont les l ves se sai
190. celui de la survie de l institution laquelle ils appartiennent viennent s ajouter les d chirements entre les institutions elles m mes car la coop ration est difficile entre ceux qui sont d abord attentifs aux contraintes de la prise en charge scolaire collective et ceux qui visent d abord l implication personnalis e d un suivi individuel et global Ce serait donc d abord l att nuation de ces d chirements qu il faudrait se consacrer afin de surmonter l miettement croissant du travail ducatif crit plusieurs mains chaque chapitre ayant un des auteur s identifi s cet ouvrage fait preuve malgr tout d une profonde unit et d une Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions r elle coh rence dans le propos unit et coh rence qui tiennent sans doute au del de la commune _ inspiration pist mologique des auteurs une empathie voire sympathie partag e envers les acteurs des situations explor es et d abord ces jeunes qui bien malgr eux se r v lent tre d excellents analyseurs des d chirements affectant les institutions et leurs personnels en charge de leur accompagnement dans ce moment d licat de la sortie de l cole obligatoire Certes cet ouvrage n puise pas loin de l la question du d crochage scolaire et certains lui reprocheront une focalisation excessive sur l exp rience des acteurs qui laisse hors champ en particulier le contexte politique et id ologi
191. ces r gles ne sont pas respect es des sanctions sont impos es telles que l exclusion du groupe Ces pressions sociales n gatives ne concerneraient toutefois qu une minorit d adolescents les l ves pr sentant des difficult s scolaires importantes Pearl amp Bryan 1992 et les adolescents issus de milieux populaires ou d favoris s Charlot Bautier amp Rochex 1992 Van Zanten 2001 Lorenzi Cioldi 2002 Ces adolescents adoptent ainsi des attitudes d fensives telles que la conformit la fusion l indiff renciation par d sir d int gration d approbation de s curit et par souci de partager des normes des repr sentations ou des difficult s se fondre dans l anonymat semble moins dangereux que s affirmer se mettre en avant Edmond 2005 p 92 Les relations aux pairs peuvent galement devenir probl matiques pour les adolescents lorsque le lien d amiti est peu investi En effet le rejet ou l isolement par les pairs est associ des notes plus faibles et un abandon des tudes plus fr quent Guay Boivin amp Hodges 1999 Parker amp Asher 1987 Dans l objectif de mettre en vidence la nature complexe des relations entre pairs nous adoptons par rapport l ensemble de ces travaux une lecture multidimensionnelle des relations sociales entre pairs centr e la fois sur ces dimensions positives et n gatives de l amiti Dans cette perspective nous souhaitons appr hender la qualit des rel
192. ces d EAL au sein d un atelier parents enfants dans une maison pour tous d une banlieue proche du Mans p 355 La troisi me partie vis e davantage pist mologique est compos e d un unique cinqui me chapitre intitul Vers une recom position du champ de la didactique des langues Les approches plurielles dans l histoire d une discipline Elle retrace l mergence de ces approches durant les quarante derni res ann es et donne entendre les d bats th oriques qu elles suscitent L article liminaire de Michel Candielier et Louise Dab ne publi en 1988 dresse un bilan des circulations d id es et des liens tiss s entre les didactiques de diverses langues tels qu ils transparaissent l issue du colloque Didactique des langues ou didactiques de langues Transversalit s et sp cificit s qui s est tenu Paris en 1987 Il s av re qu aucun des inter venants n adh re une position extr me celle d une didactique totalement unifi e pour toutes les langues trang res ou celle des didactiques particuli res parfaitement isol es sp cifiques chaque langue trang re ce qui laisse la voie ouverte pour une didactique des langues certes unique mais capable d accueillir et de th oriser en son sein les effets de diff rences r elles entre les situations au sens le plus large de chaque langue et de chaque culture dans diverses conditions d appren tissag
193. chercheure associ e EDIC UMR EFTS Universit Toulouse II Le Mirail Andr Terrisse professeur m rite EDIC IUFM Midi Pyr n es Universit Toulouse II Le Mirail 4 Equipe de recherche en Didactique Clinique UMR EFTS Universit Toulouse II Le Mirail Identifi l origine comme un d terminant du processus d cisionnel de lenseignant Carnus 2001 le d j l renvoie a une part de l histoire personnelle du sujet enseignant croyances conceptions exp rience personnelle etc Il se compose en plusieurs d j l exp rientiel son exp rience conceptuel ses conceptions et intentionnel ses intentions ducatives et didactiques qui sont le produit de cette histoire et permet d apporter des l ments d analyse et de compr hension de la logique singuli re de l acte d enseignement Il est aussi le premier temps de la m thodologie de la didactique clinique 116 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse Les outils conceptuels et m thodologiques utilis s qui vont nous permettre de d crire et d interpr ter cette comparaison s inscrivent dans une position pist mologique particuli re la didactique clinique de l EPS Si le terme de clinique est accol celui de didactique c est pour montrer combien la question des savoirs d livr s en classe est certes d pendante des contraintes institutionnelles mises en vidence par Chevallard dep
194. chez les uns comme chez les autres un contournement de la censure et donc des formes de sublimation Les p dagogues de l ducation nouvelle ne peuvent qu tre sensibles ces arguments qui mettent en avant la dimension d sirante de l enfant eux qui n ont de cesse de tabler sur la cr ativit qui en d coule chez l enfant et sur l engagement dont celui ci peut faire preuve de ce point de vue Est il possible au demeurant d envisager une quelconque action ducative ou p dagogique qui ne fasse jouer ces processus d sirants chez l enfant di 13 La sp cificit de l enfance Nous sommes donc conduits conclure que dans ces trois registres de la logique de la technique et de l thique rien ne sp cifie l enfant dans son fonctionnement par rapport l adulte La distinction adulte enfant y est tout simplement inop rante Le seul endroit o l on observe une diff rence rel ve des apprentissages et des usages que l enfant n a pas encore faits siens tant donn sa moindre exp rience Peut on d s lors en rester l en ce qui concerne le rapport de l enfant l adulte Auquel cas il faudrait conclure qu il n existe pas de sp cificit enfantine et que l enfance n est qu affaire de statut politique l affirmation de sa diff rence ne serait au del des d terminants physiologiques que la r sultante d usages sociaux donc relatifs et r visables On ne peut cependant en demeurer cette conclusion car elle occu
195. chology volume 70 n 4 p 589 594 MULHERN F amp RAE G 1998 Development of a shortened form of the Fennema Sherman Mathematics Attitudes Scales Educational and Psychological Measurement volume 58 n 2 p 295 306 NOSEK B A SMYTH F L SRIRAM N LINDNER N M DEVOS T AYALA A et al 2009 National differences in gender science stereotypes predict national sex differences in science and math achievement Proceedings of the National Academy of Sciences volume 106 n 26 p 10593 10597 NTAMAKILIRO L MONNARD amp GURTNER J L 2000 Mesure de la motivation scolaire des adolescents construction et validation de trois chelles compl mentaires Orientation Scolaire et Professionnelle volume 29 n 4 p 673 693 O NEAL M R ERNEST P S MCLEAN J E amp TEMPLETON S M 1988 Factorial Validity of the Fennema Sherman Mathematics Attitudes Scales Paper presented at the Annual Meeting of the Mid South Educational Research Association Louisville Kentucky http eric ed gov consult le 22 novembre 2013 OP T EYNDE P DE CORTE E amp VERSCHAFFEL L 2001 What to learn from what we feel The role of students emotions in the mathematics classroom Motivation in learning contexts Theorical advances and methodological implications S Volet amp S Jarvela dir Oxford Pergamon p 149 167 PEKRUN R 2006 The control value theory of achievement emotions Assumptions corol
196. ci t donn e L enfant lui n a rien rendre la sortie de l enfance en revanche il prouvera son tour cette dette qui l ouvrira un autre type de rapport r ciproque quant au principe avec autrui 16 Autonomie et ducation L enfant doit tre pris en charge dans la mesure o il n est pas encore autonome au sens anthropologique de ce terme Eduquer revient le guider tracer pour lui le chemin qu il empruntera et sur lequel une fois sorti de l enfance il pourra revenir avec du recul L autonomie ne se d cr te pas il ne suffit pas d agir comme si l enfant tait capable d en faire preuve pour qu elle surgisse en lui En revanche il faut pr parer l enfant l exercer Pour des raisons dont l analyse nous entrainerait bien au del de ce travail mais que le statut politique accord aujourd hui l enfant vient conforter l cole en est venue non sans r sistances placer l enfant en position d apprendre en quelque sorte par lui m me Les connaissances qui se transmettent n cessairement ont t en bonne partie d valoris es au profit de l affirmation d aptitudes et de comp tences chez l enfant lui permettant de construire son propre savoir Dans les faits il y a toujours controverse sur ces pratiques et le probl me n est aucunement r gl Or si l on suit l argumentation qui a t ici la n tre il ny a pas choisir entre des capacit s cr atives effectives chez l enfant et la n c
197. cle s ance Cette phase permet de rendre compte du rapport l activit de l histoire du sujet et du savoir a enseigner Au cours de la deuxi me phase l observation vid o la retranscription du verbatim des s ances et l analyse des entretiens post s ance permettent de rendre compte du savoir r ellement enseign de la conception d enseignement et du rapport de l enseignant au savoir a partir de l analyse de ce qui se passe effectivement in situ La troisi me phase est consacr e a l analyse des entretiens d apr s coup Elle permet de confronter les nonc s interpr tatifs aux conjectures des phases pr c dentes a partir de la m thode de triangulation des donn es recueillies dans une vis e v rificative de comparaison et de croisement combinant ainsi plusieurs techniques de recueil afin de compenser le biais inh rent a chacune d elles Van Der Maren 1995 L approche qualitative qui caract rise plus particuli rement notre approche clinique consiste a travailler sur des donn es qualitatives mots et images et permet de passer de la description la compr hension en induisant certaines significations partir de l analyse des donn es s lectionn es et par l utilisation d analyseurs didactiques L analyse de contenu a t r alis e suivant quatre cat gories de savoirs construites a priori qui rendent compte de notre question de recherche rapport au savoir rapport a APS rupture du contrat didactique
198. confient d autres et ceci d s l ge pr scolaire m me s ils cherchent continuer de ma triser l ducation qu ils lui donnent en tentant de le confier des adultes assistantes maternelles et animateurs d activit s extrascolaires par exemple qui partagent leurs normes ducatives De la m me mani re certains peuvent choisir leur lieu d habitation et leur cole en tant attentifs a la proximit culturelle existant entre eux et la population qui s y trouve ainsi qu avec l quipe p dagogique de l tablissement scolaire Dans cette attention continue pr server leur enfant d influences qu ils identifient comme n fastes certains moments leur apparaissent comme sp cialement critiques C est le cas de l entr e au coll ge parce qu elle suppose un nouveau pas dans l autonomie que prendra leur enfant quelle que soit leur r sistance celle ci Cette avanc e d coule de l organisation nouvelle qui r sulte de ce changement mais aussi de l immersion de leur enfant dans un univers de coll giens adolescents l un et l autre stimulant un bouleversement dans sa construction de soi qui s op re en lui m me l approche de la pubert ce moment charni re de la vie individuelle de leur enfant les propos des parents se s parent nouveau en deux groupes ceux qui pr sentent cette prise d autonomie comme un bienfait et ceux qui la redoutent sugg rant la pr sence des deux mod les d enfance mis au jour l enfant comme personne et
199. convergente si on consid re que c est un m me processus de r ification qui pr vaut dans une certaine mancipation du consommateur de savoir et de loisir dont on ne voit pas comment elle peut tre vraiment mancipatrice Notre attention m rite alors d tre port e sur la reconsid ration du lien dans la construction dans la transmission et le partage Le lien l objet celui autrui via tel objet celui l objet via tel autrui sont peut tre n cessaires si on tient compte de la r alit affective de l exp rience humaine et de la vis e d un travail de la culture La disponibilit autrui et l interd pendance qui tout la fois permettent un tel travail et en sont le fruit peuvent tre pens es comme une alternative une mancipation par le savoir L ducation scolaire passe notamment par la ma trise d un certain nombre de savoirs objectifs par la manipulation d un certain nombre d uvres culturelles s lectionn es car consid r s comme ayant une valeur particuli re L mancipation de l individu serait ainsi la cons quence d un double processus de prise de distance d avec des croyances des attachements et d objectivation du monde dont les objets se d tachent eux m mes les uns des autres par le travail de l analyse Une telle conception a pu sembler coh rente une poque o il s agissait d arracher les enfants l exploitation conomique de leurs forces dans les f
200. cord 17 Les maths permettent de d velopper d autres Pas dutout 9 o o o o o Tout fait comp tences p ex d duction logique pr cision d accord 0 1 2 3 4 5 d accord Pas du tout oO oO 6 0 Oo Tout a fait 18 J essaye d en faire le moins possible pour les maths d accord D a daecord Pas du tout 000000 Tout a fait 19 Etudier les maths me rend heureux se daccord oe oe ee don 20 Le cerveau des gar ons est plus adapt Pas du tout 9 o o o o o Tout fait l apprentissage des maths d accord o 1 2 3 4 5 d accord P Pas du tout O0 Oo Oo O0 O0 Tout fait 21 Les maths sont souvent trop complexes pour moi d accord ee d accord j r Pas du tout 0o0000 Tout a fait 22 Je fais des efforts pour r ussir en maths d accord ie ae ie dr d accord Pas du tout 000000 Tout a fait 23 Je suis facilement tendu e durant les cours de maths d accord RE E d accord 24 Par rapport mes camarades mes r sultats de maths Pasdutout 9 o o o o o Tout fait sont bons d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 25 J ai de la peine faire le vide pour me concentrer sur Pas du tout g 9 o o o o Tout fait un probl me de maths d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 26 Mes r sultats en maths sont directement en lien avec Pasdutout 9g 9 o o o o Tout fait mon investissement dans cette branche d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 27 Je suis angoiss e lorsque je fais mes devoirs de Pas du tout 9 o o o o o Tout fait maths d accord Oo 42 3 4 6 d a
201. cs volume 63 n 2 p 113 121 Annexe Ce questionnaire porte sp cifiquement sur l apprentissage des math matiques Indique ton degr d accord avec chaque affirmation en faisant une croix dans la case correspondante Il n y a bien s r pas de r ponse juste ou fausse c est en fonction de ce que tu penses que tu dois r pondre De plus ce questionnaire est totalement anonyme Merci de r pondre a chaque question le plus honn tement possible 01 Je m implique dans les activit s et exercices durant le Pasdutout 9 o o o o o Tout fait cours de maths d accord o d accord N wo A a 02 Les valuations de maths sont un d fi que j ai du plaisir Pasdutout 9 9 o o o o Tout fait a relever d accord o d accord N wo a 03 Je suis anxieux se durant les cours de maths PARUS p in T 46 167 RAR d accord o 4 2 3 4 5 d accord 04 Je ma trise mon stress durant les valuations de Pas du tout 000000 Tout a fait maths d accord O tt 2 3 5 d accord 05 Je m efforce de faire au mieux dans mes devoirs de Pas dutout 9g o o o o o Tout fait maths d accord 0 1 2 3 4 5 d accord Pas du tout oO oO 6 60 C oO Tout a fait 06 Mon travail a une influence sur mes r sultats en maths d accord daccord N w A a 07 Je suis toujours de bonne humeur lorsqu il ya un cours Pasdutout 9 o o o o o _ Touta fait de maths d accord 0 1 2 3 4 6 d accord 08 Les gar ons sont la base p
202. ct riseriez vous en tant qu enseignant formateur aujourd hui R pondez la question en d signant de trois cinq adjectifs qui vous caract risent le mieux vous pouvez choisir d autres caract ristiques que les six pr sentes ci dessus R st RE PT cere Question 3 Avez vous constat une volution de votre situation de Professeur d EPS depuis que vous enseignez Oui O non O Si oui d veloppez le sens de cette volution en une ou deux phrases Question 4 Avez vous repris vos tudes apr s votre CAPEPS Oui O non O Si oui pourquoi Question 5 Essayez pr sent de vous souvenir quel tudiant vous tiez au moment d obtenir le CAPEPS Comme tout l heure nous vous proposons les m mes six caract ristiques Pour chaque paire entourer quinze fois entourez le trait qui vous caract risait le mieux au moment de devenir Professeur d EPS sportif gestionnaire scientifique gestionnaire animateur scientifique performance Ecrit sportif sportif didacticien scientifique sportif gestionnaire animateur gestionnaire performance Ecrit didacticien scientifique scientifique performance Ecrit animateur sportif gestionnaire didacticien animateur didacticien didacticien performance Ecrit performance Ecrit animateur Question 6 Pourriez vous nous pr ciser maintenant les raisons qui vous ont incit es devenir formateur Parmi les huit propositions ci dessous clas
203. d finit la d mocratie comme croyance en la capacit de l exp rience humaine de g n rer les buts et m thodes qui permettront l exp rience ult rieure d tre riche et ordonn e avec la conviction que le processus de l exp rience importe davantage que tel ou tel r sultat particulier 35 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO l argument selon lequel l homme serait un loup pour l homme il affirme au contraire que la tendance des hommes coop rer est plus profonde que leur penchant s affronter en vertu de la simple vidence que sans cela aucune soci t n existerait Cela revient donner au socioconstructivisme contemporain une forme d organisation scolaire qui favorise l mancipation de tous face aux rapports de domination qui ne manquent pas de s instituer au gr des d terminismes En ce sens la coop ration semble prolonger ad quatement l exp rience d mocratique selon le philosophe am ricain dont l id e est la conscience claire de la vie commune dans toutes ses implications Dewey 2011 p 13 Ceci illustre la relation que je propose entre autorisation et coop ration comme principes d mancipation en ducation L activit de connaissance se laisse ainsi appr hender la fois comme processus personnel individuel et comme uvre commune collective S autoriser agir de soi m me et en coop ration cela concerne au moins autant les professeurs que les l ves ma
204. dactique clinique tude de cas en EPS Didactique clinique de l EPS quels enjeux de savoirs A Terrisse amp M F Carnus Paris De Boeck Universit p 63 81 CARNUS M F amp TERRISSE A 2013 Didactique clinique de PEPS le sujet en question Paris Editions EPS CHEVALLARD Y 1989 Le concept de rapport au savoir Rapport personnel rapport institutionnel rapport officiel S minaire de didactique des math matiques et de l informatique Universit Joseph Fourrier Grenoble 1 Document interne n 108 CHEVALLARD Y 1991 La transposition didactique du savoir savant au savoir enseign Grenoble La Pens e Sauvage CHEVALLARD Y 2002 Approche anthropologique du rapport au savoir et didactique des math matiques Rapport au savoir et didactiques S Maury amp M Caillot Ed Paris Fabert p 81 104 DE LEONARDIS M LATERRASSE C amp HERMET I 2002 Le rapport au savoir concepts et op rationnalisations Du rapport au savoir l cole et l universit M De Leonardis C Laterrasse amp Hermet Paris L Harmattan GOOD T L BIDDLE B J amp BROPHY J E 1975 Teachers make a difference New York Holt Rinehart amp Winston GRATEREAU R 1957 nitiation aux sports collectifs Paris Bourrelier HATTIE J 2003 Teachers make a difference what is the research evidence Paper presented at the Australian Council for Educational Research ACER Annual Conference on Buildin
205. dans laquelle il transmet en permanence des savoirs personnels incorpor s permet alors de comprendre cette diff rence au niveau de l enseignement des deux APS e Ostension de savoir Tableau 2 Proc dures ostensives utilis es en gymnastique et en basket ball n n n N Gymnastique a E 26 z z 7 A 71 23 29 9 0 0 0 0 Basket ball an gt A non sp cialit 30 10 70 28 0 0 0 0 D apr s ce tableau l enseignement de la gymnastique et du basket ball semble tre marqu par la forte r currence des gestes de direction d tude relevant en premier lieu d une ostension directe physique d monstration gestuelle en gymnastique et d une ostension directe verbale et ou physique priv e en basket ball par la manipulation du corps de l l ve qui d montre le geste en second lieu Ce savoir est tr s souvent montr physiquement par l enseignant quand il s agit de l enseignement de sa sp cialit En effet les r sultats montrent ici tableau 2 que 71 des proc dures ostensives utilis es par Claude en gymnastique sont des ostensions directes physiques Par contre les ostensions directes verbales et ou physiques priv es ne repr sentent qu un pourcentage de 29 du total de ces proc dures ostensives L enseignant est un sujet d sirant se montrer comp tent D j au fil de son discours dans l entretien d apr s coup la d monstration corporelle est un plaisir pour lui j aime voir ce sentiment d admiration
206. de Juridique la version int grale du contrat Avertissement Ey CERTAINS DROITS RESERVES ISSN 1954 3077 CREN Universit de Nantes 2006 199
207. de compte d adh rer des r gles et des valeurs qui sont celles de l cole Les l ves jug s peu autonomes sur le plan civique sont valu s l aune de crit res scolaires mais aussi de cat gories politiques et morales L injonction l autonomie citoyenne dans l espace scolaire g n re alors diverses formes de stigmatisation des l ves selon les caract ristiques de la socialisation familiale qui peuvent tre plus ou moins congruentes sur le plan scolaire et politique avec ce qui est valoris par l institution scolaire et ou par les enseignants individuellement La norme d autonomie ici comme ailleurs Boltanski amp Chiapello 1999 Le Bart 2008 loin d tre le vecteur d une mancipation effective est associ e des formes de contr le des individus et g n re des in galit s entre eux En insistant sur une autonomie de type individuel on peut aussi se demander si l ducation civique scolaire ne se prive pas des moyens de penser et d encourager chez les enfants ce qui est le propre de l autonomie dans son versant politique sa dimension collective La sociologie politique souligne abondamment l importance des appartenances collectives dans l exercice concret de la citoyennet qu il s agisse des incitations aller voter exerc es par la famille et le milieu proche Braconnier amp Dormagen 2007 du r le crucial de l identification des collectifs dans l engagement militant ou dans la prise de parole
208. de distinguer diff rents profils psychosociaux au sein de l chantillon de 386 raccrocheurs et pers v rants au sein d un CEA nous avons eu recours une analyse de classes latentes r alis e sur les donn es relatives aux traumatismes pass s aux services re us durant l enfance et l adolescence aide l enfance par exemple aux probl mes externalis s la d tresse psychologique l estime de soi aux risques suicidaires et l identit Cette proc dure statistique permet de discriminer des sous groupes partir d indicateurs d termin s par les chercheurs sans que ceux ci n aient pr sumer du nombre de classes ou de sous groupes au d part Cette proc dure est centr e sur les sujets et non sur les variables ce qui signifie qu elle regroupe les personnes ayant des caract ristiques similaires Marcotte amp al 2011 Profils psychosociaux familiaux et scolaires des jeunes inscrits en CEA Grace l analyse en classes latentes nous avons mis en vidence quatre profils de jeunes fr quentent les CEA Le tableau 2 pr sente la distribution des indicateurs au sein de ces quatre profils Tableau 2 Distribution des indicateurs en fonction des classes retenues indicateurs Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 n 0 54 n 0 21 n 0 13 n 0 12 Engagement 63 87 59 06 63 88 62 62 Exploration 58 70 62 88 61 67 59 65 Abus physique et motionnel 90 55 49 94 70 02 48 91 Abus sexuel 58 00 06 64 14 37 05 23 Probl m
209. de l enfant notamment dans le champ de l expressivit ils le voient se donner de la r gle c est dire de la contrainte non pas sociale mais thique a partir de laquelle il se donne de la satisfaction Cf notamment P Rayou 1999 Parfois d ailleurs avec les m mes arguments en l occurrence surtout celui de la r action sp cifique de l enfant notamment du jeune enfant il est vrai l histoire qu on lui raconte donc au r cit Cf surtout pour la na vet de l enfant l ouvrage sur le mot d esprit 1905 20 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel un tout autre registre on fera remarquer avec Marcel Gauchet que la figure de l ducateur que fait surgir Rousseau travers son Emile et qui s panouira dans ce qu on appelle l ducation nouvelle fait en d finitive valoir une autorit tut laire assez habile pour dissimuler sa tutelle et conserver le sujet qu elle guide dans l assurance qu il n ob it qu lui m me 2002 p 135 Tutelle il y a toujours parce qu il ne saurait en tre autrement avec un enfant Tel n est pas le cas dans les formations pour adulte ni m me avec l adolescent Si l on veut cependant saisir v ritablement cette sp cificit enfantine et surtout se convaincre de la n cessit de la reconna tre c est incontestablement en confrontant la probl matique de l enfance a celle de l adolescence qu on y parviendra le mieux Pour ce
210. de plusieurs jeunes adultes dipl m s ou non et de la possibilit tr s accessible au Qu bec de raccrocher partir des CEA Par ailleurs Marcotte et al 2011 soulignent combien l analyse du ph nom ne du d crochage scolaire doit imp rativement tenir compte des situations contemporaines des jeunes adultes variable temps et plus pr cis ment le temps social dont les caract ristiques viennent influencer la fa on dont ils n gocient leur parcours scolaire et la vision lin aire traditionnelle du passage de l cole au travail Le mod le de Tinto 1997 s av re en ce sens tr s clairant Celui ci stipule entre autres que l abandon ou la pers v rance s explique la fois par les 171 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte caract ristiques de l l ve ses aptitudes sa famille sa motivation etc l int gration acad mique et sociale le v cu en salle de classe avec les autres l ves et les enseignants les engagements externes travail et les efforts fournis par l l ve Ce mod le tient par ailleurs compte de la notion de temps social qui vient baliser la valeur accord e a l ducation une poque donn e ainsi que les attentes sociales envers les jeunes adultes de m me que les caract ristiques d une g n ration Il convient donc d analyser le ph nom ne du d crochage mais surtout celui du raccrochage en fonction des enjeux contemporains de l
211. de ses parents et l on sait l importance pour lui du groupe de copains qui le voit chapper l emprise parentale et n gocier avec ceux qui sont pr sent ses pairs Simultan ment il est dans le principe galement capable de s inscrire dans des relations de service ou pour le dire autrement dans une division sociale du travail a travers laquelle il lui est possible de contribuer a la marche de la soci t ou du groupe dans lequel il s inscrit Somm toutefois de demeurer dans une forme d assistance en n exer ant pas ou peu les capacit s dont il est dor navant au principe l adolescent ne peut ni vivre avec quelqu un il ne lui est notamment pas permis de se marier ni exercer une profession Sortir de l adolescence et non plus de l enfance revient d s lors pouvoir exercer pleinement ces capacit s Telle peut tre d finie l autonomie Elle suppose pour nous exprimer d une autre mani re encore une capacit a deux facettes autorisant dans des rapports d interd pendance de l affiliation identitaire et de I affiliation contributive Etre autonome revient tre en mesure de marquer son identit travers des rapports de parit et par ailleurs de d finir sa responsabilit travers des changes o l on s oblige mutuellement A la responsabilit l enfant n a pr cis ment pas merg Elle ne doit cependant pas s entendre ici au sens l gal du terme elle r pond un principe anthropol
212. des exp riences faciles mettre en uvre l enfant apprend formuler des interrogations plus rationnelles anticiper des situations pr voir des cons quences observer les effets de ses actes construire des relations entre les ph nom nes observ s identifier des caract ristiques susceptibles d tre cat goris es MEN 2005 p 59 60 Ou dans le domaine La sensibilit l imagination la cr ation ajuster ses gestes en fonction d une intention percevoir et reconna tre les effets plastiques obtenus modifier et affiner son action Les bauches sont conserv es et servent parfois de supports ou de r f rents des reprises prolongements enrichissements en vue de compositions plus labor es ibid p 133 p 136 L autonomie dont il est question dans les derniers programmes de l cole maternelle renvoie donc non seulement au processus qui conduit les l ves faire seuls un certain nombre d actions mat rielles ou qui rel vent de la civilit mais aussi toutes les op rations qui leur permettent d adopter une posture m tacognitive vis vis de leurs environnements et activit s scolaires tels que peuvent les traduire les verbes suivants de plus en plus pr sents dans ces programmes anticiper r fl chir reprendre ajuster identifier cat goriser s auto valuer se corriger On ne demande donc pas aux l ves seulement de faire seuls mais aussi de commencer savo
213. diatement la maitresse lui r plique avec un ton tr s ferme MOI je te demande d crire le chiffre cinq Ce type d interactions r p t es jour apr s jour au sein d une m me classe finit par construire une chelle de l gitimit au sein de laquelle les l ves apprennent se situer surtout lorsqu ils sont ainsi rappel s a cet l ordre Il t moigne de l in gale reconnaissance d autonomie dont disposent les l ves d une m me classe qui varie avec leur cr dit scolaire Des l ves moyens comme Brahim ou Hussein revendiquent encore une autre position ou continuent encore refuser les diff rences de traitement dont ils sont l objet surtout lorsqu ils les per oivent d favorablement D autres l ves surtout lorsqu ils sont plus bas voire tout en bas de cette chelle finissent par int rioriser bon gr mal gr cet ordre des choses Se sentant alors incapables d s la maternelle de toute activit intellectuelle autonome ils s en remettent au bon vouloir des l ves beaucoup mieux reconnus qu eux dont ils cherchent parfois s attacher les faveurs par exemple en leur r servant une place aupr s d eux pour qu ils les aident voire fassent leur place le travail demand Au sein de l atelier autonome dessin du bonhomme du mois GS Marie revient son dessin apr s de nombreux d placements dans la classe Elle dit alors suffisamment fort pour se faire bien entendre de ses voisin
214. dicaments et drogues le degr de d pendance de la personne envers les produits consomm s et les cons quences n gatives occasionn es par la consommation au cours de la derni re ann e Versions fran aises des chelles Child s Attitude toward Father CATF and Mother CATM Giuli amp Hudson 1977 Questionnaire descriptif tir d une enqu te populationnelle canadienne EJET Statistique Canada 2001 Deux questions explorant le risque suicidaire et les id ations suicidaires tir s de l Enqu te Sant Qu bec Minsit re de la Sant et des Services Sociaux 1987 Questionnaire inspir de l enqu te aupr s des jeunes en transition EJET Cycle 1 Statistique Canada 2001 et de Janosz et Leblanc 1996 portant sur la vision de l cole l importance des tudes les notes et les diff rents niveaux atteints selon la mati re la fr quentation scolaire le cheminement actuel et pass le rendement scolaire l engagement les relations avec les enseignants et les pairs et les aspirations Sous questionnaire tir de celui sur les exp riences l cole partir des items qui relatent l assiduit l implication et la perception de l effort actuelle des tudiants Version fran aise du questionnaire de Procidano et Heller 1983 le Perceived Social Support from friends and from family PSS Fr et PSS Fa 176 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte Afin
215. e La r alit complexe des ph nom nes didactiques observ s permet de placer la focale de l analyse non pas uniquement sur l enseignant et sa fonction de maitre mais surtout sur le sujet qui l habite et le meut parfois son insu Barru in Carnus amp Terrisse 2013 Cette double dimension d enseignant et de sujet qui ne font qu un t moigne t elle de la n cessaire prise en compte du sujet enseignant comme l ment incontournable pour expliquer certains faits didactiques et mieux comprendre le maillage des d terminants institutionnels li s l institution scolaire comme les programmes mais aussi subjectifs souvent invisibles de l action de l enseignant C est la question qui nous anime dans le cadre de cet article du fait que nous souhaitons d gager cette dimension personnelle intime et en expliciter l effet au service d un regard clinique sur lacte professionnel Pour ce faire nous comparons deux enseignements contrast s pour le m me enseignant de deux APS pour lesquelles l enseignant n a pas le m me rapport au savoir l activit et au corps Il convient de pr ciser que le choix de ces deux activit s n incombe pas au chercheur mais qu il est une r alit incontournable pour l enseignant puisqu il s impose lui par la programmation des cycles d APS dans cet tablissement scolaire Hejer Ben Joma Ben Hsouna maitre assistante universitaire SYFACTE ISSEP de Tunis Universit de La Manouba amp
216. e p 380 Dans le texte suivant publi en 2000 Michel Candelier prolonge la r flexion sur ce plaidoyer en faveur d un grand continuum et d une didactica magna p 381 Son troisi me article publi en 2008 explicite la gen se de la notion d approches plurielles l articule avec celle de didactique du plurilinguisme et pr sente le CARAP p 387 Josef Huber revient ensuite sur la r volution copernicienne en didactique des langues de la centration sur l apprenant plut t que sur les langues enseign es p 405 Franz Joseph Meissner et Anna Sch der Sura retracent la diffusion de la notion d intercompr hension a travers les discours didactiques des pays de l Union europ enne et soulignent le manque partiel d une terminologie commune p 413 Christian Puren rappelle la pr occupation pist mologique permanente de Michel Candelier dans le projet d autonomisation de la didactique des langues initi en 1972 p 423 D finie par son objet le processus conjoint d enseignement apprentissage d une langue culture et par son projet l am lioration de ce processus elle vise l laboration dynamique d une th orisation des Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions pratiques enseignantes par avec et pour les enseignants plut t qu une th orie en tant que produit fini V ronique Castelloti tente de clarifier la notion de didactique du pluri linguisme que Maurice Cande
217. e l ducation des adultes peut videmment soutenir de multiples desseins Cependant pr s des deux tiers des apprenants 62 optent pour les services qui m nent l obtention d un premier dipl me quivalent ceux pouvant tre obtenus via le syst me traditionnel premier et deuxi me cycle du secondaire pr paration aux tudes post secondaires et la formation professionnelle MELS 2005 2008 La popularit des CEA aupr s de jeunes au Qu bec ne se d ment pas l effectif tant en croissance constante Ainsi alors qu en 1984 1985 l on comptait environ 1 3 de jeunes de moins de vingt ans inscrits aux CEA ils constituent aujourd hui plus de 60 de l effectif total des CEA Conseil sup rieur de l ducation 2008 MELS 2009 Face ces constats le MELS a clairement exprim son besoin de mieux conna tre les jeunes d crocheurs d une part et ceux qui acc dent ces dispositifs de raccrochage d autre part leurs motivations et leurs perceptions des CEA afin de potentialiser son offre de services et de mieux l arrimer avec les besoins des jeunes adultes qui forment d sormais une grande partie de l effectif tudiant Marcotte amp al 2010 1 Caract ristiques des jeunes d crocheurs et des tudiants en CEA Le d crochage scolaire Les tudes r alis es sur le d crochage depuis les dix derni res ann es ont permis de cerner cinq grandes cat gories de facteurs de risque et de prot
218. e 0 099 et qui repr sente 10 du total des informations nous obtenons des indications int ressantes Plus d un tiers des donn es est regroup dans l AFC signe de r sultats probants Pour chaque facteur les coordonn es factorielles de chaque modalit sont pr cis es Cibois 1984 sugg re de nous int resser qu aux modalit s dont la contribution par facteur CPF est sup rieure la moyenne des CPF Nous nous int resserons aux contributions sup rieures la moyenne qui est gale treize voire deux fois sup rieure celle ci c est dire vingt six Les CPF sont en effet d autant plus int ressantes qu elles apportent une part importante de Phi deux L opposition mise en vidence par le premier facteur est celle de l orientation th orique rencontr e dans le cadre de la formation Les formateurs se caract risant comme des tudiants scientifiques qu ils furent et non comme des sportifs sont actuellement ceux qui se disent analyseurs et r flexifs Ces derniers ont repris leurs tudes pour le plaisir apr s le CAPEPS Ils pensent qu un professeur d EPS doit d abord tre un scientifique et performant dans les preuves crites sans tre forc ment un animateur A contrario d autres formateurs pensent que pour devenir un professeur d EPS apte au service il 101 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic n est pas besoin d avoir les caract r
219. e co auteur dans ses apprentissages indissociable d une co laboration avec la classe tout enti re C est donc dans cette mise en partage que chacun renforce sa puissance d agir et que se joue la possibilit d une mancipation dont il nous faut penser et inventer les gestes et mises en forme pratiques Une seconde s rie de textes P rier Bozec Joigneaux Durler H tier porte le regard sur l autonomie ou l mancipation telle qu elle se d cline dans les pratiques et objectifs en classe questionnant implicitement ce qui se forge ou pas dans la famille et entre pairs Ma contribution Pierre P rier s int resse au rapport entre d un c t l id al et les enjeux de l autonomie des l ves et de l autre l autorit des enseignants ici les professeurs d butants en coll ge La reconfiguration des rapports p dagogiques encourage l expression et la participation des l ves y compris dans la construction des savoirs La logique de transmission recule de m me que les m thodes disciplinaires au profit de l int ressement motivation et de l autocontr le attendus des l ves Tout se passe comme si la mont e des attentes d autonomie individuelle s effectuait en m me temps que s affaiblit la possibilit pour les enseignants d exercer une autorit par leur statut ou les savoirs qui les l gitiment Ce qui prend l apparence d une perte pourrait masquer une nouvelle forme de domination en attribuant
220. e les premi res amiti s donc c est une petite microsoci t et partir de l a va leur apprendre vivre plus tard dans le monde ext rieur D une cole l autre l attitude des enseignants envers l entre enfants varie pourtant de la confiance avec un souhait de responsabiliser les l ves la m fiance avec une 17 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande volont de contr le Selon leurs propres valeurs et leur mod le ducatif selon galement les habitudes de l quipe p dagogique et ce qui est discut et g r collectivement la r cr ation est ou non une opportunit offerte aux enfants pour apprendre selon le terme des enseignants a se d brouiller entre eux et trouver des adultes ressources pour les aider r soudre certains conflits La dimension communautaire est toujours mise au premier plan puisque l cole est un lieu de vie collective et suppose l apprentissage du vivre ensemble mais soit cet apprentissage est pens comme devant se faire en pr sence d un adulte qui contr le et r gule les changes entre enfants soit le groupe de pairs est lui m me envisag comme structurant et instructif pour l individu capable de se prendre en charge dans une autonomie relative On retrouve donc le premier mod le ducatif o l adulte se pense comme devant modeler l enfant et le second o une part de libert plus grande est accord e aux enfants du fait d une croyance en leu
221. e une vis e d autonomisation de l enfant qui prenait essentiellement la forme d une autodiscipline d un gouvernement de soi D loye 1994 acquis progressivement par l exercice de la raison Le processus d autonomisation de l enfant s acc l re et se renforce aujourd hui du moins tel que l on peut l observer dans les classes de ces enseignants Il ne s agit plus seulement de rendre publique la r gle et de la faire comprendre pour d faire l enfant de sa d pendance l gard de la personne du ma tre Lahire 2005 La d personnalisation des r gles et l autonomie qui en d coule pour l enfant viennent galement de la participation des l ves eux m mes leur construction Ce mouvement d autonomisation de l enfant par rapport aux r gles scolaires rencontre cependant trois limites principales Tout d abord ces pratiques restent limit es certaines coles et classes de notre enqu te En effet l organisation de conseils d enfants n cessite du temps et les enqu t s ne cessent de dire qu ils en manquent En outre lorsqu ils prennent place au niveau de l cole enti re l engagement de la direction de l cole et de l ensemble de l quipe enseignante est n cessaire Or on le voit travers les deux cat gories d enseignants identifi es les instituteurs ont des conceptions divergentes du statut et de la participation de l enfant dans la vie collective de l cole En deuxi me lieu les enseignants q
222. e capable de r fl chir de se poser des questions de poser des questions aux autres d essayer de comprendre L autonomie politique du futur citoyen est donc intimement li e l autonomie intellectuelle et est en fin de compte jug e l aune de cat gorisations scolaires Elle se d cline particuli rement dans une capacit progressive de l enfant penser ind pendamment et pour certains diff remment de ses parents Conclusion Un certain nombre de tensions entourent donc la construction de l autonomie politique des enfants l cole Les enqu t s se trouvent l confront s aux incertitudes qui entourent le statut de l enfant dans la soci t actuelle comme aux tensions intrins ques la citoyennet tiraill e entre mancipation et ob issance politiques Leca 1986 Ils composent et bricolent au quotidien a partir de leurs propres conceptions morales politiques et professionnelles et du contexte dans lequel ils enseignent Aussi a t on pu relever des diff rences importantes selon le profil id ologique des enseignants mais aussi les caract ristiques sociales et scolaires des l ves Au del des variations qui existent entre enseignants la formation du citoyen a l cole rev t dans les classes certains traits communs Elle met l accent sur la figure d un citoyen individuel capable d autodiscipline et d ind pendance intellectuelle en premier lieu par rapport sa famille Mais il s agit en fin
223. e des effets individuels elles pourraient participer d une modification du mode de production subjectif des classes sociales De Queiroz 2006 p 124 Conclusion Les contradictions de l injonction l autonomie contenue dans les dispositifs p dagogiques se pr sentent ainsi sous diff rentes facettes selon qu elles concernent les l ves les enseignants ou les parents chacun tentant plus ou moins consciemment de les d passer Lorsque cette injonction est faite des l ves qui disposent des ressources leur permettant d y r pondre les contradictions restent invisibles et silencieuses Ce n est que lorsque ces ressources viennent manquer que celles ci surgissent et mettent les acteurs en tension Le danger r side dans le fait que les dispositifs p dagogiques de l autonomie parce qu ils les consid rent comme allant de soi tendent carter la question des conditions sociales qui rendent possible l engagement de l l ve et favorisent sa r ussite scolaire En ignorant ces conditions on court le risque de voir s aggraver les difficult s scolaires de ceux qui ne poss dent pas les ressources pour apprendre de mani re autonome au sein des dispositifs et s accroitre les in galit s sociales de r ussite scolaire d s l cole l mentaire Bibliographie BECKER H S 1952 1997 Les variations dans la relation p dagogique selon l origine sociale des l ves Les sociologues de l ducation
224. e en milieu populaire Paris L Harmattan ROCHEX J Y amp CRINON J 2012 La construction des in galit s scolaires Rennes Presses Universitaires de Rennes SPINOZA 1990 thique Paris Presses Universitaires de France VINCENT J D 2002 Biologie des passions Paris Odile Jacob 41 Autonomie versus autorit id al ducatif ou nouvelle forme de domination Pierre P rier R sum La diffusion de la norme d autonomie de l enfant dans la famille et de l l ve l cole a modifi les dispositifs d apprentissage et rapports de pouvoir dans la classe La soumission des l ves l autorit symbolique des savoirs et l autorit p dagogique du maitre charg de les transmettre recule L thique contemporaine de la discussion de la n gociation de la reconnaissance des droits et libert s de l enfant branle le processus institutionnel de normalisation des r les Dans ce cadre il est davantage fait appel l autonomie des l ves charg s de s autocontr ler de se mobiliser dans les apprentissages ou de se juger scolairement et moralement Or l apprentissage de l autonomie n cessite des conditions socialement d finies de sorte que l id al d mancipation qu elle symbolise pourrait dissimuler les rapports de domination qu elle perp tue sous d autres formes Cette probl matique sera abord e sous l angle des professeurs d butants dans les coll ges populaires c est dire dans des cont
225. e fait partie des l ments clefs de la morale professionnelle d fendue par le Minist re de l ducation nationale et des programmes scolaires d ducation civique et correspond aussi ce qui est prescrit par la loi Les enseignants sont attach s la norme de neutralit politique Bozec 2010 Percheron 62 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec 1984 et ils n ont pas l impression d y d roger quand ils interviennent directement face des propos de cette nature Lorsque les paroles enfantines portent sur des sujets politiques plus controvers s sur lesquels les prescriptions l gales ou les normes institutionnelles de l ducation nationale ne sont pas en jeu de la m me fa on les interventions des enseignants sont en g n ral plus indirectes On le voit dans le cas de Chantal 55 ans au centre politiquement sans religion CM1 cole tr s favoris e socialement Paris qui r agit de mani re plus d tourn e quand les propos tenus lors de d bats entre l ves la heurtent Chantal est l une des enqu t s qui poussent le plus loin la reconnaissance de la libert de parole des enfants dans la classe Lors des d bats entre enfants elle reste le plus souvent dans une position de relatif retrait elle ne commente pas de mani re directe les propos des l ves ni ne leur fait la le on Mais elle tente tout de m me d orienter leur r flexion dans un sens qu elle juge plus ad quat et co
226. e importante des syst mes scolaires qui sont initi es dans de nombreux pays pour adapter les syst mes scolaires ces nouveaux enjeux Maroy 2006 1 UFR STAPS Unit Formation Recherche en Sciences et Techniques des Activit s Physiques Sportives CAPEPS Certificat d Aptitude au Professorat d Education Physique et Sportive Youcef Alanbagi docteur en sciences et techniques des activit s physiques et sportives et professeur agr g d ducation physique et sportive Groupe d tude pour l Europe de la culture et de la solidarit GEPECS Universit Paris Descartes Sorbonne Ghislain Carlier professeur ordinaire Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation l ducation et la formation GIRSEF Universit catholique de Louvain Louvain la Neuve Belgique Jacques Mikulovic professeur des universit s en STAPS Laboratoire Cultures Education Soci t s LACES Universit de Bordeaux ESPE d Aquitaine 97 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic Les formateurs d enseignants sont les premiers acteurs de la formation et en EPS ils participent l volution de cette discipline en formant des g n rations d enseignants Michon amp Caritey 1998 qui tentent de s adapter a chaque fois aux nouveaux enjeux pr sent s Des typologies de profils d enseignants d EPS issues de ces formations ont t mises en lumi re par P rez Roux 2011 Cinq pr
227. e la part de professeurs soucieux de rendre les savoirs accessibles au plus grand nombre et de favoriser l engagement autonome dans l activit Les curricula sont remani s au travers des interactions dans la classe et de fa on plus ou moins consciente par les enseignants jusqu produire des savoirs locaux index s au contexte et al as des situations d apprentissage Bautier amp Rayou 2009 Il n est pas rare que dans ce cas la figuration et exemplification c est dire le recours appuy au concret ou au v cu l emportent sur l argumentation et la d monstration inh rentes aux exigences du travail intellectuel Bouveau amp Rochex 1997 Peut on dire que les enseignants proc dent un renversement normatif ax sur ce qui peut motiver les l ves et secondairement pr venir l indiscipline ou apaiser la classe jug s trop peu participatifs et investis dans l activit Moduler l enseignement et r viser les exigences de contenus serait alors une mani re de composer par anticipation ou r action avec l autonomie cognitive d l ves in galement dispos s de ce point de vue Une telle ambigu t traverse les propos de cette enseignante d histoire g ographie vingt six ans certifi e en poste dans un coll ge de banlieue Avant je pensais faire uniquement mon cours bon apr s je ne pouvais pas encore vraiment trop tout faire parce que je n avais pas forc ment le temps mais apr s je pensais vraiment
228. e la subjectivation il s agirait finalement de faire droit l v nement de la r ception qui est toujours un v nement unique et individuel tout objet qui parle a quelqu un m rite une attention positive et on ne peut reprocher quelqu un de ne pas tre touch par tel ou tel objet Quel travail engager sur un objet qui n est pas re u En travaillant sur le rapport aux uvres culturelles il s agirait en fait non pas seulement de s manciper de croyances de dominations et d influences discutables mais in fine de r duire ce que l ali nation doit la r ification C est notamment la formulation m me d objets culturels qui devrait tre alors critiqu e au profit de la construction d une culture Celle ci ne peut tre r duite une collection d objets non plus qu une connaissance scolaire de fragments de la culture d uvres plus ou moins fr quent es plus ou moins travaill es Cette r ification est paradoxalement aussi bien produite par une approche critique qui dans la d construction pr tend rendre l l ve maitre de l objet que dans une fr quentation spontan e qui passe volontiers d une chose a l autre en vitant ce qui r siste Si une mancipation est vis e ce n est alors pas seulement eu gard une ali nation telle culture ou tels objets mais aussi eu gard une r ification qui transforme tout en objet Une culture au plein sens du terme est co
229. e ne doit pas appara tre comme arbitraire et ext rieur mais comme le reflet d une n cessit int rieure et individuelle Les contradictions se manifestent en partie autour du rythme de travail lorsqu il appara t que la libert laiss e l l ve de r aliser les activit s son rythme se r v le en r alit fortement r duite Quand les enseignants donnent aux l ves la possibilit de travailler leur rythme en plan de travail par exemple ils passent sous silence le fait qu il est implicitement 80 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler demand que ce rythme corresponde celui d un l ve normal c est dire travaillant une vitesse lui permettant de suivre le programme de ne pas prendre du retard sur les objets travaill s par rapport au reste de la classe La lenteur devient ainsi une cat gorie naturalis e un probl me qui touche certains enfants comme le laissent penser les propos des enseignants lorsqu ils d crivent une population d l ves selon eux en augmentation les enfants qui ont besoin de plus de temps pour apprendre Entretien avec Fran oise enseignante Les contradictions surgissent galement travers les possibilit s de n gociation ou encore dans les marges de man uvre laiss es l l ve pour r aliser son travail l aussi dans les faits troitement limit es Parce que la relation hi rarchique entre l ves et enseignant
230. e pour les professeurs d EPS contribuent au calcul des facteurs et donc la construction des plans factoriels et de leur repr sentation graphique Douze variables explicatives suppl mentaires g n ralement des variables de statut sexe dipl me sp cialit sportive sont simplement projet es sur les plans factoriels structur s par les variables actives sans contribuer au calcul Nous attribuons a chaque questionnaire rempli un num ro d identification fait d une succession de chiffres Nous trouvons donc autant de chiffres que de questions et la Valeur maximale de ces chiffres est celle du nombre de modalit s extrait de ces questions En effet nous pouvons remarquer que pour le r pondant n 40 le codage 214530220155234014110202234050006132 signifie que le questionnaire comporte trente six questions nous sommes en pr sence d une suite de trente six chiffres qu la quatri me nous avons au moins cinq r ponses possibles puisqu il a cinq que le sujet ne s est pas exprim la 30 31 ou 32 question 0 signifie en g n ral non r ponse Aussi il s agit d un homme car la variable sexe qui est soulign e cod e SEX est en 25 position et que 2 signifie masculin Le logiciel tri deux de Cibois et Alber construit un tableau de Burt tableau de nombres o toutes les variables explicatives et expliqu es sont inscrites une fois en ligne et une fois en colonne duquel il calc
231. e tr s souvent d s lors qu il est question des droits des citoyens dans la France actuelle Beaucoup d instituteurs comme No lle associent l enseignement de l histoire a des finalit s civiques Une place cons quente est accord e a certains v nements et p riodes historiques la Renaissance la R volution fran aise la D claration de 1789 et l installation de la R publique Les s ances d histoire observ es sont l occasion d insister aupr s des l ves sur les changements fondamentaux dont ces v nements ont t porteurs et sur leur r sonance actuelle Ces instituteurs se placent l en continuit par rapport aux orientations des programmes et des manuels scolaires qui mettent eux aussi particuli rement l accent sur cette histoire fondatrice et sur les messages mancipateurs qu elle v hicule pour le pr sent L esprit des Lumi res et de la R volution doit toujours servir de guide pour les coliers d aujourd hui Les d mocrates que Rose 38 ans de gauche croyante non pratiquante CM1 cole mixte socialement Brest cherche faire aujourd hui ont tout autant besoin d apprendre d velopper une pens e critique que ceux d autrefois Pour moi il y a une grande p riode qui est tr s importante c est la Renaissance avec les id es d humanisme la pas que les arts mais toutes ces id es de philosophie l importance du livre la circulation des id es et tout parce que a am ne quand m
232. eau de la r ussite scolaire Tableau 2 Comparaison des scores moyens de la r ussite chec scolaire selon la position sociale des adolescents Position sociale M o N IE DDL n2p Sign Soumis 12 64 2 914 116 En retrait 12 86 2 825 119 N glig s 18108 2 534 175 4 639 SEC 0 02 p lt 001 Populaires 13 70 2 796 266 Total 1895 2 779 676 Les r sultats pour cette variable F 3 672 4 639 p lt 001 confirment que le niveau scolaire des l ves est en partie li leur positionnement social malgr un effet faible Ainsi ce sont Rappelons que M moyenne des sujets concernant leur score d attention et d implication en classe o cart type N r partition des sujets en fonction de leur positon sociale F rapport de la somme des carr s moyens inter et intra groupes DDL Degr De Libert n2p ta carr partiel repr sente la taille de l effet force de l effet d une variable sur une autre Cet indice varie de 0 1 La r partition de Cohen 1988 nous aide interpr ter cet indice autour de 0 01 effet de petite taille autour de 0 06 effet de taille moyenne autour de 0 14 et plus effet de grande taille 162 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur souvent les adolescents qualifi s de soumis et ceux en retrait qui valuent le moins bien leur parcours scolaire M 12 64 12 86 Ces l ves d clarent avoir une moyenne faib
233. ection intervenant dans le d crochage scolaire les facteurs personnels difficult s scolaires d pression estime de soi familiaux niveau ducatif des parents scolaires climat ducatif relation maitre l ve environnementaux pauvret voisinage et sociaux pairs d viants Selon les tudes certains facteurs de risque comme le faible statut socio conomique la d pression ou la faible performance scolaire sont ceux qui ont le plus de poids dans la d cision de d crocher Marcotte amp al 2011 partir de ces facteurs de diff rents ordres des profils types de d crocheurs ont t identifi s Janosz Le Blanc Boulerice et Tremblay 2000 ainsi que Fortin Marcotte Potvin Royer et Joly 2006 ont chacun relev quatre types de d crocheurs par exemple les antisociaux les d sint ress s les jeunes avec des difficult s d adaptation et les d pressifs selon Fortin et al 2006 partir d un ensemble de facteurs personnels familiaux et scolaires Si ces connaissances s av rent utiles pour cibler l intervention en fonction des besoins les plus pr gnants des l ves d crocheurs selon leur profil sp cifique notamment elles ne tiennent pas compte du caract re souvent temporaire de l abandon scolaire au Qu bec Entwisle Alexander amp Olson 2004 Ainsi il est peu fr quent que cette probl matique soit mise en perspective au regard des parcours ducationnels interrompus qui caract risent les situations
234. eillement archa que Si l enseignant ne peut remplacer la m re suffisamment disponible qui permet l enfant de se sentir accueilli et accept du moins se joue t il quelque chose de cet ordre un autre niveau De fa on moins directe moins li e au corps corps et au miroir des visages il nous semble que se maintient notamment sans doute pour ceux dont le soutien holding na pas t suffisant la n cessit sensible d une disponibilit de l autre soi Cette disponibilit si tant est que la volont d une ducation soit d abord la charge de l ducateur est donc surtout penser de son c t contre l id e admise que le probl me de la disponibilit est celui des l ves Une telle disponibilit ne peut s objectiver elle ne correspond pas au total d interactions de l enseignant divis par le nombre d l ves Elle passe par une qualit d attention autrui bien videmment mais plus pr cis ment pour ce qui nous pr occupe ici par une attention aux objets d autrui 93 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier ce qui psychiquement revient au m me Dans cette r ception invers e l adulte recevant de l enfant et de l adolescent il est finalement question d un espace interm diaire commun avant de viser une culture commune Conclusion Si c est bien ce que nous faisons qui nous forme nous fait tre ce que nous sommes la fa on dont le travail
235. elles de l cole maternelle Revue Fran aise de Sociologie XIV p 295 335 DARMON M 2006 La socialisation Paris Armand Colin DE QUEIROZ 2006 L cole et ses sociologies Paris Armand Colin 2 dition DE TERSSAC G 1992 Autonomie dans le travail Paris Presses Universitaires de France DURLER H 2013 L autonomie obligatoire Analyse sociologique des dispositifs scolaires de l autonomie Th se de doctorat en sciences sociales Universit de Lausanne FOUCAULT M 1975 Surveiller et punir Naissance de la prison Paris Gallimard 85 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler FOUCAULT M 1994 Histoire de la sexualit tome III Le souci de soi Paris Gallimard HIRSCHMAN A O 2011 Exit voice loyalty D fection et prise de parole Bruxelles ditions de l Universit de Bruxelles JOHSUA S amp LAHIRE B 1999 Pour une didactique sociologique Entretien avec Samuel Johsua ducation et Soci t s n 4 p 29 56 JOULE R V amp BEAUVOIS J L 2009 La soumission librement consentie Paris Presses Universitaires de France 6 dition KAKPO S 2012 Les devoirs la maison Mobilisation et d sorientation des familles Paris Presses Universitaires de France KIESLER C A 1971 The psychology of commitment Experiments linking behavior to belief New York Academic Press LAHIRE B 2005 L esprit sociologique Paris La D couverte MONC
