Les choix d`orientation scolaire et professionnelle chez les jeunes
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1. ryq il Article Les choix d orientation scolaire et professionnelle chez les jeunes adultes Sylvie St Louis et Marcel Vigneault Sant mentale au Qu bec vol 9 n 2 1984 p 26 36 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 030235ar DOI 10 7202 030235ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 10 35 Sant mentale au Qu bec 1984 IX 2 26 36 Les choix d orientation scolaire et professionnelle chez les jeunes adultes Sylvie St Louis Marcel Vigneault L observation des jeunes adultes dans leur d marche d orientation professionnelle a amen les auteurs entreprendre une s rie2. enseignement coll gial Manuel d utilisation Direction g n rale de l enseignement coll gial minist re de l ducation gouvernement du Qu bec ST LOUIS S VIGNEAULT M 1984 Analyse exploratoire des attitudes mesur es par le Q I P LE chez les l ves de quatri me et cinqui me secondaires et les c g piens nes l gard du choix de carri re Laval Coll ge Montmorency SUPER D E et al 1963 Career Development Self Concept Theory New York College entrance examination board SUPER D E 1964 La psychologie des int r ts Paris Pres ses Universitaires de France SUMMARY The observation of the behaviours of young adults in their process of professional orientation led the authors to undertake a series of studies to explain the observed behaviours They sug gest first a model of professional orientation situated within a phenomenological and developmental approach Next they analyze the perceptions of self and of the environment which influence the orientation process Lastly they suggest a frame work of interventions appropriate to the orientation model proposed
3. orientation 1 Le concept de soi L individu agit sur son milieu et se fixe des buts en fonction de la conception qu il se fait de lui m me Nuttin 1980 a L individu doit se recon na tre travers ses actions il doit avoir une iden tit propre une continuit interne La conception que l individu se fait de lui m me est donc un l ment essentiel dans notre mod le Dans son volume discutant des diff rentes th o ries du concept de soi Burns 1979 en r sume bien l importance et explique que ce concept est consi d r comme un l ment majeur et d terminant du comportement humain En effet le comportement est influenc par la signification personnelle que chaque individu accorde ses exp riences et par la fa on dont il se per oit lui m me Voyons comment se d finit le concept de soi Plusieurs th ories ont t labor es ce sujet voir l cuyer 1978 Burns 1979 mais nous nous arr terons sur la conception de l cuyer 1978 Cette derni re a t d velopp e partir d une analyse des nombreux mod les du concept de soi labor s depuis 1890 et se situe dans le cadre de l approche ph nom nologique Elle s nspire entre autres des auteurs suivants James Fitts Combs et Snygg Rogers voir l cuyer 1978 L cuyer 1978 voit le concept de soi comme un syst me multidimensionnel et hi rarchique qui se d finit comme une Organisation complexe r uni
4. e par l individu et son envi ronnement Un tel processus ne comporte pas de point ultime o doit arriver tout individu en fonc tion de son groupe de pairs ou de son ge Le point d arriv e n est fonction que de l interaction entre l Individu et son Environnement il est d termin par l environnement per u par la fa on dont l in dividu se per oit et par ses fonctions cognitives Nous consid rons qu il est important de respecter les caract ristiques particuli res du jeune adulte dans son processus d orientation Dans les th ories clas siques sur le sujet le concept de maturit profes sionnelle r f re au moment o l individu accomplit certaines t ches et la fa on dont il s en acquitte comparativement un groupe d individus Dans notre mod le le caract re singulier de l unit Individu Environnement ne permet pas la compa raison un groupe d individus Nous d finissons plut t la maturit profession nelle d un individu par sa capacit de se percevoir de percevoir sa situation dans son environnement et d adopter un comportement actif dans son pro cessus d orientation Un tel individu est capable de concr tiser ses besoins d laborer un plan d action de s engager et de prendre en charge personnellement la r alisa tion de ses buts professionnels Ainsi il exerce un contr le sur son environnement et constate qu il a du pouvoir sur les v nements qui l entourent Il
5. est un sujet actif et se prend en charge Selon nous cette capacit d agir est importante Un individu peut d terminer ses besoins et ses buts profession nels sans jamais passer l action ou la r alisa tion de ses buts Selon nous un tel individu n a pas atteint la maturit professionnelle Les choix d orientation scolaire et professionnelle 31 Si l individu ne passe pas aux actes nous pou vons supposer selon Nuttin 1980a qu il ne croit pas tre en mesure d attemdre ses buts qu il se sent incomp tent et incapable de faire des projets d ac tion Ceci d montrerait un trouble profond dans le fonctionnement motivationnel Nuttin 1980a 224 de l individu Peut tre ses buts professionnels lui apparaissent ils trop loin de sa situation actuelle Le sujet n a pas l impression de pouvoir exercer une action efficace sur sa situation en vue d atteindre ses buts Nuttin 1980a explique qu il semble y avoir une relation troite entre la r alisation d un but et la perspective temporelle Un individu aurait alors int r t se fixer des buts court terme qui devien nent des moyens pour r aliser ses buts long terme Nous avons vu que l individu passe successive ment par diff rents stades de transition remises en question et de structuration stabilisation tem poraire C est ainsi qu il volue dans le processus d orientation professionnelle Nous pourrions repr se
