note artothèques
Contents
1. aiment ou pas Il n y pas plus ce silence pensant vous savez Ce que j aimerais c est que les gens puissent parler d art aussi simplement que de cin ma ou de lecture Quand des gens vont voir un film ils aiment g n ralement en parler la sortie dire ce qu ils en pensent en tout simplicit Et bien mon objectif est vraiment d amener les visiteurs parler d art aussi librement que cela parler en n ayant pas peur de faire des contre sens Je souhaite vraiment instaurer un dialogue avec eux Alors comment d finiriez vous les artoth ques Cela semble bien plus qu une galerie de pr t d uvres O B Oui effectivement Les artoth ques sont bien plus que des unit s de pr ts je les consid rerais d avantage comme des p les de ressources en terme de m diation Leur but est de favoriser une rencontre entre l uvre et le public ou mieux entre l artiste et le public C est ainsi que nous d veloppons des concepts originaux et vari s de m diation comme des rencontres d bats mais pas sous la forme tr s stricte et formelle que l on conna t ce sont plus des moments conviviaux de partage et de discussion De m me l artoth que du Limousin poss de une r sidence d artiste long terme c est dire pour des projets de 3 ans accueillant des artistes s inscrivant dans une th matique pr cise Apr s leur passage en r sidence nous continuons travailler avec eux autour d expositions comme cela2. ation contemporaine Dans 75 5 des cas une volution dans les choix stylistiques est visible les premi res oeuvres emprunt es tant plus figuratives et les derni res t moignent d un int r t pour la conceptualisation Cette volution des go ts artistiques d montre la pertinence du travail de m diation et d initiation mis en place par l artoth que afin de r pondre sa mission de d mocratisation culturelle Aujourd hui l artoth que de Grenoble f te ses trente ans Elle fut pionni re en la mati re a cru en ce projet audacieux et jouit l heure actuelle d une reconnaissance nationale sur le plan artistique Elle poss de un fonds d uvres d art tr s riche notamment pour la photographie qu elle met en valeur par le biais d action de m diation et peut rivaliser avec les grandes institutions d art contemporain 11 N A s Dr ue in Coenca Ana s Les artoth ques succ s ou insucc s La Question des publics m moire de ma trise Parisl Panth on Sorbonne dir B Darras 2002 1 Extrait d entretien r alis avec Anais Coenca op cit 13 s s K in Coenca Anais Les artoth ques Succ s ou insucc s La Question des publics op cit Les artoth ques avaient en germe un concept original et porteur qui a mis vingt ans se concr tiser M connues du public in galement r parties sur le territoire dot es de statut souvent pr caire le sort de ces structures semblait vou un aven
3. aux arts plastiques Guy Ansellem s est occup activement du sort des artoth ques en organisant les premi res rencontres professionnelles leur sujet Ce symposium qui marque l acte fondateur d une association nationale regroupant les artoth ques de France ADRA donne un nouveau souffle ces structures 2 2 L art de la pers v rance vers un nouvel essor des artoth ques Ce n est qu au terme de vingt ans d existence que les artoth ques ont fond leur association l ADRA Association pour le D veloppement et la Recherche sur les Artoth ques Cette association financ e par le Minist re de la culture qui f d re une quinzaine d artoth ques parmi les plus actives cf liste en annexe peut se d finir comme une unit de recherche de diffusion et de m diation pour unifier les artoth ques entre elles En proposant de nouvelles directives et en coordonnant des actions l chelle nationale elle vise rompre l isolement des structures Elle assure galement une meilleure communication et entre aide entre ces derni res le partage de nouveaux projets de sensibilisation par exemple Son r le est aussi de contribuer la m diatisation et la promotion des artoth ques en leur conf rant une identit forte En constituant un r seau l ADRA dont le si ge social est Limoges peut faire poids au sein du milieu professionnel ce qui l accr dite de la l gitimit institutionnelle dont elle manquait La cr ation de
4. me semble qu ils orientent leurs efforts surtout en direction des enfants O B Vous avez raison aujourd hui effectivement ils ont rattrap leur retard en multipliant les ateliers et l accueil des groupes scolaires mais l origine au d but des ann es 1980 non Les artoth ques et les FRAC ayant t cr es en m me temps ces derniers se sont plus tourn s vers les missions de conservation et d acquisition en d laissant leur mission ducative C est pourquoi au vu du vide laisser en la mati re par les FRAC les artoth ques ont d velopp des actions in dites et diverses de m diation pour largir l audience de l art contemporain La singularit des artoth ques r side en cela ce sont l heure actuelle peut tre les dispositifs de m diation et de sensibilisation les plus performants mon avis Quelles logiques pr valent l instauration de ces actions O B Je pense que l animation autour des collections n aurait jamais pu se faire sans les personnes travaillant dans ces structures porteuses de changement C est parce que ces personnes avaient r ellement envie d aller de l avant d agir pour l art que ces projets ont abouti Vous savez j ai c toy beaucoup de lieux d art contemporain et cette id e d acc s la culture n est pas si r pandue que cela enfin dans les discours si mais lorsqu il s agit de mettre en place de r elles actions pertinentes audacieus
