Morphologie urbaine et environnement : un état des lieux
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1. ventuelles contributions des chercheurs se cantonner un alignement sur des travaux plus techniques Les sociologues les g ographes les psychologues environnementalistes pourraient par leurs recherches contribuer la construction de v ritables probl matiques relevant des questions nerg tiques en socio conomie de l habitat Le s minaire du GAT 12 de juin 2004 a montr qu il tait possible d obtenir une meilleure connaissance des causes et des effets des missions nerg tiques dans le b timent en d veloppant des travaux situ s l articulation des techniques de production des b timents et de l conomie nerg tique L on pourrait obtenir des r sultats aussi pertinents en organisant des recherches sur des objets situ s l interface de la production et des usages celle de l conomie de l nergie et des pratiques urbaines au sens large La prise en compte des questions environnementales en particulier celles relatives aux consommations nerg tiques et l effet de serre devrait tre men e dans un cadre plus global que ce qui a t r alis jusqu maintenant le plus souvent limit au b timent et aux d placements des m nages Poser la question des relations entre formes urbaines et effets environnementaux permet pr cis ment de renouer avec la globalit des processus qui sous tendent les dynamiques urbaines Concernant la dynamique du parc de logements le mod le B2. habitat Concernant le second axe l id e tait que la prospective nerg tique classique pouvait tre enrichie par des approches plus sectorielles notamment celles faites dans les secteurs des transports et de l habitat L enjeu de ce rapprochement entre des travaux men s ind pendamment tait d arriver penser les articulations entre l espace localisation de l espace et des activit s talement urbain le transport et la consommation nerg tique C est dans le cadre de l appel d offres D terminants de la demande et politiques publiques articulation transport habitat et consommation nerg tique qu a t financ le projet ETHEL Analyse des d terminants de l volution des consommations nerg tiques dans l habitat et les transports en relation avec les formes d habitat et la structuration de l espace urbain propos par le LET et le LTMU cf encadr 4 Les mod les pr sent s lors de la journ e du GAT encadr 3 gomment les marges de manoeuvre des habitants dans leurs rapports sp cifiques leur consommation nerg tique Dans ce cadre les mod les propos s par les ing nieurs et les conomistes associent les modes de consommation des usagers des logements un effet de l offre La r duction de la consommation nerg tique domestique notamment impliquerait une intervention sur les fili res de production nerg tique par la domotique ou l automatisme par exem
3. senter le desserrement urbain comme un processus relevant uniquement des mouvements r sidentiels des habitants les plus ais s des logements sociaux Largement permis par l am lioration des infrastructures routi res la g n ralisation de l usage de l automobile et le d veloppement des transports en commun rapides en grande banlieue ce sont les familles de cadres qui ont amorc le mouvement d s la fin des ann es soixante et l ont amplifi jusque dans les ann es quatre vingt Elles se sont g n ralement install es une vingtaine de kilom tre des centres dans des zones qui n avaient pas t urbanis es par les grands ensembles des secteurs pavillonnaires co teux localis s proximit des n uds de transports ou d une gare leur permettant un acc s facile leur emploi central Berger 2004 Les couches moyennes ont ensuite relay ce desserrement en allant occuper des lotissements r partis de fa on diffuse dans des zones qui n avaient pas t investies par les cadres Le d veloppement des infrastructures commerciales ou de loisirs en dehors de la zone centrale dans des espaces facilement accessibles en voiture a parall lement accompagn ce desserrement et valoris ces espaces Ce processus a donc contribu diss miner les fonctions autrefois localis es dans les zones centrales et urbaines R my 2002 Cette forme de d veloppement sp cifique aux espaces p riurbains s oppose d une certaine mani re au mod le eu
4. On constate en effet que c est dans ce secteur de l immobilier que les dur es de vie des b timents sont les plus courtes Il n est plus rare aujourd hui de voir dans l espace urbain des immeubles de bureaux construits dans les ann es quatre vingt en tat de friche dans l attente d une destruction Durant les dix derni res ann es ce parc s est renouvel une vitesse extr mement rapide alors que du point de vue des techniques mises en oeuvre pour le construire 1l est aussi le plus moderne Chesneau 2003 Il n y a donc pas de rapport direct entre la modernit du b timent sa technicit et sa dur e de vie Il semble donc difficile d imaginer que l on puisse construire une politique de renouvellement des b timents sur la seule base des gains nerg tiques esp r s Tout cela rel ve de processus complexes qui obligent prendre en compte le r le des logiques des diff rents acteurs sur les localisations g ographiques des immeubles celles des habitants des usagers des immeubles de bureaux des promoteurs immobiliers ou des gestionnaires d entreprise par exemple Or r duire ces logiques des modes de construction de b timent ou des gains nerg tiques fait courir le risque au pire de les ignorer au mieux de les englober alors qu elles se distinguent tr s nettement dans leurs impacts sociaux et morphologiques sur l espace urbain et en cons quence sur leurs effets nerg tiques 10 11 Dans cette perspective l a
5. PREBAT Comit socio conomie 9 p Raux C coord 2006 ETHEL Energie Tranport Habitat Environnement Localisations Rapport final LET LTMU 29 p R my J 2002 Ville visible ville invisible un r seau ar olaire in L vy J P et Dureau F dir L acc s la ville Les mobilit s spatiales en questions Paris L harmattan Col Habitat et Soci t s pp 299 328 19
6. approches d velopp es dans chacun de ces deux champs d investigation et leurs d calages Le secteur du b timent une approche environnementale r duite une logique d offre La reconnaissance de l importance du secteur du b timent dans la r duction des consommations d nergie et des missions de gaz effet de serre provoque en juin 2004 un s minaire interdisciplinaire organis par le GAT 12 cf encadr 3 mobilisant la fois des chercheurs de sciences sociales et des sciences de l ing nieur des repr sentants des institutions ADEME MIES CSTB etc et des industriels Constat est fait de deux classes de difficult s inh rentes au secteur du b timent 1 les niveaux g ographiques de la r gion ou la ville au logement et les niveaux institutionnels de d finition et de mise en uvre des projets de r novation thermique et environnementale ou d int gration nerg tique ii l int gration des diff rents projets techniques isolation des immeubles pompes chaleur etc et l ordre de leur r alisation L un des enjeux tait de situer les objectifs technologiques et industriels de la ma trise de l nergie et des missions dans les grandes tendances de l conomie de l habitat et du b timent d une part et dans celle de l conomie de la construction d autre part Est galement explicitement voqu e la n cessit de mise en perspective de ces enjeux partir des projets et pratique
7. celui d habitat et celui de mobilit Pour ce qui concerne le logement chauffage et autres usages sont mobilis es les donn es des Comptes du logement et les bases de donn es du CEREN Le calcul des d penses nerg tiques et des missions de CO est men en consid rant 4 variables d crivant le logement la zone climatique 3 modalit s le type de logement maison individuelle immeuble collectif le type de chauffage 32 cat gories croisant le type d installation et l nergie utilis e et la p riode de construction du logement 7 classes Les consommations sont rapport es au m tre carr chauffage ou la personne eau chaude En dehors de la taille des m nages qui intervient dans les consommations unitaires les habitants sont totalement absents du mod le ils n interviennent que par leur nombre l augmentation du nombre de m nages d termine l augmentation du parc de logements mais en aucune fa on par leurs comportements r sidentiels et leurs pratiques habitantes Le raisonnement est enti rement men en termes de politiques d offre et l valuation des effets environnementaux se limite des effets m caniques des caract ristiques physiques des logements En mati re de transport le calcul des missions repose sur l utilisation de la m thodologie MEET appliqu e aux d placements recueillis dans l enqu te nationale transports de 1994 L approche d velopp e par l quipe du LET en charg
