Le conte : technique d`autodéveloppement
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1. la relation d aide individuelle ce principe favorise l actualisation et l autogu rison par la stimulation des ressources personnelles de l aid Tallman et Bohart 1999 voir St Arnaud Ce mouvement d actualisation n cessite cependant la participation active de l aid dans sa d marche d autod veloppement Cette d marche est soutenue par l aidant Ce processus d actualisation consiste en une alternance continuelle Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 158 Le conte technique d autod veloppement entre un mouvement d ouverture et de fermeture dans l exp rience consciente et imm diate d une personne St Arnaud p 9 L ouverture est possible lorsque l aid re oit sans r sistance des informations provenant de lui m me et de son environnement De plus il doit fournir un effort conscient afin d abor der les informations Selon St Arnaud la fermeture est possible si l aid par vient donner un sens personnel aux informations re ues et diminuer les distractions li es d autres informations parvenant son champ de conscience Pour bien saisir en quoi le conte peut devenir une technique d autod veloppement il appara t n cessaire d expliciter les trois processus en cause dans ce type de d marche Les trois processus de l autod veloppement D apr s St Arnaud 1999b l autod veloppement est constitu de trois processus l autosignifiance l2. quatement les informations Ainsi les personnes fonctionnant davantage avec un mode rationnel appr cieront s rement d avoir ces explications avant de d buter leur analyse Toutefois pour les personnes anxieuses ou qui prouvent des probl mes d attention et de m moire il sera pr f rable d int grer cet expos au cours de la partie suivante L ouverture Cette sous tape consiste en une analyse du conte de la part de l aid grace des rubriques inspir es de celles de Morval 1982 et retenues par Lavall e Cette analyse s effectue en trois temps premi rement par l examen de la situation puis par une analyse du choix du h ros et finalement par l tude de l action finale Au cours de cette tape l aidant doit assister l aid en le soutenant d abord dans l examen du conte partir des rubriques ensuite dans l identification des diff rents types de projection pr sents dans le conte enfin en l aidant se positionner dans diff rents modes sensoriels afin de favoriser sa r ception Pour ce faire l aidant peut compter sur des strat gies d assistance comme l coute le reflet la reformulation l accentuation l investigation les m taphores ainsi que la possibilit d offrir des hypoth ses de signification St Arnaud 1999b Dans un premier temps l analyse de la situation comporte trois l ments l aid doit tout d abord d crire la situation afin d offrir un ape
3. qui effectue l analyse mais bel et bien l auteur lui m me cette rubrique ne s av re plus n cessaire Lavall e s est galement inspir e de la technique des contes de f e de Samson 1985 Nous avons vu pr c demment que Samson permet l aid de modifier les parties d un conte qui ne lui conviennent pas Par contre une grande distinction est faire concernant l objectif vis par ces deux prati ciennes dans l application de cette technique Samson utilise ce proc d afin que l aid personnalise davantage le conte choisi Par la suite Samson l aide de l analyse transactionnelle construit elle m me une nouvelle histoire permettant ainsi l aid de mieux comprendre son v cu De son c t Lavall e utilise cette consigne elle n intervient cependant pas en tant qu experte dans l analyse et dans la r criture du conte mais laisse plut t cette t che au sujet Celui ci r crit son conte en partie ou en totalit apr s en avoir fait lui m me l analyse Ainsi l aid a la possibilit de transf rer ses apprentissages dans une recomposition partielle ou totale de son conte Par la suite il sera invit agir dans la vie en fonction de ses nouveaux apprentissages Les tapes de la technique La technique d velopp e par Lavall e comporte cinq tapes La premi re consiste en une r daction individuelle d une histoire invent e La seconde tape implique un travail individuel
4. respect s lors de l exercice Toutefois il n y a jamais eu de sensibilisation des participants l gard de ces principes mis part un expos th orique sur les diff rentes mani res d offrir une r troaction Ainsi les champs de comp tences de chacun n ont pas t d finis ni les r les pouvant permettre une bonne gestion de la participation Pour r sumer la technique de Lavall e permet un individu de recevoir des informations de son organisme et de son entourage De plus elle permet galement cet individu de trouver une action envisageable en relation avec les informations re ues Ceci est possible gr ce un travail de coop ration o des participants ayant leur propre expertise tentent de s influencer en fonction de leur champ de comp tences Cependant cette technique comporte quelques lacunes qui justifient son am lioration tout d abord l absence de partenariat lors de la pr sentation de cet exercice ensuite le processus d autod veloppement qui s effectue difficilement dans son ensemble puisque l attention est port e surtout sur la r ception d information et sur l action finale sans apporter de support concret l action de choisir Ainsi l autod ter mination ainsi que le processus intentionnel de l autogestion ne sont pas v ritablement approfondis Par l am lioration de la technique ces lacunes devraient tre combl es Le conte devrait ainsi devenir un instrumen
5. a r ussi satisfaire son besoin l aidant encourage l aid passer d un mode imaginaire le conte un mode intentionnel r el en agissant dans la r alit Pour ce faire il doit assister l aid regarder comment les l ments de son histoire peuvent tre transpos s dans la vie r elle Concr tement il doit explorer comment certaines situations de sa vie Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 176 Le conte technique d autod veloppement ressemblent aux l ments du conte et la fa on dont il voit maintenant ces situations la lumi re de ce dernier L aid pourra par la suite envisager des solutions pouvant tre inspir es par celles du conte Enfin l aid avec l aidant pourra planifier une action et prendre des ententes concernant la r alisation de celle ci Dans ce cas l aidant aura pour r le de soutenir l aid et d tre pr sent afin de l couter et de l aider r soudre les ventuelles emb ches L utilit de cette technique La technique d velopp e dans cet essai cible une utilisation aupr s de personnes vivant une difficult au niveau de leur processus d autod ve loppement Ces difficult s peuvent se situer l une ou l autre des tapes de ce processus ou chacune d elles Toutefois quels que soient les d ficits des aid s un aidant utilisant cette technique sera en mesure de les assister afin de leur permettre de d velopper une meilleure empr
6. acc s un mat riel qui lui ressemble le plus possible Ainsi il est pertinent de discuter avec l aid de son histoire concernant l criture d investiguer sur les types de livres qu il pr f re et le mat riel d criture avec lequel il se sent le plus l aise Enfin il sera s rement ad quat dans certaines circonstances de cr er une ambiance de calme qui permette la d tente de l aid La situation du h ros Une fois le conte termin l tape de la situation du h ros qui fait appel plus sp cifiquement l autosignifiance de St Arnaud 1999b d bute par un bref expos th orique de la part de l aidant concernant les types de projection Par la suite l aid peut poursuivre le mouvement d ouverture par une analyse de son conte l aide de rubriques inspir es par celles de Morval 1982 Toutes ces rubriques peuvent tre porteuses d un sens pour l aid Cependant elles ne constituent que des suggestions d analyse l attention d un aid peut tre davantage port e sur certaines d entre elles compte tenu de ses besoins Lorsque cette analyse est effectu e il doit s approprier les l ments du conte en transposant les significations d gag es sa vie quotidienne Ainsi le mouvement de fermeture de cette tape est possible Chacune des sous tapes mentionn es est maintenant explicit e dans ce qui suit Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 172 Le conte technique
7. apr s pour prendre encore quelques minutes de r flexion L histoire est celle d un petit gar on qui avait peur du monstre cach sous son lit lorsque sa chambre tait dans le noir Afin d loigner ce monstre de sa chambre le 7 Le rationnel qui sous tend le fait de donner les consignes de fa on diachronique plut t que syn chronique se justifie par la n cessit de diminuer les r sistances des participants et de favoriser leur spontan it Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 165 h ros du conte est all voir ses parents qui lui ont apport r confort Par contre cela n tait pas suffisant pour satisfaire son besoin La nuit suivante avant de se coucher il a regard sous son lit avant que la lumi re ne soit teinte Malgr cela la noirceur l a nouveau saisi et la peur du monstre tait tout aussi pr sente Il n tait surtout pas question qu il regarde nouveau sous le lit La deuxi me nuit il a inond le dessous de son lit de jouets dans l espoir que le monstre ne puisse se frayer un chemin jusqu lui mais encore une fois ses efforts ont t vains Finalement la troisi me nuit une fois les lumi res teintes il est all dormir sous son lit Par la suite le monstre n est plus jamais revenu L analyse du conte Lors du troisi me cours les contes furent remis aux participants La consigne tait de reprendre le conte et s
