De la mixité sociale à l`ethnicité - Réseau National de Lutte Contre
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1. Cette tendance l ethnicisation des relations scolaires et des rapports sociaux au sein de l cole qu tablissent des chercheurs tels que Jo lle PERROTON Christian POIRET Jean Paul PAYET pose un ensemble de difficult s diff rents niveaux enseignant l ve apprentissage qu il convient de relever afin de tenter d y apporter des r ponses efficaces 2 1 Du point de vue de l enseignant Nous avons vu dans la partie pr c dente que les ph nom nes de cat gorisation taient le r sultat de pr jug s et de st r otypes ancr s chez les individus L enseignant est il l abri de ceux ci A en croire les travaux de J PERROTON et C POIRET la question appara t comme complexe Bien que l institution scolaire soit un bastion de l antiracisme et de la tol rance il arrive que dans ce type d cole fortement 20 Rapport d octobre 2006 la contribution de l ducation prioritaire l galit des chances des l ves P46 21 Ibid 22 Dont nous d taillerons plus loin leur curriculum vitae ainsi que les points importants de leurs recherches 17 ethnicis e des pr jug s et des st r otypes se forment insidieusement chez les enseignants Ces deux auteurs en livre les m canismes Christian POIRET s appuyant sur une tude portant sur l appr hension des familles issues des immigrations africaines sub sahariennes par les personnels de l d2. cole B dans laquelle l ann e pr c dente ce type de d cisions n avait concern que trois l ves sur l ensemble des classes de cycle 3 Au regard de ces l ments des questions se sont pos es comme une vidence relatives aux liens qui pourraient exister entre la mixit sociale et la r ussite scolaire Par ailleurs un autre constat est venu s ajouter cela et concerne un fait de classe particuli rement visible Il concerne la part massive d l ves issus de l immigration pr sents dans la classe Bien que cette terminologie peut pr ter pol mique notamment en raison du fait qu elle stigmatise qu elle tiquette une partie de notre public nous l utiliserons avec pr caution en en justifiant l emploi dans la suite de ce travail Pour d crire avec pr cision cette situation particuli re de classe passons en par les chiffres La classe se compose comme telle sur un effectif total de vingt l ves treize sont issus d une immigration remontant deux ou trois g n rations deux sont d anciens l ves nouvellement arriv s en France ENAF Leurs origines tant majoritairement maghr bines mais galement turque et africaine Djibouti Quatre l ves ont des patronymes qui ne sugg rent pas d origine particuli re Le cas d un de mes l ves est aussi int ressant puisque arriv de l le de la R union en cours d ann e il revendique tr s fortement et tr s fi rement une identit
3. articles par consultation divulgation sur le r seau Internet Je soussign e HOSSEIN IKEN Agissant en l absence de toute contrainte et en sachant qu en dehors de l obligation de d poser mes travaux je b n ficie de la libert de permettre ou non leur diffusion autorise sans limitation de temps diffuser les travaux que ai effectu s pour l IUFM dans les conditions suivantes e Consultation sur place en biblioth que oui non e Diffusion en texte int gral sur le r seau Internet oui Don Par d cision du Directeur de l IUFM de l Acad mie de Lyon le pr t des m moires n est pas autoris tant entendu que les ventuelles restrictions de diffusion de mes travaux ne s tendent pas leur signalement dans les catalogues des biblioth ques accessibles sur place ou par r seaux La pr sente autorisation de diffusion vaut galement pour la reproduction limit e aux seules fins des diffusions ainsi d finies Je renonce toute r mun ration pour les diffusions et reproductions effectu es dans les conditions pr cis es ci dessus Bon pour accord Signature de l auteur Lyon Le 9 mai 2007 44 45
4. insulaire Ainsi 75 de ma classe sont issus d une immigration plus ou moins r cente Cette proportion s est m me lev e 87 dans la classe de l cole D classe de CP CE2 o vingt l ves sur un effectif total de vingt trois pouvaient revendiquer des origines trang res Ce fait mis en cho avec mes remarques pr c dentes pose ind niablement la question de l galit des chances et des modalit s de sa mise en uvre dans des milieux comme celui ci tr s populaires et fortement ethnicis Tr s int ress par les questions relatives l int gration des minorit s en raison notamment de mon histoire personnelle le sujet de ce m moire professionnel s est donc impos moi avec force en raison des diff rents l ments ci dessus Ces premi res observations auront permis de mettre en exergue deux points centraux de ma r flexion mixit et ethnicit Afin de comprendre plus pr cis ment de quoi il s agit et afin d affiner mon propos 1l conviendra de d finir ces deux notions dans ce qui va suivre 1 2 Quelques pr cisions sur les notions de mixit et ethnicit Il existe diff rentes fa ons d envisager la mixit Le principe de base de cette notion r side dans la coexistence de deux groupes sociaux diff rents dans un espace donn Traditionnellement cette notion renvoie l id e de sexe de genre Toutefois dans ce m moire ce type de repr sentation ser
5. le pari de l ducabilit D avoir toujours la conviction qu apprendre m moriser comprendre est une chose possible pour tous les enfants quelle que soit leur origine Tout autre conception laquelle r pond une adaptation la baisse des apprentissages serait mon sens sinon une d mission tout au moins une r signation quant aux missions essentielles de l cole r publicaine Voil une premi re id e de base pour envisager la relation avec ses l ves Ce postulat est une des premi res d marches pour lutter contre les st r otypes et les pr jug s que peut avoir un enseignant sur ses l ves et qui peut former une fronti re entre eux une distance contre productive pour chacune des parties Alors distance ou proximit L enseignant doit mon sens se trouver dans un entre deux Le prof copain est une absurdit tout comme le professeur dogmatique L id e essentielle est surtout la volont d apparaitre comme un r f rent dans lequel on peut avoir confiance y a diverses modalit s pour restaurer cette confiance mais surtout une compr hension mutuelle de chaque partie Pour ma part je dirai que le fait d tre moi m me d origine trang re a t b n fique La possibilit d appara tre en toute humilit comme un mod le qui ne soit ni sportif de haut niveau ni com dien est un premier moyen de lutter contre un fatalisme qui joue un grand r le dans ethnicisat
6. ves calligraphie arabe et chinoise peinture expos s Ces actions qui peuvent se r aliser avec les partenaires institutionnels locaux comme les centres sociaux les associations les municipalit s dont le soutien logistique est fondamental participent vraiment mieux conna tre les parents d l ves changer sur d autres objets que la scolarit des enfants qui peut poser probl me renouer de la confiance Il implique n cessairement un engagement fort de la part des enseignants il permet une meilleure connaissance de chaque famille et de sortir de discours globalisant dont on a vu les effets pervers en seconde partie Une meilleure connaissance du v cu de chaque famille doit aussi contribuer viter toute mauvaise lecture des difficult s des l ves C est cette confiance retrouv e qui peut en partie autoriser une co gestion de la scolarit des l ves en particulier ceux en difficult sans heurt sans suspicion r ciproque qui au final ne sont b n fiques pour personne et encore moins pour l enfant Si la relation avec les parents d l ve est un l ment cl dans la pratique enseignante il convient de ne pas occulter les rapports entretenir avec les l ves Proximit distance o se trouve le juste milieu de cette relation centrale dans l acte p dagogique 3 2 Pour quel type de relation entre l enseignant et ses l ves Cette partie peut faire cho a notre propo
7. 1 2 3 4 Biais de favoritisme envers son groupe et identit sociale MARTINOT et TOCZEK donne la d finition suivante du biais de favoritisme envers son groupe C est une tendance tr s g n rale et quasi universelle de la psychologie des relations intergroupes et correspond au fait que les perceptions des individus sont biais es en faveur de leur propre groupe Dans cette optique d s lors qu un individu a choisir entre deux groupes il le fait quasi syst matiquement en faveur du groupe auquel il s apparente le plus au d triment de l autre Ce choix se fait en fonction de st r otypes et de pr jug s que l individu porte aux diff rents groupes en pr sence L exemple des l ves du voyage et de ceux du foyer qui se regroupaient de mani re certaine 8 18 cantine si on leur en donnait le choix illustre assez bien ce ph nom ne Mais il en tait de m me avec les l ves du groupe dominant Ces derniers montraient en effet plus ou moins des signes de m contentement d s que l on m langeait un peu la composition des tables Ces comportements g n raient donc de la discrimination fruit des st r otypes et pr jug s ancr s chez les individus de chaque groupe Face cela les individus cherchent les moyens de se pr server Cette forme de regroupement entre pairs en fait partie 5 GUIMOND reprenant des tudes ant rieures de TAJFEL et TURNER voque la th orie de l identit sociale 1 1166 est qu