5. ques comme celle des FRAC et centres d art r pond deux objectifs principaux combler le foss qui a longtemps s par les politiques publiques de la cr ation contemporaine Claude Mollard souhaite avant tout redonner la France une place d envergure sur la sc ne et le march artistique international largement domin par les Anglo saxons Par un soutien massif aux artistes vivants notamment gr ce la commande publique la D l gation aux arts plastiques montre sa volont de constituer le patrimoine vivant de la France La constitution de ce patrimoine passe par la promotion de la cr ation artistique au niveau local par le biais de cr dits d centralis s Ces structures FRAC centres d art et artoth ques qui seront les premi res exp rimenter la politique de d centralisation culturelle ont pour but de recenser et de constituer un fonds d uvres d artistes contemporains l chelle r gionale ou locale sensibiliser les Fran ais l art contemporain en instaurant un rapport plus direct l uvre Vingt ans apr s la grande entreprise de d mocratisation culturelle lanc e par Malraux les pouvoirs publiques ont conscience des limites et checs de celle ci Pourtant ils veulent renouer avec telle une ambition port e par une force de propositions et d innovation en mati re de sensibilisation pour faire acc der l art dans toutes les couches de la soci t Les FRAC centres d art et a
6. GUICHARD Estelle Master 2 Professionnel Conduite de projets culturels connaissance des publics Promotion 2006 2007 Note de synth se Cours E Wallon Politiques culturelles De l utopie culturelle l preuve des faits le cas des artoth ques fran aises Xx UNIVERSITE PARIS X NANTERRE UFR Sciences Administratives et Sociales Les artoth ques historiquement nomm es galeries de pr t sont n es au d but du si cle dernier en Allemagne vers 1906 o un groupe d artistes dont le chef de file tait Arthur Segal prirent l initiative de louer les oeuvres qu ils ne parvenaient pas vendre dans un contexte de crise du march de l art L ambition tait non seulement de relancer la production artistique les artistes esp raient susciter de la part de l emprunteur l achat de l objet d art mais galement de faire d couvrir leurs oeuvres une audience plus large que celle exclusive des marchands afin de familiariser ce public avec de nouvelles conventions esth tiques Cette initiative fut reprise entre les deux guerres et le concept de galeries de pr t se d veloppa dans toute l Europe du nord En France 1l faut attendre les ann es 60 70 pour voir merger le principe au sein de Maisons de la culture notamment celles de Grenoble et du Havre qui furent pionni res en la mati re L id e est pourtant audacieuse louer une oeuvre d art comme un livre ou un disque D sacraliser l art en le sortant des instituti
7. a t le cas par Marc Pataut mais galement pour Anne Marie Filaire Nous essayons de faire une continuit entre les artistes pour fid liser un public le but tant toujours de cr er une d marche artistique pour la mettre en relation avec le public 11 Entretien avec Ana s Coenca directrice de l artoth que de Saint Cloud Entretien r alis le 22 janvier 2007 Vous avez r alis un m moire de ma trise portant sur les publics des artoth ques pouvez vous m esquisser le profil de ces emprunteurs d uvres d art En fait le public des artoth ques est un public principalement jeune 20 ont entre 18 24 ans et 40 entre 36 45 ans et sur dipl m 60 d entre eux ont plus d un bac 3 Les femmes sont aussi un peu plus repr sent es que les hommes hauteur de 58 comme dans la majorit des mus es d art Mais peut tre la diff rence des mus es les cat gories socio professionnelles sont un peu moins lev es on note la pr sence plus soutenue de personnes issues de la classe moyenne des employ s cadres moyens au sein des artoth ques ce qui atteste d un public aux revenus plus modestes que dans le reste des lieux d art contemporain bien que les diff rence soient faibles En tous cas ce sont des gens qui ont des pratiques culturelles denses comme la lecture le cin ma mais qui ne sont pas des fid les de sorties plus litistes comme le th tre ou l op ra Il ressortait de mon tude quantitative q
8. des r sultats mais qui englobent galement la dimension qualitative ce qui est rare dans le domaine de la culture o l on veut que tout soit chiffr C est vraiment appr ciable d avoir ce type de relation avec notre tutelle car il ne faut pas oublier que nous sommes quand m me des structures tr s pr caires Alors en terme de chiffre quand m me nous avons un peu moins de 100 abonn s sur la R gion Limousin Ce chiffre peut para tre faible mais 1l est le fruit d ann es de travail et cache des relations de confiance qui se sont tiss es et bien d autres choses inquantifiables Avez vous vu une volution de ce public Peut tre en terme de composition sociale ou d acceptation de l art contemporain O B En terme de composition sociale non C est peu pr s le m me public touch depuis le d but Mais bon je vous dis a de mani re intuitive parce que nous n avons pas d tude statistique qui affirme mon opinion Mais par contre en terme qualitatif d acceptation de l art contemporain je vois une r elle diff rence Par exemple l op ration Tout doit dispara tre a t une r ussite parce qu elle a permis des gens de parler d art simplement sans pudeur J ai l impression que les visiteurs n ont plus peur de dire ce qu ils pensent de l art contemporain m me si c est une id e qu ils supposent b te ils osent simplement parler discuter de ce qu ils voient qu ils