8. contes de Royer 1980 est utilis en vue de comprendre la fa on dont le sujet prouve son existence actuelle Il a galement pour but diagnos tiquer des troubles psychologiques ventuels Ce test contient une s rie d histoires dont on ne dit que le d but Par la suite l aide d un questionnaire on invite le sujet d velopper le th me propos et lui donner une conclusion Guillarm et Poux 1984 quant eux ont d velopp une technique dont Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 156 Le conte technique d autod veloppement l unique consigne sugg re de raconter l histoire d une gomme Aucune autre directive n est communiqu e Cette technique vise plus sp cifiquement valuer le syst me d adaptation dominant du sujet Pour sa part Postic 1989 propose la technique des all gories animales Cette technique est utilis e en ducation et vise conna tre les modes d adaptation d un sujet son environnement scolaire et rep rer les positions des enseignants dans le champ p dagogique Le sujet doit choisir un animal qui le repr sente et deux autres animaux qui repr sentent deux enseignants Il doit ensuite inventer une histoire partir de ces trois animaux Finalement le T A T Thematic Aperception Test et ses d riv s qui sont le C A T Children Aperception Test et le S A T Senior Aperception Test permettent l exploration des modalit s de fonctionnement psychiqu
9. culaire ce qu on voudrait tre o la personne retrouve chez l autre des caract ristiques qu elle pr tend lui appartenir deuxi mement la projection cathartique ce qu on r pudie o la personne attribue aux autres des caract ristiques qu elle ne veut pas admettre comme tant les siennes finalement la projection compl mentaire image justificative o la personne attribue aux autres des attitudes ou sentiments qui justifient les siens Tel que mentionn pr c demment les l ments projectifs peuvent tre saisis Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 154 Le conte technique d autod veloppement et tudi s par le biais de techniques Les pages suivantes permettent de pr ciser en quoi elles consistent et leurs liens avec le conte La description des techniques projectives Les techniques projectives sont des instruments pour tudier la personnalit Elles constituent une r ponse la question comment peut on parvenir con na tre la personnalit d un individu de fa on approfondie Ces techniques consistent pr senter au sujet un mat riel le moins structur possible et lui demander de le structurer sa guise Le sujet ne peut alors qu y projeter son univers int rieur Une premi re caract ristique des preuves projectives est li e l ambigu t du mat riel une seconde est reli e au manque de pr cision des consignes qui laissent une grande libert au sujet Cette li
10. d autod veloppement L expos propos des types de projection Cet expos reprend les diff rents types de projection d finis par Madeleine Backes Thomas 1969 voir Royer 1980 Cette tape consiste expliquer bri vement l aid les deux types de projection la projection diffusion et la projection rejet qui comprend la projection sp culaire ce qu on aimerait tre la projection cathartique ce qu on r pudie de soi et la projection compl mentaire qui justifie ce qu on est La connaissance de ces types de projection est n cessaire lors de l appropriation de l analyse du conte par l aid Si l analyse d un conte s effectue sans consid rer ces l ments l image qu un aid peut avoir de lui m me risque d tre fauss e Puisque nous ne poss dons pas toutes les caract ristiques du h ros une image o les caract ristiques qui sont pr sent es sont clairement identifi es celles qui sont projet es ainsi que celles qui sont d sir es donne une vision plus juste de ce qui est changer et pr dispose l ouverture Par contre l aidant doit juger si cette tape doit tre effectu e sous la forme pr sent e pr c demment ou s il doit plut t int grer ces explications au cours de l analyse que l aid fait de son propre conte S il choisit ladeuxi meoption l aidant devra par des questions s assurer que lorsque l aid analysera son conte il s appropriera ad
11. est un r sum ou si l on veut l id e principale du conte Morval p 22 mentionne que ce r sum doit tre centr sur le h ros et orient vers le d nouement afin d avoir un aper u de la probl matique Deuxi mement l analyse formelle consiste observer comment l aid s adapte la consigne et fait ressortir son attitude de m me que son processus de cr ation du conte Troisi mement la description du h ros et de ses attributs permet de d crire l image que l aid peut avoir de lui m me en liant les caract ristiques du h ros aux siennes Quatri mement les besoins du h ros sont d finis afin de conna tre ce qui motive son action Cinqui mement les conduites ou les moyens utilis s pour satisfaire ses besoins sont d crites selon leur niveau volutif instinctifs ou d apprentissage social leur niveau de performance affective pr paratoire consommative etc et leur style passif faible tenace etc Sixi mement une description de l entourage dans lequel volue le h ros est formul e partir des contextes physique et social de l aid Septi mement le d nouement est d crit selon le degr de satisfaction des besoins du h ros Finalement la rubrique commen taires est utilis e afin de noter des significations possibles du conte des questions des r flexions et des rapprochements pouvant tre effectu s avec l aid De ces huit rubriques Lavall e a conserv le
12. faits lorsque l on r crit le conte Par contre la structure n est ni supportante ni facilitante pour celui qui choisira Il y a donc place l am lioration pour permettre une int gration plus formelle des trois processus dans le cadre de l utilisation du conte comme technique d autod veloppement La technique de Lavall e et la coop ration Lorsque l on se r f re la coop ration telle que d crite par St Arnaud 1995 le processus d velopp par Lavall e comporte certaines divergences par rapport une relation coop rative Si l on revient l exp rience d crite pr c demment l objectif et les consignes de l exercice n ont pas t pr sent s au d but de la d marche par crainte que les participants perdent leur spontan it lors de la r daction et qu ils d montrent de la r sistance face cet exercice Cependant la r action de l auteur du pr sent article ne peut tre qualifi e de spontan e et d nud e de toute r sistance au moment de la r daction initiale de son conte Dans les faits lors de la r daction du conte les actions du h ros taient bien pes es et corrig es r guli rement Les nombreux temps de r flexion ainsi que les nombreuses corrections effectu es au conte sont tributaires de deux l ments d abord l auteur ne connaissait pas l objectif pr cis poursuivi par cet exercice et l utilisation du mat riel Toutefois il d tenait des connaissances qui lu
13. fins visant l autod veloppement en favorisant l acc s aux ressources personnelles de l aid Pour ce faire la technique du conte telle que d velopp e par Lavall e sera pr sent e L exp rience v cue par l auteurpermettra d illustrer l utilisation de cette m thode La technique du conte de Lavall e Madame Fran oise Lavall e psychologue et enseignante l Universit du Qu bec Trois Rivi res a d velopp une technique qui vise soutenir un individu dans son d veloppement personnel afin qu il augmente son emprise sur sa propre vie Cette technique a t utilis e aupr s des r sidents de C H S L D ainsi que dans le cadre d un cours intitul D veloppement personnel et intervention dirig par madame Lavall e Aucun crit n a t r dig jusqu maintenant Cette technique se situe encore au stade exp ri mental Le rationnel de la technique Cette technique consiste d abord demander un individu d inventer une histoire puis de l crire Le rationnel qui la sous tend r f re au fait qu elle cr e un espace o l individu projette son univers int rieur Par la suite Lavall e dans un travail coop ratif tente de favoriser la croissance de cet individu qui effectuera l analyse de son propre conte Cette analyse comporte des l ments de l analyse du T A T de Morval 1982 de m me qu une partie de la technique des contes de f e de Samson 1985 Le tex
14. l image que le sujet a delui m me de lui fournir une meilleure analyse de la situation et fournir des comportements alternatifs plus adapt s la fin on invite le sujet choisir la version qu il pr f re Fait noter dans chacune des techniques mentionn es les connaissances sur la conduite humaine que poss de le th rapeute est pr pond rante l actualisation du sujet L objet de cet article s inscrit dans une toute autre perspective Le conte y est tudi comme instrument de croissance comme strat gie visant l actualisation du potentiel du sujet dans une d marche li e au concept d autod veloppement Cette tude se situe dans le mouvement de la psychologie des relations humaines elle m me enracin e dans le couranthumaniste existentiel La prochaine partie vise pr senter certains fondements de la psychologie des relations humaines de m me que le concept d autod veloppement L autod veloppement L autod veloppement s appuie sur un postulat de lapsychologie humaniste exis tentielle Ce postulat mentionne qu l int rieur de chaqueorganisme humain il existe un m canisme qui oriente son d veloppement vers son plein panouis sement St Arnaud 1999b p 7 En psychologie des relations humaines ce postulat s applique l ensemble des syst mes humains Afin d aider unsyst me progresser on peut compter sur ses ressources pour modifier une situation ind sirable Appliqu
