Daniel Sciboz Positioning System 1.0. Mémoire d`études 2004.
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1. n m TS LH Ze Em Francis Alys Magnetic shoes cf Thierry Davila Marcher cr er 29 r cepteur GPS antennes EPS Si controle camera CCD marquage routier NBI 30 Dispositif denregistrement GPS movies Sch ma du photobus cf EPFL Laboratoire de topom trie Ibid GPS Movies Je consid re ce travail comme un essai de dispositif interactif utilisant la technologie de positionnement GPs comme outil denregistrement de parcours en milieu urbain Un premier l ment est constitu d un porte b b bricol qui supporte un ordinateur portable auquel sont connect s un r cepteur GPs et une webcam Durant un parcours un programme analyse et stocke les donn es GPs puis pilote le tournage de s quences en video num rique Une interface permet de lanc2. donn es une similitude entre arts num riques et cin ma 19 1 Paul Virilio Leffraction morpho logique Lespace critique 2 cf Illustrations 3 cf R f rences tech nologiques GPS Exactitude et mesure du temps Lexactitude est le rapport de la valeur mesur e a celle de son incertitude On peut galement caract riser lexactitude par son inverse qui est l incertitude relative Patrick Bouchareine Le m tre la seconde et la vitesse de la lumi re La Recherche n 91 1978 A loppos de lesth tique ESTHESIS non mesur la m trologie ou science de la 22 1 2 D mesure nous entraine observer l histoire des r f rents des talons successifs qui ont permis au cours de l volution scientifique l valuation de plus en plus pr cise des distances des longueurs ainsi que celle des dur es longueur et distance d un espace de temps dun CONTINUUM qui na cess de subir les m tamorphoses des engins les d formations m tamorphiques successives des machines de d placement et de communication machines qui ont contribu au m me titre que les divers instruments de mesure la constante red finition de lespace v cu et donc indirectement la d termination de plus en plus rigoureuse de l image du monde sensible CC e 2 e 2 instruments de mesure dune incertitude relative et non pas comme on le pr tend d une inexactitude certaine instruments parall les et
3. avec l animation du trajet illustr par une ligne en cours de constitution et de v rifier la possibilit de cr er un micro r cit chronophotographique relatif au parcours dans lespace Les deux tats trace dynami que et photographies d filent en alternance dans le rendu final Le projet lifetime est une chronotopographie Il a t r alis partir des trac s de mes d placements quotidiens enregistr s durant une semaine du lundi 31 mai au diman che 6 juin 2004 Durant cette p riode jai accumul un certain nombre d images d horloges et de montres indices du temps qui passe La collection de 7 trac s un par jour a t redessin e dans un espace virtuel selon une grille pr tablie permettant de regarder chaque trajectoire ind pendamment mais aussi de les comparer Une ligne mobile se d place une vitesse proportionnelle l enregistrement Gps elle fonctionne comme un curseur et relie les trajectoires en indiquant sur chacune dentre elles le m me instant de la journ e Lordre d apparition des images en surimpression est r gl e galement en fonction de l heure de la prise de vue Ce diagramme montre de mani re dynamique les diff rences de rythmes et de distances parcourues d une per sonne durant un intervalle de temps d fini 32 ENREGISTREMENT 1 amp GPS 14 JUILLET 2004 TRAJECTOIRE DOMHEES GPS ENREGISTREES HEURE DE DEP ART 15 48 31 LOMGITUCE 5713234 HEURE ACTUELLE 12 40 13 LATITUCE 4692
4. es GPs dans un souci de nouvelles repr sentations du d placement et du lieu sur lequel il seffectue dans Impressing Velocity Il a plus tard cr des pi ces plus topographiques relatant des performances collectives ou des voyages grande chelle Field Works Dans cette s rie de travaux il a utilis la trace enregistr e par le GPs comme v ritable nouvelle forme de piste la timeline de la vid o augment e d une spaceline utilisant les coordon n es spatiales dans le montage de ses installations interactives et visualis es elles m mes sous la forme d un trait l ment r v lateur des rapports spatio temporels des s quences vid os interviews ou vues panoramiques du paysage L chelle des parcours effectu s et l utilisation de v hicules divers caract risent aussi ces performances Comme souvent les land artistes il travaille l ext rieur de la cit dans des espaces ouverts tirant ainsi parti des contraintes technologiques du Gps et vitant sa difficult fonctionner en milieu urbain Les p rim tres dexploration sont soigneusement choisis en fonction de leur accessibilit et les erreurs de position dans les donn es GPs sont limin es dans un souci de constituer un objet finalement tota lement objectif 22 http locative x i net http www gpsdrawing com http www gpster net http realtime waag org NELE ROY Steet Player has confirnmed their locaton
5. la marche M taili Paris 2000 Naimark Michael Field Recording Techniques for Virtual Reality Applications vsMM Gifu 1998 Tiberghien Gilles A Land Art Carr Paris 1993 Tufte Edward R Visual Explanations Graphics Press Cheshire 1997 Virilio Paul Lespace critique Christian Bourgois Paris 1984 Esth tique de la disparition Galil e Paris 1989 L inertie polaire Bourgois Paris 1990 Walser Robert La promenade Gallimard Paris 1987 Illustrations artistes internet Fujihata Masaki www field works net Field WorkseAlsace http www zkm de futurecinema fujihata werk e html Impressing Velocity www ntticc or jp Archive 1994 Impressing Velocity Works impressing j html Kurgan Laura You Are Here Museu http www princeton edu kurgan urhere html global htm Naimark Michael www naimark net projects html The Aspen Moviemap Interactive Videodisc System MIT 1978 1980 Displacements San Francisco Museum of Modern Art 1984 Golden Gate Flyover Exploratorium 1987 Field Recording Studies Banff Centre for the Arts 1992 1993 Blast Theory amp Mixed Reality Lab www blasttheory co uk Can you see me now www canyouseemenow co uk Uncle Roy All Around You www blasttheory co uk bt work_uncleroy html Stalker Laboratorio Osservatorio nomade www osservatorionomade net 41 Technologie GPS Laboratoire de topom trie EPFL Lausanne collectif http topo epfl ch publications publi_pedestre php Capte
6. minimum de compr hension de leur fonctionnement ont n cessit plusieurs mois de tests d essais techniques et de documentation Ce chapitre aborde des aspects li s l utilisation de cette technologie plut t r cente Il me permet aussi de parler de quelques id es recues et d voquer certaines r flexions qui claireront ma position entre science d veloppement technologique et art J ai en effet rapidement pu constater que mes pr occupations divergeaient quelque peu de celles des principaux utilisateurs du GPs et il ma t n cessaire d imaginer des moyens techniques sp cifiques adapt s la nature artistique de mes recherches D finition Labr viation GPs Global Positioning System d signe un syst me de positionnement g ographique d velopp par le d partement am ricain de la d fense Cette technolo gie permet de d terminer une position g ographique gr ce au signal mis continuel lement par vingt quatre satellites r partis sur plusieurs orbites Ce signal peut tre capt en th orie sur lensemble de la surface terrestre par un utilisateur quip d un r cepteur portatif qui calcule sa localisation en fonction des informations reques D autres syst mes existent ou sont en d veloppement GALILEO en Europe et le sys t me russe GLONASS sont les plus connus mais le GPs est de loin le plus r pandu et le plus accessible de ces outils Lensemble des technologies de localisation satellitaire sont reg
