Les mauvais traitements envers les enfants
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1. 12 17 ans Figure 20 5 Taux annuels de filles dont les mauvais traitements signal s ont t jug s fond s selon l ge Qu bec 1998 1999 N 1000 ND A M N Abus Abus N gligence MT physique sexuel psychologiques M o 5ans 6 11 ans 12 17 ans Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse 468 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec De leur c t les adolescents sont nettement moins risque d tre n glig s ou abus s psychologiquement Les gar ons de 6 11 ans sont plus risque d abus physique alors que ceux de 0 5 ans sont plus expos s la n gligence et aux mauvais traitements psychologiques Caract ristiques des mauvais traitements Les abus physiques v cus par les enfants concernent surtout des situations de discipline physique abusive 63 et de brutalit impulsive 31 tableau 20 1 Un peu plus de la moiti des enfants subissent ces abus depuis plus de six mois 53 et ont subi des blessures li es ces abus 48 figures 20 6 et 20 7 Figure 20 6 Proportion des mauvais traitements ayant une dur e de six mois ou plus Qu bec 1998 1999 oo 80 60 40 20 0 o gt o Abus Abus MT Autres physique sexuel psychologiques Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les2. la jeunesse Bilan 1998 1999 Le Rapport Lebon un an plus tard Qu bec Minist re de la Sant et des Services sociaux 48 p plus annexes 5 l enqu te a galement document les signalements faits en raison de troubles de comporte ments s rieux de la part de l enfant mais ces donn es ne sont pas pr sent es ici car il ne s agit pas d une forme de mauvais traitements envers l enfant 463 PORTRAIT S ON CC I A L D U O U B EC Tableau 20 1 Proportion d enfants victimes de mauvais traitements selon les cat gories et Sous cat gories de mauvais traitements cas fond s Qu bec 1998 1999 ET Cat gories et sous cat gories de mauvais traitements chantillon Annualis n n Abus physique 602 100 3 162 Discipline physique abusive 377 62 7 1 982 Brutalit impulsive irrationnelle 188 31 2 987 Restriction physique excessive 17 2 8 89 Privation physique excessive 11 1 8 67 Autre abus physique ex syndrome du b b secou 9 1 5 47 Abus sexuel 293 100 1 529 Attouchements ou caresses aux parties g nitales 189 64 5 986 Relation sexuelle avec p n tration 41 14 0 214 Tentative de relation sexuelle avec p n tration 26 6 9 136 Exhibitionnisme voyeurisme 18 6 1 93 Autres types d abus sexuel harc lement exploitation 19 6 5 100 N gligence 1 649 100 8 533 D faut de superviser pouvant entra ner un pr judice physique 427 25 9 2 210 N gligence ducative 413 25 0 2 133 D faut de superviser pouvant entra ner des
3. J Wright C Lavergne S H lie N Trocm C Bouchard C Chamberland R Cloutier M Jacob J Boucher et M C Larriv e sous presse Etude sur l incidence et les caract ristiques des situations d abus de n gligence d abandon et de troubles de comportement s rieux signal es la direction de la protection de la jeunesse au Qu bec IQ Montr al Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes 461 PORTRAIT SOCIAL DU QU BEC a CE OO RS O ATAL D y NE ES SR et 18 soit celles des Terres Cries de la Baie James et du Nunavik n ont pas t sollicit es pour prendre part la recherche Le nombre peu lev de signalements re us chaque ann e par ces tablissements et les frais de transport lev s asso ci s leur loignement g ographique expliquent leur exclusion de l tude II faut galement noter qu en raison de difficult s dans la collecte de donn es un signa lement sur deux a t document dans un des 16 Centres jeunesse Pour chaque signalement retenu l tape O l intervenant responsable remplissait un formu laire d enqu te Plus de 700 intervenants ont re u une formation de trois heures afin de les aider remplir le formulaire Un guide d utilisation du formulaire a aussi t remis chaque intervenant Ce guide comprenait de l information sur 1 la marche suivre pour remplir le formulaire d enqu te et 2 les d finitions des varia bles Le formulaire d enqu te ta