15. niveau de la sant physique et cognitive des relations interpersonnelles de l estime de soi du bien tre et peut m me provoquer des sympt mes d pressifs et anxieux Lieberman et Tobin 1983 Concr te ment nous n avons qu penser aux milliers de personnes g es qui doivent s adapter un environnement institutionnel Or dans le cas particulier des 152 Le conte technique d autod veloppement tablissements de sant les soignants sont eux m mes soumis des stresseurs tels que le manque de personnel la surcharge de travail et les nombreuses r organisations dans leur travail qui ont un impact sur leur sant Ainsi les nombreuses difficult s d adaptation dans le syst me de sant d montrent l importance d avoir des techniques vari es et faciles d utilisation Dans le cadre de cet article l auteur sugg re l utilisation d une technique projective le conte en vue de favoriser l assistance des individus afin qu ils puissent nouveau g rer leur processus naturel de croissance Par le conte lieu de projection et instrument de croissance personnelle les individus se ront invit s traverser le processus d autod veloppement constitu de l autosignifiance l autod termination et l autogestion et seront support s par un aidant St Arnaud 1999b Le m canisme de la projection sera d abord pr sent Par la suite le conte sera situ dans son contexte traditionnel d utilis
16. plus sa port e et li e aux apprentissages pr c dents Par le fait m me il lui tait possible de reproduire cette action dans la r alit Toutefois dans les faits il n y a v ritablement pas eu de transfert des appren tissages dans la vie r elle ce moment L auteur attribue ceci deux l ments aucune v ritable planification de l action dans le monde r el transfert d une action fantastique une action r elle et la suite de l exercice aucun v ritable support structur offert au participant dans la mise en uvre de son action La technique de Lavall e l autod veloppement et la coop ration La technique du conte illustr e par l exp rience de l auteur laisse beaucoup de place l initiative du conteur son apprentissage sa capacit de juger et de prendre des d cisions On peut donc tablir des liens avec l autod veloppement de St Arnaud 1999b Par contre certains principes de la coop ration bien que parfois sous jacents ne sont pas toujours respect s Ce qui suit permettra de mettre en vidence les points de divergence et de convergence entre Lavall e et St Arnaud en ce qui concerne l autod ve loppement et la coop ration La technique de Lavall e et l autod veloppement Par rapport l autod veloppement la technique du conte de Lavall e permet la r alisation de deux processus l autosignifiance et l autogestion Ainsi l aide des six rubriques rete
17. tablir entre les membres afin de favoriser la croissance d un individu Les cinq tapes d crites pour la nouvelle technique pourraient tre conserv es La pr sence d un psychologue en relations humaines serait n cessaire afin d assurer le support individuel et maintenir la coop ration entre les membres du groupe car la gestion d un tel exercice peut tre une t che ardue pour des personnes non initi es aux processus psychologiques Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 177 En reconnaissant l utilisation de cette technique pour les milieux de soins l usage ne doit pas tre restreint ce contexte Ce qui importe c est de respecter les conditions de base de sonapplication Ainsi l aid doitabsolument se responsabiliser par rapport cette d marche autog r e c est le premier pas vers le succ s Le professionnel est pr sent seulement comme expert du processus pour soutenir orienter instrumenter l aid et faciliter sa d marche C est donc par la synergie entre ces deux individus qui se compl tent par leurs comp tences que l aid pourra reprendre les r nes de son autod ve loppement En d autres mots l aid pourra nouveau g rer son processus naturel de croissance L article a d abord tent de mettre en vidence le fait que le conte comme technique psychologique s appuie essentiellement sur le m canisme de la projection E
18. tant donn qu il a valu en tenant compte de ses connaissances th oriques et de son savoir pratique que la strat gie X serait employ e Il n accorde donc pas de pouvoir l aid qui compte tenu de son exp rience sait tr s bien que cette strat gie ne peut tre envisageable pour lui et ce pour diverses raisons Ainsi Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 161 il est possible que le pouvoir d cisionnel de l aid ne soit v ritablement respect et que l aidant court le risque que cette strat gie soit inefficace Le conte technique de support l actualisation Les pages pr c dentes ont permis de rappeler les trois processus li s l autod veloppement Ces processus peuvent tre soutenus par un aidant qui veille proposer une expertise et faciliter chez l aid l acc s son univers int rieur expertise versus facilitation par un travail coop ratif titre d expert l aidant peut proposer des techniques qui faciliteront cet acc s Le conte constitue l une de ces techniques La premi re partie de l essai a mis en vidence le potentiel du conte comme instrument projectif Jusqu pr sent nous avons vu qu il fut surtout utilis des fins diagnostiques par des aidants se situant essentiellement dans un r le d expert La suite de ce texte vise mettre en vidence la fa on dont le conte peut tre utilis pour des
19. une perte de spontan it lors de la r daction ainsi que par une censure du discours Toutefois lorsque l on se r f re l exp rience de l auteur le simple fait de faire un exercice sans en conna tre les raisons peut aussi cr er une r sistance et un effet de d sirabilit sociale Cons quemment il est pr f rable que la structure de coop ration soit tablie d s le d but pourvu que la personne assume son choix et ses responsabilit s Il est donc essentiel qu elle connaisse les conditions les effets possibles et les r sultats attendus sinon le choix de s engager dans une telle d marche ne peut tre qualifi d clair Une fois l exercice pr sent et le but commun identifi l aid accepte ou refuse d y participer Un survol des conditions n cessaires la r ussite de cet exercice doit donc tre effectu avec l aid Ces conditions sont de deux ordres la reconnaissance personnelle et mutuelle des comp tences de chacun ainsi qu un quilibre du pouvoir De ce fait l aid devra tre conscient qu il a comme responsabilit de participer activement cet exercice en analysant le contenu de son conte en recevant des informations sans les d former en s interrogeant et en interrogeant l aidant en faisant des choix et en agissant conform ment aux apprentissages qu il effectue Pour r sumer la gestion de Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d aut
20. A ESSAI DE MAITRIS NA Le conte technique d autod veloppement Martin Gagnon Martin_Gagnon ssss gouv qc ca R SUM Cet article a pour but de mettre en perspective le potentiel du conte comme technique d autod veloppement en psychologie des relations humaines Par la cr ation et la r daction d un conte un individu peut projeter des l ments qui lui appartiennent qu il aimerait poss der qu il rejette et enfin des l ments qui d montrent comment il souhaite que les autres se comportent avec lui Dans un travail de coop ration avec un aidant cette d marche peut permettre l individu de d nouer une difficult prouv e en cheminant travers les trois composantes du processus d autod veloppement Ainsi dans cet essai le conte est d crit comme une technique visant r tablir chez un aid la gestion de son processus naturel de croissance gr ce l assistance d un aidant Introduction L tre humain est en perp tuel changement Selon le moment de sa vie il peut conna tre des difficult s s adapter aux situations nouvelles issues de ces changements Dans ces circonstances le psychologue en relations humaines peut assister l individu qui vit des difficult s li es un processus qu il ne ma trise pas ou un changement qu il ne parvient pas concr tiser St Arnaud 1999a Dans les faits une mauvaise adaptation peut avoir des r percussions majeures au
21. asticit il tente d atteindre son objectif de diff rentes mani res Son niveau de performance est associ une satisfaction du besoin 5 son entourage physique est constitu de sa chambre son lit et d une alternance entre clart et noirceur Son entourage social comporte ses parents ainsi que le monstre 6 le d nouement de cette histoire est favorable dans la mesure o le besoin de s curit du h ros est atteint La communication des r sultats Lors du retour en quipe l auteur de ce conte a pr sent les r sultats de son analyse personnelle Cette analyse tait davantage centr e sur les caract ristiques Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 166 Le conte technique d autod veloppement du h ros ses conduites et leur efficacit Il a remarqu que ces caract ristiques contenaient des l ments dont certains provenaient d une projection diffusion il pr te au h ros des sentiments et des intentions qu il reconna t tre les siennes et d autres du type de projection sp culaire ce qu il aimerait tre Le courage du h ros la force et l initiative de ses conduites de m me qu un niveau d efficacit des conduites qui luipermettent d atteindre une satisfaction de ses besoins sans v ritable pr paration sont identifi s comme tant des l ments d une projection sp culaire La cr ativit et la t nacit du h ros ainsi que la plasticit de ses conduites font partie d
