La biodiversité et santé chez les Pygmées Bakola/Bagyéli (Sud
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1. Impact de la mon tarisation des changes sur le syst me productif des Pygm es Bagy li de la r gion d Akom II Sud Cameroun M moire de Ma trise en Sociologie Universit de Yaound I 1999 90 pages Dans la Constitution camerounaise du 18 janvier 1996 il est mentionn dans son Pr ambule que L tat assure la protection des minorit s et pr serve les droits des populations autochtones conform ment la loi Ce beau discours n a pas d application r elle sur le terrain lorsqu on voit l abandon dans lequel se trouvent ces populations La tentative de s dentarisation men e par le Minist re des Affaires sociales Minas dans les ann es 1970 ayant chou les Pygm es rel vent d sormais de la gestion des O N G Celles ci ne se caract risent pas seulement par un d vouement altruiste leurs interventions devraient s inscrire dans le cadre d une v ritable politique clairement d finie par les pouvoirs publics pour ces populations C est dans le cadre d une telle politique qu une collaboration franche entre th rapeutes Pygm es chercheurs et m decins pourrait s op rer en vue d utiliser le savoir de la pharmacop e Pygm e dans la m decine moderne La fabrication de certains m dicaments modernes puise de plus en plus dans les savoirs locaux De Art misia annua plante utilis e depuis des mill naires en Chine pour soigner la malaria est extraite l Art misine utilis e pour la fabrication de2. Pygm es Baka Douala 1988 7 MALLART GUIMERA L M decine et pharmacop e Evuzok Laboratoire d ethnologie et de sociologie comparative Nanterre 1977 page 22 L auteur cit ci dessus note encore ainsi Il faut noter finalement que le gu risseur auteur de notre manuscrit emploi dans la composition des recettes des ingr dients autres que les plantes parmi lesquels nous avons relev eau sucre huile de palme ufs sel de potasse sel de cheval huile des palmistes viande de l antilope okp n viande de singe osok viande du petit singe koe fourmis etc Bien que n ayant pas men une tude sp cifique sur cette probl matique ce qui est envisag dans de brefs d lais nous avons pu assister notamment certaines s ances de soins chez deux gu risseurs Pygm es Nzi Marc du campement Maboulou en 1993 et Nzi Paul sur la route Kribi Socapalm en 2000 qui s est malheureusement suicid en 2003 mais aussi constater un certain nombre de pratiques Nous retrouvons dans la pharmacop e Bakola Bagy li diff rents l ments relevant de la biodiversit qui caract rise leur environnement Les principaux l ments proviennent ainsi Domaine v g tal Il constitue la base des produits de la pharmacop e des Bakola Bagy li comme d ailleurs celle de la plupart des ethnom decines des diff rents peuples de l Afrique en g n ral et du Cameroun en particulier C est d ailleurs la raison pour laquell
3. des articulations atteintes de rhumatisme Ces applications font diminuer l intensit des douleurs ou les font partir compl tement Les coquilles d escargot dures sont aussi utilis es notamment pour soigner les enfants atteints d oreillon Les mandibules sont mass es par le c t pointilleux de cette coquille pour faire baisser le gonflement des joues qu occasionne cette affection Certains oiseaux comme les perroquets sont chass s non pas pour leur chair mais beaucoup plus pour leurs plumes qui sont notamment utilis es pour des blindages ou autres utilit s du domaine cosmique L avifaune est aussi pr sente dans la pharmacop e des Bakola Bagy li par l utilisation des ufs pour certains mets cuisin s pour les soins d enfant Mais les ufs de poule sont aussi utilis s pour des soins concernant certaines maladies relevant souvent du domaine cosmique Il n est pas ainsi rare de trouver des ufs cass s jet s un passage public chez les Bakola Bagy li D autres soins souvent pour des faits de blindage sont faits chez les Bakola Bagy li avec des poulets qu on plonge dans des marmites 2 Op cit contenant nombreuses esp ces v g tales min rales animales etc tremp es dans de l eau Ensuite le poulet est frapp diff rents endroits du corps de la personne afin de lui ter de mauvais esprits qui ne pourraient plus l atteindre la fin de ce traitement le poulet utilis est balanc en for t
