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Se jouer de ce que notre esprit perçoit

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1. trouva la libert acad mique qui lui permit de d velopper son propre style minimaliste utilisant d j le bois comme mati re premi re Le pl tre est un autre mat riau de tradition chez Wallach commencer par les sculptures sur pied constitu es de blocs uniques fix s chacun en un seul point Cette liaison minimale donne l impression que les uvres sont en train de se d composer C est sur ce principe de marche de mouvement et de libert simul s que repose tout le programme esth tique de Wallach Son art n est pas concevable sans ses influences am ricaines surtout les traditions artisanales des indiens d Am rique Wallach se souvient quel point tout jeune en Arizona il avait t impressionn par l artisanat d art des indiens navajos aupr s desquels son p re avait travaill pendant deux ans comme m decin C est d ailleurs la multiplicit des techniques et mat riaux qu ils utilisent que Wallach cite aujourd hui encore comme sa principale source d inspiration Le caract re archa sant de certaines de ses uvres et le plaisir de combiner des surfaces de couleur asym triques laissent deviner cet enthousiasme L exposition parisienne laquelle travaille Paul Wallach depuis des mois s intitulera Falling Up un paradoxe qui d crit merveille la confusion que provoque son art ses yeux il s agit de la tension qui existe entre les attentes et la r alit entre en bas et en haut de tou
2. New York le sculpteur venait de d barquer Paris apr s plusieurs ann es D sseldorf en Allemagne Il choisit d installer son atelier sous les combles Un choix qui devait s av rer lourd de cons quences cinq ann es plus tard J tais justement parti passer No l en Autriche dans la famille de mon pouse Lorsque nous sommes rentr s mon atelier tait l air libre Mes outils ainsi que certaines de mes sculptures taient intacts l endroit m me o je les avais laiss s en interrompant mon travail Toutefois une sculpture particuli rement complexe avait t emport e par le vent en m me temps que le toit Elle gisait par terre dans la rue plusieurs dizaines de m tres Pendant que Paul Wallach nous raconte cela dans la cour de lusine son regard se tourne encore avec nostalgie vers le toit en terrasse r par depuis longtemps au dessus de la longue rang e de fen tres Apr s l v nement il pr f ra installer son nouvel atelier en bas dans un ancien atelier dont l tage unique fait une avanc e timide dans la cour Ici on ne sent rien de la bise qui souffle actuellement sur Paris l int rieur un petit po le fait ce qu il peut mais on sent bien que la pi ce n est pas con ue pour des temp ratures aussi basses Elle n a pourtant qu une troite rang e de fen tres donnant au sud de sorte que lorsque le soleil de midi franchit les b timents dispos s autour de la cour la pi
3. mettre en danger ce fragile quilibre Wallach nous rassure Il ne peut rien arriver la poutre tient bien Un brin malicieux il nous indique ensuite un crochet presque invisible qui sort du mur environ cinquante centim tres de hauteur Depuis j ai eu l id e de rajouter cette s curit dit il en accrochant le deuxi me morceau de la poutre au moyen d un petit trou mais cela n aurait pas t n cessaire Cette s curit rassure pourtant l observateur Une fois achev e cette sculpture est rest e pendant des mois dans mon atelier sous les combles et il ne s est rien pass J ai fini par la mettre de c t pour l oublier presque compl tement Aujourd hui elle me semble pourtant l une de mes uvres majeures l poque personne ne voulait l acheter maintenant je ne veux plus m en d faire Elle ne fait partie de l exposition que parce qu elle est le point de d part de tout mon travail en France La France tait terra incognita pour Wallach L Am ricain tait cependant d j venu en Europe en 1985 alors qu il faisait son Master l universit de Boston l poque il avait r ussi travailler deux ans Florence la Mecque de l art sculptural Auparavant il avait d j exp riment ce qui devait le marquer de fa on d terminante ses tudes d art l universit du Wisconsin Madison de 1978 1982 C est l que Wallach loin des centres artistiques am ricains