236. els conceptuels didactiques et de pratiques enseignantes en fonction des ressources personnelles traduites ici en termes d expertise personnelle et de v cu ant rieur d un enseignant dans une activit physique et sportive donn e APS L analyse didactique compar e de deux enseignements contrast s pour un m me sujet enseignant et l tude de cas de son verbatim et de sa pratique six s ances quatre entretiens ont permis de rendre compte des fondements subjectifs de l acte de transmission de savoir de cet enseignant au service d un regard clinique sur lacte professionnel Cet article s ins re dans le cadre des recherches en didactique clinique de l ducation physique et sportive EPS sur l analyse des pratiques enseignantes in situ et au cas par cas EDiC Au travers de l tude de cas d un enseignant d EPS d butant nous tentons de montrer en quoi le d ja la du sujet enseignant oriente le contenu et la forme du processus de transmission des savoirs et affecte les choix de l enseignant dans le traitement de PAPS qu il a la charge d enseigner Ainsi nous nous int ressons l enseignement effectif de deux APS l une qu il conna t la gymnastique qu il a pratiqu e depuis l enfance en tant que sp cialit sportive et une autre activit qu il conna t peu le basket ball qu il n a jamais pratiqu en dehors du cadre de l cole et qu il doit toutefois enseigner du fait de la programmation de l tablissement scolair
237. ematics achievement Learning and Individual Differences volume 26 p 119 130 LICHTENFELD S PEKRUN R STUPNISKY R H REISS K amp MURAYAMA K 2012 Measuring students emotions in the early years The Achievement Emotions Questionnaire Elementary School AEQ ES Learning and Individual Differences volume 22 n 2 p 190 201 LIM S Y amp CHAPMAN E 2013 An Investigation of the Fennema Sherman Mathematics Anxiety Subscale Measurement and Evaluation in Counseling and Development volume 46 n 1 p 26 37 LINDBERG S M HYDE J S amp PETERSEN J L 2010 New trends in gender and mathematics performance a meta analysis Psychological Bulletin volume 136 n 6 p 1123 1135 MA X amp KISHOR N 1997 Attitude toward self social factors and achievement in mathematics a meta analytic review Educational Psychology Review volume 9 n 2 p 89 120 MACCALLUM R C BROWNE M W amp SUGAWARA H M 1996 Power analysis and determination of sample size for covariance structure modeling Psychological Methods volume 1 n 2 p 130 149 MASON L amp SCRIVANI L 2004 Enhancing students mathematical beliefs an intervention study Learning and Instruction volume 14 n 2 p 153 176 MORRIS L W KELLAWAY D S amp SMITH D H 1978 Mathematics Anxiety Rating Scale Predicting anxiety experiences and academic performance in two groups of students Journal of Educational Psy
238. emble fort influenc par ses conceptions n gatives J avoue que je voue la grammaire une esp ce de m pris absolu comme si c tait un savoir invent par les profs pour expliquer des trucs inexplicables parce qu elle est truff e d exception cette maudite grammaire Son propos est rapprocher de sa didactique qui fait le choix d int resser les coliers aux cas particuliers des cas limites aux situations langagi res qui ne rentrent pas du moins d embl e dans le cadre acad mique de la grammaire Son refus de faire de la grammaire la conduit pr f rer faire tudier des phrases atypiques complexes au regard des formes canoniques usuelles de la grammaire scolaire N anmoins nous observons des coliers qui r fl chissent peut tre davantage sur la langue avec toutefois le risque de peser n gativement sur leurs repr sentations de l tude de la langue voire de la rejeter e Option d un apprentissage progressif de la grammaire L enseignante Marie con oit l apprentissage grammatical comme n cessaire Cela tant il se doit d tre structur et progressif Elle pense la grammaire comme une construction a plusieurs strates Je me dis qu en fait on ne peut pas construire un pavillon sans fondations Et les fondations ce sont bien les notions de base en fait et si ces notions l ils ne les ont pas alors je ne vois pas comment on peut construire cette maison Ainsi sa grammaire es
239. ements et enrdlements appartiennent une posture aidante De temps en temps au regard du film de sa classe velyne g re la prise de parole des l ves avec un comportement non verbal montrer de la main tendre la craie imposer le silence avec son doigt sous cat gorie muet Il appara t galement un rappel l ordre Je vais compter jusqu trois si vous refusez de lever la main on s arr te imm diatement Chez Virginie nous relevons un Chut et Attends attends l ve la main Marie contr le les exercices des l ves rectifie leurs erreurs lors de ses d placements entre les groupes Cette posture correspond la sous cat gorie de Bucheton 2009 parcours du combattant L enseignante prend des indices sur la r flexion des l ves lors de ses d placements de mani re pouvoir s adapter ajuster sa didactique selon une posture adaptative 15 tudes des conceptions des enseignants Les conceptions des enseignantes observ es sur la grammaire nous renseignent sur leurs choix didactiques Une nouvelle intelligibilit de leur agir professionnel nous est offerte leurs conceptions l influent et le nuancent Les propos des enseignantes portent des jugements sur des pratiques plus appropri es l ge des l ves Des prises de position et des choix didactiques sont avanc s Une accentuation sur la construction conceptuelle au moyen de stades interm diaires l instar de ce que
240. en du professeur pour accompagner la d marche d apprentissage de l l ve Elle interroge Qui est ce qui se rappelle C est quelque chose qu on vous a d j dit au CE1 d ailleurs Et le groupe qui est soulign en rouge qui est ce qui se rappelle comment il s appelle ce groupe l Partout o c est soulign en rouge c est vrai il y a un verbe Quel est le mot qui est le verbe Qui est ce qui peut me le dire L enseignante fait appel aux souvenirs des l ves aux quelques le ons du CE1 o la notion de sujet et la reconnaissance du verbe furent d j abord es peut tre de mani re plus simple dans un mouvement de tissage du pr sent scolaire avec un pass Marie fait aussi appel aux souvenirs des l ves Constatant un obstacle dans la compr hension elle tente de r duire la complexit de l exercice dans un mouvement g n ral de r duction de la difficult de l exercice Alors je reviens l vous avez du mal comprendre Le sujet qu est ce que c est le sujet Julie s appuie galement sur des savoirs ant rieurs Tu te souviens comment on fait On le met entre c est et qui C est hum hum hum qui Hum hum hum Les l ves ne sont pas un terrain vierge de connaissances un tissage avec des acquis ant rieurs est facilitateur pour faire apprendre Une habilet enseignante semble r sider dans ce geste professionnel de tissage auquel les enseignants d butants n accordent pas n cessai
241. endre ses d sirs pour des r alit s Le probl me de l mancipation est donc avant tout celui de sa d finition et de ses conditions de possibilit Ce qui est impliqu par ce probl me ce sont non seulement les rapports de domination eux m mes contre lesquels l mancipation s exerce mais aussi bien souvent la mani re dont ces rapports font passer leurs effets d ali nation pour des processus d mancipation Une critique radicale en contrepoint des exigences scientifiques me semble par cons quent propre clairer la r flexion Qu appelle t on mancipation Qu est ce qui garantit que les formes d ducation vou es l mancipation actualisent effectivement cette pr tention Et si l on veut bien m accorder cette r f rence John Dewey les questions gagneront porter sur le processus de l exp rience lui m me au principe de ce que le philosophe appelle d mocratie Qu est ce qu une exp rience mancipatrice en ducation comme mode de vie associ d exp riences communes communiqu es Dewey 2011 p 13 Je me propose d aborder ce probl me de mani re critique en lien avec la question de la transmission des savoirs Je voudrais montrer comment dans une perspective qui reste relativement peu tudi e celle de la coop ration l cole il est possible d interroger nouveaux frais cette question de la transmission la faveur d un principe tonnant celui d autorisation Maitre de c
242. enfant et celle des moyens pratiques permettant d y r pondre Comment pensent ils l autonomie du futur citoyen Est elle bel et bien une vis e pour eux y accordent ils une forte importance Et quel type d autonomie ou d h t ronomie politique encouragent ils sans en avoir n cessairement conscience dans leurs pratiques Au del du contexte commun dans lesquels les enseignants s inscrivent et dont on vient de d crire bri vement les tensions il convient sur ce sujet comme sur d autres de pr ter davantage attention aux variations d une classe l autre qui peuvent tre li es aux contextes d enseignement et notamment aux caract ristiques sociales du public scolaire Isambert Jamati 1990 Un autre aspect encore peu explor en sociologie de l ducation fran aise de mani re g n rale peut aussi s av rer d cisif d autant plus qu il est ici question d ducation la citoyennet et donc de politique les profils des enseignants en particulier politiques et id ologiques leur rapport au politique leur orientation politique gauche droite et leur relation la religion sont susceptibles d influencer leurs mani res de former le citoyen l cole Pour r pondre ces interrogations et ces objectifs l enqu te utilis e de nature qualitative permet la fois de prendre en compte les discours des enseignants et les repr sentations sous jacentes qu ils r v lent mais aussi les pratiques de c
243. enfant les conditions les meilleures pour que au moment o il sera en mesure de l exercer il puisse v ritablement le faire 15 Autonomie et responsabilit Cette capacit dont la caract ristique premi re est l absence permet par cons quent d entrer dans une relation sym trique avec autrui du moins dans le principe alors que l enfant se situe n cessairement tant qu il est enfant dans une relation asym trique ne pouvant donc affirmer son autonomie Elle ouvre en tant que capacit le registre de ce qu on peut appeler la socialit ce dont tout homme doit tre n cessairement au principe pour pouvoir s inscrire indiff remment dans telle ou telle soci t nouer du lien social et entrer pr cis ment dans des 11 Les sociologues notamment ne sont souvent pas assez rigoureux sur ce point eux qui auparavant ne parlaient que de jeunesse et laissent encore bien souvent l adolescence comme notion aux psychologues Ils ent rinent fr quemment leur insu la d finition l gale de l enfant 12 Pour un d veloppement de ces caract ristiques de l adolescence cf Quentel J C 2011a 28 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel rapports de r ciprocit avec autrui Nous ne sommes en effet pas pr dispos s vivre dans telle ou telle soci t mais dans une soci t quelle qu elle soit Et ce n est pas non plus la soci t contrairement ce que pensent beaucoup qui nous rend
244. enfants de CM2 dans le questionnaire qualitatif avoir le droit de sortir davantage avec ses camarades ou encore avoir plus d argent de poche Certains signalent le fait qu ils auront un t l phone portable Peut tre que j aurai plus d argent de poche et qu ils me laisseront plus jouer avec ma copine apr s l cole Je vais pouvoir sortir avec mes copines et je vais tre un peu plus responsable Ils vont me donner plus d argent de poche je vais prendre le bus ils vont tre plus s v res J aurai un portable ils me consid reront plus comme un grand Ces organisations nouvelles ainsi que ces nouveaut s mat rielles donnent aux enfants plus d autonomie dans la gestion de leurs relations horizontales Elles les am nent faire voluer leur mani re de se construire un univers soi par des relations et des d penses Les enfants devenus pr adolescents se saisissent des outils et des autorisations nouvelles accord es pour d velopper leur univers leur culture d ge au sein de leurs groupes de pairs L arriv e du t l phone portable est souvent pens e par les parents comme un moyen d tre en contact avec leur enfant quand il n est pas avec eux et donc de lui accorder une autonomie sous contr le Mais elle est aussi une nouvelle mani re pour l enfant d tre en contact avec ses pairs en particulier ses camarades du coll ge par les SMS en priorit Si c est un smartphone qui lui donne acc s Internet il l
245. ension collective sont r introduites Observe t on sur ce point les m mes clivages entre enseignants que ceux que l on a relev s pr c demment concernant la construction de la citoyennet future 2 L l ve citoyen dans l cole le primat de l autodiscipline individuelle L l ve n est plus seulement cens tre dans l cole un citoyen en puissance La citoyennet a cess d tre uniquement un horizon guidant l action des enseignants celui de l ge adulte Depuis trois d cennies on reconna t aussi l enfant ici et maintenant au sein m me de l espace scolaire une forme de citoyennet La Convention des droits de l enfant de 1989 en attribuant non seulement l enfant un ensemble de droits relevant de la protection mais aussi des droits actifs tels que la libert d expression et de r union Renaut 2002 symbolise cette mutation r cente Mais cette conception du statut de l enfant d j pr sente dans les mouvements de l ducation nouvelle de l entre deux guerres ne s est pas pleinement inscrite dans les programmes scolaires de l cole l mentaire tant elle continue de faire l objet de d bats et d oppositions Vitiello 2010 Si dans l enseignement secondaire les politiques ducatives ont accord de nouveaux droits aux lyc ens puis aux coll giens cette volution n a pas t institutionnalis e l cole l mentaire o l in galit des statuts li e l ge reste plus pr gnan
246. ent afin d viter qu ils ne d crochent et que le d sordre ne gagne l ensemble de la classe De telles adaptations en forme d improvisation ont une efficacit incertaine en ce qu elles d tournent des apprentissages et contenus de savoirs Terrail 2002 Bautier amp Rayou 2009 C est ce que sugg re cette jeune enseignante vingt cinq ans certifi e lorsqu elle livre son impression mitig e sur la r ception de sa discipline par les coll giens Je pense que la plupart des l ves per oivent I histoire g o comme une mati re en plus et qu ils ne voient pas du tout la enfin ils ne trouvent pas de lien logique avec la soci t actuelle Enfin en m me temps je peux comprendre aussi quand on fait l Europe moderne de ne pas arriver trouver de lien avec ce qui se passe actuellement et je sais que dans les deux classes ils m ont demand Quand est ce qu on allait faire le vingti me si cle Donc je pense qu ils sont quand m me en attente de faire des choses qui leur parlent plus Dans les tablissements populaires l adaptation des contenus et des modalit s de leur transmission exige un travail r flexif des jeunes professeurs d couvrant les l ves r els peu ou prou loign s des l ves auxquels ils pensaient devoir enseigner Dans ce processus l anticipation des dispositions et r actions des l ves face aux contenus transmettre conduit imperceptiblement des ajustements didactiques d
247. entaires deux axes d une m me probl matique relient en filigrane les contributions et analyses propos es l1 Tensions et contradictions d une socialisation l autonomie L histoire de l ducation et de la famille montre un processus au long cours de d couverte de l enfance et de d mocratisation des relations marqu par le recul des formes diverses de soumission et d ob issance disciplinaire L autonomie s est impos e comme un horizon a atteindre mesure que s affirmaient les valeurs individualistes et que s affaiblissait le pouvoir de normalisation des institutions Dubet 2002 Plus encore la reconnaissance de l enfant en tant que sujet sujet et non plus objet de droit et subjectivit ayant ses go ts ses qualit s et une authenticit respecter Va bousculer les mod les ducatifs et r les traditionnels fond s sur l autorit et les rapports hi rarchiques entre g n rations Ce mouvement entend lib rer l individu des appartenances prescrites et des assignations identitaires au profit d une galisation des statuts et d une vis e d mancipation permettant id alement chacun d affirmer sa personnalit et de r v ler ses potentialit s Inscrit dans une dynamique d mocratique h rit e de la philosophie des Lumi res le processus moderne d ducation l autonomie de l enfant s est singuli rement tendu et complexifi dans la p riode contemporaine la mesure des changements acc l
248. epr sentations habituelles l cole est l objet d une adh sion partag e Du c t des professionnels cette adh sion est ais ment compr hensible Elle est plus tonnante pour les deux autres cat gories d acteurs Certes chez les jeunes eux m mes cette adh sion est para doxale ils n aiment pas l cole mais ils aimeraient l aimer et s ils ne l aiment pas c est surtout pour se leurrer sur ce que leur situation aurait de drama tique s ils devaient non seulement admet tre leurs difficult s d apprentissage ce qu ils font mais aussi reconna tre l utilit de ces appren tissages Ne pas comprendre ce qui s apprend l cole n est pas totalement dramatique si c est inutile p 228 Mais c est l une strat gie d fensive qui leur permet de faire face en l esquivant l angoisse que peut susciter le sentiment d tre en train de g cher sa vie Quant aux parents il appara t que loin des th ses convenues sur leur d mission ducative ils sont en r alit soucieux d une possible r ussite scolaire de leur prog niture en tant constam ment en qu te de strat gies ducatives pour l aider Mais au del de ces points de convergences les auteurs font tat de divergences importantes quant l interpr tation des situations Chacun tend naturellement se d douaner de toute responsabilit en accusant les autres Et il ne s agit pas seulement de l opposition binaire entre familles les jeunes et le
249. epuis que se confirmer grande chelle Il y a peu de champs culturels dont les enfants soient exclus du fait m me qu ils peuvent y acc der sans contr le Cette absence d exclusion qui quivaut l abolition de toutes sortes de fronti res g n rationnelles fait de l enfant un individu comme un autre compte non tenu de sa maturit psychologique Et c est bien sur ce point que se joue une nouvelle forme d ali nation dans laquelle peut se produire une 89 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier collusion entre certaines fixations psychiques et certains int r ts industriels et commerciaux Les tendances naturelles au voyeurisme l exhibitionnisme l agressivit au fantasme de puissance alors qu il s agissait pr cis ment de les contenir dans les institutions ducatives sont excit es et maintenues en veil par des dispositifs dont le succ s et le profit d pendent Les activit s ludiques et la consultation de sites pour adultes dont la pr gnance p se sur le temps et l attention des enfants et des adolescents semblent tourner le dos la disponibilit ducative historiquement construite Cette forme d ali nation pourrait tre identifi e comme fantaisie avec Rousseau inclination avec Kant mais c est pr sent dans les espaces culturels eux m mes que les enfants y sont inscrits Ce n est plus en effet comme au Moyen ge directement dans le lien social que
250. ermes les ateliers les usines et des milieux ventuellement ferm s sur eux m mes exposant ces enfants au pr judice de l ignorance de la superstition de la soumission aveugle Elle m rite sans doute d tre interrog e nouveaux frais aujourd hui alors que beaucoup d enfants sont plut t surprot g s et acc dent une multitude d objets culturels sans m diation notamment via les dispositifs num riques Sur ce dernier point notons que ces dispositifs ordinateurs tablettes consoles connect es smartphones etc permettent une exploration sans institution et sans m diateur d une infinit d objets souvent ludiques et qui d une fa on g n rale ne sont pas toujours destin s aux enfants ni produits dans une intention ducative ni toujours fiables sur le plan du savoir Nous r serverons dans ce texte le terme d uvre a des objets culturels reconnus comme tels des objets consacr s comme des uvres par des institutions comme l cole et le terme d objet prendra un sens g n rique Il est craindre que s il ne s agit que d objets ceux de l cole ne fassent plus suffisamment le poids l cole n est plus l espace o l enfant peut chapper avec bonheur aux calamit s de l exploitation sociale ou au risque de l ennui et les objets auxquels il peut acc der par ailleurs sont tr s distrayants Plus profond ment cette balance entre objets pose question les pratiques et la normalis
251. erne CAPEPS interne de l agr gation interne externe d un doctorat d une habilitation diriger des recherches Sp cialit sportive Avez vous t membre du jury d un concours Oui non Sur quel concours En quelle ann e Combien d ann es avez vous enseign dans le secondaire Depuis combien d ann es enseignez vous l IUFM Universit Votre courriel pour recevoir le r sultat de l enqu te 112 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic Annexe 2 Tableau simplifi des codifications des modalit s Nous pr sentons ici le tableau simplifi des l gendes et des codifications des modalit s issues du questionnaire sur la formation des enseignants d EPS Modalit L gende Les Variables Actives FECO 5 FEC5 le formateur a toujours pr f r cette caract ristique lors des comparaisons par paires FECO le formateur n a jamais pr f r choisir la performance aux crits comme caract ristique pertinente pour qualifier un bon Professeur d EPS FSPO 5 Idem avec comme caract ristique le Sportif FANO 5 Idem avec comme caract ristique l Animateur FDI 0 5 Idem avec comme caract ristique le Didacticien FSCO 5 Idem avec comme caract ristique le Scientifique FGE0a5_ Idem avec comme caract ristique le Gestionnaire CAF1 8 CAF1 technic
252. ers in Quebec Vulnerable Children and Youth Studies n 4 p 279 287 MARCOTTE J CLOUTIER L ROYER FORTIN L amp MARCOTTE D 2005 L volution de l implication parentale chez les l ves r guliers et les l ves en difficult au cours des premi res ann es du secondaire Nouveaux cahiers de la recherche en ducation n 8 p 47 67 186 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte MARCOTTE J CLOUTIER R amp FORTIN L 2010 Portrait personnel familial et scolaire des jeunes adultes mergents 16 24 ans acc dant aux secteurs adultes du secondaire identification des facteurs associ s a la pers v rance et l abandon au sein de ces milieux scolaires Rapport de recherche Qu bec Universit du Qu bec a Trois Rivi res MARCOTTE J LACHANCE M H amp LEVESQUE G 2011 Pleins feux sur la pers v rance et le raccrochage Revue Canadienne de l ducation n 34 p 135 157 MARSH H W 1992 SDQ II Manual Sydney Australia Self Research Centre University of Western Sydney MARTINOT D 2001 Connaissance de soi et estime de soi ingr dients pour la r ussite scolaire Revue des sciences de l ducation n 27 p 483 502 MASTEN A S BURT K B ROISMAN G I OBRADOVIC J LONG J D amp TELLEGEN A 2004 Resources and resilience in the transition to adulthood Continuity and change Development and Psychopathology n 16 4
253. ersonnelle des savoirs diff rent pour chacun et qui s exprime selon des formes singuli res propres chacun Dans le cadre de cette tude nous prenons galement en compte le rapport au corps comme l ment constitutif de l expertise personnelle de l enseignant sp cialiste et comme un d terminant de son processus d enseignement Il s agit certes de se centrer sur le corps dont il utilise l image pour devenir un moyen de capter l attention des l ves leur admiration et un signifiant qui soutient l enseignant dans sa position de sujet sachant il y a toute une 124 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Joma Ben Hsouna amp Andr Terrisse logique derri re plus je d montre plus j attire l l ve et je l aide et comme a j accomplis mon travail comme il faut quoi entretien d apr s coup En effet pour Claude le gymnaste se distingue par un corps plein d nergie de force et de vie Du coup il transmet un savoir incorpor un rapport soi corporel et un mod le sportif du corps qu il a certes montrer Il appara t alors clair que le v cu personnel permet d incorporer les savoirs de les largir vers des savoirs comme les sensations et ou les ressentis corporels qui sont en mesure de permettre l enseignant de mieux comprendre les difficult s des l ves et de r agir singuli rement aux diff rentes RCD Le corps devient un l ment constitutif du contenu Ceci s op re par l
254. ersonnels de l tablissement investissent ce r le Mais nous souscrivons l analyse d Anne Barr re 2011 qui crit que l cole n a plus de projet ducatif clair parce qu elle n a pas de message existentiel sur l avenir comme elle avait pu tre auparavant porteuse d une ambition d ascenseur social Ainsi les adolescents qu elle a rencontr s trouvent dans leurs activit s lectives leur mani re pour vivre cette exploration de soi qui les duque pour mettre leur caract re l preuve Ce qu Anne Barr re a d couvert du c t de ces adolescents correspond ce que nous avons d crit du c t des plus jeunes en explorant travers les cultures enfantines leur mani re de se construire dans leur entre soi Un des enjeux de soci t qui d coule de ces recherches est donc la volont de faire reconna tre le r le de ces temps partag s entre pairs dans la formation de l individu afin de leur donner une place dans la mani re dont nous envisageons nos relations avec eux et nos actions ducatives envers les jeunes g n rations Le groupe de pairs n est pas seulement consid rer comme une curiosit sociologique les cultures enfantines et sp cialement juv niles continueront poser probl me l institution tant que nous n aurons pas int gr dans notre repr sentation de l enfance et de la jeunesse la formation de soi qui s y joue Conclusion L apprentissage de l autonomie chez un enfant est conditionn par la repr sen
255. ervons ici et sur son versant probl matique qui ne devrait pas tre occult dans les processus de d crochage scolaire En effet ce que nous voyons galement c est combien le rejet par les pairs des manifestations d exclusion du groupe ou de discrimination paralysent la r ceptivit et la mobilisation cognitive fragilisent la confiance en soi et la prise d initiative D apr s certains auteurs il s agit d une probl matique relationnelle voire m me individuelle d une inadaptation d ordre psychosociale Hatzichristou amp Hopf 1996 Rubin Bukowski amp Parker 2006 Nous montrons dans cette tude qu un l ve peut tre mobilis dans les apprentissages et tre galement en marge du groupe de pairs et de ses attentes de conformit Il ressort une relation significative au sein de notre chantillon entre le sentiment d isolement et la mobilisation scolaire Plus concentr s moins perturb s par leurs camarades plus calmes et plus aptes couter en classe ces l ves sont plus mobilis s scolairement Ce constat rejoint les explications de Claes 2003 et Lecomte 2006 mettant en avant les effets b n fiques de la solitude dans le cadre scolaire car ces manifestations de solitude sont aussi des expressions attestant de la capacit de certains adolescents prendre de la distance l gard de la conformit attendue par les groupes puiser suffisamment de confiance en eux m mes pour ne pas tre d pendant
256. es Amigues amp Zerbato Poudou 2000 p 36 Ce n est donc qu avec la concomitance d une augmentation du taux d encadrement des l ves de maternelle et de la disponibilit d un nouveau mat riel p dagogique Prost 1981 p 102 ainsi que de la diffusion d une nouvelle d finition de l enfance Boltanski 1969 que l organisation des classes de maternelle en ateliers pendant une bonne partie des journ es scolaires s est r pandue durant les ann es 1960 D autre part les descriptions pr cises de pratiques de classe qui sont donn es dans les revues professionnelles permettent de rendre compte non plus seulement des transformations des dispositifs p dagogiques les plus commun ment employ s mais aussi de l volution des usages qui en sont faits Ainsi s agissant des ateliers l cole maternelle il semble qu ils aient d abord t r serv s aux activit s maternelles propos es aux l ves durant les apr s midi de classe qui se caract risent par leur nature manuelle diverses manipulations peinture d coupage collages Avant que leurs usages ne se g n ralisent toutes les activit s durant l ensemble des journ es pr scolaires Ces volutions p dagogiques sugg rent que les repr sentations concernant ce qu il est possible de faire avec un groupe d l ves d ge pr scolaire se sont beaucoup renouvel es depuis les ann es 1960 en particulier parce que les enseignants de maternelle ont davantage cru qu il
257. es 15 19 ans Quel pr sent Vers quel avenir Qu bec ICRC GIULI C A amp HUDSON W W 1977 Assessing parent child relationship disorders in clinical practice the child s point of view Journal of Social Service Research n 1 p 77 92 HAGAN J amp FOSTER H 2003 S He s a rebel Toward a sequential stress theory of delinquency and gendered pathways to disadvantage in emerging adulthood Social Forces n 82 1 p 53 86 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEBEC 2011 Effectifs scolaires dipl m s et indicateurs de l ducation Qu bec Gouvernement du Qu bec INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QU BEC 2013 Perspectives d mographiques du Qu bec et des r gions Qu bec Institut de la statistique du Qu bec JANOSZ M LE BLANC M BOULERICE B amp TREMBLAY R E 2000 Predicting different types of school dropouts A typological approach with two longitudinal samples Journal of Educational Psychology n 92 1 p 171 190 JANOSZ M amp LEBLANC M 1996 Pour une vision int grative des facteurs reli s l abandon scolaire Revue Canadienne de Psycho Education n 25 p 61 68 JENDOUBI V 2002 Estime de soi et ducation scolaire valuation de la r novation de l enseignement primaire Gen ve Service de la recherche en ducation En ligne sur http www comportement net publications estime estime04 PDF LANNEGRAND WILLEMS L amp BOSMA H A 2006 Identity development in context T
258. es apport es la d mocratie l cole constituent pr cis ment ce qui vient viter qu elle soit une mascarade il s agit de n accorder du pouvoir aux enfants que dans les domaines dont ils sont capables d appr hender les enjeux choix du logo de l cole par exemple et en cas de propositions irr alistes de faire comprendre aux enfants en quoi elles sont infaisables D une classe l autre les d lib rations entre enfants ont toujours un double r le potentiellement contradictoire il s agit de laisser aux coliers un droit la parole mais en les amenant choisir et d fendre eux m mes les valeurs et les r gles valoris es par les enseignants et l institution scolaire plus globalement Le statut de ces valeurs et de ces r gles pose alors question elles ne sont pas le fruit d une laboration propre des enfants susceptible de prendre la forme d une invention voire d une contestation de l ordre scolaire existant elles renvoient des normes pr existantes que les enfants sont cens s retrouver par eux m mes Ce processus devient tr s clairement apparent d s lors que l on examine plus en d tail la mani re dont certaines opinions enfantines acqui rent droit de cit dans la classe tandis que d autres sont d courag es de mani re indirecte ou plus directe 3 Affranchir les enfants des mauvaises opinions parentales On concentra ici notre propos sur les enseignants du second groupe
259. es approches plurielles peuvent participer d construire la fois la repr sentation du d j l linguistique des apprenants comme entrave et celle de la langue fran aise comme syst me normatif fig interdisant toute variation Le second chapitre Articulations et recom positions du champ des approches plurielles s ouvre sur une justification de Michel Candelier et de Jean Fran ois de Pietro du choix d ordre curriculaire d encourager l veil aux langues p 177 Les auteurs s interrogent ensuite sur les formes scolaires que peut prendre cette approche en s appuyant sur les r sultats du programme Evlang On y apprend en particulier que les progr s des l ves deviennent significatifs suivant alors une courbe exponentielle partir d un seuil temporel minimum situ entre trente et quarante heures il appara t de m me qu il est pr f rable que les le ons ne soient pas trop longues et qu elles soient int gr es dans d autres activit s disciplines scolaires p 188 Dans ce m me chapitre Marisa Cavalli discute la notion de plurilinguisme p 195 et Frank Heyworth value l apport du CARAP 194 p 203 L article de Ingelore Oomen Welke pr sente de nouveaux exemples d activit s d veil aux langues issus de l exp rience allemande accompagn s de r flexions th oriques p 211 Martine Kervran aborde les modalit s de mises en synergies des enseignements singuliers et pluriels de la
260. es dans le futur et comment contribuent ils le construire dans leurs pratiques de classe Leurs repr sentations et pratiques pr sentent une certaine diversit Cette h t rog n it est avant tout rapporter au rapport au politique des enqu t s mais aussi et surtout leurs orientations id ologiques a L all geance et l ob issance politiques au premier plan Certains enseignants ont une vision peu participative de la d mocratie et mettent peu l accent la fois dans les propos qu ils tiennent devant les l ves et en entretien sur l autonomie du citoyen Le rapport que les enqu t s entretiennent au politique semble ici en jeu la faible politisation la distance l gard du monde politique d une partie d entre eux influent sur le type d ducation la citoyennet qu ils v hiculent en tant qu enseignants Les enqu t s loign s de l univers politique et peu int ress s par les enjeux politiques tendent a ne pas valoriser ce domaine de la vie sociale en classe et ne pas insister sur l autonomie que leurs l ves auront plus tard en tant que citoyens Mais ce sont surtout les orientations id ologiques de l enseignant e qui apparaissent comme les plus d cisives La faible place accord e l autonomie politique s inscrit en effet dans une conception g n rale de l autorit de type traditionnel qui met l accent sur le respect des r gles des institutions et des figures de pouvoir dans le champ p
261. es en situation de s auto valuer ou de se corriger De fa on significative on retrouve ici les m mes verbes d action cognitive qui sont galement employ s dans les derniers programmes Ce qui peut laisser penser que toutes ces volutions qu elles rel vent des prescriptions institutionnelles ou des principes p dagogiques directeurs de leur mise en uvre forment un ensemble plut t coh rent 12 Des formes d autonomie in galement reconnues Si nous avons bien retrouv cette coh rence globale dans les observations que nous avons faites dans diverses classes de maternelle nous avons t galement frapp par la diversit des pratiques de cette p dagogie de l autonomie Moins en raison de la coexistence de d grad s par rapport cet id al type p dagogique largement pr visible et d pendante de facteurs tenant l ge des enfants des conditions d exercice du m tier d enseignant ou des positionnements des professeurs des coles observ s sur ce qu est ou doit tre l cole maternelle que par les variations internes une classe donn e de ses mises en uvre Autrement dit m me au sein d une classe d ges donn e les formes et les espaces d autonomie peuvent tre tr s variables selon les l ves comme si leurs enseignants ne reconnaissaient pas ces derniers d gales capacit s s affranchir d une surveillance et d un guidage syst matiques et continus de leurs conduites On peut penser q
262. es ext rioris s 52 14 57 08 58 37 65 76 D tresse psychologique 25 09 UO 34 41 38 73 Estime de soi 53 63 54 13 49 03 42 14 Services enfance ado 1 classe sp ciale et placement 0 03 0 11 0 17 0 09 2 placement 0 02 0 15 0 19 0 05 3 classe sp ciale 0 24 0 20 0 30 0 40 4 aucun service 0 70 0 53 0 34 0 45 Risque suicidaire 0 03 0 02 0 31 0 49 Le premier groupe les jeunes sans probl mes majeurs est le plus pr valent Il repr sente 54 de l chantillon et les hommes y sont en plus grand nombre 60 Ces jeunes pr sentent tr s peu de difficult s pass es et un ajustement pr sent positif Il semble que ces jeunes soient en tous points semblables aux jeunes de leur ge mis part leurs retards acad miques qui peuvent s inscrire dans une non lin arit normale du parcours ducationnel et leur faible exploration identitaire Bref ces jeunes fonctionnent bien au sein de ces milieux et on peut pr sumer qu ils sont peu risque de d crocher nouveau Le deuxi me groupe les jeunes ouverts et r silients constitue 21 de l chantillon Ce sous groupe affiche un profil semblable au premier en termes d ajustement positif pr sent en plus d tre ouvert l exploration identitaire Les diff rences entre ce groupe et le premier r sident dans les services dispens s pendant l enfance et l adolescence pr s du quart ont re u des services de protection de la jeunesse et le tiers ont t plac s en classe sp ciale Souven
263. es hommes cherchent le plaisir dont ils sont coup s par la d possession du travail ce qui confirme et ach ve le processus d ali nation en faisant d eux les consommateurs du monde marchandis C est dans ces conditions que peut se d velopper une industrie culturelle telle que lont d crit Adorno et Horkheimer 1983 qui peut transformer toutes les ceuvres produites par la culture y compris celles qui relevent de la gratuit esth tique en objets de consommation notamment par le recours a la reproduction Benjamin 2008 Ce processus de r ification ou tout devient objet ne fait que se d multiplier avec la post modernit qui pour l essentiel recycle Lyotard 1978 Un petit air d originalit Vandenberghe 1998 p 93 vise masquer l identit produite par l industrie et r armer le d sir de consommer Toute nouveaut se p rimant dans l acc l ration de la consommation on en arrive re pr senter l ancien dans un recyclage qui se d grade son tour et chaque tour un peu plus vite la mesure dont la nouveaut est soit cherch e dans le kitch de l exc s soit dans une r cup ration recyclage Ces derniers termes font signe vers le devenir d chet de l humanit Bauman 2006 celle ci produisant pour l essentiel dans la surconsommation de l identique des d chets La liquidation de l homme ach ve la liquidit de la soci t 88 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier
264. es manipulations pilin guistiques dans la langue maternelle avant d tre transf r e vers la langue cible En premi re approche dans le cas de l cole fran aise il faut en d duire qu il convient de s appuyer sur le fran ais pour enseigner l anglais l espagnol l allemand etc Mais le fran ais n est pas la langue maternelle de tous les l ves de l cole fran aise Si le principe p dagogique du cheminement du connu vers l inconnu est pertinent il vaut pour toute langue premi re et pas seulement pour le fran ais C est donc tout le d j la linguistique des apprenants qu il convient de prendre en compte C est l utopie d fendue par le troisi me article toutes les langues l cole p 109 Ainsi s imposent la reconnaissance des comp tences plurilingues et pluriculturelles des apprenants et conjointement la n cessit d laborer une didactique du plurilinguisme qui g n re les outils conceptuels et pratiques de cette prise en charge Parmi ceux ci Michel Candelier privil gie l veil aux langues dont il rappelle les fonctions p 111 d velopper Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions l int r t et l ouverture des l ves vis a vis de la diversit l gitimer et valoriser les comp tences et identit s linguistiques et culturelles de chacun d velopper l aptitude des l ves observer et analyser les langues et donc favoriser leur aptitude les apprendre
265. es milieux et des secondes chances qu ils offrent aux jeunes Marcotte amp al 2010 Les r sultats pr sent s ici peuvent s int grer aux propositions de nouvelles pistes d intervention pour les diff rents acteurs impliqu s dans la r ussite ducative des jeunes accueillis en CEA et notamment des jeunes femmes Il convient d identifier les jeunes les plus vuln rables notamment au sein de la population f minine sans les tiqueter leur entr e en CEA et de mettre en place des services professionnels adapt s la diversit de leurs besoins Les services de psychologie de psycho ducation et de travail social sont n cessaires pour r pondre aux divers besoins de ces jeunes et soutenir les enseignants afin qu ils soient en mesure de se consacrer pleinement la p dagogie Compte tenu du r le jou par les enseignants et les pairs dans le bon d roulement de l exp rience per ue au sein des milieux scolaires il convient d assurer les conditions n cessaires pour permettre l mergence de relations positives entre les diff rents acteurs Cette r alit n cessite de soutenir et d outiller davantage les enseignants en leur offrant des formations sp cifiques relativement aux jeunes adultes mergents leur nouvelle r alit leurs besoins et la vuln rabilit sp cifique des jeunes femmes int grant les CEA et de 183 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte permettre aux enseign
266. es pratiques ducatives scolaires particuli res qu il m est arriv de qualifier de coop ratives complexes Particuli res mais pas insignifiantes Elles pourraient m me constituer une pierre de touche pour la critique des effets normalisateurs que provoquent paradoxalement maintes injonctions aussi imprudentes qu insistantes l autonomie des l ves Sans doute l autonomie est elle l indice d un processus d mancipation l uvre Encore faut il en d terminer les possibilit s r elles et en d crire les effets empiriques L exp rience joyeuse du travail commun ment partag e pourrait bien sous r serve de certaines exigences en constituer un signe de reconnaissance x La g n ralit de la notion d mancipation contribue entretenir la confusion elle m me participant des effets non seulement d erreur mais surtout d illusion voire d imposture On peut certes s accorder sur sa d finition nominale action de s affranchir d une ali nation d une domination ou d une servitude Mais restera toujours pos e la question de savoir ce que signifie une telle action et quelles en sont les conditions en situation r elle On peut tout fait imaginer ou d clarer un processus d mancipation l uvre dans une situation en r alit ali n e C est m me tout l art de la domination que de faire prendre des vessies pour des lanternes comme dit l expression populaire et la marque de l illusion que de pr
267. es registres de fonctionnement la notion d autonomie coiffant en quelque sorte l ensemble L l ve devenu acteur de ses apprentissages ne peut tre en m me temps qu autonome Cette notion d acteur se r v le en v rit polys mique souhait Elle connote en l occurrence la n cessaire prise en compte d une activit de la part de l enfant qui s oppose la passivit dans laquelle on le cantonnait bien souvent autrefois Il faudrait toutefois la distinguer de celle d auteur qui supposerait quant elle une autonomie au sens que nous avons ici d fini et la capacit de se faire v ritablement co constructeur du savoir Marie Claude Blais Marcel Gauchet et Dominique Ottavi 2014 s attachent ainsi travailler et a tirer les cons quences de la dissociation introduite entre transmettre et apprendre Activit dont le ressort premier mais non exclusif serait pr cis ment la curiosit de l enfant qui s articule sa probl matique d sirante On rel vera que la notion de subjectivit laquelle on fait souvent appel aujourd hui ne l ve pas non plus l ambigu t entre les registres de fonctionnement voqu s 30 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel soulignant le fait que la transmission a trop facilement t renvoy e au magasin des antiquit s au profit d un apprendre qui serait le fait d un l ve construisant par lui m
268. es suivantes Une fois rep r es les variables qui sont li es au ph nom ne tudi nous utiliserons une m thode l analyse des correspondances qui permettra de faire une analyse globale de celui ci c est dire qui positionnera les diff rentes modalit s de la variable d int r t dans un univers de modalit s suffisamment riche pour que des hypoth ses de travail puissent en tre issues mais galement limit pour que l analyse ne soit pas submerg e par trop de donn es Une fois cette vue d ensemble tablie l tude s est ensuite focalis e sur des points pr cis qui demandent une investigation compl mentaire car l analyse pr c dente comme une carte qui englobe un vaste territoire est peu pr cise et trop incertaine De l analyse globale nous passons l analyse locale et de l hypoth se de travail sa v rification Dans ce but nous utilisons galement a m thode du tri deux Collard 1998 Cibois 1984 Il s agit d une m thode post factorielle dont les sociologues postulent que les carts positifs sup rieurs 40 du PEM correspondent de fortes attractions et m ritent d tre visionn s sur le plan factoriel par des arcs joignant deux deux les modalit s c est dire dont le nombre de r ponses qui leur sont attribu es est nettement sup rieur celui que donnerait l ind pendance Nous proc dons en somme au tri des questions deux deux La d marche utilise les m mes carts l ind pendance q
269. esseurs du secondaire DEPP 2009 Pr cisons enfin que compte tenu des limites empiriques inh rentes ce travail et son objet m me les l ments rassembl s dans ce texte ont davantage valeur d hypoth se que de preuve Il s agit de proposer un mod le d analyse qu il conviendrait bien videmment de confronter des enqu tes syst matiques et grande chelle 1 De la transmission la co construction des savoirs Les changements dans l ordre des savoirs et le rapport au savoir des l ves r sultent de plusieurs ph nom nes entrem l s Au plus profond il se d gage des analyses de ce ph nom ne que les institutions dont l cole sont d sormais moins assur es des valeurs et savoirs transmettre et c est en r alit la soci t tout enti re qui doute de ses mod les et de l h ritage culturel qu elle entend livrer aux jeunes g n rations Arendt 1985 Dubet 2002 Les hi rarchies qui consacraient la l gitimit des savoirs scolaires et leur conf raient un caract re non n gociable sont discut es voire branl es La culture noble ou haute culture et ses profits de distinction ne suscitent plus la m me adh sion et appropriation de la part d une jeunesse moins dispos e se soumettre ses hi rarchies et classements Lahire 2004 En classe lessor des p dagogies s appuyant sur l enfant mis en position de construire ses propres savoirs t moigne de la mont e de la norme de l autonomie cogni
270. essit de socialiser l enfant c est dire de le guider et donc de lui inculquer des connaissances L un ne chasse pas l autre l un va n cessairement avec l autre en raison de la sp cificit du fonctionnement de l enfant et du fait qu il ne saurait tant qu il est enfant se r v ler v ritablement autonome Diriger l enfant n emp che pas de prendre en compte ses capacit s et inversement L cole a t conduite en r action a des pratiques ant rieures jug es non sans raison inadapt es mettre l accent sur la construction par l l ve de son savoir L enfant chez qui l autos fait probl me en m me temps que le nomos se trouve mis dans la position paradoxale d un auto didacte en puissance et m me pourrait on dire d un auto entrepreneur constructeur de sa propre histoire dans le rapport au savoir et la soci t en g n ral Cette fa on de proc der trouve en m me temps son origine dans la confusion des registres de la socialisation et des apprentissages d une part et de la recherche de satisfaction donc du d sir d autre part On croit pouvoir s autoriser de la capacit qu l enfant de structurer son d sir et de s exprimer par des moyens divers pour lui accorder la possibilit de se g rer lui m me dans son rapport autrui et par cons quent pour lui conf rer une autonomie Sa cr ativit occult e dans nombre de pratiques p dagogiques ant rieures se trouve g n ralis e l ensemble de s
271. est fortement ancr dans son histoire personnelle Il s agit la fois comme l avance Rochex 1996 d enseigner des contenus d enseignement mais aussi quelque chose de leur rapport profond personnel ce type de savoir et ce qu il avait repr sent pour eux Au del de l int r t central port la singularit du sujet enseignant et la logique d enseignement qui en d coule cette tude autorise envisager de nouvelles perspectives de recherche car elle permet d interroger un autre champ d analyse qui demeure peu investigu celui de la formation des enseignants En effet il s agit comme l affirmait Montagne 2013 d amener un peu de l acte d enseignement vers une compr hension nouvelle de l pist mologie scolaire des enseignants d butants en s enseignant de la singularit d un enseignant C est en cela que cette tude de cas est susceptible d aider comprendre le subjectif de lacte professionnel et de repositionner les enjeux de la formation professionnelle vers la prise en compte d un sujet irr ductible Il importe peut tre que cette fa on singuli re d enseigner et de constituer son je professionnel soit prise en compte dans la conception de la formation d autres enseignants Si la g n ralisation na aucun sens dans cette recherche les r sultats de l tude de cas pourraient montrer que la prise en compte du sujet observ peut permettre de comprendre la position d un autre sujet e
272. esurables et valu es le dispute progressivement dans les programmes et orientations officielles a la ma trise des savoirs ou une culture ayant valeur d mancipation D ailleurs quand bien m me il pourrait le d plorer une partie du corps enseignant semble progressivement reprendre son compte ces volutions puisque au coll ge la fonction principale du m tier vise d sormais l acquisition de comp tences avant la transmission des savoirs 47 versus 40 Les professeurs d butants adoptent tout particuli rement cette conception alors que le rapport s inverse pour ceux ayant au moins cing ann es d anciennet Une jeune enseignante vingt six ans certifi e ducation physique et sportive observe cet infl chissement dans les attitudes des l ves au coll ge Ce que j ai ressenti moi par rapport mes ann es coll ge et lyc e j ai l impression qu on allait l cole pour apprendre des choses et pas forc ment pour dire que a va nous servir faire a Alors que maintenant si les l ves ils sentent que c est pas quelque chose qu ils vont pouvoir r investir ou qui va leur servir ailleurs ils vont avoir du mal se motiver et rentrer dedans quoi Les savoirs recouvrent un sens plus utilitaire en rapport avec des vis es court terme battant en br che l vidence de la transmission d un h ritage de connaissances constitu et institu dont l cole et les enseignants ont lo
273. et d obtenir un score total d engagement et un score total d exploration Ces deux dimensions renvoient aux processus impliqu s dans la construction identitaire selon Marcia 1966 l exploration renvoyant une p riode d exp rimentation de nombreuses alternatives diff rentes et l engagement aux choix d cisions attitudes de l individu dans les diff rents domaines de vie significatifs Version fran aise du YASR Young Adult Self Report d Achenbach 1997 compos e de trois chelles comportementales globales probl mes totaux probl mes int rioris s probl mes ext rioris s et huit chelles de sympt mes peuvent tre d gag es des items Version fran aise du Child Trauma Questionnaire Bernstein amp Fink 1998 compos e de quatre sous chelles abus physique et motionnel n gligence motionnelle n gligence physique abus sexuel et d un score total Version fran aise de l chelle estime de soi globale du Self Description Questionnaire SDQ II de Marsh 1992 Indice de d tresse psychologique de l tude de sant Qu bec IDPESQ 14 Pr ville Boyer Potvin Perrault amp L gar 1992 permettant d appr hender quatre facteurs d pression anxi t irritabilit et pr sence de probl mes cognitifs Questionnaire D pistage valuation du Besoin d Aide Alcool Drogues DEBA A D ver 1 7 Tremblay Rouillard amp Sirois 2004 valuant la fr quence de la consommation alcool m
274. et de respect dans leur regard quand on est sp cialiste la d monstration est notre propre fa on d enseigner et de prouver sa comp tence siil le faut En effet il para t possible que la d monstration semble lui permettre de montrer sa connaissance approfondie de l activit de le placer dans une posture de ma trise suppos e en l gitimant ainsi son statut de sujet suppos savoir Chevallard 1991 123 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse Toutefois ce constat a t presque inexistant au niveau de l enseignement de la non sp cialit En effet faute de connaissance motrice du basket ball une pr sence exhaustive de l ostension directe verbale sp cifie l enseignement de cette activit et montre qu il y a tendance d crire le savoir verbalement et ne pas s impliquer dans une d monstration corporelle qui pourrait ne pas atteindre l effet souhait Son discours d apr s coup confirme d j ce propos j avais du mal d montrer en basket ball pourtant j ai bien expliqu aux l ves ce qu il faut faire le basket ball c n est pas mon truc L apr s coup La conception de la sp cialit reconstruite dans l apr s coup est fond e sur le perfectionnement technique la ma trise du corps et l engagement physique intense Elle trouve son origine dans un r f rentiel conceptuel technique lin aire et sportif model par le d coupa
275. ets C est ainsi que s ouvre ce que nous avons appel l espace d un partage Pour passer du rock Pierre Boulez comme l esp rait Georges Snyders ou du rap au gr gorien pour reprendre le titre de la these de Jean Marie Patard 2003 encore faut il que l l ve qui coute du rock ou du rap puisse se sentir accueilli avec son rock ou son rap et que ces objets soient donc l occasion d un partage Dans l id e d un partage nous int grons enfin une condition de disponibilit mutuelle II est devenu difficilement tenable sur fond d individualisme d mocratique et de pluralit culturelle de maintenir une exigence d acceptation a sens unique Il nous semble que d ailleurs ind pendamment du contexte historique la disponibilit mutuelle est une condition de la construction psychologique et identitaire du sujet Pour reprendre l heureuse formulation winnicottienne nous avons besoin de a certitude que la personne en qui nous pouvons avoir confiance est disponible Winnicott 1975 Cette s curit interpsychique est reformul e par Jacques Goimard dans son article sur le merveilleux 1990 qui voque l exp rience d une r v lation appelant une adoration sym trique qui remonte a une rencontre originaire L enfant s merveille parce qu il demande une relation fusionnelle avec une m re ternelle Celle ci s merveille son tour parce qu elle reconna t en autrui son propre merv
276. eur travail personnel Ce sont eux qui jugent avoir le mieux int gr s les attentes et les valeurs de l cole ils d clarent que pour eux l cole est source d apprentissages non seulement pour les apprentissages relationnels et affectifs mais galement pour les apprentissages scolaires et l panouissement intellectuel Ces r sultats rejoignent ceux de Guay et al 1999 et Wentzel et Caldwell 1997 qui tablissent un lien positif entre le statut de populaire et les performances scolaires Enfin les n glig s se sentent les moins impliqu s dans le travail personnel et font partie des plus d mobilis s Ces l ves privil gient l amusement et le plaisir ou le d sir de partager du temps avec leurs camarades Notons que cette priorit accord e par ces l ves leur insertion au sein d un groupe de pairs est certainement ressentie comme n cessaire pour construire leur identit adolescente Sur le plan scolaire tant donn leur statut probl matique d l ves en difficult ils peuvent involontairement accentuer le hiatus avec les attentes scolaires en ayant plut t tendance agjir pour prot ger leur soi En effet l cole par ses signaux n gatifs valuations chiffr es et verbales peut donc leur appara tre comme un lieu mena ant et de ce fait ils peuvent tre enclins recourir a des strat gies de protection de soi Martinot 2001 Leyrit Oubrayrie Roussel amp Pr teur 2011 165 Recherches
277. extes et un moment de forte tension entre la norme ou valeur d autonomie et les dispositions des l ves C est principalement avec la loi d orientation de 1989 qui place l l ve au centre du syst me ducatif que l cole renouvelle et tend son injonction l autonomie Celle ci n est plus seulement morale selon le mod le r publicain du XIX mais sociale et politique sous la forme d une attente de prise en charge par chacun de son destin Geay 2011 Dans les textes et programmes scolaires officiels les plus r cents l autonomie repr sente une valeur positive qui se d cline au moins sous une double dimension citoyenne pour ce qui concerne l int gration des r gles et valeurs de la vie collective cognitive pour tout ce qui proc de des apprentissages dont l enfant devient tout la fois producteur et cr ateur Lahire 2005 Cette norme d autonomie rel ve n anmoins d un mode particulier de socialisation qui s inscrit dans un processus d ducation ax sur l individualisation et la responsabilisation Queiroz de 2004 De ce point de vue la Convention internationale des droits de l enfant en 1989 marque une tape d terminante et pour le moins ambivalente dans la s paration juridique des enfants reconnus dans leur galit et leur subjectivit Renaut 2003 Le respect de telles dispositions implique en effet que l enfant ne soit pas soumis au pouvoir de l adulte et des institutions Singly de 1996 m
278. fa on g n rale la position sociale des adolescents influence significativement la valeur qu ils accordent l cole Lambda de Wilks 0 811 F 12 663 12 178 p lt 001 ne 0 068 Les populaires en coh rence avec leur investissement scolaire sont ceux qui accordent significativement le plus de valeur leur avenir que ce soient leurs futures tudes ou le m tier qu ils projettent d exercer et prennent le plus de plaisir comprendre et apprendre test post hoc de Tukey Ces adolescents accordent donc de la valeur la conception m me du savoir v hicul par l cole Charlot amp al 1992 l oppos ce sont les n glig s qui accordent le moins de valeur aux dimensions scolaires de l cole pist mique et future Ces adolescents privil gient au contraire les dimensions sociales lls focalisent ainsi toute leur attention sur leurs relations sociales pour tenter de se faire accepter et d tre appr ci s par leurs pairs aux d pens des apprentissages scolaires Outre l attrait pour les apprentissages scolaires l cole est galement per ue par les populaires comme un lieu d apprentissage relationnel et affectif tre avec ses amis faire de nouvelles rencontres s amuser Au contraire et comme attendu les adolescents en retrait accordent significativement le moins de valeur aux dimensions sociales de l cole Ces derniers privil gient un rapport pist mique l cole ils se rende
279. familial et scolaire Op t Eynde De Corte amp Verschaffel 2001 Utilit Au niveau du registre cognitif les d terminants du mod le de motivation en contexte scolaire de Viau 1997 ont constitu un pivot pour laborer notre questionnaire Pour ce qui est de la perception de la valeur d une activit p 44 nous retenons l importance de la fonction utilitaire per ue dans l apprentissage d une mati re Ainsi face une t che r aliser dans l apprentissage des math matiques l l ve se positionne consciemment ou inconsciemment sur les apports futurs de l effort fournir la diff rence de la composante valeur Pintrich amp De Groot 1990 l utilit per ue n int gre pas toutes les raisons pour lesquelles un l ve d cide de s engager mais uniquement celles qui concernent la perception de la n cessit d un tel apprentissage comme le sentiment que les math matiques seront indispensables la poursuite d un objectif professionnel Par cons quent elle est donc troitement en lien avec les buts d apprentissage tels que d crits par Dweck et ses coll gues e g Dweck amp Leggett 1988 De plus les l ves qui obtiennent de bons r sultats aux tests de maths sont ceux qui per oivent le plus l utilit de cette discipline sans que la causalit entre ces dimensions puisse tre clairement tablie Reyes 1988 Cette dimension est du reste aussi clairement corr l e avec les perception
280. fance porterait l h ritage de l enfant du lignage alors que les parents du second groupe s en d tacheraient davantage Leur attachement aux r sultats scolaires ne r sulterait donc pas seulement d une pression que l cole exerce sur eux mais galement de leur propre d sir de 14 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande voir s accomplir leur enfant au sein d un projet familial Dans son article d j voqu l am ricain David Lancy fait r f rence l tude de Uttal 2010 sur les immigrants latino am ricains dans le Wisconsin les parents rejettent les valeurs am ricaines impos es dans le cadre d un programme de bonnes pratiques parentales parce qu elles aboutissent construire un enfant individualiste et gocentrique alors qu ils valorisent dans leur culture une philosophie de la relation dans laquelle l enfant est d abord un membre d une famille et d une communaut Cet exemple est utilis par Lancy pour montrer l h g monie du mod le de l enfant sujet Mais on peut y voir aussi comment tre acteur selon les normes sociales et culturelles de ces immigrants c est exercer son agenc it par des pratiques qui unifient les membres du groupe et qui r pondent ainsi aux valeurs en place Ainsi il nous semble que toute soci t porte un mod le d individualit qu il s agit de d finir et qui suppose un mode d tre et de se comporter intimement accord a une grammaire sociale ou une synta
281. fants se pose d une mani re bien particuli re dans nos soci t s individualistes m me si malgr une id ologie dominante une diversit de situations s y rencontre En France l histoire de l cole Prost 1981 comme la sociologie de la famille Singly de 1991 montrent comment l on est pass entre 1970 et 1990 d un mode de relation autoritaire entre adultes et enfants un rapport compr hensif ouvrant au dialogue La Convention internationale des droits de l enfant et sa ratification par la France en 1989 t moignent d une nouvelle prise en compte de l int r t de l enfant L influence de la pu riculture et la vulgarisation des travaux de psychologie et de psychanalyse ont permis une volution des mentalit s et des pratiques De l enfant dress l enfant sujet celui ci devient une personne un interlocuteur Les th ories scientifiques suivent l volution soci tale autant qu elles y participent La sociologie est aujourd hui attentive au sujet parce que la soci t donne celle ci une place nouvelle et parce que le lien social s affaiblit au profit d une comp tition sociale qui s impose d s l enfance Les institutions affaiblies transf rent une partie de leur mission socialisatrice aux individus forc s de devenir de plus en plus actifs Dubet 2002 Comme l crit Fran ois Dubet la socialisation consiste moins s identifier des r les renvoyant des valeurs qu se forger soi m me par une construction co