7. nouvelles formes de cartes Subjec tives et personnelles celles ci ne doivent plus repr senter fid lement la topographie Issues du travail des artistes elles sattachent rendre compte d autres ph nom nes que les seules asp rit s du terrain Flux pi tonniers d rives performances collectives dynamiques et rythmes du d placement rencontres pemettent de donner voir la cit contemporaine comme un processus un mouvement Inspir s par la d rive situationniste et le Land art les membres du collectif romain Stalker constituent des ceuvres dans lesquelles la carte tient une place importante Elle raconte la fois la performance physique qua constitu la marche travers les terri toires actuels mais fait aussi merger ces vastes espaces sans fonction pr cise sou vent situ s aux p riph ries des grandes m tropoles dans les non lieux de l architecture postmoderne Leurs productions modifient l ordre des priorit s habituellement rete nues comme significatives pour la conception de plans Ainsi ils laissent supposer la pr sence d une ville dans la villes multiple r Jinvent e La carte ne pr tend pas repr senter le p rim tre travers mais est un r sultat de lexp rience m me du trajet 12 1 Gilles A Tiberghien Un si cle darpenteurs Les figures de la marche La marche mergence et fin de l uvre 2 Paul Auster The invention of solitude traduit librement Les moyens
8. pr sent e peu d uvres utilisaient des donn es GPs et les travaux sp cifiquement num riques ou interactifs taient curieusement presque absents Le travail de Masaki Fujihata qui est peut tre aujourd hui celui qui allie le plus subtilement les trac s Gps et des s quences vid o et qui dans son d roulement est tr s proche du Land art n tait pas voqu Pour ce qui est de la technologie Gps et de son utilisation en art la question du lien ou de l absence de lien vers les artistes du num rique reste donc d actualit Les quelques questions principales qui guideront cette recherche th orique seront quel impact ont les technologies de positionnement satellitaires sur la production artistique contemporaine Influencent elles vont elles influencer significative ment lesth tique de certaines disciplines Pourquoi et pour quels usages certains artistes sapproprient ils ces outils A quelle tradition ventuelle les ceuvres propos es peuvent elles tre rattach es 38 1 Ibid Port e artistique et motivations Jaborderai aussi le sujet par la production dessais num riques traitant de la locomo tion et utilisant entre autres les donn es spatio temporelles du Gps Je souhaite con centrer mes efforts sur la constitution d une pi ce particuli re entre r cit de voyage souvenirs et fiction Il sagira de mettre en m moire et en relation des trajets effec tu s des poques et dans des lieux diff rents p
9. spleen de Paris Objectifs et motivations Ce m moire tente de faire une synth se de quelques recherches effectu es durant le cursus Nouveaux m dias suivi la Haute cole d arts appliqu s de Gen ve depuis 2002 Il refl te un travail daccumulation fragmentaire et un peu d sordonn e de r f rences et d informations et reprend principalement des notes et citations collect es durant cette p riode autour des th mes du d placement de la cartographie et de leur utilisa tion dans des uvres d artistes contemporains Il doit donc tre compris comme une mani re de mettre plat ces r f rences plut t que comme une analyse pr cise et sys t matique du sujet Il na certainement pas pour ambition de proposer un discours coh rent et nouveau sur les divers domaines qu il ne fait queffleurer Une premiere partie est consacr e une pr sentation g n rale de la technologie Gps Global Positioning System J ai choisi cet outil d sormais accessible tout un chacun comme moyen de relier les m dias num riques mon int r t pour lart de lexplora tion principalement par la marche du milieu urbain Ce document me permet aussi de citer quelques sources d inspiration notamment litt raires qui mont amen vers ces recherches et d voquer plusieurs d marches actuelles d artistes dont les pr occu pations tournent autour de lespace et de son investigation sensorielle et cognitive et des moyens qui permettent de r sti
10. thode avec laquelle avec autant de vitalit ils entreprirent de b tir leur uvre Les chemins qu ils emprunt rent se r v l rent tous diff rents mais amen rent une seule v rit la marche par laquelle l homme acquiert son statut est une pratique que l art dans ses multiples explorations se devait de traiter Mais pour mieux en connaitre le m canisme il fallait en premier lieu d composer le mouvement 10 1 Ibid identifier les phases qui le faconnent faire des rep rages partir des s quences mises au jour enregistrer les diagrammes qui en r sultent faire la synth se des diff rents moments de l image en un mot tablir la cartographie la plus subjective de ce qui un temps fut appr hend comme un objet d analyse en soi L algorithme chronophoto graphique ou cin matographique allait particuli rement fasciner les artistes Cette allusion la chronophotographie est importante jaurai loccasion den reparler dans le chapitre consacr au dispositif portatif utilis pour mon travail de dipl me car elle revient comme une constante dans les travaux ou se m lent mesure de lespace et du temps et saisie du r el par l image fixe ou en mouvement Plus loin l auteur met en lumi re quelques distinctions dans l attitude et le propos de certains artistes qui ont utilis la marche comme moyen d action Parmis ceux ci bien s r les surr alistes La ville plus que les autres paysages sera le champ privil g
11. 2079 DUREE 1 42 ALTITUDE 275 m 33 ORIENTATION SATELLITES RE US Sch mas et plans pour GPS movies SIGNAL ON TRACE ON CAMERA OFF Ly 9 2 E SIGNAL OFF TRACE OFF CAMERA ON 45 ga 34 Lifetime d tail et essai de rendu pour GPS movies 35 SUR LE SOL PLAINF ALAIS GENEVE 20 06 05 ST JE GENEVE 10 01 04 36 1 Catalogue Un si cle darpenteurs Les figures de la marche et Gilles A Tiberghien Land Art 2 Thierry Davila Marcher cr er 5 POSITIONING SYSTEM EXPLORATION 2 0 Ce dernier chapitre regroupe quelques propositions pour des projets futurs et fixe un cadre pour une recherche th orique approfondie il a t r dig en vue d une candida ture pour un DEA d Arts des images et art contemporain d pos e aupr s de l universit Paris 8 de Saint Denis en automne 2004 Ce projet esquisse un itin raire cest aussi une demande de visa Le clin au voyage est probablement facile mais il reste d actualit Je retrouve dans la r daction de ce document des sensations qui me rappellent trangement certains d parts lorsque l objectif du voyage est flou et incertain mais qu il domine tout de m me les doutes et pousse se mettre en action Les explorations que je souhaite poursuivre seront la fois de nature artistique et th orique Elles traiteront de l art de la locomotion et du r cit