4. touchent le mur qu en un seul voire en deux points Ces fines compositions fragiles semblent fig es dans l instant comme une photographie prise avant la chute Un clin d il et oui elles sont toujours l accroch es au mur Quel en est donc le myst re Paul Wallach dissimule dans chacune de ses uvres son mode d emploi En acqu rant l une d elles vous engagez galement l artiste qui pr f re d ailleurs s occuper lui m me de l installation de l uvre sa nouvelle place La plupart de mes collectioneurs ach tent une uvre avec une id e bien pr cise de l endroit o ils vont la mettre Quand je vais chez eux je d couvre parfois dans les appartements un bien meilleur emplacement pour l objet Ou alors j arrive d montrer aux nouveaux propri taires qu un objet isol a besoin de tout un pan de mur pour prendre son effet Mon but n est pas de refouler autre chose mais de trouver l environnement optimal pour mes sculptures En tant que sculpteur il faut forc ment que je pense en trois dimensions et beaucoup trop de collectionneurs encore me consid rent comme un peintre Et il pourrait bien y avoir confusion car Paul Wallach a aussi r alis des tableaux en bois que l on pourrait prendre pour de petits tableaux de l expressionnisme abstrait De plus pr s ils s av rent tridimensionnels et dans chaque nouvelle position d voilent une nouvelle facette Le regard c est l l ment esse
5. Frankfurter Allgemeine Zeitung Sranffurter Allgemeine aver OI N SZI ZEITUNG FUR DEUTSCHLAND Se jouer de ce que notre esprit per oit Comment des sculptures en viennent elles flotter dans l espace Paul Wallach cr e des uvres d art en bois dont on croirait qu elles vont s effondrer tout moment Mais lorsqu on les regarde nouveau elles sont toujours l Dans son atelier de la banlieue parisienne nous apprenons comment ce myst re fonctionne Par Andreas Platthaus Il y a un peu plus de dix ans le toit de Paul Wallach s est envol Le 26 d cembre 1999 en effet l ouragan Lothar d vastait l Europe et causait de tr s gros d g ts dans les environs de Paris Versailles par exemple une grande partie des plantations du Parc du ch teau furent d racin es Mais ce jour l d autres pi ces en bois ont elles aussi connu d importants d g ts Ivry sur Seine notamment dans la banlieue sud est de Paris o le sculpteur Paul Wallach avait tabli son atelier depuis 1994 Il occupait sur les hauteurs de la bourgade une ancienne usine de vitrines parfum Les Fran aises fuyaient elles le chic Le luxe n tait il plus de mise Quoi qu il en soit le propri taire avait fini par reconna tre qu il n y avait plus grand chose gagner maintenir la production Aussi a t il lou des artistes les quatre tages de l immeuble Paul Wallach fut l un des premiers y emm nager N en 1960
6. ce se trouve inond e de lumi re C est que Paul Wallach a besoin de lumi re changeante pour son art Mais en ce sombre apr s midi il faut le croire sur parole lorsqu il affirme qu il existe ici quelque chose qui ressemble de pr s ou de loin au soleil l int rieur l atelier a t blanchi la chaux et deux cloisons abattues pour cr er un grand espace presque carr d environ 60 m que de minces poutres elles aussi peintes en blanc r miniscences des anciennes cloisons partagent de fa on tr s subtile Un fragile assemblage de barreaux de plus de deux m tres de long un m tre de haut et un m tre de large se tord sur lui m me m me le sol presque comme un anneau de M bius tandis qu quelques m tres se trouvent de petites sculptures compactes compos es de plusieurs blocs de pl tre Aux murs pendent des compositions de toile informes elles cachent les r alisations actuelles de Paul Wallach des constructions en bois d une extr me subtilit con ues et accroch es au mur de telle fa on que leur statique reste incompr hensible Ces uvres sont couvertes d toffe parce que leur cr ateur ne veut pas qu elles le distraient lorsqu il travaille de nouvelles sculptures Chaque uvre a besoin de sa propre place sur laquelle d autres sculptures auraient mauvaise gr ce d empi ter Mais par ailleurs l espace que ce deuxi me atelier parisien offre l artiste et son art est limit C