4. respectivement de 5 8 et 3 1 enfants Sur 1 000 On observe le m me ph nom ne pour le taux d enfants abus s physi quement qui est de 2 3 et 1 3 enfants sur 1 000 respectivement Plus de vingt pour cent 21 des 4 774 enfants d clar s ont v cu plus d une forme de mauvais traitements En ordre d importance les principales doubles cooccurrences sont n gligence mauvais traitements psychologiques 8 0 abus physique mauvais traitements psychologiques 4 0 abus physique n gligence _ 3 8 n gligence autres mauvais traitements 1 9 et n gligence abus sexuel 1 5 La n gligence et les mauvais traitements psychologiques apparaissent donc comme les formes de mauvais traitements les plus souvent associ es aux autres types de mauvais traitements Caract ristiques des enfants maltrait s Dans l ensemble il existe quelques diff rences concernant les taux de mauvais traitements selon le sexe de la victime figure 20 2 Alors que les filles sont pres que trois fois plus souvent victimes d abus sexuel que les gar ons ces derniers sont l g rement plus souvent victimes de n gligence et d abus physique Aucune diff rence n appara t dans le cas des mauvais traitements psychologiques et des autres formes Concernant l ge des victimes la figure 20 3 montre diff rents patrons selon les formes de mauvais traitements Pour la n gligence les mauvais traitements psy chologiques et les autres formes de mauvais tra
5. us par un intervenant social repr sentant 1 Les auteurs tiennent remercier les quelque 700 intervenants intervenantes et gestionnaires des Centres jeunesse CJ du Qu bec qui ont particip l enqu te Sans leur collaboration soutenue et de qualit cette enqu te n aurait pu tre r alis e Merci galement Odette Ouellet pour ses commentaires pr cieux PORTRAIT S O C 1I A C D U 0U E B E C SN a A EP le DPJ et qui rel ve d un service de r ception et traitement des signalements RTS si le signalement lui parvient le jour ou un service d urgence sociale US si celui ci lui parvient en dehors des heures de travail cette tape un examen Sommaire du signalement am ne l intervenant le retenir ou non pour une va luation plus approfondie Si le signalement n est pas retenu le dossier de l enfant est ferm mais le DPJ peut conserver l information pour une p riode d au plus six mois Si le signalement est retenu on d termine le niveau de priorit du cas et la n ces sit de mesures d urgence selon la gravit et la dangerosit de la situation cette seconde tape appel e valuation orientation O le traitement des signa lements retenus implique une valuation de la situation soit la v rification des faits une analyse en fonction des effets sur l enfant des capacit s des parents des capacit s du milieu et finalement la d cision sur la compromission de la s curit ou du d veloppe
6. accessibilit aux services la jeunesse Bilan 1998 1999 Le Rapport Lebon un an plus tard Qu bec Minis t re de la Sant et des Services sociaux 48 p plus annexes LAVERGNE Chantal et Marc TOURIGNY 2000 Incidence de l abus et de la n gligence envers les enfants Une recension des crits Criminologie vol 33 n 1 p 47 72 SEDLACK Andrea J 1991 National incidence and prevalence of child abuse and neglect 1988 Revised Report Rockville Westat Inc 267 p SEDLACK Andrea J et Diane D BROADHURST 1996 The third National Inci dence Study of child abuse and neglect NIS 3 Washington U S Department of Health and Human Services National center on child abuse and neglect 254 p TOURIGNY Marc Bruce MACLAURIN Barbara FALLON Joanne DACIUK Diane BILLINGSLEY Nico TROCM Micheline MAYER John WRIGHT Ken BARTER Gale BURFORD Joseph HORNICK Richard SULLIVAN et Brad MCKENZIE 2001 tude canadienne sur l incidence des signalements de cas de violence et de n gli gence envers les enfants rapport final Ottawa Minist re des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada 196 p TOURIGNY Marc Micheline MAYER John WRIGHT Chantal LAVERGNE Sonia H LIE et Nico TROCM Camil BOUCHARD Claire CHAMBERLAND Richard CLOUTIER Maire JACOB Joane BOUCHER et Marie Claude LARRIV E sous presse tude sur l incidence et les caract ristiques des situations d abus de n gligence d abando