6. percep tions l gard de soi sont surtout n gatives les perceptions l gard de l environnement le seront et vice versa Entre l enseignement secondaire et l enseigne ment coll gial il y aurait passage de sources de r f rences plut t externes parents amis pro fesseurs conseillers perspectives d emploi tests etc vers des sources de r f rences plut t internes int r ts aptitudes besoins dans les d cisions relatives l orientation scolaire et pro fessionnelle Ces changements de sources de r f rences et de niveau d enseignement auraient pour effet chez un bon nombre de jeunes adultes de favoriser le passage un nouveau stade de tran sition pendant lequel ils feront un nouveau bilan d eux m mes et de leur situation actuelle Ce stade de transition entra nerait une certaine con fusion dans la connaissance de soi et dans les per ceptions de l environnement et cons quemment dans les choix relatifs la carri re Cette hypo th se s inscrirait bien dans le processus en spi rale d orientation professionnelle o le change ment des sources de r f rences chez le jeune adulte susciterait le passage un niveau sup rieur dans son processus R F RENCES BRETON R 1972 Le r le de l cole et de la soci t dans le choix d une carri re chez la jeunesse canadienne Ottawa Main d oeuvre et Immigration BURNS R B 1979 The Self Concept Theory Measure
7. pro fessionnels Les attitudes envers soi face l avenir perspective d un avenir peu brillant sentiment d impuissance et attitude passive face l avenir sont l une des principales sources d ind cision quant au choix d une profession Breton 1972 32 Sant mentale au Qu bec C est pourquoi il est important de tenter d iden tifier les diff rentes attitudes qu a l individu face son avenir professionnel Per oit il son avenir comme quelque chose qui d pend surtout de ses actions personnelles et qu il peut contr ler con tr le interne ou croit il plut t que son avenir est l effet du hasard v nements autres personnes Comment lui appara t son avenir professionnel Lui semble t il bien structur planifi ou plut t confus et impr cis Ses projets d avenir semblent ils difficiles atteindre complexes ou simples r aliser Jusqu o tendue de l avenir l ave nir garde t 1l un sens r el pouvant l inciter lac tion 2 Dimension 2 L environnement social milieu familial et groupes de pairs L laboration des plans d avenir n est pas ind pen dante des interactions avec le milieu social Law 1982 Les th ories qui pr valent en orientation consid rent g n ralement que l environnement imm diat d un individu sa famille ses amis l cole a un impact direct sur son choix de carri re Crites 1969 Herr et Cramer 1972 Pietrofesa et S
8. social du jeune adulte est un aspect important du mod le propos Il nous appara t indispensable de toujours se rap peler que l individu ne se d veloppe qu en fonction de son environnement De plus comme l individu est en interaction constante avec lui il est n ces saire de se servir de ce contexte social pour favori ser son d veloppement Il va de soi que l individu attribuera diff rentes significations la masse d in formations provenant de l environnement selon son d veloppement intellectuel mais aussi selon les dif f rentes valeurs v hicul es par son milieu 4 La d marche d orientation L individu en interaction avec l environnement apprend se conna tre dans diff rentes situations et se construit une conception de soi qui influen cera son d veloppement En fait ce sont les besoins ou types de relations requises entre l individu tel qu il se per oit et son environnement situation per ue qui dirigeront ses actions L individu est vu dans cette dynamique comme un sujet agissant sur l environnement et cherchant produire des chan gements pr f rentiels dans l ensemble de ses rela tions avec le monde Nuttin 1980a Nous d finissons la d marche d orientation du jeune adulte dans les m mes termes La d marche d orientation peut tre consid r e comme l action d un sujet en situation qui agit sur l environnement per u en vue de buts professionnels att
9. Emploi et Immigration Canada PEAVY R V 1981 Le counselling des adultes en vue de la prise de d cision Ottawa Hull Emploi et Immigration Canada direction de l analyse et du d veloppement PELLETIER D 1983 L A D V P un mod le possible pour une ducation des choix Revue de L Orientation profession nelle 18 29 48 PERRY W Jr 1970 Intellectual and Ethical Development in the College Years New York Holt Rinehart and Winston PIETROFESA J SPLETE H 1975 Career Development Theory and Research New York Grune et Stratton ed RAIMY V 1975 Misunderstandings of the Self San Fran cisco Jossey Bass Publishers SIMARD RIVERIN D 1980 D veloppement vocationnel de l adulte vers un mod le en escalier Revue des Sciences de l ducation 6 325 349 SMITH P 1982 Essai de classification des comp tences n ces saires pour devenir une personne autonome et bien quili br e in CONNAT 2 p 157 169 Analyse et d veloppement Professions et carri res Emploi et Immigration Canada ST LOUIS S 1981 Identification d un mod le de mesure de la maturit vocationnelle chez les tudiants du coll gial Direction g n rale de l enseignement coll gial Minist re de l ducation Gouvernement du Qu bec ST LOUIS S VIGNEAULT M 1983 Questionnaire d Iden tification des Perceptions Individu Environnement Q I P LE pour les l ves de quatri me et cinqui me secon daires et de l