282. ff rentes Education et Didactique volume 5 3 p 61 80 BEN JOMAA H 2013 De l expertise professionnelle l expertise personnelle en EPS quel effet pour quel enseignement Didactique clinique de PEPS le sujet enseignant en question A Terrisse amp M F Carnus Paris Editions EPS p 51 60 BEILLEROT J 1996 D sir d sir de savoir d sir d apprendre Pour une clinique du rapport au savoir J Beillerot C Blanchard Laville amp N Mosconi Paris L Harmattan p 51 74 BERLINER D 1986 Poursuit of expert pedagogue Educational research n 15 7 p 5 13 126 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse BERTAUX D 1997 Les r cits de vie perspectives ethnosociologiques Paris Nathan Universit BLANCHARD LAVILLE C 2001 Les enseignants entre plaisir et souffrance Paris Presses Universitaires de France BRAU ANTONY S 2001 Les conceptions des enseignants d ducation physique et sportive sur l enseignement et l valuation des jeux sportifs collectifs r sultats d une enqu te Revue STAPS n 56 p 93 108 BROUSSEAU G 1998 Th orie des situations didactiques Grenoble La Pens e Sauvage CARNUS M F 2001 Analyse didactique du processus d cisionnel de l enseignant d EPS en gymnastique Une tude de cas crois s Th se de doctorat UPS Toulouse III CARNUS M F 2009 La d cision de l enseignant en di
283. fficile hein Allez je t aide c est hum hum hum qui aime le jambon et la saucisse Qui c est qui aime le jambon et la saucisse C est C est qui Pascal C est une lettre toute b te toute seule l c est Qu est ce que c est cette lettre Pascal Une certaine proximit de langage semble aussi relever d une adaptation de l tayage au niveau de grammaire des l ves avec Quel est ce myst re ou C est gonfl d appeler cela un groupe Quand m me c est un peu exag r qui conduit l enseignante d clarer et faire partager ses conceptions ou avis personnels sur la grammaire Cette mani re de proc der conduit demeurer un niveau inf rieur de r flexion m talinguistique L analyse grammaticale ne prend pas tout son essor si la prise en charge de la difficult par l enseignante est trop forte e Questionnement inducteur Clauzard 2008 Nous remarquons deux types de questionnement qui induisent du d veloppement dans l apprentissage Nous les retrouvons dans plusieurs corpus 1 Un questionnement limite il s agit d une provocation d une proposition absurde afin de stimuler la r flexion grammaticale des l ves Nous pouvons l illustrer avec le corpus de Marie Par exemple dans la phrase euh D nous allons au cin ma est ce que c est le cin ma qui fait l action L enseignante tant revenue sur des erreurs observ es elle effectue une mise au point rectificative f
284. fichent pas avec de grandes difficult s et ne sont pas diff rents des jeunes inscrits dans les lyc es ou les universit s l exception de leur retard scolaire Cependant un quart d entre eux sont haut risque et les filles pr sentent des facteurs de risque particuli rement importants justifiant une analyse plus fine de leur exp rience scolaire et de leur adaptation psychoaffective Les r sultats des analyses compl mentaires r alis es sur l chantillon des filles mettent en lumi re les liens qui existent entre les relations avec les enseignants les relations avec les pairs l estime de soi et la d tresse psychologique chez les jeunes femmes qui fr quentent les CEA Les exp riences relationnelles v cues avec les enseignants et les pairs au secondaire jouent un r le significatif dans l adaptation actuelle des tudiantes ainsi que dans le fait de pers v rer ou de raccrocher aux CEA Les r sultats mettent en vidence que la plupart des tudiantes qui int grent les diff rents CEA jouissent d une exp rience relationnelle positive au sein de ces milieux ducatifs compar s leur exp rience v cue au secteur jeune Il convient donc de revaloriser ces milieux ducatifs de reconna tre les points tournants qui s y d roulent et leur r le de passerelle vers d autres formations ou le march du travail La vision p jorative des milieux d ducation aux adultes doit tre modifi e au profit d une image plus positive de c
285. figuration de la relation p dagogique implique d ajuster et de red finir les dispositifs d apprentissage et les savoirs Plus profond ment c est le principe m me d un rapport de transmission qui perd de son vidence et se trouve ainsi r valu au profit de l individu pos au point de d part sinon avant les savoirs Gauchet 2008 Mais quel est donc l l ve id al qui sommeille derri re cette ambition d autonomie qui pr suppose que l enfant ait appris et ma trise les r gles du jeu D autre part l accent mis sur les droits individuels et la singularit des personnes pourrait luder la question non r solue de la prise en compte des diff rences dans un monde d gaux Comment faire de l enfant ou de l l ve la fois un sujet l gal de ses semblables et se montrer attentif son irr ductible alt rit P rier 2008 L ducation moderne s appuie sur la dimension universelle des valeurs d galit de libert et de justice qu elle mobilise tout en visant une individualisation en partie contradictoire avec la repr sentation des individus comme semblables Quelles valeur et reconnaissance peut on accorder cette diff rence de l enfant alors m me qu il s agit de l duquer ou de l instruire selon des normes galitaires qui l l vent au rang d une personne comme une autre D une certaine mani re la contradiction d une socialisation l autonomie se pose d j dans les termes si l on es
286. fondatrice de la croyance en l autonomie de l individu et en son pouvoir sur la vie p 246 car cette adh sion est constitutive de leur statut professionnel au service de l cole et de ses missions De telle sorte que ces circonstances sociales qui p sent sur les l ves en grande difficult ne sont pr cis ment que des circonstances conjonc turelles auxquelles l individu en redoublant de travail et de volont a toujours le pouvoir de se soustraire Du c t des parents par contre les auteurs identifient une thique de la responsa bilit thique qui transparait en particulier dans les strat gies de compromis que ces parents mettent en oeuvre partir d une analyse lucide sans illusions des difficult s que connaissent leurs enfants et qu ils ne veulent surtout pas aggraver Ainsi les parents peuvent se comporter en complices des comportements d viants de leur enfant p 247 Mais peut on penser que ces compromis sont vitables Peut on souhaiter leur disparition Et prouver ces jeunes qu ils n ont aucun alli Peut on imaginer que l exclusion hors de leur famille serait une solution l absent isme Peut on souhaiter qu ils n aient plus rien perdre p 247 En conclusion les auteurs reviennent sur la th matique des d chirements qui donne son titre l ouvrage Aux d chirements internes des professionnels souvent cartel s entre le souci pour le jeune en difficult et
287. fs poursuivis au d part par les dispositifs de l autonomie Les trois strat gies utilis es par les enseignants l investissement la coercition et la distanciation s apparentent la c l bre distinction propos e par Albert O Hirschman 2011 pour d crire les trois conduites possibles en cas de d saccord ou d insatisfaction la d fection Exit la prise de parole Voice ou la loyaut Loyalty Ces trois strat gies sont souvent combin es un m me enseignant pouvant passer de l une l autre Les strat gies d investissement Loyalty correspondent a un processus d accommodation dans lequel les enseignants s engagent avec z le et conviction dans leur activit professionnelle pr paration minutieuse des le ons organisation de r unions p dagogiques laboration de projets communs au sein de l tablissement etc Par cet engagement total dans leur mission professionnelle les enseignants tentent de mobiliser l nergie n cessaire pour surmonter la fatigue engendr e par les contradictions des dispositifs de l autonomie Je pense que la valeur partag e par le groupe c est d j l envie de s investir pour un but commun la progression des l ves V ronique extrait de carnet de bord s ance p dagogique r union consacr e au projet d cole L enseignant est donc lui aussi soumis aux injonctions des dispositifs de l autonomie en tant que praticien r flexif Schon 1993 il doit ajuster so
288. g n it et la dissym trie des statuts parents versus professionnels qui dominent de telle sorte que les pratiques ducatives familiales sont d valu es du moins dans certains milieux sociaux en m me temps que la responsabilit des parents quant aux effets de ces pratiques est sur valu e Pourtant malgr ces ambivalences sociales persistantes des interventions tatiques intru sives d un c t et pour certains b n fiques d un autre c t et pour d autres les modalit s ont volu faisant plus de place aujourd hui aux acteurs leurs jeux et leurs logiques Ce qui justifie par un autre biais la pr f rence mani Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions fest e en faveur d une approche interactionniste pr cis ment centr e sur ces jeux et ces logiques Mais au risque peut tre de sous estimer l importance des d terminismes macro sociaux qui continuent de peser sur les situations engendr es par ces jeux et ces logiques Toujours est il que les auteurs vont d ployer dans les deux parties qui organisent cet ouvrage une grande finesse d analyse dans l tude des mat riaux recueillis a l occasion des quatre vingt dix entretiens men s avec les diff rentes person nes impliqu es concern es par les probl mes pos s par les parcours plus ou moins chaotiques de cette vingtaine d adolescents ce moment charni re de leur existence celui de la fin de leur scolarit obligatoi
289. g Teacher Quality Melbourne JOURDAN I 2005 L volution de rapport au savoir comme r v lateur de la logique de professionnalisation six tudes de cas en formation initiale en EPS l IUFM Midi Pyr n es Th se de doctoral Universit Paul Sabatier Toulouse III LENOIR Y 2004 L enseignant expert regard critique sur une notion non d pourvue d int r t pour la recherche sur les pratiques enseignantes Recherche et Formation n 47 p 9 23 LOIZON D 2013 L enseignant d EPS et ses filtres d ja la Didactique clinique de l EPS le sujet enseignant en question A Terrisse amp M F Carnus Paris Editions EPS p 13 21 MONTAGNE F 2013 Savoir y faire avec les l ves rep rer une comp tence professorale d nonciation par une tude de cas Revue des sciences de l ducation n 37 3 p 507 541 PASSERON J C amp REVEL J 2005 Penser par cas Enqu te Paris cole des Hautes tudes en Sciences sociales PIERON M amp CARREIRO DA COSTA F 1995 L expertise dans l enseignement des APS Revue de l EPS n 35 4 p 159 171 ROCHEX J Y 1996 Rapport des jeunes au syst me ducatif aujourd hui Revue EPS n 262 p 9 12 p 96 98 127 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse ROLLAND C amp CIZERON M 2009 Connaissances et expertise perceptive des entra neurs en gymnastique artistique e
290. galement une mesure normative Il est constitu de huit dimensions quarante cinq items au total mesurant les perceptions individuelles suivantes utilit sentiment de comp tence contr labilit affects positifs et n gatifs ressentis r gulation affective investissement ainsi que masculinit des maths Les r sultats soulignent les qualit s psychom triques de l outil notamment l homog n it interne des dimensions la stabilit temporelle et la structure test e par le biais d une analyse factorielle confirmatoire Le questionnaire peut tre directement utilis aupr s d l ves degr s du secondaire et permet d obtenir une valuation concernant leurs attitudes g n rales en cours de maths Il peut ainsi s articuler de mani re pertinente avec d autres mesures cibl es sur des t ches ou activit s sp cifiques x Face l apprentissage d une discipline telle que les math matiques les l ves peuvent d velopper progressivement un int r t voire une passion pour la mati re ou l inverse une antipathie qui peut aller jusqu l aversion Cette tendance appr cier ou non la mati re va se forger sur la base de repr sentations sociales induites dans le milieu familial puis scolaire et d exp riences individuelles en classe On peut donc parler d attitudes des l ves dans la mesure o l attitude peut tre d finie comme un tat interne l individu r sultant de la combinaison de perceptions
291. gation qu ils subissent parce qu elle leur enl ve le contr le qu ils pouvaient effectuer sur leur enfant On retrouve ce ph nom ne dans les propos de ces deux enfants Ils vont me surveiller plus Ils vont tre plus m fiants et plus s v res Dans les propos de deux m res rencontr es lors de la premi re phase de l enqu te propos de leur fille respective transparaissent autant la volont de contr le que l inqui tude de ne plus pouvoir prot ger aussi bien son enfant on g rait tout et l on ne va plus g rer Mais bon il faudra bien qu ils arrivent se d brouiller On est content qu elle aille en sixi me mais bon t en as une qui part quoi Et l autre m re interrog e lors du m me entretien de rench rir un truc qui t chappe quoi c est l que tu ne pourras plus entre guillemets la prot ger Lors d un autre entretien un p re et une m re me disent propos de leur fils on se dit qu on va perdre un peu notre b b Ils expriment aussi la peur de l influence des autres ne serait ce que la cigarette le racket la drogue Entrer au coll ge c est donc acc der l univers des adolescents pr sents dans l tablissement et changer progressivement de culture de pairs en s identifiant au monde des pr adolescents Delalande 2014 16 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande Du c t des changements la maison c est parfois comme le signalent les
292. ge du geste technique en tranches gestuelles et son d tachement du contexte gymnique global de liaison En effet l objectif premier nonc clairement par Claude dans son discours d apr s coup tait la ma trise technique des actions et du geste gymniques Cette conception s inspire par ailleurs d une p dagogie du mod le o la technique du champion constitue la r f rence de l enseignant Gratereau 1957 De m me nous avons remarqu que des repr sentations sociales caract risent particuli rement son enseignement de la gymnastique comme l aisance corporelle se sentir bien dans sa peau et jouer se faire peur Aubert 1998 Il appara t alors clair que la pratique personnelle de Claude a servi de support son enseignement du fait de son recours non pr vu un r f rentiel conceptuel personnel pour enseigner la gymnastique Ce qui est en mesure de confirmer notre question de recherche compte tenu de l effet des ressources personnelles de l enseignant d butant expert sur son enseignement Cependant l analyse de l enseignement de la non sp cialit rend compte d un mode de traitement didactique diff rent qui donne lieu uniquement a une conception officielle d enseignement D ailleurs les entretiens d apr s coup permettent de confirmer ce propos j ai essay d appliquer le contenu des programmes et d enseigner des gestes techniques l je n avais pas inventer j n avais pas vraiment le choi
293. gie r ductrice des enseignants d EPS Si certains enseignants privil gient fortement une forme d implication d autres jouent sur diff rentes dimensions et construisent leur coh rence dans des formes vari es d engagement qu ils mettent en relation pour donner sens leur action P rez Roux 2011 Il existe toutefois un point commun concernant la formation des professeurs d EPS quelle que soit la p riode consid r e c est l assujettissement la double contrainte de validit scientifique et d utilit sociale Collinet amp Terral 2010 Cependant beaucoup de formateurs s inspirent de conceptions divergentes des savoirs professionnels d velopp s par Boussard Demazi re amp Milburn 2010 Demazi re amp Gad a 2009 ou Champy 2009 Dans la perspective fonctionnaliste ce sont des savoirs base scientifique et des formations centr es sur l acquisition des connaissances qui pr dominent alors que pour les interactionnistes les savoirs d exp rience et les formations centr es sur la d marche d appropriation par le sujet pr dominent Dans les UFR STAPS ces deux tendances peuvent se retrouver chez les formateurs au CAPEPS avec une diff rence entre ceux qui interviennent exclusivement sur les preuves d admissibilit et ceux qui interviennent aussi sur les preuves d admission ce qui pourrait amener des diff rences de points de vue concernant la formation propos e lors de l ann e de pr paration au CAPEPS Ces c
294. gure de l adulte car tous les l ves entendent ce qui est dit par les autres et surtout ce qui est 58 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec valoris par l enseignante Monique laisse certes ses l ves exprimer leur point de vue y compris parfois sur elle m me mais contr le fortement l espace du dicible lors de ces d bats Jai pas envie de le faire vingt cinq fois non plus hein Donc s il y a un probl me il y a un d bat Quand quelqu un vole je le prends pas entre quatre yeux pour lui dire tu as vol c est pas bien je le fais en classe Toujours en classe On voit ce qui y a eu comme probl mes Comme a les autres ben ils le font plus apr s Ces d bats c est pour g rer tout ce qu y a entre eux comme probl mes Avec moi aussi parfois J accepte volontiers Je donne des limites hein pour qu ils se rendent compte que c est moi qui g re la classe Mais j accepte qu ils discutent d une chose ou d une autre Bon souvent a revient toujours des b tises y a pas assez darts plastiques ou y a trop de maths Mais je leur laisse de temps en temps la parole sur la classe C est vrai qu honn tement en fin d ann e mes l ves sont particuli rement bien entre guillemets dress s Ils sont sages ils sont polis ils laissent passer les autres Au sein de ce premier groupe d enseignants l ducation civique celle du quotidien est pr
295. he school as an important context for identity development dentity An International Journal of Theory and Research n 6 p 85 113 LAUB J H NAGIN D S amp SAMPSON R J 1998 Trajectories of change in criminal offending good marriages and the desistance process American Sociological Review n 63 2 p 225 238 LAVOIE N LEVESQUE J Y AUBIN HORTH S ROY L amp ROY S 2004 Obstacles la participation des adultes peu scolaris s des activit s de formation dans un cadre d ducation formel et non formel Rapport de recherche Rimouski Universit du Qu bec a Rimouski Les Editions Appropriation LESSARD A FORTIN L JOLY J ROYER R MARCOTTE M amp POTVIN P 2007 Cheminement de d crocheurs et de d crocheuses Revue des sciences de l ducation n 33 p 647 662 MALTAIS D 2010 Parcours de vie et parcours scolaire des jeunes de moins de 18 ans fr quentant un Centre d ducation des adultes En ligne sur http visaj ca documents DMaltais_23Mar10 pdf MARCIA J E 1966 Development and validation of ego identity status Journal of Personality and Social Psychology n 3 5 p 551 558 MARCOTTE J 2004 L influence de la famille sur l ajustement scolaire a l adolescence Th se de doctorat Qu bec Universit Laval MARCOTTE J 2009 Identity development and exploration and their psychosocial correlates in emerging adulthood A portrait of youths attending adult education cent
296. hercheurs du champ puissent continuer a mettre le concept l preuve des faits dans leurs enqu tes afin d en tester la port e heuristique L int r t du concept est d abord par rapport a une psychologie du d veloppement qui s est empar e de l enfant comme objet d tude bien avant la sociologie et l anthropologie de mettre au jour la mani re dont chaque enfant dans un contexte historique social et culturel particulier agit autant qu il est agi Dans les ann es 1930 Marcel Mauss avait d j eu des d bats anim s avec son coll gue suisse Jean Piaget lui reprochant d avoir fait non pas de la psychologie de l enfant en g n ral mais de la psychologie de l enfant le plus civilis Mauss 1996 1937 Aujourd hui c est quasiment la m me critique qui est nonc e par l am ricain David Lancy 2012 qui d nonce un concept de child agency qui correspond surtout une conception de l enfant port e par une petite bourgeoisie intellectuelle Pour notre part il nous semble que si historiquement et sociologiquement la critique est pertinente rien n emp che les chercheurs de faire vivre le concept afin qu il porte aussi la voix d acteurs d autres groupes sociaux et culturels La suite de l article tentera de le montrer L injonction l autonomie caract ristique des soci t s individualistes Avant d entrer dans la pr sentation de nos donn es d enqu te nous souhaiterions rappeler comment la question de l autonomie des en
297. hs d accord 0 1 2 3 4 5 d accord r Pas du tout 6 6 6 0 Tout a fait 38 Je me fais du souci durant les valuations de maths d accord D a daecord rA b Pas du tout 000000 Tout a fait 39 J ai beaucoup de potentiel dans le domaine des maths d accord oe oe ee daccord f a Pas du tout O0 Oo Oo O0 O0 Tout fait 40 Je me r jouis de voir arriver l heure de maths d accord oe ee ee d accord 41 Les maths me seront pr cieuses dans mon futur Pas du tout o 9 o o o o Tout fait formation et emploi d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 42 Je consacre suffisamment de temps pour mes devoirs Pas du tout 9 9 0 0 OO Tout a fait en maths d accord 0 2 3 4 5 d accord 43 Math matiques et f minit peuvent tr s bien aller Pas du tout 9 9 0 000 Tout a fait ensemble d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 44 Les maths sont incontournables dans tous les Pas dutout 9g o o o o o Tout fait domaines professionnels d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 45 Je suis assidu e et concentr e durant le cours de Pas dutout 9g o o o o o Tout fait maths d accord 0 1 2 3 4 5 d accord Cotation item renvers Utilit 10 17 34 41 44 Comp tence 09 12 21 24 36 39 Contr labilit 06 26 29 33 35 Affects positifs 02 07 19 28 31 40 Affects n gatifs 03 14 16 23 27 38 R gulation affective 04 11 13 25 30 32 Investissement 01 05 18 22 427 45 Masculinit 08
298. i veulent aujourd hui voir dans l enfant l gal en absolu de l adulte au sens o il porte effectivement en lui la possibilit d entrer avec cet adulte ult rieurement dans des relations de r ciprocit et o il faut du coup le pr server de comportements de domination ou de maltraitances qui non seulement lui seraient n fastes mais qui hypoth queraient son avenir C est d ailleurs dans ce but qu ont t labor s tout au long du XX si cle les diff rents textes de loi affirmant la n cessit de le prot ger les fameux Droits de l homme ne suffisant pas ici le garantir au m me titre que l adulte des divers abus dont il pouvait tre l objet De mani re tr s significative on pr cise d ailleurs que les droits de l enfant sont des droits cr ances et non pas des droits libert s Youf 2002 p 38 ils ne sont du reste assortis pour l enfant d aucun devoir Autrement dit l homme en lui de ce seul point de vue est encore venir Et si l on comprend l autonomie dans une premi re approche comme la capacit de se d gager de toute tutelle pour affirmer au moins en certaines occasions l inali nabilit de sa position Castoriadis Alagnier 1991 p 417 on en vient dire que l enfant ne peut tre autonome C est d ailleurs pour cette raison que l on parle tant d autonomie son sujet et que la question est importante sachant qu elle est chez lui v ritablement venir il faut offrir l
299. ictoires des dispositifs p dagogiques de l autonomie L l ve autonome appara t comme le client id al Becker 1952 1997 des enseignants l cole l mentaire Il est d crit comme celui qui tout en poss dant les capacit s de r aliser seul son travail le fait de son plein gr parce qu il adh re aux r gles et au projet scolaire d apprentissage des savoirs Cette figure de l l ve id al traduit les volutions de la forme scolaire de socialisation dans laquelle l autonomie de l l ve appara t non seulement comme but mais aussi comme proc d Les enseignants ont alors concilier des objectifs contradictoires amener les l ves vouloir librement ce qui leur est impos transmettre aux l ves des connaissances qui leur permettent de r aliser seuls leur travail sans pour autant intervenir sous une forme dirigiste ou contraignante On consid rera ici les modalit s concr tes au travers desquelles s exprime l injonction a l autonomie dans les classes Pour ce faire apr s avoir pr sent le cadre m thodologique et le terrain de l enqu te sur lesquels se base cette pr sente contribution on d crira les dispositifs p dagogiques visant le d veloppement de l autonomie de l l ve les contradictions p dagogiques qu ils font appara tre ainsi que les strat gies mises en place par les enseignants pour y faire face avant d esquisser les enjeux sociaux de l injonction scolaire l auto
300. idu susceptible d tre l initiative d actes et de pens es On comprend que la mani re dont un enfant exerce son agency d pend bien s r de l autorisation agir que lui accordent les adultes dont il d pend qui est fonction d un mod le ducatif mais aussi de son ge et de sa maturit physique et psychique En effet un enfant est un tre en devenir parce qu en d veloppement Il est aussi un tre qui au pr sent est socialement et juridiquement soumis aux adultes qui en ont la responsabilit Son statut d enfant construit sur son tat biologique conditionne son rapport sp cifique l autonomie Cette activit de l acteur ne s exerce pas qu en pr sence de l adulte mais aussi entre pairs Autrement dit et on ne peut se contenter d observer l autonomie attendue par les adultes en fonction de leur mod le d enfance et la mani re dont les enfants r agissent aux attentes des adultes on doit galement comprendre comment ils construisent leur autonomie dans d autres cercles sociaux Cet article ne fera qu voquer ces moments o les enfants se construisent entre eux car nos pr c dentes publications y ont largement contribu Il s attachera pour cet aspect de la question analyser l accueil que les adultes font cette socialisation horizontale Dans nos recherches nous avons approfondi ce qui se joue dans les relations sociales et culturelles entre enfants et plus r cemment entre pr adolescents Ces recherches nous am
301. ien et sportif CTechSpor CAF2 didacticien et scientifique CDidaScient CAF3 exigeant et engag CExigeantEngage CAF4 analyseur et r flexif CAnalyseurReflexif CAF5 cr atif CCr atif CAF6 p dagogue CP da CAF7 animateur CAnim CAF8 passionn CPassionn EVLO 2 Constatation d une volution de leur m tier depuis qu ils enseignent EVLO pour les non r ponses EVL1 pour indiquer une volution EvolMet EVL2 pour indiquer l absence d volution EvolMet EVO0a6_ Les raisons de cette volution EVOO non r ponse EVO1 public diff rent PublicDiff EVO2 d une didactique des APS une didactique de l EPS DAPS DEPS EVO3 nouvelle organisation du m tier NouvelleOrgMet EVO4 meilleure ma trise des contenus MaitContenus EVOS contexte institutionnel changeant Chgtinst EVO6 nouveaux dipl mes Nvxdiplomes ETU1et2 Reprise des tudes apr s le CAPEPS OUI ETU1 Etud NON ETU2 Etud ETOO 5 Raisons justifiant la reprise des tudes ETOO non r ponse ETO1 par plaisir EtuPlais ETO2 pour approfondir ses connaissances EtuAugCo ETO3 explorer de nouveaux champs EtuExplor ETO4 par besoin de reconnaissance EtuReconn ETO5 pour acc der de nouveaux
302. iennes Paris Liber DUBET F 2002 Le d clin de l institution Paris Seuil GAUCHET M 2018 Des savoirs priv s de sens Conditions de l ducation M C Blais M Gauchet amp D Ottavi Paris Pluriel p 63 92 GAYET D 2004 Les pratiques ducatives des familles Paris Presses Universitaires de France GOMBERT P 2008 L cole et ses strat ges Rennes Presses Universitaires de Rennes LAHIRE B 2005 Fabriquer un type d homme autonome analyse des dispositifs scolaires L esprit sociologique Paris La d couverte p 322 347 LEVI STRAUSS C 2010 L identit Paris Presses Universitaires de France NEYRAND G 2011 Soutenir et contr ler les parents Paris Er s NORDMANN C 2007 La fabrique de l impuissance Paris Editions Amsterdam PERIER P 2008 Autorit galit citoyennet l cole la d sorientation normative des familles populaires et immigr es La revue internationale de l ducation familiale n 22 p 99 116 PERIER P 2009 De l effacement institutionnel l engagement des acteurs Les professeurs du secondaire entre autonomie et preuves subjectives ducation et soci t n 23 p 27 40 PERIER P 2012 De quelques principes de justice dans les rapports entre les parents et l cole Education et didactique volume 6 n 7 p 85 95 PROST A 2004 Histoire de l enseignement et de l ducation IV Depuis 1930 Paris Perrin QUENTEL J
303. ilit prennent une place trop importante dans le curriculum de formation au d triment des preuves orales Certains d entre eux consid rent m me qu il n est pas n cessaire d tre sportif pour tre professeur d EPS d autant qu eux m mes ne s appr cient pas comme tr s sportifs lorsqu ils taient tudiants Or pour d autres cette caract ristique est tr s importante car ils s estiment au contraire comme tant des sportifs accomplis Enfin nous avons relev une troisi me cat gorie caract ris e comme sportive Ces intervenants privil gient les savoirs pratiques pour pr parer les tudiants aux concours En effet ils construisent leurs interventions partir de leur exp rience d enseignant d EPS Ils se retrouvent galement en partie chez les jeunes formateurs car pour la plupart d entre eux ce sont encore des pratiquants assidus mais aussi chez la g n ration de professeurs d EPS n e dans les ann es soixante l poque o le sport essentiellement comp titif tait tr s valoris Ces formateurs qui ont galement une anciennet importante en tant qu enseignant dans le secondaire entre dix et trente ans poss dent un capital exp rience assez important en tant qu intervenant l Universit et se consid rent avant tout comme des techniciens et des sportifs Ces derniers sont sp cialistes d au moins une activit physique et interviennent dans la pr paration des preuves physiques e
304. ilities Research amp Practice volume 20 n 2 p 98 102 SHARMA S MUKHERJEE S KUMAR A amp DILLON W R 2005 A simulation study to investigate the use of cutoff values for assessing model fit in covariance structure models Journal of Business Research volume 58 n 7 p 935 943 SPENCER S J STEELE C M amp QUINN D M 1999 Stereotype threat and women s math performance Journal of Experimental Social Psychology volume 35 n 1 p 4 28 STOET G amp GEARY D C 2013 Sex differences in mathematics and reading achievement are inversely related within and across nation assessment of 10 years of PISA data PLoS ONE volume 8 n 3 p e57988 SUINN R M amp EDWARDS R 1982 The measurement of mathematics anxiety The Mathematics Anxiety Rating Scale for Adolescents MARS A Journal of Clinical Psychology volume 38 n 3 p 576 580 TAPIA M amp MARSCH G E 2002 Confirmatory factor analysis of the Attitudes toward Mathematics Inventory Paper presented at the Annual Meeting of the Mid South Educational Research Association p 1 12 http eric ed gov consult le 22 novembre 2013 TARIQ V N QUALTER P ROBERTS S APPLEBY Y amp BARNES L 2013 Mathematical literacy in undergraduates role of gender emotional intelligence and emotional self efficacy International Journal of Mathematical Education in Science and Technology volume 44 n 8 p 1143 1159 TRIANDIS H C 197
305. in the Individualization Process Youth amp Society n 37 2 p 201 229 SHANAHAN M J 2000 Pathways to adulthood in changing societies Variability and mechanisms in life course perspective Annual Review of Sociology n 26 p 667 692 STATISTIQUES CANADA 2001 Enqu te aupr s des jeunes en transitions Ottawa Statistiques Canada TINTO V 1997 Classrooms as communities exploring the educational character of student persistence The Journal of higher education n 68 6 p 599 623 TREMBLAY J ROUILLARD P amp SIROIS M 2004 Manuel d utilisation du D pistage et Evaluation du Besoin d Aide Alcool Drogues version 1 7h DEBA A D Qu bec Service de recherche CRUV ALTO VERLAAN P DERY M BEAUREGARD L A CHARBONNEAU M N amp PAUZE R 2006 Recension des crits sur l efficacit des programmes d intervention aupr s des filles d ge scolaire primaire pr sentant ou a risque de pr senter des difficult s de comportement Universit de Sherbrooke En ligne sur http www grise ca documents publications recension_efficacit programmes dintervention filles _du_primaire pdf VIDA R BROWNLIE E B BEITCHMAN J H ADLAF E M ATKINSON L ESCOBAR M amp al 2009 Emerging adult outcomes of adolescent psychiatric and substance use disorders Addictive Behaviors n 34 10 p 800 805 VILLEMAGNE C 2009 R ussir son retour aux tudes pour de jeunes adultes Communication pr sent e
306. incipalement interpr t e sous langle du respect des r gles de vie oppos e bien souvent au laxisme des parents C est m me parfois la premi re chose qu ils disent lorsqu on les questionne sur ce qu est leurs yeux l ducation la citoyennet Q Quand on parle d ducation la citoyennet comment vous le voyez vous Ben travailler normalement l cole pour nous c est travailler normalement respecter les r gles de l cole Ren 55 ans catholique pratiquant de droite et de gauche selon les sujets CM2 cole mixte socialement Nice Q Vous personnellement qu est ce que vous pensez notamment du r le de l cole en mati re d ducation la citoyennet Ben moi je pense qu on doit travailler bon la morale quoi en fait Moi j en fais tout le temps Je pense qu on est l pour aider les parents et ce que je souhaiterais c est que les parents nous fassent un peu plus confiance l dessus quand on gronde un enfant ils viennent pas nous dire c est injuste parce que mon fils il a pas menti bon voil la maison y a pas je dis pas de les frapper mais de dire je suis pas d accord tu te comportes correctement l cole tu frappes pas tes camarades tu les injuries pas tu es respectueux Dans les familles y a un certain laxisme Le nombre de v tements qui ne sont pas r cup r s je comprends pas a co te cher quand m me les habits
307. ing University of Illinois Press PARLEBAS P 1991 Didactique et logique interne des activit s physiques et sportives Revue EP amp S n 228 p 9 14 PARLEBAS P 1981 Contribution un lexique comment en science de l action motrice Paris INSEP P REZ ROUX T 2011 Identit s professionnelle s des enseignants les professeurs d EPS entre appartenance et singularit Paris Editions EP S P REZ ROUX T 2010 Identit professionnelle des formateurs d enseignants de Lyc e Professionnel en IUFM enjeux et dilemmes l heure des r formes Revue Recherches en Education n 8 p 38 49 P REZ ROUX T 2006 Identit professionnelle des enseignants entre singularit des parcours et modes d ajustement aux changements institutionnels Revue Savoirs n 11 p 107 123 PEYRONIE H 1998 Instituteurs des ma tres aux professeurs d cole Formation socialisation et mani re d tre au m tier Paris Presses Universitaires de France QUIDU M 2012 Les STAPS face la pluralit th orique Sarrebruck Les ditions Universitaires Europ ennes RAYOU P amp RIA L 2009 Former les nouveaux enseignants Autour des statuts de l organisation et des savoirs professionnels Revue Education et Soci t s n 23 p 79 90 RIOPEL M C 2006 Apprendre enseigner une identit professionnelle d velopper Laval Presses Universitaires de Laval 110 Recherches en ducation
308. ion du mod le p dagogique de l l ve autonome Parce qu elles semblent encore aujourd hui pr matur es ce niveau de la scolarit ses mises en pratiques sont particuli rement clairantes du proc s de civilisation qui le sous tend fond la fois sur la r flexivit et la r gulation distance qu autorise l crit Mais la diversit des pratiques dans les classes de ce nouveau mode de gouvernement au sens foucaldien du terme conduit penser qu il est l heure actuelle g n rateur d in galit s socio scolaires Il semble en effet qu il puisse tre la fois normalisant pour certains l ves mancipateur pour d autres selon leurs pr dispositions faire usage des pouvoirs cognitifs de la raison graphique Dans un de ses derniers textes Norbert Elias crivait En d pit d une litt rature de plus en plus abondante nous ignorons encore maints gards comment aider les enfants s accoutumer des soci t s aussi complexes et aussi peu enfantines que les n tres des soci t s qui exigent beaucoup d anticipation et d autocontr le Elias 2010 p 81 82 Ces quelques lignes auraient pu tre crites pour d crire l volution et la situation actuelle de l cole maternelle fran aise En effet selon les textes officiels relatifs ce segment de la pr scolarit il ne fait plus de doute que l l ve doit apprendre devenir autonome Ce nouveau mod le ducatif fait aujourd hui telleme
309. ions Paris Odile Jacob DEWEY J 1939 Creative democracy The Latter Works Vol 14 Carbondale Southern Illinois University Press DEWEY J 2011 D mocratie et ducation Paris Armand Colin GO N 2009 Une approche complexe des apprentissages Penser l ducation n 25 p 19 48 GON amp al 2010 Le dispositif dit de recherches math matiques analyse didactique d une s ance de CM1 Recherches en Didactique des Math matiques volume 30 2 p 135 196 GO N 2012 L art de la joie Essai sur la sagesse Paris biblio essais Le Livre de Poche GO N 2013 Les actes de la joie en ducation ou les gais savoirs Robert Misrahi pour une thique de la joie V Verdier dir Nantes Editions C cile Defaut Centre Culturel International de Cerisy p 377 407 GO N 2014 De l ducation cr atrice Revue po tique amp philosophique Peut tre n 5 p 162 172 JULLIEN F 2012 Cinq concepts propos s la psychanalyse Paris biblio essais Le Livre de Poche LE BOHEC P 2007 L cole r paratrice de destins Paris L Harmattan LESTIENNE R 2008 Miroirs et tiroirs de l me Le cerveau affectif Paris CNRS Editions RANCIERE J 1987 Le ma tre ignorant Cing le ons sur l mancipation intellectuelle Paris Fayard RANCIERE J 2000 Le Partage du sensible Paris La Fabrique REUTER Y 2007 Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie alternativ
310. ions de classe et des conceptions des enseignants sur la grammaire Il nous semble int ressant d aller regarder comment les enseignants se d brouillent et sortent d une certaine impasse comme ils l ont implicitement dit dans nos entretiens afin de r soudre leur fa on cette probl matique professionnelle 3 Recueil des donn es L analyse des strat gies individuelles nous am ne choisir des situations similaires de mani re mieux les comparer Pour ce faire nous nous concentrons sur quatre le ons observ es dans quatre classes diff rentes d enseignantes concernant l identification du GNS groupe nominal sujet au cours l mentaire CE1 CE2 Le recueil des donn es s est effectu aupr s d enseignants volontaires dans le cadre d une recherche doctorale aux objectifs plus larges C est dans un panel de plus d une quinzaine d enseignants que nous avons s lectionn quatre protocoles dont l objectif scolaire d apprentissage tait le sujet dans la phrase la lecture des verbatim il nous est apparu int ressant de les comparer afin de cerner le style personnel d enseignants appliqu des gestes professionnels dans des le ons de grammaire De mani re saisir l activit enseignante dans toute son paisseur la t che scolaire n tait pas command e Les pratiques d enseignement sont usuelles Seul le fait d tre enregistr pour regarder et commenter le film de son action tait nouveau pour les professeurs
311. ir la question qu est ce qui va changer avec tes parents en entrant au coll ge l an prochain une partie des enfants filles et gar ons r pond Ils vont beaucoup me disputer pour les devoirs Ils vont tre plus durs sur les notes les punitions c est dire les colles puni de t l puni de console puni de copains Ils me r compenseront si j ai de bonnes notes Quand je vais travailler pas tr s bien j aurai de plus grosses punitions On va se disputer pour les devoirs car on en aura plus Mes parents vont tre plus derri re moi pour les devoirs Ils vont me surveiller plus On peut comprendre gr ce aux donn es recueillies d autre part dans l enqu te que s exerce la pression de l cole sur les enfants par l interm diaire de parents qui imaginent un travail plus difficile au coll ge et se donnent pour r le de contr ler davantage leur enfant et de le sanctionner s il ne r pond pas aux attentes scolaires Ici l autonomie est plut t pens e par les parents comme ce qui doit r sulter de cette premi re phase d adaptation l entr e au coll ge pour tre autonome face son travail la maison il faut d abord que l enfant soit accompagn voire 12 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande dirig contraint menac et puni si n cessaire pour prendre de nouvelles habitudes et travailler plus L adulte est pens comme devant intervenir sur l enfant po
312. ir comment et pourquoi ils ont fait ce qu ils ont fait dit ou appris Un tel niveau d exigence peut sembler pr matur pour une institution qui est encore souvent qualifi e de pr scolaire Sans que cela soit clairement explicit dans les programmes cette nouvelle attention aux soubassements m tacognitifs des apprentissages traduit pourtant une volution g n rale qui est tout aussi perceptible dans celle des pratiques supports ou dispositifs p dagogiques qui sont les plus r pandus l cole maternelle et sans aucun doute quelques adaptations pr s durant la scolarit l mentaire Joigneaux 2012 Les dispositifs et les supports de l autonomie Cette fa on de croiser les analyses de corpus de diff rentes natures r pond la conviction qu un sujet scolaire ne peut tre vraiment compris que quand il est rattach la s rie historique dont il fait partie mais aussi l organisation de l enseignement et l id al p dagogique que cette organisation a pour objet de r aliser Durkheim 1990 p 18 Nous avons ainsi consult les publications sur une longue p riode de la revue professionnelle ducation Enfantine pour retracer la gen se de l usage actuellement le plus commun du dispositif p dagogique qualifi d ateliers omnipr sent aujourd hui l cole maternelle D une part parce qu elle permet de saisir comment l organisation de l enseignement au niveau des pratiques de classes peut
313. ir la proximit des concepts dont certains sont troitement li s En particulier les dimensions du registre cognitif corr lent fortement avec celles du registre affectif Bien que totalement attendu un tel pattern de r sultats montre quel point les croyances d un l ve sont li es son ressenti motionnel Sans vouloir faire ressortir une quelconque s quence causale nos donn es confirment toutefois l imbrication de ces deux registres Une mise en vidence des validit s convergente et divergente de ce questionnaire serait int ressante afin de situer les dimensions retenues par rapport celles d autres outils et de compl ter l ventail des analyses d j r alis es Le QASAM est un instrument qui value des attitudes globales sans entrer dans la labilit de croyances ressentis ou comportements sp cifiques des t ches donn es par exemple sentiment d efficacit pour un exercice particulier Il permet ainsi de fournir une premi re appr ciation de la mani re dont l l ve appr hende l apprentissage des maths par le biais de 4 Avec le nombre important de sujets que nous avons dans notre chantillon N 416 les corr lations sont d j significatives seuil de 1 a partir d un coefficient de r 13 149 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod mesures poss dant des propri t s psychom triques indispensables aux efforts de qualit scientifique
314. is c est sur ces derniers que je voudrais ici concentrer mon attention La principale difficult que nous rencontrons tient dans ce fait que l intention du professeur de favoriser l mancipation des l ves par l autonomie peut tr s bien provoquer l effet inverse Si la pratique d enseignement dont l objectif est la transmission des savoirs vise bien un id al d mancipation l activit d apprentissage est bien souvent v cue par les l ves tort ou raison comme une preuve di ali nation C est en grande partie dans cette rupture commun ment constat e entre l obligation d tudier et le d sir d apprendre que les id aux les plus sinc res viennent s chouer De multiples d terminations concourent certes entretenir la disjonction renfor ant les in galit s et r servant quelques uns seulement un possible horizon d mancipation Les terrains sur lesquels je travaille ont n anmoins en commun d opposer l insaisissable rupture entre obligation et d sir une autre rupture que l on pourrait qualifier de paradigmatique Les acteurs de ces terrains s efforcent de pratiquer ce que je nomme une d volution int grale au sens g n ral d entier comme on parle d une dition int grale de ce qui ne fait l objet d aucune restriction Le latin classique d signe par integrare le fait de renouveler recommencer et par figure recr er refaire donnant ensuite la notion de faire participer ass
315. isation de l origine individuelle initiative individuelle go t personnel responsabilit morale etc des comportements les formes d engagement la base des dispositifs p dagogiques de l autonomie tendent ramener les difficult s scolaires a des causes personnelles Le recours des cat gories psychologisantes voire psycho sociologisantes contribue alors essentialiser des diff rences qui r sultent de la possession in gale de ressources comp tences connaissances dispositions etc socialement constitu es Autrement dit avec les dispositifs de l autonomie s accro t la tendance interpr ter substantiellement les difficult s scolaires c est dire comme la manifestation d une cause psychologique li e l individu et son organisation mentale affective etc voire d une cause psycho sociologique lorsque ces facteurs individuels sont ramen s l organisation du milieu familial Partant les voies de rem diation correspondent le plus souvent une prise de conscience travers une injonction la mise en mots et la r flexivit sur les probl mes rencontr s afin de permettre l l ve et sa famille une prise en main salutaire On peut supposer que ces pratiques qui tendent cr er chez chacun le sentiment d tre responsable de 84 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler ce qu il devient n ont pas qu
316. istants en France Bibliographie ACHENBACH T M 1997 Manual for the Young Adult Self Report and Young Adult Behavior Checklist Burlington University of Vermont ARCHAMBAULT I amp JANOSZ M 2006 L engagement des gar ons et des filles analyse comparative des r sultats de recherche empiriques Revue de Psycho ducation n 36 p 81 107 ARNETT J J 2000 Emerging adulthood A theory of development from the late teens through the twenties American Psychologist n 55 5 p 469 480 ARNETT J J 2005 The developmental context of substance abuse in emerging adulthood Journal of Drug Issue n 35 p 235 253 ARNETT J J 2007 Suffering selfish slackers Myths and reality about emerging adults Journal of Youth and Adolescence n 36 1 p 23 29 ASELTINE R H amp GORE S 1993 Mental health and social adaptation following the transition from high school Journal of Research on Adolescence n 3 3 p 247 270 AYOTTE V FOURNIER M amp RIBERLY H 2009 Enqu te sur le bien tre des jeunes Montr alais La d tresse psychologique des enfants et des adolescents montr alais l expression de diff rentes r alit s Montr al Agence de la sant et des services sociaux de Montr al 184 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte BALISTRERI E BUSCHROSSNAGEL N A amp GEISINGER K F 1995 Development and preliminary valid
317. istiques d un scientifique mais plut t celles d un didacticien au sens de la didactique praticienne C est dire un enseignant axant son travail sur une th orisation de sa pratique et notamment de la th orisation des APSA qu il enseigne D ailleurs lorsqu ils taient tudiants ces formateurs ne se caract risaient pas du tout comme des scientifiques En effet pour seulement quatre r pondants nous avons un changement d orientation entre ce qu ils pensaient tre lorsqu ils taient tudiants et leur position actuelle de formateur Ainsi un formateur qui se caract risait comme scientifique lorsqu il tait tudiant c est dire qui essayait de mettre en uvre des protocoles pour r soudre des probl mes pratiques se caract rise encore aujourd hui comme un scientifique et sont aujourd hui des universitaires dont c est la fonction Cependant ils pensent qu ils taient aussi performants lors des preuves crites du concours et ont continu leurs tudes pour explorer de nouveaux champs de leur pratique de chercheur De plus ils consid rent que le programme du concours est coh rent au regard de la r alit du m tier D s lors deux logiques semblent s affronter des professeurs plut t sensibles la pr paration au concours et d autres plut t orient s vers une formation professionnelle qui l int grerait n anmoins Pour le deuxi me facteur travers l observation des CPF sup rieures deux fois la moyenne
318. istribution proche d une courbe normale courbe de Gauss est un d terminant important de la qualit de la mesure En effet il est n cessaire d avoir une dispersion suffisante des scores afin de pouvoir diff rencier les sujets les uns des autres Ainsi nous avons tout d abord examin la distribution des scores des diff rents items Si les dimensions Comp tence et Affects positifs poss dent des voussures quelque peu platykurtiques l g rement plus aplaties que la courbe de Gauss les autres dimensions se r v lent suivre une distribution proche de la normale On note des asym tries n gatives mod r es pour la Contr labilit la R gulation affective et l Investissement et positive pour les Affects n gatifs Seule la Masculinit poss de une forte asym trie positive avec cons quemment une tendance leptokurtique c est dire plus pointue Ce r sultat est attendu car cette dimension est susceptible de faire intervenir un biais de d sirabilit sociale Richman Kiesler Weisband amp Drasgow 1999 Afin de r duire ce biais Fisher 1993 nous avons opt pour une tournure indirecte des items En maths il est surprenant de voir une fille r ussir mieux que la plupart des gar ons plut t que directe En maths je trouve surprenant Malgr ceci cette dimension value la pr sence d un st r otype que seule une petite partie des l ves de cet ge l partagent v ritablement Au final il faut noter que
319. ite versus chec scolaire sous la forme d une capacit in gale de l l ve s autodiscipliner construire ses savoirs ou se comporter en citoyen responsable Lahire 2005 Dans ce contexte l injonction l autonomie contribue a construire un probl me individuel tout en ludant la responsabilit de l institution qui l utilise comme moyen de classement et de s lection des l ves Ainsi l autonomie rev t g n ralement un sens individuel plus qu elle ne construit et autorise des formes de coop ration qui d centrent de la dualit ma tre l ve Nordmann 2007 Quelles sont dans ce cadre contraint les r gles du jeu et attitudes que les l ves devront adopter et afficher afin de se comporter de mani re jug e autonome et conforme Comment l autonomie attendue de l l ve constitu e en norme de jugement et d valuation peut elle constituer l instrument d un pouvoir de l enseignant bien que non explicit ni assum comme tel Une telle configuration n est pas sans paradoxe en sollicitant l autonomie d l ves qui en r alit ont se soumettre la pression normative de l institution scolaire en se conformant ce qu elle attend ou autorise En d autres termes celle ci ne reconna t qu un type d autonomie politique qui pour l essentiel n a pas d autre loi que celle forg e et inculqu e par ses soins rebours d une logique mancipatrice de renforcement de la puissance d agir et de penser de chacu
320. l ducation des adultes constituent un groupe h t rog ne et qu une majorit fonctionne bien sans pr senter de difficult s actuelles majeures En revanche le quart d entre eux sont source d inqui tude et pr sentent des besoins qui n cessitent des interventions adapt es En outre certains d entre eux souffrent de traumatismes pass s affectant leur pr sent et d autres affichent une probl matique ext rioris e qui risque de camoufler s rieusement leur d tresse et leur besoin d aide actuel Ces jeunes sont les plus risque de d crocher nouveau et de vivre des inadaptations adultes s v res Ce sont galement les plus susceptibles de profiter des services psychosociaux mis en place dans les centres d ducation aux adultes pour pers v rer au niveau scolaire mais aussi pour donner une orientation plus positive leur vie de fa on g n rale Malgr leur nombre minoritaire ces jeunes doivent recevoir une attention capitale compte tenu de leur pr sence dans les CEA et donc de la possibilit encore accessible de les rejoindre et de contribuer r orienter leur trajectoire Les analyses pr sent es ici soulignent que la situation des jeunes femmes comporte davantage de facteurs de risque que celle des jeunes hommes Principalement cette r alit s observe au niveau du v cu familial pass et pr sent les jeunes filles sont plus susceptibles que les hommes d avoir v cu un placement des abus sexuels et d avoi
321. l adolescent ce qui de prime abord ne leur dit rien il faut donc que cela soit port par l adulte pour pouvoir tre transmis par quelqu un quelqu un d autre Mais un autre obstacle se pr sente d vidence rien n assure que l enfant ou l adolescent accepte de recevoir de cet adulte l Qui va le premier faire une avance a l autre Qui est responsable de cela qui paie le prix de cette avance La r ception que vise la transmission et qui l ach ve est aussi li e a cet accueil de l un par l autre et suppose en ducation que l adulte n ait pas seulement de l avance dans l ordre des savoirs mais qu il s avance Finalement d une exigence de r ciprocit pour que l enseignant s int resse aux objets culturels de l l ve nous passons celle d une avance que le premier fait au second Pour reprendre une formulation de Jean Luc Marion quand il analyse le ph nom ne de l amour et l avance que fait toujours celui qui aime ce celle celui qu il aime il ne conna t pas ce qu il aime parce que ce qu on aime n appara t pas avant qu on l aime Marion 2003 p 150 On peut comprendre alors la structure compl te d une disponibilit il s agit de favoriser le rapport de l l ve avec le travail de la culture rapport qui passe par l enseignant m diateur en le rendant accueillant de ce m diateur ce qui suppose au pr alable que celui ci accueille d abord l l ve avec ses propres obj
322. la il faut avant toute chose s tre affranchi de cette notion l gale et commune de l enfant qui le r duit au mineur Si l on ne fait pas clairement cette diff rence entre l enfant et l adolescent on en vient toujours pr ter l un ce qui vaut pour l autre et inversement Certes l adolescence est d une cr ation r cente li e on l a dit l volution de nos soci t s occidentales et notamment la scolarisation ll reste qu elle recouvre une probl matique g n rale qu on peut donc qualifier d anthropologique qui est la sortie de l enfance Cette mort l enfance dont parlent aussi bien les ethnologues que les psychanalystes installe la probl matique de l absence et l on voit notre adolescent marquant de toutes les fa ons possibles sa singularit obliger dor navant son entourage la n gociation Il s ouvre a partir de cette absence en lui une crise existentielle et a ce que les philosophes d signent du terme de contingence Tout devient relatif pour lui contrairement ce qu il en est chez l enfant qui lui universalise et donc tout devient discutable C est dans son rapport nouveau la Loi que l on saisit le mieux le passage que l adolescent a franchi elle brille d sormais ses yeux de tout son arbitraire et c est la raison pour laquelle il ne peut que la mettre en question et obliger ses interlocuteurs n gocier Ces th ses ne peuvent finalement surprendre que ceux qu
323. la difficult Strat gie ma eutique attitude consistant tayer de pr s les interactions avec une r gulation importante qui vise le questionnement des l ves afin qu ils r solvent par eux m mes le probl me pos pour apprendre Aucune strat gie ne s observe dans une perspective d valuation il y aurait des strat gies justes et des mauvaises La bonne strat gie est celle qui s av re efficace pour conduire une situation d enseignement donn e Elle est une r ponse personnelle un probl me professionnel d enseignement en fonction de la situation de classe et des conceptions personnelles Elle r v le une appropriation individuelle d un mod le g n rique de la situation d apprentissage la construction d un mod le propre pour agir l existence d un r pertoire de ressources pour faire face la complexit du m tier Les enseignants acqui rent un mod le cognitif ou acad mique de la situation d enseignement apprentissage pendant leurs ann es de formation leur m tier Ce mod le servira d assise ce que Cl t appelle le genre une base commune de pratiques et d exp riences transmises comme une forme d h ritage collectif Les diverses confrontations des praticiens de l enseignement avec les situations d enseignement apprentissage les conduisent pr lever dans leur mod le cognitif des l ments pertinents afin d accroitre leur efficacit professionnelle lls d veloppent selon les
324. lant de la famille l cole maternelle Au del des prescriptions institutionnelles l enjeu consiste en effet d crire les modalit s d apprentissages de l autonomie en classe les variations de mise en oeuvre au sein d une m me classe et ses effets socialement diff renci s selon les dispositions des l ves la r flexivit requise dans les activit s anticiper r fl chir identifier classer La d construction des soubassements m tacognitifs des apprentissages et l analyse des interactions en classe d voilent les m canismes de classement scolaire associant autonomie de l l ve et performance bas e en particulier sur des dispositions face l crit ou des fiches d exercices valorisant la concentration l organisation ou l autocorrection De fa on compl mentaire H lo se Durler s attache identifier les principes de socialisation sous jacents aux dispositifs p dagogiques mis en oeuvre dans les classes de niveau l mentaire o elle a men de longues observations Ce travail lui permet de caract riser quatre formes d engagement attendues dans les apprentissages intellectuel instrumental moral expressif Chaque engagement met l accent sur certaines comp tences r flexivit planification auto valuation responsabilisation selon une logique o l autonomie ne vaut qu condition d tre ajust e au projet de l institution scolaire qui l encadre et la juge En outre les com
325. laries and implications for educational research and practice Educational Psychology Review volume 18 n 4 p 315 341 PEKRUN R GOETZ T FRENZEL A C BARCHFELD P amp PERRY R P 2011 Measuring emotions in students learning and performance The Achievement Emotions Questionnaire AEQ Contemporary Educational Psychology volume 36 n 1 p 36 48 PELGRIMS G 2013 L autor gulation motionnelle et motivationnelle face aux difficult s en classes sp cialis es des processus n cessaires parfois emp ch s L autor gulation de l apprentissage Perspectives th oriques et applications J L Berger amp F P B chel dir Nice Les Editions Ovadia p 257 291 PINTRICH P R amp De GROOT E V 1990 Motivational and self regulated learning components of classroom academic performance Journal of Educational Psychology volume 82 n 1 p 33 40 PLAKE B S amp PARKER C S 1982 The development and validation of a revised version of the Mathematics Anxiety Rating Scale Educational and Psychological Measurement volume 42 n 2 p 551 557 152 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod PLANTE DE LA SABLONNIERE R ARONSON J M amp THEORET M 2013 Gender stereotype endorsement and achievement related outcomes The role of competence beliefs and task values Contemporary Educational Psychology volume 38 n 3 p 225 235 RANCER A
326. lasse on s int ressera aux propos tenus par les enqu t s devant leurs l ves aux contenus d enseignement en histoire et ducation civique tout particuli rement et aux modalit s de la participation des enfants la vie de la classe et de l cole La population enqu t e a t diversifi e au maximum afin de mieux saisir la pluralit potentielle des positions et des pratiques en fonction des contextes d enseignement et des profils des enseignants Les caract ristiques de l enqu te L enqu te de terrain qui sert de base l analyse a t conduite aupr s d une trentaine d enseignants Elle a t men e dans quatorze coles l mentaires a Brest Nantes Nice et 53 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec Paris dont sept coles situ es en zones d ducation prioritaire ZEP quatre mixtes socialement et trois situ es dans des quartiers et des communes socialement favoris s Les profils et trajectoires des enseignants taient vari s en termes notamment d anciennet de mode d entr e dans la carri re de caract ristiques sociod mographiques ge sexe origines sociales mais aussi de crit res id ologiques engagement syndical rapport au politique positionnement politique religion L enqu te a m l des entretiens avec les enseignants et des observations en classe et dans l cole d une dur e d un ou deux ans selon les classes Une m thode projective fo
327. le pensent ne pas satisfaire leurs professeurs quant leurs attitudes et comp tences scolaires et avoir des difficult s de fa on g n rale Les adolescents populaires estiment quant eux avoir le mieux r ussi tout au long de leur scolarit M 13 7 la lumi re de ces r sultats nous pouvons faire l hypoth se de l influence de l estime de soi des adolescents sur la perception qu ils ont de leurs r sultats scolaires Boivin et B guin 1989 constatent en effet que les perceptions de soi sont li es au statut social entre pairs Selon ces auteurs les enfants rejet s socialement moins satisfaits auraient une faible estime de soi alors que les populaires auraient plus tendance s valuer de fa on positive Il est toutefois important d interpr ter ces r sultats avec pr caution car l effet entre ces deux variables est faible n2p 0 02 D autres facteurs rentrent donc en jeu pour expliquer la r ussite chec scolaire des l ves e Les facteurs pr dictifs de la pers v rance dans la t che La pers v rance dans les t ches scolaires accomplies par les adolescents est elle fonction de leur position sociale au sein du groupe de pairs Tableau 3 Comparaison des scores moyens de l attention et l implication en classe selon la position sociale des adolescents Les analyses montrent que la position sociale des adolescents influe effectivement sur leur pers v rance dans le travail scolaire F 3 672
