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Partie III - Bibliothèque de Sciences Po Lyon

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1. 15 11 2005 Philippe Goulliaud Le Parlement s appr te prolonger l tat d urgence 15 11 2005 Guillaume Perrault Policiers et gendarmes pr ts s installer dans la dur e 15 11 2005 Christophe Cornevin L accalmie depuis le couvre feu 15 11 2005 Non sign Le vrai faux cadeau de Bruxelles aux banlieues fran aises 15 11 2005 Pierre Avril Alain Finkielkraut L ill gitimit de la haine 15 11 2005 Alexis Lacroix La fermet paie l unit aussi 15 11 2005 Alexis Br zet XVI Pour Jacques Chirac il ne faut pas transiger avec certains principes 15 11 2005 Non sign S curit les d mocraties contraintes aux lois d exception 15 11 2005 St phane Kovacs Regroupement familial les pistes du gouvernement 15 11 2005 Bruno Jeudy Sophie Huet et Marie Christine Tabet Expulsions trente trangers dans le collimateur du ministre de l Int rieur 15 11 2005 Marie Christine Tabet Une r forme qui a toujours but sur des obstacles juridiques et politiques 15 11 2005 Marie Christine Tabet La course l emploi de jeunes Lyonnais issus des quartiers difficiles 15 11 2005 Marie Am lie Lombard Dix meutiers trangers menac s d expulsion 16 11 2005 Anne Charlotte de Langhe Les d put s socialistes ne saisiront pas le Conseil constitutionnel 16 11 2005 Guillaume Perrault A La Courneuve les policiers
2. 09 11 2005 Non sign Une vingtaine de v hicules incendi s depuis vendredi 09 11 2005 Geoffrey Mercier Le Progr s ne para t pas les 10 et 11 Novembre pour cause de gr ve Banlieues forte mobilisation de la police ce week end 12 11 2005 Non sign La Courneuve un policier crou 12 11 2005 Non sign XXXV 358 condamnations de la prison ferme depuis le 27 octobre 12 11 2005 Non sign Vu d Italie la question sociale couve 12 11 2005 Cesare Martinetti Vu d Espagne la perplexit d abord 12 11 2005 Fr d ric Traini Moins de voitures br l es depuis mardi 12 11 2005 Christine M rigot Huit policiers bless s Meyzieu 12 11 2005 Non sign Une quinzaine de v hicules incendi s hier soir 12 11 2005 Non sign Pas de couvre feu dans le Rh ne 12 11 2005 V ronique Waz Paroles de flics 12 11 2005 Non sign Interdiction d acheter et de se promener avec des jerrycans de carburant 12 11 2005 Non sign Le r seau TCL totalement interrompu le soir jusqu demain 12 11 2005 Non sign Jean Pierre Farandou concilier service public et s curit 12 11 2005 Non sign Les diff rentes possibilit s d indemnisation 12 11 2005 Non sign Crise des quartiers des incidents minimes La Duch re 12 11 2005 Non sign Violences urbaines la grogne gagne les policiers 13 1
3. 07 11 2005 Rosa Moussaoui Faire la guerre la pauvret pas aux pauvres 07 11 2005 Olivier Mayer Nicolas Sarkozy persiste et signe 07 11 2005 Non sign La fermet ne suffira pas 08 11 2005 St phane Sahuc Stains un homme est mort 08 11 2005 Vincent Defait Il faudrait savoir enfin entendre 08 11 2005 Paule Masson Ce que le budget 2006 ne fera pas pour les quartiers 08 11 2005 S bastien Ganet Sous le choc Grigny ne veut pas baisser les bras 08 11 2005 Laurent Mouloud Saint Denis lus et citoyens sont dans la rue pour viter le pire 08 11 2005 Cyrille Poy Assurances Indemnisation mode d emploi 08 11 2005 Vincent Defait Veille citoyenne au Blanc Mesnil 08 11 2005 Dany Stive Au Mirail mots entre d sespoir et col re 08 11 2005 Alain Raynal Marseille se tient l cart des violences 08 11 2005 Christophe Deroubaix Le cas fran ais la loupe 08 11 2005 Non sign Un Grenelle des quartiers 08 11 2005 Cyrille Poy Villepin joue sur la peur 09 11 2005 St phane Sahuc D cr ter l tat d urgence sociale 09 11 2005 Patrick Le Hyaric l assembl e le PCF porte la voix des banlieues 09 11 2005 S bastien Cr pel La loi de 1955 un texte d exception antid mocratique 09 11 2005 Lucien Degoy Les magistrats d noncent une r ponse guerri re 09 11 2005 Anne Roy
4. Bilan Une claircie selon la police 09 11 2005 Lionel Venturini C est une politique de tri social 09 11 2005 Vincent Defait Pendant trois ans on nous a r p t que les cr dits n avaient pas baiss 09 11 2005 Cyrille Poy Budget jeunesse Cr dits gel s pour la vie associative 09 11 2005 Lionel Venturini La peur au quotidien vous connaissez 09 11 2005 Alain Cwiklinski Malik jug en comparution imm diate C est un geste primitif je regrette 09 11 2005 Sophie Bouniot Stains hommage et recueillement pour Jean Jacques Le Chenadec 09 11 2005 Vincent Defait R actions Vue d Europe 09 11 2005 Paul Falzon XXX Lilian Thuram nerv 09 11 2005 Non sign Sept mesures Villepin pass es la loupe 09 11 2005 St phane Sahuc Toll contre l apprentissage d s quatorze ans 10 11 2005 Alexandre Fache R pression Sarkozy s en prend aux immigr s 10 11 2005 Non sign Le pansement des contrats d accompagnement 10 11 2005 Yves Mousson Cent millions d euros aux associations et apr s 10 11 2005 milie Rive Quinze zones franches suppl mentaires 10 11 2005 Cyrille Poy Logement la r novation urbaine toujours enrhum e 10 11 2005 Cyrille Poy Assembl e Nationale Le d bat sur la ville la trappe 10 11 2005 Non sign tat d urgence une proc
5. L attitude elle a t catastrophique Quand tu commences dire mais non c est pas les flics aucun probl me a a fait disjoncter les gens Les flics ils ont rien voir l dedans les jeunes ils se sont mis dans un transfo comme a c est leur probl me les flics ils ont fait leur boulot alors que l enqu te a d montr aujourd hui que les flics les ont suivis longtemps qui les ont accul s dans un endroit que les autres avaient pas d autre sortie possible que d aller dans ce site EDF et tout Donc a relativise les choses Le mensonge d tat ou en tout cas la suspicion que l tat ment et prot ge a a a embras pT Pour ces journalistes de Lib ration et de L Humanit les propos et le comportement du ministre de l Int rieur sont donc vus comme un l ment pr pond rant dans l explication de l embrasement des quartiers fran ais ce qui n est pas vraiment le cas des journalistes des autres quotidiens En effet si Luc Bronner Le Monde voque le r le de Nicolas Sarkozy il le place au vu de son discours au m me niveau explicatif que les deux autres l ments explicatifs des meutes de 2005 qu il d gage par ailleurs la mort des Zyed et Bouna Clichy sous Bois et l pisode de la grenade lacrymog ne Et troisi me l ment qui est un l ment de contexte plus g n ral ce sont les d clarations iai R N s x 488 ant rieures et parall les la crise de Nicolas S
6. Cit s et enfin v nement Banlieues son appellation d finitive Les v nements quitteront la rubrique v nement le 18 novembre date laquelle le nombre d articles diminue sensiblement a Les circonstances de la mort de Zyed et Bouna au centre des premiers articles du quotidien A la suite des premiers incidents Clichy sous Bois Lib ration axe bien videmment son traitement sur les violences et les incendies de voitures qui ont lieu d s les premi res Les circonstances de la mort de Zyed et Bouna dans le transformateur EDF et les incertitudes qui 34 Le nombre d article au total et le nombre moyen d article par dition est d autant plus significatif que sur la p riode le journal Lib ration publiera seulement 24 ditions En effet si le quotidien d bute la couverture des v nements dans son dition du 29 et 30 octobre comme l ensemble des autres quotidiens il sera en gr ve pendant quatre jours les 22 23 24 et 25 novembre 77 entourent l affaire font galement l objet de plusieurs articles et cela d s le 31 octobre Se rendant sur le terrain les journalistes tentent de reconstituer les faits et de d m ler le vrai du faux dans les versions contradictoires Et Lib ration se d tachera tr s rapidement de la version donn e par la police Karl Laske le premier journaliste se rendre Clichy sous Bois apr s les incidents explique J y suis all pour la marche
7. Si le capital sympathie de ces populations devient positif un d calage existe entre cette relative sympathie et la certitude quant leur capacit d int gration la soci t fran aise Depuis les ann es 1970 notamment les Noirs et les Maghr bins ont toujours eu un indice d int gration n gatif lors des enqu tes d opinion en 1971 l indice d int gration des Nord Africains tait de 40 et celui des Noirs de 51 en 1988 il est d environ 30 pour les Nord Africain et de 28 pour les Noirs Les sondages d opinion indiquent galement un sentiment de trop plein envers les immigr s en g n ral qui se r v le plus accentu lorsqu il s agit des Nord Africains ou des Noirs jug s trop nombreux Ainsi sur la p riode allant de 1966 1993 deux sond s sur trois consid raient qu il y avait trop de Nord Africains un sur trois trop de Noirs et d Asiatiques un sur quatre trop d Espagnols ou d Europ ens Par ailleurs en plus de ce sentiment d hostilit envers les immigr s issus de pays africains principalement nous venons de le voir l immigration est galement consid r e comme une explication de l ins curit par la majorit des sond s Si en 1975 la pr sence d trangers tait un facteur d ins curit pour 10 des sond s 5 rang sur 5 r ponses possible la proportion progressa par la suite 18 en 1983 5 rang sur 7 r ponses possibles et
8. 09 11 2005 Le Monde G rard Davet et Fabrice Lhomme Le journal mentionne les noms des deux adolescents mais dans une faible proportion Zyed est cit 12 fois dans tout le corpus et Bouna 14 fois 297 transformateur khi2 de 199 le plus lev de la classe lectrocution khi2 de 100 Zyed khi2 de 79 Bouna khi2 de 100 course khi2 de 35 vol khi2 de 56 chantier khi2 de 92 fuite khi2 de 50 contr le khi2 de 46 mur khi2 de 15 p n trer khi2 de 70 28 La version polici re des v nements de Clichy sous Bois 09 11 2005 Le Monde G rard Davet et Fabrice Lhomme 2 Enqu te khi2 de 50 et 17 occurrences dans la classe 64 c Une dimension politique tr s pr sente Si rapidement le traitement des violences meuti res est mis de c t et l l ment d clencheur peu trait nous venons de le voir c est que Le Monde favorise un traitement plus politique des v nements Loin d envisager les violences en elles m mes comme politiques comme peuvent l envisager certains auteurs cit s dans l introduction le quotidien d veloppe une lecture politique des v nements au sens large en ce sens qu il accorde une place tr s importante aux r actions et la gestion politique des meutes Aussi la classe qui r v le la pr sence de cette forte dimension politique repr sente elle seule pr s de 29 du corpus et rassemble principalement des noms d hommes politiqu
9. Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux tats Unis art cit p 7 49 meutes prennent forme dans le XVIIIe arrondissement de Paris en 1993 la cit des Fontenelles Nanterre en 1995 ou encore dans le quartier Saint Jean Chateauroux en 1996 Une nouvelle vague d affrontements a lieu la fin de l ann e 1997 Dans la nuit du 2 au 3 novembre notamment de violentes meutes clatent dans le quartier de La Duch re Lyon o quatre personnes trouvent la mort A Dammaris les Lys le conducteur d une voiture qui avait forc un barrage de police est abattu par la police d une balle dans la t te S ensuivra pr s d une semaine d meutes Et Strasbourg dans les quartiers du Neuhof et de Hautepierre de nombreuses voitures sont incendi es avec un point culminant le soir du r veillon de la Saint Sylvestre o 53 voitures sont brul es gt En 1998 c est le quartier du Mirail Toulouse qui s embrase et l on observe de violents affrontements entre meutiers et forces de police Le point de d part la mort d Habib Ould Mohamed des suites d une bavure polici re lors d un flagrant d lit de vol de voiture Pendant les ann es 2000 la s rie se poursuit avec notamment des meutes dans les quartiers de la Grande Borne Grigny et des Tarter ts Corbeil Essonne Lille Montb liard en 2000 Vitry sur Seine et dans le quartier de Borny Metz en 2001 dan
10. Repenser la sociologie du journalisme Les strat gies de la source d information et les limites du m dia centrisme R seaux n 51 1992 pp 75 98 2 Mercier Arnaud Mobilisation collective et limites de la m diatisation comme ressource L exemple du mouvement pacifiste de 1991 la t l vision fran aise in Fillieule Olivier dir Sociologie de la protestation les formes de l action collective dans la France contemporaine Paris L Harmattan 1993 287 p 1 Thid p 279 Mauger G rard L meute de novembre 2005 Une r volte protopolitique op cit p 132 repr sentations qui en d coulaient et cela a laiss le champ libre ceux qui se sentent autoris s ou qui ont int r t dire ce qu il faut penser de l meute et des meutiers Si a n est pas une ressource vidente ces travaux nous montrent aussi que si les v nements en eux m mes existent et ont leur r alit propre les m dias participent la construction de cette r alit En effet sans tomber dans le m dia centrisme que d nonce Philip Schlesinger dans son article Repenser la sociologie du journalisme Les strat gies de la source d information et les limites du m dia centrisme pour qui il faut d placer la focale d analyse du journalisme vers les strat gies des sources d information et sans consid rer que les m dias sont les seuls acteurs construire une r alit sociale comme le fait quelque peu P
11. ces populations Ainsi la dimension financi re et budg taire constitue une classe part enti re qui repr sente 10 du corpus l int rieur de laquelle on retrouve une multitude de termes financiers On rep re les termes de cr dit d euro de budget les verbes financer et ses d clinaisons investir ou encore les mots aides et subventions Et c est bien le faible niveau de ces aides et m me leur diminution qui est 39 Ce dont souffrent les banlieues 03 11 2005 L Humanit S bastien Cr pel Vincent Defait et Cyrille Poy 400 z Quatorze priorit s pour sortir de la crise 17 11 2005 L Humanit Collectif 1 Entretien Laurent Mouloud L Humanit journaliste soci t 09 07 2008 40 cr dit 27 occurrences pour un khi2 de 244 le plus lev de la classe euro 33 occurrences pour un khi2 de 226 budget khi2 de 104 financer khi2 de 53 investir khi2 de 37 aide khi2 de 34 subvention khi2 de 131 89 point En effet on retrouve les termes baisse r duit et diminution ainsi que le verbe diminuer L extrait suivant rend compte de la pr sence de cette dimension financi re dans le corpus et du type de discours qui lui est associ Le secteur du logement est un parfait exemple de cette gestion de bouts de ficelles Les cr dits de paiement affect s la ville et au logement diminueraient de 7 4 milliard
12. ducation et emploi des probl mes abord s Si les questions d immigration et d int gration des minorit s dans la soci t fran aise sont principalement abord es au travers des r formes et des mesures annonc es par le gouvernement il para t en tre de m me pour les difficult s en mati re d emploi et d ducation que peuvent conna tre les quartiers touch s par les meutes En effet c est principalement au travers de la pr sentation des mesures du projet de loi pour l galit des chances que Le Figaro aborde ces questions D s le 4 novembre certains maires abordent la question du ch mage de l emploi et de la formation dans l article Face la crise les propositions des maires de droite et de gauche mais ce n est v ritablement qu partir du 8 novembre lendemain de l intervention t l vis e du Premier ministre et de l annonce d un certain nombre de mesures en faveur de l ducation et de l emploi notamment que ces sujets sont trait s Pour autant ce th me ne constitue pas un pilier du discours du Figaro En effet cette classe ne repr sente que 14 du corpus et comme nous venons de le voir ce th me n est pas v ritablement investigu par le quotidien mais prend plut t la forme d une pr sentation et d une discussion des mesures gouvernementales Aussi retrouve t on logiquement en t te le terme apprentissage qui fait r f rence au projet d autoriser l entr
13. il n en reste pas moins que les agitations sont de moindre importance en terme d intensit et de nombre de participants En ce qui concerne les bourgs ils semblent tre beaucoup plus calmes et ne comptabilisent qu un cinqui me des cas enregistr s Les participants de ces mouvements collectifs de protestations quelque en soit leur nombre proviennent essentiellement des classes populaires En effet c est le bas de la soci t qui se jette dans la rue r clame du pain attaque les postes de police malm ne les huissiers de justice brutalise les collecteurs d imp ts et les agents du seigneur ou d fend au corps corps la statue du saint protecteur brutalement d class par un cur moderniste Quant leurs cibles aux diff rents d clencheurs de r bellion 1 nous venons d en apercevoir quelques unes elles sont nombreuses et diverses Au premier rang de ces d clencheurs et loin devant les autres cibles meuti res la col re contre le fisc et plus particuli rement contre les imp ts indirects Cela n a rien d tonnant car si la r bellion s en tait toujours pris l imp t gt la part tr s importante de cette cible dans les rebellions de l Ancien R gime peut s expliquer par le fait que la fiscalit se soit nettement alourdie lors du en place Jean Nicolas dit ce propos L motion sera tout aussi bien une amorce de s dition mais les juristes s
14. ou violences urbaines dans le corps de texte dans la titraille ou dans des rubriques et dossiers cr es sp cifiquement au moment des meutes Au vu de la taille de notre corpus nous nous sommes appuy s en plus d une lecture attentive des articles sur une tude de texte quantitative une analyse lexicom trique Le logiciel d analyse textuelle sur lequel nous avons choisi de travailler appel Alceste analyse les co occurrences d un texte et non uniquement comme c est le cas de beaucoup de logiciels lexicom triques la fr quence d utilisation des mots ou encore leur signification et permet de d gager des univers s mantiques Ce logiciel con u par Max Reinert l ve de Jean Paul Benz cri repose sur l hypoth se que dans tout nonc un fond topique est op rant qui se r v le au travers des co occurrences au travers des associations de mots Il op re donc des fractionnements successifs du texte et en extrait des classes repr sentatives en assemblant les segments qui contiennent les m mes vocables S appuyant sur une classification hi rarchique ascendante Alceste labore donc des classes de mots et permet ainsi de d gager des univers s mantiques ce que Max Reinert appelle des mondes lexicaux Pour cela le logiciel op re en quatre grandes tapes Lors de la premi re tape le logiciel reconna t les unit s de contextes initiales du corpus tablies par le cher
15. 11 11 2005 Richard Schittly Rep res 11 11 2005 Non sign Dans les Yvelines les policiers notent avec satisfaction une d crue des incidents 11 11 2005 Yves Bordenave Aucun couvre feu en Ile de France 11 11 2005 Yves Bordenave La solitude du maire de Stains 11 11 2005 Alain Abellard Les cris du ghetto 11 11 2005 St phane Davet Bruno Lesprit et V ronique Montaigne Rap de France chronique de banlieue 11 11 2005 Non sign Violences urbaines l inconnue du week end 12 11 2005 Une Piotr Smolar Le Royaume Uni et l Espagne s interrogent sur leur mod les apr s les violences en France 12 11 2005 Jean Pierre Langellier Confront e une immigration massive l Espagne veut tirer parti des erreurs commises ailleurs 12 11 2005 C cile Chambraud Des policiers de la Courneuve suspendus pour avoir de coups Fouad A l issue de sa garde vue 12 11 2005 Piotr Smolar Jacques Chirac affirme qu il a pris toutes les mesures n cessaires sur la crise des banlieues 12 11 2005 B atrice Gurrey La loi prot ge les trangers contre l expulsion 12 11 2005 Nathalie Guibert et Laetitia Van Eeckhout Question Bertrand Tavernier Donner une seconde chance 12 11 2005 Mustapha Kessous Christine C vingt huit ans de Courneuve 12 11 2005 Marion Van Renterghem Deux semaines de violences urbaines 14 11 2005 Un
16. 50 Entretien J acky Durand 08 07 2008 123 Ainsi ces Journalistes voquent abondamment au cours de leurs entretiens les probl mes sociaux qu ils estiment au c ur de l explosion des quartiers dits difficiles D autres journalistes moins prolixes sur le sujet pointent n anmoins quelques probl mes particuliers que connaissent les banlieues fran aises C est le cas de Karl Laske Lib ration pour qui si c est avant tout l attitude de Nicolas Sarkozy qui explique les meutes en elles m mes le v ritable probl me de fond des banlieues subsiste dans le manque d int gration dont fait preuve volontairement ou non la soci t fran aise vis vis des habitants des quartiers mais surtout vis vis de ses minorit s A mon avis le probl me de fond qui tait aussi sous jacent dans la crise de 2005 c est celui l on stigmatise et on continue de marginaliser Toute la soci t ne se suffit pas qu on stigmatise comme l a fait Sarkozy on condamne mais la r alit profonde de la soci t c est que y a des clivages normes Je ne dis pas que c est m me pas une question de revendiquer des quotas ou mais peut tre que la vraie r flexion elle est aussi l SR De son c t Claire Bommelaer Le Figaro voque certaines des difficult s sociales que peuvent conna tre les banlieues fran aises et mentionne un probl me qui n est avanc par aucun autre Journaliste celui de la drogue La journalis
17. Neveu Erik M dias mouvements sociaux et espaces publics R seaux vol 17 n 98 d cembre 1999 pp 21 85 Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique Paris La Documentation fran aise 2002 219 p Pinto Evelyne Pour une analyse critique des m dias le d bat public en danger Bellecombe en Bauges ed du Croquant 2006 237 p Rieffel R my Sociologie des m dias Paris Ellipses 2001 176 p Sanchez Jankowski Martin Les gangs et la presse La production d un mythe national Actes de la recherche en sciences sociales n 101 102 mars 1994 pp 101 118 Schlesinger Philipp Repenser la sociologie du journalisme Les strat gies de la source d information et les limites du m dia centrisme R seaux n 51 1992 pp 75 98 Trom Daniel La construction des probl mes publics D finitions de situations dans des ar nes publiques R seaux vol 14 n 75 1996 p 51 M THODE Delavigne Val rie Les mots du nucl aire contribution socioterminologique une analyse de discours Extrait de th se Universit de Rouen 2000 pp 324 329 www revue texto net 1996 2007 Corpus Manufacture pub Alceste2 html Reinert Max Quel objet pour une analyse statistique du discours Quelques r flexions propos de la r ponse Alceste Acte JADT 1998 pp 557 571 Reinert Max La m thode informatis e d analyse de
18. Pour Laurent Mouloud journaliste soci t cet aspect du traitement ax sur les probl mes sociaux ainsi que la pr dominance du discours sur la vie quotidienne et les difficult s que peuvent conna tre la population qui habitent en banlieues s explique par l identit et la ligne ditoriale du journal La volont en tout cas du journal a a t et a reste celle l d ailleurs C est de se placer du c t de ces lieux l C est la question du ch mage la question sociale en fait Mais le journal l Huma aujourd hui enfin c est pas que d aujourd hui c est un journal qui veut faire de la question sociale du ch mage du niveau de vie et des gens les plus pauvres la question centrale du journal Donc l la banlieue c est un endroit o tous ces ph nom nes d exclusion que ce soit le ch mage le logement l ducation sont exacerb s Donc pour nous a devrait tre peut tre encore plus qu aujourd hui mon sens un laboratoire quotidien parce que c est dans cet endroit o les probl mes sont les plus pr gnants d Un malaise social pr sent comme d l insuffisance des financements et des aides publiques Ces probl mes sociaux que peuvent conna tre les banlieues fran aises dont parle abondamment L Humanit sont constamment ramen s ou associ s par le quotidien ou par les individus interview s une insuffisance de financement et d aides publiques accord s ces quartiers et
19. exprimer sur le traitement de la presse trang re sujet qui nous permettait d aborder cette question d une lecture ethnique Si le premier n avait pas sp cialement pr t attention la presse trang re au moment des meutes le second n a pas voulu s exprimer sur le travail de ses confr res de mani re g n rale Aussi ils n ont ni l un ni l autre abord ce th me de la lecture ethnique des v nements Pour autant nous pouvons tout de m me supposer que si cette lecture leur avait paru pertinente ils en auraient fait part spontan ment au cours de l entretien Ainsi m me si on observe des nuances on peut conclure un rejet quasi unanime de la part des journalistes de cette interpr tation ethnique des meutes d Un choix de qualificatifs r v lateur Le fait que la dimension politique des v nements ne soit que tr s peu voqu e par les journalistes nous l avons vu et que d autres dimensions comme la dimension ludique soit par ailleurs plus d velopp e se retrouve dans les choix de qualificatifs op r s par les journalistes et par leurs quotidiens pour nommer les meutes En effet dans la grande majorit des cas ce sont les termes d meute ou de violences urbaines qui sont pr f r s pour d signer les v nements termes qui de part leur d finition sous tendent l id e d un mouvement collectif au caract re violent spontan et non organis Les termes de
20. ils ne sont pas pris unilat ralement orientent et peuvent contraindre le journaliste dans sa mani re de traiter des v nements Pour autant la plupart des journalistes rencontr s pour cette tude ne consid re pas l existence du r dacteur en chef et sa fonction comme une v ritable contrainte pour leur travail Certains expliquent notamment que les d cisions sont davantage prises collectivement et qu elles ne font pas l objet d une v ritable imposition de la part de la r daction en chef Y a pas de consigne qu est donn e y a un esp ce de collectif qui existe qui se fait et qui produit ce qu il produit Mais nous y a pas d ordre si vous voulez Alors apr s sur la d finition des angles c est coll gial si tu veux Enfin c est le journaliste qui va sur le terrain en g n ral revient avec des id es Et plus tu vas sur le terrain plus tu as des id es cette poque l c tait effectivement tu vas sur le terrain tu entends des r flexions des habitants et tu essayes d en retirer des concepts des id es en te disant l y a un vrai truc qui se passe sur cette question l apr s c est le journaliste qui vient r percuter a il en discute avec le chef de rubrique Enfin ici a se passe comme a On en discute avec le chef de rubrique et partir de l on chafaude un angle en disant ben tiens on va peut tre traiter cet aspect l ou pas apr s sous une forme journalistiq
21. int grer et ses diff rentes d clinaisons mais aussi l adjectif fran ais et le nom France ainsi que les diff rents 06 d riv s du verbe immigrer comme immigr ou immigration Le mod le d int gration la fran aise est galement voqu et cette occasion c est principalement les cas britannique et am ricain ou encore les exp riences espagnole ou allemande qui sont 307 mentionn s comme l ments de comparaison En outre le th me identitaire est d velopp par le quotidien m me si c est dans une moindre mesure Ainsi on retrouve le terme origine g n ralement associ celui d ethnique ainsi que les mots noir 5 Entretien Luc Bronner Le Monde journaliste soci t 08 07 2008 Cf liste des entretiens et renseignement sur les enqu t s en annexe 306 int grer 48 occurrences pour un khi2 de 75 fran ais 132 occurrences pour un khi2 de 147 le plus lev de la classe France 109 occurrences pour un khi2 de 39 immigrer 67 occurrences avec un khi2 de 58 307 mod le khi2 de 53 britannique khi2 de 24 am ricain khi2 de 30 espagnol khi2 de 18 allemand khi2 de 21 66 africain arabe et maghr bin Il est galement fait r f rence l aspect religieux et notamment l islam Mais lorsque ces th mes sont soulev s c est principalement au travers d interviews ou l o
22. l influence des journalistes de terrain dans l orientation ditoriale de leur m dia En effet 143 nous n avons pu tablir qu une tr s grande proximit et quelques dissemblances galement entre la vision des journalistes rencontr s et celle qui se d gage du traitement des quotidiens tudi s Pour autant nous ne pouvons dire si cette proximit r v le que c est en grande partie les journalistes qui participent la d finition de l orientation du traitement de leur quotidien ou simplement qu ils sont en accord avec le type de traitement voulu par leur hi rarchie Seules les quelques disjonctions observ es auraient pu tre clairantes car il est apparu que ces repr sentations discordantes taient tout de m me pr sentes dans le discours produit par le quotidien Mais elles l taient dans des proportions tr s faibles par rapport l importance que leur ont donn e les journalistes donc on ne peut v ritablement augurer de la part des repr sentations des journalistes dans le discours produit En effet nous ne pouvons dire si la faible pr sence de ces repr sentations vient d une minimisation de l importance des dimensions par la hi rarchie ou vient simplement du fait que ce sont des repr sentations minoritaires et marginales Et cela notamment parce que cet aspect ne constituant pas le c ur de notre tude nous n avons pas r alis suffisamment d entretiens pour v ritablement r po
23. la mi novembre Ainsi le 15 novembre Le Figaro consacre quasiment une page ces questions que l on retrouve dans la rubrique La crise des banlieues La dimension identitaire et ethnique est galement pr sente dans les pages du Figaro Un article en particulier est souligner celui intitul Davantage de Noirs chez les meutiers Le Figaro est un des seuls quotidiens mettre en avant cet aspect du profil des meutiers l instar nous l avons vu dans l introduction d Hugues Lagrange par ailleurs cit dans Particle Aussi des termes comme noir et africain mais aussi maghr bin marocain Alg rie et ses d riv s tels qu alg rien s ou alg rienne s ou encore origine et issus sont pr sents dans la classe 37 A la question Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite o vous situez vous politiquement Claire Bommelaer se situe au centre droit 3 et 4 rang en partant de la droite alors que Cyrille Louis se situe plus gauche 3 rang en partant de la gauche Cela se traduit galement dans leur vote au premier tour des lections pr sidentielles de 2007 la premi re d clare avoir vot Fran aise Bayrou UDF le second avoir vot S gol ne Royal PS 338 immigrer khi2 de 173 le plus lev de la classe et 54 occurrences fran ais khi2 de 170 et 65 occurrences France khi2 de 124 et 70 occu
24. merger le probl me qui se cristallise au d but des ann es 1990 avec la flamb e de violences dans plusieurs banlieues fran aises Au moment de ces meutes les m dias notamment soulignent l importance de la d linquance des trangers Ainsi l ennemi tait rep r et identifi sous la forme du Maghr bin voyou sans toit ni loi qui s approprie la rue et menace l ordre tabli Ainsi Y Gastaut montre travers l tude des enqu tes d opinion depuis les ann es 1960 que les Maghr bins et les Nord Africains souffrent d une image plus que n gative dans la soci t fran aise compar s aux immigr s europ ens Cela s explique peut tre par leur arriv e en France plus tardive que les Italiens les Espagnols ou les Portugais Quoi qu il en soit il identifie partir des ann es 1980 une difficile acceptation d un tranger encore plus diff rent EL C est galement au cours de ces ann es 1980 que Simone Bonnafous auteur de L immigration prise aux mots identifie une cassure dans la perception des immigr s et plus particuli rement une confusion du discours tenu sur les immigr s et l immigration Ainsi pour l auteur les fronti res id ologiques semblent s tre totalement brouill es face au succ s apparent des th ses de l extr me droite L extr me droite aurait r ussi imposer certaines de ses probl matiques l ensemble de l opinion publique et on serait pas
25. p 8 7 I ne s agit pas pour nous de faire une revue d taill e de tous les cas d meutes qu ont connu ces deux pays Nous ne pr senterons que quelques s ries d meutes qui ont marqu l histoire des meutes urbaines 50 des affrontements avec la police Les ann es suivantes en 1966 1967 et 1968 le pays conna tra d autres meutes Chicago Cleveland Tempa Cincinnati Atlanta Newark ou encore D troit En 1966 on recense pr s de 43 meutes et plus de 164 en 1967 dont 8 27 j f Les meutes qui suffisamment s rieuses pour n cessiter l intervention de l arm e clatent Detroit en 1967 la suite d une descente de police dans un d bit de boisson clandestin qui a d g n r feront 38 morts En 1992 comme nous l avons vu en introduction Los Angeles conna tra une autre s rie d meutes particuli rement violentes On comptera pr s de 58 morts 2400 bless s 4500 commerces d truits et un milliard de dollars de d g ts Ces meutes clatent la suite de l acquittement de quatre policiers blancs qui avait pass tabac Rodney King un automobiliste noir En ce qui concerne la Grande Bretagne la plupart des grandes meutes que conna t le pays clatent dans les ann es 1980 1990 Dans les ann es 1980 des vagues d meutes clatent dans les quartiers centraux de grandes villes C est le cas Bristol en 1980 Londres dans les quartiers de Brixton et Sout
26. pr occupation du journal Lib ration Nous le travail de banlieue on a toujours essay de privil gier en grande partie l aspect soci tal et social plut t que l aspect fait diversi Une vision galement partag e par Karl Laske journaliste soci t pour qui a me semble correspondre ce qui a t demand un moment donn par Lib ration qu on aille voir ce qui se passe en banlieue qu on fasse remonter C est aussi comme a qu on peut lire les v nements Ca me semble un choix mon avis a correspond cette position du journal d aller aussi chercher les questions de fond chercher aussi les pistes pour solutionner les situations de crise en amont Je ne sais pas si a sert vraiment quelque chose mais en tout cas c est une optique qui est plut t constructive et int ressante SU 367 Des cit s abandonn es par l Etat 07 11 2005 Lib ration Olivier Bertrand et Patricia Tourancheau 38 Violence exponentielle d vreux Pau 07 11 2005 Lib ration Philippe Grangereau Gilbert Laval Thomas Calinon Mathieu Ecoiffier Karl Laske Micha l Hajdenberg Laure Espieu Christophe Forcari et Pierre Daum 3 Violence exponentielle d vreux Pau art cit 37 Entretien Jacky Durand Lib ration journaliste et chef adjoint du service Soci t 08 07 2008 371 Entretien Karl Laske 08 07 2008 82 d Un constat des difficult s en mati re d ducation et
27. transport khi2 de 9 m tro khi2 de 13 tramway khi2 de 6 TCL Transport en commun lyonnais khi2 de 12 422 Nouvelle nuit d meute hier en Seine Saint Denis o un poste de police a t investi 03 11 2005 Le Progr s Non sign 94 voitures incendi es Les autres feux de voitures se r partissent entre Saint Fons Meyzieu Bron Saint Priest la Duch re et m me le ler arrondissement de Lyon a Les lieux cit s dans ces articles sont significatifs Ils t moignent d un double traitement concentr sur les v nements parisiens d une part trait s dans les pages nationales et d autre part sur les v nements lyonnais au sens large trait s dans les pages locales On retrouve donc des lieux parisiens Seine Saint Denis Clichy sous Bois Bobigny Grigny ainsi que des lieux voquant la r gion lyonnaise Vaulx en Velin V nissieux Bron Lyon Saint Priest 425 Caluire Villeurbanne Meyzieu Villefranche La Duch re De nombreuses r f rences aux interpellations et aux peines des meutiers jug s sont galement observables dans la classe En effet Le Progr s double son recensement des violences d un recensement des interpellations et des peines prononc es Et cela aussi bien dans sa couverture nationale que dans sa couverture locale En revanche une sp cificit appara t dans le traitement local celle de recenser les villes qui instaurent le couvre feu Ainsi partir de la m
28. 05 11 2005 Non sign Les troubles ont repris dans la nuit de vendredi samedi 05 11 2005 Non sign Les faits du jour 05 11 2005 Non sign L tat interpell 07 11 2005 Une Sans titre 07 11 2005 C dric Mathiot Chirac pousse Villepin au front 07 11 2005 Vanessa Schneider G chis 07 11 2005 Jean Michel Herlvi ditorial Des cit s abandonn es par l tat 07 11 2005 Olivier Bertrand et Patricia Tourancheau XXI Mes l ves de 3e d insertion savent bien qu ils sont des parias 07 11 2005 Nicole Penicaut D noncer ou proposer le PS tergiverse 07 11 2005 Didier Hassoux Sarkozy vis 07 11 2005 Didier Hassoux et Karl Laske Marche Aulnay en rangs divis s 07 11 2005 Mathieu Ecoiffier A Stains un retrait plong dans le coma 07 11 2005 Patricia Tourancheau Apr s trois nuits calmes le feu reprend Clichy 07 11 2005 Karl Laske Les faits du jour 07 11 2005 Non sign Violence exponentielle d vreux Pau 07 11 2005 Philippe Grangereau Gilbert Laval Thomas Calinon Mathieu Ecoiffier Karl Laske Micha l Hajdenberg Laure Espieu Christophe Forcari et Pierre Daum teindre Sarkozy 07 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Villepin s en va t en guerre 08 11 2005 Une Villepin d gaine le couvre feu 08 11 2005 Vanessa Schneider Trois mesures phares 08 11 2005 Renaud Dely
29. 08 07 2008 3 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 73 gauche donc l attention port e aux membres du gouvernement de l poque peut appara tre comme d plac e et partisane l un et pas forc ment l autre d Des th mes de l immigration et de l int gration par ailleurs trait s Comme nous l avons vu pr c demment certaines mesures prises par le gouvernement la suite des meutes ont t particuli rement trait es dans les pages du Figaro C est le cas des mesures qui visaient l expulsion des trangers impliqu s dans les violences urbaines mais pas seulement En effet les v nements ont provoqu un d bat sur une possible r forme des conditions d immigration en France et notamment du regroupement familial dont le quotidien s est galement fait cho Ainsi les questions d immigration mais aussi d int gration sont pr sentes dans le discours du Figaro Elles constituent m me une classe un peu moins d velopp e par rapport d autres aspects tudi s pr c demment mais qui repr sente tout de m me 14 du corpus et laquelle sont attach s des termes comme immigrer et ses d riv s fran ais France mod le d int gration communaut int grer regroupement familial ou encore tranger gt S Cela s explique par la pr sence de plusieurs articles consacr s aux mesures cit es pr c demment qui apparaissent principalement
30. 08 11 2005 Mathieu Ecoiffier Des zones rel gu es 08 11 2005 Brigitte Vital Durand C est avec les pires qu il faut parler 08 11 2005 Patricia Tourancheau L opposition en ses cendres 08 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Couvre feu cache mis re 09 11 2005 Une La col re couve encore sous les couvre feux 09 11 2005 Vittorio de Filippis Gweltas Morice Gilbert Laval Olivier Bertrand et Michel Henry Un d cret aux pouvoirs tendus 09 11 2005 Patricia Tourancheau Incidents Lyon et Bordeaux 09 11 2005 Non sign Sans titre 09 11 2005 Non sign Pr c dents alg rien et cal donien 09 11 2005 Herv Nathan et Antoine Guiral Retricoter 09 11 2005 G rard Dupuy ditorial Des maires qui veulent encore dialoguer 09 11 2005 Alain Auffray Nicole Penicaut Olivier Bertrand Mourad Guichard Trois Bleus d fendent les banlieues 09 11 2005 Non sign Les faits du jour 09 11 2005 Non sign Villepin d voile de nouvelles mesures 09 11 2005 Tonino Serafini Le PS g n aux entournures 09 11 2005 Didier Hassoux L UMP serre les rangs sans l UDF 09 11 2005 Antoine Guiral et Vanessa Schneider A Clichy le combat quotidien des gens de la Foresti re 09 11 2005 ric Aeschimann Asni res c est le maire qui chauffe les nuits 09 11 2005 C dric Mathiot Des quadras font face aux casseurs
31. Dorlin Elsa Simon Patrick et alii Le tournant postcolonial la fran aise Mouvements n 51 septembre octobre 2007 p 9 Khiari Sadri Pour une politique de la racaille immigr e s indig nes et jeunes de banlieues Paris Textuel 2006 174 p Thid p 17 Ibid p 20 38 Sayad Abdelmalek L immigration ou les paradoxes de l alt rit s Paris Bruxelles De Boeck Universit 1997 Nous nous appuyons ici sur l article de Sa d Bouamama socio conomiste qui retrace les apports d A Sayad et de ce courant de recherche Bouamam Sa d Immigration colonisation et domination l apport d Abdelmalek Sayad art cit Bouamam Sa d Immigration colonisation et domination l apport d Abdelmalek Sayad art cit p 55 Sayad Abdelmalek L immigration ou les paradoxes de l alt rit s op cit p 93 27 traitement d exception par une nature ou une culture cens e produire des besoins sp cifiques 161 A Sayad identifie galement la reproduction du rapport colonial dans les discours sur les enfants de l immigration devenus Fran ais et notamment dans l expression jeunes issus de l immigration Si ces enfants sont n s ont grandi et ont t socialis s en France ils sont aujourd hui encore per us comme des immigr s Ainsi nous avons faire une r alit sociale sp cifique la production d immigr s qui n ont immigr d
32. Strasbourg Pendant pr s de trois semaines les banlieues fran aises s embrasent Environ 300 communes signalent des incidents de gravit s diverses Pr s de 10 000 voitures de particuliers et presque 30 000 poubelles sont incendi es Plusieurs centaines de b timents publics coles mairies gymnases commissariats sont d grad s ou incendi s et des centaines de bus voitures de police et camions de pompiers sont caillass s et br l s Et le bilan mat riel est particuli rement lourd la F d ration fran aise des soci t s d assurance estime la facture la fin du mois de novembre 2005 pr s de 200 millions d euros Au niveau m diatique ces meutes font galement grand bruit En effet en raison pour partie de leur caract re in dit leur dur e leur ampleur g ographique et leur co t les v nements et les r actions qu elles peuvent provoquer sont largement relay s par les m dias et suscitent trois semaines enti res voire plus d images d articles de commentaires en continu dans les m dias fran ais mais aussi trangers D s les premiers incidents les reportages envahissent les pages des magazines les v nements font la une des journaux et ouvrent les 20h des cha nes nationales Au plus fort des meutes c est entre cinq et sept pages que les quotidiens consacrent aux v nements aux commentaires qu ils suscitent et aux analyses Les r dactions des journaux
33. abord il serait int ressant d tendre cette tude la presse populaire laquelle nous n avons pu avoir acc s pour la pr sente tude G n ralement absente des travaux 144 scientifiques l analyse de cette presse et du traitement qu elle a pu op rer des meutes de 2005 nous para t tre un l ment important En effet elle se diff rencie sur beaucoup de points du reste de la presse nationale notamment sur le type de journalisme qu elle pratique ax sur les faits divers comme Le Parisien Aujourd hui en France par exemple sur la vie pratique et quotidienne des fran ais et entretenant pour certains titres une certaine proximit avec ses lecteurs La presse populaire a donc probablement produit un discours sp cifique Ensuite de l tendre la presse magazine qui de par sa p riodicit hebdomadaire bimensuelle mensuelle ou trimestrielle a peut tre eu d avantage de recul sur les v nements et a moins t soumise aux contraintes temporelles qui ont fortement pes sur le travail des journalistes de la presse quotidienne Aussi l tude de ce type de presse souvent plus centr e sur un journalisme d investigation et d veloppant davantage d enqu tes ou de dossiers que la presse quotidienne peut tre int ressante car substantiellement diff rente A noter que si nous ne l avons pas int gr e notre corpus d tude c est parce que l analyse par logiciel lexicom trique n ces
34. actuelle na t au XIXe si cle En effet c est cette poque que sont publi es les premi res statistiques judiciaires homog nes et continues du pays 2 Aussi le Compte g n ral de l administration de la justice criminelle publie son premier volume en 1827 et les donn es Pr f GPA ja f shoe ndana 00 statistiques deviennent le principal indicateur et mat riau du discours s curitaire C est 258 Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle in Pinto Evelyne Pour une analyse critique des m dias le d bat public en danger Bellecombe en Bauges ed du Croquant 2006 pp 57 70 2 Thid p 57 56 galement cette p riode en 1825 que na t la Gazette des Tribunaux un quotidien enti rement d di aux questions de justice et de crime Et concernant le troisi me l ment convergent la repr sentation parlementaire m me f brile et r duite est bien pr sente dans ces ann es 1820 1830 p riode de la Restauration C est donc cette poque la fin de la Restauration dans les ann es 1826 1927 qu est rep rable l expression d une probl matique moderne de l ins curit fond e sur l mergence d un d bat public virulent concernant les risques d agressions nocturnes Paris et dans les grandes villes Ainsi les fait divers envahissent les pages des journaux de l poque et le th me de l ins curit est largement exploit Et cela d
35. aise Face l ampleur des v nements les r actions de la classe politique se sont faites nombreuses Hommes et femmes politiques de tout bord ont largement r agi cette crise prolong e des banlieues Ainsi comme le montre V ronique Le Goaziou lors des premi res nuits de violences les r actions portent principalement sur le caract re violent des actes commis par les jeunes meutiers Que ce soit gauche ou droite sont voqu s les affrontements avec la police et les biens d grad s et on pointe la violence des v nements et des comportements des jeunes Manuel Valls par exemple fera tat d une violence de plus en plus dure Et cette violence que pointent les hommes politiques est largement condamn e et cela d autant plus lorsque les meutes vont durer et s tendre On est donc en pr sence d une sorte de consensus r publicain anti violence men e principalement par les lus de droite Ainsi notamment au d but des meutes peu de chose seront dites sur les causes des violences Dans l opposition si certains font allusion aux baisses de subventions accord es aux associations dans les quartiers ou au d mant lement de la pr vention et de la police de proximit comme Dominique Strauss Kahn peu voquent la situation difficile des quartiers sur le plan scolaire en mati re d emploi de logement ou encore les discriminations Et pour ce qui est de la droite et notamment de l UMP
36. consacr e et l dition du 5 et 6 novembre consacre m me trois pages enti res de sa rubrique Soci t aux v nements Le record est atteint le 8 novembre date laquelle le journal d die cinq pages ce qu il appelle la crise des banlieues et pr s de 15 articles Cette appellation la crise des banlieues sera d ailleurs l objet d un nom de rubrique sp cifique que le quotidien cr e d but novembre pour rassembler l ensemble des articles traitant du sujet la mi novembre le traitement se fait moins dense et moins r gulier Ainsi les v nements disparaissent compl tement de la premi re page du quotidien et les articles se font moins nombreux d s le 16 novembre a Des r cits d actes meutiers d velopp s Tout au long de la p riode c est dire du 29 octobre au 30 novembre Le Figaro porte une attention soutenue aux pisodes de violences meuti res Si la couverture des nuits de violences est plus intense aux d buts des incidents et s att nue au fil des jours avec l arriv e de papiers d analyse de reportages plus g n raux sur l ins curit sur les causes et les solutions de la crise par exemple Le Figaro fait r guli rement et jusqu l accalmie le rapport des nuits d meutes des villes touch es des d g ts provoqu s Aussi cette classe relative aux violences meuti res repr sente 23 du corpus ce qui est sensiblement sup rieur la majorit d
37. dactions pour obtenir des informations sur leur cadre et leurs contraintes de travail ainsi que sur leurs repr sentations Analyse textuelle Ces cinq quotidiens ont t choisis car ils repr sentent assez bien la diversit de la presse 5165 quotidienne fran aise presse nationale presse r gionale journaux dits d opinion et journaux dits de r f rence Il ne manque notre ventail qu un repr sentant de la presse dite populaire comme Le Parisien Aujourd hui en France ou France soir mais pour des 165 La cat gorisation des journaux est assez dissemblable selon les auteurs Jean Marie Charon par exemple consid re que la cat gorie journaux d opinion correspond seulement ici au journal l Humanit Le Monde Lib ration et Le Figaro faisant partie de la cat gorie presse haut de gamme m me si pour autant cela ne signifie pas que les autres journaux soient exempts de toute sensibilit ou inclinaison philosophique ou politique mais les titres en question s emploient proposer au jour le jour une pr sentation de l actualit tout en l organisant et en le commentant partir de la grille d analyse du courant d opinion dont ils se r clament Pour Angelina Peralva et ric Mac la cat gorie journaux d opinion englobe Le Monde Lib ration et Le Figaro et Humanit est l organe officiel d un parti politique Pour notre part sans consid rer ces journaux comme de v rita
38. de ma triser les repr sentations sociales produites Et cela notamment parce que les manifestations de masse ouvrent la voie aux r cits subjectifs que les journalistes d contextualisent les informations diffus es et qu ils font surtout des choix dans la fa on d orienter la perception du public en retenant uniquement ce qu ils souhaitent montrer d une manifestation Ces travaux nous indiquent alors que les m dias ne sont pas n cessairement une ressource pour les mobilisations et cela d autant plus que les groupes mobilis s ont eux m mes peu de ressources et sont peu organis s En effet comme le rappelle G rard Mauger en s appuyant sur les propos de Pierre Bourdieu les classes domin es jusque dans la production de leur image sociale et par cons quent de leur identit sociale ne parlent pas elles sont parl es Ce qui fut le cas lors des meutes de 2005 le mouvement a t spontan aucun groupe homog ne ne s est form et aucun leader ni repr sentant n a pris la t te du mouvement Au final personne n a port la parole du groupe personne n a t d sign pour s ins rer dans la relation d associ s rivaux que d crit E Neveu Si l on suit cette id e les meutiers n ont donc pu v ritablement contr ler le discours produit sur les v nements et les 18 Neveu Erik M dias mouvements sociaux et espaces publics R seaux art cit p 43 1 Schlesinger Philipp
39. de tout ce qu on veut Mais c tait pas qu une question d immigration La preuve par dix je crois que les deux jeunes il y en avait un seul qui tait tranger non Il me semble me souvenir non Il me semble qu il n y en avait qu un seul que c tait des immigr s fran ais mais sinon ils taient fran ais 525 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 5 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 130 De son c t Luc Bronner Le Monde consid re quant lui que cette dimension ethnique n est pas pertinente pour analyser et comprendre les meutes en elles m mes mais qu elle peut l tre sur d autres sujets qui concernent les banlieues fran aises comme le racisme la discrimination ethnique ou encore la s gr gation Non simplement c est quasiment jamais apparu comme une cl sur la partie meutes en tout cas C est apparu d autres moments sur d autres sujets Je pense que a peut tre 527 certains moments tr s fort Sur les meutes non On peut porter tous les jugements qu on veut mais il n emp che que quand on va dans les quartiers ce sont des crit res de lecture qui existent Et ce sont des crit res de lecture qui par ailleurs sont importants d crire Y compris dans mon journal Mon journal les seuls noirs que vous croisez font le m nage s occupent de la restauration un peu de technique Si on le dit pas si on reste dans un discours g n ral en disant o