8. des effets environnementaux au niveau mondial les enjeux environnementaux s expriment en termes d effet de serre et de consommation nerg tique alors qu au niveau local ce sont les pollutions atmosph riques et les nuisances sonores qui marquent la qualit de vie des habitants Par rapport aux tudes men es jusqu maintenant l appel proposition de 2007 du PREBAT marque une avanc e int ressante en mati re d chelles d analyse est affirm e la n cessit d inscrire les analyses et les recommandations relatives aux b timents dans le cadre plus global et syst mique des formes et des trames urbaines diverses chelles depuis l lot et le quartier jusqu l agglom ration La question est ainsi explicitement pos e des effets de localisation et donc des effets sur la mobilit des surco ts entra n s par la production de logements plus efficients sur le plan nerg tique mais pouvant provoquer un loignement des centres pour r duire les co ts fonciers On a vu que dans le domaine r sidentiel la r habilitation des quartiers anciens de centre ville est g n ralement accompagn e d un d placement des populations les plus fragiles vers la grande p riph rie De m me la production de logements neufs a durant ces trente derni res ann es largement jou en d faveur des villes centres et au profit des espaces p riurbains Enfin nous avons d j voqu l hypoth se d une densification des espace
9. donn es et de d finir des indicateurs permettant de d crire et qualifier ces organisations spatiales en termes physiques et en termes de peuplement L introduction du temps long en particulier du temps biographique dans l valuation environnementale des formes urbaines constitue une voie de r flexion qui m rite de plus amples explorations Deux directions de travail pourraient tre envisag es d une part l introduction d une approche biographique dans l analyse des pratiques de d placements et d autre part l valuation des effets environnementaux de diff rentes types de trajectoire r sidentielle Enfin l am lioration des outils d valuation cologique suppose d engager des travaux sur la mise au point d indicateurs Dans le prolongement du travail r alis par le LET encadr 6 les indicateurs d velopp s devraient permettre des analyses qui prennent en compte la complexit des syst mes urbains sur le temps long dans leurs effets environnementaux et sociaux La r flexion sur les indicateurs ne pourra pas faire l conomie de travaux sur la production de l information Nous avons vu qu une part importante des limites rencontr es dans l valuation des effets environnementaux r side dans les caract ristiques de l information disponible Le probl me de l actualisation des donn es sur la mobilit est manifeste les enqu tes nationales transport ne sont r alis es qu avec une p riodicit t
10. l exercice est r p t pour plusieurs dates g n rant des conclusions sur l volution de l indicateur retenu pour les diff rentes unit s spatiales pour lesquelles il a t produit Il s agit donc de bilans instantan s qui informent peu au total sur les processus en jeu et leurs relations Pour chacune des localisations l volution de l indicateur r sulte de fait de multiples facteurs transformation de la composition du parc de logements volution des effectifs et de la composition d mographique et sociale de la population r sidente volution des pratiques r sidentielles et des comportements de mobilit Les effets de g n ration sont ventuellement pris en consid ration dans l analyse des comportements de mobilit on retrouve ici par exemple l augmentation de la d tention d un permis de conduire en particulier pour les femmes Les effets d ge et de g n ration la date de construction se traduit dans les normes architecturales et l efficacit nerg tique du b timent interviennent galement dans l valuation des bilans nerg tiques Mais la dimension du cycle de vie est notoirement absente des analyses L absence de dimension longitudinale dans les sources d informations utilis es pour les bilans nerg tiques explique pour une bonne part cette situation Il convient d valuer les cons quences de cette approche instantan e des bilans nerg tiques sur les analyses et l
11. les missions de CO de chaque d placement en fonction de sa longueur sa vitesse et le mode de transport utilis Le programme ETHEL encadr 4 et l tude CEREN INRETS encadr 5 illustrent bien le d calage existant entre le traitement du transport et celui de l habitat dans les tudes environnementales tandis que le premier prend explicitement en compte les usagers et leurs diff rences de comportements le second les occulte totalement Quant l articulation entre les deux registres de pratiques du logement et du syst me de transport en l absence de sources de donn es localis es renseignant la fois sur les caract ristiques des m nages de leur logement et de leurs d placements elle ne peut tre men e que de fa on agr g e au niveau d unit s spatiales d finies selon un maillage trop grossier pour des analyses intra urbaines celui des communes Du fait de la segmentation de l observation on a des difficult s mettre en relation pratiques de mobilit usages de l habitat et formes urbaines De plus il semble que les plans de sondage des enqu tes logement sont moins pens e spatialement que les enqu tes transport non raisonn s spatialement les chantillons des enqu tes logement ne peuvent garantir une repr sentativit au niveau de strates d finies en fonction de la localisation facteur incontournable pour analyser les d placements Ce qui contribue l aussi rendre difficiles
12. li es l eau chaude sanitaire la cuisson et l lectricit sp cifique ne sont valu es qu en fonction des caract ristiques des logements Les donn es relatives au transport et au logement sont mises en relation sur la base d une unit statistique commune le d coupage morphologique en 8 zones de la r gion Ile de France tabli par l IAURIF le d coupage en 5 zones du PDU Lille L tude met en vidence les r sultats suivants des disparit s spatiales importantes surtout en r gion Ile de France un m nage parisien met deux fois moins de CO qu un m nage francilien de la p riph rie et plus marqu es pour les missions dues au transport en p riph rie d placements plus longs et effectu s plus souvent en voiture Les habitants des villes nouvelles pourtant excentr es font figure d exception leurs missions ne sont sup rieures que de 6 celles des Parisiens combinaison de facteurs favorables parc de logements r cent forte proportion de logements collectifs bassin d emploi local qualit de la desserte en transports en commun la part des missions dues au logement ou au transport varie selon la localisation pour les habitants de Paris un quart des missions sont dues au logement alors que cette proportion est de 50 dans les communes rurales de la grande couronne 12 13 les missions par habitant n augmentent pas de fa on continue avec l loignement du c
13. m me certaines familles de cadres une partie des couches moyennes issues de la nouvelle soci t de service les artistes galement pr f rent s installer dans un environnement urbain susceptible de traduire les ambiances de le village urbain de permettre la mise en uvre de pratiques d entre soi tout en revendiquant la mixit sociale dans des quartiers historiquement populaires Bidou Zachariasen 2003 Authier et al 2001 Ces diff rentes cat gories de population ont r cemment trouv dans les quartiers populaires ou historiques centraux et anim s bien desservis et bien quip s en commerces de petits logements adapt s la taille des m nages pour les tudiants les jeunes actifs ou les couples de cadres sans enfant des maisons ouvri res bon march qu ils peuvent facilement r habiliter pour les familles ou dans les anciens quartiers industriels de vastes locaux d entreprises d saffect s la suite de d localisations pouvant tre utilis s en loft ou en atelier d artistes Bas Montreuil La Croix Rousse Lyon le quartier Saint Pierre Bordeaux Souvent impuls s par les artistes locaux l embourgeoisement des quartiers anciens populaires ou centraux s intensifie dans la p riode r cente par l arriv e des cadres Les municipalit s qui ont vu dans ce changement de population une opportunit pour modifier l image de marque de leur commune et attirer les emplois tertiaires ont accompagn le changement
14. mouvement Une comparaison internationale Paris Anthropos col Villes pp 51 71 Clark C 1951 Urban Population Densities Journal of the Royal Statistical Society n 114 pp 490 496 Coutard O Dupuy G Fol S 2002 La pauvret p ri urbaine d pendance totale ou d pendance automobile Espaces et Soci t n 108 109 p 155 175 DREIF 2006 Les d placements en Ile de France 12 propositions de la DREIF 3 La mobilit en Ile de France r pondre aux enjeux d un am nagement polycentrique Paris DREIF octobre 41 Dureau F L vy J P 2007 Villes et mobilit s au Nord et au Sud la construction d une probl matique commune Autrepart n 41 pp 135 148 Gallez C et Hivert L 1998 BEED mode d emploi Synth se m thodologique pour les tudes budget nergie environnement des d placements Rapport de convention ADEME INRETS 85 p GRAB Groupe de r flexion sur l approche biographique 1999 Biographies d enqu te Bilan de 14 collectes biographiques Paris INED PUF Collection M thodes et Savoirs n 3 336 p Groux G et L vy C 1993 La possession ouvri re du taudis la propri t XIXe XXe si cles Paris Les Editions de l Atelier 247 p Haumont A 1993 La mobilit intra urbaine r trospective et prospective Les Annales de la Recherche Urbaine n 59 60 pp 109 118 L vy J P et Brun J 2000 De l extension au renouvellement m tropolitain mosa que