328. le secondaire relations avec les enseignants et relations avec les pairs sont li es n gativement entre elles r 0 397 p lt 0 01 Ce r sultat pourrait s expliquer par le type de relations que les jeunes femmes pourraient avoir entretenues l cole secondaire avec des jeunes d crocheurs ou risque de d crocher Berndt Hawkins amp Jiao 1999 Selon Janosz et al 1997 et Bowlby et McMullen 2002 le fait de c toyer d autres jeunes en difficult pourrait nuire l engagement et l implication scolaire et cons quemment aux rapports avec les enseignants Les relations pass es avec les enseignants sont corr l es n gativement avec la d tresse psychologique r 0 302 p lt 0 01 et positivement avec l estime de soi r 0 189 p lt 0 01 Le fait d avoir entretenu des relations de qualit avec les enseignants du secondaire augmenterait donc les chances d avoir une meilleure estime de soi et diminuerait le risque de pr senter des signes de d tresse psychologique au secteur adulte Ces r sultats vont dans le m me sens que les tudes men es au secteur jeune qui reconnaissent l influence des enseignants sur le d veloppement de l estime de soi e g Rousseau amp al 2009 et de la d tresse motionnelle des l ves du secondaire Needham Crosnoe amp Muller 2004 l inverse les relations pass es avec les pairs sont li es n gativement avec l estime de soi r 0 284 p lt 0 01 et positivement
329. le des jeunes femmes pourrait expliquer en partie le regard n gatif port sur leurs exp riences relationnelles pass es et avoir une influence directe sur leur estime de soi La nature transversale et associative de cette tude ne permet en aucun cas d affirmer que les relations interpersonnelles sont n cessairement la cause d exp riences scolaires n gatives ayant un impact sur l adaptation psychologique actuelle Tout de m me les r sultats nous clairent sur une r alit per ue par des jeunes femmes qui ont v cu des exp riences scolaires autant au secteur jeune qu au secteur adulte De plus leur perception actuelle du secteur adulte semble favorable malgr certaines difficult s int rioris es Ces milieux de seconde chance doivent donc faire l objet d autres recherches au Qu bec et ailleurs afin de maximiser leur potentiel d offrir une exp rience positive qui marquera la vie de plusieurs jeunes femmes et jeunes hommes en plus de contribuer diminuer le risque d inadaptations psychosociales durables Une tude syst matique r alis e en France aupr s de jeunes raccrocheurs inscrits au sein d un dispositif officiel et destin e d gager des profils distincts de jeunes raccrocheurs ainsi qu analyser les liens entre adaptation psychologique actuelle et exp riences relationnelles pass es serait des plus pertinentes pour mieux appr hender la r alit des jeunes accueillis dans les dispositifs de seconde chance ex
330. le et profes sionnelle ne d pendait pas comme aujourd hui de son parcours scolaire sa situation est d sormais au principe d une mobilisation tous azimuts de tous les professionnels de l ducation Cet int r t pour le marginal se conjugue selon une approche diachronique compl mentaire une focalisation sur ces moments que les auteurs qualifient de sensibles l occasion desquels les marges se construisent de fa on privil gi e lors desquels parcours biographiques et normes institutionnelles se t lescopent C est le cas en particulier dans la vie d un jeune aujourd hui des 189 tout d buts de sa scolarisation ses premi res exp riences de l institution scolaire ou des derni res ann es de sa scolarit obligatoire Dans ce dernier cas et m me si la d cision ne lui en incombe qu en partie et m me parfois une partie qui peut s av rer tre infinit simale l individu prend conscience que la contrainte qu il subissait jusqu alors va cesser l obligation d aller l cole impos e par la collectivit la commu naut abstraite car elle va bien au del de la sph re familiale laquelle il appartient et qu il va lui revenir plus ou moins de choisir continuer ou s arr ter Un moment sensible donc dans la mesure o les rapports de l individu et du collectif sont reconfigur s une p riode de soumission totale succ de une p riode dans laquelle l individu va reprendre en
331. le opportun ment d une proc dure d interrogation th matique textuelle de qui de quoi on parle une proc dure de mise en relief s mantique qui est ce qui qui permet aux l ves de gagner le jeu didactique au sens de Sensevy 2007 Evelyne pr sente une strat gie ma eutique fond e sur l art de questionner L enseignante double son questionnement en utilisant un questionnement limite Donc si j entoure les enfants la place de les enfants je peux le remplacer par un pronom ils ils et un questionnement indice avec Vous avez dit les enfants moi je dis oui mais a ne suffit pas On parle des enfants mais pas de n importe quel Cette mani re de proc der indique une r gulation des interactions avec l tayage de ce double questionnement outre une progression pas pas dans le questionnement avec des relances et des focalisations dans le but de provoquer de la pertinence dans le jeu didactique d amener les l ves formuler par eux m mes leurs solutions Contrairement a Virginie il ny a pas d aide pratique souligner a l avance des mots mais un soutien un tayage dans les interactions La succession de plusieurs proc dures li e a la consigne de travail passer d une proc dure d interrogation textuelle de qui de quoi on parle une proc dure de pronominalisation remplacer le GNS rep r par ils puis d observation o
332. le que Claude ait tent en s inspirant vraisemblablement de son v cu personnel de sp cialiste de leur faire am liorer la qualit d ex cution et d expression du geste notamment en leur faisant exag rer leurs expressions de visage et du corps et en leur faisant sentir les actions qu ils font il faut vraiment sentir le geste dit il Ce qui confirme davantage sa conception personnelle de la gymnastique qui s illustre notamment partir de la transmission du contenu de son expertise personnelle en un contenu d enseignement labor et transmis effectivement en situation interactive j ai transmis quelque chose qui est en moi nous dit Claude Contrairement a l enseignement de la gymnastique dans celui du basket ball Claude ne se r f re qu aux savoirs officiels techniques tels que la position fondamentale et ou la technique de la passe et du dribble pour g rer ces ruptures Ces savoirs officiels qui font principalement r f rence aux programmes s organisent autour d un r f rentiel conceptuel technique et se situent notamment dans un contexte analytique du jeu d tach de la situation r elle d opposition qui caract rise ce sport collectif ce propos Claude propose ses l ves d effectuer r la mont e de balle pour am liorer la technique de la passe et du dribble Le tir c est la fin verbatim d interaction La comparaison avec son traitement didactique de l activit qu il maitrise la gymnastique
333. le s en tenir la seule transmission didactique des savoirs disciplinaires Je prendrai la notion de savoir comme genre englobant les esp ces des savoirs savoir faire et savoir tre Quant la notion de transmission il me suffira de pr ciser l id e suivante la n cessaire transmission de la culture au sens anthropologique d une g n ration l autre dont parle Hannah Arendt 1972 p 250 pose par ailleurs la question p dagogique des conditions de possibilit de ce processus et que la philosophe a sans doute trop rapidement assimil au mod le classique d enseignement dit transmissif Hannah Arendt fustige d une mani re bien sp culative les conceptions ducatives pragmatistes de John Dewey accus de contribuer la crise de l autorit a la suite des th ories modernes de l ducation venues du centre de l Europe Arendt 1972 p 229 Il s agit bien en effet l cole de transmettre des savoirs Et l on s accorde g n ralement dans l esprit des Lumi res sur l id e que cet objectif s inscrit dans une vis e d mancipation Mais les conceptions divergent consid rablement dans la d finition de l un comme de l autre C est que dans les d bats publics on tend confondre des ordres diff rents mancipation intellectuelle affective sociale politique conomique juridique cr ant ainsi des confusions et dans les d bats scientifiques on produit souvent des r ductions qui c
334. lement d tre consid r comme un enfant Elle r pond une sorte de moratoire que les soci t s occidentales ont artificiellement cr 14 Resterait encore r gler la question de la diff rence introduire entre l adolescence et la jeunesse O s arr te l adolescence sachant que les sociologues parlent actuellement de jeunesse jusqu l ge de trente ans Sur ce point voir les travaux d Olivier Galland notamment 2003 Aussi bien peut on avec Jean Yves Dartiguenave et Jean Fran ois Garnier assigner comme objectif au travail social une r affiliation identitaire et une r affiliation contributive 2008 29 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel monde pour l enfant p 244 Tenir une position de responsabilit quelle qu elle soit notamment donc dans l ducation de l enfant consiste ind niablement exercer un pouvoir sur autrui Il ne faut cependant pas confondre pouvoir et abus de pouvoir L abus de pouvoir d finit v ritablement la domination le pouvoir en ce qui concerne l ducation de l enfant doit se faire en m me temps devoir comme l avaient clairement affirm les encyclop distes qui d non aient justement les usages pervers du pouvoir vis vis de l enfant C est bien de dette qu il s agit de mani re g n rale dans cette responsabilit dette vis vis d un autrui qui nous le rend travers la distribution des t ches l int rieur d une so
335. ler 1998 Toutefois les valeurs se trouvent dans des ordres de grandeur similaires et nous retenons donc un seuil inf rieur 3 0 pour le chi2 dl des coefficients TL et CFI sup rieurs 90 Bentler amp Bonett 1980 ainsi qu un RMSEA inf rieur 05 tr s bon ou 08 raisonnable selon MacCallum Browne et Sugawara 1996 Nos r sultats sont les suivants chi2 dl 2 13 TLI 91 CFI 92 RMSEA 052 intervalle de confiance a 90 049 055 Ces coefficients soulignent donc la tr s bonne qualit de l ajustement entre notre mod le et les donn es r colt es notons cependant que la borne sup rieure de l intervalle de confiance du RMSEA d passe 05 et doit donc tre consid r e comme un ajustement raisonnable La structure de notre mod le th orique voir Figure 1 se retrouve donc dans les donn es empiriques r colt es les huit dimensions constituent bien huit facteurs coh rents 147 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod a Liens entre les dimensions L analyse des corr lations entre les dimensions voir Tableau 3 ci apr s indique une interd pendance marqu e hormis le st r otype Masculinit qui est manifestement ind pendant des autres mesures effectu es Il faut pr ciser que ce st r otype se construit au travers des influences soci tales Bussey amp Bandura 1999 et est g n ralement plus stable chez les l ves De plus comme
336. les intentions programmatiques de d part p 344 Elle poursuit avec deux recommandations d une part PEAL aurait tout gagner en cherchant devenir clairement une mati re scolaire auto nome non pas pour servir d outil de contention contre le d veloppement de l apprentissage d une langue particuli re mais pour sensibiliser sans aucune arri re pens e la diversit linguistique et culturelle p 344 d autre part lenseignement des langues ne peut se dissoudre dans l EAL Si PEAL doit jouer juste titre un r le ducatif de sensibilisation la diversit linguistique et culturelle il n est pas recommand qu il suppl e l enseignement et l apprentissage des langues particuli res p 346 Avec un recul tout aussi salutaire Gilles Forlot p 347 apr s avoir rappel l ambition sociale globale des approches plurielles d fendues par Michel Candelier soumet la notion de coh sion sociale la critique et rappelle les conceptions antagonistes qui visent cet objectif les multiculturalistes la convoquent en supposant que de la compr hension de la diff rence na t la coh sion mais les assimilationnistes ou les universalistes y ont 195 depuis longtemps recours en postulant que la langue unique est un facteur de coh sion p 351 Le chapitre s ach ve par un article d Isabelle Audras valuant au travers des entretiens avec les acteurs de la structure l impact de s an
337. les dispositifs valorisent le respect des rythmes int r ts et sp cificit s de chaque l ve des contraintes fortes se posent en termes de r ussite dans les apprentissages d ob issance aux r gles prescrites ou de rythme de r alisation des activit s L appel r current fait aux l ves se concentrer se pr sente alors comme un indice du caract re contradictoire de l injonction l autonomie la contrainte ext rieure de rythme d ex cution du travail de qualit d apprentissage de respect des r gles doit se transformer en volont ou en capacit interne l individu La tyrannie de la transparence Un second type de contradictions se rapporte l injonction faite l l ve de travailler pour lui m me et non pour surpasser les autres ou pour faire plaisir l enseignant tout en tant le plus souvent observ voire critiqu par autrui Parce qu ils mettent en relation le comportement manifeste de l l ve avec des caract ristiques suppos es internes les dispositifs entra nent les enseignants r aliser un important complexe voire impossible travail de recherche de signes r v lateurs Bernstein 2007 permettant d expliquer les comportements des l ves Dans ce contexte les l ves ont ma triser les codes de l expression scolaire de soi et faire la preuve de leur motivation vis a vis du travail scolaire La participation de l l ve entendue comme une p
338. les que le respect et la politesse Si le groupe de pairs est donc formateur et permet aux enfants de d velopper des 19 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande comp tences pour faire soci t les adultes sont rarement attentifs la mani re dont les enfants dans leurs moments de tensions se sortent des situations Ils s imaginent trop souvent l origine de la r solution des conflits par un manque de confiance dans les comp tences sociales des enfants et n voquent le sujet dans les m dias notamment que dans les cas de violence La projection lors de nos cours ou de nos interventions du documentaire R cr ations de Claire Simon 1992 provoque chez certains spectateurs le m me souhait d intervenir dans les relations entre enfants quand celles ci tournent mal Pourtant le montage de la cin aste montre toujours comment finalement les enfants trouvent une issue constructive aux situations les plus p rilleuses qui permet chacun d apprendre se faire sa place L cole en tant qu institution ne prend en charge qu une partie de la formation l autonomie celle qui concerne le travail scolaire et encore ne donne t elle pas toujours ces enseignants des outils clairs pour la mettre en place Mais elle fait plus encore l impasse sur la formation l autonomie en tant qu espace d mergence de la personne Bien s r individuellement des adultes pr sents dans l cole enseignants ou autres p
339. les rep rer par eux m mes avant m me que les enseignants ne le fassent ces deux constats peuvent expliquer pourquoi leurs erreurs ont toutes les chances de passer davantage inaper ues aux yeux des enseignants L observation davantage rapproch e de leurs actions successives r v le que les meilleurs l ves sont ceux qui sont capables r guli rement d en suspendre l encha nement pour revenir sur ce qu ils ont d j fait en contr ler la pertinence et la coh rence par exemple dans l exercice propos Marie de reparcourir dans son int gralit l ensemble des cartes d j pos es pour les comparer une nouvelle fois avec le mod le ou anticiper sur la suite donner l exercice commenc Ce type de gestes de l tude si importante aux niveaux ult rieurs de la scolarit Lahire 2000 sont aussi ce que Jack Goody a qualifi de techniques litt ratiennes Goody 2007 p 33 dans la mesure o elles reposent sur la possibilit qu offre la permanence de l crit de revenir tout moment sur les marques graphiques qui ont d j t lues parcourues ou crites trac es Conclusion Vers un nouveau mode de gouvernement m diatis par l crit Autrement dit plus encore que les cat gories de jugement professoral telles que l organisation l attention ou la concentration ce serait les op rations cognitives anticiper r fl chir reprendre ajuster identifier cat goriser s auto value
340. lient le raccrocheuse 16 24 ans Bowlby amp McMullen 2002 MELS 2004 Plus pr cis ment nous nous int ressons la situation des jeunes femmes g es entre 16 24 ans qui pers v rent ou raccrochent dans les CEA et aux liens qui existent entre leur ajustement psychologique actuel et leurs exp riences relationnelles pass es dans le milieu scolaire 178 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte 3 Ajustement psychologique actuel des jeunes femmes inscrites en CEA et exp riences relationnelles au secondaire Au sein de l objectif g n ral d tudier la situation des jeunes femmes inscrites en CEA nous avons plus particuli rement explor les questions suivantes quels liens existe t il entre les exp riences relationnelles pass es et l ajustement psychologique actuel des jeunes femmes inscrites au CEA Existe t il une relation entre l exp rience relationnelle pass e des jeunes femmes et le fait de pers v rer ou de raccrocher au CEA Comment les jeunes femmes d crivent elles les diff rences entre le secteur jeune et le secteur adulte en mati re d exp riences relationnelles Nous avons mis l emphase sur ces aspects relationnels car nombreux sont les travaux avoir soulign que pour les filles et les jeunes femmes les exp riences relationnelles v cues en milieu scolaire avec les pairs et les enseignants s av raient une variable particuli rement saillante dans
341. lier a contribu a populariser comme une alternative didactique des langues p 435 Jacqueline Billiez et Diana Lee Simon reviennent sur la gen se de la didactique du plurilinguisme et des approches plurielles et se penchent sur deux exemples concrets d application au Liban et au S n gal p 443 L ouvrage se cl t sur une contribution de Daniel Coste p 451 o sont voqu es les reconfigurations et les circulations entre approches plurielles et singuli res Si chaque didactique singuli re ne peut que gagner consid rer la langue et son apprentissage sur le mode de la pluralit linguistique interne toute langue et propre au contact avec les autres tout projet d ducation langagi re inclusive et plurilingue ne saurait se dispenser d une prise en charge de la singularit que pr sente en derni re instance et par del transferts et transversalit s l apprentissage de telle ou telle langue p 461 L ouvrage comporte en outre une biblio graphie g n rale une bibliographie de l ensemble des publications de Michel Candelier et un index th matique particuli rement utile pour retrouver des d finitions ou des citations en rapport avec les notions didactiques abord es Que le lecteur ne s y trompe pas il ne trouvera pas ou peu ici d illustrations pratiques de ce que sont les approches plurielles et plus particuli rement l veil aux langues Il faut pour cela consulter les supports qui so
342. lit s en classe et dans les apprentissages en particulier Bibliographie ARENDT H 1985 La crise de la culture Paris 10 18 BAUTIER E amp RAYOU P 2009 Les in galit s d apprentissage Paris Presses Universitaires de France BOUVEAU P amp ROCHEX J Y 1997 Les ZEP entre cole et soci t Paris Hachette ducation DELALANDE J 2001 La cour de r cr ation Rennes Presses Universitaires de Rennes 49 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier DUBET F 1995 Sociologie du sujet et sociologie de l exp rience Penser le sujet F Dubet amp M Wieviorka dir Paris Fayard p 103 121 DUBET F 2002 Le d clin de l institution Paris Seuil DURLER H 2013 L autonomie obligatoire Analyse sociologique des dispositifs scolaires de l autonomie Th se de doctorat de sciences sociales Universit de Lausanne DURKHEIM E 1963 L ducation morale Paris Presses Universitaires de France DURKHEIM E 1993 Education et sociologie Paris Presses Universitaires de France EHRENBERG A 1995 L individu incertain Paris Calman L vy EHRENBERG A 2011 Lautonomie n est pas un probl me d environnement ou pourquoi il ne faut pas confondre interlocution et institution Comment penser l autonomie M Jouan amp S Laugier Paris Presses Universitaires de France p 219 235 MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE DEPP 2009 Enseigner en coll ge et
343. ll ge et exp rience subjective du pr apprentissage L orientation scolaire et professionnelle n 37 p 241 265 PERIER P 2010 L ordre scolaire n goci Parents l ves professeurs dans les contextes difficiles Rennes Presses Universitaires de Rennes PERIER P 2014 Professeurs d butants Les preuves de l enseignement Paris Presses Universitaires de France PRAIRAT E 2005 De la d ontologie enseignante Paris Presses Universitaires de France PROST A 2004 Histoire de l enseignement et de l ducation Tome IV Depuis 1930 Paris Perrin QUEIROZ de J M 2000 P dagogies et p dagogues contre le savoir L cole l tat des savoirs A van Zanten dir Paris La d couverte p 374 380 50 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier QUEIROZ de J M 2004 L enfant au centre Enfants adultes Vers une galit de statuts F de Singly dir Paris Le tour du sujet Universalis p 113 124 RANCIERE J 2004 Le ma tre ignorant Paris 10 18 RAYOU P 1998 La cit des lyc ens Paris L harmattan RAYOU P 2000 L enfant au centre Un lieu commun p dagogiquement correct L cole dans plusieurs mondes J L Derouet dir Bruxelles De Boeck universit p 245 274 RENAULT E 2011 Mod le du social et mod les de l autonomie Comment penser l autonomie M Jouan amp S Laugier Paris Presses Universitaires de
344. lles que la r union coop rative hebdomadaire les entretiens les bilans par lesquelles les l ves assument la responsabilit de leurs projets de leurs actes de leurs relations et organisent eux m mes leur travail Le rapport autorisation coop ration concr tis par des situations de d volution int grale favorise une condition importante des apprentissages d ordinaire rarement satisfaite la cr ativit Elle est m me une condition n cessaire de l autorisation sans laquelle l activit tombe rapidement dans une routine st rile la reproduction du m me La cr ativit se d ploie la faveur d une autre condition d j voqu e celle du couple transformation probl matisation sans laquelle elle se ratatine dans l impuissance du spontan isme Cela n tonnera personne l attention que l on porte dans nos travaux empiriques l activit des l ves renvoie toujours l action du professeur Sous cet angle l enqu te porte alors principalement sur les conditions d apr s lesquelles il se rend capable de cr er le milieu social et didactique par lequel les processus que je viens d voquer sont possibles et efficaces C est alors sa propre puissance d agir qui se trouve convoqu e et interrog e et c est son action qui se trouve mise l preuve des principes que je viens d noncer Par suite de fa on plus pratique et tout aussi essentielle se pose la question r cemment refor
345. lopper leur personnalit La litt rature admet que l importance et l influence du groupe varient beaucoup d un adolescent l autre Raynaud 2006 Ces relations sont d pendantes de facteurs individuels familiaux et contextuels mais sont galement fonction de dynamiques complexes qui s entrecroisent et influent les unes sur les autres Raynaud 2006 p 112 Chaque adolescent se saisit de fa on singuli re de la dynamique relationnelle Cependant la situation est complexe pour les adolescents qui se trouvent face une double contrainte Ils doivent pour se sentir exister et construire leur personnalit se singulariser mais en m me temps ils doivent se r f rer et se conformer au groupe des pairs et ses valeurs pour ne pas tre isol s Il s agit donc de se fondre dans la masse mais de sortir suffisamment du lot Raynaud 2006 p 109 Dans ce cadre comment les adolescents vont ils se positionner dans ce double processus de singularisation et de conformisme tout en tant confront s la fois leurs propres logiques adolescentes et aux logiques adultes institutionnelles Comment la qualit et les formes de relations aux pairs contribuent dans certains cas la d mobilisation scolaire de l l ve 158 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur 3 cole et amis deux milieux qui s influencent et s interstructurent L tude des rel
346. loris e met donc l accent sur l autonomie intellectuelle la capacit user de sa raison et juger de mani re critique Les d bats que ces enseignants organisent en classe sur diff rents sujets y compris sur des sujets qui n ont pas ou peu de dimension civique et politique par exemple l amiti theme fr quent des discussions scolaires cet ge visent d velopper ces facult s la capacit r fl chir et penser par soi m me et exprimer cette pens e de mani re argument e La construction de l autonomie politique rejoint alors la mission g n rale de l cole dans le domaine intellectuel et en est difficilement dissociable il s agit d instruire les futurs citoyens et surtout de forger leur capacit lire comprendre interpr ter des informations et des messages et les communiquer en toute ind pendance En second lieu puisque l autonomie politique renvoie principalement l ind pendance intellectuelle elle s attache a la pens e plus qu l action La dimension participative de la citoyennet adulte est alors relativement en retrait Certaines s ances d histoire sur la R volution fran aise l installation de la R publique et d ducation civique sur le vote sont certes l occasion de souligner le pouvoir d action que les l ves auront en tant que citoyens dans la soci t et la vie politique Dans certaines classes les lections de d l gu s sont l occasion de faire apprendre a
347. ls Le renforcement des droits de protection comme des droits de lib ration des enfants conduit un quilibre pr caire lieu de tensions et de contradictions sur les plans thiques et ducatifs Renaut 2003 D une part il met les adultes l preuve en exigeant de ces derniers de construire un environnement favorable l expression et la r ussite de l enfant environnement dont ils sont tenus pour comptables et responsables L enfant n est pas soumis l adulte mais encourag et soutenu dans l apprentissage du gouvernement de soi c est dire dans la possibilit de se r aliser et de s manciper Ce r le ducatif plus relationnel que statutaire d accompagnement plus que d encadrement accentue la responsabilit parentale dans la socialisation des enfants La question de l agencement des conditions de l autonomisation n en reste pas moins pos e surtout si l on estime qu une force ext rieure est n cessaire afin pr cis ment d y acc der ibid Comment concilier dans un m me dispositif ducatif et dans lunivers de la classe en particulier une autorit inh rente la mise en place de modalit s plac es sous la responsabilit de l adulte et l adh sion et participation active d enfants ou d l ves a ce qu ils n ont pu choisir Confront es ce dilemme les p dagogies de l autonomie ont mis l accent sur le projet et la motivation de l l ve son int r t et son engagement Une telle recon
348. lte un autre registre de fonctionnement encore Il nous faut faire appara tre pr sent que dans cet autre domaine qui requiert d autres types de processus il se fait bien jour une sp cificit enfantine Et c est dans la discussion de ce point que 4 Sauf s en tenir bien videmment une pure contrainte 25 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel nous pourrons v ritablement creuser la question de l autonomie de l enfant que nous n avons fait qu voquer jusqu pr sent Les registres de fonctionnement dont nous avons parl ne conf raient aucune place au type de relation dans lequel l enfant entre avec autrui Nous cherchions rendre compte des capacit s logique technique et thique dont il fait preuve sans interroger la forme de rapport dans laquelle il entre avec ses pairs et avec les adultes en g n ral De m me la question de la socialisation et des apprentissages n tait voqu e que pour signaler le fait qu il fallait la mettre de c t pour saisir et rendre compte des capacit s logique technique et thique de celui qu on appelle un enfant Cet autre registre doit tre pr sent pris en compte pour lui m me et il s agit alors de se demander comment l enfant se situe dans son rapport autrui et de quel type de relation il est capable Et ici va se faire jour une sp cificit enfantine On remarquera d abord que s il y a autant d enfants que de soci t s o
349. lus dou s pour les maths Pas du tout 9g 9 0000 Tout a fait que les filles d accord 012 3 4 5 d accord 09 Je r ussis bien en maths sans y consacrer beaucoup Pas du tout g 9 o o o o Tout fait de temps d accord 0 1 2 3 4 5 d accord Pas du tout O0 O0 Oo O0 O0 Tout fait 10 L apprentissage des maths est une perte de temps d accord gt d a cord a N wo EN a 11 Quand je r sous un exercice de maths j arrive viter Pas dutout 9 9 90 000 Tout a fait que d autres pens es perturbent mon travail d accord 0 d accord N w A a 154 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod P r Pas du tout O O0 O0 0 0 Tout fait 12 Je suis dou e en maths d accord ee es eae eae d accord 13 Mes motions me perturbent malgr moi durant les Pas du tout o 9 o o o o Tout fait cours de maths d accord D 4 2 3 d accord 14 Beaucoup de pens es n gatives m envahissent durant Pas du tout o o 0 o o Tout fait les cours de maths d accord Ge 4 2 2 ae amp d accord 15 En maths il est surprenant de voir une fille r ussir Pas du tout gg o 9 o o o Tout fait mieux que la plupart des gar ons d accord 0 1 2 3 4 5 d accord 16 Je ressens des sympt mes palpitations sueurs ou Pas du tout o o 0 o o Tout fait maux de ventre durant les valuations de maths d accord 0 1 2 3 4 5 d ac
350. mancipation ensuite la transformation politique mais une ducation pr coce et continue par l exp rience d mocratique corr l e une certaine mani re d apprendre et d enseigner 34 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO Une autre difficult porte sur la conception m me de la d mocratie celle de Dewey est tr s loign e du sens commun et sur les confusions possibles entre mancipation d mocratie et coop ration Nous nous trouvons ici aussi dans des ordres diff rents avec de multiples glissements de sens possibles de l un vers l autre la notion de d mocratie est commun ment politique celle de coop ration est organisationnelle et celle d mancipation principalement philosophique Disons que la vis e d mancipation en ducation suppose une exp rience d mocratique au sens de Dewey laquelle requiert pour l action une organisation coop rative du travail Mais il ne faudrait pas en conclure que l organisation coop rative du travail revient imiter la pratique politique d mocratique et ses institutions d o s en suivrait in luctablement un effet d mancipation nous aurions au contraire comme dit Rousseau de jeunes docteurs et de vieux enfants Il nous faut avancer prudemment car la tr s ancienne voie de l ducation est creus e de toutes sortes d orni res L illusion selon laquelle il suffirait de dispenser d autorit des savoirs rationalis s pour pr
351. marges d initiatives et d action qui font de lui un acteur qui se r alise et s accomplit La cour de r cr ation pourrait constituer un lieu exemplaire de cette configuration o se construisent un espace et des sociabilit s propres l enfance En regard et parfois en contrepoint le texte de Jean Claude Quentel souligne l inscription de l enfant dans une relation dissym trique qui emp che l expression de son autonomie et l attribution de responsabilit L enfant n en poss de pas moins une capacit cr er et il acc de la logique la technique et l thique Mais il s ins re toujours dans une relation de d pendance alors que par diff rence l adolescent acc de pr cis ment l autonomie et une identit singuli re Quel peut tre en mati re d ducation et d apprentissages le point d quilibre et d enchassement entre d un c t la n cessaire transmission l enfant et de l autre l appropriation impliquant la prise de distance autonomie propre l adolescence En s int ressant l mancipation en ducation Nicolas Go discute pr cis ment le sens donn la notion de transmission en montrant la suite de Dewey qu elle peut tre une exp rience de la coop ration et non la simple r ception passive d un discours Une telle conception peut aider installer une forme de d mocratie d s lors que le processus d autorisation qu elle encourage en chaque l ve lui conf re un statut d
352. me d engagement l engagement expressif L enseignant se place alors en guide ou en facilitateur des apprentissages d un l ve qui suit ses go ts et trouve des connaissances qui r pondent ses int r ts personnels Le besoin le d sir et l int r t de l l ve sont id alement les points de d part de toute d marche d apprentissage Pour ce faire des dispositifs d int ressement le plus souvent fond s sur le jeu l utilisation du dessin ou la mise en place de situations de manipulation d objets mettent l accent sur la d couverte spontan e par l l ve des connaissances Des dispositifs d adaptation visent respecter les rythmes de l l ve coller ses int r ts suppos s ses sp cificit s ses choix Dans ces dispositifs il s agit le plus souvent de passer par une phase de d couverte et par des activit s concr tes afin d tre au plus pr s de l o en est l l ve avant d introduire des objets d apprentissage plus abstraits et loign s de son quotidien ou de ses pr occupations suppos es naturelles Dans le cadre de ces dispositifs l l ve doit tre actif et participer autrement dit collaborer aux activit s de la classe r pondre aux questions pos es par l enseignant s exprimer lorsqu il lui est demand de le faire Permettre l l ve d tre actif c est pour l enseignant l occasion d observer ses besoins et ses int r ts et p
353. ment mais plut t dans une invalidation indirecte suite la d signation incorrecte d un verbe Les questions inductrices ont galement un r le ma eutique vident avec la caract ristique du levier afin que la s ance ne stagne pas que les apprentissages se poursuivent e Atmosph re Bucheton 2009 Adapter l tayage suppose aussi de convoquer des gestes professionnels qui maintiennent une atmosph re de travail agr able et efficace Ainsi la formulation de Julie montre une spontan it 133 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard dans les propos qui peut surprendre mais n en d tend pas moins l atmosph re de classe C est gonfl d appeler cela un groupe Quand m me c est un peu exag r Mais on l appelle quand m me le groupe sujet C est une parole spontan e qui diminue aussi la difficult cognitive tout en exprimant certaines conceptions de la grammaire sous cat gorie de Bucheton spontan it Cette parole n est pas loin de sa posture relativement impatiente Nous remarquons des formes de gratifications avec les propos de Virginie C est a Exactement Ben je vois vous savez d j beaucoup de choses Relativement la prise de parole des l ves tous les professeurs se soucient d une certaine alternance Cependant Virginie s y attache plus particuli rement avec Mais attends j ai dit Lola j entends quelqu un d autre Encourag
354. ment en lumi re que des conditions particuli res doivent tre pr sentes pour qu elles soient en mesure d appr cier le travail des enseignants et sentir que l aide re ue leur est b n fique Aux CEA l enseignement individualis le nombre restreint d tudiants dans les classes et la 181 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte disponibilit et le soutien des enseignants semblent tre des l ments cl s qui favorisent les rapports l ve enseignant et qui contribuent une perception positive de l cole l cole secondaire tu es moins encadr parce qu il y a beaucoup plus d l ves en classe l cole aux adultes c est plus facile d aller voir notre professeur pour poser des questions Ils prennent le temps de t expliquer ce qu ils ne font pas au secondaire parce que les classes sont bond es Annie 17 ans Aux adultes les profs sont toujours l pour t couter et r pondre tes questions Ce n est vraiment pas comme la polyvalente Ils ont du temps consacrer leurs tudiants J ai vraiment aim a Judith 19 ans Ces l ments semblent aussi avoir des r percussions positives sur la r ussite scolaire des tudiantes Je trouve que la plupart des jeunes qui retournent aux adultes ont des meilleures notes qu au secondaire Au secondaire le professeur va un rythme et les l ves n ont pas le choix de suivre Ceux qui
355. mentaire Les nouveaux programmes Paris Centre national de documentation p dagogique MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 2008 Qu apprend on l cole l mentaire Les nouveaux programmes 2008 2009 Paris Centre national de documentation p dagogique MOUFFE C 1993 Pour un pluralisme agonistique Revue du MAUSS n 2 p 98 105 NORDMANN C 2007 La fabrique de l impuissance 2 L cole entre domination et mancipation Paris ditions Amsterdam PERCHERON A 1984 L cole en porte faux R alit s et limites des pouvoirs de l cole dans la socialisation politique Pouvoirs n 30 p 15 28 PERROT D 1974 La th matique politique des manuels d histoire du cours l mentaire de l enseignement public M moire de D E S Science politique Universit de Rennes 1 RENAUT A 2002 La lib ration des enfants contribution philosophique a une histoire de l enfance Paris Calmann L vy Bayard ROSANVALLON P 1992 Le sacre du citoyen histoire du suffrage universel en France Paris Gallimard SINGLY de F dir 2004 Enfants adultes vers une galit des statuts Paris Encyclopaedia universalis VITIELLO A 2010 nstitution et libert l cole et la question du politique Paris L Harmattan 65 L autonomie l cole maternelle un nouvel id al p dagogique Christophe Joigneaux R sum Que peut recouvrir et impliquer d s l cole maternelle la diffus
356. mille de la sant ou encore de l cole A partir des ann es 1980 se r pandent en Suisse comme dans d autres pays occidentaux de nouvelles modalit s d organisation de l univers scolaire sous l influence de l id ologie du projet avec le d veloppement de l autonomie des tablissements Van Zanten 2004 et l introduction de la mise en situation de gestion Obin 1991 Parall lement ces transformations politiques certaines formes d organisation p dagogique privil giant l activit de l l ve le travail en groupe et des rapports ma tres l ves moins hi rarchis s se font plus pr sentes dans les classes L volution des mod les ducatifs au sein de l institution scolaire semble ainsi avoir suivi celle des mod les ducatifs des familles des classes moyennes lesquelles int grent pleinement la valorisation de l autonomie de l enfant en tant qu individu part enti re sensibles la fois au d veloppement de l enfant et aux contextes physiques sociaux et institutionnels favorisant son d veloppement 3 Au moment de l enqu te la scolarit des enfants g s de quatre ans d bute Gen ve par deux ann es d cole enfantine 1E 2E suivies de six ann es d cole primaire 1P 6P Depuis la rentr e 2011 avec la mise en uvre du concordat intercantonal HARMOS la scolarit devient obligatoire pour tous les enfants g s de 4 ans et d bute directement par l cole primaire qui comprend huit ann
357. mme un facteur mod rateur entre les affects et les r sultats Galla amp Wood 2012 Tariq Qualter Roberts Appleby amp Barnes 2013 Le pourcentage de variance commune entre les affects positifs et n gatifs 32 ainsi que la tr s forte h t rosc dasticit entre ces variables soulignent la pertinence de s parer les deux concepts Comme postul a priori aucun l ve ne mentionne prouver conjointement des affects positifs et des affects n gatifs alors que beaucoup indiquent ne ressentir aucun affect particulier score faible dans les deux dimensions Les corr lations les plus inattendues concernent la dimension Utilit per ue des maths On observe une corr lation forte avec les Affects positifs ainsi qu avec le sentiment de Comp tence Des r sultats semblables ont toutefois t obtenus par Tapia et Marsh 2002 p 8 avec une corr lation du facteur valeur utilit de 52 avec sentiment de comp tence et de 75 avec plaisir Bien qu avec des mesures faites deux moments diff rents pour une partie de l chantillon mesures test retest la stabilit des dimensions est bien trop forte pour envisager une quelconque d termination de causalit par le biais d une analyse Cross lagged panel Kenny 1975 Toutefois nous pouvons mettre l hypoth se d une valorisation de l utilit des math matiques lorsqu un certain plaisir accompagn d un fort sentiment de comp tence est ressenti par l l ve L Investissement
358. mul e par Rochex et Crinon 2012 de l incidence possible des pratiques p dagogiques sur la construction des in galit s scolaires 13 Aspects de l mancipation Revenons un instant la question de l mancipation pour mettre en perspective l enjeu de transmission des savoirs et d autonomie dans un tel contexte ducatif Jacques Ranci re est peut tre parmi les philosophes contemporains celui qui a le plus explicitement abord cette question aussi bien dans un contexte politique Ranci re 2000 qu ducatif 1987 Mon approche par l autorisation et la coop ration trouve un cho dans ses propres travaux qui d noncent les fonctions d abrutissement en ducation et de police en politique La fonction de police offre selon l auteur des l gitimations au pouvoir institu qui organise et perp tue les partages sociaux assigne chacun des places et des fonctions en figeant des identit s et des r les sociaux rebours la politique consiste alors dans un acte d interruption de d r glement et d effraction par rapport au lien social tabli contre l expert s arrogeant la mainmise sur le sort des citoyens La d mocratie Dewey ne l aurait pas d menti n est pas essentiellement un r gime un dispositif institutionnel de l tat mais une action Elle est la possibilit pour chacun de sortir de son rang un travail de l galit Autant dire dans notre vocabulaire une pratique d auto
359. n On peut en effet s interroger sur la place r ellement laiss e l laboration individuelle ou collective des l ves invit s inventer ou s affranchir des r gles pr existantes puisqu ils se voient rappel s la raison et l ordre par l enseignant si besoin D ailleurs les carts la norme sont sanctionn s affectant les subjectivit s comme les scolarit s Comme le montrent les enqu tes aupr s des enseignants l attribution des difficult s porte sur des causes externes notamment la famille et le milieu social Ce dont les enfants ou l ves ne sont pas capables au regard des attentes d autonomie ne questionne gu re les pr suppos s de l cole mais engage la responsabilit ducative de parents jug s carents ou d faillants moins que les l ves ne souffrent de quelque trouble psychologique ou d immaturit dont la m dicalisation croissante de l chec constitue une illustration saisissante Du point de vue de l institution scolaire la collaboration avec les parents appara t dans ce cas d autant plus n cessaire quoique pr cis ment difficile tablir La m sentente ne porte pas seulement sur les r gles de l change et la communication mais sur la d finition de ce qui fait probl me et la l gitimit accord e celui qui le d finit P rier 2012 Ranci re 1995 Le diagnostic d un manque d autonomie de l l ve risque alors de s ajouter un faisceau d indices
360. n passait le temps Je trouvais a cool d aller rejoindre mes amis Aux adultes on se sent plus adulte L ambiance est diff rente Sarah 20 ans Certaines tudiantes relatent toutefois que leur exp rience au secteur adulte aurait t diff rente en l absence de relations d amiti C est dur quand tu es toujours tout seul surtout pour les pauses les d ners a aide d avoir des amis pour se sentir moins seule Maggie 18 ans La pr sence rassurante des autres tudiants a galement t soulign e dans l tude de Cournoyer 2008 portant sur les tudiants au coll gial M me chez les tudiants cette pr sence rassurante se manifeste comme une fonction palliative pour contrer l isolement Cournoyer 2008 L exploitation des donn es recueillies aux fins de la premi re tude a donc permis de souligner la r alit plus sp cifique des filles qui s inscrivent au secteur des adultes Il semble que ces derni res soient particuli rement marqu es par leurs exp riences relationnelles v cues en milieu 182 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte scolaire r gulier et que celles ci soient li es leur adaptation psychologique leur entr e au secteur adulte Or les verbatim recueillis un an apr s la premi re prise de mesure au secteur adulte bien que toutes les participantes n aient pas particip cette deuxi me collecte sont particuli rement enc
361. n rale aux adultes dans N Rousseau sous la direction de Enjeux et d fis associ s la qualification La qu te d un premier dipl me d tudes secondaires Qu bec Presses de l Universit du Qu bec p 77 100 DORAY P PICARD F TROTTIER C amp GROLEAU A 2009 Les parcours ducatifs et scolaires Quelques balises conceptuelles Sherbrooke Fondation canadienne des bourses d tudes du mill naire DUMONT M LECLERC D amp MCKINNON S 2009 volution temporelle du stress du rendement scolaire et des ressources psychosociales selon cinq profils de d tresse psychologique d adolescents Enjeux et d fis associ s la qualification La qu te d un premier dipl me d tudes secondaires N Rousseau dir Montr al Presses de l Universit du Qu bec p 125 149 185 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte ENTWISLE D R ALEXANDER K L amp OLSON L S 2004 Temporary As Compared to Permanent High School Dropout Social Forces n 82 3 p 1181 1205 ESPINOSA G 2003 L affectivit l cole Paris Presses Universitaires de France FORTIN L ROYER E POTVIN P MARCOTTE D amp YERGEAU E 2004 La pr diction du risque de d crochage scolaire au secondaire facteurs personnels familiaux et scolaires Canadian Journal of Behavioural Science Revue canadienne des sciences du comportement n 36 3 p 219 231 GAUTHIER M 1997 L
362. n action s impliquer dans son activit professionnelle r fl chir aux raisons et aux buts de ses d cisions Or et l se situe le paradoxe le caract re instable et impr visible des rapports p dagogiques induit pr cis ment par la norme d autonomie emp che le plus souvent l enseignant d adopter cette posture r flexive du fait m me de la complexit et de l urgence des situations traiter De fortes tensions subjectives se traduisant sous la forme de fatigue voire d puisement r sultent de cette contradiction Il appara t alors au grand jour que les enseignants eux aussi pris dans les injonctions de l autonomie scolaire ne b n ficient plus de l ordre institutionnel auquel ils pouvaient auparavant s adosser ou dans lequel s inscrivaient le sens et la l gitimit de leur action En outre l nergie investie ne rencontrant pas toujours de la part des l ves de r ponse correspondant leurs esp rances les enseignants peuvent avoir recours des strat gies 82 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler coercitives telles la menace et ou l exclusion Voice Ces strat gies reviennent imposer aux l ves une discipline qu ils devraient pourtant id alement vouloir observer d eux m mes Face l chec des techniques appelant la responsabilit de l l ve et visant une prise de conscience par l l ve de sa transgression des r gles scolaires les enseignants doivent alors se r
363. n assistant a une s ance l Assembl e nationale les l ves ont pu d couvrir le travail fantastique des d put s qui malgr leur nombre parviennent se mettre d accord sur une loi La figure du bon citoyen est ici celui qui remplit ses devoirs civiques qui joue le jeu politique Il va voter au lieu de critiquer ce qui est d cid C est important qu ils sachent un peu tous ceux qui g rent pourquoi L la classe d c t a eu la chance de participer au Parlement des enfants C est mon fils qui a t choisi j ai accompagn mon fils Et les gamins se sont rendu compte qu y avait 577 personnes dans I h micycle et qu il fallait se mettre d accord pour une seule loi Donc a c est fantastique Arriver se mettre d accord 500 Je trouve que c est tr s tr s bien pour faire un peu plus tard des gens un peu moins abrutis que ce qu on voit tous les jours dans les adultes qui critiquent syst matiquement tout ce qui se fait quoi Donc se rendre compte que diriger un pays les gamins ils ont droit aussi pas de donner leur mot parce qu ils sont petits mais de comprendre comment a marche et de se dire qu dix huit ans ils pourront voter au lieu de critiquer ceux qui ont pas vot comme ils auraient voulu quoi Si je trouve que c est important Moi je trouve que c est tr s important l instruction civique D velopper l autonomie de la pens e et
364. n assurent la responsabilit et la valeur formatrice et morale qu ils y associent ou non l1 Pourquoi l enfant acteur en socio anthropologie de l enfance Faire de l enfance un objet d tude part enti re suppose d aborder les enfants non seulement partir des institutions au sein desquelles ils voluent et selon les adultes en charge de leur ducation mais galement partir de leurs exp riences de vie qui de fait se d veloppent de mani re transversale entre les lieux et les personnes Depuis plusieurs dizaines d ann es se 10 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande d gage ainsi clairement en sociologie Sirota 2006 et en anthropologie voir la revue en ligne Anthropochildren une recherche qui pointe l enfance et les enfants comme centre de son regard Delalande 2008 Elle s appuie sur des travaux anglophones d j en mergence dans les ann es 1980 Corsaro 2005 James amp Prout 2006 Les auteurs qui dans le champ de l enfance reprennent le concept d agency ou d acteur d velopp en sociologie l utilisent tant pour montrer comment il peut tre utile pour d crire la fa on dont les enfants incarnent de mani re particuli re leur puissance d agir Prout 2005 Bergonnier Dupuy 2005 que pour pointer ses dangers ou la pression id ologique qu il peut constituer dans le monde social comme dans celui de la recherche Lancy 2012 Garnier 2000 Il nous semble donc pertinent que les c
365. n d une volont l autod termination mais le produit d un processus de socialisation et de relations la fois d termin es et contingentes qui la rendent possible et accessible L tude de ces conditions renvoie pr cocement la famille et l cole la responsabilit de forger chez l enfant un usage et gouvernement de soi qui impliquent distance et r flexivit ma trise et discipline Quelles sont les conditions sociales de possibilit et selon quelles modalit s d une telle formation l autonomie La famille pas plus que l cole ne peut imposer l autonomie par l ob issance ou le dressage mais elle est en charge de promouvoir un mode d ducation selon des normes r gles et valeurs que tous les milieux sociaux ne partagent pas Les recherches sur ce sujet montrent que cette vis e d autonomie pr coce selon un mod le contractuel de l ducation encourageant expressivit et participation de l enfant se manifeste davantage dans les cat gories les plus dipl m es o elle repr sente un v ritable id al Gombert 2008 Les pratiques et strat gies ducatives socialement diff renci es sont donc plus ou moins accord es ce que les institutions et notamment l cole attendent implicitement de tous sous la forme de dispositions et de ressources cognitives langagi res et sociales Leur transposition dans lunivers de la classe montre que le crit re de l autonomie renouvelle les m canismes cach s de la r uss
366. n effet jour ce que son enseignant mais aussi les autres l ves de sa classe ont pu constater La situation suivante en est d autant plus un indice qu elle s est reproduite tout au long de l ann e scolaire durant laquelle nous avons pu observer la classe de GS dans laquelle se trouvait Marie son enseignant pensant qu elle devait b n ficier d un entra nement plus intensif sur ce plan que les autres l ves II lui a donc donn tout au long de l ann e le m me type d exercice de pr lecture r aliser pendant que les autres l ves de la classe vaquaient a d autres occupations L exercice consiste chercher des cartes identiques un mod le plac l extr mit gauche de chacune des quatre lignes composant une sorte de tableau Sur ce mod le et ces cartes sont repr sent s diff rents objets ou personnages qui peuvent diff rer selon diff rentes propri t s couleur forme orientation ajout ou suppression d un l ment En regardant la s rie de cartes que Marie a pos es sur une m me ligne je me rends compte qu elles sont rarement identiques Les erreurs constitu es par l alignement de cartes diff rentes ont tendance se reproduire c est dire qu partir du moment o une carte diff rente est introduite dans une s rie celles qui sont situ es sa droite comme tous les autres l ves Marie a eu tendance poser les cartes successivement de la gauche vers la droite sont le plus souvent ide
367. n prioritaire R seaux Ambition R ussite Les autres proviennent de coll ges du priv et du public ordinaires 73 a Outil Les l ves ont renseign un questionnaire valid l aide d une analyse exploratoire en composantes principales avec puration d items sous SPSS suivie d une analyse confirmatoire sous Lisrel Ce questionnaire a t labor partir de certaines rubriques d instruments pr existants pr cis s ci dessous et s lectionn es selon leur pertinence par rapport aux diff rentes dimensions mesurer Les items ont galement t cr s ou reformul s partir du discours de six adolescents recueillis lors d entretiens pr liminaires entretiens semi directifs La passation men e par nos soins a eu lieu collectivement au sein des tablissements scolaires Le recueil des donn es sur ordinateur durait une trentaine de minutes et se d roulait en groupe de quinze l ves Dans la consigne les th matiques abord es taient pr sent es aux l ves et les questions d anonymat et de confidentialit des r sultats taient sp cifi es Ce questionnaire appr hende la mobilisation scolaire a 90 des adolescents partir de quatre indicateurs une auto valuation de leur attention et de leur implication en classe a 83 exemple d item En classe lorsqu un cours ne m int resse pas je finis par ne plus couter de leur niveau scolaire a 82 Cette ann e m
368. nants d butants en EPS deux tudes de cas Rapports au x savoir s du concept aux usages Strasbourg Congr s international de l AREF LEZIART Y 2008 Logique scolaire et logique sociale la d termination de l identit scolaire de l ducation physique et sportive Spirale n 42 p 19 30 L ZIART Y 1996 Les rapports th orie pratique dans les conceptions de l ducation physique permanence ou changement Etude de trois p riodes significatives Revue fran aise de p dagogie n 116 p 51 64 LORCA P 2000 La constitution de l ducation physique et sportive comme discipline scolaire entre 1981 et 1998 le r le des tribus Les contenus d enseignement en question Histoire et actualit A D Robert dir p 147 150 MAROY C 2006 Les volutions du travail enseignant en France et en Europe facteurs de changement incidences et r sistances dans l enseignement secondaire Revue fran aise de p dagogie n 155 p 111 142 MAROY C amp CATTONAR B 2002 Professionnalisation ou d professionnalisation des enseignants Cahier de Recherche du GIRSEF n 18 p 1 27 MICHON B amp CARITEY B 1998 Histoire orale d une profession les enseignants d ducation physique Une histoire de l ducation Physique Enseignements primaire et secondaire 1880 2000 Spirale n 13 14 Lyon CRIS p 11 32 OSGOOD C E SUCI G amp TANNENBAUM P 1957 The measurement of mean
369. nd e sur des r dactions d l ves comment es en entretien par leur enseignant e a t utilis e Pour les besoins de l enqu te les l ves devaient r diger en classe une r daction qui les invitaient d crire qui ils sont en parlant des groupes auxquels ils appartien nent L enseignant e pr sentait cette consigne a ses l ves partir d une liste d exemples donn e par l enqu trice et qu elle il d crivait oralement aux enfants et adaptait cette liste faisait r f rence a divers types d appartenances sociales religieuses ethniques nationales etc Lors de l entretien l enqu trice demandait d abord a l enseignant e de commenter ces textes Un mode sp cifique de conduite des entretiens a galement t mis en place visant de mani re g n rale ramener l enqu t e du c t de ses l ves concrets et de ses pratiques en classe le contenu des cahiers de ses l ves tait notamment comment L objectif global tait de d passer les effets possibles d autocensure les discours potentiellement convenus et tr s g n raux des enseignants sur leurs l ves et sur leur mission civique tendances qui avaient t constat es lors d une enqu te exploratoire 1 Des h ritiers de la R publique L ducation la citoyennet l cole est en partie une projection vers l avenir comment les enseignants enqu t s s imaginent ils le r le de citoyen qu auront leurs l v
370. ndaire ont galement t analys es Les relations avec les pairs et les enseignants ont t appr hend es partir de neuf questions du type Il tait difficile de se faire des amis a mon cole La plupart de mes enseignants ne s int ressaient pas vraiment moi etc auxquelles les participants devaient r pondre en se positionnant sur une chelle de Likert en quatre points 179 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte Exp riences relationnelles au secondaire et ajustement psychologique actuel Afin d observer s il existe un lien entre les relations avec les enseignants les relations avec les pairs et l ajustement psychologique actuel estime de soi et d tresse psychologique des jeunes femmes inscrites au CEA des analyses corr lationnelles ont t men es Les r sultats r v lent que les variables sont toutes corr l es les unes aux autres selon pour la plupart un degr d association moyen Cohen 1988 Le tableau 3 pr sente les r sultats des associations entre les variables Tableau 3 Corr lations entre les variables 1 Relation enseignants 1 00 0 397 0 189 0 302 2 Relation pairs 1 00 0 284 0 264 3 Estime de soi 1 00 0 418 4 D tresse psychologique 1 00 La corr lation est significative au niveau 0 01 bilat ral Les analyses montrent que les deux composantes de l exp rience relationnelle pass e l co
371. ndus scolaires demandent de la clarification Clauzard para tre En d finitive il appara t que la situation construite d enseignement apprentissage g n re la plupart du temps un syst me de tensions n es des contraintes du contrat didactique qui appelle un syst me de transactions et d ajustements face aux interactions de classe aux r troactions des l ves dans une perspective d quilibre pour faire apprendre 137 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard Conclusion provisoire Le m tier d enseignant repr sente une activit professionnelle particuli rement difficile a analyser si la place des savoirs transmettre occupe une position importante c est en m me temps un m tier tr s empirique constitu de t ches prescrites tr s g n rales de comp tences mobilis es acquises sur le tas de savoirs d action non conscients et assez nombreux Aussi il appara t essentiel de rep rer les l ments organisateurs de l activit d enseignant qui guident l action du professeur Cela permet de mesurer la part de g n ricit des actions d enseignement une partie stable de gestes professionnels sur lesquels s appuyer et une partie plus instable dans la lecture des diverses pratiques d enseignement qui forme la part de singularit de l agir enseignant Chacun enseigne selon l volution de la situation son r pertoire de sch me son portefeuille de strat gies ses conceptions et s
372. ne APS alors que la notion d exp rience professionnelle renvoie au nombre d ann es d enseignement ou l anciennet p dagogique Expertise et exp rience apparaissent comme deux facettes distinctes interd pendantes et compl mentaires de la comp tence professionnelle A cet effet il est alors permis d identifier l expertise travers les connaissances des enseignants experts Tsangaridou 2007 les connaissances implicites Rolland amp Cizeron 2009 et ou les connaissances sp cialis es Tochon 1993 De plus nous soutenons l id e que l expert est suppos poss der la fois les connaissances objets de construction personnelle du fait de leur caract re endog ne et les savoirs transmissibles comme le savoir faire du fait de leur caract re exog ne qui devraient permettre une fois mobilis s de r soudre le probl me et d agir efficacement Dans le cadre de notre tude l expertise personnelle appara t bien comme cette masse importante de connaissances de savoirs et de savoir faire de l expert acquis dans divers lieux forg s par le v cu personnel et la pratique sportive de l enseignant et qui se constituent d apports divers savoirs officiels savoirs appris en cours de formation initiale et continue pr sents chez chaque 117 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse enseignant savoirs professionnels parmi lesquels les savoirs dits personnels acquis an
373. nfiance deux attitudes parentales d coder Une premi re s rie de donn es d enqu te va nous permettre de r fl chir la diversit des r actions des parents face aux nouvelles demandes de l cole En effet au moment o leur enfant s appr te quitter l cole primaire l cole pr vient les familles qu elle attendra du coll gien une plus grande autonomie dans son travail scolaire travers le discours des enfants alors qu ils sont encore en classe de CM2 transparaissent des mod les ducatifs disparates et en arri re plan des repr sentations de l enfance distinctes Les donn es pr sent es sont issues d une recherche commenc e en 2005 qui porte sur le passage de l cole primaire au coll ge du point de vue de l exp rience des enfants en partant d abord d une interrogation sur ce qui change dans leurs rapports entre pairs dans leur culture d ge La recherche a d but par une enqu te ethnographique men e par observations et entretiens aupr s d enfants de deux coles et deux coll ges publics l un en milieu rural et l autre en p riurbain Douze enfants ont t suivis sur leurs ann es de CM2 et de sixi me Des entretiens avec leurs parents ont t faits aux deux tapes ainsi qu un entretien avec les chefs d tablissement d une des coles et d un des coll ges Au sein d un des deux coll ges nous avons mis en place un atelier d apprentis reporters avec neuf l ves de sixi me qui ont r alis des inter