10. ance de deux objectifs dans les fonctions et interventions du conseiller tenter d accro tre chez le jeune adulte la com pr hension et la connaissance qu il a de lui m me et de son environnement ceci en vue d actions de plus en plus d lib r es de sa part aider le jeune adulte reconna tre et modifier les id es fausses qu il peut entretenir l gard de lui m me ou de l environnement en ce qui a trait sa d marche d orientation professionnelle Pour d terminer l approche pertinente toute intervention 1l faut tenir compte de la sensibilit de l intuition et de la cr ativit du conseiller ainsi que du caract re particulier du jeune adulte De plus comme le souligne Pelletier 1983 une trop grande structuration risque de faire passer c t des questions importantes et d imposer d autorit une d marche qui se voulait de recherche et de d couverte p 31 Pour nous le conseiller doit s ajuster aux rythmes individuels des jeunes adul tes Aussi tenant compte des r ticences de certains auteurs Pelletier 1983 Raimy 1978 Cormier et Cormier 1979 Goldfried et Goldfried 1980 uti liser des programmes tr s structur s nous pr f rons une approche qui pourrait s appliquer l aide de diff rentes techniques laiss es au choix du jeune adulte et du conseiller En plus des efforts mis tablir une bonne rela tion voici les grandes lignes que nous sug
11. ant du mod le de d veloppement cognitif de Perry 1970 leur mod le permet de d crire l volution des perceptions d un individu l gard de ses choix de carri re d abord cat gori ques et simples les perceptions deviennent plus complexes et pluralistes Cela suppose une volu tion des perceptions travers neuf modes de pen s e qui peuvent tre regroup s sous les trois gran des cat gories suivantes le dualisme o l individu a un mode de pens e plut t dichotomique oui non bon pas bon la multiplicit o l individu com mence avoir une structure de pens e plus com plexe entrevoit les diff rentes possibilit s de faire des choix et commence tenir compte d une plus grande vari t de facteurs dans ses d cisions le relativisme o l individu est capable de compren dre et d examiner une vari t de possibilit s de car ri res d en valuer les avantages et inconv nients de faire la synth se de plusieurs composantes et de prendre la responsabilit de ses d cisions Knefel kamp et Slepitza 1978 associent les perceptions d une seule carri re possible et d un contr le plus externe au dualisme alors qu un contr le interne et un engagement plus responsable l gard du pro cessus de prise de d cision dans le choix d une car ri re sont caract ristiques du relativisme 3 L environnement per u par l individu L environnement ou le contexte
12. d il choisit une orientation Croit il que les pressions de ses pairs lui enl vent toute libert de choix 3 Dimension 3 Connaissance de soi int r t aptitudes estime de soi L importance du concept de soi ainsi que son r le dans le processus d orientation professionnelle ont fait l objet de nombreux travaux de recherche Super 1963 Breton 1972 Pietrofesa et Splete 1975 Wise Charner et Randour 1978 Citons en parti culier l avis de Friel et Carkhuff 1974 Selon eux pour aider un individu s orienter la premi re tape r aliser est d explorer sa personnalit et de comprendre qui il est et quelles attitudes il a envers lui m me Nous nous limitons ici l examen des int r ts des aptitudes et de l estime de soi face aux choix professionnels Les int r ts ont une importance incontest e dans le domaine de l orientation professionnelle Comme plusieurs auteurs le soulignent Nuttin 1980 a Tol man 1955 Atkinson 1956 voir Breton 1972 la tendance agir est fonction de la force d attrait c est dire de l int r t envers le but vis et de la perspective d un r sultat efficace de l action visant l atteindre L int r t et son intensit influencent la formation professionnelle de fa on plus puissante que l intelligence les capacit s et les situations sociales Super 1964 Les int r ts constituant une force d attrait envers un but le fait de penser qu o
13. de recherches pour expliquer les comportements observ s Ils proposent d abord un mod le d orientation pro fessionnelle qui se situe dans une approche ph nom nologique et d veloppementale Ensuite ils analysent les percep tions l gard de soi et de l environnement qui influencent la d marche d orientation Enfin ils sugg rent un cadre d intervention appropri au mod le propos Notre pratique l enseignement coll gial nous a amen s constater que si les jeunes adultes sem blent pr occup s par leur orientation un bon nom bre ne manifestent pas grand int r t pour effectuer les d marches n cessaires Ainsi plusieurs ne s en occupent qu au dernier moment par exemple juste avant les dates limites pour les demandes d admis sion au coll ge ou l universit D autres proc dent par t tonnements sans n cessairement tre conscients des valeurs buts et ambitions qui les poussent effectuer des choix successifs parfois peu satisfaisants Enfin un certain nombre refusent de faire des choix s en remettant au hasard pour leur avenir Tous ces faits et impressions tir s de notre exp rience nous laissent croire que beaucoup de c g piens nes ne ma trisent pas r ellement leur projet professionnel Ils semblent croire qu ils n ont pas de prise sur leur situation et sur les v nements de leur vie en particulier sur leur cheminement sco laire et leur d marche d orien
14. eindre C est partir de la perception que l individu a de l environnement et de lui m me Ep Ip qu il ta Les choix d orientation scolaire et professionnelle 29 blira ses besoins professionnels laborera son but professionnel d terminera son projet d action pour atteindre ce but puis s engagera dans son projet d action De plus pour mieux comprendre la d marche d orientation telle que nous la d finissons nous appliquons les tapes du processus motivationnel de Nuttin aux stades de transition et de structuration d finis par Riverin Simard 1980 voir tableau 1 Ces deux th ories Nuttin 1980a Riverin Simard 1980 tiennent compte des nombreux changements internes et externes que peut vivre le jeune adulte et nous semblent adapt es sa r alit Voyons donc comment nous expliquons les tapes de la d mar che d orientation du jeune adulte l int rieur des stades de transition et de structuration a Le stade de transition Le stade de transition est vu comme une p riode de remise en question un temps d arr t o l individu tente de se re situer face lui m me et aux v nements Si nous reprenons ici les tapes du processus motivationnel de Nuttin et les appliquons au pro cessus d orientation professionnelle l individu tente ce stade de percevoir clairement sa situation actuelle et de d terminer son tat motivationnel tableau 1 Il ne s engage pas da