40. de v ritables difficult s aux journalistes soci t notamment pr sents sur le terrain La principale de ces difficult s a t la prise de contact et l instauration d une relation de confiance car l ensemble des journalistes rencontr s s accorde le dire une forte d fiance l gard des m dias subsiste dans les quartiers C est toujours la m me difficult c est dire que l on se retrouve confront des gens qui sont dans une situation de m fiance norme vis vis des m dias parce que soit ils les assimilent des ennemis potentiels que sont la police les institutions et donc pour eux ils mettent un peu dans le m me sac les m dias Et donc quand on arrive l bas on est souvent consid r comme quelqu un d hostile et quelqu un qui forc ment va soit restituer une parole qui serait une parole ennemie soit une parole qui serait une parole pro polici re donc assimil e une parole ennemie Donc y a toujours cette d fiance qui fait que a c est une vraie contrainte de production en banlieue Et pour carter pour faire reculer cette d fiance ce qui est capital dans le travail sur la banlieue c est d avoir le temps d tablir des liens avec les gens Sn La contrainte pour les journalistes a donc t d arriver d passer cette attitude de d fiance de la part des jeunes principalement et d instaurer rapidement une relation de confiance pour arriver dialoguer Et cette contrainte ta
41. discours des diff rents quotidiens de notre corpus la plupart des journalistes expliquent l orientation du traitement de leur quotidien par son identit et sa ligne ditoriale Pour autant le journaliste n a pas non plus une part n gligeable dans cette orientation En effet nous l avons abord c est principalement le journaliste qui fait remonter les informations du terrain qui participe au moment des r unions de r daction la promotion de tel sujet de tel angle ainsi qu l appr ciation et la d finition de l importance d un sujet de tel propos ou de tel fait Son propre jugement et la mani re dont il analyse les faits et l actualit ne sont donc pas mettre de c t Le r dacteur en chef oriente et tranche parfois mais c est le journaliste sur le terrain qui d tient principalement l information Aussi ses propres repr sentations ses 47 Entretien Richard Schitlly 11 07 2008 48 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 115 propres interpr tations des v nements peuvent s rement peser sur le discours produit et le type de traitement adopt IL REPRESENTATIONS DES JOURNALISTES ET DISCOURS PRODUITS Aussi nous venons de le voir le poids des journalistes dans l orientation du traitement d un quotidien est une donn e prendre en compte Aussi nous allons tenter ici de d gager les diff rentes repr sentations que peuvent avoir les journalistes quant aux meutes Pour cela n
42. dure stigmatisante 10 11 2005 Anne Roy Toulouse Je comprends mais je trouve a idiot 10 11 2005 Bruno Vincens Stains Il n y a pas de probl me d int gration 10 11 2005 Vincent Defait Bobigny les salari s manifestent pour d autres r ponses l urgence sociale 10 11 2005 Lucy Bateman Appel Nos futurs 10 11 2005 Non sign Emploi les jeunes convoqu s l ANPE 10 11 2005 Thomas Lemahieu S curit 2000 embauches de policiers pour quoi faire 10 11 2005 Laurent Mouloud Une France abandonn e 12 11 2005 Cyrille Poy Emplois et villes Annulation massive des cr dits 12 11 2005 Cyrille Poy Les lus communistes sur le terrain 12 11 2005 Marc Blach re Les d rives vichyssoises de Sarkozy et des siens 12 11 2005 milie Rive Vous habitez aux 4000 On vous rappellera 12 11 2005 Rosa Moussaoui et Cathy Ce be La souffrance ici se conjugue au f minin 12 11 2005 Rosa Moussaoui et Cathy Ce be Quels d bouch s la r volte 12 11 2005 Lucien Degoy Quel lendemain 12 11 2005 Jean Paul Pi rot Toulouse quand Sarkozy fustigeait la pr vention 12 11 2005 Alain Raynal Jeunes et flics le dialogue est rompu 12 11 2005 Laurent Mouloud La police cristallise la discrimination 12 11 2005 Alexandre Fache R pression L UMP tire vue 12 11 200
43. fiante et en proie de forts ressentiments a constitu une contrainte de production particuli rement forte pour les journalistes Celle ci explique peut tre tout comme les violences la faible proportion des t moignages de jeunes et plus g n ralement d habitants des quartiers touch s par les meutes dans certains quotidiens 46 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 7 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 107 Mais au del de cette d fiance le fait de travailler sur des territoires sans v ritables repr sentants identifi s et identifiables complique galement selon certains journalistes le travail journalistique En effet lors d v nements particuliers comme l ont t les meutes de novembre 2005 les journalistes n ont pas de sources officielles repr sentatives et porteuses d une parole g n rale vers qui se tourner pour recueillir de l information Aussi les journalistes ont affaire des sources morcel es et des interlocuteurs qui ont une vision parcellaire des v nements C est notamment ce que pointe Luc Bronner journaliste au Monde Sur la plupart des rubriques en tout cas pour Le Monde quand on est rubricard on a affaire des interlocuteurs qui ont une vision d ensemble Pour poursuivre l exemple sur la d fense nationale on va avoir des sources officielles d fense nationale minist re de la d fense officiers de haut rang qui ont une vision d ensemble Pour prendre l exempl
44. investiguer pour comprendre les logiques du traitement m diatique des meutes de 2005 le traitement op r par les m dias trangers Si nous l avons quelque peu abord au cours de notre tude notamment lorsque nous avons voqu la diff rence dans l emploi de la lecture ethnique entre presse fran aise et presse trang re cet aspect du traitement m diatique des meutes de 2005 est rest plus que marginal dans notre tude Toutefois nous pensons que l analyse du discours produit par les m dias trangers a un int r t particulier pour d crire et comprendre davantage le poids des repr sentations dans les discours produit Et cela parce que nous venons de le dire la presse trang re a parfois d velopp des grilles de lecture totalement diff rentes de celles d ploy es par la presse fran aise dont la lecture ethnique des v nements est un exemple Aussi il serait int ressant comme nous avons tent de le faire lors de notre tude de d gager les repr sentations sous jacentes au discours produit par les journalistes trangers et ainsi de pouvoir mener une tude comparative Aussi cette tude semble en appeler de nombreuses autres qui nous l esp rons seront b n fiques la compr hension du traitement op r par les m dias de cet v nement r el et m diatique qu ont t les meutes de novembre 2005 dans les banlieues fran aises mais aussi plus globalement la compr hension des logiques
45. lecteurs de droite et pour 11 d lecteurs d extr me droite qui permet de comprendre son orientation ditoriale centr e galement sur l action gouvernementale et sur des probl matiques s curitaires Par ailleurs la pr pond rance des r cits de vie et des t moignages dans le traitement de Lib ration ainsi que l vocation abondante des probl mes sociaux qu il op re paraissent s expliquer d une part par son lectorat compos 80 d lecteurs de gauche et cologistes mais galement par son positionnement gauche de l chiquier politique r sultant de son h ritage militant issu de Mai 68 Et si pour L Humanit nous n avons pu avoir acc s aux chiffres concernant l orientation politique de son lectorat il para t vident que c est sa proximit avec le Parti communiste fran ais mais surtout avec ses id es car il reste un quotidien ind pendant qui semble expliquer son traitement centr notamment sur les causes sociales de ces meutes La nature m me des quotidiens ainsi que leurs orientations ditoriales semblent donc tre des facteurs explicatifs des diff rences de traitement et de discours qu ils ont produit sur les meutes de 2005 Pour autant nous consid rons galement comme nous l avons avanc dans l introduction que les conditions de travail des journalistes ainsi que leurs repr sentations ont galement pu jouer un r le C est ce que nous allons tenter
46. r volte de s dition ou d insurrection qui renvoient plus directement l id e d une contestation politique sont par ailleurs tr s peu utilis s Ainsi avant de voir dans quelles proportions ces diff rents termes sont utilis s par les quotidiens et ce qu en pensent les 530 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 132 journalistes penchons nous sur les significations de ces deux termes particuli rement significatives Le mot meute vient de l ancien fran ais esmote ou esmuete qui signifie mouvement ou moi Le Petit Robert de la langue fran aise dition 2006 le d finit comme un soul vement populaire g n ralement spontan et non organis pouvant prendre la forme d un simple rassemblement tumultueux accompagn s de cris et de bagarres Une d finition quasi similaire celle que l on retrouve dans la neuvi me dition du Dictionnaire de l Acad mie fran aise pour lequel une meute est une explosion de violence agitation populaire la plus souvent spontan e ou dans celui du Tr sor de la langue fran aise informatis qui d finit l meute comme mouvement agitation soul vement populaire qui explose en violence l occasion d une situation tendue Aussi si ces d finitions paraissent floues et impr cises il en ressort toute de m me un consensus sur l id e de soul vement populaire de spontan it et d inorganisation Ces d finitions nous
47. ration ax s davantage sur la r alit sociale des quartiers en difficult nous allons le voir il n en reste pas moins qu elle est pr sente et dans des proportions quasi identiques que dans Le Monde et Le Figaro Cette cat gorie qui regroupe trois classes repr sente dans sa globalit 27 du corpus Mais si un rapprochement peut tre fait au niveau statistique entre les quotidiens il n en est pas de m me en ce qui concerne le contenu et le discours produit En effet la composition des classes qui constituent cette cat gorie plus globale est en beaucoup de points diff rente et divergente par rapport celle des deux autres quotidiens 345 A Clichy dans les pas de Bouna et Zyed 31 10 2005 Lib ration Karl Laske Plusieurs versions des faits 31 10 2005 Lib ration Non sign Pourquoi ils les ont cours s comme a 31 10 2005 Lib ration Karl Laske Les d rapages de Villepin et Sarkozy 31 10 2005 Lib ration Didier Hassoux 46 Entretien Karl Laske Lib ration journaliste soci t 08 07 2008 347 Les pr sum s meutiers condamn s la cha ne 08 11 2005 Lib ration Dominique Simonnot 348 Les pr sum s meutiers condamn s la cha ne art cit 78 La premi re classe qui repr sente 11 des u c e class es renvoie aux acteurs politiques de la majorit intervenus et pr sents sur la sc ne politique au moment des meutes de 2005 Comme c est
48. re artificielle Les repr sentations identifi es ici sont donc un des facteurs explicatifs du type de traitement d velopp par les quotidiens et des discours qu ils ont produits 140 CONCLUSION Au cours de ce travail nous avons tent de rendre compte des dimensions du traitement m diatique produit par la presse quotidienne nationale et r gionale fran aise et par l m me d en comprendre les logiques Nous voudrions maintenant revenir sur les diff rentes conclusions qui s en d gagent et ainsi tenter de r pondre aux interrogations qui avaient t les n tres au d but de cette tude Par ailleurs nous voquerons galement d autres pistes de recherche qui nous paraissent int ressantes pour compl ter ce travail et saisir d autres aspects du traitement m diatique des meutes de 2005 L analyse des articles produits par les cinq quotidiens de notre corpus au moment des meutes de 2005 fait clairement appara tre des dissemblances dans le traitement des v nements Ces principales dissemblances voient notamment s opposer Le Monde et Le Figaro d une part qui d veloppent un traitement centr sur les r actions et les actions des acteurs politiques la t te de l ex cutif et d autre part Lib ration et L Humanit qui privil gient un discours ax sur la r alit de la vie quotidienne en banlieue et sur les difficult s sociales qui lui sont inh rentes S opposent galement les quoti
49. s 21 sont en formation en SEGPA ou dans des centres de formation pour apprentis 8 5 ont une activit professionnelle n cessairement peu qualifi e et seulement 44 5 poursuivent des tudes g n rales ou techniques gt Pour ce qui est de leur probable pass de d linquant Nicolas Sarkozy avait affirm que 70 des gens qui ont t arr t s ont un pass d lictuel et que deux tiers des personnes interpell es sont connues des services de police il n est pas av r En tout cas pas pour la majorit des meutiers interpell s En effet sur les 949 mineurs plac s en garde vue 318 avaient des ant c dents judiciaires dont un tiers suivis au titre de l enfance en danger c est dire peine plus de 20 des mineurs interpell s ai Et la proportion est quasiment la m me pour les majeurs C est certes plus que dans un chantillon repr sentatif des jeunes des villes de la couronne parisienne mais cela n autorise nb Fe 202 pas conclure qu il y avait une grande majorit de d linquants Pour ce qui est des raisons de la col re 7 de ces jeunes meutiers l encore 1l est difficile d tablir une liste claire exhaustive et repr sentative des motivations d implication Tout d abord parce que nous l avons d j voqu aucun porte parole ne s est manifest pendant ou apr s les v nements et ainsi aucune parole collective n a t port e Ensuite parce
50. s les lus de gauche contre ces mesures Aussi les critiques qu ils formulent sont fortement pr sentes dans le corpus En voici un exemple Si pour tous les orateurs des groupes parlementaires la n cessit s impose de r tablir l ordre r publicain mettre un terme ces exactions serait illusoire sans parler de libert d galit et de fraternit a pr venu Fran ois Asensi PCF Votre gouvernement r actualise cinquante ans apr s l une des plus sombres pages de l histoire de notre pays celle d une guerre colonialiste a fustig le d put de Seine Saint Denis propos de la loi du 3 avril 1955 v ritable loi d exception attentatoire aux libert s L analyse du discours et du traitement produit par Lib ration et L Humanit sur les meutes de 2005 que nous venons de vous exposer r v le ainsi de fortes similitudes entre les deux 408 gauche 9 occurrences pour un khi2 de 10 strat gie khi2 de 66 s curitaire khi2 de 66 surench re khi2 de 60 410 urgent 80 occurrences avec un khi2 de 262 le plus lev de la classe loi 53 occurrences pour un khi2 de 154 11 couvre feu khi2 de 63 412 La France sous surveillance 15 11 2005 L Humanit St phane Sahuc 13 yp Ibid 4 PCF khi2 de 74 communisme et ses d riv s khi2 de 59 15 l Assembl e le PCF porte la voix des banlieues 09 11 2005 L Humanit S bastien
51. 11 le pr fet peut aussi faire proc der des perquisitions domicile y compris de nuit des assignations r sidence voire des fermetures de salles de spectacle d bits de boissons et lieux de r union de toute nature Cette loi qui appara t pour le gouvernement comme la solution pour un retour au calme ne sera finalement que peu appliqu e Le Parlement adoptera pourtant le projet de loi prorogeant l tat d urgence de trois mois qui sera suspendu par Jacques Chirac le 3 janvier 2006 Ce retour au calme recherch par le gouvernement avec le couvre feu n interviendra que le 17 novembre En effet selon les indicateurs du minist re de l Int rieur le retour la normale intervient le 17 novembre jour o le nombre de voitures incendi es passe sous le seuil ordinaire des 100 voitures br l es par nuit sur l ensemble du territoire Au total pr s de 300 communes r parties sur 40 d partements auront t touch es par les meutes de 2005 C Les meutiers et les raisons de leur col re Les informations sur les meutiers sont peu nombreuses Seules les donn es tir es des interpellations polici res permettent d obtenir des l ments sur le profil des meutiers s il en existe un Mais rien n assure que l chantillon des jeunes interpell s corresponde r ellement au profil de la population qui a particip aux meutes et cela d autant plus que plusieurs sources indiquent que de n
52. 11 2005 B atrice Gurrey et Christophe Jakubyszyn Le ministre de l int rieur voque le choix collectif du couvre feu 10 11 2005 Piotr Smolar Partag e sur l tat d urgence la gauche ne sait pas de quelle fa on s opposer au gouvernement 10 11 2005 Isabelle Mandraud et Sylvia Zappi Les banlieues s invitent au congr s du PS 10 11 2005 Isabelle Mandraud L apprentissage touche plus le sup rieur 10 11 2005 Catherine Rollot Quand M Sarkozy exigeait une baisse significative des violences urbaines 10 11 2005 Piotr Smolar La grenade lacrymog ne des policiers ne visait pas la mosqu e de Clichy sous Bois 10 11 2005 Piotr Smolar Au Blanc Mesnil le maire menace de d missionner en cas de couvre feu 10 11 2005 Pascal Ceaux Francfort malgr des d ceptions le melting pot fonctionne 10 11 2005 Adrien de Trincornot L agressivit n est jamais gratuite juge Lilian Thuram 10 11 2005 Bruno Causs Apr s la mort de Jean Claude Irvoas des habitants afflig s 10 11 2005 Beno t Hopquin Nicolas Sarkozy veut expulser les trangers impliqu s dans les violences urbaines 11 11 2005 Laetitia Van Eeckhout Le gouvernement esp re que les troubles dans les cit s ne remettront pas en cause le rebond spectaculaire de la croissance 11 11 2005 Alain Beuve M ry et Jo l Morio Le Mas du Taureau entre d sir et volont d en d coudre
53. 15 11 2005 Charlotte Rotman Le policier de Bobigny a t remis en libert 15 11 2005 Pierre Tourancheau Apprentis juniors un label pour quitter le coll ge 15 11 2005 Emmanuel Davidenkoff A l cole de la cit faire passer les l ves du pluriel au singulier 15 11 2005 Marie Jo lle Gros Un l ve sur cinq scolaris en ZEP 15 11 2005 Marie Jo lle Gros Fr quentation en baisse aux spectacles 15 11 2005 Marie Christine Vernay Un Black c est qui c est un Fran ais Moi je suis noir et fier de l tre 15 11 2005 Jacky Durand Surench re de la bavure 15 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne La France prend trois mois ferme 16 11 2005 Une Banlieues A savoir 16 11 2005 Non sign XXVI Bienvenue dans trois mois d exception 16 11 2005 Antoine Guiral Didier Hassoux et Vanessa Schneider Le PS ne couvre plus le couvre feu 16 11 2005 Didier Hassoux De bons mots mais ce ne sont que des mots 16 11 2005 Lib ration Jacqueline Coignard tat policier 16 11 2005 Patrick Sabatier ditorial 22 millions v l Chirac 16 11 2005 Rapha l Garrigos Les meutes aubaine polici re 16 11 2005 Patricia Tourancheau Les faits du jour 16 11 2005 Non sign Au tribunal de Bobigny d lit de sweat bleu ciel 16 11 2005 Karl Laske La loi devrait tre censur e 16 11 2005 Domin
54. 2005 Sylvia Zappi Dans les mosqu es les pr ches appellent au calme 06 11 2005 Xavier Ternisien et Richard Schittly Modestie et ambition 06 11 2005 ditorial Violences et vigilance le face face des banlieues 08 11 2005 Jean Michel Dumay Une Fracture urbaine 08 11 2005 ditorial Les d chirements du ministre Azouz Begag 08 11 2005 Philippe Bernard Nos fr res ce sont des cam l ons gentils la maison des terreurs dehors 08 11 2005 Luc Bronner Une nuit avec des meutiers qui ont la rage 08 11 2005 Yves Bordenave et Mustapha Kessous Au PC de crise de Bobigny la gu rilla urbaine sur un tableau informatis 08 11 2005 Beno t Hopquin Grigny les habitants se mobilisent la nuit pour prot ger les lieux publics 08 11 2005 Pascal Ceaux S ils avaient des couilles ils iraient casser le centre ville 08 11 2005 Luc Bronner Jacques Chirac r agit dix jours apr s le d but de la crise 08 11 2005 B atrice Gurrey Dominique de Villepin utilise la cagnotte budg taire pour les quartiers difficiles 08 11 2005 Christophe Jakubyszyn La banlieue et ses lecteurs vus par Nicolas Sarkozy 08 11 2005 Philippe Ridet Clichy revendique une col re sinc re dix jours apr s la mort des deux adolescents 08 11 2005 Piotr Smolar Un homme de 61 ans dans le coma apr s une altercation 08 11 200
55. 515 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 516 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 17 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 58 Entretien Richard Schitlly 11 08 2008 51 Entretien Richard Schitlly 11 08 2008 520 Entretien J acky Durand 08 07 2008 128 Alors apr s que a ait p t Lyon un peu apr s je ne pourrais pas dire Je pense qu il y a un effet un peu d entra nement d imitation et puis d exprimer un moment donn cette x 521 sorte de rage de vivre l c est un peu des impasses Cette id e est galement celle de Laurent Mouloud L Humanit pour qui les ph nom nes de comp tition aliment s notamment par la m diatisation t l visuelle et le caract re ludique des meutes de 2005 restent ponctuels et donc galement marginaux Et puis il y a le c t comp tition Alors l les agissants les bras qui jetaient les cocktails Molotov ou qui d cidaient d aller br ler tel truc ou tel truc videmment l effet de l image y a un effet entra nant de comp tition entre banlieues qui existe malheureusement Pour moi c est des probl mes ponctuels Enfin y a des ph nom nes de rivalit mais comme il y avait des rivalit s entre villages dans la France des ann es 30 Voil Borzine Pan ils pouvaient pas blairer les gars de B zieu les Machins Oui les jeunes s affrontaient entre eux oui c tait la guerre des boutons Aujourd hui sauf que c est une chelle de 300 jeunes avec qui ont
56. Columbia New York Parcours professionnel Journaliste L Usine Nouvelle de 1990 1994 services Social et Secteurs Industriels Journaliste au Revenu Fran ais de 1994 1999 service Enqu tes Journaliste au Figaro depuis 1999 service Social Sant et enfin Politique Positionnement politique Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite la journaliste se positionne aux 3 et 4 rangs en partant de la droite Elle d clare avoir vot pour Fran ois Bayrou UDF au 1 tour des derni res lections pr sidentielles de 2007 Cyrille Louis Le Figaro 31 ans Journaliste au service Soci t Entretien r alis le 09 07 2008 Formation Ma trise d Histoire Universit Paris VII Diderot Deug de Philosophie Universit Paris I Panth on Sorbonne Parcours Professionnel Journaliste au Figaro depuis 2000 services Soci t sp cialisation Faits divers Positionnement politique Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite le journaliste se positionne au 3 rang en partant de la gauche Il d clare avoir vot S gol ne Royal PS au 1 tour des derni res lections pr sidentielles de 2007 XLII Luc Bronner Le Monde 34 ans Journaliste au service Soci t Entretien r alis le 08 07 2008 Formation Dipl m de l Institut d
57. Cr pel 4 4 91 quotidiens En effet tous d eux ont fortement privil gi un traitement social des v nements bas s sur un d veloppement abondant de th mes comme l emploi le ch mage l ducation et la scolarit le logement la sant les discriminations ou encore la s gr gation Les meutes ont donc t l occasion pour ces journaux de parler de la banlieue ou plut t de faire parler la banlieue de sa r alit et de ses difficult s Car effectivement et c est le deuxi me point de convergence des traitements des deux quotidiens pour aborder tous ces sujets et comprendre la vie quotidienne des quartiers touch s par les meutes Lib ration et L Humanit ont multipli les t moignages et les r cits de vie des habitants des jeunes en col re et des professionnels de la banlieue Aussi par rapport au Monde et au Figaro que nous avons auparavant tudi la focale principale de traitement des v nements de Lib ration et de L Humanit ne s est pas ax e sur l espace politique mais plut t sur la banlieue et leurs acteurs Et m me si la dimension politique n est pas compl tement absente des traitements des deux quotidiens nous l avons d j soulign et qu elle constitue m me une part relativement importante de leur corpus elle n occupe qu une place secondaire par rapport au traitement social et soci tal HII UN TRAITEMENT FACTUEL DES EVENEMENTS LE PROG
58. Dutheil et B atrice Gurrey Le rap l index 25 11 2005 ditorial Des parlementaires r clament des poursuites contre les rappeurs 25 11 2005 Mustapha Kessous Banlieues des meutiers sans pass judiciaire 26 11 2005 Une La majorit des mineurs pr sent s aux juges taient inconnus des tribunaux 26 11 2005 Nathalie Guibert Les ghettos et le rejet de la mixit sociale 28 11 2005 Luc Bronner Alain Finkielkraut J assume 28 11 2005 Sylvain Cypel et Sylvie Kauffmann La diversit une id e tr s m diatique mais peu pratiqu e par les m dias 28 11 2005 Martine Silber Apr s le choc 29 11 2005 Jean Marie Colombani M Le Pen compte sur la crise des banlieues pour gagner le vote ouvrier 29 11 2005 Christiane Chombeau Joey Starr dispense ses conseils Clichy 29 11 2005 Ariane Chemin Annexe 2 Liste des articles du corpus du Figaro D tresse et consternation Clichy sous Bois 29 10 2005 Delphine Chayet Malgr un alourdissement des peines la justice reste inop rante 29 10 2005 Laurence de Charette Violences la banlieue parisienne sous le choc 31 10 2005 Une Clichy sous Bois toujours sous tension 31 10 2005 Delphine Chayet Le PS critique la m thode Sarkozy 01 11 2005 Une Clichy sous Bois reste une poudri re 01 11 2005 Delphine Chayet Les cinq questions au c ur des a
59. Emmanuel Davidenkoff et Thomas Leb gue Farce tragique 08 11 2005 Jean Michel Thenard ditorial Sans titre 08 11 2005 Non sign Les socialistes appellent la vigilance 08 11 2005 Service Politique A Sevran les habitants en rondes de nuit 08 11 2005 H l ne Lam Trong L motion gagne Stains 08 11 2005 Thomas Leb gue Ce n est pas avec des mots vulgaires qu on va changer les cit s 08 11 2005 Didier Arnaud et Karl Laske c Des veilles citoyennes aux brassards blancs 08 11 2005 Renaud Lecadre et Nicole Penicaut Les flics aussi ont besoin de m diation 08 11 2005 Didier Arnaud Les faits du jour 08 11 2005 Non sign Inqui tudes Paris 08 11 2005 Thomas Leb gue Les pr sum s meutiers condamn s la cha ne 08 11 2005 Dominique Simonnot Sarkozy m ne campagne sur Google 08 11 2005 Ludovic Blecher L Europe redoute l effet tra n e de poudre 08 11 2005 Nathalie Dubois Politique de la ville trente ans de traitements d urgence 08 11 2005 Tonino Serafini Patricia Tourancheau Brigitte Vital Durand et Emmanuel Davidenkoff XXII Sciences Po exemple peu suivi 08 11 2005 Emmanuel Davidenkoff Vaulx s est reconstruit sur ses cendres 08 11 2005 Olivier Bertrand De la fin des barres la r novation 08 11 2005 Non sign La cit enferme favorise les ph nom nes de bande
60. Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique op cit p 101 55 Ibid 145 L analyse du traitement des v nements par la t l vision permettrait galement d investiguer d avantage un aspect que nous avons par ailleurs abord dans cette tude savoir l importance des conditions de production par rapport au discours produit Et cela parce que la t l vision est soumise a de nombreuses contraintes techniques En effet l information t l vis e n cessite que ce soit sur le terrain ou dans les studios des moyens humains et techniques consid rables et entra ne donc des contraintes importantes Parmi elles des contraintes en termes de d placements par exemple du fait du mat riel imposant et du travail en quipe compos e g n ralement d un journaliste r dacteur et d un journaliste reporter d image des contraintes dues au format le format standard d un reportage pour le journal t l vis est de 1 30 des contraintes de temps du fait des imp ratifs de bouclage deux fois dans la journ e pour les ditions du midi et du soir ou encore des contraintes dans la prise de contact avec les gens et concernant l authenticit du discours des interview s car la cam ra est un instrument qui impressionne mais qui fascine aussi et qui donc peut provoquer de la part de certains acteurs des comportements calcul s Enfin un autre aspect nous semble important
61. Sans titre 19 11 2005 Non sign Le premier ministre appelle viter certains amalgames sur la crise des banlieues 21 11 2005 Christophe Jakubyszyn Le collectif Devoir de m moires demande un d bat public sur les violences polici res 21 11 2005 Mustapha Kessous L tat a aid les territoires il faut promouvoir les individus 21 11 2005 Rapha lle Bacqu et Sylvie Kauffmann Un soir au pied des barres 21 11 2005 Mustapha Kessous M Sarkozy durcit son discours sur les banlieues 22 11 2005 Philippe Ridet Le gouvernement r tablit les cr dits aux associations des quartiers sensibles 22 11 2005 Patrick Roger Des militants associatifs veulent cr er une force politique 22 11 2005 Sophie Landrin La SNCF s engage recruter davantage dans les cit s 22 11 2005 Fran ois Bostnavaron Le gouvernement h site sur les moyens donner aux ZEP 22 11 2005 Luc Bronner M Chirac exige l application de la loi sur le logement social 23 11 2005 Bertrand Bissuel et B atrice Gurrey M de Villepin lance la mission emploi en Seine Saint Denis 23 11 2005 Service Politique Jacques Attali r clame un plan en faveur du microcr dit dans les banlieues 23 11 2005 Anne Michel A Vitry sur Seine une pr pa pour devenir apprenti 23 11 2005 Catherine Rollot Les t l visions devront accueillir les minorit s 24 11 2005 Guy
62. TF1 qui fait du fait divers et de l image On est un grand journal connotation politique donc a m tonne pas qu on ait beaucoup parl des hommes politiques de leur action et tout a 57 Pour Cyrille Louis cela correspond une sorte de soutien aux actions gouvernementales Moi je pense que a correspond une tentative de produire un discours journalistique qui soit pas trop embarrassant pour le gouvernement Je pense que quand on en vient faire a on sort un petit peu de notre r le mais bon moi je ne suis pas directeur de la r daction du Figaro C est vraiment pas le m me m tier journaliste de base et directeur de la r daction d un journal comme Le Figaro Mais je pense que c est pas une bonne chose Leur vision de cette pr valence du traitement politique est donc totalement diff rente Cela peut notamment s expliquer par la diff rence de leur statut C Bommelaer est journaliste politique C Louis journaliste soci t donc le traitement politique appara t comme naturel l un et pas l autre Cela peut probablement s expliquer aussi par leurs pr f rences politiques C Bommelaer se situe plut t droite de l chiquier politique et C Louis plut t 34 loi khi2 de 231 le plus lev de la classe urgent khi2 de 174 couvre feu khi2 de 39 expulser khi2 de 213 expulsion kh12 de 154 tranger khi2 de 209 s jour khi2 de 105 335 Entretien Claire Bommelaer
63. a d signe une situation qui peut s appeler une situation d meute Mais sachant que c est jamais parfait comme terme Ainsi l utilisation des termes mais surtout la signification que leur porte par ailleurs les journalistes semble tre tout fait r v lateur des repr sentations des journalistes quant aux meutes et des orientations des traitements de leur quotidien Conclusion L analyse des conditions de travail des journalistes d une part ainsi que celles de leurs repr sentations des v nements d autre part nous permet donc de d gager et d identifier certaines logiques du discours m diatique produit lors des meutes en 2005 En effet le cadre de travail et les nombreuses contraintes qui en d coulent permettent tout d abord d expliquer de mani re globale la mani re dont les journalistes ont travaill lors des meutes de 2005 mais 41 Entretien Laurend Mouloud 09 07 2008 542 Une r volte a supposerait dans ma lecture moi une action beaucoup plus pens e de la part de ses acteurs et avec un but politique plus clair L action n tait pas pens e elle tait organis e ponctuellement il y avait des v nements d organisation de coordination m me parfois mais on n tait pas sur un mouvement collectif avec des relais des passerelles avec des liens entre les quartiers Et puis il n y a pas de mot d ordre Il y a des revendications tr s g n rales mais il n y a pas un mot d ordre une
64. a permis de comprendre ce qui s tait concr tement produit sur le terrain des violences et sur le terrain politique de comprendre d o partaient ces meutes leurs trajectoires et leurs volutions de comprendre qui taient les meutiers et quelles avaient t les raisons de leur col re de comprendre aussi quelles r ponses politiques avaient t donn es aux violences et la crise plus profonde que connaissent les banlieues et d entrevoir les diff rentes r actions de la classe politique Cela nous permettra lors de notre analyse du traitement m diatique de ces meutes de comprendre et de mettre en perspective les propos et les angles d approches des journaux tudi s de voir quels l ments constitutifs des v nements ont t trait s ou encore quelles r actions ou versions politiques ont t relay es ou critiqu es En effet une bonne connaissance des v nements et de leurs ant c dents nous para t n cessaire pour saisir au mieux le discours journalistique et les diff rentes logiques du syst me m diatique En ce sens l analyse de l mergence et de l volution de la question s curitaire tout au long du XIX si cle m me si elle n apporte pas d l ments sur le traitement des meutes en particulier permet de mettre au jour les diff rents l ments fondateurs du discours journalistique sur les violences urbaines et son volution Ces l ments permettront probablement de mieux app
65. affirmer que le fait que les quotidiens et les journalistes aient utilis les termes d meutes ou de violences urbaines plut t que celui de r volte r sulte d un choix volontaire et r fl chi Cela peut venir et c est cela dans la plupart des cas d habitudes de langage de reprise des termes les plus utilis s Aussi ces termes n ont pas v ritablement fait l objet de d bats ou d imposition dans les diff rentes r dactions tudi es 53 Le Monde 94 des termes utilis s Le Figaro 95 Lib ration 93 5 Le Progr s 96 54 Le Monde 22 occurrences soit 5 des termes utilis s Le Figaro 12 occurrences soit 3 des termes utilis s Lib ration 18 occurrences soit 5 des termes utilis s Le Progr s 6 occurrences soit 3 2 des termes utilis s 135 En effet Karl Laske confirme qu il n y a pas eu r ellement de d bat au sein de Lib ration pour d finir quels termes taient les plus appropri s lesquels il valait mieux employer et lesquels il fallait viter d utiliser Non y a pas eu de d bat Autant il peut y avoir des d bats sur des choses par exemple y a un d bat que d ailleurs j ai suscit sur la question du mot rafle par exemple peut on parler de rafle ou pas Mais l c est pas des mots qui font vraiment discussion se Pour autant lui m me pr f re parler de r volte plut t que de violences urbaines ou d meutes S il faut q
66. affrontements dans des cit s de Seine Saint Denis 29 10 2005 Une Les violences urbaines un ph nom ne difficile quantifier 29 10 2005 Service Soci t Nuit d meute Clichy sous Bois apr s la mort de deux adolescents 29 10 2005 Service Soci t Trois questions Claude Dilain 29 10 2005 Bertrand Bissuel Deuxi me nuit de violences Clichy sous Bois 30 10 2005 Pascal Ceaux Quatri me nuit d affrontements Clichy sous Bois 31 10 2005 Non sign Calme pr caire Clichy sous Bois 31 10 2005 Non sign Violences urbaines Sarkozy pr ne la tol rance z ro 01 11 2005 Une meutes de Clichy sous Bois les interventions de Nicolas Sarkozy sont contest es m me droite 01 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon Les limites d une politique 01 11 2005 ditorial La col re des banlieues 02 11 2005 Une Clichy sous Bois cristallise les tensions politiques et sociales 02 11 2005 Luc Bronner et Catherine Simon Les familles des deux victimes veulent s en remettre la justice 02 11 2005 Piotr Smolar Situation pr caire et tension permanente dans les banlieues lyonnaises 02 11 2005 Richard Shittly Azouz Begag principal opposant Nicolas Sarkozy 02 11 2005 Rapha lle Bacqu et Christophe Jakubyszyn Villepin se saisit du dossier des banlieues en crise 03 11 2005 Une Les violences s
67. appel s vont provoquer l intervention des forces de l ordre La situation d g n re rapidement en v ritables meutes Ces v nements vont tre les premiers conna tre une couverture m diatique de grande ampleur et seront l origine de la Marche pour l galit et contre le racisme en 1983 Dans les ann es 1990 d autres meutes vont avoir lieu En octobre 1990 clate une s rie d meutes Vaulx en Velin la suite de la mort d un jeune motard lors d une course poursuite avec la police Dans les heures qui suivent la mort de Thomas Claudio 16 ans le quartier du Mas du Taureau s enflamme Pendant plusieurs nuits cons cutives des affrontements ont lieu avec la police des incendies sont d clench s et le centre commercial sera pill Dans les mois qui suivent d autres meutes plus ou moins importantes vont avoir lieu Argenteuil o des magasins sont pill s Montfermeil Grenoble ou encore Sartrouville la suite de l assassinat d un jeune homme par un vigile l entr e d une caf t ria Les 25 et 26 mai 1991 des incidents clatent dans le quartier du Val Fourr Mantes la Jolie apr s la mort d un jeune du quartier pendant une garde vue Par la suite des 1 Zancarini Fournel Michelle G n alogie des rebellions en temps de crise 1971 1981 Vingti me si cle n 84 2004 p 121 27 Thid p 119 23 Thid p 121 224 Lapeyronnie Didier
68. articles produits c est avant tout parce qu ils 141 sont les principaux d tenteurs et relayeurs de l information que lors des prises de d cision effectu es par la hi rarchie ils disposent d un poids non n gligeable Comme nous l avons expliqu pr c demment ils peuvent promouvoir des sujets des angles de traitements mod rer ou accentuer l importance d un sujet de propos ou de faits et ainsi influer sur les d cisions et sur l orientation ditoriale prise par leur quotidien Aussi les diff rences de traitements entre m dias r sultent galement des repr sentations que les journalistes ont pu et peuvent avoir des meutes de 2005 de leurs causes et du sens leur donner En effet le traitement social que d veloppent Lib ration et L Humanit peut s expliquer par le fait que les journalistes qui y travaillent consid rent ces meutes comme le r sultat de l accumulation de probl mes sociaux dans les banlieues fran aises et identifient une dimension sociale et protestataire L absence ou plut t la moindre importance de ce mode de traitement dans Le Monde et Le Figaro peut s expliquer quant elle par le fait que les journalistes travaillant pour ces quotidiens n identifient pas ces probl mes sociaux comme l l ment d cisif des meutes de 2005 et mettent en avant d autres dimensions comme par exemple la dimension ludique des violences Dimension ludique qui explique galement pour Le F
69. auteurs identifient ces meutes comme un ph nom ne proto ou infra politique et cela parce que les acteurs impliqu s seraient totalement coup s des canaux classiques d expressions sans repr sentants sans interlocuteurs politiques identifi s et seraient peu impliqu s dans la vie civile Cette id e se retrouve dans l article de Bertrand H riard Dubreuil Une crise sans repr sentants 0 o est mis en lumi re le caract re infra politique de l meute encore en qu te de repr sentants 19 mais aussi dans les travaux de Didier Lapeyronnie qui dans son article Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux Etats Unis sie envisage l meute comme une sorte de protestation proto politique une violence qui surgit quand une partie de la population s estime la fois victime des m canismes sociaux et du m pris et ne dispose pas des canaux politiques pour exprimer ses revendications et faire Roch Sebastian Le frisson de l meute Violences urbaines et banlieues Paris Seuil 2006 221 p Thid p 128 Mot form avec le mot riote qui signifiait querelle en ancien fran ais et qui a donn le nom anglophone pour d signer les meutes riots Ibid p 131 Thid p 129 100 H riard Dubreuil Bertrand Une crise sans repr sentants Projet n 299 juillet 2007 pp 63 70 101 Thid p 63 102 Lapeyronnie Didier Les meutes urbaines en Fra
70. avait un sentiment de r volte derri re tout a Qui bien s r se concr tisait par des faits violents mais qu est ce qui tait le terreau de tout a c tait la contestation de Donc parler d meute a aurait t p joratif restrictif et faux mon avis politiquement derri re Parler de r volte le mot est peut tre pas bien employ parce que c tait pas non plus quelque chose d organis comme peut l tre une r volte Mais a relevait plus de a que de l meute pour nous a a t vident La r daction du Monde et plus particuli rement Luc Bronner semblent galement s tre pos quelques questions quant aux termes utiliser Mais rapidement Luc Bronner et par la m me le quotidien ont pench pour le terme d meute et de violences urbaines plut t que pour celui de r volte se Donc on a h sit mais assez rapidement on s est dit quand m me moi j ai pas eu trop de scrupules utiliser le terme d meute sachant qu on avait plusieurs facteurs conjugu s avec une intensit plus ou moins grande mais Il y avait des affrontements entre jeunes et policiers il y avait des destructions importantes de b timents publics des destructions importantes de bien priv s notamment les voitures et il y avait une obligation de maintien de l ordre avec des moyens de maintien de l ordre lourds avec des CRS des gendarmes mobiles Donc tous ces facteurs cumul s pour moi
71. bat public en danger Bellecombe en Bauges Ed du Croquant 2006 pp 129 150 Trom Daniel La construction des probl mes publics D finitions de situations dans des ar nes publiques R seaux vol 14 n 75 1996 p 51 2 sociale C est cette construction d une r alit sociale ou plut t cette participation la construction d une r alit sociale qui constitue pour nous l int r t de cette exploration Si les meutes de 2005 ne peuvent tre v ritablement consid r es comme un mouvement social en raison de leur manque d organisation et de structuration en raison de l absence de porte parole et de revendications clairement lisibles et de leur r pertoire d action peu classique elles peuvent en tre rapproch es car il s agit tout de m me d une action collective port e protestataire De plus si c est cet v nement les meutes de l automne 2005 qui a t choisi pour aborder la question du traitement et de la construction des probl mes sociaux op r s par les m dias c est avant tout parce que nous l avons dit il constitue l un des v nements sociaux et m diatiques majeurs de ces derni res ann es et qu ainsi une mati re abondante est notre disposition pour l analyse du discours m diatique Une r alit en partie construite par les m dias A cet gard les travaux qui traitent des relations entre mouvements sociaux et m dias d
72. bouclage une contrainte de temps De mani re g n rale de nombreuses contraintes temporelles p sent sur le fonctionnement des r dactions des quotidiens les diff rentes conf rences de r dactions et notamment celle du matin qui signe le d part de la journ e mais surtout ce qui nous int resse ici le bouclage heure fatidique o l ensemble des papiers doit tre r dig corrig et mis en page Les journalistes ont donc pour obligation de rendre leur papier une heure pr cise et quasiment inamovible d finie par chaque quotidien Si certaines entorses peuvent tre op r es et l horaire habituel de bouclage d cal dans le cas d une forte actualit ou d un v nement jug majeur les journalistes sont tout de m me soumis cet imp ratif de temps indubitable En effet comme le rappelle rik Neveu dans Sociologie du journalisme les contraintes temporelles qui p sent sur la r daction sont ins parables d un aval de la production de l information horaire de tirage l imprimerie exp dition des exemplaires par messageries ou camions de l entreprise remise des exemplaires d s cinq heures du matin pour la diffusion aux abonn s effectu e par portage dans les bo tes aux lettres Aussi les journalistes sont tenus de rendre leurs papiers dans les d lais fix s par chaque r daction sous peine de bousculer et de retarder la cha ne de production du quotidien Lors du traitement des meutes d
73. certain nombre de m thodes statistiques n cessaires l exploitation des r sultats Cependant malgr la transparence affirm e par l auteur le logiciel reste une bo te noire qui de fait donne voir sa complexit Alceste 1995 5 Les r sultats obtenus permettent n anmoins une utile analyse de contenu du corpus et fournissent d int ressantes pistes de r flexion Une bonne connaissance du corpus est cependant n cessaire avant l utilisation d Alceste Certains traitements sont un peu trop elliptiques sur le plan de l analyse Par exemple la lemmatisation 5 peut constituer un non sens de l analyse utiliser un terme au singulier peut ne pas tre la m me chose que de l utiliser au pluriel De la m me fa on Alceste classe sous la m me forme arme arme arm es armement armements armes ou sous incid ent incidence incidences incident et incidents ce qui est bien videmment contestable De m me il regroupe sous am rica les formes am ricain am ricaine am ricaines am ricains ce qui se justifie tout fait d un point de vue de lemmatisation mais galement am ricano sovi tique s ce qui l pose plus de probl mes D autre part dans la mesure o Alceste ne prend pas le sens en compte il ne peut d partager les cotextes dans lesquels une forme est utilis e au sens propre et ceux dans lesquels elle prend un sens m taphorique D autre part le traitement auquel proc d
74. coller la ligne ditoriale Les questions concernant les tribunes n ont finalement pas t exploit es car nous avons abandonn l id e d analyser les tribunes dans notre tude Phrase de transition maintenant en ce qui concerne le traitement m diatique de la presse en g n ral Que pensez vous du traitement et du discours produit par la presse fran aise et plus g n ralement par les m dias fran ais Et par la presse trang re XL Beaucoup de critiques ont t adress es aux m dias quant au traitement des meutes et des banlieues en g n ral effet d amplification spectacularisation critique de ne s int resser aux banlieues que lors d incidents graves Qu en pensez vous Est ce que ces critiques ont pes sur ont orient s votre travail 4 Sentiment par rapport aux meutes en elles m mes Phrase de transition pour clore l entretien j aimerais avoir votre sentiment sur les meutes de 2005 D apr s vous comment ces meutes peuvent elles s expliquer Pourquoi ont elles eu lieu Qu elles en sont les causes XLI Annexe 7 Entretiens r alis s et renseignements sur les enqu t s Claire Bommelaer Le Figaro 43 ans Journaliste au service Politique Entretien r alis le 08 07 2008 Formation Licence en Administration Economique et Sociale AES Universit Paris X Nanterre DEA en Sciences Politiques Universit
75. d j en vigueur 09 11 2005 Luc Bronner Stains choqu e par le geste gratuit et pr m dit qui a caus la mort d un homme 09 11 2005 Catherine Simon Les meutiers ne sont pas v ritablement organis s 09 11 2005 Nathalie Guibert Des religieux musulmans organisent des patrouilles de nuit pour tenter d arr ter la violence 09 11 2005 Xavier Ternisien Les pays europ ens craignent les risques de contagion 09 11 2005 Jean Jacques Bozonnet et Henri de Bresson La mutuelle des collectivit s locales veut une prise en charge par l tat 09 11 2005 Dominique Gallois Scarbeek dans la banlieue de Bruxelles des jeunes observent avec attention la situation en France 09 11 2005 Jean Pierre Stroobants Rep res 09 11 2005 Non sign L UMP enr le Google dans le soutien Nicolas Sarkozy 09 11 2005 Laurence Girard Les couvre feux sont approuv es par la majorit accept s gauche 09 11 2005 Une Rapha lle Bacqu IV A contre courant 10 11 2005 ditorial Le recensement de l origine ethnique des salari s un casse t te pour les DRH 10 11 2005 Laetitia Van Eeckhout quand l entreprise black blanc beur 10 11 2005 Fran ois Bostnavaron et St phane Lauer droite comme gauche des maires disent leur scepticisme 10 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon M de Villepin impose sa strat gie de crise M Sarkozy 10
76. de Saint Denis Paris La Documentation fran aise 2007 140 p H riard Dubreuil Bertrand Une crise sans repr sentants Projet n 299 juillet 2007 pp 63 70 Hunt Darnell M Screening the Los Angeles riots race seeing and resistance Cambridge Cambridge University Press 1997 313 p Joly Dani le L meute ce que la France peut apprendre du Royaume Uni Paris Deno l 2007 327 p Kokoreff Michel Sociologie des meutes Paris Ed Payot 2008 335 p Kokoreff Michel Avons nous oubli les meutes de 2005 Projet n 299 juillet 2007 pp 71 80 147 Kokoreff Michel Comprendre le sens des meutes de l automne 2005 Regard sur l actualit n 319 mars 2006 pp 15 25 Lagrange Hugues Oberti Marco meutes urbaines et protestations Une singularit fran aise Paris Presses de Science Po 224 p Lapeyronnie Didier Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux tats Unis Regard sur l actualit n 319 mars 2006 pp 5 14 Le Goaziou V ronique La classe politique fran aise et les meutes silence et d ni in Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 Paris La D couverte 2006 pp 36 57 Mauger G rard L meute de novembre 2005 Une r volte protopolitique Broissieux Ed Du Croquant 2006 158 p Mauger G rard La comm moration m diatique de l
77. de leurs causes et de leur port e ont t tr s diverses Si certains 1dentifient la cause de ces meutes dans un contexte social et structurel en crise d autres le voient dans l chec de la France int grer ses minorit s Si certains identifient les raisons de l engagement des meutiers dans un v cu d humiliations multiples dans la col re provoqu e par la mort de leur camarade ou dans un besoin de s exprimer et de se faire entendre d autres consid rent que c est avant tout la dimension ludique des v nements le go t pour le frisson de l meute qui a pouss les jeunes participer aux violences Et si certains voient dans ces v nements un ph nom ne infra politique d autres les consid rent comme totalement politique et d autres encore nient compl tement l existence de ce caract re politique Il s agira pour nous d identifier dans le discours m diatique la pr sence ou non de ces repr sentations des v nements Immigration islam post colonialisme d autres repr sentations qui peuvent peser Si les travaux scientifiques sur les meutes de 2005 mettent au jour certaines repr sentations que peuvent avoir les individus sur les v nements d autres repr sentations plus g n rales peuvent intervenir dans la perception des meutes de 2005 Ainsi ces pr c dents travaux peuvent tre clair s par d autres travaux sur les repr sentations de la soci t fran aise d
78. de pages qui leur sont consacr s diminuent fortement 282 M me si nous n analysons pas les tribunes cela reste tout de m me un bon indicateur de l importance de la couverture des v nements 283 Le 8 novembre 13 articles sont consacr s aux meutes le 9 novembre 23 et le 10 novembre 15 61 Voyons maintenant travers l tude lexicom trique de notre corpus quelles dimensions des v nements ont t abord es par le quotidien quels angles de traitement ont t privil gi s et dans quelles proportions a Des violences meuti res peu trait es Les violences meuti res n ont pas fait l objet d un traitement abondant sur l ensemble de la p riode tudi e dans les pages du Monde En effet si celles ci sont en grande partie abord es au d but des meutes elles sont rapidement d laiss es au profit de papiers ax s notamment sur les r actions politiques ou sur la situation dans les banlieues fran aises nous le verrons ult rieurement Ainsi cette classe ne repr sente sur la totalit du corpus que 16 des unit s de contexte 284 l mentaires u c e class es Elle est essentiellement centr e sur les incendies de v hicules qui ont t les actes meutiers les plus visibles et les plus nombreux mais aussi sur les 285 affrontements avec les forces de l ordre Plus marginalement les jets de projectiles ou de cocktails Molotov les caillassages ou encore les incendies de poub
