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Traite et Trafic des être humain - Centre interfédéral pour l`égalité

1. pour le dommage subi Lorsque des sommes d argent sont saisies les cours et tribunaux peuvent en prononcer des confiscations et les attribuer au moins partiellement aux parties civiles en guise de d dommagement Cela devrait tre davantage appliqu en pratique RECOMMANDATION 8 Le Centre encourage les forma tions r currentes qui attirent l attention sur les signaux et indices de traite des tres humains de mani re ce que les inspecteurs du Contr le des lois sociales CLS puissent y veiller lors de leurs contr les La Direction G n rale Contr le des Lois Sociales ci apr s CLS du SPF Emploi Travail et Concertation sociale a pour mission de d fendre les droits individuels et collectifs des travailleurs en particulier les conditions essentielles de travail du droit un salaire et d autres avantages p cuniaires et le respect des conditions de travail l gales r glementaires et conventionnelles Dans la pratique le CLS n a pas toujours accord suffisamment d attention aux signaux et indicateurs de traite des tres humains lors de ses contr les Le CLS en est conscient et envisage d organiser encore une formation de trois jours en 2012 pour sensibiliser Traite et Trafic des tres humains 142 143 ses inspecteurs et mettre en place les outils n cessaires afin de faire preuve de vigilance en mati re de traite des tres humains RECOMMANDATION 9 Le Centre demand
2. 3 le personnel domestique diplomatique 2 et le secteur du nettoyage 2 Lunique PJ pour traite des tres humains des fins d exploitation conomique dans le secteur de la construction concernait quant lui vingt travailleurs 331 Voir Contr le des lois sociales rapport annuel 2010 Chapitre 8 la lutte contre la traite des tres humains Une volution vers un usage plus intensif des possi bilit s de r diger des rapports p naux a galement t constat e au sein du Service d information et de recherche sociale SIRS Il s agit alors de constats d in fractions dans le cadre du protocole de coop ration entre PIS et le CLS la loi du 30 avril 1999 relative a l occupation de travailleurs trangers sans qu il soit pour autant possible de donner des chiffres sp cifiques tablissant un lien entre l usage du rapport p nal dans ce cadre de collaboration et les constats d infractions de traite des tres humains Les chiffres du rapport annuel du CLS renseignent pour leur part en 2010 quinze infractions pour lesquelles un t dress Une situation d infraction pour traite des tres humains a t constat e dans ce cadre pour 38 travailleurs trangers Au cours de cette m me p riode dix rapports p naux pour traite des tres humains ont galement t r dig s dans le cadre desquels une infraction a t constat e l encontre de huit travailleurs trangers 3 Do
3. son arriv e Bruxelles en d cembre 2008 la victime a constat avec stupeur qu il ne s agissait pas d un restaurant mais d un bar La pr venue lui a alors dit qu elle allait lui dire la v rit Elle lui a dit qu elle devrait boire avec des clients de pr f rence du cham pagne et ensuite les suivre l tage De cette mani re elle gagnerait beaucoup d argent La victime a t abasourdie et 8 demand ce qu elle entendait par les suivre l tage ce quoi la pr venue lui a r pondu que chaque chose viendrait en son temps et qu elle le lui expliquerait au fur et mesure Elle lui donna les tenues n cessaires qui lui t rent tous ses derniers doutes La victime se sentit tr s mal et comprit qu elle avait t dup e et avait t sciemment amen e dans le milieu de la prostitution sur base de ces mensonges Comme elle n avait nulle part o aller en Belgique et n avait pas le moindre sou pour rentrer chez elle elle n avait plus d autre choix que de se prostituer Au d but elle a t accompagn e par des filles br si liennes qui taient galement en s jour ill gal et a t progressivement mise en contact avec tous les aspects de l accompagnement des clients dans la boisson et des relations sexuelles qui s en suivent moyennant paiement Lorsque le client descendait trop vite la pr venue lui demandait s il avait bien t satisfait Parmi les clients il y avait galement tro
4. 1 Analyse financiere et mesures anti blanchiment RECOMMANDATION 1 Le Centre recommande le recours aux enqu tes financi res d taill es 8 lancer imm dia tement apr s ouverture d un dossier pour traite des tres humains Ceci demande une concertation et une collaboration entre les sections comp tentes tant des parquets que des services de police si l on veut aboutir a des r sul tats en mati re de blanchiment dans les dossiers de traite et de trafic des tres humains Constituer des quipes mixtes sp cialis es d enqu teurs et de magis trats sections traite et financi re peut galement tre une piste int ressante Conduire des enqu tes financi res approfondies exige galement un renforcement de la formation des enqu teurs et des magistrats en mati re financi re On peut galement encourager les mesures visant attirer davan tage de sp cialistes financiers dans la magistrature tant au niveau des parquets que des juges d instruction Les services de police doivent eux aussi se voir octroyer les moyens mat riels et humains n cessaires en vue de mener des enqu tes financi res approfondies Enfin la coop ration internationale peut tre rendue plus efficace en particulier pour l change d infor mations entre les autorit s concern es la conduite d enqu tes conjointes et le d pistage le gel et la confis cation des biens illicites RECOMMANDATION 2 Le Centre demande de s
5. Aucune victime ne s est constitu e partie civile Le pr venu principal tait install en Tha lande Un des copr venus travaillait l ambassade de Tha lande Bruxelles Le r seau de l organisation criminelle tha landaise avait des ramifications du Japon l Europe notamment au Royaume Uni et m me aux Etats Unis d Am rique Selon un pr venu l poux japonais de l exploitante du salon de massage appartenait la mafia japonaise Il se tenait discr tement l arri re plan mais il 8 t condamn en tant que copr venu Les autres pr venus avaient peur d tre confront s lui ou son pouse Les victimes tha landaises devaient payer 6 000 15 000 euros l organisation en change de visas tickets prise en charge et accueil en Belgique En Belgique les pr venus ont conclu des contrats fictifs de cohabitation entre des victimes f minines tha landaises et des hommes belges plus g s pour obtenir des documents de s jour Les victimes ont ainsi pu travailler l galement Leurs revenus servaient gale ment rembourser leurs dettes transport documents avocat avec int r ts l organisation qui les avait amen es de Tha lande en Belgique Ce n est qu apr s remboursement total que les victimes retrouvaient la libert Les victimes ne travaillaient pas seulement dans les salons de massage Si elles ne gagnaient pas assez dans le salon de massage elles taient mises
6. Lutter avec des personnes et des ressources p 42 43 et 16 rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit p 26 27 36 Rapport annuel Traite et Trafic des tres humains 2007 Une politique pu blique vue par un rapporteur national p 84 37 CTIF Rapport d activit s 2011 p 6 Traite et Trafic des tres humains 22 23 En Europe les trafiquants font souvent usage de leurs victimes pour effectuer des op rations de blanchiment secteurs de la construction et nettoyage industriel qui ont t identifi s par la CTIF comme pr sentant un risque accru La CTIF retrouve de nombreux transferts de type Money Remittance transfert d argent via un syst me de transfert international de fonds de la Belgique vers des pays connus comme organisateur et pourvoyeur de victimes des r seaux de traite des tres humains Albanie Moldavie Roumanie Ukraine Bulgarie Tha lande Ces op rations de transferts de fonds sont caract ristiques des dossiers en relation avec la traite des tres humains rev tant un certain anonymat parce qu elles portent en g n ral sur des montants de faible importance elles offrent l avantage pour les criminels de pouvoir tre ex cut es de fa on quasi 38 La CTIF Ibid p 125 d finit ce terme comme suit prestation de service consistant pour un interm diaire transf rer via un syst me de transfert inter national d
7. tre rapatri e au Nig ria Le magistrat de r f rence prit alors contact avec l Office des Etrangers pour transf rer la victime en Belgique et la placer sous le statut de victime belge La police a constat dans les conversations t l pho niques enregistr es qu une des victimes se trouvait en d tention administrative avec un d tenu aux Pays Bas Au d but ils taient enferm s en prison puis dans un centre d asile ferm dans le cadre de la loi hollandaise sur les trangers Via l EPICC 1 le centre commun euror gional de coop ration et d information poli ci re les deux personnes ont pu tre identifi es et le centre de d tention aux Pays Bas o la victime tait enferm e 8 pu tre localis deux reprises la Belgique a envoy une commission rogatoire aux Pays Bas pour entendre la victime Selon la police la victime paraissait pendant ces rencontres sous l emprise d une angoisse invraisemblable face l impact des ensorc lements vaudous dont elle avait fait l objet sur son destin Le proc s verbal 230 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 2 Coo p ration internationale en mati re de victimes 231 Voir aussi Rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 96 mentionne ce propos Elle a exprim des motions tr s fortes et a clat plusieurs fois en sanglots Elle
8. Bulgarie Enfin nous indiquons les nationalit s les plus repr sent es parmi les personnes qui ont recu un titre de s jour dans le cadre de la traite des tres humains Comme il s agit de toutes les formes d exploitation et de trafic en m me temps ce tableau ne permet pas une interpr tation probante Si notamment on retire les victimes indiennes de trafic de ce tableau il est probable qu un autre pays se hissera en 5 position en ce qui concerne la traite des tres humains Cette donn e n a cependant pas t publi e Tableau 8 Nationalit s Finalit d exploitation de TEH et trafic d tres humains en 2011 Source OE Roumanie Maroc Chine 8 e cp Il est toutefois possible de comparer les chiffres pour les victimes de traite des tres humains de 2011 ceux de 2010 pour ce qui concerne les trois premiers pays du classement Il s agit en effet des trois m mes pays En 2010 la Roumanie tait 2 avec 23 victimes le Maroc 3 avec 20 victimes et la Bulgarie 1 avec 27 victimes Ce qui permet de conclure facilement qu en comparaison avec 2010 le nombre de victimes bulgares ayant re u un premier titre de s jour de POf fice des Etrangers a diminu de moiti Un deuxi me constat s impose sur la base des 129 victimes de traite des tres humains qui ont re u un premier titre de s jour en 2011 de la part de POE et la lumi re des chiffres rel
9. chacun des acteurs au niveau collecte des donn es et de leur mode de pr sentation de travailler 4 un enregistrement plus complet ex par les auditorats du travail et plus pr cis ex pour les condamnations pour traite des tres humains et la finalit d exploitation qu elles concernent ainsi qu a une actualisation plus rapide des donn es Les limi tations manquements ou modifications qui n ont pas permis d illustrer compl tement ou suffisamment pr cis ment l intervention des autorit s ou n ont pas permis de proc der une comparaison acceptable avec les donn es des ann es pr c dentes ont t relev s dans presque tous les points pr c dents Il en r sulte que ann e apr s ann e l information exacte permet tant de se faire une image correcte de l approche et de l volution de la probl matique au niveau national n est pas renseign e C est galement essentiel pour l change d informa tions l chelle internationale D autant plus que la discussion relative au r le des d clarations des victimes et utilit de la coop ration de ces derni res dans lutte contre la traite des tres humains ne peut tre men e efficacement et formellement que moyennant connaissance du r sultat pr cis de la politique et de ses moyens de punir les faits et les auteurs de traite des tres humains Traite et Trafic des tres humains 138 139 RECOMMANDATIONS
10. de la traite des tres humains dans l UE sous ses diverses formes de l exploitation sexuelle l ex ploitation conomique il est devenu primordial de mettre l accent sur la victime dans les r ponses tant l gislatives que politiques En r sum la collecte de donn es visant montrer ce qui fonctionne pour les victimes ou ce qui fonc tionne dans le domaine du respect des droits de l homme toujours t et reste aujourd hui essentielle Traite et Trafic des tres humains a N S BCE ECB EZB EKT EKP 2002 _ EVOLUTION DU PHENOMENE ET DE LA LUTTE CONTRE _LA TRAITE DES ETRES HUMAINS RECENTES EVOLUTIONS DU CADRE JURIDIQUE ET POLITIQUE Dans le Centre pr sente les derni res volutions du cadre juridique et politique en mati re de traite et de trafic des tres humains tant au niveau europ en que belge Au niveau belge il faut signaler que les volutions l gislatives mentionn es ne concernent pour la plupart qu indirectement la traite ou le trafic des tres humains Par ailleurs comme l ann e pass e le Centre donne un du travail parlementaire belge A cet gard c est la deuxi me partie du rapport du groupe de travail traite des tres humains au sein du S nat pr sent le 27 mars 2012 qui retiendra particuli rement notre attention l volutions du cadre jurid
11. filles bulgares article 380 du Code p nal avec entre autres la circonstance aggravante de violences et menaces Le tribunal correctionnel de Bruxelles dans un jugement du 30 mai 20122 condamne le pr venu pour ces faits commis l encontre d une des victimes mais l acquitte en ce qui concerne l autre La premi re jeune femme s tait d abord prostitu e volontairement en Bulgarie puis en Allemagne o elle avait t achet e par le pr venu qui l avait ensuite oblig e se prostituer rue d Aerschot Elle fut menac e 286 Corr Bruxelles 30 mai 2012 54 me ch Traite et Trafic des tres humains 114 115 d tre renvoy e son prox n te allemand en raison de son manque de rentabilit C tait le pr venu qui l h bergeait qui payait les droits de vitrine et qui lui avait fourni une adresse de complaisance mentionner en cas de contr le policier Elle devait remettre l enti ret de ses gains au pr venu En revanche le tribunal acquitte le pr venu au b n fice du doute en ce qui concerne les faits commis l en contre de l autre jeune femme dont il appara t qu elle se prostituait tout fait librement le pr venu ayant t par ailleurs son compagnon pendant cette p riode Elle d clare en effet assurer la gestion personnelle de ses revenus ne devoir remettre aucune somme d argent au pr venu qui n exer ait aucune surveillance sur son travail Aucun l ment
12. gagner ma vie en travaillant Je ne pourrais pas retourner au pays sans argent Mes parents ont tout sacrifi pour moi Je ne peux pas rentrer les mains vides Au minimum il faut que l exploiteur me rembourse ce qu il me doit Comme a je peux rentrer chez moi la t te haute Toutefois l obtention effective d un d dommagement va de pair avec de nombreux obstacles Le paiement effectif de l indemnisation octroy e par exemple d pendra g n ralement en premier lieu de la solva bilit de l auteur des faits et ensuite de la r ussite du retra age des flux d argent des saisies et confiscations avec ou sans attribution la partie civile Apr s un expos g n ral du contexte de l acc s des victimes de traite des tres humains la compensation nous traitons tout d abord de la possibilit d obtenir une indemnisation par voie judiciaire ensuite gr ce Pintervention du Contr le des Lois Sociales qui pour rait assister les victimes d exploitation conomique dans la r cup ration des arri r s de salaires Enfin nous jetons un ceil sur la Commission d aide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels comme moyen de compensa tion ad quat ou non pour les victimes de traite des tres humains 108 Voy aussi partie 2 chapitre 2 point 2 2 1 Acces la compensation pour les victimes de traite des tres humains Divers instruments
13. l cart et amen es un bar de prostitution Mais elles devaient alors payer leurs repas Des couples asiatiques plus g s ont galement fait l objet du trafic pour travailler dans un restaurant aux Pays Bas 233 Voir aussi plus loin Chapitre 4 Jurisprudence 234 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 2 Go for the money Traite et Trafic des tres humains N i D marrage de l enqu te L enqu te t initi e sur la base de donn es d infor mateurs anonymes en tant que dossier de traite des tres humains des fins d exploitation conomique Suite aux donn es r colt es gr ce aux coutes t l phoniques l enqu te a t largie l exploitation sexuelle et au trafic d tres humains Selon le proc s verbal initial l exploitante du salon de massage faisait partie d une organisation criminelle qui s occupait de l exploitation conomique de travailleurs tha landais eux m mes objets d un trafic d tres humains L orga nisation criminelle recourait des soci t s commer ciales pour faciliter ses activit s criminelles Parmi ces soci t s il y avait une agence touristique dans les Ardennes qui exploitait un parc de bunga lows Vresse sur Semois Il est ressorti des coutes t l phoniques que le voyagiste belge un des pr venus vendait dans ce parc bungalow des femmes tha landaises pour 3 000 euros des hommes belges pour tablir avec
14. un huissier pour en forcer l ex cu tion On peut ventuellement saisir alors des biens du condamn Il s agit toutefois d une proc dure fasti dieuse qui g n re des co ts suppl mentaires pour la victime C est pourquoi certaines victimes y renoncent on Pour les victimes qui d cident de ne pas acc der au statut et ou les victimes qui sont retourn es au pays ou qui ne se trouvent plus en Belgique il est difficile d obtenir une compensation M me si la victime peut se faire assister en th orie par un avocat pour d fendre ses int r ts le seuil sera trop lev pour de nombreuses victimes si elles ne re oivent pas l assistance juridique contrairement aux victimes qui acc dent au statut et sont assist es 127 En d autres mots est pass e en force de chose jug e notamment pour traite des tres humains et exploi tation de la prostitution Les parties civiles qui demandaient des d dommagements consid rables ne se sont vu octroyer que des montants provision nels Cette d cision a t partiellement modifi e par la Cour d appel de Bruxelles La Cour retenu la pr vention de traite des tres humains l encontre des pr venus Elle a modifi le jugement rendu en premi re instance en ce qui concerne les montants confisqu s concurrence de 11 000 000 d euros et les a attribu s prioritairement aux parties civiles en fonction du dommage subi par chacune d entre elles Les pa
15. Bosnie 1 1 Croatie 1 Grande 1 Bretagne 1 Lib ria Mali 1 N pal 1 Pakistan 1 Portugal 1 Ble Domini 1 S n gal 1 Serbie 1 Slovaquie 1 Tanzanie 1 Tchad 1 1 22222888 3 7 7 EE EE T EE TT 5 8 3 ee ele En 2010 141 victimes ont t nouvellement accompa gn es parmi lesquelles 130 victimes de traite des tres humains et onze victimes de trafic d tres humains En 2011 un accompagnement a t initi pour 133 nouvelles victimes de traite des tres humains et pour 20 nouvelles victimes de trafic d tres humains ploitation conomique reste la finalit d exploita tion la plus importante Si on prend conscience que le statut de victime n a pas t pas destination de personnes qui se rendent dans notre pays dans le cadre de la libre circulation des personnes les chiffres relatifs aux citoyens de 1 7 qui sont accompagn s en tant que victimes de traite des tres humains sont particuli re ment pertinents pour la politique d aide aux victimes Laugmentation du nombre de victimes de trafic des tres humains est marqu e et semble aller de pair avec celle du nombre de poursuites engag es par le parquet pour trafic d tres humains Pour se faire une id e des m canismes d orientation les renseignemen
16. Traite et Trafic des tres humains L argent qui compte CENTRE POUR L GALIT DES CHANCES LA LUTTE CONTRE LE RACISME Traite et Trafic des tres humains L argent qui compte RAPPORT ANNUEL 2011 CENTRE POUR L GALIT DES CHANCES LA LUTTE LE RACISME Table des matieres INTRODUCTION PARTIE I L ARGENT QUI COMPTE INTRODUCTION CHAPITRE FOLLOW THE MONEY 1 D Dispositif belge de lutte contre le blanchiment 1 1 Volet pr ventif 1 1 1 Les principes 1 1 2 Le r le la Cellule de Traitement des Informations financi res CTIF 1 1 3 devoir de vigilance de certaines professions du secteur non financier 1 2 Volet r pressif Tendances en mati re de blanchiment et de traite des tres humains Traite des tres humains et constructions juridiques Analyses financi res et organisations criminelles Follow the money obstacles et recommandations CONTRIBUTION EXTERNE L approche financi re de la traite des tres humains CONTRIBUTION EXTERNE Les nouveaux instruments de lutte contre la fraude sociale grave et organis e CHAPITRE 5 60 FOR THE MONEY 1 2 Saisies et confiscations principes g n raux 1 1 Le cadre belge 1 2 Le cadre international Difficult s dans le cadre de l ex cution des saisies et confiscations CHAPITRE 3 THE OTHER SIDE OF THE COIN 1 D tection
17. follow the money 293 Voir ci dessus cette partie chapitre 2 analyse du ph nom ne point 1 2 5 Salon de massage tha landais 294 Corr Louvain 22 novembre 2011 La Cour d appel de Bruxelles doit toutefois rejuger cette affaire novembre 2012 Traite et Trafic des tres humains 116 117 Royaume Uni Les jeunes femmes devaient payer pour quitter la Thailande entre 6 000 et 15 000 euros On corrompait des membres du personnel a ropor tuaire afin de fermer les yeux sur les faux passeports Une fois en Belgique on pr parait le transfert vers le Royaume Uni au moyen de faux passeports ou un long s jour en Belgique au moyen de contrats de coha bitation de complaisance avec des hommes belges Les jeunes femmes taient entre autres plac es dans des salons de massage ot elles devaient offrir leurs services sexuels afin de rembourser leurs dettes de voyage On retenait leurs documents jusqu a ce qu elles aient pay leurs dettes Plusieurs personnes taient responsables de l accueil des jeunes femmes de leur transport de la fourni ture de faux papiers Les coutes t l phoniques ont r v l que des codes taient utilis s pour les jeunes femmes porcs et pour les relations sexuelles avec les clients baby Deux pr venus dirigeaient l organisation depuis la Tha lande s occupait des faux documents l autre recrutait les filles qui voulaient quitter la Tha lande une t
18. mains Mensenhandel Mensensmokkel Dossiers de la revue de droit p nal et de criminologie Bruxelles la Charte 2010 p 43 Traite et Trafic des tres humains 94 95 bitation Pour pouvoir continuer travailler avec les documents qu elle avait et pour tre certaine de ne pas tre expuls e en cas de contr le de police elle devait rester chez lui D clarations des victimes Plusieurs victimes ont t intercept es lors d une perquisition dans les chalets Vresse sur Semois La majorit des victimes taient trop terrifi es pour d cider d entrer dans le statut de victime Apr s demande r p t e de la police une victime n a pas souhait recourir la proc dure de victime de traite des tres humains En revanche elle a collabor l enqu te Elle tait la ni ce d une pr venue Elle a financ son voyage en laissant ses propri t s et terres en Tha lande en gage une soci t qui connaissait les pr venus Elle a re u pour cela 6 250 euros sans aucune preuve crite En outre elle a encore retir 750 euros de son compte La victime a transf r ces 7 000 euros sa tante une pr venue pour couvrir les co ts du voyage ticket d avion visa avocat l a roport de Francfort en Allemagne elle a t accueillie par un autre pr venu et amen e la maison de sa tante Apr s quelques jours elle t amen e au chalet dans les Ardennes pour y faire le m nage Pour le
19. plan d action a t adopt par le gouvernement le 29 mars 2012 La l gislation existante ne satisfait en effet pas pour s attaquer aux abus du sta tut d ind pendant alors que le ph nom ne s amplifie Les ministres comp tents reconnaissent que le probl me de la fausse ind pendance est particuli rement frappant dans certains secteurs tels que la construction et le secteur du net toyage les services de gardiennage et de surveillance et le secteur du transport Une pr somption de statut de travailleur salari sera notamment d termin e sur la base de crit res qui indiquent une d pendance conomique Voir le site http www ensembleautravail be article 26 le gouvernement renforce la lutte contre les faux independants 51 Voy ce sujet le chapitre 7 articles 59 106 de loi programme I du 29 mars 2012 M B 6 avril 2012 52 Voir ci apr s partie 2 chapitre 1 point 2 1 2 Traite et Trafic des tres humains 26 27 EXEMPLES Traite des tres humains et constructions juridiques Exploitation conomique dossier des car wash Dans un dossier judiciaire d j voqu dans notre rapport annuel pr c dent il appara t que largent provenant des activit s illicites tait investi dans diverses soci t s Les constructions juridiques mises en place ont rapport 400 000 euros Les g rants de ces car wash font partie de tout un montage reprenant plusieurs soci t s Ces derni res changent dis
20. tres humains ce qui peut hypoth quer des instructions tout enti res Traite et Trafic des tres humains 144 145 Plusieurs acteurs comme les magistrats plaident pour un syst me comptant un juge d instruction sp cia lis dans la traite des tres humains Cela peut tre instaur dans le cadre de la prochaine r forme des arrondissements judiciaires Une telle mesure tout en permettant une conomie d chelle pourrait mener une meilleure sp cialisation des juges d instruction ce qui constitue une plus value importante dans la lutte contre la traite des tres humains RECOMMANDATION 16 Le Centre encourage le gouver nement adopter les mesures annonc es en vue de pr voir un m canisme de responsabilit solidaire du donneur d ordre dont les sous traitants se rendent coupables de traite des tres humains Le Centre se r jouit que de nouvelles dispositions l gislatives aient d j t prises ce niveau en vue de combattre la fraude sociale et fiscale Dans ses rapports annuels pr c dents relatifs la traite des tres humains le Centre a r p t l importance d adopter une loi qui r glemente la coresponsabilit des donneurs d ordre RECOMMANDATION 17 Le Centre demande que la Belgique mette en place aussi rapidement que possible un syst me de statistiques comparables qui permette de d terminer annuellement le nombre de condamna tions prononc es dans les dossiers et ou
21. uvre clandestine mais il est vident que diverses caract ristiques de cette fili re relevaient de la traite des tres humains Deux ans plus tard notre dernier rapport annuel page 74 met de nouveau en vidence l existence de fili res de traite des tres humains dont le degr de sophistication et nisation rapproche pr sent ce ph nom ne d une forme de criminalit organis e Dans cadre la CTIF constatant une professionnalisation croissante des r seaux a pu observer comment la proc dure de d tachement et la fausse ind pendance taient utilis es par les trafiquants Ce m canisme a notamment t observ dans le cadre des dossiers relatifs la fili re br silienne dont l mergence avait fait l objet d une analyse 2009 Afin de se prot ger plus efficacement des contr les des services d inspection et de police les auteurs de ce type de fraudes au courant des avanc es effectu es par les auto rit s dans l appr hension du ph nom ne ont am lior leur modus operandi en recourant des soci t s portugaises dont le personnel est officiellement d tach ne s agit pas d un ph nom ne exclusivement belge mais bien d une port e internationale En outre les dossiers ne concernent plus uniquement les Br siliens mais impliquent galement d autres nationalit s telles que des Roumains des Bulgares et des Tch ques Cette volution a pour but en cas de contr l
22. 207 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 3 Juges d instruction sp cialis s dans la traite des tres humains D marrage du dossier Le 13 octobre 2011 la police bulgare a averti ses coll gues belges qu une Bulgare de dix huit ans avait appel sa m re pour demander de l aide La victime avait t contrainte de se prostituer Bruxelles par un Bulgare Ce dernier l avait achet e Dortmund Allemagne pour la prostituer en Belgique La victime devait rembourser son prix d achat gr ce aux revenus de sa prostitution La police locale de Schaerbeek 8 pu retrouver la victime et son prox n te gr ce au num ro de t l phone avec lequel elle avait averti sa m re Ce m me pr venu avait d j t remarqu en 2008 lors d un contr le de la police f d rale bruxelloise en compagnie d une autre fille de dix huit ans qui se prostituait dans un bar La fille avait entam une rela tion avec le pr venu quand elle tait mineure et l avait accompagn Bruxelles Elle tait pour sa part satis faite de ses revenus et de sa situation professionnelle En 2011 elle tait entretemps devenue elle m me acti vement impliqu e dans le r seau de prostitution et avait attribu la demande du pr venu un lieu de prostitution adapt la victime Elle avait en outre transf r plusieurs sommes d argent suspectes diff rentes personnes Sliven par
23. Apr s un certain temps les prostitu es taient chaque fois oblig es de d m nager sur base de leur contrat Elles pouvaient toutefois choisir leur nouvelle destination et dispo saient pleinement de leur temps libre Entretemps la victime s tait disput e avec son loverboy qui la battait et la trompait avec d autres filles Elle s est s par e de lui et 8 disparu avec un autre loverboy qui elle remettait galement tous les revenus de sa prostitution Lorsque son nouveau loverboy a d cid de retourner aupr s de son ancienne amie gale ment prostitu e il l a vendue pour 3 500 euros dans un caf de Dortmund Ce caf tait un important point de contact social pour les prox n tes et ouvriers en b ti ment bulgares de la r gion de Sliven en Bulgarie Ce nouvel exploitant le pr venu dans ce dossier a emmen la victime Bruxelles Il lui racont qu elle pouvait gagner beaucoup d argent en Belgique mais qu elle devait d abord lui rembourser son prix d achat de 3 500 euros Elle devait travailler notamment dans deux maisons de prostitution de la rue d Aarschot Elle logeait chez un camarade du pr venu et tait conduite tous les jours son lieu de travail Le g rant d un caf schaerbeekois s occupait de ses rendez vous caf est galement r put pour tre la base des prox n tes bulgares de Sliven Le pr venu n tait pas satisfait de ce qu elle rappor tait et de
24. D La lutte contre la fraude aux allocations Les faux ind pendants Initiatives Perspectives d avenir CHAPITRE 4 GIVE THE MONEY BACK Introduction 1 2 3 4 Acc s a la compensation pour les victimes traite des tres humains Indemnisation par le biais d une proc dure judiciaire Le r le du Contr le des Lois Sociales dans la r cup ration des arri r s de salaire Fonds d aide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels Conclusion CONTRIBUTION EXTERNE Les droits de l homme et la traite des tres humains quelle signification pour la victime Trois pistes de r flexion 13 14 38 39 39 40 41 44 45 46 47 47 48 50 51 52 54 57 59 63 64 PARTIE EVOLUTION DU PHENOMENE ET DE LA LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ETRES HUMAINS CHAPITRE R CENTES EVOLUTIONS DU CADRE JURIDIQUE ET POLITIQUE 1 Evolutions du cadre juridique et politique europ en 2 Evolutions du cadre juridique et politique belge 2 1 2 2 Au niveau l gislatif 2 1 1 Traite et trafic des tres humains 2 1 2 Donneurs d ordre 2 1 3 Mineurs trangers non accompagn s Au niveau politique 2 2 1 Nouveau plan d action de lutte contre la traite et le trafic des tres humains 2012 2014 2 2 2 Un parlement national attentif la traite et au trafic des tres humains CHAPITRE 2 ANALYSE DU PHENOMENE 1 Exploitation sexuel
25. Faute de donn es concr tes quant l tendue des montants le dommage mat riel 8 toutefois t octroy en quit concurrence de 50 000 euros Dans un arr t de la Cour d appel de Bruxelles du 12 janvier 20112 la Cour a confirm la condam nation pour traite des tres humains qui avait d j 1 Corr Bruxelles 26 novembre 2010 46 me ch 2 Bruxelles 12 janvier 2011 11 ch Lexpos des motifs donne plus de pr cisions ce sujet il a sembl opportun d affecter les choses confisqu es au d dommagement de la victime lorsque ces choses constituent le substitut ou l quivalent des biens dont celle ci a t priv e l occasion de ton Lorsque des sommes d argent sont saisies les cours et tribunaux peuvent prononcer des confiscations et les attribuer au moins partiellement aux parties civiles en guise de d dommagement Le Centre encourage le recours la possibilit d attri buer les choses et avantages patrimoniaux confisqu s la partie civile en vue de l indemniser du pr judice subi 126 Expos des motifs du projet de loi modifiant les articles 42 43 et 505 du Code p nal et ins rant un article 43bis dans le m me code Doc parl Chambre ses sion 1989 1990 n 987 1 p 6 t prononc e en premi re instance par le tribunal correctionnel de Bruxelles l encontre de deux pr venus qui exploitaient divers travailleurs dans leur bo
26. Le parquet a n anmoins d cid finalement de ne poursuivre qu un seul pr venu Le magistrat du parquet qui a trait l af faire ne s est concentr dans ses r quisitions que sur les faits qui se sont strictement d roul s sur le territoire d Hasselt entre le 1 ao t 2004 et le 9 mai 2005 ce qui fait que 165 faits reproch s ce pr venu et le dossier de mariages de complaisance d Ypres abord plus loin se chevauchaient totalement De ce fait le tribunal n a pu prononcer que l absorption de la peine En r alit Porganisation criminelle dans ce dossier tait active sur tout le territoire belge entre 2004 et 2007 En Belgique sept night shops ont jou un r le cl de mani re active Les exploitants recrutaient des hommes indiens pour des mariages de complaisance A Hasselt p re et fils taient impliqu s chacun dans sa propre 249 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money 250 Compte tenu d une condamnation ant rieure prononc e par le tribunal correc tionnel d Ypres le 29 mars 2009 aucune peine nouvelle et suppl mentaire n a t prononc e conform ment l article 65 alin a 2 du Code p nal tant donn qu une m me intention d lictueuse a t retenue et que la peine prononc e par le tribunal d Ypres t consid r e comme suffisamment s v re par le tribunal d Hasselt Corr Hasselt 25 novembre 2011 18 me ch boutique D autres exploitants de mag
27. The other side of the coin 254 Voir aussi plus loin chapitre 4 Jurisprudence Traite et Trafic des tres humains 102 103 tournante pour la falsification de papiers l organi sation de mariages de complaisance et l exploitation conomique de personnes en s jour ill gal Plusieurs pr venus et leurs night shops apparaissent dans diff rents dossiers de trafic des tres humains D marrage de l enqu te la demande du parquet les services de police ont men une action de contr le le 28 mai 2004 dans tous les night shops de l arrondissement judiciaire d Ypres Diff rentes irr gularit s y ont alors t constat es et quelques travailleurs en s jour ill gal intercept s La figure cl dans ce dossier tait un homme d affaire indo pakistanais qui g rait diff rents night shops L homme tait connu de la police comme organisateur de mariages de complaisance entre des Indo Pakistanais et de jeunes Portugaises recrut es dans des quartiers pr caires au Portugal Les femmes se voyaient promettre 2 000 euros Les hommes devaient payer 20 30 000 euros pour leur mariage de complaisance En tant qu poux d une ressortissante de PUE ils recevaient un droit de s jour gr ce ce mariage de complaisance Le montage suivant t r guli rement rencontr au cours de l enqu te chez des couples pakistano portu gais dont l poux tait ind pendant Les deux parte naires du couple ta
28. approche et du ph no m ne de la traite et du trafic des tres humains au fil des ans Les param tres et m thodes d enregistre ment et de pr sentation changent au cours des ann es Ces adaptations souvent synonymes d am liora tions vraisemblablement ne sont pas le r sultat d un proc d commun adapt et concert par les acteurs Figure 2 Nombre et type de circonstances aggravantes retenues sur un total de 64 condamnations pour traite des tres humains Source Service de Politique criminelle 40 35 34 301 25 20 20 15 11 10 5 5 i 0 Abus de situation vuln rable Activit habituelle Manoeuvres frauduleuses violence menaces E Faits commis l encontre d un mineur Participation l activit principale d une association Organisation criminelle Mort de la victime T Utilisation d un mineur pour commettre un d lit pour esquisser une image fiable et comparable dans le temps au niveau national et international de l ap proche belge de la traite et du trafic des tres humains Ce constat a d j t fait dans des rapports pr c dents du Centre Une meilleure coordination s impose Et c est d autant plus vrai tant que la mise sur pied du tarde se concr tiser voir plus haut M me sans un mod le concert il est possible de demander
29. dent la directive rela tive la traite des tres humains d termine galement les mesures relatives au traitement des victimes pour pr venir une victimisation secondaire et l obligation de leur donner acc s au conseil juridique La directive pr cise en outre que 165 tats membres selon le r le que le syst me judiciaire donne ces victimes doivent garantir une repr sentation judiciaire aux victimes notamment en vue d une demande d indemnisation En Belgique le conseil juridique est dispens pour le moment soit par les travailleurs sociaux des centres d accueil sp cialis s soit par un avocat d sign par le centre d accueil Afin d assurer la d fense des droits et des int r ts de la victime il convient de r fl chir la d signation imm diate d un avocat pour les victimes qui ont fait des d clarations ou port plainte et ce d s qu elles ont acc s au statut de victime de traite des tres humains Le Centre sugg re de proc der la d signation d un avocat avant l expiration de la premi re attestation d immatriculation d livr e dans le cadre de la proc dure traite des tres humains La victime peut demander au tribunal r paration de son dommage mat riel et moral Dans le rapport annuel 2006 le Centre a signal que des personnes qui avaient t condamn es pour traite des tres humains feignaient souvent d tre insolvables rendant rare ment possible une indemnisa
30. en n erlandais sur http www payoke be index 20 20francais_htm_files jaarverslag2009 pdf la victime Certaines victimes qui rentrent chez elles dans un stade avanc de la proc dure re oivent toute fois encore une assistance juridique du centre d accueil sp cialis pour cl turer la proc dure judiciaire et l oc troi effectif de l indemnisation prononc e la lumi re de ces constats il est souhaitable de r fl chir des possibilit s alternatives de compensation de sorte que toutes les victimes de traite des tres humains puissent entrer en consid ration pour l obtention d une indemnisation Les diff rentes possibilit s offertes n existent cepen dant pas au sein d un vide juridique L existence de possibilit s d obtenir un d dommagement est en soi insuffisante pour permettre aux victimes d y avoir effec tivement acc s Afin de leur garantir un acc s effectif il faut veiller ce que les victimes soient inform es d s le d part des possibilit s pertinentes dans une langue qu elles peuvent comprendre Confier le plus rapide ment possible l assistance juridique un avocat peut contribuer ce que la victime connaisse correctement les possibilit s les chances de r ussite et les d lais qui vont de pair Traite et Trafic des tres humains 62 63 Les victimes qui ne s int ressent pas au statut et ne veulent d s lors pas y entrer se retrouveront d munies La victime peut se
31. ont avou avec beaucoup de honte et Elles avaient honte vis a vis de leur famille et demandaient de la discr tion car cela est difficilement acceptable au sein de leur culture et religion 223 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 1 Coo p ration multidisciplinaire Une victime marocaine a d clar avec beau coup tre partie du Maroc sur base des mensonges de la pr venue pour pouvoir entretenir sa famille La pr venue lui avait propos au Maroc de venir travailler dans son restaurant en Belgique Elle lui avait promis de r diger un contrat de travail La pr venue connaissait bien sa famille au Maroc elle savait que son fils tait malade et qu elle n avait pas les moyens de lui payer le traitement La victime 8 emprunt 6 000 euros un voisin pour payer un trafiquant alg rien bien connu Tanger qui fournissait aussi des faux passeports fran ais et espa gnols La victime a rejoint Espagne en bateau munie d un faux passeport espagnol Apr s avoir pass le contr le frontalier elle d rendre le passeport au trafiquant En Espagne un chauffeur l attendait pour en Belgique Elle n a plus eu de nouvelles des trafiquants ensuite Elle 8 appris plus tard par les m dias que le trafiquant alg rien avait t intercept et arr t quelques mois plus tard en Espagne Elle devait encore toujours rembourser l emprunt son voisin
32. orientation des victimes Dans un dossier une victime 8 pu tre sauv e de son prox n te gr ce la coop ration rapide avec les services de police bulgares Dans un autre dossier la victime inter cept e aux Pays Bas a t d tect e l aide des coutes t l phoniques et de la coop ration d EPIC dans un centre ferm pour demandeurs d asile aux Pays Bas et transf r e en Belgique grace a la collaboration entre les services de migration belges et n erlandais 262 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven 263 Coop ration polici re internationale aux r gions transfrontali res europ ennes entre la Belgique les Pays Bas et Allemagne 264 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres Traite et Trafic des tres humains 106 107 Dans le pass des cas de ce type sont apparus a la surface fortuitement apr s qu un des centres sp cia lis s pour la traite des tres humains ou le Centre lui m me ait t mis au courant un peu par hasard que dans un dossier de traite des tres humains une autre victime avait t intercept e aux Pays Bas et qu elle y tait d tenue dans un centre de d tention et d loigne ment des trangers est alors intervenu dans ces dossiers d une mani re positive par le biais de son fonctionnaire immigration en donnant la possibilit la victime de b n ficier du stat
33. raient un crime ou un d lit tel que vis l article 90ter 2 3 et 4 Cet ar ticle 90ter 2 3 et 4 num re les faits punissables pour lesquels les techniques d coute et d enregistrement sont autoris es La traite et le trafic des tres hu mains avec circonstances aggravantes y sont explicitement repris Voy aussi ci dessus chapitre 2 point 4 2 2 Mariages de complaisance indiens Hasselt 279 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres 280 Dans le cadre de l enqu te proactive les services de police peuvent galement recourir aux m thodes particuli res de recherche que sont l observation l infil tration et le recours aux indicateurs Le recours a ces m thodes est r glement par les articles 47ter 4 47 undecies du Code d instruction criminelle Les dossiers r v lent que ces derni res ann es les enqu teurs ont galement utilis comme l ments pouvant fournir des preuves des techniques telles que les recherches sur internet et les renseignements de clients Dans un dossier les questions pos es au client ont permis de constater les man uvres douteuses d un avocat 2 5 Coop ration internationale Selon diff rents magistrats et services de police la coop ration avec les services publics bulgares s est am lior e Les mandats d arr t europ ens sont respect s et les pr venus g n ralement extrad s La coop ration internation
34. rer un montant d un pays l autre sans laisser aucune trace de la transaction Le sys t me est compl tement anonyme 30 FATF GAFI Report Money Laundering Risks arising from Trafficking in Human Beings and Smuggling of Migrants July 2011 p 7 31 Voir ce sujet le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 48 et le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 54 et 57 32 Voir ce sujet le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit p 17 et le rapport annuel Traite et trafic des tres hu mains 2007 Une politique publique vue par un rapporteur national p 85 33 Voir ci apr s partie 2 chapitre 2 point 4 2 3 Mariages de complaisance indo pakistanais d Ypres 34 FATF GAFI Report Money Laundering Risks arising from Trafficking in Human Beings and Smuggling of Migrants July 2011 p 39 Pargent est utilis tant dans le pays d origine que dans le pays de destination pour contribuer 4 un train de vie fastueux est investi dans d autres activit s crimi nelles ou l gales dans le pays de destination Les investissements se font de mani re favorite dans Pimmobilier et achat de voitures Vinvestissement dans l immobilier appara t dans plusieurs dossiers de r novation tur
35. t condamn notamment pour traite des tres humains Le tribunal met en vidence les constructions juri diques utilis es fausse ind pendance s agissait de travailleurs polonais devant effec tuer divers travaux de r novation Ils taient par ailleurs log s dans des conditions insalubres Ils taient pay s largement en dessous des bar mes en vigueur de mani re irr guli re ou parfois m me pas du tout Le tribunal estime que par cette construc tion juridique le pr venu avait pour seul objectif de r aliser un maximum de b n fices et ceci en flagrante contradiction avec les droits l mentaires de son prochain et de sa dignit humaine Il souligne ainsi I est ressorti de l enqu te p nale men e que le troisi me pr venu a abus de l ignorance des ouvriers polonais quant leur statut relatif au droit du travail en les nommant associ s avec toutes les cons quences sociales et juridiques que cela comporte Il est ressorti de diverses d clarations que le troisi me pr venu a ramen la main d uvre polonaise en Belgique apr s les avoir convaincus de s associer lui dans ses firmes et leur avoir pr tendu qu il s agissait l de la seule mani re de pouvoir travailler l galement en Belgique sans m me leur expliquer quoi que ce soit au sujet du statut d as soci notamment de la voix qu ils ont au chapitre dans la politique men e au sein de l entreprise ou m me de leur droit la partici
36. t s X et Z s p r l A qui ont t cit es en rapport avec la r daction de fausses factures Il est par ailleurs apparu que la s p r l X par exemple ne disposait que d une boite postale en guise d adresse ce qui confirme qu elle ne faisait office que de fournisseur de factures Le ph nom ne des constructions juridiques est pr sent dans plusieurs dossiers d exploitation conomique dans lesquels le Centre s est constitu partie civile Nous donnons ci apr s quelques exemples voir page suivante Dans le secteur de l exploitation sexuelle il est gale ment fait usage de constructions juridiques telles que des hommes ou femmes de paille pour l exploitation des bars de la prostitution ou encore de la fausse ind pendance les prostitu es travaillent comme fausses ind pendantes et ont achet des parts sociales sans savoir ce qu elles ont sign Nous avons d ja abord ce ph nom ne dans des rapports pr c dents La lutte contre la fraude sociale et fiscale est une des pr occupations majeures du gouvernement actuel qui en fait une de ses priorit s d action Les construc tions juridiques telles que la fausse ind pendance ou la sous traitance en cascade qui permettent d luder les responsabilit s en font partie M me s ils ne sont qu indirectement en lien avec la th matique qui nous occupe savoir la traite des tres humains il faut cependant se r jouir au moment de cl t
37. tels que 10650 le r seau CARIN le FAST team Il appara t cependant que tr s peu de dossiers lOrgane central pour la saisie et la confiscation ci apr s OCSC Celui ci est un organe du minist re public cr par la loi du 26 mars 2003 et op rationnel depuis le 1er septembre 2003 LOCSC assure le r le de centre de connaissances pour les autorit s judiciaires en mati re p nale dans le cadre de la saisie des avoirs patrimoniaux II joue un r le d assistance dans le cadre de l action publique 85 Corr Louvain 22 novembre 2011 Voir ci apr s partie 2 chapitre 2 point 1 2 5 Salon de massage thailandais et le chapitre 4 de jurisprudence point 2 1 1 Exploitation sexuelle 86 Corr Termonde 3 avril 2012 Voir ci apr s partie 2 chapitre 2 point 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine et le 4 de jurisprudence point 2 1 1 Exploitation sexuelle 87 Voir le chapitre 1 de cette partie point 1 1 3 88 Bruxelles 5 avril 2012 12 me ch Voir aussi sur cette affaire la partie 2 chapitre 4 aper u de jurisprudence 89 Corr Bruxelles 3 novembre 2011 47 me ch 90 101 du 26 mars 2003 portant cr ation d un Organe central pour la Saisie et la Confiscation et portant des dispositions sur la gestion valeur des biens saisis et sur l ex cution de certaines sanctions patrimoniales M B 2 mai 2003 en mati re de traite des tres humains
38. tes de la liste des interpr tes tant qu ils n ont pas fait ou ne font pas officiellement l objet de poursuites Divers probl mes ont t constat s sur le plan de 18 fiabilit des interpr tes sans qu il soit pour autant question de faits punissables ou de faits d finis comme tant des infractions Certains interpr tes travaillent la fois pour la police et pour les avocats des pr venus On connait des cas o un interpr te influenc des personnes faisant l objet d un trafic ou des travailleurs ill gaux en leur disant ce qu ils devaient d clarer ou taire pour tre reconnus comme victime de la traite des tres humains Ces interpr tes demandaient de l argent pour ce faire et assuraient galement tort qu ils pouvaient arranger quelque chose Dans d autres cas surtout avec des Indiens et des Chinois des inter pr tes subissaient des pressions de leur propre milieu socioculturel en vue d obtenir des informations sur les actions pr vues Dans certains dossiers des incidents et tentatives de manipulation de l enqu te l interpr te ont t constat s Dans un de ces cas c est l interpr te lui m me qui l a rapport la police Dans d autres dossiers il est apparu que les interpr tes avaient t des suspects dans des dossiers pass s et ne pouvaient malgr tout pas tre ray s de la liste des interpr tes Ils ont ainsi continu figurer pendant des ann es sur
39. urgence Les victimes peuvent d s lors tre d courag es et perdre ainsi tout int r t essayer d obtenir un d dommagement Pour les victimes qui ne s journent plus en Belgique il est difficile pour ne pas dire impossible dans la pratique d obtenir une compensation depuis l tranger En principe elles peuvent confier la d fense de leurs droits un avocat belge Faute d accompagnement et d informations corrects il leur sera toutefois diffi cile de trouver leur voie en outre les frais financiers qui vont de pair repr sentent un obstacle majeur pour les victimes qui retournent dans un pays hors de PUE Il est alors plus difficile d introduire une requ te vu que Parr t royal du 18 d cembre 1986 relatif la Commis sion d aide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels exige que le lieu de r sidence choisi se trouve en Belgique 7 Les centres d accueil sp cialis s pr cisent que la proc dure pour l aide financi re du Fonds peut tre chrono phage et psychiquement lourde pour la victime Certains centres d accueil sp cialis s estiment pourtant que la proc dure quand elle est fructueuse en vaut la peine 157 Article 49 de l arr t royal du 18 d cembre 1986 relatif la Commission pour Paide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels 158 Payoke Rapport annuel 2009 p 21 22 disponible
40. venant un avertissement ou un d lai pour se mettre en ordre est octroy aux inspecteurs sociaux En cas de constat d autres infractions comme la traite des tres humains par exemple ces derni res sont soumises aux dispositions du Code d instruction criminelle et doivent d s lors tre communiqu es au parquet 2 2 2 3 Conclusion Le Parlement joue non seulement un impor tant dans la lutte contre la traite et le trafic des tres humains en introduisant et en adoptant des proposi tions de loi pouvant faire progresser la lutte contre ces ph nom nes mais dispose galement avec le droit de question et d interpellation d un instrument impor tant pour demander des explications au ministre comp tent sur l ensemble ou une partie de sa politique Dans ce contexte le Centre se r jouit du fait que son rapport annuel 8 d ja donn lieu 8 plusieurs reprises a des questions adress es au ministre comp tent Un Parlement soucieux de la traite et du trafic des tres humains constitue en effet un l ment capital pour engager une r flexion plus large au profit d une poli tique adapt e dans la lutte contre ces ph nom nes 202 Qu et R p Chambre 29 f vrier 0212 Qu n 29 N Sminate sureumy 52232 sap 331931 82 83 CHAPITRE 2 ANALYSE DU PHENOMENE chapitre donne pour chaque finalit d exploitation un aper u des nouvelles volutions des ph nom nes de tr
41. 4 trimestres sans paiement des cotisa tions sociales la soci t B tombe son tour en faillite gt Ensuite le sch ma se reproduit autant que n cessaire gt Au niveau des flux financiers on constate ceci les factures dans la cha ne de sous traitance sont tr s souvent pay es par banques Les ouvriers sont pour leur part quasi exclu sivement pay s en liquide Cet argent provient en r alit d un dernier maillon au sein de l organisation Sous l avant dernier niveau de sous traitance ici les soci t s B on cr e un nouveau niveau avec une soci t fictive appartenant l organisation n y 8 aucune prestation et aucune inscription de personnel Par contre on proc de de la fausse facturation L argent est vir souvent par banque par le client et est alors retir en cash du compte pour soit payer les ouvriers soit investir dans l im mobilier belge ou du pays d origine soit financer l organi sation voire parfois m me pour financer du terrorisme l instar des niveaux de sous traitance sup rieurs cette soci t fictive sera d clar e en faillite d s que tion sentira la pression venir des services d inspection ceci pour laisser place une autre soci t fictive permet tant ainsi au sch ma de continuer se produire 3 La fili re br silienne Les Br siliens qui migrent vers notre pays proviennent princi palement de Goi s et Minas Ger
42. Concertation sociale a pour mission de d fendre les droits individuels et collectifs des travailleurs en particulier les conditions essentielles de travail du droit un salaire et d autres avantages p cuniaires et le respect des conditions de travail l gales r glementaires et conventionnelles Dans le cadre de sa mission de contr le le CLS m ne des enqu tes qui lui sont impos es par des plaintes devoirs d enqu te du pouvoir judiciaire demandes d autorisation d rogations avis et m diation ou entreprend des contr les de sa propre initiative ou dans le cadre d actions sp cifiques comme la lutte contre le travail au noir Les priorit s actuelles du CLS sont notamment la responsabilit solidaire les faux ind pendants la mise disposition le travail int rimaire et le d tachement Parmi ces priorit s et au sein des secteurs sensibles o le CLS effectue ses contr les construction soci t s de construction m tallique nettoyage secteur chimique des signaux d exploitation conomique et de traite des tres humains peuvent surgir Pour sensibiliser aux faits de traite des tres humains un protocole de coop ration a t conclu en 2001 entre le CLS et l Inspection 50 1816 Vobjectif vis est de mener des enqu tes syst matiques de mani re struc tur e et coordonn e surtout sur le plan de la l gisla tion du travail et de la s curit sociale dans certains secteurs qui sont confro
43. En revanche de nombreux dossiers de marchands de sommeil avec des immeubles confisquer lui sont confi s Ainsi pour qu une saisie d immeuble suivie le cas ch ant ult rieurement d une confiscation soit efficace il faut que les magistrats fassent des r quisitoires pr cis et que l enqu te permette l identification pr cise des biens photos sch mas num ro repris au cadastre tat de Pimmeuble r gime matrimonial du propri taire Ceci permet d viter qu on se rende compte ult rieurement que l immeuble est la propri t d une autre personne voire d un homme de paille Le r seau CARIN Camden Assets Recovery Inter Agency Network est galement m connu et m riterait d tre utilis davantage 1 permet de conna tre l tat d un patrimoine d une personne l tranger C est un 91 Il faut rappeler que dans certains cas des dossiers de marchands de sommeil sont susceptibles de r v ler des faits de traite des tres humains si l enqu te est men e en ce sens Voy ce sujet notamment la d cision rendue dans une affaire de r novation abord e dans le chapitre 4 de la partie 2 point 2 1 2 r seau mondial regroupant les autorit s comp tentes en mati re de recouvrement d avoirs Il constitue un r seau global de praticiens et d experts ayant pour objectif d am liorer la connaissance mutuelle des m thodes et techniques utilis es dans les domaines de Pidentification du
44. avec la police Dans sa d position elle a expliqu qu elle tait arriv e a Paris en septembre 2007 en avion A ce moment sa m re r sidait en Belgique et lui avait demand de voyager jusqu ici Mais lorsque sa m re est retourn e au Br sil en septembre 2008 la fille a perdu pied Des compatriotes qui s journaient a Bruxelles ont eu piti d elle mais elle a fini par plonger dans la d pendance la coca ne Fin octobre 2008 elle est entr e par hasard avec une amie dans le bar de la pr venue L exploitante du bar savait qu elle tait mineure mais l a quand m me contact e pour lui demander de venir travailler pour elle Elle 8 alors travaill 3 4 semaines dans le bar Au d but elle se limitait boire avec les clients mais cela s est vite transform en prostitution La tenanci re du bar v ritablement exploit sa d pendance la drogue Si elle faisait consommer plusieurs bouteilles de champagne ses clients elle recevait gratuitement une ligne de coca ne sniffer l cart Apr s avoir pris sa dose elle retournait aupr s du client et se prosti tuait Elle avait 5 clients par jour Sur vingt jours de temps elle a re u 3 000 euros de l exploitante D clarations des victimes Plusieurs victimes marocaines ont commenc par nier qu elles avaient un lien avec la prostitution au cours de leurs auditions Ce n est qu apr s une solide confron tation aux faits qu elles l