15. er oit que son comportement produit un effet sur la situation actuelle S il constate qu il ne peut produire l effet d sir il aura l impression d tre sans moyen d action incomp tent inefficace et de ne pas avoir le contr le de la situation Il sera peu motiv prendre en charge certaines actions et deviendra un sujet passif puisqu il retire tr s peu de satisfaction de ses actes Par contre s il observe que son comportement actif dans la r alisation de ses projets produit l ef fet pr vu il constatera qu il a une certaine emprise sur son milieu et n aura pas tendance abandonner son projet d action En s engageant dans la r alisa tion de ses projets l individu contribue r duire le d saccord entre ses besoins et ses buts profes sionnels La tension ainsi engendr e diminuera jusqu ce que le sujet atteigne ses buts et les main tienne pendant un certain temps jusqu ce que sa configuration motivationnelle change Lorsqu il atteint ses buts professionnels le sujet se trouve dans une nouvelle situation et se per oit diff remment Il cherchera par son dynamisme pro pre d passer le stade atteint de sorte qu il ta blira de nouveaux besoins but et projets profession nels Il atteindra ainsi un autre stade de transition et ainsi de suite L orientation professionnelle est donc un proces sus continuellement en volution se situant dans l unit d interaction form
16. essionnel d un individu fait partie de son d velop pement global Son orientation est un processus dynamique qui se d roule tout au long de sa vie en fonction de ses diff rentes interactions avec son environnement Le mod le de d veloppement professionnel pro pos fait appel une approche ph nom nologique du d veloppement humain et s inspire principale ment des th ories de Nuttin 1980a sur la motiva tion humaine de Riverin Simard 1980 sur l orien tation professionnelle et de L cuyer 1978 sur le concept de soi Nous situons le processus d orientation profes sionnelle dans l unit dynamique que forme l indi Les choix d orientation scolaire et professionnelle 27 vidu avec son environnement Les interactions de l individu avec son environnement produisent en lui des changements qui peuvent ainsi favoriser son d veloppement professionnel En fait l environne ment n existe pour l individu qu en fonction des significations qu il lui attribue Quant l individu il n existe et ne se d veloppe qu en fonction des situations per ues dans l environnement Mais voyons d abord les trois l ments princi paux du mod le propos l id e que l individu se fait de lui m me concept de soi ses fonctions cognitives qui lui permettent de maintenir des rela tions avec son environnement et enfin l environ nement per u par l individu Par la suite nous expli querons la d marche d
17. g rons informer le jeune adulte du caract re d velop pemental du processus d orientation de fa on le placer en meilleure position pour comprendre son volution et exercer plus d emprise sur elle Par exemple le fait de savoir que les int r ts et les aptitudes se r v lent tre plus stables son ge que vers 20 ou 21 ans Super 1964 Camp bell 1977 pourrait peut tre diminuer ses crain tes de ne pas avoir d int r ts stables parce que ses int r ts professionnels varient constamment expliquer au jeune adulte le r le des id es faus ses en orientation en lui montrant comment nos id es influencent nos actions et en lui d montrant qu une id e fausse en orientation peut lui faire mal interpr ter les v nements et le faire agir de fa on inad quate permettre au jeune adulte de reconna tre ses id es fausses et voir l impact de celles ci sur son d veloppement en favorisant l examen cognitif par la r flexion la discussion ou les inventaires et questionnaires auto administr s montrer au jeune adulte qu il est possible de modifier ses id es fausses en faveur d id es plus rationnelles il s agit de lui montrer comment ses id es fausses lui ont t sugg r es et qu il est pos sible d en adopter d autres qui le serviraient mieux et l aideraient tre plus actif dans son processus d orientation fournir au jeune adulte des conseils instructions ou situati
18. ge L auteur constate entre autres que l adolescence entre 10 12 ans et 15 18 ans est une p riode de reformulation et diff renciation du soi Il ne faut donc pas s tonner d observer cette p riode de nombreuses variations dans les perceptions de soi go ts aspirations qualit s d fauts capacit s apti tudes r les statut id ologie et dans les percep tions de soi par rapport aux autres ind pendance autonomie Nous pouvons dire qu cette p riode le jeune reformule et r organise les perceptions qu il a de lui m me Il arrivera ainsi progressivement un concept de lui m me plus stable et coh rent qui lui donnera un sentiment d unit et de permanence dans le temps et lui permettra de se reconna tre comme individu Le concept de soi est important dans le proces sus d orientation professionnelle car l individu doit tre en mesure de percevoir sa situation actuelle et de se percevoir lui m me afin d tablir ses besoins professionnels Ces l ments sont n cessaires l laboration des buts professionnels qui constituent 28 Sant mentale au Qu bec et concr tisent la conception de soi Nuttin 1980a Super 1963 Nous croyons comme Super 1963 l a d j constat que le d veloppement du concept de soi et l orientation professionnelle sont troite ment reli s Super en effet consid re le proces sus d orientation professionnelle comme un proces sus de d veloppe