4. La biodiversit et sant chez les Pygm es Bakola Bagy li Sud Ouest du Cameroun Jean NKE NDIH Doctorant Institut d tudes de D veloppement Universit Catholique de Louvain UCL Belgique Introduction Depuis des temps tr s anciens les populations Pygm es ont toujours fascin le reste de la communaut humaine De l gypte pharaonique jusqu nos jours les Pygm es demeurent une curiosit qui ne manque pas de d frayer la chronique ce qui leur vaut jusqu maintenant un int r t r el que ce soit de la part des scientifiques que de simples curieux La vie des populations Pygm es est intimement li e l cosyst me forestier Toutes les communaut s Pygm es l exception des Bedjang dont une partie vit d j en zone de savane m nent leur vie quotidienne en for t dont la disparition rapide constitue un v ritable d sastre Le milieu forestier tropical est d une richesse exceptionnelle pour l importante vari t des esp ces qui le constitue ou qui l habite ce qui est appel Biodiversit en d autres termes depuis presque deux d cennies Connues pour l extr me d nuement qui caract rise leur vie toutes les populations Pygm es sont de grands connaisseurs des vertus de la biodiversit de leur milieu notamment la valeur th rapeutique de ces esp ces Depuis plusieurs d cennies des tentatives de s dentarisation des Pygm es dans les diff rents pays o on les trouve n ont pas donn
5. a contraction de diversit biologique qui exprime la richesse en esp ces dont regorge la plan te Terre C est depuis le Sommet de Rio en 1992 que la Biodiversit a pris toute l importance qu elle a aujourd hui Pendant ce sommet la Biodiversit fut l objet d une Convention Convention sur la diversit biologique conclue le 5 juin 1992 Cette convention est entr e en vigueur le 29 d cembre 1993 Voici la d finition qu elle donne la diversit biologique dans son article 2 variabilit des organismes vivants de toute origine y compris entre autres les cosyst mes terrestres marins et autres syst mes aquatiques et les complexes cologiques dont ils font partie cela comprend la diversit au sein des esp ces et entre esp ces ainsi que celle des cosyst mes Peuples autochtones On qualifie habituellement d autochtone une population dont l occupation est ant rieure et tr s ancienne par rapport aux autres avec qui elle cohabite et qui m ne un mode de vie tr s enracin son environnement Cette d finition tient fermement aux modes de vie rest s tr s traditionnels malgr la modernisation ayant touch la majorit de la population dans une r gion ou d un pays Un autre volet de d finition de ce concept fait plut t souvent mention la position de domination impos e un peuple par d autres poss dant des moyens techniques conomiques militaires etc sup rieurs Parfois il est aussi
6. antes m dicinales et soins en Afrique manuel d utilisation S pia Saint Maur 1998 LES GRANDS GROUPES PYGM ES ET LEURS SUBDIVISIONS BAMBUTI R p D m du Congo BAMBUT ASUA Ouganda EFE R p D m du Congo BAKOLA BAGYELI Cameroun Guin e quator BAKA Cameroun AKA Centrafrique Congo Brazzaville PYGM ES BABONGO Gabon BATWA Rwanda Burundi R p D m du Congo BATWA lt BATEMBO R p D m du Congo ABAYANDA Ouganda BEDJANG Cameroun Sch matisation Jean Nke Ndih
