Extrême - Psychanalyste Psychologue Clinicienne à Nogent sur
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1. des rires d infirmi res des bruits de talons des visions m l es des hallucinations Le tout dans une ambiance pers cutoire qui reste comme un percept tr s vio lent Et que l on peut se r appro prier avec un autre dans certaines conditions Cela inaugure le lien entre le sujet et ses productions Un lieu de r sidence du sujet qu il peut enfin identifier J d P Concernant la clinique de la r animation vous parlez de clinique du paradoxe et dans ce mod le vous rendez compte d un ensemble d tats cliniques h t rog nes comme les mou rants les nourrissons les victimes de torture les traumatis s cr niens les psychotiques infantiles Qu ont ils de commun Et en quoi le paradoxe est il l uvre M G Il s agit d une exp rience de d sorganisation de d structura tion subjective v cue dans une so litude absolue Je parle de paradoxe car c est une clinique de l amn sie marqu e par une m moire particu li re o le sujet se souvient sans vraiment savoir qu il se souvient au travers de traces perceptives de l originaire Ce sont ces terreurs sans nom dont parlait Bion C est une clinique qui vient rappeler qui nous sommes Une complexit psy chosomatique issue d une longue histoire avec un fonctionnement psychique et une structure identi taire fragiles est toujours suscep tible d tre boulevers e la ren contre d un v nement de l ordre2. OCTOBRE 97 N 151 MICH LE GROSCLAUDE Ce qui se repr sentait jusque l comme sujet accompli menace d tre englouti Centre d Etudes Cliniques des Communications Familiales Une personne d mente est assise On veut la lever S engage alors une lutte sans merci avec le soi gnant Elle crie elle se d bat C est d une banalit totale Si l on fait place ce que cet autre produit en nous d marche habituelle en ana lyse on peut reconna tre tout coup l une de ces agonies primi tives dont parle Winnicott En l oc currence la peur de tomber en mor ceaux Ce qui implique cette lutte pour se maintenir entier face au sol gnant v cu comme an antisseur Cette prise en compte dans notre propre psych et la verbalisation au patient m me s il ne peut pas r pondre ont souvent un effet de r solution imm diate Comme ce pa tient en tat d veil qui tremble et se fatigue se tenir aux barreaux du lit Tout se passe comme s il luttait d sesp r ment contre une menace de dislocation Il y a un profond d calage entre ce qui est vital d un point de vue strictement m dical et le v cu du patient confront un v nement technique g n rant une exp rience psychique terrifiante parce que ressuscitant les angoisses archa ques de l infans La mise au fauteuil fait partie du hit pa rade de ces mesures salutaires res senties comme des horreurs au nombre desqu
3. d une agression exceptionnelle Aussi bien les tortures que les ex p riences originaires infantiles marqu es par la d pendance les menaces de perte de destruction de pers cution viennent r actualiser le sentiment que tout peut se d faire revenir d o c est venu C est une clinique psychique de la d tresse face la mise d couvert de fictions qui voquent les tats pri mitifs avec le d cha nement cata clysmique dehors dedans avec la menace sauvage de l autre pers cu teur le clivage repr sent par l autre f roce bon et l importance fondamentale d un autre fiable et secourable par rapport cet autre mena ant Oui c est vraiment une clinique du paradoxe au sens o il semble qu il n y a personne et on ne peut pas trouver plus pr sent J d P Vos observations vous conduisent l laboration d un concept sp cifique le psychoti forme En quoi consiste t il M G Ce concept me permet de trouver un mode d intervention avec le patient Celui ci non psy chotique se comporte dans ces tats de coma ou de r animation comme dans la psychose le va cillement du sentiment de r alit le v cu pers cutif prennent des formes qui rendent le patient inac cessible toute intelligibilit Ce peut tre du d lire des hallucina tions le fait de traiter les mots et les choses au pied de la lettre Je travaille avec les patients comme je travaille avec les
4. psychotiques Mais attention le psychotiforme re Joint le psychotique sans toutefois s y confondre ce sont en quelque sorte des exp riences psychoti ques sans psychose Et si l enjeu concerne comme dans la psychose l existence du sujet il s agit ici d une r laboration de ce qui est d j advenu de cette existence J d P Vous vous attachez prendre en compte le v cu catas trophique du patient dans l op tique des notions comme celle d agonte primitive chez Winni cott ou de position schizo para no de issue de pens e klei nienne Sont elles op rantes Et plus largement la psychanalyse vous est elle d un quelconque se cours M G Plus on avance dans cette clinique du traumatisme psychique de l effraction du corps plus la r f rence Klein ou Winnicott s impose L esprit de la psychana lyse est en effet d un grand secours et permet de tenter de trouver les modalit s de travail qui en d cou lent Ce qui se repr sentait jusque l comme sujet accompli menace d tre englouti rappelant comme le disait Freud que le psychique primitif est au sens plein imp ris sable Un exemple me vient de la d mence Je l ai pardonnez l ex pression export e en r anima tion et elle m a permis de penser la r alit laquelle on est confront quotidiennement lorsqu on travaille dans ce lieu de l urgence du faire LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES
5. TT TS DE L APPORT DE LA PSYCHOLOGIE AUX QUESTIONS DE NOTRE TEMPS Octobre 97 OFFRES D EMPLOI 23 TN Prison encadrer EDITORIAL mode d emploi AGENDA Christian Carlier ACTUALIT S PE n 30 CONGRES RENCONTRES DEBATS La prison ENFANCE un traumatisme Le destin des surdou s qui blesse Jacqueline Royer et qui construit Caroline Legendre et Didier Chamizo 2 l DOSSIER LA PRISON un cadre paradoxal La cellule invention du 19 si cle tait cens e r g n rer le prisonnier Mais comment La prison reste de nos jours paradoxale les juges emprisonnent de plus en plus souvent pour des peines de plus en plus longues Et pourquoi Les traumatismes qui en r sultent sont difficilement surmontables Leurs effets d pendent cependant des sujets incarc r s L univers de la prison peut repr senter un cadre rassurant face au d bordement pulsionnel et au passage l acte Il induit pourtant la plupart du temps des effets infantilisants et destructurants pouvant exacerber tension et violence interne CLINIQUE 34 La mort du fou Essai sur la repr sentation Le juge et le cadre de la folie travers les ges de la prison Catherine Ternynck Serge Portelli 16 FORUM PROFESSIONNEL DES PSYCHOLOGUES 37 Regards de l observation aux significations Organisation pratique ENTREPRISE des soins psychiatriques Psychanalyse et management SPERTA fer Lo ck Roche Sophie Baron Lafor t FORMATION 38 Id es en act
6. elles on recense le fait d tre intub d tre attach d tre lat ralis Je me rappelle MATIN Colloque annuel du CECCOF Paris 18 octobre 1997 L ENGAGEMENT AUJOURD HUI UESTIONS d un patient en phase d veil et qui contemplait stuporeux hallucin tour tour son bras et le bras du fauteuil comme s il vivait l horreur absolue d une abolition des diff rences un effacement des limites Un pisode o le mot bras ren voyait indistinctement un objet le fauteuil et une partie de lui m me d sapropri e Il y a cette question insistante des soignants en formation comment communiquer avec le patient Un exemple Les CE SONT EN QUELQUE SORTE DES EXP RIENCES PSYCHOTIQUES SANS PSYCHOSE Pa ON DO paroles du type je vais vous re tourner Je vais VOUS piquer je vais vous aspirer aboutissent la plupart du temps l inverse de l effet recherch c est dire in former le patient Au lieu de cela elles l instaurent en objet cible l instrumentalisent et transforment un nonc banal du point de vue m dical en discours pers cuteur quivalent je peux faire de vous de votre corps ce que je VEUX L engagement est il une forme de d sob issance La dimension internationale de l engagement Engagement et Ethique Science et engagement avec M Camdessus E Wiesel C Thibault N Prieur APR S MIDI L engag
7. ement est il un outil th rapeutique Jusqu o s engager Engagement mutuel des th rapeutes dans une double prise en charge L engagement des familles deux familles t moignent avec L Iriguay B Prieur B Golse C Gauthier P Poisson Renseignements et inscriptions CECCOF FORMATION 96 av de la R publique 75011 Paris T l 01 48 05 84 33 Fax 01 48 05 84 30 LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES OCTOBRE 97 N 151 J d P Dans cette clinique des ex tr mes la parole semble avoir une place essentielle la fois vitale et potentiellement destructrice Quel est le statut des mots dans le fonc tionnement psychique du sujet en r animation M G Pour le patient le statut de la parole est tout fait particulier et on ne le sait pas On a parl du caract re commun voquant le v cu de la r animation des effets d vastateurs des mots entendus 1l y a une troisi me particularit qui soutient les deux autres c est le fonctionnement au pied de la lettre qui voque la psychose Les mots sont des choses comme dans la psychose Sauf que le pa tient d structur en r animation est extraordinairement accessible une reliaison entre le mot et la chose un retour l acc s la m taphore et ce dans certaines conditions relationnelles Ainsi certains n ologismes qui pourrait faire penser au mani risme du lan gage schizophr nique deviennent compr hensibles conditi
8. ion Aux marges du palais Melrose Philippe Genuit CODE DE D ONTOLOGIE DES PSYCHOLOGUES 39 CIN MA Jeunes d tenus Alain Sarton le TEPASI JEN l Francis Descarpentries LIRE Agn s Wikart Mali Guyon PETITES ANNONCES LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES OCTOBRE 97 N 151 gt UESTIONS Mich le Grosclaude La clinique des extr mes Dre a Restaurer le sujet inconscient en un lieu o il semblait disparu pulv ris Entre la vie et la mort le coma et le passage en r animation font resurgir les angoisses primitives l irrepr sentable de ces exp riences qui ont marqu la naissance de l individu la vie psychique Voisins de la psychose ces tats requi rent de la part du soignant une coute une d marche singuli re afin de prendre acte de cet impossible Et permettre au patient de se r approprier ses tranges productions entre la r alit et un r ve qui ressemblerait plut t un cauchemar Journal des Psychologues Le Professeur Claude Barrois dans la pr face de votre livre vous d fi nit comm une r animatrice du psychisme Qu en pensez vous Mich le Grosclaude Je m y re connais Mais vitons les possibles malentendus Il ne s agit pas d une intervention unilat rale au toritaire qui ne ferait pas de place l interlocuteur Car quelles que soient les apparences il y a quel qu un Quelqu un quelque part dans un tat m connu dans ces lieux inconnu