45. cerner un ph nom ne sp cifique Il y est tenu compte d une s rie d l ments repris dans la Banque de donn es nationale g n rale parmi lesquels la qualification d un fait la nature d un fait un l ment le mode op ratoire la qualit de l auteur Pour chaque ph nom ne la syntaxe enregistre une s lection pr cise d l ments qui permettent de relier des faits un ph nom ne des dossiers de trafic d tres humains Cette distinction est effectu e de mani re claire dans les chiffres de des Etrangers et des centres sp cialis s et avec certaines restrictions propres aux donn es pour les chiffres de la police et du Coll ge des Procureurs g n raux Vous retrouverez ci apr s les chiffres qui sont une repr sentation des donn es de la Banque de donn es Nationale G n rale transmises par la police f d rale de l Inspection sociale IS du SPF S curit sociale et du Contr le des Lois sociales du SPF Emploi Tra vail et Concertation sociale ETCS du Coll ge des procureurs g n raux de l Office des trangers des centres sp cialis s dans l accueil des victimes communiqu es par le Service de la Politique Crimi nelle concernant les condamnations Avec le ph nom ne traite des tres humains des fins d exploitation conomique en guise d exemple le proc d peut tre d crit peu pr s comme suit Alors que les ann
46. cette liste mais ont t discr tement cart s des dossiers sensibles Dans le dossier de trafic d tres humains abord dans la premi re partie de ce rapport le pr venu prin cipal a adress fin 2011 une demande au parquet de Bruxelles pour tre d sign traducteur inter pr te aupr s du tribunal pour les langues fran aise et chinoise L int ress n tait pas suspect de faits crimi 282 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 4 2 3 Mariages de complaisance Ypres 283 Voir le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money nels ce moment pr cis Apr s avoir pr t serment il a t d sign interpr te pour le tribunal en septembre 2002 En mars 2003 la police constat qu il tait potentiellement impliqu dans des faits de trafic d tres humains Le parquet directement d cid de ne plus le d signer comme interpr te dans des dossiers sensibles En 2006 on constat qu il tait effective ment impliqu dans des faits de trafic d tres humains a fallu attendre juin 2006 pour qu il soit officiel lement ray de la liste des traducteurs interpr tes du parquet Pour le moment les interpr tes sont peine contr l s avant leur prestation de serment dans le cadre de leur acc s l information confidentielle Seul leur casier judiciaire est examin Pourtant une attestation de s curit doit tre d livr e pour de nombreuses fonc tions confidentielles d
47. collaborer avec la justice Une lutte efficace n est possible que gr ce une enqu te proactive o il est fait usage de diff rentes m thodes telles que Pobservation l information provenant des contr les et du travail de proximit d informateurs et indicateurs fiables dont il convient de v rifier s ils ne sont pas eux m mes impliqu s et qu ils ne d noncent pas purement et simplement leurs concurrents etc 277 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven point 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine point 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres point 1 2 5 Salon de massage tha landais point 4 2 2 Ma riages de complaisance indiens Hasselt et point 4 2 3 Mariages de complai sances indo pakistanais Ypres 278 La recherche proactive est d finie l article 28bis 2 du Code d instruction criminelle Elle fait partie de l information et s exerce sous la direction et le contr le du Procureur du Roi L enqu te proactive dans le but de permettre la poursuite d auteurs d infractions consiste en la recherche la collecte l enregis trement et le traitement de donn es et d informations sur la base d une suspicion raisonnable que des faits punissables vont tre commis ou ont t commis mais ne sont pas encore connus et qui sont ou seraient commis dans le cadre d une organisation criminelle telle que d finie par la loi ou constituent ou constitue
48. communales d octobre 2012 La police locale joue un r le indispensable dans la d tec tion de faits et de victimes de traite des tres humains Cela ne vaut pas uniquement pour les dossiers d ex ploitation sexuelle mais certainement aussi pour les dossiers d exploitation conomique Toutefois dans diff rentes villes la traite des tres humains n est plus reprise dans les plans zonaux de s curit qui sont une mise en ceuvre du plan national de s curit Les bourg mestres sont responsables de la politique des services de police locale Pour la plupart d entre eux la traite des tres humains n est pas un th me pertinent dans le cadre de la politique locale La police locale joue pour tant un r le cl grace ses contr les et son travail de proximit et repr sente d une certaine mani re les yeux et les oreilles de la police f d rale dans la lutte contre la traite des tres humains RECOMMANDATION 6 Vis vis du r le des CPAS Le Centre encourage la stimulation d initiatives de coop ration telles qu un protocole de collaboration entre un CPAS et un auditorat du travail Ces initiatives de coop ration ne favorisent pas seulement une meilleure information elles veillent galement ce que les travailleurs sociaux puissent tendre un cadre qui ne les oblige pas mettre leur secret professionnel en p ril et leur permet tout de m me d apporter une aide l enqu te dans la lu
49. contre de ce pr venu Durant une autre conversa tion le pr venu principal dit son fr re qu il avait appris par X que s il versait le montant total en esp ces sur le compte cela pourrait lui poser des probl mes C est pourquoi il a d cid qu on ne pouvait pas verser plus de 5 300 euros en esp ces sur le compte car on ne pourrait plus justifier un montant sup rieur et que le solde de largent devait donc lui tre renvoy en esp ces La pr vention de blanchiment n a cependant pas t retenue par le tribunal 2 Corr Tongres 3 mai 2012 9 me ch Appel ayant cependant t interjet cette affaire doit tre rejug e par la Cour d appel d Anvers Traite et Trafic des tres humains N A i 3 Traite des tres humains et constructions juridiques Les organisations criminelles tentent de plus en plus de donner leurs activit s une apparence de norma lit socialement acceptable Elles agissent de m me lorsqu elles utilisent l conomie l gale pour ces acti vit s notamment en utilisant des structures juridiques formelles peu transparentes pour dissimuler les v ri tables b n ficiaires effectifs ou en transf rant rapide ment le produit de leurs activit s d un coin du monde a l autre sans tre d tect es ou n tre d tect es qu ult rieurement lorsque le produit de leurs activit s a pu tre mis l abri de toute saisie ou confiscation La t
50. d payer entre 1 400 et 1 700 euros selon l tendue des services fournis a galement incit plusieurs personnes en s jour ill gal rentrer dans des soci t s qu il a fond es en leur assurant que cela faciliterait leur r gularisation Ces personnes ont pay de grosses sommes d argent en change de ce service Le tribunal prononce l gard de ce pr venu notam ment une peine de confiscation par quivalent de 600 000 euros La Cour d appel de Li ge jug une importante affaire de trafic d tres humains et d escroquerie 3 Les pr venus pakistanais faisaient partie d une orga nisation criminelle de trafic d tres humains provenant notamment du Pakistan et de l Inde Deux pr venus exploitaient par ailleurs des night shops et des maga sins de textile dans la r gion li geoise Cette organisa tion prenait en charge les immigr s clandestins venant du Pakistan via des pays de l Est dont la Pologne et leur fournissait de faux documents pour leur permettre de r gulariser leur situation faux contrats de travail Elle se livrait galement une activit parall le de falsification de documents commerciaux et d identit pour permettre des escroqueries vis vis d tablis sements de cr dit La Cour condamne les pr venus pour trafic d tres humains ainsi que faux en criture escroquerie organisation criminelle Dans le dossier de trafic d tres humains particuli re m
51. de 2 ou plusieurs personnes qui de mani re concert e commettent commettront des crimes ou des d lits pour obtenir directement ou indirectement des avantages patrimoniaux et par lequel ces personnes font usage de structures commerciales ou autres pour commettre dissimuler ou faciliter la commission des infractions ou gt ont recours aux menaces la violence ou la corrup tion ou gt d ploient des contre strat gies mettant en danger l int grit physique des membres du personnel des services d inspection gt abusent de personnes en situation pr caire Missions Les missions de la cellule mixte de soutien sont la fois d ordre strat gique et op rationnel dans le cadre de la lutte contre la fraude sociale grave et organis e Les missions strat giques consistent notamment gt r aliser une analyse strat gique du ph nom ne d velop pement de typologies et profils risques gt rester attentif aux glissements li s l intervention d autres tats membres de l UE sur cette th matique gt d velopper la d tection par datamining exploration de gros volumes de donn es en vue de d tecter des sch mas de fraude Les missions op rationnelles consistent notamment gt rassembler les informations sur des cas concrets et faire l analyse donner un avis sur la suite y donner gt sur la base la d cision de la structure de coordination quant l orientatio
52. de DJF Direction Criminalit Economique et Financi re Bien videmment il y a un partenariat privil gi entre ces deux instruments Et on ne peut que constater la lumi re d une bonne ann e de fonctionnement que la collaboration est bonne et efficiente Mission La mission de ce pool d enqu teurs consiste mener des dossiers en mati re de fraude sociale grave et organis e en g n ral de dimension supra arrondissementale voire inter nationale mais aussi suivre les actions des autres services de police dans cette mati re par exemple pour pouvoir r pondre des questions parlementaires sur le sujet Exemple d un sch ma simplifi de fraude aux cotisations sous traitance en cascade Entrepreneur principal Fraude aux cotisations Dettes ONSS Paiement par banques lt lt FA Paiement par banques Paiement total partiel en cash 7 Fournisseurs Factures fictives Fraude l emploi Ch mage conomique et partiel Travail en noir Travailleurs ill gaux Hrs sup noir Transfert de personel Contrat Fraude aux cotisations Contrat Sous traitant Pas encore de dettes ONSS Paiement par banques sous sous traitant Founit de la MO Paiement par banques Paiement total partiel en cash 7 Fournisseurs Factures fictives Retrait cash du compte Clien
53. de l enqu te n a permis d ta blir le contraire Dans un autre dossier galement voqu plus haut dans ce 7 le pr venu d origine marocaine est poursuivi notamment pour traite des tres humains viol attentat la pudeur et une s rie d infractions en mati re de drogues En premi re instance le tribunal correctionnel de Tongres avait dans un jugement du 19 f vrier 2009 acquitt le pr venu pour l infraction de traite des tres humains vis e l article 433quinquies du Code p nal sur la base des l ments suivants le pr venu formait un couple avec les deux victimes en cause il s agis sait de satisfaire ses propres pulsions sexuelles et de pouvoir b n ficier des revenus que ces jeunes femmes tiraient de la prostitution Il estimait que ces faits tombaient sous le coup de l article 380 du Code p nal La Cour d appel d Anvers a estim elle dans un arr t du 29 mars 2012288 qu il tait bien question de traite des tres humains Se basant largement sur les d clara tions cr dibles et concordantes des victimes elle estime que les deux jeunes femmes ont t abus es en mati re de d bauche et de prostitution par la promesse de fourniture ou la fourniture effective de drogues Ces drogues essentiellement de la coca ne n taient pas seulement utilis es comme moyen de payement pour satisfaire les propres pulsions sexuelles du pr venu Ce dernier les d livrait g
54. de travailler dans le cadre des op ra tions de contr le et de la proc dure judiciaire sur la base d une liste nationale d interpr tes ou d une liste d interpr tes pouvant intervenir dans plusieurs arrondissements judiciaires Un renforcement de la fiabilit des interpr tes permettrait en effet de mieux d tecter les victimes Le Centre s est lui aussi d j pench plusieurs reprises sur la probl matique des interpr tes et a recommand de r diger au minimum une liste nationale d interpr tes disponibles et fiables Pour le moment cela ne se fait qu au niveau des arron dissements Le fait que la fiabilit d un interpr te fasse l objet de doutes n est toujours pas centralis au niveau national La Commission conseille en outre de mener une large r flexion au sujet de l attractivit du statut de victime Peu de victimes originaires d Europe de sont enclines d noncer les faits car elles s estiment souvent dans une meilleure situation que 2 Une telle recommandation a t formul e par le Centre dans des rapports annuels pr c dents Voir le rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2009 Une apparence de l galit p 11 3 Voir galement plus loin dans ce rapport la partie 2 chapitre 3 point 3 et la recommandation 18 Dans les rapports annuels pr c dents le Centre avait d j soulign l int r t d un suivi politique structurel par le biais du forum pa
55. des tres humains qu elle soit une pr vention principale ou secondaire En comparant les chiffres des quatre derni res ann es les tendances suivantes peuvent tre constat es en mati re de poursuites par le parquet pour faits de traite des tres humains Au niveau des poursuites pour traite des tres humains a des fins d exploitation sexuelle nous remarquons une hausse de 2008 n 27 8 2011 n 99 dans le ressort de Bruxelles alors que nous constatons une baisse continue dans les ressorts d Anvers et de Mons Pour Anvers il s agit d une baisse de 53 de 2008 n 58 a 2011 n 31 Pour Mons il s agit d une diminution de treize poursuites en 2008 a quatre en 2011 Les poursuites pour traite des tres humains a des fins de mendicit restent un ph nom ne principalement urbain avec une moyenne de 4 pour suites par an depuis 2008 Parmi les 35 poursuites pour cette finalit de traite des tres humains au cours des quatre derni res ann es 21 ont t initi es dans le ressort de la Cour d appel de Bruxelles En mati re de poursuites pour traite des tres humains des fins d exploitation conomique il convient assu r ment de tenir compte de l omission dans ces chiffres des poursuites initi es par les auditeurs du travail Sur la base uniquement des chiffres des parquets nous constatons des diminutions relatives dans les ressorts d Anvers de Bruxelles et G
56. des clients du salon de massage sur les sites internet ot les clients partageaient leurs exp riences Corruption d ambassade Les documents pour les faux contrats de cohabita tion taient mis en ordre moyennant paiement par une collaboratrice de l ambassade de Tha lande a Bruxelles Elle demandait a tous les int ress s de ne pas parler de questions d argent par t l phone Il est ressorti des coutes t l phoniques qu elle r glait les documents pour toutes les filles qui venaient de Tha lande en Belgique et arrangeait les contacts avec Pavocat D apr s les donn es du dossier elle a fourni des documents de s jour 4 au moins 33 personnes et a demand pour cela 6 000 euros a chaque fois Les coutes t l phoniques ont galement r v l qu un autre collaborateur de l ambassade de Tha lande s tait rendu une f te dans les Ardennes o les filles thailandaises taient pr sent es De par sa fonction la collaboratrice pr venue devait organiser des f tes et des diners pour l ambassade Elle engageait galement les victimes pour cela Durant leur conversation t l phonique les pr venus ont tenu ces propos Si X victime a d j un document de s jour d ici l elle peut aller aider Y collaboratrice de l am bassade pr venue pour ces f tes diners de sade X victime pourrait aussi faire des massages elle a suivi des cours pour cela massages traditionnels Y collaboratric
57. des conditions contraires la dignit humaine En outre le tribunal a estim que le dossier p nal ne contenait pas de donn es objectives faisant penser qu il y avait eu menaces et violence physique l encontre des victimes qu elles devaient manger les restes et devaient se cacher en cas de contr les comme elles l avaient indiqu dans leurs d clarations Man ges Dans une affaire jug e devant le tribunal correctionnel de Tongres pr vention traite des tres humains est retenue l encontre d un pr venu avec la circons tance aggravante d abus de la situation vuln rable deux autres tant condamn s pour des infractions la l gislation sociale Deux victimes br siliennes ont en effet travaill sept jours sur sept pendant trois mois Elles commen aient travailler g n ralement vers 5 du matin et terminaient entre 21h et 22h Elles nettoyaient les boxes des chevaux les pistes les tables des vaches et s occupaient de l entretien g n ral du man ge Les deux victimes ont touch ensemble peine 3 100 euros pour les 3 mois Le tribunal a estim que les d clarations des parties civiles taient cr dibles tant donn qu elles ont pu notamment donner une description d taill e de l am nagement du man ge et des activit s qui s y tenaient Sur la base de ces d clarations le tribunal a estim qu il tait d montr que les parties civiles avaient d travailler sept jour
58. des jeunes femmes qui ont pu tre entendues n affirme par ailleurs avoir d remettre le produit de sa prostitution au pr venu Quant la Cour d appel de Bruxelles elle prononc de lourdes peines dans un dossier impliquant des mineurs et ce d autant plus que l un des pr venus est un ancien policier La Cour confirme le jugement rendu en premi re instance qui avait condamn les deux pr venus un couple dont la compagne se prostitue galement sous contr le du pr venu du chef de traite des tres humains embauche et exploitation de la prostitution et blanchiment La Cour aggrave toutefois la peine la 300 Il s agit d une d cision de la chambre sp ciale de la jeunesse statuant en mati re correctionnelle du 27 septembre 2011 301 Mons 21 mai 2012 3 me ch appel de Corr Charleroi 19 septembre 2011 6 me 302 Bruxelles 11 octobre 2011 14 me ch Traite et Trafic des tres humains 118 119 portant de six a sept ans qui concerne un pr venu et de 40 mois a quatre ans pour ce qui concerne la pr venue Le pr venu a notamment exerc la profes sion de policier en Bulgarie ce qui lui permettait de savoir ce qu il fallait faire pour mettre sur pied son commerce Ils exploitaient avec un troisi me copr venu non en appel fr re du pr venu la prostitution de plusieurs jeunes femmes bulgares Une commission rogatoire a t effectu e en Bulgarie o plusieurs victimes
59. es par les autres l ments du dossier d clarations des anciens propri taires de l immeuble r sultats de perquisitions enqu te de t l phonie Une peine de confiscation par quivalent de 144 000 euros valeur de l avantage patrimonial tir directe ment l infraction est galement prononc e tf En revanche la pr vention de traite des tres humains n a pas t retenue dans une affaire jug e Termonde 313 Corr Bruxelles 29 juin 2011 59 me ch 314 Voy aussi ci dessus cette partie chapitre 3 point 1 1 Collaboration multidisci plinaire 315 Voy aussi ci dessus cette partie chapitre 3 point 2 4 Techniques d enqu te 316 Voir ci dessus le focus partie 1 chapitre 2 go for the money Dans un jugement du 15 mars 201137 le tribunal correctionnel de Termonde a acquitt les pr venus de la pr vention de traite des tres humains aux fins d exploitation conomique Il leur tait reproch d avoir exploit plusieurs Chinois en s jour ill gal dans des restaurants chinois Les pr venus ont toute fois t condamn s pour des infractions la l gislation sociale et la loi relative l occupation de travailleurs trangers Le tribunal 8 pr cis que les salaires vers s respectivement de 900 euros 1 000 euros 500 euros et 700 euros s ajoutant au g te et au couvert n taient pas suffisamment bas pour consid rer qu il s agissait d une mise au travail dans
60. es pr c dentes seuls les constats qui repre naient l infraction traite des tres humains des fins d exploitation conomique taient retenus le proc d ne prend pas uniquement en compte ce type d infrac tion traite des tres humains pour d terminer l tendue de ce ph nom ne mais aussi par exemple l infraction travail clandestin s il y avait un indi cateur de traite des tres humains ou s il y avait un l ment de contrainte etc La volont de cette syntaxe est d obtenir un aper u aussi complet que possible du ph nom ne et non un aper u bas uniquement sur Pin fraction nominative A titre dexemple si 42 faits de traite des tres humains des fins de p dopornographie ont t rapport s dans cette m me rubrique sur base de la BNG pour 2010 il ressort de la BNG en vertu de la nouvelle syntaxe que 85 faits ont t rapport s en 2011 Il peut s agir l du r sultat de davantage d en qu tes mais aussi d une meilleure saisie du ph nom ne Figure 1 Infractions par commune et par finalit d exploitation Source Banque de donn es Nationale G n rale Police Infractions traite des tres humains 2011 Infractions par commune N 957 Source BNG Brugge Loy Teper Infractions traite des tres humains 2011 18 d expl sex N 481 9 TEH en vue d expl con N 333 ay D en vue de produire porno enfant N 85 T
61. et en Espagne et tait active grande chelle dans le blanchiment de capitaux et les fraudes aux cartes de cr dit Lune des victimes tait une mineure d ge nig riane Les faits se situent Bilzen en 2009 Les pr venus ont t condamn s pour traite et trafic d tres humains 6 La victime mineure cette poque s est constitu e partie civile 225 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money 226 Corr Tongres 3 mai 2012 9 me chambre appel Traite et Trafic des tres humains 90 91 Les filles taient recrut es au Nig ria sous toutes sortes de pr textes et taient transport es ill gale ment en Belgique via la Gr ce pour les faire travailler comme escort girls dans la prostitution Elles devaient rembourser leurs dettes de voyage en se prostituant Les pr venus abusaient des rituels vaudou pour susciter la peur dans le chef des victimes Les filles nig rianes taient forc es de subir des formes extr mes de relations sexuelles sur des matelas sales et devaient parfois travailler jour et nuit Il n tait gu re question d hygi ne m me les clients se plaignaient de la salet de l endroit et des odeurs d sagr ables D marrage de l enqu te Dans le cadre de la surveillance des formes cach es de prostitution l attention de la police s est port e sur certains sites internet o des femmes africaines se pr sentaient comme des escort girls 7 Apr s anal
62. et quatre agents bulgares dans le cadre de la lutte contre le trafic d tres humains et le travail clan destin la question 8 t pos e de savoir si d autres villes coop raient galement avec les services de police trangers La ministre de l Int rieur fait savoir qu elle n a pas connaissance d autres initiatives au sein de la police locale mais qu elle est toujours dispos e soutenir de telles initiatives Le projet de Gand se basait sur des possibilit s de coop ration polici re en Europe propos es par la Convention de Pr m La ministre indique que la coop ration a abouti un change rapide d informations avec la police bulgare dans les dossiers concrets et concernant les habitants d origine bulgare une communication ouverte avec la commu naut bulgare Gand ce qui selon la ministre aurait contribu une plus grande confiance entre ce groupe de population et la police locale et un soutien op ra tionnel sur le terrain2 e Le r le de l inspection sociale Les services d inspection sociale font partie des acteurs cl s dans la d tection des faits de traite des tres humains Plusieurs services d inspection disposent 200 Rapport int gral Chambre 9 mai 2012 Qu 10714 D Dumerey Traite et Trafic des tres humains 80 81 Un Parlement soucieux d inspecteurs qui ont d j une bonne exp rience mati re de traite des tres humains d autres services doi
63. eux un contrat de cohabitation Vorga nisateur avait lui m me conclu en deux ans de temps un contrat de cohabitation avec trois Thailandaises Il demandait ensuite via son avocat de prolonger le titre de s jour des Thailandaises au service population de la commune Dans ces cas la les victimes devaient assumer finan ci rement les frais suppl mentaires Toutes les victimes avaient accumul des dettes qu elles devaient rembourser La plupart des victimes sont entr es dans la prostitution via le salon de massage ou via les tenan ciers de bar amis avec le voyagiste Certaines travail laient aussi dans une sorte de caf o des chambres situ es l arri re abritaient une forme cach e de pros titution Certaines victimes se voyaient infliger des exigences suppl mentaires pour leur travail de prostitution Au cours d une conversation t l phonique mise sous coute les pr venus s exprimaient ouvertement sur le physique d une victime X un pr venu dit que son visage est bien mais que son corps est trop envelopp qu elle doit venir vivre chez moi pour faire r gime et maigrir Elle pourra rembourser les frais d avocat d s qu elle commencera travailler Outre les coutes t l phoniques et les observations la police 8 recouru d autres techniques telles que les recherches sur internet et les interrogatoires de clients La police r colt des informations sur les exp riences en prostitution
64. faire assister en th orie par un avocat pour d fendre ses int r ts mais le seuil sera trop lev pour nombreuses victimes si elles ne re oivent pas l assistance juridique telle que celle dont b n ficient les victimes qui acc dent au statut Nous voulons ce faisant encourager une r flexion sur la mani re dont on peut parvenir d fendre quand m me les droits et les int r ts des victimes qui ne voient pas d int r t a entrer dans le statut de victime sous sa forme actuelle et sur la mani re dont on peut adapter ce statut afin de les encourager a y entrer CONTRIBUTION EXTERNE M Les droits de l homme et la traite des tres humains quelle signification pour la victime Trois pistes de r flexion Par le Dr Jo Goodey Responsable du d partement Libert s et justice l Agence europ enne des droits fondamentaux FRA Comprendre ce que pourrait impliquer une approche bas e sur les droits de l homme La traite des tres humains est g n ralement d crite comme une forme d esclavage moderne et s inscrit en tant que telle dans le cadre des droits de l homme Pour y r pondre de mani re moderne la directive europ enne sur la traite des tres humains de 2011 d finit la traite des tres humains comme une violation flagrante des droits fonda mentaux qui est express ment interdite par la charte des droits f
65. fendre ses int r ts en cas de probl mes au cours de la proc dure relative au statut ou dans l attente du proc s Cela doit galement permettre la victime de d cider en connaissance de cause de se constituer ou non partie civile De nombreuses victimes ressortissantes des pays de PUE d sirent rentrer le plus vite possible dans leur pays Ces victimes de l UE doivent aussi avoir la possi bilit par le biais de la d signation d un avocat de se constituer partie civile ult rieurement et de demander une indemnisation RECOMMANDATION 11 Le Centre demande en priorit que tous les acteurs s engagent appliquer correctement et enti rement le statut de victime de traite des tres humains Le Centre demande une op rationnalisation plus large du syst me de permanence organis par les centres d accueil pour optimaliser la collaboration avec les services de premi re ligne Il importe surtout que les services de premi re ligne appliquent enti rement et correctement la circulaire multidisciplinaire Le Centre estime qu une formation continu e des services de premi re ligne sur l applica tion du statut de victime et la d tection et l identifica tion des victimes est n cessaire Dans le syst me belge la victime ne doit pas n cessai rement porter plainte mais une d position pertinente est suffisante Sur le terrain cet l ment est souvent mal compris et mal appliqu Dans la pratique ce sont les
66. fiables au niveau de PUE am liorer les connaissances rela tives la dimension du genre de la traite et des groupes vuln rables mieux cerner le recrutement sur internet et via les r seaux sociaux et enfin cibler la traite des fins d exploitation par le travail Cette derni re action devrait tre r alis e notamment par une tude de la jurisprudence dans les Etats membres la mise au point d un guide de bonnes pratiques destin aux autorit s publiques sur la surveillance et le contr le des agences de travail temporaire et des agences interm diaires ou encore le renforcement de la coop ration avec les services de l inspection du travail des affaires sociales de la sant de la s curit et de la p che en vue d une meilleure d tection des victimes 2 Evolutions du cadre juridique et politique belge 2 1 Au niveau l gislatif 2 1 1 Traite et trafic des tres humains Au niveau belge l ann e 2011 et le d but 2012 n ont pas connu de d veloppements l gislatifs particuliers en mati re de traite et de trafic des tres humains Il convient toutefois de mentionner que 18 loi du 26 novembre 2011 sur labus de faiblesse a apport de l g res modifications la formulation de la circonstance aggravante de labus de la situation vuln rable des incriminations de traite et de trafic des tres 169 Loi du 26 novembre 2011 modifiant et compl tant le Code p nal en vue d incri miner l
67. fournir des documents de s jour son fr re et le faire travailler pour elle Elle Pa fait venir en Belgique et l a inscrit dans la soci t de son salon de massage Il a re u un document de s jour pour cinq ans Sous le couvert de voyages en groupes touristiques pour les Ardennes belges il accompagnait les victimes thailandaises avec un visa touristique en Belgique Afin de moins veiller des soup ons ces voyages taient le plus souvent orga nis s durant la saison touristique Les victimes taient h berg es dans des chalets Vresse sur Semois Dans au moins un cas l ambas sade de Belgique en Tha lande refus le visa touris tique pour cinq filles apr s avis n gatif de des Etrangers Dans un autre cas l ambassade de Belgique en Tha lande 8 d livr d office un visa touristique la victime Cette victime a conclu un contrat de cohabi tation chez nous avec un homme belge plus g mais ce dernier avait des attentes particuli res et la victime avait beaucoup de difficult s rester aupr s lui Elle a alors re u le message qu elle devrait attendre trois ans pour pouvoir conclure un autre contrat de coha 236 Pour plus d informations sur la faille de Lille Lille loophole voir galement Rapport annuel Migration 2011 p 40 41 237 Voir aussi le focus chapitre 1 Follow the money et 5 JANSSENS Fenomee nanalyse van mensenhandel in Ch E CLESSE et crts Traite des tres hu
68. fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 13 22 165 Communication de la Commission au Parlement europ en au Conseil au Co mit conomique et social europ en et au Comit des R gions La strat gie de l UE vue de l radication de la traite des tres humains pour la p riode 2012 2016 19 juin 2012 COM 2012 286 final 166 Relevons cet gard que la Belgique dispose d j d un syst me bien tabli pr vu par la circulaire du 26 septembre 2008 relative la mise en uvre d une coop ration multidisciplinaire concernant les victimes de la traite des tres hu mains et ou de certaines formes aggrav es de trafic des tres humains M B 31 octobre 2008 m me si certaines imperfections sont encore parfois constat es sur le terrain reprises par le Centre ces derni res ann es 7 Il faut d s lors se r jouir que PUE appuie cet objectif En effet actuellement lorsque les victimes franchissent les fronti res la r solution des probl mes protection de la victime dans un autre Etat que celui o elle a t exploit e est abord e au cas par cas ce qui n est pas souhaitable Un autre point d attention de la strat gie concerne la protection des enfants victimes de la traite et notam ment la mise au point d un mod le de bonnes pratiques sur le r le des tuteurs qui varie actuellement selon les Etats membres Soulignons enfin l importance pour les victimes d tre clairemen
69. gel de la saisie et de la confisca tion transfronti res des produits du crime et des autres biens en rapport avec le crime LOCSC en fait partie Une autre possibilit est de faire appel au FAST team Fugitive and asset research team Cette quipe qui d pend de la police f d rale tait l origine comp tente pour la recherche des fugitifs notamment les personnes condamn es R cemment ses comp tences ont t largies la recherche de patrimoine de personnes condamn es Par ailleurs afin de pouvoir prononcer des confis cations efficaces il faut que les produits aient t pr alablement saisis c est pourquoi d s l entame d un dossier judiciaire en mati re de traite des tres humains il faut op rer le maximum de saisies d s le d but l enqu te Les mandats de gels et de confiscations dont il a t question plus haut constituent par ailleurs des outils facilitant la coop ration entre Etats membres de PUnion leur utilisation doit donc tre encourag e Afin de proc der a une ex cution plus efficace et plus effective de la confiscation diff rentes mesures ont t propos es par le Coll ge de la lutte contre la fraude sociale et fiscale Ces pistes sont pour la plupart trans posables a la lutte contre la traite des tres humains Citons notamment l instauration d une enqu te patri moniale particuli re dans la phase de l ex cution de la peine l instauration d u
70. habitent surtout dans 65 http www vacature com blog deel 2 waarom landen brazilianen in belgi C3 AB r dig le 10 12 2010 Isabel Pousset Sofie Van Hoof Jonas Lampens Tim Dirven Maaike Wayenbergh 24 01 2012 66 Information manant des notifications CTIF les alentours de la gare du Midi Bruxelles plus sp cifique ment Saint Gilles et Anderlecht Elles ont entre 26 et 40 ans Ce qu on retrouve surtout dans les fili res br siliennes c est le travail enti rement au noir et le faux statut d ind pendant Comme on l a d j soulign il n est pas si tonnant que de nombreux Br siliens vivent en Belgique en toute ill galit ou disposent d un permis de s jour temporaire Les ouvriers travaillent int gralement au noir et ne sont pas repris dans Dimona ou Limosa Ils sont pay s en esp ces Ces paiements ont lieu sur le chantier ou au si ge central par remise d une enveloppe Les heures prest es en noir sont mises jour l aide de listings que la soci t r dige Parfois on travaille galement avec des pseudo num ros nationaux Un pseudo num ro national est g n r pour les travailleurs qui ne sont pas inscrits en Belgique cet instant pr cis Dans les fili res br siliennes on a remarqu qu aucun des travailleurs enregistr s avec un pseudo num ro national n avait t inscrit par la suite au Registre national Pourtant ces personnes continuent travailler Cela pourrait sig
71. indien originaire de Belgique Les femmes taient enrdl es dans les classes sociales les plus d favoris es de Su de et se trouvaient elles m mes en situation d urgence financi rement parlant Une soixantaine de femmes ont t enrdl es de cette fa on Ces derni res se sont senties fortement d sa vantag es par la suite parce qu elles n avaient pas re u lindemnisation financi re promise Apr s les cris d alarme de la police belge au cours de la commission rogatoire les autorit s administratives belges et su doises ont pris les mesures n cessaires en 2007 pour mettre un terme ce ph nom ne Malgr Parrestation des suspects en Su de l poque ce ph nom ne s est d plac depuis selon la police vers d autres pays occidentaux comme l Italie Espagne notamment la r gion de G rone et le Portugal Enqu te financi re La police constat que les employ s des bureaux de transfert d argent ne v rifiaient pas assez l iden tit des personnes qui se pr sentaient pour envoyer de Pargent et qu aucun rapprochement n tait fait entre les personnes Les employ s de bureau n avaient pris qu une copie de leurs pi ces d identit Pourtant gr ce une recherche la police est au courant qu il est toujours habituel dans le milieu indien que des personnes se pr sentent contre paiement ces bureaux avec leurs documents d identit l gaux pour envoyer des fonds au nom d Ind
72. internationaux prescrivent l acc s la compensation pour les victimes d actes intention nels de violence Il s agit ici d instruments sp cialement con us pour lutter contre la traite des tres humains contre le crime organis et pour aider les victimes d actes de violence La Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e attend des tats signataires qu ils pr voient des proc dures appropri es pour permettre aux victimes l acc s la r paration et l in demnisation et d tre repr sent es aux diff rents stades d une proc dure p nale Le Protocole additionnel relatif a la traite des tres humains sp cifie que tout membre signataire de la Convention doit s assurer que des mesures existent dans son syst me judiciaire pour donner aux victimes de traite des tres humains la possibilit d obtenir r paration des dommages 79 Au niveau du Conseil de l Europe il existe la Conven tion europ enne relative au d dommagement des victimes d infractions violentes qui pr voit un syst me subsidiaire de d dommagement aux victimes d actes intentionnels de violence Lorsque la r paration ne peut tre enti rement assur e par d autres sources l tat signataire de la Convention doit contribuer au d dommagement Nous retrouvons galement le principe de solidarit de cette Convention dans le Fonds d aide financi re aux victimes d actes int
73. l gard de personnes pour les diff rentes finalit s d exploitation de la traite des tres humains comme le demandent diff rentes instances internationales Diverses instances internationales veulent faire de 18 lutte contre la traite des tres humains des fins d ex ploitation conomique un fer de lance et consid rent les pratiques belges en la mati re comme un exemple de bonne pratique La Belgique ne peut conserver son leadership au niveau europ en qu en fournissant des statistiques comparables comme le demande PUE Pour le moment il est impossible de d terminer combien de personnes individuellement ou regroup es dans un dossier de traite des tres humains ont t condam n es pour des faits de traite des tres humains des fins d exploitation conomique 7 Interpr tes RECOMMANDATION 18 Le Centre demande tout le moins de r diger une liste nationale d interpr tes disponibles et fiables Pour le moment cela ne se fait qu au niveau des arron 5 dissements Si un interpr te fait l objet de suspicions cela n est pas centralis au niveau national 8 Avocats RECOMMANDATION 19 Le Centre pr cise que la Commis sion de d ontologie des avocats doit veiller ce que les avocats ne commettent pas d actions allant a l en contre du code d ontologique de leur profession Les avocats des pr venus ne peuvent certainement pas donner l impression d tre impliqu s d u
74. la directive 2011 36 UE du Parlement europ en et du Conseil du 5 avril 2011 concernant la pr vention de la traite des tres humains et la lutte contre ce ph nom ne ainsi que la protection des victimes et rempla ant la d ci sion cadre 2002 629 JAI du Conseil J O L101 du 15 avril 2011 116 Voy l article 15 de la proposition de directive du Parlement europ en et du Conseil tablissant des normes minimales concernant les droits le soutien et la protection des victimes de la criminalit 2011 0275 d finitif Traite et Trafic des tres humains 52 53 Une bonne assistance juridique dispens e des au bon moment est essentielle pour aider la victime a faire le choix de se constituer partie civile 2 Indemnisation par le biais d une procedure judiciaire Un m me fait peut tout aussi bien donner lieu une action publique en cas d infraction la loi p nale qu une action civile par exemple une demande d in demnisation conform ment l article 1382 du Code civil ou une action civile devant le tribunal du travail pour demander le paiement d arri r s de salaire Toutefois ces actions sont fondamentalement diff rentes Ainsi l action publique vise faire appliquer la loi p nale et non indemniser la victime 7 L action civile en revanche vise indemniser le dommage qui d coule de l infraction Dans le syst me judiciaire belge le dommage issu de l infraction peut tre i
75. le biais d quipes communes d enqu te Ce sont des points sur lesquels le Centre a lui m me eu l occasion d insister diverses reprises dans ses derniers rapports annuels 4 Am liorer la coordination et la coop ration entre les principaux acteurs et la coh rence des politiques Cette priorit devrait tre r alis e par le renforcement du r seau europ en de rapporteurs nationaux ou de m canismes quivalents par la coordination des acti vit s de politique ext rieure de PUE et par promo tion de la cr ation d une plate forme pour la soci t civile Vu la diversit des projets financ s par PUE il a 168 Voir ce sujet les rapports annuels Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit p 133 134 recommandation 7 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 114 recommandation 10 et 2007 Une politique publique vue par un rapporteur national p 118 recommandation 5 paru galement important de faire le point sur ceux ci afin de veiller des politiques coh rentes Enfin renforcer les droits fondamentaux dans les politiques anti traite et encourager les formations multidiscipli naires constituent d autres actions pr vues 5 Mieux cerner les nouvelles pr occupations relatives aux diverses formes de traite des tres humains et y r pondre efficacement Cette priorit se d cline en plusieurs axes faire en sorte de collecter des donn es comparables et
76. le terrain Dans certains dossiers les victimes avaient trop peur d ac c der au statut de victime apr s les explications des 265 Voir aussi plus haut chapitre 1 R centes volutions du cadre juridique et poli tique policiers et leur proposition d acc der ce statut Elles avaient pourtant presque toutes fait une d po sition ce qui leur permettait d acc der au statut de victime Selon le syst me belge d aide aux victimes ces victimes auraient d tre mises en contact par les services de premi re ligne avec des collaborateurs des centres sp cialis s mieux m me de cr er un climat de confiance avec les victimes D autres dossiers concernaient des victimes d pen dantes la drogue qui avaient besoin d une assistance sp cialis e et pouvaient difficilement tre accueillies avec d autres victimes dans les centres pour victimes de traite des tres humains Il s agissait g n ralement de victimes belges Un dossier concernait une mineure br silienne Dans certains dossiers de trafic d tres humains il tait question d une possible infiltration dans le statut de victime et au sein des centres pour victimes l infiltrant constituant une menace pour les v ritables victimes D autres victimes se sont m me retrouv es dans une zone grise en se rendant coupables activement ou passivement de fraude au CPAS ou sous l impulsion de leur loverboy de faits de prox n tisme v
77. les armes consta t es Vinspection du logement d clar dans son rapport que l ensemble du b timent tait insalubre Au cours de son contr le elle avait notamment constat la pr sence de vermine et une odeur de gaz Diff rentes mesures d enqu te ont t prises comme des coutes t l phoniques et des interrogatoires de clients L enqu te financi re prouv que le montant des transactions bancaires lectroniques atteignait 304 611 euros dont 290 903 5 euros que la pr venue avait transf r s son compte en banque personnel Sur la base du calcul de son patrimoine d origine crimi nelle une confiscation de 2 500 000 d euros a t demand e durant le 2 Victime mineure br silienne Via diff rentes sources la police avait trouv des traces de la pr sence d une fille mineure d ge dans ce 22 Diff rentes victimes ont parl au cours de leur d po sition d une jeune drogu e br silienne de seize ans et l avaient reconnue sur une photo Dans une des conversations t l phoniques enregistr es la pr venue se disait soulag e apr s un contr le de police qu il e t pas de mineures pr sentes au moment du contr le Lors de l interrogatoire des clients aussi un des clients avait reconnu la mineure sur une photo et confirm avoir eu des relations sexuelles avec elle moyennant paiement Les autres victimes d crivaient la mineure comme la poule
78. les victimes d avant 2011 qui se trouvent dans une phase du statut et par rapport auxquelles une ou plusieurs d cisions ont t prises 61 victimes ont re u une autorisation de s jour dur e ind termin e parmi lesquelles 50 pour des raisons inh rentes a la proc dure de traite des tres humains et onze pour raisons humanitaires 5 Donn es des centres sp cialis s pour les victimes Dans l attente d une reconnaissance formelle des centres sp cialis s CS pour les victimes la circulaire multi disciplinaire est la meilleure source pour approcher le r le des centres sp cialis s Leurs rapports annuels et d autres documents et donn es provenant des centres eux m mes donnent cependant une image plus pr cise de leur travail concret et quotidien Cette ann e nous publions les chiffres des centres dans un tableau agr g Ce dernier ne reprend pas les signalements enregistr s et trait s par les CS mais qui ont t renvoy s vers d autres services parce qu ils ne concernaient pas des faits de traite des tres humains ou parce qu ils n ont pas abouti l initiation d un accompagnement Les signalements qui n aboutissent pas l initiation de l accompagnement par le CS repr sentent une charge importante de travail pour les centres tant en termes d ampleur que de responsabilit L analyse et le rapportage des signalements qui ne donnent pas lieu a un accompagnement constituent en soi u
79. ministres de la Justice et de l Int rieur ne sont toujours pas remplies jour la collecte la centralisation et l change de donn es d une part et les analyses strat giques en vue d actions politiques strat giques et ou op rationnelles d autre part Les chiffres cl s relatifs aux faits et aux victimes de traite et de trafic d tres humains sont exclu sivement mis a disposition par les acteurs qui jouent un r le dans multidisciplinaire Ce sont ces chiffres qui sont mis en exergue dans ce chapitre La o il est possible de le faire la pr sentation des chiffres distingue les dossiers de traite des tres humains 330 Voir Rapport annuel Traite et trafic d tres humains la politique belge en ma ti re de traite des tres humains ombres et lumi res novembre 2005 p 62 65 1 Donn es polici res Pour la reproduction de ces chiffres nous nous basons sur les donn es qui proviennent de la Banque de donn es nationale g n rale de la police Les analystes strat giques du Service central Traite des tres humains de la Police f d rale s en sont servis pour composer une carte Cette carte permet d avoir un aper u quan titatif du nombre de constats enregistr s par la police et de leur r partition g ographique L application d une nouvelle syntaxe emp che comparer ces donn es celles que nous avons pu publier les ann es pr c dentes La syntaxe vise
80. nal Cette mati re tant particuli rement complexe nous tentons d en donner ici les principaux l ments La philosophie de lincrimination du blanchiment est de permettre la confiscation des produits d une infrac tion telle que la traite ou le trafic des tres humains qu ils se trouvent dans le patrimoine du d linquant soit en nature soit sous forme de biens de substitution voire m me qu ils ne s y trouvent plus et ce gr ce une confiscation obligatoire Ce sont donc les avan tages patrimoniaux tir s de l infraction de base en Poccurrence la traite ou le trafic des tres humains qui peuvent tre l objet d un blanchiment ventuel L objet de l infraction de blanchiment est d crit Par ticle 42 3 qui traite de la confiscation sp ciale Trois cat gories de choses entrent en consid ration comme pouvant faire l objet d une op ration de blanchiment 19 Loi du 17 juillet 1990 modifiant les articles 42 43 et 505 du Code p nal et ins rant un article 43bis dans ce m me code M B 15 ao t 1990 20 Pour un examen d taill de la port e du texte initial et des modifications succes sives apport es voy O KLEES op cit p 202 205 21 L article 505 du Code p nal comporte 9 alin as et est disponible sur le site www just fgov be code p nal 22 O KLEES op cit p 206 23 Celui ci stipule que la confiscation sp ciale s applique aux avantages patrimo niaux tir s directe
81. ont t auditionn es confirmant les d clarations de 18 partie civile Les pr venus recrutaient leurs victimes en Bulgarie les all chant avec des histoires de vie facile de bijoux de belles voitures de beaux v tements et de chirurgie esth tique La pr venue exer ait un r le de surveillance C est elle qui indiquait les pratiques en mati re de prostitution et les tarifs pratiquer en vitrine Les jeunes femmes devaient remettre la moiti de leurs gains au pr venu Les pr venus utilisaient la menace pour faire pression sur les jeunes femmes Les jeunes femmes recevaient deux GSM l un pour les contacts l autre pour la police en cas de contr le Le pr venu prenait galement soin de changer r guli rement les cartes sim des GSM pour viter les coutes t l phoniques D s que la somme atteignait 3 000 euros cet argent partait en Bulgarie via minibus La Cour constate galement que l l ment moral de Pinfraction de blanchiment est pr sent et prononce d s lors la confiscation obligatoire des sommes dont le pr venu tait porteur lors de contr les celles ci tant l objet de infraction de blanchiment Une victime constitu e partie civile voit son indemni sation port e de 10 000 25 000 euros 2 1 2 Exploitation conomique D cision tonnante en appel dans un dossier horticulture Dans un dossier voqu dans l aper u de jurisprudence d un rapport pr c dent qui conce
82. ouvriers batiment br siliens sont surtout actifs dans les activit s de plafonnage plafonnage et enduit et de placement de gyproc Ces travaux sont faciles a sous traiter mais ce sont aussi travaux qui sont effectu s l int rieur des b timents et sont donc plus discrets s agit en outre de travaux qui exigent beaucoup de main d uvre un petit chantier de construction n cessite d j des dizaines d heures de plafonnage et d enduisage Les ma tres d ou vrage gagnent vite et beaucoup d argent en faisant r aliser ces travaux pour une bouch e de pain Les entreprises sont pour la plupart des s p rl qui sont encore toujours en activit et ont t cr es r cemment 60 ont t cr es entre 2006 et aujourd hui Ces entre prises connaissent de nombreux changements au cours de leur dur e de vie relativement courte Les trois changements les plus courants sont les nominations les d missions et les mouvements d actions La fraude n apparait souvent au grand jour que lors des derni res nominations Si on observe la nationalit des personnes concern es par les notifications CTIF on observe que la grande majorit d entre elles sont de nationalit portugaise ou br silienne Cela renforce la pr somption que nombre d elles disposent d un faux passeport portugais La majorit des personnes concern es par les fili res portugaises sont associ es des soci t s Les personnes concern es
83. p nale Les d cisions du juge au p nal ont autorit de chose jug e erga omnes Ainsi la Commission a d j d rejeter la demande d une personne qui jurait tre victime d un viol parce que le jugement au p nal qui acquittait l auteur pour la pr vention de viol avait autorit de chose jug e P VERHOEVEN et L VULSTEKE op cit p 109 110 magement en se constituant partie civile en ayant intent une proc dure devant le tribunal civil ou ven tuellement en ayant proc d une citation directe de Pauteur Si l auteur est inconnu le l gislateur exige alors que le requ rant mette au moins les autorit s au courant de l acte de violence cela peut se faire en portant plainte en acqu rant la qualit de personne l s e ou en se constituant partie civile Si l auteur reste inconnu on fait alors appel au Fonds apr s la d cision de clas sement sans suite Seul le classement sans suite faute de conna tre l identit des auteurs entre en ligne de compte Un classement sans suite pour d autres raisons comme des raisons d opportunit ne suffit d s lors 088 En cas de constitution de partie civile l aide peut galement tre demand e un an apr s la constitu tion de partie civile S il s agit d une aide d urgence aucune d cision n est requise Dans ce cas il suffit que le requ rant ait d pos plainte ou se soit constitu partie civile La Commis sion r coltera elle m me les
84. par la CTIF dans des dossiers sp cifiques mais il est galement frappant de voir avec quelle facilit il est possible d acc der en quelques clics des sites internet proposant des services sur mesure comme la consti tution de montages impliquant des soci t s offshore o pour quelques centaines d euros des directeurs et actionnaires d sign s sont propos s afin d assurer l anonymat complet et o pour quelques centaines d euros suppl mentaires un compte bancaire est ouvert dans un pays tranger avec ventuellement d signation d un mandataire d sign et attri bution d une carte de cr dit anonyme Certains sites offrent galement un bureau virtuel avec le service d une secr taire r pondant au nom de votre soci t Cette volution met en lumi re les difficult s auxquelles nous serons de plus en plus confront s dans le futur pour orga niser une lutte efficace contre le blanchiment de capitaux Les challenges sont importants notamment en mati re de lutte contre la traite des tres humains En 2010 la CTIF a d ailleurs particip au sein du la r alisation d une tude typologique sur le blanchiment de capitaux et la traite des tres humains Ce projet s est cl tur en 2011 avec parmi les conclusions le souhait d am liorer la coop ration entre les diff rentes autorit s comp tentes La CTIF dispose en Belgique de moyens tr s tendus pour accomplir sa mission La loi du 11 0
85. plus de distinction entre les victimes selon qu elles sont en possession d un titre de s jour l gal ou nont D sor mais les personnes en s jour ill gal peuvent donc aussi faire appel au Fonds Toutefois en pratique il semble que peu de personnes en s jour ill gal introduisent effectivement une demande Cela serait notamment d un manque d information au sujet du Fonds et des probl mes pour remplir les conditions formelles parmi lesquelles celle qui consiste porter plainte la police ou se constituer partie 1916 Quel type d aide Trois types d aide peuvent tre octroy s par la Commission une aide principale une aide d urgence et une aide compl mentaire L aide principale est le montant que la Commission octroie comme aide financi re pour les dommages subis Laide principale n est octroy e que si le dommage est compris entre 500 euros et 62 000 euros Laide d urgence peut tre octroy e lorsqu un retard dans l octroi de l aide principale pourrait causer au 143 Article 10 de la loi du 30 d cembre 2009 portant des dispositions diverses concernant la Justice 144 Cette modification l gislative est intervenue apr s l moi suscit par l affaire Van Themsche Outre la peine de prison ferme il est tenu d indemniser les fa milles des trois victimes Suite son insolvabilit les familles ont pu s adresser au fonds d aide aux victimes pour l indemnisati
86. plus haut chapitre 2 point 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine 261 Voir galement le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lut ter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 47 Centre s est constitu partie civile La confidentialit 8 toujours t garantie lors de ces entretiens Le terme de bonnes et mauvaises pratiques good and bad practices est prendre au sens large et peut faire r f rence tant un dossier concret qu une situation structurelle que quelques jours plus tard Le fait pour les services de premi re ligne d avertir imm diatement le magis trat comp tent lors de la d tection d une victime d ex ploitation conomique durant une intervention et de lui demander si les faits suffisent pour d marrer un dossier de traite des tres humains et si les victimes entrent en consid ration pour leur octroyer le statut de victime de traite des tres humains et contacter les centres est un exemple de bonne pratique Le Centre estime qu une formation continu e des services de premi re ligne sur l application du statut victime et la d tection et l identification des victimes est n cessaire 1 2 Coop ration internationale Il ressort de diff rents dossiers qu une coop ration internationale plus rapide et efficace entre les services de migration administratifs et policiers s impose sur le plan de la d tection et de l
87. premier alin a CP une association structur e de plus de 2 personnes tablie dans temps en vue de commettre de fa on concert e des crimes et d lits punissables d un emprisonnement de trois ans ou d une peine plus grave pour obtenir directement ou indirectement des avantages patrimoniaux en utilisant l intimidation la menace la violence des man uvres fraudu leuses ou la corruption ou en recourant des structures commerciales ou autres pour dissimuler ou faciliter la r alisation des infractions En vue de la mise en conformit de la d finition avec la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e les deux derniers l ments constitutifs ont t supprim s par 18 101 du 10 ao t 2005 sur la traite des tres humains sauf pour ce qui concerne la participation une organisation crimi nelle Selon le principe de l application de la loi dans le temps les anciens dos siers comme le dossier Rom reprenant des faits ant rieurs l entr e en vigueur de 101 sur traite des tres humains de 2005 ont t jug s sur base des anciennes et des nouvelles dispositions en mati re d organisation criminelle Les jugements des dossiers et 5 datent encore de p riode ant rieure nou velle loi et ont donc t jug s sur la base des anciennes dispositions 54 Rapport annuel Traite des tres humains 2003 Plaidoyer pour une approche in t
88. que l immeuble est la propri t d une autre personne voire d un homme de paille Par ailleurs selon la jurisprudence actuelle de la Cour de Cassation la confiscation d un immeuble ayant servi commettre l infraction n est pas possible en Pabsence de disposition l gale explicite Pour rem dier cette jurisprudence probl matique il faudrait envisager de proc der une modification l gislative de l article 433novies du Code p nal en y pr voyant explicitement la possibilit de confisquer des biens immeubles en mati re de traite des tres humains comme cela a d j t propos au Parlement Enfin les mandats de gel et de confiscation constituent des outils facilitant la coop ration entre Etats membres de l Union leur utilisation doit donc tre encourag e RECOMMANDATION 4 Le Centre exhorte une coop ra tion internationale pour les saisies et confiscations Le r seau CARIN n est pas assez connu des acteurs et peut tre utilis cet effet Il permet de conna tre l tat du patrimoine d un suspect l tranger Il est gale ment possible de nos jours de rechercher le patrimoine de personnes condamn es via le FAST team 3 Politique locale RECOMMANDATION 5 Le Centre appelle les bourgmestres a accorder au niveau local aux faits de traite des tres humains et a reprendre ce point dans les nouveaux plans zonaux de s curit apr s les lections