9. e Minist re de la Culture cr e en son sein d s 1981 une D l gation aux arts plastiques charg e notamment d investir le domaine de l art contemporain jadis d laiss au profit des Beaux Arts En s appuyant sur la politique de d centralisation culturelle vot e conjointement l objectif de cette D l gation est terme la cr ation d quipements de cr ation et de diffusion sur le territoire national Le budget accord aux arts plastiques ayant doubl entre 1981 et 1982 les subventions d cid es en 1982 pour d velopper les artoth ques sont cons quentes et semblent couvrir l ensemble du territoire Dans un souci d exemplarit le Minist re de la Culture veille faire relayer ses initiatives et d cisions prises au niveau central par un renforcement de sa coop ration avec les collectivit s locales La cr ation des Conseillers Artistiques R gionaux appel s apr s Conseillers pour les Arts Plastiques aupr s des DRAC va dans ce sens en favorisant le dialogue entre l Etat et ses services d centralis s elle assure par l m me l autonomie des R gions en mati re d application de la politique artistique Claude Mollard premier d l gu aux arts plastiques sugg re la mise en place d un dispositif de cr ation de diffusion et de promotion de l art contemporain sur le territoire qui se concr tise dans la cr ation de structures innovantes les Fonds R gionaux d Art Contemporain FRAC les centre
10. el de R gion poss de quatre relais en r gion le centre d art et du paysage de l le de Vassivi re l espace Peuple et Culture en Corr ze l espace Fayolle Gu ret en Creuse et le relais BFM Limoges Ce dispositif est il est vrai ambitieux mais il s av re assez complexe g rer puisque ces relais sont tous dot s d une structure juridique diff rente associative municipale impliquant de fait des missions et objectifs eux m me sensiblement diff rents d une entit une autre Ce qui rassemble toutes ces structures c est l acquisition d uvres et la promotion de la cr ation contemporaine qui suit une m me logique En effet la politique d acquisition et de conservation ainsi que le projet scientifique et culturel propos par notre directrice suivent deux th matiques le paysage et la figure humaine En fait ce sont des grandes lignes directrices qui sont l pour donner une coh rence la collection tout en permettant aux autorit s de tutelle de garder un il sur notre travail Mais comme dans toute collection ces th matiques sont l pour tre d pass es et transgress es pour faire voluer le fonds et la structure chaque fois qu une uvre est achet e sa place fait sens au sein d un ensemble homog ne et elle concourre de fait la red finition permanente de la notion de collection Alors comment faites vous pour promouvoir et mettre en valeur ces collections Quelle
11. es artoth ques appuy es par une politique culturelle volontariste ont mis en place tr s t t un dispositif de m diation et d ducation pour atteindre cet objectif La d marche est militante si les gens ne peuvent avoir acc s l art c est l art qui viendra eux Au lieu d attendre que les publics les moins sensibilis s ne surmontent les obstacles socio culturels qui les s parent des artoth ques ceux sont ces derni res qui vont leur rencontre en multipliant les actions Hors les murs L id e est de sortir l art de son carcan institutionnel qui le sacralise pour le faire entrer dans le quotidien des gens Par leurs actions les artoth ques soul vent des interrogations faisant toujours d bats pourquoi les institutions artistiques mus es coles d art auraient elle le monopole du discours artistique Pourquoi ne pourrait on pas parler d art en dehors de ce cadre institutionnel Doit on r ellement avoir une connaissance tr s pr cise de l art pour y tre sensible C est par le biais d une m diation individualis e que l artoth que esp re sensibiliser les gens l art contemporain Tout est dans la relation humaine La d marche est plus qualitative que quantitative l objectif tant de faire passer un message de cr er une rencontre originale La multiplication des actions de sensibilisation est orient e pour accorder l emprunteur une autonomie et une libert de commenter e
12. es et originales de m diation il n y pas grand monde C est tellement plus facile de proposer un discours pr mach o les visiteurs ne font que recevoir des informations du genre Tiens cette uvre elle dit que Tout doit se passer dans l change La personne est d tentrice d une culture qui lui permet d appr hender l uvre sa mani re Elle va y voir une interpr tation personnelle qui lui correspond Ce qui est riche de sens c est faire na tre un d bat un dialogue pour confronter non seulement ses opinions mais galement sa vision de l art qui est une vision de la vie en fait Pour arriver cela il faut oser des exp riences qui bousculent un peu nos id es M me au sein de notre quipe il y eu d bat lorsque l op ration L art en lieu a t propos e L id e tait de faire participer les habitants d un village en signant un contrat moral avec eux les obligeant montrer les uvres qu ils empruntaient C est comme cela que des uvres se sont retrouv es chez le boucher chez la coiffeuse ou la boulangerie du village L objectif tait d amener les gens parler d art dans les actes de la vie quotidienne et plus particuli rement aux emprunteurs responsables de l uvre d en faire la promotion La mise en valeur de l uvre se fait au c ur d une discussion de comptoir ou en achetant son pain Mais cette id e a provoqu certaines r ticences au sein de l qui