374. nforme ses propres valeurs Lors d un d bat sur l laboration et l application des lois th me tudi en ducation civique la discussion entre enfants s oriente sur le mariage entre homosexuels un l ve ayant fait remarquer que m me des hommes politiques contreviennent la loi en faisant r f rence la c r monie de mariage entre deux homosexuels c l br e par No l Mam re nous sommes en 2004 la l galisation du mariage pour tous n est pas encore d actualit Chantal comme elle me le dira en entretien note que ses l ves ont sur le sujet de l homosexualit les id es des parents et sont tr s bloqu s Elle les laisse parler pour ensuite leur faire remarquer que la loi peut voluer en fonction de la soci t Ainsi de mani re d tourn e par l usage de formules g n rales sur la loi l enseignante esp re t elle faire passer l id e que l homosexualit loin d tre contre nature comme le pensaient certains enfants de la classe constitue une r alit sociale que la loi peut et doit reconna tre De la m me mani re lors d un d bat sur l largissement de l Union europ enne aux pays de l Est certains l ves sont porteurs d une opinion laquelle visiblement elle n adh re pas l largissement des pays pauvres est vu n gativement comme risquant d entra ner la chute de l Europe Chantal adopte alors une attitude similaire je ne donne pas de
375. ngtemps conserv le monopole La co construction des savoirs repr sente l un des moyens de n gocier ce qui ne peut tre impos tout en attribuant aux l ves plac s en position d autonomie la responsabilit de ce qu ils acqui rent ou pas De leur niveau d engagement dans l activit de leur int r t pour les contenus ou de leur attitude face aux apprentissages d pendent leurs performances scolaires et le m rite accord leur r ussite 4 Parmi les professeurs des coll ges et lyc es ayant moins de cing ans d anciennet 47 estiment que le coeur du m tier consiste en l acquisition de comp tences chez les l ves contre 38 qui privil gient la transmission des savoirs A partir de cinq ann es d anciennet la transmission des savoirs prime sur l acquisition de comp tences dans un rapport situ entre 47 49 pour l une et 39 43 pour l autre Cf Enseigner en coll ge et lyc e en 2008 op cit 46 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier 2 Reflux de l autorit et mont e des exigences d autonomie Les changements dans le statut du savoir et le rapport au savoir ont affect l autorit symbolique de l enseignant et son pouvoir p dagogique dans la classe La socialisation enfantine s est longtemps effectu e sur un mode vertical Bautier amp Rayou 2009 lorsque les adultes d tenaient une l gitimit pour imposer un cadre de normes et de valeu
376. ngues l cole primaire et fait des propositions sur les possibles articulations p 221 Enfin Jean Fran ois de Pietro d gage les principales caract ristiques qui distinguent les approches plurielles des autres approches en didactique des langues et des cultures p 227 Au del des quatre approches originelles identifi es par Michel Candelier didactique int gr e intercompr hension entre langues parentes EAL approches interculturelles l auteur propose un largissement du p rim tre a d autres pratiques didactiques traduction sacs d histoires biographies langagi res etc Selon lui les approches plurielles d coulent avant tout d un tat d esprit aborder quelque objet qui soit dans une perspective ouverte plurielle quitte ensuite resserrer vers le singulier lorsque cela est n cessaire ou plus op ratoire d un point de vue didactique p 236 La deuxi me partie de l ouvrage rend compte de la diffusion et de la r ception institutionnelle et sociale de la notion d approches plurielles Le troisi me chapitre Diffuser et insti tutionnaliser les approches plurielles dans les syst mes ducatifs s ouvre sur un texte de vulgarisation de Michel Candelier visant populariser ces approches p 249 Il est prolong par un article sur l accueil r serv l EAL au Portugal d Ana Isabel Andrade et al p 255 Fleurette Barranco et Nathalie Jeudy Karakoc s interroge
377. nheur individuel avant la 1 Professeure des universit s Centre d Etudes et de Recherche en Sciences de l Education CERSE Universit de Caen Basse Normandie Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande r alisation des objectifs du groupe Ici c est l enfant comme personne qui est valoris mod le qui se diffuse au cours du XX si cle et qui domine dans l Occident actuel Ces mod les d enfance sont pr sent s dans un ouvrage r cemment dirig par trois auteurs Bonnet amp al 2012 sur lequel nous reviendrons Mais pour r fl chir l autonomie des enfants nous souhaiterions articuler cette grille d analyse un autre outil conceptuel celui d enfant comme acteur Anthropologue de formation et inscrivant nos recherches dans le champ de la socio anthropologie de l enfance nous utilisons ce concept parce qu il nous semble heuristique pour penser les tensions qui s op rent chez un individu pour g rer son appartenance diff rents groupes et sa construction l int rieur de ceux ci alors qu ils revendiquent des valeurs et des normes d tre en soci t qui peuvent tre diff rentes Ce concept d velopp par la sociologie ou d agency chez les anglophones valorise la puissance d agir des enfants parfois traduite par agenc it Un enfant acteur c est d abord un individu capable d apporter sa part au jeu social en r agissant ce qu on lui propose et impose c est aussi un indiv
378. nn es que nous avons pr sent es voquent l attitude des Mossi celles qui suivent s apparentent au cas des Kotokoli m IIS me consid reront que je suis grande je ferai face la vie s accomplir Dans ce deuxi me type de repr sentation l enfant poss de en lui ce qu il faut pour se d velopper et le mod le p dagogique consiste alors cr er les conditions n cessaires pour qu il apprenne Mais surtout alors que c est la dimension scolaire qui ressort dans les premiers propos ici c est la construction de la personnalit qui est nonc e Mes parents ne me traiteront plus comme un petit Ils ne vont plus me parler comme un b b Je pense qu ils me parleront comme une grande personne Ils ne me traiteront plus comme un jeune enfant Ce ne sera plus pareil plus de respect Plus de choses g rer avec eux Ce qui va changer c est qu ils auront plus confiance en moi Ils vont voir que je suis un grand maintenant Avant j tais un b b Je serai plus responsable et plus s rieux Ce qui va changer la vision qu ils ont sur moi m me Un peu cause de la crise d adolescence je vais changer un peu On va leur faire moins de c lins Je r pondrai un peu plus et j aimerais un peu plus d intimit lls me consid reront que je suis grande je ferai face a la vie Ils vont tre tr s contents que je passe en sixi me IIS ne vont plus dire mon b b Ils
379. nnaliser et unifier cette notion Comment saisir l autonomie en actes ou un processus d autonomisation dont chacun peut concevoir qu il se produit mais sans pouvoir le d crire pr cis ment L observation d un tel apprentissage n cessite d tablir des crit res d objectivation et pose des questions de temporalit dans le recueil des donn es A quel moment Selon quelles fr quences tapes et dur es Souvent l enqu te s puise l preuve du temps long de l observation tr s rarement engag dans les recherches ce qui ne fait qu ajouter l int r t souhaitons le des contributions rassembl es dans ce volume On peut sch matiquement les ranger sous deux cat gories Une premi re s rie Delalande Quentel Go regroupe les textes qui partant des notions d autonomie et d mancipation discutent le statut de l enfant et sa diff rence La contribution de Julie Delalande s int resse la place faite l autonomie et aux formes qu elle recouvre en distinguant des mod les ducatifs et univers culturels diff rents Dans l un de ces mod les les attentes normatives p sent sur les enfants qui doivent adopter un certain type de comportement Leur autonomie serait ainsi h t rod termin e puisque soumise aux prescriptions et l autorisation des adultes L entr e au coll ge marque cette injonction l autonomie attendue et int gr e dans les r les parentaux Dans le second mod le l enfant dispose de
380. nnelles sur l tude de la langue Ces strat gies r v l es par le chercheur permettent d appr hender un style d enseignement de la grammaire 1 Le contexte d une activit enseignante organis e Cette tude repose sur une approche m tier avec les apports th oriques de la didactique professionnelle Pastr amp a 2006 Celle ci postule que l activit enseignante est organis e On peut y distinguer le triptyque de Leplat 1997 t che prescrite t che red finie et t che effective La t che red finie est la mani re dont un enseignant comprend la t che prescrite selon ses conceptions et les contraintes La t che effective est ce qu il fait r ellement en classe cf niveau de l activit Notons que la t che de l enseignant est galement de type discr tionnaire Maggi Valot 2003 2006 En effet si la prescription enseignante fixe le but elle laisse l organisation de l activit la discr tion des acteurs La t che discr tionnaire rel ve d une prescription dite faible qui fixe des buts g n raux d enseignement d objets de savoirs La r alisation de la t che scolaire n est pas d taill e dans chacune des actions successives qu elle n cessite La mise en uvre la proc dure pour parvenir ces buts est libre pourvu qu ils soient atteints Le m tier d enseignant s effectue toujours dans la limite d une enveloppe ou de d limitations que les programmes scolaires fixent Les enseignants
381. nomie l1 Enqu ter sur l autonomie de l l ve Afin d identifier comment l injonction l autonomie se traduit dans les pratiques p dagogiques on a privil gi une m thode de recueil de donn es de type ethnographique alliant observations et entretiens L enqu te s est d roul e entre f vrier 2006 et juin 2008 dans un tablissement scolaire genevois accueillant un peu plus de trois cents l ves distribu s dans quinze classes enfantines et primaires Par rapport la moyenne des tablissements du canton de Gen ve son public comporte une plus forte repr sentation d enfants issus des milieux populaires et de nationalit trang re 1 Collaboratrice scientifique et charg e d enseignement Haute cole P dagogique de Vaud Suisse Cet article se base sur les r sultats d une enqu te men e dans le cadre d une th se de doctorat en sciences sociales Durler 2013 76 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler Plus de deux cents heures d observations ont t r alis es dans neuf classes allant de la 2 enfantine 2E la 3 primaire 3P aupr s d l ves g s de cinq dix ans S y sont ajout es la r alisation d entretiens semi directifs de longue dur e deux fois deux heures par interview avec cinq enseignants et l observation de r unions d enseignants qu elles soient formelles conseils des ma tres r unions p dagogiques r unions de d cloisonnement
382. notre attention sur les comp tences lectorales deux finalit s sont renvoy es dos dos s agit il que l enfant sache lire et que l usage qu il fait de ses comp tences soit indiff rent Ou s agit il qu il lise des uvres donn es dont on estime qu elles le sensibilisent certaines valeurs Dans le premier cas m me si un illettrisme r siduel reste pr occupant on ne peut pas parler de v ritable d gradation C est dans le second cas que les choses sont vraiment nouvelles la culture scolaire index e sur la culture classique celle des uvres dites de r f rence est elle m me d bord e et d class e par la pr gnance des objets de l industrie culturelle Deux questions dans ce contexte sont indissociables que veut on Et que peut on vraiment faire Si l on voulait par exemple que les enfants et les adolescents d laissent leurs dispositifs num riques au profit des livres il est vident qu on ne le pourrait pas Et s il s agit en ducation de s manciper de l ignorance c est en tenant compte de ce d placement Autrement dit il nous para t douteux de continuer poser le probl me du rapport aux savoirs scolaires comme si d autres rapports d autres objets culturels n taient pas devenus pr gnants II reste dans ces conditions duquer des usages la fois constructifs et critiques de ces nouvelles m diations La promotion de la lecture pour maintenir ce parall le s est volontier
383. nous l identit psychologique s exprime en je et s appuie sur la singularisation de l individu Cattonar 2006 Maroy amp Cattonar 2002 Dans une formation professionnelle la pr sence simultan e de ces deux dimensions de l identit est essentielle pour que celui qui exerce le m tier reste lui m me alors qu il assume son r le professionnel Au sein des UFR STAPS les formateurs pr parant aux concours de recrutement sont ils l pour former des sp cialistes de sport Des experts de la p dagogie et de la didactique Des scientifiques en herbe Des fonctionnaires respectueux des finalit s de l cole Comment l individu formateur pr serve t il le sentiment de rester le m me en coh rence tout en changeant de posture pour faire face la complexit de sa mission P rez Roux 2010 Parall lement et la suite de Gleyse 2001 nous observons un mouvement d acad misation des recherches en STAPS Alanbagi 2012 Quidu 2012 lesquelles s autonomisent de plus en plus de EPS scolaire et de la formation professionnelle qui avaient pr sid leur structuration originelle Elles seraient donc d laiss es par de nombreux chercheurs en STAPS De m me les productions en STAPS sont soumises un double syst me de normes Nous retrouvons les normes pist miques favorisant la d couverte et la diss mination de la v rit scientifique et les normes thiques Ces deux ensembles d finissent un continuum sur le
384. ns leurs repr sentations Il serait n cessaire d largir notre recherche un corpus plus important de r pondants et la compl ter par d autres entretiens semi directifs Ceci corrobore donc l existence d identit s distinctes et permanentes chez les formateurs intervenant dans la pr paration au CAPEPS En effet lorsque nous les avons mis en relation il ressort desdites figures une permanence entre les identit s estudiantines et celles des formateurs actuellement mais aussi l existence de trois sous groupes de formateurs oppos s qui coexistent dans le cadre de la formation au CAPEPS et qui ont une vision diff rente de l enseignant a former Malgr des identit s singuli res li es leurs parcours de formation et professionnel les formateurs des futurs enseignants d EPS se reconnaissent comme une communaut Celle ci est caract ris e par l adh sion des valeurs et l int riorisation par ces derniers des mod les sociaux de ce corps professionnel au sein de la formation au CAPEPS en STAPS Ceci permet au formateur d exercer son m tier tout en restant lui m me alors qu il assume son r le professionnel pour le bien des tudiants Avec le recul que nous permet l histoire nous constatons que les difficult s auxquelles la formation des enseignants d EPS a t confront e du point de vue de sa reconnaissance universitaire de la diversit des lieux de formation et du statut longtemps d valoris des enseignants t moignent dav
385. ns r ponses fortement guid selon les r gles de l art ma eutique Deux autres praticiennes pr sentent une mani re d enseigner impatiente ou sur tayante en phase avec leurs conceptions sur l apprentissage grammatical Nous pouvons conclure que le style offre de la marge au sujet enseignant Il le soustrait aux rigidit s op ratoires de la situation il ouvre les champs du possible Il assure une souplesse et de la plasticit dans l ex cution de l action professionnelle Il permet la reprise en main de son activit dans les situations de tension dans des situations critiques Il permet de tirer le meilleur parti possible de la situation de travail favorisant l usage de sch mes d adaptation On peut se dire qu il signe d une certaine fa on la qualit du travail et son efficacit car il permet de s affranchir des d terminants de la situation en renouvelant les pr suppos s g n riques de l activit Le style singularise et adapte l activit la suite de ces propos nous sommes tent de consid rer les strat gies expos es comme une illustration d artefacts disponibles pour s adapter aux situations de classe Ce sont des outils d velopp s par les enseignants pour r pondre aux situations g n r es par la r action des l ves des schemes d adaptation Au final ces strat gies observ es ne seraient elles pas des strat gies de r solution du probl me professionnel que pose l enseignement de la grammaire dont les atte
386. nscrites en Centre d Education des Adultes Varia 96 Identit s professionnelles des formateurs d enseignants d EPS en UFR STAPS lors de l ann e de pr paration au CAPEPS Youcef Alanbagi Ghislain Carlier amp Jacques Mikulovic R sum Depuis la cr ation des quatorze unit s d enseignement et de recherche en ducation physique et sportive UER EPS en novembre 1968 suite la loi Faure puis des UFR STAPS en 1984 avec les d bats entre savoirs th oriques et savoirs pratiques la formation des enseignants d ducation physique et sportive EPS est marqu e par des tensions entre les orientations professionnelles et universitaires Cet article aborde le regard sur les contenus de formation des futurs professeurs d EPS au certificat d aptitude au professorat d EPS CAPEPS du point de vue des formateurs d enseignants Cette recherche permet de mettre en vidence une distribution des formateurs intervenant lors de l ann e de pr paration ce concours Elle s appuie sur un corpus de quarante et un formateurs impliqu s dans ces masters en sciences et techniques des activit s physiques et sportives STAPS support de la pr paration lesquels sont interrog s laide d un questionnaire qui a fait l objet d une analyse factorielle des correspondances L tude met ainsi en relief trois p les antagonistes de formateurs les Scientifiques les Didacticiens et les Sportifs Elle permet galement d identifier les difficult s qu
387. nseignant sans pour autant prendre la m me forme Ben Jomaa amp Terrisse 2011 partir d analyseurs th oriques fonctionnels qui pourraient irriguer la formation professionnelle en apportant de nouvelles perspectives Alors l tude de cas appara t appropri e pour cerner les particularit s des approches individuelles du fait qu elle nous permet d appr hender les sujets cach s au devant des proc dures d enseignement visibles Barru 2013 et de chercher dans le plus profond de leur histoire les d terminants r els de la pratique d enseignement pour mieux l expliquer dans une vis e professionnelle constructive Bibliographie AUBERT J 1998 Relations entre repr sentations sociales et comportements Actualit de la recherche en activit s gymniques et acrobatiques Revue EPS n 39 p 73 78 BARDIN L 1998 L analyse de contenu Paris Presses Universitaires de France BARRUE J P 2013 Postface Didactique clinique de I EPS le sujet enseignant en question A Terrisse amp M F Carnus Paris Editions EPS p 139 140 BEN JOMAA H 2009 L expertise dans l enseignement de l EPS analyse didactique clinique de quatre professeurs Th se de doctorat en Cotutelle UPS Toulouse III Universit de La Manouba Tunis BEN JOMAA H amp TERRISSE A 2011 De L expertise l enseignement analyse comparative du rapport au savoir de deux enseignants d EPS de sp cialit s sportives di
388. nsi que le soutien familial et amical Le tableau 1 pr sente les outils utilis s pour appr hender ces diff rentes dimensions En terminant l entrevue de suivi semi dirig e T2 inspir e en partie des questions de l enqu te aupr s des jeunes en transition Statistiques Canada 2001 portait sur diff rents aspects de la situation contemporaine du participant et sur ses exp riences subjectives au sein du CEA 175 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte Tableau 1 Questionnaires utilis s pour appr hender les variables l tude Variables Informations g n rales Identit Probl mes int rioris s ext rioris s Abus et n gligence Estime de soi Indice de d tresse psychologique Consommation d alcool ou d autres drogues Relations avec le p re et la m re Vision du travail et de l avenir Risque suicidaire Exp rience l cole Implication dans le travail scolaire Soutien familial et amical Questionnaires Questionnaire descriptif visant recueillir des informations personnelles et anamnestiques sur le jeune adulte le genre l ge la situation familiale le niveau scolaire les services re us pendant l enfance et l adolescence placement familial classe sp ciale Version fran aise du Ego Identity Process Questionnaire EIPQ de Balisteri Bush Rossnagel et Geisinger 1995 Ce questionnaire compos de 32 items perm
389. nt accessibles en ligne cf entre autres carap ecml at www edilic org www irdp ch eole Ce copieux volume offre en revanche au del de l hommage rendu Michel Candelier une assise th orique solide cette notion avec quelques critiques constructives On peut regretter comme le fait Michel Candelier lui m me la pr pond rance des r flexions programmatiques et pist mo logiques sur les tudes empiriques Les r sultats obtenus l issue de mises en uvre sur le terrain sont souvent en demi teinte et on peut mettre des r serves sur l valuation des effets soci taux de l EAL Gilles Forlot souligne a ce sujet que les diff rentes tudes ne fournissent par de r sultats pr cis qui permettraient de dire que les apprentissages pluriels produisent des effets de pacification et d quilibre des relations sociales m me si la plupart des sociolinguistes et didacticiens intervenant dans ce domaine sp cialis y croient p 352 Nous lui emprun tons sa conclusion lucide p 354 sans volution significative du fonctionnement sociopolitique d un pays il est redouter que les d marches p dagogiques alternatives quelle que soit leur nature ne soient que des gouttes d eau 196 dans l oc an N anmoins la promotion des approches plurielles doit perdurer et se d velopper ne serait ce que pour les enfants qui auront acc s ces petites gouttes d eau Jacques Vernaudon ma tre de
390. nt au coll ge prioritairement pour acqu rir de nouvelles connaissances Enfin par rapport aux populaires ce sont les soumis qui consid rent significativement le plus l cole comme un enjeu instrumental et qui mettent le moins en valeur le plaisir d laborer des apprentissages intellectuels et scolaires Le coll ge est ainsi consid r par ces l ves prioritairement pour ses contraintes et pour les int r ts pratiques instrumentaux qu il peut apporter Nous relativisons ce dernier r sultat car la taille de l effet est faible et donc restreint sa valeur au plan psychologique Conclusion Les adolescents soumis font partie des l ves les plus d mobilis s Ils jugent tre les moins attentifs et impliqu s en classe avoir un niveau scolaire faible tre les moins pers v rants dans les activit s cognitives et avoir un rapport avant tout instrumental et tactique l cole Les adolescents en retrait sont des l ves mobilis s dans leur scolarit Ils privil gient les apprentissages intellectuels aux apprentissages relationnels Ils sont par ailleurs tr s attentifs et impliqu s en classe mais ont cependant une repr sentation n gative d eux m mes lorsqu ils doivent juger leur niveau scolaire Les populaires sont tr s fortement mobilis s Ils indiquent avoir tr s bien r ussi tout au long de leur scolarit Ces l ves sont galement les plus pers v rants dans la t che et ceux qui s impliquent le plus dans l
391. nt consensus qu il n est plus gu re interrog Pourquoi devrait il l tre d ailleurs puisque l autonomie et tous ses corr lats plus ou moins directs ind pendance responsabilit libert sont devenus indiscutables dans toutes les sph res de la soci t et de ce fait valoris s en tant que tels Lahire 2005 Notre travail de terrain men depuis une quinzaine d ann es laisse penser qu en pratique les enseignants de maternelle sont aujourd hui relativement partag s sur ce qu ils peuvent exiger ou enseigner en la mati re beaucoup plus en tous cas que les entrepreneurs de morale que sont les r dacteurs de programmes ou les concepteurs de supports ou de mat riel pr scolaires Dans la trentaine de classes de maternelle dans lesquelles nous nous sommes rendu de la Toute Petite Section TPS la Grande Section GS nous avons en effet observ et parfois film des pratiques d l ves et d enseignants tr s diff rentes sur ce plan malgr une certaine standardisation des supports d activit s propos s aux l ves Pourquoi une telle diversit Est elle li e la pluralit des conceptions de l autonomie Ou d autres facteurs et processus Nous chercherons r pondre ces questions en croisant des analyses de documents institutionnels essentiellement les orientations et les programmes de l cole maternelle parus depuis 1977 et professionnels constitu s partir d un chantillon de num ros de la rev
392. nt ensuite sur la compatibilit entre la formation aux approches plurielles et les comp tences professionnelles exig es pour les professeurs des coles en France p 267 Nathalie Auger value la pertinence des approches plurielles sur le terrain des l ves nouvellement arriv s en France p 275 Violaine Bigot et Marit Vasseur encouragent le d veloppement de d marches visant doter les l ves d une capacit m ta pragmatique p 281 Gina loannitou observe la place que l institution scolaire et les familles donnent au plurilinguisme en Gr ce p 289 Atsuko Ko shi pr sente les premiers r sultats d une tentative de mise en uvre d activit s multilingues dans une cole l mentaire au Japon et expose les contraintes qui emp chent de d passer le monolinguisme institutionnel p 295 Le quatri me chapitre Au del des contextes formatifs Les approches plurielles comme utopie sociale d bute avec un article dans lequel Michel Candelier identifiait en 1997 quatre voies d avenir en didactique des langues l enseignement pr coce des langues Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions les fili res bilingues les transferts interlangues de comp tences linguistiques et m talinguistiques la prise de conscience par l apprenant de ses d marches d apprentissage Dans les faits seules les deux premi res approches ont b n fici d un soutien actif des autorit s p dagogiq
393. nt par une recherche de conformit tres lev e et une incapacit a se d tacher de la pression des pairs leurs rapports aux autres sont donc hi rarchiques asym triques et bas s sur la soumission et le conflit Les n glig s 25 recherchent de la m me fa on que les soumis la conformit aux pairs mais se sentent quant a eux peu appr ci s par leurs pairs ils ont des difficult s trouver leur place dans un groupe Enfin les adolescents en retrait 19 se caract risent par un fort sentiment d isolement et par de grandes difficult s a prendre la parole ou a donner leur opinion dans un groupe Typologie des formes de mobilisation d mobilisation scolaire De fa on similaire une analyse multivari e tablie sur les indicateurs de la variable a expliquer permet de r partir les adolescents de l chantillon en fonction de leur mobilisation scolaire Les excellents l ves 23 ont une perception tr s positive de leur parcours scolaire ils d clarent obtenir de bonnes notes et des appr ciations favorables de la part de leurs professeurs Ce sont des l ves tr s appliqu s pers v rants et attentifs en classe Les bons l ves 37 ont un parcours scolaire positif malgr quelques difficult s Ils sont appliqu s et impliqu s dans leur travail en classe ou la maison devoirs et le ons mais sont parfois distraits Le parcours scolaire des l ves en difficult s 28 est plut t
394. ntenante et ne se r duit donc pas des contenus Elle suppose une affectivit qui lie des objets des objets auxquels on tient qui nous tiennent et nous retiennent qui ne sont plus d s lors seulement des objets mais les moyens d une relation au monde autrui et soi m me En suivant Michel Henry 2011 une telle culture permet avant tout de se sentir et de s prouver en tant que vie sensible Cela n exclut pas la critique mais doit rendre attentif au fait que le d tachement critique n est supportable qu en s attachant autrement Sentir plus finement ce qui nous attache telle ou telle uvre sensibiliser de nouvelles uvres doivent permettre de ne pas abuser d une mancipation construite froidement ici l cole qui va se perdre l dans des liens n cessaires mais abandonn s eux m mes 91 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier 3 Construction transmission partage un horizon p dagogique Nous avons pr c demment tent de cerner trois obstacles majeurs qui renforcent la distance entre la culture scolaire et son public la s lection faite en amont de ses objets et l exclusion qui en r sulte le caract re prescriptif de la pr sentation de ses objets du plaisir et du sens que le public est cens y trouver le travail de d construction qui interf re sans cesse avec la gratuit n cessaire de la r ception C est en consid ration de ces trois obs
395. ntinue de relations et d exp riences Dubet 2009 p 103 Dans ce contexte un des axes de la sociologie de l enfance pourrait tre comme le sugg re Laurence Gavarini de comprendre comment les enfants s acquittent de l injonction faite a tout individu tre soi d s le plus jeune ge et dans tous les domaines de leurs exp riences qu elles soient scolaire cognitive culturelle affective ou relatives leurs loisirs Gavarini 2006 p 101 travers la valorisation de l autonomie de l enfant rig e en mod le p dagogique l cole Morandi 2008 s expriment un syst me de valeurs et les aspirations d une soci t qui construisent aussi la recherche La vigilance du scientifique consiste ne pas se laisser enfermer dans la production et l interpr tation des donn es par une repr sentation dominante port e par des concepts forts Ainsi dans son article David Lancy propose une illustration donnant voir une enfant et sa m re sur un canap celle ci tenant dans ses mains un livre intitul Girls can avec la parole suivante de l enfant don t want to be empowered want 11 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande to be sassy 2012 p 11 que l on peut traduire par Je ne veux pas avoir plus de pouvoir je veux tre insolente La manifestation de l autonomie se pose bien entre le projet de l adulte et la mani re dont l enfant s en saisit 2 Surveiller ou faire co
396. ntiques cette 72 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux carte intruse Comme si au moment de compl ter une ligne et donc de poser une nouvelle carte Marie n avait tenu compte que de celle qui venait d tre pos es sans plus se r f rer la carte mod le situ e l extr mit gauche de la ligne en question Nous avons pu constater par la suite que ce type de proc dure et d erreur tait tr s fr quent partir du moment o certains l ves se retrouvaient dans ce type de situations devoir faire des comparaisons par rapport un mod le repr sent graphiquement Dans un premier temps nous avons cru comme l enseignant de Marie et beaucoup d autres que cette derni re ne r ussissait pas se concentrer suffisamment et donc que la concentration tait une des principales comp tences sous jacentes l autonomie des l ves Ce n est que lorsque nous avons compar ces conduites avec les proc dures utilis es par les l ves qui r ussissaient plus syst matiquement les exercices sur fiches que nous avons r alis que ce n tait qu une premi re approche encore assez approximative de ce qui sous tend l autonomie cognitive En effet l observation pr cise de cette derni re cat gorie d l ves montre que comme tous les autres l ves ils peuvent faire des erreurs Mais ce qui les diff rencie des autres c est qu ils en font moins et qu ils sont davantage capables de
397. nvoyant plus alors a celle de discipline mais celle d autorisation Un peu sch matiques et videmment trop tymologiques car l tymologie ne fait pas un argument suffisant encore moins une v rit Elle indique des directions possibles la pens e et l action Mon propos tant ici de nature philosophique mais faut il le rappeler largement mis l preuve de l exp rience je me contenterai de sugg rer deux courts exemples l appui confiant d autres lieux ils ne manquent pas l occasion d engager le d bat scientifique qui s impose Le premier exemple est celui de l tude de la langue et de la litt rature fran aise elle se fait principalement travers la pratique d criture qui n est pas celle des ateliers d criture par lesquels les l ves produisent occasionnellement des crits conform ment une consigne donn e ils sont dans ce cas acteurs mais celle du texte libre syst matiquement inscrit l emploi du temps quotidien que l explicitation du contrat didactique pourrait traduire par crivez le texte que vous voulez sollicitez l aide que vous souhaitez il sera ensuite pr sent la classe probablement retravaill saisi affich et ou publi envoy aux correspondants Les l ves sont auteurs au sens o on l entend d ordinaire comme un auteur de roman par exemple mais dans un contexte social coop ratif o les interactions sont complexes et nombreuses et dans
398. obl mes Les l ves sont plus matures Tu ne te fais pas baver et tu fais tes affaires Jenny 18 ans Ces relations probl matiques avec les pairs au secondaire ont d ailleurs contribu au d crochage de certaines ou la poursuite de leurs tudes dans les CEA Au niveau acad mique j avais pas de difficult Moi j ai d croch de l cole cause je me faisais c urer l cole Aux adultes puisque j tais de soir ce que j aimais c est qu on tait juste des adultes matures Il n y avait pas de petits jeunes qui taient l pour niaiser comme la polyvalente Karine 21 ans Au secondaire si tu ne rentres pas dans le moule tes s re de d crocher Moi je n tais pas dans le moule Je n avais pas de liens avec les autres tudiants mais vraiment z ro En plus il ny avait pas de support de la part des professeurs l dedans C t note c tait excellent mais c t psychologique et social c tait z ro Judith 19 ans Par ailleurs les extraits de verbatim ci dessous mettent en vidence qu au secteur adulte les tudiantes semblent se concentrer davantage sur les tudes que sur la construction d amiti La plupart des gens qui sont aux adultes ont d cid par eux m mes d aller l pour finir leur dipl me Aux adultes c est tr s autonome et vraiment chacun pour soi Je n avais pas besoin de nouer des liens avec personne Karine 21 ans Au secondaire c est plus un endroit o o
399. ocial d enseignement on rel ve des similitudes parmi ces enseignants qui les distinguent du premier groupe La dimension galitaire de la morale civique transmettre aux coliers est ici plus affirm e Elle se lit dans l importance accord e au respect mutuel non seulement entre l ves mais aussi entre l ves et adultes La libert des enfants l cole prend aussi plus de place les l ves ont davantage leur mot dire sur certaines r gles scolaires ils peuvent intervenir dans leur laboration et choisir certaines 59 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec activit s men es dans le cadre scolaire Les d bats entre enfants sont ici beaucoup plus con us comme un moyen d accorder un pouvoir limit de parole voire de d cision aux coliers sur les affaires qui les concernent Dans certaines classes et dans certaines coles les l ves peuvent mettre des propositions et selon des modalit s qui miment la d mocratie adulte les faire voter la majorit choix d un logo pour l cole d une sortie scolaire dans tel ou tel lieu de livres acheter propositions concernant la cour de r cr ation organisation des espaces de jeux th me de la fresque peindre sur un des murs etc Il est aussi fr quent de voir en d but d ann e et conform ment aux programmes scolaires de 20024 les enfants d battre des r gles n cessaires au bon fonctionnement de la classe de
400. ocier Une d volution int grale transfert global de la responsabilit du professeur vers l l ve ne fait l objet d aucune restriction a priori et associe chacun des acteurs aux responsabilit s de la relation sociale consistant vivre et travailler ensemble selon un processus de renouvellement ind fini de cette relation D ordinaire appliqu e a des situations didactiques bien d finies et rigoureusement circonscrites la d volution porte ici sur l ensemble de la pratique sociale d apprentissage enseignement C est la condition d un v ritable processus d autorisation en coop ration les l ves sont co auteurs de leurs t ches dans les apprentissages disciplinaires mais galement au sein m me de l organisation sociale de la classe et ou de l cole De cette mani re les situations didactiques ne sont g n ralement pas con ues programm es et conduites par le professeur jusqu atteindre un objectif pr alablement d fini elles mergent progressivement de l activit des l ves eux m mes selon un mode d organisation coop rative du travail qu il n est pas possible de d crire ici Dans l enseignement le plus commun le professeur programme des situations adidactiques o il fait d volution aux l ves ainsi plac s en position d acteurs Mais dans les cas qui nous int ressent l adidacticit proc de de la nature m me des institutions par lesquelles les l ves sont plac s en position d auteurs
401. odeler ou pri de s accomplir le cadre impos par les adultes est toujours contraignant et impose un mod le dans la mani re d tre soi En ce sens tre acteur consiste toujours faire partir de ce cadre et r agir celui ci parfois pour le d passer et pour en valoriser un autre parfois pour y trouver sa place Dans tous les cas le travail du chercheur consiste toujours regarder ce qu un enfant fait partir de ce qu on lui impose ou propose analyser son jeu d acteur Mais si un enfant se conforme aux attentes parentales il n est pas pour autant inactif car peut tre cette position l oblige t elle g rer des tensions avec un autre de ses groupes d appartenance dans ses interactions avec les enseignants ou avec ses pairs C est l attitude des adultes face l action des groupes de pairs sur un enfant que nous aimerions pr senter maintenant 15 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande 14 Quelle autonomie pour le groupe de pairs L autonomie des enfants telle qu elle est pens e par les parents se g re d abord dans un face face dans les situations d interactions entre parents et enfants Lors de ces moments les parents noncent ou font ressentir leur enfant ce qu ils attendent de lui et lui transmettent une certaine mani re de se construire une individualit dans ce mod le de relation au groupe familial Mais les parents savent bien que leur enfant leur chappe d s qu ils le
402. ofils identitaires sont esquiss s partir des modes d implication privil gi s Toutefois ce jour aucune typologie des formateurs STAPS pr parant au m tier de professeur d EPS n est tablie Cette tude vise cat goriser cet ensemble h t rog ne de formateurs sans pour autant ly r duire au vu de la complexit du sujet trait mais interpelle la notion d identit professionnelle Cette identit professionnelle des formateurs est un processus complexe et dynamique travers selon Dubar 1992 par une double transaction l une biographique l autre relationnelle Ces deux axes sont toujours en tension via un axe int grant la probl matique de la continuit et du changement et un autre int grant la question du rapport de soi soi et de soi autrui P rez Roux 2006 L axe continuit changement est appr hend travers le parcours professionnel Cette identit professionnelle devient alors une construction singuli re li e l histoire personnelle et aux multiples appartenances sociales de chacun ainsi qu un processus relationnel de diff renciation et d identification autrui Riopel 2006 rappelle que la dimension sociale de l identit renvoie la notion d appartenance une communaut Cette dimension met en vidence l impact du groupe sur l individu et l int riorisation par celui ci des mod les sociaux du corps professionnel Si cette dimension sociale de l identit se d finit par le
403. ogique en l occurrence l une des deux fa ons de nouer du lien social que nous venons de d finir Si la premi re consiste s inscrire dans des appartenances la seconde ici se traduit par la possibilit de prendre part au fonctionnement de la communaut c est dire d exercer des responsabilit s vis vis d autrui et de manifester en fin de compte ce qu on pourrait appeler une utilit sociale Une soci t constitue de ce point de vue un vaste change de services dans lequel chacun donne et re oit en m me temps Etre responsable revient donc assumer pour autrui une t che a partir d une forme de d l gation L enfant nen est pas capable tant qu il est enfant et il faut donc imp rativement que quelqu un assume pour lui la responsabilit au sens anthropologique du terme Ainsi se comprend le r le premier du parent mais galement du professionnel qui exerce aupr s de l enfant pr cis ment partir de la d l gation que le parent et plus largement la soci t lui a faite Pr tendre qu il n en est rien et que l enfant dispose par lui m me de ces capacit s quivaut comme le soulignait d j Hannah Arendt une trahison et une d responsabilisation de la part de l adulte 1961 p 241 244 Celui ci affirmait elle a ni plus ni moins la responsabilit du L adolescence correspond en effet cette p riode durant laquelle celui qui est anthropologiquement sorti de l enfance continue socia
404. oh rente deux l ments rendent difficile la distinction concr te des tats affectifs chez l l ve en situation d apprentissage Premi rement le lien entre attributions et motions n est pas unidirectionnel A leur tour les motions ont une incidence sur la mani re dont l l ve per oit ses propres comp tences ou son contr le de la situation et les r actions physiologiques ou motives sont galement une source de la perception qu un l ve a de sa comp tence Viau 1997 p 57 Si la premi re motion ressentie peut tre consid r e comme une cons quence dans la s quence temporelle au sens des th ories cognitives des motions e g Lazarus 1991 cest au fil du temps que se d veloppe une causalit r ciproque Pekrun 2006 et l on peut voir appara tre des motions habituelles li es l apprentissage d une mati re Deuxi mement diverses motions peuvent appara tre conjointement sans que l l ve puisse clairement en distinguer les diff rentes composantes tant au niveau du processus cognitif qu celui des r actions physiologiques ressenties Op t Eynde amp al 2001 Dans la construction d un questionnaire valuant neuf motions Pekrun et al 2011 testent diff rents mod les impliquant des structures diff rentes Dans l analyse de la matrice de corr lation nous pouvons constater que les coefficients sont tr s lev s de l ordre de 80 entre les motions positives plaisir espoi
405. oie la notion de sp cialit sportive Berliner 1986 Siedentop amp Eldar 1989 Il s agit de l expertise d un point de vue sportif qui se rattache a un aspect particulier de l expertise de l enseignant d EPS celui de sa comp tence de sp cialiste d une discipline sportive particuli re Pi ron amp Carreiro Da Costa 1995 Selon eux on parle de sp cialiste sportif et ou de pratiquant sp cialis en EPS lorsque l acteur participant cette tude entretient une exp rience prolong e et multiple de pratiquant et d entra neur de dix ans et plus une connaissance approfondie de l activit et milite dans le milieu sportif de l activit en dehors de l cole Vu sous cet angle il para t possible que la pratique en milieu sportif apporte une dimension suppl mentaire l expertise de l enseignant par la connaissance tr s sp cifique d une sp cialit sportive et par un travail r gulier avec des sportifs surtout au haut niveau ibid Touboul Carnus et Terrisse 2012 ont montr que les enseignants experts poss dent une grande quantit de connaissances sur leur sp cialit et sur leur enseignement et sont alors capables d articuler un mode de fonctionnement didactique et de mobiliser des ressources subjectives en vue d accompagner l apprentissage Ainsi nous diff rencions expertise et exp rience professionnelle En effet la notion d expertise renvoie pour nous celle de sp cialisation ou de sp cialit dans u
406. olaires dans deux milieux socioculturels contrast s populaire et non populaire pratiques ducatives familiales et scolarisation Revue fran aise de p dagogie n 151 p 29 46 VAN ZANTEN A 2001 Les amiti s et la sociabilit des adolescents de banlieue Autonomie int gration et s gr gation Paris Masson WALLON H 1941 L volution psychologique de l enfant Paris Armand Colin WENTZEL K R 2003 School adjustment Handbook of psychology W Reynolds amp G Miller dir New York Elsevier p 213 241 WENTZEL K R amp CALDWELL K 1997 Friendships peer acceptance and group membership Relations to academic achievement in middle school Child Development n 68 p 1198 1209 169 Profils des jeunes adultes en situation de raccrochage au Qu bec Le cas particulier des jeunes femmes inscrites en Centre d Education des Adultes Aude Villatte July Corbin amp Julie Marcotte R sum Chaque ann e une proportion importante des l ves qu b cois environ 17 quitte le secondaire sans dipl me Institut de la Statistique du Qu bec 2013 La proportion de jeunes raccrochant au syst me scolaire soit environ 25 permet toutefois de nuancer l ampleur de ce ph nom ne Marcotte Cloutier amp Fortin 2010 Apr s avoir pr sent la diversit des profils psychosociaux des jeunes inscrits dans un Centre d Education aux Adultes CEA principal dispositif de raccrochage scolaire au
407. olitique et plus largement Monique 42 ans catholique pratiquante droite politiquement cole mixte socialement Nice a fait crire ses l ves de CM2 lors d une s ance d ducation civique le paragraphe suivant Pour reprendre le titre de la th se d o est issue l enqu te qui sert de base l analyse conduite ici Bozec 2010 54 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec ji lil it CAEN ES aed E a TALLILLE TITLE La conception de la citoyennet qui se donne voir dans ce cahier d l ve comme dans les discours tenus en classe par cette enseignante valorise l ob issance politique du citoyen aux r gles de la vie collective aux lois et la figure des chefs Monique voque galement lors d un entretien l op ration Parlement des enfants laquelle son fils en CM2 dans une autre classe de l cole a particip cette ann e l Cette op ration consiste a faire laborer des classes des projets de loi qui s ils sont retenus sont ensuite examin s par les d put s Le fils de Monique n a pas vu le projet de sa classe s lectionn mais a pu se rendre l Assembl e et elle l y a accompagn Monique ne d crit pas cette op ration en termes de participation au pouvoir elle la voit avant tout comme un moyen de cultiver chez les l ves une adh sion et un respect vis a vis du syst me politique et du travail de la classe politique E
408. on de certaines r gles de fonctionnement en particulier mat rielles de la classe Apr s avoir particip avec entrain au rangement collectif de la salle de classe Marie encha ne avec le m nage de son casier pour reprendre une de ses expressions au moment o les l ves rejoignent la demande du maitre le coin rassemblement Il faudra que ce dernier l appelle nomm ment pour qu elle cesse son activit visiblement grands regrets Ces types diff renci s d interactions semblent donc tre l origine d une r partition des r les entre l ves caract ris s par des espaces d autonomie aux p rim tres bien diff renci s Les l ves les plus autonomes se voient ainsi d l guer en toute confiance un nombre consid rable et accru d actions durant des p riodes de plus en plus longues ce qui ne peut que contribuer consolider leurs pr dispositions l autonomie ce qui est moins le cas des autres l ves mi Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux Les dispositions constitutives de l autonomie cognitive la seule analyse des interactions entre les diff rents membres d une m me classe de maternelle on pourrait aussi montrer la force des d terminismes sociaux qui alimentent ce type de processus d tiquetage et de disqualification scolaires Darmon 2001 Ainsi d limit e l analyse risquerait cependant d aboutir des conclusions partielles notamment par
409. ond e sur un raisonnement par l absurde qui appelle une clart cognitive pour les l ves qui d terminent alors correctement le pronom personnel sujet de la phrase Dans le corpus d Evelyne nous relevons l illustration suivante Donc si j entoure les enfants la place de les enfants je peux le remplacer par un pronom personnel il avec un s donc je dis ils ils Cette induction conduit les l ves des invalidations et corrections 2 Un questionnement indice il s agit d une aide pour tayer de nouvelles r flexions favoriser une diminution de l cart entre la r ponse attendue et la r ponse obtenue Nous pouvons l exemplifier avec les interactions extraites du protocole d Evelyne Vous avez dit les enfants moi je dis oui mais a ne suffit pas On parle des enfants mais pas de n importe quel L enseignante injecte dans ses relances un indice apr s quelques tours de parole infructueux C est une information nouvelle afin de dynamiser les changes de r duire au fur et mesure le degr de complexit de l ouvrage de segmentation des phrases La formulation suivante de Julie s apparente un questionnement indice avec Je fume tu fumes moi je le connais moi ce verbe Mais il est sous quelle forme l dans la phrase En revanche sa d monstration Je silence tu silence nous silen ons Et non il n y a pas de verbe dans cette phrase n entre pas dans un questionne
410. onf rences Centre de Recherche en sur l ducation les Apprentissages et la Didactique CREAD Universit de Rennes 2 33 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO Ardoino 1990 J aimerais cette occasion introduire une question galement fort peu tudi e et pourtant par d finition tr s r jouissante celle de la jubilation dans les apprentissages Cette r flexion bien que n tant pas m thodologiquement construite sur l analyse d un mat riau empirique pr cis ment d fini participe d une synth se plus large r sultant d une dizaine d ann es de recherches de terrain en contexte principalement scolaire de la maternelle au lyc e caract ris par des pratiques dites coop ratives Ces travaux de recherche ont t et continuent tre conduits selon des approches diversement ethnographiques didactiques afin d analyser ce qui se fait ou encore exp rimentales afin d tudier ce qui peut se faire dans une relation de travail avec les acteurs de terrain elle m me coop rative Ils ont permis le recueil de nombreuses donn es enregistrements filmiques et sonores documents crits notes d observation transcriptions d entretiens etc toujours en cours d exploitation portant sur de multiples aspects des pratiques d apprentissage enseignement et aupr s de divers acteurs l1 Distinctions et probl mes L vocation de la transmission des savoirs n indique nullement qu il fail
411. ongue il para t beaucoup moins insens qu il n y para t au premier abord Le nouveau type de pouvoir cognitif et disciplinaire qu il dessine ne para t en effet pas aussi loign que cela des processus de longue dur e mis jour par des auteurs comme Elias ou Foucault En particulier des processus modernes de gouvernement tudi s par ce 73 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux dernier Gouverner les gens n est pas une mani re de les forcer faire ce que veut celui qui gouverne il y a toujours un quilibre instable avec de la compl mentarit et des conflits entre les techniques qui assurent la coercition et les processus par lesquels le soi se construit ou se modifie par lui m me Foucault 2013 p 39 la lumi re des constats que nous avons faits on pourrait ajouter que cet quilibre est d autant plus instable et conflictuel que tous les individus d une m me soci t n ont pas un gal acc s aux techniques de soi voqu es par Foucault Dans ce dernier cas des travaux Arti res 2013 Noiriel 2001 s inscrivant dans une perspective proche ont montr toute la puissance du pouvoir de r gulation distance de l crit Pouvoir de r gulation mais pas n cessairement d mancipation comme l a tr s longtemps fait croire la sacralisation la que Arti res 2013 p 7 dont ce m dium a t l objet dans les soci t s occidentales Bibliographie AMIGUES R amp
412. ons parentales sont pr sent es par les enfants de CM2 elles ne correspondent pas dans nos donn es deux groupes de parents facilement identifiables car nous ne disposons pas pour chaque cas d l ments compl mentaires sur la famille de l enfant Si bien que ces paroles d enfants nous aiguillent sur des mod les en pr sence dans les familles mais qui peuvent cohabiter dans une m me famille d un parent l autre voire m me au sein d un m me parent qui se r f rerait tant t un mod le tant t l autre dans son attitude d ducateur Si d autres travaux de chercheurs font appara tre des milieux populaires plus enclins adopter un mod le communautariste et des milieux plus favoris s adh rant davantage au mod le individualiste l objectif de notre analyse n est pas de ranger les familles dans une case ou dans l autre mais d identifier des syst mes de r f rence en pr sence Notre culture h rite de mod les issus des g n rations pr c dentes qui entrent en confrontation avec des mod les actuels pr sents sur un territoire et qui eux m mes peuvent avoir t import s C est la co pr sence de mod les l chelle d un pays mais aussi d une famille ou d une m me personne qui engendre l volution culturelle Du c t de l enfant comment le chercheur peut il analyser les effets d un mod le ou de l autre L enfant est il plus acteur dans l un des deux Il nous semble que quel que soit le mod le dominant enfant m
413. onsistent g n raliser des perspectives particuli res simplifiant les flux complexes de l exp rience en des mod les contr l s On fait comme si l mancipation tait connue objet de consensus et de fa on si vidente qu il serait superflu d en discuter de sorte qu en premi re analyse le probl me de l mancipation est moins l mancipation elle m me que les raccourcis dont elle fait l objet Quant la transmission des savoirs elle est de plus en plus technicis e au point que les objectifs de transmission effacent progressivement la vis e d mancipation C est pourquoi malgr son anciennet et son appartenance a un monde r volu la pens e de John Dewey reste pertinente red finissant la d mocratie comme exp rience cr ative et continue et l ducation comme corr lative de l exp rience d mocratique Dewey met l mancipation au c ur de son projet permettant aux hommes de n tre pas cras s par les changements dans lesquels ils sont pris et dont ils ne percevraient pas la signification En ce sens la transmission ne se comprend pas la mani re d Arendt comme accueil par l l ve d un discours professoral d autorit mais comme exp rience sociale coop rative la tendance coop rer caract risant par ailleurs selon Dewey la propension des hommes faire soci t II n y a pas chronologiquement la mani re d Arendt la transmission d abord le conservatisme de la tradition et l
414. ont les formateurs en STAPS se repr senter leur propre fonction au sein de l Universit En effet nous rep rons que l image que les formateurs se font de l enseignant d EPS d butant au sortir de sa formation dipl mante n est autre que celle qu ils pensent avoir t Cette recherche fait cho aux travaux de Peyronie 1998 montrant l importance de la dimension exp rientielle dans la construction identitaire de m me que ceux de P rez Roux 2011 quand elle s int resse la construction identitaire des enseignants d EPS l 1 Introduction La formation des enseignants d EPS complexit des rapports th orie pratique au sein des UFR STAPS Une fa on de mesurer la bonne sant d une discipline ayant son d bouch principal dans l enseignement scolaire peut s adosser l appr ciation des formateurs d enseignants sur leurs fonctions au sein de l Universit Dans la plupart des pays occidentaux les soci t s et l institution scolaire sont en proie des transformations socio conomiques et culturelles importantes Dans le m me temps le processus de d mocratisation quantitative des syst mes d enseignement secondaire et sup rieur continue et augmente l h t rog n it des publics scolaires et des situations ducatives Ces transformations sont interreli es et peuvent affecter directement l enseignant dans sa classe De surcro t les enseignants sont confront s aussi aux cons quences des politiques de r form
415. ontale de l enseignant mais plus attendus dans la ma trise et conscience de soi Un d placement du rapport p dagogique se serait donc produit au profit des l ves dont il importe de saisir ce qu ils sont en mesure d apprendre afin de susciter leur adh sion participation et int r t Le savoir n est plus transmis sur un mode descendant et autoritaire mais construit en association avec des l ves charg s d en d couvrir le sens selon une d marche active et personnelle Une femme professeur d allemand vingt huit ans agr g e coll ge t moigne de son embarras face cette tension entre les exigences propres la culture scolaire et le libre panouissement des sujets avec le souhait implicite que ces dimensions puissent se renforcer mutuellement D un c t mon injonction c est vous devez vous plier ce syst me et d un autre c t j ai envie qu ils se r voltent et qu ils aient une vie personnelle parce que c est maintenant qu est la vie c est pas quand ils seront la retraite Je me dis que peut tre si on leur laissait plus de vie personnelle plus d espace pour se construire comme ils veulent ils seraient peut tre moins r ticents se plier certaines contraintes Si on leur donne un espace de contrainte et un espace de libert j esp re je n en sais rien mais j esp re que les contraintes leur paraitraient moins difficiles assumer 44 Recherches en ducation n 20 Octob
416. or graphiques gymniques li s la beaut et l l gance du geste pour la gymnastique seulement Ainsi l ancrage technique des savoirs officiels pr vus entretien ante s ance et fiches de pr paration de s ances semble a priori relever d une conception technique analytique d enseignement de la gymnastique dans laquelle le geste gymnique est analys sous l angle de la reproduction par r p tition de formes gestuelles Ben Jomaa 2009 et d une conception techniciste d enseignement du basket ball travers laquelle le concept de technique renvoie a des savoir faire gestuels isol s de leur contexte d ex cution ici le jeu collectif Cette conception repose fondamentalement sur l id e que l quipe est assimil e la somme des comp tences techniques individuelles des joueurs qui la composent Brau Antony 2001 Toutefois l enseignement pr vu de gymnastique fait tat d un savoir personnel chor graphique qui r pond des exigences esth tiques gymniques puisque la gymnastique pour lui c est apprendre s exprimer avec son corps en toute libert et beaut Ce savoir semble alors d passer le cadre officiel de l cole L preuve d enseignement e Savoirs et rapports aux savoirs mis en avant lors des phases de gestion des RCD Dans l activit experte les savoirs mis en avant lors des phases de gestion des RCD renvoient deux registres de savoirs officiel et personnel Nous observon
417. ore l int r t envers les apprentissages et le savoir Les auteurs se sont alors pench s sur diff rentes caract ristiques de l amiti pour tudier leurs influences sur la scolarit des adolescents le soutien Emond Fortin amp Picard 1998 Furrer amp Skinner 2003 la r ciprocit Wentzel amp Caldwell 1997 Daneault amp Royer 2007 la stabilit Mannoni 1986 ou le conflit Dekovic amp al 2002 D un autre c t d autres chercheurs postulent que les adolescents d s qu ils entrent en interaction avec un groupe tendent se conformer lui et subir son influence souvent n gative Cette attitude serait souvent associ e des inadaptations psychosociales ou un mauvais ajustement aux pairs tels que la d pendance affective l orientation extr me vers les pairs les pressions sociales Dubet amp Martuccelli 1996 Santor Messervey amp Kusumakar 2000 Claes 2003 Pasquier 2005 Les adolescents confront s a ces formes de relations aux autres accordent une importance cruciale l identit de groupe au d pens de l identit individuelle Ainsi ces attitudes et ces comportements deviennent rapidement des obstacles aux apprentissages Pelletier 2004 En effet le groupe de pairs peut offrir aux adolescents un environnement de pression qui va les contraindre adopter des conduites non conformes ni aux normes scolaires ni aux normes v hicul es par la soci t en g n ral Lorsque ces normes et
418. orientation des pratiques parentales Tandis que les strat gies de survie des enseignants peuvent tre qualifi es de r actionnelles le travail d orientation des pratiques parentales rel ve quant lui d une entreprise syst matique visant transformer les parents en auxiliaires p dagogiques Il s agit de les socialiser au travail p dagogique de socialisation Darmon 2006 p 56 Le partenariat cole famille constitue le cadre de ce travail de socialisation qui reprend les formes de l engagement les parents sont appel s collaborer de leur plein gr avec l cole tandis que les demandes les conseils suggestions des enseignants ne doivent pas appara tre comme contraignantes travers les occasions de rencontre entretiens r unions de parents rencontres la sortie des classes etc les enseignants tentent d amener les parents se mobiliser Cette mobilisation doit tre la fois g n rale lorsque qu elle porte sur l acquisition d habitudes familiales en accord avec le mode scolaire de socialisation habitudes de lecture p dagogisation des activit s quotidiennes etc et circonscrite lorsqu il s agit d amener les parents assurer un suivi p dagogique du travail scolaire de leur enfant Le travail d orientation des pratiques parentales vise ainsi une v ritable conversion des parents a un r le int grant les modes de faire et de penser m thodes sa