89. quelles circonstances le pr venu l avait recrut au Maroc La victime exploitait avec sa famille Casa blanca une petite entreprise familiale avec un atelier de travail qui n tait pas vraiment rentable cono miquement parlant En juin 2007 le pr venu leur a demand d effectuer des travaux de r novation dans sa maison au Maroc Pour cela il pay qu un maigre acompte Pendant les travaux le pr venu a propos la victime de venir travailler pour lui dans sa soci t en Belgique Il pouvait y gagner beaucoup d argent Il allait gagner 107 euros par jour une offre particuli re ment all chante pour la victime Le pr venu tait pr t prendre toutes les mesures administratives comme demander un passeport et un permis de travail B pour qu il puisse venir travailler l galement en Belgique En change de cela ils ne facturaient pas les travaux de r novation de la maison au Maroc d une valeur de 6 000 euros Plus tard la victime apprit que les autres victimes avaient re u le m me type de proposition Au moment de partir il a d l instar des autres victimes signer un document dans lequel il d clarait n avoir jamais donn d argent au pr venu Une fois arriv il a travaill sur diff rents chantiers de construction notamment Charleroi Zaventem Schaerbeek Auderghem La Louvi re et m me dans un h tel aux Pays Bas En d pit de plusieurs tentatives la police n a pas pu
90. sa motivation Il mena a de la renvoyer chez son prox n te pr c dent m me si celui ci mena ait de la tuer Elle est parvenue alerter discr tement sa m re en Bulgarie Gr ce la rapidit avec laquelle la police bulgare a averti la police locale de Schaerbeek cette derni re pu sauver la jeune femme Elle tait dispos e acc der au statut de victime mais unique ment le temps d organiser son retour aupr s de sa famille en Bulgarie 212 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te et le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 114 117 213 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 2 Coo p ration internationale en mati re de victimes Traite et Trafic des tres humains 86 87 Implications noter le r le du caf de Schaerbeek Ce caf se retrouve galement dans d anciens dossiers de Char leroi comme base de d part de pourvoyeurs de main d ceuvre dans le secteur de la construction pour des situations de traite d tres Le g rant de ce caf qui se chargeait des rendez vous de prostitution pour la victime tait aussi chef d entre prise d une soci t de traitement des d chets dans le secteur de la construction En 2002 2003 pas moins de huit camionnettes 4 son nom ont
91. somme de 600 000 euros charge du principal M connaissance de certains outils li la confiscation et un r le de facilitateur dans le cadre de l ex cution des jugements et arr ts emportant confiscation Une des t ches principales de consiste en la gestion des donn es relatives aux saisies et confisca tions Toute saisie d une certaine importance doit tre notifi e En outre POCSC intervient dans le cadre des mesures de gestion prises par les magistrats du parquet et les juges d instruction au cours d une saisie En effet entre le moment de la saisie et la confisca tion il peut s couler une longue p riode D s lors POCSC intervient pour assister les autorit s judiciaires dans le cadre de l ex cution des saisies Il peut ainsi faire proc der la vente d objets saisis Cette mesure de gestion se d roule selon une proc dure sp cifique impliquant que le prix obtenu pour le bien vendu s y substitue subrogation r elle LOCSC est le bureau belge pour le recouvrement des avoirs patrimoniaux Chaque Etat membre de l Union europ enne doit en mettre un sur pied 2 5 entre tient des liens avec les institutions trang res homo logues avec lesquelles il change des renseignements Si les difficult s existent sur le terrain il semble aussi que certains outils pratiques soient m connus tels que Certains outils pratiques sont m connus
92. tences et moyens d action de nos deux institutions soient totalement diff rents nos missions respec tives tendent dans une certaine mesure vers un objectif commun En ce qui concerne la CTIF celle ci est charg e d analyser les transactions financi res suspectes qui lui sont d nonc es par les personnes et organismes soumis la loi du 11 01 1993 et de transmettre ces informations aux autorit s judiciaires lorsque son analyse r v le l existence d indices s rieux de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme provenant d une ou plusieurs criminalit s sous jacentes vis es par cette m me loi La traite des tres humains occupe une place centrale dans les activit s de la Les statistiques et les rapports annuels que nous publions sont d ailleurs r v lateurs de l importance de cette criminalit Entre 2001 et 2011 la CTIF a ainsi transmis 686 dossiers en relation avec cette criminalit sous jacente ce qui repr sente 6 80 de l ensemble des dossiers transmis par la CTIF aux autorit s judiciaires Le montant total des fonds blanchis dans ces dossiers s l ve environ 100 000 000 d euros Pour bien cerner l ampleur du ph nom ne il faut par ailleurs tenir compte des aspects traite des tres humains qui se retrouvent tr s r guli rement dans le cadre des dossiers que la CTIF transmet aux autorit s judiciaires en relation avec d autres criminalit s sous jacentes telles que le traf
93. titre de domicile X victime loue un studio Elle le loue un avocat Lorsque je suis venu chercher X ce matin au salon de massage cet homme arrivait justement Comme je l ai dit plus t t X habite au salon de massage le studio sert plut t d adresse de domiciliation Un copr venu a d clar durant son audition que cet avocat avait galement lou ce m me studio une autre victime par l entremise de son client victime commenc chercher un studio pour s y domicilier Z pr venu a finalement trouv un studio pour elle C tait un studio appartient l avocat de Z Il s agissait du m me avocat qui avait plaid durant ce proc s pour pr venu 239 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 4 D on tologie de l avocat tation constitutives de traite des tres humains Ce constat apparait galement dans le focus de ce rapport annuel Les services de police et d inspection constatent en outre que les dossiers br siliens de traite des tres humains ont diminu dans le secteur de la construc tion 2 2 Analyse de dossier construction belgo marocaine Dans ce dossier un homme d affaires belgo marocain a exploit en 2008 plusieurs travailleurs marocains par le biais de son entreprise de construction dans la r gion de Bruxelles et de Charleroi Quelques victimes ont galement t exploit es aux Pays Bas Le dossier a t
94. trafic et traite des tres humains ainsi que pour blanchiment L argent provenant des 1 Corr Bruxelles 3 novembre 2011 47 me ch d finitif en ce qui le concerne 2 Voir ci apr s partie 2 chapitre 2 point 1 2 5 Salon de massage tha landais 3 Corr Louvain 22 novembre 2011 17 me ch Voir aussi la partie 2 chapitre 4 jurisprudence Dans certains cas un dossier blanchiment est ouvert parall lement au dossier traite ou trafic des tres humains L issue de ce dossier peut se r v ler incertaine en l absence de collaboration entre les sections comp tentes Une concertation et une collaboration entre les sections comp tentes tant des parquets que des services de police sont donc primordiales si l on veut aboutir des r sultats en mati re de blanchiment dans les dossiers de traite et de trafic des tres humains activit s illicites au Royaume Uni taient en effet blanchi par le biais de transferts d argent vers la Belgique Des montants de 10 851 euros et 30 000 livres sterling ont ainsi t identifi s et font l objet de la condamnation pour blanchiment Enfin mentionnons encore une affaire d exploita tion sexuelle de jeunes filles bulgares dans laquelle plusieurs pr venues des dames de compagnie ont t condamn es pour traite des tres humains et blanchiment Les pr venues ont en effet transf r des sommes d argent dans le but de dissimuler ou de d guiser leur origine i
95. trait par l auditorat du travail de Charleroi et a abouti une condamnation Plusieurs victimes se sont constitu es parties civiles pour le proc s D marrage du dossier La police locale a t alert e par l homme d af faires belgo marocain qui deviendra ult rieurement le pr venu pour une dispute avec ses travailleurs qui n avaient pas t pay s Ils refusaient de travailler encore pour lui et de quitter son studio qui leur faisait office de logement La police locale a discut avec certains travailleurs et l homme d affaires Elle a constat des indications d une situation potentielle de traite des tres humains la demande l auditeur du travail les travailleurs ont t entendus avec l aide si n cessaire d un interpr te Le volet relatif au droit du travail et social 8 t examin davantage par l inspec tion sociale Les victimes ont t recrut es sous le couvert de fausses promesses du Maroc vers la Belgique o elles ont t mises au travail Elles se trouvaient dans une situation de lien par la dette qui les obligeait travailler gratui tement pendant une p riode pour apurer leur dette Le pr venu avait cr une soci t en Belgique d but 2008 pour pouvoir employer de la main d uvre marocaine l galement avec un permis de travail B Pour 6 000 euros il r glait les probl mes de passe port et de permis de travail des travailleurs marocains En compensatio
96. travail L entrepreneur sous traite avec une soci t qui elle m me va sous traiter avec une entreprise A Le travail est effectu par cette entreprise souvent tarif inf rieur au tarif m dian en Belgique A la t te de la soci t l organisation a plac un homme de paille Ce dernier n a aucun pouvoir de d cision ni aucune capacit de gestion Dans la r alit d ailleurs il ne g re rien du tout a juste remis sa carte d identit et sign un document lors d une pseudo AGE assembl e g n rale extraordinaire Ladite soci t a une dur e de vie d environ 6 mois 1 an soit l quivalent de 2 4 trimestres de cotisations sociales qui ne sont bien entendus pas pay es d o l appellation de fraude aux coti sations Pass ce d lai la soci t est faille et l homme de paille insolvable dispara t dans la nature m me tage de la sous traitance une nouvelle soci t est alors cr e par l organisation qu on appellera la soci t B souvent avec l aide d un bureau comptable parfois lui m me impliqu dans la fraude Les ouvriers sont transf r s de la soci t vers la soci t B en g n ral ils ne sont pas au courant et c est cette soci t B qui est dor navant Sous sous traitante de l entrepreneur Le travail est donc toujours effectu par les m mes ouvriers et contr l par la m me organisation Apr s une courte dur e de vie 2
97. une vision commune et d autre part une auto nomie suffisante pour que les CPAS puissent d finir leur propre politique Favoriser le travail de r flexion entre les diff rents CPAS c est faire un pas dans la bonne direction Cela pourrait notamment tre possible gr ce l change de donn es la concertation ou les forma tions communes qui permettent aux travailleurs sociaux d changer leurs exp riences et leurs probl mes La Vere niging van Vlaamse Steden en Gemeenten l Union de la ville et des communes de la R gion de Bruxelles Capitale et l Union des Villes et Communes de Wallonie peuvent y jouer un r le notamment en facilitant les formations o approfondie au prorata des moyens disponibles Mais il est difficile pour ces CPAS avec leur personnel et leur situation budg taire de fournir les m mes efforts que les grands CPAS C est pourquoi le plan d action insiste sur le r le que pourrait jouer le Service public de programmation SPP Int gration sociale dans le soutien aux initiatives de coop ration pour un d pis tage de qualit des fraudes Cela pourrait notamment prendre la forme du recueil et de la distribution de bonnes pratiques d une aide au d marrage d initia tives de coop ration ou d un forum pour l change d exp riences et d id es une attention est consacr e aux indicateurs de traite des tres humains auxquels les travailleurs sociaux peuvent tre confront s dans l
98. vers des situations de win win Les victimes ont souvent travaill d abord en Espagne Depuis quelques mois apr s l abandon de de visa pour les ressortissants albanais on constate galement le retour de prox n tes albanais Il s agit souvent de loverboys qui collaborent avec des amis prox n tes avec des filles albanaises Pour eux la pros titution reste une activit annexe Leurs activit s prin cipales sont le trafic de drogue et le vol de cargaisons de camions sur les zonings industriels Ce qui caract rise ces prox n tes albanais c est l extr me violence laquelle ils recourent vis vis de leurs victimes Les r seaux de prostitution nig rians sont des r seaux criminels de grande envergure avec des ramifications internationales et m me des programmes d change Une madame nig riane en Belgique peut galement tenir sous son joug des victimes en Norv ge en Traite et Trafic des tres humains 84 85 Des donn es issues de dossiers concrets sont indispensables pour analyser la mise en uvre des mesures d accompagnement sur le terrain et pour identifier les bonnes et mauvaises pratiques Su de et en Espagne Il existe apparemment aussi des programmes d change o par exemple une madame nig riane tablie en Espagne envoie une fille travailler pour elle en Belgique mais alors sous la supervision d une madame nig riane tablie chez nous Les vict
99. visas Schengen principale ment par le biais de l ambassade su doise Bangkok La firme demande 15 000 euros par victime dont 5 000 euros payer par l exploitant et 10 000 euros par la victime elle m me Si cette derni re ne peut pas payer le montant est rembours par l exploitant par tranches pr lev es directement sur ce que gagne la fille concern e Les victimes de prostitution doivent travailler gratuitement les deux premiers mois pour rembourser leur dette de voyage 1 2 Analyse de dossiers 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven Ce dossier bulgare a pour cadre la rue d Aarschot a Bruxelles connue pour tre le quartier de la prosti tution Les faits se sont d roul s de 2007 novembre 2011 Le pr venu a t condamn pour traite des tres humains La victime ne s est pas constitu e partie civile La victime et les auteurs taient originaires de la ville bulgare de Sliven un lieu de recrutement pour la prostitution Le dossier se limitait un seul pr venu ce qui est en partie imputable la vision politique men e par le juge d instruction Le pr venu poss dait diff rentes soci t s et un bar en Bulgarie 204 Voir aussi plus loin Chapitre 4 Jurisprudence 205 Voir aussi le rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 25 206 En r alit cinq personnes jouaient un r le majeur dans l exploitation de cette fille
100. 1 1998 lui a ainsi attribu la comp tence de collecter tous les renseignements qu elle estime utiles aupr s de nombreux services administratifs et policiers Elle peut galement interroger l ensemble des personnes et organismes soumis la loi pr cit e et changer de nombreuses informations avec ses homologues tran gers Nous sommes toutefois convaincus qu au dela des rensei gnements collect s dans le cadre de dossiers op rationnels sp cifiques d autres informations pointues et pertinentes sont disponibles aupr s de services organismes au rang desquels se trouve le Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme dont la coop ration avec la CTIF n est pas directement vis e par la loi du 11 01 1993 Nous pensons donc qu il est souhaitable voire indispen sable de d velopper une forme de collaboration avec ces services organismes qui s articulerait non pas autour de dossiers sp cifiques mais plut t dans le cadre d un change d informations au niveau par exemple des ph nom nes et des tendances Des synergies existent et le d veloppement de ce type de collaboration ne peut conduire qu une am lioration de l effi cacit de la lutte contre le blanchiment de capitaux et donc galement de celle contre la traite des tres humains Traite et Trafic des tres humains N CONTRIBUTION EXTERNE M Les nouveaux instruments de lutte contre la fraude sociale gra
101. 26 quater art 77 quinquies Loi 55G Traite des 0 462 362 325 515 15 12 1980 4 Donn es de l Office des trangers Au sein de l Office des Etrangers le Bureau MINTEH mineurs victimes de la traite des tres humains est compos de deux cellules charg es chacune de s oc cuper d une mati re distincte L une de ces cellules la cellule MENA examine et traite les dossiers des mineurs trangers non accompagn s MENA qui ne demandent pas l asile Le dernier rapport annuel de POffice des trangers donne des informations plus d taill es propos L autre cellule la cellule Traite des tres humains la cellule TEH analyse et traite des dossiers de victimes mineures et majeures de la traite et du trafic des tres humains La base l gale se retrouve aux articles 61 2 61 5 de la loi sur les trangers du 15 d cembre 1980333 4 1 Victimes qui ont re u un document s jour pour la premi re fois en 201 Laugmentation entre 2009 124 dossiers de victimes et 2010 137 dossiers de victimes se poursuit en 2011 ann e pour laquelle l Office des Etrangers OE rapporte au total 149 nouveaux dossiers de victimes soit 129 victimes de traite et 20 victimes de trafic La tendance la baisse qui pr valait jusqu en 2009 semble s inverser Si nous observons les finalit s d ex ploitation parmi les faits de traite des tres humains nous remarquons que le nombre de personnes qui se trouv
102. 9 Le plan d action int gral est disponible sur site du service de la politique criminelle via le lien suivant http www dsb spc be doc pdf ACTIEPLAN_C_ MH_FR_2012 pdf Traite et Trafic des tres humains 74 75 La question la collecte des donn es par le CIATTEH malheureusement connu aucune avanc e Cela reste un point faible de la une politique de lutte contre la traite b Aspects pr ventifs Comme dans le plan d action pr c dent l accent est mis sur des campagnes de pr vention et la lutte contre la p dopornographie sur internet Ainsi des projets de sensibilisation des services sociaux sont notamment pr vus c Protection des victimes de la traite des tres bumains Est entre autres envisag e la r daction d outils simplifi s pour les acteurs de terrain portant sur la protection des victimes L valuation de la circulaire du 26 septembre 2008 qui d taille la collaboration multidisciplinaire a en effet r v l que celle ci tait trop volumineuse et pas assez pratique Notons cet gard que l valuation de la circulaire en ce qui concerne les mineurs trangers non accompagn s MENA n est toujours pas finalis e elle est reprise comme point d attention dans le plan d action La sensibilisation des tuteurs la probl ma tique de la traite ainsi que la formation dans les centres Fedasil constituent d autres propositions du plan d ac tion en vue d une mei
103. Centre tait un Rapporteur national dans le domaine de la traite des tres humains avant la lettre et jusqu aujourd hui il remplit de facto en Belgique Le l gislateur a pr cis que le Centre m ne ses missions a bien dans un esprit de dialogue et de coop ration Il collabore dans ce sens avec diff rentes instances notamment le r seau europ en de rapporteurs natio naux ou de m canismes quivalents dans le domaine de la traite des tres humains La Commission euro p enne la Coordinatrice de PUE pour la lutte contre la des tres humains Madame Vassiliadou et la Pr sidence du Conseil de l Union europ enne r unissent r guli rement ce r seau comme encore derni rement sous la pr sidence danoise Au cours de P laboration de la strat gie de PUE contre la traite des tres humains Madame Vassiliadou a rendu une longue visite de travail au Centre Le Centre galement avec les acteurs de proche multidisciplinaire de la traite et du trafic des tres humains dans le cadre de la Cellule interd par tementale de coordination et de son Bureau pr sid par le Service de la Politique Criminelle Le Plan d ac tion national 2012 2014 a t pr sent au Conseil des ministres du 22 juin 2012 et la Cellule a t charg e de le mettre en ceuvre Une des actions de ce Plan d action consiste a laborer une base l gale pour la reconnaissance et le
104. Centre ou directement avec les personnes responsables indiqu es dans le colophon Cette publication est imprim e sur du papier FSC SGS COC 004434 sources mixtes CENTRE POUR L EGALITE DES CHANCES ET LA LUTTE CONTRE LE RACISME CENTRE POUR L EGALITE DES CHANCES ET LA LUTTE CONTRE LE RACISME Rue Royale 138 1000 Bruxelles WWW DIVERSITE BE
105. EH en vue d expl mendicit N 47 Wars 1 8 TFH en vue crime d lit forc N 10 0 en vue de trafic d organes 1 1 Reuven DGJ DJP TEH ASA Sinne ENGELEN Sur le plan du trafic des tres humains certains chiffres de la BNG permettent de dresser par ann e un tableau comparatif de donn es comparables quoique l men taires Tableau 1 Affaires de trafic d tres humains Source Banque de donn es Nationale G n rale Police Trafic d tres humains La d finition du trafic des tres humains tel qu en tendu ici est celle reprise l article 77bis de la loi du 15 d cembre 1980 Le trafic des tres humains c est le fait de contribuer de quelque mani re que ce soit soit directement soit par un interm diaire permettre tr e le transit ou le s jour d une personne non ressor tissante d un Etat membre de l Union europ enne sur ou par le territoire d un tel Etat en violation de la l gislation de cet Etat vue d obtenir directement ou indirectement un avantage patrimonial Traite et Trafic des tres humains 128 129 2 Donn es des services d inspection sociale Un protocole de coop ration entre l Inspection sociale du SPF S curit sociale IS et le Contr le des Lois Sociales du SPF Emploi Travail et Concertation sociale CLS doit garantir que les deux services d inspection m nent le
106. Les tableaux ci apr s ne permettent pas de se forger une id e de l occupation et de la capacit d accueil des centres Vindicateur de la dur e d accompagne ment un indicateur tr s important n est pas trait ici mais fait le plus souvent l objet d une analyse et d une description plus pr cises dans les rapports annuels ou d activit s des CS 334 Les chiffres de l Office des trangers relatifs aux prolongations de documents en sont galement un indicateur Mais cet indicateur renseigne le nombre de d livrances ou de prolongations de documents sans indiquer le nombre de per sonnes que ces d cisions concernent Traite et Trafic des tres humains 134 135 Tableau 11 Victimes de la traite des tres humains pour lesquelles un accompagnement a t initi 2011 Source centres sp cialis s pour les victimes de la traite des tres humains tableau r alis par le Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Economique Organes Criminalit Autes or P sees enacts F femme oom Maroc 1 Roumanie 3 19 25 13 1 3 22 Bulgarie 5 Inde Nig ria IEZ Alg rie 4 Belgique 4 Chine 1 3 Albanie 1 1 Cameroun 2 1 Hongrie il 2 Soudan 3 Tunisie 3 Moldavie 1 il Pologne 1 1 Sierra Leone 1 1 Tch quie 2 2 Afrique du 1 D D D D D WWW WwW amp A Belgique 1 Moldavie
107. Lorsqu il s agit d infrac tions li es au trafic de main d uvre clandestine ou Des aspects Traite se retrouvent r guli rement dans les dossiers transmis par la CTIF aux autorit s judiciaires en lien avec d autres qualifications la traite des tres humains la CTIF informe galement ministrative ind pendante l auditeur du travail de cette transmission dot e de la personnalit ju ridique institu e par la loi du 11 janvier 1993 Elle est charg e de la centralisa tion du traitement et le cas Relevons que la qualification sous jacente retenue dans le cadre d un dossier est celle qui est la plus vidente Des aspects traite des tres humains se retrouvent d s lors tr s r guli rement galement dans les dossiers ch ant de la transmission d informations aux autori t s judiciaires en vue de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme La Belgique 8 opt pour une grande responsabilisa transmis par la CTIF aux autorit s judiciaires en rela tion avec d autres qualifications sous jacentes vis es par la loi telles que la criminalit organis e R cemment la CTIF s est galement vu confier une tion des organismes et personnes vis s par la loi du 11 janvier 1993 un devoir de vigilance et non une 11 Ibid p 30 12 1 s agit de ph nom nes davantage que d infractions sp cifiques Ainsi le trafic d tres humains peut rentrer par
108. M A BEERNAERT Droit de la pro c dure p nale 6 me d Bruges La Charte 2010 p 407 71 Le cadre g n ral des saisies en mati re p nale est repris aux articles 35 39bis 46quater 2 b et 3 du code d instruction criminelle condamnation pour crimes Traite et Trafic des tres humains 38 39 La confiscation des d lits ou contraventions 72 richesses illicites constitue On distingue deux types de confiscations l une est une peine accessoire visant sanctionner le condamn en le privant par exemple des avantages patrimoniaux tir s de l infraction Lautre est une mesure de s ret qui tend carter une chose en raison du danger qu elle repr sente de son carac t re illicite par exemple des stup fiants Parme prohib e En ce qui concerne la traite des tres humains aucune disposition particuli re n a t pr vue mati re de saisie C est donc le droit commun r sultant des articles 35 et suivants du code d instruction crimi nelle qui trouvera s appliquer Il faut galement mentionner que le gel de certains avoirs patrimoniaux savoir le blocage de comptes bancaires de coffres ou avoirs bancaires est possible lorsque des faits de traite des tres humains avec circonstances aggravantes tels qu abus de la situation vuln rable ou usage de violence sont pr sents Quant la mati re des confiscations elle est trait e aux articles 42 43quat
109. S article 400 du C LR voir le rapport du 8 mars 2012 fait au nom la commission de la justice sur le projet de loi pro gramme 1 Doc parl Chambre session 2011 2012 Doc 53 2081 013 5 3 176 Point 2 1 9 de la partie II socio conomique de l accord de gouvernement du ler d cembre 2011 p 100 177 Expos des motifs du projet de loi programme I du 24 f vrier 2012 Doc parl Chambre session 2011 2012 Doc 53 2081 001 p 32 Traite et Trafic des tres humains 72 73 L accord de gouvernement envisage l adoption de mesures visant sanctionner les donneurs d ordres Le Centre et d autres acteurs l appellent de leurs v ux depuis de nombreuses ann es Le recouvrement des dettes en application la respon sabilit solidaire repose sur le syst me de responsabi lit subsidiaire Ceci permet de lutter contre les soci t s boites vides dans les chaines de sous traitance ou la mise en faillite de soci t s pour chapper leurs obli gations Il est pr vu que lorsqu un paiement faire en application de la responsabilit solidaire n est pas fait ou n est fait que partiellement les entrepreneurs ou sous traitants se trouvant au dessus de la soci t incri min e soient solidairement responsables de la dette en question Un syst me similaire est introduit en ce qui concerne les dettes fiscales Enfin et c est sans doute le syst me le plus pertinent pour la traite des tr
110. a admis au cours des conversations les faits de prostitu tion et a ajout qu elle n y avait pas t contrainte Elle a indiqu que lorsqu elle ne d clarait rien elle pouvait retourner chez ces hommes du milieu et dire qu elle n avait rien dit la police il ne lui arriverait alors rien Elle a indiqu ne pas vouloir faire de d claration et qu elle n avait rien ajouter ce que nous savions d j La victime a dit qu elle tait elle m me victime de pratiques vaudou et qu elle faisait des cauchemars Elle a galement imput son retard de r gles ces pratiques vaudou Elle disait souffrir de ce type d angoisses et qu elle quitterait le centre de d tention que pour pouvoir parler avec un pr tre africain qu elle craignait pour sa vie et qu elle ne se sentait en s curit qu au centre de d tention Gr ce l aide des collaborateurs d un centre d accueil sp cialis et aux discussions avec eux la victime a fini par tre convaincue de se rendre en Belgique pour y acc der au statut de victime Diff rentes instances ont d tre sollicit es pour pouvoir arranger cela d un point de vue administratif VOE a servi d interm diaire pour transf rer la victime en Belgique La cellule Traite des tres humains de POE confirm que la victime remplissait toutes les conditions pour acc der au statut de victime de traite des tres humains Le bureau Dublin de POE a pris son tour co
111. a celles ci y taient exploit es elles devaient s y prostituer et effectuer divers travaux pour la pr venue et ceci 7 jours sur 7 24h sur 24h En cas de contr le policier les jeunes femmes devaient utiliser une cache sp cialement pr vue a cet effet Par ailleurs la plupart des victimes marocaines et br siliennes taient en s jour ill gal et la pr venue a fait usage de man uvres frauduleuses l gard de plusieurs d entre elles l une s tait vu promettre un travail de femme de m nage une autre pensait venir travailler dans un restaurant et une troisi me encore dans un caf L hygi ne du bar laissait par ailleurs fortement d sirer les toilettes et les douches ne fonctionnaient pas et les jeunes femmes taient log es sur place dans des conditions d plorables l inspection du logement a d ailleurs d clar les chambres inhabitables notam ment en raison des dangers d intoxication au CO2 d lectrocution et d explosion Le tribunal prononce galement une peine de confisca tion par quivalent de 2 437 557 euros correspondant aux revenus tir s des infractions de traite et d exploita tion de la prostitution Le tribunal correctionnel de Li ge a eu l occasion de mettre en cause le r le jou par les dames de compa gnie et de les condamner c t d autres pr venus les g rants dans un dossier impliquant pas moins de 132 prostitu es Les pr venus exploitaie
112. abordons quatre dans cette introduction En analysant de pr s certains revenus il est pos sible d identifier les donneurs d ordre et les acteurs du crime D s l instant o il est question de r seau et ou de crime organis l argent du crime doit tre transf r au sein et souvent en dehors des fronti res nationales Il est essentiel d accorder de l attention aux flux d argent en tant qu l ment de la politique de recherche et de surveillance des op rations de blanchiment de capitaux Une action polici re et judiciaire combattive n af fectera efficacement les auteurs de faits de traite d tres humains que si elle retire effectivement les b n fices des circuits criminels et si elle neutralise les facilitateurs et les ressources mis en place dans tout le processus d exploitation Cela souligne Pin t r t notamment des saisies et des confiscations Les administrations locales et la police jouent un r le cl dans la d tection de la traite des tres humains sans leur attention de nombreux signaux seront perdus Les CPAS ont galement un r le jouer dans la d tection des victimes de traite des tres humains Lorsqu ils rencontrent des indices de formes organis es d exploitation ils peuvent colla borer aux enqu tes dans le respect de leur d onto logie Quelques CPAS de grandes villes ont conclu des accords dans ce sens avec l auditorat du travail Les victimes de la t
113. abus la situation de faiblesse des personnes et d tendre la protection p nale des personnes vuln rables contre la maltraitance M B 23 janvier 2012 humains Cette modification a eu lieu dans un souci d harmonisation de l ensemble des dispositions du Code p nal sur ce point La situation particuli rement vuln rable a t remplac e par la simple situation de vuln rabilit en supprimant le terme particuli re ment et l ge t ajout parmi les circonstances de 170 Voir les articles 433septies 2 du Code p nal et 77quater 2 de la loi du 15 d cembre 1980 vuln rabilit Si cette modification nous para t anec dotique on peut toutefois s interroger sur la mani re dont sera interpr t e la question de l ge puisqu une autre circonstance aggravante vise d ja les mineurs 2 1 2 Donneurs d ordre Sans que cela ne soit sp cifiquement li a la traite des tres humains il faut mentionner via la loi programme I du 29 mars 2012 d un syst me de responsabilit solidaire des donneurs d ordre pour les cotisations sociales les dettes fiscales et les dettes sala riales Ce volet la loi programme constitue une des premi res r alisations du gouvernement actuel dans le cadre des mesures destin es a lutter contre la fraude accord de gouvernement fait d ailleurs de cette lutte une de ses priorit s d action 1 faut d s lors se r j
114. activit lucrative Les membres de l organisation criminelle ont investi 247 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 3 The other side of the coin 248 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money dans les circuits l gaux comme un car wash un lieu de restauration et de d bit de boissons pour blanchir leurs revenus d origine criminelle Ils ont en outre trans f r des fonds via le syst me bancaire secret hawala en Irak pour entretenir leurs familles ou investir dans Pimmobilier Pour les transactions bancaires hawala ils utilisaient un magasin anversois d lectro de deux fr res irakiens qui dissimulait en r alit une agence bancaire 4 2 2 Mariages de complaisance indiens Hasselt Dans ce dossier une organisation criminelle indienne arrangeait contre paiement des mariages de complai sance en Su de entre des exploitants indiens de night shops et des femmes portugaises afin de r gulariser la situation de s jour de ces Indiens en s jour ill gal en Belgique En tant qu poux d une ressortissante de PUE ils recevaient ainsi un droit de s jour La police est parvenue d tecter quatorze membres de Porganisation criminelle ainsi que leur r le Ils taient tous indiens Le chef se trouvait en Su de Au d part le parquet d Hasselt avait class ce dossier sans suite En se constituant partie civile aupr s d un juge d ins truction le Centre a fait rouvrir le dossier
115. ains cette fois et dans lequel le Centre s est constitu partie civile il est galement question de fraude consid rable aux allocations Vindividu concern un homme d af faires d un night shop tait membre d une organisa tion criminelle qui organisait notamment des mariages blancs contre paiement Il percevait sous un faux nom une aide indue du CPAS l adresse o il tenait une safehouse labri des regards Le CPAS concern a transmis au juge d instruction un aper u permettant de voir que lindividu avait per u ind ment 50 820 22 euros d aide sur une p riode de sept ans 99 aussi partie 2 chapitre 2 point 4 2 3 Mariages de complaisance indo pa kistanais Ypres Durant tout ce parcours diff rents signaux de fraude et de cas d exploitation peuvent tre per us Ainsi le CPAS de Gand a r guli rement constat des probl mes de mauvais contrats de travail ex des personnes qui sont syst matiquement licenci es apr s deux semaines et viennent demander de l aide au CPAS chez les m mes employeurs dans des night shops des boulangeries industrielles la distribution de journaux locaux C est ce qui 8 amen le CPAS soup onner qu il s agissait d employeurs v reux Des probl mes ont galement t constat s avec des marchands de sommeil Malgr le fait que les gens aient t encou rag s porter plainte ils se sont montr s tr s r ticents par peur ou par manque de confian
116. aire ainsi lement sur les dossiers dans lesquels le Centre est constitu partie civile ainsi que sur les d cisions trans mises par les centres d accueil pour les victimes qu une d cision explicite rendue en mati re de fausse ind pendance dans le secteur de la construction par le tribunal correctionnel de Termonde D autres d ci sions int ressantes concernent les secteurs des car wash de l horeca et des man ges En mati re d exploitation de la mendicit une d cision concernant une affaire voqu e dans un rapport pr c dent a t rendue en appel Enfin en mati re de trafic d tres humains plusieurs d cisions importantes concernent des organisations criminelles qui organisaient des mariages de complai sance ou taient impliqu es parall lement dans des activit s d escroquerie Nous pr sentons ci apr s bri vement plusieurs de ces d cisions 2 Aper u des d cisions par type d exploitation 2 1 Traite des tres humains 2 1 1 Exploitation sexuelle Des d cisions contrast es en mati re de prostitution Dans une affaire d exploitation sexuelle dans le milieu bulgare voqu e plus haut dans ce rapport le pr venu bulgare est poursuivi pour traite des tres humains article 433quinquies 1 1 du Code p nal et pour exploitation de la prostitution de deux jeunes 285 Voir ci dessus cette partie chapitre 2 analyse du ph nom ne point 1 2 1 Dos sier bulgare de Sliven
117. ais Ils entament leur p riple au Br sil et atterrissent l a roport Charles de Gaulle Paris pour ensuite prendre le Thalys ou le bus en direction de Bruxelles gare du Midi Ils viennent en Belgique avec un visa touristique et restent plus longtemps que le d lai de validit Parfois aussi ils ach tent des prix astronomiques un faux passeport portu 088 Une mani re tr s fr quente pour ces personnes d acc der l emploi en Belgique est d entrer dans un caf portugais et d attendre n est pas rare qu un homme de paille br silien s y pr sente pour recruter de la main d uvre destin e prin cipalement des entrepreneurs portugais La fili re br silienne s adresse principalement au secteur de la construction bien que le secteur du nettoyage soit galement 62 du Centre Les ressortissants Br siliens n ont maintenant plus besoin de visa pour un s jour de moins de trois mois https dofi ibz be sites dvzoe FR Guide desprocedures Pages TransitetcourtsejoursurleterritoiredesEtatsSchengen aspx 63 http www vacature com blog deel 2 waarom landen brazilianen in belgi C3 AB r dig le 10 12 2010 Isabel Pousset Sofie Van Hoof Jonas Lampens Tim Dirven Maaike Wayenbergh 24 01 2012 64 http meilleurdesmondes be blog wp content uploads 2011 07 Fili C3 A8re br C3 AIsilienne pdf r dig le 10 12 2010 Nico Schoofs Filip Michiels 24 01 2012 parfois concern Les
118. aite des tres humains comme forme d exploitation conomique ainsi Traite et Trafic des tres humains a que du ph nom ne de la traite interne au sein tant de l UE que des tats membres Cela ne signifie pas n cessairement qu une approche ax e sur la victime ou fond e sur les droits de l homme s inscrirait plus naturellement dans des r ponses ne relevant pas du droit p nal car le langage des droits de l homme peut galement ne pas tre adapt aux autres domaines du droit Toutefois la r f rence une approche holistique de la traite des tres humains comme le pr voit la directive repr sente une avanc e importante vers la prise en compte du r le des diff rentes approches de la lutte contre la traite des tres humains Elle peut amener une plus grande reconnaissance de l approche fond e sur les droits de l homme ou ax e sur la victime qui tient compte du r le des diff rents acteurs et des diff rentes approches pour lutter plus efficacement contre la traite des tres humains Ici l ajout d un quatri me P 160 au discours relatif la traite des tres humains savoir le concept de partenariat est le signe que l approche ax e sur la lutte contre le crime est d sor mais associ e d autres approches L organisation conjointe de la journ e europ enne de lutte contre la traite des tres humains en 2011 par diff rentes agences europ ennes dont Eur
119. aite des tres humains Le Centre appelle les bourgmestres accorder plus d attention au niveau local aux faits de traite des tres humains et les reprendre dans les nouveaux plans zonaux de s curit apr s les lections communales 2 2 Comp tence territoriale et organisation Le Centre souligne qu une r forme de la justice o ne subsiste qu une dizaine de grands arrondissements judiciaires peut s av rer tr s positive pour la lutte contre les r seaux de traite et de trafic d tres humains Ceux ci op rent par d finition au del des fronti res des arrondissements et le plus souvent au niveau inter national La structure judiciaire belge pose souvent probl me lors des poursuites et durant l enqu te La traite des tres humains est un ph nom ne typique ment supralocal face auquel de petits arrondissements ne font pas le poids En Flandre Occidentale un projet test de transfert de comp tences des arrondissements judiciaires vers le niveau provincial est en cours et donne de bons r sul tats Un arrondissement judiciaire de la province est 275 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven et point 2 2 Analyse de dossier construction belgo marocaine ainsi charg des poursuites pour faits de traite des tres humains Selon les accords c est le parquet de Bruges renforc par un magistrat d tach du parquet de Furnes qui traite tous les dossiers de traite et de
120. aite et de trafic des tres humains avec une attention particuli re accord e l aspect de lutte et plus parti culi rement la mise en uvre des mesures d accompa gnement sur le terrain et le r le des acteurs pertinents Pour chaque finalit d exploitation nous proposons d abord les nouvelles tendances et volutions Pour une analyse plus large des profils des r seaux et des victimes nous vous invitons consulter les rapports annuels Traite et trafic des tres humains de 2008 et 2009 Ces analyses se basent sur des entretiens men s avec divers corps de police et services d inspection magistrats et auditeurs Les entretiens ont t men s de mani re anonyme et informelle Ensuite toujours par finalit d exploitation nous analysons quelques dossiers de traite et de trafic des tres humains auxquels le Centre a pu avoir acc s en sa qualit de partie civile Cette analyse se base sur les proc s verbaux PV de ces dossiers et approfondit la fois la perspective de la victime et le syst me criminel 1 Exploitation sexuelle 1 1 Tendances et volutions Les victimes de la prostitution visible comme la prostitution en vitrine et en rue sont surtout des femmes bulgares roumaines nig rianes albanaises et hongroises Les r seaux hongrois avec des victimes hongroises ne sont apparus que l ann e derni re Les r seaux bulgares sont encore toujours tr s actifs Ils op rent en Belgique aux P
121. aits de traite des tres humains pour lesquels leur client 8 t poursuivi et condamn 284 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 5 Salon de massage tha landais Traite et Trafic des tres humains 112 113 CHAPITRE 4 APERCU DE JURISPRUDENCE 2011 DEBUT 2012 Dans ce chapitre le Centre pr sente un aper u la jurisprudence de l ann e 2011 et du d but de l ann e 2012 Cet aper u est une s lection bas e principa 1 Constats Le Centre a eu connaissance de nombreuses d cisions rendues en mati re d exploitation sexuelle Plusieurs d entre elles concernent des salons de massage thai landais Dans certaines affaires des peines de confisca tion importantes ont t prononc es Dans certains cas galement des dommages et int r ts cons quents ont t octroy s aux parties civiles Autre constat frappant dans ce type d exploitation dans plusieurs affaires des mineures d age figurent parmi les victimes Mention nons encore qu il est parfois question la fois de trafic et de traite des tres humains aux fins d exploitation sexuelle ou encore de traite aux fins d exploitation sexuelle et conomique En mati re d exploitation conomique il y a lieu de mentionner des d cisions intervenues dans des affaires voqu es dans des rapports pr c dents une d ci sion tonnante de la Cour d appel dans une affaire d horticulture et d incendie volont
122. ale avec le Nig ria pour les commissions rogatoires s est galement am lior e depuis que ces derni res se font dans le contexte du Benelux La Belgique 8 peu d quipes communes d enqu tes pour la traite des tres humains mais EPIC est bien un exemple de bonne pratique de coop ration polici re internationale dans les zones frontali res Dans l Euro R gion de Belgique des Pays Bas et d Allemagne lien de coop ration a t mis en place entre les r gions de Li ge Hasselt Maastricht et Aix la Chapelle pour lutter contre l exploitation sexuelle en mati re de traite des tres humains les drogues et les vols organis s Au cours de ces r unions auxquelles participent poli ciers et magistrats des donn es concr tes sont chan g es avec pour objectif de faire concorder les actions et m thodes de travail de chacun Cet organe est tr s rapide et efficace 281 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven point 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine et point 1 2 5 Salon de massage thai landais Traite et Trafic des tres humains 110 111 3 Interpr tes Les interpr tes ont un r le capital durant l audition des victimes lors de leur interception d tection et audi tions ult rieures Ils sont galement importants durant l enqu te pour traduire les coutes t l phoniques et les interrogatoires des suspects Il est tr s difficile de faire radier des interpr
123. alement consciemment contre 287 Voir ci dessus cette partie chapitre 2 analyse du ph nom ne point 1 2 2 Tra fiquant de drogues et victimes belges 288 Anvers 29 mars 2012 14 me ch payement ses victimes afin qu elles fonctionnent mieux sur le march de la prostitution avec des clients tiers Il pouvait ainsi profiter des revenus qu elles produisaient Il se chargeait notamment de les d poser et d aller les chercher dans les bars o elles travail laient et celles ci devaient lui remettre leurs gains La Cour souligne galement que les victimes taient totalement d pendantes du pr venu qui se trouvait dans une position de force et les mena ait de violence ou recourait effectivement la violence lorsqu elles ne satisfaisaient pas ses exigences Cette situation de d pendance tait renforc e par la position vuln rable dans laquelle les victimes se trouvaient eu gard leur assu tude la drogue et leur statut social pr caire La Cour ajoute que le fait que le pr venu ait entretenu pendant une p riode une relation avec les victimes n est pas pertinent non seulement parce que l exploi tation sexuelle 8 perdur apr s la fin de la relation mais plus fondamentalement parce que vu la mani re dont le pr venu consid re les femmes objets sexuels on peut se demander dans quelle mesure il s agissait d une v ritable relation Une des victimes de traite s tait constitu par
124. alit p 96 98 et sur la fausse ind pendance le m me rapport p 79 81 308 Voir galement ci dessus 16 focus partie 1 chapitre 1 point 3 Traite des tres humains et constructions juridiques 309 Corr Malines 14 octobre 2011 9 me ch appel interjet ne recevaient aucun salaire ils ne disposaient d aucun quipement de s curit et aucune forme d aide m di cale ou financi re n tait fournie en cas d accident pas plus qu une protection sociale Par ailleurs il y a eu abus de leur situation vuln rable car ceux ci tant en s jour ill gal toute forme de protestation tait exclue Le tribunal correctionnel de Bruxelles a galement retenu la pr vention de traite des tres humains l en contre d un pr venu qui g rait le chantier d une soci t engageait les ouvriers et les mettait au travail dans des conditions contraires la dignit humaine Les travail leurs devaient parfois prester plus de quatorze heures par jour raison de sept jours par semaine sans tre soign s en cas d accident de travail Le pr venu abusait par ailleurs de l autorit qu il avait sur eux en raison de leur situation vuln rable puisqu ils se trouvaient en s jour ill gal en Belgique Le tribunal accorde des dommages mat riels et moraux cons quents aux victimes entre 3 000 et 17 000 euros pour le dommage mat riel et 2 500 euros de dommage 3 Secteur des car wash Dans un dossi
125. alit financi re ne serait pas possible Par ailleurs la loi anti blanchiment du 11 janvier 1993 pr voit des amendes administratives lorsque les personnes et organismes vis s par la loi n ont pas t suffisamment diligents Ces sanctions devraient tre effectivement appli qu es lorsque des manquements apparaissent Le Centre recommande de sensibiliser ces professions a la probl matique de la traite des tres humains Derri re les constructions juridiques mises en place il y aen effet parfois des atteintes a la dignit humaine constitutives de traite des tres humains Une vision et une strat gie communes Une prise de conscience du ph nom ne et des efforts consentir est aussi indispensable A cet effet une vision strat gique globale impliquant tous les acteurs concern s est n cessaire L largissement des comp tences du Coll ge pour la lutte contre la fraude fiscale et sociale au blanchiment tel que pr vu dans le Plan d Action 2012 2013 du Coll ge constitue un pas dans la bonne direction 58 J C DELEPIERE et P DE KOSTER op cit p 46 59 Plan 2012 2013 du Coll ge pour Lutte contre fraude fiscale et sociale p 99 95 Le Plan est disponible sur le site du Secr taire d Etat pour la lutte contre la fraude sociale et fiscale Monsieur John Crombez http www samenaanhetwerk be media uploads john actieplan_college_fraudebestri jding_2012 2013_fr pdf Par ailleurs
126. anchiment Il appara t cependant que tr s peu de d clarations la CTIF proviennent de ces professions Ce sont en effet essentiellement les institutions et personnes du secteur financier bureaux de change et tablissements de cr dit qui d tectent les op rations suspectes Ainsi en 2011 les bureaux de change et les tablissements de cr dit sont les institutions finan ci res qui globalisent 80 des d clarations de soup on transmises la CTIF 17 1 s agit par exemple de l assistance de leur client dans la pr paration ou la r a lisation de transactions concernant lachat ou la vente d immeubles ou d entre prises commerciales l ouverture ou la gestion de comptes bancaires Traite et Trafic des tres humains 18 19 Le nombre peu lev et parfois inexistant de d clara tions de professionnels de secteurs non financiers par rapport a l importance du nombre respectif de ces professionnels par secteur ne manque pas d interpeller la CTIF 158 notaires sur 1423 39 professionnels du secteur comptable et fiscal sur 9322 et seulement un avocat sur 16 344 8 En revanche il faut globale ment souligner la grande qualit des d clarations faites par ces intervenants 18 CTIF Rapport d activit s 2011 5 EXEMPLE Dossier trafic des tres humains faux en criture escroquerie abus de confiance et blanchiment Ce dossier t moigne d un manque de vigilance tant dans le chef de profession
127. and et des augmenta tions relatives dans les ressorts de Mons et de Li ge Pour 2011 on parle au total de 165 poursuites initi es par les parquets soit quatre de moins que la moyenne des quatre derni res ann es 169 En outre une poursuite concernait l infraction de traite des tres humains des fins de pr l vement d or ganes Une seule poursuite c est galement la moyenne des quatre derni res ann es Dans tous les ressorts le nombre de poursuites pour traite des tres humains des fins de commission d in fractions baisse de 2008 2011 sauf dans le ressort de Mons o il est question de cinq poursuites pour 2011 soit galement le chiffre le plus lev des cinq ressorts En ce qui concerne les poursuites pour trafic d tres humains ces donn es sont encore comprises dans des infractions la loi sur les trangers o aucune distinction n est encore faite entre les pour suites pour trafic des tres humains et les poursuites pour des faits punissables d aide l entr e et au s jour ill gaux qui ne sont pas vis s par la d finition usuelle de la traite et ou du trafic des tres humains L image que donnent les chiffres de 2011 est saisis sante pas moins de 515 poursuites sont renseign es dans les chiffres fournis Les ressorts de Gand n 326 et Bruxelles n 166 en comptent ensemble 492 soit plus de 95 de l ensemble des dossiers de poursuites Pour le rest
128. asins Li ge Bruxelles Woluwe Saint Pierre Saint Gilles Braine PAlleud et Ypres taient galement actifs Plusieurs de ces exploitants apparaissaient d j pr c demment dans des dossiers indo pakistanais similaires de trafic d tres humains Au d but seul le pr venu d Hasselt y tait actif mais fort de son succ s il s est tendu progressivement plusieurs night shops indiens en Belgique D apr s un proc s verbal de la police les exploitants de ces magasins taient g n ralement des figures importantes du milieu indien avec une auto rit sur le plan religieux temple sikh et administratif ambassade d Inde En Su de quatre suspects ont t intercept s Ils orga nisaient moyennant paiement important l accueil des couples leur soutien sur place et r glaient les forma lit s administratives des mariages de complaisance Le chef s occupait galement du transport international des candidats Au d part il exploitait un restaurant indien dans la ville su doise d Orebro comme point de contact Il 8 galement cr une agence de voyages Au cours de son audition il a reconnu avoir fait office d entremetteur pour des mariages mixtes d hommes de diff rentes nationalit s pakistanaise indienne portu gaise et marocaine On a retrouv dans son ordinateur tous les documents possibles relatifs la l gislation internationale en mati re de mariages Etaient princi palement conc
129. atifs aux citoyens de PUE qui en tant que victimes de traite des tres humains sont accompagn s par l un des centres sp cialis s savoir plus d un tiers des victimes de traite des tres humains sont des ressortissants de PUE 4 2 D cisions de s jour du Bureau MINTEH concernant l ensemble des victimes Tableau 9 Toutes les d cisions de s jour concernant des victimes de traite et de trafic d tres humains Source COTE gt Lu Attestation d immatriculation TEH 19908 tion attestati CIRE temporaire Prolongation CIRE temporaire TEH CIRE illimit TEH CIRE temporaire humanitaire im Prolongation CIRE temporaire humanitaire manitaire Les chiffres relatifs aux victimes pour lesquelles un docu ment de s jour a t d livr pour la premi re fois en 2011 constituent une donn e importante Le type et le nombre de titres de s jour que POE d livr s en 2011 viennent compl ter cette donn e D s qu une victime acc de au statut de victime elle re oit un premier document en Poccurrence un ordre de quitter le territoire ou une attes tation d immatriculation lorsque des d clarations sont faites directement Ensuite tant qu elle dispose de ce statut elle recevra d autres documents de s jour Les 813 d cisions de d livrance ou de prolongation d un titre de s jour concernent donc autant les nouvelles victimes de 2011 que
130. atut de victime La majorit des victimes avait des probl mes psychiques ou financiers Une d entre elles avait subi dans le pass un inceste traumatisant de ses dix ans ses quinze ans D clarations des victimes Dans ce dossier toutes les victimes ont t entendues Ces auditions ont parfois d tre suspendues car elles taient motionnellement trop prouvantes pour les victimes Certaines d entre elles ont re u un accompa gnement psychologique sur base volontaire Quelques unes ont t interrog es par un agent de police f minin au moyen de la technique d audition audiovisuelle Une des victimes a eu une relation avec le pr venu et a d clar en d tail comment il l obligeait avoir des relations sexuelles sp cifiques comme l anilingus Purophilie la coprophilie et les relations trois avec sa jeune sceur Dans un premier temps le pr venu avait fourni de la drogue gratuitement mais d s qu elle est devenue accro elle a t oblig e de la rembourser en nature En cas de d sob issance elle tait enferm e dans une chambre Le pr venu s est montr violent envers elle Elle a ainsi un jour t hospitalis e pour coups et blessures Elle n a jamais port plainte pour autant Et fait le pr venu totalement sous contr le utilisait sa carte de banque a consenti trois emprunts de 2 500 euros pour lesquels la victime devait chaque fois se porter caution Cette vict
131. augmentation par rapport a 2010 et 2009 mais ne repr sentent que 1 69 du total blanchi en 2011 En 2011 70 dossiers ont ainsi t transmis aux autorit s judiciaires pour un montant total d passant les 12 millions d eurostf Ici ce sont les versements en esp ces en Belgique et les transferts nationaux qui sont les plus importants En revanche il n existe plus de gros flux financiers li s Pexploitation de la prostitution ce qui signifie que l argent est blanchi d une autre mani re via des soci t s de transport immobili res de location 1 1 3 devoir de vigilance de certaines professions du secteur non financier Certains d clarants tels que les notaires experts comptables externes et conseillers fiscaux externes sont exempt s de d claration la CTIF si les infor mations relatives cette d claration ont t re ues d un de leurs clients ou obtenues sur un de leurs clients lors 13 Ibid p 38 14 CTIF Rapport d activit s 2011 p 26 et 27 15 Ibid p 69 16 Ibid p 87 et 88 de l valuation de la situation juridique de ce client sauf si a leur tour ils prennent part a des activit s de blanchiment de capitaux ils fournissent un conseil juridique a des fins de blanchiment de capitaux ou ils savent que leur client sollicite un conseil juridique de telles fins article 26 51 alin a 2 de la 101 du 11 janvier 1993 Autrement dit ces notaires experts comptables et co
132. autre exemple de coop ration Dans le cadre d un groupe de travail cr sp cialement cet effet des changes ont r guli rement lieu au niveau provincial entre les CPAS et l auditorat Ainsi Pattention s est notamment centr e sur la notion de secret professionnel 97 OCWM CPAS Gent OCMW Gent en arbeidsauditoraat pakken samen sociale fraude aan 18 octobre 2011 http www ocmwgent be OCMW In de pers So ciale fraude html Traite et Trafic des tres humains 44 45 Dans la pratique il semble que les changes de donn es entre de nombreux auditorats du travail et les CPAS ne se passent pas toujours bien C est ce qui ressort notamment d une s rie de dossiers qui ont t large ment abord s dans le rapport annuel pr c dent Dans le dossier car wash le pr venu avait mis en place un syst me de fraude aux allocations comme modus operandi Certains travailleurs coassoci s ont re u une aide financi re du CPAS en plus de leur salaire officiel Ils ont pu demander cette aide car leur salaire tait maintenu express ment bas ils devaient m me parfois restituer une partie de cette aide leurs exploitants Il est ressorti de l enqu te judiciaire que les CPAS avaient une autre interpr tation la coop ration Ainsi alors que certains CPAS ne divulguaient aucune informa tion dans le cadre du secret professionnel d autres au 98 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter
133. aux ufs d or de la pr venue Elle le faisait pour la coca ne dont elle est accro Mais pour le moment elle est en d route Elle tait originaire de Goi s mais depuis 2008 elle tait sans domicile fixe et en s jour ill gal en Belgique Elle recourait a une fausse carte d identit portugaise pour s identifier 218 Voir aussi le focus Partie 1 Chapitre 1 Follow the money 219 Voir aussi le focus Partie 1 Chapitre 2 Go for the money 220 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 1 Coo p ration multidisciplinaire et 2 4 Techniques d enqu te 221 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 3 La cunes du statut de victime 222 Pour plus d informations au sujet de Goi s voir le rapport annuel Traite et tra fic d tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 27 Traite et Trafic des tres humains 88 89 La police essay plusieurs fois de la retrouver Fina lement c est une des victimes avec qui elle s tait li e d amiti qui mise en contact avec la police La police alors orient e vers un centre d aide sp cialis Durant son audition elle a d clar qu elle avait eu peur au d but de r pondre aux appels t l phoniques de la police de crainte d tre enferm e Apr s en avoir discut avec son amie elle a t rassur e et a marqu son accord pour discuter