7. de la toile la lumi re directe Mais en plus AA est fix e par une fine ficelle horizontale une attache que Wallach utilise souvent et qui accentue encore le myst re de la construction son tour l ombre changeante de cette ficelle sur le mur blanc fait varier la construction de l uvre Un trait de crayon sur le mur constituerait l antipole de l ombre mobile Ainsi Paul Wallach se joue de ce que notre esprit per oit ses yeux il ne fait pas tout comprendre C est pour cela qu il aime tant venir installer en personne ses uvres qu il d barque avec sa perceuse son enduit et sa ponceuse lectrique dans les maisons d sireuses de s habiller de ses cr ations et qu il y fait la d monstration du c t artisanal de son art Au moment de notre visite une douzaine d uvres sont expos es dans l atelier un nombre pesant pour l artiste car il a besoin d espace libre au sens propre du terme Mais c est qu est pr vue fin janvier la premi re exposition d importance en France chez Jaeger Bucher toute nouvelle galerie du Marais parisien Deux grandes salles dispos es des deux c t s d une cour int rieure offrent aux uvres de Wallach les conditions de lumi re et de superficie id ales Pour l instant il s agit de faire les photos pour le catalogue donc tout ce qu ont produit les derniers mois de travail a t mont dans le petit atelier de l usine car l exposition va surtout montrer les uvre
8. es joints non merci ce n est pas le genre de l artiste Pas plus que de travailler avec des pans de bois entiers pr fabriqu s Et pourtant vus de loin la plupart de ses ouvrages donnent l impression que l artiste a utilis des tiges de bois qui auraient pouss en parfaite sym trie ou de longues planches Alors qu en v rit ces formes r sultent de l assemblage de nombreux petits l ments et aucun d entre eux n est un objet trouv Au contraire l artiste a d coup chaque pi ce de ces construc tions complexes lui a donn sa forme ou l a rabot e avant qu elle ne prenne la place qui lui est assign e dans l ensemble final Auparavant certains des l ments sont parfois peints m me si Wallach se limite un petit nombre de teintes et n utilise jamais de motif sur une pi ce particuli re ce sont tout au plus les faces recto et verso ou les ar tes qui se d tachent par la couleur Il faut tout de m me que la structure de la construction cach e soit reconnaissable dans ses diff rentes pi ces Il n emp che Paul Wallach est ma tre en mascarade Cela saute aux yeux lorsqu il d masque les uvres dissimul es sous des voiles et accroch es aux murs Pi ce apr s pi ce il retire les toffes en laissant chaque fois l observateur le temps de s tonner car les compositions en bois semblent flotter en l air devant le mur Les ombres qu elles projettent sur la paroi en sont la preuve Les pi ces ne
9. est ce qui a donn l id e Paul Wallach de dissimuler ses travaux sous des voiles qui le prot gent de son propre pass Il faut dire que ces objets voil s cadrent bien avec l aust rit du lieu Dans ce petit atelier rien ne distrait l artiste de son travail Pas de radio ici pas de t l phone et encore moins d ordinateur Ici ne travaille que l artiste Wallach lui m me Chaque matin entre huit et neuf heures il quitte son appartement du 5 arrondissement pour venir ici en m tro par la ligne 7 Le soir venu il rentre chez lui Pour Paul Wallach l art est une activit qui se nourrit de discipline et d isolement C est la raison pour laquelle il n a presque aucun contact avec les quarante et quelques artistes qui fr quentent les locaux de l ancienne usine Je ne connais que ceux qui ont emm nag en m me temps que moi l poque Et c est un fait lorsque nous p n trons dans la cour nous cherchons l atelier et demandons notre chemin un autre artiste Il n avait jamais entendu le nom de celui qui travaille ici depuis plus de quinze ans Paul Wallach est convaincu que qui veut tre cr atif doit se tenir l cart de toute influence trang re Cet endroit est rest un atelier de travail l int rieur une table couverte d une multitude d outils bois deux chaises sans pr tention un tabouret pivotant et un petit po le C est tout pour les meubles Une petite salle d eau se trouve da