13. es premi res conclusions et afin de d finir les premi res difficult s rencontr es par celles ci Il appara t clairement que ces structures rencontrent de nombreuses difficult s tant administratives que financi res qui entravent leur travail de m diation ou d acquisition La premi re difficult r side dans l implantation g ographique al atoire des artoth ques sur le territoire cr ant ainsi des disparit s entre les r gions fortement dot es de ce type d tablissement culturel comme la r gion Rh ne Alpes et les autres Deuxi mement le fait que les artoth ques aient une implantation administrative diff rente donne lieu des divergences et des probl mes au cas par cas impossible de r soudre au niveau central N Heinich distingue trois cat gories l implantation d artoth que au sein de biblioth que au sein d tablissement culturel Maison de la culture ancien CAC et des structures autonomes L h t rog n it des gestions administratives influence dans une certaine mesure le public de l artoth que M me si de mani re g n rale ces derni res accueillent un public plut t homog ne socialement et culturellement des diff rences apparaissent selon la structure concern e Bien que sans recul cette tude montre que malgr la volont d initier le plus grand nombre de personnes l art contemporain et prioritairement aux classes populaires le public des artoth ques recrute massivement dans les couche
14. ins et s amenuisent d ann es en ann es Ce manque budg taire s allie un d sint ressement de l Etat en la mati re engendrant la marginalisation des artoth ques De fait certaines artoth ques ont ferm es comme celles de Valence ou Montpellier et le nombre avanc de quarante artoth ques sur le territoire reste incertain puisque certaines d entre elles n existent que sur le papier comme celle de Clichy ou d autres sont actuellement en sommeil faute de budget comme par exemple l artoth que de l Assistance Publique des H pitaux de Paris Une des raisons de leur manque de reconnaissance tient galement la nature tr s h t rog ne des ces structures Plus que des gestions et des implantations administratives diff rentes ce sont les modes de fonctionnement et les orientations qui diff rencient les artoth ques les fonds de certaines d entre elles sont constitu es multiples d autres d originaux certaines proposent la vente d uvres et d autres pas certaines privil gient les missions d ducation artoth que du Limousin d autres d acquisition artoth que de Pessac Ce dispersement des activit s ne contribue pas cr er une identit forte et unitaire des artoth ques de France Aujourd hui toutes les artoth ques sont confront es cueil majeur celui de l homog n it de leurs publics Pens s comme des lieux porteurs de d mocratisation culturelle le profil socio d mographique et socio culturel des emprunteu
15. ir incertain Bien que disposant des outils de sensibilisation les plus inventifs et performants qu ils ne soient elles ne b n ficiaient d aucune reconnaissance institutionnelle Les artoth ques sont aujourd hui unifi es et organis es gr ce la coordination de l ADRA et leurs actions mises sur le devant de la sc ne Elles montrent des r sultats encourageants et prometteurs tant sur le plan du public que sur celui des collections qui m ritent un approfondissement Les artoth ques semblent aujourd hui avoir enfin trouver leur voie malgr des difficult s r currentes et leur place dans le paysage artistico culturel fran ais tend se d velopper dans les ann es venir BIBLIOGRAPHIE ANGELE Marie Beatrice Les artoth ques en France m moire de DESS universit Pierre Mend s France IEP Grenoble 1995 ANSELLEM Guy Action Publics pour l art contemporain artoth ques 2000 Paris Minuit 2000 BOURDIEU Pierre et DARBEL Alain L amour de l art Les mus es d art europ en et leur public Paris Minuit 1969 COENCA Anais Les artoth ques succ s ou insucc s La Question des publics m moire de ma trise ParisI Panth on Sorbonne dir B Darras 2002 COLL SEROR Caroline Artoth ques le go t des autres Interrogations sur l efficience du pr t d oeuvres d art contemporain m moire de DESS dir X Dupuis universit Pierre Mendes France IEP Grenoble 2001 COURTOIS Claudia Les artoth ques sensibi
16. l ADRA marque un tournant dans la vie d j agit e des artoth ques de France elle leur donne cr dibilit une envergure nationale et surtout une envie de pers v rer dans leurs activit s Gr ce l appui de l ADRA les artoth ques jouissent d une m diatisation r cente et soudaine Cf annexe qui attire de nouveaux publics En effet la m diatisation t l visuelle grand public journal de 13h divertissements Tout le monde en parle On a tout essay ainsi que celle relay e par la presse nationale Le Parisien La Croix Paris Match a permis l artoth que de Saint Cloud de tripler sa fr quentation en moins d un an et demi Cette hausse s accompagne d une diversification des publics en direction de ceux les moins r ceptifs l art contemporain Je me souviens lorsque l artoth que de Saint Cloud est pass e sur la cha ne T va dans une mission de d coration d int rieure de tendances plut t grand public A la suite de la diffusion de cette mission j ai re u de nombreuses personnes venant dans l id e de louer un tableau pour l accorder avec leur canap Apr s cela nous avons pu travailler avec elles pour aller au del de la dimension d corative pour s int resser l uvre d art elle m me Sa Lorsque le premier pas est fait lorsque la personne emprunte pour la premi re fois une oeuvre souvent pour des questions esth tiques l artoth que peut plus facilement sensibiliser la personne la cr