134. ays Bas et en Allemagne Au moindre soup on d une action polici re imminente les victimes sont rapidement d plac es Les victimes ne proviennent plus uniquement des villes bulgares r pu t es pour la prostitution comme Sliven ou Varna mais aussi de nouvelles r gions o la prostitution recrute Les r seaux roumains et leurs victimes proviennent essen tiellement la r gion de Braila Galati o vivent diverses communaut s de Roms G n ralement les victimes se trouvent en situation de prostitution de rue forc e mais Elle comporte une lecture critique des PV de synth se dans lesquels les enqu teurs rassemblent les donn es pertinentes du dossier des PV d audition des victimes des suspects et des t moins des PV d information des rapports relatifs aux commissions rogatoires etc Des donn es issues de dossiers concrets de ce type sont indispensables pour une analyse visant tudier la mise en uvre des mesures d accompagnement sur le terrain mais aussi les pierres d achoppement Le Centre se base notamment sur ces analyses de dossiers pour d terminer les bonnes et mauvaises pratiques des diff rents acteurs sur le terrain Vous retrouverez celles ci dans le chapitre suivant Les l ments utiles prove nant de l analyse des dossiers pour le chapitre sur les bonnes et mauvaises pratiques sont indiqu s en note de bas de page ces derniers temps on a galement pu constater un l ger revirement
135. bsite attachments RightsofChild_summary report_en pdf 163 J 2008 Human Trafficking Sketchy data and policy responses Cri minology and Criminal Justice vol 8 pp 421 442 riences des groupes particuliers comme les travailleurs domestiques qui sont en grande des femmes dont certains peuvent avoir t victimes de traite En examinant la l gislation et les r ponses politiques existantes et en entre prenant un travail de v rification sur le terrain avec les diff rents acteurs au niveau des tats membres l Agence utilisera une approche socio juridique afin de mieux comprendre les abus en mati re de droits de l homme Le r sultat de ces recherches pourra tre examin en faisant r f rence au cadre structure proc dure r sultats du HCDH pour mesurer les abus et le respect des droits de l homme Pour ce faire il est crucial d utiliser des donn es visant documenter ce cadre ainsi qu une approche multidisciplinaire afin de mieux comprendre le ph nom ne Pour conclure lorsque nous parlons d une approche fond e sur les droits de l homme nous parlons essentiellement d une approche de la traite des tres humains centr e sur la victime C est dire une approche o les besoins de la victime parfois pr sent s comme des droits sont cens s tre au c ur m me de nos r ponses la traite des tres humains tant donn la prise de conscience grandissante ou re d couverte
136. ce en la fonction et les institutions publiques 3 565 faux ind pendants La lutte accrue contre la fraude aux allocations rend les ind pendants vuln rables Cela exige du travailleur social une attention suppl mentaire pour bien pouvoir distinguer les victimes du statut de faux ind pendant de ceux qui trompent express ment le CPAS pour obtenir une allocation Le parti pris g n ralis selon lequel les ind pendants qui viennent frapper a la porte du CPAS sont des fraudeurs potentiels laisse parfois peu de place la d tection de citoyens de PUE victimes de situations d exploitation parmi les ind pendants Plusieurs indicateurs comme les m mes employeurs qui reviennent toujours un logement dans la firme ou offert par la firme des conditions de travail ex crables des revenus bas etc peuvent faire penser 8 des situa tions d exploitation Une formation et une aide suppl mentaires devraient aider le travailleur social a faire preuve d une telle vigilance Les victimes d exploitation conomique qui ont t employ es comme ind pendants a leur insu courent en 4 Initiatives En 2011 plusieurs initiatives ont t prises pour aborder ledit usage abusif du statut social des ind pen dants essentiellement par des citoyens de PUE des Etats membres r cemment entr s dans l Union Ledit usage abusif consiste l adh sion par le citoyen de une caisse d assurance sociale en tant qu ind p
137. ces mariages suspects dans les diff rents ressorts de Belgique Sur la base de l enqu te qui a confirm les mariages de complai sance les diff rents enr leurs ont pu tre retrouv s Entretemps le suspect de Su de a t arr t en Alle magne o il a t pris en flagrant d lit en train de transporter deux candidats indiens au mariage de complaisance vers la Su de Une somme de 9 740 euros a t retrouv e dans la voiture ainsi que leurs v ritables passeports cach s dans un thermos Les deux Indiens ont reconnu les faits et ont indiqu que le pr venu d Hasselt tait l organisateur de leur mariage de complaisance Il est ressorti d une enqu te compl mentaire sur l oc cupation des partenaires masculins des couples mari s par complaisance que le pr venu d Hasselt employait dans un de ses magasins au moins huit hommes au total en sa qualit de chef d entreprise de deux soci t s Ensuite une r union de coordination polici re natio nale s est tenue avec les unit s de police qui avaient men des enqu tes similaires Cette concertation a confirm qu une organisation criminelle internationale structur e tait active en arri re plan Il est galement ressorti d une enqu te de la police de l a roport de Gosselies Charleroi qu une agence de voyages tait syst matiquement impliqu e M me apr s l arresta tion des t nors l organisation a maintenu ses activit s Mariage
138. cipes fondamentaux ce qui pourrait conduire vider le syst me de sa substance voire ven tuellement le d manteler Cela vaut notamment pour le groupe de victimes mineures et les victimes dont le dossier a t class sans suite faute d avoir retrouv la trace de l auteur On peut ventuellement se demander si des groupes cibles sp cifiques qui ont trop peur de faire une d position mais sont clairement victimes de pratiques de traite des tres humains pourraient galement entrer en consid ration ici Cela n cessite rait alors par exemple un accord sp cial du magistrat de r f rence qui connait les faits du dossier Le syst me doit galement rester facile 4 appliquer et maitrisable pour les centres sp cialis s et les diff rents acteurs Le syst me belge d aide aux victimes reste un exemple au niveau mondial de syst me d aide aux victimes quilibr grace auquel en 2011 153 victimes ont t reprises sous le statut de victime et 50 victimes ont 273 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 3 Exploitante de bar belgo maro caine obtenu un permis de s jour permanent sur la base du statut de victime de traite des tres humains Ceci prouve que le syst me belge d aide aux victimes fonc tionne effectivement aussi dans la pratique Il importe surtout que les services de premi re ligne appliquent enti rement et correctement la circulaire multidisciplinaire Dans le syst me belge la victime n
139. cisions par type d exploitation 2 1 Traite des tres humains 2 1 1 Exploitation sexuelle 2 1 2 Exploitation conomique 2 1 3 Exploitation de la mendicit 2 2 Trafic d tres humains PARTIE III Donn es chiffr es et informations statistiques Introduction Donn es polici res Donn es des services d inspection sociale Donn es relatives aux poursuites Donn es l Office des trangers Donn es des centres sp cialis s pour les victimes Nn BR D Donn es judiciaires condamnations pour traite des tres humains Conclusion RECOMMANDATIONS 1 Analyse financi re et mesures anti blanchiment 2 Saisir les profits 3 Politique locale 4 Compensation des victimes 5 Statut de victime 6 Acteurs de la politique 7 Interpr tes 8 Avocats 114 115 115 115 115 120 123 123 141 142 142 143 143 144 145 146 146 SUIEUMU 52132 sap Pe ayer NEIL INTRODUCTION Avec ce Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2011 le Centre d sire donner pour la quin zi me fois un ind pendant fiable et critique des r sultats et de l volution de la lutte contre la traite et le trafic des tres humains Pour le Centre ce rapport est un instrument capital pour remplir sa mission l gale stimuler la lutte contre la traite et le trafic des tres humains Avec la publication de son premier rapport annuel en 1996 le
140. co bulgares dans lequel le Centre s est constitu partie Par ailleurs en Europe les trafiquants font souvent usage de leurs victimes pour effectuer des op rations de blanchiment par le biais des coursiers services mon taires ou services bancaires informels Le Centre peut confirmer cette tendance qu il a lui m me constat e dans un dossier d exploitation sexuelle bulgare Bruxelles Dans ce dossier lorsque des transferts d argent provenant de la prostitution devaient avoir lieu ils taient effectu s via une agence internationale de transfert de fonds au nom des victimes Largent tait ensuite blanchi en Bulgarie par l achat de biens immobiliers et de voitures co teuses au nom d autres personnes non impliqu es dans le dossier La CTIF souligne l importance grandissante des acti vit s de type trafic de main d uvre clandestine traite des tres humains et exploitation de la prosti tution souvent pr sentes dans le cadre d activit s polycriminelles en r seau et intimement li es certains secteurs conomiques et commerciaux Celle ci constitue un indice aggravant de la menace actuelle sp cifique et insidieuse que constitue l int gration de capitaux illicites et criminels dans des circuits cono miques l gaux qui trop souvent ont que lap parence 7 Ces deux derni res ann es ce sont les 35 Voir le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2008
141. concerne les principaux pr venus le tribunal estim qu ils s taient rendus incontes tablement coupables d organisation de mariages de complaisance et donc d une forme de trafic d tres humains pour laquelle ils se faisaient grassement payer 326 Voy aussi ci dessus le focus partie 1 chapitre 2 go for the money 327 Bruxelles 2 mai 2012 13 me ch 328 Corr Ypres 29 mars 2009 Voir galement chapitre 2 point 4 2 3 Mariages de complaisance indo pakistanais Ypres Ils ont cop de peines de prison allant de 30 mois trois ans Les autres pr venus ont t condamn s notamment pour faux en criture pour avoir r dig de faux contrats de travail pour mariage de complai sance utilisation de faux passeports etc Pour un pr venu qui s tait rendu coupable de mariage de complaisance et d escroquerie au CPAS pour 50 000 euros sous un faux nom le tribunal a estim qu une peine s v re s imposait Cette d cision a t confirm e la cour d appel de Gand dans un arr t du 18 novembre 20117 vis vis des trois pr venus qui avaient interjet appel 329 Gand 18 novembre 2011 10 me ch sureumy 52232 sap 331931 124 125 DONNEES CHIFFREES ET INFORMATIONS STATISTIQUES Introduction Les deux missions essentielles du Centre d informa tion et d analyse en mati re de traite et de trafic d tres humains cr en 2004 sous la tutelle des
142. confiscation pourra tre appliqu e m me lorsque la propri t des choses sur lesquelles elle porte n appartient pas au condamn lorsqu il s agit de choses produites par l infraction c est dire celles qui ont t cr es par l infraction telles que faux billets uvres d art contrefaites En revanche la confiscation des avantages patrimo tir s directement de l infraction des biens et valeurs qui leur ont t substitu s et des revenus des avantages investis est facultative article 43bis alin a ler du code p nal et doit tre demand e par crit par le procureur du Roi Sont ainsi vis s notamment les profits tir s de infraction tels que les revenus tir s de l exploitation de la prostitution ou les gains normes g n r s par le trafic d tres humains Dans le cas o il n est pas possible de d terminer pr cis ment le montant des revenus tir s des infractions il est possible d en prononcer la confiscation par quivalent article 43bis alin a 2 Mentionnons galement la possibilit pour le juge d attribuer a la partie civile les choses confisqu es ou les sommes confisqu es par quivalent article 43bis alin a 3 Nous reviendrons sur cette possibilit au chapitre 4 de cette partie qui traite de la compensation des victimes Dans la pratique lorsque des confiscations sont pronon c es en mati re de traite des tres humains il s agit de con
143. contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 48 51 2 D tection Il existe toutefois tout un parcours au cours duquel les travailleurs sociaux peuvent permettre la correc tion sociale d avoir lieu et capter des signaux de situations d exploitation et de vuln rabilit condi tion qu ils soient munis des outils n cessaires Avant d octroyer l aide le CPAS examinera la demande Le travailleur social m ne cet effet une large enqu te sociale et r dige un rapport social Le CPAS recueille des informations et obtient ainsi une vue sur 18 situa tion psychosociale du client durant des entrevues et des visites domicile Pour la collecte de donn es relative certains l ments de fait dans le dossier le CPAS consulte la Banque Carrefour S curit Sociale qui d tient beaucoup d informations au sujet du profil de s curit sociale du demandeur d aide actuel et pass Le rapport r dig est successivement soumis au travailleur social principal un pr comit et enfin l administration 100 R ponse de la VVSG la proposition de loi de Liesbet Homans instaurant un droit de communication pour les membres du conseil et du personnel des centres publics d action sociale en cas de fraude sociale et de travail ill gal 12 mars 2012 www vvsg be contraire r clamaient l argent en retour des faux ind pendants Dans un autre dossier de trafic d tres hum
144. cr tement de g rant et les travailleurs passent d une soci t l autre Le si ge social de la soci t est r guli rement d plac d une r gion l autre Ainsi le r seau de soci t s et de g rants part d Anvers et passe par Bruxelles Li ge Malines Gand et Saint Nicolas On retrouve les m mes g rants afghano pakistanais dans diff rentes soci t s chaque fois sous une autre combinaison exploitant des car wash des stations essence des phoneshops ou des nightshops et qui finissent apr s un petit temps par d clarer une faillite frauduleuse Ils recourent des hommes de paille pakistanais lorsqu une entreprise est en difficult Lun d entre eux est ainsi associ dans 16 firmes La police souligne Ces g rants et associ s vivent au m me endroit Trois adresses diff rentes d ins cription Gand Bruxelles et Li ge font office ici de fil rouge On retrouve encore parfois ces adresses galement des travailleurs des associ s et anciens associ s de ces firmes Certains sont en possession de passeports vol s Presque toutes ces personnes et les soci t s apparent es sont connues de 18 police 1 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 49 51 Dossier construction et fausse ind pendance Dans une affaire galement abord e dans un rapport annuel pr c dent un des pr venus a
145. ctimes souhaitent pas tre mises en contact imm diatement avec des collaborateurs des centres sp cialis s pour les victimes de traite des tres humains En outre l intervention a souvent lieu le soir voire m me la nuit un moment tant les victimes que les acteurs de terrain sont fatigu s Les victimes sont expos es de nombreux facteurs ce moment stress motions Souvent ce moment n est pas le bon et elles refusent alors le contact avec les centres La question se pose galement de savoir s il ne convient pas d valuer les conditions d accompagnement le d crochage et les proc dures d arr t et d orienta tion des victimes Dans quelle mesure ces conditions ne doivent elles pas s aligner davantage sur les diff rents profils de victime Au cours de nos entrevues les magistrats et services de police ont fait part de leur grande satisfaction au sujet de leur collaboration avec les centres mais ils ont galement mentionn dans certains cas avoir d intervenir pour emp cher l arr t du statut de victime Certains magistrats ont galement mis l id e de cr er une sorte d quipe mobile de colla borateurs des centres pour accompagner les victimes qui se trouvent distance d un des trois centres Cela exige un renforcement des ressources des centres Le syst me belge d aide aux victimes 8 besoin d tre progressivement affin sans qu on touche pour autant ses prin
146. d trangers en 2009 et 2010 Le prin cipal pr venu est soup onn et a t condamn notam ment pour trafic d tres humains faux et usage de faux escroquerie abus de confiance association de malfaiteurs et blanchiment Celui ci 8 organis avec l aide de copr venus en utili sant notamment diverses soci t s un vaste r seau de fourniture de demandes de r gularisation de s jour qui se sont av r es fausses ou d nu es de valeur Ces faux documents taient d livr s contre r mun ration des ressortissants principalement chinois en s jour ill gal sur le territoire belge Il faisait galement de la publi 319 Voir ce sujet le focus partie 1 chapitre 4 give the money back 320 Corr Bruxelles 21 septembre 2010 sur opposition au jugement rendu par d faut le 2 juin 2010 Voir rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 78 321 Voir ci dessus le focus partie 1 chapitre 1 follow the money 322 Corr Bruxelles 3 novembre 2011 47 me ch Ce jugement est d finitif pour tous les pr venus sauf un dont l internement t confirm en appel par la Cour d appel de Bruxelles le 5 avril 2012 12 me ch cit dans diff rents journaux chinois et sur internet r alisant m me une vid o pour attirer un maximum de victimes De nombreuses personnes ont t victimes de ces agissements et ont
147. d autres types d infrac tions et comportent l usage intensif de cash des services bancaires du syst me informel hawala de coursiers de soci t s crans d enchev trement des fonds d alias dhommes de paille et de faux documentsi Le Centre a pu observer que le syst me hawala est r gu li rement utilis par les trafiquants dans les dossiers de traite et de trafic indo pakistanais et irakiens Le syst me de coursiers est quant lui souvent pr sent dans les dossiers bulgares roumains et indo pakistanais Ainsi dans un dossier de mariages de complaisance en lien avec des nightshops un cour sier tait charg de rassembler quotidiennement entre 100 000 et 200 000 euros et de les transporter vers d autres pays Un magistrat de r f rence traite des tres humains a galement signal l existence d un syst me africain informel semblable au syst me hawala Le syst me qui reste cependant le plus utilis est le transfert d argent liquide directement ou par lachat de biens et services Trois mod les sont pr dominants en mati re de traite et de trafic des tres humains l argent est directement rapatri dans le pays d ori gine des trafiquants o il est souvent investi dans des commerces l gaux tels que restaurants bars ou de l immobilier tels que des appartements et des maisons 29 Le syst me hawala est un syst me bancaire parall le permettant de transf
148. d enqu te Selon le ministre de la Justice il a t tenu compte de cet objectif de deux fa ons 1 La directive concernant la politique de recherches et de poursuites en mati re de traite des tres humains COL 01 07 pr voit diff rentes mani res de faire circuler information entre le minist re public et les services de police en particulier gr ce des r unions pl ni res organis es conjointement par le r seau d expertise du Coll ge des procureurs g n raux et le Service de la Politique Criminelle auxquelles parti cipent les diff rents intervenants La COL 01 07 pr voit en outre que le magistrat de liaison du parquet premi re instance sp cia lis en mati re de traite des tres humains organise au moins tous les trois mois une r union de coor dination laquelle sont invit s les services d ins pection ainsi que les services de police actifs en la mati re L organisation de ces r unions doit pouvoir mener un change effectif d informations avec les enqu teurs et doit donner la possibilit d changer les bonnes pratiques ce qui devrait contribuer am liorer les enqu tes judiciaires Le ministre fait en outre r f rence aux r unions des cellules d arrondissement Ces derni res sont pr sid es par les auditeurs du travail de chaque arrondissement judiciaire et garantissent entre autres l change d in formation avec les inspecteurs sociaux et les policiers sur
149. d claration ou port plainte Plus concr tement le Centre propose que la d signation d un avocat soit assur e avant l expiration de la premi re attesta tion d immatriculation d livr e dans le cadre de la proc dure traite des tres humains La Commis sion est galement d avis qu un avocat devrait tre d sign pour repr senter la victime lorsque celle ci obtient le statut de victime Il s agit de garantir ses droits en tant que victime par le biais d une consti tution de partie civile fortiori lorsque la victime est retourn e dans son pays d origine de mani re lui permettre de continuer faire valoir ses droits 4 Voir aussi la recommandation 10 2 2 2 2 Questions et interpellations parlementaires Tout comme dans le pr c dent rapport annuel nous abordons ici sans tre exhaustifs quelques questions qui ont t pos es durant les travaux parlementaires Ces questions parlementaires refl tent les inqui tudes actuelles les d fis qui vont de pair avec les diff rentes facettes du ph nom ne de la traite et du trafic d tres humains ainsi que la n cessit d une approche multi disciplinaire Les interpellations concernent tant des probl mes structurels que des questions relatives des dossiers en suspens et aux poursuites Elles refl tent les tendances en mati re de traite et trafic des tres humains que le Traite et Trafic des tres humains 78 79 Centre approfon
150. de vos coll gues f minines a bien vu le geste montrant un pistolet savoir le pouce lev et l index perpendicu laire au pouce mis dans ma direction Par la suite et ce apr s notre interpellation X est retourn au Maroc J avais pr venu ma famille que si elle voyait X elle devait faire semblant de rien et lui demander o je me trouvais Effectivement X a rencontr dans un caf de mon village mon fr re et lui a dit qu il ne savait pas o je me trouvais ma s que s il me retrouvait lui m me il me tuerait car j avais mont tous les ouvriers contre lui 3 Mendicit 3 1 Tendances et volutions Le probl me de la mendicit organis e dans le cadre de la traite des tres humains est encore toujours d ac tualit Ce sont des r seaux roms originaires de diff rents pays Roumanie Moldavie qui sont actifs dans la prostitution et la mendicit Les victimes ont la m me origine rom Ils ont leur propre syst me de vie sociale en commun avec leurs propres normes et valeurs r glements et un syst me l gal parall le A leurs yeux il est normal que des mineures se prosti tuent et mendient et ce tant pour les victimes que les auteurs Ces r seaux sont li s aux clans et aux r gions Ils ont recours la violence physique pour punir les filles d sob issantes 4 Trafic d tres humains 4 1 Tendances et volutions Sont avant tout concern s dans ce cadre des groupes de tra
151. de droit civil qui peut tre demand e en se constituant partie civile et elle est en principe obligatoire notamment lorsqu elle permet de r parer le dommage caus par Pinfraction Afin de garantir les droits des tiers Par ticle 43bis alin a 3 stipule que Lorsque les choses confisqu es appartiennent la partie civile elles lui seront restitu es Les choses confisqu es lui seront de m me attribu es lorsque le juge en aura prononc la confiscation pour le motif qu elles constituent des biens ou des valeurs substitu s par le condamn des choses appartenant la partie civile ou parce qu elles constituent l quivalent de telles choses au sens de l alin a 2 du pr sent article 125 E FRANCIS Algemene principes van de bijzondere verbeurdverklaring en het beslag in strafzaken T Strafr 2011 afl 5 p 319 EXEMPLES ISSUS DE LA JURISPRUDENCE En novembre 2010 le tribunal correctionnel de Bruxelles 8 accord un dommage moral de 5 000 euros et un dommage mat riel de 50 000 euros la partie civile une jeune Nig riane qui avait t recrut e au Nig ria pour soi disant venir travailler en Belgique comme femme d ouvrage En r alit elle avait d se prostituer pour rembourser une pr tendue dette de 45 000 euros La partie civile avait demand un dommage mat riel de 300 000 euros correspondant aux avantages patrimoniaux qu elle aurait d percevoir de ses activit s dans la prostitution
152. de la loi du 15 d cembre 1980 trafic des tres humains ne donnera donc pas lieu a une intervention de la part de la Commission L article 77quater 3 trafic d tres humains avec 155 P VERHOEVEN et L VULSTEKE op cit 99 Traite et Trafic des tres humains 60 61 violences et 5 trafic d tres humains ayant pour cons quence la maladie l invalidit semble par contre reprendre selon la Commission des actes pour lesquels elle peut intervenir EXEMPLE Dans une d cision de 2012 la Commission a estim que la requ te d une victime de trafic d tres humains n tait pas fond e car aucun jugement prononc par le tribunal correctionnel ne laissait penser que le requ rant avait t victime d actes de violence au sens de la loi sur les trangers ou d actes de violence au sens de Particle 483 du Code p nal La Commission a pr cis en outre dans sa d cision qu en effet le requ rant n a pas t contraint notamment par l emploi de violence physique ou morale de quitter son pays d origine pour se rendre en Europe mais a fait ce choix librement et a pay une personne dans ce but personne qui a abus de sa faiblesse et de sa situation pr caire Toutefois la Commission estime qu il est difficile de concilier cette mise sur un pied d galit des infractions de traite et de trafic des tres humains avec des actes intentionnels de violence pour tenir compte de cette
153. des tres humains les centres assurent la d fense des droits et des int r ts de la victime Pour ce faire ils l informent et lui proposent l assistance d un avocat La victime pourra ainsi d cider connais sance de cause de se constituer partie civile ou non Les centres sp cialis s agr s Pag Asa S rya et Payoke peuvent galement se constituer partie civile en leur nom propre ou au nom de la victime Ces centres sont en effet agr s pour ester en justice 106 Circulaire minist rielle du 26 septembre 2008 publi e au Moniteur belge du 31 octobre 2008 Elle remplace la circulaire minist rielle de 1994 et les directives minist rielles de 1997 modifi es en 2003 qui d crivent les conditions de de mande et d obtention de ces titres de s jour Traite et Trafic des tres humains 50 51 Les ressortissants de l UE repr sentent en 2011 plus d un tiers des victimes qui acc dent au statut L indemnisation peut r duire le risque de voir la victime retomber dans les m andres de la traite des tres humains Si Pobtention d une indem nisation n est pas une prio rit ou un but en soi pour toutes les victimes l int r t de la d marche ne doit pas tre marginalis pour autant Une condamnation assortie de dommages et int r ts peut en effet augmenter la confiance en la justice de la victime En outre l indemnisation peut permettre la victime de d marrer une nouvelle vie ou lui don
154. dit galement Ces questions et inter pellations se sont plusieurs fois bas es sur les constats des rapports annuels du Centre Les facettes multidisciplinaires de la probl matique se refl tent dans les questions et interpellations soumises a diff rents ministres Celles ci ne se limitent en effet pas aux affaires judiciaires mais s appliquent gale ment aux comp tences des ministres actuels de l In t rieur de l Emploi et de l Egalit des Chances des Affaires trang res ou des secr taires d Etat la Poli tique de Migration et d Asile et la Coordination de la Lutte contre la Fraude a Les objectifs du Plan d action de Lutte contre la traite et le trafic des tres humains 2008 2011 Durant les travaux plusieurs questions ont t pos es au sujet de la r alisation de certains objectifs propos s dans le Plan d action de lutte contre la traite et le trafic des tres humains 2008 2011 Comme on l a d j indiqu un nouveau Plan d action contre la traite et le trafic des tres humains t labor en juin 2012 Une de ces questions concernait le feedback aux enqu teurs Le Plan d action de l poque proposait notamment de fournir un feedback aux enqu teurs au sujet du proc s et de la condamnation des auteurs de faits de traite des tres humains en particulier sur les l ments contest s par la d fense les arguments qu elle a utilis s les lacunes et les meilleures pratiques
155. ditions les interve nants suivants ont pris la parole le ministre de la Justice des repr sentants du ministre de Emploi et RECOMMANDATIONS R SULTANT DES RAPPORTS DU GROUPE DE TRAVAIL TRAITE DES TRES HUMAINS DU S NAT Le rapport du S nat se cl ture par une s rie de recom mandations bas es sur les deux rapports des groupes de travail Il comprend la fois des recommandations g n rales et des recommandations plus sp cifiques Ces derni res s adressent des acteurs sp cifiques ou concernent une th matique bien pr cise De mani re tr s g n rale la Commission plaide pour plus de coop ration au niveau belge entre tous les intervenants qui travaillent c te c te dans les secteurs de la pr vention de la protection et de la r pression En outre la Commission insiste sur le fait que la lutte contre la traite des tres humains doit rester une priorit absolue pour le gouvernement Sensibilisation Les victimes potentielles de la traite des tres humains ne peuvent tre d tect es que lorsque les acteurs de premi re ligne disposent d outils de l Egalit des Chances de la Fondation Samilia des repr sentants du monde acad mique des repr sen tants de la Commission europ enne de l Organisation Internationale pour les Migrations d Eurojust et d Eu ropol du Service Traite des tres humains de la Police judiciaire f d rale et du Centre Le rapport a num r les points forts et les
156. djoint Jozef De Witte Directeur Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme sureumy 52232 sap 331531 10 11 PARTIE I L ARGENT QUI COMPTE INTRODUCTION n est pas une nouveaut ce qui motive les crimi nels actifs dans la traite et le trafic des tres humains c est le profit que ces activit s g n rent d autant plus qu elles sont vues comme des activit s a faible risque et tr s profitables low risk high reward crime D apr s des Nations La traite des tres Unies contre la drogue et le humains est la troisi me crime UNODC la traite des source la plus importante tres humains est d ailleurs de revenus du crime la troisi me source la plus importante de revenus pour le crime organis apr s le trafic de drogues et d armes Pourtant toujours selon les Nations Unies les profits criminels toutes activit s confondues qui font Pobjet de saisies sont estim s moins de 1 2 l heure o la Belgique choisi de renforcer encore davantage la lutte contre la fraude sociale et fiscale il a paru important au Centre de consacrer le focus de son rapport annuel Traite et trafic des tres humains a Paspect financier de la lutte contre ces ph nom nes Ce focus permet d aborder nouveau le ph nom ne de la traite sous l angle de l exploitation sexuelle et cono mique ainsi que le trafic des tres hu
157. e La saisie peut tre d finie comme une mesure conser vatoire prise dans le cadre de l information de Pins truction ou de l enqu te particuli re sur les avantages patrimoniaux impliquant qu un bien soit soustrait a la libre disposition de son propri taire ou de son posses seur et qu il soit plac directement ou indirectement sous le contr le des autorit s judiciaires en vue de sa production ult rieure devant les juridictions ou de sa confiscation La saisie est facultative et est pratiqu e par le minist re public ou le juge d instruction On peut ainsi entre autres saisir un bien qui pourra ensuite l issue de la proc dure au fond tre confisqu La confiscation quant elle est prononc e par le juge du fond Il s agit d une d possession forc e au profit du tr sor public ou m me de particuliers dans les cas pr vus par la loi particuli rement en cas de 69 not E FRANCIS Algemene principes van de bijzondere verbeurdverkla ring en het beslag in strafzaken T Strafr 2011 5 pp 306 336 LUGENTZ Le r gime des saisies et des confiscations en mati re de r pression de la traite des tres humains et des pratiques dites des marchands de sommeil in CH CLESSE et alii Traite des tres humains Mensenhandel mensensmokkel Les dossiers de la revue de droit p nal et de criminologie Bruxelles La Charte 2010 p 157 189 70 H D BOSLY D VANDERMEERSCH et
158. e PUnion au moyen d un formulaire standard l ex cu tion d une d cision de confiscation Un tel certificat existait d j pour ce qui concerne les saisies 82 M B 7 septembre 2006 Cette loi t modifi e plusieurs reprises afin de permettre galement l application du principe de reconnaissance mutuelle aux sanctions p cuniaires et aux d cisions de confiscation de biens Les derni res modifications en date ont t apport es par les lois des 26 novembre 2011 et 19 mars 2012 toutes deux publi es au Moniteur belge du 4 avril 2012 83 BOSLY D VANDERMEERSCH et M A BEERNAERT op cit p 1540 2 Difficult s dans le cadre de l ex cution des saisies et confiscations La saisie n est pas une condition pr alable la confis cation Toutefois en son absence une confiscation ult rieure peut s av rer probl matique le pr venu ayant eu la possibilit de modifier son patrimoine Par ailleurs de nombreux acteurs de terrain magis trats policiers mentionnent les difficult s pratiques en mati re de saisies et de confiscations difficult tracer les produits du crime les saisir et les confis quer coop ration internationale inefficace lourdeur des proc dures Pourtant le Centre a pu constater dans plusieurs Traite et Trafic des tres humains 40 41 dossiers que des saisies et des confiscations taient possibles Ainsi dans un dossier de trafic d tres huma
159. e d induire les services de police ou d inspection en erreur ou a tout le moins d induire un doute raisonnable permettant d viter l ar restation des travailleurs et donc les cons quences directes pour l utilisateur En outre la situation et les circonstances de leur logement et de leur mise au travail d rogent totalement la l gislation en mati re d emploi de s curit et de sant des travailleurs et de s curit sociale Comme on peut l appr hender ce ph nom ne d passe de loin le classique de lutte contre le travail au noir Dans ce type de dossier il faut prendre en compte des d lits comme le faux et l usage de faux sans oublier dans le chef des entrepreneurs le blanchi ment d argent la participation a une organisation criminelle ou 5806 de violence l encontre des travailleurs r calci trants et souvent impay s pour les travaux r alis s Les activit s li es directement ou indirectement la traite des tres humains pr sentent ainsi de nombreuses facettes mais g n rent surtout des revenus colossaux qu il faudra blanchir Comme cela a d j t voqu plus haut la CTIF constate que les criminels ont de plus en plus recours aux conseils de professionnels notaires comptables avocats tant pour la mise en place et l organisation de leurs activit s constitu tion de soci t s que pour le blanchiment des fonds issus de celles ci Cette tendance est observ e
160. e doit pas n cessairement porter plainte mais une d po sition pertinente est suffisante Ces victimes doivent toujours tre mises en contact avec des collabora teurs des centres sp cialis s qui doivent tre dispo sition Cela exige videmment aussi un syst me de permanence dans les centres Les services de premi re ligne doivent lors de leurs grandes actions pr par es o ils s attendent intercepter beaucoup de victimes avertir les collaborateurs des centres sp cialis s pour qu ils aient l occasion d expliquer eux m mes le statut aux victimes Il s av re que dans la pratique ce sont souvent les services de premi re ligne qui expliquent eux m mes le statut de victime car ils n ont pas toujours r ussi contacter les centres ou n en ont pas pris l initiative Le Centre demande une op rationnalisation plus large du syst me de permanence organis par les centres d accueil pour les victimes de la traite pour optimaliser la collaboration avec les services de premi re ligne La question se pose aussi de savoir si les centres ne devront pas aligner davantage leur accueil et leur accompagne ment sur les besoins sp cifiques des diff rents types de profils de victime dont les victimes ressortissantes de PUE et les victimes d assu tudes telles que la drogue Cela requiert des moyens ad quats pour les centres d accueil Le Centre demande en priorit que tous les acteurs s engagent appliqu
161. e il est fait mention de seize dossiers de poursuites dans le ressort d Anvers de sept Li ge et d aucun Mons Traite et Trafic des tres humains 130 131 Tableau 3 Aper u des poursuites pour traite des tres humains par ressort Cour d appel Source Base de donn es du Coll ge des Procureurs g n raux analystes statistiques PARQUET F D RAL 37L Traite des tres humains Exploitation sexuelle art 433 quin quies 1 1 141 189 175 170 29E Traite des tres humains Exploitation de la mendicit art 433 quin quies 1 2 Py al 70 te ee SP a ak a a lo 5 5 55D Traite des tres humains Exploitation du travail art 433 quin quies 1 3 53 1 2431 4311417371 41 21 307697 4273970427 22 4822 25 20 2923 27 218 0 107 202 4173 436 165 55E Traite des tres humains Pr l vement ill gal d organes art 433 quin quies 1 4 55F Traite des tres humains Contrainte a commettre une 301 20120 infraction art 433 quin quies 1 5 14 Tableau 4 Aper u des poursuites pour trafic des tres humains par ressort de Cour d appel Source Base de donn es du Coll ge des Procureurs g n raux analystes statistiques PARQUET FEDERAL tres humains art 77 bis art 77 ter art 77 80 61 166 366 242 228 3
162. e il s agit d un ph nom ne tr s r pandu dans le stade de l injection et de l empilage du blanchiment d argent d origine criminelle Dans le PV les enqu teurs se sont demand s Pourquoi avoir recours un tel dispositif N est il en effet pas plus simple de virer directement ces 6 000 euros par compte bancaire Ils ont en outre remarqu qu il s agissait l d une typologie bien connue qui consiste placer une ou plusieurs fronti res dans le dispositif de blanchiment d argent pour compliquer la recherche des fonds suspects Les enqu teurs ont galement t confront s un emprunt de 20 000 euros d origine suspecte pour Pachat et le transport de lampes sp ciales depuis la Chine et qui a t rembours en esp ces par le prin cipal pr venu Durant l enqu te pour blanchiment d argent la police mis la remarque suivante Contracter un emprunt pour ensuite le rembourser en esp ces est galement une typologie classique en blanchiment d argent Les coutes t l phoniques peuvent galement repr senter une plus value importante dans une enqu te pour blanchiment de capitaux dans une coute t l phonique de ce dossier des conversations inter cept es indiquent des faits de blanchiment Les conversations r v lent que l un des pr venus faisait toujours payer les clients du sexe en esp ces ce qui a t confirm par l enqu te bancaire men e l en
163. e 2009 il a transf r 35 901 euros via une agence de transfert d argent principalement vers le Nig ria mais aussi dans une moindre mesure vers l Italie l Espagne Allemagne le Maroc et le Vietnam La police constat diff rentes activit s typiques de blanchiment d argent Un proc d ou un pr venu X envoie des fonds en Belgique via une agence de transfert de fonds internationale vers un autre pr venu au Nig ria et ou ce dernier d pose ces m mes fonds sur son compte en banque au Nig ria et donne l ordre sa banque de transf rer 8000 dollars sur un compte en banque n erlan dais au nom du premier pr venu X montre toutes les caract ristiques d un dispositif de blanchiment dargent Pour ex cuter les transactions suspectes un des pr venus a fait appel a toutes sortes de proches ce qui prouve l existence d une strat gie vidente de dispersion visant ce que ces envois de fonds soient les plus discrets possible La police remarqu en outre un proc d bien particulier o des fonds sont envoy s en esp ce depuis la Belgique par une agence de transfert de fonds internationale ceux ci sont ensuite repris par le destinataire Nig ria qui les verse ensuite sur un compte l tranger Nig ria pour ensuite les envoyer par virement bancaire au premier inter venant qui avait envoy largent en esp ce via une agence de transfert de fonds internationale Selon la polic
164. e a la Commis sion d aide financi re aux victimes d actes inten tionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels davantage de souplesse dans l interpr tation de la notion d acte intentionnel de violence pour les victimes de traite des tres humains des fins d exploi tation conomique Le requ rant doit tre victime d un acte intentionnel de violence et avoir subi un dommage physique ou psychique grave Toutefois ni les travaux pr para toires ni le texte de loi ne d finissent clairement la notion d acte de violence Cette exigence repr sente une importante pierre d achoppement pour les victimes de la traite des tres humains des fins d exploitation conomique Le Centre demande qu on r fl chisse une meilleure d finition ou une autre solution 5 Statut de victime RECOMMANDATION 10 Pour assurer la d fense des droits et des int r ts de la victime le Centre estime qu on peut r fl chir la d signation imm diate d un avocat pour les victimes qui ont fait une d position ou port plainte et ce d s qu elles ont acc s au statut de victime de traite des tres humains Le Centre sugg re de proc der la d signation d un avocat avant l expiration de la premi re attestation d immatriculation d livr e dans le cadre de la proc dure traite des tres humains Apr s qu une victime a re u la possibilit d acc der au statut un avocat est mieux m me de d
165. e cette nature dans le secteur public comme priv Le Centre demande de r diger tout le moins une liste nationale des interpr tes disponibles et fiables Pour le moment cela ne se fait qu au niveau des arrondisse ments D s qu un interpr te semble douteux il ne doit plus pouvoir figurer sur la liste centralis e au niveau national 4 D ontologie de l avocat Dans un dossier de trafic d tres humains depuis la Tha lande le Centre s interroge sur quelques consta tations relatives l avocat d un pr venu difficilement conciliables avec le code de d ontologie de sa profes sion Au cours de son audition un client a t moign qu il avait remarqu la pr sence de l avocat dans le salon de massage concern et que celui ci louait son studio la victime titre de domicile Un autre pr venu a en outre d clar durant son audition que le m me avocat avait galement lou ce m me studio une autre victime Le Centre a envoy un courrier ce sujet au b tonnier comp tent et a re u comme r ponse que ce dernier avait donn une admonestation pater nelle audit avocat Le Centre pr cise que la Commission de d onto logie des avocats doit veiller ce que les avocats ne commettent pas d actions allant l encontre du code d ontologique de leur profession Les avocats des pr venus ne peuvent certainement pas donner l im pression d tre impliqu s d une quelconque mani re dans les f
166. e d terminer dans chaque cas d es p ce quelle est la solution durable conforme l int r t sup rieur de l enfant ce qui ne s av re pas toujours facile en pratique Sur cette base des tran gers prendra une d cision relative au s jour du mineur Celle ci peut consister soit en un ordre de reconduire dans un autre pays si cette solution durable a t retenue soit en la d livrance d un document de s jour de 6 mois si une solution durable n a pas t trouv e ou d un an si la solution durable consiste dans le s jour en Belgique A l issue d une p riode de trois ans depuis la d livrance du titre de s jour d une ann e POffice octroie un document de s jour d finitif 187 GHYMERS op cit p 36 188 Sur les divergences d interpr tation concernant l octroi imm diat d un docu ment de s jour d un an voy GHYMERS op cit p 39 41 2 2 niveau politique 2 2 1 Nouveau plan d action de lutte contre la traite et le trafic des tres humains 2012 2014 Les ministres de la Justice et la secr taire d Etat la Politique de Migration et d Asile ont soumis au Conseil des ministres du 22 juin 2012 un nouveau Plan d ac tion 2012 2014 sur la lutte contre 18 traite et le trafic des tres humains La Cellule Interd partementale de coordination de 18 lutte contre la traite et le trafic des tres humains est charg e de son ex cution Ce plan n apporte
167. e de ambassade pr venue dit qu une certaine Z autre victime la d j fait un v nement une f te de Pambassade de Singapour Durant son audition la pr venue a expliqu comment elle entrait en contact avec de nouvelles victimes pour son projet d aide qui se tenait en collaboration avec Pambassade de Tha lande Ce projet implique que les Tha landais qui r sident en Belgique et rencontrent des difficult s linguistiques culturelles relationnelles etc peuvent s adresser nous Nous donnons des conseils et des directives Je disposais d une carte de t l phone que j utilisais cet effet J ai cependant d la resti 235 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te tuer car ne travaille plus pour ce projet Le projet est notamment intervenu pour une dame qui s tait chapp e d un groupe de Thailandais qui tait arriv en Su de Elle avait entendu qu elle devait travailler comme prostitu e en vitrine Elle s est alors enfuie et s est r fugi e l ambassade L ambassade a alors pris contact avec moi dans le cadre de ce projet pour cher cher un centre d accueil pour elle J ignore si l ambas sade tait au courant de cette prostitution Elle ne l a confi qu moi ce moment l Je sais juste que l am bassade m a contact e pour l accueillir L ambassade a pr t de l argent la dame pour acheter un ticket pour la Tha lande Elle de
168. e et 3 que ce dommage est la cons quence directe de cet acte intentionnel de violence 2 Au d part le champ d application personnel tait limit aux victimes qui au moment o l acte de violence a t commis poss daient la nationalit belge 139 Loi du ler ao t 1985 portant des mesures fiscales et autres M B 6 ao t 1985 140 P VERHOEVEN en L VULSTEKE Het Fonds voor Financi le Hulp aan Slachtoffers van Opzettelijke Gewelddaden en Occasionele Redders Bi bliotheek Strafrecht Larcier nr 4 Larcier Gent 2011 p 27 141 Art 31 et art 31bis de loi du ler ao t 1985 portant des mesures fiscales et autres Pour tre complet il convient d indiquer que l aide financi re peut ga lement tre demand e par la famille jusqu au second degr de parent inclus d une victime qui est port e disparue depuis plus d un an 142 Les infractions par n gligence ou imprudence et les d lits patrimoniaux tels que des vols sans recours la violence ou aux menaces n entrent donc pas en consi d ration ou taient autoris es entrer en Belgique y s journer ou s y tablir En 2004 le champ d application a t largi aux victimes qui ont obtenu par la suite un titre de s jour dur e ind termin e de l Office des tran gers dans le cadre d une enqu te pour faits de traite des tres humains Une modification suppl mentaire de la loi en 2009 conduit ce qu il ait
169. e fonds sur les instructions de son client une somme d argent vers e pr alablement en esp ces un b n ficiaire d sign par le client En Belgique ce type de services est en g n ral propos par les bureaux de change bien qu il se d veloppe aussi aujourd hui dans d autres secteurs d activit s EXEMPLE Transactions suspectes dans un dossier d exploitation sexuelle Dans ce dossier pr sent dans le chapitre consacr l analyse du ph nom ne un r seau de prostitution nig rian s tait express ment install dans la r gion de Tongres pour ses activit s de prostitution et de blanchiment d argent En 2010 la CTIF avait transmis une d claration de blanchiment d argent au parquet de Tongres pour 56 envois de fonds suspects de deux hommes d affaires vers le Nig ria pour un montant global de 49 580 euros via une agence de transfert d argent La CTIF avait appris par l entremise de son point de contact n erlandais que les deux hommes faisaient l objet d une enqu te pour faits de traite et trafic d tres humains En 2009 la CTIF avait d j transmis une 1 Voy infra partie 2 chapitre 2 point 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres instantan e Ces transferts constituent la fois des op rations de rapatriement de fonds appartenant aux victimes des r seaux et des op rations de blanchiment pour le compte de l organisation criminelle En effet une partie des fonds ain
170. e les g n rer actuel article 5 3 La traite des tres humains constitue l une d entre elles Ce devoir de collaboration a t ensuite modifi et tendu notamment dans le chef de certaines professions non financi res exemples notaires experts comp tables avocats Par ailleurs certaines obligations internes sont impo s es aux personnes et organismes vis s par la loi Citons notamment le fait de disposer d une organisation et de proc dures de contr le interne ad quates ceci vaut tant pour les professions financi res que non finan ci res le fait de devoir s assurer l honorabilit professionnelle ad quate des membres du personnel lors de leur engagement par rapport aux risques li s aux t ches et fonctions qu ils auront exercer l obli gation de d signer un responsable anti blanchiment ceci tant applicable aux professions financi res ainsi qu aux professions non financi res qui exercent leurs activit s au sein de grandes structures Nous verrons plus loin voir l exemple au point 1 1 3 dans un dossier concret de traite des tres humains que les proc dures de contr le interne un bureau de change n ont pas fonctionn correctement 1 1 2 Le r le de la Cellule de Traitement des Informations financi res CTIF La CTIF est une autorit ad d claration automatique leur est impos qui consiste en une analyse pr alable des op rations suspectes par le re
171. e massage asiatique suite une annonce qui faisait de la publicit pour des massages sexuels L enqu te a r v l qu c t des massages des services sexuels taient galement prodi gu s Les jeunes femmes se trouvaient en s jour pr caire ill gal sur le territoire belge Le tribunal condamne les pr venus pour les infractions en mati re de pros titution mais les acquitte sans motivation sp cifique pour les infractions de traite des tres humains Un dommage moral de 2 500 euros est octroy la partie civile Le tribunal prononce par ailleurs la confiscation des revenus tir s de l infraction pour un montant de 8 200 euros g r par l Organe central pour la saisie et la confiscation OCSC et l octroie la partie civile concurrence de sa demande conform ment Particle 43bis du Code p nal Dans l autre affaire plusieurs pr venus ont exploit dans leurs salons de massage des jeunes femmes tha landaises Celles ci ont t recrut es sous la fausse promesse de faire des massages tha landais En r alit les massages s effectuaient nues et elles taient gale ment tenues d offrir des services sexuels la demande du client Elles devaient travailler constamment et n avaient quasi pas de jour libre Elles devaient rembourser une dette consid rable 15 000 euros et pour ce faire taient mises sous pression Leur passe port tait retenu et leur libert limit e aussi longtemp
172. e ne pas souhaiter s journer en Belgique n est en principe pas un obstacle pour introduire une demande au Fonds La situation diff re toutefois en fonction du lieu o r side la victime selon qu elle se trouve au sein de PUE ou dans un pays tiers Si le requ rant r side dans un autre tat membre de PUF il peut adresser sa requ te crite la Commission par l entremise de linstance charg e sp cifiquement par l tat membre concern d assister la victime dans sa demande l aide d un formulaire standard r dig par la Commission euro p enne Il n existe pas de m canisme de ce type pour 156 Article 4065 de loi du ler ao t 1985 portant des mesures fiscales et autres Conclusion Le cadre juridique belge pr voit diverses possibilit s pour permettre aux victimes de traite et de trafic des tres humains d obtenir une compensation Il existe des restrictions l gales une demande d indemni sation ou une requ te d aide financi re du Fonds Vobtention effective de la compensation d pendra aussi de l in solvabilit de Pauteur et de ex cution effective du jugement En outre les victimes qui tente ront d obtenir une compensation par voie judiciaire devront souvent attendre longtemps une d cision pour savoir si leur demande d indemnisation sera ou non entendue tant donn son caract re subsidiaire une intervention du Fonds prendra encore plus de temps sauf pour l octroi d une aide d
173. e peine d emprisonnement de 15 jours 5 ans d une amende facultative de 26 euros 100 000 euros et de la confiscation obligatoire de l objet du blanchiment ou de son quivalent article 505 alin as 6 et 7 24 O KLEES op cit p 206 207 25 L l ment mat riel consiste acheter recevoir changer poss der garder g rer convertir transf rer des choses vis es l article 42 3 du Code p nal ainsi que dissimuler ou d guiser la nature l origine l emplacement la disposition le mouvement ou la propri t de ces choses 26 A l exception du sp cial pr vu Particle 505 alin a 1er 3 les infractions de blanchiment sanctionn es par les 2 et 4 de l alin a ler de Particle 505 requi rent un dol g n ral l ment de connaissance et de volont Il faut ce pendant que la connaissance de l origine illicite de l objet du blanchiment soit pr existante ou au moins concomitante l acte de blanchiment lui m me Voy sur ces questions et 165 temp raments y apporter O KLEES op cit p 207 208 27 L interdiction des droits civils et politiques peut galement tre prononc e 28 est galement possible de prononcer la confiscation facultative des b n fices retir s par l auteur de l infraction de blanchiment du fait de sa participation celle ci ou la confiscation par quivalent en application des r gles classiques en mati re de confiscation voir ce
174. e retir s en esp ces pour r mun rer les ouvriers ill gaux Ce modus operandi est galement d montr dans la contribution externe succession d op rations financi res ayant pour objectif de faire dispara tre au plus vite la trace entre les capitaux inject s et leur origine criminelle Enfin int gration signifie l utilisation de tous les moyens permettant d investir dans l conomie l gale les fonds d origine illicite pr alablement inject s et empil s Cette troisi me phase appara t dans un dossier de trafic et de mariages de complaisance 4 Hasselt dans lequel le Centre s est constitu partie civile et qui est trait plus loin dans ce rapport Dans ce dossier une enqu te financi re et de blanchiment t demand e Le pr venu d Hasselt est le g rant de trois s p r l qui chapeautent un empire financier de 10 biens commer ciaux diff rents compos de nightshops et de stations essence 1 est en outre propri taire d une somptueuse villa en Inde Son fils a n copr venu est le g rant de 7 s p rl diff rentes qui chapeautent un empire financier de 17 biens commerciaux diff rents 41 J C DELEPIERE et P DE COSTER op cit p 38 39 42 CTIF Rapport d activit s 2011 p 6 et 124 43 Voir ci apr s partie 2 chapitre 2 point 4 2 2 Mariages de complaisance in diens Hasselt de la police f d rale voir ci apr s La destination principale des fonds est le B
175. e sujet Si ma famille devait apprendre quel type de travail j ai fait je serais en danger Ce que je veux dire c est que dans ma culture il n est pas rare que quelqu un se fasse assassiner pour ce genre de choses Et je ne veux pas non plus infliger cette peine ma famille pour un travail que je n ai finalement ex cut que deux jours La notori t de ces faits salirait forte ment l honneur de ma famille La victime poursuit Vous me demandez pourquoi je d sire pr sent dire la v rit Suite mon s jour ill gal je suis enferm e ici depuis le 5 mai 2009 et je suis trait e comme une suspecte alors que je devrais tre trait e comme une victime Au d but je n avais pas non plus confiance en la police J ai toujours la police marocaine en t te et elle n est pas honn te La semaine derni re une personne de Payoke est venue me rendre visite et m a parl de ce qu ils faisaient et des possibilit s J ai t tr s contente de cette visite car j ai directement eu un sentiment de s curit nouveau confiance en lavenir et cela m encourage faire une d position complete J esp re que la police me prot gerait si d aventure cette d claration devait m amener des probl mes 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres Dans ce dossier de Tongres un r seau nig rian de trafi quants de femmes t d mantel L organisation avait galement des ramifications aux Pays Bas
176. echnique du blanchiment comporte en effet trois phases l injection l empilage et l int gration L injection vise les moyens par lesquels les fonds issus d activit s illicites sont inject s dans le syst me financier la plupart du temps sous forme d esp ces Dans le secteur de la main d uvre clandestine se manifestent les constructions juridiques telles que les sous traitances en cascade le d tachement de travail leurs et la fausse ind pendance d j abord s dans des rapports annuels pr c dents Ces m canismes ont notamment pu tre observ s dans le cadre des dossiers relatifs aux fili res br siliennes actives dans le secteur du nettoyage industriel et de la construction Dans son dernier rapport d activit s la CTIF donne un exemple de cette sous traitance en cascade et la mani re dont circule l argent Dans ces dossiers des pres tations de sous traitance en Belgique sont pay es par transferts sur des comptes bancaires ouverts au nom de soci t s coquilles tablies dans le secteur de la construction ou dans celui du nettoyage industriel Les fonds cr dit s sur leurs comptes proviennent en g n ral d autres soci t s actives dans ces secteurs certaines La technique du Par empilage on entend blanchiment comporte la trois phases l injection l empilage et l int gration d entre elles ayant pignon sur rue Les fonds sont ensuite en grande parti
177. el Traite et trafic des tres humains 2010 Lut ter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 114 117 228 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te et le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money 229 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te D clarations des victimes Les victimes s journaient ill galement dans notre pays C est pr cis ment cette situation pr caire et de d pendance qui ne donnait pas d autre choix ces victimes que de se laisser exploiter Les d clarations des victimes ont illustr en d tail la mani re dont elles taient manipul es tromp es et intimid es Une des victimes 8 t maltrait e physiquement et enferm e lorsque les pr venus ont d couvert qu elle avait gard en cachette de largent des clients Lorsqu elle a refus de transmettre spontan ment l argent le pr venu frapp e pour essayer de lui retirer l argent des mains Il Pa enferm e dans la chambre o elle s journait et lui a pris son GSM pour l emp cher de communiquer avec le monde ext rieur Il devait revenir plus tard apr s son travail pour mettre les choses en ordre Entre temps la victime a pu s chapper gr ce l aide d un voisin Statut de victime via les Pays Bas Une des victimes a t intercept e aux Pays Bas et risquait d