79. de sociologie pragmatique bas e sur la compr hension des r alit s du travail journalistique et de ces logiques Un traitement m diatique sp cifique aux phases d meutes Sur le traitement m diatique des meutes et de ce type d v nement plus g n ralement la litt rature m me restreinte apporte galement des l ments de r flexion C est le cas de l ouvrage M dias et violences urbaines d Angelina Peralva et ric Mac qui porte sur le traitement m diatique des violences urbaines par les m dias fran ais Les auteurs identifient trois r gimes distincts de traitement des violences urbaines un r gime de routine un r gime d exception propre aux meutes et un r gime d amplification En r gime de routine on observe que g n ralement les violences urbaines devenues invisibles par banalisation sont tr s peu pr sentes dans l espace journalistique Mais il arrive aussi qu elles soient parfois subitement dramatis es En effet si face des v nements de faible intensit les journalistes r duisent le traitement de ces violences urbaines ou en occultent m me l existence d autres acteurs vont tenter de cr er l v nement et d attirer l attention des m dias C est le cas notamment des lus ou des associations d habitants qui exasp r s par la r p tition des violences ou par l occultation de ces ph nom nes vont tenter de mobiliser les m dias mais aussi des jeu
80. de vue th matique les diff rents motifs abord s dans ce th me g n ral Le logiciel offre alors un d coupage du corpus en classes th matiquement homog nes Dans chacune de ces classes les mots copr sents sont associ s Nous pouvons ainsi examiner quelles occurrences apparaissent dans ces classes et fonctionnent en cooccurrence A partir du plan d analyse qui peut tre modul par l analyste Alceste classe les ressemblances et les dissemblances de vocabulaire L int r t de ce logiciel est de fournir plusieurs types d outils qui permettent des commentaires inform s Ainsi il permet d avoir acc s un certain nombre de donn es comme 2 e Le dictionnaire des formes analys es e Le dictionnaire des formes r duites avec leur affectation chaque classe et leur distribution e La liste des formes r duites les plus fr quentes e La liste des hapax 3 du corpus e Des dendrogrammes qui permettent de visualiser les liens que les formes d une m me classe entretiennent entre elles e Le profil des classes en fonction des absences significatives e Le profil des classes en fonction des pr sences significatives e La carte correspondant l analyse factorielle des correspondances e La liste des segments r p t s par fr quence d croissante sur l ensemble du corpus et par classe L ensemble de ces documents lexicom triques offre ainsi des pistes pour une analyse de contenu du corpus Cependant
81. demande de renversement de gouvernement ou de r forme particuli re Entretien Luc Bronner 08 07 2008 58 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 138 aussi de sugg rer des pistes quant aux diff rences de traitement entre quotidiens Le rapport plus que difficile aux principales sources que sont les jeunes mais galement au terrain permet s rement d expliquer le fait que certains journaux aient bien moins privil gi les t moignages de jeunes tout comme les r cits des nuits de violence Au del des choix ditoriaux les difficult s d acc s au terrain du fait de la violence d une part et celles li es la d fiance des jeunes et des habitants des quartiers d autre part ont donc pu dans une certaine mesure pousser ou m me seulement contraindre certains quotidiens d laisser ou diminuer l une ou l autre de ces dimensions de traitement Les contraintes temporelles particuli rement astreignantes s agissant d v nements nocturnes ont galement pu peser sur ces choix Pour autant nous ne pouvons affirmer que ce sont ces l ments li s au travail journalistique qui ont orient le traitement des quotidiens ni m me dans quelles proportions Il appara t tout de m me que c est avant tout les choix ditoriaux qui peuvent expliquer les diff rentes orientations prises par les quotidiens pour couvrir les v nements M me si les journalistes eux m mes n en ont pas v ritablement conscience le traitement
82. des 4000 juin 2005 Courneuve Lors de sa visite Argenteuil dans le quartier de la Grande Dalle il dira une habitante vous en avez assez de cette bande de racailles Bien on va vous en d barrasser On est l pour radiquer la gangr ne 2 Thid p 41 71 V ronique Le Goaziou qui travaille sur les d p ches AFP produites sur les meutes ne comptabilise aucune d p che AFP mentionnant des r actions de Lutte ouvri re ou de la LCR avant le 8 novembre 75 Communiqu de la LCR intitul Non l tat d urgence cit dans Le Goaziou V ronique La classe politique fran aise et les meutes silence et d ni art cit p 43 46 acteurs politiques d extr me gauche se sont sentis plus l aise pour d fendre les libert s publiques menac es selon eux par l tat d urgence que pour analyser le ph nom ne meutier ses causes ainsi que la situation de la vie des habitants des quartiers populaires y Et l oppos de l chiquier politique l extr me droite le silence est galement de mise Pour ce qui est du Front national FN on rel ve seulement quelques r actions apr s une semaine de violences dans les quartiers Une d claration est retenir celle de Marine Le Pen qui le 4 novembre r clame l instauration de l tat d urgence pr vu par la loi d avril 1955 estimant qu il est temps de faire cesser les saccages les incendies criminels les tirs balles
83. desservaient Ainsi d j pendant les meutes de 2005 leurs rapports avec les m dias se sont consid rablement tendus et cela s est retrouv par la suite lors des meutes de Villiers le Bel en novembre 2007 notamment Villiers le Bel c tait extr mement difficile Parce qu entre 2005 et 2007 les auteurs de violences notamment les jeunes se sont rendu compte que le traitement contrairement ce qu ils avaient pens dans un premier temps les avait desservi C est dire dans un premier temps eux avaient utilis les m dias en se disant c est une fa on d exister Donc ils taient assez positifs vis vis des m dias au moins la premi re partie des meutes de 2005 Et simplement ils se sont rendu compte quelques semaines apr s six mois apr s un an plus tard que a avait collectivement donn un tableau extr mement n gatif de la banlieue Et ils en ont beaucoup voulu aux m dias en ayant le sentiment que les m dias avaient mis en sc ne et avaient uniquement rendu compte de la partie la plus sombre de la probl matique des banlieues Sur 2007 et sur tous les v nements en banlieue graves parce qu il y en a eu dans d autres villes avant Villiers le Bel sur toutes ces p riodes l l inverse il y a rejet tr s fort des m dias donc du coup une agressivit et une violence physique incontestables or Ainsi le fait de travailler en banlieue aupr s d une population souvent m
84. dit qu il y a un comburant on am ne de l oxyg ne pour Donc je pense que ce qui a t le comburant de tout a a a t l histoire de la dalle d Argenteuil quand on a notre ami Nicolas Sarkozy qui va Argenteuil qui parle une dame qui lui dit y a quelque chose qui va pas et qu il lui dit mais on va vous les sortir ces racailles Et je pense que cette petite phrase et sa m diatisation j insiste beaucoup la dessus a a pu agir dans cette esp ce de mouvement comme a D une mani re peut tre compl tement non articul e dans la t te des jeunes mais a a pu contribuer cette esp ce de crispation see Pour Laurent Mouloud L Humanit c est l attitude de l tat dans sa globalit qui est responsable des meutes et de leur dur e notamment Si pour lui c est avant tout le terreau 484 Entretien Karl Laske 08 07 2008 485 Entretien J acky Durand 08 07 2008 486 Entretien J acky Durand 08 07 2008 119 social qui explique la survenue des violences nous allons le voir leur dur e in dite est directement li e l attitude du gouvernement et de l tat Et c est avant tout le fait d avoir affranchi si rapidement la police de toute responsabilit qu il met en cause Mais le temps de cette meute la dur e a c est cause de la r ponse de l tat qui a cr une suspicion de mensonge qui a mis le feu aux flammes qui a d cupl d un seul coup l embrasement
85. e en apprentissage 14 ans au lieu de 16 ans suivie plus classiquement par formation emploi 1 Banlieues vingt cinq ans apr s 04 11 2005 Le Figaro Alexis Br zet 342 Face la crise les propositions des maires de droite et de gauche 04 11 2005 Le Figaro Nicolas Barotte Claire Bommelaer Rodolphe Geisler et Judith Waintraub 75 entreprise scolaire ou encore ducation Les probl mes de logement ainsi que celui du manque de ressources des associations sont galement pr sents dans cette classe Ils font pareillement r f rence des mesures annonc es par le gouvernement savoir la restauration des subventions accord es aux associations et l acc l ration de la r novation urbaine S1 le traitement et le discours du Monde et du Figaro ne sont pas en tous points similaires nous l avons vu il ressort tout de m me quelques similitudes Tout d abord la pr pond rance du traitement politique et plus particuli rement du traitement des r actions et mesures gouvernementales En effet ces deux quotidiens ont une tendance manifeste porter leur attention sur le pendant politique de ces meutes c est dire sur leur gestion par le monde politique leurs r percussions sur la classe politique ou encore les r actions politiques qu elles suscitent Ensuite une attention port e aux questions d int gration et d immigration m me si elles sont g n ralement ab
86. es au bas des tours Au total ce sont vingt trois voitures qui seront incendi es C est la premi re nuit d meute Mais pourquoi Bouna Zyed et Muhittin ont ils p n tr dans ce transformateur lectrique Que s est il pass L les versions successives livr es par la police par les jeunes du quartier par les autorit s publiques par Muhittin et par les avocats des victimes s av rent parfois contradictoires Mais la th se d fendue par les familles et par leurs avocats semble la plus vraisemblable et la plus tay e par des indices tangibles 5 Pour les familles des victimes pour le rescap lui m me les jeunes du quartier et les avocats si les trois adolescents se sont r fugi s dans ce transformateur c est parce qu ils taient oblig s de fuir pour chapper la police qui les poursuivait Rentrant pied d un partie de football au stade de Livry Gargan ville limitrophe les trois jeunes auraient selon le t moignage de Muhittin rapport ici par Laurent Mucchielli entendu les sir nes de police crois d autres jeunes qui s enfuyaient et enfin aper u une voiture de police dont un fonctionnaire descendait le pistolet flasball la main Se sentant menac s n ayant pas sur eux leurs papiers d identit craignant d arriver en retard au repas familial et religieux du soir c est le Ramadan ils se seraient mis courir eux aussi et se seraient r fugi s dans le transformateur o ils sont r
87. et d autre part par la recherche des repr sentations que peuvent avoir les journalistes quand au sujet qu ils traitent Et cela parce que nous pensons au vu de nos lectures que les caract ristiques du fonctionnement d une r daction les contraintes organisationnelles inh rentes au travail journalistique le rapport aux sources ou encore les particularit s du terrain couvrir peuvent peser et influencer le travail des journalistes et par l m me leur production tout comme les repr sentations qu ils ont des v nements des acteurs pr sents des dynamiques en place peuvent peser sur leur interpr tation C est pourquoi nous nous attacherons dans un premier temps d tailler le cadre et les contraintes de travail des Journalistes qu elles soient li es la couverture du ph nom ne meutier ou au quotidien du travail journalistique et dans un second temps d gager les diff rentes interpr tations que font les journalistes des meutes de 2005 et les repr sentations qu elles sous tendent Pour cela nous nous appuierons principalement sur les entretiens que nous avons r alis s aupr s de journalistes travaillant dans les quotidiens pr sents dans notre corpus Ils nous serviront bien videmment l tude des repr sentations mais galement reconstituer la mani re dont ils ont pu travailler au moment des meutes de 2005 En effet n ayant pu suivre les journalistes sur le terrain au moment m me des meutes
88. font suite les jets de projectiles et de cocktails Molotov les interventions des forces de l ordre les caillassages ou encore les destructions diverses men es l encontre de b timents ou des transports en commun Ainsi le quotidien recense quotidiennement les exactions commises et les d g ts enregistr s comme le montre ces extraits Il avait fait l objet d une tentative d incendie en d but de soir e Au total une quarantaine de v hicules ont t incendi s Bobigny Bondy Aulnay sous Bois Le Bourget Villepinte Blanc Mesnil La Courneuve Clichy sous Bois et Sevran et deux bus ont t incendi s dans le d partement Deux coles primaires ont t galement endommag es De Dans la nuit de samedi dimanche cinquante et un v hicules avaient t d truits entre 20 heures et 4 heures du matin dans l ensemble de l agglom ration Avec deux points plus sensibles V nissieux qui a compt seize voitures br l es et Rillieux la Pape avec 12 1 incendie 78 occurrences pour khi2 de 80 incendier khi2 de 17 v hicule 81 occurrences pour un khi2 de 90 le plus lev de la classe voiture 68 occurrences pour un khi2 de 62 poubelle khi2 de 12 bruler khi2 de 40 feu khi2 de 30 pompier khi2 de 24 jet khi2 de 16 projectile khi2 de 16 cocktail molotov khi2 de 12 policier khi2 de 33 gendarme khi2 de 8 d truit khi2 de 22 endommager khi2 de 7 b timent khi2 de 14
89. interviendra que vers les 5 et 6 novembre alors que les meutes s tendent toute la France En effet dans la nuit du 3 au 4 novembre s ouvre la troisi me et derni re phase des meutes l extension la province On enregistre alors des incendies de voitures dans le d partement du Nord Lyon ou encore Rouen Et la nuit suivante d autres quartiers populaires s embrasent notamment Lille Toulouse Pau Strasbourg Mulhouse Rennes au Havre vreux Roubaix ou encore Bordeaux Et contrairement ces villes l les quartiers populaires de Marseille resteront relativement calmes Pour ce qui est de Lyon comme le remarque Hugues Lagrange s il y a des incidents dans l Est lyonnais et Place Bellecour ni les incendies de voitures ni les affrontements ne sont la hauteur de la r putation des quartiers de V nissieux de Vaulx en Velin et de Villeurbanne se Au chevauchement des deux phases parisienne et provinciale entre les 6 et 8 novembre on atteint le pic des meutes on d nombre pr s de 1500 v hicules br l s et plus de 274 communes enregistrent des incidents Le 8 novembre apr s une douzi me nuit de violence le gouvernement d cide pour enrayer la crise d instituer l tat d urgence r activant la loi du 3 avril 1955 Cette l gislation d exception instaur e par le gouvernement Edgar Faure pour instituer l tat d urgence dans 10 Pour rendre compte du d r
90. l instar de Nicolas Sarkozy ces causes ne sont pas plus voqu es et la th se qui pr vaut pour expliquer ces meutes leur ampleur et leur dur e sera la th se d linquante Outre ce consensus sur la condamnation des violences un consensus sur l acteur principal de la r solution des probl mes est galement pr sent Pour la majorit de la classe politique l acteur le plus m me de faire cesser les violences et de ramener le calme dans les quartiers est la police Ainsi le r tablissement de l ordre passe n cessairement par des moyens policiers Et m me si certains notamment gauche critiquent l action du gouvernement et d plorent le manque d effectif des forces de l ordre ou appellent l instauration d une police de proximit dont la disparition selon eux serait imputer la droite tous en appellent la police pour faire cesser les troubles Sauf les Verts seule formation aller contre courant de ce discours uniforme ils estimeront pr judiciable 207 Nous nous appuyons principalement sur le travail de V ronique Le Goaziou sur les r actions des hommes politiques Il ne s agit pas pour nous de faire un inventaire de toutes les prises de positions politiques mais de dresser un portrait g n ral des sp cificit s et de la teneur de ces r actions Le Goaziou V ronique La classe politique fan aise et les meutes silence et d ni in Mucchielli Laurent et Le Goaziou
91. l ordre Et certains jeunes plus minoritaires invoquent galement une dimension ludique des meutes qui sont alors vues comme l occasion d un grand d fouloir la comp tition inter cit s ou encore la m diatisation elle m me 7 Laurent Mucchielli d une part et l quipe de sociologues qui a collabor au rapport du Centre d analyse strat gique d autre part ont men des entretiens aupr s de jeunes meutiers Laurent Mucchielli a men une douzaine d entretiens de jeunes habitant un quartier class zone urbaine sensible du d partement des Hauts de Seine et l quipe de sociologues parmi lesquels Michel Kokoreff Olivier Galand et Pierre Baron a men une trentaine d entretiens aupr s de jeunes g s entre 14 et 25 ans des communes de Saint Denis et d Aulnay sous Bois C est sur ces travaux que nous nous baserons ici pour tablir les raisons de la col re des meutiers Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit Galland Olivier De Maillard Jacques Kokoreff Michel et alii Enqu tes sur les violences urbaines comprendre les meutes de novembre 2005 Les exemples d Aulnay sous Bois et de Saint Denis art cit Rapport du Centre d Analyse Strat gique Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit p 23 Ibid p 24 44 D R actions et r ponses de la classe politique fran
92. la police concernent des gens de tout ge nous l avons vu les jeunes ne sont pas en reste lorsqu il s agit d actes r bellionnaires Sur la p riode qu examine Jean Nicolas les actes qui rel vent de la contestation de la jeunesse repr sentent peu pr s 7 des cas d meutes soit plus de 634 affaires Et l origine des d sordres provoqu s par les jeunes sont divers Ils vont des plus innocents gt comme l agitation nocturne qui ne rel ve que de la simple turbulence aux plus subversifs comme les heurts avec les forces de l ordre ou la mar chauss e ou les conflits avec les autorit s locales e 2 25 en passant par les plus ritualis s comme les bagarres entre bandes voisines Outre ces bagarres et autres affrontements entre bandes lors des f tes locales principalement il y a de la part des jeunes une fronde bien cibl e contre tout ce qui repr sente l autorit en uniforme ou en chaperon municipal contre les soutanes et les galons dor s Rejet de la coercition morale celle qui emp che de vivre sa guise ou de s amuser refus au degr primaire de ce qui repr sente sur place la contrainte des institutions de l tat de l glise de la seigneurie si pr sente et pesante encore y Ainsi l tude des rebellions et des cas d meutes de l Ancien R gime permet de d gager des l ments que l on retrouve dans les meutes contemporaines Ces motions comme elles s
93. le cas pour les autres journaux on retrouve principalement Nicolas Sarkozy Jacques Chirac Dominique de Villepin et dans une moindre proportion Azouz Begag et Jean Fran ois Cop ainsi que des termes qui leur sont logiquement accol s comme gouvernement droite ministre et plus particuli rement ministre de l Int rieur gt Et cette classe qui fait r f rence au pr sident de la R publique aux membres du gouvernement et de la majorit sont associ s les termes d ins curit d anticasseurs de r pression et de fermet ainsi que le verbe stigmatiser et ses d clinaisons les termes de d linquant d amalgame et de provocation Il transparait donc de l tude de la classe certains th mes d velopp s par cette partie de la classe politique certains propos mais surtout des critiques que le quotidien adresse au gouvernement En effet la lecture attentive du corpus de Lib ration fait appara tre un discours et un positionnement assez critique face aux propos et aux actions du gouvernement et de Nicolas Sarkozy plus particuli rement A cet gard cet extrait de l ditorial de Jean Marie Th nard est loquent Trois ans apr s la r lection d un pr sident surfant sur l ins curit le gouvernement d cr te le couvre feu dans les banlieues et ressort la panoplie l gislative utilis e pendant la guerre d Alg rie D aucuns songent m me
94. limitateurs que constitue la ponctuation e la phase suivante identifie les occurrences de chaque forme gr ce un dictionnaire les mots outils sont distingu s des mots pleins e la derni re phase lemmatise et d sambigu se les formes rep r es Trois types d unit s de contextes sont n cessaires Alceste e Les unit s de contexte initiales u c i sont d finies par l analyste Elles permettent de croiser les textes en leur affectant des variables Pour notre part chaque u c i est constitu e par les textes provenant de nos douze nonciateurs XLVI e La deuxi me unit de contexte l unit de contexte l mentaire u c e est d finie par Alceste Comme nous l avons dit elle est fond e sur la ponctuation puis sur le nombre de mots L u c e correspond grosso modo la phrase e Nous ne nous pr occupons pas de la troisi me unit de contexte galement d finie par le logiciel C est un regroupement d u c e cons cutives qui permet les calculs Le logiciel est fond sur l analyse statistique distributionnelle Les m canismes qu il met en uvre sont donc ind pendants du sens Alceste classe de fa on statistique des phrases du corpus tudi en fonction de la distribution du vocabulaire l int rieur de ces phrases Le logiciel rep re ensuite les formes r duites dans les diff rentes unit s de contexte du texte et les met en relation le logiciel calcule les liens entre ces
95. m diatiques et journalistiques 146 BIBLIOGRAPHIE Nous avons fait le choix d une bibliographie th matis e afin de faciliter la recherche en fonction des axes de travail que nous avons d velopp s dans l introduction notamment MEUTES Autain Cl mentine Beaud St phane Bertho Alain ali Banlieue lendemains de r volte Paris La Dispute 2006 154 p Avenel Cyprien Les meutiers de la politique de la ville Des espoirs d int gration aux d sespoirs d insertion Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 36 44 Beaud St phane Pialoux Michel Violences urbaines violence sociale Gen se des nouvelles classes dangereuses Paris Fayard 2003 426 p Beaud St phane Pialoux Michel La racaille et les vrais jeunes critique d une vision binaire du monde des cit s in Autain Cl mentine Beaud St phane Bertho Alain alii Banlieue lendemains de r volte Paris La Dispute 2006 pp 17 27 Bertho Alain Nous n avons vu que des ombres Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 26 30 Damon Julien Compte rendu sur l ouvrage Hunt Darnell M Screening the Los Angeles riots Race seeing and resistance Revue Fran aise de Sociologie vol 40 n 2 avril juin 1999 pp 428 430 Galland Olivier De Maillard Jacques Kokoreff Michel et alii Enqu tes sur les violences urbaines comprendre les meutes de novembre 2005 Les exemples d Aulnay sous Bois et
96. me mettre au milieu de groupes de jeunes qui callaissaient les forces de l ordre en leur disant est ce que je peux regarder comment vous travaillez Tai La violence inh rente au ph nom ne meutier a donc fortement contraint le travail de terrain des journalistes lors de leur couverture des nuits d meutes Astreints tre vigilant pour leur s curit personnelle voluant dans un environnement stressant limit s dans leurs d placements et dans leurs changes avec leurs sources d information les journalistes n ont pu travailler sereinement et dans les meilleures conditions L accumulation de ces contraintes peut donc probablement expliquer l absence ou du moins la faible pr sence de t moignages d meutiers dans certains quotidiens En effet plusieurs journalistes et notamment Cyrille Louis journaliste au Figaro rapportent le fait que les soirs d affrontements l approche des meutiers tait fortement compromise et que la journ e quand ils revenaient dans les quartiers qui avaient t le th tre d affrontements les nuits pr c dentes il tait galement difficile d obtenir des t moignages car les meutiers ne criaient pas forc ment haut et fort qu ils avaient particip aux v nements de la veille L acc s aux fauteurs de troubles proprement parler c est videmment un peu le fantasme de tout journaliste vous voulez rencontrer le jour pour parler avec eux les jeunes qui la nuit c
97. meutes alors que cette dimension se retrouve peu dans le discours du quotidien r gional ou encore du journaliste du Figaro qui rejette une lecture ethnique des v nements pourtant pr sente dans son quotidien Mais ce constat semble t il dire que la ligne ditoriale d un quotidien crase totalement les repr sentations des journalistes Pas compl tement Tout d abord parce que le type d interpr tation que ces deux journalistes d veloppent 139 apparemment en contradiction avec l orientation g n rale de leur quotidien se retrouve m me dans une faible proportion dans le discours de leur journal Par ailleurs ils sont g n ralement les auteurs de ces articles plus port s sur la dimension des v nements qu ils voquent et ne sont pas ceux des articles port s sur des dimensions qu ils rejettent Enfin parce que le traitement m diatique qui est op r r sulte d un savant m lange entre ce qui est consid r comme la ligne ditoriale et politique d un quotidien et les repr sentations individuelles des journalistes En d finitive c est m me davantage le collectif et donc l agr gation des journalistes eux m mes qui participent la d finition de ce que l on appelle la ligne ditoriale d un quotidien Ainsi comme le r sume Karl Laske entre les journaux y a des positionnements id ologiques de fond mais ceux ci sont port s par tout le monde et ne sont pas impos s d une mani
98. n est pas le cas de la presse nationale qui cherche davantage constituer un public sp cifique en affirmant par son orientation ditoriale explicite une distinction vis vis des 440 autres titres et des autres publics 8 Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique op cit p 37 Ibid 0 Thid pp 37 38 99 Et c est d ailleurs cette orientation ditoriale explicite qui semble pouvoir expliquer les diff rences de traitement entre les quatre quotidiens nationaux de notre corpus et plus encore les diff rences observ es entre les deux grands registres qu ils composent En effet m me si on ne peut d finir de mani re pr cise la ligne ditoriale d un m dia certaines caract ristiques certaines sp cificit s ditoriales 1 des quotidiens tudi s peuvent en clairer les contours d ensemble Pour Le Monde c est avant tout son statut de journal de r f rence des acteurs dirigeants Si qui peut expliquer son traitement des meutes de 2005 particuli rement ax sur les acteurs politiques institutionnels g n ralement membres du gouvernement ou de la majorit bien plus que son lectorat qui se situe d avantage gauche 58 qu droite 34 de l chiquier politique En ce qui concerne Le Figaro en revanche c est principalement la physionomie de son lectorat constitu pour 73 d
99. ne sont pas en tout point similaires avec celles que l on peut conna tre en France car prenant g n ralement la forme d affrontements 777 Lapeyronnie Didier Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux tats Unis op cit p 9 78 Joly Dani le L meute ce que la France peut apprendre du Royaume Uni op cit p 61 51 entre communaut s ethniques chose que l on n observe pas dans les meutes fran aises ou encore parce qu elles sont beaucoup plus violentes jamais les meutes fran aises n ont fait autant de morts on constate tout de m me quelques similitudes En effet en observant les cas trangers mais aussi les cas fran ais il se d gage des similitudes notamment en ce qui concerne le sc nario de d clenchement les relations avec la police ou encore les quartiers dans lesquels ces meutes se produisent B Mais un ph nom ne meutier visible depuis des si cles Nous venons de le voir les meutes de 2005 sont le continuum d une s rie d meutes urbaines qui apparaissent au d but des ann es 1970 et qui clatent r guli rement et en des lieux divers au cours des d cennies suivantes M mes in dites les meutes de novembre 2005 s inscrivent donc dans un peu plus d un quart de si cle de violences en banlieue de rod os et d affrontements entre jeunes de quartiers sensibles et forces de l ordre Mais elles s inscrivent galem
100. nous pouvons uniquement nous appuyer sur le r cit qu ils ont livr de leur travail au cours des entretiens que nous avons r alis s Donc si nous n avons pu v ritablement avoir acc s au journalisme en train de se faire les r cits que nous avons recueillis nous permettront de le reconstituer m me de mani re imparfaite 101 I CADRES ET CONTRAINTES DU TRAVAIL JOURNALISTIQUE L tude du travail men par les journalistes au moment des meutes en 2005 laisse appara tre deux cat gories de contraintes et de caract ristiques du travail journalistique Une relative au sujet m me de ce traitement m diatique soit ici le ph nom ne meutier et une autre plus en lien avec le travail et l organisation d une r daction Si dans la r alit et pour le journaliste celles ci font partie d un tout et sont comme entrem l es leur distinction permet de mieux d gager leurs sp cificit s et ainsi de produire une analyse plus pr cise de chacune d entre elles C est pourquoi nous aborderons dans un premier temps les contraintes li es uniquement aux meutes en elles m mes et dans un second temps celles inh rentes au travail journalistique A Des contraintes li es au ph nom ne meutier a La violence meuti re un risque contraignant L un des premiers l ments prendre en compte lors de l tude du cadre et des conditions de travail des journalistes lors d meutes comme celles qu a co
101. orientent leur discours et leur traitement sur les difficult s et la vie quotidienne dans les quartiers et enfin un dernier que l on qualifiera de factuel au vu du traitement centr principalement sur les nuits de violences que d veloppe le journal concern Le Progr s moins port sur les analyses Nous aborderons ici les journaux en fonction de ces grands registres de lecture auxquels nous porterons une grande attention Mais notre analyse ne se limitera pas ces grandes cat gories de traitement nous analyserons galement dans le d tail les diff rentes aspects du traitement de chaque quotidien pour ne pas craser les discours produits et les r duire une seule dimension Aussi ces grands registres ne sont consid r s que comme des tendances globales et g n rales qui facilitent l analyse notamment Nous allons donc tudier dans le d tail les traitements et discours mobilis s par les diff rents journaux Tout d abord ceux du Monde et du Figaro qui ont privil gi un traitement 81 Ces grandes cat gories de traitement ressortent de l analyse effectu e sur le corpus d ensemble qui comprend l ensemble des articles des cinq quotidiens La cat gorie v nements meutiers constitu e de deux classes qui correspondent aux actes meutiers et aux v nements d clencheurs repr sente 31 du corpus d ensemble La situation socio conomique des banlieues constitu e de trois classes q
102. ou un embryon de r volte ou qu elles sont vues comme un simple d foulement collectif de jeunes d linquants en qu te de frisson et de sensations fortes De plus le traitement sera probablement diff rent selon que les m dias ou les journalistes consid rent que ces meutes ont une dimension ethnoraciales ou non 30 D autre part en nous appuyant sur les travaux de Vincent Geisser Yvan Gastaut ou Abdelmalek Sayad notamment nous pouvons supposer que les repr sentations tenant aux origines des jeunes des quartiers l immigration l islam ou encore au pass colonial de la France peuvent influencer le discours m diatique Selon que les m dias ou les journalistes amalgament les jeunes des quartiers l immigration et l islam ou non qu une forme d hostilit des immigr s et des fils d immigr s comme a pu le d crire Yvan Gastaut existe ou non cela peut probablement orienter le discours des m dias Sur la base de ces interrogations nous essaierons donc de comprendre un peu mieux ce qui s est jou dans le traitement m diatique des meutes de l automne 2005 Terrain et m thodologie Pour r pondre notre probl matique nous avons choisi d analyser dans un premier temps le discours tenu et produit par cinq quotidiens fran ais que sont les journaux Lib ration Le Figaro Le Monde L Humanit et Le Progr s puis ensuite de r aliser des entretiens aupr s de journalistes de ces r
103. pense que a panique les gens de dire A la fois y a des gens qui se disent que en parler c est diaboliser les gens en m me temps je pense que y a des gens qui Je pense qu on est dans une soci t aussi qui a peur de ces quartiers Et comme elle a peur de ces quartiers ben elle ne sait pas comment les nommer comment en parler Vous me parliez tout l heure je vous disais la confiance je pense que c est l norme probl me des m dias Si on a du mal mettre des mots sur tout a c est qu on est effray 57 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 528 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 5 Entretien J acky Durand 08 07 2008 131 Pour le journaliste de L Humanit Laurent Mouloud cette grille de lecture ne correspond pas la vision que son journal se fait de la banlieue vision qu il partage totalement Au vu de son discours cette lecture en terme ethnique ne lui semble pas tre pertinente pour la compr hension des probl mes en banlieue Nous on n a pas fait a du tout par exemple Le c t de rebeus noirs les probl mes ethniques en banlieues nous d autres s en sont charg s Nous c tait pas notre probl me Parce qu au fond politiquement et philosophiquement c est pas quelque chose auquel je ne pense pas que a soit un probl me pointer On n a pas une vision comme a de la banlieue Quant Richard Schitlly Le Progr s et Karl Laske Lib ration ils n ont pas voulu s
104. polices intervenues au d part pour un contr le d identit s sont jug es responsables de ces deux d c s par les jeunes du quartier Ce serait donc cette motion et cette contestation de l attitude des policiers qui constituerait l tincelle des meutes de 2005 116 Jacky Durand journaliste Lib ration et chef adjoint du service Soci t du quotidien partage cette id e et pointe par ailleurs la constance du sc nario d clencheur des meutes En fait au d part on est dans un processus hyper classique Vous avez une action polici re qui se termine mal des policiers qui poursuivent des jeunes va y avoir mort des jeunes y va y avoir motion contestation violence C est le ba ba de la violence urbaine Y a une action de police elle est contest e ou elle provoque quelque chose ou si elle a pas provoqu on lui reproche quelques chose a part en sucette a d clenche des violences et c est le d but du bordel Pour Cyrille Louis journaliste soci t au Figaro il faut ajouter cette mort qu il juge extr mement violente le sentiment de col re provoqu par la n gation imm diate des forces de police de leur responsabilit dans les v nements Leur intervention tant d j jug e contestable et l origine de la mort des deux jeunes le fait qu elles nient leur implication et ne reconnaissent pas leurs fautes ne fait qu accro tre ce sentiment de col re d j pr sen
105. qu il est interdit de collecter ou de traiter des donn es caract re personnel qui font appara tre directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques 380 discriminer 42 occurrences avec un khi2 de 215 le plus lev de la classe racisme khi2 de 72 galit khi2 de 97 in galit khi2 de 36 immigrer khi2 de 193 fran ais khi2 de 123 origine khi2 131 diversit khi2 de 64 minorit khi2 de 36 381 ethnique khi2 de 203 africain khi2 de 25 beur khi2 de 15 84 B L Humanit les meutes reflet d un malaise social En comparaison avec les autres quotidiens L Humanit a t un petit peu plus tardivement sensible aux premiers incidents En effet si dans les autres quotidiens les v nements apparaissent en une d s le 29 octobre et font l objet d au moins un ou deux articles cons quents cette date L Humanit ne leur consacre qu un encadr de quelques lignes en bas d une page de la rubrique Soci t Il faudra attendre la prochaine dition le 31 octobre et la marche silencieuse des familles et des habitants de Clichy sous Bois la m moire de Zyed et Bouna pour qu un titre Clichy sous Bois Une marche de la dignit apparaisse en une et qu une page enti re soit consacr e aux v nements Le 2 novembre la couverture du quotidien devient tout fait quivalente du point de vue de l espace consacr celle du Monde du Figaro
106. qu elles t moignent d un choix des r dactions et cela moins en raison d un v ritable choix que d une contrainte 168 technique 16 Aucune archive de ces deux quotidiens n tait disponible et consultable dans les biblioth ques lyonnaises I1 aurait fallu se rendre dans une biblioth que parisienne pour y avoir acc s 17 Cette p riode correspond au plus fort du traitement des v nements sachant que ceux ci ont d but avec la mort le 27 octobre des deux adolescents et se sont achev s le 17 novembre selon les indicateurs du minist re de l Int rieur qui consid re qu cette date on assiste un retour une situation normale La date finale du 30 novembre a t choisie car elle correspond la fin de la m diatisation des v nements et des analyses 168 Les tribunes ne sont pas assez nombreuses pour tre analys es par Alceste car elles ne repr sentent pas un corpus assez cons quent Nous aurions pu faire une analyse de discours classique non assist e par le logiciel mais ayant pris du retard pour obtenir le logiciel il nous a manqu du temps 32 Notre corpus est compos de 889 articles provenant nous l avons d j vu des quotidiens suivants Lib ration 227 Le Monde 201 Le Figaro 202 L Humanit 129 et Le Progr s 130 Ce corpus a t constitu par la recherche dans les quotidiens s lectionn s des articles comprenant les mots banlieues meutes
107. que rares sont ceux journalistes ou sociologues qui sont all s recueillir cette parole aupr s des Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes op cit p 47 Nous croisons ici les donn es d Hugues Lagrange qui portent sur l ensemble du territoire fran ais et celles de Laurent Mucchielli qui portent uniquement sur la Seine Saint Denis Eux m mes s appuient sur les dossiers judiciaires des jeunes interpell s 7 En ce qui concerne leurs origines si Hugues Lagrange insiste sur le poids des familles subsahariennes dans les endroits o ont eu lieu les meutes L Mucchielli consid re que la majorit des meutiers sont originaires des pays du Maghreb Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes op cit p 49 Ibid 200 Thid p 48 201 Cf donn es dans Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes op cit p 48 202 Thid p 48 203 Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit p 11 43 meutiers Malgr tout certains travaux sociologiques qui se sont bas s sur des entretiens aupr s d meutiers peuvent nous aider mettre au jour un certain nombre de motifs d implication et de participation ces meutes Le motif g n ral le plus souvent avanc par les jeunes interrog s est la volont de se montrer dans l espace public de s exprimer et de se faire entendre Vienn
108. que l auteur analyse comme un 272 ne TA nouveau paroxysme les r cits d attaques nocturnes les observations critiques sur la s curit dans les grandes villes et autres faits divers inondent les journaux Et c est en ces 264 Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle art cit p 59 27 Expression qu emprunte Dominique Kalifa Simone Delattre Delattre Simone Les douze heures noires La nuit Paris au XIX si cle Paris Albin Michel 2003 851 p cit dans Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle art cit p 60 7 Ibid 77 Ibid 57 termes que le Journal des d bats parle l poque de ce genre de faits Les escarpes vous le savez ce sont les voleurs de nuit embusqu s dans les rues d sertes l il fait l obscurit l oreille ouverte au moindre bruit piant de loin l arriv e d un passant sur lequel ils tombent l improviste qu ils frappent pour l tourdir qu ils tranglent ou qu ils poignardent pour touffer ses cris et qui apr s ces horribles luttes s en vont ramasser dans la boue ou dans le sang les quelques pi ces d argent abandonn es par leurs victimes Autant dire que les journaux donnent dans le sensationnalisme et participent cette peur sociale Ces faits divers alarmistes disparaissent compl tement des pages des journaux au moment du Second Empire en rais
109. qui c est empil et qui n a jamais t vraiment Pour Jacky Durand Lib ration qui a travaill pendant plusieurs mois pour son quotidien Grigny ce sont des causes profond ment sociales qui expliquent principalement les meutes Le journaliste pointe par ailleurs le fait que celles ci ne sont pas nouvelles et qu elles rongent la banlieue depuis des ann es notamment les probl mes d emploi dont le r le est central dans les quartiers En gros tous les d clencheurs qui ont t mis en vidence en novembre moi je les avais v cus dans les mois pr c dents mais sans qu il y ait de violence C tait ce que les gens me disaient sur le non acc s l emploi sur la difficult tre reconnu sur l loignement g ographique la solitude des banlieues a c est quelque chose que j ai entendu toutes les semaines pendant 6 mois Ils ont toujours le sentiment d habiter loin de tout ils ont le sentiment de pas avoir de boulot ils ont le sentiment que quand ils envoient un CV on regarde l adresse on regarde leur nom et puis on leur dit merde L j ai rien invent Je pense qu on est devant des causes profond ment sociales Tant que ces gamins auront pas de boulot ou tant qu aussi on n arrivera pas les mettre au boulot a sera la merde 46 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 47 Entretien Richard Schitlly 11 07 2008 Entretien Richard Schitlly 11 07 2008 4 Entretien J acky Durand 08 07 2008
110. r duites du corpus analys partir de la racine des mots quelle que soit leur cat gorie syntaxique Par exemple act ion regroupe tout la fois les adjectifs actif et actifs et les noms action activit et activit s e L tape B La deuxi me tape d coupe le corpus en unit de contexte l mentaire u c e grossi rement les phrases et les classe en fonction de leur distribution Alceste constitue ainsi une classe sur la base du contenu lexical de chaque u c e il rapproche les u c e contenant les m mes formes lexicales e L tape C fournit les r sultats sous forme de fichiers les classes obtenues les formes les plus fr quentes de chacune d elles e C est au cours de l tape D que sont effectu s des calculs compl mentaires deux types de tris crois s une partie du texte est crois e avec une variable ou un mot particulier c est ce qui permet de se rendre compte de qui utilise quoi avec quels autres mots l analyse factorielle des correspondances croisement du vocabulaire et des classes visualis e sous forme de repr sentations graphiques tr s parlantes et une classification ascendante hi rarchique qui montre les liens plus ou moins proches que les mots entretiennent entre eux Ces analyses constituent une aide l interpr tation des r sultats statistiques et la description des classes Chaque classe peut tre ensuite examin e gr ce un profil pour chacune Alceste donne a
111. ressemble un petit peu quand on conna t pas on se perd facilement donc le fait que ce soit de nuit a a pas simplifi les choses NE c Le rapport aux sources des jeunes d fiants Si les sources d informations et les interlocuteurs des journalistes qui ont couvert les meutes de novembre 2005 ont t multiples nous allons le voir une source en particulier a constitu une v ritable contrainte pour les reporters sur le terrain les jeunes et les habitants de banlieues Car si les t moignages et les r cits de vie n apparaissent pas de mani re cons quente dans l ensemble des corpus de nos cinq quotidiens les jeunes et plus g n ralement les habitants des quartiers touch s par les meutes ont tout de m me constitu une source d information primordiale et m me la source premi re Les journalistes ont travaill avec de nombreuses sources comme les sources polici res ou les sources judiciaires ils ont sollicit ou ont t sollicit s par des lus locaux et par leurs services administratifs par des responsables associatifs des repr sentants religieux des hommes politiques qu ils soient maires parlementaires ou ministres ou encore par les services de communication des cabinets 1 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 2 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 3 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 105 minist riels de l lys e et de Matignon pour les principales Mais il reste que les jeunes ont pos
112. rience de vie quotidienne dans les quartiers dife S e are ee A O E E EE CR RCE RE TUE OR D RSC OUI c R actions et gestion politiques au c ur du traitement d Des th mes de l immigration et de l int gration par ailleurs trait s ssssseeeeessseeeeeesesesestsrssserersrsrsrsrererereseee 74 e ducation et emploi des probl mes abord s 75 II DES JOURNAUX AU TRAITEMENT PLUS SOCIAL LIBERATION ET L HUMANITE 0 001000 77 A Lib ration l occasion de faire parler les jeunes de la vie quotidienne 77 a Les circonstances de la mort de Zyed et Bouna au centre des premiers articles du quotidien 77 b Une dimension politique malgr tout assez pr sente c Des r cits de vie et des t moignages abondants s sssssssesssesssssrsessrrrrseee d Un constat des difficult s en mati re d ducation et d emploi pr gnant e La discrimination raciale une th matique particuli rement abord e B L Humanit les meutes reflet d un malaise social ss 85 a Des violences meuti res peu abord es au profit du traitement de leurs causes 86 b La vie quotidienne dans les banlieues fran aises au centre du traitement de L Humanit 87 Des probl mes sociaux mis n xergue 25H rime nn T nl A MAR tt AAS AEAT 88 d Un malaise social pr sent comme d l insuffisance des financements et des aides publiques 89 e Une dimension politique tout de m me existante ss 90 II UN TRAI
113. sa cible tant invisible de l actualit La s curit devient un th me central et les m dias multiplient les d rapages m diatiques Et au lendemain du 21 avril 2002 cette obsession s curitaire c de la place une obsession identitaire La communaut musulmane est perp tuellement mise en accusation terrorisme communautarisme sexisme et d crite comme rong e de l int rieur par un islamisme vanescent T Deltombe remarque travers l volution de la construction m diatique de l islamophobie un rejet de moins en moins r 3 66 3 5 135 A r cach de l autre venu d ailleurs de l immigr Sur cette question de l image de l immigration en France et de l immigr l historien Yvan Gastaut travers l tude de l volution de l opinion publique fran aise vis vis des PE RE oe raa ONET 2136 immigr s dans son ouvrage L immigration et l opinion en France sous la V R publique 3 2 A D eger 137 5 montre que si la tendance depuis les ann es 1960 est plut t une baisse de l hostilit l encontre des immigr s et une meilleure perception des trangers il subsiste tout de m me 7 138 P gt une solide hi rarchie parmi eux Si les immigr s Europ ens sont les mieux per us qu ils apparaissent aux yeux de la population fran aise comme les mieux int gr s les moins 3l Deltombe Thomas L Islam im
114. t l vis s et des stations de radios quant elles Nous parlerons d meutes par commodit car c est le terme consacr et le plus souvent employ notamment dans les m dias Nous parlerons galement souvent des v nements car il nous semble que ce terme g n ral est plus neutre Pour autant le mot meute mais galement les autres termes qui ont t employ s par les m dias comme violences urbaines embrasement ou encore r volte m ritent analyse car ils v hiculent des repr sentations C est ce que nous ferons ult rieurement dans le d veloppement de notre tude Certains auteurs identifient 280 communes c est le cas de Laurent Mucchielli dans Quand les banlieues br lent Retour sur les meutes de novembre 2005 Paris La D couverte 2006 155 p alors que d autres comptabilisent 300 communes comme G rard Mauger dans son ouvrage L meute de novembre 2005 Une r volte protopolitique Broissieux Ed Du Croquant 2006 p 19 Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique dir Quand les banlieues br lent Retour sur les meutes de novembre 2005 op cit p 14 consacrent presque la totalit de leur temps d antenne aux incidents qui secouent les banlieues fran aises Chaque jour les m dias font le r cit des nuits de violence font le bilan du nombre de v hicules incendi s des affrontements entre jeunes et forces de l ordre des b timents d grad s de p
115. te mieux une analyse du discours Si nous avions travaill sur la t l vision nous aurions davantage d mener une analyse de l image qu une analyse textuelle Par ailleurs nous n avions pas notre disposition ni les outils ni les connaissances techniques pour laborer une analyse de l image Nous pensons galement que les clivages notamment en terme de ligne ditoriale et de tendance politique sont beaucoup plus explicites et identifiables dans la presse crite ce qui peut faciliter notre d codage des types de discours Par ailleurs si nous avons choisi de travailler uniquement sur des quotidiens c est pour garder une certaine unit et ainsi permettre la comparaison lors de notre analyse Ainsi nous nous int resserons aux articles produits sur les meutes par ces cinq quotidiens sur la p riode allant du 27 octobre au 30 novembre 2005 Mais alors que G rard Mauger dans son ouvrage que nous avons abord pr c demment n analyse que les tribunes offertes aux hommes politiques sociologues philosophes et autres intellectuels nous nous attarderons au contraire sur les articles produits exclusivement par les journalistes Le but n tant pas pour nous d analyser le discours proprement parler des acteurs politiques ou des intellectuels mais plut t celui produit par les journaux et les journalistes Ces tribunes ne feront donc pas l objet d une analyse de notre part m me si nous pensons
116. terme de nombre d occurrences mais avoir un khi2 lev parce qu il est toujours associ aux autres mots qui constituent la classe Le principal avantage de ce logiciel est qu il ne suppose aucune d finition pr alable par le logiciel ou par le chercheur des mots importants des mots chercher et bien s r de la signification qu il faut leur attribuer Le fait de travailler par classification hi rarchique descendante et ainsi de ne pas partir des mots pour chercher les co occurrences mais de partir du texte permet de d gager des univers s mantiques sans construction pr alable C est donc principalement partir de ces classes s mantiques que va se d velopper notre analyse du discours m diatique Mais nous nous appuierons galement sur une analyse plus qualitative du corpus Et cela principalement parce qu Alceste ne prend pas le sens en compte et qu il ne permet pas de distinguer r ellement ni m me de rendre compte du poids des mots et de la signification qui leur sont accord s Et il ne peut videmment pas percevoir l ironie g q p pas p 175 Pour plus de d tails sur le logiciel Alceste voir en annexe l extrait de th se de Val rie Delavigne qui fait une pr sentation simple et d taill e du logiciel Delavigne Val rie Les mots du nucl aire contribution socioterminologique une analyse de discours Extrait de th se Universit de Rouen 2000 pp 324 329 www revue texto n