8. SE EE SE No Geer Lam er POD aal paq wa Pas GE SE Ryan _ Ae vain lark veus Le Doze meme pas de caris ft be d E aL nomecamine ma m e oF masa mons Lensi de Morte Iarann e gt renien 2 A Rom Be De C ur po Je EE Jk Je hore 168 ficos Kawat See SEX Nous n a SEN SEN esate hawig g Kaa con ont de Ge ES acto dus SE S Lim E RE Es E Free TA a Da 4 41 Bibliographie M moire Ville cole int gration enjeux L universel r publicain l preuve discrimination ethnicisation s gr gation n 121 juin 2000 Paris CNDP SCEREN Ville cole int gration enjeux Enseigner en milieu ethnicis face la discrimination actes du colloque du r seau interculturel et ducation mai 2002 Hors s rie n 6 d cembre 2002 Paris CNDP SCEREN Ville cole int gration enjeux La discrimination ethnique r alit s et paradoxes n 135 d cembre 2003 Paris CNDP SCEREN Ville cole int gration enjeux La ville et l cole les nouvelles formes de s gr gation n 139 d cembre 2004 Paris CNDP SCEREN LORCER
9. ces tablissements et de la pr sence en masse d l ves issus de l immigration dans l cole et l chelle de la classe Concernant mon stage en responsabilit fil e r alis dans l cole C class e en r seau de r ussite scolaire dans une classe de CM1 CM2 j ai pu juger de la diff rence de niveau scolaire avec des l ves de ces m mes classes de l cole B Sur quelles bases J aurai souhait pouvoir chercher d ventuelles corr lations statistiques gr ce aux valuations nationales l entr e en sixi me des l ves de ces diff rents tablissements Mais 81 d faire face au refus de communiquer ces chiffres de certains directeurs d cole La comparaison objective n tant d s lors plus possible mon analyse se porte sur d autres crit res malheureusement plus subjectifs D abord sur la foi de mes premi res journ es en tant Ou enseignant Devant pr parer de but en blanc des s quences d apprentissages ma seule r f rence r sidait dans mon exp rience pr c dente avec des l ves de CM Un des constats apr s ma premi re journ e en poste c est dire en ayant pr par des activit s sans valuation diagnostique pr alable et avec comme postulat de d part que mes l ves devaient avoir vu pr c demment des notions somme toute identiques celles abord es par les CM de l cole B Or mes premi res s ances en particulier dans le domaine du fran ais et de l observa
10. ducative des parents peut alors devenir la perception d un combat quotidien contre une situation de domin 20 Jo lle PERROTON r fl chit sur 1 ethnicisation des discours qui imputent la responsabilit des difficult s aux familles issues des immigrations gt et voque la distance sociale qui existe dans les banlieues et les quartiers d favoris s entre le 2 Ma tre de conf rence en sociologie l universit Rennes POIRET la construction de I alt rit l cole de la R publique in Ville Ecole Int gration Enjeux l universel r publicain l preuve Discrimination ethnicisation s gr gation N 121 juin 2000 CNDP SCEREN Paris P 152 3 Ibid P 154 Ibid 155 77 Ma tre de conf rence l universit de Bordeaux II J PERROTON Les ambiguit s de l ethnicisation des relations scolaires L exemple des relations cole familles travers la mise en place d un dispositif de m diation in Ville Ecole Int gration Enjeux l universel r publicain l preuve Discrimination ethnicisation s gr gation N 121 juin 2000 CNDP SCEREN Paris P 130 18 monde des enseignants et les milieux populaires Cet argument est repris par Jean Paul PAYET pour qui 1 ethnicisation peut tre imput e la distance qu entretiennent les agents scolaires aux quartiers stigmatis s aux l ves et aux parents habitant ces quartiers La pro
11. e cole D dans deux coles pr sentant des caract ristiques similaires Toutes deux class es en ZEP se situant dans des quartiers populaires dans un contexte de difficult s sociales importantes l chelle du quartier Ces coles accueillaient un public homog ne pouvant tre qualifi de d favoris et se caract risant en particulier par le nombre important d l ves issus d une immigration plus ou moins r cente Nord africaine subsaharienne Europe orientale Asie notamment 1 1 2 Fondement pratique de ma r flexion sur le th me de la mixit Des exp riences v cues dans ces diff rents types d tablissements des remarques des constats ont merg s nourrissant ma r flexion Des tapes marquent l volution de celle ci s agira pour moi de tenter ici de la d crire Il s agit avant tout de dire que l ensemble des remarques qui vont tre faites ici a un caract re largement subjectif bas sur des observations des questions tr s personnelles pas n cessairement tir es de faits objectivables n est donc pas question d accorder une valeur scientifique au propos qui va suivre mais plut t de l interpr ter comme l expression de sentiments personnels issus d une exp rience particuli re bas e en particulier sur des comparaisons de situations de fonctionnement de relations entre l ves de climat de classe et d cole entre diff rents types d tablissements Ainsi dan
12. engendre des st r otypes et des pr jug s chez les individus de groupes d appartenance diff rents Le corollaire de cela r side dans la discrimination qui en d coule S GUIMOND ne dit il d ailleurs pas ce sujet que les conditions minimales de la discrimination sociale sont donc effectivement minimales La cat gorisation sociale nous eux suffit Fran oise LOCERIE d crit le ph nom ne en parlant d effet OUTSIDER qu elle d finit de la fa on suivante processus syst matique par lequel des groupes sont d sign s comme diff rents et inf rieurs intrus par un groupe tabli incarnant ce qui est r put normal ou m me universel Face cela les individus appartenant un groupe domin d veloppent des strat gies de protection de 501 DIR Marie Christine et Delphine MARTINOT le d fi ducatif des situations pour r ussir Armand COLIN PARIS 2004 P 26 10 Ibid P 27 Thid P 26 Serge GUIMOND Lutter contre le racisme et le sexisme en milieu scolaire in Le d fi ducatif des situations pour r ussir DIR Marie Christine TOCZEK et Delphine MARTINOT Armand COLIN PARIS 2004 P 175 LORCERIE L EFFET OUTSIDER En quoi l ethnicit est elle un d fi pour l cole In Ville Ecole Int gration Enjeux la discrimination ethnique R alit et paradoxes n 135 d cembre 2003 SCEREN CNDP Paris P 86 Ibid 14
13. estime de soi des l ves Leurs tudes se basent sur des comparaisons de classes pr sentant un d s quilibre num rique o le groupe dominant est compos d l ves d origine fran aise avec des classes plus quilibr es Il est a not qu on ne retrouve pas dans leurs tudes le cas de mes classes de stages caract ris es par une domination du groupe des l ves 15595 de l immigration MARTINOT et AUDEBERT montrent que dans 165 situations o le nombre d l ves issus de l immigration quivaut celui des l ves d origine Fran aise les effets sur l estime de soi sont positifs Ce qui n est pas le cas dans les situations d inf riorit num rique du groupe des l ves issus de Ce r sultat est d autant plus vrai dans des classes o le groupe dominant est compos d individus de groupes minoritaires l chelle de la soci t et o comme dans mes classes beaucoup d l ves revendiquent fi rement leurs origines A ce sujet REDERSDORFF et AUDEBERT reprenant l tude de MARTINOT disent que 3 DIR Marie Christine et Delphine MARTINOT le d fi ducatif des situations pour r ussir Armand COLIN PARIS 2004 P 25 37 5 REDERSDORFF amp AUDEBERT L galit des chances les effets de la mixit l cole sur l estime de soi et les performances scolaires in Le d fi ducatif des situations pour r ussir DIR Marie Christine
14. genre Ainsi en est il du Bulletin Officiel BO hors s rie en date du 2 novembre 2000 oeuvrant pour une galit entre les sexes La mixit sociale n est pas voqu e Idem en ce qui concerne l ducation prioritaire Les BO n 33 du 11 septembre 2003 et n 14 du 6 avril 2006 abordent cette question Le premier propos des dispositifs permettant aux enseignants de rem dier aux probl mes de r ussite scolaire le second mettant en place la r forme de la politique d ducation prioritaire du Ministre ROBIEN Ils fixent donc un cadre tr s g n ral et ne donne aucune pr conisation particuli re pour la pratique en milieu ethnicis Ce que l on peut comprendre L Ecole de la R publique a t pens e pour att nuer les particularismes r gionaux encore forts au XIX me si cle Le principe d indiff rence aux diff rences propre la tradition r publicaine avait pour but de mettre en uvre cette fonction unificatrice de l institution qui est encore impr gn e de cela Toutefois dans un rapport d octobre 2006 intitul La contribution de l ducation prioritaire a l galit des chances des l ves destination du ministre de l ducation nationale de l enseignement sup rieur et de la recherche r dig par des inspecteurs g n raux de l ducation nationale et par des inspecteurs g n raux de l administration de l ducation nationale et de la recherche des pr cisions son
15. lequel s appuient les cons quences de cette asym trie notamment sur la construction de la personnalit et la r ussite scolaire Ce ph nom ne de dominance sociale a fait l objet d tude on peut l aune de celles ci essayer d en livrer une d finition 1 2 2 La dominance sociale Serge GUIMOND reprenant une tude de SIDANIUS et PRATTO reprend a son compte cette th orie de la dominance sociale pour expliquer des comportements sociaux comme le racisme et le sexisme Il en donne cette d finition La plupart des soci t s complexes sont organis es selon une structure hi rarchique compos e d au moins un groupe dominant au sommet et d au moins un groupe domin sa base Il semble qu en France il existe aussi une certaine hi rarchie ethnique Dans cette hi rarchie les maghr bins se retrouvent en position de subordonn es et les fran ais en position dominante Ce rapport de domination l chelle de la soci t permet de comprendre ce qui se joue dans des classes pr sentant un d s quilibre num rique une certaine forme d homog n it sociale et ethnique En effet le rapport de domination en terme de der Ibid P203 Serge GUIMOND Lutter contre le racisme et le sexisme en milieu scolaire in Le d fi ducatif des situations pour r ussir DIR Marie Christine TOCZEK et Delphine MARTINOT Armand COLIN PARIS 2004 P 181 11 repr sentation num rique s i