7. constituent un exemple type des populations dites ac phales Il n y a donc pas de chef proprement parler la vie s articule autour du campement qui est l unit principale du groupe Le campement constitue une grande famille dans laquelle les membres sont souvent parents il n y a pas de hi rarchie dans le sens de pouvoir Joseph CORNET l exprime clairement en notant l autorit r side dans le groupe et non dans une personne Les a n s jouissent tout de m me d un respect particulier qui est d terminant en cas de gestion de conflit dans le groupe Depuis que le ph nom ne de s dentarisation s accentue chez les Pygm es on trouve de plus en plus de chefs plac s par l administration Ces chefs sont beaucoup plus des interlocuteurs entre leur groupe et l administration car ils ne jouissent d aucune aura au sein de leur groupe Contrairement ce que l on pourrait imaginer les femmes jouissent d une importance immense au sein des groupes Pygm es la plupart du temps ce sont elles qui b tissent les abris pour leur m nage Souvent aussi c est le mari qui se d place pour vivre au sein du campement d o la femme est originaire surtout lors des premiers moments pour faire ses preuves au sein de la belle famille Ce dernier aspect est un signe vident de matriarcat d guis dans un certain nombre de groupes Pygm es 3 conomie et mode de vie Depuis qu ils sont connus du reste des peuples le
8. de grands r sultats ce qui est un probl me r el pour les pouvoirs publics de ces pays pour la prise en charge de ces populations marginales Le secteur social particuli rement l aspect ducatif pose beaucoup plus probl me pour le soutien aux Pygm es Par contre les probl mes de sant bien qu ils soient aussi nombreux comme nous pouvons le lire dans de nombreuses publications consacr es la vie des ces populations sont en partie r solus gr ce l utilisation de leur pharmacop e qui jouit d une grande r putation jusque chez leurs voisins Dans le cadre de ce travail nous allons d abord faire connaissance des diff rents groupes Pygm es de leur organisation sociale ainsi que de leur mode de vie Par la suite nous allons pr senter le milieu de vie naturelle des Bakola Bagy li en relevant la richesse de sa biodiversit tout en montrant comment celle ci est utilis e dans la pharmacop e locale Par la suite nous pr senterons quelques probl mes qui entravent le d veloppement de cette forme de th rapie ainsi que les perspectives pouvant envisager une collaboration entre cette pharmacop e et la m decine moderne SCHEBESTA P Les Pygm es du Congo belge Editions du Soleil levant Namur 1957 De nombreuses recherches sur les populations Pygm es ont abouti de multiples m moires et th ses que nous ne saurons lister ici Une enqu te bibliographique men e sur cette probl matique a fait l objet d
9. e la publication suivante PLISNIER LADAME F Les Pygm es Centre de Documentation Economique et Sociale Africaine CEDESA Bruxelles 1970 NKE NDIH J Les populations Pygm es et la for t rupture d une interd pendance s culaire m moire FOPES UCL 2003 4 OSSANGA O Ch Pygm es Bedjang chasseurs collecteurs ou agriculteurs M moire de Ma trise en anthropologie Universit de Yaound 1 octobre 2002 LECLERC Ch Le rapport la nature comme rapport social Les Pygm es Bedjang entre la for t la savane et les Tikar M moire de Ma trise en ethnologie Universit de Paris X Nanterre juin 1995 DHELLEMMES I Le p re des Pygm es Flammarion Paris 1985 BOURSIER D P LI m moires d une femme Pygm e Paris L Harmattan 1998 7 LIBALI B La s dentarisation des Pygm es et son impact sur leur d veloppement dans les villages communautaires au Congo cas du district de Sibiti XXIX me Congr s g n ral de la population Salvador de Bahia ao t 2001 8 ATSIGA ESSALA L La sous scolarisation des enfants Baka de Djoum et Mintom Rapport de recherche Minascof Yaound avril 2002 MALLART GUIMERA L M decine et pharmacop e Evuzok Laboratoire d ethnologie et de sociologie comparative Universit de Paris X Nanterre 1977 1 Qui sont les Pygm es L appellation Pygm e vient du grec pugmaios qui veut dire peuples hauts d une coud e Ce terme g n rique d