15. sociale et mobilit in Dureau F Dupont V Leli vre E L vy J P Lulle T ed M tropoles en mouvement une comparaison internationale Paris Anthropos col Villes pp 229 246 L vy J P Dureau F dir 2002 L acc s la ville Les mobilit s spatiales en questions Paris L Harmattan col Habitat et soci t s 411 p L vy J P 2002 L habitat et le peuplement dans Paris et sa banlieue changements et permanences in Pranlas Descourt J P dir L archipel m tropolitain Paros Picard Editions du Pavillon de l Arsenal pp 126 132 18 19 Nicolas J P Pochet P Poimboeuf H 2001 Indicateurs de mobilit durable Application l agglom ration de Lyon APDD LET 130 p Orfeuil J P 1984 Les budgets nergie transport un concept une pratique des r sultats Revue RTS n 2 pp 23 29 Orfeuil J P et Soleyret D 2003 Quelles interactions entre les march s de la mobilit courte et longue distance Recherche Transport S curit n 76 pp 208 221 Plateau C 2006 Les missions de gaz effet de serre des m nages selon les localisations r sidentielles Les exemples de la r gion Ile de France et de l arrondissement de Lille Notes de synth se du SESP n 163 12 p PUCA 2007 Incidence des formes urbaines et des dynamiques d agglom ration sur les missions de gaz effet de serre et l efficience nerg tique li e aux b timents Appel proposition de recherche
16. ville que son usage travers notamment la production de gaz effet de serre la consommation nergique ou la r duction des espaces non urbanis s Pourtant s il est convenu que ces deux questions sont indissociables il est rare de trouver des travaux les articulant r ellement en mobilisant les acquis de l une pour tudier l autre Cette note ent rine de fait ce clivage en pr sentant dans une premier temps un tat des lieux de la connaissance sur les formes urbaines puis une s lection de travaux interrogeant le r le de ces formes sur l environnement urbain En mettant en relation ces deux aspects de la question environnementale nous conclurons en posant quelques perspectives de recherche Morphologie sociale et morphologie spatiale dans les villes fran aises On ne peut interpr ter l organisation socio spatiale actuelle des villes fran aises sans se r f rer aux diff rentes phases de l urbanisation nationale et notamment celles initi es depuis les ann es cinquante Au lendemain de la seconde guerre mondiale les politiques d urbanisation s intensifient Elles sont d abord pilot es au niveau national par les politiques du logement et la cr ation des villes nouvelles puis plus r cemment au niveau local travers les politiques d am nagement communal et intercommunal et l intervention plus massive de la promotion priv e dans le d veloppement des zones d habitat D veloppement des grands ensembles cr ation
17. ETEL n int gre que le taux de sortie des logements qui acc l re ou ralentit le renouvellement du parc ancien et la composition des logements neufs selon le type de logement maison individuelle immeuble collectif Le rapport final du projet ETHEL signale ainsi qu un des obstacles majeurs qui s oppose la diminution progressive des consommations d nergie de chauffage r side dans l accroissement des surfaces chauff es La surface habitable par personne est ainsi pass e de 31 m en 1984 37 m en 2002 en raison de l augmentation de la part des maisons individuelles dans les logements neufs et diminution de la taille moyenne des m nages Une fois les enfants partis nombre de m nages g s occupent des logements au co t d occupation important superficies chauffer alors qu ils ne correspondent plus leurs besoins d espace 16 17 A travers le termes de formes urbaines ce sont les diff rentes caract ristiques du peuplement urbain qui devraient tre envisag es les densit s urbaines densit s de population densit brute ou densit d occupation des logements densit s de constructions densit s de voirie les organisations socio spatiales distributions des groupes sociaux dans l espace urbain les mobilit s quotidiennes associ es l organisation du peuplement des activit s emplois services commerces et des r seaux de transport Ce qui suppose de d velopper des bases de
18. Morphologie urbaine et environnement un tat des lieux VERSION PROVISOIRE 20 juin 2007 NE PAS CITER Ce texte est en cours de r daction La version provisoire est mise en ligne par souci de rapidit mais peut comporter des erreurs oublis ou imperfections Merci d en excuser les auteurs et d attendre la version d finitive avant d y faire r f rence Fran oise Dureau UMR 6588 Migrinter et Jean Pierre L vy CRH UMR Louest Les formes de la ville sont une dimension importante de la production des milieux qu ils soient construits ou sociaux On sait notamment le r le qu elles peuvent avoir dans les pratiques spatiales des citadins et leurs distributions r sidentielles Les sciences sociales et humaines se sont d ailleurs tr s t t int ress es ces questions en d veloppant des travaux fondateurs sur les relations entre la morphologie sociale et la morphologie physique des villes La probl matique environnementale des formes urbaines s est cependant r cemment enrichie et complexifi e par l introduction d une dimension cologique portant plus sp cifiquement sur les interactions entre les milieux urbains et naturels et par l m me sur les nuisances produites par la ville On entend par nuisances toutes les atteintes que la ville est susceptible de produire sur l homme et son environnement naturel c est dire non construit Celles ci concernent tout autant l expansion de la
19. Paris SAURP les villes nouvelles ne sont r ellement lanc es qu en 1969 pour atteindre un fort d veloppement au milieu des ann es soixante dix Si l objectif visait surtout r quilibrer la croissance d mographique des grandes m tropoles notamment en Ile de France les modes d urbanisation ob issent aux r gles du brassage social et de la mixit des fonctions Pavillonnaires et immeubles collectifs logements locatifs et en accession la propri t parc social et priv sont associ s dans un tissu urbain l architecture parfois classique des maisons de ville parfois plus innovante le camembert de Nunes Marne la Vall e par exemple Les villes nouvelles sont cependant loin de constituer le facteur principal d expansion spatiale des villes En 1977 la r forme Barre instaure une transformation profonde du syst me de financement du logement en unifiant les financements afin de lutter contre les processus s gr gatifs provoqu s par des modes de financement hi rarchis s qui pr construisaient les peuplements des immeubles d habitat social Cette r forme vise galement favoriser l accession la propri t des plus modestes en cr ant une aide de l Etat l achat d un logement Les rythmes de construction des lotissements vont alors s envoler Mais les premi res couronnes des villes ne disposent pas des surfaces n cessaires pour accompagner ce d veloppement c est la porte ouverte l expansion p riurbaine Le
20. a d finition de politiques qui en d coule D une part elle affecte la compr hension des comportements de mobilit quotidienne la compr hension des comportements r sidentiels b n ficie elle de plusieurs d cennies d approche biographique cf Grab 1999 ces comportements sont consid r s comme d termin s par des caract ristiques du moment ge revenu localisation occultant totalement la dynamique individuelle des modes d habiter la ville dont les modes de d placement sont partie int grante D autre part elle conduit occulter les effets environnementaux de la mobilit r sidentielle et ne pas identifier les implications des politiques ayant des cons quences sur cette mobilit Les politiques ayant trait au logement directement ou indirectement politiques fiscales r glementations d urbanisme etc sont certes prises en consid ration dans leurs effets sur les 15 16 caract ristiques du parc de logements ou sur la distribution du peuplement En revanche leurs effets sur la mobilit r sidentielle proprement dite sont totalement absents des tudes environnementales de la ville Il faudrait pourtant s interroger sur les effets environnementaux m me r duits leur dimension nerg tique des diff rents types de trajectoires r sidentielles comparer l efficience nerg tique de trajectoires r sidentielles fluides o les arbitrages des m nages peuvent se r aliser en fonction des modes de vie
21. ale de transport 6 juillet Pour les m nages loign s des centres l absence de mobilit quivaut une interdiction d acc s au travail au loisir et la consommation Coutard et al 2002 Dans l espace urbain contemporain la mobilit est plus qu une pratique c est un statut socialement diff renci L incidence sur les volutions des limites m tropolitaines est de taille La premi re et non des moindres concerne une redistribution des densit s Le mod le de Clark 1951 qui veut que les densit s de population d croissent au fur et mesure que l on s loigne des centres est loin de recouvrir aujourd hui toutes les situations Dupont et Pumain 2000 Le mouvement p riurbain tend construire des densit s des centres urbains en creux par rapport aux densit s p riph riques comme on peut l observer dans d autres m tropoles Bogota Santiago du Chili ou Moscou par exemple La seconde incidence est une modification sensible des fronti res urbaines Comme nous l avons d j soulign ce d placement des limites permis par le d sir d accession la propri t et la diffusion de l automobile a englob des secteurs de pauvret qui s taient form s la grande p riph rie Ce sont alors les chelles de la s gr gation qui s en trouvent modifi es dans la mesure o des lotissements hupp s peuvent aujourd hui c toyer dans l espace des grands ensembles autrefois situ s dans des zone