7. enfants ayant entre 0 et 17 ans et vivant sur le territoire couvert par le CJ i Enfin pour chacun des taux nous avons calcul un intervalle de confiance 95 pour plus de d tails voir Tourigny et autres sous presse D finition des mauvais traitements Le formulaire d enqu te a t construit de fa on pouvoir documenter avec pr cision jusqu trois formes de mauvais traitements5 Il faisait tat de six formes de mauvais traitements soit les abus physiques 5 cat gories les abus sexuels 6 ca t gories la n gligence 7 cat gories et l abandon 3 cat gories les mauvais traitements psychologiques 4 cat gories et une cat gorie autre forme de mauvais traitements voir tableau 20 1 Les d finitions de ces mauvais traitements provenaient de l inventaire concernant le bien tre de l enfant en relation avec l exercice des responsabilit s parentales V zina et Bradet 1990 de l tude d in cidence am ricaine NIS 2 Sedlack 1991 et de l tude d incidence canadienne Trocm et autres 2001 Pour les fins du pr sent texte l abandon a t regroup avec la n gligence compte tenu du fait qu il repr sente une forme extr me de n gligence et qu il concerne une faible proportion des cas 4 Le nombre de signalements re us provient du rapport du Groupe d experts en organisation clini que en mati re jeunesse 2000 Listes d attente en protection de la jeunesse et accessibilit aux services
8. importance apr s celle concernant les mauvais traitements psychologiques La proportion d enfants n glig s ayant eu des blessures ou des atteintes physiques identifi es lors de l valuation du signa lement est galement la deuxi me plus importante apr s celle concernant les abus physiques L importance de la n gligence en tant que forme de mauvais traitements la plus fr quente est tr s semblable ce que d autres tudes ont document Lavergne et Tourigny 2000 Malgr l ampleur du ph nom ne des mauvais traitements d crit dans cette tude plusieurs tudes qu b coises canadiennes et am ricaines r v lent que les situa tions rapport es aux services de protection de l enfance ne repr sentent pas l en semble des situations de mauvais traitements v cus par les enfants voir Lavergne et Tourigny 2000 pour une recension d taill e des tudes pid miologiques Par exemple deux enqu tes nationales am ricaines effectu es en 1986 et 1993 ont montr qu une proportion importante des mauvais traitements n tait pas rappor t e aux services de protection de l enfance bien que ces mauvais traitements aient t connus des professionnels qui c toient les enfants Sedlack 1991 Sedlack et Broadhurst 1996 Ces deux tudes indiquent galement qu entre 1986 et 1993 le nombre d enfants maltrait s a augment consid rablement quelle que soit la forme de mauvais traitements Finalement en comparant les taux d enfants
9. les enfants maltrai t s qui ont eux m mes t maltrait s dans leur enfance et ce quelle que soit la forme de mauvais traitements v cus par les parents Selon la forme de mauvais traitements v cus par les enfants et en consid rant s par ment l abandon de 16 33 des enfants vivent avec au moins un parent ayant t maltrait dans son enfance Les enfants n glig s sont ceux qui sont les plus susceptibles de vivre avec un parent maltrait dans l enfance 33 suivis par les enfants abus s physiquement 27 et ceux abus s sexuellement 26 470 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec A a a E E S O Aa Figure 20 8 Proportion d enfants vivant avec au moins un parent ayant t victime de mauvais traitements dans son enfance en fonction des diverses formes de mauvais traitements v cus par l enfant Qu bec 1998 1999 40 30 20 TS Abus Abus N gligence Abandon MT Autres physique sexuel psychologiques Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse Conclusion Ces r sultats pr liminaires permettent de brosser un premier portrait qu b cois sur la condition de plusieurs milliers d enfants maltrait s dont la situation a t port e la connaissance des DPJ durant l ann e 1998 1999 Dans un premier temps on peut constater partir d un ensemble de donn es que la