22. ation et son potentiel d adaptation au processus d autod veloppement sera mis en vidence partir d une exp rience personnelle Une nouvelle technique conforme la pratique de la psychologie de relations humaines sera enfin d velopp e de m me que la fa on dont un psychologue en relations humaines peut utiliser cette technique pour favoriser l autogestion et ce dans le cadre d une relation coop rative La projection Il existe une pl iade de techniques ayant pour objectif de conna tre divers aspects de l tre humain Bellak et Symonds Anzieu 1960 les distinguent en trois cat gories les techniques d expression o le sujet est libre concernant les consignes et le mat riel utilis les techniques projectives dont les r pon ses sont libres mais dont le mat riel est d fini et standardis enfin les tests psychom triques o les r ponses sont d finies et le mat riel demande une pr cision rigoureuse S il existe de grandes diff rences entre ces cat gories de techniques leur objectif est le m me le diagnostic Ces techniques ne constituent donc pas une m thode th rapeutique en soi Houareau 1974 Plusieurs de ces techniques diagnostiques s appuient sur la projection comme processus psychologique donnant acc s l univers int rieur de la personne Le but de ce texte tant d explorer les possibilit s d utiliser le conte lieu de projection comme instrument de croissance personnelle c
23. autod termination et l autogestion Tel que nous l avons d j mentionn chacun d eux est constitu d un mouvement d ouverture et de fermeture Dans les pages suivantes les trois processus de l autod veloppement seront d finis ainsi que le mouvement d ouverture et de fermeture qui leur est propre L autosignifiance Le processus d autosignifiance est un mouvement de r ception et d appropriation d informations originaires de son organisme et de son environnement L int gration de ces informations cr e alors une nouvelle signification qui devient la base de nouveaux choix Dans le cadre de ce processus l ouverture consiste recevoir sans r sister des informations provenant de soi et de l environnement Cette r ception exige l activation du mode sensoriel qui par le biais des sens internes et externes permet la perception des faits L objectif de cette tape est d tre inform sur soi et sur l environnement videmment la perception est un ph nom ne influenc par divers filtres perceptuels dont les valeurs les habitudes les int r ts les attentes etc Delorme 1982 voir St Arnaud 1999b Ainsi afin d am liorer la perception l aid doit valider ses perceptions en tablissant une interaction avec la source de l information En ce qui trait la fermeture elle consiste s approprier son exp rience en donnant un sens personnel l information re ue De ce fait une prem
24. bert devient d une certaine fa on une contrainte puisque ce dernier n a d autres choix que de se r v ler Anzieu 1960 Ces techniques font alors appel l imagination Les questions sont larges et ouvertes De plus il n y a pas de bonnes ou de mauvaises r ponses comme dans les tests psychom triques Toute formulation quelle qu elle soit est consid r e comme porteuse de sens Houareau 1974 Lorsqu un sujet est soumis une technique projective il doit cr er partir de rien ou presque rien Alors comment une telle uvre ne pourrait elle pas tre son image Anzieu 1960 Dans ses premi res tudes Murray le cr ateur du T A T Thematic Aperception Test est parti de l hypoth se que les histoires invent es par un sujet constituent des descriptions l g rement d guis es de la conduite de celui ci dans la vie r elle Anzieu Morval 1982 En fait dans une situation de technique projective on r agit la consigne et au mat riel de la m me fa on que dans le cadre d autres exp riences de vie Brelet 1986 Ainsi l univers personnel d un individu est d voil par sa fa on d organiser l exp rience partir d un mat riel vague et mall able sur lequel il projette sa vision de la vie le sens qu il y attache ses valeurs ses int r ts ses aptitudes ses habitudes ses attentes ses d sirs ses mobiles ses tats affectifs durables ou momentan s etc La technique donne don
25. c acc s l image du monde int rieur du sujet Houareau 1974 Anzieu 1960 regroupe les techniques projectives sous deux grandes cat gories les techniques projectives structurales exemple le Rorschach et lestechniques projectives th matiques exemple le T A T Le premier type de technique permet l obtention d une image repr sentant le sujet comme une radiographie qui r v le l univers int rieur du sujet tel qu il est Les techniques projectives structurales permettent d obtenir une repr sentation de son organisation du syst me de sa personnalit de ses dispositions comportementales de ses m canismes de d fense de son quilibre psychique et de sa fa on d appr hender Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 155 le monde Les techniques projectives th matiques elles en disent plus sur le sujet Elles permettent de conna tre ce que le sujet croit tre ce qu il aimerait tre ce qu il refuse d tre et ce que les autres sont ou devraient tre envers lui Anzieu p 11 Elles r v lent des contenus significatifs pour un individu dont la nature de ses conflits ses besoins fondamentaux sa r action l entourage ses fantasmes habituels et les moments cl s de son histoire v cue Anzieu Le conte fait partie de la deuxi me cat gorie Le conte Le conte consiste cr er une histoire ou la compl ter Cette histoire peut
26. ce vise tablir les bases de la coop ration La r daction initie le processus d autosignifiance qui se poursuit et se termine avec l tape de la situation du h ros L autod termination se retrouve dans l tape du choix du h ros et enfin les actions du h ros englobent le processus d autogestion Les trois derni res tapes se caract risent par un mouvement d ouverture qui oriente l attention de l aid sur les diff rents l ments du conte Quant au mouvement de fermeture il oriente l attention de l aid sur lui m me en ayant comme toile de fond les l ments re us lors des tapes pr c dentes et du mouvement d ouverture La pr sentation de l exercice l aid Dans l optique de rendre la technique de Lavall e plus conforme la d marche de la psychologie des relations humaines certains ajustements relatifs sa pr sentation doivent tre effectu s En premier lieu afin d tablir d s le d part une structure de coop ration toutes les informations concernant le rationnel et les tapes de cet exercice doivent tre explicit es De ce fait un aid sera en mesure d effectuer un choix clair quant sa participation Par la suite l aidant doit s assurer qu un but commun soit identifi et qu il y ait une concertation concernant ce but videmment cette fa on d aborder l exercice peut engendrer des r sistances de la part de l aid Celles ci peuvent se traduire par
27. d analyse de son propre conte l aide des six rubriques retenues de Morval 1982 La troisi me permet une pr sentation de son conte d autre participants de m me que lacommunication de l analyse effectu e pr c demment La quatri me tape cr e un espace favorisant un change entre les participants en vue de fournir une r troaction au pr sentateur Enfin la cinqui me tape une recomposition du conte ou de certaines parties est possible de la part de l auteur et ce la lumi re des nouveaux apprentissages Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 164 Le conte technique d autod veloppement La prochaine partie de cette tude pr sente uneexp rience d autod veloppement v cue par l auteur de cet article dans le cadre d une exp rimentation men e par madame Lavall e On y retrouve donc la description du contexte et celle du d roulement des cinq tapes de la technique de Lavall e L exp rience v cue par l auteur de cet article Il semblait opportun d utiliser l exp rience personnelle de l auteur pour deux raisons en premier lieu l exp rience d crite permet d illustrer l utilisation du conte et de mettre en vidence le potentiel d autod veloppement qu il comporte en second lieu il sera ainsi plus facile d identifier les points modifier ou am liorer pour faire du conte une technique encore plus conforme la pratique de la psychologie des relati
28. de l aid faire des choix prendre des d cisions Le support de l aidant est n cessaire pour faire face ces r sistances en d gager le sens et faire des choix conformes la nature de l aid Apr s avoir envisag chacun des choix qui s offrent au h ros l aid doit faire un choix pour le h ros Une fois qu il est fait l aid doit r crire la Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 175 partie de son conte qui concerne le choix du h ros Cette r criture doit bien d montrer le processus d cisionnel du h ros par une description de la r flexion pouvant tre faite par ce dernier Par la suite il peut passer la prochaine tape qui concerne l action du h ros Lintention et l action du h ros Cette derni re tape fait appel plus sp cifiquement au processus d autoges tion d crit par St Arnaud 1990b Elle comporte une ouverture visant l analyse de l intention du h ros et une fermeture qui a pour but de transf rer les apprentissages par le passage d un mode imaginaire un mode intentionnel r el L ouverture cette tape le processus d ouverture consiste reprendre les l ments de l intention du h ros en tenant compte des nouvelles informations re ues lors de la situation du h ros et de ses choix effectu s pr c demment Alors l aid doit reprendre le besoin du h ros identifi lors de l tape la sit