12. 2A Balise ou borne mobile Une id e persistante associe syst matiquement balise et r cepteur Mais l appareil GPs que nous utilisons tous les jours n met aucun signal Il le capte et ce signal est comme 1 Jean Louis Boissier une borne une interface entre la carte et le territoire mais un rep re fluctuant et La relati TT mobile que le r cepteur traduit et rend perceptible est en ce sens un instrument que forme Vertus des mondes born s lon pourrait qualifier de passif en comparaison d autres outils caract ristiques des nouvelles technologies de l information et des t l communications internet WI FI GSM Le r seau GPs est relativement herm tique La mise en relation des donn es de ce syst me et d autres types d informations demande un effort particulier Cette per ception erron e de loutil dans l imaginaire collectif est confirm e par les chercheurs de l Ecole polytechnique f d rale de Lausanne Lorsque lon voque la navigation p destre passablement d id es pr conques influenc es par le monde cin matographi que viennent lesprit Connaitre sa position et principalement celle des autres en tout temps et en tous lieux a influenc bon nombre de croyances ainsi que le syn drome Big brother is watching you La r alit est pourtant d une grande complexit car le simple usage d un GPs ne permet pas de d terminer avec pr cision sa position 2 EPFL Laboratoire 24 he
13. POSITIONING SYSTEM EXPLORATION 1 0 M moire d tudes Daniel Sciboz Postgrade Nouveaux m dias cole d arts appliqu s HEAA Gen ve 09 2004 SOMMAIRE 1 Introduction 4 2 Recherches technologiques GPS 6 3 Artistes en d placements 10 4 Vers les arts num riques 18 5 Positioning system exploration 1 0 26 6 Positioning system exploration 2 0 37 7 Ressources 40 REMERCIEMENTS Pierre Alain Giesser Jean Louis Boissier Guy Milliard et Daniel Pinkas Julien Roby Pius Zoll Caroline Bernard Angela Marzullo Annelore Schneider Didier Stalder Pierre Rossel St phane P caut Beat Trummer Marc Zaugg IKEA Stiftung Schweiz Nabou et Elias Hubert Ren e Jo lle et Sophie Sciboz Khady Ly N Diaga Aw Blaise Bonazza Tony Rossopoulos Pierre Alain Staub 1 INTRODUCTION Ce qui rendait pr cieux a Kublai chaque fait ou nouvelle rapport par son informateur muet c tait lespace qui restait autour un vide que ne remplissaient pas des paroles Les descriptions des villes visit es par Marco Polo avaient cette qualit quon pouvait s y promener par la pens e s y perdre s y arr ter pour prendre le frais ou sen chapper en courant Italo Calvino Les villes invisibles Il me semble que je serais toujours bien la je ne suis pas et cette question de d m nagement en est une que je discute sans cesse avec mon ame Charles Baudelaire Le
14. Please try fo guide them te mu offica Blast Theory cf Ressources 23 Masaki Fujihata Velocity Engine Field Works cf Ressources 24 25 Michael Naimark The Aspen Moviemap cf Ressources Michael Naimark Golden Gate Flyover cf Ressources 5 POSITIONING SYSTEM EXPLORATION 1 0 Les effets induits de cette vid oscopie dont les r percussions en mati re de vision ne se feront pas attendre la vid o participant activement la constitution d une localisation instantan e et interactive d un nouvel espace temps qui na rien de commun avec la topographie lespace des distances g ographiques ou simplement g om triques Paul Virilio L inertie polaire Le r cepteur GPs utilis comme moyen denregistrement est un exemple significatif doutil permettant de cr er un modele despace de synth se directement partir de donn es saisies dans lenvironnement r el L un des objectifs de mon travail pratique a t de concevoir un outil portatif et un programme capable de rejouer presque imm diatement apr s un relev de terrain un d placement dans lespace tridimensionnel num rique Ces espaces et ces formes sont des modeles artificiels contenant une forte proportion de donn es capt es en direct r elles Il sagit donc de repr sentations de l espace arpent l espace au moment du d placement dont les propri t s peuvent tre modifi es afin de proposer une vis
15. a ne signifie pas grand chose Mais s garer dans une ville comme on s gare dans une for t demande toute une ducation Il faut alors que les noms des rues parlent a celui qui s gare le langage des rameaux secs qui craquent et des petites rues au coeur de la ville doivent refl ter les heures du jour aussi nettement qu un vallon de montagne Cet art je lai tardivement appris il a exauc le r ve dont les premieres traces furent les labyrinthes sur les buvards de mes cahiers Walter Benjamin Tiergarten Enfance berlinoise Nous avons choisi le parcours comme la forme dart qui permet de souligner un lieu en tracant physiquement une ligne comme une pr architecture qui s insinue dans une nouvelle nature Le fait de traverser en tant qu instrument de connaissance ph nom nologique et d interpr tation symbolique du territoire est une forme op rante de lecture et donc de transformation d un territoire un projet Laboratoire Stalker La marche comme pratique artistique Dans lart des images une tradition existe qui met en sc ne le d placement au travers souvent de l individu en marche Maurice Fr churet dans sa contribution au tr s complet catalogue de l exposition Les figures de la marche 2000 dresse l inventaire doeuvres ou se retrouve comme sujet central l homme qui marche La marche aura t tour tour le motif quavec insistance les artistes ont choisi pour noncer le con tenu de leur art et la m
16. ansion Physiquement immobiles dans une lieu d termin nous pouvons d sormais op rer simultan ment dans un certain nombre de points et sur diff rents r seaux entrecrois s dont les limites exactes sont difficilement perceptibles Sorienter dans cet espace ouvert et dynamique semble aussi imp ratif que pratiquement impos sible Les r flexions th oriques de Laura Kurgan une artiste qui a utilis les GPs depuis le milieu des ann es 90 permettent de concevoir le principe de g olocalisation dans un espace plus vaste auquel sont int gr s lespace virtuel et les r seaux de t l communications Elle rel ve aussi le caract re relativement impr cis du syst me GPS semble apporter une r ponse d finitive en offrant partout sur le globe une pr ci sion proche du centim tre Comme le pr cise le manuel d utilisation d un fabricant Chaque m tre carr de la surface terrestre poss de une adresse unique et chacun aura ainsi la possibilit de connaitre exactement sa position nimporte ou et nimporte quel moment Mais l espace ou l architecture de ce syst me d information qui pr tend nous localiser une fois pour toute dans le r el poss de sa propre complexit ses pro pres relais invisibles et ses propres d lais Il est ainsi difficile de dresser la cartographie de ces nouveaux espaces qui sont eux m mes une carte d autres espaces de ces r seaux 21 1 Laura Kurgan Ibid 2 cf Resources et Illustration