17. le joue cette association dans la coordination des artoth ques entre elles Elle a t cr e en 2000 sous l impulsion du Minist re de la culture pour harmoniser les artoth ques sur le territoire Il fallait une instance qui centralise les donn es et fixe des grandes directives communes toutes les structures C est plus une cellule de r flexion sur la m diation et la diffusion elle cherche toujours innover car les artoth ques sont des lieux vivants au plus pr s des publics Une quinzaine d artoth ques constitue le r seau qui b n ficie aujourd hui d une reconnaissance hauteur de ses comp tences Cette association a t fond e l initiative de Claire Tangy ancienne directrice de l artoth que de Caen l une des artoth ques les plus performantes et est dirig e aujourd hui par Catherine Texier de l artoth que du Limousin o se trouve le si ge social Depuis le colloque de Caen qui signe un peu l acte de naissance de l ADRA nous observons une am lioration incontestable de nos modes de fonctionnement et une meilleure entente entre toutes les artoth ques qui avant marchaient ind pendamment et qui maintenant regardent ensemble l avenir De plus les retomb es m diatiques ont t imm diates cette instance tait dot e d un pouvoir de persuasion et de d termination Quel regard portez vous sur l avenir des artoth ques en France J ai confiance en ces structures qui ont d j de l exp rience et q
18. les esprits des porteurs de projets d artoth ques Aujourd hui encore c est au nom de ce principe d mocratique et humaniste que les actions de sensibilisation trouvent leur l gitimation Sont mentionn s dans la convention une d claration d intention sur les objectifs atteindre un engagement aller la rencontre du public et le choix des artistes pr sent s i En 1982 le minist re de la culture accordait une subvention de 200 000 francs pour toutes collectivit s d sirant cr er une artoth que sur son territoire s Le recours commande publique date de la p riode reconstruction apr s guerre A d part uniquement d corative et utilis e pour r nover des b timents elle conna t une extension de son champs d action dans les ann es 1980 o elle devient un acte de soutien la cr ation contemporaine La commande publique de l Etat la plus manifeste et pol mique est celle pass en 1986 l artiste Daniel Buren en vue de repenser la cour d honneur du Palais Royal Cf Nathalie Heinich Buren Paris Minimalisme et politique in L art contemporain expos aux rejets Etudes de cas Paris Edition Jacqueline Chambon 1998 pp 33 74 Fid les ce principe ils s en distancent toutefois qu en son application En effet la d mocratisation culturelle pens e par Malraux sous tend un refus de la p dagogie toute m diation tant consid r e comme une entrave entre l uvre et le public A l inverse l
19. lisent l art contemporain La Gazette des communes n 34 Sept 2002 p 32 34 FOUR Pierre Alain Les artoth ques des outils novateurs au service de l art et des publics Actes de colloque Caen oct 2000 Ed Adra 2002 GUICHARD Estelle Les publics de l art contemporain Etudes de cas m moire de Master 2 Recherche de Sociologie Universit de Limoges dir Yvon Lamy 2006 HEINICH Nathalie Les artoth ques en France Paris Service d Etudes et de Recherches 1985 La lettre d information Les artoth ques mode d emploi Un outil original de diffusion de l art contemporain Minist re de la culture et de la communication 15 novembre 2000 p 4 PASSERON Jean Claude Le raisonnement sociologique L espace non popp rien du raisonnement naturel Paris Nathan 1991 Entretien avec Olivier Beaudet Charg des publics l artoth que du Limousin Entretien r alis le 3 janvier 2007 Pouvez vous me parler un peu du r seau artoth que en Limousin qui est un dispositif original sur le territoire fran ais O B Effectivement le r seau artoth que du Limousin poss de une structure assez ambitieuse car ses quatre antennes r parties sur toute la r gion permettent d quilibrer l offre culturelle sur le territoire en vitant les disparit s mais permettent galement de mener des actions de sensibilisation plus grande chelle L artoth que du Limousin dont le si ge se trouve dans les locaux de l h t
20. ons l gitimes et en le faisant rentrer dans la vie quotidienne La faisabilit du projet tient en la nature m me des collections constitu s majoritairement d estampes et de multiples les fonds des artoth ques peuvent tre plus facilement manipulables Conjointement la loi sur la d centralisation culturelle le d but des ann es 1980 marque l institutionnalisation du ph nom ne en France Rapidement une cinquantaine d artoth ques tr s diverses voient le jour sur le territoire A l instar de leur succ s dans les pays nordiques elles portent en elles une grande ambition politique et un nouvel espoir de d mocratisation culturelle Aujourd hui vingt cinq ans apr s leur cr ation pr s de quarante artoth ques sont recens es sur le territoire national mais leur succ s n est pas la hauteur des attentes initiales L cart entre les aspirations de d part des artoth ques et leur r alit actuelle g n re une frustration et une remise en cause de leur l gitimit Le pr sent rapport se propose de dresser un tat des lieux des artoth ques en France en revenant sur la gen se du projet il tentera de mettre en lumi res les difficult s auxquelles elles sont aujourd hui confront es et sugg rera les perspectives d avenir pour cet outil de sensibilisation l art contemporain 1 Un dispositif de diffusion artistique novateur et ambitieux 1 1 L impulsion politique l origine Fort d une hausse exponentielle de son budget l