178. en dant ou aidant dans le but d utiliser son attestation d adh sion pour obtenir un titre de s jour de plus de trois mois en Belgique Un titre de s jour de trois mois lui offre ensuite la possibilit de pr tendre l int gra tion sociale notamment le revenu d int gration Dans le cadre de la lutte contre ces adh sions fictives une proc dure de contr le suppl mentaire 8 t lanc e le 1 octobre 2010 pour les personnes qui demandent une attestation sp cifique d adh sion la caisse d as surance sociale pour s inscrire la commune Chaque personne qui demande une attestation de ce type est notifi e l Institut National d Assurances sociales pour Travailleurs ind pendants INASTI Ce type d attesta tion n est d livr que par la caisse d assurance sociale outre le risque d accumuler de lourdes dettes lorsqu ils re oivent le d compte de leurs cotisations sociales et se voient dans l impossibi lit de les payer Les travail leurs sociaux et les CPAS pourraient y tre sensibi lis s lorsque ces personnes viennent frapper la porte du CPAS pour payer leur dette C est pourquoi ces victimes ont tout int r t porter plainte et faire des d clarations Les travailleurs sociaux qui assistent ces clients dans leur m diation de dette sont particuli rement bien plac s pour d tecter les victimes du statut de faux ind pendant La sensibilisation de ces travailleurs
179. en r alit que peu de nouveaut s par rapport au plan d action pr c dent se conten tant pour l essentiel de poursuivre les actions enta m es pr c demment ou non encore r alis es Il tente n anmoins d tre plus pragmatique que le pr c dent en pr voyant un nombre de projets plus r duits mais aussi plus r alistes Le nouveau plan d action contient ainsi 19 propositions au lieu de 26 pr c demment On retrouve ainsi les piliers que sont les aspects l gislatifs et r glementaires les aspects pr ventifs la protection des victimes les recherches et poursuites et pour terminer la coordination et la collecte d informa tions Parcourons le rapidement a Aspects l gislatifs et r glementaires Les principaux points d attention concernent l adap tation ventuelle de la 101 du 10 ao t 2005 sur 13 traite des tres humains conform ment la nouvelle directive europ enne 2011 36 UE sur la traite des tres humains et d un texte sur la sanction des donneurs d ordre qui recourent des interm diaires se livrant la traite des tres humains Ce dernier point figurait d j dans le plan d action pr c dent Nous avons vu ci dessus que le gouvernement actuel fait de la lutte contre la fraude sociale et fiscale une de ses priorit s et que des mesures ont d j t prises en ce sens Esp rons d s lors que ce point du plan d action puisse tre mis en uvre rapidement 18
180. ence et aux sauveteurs occasionnels Une derni re piste que les victimes de traite des tres humains peuvent explorer pour tre indemnis es du dommage subi est introduction d une demande d aide financi re aupr s de la Commission d aide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels ci apr s la Commission Laide financi re que la Commission peut octroyer via le Fonds d aide financi re aux victimes d actes inten tionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels ci apr s le Fonds est uniquement de nature subsi diaire et est soumise diverses conditions La loi du 1 ao t 19851 a instaur le syst me d aide financi re La loi parle sciemment d aide et non d in demnisation Laide financi re restreinte de l tat en faveur de la victime ou de ses proches ne repose en effet pas sur la pr somption de dette de l tat parce qu il n a pas pu pr venir l infraction mais bien sur le principe de solidarit collective entre les membres d une m me communaut La Convention europ enne relative au d dommagement de victimes d infractions violentes du 24 novembre 1983 est fond e sur cette m me pens e 40 Qui peut faire appel l aide financi re 214 Pour pouvoir faire une demande d aide financi re la victime doit d montrer 1 qu un acte intentionnel de violence 8 t commis 2 qu elle 8 subi un dommage physique ou psychique grav
181. ensibiliser les professions lib rales telles que notaires avocats fiscalistes au blanchiment La loi anti blanchiment impose ces professions un devoir de vigilance Or ces professions peuvent parfois jouer un r le important dans la mise sur pied de constructions juridiques complexes parfois en lien avec des pratiques de traite des tres humains Par ailleurs la loi anti blanchiment pr voit des amendes administratives lorsque les personnes et organismes vis s par la loi n ont pas t suffisamment diligents Ces sanctions devraient tre effectivement appliqu es lorsque des manquements apparaissent 2 Saisirles profits RECOMMANDATION 3 Le Centre insiste sur le fait qu il est important de proc der un maximum de saisies d s le d but de l enqu te D s que l enqu te est lanc e les suspects tentent de dissimuler ou de d placer leurs biens ou font tomber leur soci t en faillite de mani re ce que ces biens ne puissent plus tre saisis dans une phase ult rieure de la proc dure Pour qu une saisie d immeuble suivie le cas ch ant ult rieurement d une confiscation soit efficace il est n cessaire que les magistrats fassent des r quisitoires pr cis et que l enqu te permette l identification pr cise des biens photos sch mas num ro repris au cadastre tat de l immeuble r gime matrimonial du propri taire Ceci permet d viter qu on se rende compte par la suite
182. ent dans le statut de victime pour des raisons d exploitation conomique continue a augmenter passant de 59 en 2009 a 72 en 2010 et 81 en 2011 En 2011 le nombre de victimes d exploitation sexuelle ayant recu un premier titre de s jour a diminu de dix n 34 ne reprend pas la finalit d exploita tion commission d une infraction comme cat gorie s par e dans son rapport Ces victimes sont probable ment reprises sous la cat gorie divers 332 Office des Etrangers rapport d activit s 2011 p 110 115 333 Chapitre IV Des trangers qui sont victimes de l infraction de traite des tres humains au sens de l article 433quinquies du Code p nal ou qui sont victimes dans les circonstances vis es l article 77quater 1 en ce qui concerne uni quement les mineurs non accompagn s 5 de l infraction de trafic des tres humains au sens de l article 77bis et qui coop rent avec les autorit s expliqu que pour ce qui concerne les victimes de traite des tres humains des fins de pr l vement d organes il s agit d Irakiens chez qui ces pr l vements ont effectivement eu lieu Tableau 5 Secteurs d exploitation et ge en 2011 Source 18 25 ones Crease lst Da lait Tableau 6 Trafic des tres humains et ge en 2011 Source OE lt 18 18 25 Il est important de noter que parmi les 20 victimes mineures au total rapport es pa
183. ent violent abord plus haut dans ce rapport le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamn dans un jugement du 14 d cembre 2011325 seize des dix huit pr venus notamment pour trafic d tres humains Le tribunal d clar qu il s agissait d une organisa tion de trafic des tres humains classique avec un modus operandi connu o des organisations kurdes embarquent des personnes en s jour ill gal dans des camions en direction du Royaume Uni et dans une moindre mesure de la Scandinavie sur des parkings le long de 40 Durant les audiences les pr venus 323 Li ge 20 juillet 2011 ch vac 324 Voir ci dessus cette partie chapitre 2 analyse du ph nom ne point 4 2 1 Ish tar bis 325 Corr Bruxelles 14 d cembre 2011 51 me ch Traite et Trafic des tres humains 122 123 ont indiqu plusieurs fois que les transports avaient chou Le tribunal a toutefois pr cis que cela impor tait peu car apr s chec d un transport les victimes taient ramen es dans l attente d une nouvelle tenta tive ce qui permet d tablir que l auteur continue contribuer ce que victime reste sur le territoire d un Etat membre PUE ou transite Le tribunal a estim que le trafic d tres humains doit tre lourdement puni car il porte atteinte a la dignit humaine et a un effet n gatif sur la soci t Les peines de prison prononc es oscillent d s lors entre un et hu
184. ention nels de violence et aux sauveteurs occasionnels voir plus loin Mais plus sp cifiquement pour les victimes de traite des tres humains la Convention du Conseil de Eu rope sur la lutte contre la traite des tres humains stipule que chaque partie la Convention adopte des mesures l gislatives ou autres n cessaires pour garantir Pindemnisation des victimes conform ment aux condi tions pr vues dans son droit national par exemple en instaurant un fonds pour l indemnisation des victimes ou des mesures ou programmes destin s l assistance et l int gration sociale des victimes Elle ajoute en outre que les avoirs des l ments du patrimoine saisis peuvent contribuer leur financement 2 Au niveau de PUE nous pouvons non seulement prendre en consid ration la directive relative l indem nisation des victimes d actes de violence mais aussi 109 Art 25 de la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e 110 Art 6 6 du Protocole additionnel la Convention des Nations Unies contre la cri minalit transnationale organis e visant pr venir r primer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants New York 15 novembre 2000 111 Art 2 de la Convention europ enne relative au d dommagement des victimes d infractions violentes du 24 novembre 1983 112 Art 15 juncto art 23 de la Convention du Conseil de l Europe sur lutte con
185. ents de s jour portugais De nombreuses victimes marocaines et thailandaises ont obtenu des documents de s jour par mariage de complaisance sous la contrainte des exploi tants Souvent elles taient trop terrifi es et ou trop honteuses de par leur culture pour faire une d clara tion et acc der au statut de victime de traite des tres humains Mais apr s intervention des collaborateurs des centres sp cialis s elles finissent souvent par tre dispos es faire des d clarations et acc der au statut 203 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 2 Coo p ration internationale en mati re de victimes Les victimes d exploitation sexuelle dans les salons de massage sont pour la plupart des Tha landaises abus es par des r seaux tha landais Ces r seaux sont la fois actifs dans le trafic et la traite des tres humains des fins d exploitation sexuelle et conomique Les victimes qui ne satisfont pas aux normes sexuelles de la prostitution doivent travailler dans l horeca Ces r seaux tha landais collaborent presque tous avec une m me firme en Tha lande qui fournit les victimes sur commande Cette firme est active depuis 1999 et est dirig e par une femme tha landaise dont le nom apparait dans divers dossiers tha landais en rapport avec des salons de massage Les victimes sont recrut es dans un bar karaok de Bangkok La firme se charge ensuite des passeports et
186. er Ishtar irako kurde avec condam nation pour trafic d tres humains et organisation criminelle que nous avons trait dans notre dernier rapport annuel il est ressorti des communications t l phoniques enregistr es que les recettes du trafic atteignaient d j 134 705 livres sterling sur la dur e des trois derni res semaines 3 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 56 60 5 Follow the money obstacles et recommandations Suivre la trace de l argent issu d activit s criminelles n est pas facile Les obstacles sont de diff rents ordres Les enqu tes par des quipes sp cialis es nelles plus particuli rement dans les pays o ils sont r investis qui sont en g n ral les pays d origine des victimes et des organisateurs Ceci suppose une am lio ration de la coop ration judiciaire et polici re entre les pays o les victimes sont exploit es et les pays o les Il faut encourager les mesures visant attirer davantage de sp cialistes financiers dans la magistrature Comme le souligne juste profits de ces activit s sont r investis titre Maria Grazia Giamma rinaro repr sentante sp ciale et coordinatrice de la lutte contre la traite des tres Un autre obstacle est la culture d enqu te qui se foca lise davantage sur l infraction principale de base plut t que sur le bla
187. er correctement et enti re ment le statut de victime de traite des tres humains Il convient en outre de r fl chir une mani re prag matique et progressive de dynamiser le syst me belge d aide aux victimes tout en maintenant ses piliers fondamentaux de mani re ce qu il soit am lior tout en restant accessible pour les diff rents acteurs sur le terrain 274 Voir aussi la partie 3 Donn es chiffr es et informations statistiques Traite et Trafic des tres humains 108 109 2 Acteurs 2 1 Police locale Il ressort de l analyse des dossiers que le r le de la police locale est indispensable pour la d tection des faits et des victimes de traite des tres humains Cela ne vaut pas uniquement pour les dossiers d exploita tion sexuelle mais certainement aussi pour les dossiers d exploitation conomique Toutefois la traite des tres humains n est plus reprise dans les plans zonaux de s curit de diff rentes villes qui sont une mise en uvre du plan national de s curit Les bourgmestres sont responsables de la politique des services de police locale Pour la plupart d entre eux la traite des tres humains n est pas un th me pertinent dans le cadre de la politique locale La police locale joue pourtant un r le cl gr ce ses contr les et son travail de proxi mit et repr sente d une certaine mani re les yeux et les oreilles de la police f d rale dans la lutte contre la tr
188. er du Code p nal En mati re de traite et de trafic des tres humains des dispositions sp ciales sont galement pr vues Elles sont reprises l article 433novies alin a 3 du Code p nal pour ce qui concerne traite des tres humains et 72 DEJEMEPPE La confiscation l tat du droit en 2004 in D VANDER MEERSCH et alii Beslag en verbeurdverklaring van criminel voordelen saisie et confiscation des produits du crime Anvers Maklu 2004 p 99 citant les Pan dectes v confiscation n 1 73 Voir l article 46quater 2b C I Cr et ELUGENTZ op cit p 166 167 blo cage sera suivi si son maintien s av re n cessaire d une saisie arr t en bonne et due forme souvent la mani re la plus efficace de lutter contre la traite en privant les auteurs des b n fices r alis s ticle 77sexies alin a 2 de la loi du 15 d cembre 1980 sur les trangers pour ce qui concerne le trafic d tres humains Ainsi comme pour tout autre crime ou d lit la confis cation est obligatoire article 43 alin a 1 du Code p nal dans deux cas pour les choses formant l objet de l infraction et celles qui ont servi ou ont t destin es 18 commettre si elles appartiennent au condamn telles que voitures GSM article 42 1 Toutefois en mati re de traite des tres humains l article 433novies d roge a ce r gime g n ral dans la mesure ot il pr voit que la peine de
189. er impliquant un car wash la Cour de Gand confirme le jugement rendu premi re instance par le tribunal correctionnel de Bruges 12 janvier 2010 qui avait condamn un pr venu pour traite des tres humains et pour diverses infractions de droit p nal social Celui ci Pakistanais exploitait dans son car wash un tranger Il pr tendait que ce dernier lui rendait un service d ami ce qui est contredit par les d clarations de la victime et par la confrontation entre eux Le pr venu l avait recrut et il devait y travailler 6 jours sur 7 de 9h30 20h sans tre pay Il agissait vraisemblablement de la m me mani re l gard d autres trangers puisqu on a d couvert dans son appartement de quoi h berger temporairement des trangers non autoris s au s jour La Cour estime qu il est donc bien question de presta tions de travail sous l autorit du pr venu qui d cidait quelles prestations devaient tre effectu es ne r mu n rait pas le travail et avait abus par ailleurs du fait que la victime tait un tranger en s jour ill gal Les 310 Corr Bruxelles 10 mai 2011 58 me ch Cette d cision est d finitive 311 Voir ce sujet le focus partie 1 chapitre 4 give the money back 312 Gand 23 juin 2011 ch Traite et Trafic des tres humains 120 121 l ments constitutifs de la traite des tres humains sont r unis Il s agit bien d un recrutement en v
190. ern es les l gislations belge allemande portugaise hollandaise et indienne Au Portugal on a retrouv la trace de deux suspects qui avaient recrut et amen 65 Portugaises marier Au d but un complice Lisbonne a apparemment jou un r le dans de nombreux dossiers de mariage d abord en tant qu avocat puis en tant que traducteur D marrage de l enqu te Conform ment aux dispositions l gales la police d Hasselt men une enqu te proactive pour traite et trafic d tres humains dans la communaut indienne de la r gion de Saint Trond Dans le cadre de cette enqu te des Etrangers a fait mention d but 2005 de huit mariages suspects dans la r gion d Has selt tous c l br s selon le m me modus operandi Sur la base d informations polici res une enqu te t l 251 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te Traite et Trafic des tres humains 100 101 phonique a t men e dans le chef du pr venu qui a confirm l existence d une organisation structur e au niveau international Une enqu te a confirm les huit mariages de complaisance Par le biais d une commission rogatoire dans les villes su doises d Orebro et de Karslkoga huit complices ont pu tre identifi s et 55 autres mariages suspects mis au jour dans tous les coins de la Belgique Le parquet 8 d s lors d cid d largir l enqu te
191. ernant son p re condamn pour les faits qui lui sont reproch s le tribunal acquitte son p re Le tribunal estime que le dossier ne contient pas d l ments suffisamment probants notamment concernant la remise ventuelle d argent des jeunes femmes au pr venu Aucune des victimes ne s est plainte de ses agissements 1 estime par ailleurs que la circonstance qu il ait pu certains moments v hiculer ou accueillir Pune ou l autre des jeunes femmes n est pas significa tive de l exploitation de leur prostitution Le tribunal condamne par contre l autre pr venu pour facilitation de la prostitution d une mineure dont il est tabli qu il v hicul e et lui a montr o se prosti tuer Il en d duit que la pr vention de traite est gale ment tablie h bergement et transport en sachant qu elle pourrait ainsi se prostituer Cette d cision a t confirm e par la Cour d appel de Mons dans un arr t du 21 mai 2012 qui acquitte le p re du mineur au b n fice du doute et confirme la condamnation de l autre pr venu La Cour rel ve que malgr l existence d l ments troublants tels certaines observations polici res certaines sommes importantes en possession du pr venu et la pr sence r guli re de celui ci aux c t s de plusieurs jeunes femmes ces l ments ne sont pas univoques et ne peuvent pas tablir au del de tout doute raisonnable la culpabilit du pr venu Aucune
192. es Parmi les 50 personnes pour qui un nouvel accompagnement a t d marr S rya Li ge en 2002 aucune n tait alors originaire de PUE dix d entre elles provenaient d tats qui ont int gr ult rieurement l Union 6 Roumanie 2 de Bulgarie et 2 de Pologne L exploita tion sexuelle concernait 65 des victimes en 2001 et ce pourcentage tait encore de 50 en 2002 En 2012 seulement 9 des 56 victimes nouvellement accompa gn es par S rya taient encore victimes d exploitation sexuelle Pour de ces 56 victimes toutes finalit s d exploitation confondues 21 sont ressortis santes de 103 Depuis le 1er juin 2007 cette proc dure est reprise dans la loi sur les trangers du 15 d cembre 1980 Elle est par ailleurs d taill e dans une circulaire minist rielle du 26 septembre 2008 104 ailleurs 20 nouveaux accompagnements ont t initi s pour les victimes de trafic d tres humains c t de ces nouveaux accompagnements les centres poursuivent l accompagnement de victimes qui sont d j dans le statut Les centres consacrent galement beaucoup de temps l analyse de signalements qui ne donnent pas lieu un accompagnement 105 Rapport annuel Traite des tres humains 2003 Plaidoyer pour une approche int gr e p 85 87 Ce qui am ne deux constats majeurs les ressortissants de PUE repr sentent en 2011 plus d un tiers des victim
193. es humains une responsabilit solidaire salariale en cas de non paiement du salaire par un entrepreneur ou un sous traitant est galement mise en place Il ne s agit pas ici d une responsabilit subsidiaire mais d une responsabilit en cha ne Un nouveau chapitre est introduit dans la loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la r mun ra tion des travailleurs instaurant la responsabilit soli daire des donneurs d ordre des entrepreneurs et des sous traitants dans une cha ne de production l gard de l entrepreneur ou du sous traitant qui par rapport eux se trouve en aval de la cha ne et qui paie ses travailleurs consid rablement trop peu Ce syst me implique que plusieurs personnes sont redevables du paiement de la r mun ration due un ou plusieurs travailleurs Il s agit de s opposer aux distorsions de concurrence qui sont provoqu es par des chaines de sous traitance dans lesquelles un sous traitant enfrei gnant des dispositions sanctionn es p nalement paie son personnel moins que le minimum obligatoire C est pourquoi un r le central est attribu aux services d inspection sociale qui seront les seuls pouvoir activer la responsabilit solidaire en proc dant une notification formelle et ce uniquement pour les dettes salariales venir et exclusivement en cas d infraction grave l obligation de paiement de la r mun ration 178 Ibid p 33 179 Rappor
194. es humains ax e sur les droits doit galement aborder les causes du ph nom ne qui sont elles li es des facteurs tels que les in galit s sociales et conomiques cet gard on ne saurait n gliger limpor tance des droits sociaux et conomiques dans le contexte de la pr vention de la traite des tres humains et de la protection de ceux et celles qui en sont victimes D velopper une r ponse ax e sur la victime Une r ponse la traite des tres humains ax e sur les droits de l homme ou sur la victime exige de mettre l accent sur les besoins et les droits de la victime cet gard les poursuites des auteurs des infractions doivent tre mises en balance avec le respect et la protection des victimes Les r ponses pr c dentes la traite des tres humains qui visaient lutter contre le crime comme le protocole de Palerme qui constitue un composant de la Convention des Nations unies contre la criminalit transnationale organis e taient motiv es par le d sir de lutter contre le crime organis et de garantir que les auteurs des infractions soient traduits en justice Elles n taient donc pas fond es en premier lieu sur une r ponse ax e sur la victime Au cours des derni res ann es la pertinence des autres domaines du droit autres que le droit international et le droit p nal est devenue de plus en plus manifeste notamment raison de la prise de conscience grandissante de la tr
195. es ne pouvant b n ficier de la proc dure traite des tres humains soient vis s par ces nouvelles dispositions Pensons ainsi notamment aux mineurs victimes non demandeurs d asile qui ne sont pas en mesure de collaborer avec la justice Les nouvelles dispositions reprennent dans l ensemble le syst me pr vu par la circulaire tout en y apportant quelques nouveaut s1 6 Comme pr c demment les mineurs vis s sont les mineurs trangers non accompagn s ci apr s MENA d finitivement identifi s comme tels par le service des tutelles au sens de la loi programme sur la tutelle des mineurs trangers non accompagn s du 24 d cembre 82 Rapport du 16 mars 2012 fait au nom de la commission des affaires sociales sur le projet de loi programme 1 op cit p 36 83 Circulaire du 15 septembre 2005 relative au s jour des mineurs trangers non accompagn s abrog e par la circulaire du 14 novembre 2011 M B 28 no vembre 2011 84 Ces nouveaux articles ont t introduits par la loi du 12 septembre 2011 modi fiant loi du 15 d cembre 1980 sur l acc s au territoire s jour l tablissement et l loignement des trangers en vue de l octroi d une autorisation de s jour tem poraire au mineur tranger non accompagn M B 28 novembre 2011 85 Ces nouveaux articles ont t introduits par l arr t royal du 7 novembre 2011 modifiant l arr t royal du 8 octobre 1981 sur l acc s au terri
196. es qui acc dent au statut de victime de traite des tres humains En outre plus de la moiti de Pensemble des victimes de traite des tres humains acc de au statut parce qu elles sont victimes de traite des tres humains des fins d exploitation conomique On peut d s lors se poser la question de savoir si le statut tel qu il existe l heure actuelle correspond encore aux besoins de ces victimes Une autre question qui peut tre pos e est de savoir pourquoi il y a moins de signalements de victimes d exploitation sexuelle aupr s des centres d accueil Cette question m riterait galement d tre examin e l avenir Dans ce chapitre nous nous focalisons sur un aspect susceptible d int resser les victimes de traite des tres humains savoir l aspect li la compensation Une victime de traite des tres humains qui d sire obtenir une indemnisation le fera en demandant des dommages et int r ts en se constituant partie civile voir plus loin La prise d une telle d cision sous entend un bon accompagnement juridique au bon moment La circulaire minist rielle de 2008 d crit clairement le r le que doivent jouer ces centres d accueil sp cialis s en ce domaine Parmi les trois types d assistance que les centres sp cialis s doivent offrir il y a l assistance juridique Au cours de la proc dure judiciaire concer nant des faits de traite et ou de certaines formes aggra v es de trafic
197. es salons de massage Ainsi dans le dossier de trafic et d exploitation sexuelle abord plus haut dans ce rapport plusieurs pr venus essentiellement de nationalit tha landaise sont poursuivis pour trafic d tres humains traite d tres humains aux fins d exploitation sexuelle faux en criture et blanchiment Le tribunal correctionnel de Louvain dans sa d cision du 22 novembre 20112 rappelle que la fronti re entre trafic et traite des tres humains peut parfois tre t nue et que le trafic peut d boucher sur la traite lorsque le libre arbitre est mis mal C est notamment le cas lorsque les personnes trafiqu es doivent ensuite se livrer la d bauche ou la prostitution comme vis Particle 433quinquies du Code p nal Le tribunal condamne les pr venus pour l ensemble des pr ventions leur charge Le dossier r v le notamment les constatations de la police les coutes t l phoniques les observations les perquisitions les d clarations des victimes et des auteurs qu ils faisaient en effet partie d une organisation dont l activit tait le trafic et l exploitation de la prostitution Ils consti tuaient une branche d un r seau de trafic tha landais qui transportait des jeunes femmes et des transsexuels avec des faux papiers vers la Belgique Pour beau coup de jeunes femmes la destination finale tait le 292 Voir ce sujet le focus de ce rapport partie 1 chapitre 1
198. es statistiques proviennent du casier judiciaire central Ce casier judi ciaire reprend les d cisions qui ont force de chose jug e Ces d cisions sont transmises au casier judiciaire par les greffes des cours et tribunaux Ces inscriptions sont encore faites manuellement alors que la police et les parquets travaillent avec des analyses de donn es auto matis es Il en r sulte qu il manque dans les chiffres renseign s ici pour 2009 encore plus ou moins 15 des d cisions selon les estimations du SPC Entretemps l encodage toutefois t adapt aux incriminations de la loi de 2005 qui autorise enfin la distinction entre les condamnations pour traite des tres humains de celles pour trafic d tres humains L encodage comprend galement des codes avec toutes les circonstances aggravantes Les donn es suivantes concernent exclusivement les condamnations pour traite des tres humains Il s agit de 64 condamnations pour traite des tres humains avec une sous estimation pr sum e de 15 Bien que l encodage pr voie la possibilit de faire une Traite et Trafic des tres humains 136 137 distinction en fonction la finalit d exploitation il est apparu sur la base de v rifications internes que la finalit d exploitation n a pas toujours t encod e Sur la base de vingt dossiers correctement encod s le SPC avance une r partition de 10 10 soit 50 50 parmi les condamnations pour explo
199. ess pour lui demander ses coordonn es en vue de lui payer les arri r s de salaire Si le CLS ne parvient pas atteindre le citoyen de PUE IMI ou s il s agit d un ressortissant d un pays tiers pour lequel on ne dispose pas d informations de contact le CLS demandera alors l employeur de verser les arri r s la Caisse des d p ts et consigna tions 8 L employeur doit indiquer la Caisse lors du versement qui tait le donneur d ordre pour le verse ment par exemple le CLS les coordonn es du travail leur et les motifs du versement Une fois que ces fonds y sont vers s ils pourront le plus souvent y rester apr s 30 ans ils reviennent l tat Aucune action n est entreprise de la part de la Caisse des d p ts et consignations pour retrouver l ayant droit 137 Pour plus d informations sur le Syst me d information sur le march int rieur voir galement Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lut ter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains 94 138 Caisse des d p ts et consignations est une administration ind pendante du Service Public F d ral Finances et se trouve sous l autorit directe du Ministre des Finances Pour plus d informations sur la Caisse des d p ts et consignations rendez vous sur le site http www caissedesdepots belgium be 4 Fonds d aide financi re aux victimes d actes intentionnels de viol
200. essen tiellement sur le plan administratif et instaurait d autre part un devoir de collaboration dans le chef de certains organismes et personnes tels que les banques bureaux de change aux fins de d tecter des op rations suspectes d tre li es au blanchiment de capitaux et d en informer la Cellule de Traitement des Informations Financi res CTIF cr e cet effet Cette loi d finissait galement ce qu il fallait entendre aux fins de son application par blanchiment de capitaux actuel article 5 1er et 6 M B 9 f vrier 1993 7 La derni re modification en date la loi du 11 janvier 1993 a t apport e par les articles 170 177 de la loi programme 1 du 29 mars 2012 M B 6 avril 2012 Pour une analyse de ces volutions voy not KLEES op cit p 198 205 8 Sur ce point voy l article 2 de la loi du 11 janvier 1993 et J C DELEPIERE et P DE COSTER Le r le de la cellule de traitement des informations financi res CTIF et le dispositif pr ventif dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d argent et le financement du terrorisme analyse op rationnelle et grandes tendances du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme Droit p nal de l entreprise 2011 1 p 27 et ss Traite et Trafic des tres humains 16 17 par origine illicite des biens et capitaux num rant pour ce faire les infractions ou ph nom nes sous jacents susceptibles d
201. eur fonction sureumy 52232 sap 331531 48 49 CHAPITRE 4 GIVE THE MONEY BACK Introduction Depuis le d but des ann es 1990 les victimes de traite des tres humains b n ficient d un statut sp cifique en Belgique Le syst me visant a lutter contre la traite des tres humains repose sur un fragile quilibre entre d une part la volont de prot ger les victimes et de leur offrir une perspective d avenir s re et d autre part la n cessit d agir efficacement contre les r seaux C est dans ce contexte que les victimes qui coop rent avec les instances judiciaires peuvent b n ficier d un statut de s jour sp cifique Si le profil de la victime a consid rablement volu le statut n a en revanche pas t adapt Parmi les 133 nouvelles victimes qui b n ficient du statut de victime de traite des tres humains et pour lesquelles un accom pagnement a t initi par l un des centres sp cialis s pour victimes de traite des tres humains en 20111 72 ont ce statut pour des raisons d exploitation cono mique Parmi ces 72 victimes 23 sont ressortissantes de PUE Pour l ensemble des 133 victimes toutes fina lit s d exploitation confondues 42 sont ressortissantes de PUE Si nous observons de plus pr s les chiffres d un centre S rya par exemple en vue de comparer les chiffres de 2002 ceux de 2012 nous constatons des nouvelles tendances tr s marqu
202. eurs documents d identit et demandaient eux m mes travailler La Cour consi d re comme non cr dible et non tay e par d autres l ments du dossier laffirmation selon laquelle les fr res Roumains n ont pas t pay s d cemment pour leur travail les trois derni res ann es Elle va jusqu mettre en cause les rapports d expertise m dicaux qui font tat notamment de stress posttraumatiques suite Pincendie de la caravane bas s selon elle uniquement sur leurs d clarations et non tay s par des donn es m dicales objectives 303 Corr Gand 22 octobre 2007 19 me ch Voir rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2007 Une politique publique vue par un rapporteur national p 110 111 304 Gand 30 septembre 2009 ch 305 Anvers 26 avril 2012 14 me ch Par cons quent elle va consid rer comme incom p tente pour statuer sur les dommages et int r ts li s a la traite des tres humains et la demande recevable mais non fond e pour ce qui concerne les autres incri minations Secteur de la construction Une affaire de fausse ind pendance dans le secteur de la construction a enfin t jug e par le tribunal correc tionnel de Termonde Plusieurs pr venus sont poursuivis du chef marchands sommeil l un d entre eux l tant gale ment pour traite des tres humains Le tribunal va retenir cette pr vention Il met en vidence les construc tion
203. exemple dans la cat gorie traite des tres hu mains Mentionnons galement que la CTIF effectue aussi des analyses typo logiques aper u des grandes tendances constat es en mati re de blanchiment et strat giques Sur ce point voy J C DELEPIERE et P DE COSTER op cit p 37 9 Pour un expos exhaustif des modifications apport es voy le rapport d activit s 2009 de la CTIF p 9 14 10 J C DELEPIERE et P DE COSTER op cit p 28 mission concertation avec les diff rentes autorit s nationales directement ou indirectement concern es par la lutte contre le blanchiment de capitaux dont le but est d assurer une coop ration efficace dans le respect des comp tences de Quelques chiffres En 2011 les dossiers de trafic de main d uvre clan destine de traite des tres humains et d exploitation de la prostitution repr sentaient 15 des dossiers transmis par la CTIF aux parquets et environ 10 du total des montants criminels Le trafic de main d uvre clandestine et un ph nom ne de plus en plus pr sent dans les dossiers trait s par la CTIE En 2011 92 dossiers ont ainsi t transmis aux autorit s judiciaires pour un montant total de 43 57 millions d euros Dans ce type de dossiers l origine des fonds se trouve g n ralement en Belgique via des transferts nationaux de fonds Quant aux montants blanchis en de traite des tres humains ils sont en
204. finance ment des centres d accueil pour victimes de traite des tres humains Vingt cinq ans apr s la cr ation du premier centre d accueil Payoke une proc dure de reconnaissance est enfin en vue pour les trois centres d accueil sp cialis s dans l accueil et l accompagne ment de victimes de traite et de trafic d tres humains Payoke en Flandre Pag Asa Bruxelles et S rya en Wallonie Le Centre n assume pas de r le de coor dination au sens strict vis a vis de ces centres mais il tend a en faciliter la collaboration Cela se traduit notamment par le d veloppement et l introduction d un syst me uniforme de gestion de dossiers baptis ELDORADO Ce syst me doit contribuer 4 mieux rassembler les donn es relatives aux victimes et a am liorer ainsi la politique pour les victimes de traite et de trafic des tres humains Avec ce Rapport annuel le Centre cl ture un triptyque Le Rapport annuel 2009 intitul Une apparence de l galit en constituait le premier volet et d mon trait comment sous le couvert de la libre circulation des personnes et des services des citoyens de PUE et des ressortissants de pays tiers taient exploit s dans des constructions en apparence l gales Aujourd hui encore le d fi reste entier d adapter le statut de victime aux besoins et aux strat gies de s jour des citoyens de PUE Le deuxi me volet a t pr sent dans le Rapport annuel 2010 Il tait intit
205. fiquants irako kurdes d tres humains qui sont actifs sur les parkings le long de l autoroute reliant Bruxelles la c te Il s agit d organisations crimi nelles qui agissent de mani re tr s violente l en contre des clients de leur trafic et de la police Ces groupes de trafiquants profitent aussi du glissement du ph nom ne de trafic d tres humains de la France vers la Belgique apr s que la France ait introduit gr ce a des travaux d infrastructure et une multi plication des contr les de police une politique de contr le plus stricte pour les parkings situ s le long des autoroutes Il y a une dizaine d ann es les organisations alba naises de trafic d tres humains qui op raient le long de l autoroute E40 et utilisaient les parkings ont t d mantel es au terme de diff rentes actions judi ciaires grande chelle Depuis les trafiquants alba nais d tres humains sont r apparus mais ils restent en arri re plan Pour le moment ils sont actifs dans des dossiers de trafic d tres humains 8 petite chelle 00 3 2 Analyse de dossiers Ces derni res ann es le Centre n a pas pu se consti tuer partie civile dans des dossiers de traite des tres humains des fins de mendicit organis e Ces dossiers donnent aussi rarement lieu 8 des poursuites par le parquet La lutte contre ces r seaux de traite des tres humains exige de la police de nombreux moyens d investiga
206. fiscations obligatoires souvent des voitures et des GSM ainsi que de la confiscation des avantages patri moniaux ou de confiscations par quivalent 74 Il s agit dans ce cas pour juge de proc der l valuation mon taire des choses qui ne peuvent tre trouv es dans le patrimoine du condamn La confiscation portera alors sur une somme d argent qui leur est quivalente Il faut galement mentionner que depuis un arr t de la Cour de cassation du 27 mai 2009 d faut de dispo sition l gale explicite la confiscation d un immeuble qui aurait servi commettre l infraction n est pas admise par exemple les locaux o les victimes de la traite auraient t h berg es Un magistrat nous a fait savoir que pour pallier cette jurisprudence d favo rable les confiscations d immeubles dans son arrondis sement taient demand es sur la base du blanchiment On peut toutefois s interroger sur cette position prise par la Cour de cassation tant donn que ni l article 42 1 du Code p nal confiscation ni l article 35 C I Cr saisie ne font de distinction selon qu il s agit de meubles ou d immeubles Cette jurisprudence est minemment regrettable dans une mati re telle que la traite des tres humains o il est fr quent de recourir des constructions juridiques et des hommes de paille pour diluer les responsabilit s Une piste de solution pour rem dier cette jurispru dence serai
207. gaises La l gislation su doise a autoris de tels mariages mixtes jusqu en 2007 sans qu aucun des deux poux n ait un quelconque lien avec le pays En outre ce type de mariage tait assez rapide et quasi gratuit en Su de Les frais administratifs totaux taient de 30 euros Les candidats masculins indiens se trouvaient tous sans exception soit en s jour ill gal en Belgique soit dans une situation ce point sans issue refoul s qu un mariage tait le seul moyen qui leur restait pour r gulariser leur s jour en Belgique Les femmes portugaises recherch es se trouvaient dans une position sociale tr s pr caire Il tait donc facile pour l organisation de les abuser en leur faisant miroiter une somme d argent dont elles ne verraient pourtant jamais ou que partiellement la couleur Historique Le chef indien de l organisation en Su de avait d j labor une toute premi re fois le syst me dans le pass Il s est ensuite tendu un ph nom ne largement ramifi qui s est adapt au cours des diff rentes phases Dans la phase initiale de 2004 mi 2005 il n tait fait usage que de femmes marier de la r gion en Belgique aux Pays Bas et en Allemagne Souvent on donnait l impression des jeunes femmes naives qu elles taient sur le point de vivre une relation exotique avec l Indien concern Apr s le mariage un terme tait mis la relation dans de nombreux cas Ce sy
208. gr e p 23 25 et rapport annuel Traite des tres humains 2005 La politique belge en mati re de traite des tres humains ombres et lumi res p 99 100 EXEMPLES Dans un dossier de Roms roumains o une organi sation criminelle a exploit sexuellement des victimes dans la rue d Aarschot Bruxelles entre 2005 et 2007 les quatre pr venus principaux sont parvenus 1 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 40 tion grande chelle l enqu te financi re a permis de d montrer comment l organisation utilisait les struc tures commerciales pour ses activit s criminelles ce qui a permis de la condamner galement pour organi sation criminelle En outre des responsables du r seau ont galement pu tre retrouv s gr ce aux pistes de Panalyse financi re Dans le dossier de trafic albanais d tres humains 5 aucune enqu te financi re n a t men e au sujet des investissements conomiques de la bande Comme cela n a pas fait l objet d enqu te plus approfondie le tribunal 8 d cid de ne pas retenir la pr vention d or ganisation criminelle Selon le tribunal il a pas de preuve qu il a t fait usage de structures commerciales ou autres lorsque les infractions ont t commises Pourtant les enregistrements t l phoniques de ce dossier ont confirm qu au moins deux membres de cette bande albanaise inves
209. h ant dans des dossiers de traite des tres humains Le titre 7 de la loi programme I instaure en effet un r gime de respon sabilit solidaire pour le paiement de la r mun ration tout en tendant le r gime de responsabilit solidaire existant en mati re de dettes sociales et fiscales s agit de la r alisation d un des points phares de l ac cord de gouvernement qui vise en concertation avec la commission paritaire comp tente l instauration progressive pour les secteurs risque d un m canisme de responsabilit solidaire pour les donneurs d ordre vis vis de tous les cocontractants avec la possibilit de modalit s sp cifiques selon les secteurs 1 Ces mesures sont destin es lutter contre les pratiques frauduleuses des pourvoyeurs de main d uvre Fr quemment des entrepreneurs ou des sous traitants se rendent coupables de fraude sociale et fiscale sans que l on puisse les sanctionner parce qu ils changent de nom trop rapidement ou parce qu ils disparaissent dans la nature Or jusqu pr sent la responsabilit des donneurs d ordre pour les cotisations sociales n tait mise en cause que dans le secteur de la construction Le champ d application de la responsabilit solidaire et de l obligation de retenue aux secteurs d activit risque est d sormais tendu en assurant notamment une meilleure perception des cotisations 175 Article 30bis de la loi sur l ONS
210. i ciant de protection subsidiaire 4 en tant que r fu gi s reconnus 1 et en tant que demandeurs d asile 4 Certains margeaient au CPAS Sur la base d un mandat crit du juge d instruction la police a inter rog certains CPAS ce propos Les responsables d un CPAS de la r gion bruxelloise ont d abord refus sous le couvert du secret professionnel de donner des infor mations au sujet des visites d un pr venu qui tait en outre sous le coup d un mandat d arr t europ en Ce pr venu b n ficiait d une protection subsidiaire et recevait une aide sociale et financi re Enfin apr s quelques rappels la police obtenu les donn es et 8 d cid de l attendre sa visite suivante chez l assistant social Le pr venu ne s est toutefois pas pr sent et n a depuis plus jamais donn signe de vie aupr s de l assis tant social La police a indiqu dans son proc s verbal que le CPAS concern continuait malgr tout verser son aide tous les mois sur le compte du pr venu Enqu te financi re Au cours du proc s le tribunal a demand la police de calculer le patrimoine d origine criminelle pour chaque pr venu individuellement afin de pouvoir prononcer une confiscation individualis e dans son jugement La police s est bas e pour ce faire sur les transports de clandestins d tect s pour chaque pr venu Le r sultat a d montr que le trafic des tres humains tait bien une
211. ic de main d uvre clandestine l exploitation de la prostitution la criminalit orga nis e ou encore les infractions li es l tat de faillite Les diff rents rapports annuels de la CTIF illustrent bien le caract re de plus en plus polycriminel des activit s d ve lopp es et la capacit importante qu ont les groupes crimi nels souvent aid s par des professionnels s adapter pour r pondre au mieux aux volutions et aux besoins de la soci t s engouffrer dans les moindres failles du syst me et mettre des moyens importants en uvre pour rendre plus difficile la d tection et le contr le de ces activit s La probl matique li e ce que la CTIF a appel la fili re br silienne illustre tr s bien cette volution En 2009 8 CTIF d taillait d j dans son rapport annuel page 71 les activit s de cette fili re br silienne De nombreux dossiers concernaient ainsi la mise au travail de ressortissants br siliens en s jour ill gal dans notre pays par des soci t s belges galement g r es par des Br siliens travaillant en sous traitance pour d autres soci t s dans le secteur de la construction Ces personnes taient achemin es en Belgique via le Portugal par des r seaux organis s mettant dispo sition de faux papiers Ces dossiers ont t transmis aux autorit s judiciaires vu l existence d indices s rieux de blan chiment de capitaux provenant du trafic de main d
212. iens en s jour ill gal Le syst me d identification de l agence de transferts de fonds peut ainsi tre contourn emp chant la police d avoir un aper u concret des personnes qui envoient effectivement de l argent 4 2 3 Mariages de complaisance indo pakistanais Ypres Dans ce dossier une organisation criminelle indo pakistanaise arrangeait contre paiement des mariages de complaisance entre des exploitants indo pakista nais de night shops et des femmes portugaises afin de r gulariser la situation de s jour de ces hommes en s jour ill gal en Belgique Ces mariages de complai sance taient c l br s au Danemark en Su de ou au Portugal Cette organisation criminelle tait active sur tout le territoire belge entre 2000 et 2007 Le parquet d Ypres a poursuivi 32 pr venus r partis sur diff rents arron dissements judiciaires en Belgique Les pr venus ont d finitivement t condamn s pour trafic des tres humains par la Cour d appel de Gand Un des pr venus tait le pr venu principal d un dossier simi laire Hasselt abord plus haut Les pr venus exploitaient des night shops pour couvrir leurs activit s et faciliter l organisation de mariages de complaisance Selon les constatations de la police ces night shops semblaient parfois servir de plaque 252 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money 253 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money et 3
213. ient la t te d une entreprise dont le si ge social tait d plac Apr s huit mois peine l pouse portugaise d missionnait chaque fois et transf rait toutes ses actions son 25 Commission rogatoire au Portugal Une commission rogatoire a t envoy e de Belgique au Portugal o les femmes taient recrut es et o de nombreux mariages de complaisance taient orga nis s Au Portugal les repr sentants belges ont re u les r sultats d une enqu te approfondie de leur service d immigration SEF au sujet des mariages de complai sance entre des femmes portugaises et des hommes pakistanais Cette enqu te 8 permis de situer plusieurs probl mes Ceux ci sont encore toujours d actualit Au Portugal comme en Belgique une femme ne peut se marier offi 255 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money 256 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money ciellement que dans la commune o elle est inscrite En cas de probl mes la femme se fait inscrire dans une autre commune o on essaie nouveau de contracter un mariage Faute d enregistrement centralis des mariages les services de la population ne sont pas au courant des tentatives pr c dentes de mariage Autre probl me l enregistrement dans les consulats portugais des mariages trangers Si un couple veut faire valoir au Portugal un mariage contract l tranger la l gislation portugaise ex
214. ifie qu elle peut prendre connaissance du contenu de cette audi tion Ma s je veux quand m me faire ces d clarations car je ne veux pas qu il y ait d autres victimes et parce que je veux quand m me encore faire quelque chose de ma vie Pour pouvoir encore pr tendre un avenir il me faut tourner la page sur le pass J esp re que X ne pourra pas enti rement et d finitivement en mettant ma famille au courant que j ai travaill chez elle en tant que prostitu e Statut de victime Une autre victime marocaine 8 commenc par refuser de collaborer avec la police et tait tr s affect e Elle avait galement peur que la pr venue puisse lire sa d claration et l utilise contre sa famille que la pr venue connaissait bien Finalement elle a quand m me t reprise et accueillie dans le statut de 22 Au d but la victime a t amen e dans un centre d ac cueil ferm Ensuite elle a t entendue nouveau Elle tait dispos e parler M me si elle craignait des repr 224 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 1 Coo p ration multidisciplinaire et 1 3 Lacunes du statut de victime sailles de la pr venue elle tait dispos e raconter son histoire quand elle t r entendue dans le centre d accueil En outre la victime craignait aussi la r action de sa famille si la pr venue leur racontait tout Elle d clara c
215. ige que le mariage soit enre gistr par le consulat portugais du pays o l union 8 t c l br e Il n en est rien dans la pratique Les auto rit s portugaises ne sont d s lors pas au courant et la femme portugaise conserve sa carte d identit sur laquelle il est indiqu qu elle n est pas mari e Cela lui permet de se marier plusieurs fois Dans un cas concret une femme portugaise a t mari e trois fois une premi re fois un homme pakistanais en Angleterre une seconde fois avec un autre Pakistanais en Norv ge et enfin avec un troisi me Pakistanais en Belgique Il en r sulte que certaines femmes portugaises commencent faire la publicit de ce type de mariage de complai sance et m me recruter d autres femmes D clarations des femmes portugaises Une des femmes portugaises a expliqu comment elle avait t approch e et recrut e Elle tait fort impres sionn e lors de son audition elle pleurait et avait peur de repr sailles de l organisation Elle se sentait abus e et tromp e La femme tait en situation pr caire Elle tait orphe line et avait pass une partie de sa jeunesse en maison d accueil Son grand p re ne pouvait pas s occuper d elle ses dix huit ans elle trouv un emploi dans une cha ne de restauration rapide et s est install e chez son grand p re Un an plus tard en 2004 une inconnue est venue lui rendre visite apr s son travail au restaurant El
216. ime s est finalement constitu e partie civile dans le cadre du proc s Une autre victime qui a eu une relation avec le pr venu a d clar qu elle s tait pr sent e via lui un salon de massage pour un travail de prostitution Il est ressorti des coutes t l phoniques que la victime devait en restituer les revenus au pr venu 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine Dans ce dossier une exploitante de bar belgo maro caine une ancienne prostitu e a exploit sexuellement plusieurs jeunes femmes marocaines et br siliennes dont une mineure d ge dans un bar de prostitution d Alost dans l arrondissement judiciaire de Termonde entre 2006 et 2009 pr venue t condamn e pour traite des tres humains et a galement t impliqu e dans des faits de drogue et de mariage de complaisance Une victime marocaine s est constitu e partie civile Les victimes se sont progressivement prostitu es de force Dans la majorit des cas elles avaient re u une offre d emploi au Maroc comme aide m nag re ou comme aide dans un restaurant Des filles en s jour ill gal chez nous et qui ont rencontr de nombreuses difficult s pour trouver un emploi ont galement une proposition de ce type Les victimes n taient pour la plupart pas au courant qu il s agissait de prostitution et s attendaient arriver dans un restaurant leur arriv e dans le bar ploitante a progre
217. imes Il est d j apparu dans le pass de mani re fortuite qu une victime avait encore t intercept e aux Pays Bas et qu elle y tait enferm e dans un centre de d tention et d loi gnement Il est primordial que des accords internatio naux soient conclus pour la mise en place d un syst me d alerte qui fonctionne par le biais d officiers de liaison au niveau de la police et ou des services d immigration Dans de telles situations les centres ferm s des pays voisins doivent avertir leur point de contact national lors de la d couverte de ce type de victimes de mani re pouvoir mettre le syst me d alerte en marche Dans des rapports annuels pr c dents le Centre a d j soulign l int r t d un statut de victime au niveau euro p en pour la r glementation de l accueil et de pagnement des victimes sur la base de faits de traite des tres humains se produisant sur le territoire PUE 6 Acteurs de la politique RECOMMANDATION 15 Le Centre recommande d ins taurer un syst me de juges d instruction sp cialis s dans la traite le trafic d tres humains au niveau des ressorts de cours d appel Gr ce aux moyens d enqu te suppl mentaires les juges d instruction peuvent jouer un r le d terminant dans le succ s du d mant lement de r seaux de traite des tres humains Certains juges d instruction n ac cordent pas suffisamment d int r t la traite des
218. imes nig rianes doivent rembourser 60 000 euros leur madame pour retrouver la libert en se prostituant et g n ralement sur une p riode de deux ans Une fois leur libert rachet e elles font souvent venir elles m mes des filles du Nig ria dont elles deviennent la madame Pour emp cher que les victimes ne doivent marcher des mois via la Lybie et voyager ensuite par embarcations de fortune vers l le italienne de Lampedusa pour p n trer dans l espace Schengen elles sont pour la plupart transf r es en avion avec de faux documents Parfois des victimes nig rianes sont fournies sur commande Dans un cas les pr venus d un dossier ont essay de sortir une victime d un centre pour demandeurs d asile en Gr ce sur commande pour la faire travailler dans la prostitution Dans le m me dossier il y avait aussi une autre victime nig riane qui s journait sous un faux nom dans un centre ferm pour demandeurs d asile au Pays Bas o elle devait accoucher Gr ce des coutes t l phoniques la police 8 pu d tecter la victime et la transf rer des Pays Bas vers un centre d accueil sp cia lis pour victimes de la traite des tres humains Anvers Enfin il y a encore les formes de prostitution plus discr tes comme les salons de massage et les caf s dont les victimes sont surtout thailandaises maro caines et br siliennes Les victimes br siliennes travaillent le plus souvent avec de faux docum
219. informations n cessaires aupr s du parquet L intervention du Fonds est en principe subsidiaire Le requ rant ne peut donc pas avoir eu d autres possibi lit s d obtenir une indemnisation Il est tenu compte de la solvabilit et des payements ventuels de l auteur de l intervention de la mutualit ou de l assureur des accidents du travail ou des indemnisations manant d une assurance priv e La condition de subsidia rit n est toutefois pas absolue On attend en effet du requ rant qu il exerce au maximum ses droits vis vis de la personne responsable ou de l assurance La Commission insiste toutefois sur le fait que la victime ne doit pas attendre la fin de proc dures on reuses et longues pour demander une aide financi re Il ne doit donc pas y avoir d impossibilit absolue de faire payer Pindemnisation par les auteurs Il n emp che qu une d cision judiciaire octroyant une indemnisation ne suffit pas La victime doit galement prouver qu elle a raisonnablement fait le n cessaire pour obtenir un d dommagement effectif en utilisant tous les moyens utiles d ex cution comme la saisie conservatoire et Toutefois lorsque l auteur est mani 150 P VERHOEVEN et L VULSTEKE op cit p 55 56 151 P VERHOEVEN et L VULSTEKE op cit p 71 festement insolvable on n attend pas de la victime qu elle proc de d abord une ex cution forc e de la cr ance La Com
220. ins et d exploitation sexuelle examin plus loin dans ce rapport le tribunal De nombreux acteurs de terrain magistrats policiers mentionnent les difficult s pratiques en mati re de saisies et de confiscations a prononc des peines de confiscation par quiva lent pour un total de 195 000 euros qu il r partit de mani re forfaitaire et en quit en fonction de l im 84 Voir aussi ce sujet ci apr s partie 2 chapitre 4 aper u de jurisprudence plication de chaque pr venu dans les faits Dans un autre dossier d exploitation sexuelle abord lui aussi plus loin dans ce rapport des confiscations impor tantes par quivalent ont t prononc es pour un montant de 2 437 557 euros Dans le dossier de trafic d tres humains et de fraude a la r gularisation dont il a t question plus haut la Cour d appel de Bruxelles a ordonn la confisca tion des sommes relev es sur les comptes bancaires du pr venu dont l internement est prononc concur rence de 20 585 euros Ce montant correspond aux transferts relev s qui proviennent de copr venus ou directement des victimes constitue des avantages patrimoniaux tir s directement des faits La Cour en ordonne par ailleurs la restitution aux victimes dans la mesure des montants per us ill galement par le pr venu En premi re instance le tribunal correc tionnel de Bruxelles avait prononc la confiscation par quivalent d une
221. iolences comme des actes de contrainte physique exerc e sur les personnes Cette exigence repr sente une s rieuse pierre d achoppement pour les victimes d ex ploitation conomique EXEMPLE Dans une d cision de 2005 relative une affaire d exploitation conomique la Cour 8 estim que la requ te de la victime n tait pas fond e Elle a d clar que les faits d exploitation au travail de la requ rante r pr hensibles et lourds de cons quences pour la requ rante ne sont cependant pas suffisants pour tablir l existence d un acte intentionnel de violence au sens de l article 31 1 de la loi du 1 ao t 1985 1 Commission 26 juillet 2005 n M3778 www juridat be Dans ce cas il s agissait d une victime bulgare qui avait obtenu un titre de s jour dur e ind termin e de l Office des trangers dans le cadre d une en qu te pour faits de traite des tres humains Le tribunal de premi re instance de Li ge avait condamn l auteur pour l exploitation de tra vailleurs en s jour ill gal une peine d emprisonnement de 6 mois et une indemnisation de 7 355 54 euros La Commission doit donc toujours v rifier si les faits dont est victime la personne peuvent tre repris dans la cat gorie actes de contrainte physique exerc e sur des personnes et ayant entra n un dommage corporel ou psychique grave La simple m connaissance de l article 77615 par exemple