10. e on r duit souvent la pharmacop e la phytoth rapie Un grand nombre de recettes utilisent des corces racines feuilles des pines et autres parties des plantes pour les soins partir de ces l ments les Bakola Bagy li obtiennent des d coctions des tisanes des mac rations des cornets de la poudre pour scarification des onctions des injections par voie nasale des p tes etc pour leurs diff rents soins B Domaine animal Les Bakola Bagy li comme le reste des groupes Pygm es sont d excellents chasseurs S il est tr s vident que les produits de cette activit sont la base de leur alimentation il est aussi important de savoir que le r gne animal contribue de fa on notable la fabrication des produits pour les soins quotidiens Il n est pas rare de trouver un pendentif d ossements de gorille tenu par une lamelle de peau d animal autour du cou d un enfant Le but tant de permettre l enfant en question d avoir des os durs comme celui de l animal en question Les Bakola Bagy li utilisent aussi souvent des poils de certains animaux genette servaline Genetta servalina qu ils posent soigneusement sur des br lures pour les gu rir Les poils adh rent la peau pour reconstituer l piderme sans laisser de cicatrices Les Bakola Bagy li tout comme d ailleurs certains groupes Beti utilisent aussi souvent des dents bien s ch es de vip re qu ils appliquent comme des pines sur
11. fait allusion au nombre car souvent les peuples dits autochtones sont minoritaires par rapport au reste de la population dans une r gion Les populations Pygm es remplissent ainsi la plupart de ces volets dans les pays respectifs o elles se retrouvent 6 FRERE L Les mille et une for t Vie et disparition Favre Greenpeace Paris 2001 page 34 17 Nations Unies Recueil des trait s N 30619 Pharmacop e C est l ensemble des pratiques de sant propres une communaut et dont les savoirs se transmettent de g n ration en g n ration Par le fait que ces pratiques restent marginales par rapport aux m thodes actuelles de soins on l appelle parfois m decine traditionnelle ou aussi ethnom decine parce que li es des groupes r siduels pouvant tre cantonn s des ethnies Compte tenu de ces d finitions la m decine dite moderne pourrait d ailleurs aussi tre consid r e comme l ethnom decine des soci t s occidentales et de celles qui ont adopt ou qui a t impos leur culture Il est important de ne pas confondre ou r duire la pharmacop e la phytoth rapie soins par les plantes qui est souvent un sous ensemble d elle De plus en plus la phytoth rapie refait surface dans les soci t s occidentales face aux nombreux effets secondaires des produits chimiques de la m decine moderne 6 Utilisation de la biodiversit dans la pharmacop e Bakola Bagy li Depuis l aube de l huma
12. j dans l conomie globale 4 Pr sentation de l habitat naturel des Bakola Bagy li Les Bakola Bagy li vivent dans un espace couvert de for ts tropicales milieu dont la biodiversit est tr s importante comme nous l avons dit plus haut Il est utile de relever ici le nombre tr s lev des esp ces tant animales v g tales que micro organiques de cet cosyst me titre d exemple voici ce qui est relev justement dans les for ts habit es par cette communaut Pygm e Dans certaines for ts c ti res de l ouest du Cameroun plus de 200 esp ces d arbres diff rents poussent sur 0 1 hectare Le Cameroun abrite quelque 409 esp ces de mammif res 183 esp ces de reptiles 849 esp ces d oiseaux 190 esp ces d amphibiens et plus de 1000 esp ces de papillons La majeure partie de ces esp ces vit dans les for ts tropicales du sud du pays Nombreuses sont des esp ces de cet cosyst me qui sont end miques c est dire des esp ces que l on ne rencontre nulle part ailleurs La richesse de ces for ts en esp ces nobles explique en partie l exploitation abusive dont elle fait l objet des entreprises de coupe Cette exploitation fait d ailleurs partie des probl mes qui entravent la p rennisation ou le d veloppement de la pharmacop e Bakola Bagy li Nous les voquerons plus tard 5 Quelques concepts importants pour le contexte Biodiversit Ce concept est un n ologisme provenant de l