16. membre de la famille Situation 9 Un parent veut acheter des v tements pour lui et ses enfants et en discute avec le la commer ant e Un l ve joue le parent Un l ve joue la commer ante Situation 10 Le jour de la kermesse deux l ves discutent des spectacles qu ils viennent de voir Chaque l ve joue un des deux camarades ANNEXE 8 PRODUCTIONS D ELEVES SUR LA SEANCE SUR LES REGISTRES DE LANGUES 37 38 see onal ME dt 4 Your er n d do loon Cesk pos yok e 8 18 Sd La _ eis i NOEN SE a Eer EES SB OLS ok E vp e ma peme A accoucher gt Vou aor ana Baig 4 e 4 SE me ext g nial vu EE mena oats ch ZE ge ed Ca 39 SS e Ee 3 OFLA A or ere Sess aS to GA cm 970 96 U etat Feu ACO bs em was NL t d LA VAIS l ee OAT c ur AC Text co me 1e
17. souvent les parcours ult rieurs Dans une optique de pluralit il doit aussi s appuyer sur la diversit et l alt rit qui caract risent ces classes pour reconna tre le caract re positif de nos diff rences Car au del c est bien la valorisation de ce que toutes les cultures ont de particulier mais surtout de tout ce qu elles ont de commun qui doit permettre la construction d une identit sereine de nombreux l ves pris entre deux syst mes de r f rence Il s agit par l de lutter contre les st r otypes et les pr jug s qui alimentent les discriminations dans chaque groupe qui repr sentent le n ud du probl me Tous les travaux possibles en interculturel doivent repr senter un moyen de lutte contre cela C est galement par une connaissance approfondie des contextes locaux des parents des partenaires institutionnels et du quartier dans son ensemble que l on peut restaurer la confiance 34 entre les diff rents partenaires de la communaut ducative qui fait souvent d faut dans ce type d cole La volont de g n raliser la mixit sociale rel ve essentiellement du pouvoir politique La r flexion qui pr c de n a pas pour but de r gler des probl mes que l enseignant seul ne peut r soudre mais pour les enseignants refusant de tomber dans le fatalisme inh rent aux zones difficiles elle a pour ambition de montrer qu il existe une marge de man uvre pour lutter contre les cueils
18. IE Fran oise L cole et le d fi ethnique ducation et int gration Paris ESF 2003 333 p Dir TOCZEK Marie Christine MARTINOT Delphine Le d fi ducatif des situations pour r ussir Paris Armand Colin 2004 351 p BOURDIEU Pierre PASSERON Jean Claude Les h ritiers les tudiants et la culture Paris les ditions de minuit 1964 189 p 42 R sum du contenu du m moire La mixit sociale occupe aujourd hui une place importante dans le d bat public La composition sociale des coles est largement tributaire des disparit s urbaines au niveau local Cela implique des contextes sociaux diff rents dans chaque quartier et chemin faisant dans les coles qui y sont rattach es Il appara t donc n cessaire pour l enseignant de penser cette mixit En effet de la m me fa on que pour la mixit de genre la domination d un groupe d appartenance sur un autre 8 des r percussions sur les individus Le constat d coles et de classes caract ris es par une forte asym trie num rique en particulier dans les milieux populaires entre l ves d origine fran aise et l ves issus de l immigration doit amener l enseignant r fl chir aux probl mes qui se posent et aux pratiques privil gier pour lutter contre le ph nom ne d ethnicit Le probl me essentiel r side dans la cat gorisation nous eux inh rente chaque groupe Ce m moire pointe l im
19. INSTITUT UNIVERSITAIRE DE FORMATION DES MAITRES DE L ACADEMIE DE LYON CENTRE DE LYON PROFESSEUR DES COLES MIXITE SOCIALE ETHNICITE COMPRENDRE CES PHENOMENES POUR EVITER LES ECUEILS D UNE MIXITE NON PENSEE HOSSEIN IKEN MME CHRISTINE MORIN ANN E 2006 2007 SOMMAIRE 1114010101 64 H LO VE 3 1 DE LA QUESTION DE LA MIXITE SOCIALE A CELLE DE L ETHNICITE 4 1 1 EXPERIENCE PERSONNELLE ET GENESE D UNE REFLEXION suisses cesser 4 1 1 1 A chelle d une ville de grandes disparit s ss 4 1 1 2 Fondement pratique de ma r flexion sur le th me de la 5 1 1 3 Modalit s du passage vers le th me de ethnicit en milieu sceolafre 6 1 2 QUELQUES PRECISIONS SUR LES NOTIONS DE MIXITE ET ETHNICITE a 9 1 2 1 EE 9 7 9 7 7 77 7 6 98 77 6 7 9999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999999 10 1 2 3 Fondements th oriques de ethnicit a 11 1 2 3 1 Pour une d finition de 1 ethnicit 42 iii 1 2 3 2 Le paradigme de l ethnicit e cat gorisation sen ne SR RES sn 1 2 3 4 Biais de favoritisme envers son groupe et identit sociale 14 1 3 LE POINT SUR LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES sc sccccccecessssse
20. TOCZEK et Delphine MARTINOT Armand COLIN PARIS 2004 P 203 21 Les enfants fortement identifi s leur groupe ont une estime de soi plus lev e que les enfants faiblement identifi s Ils cherchent un soutien au sein de leur communaut ethnique qui leur permet de s accorder de la valeur sur le plan personnel Toutefois dans ce type de contexte les probl mes se posent pour les l ves d origine fran aise pour qui l impact peut se r v ler plus n faste Ce contexte peut pour eux appara tre mena ant dans la mesure o 115 appartiennent un groupe sous repr sent num riquement Ainsi de cette configuration l Les enfants issus de immigration n auraient peut tre pas la n cessit d adopter les normes du groupe dominant puisqu ils sont pr sents en grand nombre Ce contexte peut leur permettre de conserver les normes de leur propre culture Ce m me contexte se retrouve par cons quent mena ant pour les l ves d origine fran aise qui vont alors se retrouver dans une situation o leur culture consid r e comme LA norme au niveau de la soci t n est plus dominante et n est pas adopt e par les autre l ves L exemple d un de mes l ves illustre bien ce ph nom ne Nous l appellerons D Dans ma classe de stage fil qui comme on l a vu pr sente une asym trie num rique forte au profit du groupe des l ves issus de l immigration D occupe un
21. a un peu d laiss au profit d une vision plus socio conomique et ethnique de la question 1 2 1 Asym trie num rique Selon Sandrine REDERSDORFF et Olivier AUDEBERT la notion de mixit va de paire avec l existence d une asym trie entre deux ou plusieurs cat gories sociales garcons et filles enfants francais et enfants issus de immigration Dans leur article ces deux auteurs privil gient une tude du ph nom ne de mixit sous langle de la repr sentation num rique de plusieurs groupes sociaux dans un m me espace Pour eux parler de mixit implique potentiellement une relation asym trique entre deux voire plusieurs groupes et ils distinguent trois types diff rents de contexte de mixit Ainsi ils parlent de contexte s gr gationniste lorsque un seul groupe social est repr sent dans un espace de mixit parfaite quand des groupes sont galement r partis et de mixit r elle d s lors ou un groupe est plus fortement repr sent que l autre ils tablissent galement que c est la forme de mixit la plus souvent observ e Les l ments num r s pr c demment concernant la composition des effectifs des diff rentes classes par lesquelles je suis pass illustrent assez cette id e de mixit r elle Toutefois je me suis vraiment pos la question de savoir si au vu de la part d enfants issus de immigration pr sents dans ces classes il t
22. ait pertinent de parler de mixit D autant plus lorsque dans des milieux tr s populaires l ensemble des l ves 5 REDERSDORFF amp AUDEBERT L galit des chances les effets de la mixit l cole sur l estime de soi et les performances scolaires in Le d fi ducatif des situations pour r ussir DIR Marie Christine TOCZEK et Delphine MARTINOT Armand COLIN PARIS 2004 P 203 2 Ibid P 205 Ibid P 206 10 toutes origines confondues pr sentait des caract ristiques socio conomiques assez similaires C est donc plus au regard des appartenances ethniques que se fondait cette asym trie num rique Partant de l quelles sont les bases des manifestations li es cette asym trie num rique 5 REDERSDORFF et AUDEBERT apportent une premi re r ponse cette interrogation Ces oppositions entre deux groupes distincts sont fond es sur le fait que l un des deux groupes occupe une position que nous qualifierons de dominante et l autre une position de domin Nous entendons par groupes domin s les groupes qui jouissent d un statut social moins prestigieux qui sont les moins favoris s dans la structure sociale Il peut donc s agir des minorit s ethniques Le rapport de domination existant entre les groups sociaux dans notre environnement d fini le statut de dominant ou de domin d un groupe social Cette r ponse pointe donc un ph nom ne sur
23. ation ESF Paris 2003 P19 7 Ibid P21 Ibid P21 13 Delphine MARTINOT et Marie Christine TOCZEK entendent par groupe d appartenance sociale un ensemble regroupant des individus semblables sur au moins une dimension sexe ethnie cat gories socio conomiques Cette appartenance un groupe g n re des st r otypes une ensemble de croyances que poss de un individu par rapport aux caract ristiques positives ou n gatives des membres d un groupe donn Certaines exp riences v cues dans l cole A d crite pr c demment viennent illustrer cela Ainsi ces st r otypes touchaient les l ves du foyer de jeunes en difficult sociale et les enfants du voyage qui repr sentaient les groupes domin s Des pisodes marqu s par des remarques telles que c est vrai que tu n as pas de parents l encontre des l ves du foyer ou encore la suspicion constante de la responsabilit des enfants du voyage dans les histoires de vol ou de conflits par d autres l ves et m me par certains agents du p riscolaire taient l expression de st r otypes forts qui n taient pas sans marquer les l ves de ces deux groupes ce propos ces deux auteurs affirment que la cat gorisation sociale et l appartenance un groupe dominant ou domin qui en d coule fournit une identit sociale l individu Elle lui permet de se d finir socialement Ainsi la cat gorisation sociale