10. s v rit des mauvais traitements v cus par les enfants est grande 1 plus d un enfant sur cinq 21 a v cu au moins deux formes de mauvais traitements 2 selon la forme qu elle rev t la proportion d enfants dont la dur e des mau vais traitements v cus est sup rieure six mois se situe entre 43 et 76 3 la proportion d enfants vivant avec au moins un parent ayant lui m me v cu de l abus ou de la n gligence dans l enfance est galement lev e variant de 16 33 selon la forme de mauvais traitements et finalement 4 dans le cas d abus physiques la moiti des enfants ont subi des blessures ou des atteintes physiques identifi es lors de l valuation Dans un second temps ces r sultats mettent en vidence la place importante que semble prendre la n gligence dans l ensemble des situations de mauvais traitements En effet la n gligence repr sente la forme de mauvais traitements le plus fr quemment signal e et identifi e par les services de protection Par ailleurs elle est celle qui est le plus li e au ph nom ne de transmission interg n rationnelle 471 P O RTRAIT_ 6 0 CAE DU O RES ER RE RE PO OU DES OS et elle est galement avec les mauvais traitements psychologiques la forme de mauvais traitements qui survient le plus fr quemment en cooccurrence avec une autre forme Finalement la proportion d enfants dont la n gligence perdure de puis plus de six mois est la deuxi me en
11. signalements la protection de la jeunesse Figure 20 7 Proportion d enfants ayant une blessure ou une atteinte physique au moment de l valuation Qu bec 1998 1999 50 40 30 20 10 N gligence physique psychologiques Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse 469 PORTRAIT S O C AL D U Q U B EC m a Un se br G Comparativement aux autres formes de mauvais traitements les abus physiques sont nettement la forme pour laquelle les intervenants ont identifi le plus sou vent des blessures physiques au moment de l valuation du signalement Les attouchements sexuels 65 et dans une moindre mesure les relations sexuelles compl tes 14 sont les principaux types d abus sexuels dont sont victimes les enfants tableau 20 1 Quatre enfants sur dix 43 vivent ces abus depuis plus de six mois et seulement 8 des enfants ont eu des blessures ou des atteintes physiques identifi es lors de l valuation du signalement Le tableau 20 1 pr sente les diverses formes de n gligence et d abandon v cues par les enfants Les formes de n gligence les plus fr quentes sont le d faut de superviser ou prot ger pouvant entra ner un pr judice physique l enfant 26 la n gligence ducative 25 le d faut de superviser o prot ger pouvant en tra ner des comportements mal adapt s socialement
12. 21 et la n gligence phy sique 16 Les situations d abandon repr sentent moins de 12 des situations de n gligence abandon regroup es Elles se manifestent surtout par un refus d as surer la garde du jeune ou par son expulsion du foyer 47 des cas ou par l ab sence des parents 40 Les situations de n gligence durent depuis plus de six mois dans 63 des cas et peu de blessures ou d atteintes physiques en lien avec ces situations ont t identifi es par les intervenants au moment de l valua tion du signalement soit pour 11 des enfants Enfin les mauvais traitements psychologiques se caract risent surtout par une exposition de la violence conjugale dans la famille 46 et par du rejet d nigre ment d sapprobation envers l enfant 24 tableau 20 1 II s agit de la forme de mauvais traitements pour laquelle la proportion d enfants qui en sont victimes depuis plus de six mois est la plus importante 76 des victimes de mauvais traitements psychologiques les subissent depuis plus de six mois Tout comme l abus sexuel la n gligence et les autres formes de mauvais traitements les intervenants ont identifi tr s peu d enfants ayant subi des cons quences physi ques des mauvais traitements psychologiques subis au moment de l valuation du signalement soit dans seulement 8 des cas Ph nom ne interg n rationnel des mauvais traitements La figure 20 8 pr sente la proportion de parents vivant avec
13. Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants tels que rapport s aux Directeurs de la protection de la jeunesse Mare lourigny D partement d ducation sp cialis e Universit de Sherbrooke Micheline Mayer Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Centres jeunesse de Montr al Sonia H lie D partement de psychologie Universit du Qu bec Montr al John Wright D partement de psychologie Universit de Montr al Nico Trocm Facult de service social Universit de Toronto Introduction Le syst me de protection de la jeunesse Les mauvais traitements envers les enfants repr sentent une pr occupation im portante dans notre soci t Les s vices dont sont victimes les enfants peuvent prendre diff rentes formes dont l abus sexuel l abus physique les mauvais trai tements psychologiques et la n gligence Afin de faire face ce probl me social le Qu bec s est dot en 1979 d une loi visant prot ger les enfants 0 17 ans dont la s curit ou le d veloppement est compromis Cette loi la Loi sur la protec tion de la jeunesse d finit un ensemble de situations pouvant menacer la s curit ou le d veloppement d un enfant de m me qu une s rie d obligations chez les professionnels et les citoyens concernant le signalement des situations probl matiques au directeur de la protection de la jeunesse DPJ Dans chaque r gion administrative les signalements sont re
14. Tourigny 2000 ont r pertori plus d une vingtaine de publications portant sur des taux d incidence de mauvais traitements envers les enfants et provenant de diverses r gions nord am ricaines europ ennes et de l Australie Les r sultats de la recension montraient une variation importante des taux d inci dence et ce tant pour ceux associ s des mauvais traitements signal s avant valuation par les services de protection de l enfance que pour ceux li s des mauvais traitements jug s fond s apr s valuation Les taux d enfants signal s variaient de 5 72 pour 1 000 enfants de la communaut alors que les taux d enfants dont la situation a t jug e fond e oscillaient de 1 40 pour 1 000 La 460 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec Ro RS A a EL ec mm n gligence repr sentait plus de la moiti des situations de mauvais traitements suivie des abus physiques environ 20 des situations des abus sexuels envi ron 10 et des mauvais traitements psychologiques environ 6 Un second constat fait par Lavergne et Tourigny 2000 concerne les diff rences importantes au niveau r gional De fa on g n rale les taux d incidence d enfants signal s et les taux d enfants dont la situation a t jug e fond e sont de deux trois fois plus lev s aux tats Unis qu en Australie o qu au Qu bec et ils sont l g rement plus lev s qu en Ontario l exception des taux de mauv
15. ais traite ments psychologiques les taux de n gligence d abus sexuels et d abus physi ques sont galement de deux trois fois plus lev s aux tats Unis que dans les autres r gions Afin de mieux comprendre le ph nom ne des mauvais traitements envers les enfants au Qu bec une vaste enqu te a t r alis e dans les Centres jeunesse CJ afin de brosser un portrait d taill des enfants et des familles qui sont signa l s aux DPJ Plus particuli rement cette enqu te visait 1 estimer les taux annuels d enfants signal s aux DPJ du Qu bec en 1998 1999 2 documenter la nature et la gravit des situations de compromission signa l es 3 d crire les caract ristiques des client les et des services offerts dans les semaines suivant le signalement Ce chapitre pr sente une partie des r sultats de l tude savoir les taux d en fants identifi s par les DPJ et les caract ristiques des mauvais traitements et des victimes Pr cisions m thodologiques sources des donn es et d finitions Collecte de donn es L tude visait documenter l ensemble des signalements re us par les DPJ du Qu bec entre le 1 octobre et le 31 d cembre 1998 soit pendant une p riode de trois mois Toutefois les directions de la protection de la jeunesse des r gions 17 2 Le lecteur int ress l ensemble des r sultats de l enqu te peut consulter le rapport de recher che suivant l Tourigny M M Mayer