9. on de les couter dans le contexte A l exemple de cette patiente en phase d veil qui se sentant trait e comme un l gume par les profes sionnels pr sents qui parlaient d elle croyant qu elle tait dans les vaps leur dit tout trac un nigmatique Vous me choufleu risez Cette clinique de la d structuration psychique confirme en particulier pour le sujet r anim que parler a des implica tions fondamentales dans sa survie somato psychique Prendre en compte cette vidence constitue une n cessit vitale autant qu thique face la d couverte du sujet inconscient l endroit m me o on ne l attendait pas Propos recueillis par Fabienne Soria Sandrin 1 Champ du d sinvestissement radi cal de la pens e qui peut aboutir la psychose blanche c est dire le retour r gressif au point z ro aboli tion du Moi qui g t anesth si dans une n o r alit d lirante cf J L Donnet et A Green L Enfant de a d de Minuit 1973
10. s que sont les produc tions particuli res de la psych ce moment donn le d lire verbal et en de les mimiques les pos tures de retrait et m me l absence de r action Il ne s agit donc pas d injecter du psychique mais de pr ter attention d accompagner un sujet dont les manifestations ne sont pas toujours intelligibles voire perceptibles pour l environ nement imm diat J d P Quelle est la diff rence de probl matisation entre la r anima tion et le coma M G Dans un premier temps et de fa on globale disons que la r animation et le coma semblent pro duire un m me type d exp rience subjective fond e sur une apparente identit des r cits des prouv s et des manifestations cliniques En effet les sujets qui voquent leur coma ou qui parlent de leur passage en r a d crivent l exp rience du trou r a sur laquelle nous 18 LE JOURNAL DES PSYCHOLOGUES OCTOBRE 97 N 151 Docteur d tat psychanalyste ma tre de conf rences des universit s en Psychologie clinique et Psychopathologie l universit Louis Paseur de Strasbourg Mich le te ange l EPPM Equipe Psychologie clinique psychopohologie Miau m dical o elle m ne des travaux sur les pathologies psychiques lourdes r animation psychose autisme d mence Hle est responsable du R seau Europ en Interdisciplinaire de Recherche sur R animation et Psychologie REIRPR ainsi que de la re
11. t Il y a un qua tri me facteur qui a trait la r ani mation chirurgicale la coupure l ouverture r elle dans le corps en tant qu atteinte violente corporelle contribuerait au d passement d un seuil dans le registre dramatique traumatique et pers cutif J d P Vous parlez de m moire blanche Est ce situer dans le registre du blanc tel qu il est conceptualis par Andr Green propos du narcissisme n gatif 1 M G Je reprends en effet ce concept Green m me si ce n est pas totalement superposable Cette m moire blanche n est pas amn sique Il y a comme un effet m moire une trace d une a exp rience c est dire d une irrepr sen table exp rience subjective dont il resterait quelque chose Le meilleur exemple c est ce qu on appelle le trou r a En 1984 nous avons fait appel par voie de presse des t moignages de gens ayant s Journ en r animation Ils disaient ne se rappeler de rien et ils pleu raient Leurs paroles taient tou jours les m mes un trou un r ve un cauchemar un autre monde Ce trou dans le corps trou de m moire produit le sentiment pour le sujet de l arra chement d une partie de soi C est un traumatisme qui se traduit sou vent par un tat d pressif un affect d connect et l impression de re venir de loin C est aussi une r miniscence de fragments perceptifs corporels
12. vue les Cahiers du R seau Elle a en outre une pratique hospitali re aux H pitaux universitaires de Strasbourg DAR Professeur J P Dupeyron Son ouvrage R animation Coma la recherche du sujet inconscient Ed Hospitali res 1996 a obtenu le Prix Psychologie 1997 du XV Forum Professionnel des Psychologues reviendrons Ceci tant en analy sant plus pr cis ment les tats de ces sujets il semblerait que l exp rience l int rieur du coma soit plut t de type f tal comme un repli extr me sur soi alors que l exp rience de la r animation ou de l veil de coma tout en laissant ouverte la question partir de quand l veil irait plut t cher cher du c t d un v cu pers cutif Tout se passe comme si mesure que l veil et la r alit se pointent la faveur de la destructuration psy chique se d cha ne alors le senti ment intense d tre pers cut En effet la r animation a comme parti cularit de faire converger trois fac teurs premi rement la menace vi tale qui est la raison d tre m me de la r animation deuxi mement la toute puissance car maintenir ou sauver la vie implique obligatoire ment son revers au moins imagi naire le pouvoir suppos de la re tirer Troisi mement le trouble du jugement de r alit quantitative ment plus ou moins long C est dire que d s que ce jugement va cille les contenus de pens e deviennent r ali
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