117. tier auquel je me destine ont ainsi suscit l envie d explorer la fa on dont les m dias participent la constitution d un v nement qui par leur intervention devient m diatique L int r t de ce sujet outre le fait qu il n ait jamais t v ritablement investigu par le champ scientifique r side pour nous dans le fait qu il permet d analyser et de comprendre comment et en quelle mesure les m dias participent la construction d un v nement d un probl me social En effet les lectures de sociologie des mouvements sociaux montrent nous y reviendrons lors de notre revue de la litt rature qu au travers de leur discours et de leur traitement des mouvements sociaux les m dias participent la construction dans des proportions diverses selon les auteurs d une r alit 4 Kokoreff Michel Barron Pierre et Steinauer Odile L exemple de Saint Denis in Galland Olivier De Maillard Jacques Kokoreff Michel et alii Enqu tes sur les violences urbaines comprendre les meutes de novembre 2005 Les exemples d Aulnay sous Bois et de Saint Denis Paris La Documentation fran aise 2007 p 71 En t moigne le regain d int r t des m dias lors de la date anniversaire des v nements en octobre 2006 Sur ce sujet Mauger G rard La comm moration m diatique de l meute de novembre 2005 in Pinto Evelyne dir Pour une analyse critique des m dias le d
118. une voix s l ve galement contre les propos du ministre de l Int rieur celle d Azouz Begag alors ministre de la Promotion de l galit des chances Mais si des critiques s l vent vertement contre Nicolas Sarkozy au d but des meutes V Le Goaziou constate tout de m me que le PS fera preuve d une relative empathie l gard du ministre de l int rieur qui ne sera plus gu re mis en cause lorsque les meutes s tendront yn En ce qui concerne les extr mes dont nous avons finalement peu parl pour le moment ils resteront relativement silencieux A l extr me gauche il faudra attendre l instauration de l tat d urgence pour entendre v ritablement la voix de Lutte Ouvri re ou de la Ligue 214 Pour communiste r volutionnaire LCR au c t du Parti communiste fran ais PCF exemple la premi re intervention publique de la LCR interviendra le 8 novembre soit pr s de douze jours apr s les premiers incidents L objet de cette intervention une critique acerbe de la loi de 1955 instaurant l tat d urgence Pour la LCR c est une loi qui a permis les pires pratiques coloniales lors de la guerre d Alg rie Ainsi il para t manifeste que les 710 Le Goaziou V ronique La classe politique fan aise et les meutes silence et d ni op cit p 42 21 Thid p 40 71 Quelques mois avant les meutes Nicolas Sarkozy annonce qu il va nettoyer au K rcher la cit
119. victimes un cambriolage les meutes qui avaient d but le 27 octobre au soir s intensifient la nuit suivante Vingt neuf voitures sont incendi es ce soir l Le lendemain la suite de la marche silencieuse des familles qui appellent au calme et qui r unira pr s de cinq cents habitants les violences s att nuent Moins d une vingtaine de voitures seront incendi es Mais le 30 octobre une grenade lacrymog ne explose proximit de la mosqu e des Bosquets de Clichy sous Bois et ravive les tensions qui taient en train de retomber Et cela parce que cet incident va tre per u comme un acte de m pris et une provocation suppl mentaire car si le ministre de l int rieur reconna t qu il s agit de munitions polici res il nie encore une probable responsabilit des CRS Selon lui cette grenade aurait 187 Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit Ibid p 16 En effet les policiers ont interrog s Muhittin sur son lit d h pital le lendemain de son lectrocution sans la pr sence de ses parents alors qu il tait mineur La Commission nationale de d ontologie de la s curit rendra d ailleurs un avis tr s critique pointant les fautes d ontologiques des policiers ainsi qu une possible falsification de la date de naissance de Muhittin afin de le faire passer pour majeur 18 Jean Baptiste de Montvalon meutes de Clichy sous Bois les interventi
120. 07 2008 50 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 58 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 124 survenue des meutes et les journalistes du Monde et du Figaro principalement qui l voque mais lui accorde en terme d abondance de discours mais pas seulement une importance moins centrale B propos du sens des meutes a Des interpr tations sociales ou politiques peu explicit es M me si la plupart des journalistes voquent la situation sociale des quartiers ou encore certaines attitudes politiques pour expliquer l apparition des meutes en 2005 il n en reste pas moins qu ils sont rares v ritablement doubler ce constat d une interpr tation sociale ou bien politique des v nements Ou tout du moins ils sont peu nombreux r ellement le formuler En effet rares sont ceux qui l instar de certains sociologues parlent explicitement de mouvement social ou politique ou avancent l existence d un message politique pr sent dans ces meutes Si l on retrouve ce type d interpr tation de mani re sous jacente dans certains entretiens nous avons d j pu le voir il est rarement nonc comme tel Seule l abondance du discours sur les probl mes et les causes sociales des meutes mais aussi quelques phrases plus explicites nous renseignent sur l interpr tation sociale ou m me politique que ces journalistes peuvent porter aux v nements Si Karl Laske Lib ration parle quant lui
121. 08 71 c R actions et gestion politiques au c ur du traitement Si Le Figaro accorde une grande attention aux violences meuti res et leurs suites judiciaires les r actions politiques et les mesures prises par le gouvernement sont au c ur de son traitement En effet alors que le 1 novembre est annonc en une que les meutes de Clichy sous Bois se sont d cal es hier sur le terrain politique en voquant les critiques du Parti socialiste adress es au gouvernement c est exactement ce qu op re le quotidien dans ses pages En effet si dans les premiers jours les articles sont consacr s aux premiers incidents et la mort suspecte des deux adolescents dans le transformateur Le Figaro oriente rapidement son traitement sur le terrain politique Critiques et r actions politiques guerre des chefs au sommet de l tat instauration du couvre feu projet de loi sur l galit des chances mesure contre les trangers impliqu s dans les meutes projets de remaniement de la loi sur l immigration les sujets sont divers et nourrissent consid rablement les pages du quotidien Aussi la dimension politique est fortement pr sente dans le corpus du Figaro Elle repr sente pr s de 31 des u c e class es et se r partit en deux classes La premi re qui repr sente elle seule 25 des u c e class es correspond aux acteurs politiques intervenus lors des meutes et cit s dans le quotidien Sont donc pr sents Ni
122. 1 2005 Non sign Des marches pour que les banlieues se calment 13 11 2005 Non sign chauffour es dans la Presqu le 13 11 2005 Yves Al gre Sarkozy le fait d anarchistes 13 11 2005 Non sign Couvre feu d cr t dans 11 communes du Rh ne 13 11 2005 Yves Al gre Deux mois de prison en cas de violation 13 11 2005 Non sign TCL le r seau reste interrompu en soir e 13 11 2005 Non sign Au final nous trinquerons 13 11 2005 Jean Didier Derhy Le bilan du conseil sur les meutes 13 11 2005 Nathalie Garrido Accalmie sur le front des violences urbaines 14 11 2005 Non sign Le maire UMP de Carpentras refuse de baisser les bras 14 11 2005 Non sign Lyon rassemblements interdits hier dans le centre ville 14 11 2005 Yves Al gre Le gouvernement reste sur le qui vive 14 11 2005 Non sign Quinze v hicules br l s en milieu de soir e 14 11 2005 Non sign Encore des bus caillass s hier apr s midi 14 11 2005 Non sign Manifestation contre les violences 14 11 2005 Non sign La justice face aux violences urbaines 14 11 2005 Richard Schitlly Couvre feu dans les TCL les usagers l il sur la montre 14 11 2005 Non sign XXXVI Les raisons de l interruption de trafic 14 11 2005 Non sign Caluire son tour sous couvre feu 14 11 2005 Non sign San
123. 1661 1789 Paris Ed du Seuil 2002 609 p 148 Zancarini Fournel Michelle G n alogie des rebellions en temps de crise 1971 1981 Vingti me si cle n 84 2004 pp 119 127 IMMIGRATION ISLAM ET POST COLONISALISME Bonnafous Simone L immigration prise aux mots les immigr s dans la presse au tournant des ann es 80 Paris Kim 1991 301 p Bouamam Sa d Immigration colonisation et domination l apport d Abdelmalek Sayad Contre temps n 16 avril 2006 pp 54 63 Cohen Jim Dorlin Elsa Simon Patrick et alii Le tournant postcolonial la fran aise Mouvements n 51 septembre octobre 2007 pp 7 12 Dell Umbria Al ssi C est de la racaille Eh bien j en suis A propos de la r volte de l automne 2005 Paris L Echapp e 2006 95 p Deltombe Thomas L Islam imaginaire la construction m diatique de l islamophobie en France 1975 2005 Paris La D couverte 2005 382 p Gastaut Yvan L immigration et l opinion en France sous la V R publique Paris Ed du Seuil 2000 625 p Geisser Vincent La nouvelle islamophobie Paris La D couverte 2003 122 p Khiari Sadri Pour une politique de la racaille Inmigr e s indig nes et jeunes de banlieues Paris Textuel 2006 174 p M DIAS Champagne Patrick La construction m diatique des malaises sociaux Actes de la recherche en sciences sociales n 90 1991 pp 64 75 Charon Jean Marie La presse quotidi
124. 2005 Didier Hassoux Sarkozy retour de b ton 01 11 2005 Une Grenade la mosqu e Clichy sous le choc 01 11 2005 Karl Laske Clichy sous bois A savoir 01 11 2005 Non sign Condamnations imm diates pour trois jeunes 01 11 2005 Gilles Wallon On ne r tablira pas l ordre avec plus de CRS 01 11 2005 Charlotte Rotman Le PS fait feu sur le sarkozysme 01 11 2005 Pascal Virot Irresponsabilit 01 11 2005 Antoine de Gaudemar ditorial Banlieues guerre de bandes au gouvernement 02 11 2005 Une Contagion 02 11 2005 Patrick Sabatier ditorial Villepin et Sarkozy se battent aussi Clichy 02 11 2005 Eric Aeschimann Hollande Tol rance z ro pour Sarkozy 02 11 2005 Paul Quinio et Renaud Dely L autre col re de la banlieue 02 11 2005 Jacky Durand et Nicole Penicaut La nuit le feu s tend aux villes voisines 02 11 2005 Karl Laske et Gilles Wallon De la police de proximit la guerre l ins curit 02 11 2005 Non sign Elle couve elle couve la banlieue 03 11 2005 Une Une col re qui court au del de Clichy 03 11 2005 Ludovic Blecher Olivier Bertrand Thomas Calinon Jacky Durand Thomas Leb gue et Renaud Lecadre Affaire d tat 03 11 2005 G rard Dupuy ditorial XX Les familles demandent justice 03 11 2005 Karl Laske Villepin et Sarkozy sur des charbons arde
125. 46 le plus lev de la classe gouvernement 80 occurrences pour un khi2 de 105 Matignon khi2 de 40 lys e khi2 de 39 gauche 34 occurrences pour un khi2 de 84 opposition khi2 de 8 communiste khi2 de 22 Verts khi2 de 11 72 La seconde classe qui constitue ce traitement politique et qui repr sente seulement 6 porte sur les actions men es par les sources institutionnelles sur les mesures prises par le gouvernement pour enrayer la crise Et si l instauration de l tat d urgence et les mesures qui en d coulent sont abondamment voqu es c est d avantage encore la mesure voulue par Nicolas Sarkozy d expulser les trangers impliqu s dans les violences urbaines qui est mentionn e Ainsi de nombreux articles sont consacr s ces mesures ainsi qu aux critiques et d bats qu elles suscitent Cette pr dominance du traitement politique ainsi que la forme que ce traitement prend d note une forte tendance du Figaro traiter les v nements meutes de 2005 au travers des r actions et des actions des sources institutionnelles Et l encore la justification et l explication de cet angle de traitement des v nements sont discordantes entre les deux journalistes aupr s desquels nous avons r alis des entretiens Si pour Claire Bommelaer journaliste politique ce choix s explique par l identit du Figaro journal politique Ben on est un journal politique Donc on est pas
126. 5 Laurent Mouloud Tu vas voir sale n gre 12 11 2005 Laurent Mouloud Ces vid os qui accusent 12 11 2005 Laurent Mouloud XXXI Saint Denis contre les violences et les lois d exception 12 11 2005 Non sign Aulnay Citro n Comme un volcan en ruption 12 11 2005 L na g Bredoux Ici l usine est devenue invivable 12 11 2005 Lena g Bredoux Ici il y a des gars qui ont des choses dire 14 11 2005 Sophie Bouniot Il n y a rien pour vivre sa jeunesse 14 11 2005 Alain Raynal Bilan des violences de ce week end 14 11 2005 Cyrille Poy Feu vert aux expulsions 14 11 2005 milie Rive Justice vers la d p nalisation de la discrimination 14 11 2005 milie Rive C est la question sociale qui est primordiale 14 11 2005 Rosa Moussaoui et Cathy Ce be Retour la normale 14 11 2005 Pierre Laurent La France sous surveillance 15 11 2005 St phane Sahuc Des m diateurs dans la nuit 15 11 2005 Sophie Bouniot Le FN surfe sur les violences 15 11 2005 Rosa Moussaoui La gauche contre l tat d urgence 16 11 2005 St phane Sahuc Violences antisociale 16 11 2005 Michel Guilloux Les communistes s opposent l urgence polici re 16 11 2005 Olivier Mayer La gauche est contre la droite est pour 16 11 2005 Dominique Begles L id e d un service civil vo
127. 5 Non sign Face la crise des banlieues Villepin d cr te l tat d urgence 09 11 2005 Une HI F brilit 09 11 2005 Jean Marie Colombani Les keufs taient 30 m tres 09 11 2005 G rard Davet et Fabrice Lhomme La version polici re des v nements de Clichy sous Bois 09 11 2005 G rard Davet et Fabrice Lhomme Le PS n est pas hostile une mesure limit e 09 11 2005 Service Politique Dominique de Villepin choisit l tat d urgence 09 11 2005 B atrice Gurrey Christpohe Jakubyszyn et Philippe Ridet Une proc dure rarement appliqu e 09 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon L entr e en apprentissage 14 ans jug e scandaleuse 09 11 2005 Michel Delberghe Le Front National et Philippe de Villiers comptent sur un afflux d adh sions 09 11 2005 Christiane Chombeau puis s les maires sont chaque nuit sur le qui vive 09 11 2005 Isabelle Mandraud Pr conis par les renseignements g n raux le recours au couvre feu laisse dubitatifs nombre de policiers 09 11 2005 Piotr Smolar Tu vois le d lire du premier ministre Dans ce pays un bougnoule restera un bougnoule 09 11 2005 Mustapha Kessous L tude de Jacques Alain B nisti d put UMP pr ne la cr ation d un syst me de d tection des signes de d linquance d s la cr che 09 11 2005 Fr d ric Polet Au Ra incy flot privil gi le couvre feu est
128. 89 Paris ed du Seuil 2002 p 16 230 Thid p 26 1 Pour mener bien notre analyse nous nous baserons essentiellement sur cet ouvrage historique qui retrace les formes et les logiques des r bellions au temps de l Ancien R gime 7 Thid p 29 7 L motion est un terme juridique employ l poque pour qualifier un mouvement collectif assorti de violence Il est distinguer de la s dition dont l objectif est plus directement la remise en cause du pouvoir 52 p riode de toute nature et de tout calibre gt 74 Si le tiers de ces motions ne sont que des tumultes d importance r duite elles peuvent s av rer dans un peu moins de la moiti des cas tre des rebellions plus graves sert qui mobilisent entre 11 et 50 personnes et dans un quart des cas des r voltes et s ditions av r es auxquelles ont particip plus de 50 individus Et ces agitations que l on identifie sur l ensemble du territoire fran ais dans tous les d partements et toutes les r gions ne sont pas galement r parties entre ville et campagne En effet ces motions concernent avant tout les agglom rations A nsi avec 40 4 des cas enregistr s les villes qui ne regroupent que 15 de la population fran aise constituent la matrice r belliog ne par excellence Dans les campagnes et les villages si le nombre d meutes est quasiment identique celui enregistr par les villes 40 2
129. Aux journalistes trangers qui arrivent a va leur sauter aux yeux litt ralement La m me chose sur la composition sociale ou ethnique des entreprises Ce qu on voit pas en France C est vrai que nous on le sait on le sait tr s bien en tant que journaliste on le sait tr s bien en tant que citoyen D abord on va avoir peur d utiliser certains mots peur d utiliser les mots blanc noir par exemple Et puis on va consid rer que a fait partie d une chose vidente donc qui ne se raconte pas forc ment yonl e Des probl mes en mati re d ducation et d insertion professionnelle Une derni re classe pr sente dans le corpus du Monde correspond l vocation des probl mes en mati re d ducation et d insertion professionnelle que peuvent conna tre les banlieues fran aises Mais celle ci ne repr sentant que 12 des u c e class es elle est finalement peu d velopp e Malgr tout on retrouve un ensemble de termes propres di origine khi2 de 44 ethnique khi2 de 20 noir khi2 de 28 africain khi2 de 20 arabe khi2 de 14 maghr bin khi2 de 10 30 religion khi2 de 20 islam khi2 de 32 310 La presse trang re critique l attitude de Nicolas Sarkozy 05 11 2005 Le Monde Service France 1 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 67 l enseignement comme cole coll ge lyc e mais aussi scolaire et l ve et l emploi comme profe
130. Champagne il faut reconna tre que les m dias jouent un r le important dans la construction ou plut t dans la constitution d un v nement En effet l instar d ric Lagneaux et Pierre Lef bure propos des gr ves des salari s de Renault Vilvorde nous consid rons que les m dias et les journalistes co produisent une r alit qu ils croient parfois na vement d crire Si les v nements ont leur r alit propre les m dias participent aux cot s d autres acteurs hommes politiques intellectuels scientifiques la constitution d un v nement d une r alit sociale Et s ils ne sont pas les seuls acteurs ils ont tout de m me cela en raison de leur fonction et de leur statut un r le minent dans cette co production Parce que comme l identifient ric Lagneaux et Pierre Lef bure pour ce qu ils appellent l affaire Vilvorde il est difficile de distinguer clairement l v nement de sa couverture m diatique Ainsi les m dias ont un r le pr pond rant de construction de la r alit sociale d un v nement Et cela d autant plus que pour les individus qui ne sont en rien impliqu s dans l v nement la seule existence palpable qu a cet v nement est son existence m diatique tout comme la seule r alit qu ils per oivent est celle construite et livr e par les m dias Mais comment cette r alit est elle construite Comme
131. Dumas Discriminations A savoir 19 11 2005 Non sign La Halde entre m diation et sanction 19 11 2005 Catherine Coroller Les statistiques ethniques un sujet tabou 19 11 2005 Charlotte Rotman Les Britanniques d complex s sur les origines 19 11 2005 Armelle Thoraval Malek Boutih et la R publique m tiss e 19 11 2005 Didier Hassoux Lib ration ne para t pas les 22 23 24 et 25 novembre pour cause de gr ve La politique britannique a l avantage de reconna tre les diff rences 26 11 2005 Armelle Thoraval Sarkozy ressort la loi anticasseurs 29 11 2005 Une La droite d gaine sa rengaine s curitaire 29 11 2005 Emmanuel Davidenkoff Dominique Simonnot Jacky Durand et Mathieu Ecoiffier A savoir 29 11 2005 Non sign Ces d put s UMP qui font leur beurre des th ses lep nistes 29 11 2005 Thomas Leb gue Les chiffres farfelus de Sarkozy 29 11 2005 Dominique Simonnot Cordon sanitaire 29 11 2005 G rard Dupuy ditorial XXVII Annexe 4 Liste des articles du corpus de L Humanit Nuit d meutes 29 10 2005 Non sign La marche qui fait reculer la violence 31 10 2005 H l ne Duvigneau Des zones d ombre 31 10 2005 Non sign Nicolas Sarkozy pompier pyromane 02 11 2005 Laurent Mouloud Chronique d une violence urbaine 02 11 2005 Dany Stive et Vincent Defait Clichy une histoire de la
132. ESTE sense XLVI ANNEXE 9 ARTICLES DU CORPUS DU MONDE smmnnennnnnes SUR CD ROM ANNEXE 10 ARTICLES DU CORPUS DU FIGARO sms SUR CD ROM ANNEXE 11 ARTICLES DU CORPUS DE LIBERATION ses SUR CD ROM ANNEXE 12 ARTICLES DU CORPUS DE L HUMANIT ss SUR CD ROM ANNEXE 13 ARTICLES DU CORPUS DU PROGRES sms SUR CD ROM ANNEXE 14 ENTRETIEN CLAIRE BOMMELAER LE FIGARO 08 07 2008 o s 0 SUR CD ROM ANNEXE 15 ENTRETIEN CYRILLE LOUIS LE FIGARO 09 07 2008 ss SUR CD ROM ANNEXE 16 ENTRETIEN LUC BRONNER LE MONDE 08 07 2008 se SUR CD ROM ANNEXE 17 ENTRETIEN LAURENT MOULOUD L HUMANITE 09 08 2008 SUR CD ROM ANNEXE 18 ENTRETIEN KARL LASKE LIBERATION 08 07 2008 esesesesesesesesesesese SUR CD ROM ANNEXE 19 ENTRETIEN JACKY DURAND LIBERATION 08 07 2008 eseseseseseseses SUR CD ROM ANNEXE 20 ENTRETIEN RICHARD SCHITLLY LE PROGRES 11 07 2008 e s 0 SUR CD ROM ANNEXE 21 RAPPORT D ANALYSE DU LOGICIEL ALCESTE POUR LE CORPUS DU MONDE sense SUR CD ROM ANNEXE 22 RAPPORT D ANALYSE DU LOGICIEL ALCESTE POUR LE CORPUS DU FIGARO sms SUR CD ROM ANNEXE 23 RAPPORT D ANALYSE DU LOGICIEL ALCESTE POUR LE CORPUS DE LIBERATION sense SUR CD ROM ANNEXE 24 RAPPORT D ANALYSE DU LOGICIEL ALCESTE POUR LE CORPUS DE L HUMANITE sure SUR CD ROM ANNEXE 25 RAPPORT D ANALYSE DU LOGICIEL ALCESTE POUR LE CORPUS DU PROGRES sms SUR CD ROM Annexe 1 Liste des articles du corpus du Monde Violents
133. Etudes Politiques IEP de Grenoble Dipl m de l Ecole Sup rieure de Journalisme ESJ de Lille Parcours professionnel Journaliste au Monde de l ducation Journaliste au Monde service Education puis service Soci t en charge des questions sur la jeunesse et sur la banlieue Positionnement politique Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite le journaliste se positionne au 3 rang en partant de la gauche Il d clare avoir vot S gol ne Royal PS au 1 tour des derni res lections pr sidentielles de 2007 Laurent Mouloud L Humanit 35 ans Journaliste au service Soci t Entretien r alis le 09 08 2008 Formation Ma trise d Histoire Universit Paris IV Sorbonne Dipl m de l Institut Pratique du Journalisme IPJ de Paris Parcours professionnel Journaliste L Humanit depuis 1998 services Economie Social M dias puis Soci t Positionnement politique Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite le journaliste se positionne au 3 rang en partant de la gauche Il d clare avoir vot S gol ne Royal PS au 1 tour des derni res lections pr sidentielles de 2007 XLIII Karl Laske Lib ration 48 ans Journaliste au service Soci t Responsable de la rubrique Contre journal Entretien r alis le 08 07 2008 Formation Lice
134. Institut d Etudes Politiques de Lyon M moire de recherche de Master 2 de Science politique DEPEYRE M lissa Les meutes de l automne 2005 dans les m dias tude compar e du traitement de cinq quotidiens fran ais Ann e universitaire 2007 2008 Sous la direction de HAMIDI Camille REMERCIEMENTS Nous tenons tout particuli rement remercier Camille Hamidi pour la grande attention et le temps qu elle a accord notre tude Sans ses nombreux conseils ses encouragements et son implication nous n aurions pu mener bien ce m moire Nos remerciements vont galement l ensemble des journalistes du Monde du Figaro de Lib ration de L Humanit et du Progr s qui se sont pr t s l exercice des entretiens et qui ont accept de nous accorder un peu de leur temps Enfin un grand merci l ensemble de mes proches et amis pour leur aide et leur soutien plus que pr cieux Et tout particuli rement Natacha Depeyre Fabrice Morvan Emilie Depeyre Martine Depeyre Jacques Depeyre et Lo c Martin pour leurs contributions dans les domaines qui sont les leurs leur coute sans faille et leur affection SOMMAIRE INTRODUCTION ssssnnnennnnnnnnnnnnnennnnnennennnnennenennennenennenneneenenneneeneseeneeneseeneeneeeneeseeeneseseeneneee 1 PARTIE I DES EMEUTES INEDITES PAR LEUR DUREE ET LEUR AMPLEUR A REPLACER DANS L HISTOIRE DES VIOLENCES URBAINES see 37 I RETOUR SUR LES MEU
135. RES Le traitement du Progr s seul quotidien r gional de notre corpus se d marque fortement des autres quotidiens Et cela parce que contrairement aux autres journaux Le Progr s a privil gi un traitement particuli rement abondant des violences et des nuits d affrontements Pr s de la moiti de son corpus est consacr e cette dimension des v nements Or nous l avons vu cette dimension tout de m me pr sente dans l ensemble des corpus n est que peu d velopp e par les quotidiens nationaux En effet si dans les premiers jours ils fondent leurs articles sur le r cit des premiers incidents ils se d tournent rapidement de cet unique angle de traitement et privil gient des traitements plus analytiques moins factuels Les violences ne sont pas totalement cart es du discours des quotidiens nationaux mais n en constituent qu un aspect mineur Et cela m me pour Le Figaro qui consacre un peu plus de 20 cet aspect du traitement La nature du traitement du Progr s n est pas la seule dissemblance observable La morphologie de son traitement et l importance qu il accorde aux v nements en terme d espace est galement diff rent En effet Le Progr s ne consacrera que 130 articles aux v nements sur la p riode Si cela peut para tre quivalent au nombre d articles pr sents dans 92 les pages de L Humanit il faut tout de m me rappeler que le corpus de L Humanit n int gre pas les tr s nombr
136. TEMENT FACTUEL DES EVENEMENTS LE PROGRES sn sseeseisieseseierserrerrsre 92 a Des violences particuli rement pr sentes dans le traitement du quotidien r gional s ssesssesesereerereeererereee 94 b Des probl mes sociaux tout de m me abord s ssssssssessssssseesessrssssessesesersessesessessese c Un focus particulier sur les probl mes d ducation et d emploi d Une dimension politique peu pr sente ss PARTIE III LE DISCOURS MEDIATIQUE A L AUNE DU TRAVAIL ET DES REPRESENTATIONS JOURNALISTIQUES sssseeeennneenenssse LOI I CADRES ET CONTRAINTES DU TRAVAIL JOURNALISTIQUE ssseseeeessereessrrrrerrsreeresrrrrsresrereresreet 102 A Des contraintes li es au ph nom ne meutier ss 102 a La violence meuti re un risque contraignant b La m connaissance du terrain un handicap pour suivre l volution des violences c Le rapport aux sources des jeunes d fiants ss B Des contraintes inh rentes au travail journalistique se 108 a Le bouclage une contrainte de temps ss 109 b Le rubricage une information morcel e ss 111 c Le poids de la hi rarchie et de la ligne ditoriale 113 II REPRESENTATIONS DES JOURNALISTES ET DISCOURS PRODUITS sssssssesseseisssirsisse reres 116 A propos des causes des V NEMENTS 116 a La mort de Zyed et Bouna l tincelle mo
137. TES DE L AUTOMNE 2005 eee 37 A Le d clenchement des meutes ss 38 B L d roulement des meutes sinistres son a E Ga E SE EEE Ea Taata i ETETEN 40 C Les meutiers et les raisons de leur col re ss 42 D R actions et r ponses de la classe politique fran aise ss 45 I DES EMEUTES INSCRITES DANS L HISTOIRE DES VIOLENCES EMEUTIERES ss ssss1ss11eeeee 48 A Des meutes urbaines en France depuis les ann es 1970 nn 49 B Mais un ph nom ne meutier visible depuis des si cles ss 52 C que l on m diatise fortement d s le XIX si cle 56 PARTIE II UN DISCOURS MEDIATIQUE SPECIFIQUE ET HETEROGENE SELON LES QUOTIDIENS nn mi end Dinde Gr O I DES JOURNAUX AU TRAITEMENT POLITIQUE LE MONDE ET LE FIGARO 61 A Le Monde des acteurs politiques tr s pr sents 61 Des violences meuti r s peu trait es end nn anne Re ne R Ne Eten 62 b L v nement d clencheur tardivement voqu ss 63 c Une dimension politique tr s pr sente d Des questions d int gration et d identit voqu es au travers de tiers ssseeesessseseeesesesesestsissrrersrsrsrsrsrerereseee 66 e Des probl mes en mati re d ducation et d insertion professionnelle 67 B Le Figaro violences meuti res r actions politiques et suites judiciaires tr s suivies 68 a Des r cits d actes meutiers d velopp s sise 69 b Des comparutions d meutiers qui servent voquer l exp
138. V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 op cit pp 36 57 208 Thid p 41 20 Thid p 42 45 d envoyer la police dans les quartiers m me au plus fort des meutes compte tenu de l tat de tension entre les forces de l ordre et les jeunes des quartiers et ils en appelleront l envoi de m diateurs pour tenter de calmer le jeu et d ouvrir un espace de dialogue S il y a globalement consensus des diff rentes formations de la classe politique fran aise les propos et la gestion de la crise par Nicolas Sarkozy divisent En effet le ministre de l Int rieur sera l objet de vives critiques notamment de la part du Parti socialiste PS dans les premi res semaines des v nements Qualifi de ministre pyromane par Arnaud Montebourg le ministre de l Int rieur est mis en cause principalement sur sa m thode En effet ce sera moins le contenu de sa politique qui sera vis que la forme et la m thode utilis e Accus de mettre le feu aux poudres de faire de la politique spectacle on lui reproche galement certains de ses propos Outre ceux qu il a tenus lors des meutes sur la mort des deux jeunes Clichy notamment on lui reproche galement les mots K rcher et racaille qu il avait prononc s lors de pr c dents d placements en banlieue Et les critiques ne viennent pas uniquement de l opposition Dans le gouvernement
139. Zyed et Bouna dans le transformateur EDF de Clichy l incident de la grenade lacrymog ne qui a relanc les violences apr s une certaine accalmie et les propos de Nicolas Sarkozy Aussi le 31 octobre le quotidien consacre son premier article aux circonstances de la mort de Zyed et Bouna Titr Des zones d ombre il revient sur les diff rentes versions qui circulent depuis le drame notamment celle des familles et des amis en totale contradiction avec celle de la police Quelques jours plus tard ce sont les propos du ministre de l Int rieur qui sont point s du doigt que ce soit ceux qu il a tenu la suite des premiers incidents Clichy ou ceux qu il a tenu quelques mois auparavant lors de ses d placements en banlieue A cet gard certains titres sont significatifs Le 2 novembre L Humanit titre Nicolas Sarkozy pompier 88 pyromane 7 et l ditorial est intitul L incendiaire L pisode de la grenade lacrymog ne qui avait explos l entr e de la mosqu e de Clichy fait galement l objet d articles o L Humanit souligne que le tir de grenades a fait une nouvelle fois l effet 2 389 d une tra n e de poudre Ces diff rents l ments que sont les violences meuti res et leurs causes directes font l objet d une classe et repr sente 13 du corpus 384 nuit khi2 de 133 le plus lev de la classe incendie khi2 de 75 v hicule khi2 de 57 poube
140. a main dans les violences urbaines 16 11 2005 Richard Schitlly Violences La r ponse polici re ne suffit pas 16 11 2005 Frank Viart Violences urbaines le maire a rencontr des habitants choqu s 16 11 2005 Non sign Nous avons t attaqu s d lib r ment 16 11 2005 Non sign La polygamie fait irruption dans le d bat sur les banlieues 16 11 2005 Non sign L accalmie se confirme 17 11 2005 Non sign Couvre feu Grigny s en va Chassieu fait son entr e 17 11 2005 V ronique Waz XXXVII R seau TCL retour la normale 17 11 2005 Non sign Au gouvernement de ramener de l espoir dans les quartiers 17 11 2005 Laurence Bufflier Le service civil volontaire op rationnel d but 2006 18 11 2005 Non sign Les meutiers ne sont pas ceux que Nicolas Sarkozy croit 18 11 2005 Non sign Retour la normale partout en France 18 11 2005 Non sign Fin de l application du couvre feu 18 11 2005 V ronique Waz Is re trois et deux ans de prison ferme pour deux incendiaires 18 11 2005 Non sign Manifestation contre l tat d urgence 18 11 8 2005 Non sign Il faut veiller une vraie mixit 18 11 2005 Jacques Boucaud et Gis le Lombard Les responsables religieux lyonnais appellent au dialogue 18 11 2005 Non sign Rh ne des associations de banlieues lancent un collec
141. age Hunt Darnell M Screening the Los Angeles riots Race seeing and resistance Revue Fran aise de Sociologie vol 40 n 2 avril juin 1999 p 429 12 sociaux dominants auraient d velopp un sch ma d interpr tation simple il s agirait d une meute et non d une r bellion ou d une r volte li e la question raciale et non d une mobilisation contre les in galit s conomiques et sociales tudiant galement la r ception de ce message aupr s de diff rentes communaut s raciales de la ville de Los Angeles D Hunt identifie galement une r ception racialis e de ces meutes En effet si les Blancs mais aussi dans une moindre mesure les Latinos sont en accord avec les propos tenus par les m dias a n est pas le cas des Noirs Ainsi si les Blancs voient dans ce reportage une explosion criminelle qui n cessite une r pression les Noirs voient plut t un parti pris de blanc sur les v nements qu ils analysent non comme une simple meute mais comme un mouvement de protestation caract re social C est le cas galement des Latinos qui comme les Noirs relient ces v nements des probl mes sociaux plus larges Ainsi l auteur montre que les m dias n ont finalement qu un pouvoir limit d imposition des interpr tations qu ils v hiculent parce que leurs publics mettent en place en fonction de leurs cadres cognitifs des strat gies de n gociation d arg
142. aginaire la construction m diatique de l islamophobie en France 1975 2005 op cit p 10 L auteur remarque que depuis la fin des ann es 1990 la religion musulmane avait quasiment disparue des crans 33 Ibid p 11 Ibid 35 Ibid p 361 3 Gastaut Yvan L immigration et l opinion en France sous la V R publique Paris Ed du Seuil 2000 625 p 3 Jbid p 93 38 Thid p 92 24 envahissants les plus pr sentables et les plus faciles c toyer gt les Noirs et encore plus les Maghr bins sont tous les niveaux les plus mal consid r s En effet l ensemble des sondages et enqu tes d opinion soumis la population fran aise depuis le d but des ann es 1960 montre un certain rejet des populations issues de l Afrique Noire et des pays du Maghreb Si la sympathie accord e aux Africains Noirs a toujours tait positive 41 de bonnes opinions et 20 de mauvaises opinions en 1966 70 de bonnes opinions et 20 de mauvaises en moyenne entre 1990 et 1993 il n en reste pas moins qu ils se placent nettement derri re les Europ ens environ 53 de bonnes opinions en 1966 et plus de 86 en moyenne entre 1990 et 1993 Et pour ce qui est des Maghr bins si leur indice de sympathie devient positif dans les ann es 1990 ils restent au court de la p riode les moins bien per us 18 de bonnes opinions et 60 de mauvaises opinions en 1966 48 de bonnes opinions et 42 de mauvaises Opinions
143. aillassaient les forces de l ordre Ils se pr sentaient pas comme tels c tait pas forc ment les plus accessibles Enfin moi je ne sais pas si j ai parl ou pas si vous voulez moi j ai pas trouv de gens qui me disent oui moi hier j ai caillaiss les forces de l ordre et j ai mis le feu une biblioth que municipale et qui acceptent de me raconter leur vie b La m connaissance du terrain un handicap pour suivre l volution des violences La forme et les types de violences auxquelles se sont livr s les meutiers ont galement eu quelques incidences sur les journalistes En effet le fait qu il y ait eu finalement que tr s peu de v ritables affrontements entre jeunes et forces de police et de v ritables face face contrairement l image qui a pu entre tre donn e a rendu la couverture des exactions commises plus difficiles Les jeunes tant particuli rement mobiles et mettant le feu des voitures un endroit avant de rapidement en partir et de se retrouver dans un autre lieu il tait compliqu pour les journalistes comme pour la police d arriver suivre les mouvements des jeunes meutiers Et cela a t d autant plus complexe que contrairement aux jeunes qui connaissent parfaitement leur cit les journalistes n avaient pour la plupart aucune 4 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 450 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 104 connaissance des quartiers dans les
144. ait qualifier d meutes de l affect se retrouve dans les actes de r sistances collectives dirig es contre les forces de police quand celles ci tentent d arr ter des individus En effet lors d arrestations jug es injustes il arrive que la foule t moin de la sc ne se rassemble et s en prenne aux forces de l ordre Si ces meutes sont g n ralement limit es des groupes restreints de 20 50 personnes il arrive parfois qu elles rassemblent des f ni aea Do Lire centaines voire des milliers de personnes des deux sexes et de tout ge Et le sc nario est souvent identique un mis reux g n ralement mendiant est arr t par les forces de police 7 Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale 1661 1789 op cit p 35 4 Ibid 5 Ibid 6 Ibid 27 Thid p 353 8 Ibid 9 Ibid 5 Ibid 31 Jbid p 354 54 Il r siste refusant d avancer et s agrippant tout ce qu il peut pour freiner sa progression La foule interpell e et curieuse se masse autour de la sc ne et s identifie au pauvre 252 La police appara t alors comme l instrument d une insupportable malmen tyrannie Les insultes fusent et rapidement les coups pleuvent Ainsi apr s les cris ce sont les coups de poing ou de manches d outils les b ches les projectiles divers selon ce qui se trouve port e Et si ces affrontements avec
145. ans son ensemble mais aussi des m dias sur l immigration l islam ou 122 Roch Sebastian Le frisson de l meute Violences urbaines et banlieues op cit p 43 123 Thid p 48 124 Ibid 22 encore le post colonialisme Et ces travaux sont int ressants au regard de notre objet d tude car tr s souvent un amalgame est op r entre banlieue immigration et parfois m me islam et qu une vision post coloniale peut persister dans la perception des immigr s Cette amalgame entre jeunes des quartiers immigration et islam est notamment mis en vidence par Vincent Geisser sociologue dans son livre La nouvelle islamophobie alors que la grande majorit des enfants issus de l immigration africaine maghr bine et turque sont aujourd hui des nationaux fran ais les taxinomies persistent les d signer comme des jeunes arabo musulmans processus de stigmatisation qui combine la fois un r f rent ethnique arabe et un r f rent religieux musulman sans oublier bien s r la r f rence leur juv nilit cens e tre porteuse de d sordre L auteur va m me plus loin et identifie depuis le d but des ann es 1980 une nouvelle forme d islamophobie qui ne serait pas une simple transposition du racisme populaire anti arabe anti maghr bin et anti jeunes des banlieues que l on connaissait auparavant mais serait avant tout une religiophobie une peur de la religion musulmane Et pour l aut
146. arkozy Quant Claire Bommelaer Le Figaro pour qui il y a une multitude de cause ces meutes si le r le de Nicolas Sarkozy est voqu il n est jug que perturbant Elle voque par ailleurs l ambivalence de la perception du ministre de l Int rieur qui est souvent vu d un c t comme le seul capable ramener l ordre et de l autre comme celui l m me qui am ne du d sordre Y a Sarkozy aussi qui tait un l ment tr s la fois perturbant et dans les banlieues c est la fois quelqu un dont on dit c est un des seuls types qui peut remettre de l ordre et en m me temps il met du d sordre parce qu il est celui qui met de l ordre Enfin sa personnalit comme a particuli re a forc ment jou un r le 70 487 Entretien Laurend Mouloud 09 07 2008 488 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 8 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 40 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 120 D autres journalistes n voqueront m me pas cette dimension explicative des meutes de 2005 comme Cyrille Louis Le Figaro ou encore Richard Schitlly Le Progr s Nous ne pouvons r ellement savoir si c est parce qu ils cartent totalement le r le du ministre de l Int rieur dans l embrasement des banlieues fran aises ou si cette absence d coule d une simple omission lors de l entretien Ce que l on peut dire minima c est qu elle ne constitue pas pour eux une dimens
147. au d tour d une phrase de r volte sociale son confr re de L Humanit Laurent Mouloud semble appuyer fortement sur la dimension sociale des v nements Il s est pass quelque chose qui allait au del de la simple violence C tait pas juste de la violence gratuite ou pour de l acquisition de biens ou de la destruction C tait pas pour du vol ou pour prot ger seulement des trafics dans des quartiers Il y avait une dimension sociale derri re tout a c est vident Ce dernier va m me jusqu pointer le caract re contestataire de ce mouvement de masse o selon ses termes Et s il ne parle v ritablement aucun moment de mouvement 54 Entretien Karl Laske 08 07 2008 Mais bon la situation mon avis l exigeait compl tement Parce que c est quand m me un contexte de r volte sociale jamais vu depuis longtemps 505 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 Et tout de suite on a compris enfin assez rapidement au bout de deux jours non pas que a allait prendre un telle ampleur mais que a allait au del du fait divers m me d un drame de deux jeunes qui se sont faits lectrocuter qu imm diatement il y avait une dimension sociale derri re sur laquelle il fallait travailler 5 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 507 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 125 508 social ou de contestation politique l vocation de son me r v
148. au travers des m dias pour l imposition de l interpr tation de ces meutes En effet journalistes hommes politiques intellectuels associations ou encore repr sentants des communaut s religieuses intervenant dans les m dias ont v hicul leurs discours et leurs repr sentations des v nements G Mauger identifie alors des conflits d interpr tation qui visaient imposer une d finition l gitime de l meute et de l meutier ainsi qu un r pertoire de prises de position particuli rement divers et h t rog ne Mais si ces prises de positions sont diverses que les arguments mobilis s le sont galement G Mauger identifie tout de m me deux types de discours des entreprises de qualification politique qui selon ses termes consistent pour leurs 5 Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique op cit p 40 l Ibid p 41 Ibid p 42 5 Mauger G rard L meute de novembre 2005 une r volte protopolitique op cit 4 Ibid p 75 Mauger reprend ici l expression de manifestations de papier pr c demment d velopp e par Patrick Champagne dans son article La manifestation La production de l v nement politique Actes de la recherche en science sociale vol 52 53 juin 1984 pp 19 41 55 Ibid p 82 11 auteurs produire une image la plus gratifiante possible et des entreprises de disquali
149. aux de Dominique Kalifa historien sp cialiste de l histoire du crime et de ses repr sentations et plus particuli rement sur une de ses contributions Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle car m me s il n tudie pas directement le traitement m diatique des meutes il analyse l mergence au XIX si cle du traitement des violences et de l ins curit dans les journaux fran ais Et selon lui le XIX si cle marque un tournant dans le traitement m diatique des violences et de la question s curitaire En effet comme le rappelle l auteur la question de l ins curit n est pas n e au tournant des ann es 1990 ni au d but des ann es 1970 lorsque la France avait peur ni m me avec l invention des blousons noirs dans la d cennie 1950 mais au XIX si cle Et cela parce que cette poque marque une convergence de param tres favorables l mergence de la question et du discours s curitaire D Kalifa distingue trois constituants n cessaires l mergence de ce discours des statistiques judiciaires ou polici res qui soient publiques et disponibles une repr sentation parlementaire fonctionnant comme une tribune politique l gale et l instrument d un d bat public l gitime et enfin un appareil m diatique capable de donner une large visibilit sociale aux r alit s d linquantes Et pour l auteur cette convergence toujours op rante l heure
150. avantage voqu parall lement d autres l ments la dimension ludique des v nements Aussi cette interpr tation que nous allons maintenant analyser peut appara tre comme oppos e la prise en compte d une dimension sociale et politique des v nements b Une dimension ludique des v nements Certains semblent donc trouver une dimension sociale et politique aux v nements nous venons de le voir D autres en revanche voire m me parfois les m mes soulignent plus volontiers leur dimension ludique En effet pour certains journalistes ces meutes s expliqueraient moins par le besoin d exprimer un mal tre social ou des revendications politiques que par l envie de s amuser de jouer ou d imiter C est notamment ce que met en avant Cyrille Louis Le Figaro M me si celui ci ne nie pas explicitement aucun moment la dimension sociale et politique des v nements il consid re que si dans les premiers jours des meutes les jeunes expriment leur douleur et leur col re par rapport la mort de leurs camarades cela tourne vite un ph nom ne de contagion et d imitation Les meutes se d veloppent et se propagent alors sur le mode du jeu Je pense qu apr s il se passe tout fait autre chose dans les trois semaines qui suivent avec ce ph nom ne de contagion o l d apr s ce que j ai compris on n est plus sur le registre du jeu de l imitation sur le mode du d fi qu on
151. avec recul car l auteur tant membre des Indig nes de la R publique sa vision est probablement partiale Pour autant il traduit peut tre de fa on plus radicale ce que pointent certains sociologues tenant d une th orie post coloniale comme Abdelmalek Sayad sociologue franco alg rien auteur notamment de L immigration ou les paradoxes de l alt rit pour qui il y aurait une forme de prolongation de l imaginaire et du rapport colonial en m tropole Pour d montrer l importation en France de cet imaginaire colonial A Sayad analyse notamment le fonctionnement des foyers pour travailleurs migrants Selon lui que ce soit dans les personnels recrut s lors de la mise en place de ces foyers dans les conceptions architecturales dans la d finition des droits et des devoirs du r sident dans les repr sentations sociales des besoins des locataires l analogie avec la colonisation est permanente Ainsi l absence d intimit par exemple impos e aux travailleurs migrants du foyer serait li e une repr sentation de la nature de l Arabe nature gr gaire patriarcale et tribale dira A Sayad qui se satisfait de la vie en groupe Aussi cette repr sentation est au c ur de la domination coloniale bas e sur la l gitimation d un Bouamam Sa d Immigration colonisation et domination l apport d Abdelmalek Sayad Contre temps n 16 avril 2006 p 54 54 Cohen Jim
152. bien connues d crites qui font l objet je pense d un consensus relatif depuis tr s longtemps des probl mes conomiques sociaux d int gration d identit d occupation d exclusion probablement aussi de racisme d architecture d urbanisme Voil a c est en tout cas une toile de fond je dirais Je ne pense pas que ce soit la cause mais c est une toile de fond qui joue certainement un r le Quant Luc Bronner Le Monde s il d veloppe un peu le m me raisonnement il semble accorder une place plus importante ce terreau social Selon lui ces probl mes qui sont pour 1 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 121 lui structurels Se constituent v ritablement le fond de ce mouvement 1 3 Pour autant ils ne pourraient expliquer eux seuls la survenue et l ampleur des meutes Pour le journaliste ce sont des l ments accidentels la mort des deux adolescents l pisode c est dire de la mosqu e et les propos de Nicolas Sarkozy qui expliquent v ritablement l explosion des violences ce moment l et leur ampleur Et Luc Bronner appuie son propos en comparant les meutes de 2005 celles de Villiers le Bel qui ont t moins longues et moins tendues Selon lui c est l absence de certains facteurs accidentels amplificateurs qui explique la diff rence de morphologie des deux mouvements Ces trois l ments conjugu s font qu on a une crise qui prend forme ce m
153. bituel de leur quotidien qu ils ont parfaitement int gr dans leur mani re de travailler la couverture des meutes de 2005 a s rement souffert de cette contrainte de temps Entretien Cyril Louis 09 07 2008 46 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 464 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 465 Bah c est classique a on a l habitude Moi je savais j avais l heure j avais un ordinateur portable a fait partie de la base du m tier a c est pas parce que c est des meutes que a change trop je sais quand j ai un v nement tard il va falloir anticiper se r gler au d part des pages etc Mais a c est la base du m tier Donc j avais ces contraintes mais je faisais avec Entretien Richard Schitily 11 07 2008 Non ben a pas plus 110 b Le rubricage une information morcel e Une autre caract ristique organisationnelle des quotidiens est prendre en compte pour comprendre le travail journalistique le rubricage En effet avec le d veloppement depuis la professionnalisation du journalisme de nombreuses rubriques et services sp cialis s dans les r dactions l actualit a t amen e tre trait e en fonction de rubriques en fonction de th mes Le nombre de ces rubriques s est d ailleurs particuli rement accru depuis une quarantaine d ann e comme le souligne rik Neveu aux sp cialisations traditionnelles journalistes parlementaires social sportif judiciaire sont v
154. bl mes de ch mage et de pr carit repr sente 13 des u c e class es On y retrouve principalement des termes relatifs l enseignement comme scolaire tablissement enseigner ou encore ducation et des termes qui ont trait aux probl mes d emploi comme ch mage ch meur ou encore formation auxquels sont associ s l id e de difficult d chec mais galement de pr carit et de pauvret Sont pr sents galement dans une moindre mesure des termes qui attestent de l vocation de discriminations et de s gr gation dans les banlieues fran aises ainsi que de probl mes en mati re de sant et de logement Plusieurs articles sont symptomatiques de ce traitement des v nements au prisme des probl mes sociaux que connaissent les banlieues comme celui publi d s le 3 novembre et titr Ce dont souffrent les banlieues Cet article revient tour tour sur les probl mes d emploi de ch mage et de pr carit sur le d litement des services publics dans les quartiers populaires sur les probl mes de logement sur le manque d effectifs dans la police et le manque de pr vention ou encore sur l insuffisance des moyens accord s l cole en grande difficult Un court extrait permet de se rendre compte du type de discours produit Une pr carit qui rime avec bas salaires et retours incessants la case ch mage Cette r alit frappe prio
155. bles journaux d opinion nous estimons qu ils ont tous les quatre une ligne ditoriale et politique plus ou moins appuy e et lisible contrairement notamment au Progr s qui s attache tre plus neutre Les grands quotidiens nationaux que sont Le Monde Lib ration et Le Figaro peuvent tre galement consid r s comme des journaux de r f rence Charon Jean Marie La presse quotidienne Paris La D couverte 1996 p 37 Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique op cit p 141 31 i 1 raisons techniques s nous n avons pu avoir acc s ce type de presse Malgr cela notre ventail nous permettra de voir les diff rences de traitement entre presse nationale et presse r gionale entre presse d opinion et presse dite neutre entre presse dite haut de gamme et presse plus populaire et galement de mettre au jour les diff rences de traitement en fonction des lignes ditoriales et des tendances politiques de ces journaux Par ailleurs si nous avons circonscrit cette tude la presse crite alors m me que la t l vision a t tr s pr sente lors des v nements c est que l crit nous para t tre potentiellement plus riche plus labor et mieux adapt une tude approfondie des discours m diatiques En effet la presse crite est un m dia de parole o les sch mas argumentatifs sont plus labor s qui se pr