21. pe certain pensant que le boucher sans formation l art n tait pas le plus m me de promouvoir l uvre l interpr tation restant tr s superficielle Mais pourquoi pas Pourquoi le boucher ne serait il pas capable de parler d art en coupant des tranches de viandes Moi je pense que le boucher qui a choisi l uvre de mani re sensible est autant capable de parler d elle de la d fendre et que son interpr tation bien que non scientifique se r v le tout fait valable Savez vous qui est le public de l artoth que O B Alors il faut distinguer les relais et notamment celui de la BFM de Limoges qui ne traite qu avec les particuliers ou presque et le si ge de l artoth que qui n a pas de lieu d exposition et qui est en fait une grande r serve et qui ne traite qu avec les collectivit s et entreprises Lorsque Jj ai pris en charge le poste de charg des publics il y a 5 ans c tait tr s important pour moi de d velopper la notion de public et plus pr cis ment des publics et de ne plus parler d usagers ou d abonn s Ce sont des publics qu il faut aller chercher des publics tous singuliers qui il faut parler personnellement C est pourquoi je parle des publics en terme qualitatif et non en terme quantitatif La fr quentation ne nous int resse pas vraiment On essaye de passer la logique de pr t celle de public Alors bien s r 10 la R gion nous demande de pr senter
22. rs ne se distingue pas fondamentalement des visiteurs des mus es d art contemporain c est dire un public fortement dot de capital culturel comme en t moigne Anais Coenca directrice de l artoth que de Saint Cloud Notre public est pour beaucoup un public parisien L artoth que occupant les locaux de la MJC nos efforts taient prioritairement 8 9 Nathalie Heinich Les artoth ques en France Paris Service d Etudes et de Recherches 1985 Cf l ouvrage fondamental de Pierre Bourdieu et Alain Darbel L amour de l art Les mus es d art europ en et leur public Paris Minuit 1969 7 Cf Guichard Estelle Les publics de l art contemporain Etudes de cas m moire de Master 2 Recherche de Sociologie Univerist de Limoges dir Yvon Lamy 2006 dirig s vers ce public local mais qui se r v le minoritaire C est un public majoritairement f minin 58 jeune 40 des emprunteurs ont entre 36 45 ans et fortement dipl m 60 ont un bac 3 et plus Il multiplie les pratiques culturelles usuelles lecture cin ma et dans 70 des cas ce public a d j fr quent une galerie d art Malgr ces difficult s intrins ques qui ont conduit la fermeture de certaines structures de nouvelles artoth ques ont vu le jour depuis ces derni res ann es Pessac Saint Malo preuve que l originalit du concept continue s duire des collectivit s En 2000 le Minist re de la culture sous l gide de son d l gu
23. rtoth ques ont t ainsi con us pour rompre avec l image souvent froide et immuable que pouvaient renvoyer les institutions ferm es telles que les mus es L id e tait de construire des lieux conviviaux et en mouvements plus orienter vers les missions de diffusion et de m diation que vers celles de collection offrant aux visiteurs des services annexes caf t ria librairie point documentation et ouverts aux changes par le biais de conf rences ou de d bats avec les artistes Il s agissait de cr er un rapport plus direct une rencontre originale entre l uvre et le public cette rencontre tant rendue effective gr ce la multiplication des activit s ducatives et de sensibilisation 1 2 L application d un militantisme culturel D s le d part le public occupe une place pr pond rante au sein des artoth ques Toutes les actions de sensibilisation sont men es dans un souci d ouvrir l art dans sa forme la plus novatrice tous C est donc en toute logique que les premi res exp rimentations d artoth que se sont d roul es au sein de Maisons de la culture Le Havre en 1968 Grenoble en 1976 Ces cath drales des temps modernes temples de la d mocratisation culturelle sous sa forme malracienne incarnent l union d une philosophie esth tique et d une conception jacobine du service publique L id al de d mocratisation culturelle d gal acc s la culture n a cess d animer
24. s d art et les artoth ques C est Eliane Lecomte gr ce son exp rience au sein de l artoth que exp rimentale de Grenoble qui sera nomm e charg e de mission aupr s du Minist re de la Culture Elle est l origine du projet minist riel qui consiste en l implantation des artoth ques en France par le biais de conventions engageant parit l Etat et une structure d centralis e associative communale On notera qu Arthur Segal 1875 1944 adh rera par la suite au mouvement Dada mouvement bas sur la subversion des normes esth tiques en vigueur dans les ann es 1910 1920 d partementale ou r gionale Cette convention tacitement reconductible tous les ans se prononce pour un apport financier du Minist re de la Culture ainsi qu un engagement des collectivit s consacrer un budget annuel sans pr cision au renouvellement des fonds Mais la diff rence des FRAC dont l implantation au sein de chef lieux de R gion a t d cid e par un d cret la dotation sur le territoire d artoth ques est au bon vouloir des collectivit s Une mesure d incitation financi re est octroy e pour les collectivit s voulant se lancer dans l aventure le Minist re de la culture n intervenant pas pour harmoniser l implantation des artoth ques sur le territoire national Dot es d administration plus souple qu un mus e certaines tant associatives municipales r gionales l ambition des artoth