16. c un taux d enfants signal s de 7 8 sur 1 000 Les autres formes de mauvais traitements sont moins souvent signal es en ordre d importance on retrouve les mauvais traitements psycholo giques 3 4 enfants sur 1 000 l abus physique 3 3 enfants sur 1 000 l abus sexuel 1 7 enfant sur 1 000 et les autres formes de mauvais traitements 1 2 enfant sur 1 000 En ce qui concerne le nombre d enfants signal s l enqu te permet par exemple d estimer que le nombre d enfants qu b cois signal s la DPJ pour n gligence en 1998 1999 est de 12 952 alors que 5 590 autres enfants ont t Signal s pour mauvais traitements psychologiques et 5 488 pour abus physique Lorsque l on prend uniquement le taux d enfants dont les mauvais traitements ont t jug s fond s figure 20 1 nous observons le m me ordre d importance selon les formes de mauvais traitements Pour l ensemble du Qu bec 5 6 enfants sur 1 000 ont t n glig s 2 5 enfants sur 1 000 ont v cu des mauvais traitements psychologi ques 1 9 enfant sur 1 000 a v cu de l abus physique alors que moins d un enfant 0 9 Sur 1 000 a t victime d abus sexuel et moins d un enfant aussi 0 9 sur 1 000 a t victime d une autre forme de mauvais traitements Toutefois les autres formes de mauvais traitements les mauvais traitements psychologiques et la n gligence sont nettement plus souvent jug s fond s avec respectivement 75 74 et 72 Figure 20 1 Taux annuel
17. echerche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse Figure 20 3 Taux annuels d enfants dont les mauvais traitements signal s ont t jug s fond s selon l ge de la victime Qu bec 1998 1999 N 1000 7 D OO A O1 Abus Abus N gligence MT Autres physique sexuel psychologiques BE o 5 cans 6 11 ans 12 17 ans Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse 467 PORT R A IT S 2070 FA NF D uU O U B EC Chez les filles cette derni re diminue entre 6 et 11 ans puis augmente tr s l g rement entre 12 et 17 ans Les adolescentes sont plus risque d abus physique ou sexuel alors que les filles de 0 5 ans sont plus expos es la n gligence l exception des mauvais traite ments psychologiques les filles de 6 11 ans et les adolescentes diff rent moins entre elles comparativement aux filles de 0 5 ans Figure 20 4 Taux annuels de gar ons dont les mauvais traitements signal s ont t jug s fond s selon l ge Qu bec 1998 1999 N 1000 8 7 6 5 3 2 I SE D Abus Abus N gligence MT physique sexuel psychologiques E C5ons 6 11 ans Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse
18. emplir les questionnaires pour l ensemble des signalements Il a donc t d cid qu un chantillonnage al atoire d un signalement sur deux serait effectu afin de r duire cette lourdeur Des corrections appropri es ont donc t effectu es lors du calcul des taux 462 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec O NN NI NS RUA EE RS RES o T repr sente le taux qu b cois d enfants pour une forme de mauvais traitements donn e j NE est le nombre de cas d enfants signal s pour une probl matique j et do cument s durant la p riode de l tude dans le CJ i CA repr sente le coefficient d annualisation pour le CJ i Le coefficient est calcul en divisant le nombre de signalements admissibles ou re us parle CJ i durant la p riode de l tude par le nombre de signalements re us parle CJ i qui va du 1 avril 1998 au 31 mars 19994 Pour ce coefficient le nombre de signale ments utilis tant au num rateur qu au d nominateur concerne tous les signale ments re us ce qui inclut les signalements multiples pour un m me enfant TR repr sente le taux de r ponses pour le CJ i Ce taux est calcul en divisant le nombre de signalements document s dans l tude pour le CJ i par le nom bre de signalements admissibles ou re us par le CJ i durant la p riode de l tude Ici galement un enfant peut tre compt plus d une fois Nestle nombre d