156. bricage les formats et les d lais de production tout comme les relations aux sources ont d avoir une incidence sur le discours de ces m dias Le troisi me axe concerne les repr sentations collectives ou individuelles pr sentes dans le discours m diatique On peut d ores et d j supposer que les repr sentations des journalistes mais aussi de leurs sources et de la soci t dans sa globalit ont jou sur la mani re de traiter les v nements D une part en nous appuyant sur les travaux scientifiques sur les meutes de 2005 comme ceux d Hugues Lagrange et Marco Oberti de Laurent Mucchielli et V ronique Le Goaziou ou encore de S bastian Roch nous pouvons supposer que les repr sentations sur les causes et le sens donner ces meutes ont orient le traitement journalistique des v nements En effet on peut supposer que les traitements des v nements sont diff rents selon que les m dias ou m me un autre niveau les journalistes estiment que ces meutes r sultent d un contexte socio conomique difficile de l chec du mode d int gration fran ais d une motion suscit e par la mort des deux adolescents ou encore des provocations du gouvernement ou du comportement au quotidien de la police Le discours est probablement galement diff rent selon que les m dias ou les journalistes identifient dans ces meutes une dimension politique ou non si ces v nements sont consid r s comme une r volte
157. c khi2 de 30 et 14 occurrences r ussite khi2 de 34 et seulement 9 occurrences 34 En Seine Saint Denis des soci t s recrutent mais pas sur place 10 11 2005 Lib ration C dric Mathiot 35 Politique de la ville trente ans de traitements d urgence 08 11 2005 Lib ration Tonino Serafini et Patricia Tourancheau 376 financer khi2 de 45 euro khi2 de 20 budget khi2 de 16 subvention khi2 de 40 83 publiques men es dans les quartiers Titr Politique de la ville trente ans de traitements d urgence il d but ainsi Besoins de logements violences r p titions c est partir de 1975 que les gouvernements commencent se pencher sur les probl mes urbains Retour sur UE 5 7 377 trois d cennies d actions men es sans coh rence e La discrimination raciale une th matique particuli rement abord e Tout comme les probl mes d emploi et d enseignement les probl mes de discrimination raciale font l objet d une classe part enti re dans le corpus de Lib ration M me si cette classe ne constitue que 10 du corpus elle n est en rien n gligeable et cela d autant plus qu elle n est pr sente en tant que telle dans aucun autre corpus En effet Lib ration porte une attention particuli re port e aux probl mes de racisme que peuvent conna tre certaines parties de la population des banlieues fran aises Aussi ces th matiques ont t r guli rement abord es par
158. c mentionn l pisode de course poursuite le vol pr sum sur un chantier par les jeunes qui avait motiv l intervention de la police la fuite des jeunes qui voulaient chapper un contr le d identit le franchissement du mur d enceinte EDF par Zyed Bouna et Muhittin avant qu ils ne p n trent 7 En t moigne l extrait suivant qui reprend le t moignage de dans le transformateur Muhittin Bouna est venu en courant Apr s il a dit courez Apr s on lui a dit Pourquoi tu veux qu on coure Apr s il a dit Ils sont en train de nous courser Qui est ils le questionne un enqu teur La police r pond Muhittin Altun Bouna est rentr dans le chantier je ne sais pas pourquoi Dahut est rest l ext rieur du chantier Bouna n a pas dit pourquoi son pote faisait le guet Apr s il nous a dit de courir Apr s on s est mis courir dans le parc les keufs taient 30 m tres de nous Je courais parce que les autres couraient Apr s on est rentr dans le truc EDF l o il y a l lectricit Zyed a saut par dessus le mur Moi je me suis baiss car je cherchais quelque chose pour escalader le mur Par ailleurs l enqu te d clench e par la plainte des familles est galement mentionn e 294 Les circonstances de la mort des adolescents restent floues 05 11 2005 Le Monde Nathalie Guibert 25 La version polici re des v nements de Clichy sous Bois
159. cc s la liste des mots les plus significatifs mots pleins mots outils mots toil s aux u c XLVII les plus significatives aux cotextes caract ristiques des classes aux concordances L analyse par le calcul du Chi x permet de d terminer la forte ou la faible appartenance d un mot une classe le Chi met en vidence les termes les plus repr sentatifs d une classe donn e D autres m thodes viennent compl ter cette analyse par classe tris crois s analyse factorielle des correspondances classification ascendante hi rarchique 2 Pourquoi utiliser Alceste En proc dant l analyse statistique d un corpus Alceste pr sente l avantage d offrir des pistes interpr tatives Il ouvre la voie un certain type d analyse et claire sur des faits statistiques du corpus C est donc une aide informatique que nous utiliserons comme un guide vers une description d usage des formes linguistiques dans le corpus Comme nous l avons dit il offre un autre regard sur le corpus m me s il ne saurait suffire une analyse r ellement linguistique Le logiciel r clame afin d tre optimis que le corpus qu on lui soumet pr sente une certaine coh rence th matique autrement dit que les diff rentes parties du corpus aient des mots en commun ce qui est le cas de notre corpus L analyse de type statistique effectu e par Alceste d coupe ensuite le corpus en sous parties homog nes d un point
160. ccasion d articles sur le traitement des v nements par les m dias trangers Aussi on pourrait penser que Le Monde n adh re pas cette lecture des v nements ou qu il ne s autorise en parler qu au travers des propos de tiers ou de confr res trangers Plusieurs extraits t moignent de la pr sence de ces th mes dans les pages du quotidien voqu s par l interm diaire de tiers dont notamment celui ci Autant d actions qui ont peut tre contourn l essentiel remarque El Watan Replacer la probl matique des banlieues dans le processus plus global de l immigration et de la d mocratie sociale Et de conclure que les pouvoirs publics continuent traiter le probl me techniquement en lieu et place d une vision plus int gr e et plus int grante Les journaux europ ens et anglo saxons sont encore plus s v res sur l incapacit de la France int grer ses immigrants selon le 310 correspondant du New York Times Paris Pour Luc Bronner cette relative absence d un traitement direct des probl mes d int gration d chec du mod le fran ais et d une lecture en terme ethnique s explique ainsi Sur la s gr gation ethnique dans le pays c est des choses qu on ne voit plus Quand on est journaliste Paris on a pris l habitude d avoir des quartiers o vivent quasiment que des blancs et des quartiers o vivent quasiment que des noirs et des maghr bins
161. ces documents pr sentent galement un int r t certain pour une analyse de discours et une tude du fonctionnement des termes dans la mesure o le logiciel d nombre des formes lexicales et en montre les cooccurrences Cet outil a t valid en terminologie par les travaux de Josette Rebeyrolle 1995 dans le domaine spatial et ceux de Sylvie Normand 1999 sur le vocabulaire de la d gustation par exemple XLVIII 3 Les limites du logiciel Les outils contraignent parfois les objectifs de recherche Ainsi Alceste permet d effectuer une analyse sur un certain volume de documents num ris s Afin que les r sultats statistiques gardent leur pertinence le corpus soumis Alceste doit tre suffisamment volumineux Cependant la version du logiciel que nous avons exploit e dans un premier temps ne peut traiter de corpus sup rieur 1 5 m gaoctets 4 Aussi avons nous d fractionner notre corpus Ce n est pas inint ressant dans la mesure o cette partition permet d avoir une description nonciateur par nonciateur ou de regrouper certains nonciateurs le corpus institutionnel rassemble EDF ANDRA et COGEMA le corpus vulgarisation rassemble Science amp vie et Sciences et Avenir le corpus m dia rassemble le Monde diplomatique le Paris Normandie le Courrier cauchois L Express et le Nouvel Observateur ces deux derniers sous corpus ayant galement t analys s ensemble Nous avons tent de nous familiariser avec un
162. che V Le Goaziou note que cette d cision n appellera pas de commentaires du c t du PS et de l extr me gauche D autres propositions maneront du gouvernement ou de membres de PUMP la suite des meutes Notamment une loi pr voyant la suppression des allocations familiales aux parents qui n exerceraient pas correctement leur fonction parentale IL DES EMEUTES INSCRITES DANS L HISTOIRE DES VIOLENCES EMEUTIERES Si les meutes de 2005 ont surpris par leur ampleur et si les observateurs s accordent sur leur caract re in dit nous venons de le voir il n en reste pas moins que ce ne sont pas les premi res que conna t la France et qu au regard de leurs aspects les plus g n raux elles s inscrivent dans l histoire d un quart de si cle d affrontements et de violences en banlieue mais aussi dans une histoire plus longue du ph nom ne meutier En effet selon Didier Lapeyronnie malgr leurs sp cificit s ces meutes ne pr sentent s rement pas une rupture de cette histoire bien plut t la consolidation de logiques et de situations d j lourdement pr sentes dans les quartiers populaires gt C est pour cela que nous avons choisi de revenir sur cette histoire du ph nom ne et sur l mergence de sa m diatisation 219 ty se y yak Le Goaziou V ronique La classe politique fran aise et les meutes silence et d ni art cit p 54 220 Sd 2 S 6 Lape
163. cheur ici ce sont les articles pris individuellement et op re un travail de reconnaissance du vocabulaire Le logiciel distingue alors les mots pleins des mots outils d terminants pronoms pr positions conjonctions de coordinations qui sont supprim s de l analyse et tablit alors un dictionnaire des formes r duites du corpus partir de la racine des mots Lors de la deuxi me tape le corpus est d coup par le logiciel en unit s de contexte l mentaires UCE Ce d coupage repose g n ralement sur la ponctuation si elle existe Ensuite le logiciel op re la classification hi rarchique descendante en proc dant par Cf en annexe la liste ainsi que les articles composant notre corpus Les articles du Progr s proviennent de la seule dition de Lyon Les autres ditions du Rh ne de l Ai n du Jura de la Loire et de la Haute Loire n ont pas t analys es 70 Logiciel distribu par la soci t IMAGE 71 Jean Paul Benz cri est le p re de l analyse factorielle des correspondances selon les propres mots de M Reinert 7 Reinert Max La m thode informatis e d analyse de discours Alceste Application aux R veries du promeneur solitaire Encyclop die de la recherche litt raire Ottawa 2005 p 5 L article est uniquement publi sur internet sur www arts uottawa ca astrolabe articles art0049 Alceste htm 73 Reinert Max Quel objet pour une analys
164. ciales 1991 n 90 pp 64 75 8 Ibid p 67 Ibid p 68 avant l exceptionnel et le spectaculaire privil giant les r cits et les images de violence d ins curit et de soul vement Les m dias participeraient donc la stigmatisation des banlieues et la propagation d images n gatives sur ces quartiers et leurs habitants De plus de part le fait qu ils ne s int ressent aux banlieues que lors d v nements spectaculaires et violents comme les meutes les m dias contribueraient ce que les malheurs et les revendications doivent d sormais s exprimer m diatiquement pour esp rer avoir une existence publique reconnue et tre pris en compte par le pouvoir public 518 Si pour P Champagne les m dias sont les principaux acteurs de la construction sociale d autres auteurs envisagent les m dias comme l un des composants du processus de construction de la r alit sociale et des mouvements sociaux C est le cas d rik Neveu qui consid re dans Sociologie des mouvements sociaux que les m dias ne sont pas un simple support sur lequel se projettent les discours des groupes mobilis s mais qu ils sont partie prenante des interactions du mouvement social Ne Ici les m dias ne sont plus vus comme unique entrepreneur de la construction des mouvements sociaux mais sont partie int grante d un r seau d acteurs Ainsi selon l auteur les m dias sont des acteurs part enti re des mou
165. colas Sarkozy et Dominique de Villepin mais contrairement aux autres journaux le ministre de l Int rieur n est pas beaucoup plus cit que son premier ministre seulement 115 occurrences pour N Sarkozy contre 109 pour D De Villepin Plus classiquement on retrouve galement Jacques Chirac Azouz Begag et dans une moindre mesure Jean Marie Le Pen et Fran ois Hollande Comme pour Le Monde on note donc une forte pr sence de personnalit s membres du gouvernement a fortiori de droite Cette pr dominance se remarque galement dans le fait que les termes ministre et gouvernement tout comme ceux de Matignon et d lys e sont beaucoup plus pr sents et que la gauche est peu voqu e En effet les termes opposition communiste et Verts sont pr sents et PE A f 3 associ s la classe mais que dans une faible proportion E 32 Le PS critique la m thode Sarkozy 01 11 2005 Le Figaro Une 330 Quand la guerre des quartiers ravive la guerre des chefs 03 11 2005 Le Figaro Paul Henri du Limbert 1 Le khi2 de Nicolas Sarkozy 200 est m me inf rieur celui de Dominique de Villepin 216 332 Jacques Chirac 57 occurrences pour un khi2 de 111 Azouz Begag 23 occurrences pour un khi2 de 69 Jean Marie Le Pen 13 occurrences pour un khi2 de 27 Fran ois Hollande seulement 7 occurrences pour un khi2 de 16 333 ministre 179 occurrences pour un khi2 de 2
166. d Aubervilliers Une seule ville de province est associ e cette classe Vaulx en Velin Sont galement associ s cette classe les termes d incidents de violences urbaines et 5 292 d meutiers 2 C est donc principalement par ces termes que sont qualifi s les v nements Le terme d meute non comptabilis par Alceste car r parti sur l ensemble du corpus est galement pr sent Mais nous aborderons le choix des qualificatifs pour nommer les meutes ult rieurement dans la troisi me partie b L v nement d clencheur tardivement voqu Si l v nement d clencheur des meutes savoir la mort des deux adolescents dans le transformateur EDF de Clichy sous Bois est voqu au tout d but des incidents pour en expliquer l origine celui ci n est finalement que peu trait par le quotidien Si d autres journaux axent la majorit de leurs articles au d but des v nements sur cette mort suspecte a n est pas le cas du Monde qui nous l avons vu parle principalement des violences dans les premiers jours d meutes En fait c est plus tardivement que le quotidien s int ressera cette dimension des v nements Ainsi le 5 novembre le journal consacre 7 police khi2 de 121 et 80 occurrences CRS khi2 de 87 et 29 occurrences gendarme khi2 de 70 et 16 occurrences force de l ordre khi2 de 51 et 30 occurrences 1 C
167. d analyser dans notre troisi me et derni re partie 4l Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique op cit p 37 42 Ibid 48 Les chiffres concernant les orientations politiques du lectorat du Monde du Figaro et de Lib ration sont tir s de l ouvrage d Ang lina Peralva et ric Mac M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique publi en 2002 4 Thid p 37 100 Partie III Le discours m diatique l aune du travail et des repr sentations journalistiques Afin de tenter de mettre en perspective le discours produit par les cinq quotidiens de notre corpus et de comprendre les choix et les diff rentes orientations de leur traitement nous souhaitons donc dans cette derni re partie tudier le cadre de travail dans lequel les journalistes ont volu ainsi que les contraintes auxquelles ils ont t soumis et analyser les diff rentes repr sentations qu ils peuvent avoir des v nements et de leurs causes Le but est donc de trouver dans ces deux domaines d autres l ments explicatifs que ceux que nous avons d j pu d gager et d adopter une d marche compr hensive du travail journalistique Et pour nous comme nous l avons avanc dans l introduction la compr hension du travail et de la production des m dias passe d une part par l tude du journalisme en train de se faire
168. d emploi pr gnant S1 au travers des t moignages et des r cits de vie recueillis aupr s des habitants des quartiers difficiles Lib ration abordent des th mes divers comme nous venons de le voir certains apparaissent comme plus pr gnants dans le discours du quotidien C est le cas des probl mes en mati re d ducation et d emploi qui constituent une classe part enti re et repr sente pr s de 17 des u c e class es Sont alors pr sents dans la classe des termes propres l enseignement tout d abord comme coll ge lyc e l ve enseigner ou encore ducation et par ailleurs des termes propres l emploi comme professionnel entreprise formation ou contrat SP Et c est principalement au prisme des difficult s et de l chec que ces th mes sont abord s en tout cas bien plus qu en terme de r ussite Ces extraits en t moignent Un projet qui voulait conjurer la mal diction des banlieues b ton sans avenir et qui a r ussi mais en oubliant sa population Car Plaine Commune c est aussi un taux de ch mage de 17 un nombre d allocataires du RMI qui a bondi de 14 en un an la 161e place sur les 162 communaut s urbaines pour le revenu fiscal par habitant 4 jamais les moyens n cessaires n ont t d gag s pour int grer les nouveaux coll giens qui dans l ancien syst me auraient t orient s d s 14 ans vers les coll ges d ensei
169. de Toulouse 09 11 2005 Gilbert Laval Apprentissage 14 ans un virage dans la politique ducative 09 11 2005 Emmanuel Davidenkoff Profs sceptiques sur la mesure Villepin 09 11 2005 Marie Jo lle Gros Des t l s plus prudentes dans la surench re de l ins curit 09 11 2005 Rapha l Garrigos et Isabelle Roberts Artisans et PME en col re 09 11 2005 Jean Paul Rousset XXIII C est qui aura les propos les plus choquants ou l image la plus dure 09 11 2005 ric Aeschimann Olivier Bertrand Olivier Costemalle Gilbert Laval Didier Arnaud Ludovic Blecher et Philippe Grangereau Mots br lants de Villepin 09 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Mots br lants de Villepin 10 11 2005 Une Les couvre feux p tards mouill s de Matignon 10 11 2005 Nicole Penicaut Sarkozy veut expulser les trangers 10 11 2005 Charlotte Rotman Bilan judiciaire 10 11 2005 Non sign Manipulation 10 11 2005 Antoine de Gaudemar ditorial Villepin orf vre en strat gie guerri re 10 11 2005 Vanessa Schneider et Patricia Tourancheau Dix ans de d bauche de lois liberticides 10 11 2005 Dominique Simonnot Le Pen Villiers surench re l extr me 10 11 2005 Thomas Leb gue Orl ans le maire la joue Rambo 10 11 2005 Mourad Guichard Pau des m diateurs sous le feu du quotidien 10 11 2005 Micha l Hajdenberg L
170. de Villepin Azouz Begag Jean Marie Le Pen et Jacques Chirac Comme nous le voyons cette classe fait quasi exclusivement r f rence aux repr sentants du gouvernement en tout cas aux hommes politiques rattach s la majorit Aussi retrouve t on les termes de ministre de droite termes qui emportent le plus la constitution de la classe Les personnalit s de l opposition de gauche sont totalement absentes de cette classe ce qui se retrouve galement dans la faible 403 baisse khi2 de 79 r duit khi2 de 22 diminution khi2 de 28 diminuer khi2 de 56 404 Ce que le budget 2006 ne fera pas pour les quartiers 08 11 2005 L Humanit S bastien Ganet 05 Si l on regroupe les deux classes qui ont trait ce traitement social savoir la classe qui renvoie la vie quotidienne et celle qui correspond aux diff rents probl mes sociaux que conna t la banlieue cela repr sente pr s de 47 du corpus 406 Nicolas Sarkozy 50 occurrences pour un khi2 de 91 Dominique de Villepin 25 occurrences pour un khi2 de 53 Azouz Begag khi2 de 47 Jean Marie Le Pen khi2 de 35 Jacques Chirac khi2 27 407 ministre 61 occurrences pour un khi2 de 107 le plus lev de la classe droite khi2 de 102 et 33 occurrences 4 90 7 408 PE gis pr sence du terme gauche Les termes associ s la classe comme strat gie s curitaire et surench re ne sembl
171. de transports 10 11 2005 Audrey Henrion Poyard Providence de l tat 10 11 2005 Nicolas Barr De Los Angeles New York comment l Am rique s est attaqu e aux violences urbaines 10 11 2005 Philippe G lie La r volte des banlieues et le perdant radical 10 11 2005 Alexandre Adler Les meutiers du 9 3 au tribunal 10 11 2005 Laurence de Charette Jacques Chirac r affirme son autorit tandis que l accalmie se poursuit dans les cit s 11 11 2005 Non sign Expulsions la gauche condamne Sarkozy 11 11 2005 Judith Waintraub Les pr fets se penchent sur un casse t te juridique 11 11 2005 Marie Christine Tabet Davantage de Noirs chez les meutiers 11 11 2005 C cilia Gabizon R bellion contre le mod le fran ais 11 11 2005 Ivan Rioufol Le pr sident revendique la paternit des d cisions 11 11 2005 Philippe Gouillaud Week end sous tension dans la capitale 11 11 2005 Christophe Cornevin Une nouvelle agence publique doit relever le d fi de l galit des chances 11 11 2005 C cilia Gabizon Bercy veut acc l rer le d veloppement des zones franches 11 11 2005 Cyrille Louis meutes Paris se prot ge de la contagion 12 11 2005 Une XV Le Pen entend tirer les b n fices politiques de la crise des banlieues 12 11 2005 Olivier Pognon La capitale se pr munit contre les casseurs 12 11 2005 Ch
172. deux enqu tes de terrain sur Aulnay sous Bois et Saint Denis Ainsi gr ce aux entretiens qu ils ont r alis s aupr s des jeunes des quartiers concern s les auteurs tentent d expliquer les ressorts qui avaient conduit certains jeunes prendre part des violences ou au contraire s en distancier Et c est tout l int r t de cette tude qui outre le fait de montrer au travers de la comparaison des deux villes que l environnement social institutionnel et associatif influe sur le d clenchement des violences et sur leur r solution que chaque ville a connu des s quences de violences diff rentes l intensit et aux formes diff rentes nous livre galement le t moignage de plusieurs jeunes meutiers et les motifs de leur participation Remettant en cause la distinction dichotomique entre meutiers et non meutiers souvent utilis e dans les m dias les auteurs remarquent tout d abord des degr s de participation multiples qui selon eux sont difficiles valuer Olivier Galland auteur de l enqu te sur Aulnay sous Bois propose une classification des jeunes selon quatre degr s d implication le jeune non engag qui se montre plus ou moins indiff rent voire m me critique le spectateur passif qui observe de chez lui les v nements et les commente le spectateur actif qui se trouve dans la rue au moment des meutes regarde voire m me applaudit rit ou insulte les forces de l ordre et enfin
173. diens nationaux plus ax s sur un traitement politique et analytique au seul quotidien r gional de notre corpus Le Progr s qui d veloppe un traitement tr s factuel des v nements Aussi nous pouvons dire l issue de cette tude que ces diff rences r sultent de nombreux facteurs Tout d abord de la nature m me des m dias qui de par leur statut ne pratiquent pas le m me type de journalisme En effet entre une presse nationale que l on pourrait qualifier d opinion qui affirme ses choix ditoriaux et politiques et une presse r gionale qui s attache une certaine neutralit en raison de son public qu elle souhaite le plus large possible le traitement ne peut tre le m me Ces dissemblances r sultent galement des diff rentes lignes ditoriales et politiques adopt es par chaque m dia En effet nous l avons vu l orientation ditoriale des m dias qui est g n ralement fonction de leur identit de leur histoire et de leur lectorat influe sur les modes de traitement et les discours qu ils produisent Par ailleurs cette ligne ditoriale ne doit pas tre consid r e comme une entit abstraite qui s impose d elle m me ou qui serait uniquement d tenue par le r dacteur en chef En r alit elle est le fruit d une construction permanente entre ces diff rents l ments laquelle les journalistes prennent galement part En effet outre le fait qu ils soient auteurs des
174. discours Alceste Application aux R veries du promeneur solitaire Encyclop die de la recherche litt raire Ottawa 2005 wwWw arts uottawa ca astrolabe articles art0049 Alceste htm 150 G N RAL Bastien Fran ois Neveu Erik dir Espaces publics Mosa ques acteurs ar nes et rh toriques des d bats publics contemporains Rennes Presses universitaires de Rennes 1999 322 p Cefa Daniel Trom Danny dir Les formes de l action collective Mobilisation dans des ar nes publiques Paris Ecole des hautes tudes en sciences sociales 2001 322 p Fillieule Olivier dir Sociologie de la protestation les formes de l action collective dans la France contemporaine Paris L Harmattan 1993 287 p Mathieu Lilian Comment lutter Paris Textuel 2004 206 p Neveu Erik Sociologie des mouvements sociaux Paris La D couverte 2005 1996 126 p 151 ANNEXES SOMMAIRE DES ANNEXES ANNEXE 1 LISTE DES ARTICLES DU CORPUS DU MONDE smsmeennnnnses I ANNEXE 2 LISTE DES ARTICLES DU CORPUS DU FIGARO snnnnnnses XI ANNEXE 3 LISTE DES ARTICLES DU CORPUS DE LIBERATION ss XX ANNEXE 4 LISTE DES ARTICLES DU CORPUS DE L HUMANITE sseresenenes XXIX ANNEXE 5 LISTE DES ARTICLES DU CORPUS DU PROGRES ss XXXIV ANNEXE 6 GRILLE D ENTRETIEN sense XXXIX ANNEXE 7 ENTRETIENS REALISES ET RENSEIGNEMENTS SUR LES ENQUETES eseeeeesoee XLII ANNEXE 8 PRESENTATION DU LOGICIEL ALC
175. e La r partition des commissariats remise en question 14 11 2005 B atrice J r me et Piotr Smolar Rep res 14 11 2005 Non sign Financi rement les villes riches d Ile de France sont de moins en moins solidaires des communes pauvres 14 11 2005 B atrice J r me La station Skyrock proc de une surveillance renforc e de ses blogueurs 14 11 2005 Pascal Santi 250 manifestants sur le Champ de Mars 14 11 2005 Non sign Claude B b ar pr sident du conseil de surveillance d AXA Il y a en France une x nophobie r elle 14 11 2005 Fr d ric Lema tre et Virginie Malingre Des artistes animent des ateliers en Seine Saint Denis aupr s de jeunes persuad s qu on ne les aime pas 14 11 2005 Nathaniel Herzberg VI Emmanuel Todd Rien ne s pare les enfants d immigr s du reste de la soci t 14 11 2005 Rapha lle Bacqu Jean Michel Dumay et Sophie Gheradi La crise des banlieues interpelle la pratique du journalisme 14 11 2005 Service M dias A la r daction du Monde 14 11 2005 Service M dias Les mots pour le dire Violences urbaines 14 11 2005 Ariane Chemin L tat d urgence prorog Jacques Chirac la t l vision 15 11 2005 Une gauche un d but de mobilisation 15 11 2005 Sylvia Zappi Rejet du r f r de SOS Racisme 15 11 2005 Service Soci t M Sarkozy juge son bilan plut t posit
176. e s dition ne d passent pas les 1 d utilisation quels que soient les quotidiens L emploi abondant des termes violences urbaines tout comme celui d meute participe donc de part leur signification v hiculer une image d politis e et d politisante des v nements de 2005 Car si les termes de r volte d insurrection ou encore de s dition mettent clairement l accent sur la dimension protestataire d un tel soul vement avec l id e d actions contre le pouvoir tabli ou celle de m contentement d ordre politique et social nous l avons vu cela n est pas le cas pour les termes d meute ou de violences urbaines o la dimension contestataire est rel gu e au second plan voire m me totalement absente L accent est avant tout mis pour ce qui est du terme meute sur la spontan it la d sorganisation de ce type de mouvement sur leur caract re irr fl chi impulsif et violent et pour ce qui du terme violence urbaine sur leur forte dimension d lictuelle A nsi les v nements semblent peu construits irrationnels n ob issant aucun but pr cis et restent cantonn s la sph re du droit commun Ces termes participent donc la construction et orientent clairement la repr sentation des meutes de 2005 Ils traduisent galement de la part des quotidiens et des journalistes une certaine interpr tation des v nements Pour autant nous ne pouvons
177. e Selon lui la protestation et sa forme radicale la r volution supposent une conscience politique 14 Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Conclusion art cit p 160 5 Kokoreff Michel Avons nous oubli les meutes de 2005 Projet n 299 juillet 2007 pp 71 80 16 mp Ibid 20 Bertho Alain Nous n avons vu que des ombres Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 26 30 ais Ibid p 28 21 m me embryonnaire une organisation de type politique un mouvement une base professionnelle associative ou m me plus informelle des revendications politiques et des leaders porteurs de ces revendications 22 Or dans les meutes de novembre 2005 l auteur n identifie aucune de ces composantes Il ne d c le aucune forme de politisation des meutiers aucune organisation du mouvement ni revendications politiques car selon lui si les groupes sont unis contre la police ils ne le sont pas assez pour former une alliance positive menant la formulation de revendications ou m me simplement de griefs gt et encore moins de leaders Pour S Roch le mouvement conduit par une majorit de d linquants la recherche du frisson est d sesp r ment silencieux ce qui donne lieu une sur interpr tation Les commentaires tiennent la place de revendications d sesp r ment 124 absentes Ainsi nous venons de le voir les interpr tations des meutes
178. e c est la cause des meutes a para t na f de dire ben t mais c est a C est l injustice face l l ment d clencheur cette affaire de Clichy Le sentiment d injustice plut t Parce qu apr s moi j y suis pas non plus je ne connais pas les conclusions de l enqu te 4 Entretien J acky Durand 08 07 2008 480 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 81 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 117 Un sentiment d injustice point et partag par Claire Bommelaer journaliste politique au Figaro qui d plore par ailleurs le manque de consid ration accord e ces deux adolescents d c d s En effet selon elle le fait qu on les consid re imm diatement comme des d linquants a particip ce fort sentiment d injustice Au d but c est trait comme bavure polici re on l appelle Traori et pas Traor ou je ne sais pas quoi Enfin bon on se rend compte cette occasion l et je pense que c est a aussi qui a fait les meutes c est que les morts ne sont pas quivalents Il peut y avoir deux petites filles charmantes blondes a arrive l motion est consid rable l tout de suite l motion est On se rend compte dans ce genre de crise que la mort de deux jeunes de banlieue vaut moins cher que la mort de deux petites filles de P rigueux je dis n importe quoi Donc a c est aussi de nature provoquer des meutes parce que y a un sentiment d injustice 66 gt incroyable de
179. e policier au minist re de l Int rieur on va avoir des sources polici res officielles on va avoir le cabinet du ministre on va avoir des syndicats policiers donc on a des sources qui sont identifi es et qui ont une parole de port e g n rale par nature Alors que sur les quartiers on est sur des sources tr s parses tr s fragment es et puis avec des gens qui sont en d saccord souvent pour savoir qui est en capacit de porter une parole C est un univers qui est tr s conflictuel en fait un univers de concurrence tr s forte entre sources see B Des contraintes inh rentes au travail journalistique Au del des contraintes li es la couverture du ph nom ne meutier le fonctionnement des quotidiens et la mani re de travailler des r dactions et des journalistes nous l avons dit doivent galement tre pris en compte pour comprendre le travail journalistique produit lors des meutes de 2005 L tude des entretiens r alis s permet tout d abord de mettre au jour une contrainte de temps li e aux horaires de bouclage des quotidiens de voir ensuite que le rubricage et le morcellement des services peuvent limiter le traitement de l information et enfin de saisir en quoi la hi rarchie et la ligne ditoriale d un quotidien peuvent orienter et contraindre le travail des journalistes Nous allons donc aborder successivement ces trois l ments 8 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 108 a Le
180. e 2005 m me si celles ci ont constitu un v nement important et fait l objet d une couverture intense les journalistes n ont pu bien videmment chapper cette contrainte de temps comme l explique Luc Bronner Le Monde Des contraintes de temps y en a forc ment parce que tous les jours on fait un journal et qu il faut boucler Donc la contrainte de temps est inh rente au travail journalistique dans un quotidien see Par ailleurs le fait que les violences se d roulaient pour la plupart en d but de soir e et jusque tard dans la nuit a contribu accentuer cette contrainte Cela parce que la plupart des quotidiens ont un bouclage en fin de soir e voire m me pour certains en d but de soir e Il tait donc difficile pour les journalistes de couvrir les v nements et de r diger leurs articles avant l heure du bouclage 4 Neveu rik Sociologie du journalisme op cit pp 45 47 40 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 61 Le bouclage de Lib ration se situe aux alentours de 22h30 celui du Figaro tait l poque aux alentours de 19 20h pour la province et de 23h pour la r gion Parisienne celui de L Humanit est 19h et celui du Progr s est vers minuit pour l dition du Rh ne Seul Le Monde du fait qu il para t en fin d apr s midi a son bouclage le matin 10h30 pr cises A noter que ces horaires sont ceux o l ensemble du journal doit tre envoy l imprimerie Auss
181. e Alceste est sous tendu par l hypoth se selon laquelle que les structures s mantiques sont li es la distribution des mots dans le texte et que cette distribution est pertinente C est une hypoth se forte qui doit tre gard e l esprit afin de jeter un regard critique sur les r sultats que le logiciel propose Si Alceste rep re par des m thodes statistiques ce qu il y a de commun entre les diff rents points de vue sur un objet de discours particulier rappelons que l analyste a une part essentielle en ce qui concerne l interpr tation des r sultats Par exemple la construction de classes peut laisser croire que le logiciel livre une v rit intrins que sur le corpus mais il s av re que d s lors que l on change quelques param tres introduction de variables par exemple ces classes peuvent changer D autre part c est l analyste qui attribue un nom aux classes obtenues en fonction du travail exploratoire qu il a pu mener sur le corpus donc qui produit une interpr tation En dernier ressort dans l ensemble des r sultats seules les donn es pertinentes pour la probl matique envisag e sont retenues La connaissance pr alable que l on a du corpus induit la s lection de tel ou tel fait aux d pens d autres Sont pass es sous silence certains faits anormaux ou difficilement interpr tables En fait cette s lection vise montrer ce que l analyste devine ou pressent et ne sont recherch s que le
182. e de suite et puis ensuite les voitures br l es combien quoi qu est ce qu on a fait et est ce qu on les a punis Bon ben a c est typique Figaro ai Pour Cyrille Louis journaliste au service Soci t du quotidien c est plus dans un souci de compr hension des meutiers que ce traitement judiciaire a t abord Pourquoi on a fait des papiers l dessus c est parce que a nous permettait de voir qui taient ces jeunes qui avaient jet des cailloux des cocktails Molotov sur les policiers sur les pompiers de les entendre parler de les entendre s expliquer se justifier Donc moi je pense que c tait une tr s bonne id e de suivre ces audiences ces comparutions imm diates Enfin voil quoi parce qu on pourrait nous dire que ouais Le Figaro il veut montrer qu il y a une r pression mais franchement a je suis certain que si on l a fait c est pas pour valoriser l action r pressive du gouvernement c tait parce que a nous donnait acc s des gens qu on avait vu qu en ombre chinoise jusqu pr sent se 325 raconter khi2 de 87 famille Khi2 de 47 m re khi2 de 91 p re khi2 de 86 fr re khi2 de 58 s ur khi2 de 45 326 A Bobigny les pr venus d filent devant le tribunal 08 11 2005 Le Figaro Ang lique N groni 7 Entretien Claire Bommelaer Le Figaro journaliste politique 08 07 2008 328 Entretien Cyrille Louis Le Figaro journaliste soci t 09 07 20
183. e g n e aux entournures 08 11 2005 Myriam Levy et Rodolphe Geisler Pour Le Pen la France est actuellement au bord de la guerre civile 08 11 2005 Olivier Pognon En chec scolaire des casseurs s en prennent aux coles pour se venger 08 11 2005 C cilia Gabizon En Allemagne des incidents isol s suscitent des interrogations 08 11 2005 Pierre Bocev Couvre feu dans les banlieues l preuve de v rit 09 11 2005 Une En pleine campagne le PS se divise sur le couvre feu 09 11 2005 Myriam Levy L arme du couvre feu Dominique de Villepin d voile son plan social pour les cit s 09 11 2005 Christophe Cornevin et G T Menace sur les Champs lys es 09 11 2005 Christophe Cornevin L UMP fait bloc le PS propose un pacte de non agression 09 11 2005 Sophie Huet et Bruno Jeudy Associations quinze ans d empilage de subventions 09 11 2005 C cilia Gabizon Inqui tudes pour la croissance conomique 09 11 2005 Marie Visot La police reste mobilis e partout en France 09 11 2005 Corinne Caillaud A Asni res des rondes de nuit citoyennes sont organis es par la mairie 09 11 2005 Delphine Chayet L tat d urgence doit d abord servir d instrument de dissuasion 09 11 2005 Anne Charlotte de Langhe Ces meutiers qui n ont rien dans la t te 09 11 2005 Marie Christine Tabet Pol mique autour de l apprentis
184. e la police aurait d tre significativement pr sente sur les lieux cl s des v nements ou encore pour ne citer que quelques exemples que la dimension raciale est centrale dans ces v nements L auteur s est appuy sur l observation ethnographique des groupes lors des projections ainsi que sur l analyse des conversations et r actions qui ont lieu par la suite Pour observer la r ception du discours m diatique l auteur projette trois groupes racialement homog nes les Noirs les Blancs et les Latinos le reportage de KKTV et observe leur r action Damon Julien Compte rendu sur l ouvrage Hunt Darnell M Screening the Los Angeles riots Race seeing and resistance art cit p 429 13 lieu Qu elles en sont les causes etc Et nous allons le voir leurs avis peuvent tre assez divergents Mais au del du d bat purement scientifique ces prises de position ces visions des v nements peuvent tre clairantes sur celles que peuvent mobiliser les m dias En effet les diff rentes analyses produites par le champ scientifique nous sont utiles pour envisager le type de repr sentations que peuvent avoir les individus propos des meutes de 2005 Il s agira pour nous d identifier la pr sence ou l absence de certaines repr sentations rep r es dans les travaux scientifiques dans le discours m diatique et de voir quelles diff rences marquent les approches des deux champs Une
185. e nulle part se Pour l auteur m me si l on ne peut consid rer la colonisation et les situations des immigr s aujourd hui en France comme similaires certaines analogies peuvent tout de m me tre op r es entre immigration et colonisation Il distingue notamment trois facteurs apportant la preuve de la pertinence d un raisonnement analogique Tout d abord l existence de liens historique entre certaines immigrations et la colonisation En effet que ce soit directement ou indirectement certaines immigrations d coulent de la colonisation et les rapports sociaux qui s y rattachent galement Ainsi les rapports colonisateur colonis syst me de colonisation se sont reproduit dans le nouveau rapport groupe majoritaire groupe minoritaire syst me social capitaliste Ensuite une analogie en terme de structure sociale La structure de la soci t colonisatrice serait analogue la soci t d immigration Ainsi la structure colonis s colonisateurs soci t colonisatrice s est reproduite dans une nouvelle structure immigr s Fran ais soci t d immigration Et enfin une analogie en terme de syst me Les rapports de domination qui caract risent la colonisation et l immigration sont travestis et int gr s dans le fonctionnement l gal et banal des institutions des proc dures et des diff rentes sph res sociales Se Ainsi pour A Sayad et les sociologues de l h ritage colonial les m canismes de la dominat
186. e statistique du discours Quelques r flexions propos de la r ponse Alceste Acte JADT 1998 pp 570 74 Par exemple les adjectifs immigr s et immigr s les noms immigration immigrant et le verbe immigrer seront regroup s sous la forme r duite immigr er 33 fragmentations successives du corpus Le logiciel divise alors le corpus en cat gories sur la base de la plus grande diff renciation possible entre elles Il commence par diviser le corpus en deux cat gories diff renci es et r it re cette op ration de division jusqu puisement des possibilit s de distinction et obtient ainsi un certain nombre de classes Pour finir le logiciel r p te l ensemble de cette op ration la classification descendante hi rarchique en modifiant la grandeur des unit s de contexte Cela permet de stabiliser le nombre de classes obtenues Une fois l ensemble de ces op rations r alis es les r sultats sont consultables par le chercheur Celui obtient donc des classes de mots pour lesquels le logiciel calcul un khi2 d association la classe Sans rentrer dans les d tails d une formule math matique complexe il faut simplement savoir que le khi2 est l indicateur du degr d association du mot la classe et donc aux autres mots qui la compose Il n indique donc pas la fr quence du mot dans la classe mais davantage son degr d appartenance Un mot peut donc n tre que peu pr sent en
187. e susceptible d clater tout moment Cette id e d velopp e par S Beaud et M Pialoux se retrouve galement dans les travaux de Michel Kokoreff qui estime dans son article Comprendre le sens des meutes de Beaud St phane Pialoux Michel La racaille et les vrais jeunes critique d une vision binaire du monde des cit s in Autain Cl mentine Beaud St phane Bertho Alain al i Banlieue lendemains de r volte Paris La Dispute 2006 pp 17 27 70 Beaud St phane Pialoux Michel Violences urbaines violence sociale Gen se des nouvelles classes dangereuses Paris Fayard 2003 426 p 7 Beaud St phane Pialoux Michel La racaille et les vrais jeunes critique d une vision binaire du monde des cit s op cit p 18 7 Beaud St phane Pialoux Michel Violences urbaines violence sociale Gen se des nouvelles classes dangereuses op cit p 16 Ibid p 17 14 l automne 2005 mais aussi plus r cemment dans son ouvrage Sociologie des meutes que ces ph nom nes de ch mage de s gr gation urbaine et scolaire de discrimination culturelle et de stigmatisation religieuse s inscrivent dans une spirale de la d gradation des classes populaires et produisent un sentiment de rel gation et d injustice Cyprien Avenel sociologue dans son article Les meutiers de la politique de la ville parle quant lui d une lame de fond tra
188. efforcent d tablir un distinguo entre les deux ph nom nes dans les deux cas le mouvement peut s accompagner de formes diverses de violence et ou de pillage mais l motion vise un objectif particulier et imm diat de m me que l meute qui n est qu une motion aggrav e l esprit de d sob issance est plus marqu dans la s dition qui met en cause l autorit du roi et l ordre public Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale 1661 1789 op cit p 23 34 Thid p 29 7 Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale 1661 1789 op cit p 30 7 Thid 237 Ibid 7 Thid p 33 2 L auteur diff rencie les villes plus de 2 000 habitants les bourgs de 500 2 000 habitants des villages jusqu 500 habitants 24 Thid p 10 4 Thid p 35 242 Thid p 37 53 XVII et du XVIII si cle Viennent ensuite au second rang les difficult s alimentaires Se d veloppent alors des meutes de march s et les plus modestes se mettent attaquer les greniers et les convois de grains Les formes d opposition collective l appareil r pressif de l tat prennent la troisi me place Des rebellions contre la police ou la mar chauss e clatent alors notamment la suite d arrestations nous y reviendrons Viennent ensuite des motions diverses qui sont le plus souvent des actes de d fo
189. elles ou de b timents sont galement voqu s Et le caract re violent de ces incidents est par ailleurs soulign En t moignent les deux extraits suivants Des affrontements particuli rement violents se sont produits dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 octobre dans des cit s HLM de Clichy sous Bois et de la ville voisine de Montfermeil en Seine Saint Denis opposant des sapeurs pompiers et des policiers des bandes de jeunes gens rendus furieux par la mort de deux de leurs amis les assaillants mettent le feu un camion devant une cole Sevran les forces de l ordre subissent des jets de projectiles dans la cit des 3 000 Aulnay la tension A 289 monte encore Bondy nord 84 Les unit s de contextes l mentaires u c e sont les morceaux de texte qui r sultent du d coupage op r par Alceste g n ralement en fonction de la ponctuation C est l unit de r f rence du logiciel 385 incendie khi2 de 159 v hicule khi2 de 155 affronter et ses d riv s khi2 de 80 Le khi2 est un indicateur du degr d appartenance du mot la classe 26 violent khi2 de 88 287 Alceste propose des extraits de textes qu il consid re comme les plus repr sentatifs de chacune des classes Nous nous appuierons donc principalement sur ces extraits mais il est possible que nous citions quelque fois des extraits plus longs lorsque nous avons jug au cours de notre lecture du corpus
190. elli que les meutes de novembre 2005 ont surpris tout le monde Si l explosion de l meute en elle m me n a que tr s peu surpris le ph nom ne des meutes s tant durablement install dans la soci t fran aise gt c est l ampleur et la dur e in dite de ces meutes qui ont tonn les observateurs En effet si la France avait d j connu de nombreux pisodes meutiers nous le verrons par la suite aucun n avait t de cette ampleur en terme d extension g ographique de dur e mais aussi de d gradations se r 180 Jamais n avait eu lieu sur le territoire fran ais une telle vague d meutes Celles ci 178 Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 op cit p 5 1 Ibid 180 Expression utilis e notamment par Hugues Lagrange et Michel Kokoreff Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes in Lagrange Hugues Oberti Marco meutes urbaines et protestations Une singularit fran aise op cit pp 37 58 Kokoreff Michel Sociologie des meutes op cit 37 vont durer pr s de trois semaines et toucher pr s de 300 communes 10 000 v hicules de particuliers et presque 30 000 poubelles vont tre incendi s des centaines de b timents publics vont tre d grad s avec notamment 255 atteintes des tablissements scolaires des centaines de bus voitures de police e
191. enir un v nement politique tr s fort susceptible de mettre en difficult le ministre de l Int rieur le gouvernement le pr sident de la R publique et comme Le Figaro est plut t le journal de cette tendance politique l la direction de la r daction a probablement cherch mieux contr ler ce qu on publiait sur ce th me qu elle ne l avait fait dans les premiers jours o c tait un sujet de soci t Aussi nous venons de le voir le fonctionnement d un quotidien ses caract ristiques et les conditions de travail des journalistes peuvent avoir une influence directe sur le travail journalistique et sur le discours produit Aussi les conditions de travail lors de la couverture d meutes contraignent et bousculent fortement la bonne marche du travail des journalistes et le fonctionnement temporel et organisationnel des r dactions limitent le journaliste dans son travail Et au del de la pure description de ces contraintes il appara t que certaines peuvent expliquer les diff rences de traitement entre les quotidiens qui composent notre corpus La principale tant bien videmment la ligne ditoriale et politique des r dactions car c est de cette ligne ditoriale et des orientations prises par le r dacteur en chef que d coulent les principales orientations quant au traitement et l angle de traitement adopter pour couvrir les v nements et notamment les meutes de 2005 Nous l avons vu lors de l tude des
192. enne Paris La D couverte 1996 120 p Juhem Philippe La participation des journalistes l mergence des mouvements sociaux Le cas de SOS Racisme R seaux vol 17 n 98 d cembre 1999 pp 121 152 Lagneaux ric Lef bure Pierre La spirale de Vilvorde m diatisation et politisation de la protestation Un cas d europ anisation des mouvements sociaux Cahiers du Cevipof n 22 janvier 1999 pp 3 200 Lemieux Cyril Mauvaise presse une sociologie compr hensive du travail journalistique et de ses critiques Paris M taili 2000 466 p 149 L v que Sandrine Les journalistes sociaux histoire et sociologie d une sp cialit journalistique Rennes Presses Universitaires de Rennes 2000 234 p L v que Sandrine Crise sociale et crise journalistique Traitement m diatique du mouvement social de 1995 et transformation du travail journalistique R seaux vol 17 n 98 d cembre 1999 pp 89 117 Maigret ric Sociologie de la communication et des m dias Paris Armand Colin 2004 2003 287 p Mercier Arnaud Mobilisation collective et limites de la m diatisation comme ressource L exemple du mouvement pacifiste de 1991 la t l vision fran aise in Fillieule Olivier dir Sociologie de la protestation les formes de l action collective dans la France contemporaine Paris L Harmattan 1993 287 p Neveu Erik Sociologie du journalisme Paris La D couverte 2004 122 p
193. ent Mouloud Bagnolet le dialogue apr s la violence 22 11 2005 J r me Alexandre Nielsberg Le mot int gration a une dimension humiliante 22 11 2005 milie Rive Finkielkraut s ab me dans une diatribe raciste 25 11 2005 Dany Stive La x nophobie pas si rampante 26 11 2005 milie Rive Discriminations 26 11 2005 Jean Emmanuel Ducoin Contre la loi d exception 29 11 2005 Rosa Moussaoui Rap la r ponse aux censeurs 30 11 2005 J r me Alexandre Nielsberg Violent mais pourquoi 30 11 2005 J r me Alexandre Nielsberg Ils se d faussent sur nous des probl mes sociaux 30 11 2005 J r me Alexandre Nielsberg XXXIII Annexe 5 Liste des articles du corpus du Progr s Clichy sous Bois la confusion apr s une nuit d meutes 29 10 2005 Non sign Quatorze gardes vies apr s deux nuits de gu rilla 30 10 2005 Non sign Clichy sous Bois prison ferme pour trois jeunes hommes 01 11 2005 Non sign Vocabulaire 02 11 2005 Non sign Clichy sous Bois les meutes font tache d huile 02 11 2005 Non sign Villepin veut convaincre 03 11 2005 Non sign Nouvelle nuit d meute hier en Seine Saint Denis o un poste de police a t investi 03 11 2005 Non sign Voitures incendi es 03 11 2005 Non sign Priorit 04 11 2005 Francis Brochet ditorial Huiti me nui
194. ent dans une histoire plus longue du ph nom ne meutier dans ce que Jean Nicolas appelle aussi le ph nom ne r bellionnaire Parce que si les meutes urbaines modernes c est dire telles qu on les con oit aujourd hui meutes qui clatent dans les quartiers populaires des grandes m tropoles entre jeunes et forces de l ordre o les jeunes br lent des voitures d gradent des b timents etc apparaissent bien dans les ann es 1970 le ph nom ne meutier dans son acception plus large c est dire ce que l on pourrait appeler des actions populaires en groupe accompagn es de violence est visible depuis de nombreux si cles meutes de subsistance meutes contre l appareil policier judiciaire ou militaire meutes contre l glise pour la d me la liste est longue Et de ces meutes de ces tumultes r bellionnaires on en trouve trace notamment sous l Ancien R gime En effet comme nous le rappelle Jean Nicolas dans La r bellion fran aise si de 1661 1789 p riode qu il tudie la France n a connu aucune r volution la soci t fran aise a tout de m me v cu sur le mode de l intranguillit selon des rythmes in gaux mais dans un qe 232 l l Fa ruan cDa8 fr missement quasi ininterrompu Aussi l auteur identifie pr s de 8500 motions sur la 77 Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale 1661 17