19. itif ou n gatif Les perceptions de soi sont importantes consid rer parce que comme l af firme Breton 1972 Les doutes au sujet de soi et les sentiments d inf riorit rendent les d cisions quant la carri re extr mement difficile p 39 De plus elles peuvent influencer la perception qu un individu a de ses int r ts Patsula 1982 et aptitu des S il a peu d estime pour lui m me il aura de la peine reconna tre ses go ts et aptitudes et il pr sentera une attitude n gative envers lui m me 4 Dimension 4 Monde du travail Cette dimension tente de cerner les perceptions du jeune adulte l gard de trois aspects du monde du travail soit le sens qu il attribue au travail sa perception du march du travail et l auto valuation de ses connaissances en ce domaine On ne choisit pas sa carri re de la m me fa on si l on per oit le travail comme une source d pa nouissement et de r alisation ou comme une forme d embrigadement et d esclavage De plus ce choix est influenc par la perception des possibilit s de trouver l emploi d sir La crainte de ne pas obte nir sa place dans le monde du travail ou de se retrou ver dans un emploi peu int ressant faute de d bou ch s peut rendre le jeune adulte passif dans ses d marches d orientation ou provoquer des change ments radicaux dans ses projets de carri re D autre part l valuation par le jeune adulte de ses pr
20. ment Development and Behavior London New York Longmen CAMPBELL D P 1977 Manual for the SVIB SCIL Strong Campbell Interest Inventory 2 ed rev Stanford Cali fomnia Stanford University Press CORMIER W H CORMIER Sherilyn L 1979 Interviewing Strategies for Helpers a Guide to Assessment Treatment and Evaluation Monterey California Brooks Cole Publish ing Co DRYDEN W 1979 Rational Emotive therapy and its contri bution to careers counselling British Journal of Guidance and Counselling 7 181 187 36 Sant mentale au Qu bec FRIEL T CARKHUFF R 1974 The Art of Developing a Career a Helper s Guide Amherst Mass Human Res source Development Press GARNEAU J LARIVEY M 1979 L auto d veloppement psychoth rapie dans la vie quotidienne Ottawa Ressources en d veloppement Inc GLASSER W 1982 tats d esprit Montr al Le Jour di teur Division de Sogides Lt e GOLDFRIED M R GOLDFRIED A 1980 Cognitive Change Methods in F H Kanfer A P Goldstein Eds Helping People Change a Textbook of Methods pp 97 130 2 ed rev New York Pergamon Press Inc Psychology series vol 52 HAMACHEK D E 1975 Behavior Dynamics in Teaching Learning and Growth Boston Allyn and Bacon Inc HERR E L CRAMER S H 1972 Vocational Guidance and Career Development in the Schools toward a System Approach Houghton Mifflin Company Boston HUTEAU M 1982 Les m canismes ps
21. ment du concept de soi Le choix d une carri re est pour lui la transposition du con cept de soi en termes professionnels 2 Le d veloppement intellectuel L individu en interaction avec son milieu est vu selon le mod le propos comme un centre d la boration qui doit traiter analyser et int grer les informations qu il re oit Nuttin 1980a Une struc ture intellectuelle ad quate est n cessaire pour effec tuer ces op rations Les structures cognitives de l in dividu lui permettent de percevoir de fa on plus ou moins complexe son milieu ou lui m me Il trans pose ensuite ses perceptions sous forme de besoins et cette op ration lui permet de pr ciser ses objec tifs professionnels Les structures cognitives du sujet d termimeront donc sa perception de la situation et sa perception de lui m me Nuttin 1980a Huteau 1982 explique que l volution des repr sentations professionnelles perceptions des m tiers et de soi est influenc e par l acquisition de nouveaux outils intellectuels ainsi que par une meil leure utilisation de ceux que poss de d j le sujet En ce sens Knefelkamp et Slepitza 1978 mention nent que le niveau de d veloppement intellectuel influence l approche de l individu dans son proces sus d orientation et son traitement de l information Ces auteurs ont d ailleurs labor un mod le rela tif aux choix de carri re pour les l ves de niveau coll gial S inspir
22. n manque d int r t qu on ne les conna t pas bien ou encore que ceux qu on manifeste ne sont pas recon nus comme stables pourrait notre avis entra ner de l ind cision ou m me un blocage envers son orientation professionnelle Les aptitudes constituent elles aussi un l ment essentiel de l orientation Wise Charner et Ran dour 1978 Certains auteurs Breton 1972 Hama chek 1975 font remarquer que les qualit s d une personne sont en soi moins importantes que la mani re dont elle interpr te ses qualit s Un indi vidu qui estimerait ne pas ou mal conna tre ses apti tudes risque de n gliger son orientation profession nelle et de faire preuve d une plus grande passivit Les choix d orientation scolaire et professionnelle 33 en croyant ne pas avoir suffisamment d l ments en main pour jouer un r le actif En effet comme nous l avons mentionn pr c demment propos des int r ts la tendance agir d pend non seulement de l int r t manifest envers un but mais aussi de la perspective d un rendement efficace de l action Cette perspective est fond e entre autres sur l va luation de ses aptitudes L estime de soi se manifeste par des attitudes d approbation ou de d sapprobation envers soi par de la satisfaction et de l insatisfaction par des sen timents de comp tence ou d incomp tence Ces atti tudes stimulent ou inhibent l action selon leur carac t re pos