24. ceeececsessauececececeesesseaeceesceesesneaeeeeeeeenes 15 2 LES DIFFICULTES EN MILIEU SCOLAIRE LIEES A L ETHNICITE ss 16 2 1 DU POINT DE VUE DE L ENSEIGNANT csscsessscecececeesssaececececsensauscecececeeseaasaecececeesesaaececececeensaaeeeeees 16 2 2 DU POINT DE VUE DES ELEVES 2 rte afin aa bes 19 2 2 1 De Videntit des jeunes issus de l immigration ss 19 DED DIE STINE CES OU rer Ee ee 20 2 3 LE PIEGE DE L ADAPTATION DE L ENSEIGNEMENT 5 22 3 REFLEXION AUTOUR DES PRATIQUES A ENVISAGER POUR LIMITER LES EFFETS DE L lt ETHNICISATION RE 23 3 1 PENSER LA RELATION PROFESSEUR PARENTS D ELENES siens scene 23 3 2 POUR QUEL TYPE DE RELATION ENTRE L ENSEIGNANT ET SES ELEVES sass 25 3 3 1 L imp ratif du travail sur la Jonge 27 EE 29 33 3 EE 37 CONCLUSION a 33 Introduction La question de la mixit sociale trouve actuellement un cho important dans le d bat politique Loin d tre g n ralis e on se questionne aujourd hui sur ses bienfaits et sur les cons quences de son absence notamment dans les quartiers populaires De la m me fa on que pour la mixit de genre dont on n a que peu r fl chi la mise en oeuvre et ses cons quences sur les individu
25. contre des parents minoritaires et de leurs lieux de vie en m me temps que leur m connaissance ordinaire des familles s Les kermesses participent galement lutter contre ce ph nom ne et permettent la rencontre Dans certaines coles l envie d organiser de tels v nements manque Pourtant ils repr sentent r ellement l occasion d int grer toute la communaut ducative autour de la r alisation d un projet commun chacun participant sa mesure Une action laquelle j avais particip e lorsque je travaillais dans l cole B tait sur ce point remarquable L organisation d un repas tous pays dans le cadre du projet E LORCERIE L EFFET OUTSIDER En quoi l ethnicit est elle un d fi pour l cole In Ville Ecole Int gration Enjeux la discrimination ethnique R alit et paradoxes n 135 d cembre 2003 SCEREN CNDP Paris 97 25 d cole sur les arts et les cultures du monde avait f d r de nombreux parents d l ves Chacun apportant sa touche personnelle au repas en pr parant une sp cialit culinaire du pays d origine R alis hors temps scolaire il permettait tous les parents d assister la f te Organis conjointement avec le centre social local avec l aide de 18 municipalit 1 tait l aboutissement d un travail men en classe dans une vis e interculturelle Cet v nement tait l occasion de pr senter les travaux des l
26. d une mixit non pens e ANNEXE A PROPOSITION DE SITUATIONS DE COMMUNICATIONS POUR SEANCE SUR LES REGISTRES DE LANGUES 35 36 Situation 1 Deux enfants jouent ensemble pr s de chez eux ils discutent de leurs histoires Chaque l ve joue un enfant Situation 2 Un l ve a fait une b tise 11 doit s en expliquer devant le maitre Un l ve joue le ma tre Un l ve joue l l ve fautif Situation 3 Un automobiliste se fait arr ter par un policier Un l ve joue le policier Un l ve joue l automobiliste Situation 4 Une personne fait ses courses chez le boucher car elle a invit des gens manger elle lui demande des renseignements Un l ve joue le boucher Un l ve joue la personne qui fait des courses Situation 5 Un parent veut inscrire ses enfants la cantine 1l s adresse l employ de Mairie qui se charge de cette question Un l ve joue le parent Un l ve joue l employ de Mairie Situation 6 Un l ve n a pas fait le travail qu on lui demandait 1 discute avec le ma tre pour lui expliquer pourquoi Un l ve joue l l ve Un l ve joue le ma tre Situation 7 Un l ve console un camarade qui vient de se faire gronder Chaque l ve joue un des camarades Situation 8 Un enfant discute avec un membre de sa famille un oncle qui lui demande des nouvelles Un l ve joue l enfant Un l ve joue le
27. drement du temps de midi Une des cons quences visibles tait que les enfants d un m me groupe si on leur laissait le choix se rassemblaient spontan ment autour des m mes tables au moment du d jeuner cons quence en particulier plus visible pour le groupe des enfants du voyage que pour les l ves du foyer cr ant ainsi un marquage visible entre les diff rents groupes en pr sence C est d ailleurs pourquoi j insistais fortement pour placer moi m me les l ves afin d viter ce type de ph nom ne Ce type de manifestations que nous expliquerons plus tard tait mon sens moins pr gnant dans l cole B Dans ce milieu plus h t rog ne les affinit s entre l ves issus d un m me milieu d origine taient peu voir pas perceptibles Les regroupements se faisaient plus en fonction de l ge de la classe ou de centres d int r ts partag s Cette r flexion a volu dans un second temps avec ma r ussite au concours de recrutement de professeur des coles 1 1 3 Modalit s du passage vers le th me de I ethnicit en milieu scolaire Dans le cadre de la formation des professeurs des coles stagiaires en effectuant mon stage en responsabilit fil et un de mes stages en responsabilit mass e dans des coles au contexte diff rent de mes pr c dentes exp riences d autres donn es sont venues enrichir cette r flexion Elles concernent les questions de r ussite scolaire dans
28. e La cat gorisation sociale et l appartenance un groupe qui en d coule fournit une identit sociale individu Elle lui permet de se d finir socialement Or de mani re g n rale les gens sont motiv s avoir une image positive d eux m mes Par cons quent ils recherchent une identit sociale positive 18 Or dans un contexte comme celui l c est au sein de leur groupe que les l ves pouvaient rendre leur appartenance et leur identit positives S DIR Marie Christine TOCZEK et Delphine MARTINOT le d fi ducatif des situations pour r ussir Armand COLIN PARIS 2004 P 26 19 Serge GUIMOND Lutter contre le racisme et le sexisme en milieu scolaire in Le d fi ducatif des situations pour r ussir DIR Marie Christine TOCZEK et Delphine MARTINOT Armand COLIN PARIS 2004 P 180 15 Pour l enseignant voluant dans ce type de contextes d asym trie entre plusieurs groupes d appartenance les chercheurs tablissent certaines pr conisations Mais la premi re des choses et d aller regarder dans les instructions officielles 1 3 Le point sur les instructions officielles Quid des instructions officielles 10 concernant notre sujet La recherche effectu e par mots cl tels que mixit galit des chances ducation prioritaire permet quelques constats Le premier d entre eux est que la question de la mixit n est abord e que du point de vue de la mixit de
29. e place particuli re Plut t bon l ve il n en fait pas moins l objet d un suivi par le RASED Chaque mardi il s absente de la classe pour aller travailler avec la Ma tresse r ducatrice Ses probl mes proviennent en partie de l image qu il se conf re et des relations tr s conflictuelles qu il entretient avec une bonne partie de la classe notamment avec les l ves maghr bins Son travail avec la Ma tresse option G consiste notamment restaurer son estime de soi et lui permettre de vivre plus sereinement parmi ses pairs Men avec un autre l ve de l cole 1589 de l immigration base notamment de jeux coop ratifs le travail semble avoir port ses fruits 13 qui avait t isol m me physiquement seul un bureau mais dans une classe en u en raison des conflits qu il g n rait avec ses voisins semble s tre adapt ce contexte et il semble qu il terminera l ann e plus sereinement qu il ne l avait commenc Le dernier point que nous allons d velopper propos des difficult s dans ces coles fortement ethnicis es concerne la fa on d appr hender les besoins des l ves en mati re d apprentissages par l enseignant 38 Ibid P 208 22 2 3 Le pi ge de l adaptation de l enseignement Cette partie qui concerne directement l enseignant a pour but d expliciter un cueil majeur que j ai pu rencontrer un moment de ma fo
30. eign e par l cole car elle doit permettre aux l ves issus de l immigration de ressentir une reconnaissance institutionnelle de l galit entre tous Le danger de la transmission par les familles d une telle p riode et son occultation par l institution ne peut que favoriser les ph nom nes de cat gorisation Il est important de reconna tre par exemple le r le des troupes des anciennes colonies dans la lib ration de la France durant la seconde Guerre Mondiale mais galement l importance des vagues successives d immigration pendant les Trente Glorieuses dans la reconstruction du pays Tous cela dans l optique de cr er r ellement et l gitimer le sentiment d appartenance la communaut nationale JP PAYET l ethnicit c est les autres Formes et enjeux de la relation de l cole aux milieux disqualifi s in Ville Ecole Int gration Enjeux enseigner en milieu ethnicis face la discrimination acte du colloque du r seau interculturel et ducation de mai 2002 H S n 6 d cembre 2002 CNDP SCEREN Paris p 62 J P PAYET Ecole et immigration un bilan des travaux 1996 2002 un programme de recherche in Ville Ecole Int gration Enjeux La discrimination ethnique r alit s et paradoxes n 135 d cembre 2003 CNDP SCEREN Paris P 109 31 Apr s avoir souligner l importance de la reconnaissance de l alt rit et de la diversit des cultures ainsi que leu