13. la Bagy li se font l aide de pierre lisse chauff e l g rement que l on applique aux endroits endoloris D Domaine micro organique Malgr le fait que nous n ayons pas vu directement des micro organismes utilis s par les gu risseurs Bakola Bagy li il nous a t r v l que dans les diff rentes compositions utilis es par ces praticiens dans leurs soins certains l ments de cette famille en font partie Chez les Eton autre groupe Beti ayant des croyances et coutumes proches des Evuzok qui sont aussi Beti certains petits insectes comme une vari t de fourmis sont m lang es avec un fruit piment appel mb n pour pr parer une sorte d aphrodisiaque 7 Entraves la pharmacop e Bakola Bagy li S1 la richesse de l cosyst me forestier norme biodiversit est la base fondamentale de la pharmacop e Bakola Bagy li il y a lieu de s interroger sur l avenir de celle ci par le fait que des menaces p sent sur ce milieu La biodiversit ne saurait ainsi tre pr serv e face une d forestation aux causes multiples et au braconnage grandissant qui s vit dans la r gion A D forestation Originellement couverte de for ts denses depuis des temps tr s anciens la r gion du Sud Ouest du Cameroun a t ainsi propice aux Bakola Bagy li venus de l Est du Cameroun en suivant les Ngoumba comme l atteste Jean F lix LOUNG La richesse de ce milieu en esp ces aurait fix ainsi cette popu
14. lation dans ces lieux La situation a chang depuis lors pour deux raisons principales Il y a d une part la cr ation de plantations des produits de rente cacaoyer palmier huile h v a et d autre part l exploitation foresti re pour des fins d exportation de grumes Si les premi res plantations taient de type paysan moins d voreuses en espaces forestier de grandes plantations capitalistes de palmier huile SOCAPALM et d h v a HEVECAM ont vu le jour au d but des ann es 1970 dans une partie de l espace forestier qu exploitaient auparavant les Bakola Bagy li Ces 2 LOUNG J F Les Pygm es de la for t de Mills In Les Cahiers d Outre Mer tome XII 1959 pp 362 379 grandes plantations taient la concr tisation de la nouvelle orientation conomique du Cameroun R volution verte qui faisait de l agriculture le principal point fort de l conomie du pays La cons quence directe de cette situation tait la r duction du nombre d esp ces utilis es dans la pharmacop e des Bakola Bagy li surtout les esp ces qui taient end miques Au milieu des ann es 1980 le Cameroun a t frapp par les effets de la crise conomique cause de la d t rioration des termes de l change Il a fallu ainsi trouver de nouvelles ressources autres que les produits agricoles pour renflouer non seulement les caisses publiques mais aussi pour ponger le service de la dette et faire face aux Plans d Aju
15. ment aux s ances th rapeutiques organis es chez lui Cette citation vidente des connaissances des Bakola Bagy li sur la pharmacop e ne donne pas d informations concernant l utilisation des esp ces de diff rentes autres origines que v g tales Et pourtant d autres l ments issus de la biodiversit rentrent dans les recettes m dicales de ces populations 8 Parmi les plus importantes nous pouvons citer d abord celles r alis es par l quipe d E J ADIANOHOUN sur les diff rents pays d Afrique de l Ouest et publi es par l ACCT l ADJANOHOUN et autres Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques du Niger m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris 1980 2 ADJANOHOUN et autres Mali 1980 2 dition 3 ADJANOHOUN et autres Togo 1986 4 ADJANOHOUN et autres B nin 1989 Il y a eu d autres tudes dans ce domaine parmi lesquelles Kerharo J Adam J C La pharmacop e s n galaise traditionnelle Editions Vigot Fr res Paris 1974 Nacoulma Ouedraogo O G Plantes m dicinales et pratiques m dicales traditionnelles au Burkina Faso cas du plateau central Th se de Doctorat Facult des sciences et techniques de l universit de Ouagadougou 1996 Saulnier P Plantes m dicinales et soins en Afrique manuel d utilisation S pia Saint Maur 1998 1 BRISSON R Utilisation des plantes par les
