PDF 870 ko
Contents
1. Compte rendu Yeux fertiles S a Moebius critures litt rature n 67 1996 p 119 125 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 13821ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 09 15 Sous la direction de Beno t Melan on et Pierre Popovic Saint Denys Garneau et La Rel ve Fides C TUQ 1995 132 p l occasion du 50 anniversaire de la mort de Saint Denys Garneau le Centre d tudes qu b coises C TUQ du d parte ment d tudes fran aises de l Universit de Montr al a organis le 12 novembre 1993 un colloque sur le th me Saint Denys Garneau et La Rel ve Les personnes int r2. de recueillement pour les plus lyriques Gabriel Labb a bien choisi son moment pour lancer son livre sur les musiciens traditionnels du Qu bec une sorte de galerie de por traits qui fait cho son livre pr c dent Les pionniers du disque folklorique au Qu bec Le texte de pr sentation est court cependant il est fort int ressant tr s clairant sur l histoire de l enregistrement sonore au Qu bec Les photos sont tr s nombreuses la mise en pages un peu tonnante mais elle permet de faire d un petit livre un volume abondant Enfin et voil l essentiel il nous propose une centaine de bio discographies d une grande utilit documentaire Le prix est malheureusement un peu lev J ai peu dire du livre de Cl mence ce tome II faisant suite au premier dont j ai d j parl des nouvelles des po mes des chansons du th tre des monologues etc quarante ans d cri ture et surtout d animation dans le sens de performing art de repr sentation publique d interpr tation d ex cution Cl mence c est aussi surtout une voix un visage un corps desquels l humour surgit comme de source N atteint pas ce naturel qui veut ce naturel exigeant beaucoup de travail et d obstination En prime quelques reproductions en couleurs de dessins de Cl mence Un livre remarquable qui s ajoute cette belle et riche collection que VLB diteur nourrit depuis une dizaine d ann es 123 une col
3. absence p 30 L me d rout e n est pas d tourn e des r alit s hu maines Tout ce qui semble fuir vers l origine est aussi ce qui nous rappelle la vie in dite une page ou une phrase la fois et cela nous rend au moins gaux nous m mes Prends l avion redeviens f tus nais l a roport crie pleure comme un vrai b b Moscou L o est la tombe de ma m re Apr s l histoire la g ographie vient Muette triste p 48 Ainsi s ach ve le recueil Et moi l autre extr mit du monde o je refais escale je tiens fermement un crayon entre les mains et je savoure un livre qui ne me quittera plus jamais m me lorsque je l aurai oubli H l ne Boiss 122 Gabriel Labb Musiciens traditionnels du Qu bec 1920 1993 VLB diteur 1995 271 p Cl mence DesRochers Tout Cl mence tome IL1 1957 1994 dition pr par e par H l ne Pedneault VLB diteur 1995 380 p Yves Montand La chansonnette L int grale dition tablie par Pierre Saka dition 1 1995 312 p La p riode des f tes de No l nous a fait tourner les sangs encore cette ann e avec l invasion de la musique traditionnelle des Qu b cois une musique partag e entre les chants plus ou moins religieux entourant la Nativit et le r pertoire r anim avec talent et succ s par La Bottine souriante Durant un mois peine les ondes radiophoniques regorgent de vitalit pour les tapeux d pieds et
4. circulation Bonne lecture tout de m me Robert Giroux Pierre Falardeau La libert n est pas une marque de yogourt Stank 1995 240 p Il faut s approprier le mot libert afin qu une identit personnelle nous advienne contre toutes les coercitions Porter et affirmer cette libert tout en laissant des traces afin que les g n rations qui suivent puissent elles aussi s en inspirer tel est en r sum le message principal que Pierre Falardeau a voulu communiquer en nous livrant soixante quatre textes qu il a crits au cours des trente derni res ann es Et ce message l auteur l exprime de belle fa on avec fougue passion et r volte La libert n est pas donn e mais tout fonctionne actuelle ment comme si elle l tait surtout lorsqu on veut l exprimer travers un m dium comme le cin ma l o l industrie investit 124 tellement d argent que les enjeux de la cr ation sont assujettis aux pressions des investisseurs qui n ont en t te que le montant des recettes venir D autant plus que nous sommes gr ce eux plong s dans un syst me inflationniste qui nous m ne la r ces sion et aux coupures Pierre Falardeau est bien plac pour le dire lui dont les films donnent la parole aux marginaux aux laiss s pour compte et aux h ros solitaires qui portent une douleur une v rit une libert ou un choix individuel qui sont souvent bien loin ou carr ment l encontre des r al