17. ar un ou plusieurs individus Ce travail comprendra une partie performative l enregistrement de s quences dans une s rie dexcursions sur des lieux de souvenirs Voyage d rive urbaine errance promenade flanerie Au fond peu importe Il sagit l de quelques unes des multiples formes que peuvent prendre nos d placements Je souhaite plut t explorer les points de convergence entre ces diff rentes attitudes Ceux ci pourraient avoir pour noms conditions limites rythme vitesse dur e environne ment espace m moire Ces termes propri t s que peuvent prendre les d placements sont int ressant car ils sont aussi porteurs de sens dans les technologies num riques Lautre int r t est au niveau du rendu Je souhaite inclure des images dans lespace tri dimensionnel En isolant les images fixes d une s quence et en les repla ant sur la trajectoire en programmant un travelling de la cam ra virtuelle d une image fixe vers l autre je voudrais recr er l illusion du mouvement chronophotographique Si lon a parcouru dans un intervalle identique de temps des distances variables et que lon divise ces distances par le nombre constant d images capt es devrait pouvoir recr er une cadence artificielle du film mais selon une vitesse calqu e sur le r el Conclusion Le fait de me servir de ces outils nouveaux et de produire des exp riences artistiques est pour moi une mani re de comprendre le monde de me confront
18. er lui en dehors de l atelier et d allier la mesure du monde celle de ma propre perception Je retiens aussi comme incitation poursuivre ce travail la notion d ind cision quand sa nature exacte et mon propre statut L essentiel restant pour moi d aller voir appren dre et comprendre mais ailleurs 39 7 RESSOURCES Bibliographie Auster Paul Trilogie New yorkaise Cit de verre Actes Sud Arles 1987 Linvention de la solitude Actes Sud Arles 1988 Baudelaire Charles Le spleen de Paris petits po mes en prose Poche Paris 1977 Barthes Roland L Empire des signes Skira Flammarion Gen ve Paris 1970 Benjamin Walter Sens unique Enfance berlinoise 10 18 Paris 1988 Boissier Jean Louis La relation comme forme MAMCO Gen ve 2004 Borges Jorge Luis Fictions Le jardin aux sentiers qui bifurquent Gallimard Paris 1983 Le livre de sable Gallimard Paris 1978 Bouvier Nicolas Le poisson scorpion Gallimard Paris 1996 L chapp e belle Metropolis Gen ve 1996 Calvino Italo Les villes invisibles Seuil Paris 1974 Catalogues GNS Palais de Tokyo ditions Cercle d Art Paris 2003 Un si cle darpenteurs Les figures de la marche Mus e Picasso Antibes 2000 Davila Thierry Marcher Cr er ditions du Regard Paris 2002 Debord Guy Ernest Th orie de la d rive Internationale Situationniste n 2 1958 Depardon Raymond Errance Seuil Paris 2000 40 Le Breton David Eloge de
19. er lenregistrement et de contr ler l image video elle montre aussi une premi re repr sentation carto graphique du parcours en temps r el Ensuite un programme g n re une animation ou alternent s quences video et images tridimensionnelles de la trajectoire enregistr e selon un rythme un montage direc tement influenc par les donn es Gps position orientation vitesse Un jeu se cr e dans les transitions d une forme de repr sentation l autre le son agissant comme un rep re constant Lensemble propose une cartographie subjective une collection de s quences hybrides Le paysage arpent est donn voir sous la forme d une image du d placement physique et d indices du lieu travers J ai choisi de ne montrer les images vid o d une marche que lorsque le signal GPs devient si faible qu il ne permet plus de calculer pr cis ment la trajectoire La vid o pallie ainsi l absence momentan e de l image de synth se et donne des indices concrets sur le lieu travers La conception d un outil utilisable sur le terrain et pour des exp riences futures a constitu une part importante de la recherche Il a fallu principalement automatiser les taches de prise de vue et denregistrement des donn es GPs et permettre leur synchro nisation quasi imm diate Le choix d une webcam comme source vid o renforce le caract re exclusivement num rique du dispositif Si le sujet de ma recherche artistique est le d placement l i
20. es 18 1 Paul Virilio Linertie polaire 2 Jean Louis Boissier Ibid Machines a communiquer faites ceuvres 2 Michael Naimark Ibid effets de l interactivit des t l communications La r alit t l topique lemporte sur la r alit topique de l v nement On conna t le caract re sombre et un peu pessimiste de la pens e de Paul Virilio mais elle contrebalance bien l id ologie du virtuel comme espace de tous les espoirs possibles Elle est malgr tout probablement aussi exag r e notamment puisquelle semble implicitement prendre pour acquise lexistence paral lele du des monde s r el et virtuel Au risque de para tre tr s simpliste je pr f re croire que le virtuel le potentiel est encore contenu dans le r el qu il en est un des nombreux composants Les limites et les formes de cette t l pr sence sont par contre des th mes pertinents pour un travail artistique Les principaux usages et propri t s de ce mat riau constitu d information et de donn es ont d j t r pertori s Des instruments d mission de messages des v hicules d information l art retient la rapidit la puissance d apport instantan et damplification Ces capacit s sont utilis es pour exalter le sentiment 2 H paradoxal d une pr sence distance pour mettre en sc ne la conscience de la coexis tence et de la simultan it de choses et d v nements s par s Le Gps donne acc s des in
21. formations nouvelles qui permettent la visualisation dans la carte de certaines propri t s m ta bornes de la locomotion quelquefois perceptibles mais pas forc ment visibles lorientation l altitude le mouvement la vitesse La forme la plus commune dans les exp riences utilisant les GPs des fins artistiques est la ligne Le travail de Michael Naimark permet aussi d introduire clairement deux notions cl s de la production doeuvres interactives ou num riques que sont la saisie ou lenregis trement et la synth se le montage la mod lisation la mise en relation Comparantles techniques de production du cin ma et des images de synth se Michael Naimark voit dans leurs modes de production une diff rence subtile d coulant du fait qu une personne doit passer plusieurs heures devant une station de travail afin de cr er un mod le num rique alors que le travail des cin astes induit une interaction directe avec l environnement et les individus Ce point de vue est celui du pionnier et cette diff rence tend aujourd hui satt nuer dans le processus de la saisie minia turisation et mobilit des outils mais aussi dans la nature de nombreuses pi ces qui la constance de la num risation m langent bien plus ais ment des techniques autrefois difficiles mettre en relation Je propose plut t de voir dans la quasi immo bilit de l artiste ou du programmeur du monteur au moment du traitement des