419. orsqu il est valu avec des petits pointill s pour les PEM inf rieurs 10 des pointill s longs entre 10 et 20 un trait fin entre 20 et 30 plus pais entre 30 et 40 et trait large au dessus de 40 Ici nous choisissons de faire appara tre les PEM sous forme valu e afin de rendre lisibles les r sultats Nous obtenons donc la figure 1 102 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic Figure 1 Graphe du Tri Deux pr sentant les attractions en gras sup rieures a 40 du PEM des modalit s actives et suppl mentaires des trois premiers facteurs Les trois familles de formateurs lorsqu ils taient tudiants les Sportifs les Didacticiens les Scientifiques 103 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic En premi re lecture elle annonce un espace des positions de modalit s qui sont en conjonction les unes avec les autres et partag en trois sous groupes Au passage notons qu elle retranscrit les donn es des trois premiers facteurs ce qui en augmente la fiabilit Ainsi les hypoth ses mises par le plan factoriel sont affin es Nous y distinguons trois familles de formateurs lorsqu ils taient tudiants l ouest en vert nous avons les formateurs qui se qualifiaient de Scientifiques lorsqu ils taient tudiants Au nord est en bleu nous avons ceux qui se d terminaient comme
420. otion de pouvoir relevant g n ralement plus sp cifiquement du champ politique s agissant d ducation je retiendrai plut t celle de puissance dont le pouvoir n est qu une d riv e pour traduire le terme anglais power qui signifie dans cette langue aussi bien l un que l autre D autant que la notion a t conceptualis e il y a bien longtemps d j par Spinoza qui a parfaitement distingu potentia de potestas L effectuation de la puissance d agir potentia agendi peut se traduire par des diminutions ou des accroissements En termes spinozistes donc empowerment pourrait se traduire par accroissement de puissance principe que le philosophe met dans son thique au principe m me de la libert et de la joie Si je fais r f rence cet auteur ce n est pas pour des raisons simplement lexicales c est parce qu il nous conduit au c ur de notre probl matique par la corr lation qu il tablit entre connaissance joie et libert C est le tr s ancien probl me de la sagesse qui se profile comme forme historique majeure de l mancipation et enjeu selon moi toujours significatif de l ducation Par ailleurs la forme scolaire impose d inscrire toute r flexion sur l apprentissage enseignement dans une perspective sociale et collective Dewey s est clairement d clar en faveur de la coop ration sur la base anthropologique de la propension des hommes faire soci t Contre Le philosophe am ricain
421. ourageants dans la mesure o une majorit des apprenantes soulignent les diff rences essentiellement positives qu elles d gagent de leur exp rience en CEA en comparaison avec celle v cue au secteur jeune Ces r sultats viennent appuyer l id e que les CEA constituent non seulement des lieux o la perception de l cole de l apprentissage et de la r ussite peut tre modifi e mais repr sentent galement des endroits o les exp riences relationnelles l estime et la confiance en soi peuvent tre reconstruites Conclusion Les coles de la deuxi me chance sont d importants contributeurs au taux de diplomation au Qu bec davantage qu en France Cependant on dispose de peu de connaissances sur les jeunes fr quentant ces coles Le premier temps de notre tude visait en apprendre davantage sur les jeunes inscrits dans ces programmes de deuxi me chance au Qu bec L hypoth se g n rale guidant l tude tait que parmi ce groupe h t rog ne plusieurs profils distinctifs des facteurs de risque et de protection qui refl tent des parcours et des besoins sp cifiques mergeraient Afin de tester cette hypoth se une analyse de classe latente a t men e Les r sultats de l analyse des classes latentes ont clairement d montr l h t rog n it des 16 24 ans inscrits dans les centres pour adultes favorisant ainsi l hypoth se g n rale de notre tude Les r sultats ont montr que la majorit des jeunes ne s af
422. ovoquer des processus d mancipation en est une la croyance selon laquelle il suffirait de concevoir une organisation d mocratique de la classe pour que les l ves s mancipent eux m mes en est une autre L autonomie ne se conquiert pas si peu de frais 2 Puissance d agir et interactions sociales La conception politique de la d mocratie de John Dewey comme exp rimentation continue dans la vie publique comme enqu te permanente permettant aux citoyens de d lib rer sur les processus de changement plut t que comme recherche de conformit de l action des principes tatiques cette conception se prolonge dans la pratique scolaire a l encontre des recommandations abstraites sur la libert de penser Dewey s attache la puissance d agir la capacit concr te et effective de faire ce qu il nomme empowerment Je traduirais cela pour ma part de mani re non litt rale d un terme voqu plus haut l autorisation Il faut l entendre en un double sens d abord un sens actif pronominal celui de s autoriser plut t qu tre autoris par c est dire se permettre se donner soi m me l autorisation de s investir soi m me de la puissance d agir Ensuite au sens d tre auteur garant et l origine de ce qui correspond la racine latine d auctor auteur Donc se donner l autorisation et se faire auteur y compris auteur de soi m me de son propre devenir La n
423. p C Zaouche Gaudron dir p 275 295 Toulouse Editions Universitaires du Sud PRETEUR Y amp LOUVET SCHMAUSS E 1991 Conceptions ducatives parentales vis a vis de l apprentissage de la lecture chez l enfant d ge pr scolaire tude comparative selon deux syst mes socio culturels et politiques RFA et France Enfance Volume 45 n 1 2 p 83 97 PRETEUR Y CONSTANS S amp FECHANT H 2004 Rapport au savoir et d mobilisation scolaire chez les coll giens de troisi me Pratique psychologique volume 10 n 2 p 119 132 RAYNAUD J P 2006 Les mauvaises fr quentations Et si les parents avaient raison Enfances et psy n 31 p 107 118 RUBIN K H BUKOWSKI W amp PARKER J 2006 Peer interactions relationships and groups Handbook of Child Psychology Social emotional and personality development N Eisenberg dir New York Wiley p 571 645 SAND F 1997 Amiti s et adolescence Paris Les ditions du Cerf SANTOR D A MESSERVEY D amp KUSUMAKAR V 2000 Measuring peer pressure popularity and conformity in young adolescent boys and girls Predicting school performance sexual attitudes and substance use Journal of Youth and Adolescence n 29 p 163 182 TANON F amp CORDIER A 2000 Jeunes en rupture scolaire Grenoble L Harmattan TAZOUTI Y FLIELLER A amp VRIGNAUD P 2005 Comparaison des relations entre l ducation parentale et les performances sc
424. p tences l autonomie sont attendues plus que transmises en classe renvoyant la famille la responsabilit ducative de doter l enfant des dispositions et des ressources n cessaires Enfin avec un propos qui sort de lunivers scolaire pour mieux y revenir Renaud H tier se penche sur les liens entre l autonomie individuelle et un type de rapport la culture ayant pris principalement la forme d objets et notamment de supports num riques L av nement et la diffusion acc l r e de ces biens de consommation ont modifi en profondeur c est dire un niveau anthropologique et la culture et les hommes qui se r fl chissent dans leurs pratiques Un tel d placement n est pas synonyme d mancipation en raison d une part du poids de la normalisation par l industrie culturelle et d autre part des effets d inattention de dispersion d acc l ration et de r ification qui modifient le rapport la culture et au monde rebours de cette logique les savoirs scolaires et leur appropriation impliquent une transmission mais aussi un partage donc un lien qui durablement soutient et fabrique du commun Pierre P rier Centre de Recherche sur l ducation les Apprentissages et la Didactique Universit de Rennes 2 Bibliographie ARENDT H 1985 La crise de la culture Paris Gallimard BOLTANSKI L amp CHIAPELLO E 1999 Le nouvel esprit du capitalisme Paris Gallimard BOURDIEU P 1997 M ditations pascal
425. ployeur la description du processus de formation au 1 cycle du secondaire le processus d apprentissage identification des notions difficiles des strat gies d apprentissage et du sens de l efficacit en fran ais et en math matiques les strat gies de m diation des adultes avec leurs pairs et les professionnels de leur CEA l volution du sens subjectif de la formation description de l atteinte des objectifs personnels ainsi que des obstacles ou du soutien re u durant la formation Des entrevues ont galement t men es aupr s de quatorze intervenants enseignants conseillers p dagogiques directeurs uvrant dans ces CEA afin de recueillir leur point de vue sur ces centres de formation ainsi que sur les difficult s que peuvent rencontrer les jeunes adultes inscrits dans ces dispositifs Le premier profil r ussite compl te compte davantage d hommes 58 et repr sente les tudiants qui ont r ussi a se qualifier pour acc der a une formation professionnelle ou technique En fait ces tudiants ont toujours poursuivi leurs tudes malgr certaines difficult s acad miques Le soutien des enseignants semble avoir t essentiel ces adultes devant surmonter certains obstacles Le deuxi me profil r ussite partielle regroupe une majorit de femmes 57 et d finit les apprenants qui n ont pas encore termin leur formation de base de niveau secondaire mais qui poursuivent leurs tudes afin
426. point de vue de l environnement familial que du point de vue du parcours scolaire Sans v ritable surprise il ressort de ces comparaisons que le plus souvent le contexte familial est compliqu et fragile et que le parcours scolaire de chacun de ces jeunes est sinueux et perturb M me si dans ce deuxi me cas en particulier il est possible d tablir une chelle de la gravit de la situation en fonction du degr d loignement de l institution scolaire depuis le cas de l l ve qui malgr ses difficult s reste pris en charge par le m me tablissement scolaire jusqu celui qui sort des radars de l institution durant des p riodes plus ou moins longues en passant par l l ve qui 190 se voit renvoyer de coll ge en coll ge Il est alors possible de se poser la question de la r activit variable selon les situations de l institution aux probl mes divers pos s par ces l ves r calcitrants Ici les dossiers administratifs labor s sur chaque l ve dix sept sur vingt ont pu tre consult s apportent quelques clairages pr cieux partir d une double lecture une lecture trans versale qui permet de rep rer les constantes d un dossier l autre une lecture longitudinale qui fait ressortir les singularit s Ce qui se d gage de la premi re lecture c est d une part la pr cocit des difficult s scolaires d s l cole l mentaire voire l cole maternelle et d autre part une brusque
427. pr sente une seule corr lation mod r e avec les autres dimensions Seule la Contr labilit est en lien avec l aspect comportemental de notre questionnaire Ainsi lorsque les l ves pensent avoir une influence sur leurs apprentissages et r sultats ils s investissent plus intens ment S il peut para tre surprenant que le sentiment de Comp tence ne soit pas en lien avec l Investissement il est important de faire la distinction entre cette dimension self concept en anglais qui est relative un sentiment g n ral face aux maths et le sentiment d efficacit self efficacy valuant ce m me sentiment mais pour une activit concr te Ainsi un l ve peut se consid rer comme plut t dou tout en se sentant incapable de r soudre un probl me particulier qui lui est soumis Le sentiment d efficacit est quant lui g n ralement fortement corr l avec les r sultats Lee amp Stankov 2013 En ce qui concerne les autres attitudes elles n ont aucun lien avec cette dimension Ce r sultat est pr visible lorsque l on examine les liens entre attitudes et r sultats scolaires qui s av rent selon les r sultats de la m ta analyse r alis e par Ma et Kishor 1997 g n ralement faibles gt On parle d h t rosc dasticit entre deux variables lorsque la variance de l une d elles augmente ou diminue en fonction du score de l autre Graphiquement on peut alors observer que le nuage de points a une forme triangulaire
428. pt es sp cifiquement aux adolescents Suinn amp Edwards 1982 ou aux adultes Yucedag Ozcan amp Brewer 2011 ainsi que des versions traduites dans d autres langues e g Balo lu 2010 M me si les questionnaires qui s appuient sur la MARS poss dent diff rentes dimensions ces derni res sont toutes en lien avec l anxi t L Philippe A Genoud ma tre d enseignement et de recherche Matthias Guillod assistant dipl m D partement des Sciences de l ducation Universit de Fribourg Suisse 140 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod Certains questionnaires largissent la mesure vers d autres motions Bai 2011 publie un questionnaire bidimensionnel affects n gatifs vs affects positifs alors que Pekrun Goetz Frenzel Barchfeld et Perry 2011 valident le Achievement Emotions Questionnaire qui comporte une grande diversit d motions telles que plaisir anxi t ennui fiert soulagement col re ou honte Lichtenfield Pekrun Stupnisky Reiss et Murayama 2012 adaptent ce questionnaire aux l ves de l cole primaire mais en ne retenant que les trois premi res motions au vu de l ge des l ves et de leur difficult distinguer pr cis ment leurs tats affectifs Parall lement ce focus orient sur les motions plusieurs questionnaires sont d velopp s autour d une notion plus large d attitude envers les math matiques Zan Brown
429. que dont la prise en compte appellerait une lecture plus radicale des rapports de domination l oeuvre la fois dans la production de ce d crochage et dans les modalit s de sa prise en charge Voir par exemple sur ce point la contribution de M Millet et D Thin De la rupture la rem diation scolaire et apr s l ouvrage collectif intitul Le d crochage scolaire Enjeux acteurs et politiques de lutte contre la d scolarisation sous la direction de T Berthet et J Zaffran Presses Universitaires de Rennes 2014 Mais pour autant l clairage apport ici est pr cieux car il renseigne utilement sur le v cu de situations fr quemment dramatiques qui ne sont trop souvent abord es qu travers le regard froid de la statistique Roger Monjo Ma tre de conf rences Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique ducation et Formation LIRDEF Universit de Montpellier 3 192 Didactique du plurilinguisme Approches plurielles des langues et des cultures Autour de Michel Candelier sous la direction de C Troncy avec le concours de J F de Pietro L Goletto M Kervran Toutes les classes sont multilingues la fois parce que plusieurs langues peuvent y tre enseign es mais aussi et surtout parce qu elles sont peupl es d l ves dont le fran ais n est pas toujours la seule langue maternelle ou d origine La reconnaissance de cette h t rog n it linguistique encourage l
430. que des familles fr quentant l cole o il enseigne Forger l autonomie des l ves en leur donnant un certain nombre de savoirs et savoir faire en particulier savoir lire et interpr ter un message et en les sensibilisant une posture critique c est pour Thibaut une mani re de lutter contre la domination politique et culturelle des familles de son cole L insistance sur cette forme d autonomie des l ves prend donc la forme ici d un v ritable engagement militant au service des plus domin s On ne retrouve pas ce type d engagement chez les enseignants exer ant dans des coles plus favoris es socialement ni m me chez tous les enqu t s qui enseignent dans l ducation prioritaire L ger amp Tripier 1986 Mais un noyau commun de repr sentations et de pratiques se retrouve chez l ensemble des enseignants qui valorisent fortement l autonomie politique des l ves quels que soient leur contexte social d enseignement et leur rapport plus ou moins militant l ducation en milieux populaires a Une citoyennet individuelle et intellectualiste L autonomie politique est en effet associ e trois caract ristiques principales Elle d signe en premier lieu la capacit du futur citoyen comprendre en toute ind pendance c est dire sans l aide des autres des autres qui pourraient exercer un pouvoir sur lui un message en particulier un message crit Lahire 2005 Le type de citoyennet qui est ainsi va
431. quel les chercheurs se r partissent Collinet 2003 Durand amp Arzel 2002 Selon eux les UFR STAPS seraient travers es par l opposition de deux mod les pist mologiques que sont celui de la commande et celui de l autonomie Pour ces auteurs il existerait chez les intervenants en STAPS une volont de l gitimer la sp cificit de ces UFR au del des disciplines de r f rence en affirmant leur propre identit th orie de l autonomie En m me temps ladite volont se traduirait par une forme de reproduction des habitudes scientifiques disciplinaires tablies en dehors d elle th orie de la commande Lesdits mod les pr conisent des conceptions contrast es des rapports entre la th orie comprise comme l ensemble des lois et des r gles sur un sujet particulier et la pratique enseignante qualifi e par les dix comp tences que doit poss der l enseignant pour exercer son m tier Arr t du 12 05 2010 incidences de cette complexit du point de vue des pratiques formatrices Nous constatons aujourd hui qu au sein du corps des professeurs d EPS l identit professionnelle est une mosa que car les modalit s de recrutement selon les p riodes ont vari autant que les profils d enseignants Michon et Caritey 1998 ont analys cet effet g n ration chez les enseignants d EPS Lorca 2000 classe ceux ci en quatre tribus les socio didacticiens les formalistes didacticiens dont les conceptions
432. qui pr cis ment font d bat l poque actuelle l1 L obstacle de la vision dichotomique de l enfant La probl matique de l enfant se trouve aujourd hui appr hend e du point de vue de la recherche de mani re dichotomique La premi re fa on de le consid rer s inscrit dans le cadre d une vis e adultocentrique qui s articule une analyse psychog n tique laquelle privil gie par cons quent le processus de d veloppement Cette approche de l enfant qui a r gn durant quasiment tout le XX si cle le saisit comme quelqu un qui ne dispose pas encore pleinement de la raison dans la mesure o celle ci se trouve identifi e l adulte auquel l enfant doit parvenir au terme de son parcours d veloppemental S il n est pas encore un tre de raison il n est pas non plus du m me coup autonome La seconde fa on de consid rer l enfant contemporaine elle d coule d une approche dite individualiste de l homme et de son fonctionnement Il est alors consid r comme un individu au m me titre que n importe quel autre individu m me si l on affirme dans le m me temps qu il est fragile et qu il doit de ce point de vue tre l objet d une sollicitude particuli re Aussi bien doit il tre capable d autonomie au moins dans le principe au m me titre que l adulte Cette seconde fa on de comprendre le fonctionnement de l enfant prend notamment appui sur le fait que l enfant r pond ce que les sociologues appellent une constr
433. qui sont celles de l institution scolaire et ou de l enseignant e Ce processus conduit des jugements diff renci s sur les enfants en fonction des caract ristiques de leur socialisation familiale plus ou moins congruentes sur le plan scolaire et politique avec ce qui est valoris par les enseignants L autonomie politique dans sa version scolaire met aussi l accent sur la figure d un citoyen individuel et non sur un acteur inscrit dans des collectifs quels qu ils soient car elle renvoie en premier lieu l autonomie de la pens e et l ind pendance intellectuelle Une injonction l autonomie des l ves s affirme de mani re croissante l cole primaire depuis trois d cennies Elle concerne aussi bien l appropriation des savoirs l autonomie cognitive et le rapport des enfants au collectif et aux r gles de la vie en commun Lahire 2005 p 333 et suivantes C est ce second p le de l autonomie l autonomie politique li e a la mission d ducation la citoyennet de l cole que l on s int resse ici Comment les enseignants de l cole primaire consid rent ils et mettent ils en pratique la mission civique qui leur est assign e Quelle place y tient l autonomie des l ves et quelles significations et pratiques est elle associ e L cole a jou et joue encore aujourd hui un double r le du point de vue de l autonomie politique des l ves elle est la fois le vecteur d une
434. r adolescence qui se pr cise Regards d enseignants sur l entre enfants Nos travaux sur les relations entre enfants dans les cours de r cr ation de la maternelle au coll ge nous ont amen e observer l attitude des enseignants l gard des interactions entre l ves De mani re g n rale nos recherches donnent voir comment ces relations participent les construire en tant qu individus pris dans les enjeux qui s y d roulent Delalande 2001 2003 Chaque enfant y est acteur d une mani re diff rente d avec les adultes parce qu il est alors dans une galit de statut Si les adultes parents et enseignants en premier lieu savent l importance de ces relations horizontales pour le bon quilibre des enfants pour autant leurs repr sentations de ce qui s y joue sont h t rog nes et ont des cons quences sur le degr d autonomie qu ils conc dent ces changes Les mod les d enfance qui se devinent dans les propos des enseignants sont ils ceux d j pr sent s Nos enqu tes pr sentent une diversit de situations et d attitudes des quipes p dagogiques vis vis de la cour et des relations entre enfants Cependant les enseignants de l cole primaire tiennent couramment un discours du type de cette enseignante en CE1 l cole on peut consid rer que c est une mini soci t o ils apprennent d j vivre dans un petit milieu avec toutes les relations qu ils peuvent avoir entre eux les conflits l entent
435. r approche historique Enfance d ailleurs d hier et d aujourd hui M Guidetti S Lallemand amp M F Morel Paris Armand Colin Masson p 58 112 OCTOBRE S 2004 Les loisirs culturels des 6 14 ans Paris La Documentation Fran aise OTTAVI D 2009 Ah Mais c est un jeu d t a La p rennit d un entre enfants tudi e au d but du XX me si cle par Roger Cousinet Des enfants entre eux Des jeux des r gles des secrets J Delalande dir Paris Autrement p 12 28 PERIER P 2010 L ordre scolaire n goci Parents l ves professeurs dans les contextes difficiles Rennes Presses Universitaires de Rennes PEYRONIE H 2013 Le mouvement Freinet du fondateur charismatique l intellectuel collectif Caen Presses Universitaires de Caen PROST A 1981 Histoire g n rale de l enseignement et de l ducation en France Tome V Paris Nouvelle librairie de France PROUT A 2005 The Future of Childhood Towards the interdisciplinary study of children London and New York RoutledgeFalmer SINGLY F de dir 1991 La famille L tat des savoirs Paris La d couverte SIROTA R dir 2006 l ments pour une sociologie de l enfance Rennes Presses Universitaires de Rennes TILLARD B 2014 para tre L espace domestique des familles l enfant vu comme acteur du groupe familial Le T l maque UTTAL L 2010 Liminal cultural work in family childcare latina immigran
436. r clamer de la seule l gitimit de l cole ou de l autorit symbolique de ses agents Le professeur ne poss de plus la l gitimit d institution qui par le statut ou le monopole des savoirs lui garantissait de faire autorit car il doit d sormais faire preuve d autorit P rier 2010 Plus encore d aucuns estiment que le principe m me de la transmission pose probl me d s lors qu il induit un type de rapport qui commande l l ve de se plier un pouvoir et des savoirs ne souffrant aucune contestation ni n gociation Renaut 2004 Blais Gauchet amp Ottavi 2010 Peut on dire que l individu repr sente d sormais un principe sup rieur et ant rieur l ordre des savoirs et qu il nen a aucun besoin pour s instituer Gauchet 2010 p 80 Consid rons tout le moins qu il lui appartient davantage de s autod finir en r alisant les potentialit s qui fondent son authenticit Prairat 2005 De m me l individu contemporain ne peut pr tendre l autonomie qu condition de d cider de sa propre autorit pour agir par soi m me Ehrenberg 1995 p 19 Pour autant en pr supposant le d veloppement personnel et intellectuel d un l ve mis au centre l cole semble ignorer les in galit s de dispositions et de ressources entre ces derniers 47 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Pierre P rier afin d occuper et de tenir une telle place Rayou 2000 En effe
437. r ponse quand on parlait de la Pologne j ai contre argument si on fait entrer certains pays c est peut tre qu il y a un int r t quel int r t C est donc par l usage du questionnement et de ce qu il induit que Chantal entend agir sur la r flexion politique des enfants Dans ce type de situations les l ves ne font aux yeux des enseignants que r p ter ce que disent leurs parents Mais on peut relever a contrario que certains enfants chappent ce jugement et sont reconnus positivement pour leur int r t et leurs opinions politiques propres Ces enfants qui sont de fait porteurs d opinions l gitimes aux yeux des enseignants sont eux d crits comme plus autonomes Ainsi par contraste avec le fils du p re facho qui r p te les propos de son p re Rose me parle tr s positivement de la conscience politique cologique d un de ses l ves dont les parents militent Amnesty International Jugements civiques et cat gorisations scolaires Les cat gorisations scolaires entrent aussi en ligne de compte et se m lent aux jugements politiques et moraux des enseignants sur leurs l ves Ainsi Chantal se f licite t elle devant moi de la r daction crite par une bonne l ve de sa classe qui consid re notamment que la religion est une dictature priv e cette l ve a selon l enseignante toujours une contre argumentation proposer dans les d bats en classe
438. r s dans la famille et de pratiques ducatives plus lib rales Gayet 2004 1 Ce volume fait suite un symposium qui s est tenu dans le cadre du colloque international Formes d ducation et processus d mancipation l Universit de Rennes 2 CREAD en mai 2012 Intitul Transmission des savoirs et id al d mancipation implicites tensions effets ce symposium a r uni quelques uns des chercheurs ayant collabor ce num ro Faire place l enfant ou l l ve consiste lui accorder des sph res de libert et un type de pouvoir bien particulier dont le nom serait l autonomie Singly de 2004 Bien lever ses enfants n est plus leur imposer des normes rigides de mani res de politesse de propret de silence ou d immobilit c est respecter leur autonomie encourager leur initiative les entourer d affection crit Antoine Prost 2004 p 37 Pourtant si l enfant poss de d sormais un domaine s par en tant que personne disposant de temps d espace d objets qui lui sont propres il n en reste pas moins un tre vuln rable en devenir et d pendant des adultes ce titre il fait l objet d une obligation de protection juridiquement encadr e et progressivement renforc e Les devoirs des adultes envers les enfants ne l gitiment pas pour autant des rapports d autorit qui les priveraient des libert s jug es indispensables leur d veloppement et panouissement personne
439. r se corriger point es dans les derniers programmes qui seraient au fondement de l autonomie cognitive de plus en plus valoris e et d s l cole maternelle Ce qu en revanche ces programmes disent beaucoup moins c est que toutes ces op rations sont d autant plus attendues d s les premiers niveaux de la scolarit qu elles sont rendues n cessaires par la r volution p dagogique silencieuse que repr sente la multiplication des supports crits l cole Or tous les l ves ne sont pas galement pr dispos s faire les usages scolairement attendus de ces supports Sans doute parce que nombre d enseignants ont des difficult s faire face toutes les retomb es professionnelles de cette r volution de papier et n enseignant pas en cons quence suffisamment explicitement tous les l ves les gestes de l tude qui leur permettraient d en tirer tous les b n fices cognitifs Sans doute aussi parce que les socialisations familiales l crit pr disposent in galement les enfants l autonomie cognitive que rendent possibles les pratiques de l crit les plus valoris es l cole comme commencent le montrer des travaux anglophones sur la litt ratie pr coce Joigneaux 2013 Beaucoup d observateurs pensent que le dernier tournant r flexif qu a pris depuis une vingtaine d ann es l cole maternelle fran aise va trop loin Pourtant replac dans un contexte social plus large et une dur e plus l
440. r capacit se construire par eux m mes et se constituer en groupe social Mais dans les deux cas on peut penser que le mod le communautaire qui influence les acteurs n est pas celui de la soci t traditionnelle lignagi re mais celui d une soci t d tat et d une institution scolaire qui a port le projet d duquer les enfants pour servir le pays Autrement dit le mod le de l enfant de la Nation continue d tre au premier plan d un syst me scolaire et sa mise en concurrence avec l enfant comme personne si elle se donne voir dans les strat gies parentales pour faire r ussir leur enfant ne produit pas encore un cadre d action claire pour les enseignants En effet alors que notre soci t individualiste porte en id al le mod le de l enfant comme personne et que l cole elle m me valorise l autonomie de l l ve comme sujet les deux mod les d enfance restent en r f rence et leur confrontation pose probl me dans les faits Dans notre enqu te appara t chez les enseignants la difficult voir dans le groupe de pairs un groupe ressource pour l individu et ce d autant plus au coll ge qu l cole primaire De fait entre cole primaire et coll ge une rupture s op re car les enseignants du secondaire ne suivent plus les l ves sur la journ e et d l guent d autres les temps de surveillance des r cr ations Le lien est donc moins troit qu l cole primaire entre ma tre et l ves L attention l
441. r et fiert et entre les motions n gatives anxi t honte d sespoir bien que les deux cat gories ne soient pas totalement en opposition Ainsi ces r sultats nous sugg rent une valuation s par e des affects positifs et n gatifs et m me s il semble peu probable qu un l ve puisse prouver en m me temps des motions positives et n gatives face ses apprentissages il est concevable en revanche qu il n en ressente aucune R gulation affective Outre la mesure des affects positifs et n gatifs nous int grons dans le registre affectif de notre mod le la dimension de r gulation qui permet l instar de la contr labilit d valuer une perception li e un processus par exemple se sentir capable de g rer l anxi t durant une valuation en d autres termes penser pouvoir contr ler ses affects La r gulation motionnelle Bien que l motion puisse tre d finie dans un sens plus strict Scherer 2005 nous la consid rons ici dans une acception plus large incluant sentiments humeurs et autres ph nom nes affectifs Peu de publications dans le domaine diff rencient motions et humeurs car les concepts sont relativement proches l humeur tant cependant de dur e plus longue mais d intensit amoindrie avec des implications physiologiques et un focus plus diffus Pour ter toute ambigu t nous utiliserons le terme affect dans notre mod le 143 Recherches en ducation n 20
442. r un rapport de pouvoir que l enseignant ne parvient plus seul instituer La norme d autonomie pourrait ainsi jouer le r le d analyseur des r ussites comme des checs d l ves qui sous ce prisme se voient attribuer la responsabilit de leurs difficult s scolaires ou probl mes de comportement Au coeur de la socialisation scolaire et des pratiques p dagogiques ordinaires se joue ainsi la possibilit d une mancipation par l autonomie en m me temps qu une reproduction des rapports de domination Renault 2011 En effet l autonomie pr sent e comme une valeur ducative implique certaines conditions afin de s exercer et en particulier un travail du sujet sur lui m me Dubet 1995 c est dire un apprentissage r flexif valuatif et critique du rapport soi et aux autres auquel toutes les familles et cultures ne pr parent pas Selon la probl matique de ce texte les attentes l gard d l ves sollicit s pour se motiver dans les apprentissages s autocontr ler s valuer ou encore se juger moralement se justifient au nom d une norme d autonomie dont on peut se demander si elle ne contribue pas sous cette forme douce et invisible la construction et reproduction des in galit s scolaires et sociales Une enqu te aupr s d enseignants d butants du secondaire Relativement r cente dans la recherche la question de l autonomie et la constitution d un monde des l ves de sa n
443. r v cu de l instabilit familiale Au point de vue de l adaptation psychologique elles pr sentent significativement plus de difficult s int rioris es d pression d tresse que les hommes Ces r sultats s inscrivent en faux contre la reconnaissance assez g n ralis e l effet que les difficult s scolaires les checs et le d crochage constitueraient des probl matiques masculines En effet les filles et les femmes r ussissent mieux tous les niveaux scolaires et repr sentent la majorit de l effectif tudiant au coll gial et l universit Institut de la statistique du Qu bec 2011 Ce portrait scolaire des filles somme toute tr s positif contribue toutefois a marginaliser celles qui ne s ajustent pas comme les autres au milieu scolaire et ce davantage que les gar ons aux prises avec les m mes difficult s En effet compte tenu de leur faible proportion parmi les jeunes en difficult scolaire tr s peu de programmes d intervention en milieu scolaire s adressent aux filles et probl me gal les filles sont moins souvent dirig es vers des ressources sp cialis es Verlaan D ry Beauregard Charbonneau amp Pauz 2006 Dans la continuit de ces premiers r sultats des analyses compl mentaires visent approfondir les connaissances sur le d crochage et le raccrochage des jeunes filles en difficult s scolaires peu tudi es jusqu pr sent malgr la mont e r cente de l int r t port la c
444. ran ois SIMON Ma tre de conf rences Universit de Nantes Fr d ric TUPIN Professeur Universit de la R union Isabelle VINATIER Professeur Universit de Nantes EI LE HAYES ISSN 1954 3077 http www recherches en education net Universit de Nantes UFR Lettres et Langage Chemin de la Censive du Tertre BP 81227 44312 Nantes Cedex 3 France amp 0240141101 Fax 0240141211 recherches en education univ nantes fr 198 creative commons Cc OM ONS D E E D Paternit Pas d Utilisation Commerciale Pas de Modification 2 0 France Vous tes libres de reproduire distribuer et communiquer cette cr ation au public Selon les conditions suivantes Paternit Vous devez citer le nom de l auteur original Pas d Utilisation Commerciale Vous n avez pas le droit d utiliser cette cr ation des fins commerciales Pas de Modification Vous n avez pas le droit de modifier de transformer ou d adapter cette cr ation chaque r utilisation ou distribution vous devez faire appara tre clairement aux autres les conditions contractuelles de mise disposition de cette cr ation Chacune de ces conditions peut tre lev e si vous obtenez l autorisation du titulaire des droits Ce qui pr c de n affecte en rien vos droits en tant qu utilisateur exceptions au droit d auteur copies r serv es l usage priv du copiste courtes citations parodie Ceci est le R sum Explicatif du Co
445. rapport au corps logique professionnelle Ces cat gories servent r pertorier classer et condenser l ensemble des contenus Nous avons proc d plusieurs lectures successives tout d abord une lecture flottante Bardin 1998 pour extraire le sens g n ral de son v cu personnel de sportif Puis nous avons utilis la technique de d coupage du texte ibid afin de pr lever des signifiants du sujet soit des extraits significatifs du verbatim et ou des unit s de sens du fait qu ils rendent compte de sa position subjective et permettent de d crire le cas Enfin nous avons organis ces extraits pour construire le cas ibid Passeron amp Revel 2005 Bertaux 1997 en rapport avec notre probl matique de recherche en int grant ainsi l apport de preuves a partir des citations extraites du discours du sujet Nous entendons par signifiant le terme ou l extrait qui a t pr lev des dires du sujet enseignant et qui en constitue le n ud Il se pr sente en tant qu l ment significatif sous lequel le sujet se range Outre sa prononciation r p titive et remarquable ce signifiant concentre en lui toutes les donn es recueillies dans les entretiens et les exprime avec la plus grande pr cision Terrisse 2013 121 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse 13 R sultats Analyse du d ja la L activit gymnastique semble
446. re La premi re partie a une vis e essentiellement factuelle et objective pr senter dans leur envi ronnement familial et scolaire les parcours plus ou moins chaotiques des vingt adolescents composant la cohorte tudi e Quelques traits communs ont permis de les rassembler une zone g ographique un secteur de Pas de Calais une date de d part la rentr e scolaire 2005 leur fr quentation d un dispositif d aide D mission impossible destin proposer des parcours am nag s et alternatifs des l ves en grande d licatesse avec l cole absent isme important exclusion voire errance leur appartenance une classe de 4 voire de 5 afin de s assurer d un suivi durable Les donn es ont t recueillies pour l essentiel partir d entretiens conduits avec les jeunes eux m mes mais aussi leurs parents et les diff rents professionnels qui sont intervenus aupr s d eux enseignants personnels des coll ges travailleurs sociaux etc Les diff rents dossiers administratifs dont ces jeunes ont t l objet ont repr sent une autre source importante d informations Chaque parcours tant unique cette premi re partie d bute par une s rie de cinq portraits pour c der ensuite la place une approche plus panoramique et synth tique Une s rie de tableaux taye cette approche en donnant voir les rapprochements possibles mais aussi les petites diff rences entre les vingt cas tudi s tant du
447. re 2014 Pierre P rier En r alit ni libres ni autonomes les l ves continuent de s engager dans l activit sous le regard et le contr le de l enseignant qui renvoie chacun la responsabilit de son travail et ses choix L encadrement invisible de la p dagogie de l autonomie vise placer les l ves en position d acteurs dans les apprentissages mais ils n en sont pas moins encadr s par les normes scolaires ne serait ce qu en acceptant de rendre des comptes l enseignant charg de proc der r guli rement aux valuations m me si les tentatives de n gociation ne manquent pas Tactiques et compromis pour gagner l int r t des l ves L un des objectifs prioritaires des enseignants du secondaire consiste donner aux l ves les moyens de comprendre le monde et de s y situer selon une posture qui m le des l ments de curricula disciplinaires l apprentissage d une distance critique Cependant lorsqu ils sont confront s au d fi de faire participer ou dialoguer les l ves les moins proches des attendus de la culture et de la socialisation scolaires les enseignants sont enclins s lectionner et adapter les savoirs afin de susciter leur motivation et int r t spontan La difficult parfois r currente de maintenir les l ves en activit tout en encourageant leur autonomie contraint des ruses ou tactiques p dagogiques en variant les dispositifs et contenus d enseignem
448. re capable d initier des gestes singuliers inattendus d effraction dans le flux continu des processus complexes cognitifs sociaux etc et de s en porter garant Ce n est pas non plus l tre seul mais au sein d une culture et d une communaut celle de co auteurs Par distinction l acteur s il est effectivement celui qui agit qui fait du latin agere faire est aussi bien celui qui est agi soit comme agent d signant volontiers un charg de mission comme agent diplomatique de banque de change de police soit comme com dien en l occurrence un acteur qui joue une pi ce de th tre qu un autre l auteur a crite pour lui Ainsi on comprend ais ment l usage d sormais familier de l injonction rendre l l ve acteur de ses apprentissages se d marquant r solument de l ancienne logique de passivit dans l tude sans pour autant conduire jusqu son terme la question de la d volution ni envisager dans son int gralit Comme si pressentant les implications majeures du probl me on pr f rait s arr ter prudemment en chemin abandonnant l enjeu d autorisation d autres horizons improbables et lointains Il conviendrait de nuancer les propositions ainsi pr sent es de fa on un peu sch matique que l on pourrait r sumer en disant que les situations ne sont pas pr par es pour les l ves mais co labor es par eux sous l autorit de l enseignant la notion d autorit ne re
449. rement toute son importance e Focalisation approfondissement Bucheton 2008 Nous relevons chez Evelyne comme illustration d une dynamique de focalisation approfondissement Est ce que a suffit enfants Virginie d veloppe un nombre important de focalisations approfondissements pour tayer sa didactique C est un groupe Ca c est vrai parce qu il y a plusieurs mots dedans et c est un groupe de quoi La validation premi re 132 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard c est un groupe d bouche sur un approfondissement en termes de qualification du groupe De m me la validation sur les l ments du groupe sujet am ne l enseignante exiger un approfondissement focalisation sur sa fonction Le groupe sujet il sert quoi D accord il y a des noms mais il sert quoi Marie focalise sur la r ponse attendue des l ves avec alors qui est ce qui fait l action de fa on achever la r solution du probl me phrastique Pousser les l ves approfondir leur r flexion en signalant des l ments pertinents les conduire des raisonnements vis s caract rise ce geste e R duction de la difficult Bruner 1983 Julie carte la difficult en r duisant le degr de complexit du travail propos prenant a sa charge une partie de la r ponse quitte presque donner la solution dans une forme d effet Topaze Ah c est di
450. rendre de comprendre et de s approprier les formes du savoir scolaire tout en int grant pr alablement le versant affectivo relationnel qui conditionne le rapport l apprendre Ainsi soulignons le fait que les adolescents sont souvent pris dans une double contrainte un conflit car ils se retrouvent face des logiques exigences contradictoires celles des adultes et celles des pairs Ils doivent alors faire un choix soit se conformer au groupe pour ne pas tre isol s parfois au d triment d une implication scolaire soit se soumettre aux attentes adultes en se singularisant parfois au risque de perdre une relation soutenante et complice avec les pairs Les adolescents g rent au mieux ces conflits pour se construire puisqu ils tirent dans tous les cas des cons quences qu elles soient b n fiques ou pas Leur choix se fera alors de mani re singuli re en fonction de leur v cu mais aussi des contraintes et ressources familiales 166 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur institutionnelles et interpersonnelles Ils choisissent ainsi de se positionner en fonction de ce qui est le plus b n fique de leur point de vue cette p riode de leur d veloppement et dans ce contexte particulier Nous consid rons en effet ces dimensions d un point de vue dynamique c est dire susceptibles d voluer en fonction de la p riode du d veloppement et du contexte par e
451. responsabilit des individus Dans ces diff rents dispositifs le processus et la tra abilit de l activit deviennent aussi importants que l activit elle m me L engagement moral Au sein des dispositifs de responsabilisation des choix vont tre offerts choix d activit s d exercices etc Ayant opt de plein gr pour une activit l l ve est fortement encourag la poursuivre jusqu au bout Une sorte de pi ge p dagogique Lahire 2005 p 330 se referme alors sur lui il ne peut pas ne pas r aliser compl tement ce qu il a choisi de faire il est jug responsable de son choix et doit l assumer La participation l laboration des r gles disciplinaires fait partie de cette entreprise de responsabilisation des l ves les r gles de classe font l objet d une discussion et les l ves s engagent par une signature les respecter Le terme de contrat traduisant l id al d une relation d change et de r ciprocit est d ailleurs fr quemment utilis par certains enseignants tant pour rappeler l ordre un l ve tu nas pas respect le contrat que pour l enjoindre entreprendre une activit on va faire un contrat On identifie galement des dispositifs de concernement Lahire 2005 qui correspondent aux pratiques ou discours qui rappellent l l ve que l on a investi de la confiance en lui et que l on attend qu il se comporte de mani re pr
452. risation L mancipation politique consiste en une mise en crise des partages chacun acc dant la confiance en sa propre capacit interrompre le cours pr sent du monde Prenant au s rieux la part des sans part Ranci re oblige se demander qui partage la m me communaut et qui est laiss sans part qui est comp tent et qui ne l est pas concernant les d cisions orientations envisager pour la cit Ces principes se prolongent dans l ordre ducatif o la logique explicative La Vieille fixant des rangs et des partages doit laisser place la possibilit pour chacun de se trouver l origine de ses propres apprentissages affirmant l gale intelligence de tous les hommes L mancipation consiste en un refus de convertir les d terminismes en un destin L instruction par la transmission des savoirs est certes dans son principe mancipatrice nul ne songerait faire l loge de l obscurantisme ou de l ignorance Mais l affirmer ne suffit pas garantir l id al d mancipation de tous les l ves Comment permettre chacun de sortir de son rang de mettre en crise les partages de contrarier son destin Comment dans un m me mouvement viter la production des in galit s scolaires Et qu est ce qui garantit que l ambition de r ussite scolaire ne participe elle m me en rien des effets d ali nation 38 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO La proposition d
453. rise de parole et une activit en accord avec les r gles scolaires appara t comme un enjeu crucial Les l ves doivent en particulier prendre l habitude de s valuer eux m mes dans leur capacit r aliser le travail demand et dans leur degr d observation des r gles scolaires Effet contradictoire ces pratiques encouragent dans les faits les l ves entrer en comp tition les uns envers les autres se moquer de leurs faiblesses mutuelles et adopter des comportements de d lation alors m me que les enseignants ne cessent d insister sur la d dramatisation de l erreur on a le droit de se tromper sur la tol rance sur la personnalisation des objectifs et sur l entraide Ainsi d un c t les enseignants affirment que chaque l ve est sp cifique et partant incomparable de l autre l valuation et la comparaison 81 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler sont constantes Les comportements qui cherchent tre vit s sont par cons quent paradoxalement ceux qui sont encourag s par les dispositifs visant accro tre la ma trise r flexive par les l ves de leurs comportements et de leurs apprentissages On peut observer des formes de r sistance plus ou moins conscientes et volontaires cette volont de transparence induite par les dispositifs de l autonomie lorsque les l ves se mettent en retrait restent muets n adh rent pas aux remarques des en
454. risque de d crocher ce qui a pu pr cipiter leur sortie du systeme scolaire Perception contrast e du secondaire secteur jeune et du CEA Dans un dernier temps pour illustrer les propos des jeunes femmes en regard de leur perception face a leur CEA compar a leur cole secondaire les donn es recueillies par une entrevue t l phonique ont t analys es par codification th matique Corbin amp Strauss 2008 Les verbatim obtenus en r ponse a la question J aimerais t entendre sur ta perception du fonctionnement de l cole aux adultes en comparaison au fonctionnement de ton cole secondaire r v lent des diff rences de perceptions importantes face au secteur jeune et au secteur adulte l gard de plusieurs th mes distincts D ailleurs 80 4 des r pondantes ont d clar avoir appr ci davantage le mode de fonctionnement des CEA compar celui de leur cole secondaire Dans ce chapitre seuls les extraits pour les th mes des relations avec les enseignants et les pairs seront pr sent s afin de permettre de mieux contraster ces exp riences avec celles v cues au secondaire e Relations avec les enseignants L analyse des verbatim refl te la nature des relations que les tudiantes entretiennent avec leurs enseignants Elles semblent entrer en relation avec eux pour des raisons instrumentales obtenir une aide directe Cependant au dela de cette fonction utilitaire les extraits des verbatim mettent gale
455. rofessionnelle Dans son chantillon une minorit 8 de jeunes pr sente une continuit traditionnellement lin aire tudes travail alors que plus de la moiti des jeunes 18 pr sentent au moins une bifurcation dans leur trajectoire Ces jeunes peuvent se r orienter vers un programme d tudes diff rent ou encore ils choisissent de suspendre temporairement leur trajectoire pour voyager ou alors travailler et profiter de la libert qu offre un salaire r gulier avant de poursuivre leur cheminement l o ils l avaient laiss Ainsi pour plusieurs de ces jeunes la trajectoire est marqu e par un d crochage pour ensuite effectuer un retour aux tudes et raccrocher En fait Gauthier 1997 montre clairement que la g n ration des 15 20 ans n a plus le m me rapport l cole que les g n rations pr c dentes Les tudes sont pour les jeunes de cette g n ration une pr occupation parmi tant d autres et le temps qu ils y consacrent est en de de ce qu exige la charge de travail des cours pr vus leur horaire En outre ces jeunes ne siidentifieraient pas au r le d l ve ou d tudiant et appr henderaient l cole comme une activit d apprentissage au m me titre que celles que leur propose leur univers social Ce rapport d tach avec les tudes contribuerait aux cheminements scolaires interrompus et multiples d Ortun 2009 La transition la vie adulte est donc une tape critique car elle ouvre la
456. rs d tach de ce qui se jouait dans l exp rience de l enfant que ce soit dans la famille ou entre pairs Progressivement ou plut t avec une extr me lenteur Renaut 2003 le mod le pu rocentriste s est diffus a l cole Rayou 2000 port par les changements dans les repr sentations de l enfance et les pratiques ducatives familiales qui le l gitiment Les modes de socialisation et les valeurs dominantes encouragent d sormais la formation de dispositions et de conduites qui placent l enfant dans un r le la fois autonome et actif voire dans un statut de partenaire de ses parents plac s dans une fonction d accompagnement Singly de 2004 En ce sens enseigner ne peut plus se faire sur la base d un rapport de domination qui laisserait les l ves sans voix et sans droit comme le sugg rait Durkheim pour qui l enfant est naturellement dans un tat de passivit tout fait comparable celui o l hypnotis se trouve artificiellement plac 1993 p 64 La formation de l autonomie de la volont qu il appelait de ses v ux ne se comprend en r alit que comme l aboutissement d une socialisation inculquant les r gles n cessaires une conduite adapt e ce que la soci t r clame de ses membres Durkheim 1963 Cette forme d ducation morale pr pare id alement l autonomie individuelle par la conjonction vertueuse d une socialisation qui ouvre la possibilit d une conscience et ma trise de soi
457. rthographique des verbes gouverne aussi la strat gie questionnante dans une didactique o les l ves sont amen s approfondir leur r flexion grammaticale se focaliser implicitement sur une phrase syntaxique o des manipulations de substitution et des observations morphologiques tendent faire abstraire autant que faire se peut les l ves de la s mantique m me si une instance de validation s mantique ou un sentiment de grammaticalit est en d finitive appel On pourrait dire que si le principe d apprentissage grammatical est de s abstraire de la s mantique afin de provoquer une r flexion m talinguistique la s mantique revient toujours par la fen tre comme instance de validation L abstraction est relative lorsqu on travaille sur la phrase Photographie de strat gies significatives d un style Strat gie adaptative attitude consistant agir selon les circonstances sans principes fig s adaptabilit la situation d enseignement apprentissage Strat gie impatiente attitude vive qui n attend pas malgr les circonstances dont la hate est aussi spontan it et forte r duction des difficult s pour faire avancer les apprentissages 136 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard Strat gie sur tayante attitude de soutien extr me avec la cr ation d un environnement didactique qui r duit l investissement cognitif des l ves de par une prise en charge excessive de
458. ruire dans la mesure o elle fait intervenir des processus relevant de registres de fonctionnement diff rents La th orie de la m diation de Jean Gagnepain 1994 2010 est aujourd hui la seule a avoir syst matis cette d construction et permettre du m me coup de d passer cet obstacle que constitue la dichotomie voqu e ci dessus Encore faut il tre en mesure de se d gager d une approche exclusive en termes de prise en charge ou en d autres termes s tre persuad de l insuffisance d un point de vue strictement politique H2 La d construction de l enfant Il est aujourd hui possible de revenir par exemple sur les th ses piag tiennes qui faisaient de l enfant un tre demeurant prisonnier d op rations dites de mani re tr s explicite concr tes et de montrer qu il dispose de tr s bonne heure d un fonctionnement logique qui ne doit rien quant au principe celui de l adulte Il suffit pour cela de s affranchir de la confusion qu il op rait entre le fait de fonctionner logiquement et le fait de parvenir conformer son fonctionnement logique a celui de l adulte au travers d une m me production Quentel 1993 Au demeurant le mouvement cognitiviste qui saisit en Piaget l un de ses p res l a clairement d savou en faisant tat de comp tences pr coces qui obligent reconsid rer totalement les productions de l enfant Pour saisir le fonctionnement parfaitement logique de l
459. s Oh j ai pas bien fait mon chapeau je sais pas le faire Antoine sans lever les yeux de son dessin Elle sait pas le faire oh oh Benoit sur un ton ironique Mais si tu sais le faire Marie boudeuse Non faisez le moi Antoine C est pas grave on te laisse tomber Marie D accord je ne fais pas de chapeau Quelques minutes plus tard apr s avoir longuement regard les dessins d Antoine et de Beno t Marie demande timidement au premier Tu peux me faire un chapeau Je sais pas le faire Apr s quelques secondes de silence Antoine finit par maugr er Eh ben tu fais deux triangles comme a il pointe son chapeau avec son crayon et tu colories Dans un premier temps Marie tente de suivre les conseils d Antoine mais reste perplexe devant ce qu elle a ainsi dessin Assez vite elle efface puis r it re sa demande aupr s d Antoine en r affirmant qu elle ne sait pas le faire Antoine lui r pond cette fois s chement Mais si c est facile tu l as bien fait il dit cela sans lever les yeux de son dessin Marie laissera t te nue son personnage Cela ne veut pas dire que les l ves qui sont se sentent ainsi d consid r s ne r ussissent pas du tout tre autonomes ou se faire reconna tre un espace d autonomie dans la classe Mais leurs marges d autonomie sont alors souvent circonscrites ce qui rel ve du respect et de l applicati
460. s les Sportifs et les Didacticiens appara t En superposant la figure obtenue celle des tudiants qu ils s imaginaient tre lorsqu ils passaient eux m mes le concours nous montrons que l enseignant d EPS d butant apte au service n est autre que celui qu ils pensent avoir t perp tuant ainsi des identit s distinctes et permanentes chez les formateurs 104 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic podil Se Doctorat lt 1989 mra MEGeste EDidar EScient Pa Figure 2 Graphe du Tri Deux pr sentant les attractions en gras sup rieures 40 du PEM des modalit s actives et suppl mentaires des trois premiers facteurs Les trois familles de formateurs les Scientifiques les Didacticiens les Sportifs 105 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic ui S NUA V Figure 3 Graphe du TRI DEUX pr sentant les attractions en gras sup rieures 40 du PEM des modalit s actives et suppl mentaires des trois premiers facteurs Les trois familles de formateurs et d eux m mes lorsqu ils taient tudiants les Sportifs les Didacticiens les Scientifiques 106 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic 4 Discussion Au sein des UFR STAPS il ressort une h t rog n it de
461. s des discours parentaux et de la fratrie La continuit entre normes familiales et normes scolaires est fondamentale pour mieux comprendre l histoire scolaire de chaque l ve Il existe cependant une diversit dans les attentes parentales permettant de mieux comprendre comment s origine en partie le processus de mobilisation scolaire En effet d un c t certains parents valorisent la conformit de l enfant aux normes sociales et attendent de l cole qu elle remplisse son r le de socialisation d un autre c t d autres valorisent l autonomie de l enfant et privil gient sa mission de formation intellectuelle Pr teur amp Louvet Schmauss 1991 Pr teur Lescarret amp de L onardis 1998 Tazouti Flieller Vrignaud 2005 Duru Bellat amp Van Zanten 2009 Par ailleurs bon nombre de travaux sur les comp tences sociales et le niveau d engagement et de mobilisation scolaire des l ves l cole relatent une congruence entre les objectifs familiaux les contextes de classe mais galement les relations avec les pairs Wentzel 2003 Au del de cette socialisation verticale la d mobilisation scolaire s inscrit galement dans l interstructuration entre exp riences scolaires et exp riences amicales socialisation horizontale Les relations sociales subtiles et complexes que les adolescents entretiennent avec leurs pairs constituent un miroir dans lequel ils se d couvrent et un puissant tremplin pour d ve
462. s Presses Universit p 137 151 ELIAS N 1997 La soci t des individus Paris Pocket GARNIER P 2000 La socialisation en proc s conflits enjeux et dynamiques VE Enjeux n 120 p 9 17 GAVARINI L 2006 L enfant et les d terminismes aujourd hui peut on penser un sujet l ments pour une sociologie de l enfance R Sirota dir Rennes Presses Universitaires de Rennes p 93 102 JAMES A amp PROUT A dir 2006 1990 Constructing and reconstructing childhood Contemporary issues in the sociological study of childhood London and New York RoutledgeFalmer LALLEMAND S 1981 Pratiques de maternage chez les Kotokoli du Togo et les Mossi de Haute Volta Journal des Africanistes tome 51 fascicule 1 2 p 43 70 LANCY D F 2012 Unmasking children s agency AnthropoChildren n 2 p 1 20 http popups ulg ac be AnthropoChildren document php id 1253 consult le 20 mars 2014 LENCLUD G 2003 Apprentissage culturel et nature humaine Terrain n 40 mars p 5 20 MAUSS M 1996 1937 Trois observations sur la sociologie de l enfance Gradhiva n 20 p 109 115 MERLE P 2012 2005 L l ve humili L cole un espace de non droit Paris Presses Universitaires de France MORANDI F 2008 Relation p dagogique Dictionnaire de l ducation A Van Zanten dir Paris Presses Universitaires de France p 578 582 MOREL M F 1997 Enfances d hie
463. s accompagn e d un point aveugle L id e que la lecture tait la fois formatrice et panouissante masque en effet limplicite de lectures prescrites L cole traditionnelle forme ainsi un certain nombre de lecteurs ne lisant pas de livres et d autres lecteurs lisant des livres que l cole ne saurait voir bandes dessin es romans de gare magazines etc Avec les dispositifs num riques il semble que la perspective soit inverse on voit volontiers ce qu ils favorisent de dispersion de d sinformation de divertissement au d triment de pratiques formatrices La forme de concurrence v cue aussi bien par les ducateurs que par les enfants et les jeunes entre culture de l crit culture scolaire et pratiques num riques n est pas fortuite Cette concurrence ne se joue pas seulement dans la r quisition de l attention dans la mobilisation du temps de l individu elle se joue aussi cruellement dans l ordre du d sir Ce en quoi l cole peine avec la culture lettr e savoir instituer un rapport suffisamment plaisant pour la motiver semble se jouer sans peine avec la culture num rique Facteur pour ainsi dire aggravant le travail de d construction d analyse de distance critique entrepris l cole sur des uvres culturelles consacr es peut contribuer un certain d senchantement des uvres tudi es alors que les 90 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Renaud H tier plaisirs
464. s des attitudes des parents et de l enseignant Vezeau amp al 1998 ces derniers jouant un r le manifeste dans le d veloppement des attitudes Comp tence La perception de la comp tence Viau 1997 p 55 correspond l valuation que l l ve fait de sa capacit r ussir ses apprentissages dans la mati re Dans notre mod le cette dimension reste un niveau g n ral c est dire un sentiment relatif la discipline scolaire sans tenir compte des variations li es aux contenus abord s par exemple alg bre ou g om trie et l appr ciation des activit s ou t ches singuli res auxquelles l l ve est confront Influenc e principalement par les exp riences ant rieures d checs et de r ussites ainsi que par les feed back re us Schunk 1984 la perception de la comp tence est aussi troitement li e l anxi t ressentie Jansen Louwerse Straatemeier Van der Ven Klinkenberg amp Van der Maas 2013 142 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod a Contr labilit Le dernier d terminant du mod le de Viau 1997 est la perception de la contr labilit p 64 et fait directement appel la th orie des attributions causales Weiner 1985 En effet le contr le de la cause est l une des dimensions attributionnelles qui indique si un sujet a le sentiment qu un v nement a pu tre contr lable autrement dit s il estime avoir