5. cumentation toff e l auteur parvient ses fins mais il vacue pour ainsi dire Garneau de son champ d investigation Les trois derniers articles portent uniquement sur l uvre litt raire de Garneau Jan Everett examine la critique cl ricale de Regards et jeux dans l espace et fait le pari que les prises de position du clerg sont applicables la revue puisque selon elle le recueil de Garneau refl te une esth tique des aspirations et une vision du monde semblables celles de La Rel ve p 95 Beno t Melan on et Pierre Popovic pr cisent pourtant dans leur texte de pr sentation que les relations entre l criture de Garneau et l id ologie de La Rel ve sont complexes et qu on ne peut pas approfondir ces liens sans en faire ressortir les contradictions les d rives et les diff rends De m me il est tonnant que l auteure ne mentionne pas le fait que Garneau a retir son recueil du march peu de temps apr s sa circulation en librairie Cet v ne ment important a s rement eu une influence sur la r ception du recueil Paul Chamberland effectue une lecture psychanalytique de l uvre de Garneau et tente de relever et d interpr ter les traces du processus cr ateur dans les textes p 99 Il essaie de d montrer l histoire de l chec du processus de cr ation ou plus pr cis ment son inversion en un processus autodestructeur p 101 Le dernier texte de Lucie Bourassa pr
6. ess es par les ann es trente ont maintenant la possibilit de lire les versions retravail l es dans huit communications qui furent alors donn es Nous ignorons cependant si les textes respectent l ordre de pr sentation dudit colloque ou s ils ont t regroup s en fonction d affinit s th oriques ou th matiques De prime abord le lecteur constate que le titre est quelque peu trompeur En effet seuls les trois premiers textes tentent une v ritable lecture int gr e de l univers garn lien celui de La Rel ve Les cinq autres textes si int ressants soient ils abordent un aspect tr s singulier de la revue ou proposent une interpr ta tion de l uvre de l crivain L objectif de l ouvrage qui est de lire ensemble Saint Denys Garneau La Rel ve et le Qu bec des ann es trente 4 de couverture n est donc pas toujours atteint Le premier texte de Michel Biron nous dessine l arri re plan socioculturel et fait bien ressortir les principaux enjeux id ologiques et litt raires qui pr valaient l poque L auteur rappelle entre autres que La Rel ve en a contre certaines valeurs dites bourgeoises parmi lesquelles se trouvent l indivi dualisme la primaut de la raison sur la foi et un certain mat ria lisme l am ricaine p 12 Il ajoute que si Garneau est en faveur d un art spirituel sa production po tique n emprunte au catholicisme ni son vocabulaire ni ses structures forme
7. et dure le stylo Il te vient comme une mesure de distance 16 cm La distance qu il faut garder entre toi et la vie p 9 Elle ne se r p tera pas traversera plut t chaque page d criture en faisant escale d une ville l autre ou en se promenant dans Paris bagages l gers du moins je l imagine Et elle crira Comme si elle pressentait qu une chose nomm e sauve momentan ment de l enfer L espoir on le tire de partout ainsi que des choses vraies m me vaguement dessin es par la main gauche Ou droite J ai oubli laquelle est la plus vraie p 35 L me d rout e est le premier recueil de Tatiana Chtcherbina crit directement en fran ais et son huiti me tre publi les six premiers ont paru en Russie le septi me Parmi les alphabets aux crits des Forges Le Castor Astral pr alablement traduit Celui ci s labore entre po sie et prose d fendant les fronti res de l une et de l autre dans une langue simple et concr te qui multiplie les instantan s les transforme en autant de sauts p ril leux d un po me au suivant Car les po mes ne sont pas unis par les liens sacr s de la logique courante mais plut t par ceux de la 121 vie Il nous est propos de revisiter ce monde lentement avec une sensibilit aigu le regard hospitalier J ai appr ci cette criture qui ne cherche pas plus s duire qu tromper ses lecteurs Elle se donne tout simplement D s le
8. it s conomico pragmatiques de l industrie et de l institution M me si Falardeau se dit parfois fatigu ce que nous rete nons de la lecture de ses textes c est la fermet de son combat poursuivre son art et la fa on dont il veut l exprimer puis la t nacit devant les refus et les reports lors des demandes de subventions Bien s r il n est pas le seul prendre des risques mais au moins ce n est pas pour le seul go t de l argent ou de la gloire Un peu Don Quichotte diront certains mais les cibles sont bien r elles et la mauvaise foi de l ennemi n est plus prouver il le sait il la d nonce et il fonce Il ne reste plus qu trouver dans le tas un individu sympathique qui l aidera poursuivre son uvre Ainsi va la vie Il y a aussi dans ce recueil et c est heureux des textes plus intimes Une lettre son p re une autre son fils des lettres de recommandation et d excuses Des textes touchants qui nous livrent l essentiel de l homme et du r ve qui le fa onne au del du clich du bum au grand c ur que tentent parfois de nous dessiner les m dias Raymond Martin 125