195. ent donc concerner que les membres du gouvernement et hommes politique de droite La deuxi me classe correspond quant elle aux mesures prises par le gouvernement de l poque et repr sente 17 des u c e class es L instauration de l tat d urgence constitue l une des principales mesures voqu es Ainsi le terme urgent et l ensemble de ses d clinaisons emportent la constitution de la classe suivi par celui de loi Par cons quent le couvre feu principale mesure rendue possible par cette loi est fortement voqu Et si comme pour tous les journaux l id e d exception est associ e cette loi le th me de libert lui est galement adjoint Ce th me est voqu pour d noncer l atteinte aux libert s que constitue cette mesure comme le montre ce court extrait d un article titr La France sous surveillance Une nation d mocratique peut elle vivre sous un tat d urgence qui permet de suspendre la seule volont de l tat et de ses repr sentants le droit de manifestation de circulation d expression de gr ve Par ailleurs le sigle PCF ainsi que les termes d riv s de communisme absents de la classe pr c dente sont fortement pr sents dans cette classe tout comme ceux d riv s du mot socialisme ou le terme Verts Cela est d au fait que L Humanit consacre beaucoup d articles aux critiques et l opposition qu ont men
196. ent ensuite des motifs d implication relatifs aux v nements d clencheurs des meutes C est dire la mort des deux adolescents Clichy sous Bois les jeunes voquent le drame surtout pour dire que la police en est responsable et que le ministre de l Int rieur a tent de les dissimuler et l pisode de la grenade lacrymog ne tir e en direction de la mosqu e Clichy ici c est l absence d excuses de la part de la police qui est voqu e Dans les deux cas c est donc ce qui est consid r comme un d ni et un mensonge de la part des autorit s qui fonde l indignation et le 25 L opposition au ministre de sentiment de l gitimit morale de la col re meuti re l Int rieur de l poque Nicolas Sarkozy appara t alors comme centrale dans la col re des jeunes meutiers Une autre s rie de raisons que les jeunes mettent en avant pour expliquer leur participation aux meutes fait quant elle r f rence leur exp rience de vie quotidienne ce que Laurent Mucchielli appelle un v cu d humiliations multiples accumul es Ainsi les jeunes voquent principalement la rel gation scolaire et professionnelle la discrimination l embauche mais aussi le comportement des policiers les contr les d identit s r p t s les carts de langages les provocations etc Les jeunes expliquent alors massivement leur implication par l envie de se confronter avec les forces de
197. ents dans des cit s de Seine Saint Denis et trois articles dans les pages Soci t Dans les jours qui suivent les v nements occupent une place de plus en plus importante en terme d espace la une et d articles En effet Le Monde ira jusqu d dier pr s de six pages aux v nements et plus d une quinzaine d articles en moyenne dans les ditions du 8 9 et 10 novembre Et d s le 4 novembre les meutes constituent la une principale du journal titr e Les banlieues continuent flamber Villepin et Sarkozy s affrontent Il en sera ainsi jusqu au 10 novembre o le journal titre sur le couvre feu Les couvre feux sont approuv s par la majorit accept s gauche Le quotidien ira m me jusqu cr er une rubrique sp cifique pour regrouper les articles Associ e aux pages Soci t cette rubrique est tour tour appel e Soci t Violence Soci t Violences urbaines Soci t Banlieues Politique et Soci t Violences dans les banlieues et enfin Politique et Soci t La crise dans les banlieues A la mi novembre m me si Le Monde consacre toujours des articles aux v nements et leurs suites ils ne constituent plus l information principale Ainsi le 11 novembre ce sont les lections anticip es en Isra l et le congr s du Parti socialiste qui supplantent les v nements en banlieues Ils n apparaissent en une que de fa on sporadique et le nombre
198. enus s ajouter depuis les ann es soixante dix de nouvelles rubriques sant ducation communication tandis que d autres comme l conomie se d multipliaient en sous sp cialit s 6 Loin d tre un mal en ce sens que ces rubriques et la sp cialisation qui en d coule permettent une lecture avertie de certains sujets d actualit par des journalistes sp cialis s elle contribue tout de m me une forme de morcellement de l information et limite ainsi la perception globale des v nements Aussi lors d v nements complexes en ce sens qu ils recouvrent plusieurs probl matiques comme ce fut le cas des meutes de 2005 l information n est pas trait e dans sa globalit mais chacune des dimensions identifi es par la r daction sont prise en charge par un service sp cifique Ainsi l information est fragment e et est trait e par les quotidiens de fa on parcellaire Et si pour les meutes de 2005 les quotidiens ont cr dans leur pages des rubriques sp cifiques pour regrouper l ensemble des articles relevant des v nements il n en reste pas moins que le traitement en lui m me reste le fait de plusieurs services Au moment des meutes les services Soci t et Politique sont principalement intervenus mais galement plus sporadiquement et pour des sujets plus cibl s les services conomie Sport ou International Et cela parce que comme l explique Laurent Mouloud t
199. envoyer l arm e pacifier les cit s Belle avanc e dans la lutte contre l ins curit qui confirme que le r gne chiraquien est une farce tragique gt Les titres de certains articles montrent galement que Lib ration est critique et favorise les discours critiques face aux mesures et aux propos tenus Ainsi on peut lire par exemple dans les pages du quotidien Profs sceptiques sur la mesure Villepin Les couvre feux p tards mouill s de Matignon Sarkozy sous le feu des critiques L id e de taper les parents au portefeuille refait surface tat policier ou encore La 2 r 354 2 2 droite d gaine sa rengaine s curitaire Les mesures gouvernementales voqu es dans ces 89 Nicolas Sarkozy 66 occurrences avec un khi2 de 116 le plus lev de la classe Jacques Chirac 23 occurrences et un khi2 de 81 Dominique de Villepin 33 occurrences et un khi2 de 58 Azouz Begag khi2 de 13 Jean Fran ois Cop khi2 de 48 RR gouvernement khi2 de 52 et 34 occurrences droite khi2 de 50 ministre 65 occurrences et un khi2 de 98 ministre de l int rieur 36 occurrences avec un khi2 de 75 35 ins curit khi2 de 57 anticasseur khi2 de 49 r pression khi2 de 37 fermet khi2 de 32 stigmatiser khi2 de 18 d linquant khi2 de 17 amalgame khi2 de 16 provocation khi2 de 15 352 Cela explique s rement sa surrepr sentation dans la classe
200. ernement En effet contrairement aux deux pr c dents quotidiens les acteurs politiques de l opposition sont voqu s et font l objet d une classe part enti re Et cette troisi me et derni re classe repr sente 7 des u c e class es soit quasiment autant que la premi re classe On retrouve donc associ cette classe ce qui n est le cas dans aucun autre corpus Jean Marc Ayrault alors porte parole du groupe PS l Assembl e nationale Fran ois Hollande Laurent Fabius Lionel Jospin et Jean Marie Le Pen Aussi nous le voyons les repr sentants du Parti socialiste sont principalement voqu s Cela se retrouve dans la forte pr sence du terme socialiste qui emporte le plus la constitution de la classe Les Verts sont galement pr sents m me si c est dans une 360 moindre mesure Aussi en raison du statut politique de ces personnes c est moins les termes de ministre ou de gouvernement que l on retrouve comme c est le cas dans la premi re classe mais plut t ceux de d put s d Assembl e nationale et de parlementaire Et logiquement on retrouve associ cette classe de l opposition le terme de vote mais plus significatif encore les verbes d fendre d noncer et r agir En effet la lecture des articles montre que l opposition et donc principalement le PS fait l objet d articles lors de ces r actions critiq
201. es effets des m dias sur les mouvements sociaux de leur r le et de leurs discours peuvent venir clairer notre objet d tude En effet m me si l meute ne peut tre compl tement assimil e un mouvement social elle peut au moins en tre rapproch e Aussi ces travaux nous permettent de comprendre les dynamiques et les enjeux du discours m diatique que ce soit lors de manifestations ou d meutes C est le cas des travaux de Patrick Champagne qui dans son article La construction m diatique des malaises sociaux tudie le traitement m diatique dont font l objet les mouvements sociaux les malaises sociaux comme il les nomme Selon lui les m dias op reraient un v ritable travail de construction de ces malaises sociaux les transformeraient en v nements m diatiques et participeraient alors la production d une repr sentation sociale Prenant l exemple des banlieues fran aises et du traitement journalistique qui en est fait P Champagne observe que les effets de la m diatisation sont plut t d favorables car d une part les habitants de ces quartiers qui font partie des populations marginales et d favoris es seraient les moins aptes pouvoir contr ler leurs repr sentations eux m mes et d autre part les m dias mettraient principalement en 7 Champagne Patrick La construction m diatique des malaises sociaux Actes de la recherche en sciences so
202. es faits du jour 10 11 2005 Non sign Toulouse le forum citoyen peine mobiliser 10 11 2005 Gilbert Laval et Catherine Bernard Paris appel au calme des associations 10 11 2005 Karl Laske On croise des policiers mais chacun fait son boulot de son c t 10 11 2005 Pierre Daum Un mouvement orphelin 10 11 2005 Jacqueline Coignard En Seine Saint Denis des soci t s recrutent mais pas sur place 10 11 2005 C dric Mathiot Une charte fait la chasse aux discriminations 10 11 2005 Marie Aurore Ghis Malfilatre et St phanie Platat Embauche des jeunes les aides existent reste les activer 10 11 2005 Fran ois Wenz Dumas L emploi dans les zones urbaines sensibles ZUS 10 11 2005 Non sign Banlieues Les femmes vif 11 11 2005 Une Pau les m res m nent la bataille 11 11 205 Micha l Hajdenberg Frustration 11 11 2005 Antoine de Gaudemar ditorial XXIV La rage des cit s d clin e au f minin 11 11 2005 Marie Jo lle Gros Le rescap confirme la course poursuite 11 11 2005 Karl Laske Banlieues A savoir 11 11 2005 Non sign Sarkozy sous le feu des critiques 11 11 2005 Dominique Simonnot Chirac s offre un temps de r flexion 11 11 2005 Antoine Guiral Canal politiquement correct 11 11 2005 Isabelle Roberts Les faits du jour 11 11 2005 Non sign Les auto
203. es journalistes soulignent de fa on a peu pr s unanime le r le central de la mort des deux adolescents dans le d clenchement des meutes Pour autant ces v nements ne constituent pas la seule cause du d clenchement et de l extension des violences selon eux En effet beaucoup sont ceux qui voquent galement le r le de Nicolas 482 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 483 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 118 Sarkozy dans l embrasement des banlieues fran aises Son attitude et les propos du ministre de l Int rieur auraient donc contribu alimenter la col re des meutiers Mais si la plupart des journalistes mentionnent Nicolas Sarkozy ils ne lui accordent pas le m me degr de responsabilit En effet certains soulignent son r le mais en autres raisons ou consid rent ces propos comme secondaires dans l explication des meutes alors que d autres en font une cause tout fait fondamentale dans l explication des meutes C est le cas de Karl Laske Lib ration qui consid re l attitude du ministre de l Int rieur comme absolument centrale dans l embrasement des quartiers fran ais Selon lui la cause principale de ces meutes r side dans les nombreuses provocations de Nicolas Sarkozy avant et pendant les meutes C est une marmite de provocations que fait bouillir Sarkozy m me d s son arriv e au minist re de l Int rieur Il a pour objectif de r cup rer l lectorat d
204. es quartiers 17 11 2005 Le Progr s Laurence Bufflier Il faut veiller une vraie mixit 18 11 2005 Le Progr s Jacques Boucaud et Gis le Lombard 30 ducation khi de 60 le plus lev de la classe coll ge khi2 de 47 l ve khi2 de 41 scolarit khi2 de 31 cole khi2 de 27 apprentissage khi2 de 21 ii emploi khi2 de 40 travail khi2 de 9 professionnel khi2 de 31 embaucher khi2 de 6 entreprise khi2 de 13 432 difficult khi2 de 34 4 4 96 Par ailleurs si ces th mes sont principalement abord s suite aux mesures gouvernementales Ils sont galement abord s lors des rares t moignages de jeunes ou de sp cialistes de la banlieue que l on trouve dans les pages du quotidien ou lors de papiers sur le profil des meutiers Ces extraits t moignent de la teneur du traitement de ces questions David se pr sente comme SDF depuis une semaine Il n a plus de contact avec son p re depuis dix ans Ma m re m a vir parce que je ne travaillais pas explique le jeune homme qui a plus ou moins arr t sa scolarit 14 ans et vient de se faire exclure d un centre de formation pour apprentis pour injures envers les professeurs Micka l est titulaire d un CAP de cuisine La volont de traiter les difficult s dans le cadre du coll ge a effectivement toujours t clam e Dans le m me temps on a empil des classes r serv es aux
205. es qui sont intervenus lors des meutes Sont pr sents Nicolas Sarkozy qui est l homme politique le plus abondamment voqu Dominique de Villepin Jacques Chirac et Azouz Begag 9 Viennent ensuite Jean Louis Borloo Philippe de Villiers et Fran ois Hollande Comme nous le voyons avec le poids respectif des personnalit s voqu es dans la classe les repr sentants du gouvernement de l poque sont bien plus pr sents que les membres de l opposition Aussi les termes de ministre et de gouvernement sont ceux qui emportent le plus la constitution de la classe contrairement au terme d opposition qui n est que peu pr sent La r partition est la m me en ce qui concerne les termes de droite et de gauche Le Monde a donc favoris le traitement des interventions et des actions des hommes politiques membres du gouvernement Cela est galement visible lors de la lecture attentive du corpus En effet d s le 1 novembre le quotidien consacre une grande partie de sa une ainsi qu un article de pr s de 5 000 signes et PR pu 304 un dito aux r actions de Nicolas Sarkozy Et par la suite de nombreux articles seront consacr s l opposition entre Dominique de Villepin et N Sarkozy pour la gestion des v nements aux r actions d Azouz Begag l encontre du ministre de l Int rieur l intervention t l vis e du Pr sident de la R publique et l instau
206. es quotidiens de notre corpus Pour ce qui est du contenu du traitement de ces violences meuti res il est globalement identique aux autres journaux Le Figaro voque les incendies et plus particuli rement les incendies de voitures Cela para t logique au vu du nombre de v hicules qui ont t incendi s durant les meutes pr s de 10 000 Il fait galement r f rence aux jets de cocktails Molotov et de projectiles ainsi qu aux changes de tirs entre jeunes qui tirent balles r elles et forces de l ordre qui tirent des grenades lacrymog nes Les affrontements avec la police sont par ailleurs mentionn s tout comme les agressions envers les pompiers Et comme c est le cas dans la totalit des corpus le caract re violent des affrontements est mis en vidence Les bless s principalement du c t des forces de l ordre et des pompiers sont galement voqu s comme en atteste cet extrait Caillassages jets de cocktails Molotov et d sormais tirs balles r elles lors de leurs interventions des derniers jours les hommes de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris BSPP ont essuy des attaques toujours plus violentes Ainsi 316 Date laquelle Le Figaro fait mention pour la premi re fois des incidents Clichy sous Bois 317 En effet seul Le Progr s fait un traitement encore plus important des violences meuti res Cette classe repr sente 49 du corpus du quotidien r gional Pour les autres jo
207. es violences M Le Pen exhume la pr f rence nationale 16 11 2005 Christiane Chombeau VII Bernard Thibault Nous sommes confront s une crise sociale 16 11 2005 R mi Barroux Rep res 16 11 2005 Non sign Lyon entreprises et ch meurs des quartiers difficiles entrent en contact 16 11 2005 Sophie Landrin La droite relance la controverse sur la suspension des aides sociales 16 11 2005 Michel Delberghe Pour sa famille le jeune Fouad est devenu un symbole 16 11 2005 Anne Chemin Sur son blog Mathieu Kassovitz s en prend Nicolas Sarkozy 16 11 2005 Ariane Chemin Le lien avec la criminalit de droit commun est tabli 80 des interpell s taient connus 16 11 2005 Piotr Smolar Les immigr s fran ais font peur Moscou 17 11 2005 Marie J go Les correspondants trangers Paris estiment ne pas avoir de le ons recevoir 17 11 2005 Daniel Psenny Les d put s doivent faire des conomies pour les banlieues 17 11 2005 Jo l Morio Les d put s UMP et UDF votent l tat d urgence pour trois mois 17 11 2005 Patrick Roger L tat n est pas pr t tout payer 17 11 2005 B atrice J r me Rep res 17 11 2005 Non sign Les pr cautions de Nicolas Sarkozy 17 11 2005 Service Soci t M Larcher fait le lien entre polygamie et violences urbaines 17 11 2005 Luc Bronne
208. esse trang re critique l attitude de Nicolas Sarkozy 05 11 2005 Service France 600 v hicules incendi s moins d affrontements directs 05 11 2005 Luc Bronner 310 millions d euros de cr dits annul s 05 11 2005 Service France Plus c est difficile plus les CRS sont sereins 05 11 2005 Pascal Ceaux Rappel s l ordre par l lys e M de Villepin et M Sarkozy s affichent d sormais unis 05 11 2005 Patrick Roger Les destins fracass s des jeunes gens jug s Bobigny pour leur participation aux meutes 05 11 2005 Luc Bronner Nous ram nerons l ordre et la tranquillit 06 11 2005 Une Fuite des classes moyennes ch mage 25 Clichy sous Bois radiographie d une ville pauvre 06 11 2005 Michel Delberghe Azouz Begag avait d j voqu la racaille 06 11 2005 Service France Il Les incendies de voitures ont progress 06 11 2005 Service Soci t M de Villiers Mme Le Pen et les souverainistes r clament un couvre feu et l envoi de l arm e 06 11 2005 Patrick Roger Une handicap e gravement br l e 06 11 2005 Service France L imam a raison il faut respecter ce pays 06 11 2005 Mustapha Kessous Les m dias trangers stigmatisent l chec de l int gration la fran aise 06 11 2005 Guy Dutheil Pascale Santi Une partie de la gauche demande la d mission de Nicolas Sarkozy 06 11
209. essionnelle et ensuite sur la mani re dont vous avez travaill et trait des meutes de 2005 1 Situation professionnelle Pouvez vous me d crire en quoi consiste aujourd hui votre activit professionnelle au sein du journal service fonction domaine de pr dilection tait elle diff rente au moment des meutes de 2005 Si oui pouvez vous me d crire en quoi elle consistait Quels ont t votre formation et votre parcours professionnel tes vous familier avec les questions de violences urbaines ou les sujets relevant des banlieues fran aises Font ils partie de vos attributions Avez vous d j couvert d autres cas d meute 2 Conditions de travail et contraintes Concernant les meutes de 2005 pouvez vous d crire la fa on dont personnellement vous avez travaill sujet en charge d placement sur le terrain travail partir de d p che AFP sources organisation du travail Avez vous t soumis des contraintes de production particuli res temps moyen situation de violence Si oui est ce que ce sont des contraintes propres ce sujet ou est ce qu elles sont inh rentes au quotidien du travail journalistique Concernant le choix des sujets langle adopter etc Comment cela s est il d cid choix des sujets angle des articles contraintes commerciales ligne ditoriale Phrase de transition maintenant que l on a vu la mani re d
210. est s cach s une trentaine de minutes n osant pas sortir entendant dehors les sir nes des voix de policiers et des aboiements de chiens avant d tre lectrocut s Leurs camarades de jeu et l autre groupe de jeunes qu ils croisent moins rapides se font pour certains rattraper par les policiers Ils sont interpell s et emmen s au commissariat De son c t le ministre de l Int rieur de l poque Nicolas Sarkozy avance plusieurs versions des faits visant toutes d gager toute responsabilit des policiers dans le drame Dans un premier temps privil giant la piste d linquante Nicolas Sarkozy affirme avant m me qu une information judiciaire ne soit ouverte que les jeunes cambriolaient un chantier et que la police ne les poursuivait pas physiquement Puis par la suite apr s l interrogatoire 184 Jean Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman d fendent les trois familles de victime En 2006 ils crivent m me un livre pour livrer leur version des faits Mignard Jean Pierre et Tordjman Emmanuel L affaire Clichy Mort pour rien Paris Stock 2006 177 p 185 Je pense notamment aux enregistrements des conversations radios entre policiers 186 Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re in Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 op cit p 17 39 d ontologiquement fautif du
211. est l bas o les rapports entre les filles et les gar ons sont souvent difficiles La religion ou plut t l extr misme religieux a se d veloppe ailleurs mais o c est que a se d veloppe aussi L Et tout a pourquoi quelle cause La cause de tout a c est une pauvret C est videmment la pauvret qu elle soit culturelle enfin financi re la base et qui d bouche sur une pauvret parce qu on manque on manque de choses C est galement ce qu identifie Richard Schitily Le Progr s pour les banlieues de l agglom ration lyonnaise Selon lui ce qui est central dans l explication de ces meutes c est essentiellement les probl mes de soci t de fond dont souffrent ces quartiers depuis maintenant plusieurs dizaines d ann es Les banlieues de Lyon elles ont leurs soucis leurs difficult s y a plein de gens qui sont dans la mouise y a quand m me un probl me de ch mage norme y a un probl me de discrimination mais qui dure depuis vingt an C est un probl me de soci t de fond quoi Moi je crois que c est vraiment un probl me de soci t de fond qui n a jamais t r solu pour plein de raisons Des raisons historiques c est quand m me la colonisation et ses suites globalement c est la mauvaise conscience de la France c est des probl mes conomiques ou on int gre des gens un moment donn et plus d autres Enfin vous voyez c est un ensemble de facteurs
212. et ce moment l bon ben j ai constat qu il y avait plein de questions qui se posaient tr s pr cises que les jeunes posaient En particulier bon la premi re question c tait que faisaient les jeunes et pourquoi est ce qu ils taient accus s y compris par le ministre de l Int rieur l poque et le Premier ministre d avoir cambriol un lieu Donc moi j ai recueilli des propos et j ai suivi en fait des proches des trois jeunes impliqu s dans leur parcours avec l avocat C est ce moment l que j ai constat en allant dans l apr s midi m me sur le terrain que les choses taient beaucoup plus taient compl tement diff rentes que ne le racontait la police Les suites de l affaire notamment l ouverture de l instruction judiciaire et la d couverte du contenu des enregistrements des changes radio des policiers pr sents sur les lieux aux alentours du 4 novembre relancera l int r t de Lib ration pour l affaire Par ailleurs le ue f z se y 47 quotidien s int ressera aux interpellations des pr sum s meutiers qui sont condamn s la cha ne Ces diff rents aspects du traitement principalement pr sents au d but de la p riode constituent une classe enti re qui repr sente pr s de 18 du corpus b Une dimension politique malgr tout assez pr sente Si la dimension politique ne constitue pas la particularit du discours et du traitement de Lib
213. et ditorial Le gouvernement d cr te l tat d urgence 09 11 2005 Non sign Dominique de Villepin La R publique une heure v rit 09 11 2005 Non sign Pas de profil type pour les meutiers en herbe 09 11 2005 Non sign La mise en garde de Christian Blanc 09 11 2005 Non sign 250 voitures br l es en trois nuits 09 11 2005 Christine M rigot Les forces de l ordre sur tous les fronts 09 11 2005 Jean Didier Derhy Fran ois Guttin Lombard Geofrey Mercier Xavier Breuil Patrick Veyrand et Jean Christophe Morera Les meutes s invitent au conseil 09 11 2005 Non sign Les pompiers en premi re lignes 09 11 2005 V ronique Waz Les caillassages de bus se multiplient 09 11 2005 Non sign Saint Priest des habitants montent des tours de garde 09 11 2005 Geoffrey Mercier L apprentissage d s 14 ans 09 11 2005 Muriel Florin Une politique de la ville pansement 09 11 2005 Muriel Florin coles et cr ches nouvelles cibles des incendiaires 09 11 2005 Non sign L cole et l emploi deux points cl s oubli s 09 11 2005 Non sign Lyon 4 mois de prison pour le caillasseur 09 11 2005 Yves Al gre Une salle de cantine scolaire d truite par les flammes 09 11 2005 B n dicte Georges Il ne faut pas dramatiser 09 11 2005 Non sign Voitures br l es que deviennent elles
214. et demande de respect il ajoute qu en d pit du maintien de l ordre qui a contribu d politiser la col re l gitime de ceux qui occupent la rue en la disqualifiant gt la gestion de la crise par le gouvernement a contribu donner aux meutes une coloration politique Et au del de la seule gestion de crise l auteur remarque que le traitement des violences a rapidement d laiss la rubrique des faits divers pour s imposer au sommet de l tat et remettre au go t du jour les questions des quartiers populaires et des politiques de la ville Pour M Kokoreff les meutes seraient donc politiques en ce sens que leurs causes leur gestion et leurs effets le sont Pour Alain Bertho le caract re politique des v nements se situe un tout autre niveau Dans son article Nous n avons vu que des ombres So il avance le fait que les meutes de 2005 peuvent tre consid r es comme un v ritable mouvement politique en raison de leur extension in dite l ensemble du territoire fran ais Pour l auteur il ne s agit plus d incidents ou d meutes localis es Il s agit d un mouvement profond certes enracin dans des situations locales mais au travers duquel les acteurs se constituent une subjectivit partag e si A contrario des travaux que nous venons d voquer Sebastian Roch r fute totalement cette id e d un mouvement politique qu il soit pleinement politique ou protopolitiqu
215. et 1996 2007 Corpus Manufacture pub Alceste2 html 176 L intervention du chercheur n en est pourtant pas absente Si Alceste tablit des classes th matiquement homog nes l interpr tation de ces classes l attribution d un sens d un nom aux classes obtenues revient au chercheur En effet comme le rappelle Val rie Delavigne si Alceste rep re par des m thodes statistiques ce qu il y a de commun entre les diff rents points de vue sur un objet de discours particulier rappelons que l analyste a une part essentielle en ce qui concerne l interpr tation des r sultats Delavigne Val rie Les mots du nucl aire contribution socioterminologique une analyse de discours art cit p 329 34 les m taphores et autres figures de style Il convient donc d tre vigilant dans l utilisation et surtout dans l interpr tation des r sultats d gag s par Alceste Entretiens En compl ment de ce travail d analyse du discours m diatique nous avons choisi de r aliser une s rie d entretiens semi directifs aupr s de journalistes qui avaient t charg s l poque de la couverture de ces meutes et cela pour mettre en perspective les r sultats obtenus avec Alceste et de comprendre comment ce discours avait t labor Il s agissait pour nous d essayer de d passer le stade uniquement descriptif de l tude du discours produit par les cinq quotidiens que nous avons choisi d analyser et ainsi de
216. et de Lib ration Les v nements font la une principale et environ cinq articles r partis sur trois pages leur sont consacr s Pour autant quelques points marquent une diff rence entre la couverture de L Humanit et celle des autres quotidiens Tout d abord le nombre total d articles qui sur l ensemble de la p riode est quelque peu inf rieur on en compte seulement 129 Cela peut surement s expliquer par le nombre important de tribunes que le quotidien incorpore ses propres pages une centaine et qui mises de c t par notre analyse font sensiblement diminuer le nombre d articles alors que l espace d di est quasiment quivalent aux autres journaux Si les v nements quittent rapidement la rubrique Soci t pour int grer la rubrique v nement plac e en t te des pages du quotidien aucun qualificatif sp cifique ne sera cr e pour d signer cette rubrique Et enfin une couverture plus tendue Si L Humanit semble avoir d marr sa couverture des v nements un peu plus tardivement il est en revanche le seul poursuivre une couverture soutenue et cons quente au del du 10 novembre En effet si cette date la plupart des quotidiens diminuent leur couverture en terme d articles et de une il faudra attendre le 18 novembre pour que L Humanit ne consacre plus sa une principale aux v nements et que le nombre d articles soit r duit et enfin le 21 novembre pour qu ils disparaissent c
217. eur cette nouvelle islamophobie n est pas seulement un ph nom ne populaire un racisme de petits Blancs elle constitue aussi tr s largement un ph nom ne intellectuel et m diatique dont les principaux vecteurs sont les leaders d opinion ditorialistes philosophes crivains universitaires etc Et ces leaders d opinion ont un r le particuli rement important dans la construction d une image de l islam et des musulmans Sur cette question de la construction d une image et des musulmans l ouvrage de Thomas Deltombe journaliste L islam imaginaire peut tre clairant sur les repr sentations des m dias sur cette question Pour l auteur les discours tenus sur l islam de France et l islam en g n ral depuis 1975 dans les m dias et la t l vision fran aise en particulier v hiculeraient 129 ce qu il appelle un islam imaginaire c est dire une certaine version de l islam qui serait moins le reflet d un hypoth tique islam r el que le miroir d imaginaires qui traversent la soci t fran aise 0 Et cet islam imaginaire aurait volu au cours du temps passant par plusieurs tapes L auteur en identifie trois la premi re d bute avec la naissance progressive d un islam de France la t l vision entre le milieu des ann es 1970 et la fin des ann es 1980 La crise p troli re et la r volution iranienne de 1977 et 1979 Geis
218. eure 07 11 2005 Philippe Goulliaud Inqui tude et ironie l tranger 07 11 2005 Non sign Bernard Tapie R tablir l ordre r publicain 07 11 2005 Rodolphe Geisler Villepin Couvre feu dans les banlieues 08 11 2005 Une Au douzi me jour d meutes le gouvernement cherche encore une issue la gu rilla des cit s 08 11 2005 Christophe Cornevin Chirac et les Beurs une relation faite de hauts et de bas 08 11 2005 Philippe Goulliaud Villepin privil gie les actions concr tes pour les quartiers difficiles 08 11 2005 Bruno Jeudy Face l urgence de la situation des lus r clament un couvre feu pour r tablir l ordre dans les cit s 08 11 2005 Christophe Cornevin et Jean Marc Leclerc Bobigny les pr venus d filent devant le tribunal 08 11 2005 Ang lique Negroni Fran ois Molins La justice ne frappe pas aveugl ment 08 11 2005 Laurence de Charette Des troubles plus spontan s qu organis s 08 11 2005 Christophe Cornevin La police et la l gitime d fense 08 11 2005 Jean Marc Leclerc Le premier mort des meutes 08 11 2005 Anne Charlotte de Langh Assurances la plupart des victimes devraient se faire indemniser 08 11 2005 Armelle Bohineust L Europe s inqui te d une possible contagion 08 11 2005 Christine Fauvet Mycia XIII La haine ou la R publique 08 11 2005 Alexis Brezet La gauch
219. eurs pr f rences individuelles voire leur id ologie Avec cette grille de lecture les auteurs tudient notamment les variations de l int r t m diatique c est dire la place et le nombre d articles accord s aux v nements selon les diff rents m dias mais aussi les diff rentes dimensions de l v nement qui ont t trait es leur pr sence ou non dans les m dias et dans quelle proportion M me si cet article analyse le traitement m diatique d un mouvement social qui n a de prime abord que peu de liens avec notre objet d tude il nous para t int ressant comme ceux d rik Neveu ou de Sandrine L v que plus g n raux en terme d appr hension du traitement 3 L v que Sandrine Les journalistes sociaux histoire et sociologie d une sp cialit journalistique op cit p 197 Ibid 38 Lagneaux ric Lef bure Pierre La spirale de Vilvorde m diatisation et politisation de la protestation Un cas d europ anisation des mouvements sociaux art cit Ibid p 43 Cette id e est galement pr sente dans les travaux d rik Neveu qui pr f re notamment parler de journalismes au pluriel parce que selon lui il existe une pluralit de pratiques journalistiques Ibid journalistique de m thode Car c est dans ce type d approche du travail journalistique et du discours journalistique plus pragmatique que notre tude se place En effet comme le fait Cyril Lemieux da
220. euses tribunes consacr es aux v nements Ainsi Le Progr s qui ne publie aucune tribune accorde v ritablement moins d articles et d espace que ses confr res parisiens aux v nements Il est galement plus tardif dans le d marrage d une couverture cons quente des v nements En effet si l on compte un article dans chacune des ditions du 29 et 30 octobre et si les v nements apparaissent en une le 1 novembre il faudra attendre le 3 novembre pour que les v nements fassent la une principale du quotidien et que le nombre d articles par ditions augmente avant cette date Le Progr s ne consacre qu un article par jour aux v nements Le 5 novembre la couverture d colle v ritablement On compte alors pr s de six articles qui ne sont plus exclusivement cantonn s aux pages France du quotidien Aussi on voit appara tre des articles dans les pages locales du quotidien Principal sujet de ces articles le risque de contagion des violences dans la r gion lyonnaise Le quotidien titre alors un de ses articles L inqui tude devant un risque de g n ralisation Le 6 novembre alors que Le Progr s continue de couvrir les v nements parisiens c est toujours la possible contagion qui est abord e dans les articles des pages locales comme le montre ce titre Un calme anxieux r gne Vaulx en Velin 7 Il faut attendre le 6 novembre pour que l inqui tude se confirme da
221. ffrontements 01 11 2005 Ang lique Negroni Christophe Cornevin et Delphine Chayet Le Parti socialiste se d cha ne contre le ministre de l Int rieur 01 11 2005 Nicole Barotte Azouz Begag fait entendre sa diff rence 01 11 2005 Claire Bommelaer Violences urbaines Villepin reprend l initiative 02 11 2005 Une Les banlieues mettent mal la solidarit gouvernementale 02 11 2005 Claire Bommelaer Violences urbaines Villepin monte au cr neau 02 11 2005 Christophe Cornevin Quand Clichy s embrase la nuit 02 11 2005 Christophe Cornevin Violences urbaines interpellations Sedan 02 11 2005 Non sign Les keufs sont aussi pris pour cible sur Internet 02 11 2005 Sophie de Ravinel Chirac Villepin Sarkozy sur le front des banlieues 03 11 2005 Claire Bommelaer et Charles Jaigu En r gion parisienne la fi vre des violences urbaines ne retombe pas 03 11 2005 Christophe Cornevin Quand la guerre des quartiers ravive la guerre des chefs 03 11 2005 Paul Henri du Limbert Banlieues la col re de la population 04 11 2005 Une Voitures incendi es et d gradations les habitants des cit s s exasp rent 04 11 2005 Ang lique Negroni XI La col re gronde chez les sapeurs pompiers 04 11 2005 Cyrille Louis Rentr e scolaire sous tension dans le 9 3 04 11 2005 C cilia Gabizon Apr s une semaine d meute
222. fication politique qui consistent produire une image la plus stigmatisante 7 En effet alors que d un c t les entreprises de disqualification visent vider ces meutes de toute substance politique et cela parce qu elles correspondraient seulement pour leurs auteurs des agissements de d linquants de l autre les entreprises de qualification visent appuyer la dimension politique des meutes Ainsi pour les auteurs d entreprises d habilitation politique l meute est politique parce que ses effets ou ses cibles le sont et parce que ses causes le sont gt Ici les meutes ne sont pas vues comme l uvre de d linquants bien au contraire mais comme une r volte du pr cariat des ghettos son ou encore des minorit s visibles ssl selon les points de vue Il y a donc affrontement entre deux types g n raux de discours Et pour G Mauger le sens conf r l meute et les intentions pr t es aux meutiers d pendent de l issue des luttes symboliques qui opposent entres elles les diverses entreprises de disqualification et d habilitation politique et de l cho qu elles sont in galement susceptibles de trouver Cela notamment parce que les meutiers eux m mes n ont su donner du sens leurs actions imposer eux m mes leur r alit des meutes En ce sens G Mauger qualifie ces meutes de r volte protopolitique car cette r vol
223. git en province qu Paris 14 11 2005 Olivier Bertrand Gilbert Laval Marc Pivois et Jean Pierre Thibaudat XXV Pourquoi je casse les voitures de mes voisins 14 11 2005 Gilbert Laval L tat d urgence devant le Conseil d tat 14 11 2005 Dominique Simonnot France 2 cache son reportage sur la bavure 14 11 2005 Isabelle Roberts La RATP renonce une affiche 14 11 2005 douard Launet Les rappeurs l avaient bien dit 14 11 2005 St phanie Binet Banlieues Chirac chausse ses lunettes 15 11 2005 Une Jacques Chirac ressasse la fracture sociale 15 11 2005 Vanessa Schneider Un service civil volontaire propos tous les jeunes 15 11 2005 Jean Dominique Merchet Trois semaines d meutes 15 11 2005 Non sign Les socialistes presque fermes 15 11 2005 Didier Hassoux Le Conseil de l Europe et l ONU attendent d tre inform s par Paris 15 11 2005 Dominique Simonnot Placebo 15 11 2005 Jean Michel Thenard ditorial Appels gauche 15 11 2005 Non sign Un petit millier de frontistes derri re Le Pen 15 11 2005 Thomas Leb gue L id e de taper les parents au portefeuille refait surface 15 11 2005 Blandine Grosjean Beaucoup de ces Africains sont polygames 15 11 2005 Lorraine Millot La France veut rassurer le monde 15 11 2005 V ronique Soul Expulser plus facile dire qu faire
224. gnement technique et qui sont pour la plupart issus de familles ne ma trisant pas les codes culturels implicites de l institution La spirale de l chec est enclench e en d pit de quelques r ussites et d une d bauche d nergie yo Mais c est moins l chec des l ves des enseignants des salari s ou des demandeurs d emploi qui est point que celui des institutions qui n ont su r soudre les probl mes Ce qui est mis en avant notamment ce sont les politiques publiques inadapt es et principalement la derni re en date le projet de loi pour l galit des chances ainsi que le manque de moyens allou s aux quartiers et aux populations en difficult Ainsi la dimension budg taire est assez pr sente On retrouve le verbe financer et ses d clinaisons ainsi que les termes euro 376 i F p es budget ou encore subvention Le retrait des subventions accord es aux associations est d ailleurs particuli rement trait Un article illustre ce traitement critique des politiques 372 coll ge et l ve respectivement 47 et 50 occurrences pour un khi2 identique de 197 le plus lev s de la classe lyc e khi2 de 43 enseigner khi2 de 137 et 34 occurrences ducation khi2 de 118 et 41 occurrences emploi khi2 de 80 et 30 occurrences contrat khi2 de 83 professionnel khi2 de 73 formation khi2 de 60 entreprise khi2 de 36 373 difficult khi2 de 56 et 21 occurrences che
225. hall Liverpool dans le quartier de Toxteth et Manchester quartier de Moss Side en 1981 et nouveau dans les villes principales en 1985 y compris A Bristol en 1980 la ville est le th tre d affrontements Birmingham Handsworth entre quelques 200 jeunes Noirs et policiers Ceux ci seront d clench s la suite d une interpellation polici re propos d une infraction au Code de la Route Dans les ann es 1990 le pays conna t galement des meutes notamment Oxford dans la cit de Blackbirds Legs en 1991 Bristol en 1992 et Brixton en 1995 Celles de Bristol en 1992 font suite au d c s de deux jeunes qui avaient vol une voiture dans une course poursuite avec la police Les jeunes du quartier mettent le feu la biblioth que de la ville au centre communautaire et pillent les magasins A Brixton trois ans plus tard le sc nario est encore similaire la mort d un jeune homme lors d un interrogatoire dans les locaux de la police suscite l motion Une manifestation est organis e Elle d g n re en meute Plus r cemment en 2005 la ville de Birmingham sera de nouveau le th tre d meutes Parties de la rumeur du viol d une jeune jama caine de 14 ans par une vingtaine d hommes d origine sud asiatique dans le quartier de Lozells des meutes clatent pendant deux jours faisant de nombreux bless s et m me un mort M me si ces meutes anglo saxonnes et am ricaines
226. hy un mois apr s 28 11 2005 Une Un mois apr s les meutes Clichy sous Bois fait face la difficult des jours ordinaires 28 11 2005 Vianney Aubert Les Noirs de France se regroupent en f d ration 28 11 2005 C cilia Gabizon Le plan Villepin en dix propositions 28 11 2005 Claire Bommelaer Des pistes de relance pour l conomie des quartiers 28 11 2005 Cyrille Lachevre Discrimination positive le mot et la chose 28 11 2005 Alain G rard Slama La s curit de proximit mise en exergue 29 11 2005 Jean Marc Leclerc Sarkozy entend restaurer l autorit des familles 29 11 2005 Jean Marc Leclerc Banlieues les vertus d une crise 29 11 2005 Alexis Br zet Villepin durcit le contr le de l immigration 29 11 2005 Marie Christine Tabet XIX Annexe 3 Liste des articles du corpus de Lib ration Comment Clichy s est embras 29 10 2005 Une Violences Clichy sous Bois apr s la mort de deux jeunes 29 10 2005 Fabrice Tassel Pompiers fa on l gions romaines 29 10 2005 Jacky Durand Sans titre 31 10 2005 Fabrice Tassel Clichy dans les pas de Bouna et Zyed 31 10 2005 Karl Laske Plusieurs versions des faits 31 10 2005 Non sign Pourquoi ils les ont cours s comme a 31 10 2005 Karl Laske Ghettos 31 10 2005 G rard Dupuy ditorial Les d rapages de Villepin et Sarkozy 31 10
227. i les journalistes doivent dans la majorit des cas avoir rendu leurs papiers quelques heures auparavant 109 c est des v nements qui se d roulaient pour la plupart tard le soir or notre bouclage il est pour le premier vers 19h apr s il y en a d autres plus tard dans la soir e mais a veut dire qu on finissait on bouclait un journal alors qu il ne s tait encore rien pass le journ e Donc pour nous c tait un peu effectivement la course contre la montre parce qu on rafra chissait en permanence partir de 21h 22h les papiers en t l phonant des gens qui taient la r daction pour centraliser et collecter les informations Il y avait cette difficult d essayer de raconter en tr s peu de temps et avec une visibilit limit e comme je vous l ai expliqu ce qui se passait le soir m me pour nos lecteurs du lendemain C est vrai que c est un exercice qui tait pas simple Sia Avec le journal on tait pris dans des horaires aussi parce que nous on boucle tr s t t On boucle tr s t t et on est peu nombreux donc il faut quand tu travailles que tu rentres telle heure 16h et il faut que tu sois l pour crire ton papier Et le soir tu as gu re le temps d aller faire du reportage la nuit pour faire de la production pour le lendemain parce qu on a besoin de toi le lendemain matin pour la r union etc Tu es sans cesse pris dans ce tourbillon l Moi j ai pas t assez d gag pour al
228. i novembre le quotidien fait r guli rement le point sur les communes de l agglom ration lyonnaise qui mettent ou non en place le couvre feu qui le prolongent ou qui cessent de l appliquer Ainsi cette classe fait appara tre un traitement particuli rement factuel des meutes de 2005 centr sur le recensement des pisodes de violences de leurs d g ts de l instauration du couvre feu et des condamnations des meutiers b Des probl mes sociaux tout de m me abord s Le traitement factuel des violences et de leurs r percussions occupe donc une grande place dans le traitement du quotidien mais Le Progr s ne se cantonne pas cet unique mode de traitement Les probl mes sociaux que peuvent conna tre les populations des banlieues fran aises et plus particuli rement lyonnaises sont galement abord s Et m me si cette dimension du traitement est secondaire la classe laquelle elle renvoie repr sente tout de m me 21 du corpus Sont voqu s les probl mes de ch mage de logement le manque de moyens allou s aux associations mais surtout les probl mes d int gration et de discrimination Aussi retrouve t on principalement dans la classe les verbes discriminer et ses d riv s 43 Le feu gagne les banlieues lyonnaises 07 11 2005 Le Progr s Richard Schitlly 44 Seine Saint Denis 46 occurrences pour un khi2 de 37 Clichy sous Bois 18 occurrences pour un khi2 de 16 Bobigny khi2 de 9 Grigny kh
229. i socialiste m me s ils sont un peu plus nombreux ils restent tout de m me peu repr sent s seulement une douzaine d articles leur sont en partie consacr s Pour Luc Bronner cette pr dominance de l aspect politique et institutionnel dans le traitement du Monde s explique par la culture et l identit du journal Je pense qu il y a un l ment important qui correspond l identit du journal qui s est beaucoup fond sur l aspect politique Donc je pense que la probl matique politique est vraiment centrale dans le fonctionnement du journal Je pense que a correspond oui la r ponse que je vous fais c est dire d un journal qui est quand m me de culture institutionnelle On a tendance beaucoup plus donner la parole aux institutions enfin donner la parole aux institutions a se dit pas mais de globalement au del de la crise des banlieues faire intervenir les institutions plut t que du reportage Voil on a une culture professionnelle qui est un peu diff rente SL d Des questions d int gration et d identit voqu es au travers de tiers Si l aspect politique est tr s pr sent dans le traitement du Monde les questions relatives l int gration et l identit sont galement fortement d velopp es par le quotidien Cette classe qui correspond donc la probl matique int grative repr sente elle aussi pr s de 30 des u c e class es On retrouve donc pr sents le verbe
230. i2 de 8 5 Vaulx en Velin 23 occurrences pour un khi2 de 19 V nissieux khi2 de 19 et 23 occurrences Bron khi2 de 19 et 18 occurrences Lyon 54 occurrences pour un khi2 de 17 Saint Priest khi2 de 13 Caluire khi2 de 12 Villeurbanne khi2 de 10 Meyzieu khi2 de 8 Villefranche khi2 de 7 La Duch re khi2 de 7 95 Stigmatiser mais aussi les termes fran ais minorit et mixit ou encore les verbes immigrer et int grer A cet gard le mod le fran ais d int gration est mentionn et discut Les extraits suivants rendent comptent de la pr sence de cet aspect du traitement du Progr s Aujourd hui la situation a empir ch mage discrimination l embauche au logement Et pourtant nous sommes en plein basculement d mographique D ici 2010 beaucoup de gens seront partis en retraite Mais l tat est trop lourd c est terrifiant Il est incapable de dire aux jeunes confront s la r alit du ch mage Dans 3 ans il y aura tant de place de postiers de plombiers pour les orienter Vu la situation je suis m me tonn que a ne p te pas plus souvent SRE Quel constat faites vous sur les banlieues Elles sont devenues des zones de rel gation souvent d grad es o les seules visites sont celles du facteur du barbu et de la police Il faut donc veiller une vraie mixit La loi Gayssot est juste qui propose que dans chaque co
231. if et ne se sent pas politiquement affaibli 15 11 2005 Philippe Ridet Jean Marie Le Pen critique Jacques Chirac et pargne le ministre de l int rieur 15 11 2005 Christiane Chombeau Les habitants des pavillons de Montfermeil vivent dans un sentiment d angoisse et d injustice 15 11 2005 Luc Bronner Aulnay sous Bois des m decins confront s aux signes de mis res 15 11 2005 Anne Chemin ric Debarrieux directeur de l Observatoire international de la violence scolaire les jeunes grandissent dans un bras de fer permanent 15 11 2005 Luc Bronner Les policiers s meuvent d une sanction disproportionn e 15 11 2005 Piotr Smolar La Commission europ enne propose de d bloquer des fonds 15 11 2005 Philippe Ricard Premiers incidents en centre ville Lyon 15 11 2005 Non sign Rep res 15 11 2005 Non sign Chirac d plore le poison des discriminations 16 11 2005 Une Rapha lle Bacqu Auto r quisitoire 16 11 2005 ditorial La France selon Nicolas Sarkozy 16 11 2005 Piotr Smolar Tout ce que permet l tat d urgence 16 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon M Chirac diagnostique une crise d identit 16 11 2005 B atrice Gurrey 50 000 jeunes pour le service civil 16 11 2005 Laurent Zecchini L autorit parentale est capitale 16 11 2005 Service Politique Contre l
232. igaro principalement la pr sence d un traitement important des violences et des suites judiciaires Par ailleurs il faut noter que la grande majorit des l ments explicatifs d velopp s dans les tudes scientifiques que nous avons tudi es en introduction se retrouve dans le discours des journalistes Contexte socio conomique causes de l embrasement et de la participation des jeunes aux violences relevant de l motion suscit e par la mort des deux adolescents ou encore des provocations du gouvernement ou de l attitude de la police participation d avantage expliqu e par le c t ludique des violences et de la comp tition perception d une dimension sociale et politique des v nements identification d une r volte ou tout du moins d un embryon de r volte n gation du caract re politique des meutes Tous ces l ments sont pr sents dans les discours des journalistes rencontr s m me si bien videmment tous n apparaissent pas dans l ensemble des discours ni dans les m mes proportions Seuls les facteurs explicatifs relevant de l immigration ou de l int gration sont peu pr sents Aucun journaliste ne fait r f rence l chec du mod le d int gration fran ais comme peut le faire Dani le Joly et rares sont ceux qui voquent l origine des jeunes meutiers l immigration ou encore l islam pour expliquer les meutes Aussi les l ments mis en exergues par Vincent Geisser Yvan Gastau
233. ion coloniale se retrouvent aujourd hui dans l inconscient collectif et dans certaines pratiques des Fran ais Et si ces rapports de domination ne sont pas v ritablement conscients ils subsistent tout de m me Pour ces auteurs c est au travers de l imaginaire colonial qu ont t appr hend s les immigr s postcoloniaux et qu a t l gitim e leur rel gation De 164 conomique sociale et politique 16l Bouamam Sa d Immigration colonisation et domination l apport d Abdelmalek Sayad art cit p 56 162 Thid p 57 1 Thid pp 61 62 164 Thid p 60 28 Probl matique et hypoth ses Tous ces l ments soulev s par les pr c dentes tudes que nous avons abord es nous am nent nous questionner sur le discours m diatique ses logiques et son fonctionnement ainsi que sur la mani re de l envisager Ils nous am nent questionner galement la place et le poids des m dias dans le type de discours produit sur les meutes Lors d v nements comme ceux de l automne 2005 o aucun leader ni repr sentant n a v ritablement port la voix des meutiers s il y en avait une quel type de discours produisent les m dias Alors qu il n y a aucun repr sentant pour contre balancer ou imposer une vision des v nements comment les m dias construisent ils leur discours Sur quelles bases Les repr sentations qu ils se font des v nements du r pertoire d acti