22. i des exp rimentations D busquer ce qui dans la quotidiennet la plus banale peut enrichir le regard est tr s pr cis ment le dessein poursuivi au cours de ces marches citadines Au quadrillage de lespace que le progr s scientifique lessor industriel les strat gies militaires que la guerre a fait consid rablement progresser les surr alistes opposent une appr hension de l espace r solument vagabonde la mise au carreau du territoire se substitue une g ographie du r ve fond e principalement sur la libre d ambulation et lerrance cr atrice Et d autres grandes figures de l art du si cle pour qui la marche est associ e des questionnements plus intimes L homme qui marche est chez ces artistes l homme qui arpente les espaces m mes de la vie et qui interrogatif inquiet r volt ou plus simplement tonn tente en y dessinant des parcours de donner sens lexistence David Le Breton donne encore quelques pistes sur les intentions du fl neur dans le chapitre d Eloge de la marche consacr aux d ambulations urbaines Le flaneur est un sociologue dilettante mais aussi en puissance un romancier un journaliste un politique un guetteur d anecdotes Lesprit toujours en alerte nonchalant la saveur et la finesse de ses observations se perdent souvent aussit t dans l oubli moins qu une halte ne lautorise prendre quelques notes et professionnaliser son regard ou qu une oreille complice ne se p
23. inf rieur une seconde Cest le temps n cessaire au r cepteur pour analyser le signal calculer la distance entre les satellites actifs et la surface terrestre et actualiser sa position Ce temps de latence parait donc important lorsque lon est habitu tra vailler la cadence du film ou des battements du processeur Les donn es sont trans f r es par paquets r parties dans onze trames rep rables leurs ent tes et contenant chacune une certaine cat gorie d informations Dans la ligne GPRMC se trouvent par exemple les donn es minimum de position et de d placement alors que la ligne GPGGA contient des informations de position fixes GPRMC 140851 A 4321 359 N 00524 421 E 000 0 360 0 260500 000 5 W 63 ENT TE HEURE LATITUDE LONGITUDE VITESSE CAP DATE GPRMB A 1 61 L T001 T002 4317 626 N 00522 212 E 004 1 203 4 V 1A GPGGA 140851 4321 359 N 00524 421 E 1 07 1 0 254 6 M 49 1 M 4B TAT DU SIGNAL NBR DE ALTITUDE ET UNIT SATELLITES ACTIFS ENT TE GPGSA A 3 02 03 11 15 16 25 29 1 8 1 0 1 5 30 5 3 1 10 01 06 188 00 02 13 289 37 03 02 154 43 11 80 011 45 74 GPGSV 3 2 10 15 31 093 30 16 16 238 40 21 06 056 00 25 03 106 38 75 GPGSV 3 3 10 29 22 044 38 31 34 168 00 72 PGRME 5 1 M 6 4 M 8 1 M 21 GPGLL 4321 359 N 00524 421 E 140852 A 2F PGRMZ 836 f 3 16 PGRMM WGS 84 06 GPBOD 011 4 T 011 9 M TO02 T001 49 GPWPL 4317 626 N 00522 212 E TO02
24. ion subjective personnelle Le titre fait r f rence au travail de Walker Evans Chicago a camera exploration pour lequel le photographe am ricain avait programm et automatis certaines taches de la prise de vue Ce titre a l avantage de permettre plusieurs lectures plusieurs utilisations Il met l accent sur un processus et correspond bien aux recherches que jai effectu es jusqu ici qui ont eu pour objectif principal de tester dans le contexte d une production artistique la technologie de positionnement satellitaire Gps Lacronyme Gps est associ la diffusion r cente des outils de g olocalisation satellitaires Il d signe en fait pr ci s ment le syst me am ricain Global Positioning System qui est de tr s loin le plus accessible et le plus utilis Le sujet de lexploration est donc avant tout le syst me lui m me son fonctionnement ses capacit s Puis l utilisation de l outil devient aussi le moyen et le pr texte des investigations artistiques de lieux et la constitution de r cits de promenades 26 1 cf Illustrations relatives en fin de chapitre 2 Patricia Falgui res Un si cle darpenteurs Les figures de la marche M caniques de la marche Pour une path tique des images anim es 3 Thierry Davila Ibid cf Francis Alys Magnetic shoes 1992 et Gabriel Orozco Piedra que cede 1992 4 Catalogue GNS cf Simon Sterling Heinzmann Uni solar Trek 1999 5 EPFL Laboratoi
25. isible qui indiquent plut t l amplitude d une m moire des gestes et des espaces qui leur sont n cessaires qu ils ne constituent l enregistrement de mouvements r ellement effectu s 14 Guy Ernest Debord The Naked City cf Catalogue GNS Stalker Franchissements et Planisfero Roma cf Thierry Davila Marcher cr er 15 FOUR DATS ANG FOUR CIRCLES Richard Long C 4 days and 4 circles SS Nm n Stanley Brouwn This Way Brouwn Dennis Oppenheim One Hour Run cf Catalogue GNS 16 Pierre Joseph mb de LIN oi Mon plan de m tro de Paris cf Catalogue GNS Helga de Lai lie Forts ia Conan Cara Leste Chartes dp da Lol bet ridin Paul Auster Cit de verre D part 17 1 traduit librement 4 VERS LES ARTS NUMERIQUES Historiquement une bonne part du travail de repr sentation sest concentr sur la transposition de la sensation despace Nous pouvons retracer dans lart de la repr sentation visuelle une ligne reliant la peinture de paysages et les fresques les diver ses variantes de panoramas du dix neuvi me si cle et enfin les nouveaux formats de projection cin matographique de type Imax Ceux ci exploitent des techni ques de haute r solution spatiale et temporelle les vues en grand angle et p riph riques les instal
26. la vitesse d un d placement ou la direction vers un point quelconque la surface du globe l enregistrement d une s rie de positions selon un rythme programm et la reconstruction des vecteurs entre les points successifs permet de visualiser le dessin d une trajectoire correspondant au d placement physique La plupart des r cepteurs du march offrent une possibilit de connection et de trans fert des donn es vers un appareil d appoint par exemple un ordinateur portable par l interm diaire d un c ble de type s rie ou USB S quence complete de donn es selon la norme NMEA Les virgules servent de s parateurs Ces dif f rentes lignes peu vent tre transmises par paquets de lon gueurs al atoires depuis le r cepteur et lon remarque qu un certain nom bre de positions sont vides Les l gendes d signent les don n es les plus fr quemment utilis es Protocole de donn es NMEA Il existe plusieurs formats de donn es accessibles sur les r cepteurs La norme NMEA National Marine Electronics Association est actuellement le standard de r f rence pour les applications de navigation et de randonn e Elle peut tre d chiffr e facile ment et tous les r cepteurs grand public ont une fonction permettant le transfert des donn es selon ce protocole La vitesse de transfert des r cepteurs varie g n ralement entre 4800 et 9600 bauds mais l actualisation des donn es ne peut se faire dans un d lai
27. lations sonores multipistes et la st r oscopie tridimensionnelle Leur objectif est de cr er l illusion d une pr sence qui se nomme t l pr sence Michael Naimark Field Recording Techniques for Virtual Reality Application Cette citation de Michael Naimark me permet deffectuer la transition vers l art des Nouveaux m dias l image en mouvement et le monde num rique Ce lien est essentiel car il permet de comprendre comment des pr occupations pour les notions de d placement et despace se retrouvent diff rentes p riodes trait es de mani res singuli res et en sadaptant aux volutions technologiques Formes de la t l pr sence Une utopie persistante L id e d une possible immersion totale dans le cyberspace se retrouve souvent dans les propos relatifs aux Nouveaux m dias comme un objectif ultime augurant de sensations totalement nouvelles et de la possibilit d une impro bable vie dans la vie La d mocratisation des technologies num riques et leur acces sibilit toujours plus grande peut laisser penser qu un v ritable nouvel espace de vie a bel et bien t cr espace temps parall le au monde r el et rendu perceptible en grande partie grace l image et la vitesse de transmission des donn es Au d but des ann es nonante Paul Virilio affirmait en se r f rant aux manipulations possibles des retransmissions t l vis es live et diff r e que d sormais les faits sont d faits par l