22. associ s aux diff rentes tapes du cycle de vie avec donc une possibilit d ajuster leur localisation r sidentielle et de trajectoires r sidentielles marqu es par l immobilit o les m nages dans l impossibilit d ajuster leur localisation leurs besoins du moment se retrouvent subir des conditions r sidentielles inadapt es tant du point de vue des caract ristiques du logement notamment sa superficie que de celles des d placements effectuer pour acc der aux ressources urbaines Assurer une certaine fluidit du march du logement constitue une voie de r duction des mobilit s quotidiennes et des superficies habitables par personne qu il conviendrait d explorer Propositions de directions de recherche Il ressort de l examen de ces deux types de travaux les uns sur les volutions des formes contemporaines des agglom rations les autres sur leurs incidences environnementales et notamment nerg tiques que la collaboration des SHS avec les autres disciplines ne doit pas tre r duite l acceptabilit sociale des mesures d coulant des r sultats de mod les techniques Certes la demande est forte constat est fait dans le secteur du b timent de la n cessit de mieux conna tre les usages des habitants pour rendre les mod les propos s plus efficaces Sans nier l importance objective de ces questions un engagement des SHS dans cette voie r duirait leur apport sp cifique en obligeant les
23. citadins pour limiter au mieux les atteintes environnementales Il reste appr cier ces r sultats en longitudinal de mani re mieux approcher les dynamiques l oeuvre Extrait de Nicolas ef al 2001 Les tudes mettent aussi en vidence l importance des missions de polluants des habitants du p riurbain 2 5 fois plus lev e que pour les habitants du centre de Lyon Nicolas et al 2001 8 Elles montrent aussi que la concentration des populations et des activit s dans le centre y produit des nuisances locales importantes le niveau d mission au m y est 15 fois plus lev qu en p riph rie de Lyon Nicolas et al 2001 9 S il existe un probl me de sant publique li e la pollution atmosph rique locale c est d abord en centre ville que doivent se porter les efforts de r duction des missions li es aux transports Nicolas et al 2001 53 On le voit il existe une forte contradiction entre une valuation locale des effets environnementaux et une valuation plus globale viter les concentrations trop fortes d missions de gaz et de nuisances sonores affectant les populations dans le centre conduirait d densifier la ville Mais une telle d densification qui aurait pour effet d allonger les d placements des habitants se traduirait par une augmentation des pollutions r gionales et globales C est en termes d arbitrage entre des objectifs parfois contradictoires que se pose la question
24. ctoris dans sa composition sociale comme dans sa morphologie physique Les emm nagements reposent aujourd hui autant sur un maintien de la construction la p riph rie que sur la capacit du stock de logements existants et lib r s dans les espaces centraux accueillir de nouvelles populations Les occupations de ces deux cat gories d habitat sont interd pendantes et expliquent bien souvent les sp cialisations sociales et d mographiques des espaces urbains Les m canismes de regroupements affinitaires associ s au d placement r sidentiel des populations contraints ou choisis provoquent des jeux de reclassements sociaux des espaces qui se diffusent du centre vers le p riurbain comme cela s est par exemple produit dans les ensembles sociaux lorsque les couches moyennes les ont quitt s pour acc der la propri t Il en r sulte que la p riurbanisation repose sur les mobilit s r sidentielles de familles pr alablement install es dans la ville Ce sont les mobilit s r sidentielles intra urbaines qui prennent dor navant le dessus dans la formation des peuplements Ces d placements endog nes n ont pourtant pas emp ch la continuit de l talement urbain alors m me que la population des villes centres diminuait ou se stabilisait Dans ce contexte pourquoi le p riurbain continue t il se densifier comment expliquer l apparition de processus en apparences contradictoires qui transforment en profondeur les form
25. de petite ou grande couronne n est pas satisfaisante d autre part la polarisation n y a pas toujours t suffisante Extrait de DREIF 2006 Les d placements en Ile de France 12 propositions de la DREIF 3 La mobilit en Ile de France r pondre aux enjeux d un am nagement polycentrique Paris DREIF octobre pages 38 45 En tout tat de cause ces modes de vie laissent entrevoir non pas un retour vers les centres traditionnels ni m me un talement persistant mais une intensification de la densification du p riurbain qu accompagnera probablement l mergence de nouveaux centres secondaires autour desquels les lotissements p riurbains ont t construits Les espaces p riurbains apparaitraient alors moins sp cifiques au sein des m tropoles En fonctionnant sur eux m mes et en reproduisant l identique les in galit s socio spatiales engendr es par leur constitution ils tendraient se normaliser en s apparentant aux parties traditionnelles de la ville Les effets environnementaux des nouvelles organisations urbaines On vient de le voir des progr s importants ont t enregistr s ces derni res ann es dans diff rents champs de connaissance portant sur les volutions des formes urbaines densit s polycentrisme les comportements de mobilit quotidienne allongement des distances poids de l automobile segmentation sociale des espaces urbains modes de transport localisation r
26. des villes nouvelles et p riurbanisation traduisent pour une grande part la morphologie urbaine contemporaine et les distributions des cat gories sociales dans l espace urbain national En 1954 la suite du mouvement initi par l Abb Pierre qui d non ait des conditions de logement inacceptables pour un grand nombre de familles l Etat s engage dans la construction massive et industrielle de logements Le parc immobilier de la plupart des villes marqu par sa v tust et son troitesse est favorable l entassement des familles Une grande partie des logements commence dater et certaines municipalit s doivent en plus de l insalubrit des immeubles assumer l installation des bidonvilles sur leur territoire dans lesquels viennent s entasser les immigr s venus soutenir l activit conomique intense des trente glorieuses Pour lutter contre la crise du logement barres et tours sont construites rapidement sur les terrains vierges des ceintures mal quip es et mal desservies des grandes villes De nouveaux quartiers sont difi s parfois des villes champignons Sarcelles dans lesquels viennent habiter les mal log s puis au d but des ann es soixante les rapatri s d Alg rie qui affluent suite l ind pendance Mais certaines communes populaires proches des centres participent galement ce mouvement l poque les municipalit s communistes voyaient d un bon il l implantation de logements s
27. e du mod le transport r solument d sagr g e se d marque du caract re tr s global de la plupart des exercices de prospective des missions de CO Les indicateurs de mobilit consid r s sont les kilom trages totaux parcourus en distinguant les distances effectu es en v hicule particulier et en transport collectif ainsi que mobilit locale et mobilit longue distance Pour le mod le de mobilit locale sont pris en compte le statut d occupation et le cycle de vie qui structurent les comportements de mobilit Six sous populations sont ainsi identifi es les scolaires de moins de 18 ans les tudiants les actifs les femmes au foyer les ch meurs les retrait s Les autres populations d mographiquement moins importantes font l objet d estimations partir des groupes pr c dents Pour chacune des six sous populations est d velopp un mod le cat goriel d estimation des distances parcourues partir d une s rie de d terminants individuels Pour les simulations du mod le transport les mod les additifs sont appliqu s des projections de population issues du mod le de densit s communales Pour mettre en vidence les variations des missions de gaz effet de serre quatre typologies sont utilis es le statut ou la situation socio professionnelle le revenu la localisation et la taille de l agglom ration Les r sultats confirment l effet du revenu principalement sur les mobilit s longue dis
28. e plus en plus aux missions de CO Au total un habitant aux revenus faibles de la p riph rie parcourt moins de km en voiture qu un habitant ais de Paris On le voit les liens entre missions de gaz effet de serre et localisation sont plus complexes que ne le laissent penser des r sultats globaux issus d approches ne prenant pas en consid ration les caract ristiques d mographiques et sociales des habitants Des bilans calcul s au niveau de l individu et du b timent En mati re d valuation environnementale de l habitat les tudes portent g n ralement sur le b timent voire l op ration Dans le domaine du transport la d marche g n ralement mise en uvre consiste effectuer un bilan nerg tique de l ensemble des d placements effectu s par un individu L tude du LET r alis e en 2001 encadr 6 montre bien la n cessit de ne pas se limiter une analyse au niveau individuel les besoins de mobilit renvoient des logiques d organisation domestique qui peuvent tre tr s diverses Nicolas ef al 2001 96 Les r sultats montrent que la taille du m nage et sa structure d terminent largement les activit s r aliser les d placements et les distances parcourir quotidiennement Pour une structure de m nage donn e la localisation est une facteur plus explicatif des budgets distance que le revenu Nicolas ef al 2001 97 98 Encadr 6 Indicateurs de mobilit durable A