9. lection de textes de nos auteurs compositeurs interpr tes de talent Du c t de l Europe la revue Chorus nous en met toujours plein la vue Mais je m y attarderai une autre fois De France je retiens l int grale des chansons qu interpr tait Yves Montand Pierre Saka nous les pr sente par d cennie depuis les ann es quarante jusqu aux ann es quatre vingt On retrouve donc ses plus grands succ s La chansonnette Les grands boule vards Les feuilles mortes Paris etc d autres un peu oubli es tir es parfois d un r pertoire plus ancien comme Les canuts d Aristide Bruant ou La butte rouge de Mont hus nous rappelant que Montand a toujours affich un petit c t populiste ou encore socialiste dans la lign e des Francis Lemar que par exemple Le livre se ferme sur un index des titres bien fait qui men tionne l auteur le compositeur l diteur et la date des chansons qu avait retenues Montand Ma chanson pr f r e de ce grand interpr te bicyclette de Pierre Barouh et Francis Lai Je ne saurais terminer sans claironner deux titres que vien nent de publier les ditions Triptyque dans leur collection consa cr e la chanson musique populaire Tango nomade sous la direction de Ram n Pelinski et avec la collaboration de Pierre Monette et Parodie chanson de Jacques Julien Nous laissons d autres le soin d valuer l int r t des livres que nous mettons en
10. lles les plus reconnaissables Andr Brochu de son c t effectue une lecture en se basant sur la probl matique de la subjectivit mise de l avant par Ernest Gagnon qui oppose l homme d ici l int riorit la contempla tion l homme de l l ext riorit l action L criture de Gar neau d passerait cette dichotomie et serait l expression de l homme total Un des textes les plus convaincants est sans contredit celui de Pierre Nepveu intitul Le sujet sa patrie son monde l ho rizon am ricain L auteur apr s avoir fait ressortir deux va leurs cl s de l am ricanit soit l espace et la jeunesse d montre 119 qu elles sont au c ur des pr occupations de La Rel ve mais litt ralement absentes de l uvre de Garneau Dans le texte suivant lisabeth Nardout Lafarge avance que les membres du groupe de La Rel ve ont contribu reformuler la position du lecteur canadien fran ais vis vis des textes fran ais p 47 La d monstration repose essentiellement sur une tude du manuel Histoire de la litt rature fran aise de Berthelot Brunet Peu nombreuses les comparaisons avec Garneau ne sur viennent qu en fin de parcours et nous laissent quelque peu sur notre faim Y van Cloutier fait ressortir l image de marque de Maritain et pr cise l influence que ce philosophe catholique a eue sur la g n ration de La Rel ve Gr ce une argumentation rigoureuse et une do
11. opose une lecture approfondie du po me L avenir nous met en retard l aide d un attirail th orique assez complexe qui aurait m rit parfois de plus amples explications l auteure amorce une r flexion sur le temps discursif lequel chez Garneau se caract riserait par une discordance fondamentale entre la participation au monde qui ouvrirait sur la transcendance et le hors temps et 120 l preuve paradoxale du temps comme r p tition et fuite p 131 Saint Denys Garneau et La Rel ve est un ouvrage assez clat qui explore huit probl matiques diff rentes sur un objet d tude bipolaire Je ne suis pas certain que le sp cialiste des ann es trente y fera des d couvertes renversantes Par contre quiconque cherche mettre en perspective ses connaissances de l uvre de Saint Denys Garneau et de l id ologie de La Rel ve le consultera avec profit Andr Marquis Tatiana Chtcherbina L me d rout e crits des Forges Le D Bleu 1995 52 p Entendre une voix M me si le mal de vivre ne semble plus int resser personne force nous est d admettre qu il para t un peu partout dans le monde et se rep re aussi dans les livres que nous lisons ou crivons VIVE LA PAPETERIE Ainsi s exclame l auteure d s les premiers mots en majuscules et caract res gras Je ne lis pas j entends une voix qui poursuit L unique chose douce au monde le papier L unique chose ferme
12. s premi res lignes j ai suivi la voix Je me suis laiss entretenir par elle dont l intelligence est unique sans tre mienne ainsi que l exp rience Pour une xi me fois devant un livre j avais tout apprendre ce mal de vivre apprivoiser justement J augmente mon lexique de sens nouveaux Quant aux mots choisis ils sont souvent les m mes pour chacun berceau amour blessure at tente je tu usure m re mort Seul un mode d emploi personnel de la langue les rend diff rents tend largir notre conscience imm diate et inachev e Chtcherbina sait nous inviter prouver l nergie secr te du po me C est jouable la vie c est faisable l amour mais ne prends pas d assaut un ab me ce n est pas une forteresse p 29 Elle rend au mal de vivre et au verbe un hommage sans compromis honn te Cette d route de l me nous l prouvons tous quelque moment de notre vie et elle nous atteint de pr s jusqu au jour o nous desserrons les poings et les m choires o nous nous mettons crire plus rarement parler Lorsque je lis je ne suis pas plus la recherche d un double que d un sosie taciturnes ou bienheureux Mais je suis certaine ment l aff t d un cho intime qui me r v le une part de moi m me envers laquelle je demeure muette Ici gr ce l audace de cette voix que l auteure sait faire entendre je saisis que chaque chose qui n est pas apprise nous fait signe par son
Download Pdf Manuals
Related Search