28. les accomplit comme l artiste Bruce Nauman qui dans ses performances re lie intimement les mouvements du corps aux interpr tations qui en peuvent tre donn es Stanley Brouwn Francis Al s ou Gabriel Orozco travaillent aussi de mani re plus vidente sur l acte que constitue le d placement individuel ou collectif et sur la trace que nous en gardons Leurs per formances et le r cit qu ils en donnent par leurs images les mettent plus directement en interaction avec la soci t dans laquelle ils se d placent Je ne souhaite pas entrer ici dans le d tail de toutes les pratiques artistiques ou trans parait la notion de d placement Quelques illustrations permettront de percevoir le lien possible entre ces ceuvres et des travaux dartistes utilisant les nouvelles technolo gies Il est toutefois important de noter que dans la plupart des actions propos es par les land artistes ou les artistes conceptuels le programme tient une place part Ces performances quelles aient lieu dans la nature ou en ville et quelles impliquent l ar tiste lui m me ou dautres protagonistes et la documentation que lon d cidera den garder sont m thodiquement labor es dans leurs principes codifi es Souvent les images qui en r sultent utilisent des vues cartographiques des diagrammes ou des plans mais aussi la vid o Leurs marches sont des mises en m moire de situations Linvisible semble la fois capt et amplifi par les signes du v
29. lexions int ressante Le titre de lexposition fait r f rence au GNSS Global Navigation Satellite System sigle officiel regroupant au niveau mondial les divers syst mes de g olocalisation satellitaires GPS GALILEO GLONASS et les contributions th oriques cette publication voquent les nouvelles pratiques d espace des artistes et esquissent les contours d une probable mergence d uvres li es au nomadisme urbain actuel et l utilisation d outils de g olocalisation Le systeme GPs lui m me est explicitement nomm Son utilisation semble permettre la cr ation de nouvelles cartographies dans le domaine appliqu du contr le des d placements et des flux mais aussi comme moyen de rendre compte d une fl nerie contemporaine bien diff rente de celle quavaient envisag e Charles Baudelaire puis Walter Benjamin Antoine Picon per oit dans l outil et son mode denregistrement la principale diff rence entre les attitudes actuelles et les courants artistiques ant rieurs Land art d rive situationniste etc comme si le nomadisme urbain contempo rain tait indissociablement d ambulation et journal de bord errance et pratique cartographique Dans lentrelacement des parcours semble se jouer un plaisir sp cifi que li lengendrement d une carte personnelle de la ville engendrement rendu ais par la diffusion des outils GPs Lauteur cite en exemple le travail de Laura Kurgan mais dans la s lection
30. li l investigation des lieux et de leur mise en m moire sous forme de pi ces num riques m langeant plu sieurs techniques vid o images de synth se Le d placement son sens sa saisie num rique et sa retranscription dans les pratiques de l art contemporain num rique Travail th orique Les connexions entre des artistes ayant utilis les diagrammes cartes et photographies pour rendre compte d une exp rience de d placement de la d rive situationniste au Land art par exemple ont d j t analys es et mises en lumi re notamment dans les textes de Gilles A Tiberghien et Thierry Davila Ces textes de r f rence sarr tent pourtant souvent des ceuvres qui se situent entre art vid o et performances La ques tion du num rique et de l interactivit est pratiquement absente de ces crits Ils nabordent pas la sp cificit ventuelle ou simplement les recherches li es aux nou veaux m dias et aux technologies de l information 37 1 Catalogue GNS 2 Ibid Christophe Kihm Topologies 3 Ibid Antoine Picon Repr senter la ville territoire entre crans de contr le et d rives digitales En 2003 l exposition GNs Palais de Tokyo Paris a sembl s int resser de pr s cette question et a pr sent une s rie d oeuvres contemporaines ou se lisait un m me int r t pour la cartographie le diagramme la g ographie J ai trouv dans le catalogue une source d informations et de r f
31. nt cf Ressources Fronti res de la localisation Quels sont les possibilit s offertes par les technologies de g olocalisation pour un renouvellement des pratiques de l art performatif et de la cartographie Quelles uvres r centes peuvent servir de r f rences dans l utilisation du GPs comme outil de prati que artistique Plusieurs artistes ont r pondu ces questions depuis quelques ann es en proposant de travailler la mati re brute des donn es Gps Le syst me GPs propose clairement une nouvelle mani re denregistrer nos d place ments tr s en prise sur le r el puisque les donn es sont capt es en direct mais qui demande aussi un travail important de post production si lon veut les int grer des D H D D 1 1e 7 pi ces regroupant d autres donn es isssues de plusieurs m dias Une possibilit est daller vers un traitement qui se distancie des soucis de repr sentation objective du territoire pour plut t mettre en valeur l aspect dynamique des donn es et figurer la fois le d placement d un individu mais aussi le mouvement interne au syst me d pla cement des satellites latence transmission de l information extrapolations D terminer notre position ne semble plus tre exclusivement affaire de positions fixes ou de points de r f rence stables mais bien d un ensemble de r seaux de d pla cements de transferts de noeuds r f renc s par leur position relative dans un espace en exp
32. nt r t du rendu qui est aussi une limite face la complexit de la technologie r side dans une certaine prise de distance vis vis de lobjectivit cartographique Celle ci me semble d j pr sente dans le mode de captation et l action du d placement physique lui m me 31 1 pour ce chapitre cf Illustrations Premiers excercices et autres essais Au d but de mes recherches et en parall le a l tude de la technologie j ai r alis de toutes petites exp riences Elles navaient d autre pr tention que d appr hender cet outil nouveau tester son fonctionnement dans des situations diverses Lune des pre mi res exp riences ludiques a t de tracer un mot dans l espace en utilisant la fonction trace du r cepteur J ai ensuite r alis une petite animation sur une carte du chemin qui se dessine dans un rythme plus rapide que celui de la performance r elle Cette pratique du dessin et de l criture dans lespace est relativement r pandue et de nom breuses images publi es sur internet en t moignent Une forme de genre part enti re semble m me avoir vu le jour le gps drawing ou geograffiti Pour l animation St Jean j ai test l utilisation parall le de prises de vues photographi ques dont la cadence et le d clenchement taient pilot es depuis un ordinateur porta ble selon la m me cadence denregistrement param tr e dans le Gps L id e tait de re synchroniser ensuite l apparition des images