234. ion explicative assez forte pour tre mentionn e D autant plus que par ailleurs ils d veloppent et mettent en avant d autres causes pour expliquer la survenue de ces meutes que nous avons d j abord es ou que nous allons aborder ult rieurement c Un terreau social prendre en compte La situation sociale des quartiers o les meutes ont clat appara t galement tre une donn e fondamentale pour les journalistes rencontr s pour comprendre l embrasement qu a connu la France pendant trois semaines En effet tous sans exception consid rent qu un terreau social particuli rement difficile est la base de la col re et du sentiment d injustice qui a clat au moment des meutes de 2005 Et m me s ils n envisagent pas tous ces probl mes comme une v ritable cause tous les voquent et consid rent qu ils constituent la toile de fond des v nements Pour autant chacun n identifie pas les m mes probl mes sociaux et ne leur accorde pas le m me degr d importance dans le sch ma explicatif des meutes qu il d veloppe Ainsi Cyrille Louis Le Figaro par exemple contrario d autres journalistes n envisage pas ces probl mes sociaux ou conomiques comme une v ritable cause des meutes mais plut t comme leur arri re plan on peut sans doute dire que tout a se d roule en tout cas sur fond de difficult s cumul es des populations qui vivent dans ces quartiers qui sont
235. ique Simonnot tat d urgence m diatique 16 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Le service civil prend du galon 17 11 2005 Une Service civique un label fourre tout 17 11 2005 Jacqueline Coignard Jean Dominique Merchet et Patricia Tourancheau Emballage 17 11 2005 G rard Dupuy ditorial Banlieues A savoir 17 11 2005 Non sign Le PS s accroche au service obligatoire 17 11 2005 Alain Auffray Le creuset de l arm e un mythe de l int gration 17 11 2005 Jean Dominique Merchet L UMP s est trouv un coupable la polygamie 17 11 2005 Nicole Penicaut Une carte de s jour refus e pour cause de voile 17 11 2005 Catherine Coroller Manif Paris contre l tat d urgence 17 11 2005 Julie Lasterade Faire comme les autres 17 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Couvre feu au PS 18 11 2005 Une Les banlieues s invitent au congr s du PS 18 11 2005 Paul Quinio Le calvaire des militants des cit s 18 11 2005 Didier Hassoux Polygamie fran aise 18 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Discriminations La gueule du non emploi 19 11 2005 Une Quand tu es de la cit on regarde pas ton CV 19 11 2005 Micha l Hajdenberg D n gation 19 11 2005 G rard Dupuy ditorial XXVII Villepin cherche des rem des au poison point par Chirac 19 11 2005 Alain Auffray et Fran ois Wenz
236. ire qu on est oblig de prendre le sujet que sous un certain angle Quand on traite de sujets de soci t comme a c est une vision un peu parcellaire Mais on est pay pour a c est dire qu on est cens dans le journal tre quilibr avec les autres qui font des interviews de jeunes qui font des enqu tes dans les familles Si Ainsi pour rem dier cette vision trop restreinte des choses et pour limiter une sp cialisation toujours plus pouss e des journalistes certains quotidiens comme Le Progr s ont d cid de faire clater leurs rubriques jug es trop rigides et de revenir une r daction g n rale Les journalistes n en ont pas perdu pour autant leur sp cialisation et ont continu traiter leurs sujets de pr dilection mais cela a permis de d cloisonner la r daction ainsi que sa perception le probl me c est que c est all trop loin avant il y avait vraiment des rubriques quoi Il y avait la rubrique sant la rubrique environnement mais les gens taient devenus tellement sp cialis s que c est vrai que les papiers devenaient trop ils ne s adressaient pas forc ment tout le monde On est all un peu trop loin Donc du coup l id e maintenant a a t de casser un peu les rubriques de faire une r daction g n rale mais quand m me avec des gens qui ont des sp cialit s forc ment y 9 Pour autant ce rubricage qui impose aux journalistes une vision fragment e des v neme
237. is qui ont t tr s peu utilis s pour qualifier les meutes de l automne 2005 nous allons le voir Ils renvoient directement l id e d une contestation politique d une contestation port e contre une autorit politique Ainsi le terme d insurrection est d fini comme action de s insurger soul vement contre un pouvoir tabli une autorit Dictionnaire de l Acad mie fran aise comme un soul vement qui 133 vise renverser le pouvoir tabli Petit Robert 2006 Et la notion de r volte comme une action collective g n ralement accompagn e de violence par laquelle un groupe refuse l autorit politique existante la r gle sociale tablie et s appr te ou commence les attaquer pour les d truire Petit Robert 2006 Le fait d employer ces termes revient donc mettre clairement l accent sur la dimension protestataire d un mouvement Pour ce qui est de l expression violences urbaines elle ne fait pas partie du vocabulaire usuel mais a t invent e par la police Il s agit d une cat gorie polici re cr e par les fonctionnaires du minist re de l int rieur la fin des ann es 1980 pour d signer l origine une section des Renseignements g n raux de la Pr fecture de police de Paris RGPP pour s occuper de ces formes de violences Elle d signe aujourd hui galement le nom de l chelle d valuation qui mesure de 1 8 la gravit des affr
238. isson de l meute met galement fortement en avant les mauvaises relations chroniques entre la population des banlieues et la police dues notamment aux contr les d identit s r p tition et aux pratiques quasi exclusivement offensives dans les banlieues d favoris es pour expliquer la participation des jeunes aux affrontements Mais il se distingue fortement de L Mucchielli car il consid re que le choix de participer aux meutes a des raisons qui ne sont pas seulement le sentiment d injustice d abandon ou le d sir de revanche vis vis de la police Il avance pour preuve le fait que tous les habitants des quartiers o se sont d roul es ces meutes n ont pas particip Pour lui la participation des jeunes des rioteux gt comme il les appelle s expliquerait aussi par le go t du frisson par le go t du risque par ce que le sociologue Jack Katz appelle la s duction du crime Il explique alors que lors des agitations urbaines les rioteux ont une occasion r v e de se rapprocher de la limite de c toyer le danger de le caresser de jouer avec le feu C est dans cette recherche du frisson que S Roch voit l l ment d cisif de la participation ce type d v nements D autres tudes enfin moins port es sur les causes de ces meutes tentent d interroger la dimension politique de ces meutes Ainsi dans la lign e de G Mauger beaucoup d
239. it d autant plus grande qu en 2005 au moment des meutes la plupart des journalistes n avait pas v ritablement de contacts pr existants en banlieues et dans les quartiers touch s par les meutes Seuls peut tre les quotidiens r gionaux qui entretiennent une relation de proximit avec les diff rents acteurs des banlieues de leur r gion avaient une meilleure connaissance des quartiers Il a donc fallu se cr er des contacts rapidement dans l urgence des v nements Et si beaucoup de journalistes sont all s directement la rencontre des jeunes la plupart est tout de m me pass e par des interm diaires Ces interm diaires tant principalement des associations des m diateurs des ducateurs ou encore des jeunes du quartier un peu plus g s qui se pla aient comme m diateurs Alors les jeunes il a fallu se faire un r seau un peu rapidement d j par les contacts que chacun a dans le journal parce qu untel conna t untel untel par les associations d aide sur le terrain Je me souviens notamment de celle l Arrimage Via Arrimage tu rencontres les ducateurs sp cialis s et les ducateurs de rue qui eux connaissent par ramification qui te pr sentent untel untel et untel Et puis y avait des jeunes qui au cours des conf rences de presse qui viennent spontan ment ou quasi spontan ment vers toi et qui t expliquent il faut parler de la banlieue comme il y a aussi il y a aussi a qui viennen
240. ividuelles des v nements et de leurs causes d autre part ont jou sur le ou les discours produits par les m dias De la probl matique de notre tude d coule un certain nombre d hypoth ses que nous tenterons de v rifier dans ce travail 29 Le premier axe de questionnement correspond au discours m diatique en lui m me En nous appuyant sur les travaux d ric Lagneaux et Pierre Lef bure notamment nous pouvons supposer que le traitement m diatique et ainsi le discours qui a t produit ont t diff rents selon la nature des m dias tudi s ici et leurs lignes ditoriales et politiques Ainsi nous tenterons de voir si les traitements ont t substantiellement diff rents entre la presse nationale et r gionale dont les cibles et le traitement de l information s effectuent des niveaux distincts entre la presse dite d opinion et la presse dite plus neutre entre la presse dite haut de gamme et celle dite plus populaire ainsi qu entre les diff rents positionnements politiques et ditoriaux de ces journaux Le deuxi me axe correspond lui au fonctionnement des m dias En nous appuyant sur les travaux d rik Neveu ou de Sandrine L v que notamment nous pouvons supposer que les conditions et le cadre d exercice du m tier de journaliste ainsi que les contraintes de cet exercice ont pes sur le traitement des meutes de 2005 Ainsi l organisation hi rarchique des quotidiens le ru
241. l ves en chec Segpa troisi mes d insertion classes projets professionnels qui conduisent presque j N A 434 syst matiquement l apprentissage ou au lyc e professionnel d Une dimension politique peu pr sente Comme pour l ensemble des corpus Le Progr s fait r f rence aux acteurs politiques qui sont intervenus lors des meutes leurs critiques et aux mesures qu ils ont pu mettre en place Pour autant cette dimension est beaucoup moins d velopp e compar e aux autres quotidiens En effet cette classe ne repr sente que 18 du corpus et n est donc en rien comparable en terme de taille aux autres corpus m me ceux dont l aspect politique ne constitue pas le c ur du traitement Cette classe est d velopp e principalement dans les articles d information nationale et cela parce qu elle fait principalement r f rence aux acteurs politiques nationaux et aux actions gouvernementales comme en t moignage la composition de la classe En effet sont voqu s Dominique de Villepin Jacques Chirac Nicolas Sarkozy et Azouz Begag principalement et l on retrouve les termes ministre gouvernement Matignon et pr sident Ces personnalit s membres du gouvernement ou de la majorit sont principalement voqu es au prisme des mesures et des actions qu elles mettent en place l poque Aussi l instauration de l tat d urgence et sa prorogation sont abondamment voq
242. l et l apprentissage 14 ans sur les rails 18 11 2005 Une Service civil nouvelle urgence du gouvernement 18 11 2005 Philippe Goulliaud et Bruno Jeudy Villepin d nonce la recherche de boucs missaires 18 11 2005 Bruno Jeudy Begag Nous partageons tous la responsabilit des meutes 18 11 2005 C cilia Gabizon et Claire Bommelaer Les CRS se red ploient dans les quartiers 18 11 2005 Jean Marc Leclerc Les entreprises de Seine Saint Denis se mobilisent pour leurs jeunes dipl m s 18 11 2005 Fran ois Xavier Bourmaud Les responsables du d sastre 18 11 2005 Ivan Rioufol Pour Lamour la France doit passer du b n volat au volontariat 18 11 2005 Elie Marechal Apprentissage Larcher veut inventer quelque chose de nouveau 18 11 2005 B atrice Taupin Le ministre de l ducation nationale veut rassurer les enseignants 18 11 2005 Marie Estelle Pech L indiscernable profil des meutiers 19 11 2005 Laurence de Charette Dominique de Villepin r clame de la s r nit dans le d bat sur l immigration 19 11 2005 Bruno Jeudy Mich le Alliot Marie Evitons de mettre tout le monde dans le m me sac 19 11 2005 Claire Bommelaer et Philippe Goulliaud Un trafic d armes d mantel au c ur d une cit des Yvelines 19 11 2005 Christophe Cornevin Quand Talents des cit s rime avec t nacit 21 11 2005 C ci
243. le jeune engag qui participe physiquement aux meutes en tant incendiaire ou en participant aux affrontements avec la police Pour ce qui est des motifs d implication sur lesquels nous reviendrons plus en d tail dans la premi re partie de notre tude les auteurs en identifient un certain nombre divers selon les jeunes Ainsi le motif le plus avanc par les jeunes interrog s est la volont de se montrer dans l espace public et de s exprimer La r f rence la cause de la r volte des jeunes de Clichy sous Bois soit la mort des deux adolescents le 27 octobre est galement abondamment voqu e m me si les auteurs constatent que les meutes se sont rapidement d tach es de cette cause initiale Viennent ensuite l opposition au ministre de I Int rieur de 8 Galland Olivier De Maillard Jacques Kokoreff Michel et alii Enqu tes sur les violences urbaines comprendre les meutes de novembre 2005 Les exemples d Aulnay sous Bois et de Saint Denis Paris La Documentation fran aise 2007 140 p 9 Thid p 5 0 Nous reprendrons ici la classification des motifs pr sent s dans l enqu te d Olivier Galland mais ils sont sensiblement les m mes que ceux pr sent s par Michel Kokoreff sur Saint Denis 17 l poque Nicolas Sarkozy et la confrontation avec les forces de l ordre Puis la rel gation scolaire et professionnelle ainsi que la discrimination l embauche Pour les auteurs ces cause
244. le quotidien sur la p riode notamment au travers des t moignages des jeunes de banlieue mais surtout lors de la publication d un dossier sp cial sur les questions de la discrimination ethnique l embauche Intitul Discrimination La gueule du non emploi gt 78 il compte huit articles r partis sur pr s de trois pages et aborde les probl mes concrets de discrimination l embauche la question des statistiques ethniques encore interdites aujourd hui en France ainsi que l exemple britannique dans leur gestion des communaut s ethniques Aussi on retrouve logiquement dans la classe le verbe discriminer et ses d riv s terme qui emporte le plus la constitution de la classe les termes de racisme d galit et d in galit mais aussi des termes li s l identit comme le verbe immigrer et ses d riv s le terme fran ais origine ainsi que les mots diversit et minorit C est galement dans cette classe qu est voqu e la question ethnique et l on retrouve m me si c est dans une moindre mesure les termes d africain et de beur TT Politique de la ville trente ans de traitements d urgence 08 11 2005 Lib ration Tonino Serafini Patricia Tourancheau Brigitte Vital Durand et Emmanuel Davidenkoff 378 Discriminations La gueule du non emploi 19 11 2005 Lib ration Une 37 La loi du 6 janvier 1978 indique
245. ler suivre sur le terrain tranquillement En m me temps j tais pas tout seul suivre J ai des coll gues la politique qui ont fait des soir es Seul Le Monde qui para t en d but de soir e et non le matin comme les autres quotidiens tait peu contraint par le fait que les v nements se passaient la nuit Le bouclage d finitif tant aux alentours de 10h30 les journalistes avaient jusqu t t dans la matin e pour crire leurs papiers Ils pouvaient donc passer la nuit sur le terrain et n taient pas contraints de rentrer t t dans la soir e ou de diff rer au lendemain leur publication Alors l avantage quand on est au Monde sur des v nements de ce type l qui sont des v nements souvent nocturnes c est que j ai pas de bouclage le soir donc j ai toute la nuit pour rester sur place et pour crire mon article Ce qui nous a donn contrario alors qu on a eu un d marrage difficile un gros avantage par rapport d autres notamment pour rendre compte de l extension du conflit C est dire qu on a t je ne sais pas si on peut dire les premiers mais en tout cas tr s en pointe pour capter le moment o a sortait de Clichy Montfermeil et o a devenait infra r gional puis r gional Justement cause de ce d calage de bouclage 165 Ainsi m me si une grande partie des journalistes ne consid re pas le bouclage comme une v ritable contrainte parce qu il fait partie du fonctionnement ha
246. lia Gabizon L urgence de l tat 21 11 2005 Alain G rard Slama Immigration la course aux projets de loi 22 11 2005 Marie Christine Tabet Premi res arrestations de ca ds apr s les meutes 23 11 2005 Une XVII Banlieues les Pays Bas redoutent la contagion 23 11 2005 Laure Mandeville Vaste coup de filet dans les cit s 23 11 2005 Christophe Cornevin Sous le vernis de la paix sociale le malaise grandissant des Marocains 23 11 2005 Laure Mandeville Jacques Chirac d nonce la discrimination positive 23 11 2005 Philippe Goulliaud Des lus s insurgent contre des rappeurs 24 11 2005 Non sign L immigration familiale toujours aussi forte 24 11 2005 Marie Christine Tabet Villepin veut garantir l galit des chances 25 11 2005 Claire Bommelaer Mineurs Sarkozy conteste l ordonnance de 1945 25 11 2005 Judith Waintraub Quand le rap d rape les lus se mobilisent 25 11 2005 Laurence de Charette Banlieues l agenda des r formes Villepin 26 11 2005 Une galit des chances le calendrier de Villepin 26 11 2005 Bruno Jeudy Avec Sarkozy l apaisement se poursuit 26 11 2005 Bruno Jeudy En Seine et Marne le premier ministre tire ses le ons de la crise des banlieues 26 11 2005 Claire Bommelaer Le gouvernement pr pare une r forme des ZEP 26 11 2005 Marie Estelle Pech Banlieues Clic
247. lichy sous Bois cristallise les tensions politiques et sociales 02 10 2005 Le Monde Luc Bronner et Catherine Simon 292 incident khi2 de 96 et 53 occurrences sur l ensemble du corpus violences urbaines khi2 de 88 et 104 occurrences sur l ensemble du corpus meutiers khi2 de 20 et 11 occurrences dans la classe 3 meute s 69 occurrence sur l ensemble du corpus 63 cette question un article entier titr Les circonstances de la mort des adolescents restent floues Le 9 novembre il revient sur les propos de Muhittin Altun le rescap lors de son interrogatoire effectu par la police judiciaire le lendemain de l accident qui corroborent l existence d une course poursuite avec la police Et dans la m me dition dans un article titr La version polici re des v nements de Clichy sous Bois 7 le quotidien soul ve les invraisemblances de la version polici re au regard notamment des enregistrements de leurs changes radios S1 les v nements d clencheurs sont peut trait s ils constituent tout de m me une classe part enti re ce qui n est pas le cas pour tous les journaux qui repr sente 12 des u c e class es Il est donc fait r f rence au transformateur l lectrocution et aux deux pr noms 2444 296 des jeunes d c d s Zyed et Bouna Les l ments qui font d bat quant au d roulement de cet pisode sont galement fortement pr sents On retrouve don
248. lit des t moignages des Jeunes fait quant elle r f rence leur exp rience de vie quotidienne ce que l auteur appelle un v cu d humiliations multiples accumul es Selon L Mucchielli ce serait cette exp rience de vie quotidienne ces humiliations r p tition qui forgeraient en profondeur la rage que les jeunes ressentent Pour expliquer leur engagement dans les meutes et lorsqu ils font r f rence cette exp rience humiliante de vie quotidienne les jeunes parlent de discrimination l embauche peu en parlent la plupart font remonter leur sentiment d injustice et d humiliation l cole et tous sans exception parlent du comportement des policiers consid r s comme peu respectueux Ainsi pour l auteur la vengeance envers les policiers peut tre consid r e comme la principale motivation des gt 94 meutiers 91 vsade 3 z 3 ti Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re in Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 Paris La D couverte 2006 pp 11 35 2 Thid p 24 Ibid 4 Id e galement pr sente dans un article publi par l auteur Mohammed Marwan Mucchielli Laurent La police dans les quartiers populaires un vrai probl me Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 58 66 18 Sebastian Roch dans son ouvrage Le fr
249. lle khi2 de 34 jet khi2 de 41 cocktail khi2 de 61 molotov khi2 de 54 affronter khi2 de 61 police khi2 de 40 policer khi2 de 44 pompier khi2 de 55 385 lectrocution khi2 de 61 transformateur khi2 de 41 adolescent khi2 de 67 d c der khi2 de 41 386 Des zones d ombre 31 10 2005 L Humanit Non sign 387 Nicolas Sarkozy pompier pyromane 02 11 2005 L Humanit Laurent Mouloud 388 L incendiaire 02 11 2005 L Humanit Patrick Apel Muller 38 Une grenade lanc e l heure de la pri re 02 11 2005 L Humanit H l ne Duvigneau 86 b La vie quotidienne dans les banlieues fran aises au centre du traitement de L Humanit Tout comme Lib ration qui nous l avons vu axe son discours sur la vie quotidienne dans les quartiers touch s par la crise L Humanit base principalement son traitement des v nements sur l vocation du quotidien de la vie en banlieue Un aspect du traitement qui est particuli rement pr dominant car il repr sente plus d un tiers du corpus avec une classe qui regroupe pr s de 34 des u c e class es Cela s explique par le fait que le quotidien aborde dans la majorit de ses articles et au travers de nombreux t moignages les conditions de vie dans les quartiers Sont principalement voqu s par L Humanit les comportements de la police laquelle les jeunes reprochent des contr les d identit r p tition souvent ba
250. lontaire ne convainc pas 16 11 2005 Cyrille Poy La surench re de Jean Marie Le Pen 16 11 2005 Olivier Mayer L acad micienne d raille 16 11 2005 Non sign Agir contre la souffrance sociale 16 11 2005 milie Rive Personne ne peut vivre comme a 16 11 2005 Laurent Mouloud Mosqu e Canal Plus contredit Sarkozy 16 11 2005 Non sign Sondage L cole meilleur atout 16 11 2005 Non sign Banlieuephobie 16 11 2005 Cynthia Fleury Aux grands maux les vrais rem des 17 11 2005 Jean Paul Pi rot Quatorze priorit s pour sortir de la crise 17 11 2005 Collectif En banlieue on peut r ussir 17 11 2005 Non sign XXXII Manif contre le r gime d exception 18 11 2005 St phane Sahuc La droite toujours dans la surench re 18 11 2005 St phane Sahuc S nat La gauche contre l tat d urgence 18 11 2005 S bastien Cr pel Libre antenne pour les filles au Val Fourr 18 11 2005 Anne Roy Le Blanc Mesnil filles de cit s et droit de cit 18 11 2005 Sophie Bouniot Banlieue la droite tente d installer la peur 19 11 2005 St phane Sahuc La crise sociale s invite au congr s du Parti Socialiste 21 11 2005 Dominique B gles Sarkozy juge que racaille est un peu faible 21 11 2005 Rosa Moussaoui Les violences urbaines ont confirm mon rapport 21 11 2005 Laur
251. me nombre d crits pour les deux quotidiens Leur r activit face aux premiers incidents est galement comparable Le Figaro mentionne galement en une les premi res violences Clichy sous Bois d s l dition du 29 et 30 octobre Et cet encadr qui ne constitue que quelques lignes intitul Clichy sous Bois apr s les meutes augure une s rie de plus d une quinzaine de une sur les v nements En effet d s le 31 octobre les v nements constituent la une principale du journal Violences urbaines la banlieue parisienne sous le choc et il en sera ainsi jusqu au 10 novembre Les v nements font galement l objet d un traitement abondant en terme d espace et d articles D s les premiers jours de novembre c est une page compl te qui leur est enti rement ak enseignement khi2 de 76 cole khi2 de 70 coll ge khi2 153 lyc e khi2 de 72 scolaire khi2 de 231 l ve khi2 de 265 le plus lev de la classe emploi khi2 de 40 professionnel khi2 de 126 entreprise khi2 de 102 embaucher khi2 de 39 ch mage khi2 de 35 313 difficult khi2 de 83 34 Des jeunes dipl m s ch meurs t moignent devant des chefs d entreprise de Seine Saint Denis 19 11 2005 Le Monde Jean Baptiste de Montvalon 15 Dans l dition du 29 et 30 octobre les premiers incidents ne sont mentionn s en une que dans un titre dans le sommaire de une intitul Essentiel 68
252. meute de novembre 2005 in Pinto Evelyne dir Pour une analyse critique des m dias le d bat public en danger Bellecombe en Bauges Ed du Croquant 2006 pp 129 150 Michel Serge Bondy blog des journalistes suisses dans le 9 3 Paris Seuil 2006 255 p Mignard Jean Pierre et Tordjman Emmanuel L affaire Clichy Mort pour rien Paris Stock 2006 177 p Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique dir Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 Paris La D couverte 2006 155 p Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re in Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 Paris La D couverte 2006 pp 11 35 Mohammed Marwan Mucchielli Laurent La police dans les quartiers populaires un vrai probl me Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 58 66 Roch Sebastian Le frisson de l meute Violences urbaines et banlieues Paris Seuil 2006 221 p Wieviorka Michel dir Violence en France Paris Seuil 1999 345 p Z 2 ELEMENTS HISTORIQUES Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle in Pinto Evelyne Pour une analyse critique des m dias le d bat public en danger Bellecombe en Bauges ed du Croquant 2006 pp 57 70 Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale
253. mmune on construise 20 de logements sociaux Elle doit tre appliqu e De c Un focus particulier sur les probl mes d ducation et d emploi S1 les probl mes sociaux dans leur grande diversit sont trait s par Le Progr s nous venons de la voir certains font l objet d un focus particulier et constituent une classe part C est le cas des probl mes en mati re d ducation et d emploi dont la classe repr sente 11 des u c e class es On y retrouve classiquement des termes li s l ducation comme ducation coll ge l ve scolarit cole ou encore apprentissage mais aussi des termes li s l emploi comme emploi travail professionnel embaucher ou entreprise Et comme c est le cas dans la majorit des corpus l id e de difficult est particuli rement pr sente Le terme d apprentissage et le th me de l ducation sont pr sents notamment en raison de la couverture op r e par le quotidien de la mesure propos e par Dominique de Villepin d instaurer l entr e en apprentissage 14 ans pour r duire l chec scolaire 426 discriminer khi2 de 17 stigmatiser khi2 de 19 fran ais khi2 de 53 le plus lev de la classe minorit khi2 de 19 mixit khi2 de 7 immigrer khi2 de 29 int grer khi2 de 7 427 mod le khi2 de 18 8 Au gouvernement de ramener de l espoir dans l
254. mploi que ces difficult s sont corr l es en partie des probl mes de d linquance Donc vraisemblablement il y a un certain nombre de jeunes qui ont t impliqu s dans des incidents qui taient issus de parents immigr s ou issus m me de l immigration mais je ne suis pas s r qu on puisse en tirer grand chose comme conclusions Il y a aussi des fran ais de souche qui ont t impliqu s arr t s jug s la suite des v nements Pour Claire Bommelaer Le Figaro en revanche le rejet de ce type de lecture para t moins franc et moins clair En effet elle n carte pas compl tement l id e d une certaine dimension ethnique des v nements M me si elle estime que celle ci n est pas une cl d analyse des meutes notamment parce que la grande majorit des meutiers taient fran ais il ressort tout de m me de son discours une certaine prise en compte de cette mani re d interpr ter les v nements Tu voyais bien qu ils essayaient de te ramener souvent un truc ethnique et tranger Ce qui n tait pas exactement le cas C tait des fran ais Enfin il y avait une part d trangers mais pour des immigr s r cents Mais les trois quarts des jeunes si c tait que des jeunes ils taient fran ais Ben il y en avait une lecture ethnique au Figaro mais pas compl tement Parce que c tait pas a C tait aussi une question de logement de social de drogue de bande d autorit
255. n ral pour traiter des violences et de la banlieue C tait toute la difficult de choisir le bon vocabulaire est ce qu on peut parler de la banlieue en tant que telle Alors d j a c tait le d bat Est ce qu il faut dire la banlieue ou est ce qu il faut parler des quartiers populaires Parce que c tait pas toute la banlieue Neuilly c est en banlieue ou Boulogne c est en banlieue mais c tait pas cette banlieue l qui bougeait Donc il y avait la probl matique de r gler ces questions de vocabulaire Y a eu je pense un peu de doutes sur la mani re dont est ce qu il fallait parler d meute Il y avait ce d bat l Est ce qu il fallait parler d meutes ou de r volte urbaine Et le r sultat du d bat selon Laurent Mouloud a fait que L Humanit a pr f r parler de r volte plut t que d meutes M me si a n est pas flagrant lors de l tude du corpus il ressort tout de m me que le quotidien a proportionnellement plus parl de r volte que ses confr res Laurent Mouloud en accord avec le choix de son quotidien l explique ainsi 58 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 5 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 54 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 137 meute a avait une connotation anarchique destructrice sans but et sans rien Une meute a n a pas de sens enfin c est pas que a a un sens c est comme un mouvement de Joule Alors que l il y
256. n avant la pr pond rance des d cisions du r dacteur en chef sur les journalistes et parfois m me l existence de choix politiques manifestes Si l importance d un sujet l angle adopter et le format de l article est d cid en concertation lors des r unions de r daction il n en reste pas moins que la d cision et l arbitrage reviennent au r dacteur en chef qui peut m me imposer une ligne politique au traitement d un v nement 474 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 45 Entretien J acky Durand 08 07 2008 476 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 114 le matin il y a des calages de sujets des angles qui sont pr vus avec des chefs d informations des r dacteurs en chef c est plut t eux qui calent les angles des sujets et nous en tant que journalistes on propose On dit ben voil moi j ai tel t moignage j ai tel secteur que je connais a vaudrait le coup En g n ral c est un change comme a donc le calage il est quand m me fait le matin 177 Ce qui s est produit c est qu au d but nous service Soci t on a eu une assez grande libert dans le traitement de l v nement tant que a restait un gros fait divers quelque chose de soci tal Donc pendant les premiers jours on a pu traiter peu pr s comme on voulait et puis partir d un certain moment le monde politique et la direction du journal ont pris conscience que c tait un v nement qui tait en train de dev
257. n est dans un soci t galitaire o il n y a pas de discrimination tr s bien moi sur le principe je suis enti rement d accord Si on veut d crire la r alit il faut dire que tous les journalistes sont blancs que tous les cadres sont blancs que les seuls noirs qui travaillent ici et je prends Le Monde mais c est vrai dans plein d entreprises c est vrai dans la fonction publique dans le monde de la recherche en passant ben ils font le m nage S Pour Jacky Durand Lib ration si cette grille de lecture n est pas sp cialement pertinente il consid re que contrairement la presse trang re la presse fran aise et m me la soci t fran aise dans son ensemble a encore quelques probl mes avec les questions ethniques Selon lui ces probl mes rel vent avant tout d une frilosit nommer les choses qui d coule principalement d un manque de consid ration et de compr hension des minorit s ethniques fran aises mais aussi d une peur vis vis de ces minorit s et des banlieues fran aises o elles sont fortement repr sent es Je pense qu on n est pas l aise avec toutes ces questions La soci t fran aise et les m dias en g n ral Parce que je pense qu on n est pas sorti non plus de nos vieux d mons li s aux guerres coloniales et qu en m me temps ces vieux d mons font que la soci t fran aise continue d tre emp tr e dans tout a et elle a du mal formuler et dire les choses Je
258. nce en Grande Bretagne et aux tats unis Regard sur l actualit n 319 mars 2006 pp 5 14 19 103 reconna tre sa participation la vie civile L meute serait donc l annonce d une action se cherchant aus comme l avance Michel Wieviorka Dans Violence en France un ouvrage plus g n ral sur les violences urbaines que conna t la France depuis les ann es 1970 qu il publie en 1999 il d finit l meute comme d une part post politique en ce sens qu elle t moigne de l puisement des modalit s de traitement politique et NE 5 pu 107 institutionnel telles qu elles ont fonctionn apr s guerre et d autre part pr politique parce qu elle est l expression d un manque politique en mati re de traitement d mocratique de demandes sociales renvoyant aux in galit s et l exclusion culturelles dans la mesure o les acteurs revendiquent le respect la dignit voire la reconnaissance et civiques appel une citoyennet d ni e ou v cue comme artificielle 10 Mais d autres auteurs vont plus loin et mettent en avant le caract re pleinement politique de ces meutes L adjointe la mairie de Paris Cl mentine Autain qui signe l introduction de l ouvrage collectif Banlieue lendemains de r volte r sume bien cette th se d velopp e par de nombreux sociologues Peut on accepter l id e d un mouvement sans conscience fait de peti
259. nce de Sciences conomiques Universit Paris I Panth on Sorbonne Parcours professionnel Pigiste de 1984 1994 pour divers m dias Les dossiers du Canard Lib ration L v nement du jeudi Journaliste Lib ration depuis 1994 service Soci t depuis 2007 responsable de la rubrique Contre journal Positionnement politique N a pas souhait s exprimer sur cette question Jacky Durand Lib ration 45 ans Chef adjoint du service Soci t Entretien r alis le 08 07 2008 Formation Ma trise de Sciences et techniques du journalisme Centre universitaire d enseignement du journalisme CUEJ de Strasbourg Parcours Professionnel Journaliste au Progr s de 1990 1994 service Informations g n rales Journaliste Lib ration depuis 1994 service Soci t Positionnement politique Sur une chelle de 1 7 qui va de l extr me gauche l extr me droite le journaliste se positionne au 2 rang en partant de la gauche Il d clare avoir vot Olivier Besancenot LCR au 1 tour des derni res lections pr sidentielles de 2007 XLIV Richard Schitlly Le Progr s 43 ans Journaliste judiciaire et fait diversier Entretien r alis le 11 07 2008 Formation Dipl m de l Institut d Etudes Politiques IEP de Grenoble DEA de Lettres compar es Universit Paris II Sorbonne Nouvelle Parcours professionnel Journali
260. ndre ces questions En effet nous ne pouvons tablir le poids que peuvent avoir les repr sentations des journalistes sur la base du discours d un voire de deux journalistes par quotidien C est pourquoi pour approfondir cette tude il serait int ressant de r aliser d une part d avantage d entretiens aupr s de journalistes qui ont travaill sur les meutes de 2005 et surtout de r aliser d autre part des entretiens aupr s des r dacteurs en chef des quotidiens de notre corpus Cela permettrait tout d abord d avoir une appr hension plus globale et compl te des repr sentations des journalistes de chaque quotidien mais surtout de pouvoir mieux appr cier leur influence sur le discours produit Le fait d investiguer en profondeur le pouvoir et les dispositions des r dacteurs en chef et plus g n ralement des sup rieurs hi rarchiques des journalistes permettrait effectivement de mieux valuer le r le et le poids des journalistes quant la d finition du traitement d velopp par les quotidiens Par ailleurs si notre tude a montr l importance de la nature des m dias dans les divergences de traitement des meutes de 2005 tendre l analyse d velopp e ici d autres types de m dias pourrait avoir un int r t certain pour la compr hension du traitement m diatique sur les meutes de 2005 dans son ensemble mais aussi plus globalement pour la compr hension des logiques m diatiques Tout d
261. nes des quartiers qui pour attirer l attention vont intensifier leurs conduites violentes Dans ces situations c est en fonction du m dia ainsi que de l tat et de la teneur du d bat public que va s orienter le traitement des v nements En r gime d exception l occasion de violence exceptionnelles notamment d meutes ces logiques que l on observe clairement dans le traitement routinier des violences vont se retrouver totalement boulevers es Les violences qui auparavant n avaient qu une tr s faible lisibilit en raison de leur faible intensit mais galement de leur m lange d expressions de d linquance et de r volte se vont alors acqu rir selon les auteurs une lisibilit plus importante Ainsi si le volet d linquant ne dispara t pas le volet r volte appara t aux journalistes avec une plus grande nettet m me s il est rudement concurrenc par une rh torique politique et polici re de disqualification des ressorts conflictuels de la violence 7 Peralva Angelina Mac ric M dias et violences urbaines d bats politiques et construction journalistique Paris La Documentation fran aise 2002 219 p 48 Jbid p 39 Ibid p 40 10 meuti re pour la r duire une violence instrumentale de type mafieux En effet pour les auteurs l meute bouleverse les r dactions au sein desquelles on identifie un conflit d interpr tation des v nements Et ces logique
262. nnues la France en 2005 est bien videmment le caract re violent de ces v nements En effet lors d meutes les journalistes ne peuvent travailler de la m me mani re qu ils le font habituellement sur d autres sujets et d autres moments L environnement agit sous tension et violent dans lequel les journalistes doivent voluer peut donc fortement contraindre leur travail Et la premi re de ces contraintes ou plut t le premier risque est bien s r celui de veiller leur s curit personnelle Entour s de v hicules en feu souvent proximit des tirs de grenades lacrymog nes ou sous le feu de jets de projectiles et autres cai llassages les journalistes doivent tre constamment attentifs leur environnement proche C tait du c t des Minguettes la premi re fois que j ai fait une incursion l bas Donc il y avait des forces de l ordre immobilis es un peu partout il se passait pas grand chose quoi et tous les policiers taient casqu s etc et le policier me dit ben restez pas trop l Alors je savais mais je suis rest deux minutes pour voir ce qui se passait et du coup j ai entendu des bruits comme des bruits de gr lons et c tait des boulons qui tombaient Donc du coup voil il faut faire attention oi 46 Entretien Richard Schitlly journaliste justice et faits divers Le Progr s 11 07 2008 102 Et m me si la plupart des journalistes avouent ne pas avoir t l objet d agres
263. ns dans le champ scientifique mettre en avant la dimension ethnoraciale M me s il leur para t dangereux de percevoir les v nements de 2005 comme la cons quence or or 84 exclusive d une fragmentation de la soci t fran aise sur une base ethnique et raciale ils 74 Kokoreff Michel Comprendre le sens des meutes de l automne 2005 Regard sur l actualit n 319 mars 2006 pp 15 25 15 Kokoreff Michel Sociologie des meutes Paris Ed Payot 2008 335 p 7 Jbid p 15 7 Ibid p 16 78 Avenel Cyprien Les meutiers de la politique de la ville Des espoirs d int gration aux d sespoirs d insertion Mouvements n 44 mars avril 2006 pp 36 44 7 Ibid p 37 8 Lagrange Hugues Oberti Marco meutes urbaines et protestations Une singularit fran aise Paris Presses de Science Po 224 p 81 Ibid p 13 82 Thid p 14 Ibid 84 Ibid p 206 15 mettent en avant le fait que les villes qui ont t touch es notamment lors de la premi re phase des affrontements la phase parisienne allant du 27 octobre au 5 novembre sont essentiellement des communes o les jeunes originaires d Afrique noire sont les plus nombreux C est donc le cas pour les communes parisiennes Clichy et Montfermeil Aulnay Mantes la Jolie Bondy Noisy le Grand etc mais aussi pour les communes de l Ouest de la France qui ont t touch es assez t t comme Le Havre Rouen o
264. ns de la col re art cit p 24 70 termes relatifs la famille comme m re p re fr re ou encore s ur SP ainsi que ce court extrait Sylla nie toute participation Il tait dehors car explique t il il allait r cup rer chez sa s ur une b quille dont il se sert depuis une mauvaise chute A grands traits le tribunal dresse son portrait Chez son p re chauffeur de car et sa m re au ch mage il vit avec neuf de ses douze fr res et s urs C t scolarit le parcours est 326 banal Mais c est surtout l id e de peur qui est abondamment voqu e Que ce soit la peur des habitants des quartiers concern s pour leur s curit et pour leurs biens ou la peur des jeunes meutiers et de leur famille de l issue du proc s Et sur cette sp cificit du Figaro qui a bien plus que les autres quotidiens ax son traitement sur les suites judiciaires des meutes les explications et les avis des journalistes rencontr s sont partag s Pour Claire Bommelaer journaliste au service Politique du quotidien cela s explique par un souci de satisfaire le lectorat du journal principalement de droite en demande de ce type d information Je pense que a c est typiquement quelque chose qui int resse l lectorat de droite C est dire bon finalement quelles suites on donne tout a et pas seulement Il y avait les annonces du plan de Villepin a c est une sort
265. ns son tude sur les fautes qui sont reproch es aux journalistes intitul e Mauvaise Presse nous voulons d velopper une approche pragmatique et concr te du travail journalistique car nous pensons que la mani re dont s organise le travail des journalistes les contraintes qui peuvent peser sur leur production sont un facteur explicatif du discours produit Dans cette tude C Lemieux d veloppe un mod le de description sur lequel puisse s asseoir une critique interne et situ e du travail journalistique D veloppant une approche grammaticale des pratiques journalistiques il d gage un ensemble de r gles qu il appelle grammaires auxquelles les professionnels de l information et leurs interlocuteurs s obligent mutuellement selon les situations De ces grammaires sont d riv es un certain nombre de r gles pratiques que les journalistes sont amen s suivre Si celles ci ne sont pas respect es c est dire si les journalistes ne mobilisent pas la bonne grammaire dans la bonne situation ou manquent aux r gles qui leurs sont attach es ils se mettent en position d tre critiqu s L auteur met alors en vidence une pluralit de logiques d action de grammaires que les acteurs sont cens s mobiliser selon les situations Il en distingue trois une grammaire publique que l on mobilise dans les interactions publiques une grammaire naturelle que l on mobilise dans les interactions priv es e
266. nt dans les corpus il n appara t pourtant pas dans tous les corpus dans des proportions similaires En effet s il est fortement utilis par Le Figaro 36 des termes utilis avec 149 occurrences et par Lib ration 30 5 et 105 occurrences il l est un peu moins par Le Monde 19 et 79 occurrences et Le Progr s 20 avec 38 51 Kokoreff Michel Sociologie des meutes Paris Ed Payot 2008 p 18 52 Le Monde 319 occurrences soit 75 des termes utilis s Le Figaro 239 occurrences soit 59 des termes utilis s Lib ration 135 occurrences soit 63 des termes utilis s L Humanit 197 occurrences soit 75 5 des termes utilis s Le Progr s 144 occurrences soit 76 des termes utilis s 134 occurrences et encore moins par L Humanit 37 occurrences soit seulement 14 Il n en reste pas moins que ces termes restent largement les plus utilis s eux deux ils repr sentent pr s de 95 des termes utilis s par les quotidiens Seul L Humanit se d marque quelque peu affichant un taux quelque peu inf rieur de 89 5 Pour autant l utilisation intensive de ces termes laisse peu de place d autres termes notamment ceux que nous avons tudi s pr c demment En effet le terme de r volte ne d passe pas les 5 d utilisation dans la majorit des quotidiens Seul L Humanit de nouveau l utilise dans des proportions plus importantes et d passe les 9 Les termes d insurrection ou d
267. nt les journalistes travaillent ils Un des ouvrages les plus complets sur cette question est celui d rik Neveu Dans Sociologie du journalisme il analyse le fonctionnement du travail journalistique Et pour lui la compr hension du travail journalistique et donc de sa production passe notamment par 7 Mauger G rard L meute de novembre 2005 Une r volte protopolitique op cit p 132 133 Schlesinger Philipp Repenser la sociologie du journalisme Les strat gies de la source d information et les limites du m dia centrisme art cit Lagneaux ric Lef bure Pierre La spirale de Vilvorde m diatisation et politisation de la protestation Un cas d europ anisation des mouvements sociaux Cahiers du Cevipof n 22 janvier 1999 pp 3 200 7 Thid p 43 77 Neveu Erik Sociologie du journalisme Paris La D couverte 2004 122 p l tude du journalisme en train de se faire par l analyse du cadre et des contraintes de travail des journalistes Comprendre le travail des journalistes c est d abord le regarder en train de se faire dans les salles et conf rences de r daction les entretiens la chasse aux images le tri des d p ches et des communiqu s Pour E Neveu l id e est d identifier au travers de l tude des journalistes au travail le r seau des interd pendances quotidiennes NE qui influencent le travail journalistique tout comme les contraintes organisati
268. ntretien Laurent Mouloud 09 07 2008 54 Roch Sebastian Le frisson de l meute Violences urbaines et banlieues op cit p 131 129 recherche de sensations fortes Aussi le facteur explicatif des v nements tait purement ethnique et non social ou politique ou encore relevant d une dimension ludique Pour autant ces lectures sont peu visibles dans le traitement des quotidiens fran ais et notamment dans ceux que nous avons tudi s ainsi que nous l avons vu pr c demment tout comme dans le discours des journalistes rencontr s En effet selon la majorit d entre eux cette lecture n est que peu pertinente pour expliquer les meutes fran aises de 2005 C est le cas de Cyrille Louis Le Figaro notamment qui reconna t la pr sence dans ces meutes de jeunes issus de l immigration ou fils d immigr s mais consid re que cette donn e n est pas v ritablement explicative des v nements Je pense pas que ces incidents aient une cl de lecture ethnique que a soit plus les africains subsahariens ou maghr bins qui soient impliqu s dans ce type d v nements Ce que je crois comprendre quand m me de ma petite exp rience de ces quartiers que j ai c est que les populations immigr es y sont quand m me plus fortement repr sent es que dans d autres zones du pays que souvent la concentration de ces populations s est associ e la concentration de difficult s conomique de difficult s d acc s l e
269. nts Le seul qui pointe explicitement la dimension politique des meutes de 2005 est Luc Bronner Le Monde Selon lui cette dimension politique est visible tout d abord parce que les jeunes avaient des revendications et ensuite parce que cette crise a mis mal le gouvernement de l poque Le journaliste parle galement d v nement social et va m me jusqu op rer une comparaison quoique timide avec Mai 68 Mais en tout cas dans un certain nombre de cas et dans un certain nombre de lieux il y avait une sorte de prise de pouvoir g ographiquement limit e limit e aussi au niveau du temps mais une prise de pouvoir par notamment des groupes de jeunes avec des revendications plus ou moins claires une dimension politique r elle Donc a c est d j un point qui est vraiment tr s fort a avait une dimension politique majeure c est dire qu on a vu l tat en difficult on a vu au sommet de l tat un conflit ouvert pour savoir quelles solutions apporter cette crise l C tait aussi un r v lateur de tensions et de difficult s sociales accumul es depuis des d cennies donc en tant que tel un sujet vraiment important Tout a r uni pour moi a dresse le portrait d une crise exceptionnelle Je ne sais pas si on peut comparer Mai 68 mais en tout cas a fait partie des v nements sociaux majeurs des vingt ou trente derni res ann es pour moi avec certitude SEE 508 Ent
270. nts 03 11 2005 ric Aeschimann et Antoine Guiral Banlieues L appel des maires 04 11 2005 Une Les lus sonnent l alarme face a la violence 04 11 2005 Ludovic Blecher Sarkozy et Villepin une journ e main dans la main 04 11 2005 Vanessa Schneider Clichy s apaise la Seine Saint Denis s enflamme toujours 04 11 2005 Karl Laske Deux erreurs 04 11 2005 Patrick Sabatier ditorial L Ile de France sous tension 04 11 2005 Non sign Le maire est leur dernier recours 04 11 2005 Jacky Durand Ils sont dans la centrale EDF 04 11 2005 Karl Laske La police se d marque de son ministre 04 11 2005 Patricia Tourancheau L Europe alarm e par la gu rilla urbaine 04 11 2005 Service tranger Mots de ghetto 05 11 2005 Une Il faut que Sarkozy s excuse ou d missionne 05 11 2005 Ludovic Blecher Jacky Durand Karl Laske Gilles Wallon Les blogs closent autour de Clichy sur Jungle 05 11 2005 Fr d rique Roussel J aurais voulu que ces gamins soient organis s politiquement 05 11 2005 Jacky Durand Bilan d une semaine de troubles 05 11 2005 Non sign Pi g s 05 11 2005 Jean Michel Thenard ditorial L image de Sarkozy craque de partout 05 11 2005 Antoine Guiral Les autobus et les trains pris pour cibles 05 11 2005 C dric Mathiot Une passag re gravement br l e
271. nts est tout de m me contrebalanc par l action du r dacteur en chef qui est cens d tenir cette vision globale qui chappe aux journalistes C est lui que revient la tache d articuler les diff rentes dimensions du traitement de les quilibrer d en favoriser une plut t qu une autre selon la ligne ditoriale du quotidien Aussi il a en charge l arbitrage entre les diff rentes dimensions du traitement donc entre les diff rentes rubriques du quotidien 468 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 Entretien Richard Schitlly 11 07 2008 112 c Le poids de la hi rarchie et de la ligne ditoriale Le travail du r dacteur en chef et les diff rents choix qu il op re sont donc primordiaux dans le traitement op r par le quotidien et peuvent m me contraindre ou limiter le travail des journalistes de sa r daction En effet comme le rappelle rik Neveu le r dacteur en chef exerce une direction que l on peut qualifier de politique au sens o il d finit sous le contr le des actionnaires d un directoire ou d une soci t de r dacteurs la ligne ditoriale du titre Elle peut r sider dans un positionnement politique au sens large au choix du type d information et de traitement de celle ci que le titre privil gie Elle se traduit dans chaque r Jeu r r or 5 470 dition par des choix quant aux v nements valoriser l angle sous lequel les couvrir Aussi ces choix m me s