31. ence d une ethnicisation progressive des lectures du monde de soi et de l autre Ainsi cette croyance d une diff rence entre les groupes cette cat gorisation ancr e chez les individus devient constitutive de l identit e L identit du jeune issu de l immigration se cr e selon elle par une n gociation entre deux syst mes de r f rence qu elle pr sente comme antagonistes Ces l ves laborent ainsi des strat gies identitaires notamment dans la fa on qu ils ont de se repr senter pour chapper l identit que voudraient leur conf rer la fois la soci t et leur groupe d appartenance Repr sentation de soi et dynamiques identitaires de ces l ves sont tiraill es entre deux syst mes d affiliation et de sens qui les placent dans un entre deux et participent aux souffrances identitaires Voici donc quelques raisons de la difficult que peuvent prouver ces jeunes se construire une identit qui ne pose probl me Issu d un m tissage 81 toujours t confront deux cultures qui n ont jamais t v cues ressenties comme antagonistes mais au contraire comme une richesse Evidemment le contexte social joue une grande part dans la disqualification r ciproque de deux syst mes de r f rence surtout dans les milieux populaires qui vivent au quotidien diverses in galit s L enjeu pour l enseignant soucieux de cette question V FRANCHI p
32. ents pr c dents Pour optimiser l efficacit des pratiques enseignantes dans l optique de tendre au maximum vers une galit des chances qui appara t depuis longtemps comme une gageure mais laquelle il n est pas interdit de croire un certain nombre de param tres est prendre en compte Loin de vouloir pr senter cette partie comme un manuel d utilisation l usage du professeur des coles cette partie sera faite de r flexions d exp riences et de pistes possibles d faut d tre efficaces pour essayer de lutter contre les effets n fastes pr sent s auparavant 3 1 Penser la relation professeur parents d l ves Cette question est importante surtout dans des coles o ces relations s en tiennent r ellement au minimum La r union avec les parents d l ves organis e en d but d ann e dans l cole s est caract ris e par la faible pr sence de ceux ci Seuls les parents de six enfants taient pr sents Certains absents taient excus s du fait de leur indisponibilit li e leur activit professionnelle Mais pour les autres 24 Dans l ensemble les discours des coll gues pointent la difficult d une mani re g n rale de faire venir les parents l cole On peut imaginer qu d faut d une d fiance c est au moins une m fiance de ces parents l gard de l institution qui g n re un tel tat de fait Alors comment faire pour restaurer la confia
33. eur origine et leur habillage culturel ils se basent sur un m me sch ma actanciel d un h ros qui 8 une action accomplir qui rencontre des adjuvants et des opposants et faisant une grande place au fantastique Djinn g nie f e Un autre support possible dans cette lutte r side dans l exploitation de la journ e contre le racisme 30 mars et la semaine d ducation contre les discriminations et les id es re ues Elles repr sentent l occasion de verbaliser ces st r otypes afin de mieux les d construire C est galement dans cette optique l que nous menons en stage fil un d fi lecture en partenariat avec le coll ge de secteur et la m diath que de la ville sur les th mes de la diff rence et de la tol rance Enfin il faut galement parler mon avis du r le des jeux coop ratifs Leur but tant de favoriser la solidarit et l entraide 115 repr sentent un support de choix pour progresser sur le vivre ensemble La r alisation d un but commun ne peut dans ce type 32 de jeux se faire sans la participation de l autre C est une bonne mani re mon sens de casser cette cat gorisation eux nous qui fonde la discrimination pour ne cr er finalement qu un seul groupe celui des nous vers lequel l cole r publicaine doit mener 35 Conclusion Enseigner dans des milieux populaires o la composition sociale entra ne de fait une grande homog n it dans les cole
34. hir sur la fa on de prendre en compte la diversit des cultures de la classe de cr er du sens dans les apprentissages et de lutter contre les effets d une ethnicisation des rapports scolaires Il ne s agira pas d essayer d imaginer un enseignement destination de chaque communaut ce qui serait dramatique mais plut t de s appuyer sur la pluralit l uvre dans la soci t fran aise pour faire ressortir ce qui nous rassemble 3 3 1 L imp ratif du travail sur la langue La ma trise de la langue repr sente un des facteurs essentiels d in galit s face l cole La qualit de cette ma trise conditionne l entr e dans la culture crite sur 28 laquelle se base notre culture scolaire Une tude de BERNSTEIN reprise par Jean Pierre TERRAIL pointe les diff rences significatives dans les usages langagiers en fonction de la classe sociale d appartenance Il oppose ainsi code labor des classes dominantes et code restreint des classes populaires yi Ces diff rences dans les usages langagiers commandent des possibilit s d apprentissage tout a fait diff rentes l attention au canal verbal le niveau d organisation syntaxique et s lection lexicale propres au code labor pr parant beaucoup mieux les jeunes des familles favoris es r pondre aux exigences de l cole Ainsi une des missions essentielles de l enseignant dans ce type de milieu disq
35. iculier de langue familier courant soutenu dans des contextes diff rents discussion entre enfants entre un enfant et un membre de la famille entre un l ve et un professeur cf annexe 1 J P TERRAIL cole et discrimination sociale in Ville Ecole Int gration Enjeux La discrimination ethnique r alit s et paradoxes n 135 d cembre 2003 CNDP SCEREN Paris P 138 Ibid Ibid P 139 29 En fonction de cela les l ves devaient r diger un dialogue cf annexe 2 avant de le jouer devant les autres L objectif n tait pas de refouler une fa on de parler qui leur est propre bien au contraire mais de leur donner les moyens d analyser des situations de communication et de s adapter en fonction en particulier pour les situations renvoyant aux cadres scolaires Si l id e me paraissait int ressante la mise en uvre s est r v l e difficile Notamment eu gard aux situations propos es dont on peut discuter de la pertinence N anmoins c est mon sens un axe sur lequel 1 convient d insister en r fl chissant davantage aux modalit s de mise en uvre En mati re de langue orale le projet th tral mis en place dans cette cole est aussi le moyen d enrichir les comp tences des l ves Outre l aspect motivant d une telle activit ce sont des comp tences en mati re de lecture de m morisation et de restitution oral d un texte qui convergent vers la r alisation du
36. ion des 27 rapports scolaires Mais tous les enseignants ne sont pas dans ma situation Je crois qu il est important pour l enseignant de conna tre les cultures d origine des enfants en terme social ou ethnique de savoir s appuyer dessus pour d montrer sa facult comprendre l autre La confiance na t galement d un v cu commun et d un sentiment de r ciprocit 81 particip cette ann e une classe d couverte avec les l ves du cycle 3 de l cole C Le fait de changer de contexte de vivre r ellement ensemble le temps d un s jour d bouche sur une v ritable connaissance et une confiance mutuelle Ce type d exp rience men e assez t t dans l ann e qui n appara t par cons quent pas comme une r compense 8 des effets vraiment positifs sur le climat de classe et de l cole en g n rale Troisi me param tre sur lequel r fl chir les savoirs scolaires Nous savons 5 EE gt 19 12 1 importance y accorder pour ne pas se r signer l id e d une cole deux vitesses Comment donc appr hender ce champ d action de l enseignant 3 3 Vers une red finition des savoirs scolaires Ce titre nonc sous forme d une interrogation ne doit pas laisser penser une volont r volutionnaire de modifier les programmes en profondeur Elabor e partir d l ments th oriques de r flexions et de pratiques cette partie donnera r fl c
37. ique Nous chercherons galement dans un second temps faire ressortir les difficult s qui se posent en milieu ethnicis Enfin dans un dernier temps nous nous int resserons aux pratiques possibles permettant de lutter contre celles ci 1 De la question de la mixit sociale celle de 1 ethnicit Cette partie sera consacr e a la pr sentation du constat de d part et de la gen se de ma r flexion Ne pouvant faire l conomie d un passage par les textes officiels et autres l ments th oriques de base concernant ces deux notions de mixit et ethnicit il s agira d expliquer l attrait pour ces th matiques et de pointer les particularit s ressenties dans le cadre d un enseignement en milieu ethnicis 1 1 Exp rience personnelle et gen se d une r flexion Le point de d part de ma r flexion sur ces th mes est chercher dans des remarques et constats tablis lors de ma pr paration au concours de recrutement de professeur des coles et des volutions de ceux ci durant les diff rents temps de la formation en tant que professeur des coles stagiaires 1 1 1 A l chelle d une ville de grandes disparit s N tant pas pass par l ann e de pr paration au concours j ai entrepris mon retour l cole par le biais de vacations effectu es pour le compte de la municipalit de SAINT PRIEST dans le cadre des activit s p riscolaires Surveillance du temp