25. s actions de sensibilisation menez vous O B En fait nous menons beaucoup d actions en dehors de nos relais un peu par la force des choses Nous n avons pas de lieu d exposition ce qui est la fois un inconv nient car cela limite les ateliers pour l accueil des groupes par exemple mais galement un avantage car cela nous permet d aller r ellement la rencontre des gens de favoriser un dialogue En fait l artoth que du Limousin tant r gie de mani re associative elle dispose d une structure beaucoup plus souple qu un mus e ce qui lui permet d innover constamment en mati re de m diation On peut aller vers les gens les moins sensibles l art et on peut sugg rer de nouvelles voies d actions plus facilement Par exemple nous avons mis en place une nouvelle exp rience depuis deux ans qui s appelle Tout doit dispara tre D ailleurs la derni re dition vient de se terminer Saint Junien et les habitants ont toujours les uvres d art chez eux En fait le principe est simple nous montons une exposition et le public est invit la fin ramener une uvre chez lui C est un concept vraiment tonnant alors je crois que c est l artoth que de Grenoble qui a mis en place la premi re ce dispositif Les gens sont extr mement surpris et tous ne font pas la d marche d emprunter une uvre par pudeur peut tre mais tous ont pu parler de cette exp rience commune Moi j ai consid r q
26. s et 7 50 euros en fonction de la valeur de l uvre pour la location d une oeuvre durant un mois Je pense que ce n est pas uniquement un public qui ne peut pas se payer une oeuvre d art bien que nous en vendons de plus en plus mais des tarifs raisonnables fix s par l artiste mais bien un public qui adh re ce principe de location et qui cherche se faire plaisir Cela fait un an et demi que je suis en poste et j ai vu la fr quentation tripler Nous comptons aujourd hui 60 particuliers 3 collectivit s et 1 entreprise parmi nos abonn es mais cela volue tr s vite Cette hausse de la fr quentation est due notamment notre situation g ographique puisque nous sommes la plus proche de Paris et que nous avons b n fici d une m diatisation certaine qui a attir un public diff rent Pour illustration je me souviens lorsque l artoth que de Saint Cloud est pass e sur la cha ne T va dans une mission de d coration d int rieure de tendances plut t grand public A la suite de la diffusion de cette mission j ai re u de nombreuses personnes venant dans l id e de louer un tableau pour l accorder avec leur canap Apr s cela nous avons pu travailler avec elles pour aller au del de la dimension d corative pour s int resser l uvre d art elle m me parce que c est cela que nous recherchons la rencontre entre l uvre et le public 12 Vous fa tes partie de l ADRA alors pouvez vous me dire quel r
27. s sociales les plus lev es En 1985 le public des artoth ques est sur dipl m 86 des emprunteurs sont bacheliers contre 16 de la population fran aise cette poque et issu de cat gories socioprofessionnelles lev es 34 de cadres et professions lib rales 32 de profession interm diaire L emprunt d uvres d art comme toute pratique culturelle est une activit socialement d termin e que les actions de m diation mis en place par l institution tentent d att nuer Enfin le dernier dysfonctionnement que rel ve N Heinich est le manque end mique de budget corr l au manque d int r t que manifestent les Conseillers artistiques l gard des artoth ques Les probl mes survenus d s la cr ation des artoth ques laissent des s quelles sur le fonctionnement actuel Le manque de l gitimit dont souffraient les artoth ques dans les ann es 1980 se p rennise encore aujourd hui Ce sont souvent des structures pr caires m connues du public et parfois m pris es par les professionnels de l art contemporain d pendant totalement des collectivit s territoriales qui les financent La convention engageant le Minist re de la culture et la collectivit signant l acte de vie de l artoth que n oblige pas cette derni re verser un montant annuel pr cis de subvention Ainsi les cr dits allou s d livr s en fonction des r sultats et du rayonnement de l institution ne sont souvent pas hauteur des beso
28. stionner son rapport l art L activit de pr t d uvres d art initialement fonction premi re des artoth ques s est substitu e celle d velopp e autour des projets de sensibilisation Elles se d finissent plus comme des p les de ressources en terme de m diation en perp tuelle r flexion sur les moyens pour familiariser les publics la cr ation contemporaine M me si cette volont d aller la rencontre du public rassemble les artoth ques celles ci peuvent se contredire sur les modalit s d action Une g n ralisation sur le r le des artoth ques semble hasardeuse leur h t rog n it administrative qui au d part semblait un atout se r v le aujourd hui un handicap concourant leur dispersion Trop diss min es sur le territoire sans r elle coh rence nationale la question de leur efficience et de leur l gitimit se pose avec toujours autant d acuit 2 Une efficience aujourd hui limit e mais une perspective de renouveau pour les artoth ques 2 1 Des dysfonctionnements internes latents 5 6 Extrait d entretien r alis avec Olivier Beaudet charg des publics l artoth que du limousin janvier 2007 Passeron Jean Claude Le raisonnement sociologique L espace non popp rien du raisonnement naturel Paris Nathan 1991 Ibid p 278 D s 1985 soit trois ans apr s leur cr ation le Minist re de la culture commande une tude Nathalie Heinich sur les artoth ques afin de d gager l