23. ns la r alisation concr te d un projet professionnel Ce qui lui importe pour l instant c est de bien percevoir son environnement principalement le monde du travail et ses exigences et de se percevoir lui m me TABLEAU 1 Mod le d orientation professionnelle propos Stades tapes Transition e perceptions gr ce aux fonctions cognitives de l individu de la situation actuelle environnement per u et de lui m me concept de soi professionnels tablissement des besoins professionnels tat motivationnel impact des besoins professionnels sur le fonctionnement cognitif du sujet laboration de buts professionnels situations con ues d saccord produit entre sa situation actuelle la conception de soi et les buts e d termination d un projet d action pour atteindre les buts professionnels Structuration e passage du projet d action l action e stabilisation temporaire Transition e perceptions de la nouvelle situation et modification du concept de soi tablissement de nouveaux besoins professionnels 30 Sant mentale au Qu bec C est partir de la situation qu il per oit et de la conception qu il se fait de lui m me qu il tablit ses besoins professionnels C est en fonction de ce qu il saisit de sa situation et de ses besoins profes sionnels que l individu par ses fonctions cogniti ves traite toutes les informations re ues Il explore analyse value to
24. nt en fait les perceptions de l individu l gard de son avenir de son environnement social imm diat de lui m me du monde du travail et de son environ nement scolaire Voyons bri vement en quoi con siste chacune de ces dimensions 1 Dimension 1 L Avenir perceptions de l individu l gard de son avenir La perspective d avenir se caract rise par une repr sentation cognitive des v nements futurs Nuttin 1980b et elle est un facteur important dans la planification et la r alisation de projets La litt rature sur cette question permet de croire que la perspective future d un sujet influence le d velop pement de ses projets professionnels Selon l ten due de cette perspective l individu se fixe des buts professionnels plus ou moins long terme Ainsi plus elle est tendue plus les buts professionnels risquent d tre long terme et ces buts s accompa gnent de projets d action pour les atteindre Dans une telle perspective le sujet reconna t la continuit et l utilit des actes pr sents dans la r alisation des buts professionnels ce qui contribue lui assurer la motivation n cessaire au succ s de ses tudes Mais pour agir en ce sens le jeune adulte doit croire qu il peut contr ler efficacement son avenir et que cet avenir n est pas l effet du hasard Autre ment il risque d adopter une attitude passive et d avoir de la difficult se doter d objectifs
25. nter le processus de d veloppement professionnel sous la forme d une spirale figure 1 o chaque anneau sugg re le passage un niveau sup rieur et cons quemment le passage un nouveau stade de transition s accompagnant d une certaine confusion Par la suite un nouveau stade de structuration sur vient et s accompagne d objectifs plus clairs et ainsi de suite Figure 1 Processus en spirale d orientation professionnelle Structuration objectifs clairs Transition confusion Extrait de St Louis 1981 68 LES PRINCIPALES DIMENSIONS CONSID RER DANS LE PROCESSUS D ORIENTATION Nous avons tent d identifier les principaux aspects reconnus par la litt rature scientifique com me des variables importantes en orientation Nous nous sommes inspir s du mod le de Wise Char ner et Randour 1978 le Career Awareness Matrix et de la notion de perspective temporelle de Nuttin 1980b Puis apr s une revue de la lit t rature sur la question no s en sommes venus pr ciser cinq grandes dimensions la base du Ques tionnaire d Identification de Perceptions Individu Environnement Q I P I E mis au point pour aider le jeune adulte identifier certaines perceptions pou vant nuire sa d marche d orientation Pour de plus amples informations sur ce questionnaire nous ren voyons le lecteur au manuel d utilisation St Louis Vigneault 1983 Les dimensions qu il mesure so
26. od le d orientation professionnelle que nous proposons Nous pr senterons ici un r sum des principales id es retenues D abord rappelons les l ments de base sur les quels nous nous appuyons pour situer les actions et interventions du conseiller le jeune adulte en pleine p riode de d veloppe ment personnel peut en tre r organiser et reformuler les perceptions qu il a de lui m me les situations auxquelles il a faire face chan gent rapidement passage de l enseignement secondaire l enseignement coll gial contacts avec un entourage nouveau professeurs l ves cours mati res premi res exp riences de tra vail etc le processus d orientation professionnelle est influenc par les perceptions l gard de soi et de l environnement certaines d entre elles peu vent tre erron es et contribuer ralentir ou bloquer le processus 34 Sant mentale au Qu bec Les perceptions qui ralentissent le processus d orientation r sultent souvent d un bilan person nel inad quat ou d une analyse fauss e de la situa tion Elles se caract risent par une distorsion de soi en situation Nous leur attribuons l appellation d id es fausses emprunt e Peavy 1981 Pour tenir compte des l ments la base du mod le d orientation propos savoir le concept de soi le d veloppement cognitif et l environnement du jeune adulte nous soulignons l import