38. ment de vivre ensemble E Ce qui passe par la reconnaissance de la pluralit ethnoculturelle et l inscription des savoirs scolaires dans ce r gime de pluralit Quels sont les champs d action pour l enseignant en Histoire notamment Sur le Moyen Age par exemple le th me des relations entre l occident et le monde m diterran en peut faire l objet d un traitement ax sur les changes plus que sur les conflits avant tout d ordre religieux ce qui dans le contexte actuel peut aiguiser des passions Il est important de pr senter l ge d or politique artistique culturel de la civilisation arabo musulmane sous la dynastie des Abbassides qui se caract rise en particulier par l esprit de tol rance envers les minorit s religieuses juives et chr tiennes avec l instauration de la Dhimma leur garantissant libert et protection C est aussi gr ce aux traductions arabes des grands ouvrages des philosophes de l antiquit que ces derniers nous sont parvenus Par ailleurs J P PAYET pose la question de la m moire de l immigration Plusieurs textes crits surtout par des historiens relient les difficult s de l int gration des g n rations issues de l immigration une transmission probl matique voire une absence de transmission de la m moire de l immigration Ce th me est mon sens une priorit traiter dans ce type de milieu Il est important que l histoire de l immigration soit ens
39. nce entre les agents scolaires et les parents d l ves et redonner leur place ces derniers au sein de la communaut ducative Des dispositifs de m diation sont une solution notamment dans le cas de parents qui ne maitrisent pas la langue L inconv nient de ce type de dispositif est le fait qu il participe 8 stigmatiser encore les populations issues de l immigration car c est dans leurs directions que se concentrent uniquement ces actions Toutefois une m diation permet tout de m me la rencontre avec l autre et l change autour des l ves qui seraient difficile voire impossible sans une tierce personne qui pratique la langue d origine Une autre piste possible pour renouer des relations sereines avec les parents r side dans l organisation de moments conviviaux On sait la place que jouent les coles dans un quartier et le pouvoir qu elles peuvent avoir de rassembler des gens L cole ne peut pas vivre totalement coup e de son quartier d implantation et peut jouer m me si ce n est pas sa fonction premi re un r le f d rateur Dans l cole C l ann e a par exemple d but e par un pot de l amiti visant recr er du lien social qui tend se perdre dans certains quartiers Fran oise LORCERIE parle d ethnicisation de la cl ture scolaire en s appuyant sur des tudes qui montrent le soupcon ou le m pris que nourrissent souvent les agents scolaires l en
40. nuanc e par les trois crit res pr c demment cit s D une part l appartenance ethnique n est pas une question d essence mais une question de croyance de repr sentation sociale On voit bien l int r t de cette pr cision afin d viter toute r cup ration de cette th orie au service d une id ologie raciste D autre part F LORCERIE pr cise que cette croyance est largement induite par certaines dynamiques sociales notamment par l organisation et la vie politiques nationales qui servent de cadre l expression symbolique ou mat rielle de diff rence Enfin cette croyance se d ploie toujours l encontre d autres tenus pour essentiellement diff rents et inf rioris s Weber parle ainsi de r pulsion ou de m fiance envers les individus et les groupes diff rents Pour expliquer ce qui anime ces manifestations 1l s agit d essayer de comprendre ce qui peut les produire ce qui les conditionne Lorsqu un individu attribue un autre groupe que le sien des caract ristiques n gatives c est qu il a construit des cat gories qui fondent psychologiquement ces pr jug s discriminants 1 2 3 3 La cat gorisation Au c ur du processus d ethnicit il y a donc cette cat gorisation nous eux Ce processus entra ne la constitution de groupes d appartenance sociale DIR Fran oise LORCERIE L cole et le d fi ethnique ducation et int gr
41. nverse dans ce type de classe par rapport la structure hi rarchique tablie l chelle du pays engendrant dans son sillage dans chacun des groupes des st r otypes des pr jug s et des processus de discrimination envers l autre groupe en pr sence Ces attitudes l aide desquelles S GUIMOND tente d expliquer les comportements sociaux cr ent des formes de cat gorisations chez les individus des diff rents groupes ethniques Ces m canismes sont centraux dans la notion ethnicit que nous allons tenter d expliciter par ailleurs 1 2 3 Fondements th oriques de ethnicit La notion dQ ethnicit est un objet d tude recoupant diff rentes sciences sociales psychologie sociale sociologie sciences politiques Histoire on peut pour commencer essayer d en donner une d finition 1 2 3 1 Pour une d finition de 1 ethnicit Bien que ce ph nom ne soit assez complexe et qu une d finition exhaustive soit difficilement possible on peut toutefois essayer d en livrer une pouvant servir de cadre la compr hension L apport de la sociologie est important concernant l ethnicit et ses cons quences en mati re de discrimination l uvre dans nos soci t s On parlera ethnicit d s lors qu apparaissent des formes de diff renciation sociale et politique reposant sur la production et la reproduction de d finitions sociales et politiques a
42. portance d amener les l ves une construction positive de leur identit et de leur estime de soi Il s agit galement de penser les relations de l cole avec le quartier de l enseignant avec ses l ves et leurs parents pour lutter contre la distance qui peut s tablir et renouer la confiance entre les diff rents partenaires de la communaut ducative Aussi pour r pondre aux exigences que pose l id al de l galit des chances 1 appara t n cessaire que le professeur des coles ne tombe pas dans un fatalisme facteur de st r otypes l gard de son public dans ces quartiers populaires Il convient aussi de repenser les savoirs scolaires dans une vis e pluraliste pour une reconnaissance institutionnelle de l alt rit et de la diversit comme une richesse plut t que comme un handicap Des disciplines comme Histoire l interculturel et le n cessaire travail sur la langue qui conditionne la suite des parcours scolaires sont quelques cl s pour amener a d construire st r otypes et pr jug s qui alimentent cette cat gorisation et le processus ethnicisation Mots cl s Mixit sociale ethnicit cat gorisation nous eux groupe d appartenance identit estime de soi st r otypes pr jug s Discipline Gestion des apprentissages et des comportements en contexte scolaire le cadre et l autorit au service du disciplinaire 43 Autorisation de diffusion d
43. projet Ce type de travail permet de prendre de l aisance l oral et de lutter contre des inhibitions qui repr sentent un frein l expression 51 l accent a t mis ici sur la langue orale c est parce qu elle conditionne l entr e dans la culture et la langue crite ce qui fait d faut dans ces milieux Toutefois il ne faut videmment pas n gliger les aspects crits de la langue Observation r fl chie de la langue production d crit qui sont parmi les principaux crit res de jugement des parcours scolaires En introduction de cette partie nous parlions de red finition des savoirs scolaires en pr cisant ce que nous entendions par l Loin de vouloir communautariser l enseignement 1l s agit de s appuyer sur la diversit et la pluralit qui s expriment dans des classes mixtes Quelles sont les possibilit s qui s offrent l enseignement 3 3 2 L appui sur I Histoire Cette discipline est importante mon sens car elle joue un grand r le dans la construction de la personnalit et de l identit L ventail des th mes et des p riodes aborder dans le programme permet de plus de valoriser les cultures ext rieures et de penser positivement I ethnicit Pour Jean Paul PAYET il conviendrait de r fl chir sur une face claire de l ethnicit qui n est pas sa n gation son absence mais 30 sa positivit dans les processus d int gration ou plus large
44. r valorisation nous allons r fl chir pour terminer sur le n ud des probl mes de cat gorisation et d ethnicisation Quelles pratiques sont envisageables pour lutter contre les st r otypes 3 3 3 Lutter contre les st r otypes Il s agit de se poser la question de la fa on de travailler sur les autres cultures L interculturel repr sente une premi re piste Dans cette optique ai tent un travail en lien avec la g ographie visant recenser les pays repr sent s dans la classe les rep rer et les placer sur un planisph re et en chercher quelques caract ristiques g ographiques Le prolongement souhait est la recherche et l expos de grands traits culturels les concernant car la connaissance des autres cultures est un premier pas contre l ignorance qui participe la cr ation d images st r otyp es Le second axe de travail consiste faire prendre conscience aux l ves de ce qui nous rassemble plut t que le contraire Conna tre diff rentes cultures est une chose en d gager les points communs est nettement plus b n fique A ce titre le travail sur les contes des diff rents pays peut donner l occasion de saisir un certain nombre d invariants Tristan et Yseult Rom o et Juliette Leila et Khob s ils sont l expression de cultures diff rentes ils d crivent les m mes probl mes humains des souffrances et des passions universelles Idem pour les contes initiatiques qu importe l
45. rmation chez certains enseignants Il s agit d un probl me qui r pond ce que l on appelle th orie de la pr diction cr atrice ou encore effet de proph tie auto r alisante Ceci est li au processus d tiquetage des l ves et aux attentes du ma tre par rapport ces l ves quelles soient n gatives ou positives Ce probl me est bien d fini par Jean Pierre TERRAIL qui en parle ainsi Elle concerne l impact des processus d tiquetage sur les pratiques d enseignements elles m mes et la propension des enseignants tous les niveaux du syst me ducatif de la maternelle l universit adapter leur d marche p dagogique aux ressources de leurs l ves telles qu ils les anticipent Face un public populaire ou d l ves r put s faibles ce qui revient tendanciellement au m me une grande majorit d enseignants renoncent aux ambitions qu ils auraient avec d autres classes acceptant de ne traiter qu une partie du programme J ai t moi m me confront ce ph nom ne l occasion d un stage mass m a t express ment demand par la titulaire de la classe de travailler sur la d couverte du monde partie du programme tr s vaste jusque l compl tement occult e Justifi par des remarques comme tu sais avec des l ves comme a on met essentiellement l accent sur lecture criture math matiques On a difficilement le temps de faire autre cho