29. t d appr cier l uvre sa mani re La mission des artoth ques est de rendre le spectateur actif On ne regarde pas de la m me mani re une uvre expos e dans un mus e qu accroch e dans son salon Emprunter une uvre d art c est dire la choisir parmi d autres se porter caution l emporter et l installer dans son lieu de vie n est pas un acte anodin cela t moigne du rapport de proximit qu entretien l emprunteur avec l art contemporain C est un acte qui engage la personne dans une relation de confiance l gard de l artoth que Poss der une uvre d art chez soi sugg re une d marche r solument active de la part de l emprunteur Elle rel ve ce que Jean Claude Passeron nomme le pacte fort de la r ception iconographique Emprunter une uvre d art est un acte volontaire supposant un investissement cons quent de la part de personne qui affirme ainsi son go t pour l art A la diff rence de la lecture distraitement admirative d une uvre lointaine et r v r e comme cela peut tre le cas pour celles pr sent es dans le cadre d une institution l appr hension de l uvre emprunt e est strictement personnelle car inh rente la relation liant l uvre son acqu reur Les actions de sensibilisation ne visent pas inculquer un savoir scientifique sur les uvres mais encouragent le spectateur trouver lui m me une signification singuli re l uvre et que
30. ue ce public avait quand m me un rapport privil gi l art Bien que majoritairement non sp cialistes de l art contemporain ces personnes avaient une proximit avec les lieux d exposition seulement de 10 30 des gens n avaient jamais fr quent un mus e ou les galeries 70 avaient d j visit une galerie d art Ce public tait fortement habitu au principe de location car 90 d entre eux avaient un abonnement la biblioth que donc une familiarit avec cette pratique On voyait une volution dans les choix esth tiques qui allait vers une appr ciation de l art conceptuel 75 5 des gens changaient de go t artistique au bout d un an d abonnement l artoth que C est apparemment le temps n cessaire pour se familiariser avec d autres r f rences esth tiques A la fin les 2 3 des emprunteurs manifestaient un d sir d acheter les oeuvres lorsque l occasion leur tait donn e la raison invoqu e en premier tant celle artistique et non d corative comme leur arriv e Est ce que vous pouvez me parler plus pr cis ment du public de l artoth que de Saint Cloud Alors notre public est pour beaucoup un public parisien peu pr s la moiti des abonn s L artoth que occupant les locaux de la MJC nos efforts taient prioritairement dirig s vers ce public local mais qui se r v le minoritaire C est quand m me un public jeune mobile qui n est pas extr mement fortun car nos tarifs oscillent entre 4 euro
31. ue cette action avait r ussi alors bien s r seulement trois ou quatre uvres sont parties mais je trouve que cela a permis aux visiteurs de parler librement sans avoir peur du regard de l autre de parler d art et en plus d art contemporain Nous avons r it r l exp rience Saint Yriex et au mus e de Rochechouart avec la m me volont et les r actions ont t chaque fois tr s riches Nous avons galement mont des projets avec des plasticiens beaucoup r sidants dans la r gion mais pas obligatoirement qui ont donn des r sultats tr s int ressants Je pense notamment Marc Pataut qui est un artiste avec qui nous avons travaill trois ans durant sa r sidence avec qui nous collaborons toujours et qui a r alis une uvre avec des enfants hospitalis s souffrants pour la plupart de troubles de l alimentation Ce travail a permis de 14 BFM Biblioth que Francophone Multim dia parler d art dans un lieu habituellement peu ouvert ce type de discussion C tait une belle rencontre une d marche artistique sensible autant pour ces jeunes que pour l artiste lui m me Voil c est ce genre d actions que nous favorisons cela sans compter les actions dites traditionnelles de m diation dans les relais mais qui ressemblent toutes celles que l on peut trouver dans tous les mus es ou dans une moindre mesure dans les FRAC Les FRAC ne m nent ils pas des actions de sensibilisation Il
32. ui ont su r sister de nombreuses tourmentes Leur nombre reste stable sur le territoire depuis vingt ans certaines naissent d autres disparaissent mais globalement ces structures ont une force de r sistance et d adaptation Je pense que la location d uvres d art est une pratique qui va se d velopper de plus en plus comme dans les pays du nord de l Europe au sein desquels les artoth ques rencontrent un grand succ s C est une pratique qui va s tendre gr ce aux jeunes car ce sont eux qui sont le plus attir s par cette id e de location L artoth que questionne non seulement notre rapport l art mais galement notre rapport aux choses et objets sur la notion de propri t Je pense que les jeunes ont plus l habitude de ce genre de rapports car dans notre soci t de consommation tout peut se louer une voiture un v lo Tout est disponible imm diatement et c est cela qui motive les jeunes Poss der une oeuvre d art de suite sans l acheter pouvoir en changer r guli rement selon ses humeurs et aussi soutenir des artistes peu connus et s int resser l art contemporain ce sont les jeunes qui sont les plus sensibles cette ouverture d esprit et c est sur eux que reposent tous nos espoirs 13
Download Pdf Manuals
Related Search