222. ique Le plan d action du Coll ge pour la Lutte contre la fraude fiscale et sociale 2012 2013 du Secr taire d tat comp tent accorde galement de l attention la coop ration pour le d pistage de la fraude au sein des petits et moyens CPAS Le plan d action pr cise que les petits et moyens CPAS m nent une enqu te sociale 102 Secr taire d Etat pour la lutte contre la fraude fiscale et sociale plan d action du Coll ge pour la lutte contre la fraude fiscale et sociale 2012 2013 dispo nible sur http www ensembleautravail be media uploads john actieplan_col lege_fraudebestrijding_2012 2013_fr pdf 5 Perspectives d avenir Les initiatives de coop ra tion comme le protocole de coop ration entre le CPAS de Gand et l auditorat du travail et des protocoles similaires entre d autres CPAS et audi torats sont de bons exemples ou inspirations de bonne pratique Elles ne favorisent pas seulement une meil leure information elles veillent ce que les travailleurs sociaux puissent tendre un cadre qui ne les oblige pas mettre leur secret professionnel en p ril et leur permet tout de m me d apporter leur aide l enqu te dans la lutte contre la fraude aux allocations Pour pr venir un effet de vases communicants qui voit le ph nom ne se d placer d une commune lautre une politique mieux coordonn e s impose entre les CPAS Pour ce faire il faut trouver un quilibre entre d une part
223. ique et politique europ en Au niveau europ en l ann e 2011 a vu l adoption de la directive 2011 36 UE sur la traite des tres humains que nous avons longuement pr sent e dans notre rapport annuel 6 Compl mentairement cette directive la Commission vient de pr senter la strat gie de l Union europ enne UE pour la p riode 2012 2016165 Vobjectif de cette strat gie est de fournir un cadre coh rent pour les initiatives existantes et projet es de fixer des priorit s de combler des lacunes et donc de compl ter la directive adopt e 2011 La strat gie d finit cinq priorit s sur lesquelles PUE va se concentrer 1 D tecter les victimes de la traite les prot ger et leur porter assistance La Commission souligne l importance pour les Etats membres de cr er des m canismes d orientation natio naux officiels et op rationnels f La strat gie pr voit galement la mise au point d ici 2015 d un mod le europ en de m canisme d orientation transnational C tait une recommandation formul e plusieurs 164 Directive 2011 36 UE du Parlement europ en et du Conseil du 5 avril 2011 concernant la pr vention de la traite des tres humains et la lutte contre ce ph nom ne ainsi que la protection des victimes et rempla ant la d cision cadre 2002 629 JAI du Conseil J O L101 du 15 avril 2011 p 1 11 Voir le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la
224. ire appel au Fonds Il faut galement que les conditions cit es plus haut soient remplies L exigence de subsidiarit sous entend que la victime ne peut faire appel au Fonds que lorsqu elle a fait une demande d indemnisation en se constituant partie civile par exemple C est pourquoi 152 La Commission peut mener ou ordonner elle m me toutes les enqu tes n ces saires pour analyser la situation financi re de l auteur Pour ce faire elle peut demander toutes les autorit s des informations concernant sa situation profes sionnelle et financi re sociale et fiscale sans que ladite autorit puisse se retran cher derri re le secret professionnel et L VULSTEKE op cit p 69 153 Ancien article art 31bis 1 2 154 Et qui n ont donc pas obtenu de titre de s jour dur e ind termin e dans le cadre d une enqu te pour faits de traite des tres humains les victimes qui par peur de repr sailles ne se sont pas constitu es partie civile n entrent pas en ligne de compte pour l aide du Fonds d aide aux victimes Le requ rant doit tre victime d un acte intentionnel de violence qui a entra n un dommage physique ou psychique grave Toutefois ni les travaux pr para toires ni le texte de loi ne d finissent clairement la notion d acte de violence Pour son interpr tation de cette notion la Commission se base principalement sur Particle 483 du Code p nal qui d crit les v
225. ire un verre L interpr te informa la police qu il avait d clin l invitation Il a fait savoir qu il tait asserment et qu il devait faire correctement son travail D autres interpr tes ont rapport des incidents similaires Enqu te financi re Les b n fices de ces mariages de complaisance taient rapatri s en Inde via des interm diaires L argent tait notamment investi dans l achat de terrains en Inde Vinterm diaire acheta d abord le terrain avec son propre argent Apr s lachat il re ut largent de retour des pr venus avec un pourcentage pour les prestations fournies 257 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 3 Inter pr tes 258 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 1 Follow the money Traite et Trafic des tres humains 104 105 CHAPITRE 3 BONNES ET MAUVAISES PRATIQUES Dans ce chapitre nous faisons l inventaire des bonnes et mauvaises pratiques sur la base d entretiens men s avec la police f d rale et locale les centres d accueil sp cia lis s en mati re de traite des tres humains les magis trats de r f rence pour la traite des tres humains les auditeurs du travail et les services d inspection sociale mais aussi une analyse des dossiers dans lesquels le 1 Victimes 1 1 Cooperation multidisciplinaire Dans le syst me belge d aide aux victimes la coop ration multidisciplinaire entre les services de p
226. is vis d une autre victime Le syst me doit devenir plus attrayant pour les victimes des Etats membres de PUE parmi lesquelles certaines souhaitent spontan ment tre rapatri es le plus rapidement possible dans leur pays d origine Les victimes d exploitation conomique qui se sentent abus es et veulent partir le plus vite possible peuvent avoir besoin d une assistance juridique pour obtenir une compensation 22 Certaines victimes de la prostitution en situation de win win gagnant gagnant ne se consid rent pas comme des victimes et ne se montrent pas int ress es par le statut de victime Elles refusent de faire des d positions pertinentes et ne d sirent collaborer aucun niveau 266 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 5 Salon de massage tha landais 267 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 2 Trafiquant de drogue et victimes belges et le rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2009 Une appa rence de l galit p 35 268 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 3 Exploitante de bar belgo maro caine 269 Voir galement le rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2009 Une apparence de l galit p 38 40 270 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 3 The other side of the coin 271 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven 272 Voir aussi le focus partie 1 chapitre 4 Give the money back Plusieurs vi
227. is agents de police qui ne devaient rien payer Enfin victime d clara veux continuer coop rer a chaque fois que c est n cessaire Ma d cla ration est totalement sinc re Je suis heureuse d avoir enfin pu raconter mon histoire Je suis contente d avoir trouv une oreille attentive Jusqu pr sent c tait un secret entre X la pr venue Dieu et moi J ai beau coup pleur J ai vraiment tr s peur que ma famille ou mes connaissances l apprennent un jour Mon fils en serait motionnellement an anti Il me comprendrait ma s il ferait directement le lien avec sa maladie Il fini rait peut tre par comprendre que j ai t abus e et que je Vai finalement fait pour l aider mais cela lui donne rait un sentiment de culpabilit trop important Sans comprendre cela il me hairait surtout Il m est encore possible d avoir de nombreux contacts t l phoniques avec mon fils par le biais de mon p re Si je suis en train de pleurer ici c est parce qu il me prend comme exemple Il dit que le paradis se trouve aux pieds de sa m re et que je suis son grand exemple Je suis fi re de lui et en m me temps me hais Cette situation est particuli rement difficile pour moi Je ne pourrai jamais pardonner X la pr venue et mon seul souhait est de pouvoir emporter ce secret dans ma tombe que ma famille ne jamais Vous m avez pr venue que X avait un droit de regard qui sign
228. it ans dont certaines avec sursis Le tribunal a galement ordonn la confiscation des avantages patrimoniaux pour un total de 84 724 euros Le jugement t confirm moyennant l g re r formation quant a la fixation de la peine dans un arr t de la cour d appel de Bruxelles du 2 mai 2012227 Enfin dans une affaire jug e par le tribunal correc tionnel d Ypres 32 pr venus ont comparu notamment pour trafic d tres humains mariages de complai sance faux en criture et escroquerie Une organi sation criminelle indo pakistanaise arrangeait des mariages de complaisance contre paiement entre des hommes indiens ou pakistanais principalement et des femmes portugaises recrut es dans des milieux pauvres au Portugal Ces mariages de complaisance taient organis s en vue de l obtention de permis de s jour permanents pour les hommes indiens et pakistanais On pr sentait g n ralement pour ce faire un acte de mariage tranger une maison communale belge pour attester du mariage c l br au Portugal Danemark ou en Su de ainsi que des contrats de travail notamment dans des night shops et des attestations d employeur fictifs et falsifi s au nom de l pouse portugaise Lor ganisation de mariages de complaisance co tait entre 7 500 et 10 000 euros Dans son jugement du 19 mars 2009 le tribunal correctionnel d Ypres finalement condamn huit des 32 pr venus pour trafic d tres humains En ce qui
229. itation conomique et sexuelle De nouvelles instructions seront donn es pour rendre obligatoire l encodage du type d exploita tion conomique ou sexuelle en sous cat gories Dans ce total de 64 condamnations nous retrouvons une circonstance aggravante 107 fois L attention doit certainement tre attir e sur les 34 cas d abus de la situation vuln rable et sur les seize cas o les faits ont t commis l encontre de mineurs Il est galement int ressant d accorder de l attention aux circonstances aggravantes absentes des condam nations pour traite des tres humains en 2010 savoir lorsque les faits ont t commis par une personne qui a autorit sur la victime ou par une personne qui 8 abus de l autorit ou des facilit s que lui conf rent ses fonctions les faits ont t commis par un officier ou un fonc tionnaire public un d positaire ou un agent de la force publique agissant l occasion de l exercice de ses fonctions vie de la victime t mise en danger d lib r ment ou par n gligence grave gt lPinfraction caus une maladie paraissant incu rable une incapacit permanente physique ou psy chique la perte compl te d un organe ou de l usage d un organe ou une mutilation grave Conclusion Les chiffres mis disposition par les diff rents acteurs ne permettent pas de se faire une image pr cise et compl te de l volution de l
230. l 2012 12 me ch Voir aussi ce rapport partie 2 chapitre 4 aper u de jurisprudence point 2 2 Or en mati re de traite des tres humains des constructions juridiques complexes sont parfois mises en place pour lesquelles l aide de certaines professions notaires fiscalistes qui interviennent comme inter m diaires ou facilitateurs est indispensable Voir ce sujet galement les deux contributions externes la fin de ce chapitre dans diff rents journaux chinois et sur internet r alisant m me une vid o pour attirer un maximum de victimes De nombreuses personnes ont t victimes de ces agissements et ont d payer entre 1 400 et 1 700 euros selon l tendue des services fournis galement incit plusieurs personnes en s jour ill gal rentrer dans des soci t s qu il a fond es en leur assurant que cela faciliterait leur r gularisation Ces personnes ont pay de grosses sommes d argent en change de ce service Les enqu teurs ont constat que le capital d apport savoir 18 600 euros de chaque s p r l a chaque fois t r parti en 100 actions et que chaque s p r l ne disposait a sa cr ation que de 6 200 euros du capital pr vu Tous les actes constitutifs et les actes relatifs aux modifications statutaires des s p r l g r es par le suspect ont t pass s par le m me notariat Selon les enqu teurs ce sont les m mes personnes des ressortissants chinois en s jour i
231. la protection des victimes protection Dans le contexte de l Union europ enne en raison de la r alit des citoyens europ ens ou non europ ens victimes de la traite des tres humains au sein de l UE et au sein d un m me tat membre les r ponses apport es pourraient gagner se fonder sur les preuves pour mieux comprendre les r alit s changeantes du terrain Cela signifie que les r ponses habituelles la traite des tres humains qui reposent g n ralement sur l id e que les victimes viennent de l ext rieur de l UE et qui se concentrent essentiellement sur l exploitation sexuelle doivent tre r vis es si l on veut traduire fid lement les besoins et les droits des diff rents groupes de victimes et y r pondre Sortir de la th orie et mesurer les droits en pratique La directive 2011 sur la traite des tres humains repr sente une avanc e dans la bonne direction pour les victimes et peut tre associ e d autres volutions r cemment r alis es par la Commission europ enne pour les victimes de crime comme le Paquet Victimes et la proposition au moment de la r daction de cette contribution de directive relative aux victimes Toutefois une bonne l gislation sur le papier compris une l gislation qui encourage les r f rences aux partenariats entre les diff rents acteurs de la lutte contre la traite des tres humains ne sera gu re utile si les victimes ne peuve
232. le 1 1 1 2 Tendances et volutions Analyse de dossiers 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven 1 2 2 Trafiquant de drogue et victimes belges 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres 1 2 5 Salon de massage thailandais 2 Exploitation conomique 2 1 2 2 Tendances et volutions Analyse de dossier construction belgo marocaine 3 Mendicit 3 1 3 2 Tendances et volutions Analyse de dossiers 4 Trafic d tres humains 4 1 4 2 Tendances et volutions Analyse de dossiers 4 2 1 Ishtar bis 4 2 2 Mariages de complaisance indiens Hasselt 4 2 3 Mariages de complaisance indo pakistanais Ypres CHAPITRE 3 BONNES ET MAUVAISES PRATIQUES 1 Victimes 1 1 Coop ration multidisciplinaire 1 2 Coop ration internationale 1 3 Lacunes du statut de victime 2 Acteurs 2 1 Police locale 2 2 Comp tence territoriale et organisation 2 3 Juges d instruction sp cialis s dans la traite des tres humains 2 4 Techniques d enqu te 2 5 Coop ration internationale 3 Interpr tes 4 D ontologie de l avocat 69 70 71 72 72 72 73 74 75 76 84 85 85 86 86 88 88 91 93 96 96 97 99 99 99 99 99 99 99 101 103 106 107 107 107 108 110 110 110 110 111 111 112 113 Traite et Trafic des tres humains N CHAPITRE 4 APERGU DE JURISPRUDENCE 201 DEBUT 2012 1 Constats 2 des d
233. le biais d agences de transfert de fonds D clarations des victimes La victime qui avait alert sa m re tait partie en juin 2011 avec celui qui tait alors son loverboy de Bulgarie vers l Allemagne pour y travailler dans la prostitu tion La jeune fille s tait d j prostitu e auparavant en Bulgarie l ge de quatorze ans Son loverboy qui s en allait pour sa part travailler en Allemagne dans le secteur de la construction 8 organis le voyage en minibus La jeune fille c dait tout le revenu de sa pros titution son loverboy pour rembourser les 500 euros de frais de voyage En Allemagne la victime et son loverboy de l poque ont constat qu un r seau organisait la logistique pour 208 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 5 Coo p ration internationale 209 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 1 Police locale 210 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 3 La cunes du statut de victime 211 Voir galement le focus Partie 1 Chapitre 1 Follow the money la prostitution et offrait les facilit s n cessaires contre paiement sur base d accords pr cis Toutes les filles taient plac es sur internet par le biais d un site web Le r seau r glait les formalit s de leur s jour via des baux temporaires et louait pour ce faire des maisons r parties dans toute l Allemagne
234. le lui 8 demand son nom et lui a racont qu une amie avait parl d elle Elle savait qu elle tait pauvre et orpheline L inconnue commenc parler de sa propre situa tion Elle tait mari e depuis quatre ans un Pakista nais ce qui lui avait rapport beaucoup d argent Elle essaya de gagner la confiance de la jeune femme et de la convaincre de contracter mariage avec un tranger vu sa pauvre situation de vie Elle enjoliva la situation en mentionnant les nombreux voyages qu elle avait pu faire et l argent qu elle avait re u Elle a galement pr cis que la jeune fille ne devait se soucier de rien Apr s deux ans elle pourrait demander le divorce et retourner au Portugal Cela lui permettrait de gagner 2 500 euros Grace a ce mariage de complaisance elle permettrait l tranger d obtenir des documents de s jour pour pouvoir s installer en Europe Une semaine plus tard la femme rappela pour un nouveau rendez vous et demanda une r ponse 171 t ress e r agit positivement et fut mise en contact quelques jours plus tard l occasion d un nouveau rendez vous dans un restaurant avec un Pakista nais qui organisait les mariages de complaisance Elle rencontra ce Pakistanais encore deux reprises Au d but il lui demanda de prendre l avion pour l Angle terre o elle pourrait d j se marier en septembre avec un Indien C tait impossible pour elle l poque car elle de
235. le terrain dans le cadre des dossiers d exploita tion conomique C est pourquoi le ministre consid re que ces diff rentes formes de r union repr sentent une plus value consid rable pour tous les acteurs de terrain b Attention appropri e aux victimes mineures de la traite des tres humains Durant les travaux parlementaires plusieurs questions ont galement t pos es au sujet des victimes mineures de la traite des tres humains Une des questions a t pos e suite au pr c dent rapport annuel dans lequel le Centre soulignait d ja que la situation sp cifique des victimes mineures ne faisait pas l objet de suffi samment d attention tant sur le plan de la d tection que sur le plan de accompagnement Les victimes mineures de traite des tres humains ont besoin d un accompagnement adapt leurs besoins Les condi tions d octroi du statut exigent galement une autre approche que pour les adultes Le ministre pr cise que la COL 01 07 concernant la politique de recherches et de poursuites en mati re de traite des tres humains sera compl t e d indicateurs sp cifiques concernant la traite des enfants d s que les adaptations l gales concernant la transposition de la directive 2011 36 UE auront t r alis es Ce n est qu apr s cette transposition que la COL 01 07 pourra tre adapt e Le ministre souligne que le Service de la politique criminelle est en train de r aliser une va
236. les plus visibles En r alit ils dormaient dans des chambres s par es et vivaient galement s pa r ment Lorsque la police venait ils donnaient les r ponses convenues et tout se passa sans probl me Quelques jours plus tard elle re ut un coup de fil de l organisateur pakistanais lui demandant de venir Anvers pour tre pay e Elle pensait y recevoir les 2 500 euros promis mais elle ne re ut en r alit que 400 euros ses protestations le Pakistanais r pondit par des mensonges pr tendant que l homme devait encore le payer pour l organisation du mariage de complaisance Plus tard elle re ut encore 600 euros Elle essaya encore plus tard de reprendre contact avec lui et son interm diaire au Portugal mais les deux avaient chang de num ro de t l phone de telle sorte qu elle ne vit jamais la couleur du reste du montant promis Interpr tes Au cours de l enqu te plusieurs incidents de tentatives de manipulation ont t indiqu s par les interpr tes Vinterpr te a fait savoir aux enqu teurs qu un pr venu lui avait demand en hindi apr s de pr venir un autre pr venu qu il avait d clar la police que son pouse portugaise tait partie il y a trois semaines peine Le pr venu a essay de manipuler interpr te en soulignant qu ils appartenaient la m me culture et qu ils devaient d s lors s entraider a m me invit Pinterpr te chez lui pour bo
237. ll gal qui ont fait office de fondateurs et ou ont t d sign s en tant que g rants bien qu elles n aient jamais t inscrites au registre des trangers et ou ne disposaient pas des permis de travail requis Il apparait du m me dossier que les proc dures de contr le internes l organisme financier une filiale d une agence de transfert de fonds internationale en mati re de blanchiment n ont pas fonctionn correcte ment le principal pr venu tant par ailleurs lui m me via sa soci t sous agent commercial cet organisme pour des transferts de fonds En tant que sous agent il a lui m me transf r beaucoup d argent une filiale de sa soci t en Chine Il disposait par ailleurs des codes d acc s et du manuel d utilisation du syst me anti blanchiment La soci t du pr venu n a par ailleurs pas d nonc la CTIF les paiements suspects Un t moin r v la avoir vu les nombreux passeports pour les demandes de r gularisation sur le bureau du terminal d ordinateur avec acc s au syst me informa tique de l agence de transfert d argent L2 Volet r pressif Le d lit de blanchiment a t introduit dans le Code p nal belge par une loi du 17 juillet 1990 qui compl tait notamment l article 505 du code Le texte de Particle a ensuite t compl t et modifi plusieurs reprises Le blanchiment est d sormais incrimin Particle 505 alin a 1 2 4 du Code p
238. lle et non de victimes d exploitation conomique ou de trafic d tres humains EXEMPLES Dans une d cision de 2010 la Commission a octroy 62 000 euros le montant maximum pour une aide principale une victime d exploi tation sexuelle La victime tait g e de quatorze ans au d but des faits et a t contrainte se prostituer entre 1993 et 2003 par un loverboy d abord en Italie puis dans quelques autres pays d Europe dont la Belgique La victime tait sous surveillance permanente et faisait r guli rement Pobjet de coups et blessures ayant notamment entrain la mort de l enfant qu elle portait Dans une d cision de 20092 la Commission a octroy 10 000 euros une victime nig riane qui avait t transf r e de mani re ill gale Anvers o elle a t contrainte de se prostituer pour rembourser une pr tendue dette de 48 000 euros En cas de refus elle tait menac e et battue par les auteurs et mise sous pression par des pratiques vaudou Au civil les auteurs ont t condamn s payer 27 111 euros la victime Le dommage n a toutefois pas pu tre r cup r aupr s des condamn s La commission a d s lors octroy 10 000 euros en quit la requ rante 1 Commission 2010 n M90001 publi 2 Commission 27 07 09 n M80869 non publi Les victimes qui ne d sirent plus s journer en Belgique Le fait pour une victime de ne pas entrer dans le statut et d
239. lleure d tection des MENA Enfin comme dans le plan d action pr c dent il y a lieu de pr voir un syst me officiel de reconnaissance et d agr ment des centres d accueil pour les victimes d Recherches et poursuites Comme dans le plan d action pr c dent l accent est mis sur l importance de la formation et de l change de bonnes pratiques d enqu te tant pour les policiers que pour les magistrats ainsi que sur l importance des enqu tes financi res e Coordination et collecte d informations Le plan d action reprend les travaux r alis s par la Cellule Deux modifica tions de son fonctionnement sont par ailleurs envisag es int gration formelle des centres d accueil dans le m canisme de coordination 190 Circulaire du 26 septembre 2008 relative la mise en uvre d une coop ration multidisciplinaire concernant les victimes de la traite des tres humains et ou de certaines formes aggrav es de trafic des tres humains M B 31 octobre 2008 interd partementale et la repr sentation du coll ge des procureurs g n raux au bureau de la cellule interd partementale Enfin la question de la collecte des donn es qui reste une pierre d achoppement passe par un fonctionne ment effectif du Centre d information et d analyse en mati re de trafic et de traite des tres humains Ce point d j pr vu dans le cadre du pr c dent plan d action n a malheure
240. llicite Le tribunal rel ve ainsi que les pr venues ne disposent d aucun revenu r gulier ni en Belgique ni dans leur pays d origine et en tout cas pas de ressources financi res autres que celles de leur activit provenant de leur activit dans la prostitution Il est pourtant tabli par les recherches bancaires effectu es que les pr venues ont transf r sur des comptes en Bulgarie des sommes relativement importantes qui ne peuvent s expliquer que par l accumulation des profits r alis s ill gale ment par le biais de leur qualit de dames de gnie dans les deux bars Bruxelles 4 Dans ce dossier la CTIF avait d couvert des transferts de type Money Remittance du Royaume Uni vers la Belgique r alis s dans un bureau de change en Belgique par un des pr venus Ces op rations constituent lin fraction de blanchiment M me minime ce montant est un indice pr cieux qui a permis la CTIF de contribuer au dossier judiciaire CTIF Rapport d activit s 2011 p 112 5 Corr Li ge 19 janvier 2011 11 ch Cette d cision est d finitive qui concerne les principaux pr venus Voir aussi partie 2 chapitre 4 de jurisprudence point 2 1 1 6 Ndir incrimination vis e l article 505 3 du Code p nal 2 Tendances mati re de blanchiment et de traite des tres humains Au niveau international les grandes tendances en mati re de blanchiment sont similaires
241. lorsqu il y a eu transmission de dossiers par la CTIF aux parquets il est important que celle ci puisse recevoir un feed back ce qui est encore trop peu souvent le cas actuellement Une collaboration internationale efficace Toute organisation criminelle quelle qu elle soit doit un moment ou un autre manipuler ou transporter des esp ces Le contr le du trans port transfrontalier d argent liquide est par cons quent un imp ratif si veut lutter efficacement contre le blan chiment de capitaux C est en effet lors de cette manipulation a la phase d injection que les criminels courent le plus de risque de se faire intercepter que ce soit au moment ou ils versent les esp ces sur un compte ou lors de contr les lorsqu ils transportent l argent en liquide d un pays l autre En outre presque tous les dossiers de blanchiment pr sentent de nombreux l ments d extran it dans les montages et constructions financiers et ou cono miques qu ils font appara tre Une collaboration administrative efficace entre la CTIF et ses homolo gues trangers est donc primordialef Enfin il faut encore souligner la n cessit d une coop ration internationale plus efficace en particulier pour d informations entre les autorit s concer n es la conduite d enqu tes conjointes et le d pistage le gel et la confiscation des biens illicites De meilleurs outils op rationnels et
242. lua 193 Qu et R p S nat 9 juin 2011 Qu n 5 2507 B Anciaux 194 et R p S nat 09 juin 2011 Qu n 5 2507 Anciaux 195 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 130 196 Dans le rapport du groupe de travail Traite des tres humains du S nat dont on a parl plus haut la Commission est galement d avis que les mineurs trangers non accompagn s doivent faire l objet d une proc dure particuli re distincte de la proc dure pr vue pour les victimes majeures Il convient de mener une r flexion sur une adaptation des crit res d octroi du statut de victime de la traite pour les mineurs de m me que sur 18 d livrance d un titre de s jour d s leur arri v e dans les centres d accueil tion portant sur les probl mes en mati re d tection et d orientation des mineurs trangers non accom pagn s qui sont victimes ou risquent d tre victimes de traite des tres humains D s que les r sultats de cette valuation seront connus des recommandations seront formul es afin d am liorer la situation sp ci fique des victimes mineures Selon le ministre de la Justice les r sultats et les recommandations seront encore formul s dans le courant de 2012 c Sensibilisation des services de police La sensibilisation des services de premi re ligne repr sente une cl importante pou
243. mains Ce focus est divis en quatre chapitres follow the money ou Vimportance d analyser les flux finan ciers chapitre 1 go for the money ou l importance des saisies et confiscations des produits du crime chapitre 2 the other side of the coin ou le r le des pouvoirs locaux dans la d tection possible de ces flux financiers chapitre 3 Enfin le chapitre 4 give the money back est consacr la compensation des victimes Ce focus est galement enrichi de trois contributions externes 1 FATF GAFI Report Money Laundering Risks arising from Trafficking in Human Beings and Smuggling of Migrants July 2011 p 8 citant United Na tions Global Initiative to Fight Human Trafficking UN Gift n d Background briefing note on human trafficking 2 Cellule de Traitement des Informations Financi res CTIF Rapport d activit s 2011 p 6 organis Traite et Trafic des tres humains 14 15 CHAPITRE FOLLOW THE MONEY Si la traite et le trafic des tres humains g n rent des profits ceux ci doivent tre 4 un moment ou un autre transf r s rapatri s ou recycl s C est pr cis ment Pobjet du blanchiment des produits illicites de ces infractions qui fait l objet de ce chapitre Nous aborderons dans un premier point les grandes lignes du dispositif anti blanchiment en Belgique Dans un deuxi me temps nous traiterons des grandes tendances constat es en mati re de traite des
244. ment de l infraction aux biens et valeurs qui leur ont t subs titu s et aux revenus de ces avantages investis Les auditions du personnel de l agence de trans fert de fonds ont en outre r v l que les int r ts commerciaux ont prim sur les mesures anti blan chiment La police a parl dans le proc s verbal d un probl me structurel Lors des contr les internes qui fonctionnent par points la soci t du pr venu a obtenu un r sultat de 0 10 et aurait d imm diatement tre bloqu e Or ce blocage n a eu lieu qu apr s que l agence de transferts de fonds ait appris que le pr venu faisait l objet d une enqu te judiciaire les avantages primaires tir s d une infraction les avan tages secondaires en lien avec cette infraction et les revenus de ces avantages 2 avantages patrimoniaux primaires il s agit de tous les biens et valeurs que l auteur en a obtenus comme revenus ainsi que la contre valeur du profit et des charges obtenus illicitement avantages patrimoniaux de substitution sont vis s la possession d actifs obtenus en lieu et place des avantages patrimoniaux primaires ex des biens acquis gr ce des fonds d origine illicite revenus sont vis s les revenus que ces biens pro curent ex dividendes loyers immobiliers Comme toute infraction le blanchiment comporte un l ment mat riel et un l ment moral Enfin le blanchiment est sanctionn d un
245. mission pr cise aussi qu elle pourra g n rale ment octroyer l aide financi re alors m me que l au teur ne peut proc der qu de petits remboursements hors de proportion avec la cr ance totale N anmoins la Commission attend du requ rant qu il fournisse les efforts maximaux pour obtenir l indemnisation de l auteur m me s il s agit de remboursements plus petits Un moyen de compensation ad quat pour les victimes de traite des tres humains Comme d j mentionn plus haut les victimes de traite des tres humains peuvent faire appel au Fonds depuis 2004 La loi pr cisait toutefois qu il s agis sait de victimes qui avaient obtenu ult rieurement de l Office des trangers un titre de s jour dur e ind termin e dans le cadre d une enqu te pour faits de traite des tres humains Cela impliquait d s lors que seules les victimes qui avaient acc d au statut de victime pouvaient faire appel au Fonds l exception des victimes qui taient habilit es entrer s journer ou s tablir en Belgique ou qui disposaient de la natio nalit belge au moment o de violence t commis Avec l largissement du champ d application qu a entra n la loi du 30 d cembre 2009 les personnes en s jour ill gal peuvent galement se tourner vers le Fonds Il en r sulte que m me les victimes de traite des tres humains qui n ont pas b n fici du statut peuvent fa
246. mit s du spectre de la lutte contre la traite des tres humains Entre ces deux extr mit s se d gagent d autres points d attention Une protection efficace et plus inconditionnelle des victimes est n cessaire lorsque ces derni res sont trop angoiss es ou trop vuln rables pour faire une d position Une interpr tation plus concr te de Papproche orient e victimes est galement cruciale si on veut faire valoir le mod le belge un niveau international Autre ques mainte fois abord e celle du manque de chiffres La Belgique reste actuellement au stade des bonnes intentions et des bonnes id es Pour ce rapport aussi nous sommes contraints de nous limiter un simple aper u des donn es de diff rents acteurs De meilleures statistiques sont pourtant essentielles pour pouvoir expliquer et d fendre le mod le belge au niveau inter national Traite et Trafic des tres humains Ajoutons enfin que pour ce rapport annuel nous avons invit trois acteurs externes a prendre la parole Le focus reprend deux de ces contributions belges portant sur la lutte contre des pratiques de blanchiment de capitaux et la lutte contre la criminalit conomique et financi re Une contribution europ enne fait ensuite valoir certains arguments int ressants en faveur d une politique mieux centr e sur les victimes Nous vous souhaitons une agr able et stimulante lecture Edouard Delruelle Directeur a
247. n la lutte contre la fraude sociale grave et organis e trouve son origine dans le plan d action du Coll ge la coordination de la lutte contre la fraude Sa cr ation repose sur protocole qui a t sign le 8 juin 2010 entre les diff rentes autorit s concern es Elle a t mise en place d but 2011 et est situ e dans les locaux de la DGJ DJF et plus particuli rement de l OCDEFO Office Central de lutte contre la D linquance Economique et Financi re Organis e Composition La cellule est compos e en principe de deux policiers membres de la DGJ DJF dont un d sign comme coordina teur judiciaire et d un repr sentant de chacun des 4 grands services d inspection au niveau f d ral Ces 4 services d ins pection sont l Office National de l Emploi ONEM gt l Office National de S curit Sociale ONSS l Inspection sociale du SPF s curit sociale gt le Contr le des lois sociales du SPF Emploi travail et concertation sociale Objectif L objectif de la cellule mixte de soutien est de lutter contre la fraude sociale grave et organis e Le protocole de coop ra tion en donne la d finition suivante Il s agit de toute forme d acte intentionnel par lequel ou bien des cotisations dues ne sont seront pas pay es fraude aux cotisations ou bien des allocations indues sont seront touch es fraude aux allocations r sultant d une organisa tion structur e compos e
248. n ils pouvaient aussi choisir de faire d abord des travaux de r novation dans une de ses maisons au Maroc avant de partir pour la Belgique 240 Voir galement rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2009 Une ap parence de l galit p 76 241 Corr Bruxelles 18 mars 2011 7 me ch appel interjet Voir jurisprudence rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 76 242 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 1 Police locale D clarations des victimes Plusieurs victimes ont fait des d clarations Les victimes sont arriv es en Belgique en juillet et ao t 2008 Depuis elles ont travaill sur diff rents chantiers pendant trois quatre mois Elles devaient travailler plus de huit heures par jour souvent les samedis et dimanches inclus Ces hommes ne percevaient pour ce faire que quelques centaines d euros Les normes de s curit et de sant n taient pas respect es cas de maladie ils devaient rentrer chez eux de leur propre initiative Les victimes travaillaient tous les jours sans interrup tion et pendant les week ends de 10h du matin 20h ou 21h Le pr venu les amenait tous les matins au chantier et les reconduisait chaque soir leur lieu de r sidence Les victimes se plaignaient de manquer de nourriture elles ne recevaient manger que le soir e
249. n de traitement prendre contact avec les autorit s de poursuites Evaluation Une valuation du fonctionnement de la cellule mixte de soutien est pr vue annuellement La premi re valuation a d j eu lieu au mois de janvier de cette ann e Autres moyens mis en place c t de la cellule mixte de soutien la police judiciaire f d rale a aussi investi dans la lutte contre le ph nom ne de la fraude sociale grave et organis e dans le cadre de la signa ture du protocole de coop ration Une section op rationnelle appel e galement section Programme a t cr e au sein de l OCDEFO afin de mener les enqu tes dans ce domaine notamment celles qui d coulent des d nonciations de la cellule mixte de soutien pour laquelle elle constitue un parte naire privil gi voir ci dessous Une analyste strat gique a galement t recrut e pour suivre le ph nom ne en colla boration troite la fois avec la cellule mixte de soutien et la section op rationnelle 2 La section Programme de lutte contre la fraude sociale grave et organis e Origine Le second instrument d velopp se situe donc au niveau de la Direction g n rale de la Police judiciaire f d rale Une capa cit d enqu te a t d gag e sous la forme d une section op rationnelle appel e galement programme qui se d cline autour de huit enqu teurs dont un fiscaliste Cette section programme est h berg e au sein
250. n place une s rie d obligations charge de divers acteurs du monde conomique et financier dans l optique de pr venir autant que possible les op rations lev es au titre d in fractions p nales de blanchiment Ce volet pr ventif a t introduit par la loi du 11 janvier 1993 relative la pr vention de l utilisation du syst me financier aux 3 KLEES Le blanchiment Droit p nal de l entreprise 2011 3 p 198 Voy ce m me auteur sur la naissance du blanchiment en droit belge et les volutions l gislatives successives ibidem p 198 199 4 Loi du 17 juillet 1990 modifiant les articles 42 43 et 505 du Code p nal et ins rant un article 43bis dans ce m me code M B 15 ao t 1990 Ces articles ont encore t modifi s plusieurs reprises par la suite 5 O KLEES op cit p 199 fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme ci apr s loi du 11 janvier 1993 Ces dispositifs ont t modifi s plusieurs reprises Nous n entrerons toutefois pas dans le d tail de ces volutions qui d passent le cadre limit de ce rapport 1 1 Volet pr ventif 1 1 1 Les principes C est dans le cadre du volet pr ventif que s inscrit r le important jou par la Cellule de Traitement des Infor mations Financi res ci apr s CTIF D s son origine en effet la loi du 11 janvier 1993 pr voyait d une part une s rie de mesures pr ventives sanctionn es
251. ncerne essentiellement les faux contrats de travail et de location les faux ind pendants et le travail en noir Certains CPAS plus importants ont pris dans le cadre de leur politique de respect des disposi tions l gales des initiatives pour lutter contre ce type d abus de mani re structur e Le CPAS d Anvers a d ja commenc en 2006 en cr ant une cellule anti fraude Le CPAS de Gand a suivi en 2011 En cas de suspi de fraude la cellule de contr le m ne une enqu te approfondie Apr s 6 mois il s est av r Gand qu il tait question de fraude dans pas moins de la moiti des dossiers examin s C est pourquoi le CPAS de Gand ne tarit pas d loges au sujet de la cellule de contr le Le CPAS de Gand collabore structurellement dans ce sens avec l auditorat du travail gantois L objectif est notamment de lutter contre la fraude aux contrats de travail et les soci t s fictives Le 18 octobre 2011 le CPAS de Gand a par cons quent conclu un protocole de coop ration avec l auditorat local du travail pour mener bien la lutte contre la fraude sociale Ce proto cole comprend toute une s rie d accords au sujet de P change de donn es sans que le secret professionnel 94 Voir aussi le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains 94 96 95 OCWM CPAS Gent Aantal leefloners bij OCMW Gent daal
252. nchiment Cet obstacle est gale humains de lOrganisation pour la s curit et la coop ration en Europe OSCE As trafficking human beings is a profit driven crime it is imperative to find freeze and forfeit the proceeds of crime This requires the use of financial investigation a routine basis as well as on a large scale la traite des tres humains tant motiv e par le profit il est imp ratif de trouver geler et confisquer les produits de ce crime Cela exige de recourir aux enqu tes finan ci res de mani re syst matique et grande chelle Un probl me r current en mati re de blanchiment est la d tection des fonds illicites d l utilisation impor tante d argent liquide dans ce type d infractions Un recours accru l analyse financi re et ce d s le d but de l enqu te est d s lors indispensable pour retracer la destination des produits issus de ces activit s crimi 56 FATF GAFI Report op cit 44 ment renforc par la difficult inh rente aux enqu tes financi res men es par des personnes qui ne sont pas sp cialement des experts financiers On constate ainsi un manque de connaissance financi re et de forma tion sur la th matique du blanchiment dans le chef des enqu teurs et magistrats Renforcer la formation des enqu teurs et des magistrats en mati re financi re et constituer des quipes mixtes sp cialis es d enqu teurs et de magistrats section
253. ndem nis tant devant le juge p nal par le biais d une consti tution de partie civile que devant le juge civil L action civile peut donc tre poursuivie en m me temps et devant le m me juge que l action publique En revanche si celle ci est formul e s par ment devant le tribunal civil la demande au civil est suspendue tant qu il n a pas t prononc d finitivement sur l action publique intent e avant ou pendant la poursuite de l action civile Dans des affaires de traite tres humains la victime demandera g n ralement une indemnisa tion en se constituant partie civile au p nal L avantage de se constituer partie civile est que la victime peut participer la conduite de la proc dure et l instruction judiciaire notamment en demandant des devoirs d enqu tes compl mentaires au juge d instruction Une bonne assistance juridique mais aussi une assis tance juridique dispens e au bon moment est essen tielle pour aider la victime faire le choix de se constituer partie civile ou non Comme on a pu le voir 117 Art ler du Titre pr liminaire du Code de proc dure p nale 118 Art 3 du Titre pr liminaire du Code de proc dure p nale 119 Ils agit de l application du principe le criminel tient le civil en tat art 4 du Titre pr liminaire du Code de proc dure p nale 120 Art 61quinquies du Code d instruction criminelle dans le rapport annuel pr c
254. ne matiere a analyser et rapporter mais ne sont pas trait s dans le cadre de ce rapport annuel Les chiffres relatifs aux nouveaux accompagnements correspondent a la typologie pr vue par la circulaire D s que la premi re phase p riode de r flexion est entam e et donc qu un ordre de quitter le territoire est d livr il est question d un accompagnement L or ganisation de l accompagnement psychosocial et juri dico administratif peut varier selon le centre Pour la premi re fois nous ne publions que deux tableaux int gr s un pour la traite des tres humains et Pautre pour le trafic dans lesquels peuvent tre rensei gn s directement chaque fois l ge le sexe la natio nalit et la finalit d exploitation ainsi que les victimes de trafic d tres humains qui b n ficient de l accom pagnement Alors que le nombre de nouveaux accom pagnements semblait osciller dans les 180 personnes entre 2006 et 2008 la moyenne entre 2009 et 2011 avoisine quant elle les 150 Tableau 10 Nouveaux accompagnements initi s par les centres sp cialis s de 2006 2011 Source Rapports annuels traite et trafic des tres humains Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Aux 153 victimes nouvellement accompagn es en 2011 s ajoutent d autres victimes pour lesquelles un accompagnement tait d j en cours portant le total 381 victimes accompagn es au 31 d cembre 2011
255. ne quelconque mani re dans les faits de traite des tres humains pour lesquels leur client a t poursuivi et condamn sureumy 52232 sap 33193 146 147 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 201 L argent qui compte Bruxelles octobre 2012 Editeur et auteur Centre pour des chances et la lutte contre le racisme Rue Royale 138 1000 Bruxelles T 02 212 30 00 F 02 212 30 30 epost cntr be www diversite be Contributions ext rieures Jean Claude DELEPIERE Pr sident de la Cellule de Traitement des Informations financi res CTIF Contribution collective de la direction criminalit conomique et financi re DJF de la police f d rale Benoit GOSSET Commissaire judiciaire coordinateur de la cellule mixte de soutien la lutte contre fraude sociale grave et organis e Peggy VANHELMONT analyste strat gique Benoit WOLTER Commissaire judiciaire responsable de la section Programme de lutte contre la fraude sociale grave et organis e Dr Jo GOODEY Responsable du d partement Libert s et justice l Agence europ enne des droits fondamentaux FRA Traduction Dominique Coene et Benoit Delahaye Alphavit Conception graphique et mise en page d Artagnan Impression Perka Maldegem Photos Anabelle Schattens Editeur responsable Jozef De Witte directeur rue Royale 138 1000 Bruxelles Dit jaarverslag is ook verkrijgbaar in het Nederlands C
256. ne saisie aupr s du tiers de mauvaise foi la possibilit de condamnation la confiscation solidaire ou encore l instauration d un fonds de confiscation 92 Plan d action 2012 2013 du Coll ge pour la lutte contre la fraude fiscale et so ciale p 100 106 Traite et Trafic des tres humains 42 43 CHAPITRE 3 THE OTHER SIDE OF THE COIN t nous avions d j Dans le rapport annuel pr c den bri vement attir l attention sur le r le que pourraient jouer les administrations locales dans la lutte contre la traite des tres humains L engagement des adminis trations locales qui peuvent repr senter un l ment important d une approche int gr e du ph nom ne 8 toutefois semble t il encore t largement inexploit 93 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 108 111 la lumi re de ce focus nous d sirons analyser le r le que les administrations locales en particulier les CPAS peuvent jouer dans la d tection des victimes de traite des tres humains et le d pistage des fraudes aux allo cations o des pratiques de traite des tres humains et des situations d exploitation peuvent tre identifi es Nous citons galement quelques exemples de bonnes pratiques 1 La lutte contre la fraude aux allocations La fraude aux allocations 8 laquelle les CPAS sont confront s co
257. ner un lan positif Elle peut galement r duire le risque de la voir retomber dans les m andres de la traite des tres humains Mais il convient galement de garder lesprit que Pint r t d une indemnisation peut varier en fonction de la situation de la victime et de la forme d exploita tion Certaines victimes d exploitation sexuelle forc e se montreront peut tre plut t r ticentes l id e de percevoir des d dommagements de leur exploitant Les victimes d exploitation sexuelle en situation dite win win et les victimes d exploitation conomique peuvent quant elle adopter une position totalement diff rente cet gard Leur objectif initial tait en effet de gagner largent suite quoi elles sont deve nues victimes de la traite des tres humains L int r t va galement d pendre dans la majorit des cas de la situation personnelle de la victime mais aussi des informations qui lui auront t donn es ce sujet Un dossier examin plus loin dans l analyse du ph nom ne illustre parfaitement le cas d une victime int ress e par 107 Joint UN Commentary on the EU Directive A Human Rights Based Approach 2011 p 86 Paspect compensatoire La victime marocaine d ex ploitation conomique dans le secteur de la construc tion a d clar ce qui suit durant une audition Je suis venu honn tement ici pour travailler Je ne veux pas faire des ennuis Je d sire continuer
258. nifier que les ouvriers utilisent un faux passeport portugais Enfin les Br siliens peuvent op rer au sein des soci t s en tant que faux ind pendants Souvent ces personnes ne sont pas conscientes d avoir ce statut Elles pensent tre en ordre pour tout et ne contribuent en rien la s curit sociale 67 Information manant des notifications CTIF 68 Etude de dossier Traite et Trafic des tres humains N CHAPITRE 2 GO FOR THE MONEY Suivre la trace de l argent criminel est une chose mettre la main dessus en est une autre Or la confiscation des richesses illicites constitue souvent la mani re la plus efficace de lutter contre la traite et le trafic des tres humains en privant les auteurs des b n fices r alis s Pourtant saisir et confisquer les produits issus de ces activit s ne s av re pas toujours facile en pratique comme nous le verrons Il convient cependant de rappeler pr alablement les principes g n raux en mati re de saisies et de confiscations 1 Saisies et confiscations principes g n raux Dans ce point nous pr sentons dans les grandes lignes les principes g n raux en mati re de saisies et confiscations et nous attachons plus particuli rement aux dispositions en mati re de traite et de trafic des tres humains Pour une analyse approfondie de cette th matique nous renvoyons le lecteur des articles sp cialis s6 1 1 Le cadre belg
259. nir clairement ce qu elle n est pas Par exemple alors que par le pass les 159 Prevent Combat Protect Human Trafficking Joint UN Commentary on the EU Directive A Human Rights Based Approach 2011 http www unodc org documents human trafficking 2011 UN_Commentary_EU_Traffic king_Directive_2011 pdf victimes pouvaient se voir accorder un permis de s jour dans leur pays d accueil si elles taient dispos es a coop rer avec les autorit s en t moignant contre leurs trafiquants la nouvelle directive pr cise que les tats membres prennent les mesures n cessaires pour que l octroi d une assistance et d une aide une victime ne soit pas subordonn sa volont de coop rer dans le cadre de l enqu te des poursuites ou du proc s Vu cet article ainsi que les autres la nouvelle directive repr sente une avanc e notable en termes de reconnaissance des droits des victimes ce qui devrait si elle est mise en pratique amener une protection plus efficace des victimes sur le terrain Toutefois la directive sur la traite des tres humains comme toute l gislation dont l objet est de r agir une violation des droits de l homme vise uniquement la partie merg e de l iceberg tant donn le nombre d incidents non signal s et n est pas en mesure de s attaquer aux causes profondes du ph nom ne est donc bon de ne pas oublier qu une approche de la traite des tr
260. nn es relatives aux poursuites Nous pr sentons ici une s lection des donn es fournies par le coll ge des Procureurs g n raux Les analystes statistiques du Coll ge des Procureurs g n raux ont rassembl et analys les informations issues de plusieurs affaires arriv es aux parquets correctionnels belges dans le courant de l ann e 2011 Les donn es proviennent d une collecte de donn es obtenues par le biais du syst me REA TPI aupr s des sections correctionnelles de 27 parquets de premi re instance et du parquet f d ral Seul l arrondissement judiciaire d Eupen manque Les infractions commises par des mineurs ne sont pas prises en compte Les dossiers provenant des auditorats du travail ne sont pas repris dans ces tableaux parce que les audito rats du travail recourent de mani re in gale au syst me REA TPI pour l enregistrement Une telle reprise dans les tableaux engendrerait une image d form e du trai tement des dossiers d exploitation par les auditorats en fonction des arrondissements Cette omission a donc un impact n gatif sur les donn es quantitatives relatives a la traite des tres humains a des fins d ex ploitation conomique Les affaires p nales reprises dans le tableau qui suit peuvent a chaque fois impliquer plusieurs infractions et ou une ou plusieurs personnes Les affaires comp tabilis es dans les tableaux suivants ont t s lection n es sur la base de la pr vention traite
261. ns certains dossiers de traite des tres humains des fins d exploitation conomique aucune victime n a acc d au statut parce qu elles avaient toutes disparu apr s une nouvelle intervention des services d ins pection Les services de premi re ligne doivent tirer Penseignement qu elles n ont en r alit qu une seule opportunit d orienter les victimes vers les centres et de leur donner la possibilit d acc der au statut Faute de cela les victimes disparaissent g n ralement lors de intervention suivante des services de premi re ligne m me si celle ci n a lieu que quelques jours plus tard Le fait pour les services de premi re ligne d avertir imm diatement le magistrat comp tent lors de la d tection d une victime d exploitation conomique durant une intervention et de lui demander si les faits suffisent pour d marrer un dossier de traite des tres humains et si les victimes entrent en consid ration pour leur octroyer le statut de victime de traite des tres humains et contacter les centres est un exemple de bonne pratique RECOMMANDATION 13 Selon le Centre il convient de r fl chir une mani re pragmatique et progressive de dynamiser le syst me belge d aide aux victimes tout en maintenant ses piliers fondamentaux de mani re ce qu il soit am lior tout en restant accessible pour les diff rents acteurs sur le terrain La question se pose de savoir si les centres ne devron
262. nseillers fiscaux ne sont tenus de faire une d claration que lorsqu ils sont consult s sp cifi quement pour donner des conseils en vue de faciliter une op ration de blanchiment d argent voire pour y participer Si par contre ils apprennent de mani re indirecte que leur client se livre a de telles op rations ils sont exempt s de faire une d claration Quant aux avocats qui dans l exercice de certaines activit s limitativement num r es l article 3 5 de la loi du 11 janvier 19937 constatent des faits qu ils savent ou soupconnent d tre li s au blanchiment de capitaux ils sont tenus d en informer imm diate ment le b tonnier de l ordre dont ils rel vent Ils en sont toutefois dispens s si ces informations ont t re ues d un de leurs clients ou obtenues sur un de leurs clients lors de l valuation de 18 situation juridique de ce client ou dans l exercice de leur mission de d fense ou de repr sentation de ce client dans une proc dure judiciaire ou concernant une telle proc dure Cette dispense n a cependant pas lieu d tre s ils prennent part eux m mes des activit s de blanchiment de capi taux s ils fournissent un conseil juridique des fins de blanchiment de capitaux ou s ils savent que leur client sollicite un conseil juridique de telles fins article 26 43 de la 101 du 11 janvier 1993 Ces professions ont d s lors un r le important jouer dans 18 lutte anti bl
263. nt Li ge et Bruxelles plusieurs bars Les dames de compa gnie recrutaient le personnel se chargeaient de fixer les horaires surveillaient le temps pass avec le client faisaient les courses et surveillaient l tablissement Deux autres pr venus p re et fille g rants s occu paient des aspects financiers Largent tait notamment rassembl dans des enveloppes d pos es dans une bo te aux lettres dans la cave d un bar Ces enveloppes taient ensuite r colt es par la pr venue g rante qui les remettait son p re 291 Corr Li ge 19 janvier 2011 ch Ce jugement est d finitif en ce qui concerne les principaux pr venus Le tribunal estime qu il est bien question de traite des tres humains en lesp ce Les filles n avaient d autre choix que d accepter les conditions qui leur taient impos es dans les bars horaires pourboires vers s la dame de compagnie signature de contrats dont elles ignoraient la port e d faut de conna tre la langue fran aise Avant toute r tribution personnelle les prostitu es avaient l obligation de remettre aux dames de compagnie entre 200 et 250 euros par pause pour pouvoir travailler 50 euros revenant aux dames de compagnie et le surplus tant partag entre les deux autres pr venus p re et fille La pr vention de blan chiment est galement retenue Plusieurs dossiers de salons de massage tha landais Plusieurs d cisions concernent d
264. nt s la traite des tres humains restaurants exotiques soci t s de nettoyage soci t s d horticulture et d agriculture ateliers de confection secteur de la prostitution Ce protocole 8 t prolong en 2010 selon les m mes principes Tous les ans un contr le cibl sur la traite des tres humains dans les secteurs risques ex bars salons de massage est men dans chaque arrondissement Sur le plan local par r gion et par arrondissement une concertation a lieu ce sujet entre les deux inspections l auditeur du travail le magistrat du parquet et ou les services de police 128 SPF Emploi Travail et Concertation sociale Direction g n rale du Contr le des Lois sociales Rapport d activit s 2009 Malgr ces initiatives il s av re dans la pratique que trop peu d attention est port e aux signaux et indi cations de traite des tres humains lors des contr les Le CLS en est conscient et envisage d organiser encore une formation de trois jours en 2012 pour sensibiliser ses inspecteurs et mettre en place les outils n cessaires afin de faire preuve de vigilance en mati re de traite des tres humains Le Centre encourage les formations r currentes qui focalisent l attention sur les signaux et indicateurs de traite des tres humains de mani re ce que les inspec teurs du CLS puissent y veiller lors de leurs contr les Pouvoir d appr ciation lors du constat d une infraction Lo
265. nt en ressentir les b n fices en pratique cet gard l approche du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l homme HCDH qui a d velopp un cadre d indicateurs pour les droits de l homme constitue un moyen utile de comprendre comment la l gislation qui pr sente des normes de droits de l homme que les entit s responsables doivent respecter peut tre mesur e au niveau politique et pratique Autrement dit nous disposons d outils qui peuvent nous aider tenter de comprendre comment une approche fond e sur les droits de l homme peut mener une meilleure protection des victimes de la traite des tres humains En examinant ces indicateurs dans un cadre d indi cateurs de structure l gislation de proc dure poli tique et de r sultats nombres sur le terrain comme les titres de s jour accord s aux victimes l approche du HCDH peut montrer o et si le droit a des cons quences en pratique Une des pierres d achoppement de cette valuation dans le domaine de la traite des tres humains est le manque constant de donn es solides et comparables entre les tats membres et l int rieur m me de ceux ci Le rapport 2009 r dig par l Agence europ enne des droits fondamentaux FRA sur la Traite des enfants dans l Union europ enne qui s est accompagn d un rapport de la FRA sur le d veloppement d indicateurs concernant les droits de l enfant se concen