46. s donne r fl chir sur la mani re dont on peut mettre en uvre l id al de l galit des chances D s lors qu une classe se caract rise par une forte asym trie num rique entre deux groupes notamment entre l ves d origine fran aise et l ves issus de l immigration un certain nombre de probl mes se posent L ethnicisation est un processus prot iforme et il convient avant tout de lutter contre les ph nom nes de cat gorisation qui animent ces groupes et qui donnent penser leurs membres qu ils n appartiennent pas une seule et m me communaut Ici r side un des enjeux essentiels pour les enseignants dans un contexte social marqu par la mont e des communautarismes S1 la mixit repr sente un vecteur d galit dans les classes car l h t rog n it favorise la r ussite de tous et vite la stigmatisation des classes faibles l cole n en reste pas moins tributaire de politiques plus globales int gration urbanisation ducation qui entra nent une r percussion d in galit s l uvre dans la soci t en son sein Cet tat de fait doit donc pousser l enseignant ne pas adapter la baisse son enseignement en fonction du niveau scolaire suppos de son public 51 le travail concernant la ma trise de la langue est fondamental il ne faut surtout pas occulter les autres champs disciplinaires qui permettent l acc s une culture scolaire qui conditionne
47. s le versant social de cette notion pr te aujourd hui r flexion Au cours de ma formation j aurais eu la possibilit d exercer dans des coles au profil et au contexte social tr s diff rents et de percevoir les contrastes importants dans les pratiques les climats d cole et les performances scolaires Le fait d enseigner durant cette ann e dans une classe de milieu populaire caract ris e par son degr faible de mixit sociale ethnoculturelle a nourri une r flexion portant sur les th mes de mixit sociale mais surtout d ethnicit De ce constat est n un ensemble de question Tout d abord sur les liens entre mixit sociale et r ussite scolaire Dans ces coles non mixtes se pose galement le probl me de l identit des l ves 15505 de immigration et la mani re dont ils se construisent De la j aurai cherch comprendre les m canismes qui entra nent une ethnicisation des rapports scolaires ainsi qu r fl chir d une part sur les moyens de lutter contre ses effets et d autre part sur les pratiques pouvant tre instaur es dans ce genre de contexte Plus globalement dans ce qui va suivre nous nous demanderons comment envisager la mixit sociale et viter les cueils d une mixit non pens e Pour tenter d apporter une r ponse cela nous d finirons dans un premier temps ces themes de mixit et d ethnicit et leur fondement la fois pratique et th or
48. s de midi tudes surveill es Ces trois ann es d exp rience ont t enrichies par mes stages en responsabilit effectu s au cours de ma formation J ai ainsi eu l occasion de travailler dans trois coles aux contextes sociaux tr s diff rents et d observer un certain nombre de faits relatifs notamment la composition sociale de ces tablissements Qu entends je par composition sociale des coles Il s agit essentiellement de constats tablis au regard du degr de mixit sociale des quartiers d implantation de ces coles Ainsi il m aura t donn de travailler durant ma formation dans des coles au profils diff rents Dans un groupe scolaire d un quartier r sidentiel cole A o les cat gories socioprofessionnelles CSP sup rieures taient majoritairement repr sent es et pr sentant donc une composition sociale tr s homog ne Un milieu que l on qualifiera de favoris en somme Il m a aussi t donn de g rer les tudes surveill es et de m investir dans une cole de milieu beaucoup plus mixte socialement cole B o toutes les CSP taient repr sent es Ces deux tablissements d pendaient du m me coll ge de rattachement et ne faisaient pas l objet d un classement en zone d ducation prioritaire Enfin durant ma formation de professeur des coles stagiaire 81 effectu mon stage en responsabilit fil e cole C et un de mes stages en responsabilit mass
49. s sur la pr diction cr atrice ou proph tie auto r alisante J ai point dans la premi re partie le sentiment d une diff rence de niveau scolaire sensible en fonction de la composition sociale des coles dans lesquelles 81 offici Pour autant quelle attitude adopter face cet tat de fait 26 Doit on vraiment adapter nos enseignements aux qualit s suppos es de notre public N est il pas possible d avoir des ambitions pour nos l ves Proximit ou distance quelle position adopter pour permettre aux l ves de rentrer en confiance dans les apprentissages L id e de l cole comme facteur de mobilit sociale est remise en cause depuis longtemps dans le sillage de Pierre BOURDIEU et Jean Claude PASSERON Pourtant doit on cautionner la reproduction d in galit s sociales en adaptant la baisse nos pratiques dans ces milieux non mixtes La question pos e dans ces termes l ne peut que trouver une r ponse n gative Conscient du fait que des contextes se pr tent plus facilement l exercice du m tier que d autres il ne faut en revanche pas perdre de vue que la r ussite est accessible tout un chacun Par r ussite j entends essentiellement le fait que chaque l ve puisse terme trouver sa place librement de mani re raisonn e et en conscience dans la soci t plut t que de subir les choix dict s par la condition de d part Il s agit donc de faire sans concession
50. s un premier temps des interrogations concernant la mixit sociale et ses incidences sur les relations entre l ves de milieux et d horizons diff rents se sont impos es moi dans la premi re phase de ma formation Dans le cadre des activit s p riscolaires j ai travaill parall lement dans les deux premi res coles d crites ci dessus savoir l cole de milieu favoris et celle se situant en zone plus h t rog ne socialement Bien que dans l cole A la grande majorit des l ves taient issus de milieux favoris s une partie de l effectif de l cole tait compos e de populations d favoris es plus en difficult qui les plagaient en situation de minorit au sein de l tablissement s agissait d l ves d une part issus d une maison d enfants a caract re social MECS foyer de placement pour enfants ayant des difficult s familiales et d autre part d enfants du voyage parfois s dentaris s Les probl mes pos s concernaient notamment les relations entre l ves du groupe majoritaire et ceux du groupe minoritaire Des comportements entra nant une stigmatisation ont ainsi t relev s Notamment des r flexions parfois cruelles relatives la situation familiale difficile des l ves du foyer ou encore des suspicions fortes l encontre des enfants du voyage la fois par des l ves mais galement par certains agents pas tous bien heureusement du personnel d enca
51. se On voit donc assez facilement le pi ge d une telle adaptation Outre le fait qu elle prive ces l ves d un pan complet du programme et par l de savoirs et d une culture dont l cole se doit d tre un vecteur pour tous cette adaptation bas e sur des st r otypes et par cons quent sur une discrimination certes implicite r percutent et prolongent des in galit s sociales 3 J P TERRAIL g ographe CPE universit de TOURS 40 J P TERRAIL cole et discrimination sociale in Ville Ecole Int gration Enjeux La discrimination ethnique r alit s et paradoxes n 135 d cembre 2003 CNDP SCEREN Paris P 144 23 Nous aurons donc abord dans cette partie les difficult s et les probl mes qui peuvent se poser en milieu ethnicis Loin de se pr tendre exhaustive il convient de dire au lecteur qui voudrait aller plus loin dans cette question de se reporter notamment aux ouvrages qui auront servis ce travail A la lumi re de ce qui a t pr c demment nonc on peut essayer de donner quelques pistes de pratiques pour l enseignant qui se sentirait concern par les situations expos es 3 R flexion autour des pratiques envisager pour limiter les effets de l ethnicisation L enseignant qui doit faire face un contexte d cole de milieu populaire marqu par la forte proportion d l ves issus de l immigration doit prendre en compte les l m
52. sychologue ma tre de conf rence en psychologie interculturelle l universit Lyon V FRANCHI Ethnicisation des rapports entre l ves Une approche identitaire in Ville Ecole Int gration Enjeux enseigner en milieu ethnicis face la discrimination acte du colloque du r seau interculturel et ducation de mai 2002 H S n 6 d cembre 2002 CNDP SCEREN Paris p 27 3 35 20 sera d s lors d uvrer pour une construction positive de l identit de ces jeunes Ce qui passe n cessairement par la conviction que les deux cultures auxquelles sont confront es ces l ves sont avant tout compl mentaires C est je crois notamment l enjeu des nombreux travaux men s en interculturel dans les classes Outre des cons quences sur l identit des l ves la composition sociale de la classe a galement des effets sur l estime de soi Qu entend on par l 2 2 2 Estime de soi Par estime de soi 1 faut entendre selon MARTINOT et TOCZEK la valeur que les individus s accordent s ils s aiment ou ne s aiment pas s approuvent ou se d sapprouvent sl Nous baserons cette partie notamment sur les crits de REDERSDORFF et AUDEBERT qui eux m me reprennent des travaux de MARTINOT Ces auteurs partent du postulat suivant Lorsque la mixit de genre ou ethnique implique une inf riorit num rique de l un des groupes elle peut affaiblir les performances et l