16. mort ou vivant et ne peut tre mang Certains animaux corne ne sont pas seulement chass s pour leur chair car quelques esp ces ont des cornes pris es par les gu risseurs Pygm es qui les utilisent tant t comme cors pour invoquer les esprits tant t pour appliquer certains endroits endoloris des malades Parfois certaines d coctions ne se donnent que dans des cornes pour tre bues Nombreux sont aussi des traitements qui demandent des viandes particuli res tortues etc m lang es beaucoup d autres esp ces tant v g tales que micro organiques Les carapaces de tortue sont aussi bien utilis es dans les traitements chez les Evuzok voisins Bantu des Bakola Bagy li qui sont aussi leurs ma tres dans la pharmacop e C Domaine min ral Chez les gu risseurs Pygm es dont on a parl plus haut il nous est arriv de voir certains types de pierre dans leur panier de voyance et de soins Ces pierres avaient souvent la particularit d tre tr s lisses soit de couleur blanch tre soit noir tre Les gu risseurs les ont souvent tournoy dans leurs mains pour des raisons que nous ignorons Il a t constat que parfois on jetait une pierre dans du feu et apr s s tre bien chauff e on la retirait pour la placer devant le patient et verser dessus par la suite une solution m dicamenteuse Cela d gageait une fum e qui devait toucher les paries ventrales et faciales du patient Certains massages chez les Bako
17. nit la sant a t toujours une pr occupation majeure dans la collectivit L utilisation des ressources environnantes par les populations de cette poque peut tre consid r e comme origine de la pharmacop e De nombreuses tudes ont t r alis es sur la pharmacop e traditionnelle mieux encore la phytoth rapie par le fait que ce soit habituellement l utilisation des plantes de nombreux peuples africains Chez les Baka du Cameroun une tude a t aussi r alis e sur leur phytoth rapie et non sur l utilisation des ressources non v g tales dans leur pharmacop e Rien de pareil n a t fait chez les Pygm es Bakola Bagy li qui pourtant comme le reste des groupes Pygm es excellent bien dans le domaine Une tude tr s int ressante chez les Evuzok groupe Bantou voisin des Bakola Bagy li rel ve pourtant leur profonde connaissance de la pharmacop e L auteur note ainsi il ne faut pas oublier le r le capital des petites bandes Pygm es Ceux ci sont tr s r put s parmi les Bantu soit pour leur sorcier soit pour leur gu risseur Souvent les malades evuzok sont transport s dans les campements pygm es pour s y faire soigner C est galement chez eux que les Evuzok font parfois l apprentissage de la m decine Un grand gu risseur du centre de la r gion d Atog Boga est en rapport constant avec une famille de Pygm es et nous avons vu certains des membres de cette famille participer tr s active
18. nouveaux produits contre cette maladie Cela nous montre que l humanit toute enti re peut aussi profiter du savoir de la pharmacop e Bakola Bagy li qui pr sente une richesse exceptionnelle en produits utilis s Red finition du r le et du fonctionnement des aires prot g es cas de Campo Ma an Bibliographie s lective ADJANOHOUN et autres Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques du Niger m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris 1980 ADJANOHOUN et autres Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques du B nin m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris Mali 1980 2 dition ADJANOHOUN et autres Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques du Niger m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris Togo 1986 ADJANOHOUN et autres Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques du Niger m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris 1989 AKE ASSIL ABEYE J GUINKO S RIGUET R Contributions aux tudes ethnobotaniques et floristiques en R publique centrafricaine m decine traditionnelle et pharmacop e Agence de Coop ration Culturelle et Technique ACCT Paris 1981 ARBONNIER M Arbres arbustes et lianes des z