29. e d un individu Anzieu 1960 Pour ce faire on pr sente des planches sur lesquelles on retrouve diff rents dessins contenant un th me manifeste ainsi qu un th me latent Shentoub 1990 Par la suite on invite le sujet raconter une histoire partir de la planche L interpr tation peut se faire selon deux coles de pens e l cole am ricaine analyse le contenu partir du v cu du h ros de chaque histoire construite en relation avec son entourage l cole europ enne s appuie sur la th orie psychanalytique en mettant l accent sur la deuxi me topique le a le moi et le surmoi sur le r le du moi et ses fonctions sur les r sistances et les d fenses Shentoub Le conte technique de facilitation Jusqu ici le conte a t vu comme un instrument diagnostique Par contre au cours des 25 derni res ann es des praticiens ont d velopp des fa ons d utiliser le conte qui font de ce dernier une technique d intervention en vue de faciliter un processus de croissance et d actualisation Ainsi d apr s Bellak 1975 le T A T peut tre utilis dans un processus th rapeutique visant l actualisation du client En premier lieu le processus de passation est reproduit Le clinicien reprend ensuite les planches o l histoire de l individu diff rait du contenu latent et fait la lecture d une nouvelle histoire en lien avec le contenu latent Finalement on demande au client de comparer les deux
30. ensoriels Une fois que l aid a tabli des parall les entre les l ments du conte et lui m me il est en mesure de donner un sens aux infor mations qu il re oit S offre alors lui la possibilit de regarder diff rents aspects de sa vie sous un autre angle et donner un sens nouveau certaines Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 174 Le conte technique d autod veloppement parties de celle ci Ce n est que lorsqu il a donn un sens personnel toutes ces informations qu il est en mesure de passer l tape suivante On peut alors consid rer le processus d autosignifiance comme tant boucl Les choix du h ros Cette tape fait appel plus sp cifiquement au processus d autod termination processus peu perceptible dans la technique de Lavall e Dans cette nouvelle version le processus d autod termination se veut plus marqu plus percep tible par la mise en vidence du mouvement d ouverture et de fermeture li au processus d crit par St Arnaud 1999b L ouverture L aid ayant donn un sens personnel aux diverses informations provenant de lui m me par le biais du conte doit maintenant valuer si le d roulement et le d nouement de celui ci respectent les informations obtenues pr c demment Ainsi la lumi re de ces nouvelles informations l aid doit choisir si le d roulement de l action du h ros et le d nouement sont satisfaisants ou s il est possib
31. ent d ouverture permet d tablir les objectifs atteindre partir des besoins identifi s L aid utilise alors le mode intentionnel en planifiant une action reli e aux r sultats obtenus lors des processus pr c dents cette tape la fermeture d coule de l action entreprise par l aid Il est noter que cette action sera consid r e comme tant efficace seulement si elle apporte une r ponse satisfaisante aux besoins de l aid tout en respectant les contraintes de l environnement Toutefois il est possible que l action entreprise soit consid r e comme tant moins efficace que pr vue l aid doit alors valuer et corriger son action partir de l effet produit Selon St Arnaud 1999b cette r troaction se retrouve au centre du processus d autogestion Lorsque l action r pond finalement au besoin l aid peut commencer un nouveau processus d actua lisation St Arnaud La coop ration dans le cadre d une d marche d autod veloppement Il a t vu pr c demment que l autod veloppement implique un processus g r par le sujet qui peut dans sa d marche tre soutenu par l aidant Dans ce cas la relation entre l aid l aidant et la cible vis e devient un ingr dient important de la d marche entreprise Dans la perspective de la psychologie des relations humaines la relation de coop ration est celle qui est privil gi e Afin que la coop ration soit possible trois c
32. es divers l ments l aide des rubriques retenues de Morval 1982 pour en analyser le contenu Madame Lavall e n a fourni aucun commentaire la suite de la lecture qu elle en avait faite Le paragraphe qui suit rapporte les r sultats synth tis s de l analyse que l auteur a fait de son conte 1 le th me du conte est celui d un petit gar on qui en confrontant sa peur souhaite la faire dispara tre 2 le h ros du conte est un petit gar on d crit d abord comme tant apeur et terrifi Puis dans un second temps il est d crit comme tant courageux puisqu il fait face sa peur d abord avec la lumi re et plus tard sans la lumi re Il d montre galement une capacit d autocritique car il est capable de douter de son action Enfin il est galement d crit comme tant inventif et tenace de par sa fa on d aborder des solutions 3 le besoin du petit gar on de ce conte semble tre un besoin de s curit sensation de s curit li e sa chambre Dans le conte il tente d atteindre un mieux tre dans lanoirceur de sa chambre par diverses tentatives 4 les conduites pour satisfaire ce besoin ont un style davantage ax sur l initiative enfant fait la demande ses parents et par la suite fait face sa peur la force il d montre du courage lui permettant d affronter sa peur la t nacit ce n est qu la quatri me tentative qu il r ussit atteindre son objectif et la pl
33. est une technique innovatrice qui pourrait permettre des aid s de r tablir leur processus naturel de croissance tout en respectant le mod le de la psychologie des relations humaines Une voie s ouvre alors pour l exploration et la recherche R f rences Anzieu D 1960 Les m thodes projectives Paris P U F Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 178 Le conte technique d autod veloppement Aust P H 1984 Rationnal emotive therapy in school Social Work in education p 106 117 Bellak L 1975 The T A T C A T and S A T in clinical use New York Grune amp Stratton Brelet F 1986 Le T A T fantasme et situation projective Paris Dunod Duss L 1950 La m thode des fables en psychanalyse infantile Paris L Arche Guillarm J J et Poux J 1984 Le test histoire d une gomme France ditions EAP Houareau M J 1974 Conna tre les autres Les tests projectifs Loos lez lille Presses des petits fils de L onard Danel Laplanche J et Pontalis J B 1988 Vocabulaire de la psychanalyse Paris PUF Lieberman M A et Tobin S 1983 The experience of the old age New York Basic Books Morval M 1982 Le T A T et les fonctions du moi Montr al PU M Postic M 1989 L imaginaire dans la relation p dagogique Paris PUF Royer J 1980 Le test des contes France ditions EAP Samson M 1985 Le conte de f es et les fant me
34. f et refoul qui est projet mais tout ce qui appartient au sujet en fait c est comme si l individu ne pouvait percevoir le monde qu travers les verres d formants constitu s par sa propre personnalit Royer p 289 Freud conscient de cette r alit avait largi le sens de sa d finition de la projection illustr par l exemple suivant lorsque l on demande une personne de dire arbitrairement un nom ou un chiffre son choix peut tre rigoureusement d termin par une pr occupation person nelle ce qui ne peut qu tre l effet d un refoulement Anzieu Les types de projection Il est possible de retrouver diff rents types de projection qui teintent les tech niques projectives Royer 1980 dans son test des contes reprend la d finition de Madeleine Backes Thomas qui d crit la projection de deux mani res d une part il y a une projection normale o unepersonne pr te aux autres des intentions ou des sentiments qui lui sont propres et qu elle reconna t comme tant les siens projection diffusion d autre part il y a une projection pathologique projection rejet o un individu rejette sur autrui des intentions et des sentiments qu il ne veut pas admettre comme tant les siens Ce dernier type de projection ressemble beaucoup au m canisme de d fense d crit par Freud Il y aurait trois types de projection rejet Anzieu 1960 Houareau 1974 Royer tout d abord la projection sp
35. histoires de mettre en vidence les ressemblances et les diff rences et de communiquer les r actions que cette comparaison suscite De cette fa on on permet au client de faire des prises de conscience de voir sa difficult sous un nouvel angle et d envisager de nouvelles solutions Bellak Samson 1985 a quant lui d velopp une m thode consistant demander au client de choisir un conte de f e qui l interpelle ou pour lequel il ressent Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 157 une aversion Il en fait d abord un r sum oral puis il a la possibilit d en recomposer les parties qu il n aime pas Par la suite le th rapeute reprend le conte et l analyse selon le cadre de l analyse transactionnelle Il construit une nouvelle histoire o les l ments du conte sont recadr s de fa on permettre au client de faire des rapprochements avec sa propre anamn se Pour ce faire le clinicien donne du temps au client afin qu il puisse lire le texte et en tirer ses propres conclusions Enfin Aust 1984 a mis au point une technique qui consiste demander un sujet de raconter une histoire avec un d but un milieu une fin et une morale Ensuite le th rapeute refait la lecture de l histoire fournissant un message th rapeutique un d nouement plus r aliste et une morale Les l ments ajout s par le th rapeute ont pour objectifs d am liorer