53. t apport es quant au profil des l ves et des mises en uvres souhaitables dans les ZEP Il tablit propos des difficult s sociales et scolaires que les caract ristiques sociales 17 A l cole au coll ge au lyc e De la mixit l galit S Organisation p dagogique des tablissements Education prioritaire des objectifs et des m thodes pour lutter contre la fracture scolaire et laborer des contrats de r ussite scolaire Education prioritaire Principes et modalit s de la politique de l ducation prioritaire 16 socioculturelles et ethnoculturelles ont des effets sur les apprentissages zs M me si cet avis est imm diatement nuanc par cette formule qui peut surprendre m me si elles ne peuvent elles seules justifier des impossibilit s ou excuser des insuffisances 7 Il appara t donc la suite de cette partie que la question de la mixit sociale et son corollaire cat gorisation ethnicisation trouvent peu de r ponse dans les textes officiels L enseignant soucieux d agir au mieux dans l optique d assurer l galit des chances laquelle chaque l ve 8 droit doit donc essayer de cibler les difficult s qui se posent dans ces milieux homog nes afin de r fl chir aux solutions les plus pertinentes ces probl mes C est ce que je vais essayer de d velopper par la suite 2 Les difficult s en milieu scolaire li es ethnicit
54. tion r fl chie de la langue ont chou es Les pr requis indispensables leurs bonnes tenues n taient en fait pas acquis On peut citer en exemple le fait que ces l ves n avaient jamais entendu parler d un groupe nominal et plus gravement que la construction du pr sent de l indicatif et que l accord sujet verbe posaient de r elles difficult s Or ces notions sont abord es parfois d s la fin du cycle 2 ou au moins en d but de cycle 3 Un autre l ment susceptible d illustrer de mani re plus objective cette diff rence entre les niveaux scolaires de ces deux tablissements la fois proches g ographiquement mais tellement loign s en terme de public concern r side dans les orientations en section d enseignement g n ral et professionnel adapt SEGPA envisag es Ainsi pour avoir particip une r union de concertation avec les membres du r seau d aide et de soutien aux l ves en difficult RASED d s le d but d ann e j ai t impressionn par le nombre d l ves potentiellement concern s par ce type de mesure pour ma seule classe Alors que l effectif de la classe s levait en d but d ann e dix neuf l ves il est depuis pass vingt quatre l ves de CM2 et un l ve de CM1 faisaient l objet d une attention particuli re de la part du RASED Soit environ 25 de la classe sous le coup d une telle orientation Le contraste tait d s lors saisissant avec l
55. ualifi est de rendre ces l ves handicap s par une mauvaise ma trise de la langue performant sur le march linguistique pour reprendre une expression de Pierre BOURDIEU C est dire viser l enrichissement du capital linguistique de chacun J ai t frapp par les difficult s en mati re de langue non seulement crite mais galement orale de mes l ves de CM de l cole C Des erreurs en mati re de genre des noms pourtant courants des insuffisances lexicales sont tr s fr quentes Mais un autre ph nom ne pose probl me L usage de ce que je qualifierai de parl de banlieue Fait d un accent particulier d expressions argotiques mais courantes dans les usages des l ves ce type de langage participe fortement stigmatiser ces populations 1 m a sembl important de travailler sur ce point rejoignant le champ des niveaux de langue Car si la circulaire sur l acquisition du vocabulaire BO du 22 mars 2007 insiste sur un travail syst matique sur le lexique 1l convient de donner aux l ves les cl s pour une bonne utilisation de celui ci Il est apparu mes yeux l importance d adapter sa fa on de parler en fonction de la situation de communication ai d s lors entrepris un travail dans ce sens en proposant aux l ves un travail en bin me Chaque couple devant tirer au sort une situation de communication tir e de la vie de tous les jours mettant en jeu un registre part
56. ucation en donne quelques cl s semble que c est bien dans la fa on d envisager son public que peuvent na tre les st r otypes Il recueille les conceptions des enseignants au sujet de ces populations et 1 les classe sur une chelle allant du social au racial en passant par le culturel Il montre que ces fa ons d envisager ces populations africaines et par extension les populations issues de l immigration dans un discours H globalisant cr ent des st r otypes n gatifs et par cons quents participent une cat gorisation La d signation des groupes minoritaires par les enseignants se fait d abord sous la forme de l expression de probl mes sociaux qui leur sont associ s les sp cifient et leur fournissent un statut imaginaire Ces groupes subissent ainsi un processus d tiquetage Le discours cat gorisant renvoie la perception subjective des diff rences par le sujet qui s exprime Il est en lui m me production d alt rit et mise distance En opposition cela C POIRET pr sente ce qu il appelle un discours analytique de la part de certains enseignants une minorit selon lui Certains instituteurs cherchent replacer les familles africaines dans le cadre d une perspective migratoire r introduire des l ments de dynamiques sociales dans l analyse de leurs rapports l institution scolaire Ce qui est g n ralement pr sent comme un constat de carence
57. utour de diff rences physiques psychologiques et culturelles entre les groupes en cons quence appel s ethniques Cette notion est li e a la classification sociale des individus et aux relations entre eux ou entre les groupes Un d tour par les tudes sur ce sujet dans d autres sciences sociales s impose pour comprendre ce qui anime ces relations entre individus 1 2 3 2 Le paradigme de l ethnicit Cette expression emprunt e Fran oise LORCERIE chercheur au CNRS en sciences politiques renvoie d abord la cat gorisation eux nous qu tablissent 12 des groupes donn s Cette cat gorisation relative l origine collective est fortement li e aux notions d alt rit et d identit collective dans leur rapport de r ciprocit sf Reprenant les travaux de Max WEBER un des p res de la sociologie elle d crit plus finement les composantes en pr sence dans ce ph nom ne Elle rel ve trois crit res centraux dans la d finition de Weber de l ethnicit crit res socio psychologique politico social psycho social Citant Weber elle place au centre de ce paradigme La question de la production sociale d une certaine forme d identit communautaire que l on peut appeler une identit tribale au c ur des soci t s modernes l identit d individus qui croient qu ils partagent et ou que d autres partagent une communaut d origine Cette vision est
58. vu que l enseignant n est pas l abri des st r otypes Leur d construction est n anmoins r alisable elle passe notamment par une meilleure connaissance de son public et surtout par une lecture des difficult s non globalisante Apr s avoir vu les difficult s qui se posent pour l enseignant essayons de comprendre quels sont les enjeux pour les l ves dans ce type de classe asym trique 2 Professeur de sociologie GRS universit Lumi re Lyon 3 J P PAYET l ethnicit c est les autres Formes et enjeux de la relation de l cole aux milieux disqualifi s in Ville Ecole Int gration Enjeux enseigner en milieu ethnicis face la discrimination acte du colloque du r seau interculturel et ducation de mai 2002 H S n 6 d cembre 2002 CNDP SCEREN Paris p 63 3 Ibid P 56 19 2 2 Du point de vue des l ves Il sera ici question de l influence d un tel contexte d asym trie des rapports entre groupes en contact sur la construction de l identit de l l ve et sur l estime de soi Avec cette interrogation comment se structurent ces deux notions chez les l ves issus de et chez les autres 2 2 1 De l identit des jeunes issus de l immigration La question de l identit du jeune fran ais d origine trang re a notamment t abord e par Vij FRANCHI qui rel ve la difficult des l ves se positionner sur la question des origines cons qu
59. ximit avec la soci t dans sa r alit concr te et locale a fortiori dans ses bas quartiers reste fondamentalement suspecte dans le monde scolaire Cette question de la proximit n a pas bonne presse dans le monde scolaire et dans la tradition r publicaine ce propos PAYET dit que c est par Une posture de distance de rupture avec l environnement social qu est envisag e la production d galit C est au d un principe d universalit qu est justifi e une indiff rence aux diff rences des milieux sociaux et culturels des l ves Je mets en partie en relation avec cela les r flexions r currentes auxquelles ai pu faire face dans les coles d crites en premi re partie du type oh Ma tre t es un arabe Expression selon moi d une curiosit pour de nombreux l ves Associ au fait que j tais issu de la m me ville et que je connaissais particuli rement bien le contexte local ce type d pisode a pu mon sens r duire cette distance institutionnelle La question des avantages et des inconv nients de cette position peut se poser Je dirai qu elle participe beaucoup instaurer un climat de confiance avec les l ves issus de mais au fond quel enseignant ne peut le pr tendre toutefois je ne suis pas certain qu elle modifie radicalement le rapport l cole de ces l ves d autant plus lorsqu ils sont en grande difficult Nous avons donc
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