10. heit Unit Elle a trouv sa place au beau milieu de la pi ce sous l aspect de blocs de glace bomb s et empil s les uns sur les autres au hasard En entendant son nom on ne peut s emp cher d voquer la fragile volution commune des deux tats allemands apr s la r unification si au moins cette unit l avait t assembl e aussi solidement Pour Wallach l Allemagne a t une tape importante Les ann es pass es D sseldorf o l avait pouss au d but des ann es quatre vingt dix son amour pour son pouse autrichienne Waltraud Forelli qui travaillait l poque dans une galerie de Rh nanie fut l tape d cisive qui aida l tablir en tant qu artiste ind pendant c est cette poque qu il a rencontr un grand nombre des fid les collectionneurs de son art ce qui l amena continuer exposer r guli rement en Allemagne apr s son d part C est symptomatique d ailleurs qu il ait fallu attendre seize ans pour que Wallach obtienne enfin une grande exposition dans son nouveau pays d accueil la France En 1994 il n a fait que suivre nouveau son pouse qui avait pris la direction de la succursale parisienne d une grande galerie allemande avant d exercer en tant que conservatrice ind pendante pour finir par devenir le bras droit d Anselm Kiefer Paul Wallach aurait pu travailler partout dans le monde mais maintenant son pouse s est fait un nom en France leurs deux enfants f
11. ns un coin Appuy un mur et dans un cagibi avoisinant les mat riaux qu utilise Wallach pour son travail savoir des lattes de bois surtout mais aussi des planches des panneaux des poutres Il y a galement des seaux de peinture quelques bouts de tissu de la colle bois Beaucoup de ficelle Et une multitude de clous de chevilles de vis Car au del de la simple imagination l art de Paul Wallach requiert une extr me habilet et un grand savoir faire artisanal Au premier abord ses uvres semblent s inspirer du constructivisme russe des compositions architectoniques en bois ressemblant des chafaudages mais sans fonction pr cise des tudes g om triques sans pr tention de stabilit Bref des utopies formelles Ces travaux portent des noms bien concrets tels que Foe Ennemi Between Below and Above Entre En Dessous et Au Dessus ou encore Give and Take for me for you Prendre et Donner pour moi pour toi mais ils servent avant tout cr er des associations dans l esprit de l observateur Paul Wallach consid re ses uvres comme des tres humains on ne sait pas non plus pourquoi ils portent tel ou tel nom Pourtant chaque nom renvoie ses propres associations Cet art a des angles bruts au propre comme au figur Par principe Paul Wallach aime que le c t brut de ses sculptures reste vident C est la raison pour laquelle les bords de coupe du bois sont visibles Camoufler l
12. ntiel de l art il ne peut jamais rester le m me car les perspectives changent constamment C est pour cela que Wallach appr cie les poutres apparentes des anciennes cloisons Elles donnent un cadre suppl mentaire aux sculptures accroch es aux murs et pos es au sol Elles modifient leur constellation cr ent une impression d espace qui largit encore celui qu occupent les objets eux m mes en leur rajoutant une perspective comme le zograscope d antan Et effectivement c est en peintre que Wallach appr cie cette possibilit que lui donne son atelier Il est galement un excellent dessinateur Lorsqu il vient disposer ses ouvrages les nouveaux propri taires s tonnent de cet homme capable parfois main lev e de tracer sur plusieurs m tres un trait de crayon qui se r v le apr s contr le une parfaite ligne droite Wallach n utilise pas que des couleurs pour accentuer ses sculptures il se sert galement de lignes qui trouvent leur place sur le mur et qui viennent par leur caract re inalt rable contrecarrer le jeu des ombres toujours changeant selon la lumi re incidente Tout au fond de l atelier par exemple se trouve pour l instant l uvre AAA Ce titre myst rieux est la r flexion du mot partir Il s agit d une des premi res sculptures o Paul Wallach a utilis du tissu une longue bande vert fonc doubl e par endroit pour renforcer la teinte et pour faire varier la transparence