19. it rempli la fin de l tape O et il comportait cinq sections distinctes permettant de d crire les caract ristiques du signalement de l enfant et de son milieu de vie des parents des situations de compromission signal es au DPJ et des principales d cisions et services offerts En moyenne les formulaires prenaient 20 minutes remplir et ils ont t remplis environ 12 semaines apr s la r ception du signalement chantillon Au total 4 929 signalements retenus pour valuation l tape r ception et traite ment du signalement ont t document s ce qui repr sente 86 de l ensemble des signalements retenus par les DPJ durant la p riode de l tude Selon le CJ ce pourcentage peut varier de 67 100 Ces signalements concernaient 4 774 en fants pour un total de 3 618 familles Calcul des taux annuels Chaque taux a t calcul de fa on tenir compte du taux de r ponses de chaque CJ et estimer un taux annuel La formule utilis e ne comptabilise qu une seule fois un m me enfant pour une forme de mauvais traitements donn e et ce m me si cet enfant peut avoir fait l objet de plusieurs signalements durant la p riode de l tude La formule type de calcul du taux qu b cois pour une probl matique don n e j est Tu ZINE i j CA TR 2 Ni 3 D s la premi re semaine de collecte de donn es les intervenants du Centre jeunesse en ques tion ont soulign leur difficult r
20. itements le nombre d enfants victimes diminue avec l ge Cette baisse est toutefois beaucoup plus marqu e dans le cas de la n gligence le taux chute alors de pr s de 2 enfants sur 1 000 entre le groupe des 0 5 ans et celui des 6 11 ans l inverse le nombre d enfants victimes d abus sexuel augmente avec l ge Finalement pour les abus physi ques on peut observer une augmentation du nombre d enfants victimes jusqu 12 ans et une diminution l adolescence 466 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec 2 ES mauvais traitements envers les enfants au Qu bec Un examen plus d taill des taux d enfants en fonction de l ge et du sexe permet de constater que la diminution de la victimisation avec l ge pour l ensemble des enfants est plus marqu e chez les gar ons que chez les filles figures 20 4 et 20 5 Par exemple les taux de gar ons victimes d abus physique ou d abus sexuel diminuent o restent constants entre 6 11ans et 12 17 ans Chez les filles on constate plut t une augmentation des abus physiques ou sexuels avec l ge De m me chez les gar ons la n gligence diminue de fa on constante avec l ge Figure 20 2 Taux annuels d enfants dont les mauvais traitements signal s ont t jug s fond s selon le sexe de la victime Qu bec 1998 1999 N 1000 D A on O Abus Abus N gligence MT Autres physique sexuel psychologiques EE Fies Gar ons Source Institut de r
21. maltrait s obtenus dans notre tude ceux d autres tudes semblables c est dire documentant des cas d enfants connus des services de protection nous constatons 1 que les tudes am ricaines d montrent des taux d enfants maltrait s qui Sont l g rement sup rieurs surtout en ce qui concerne la n gligence les abus physiques et les abus sexuels 2 que les taux canadiens sont assez semblables l exception du taux de mau vais traitements psychologiques qui est plus lev au Canada 3 que les taux ontariens sont inf rieurs aux taux qu b cois en ce qui concerne les mauvais traitements psychologiques et la n gligence qu ils sont tr s semblables au chapitre des abus physiques et plus lev s pour les abus sexuels Lavergne et Tourigny 2000 Si les divers taux qu b cois s av rent diff rents de ceux d autres r gions cana diennes et am ricaines il faut galement mentionner que ces taux varient aussi consid rablement l int rieur du Qu bec c est dire d une r gion administrative l autre comme nous l avons illustr dans la pr sentation des r sultats Ces cons tats montrent donc l importance d analyser galement le ph nom ne de la maltraitance un niveau r gional 472 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec e a a a A S E A ASO Bibliographie GROUPE D EXPERTS EN ORGANISATION CLINIQUE EN MATI RE JEUNESSE 2000 Listes d attente en protection de la jeunesse et