29. entre elles croissent de la ville centre aux banlieues et se stabilisent au del Avec l loignement au centre la hausse des missions li es au transport est compens e par la baisse de celles li es au logement la performance thermique des logements s am liorant la surface de logement par habitant variant peu avec la localisation enfin en termes d volution l exemple de Lille est instructif entre 1990 et 1999 les carts se renforcent entre les missions des habitants des diff rentes zones de r sidence L am lioration sensible des missions dans les logements ne compense pas l explosion des missions dans les transports Les diff rences mises en vidence entre les habitants des diff rentes zones ne saurait tre imput es totalement l talement urbain et l allongement des distances domicile travail Interviennent galement d autres facteurs la disparit des revenus la position dans le cycle de vie Certains r sultats de l tude pourraient ainsi tre infl chis si l on consid rait la mobilit globale courte et longue distance Selon une tude men e par J P Orfeuil et D Soleyret en 2002 la mobilit longue distance gt 100 km fortement structur e par le revenu et secondairement par la localisation moindre mobilit longue distance tr s li e aux loisirs chez les habitants de la grande p riph rie occupe un poids croissant dans la mobilit des m nages et contribue de ce fait d
30. es physiques et sociales des villes Les logiques r sidentielles des citadins leur volont ou leur contrainte d m nager proximit de leur r sidence ant rieure Delaunay et Dureau 2003 pourraient apporter une r ponse Ainsi l enqu te nationale sur le logement r alis e par INSEE montre qu en France entre 1997 et 2002 44 5 des nouveaux emm nag s dans une couronne p riurbaine habitaient d j dans le p riurbain 48 5 des m nages quittant un logement d une couronne p riurbaine se sont dirig s vers un autre logement du p riurbain A cet effet strictement r sidentiel se cumule le constat que dans les agglom rations ayant connu une p riurbanisation pr coce les zones d emplois se d centrent faisant merger des bassins secondaires autour desquels s implantent des services de proximit Cette configuration spatiale ne remet pas en cause l intensit des navettes domicile travail vers les bassins principaux mais elles provoquent une nette augmentation des mobilit s infra p riph riques pour les autres motifs tels que les achats et les loisirs Au sein des grandes couronnes m tropolitaines comme en r gion Parisienne on assiste ainsi une intensification des mobilit s de courtes distances et une diminution du nombre de trajets vers les centres sans pour autant que cela n entra ne une diminution significative de l usage de l automobile DREIF 2004 Courel ef al 2005 Encadr 2 L merge
31. ions ne soit pas inf rieur celui consomm par leur production et leur destruction relativement rapides Dans ce domaine il ne serait donc pas illogique d associer les recherches techniques sur la r duction des missions des gaz effets de serre aux travaux portant sur les logiques et les cons quences urbaines architecturales sociales et conomiques du renouvellement du parc immobilier de bureau Ces quelques remarques montrent la n cessit d introduire des pr occupations portant sur les comportements des habitants ou bien sur les formes architecturales et urbaines dans les r flexions en cours sur les r ductions des missions de gaz effet de serre dans la production et la gestion des b timents Des bilans nerg tiques instantan s Les bilans nerg tiques d velopp s dans le cadre des tudes consult es sont le r sultat d une approche profond ment transversale la d marche consiste estimer pour une date donn e les consommations nerg tiques et production de gaz effet de serre des b timents caract ris s par sa surface son ge le type de logement et le type de chauffage et des d placements des habitants Pour chacune des unit s spatiales consid r es les cat gories spatiales tant d finies en fonction des divisions spatiales disponibles dans les sources d informations mobilis es pour le bilan nerg tique sont ensuite compar s les bilans r sultants un moment donn Eventuellement
32. la mise en relation des deux sources d information et partant une appr hension globale des pratiques spatiales des habitants dans leur expression r sidentielle et d usage des lieux de la ville Encadr 4 Le programme ETHEL Energie Transport Habitat Environnement Localisations LET LTMU 2004 2006 Le programme ETHEL part du constat que le lien entre transports localisations et type d habitat reste mal ma tris Il vise simuler les cons quences en termes de consommation d nergie et de production de gaz effet de serre d hypoth ses relatives aux modes de vie aux localisations d activit s aux types de logement aux offres de transport et aux comportements de d placement associ s Selon les termes du rapport final l entr e privil gi e est celle des modes de vie des individus et de leurs m nages en tant qu arbitres de leurs choix de logement de localisation et de transport L architecture du mod le d velopp BETEL Budget Energie Transport Environnement Logement traduit pleinement les hypoth ses de travail en particulier celle non ant l absence de lien direct entre habitat et comportement de mobilit le comportement de mobilit tant consid r comme d termin avant tout par la localisation c est travers celle ci que sont mis en relation logement et 11 12 transport Un mod le de densit s communales est inject en entr e de chacun des deux mod les d velopp s
33. lement du logement social Durant cette p riode de progr s conomique les couches moyennes s accroissent un rythme soutenu Inscrites dans une trajectoire sociale ascendante les familles d employ s d un secteur tertiaire en plein d veloppement ou d ouvriers qualifi s peuvent enfin mettre en ad quation leur projet social leur projet r sidentiel en devenant propri taire d une maison dans des lotissements p riph riques Or ces familles constituaient une grande partie de la premi re g n ration des occupants des grands ensembles Le d veloppement de l accession la propri t va montrer que la mixit sociale dans les grands ensembles des ann es soixante n tait en fait qu un mode de cohabitation transitoire de familles socialement diff renci es Chamboredon et Lemaire 1970 Alors que les couches moyennes en ascension sociale quittent les grands ensembles les familles immigr s et plus g n ralement l ensemble des familles appartenant aux couches populaires les plus basses vont rester bloqu es dans ces ensembles r sidentiels En une quinzaine d ann es les barres et tours construites dans les ann es soixante soixante dix vont basculer dans la pauvret et devenir les espaces urbains symboliques de l exclusion et du rejet social Le d veloppement de la p riurbanisation a donc contribu d classer socialement les grands ensembles construits dans les ann es soixante et soixante dix On aurait cependant tort de se repr
34. ll es dans ce sens lorsqu elles ont voqu l homo nergivore et l homo conome en nergie ou bien la stabilit de la consommation d lectricit dans un contexte d une meilleure isolation des appartements et des maisons Une dimension sociale tr s peu pr sente Les alternatives qui sont tudi es sont le plus souvent limit es une intervention sur la construction neuve la r habilitation ou la destruction des b timents les plus anciens ou les plus nergivores A aucun moment ne sont voqu s d une part le co t social de telles op rations et d autre part les processus sociaux qui participent au renouvellement des formes architecturales et urbaines Par exemple il est utile d insister sur le fait que la construction neuve constitue une infime part du parc de logement Une tude r alis e dans les milieux des ann es 90 par l OLAP a pu ainsi montrer que sur une ann e peine 12 des emm nagements s effectuent dans des logements nouvellement construits D s lors qu il s agit de r duire la consommation nerg tique par une intervention technique sur le b timent le parc r sidentiel existant et notamment le plus ancien constitue bel et bien la zone strat gique d intervention Mais si ce constat est valable lorsqu il s agit du r sidentiel il l est beaucoup moins lorsque l on s attache l observation des immeubles de bureaux qui sont compte tenu du caract re r cent de l conomie tertiaire beaucoup moins anciens
35. nce de Bassin de vie en grande couronne francilienne Le fonctionnement de la r gion un niveau m tropolitain masque partiellement un fonctionnement plus local en sous bassins d emploi autour de centres secondaires Pour les 23 sous bassins d emploi qui accueillent au moins 80 000 habitants la part des d placements internes tous motifs varie de 37 Fontenay Nogent jusqu 68 pour Trappes Guyancourt et Mantes la Jolie d montrant une relative autonomie videmment li e leur taille mais aussi leur distance au centre les bassins les plus p riph riques ont un fonctionnement plus autonome Pour les d placements hors domicile travail les taux de flux internes sont encore plus lev s ils s chelonnent de 53 Fontenay Nogent 82 Trappes Guyancourt Les bassins d emploi secondaires sont donc de vrais bassins de vie les d placements quotidiens pour les achats loisirs ou activit s priv es s effectuent le plus souvent une chelle de proximit au sein de ces sous bassins de vie et ce d autant plus facilement que les services de base sont d sormais mieux r partis au sein de la r gion Si l on analyse des distances parcourues tous modes confondus suivant les motifs de d placements on constate des d placements relativement courts aux distances progressivement plus grandes lorsqu on s loigne de Paris mais dans des ordres de grandeur tr s proches pour les motifs achats loi