13. r quentent des coles fran aises et donc il n y a plus aucune raison de quitter Paris L artiste ne regrette pas du tout sa patrie am ricaine Je me suis habitu la vie en Europe Il n y a qu une chose qui continue de lui manquer son ancien atelier sous les combles de l usine Wallach sort un album dans lequel un ami photographe a rassembl des photos du premier atelier Nous contemplons une pi ce aux dimensions presque infinies flanqu e de longues rang es de fen tres Effectivement les sculptures en bois de Wallach s y tiennent et y sont pendues comme des promeneurs que le hasard a fait s arr ter l un instant l poque il y avait encore plus de formes g om triques s v res carr s rectangles triangles cercles cubes et parall l pip des Sur une photo enfin se dresse la poutre de deux m tres de la maison en d molition debout contre le mur Non elle ne se tient pas debout elle semble marcher sur la pointe des pieds Un art prend son envol 7 s A oO i pO gt p LrTe A e pa L artiste d termine le point de fixation ad quat Tl accroche ses sculptures l aide de bandes de Quant ce qui retient l objet cela reste un myst re tissus et de ficelle i Paul Wallach dans son atelier le cadre que forment les poutres dans la pi ce met en sc ne sa sculpture higher than all Above accroch e au mur Photos Frank Roth Photo de gauche Paul Wallach pose la sculpt
14. s r centes compl t es de quelques rares pi ces plus anciennes mais qui comptent encore beaucoup pour l artiste Il va en sortir une du cagibi cinq blocs de bois en ch ne fonc Ensemble ils forment une poutre de plus de deux m tres de long Wallach avait trouv ce mat riel en 1994 peu apr s avoir emm nag dans son atelier dans une maison vou e la d molition dans la rue principale d Ivry tout pr s mon arriv e ici je n avais pas de bois et puis j ai d couvert cette poutre Les ouvriers taient ravis que je veuille la prendre Wallach tron onne donc la poutre en cinq blocs de taille gale Il dispose celui du bas en biais sur une de ses ar tes inf rieures devant le mur et ce de mani re pouvoir placer le deuxi me bloc sur l ar te sup rieure la construction trouvant sa stabilit sans l aide d aucune autre fixation hormis l appui du deuxi me bloc sur le mur Il y superpose ensuite les trois autres blocs Celui du haut tait ab m Wallach enl ve un morceau de bois pourri de sorte que ne reste devant qu un mince filet de bois auquel un bloc de pl tre blanc pousant parfaitement l espace vide vient redonner sa forme initiale C est ainsi qu un segment clair visible simplement de c t couronne maintenant cet ouvrage l quilibre miraculeux Cette sculpture se monte en deux minutes Un peu inquiets nous lui demandons s il ne valait pas mieux nous loigner un peu pour ne pas
15. te fa on entre quilibre et incertitude Il s agit aussi de d couvrir de nouveaux mat riaux qui favorisent ces nuances Dans Foe Wallach a ainsi utilis pour la premi re fois le verre une plaque carr e peinte en noir plac e de biais dans une construction en bois aux angles multiples et qui vue dans une perspective pr cise projette dans l espace le regard comme un miroir pour le recapturer ensuite Bien entendu il est presque impossible de comprendre comment la plaque de verre peut rester en place En m me temps cependant la confusion provoqu e n a rien de d rangeant elle procure m me ce plaisir que l on prouve en contemplant une uvre d art comprise comme performance artistique sans commune mesure avec les exp riences habituelles Eh oui ce sont les talents conjugu s du bricoleur et du penseur que l on admire chez Paul Wallach La sculpture cruciforme par C ur est pos e sur un fil de fer tendu entre les deux poutres des anciennes cloisons Pos e est d ailleurs impropre Wallach l a assembl e et quilibr e de telle sorte qu elle tient comme une danseuse de corde sur le fil Si l artiste veut nous la montrer de pr s il tend rapidement la main en l air pour amener aussit t la sculpture Elle est d ailleurs aussi facile replacer Cependant tout ce qui ici ne semble tenir qu un fil est en r alit extr mement solide Prenons par exemple une petite sculpture en pied intitul e Ein
16. ure par C ur sur son fil de fer Photo de droite un coup d oeil sur la petite table de travail du sculpteur Photos Frank Roth

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