19. ones s ches d Afrique de l Ouest CIRAD Montpellier 2002 ATSIGA ESSALA L L exploitation des populations marginales le cas des Pygm es du Cameroun in Formes contemporaines d esclavage Cahier africain des droits de l homme Universit catholique d Afrique centrale Yaound 1999 pp 155 177 ATSIGA ESSALA L La sous scolarisation des enfants Baka de Djoum et Mintom Rapport de recherche Minascof Yaound avril 2002 61 pages ATSIGA ESSALA L Document de politique nationale en mati re des populations Pygm es et autres populations marginales du Cameroun MINAS Yaound d cembre 2001 BAHUCHET S Les Pygm es Aka et la for t centrafricaine Selaf Paris 1985 638 pages BAHUCHET S Les Pygm es changent leur mode de vie in Vivant univers N 396 novembre 1991 page 2 13 BAHUCHET S Situation des populations indig nes des for ts denses humides Cnrs Laboratoire de langues et civilisations tradition orale Paris juin 1993 65 pages Daniel BOURSIER P LI m moires d une femme Pygm e L Harmattan Paris 1998 BRISSON R Utilisation des plantes par les Pygm es Baka Douala 1988 DHELLEMMES I Le p re des Pygm es Flammarion Paris 1985 FOUDA G S Impact de la mon tarisation des changes sur le syst me productif des Pygm es Bagy li de la r gion d Akom II Sud Cameroun M moire de Ma trise en Sociologie Universit de Yaound I 1999 90 pages KERHARO J Adam J C La pha
20. oyens efficaces pour se procurer des revenus Les ponctions r guli res et importantes faites dans la faune ne peuvent malheureusement tre sans cons quence chez les Pygm es Certaines esp ces rentrant directement dans leur pharmacop e ont disparu d autres par contre agissant comme agents de diffusion d esp ces v g tales sont aussi devenus rares r duisant donc la biodiversit de l cosyst me Cette situation est donc une menace logique pour la pharmacop e Bakola Bagy li dont l importance reste intimement li e la quantit des esp ces se trouvant dans leurs for ts 8 Perspectives Il va sans dire que la pharmacop e Bakola Bagy li se trouve dans une situation tr s d licate face au mode d exploitation anarchique de l cosyst me forestier au Cameroun Il n y a pas qu un mode de soins qui soit en p ril c est aussi un mode de vie et tout ce qui est li autour Il est urgent de mettre en place ou encore d appliquer ce qui existe d j comme mesures pour viter ce qui pourrait tre v cu comme un ethnocide si jamais ces populations perdent cette m thode de soins qui fait partie de leur culture Au Cameroun il existe une loi sur les for ts adopt e en d cembre 1993 pour viter non seulement une d forestation anarchique mais aussi la disparition des esp ces constituant la biodiversit Il est d plorable qu un certain nombre de mesures aient t pr vues sans tre appliqu es _ FOUDA G S
21. rmacop e s n galaise traditionnelle ditions Vigot Fr res Paris 1974 KOCH H Magie et chasse au Cameroun Berger Levrault Paris 1968 271 pages LIBALL B La s dentarisation des Pygm es et son impact sur leur d veloppement dans les villages communautaires au Congo cas du district de Sibiti XXIX me Congr s g n ral de la population Salvador de Bahia ao t 2001 LOUNG J F Les Pygm es de la for t de Mill un groupe de Pygm es camerounais en voie de s dentarisation in Les Cahiers d outre Mer tome XII 1959 pp 362 379 LOUNG J F Prise en compte des populations Pygm es du Cameroun dans le cadre des projets R serves de faune Parcs nationaux et For ts correspondance l attention de la Banque mondiale Yaound f vrier 1992 MALLART GUIMERA L M decine et pharmacop e Evuzok Laboratoire d ethnologie et de sociologie comparative de l Universit de Paris X Nanterre 1977 page 22 MIMBOH P F Les Pygm es Bakola Bagy li du Sud Ouest Cameroun et la d forestation in L avenir des peuples autochtones Le sort des premi res nations Alternatives Sud Cetri L Harmattan Louvain La Neuve Paris septembre 2000 pp 189 198 NACOULMA OUEDRAOGO O G Plantes m dicinales et pratiques m dicales traditionnelles au Burkina Faso cas du plateau central Th se de Doctorat Facult des sciences et techniques de l universit de Ouagadougou 1996 SAULNIER P Pl