33. r te entendre ses commentaires 11 1 David Le Breton Eloge de la marche 2 Stalker a travers les territoires actuels cf Ressources 3 Thierry Davila Marcher cr er La marche et plus g n ralement le d placement peuvent donc tre consid r s comme sujets d une recherche artistique Les outils de g olocalisation satellitaire type Gps fonctionnent comme un moyen denregistrement d un itin raire Ils pourront donc tre utilis s dans des productions artistiques en parall le d autres techniques de saisie et de retranscription du r el photographie vid o cartes plans et diagrammes Chaque citadin a ainsi ses espaces ses parcours de pr dilection rod s au fil de ses activit s et quil emprunte de mani re univoque ou quil varie selon son humeur le temps quil fait son d sir de se hater ou de fl ner Autour de chaque habitant se dessine une myriade de chemins li s son exp rience quotidienne de la ville Toute ville a ses p les magn tiques Lattraction est li e une histoire personnelle une enfance le souvenir dun moment de paix dont on cherche ensuite renouveler le miracle Stalker d rives collectives esth tique du non lieu La ville est ses interstices est un territoire explorer dont les d limitations tradition nelles sont notre poque devenues plus floues plus mouvantes Elle est un terrain de jeu id al pour des exp riences qui visent cr er de
34. re de topom trie Photobus en route pour le mobile mapping en temps r el Dispositifs de saisie Jai relev plusieurs reprises dans les chapitres pr c dents l importance des outils de saisie ou de re production du d placement dans le travail des artistes port s tude et l interpr tation de nos mouvements sur terre Que leur travail soit sp cifique ment li un territoire ou qu ils jouent sur la mise en lumi re des caract ristiques physiques sociales intimes ou formelles des d placements ils ont souvent du d ve lopper ou adapter leurs propres besoins les techniques de leur temps Cette remarque est valable en ce qui concerne Etienne Jules Marey ses costumes et ses syst mes de chronophotographie mais galement dans le cas plus contemporain des dispositifs de Michael Naimark Cette lign e dobjets souvent bricol s me semble int ressante en elle m me et m ri terait peut tre une tude approfondie Ils ont tous mon sens une valeur presque aussi grande que certaines ceuvres qu ils contribuent r aliser Ils t moignent aussi leur mani re de l activit culturelle d une poque et d une soci t Comme les impres sionnantes Magnetic shoes de Francis Alys ou les boules de plasticines de Gabriel Orozco qui participent enti rement de l oeuvre elle m me Si l on tend la d finition de cet objet la collection pourrait inclure certains v hicules comme ceux utilis s par des ar
35. roup es sous une appellation commune GNss Global Navigation Satellite System A l avenir la collaboration entre ces entit s devrait tre accrue et le fonction nement parrallele des diff rents syst mes permettre des am liorations qualitatives La position de l utili sateur est situ e l intersection de trois sph res dont le rayon est la distance s parant chaque satellite du r cepteur Le temps n cessaire au signal pour tra verser l atmosph re permet de calculer pr cis ment cette distance Fonctionnement Les satellites du r seau GPs poss dent une horloge atomique sur laquelle sont synchro nis s les r cepteurs Les donn es de temps et de position sont envoy es intervalles r guliers et la comparaison des dur es n cessaires aux signaux pour atteindre un r cepteur permet de d duire la distance s parant les deux objets La position g ogra phique de l utilisateur se trouve l intersection de trois sph res ayant chacune pour centre la position spatiale d un satellite ph m ride et pour rayon la distance s pa rant le satellite du r cepteur calcul e gr ce au temps de transmission du signal dans l espace La r ception continue de trois signaux au minum est n cessaire au calcul d une position en longitude et latitude un quatri me permet de d terminer l altitude A partir d une position spatio temporelle le r cepteur peut calculer notamment la distance entre deux points
36. s 3 cf Resources et Illustrations 4 cf Resources et illustrations en fin de chapitre 5 Pour une tude d taill e du travail de M Fujihata Jean Louis Boissier Ibid L image relation sans chelle et du syst me lui m me qui promet d abolir toute d sorientation Il faut pour cela red finir les points lignes et surfaces qui construisent habituellement la carte et se plonger dans d tranges formes d espace et de temps You Are Here Infor mation Drift tente de cartographier cet espace mergent de l information en utilisant ses propres technologies Le projet est constitu de trac s g n r s par satellite dont le but nest pas de pointer une position pr cise mais dexp rimenter les d rives et la d so rientation l oeuvre dans chaque carte ou architecture et plus particuli rement dans l architecture de l information Ces derni res ann es des artistes ou collectifs ont travaill la re constitution de cartes mettant en lumi re par exemple les flux et les trajets quotidiens des habitants d un lieu Le positionnement spatial a t aussi utilis dans les pi ces performances de Blast Theory travaillant sur plusieurs r seaux et permettant une interaction entre des protagonistes en d placement dans lespace r el et des joueurs en ligne sur internet repr sent s par leurs avatars virtuels Masaki Fujihata spaceline Masaki Fujihata a galement travaill la mati re brute des donn
37. s deux ou trois gales entre elles quand leurs cons quences il ne nous suffit pas de suivre la premi re jusqu sa conclusion il nous faut aussi remonter son point de d part pour explorer ensuite la seconde id e jusqu sa conclusion et ainsi de suite pour la troisi me et peut tre les suivantes Si nous essayons de visualiser le processus l oeuvre dans notre esprit un r seau de che mins se dessine progressivement comme une image de notre syst me sanguin le coeur les art res les veines les capillaires ou d une carte par exemple le plan des rues d une m tropole ou m me des routes comme la carte des stations de gaz avec des voies qui s tendent se croisent et serpentent travers tout un continent Ainsi lorsque nous marchons dans une ville nos pens es composent un voyage fait simple ment de la suite de nos pas A la fin nous pouvons presque dire que nous avons effec tu un voyage Bien que nous nayons pas quitt notre chambre il sagissait d un voyage et nous pouvons presque affirmer tre all s quelque part sans m me savoir exacte ment o Ce texte illustre assez bien la production d images mentales pouvant d couler d une r verie p destre Paul Auster a d ailleurs galement montr dans Cit de verre l attachement qu il portait l interpr tation des trajets l int rieur de la ville 13 1 Gilles A Tiberghien Ibid 2 Ibid de qu ils peuvent r v ler de la personne qui