22. ment de l enfant Si la suite de l valuation on consid re que la s curit ou le d veloppement de l enfant n est pas compromis le DPJ doit en informer l enfant ses parents et le signalant il doit aussi informer l enfant et ses parents des services et ressources disponibles ainsi que des modalit s d acc s ceux ci Le dossier est alors ferm et l information obtenue est conserv e pour un maximum d un an Par ailleurs si un jugement de compromission est pos le DPJ prend en charge la situation de l enfant et poursuit son intervention en d cidant de l orientation du cas Il peut choisir entre proposer des mesures volontaires ou saisir le tribunal de la situation L ampleur des mauvais traitements envers les enfants Dans ce contexte de protection de l enfance les tudes portant sur l incidence des mauvais traitements envers les enfants s av rent un moyen indispensable pour documenter non seulement l ampleur du ph nom ne mais aussi la nature des diverses formes de mauvais traitements les caract ristiques des victimes celles des personnes qui infligent des mauvais traitements et de leur milieu de vie Ces connaissances sont essentielles l laboration des politiques sociales l organisation des services et au d veloppement d interventions et de pratiques cliniques adapt es aux besoins des familles touch es par le probl me Dans le cadre d une recension des tudes d incidence des mauvais traitements Lavergne et
23. n et de troubles de comportement s rieux signal es la direc tion de la protection de la jeunesse au Qu bec IQ Montr al Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes V ZINA Aline Daniel PELLETIER Denise TRANO Simon LAPOINTE Jean BOUDREAU et Suzie LAPOINTE 1995 Manuel d utilisation et d interpr tation de Inventaire concernant le bien tre de l enfant en relation avec l exercice des res ponsabilit s parentales I C B E Sainte Foy Universit Laval Centre de recher che sur les services communautaires 58 p 473
24. probl mes de comportement 345 20 9 1 783 N gligence physique 255 15 5 1 323 N gligence m dicale d faut de procurer un traitement 103 6 2 529 D faut de superviser pouvant entra ner un abus sexuel 82 5 0 427 Autre type de n gligence 24 1 5 128 Abandon 213 100 1 073 Refus d assurer la garde ou expulsion du foyer 99 46 5 499 Abandon absence des parents 85 39 9 428 Abandon suite d un placement 28 13 1 141 Autre 1 0 5 5 Mauvais traitements psychologiques 808 100 4 136 Exposition la violence conjugale 373 46 2 1911 Rejet d nigrement d sapprobation 192 23 8 984 Indiff rence affective ignorance non approbation 123 15 2 629 Menace d abus terrorisme 103 127 525 Autres mauvais traitements psychologiques 17 2 1 87 PP 1 Cette colonne pr sente le nombre d enfants n glig s identifi s entre le 1 octobre 1998 et le 31 d cembre 1998 2 Cette colonne pr sente le nombre d enfants n glig s estim s pour l ann e 1998 99 Source institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse 464 Chapitre 20 Les mauvais traitements envers les enfants au Qu bec RL LL or R sultats Les taux annuels d enfants dont le signalement a t retenu La figure 20 1 pr sente les taux annuels d enfants dont le signalement a t re tenu en fonction du type de mauvais traitements La n gligence repr sente la forme de mauvais traitements la plus fr quente ave
25. s d enfants signal s aux DPJ selon le type de mauvais traitements et le r sultat de l valuation clinique faite par l intervenant de la DPJ Qu bec 1998 1999 PP N 7000 8 STARS OO Abus Abus N gligence MT Autres physique sexuel psychologiques MM Fond Soup onn Source Institut de recherche sur le d veloppement social des jeunes Enqu te qu b coise sur les signalements la protection de la jeunesse Non fond 465 P OR TR A IT S O KVAL D U Q U BEC E A Le E E En 0 E a d enfants dont le signalement a t jug fond comparativement 58 et 53 pour les abus physiques et les abus sexuels Pour la suite des r sultats nous ne parlerons que des enfants dont les mauvais traitements ont t jug s fond s c est dire les enfants reconnus comme victimes de mauvais traitements Dans le cadre de l enqu te nous avons calcul les taux d enfants maltrait s pour chacune des r gions administratives Bien que l objet du texte ne soit pas de pr senter ces taux r gionaux soulignons que leur examen permet de constater des variations parfois importantes d une r gion l autre titre d exemple en ce qui concerne les taux d enfants abus s sexuellement la r gion administrative 06 Montr al pr sente un taux de 0 65 enfant sur 1 000 comparativement 0 53 pour la r gion 16 Mont r gie L cart est plus important entre ces deux r gions pour ce qui est du taux d enfants n glig s
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