465. s des pairs l oppos les l ves d clarant avoir une repr sentation extr me de l amiti c est dire bas e sur la d pendance affective les rapports de force ou la conformit sont d mobilis s scolairement Plus ces adolescents s identifient au groupe et cherchent a se conformer ses normes et ses valeurs plus ils s loignent des attentes institutionnelles Ces l ves se rendent g n ralement au coll ge dans l objectif principal de se socialiser de s amuser et la gestion de ces aspects relationnels et motionnels les accapare trop pour qu ils s investissent efficacement dans les activit s scolaires En effet l identification groupale leur octroie une certaine assurance et une reconnaissance sociale mais en d passant le besoin de reconnaissance par l cole elle devient un obstacle pour les apprentissages Ils se laissent donc entra ner par l ambiance de la classe l esprit de rigolade et surtout le besoin de reconnaissance des pairs et se d mobilisent Charlot 1992 Duru Bellat 2004 Un cart trop marqu existe entre les attentes institutionnelles et celles de ces adolescents qui se sentent souvent loign s ou en rupture de ces logiques scolaires En effet ces jeunes disent ne pas se rendre au coll ge avec plaisir et n en comprennent plus ni le sens ni les missions D un point de vue pratique il semble donc prioritaire d agir sur le sens accord l cole en recentrant sur le plaisir d app
466. s en raison de difficult s rencontr es durant la scolarit secondaire en termes scolaires ou relationnels avec le personnel enseignant ou les autres l ves Ces l ves ont g n ralement v cu de la stigmatisation l cole B langer amp al 2007 Villemagne 2009 Par cons quent les jeunes adultes qui songent retourner sur les bancs d cole craignent qu un ventuel retour aux tudes puisse nouveau les discriminer et ils ne veulent pas revivre des exp riences n gatives qui ont min leur estime de soi Lavoie Levesque Aubin Horth Roy amp Roy 2004 Diverses raisons ayant trait au r gime p dagogique et aux modalit s d enseignement sp cifiques sont avanc es par les jeunes pour expliquer leur inscription un CEA programme all g possibilit d tudier temps partiel enseignement individualis Leurs projets sont de deux ordres principalement am liorer leurs conditions de vie la suite de l obtention de leur dipl me et obtenir des emplois mieux pay s plus stables Les femmes qui raccrochent justifient leur retour aux tudes par les mauvaises conditions v cues sur le march du travail Les hommes invoquent pour leur part l espoir d obtenir des emplois sup rieurs et des revenus plus lev s ou plus stables Le retour aux tudes est donc une d cision rationnelle ces personnes ont pris conscience des limites professionnelles et humaines impos es par des tudes inachev es Bouchard St Amant
467. s enfantines quelles qu elles soient du fait m me de son option d veloppementale dans un comparatisme imm diatement d favorable l enfant De son c t la vision individualiste moderne de l enfant qui va jusqu reprendre a son compte le vieux mot d ordre soixante huitard de sa lib ration Renaut 2002 ne cesse dans le m me temps de mettre en avant sa fragilit et le fait qu il doit tre particuli rement prot g L ambivalence est constante d un c t comme de l autre et notre poque contemporaine s en trouve de ce point de vue particuli rement marqu e jamais cet enfant suppos disposer de capacit s qui en font d j un homme n a t autant et dans le m me temps entour de soins et prot g La protection de l enfance est l un des maitres mots de notre soci t et elle constitue par exemple la priorit des priorit s des services sociaux des Conseils g n raux Il est aujourd hui non seulement possible mais n cessaire de sortir d une telle dichotomie Si l Enfant en soi n existe pas parce que l on a toujours affaire des enfants socialement inscrits dans un contexte sociohistorique pr cis l Enfant avec un grand E n existe pas non plus dans le champ de la recherche pas plus que l Homme avec un grand H Il n est plus possible de continuer expliquer le fonctionnement de l enfant comme s il constituait scientifiquement une r alit homog ne II s agit en effet d une notion d const
468. s espaces de la construction de la transmission du partage Contre une mancipation pr coce l accueil l avance faite autrui une disponibilit mutuelle tant autrui qu ses objets deviennent des perspectives de refondation ducative La responsabilisation pr matur e peut devenir une nouvelle forme d abandon comme une nouvelle forme d exposition de l enfant qui est ainsi re cueilli par les propositions attentives des marques de l industrie culturelle du loisir voire adopt par de nouvelles paternit s de tel ou tel ma tre penser et de nouvelles fraternit s de telle ou telle organisation guerri re ou terroriste Le n gationnisme affectif peut ainsi conduire aux pires passions et aux d pendances les plus destructrices Une mancipation durable suppose paradoxalement sans doute la construction de liens suffisamment forts qui permettent de se tenir en se sentant soutenu Bibliographie ADORNO T W amp HORKHEIMER M 1983 Dialectique de la raison Paris Gallimard ARENDT H 1972 La crise de la culture Paris Folio Traduction par P L vy BAUMANN Z 2006 La vie liquide Paris Rouergue Traduction par C Rosson BENJAMIN W 2008 1939 L uvre d art l poque de sa reproductibilit technique Paris Folio Traduction par M de Gandillac BUCKINGHAM D 2010 2000 La mort de l enfance Grandir l ge des m dias Paris Armand Colin Traduction par C Jacquet C
469. s ouvre sur le rappel de cette question que posait M Segalen en 2010 qui appartiennent les enfants Or dans un contexte o l tat est devenu protecteur et ducateur o de plus la co ducation est devenue un leitmotiv l ducation est plus que jamais un cheveau d interactions dans un foisonnement institutionnel p 127 Aussi chaque chapitre est il centr sur une cat gorie d acteurs successivement les jeunes leurs parents les professionnels du coll ge et les professionnels du travail social ce qui met d lib r ment le lecteur en position d adopter successivement et galement les points de vue d o sont tenus ces diff rents discours Recherches en Education n 20 Octobre 2014 Recensions Il n est pas possible de rendre compte ici de la richesse des analyses propos es dans les quatre parties successives consacr es chacun des quatre discours On s en tiendra donc ce que les auteurs retiennent du croisement et de la confrontation de ces diff rents points de vue en se situant au c ur de la configuration ducative au carrefour des discours de l ensemble des protagonistes p 225 Il ressort tout d abord de cette confrontation des points de concordances fondamentaux tous y compris les principaux int ress s reconnaissent l existence des difficult s des jeunes concern s en m me temps que la multiplicit et l h t rog n it de leurs causes De fa on surprenante au regard des r
470. s parents et profes sionnels personnels du coll ge et travailleurs sociaux de telle sorte que de multiples configurations toutes sp cifiques peuvent constituer le cadre des interactions entre acteurs Certaines familles par exemple ne sont pas connues des services sociaux et sont donc cantonn es dans un face face difficile avec l institution scolaire Peut on au vu de ces divergences inter pr tatives s en tenir une analyse en termes de malentendus Cela serait r ducteur selon les auteurs car une telle analyse laisserait entendre que certains ne comprennent pas ce qui est en jeu dans ces situations en l occurrence bien s r 191 les parents trop loign s de l cole et de ses exigences les professionnels quant eux tant alors implicitement d sign s comme les seuls porteurs de la bonne interpr tation Or les entretiens montrent que cette interpr tation n est pas pertinente Les parents sont tout aussi lucides voire plus parfois que les professionnels Qu y a t il donc en d finitive au fond de ces divergences Deux thiques r pondent les auteurs Du c t des professionnels du coll ge une thique de la conviction fond e sur la promotion des deux valeurs cardinales de la motivation et du travail M me s ils sont conscients du poids des circonstances sociales dans le parcours scolaire chaotique de ces jeunes ils ne peuvent renoncer leur adh sion en la toute puissance de la volont
471. s qu il s agit de savoirs officiels techniques qui se pr sentent comme formant la logique interne de l activit gymnastique j insiste sur l apprentissage technique et le gainage du corps verbatim d interaction L apprentissage des diff rents gestes gymniques se pr sente ainsi en relation avec leur enjeu leur utilisation dans l encha nement gymnique du bac sport issu des programmes officiels et du projet de l tablissement en mati re d EPS visez l enchainement du bac Toutefois nous avons particuli rement distingu la mise en jeu de savoirs personnels chor graphiques qui ne sont pas pr vus dans les programmes tel que le savoir attitude gymnique droite Ainsi tant fondamentale cette attitude permet aux l ves de se sentir gain s et forts puisque le vrai gymnaste est celui qui se sent droit corrig et fort tout le temps dit il Des savoirs gymniques chor graphiques li s la gymnastique f minine sont galement transmis tels que l harmonie des mouvements l amplitude et l esth tique du geste Ainsi il 7 Notons que les extraits du discours de l enseignant avant pendant ou apr s le cours sont crits en italique 122 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Joma Ben Hsouna amp Andr Terrisse exige de d passer le r le de la position de la t te pour parler du regard gymnique moyen de rendre le geste plus vif et plus expressif Du coup il est possib
472. s se veut moins forte de la place est laiss e la discussion des r gles afin de provoquer l adh sion des l ves Cependant les enseignants d plorent parfois le fait que les l ves contestent leurs injonctions indiquant par ces plaintes une contradiction des dispositifs de l autonomie Fabio me dit J ai beau gueuler tout ce que je peux rien faire Et tout est dans la n gociation Ils passent leur temps n gocier Tu leur dis quelque chose ils cherchent toujours n gocier Extrait de carnet de bord classe de Fabio et Daphn Ainsi lorsque la n gociation sort du cadre des limites de ce qui est scolairement tol rable acceptation des requ tes de l enseignant politesse retenue dans l expression et dans les comportements les enseignants n ont d autre choix que d imposer une contrainte alors m me que les l ves devraient l accepter librement Les enseignants tentent de trouver un d passement des contradictions travers l appel la concentration que l on peut alors comprendre comme une forme int rioris e de cadrage La concentration correspond en effet une activit de contr le librement consentie que l l ve r alise sur ses propres activit s Ce gouvernement de soi Foucault 1994 est attendu plus que transmis par les dispositifs comme le laissent penser les propos des enseignants lorsqu ils d plorent le manque de concentration des l ves Ainsi tandis que
473. s semble rendre n cessaire un d placement du cadre ducatif d gale ampleur il ne peut plus s agir d valuer la l gitimit des savoirs et des ceuvres culturelles eu gard a leur grandeur Steiner amp Ladjali 2003 mais plut t de penser des voies de passage comme a pu le proposer Georges Snyders entre culture premi re et culture labor e Snyders 1986 Ceci est d autant plus n cessaire que les fronti res de la crise de la culture sont non seulement sociales mais aussi aujourd hui tr s fortement g n rationnelles Le probleme ne peut tre r duit en effet l chec de la transmission de la culture labor e il est en m me temps celui de la recomposition compl te des fronti res de l enfance et de la jeunesse comme l avait point Postman 1996 en mettant en lien la communication distance et la disparition de l enfance et comme le pr cise plus r cemment Buckingham dans l vocation de la mort de l enfance Buckingham 2010 On peut ainsi reformuler le probl me ducatif actuel des jeunes g n rations comme suit D un c t elles n ont jamais t aussi mancip es vis vis de l h ritage et de l autorit de l autre leur culture n a jamais t aussi normalis e par l industrie et ceci dimension mondiale D un c t l acc s la culture n a jamais t aussi facile et aussi intense de l autre la d multiplication des objets accessibles sans m diation
474. savoirs scolaires eux aussi consommables Contre la r ification et la fragmentation l mancipation passerait ainsi plut t par la qualit d une m diation ducative qui donne du corps la culture qui cherche la consistance la coh rence les liens et d une relation o l on puisse sentir qu on fait corps Paradoxalement une telle mancipation reposerait sur la d pendance ducative et sur la disponibilit qui s y lie par la transmission et par le partage l1 De l ali nation Le concept d mancipation prend sens dans la mesure o l on consid re qu une libert possible est cependant transitoirement localement emp ch e et appelle ainsi le concept d ali nation Si on suit Rousseau son second Discours et sa d signation d un mal social cette ali nation remonte la propri t elle m me Plus pr cis ment il y a ali nation si la propri t est un droit exerc par l un sur l autre enchainant les hommes une d pendance qui avilit autant le maitre que l esclave le ma tre tant finalement esclave de son esclave En ce sens on doit distinguer une d pendance aux choses clairement cern e par Rousseau dans son mile et qui permet la formation du r el et la d pendance autrui qui est arbitraire Marx et Engels conceptualisent l ali nation pour elle m me notamment dans L Id ologie allemande comme effet du processus de diversification et de sp cialisation de l acti
475. seignants ou n expriment pas d enthousiasme pour les activit s scolaires Quand on lui fait une remarque elle vous regarde droit dans les yeux grands ouverts mais c est une carpe Vous n obtiendrez rien d elle rien du tout du tout Fabio extrait de carnet de bord conseil des ma tres Le paradoxe r side alors dans le fait que la plupart du temps la pression la transparence s exerce sur les l ves qui rencontrent les plus grandes difficult s scolaires alors que ce sont pr cis ment ces l ves l qui ont le moins de ressources pour entendre ce qui leur est implicitement ou explicitement demand en termes de manifestation d un int r t pour les apprentissages scolaires ou d explicitation de leurs pratiques En l absence de ressources sp cifiques par exemple l habitude de s exprimer sur sa propre exp rience le go t pour les savoirs scolaires etc il semble que les dispositifs tournent vide aupr s d l ves qui ne per oivent pas les prises qui pourraient leur tre utiles pour r aliser le travail scolaire Les injonctions conseils demandes des enseignants leur semblent alors tranges ou vides de sens 14 Les contradictions des strat gies enseignantes Les strat gies de survie Exit Voice Loyalty Pour faire face aux tensions qui surgissent des contradictions p dagogiques les enseignants recourent des strat gies de survie Woods 1997 qui les loignent des objecti
476. sente dans les interactions entre enfants Mais il expliquait lui m me l chec partiel de ces exp riences par le fait que la France h ritait d une relation entre enfants et adultes bas e sur la passivit et la soumission incompatible avec l id e d autonomie de la p dagogie nouvelle Ottavi 2009 Si ce type de relation est aujourd hui derri re nous plusieurs raisons peuvent tre cherch es pour expliquer qu on ne mette pas en place cette cole d mocratique Le r le mal d fini accord au groupe d l ves en est une Une culture sous contr le Dans les soci t s traditionnelles y compris la France jusqu au d but du XX si cle un r le particulier est donn au groupe d ge dans la formation des individus Ils disposent de temps et d espaces sans la pr sence d adultes comme le donne voir le roman de Louis Pergaud 1912 La guerre des boutons port plusieurs fois au cin ma Depuis dans les pays occidentaux la vie des enfants a t organis e autour de l cole et les soci t s ont institutionnalis l entre enfants se donnant ainsi les moyens de contr ler les changes horizontaux ce titre les espaces virtuels r cemment investis par les enfants et adolescents constituent bien une nouvelle chapp e de la jeune g n ration Mais les temps hors cole g r s par les adultes sont davantage pens s dans leur relation l cole comme en t moignent les termes m mes de p riscolaire et extrascolaire alors que
477. sente un GV r duit son seul verbe L enseignante Marie en classe de CE1 propose une phrase la structure simple Nous allons au cin ma sur laquelle des 131 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard l ves butent toutefois parce que la strat gie de reconnaissance automatiquement th matique du sujet ne fonctionne plus avec cette phrase lorsque le pronom remplace l usage habituel du nom Dans ces quatre protocoles nous remarquons que les phrases probl mes propos es l tude pr sentent des difficult s plus ou moins grandes des mod les plus ou moins habituels pour les enfants des structures phrastiques plus ou moins complexes Toutes ne pr sentent pas nous semble t il la facilit d une phrase typique du genre Martine GNS ach te des pommes GV Mais l vraisemblablement r side tout l int r t de ce travail didactique car il ne faut pas proposer une t che ni trop compliqu e ni trop simple afin que les l ves puissent progressivement conceptualiser Cela dit doser la difficult par paliers au regard de la t che scolaire et du choix des phrases tudier n est pas une planification facile pour l enseignant La langue n est pas neutre elle n est pas une matrice standardis e elle comporte nombre de nuances de sp cificit s et donc de chausse trappes La phrase probl me est une variable qui d termine la strat gie de l enseignant Elle mobilise
478. sez les trois propositions les plus importantes 1 signifiant choix primordial 3 signifiant choix en 3 position Par go t pour l enseignement en salle Sur les conseils d un ami ou d un proche Par go t pour la recherche 111 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic En souvenir d une personne que j appr cie et qui m a marqu Pour cette ambiance de pr paration un concours Car vous pensez avoir fait le tour dans vos tablissements Car l opportunit s est pr sent e vous et vous l avez saisi Pour obtenir une meilleure r mun ration Pour une autre raison pr cisez Question 7 votre avis que faudrait il faire pour assurer la meilleure formation possible des futurs enseignants d EPS D veloppez en quelques phrases Question 8 Pensez vous que les attentes formul es par les programmes officiels du CAPEPS sont en ad quation avec le m tier de Professeur d EPS Oui O non O Si oui ou si non pourquoi d veloppez en quelques phrases Question 9 Aujourd hui si cela tait envisageable accepteriez vous de reprendre en main des classes du second degr en m me temps que votre m tier d enseignant formateur l universit Oui non O Si oui ou si non pourquoi Question 10 Quelques pr cisons sur vous Sexe F M Ann e de naissance Ann e d obtention du CAPEPS ext
479. sissent de ce qu on leur demande de faire en situation d autonomie l identification partir du corpus de documents professionnels des caract ristiques les plus communes des dispositifs et supports p dagogiques actuellement en usage Compte tenu de ce que nous avons d j crit propos de ce second point cette identification nous a conduit comparer les usages que font les l ves des diff rents supports d crit qui leur sont propos s au sein des ateliers dits autonomes Sachant que ce que nous avons observ dans les classes de maternelle de ce point de vue nous a conduit adopter une conception relativement extensive de ce qui peut tre qualifi d crit non seulement tout ce qui rel ve du code alphab tique crit linguistique mais aussi toutes sortes de repr sentations symboliques et de marques graphiques pr sentes sur un support le plus souvent papier crit qui ne se prononce pas Reprenons le cas de Marie L analyse de certaines de ses interactions avec certains de ses pairs mais nous aurions pu le montrer aussi partir de ses rares changes verbaux avec l enseignant laissait penser qu elle ne jouissait pas d un statut enviable dans la classe et qu elle ne se montrait pas tr s autonome face aux supports papier D autres observations permettent de mieux le comprendre notamment celles qui portent sur des situations au cours desquelles elle se retrouve devoir faire seule un exercice donn Elles mettent e
480. soci t s de diff rentes r gions du monde et diff rentes poques Bonnet amp al 2012 les chercheurs ont distingu quatre mod les d enfance l enfant du lignage maillon de la communaut qui se perp tue travers lui l enfant de la chr tient port par l glise jusqu au XX si cle l enfant de la Nation qui merge au XVII si cle et repr sente un projet de soci t et enfin l enfant comme personne fond sur le primat du psychologique caract ristique de la soci t individualiste la lecture de ces mod les et si l on suit l analyse de David Lancy 2012 on pourrait penser que l enfant acteur se situe dans le dernier mod le et que le concept est op ratoire pour l analyse de celui ci Pourtant certains chercheurs d veloppent une utilisation de la th orie de l acteur qui nous am ne sur une autre piste Pierre P rier 2010 en s int ressant aux rapports des familles des milieux populaires avec l cole situe pour sa part son utilisation du concept en relation avec la sociologie configurationnelle de Norbert Elias c est dire en pensant d abord le monde social comme un tissu de relations Elias 1997 Dans son analyse l engagement des individus ne s effectue pas en toute libert mais l int rieur de rapports de force statutaires identitaires et symboliques Dans une perspective anthropologique Bernadette Tillard 2014 d veloppe elle aussi des recherches aupr s de familles des milieux populaires et s
481. soudre utiliser des moyens plus coercitifs Ceci les place dans une situation d inconfort de fatigue d nervement voire d impuissance car ces moyens sont consid r s comme des moyens par d faut en contradiction avec les principes de responsabilisation de l l ve Enfin des strat gies de distanciation Exit participent r duire la fatigue et le d couragement Une premi re strat gie de distanciation consiste externaliser la cause des probl mes rencontr s Cette externalisation porte d abord sur les l ves ils sont vus comme souffrant de manque de rep res les remarques leur passent au dessus de la t te et ils ne s investissent pas dans leur travail scolaire Les parents du fait de leur manque d investissement sont aussi rendus en partie responsables des difficult s des l ves Enfin les intervenants ext rieurs l cole orthophonistes psychologues etc peuvent aussi tre consid r s comme peu aidants peu collaboratifs et l origine de la persistance des difficult s La seconde strat gie de distanciation est pragmatique Certains enseignants s ils ne se sentent pas laise avec certains dispositifs n h sitent pas les viter noter que les propos des enseignants indiquent qu ils ont conscience voire mauvaise conscience de prendre une distance avec la norme d autonomie lorsqu ils recourent ce type de strat gies Le travail d
482. sseur provoque une atmosph re d all gresse qui n est pas du tout incompatible avec le s rieux du travail Bien au contraire certaines recherches contemporaines en neurobiologie Vincent 1986 Damasio 2003 Lestienne 2010 tendent confirmer la corr lation favorable entre les fonctions cognitive sociale et affective Les rapports entre l affectivit et la sociabilit d une part la m moire l attention la cognition d autre part sont de mieux en mieux tablis La joie spinoziste comme accroissement de puissance la tristesse comme diminution se d clinent aujourd hui en termes neurobiologiques tels qu ils contribuent mieux nous informer sur les conditions de la pratique sociale scolaire et certaines de ses conditions de r ussite ou d chec Il y a en outre dans la notion d mancipation une dimension psychologique et spirituelle les effets th rapeutiques de l expression libre dans l investissement symbolique des langages Le Bohec 2007 lib rent de certaines souffrances l exp rience sociale d une fraternelle bonne humeur les v nements jubilatoires de la r ussite couronnant les t tonnements de recherche et leur valorisation par la communaut des pairs participent d une joie de vivre que l on peut consid rer comme mancipatrice au regard du mal vivre qui bien souvent p se sur les existences dans notre monde contemporain Associer le probl me de la joie d exister celui de l mancipation contribue
483. st une question qui pourrait contribuer prendre un peu de hauteur ou a faire un pas de c t et ainsi reconfigurer les rapports en pr sence celle immanente l ensemble des pratiques humaines de la joie d exister Go 2012 C est une question de l ici et maintenant qui ne souffre aucun d lai et ne se satisfait d aucune abstraction Elle n a aucun but qui puisse justifier d attendre et ne tol re aucun pr texte qui puisse convaincre d y renoncer Elle ne requiert que de sortir le vivre de l enlisement qui le fige et le r amorcer comme le formule joliment Fran ois Jullien 2012 p 156 avant de demander Vivre quoi d autre peut on tendre dans la vie que d y acc der Conclusion Les l ments que j ai tent de pr senter rapidement constituent autant des objets possibles d enqu te pour la recherche que des indications d orientation pour l action Enracin s dans des exp riences p dagogiques historiques mis l preuve des exp rimentations ou explorations empiriques actuelles ils pr sentent autant de points aveugles et d incertitudes que de r sultats encourageants dans la vis e explicite d un renouvellement profond des pratiques ducatives a l cole Une chose me para t n anmoins assur e l mancipation n est rien si elle n est qu abstraction L id al exige des processus concrets et collectifs d mancipation par l action et ce d s l enfance l heure o s
484. sychology volume 97 n 2 p 214 223 FLORIN A 2008 D veloppement des liens sociaux Inspection Acad mique 44 Universit de Nantes FULIGNI A J amp ECCLES J S 1993 Perceived parent child relationships and early adolescents orientation toward peers Developmental Psychology volume 29 n 4 p 622 632 167 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur FURRER C amp SKINNER E A 2003 Sense of relatedness as a factor in children s academic engagement and performance Journal of Educational Psychology n 95 p 148 162 GUAY F BOIVIN M amp HODGES M 1999 Predicting change in academic achievement A model of peer experiences and self system processes Journal of Educational Research volume 91 n 1 p 105 115 GUIGUE M 1998 Le d crochage scolaire Les lyc ens d crocheurs de l impasse aux chemins de traverse M C Bloch amp B Gerde dir Lyon Les chroniques sociales p 25 38 HARTUP W W 1992 Having friends making friends and keeping friends Relationships as educational context ERIC Clearinghouse on Elementary and Early Childhood Education Urbana IL JANOSZ M 2000 L abandon scolaire chez les adolescents Perspectives nord am ricaine VEI Enjeux n 122 p 105 127 LORENZI CIOLDI F 2002 Les repr sentations des groupes dominants et domin s Grenoble Presses Universitaires de Grenoble
485. t les modes de socialisation et valeurs dans la famille peuvent entrer en dissonance avec les r quisits des apprentissages exigeant des enfants l ves d tre autonomes ou de s inscrire dans un type de rapport l adulte en porte faux avec ce qu ils vivent hors l cole Ainsi les pratiques ducatives dans les familles populaires s appuient plus fortement sur des positions d autorit et des obligations de conformit fixant des limites et cadres de conduite respecter selon des r gles strictes Kellerhals amp Montandon 1993 sans relever pour autant de mod les rigoristes Schwartz 1990 Ces pratiques de socialisation ne favorisent gu re l apprentissage de l autocontrainte ou de l autodiscipline attendue pour acc der l autonomie en milieu scolaire et la faire reconna tre a travers les interactions dans la classe De m me l usage domestique du langage et plus encore le travail sur la langue produisent des dispositions et des ressources in gales Les aptitudes langagi res sont pourtant fortement sollicit es dans une p dagogie de l expression et de la participation et elles contribuent ainsi la diff renciation sociale des performances des l ves Bautier amp Rayou 2009 valu e d s l cole maternelle constitu e en norme tout au long de la scolarit et notamment l entr e au coll ge l autonomie repr sente une comp tence soumise pr cocement aux disparit s de milieu social et familial des
486. t resser la mobilisation scolaire revient se questionner sur les cheminements psychologiques des l ves donnant du sens et de la valeur aux apprentissages et r ussissant dans leur scolarit Pour sa part la d mobilisation scolaire peut tre annonciatrice du d crochage scolaire ce concept met l accent sur les processus et les changements amenant les l ves se d sengager progressivement des activit s scolaires jusqu un d crochage scolaire absolu Nous nous centrons sur la question du sens et de la valeur accord e l cole par les adolescents Nous souhaitons rendre compte du rapport subjectif des l ves l cole et du sens qu ils attribuent aux activit s et leurs exp riences scolaires Rochex 1995 Poser la question 1 Lucie Hernandez docteur en psychologie du d veloppement Nathalie Oubrayrie Roussel ma tre de conf rences en psychologie du d veloppement Yves Pr teur professeur en psychologie du d veloppement et de l ducation Laboratoire Psychologie du D veloppement et Processus de Socialisation PDPS Universit Toulouse II Le Mirail 157 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur du sens revient ainsi mettre de c t une interpr tation de l chec scolaire centr e sur les manques les lacunes ou les handicaps Charlot Bautier amp Rochex 1992 La repr sentation de l cole et des savoirs est sp cifique au s
487. t rieurement en dehors du cadre institutionnel scolaire et universitaire de formation occupent la premi re place c est ce que nous souhaitons d velopper dans cet article Nous postulons alors que ce sujet enseignant en tant que sujet singulier irr ductible son exp rience et ses gestes professionnels ne transmet pas un savoir d sincarn vid de sa substance corporelle Il transmet le plus souvent une expertise individuelle faite de son v cu personnel de sportif et de son aventure corporelle singuli re Vigarello 1982 de pratiquant qui n appartiennent qu lui Analyseurs didactiques de la pratique d enseignement Les deux autres concepts centraux de cette recherche qui constituent galement nos analyseurs didactiques de la pratique d enseignement du professeur associ a la recherche sont le rapport au savoir et la rupture du contrat didactique RCD qui nous paraissent deux r f rences fondamentales de la recherche en didactique pour tude de la transmission d un savoir en classe d EPS voire dans d autres disciplines e Le rapport au savoir L tude du rapport au savoir implique la prise en compte de a fagon dont un sujet est affect par le savoir qui lui est transmis et la fa on dont ce sujet le signifie et s y rapporte De L onardis Laterrasse amp Hermet 2002 Dans le cadre de cet article nous nous int ressons particuli rement l aspect subjectif du rapport au savoir qui permet de fo
488. t associ s des difficult s persistantes les 177 Recherches en Education n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte services re us par ces jeunes dans le pass ont plut t des cons quences favorables dans le pr sent d o l utilisation du terme r silient En revanche il est galement plausible de penser que les services re us ont tout simplement t efficaces et positifs dans la vie de ces jeunes Le groupe des jeunes victimis e s et en d tresse compte 13 de l chantillon et est compos de femmes 89 Ces jeunes ont t victimes d abus physique motionnel et sexuel et ils elles sont nombreux ses avoir re u des services scolaires et de protection de la jeunesse Ces jeunes pr sentent des niveaux lev s de d tresse psychologique et d id ations suicidaires en plus d afficher une faible estime de soi Le groupe des jeunes en probl mes de comportement et en grande d tresse est celui qui affiche le plus haut taux de d tresse psychologique de probl mes de comportement ext rioris s et d id ations suicidaires combin s au niveau le plus faible d estime de soi Toutefois ces jeunes ne pr sentent pas d histoires d abus ni de services de protection de la jeunesse mais ils sont nombreux avoir re u des services en milieu scolaire classe sp ciale Ces premiers r sultats confirment apr s ceux de B langer et a 2007 que les jeunes 16 24 ans inscrits a
489. t donc la possibilit de mettre en relation les savoirs th oriques dispens s durant les cours et la pratique r elle de terrain Ensuite nous mettons en vidence la cat gorie des formateurs didacticiens Ces formateurs privil gient les savoirs th oriques car ils veulent s affirmer au sein de l Universit et pensent que cela pr pare au concours Ce sont majoritairement des formateurs de terrain qui ont un v cu important dans l enseignement de l EPS Ils sont plus ax s sur une formation pratique dans le cadre du CAPEPS car pour eux un professeur d EPS apte au service est d abord un didacticien capable de construire des situations d enseignement adapt es et adaptables aux caract ristiques de ses l ves d animer et de g rer son enseignement dans le cadre de ses missions Ces derniers se caract risaient d j comme des tudiants animateurs didacticiens mais pas encore comme gestionnaires lls se consid rent comme cr atifs c est dire qu ils tentent des exp rimentations des innovations au cours de leurs interventions et se disent passionn s par la discipline De plus ils se caract risent comme des p dagogues Ces trois crit res sont caract ristiques d un formateur issu du terrain et qui conna t v ritablement le m tier de professeur d EPS Ils consid rent que le programme du concours n est pas coh rent avec la r alit du m tier car les preuves crites d admissib
490. t family childcare providers and bicultural childrearing in the United States 2002 2004 Paedagogica Historica volume 48 p 729 740 22 L autonomie de l enfant en question Jean Claude Quentel R sum Une r flexion sur l autonomie de l enfant ne peut se d velopper que dans le cadre d une discussion sur le statut qui est le sien Or si ce statut s entend d abord dans sa dimension sociale et plus pr cis ment politique au sens tymologique du terme il ne s y r duit pas Il soul ve galement une question anthropologique qui oblige s interroger sur une sp cificit du fonctionnement de l enfant laquelle lui est de nos jours trop vite d ni e Sans doute l exercice de l autonomie s accorde t il mais l autonomie elle m me dans les processus qu elle suppose peut elle se conf rer voire se d cr ter Qu en est il en fin de compte chez l enfant Le terme autonomie est incontestablement l un des plus employ s par ceux qui professionnels ou parents ont pour mission d duquer et d enseigner aux enfants Pas un seul projet ducatif ou p dagogique qui ne fasse r f rence de mani re massive cette notion Elle est toutefois rarement d finie conceptuellement et encore moins questionn e dans les processus qu elle suppose Nous partirons de la th se selon laquelle elle ne peut prendre corps th oriquement qu au regard d une r flexion sur le statut de l enfant et son ventuelle sp cificit questions
491. t in galement les jeunes g n rations se saisir des opportunit s d une p dagogie ax e sur leur participation active leurs comp tences r flexives et langagi res Les tensions entre d un c t l autonomie individuelle sous la forme d une reconnaissance de la subjectivit et de l alt rit et de l autre l autonomie scolaire codifi e et normalis e se font alors plus vives sinon inconciliables Pens e comme une valeur ducative l autonomie requise en classe et dans les apprentissages peut donc constituer un pi ge se refermant la fois sur les l ves et sur les professeurs Sur les l ves qui ne parviennent pas la construire et l exercer des fins d apprentissage et de performance scolaire rebours d une mancipation par l autonomie celle ci secr te en son envers le risque d ali nation de celui qui mal class et mal jug subit par le biais d un manque d autonomie une forme de d possession de soi Sur les professeurs qui moins assur s de leur autorit et l gitimit d institution cherchent associer sans y parvenir des l ves qui ne poss dent pas les dispositions ni n occupent les positions favorables la contractualisation et aux r gles implicites de l autonomie On peut de ce point de vue s interroger non seulement sur la nature de l autonomie couramment invoqu e dans les textes et politiques mais galement sur les conditions r elles de la voir se d velopper sans secr ter des in ga
492. t orales En g n ral ils affirment que le programme du concours correspond la r alit du m tier Nous constatons donc que ces trois familles de formateurs interviennent au sein des UFR STAPS dans le cadre de la formation en master CAPEPS en organisant leurs interventions en 107 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic fonction du cadre du concours afin de permettre aux tudiants de le r ussir sans forc ment penser que cela sera utile pour entrer efficacement dans le m tier Le pragmatisme dont ils font preuve est a l image de l tudiant qui se fond dans le moule et qui vite de para tre pour atypique ou original lors des preuves du concours Jourdan 2007 Ce principe de r alit revient souvent dans les entretiens que nous avons men s En effet m me si les formateurs jugent la formation imparfaite du fait de la pression du concours qui est importante et qui est bas e essentiellement sur des donn es th oriques disparates qu il faut articuler entre elles il n en demeure pas moins vrai qu eux m mes l organisent en fonction du programme du concours Dans ce cadre restreint chaque formateur apporte son originalit en tentant de former son image En distinguant ces trois cat gories chez les formateurs ainsi que chez les tudiants qu ils furent il semble que cette caract ristique permanente des diff rentes identit s qui perdurent entre en concordan
493. t plac les enfants Arendt 1985 p 244 Surtout la socialisation contemporaine a pris une forme nouvelle requ rant l int riorisation progressive par les individus de l id al de l autonomie Par ce biais elle leur commande implicitement d adh rer aux normes auxquelles ils devront se conformer afin d apparaitre eux m mes comme libres et tourn s vers les potentialit s de l avenir Autonomie individualisation ou encore mancipation repr sentent des valeurs ducatives devenues en quelque sorte non n gociables mais elles n en restent pas moins la r sultante de processus qu il convient de ne pas d tacher des logiques sociales et institutionnelles qu elles pourraient masquer Lahire 2005 En effet dans une perspective critique attentive aux in galit s et nouvelles formes de domination sous jacentes la promotion de l individu pos la source de ses actions postule une autonomie dans l oubli des conditions et d terminations historiques sociales ducatives qui la rendent possible Oubli contraire au principe m me de l mancipation car n est ce pas pr cis ment parce que de telles contraintes seraient accessibles la conscience qu il devient alors possible pour l individu de s en affranchir et de gagner en libert Bourdieu 1997 En ce sens l autonomie ne s oppose pas radicalement l h t ronomie de contraintes externes qui toujours mod lent les conduites humaines Elle n est pas non plus l expressio
494. t r f rence un concept traditionnellement structur en trois registres Triandis 1971 cognitif affectif et conatif Bien que la terminologie puisse varier entre les auteurs et selon les traductions litt rales ou non des concepts Fishbein amp Ajzen 1975 il existe cependant un consensus concernant les aspects qu ils recoupent Ainsi le registre cognitif se r f re aux croyances connaissances et pens es relatives l objet Il permet au sujet de cat goriser et d organiser le monde qui l entoure afin de mieux l appr hender Le registre affectif est directement en lien avec le registre cognitif puisque le sujet associe ses perceptions des motions ou ressentis plus ou moins plaisants ou d plaisants Triandis 1971 De nombreuses th ories voir Pekrun 2006 proposent d ailleurs une articulation entre cognitions et affects Le troisi me registre se rapporte aux comportements ces derniers pouvant tre plac s sur un continuum entre l vitement et l approche Ce registre est galement appel registre 141 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe A Genoud amp Matthias Guillod conatif Fishbein amp Ajzen 1975 lorsqu il se rapporte uniquement aux intentions ou aux tendances agir et n inclut pas les actions comportementales L valuation des attitudes peut galement tre accompagn e par une mesure relative aux normes ou st r otypes per us Triandis 1971 En effet la formation des at
495. t un ouvrage qui se construit par paliers quitte affiner ult rieurement la conceptualisation Cela renvoie certains gards au syst me transitoire que se cr e tout apprenant un entre les langues ou une forme d interlangue instaurant une langue interm diaire construite pas pas d approximations certitudes Sa vision positive de la grammaire et de son apprentissage tranche d avec celle de ses coll gues Cette vision influe nettement sur sa pratique d enseignement ouverte tous les possibles en termes d ajustements aux contenus et aux aptitudes des l ves Ces conceptions influencent les mani res d enseigner la grammaire de conduire les l ves dans une tude de la langue Nous les retrouvons clairement dans les verbalisations de Julie avec c est gonfl renvoyant une certaine repr sentation de la grammaire qui s claire lorsqu on conna t l avis de l enseignante pour laquelle faire de la grammaire est peu op ratoire Une grammaire dont l enseignement para t trop pr matur conduit un sur tayage de l apprentissage grammatical chez Virginie Une didactique lointaine de celle d une enseignante comme Marie convaincue qui pense l tude de la langue comme une construction conceptuelle o la progressivit est importante Nous inf rons que ces conceptions fa onnent le style d enseignement des professionnels de l apprentissage 6 Discussion sur les strat gies observ es Nous
496. t une culture scolaire qui ne se ferait plus que sur le mode du second degr Construire c est ne pas cesser de prendre le temps de partager des uvres culturelles substantielles ce qui s oppose aussi bien la consommation d objets m diatiques et num riques qu la consommation d objets de savoir Nous voici alors naturellement conduits consid rer la transmission Celle ci a pu para tre p rim e par une certaine volution des formes scolaires volution produite au d triment des apprentissages faits par imitation par impr gnation par r ception C est d ailleurs l exp rience que nous faisons en tant qu adultes nous nous sentons enrichis quand nous sommes touch s par un livre par un film par un concert par un change par un voyage etc Recevoir et donner sans explication sans justification sans rendre de compte est ce qui assure la transmission contre l instrumentalisation mais aussi contre la r ification il ne s agit pas de d couper un espace en soi dans lequel on d signe l objet on en fait le tour il s agit de faire cet objet sien et mieux encore de se former et transformer dans cette rencontre La formulation de Georges Steiner rend compte de la force d une transmission n cessairement subjective et possiblement subjectivante J ai toujours dit mes l ves on ne n gocie pas ses passions Les choses que je vais essayer de vous pr senter je les aime plus que tout au
497. tacles que notre r flexion va pr sent porter sur trois dispositions p dagogiques qui sont susceptibles de compenser ces obstacles Par construction nous entendrons l inverse logique de d construction et il s agit sur ce point de r fl chir la logique d instrumentalisation qui se nourrit de toute uvre culturelle comme d un simple mat riel par exemple un texte litt raire pour faire de la grammaire ou comme moyen de s assurer de l intelligence du lecteur en v rifiant que celui ci a compris ce qu il fallait comprendre Dire que cette logique se nourrit de toute uvre culturelle est d ailleurs trop peu dire elle produit elle m me cette r ification que nous avons point e pr c demment Par transmission nous reprendrons le sens donn par Catherine Chalier dans Transmettre de g n ration en g n ration lacte de transmission ne porte pas seulement sur un contenu il met en jeu une relation entre deux personnes au moins dans un cadre priv ou institutionnel et cette relation d cide du sort des significations transmises davantage que l inverse Chalier 2008 p 20 Une telle d finition porte donc notre attention sur la dimension relationnelle de la transmission Par partage mot commun il s agit en fait d int grer une forme particuli re de r ciprocit qui tienne compte de l volution consid rable du rapport la culture et de la d finition m me de la culture Il s agit alors
498. tation que des adultes se font de lui et par la mani re dont ils envisagent son int gration dans un groupe social et dans la soci t Pour pr senter ces repr sentations nous avons propos quelques grilles d analyse prenant en compte les mod les dont h rite la culture fran aise Nous sommes partie des valeurs qui portent les mod les ducatifs et qui permettent un individu dans un groupe social donn d acqu rir du prestige Alors que l id ologie dominante revendique un mod le de soci t individualiste qui valorise l enfant comme personne un enfant qui suit sa propre voie en fonction de ses int r ts personnels nos enqu tes montrent la pr sence d un mod le de soci t communautaire h rit des soci t s traditionnelles qui continue de nourrir des mod les ducatifs dans lesquels l enfant est pens comme un enfant du lignage un enfant qui trouve sa place dans la famille et la soci t du fait de son int gration dans un projet familial cette premi re grille d analyse nous en avons coordonn e une seconde qui examine si l ducation des parents et des enseignants pr ne un modelage de l enfant ou un accompagnement de son propre accomplissement Ces deux mod les se trouvent dans les soci t s traditionnelles communautaires africaines d crites par l anthropologue Suzanne Lallemand ce qui nous emp che de conclure trop vite une partition entre soci t s communautaires qui revendiqueraient un modelage de l individu
499. te tude l acc s a un autre type d enseignement repr sente un point tournant pour les jeunes en difficult qui y connaissent souvent une premi re exp rience de r ussite Scanlon amp Mellard 2002 En outre certains auteurs soutiennent que le retour aux tudes via les coles de seconde chance constitue en soi une d monstration du pouvoir d agir personnel agency travers laquelle les jeunes tentent de retrouver ou d couvrir une identit personnelle et scolaire positive Ross amp Gray 2005 Le d veloppement identitaire central dans la th orie d Arnett et essentiel pour l adaptation psychosociale s av re un l ment cl consid rer dans la potentialisation des points tournants positifs chez une population de raccrocheurs Marcotte amp al 2011 Les caract ristiques des tudiants en CEA partir d une revue de la litt rature Maltais 2010 pr sente un certain nombre de caract ristiques de la population des raccrocheurs les hommes les personnes plus g es et ayant rencontr le plus de difficult s au secondaire ont moins tendance raccrocher Les jeunes ayant connu des emplois peu satisfaisants et mal r mun r s seraient quant eux plus enclins raccrocher Les jeunes raccrocheurs continueraient occuper un emploi r mun r dont la majorit plus de trente heures par semaine Sur le plan scolaire et de l apprentissage la majorit de ces jeunes dit avoir d croch de l ducation des jeune
500. te Certains textes officiels relatifs ce niveau d enseignement ont consacr la reconnaissance d une forme de citoyennet scolaire mais cette volution n a t ni massive ni p renne Les programmes de 1980 MEN 1980 qui n avaient pas tout fait abandonn certaines des orientations p dagogiques des ann es 1960 et 70 d fendaient une organisation coop rative de la classe et de l cole Ceux de 1985 et de 1995 abandonnent compl tement cette orientation Les programmes de 2002 r instaurent une forme de participation des enfants la vie collective de l cole ils prescrivent en effet en ducation civique l organisation en classe de d bats qui sont l occasion de faire laborer par les l ves les r gles de vie de la classe sous la direction du ma tre et de r fl chir sur les valeurs individuelles et collectives notamment lorsqu un conflit clate MEN 2002 p 179 Cette dimension dispara t nouveau par la suite labor s dans un contexte g n ral de r habilitation d une p dagogie traditionnelle les programmes scolaires les plus r cents adopt s en 2008 ne mettent plus l accent sur la participation des enfants la vie collective de l cole et l laboration des r gles MEN 2008 m L cole comme communaut sociale traditionnelle respecter les adultes Dans ce contexte marqu par une forte oscillation des prescriptions institutionnelles relatives la participation des enfants
501. te scientifique J M Berthelot dir Paris Presses Universitaires de France p 251 274 DEMAZI RE D amp GAD A C 2009 Sociologie des groupes professionnels Acquis r cents et nouveaux d fis Paris La D couverte 5 Les revues fran aises sp cifiques aux STAPS et l ducation physique et sportive STAPS Movement and Sport Science ou eJRIEPS ne sont pas reconnues par la communaut scientifique universitaire dans le sens o elles ne sont pas index es dans la liste des revues de l Agence d valuation de la recherche et de l enseignement sup rieur AERES 109 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic DUBAR C 1992 Formes identitaires et socialisation professionnelle Revue fran aise de sociologie n 4 p 505 529 DURAND M amp ARZEL G 2002 Commande et autonomie dans la conception des apprentissages scolaires de l enseignement et de la formation des enseignants Les r formes en ducation leurs impacts sur l cole M Carbonneau amp M Tardif dir Sherbrooke Editions du CRP p 61 77 GELIN D RAYOU P amp RIAL 2007 Devenir enseignant Parcours et formation Paris Armand Colin GLEYSE J 2001 De l EPS aux sciences de la vie et aux neurosciences l autonomisation des STAPS ducation physique et sciences C Collinet Paris Presses Universitaires de France p 149 172 JOURDAN I 2007 Rapport au savoir des enseig
502. te europ en francophone semble aussi n cessaire voir Hunt Clark Carter amp Sheffield 2011 De plus cette chelle ne poss de pas de dimension relative aux affects positifs par exemple le plaisir que peuvent prouver les l ves dans l apprentissage des math matiques Lichtenfeld amp al 2012 Il faut encore mentionner divers questionnaires francophones proches principalement issus du champ de la motivation scolaire par exemple le Questionnaire d orientation motivationnelle en math matiques Pelgrims 2013 ou l chelle multidimensionnelle de motivation pour les apprentissages scolaires Ntamakiliro Monnard amp Gurtner 2000 qui int grent diverses perceptions et attitudes des l ves face leurs apprentissages L analyse circonstanci e des dimensions mesur es par ces tr s nombreux outils souligne la difficult de d limiter clairement ce que recoupent les attitudes et renvoie donc l op rationnalisation de ce large concept Dwyer 1993 Des motions la motivation en passant par les perceptions des attentes des parents ou le climat de classe Haladyna Shaughnessy amp Shaughnessy 1983 les alternatives sont nombreuses Aucun outil ne peut donc pr tendre faire le tour de la question et chacun d entre eux propose un ventail plus ou moins grand de dimensions g n ralement sur la base de mod les th oriques ou alors d objectifs plus pragmatiques Lorsque l on parle d attitudes toutefois on fai
503. termes d Ochanine un mod le op ratif une d formation relative du mod le acad mique o les modalit s des activit s d enseignement dans ce qu elles comportent de stable et d invariant en termes d organisateurs de l activit se red finissent Les professeurs ne retiennent que les points saillants pour guider une action efficace la mani re des m decins qui r am nageaient leurs mod les du sch ma corporel en ne retenant que les l ments constitutifs de leur pr occupation m dicale quitte d former le dessin canonique anatomique dans une perspective d efficience Ochanine En quelque sorte les praticiens de l enseignement stylisent leur mani re selon leurs conceptions leurs bagages universitaires leurs exp riences leurs connaissances de leurs l ves le caract re g n rique de l action d enseigner Les enseignants singularisent cette g n ricit dans une mani re op ratoire et personnelle de finaliser leurs objectifs d apprentissage la base de quoi ils laborent des strat gies d intervention dans leurs classes Le style est le pendant du genre le retravail du genre un intercalaire social comme le sp cifie Clot 2002 Le style exprime une singularit de l agir professionnel Nous voyons dans nos protocoles une enseignante qui montre une didactique flexible ajust e aux r actions des l ves une autre enseignante qui adapte sa didactique l ge des l ves optant pour un jeu de questio
504. tes comme on le trouve chez Durkheim ou bien le fait d ob ir la r gle que l on s est donn e soi m me Rousseau dans le Contrat social Dans la premi re dimension de la d finition ressort le fait que le comportement individuel est r gul par des valeurs et des normes port es collectivement Chacun doit les int grer pour r pondre aux attentes sociales Dans la seconde est point e l mergence de la personne d un Moi freudien comme instance unificatrice et r gulatrice de la personnalit On parlera en sociologie de la construction de soi D une certaine fa on et sans penser l analyse comme refl tant un processus historique on peut se risquer rattacher la premi re acceptation de l autonomie un mod le communautaire de soci t o le groupe prime sur l individu En anthropologie de l enfance ce mod le se donne voir notamment dans celui de l enfant du lignage qui a cours dans de nombreuses soci t s traditionnelles et qui dominait en France avant l poque industrielle L enfant se r alise du fait de son inscription dans un lignage Mais il est visible aussi dans le mod le de l enfant de la Nation qui se d veloppe en Occident a partir du XVII si cle et qui suppose un enfant contr l et m me dress pour servir le projet de soci t La seconde acceptation de la d finition peut alors tre associ e au mod le de la soci t individualiste qui a comme valeur premi re l individu et qui vise avant tout son bo
505. ticale de la phrase qui oblige diff rer le sens pour observer et comprendre la forme Cette t che semble avoir pour fonction d enrdler les l ves dans une r flexion m talinguistique Nous sommes tent d employer la m taphore d op ration grammaticale dans la mesure o les l ves doivent modifier leur approche de la langue Ils doivent viser dans leur r flexion une nouvelle dimension du langage plus formelle plus ou moins proche du m talinguistique Ce changement de dimension n est pas sans difficult pour les l ves en ce sens une v ritable op ration cognitive s exerce Pour ce faire toutes les enseignantes si elles partagent le m me objet d apprentissage n utilisent pas des proc dures identiques Elles leur sont propres et nous apparaissent comme des artefacts didactiques qui tayent la t che de l l ve pour r ussir identifier le sujet d une phrase Ainsi pour velyne il s agit d utiliser une proc dure d interrogation textuelle et de pronominalisation pour voir si la segmentation phrastique en th me rh me fonctionne pour la coll gue Julie une proc dure de mise en relief s mantique du type c est hum hum qui Une autre enseignante Virginie pr f re op rer avec une proc dure de mise en relief par le soulignage des segments nominaux qui demandent une attention particuli re pour faciliter le travail des l ves une forme de travail pr m ch par l enseignante une forme de sur tayage
506. ticent a ses exigences II s agit moins pour les auteurs de l ouvrage et c est ce qui fait son originalit de rendre compte aussi objectivement que possible des situations cr es par la mise en relation de ces diff rentes institutions et d en proposer les principes explicatifs que d analyser les d chirements dont ces institutions sont victimes partir de l tude des jeux d acteurs l oeuvre dans ces situations L orientation inter actionniste de la recherche est ainsi clairement affirm e Dans l introduction les auteurs proc dent une mise en perspective la fois pist mologique et historique deux aspects au demeurant li s de la recherche qui va tre pr sent e Au plan pist mologique l orientation interactionniste est revendiqu e sur la base d un parti pris en faveur d une repr sentation des liens entre l individuel et le collectif selon laquelle les deux plans sont inextricablement imbriqu s intrication des itin raires personnels et des normes institu tionnelles les institutions elles m mes ne pouvant faire l objet d une d finition monolithique unilat rale et circonscrite car elles sont un mixte de pratiques de valeurs de normes et de structures Mais c est pr cis ment cette labilit qui fait la pertinence d une tude de ces r alit s institutionnelles partir de leurs marges pour reprendre le vocabulaire utilis par les auteurs dans la mesure o c est la marge que se
507. time que l enfant a pour sp cificit d tre d pendant de l adulte Quentel 2004 ou qu duquer implique un rapport de sup riorit des uns sur les autres Renaut 2003 L interrogation porte dans une formulation moins tranch e sur le statut donn a l enfant dans le contrat d apprentissage ou d mancipation qui le concerne et en allant plus loin sur les ressources dont il dispose pour contourner l asym trie du rapport aux adultes et se constituer ainsi un monde soustrait a leur regard et contr le Rayou 1999 Bien s r une telle interrogation implique de diff rencier les ges de l enfant mais ce crit re a lui m me perdu de son pouvoir discriminant l image de la porosit des fronti res entre g n rations De plus la socialisation enfantine a probablement ses codes et ses r gles non subsumables dans les cat gories du monde adulte et les sociabilit s entre pairs jouent un r le croissant et reconnu de la petite enfance l adolescence voir la contribution de Julie Delalande dans ce num ro La socialisation l autonomie dont ils font l objet sous le Citons la loi du 4 juin 1970 sur l autorit parentale et l obligation de prot ger l enfant dans sa s curit sa sant et sa moralit la Convention internationale des droits de l enfant adopt e par les Nations Unies 20 novembre 1989 ou encore la loi du 6 mars 2000 instituant un d fenseur des enfants contr le des adultes se conj
508. tions son exp rience ses comp tences qui engage des ressources adaptatives en lien avec des invariants de la situation que sont les caract ristiques essentielles du m tier comme les connaissances p dagogiques et didactiques ainsi que les techniques n cessaires la conduite d une s ance d apprentissage en classe Ces deux invariants dialoguent en situation Ils articulent l implication subjective du sujet et les d terminants objectifs de la situation Ils soulignent une certaine mani re d lucider des tensions un style dans le processus de conceptualisation des personnes en situation de travail Notre conclusion demeure provisoire bien des zones d ombre sont a clairer bien des savoirs cach s de l agir professionnel des enseignants sont r v ler bien des genres communs de pratique et des styles singuliers sont comprendre Bibliographie ALTET M 2008 Tensions r gulations et ajustements dans les pratiques enseignantes analyse de la dynamique des interactions ma tre l ves observ es dans un d bat scientifique en cycle 3 Analyser et comprendre la pratique enseignante Vinatier amp M Altet coord Rennes Presses Universitaires de Rennes p 47 56 BAKHTINE M 1984 Esth tique de la cr ation verbale Paris Gallimard NRF BAUTIER E amp GOIGOUX R 2004 Difficult s d apprentissage processus de secondarisation et pratiques enseignantes une hypoth se relationnelle Revue Fran aise
509. titudes cognitives est troitement li e la pr sence de st r otypes qu ils soient construits par exp rience directe ou de mani re plus transmissive qui orientent le processus de cat gorisation et permettent une justification des repr sentations pour le sujet Sur la base de ces registres notre objectif a t de construire et valider un questionnaire en fran ais Cet article pr sente donc tout d abord le mod le et ses dimensions dont les contours sont en partie model s par le contexte et la population vis e Par la suite nous pr sentons les r sultats de diverses analyses statistiques qui soulignent les caract ristiques psychom triques de l instrument 1 Le mod le et ses huit dimensions Nous avons d velopp un mod le qui s appuie sur diff rentes th ories largement r pandues dans le champ Notre mod le est socio affectif dans la mesure o nous postulons que les l ves construisent leurs repr sentations au sein m me du contexte social dans lequel ils voluent Ainsi leurs perceptions parfois accompagn es d tats affectifs plus ou moins marqu s sont troitement li es leurs exp riences ant rieures par exemple un chec une valuation malgr un travail de pr paration important mais aussi et surtout leur connaissance consciente ou non des normes sociales y compris leurs croyances par exemple le fait de penser qu il est honteux pour un gar on d chouer en maths fa onn es dans le milieu
510. tive et de la d valorisation d une logique de transmission rang e du c t de l autorit et de l arbitraire Les voix les plus inqui tes quant cette suppos e perte pourront d noncer un risque de p dagogisme qui all ge les programmes galise le niveau par le bas et valorise la communication dans la classe au d triment des savoirs Queiroz de 2000 Cependant la reconnaissance de l autonomie de l l ve s affiche dans les programmes et textes officiels o l accent est mis sur les droits l expression la motivation ou le projet personnel de l l ve Il est attendu de ce dernier qu il adopte un rapport actif au savoir et s engage dans les apprentissages La r flexivit des l ves qui appara t depuis une dizaine d ann es comme une comp tence acqu rir met l accent sur le d bat et les formes discursives des apprentissages le cours dialogu en est un exemple Cette d marche de participation et de co construction s inspire d un mod le d mocratique d autonomisation dans les apprentissages mais elle peut aussi contribuer brouiller les fronti res entre la posture d apprenant et la subjectivit individuelle entre le monde de la classe et celui hors l cole Le pouvoir sur soi reconnu l enfant autonome passe par des dispositifs p dagogiques invisibles qui laissent une plus grande place au choix et l expression des l ves moins d pendants a priori de la transmission fr