36. o les probl mes risquent de s intensifier du fait des croissances attendues des trafics dans ces zones et des tensions qui pourraient s accro tre en mati re d occupation de l espace et de pollutions globales et r gionales Men sur la base d analyses d sagr g es le rapprochement des pratiques de mobilit des individus et des m nages avec les d penses permet de mieux cerner les marges de manoeuvre des citadins en fonction de leur lieu de r sidence et de leur niveau de vie La grande disparit de comportements de mobilit est le r sultat de contraintes et d opportunit s tr s variables selon le cycle de vie le statut d activit la localisation r sidentielle et le revenu La segmentation de l espace urbain selon sa densit permet tout la fois de comprendre les formes 13 14 diff rentes que prend la mobilit des r sidents et de visualiser les impacts environnementaux diff renci s correspondants La distinction centre 1 re et 2 me couronne appara t tout fait concluante dans le cas de Lyon En particulier les densit s tant en habitat qu en emploi des diff rentes couronnes d finissent tr s largement l tendue des espaces fr quent s quotidiennement et par cons quent les budgets priv s et environnementaux des diff rents groupes Cette d sagr gation appara t galement indispensable d s lors que l on cherche imaginer la mani re dont pourrait ou devrait voluer terme la mobilit des
37. ociaux sur leur territoire afin d offrir de bonnes conditions de logement aux familles ouvri res en place tout en esp rant les stabiliser gr ce la modestie des loyers Dans ces villes dont l ancienne ceinture rouge parisienne est embl matique la construction de logements sociaux s effectue soit sur des terrains vierges p riph riques des zones non urbanis es soit par des m canismes de renouvellement urbain les fameuses op rations tiroirs qui permettent d liminer un parc de logements obsol tes tout en offrant des conditions de logements d centes aux populations en place Il en r sulte deux types de paysages urbains Lorsque les ensembles sont construits sur des espaces vierges des communes ils constituent des quartiers souvent loign s et peu quip s distincts des noyaux urbains pr existants Villeurbanne quartiers Nord de Marseille Lorsque les immeubles sont difi s en lieu et place des quartiers insalubres les ensembles sociaux sont g n ralement construits dans les zones urbanis es entre la fin du 19 si cle et le d but du 20 et la morphologie de la ville est marqu e par la succession des immeubles anciens parfois v tustes et des op rations sociales modernes Aubervilliers En phase avec ce mouvement de construction un formidable effort de d concentration urbaine est engag avec la cr ation des Villes Nouvelles Con ues en 1965 dans le Sch ma d Am nagement et d Urbanisme de la R gion de
38. ple ou 10 immobili re les nouveaux modes de construction la r habilitation la r glementation galement Le constat est sans aucun doute pertinent mais il est galement partiel dans la mesure o il r duit l habitant un simple consommateur d nergie soumis aux logiques conomiques des producteurs de l immobilier et de l nergie Or le rapport l espace domestique est aussi une construction sociale qui rel ve des habitus des mod les culturels des pratiques plus ou moins distinctives qui r gissent le quotidien des individus et des groupes sociaux Si ces pratiques s exercent sous les contraintes des politiques d offre elles ne sont pas non plus r ductibles celles ci Les travaux des sociologues anthropologues psychologues de l environnement et g ographes ont montr depuis longtemps combien les modes d appropriation des normes le rapport aux nuisances comme le bruit par exemple les rapports au logement comme celui du quartier et de la ville ou dans un autre registre la diffusion de l innovation mobilisent des capacit s tr s variables selon l histoire des individus leur position sociale ou dans le cycle de vie voire le contexte socio spatial Il y a fort parier que la consommation nerg tique au domicile renvoie des comportements sociaux tout aussi complexes dont une meilleure connaissance permettrait de d affiner celles des effets propres aux politiques d offre Plusieurs interventions sont d ailleurs a
39. ppel proposition de recherche du PREBAT Programme de recherche sur l nergie dans le b timent sur L incidence des formes urbaines et des dynamiques d agglom ration sur les missions de gaz effet de serre et l efficience nerg tique li e aux b timents avril 2007 t moigne de deux avanc es int ressantes dans l approche mise en uvre dans la question de la r duction des missions de gaz effet de serre une plus grande prise en compte des pratiques des acteurs et une diversification des chelles d analyse dans une perspective syst mique L appel proposition a ainsi pour objectif d approfondir la connaissance des pratiques des multiples acteurs impliqu s propri taires am nageurs constructeurs artisans investisseurs occupants locataires ou usagers banques et organismes de cr dit et d imaginer les incitations pertinentes susceptibles d am liorer significativement l efficience nerg tique et le bilan carbone global des b timents existants ou venir Un important d calage entre le traitement du transport et de l habitat Pour valuer la consommation nerg tique et la pollution atmosph rique li es au transport l INRETS a d velopp depuis une vingtaine d ann es une m thodologie intitul e Budget Energie Environnement des D placements Orfeuil 1984 Gallez Hivert 1998 Elle s appuie sur les enqu tes m nages d placements pour d terminer la consommation d nergie et
40. pplication l agglom ration de Lyon LET APDD 2001 Cette tude propose une s rie d indicateurs mettant en coh rence les dimensions environnementale conomique et sociale de la mobilit urbaine Un syst me de d placements urbains est consid r comme durable s il conjugue trois qualit s limiter les atteintes environnementales pour un co t acceptable et sans perdre de vue les objectifs d quit sociale Les indicateurs mettre en oeuvre doivent permettre de refl ter la tension entre les diff rentes formes d organisation urbaine et de localisation pr sentes au sein d une agglom ration les mobilit s qu elles induisent et les enjeux environnementaux qu elles recouvrent D un point de vue environnemental trois familles d enjeux sont consid r s enjeux globaux d effet de serre et de consommation d nergie enjeux locaux de pollution atmosph rique locale enjeux en termes d occupation de l espace par les infrastructures et par les diff rents modes La probl matique de l impact environnemental des transports au sein d une agglom ration tourne largement autour des contradictions qui apparaissent entre centre et p riph rie D un c t un centre trop dense concentre flux et populations avec des cons quences n gatives importantes en termes de nuisances au niveau local De l autre des p riph ries l habitat diffus o les missions se trouvent dilu es sur des espaces plus vastes mais
41. r s longue insuffisante pour rendre compte de l volution des comportements de mobilit Et les enqu tes m nages d placements r alis es selon la m thodologie du CERTU ne livrent qu une vision tronqu e des pratiques de mobilit elle ne prennent pas en compte les d placements r alis es pendant les fins de semaine ni les mobilit s en dehors du p rim tre d tude En outre ces enqu tes peuvent difficilement tre mises en relation avec les enqu tes logement Il importe donc de concevoir et mettre en uvre des m thodologies de production d information r pondant aux exigences d une approche environnementale des formes urbaines exigences en termes de localisation travailler au niveau infra urbain selon des divisions pertinentes en termes de formes d habitat et de position dans le syst me urbain et exigences relatives aux pratiques observ es appr hension globale des diff rentes chelles spatio temporelles des mobilit s Bibliographie Authier J Y Bensoussan B Grafmeyer Y L vy J P L vy Vroelant C 2001 Du domicile la ville Vivre en quartier ancien Paris Anthropos Col Villes 214 p Baumstark L Matarosso P 2004 Bilan d activit du GAT 12 du programme Energie du CNRS P riode 2001 2004 14 p Berger M 2004 Les p riurbains de Paris Paris CNRS Editions 314 p Bertrand F 2005 Motorisation et usage de l automobile en Ile de France Les cahiers de l enqu te globale de