36. i re boucle est ferm e et l aid peut passer l autod termination poursuivant ainsi son processus actualisation St Arnaud L autod termination L autod termination consiste faire un choix la suite de la consid ration de plusieurs options St Amaud 1999b cette tape le mouvement d ouverture est caract ris par une r flexion de l aid sur les choix qui s offrent lui en Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 159 fonction des informations recadr es au cours du processus d autosignifiance On retrouve cette tape de grandes diff rences individuelles relativement au mode privil gi pour prendre une d cision Certains se maintiendront davantage dans un mode rationnel d autres dans un mode affectif et certains autres dans un mode imaginaire Toutefois la qualit des choix augmente lorsque ces trois modes sont utilis s en alternance Le mouvement de fermeture quant lui est li au choix personnel clair effectu par l aid la suite des mouvements d ouverture et de fermeture qui l ont pr c d Par ce choix il est en mesure de fermer une seconde boucle et de poursuivre son processus d actualisation vers l autogestion d une ventuelle action St Arnaud autogestion L autogestion consiste rechercher la mani re la plus ad quate de r pondre ses besoins Dans le cadre de ce processus le mouvem
37. i permettaient de formuler des hypoth ses quant au but vis Cons quemment il y a eu perte de spontan it et un effet de d sirabilit sociale qui se sont traduits par de nombreuses p riodes de r flexion et une r criture de certaines parties du texte Le manque de communication d informations sur le but poursuivi constitue une entorse la relation coop rative il n y a pas eu deconcertation concernant la poursuite d un but commun D s le d part lorsque les participants ont re u la consigne de cr er et d crire un conte le but de l exercice leur tait inconnu Ainsi ne pouvant faire un choix clair concernant l activit cela pouvait donner l apparence d une structure de pression Bien entendu il y a eu un partenariat concernant le processus global du cours par contre dans la pratique de la psychologie des relations humaines on privil gie une concertation sp cifique chacune des tapes en vue de bien identifier l objectif de chacune d entre elles Ce n est seulement qu la suite de la r daction qu il y eut concertation par rapport la d marche de l exercice et que l objectif poursuivi fut expliqu aux participants Relativement aux deux autres principes de la coop ration soit la reconnais sance mutuelle d un champ de comp tence et l quilibre du pouvoir ils ont Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 169 t
38. ise sur leur processus naturel de croissance et ainsi favoriser l actualisation de leur potentiel L auteur ayant une exp rience d intervention en milieu de soins prolong s voit la possibilit d utiliser cette technique dans ce contexte sp cifique Celle ci peut tre employ e aupr s de la client le hospitalis e qui vit de nombreuses pertes physique sociale et mat rielle Le conte peut permettre par exemple d offrir la possibilit un aid de faire son deuil ou du moins de l amorcer Il peut galement tre utilis aupr s du personnel soignant afin de traiter des probl mes de stress et d anxi t v cus pendant leur travail Puisque c est le mode imaginaire qui est employ il est moins mena ant de faire face aux sources de stress comme les conflits interpersonnels Cette technique serait profitable pour r soudre de tels conflits lors de s ances collectives d laboration de conte Elle permettrait de bien saisir ce qui s est produit dans le pass et par la suite de trouver des solutions diff rentes et novatrices Ces derni res sont possibles puisque le conte met de l avant le mode imaginaire source tr s riche d inspiration La technique du conte fut surtout d crite dans un cadre de relation d aide individuelle Cependant elle pourrait tre galement utilis e aupr s de groupes tout comme dans l exp rience initiale de l auteur Pour ce faire un travail de coop ration doit s
39. le d en modifier certains l ments Deux choix s offrent lui soit qu il ne modifie rien au conte soit qu il modifie en totalit ou en partie des aspects du conte tout en conservant la m me situation initiale Lors de la fermeture de cette tape si le choix r side dans le fait que rien ne doit tre modifi cette tape est boucl e Toutefois si l aid estime qu il y a mati re changement cette tape se poursuit Le r le de l aidant est alors de supporter l aid dans l examen de ce choix et de veiller ce qu il soit fid le aux signi fications mises en vidence Ainsi l aidant peut conseiller renseigner confronter et instrumenter l aid en vue de l valuation de son choix final La fermeture Une fois l examen du choix effectu l aid doit se positionner par rapport celui ci Si son choix est que le d roulement et le d nouement ne doivent tre modifi s il peut d j commencer envisager la fa on dont le passage l action peut s effectuer fermeture de l tape des actions du h ros Si tel n est pas le cas le processus se poursuit par l examen des choix du h ros dans le conte et des cons quences possibles de ces choix cette tape le r le de l aidant est le m me que celui exerc pr c demment les interventions visent cependant soutenir les choix plut t qu en faire l analyse En effet cette tape peut mettre en vidence les r sistances
40. n fait sans ce m canisme un individu ne peut entrer en dialogue avec lui m me par le biais des l ments de son conte De plus cette techni que favorise chez l aid l acc s des l ments de son univers int rieur Appuy e sur celle de Lavall e la technique renouvel e apporte des l ments nouveaux au monde des m thodes projectives en plus d accentuer le changement de leur usage elle souligne le changement de r le del utilisateur Ainsi l expertise de contenu de l aidant se modifie en une expertise de processus Les comp tences de l aid sont clairement reconnues puisque cette technique est employ e dans une perspective d autod veloppement o l aid doit g rer son propre processus naturel de croissance Cons quemment la relation coop rative prend toute son importance car elle est l une des cl s qui favoriseront le changement chez l aid et son lan de prise en charge Ainsi l expertise de contenu se transformant en une expertise de processus l aidant aura pour t che d assister d orienter d instrumenter et de soutenir l aid dans sa d marche Enfin il faut avoir l esprit que cette technique n a pas encore t exp riment e dans le cadre d une relation d aide formelle Toutefois cet article d montre que la technique peut tre utilis e dans diff rents contextes de croissance et de soutien Par ailleurs l exp rience de l auteur permet de croire que le conte
41. nues de Morval 1982 l individu peut recevoir des informations provenant de son organisme et de l environnement par le biais des l ments de son conte Plus pr cis ment un individu a la possibilit de recevoir des informations provenant de lui m me par une analyse du h ros de ses caract ristiques de ses besoins et de ses conduites De plus il est galement possible pour cet individu de recevoir des informations provenant de son environnement par le biais de l entourage du h ros dans le conte Ensuite par une analyse et une synth se du contenu ainsi que par l accueil des commentaires des autres participants l auteur fait des appren tissages face lui m me Il devient donc en mesure de donner un nouveau sens aux informations re ues et ainsi fermer la boucle de l autosignifiance L individu a la possibilit d imaginer une action autog r e par une r criture en partie ou en totalit du conte et ce la lumi re de ses pr c dents appren tissages Cette action s effectue videmment dans un mode imaginaire Elle se veut toutefois un entra nement une application dans la vie r elle La Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 168 Le conte technique d autod veloppement boucle de l autogestion se trouve alors compl t e En ce qui a trait au second processus l autod termination il est sous jacent mais non explicit non structur par la technique videmment des choix sont
42. od veloppement 171 l autod veloppement rel ve particuli rement du champ de comp tence de l aid Pour sa part l aidant a pour champ decomp tence la gestion du processus de l exercice de m me que la connaissance de diverses techniques pour assister l aid Enfin aid et aidant doivent tre en mesure d influencer l autre et de se faire influencer par lui sans qu il y ait d ing rence dans leur champ de comp tences respectif L analyse du conte par l aidant qui jouerait alors un r le d expert sur le contenu est un exemple d ing rence qui pourrait se produire Toutefois l aidant peut mettre des suggestions et des hypoth ses visant assister l aid qui effectuera lui m me ses propres interpr tations La r daction L tape de r daction est la m me que celle de Lavall e Ainsi une fois que la structure de coop ration est tablie l aidant invite l aid inventer et crire un conte La consigne peut tre la m me que celle propos e par Lavall e Inventez une histoire qui pourrait tre racont e un enfant avant qu il ne s endorme L aid aura environ une demi heure pour r diger un conte d environ une page Cependant il faut noter qu cette tape il importe de fournir et mettre en place avec la participation de l aid les conditions qui faciliteront la cr ativit la spontan it et la r ceptivit ouverture pour que par la suite l aid ait