38. tistes du Land art ou la bicyclette de Heinzmann Uni solar Trek de l unit d ha bitation de Briey en For t l unit d habitation de Rez Aujourd hui et dans le domaine num rique ces machines int grent non seulement les appareils hardware maisaussileur mise en r seau et leur programmation software Comme je expliqu ce travail d invention et de bricolage a constitu une part importante de mes recherches Dans mon propre travail l ment le plus significatif est un objet portatif constitu du Gps d une webcam cam ra l g re d velopp e pour une utilisation sur internet et d un ordinateur portable mis en communication et attach s un porte b b adapt pour la circonstance Je tenais tout sp cialement faire figurer ces remarques dans ce document On trou vera dans les pages suivantes une s lection d images montrant quelques uns de ces dispositifs Jesp re ne pas avoir trahi la port e artistique de mon tude en associant ce choix le sch ma du photobus construit par les ing nieurs du laboratoire de topom trie de l EPFL utilis pour tracer des cartes partir de relev s de terrain 27 28 Michael Naimark Field Recording Studies cf Ressources Dispositifs de E J Marey cf Catalogue Un si cle darpenteurs Les figures de la marche 16445 57 Py eot lE 3 vu T ttn n
39. tout aussi n cessaires que ceux des H 22 D 2 37 sciences exactes 5 contribuant comme eux l interpr tation culturelle de l tendue comme de la dur e dans un environnement naturel en perp tuelle reconstruction reconstruction scientifique et esth tique li e l intelligibilit des facteurs mais galement la plus ou moins grande sensibilit des vecteurs vecteurs de d placement de communication et de t l communication qui d placent en m me temps que les personnes les objets l image et les repr sentations du monde sensible Jai retenu cette introduction car elle fixe les contours de probl matiques li es la mesure du temps et de l espace tout en tablissant un lien vers l art en voquant la relativit de la notion de pr cision son caract re volutif et sensoriel Le r cepteur GPS est clairement un outil de mesure et denregistrement de distances et de vitesses de cartographie dont les informations transmises sont elles m mes issues d une s rie de d placements des satellites des signaux Elles sont donc par nature dynamiques et fluctuantes Comme l avait d j sugg r Laura Kurgan et comme lont d montr les tudes des chercheurs en topom trie elles sont aussi relativment impr cises Cette remarque permet de contester la vision d une technologie infaillible et le concept d une localisation totale permanente 20 1 Laura Kurgan You Are Here Museu traduit libreme
40. tuer lexp rience physique du parcours Enfin je reviens sur mes premiers essais num riques qui ont essentiellement eu pour objectif d appr hender la technologie et den tester le potentiel de rendu une fois les donn es enregistr es et confront es dautres m dias vid o notamment Je tente enfin dans le dernier chapitre de proposer des pistes pour des travaux futurs Mon souhait de r fl chir aux formes du parcours et sa mise en m moire est li mon go t pour les r cits r els et ou imaginaires de voyages et de d ambulations pour les sensations que procure le sentiment d tre en route en visite ou en transit et les manie res de retranscrire le souvenir qu il nous en reste Ce th me et ces sensations particu li res inspirent les artistes depuis longtemps notamment les crivains et lon trouve peut tre dans la litt rature les formes les plus abouties de r cits de parcours Les nouvelles technologies notamment la g olocalisation permettent d aborder ce sujet sous un angle nouveau riche d un potentiel en terme de construction du r cit de modes de captation et d quilibre entre images mod lis es et prises de vues du r el 2 REFERENCES TECHNOLOGIQUES GPS Mon int r t pour le d placement a pr c d la d cision d utiliser pour mon travail la technologie GPs Ce choix sest impos lorsque jai du d cider dun domaine dexp ri mentation li aux Nouveaux m dias La prise en main de ces outils et un
41. ures sur 24 et 7 jours sur 7 pour n importe quel endroit sur la plan te de topom trie Navigation p destre le futur en marche Les conclusions d tudes sur la pr cision et la fiabilit du syst me men es par ce m me laboratoire sont les suivantes D s que les besoins en pr cision descendent en des sous de 5o metres le Gps ne sufht plus Il devra tre coupl un logiciel de cartographie Map Matching pour am liorer les performances et la pr cision de la localisation Diff rences dans les distances mesur es 3 3 42 2 entre Rome et Tol de A 3 23 3 33 par diff rents grands x 3 543 3 E Se P eg 1 4 4 wae GRADOS DELA LONGITUD 353 MI astronomes cf A a os 954 E R Tufte Visual SR NR 8 668 Explanations Ces derni res remarques me paraissent importantes puisquelles mettent en lumi re certaines failles qui peuvent laisser imaginer des situations int ressantes en terme d interpr tation ou simplement l utilisation de ces accidents a des fins artistiques Elles permettent d laborer une mani re sp cifique d utilisation de cet outil l cart des pr occupations li es la pr cision au rep rage et la navigation 1 cf Ressources 2 Catalogue Un si cle darpenteurs Les figures de la marche 3 ARTISTES EN DEPLACEMENTS Ne pas trouver son chemin dans une ville cel
42. urs et analyse de signaux pour la navigation p destre MPG VPK G omatique Suisse Scherz 2002 Navigation p destre le futur en marche MPG VPK G omatique Suisse Scherz 2004 Photobus en route pour le mobile mapping en temps r el MPG VPK G omatique Suisse Scherz 2004 Gilli ron Pierre Yves Le GPS vers une banalisation du positionnement EPFL Flash informatique Lausanne 1998 http sawww epfl ch SIC SA publications F198 fi 5 98 Divers http bolstad gis umn edu chaptsfigs html http www geog le ac uk jad7 gps intro html 42
43. utilis s par Stalker pour retranscrire leurs performances et faire merger une forme singuli re de topographie sont eux aussi vari s Au dessin d une carte et la codification d l ments graphiques viennent s ajouter ou se substituer des photo graphies montrant des situations survenues durant les d ambulations des micro s quences presque chronophotographiques qui mettent en valeur l acte du d place ment et la dynamique du corps en mouvement un peu la maniere de certains pro tagonistes du Land art ou des artistes conceptuels Cet aspect du travail de Stalker semble se distancer un peu de l influence situationniste car en ne pr tant pas unique ment attention au territoire mais en associant dans le rendu de leurs cartographies des indices de la performance physique ils affirment peut tre qu ils font du corps un mat riau de l eeuvre Ainsi la carte statique et forte connotation ic nique senri chit progressivement d images de micro r cits ou le mouvement et le temps font de furtives apparitions La marche l image de la marche Quelquefois en d ambulant ainsi dans la ville nous pouvons avoir l trange impres sion de naller nulle part Nous recherchons simplement un moyen de sentir le temps s couler et seule notre fatigue nous dicte et quand nous arr ter Comme dans lenchainement de nos pas une pens e succ de la pr c dente Et si une id e engen dre plus qu une seule nouvelle id e dison
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