27. oix d orientation scolaire et professionnelle 35 vera modifier ses attitudes ou id es fausses Le jeune doit donc prendre en charge les variables internes et externes pour aller dans la direction souhait e Cormier et Cormier 1979 C est ainsi qu il constatera que ses actes produisent l effet d sir favorisent le contr le interne de son existence et contribuent r duire son senti ment d impuissance et de d pendance l gard de l environnement En ce sens des d marches compl tes et bien suivies l aide de m thodes autog r es nous semblent favorables Elles per mettent d viter la tendance remettre au con seiller la responsabilit de la d cision et stimu lent l effort personnel L utilisation de telles m thodes n cessite cependant un encouragement constant et une reconnaissance des efforts Pat sula 1982 pour s assurer que la d marche sera suivie jusqu au bout Il est noter qu il n est pas toujours pertinent de suivre ces six points dans le m me ordre que celui sugg r plus haut Il revient au conseiller d adap ter ce cadre th orique sa pratique professionnelle R SUM ET HYPOTH SES DE RECHERCHE Dans cet article nous proposons un mod le d orientation professionnelle qui adopte une appro che ph nom nologique et d veloppementale et qui int gre les p riodes d ind cision v cues par une forte proportion de jeunes adultes l enseignement coll gial A
28. ons d apprentissage lui permettant de modifier ses id es fausses en orientation Il est possible d utiliser cet effet des techniques comme la restructuration cognitive Goldfried et Goldfried 1980 Cormier et Cormier 1979 la r encadrement reframing Watzlawick Weadkland et Fisch 1974 le jeu de r le ou encore des programmes comme la dynamique de vie Smith 1982 les aptitudes sociales et la prise en charge de soi Mc Phedran 1982 ou m me des styles d intervention emprunt s lap proche rationnelle motive de Ellis 1977 voir Dryden 1979 et la th rapie de la r alit de Glas ser 1982 obtenir du jeune adulte qu il s engage dans un plan d action contr le interne en lui montrant qu il est presque toujours possible de faire quel que chose propos de sa situation de vie m me si cela semble tr s difficile Peavy 1981 75 Il est important si nous voulons accro tre ou favoriser son activit de lui fournir les explica tions ad quates sa situation car sa compr hen sion est n cessaire l obtention d un engagement de sa part En fait c est lui qui doit pratiquer les activit s susceptibles de modifier ses concepts erron s et apprendre les habilet s g n rales lui permettant de faire face aux diff rentes situa tions C est en exp rimentant ses id es Peavy 1981 et en utilisant ses propres ressources Gar neau et Larivey 1979 Kanfer 1980 qu il arri Les ch
29. opres connaissances du monde du travail inter vient galement dans le processus M me si le jeune est peu inform il peut faire un choix de carri re en pensant d tenir suffisamment d informations pour le faire Nous pouvons aussi penser que celui qui se croit peu inform se d cide moins vite agir dans son processus d orientation 5 Dimension 5 Monde scolaire L cole est l une des institutions les plus influen tes dans l laboration des choix de carri res du jeune Comme il y vit sa premi re carri re celle d tudiant Breton 1972 la perception qu il en a est importante les attitudes son gard peuvent favoriser ou nuire son origine professionnelle Si le jeune entretient une s rie d attitudes n gatives l gard de l cole et de ses tudes il risque de limi ter ses objectifs professionnels ou du moins de per dre sa motivation les atteindre Breton 1972 a d ailleurs remarqu que le niveau de la profession envisag e est tout d abord li l exp rience sco laire du jeune Cette dimension tente essentiellement de cerner si le jeune consid re ses tudes comme un instru ment de ses aspirations ou si au contraire il les voit comme une preuve traverser pour atteindre ses objectifs CADRE D INTERVENTION Nous nous sommes galement int ress s la lit t rature sur les processus d orientation afin de sug g rer un cadre d intervention appropri au m
30. plete 1975 Nous traiterons ici de la famille et des amis l cole constituant l objet d une autre dimension La cellule familiale joue un r le pr dominant dans le d veloppement de la personnalit et dans la transmission de la culture La famille exerce de fa on plus ou moins directe un contr le sur le com portement de l adolescent et souvent m me sur _celui de l adulte Les aspirations professionnelles qu ont les parents pour leurs enfants la pression ou la domination qu ils peuvent exercer sur eux len couragement et l appui qu ils peuvent leur donner quand ils choisissent une profession sont des fac teurs qui influencent directement le choix de car ri re de l individu C est pourquoi il est important d identifier les perceptions que le jeune adulte se fait des influences de son milieu familial savoir s il se voit plut t ind pendant de ces influences quand il choisit une profession ou si au contraire il croit que les pressions familiales lui enl vent toute libert de choix Bien que la famille exerce une influence impor tante sur les choix de carri re les amis ont aussi leur part dans ces choix Les amis prennent beau coup d importance dans la vie de l adolescent et du jeune adulte ils deviennent son groupe de r f rence L individu d veloppe des perceptions de l influence de ses pairs quand il choisit une profes sion Se voit il plut t ind pendant de ces influen ces quan
31. ssant quelques l ments fondamentaux ou caract ristiques globa les et g n rales autour desquelles est regroup un certain nombre d aspects plus sp cifiques 1975 voir l cuyer 1978 p 78 Il distingue trois paliers dans le concept de soi les structures du concept de soi c est dire les quelques r gions fondamentales les sous structures qui sont des subdivisions des structu res en r gions plus limit es les cat gories qui sont un ensemble d l ments plus sp cifiques regroup s dans les sous structures L cuyer 1978 souligne bien l aspect multidi mensionnel du concept de soi qui comporte un ensemble vari d images de caract ristiques d as pirations de valeurs etc que le sujet per oit chez lui m me Il insiste aussi sur le caract re changeant de ces diff rentes perceptions et sur leur hi rarchi sation travers le temps ou travers diff rentes situations Apr s avoir tudi les modifications et les r or ganisations que subissent les perceptions centrales et secondaires travers les ges d un individu l cuyer 1978 explique que le d veloppement du concept de soi est un processsus qui n est pas n ces sairement continu Le concept de soi se structure progressivement en fonction d exp riences personnel les troitement influenc es par l environnement Ainsi il se d velopperait des rythmes diff r nts selon les groupes d