42. re un continuum dans un espace urbain de plus en plus clat en unit s r sidentielles ou de consommation Fautes de liaisons les m tropoles ne seraient qu un assemblage artificiel d unit s r sidentielles clat es dans l espace Ce sont les r seaux de circulation qui permettent de relier entre elles les diff rentes unit s et d assurer une continuit urbaine dans les pratiques et l organisation spatiales Ces r seaux et leurs usages bouleversent donc l organisation spatiale traditionnelle entre le centre et la p riph rie Tr s grossi rement on pourrait d crire la morphologie actuelle des villes fran aises partir de cercles concentriques s organisant autour des centres Au c ur des villes habitent les familles de la bourgeoisie tr s ais e install e de longue date mais aussi une population nouvellement arriv e de jeunes c libataires des couples sans enfants urbains pouvant acc der de petits logements co teux Dans le second cercle dont les limites sont trac es par les n uds de communication se trouvent les familles de cadres et de couches moyennes qui se sont d localis s dans les ann es soixante dix et quatre vingt Un troisi me cercle se forme aujourd hui par l achat de maisons par les couches populaires aux franges des zones rurales dans les espaces les moins quip s et les moins bien desservis Au sein de chacun de ces cercles nous trouvons des poches de pauvret localis es dans la plupart des cas dan
43. rement des emplois industriels et le rench rissement de la zone dense ont conduit les cat gories sociales les moins ais es s installer en p riph rie zone o l automobile leur permet de se d placer plus facilement malgr son co t lev Taux de motorisation des m nages selon le type de r sidence Proportion des m nages Individuel 0 75 0 97 0 81 0 1 Collectif 0 53 0 56 0 53 24 6 Petite Individuel 1 09 1 33 1 37 8 2 Couronne Collectif 0 81 0 82 0 83 27 2 Grande Individuel 1 29 1 46 1 61 20 8 Couronne Collectif 0 95 1 01 1 00 18 0 Individuel 1 22 1 42 1 542 9 1 Collectif 0 73 0 78 0 77 69 8 Ensemble 0 87 0 96 1 00 100 0 Valeurs non significatives le nombre de m nages enqu t s tant faible moins de 30 Nombre de v hicules par m nage 1983 1991 2001 Paris Ensemble En 2001 les m nages occupant un logement individuel ont un taux de motorisation deux fois plus important que les m nages occupant un logement collectif On peut galement constater qu en terme d volution l augmentation de la motorisation est principalement due aux m nages occupant un logement individuel C est en Grande Couronne que le ph nom ne est le plus marqu l volution continuant d tre importante entre 1991 et 2001 Extrait de Bertrand F 2005 Motorisation et usage de l automobile en Ile de France Les cahiers de l enqu te glob
44. rger bid Environnement et milieux sociaux urbains Le formidable d veloppement des infrastructures de transport et la diffusion de l automobile ont donc permis en une trentaine d ann e de g n raliser la dissociation entre le lieu de r sidence et le lieu d emploi notamment dans les espaces r sidentiels p riurbains L augmentation des vitesses n a pas tant t utilis e pour lib rer du temps libre mais a contribu au desserrement par des localisations r sidentielles toujours plus loign es des centres urbains repoussant r guli rement les limites de la ville Les logiques de d placement ne reposent plus sur les distances parcourues mais sur les temps de transport Les localisations r sidentielles des citadins participent ce que la mobilit soit un d nominateur commun de la construction des modes de vie et des limites urbaines Les choix r sidentiels et les mobilit s urbaines ont vu leur fonction voluer et s associer dans ce nouveau contexte urbain Les localisations r sidentielles expriment aujourd hui les processus d expansion urbaine dans la mesure o elles se d veloppent au del des limites actuelles de la ville Ce sont elles qui participent la construction des m tropoles et mettent mal la distinction traditionnelle entre l urbain et le rural Ce sont elles qui construisent les points fixes partir desquels s organisent les r seaux de circulation Quant la mobilit urbaine elle permet de construi
45. rop en classique d une ville dense organis e en quartiers Cette morphologie qui caract rise surtout les centres traditionnels repose sur une doctrine urbaine associant tout la fois le rapprochement domicile travail la proximit spatiale et l enracinement r sidentiel Dans le p riurbain au contraire le niveau de mobilit quotidienne est lev gr ce la mise en place de moyens de transport importants ce qui permet aux habitants qui le peuvent de s engager dans des strat gies r sidentielles reposant davantage sur l environnement et les caract ristiques du logement que sur la localisation de leur emploi Haumont 1993 Mais le mod le p riurbain m me s il se d veloppe ne peut en aucun cas tre consid r comme repr sentatif de l ensemble des volutions socio spatiales C est bien la coexistence des diff rentes morphologies qui caract rise la situation actuelle Tous les m nages ne se dirigent pas vers le p riurbain et tous ne participent pas l allongement des navettes quotidiennes La preuve en est que certains centres traditionnels et pas forc ment les plus hupp s demeurent tr s attractifs Si la sp culation fonci re et la raret d une offre d habitat individuel poussent les familles hors des espaces urbains centraux les couples sans enfant les personnes seules les tudiants la recherche d un mode de vie urbain sont quant eux peu concern s par les lotissements p riph riques De
46. s des acteurs du secteur des habitants et usagers du b timent aux professions concern es de m me que l importance de la r novation nerg tique des b timents Si l on en juge par le contenu probl matique de la journ e la d marche interdisciplinaire associant SHS et SPI est accept e d s lors qu elle mane des conomistes Au c t de mod les provenant de la connaissance des techniques innovantes de production et de r habilitation des immeubles d habitation ou de bureau ont t pr sent s des mod les relevant d une connaissance des logiques d intervention des producteurs et des gestionnaires de l immobilier et de l nergie Encadr 3 Le Groupe d Action Th matique Socio conomique GAT 12 du programme Energie du CNRS L activit du Groupe d Action Th matique Socio conomique GAT 12 du programme Energie du CNRS s est construite sur la base des r sultats d un s minaire pr paratoire tenu en 2001 qui identifiait entre autres la question des consommations d nergie au regard des organisations spatiales de la d mographie et des modes de vie Trois grands axes de recherche ont t propos s dans les appels d offre du GAT de janvier 2003 i la mod lisation sur le long terme ii l analyse de la formation de la demande nerg tique en relation avec les interactions entre localisation de l habitat et le transport iii les processus d innovation dans les secteurs des transports et de l
47. s infrastructures routi res et parfois ferroviaires le RER en r gion parisienne vont accompagner ce desserrement de la population L talement de l agglom ration parisienne est exemplaire de ce processus Au milieu des ann es quatre vingt dix l habitat individuel occupait 60 du territoire urbain b ti Quasi inexistant Paris il constitue un tiers des surfaces b ties de la proche couronne dans neuf cas sur dix d j occup es par des pavillons en 1960 et s tend de fa on de plus en plus syst matique au fur et mesure de l loignement au centre de Paris L intensification du d veloppement p riurbain accompagn dans certaines grandes villes par le d veloppement des villes nouvelles vont avoir un impact d cisif sur l organisation du peuplement des grandes villes en participant l mergence des espaces d exclusion C est d abord sur l occupation des grands ensembles que le d veloppement de l accession la propri t p riph rique va agir Dans les ann es soixante dix l appel la main d uvre immigr e bat son plein et le gouvernement de l poque instaure le regroupement familial pour les trangers D s lors il ne s agit plus de loger des travailleurs immigr s isol s dans des foyers mais d offrir des conditions de vie honorables aux familles venus s installer durablement en France C est le logement social qui va servir de support cette politique Ce mouvement va contribuer ethniciser la question du peup
48. s les grands ensembles construits dans les ann es soixante et soixante dix L vy 2002 Dans ce sch ma qui loigne toujours plus loin des centres les secteurs r sidentiels on comprend que l acc s au logement et l acc s la mobilit sont troitement associ s Pour ceux qui n habitent pas le premier cercle et notamment les m nages les plus loign s des emplois et des services centraux le recours l automobile est une n cessit Certes la possession d une automobile se g n ralise au fur et mesure que l on s loigne des centres des agglom rations Mais son acc s reste tr s in galitaire selon les revenus les tranches d ge peu de jeunes y ont acc s les cat gories sociales en 2001 le taux de motorisation d un ch meur francilien tait est deux fois moins lev que celui d un cadre et parce que le choix r sidentiel recouvre l ensemble des crit res pr c dents selon les types d habitat occup s Ainsi en grande couronne francilienne les occupants d un logement individuel sont davantage propri taires d une voiture que les occupants d un habitat collectif Encadr 1 La possession d une automobile en r gion le de France en 2001 Avoir un v hicule est une question qui d passe le simple choix d un mode de transport ou la possibilit de financer ce choix elle est galement li e au choix de r sidence du m nage et au march du travail accessible par tel ou tel mode Le desser