22. s groupes Pygm es sont r put s vivre de chasse de p che de cueillette et de ramassage Si ces activit s qui leur sont mill naires sont toujours pratiqu es il est tr s important de relever que les populations Pygm es se sont ouvertes l conomie globale Par le biais de la s dentarisation volontaire ou impos e les Pygm es font d j de l agriculture tant vivri re que 10 CORNET J Pygm es du Za re in Etudes scientifiques mars 1982 11 BAHUCHET S Les Pygm es changent leur mode de vie in Vivant Univers N 396 novembre d cembre 1991 123 BAHUCHET S ibid b DOUNIAS E Ethno cologie et alimentation des Pygm es Bagy li Rapport de stage ISTOM Le Havre 1987 13 ABEGA S C Pygm es Baka Le droit la diff rence saint Paul Yaound 1998 14 Forest Foragers of tropical Africa a dossier on the Present Condition of the Pygmy Peoples Survival for tribal people 1999 15 CORNET J ibid page 11 commerciale Ils sont aussi utilis s comme main d uvre dans les entreprises qui ont des activit s dans leurs zones d habitation exploitation foresti re grandes plantations etc D autres groupes Pygm es tels les Batwa au Burundi se sont sp cialis s pour la poterie qui est devenue leur principale activit Le troc pratiqu avec les Bantou bien qu encore visible a laiss la place aux changes en num raire Bref en g n ral les populations Pygm es sont entr es d
23. signe de nombreux groupes humains qui ont longtemps v cu de chasse de p che de cueillette et de ramassage et qui sont diss min s de la c te atlantique d Afrique centrale jusqu en Ouganda Serge BAHUCHET qui les a longtemps tudi s les subdivise en 3 grands groupes les Bambuti Bambuti Asua Efe localis s l Est du Za re les Babinga Bagy li Bakola Baka Aka Babongo situ s au Sud Ouest du Cameroun Nord du Gabon et du Congo les Batwa au Rwanda Burundi Sud est et centre ouest du Za re Si nous pouvons inclure les Abayanda au groupe Batwa et les Basua au groupe Bambuti en Ouganda il reste difficile de prouver la classification des Bedjang qui vivent isol s dans la plaine Tikar au Cameroun au sein du groupe Babinga Ces groupes sont confront s un certain nombre de probl mes dont le plus crucial est le saccage des milieux forestiers dans lesquels ils vivent depuis des lustres Un dossier sp cial publi par l O N G Survival nous pr sente en d tail les groupes de population d sign s par le terme g n rique de Pygm es Ces groupes sont diss min s l int rieur de 9 pays Burundi Cameroun Centrafrique Congo R publique D mocratique du Congo Gabon Guin e quatoriale Rwanda et Ouganda partir de la classification de BAHUCHET nous avons mont une sch matisation des groupes que l on peut consulter la fin de ce texte 2 Organisation sociale Les groupes Pygm es
24. stement Structurels PAS C est ainsi que l exploitation foresti re destin e l exportation a t acc l r e dans le pays Les premi res for ts qui furent touch es taient videmment celles qui taient plus accessibles for ts littorales o vivent justement les Bakola Bagy li par le fait de la proximit du port de Kribi Celles des autres r gions Mbam Sud Est et Est du Cameroun furent pargn es au d part cause de l enclavement touchant ces zones l poque Cette exploitation foresti re s est d ailleurs accompagn e du braconnage qui est l autre menace pour la pharmacop e des Bakola Bagy li B Braconnage L activit traditionnelle noble chez tous les peuples Pygm es est la chasse Mais cette chasse a t longtemps faite par des m thodes rudimentaires qui satisfaisaient non seulement les besoins de consommation de la communaut mais aussi ce qu il fallait pour assurer le troc pratiqu avec les Bantou voisins Cette situation rel ve d un pass lointain de nos jours car de nombreux chasseurs Pygm es disposent d armes feu donn es par des lites venant de grandes villes o la consommation de ce qui est famili rement appel viande de brousse est devenue un grand business En plus les Pygm es sont rentr s dans l conomie mon taris e le besoin d argent est devenu une pr occupation importante Tuer du gibier pour vendre chez les Pygm es semble tre de nos jours un des m
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