32. tation Ils semblent plut t se laisser contr ler par leur environnement ce qui a pour effet croyons nous de les rendre pas sifs l gard de leur orientation scolaire et profes sionnelle Ces observations et nos questionnements sur le comportement des jeunes adultes l gard de leur choix d orientation sont l origine d une s rie de recherches sur le processus de d veloppement pro fessionnel du jeune adulte Les auteurs Sylvie St Louis conseill re en orientation et Marcel Vigneault psychologue travaillent en consultation au Coll ge Montmorency Nos travaux nous ont amen s constater qu environ 38 des l ves de l enseignement col l gial se d clarent ind cis quant leur choix d orien tation St Louis Vigneault 1984 Les l ves ind cis se retrouvent principalement en formation g n rale pr s de la moiti d entre eux 47 sont dans ce cas Parmi les l ves inscrits en formation profession nelle le pourcentage d ind cis s abaisse 27 Nous voyons donc que les jeunes adultes ind cis quant leur orientation ne se r duisent pas quelques cas isol s il s agit en fait d une forte pro _ portion de c g piens nes Le ph nom ne peut sur prendre mais il s explique clairement dans le cadre du mod le d orientation professionnelle que nous proposons MOD LE D ORIENTATION PROFESSIONNELLE Soulignons d abord que le d veloppement pro f
33. u d part nous situons le processus d orientation dans l unit dynamique form e par l individu et son environnement C est partir des interactions de l individu avec son environnement que des changements internes se produisent favori sant ainsi le d veloppement professionnel L envi ronnement n existe pour l individu qu en fonction des significations qu il lui attribue De m me le sujet n existe et ne se d veloppe qu en fonction de situations per ues dans l environnement Ses per ceptions de lui m me et de l environnement d ter minent la fa on dont il prend des d cisions qui orien tent ses choix de carri re Nous avons par la suite regroup les principales perceptions en relation avec les choix de carri re en cinq grandes dimensions l avenir l environnement social la connaissance de soi le monde du travail et le monde scolaire Ces dimensions sont la base d un instrument de mesure mis au point pour aider le jeune adulte identifier certaines perceptions pouvant nuire sa d marche d orientation St Louis Vigneault 1983 Les tra vaux de validation et de standardisation de cet ins trument nous ont amen s formuler deux hypoth ses qui feront l objet de travaux ult rieurs Les perceptions l gard de soi int r ts apti tudes estime de soi et l gard de l environ nement influence de la famille et des pairs sur soi monde du travail sont li es Si les
34. utes ces informations afin de voir comment 1l pourrait satisfaire ses besoins profes sionnels Ces besoins ou types de relations requi ses entre l individu tel qu il se per oit et son envi ronnement dirige sa d marche d orientation L individu se fixe gr ce ses op rations cogni tives des buts professionnels atteindre Ces buts lui permettront de r pondre ses besoins profes sionnels Il se cr e alors une distance ou un d sac cord entre sa situation actuelle la conception qu il se fait de lui m me et les buts professionnels envi sag s Ce d saccord produit une tension chez l in dividu laquelle constitue la phase ascendante de son processus d orientation professionnelle Pour faire dispara tre la tension laquelle il est soumis l in dividu cherche atteindre ses buts professionnels et pour ce faire labore un projet d action b Le stade de structuration Le sujet arrive par la suite au stade de struc turation Ce stade est vu comme une p riode o l individu se stabilise temporairement et s engage profond ment dans son cheminement professionnel Nous pensons que l individu arrivera ce stade la r alisation progressive de son projet d action Il doit croire qu il peut r aliser ses buts profes sionnels pour pouvoir s engager pleinement dans son projet d action Sa motivation passer aux actes sera plus grande comme l explique Nuttin 1980a s il p
35. ychologiques de l vo lution des attitudes et des pr f rences vis vis des activit s professionnelles Revue L Orientation scolaire et profession nelle II 107 125 KANFER F H 1980 Self Management Methods in F H Kan fer A P Goldstein Ed Helping People Change a Text book of Methods pp 334 389 2 ed rev New York Pergamon Press Inc Psychology series vol 52 KNEFELKAMP L L SLEPITZA R 1978 A Cognitive Developmental Model of Career Development an Adapta tion of the Perry Scheme in J M Whiteley A Resnikoff Ed Career Counseling pp 232 245 Monterey Cali fornia Brooks Cole Publishing Co LAW B 1982 Vers une interaction communautaire in CONNAT2 pp 83 94 Analyse et d veloppement profes sions et Carri res Emploi et Immigration Canada L CUYER R 1978 Le concept de soi Paris Presses Uni versitaires de France MC PHEDRAN D 1982 Aptitudes sociales et prise en charge de soi in CONNAT2 pp 125 128 Analyse et d veloppe ment Professions et carri res Emploi et Immigration Canada NUTTIN J 1980a Th orie de la motivation humaine du besoin au projet d action Paris Presses Universitaires de France NUTTIN J 1980b Motivation et perspective d avenir Belgi que Presses Universitaires de Louvain PATSULA P J 1982 The Assessment Component of Employ ment Counselling a Goal Setting Process Analyse et d ve loppement Professions et carri res
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