49. s p riurbains leur urbanisation et leur int gration dans les limites denses des m tropoles D un point de vue r sidentiel et urbain mais galement nerg tique le processus doit donc tre appr hend globalement Pour ce qui nous int resse ici c est dire la r duction des missions de gaz effet de serre cela veut dire que si cette politique n est pas pens e dans ses gains et pertes directs et indirects ce qui est gagn par la construction neuve et la r habilitation risque fort d tre perdu par un usage accentu des transports et notamment de l automobile dans un contexte d talement urbain qui se normalise Si elles se veulent tre cr dibles et efficaces la construction neuve de logements comme la r habilitation et la destruction doivent tre appr hend es dans une approche socio territoriale globale En ce sens il ne serait pas illogique d associer les processus d embourgeoisement des quartiers centraux d enclavements de certains espaces p riph riques de destructions de logements sociaux une r flexion sur les r ductions de consommation d nergie dans les b timents r sidentiels 14 15 Du c t des immeubles de bureaux il est possible d envisager qu un encouragement la construction neuve ne pourrait qu acc l rer la rapidit du renouvellement observ sur ce segment r cent de l immobilier L encore il n est pas s r que le gain nerg tique apport par l usage de ces nouvelles construct
50. s peu denses L vy et Brun 2000 Les distances spatiales s att nuant les indicateurs traditionnels de mesure de la s gr gation deviennent moins pertinents L in galit spatiale s observe aujourd hui moins par la localisation r sidentielle que par une capacit acc der aux ressources urbaines Le fait de poss der une voiture la proximit de la r sidence aux transports en commun rapides deviennent des indicateurs de position sociale Quelle que soit la ville o l on vit ce qui est en jeu dans l acc s la mobilit c est dor navant l acc s l emploi et aux loisirs mais galement la capacit mettre en uvre des strat gies r sidentielles autonomes Autre constat les distributions spatiales des citadins ont entra n une densification rapide et massive des espaces p riurbains et un d clin relatif de la fonction r sidentielle des quartiers On pense notamment aux indices de s gr gation et de dissimilarit propos s par Duncan et Duncan en 1955 et largement repris depuis dans les tudes sur la s gr gation centraux On a certes vu que la p riode r cente est marqu e par un nouvel attrait des quartiers centraux par les jeunes lites urbaines mais ce nouveau regain pour des centres encore d laiss s il y a peu n inverse pas pour autant la tendance d une densification p riph rique Nous assistons donc une intensification des interactions dans un espace urbain de plus en plus se
51. sidentielle ainsi que les effets de composition des populations des populations urbaines sur les d placements vieillissement augmentation de l activit f minine pr carisation de l emploi cf Bussi re et Madre 2002 Les effets cologiques des nouvelles organisations urbaines en particulier la faible densit et le polycentrisme commencent tre tudi s en consid rant d une part l habitat d autre part la mobilit Dans la bibliographie consult e l accent est g n ralement mis sur les bilans nerg tiques consommation d nergie et production de gaz effet de serre Plus rarement comme c est le cas notamment de l tude du LET de 2001 sont voqu s des effets environnementaux plus locaux des transports nuisances sonores et occupation de l espace Cette r vision bibliographique devrait tre compl t e par un analyse des communications et d bats pr sent s dans le cycle de s minaires du r seau Socio Economie de l Habitat en 2007 consacr aux analyses environnementales travers leurs m thodes leurs interpr tations op rationnelles et leurs mobilisations par les acteurs politiques et sociaux dans le cadre de son programme D veloppement durable et renouvellement urbain par les infrastructures de transport consommation d espace atteintes aux paysages et effets de coupure L analyse de quelques tudes r centes met en vidence les principales caract ristiques des
52. sirs ou activit s priv es r alis es quotidiennement Ce sont les activit s plus exceptionnelles qui imposent des d placements plus longs renvoyant une chelle de fonctionnement m tropolitaine contrairement aux activit s quotidiennes qui peuvent se r aliser quasiment toujours l chelle locale pourvu que les quipements et services suffisants soient pr sents Une chelle infra r gionale s affirme ainsi fortement en banlieue Outre les l ments pr c demment expos s on note qu un tiers des d placements tous modes internes la banlieue se fait en marchant et que 40 des d placements r alis s en voiture en banlieue ne quittent pas la commune o est situ leur point d origine cette proportion tant la m me en petite ou en grande couronne Les effets positifs sont ind niables flux contresens qui mod rent le ph nom ne des pointes distances domicile travail en diminution autour des p les d emploi et surtout p rim tres des sous bassins de vie et d emplois qui se superposent Cependant si les d placements domicile travail vers Paris se font majoritairement en transports collectifs sur un segment o ils ont toujours t les plus performants puisque con us pour l tre les actifs travaillant en ville nouvelle ou dans de nombreux autres p les d emploi secondaires s y rendent majoritairement en voiture D une part l offre de transport collectif vers ces p les
53. social en facilitant les r habilitations des immeubles ou en construisant des logements sociaux centraux et filtr s socialement Ces volutions contribuent r duire les choix r sidentiels des couches populaires voulant devenir propri taire Quels espaces leur restent ils en effet quand le contexte immobilier favorise l embourgeoisement de l habitat populaire des centres quand le co t du foncier et le march du logement sont de plus en plus difficilement ma tris s par les municipalit s Les zones p riurbaines bien desservies leur sont inaccessibles car elles se sont valoris es socialement et conomiquement avec l arriv e des cadres et des couches moyennes Les familles populaires sont elles contraintes de se disputer les rares logements sociaux paup ris s disponibles La propri t ouvri re n est pas un ph nom ne nouveau mais l achat ou la construction d une maison dans les secteurs pavillonnaires des villes populaires et industrielles constituait l un des rares mod les d accession la propri t des ouvriers et des employ s Groux et L vy 1993 Dans les ann es quatre vingt dix les couches populaires vont pourtant s adapter au contexte immobilier en relayant le desserrement urbain entam par les cadres et les couches moyennes vingt ans auparavant Elles s loignent davantage du centre que les mieux dot s et ach tent des maisons dans les espaces les moins quip s parfois aux limites des franges rurales Be
54. tance et l effet contrast de la localisation habiter des zones peu denses et loign es du centre conduisent effectuer de longs d placements quotidiens et favoriser l usage de la voiture mais joue en sens inverse sur la mobilit longue distance Encadr 5 Le bilan carbone des m nages Ile de France et Lille CEREN INRETS 2005 L tude sur Le bilan carbone des m nages r alis e en partenariat par le CEREN Centre d tudes et de recherches conomiques sur l nergie et l INRETS Institut national de recherche sur les transports et la s curit vise tablir des bilans spatialis s des missions de gaz effet de serre CO li es au logement et au transport d placements domicile travail de semaine et d placements de fin de semaine inf rieurs 100 km pour les r sidents de l Ile de France 1990 et de l arrondissement de Lille 1990 et 1999 Pour les missions li es aux d placements est appliqu e la m thode Diagnostic Energie Environnement des D placements DEED mise au point par l INRETS cf supra Quant aux missions de CO pour le logement elles sont calcul es par le CEREN partir des descriptions du parc de logements issues des recensements de 1990 et 1999 type de logement date de construction surface type de chauffage et des consommations unitaires des logements selon leurs caract ristiques calcul es partir de donn es d enqu te Les consommations d nergie
55. transport n 6 20 p 1966 67 1973 74 1982 83 1993 94 Dans les agglom rations de plus de 300 000 habitants hors Ile de France les kilom trages urbains parcourant au volant d une voiture ne repr sentent que 43 de l ensemble des d placements effectu s et m me 34 si l on ne consid re que ceux r alis s les jours ouvrables de semaine Nicolas et al 2001 28 17 18 Bidou Zachariasen C dir 2003 Retours en ville Des processus de gentrification urbaine aux politiques de revitalisation des centres Paris Descartes et C 268 p Bussi re Y Madre J L 2002 D mographie et transport villes du Nord et villes du Sud Paris L Harmattan 477 p Chamboredon et Lemaire 1970 Proximit sociale et distance spatiale Les grands ensembles et leur peuplement Revue Fran aise de Sociologie XI n 1 pp 3 33 Chesneau I 2003 La d molition des immeubles de bureau en le de France renouvellement ou flexibilit G ocarrefour vol 78 n 4 Courel J Meyere A Neuyen Long D 2005 R partition g ographique des d placements une nouvelle approche Les Cahiers de l Enqu te Globale Transport n 3 Delaunay D et Dureau F 2003 Des individus dans la ville les transitions r sidentielles Bogot Autrepart n 25 pp 97 106 Dupont V et Pumain D 2000 De la ville compacte aux m tropoles polycentriques in Dureau F Dupont V Leli vre E L vy J P Lulle T ed M tropoles en
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