266. ntact avec les auto rit s n erlandaises et il y a t confirm que la victime allait obtenir un s jour l gal en Belgique Des accords ont en outre t conclus quant la mise en pratique de cette reprise et l accueil ult rieur de la victime Le service Dienst Terugkeer amp Vertrek Service retour et d part du minist re n erlandais de la Justice a finale ment averti la police belge que la victime collaborerait de mani re inconditionnelle pour autant qu elle puisse tre accueillie en Belgique dans une maison d accueil d un centre sp cialis La dessus la police n erlandaise a amen la victime a la fronti re belgo n erlandaise pour la la police belge qui son tour transf r e vers la maison d accueil d un centre sp cia lis Anvers 232 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 1 Coo p ration multidisciplinaire 1 2 5 Salon de massage tha landais Dans ce dossier une organisation criminelle tha landaise a transport ill galement des victimes de 2008 2010 entre la Tha lande et la Belgique pour les exploiter sexuellement dans un salon de massage Aarschot Les victimes devaient rembourser leurs dettes de voyage en se prostituant Les pr venus ont t condamn s notamment pour traite et trafic d tres humains ainsi que pour blanchiment Le tribunal a prononc de lourdes peines assorties d amendes et de confiscations
267. omment obtenir ce rapport Vous pouvez commander cette publication gratuitement au Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Rue Royale 138 1000 Bruxelles T 02 212 30 00 F 02 212 30 30 epost cntr be 18 Chancellerie du Premier Ministre Infoshop be Chancellerie du Premier Ministre 18 Rue de la Loi 1000 Bruxelles T 02 514 08 00 F 02 512 51 25 Mentionnez clairement le titre de la publication Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2011 L argent qui compte Cette publication est offerte gratuitement Seuls les frais de port vous seront factur s Ce rapport annuel est aussi t l chargeable en format PDF ou Word sur le site internet du Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme www diversite be Le Centre encourage le partage des connaissances mais il insiste sur le respect d aux auteurs et contributeurs de tous les textes de cette publication Ce texte peut tre utilis comme source d information que moyennant mention de l auteur et de la source du fragment Aucune reproduction exploitation commerciale publication ou adaptation partielle ou int grale des textes photos illustrations graphiques ou de tout autre l ment prot g par des droits d auteur ne pourra en tre faite sans l accord pr alable et crit du Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Pour l utilisation des images veuillez prendre contact avec le
268. on l exception de la famille d Oulematou Cette derni re n a pas pu faire appel au fonds parce qu Oulema tou tait au moment de son d c s en s jour ill gal dans notre pays Voir ga lement Rapport annuel Migration 2011 Les ayant droits d une personne en situation de s jour ill gal peuvent ils percevoir une indemnit apr s le d c s de cette derni re p 161 162 145 Voir galement Rapport annuel Migration 2010 Comment permettre aux personnes sans droit de s jour de porter plainte aupr s des services de police p 106 107 Traite et Trafic des tres humains 58 59 requ rant un dommage consid rable d ur gence vaut pour des dommages compris entre 500 euros et 15 000 euros Laide d urgence peut tre demand e d s la constitution de partie civile ou le d p t de plainte Laide compl mentaire peut tre octroy e lorsque le pr judice subi par la victime s alourdit apr s l octroi de l aide principale 173116 pour le dommage subi peut tre demand e pour le dommage moral en tenant compte de l inva lidit temporaire ou permanente les frais m dicaux et l invalidit temporaire ou permanente la perte ou la r duction de revenus suite une incapacit de travail temporaire ou permanente le dommage esth tique les frais de proc dure les frais mat riels v te ments frais de d placement etc les dommages qui d coulent de la perte d une ou pl
269. ondamentaux de l Union europ enne et ajoute que la directive adopte une approche int gr e et globale fond e sur les droits de l homme de la lutte contre la traite des tres humains Mais si nous restons strictement un niveau abstrait en nous r f rant la l gislation il est difficile de d duire ce que cela signifie en pratique pour les victimes que ce soit en termes de protection des victimes de pr ven tion du ph nom ne ou de poursuites judiciaires Le commentaire commun sur la directive sign en 2011 par six agences des Nations unies qui adopte une approche fond e sur les droits de l homme entreprend d expliquer ce que signifie r ellement chaque article de la nouvelle directive titre d exemple tandis que les articles 11 et 12 de la direc tive qui traitent respectivement de Assistance et aide aux victimes de la traite des tres humains et de la Protection des victimes de la traite des tres humains dans le cadre des enqu tes et des proc dures p nales utilisent le langage d une approche centr e sur la victime le commentaire des Nations unies donne la signification concr te de ces articles en faisant r f rence tout un ventail de directives interna tionales accompagn es de recommandations de mesures prendre Tout en d terminant ce qu est une approche de la traite des tres humains fond e sur les droits de l homme s av re galement n cessaire de d fi
270. onvention du Conseil de l Europe relative au blanchiment au d pistage la saisie et confiscation des produits du crime et au financement du terrorisme faite Varsovie le 16 mai 2005 La Belgique a ratifi cette Convention aux termes de 18 loi du 29 ao t 2009 M B 22 d cembre 2009 qui y est entr e en vigueur le ler janvier 2010 81 ELUGENTZ op cit p 162 p enne la collaboration entre Etats est toutefois plus contraignante C est la loi du 5 ao t 2006 relative Papplication du principe de reconnaissance mutuelle des d cisions judiciaires en mati re p nale entre les Etats membres de l Union europ enne qui en d finit les r gles pour la Belgique qu il s agisse de demandes d entraide qui lui sont adress es ou de demandes qu elle formulerait Il s agit de faciliter et d acc l rer le trai tement des demandes d entraide judiciaire sur la base du principe de la reconnaissance mutuelle transmis sion directe entre autorit s judiciaires des demandes simplification des formes instauration d un formu laire commun pour l introduction des demandes limi tation des possibilit s de contr le des autorit s de l tat d ex cution Cette loi r cemment modifi e devrait permettre de proc der plus facilement des saisies et des confiscations l tranger Il existe en effet depuis peu le certificat de confiscation permettant la Belgique de demander un autre tat membre d
271. opol Frontex et l Agence europ enne des droits fondamentaux indique que des partenariats holistiques faisant intervenir plusieurs agences sont devenus courants dans le discours et les r ponses en mati re de lutte contre la traite des tres humains M me si certaines preuves semblent indiquer qu une approche ax e sur la victime ou sur les droits de l homme n est pas encore la norme en pratique on peut affirmer que l adoption d un langage faisant r f rence aux droits de l homme dans certains nouveaux domaines politiques l gislatifs montre que les choses voluent dans le bon sens que ce soit dans le domaine du droit p nal ou par le biais d autres canaux Autrement dit si par le pass les victimes ont pu servir d instruments servant les poursuites judi ciaires elles sont aujourd hui reconnues dans le respect de leurs besoins et de leurs droits Toutefois probl me subsiste la mise en uvre de la l gislation en pratique qui ambitionne de reconna tre les victimes de mani re centrale diff re consid rablement d un Etat membre l autre et au sein m me des diff rents tats membres En cons quence la qualit de la protection des victimes et de l assistance re ue d pendra fortement de l tat membre et de la localit en question 160 Note du Centre Pour rappel les autres P concernent pr vention preven tion les poursuites prosecution et
272. ouir que de telles mesures soient prises en ce sens Avant d aborder plus en d tail le syst me adopt il faut mentionner d autres projets Dans le cadre de la transposition de la directive sanction le gouver nement a adopt deux avant projets de loi visant rendre solidairement responsable le donneur d ordre qui a recours des interm diaires employant des travailleurs en s jour ill gal l heure de cl turer ce rapport juin 2012 ces projets n ont pas encore t d pos s au Parlement 171 Cette circonstance aggravante tait pr c demment formul e de la mani re sui vante c est nous qui soulignons Vinfraction pr vue l article 433quinquies ler sera punie de la r clusion de dix ans quinze ans et d une amende de mille euros cent mille euros dans les cas suivants 2 lorsqu elle a t commise en abusant de la situation particuli rement vuln rable dans laquelle se trouve une personne en raison de sa situation administra tive ill gale ou pr caire de sa situation sociale pr caire d un tat de grossesse d une maladie d une infirmit ou d une d ficience physique ou mentale de ma ni re telle que la personne n a en fait pas d autre choix v ritable et acceptable que de se soumettre cet abus Elle a t modifi e comme suit 2 lorsqu elle a t commise en abusant de la situation de vuln rabilit dans laquelle se tr
273. ouve une personne en raison de sa situation administrative ill gale ou pr caire de sa situation sociale pr caire de son ge d un tat de grossesse d une maladie d une infirmit ou d une d ficience physique ou mentale de ma ni re telle que la personne n a en fait pas d autre choix v ritable et acceptable que de se soumettre cet abus 172 Voy les articles 59 78 du Titre 7 de la loi programme I du 29 mars 2012 M B 6 avril 2012 173 Directive 2009 52 CE du Parlement europ en et du Conseil du 18 juin 2009 pr voyant des normes minimales concernant les sanctions et les mesures lPencontre des employeurs de ressortissants de pays tiers en s jour irr gulier 30 juin 2009 1168 24 Cette directive devait tre transpos e pour le 20 juillet 2011 174 Avant projets adopt s en Conseil des ministres des 11 et 25 mai 2012 Parmi les autres mesures figurant dans l accord de gouvernement l adoption de mesures visant sanctionner le donneur d ordre qui savait ou devait savoir que ses interm diaires se rendaient coupables de traite des tres humains est galement envi sag e Le Centre et d autres acteurs appellent de leurs v ux depuis de nombreuses ann es une telle l gislation Ce projet n est cependant pas encore concr tis Les mesures prises dans le cadre de la loi programme constituent toutefois d j une tape importante susceptibles d tre appliqu es le cas c
274. pass aux tats Unis Au Royaume Uni les victimes taient livr es sur commande et devaient travailler dans la prostitution Dans une conversation t l phonique il a t question de deux enfants jeunes filles qui taient command es en Angleterre Lors de son audition un des pr venus est pass aux aveux sur ce fait apr s avoir t confront la conversation t l phonique et a d clar ce propos Les deux filles thailandaises ont t transport es ill galement vers l Angleterre via Eurostar Comment arrangeaient ils cela dans la pratique 2 Ils ont achet trois tickets un pour Lille pour l accompagnateur et la fille et un ticket pour l Angleterre Le but tait que la fille montre le ticket pour Lille au contr leur de train Mais elle ne descendait pas a Lille et reprenait le ticket de l accompagnateur pour l Angleterre La fille prenait alors la place de accompagnateur qui descen quant lui Lille L accompagnateur et la fille ne s asseyaient jamais ensemble dans le train L accompa gnateur a re u 500 euros de X l exploitante du salon de massage inculp e pour ce faire Quatre de nos filles ont rejoint l Angleterre de cette fa on 236 Une victime qui se trouve pour le moment au Royaume Uni doit encore toujours travailler pour rembourser ses dettes au pr venu principal en Tha lande L exploitante de bar inculp e a mis en place un montage de faux ind pendants pour
275. pation aux b n fices 2 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit p 96 98 3 Corr Termonde 3 avril 2012 Ce pr venu ayant fait appel l affaire doit tre rejug e par la Cour d appel d Anvers 4 Analyses financi res et organisations criminelles Les enqu tes financi res constituent galement une cl essentielle 8 la d tection et 8 la condamnation d or ganisations criminelles qui se livrent des activit s de traite des tres humains Une analyse financi re repr sente une m thode importante pour retracer les responsabilit s et les liens des organisations crimi nelles avec le monde l gal Le suivi des transactions mon taires permet de rechercher sur le terrain social l gal les dirigeants qui restent discr tement en arri re plan ainsi que leurs personnes de contact importantes En outre une enqu te financi re peut contribuer appuyer la pr vention d organisation criminelle Dans le dossier bulgare et son r seau de prostitu 53 Service de la politique criminelle Rapport annuel 2007 la criminalit organis e en Belgique 2005 2006 p 99 et 106 La d finition d une organisation criminelle art 324bis ter du code p nal a t adapt e et largie suite la loi sur la traite des tres humains du 10 ao t 2005 L ancienne incrimination en mati re d organisation cri minelle comportait plusieurs l ments constitutifs art 324bis
276. pierre d achoppement et l interpr tation qu elle donne aux actes de violence La condition d un acte inten tionnel de violence n implique pas en effet qu il doive tre question d une infraction Mutatis mutandis la Commission conclut l inverse que l infraction une disposition sanctionn e p nalement ne constitue pas encore en soi un acte intentionnel de violence Le Centre plaide pour plus souplesse dans l interpr ta tion de la notion acte intentionnel de violence pour les victimes d exploitation conomique Dans la pratique il semble que peu de victimes de traite des tres humains fassent appel au Fonds Toute fois on dispose de peu de chiffres concrets ce sujet L l ment traite des tres humains tait davantage visible pendant un moment parce que l article 3165 1 2 pr voyait une exception la condition s jour l gal en Belgique acc s l gal la Belgique pour les victimes qui avaient obtenu un titre de s jour dur e ind termin e dans le cadre d une enqu te pour faits de traite des tres humains Toutefois peu de victimes y ont fait appel et cette condition a t annul e par la loi du 30 d cembre 2009 de sorte que le fait de r sider l galement ou non en Belgique n est plus pertinent pour pouvoir faire appel la Commission Jusqu pr sent nous n avons connaissance que de requ tes fructueuses de victimes d exploitation sexue
277. points faibles au niveau politique et l gislatif de mani re a soutenir une analyse critique de la politique Cela a permis de mettre au jour de nombreuses pierres d achoppement au niveau politique et l gislatif sur lesquelles le Centre a galement travaill Une s rie de recommandations concluent le rapport afin d aborder ces pierres d achoppement et de donner une impulsion l adaptation de la l gislation actuelle Etant donn le caract re exhaustif des deux rapports et des recommandations qui en r sultent nous pr sen tons en encadr uniquement une s lection de ces recommandations de mani re faire le lien avec des recommandations ant rieures du Centre pour ce faire La Commission plaide pour davan tage de conscientisation des acteurs de premi re ligne comme l inspection sociale le personnel des centres ferm s le personnel m dical les services de la police locale Le Centre appuie galement ce type de recommandations en mati re de sensibilisation Au niveau de la magistrature assise aussi la Commission demande plus de sensibilisation par exemple par le biais d une formation acc l r e des magistrats dans le nouveau cycle de formation que le Coll ge des procureurs g n raux et l Institut de formation judiciaire ont mis en place Recherches et poursuites La Commission formule galement une s rie de recommandations visant am liorer la proc dure tant au niveau multidisciplinaire q
278. pr voit galement une disposition relative au droit une d ci sion concernant la r paration par l auteur des faits dans le cadre d une proc dure p nale Cette disposi tion stipule que les tats membres garantissent le droit aux victimes d obtenir une d cision dans le cadre de la proc dure p nale dans un d lai raisonnable en ce qui concerne la r paration par l auteur des faits moins que le droit national ne pr voie que la restitution ou la r paration ait lieu dans un autre cadre Les tats membres doivent prendre des mesures pour inciter Pauteur des faits d dommager la victime de mani re ad quate f Une disposition a par cons quent t reprise dans tous ces instruments visant permettre aux victimes d ac c der une indemnisation ou une compensation soit par voie judiciaire soit par l entremise d un fonds Reste aux tats signataires ou aux tats membres d y donner un contenu Ci apr s nous examinons dans quelle mesure les victimes de traite des tres humains b n ficient r ellement de ces acc s et quels sont les obstacles qu elles sont susceptibles de rencontrer pour obtenir effectivement une indemnisation 114 Pour plus d informations sur la directive europ enne sur la traite des tres hu mains voir Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 13 22 115 Consid rant 13 de
279. r sil On constate aussi des transferts vers la Roumanie et la Pologne en lien avec la probl matique du d tache ment frauduleux de travailleurs Ce syst me de facturation frauduleuse 8 galement t constat par le Centre dans un dossier de traite des tres humains li aux fili res br siliennes Les enqu teurs rel vent ainsi Les travailleurs ne seraient pas pay s directement Le mode de fonctionnement tait celui de la fameuse fili re br silienne dont tout le monde m me l entrepreneur principal avait connais sance C tait m me lui qui insistait pour recevoir des factures Ainsi il fallait faire appel des firmes qui veillaient ce que les heures prest es soient factur es par des entreprises qui touchaient 10 de commis 44 Voir le rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit partie 2 et le rapport annuel 2010 Lutter contre la fraude so ciale c est pr venir la traite des tres humains 45 Voir ce sujet les deux contributions externes de ce chapitre 46 Rapport d activit s 2011 p 70 47 Ibid p 70 sion pour faire Celles ci ne mettaient pas de travail leurs en service mais r digeaient uniquement des factures pour camoufler les prestations des travailleurs ill gaux Une personne qui avait elle m me des liens avec les diff rentes soci t s tait charg e d tablir les factures Ce sont surtout les soci
280. r POE pour les faits de traite des tres humains n 15 et de trafic des tres humains n 5 douze ont pour la premi re fois un document de s jour en tant qu enfant de victime et non comme victime en tant que telle Le tableau suivant indique la nationalit et le sexe des mineurs qui sont eux m mes victimes et la situa tion de traite ou de trafic d tres humains qui leur a permis d acc der au statut de victime de traite des tres humains en 2011 Il s agit chaque fois de mineurs non accompagn s Pour l un de ces mineurs la proc dure a t arr t e Un autre mineur disparu d un des centres d accueil L accompagnement indiqu dans ce tableau indique s il s agit de mineurs accompagn s ou non il ne fait donc pas r f rence un accompagnement par Pun des centres sp cialis s Traite et Trafic des tres humains 132 133 Comme on l a mentionn plus haut POE ne publie pas de chiffres s par s pour la traite des tres humains des fins de commission d une infraction Cette finalit d exploitation ou une autre finalit d exploitation non d taill e peut donc se retrouver en divers Tableau 7 Mineurs ayant obtenu un document de s jour en qualit de victime personnelle de traite ou de trafic des tres humains Source CES 1994 Serbie Divers 1994 1994 Nig ria Sexuel 1994 1994 Slovaquie Sexuel Sexuel Non
281. r la d tection des victimes potentielles de la traite des tres humains Le Centre 8 mis plusieurs fois l accent sur l int r t de sensibiliser le personnel de la police locale des centres ferm s les travailleurs sociaux le personnel m dical les inspec teurs sociaux etc Suite notamment quelques constats cit s dans le rapport annuel 20098 des questions parlementaires ont galement t formul es concernant la sensibilisa tion des policiers durant la formation de base et au sujet du r le de la police f d rale et locale dans la lutte contre la traite des tres humains En ce qui concerne la formation la ministre de l Int rieur pr cise qu il est essentiel que le policier soit sensi bilis d s sa formation de base la probl matique et la d tection lors de l exercice de ses missions quoti diennes de victimes potentielles de la traite des tres humains Le service central Traite des tres humains d veloppe un projet en collaboration avec la Direc tion Formation de la police f d rale pour faire corres pondre les modules de formation de base donn s dans chaque cole de police provinciale En attendant des sessions sp ciales ont d j t organis es dans deux coles de police Le service central Traite des tres humains publie en outre tous les mois par le biais des carrefours d information d arrondissement un bulletin d information qui d crit l volution du ph nom ne sur
282. raite des tres humains sont des personnes dont la dignit a t bafou e et qui ont subi des dommages financiers et moraux Elles doivent rapidement recevoir un signal clair que les autorit s prennent au s rieux leur droit la r para tion et l indemnisation La d signation d un avocat d s l instant o les victimes acc dent au statut peut jouer un r le important cet effet Il faut galement pr voir des mesures adapt es aux victimes qui ne veulent pas acc der la proc dure ou aux victimes qui retournent dans leur pays en cours de proc dure La reconnaissance de la souffrance et des dom mages subis et la r paration effective de ceux ci doivent tre prioritaires d s l instant o une victime est identifi e Reconna tre que la traite des tres humains constitue toujours une grave violation des droits de l homme peut contribuer laborer une forme de protection intra europ enne des victimes qui se trouvent dans des situations d exploitation d passant les fronti res d un seul Etat et qui cherchent protection et accueil dans un autre pays que celui o elles ont t exploi t es C est un v ritable d fi pour la politique belge que d utiliser l approche des droits de l homme comme bras de levier afin de replacer les victimes au centre de la lutte contre la traite des tres humains Celles ci doivent tre pleinement conscientes que la Belgique poursuit et punit effectivement les exploi
283. remi re ligne et les travailleurs sociaux des centres sp cialis s occupe une place centrale Cela a permis aux services de premi re ligne d accorder beaucoup d attention aux victimes potentielles donnant ainsi lieu une atmosph re de confiance mutuelle et permettant de convaincre plus facilement les victimes d acc der au statut de victime Dans plusieurs dossiers les collaborateurs d un centre sp cialis ont pu convaincre des victimes au d part trop angoiss es pour faire une d claration d acc der au statut de victime Dans un dossier bien pr cis la police est parvenue retrouver une victime mineure de la prostitution en gagnant la confiance d une autre victime avec qui elle tait amie Dans certains dossiers d exploitation conomique aucune victime n a acc d au statut de victime car elles avaient disparu apr s une nouvelle interven tion des services d inspection 50 1816 Les services de premi re ligne ne disposent en effet souvent que d une seule opportunit pour orienter les victimes vers les centres et leur donner la possibilit d acc der au statut de victime Faute de cela les victimes dispa raissent g n ralement lors de l intervention suivante des services de premi re ligne m me si celle ci n a lieu 259 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 3 Exploitante de bar belgo marocaine et point 1 2 4 Trafiquants nig rians de femmes Tongres 260 Voir aussi
284. retrouver ce dernier chantier Les conditions de vie taient mauvaises Les victimes logeaient huit dans un studio du pr venu et faute d espace certaines victimes devaient dormir m me le sol Elles avaient peine l occasion de se laver Bien qu il faisait froid depuis longtemps d j la chaudi re du chauffage central n a t mise en marche qu en novembre 243 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 1 Coo p ration multidisciplinaire 244 Voir aussi focus partie 1 chapitre 4 Give the money back Menaces de mort Selon une victime le pr venu a prof r des menaces de mort son encontre et celle de sa famille La victime a d clar la police que cela s tait produit en arabe durant l intervention de police langue que la police maitrisait pas Par la suite le jour de l interpella tion soit le 11 11 2008 et en pr sence de vos coll gues en tenue je suis sorti de la maison et ce moment je me suis retourn vers X pr venu et lui ai signal qu il nous avait pris notre argent et qu il avait encore le culot d appeler la police Il m a alors r pondu je vais te claquer la t te contre le mur Il m a signal que si ne me taisais pas me tirerait deux balles dans la t te que je sois ici en Belgique ou au Maroc Je pr cise que les propos ont t tenus en langue arabe et non en fran ais Je signale n anmoins que l une
285. rlementaire C est pourquoi le Centre se r jouit que le S nat ait pris une telle initia tive et l ait prolong e dans la cadre de la nouvelle l gis lature Pour pouvoir pleinement mettre profit les travaux men s par le groupe de travail Traite des tres humains il convient donc que les diff rents acteurs tant au niveau politique que sur le terrain travaillent dans le sens des recommandations qui ont t faites et que la r alisation de ces derni res b n ficie d un suivi Les questions et interpellations parlementaires peuvent d ores et d j constituer une mani re de main tenir l attention sur ce travail dans leur pays d origine et pensent tort qu elles wont plus besoin du statut particulier de victime de traite des tres humains du fait de l ouverture de nos fronti res Dans le focus du pr sent rapport annuel la question est lanc e de savoir si le statut tel qu il existe aujourd hui est encore adapt aux besoins des victimes actuelles C est pourquoi nous passons la loupe en guise d invitation une telle r flexion un aspect auquel les victimes de traite des tres humains peuvent s int resser et dont elles peuvent b n ficier l aspect compensatoire Dans cette optique le Centre insiste sur l int r t d une assistance juridique de qualit et au moment opportun et invite r fl chir une d signation plus rapide d un avocat pour les victimes qui ont fait une
286. rnait une affaire d horticulture dans laquelle le pr venu avait incendi la caravane dans laquelle logeaient les ouvriers une d cision de condamnation notamment pour traite des tres humains avait t prononc e en premi re instance et confirm e en appel par la Cour d appel de Gand Apr s Cassation en raison d un si ge non compos comme il se doit cette m me affaire revient devant la Cour d appel d Anvers Entretemps le pr venu est d c d si bien que l action publique est teinte Ses h ritiers ayant repris l instance en cours la Cour peut se prononcer que sur les int r ts civils Elle va toutefois rendre une d cision tonnante proc dant une lecture des faits totalement diff rente En ce qui concerne l incendie de la caravane si Pin cendie volontaire est bien tabli la Cour va cependant estimer contrairement aux d cisions rendues ant rieurement que les deux Roumains constitu s partie civile ne s y trouvaient pas au moment de l incendie De m me contrairement aux juridictions pr c dentes la Cour consid re que la pr vention de traite des tres humains n est pas tablie Elle estime que le dossier ne permet pas d tablir des conditions de travail contraires la dignit humaine les d clarations des deux travail leurs roumains ne sont pas corrobor es par les autres travailleurs ill gaux Ils avaient la libert d aller et venir disposaient de l
287. roisi me s occupait de l accueil en Europe docu ments de s jour en Belgique recherche de candidats pour les contrats de cohabitation et placement des jeunes femmes dans les salons de massage Une autre pr venue est l exploitante du salon de massage dans lequel les filles taient mises au travail Elle percevait la moiti de leurs revenus D autres encore s occupaient de la r tention des documents et des contrats de bitation L argent provenant des activit s ill gales au Royaume Uni tait blanchi par plusieurs des pr venus en Belgique Le tribunal prononce des peines d emprisonnement d un an 5 ans Fait remarquable il prononce gale ment des peines de confiscation par quivalent pour un total de 195 000 euros qu il r partit de mani re forfaitaire et en quit en fonction de l implication de chaque pr venu dans les faits 295 Voir ce sujet focus de ce rapport partie 1 chapitre 1 follow the money Mentionnons galement deux affaires similaires jug es par le tribunal correctionnel d Anvers Dans la premi re affaire deux des trois pr venus sont pour suivis notamment du chef de traite des tres humains aux fins d exploitation sexuelle embauche et exploita tion de la prostitution tenue de maison de d bauche ou de prostitution et emploi de travailleurs clandes tins Le dossier a t initi suite un contr le de la pros titution cach e dans un salon d
288. rri r s par l employeur Pour le travailleur cela signifie qu il ne devrait plus intenter une proc dure civile et qu il obtiendrait plus rapidement ses r mu n rations impay es Ind pendamment de la r gulari sation de l infraction l auditeur du travail peut encore toujours engager des poursuites La r gularisation des infractions constat es n a donc pas d impact sur Paction au p nal mais peut par contre en avoir sur la peine du pr venut Une fois que l employeur est d accord de payer les arri r s de salaire plusieurs sc narios sont possibles En fonction de la nationalit ressortissant de pays tiers ou citoyen de PUE et du statut de s jour de la victime le remboursement effectif des salaires peut tre rendu compliqu S il s agit de personnes en s jour l gal Belgique il n y aura le plus souvent aucun probl me obtenir la r cup ration des arri r s de salaire S il s agit de travailleurs sans titre de s jour l gal on essaiera de faire payer les arri r s par l employeur en esp ces au bureau de police Toutefois les employeurs sont rare ment d accord de payer les arri r s de salaire ce qui 133 Du fait de leur composition les tribunaux du travail ne disposent d aucune au torit p nale 134 Art 69 du Code p nal social les infractions punies d une sanction de niveau 1 vis es au Livre 2 peuvent donner lieu l initiative de l administration comp ten
289. rsque le CLS constate une infraction aux lois sociales il peut recourir diverses possibilit s pour mettre un terme cette infraction Le CLS peut donner un avertissement donner un d lai au contrevenant pour se mettre en ordre ou signaler des infractions aux autorit s judiciaires par le biais d un PV En cas de constat d infraction de traite des tres humains il est oblig de r diger un PV En pratique rares sont les PV r dig s par le CLS pour faits de traite des tres humains car les signaux sont rarement d tect s Les PV r dig s pour infraction aux lois sociales sont transmis l auditeur du travail qui juge de opportu nit ou non d engager des poursuites S il estime que les infractions doivent tre poursuivies il assignera le 129 Le CLS dispose d un pouvoir d appr ciation qui lui permet d opter pour la solu tion qui lui parait la plus adapt e pour mettre un terme infraction en tenant compte de la nature et de la gravit de celle ci des int r ts des travailleurs et des autorit s de l intention frauduleuse de l employeur ou encore des objectifs du service 130 Dans la mesure du possible il sera demand employeur de r gulariser la si tuation S il s agit d un non respect de la r glementation relative la r mun ration la r gularisation est obligatoire Ce n est que lorsque l employeur se met pas en r gle apr s mise en demeure expresse ou lorsqu il
290. rties civiles ont re u respectivement 432 000 euros de dommage mat riel et 5 000 euros de dommage moral et 257 680 euros de dommage mat riel et 5 000 euros de dommage moral 5 Bruxelles 30 janvier 2009 12 ch Certains centres d accueil sp cialis s les victimes sont assist es vont essayer de poursuivre gnement juridique lorsque la victime retourne au pays s agit alors principalement de victimes pour qui la proc dure est d j tr s avanc e et qui sont encore souvent en attente du prononc et de l ex cution d une d cision d indemnisation D autres centres d accueil sp cialis s fourniront la victime qui souhaite rentrer au pays et donc sortir du statut les informations de contact n cessaires pour pouvoir se faire assister par un avocat par le biais de lassistance juridique deuxi me ligne Mais c est toutefois la victime elle m me qu il revient de faire le pas Et ce pas peut faire que ce type de victimes ne laissera pas d fendre ses droits et ses int r ts par un avocat Avec la connais sance et les contacts que les centres sp cialis s ont avec des avocats la question peut se poser de savoir quel r le ceux ci pourraient jouer dans l assistance juri dique de ces victimes 3 Le r le du Contr le des Lois Sociales dans la recuperation des arri r s de salaire La Direction G n rale Contr le des Lois Sociales ci apr s CLS du SPF Emploi Travail et
291. s mettre en uvre des mesures d coutes t l phoniques dans des dossiers d exploitation conomique Plusieurs acteurs tels que des magistrats plaident pour un syst me de juge d instruction sp cialis dans la traite des tres humains Cela pourrait tre instaur dans le cadre de la prochaine r forme des arrondisse ments judiciaires Une telle mesure tout en permettant une conomie d chelle pourrait mener une meil leure sp cialisation des juges d instruction ce qui est 276 Voir aussi plus haut chapitre 2 point 1 2 1 Dossier bulgare de Sliven une plus value importante dans la lutte contre traite des tres humains Le Centre recommande de d signer des juges d instruc tion sp cialis s dans la traite le trafic d tres humains au niveau des ressorts de cours d appel 2 4 Techniques d enqu te Diff rents dossiers illustrent l int r t des techniques d enqu te pour lutter contre la traite et le trafic des tres humains tant au niveau de la d tection que du recueil des preuves Pour lutter contre les organisations criminelles profes sionnelles il est n cessaire d adopter les techniques d enqu te proactive comme exemples de bonnes pratiques Les r seaux criminels s adaptent Ils essaient de se rendre invisibles au moyen de montages par le biais dhommes de paille et ou en pla ant la victime en situation win win afin qu elle ne soit plus int ress e de
292. s agit d infractions graves qu un PV est r dig ex occupation de travailleurs qui n ont pas t ren seign s l ONSS occupation d trangers en s jour ill gal ou sans permis de tra vail SPF Emploi Travail et Concertation sociale DG Contr le des lois sociales Rapport d activit s 2009 21 disponible sur http www emploi belgique be publicationDefault aspx id 34916 131 Ibid p 20 132 Dans ce cas il est tenu par les dispositions du Code d instruction criminelle et non plus celles du Code p nal social Pour les perquisitions arrestations me sures de contrainte etc il doit tre faire appel 8 la police Traite et Trafic des tres humains 56 57 contrevenant a comparaitre devant le tribunal correc tionnel 3 L auditeur du travail peut galement classer un PV sans suite pour des raisons d opportunit Dans ce cas le service d tude du SPF Emploi peut infliger une amende administrative de mani re ce que les infractions p nales certaines lois sociales puissent quand m me encore tre sanctionn es Environ 90 des dossiers pour lesquels le CLS dresse des PV sont class s sans suite et reviennent donc au service d tude qui examine nouveau le dossier pour infliger ou non une amende administrative R cup ration des arri r s de salaire En cas de constat d arri r s de salaire on essaiera en principe de r gulariser la situation en faisant payer les a
293. s qu elles n avaient pas rembours enti rement leur dette Elles devaient aussi effectuer des t ches m na g res et payer elles m mes le g te et le couvert Le tribunal correctionnel de Bruges 8 lui aussi t amen juger une affaire de salon de massage Dans ce dossier un couple belgo thailandais est poursuivi 296 Corr Anvers 2 mai 2011 ch 4C Cette d cision est d finitive 297 Voir ce sujet partie 1 chapitre 4 Give the money back 298 Corr Anvers 16 janvier 2012 ch 4C appel interjet 299 Corr Bruges 22 juin 2011 17 me ch appel interjet pour traite des tres humains aux fins d exploitation sexuelle avec plusieurs circonstances aggravantes embauche en vue de la prostitution tenue de maison de d bauche ou de prostitution faux en criture et plusieurs infractions de droit p nal social Le tribunal les condamne pour l ensemble des pr ven tions vis es En ce qui concerne la traite il est tabli que les pr venus ont recrut des jeunes femmes thai landaises pour ensuite les exploiter sexuellement dans leurs divers salons de massage Ils ont pay le voyage de certaines d entre elles depuis la Thailande frais qu elles devaient ensuite rembourser en effectuant les taches demand es par les pr venus dans leurs salons de massage Elles taient par ailleurs toutes en situa tion de s jour ill gal sur le territoire belge ce que savaient pertinemment les pr venus Les jeune
294. s de complaisance Au cours de l enqu te 109 mariages de complaisance au total ont pu tre d tect s suivant chaque fois le m me mod le Le modus operandi tait le suivant Les candidats masculins taient toujours recrut s dans des magasins indiens en Belgique Le transport du candidat au mariage vers la Su de se passait toujours selon un sch ma fixe g n rale ment en voiture ou par avion depuis Charleroi en direction de Stockholm Le s jour temporaire du candidat au mariage de complaisance avait lieu dans les environs des com munes su doises d Orebro et Karlskoga toujours aux m mes adresses La proc dure administrative pr alable au mariage tait r gl e par un cercle r duit compos toujours des m mes personnes Durant la c l bration des mariages dans les salles d audience des villes plusieurs couples mixtes de Belgique se mariaient souvent en m me temps et les suspects faisaient m me parfois office de t moins Les mariages ne tenaient pas et la plupart des pouses portugaises rentraient dans leur pays d origine Des sommes exub rantes taient pay es pour Par rangement d un mariage de complaisance Les can didats masculins indiens devaient payer des sommes oscillant entre 6 000 et 16 000 euros par mariage Le prix tait d termin selon le fait que l organisa tion fournissait ou non elle m me la candidate f mi nine au mariage g n ralement des Portu
295. s de trafic d tres humains D autres comparses avaient projet de d m nager une fois lib r s en Turquie ou en Gr ce o les possibilit s de trafic sont encore plus importantes Cette organisation criminelle se rendait surtout coupable de trafic de Kurdes d Irak d Iran et Turquie et de Vietnamiens vers le Royaume Uni Dans un second temps ces victimes faisaient aussi l objet d un trafic vers la Scandinavie Dans une conversation t l phonique il 8 galement t question du Canada comme destination pour un prix de 15 000 16 000 euros Les faux documents taient r dig s et d livr s par un fournisseur en Pologne Les clients taient fournis par plusieurs autres orga nisations de trafic d tres humains principalement depuis la France Les victimes du trafic taient recueil lies la gare de Bruxelles ou Paris ou Calais Les trafiquants recrutaient m me les clients dans un parc situ devant le Commissariat R gional aux R fugi s et Apatrides o taient h berg s de nombreux deman deurs d asile Les coutes t l phoniques ont r v l que les trafiquants envoyaient des sbires dans ce parc pour y dormir et surveiller le tout L organisation kurde proc dait des transports avec ou sans garantie Les transports normaux sont des transports sans garantie o les clients sont cach s arri re du camion l insu du chauffeur et le succ s de l op ration n e
296. s femmes taient en effet tenues de pratiquer non pas des massages traditionnels mais des massages body to body qui se terminaient par des stimula tions sexuelles masturbation stimulation anale Des instructions claires taient donn es en ce sens par les pr venus Le tribunal prononce galement une peine de confisca tion par quivalent de 93 811 25 euros dont la moiti avec sursis Une jeune femme constitu e partie civile se voit octroyer 2 500 euros ex aequo et bono Condamnations difficiles sans d clarations incriminantes des victimes Mentionnons encore deux d cisions rendues au niveau des Cours d appel l une Mons et l autre Bruxelles Le dossier jug Mons r v le la difficult d aboutir des condamnations en l absence de d clarations incri minantes des victimes Dans le dossier jug Charleroi et puis Mons il s agit de trois pr venus roumains poursuivis pour traite des tres humains et exploitation de la prostitution de plusieurs jeunes femmes roumaines dont certaines sont leur compagne La cause est disjointe pour l un d entre eux Le fils d un des pr venus mineur est par ailleurs poursuivi pour les m mes faits devant une chambre sp cifique du tribunal de la jeunesse Les juridictions amen es conna tre de cette affaire vont prononcer sur la base du m me dossier des d cisions oppos es Alors que le mineur est post rieurement la d ci sion conc
297. s financi res que non financi res Il appara t ainsi de ce dossier de trafic des tres humains dans lequel le Centre s est constitu partie civile que l on peut s interroger sur le r le jou par le notaire ou tout le moins sur son manque de vigilance Les faits ont t commis au moment de la r gularisation importante d trangers en 2009 et 20101 Le principal pr venu est soup onn et a t condamn notamment pour trafic d tres humains faux et usage de faux escroquerie abus de confiance association de malfaiteurs et blanchiment Celui ci a organis avec l aide de copr venus en utilisant notamment diverses soci t s un vaste r seau de fourniture de demandes de r gularisation de s jour qui se sont av r es fausses ou d nu es de valeur Ces faux documents taient d livr s contre r mun ration des ressortissants principalement chinois en s jour ill gal sur le territoire belge Le principal pr venu faisait galement de la publicit 1 Cette campagne de r gularisation a eu lieu suite l instruction du gouver nement l Office des trangers relative l application de l article 9bis et de l ancien article 9 3 19 juillet 2009 2 Corr Bruxelles 3 novembre 2011 47 me ch Cette d cision est d finitive sauf en ce qui concerne un pr venu qui s est pourvu en appel et dont la d cision d internement prononc e en premi re instance a t confirm e Bruxelles 5 avri
298. s juridiques utilis es fausse ind pendance Les victimes sont des travailleurs polonais qui devaient effectuer divers travaux de r novation sous le statut de faux ind pendants sans savoir ce que cela impli quait Ils taient par ailleurs log s dans des conditions insalubres Ils taient pay s largement en dessous des bar mes en vigueur de mani re irr guli re ou parfois m me pas du tout Le tribunal estime que par cette construction juridique le pr venu avait pour seul objectif de r aliser un maximum de b n fices et ceci en flagrante contradiction avec les droits l mentaires de son prochain et de sa dignit Deux autres d cisions int ressantes ont t rendues dans le m me secteur Malines et Bruxelles Le tribunal correctionnel de Malines dans une d ci sion du 14 octobre 2011 condamn des pr venus portugais poursuivis du chef de la seule pr vention de traite des tres humains aux fins d exploitation cono mique Ils ont employ plusieurs Br siliens en s jour ill gal sur le territoire qu ils allaient chercher sur un lieu de rassemblement afin de les conduire sur diff rents chantiers Le tribunal estime qu il est bien question de travail contraire la dignit humaine plusieurs travailleurs 306 Corr Termonde 3 avril 2012 appel interjet 307 Voy sur ce dossier rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l g
299. s lois exemple le code p nal la l gislation sur les soci t s les directives europ ennes etc En 2010 et 2011 les formations entrant dans le cadre du Code p nal social et celles relatives aux proc s verbaux lectroniques ont re u la priorit Au cours des travaux parlementaires la question de savoir si des directives ou des notes de service taient diffus es au sein du SIRS ou par le SIRS reprenant des crit res visant au transfert dun dossier de fraude au parquet pour entamer des poursuites au p nal a galement t pos e Le secr taire d Etat la Coor dination de la lutte contre la fraude sociale et fiscale explique que Particle 21 du Code p nal social octroie un pouvoir d appr ciation aux inspecteurs sociaux par rapport aux infractions la l gislation sociale qui sont 201 Qu et R p S nat 23 d cembre 2011 Qu n 5 4402 Y Buysse de leur ressort La possibilit pr vue par l article 21 du Code p nal social constitue une d rogation Particle 29 du Code d instruction criminelle qui stipule que toute autorit d sign e tout officier ou fonctionnaire public qui prend connaissance dans le cadre de ses fonctions d un crime ou d lit est tenu d en avertir le procureur du Roi de lui transmettre l ensemble des informations correspondantes ainsi que les PV y aff rents Cette d rogation se limite aux infractions pour lesquelles le droit d information de donner au contre
300. s sur sept de nombreuses heures durant pour un salaire horaire tr s bas et un logement dans des conditions tr s m diocres En outre le travail 317 Corr Termonde 15 mars 2011 19 me ch Cette d cision est d finitive 318 Corr Tongres 8 septembre 2011 9 me ch fournir tait tr s lourd physiquement Le tribunal a estim que ces faits pouvaient tre qualifi s de mise au travail dans des conditions contraires a la dignit humaine Une indemnisation de 9 446 85 euros a t octroy e a chacune des victimes pour les arri r s de 2 1 3 Exploitation de mendicit Dans cette affaire d j voqu e dans l aper u de juris prudence du rapport pr c dent la Cour d appel de Bruxelles statue par d faut Le pr venu roumain avait t condamn en premi re instance du chef de traite des tres humains aux fins d exploitation de la mendicit Celui ci tait poursuivi pour avoir recrut et exploit lui m me la mendicit d un compatriote handicap Dans son arr t du 1er avril 2011 12 me ch la Cour requalifie la pr vention sur la base de ticle 433ter du Code p nal et dit la pr vention tablie 2 2 Trafic d tres humains Un important de dossier de fraude a la r gularisation voqu plus haut dans ce rapport a t jug par le tribunal correctionnel de 22 Les faits ont t commis dans le cadre de la campagne de r gularisation
301. s traite et financi re permet trait de pallier ces difficult s Une collaboration effective et efficace entre les sections comp tentes des parquets et des services de police est galement indispensable ce qui n est pas toujours le cas en pratique Il faut gale ment encourager les mesures visant attirer davantage de sp cialistes financiers dans la magistrature tant au niveau des parquets que des juges d instruction 57 CTIF Rapport d activit s 2011 p 77 Il convient enfin de mentionner que l aspect finan cier des enqu tes est une pr occupation de la police La recherche des pratiques de blanchiment constitue en effet un th me transversal dans le plan national de s curit En mati re de traite des tres humains figure m me la n cessit de recourir l enqu te financi re d s le d but de l enqu te Ceci suppose n anmoins que les services de police se voient octroyer les moyens mat riels et humains n cessaires Le r le des interm diaires facilitateurs Une r action judiciaire adapt e aux d fis et la profes sionnalisation des acteurs impliqu s dans la criminalit financi re s impose ceci pr suppose un recours accru des experts financiers fiscaux ou autres ainsi que de s attacher aux interm diaires facilitateurs experts comptables fiscalistes notaires avocats qui offrent ou mettent disposition des structures de soci t et ou des services sans lesquels la crimin
302. services de premi re ligne qui expliquent aux victimes le statut et leur proposent d y acc der Au moment o les services de premi re ligne expliquent le statut de victime les victimes ont souvent d j fait une d position pertinente ce qui suffit leur donner acc s au statut Selon le syst me belge d aide aux victimes ces victimes doivent tre mises en contact par les services de premi re ligne avec des collaborateurs des centres sp cialis s mieux m me de cr er un climat de confiance avec les victimes Cela implique galement que les centres assurent un syst me de permanence avec les moyens ad quats Lors d actions planifi es pour lesquelles on anticipe Pinterception de beaucoup de victimes les services de premi re ligne doivent avertir les collaborateurs des centres sp cialis s pour qu ils aient l occasion d expli quer eux m mes le statut aux victimes dans des condi tions qui permettent aux victimes de les distinguer des forces de l ordre Il s av re que dans la pratique ce sont les services de premi re ligne qui expliquent eux m mes le statut de victime car pour diverses raisons ils n ont pas toujours r ussi contacter les centres ou n en ont pas pris l initiative RECOMMANDATION 12 Le Centre estime qu une forma tion continu e des services d inspection sociale sur Papplication du statut de victime et la d tection et Pidentification des victimes est n cessaire Da
303. si transf r s doit tre dans le pays de destination qui est celui des organisateurs mais aussi des victimes restitu e aux organisateurs par les b n ficiaires en g n ral des membres de la famille des victimes Le Centre 8 pu constater dans de nombreux dossiers Pusage fr quent de transferts d argent par le biais d agences internationales de transferts de fonds parfois l aide de faux documents d identit qui rendent l au teur r el de la transaction difficilement identifiable Ce modus operandi appara t notamment dans un dossier de mariages de complaisance trait Ypres et qui est abord plus loin dans ce rapport 39 Rapport d activit s 2011 p 88 40 Voy infra partie 2 chapitre 2 point 4 2 3 Mariages de complaisance indo pa kistanais Ypres d claration au parquet pour blanchiment d argent issu de la drogue l encontre des deux hommes Au fil de l enqu te la police a effectivement constat des contacts rapproch s entre le principal suspect et quelques Nig rians impliqu s dans une enqu te judiciaire pour blanchiment d argent Il a d s lors t d cid de joindre les deux dossiers L enqu te bancaire concernant le principal suspect a r v l que l ampleur des versements en cash et des transferts d argent effectu s tait consid rable alors que celui ci ne disposait d aucun revenu officiel en Belgique Entre le mois de mai 2008 et le mois de d cembr
304. sociaux notamment par le biais d une formation sur les indi cateurs peut d ores et d j contribuer une meilleure d tection de ce type de victimes sur demande et apr s r ception d une liste de ques tions compl ter Le citoyen de PUE s engage la fournir PINASTI les l ments pi ces justificatives qui d montrent qu une activit conomique est r ellement exerc e Si cette liste de questions n est pas compl t e ou ne comprend pas assez d l ments de preuve d une r elle activit ind pendante il est alors demand la caisse d assurance sociale de supprimer l adh sion de Pint ress avec effet r troactif C est pourquoi on ne peut tablir de droits sociaux dans ces cas Dans la p riode du 1 octobre au 31 mars 2011 quelque 2000 citoyens PUE ont fait la demande d une attestation d adh sion sp cifique aupr s d une caisse d assurance sociale Ces cas ont t examin s en profondeur par PINASTI et pas moins de 35 de ces adh sions ont t supprim es avec effet r troactif 1 101 Qu et R p S nat 28 d cembre 2011 Qu n 5 4038 G De Padt Traite et Trafic des tres humains 46 47 Dans le cadre de m diations de dette les travailleurs sociaux sont particuli rement bien plac s pour d tecter les victimes du statut de faux ind pendant Les initiatives de coop ration entre CPAS et auditorats du travail sont de bons exemples de bonne prat
305. sponsable anti blanchiment de l organisme la personne vis e ou le professionnel lui m me Si la conclusion de cette analyse les am ne a savoir ou a soup onner qu une op ration ex cuter est li e au blanchiment de capitaux ils en informent la CTIF De m me les organismes et personnes vis s par la loi du 11 janvier 1993 qui ont connaissance d un fait qu ils savent ou soup onnent tre li au blanchiment de capi taux doivent aussi en informer la CTIF La CTIF re oit et centralise les d clarations de soup on qu elle conserve dans une base de donn es centrale Elle dispose ensuite d un certain nombre de pr roga tives qui lui permettent d analyser et de compl ter les informations communiqu es telles qu une demande de renseignements compl mentaires aupr s des services de police ou des services administratifs de l tat L ana lyse op rationnelle 8 pour but de faire appara tre un lien entre les capitaux faisant l objet des op ra tions financi res suspectes d clar es et certaines acti vit s criminelles limitativement num r es par la loi les qualifications sous jacentes parmi lesquelles le trafic de main d uvre clandestine la traite des tres humains et l exploitation la prostitution Lorsque l analyse op rationnelle fait appara tre des indices s rieux de blanchiment de capitaux la CTIF doit transmettre les informations en sa possession au procureur du Roi comp tent
306. ssivement repouss les limites des victimes grand renfort de boissons et de drogues Elle leur a racont que la prostitution r glerait tous leurs probl mes financiers et de s jour Pour obtenir des papiers de s jour elles ont d contracter un mariage de complaisance qu elles ont pu rembourser en se pros tituant Plusieurs victimes ont acc d cette proposi tion La pr f rence de la pr venue allait clairement des victimes en situation de s jour ill gal En cas de conflits avec les victimes elle menagait d appeler quelques amis albanais Une des victimes br siliennes a confirm que Pexploitante avait appel un ami marocain apr s une dispute et que cet ami tait venu au bar de prostitution pour menacer violemment toute personne qui oserait contrarier la pr venue D marrage de Suite aux indications de plusieurs sources qu un bar de prostitution tait impliqu dans des faits de traite des tres humains avec une mineure d ge la police a ouvert un dossier pris des mesures d observation et proc d des perquisitions Au cours de ces perquisitions en mai 2009 la police a constat des irr gularit s Deux d barras ont t trouv s dans la chambre des serveuses o des personnes pouvaient se cacher En outre de petites quantit s de drogues ont t trouv es dans la salle de 217 Voir aussi plus loin Chapitre 4 Jurisprudence s jour et des infractions la loi sur
307. st me offrait videmment l avantage que les pouses belges parfois ignorantes ne devaient pas tre pay es pour leurs services Durant cette p riode initiale le prix d un mariage de complaisance s levait 6 000 euros parce que le r le des organisateurs tait limit Dans une deuxi me phase mi 2005 mi 2006 une ligne sp cifique d apport de femmes portugaises fut mise en place femmes qui taient recrut es dans les quartiers pauvres de Lisbonne Deux complices indiens locaux s en occupaient Concr tement ils ont recrut environ 65 Portugaises Ils ont promis ces femmes une somme d argent et une meilleure existence dans une Belgique plus prosp re gr ce un emploi fixe dans un magasin indien En r alit les femmes taient peine pay es quand elles l taient pour leur coop ration et retournaient au Portugal sans le sou Durant cette p riode il tait fait mention d un prix demand de 10 000 16 000 euros par mariage parce que l organisation devait fournir elle m me P pouse En outre plusieurs organisateurs enr leurs ont eux m mes contract un mariage de complaisance en Su de pour acc l rer leur installation permanente en Belgique ou dans un autre pays occidental Dans une troisi me phase mi 2006 2007 sation a m me recrut des Su doises qui taient pr tes contre paiement de 3 785 euros contracter un mariage de complaisance avec un inconnu
308. st donc pas garanti par les trafiquants En cas de transport garanti l organisation s engage effectuer le transport avec 100 de chance de succ s Il est alors fait appel des chauffeurs routiers qui cachent les voyageurs clandestins sciemment et contre paiement dans la cabine de conduite ou sous l abat vent du tracteur routier Autre possibilit le trafiquant ou un freelance transporte les voyageurs clandestins en voiture ou camionnette C est surtout cette derni re fa on de proc der qui a t constat e dans ce dossier D marrage de l enqu te Le dossier a d marr suite une action contr le des bus men e en juillet 2010 o dix migrants vietna miens en s jour ill gal ont t intercept s bord d un bus de ligne europ en Bruxelles Paris Une enqu te t l phonique 8 t men e sur la base des portables trouv s Parmi les contacts t l phoniques la police est tomb e sur quelques individus bien connus dans le milieu irako kurde du trafic d tres humains et les faits de trafic ont pu tre tablis gr ce aux coutes t l phoniques observations perquisitions et audi tions ult rieurs Un des auteurs impliqu s avait entre temps migr vers la France pour poursuivre de l ses activit s de trafic Un mandat d arr t europ en a t d livr son encontre CPAS La plupart des pr venus s journaient l galement en Belgique notamment en tant que r fugi s b n f