43. on envisag e d montrait une s v rit du h ros envers lui m me s v rit qui pourrait tre adoucie Ces commentaires ouvraient donc une porte de nouvelles perspectives et apportaient une stimulation pour l tape suivante la r criture L auteur de ce conte devait alors trouver une fin qui permettrait d atteindre la satis faction de son besoin tout en tant moins s v re envers lui m me La r criture du conte L tape finale de cet exercice est une occasion d int grer et de concr tiser dans le conte les apprentissages effectu s sur soi Cette tape inspir e de la technique de Samson 1985 consiste modifier une ou des parties du conte afin qu elles correspondent aux apprentissages r alis s Dans ce cas ci la r criture du conte visait essentiellement l action finale envisag e par le h ros pour satisfaire son besoin L objectif tait de rendre cette action plus Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 167 la port e du h ros en tant moins draconienne La strat gie premi re fut donc modifi e de la fa on suivante le petit gar on apprivoisait sa peur en ayant tout d abord dans sa chambre une veilleuse dont la lumi re serait de plus en plus tamis e Ce moyen lui permettrait de regarder sous son lit une fois que l obscurit emplissait sa chambre Par cette r criture l auteur avait la possibilit d imaginer une action
44. onditions doivent tre effectives la poursuite d un but commun la reconnaissance mutuelle des champs de comp tences et l quilibre du pouvoir Les prochains paragraphes ont pour objet de pr senter ces trois conditions n cessaires une structure de coop ra tion St Arnaud 1998 Par la suite les liens seront tablis avec le conte Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 160 Le conte technique d autod veloppement La poursuite d un but commun La premi re condition est li e au but poursuivi par l aidant et l aid Initialement chacun d eux peut avoir un but atteindre Toutefois par la cr ation d un partenariat entre ces deux individus une relation client th rapeute qui pouvait d abord r pondre une structure de service o le th rapeute livre une expertise un client qui la demande ou bien une structure de pression o le th rapeute presse un client atteindre des objectifs pour lesquels ils ne sont pas concert s peut se transformer en structure de coop ration par la formulation et l appro priation d un but commun Aid et aidant deviennent alors partenaires dans un projet commun l actualisation de l aid St Arnaud 1998 La reconnaissance mutuelle des champs de comp tences D s qu ilest n cessaire que deux individus travaillent ensemble pour atteindre un but commun il est r aliste de penser que chacun poss de des ressources utiles la r alisation
45. onforme la pratique de la psychologie des relations humaines il appara t n cessaire de pr senter d abord ce qu est la projection ainsi que les techniques projectives Il est noter qu une grande partie du texte fait r f rence aux travaux du psychiatre Didier Anzieu reconnu comme un ma tre dans ce domaine Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 153 La d finition de la projection La d finition la plus globale de la projection met l accent sur l ext riorisation d un processus psychologique interne Freud 1917 voir Brelet 1986 La projection peut tre per ue sous deux angles le premier est celui de la perspective freudienne psychanalytique o la projection consiste rejeter l ext rieur de soi ce qu on refuse de reconna tre en soi Anzieu 1960 Laplanche et Pontalis 1988 Il s agit d un m canisme de d fense permettant d loigner un conflit interne en le projetant sur des l ments imaginaires ext rieurs Houareau 1974 En d autres mots la personne pr tera aux autres des sentiments des impulsions et des intentions qu elle ne peut s avouer La seconde fa on de percevoir la projection est d ordre psychologique plut t que psychanalytique Royer 1980 Dans cette optique la moindre manifes tation humaine est sujette l ext riorisation d un processus interne Houareau 1974 Il n y a pas seulement ce qui est n gati
46. ons humaines Les pages qui suivent pr sentent donc l exp rience telle qu elle s est d roul e Le contexte de l exp rience Cette exp rience fut v cue dans le cadre du cours D veloppement personnel et intervention effectu au baccalaur at en psychologie l Universit du Qu bec Trois Rivi res Ce cours de trois cr dits s effectuait en cinq jours de 8 h 30 16 h 00 sous la supervision de madame Lavall e et poursuivait deux objectifs conna tre diff rents cadres d intervention et permettre de vivre une exp rience de croissance personnelle Lors du premier cours des exercices brise glace ont t effectu s Par la suite des quipes de quatre ont t form es partir de ce moment tous les travaux devant s effectuer en quipe se faisaient avec les m mes co quipiers Vers la fin du premier cours madame Lavall e a demand de cr er et de r diger en une page une histoire qui pourrait tre racont e un enfant avant qu ires adom e Atuoreauteconsione n tait cm m uniqt e tnsant Les participants disposaient du reste du cours soit approximativement 30 minutes pour remettre une histoire d environ une page l enseignante Celle ci en faisait par la suite une lecture personnelle La r daction du conte Une fois la consigne donn e l auteur a r fl chi pendant quelques minutes avant de commencer crire un premier paragraphe qu il a effac peu de temps
47. r u de la probl matique du conte Il doit ensuite d tailler la personnalit et le physique du h ros et pour terminer il doit d crire l environnement physique et social Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 173 ainsi que l incidence de celui ci sur le h ros Le r le de l aidant en est un d assistance l aid afin qu il identifie la situation initiale de m me que la probl matique qu il d crive les diff rentes perceptions du h ros et qu il repr sente l environnement ainsi que son impact sur ce dernier Dans un second temps l aid doit analyser le choix du h ros Le r le de l aidant ce moment est d instrumenter l aid afin qu il puisse d une part d terminer dans quel mode affectif rationnel ou imaginaire s est effectu e la d cision St Arnaud 1996 et d autre part v rifier comment s est effectu ce choix Il peut galement l assister dans cette analyse en l invitant r pondre des questions telles que Le h ros a t il per u une alternative Le h ros se sentait t il oblig Le h ros a t il choisi de fa on r aliste Le h ros tait t il conscient des risques de se tromper St Arnaud 1996 Dans un troisi me temps l action du h ros doit galement tre analys e Pour ce faire son intention et le d nouement du conte sont examin s D abord selon St Arnaud 1999b l intention est constit
48. s de la vie Document in dit Direction des services sociaux hospitaliers centre de services sociaux de Qu bec Shentoub V et le groupe de recherches en psychologie projective 1990 Manuel d utilisation du T A T Paris Dunod St Arnaud Y 1999a Le changement assist comp tences pour intervenir en relations humaines Montr al Ga tan Morin St Arnaud Y 1999b Le changement personnel assist relation d aide et psychoth rapie Document in dit D partement de psychologie Universit de Sherbrooke Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 179 St Arnaud Y 1998 L intervention en psychologie des relations humaines Document in dit D partement de psychologie Universit de Sherbrooke St Arnaud Y 1996 S actualiser par des choix clair s et une action efficace Montr al Ga tan Morin St Arnaud Y 1995 L interaction professionnelle efficacit et coop ration Montr al P U M Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 180 Le conte technique d autod veloppement Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003
49. souhait e L aidant doit alors sereconna tre personnellement un champ de comp tences reli l atteinte du but commun et faire de m me pour l interlocuteur Sans cette reconnaissance personnelle et mutuelle le but est difficilement atteignable puisque les comp tences ignor es ne pourront tre utilis es Dans un contexte aidant aid les comp tences de l aidant se situent davantage au niveau des connaissances g n rales concernant les individus et leurs interactions ainsi que de la gestion de divers processus Quant l aid ses comp tences sont plut t en lien avec la connaissance de son exp rience particuli re St Arnaud 1998 L quilibre du pouvoir La coop ration exige un quilibre du pouvoir d termin selon l exclusivit des champs de comp tences Ainsi trois champs de comp tences peuvent tre identifi s un champ de comp tences exclusif l aidant un champ de comp tences exclusif l aid et un champ de comp tences partag Une fois ces trois champs de comp tences identifi s les partenaires pourront s influencer mutuellement et d velopper une complicit une synergie favorisant leur relation ainsi qu un d nouement favorable du but commun St Arnaud 1998 N anmoins l aidant doit tre alerte face l ing rence qui peut tre faite par exemple si un aidant d cide d une strat gie pour atteindre le but commun il est possible qu il y ait de l ing rence de sa part