511. tout comme la possibilit d une expression libre hors de tout cadre normatif hors de tout jugement En effet s ajoutait le recueil de leurs impressions et de leurs conceptions sur la grammaire et leur pratique d enseignement grammatical au moyen de la technique de l autoconfrontation simple Comprendre la singularit de gestes nous permet de contribuer d une certaine mani re l tude du probl me professionnel que pose l enseignement de l tude de la langue 4 Analyses et comparaisons des pratiques Cette analyse s effectue partir des travaux de Bucheton 2009 qui nous ont permis de comprendre le concept de gestes professionnels Dominique Bucheton le d finit comme une action pour faire agir ou r agir l autre selon certaines pr occupations Ce geste s adresse aux l ves il est tourn vers l action On peut aussi le consid rer comme un geste d ajustement la variabilit des situations de classe L essentiel est ici de saisir une intelligibilit de l tayage des 130 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Philippe Clauzard pisodes de glissement conceptuel en examinant comment chaque enseignant op rationnalise le glissement conceptuel et de quelle fa on qualifier sa strat gie a La t che scolaire l op ration grammaticale Les enseignantes observ es pr sentent toutes comme t che scolaire un traitement grammatical d un corpus donn La t che sollicite chez les l ves une pens e gramma
512. tre tude se composait donc de 202 jeunes femmes de 16 24 ans inscrites dans six Commissions scolaires du Qu bec L ge moyen de ces participantes est de 19 1 ans t 2 1 Les femmes appartenant au groupe d ge 16 17 ans forment environ le quart de l chantillon total n 60 ou 29 6 tandis que 70 3 sont du sous groupe des 18 24 ans n 142 De ce groupe 29 femmes 14 4 ont un ou deux enfants Ces jeunes m res sont g es en moyenne de 20 7 ans t 2 2 Dans le cadre du volet qualitatif temps 2 52 jeunes femmes de 16 24 ans ont particip une entrevue de relance t l phonique afin de recueillir leurs perceptions quant leur exp rience en CEA Pour les besoins de cette sous tude les donn es quantitatives relatives aux caract ristiques sociod mographiques des participantes l estime de soi la d tresse psychologique et aux exp riences scolaires pass es ont t retenues Pour cette derni re dimension ont t uniquement prises en compte la question en lien avec le fait d avoir cess l cole avant l obtention du premier dipl me ainsi que les questions relatives aux relations avec les enseignants d une part avec les pairs d autre part durant la derni re ann e du secondaire Les r ponses apport es au cours du volet qualitatif en r ponse la question J aimerais t entendre sur ta perception du fonctionnement de l cole aux adultes en comparaison au fonctionnement de ton cole seco
513. tre questionnaire la dimension de la masculinit des maths Elle a pour objectif d valuer le degr de croyance selon lequel les gar ons seraient naturellement plus dou s pour les math matiques Cette conception st r otyp e peut avoir un impact dans le d veloppement des croyances et des aspirations des gar ons et des filles Bussey amp Bandura 1999 Eccles amp Wigfield 2002 notamment par rapport aux perspectives de carri res dans le domaine des math matiques Nosek amp al 2009 De plus une telle repr sentation est susceptible de p jorer les performances des filles que le st r otype soit explicite Spencer Steele amp Quinn 1999 ou implicite Kiefer amp Sekaquaptewa 2007 Bien que plusieurs tudes mettent en vidence l inconsistance de ce st r otype e g Lindberg Hyde Petersen amp Linn 2010 cet aspect reste fondamental dans la mise en vidence des attitudes des l ves en math matiques Stoet amp Geary 2013 Notre mod le voir Figure 1 se r v le tre proche du Mathematics Attitude Inventory Sandman 1980 ce dernier valuant tant les affects positifs que n gatifs et int grant une mesure du sentiment de comp tence et de l utilit per ue des maths ainsi qu un aspect motivationnel en termes d investissement de l l ve Toutefois il se diff rencie par le fait qu il poss de galement les dimensions de contr labilit et de r gulation affective tout comme une mesure normative qui vise
514. ts ont des droits et les l ves des devoirs Merle 2012 autrement dit o d pendance et contraintes dominent Quand on tudie la lutte des enfants pour participer au monde social la relation entre la structure sociale et la children s agency la puissance d agir des enfants devient visible ce titre l tude de Pierre Merle sur le droit des l ves l cole montre la confrontation entre deux groupes sociaux mis dans une relation asym trique consid rable et donne l ampleur du sentiment d humiliation et d injustice qui habitent les l ves On peut se demander avec le sociologue si l absence de d mocratie scolaire ne met pas en p ril terme l adh sion de ces futurs adultes aux principes et valeurs qui fondent le r gime d mocratique Dans ce contexte leur donner de l autonomie devient en effet dangereux s ils l utilisent pour manifester leur m contentement 18 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande Des p dagogies alternatives qui s appuient sur la communaut enfantine et partent de l enfant comme personne ont pourtant t d velopp es depuis les ann es 1920 par exemple par C lestin Freinet donnant a chaque l ve le statut de sujet social membre d une communaut cog r e par les enfants et les adultes Peyronie 2013 Des instituteurs et p dagogues comme Roger Cousinet ont exp riment dans les ann es qui suivirent une p dagogie fond e sur la coop ration d j pr
515. tte aptitude introduire une coh rence c est dire une sorte de fil rouge dans son propre v cu mais du m me coup dans la production de n importe quel r cit suppose une autre forme d abstraction en l occurrence une distance une mort symbolique une absence soi m me qui est en m me temps absence autrui Il n est d histoire de vie possible et donc de r cit en g n ral possible que dans la mesure o l on peut s prouver soi m me comme un autre cf Ricoeur 1990 et se d gager de la situation dans laquelle on se trouve pris Seule cette capacit d absence peut permettre d tre la fois toujours le m me et en m me temps constamment un autre seule aussi elle permet de marquer une distance fondatrice vis vis d autrui et de la relation dans laquelle on entre avec lui L enfance ne connaitrait pr cis ment pas cette capacit d absence et c est ce qui ferait donc la particularit de son fonctionnement 14 Absence et autonomie Une telle d construction de la question de l enfant constitue videmment une nouveaut au regard des discours la fois savants et politiques son sujet Une nouveaut pas facile admettre tant elle oblige d caler le regard En m me temps non seulement elle a une port e heuristique ouvrant donc de nouvelles perspectives th oriques et pratiques mais elle permet d int grer dans un ensemble coh rent du point de vue de l explication des observations que chac
516. u de communaut s dans toutes il est fait tat d une p riode d enfance Dans aucune soci t l enfant n a t consid r d embl e et durant un bon nombre d ann es comme un acteur social part enti re et comme l gal des adultes Est ce simplement affaire de traitement social Nombre de soci t s par ailleurs marquent par des rites initiatiques la sortie de l enfance et l entr e dans la soci t comme membre part enti re L essence m me de ces rites peut se r sumer a chaque fois de la m me mani re il s agit de faire mourir l enfance celui qui va tre initi et cette mort l enfance fonde une v ritable renaissance au social Nos soci t s occidentales ont elles cr l adolescence qui constitue une sorte d talement de ce seuil qui donne lieu dans d autres soci t s ces pratiques initiatiques Aussi bien parlons nous d enfant jusque dix huit ans aujourd hui tout en sachant de mani re plus ou moins claire que nous n avons plus affaire lorsqu il s agit d adolescents des tres qui continuent fonctionner sur le mode de l enfance Les parents savent bien qu ils n ont plus affaire au m me fils ou la m me fille que nagu re durant la p riode de l enfance Tout professionnel ayant travaill la fois avec des enfants et chez nous des adolescents sait aussi d exp rience qu il ne saurait intervenir de la m me mani re avec un enfant et avec un adolescent celui ci les obligeant
517. u est abandonn dans la cour sous peine de se faire traiter de b b Mais l on retrouve une forme d amusement dans la provocation verbale et physique dans les jeux d attrape qui d j pr sents la maternelle continuent de permettre le rapprochement des sexes Delalande Dupont amp Filisetti 2010 Dans la cour d cole l autonomie accord e aux enfants en tant que groupe par les adultes les lib re en partie d une direction de leurs actions et de leurs pens es par ces adultes Mais elle place chaque enfant sous une autre contrainte celle du groupe de pairs L agenc it de l enfant est donc toujours comme pour tout acteur regarder l int rieur d un syst me d interactions et d interd pendances L id e m me de hi rarchie qui existe entre adultes et enfants du fait de leur rapport de d pendance et de domination n est pas absente entre enfants Elle s exprime tr s clairement dans les coles maternelles o nous nous sommes rendue Nous y avons rencontr chaque fois un leader qui a pour r le de commander une bande Un enfant doit accepter de s y soumettre pour se faire une place Les enfants parlent du chef en termes clairs on doit lui ob ir c est qu le chef qu a l droit de dire Pourtant les observations montrent que le vrai leader n est pas un despote Il tient son pouvoir de sa capacit faire fonctionner un jeu il est respect pour son savoir vivre II fait adopter au groupe des valeurs tel
518. ucation civique et morale qui y tait valoris 1 Ma tresse de conf rences en sociologie Unit de recherches Migrations et Soci t s URMIS Universit de Nice 52 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec Les p dagogies nouvelles qui se d veloppent en France d s la premi re moiti du XX si cle viennent incarner un nouveau mod le de l autonomie citoyenne l cole il s agit de construire la libert dans l cole Vitiello 2010 p 163 et suivantes par des formes de self government des l ves Mais ce n est que progressivement et surtout partir des ann es 1960 que ces conceptions se diffusent dans les milieux ducatifs Elles ne feront pour autant jamais l objet d un consensus comme en t moignent les changements r currents des programmes scolaires depuis les ann es 1970 la participation des enfants l laboration des r gles de la vie collective a l cole y a t in galement valoris e d un texte l autre pour dispara tre presque totalement des derniers programmes de l cole l mentaire ceux de 2008 MEN 2008 Le d bat politique intellectuel et scientifique sur l autonomie des l ves l cole dans son versant citoyen comme dans sa dimension cognitive reste vif Ces controverses refl tent les tensions qui marquent la citoyennet elle m me mais aussi le projet de la mettre d sormais en uvre l int rieur m me de l cole M me
519. uction sociale Il n existe effectivement pas d enfant en soi contrairement ce que les psychog n ticiens pouvaient laisser croire mais seulement des enfants inscrits dans un cadre sociohistorique pr cis dont ils sont d s lors le produit On en vient ainsi penser dans une telle optique que l enfant n est enfant que parce qu il est d nomm et consid r comme tel Autrement dit si on le lib re de ce statut dont le fondement est purement politique au sens tymologique du terme il appara t comme un homme au m me titre qu un autre L Psychologue clinicien professeur l Universit europ enne de Bretagne Rennes 2 Centre Interdisciplinaire d Analyse des Processus Humains et Sociaux CIAPHS Universit de Rennes 2 23 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel On rel ve toutefois que ces positions que nous venons de r sumer grands traits ne sont pas toujours aussi tranch es Tout se passe comme si l int rieur de chaque camp on saisissait en m me temps la dimension d impossible laquelle une telle orientation de pens e pouss e l extr me conduisait La psychologie g n tique n a ainsi cess d affirmer qu il faut essayer de comprendre le fonctionnement de l enfant pour lui m me et pas seulement dans son rapport l adulte Elle n a toutefois jamais t en mesure d appliquer v ritablement ce programme rendant toujours compte en dernier lieu des production
520. ue ducation Enfantine parus entre 1922 et 2009 ainsi que des observations dans des classes de maternelle toutes sections r alis es entre 1999 et 2012 dans les acad mies de Paris et du Nord Pas de Calais Au moyen de ces diff rents modes de production et d analyse de donn es il s agit de cerner d une part un certain nombre d volutions dans les positionnements de diff rents types d acteurs de l ducation Nationale sur ce que peut et doit faire l enfant autonome et d autre part ce qui dans les pratiques quotidiennes dans les classes peut orienter red finir freiner ou infl chir si ce n est subvertir ces grandes tendances 1 Maitre de conf rences Centre Interdisciplinaire de Recherche Culture Education Formation Travail CIRCEFT ESCOL Universit Paris Est Cr teil 66 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Christophe Joigneaux 1 Des prescriptions institutionnelles aux r alit s de la classe toujours plus d autonomie Le choix de ne pas s en tenir exclusivement ce que peuvent dire les programmes propos de l autonomie que doivent acqu rir les l ves ou valoriser les enseignants l cole maternelle r pond la n cessit de ne pas prendre le mod le de la r alit pour la r alit du mod le pour paraphraser Bourdieu 1980 p 67 Car le risque est grand surtout propos d une th matique aussi charg e normativement que l enfant au centre dont l autonomie est
521. ue cette in gale reconnaissance de l autonomie des l ves est en partie subjective au sens o elle serait propre des repr sentations peu objectives qu ont certains enseignants des diff rences de capacit s de leurs l ves mais qui peuvent le devenir par des processus du type proph ties autor alisatrices Rist 1997 Toutefois l observation fine de ce que font certains l ves en situation d autonomie sans que cela leur soit enseign permet de penser que tous les l ves de maternelle ne sont pas galement pr dispos s tre autonomes dans le sens attendu et valoris par l institution Des espaces d autonomie g om trie variable Lorsqu on demande br le pourpoint au cours ou la suite d observations de classe des enseignants de maternelle de livrer leur appr ciation sur leurs l ves on obtient assez spontan ment des r ponses qui mettent en lumi re les diff rences de niveaux de leurs l ves Dans le m me mouvement comme leurs coll gues de l cole l mentaire Lahire 1995 p 50 ils tendent reconna tre aux l ves composant leur t te de classe des qualit s qui renvoient plus ou moins directement a leur capacit tre autonomes elle est vraiment organis e elle est compl tement autonome on peut vraiment lui faire confiance c est un vrai bonheur enseignante de MS GS vingt deux ans d anciennet C est pas qu il n est pas autonome c est juste qu il
522. ue le test du khi deux 3 R sultats Dans un premier temps nous pr sentons une vue d ensemble des r ponses des questionnaires Pour ce faire nous s lections les modalit s les plus repr sentatives du questionnaire qui sont pour les modalit s actives celles correspondant ce que doit tre un professeur d EPS apte au service selon le r f rentiel des dix comp tences Arr t du 12 05 2010 Le programme permettant de d terminer le nombre de PEM positif avec un seuil de 5 nous en propose quatre vingts Le tableau de r sultat nous indique un Phi deux Phi2 de 0 991 Le Phi2 est le khi2 divis par l effectif total des donn es recueillies Il repr sente les 100 d informations pertinentes Empiriquement dans le cas d un tableau de Burt tableau de nombres o toutes les variables explicatives et expliqu es sont inscrites une fois en ligne et une fois en colonne partir duquel le logiciel calcule les vecteurs factoriels au dessus de 0 1 les valeurs propres t moignent de bonnes liaisons entre les questions entre 0 1 et 0 01 il existe une liaison et en dessous de 0 01 la liaison est faible Les deux facteurs constitutifs du plan factoriel le premier occupera l axe des abscisses et le second l axe des ordonn es prennent respectivement des valeurs propres VP de 0 152 et 0 105 du Phi2 g n ral soit 15 4 10 6 26 du total d informations Si nous ajoutons le troisi me facteur dont la VP n est pas n gligeabl
523. ues C est ce que l auteur appelle la bipolarisation pr coce bilingue laquelle mise en place au nom du plurilinguisme linguistique va l encontre de la r alisation de cet objectif p 318 car elle revient dans les faits privil gier exclusivement une poign e de grandes langues avec l anglais en t te Elle participe aussi au renforcement des in galit s sociales puisque les fili res bilingues sont r serv es aux meilleurs Les textes suivants interrogent les liens entre la didactique des langues et le projet global d une soci t plus tol rante vis vis de la diversit linguistique et culturelle Danielle Omer p 339 critique la corr lation opportuniste entre la promotion de la diversit linguistique et celle de la francophonie Face au rouleau compresseur de l anglais Michel Candelier entend promouvoir un mod le plurilingue la fran aise qui servirait conjointement contenir le tout anglais et favoriser le d veloppement du fran ais hors de ses fronti res En s appuyant sur l exemple de l Alliance isra lite universelle Danielle Omer montre comment un projet d ducation contre l intol rance a fini par imposer exclusivement le fran ais On ne peut que pointer l incontestable contradiction qui existe entre la finalit proclam e d une politique ducative ouverte sur la diversit linguistique et la mise en uvre orient e plut t vers la francophonie qui d cr dibilise
524. ugue ainsi selon des modalit s tudier la socialisation enfantine puis juv nile o se construit un espace partag et n goci La contractualisation soucieuse d associer l enfant dans un rapport plus galitaire dessine une mani re d arrangement des mondes et des sph res de libert entre les personnes mais a condition sauf c der l illusion d un individu transparent lui m me d appr hender les diff renciations sociales qui mod lent ces relations 2 La norme d autonomie et ses effets in galitaires De fa on compl mentaire un second axe de d bat plus sociologique porte sur les in galit s induites par les normes contemporaines d autonomie et de responsabilisation individuelle Le sujet participe d sormais activement au processus de socialisation ouvrant large l espace de la discussion de la n gociation et de la justification P rier 2009 Singly de 2004 Parents et enseignants sont quotidiennement confront s ce nouveau r gime d change dont ils se rassurent penser qu il reste la seule voie possible dans une ducation la fois d mocratique et galitaire qui respecte la diff rence de l enfant L enjeu consiste ne pas imposer l arbitraire de codes et de normes jug s non seulement appauvrissants mais source de culpabilit pour des adultes de moins en moins assur s de leurs pratiques et autorit ducatives ou pour le dire autrement de la responsabilit du monde dans lequel ils on
525. ui est sortie elle avait du fusain plein le visage en fait je suis oblig de leur dire Mais arr tez vous tes en 3 c est des comportements de maternelle que vous avez l c est pas responsable et chaque fois je fais la morale c est puisant oui La contradiction quant aux fonctions de l espace scolaire et de la classe en particulier se niche dans les rapports entre d un c t la reconnaissance formelle d une autonomie de l l ve et de l autre le jugement construit sur la base des performances et de la conformit un mod le de comportement et de r ussite La responsabilisation dans la conqu te de l autonomie a donc un caract re ambivalent Elle peut certes signifier un gain de pouvoir pour l l ve qui tend ses possibilit s d action mais elle peut galement se refermer comme un pi ge en exer ant une contrainte indirecte fond e sur la proximit entre les normes des l ves et celles de l cole En outre ces tensions didactiques et sociales se produisent un moment o les manifestations de la culture juv nile et les tiraillements de la construction identitaire des adolescents se jouent aussi jusque dans la classe Dans le cas des sociabilit s des coll ges populaires la figure de l intello manifestant trop d app tence pour les savoirs ou trop de conformit au r le d l ve ne manque pas d exposer aux railleries ou mises l cart des pairs y compris l l ve jug
526. ui valorisent le plus l autonomie future du citoyen ne sont pas toujours ceux qui d veloppent en classe les pratiques les plus participatives La continuit entre ces deux dimensions est loin d tre syst matique l image des conceptions des intellectuels souvent qualifi s de r publicains qui valorisent l autonomie des citoyens adultes mais dans le sillage d Hannah Arendt 1972 jugent dangereux de penser le statut de l enfant l cole en ces termes l autogouvernement d enfants dont l autonomie n est pas encore acquise risquerait d aboutir diverses formes de d pendance et de domination notamment celle des leaders et du groupe sur certains l ves Canivez 1995 Gauchet 2002 Certains enseignants enqu t s feraient leur cette critique et ont pu constater les effets d l t res de la tyrannie de la majorit lors des d bats entre enfants un l ve y devenant le bouc missaire des autres 3 L enqu te a t conduite entre 2003 et 2006 les programmes en vigueur taient ceux de 2002 Mais les d bats sur les r gles de la classe prescrits par ces programmes n existent pas dans toutes les classes enqu t es 60 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec Troisi mement il faut dire que les enseignants et m me ceux de ce second groupe qui accorde plus de poids la parole et la participation de l enfant voient les d bats entre l ves comme un moyen plus efficace d
527. uis 1991 mais aussi et surtout des contraintes subjectives qui structurent le sujet enseignant en tant que sujet singulier divis et assujetti Carnus 2009 et qui peuvent d terminer certains ph nom nes didactiques dont nous allons t moigner Ces consid rations nous conduisent notre question de recherche en quoi et comment le d j l d un enseignant d EPS d butant peut d terminer la fa on dont il Va enseigner choix didactiques conceptions d enseignement et structurer sa logique professionnelle et en quoi cette logique professionnelle peut tre prise en compte dans la conception de la formation d autres enseignants 1 Cadre conceptuel Expertise personnelle et effet enseignant Nous consid rons que poser de fa on saillante la question de l expertise et tenter de comprendre ses effets est un th me mergent dans le champ de la recherche sur l enseignement Lenoir 2004 Tochon 1993 Hattie 2003 Tsui 2003 Il est possible d expliquer cet int r t en se r f rant au postulat suivant il existe un effet enseignant sur les pratiques ou autrement dit au moins dans une certaine mesure l enseignant fait la diff rence dans le choix des contenus a partir de son expertise personnelle Good Biddle amp Brophy 1975 Ainsi d finir un terme dont le contour est incertain comme l expertise demeure un exercice p rilleux Dans cette tude nous optons pour une d finition de l expertise qui nous renv
528. ujet m me si les diff rents groupes sociaux cole famille pairs v hiculent des repr sentations collectives qui contribuent la fa onner l l ve labore sa repr sentation selon ses logiques singuli res son histoire personnelle et ce qui fait sens pour lui Le processus de mobilisation scolaire met galement l accent sur l implication active du sujet c est dire que l l ve mobilise ses ressources selon les attentes qu il d code et selon ses int r ts et projets pour r aliser des t ches qui ont du sens et de la valeur pour lui Charlot 1997 Appr hender la d mobilisation scolaire ouvre alors la voie une analyse qui combine une auto valuation des attitudes des l ves vis vis du travail scolaire et des diff rentes activit s qui y sont associ es ainsi que du sens et de la repr sentation subjective de l exp rience scolaire de chaque l ve Courtinat amp Pr teur 2012 2 La socialisation pour appr hender le sens donn l cole Pour comprendre les facteurs de d mobilisation et de d crochage scolaire les chercheurs en psychologie sociologie ou en sciences de l ducation se sont principalement tourn s vers la socialisation verticale En effet chaque l ve labore pr cocement une repr sentation de l cole et de ses fonctions Caglar 1993 Pr teur Hugon amp Villatte 2009 ant rieurement son entr e l cole l mentaire en fonction des pratiques sociales familiale
529. ule les vecteurs factoriels Dans un fichier parall le nomm nous inscrivons l intitul court des modalit s des r ponses CAnalyseurReflexif CohProgMett La strat gie utilis e pour mettre en uvre les m thodes d analyse est de respecter la situation d incertitude de d part et de ne pas imposer une m thode qui force les r sultats dans un sens ou un autre mais qui laisse merger d ventuelles surprises cette fin le processus d analyse sera caract ris par l utilisation du concept de variable d int r t toute enqu te est r alis e quand nous sommes face un ph nom ne dont nous voulons rendre compte et cette focalisation d termine une ou plusieurs variables d int r t que nous souhaitons mettre en vidence Nous proposerons donc une premi re m thode consistant rep rer quelles sont les questions de l enqu te qui sont le plus li es cette variable d int r t l instar de Cibois 1997 nous utilisons le PEM pourcentage d cart maximum l ind pendance pour d terminer a partir de quelle valeur nous pouvons dire que les carts positifs l ind pendance sont lev s 100 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Y Alanbagi G Carlier amp J Mikulovic Comme cette m thode est tr s simple du point de vue th orique elle permettra de comprendre les notions d ind pendance dans un tableau et d cart l ind pendance qui sont indispensables pour la bonne intelligence des m thod
530. ult de d centration Un autre champ de r flexion apporte des arguments plus concluants encore en l occurrence celui du r cit On conna t l importance qui est donn e aujourd hui dans des champs disciplinaires diff rents aux notions de r cit et d histoire de vie Elles sont en effet rapport es la capacit de la personne prendre un recul sur elle m me et s inscrire dans une forme d historicit qui se soutient d une forme de permanence plus exactement d une coh rence permettant de s y retrouver dans les diff rents pisodes de son existence Or les tudes le montrent depuis fort longtemps l enfant pr sente une difficult particuli re dans ce domaine S il est parfaitement capable de r aliser des nonc s grammaticalement construits s il peut galement laborer de la fable partir de sa capacit thique il ne parvient pas produire CF le premier article de la Convention Internationale des Droits de l enfant Le terme gocentrisme fut on le sait fortement contest non sans raisons et Piaget l abandonnera du coup avec regret au profit de la notion de d centration laquelle vise en fait le m me type de fonctionnement particulier de l enfant 26 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Jean Claude Quentel une histoire qui suppose un v ritable ordonnancement des v nements Il serait trop long ici de d velopper les arguments en faveur de cette these Ce
531. ultes parents et enseignants donnent au groupe de pairs Comment l enfant est il acteur de sa vie entre les attentes des adultes et celles du groupe de pairs Alors que notre soci t pr ne une autonomie des individus construire d s l enfance pour correspondre son id al individualiste qui con oit l enfant comme personne la co pr sence de cette repr sentation avec le mod le de l enfant du lignage et de l enfant de la Nation complique le jeu des acteurs voquer l autonomie d un enfant peut sugg rer certains le fait qu il sache faire seul ce qu un adulte attend de lui par exemple faire ses devoirs ranger sa chambre ou prendre le bus pour rentrer de l cole Pour d autres l expression renverra au fait que cet enfant agit d une mani re qui d passe les attendus et fait preuve d une certaine cr ativit du fait d une libert qu on lui laisse Pourtant dans les deux cas les deux groupes s accorderont sur le fait qu tre autonome c est au final pour un enfant devenir adulte c est dire faire preuve de d cision individuelle et g rer sa vie sans avoir besoin d tre assist par un autre Mais selon quel mod le ducatif N y a t il qu un chemin pour parvenir ce but ce statut d adulte accompli Le mot autonomie d signe par son tymologie le fait de se soumettre soi m me la loi la r gle nomos en grec mais peut signifier le fait de se conformer par contrainte ou consentement aux r gles sociales existan
532. ultes du secteur public qu b cois six Commissions scolaires M thodologie de la recherche Le volet quantitatif de cette tude a port sur 386 jeunes Les femmes n 202 repr sentent 52 3 de l chantillon et les hommes n 184 47 7 Du c t de la distribution des groupes d ge les 16 17 ans forment environ le quart de l chantillon total n 105 ou 27 2 tandis que 72 8 sont du sous groupe des 18 24 ans n 281 L ge moyen des participants est de 19 07 ans t 2 12 78 jeunes 16 24 ans ont particip une entrevue de relance t l phonique dans le cadre du volet qualitatif de cette tude De ce nombre les deux tiers sont des femmes n 52 et le tiers sont des hommes n 26 ce qui traduit une repr sentativit chantillonnale l g rement plus lev e des femmes au T2 66 7 comparativement au T1 52 3 Afin de rendre compte du caract re multidimensionnel des difficult s de ces jeunes adultes tant pass es que pr sentes de nombreuses mesures ont t s lectionn es Des questionnaires ont ainsi t utilis s pour appr hender l identit les probl mes int rioris s et ext rioris s les abus et la n gligence subis durant l enfance l estime de soi la d tresse psychologique la consommation d alcool ou d autres drogues les relations avec le p re et la m re la vision du travail et de l avenir le risque suicidaire l exp rience l cole la composition familiale et l histoire de placement ai
533. ultes et prendre leur place dans les changes Ceux ci doivent tre l occasion pour les enfants de mettre en uvre les r gles communes de civilit et de politesse telles que le fait de saluer son ma tre au d but et la fin de la journ e de r pondre aux questions pos es de remercier la personne qui apporte une aide ou de ne pas couper la parole celui qui s exprime MEN 2008 p 14 Mais significativement ce qui appara t dans le sous domaine d activit coop rer et devenir autonome concerne moins ce qui rel ve ainsi de l autonomie politique qu une autonomie cognitive d j cons quente Les enfants doivent comprendre progressivement la sp cificit de l cole ce qu ils y font ce qui est attendu d eux ce qu on apprend l cole et pourquoi on l apprend IIS tablissent une relation entre les activit s mat rielles qu ils r alisent et ce qu ils en apprennent on fait cela pour apprendre pour mieux savoir faire Ils acqui rent des rep res objectifs pour valuer leurs r alisations en fin d cole maternelle ils savent identifier des erreurs dans leurs productions ou celles de leurs camarades ibid Un tel niveau d exigence cognitive tait d j pr sent dans les programmes de 2002 mais de fa on plus diffuse dans chacun des domaines d activit qui y sont r pertori s Que ce soit au sein du domaine D couverte du monde Dans ces situations gr ce
534. un peut faire d s lors qu il est parent ou professionnel de l enfance Les capacit s cr atrices de l enfant que l on ne peut pas ne pas voir lorsqu on le c toie sont confirm es et th oriquement tay es mais en m me temps certaines caract ristiques de son fonctionnement celles l m mes qui conduisent aujourd hui pr ner une sollicitude et une protection accrue son gard prennent sens sans occulter ni effacer ses fameuses capacit s cr atrices Ne disposant pas encore de cette capacit d absence voqu e ci dessus l enfant ne peut se d gager v ritablement de la relation dans laquelle il se trouve pris et affirmer un point de vue qui lui soit propre au sens ou il ne serait pas en d pendance ou en contre d pendance de celui avec lequel il entre en rapport Certes il peut affirmer un d sir et il est essentiel de le rappeler mais il ne peut le soutenir face l adulte en marquant v ritablement sa singularit et donc sa distance par rapport lui Il n est en effet d affirmation d une singularit possible que si l on est capable de faire valoir implicitement cette absence soi m me et autrui Telle est la diff rence entre la d fense d un point de vue qui suppose l assomption de soi Gauchet 1985 par exemple p 302 et un positionnement v ritable dans la relation et d autre part l expression d un d sir qui suppose quant lui un travail sur les pulsions dont l enfant est tout fait capable
535. une perspective d tude Le second exemple est celui de l tude math matique qui n est pas celle des situations adidactiques pr par es par le professeur et orient es vers un savoir d fini les l ves sont dans ce cas acteurs mais celle des inventions et des recherches math matiques syst matiquement inscrites l emploi du temps quotidien o partir d une id e initiale qui peut tre tout fait modeste ou hasardeuse un l ve ou un groupe d l ves aid s par le professeur s engagent dans un processus de recherche t tonnante d o mergent progressivement une id e une hypoth se un probl me une notion La recherche se poursuit souvent sur une dur e de plusieurs jours jusqu puisement provisoire de la curiosit et des impulsions cr atrices ou jusqu une d couverte significative qui sera coop rativement partag e et institutionnalis e Ainsi les productions individuelles et collectives des l ves inscrites dans un processus de transformation et de probl matisation participent d une activit coop rative de mutualisation par laquelle s effectue une grande partie de la transmission des savoirs ces productions se prolongent souvent dans un devenir social qui les interroge et les valorise comme la publication les expositions ou la correspondance interscolaire 37 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Nicolas GO La vie sociale se structure au moyen d institutions coop ratives te
536. une pratique sociale coop rative l cole organisant non pas la reproduction m me involontaire des partages sociaux mais l amplification mutuelle des puissances d agir et de conna tre semble capable sous certaines conditions critiques Reuter 2007 de r pondre favorablement au projet d mancipation en ducation La fonction par laquelle chacun dans un contexte social r gul s autorise de soi m me selon ses propres capacit s et d marches singuli res d apprentissage semble ad quate ce m me projet condition de veiller leffectivit du dit travail de l galit dans les aspects pratiques de la relation didactique et aux conditions r elles de la d mocratisation scolaire Un autre aspect m rite galement d tre voqu les effets de jubilation associ s la pratique ducative que je viens de pr senter Ceci n a rien de commun avec une conception ludique de la p dagogie ni avec un ang lisme sentimental selon lequel il faudrait que les l ves soient heureux l cole au m pris des questions d apprentissage et d exercice de la lucidit La joie est comme l a tr s bien exprim Bergson 1946 p 32 corr lative la cr ation partout o il y a joie il y a cr ation plus riche est la cr ation plus profonde est la joie La g n ralisation de la cr ativit dans la pratique quotidienne d apprentissage enseignement aussi bien du point de vue de l l ve que de celui du profe
537. une premi re visite nous a permis de r pertorier avec l enseignant l am nagement mat riel et l tat des lieux Ainsi nous proc dons par une m thodologie didactique clinique qui se distingue par trois temporalit s de recueil de donn es Avant la s ance ce temps permet au chercheur de recueillir a priori un ensemble d l ments usuels en didactique clinique qui permettent de rendre compte de la fa on dont l enseignant va traiter l activit Il s agit ici d acc der son d j l conceptuel intentionnel et exp rientiel Carnus 2009 partir d un entretien a priori organis une semaine avant l observation et ses planifications de s ances partir des entretiens ante s ance organis dans les minutes qui pr c dent l interaction et de l analyse de contenu des fiches de s ances Pendant la s ance le principe du recueil des donn es repose sur l observation vid o et l enregistrement int gral des interactions verbales en classe Ce cas est issu d une cotutelle de th se de doctorat entre l Universit de La Manouba Tunisie et l Universit Paul Sabatier Toulouse III France 120 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Jomaa Ben Hsouna amp Andr Terrisse Apr s la s ance partir des entretiens post s ance r alis s apr s chaque s ance observ e afin de demander l enseignant d valuer chaud son activit et d entretiens d apr s coup construits apr s
538. ur qu il change parce que le changement ne se fera pas tout seul L adulte doit poursuivre son modelage de l enfant commenc d s sa naissance selon un mod le ducatif qui con oit que c est l action de l adulte sur l enfant qui le fait grandir et non un processus naturel chez l enfant Interpr ter l action des parents sur leur prog niture comme un modelage est caract ristique des analyses anthropologiques portant sur les pratiques de maternage puis d ducation dans les soci t s traditionnelles Par exemple ce modelage s exprime par l emmaillotement des b b s une pratique qui existait aussi dans la France traditionnelle Morel 1997 p 75 77 et qui revient la mode avec de nouvelles motivations ou de mani re plus flagrante par la mise en bonne forme du cr ne du nouveau n Dans le cas de notre enqu te c est le processus ducatif lui m me qui peut tre con u comme un modelage Ainsi l africaniste Suzanne Lallemand explique que les Mossi du Burkina Faso voient le b b comme un tre qu il importe de modeler de diriger comme un individu qui d ploiera ses qualit s si l on sait l exiger Lallemand 1981 p 69 alors que les Kotokoli du Togo per oivent le jeune enfant comme un tre la personnalit difficilement modifiable Le r le ducatif parental se limite alors proposer des innovations transiger avec la volont enfantine mais non fa onner ce qui le serait d j ibid Alors que les do
539. urnir des indications pr cieuses sur le d j l notamment conceptuel du sujet enseignant ses conceptions d enseignement tout au long du processus de transmission Ce d j l qui s actualise dans les dires et les actes du sujet enseignant est en mesure de mettre en valeur son histoire personnelle de r v ler sa fa on singuli re d enseigner et de structurer ainsi la singularit d un sujet acteur cr ateur de sens Beillerot Blanchard Laville amp Mosconi 1996 e Les ruptures du contrat didactique Dans cette tude nous faisons r f rence a la notion de RCD susceptible de survenir lors de l avanc e du temps didactique afin de rendre compte de certains dysfonctionnements du contrat didactique Brousseau 1998 qui permettent de penser les ph nom nes didactiques en termes de r gulation Cette notion qui peut tre induite par les modifications des objets et ou des enjeux de savoir constitue notre deuxi me analyseur didactique Elle nous permet de rendre compte ou pas lors de ses phases de gestion du d ja la notamment exp rientiel du sujet enseignant au travers de la nature du savoir transmis et des gestes didactiques observ s Pour autant ces RCD peuvent tre le fait de enseignant lui m me Terrisse 2009 et permettent ainsi de diff rencier par exemple les pratiques du professeur expert dans une APS de celles du non expert travers la fa on dont le professeur y r pond par le savoir qu il
540. utres du Measure Peer Orientation Fuligni amp Eccles 1993 et du Friendship Quality Questionnaire 160 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 L Hernandez N Oubrayrie Roussel amp Y Pr teur Parker amp Asher 1993 Elle comprend plusieurs indicateurs le soutien social per u par exemple Je me sens appr ci et reconnu lorsque je suis avec mes copains a 84 la recherche de conformit Je suis pr t tricher comme mes copains pour un contr le m me si je crois que ce n est pas une bonne id e a 80 la capacit se d gager de la pression du groupe Je me sens tr s mal l aise quand je ne suis pas d accord avec ce que pensent mes copains a 75 et le sentiment d isolement social Je me sens souvent seul ou part quand je suis avec d autres jeunes ou dans ma classe a 62 5 R sultats Position sociale des adolescents dans leur groupe de pairs Une analyse multivari e effectu e sur les indicateurs de la variable explicative permet d identifier quatre profils d adolescents Ces derniers illustrent la repr sentation qu ils ont de leur position sociale dans un groupe Les adolescents populaires appr ci s 39 se caract risent par la perception d un important soutien de la part de leurs amis et de grandes habilet s sociales et de communication Les soumis 17 se caract risent galement par un soutien social important mais notamme
541. ux l ves en les mimant le plus possible les principes de fonctionnement des lections politiques Dans une des classes observ es des cartes lectorales sont fabriqu es un isoloir est m me confectionn Mais cette dimension reste globalement secondaire dans l enseignement civique au profit de l esprit critique tr s souvent mentionn comme une des attitudes clefs qu il s agit de favoriser chez les l ves En troisi me lieu l autonomie politique construire l cole est centr e sur la figure du citoyen individuel tant elle met l accent sur la pens e et sur l ind pendance intellectuelle Le fait que les enseignants insistent quasi exclusivement sur le vote acte politique pr sent depuis la Troisi me R publique comme l expression d une opinion individuelle D loye 1994 Garrigou 2002 Rosanvallon 1992 est significatif C est bien l individu solitaire dans sa pens e comme dans l isoloir qui prime et non un acteur inscrit dans des groupes mobilis s ou dans des solidarit s collectives m me imagin es Duchesne amp al 2003 Mouffe 1993 57 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 G raldine Bozec La participation de l enfant l laboration des r gles de la vie collective tend aujourd hui devenir un nouvel axe de l ducation civique m me si elle a t diversement mise en valeur dans les textes officiels Est ce ce niveau que l action des l ves et la dim
542. ves d admissibilit Ensuite le sportif Sportif est expert dans une ou plusieurs activit s physiques sportives ou artistiques APSA Il intervient aussi en tant qu entra neur dans un club Enfin le gestionnaire Gest est le fonctionnaire de l tat proprement parler Son r le s apparente celui de coordinateur de la discipline au sein de son tablissement Les quarante et un formateurs en STAPS PRAG EPS ma tres de conf rences et professeurs des universit s ayant r pondu peuvent tre de par leur formation universitaire et leur qualification professionnelle consid r s comme des informateurs fiables et de bonne qualit Les principes de l analyse factorielle des correspondances AFC Pour analyser et traiter des donn es brutes issues du questionnaire nous avons codifi les questions afin de comprendre et rendre lisibles quelles r alit s elles repr sentent Aussi dans le but d en rendre la compr hension moins fastidieuse nous les pr sentons sous la forme d un tableau annexe n 2 rep r es par les codifications Ces codifications repr sentent des variables qui seront pr cis es en deux temps de par leur nature diff rente Nous avons des variables explicatives actives au nombre de vingt quatre et qui sont sp cifiques au questionnaire propos Ainsi les questions Le programme du concours CAPEPS est il en coh rence avec le m tier Que faudrait il pour avoir la meilleure formation possibl
543. views de leurs pairs sur leurs impressions et exp riences lors de leurs premiers mois au coll ge Ils ont r alis un petit journal distribu tous les l ves de sixi me et aux l ves de CM2 prochainement dans ce coll ge Enfin les l ves d une classe de sixi me ont r alis une r daction sur leur rentr e Delalande 2010 2014 La recherche a t ensuite prolong e en 2011 et 2012 par une enqu te pluridisciplinaire qualitative et quantitative au sein de l quipe Enfances Jeunesses et Cultures du CERSE Centre d tudes et de Recherche en Sciences de l ducation Elle a permis de croiser cette analyse anthropologique avec une analyse en sciences de l ducation et en psychologie sociale Elle a fait l objet de communications et de publications Delalande Dupont amp Filisetti 2010 Sont ici pr sent es les donn es de l enqu te recueillies par un questionnaire qualitatif lors de cette seconde tape 213 questionnaires d l ves de CM2 retourn s dont 113 de gar ons et 100 de filles analys es gr ce l ensemble des donn es recueillies d autre part On va se disputer pour les devoirs car on en aura plus l enfant model Un premier ensemble de r ponses fait entendre des enfants qui se pr parent alors qu ils sont encore en CM2 nous sommes au mois de juin des relations plus tendues avec leurs parents du fait d un travail la maison imagin plus important et d un niveau scolaire qui doit se mainten
544. visible la diff rence des dispositifs de responsabilisation bas s sur une logique contractuelle de libre choix les dispositifs de concernement contiennent un principe de culpabilisation individuelle visant pr venir la rupture de la relation de confiance tablie entre l enseignant et l l ve Cette logique appara t par exemple lorsqu un enseignant dit tre d u par un comportement per u comme une trahison aux bonnes relations qui avaient pu tre tablies 4 Support visant ce que l l ve r alise seul et dans l ordre de son choix un ensemble de fiches d exercices de fran ais et de math matiques au cours d une p riode d limit e Affiche repr sentant une maison sur laquelle au cours de l ann e sont coll es des briques correspondant aux objectifs d apprentissage du plan d tude Ce qui n est pas sans rappeler le contexte de libert mentionn par Joule et Beauvois 2009 comme condition n cessaire pour obtenir l engagement d une personne 79 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler Ces dispositifs visant la responsabilisation de l l ve par rapport son travail scolaire et ses comportements en classe constituent ce que l on a appel l engagement moral de l l ve L engagement expressif L int r t de l l ve et le plaisir qu il peut prendre dans l apprentissage des savoirs scolaires constituent une quatri me for
545. vit la division du travail en d veloppant une certaine comp tence chacun perd la ma trise de la totalit de ses besoins la puissance sociale c est dire la force productive d cupl e qui na t de la coop ration des divers individus conditionn e par la division du travail n appara t pas ces individus comme leur propre puissance conjugu e parce que cette coop ration elle m me n est pas volontaire mais naturelle elle leur appara t au contraire comme une puissance trang re 1982 1932 p 94 L ali nation est alors la perte du sens et de la valeur de sa propre activit qui est d abord activit de production dont l individu n a plus la possession ni les outils ni les fruits ni la synth se du fait pour ce dernier point d une fragmentation du travail qui emp che chacun de se donner une repr sentation de l objet produit total Au cours de l Histoire et par le truchement de cet acc l rateur qu est le capitalisme l ali nation de l activit que g n rent la division du travail et la marchandisation de la force de travail s tend au del du travail toutes les sph res de l activit humaine Cette division favorise tout la fois l institution d une conscience qui est en tat de s manciper du monde ibid p 90 et une forme d inconscience qui tout la fois compense et prolonge la premi re ali nation Le temps restant libre devient un temps o l
546. voie une diversit de parcours de vie possibles dont la variabilit interindividuelle est infinie ce qui n tait pas toujours le cas l adolescence Shanahan 2000 Cette diversit d option peut s av rer difficile envisager pour bon nombre de jeunes en difficult s d adaptation Protection de la jeunesse classes sp ciales sant mentale etc qui assument seuls les co ts psychologiques financiers et sociaux de leur transition Cette derni re peut alors s apparenter un passage vide o les d fis d cupl s hypoth quent leur adaptation psychosociale adulte Masten amp al 2004 Schulenberg Bryant amp O Malley 2004 Des tudes illustrent d ailleurs l importance de cette p riode transitionnelle quant l occurrence et la cristallisation de difficult s en lien avec la sant mentale Vida amp al 2009 les conduites antisociales Hagan amp Foster 2003 les abus d alcool ou d autres drogues et la parentalit pr coce Arnett 2005 Moffitt Caspi Harrington amp Milne 2002 M me s il appara t clairement dans les recherches que la continuit pr vaut dans le fonctionnement et l ajustement de l individu avant pendant et apr s la transition adulte Moffitt amp Caspi 2001 certaines tudes montrent galement la discontinuit des parcours surtout chez les jeunes ayant pr sent des difficult s pendant l adolescence Aseltine amp Gore 1993 172 Recherches en Education n
547. voirs et pratiques ducatives valoris es l cole P rier 2010 p 71 On peut supposer que ce travail d orientation des pratiques parentales est inh rent aux dispositifs p dagogiques de l autonomie dans la mesure o ceux ci exigent des l ves qu ils r alisent des t ches renvoyant des connaissances que ceux ci n ont pas toujours la possibilit d acqu rir dans le cadre scolaire De ce fait on peut faire l hypoth se que l aide p dagogique des parents devient un l ment indispensable la r ussite scolaire dans le cadre des dispositifs de l autonomie Le travail de S verine Kakpo 2012 sur les modalit s par lesquelles les familles populaires int grent concr tement l injonction l autonomie faite par l cole tend soutenir cette hypoth se ses analyses montrent comment ces familles s organisent pour pallier les d faillances d une cole jug e d missionnaire car n offrant pas aux l ves les conditions propices la r ussite scolaire L entreprise de mobilisation des parents et le travail d orientation des pratiques parentales se heurtent toutefois une contradiction fondamentale En effet comme les observations le montrent les attentes des enseignants sont les plus fortes aupr s des parents des l ves qualifi s de peu autonomes le plus souvent d origine populaire Or ce sont la plupart du 83 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 H lo se Durler temps ces
548. vont me voir grandir Ils vont me faire confiance Ils me laisseront un peu plus me d brouiller Ils vont moins m aider je vais devoir tre autonome Ils me feront plus confiance je ferai plus de devoirs toute seule Ces filles et gar ons t moignent de parents qui l gard de leur enfant prendront acte de son changement de caract re adapteront leur conduite du fait qu il aura grandi et lui demanderont plus d autonomie sur les devoirs L accent est mis sur le fait que l entr e au coll ge est une tape importante du grandir elle suppose un changement de groupe d ge et une maturit nouvelle De ce fait les parents projettent de donner leur enfant une autonomie nouvelle et de faire voluer leur relation vers davantage d galit r sultat d une alt rit qui se r duit un peu et qui indique le cheminement de l enfant vers un accomplissement de soi comme futur adulte L enfant semble suivre son processus naturel du grandir et les parents l coute des changements qui s op rent en lui le guident vers l tape de l adulte ind pendant La confiance accord e vient du fait que l enfant devenu plus mature peut se prendre en charge davantage Il gagne en autonomie parce qu il grandit 13 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Julie Delalande 3 Retour sur les mod les ducatifs entre individualisme et valeurs communautaires Si l on en croit Doris B lher Niederberger 2010 qui pr
549. voter leur sujet et de s y r f rer fr quemment ensuite surtout lorsqu elles font l objet d un affichage sur un mur de la classe Au niveau de l cole cette laboration des r gles par les l ves sous la conduite des adultes existe galement si les textes officiels n y obligent pas les coles l mentaires contrairement aux tablissements secondaires une partie des coles de l enqu te a mis en place des lections de d l gu s charg s de repr senter leur classe dans des d lib rations r guli res portant sur la vie et le fonctionnement de l cole Par rapport l enseignement de la Troisi me R publique le mouvement d autonomisation de l enfant franchit l une nouvelle tape L ducation r publicaine d il y a plus d un si cle ne consacrait pas de mani re syst matique une autorit verticale peu soucieuse de l adh sion des enfants Pour nombre de penseurs de l ducation d auteurs de manuels d instruction civique et morale et d instituteurs il s agissait de faire adh rer l enfant aux r gles de la soci t et de l cole en sollicitant avant tout sa raison Cette p dagogie de la raison D loye 1994 reposait sur l explication et la justification des r gles l objectif tant que l enfant les int riorise plut t qu il ob isse par crainte habitude ou conformisme une autorit ext rieure et personnalis e dans la figure du ma tre On d celait donc d j dans l cole de la Troisi me R publiqu
550. vrai qu on s interroge toujours sur la fa on de motiver l l ve Et puis bon l l ve qui n est pas motiv dans notre discipline il est peut tre brillant dans une autre C est peut tre une ambiance de une culture je ne sais pas finalement ils attendent qu on leur donne il n y a aucune volont de se battre de faire les choses par soi m me il y a beaucoup d attente de la part de l l ve qu on lui donne les outils qu on lui donne le savoir qu on lui donne tout tout fait une passivit Il n est pas rare selon les enseignants enqu t s que les l ves fassent preuve d apathie ou de manque d app tence face au savoir et dans les apprentissages pour finalement se d tacher sous cette forme moins visible des enjeux de l autonomie active et participative De telles attitudes repr sentent autant d obstacles r currents que la lourdeur des programmes dans l enseignement secondaire ne ferait alors qu accentuer Elles ne permettent pas l enseignant d approfondir comme il le souhaiterait ni d int resser le plus grand nombre des l ves ou mieux de les aider comprendre Ces emp chements p dagogiques r currents dans les t moignages des professeurs posent un enjeu d acc s des l ves au savoir et donc un risque d in galit s puisqu ils ne disposent gu re du temps n cessaire pour leur compr hension et appropriation singuli res Il est vrai que la notion de comp tences m
551. vue d acc der un niveau plus personnel de compr hension des raisons des actes de l enseignant Claude enseigne l EPS dans un lyc e urbain du grand Tunis Il est en ma trise STAPS et sp cialiste de gymnastique Ce choix repose sur plusieurs crit res tels que son v cu sportif de pratiquant et d entra neur et son acceptation volontaire d intervenir dans deux APS diff rentes Ce tableau s attache a d crire la pratique sportive et ou personnelle de Claude Tableau 1 Analyse de la pratique sportive de Claude 4 Pour Chevallard 2002 le rapport personnel au savoir est l expression par laquelle on d signe le syst me not R x o de toutes les interactions que x peut avoir avec l objet o que x le manipule l utilise en parle en r ve etc On dira que o existe pour x si le rapport personnel de x o est non vide Nous avons choisi cette d finition plus r cente car le rapport personnel est la fois ce que dit la personne sur l objet et ce qu elle fait avec l objet 119 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 Hejer Ben Joma Ben Hsouna amp Andr Terrisse a Instrumentation Du point de vue m thodologique le recueil de donn es porte sur un seul cas que nous avons choisi en fonction de son exemplarit En effet il convient de pr ciser que ce cas est issu d une tude plus large comportant quatre tudes de cas sur le poids de l expertise personnelle dans une APS sur l enseignement
552. x Ce choix didactique t moigne de l incapacit de Claude de concevoir et ou d enseigner le basket ball diff remment et permet de montrer dans quelle mesure le d j l du sujet enseignant peut caract riser voire m me contraster les modes de transmission de savoir diff rencier les pratiques et d terminer la logique professionnelle d un enseignant d butant Diff rencier les deux enseignements e La sp cialit Lors de l enseignement de la sp cialit des savoirs expos s en classe et reconnus par Claude ressortent en grande partie de son rapport personnel aux savoirs tel que le regard gymnique ce qui est confirm dans les entretiens d apr s coup j ai senti que j enseigne quelque chose que j ai d j mon attitude de gymnaste Claude utilise des expressions diff rentes ce qu il a pratiqu ce qu il a senti etce qu il a v cu qui convergent vers une r f rence personnelle qui semble diff rencier le traitement didactique de la sp cialit de celui de la non sp cialit Ce qui permet alors d identifier une conception personnelle d enseignement de la gymnastique ancr e dans une pist mologie personnelle relative l aisance corporelle au plaisir de pratique et la ma trise du corps dans tous ses tats si on se r f re son discours d entretien a priori Ces savoirs personnels font notamment partie de sa vie sportive et rel vent d un processus de formalisation et d int gration p
553. xe des relations dont les r gles se recr ent quotidiennement dans la vie collective Lenclud 2003 p 14 Rechercher ce qui fonde ce mod le c est en particulier regarder ce qui dans une soci t donn e permet une personne d acqu rir du prestige en fonction des valeurs premi res du groupe Deux r actions la perception de la puissance d agir de l enfant Comment dans ce contexte d analyse envisager la mani re dont les parents per oivent la puissance d agir de leur enfant et r agissent celle ci Nous dirions que l enfant est vu comme acteur dans les deux mod les mais que dans le premier cas sa puissance d agir est pr sent e comme un objet de tensions de conflits Elle est dompter et c est pourquoi l enfant doit tre model L enfant est vu comme acteur l int rieur d un groupe communautaire qui le soutient et attend de lui qu il manifeste son appartenance au groupe et qui le con oit comme redevable au groupe qui l a model qui l a construit Ils vont tre plus durs sur les notes Ils me r compenseront si j ai de bonnes notes Dans le mod le individualiste la puissance d agir de l enfant est pens e comme cr atrice et b n fique sa construction personnelle L enfant acteur est un id al dans lequel l individu n est pas redevable ses parents puisqu il est per u comme s tant construit par lui m me Is auront plus confiance en moi ils vont me voir grandir Si deux r acti
554. xemple quand les adolescents abordent le lyc e En effet apr s le palier d orientation de la troisi me les lyc ens constituent des groupes moins h t rog nes et l volution de leurs statuts identitaires est transform e par les sp cificit s de ce nouveau contexte Lannegrand Willems 2008 sources de nouvelles relations sociales plus souvent bas es sur l entraide et le soutien Bibliographie BOIVIN M amp BEGUIN G 1989 Peer status and self perception among early elementary school children Child development n 60 p 591 596 BUKOWSKI W M HOZA B amp BOIVIN M 1994 Measuring friendship quality during pre and early adolescence The development and psychometric properties of The Friendship Qualities Scale Journal of Social and Personal Relationship n 11 p 471 484 CAGLAR H 1993 La repr sentation de l cole chez l enfant de 6 ans De l espace matriciel l espace mortif re P R I S M E volume 3 n 3 p 332 350 CHARLOT B 1992 Penser l chec comme v nement penser l immigration comme histoire Migrants formations n 81 p 8 24 CHARLOT B 1997 Du rapport au savoir l ment pour une th orie Paris Anthropos CHARLOT B BAUTIER E amp ROCHEX J Y 1992 cole et savoir dans les banlieues et ailleurs Paris Armand Colin CLAES M 2003 L univers social des adolescents Montr al Les Presses de l Universit de Montr al COURTINAT CAMPS A amp
555. ycho ducation l Universit du Qu bec en Outaouais July Corbin psycho ducatrice au Centre de r adaptation en d ficience intellectuelle de Trois Rivi res Julie Marcotte chercheure r guli re au Centre de recherche JEFAR et au Centre jeunesse de Qu bec Institut Universitaire professeure au D partement de psycho ducation l Universit du Qu bec Trois Rivi res Au Qu bec les commissions scolaires renvoient aux organismes ind pendants g rant les coles primaires et secondaires publiques sur un territoire g ographique d termin Au Qu bec le niveau coll gial correspond un niveau d enseignement situ entre l enseignement secondaire et l enseignement universitaire 170 Recherches en ducation n 20 Octobre 2014 A Villatte J Corbin amp J Marcotte personne qui fr quente les CEA MELS 2006 Cette formation qui prend davantage la forme d une approche individualis e constitue une alternative pour les jeunes qui ont connu des checs ou qui ne r pondaient pas bien l enseignement traditionnel dispens au secteur jeune r gulier Rousseau Dumont Samson amp Myre Bisaillon 2009 En effet les possibilit s offertes l ducation des adultes sont plus souples cours de soir ou de jour temps plein ou temps partiel cours distance et offrent une meilleure chance de r ussite aux l ves en difficult Au regard du large spectre de services offerts dans ces centres le choix de s inscrir

Recherches en Éducation - n°20

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