309. sujet chapitre 2 de cette partie Traite et Trafic des tres humains 20 21 EXEMPLES JURISPRUDENTIELS Trafic et traite des tres humains et blanchiment Lorsqu il est question de blanchiment en mati re de traite et de trafic des tres humains il arrive que ces deux pr ventions fassent l objet du m me dossier et soient d s lors examin es en m me temps par le juge de fond Tel fut le cas dans le dossier de fraude a la r gularisation abord plus haut Vactif ill gal du principal pr venu avait t valu 775 000 euros Outre une condamnation pour trafic d tres humains et d autres pr ventions le pr venu principal a t condamn notamment pour le blanchiment d une somme de 268 279 euros correspondant aux sommes d argent envoy s en Chine Des peines de confisca tion ont galement t prononc es sur lesquelles nous reviendrons au chapitre 2 de cette partie Dans une autre affaire de trafic et d exploitation sexuelle celle l largement abord e dans le chapitre relative l analyse du ph nom ne les pr venus participaient un r seau de trafic d tres humains tha landais par lequel des femmes et des trans sexuels taient envoy s en Belgique avec de faux papiers pour rejoindre ensuite le Royaume Uni Ces jeunes femmes devaient rembourser leurs dettes en offrant leurs services sexuels dans des salons de massage Les principaux pr venus sont notamment condamn s pour
310. t celui qui commande le travail Money transfer Mule bancaire Mule bancaire personne physique qui transporte une grosse somme d argent liquide d un endroit un autre d un pays l autre souvent Traite et Trafic des tres humains donner des enqu tes ainsi qu a faire un travail de tualisation sur la th matique Origine et gestion des enqu tes La saisine de la section op rationnelle provient de diverses SOUICES gt le fruit du travail de la cellule mixte de soutien une constitution de partie civile par un organisme d Etat victime exemple l ONSS gt la suite d une enqu te initi e au d part par un service de police par exemple en mati re de traite d tres humains D un point de vue infractionnel la fraude sociale grave et organis e est indissociablement li e a divers d lits de droit commun comme par exemple les d lits en mati re de faillite le faux en critures l usage de faux la traite d tres humains le blanchiment de capitaux et peut aussi souvent aller de pair avec des d lits fiscaux organis s Mais depuis l entr e en vigueur du Code p nal social 1 7 2011 des infractions singuli res peuvent d sormais se concevoir Fraude aux cotisations exemple de sous traitance en cascade voir sch ma page pr c dente gt Un donneur d ordre contracte avec un entrepreneur pour effectuer un
311. t saisies pour travail en noir 1 2 2 Trafiquant de drogue et victimes belges Dans ce dossier un trafiquant de drogue belgo maro cain a exploit plusieurs jeunes femmes belges en les for ant a avoir des relations sexuelles lors des livrai sons de drogue Les faits se sont produits dans la r gion de Tongres entre 2004 et 2008 Le pr venu a t condamn pour traite des tres humains par la Cour d appel Une des victimes s est constitu e partie civile Les victimes taient diff rentes jeunes Belges en situa tion pr caire Elles ont t contraintes des pratiques atroces et humiliantes D marrage du dossier Le dossier t initi sur la base d informations manant du milieu de la drogue Le pr venu vendait de la drogue aux jeunes femmes et abusait de leur posi tion de d pendance et de leur addiction En change de drogue les victimes se laissaient exploiter et abuser sexuellement Les faits se produisaient g n ralement au domicile du pr venu sur base individuelle ou Poc casion d orgies sexuelles mais aussi chez des particu liers ou dans des bars Certaines victimes entretenaient une relation avec le pr venu 214 Voir aussi le rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des ressources p 28 215 Voir aussi plus loin Chapitre 4 Jurisprudence 216 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 3 La cunes du st
312. t 20 d cembre 2011 http www ocmwgent be OCMW Actueel Nieuws Minder leeloners html 96 OCWM CPAS Gent OCMW Gent arbeidsauditoraat pakken samen sociale fraude aan 18 octobre 2011 http Mwww ocmwgent be OCM W In de pers So ciale fraude html du travailleur social ne soit remis en question Il ressort de la lecture du texte du protocole que le CPAS peut d une part introduire d office une plainte aupr s de l auditorat lorsqu il y a suspicion de fraude D autre part l auditorat du travail peut interroger le CPAS cas de suspicion de fraude soit directement soit par Pentremise de la police La police ne peut pas inter roger d office le CPAS elle ne peut le faire que sur demande de Pauditorat du travail Lorsqu on constate l occasion d un contr le d un service de premi re ligne qu une personne se trouve au travail alors qu elle per oit galement une aide du CPAS l auditorat peut alors demander aux services d inspection ou de police d en informer le CPAS comp tent Cela permet au CPAS de porter plainte lorsqu il s av re r ellement qu il est question de fraude au terme d une enqu te interne Pour que l change de donn es puisse avoir lieu sans encombre on a opt pour deux personnes de contact au niveau de l auditorat du travail selon qu il s agit d un dossier en cours ou d un nouveau dossier et un point de contact au niveau du CPAS de Gand Li ge offre encore un
313. t n avaient pas droit une pause pour manger durant les heures de travail Elles logeaient dans un studio appartenant 18 famille du pr venu Les conditions de logement taient mauvaises Il n y avait que deux lits pour sept personnes et le chauffage ne fonctionnait pas avant le mois de novembre Les victimes n taient pas pay es Le pr venu leur donnait 50 euros d argent de poche en liquide toutes les 3 semaines pour s acheter des cigarettes des cartes de t l phone et du pain Apr s que les victimes ont exig leur argent le pr venu r pondu qu elles lui devaient encore 6 000 euros pour l indemniser du g te et du couvert en Belgique Pour rembourser cette somme il leur fallait travailler gratuitement pour lui pendant un an Les victimes ont alors refus de quitter son domicile et de continuer travailler tant qu elles n taient pas pay es Le pr venu a alors appel la police locale qui a constat lors de son intervention gr ce son exp rience pass e et son expertise des indications potentielles de faits de traite des tres humains Traite et Trafic des tres humains 96 97 Statut de victime Les victimes taient pr tes porter plainte et acc der au statut de victime Une d entre elles a t totalement d courag e et a clat en sanglots lorsque la police lui a expliqu les l ments de base du statut de victime L homme a expliqu dans les moindres d tails dans
314. t pas aligner davantage leur accueil et leur accompagne ment sur les besoins sp cifiques des diff rents types de profils de victime dont les victimes ressortissantes de PUE et les victimes d assu tudes telles que la d pen dance la drogue Pour ce faire il convient de pr voir davantage de moyens pouvant tre attribu s de mani re fonctionnelle Une collaboration efficace avec d autres services sp cialis s comme les services d aide en mati re d assu tudes s av re galement n cessaire Le syst me belge d aide aux victimes 8 besoin d tre progressivement affin sans qu on ne touche pour autant ses principes fondamentaux ce qui pourrait conduire vider le syst me de sa substance voire ven tuellement le d manteler Cela vaut notamment pour le groupe de victimes mineures et les victimes dont le dossier a t class sans suite faute d avoir retrouv la trace de l auteur RECOMMANDATION 14 Le Centre se r jouit que l UE pr voie dans sa strat gie la mise au point d un mod le europ en de m canisme d orientation transnational pour les victimes de faits de traite des tres humains qui se sont produits dans un autre Etat de l UE Le Centre encourage sa mise en place effective Il ressort de la pratique qu une coop ration interna tionale plus rapide et efficace des services de migra tion administratifs et policiers s impose sur le plan de la d tection et de l orientation des vict
315. t session 2010 2011 5 1215 1 d tre confisqu s Ceci s effectue au moyen d une demande d entraide judiciaire L article 43ter du Code p nal pr voit en effet que la confiscation sp ciale peut galement tre prononc e lorsque ces choses se trouvent en dehors du territoire de la Belgique Diff rents instruments permettent l ex cution de telles demandes d entraide Citons notamment au niveau du Conseil de l Europe la Convention de Strasbourg du 8 novembre 1990 remplac e progressivement par la Convention de Varsovie du 16 mai 2005 Cette derni re Convention peut tre invoqu e pour solliciter l entraide judiciaire internationale dans un tat partie la Convention en vue de saisir et de confisquer des avoirs transf r s l trangerf En ce qui concerne les pays membres de l Union euro 78 Les autorit s trang res peuvent galement solliciter la collaboration de la Bel gique pour l ex cution de d cisions de confiscation qu elles ont prononc es Nous n en traiterons cependant pas ici Voy ce sujet notamment la loi du 20 mai 1997 sur la coop ration internationale en ce qui concerne l ex cution de saisies et de confiscations M B 3 juillet 1997 et H D BOSLY D VANDER MEERSCH et M A BEERNAERT op cit p1533 et ss 79 Convention du 8 novembre 1990 sign e Strasbourg relative au blanchiment au d pistage la saisie et la confiscation des produits du crime 80 C
316. t de proc der une modification l gislative de Particle 433novies en y pr voyant explicitement la possibilit de confisquer des biens immeubles De telles propositions ont d j t formul es au Parlement 1 2 Le cadre international En mati re de traite des tres humains il est fr quent que les profits issus de cette activit soient rapatri s dans le pays d origine des exploitants ot ils sont parfois m me investis dans l conomie l gale Le cadre juridique tel qu il existe permet aux autorit s belges de solliciter l tranger la saisie et la confis cation des choses et avoirs patrimoniaux susceptibles 75 Cass 27 mai 2009 arr t disponible sur www juridat be La Cour a ainsi jug que les articles 42 1 et 43 du code p nal n autorisent pas la confiscation d un immeuble ayant servi commettre l infraction Lorsque le l gislateur entend comminer une telle peine il l indique par une disposition sp cifique tel l article 433terdecies alin a 2 marchands de sommeil dudit code Ni l article 380 1er 3 ni aucune autre disposition ne pr voient la confiscation de l immeuble lou aux fins de la prostitution dans le but de r aliser un profit anormal 76 En ce sens voy aussi F LUGENTZ op cit p 168 77 Noy la proposition de loi du 12 septembre 2011 compl tant le code p nal en ce qui concerne la confiscation sp ciale en cas de traite des tres humains Doc parl S na
317. t du 16 mars 2012 fait au nom de la commission des affaires sociales sur le projet de loi programme I Doc parl Chambre session 2011 2012 Doc 53 2081 017 p 35 180 Expos des motifs du projet de loi programme I du 24 f vrier 2012 op cit p 42 181 Rapport du 8 mars 2012 fait au nom de la commission de la justice sur le projet de loi programme I op cit p 3 4 Interpell en commission des affaires sociales le secr taire d Etat la lutte contre la fraude sociale et fiscale a pr cis que les cas de traite des tres humains seraient pris en compte dans un prochain texte de loi l oc casion de la transposition de la directive europ enne 2011 36 UE sur la traite des tres humains 2 2 1 3 Mineurs trangers non accompagn s Une derni re volution l gislative d importance qu il convient de mentionner concerne l instauration d un cadre l gal pour le s jour des mineurs trangers non accompagn s non demandeurs d asile Ce statut de s jour sp cifique pr c demment pr vu dans une circu laire minist rielle est d sormais d fini aux articles 61 14 61 25 de la loi du 15 d cembre 1980 sur Pacc s au territoire le s jour l tablissement et l loi gnement des trangers et aux articles 110sexies 110undecies de l arr t royal du 8 octobre 1981155 Sans tre nouveau en lien direct avec la traite des tres humains il peut cependant s av rer que des mineurs victim
318. t inform es sur leurs droits ce qui pose encore probl me dans de nombreux Etats membres 2 Renforcer la pr vention de la traite des tres bumains Il s agit pour ce faire de cerner la demande et de la r duire notamment par le biais de recherches finan c es par la Commission Une autre action int ressante concerne la coop ration avec le secteur priv par le biais de la cr ation d une coalition europ enne des entreprises contre la traite des tres humains pr vue en 2014 Celle ci devrait permettre d am liorer la coop ration avec les entreprises de r pondre aux nouveaux d fis qui surgissent et de discuter de mesures de pr vention de la traite des tres humains plus particu li rement dans les secteurs risque Enfin des activit s de sensibilisation notamment des groupes vuln rables seront lanc es 167 Voir ce sujet les rapports annuels Traite et trafic des tres humains 2008 Lut ter avec des personnes et des ressources p 110 recommandation 5 et 2007 Une politique publique vue par un rapporteur national p 118 recommandation 5 Traite et Trafic des tres humains 70 71 3 Poursuivre plus activement les auteurs d infraction La strat gie met l accent sur l importance de cr er des unit s de r pression nationales multidisciplinaires de mener activement des investigations financi res et de renforcer la coop ration polici re et judiciaire transfrontali re le cas ch ant par
319. tants et trafiquants d tres humains et que les d clarations des victimes y jouent un r le cl Cela requiert une approche qui tienne davantage compte de la victime en tant qu individu avec ses propres possibilit s et difficult s Le principal d fi est en l occurrence d ac qu rir la confiance des victimes lorsqu elles entrent en contact pour la premi re fois avec les autorit s et les organisations sp cifiques Les travailleurs sociaux sp cialis s peuvent faire office lors d actions coor donn es ou dans des situations impr vues de chainon manquant pour les victimes afin de les informer des possibilit s de r flexion de protection d accompagne ment et d accueil Les victimes doivent tre inform es de mani re pr cise et en confiance quelles sont les mesures existantes et quelles sont leurs perspectives Dans une phase initiale le statut de victime est trop souvent comme la formalisation d une plainte plut t qu un ensemble global de mesures visant la protection et la r paration Offrir une place plus centrale aux victimes cela peut aussi se traduire par un accompagnement plus long que ce qui se fait actuelle ment comprenant notamment une meilleure pr para tion et un meilleur accompagnement au retour Ces deux objectifs accorder plus d attention aux flux d argent et plus d attention aux besoins indivi duels de chaque victime se situent en quelque sorte aux deux extr
320. te une amende administrative L administration comp tente dispose des m mes pouvoirs lorsque le minist re public renonce poursuivre l auteur d une infraction punie d une sanction de niveau 2 3 ou 4 vis e au Livre 2 135 La loi du 30 juin 1971 relative aux amendes administratives a t abrog e par Particle 109 26 du Code p nal social Les amendes administratives sont r gle ment es dor navant par les articles 74 91 du Code p nal social 136 Mentionnons galement que pour le minist re public une piste int ressante peut consister poser des conditions la lev e des saisies voitures ayant servi transporter le personnel par exemple telles que la r gularisation de l ensemble des infractions en ce compris le non payement de la r mun ration Ceci permet trait aux victimes de r cup rer au moins partiellement les salaires non pay s fait que cette possibilit n offre en pratique aucune solution La perte de contact avec le travailleur rendra quasi impossible le remboursement des salaires Lorsque Pemployeur veut rembourser les arri r s de salaire mais ne parvient pas trouver le travailleur il le fait savoir au CLS Pour retrouver des citoyens de PUE le CLS peut faire appel au syst me d information sur le march int rieur pour tenter d obtenir les coordonn es de l int ress dans son pays de r sidence Lorsqu on y parvient une lettre est envoy e l int r
321. tie civile Elle se voit octroyer 2 500 euros provisionnels titre de dommage mat riel et moral confondus Dans une autre affaire encore toujours voqu e plus haut dans pr venue une femme belgo marocaine est poursuivie pour traite des tres humains des fins d exploitation sexuelle et cono mique notamment l gard d une mineure d ge Les autres circonstances aggravantes concernent l abus de la situation vuln rable l usage de man uvres frau duleuses et l activit habituelle Elle est galement poursuivie du chef d embauche et d exploitation de la prostitution de tenue de maison de d bauche et de prostitution de marchands de sommeil et d infraction la l gislation sur les stup fiants Le tribunal correctionnel de Termonde a dans une d cision du 3 avril 2012 condamn la pr venue pour Pensemble de ces pr ventions 289 Voir ci dessus cette partie chapitre 2 analyse du ph nom ne point 1 2 3 Ex ploitante de bar belgo marocaine 290 Corr Termonde 3 avril 2012 19 me ch La pr venue a fait appel mais unique ment contre les dispositions p nales du jugement ce qui la traite des tres humains le tribunal estime que tous les l ments constitutifs de Pinfraction sont pr sents La pr venue recrutait en effet activement des jeunes femmes en s jour ill gal en vue de les mettre au travail dans son bar Une fois arri v es 1
322. tion Dans la pratique diff rents dossiers de mendicit ont t abandonn s parce qu ils taient tr s chrono phages et qu ils ne donnaient qu une possibilit tr s maigre d obtenir une charge de la preuve effective et ainsi obtenir un jugement fructueux devant le tribunal des personnes font l objet d un trafic individuellement ou en petits groupes dans des voitures individuelles et avec des faux documents 4 2 Analyse de dossiers 4 2 1 Ishtar bis Le dossier se situe dans le prolongement du dossier irako kurde Ishtar que nous avons abord en d tail dans notre rapport annuel pr c dent Les nouveaux faits se sont d roul s le long des parkings de 40 reliant Bruxelles la c te entre juillet 2010 et f vrier 2011 Dans ce nouveau dossier les pr venus ont t condamn s pour trafic d tres humains par le tribunal correctionnel de Bruxelles La plupart des pr venus sont des Kurdes irakiens originaires de Kirkouk Apr s avoir t lib r s anti 245 Voir rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 56 60 246 Voir aussi plus loin Chapitre 4 Jurisprudence Traite et Trafic des tres humains 98 99 cipativement apr s un an d emprisonnement pour leur condamnation dans le pr c dent dossier Ishtar certains pr venus ont r cup r le r seau et ont direc tement repris leurs activit
323. tion effective Comme il a t indiqu plus t t dans le focus une saisie en d but d enqu te pourrait aller l encontre de l organisation d insolvabilit que tenteraient certains auteurs par toutes sortes de montages Toutefois ceci n est possible que lorsque les investigations financi res en mati re de traite des tres humains sont encourag es La confisca tion l avantage de la victime pourrait ensuite rendre possible l indemnisation de cette derni re 121 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains 19 122 Cette recommandation avait galement t formul e dans le Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 19 et 130 Une telle recommandation a galement t faite par le groupe de travail sur la Traite des tres humains au S nat Commission de l Int rieur et des Affaires administratives Rapport Traite des tres humains Doc parl S nat session 2011 12 27 mars 2012 n 5 1073 1 123 Voir la partie 1 chapitre 2 124 Rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2006 Les victimes sous les projecteurs p 66 L introduction de l article 4365 dans le Code p nal galement permis d attribuer des choses confisqu es la partie civile La restitution est une mesure
324. tissaient leur argent d ori gine criminelle dans des soci t s en Albanie en Alle magne et au Kosovo Dans diff rents dossiers de traite et de trafic d tres humains les pr venus ont galement t condamn s pour la pr vention d organisation criminelle Leurs ressources criminelles sont gigantesques Voici quelques exemples de dossiers de ce type 55 Rapport annuel Traite des tres humains 2005 La politique belge en mati re de traite des tres humains ombres et lumi res p 99 100 selon l arr t de la Cour d appel de Bruxelles 12e chambre 30 janvier 2009 acqu rir des patri moines respectifs de 5 535 660 euros 1 703 280 euros 2 554 920 euros et 2 554 920 euros en fonc tion du nombre de victimes exploit es Les autres pr venus de ce dossier ont re u de cette organisation criminelle une commission de 2 de leur contribu tion dans le blanchiment de ce patrimoine criminel Traite et Trafic des tres humains 28 29 Dans le dossier car wash d ja voqu les pr venus taient galement poursuivis pour organisation criminelle Ils ont eu recours a diff rents montages de soci t s pour masquer leurs activit s Le patri moine d origine criminelle atteignait dans dossier 391 275 euros Le tribunal toutefois prononc l acquittement pour toutes les pr ven tions en raison d un vice de proc dure au d but de l enqu te 2 Corr Turnhout 19 octobre 2011 Dans le dossi
325. toire le s jour P tablissement et l loignement des trangers M B 28 novembre 2011 86 Pour une analyse d taill e des nouvelles dispositions voy C GHYMERS Le s jour des mineurs trangers non accompagn s enfin consacr dans la loi J D J 2012 n 312 p 36 42 2012 et qui n ont pas introduit d autre proc dure de protection d autorisation ou d admission au s jour ou l tablissement en Belgique ou qui en ont t pr a lablement d bout s Cette d finition n englobe par exemple pas les MENA citoyens europ ens C est le tuteur du MENA qui introduit la demande de s jour Le mineur est ensuite dans le cadre de l examen de sa demande auditionn en pr sence de son tuteur et le cas ch ant d un interpr te Deux nouveaut s importantes sont souligner la possibilit pour Pavocat du MENA d assister l audition si le tuteur en fait la demande et la r daction d un rapport crit de l audition L objectif de la demande de s jour et de l examen fait par l Office des trangers consiste en la d termination d une solution durable pour le MENA Celle ci peut prendre trois formes regroupement familial dans le pays o les parents se trouvent l galement retour vers le pays d origine ou vers le pays o le MENA est admis au s jour avec des garanties d ac cueil et de soins ad quats autorisation de s jour en Belgique L enjeu est donc d
326. trafic d tres humains de la province Ce changement est v cu de mani re assez positive par l ensemble des acteurs Il donne une plus value importante la lutte contre la traite et le trafic des tres humains Il offre l avantage d une conomie d chelle et beaucoup plus de possibilit s de sp cialisation galement au niveau des juges d instruction 2 3 Juges d instruction sp cialis s dans la traite des tres humains Gr ce aux moyens d instruction suppl mentaires les juges d instruction peuvent jouer un r le d terminant dans le succ s du d mant lement de r seaux de traite des tres humains Certains juges d instruction n ac cordent pas suffisamment d int r t la traite des tres humains ce qui peut parfois hypoth quer certaines instructions C est ce qui ressort de certains dossiers et d entrevues avec des acteurs importants Dans certains cas il est question d une vision insulaire Ils ont parfois trop peu connaissance du ph nom ne et de l impact de leurs d cisions Des dossiers restent parfois des ann es durant en suspens Les devoirs d enqu te ou arrestations n cessaires ne sont pas r alis s ce qui a de grandes cons quences pour le sentiment de s curit et la protection des victimes Ou alors l instruction ne vise qu un pr venu tandis que le reste du r seau n est pas inqui t Dans certains arrondissements le juge d instruction n est g n ralement pas dispo
327. trant en partie sur les indicateurs dans le domaine de la traite des enfants souligne le besoin de disposer de donn es ad quates permettant de renseigner les r ponses politiques et l gislatives a la traite des tres humains La nomination d un coordinateur de la lutte contre la traite des tres humains au sein de l UE et de rapporteurs nationaux ou de m canismes quivalents sur la traite des tres humains au niveau national constitue Un nouveau pas vers une collecte am lior e et harmonis e des donn es dans les ann es venir Il est indis pensable d obtenir de bonnes donn es pour pouvoir mesurer en pratique l impact de la l gislation visant lutter contre la traite des tres humains et prot ger les victimes En 2013 la FRA entreprendra une nouvelle recherche dans le domaine des formes graves d exploitation conomique Elle fait suite une recherche publi e par en 2011 sur la situation des migrants irr guliers dans l UE et les exp 161 Agence europ enne des droits fondamentaux 2009 La traite des enfants dans l Union europ enne D fis perspectives et bonnes pratiques http fra europa eu fra Website attachments Pub_Child_Trafficking FR pdf 162 Agence europ enne des droits fondamentaux 2009 D veloppement d indica teurs pour la protection le respect et la promotion des droits de l enfant au sein de l Union europ enne r sum en anglais http fra europa eu fra We
328. travail prest elle ne recevait que le g te et le couvert Pour r gula riser sa situation de s jour elle d conclure un faux contrat de cohabitation qui lui a co t 7 000 euros Elle a d rembourser cette somme en se prostituant 238 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 1 3 La cunes du statut de victime 2 Exploitation conomique 2 1 Tendances et volutions Selon les services de police et d inspection sociale il y a eu une forte recrudescence de faux ind pendants roumains et bulgares ces derniers mois dans le secteur de la construction qui doivent travailler dans une situation de pratiques de dumping Nombre d entre eux peuvent se retrouver dans des situations d exploi dans le salon de massage Dans son cas les contacts sexuels se sont limit s aux masturbations Sa tante la pr venue a d clar durant son audition que la victime ne paraissait pas de par son physique convenir la prostitution et qu elle lui a donn 5 000 euros pour qu elle puisse continuer rembourser sa dette D ontologie de l avocat En analysant ce dossier le Centre a fait quelques constatations relatives l avocat d un pr venu diffi cilement conciliables avec le code de d ontologie de sa profession Au cours de son audition un client a t moign qu il avait remarqu la pr sence de l avocat dans le salon de massage et que celui ci louait son studio la victime
329. tre la traite des tres humains Une recommandation similaire est galement formu l e par le Groupe d action financi re sur le blanchiment de capitaux OCDE Recommandation 38 Groupe d action financi re sur le blanchiment d argent GAFI Les quarante recommandations 20 juin 2003 Countries should consi der a Establishing an asset forfeiture fund in its respective country into which ail or a portion of confiscated property will be deposited for law enforcement bealth education or other appropriate purposes 113 Directive 2004 80 CE du Conseil du 29 avril 2004 relative indemnisation des victimes de criminalit la nouvelle directive sur la traite des tres humains qui a t approuv e d but 201114 Dans le pr ambule le lien est clairement tabli entre la saisie et la confisca tion des produits d infractions et leur utilisation pour d dommager les victimes Selon cette directive les tats membres doivent veiller ce que les victimes de traite des tres humains aient acc s aux r glementa tions existantes pour le d dommagement des victimes d actes intentionnels de violence Au niveau europ en une proposition de directive est galement sur la table pour tablir les normes mini males concernant les droits le soutien et la protec tion des victimes de la criminalit Cette proposition fait partie d un paquet l gislatif visant consolider les droits des victimes dans PUE La proposition
330. tres humains et de blanchiment avant de pr senter quelques constructions juridiques fr quemment utili s es Nous montrerons ensuite l importance de l ana lyse financi re en vue de lutter contre les organisations criminelles Nous pointerons enfin les obstacles qui se dressent et formulerons quelques recommandations 1 Dispositif belge de lutte contre le blanchiment On peut d finir le blanchiment comme toute op ration qui a pour but de g rer ou de reconvertir des profits illi cites En mati re de traite et de trafic des tres humains ce sont donc les avantages patrimoniaux tir s de ces infractions qui sont l objet d un blanchiment ventuel L infraction de blanchiment est en effet une infraction secondaire qui n cessite comme condition pr alable et sine qua non l existence d une infraction primaire sous jacente sans laquelle elle ne peut se concevoir Il faut donc un autre comportement infractionnel dont la caract ristique est de g n rer des profits illicites tel que la traite ou le trafic des tres humains l heure actuelle la lutte contre le blanchiment d argent comprend un volet pr ventif et un volet r pressif adopt s notamment dans le cadre d obliga tions internationales Alors que le volet r pressif vise punir les blanchis seurs par des dispositions reprises dans le Code p nal article 505 2 4 du Code p nal le volet pr ventif a pour objet quant lui de mettre e
331. ts pris aupr s du centre d accueil Pag Asa nous ont appris que parmi les sept victimes de trafic d tres humains qui y sont accompagn s trois ont t signal es dans le cadre d enqu tes en cours au parquet de Bruxelles Il s agit dhommes de nationalit indienne De ces trois victimes deux ont t signal es par la police judiciaire f d rale PJF et une par la police ferroviaire Une victime marocaine et une victime chinoise de trafic d tres humains ont t signal es par un avocat dans le cadre de dossiers bruxellois La victime iranienne concerne un dossier bruxellois signal e ici par la La victime mineure vietnamienne a t signal e par le centre pour mineurs trangers non accompagn s de Steenokkerzeel et l enqu te est men e par le parquet de Bruges Tableau 12 Victimes de trafic des tres humains pour lesquelles un accompagnement a t initi en 2011 Source centres sp cialis s pour les victimes de la traite des tres humains tableau r alis par le Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Cat Trafic Traite F femme H homme mineur majeur _ Inde i 0 sara 8888 2 6 Donn es judiciaires condamnations pour traite des tres humains Le Service de la Politique criminelle SPC 8 fourni les statistiques relatives aux condamnations Les informa tions les plus r centes concernent 2010 C
332. tte contre la fraude aux allocations Le Centre encourage la facilitation des changes de connaissances entre les CPAS de m me que 13 for mation des travailleurs sociaux Pour emp cher que le ph nom ne ne se d place d une commune l autre une politique mieux coordonn e s impose entre les CPAS Pour ce faire il faut trouver un quilibre entre d une part une vision commune et d autre part une autonomie suffisante pour que les CPAS puissent d finir leur propre politique Favoriser le travail de r flexion entre les diff rents CPAS c est faire un pas dans la bonne direction Les diff rentes unions des villes et communes peuvent y jouer un r le notamment en favorisant l change de donn es la concertation ou les formations communes qui permettent aux travailleurs sociaux d changer leurs exp riences et leurs probl mes Le Centre demande une sensibilisation et une for mation sp cifiques pour les travailleurs sociaux des services de m diation de dette au sujet des indices de traite des tres humains Les travailleurs sociaux qui assistent leurs clients dans leur m diation de dette sont en effet particu li rement bien plac s pour d tecter les victimes du statut de faux ind pendant 4 Compensation des victimes RECOMMANDATION 7 Le Centre encourage le recours la possibilit d attribuer les choses et les avantages patri moniaux confisqu s la partie civile dans le but de
333. tuation actuelle en mati re de traite des tres humains 191 Commission de l Int rieur et des Affaires administratives Rapport Traite des tres humains S nat de Belgique session 2011 2012 27 mars 2012 n 5 1073 1 192 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2010 Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains p 28 31 dans notre pays se basant galement sur le rapport du groupe de travail Traite des tres humains du 4 mai 2010 Il a pu analyser a cet effet les diff rentes formes de traite des tres humains en ce compris les ph nom nes connexes tels que l occupation ill gale et le travail des enfants pour autant que ceux ci soient li s la traite des tres humains En outre les dispo sitions l gales permettant la poursuite des auteurs de traite des tres humains et la protection des victimes de la prostitution forc e ont galement t examin es Une attention particuli re a galement t accord e aux moyens mat riels dont disposent la police et les parquets pour lutter contre la traite des tres humains ainsi qu au r le des services d inspection sociale Il a galement t demand au groupe de travail d exa miner plus en d tail la collaboration internationale qui n est que trop peu entr e en ligne de compte dans les auditions pr c dentes Les travaux ont abouti au rapport du 27 mars 2012 Durant cette deuxi me s rie d au
334. ucherie La pr vention de traite des tres humains 8 t confirm e pour un travailleur qui s tait constitu partie civile il s agit d un homme tout faire qui dormait dans un d barras cach derri re un volet sans fen tre ni sanitaire Le rythme de travail semblait contraire la dignit humaine et les conditions de travail taient humiliantes La partie civile s est vu octroyer une somme de 36 000 euros La Cour a d clar que d faut d autres l ments plus pr cis vers s au dossier p nal la r pa ration en nature de son dommage mat riel n appa rait en l esp ce pas possible Pour ce m me motif la cour statuera en quit en allouant la partie civile une somme forfaitaire actualis e au jour de l arr t de 36 000 euros Cette somme qui r pare son dommage de mani re int grale est d faut d autres l ments plus pr cis fix e en tenant compte du rythme de travail soutenu de la partie civile des quelques avantages en nature qu elle a tir s de son occupation plus particuli rement sa nourriture Traite et Trafic des tres humains 54 55 mais aussi des quelques paiements 50 euros par semaine qu elle a reconnu avoir recus au cours de ces trois ann es d occupation Dans un dossier concernant un r seau roumain de traite des tres humains qui a t largement expos dans le rapport annuel 2008 le tribunal correc tionnel de Bruxellest a condamn les pr
335. ue d une mise au travail dans des conditions contraires 18 dignit humaine savoir durant une longue p riode sans aucune r mun ration et en effectuant davantage d heures que ce qui est autoris Secteur de l horeca Dans un dossier horeca la Cour d appel de Bruxelles a dans un arr t du 29 juin 2011 confirm la d cision rendue en premi re instance par le tribunal correc tionnel de Bruxelles qui avait condamn la pr venue chinoise pour traite des tres humains et diverses infractions de droit p nal socials Celle ci avait exploit pendant pr s de trois ans dans son atelier clandestin de fabrication de plats chinois plusieurs compatriotes en s jour ill gal et sans permis de travail Le dossier d marr suite un contact entre un centre d accueil et la police f d rale de 5 Une victime s tait en effet pr sent e ce centre d ac cueil d clarant avoir t exploit e La victime expose aux enqu teurs travailler depuis plusieurs ann es en compagnie d autres personnes dans cet atelier situ au rez de chauss e d une maison d habitation bruxel loise La production est vendue divers restaurants chinois locaux Les conditions de travail et d hygi ne sont d plorables travail 7 jours sur 7 raison d une dizaine d heures par jour pour un salaire de mis re de 1 3 euros selon la personne ou la p riode Les d clarations de la victime sont corrobor
336. ue vis vis de la police et de la magistrature Traite et Trafic des tres humains 76 77 La Commission conseille notamment d inviter le parquet f d ral en cas d enqu te supralocale a mieux remplir son r le de coordination de dossiers au sein des diff rents arrondissements judiciaires dans la lutte contre la traite des tres humains certainement lorsqu il s agit d exploitation avec des montages complexes La Commission met aussi notamment l accent sur le r le de facilitateur de la collaboration du parquet f d ral dans le cadre des enqu tes internationales Dans le pass le Centre a plusieurs fois relev le manque d initiative du parquet f d ral pour endosser ce r le de coordina teur Il a constat depuis lors que la situation s tait am lior e et que le parquet f d ral assurait davan tage son r le Le Centre continue suivre ce d ve loppement avec int r t Au niveau policier la Commission conseille de mettre davantage l accent sur la lutte contre la traite des tres humains dans les plans zonaux de s curit Dans la m me optique le Centre appelle les bourg mestres a faire attention au niveau local aux faits de traite des tres humains et a les reprendre dans les nouveaux plans zonaux de s curit apr s les lections communales La police locale joue en effet un r le indispensable dans la d tection de faits et de victimes de traite des tres humains Cela ne vaut pas
337. ui recourent un mode op ratoire globa lis et transfrontalier exige en effet non seulement des actions et des enqu tes plus intensives sur le terrain mais aussi une communication des infor mations entre les services comp tents des diff rents Etats membres C est pourquoi la Commission plaide pour un service autonome d inspection sociale europ en qui pourrait mener des actions en commun entre plusieurs Etats membres notam ment pour lutter contre la mise en place du statut de faux ind pendants et les abus entra n s par le d tachement de travailleurs Il pourrait s agir d un Interpol social qui rassemblerait toutes les adminis trations europ ennes concern es Une telle recom mandation a galement d j t formul e dans le pass par le Centre Rapporteur national En ce qui concerne la fonction de rapporteur national la Commission pr cise qu il peut tre opportun d octroyer au Centre le r le de Rappor teur national sur la traite des tres humains confor m ment l article 9 de la directive 2011 36 UE Le Centre souligne le fait que depuis 1995 sur la base de sa mission l gale il peut tre consid r comme un rapporteur national avant la lettre et comme rapporteur national de facto pour la Belgique C est pourquoi le Centre esp re tre reconnu formelle ment dans ce r le Victimes de la traite des tres humains Par rapport la protection des victimes la Commis sion pr conise
338. ul Lutter contre la fraude sociale c est pr venir la traite des tres humains et pla ait la probl matique de la traite des tres humains dans le contexte de fraude sociale des constructions d exploitation avec donneurs d ordre et interm diaires faux ind pendants et faux d tachements Le gouvernement actuel s emploie d gager des solu tions pour chacun de ces probl mes c t de cela les magistrats qui travaillent sur des dossiers impor tants et complexes d exploitation conomique doivent galement avoir le mandat et les moyens d y recher cher des faits de traite des tres humains Il ne suffit en effet pas d engager des poursuites pour des infractions au droit du travail et de la s curit sociale Il importe galement que les magistrats rep rent les composants criminels des constructions d exploitation et les situa tions de type win win au risque de voir la lutte contre la traite des tres humains se r duire une lutte contre quelques amateurs et marginaux Le focus de cette troisi me partie intitul Largent qui compte nous permet de cl turer ce triptyque Nous nous concentrons sur l argent et autres b n fices acquis gr ce l exploitation de victimes de traite et de trafic d tres humains ce qui refl te toute la complexit de la lutte contre les exploitants et les orga nisations criminelles et met en avant certains aspects cl s de cette lutte Nous en
339. un site qui peut tre consult par tous les policiers 197 Qu et R p S nat 9 janvier 2012 Qu n 0159 de Bondt 198 Rapport annuel Traite et trafic d tres humains 2009 Une apparence de l ga lit 199 Qu et R p Chambre 11 f vrier 2011 Qu n 300 M Delacroix Rolin d Partenariat Concernant la collaboration entre les diff rentes instances dans la lutte contre la traite des tres humains la ministre de l Int rieur pr cise qu elle est r glement e par la COL 01 07 Cette derni re pr voit des r unions p riodiques en principe quatre fois par an avec toutes les parties intervenantes dans chaque arrondisse ment judiciaire le magistrat de r f rence du parquet Pauditorat du travail la police judiciaire f d rale le service central Traite des tres humains de la Direc tion Police Judiciaire de la police f d rale les services de recherches de la police locale les services d inspec tion sociale et le contr le des lois sociales Ensemble ils font le point sur la situation au sein de l arrondis sement sur les op rations de contr le pr voir et sur les dossiers en cours ou qui doivent tre lanc s concer nant des faits isol s ou une criminalit plus organis e Le service central traite des tres humains de la police judiciaire f d rale offre son soutien la coordination des initiatives de la police A l image de la coop ration entre la police locale de Gand
340. une gamme plus large de techniques et de pouvoirs la fois pour les cellules de renseignements financiers et les autorit s de poursuite p nale dans le cadre des enqu tes et pour suites en mati re de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme sont galement n cessaires Ainsi une liste d indicateurs alerte rouge red flag indicators pour le blanchiment en mati re de traite et de trafic d tres humains telle que d velopp e par le GAFI constitue un outil int ressantf 60 J C DELEPIERE et P DE COSTER op cit p 35 36 61 FATF GAFI Report op cit p 63 Ces indicateurs sont notamment relatifs au profil du client et de la transaction Traite et Trafic des tres humains 30 31 Une r action judiciaire adapt e la professionnalisation des acteurs impliqu s dans la criminalit financi re s impose CONTRIBUTION EXTERNE o L approche financi re de la traite des tres humains Par Jean Claude DELEPIERE Pr sident de la Cellule de Traitement des Informations financi res CTIF Une des missions principales du Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme est de promouvoir la lutte contre la traite des tres humains La CTIF est quant elle au centre du syst me pr ventif mis en place pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terro risme capitaux provenant notamment de la traite des tres humains Bien que les comp
341. uniquement pour les dossiers d exploitation sexuelle mais certainement aussi pour les dossiers d exploitation conomique En outre la Commission a aussi appel reprendre la lutte contre la traite des tres humains parmi les priorit s du nouveau Plan National de S curit de la police et augmenter la capacit des quipes d en qu te proactive plus particuli rement des quipes de la police judiciaire f d rale de Bruxelles Dans le Plan National de S curit 2012 2015 approuv par le Conseil des ministres le 1 mars 2012 la traite et le trafic des tres humains ont t repris parmi les ph nom nes de criminalit prioritaires 1 Voir aussi plus loin dans ce rapport partie 2 chapitre 3 point 2 1 et la re commandation 5 Service europ en d inspection sociale La Commission estime qu il est souhaitable qu une v ritable coop ration internationale soit mise en place entre les services d inspection du travail des Etats membres Il ressort en effet du rapport que des plateformes de coop ration efficaces sont n ces saires pour les inspections du travail l image de ce qui existe d j sur le plan de la coop ration judi ciaire et polici re internationale Le ministre de PEmploi a insist sur le fait qu il ne suffit pas la Belgique de d velopper des instruments et des bases de donn es pour cartographier le ph nom ne La lutte contre les m thodes des pourvoyeurs de main d uvre q
342. urer ce rapport juin 2012 de plusieurs projets en pr paration en vue d une lutte plus efficace contre ces ph nom nes Citons notamment d avant projets de loi visant rendre responsable solidairement le donneur d ordre qui a recours des interm diaires employant des travail leurs en s jour ill gal 48 Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2009 Une apparence de l galit p 18 19 Voir aussi 5 JANSSENS Fenomeenanalyse van mensen handel in Ch E CLESSE et crts Traite des tres humains Mensenhandel Mensensmokkel Les dossiers de la revue de droit p nal et de criminologie Bruxelles La Charte 2010 p 41 et ss 49 Avant projets adopt s en Conseil des Ministres des 11 et 25 mai 2012 un renforcement de la lutte contre les faux ind pen dants en envisageant dans certains cas un renverse ment de la charge de la preuve Papprobation par le Conseil des ministres du 11 mai 2012 du plan d action 2012 2013 du Col l ge pour la lutte contre la fraude fiscale et sociale Celui ci a notamment pour objet de lutter contre l abus de personnes morales Mentionnons galement que d autres mesures ont d j t adopt es par la loi programme 1 du 29 mars 2012 comme la responsabilit solidaire pour les dettes sociales et fiscales ainsi que pour le paiement de la r mun ration Nous y reviendrons dans la partie suivante de ce rapport 50
343. urs enqu tes syst matiques de mani re struc tur e et coordonn e surtout sur le plan de la l gisla tion du travail et de la s curit sociale dans certains secteurs qui sont confront s la traite des tres humains restaurants exotiques soci t s de nettoyage soci t s d horticulture et d agriculture ateliers de confection secteur de la prostitution 51 Les donn es fournies par PIS du SPF S curit sociale concernent avant tout le nombre de Pro justitia PJ qui ont t envoy s au procureur du Roi et ou l auditeur du travail LIS r dige galement des rapports p naux Ceux ci sont adress s l auditeur du travail au procu reur ou au juge d instruction lorsque l instruction a t men e sous les ordres de ce dernier Un rapport p nal n a pas la m me force probante qu un PJ C est au juge qu il appartient d en valuer la force probante Treize PJ relatifs 35 travailleurs ont t dress s en 2011 par VIS pour infraction de traite des tres humains et transmis au minist re public Tableau 2 Nombre de Pro justitia pour TEH par nombre de travailleurs Source Inspection sociale Pro justitia travailleurs 2 4 1 Rapports p naux travailleurs Des PJ ont t dress s pour infraction de traite des tres humains dans neuf secteurs Voici les secteurs o plus d un PJ pour infraction de traite des tres humains a t dress en 2011 par 115
344. usement connu aucune avanc e Or la collecte des donn es constitue une priorit notamment au niveau europ en Alors que la Belgique est un pays phare en mati re de lutte contre la traite des tres humains la collecte de donn es fiables et comparables reste ce jour un point faible de sa politique 2 2 2 parlement national attentif la traite et au trafic des tres humains 2 2 2 1 Groupe de travail Traite des tres humains au sein du S nat Le 1 d cembre 2009 la Commission de l Int rieur et des Affaires administratives du S nat a d cid de cr er un groupe de travail sur la traite des tres humains La fin pr matur e de la l gislature pr c dente n ayant pas permis au groupe de travail Traite des tres humains de terminer ses travaux ce dernier n a pu formuler aucune recommandation Juste avant la disso lution du Parlement f d ral il a cependant t d cid de publier un rapport relatif aux auditions tenues afin que celles ci puissent servir de base l ventuelle pour suite des travaux Dans le rapport annuel pr c dent le Centre a pr sent une synth se de ce rapport publi le 4 mai 2010 En mai 2011 la Commission actuelle de l Int rieur et des Affaires administratives du S nat a d cid de cr er nouveau un groupe de travail sur la traite des tres humains et de poursuivre les travaux Le groupe de travail 8 re u pour mission de faire un bilan de la si
345. usieurs ann es de scolarit 7 Conditions La loi pr voit diverses conditions pour pouvoir faire appel au Fonds Ainsi le principe de territorialit exige que de violence soit perp tr en Belgique Toute fois si de violence devait avoir lieu dans diff rents pays on examine alors les points de rep re pour consid rer au cas par cas si l aide doit tre octroy e par la Belgique Pour obtenir l aide principale la victime doit attendre les r sultats de l enqu te ou de la proc dure p nale Deux hypoth ses peuvent se pr senter ici si Pauteur des faits est connu l aide pourra tre octroy e partir du moment o la d cision relative l action publique est d finitive donc lorsqu il n y a plus de recours possible ou apr s d cision d finitive du tribunal civil sur imputation ou l indemnisation du dommage La victime doit donc galement demander un d dom 146 Par exemple lorsque la victime ne dispose que de faibles revenus et est confron t e des frais m dicaux importants suite l acte intentionnel de violence 147 SPF Justice Laide financi re aux victimes d actes intentionnels de violence et aux sauveteurs occasionnels 2010 disponible sur www justice belgium be 148 Art 31bis de la loi du ler ao t 1985 149 La Commission s estime en tant que juridiction administrative galement li e par l autorit de la chose jug e de la d cision
346. ut de victime belge de la traite des tres humains De telles victimes sont d couvertes par hasard et il n existe aucune approche au niveau structurel cet gard ce qui est probl matique D autres victimes dans la m me situation ne sont jamais d tect es Il est primordial que des accords internationaux soient conclus pour la mise en place d un syst me d alerte qui fonctionne par le biais d officiers de liaison au niveau de la police et ou de l immigration Dans de telles situations les centres ferm s des pays voisins doivent avertir leur point de contact national lors de la d couverte de ce type de victimes de mani re pouvoir mettre le syst me d alerte en marche Dans des rapports annuels pr c dents le Centre d j soulign l int r t d un statut de victime au niveau europ en pour r gler l accueil et l accompagnement des victimes de faits de traite des tres humains qui ont eu lieu sur le territoire de PUE Le Centre se r jouit que l UE pr voie dans sa strat gie la mise en place d un mod le europ en de m canisme d orientation transnational pour les victimes de faits de traite des tres humains qui se sont produits dans un autre Etat de l UE 1 3 Lacunes du statut de victime Il ressort des dossiers tudi s qu il existe des lacunes dans le syst me belge d aide aux victimes mais aussi que divers probl mes trouvent leur source dans la mauvaise application de celui ci sur
347. vait alors rembourser ult rieure ment cette somme par tranches une fois de retour en Tha lande et quand elle avait l argent Voil un exemple de ce que je fais pour l ambassade Une autre femme se disputait avec son mari par exemple Elle lui a demand d aller l ambassade de Tha lande pour en parler Finalement j ai recueilli cette femme quelques jours avant qu elle ne reparte en Tha lande Dans ces deux cas le consul m a clairement intim l ordre de ne pas les aider rester ici en Belgique Elles devaient simplement attendre leur retour en Tha lande Ma s ces femmes n ont pas demand non plus rester ici Trafic d tres humains Le pr venu principal qui s journe encore toujours en Tha lande organisait le trafic de Tha lande vers des pays europ ens comme la Belgique et le Royaume Uni avec son agence de voyages Les victimes taient transf r es en Belgique avec de faux documents Le personnel de l a roport tait corrompu pour fermer les yeux sur les faux passeports Dans leurs conversations t l phoniques les pr venus se disaient qu ils partaient aux tats Unis pour y faire du trafic de personnes Ils avaient un passeport am ricain look alike pour un trajet en avion d un couple sino tha landais destination de Chicago Il tait en outre ques tion de voyages vers New York et Las Vegas D apr s une victime l exploitante du salon de massage avait d j falsifi des passeports par le
348. vait d abord terminer ses tudes En d cembre il la rappela en lui disant qu il avait une bonne affaire pour elle Elle devait se rendre en Belgique ce qui tait beaucoup plus facile pour elle qu en Angleterre Elle accepta cette proposition Le Pakistanais acheta un billet d avion pour Bruxelles et elle passa deux jours en Belgique en d cembre Zaventem un autre Pakistanais l attendait et elle rencontra son partenaire de mariage indien Ils l emmen rent dans un restau rant turc Anvers o les partenaires s chang rent toutes leurs donn es personnelles o et comment ils se sont rencontr s leur date de naissance etc et durent les apprendre par c ur avant d tre entendus par la police Ensuite les futurs poux s envol rent sans accompagnateur vers Copenhague Danemark pour pr parer le mariage Le Pakistanais avait donn les instructions n cessaires cet effet l homme En janvier 2005 ils s envol rent nouveau pour Copenhague et se mari rent avec deux employ s de la maison communale pour t moins ce qui est la proc dure habituelle Elle re ut l ordre de ne jamais avertir les autorit s portugaises qu elle tait mari e Son passeport portugais indiquait toujours qu elle tait c libataire leur retour en Belgique ils habit rent Gand o ils durent rester un mois jusqu au contr le de la police Ils devaient afficher des photos de leur mariage aux endroits
349. ve et organis e Contribution collective de la direction criminalit cono mique et financi re DJF de la police f d rale Benoit GOSSET Commissaire judiciaire coordinateur de la cellule mixte de soutien la lutte contre la fraude sociale grave et organis e Peggy VANHELMONT analyste strat gique Benoit WOLTER Commissaire judiciaire responsable de la section Programme de lutte contre la fraude sociale grave et organis e Pr ambule La lutte contre la fraude sociale appara t d sormais comme une imp rieuse n cessit car cette forme de criminalit menace la stabilit de nos syst mes occidentaux Les acti vit s des organisations criminelles qui s adonnent la fraude sociale grave et organis e sont doublement condamnables parce qu elles procurent des avantages patrimoniaux ill gaux au d triment des personnes de notre soci t qui ont le plus besoin de protection Lors de la l gislature f d rale pr c dente deux nouveaux instruments de lutte contre la fraude sociale grave et orga nis e ont t mis en place il s agit d une cellule mixte de soutien et d une section op rationnelle Les lignes qui suivent permettront d expliquer la mission de ces instruments et d illustrer notre propos par les exemples de la fili re br silienne et d un sch ma de fraude 1 La cellule mixte de soutien la lutte contre la fraude sociale grave et organis e Origine La cellule mixte de soutie
350. vent encore tre sensibilis s la d tection de victimes de traite des tres humains Les services d ins pection sont confront s a des structures complexes et a de nouvelles formes de fraudes transfrontali res Comme ces services ne sont d s lors pas toujours de la m me mani re attentifs des indicateurs potentiels de traite des tres humains le Centre a d j soulign par le pass qu il est galement important de les conscien tiser cette th matique Suite l intervention de de la traite et du trafic des tres humains constitue un l ment capital pour d velopper une politique adapt e de lutte contre ces ph nom nes repr sentants de l Inspection sociale durant les auditions du groupe de travail Traite des tres humains de 13 Commission de l Int rieur du S nat des questions portant sur la sensibilisation des inspecteurs ont t formul es Le ministre des Affaires sociales pr cise qu une sensibilisation continue des inspecteurs de tels sujets s effectue dans le cadre des cellules d arrondissement Un coordinateur national du Service d information et de recherche sociale SIRS suit ces cellules d arrondissement Le ministre reconnait qu une formation permanente destin e aux inspecteurs sociaux est plus que n cessaire En effet ils ne doivent pas uniquement conna tre toute la l gis lation sociale et du travail ils doivent aussi rester au courant des modifications des autre
351. venus 3 Il s agissait d une organisation criminelle compos e de deux clans chacun disposant de ses propres filles et au sein desquels chaque membre avait une fonction bien pr cise surveiller les prostitu es sbires etc Le mode op ratoire tait chaque fois identique Les jeunes femmes taient g n ralement originaires de la m me r gion de Roumanie d o la plupart des pr venus taient galement issus Elles taient recrut es dans des caf s avec la pro messe d un emploi l tranger L organisation s occupait de toute l admi nistration du transport et de l accueil en Belgique pour elles Elles taient h berg es et surveill es dans un appartement et taient oblig es de se pros tituer tous les jours pendant 12h d affil e Tout ce qu elles gagnaient devait tre remis leurs exploitants Leurs papiers d identit leur taient confis qu s sauf pour aller travailler et elles taient sujettes des menaces et des faits de violence s questration violence physique en cas de tentative de fugue ou si elles ne rapportaient pas assez d argent Rapport annuel Traite et trafic des tres humains 2008 Lutter avec des personnes et des res sources p 60 61 et p 40 41 4 Corr Bruxelles 18 juin 2008 48 me ch Cependant il est tout fait possible malgr la d ci sion du juge que le condamn n indemnise pas la victime Une fois que la d cision est d finitive 7 peut s adresser
352. yse du contenu du site les enqu teurs ont constat des indications potentielles de traite des tres humains Sur la base du recensement de nombreux clients sur les forums accessibles au public de certains sites internet la police 8 pu d duire que le logement des femmes afri caines tait pr caire et qu elles travaillaient probable ment sous statut de s jour ill gal La police a men une surveillance du voisinage une instruction judiciaire 8 t initi e et le juge d instruction en charge a donn mission la police de proc der des coutes t l pho niques et une enqu te bancaire Il est ressorti de l enqu te men e que le pr venu prin cipal avait mis en place et exploit une affaire d escort girls et de prostitution ill gale et discr te Lanaken o il tait install Les services sexuels des filles afri caines taient propos s par le biais d annonces sur les sites internet et dans les petites annonces de rencontres dans les quotidiens Pour recevoir les clients du sexe le pr venu principal louait un appartement au nom d une femme de paille nig riane Ainsi il n tait pas directe ment impliqu dans la location de l appartement Selon la police le contr le de cet appartement par les services de premi re ligne n aurait pas permis de faire le lien 227 Voir aussi plus loin Chapitre 3 Bonnes et mauvaises pratiques point 2 4 Tech niques d enqu te et le rapport annu

Traite et Trafic des être humain - Centre interfédéral pour l`égalité

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