50. t pertinent pour un psychologue en relations humaines d sireux de soutenir un aid dans sa d marche de croissance La nouvelle technique Les pages qui suivent pr sentent le conte comme une technique davantage conforme la pratique de la psychologie des relations humaines Pour ce faire la technique de Lavall e est exploit e dans une perspective de croissance personnelle avec un accent plus marqu sur l autod veloppement et la coop ration Il est noter que les cinq tapes de Lavall e sont conserv es elles sont toutefois int gr es dans cinq nouvelles tapes De plus la d marche est structur e en fonction d un cadre de relation d aide contrairement l exp rience rapport e pr c demment qui se d roulait dans un contexte de groupe et de classe Les nouvelles tapes sont les suivantes la pr sentation de l exercice la r daction la situation du h ros les choix du h ros et les actions du h ros Ainsi la d marche d autod veloppement est rendue possible par la succes sion de chacune des tapes Celles ci sont troitement li es au trois processus de l autod veloppement d finis par St Arnaud 1999b de m me qu l alternance entre un mouvement d ouverture et de fermeture qui caract rise Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 170 Le conte technique d autod veloppement chacun de ces processus Concr tement titre de premi re tape la pr sen tation de l exerci
51. te qui suit d crit comment Lavall e int gre les apports de Morval et de Samson dans son utilisation du conte des fins de croissance Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 162 Le conte technique d autod veloppement De l analyse du T A T de Morval 1982 Lavall e utilise la planche blanche et les rubriques d interpr tation La planche blanche offre une possibilit de projection tr s large semblable au conte Dans le T A T la projection est induite par les planches et par une consigne tr s peu directive par exemple Vous allez me raconter une histoire c est dire d crire ce qui se passe ce que les gens pensent et font comment c est arriv et comment cela va finir Morval p 19 Dans sa technique d analyse du T A T Morval utilise huit rubriques pour en faire le diagnostic d un individu Lavall e utilise ces m me rubriques comme des balises permettant l individu de donner un sens personnel aux divers l ments projectifs de son conte Il appara t donc important de pr senter bri vement ces rubriques afin de bien saisir la fa on d utiliser le conte dans la perspective de Lavall e Les huit rubriques propos es par Morval 1982 pour l analyse des planches du T A T sont 1 le th me 2 l analyse formelle 3 le h ros et ses attributs 4 les besoins du h ros 5 les conduites du h ros 6 l entourage 7 le d nouement 8 les commentaires Premi rement le th me
52. th me le h ros et ses attributs les besoins du h ros les conduites du h ros son entourage ainsi que le d nouement du conte Par ailleurs ce ne sont pas seulement les rubriques conserv es qui distinguent Lavall e et Morval en fait l utilisation qu en fait Lavall e poursuit d autres fins que le diagnostic Elle vise par l utilisation de sa technique ce que l aid puisse augmenter son niveau de d veloppement Interactions Vol 7 no 1 printemps 2003 Le conte technique d autod veloppement 163 personnel en faisant lui m me l analyse de son conte Ainsi contrairement Morval Lavall e se positionne dans un r le d assistance plut t que dans un r le d expertise Deux rubriques utilis es par Morval 1982 ne le fut pas lors de cette analyse l analyse formelle et les commentaires L analyse formelle fut inutilis e puisque la consigne visait essentiellement le contenu du conte Qui plus est l utilisation de cette rubrique demande une certaine capacit s auto valuer ce qui n est pas n cessairement d velopp chez l aid Quant la rubrique commentaires elle fut galement inutilis e car elle a t con ue dans un cadre d expertise o l expert note ses hypoth ses et ses questions concernant la validit de certains parall les qui peuvent tre faits Ainsi tant donn que dans le pr sent cas ce n est pas une personne ext rieure l auteur un expert
53. tre pr sent e d abord par le th rapeute ou provenir du sujet lui m me Dans le dernier cas elle est induite partir d un mat riel qui diff re d une technique une autre En psychologie le conte fut surtout utilis comme instrument diagnostique Par contre au cours des derni res ann es il fut plut t utilis dans une perspective de croissance et d actualisation Les pages qui suivent le pr sentent sous l un et l autre de ces deux aspects Le conte technique diagnostique Dans la cat gorie diagnostique nous pr sentons les fables de Louisa Duss 1950 le test des contes de Jacqueline Royer 1980 l histoire d une gomme de Guillarm et Poux 1984 l preuve des all gories animales de Postic 1989 et enfin le T A T de Murray 1935 voir Anzieu 1960 Cette pr sentation tiendra compte de la t che effectuer par le sujet de m me que de l objectif poursuivi par la technique Les fables de Duss 1950 constituent un moyen d investigation psycholo gique qui ne sollicite pas la production d un r cit complet puisqu elles sont d j pr construites On demande plut t au sujet de compl ter un r cit dans lequel un h ros se retrouve dans une situation d termin e repr sentant un stade de l volution de l inconscient Si le sujet manifeste une r sistance face certains r cits c est que la situation du h ros de la fable veille chez lui une certaine probl matique Le test des
54. u e de trois l ments un besoin une vis e et un moyen Assist et habilit par l aidant l aid doit d tailler ces trois composantes de l intention du h ros Cette habilitation est possible par l insertion d un contenu th orique de la part de l aidant Ce contenu vise essentiellement d crire bri vement le mode intentionnel et ses trois compo santes Enfin le d nouement est galement d crit en ce qui a trait la satisfaction du besoin La fermeture Par la cr ation d un conte un individu r v le son univers int rieur De ce fait le conte permet l aid d tablir une symbolisation de son univers interne partir de l analyse de cette symbolisation l aid peut recevoir des informations de son organisme par le biais du h ros et de son environnement ainsi que de la situation d termin e par le th me Par ailleurs il peut galement recevoir des informations concernant les choix effectu s et l action entreprise par le h ros cette tape le travail de l aid consiste en une appropriation des diff rents l ments de son conte par la r ception des informations obtenues pr c demment et ce avec le moins de r sistance possible Afin de s approprier les l ments du conte l aid doit tre en mesure de se situer par rapport aux r sultats de l analyse des rubriques aux diff rents types de projection identifi s et aux informations provenant de ses diff rents r cepteurs s
55. uation du h ros et s assurer qu il est bien nomm Ensuite il doit v rifier si la vis e et la strat gie employ e restent les m mes Si l intention et ses composantes restent inchang es l ouverture se termine et ils peuvent donc passer au mouvement de fermeture Autrement l intention du h ros doit tre r vis e Pour ce faire l aid doit reprendre chacune des composantes de l intention et confirmer ou non l identification faite lors de l tape la situation du h ros ce moment l aidant doit assister l aid nommer s il y a lieu le besoin satisfaire identifier une vis e r aliste et une strat gie efficace Pour ce faire l aidant peut le conseiller le confronter l instrumenter et le supporter dans la planification d une action Par ailleurs il pourra galement fournir des hypoth ses concernant l impact probable de l action entreprise et ZNA inviter l aid tre davantage critique face sa planification La fermeture La fermeture de cette derni re tape consiste pour l aid r crire s il est n cessaire l action du h ros avec les nouveaux l ments de la partie pr c dente et le d nouement du conte Tout comme lors de l autod termination l aid aura pour consigne que la partie r crite refl te bien tout le processus par lequel le h ros doit passer pour arriver ce r sultat Une fois que le conte est r crit et que le h ros
56. une projection diffusion Concr tement cette analyse a permis son auteur de recevoir des informations de son propre organisme par le biais du h ros lui permettant d augmenter sa connaissance de soi Par cons quent il fut en mesure d identifier que sa cr ativit sa plasticit ainsi que sa t nacit sont en quelque sorte des moyens compensatoires qui pallient une satisfaction directe d un besoin Dans la vie courante l efficacit des conduites de l auteur se situe davantage un niveau pr paratoire qui ne conduit que peu souvent la satisfaction d un besoin pouvant m me l inhiber contrairement au h ros Toutefois tout comme dans le conte les d nouements sont habituellement li s une satisfaction d un besoin m me si l action entreprise comporte quelques d tours ce qui demande une plus grande planification La r troaction des membres du sous groupe Les membres du sous groupe apr s avoir accueilli ces r sultats ont fait part l auteur de trois commentaires compte tenu des connaissances qu ils avaient de ce dernier Premi rement il fut soulign que l action finale entreprise par le h ros semblait exigeante pour un enfant Deuxi mement ils se demandaient si le h ros avait la possibilit d atteindre son objectif sans devoir accomplir une action aussi confrontante que celle de dormir sous le lit moyen qui peut le laisser sans d fense Troisi mement ils mentionn rent que l acti
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