272. oliciers bless s r alisent des portraits d meutiers ou de jeunes des quartiers recueillent les r actions des habitants des lus locaux et nationaux ou encore enqu tent sur la vie en banlieues populaires Ainsi comme le soulignent Michel Kokoreff Pierre Barron et Odile Steinauer dans leur enqu te sur les meutes dans la ville de Saint Denis pendant trois semaines c est l ensemble de la soci t fran aise qui a v cu par crans interpos s ou voie de presse au rythme des bilans de voitures incendi es et des b timents publics et priv s d grad s Ainsi les meutes qui dureront pr s de trois semaines suscitent de la part des m dias un int r t soutenu et une couverture m diatique intense faisant de cet pisode un des v nements m diatiques les plus importants de ces derni res ann es Aussi notre objet de recherche portera sur cette couverture m diatique sur le traitement journalistique dont ont fait l objet les trois semaines d meutes qu a connues la France en 2005 Il s agira pour nous d analyser dans le d tail le discours m diatique qui a t produit au moment des meutes et les diff rentes formes qu il a pu prendre Mais ne pouvant analyser l ensemble du discours m diatique produit sur notre sujet l analyse portera plus sp cialement sur la presse quotidienne fran aise Les lectures entreprises pour ce travail de recherche ainsi que mon int r t pour le journalisme m
273. olutionnaire semble signifier la croyance de la part du journaliste d une dimension politique des meutes je me souviens d une grande r union qu on avait eu ici l Huma quelques jours apr s que a ait explos on avait rassembl toute la r daction enfin tous ceux qui voulaient y participer s taient rassembl s pour faire un point sur ce qui se passait et qui tait exceptionnel On tait un petit peu abasourdi par l ampleur que a prenait Je ne dis pas que a a r veill notre me r volutionnaire faut pas exag rer Mais quelque part ce c t mouvement de masse de contestation en fait de masse un r veil de couche populaire humili e paup ris e forc ment a nous parlait pe De son c t Jacky Durand Lib ration identifie de la revendication 10 dans les meutes de novembre 2005 un discours qu auraient produit les jeunes meutiers Alors si le caract re politique n est pas explicitement soulign le journaliste met tout de m me en avant l existence d un discours et une forme de revendication chez les meutiers chose que nombre d observateurs n accorde pas aux v nements Je trouve que la presse a t assez unanime mettre en avant cet esp ce de ces formes de on a beaucoup parl quand m me de la revendication de ce que a disait de ce que les An 512 gamins produisaient comme discours En tout cas plus qu d autres mome
274. ombreuses interpellations se sont produites apr s les violences pour beaucoup d entres elles le lendemain matin Dans ces cas les personnes ont t interpell es sur identification par des policiers l Les donn es ainsi recueillies peuvent donc tre biais es car cela a peut tre pouss les policiers n interpeller que dans le p rim tre des jeunes qui leur sont connus voir dans le plus biais des cas profiter du 13 Depuis la guerre d Alg rie cette loi n avait t appliqu e qu en Nouvelle Cal donie en 1984 1985 l Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes op cit p 46 42 d sordre ambiant pour interpeller Untel qu ils esp raient voir tomber depuis longtemps et contre lequel ils n avaient pas encore r uni d l ments suffisants Toutefois et avec toutes les pr cautions que cela requi re un profil des meutiers se d gage des tudes de ces donn es polici res et judiciaires il s agit pour la plupart de gar ons g s de 15 20 ans qui habitent dans des quartiers class s zones urbaines sensibles La plupart sont de nationalit fran aise et n s en France mais d origine trang re En rupture scolaire ils sont principalement en fin de cursus secondaire Et si certains sont au lyc e ils sont tr s peu occuper un emploi Des donn es sur les mineurs d f r s au juge en Seine Saint Denis clairent ce point 26 sont d scolaris
275. oment l qui aurait pu prendre forme un autre moment mais qui se d veloppe parce que ces l ments sont conjugu s sur un terreau qui est un terreau de crise sociale majeure C est dire qu il y a des l ments structurels et y a des l ments entre guillemets accidentels Structurels c est vident c est les probl mes de ch mage tr s important dans ces quartiers probl mes de logement probl mes de s gr gation sociale et ethnique probl mes de transport probl mes de discrimination enfin bon tous ces l ments qu on a trait mille fois dans tous les m dias a ce sont les l ments structurels qui expliquent le fond de ce mouvement ou de ces meutes de cette crise Loin de consid rer que la situation sociale des banlieues est le seul facteur explicatif de la survenue des violences d autres journalistes estiment pourtant que ce terreau social sur lequel se d veloppent ces meutes est pr gnant C est le cas notamment de Laurent Mouloud L Humanit pour qui les probl mes sociaux concentr s et particuli rement pr sents et d velopp s dans les banlieues fran aises constituent le fond du sentiment d injustice des jeunes Si pour le journaliste nous l avons vu les jeunes ressentent de l injustice face au d douanement imm diat de la police dans la mort de Zyed et Bouna c est avant tout leur situation sociale et leur rel gation qui fondent leur col re et qui expliquent notamment la du
276. ompl tement des titres _ 383 de la premi re page 382 On compte une centaine de tribunes dans les pages de L Humanit sur l ensemble de la p riode Mais contrairement aux autres quotidiens celles ci ne font pas toujours l objet d une rubrique part La plupart les Tel quel comme ils sont nomm s par le quotidien sont pr sents dans les rubriques g n rales soit en ce qui nous concerne la rubrique Soci t ou la rubrique v nement 383 A noter tout de m me que l Humanit consacre une partie de sa une la discrimination en banlieues dans son dition du 26 et 27 novembre et un titre sur la tentative de censure des textes de certains rappeurs le 30 novembre 85 a Des violences meuti res peu abord es au profit du traitement de leurs causes Logiquement et comme c est le cas pour l ensemble des quotidiens L Humanit a consacr une partie de son traitement aux actes meutiers et aux nuits de violences Incendies de v hicules de poubelles jets de projectiles et de cocktails Molotov affrontements avec la police intervention des pompiers l ensemble de l ventail des violences qu ont pu z 384 conna tre les banlieues fran aises est abord Mais L Humanit porte surtout son attention sur les causes directes de l embrasement des banlieues fran aises sur ce qu il consid re comme les v nements d clencheurs des meutes de 2005 savoir la mort de
277. on de la censure qui s installe et de la r tractation du d bat public t mais r apparaissent lorsque la libert de la presse est retrouv e la fin de l Empire La France conna t alors un v ritable regain d inqui tude s curitaire d autant plus importante que se constitue une presse de masse et qu appara t une d mocratie parlementaire L ins curit grandissante dans les grandes villes est alors de nouveau point e par les journaux de v ritables campagnes alarmistes affectent alors le pays 77 et la question s curitaire s enracine progressivement dans le discours m diatique Lors d une premi re phase qui ne concerne que Paris lors des ann es 1881 1885 le discours se g n ralise et se radicalise avec l apparition d une presse particuli rement hostile l institution polici re La campagne m diatique port e par l ensemble des journaux trouve m me des chos au niveau politique au niveau municipal mais aussi au niveau gouvernemental En effet le mouvement fut porteur et les propos inquiets se multipli rent mesure que la pr fecture de police puis le gouvernement Waldeck Rousseau s appropriaient le th me s curitaire m me si c tait pour le d samorcer par la mise en uvre de politiques plus r pressives rafles dans les quartiers dangereux vote de la loi sur la rel gation des multir cidivistes Se Lors de la deuxi me phase que D Kalifa identifie dans les ann e
278. on utilis mais aussi des jeunes des cit s de la banlieue et encore plus g n ralement de l immigration et de l islam influencent elles le discours produit sur les meutes En d autres termes le principe d objectivit tant mis en avant par la d ontologie journalistique est il valable ou les journalistes sont ils porteurs de visions du monde sp cifiques Quel est le contenu de ces visions du monde de ces repr sentations Et puis y a t il eu une vision uniforme des v nements dans les m dias ou a t on assist une pluralit des discours M me si les journaux ont fait tat chaque jour des m mes v nements voitures bus et locaux incendi s affrontements avec la police arrestations d clarations d hommes politiques ont ils tous v hicul au travers de leurs analyses mais aussi de leur lexique ou des personnes qu ils ont fait intervenir les m mes repr sentations Le vocabulaire utilis et par l m me l image de l meutier des forces de police des pouvoirs publics par exemple ont ils t les m mes Et est ce que les logiques m diatiques ont pes sur ce discours Les contraintes de production ou la ligne ditoriale des m dias leur tendance politique ou les repr sentations personnelles des journalistes ont elles jou sur le discours produit Ainsi on peut se demander en quoi le cadre et les contraintes du travail journalistique d une part et les repr sentations collectives et ind
279. onnelles inh rentes aux r dactions les routines ou encore les rapports aux sources Cette vision est en partie partag e par Sandrine L v que qui dans ses diff rents travaux sur les journalistes sociaux consid re que si les propri t s des journalistes qui investissent le social un moment donn contraignent les repr sentations et les processus de construction de ce domaine sp cifique d information d autres contraintes souvent d crites comme techniques ou professionnelles encadrent le m tier journalistique et les logiques sp cifiques de production des nouvelles Il s agit pour l auteur outre l tude d une sp cialit journalistique quest le social de comprendre quelles contraintes p sent sur le discours journalistique Reprenant les exemples donn s par Martin Sanchez J ankowski elle identifie notamment le souci d int r t le souci de nouveaut mais aussi des contraintes plus techniques comme les d lais de production l acc s aux sources ou encore le format Dans son tude sur le traitement m diatique du mouvement social de d cembre 1995 il s agit pour elle de comprendre comment les m dias avaient saisi la r alit mais galement d analyser ce discours au regard des contraintes dans lesquelles s inscrit le travail des r dactions Pour autant l auteur veut se d tacher d une vision m dia centr e de la construction m diatique et accorde une place impo
280. ons de Nicolas Sarkozy sont contest s m me droite Le Monde 01 11 2005 cf l article en annexe 18 Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit p 18 40 tr s bien pu tre lanc e par les meutiers eux m mes et ne r sulte pas forc ment d une erreur des forces de police Les violences red marrent donc dans la nuit du 30 au 31 octobre et les jeunes de Montfermeil se joignent aux premiers meutiers Cette premi re phase que Laurent Mucchielli qualifie d meute locale SN o les meutes restent circonscrites aux villes de Clichy sous Bois et Montfermeil ville contigu durera seulement quelques jours Dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre les violences clatent dans d autres communes principalement l ouest et au nord du d partement de la Seine Saint Denis C est le d but de la deuxi me phase de l meute celle de l extension progressive la r gion parisienne Ses Si au d but les communes touch es appartiennent au d partement de la Seine Saint Denis on enregistre rapidement des incidents dans toute l le de France Au total ce sont pr s de 80 communes qui seront concern es dans la r gion Et d sormais les incendies de v hicules se comptent par centaines chaque nuit les affrontements et les caillassages s intensifient et des b timents publics sont incendi s Le retour au calme dans ces communes d le de France n
281. onstruction d une identit et a un moment donn vous prenez le pouvoir dans un quartier et vous int ressez le monde entier vous tes le centre du monde de mani re relative mais et en plus vous jouez avec le feu au sens propre comme figur c est formidable Donc c est une dimension qu il ne faut pas oublier D autres journalistes identifient ces ph nom nes mais y accordent une importance bien moindre dans l interpr tation des v nements de 2005 C est le cas de Richard Schitily Le Progr s qui les mentionne lorsqu il voque l extension des violences de la banlieue parisienne en province et Lyon plus particuli rement mais de mani re tr s br ve De plus le fait qu il cite au milieu d autres facteurs explicatifs ces ph nom nes d entra nement et d imitation semble d montrer qu il ne leur attribue pas une place si importante dans son interpr tation des v nements Alors est ce qu ils se tirent la bourre en regardant les voitures br ler Je pense que y a un se 520 effet de concurrence c est possible mais je pense qu il est marginal De son c t Jacky Durand Lib ration consid re quant lui que ces l ments d imitation et de comp tition entre quartiers ou cit s ne sont pas v ritablement pr gnants dans les meutes de 2005 En effet selon lui m me s ils sont pr sents ils restent marginaux SM Entretien Cyrille Louis 09 07 2008
282. ont appel es sont majoritairement urbaines et sont le fait d individus appartenant aux classes populaires comme c est le cas des meutes contemporaines M me si les causes de ces meutes peuvent tre diverses certaines peuvent tre provoqu es par une intervention polici re jug e ill gitime et injuste et c est invariablement le cas des meutes contemporaines Et par ailleurs les jeunes ne sont pas forc ment trangers ces r bellions et s inscrivent pour une partie d entre eux dans le rejet de l autorit des institutions et de l tat comme c est g n ralement le cas des meutes contemporaines 252 Nicolas Jean La r bellion fran aise mouvements populaires et conscience sociale 1661 1789 op cit p 355 3 Ibid 34 Ibid 255 Thid p 443 7 Ibid 257 Thid p 457 55 C que l on m diatise fortement d s le XIX si cle S1 les meutes de 2005 sont inscrire dans une histoire plus longue du ph nom ne meutier et r bellionnaire ce que nous venons de faire il para t galement int ressant de remonter aux sources de la m diatisation de ce type d pisodes de violence En analysant quelles logiques taient l uvre dans le traitement m diatique de la violence lorsqu il est apparu cela nous permettra peut tre de mieux comprendre les logiques actuelles et de les mettre en perspectives Pour mener bien cette analyse nous nous appuierons sur les trav
283. ont vous personnellement vous avez travaill je vais vous poser des questions plus g n rales sur le travail de l ensemble des journalistes de votre r daction et de la presse en g n ral XXXIX Combien de journalistes ont t mobilis s pour couvrir le sujet de combien de services de rubriques diff rents Comment s est op r le travail entre l ensemble des journalistes des services intervenant sur le sujet segmentation du traitement 3 Sentiment par rapport au traitement m diatique Phrase de transition pour aborder le traitement m diatique maintenant D abord en ce qui concerne votre journal Rappel de l intensit de la couverture nombre d articles nombre de pages consacr es chaque jour nombre de unes et volution dans le temps Qu en pensez vous exceptionnel pour ce type d v nement Plut t courant Rappel des d nominations des rubriques si le quotidien a cr une rubrique sp cifique Pourquoi ces d nominations Et qu est ce vous vous en pensez Et plus g n ralement que pensez vous des qualificatifs employ s par votre journal et par les m dias en g n ral pour d signer les v nements Exposer les principaux r sultats de l analyse obtenus avec Alceste Qu en pensez vous Beaucoup de tribunes ont t publi es dans vos pages comment se passe le choix des intervenants qui d cide Est ce qu elles doivent forc ment
284. ontements dans les cit s labor e par la commissaire Lucienne Bui Trong responsable de la section Banlieues des Renseignements G n raux Cette chelle va du vandalisme degr 1 et des agressions physiques contre ceux qui portent un uniforme degr 2 l meute proprement dite degr supr me des violences urbaines degr 8 Ainsi comme l explique Michel Kokoreff parler de violences urbaines de par son h ritage purement policier conduit mettre en relief le caract re d lictuel de l meute et faire des meutiers des d linquants bref en d politiser le sens pour l gitimer une solution r pressive la violence gt Et cette locution de violences urbaines pourtant tr s critiqu e lors de son apparition fin des ann es 1980 d but des ann es 1990 notamment par les sociologues est aujourd hui largement reprise dans le discours m diatique et politique En effet dans l ensemble des corpus les termes de violences et de violences urbaines repr sentent pr s de 60 75 des termes utilis s pour d signer les v nements S ils ne sont pas en nombre quivalent selon les quotidiens ils sont syst matiquement les plus utilis s et apparaissent dans des proportions en terme de pourcentage des termes utilis s quasi quivalentes Vient ensuite le terme d meute qui est g n ralement utilis dans sa forme plurielle Deuxi me terme le plus pr se
285. op r par leur quotidien r sulte de v ritables choix ditoriaux et parfois m me politiques Et cela en est de m me pour leur propre travail L tude de leurs r cits sur les v nements montre d ailleurs des diff rences d interpr tations parfois importantes entre journalistes Interpr tations qui semblent concorder la plupart du temps avec le traitement des quotidiens au sein desquels ils travaillent En effet les journalistes de Lib ration et de L Humanit principalement insistent fortement tout comme leurs quotidiens sur les probl mes sociaux auxquels sont confront s les banlieues fran aises et d c lent une dimension sociale et contestataire des meutes de 2005 Les journalistes du Figaro semblent eux moins privil gier ce type d interpr tation ce qui se retrouve dans les pages de leur quotidien et d veloppent notamment des explications fond es sur le caract re pidermique du d clenchement des meutes ou sur la dimension ludique des violences Ils ne sont d ailleurs pas les seuls Le journaliste du Monde semble galement partager certains traits de ce type d analyse l image de son quotidien Pour autant 1l d veloppe galement une interpr tation politique des v nements chose que l on ne retrouve qu en tr s faible proportion dans les pages du Monde C est galement le cas du journaliste du Progr s qui accorde une place pr pond rante aux probl mes sociaux pour expliquer les
286. ord es par l interm diaire de tiers Et enfin un traitement peu cons quent des probl mes structurels que peuvent conna tre ces quartiers ou de la vie quotidienne de leurs habitants Si ces th mes ne sont pas totalement absents des pages des deux quotidiens notamment en ce qui concerne les probl mes d emploi et d ducation ils ne constituent pas le c ur de leur traitement Aussi ils se distinguent fortement de Lib ration et de l Humanit qui loin de se d faire totalement du pendant politique des meutes d crit plus haut marquent leur diff rence en privil giant un traitement que l on pourrait qualifier de plus social ou tout du moins de plus soci tal ax principalement sur l investigation des conditions de vie dans les banlieues fran aises et des probl mes conomiques et sociaux que ces quartiers peuvent conna tre 8 apprentissage 42 occurrences pour un khi2 de 234 le plus lev de la classe formation 20 occurrences pour un khi2 de 106 emploi 32 occurrences pour un khi2 de 100 entreprise 29 occurrences pour un khi2 de 91 scolaire 27 occurrences pour un khi2 de 87 ducation 25 occurrences pour un khi2 de 74 76 IL DES JOURNAUX AU TRAITEMENT PLUS SOCIAL LIBERATION ET L HUMANITE A Lib ration l occasion de faire parler les jeunes de la vie quotidienne L importance accord e aux v nements par Lib ration en terme de quantit d articles de une et d espace est
287. oulement nous nous sommes appuy s sur le d coupage qu op re Laurent Mucchielli Il distingue trois phases de l meute celle de l meute locale celle de l extension progressive la r gion parisienne et celle de l extension au reste de la France Hugues Lagrange n en distingue lui que deux une phase circonscrite la r gion parisienne qui dure du 27 octobre au 5 novembre et une phase d extension la province du 6 au 15 novembre 191 Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raisons de la col re art cit p 18 192 Lagrange Hugues Autopsie d une vague d meutes in Lagrange Hugues Oberti Marco meutes urbaines et protestations Une singularit fran aise op cit p 40 41 l Alg rie alors plong e dans la guerre elle n avait plus t en vigueur en m tropole depuis 1961 dont la principale mesure est la possible instauration d un couvre feu donne alors des pouvoirs tendus aux pr fets et aux maires En effet selon les articles 5 8 et 9 de la loi de 1955 le pr fet peut interdire la circulation des personnes et des v hicules interdire le s jour dans tout ou partie du d partement toute personne cherchant entraver l action des pouvoirs publics instituer des zones de protection o le s jour des personnes est r glement ou encore exiger la restitution des armes de premi re quatri me et cinqui me cat gories et selon les articles 8 et
288. ous avons choisi ici d analyser dans un premier temps les causes que les journalistes identifient pour expliquer la survenue et l extension des meutes et dans un second temps le sens qu ils donnent ces meutes les grilles de lectures qu ils mobilisent pour les analyser Et plut t que de nous concentrer sur chaque journaliste ou chaque groupe de journalistes d un quotidien et de d tailler son discours sur les meutes nous avons choisi d aborder leurs repr sentations th matiquement et de voir pour toutes ces th matiques quel discours chacun d entre eux a pu produire Aussi les th matiques que nous allons aborder dans chaque partie n ont pas t pr tablies mais ont t d termin s principalement par les th mes et les sujets que les journalistes ont abord s au cour des entretiens A A propos des causes des v nements a La mort de Zyed et Bouna l tincelle motive Pour la plupart des journalistes la mort de Zyed et Bouna dans le transformateur lectrique de Clichy sous Bois et m me plus particuli rement les circonstances de cette mort constitue la cause premi re de l embrasement de Clichy sous Bois et des banlieues fran aises Selon eux cette mort jug e pr matur e a provoqu une forte motion chez les familles des victimes et chez les jeunes du quartier laquelle s est ajout e la contestation de l intervention polici re qui avait pr c d leur d c s Aussi les forces de
289. par rapport aux autres hommes politiques de la majorit pr sents 353 Farce tragique 08 11 2005 Lib ration Jean Marie Th nard 354 Profs sceptiques sur la mesure Villepin 09 11 2005 Lib ration Marie Jo lle Gros Les couvre feux p tards mouill s de Matignon 10 11 2005 Lib ration Nicole Penicaut Sarkozy sous le feu des critiques 11 11 2005 Lib ration Dominique Simonnot L id e de taper les parents au portefeuille refait surface 15 11 2005 Lib ration Blandine Grosjean tat policier 16 11 2005 Lib ration Patrick Sabatier ditorial 79 titres et que Lib ration aborde g n ralement de mani re critique constituent la seconde classe de cette cat gorie politique Repr sentant pr s de 9 des u c e class es cette classe voque en premier lieu l instauration de l tat d urgence le couvre feu principale mesure rendue possible par la loi de 1955 mais aussi celle permettant de r aliser des perquisitions toute heure du jour et de la nuit Le caract re exceptionnel de cette loi est particuli rement soulign tout comme le fait que celle ci avait initialement t cr e et appliqu e pendant la guerre d Alg rie Une autre mesure est abondamment comment e celle visant l expulsion des trangers ayant particip aux meutes Mais le traitement politique de Lib ration ne se limite pas aux r actions aux actions et aux mesures des membres du gouv
290. partie significative de ces travaux scientifiques se sont attach s rendre compte de l arri re plan des v nements de leur contexte en s effor ant de d gager les facteurs circonstanciels ou durables permettant d expliquer la survenue de ces meutes On peut citer ici les travaux de St phane Beaud et Michel Pialoux notamment leur contribution dans l ouvrage collectif Banlieue lendemain de r volte qui revient sur les meutes de 2005 mais aussi leur ouvrage traitant des meutes de 2002 dans la ZUP de la Petite Hollande Montb liard Violences urbaines violence sociale Gen se des nouvelles classes dangereuses Selon eux les meutes que conna t r guli rement la France depuis quinze ans s inscriraient dans un ordre des choses qui renverrait des ph nom nes structurels tels que ch mage des jeunes non ou peu dipl m s pr carisation sans issue aggravation de la s gr gation urbaine chec scolaire paup risation et d structuration des familles populaires habitant en HLM discriminations l embauche racisme ordinaire etc L meute serait un sympt me du processus de paup risation et de pr carisation des classes populaires en g n ral et des jeunes de banlieue en particulier Ces ph nom nes contribueraient au final fabriquer les dispositions sociales et les syst mes d attitudes de ces jeunes des cit s et produiraient sur le long terme une v ritable violence social
291. pe 1 Pour le premier adjoint la mairie de Sarcelles Val d Oise la m thode du pr sident de l UMP consiste faire des rodomontades se contenter de dire qu on va r gler les probl mes et ne fe 363 jamais les r gler c Des r cits de vie et des t moignages abondants Si la dimension politique est fortement pr sente nous venons de le voir la sp cificit du traitement de Lib ration se situe davantage dans le fait de privil gier les r cits et t moignages sur la vie quotidienne dans les quartiers populaires fran ais ainsi que sur les conditions d existence pendant les meutes En effet tout au long de la p riode le quotidien multiplie les espaces de parole et les articles consacr s aux habitants et aux personnes qui c toi ent au quotidien la banlieue selon ses propres termes Ainsi ducateurs enseignants policiers associatifs lus locaux jeunes urbanistes animateurs simples habitants m diateurs m res de famille jeunes filles sportifs ch meurs travailleurs sociaux militants ou encore meutiers sont invit s s exprimer sur la r alit de leur quotidien sur leurs difficult s sur leur m tier sur leurs actions et sur les meutes Au total c est plus d une trentaine d articles qui sont enti rement consacr s ces r cits et sur l ensemble du corpus cette classe repr sente elle seule 28 des u c e class es Sont voqu s en majorit les p
292. phane Bertho Alain alii Banlieue lendemains de r volte op cit pp 10 11 1 Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique Conclusion in Mucchielli Laurent et Le Goaziou V ronique dir Quand les banlieues br lent retour sur les meutes de novembre 2005 op cit p 159 1 Ibid Ibid p 160 20 Pour les auteurs ces meutes portent un v ritable message politique elles sont le fruit d une indignation collective d un besoin de reconnaissance et d une demande de citoyennet Et si elles n ont pu prendre une forme plus conventionnelle ou d autres formes plus imm diatement compr hensibles c est notamment d l chec de la politique de la ville qui avait pourtant pour ambition d accro tre la participation des habitants des quartiers la vie locale et l absence de repr sentation politique forte de ces populations Mais pour Michel Kokoreff dans son article Avons nous oubli les meutes de novembre 2005 si ces meutes ont un caract re minemment politique a n est pas uniquement parce que le message des jeunes meutiers porte une signification politique C est aussi parce que la gestion des v nements et ses effets sont politiques S il reconna t que les meutes de 2005 ont t l expression d un profond sentiment d injustice un moment d expression d une tension entre d ni de citoyennet et aspiration galitaire et exp rience de l indignit
293. politique de la ville 02 11 2005 Jacques Moran Double langage gouvernemental 02 11 2005 St phane Sahuc Une grenade lanc e l heure de la pri re 02 11 2005 H l ne Duvigneau L incendiaire 02 11 2005 Patrick Appel Muller La bo te de Pandore de Sarkozy 03 11 2005 Rosa Moussaoui Ce dont souffrent les banlieues 03 11 2005 St phane Cr pel Vincent Defait et Cyrille Poy R apparition tardive 03 11 2005 Jean Paul Pi rot Violences Les chauffour es s tendent en Ile de France 03 11 2005 Non sign La provocation pour seule solution 04 11 2005 St phane Sahuc Aux Baconnets tant de probl mes accumul s 04 11 2005 Rosa Moussaoui Le jour de trop 04 11 2005 Claude Cabanes Les col res des banlieues 05 11 2005 Laurent Mouloud La banlieue c est la France 05 11 2005 Pierre Laurent Le maire UMP d Aulnay g re la crise en petit comit 05 11 2005 Cyrille Poy Un cocktail d id es et toujours des incidents 05 11 2005 Dany Stive L ins curit c est une coproduction 05 11 2005 Alexandre Fache Avant toute chose tablir le dialogue 07 11 2005 Vincent Defait Le feu gagne Villepin consulte 07 11 2005 Sophie Bouniot Personne n est surpris par ce qui se passe 07 11 2005 Ixchel Delporte et Laurent Mouloud XXIX Une situation qu on a laiss pourrir des ann es
294. propri pour d signer les v nements Par contre le terme d meutes pourtant beaucoup employ par le quotidien ne correspondrait pas vraiment selon lui la r alit de ce qui s est pass sur le terrain Le fait de caillasser des pompiers de caillasser des policiers a me parait s apparenter des meutes le fait de mettre le feu des bagnoles moins Et c est quand m me l essentiel de ce qui s est pass je trouve que violences urbaines finalement c est vrai que c est jargonnant mais a rend assez bien compte C est un concept qui a t cr me semble t il par les policiers pour d crire tout un spectre de manifestations de violence et d agressivit exprim es par une cat gorie pr cise de la population les jeunes de banlieues qui vont des feux de voiture aux affrontements avec les forces de l ordre en passant par des d gradations voire des agressions en marge de manifestations avec souvent le caract re impr visible et difficile g rer par les services de police et de gendarmerie Ils sont videmment divers mais en m me temps il me semble qu il y a une unit dans le probl me qu ils posent aux forces de l ordre donc je trouve que c est un terme qui n est pas inad quat qui n est pas mauvais En d finitive seul L Humanit semble s tre livr un d bat sur les termes employer Pas seulement sur les qualificatifs des v nements mais sur le vocabulaire en g
295. que c tait plus pertinent au vu de nos propos 288 Violents affrontements dans des cit s de Seine Saint Denis 29 10 2005 Le Monde Une 289 Les violences s tendent en Seine Saint Denis et changent de forme 03 10 2005 Le Monde Luc Bronner et Piotr Smolar 62 Les forces polici res mobilis es sont galement fortement voqu es on retrouve donc les termes de police de gendarme ou encore de forces de l ordre soit pour mentionner leur r le et leurs interventions soit pour dire qu ils sont la cible des violences perp tu es par les meutiers comme dans cet extrait Des gendarmes sont appel s en renfort plusieurs reprises ils font usage des flash balls pour repousser les meutiers Deux heures apr s le d but des incidents ils investissent des immeubles pour tenter d acc der aux toits et proc der des interpellations gt Et comme le montre cet extrait les interpellations effectu es sont galement rapport es Par ailleurs les principaux lieux pr sents dans cette classe lieux o les meutes se sont d roul es t moignent d un traitement centr sur l Ile de France essentiellement On retrouve donc les d partements de la Seine Saint Denis du Val d Oise et des Yvelines les villes de Clichy sous Bois et la cit du Ch ne Pointu de Montfermeil d Aulnay sous Bois et le quartier de la Rose des Vents du Raincy de Sevran du Blanc Mesnil de Bondy et
296. quelles les meutes avaient lieu La m connaissance du terrain a donc t un handicap pour les journalistes qui tentaient de suivre l volution des violences suivre de nuit les incidents de novembre 2005 c tait pas particuli rement facile parce qu encore une fois on avait souvent du retard sur eux il fallait essayer d arriver vite mais on 451 avait du mal il y avait un volume couvrir enfin un territoire couvrir tr s large et qu en tant seul sans conna tre le territoire c est difficile Apr s maintenant je connais assez bien les quartiers donc je sais beaucoup mieux me rep rer Maintenant je peux couvrir des situations quivalentes je pourrais couvrir des situations quivalentes je pense seul sans trop de 5 n e Re se f 452 difficult s parce que j ai une ma trise du territoire des modes d entr es des contacts Par ailleurs le fait que les v nements se d roulent principalement la nuit a contribu l amplification de cette de difficult En effet se rep rer dans un lieu que l on ne conna t pas est d autant plus difficile qu il fait nuit et qu on a encore moins de rep res le fait que a se passe la nuit a a juste compliqu notre volution dans cet univers qui de toute fa on n tait pas simple parce que de jour ou de nuit c est des quartiers qu on ne conna t pas bien enfin dont on ne conna t pas bien la topographie je veux dire Tout se
297. r La polygamie et le regroupement familial au centre de la pol mique 18 11 2005 Une Bertrand Bissuel et Laetitia Van Eeckhout Regroupement familial et polygamie au banc des accus s 18 11 2005 Patrick Roger et Laetitia Van Eeckhout Un th me de pr dilection pour le EN 18 11 2005 Christiane Chombeau Lionel Stocker ancien secr taire d tat l immigration Il n y a aucun lien avec les violences 18 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon Le code p nal pour cr er un lectrochoc 18 11 2005 Anne Chemin Stains les destins crois s de m res en difficult 18 11 2005 Anne Chemin VII Quatre fils quarante neuf ant c dents judiciaires et une arrestation mouvement e 18 11 2005 Piotr Smolar Du Paradis au ghetto l histoire de la Rose des Vents 18 11 2005 Bertrand Bissuel Sandrine Blanchard Beno t Hopquin Catherine Rollot et Xavier Ternisien D s 1980 dans un article du Monde Ils n avaient qu pas nous mettre tous en cage 18 11 2005 Nicolas Beau Vingt cinq ans d incessantes r novations 18 11 2005 Bertrand Bissuel Le g n ral des banlieues doit battre en retraite 18 11 2005 Laurent Zecchini Banlieue la provocation coloniale 19 11 2005 Une Philippe Bernard Des jeunes dipl m s ch meurs t moignent devant des chefs d entreprise de Seine Saint Denis 19 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon
298. r e des meutes de 2005 Et apr s ce sentiment d injustice se m le un sentiment d injustice plus g n ral qui est on a un traitement d favoris par rapport aux autres r gions de la France par rapport aux autres endroits de la France On est des rel gu s On est rel gu et on nous maintient volontairement ou involontairement dans cette rel gation Et a a nourrit l int rieur des 42 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 43 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 4 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 Luc Bronner s appuie ici sur la distinction qu op re Hugues Lagrange dans sa contribution l ouvrage collectif qu il co dirige Emeutes urbaines et protestations entre les facteurs structurels et les facteurs accidentels distinction qui explique la survenue des meutes ce moment pr cis Lagrange Hugues La structure et l accident in Lagrange Hugues Oberti Marco meutes urbaines et protestations Une singularit fran aise Paris Presses de Science Po pp 105 130 5 Entretien Luc Bronner 08 07 2008 122 gens un sentiment d injustice Tu prends n importe quel probl me en banlieue tu le multiplies par dix Le logement ben l bas ils ont des gros probl mes Le transport c est eux qui sont le moins bien desservis L ducation c est l o les classes sont les plus charg es Les probl mes de violences c est l o c est le plus violent Tu prends tous les sujets La sexualit c
299. r elles ainsi que les agressions contre les personnes gt Le FN justifiera ce relatif silence par le fait que compte tenu de la politique adopt e par le gouvernement il n y avait plus grand chose ajouter De son c t le MPF de Philippe de Villiers Mouvement pour la France s appuyant sur ses arguments de lutte contre la d ferlante migratoire et l islamisation de la soci t tentera en vain d occuper le terrain par des communiqu s 218 et des actions dans les quartiers Une fois le niveau des violences revenu la normale et l ordre public r tabli dans les quartiers qui avaient connu des meutes le regard de la classe politique se d placera quelque peu des violences vers les habitants des banlieues fran aises A l adresse desquels des mesures en mati re d emploi de logement d ducation ou encore de sant seront adress es par le gouvernement En effet en parall le de l annonce de l instauration de l tat d urgence Dominique de Villepin proposa une s rie de mesures sociales en direction des quartiers populaires fran ais En mati re d ducation par exemple le Premier ministre proposera une r forme d apprentissage accessible maintenant d s l ge de 14 ans pour les enfants qui ont quitt l cole ou qui ont des difficult s En mati re de vie associative de r tablir les aides aux associations dont les contributions avaient auparavant t r duite
300. r hender certaines facettes du discours journalistique sur les meutes de 2005 780 Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle art cit p 65 59 Partie II Un discours m diatique sp cifique et h t rog ne selon les quotidiens Le discours journalistique sur les meutes de novembre 2005 a t particuli rement h t rog ne selon les quotidiens En effet si dans l ensemble chaque journal a abord les v nements meutiers la situation socio conomique des banlieues les r actions politiques ainsi que la gestion des v nements par le gouvernement tous ne l on pas fait de la m me mani re n1 dans les m mes proportions Chacun a privil gi certaines de ces th matiques en a d laiss d autres ou les a abord es de mani re diff rentes Le Monde Le Figaro Lib ration L Humanit et Le Progr s ont adopt des traitements sp cifiques et d velopp des discours h t rog nes comme nous allons le voir Pour autant trois grands registres de lecture et d approche des v nements peuvent tre d gag s Le premier que l on peut qualifier de politique car les journaux concern s Le Monde et Le Figaro axent leur traitement sur la gestion et les r actions des acteurs politiques institutionnels le second que l on peut qualifier de social ou tout du moins de soci tal en ce sens que les journaux concern s Lib ration et L Humanit
301. ration de l tat d urgence 30 N Sarkozy 135 occurrences avec un khi2 de 156 D De Villepin 84 occurrences avec un khi2 de 138 J Chirac 56 occurrences avec un khi2 de 76 A Begag 35 occurrences pour un khi2 de 77 Cette forte repr sentation d A Begag ministre de la Promotion de l galit des chances est d au fait qu il a vivement critiqu les propos et la gestion de Nicolas Sarkozy 1 Jean Louis Borloo 19 occurrences avec un khi 2 de 42 Philippe de Villiers 12 occurrences avec un khi 2 de 29 Fran ois Hollande 12 occurrences avec un khi 2 de 24 302 ministre khi2 de 462 et 271 occurrences gouvernement khi2 de 178 et 111 occurrences opposition khi2 de 10 et seulement 8 occurrences 303 droite khi2 de 114 gauche khi2 de 43 304 Violences urbaines Sarkozy pr ne la tol rance z ro 01 11 2005 Le Monde Une meutes de Clichy sous Bois les interventions de Nicolas Sarkozy sont contest es m me droite 01 11 2005 Le Monde Jean Baptiste de Montvalon Les limites d une politique 01 11 2005 Le Monde ditorial Non sign 65 L extr me droite et plus particuli rement le Front national qui r clame principalement l instauration d un couvre feu ne fera l objet que de quelques articles sur l ensemble de la p riode six au total Quant aux articles sur les r actions et les propositions de l opposition de gauche principalement celles du Part
302. ration et L Humanit qui privil gie un traitement plus social des v nements Et enfin un dernier registre uniquement incarn par Le Progr s qui privil gie une lecture factuelle des v nements Par ailleurs l analyse du corpus nous donne galement des indications sur les diff rences de traitement en fonction des statuts des diff rents quotidiens Car m me si on distingue trois registres de lecture une distinction peut tre op r e entre quotidiens nationaux et quotidiens r gionaux En effet si des diff rences notables sont visibles entre les quatre quotidiens nationaux une constante appara t tout de m me la pr sence importante de la dimension politique quelle qu en soit la forme dans leur traitement des v nements Dimension qui n est observable que dans des proportions bien inf rieures dans le traitement du quotidien r gional Cette absence de la part du Progr s d un v ritable traitement politique des v nements doubl e de cette forte lecture factuelle para t s expliquer principalement par la nature m me de la presse r gionale En effet celle ci comme le rappellent Ang lina Peralva et ric Mac essentiellement centr e sur l actualit locale et les informations pratiques cherche avant tout rassembler la plus large audience possible en d pit de l h t rog n it des membres de ce grand public virtuel par un parti pris explicite de factualit neutre Ce qui
303. renvoient galement sur d autres termes Notamment sur celui d agitation dont les diff rentes significations sont particuli rement clairantes Le Petit Robert 2006 d finit le mot agitation ainsi tat de ce qui est agit parcouru de mouvements irr guliers en divers sens tat d une personne en proie des motions et des impulsions diverses et qui ne peut rester en repos m contentement d ordre politique ou social se traduisant par des manifestations des revendications des troubles Il y a donc l id e de quelque chose d impulsif et d irr gulier Ainsi utiliser le terme d meute revient insister consciemment ou inconsciemment sur leur caract re irr fl chi et impulsif sur le caract re violent explosion de violence accompagn s de cris et de bagarres spontan et non organis des violences collectives Et cette id e de d sorganisation para t m me renforc e par l emploi quasi syst matique du terme meute dans sa dimension plurielle L id e de m contentement d ordre politique ou social est voqu e mais il ne constitue pas le trait principal mis en avant lorsque l on parle d meute Pour preuve cette dimension n est voqu e que dans la d finition agitation laquelle nous renvoyait celle d meute Cette id e est en revanche bien plus pr sente dans les termes d nsurrection ou de r volte termes proches ma
304. rescap 7 le ministre de l Int rieur assure qu il n y a pas eu de course poursuite et que les policiers sont rentr s au commissariat apr s avoir interpell les auteurs du vol En l tat actuel des l ments qui sont ma disposition les policiers ne poursuivaient pas les jeunes La preuve quand ce drame s est produit les policiers taient rentr s au commissariat avec les autres interpell s depuis 20 minutes 38 Contestant cette version officielle des faits les familles des victimes conseill es par leurs avocats porteront plainte contre X pour non assistance personne en danger pour obliger la justice ouvrir une information judiciaire Celle ci sera finalement ouverte par le procureur de la R publique le 3 novembre 2005 Car m me si le Procureur soutenant la th se du ministre de l Int rieur consid re qu il n y avait pas eu de course poursuite des questions sans r ponses restent selon lui en suspend En effet l enqu te g n rale des services se basant sur l coute des communications radio entre les voitures de police et le central pointe le fait qu un policier avait bien vu les jeunes p n trer dans le transformateur et en avait pr venu sa hi rarchie Hi rarchie qui est rest e silencieuse car c est Muhittin qui donnera l alerte B Le d roulement des meutes Face aux d clarations du ministre de l Int rieur qui nie toute responsabilit de la police et attribue aux
305. retien Laurent Mouloud 09 07 2008 50 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 510 Entretien J acky Durand 08 07 2008 511 Entretien J acky Durand 08 07 2008 512 Entretien J acky Durand 08 07 2008 5B Entretien Luc Bronner 08 07 2008 126 Si l on peut identifier certains indices d une interpr tation sociale et politique dans le discours des journalistes de Lib ration de L Humanit ou encore du Monde il appara t tout de m me que celle ci est peu explicit e Aussi on ne peut d celer les nuances de politisation des meutes que peuvent r v ler l tude des travaux sociologiques sur la question que nous avons abord s en introduction Nuances qui opposent dans ce type d interpr tation politique ceux qui consid rent l image de G rard Mauger ou de Didier Lapeyronnie que les meutes de 2005 sont infra ou proto politiques et ceux qui estiment comme Laurent Mucchielli et V ronique Le Goaziou ou encore Michel Kokoreff qu elles sont pleinement politiques Par ailleurs certains journalistes ceux du Figaro et du Progr s exclusivement n ont pas d velopp ou m me pr sent les signes d une quelconque interpr tation sociale ou politique des meutes Et si comme pr c demment on ne peut augurer la signification de ces absences on peut en revanche souligner le fait que Richard Schitlly Le Progr s ait abondamment parl des probl mes sociaux au cours de l entretien et que Cyrille Louis Le Figaro ait d
306. ristophe Cornevin Quand des parents d missionnent 12 11 2005 C cilia Gabizon Un lyc en de La Courneuve On nous met tous dans le m me sac 12 11 2005 Marie Estelle Pech Mahyar Monshipour Les meutes taient pr visibles 12 11 2005 Jean Yves Gu rin Pr vention de la d linquance les propositions soumises Sarkozy 12 11 2005 Sophie Huet Au Champ de Mars peine 300 marcheurs pour la paix 12 11 2005 Anne Charlotte de Langhe Les pistes pour sortir de la crise des banlieues 14 11 2005 Une Tandis que l accalmie se confirme sur le terrain le gouvernement doit pr parer la sortie de crise 14 11 2005 Jean Chichizola Marielle Court Ang lique Negroni et Marie Christine Tabet Des incidents secouent Lyon et sa banlieue malgr le couvre feu 14 11 2005 Audrey Henrion Poyard Un nouveau djihad selon des sites islamistes 14 11 2005 Jean Chichizola Les troubles vus du Maghreb 14 11 2005 Oberle Ait Larbi Dominique de Villepin r fl chit un d placement en banlieue 14 11 2005 Claire Bommelaer Paroles brutes d meutiers dans le 9 3 14 11 2005 Cyrille Louis Ang lique Negroni C cilia Gabizon Laurence de Charette et Marie Estelle Pech Chirac tire les le ons de la crise d identit alors que sur le terrain la situation s apaise 15 11 2005 Non sign Le chef de l tat cr e le service civil volontaire
307. rit s craignent le long week end 11 11 2005 Patricia Tourancheau Les communes franciliennes peu solidaires entre elles 11 11 2005 Sibylle Vincendon A cran les maires se l chent 11 11 2005 Thomas Leb gue Respirer souffler 11 11 2005 Pierre Marcelle Quotidienne Paris cit s interdites 12 11 2005 Une A Paris les jeunes sous surveillance 12 11 2005 Patricia Tourancheau Banlieues A savoir 12 11 2005 Non sign Inqui tude 12 11 2005 G rard Dupuy ditorial Le mur de la paix n amasse pas foule 12 11 2005 Karl Laske H licopt re et barri res vreux 12 11 2005 Tonino Serafini La France nie la question ethnique 12 11 2005 Armelle Thoraval A l tranger les polices veillent 12 11 2005 Non sign Les faits du jour 12 12 2005 Non sign En Afrique la presse incendie la France 12 12 2005 Judith Rueff Partir pour r ussir le dilemme des habitants des cit s 12 11 2005 Didier Arnaud et Gilles Wallon Ch mage lev 12 12 2005 Non sign Il faut arr ter de trier les gens 12 11 2005 Dino Dimeo La proph tie rap 14 11 2005 Une Banlieues A savoir 14 11 2005 Non sign Dans les cit s le d sarroi des victimes 14 11 2005 Olivier Bertrand Micha l Hajdenberg et Gilbert Laval Changer 14 11 2005 G rard Dupuy ditorial Un week end plus a
308. ritairement les jeunes 22 7 de ch meurs en 2004 et les quartiers populaires alimentant la d sesp rance sociale et le discr dit des responsables politiques et de la pr tendue priorit l emploi dont les int ress s ne voient jamais la couleur Contrats 34 D cr ter l tat d urgence sociale 09 11 2005 L Humanit Patrick Le Hyaric 95 souffrir khi2 de 21 36 scolaire khi2 de 138 le plus lev de la classe ch mage khi2 de 123 emploi khi2 de 123 pr carit khi2 de 65 7 discriminer khi2 de 18 et 20 occurrences s gr gation khi2 de 10 sant khi2 de 27 logement 16 occurrences pour khi2 de 12 38 Ce dont souffrent les banlieues 03 11 2005 L Humanit S bastien Cr pel Vincent Defait et Cyrille Poy 88 jeunes contrats d avenir RMA contrats nouvelles embauches Sous pr texte de lever les freins l embauche le gouvernement a multipli les contrats ultrapr caires L Humanit consacre galement la mi novembre un dossier entier de plus de huit pages ces probl mes sociaux et aux solutions pour am liorer la situation en banlieue Intitul Quatorze priorit s pour sortir de la crise Tan il aborde l emploi le logement l ducation les transports la police les financements les discriminations la vie associative la sant la fiscalit la d mocratie les services publics les revenus des gens en difficult ou encore la culture
309. robl mes d emploi les conditions de travail les relations de voisinage les relations avec la police l ducation les relations familiales les conditions de logement et les raisons de la col re et de la participation des meutiers dans les violences A ce sujet les propos de Nicolas Sarkozy sont souvent mentionn s et l on retrouve dans la classe les mots racaille et k rcher ainsi que l appellation Sarko pour d signer le ministre de l Int rieur De nombreux extraits d articles rendent compte de cet aspect du traitement fortement d velopp par Lib ration C est une g n ration perdue d enfants qui ne sont pas n s dans 363 Le PS fait feu sur le sarkozysme 01 11 2005 Lib ration Pascal Virot 364 L autre col re des banlieues 02 11 2005 Lib ration Jacky Durand et Nicole Penicaut 365 quartier 92 occurrences pour un khi2 de 65 cit 100 occurrences pour un khi2 de 75 le plus lev de la classe jeunes 180 occurrences avec un khi2 de 75 flics khi2 de 39 boulot khi2 de 24 voisin khi2 de 23 bruler khi2 de 31 et 47 occurrences parent khi2 de 20 m re khi2 de 26 p re khi2 de 22 habiter khi2 de 26 appartement khi2 de 20 vivre khi2 de 17 trainer khi2 de 16 66 racaille khi2 de 16 k rcher khi2 21 Sarko khi2 19 81 le pays d origine de leurs parents et n ont pas l impression de vivre dans leur pays Toute cette casse c es
310. ronique polici re d une nuit d affrontements 05 11 2005 Patrice Burnat et Christophe Cornevin Le d fi de la transparence sur les violences urbaines 05 11 2005 Jean Marc Leclerc RATP 3 5 millions d euros en fum e 05 11 2005 ric de La Chesnais Une handicap e sauv e des flammes par un chauffeur de car 05 11 2005 Ang lique Negroni Banlieues l inqui tante contagion 07 11 2005 Une Toute la France bascule dans la crise des banlieues 07 11 2005 Christophe Cornevin XII Sc nes d meutes et de vie ordinaire en Seine Saint Denis 07 11 2005 Anne Charlotte de Langhe Christophe Cornevin et Sa d Mahrane L enqu te sur le drame de Clichy rebondit 07 11 2005 Christophe Cornevin Morad On veut tout retourner 07 11 2005 Sa d Mahrane La province gagn e son tour par les troubles 07 11 2005 Anne Charlotte de Langhe Jean Valbay et Louis Laroque Villepin la recherche d une sortie de crise 07 11 2005 Bruno Jeudy Les proches de Sarkozy excluent toute id e de d mission 07 11 2005 Charles Jaigu et Rodolphe Geisler La France au pilori 07 11 2005 Yves Thr ard Une nuit avec la cellule de crise de Bobigny 07 11 2005 Cyrille Louis D rapage policier Fontenay sous Bois 07 11 2005 Non sign Toulouse le Mirail s est enflamm 07 11 2005 Philippe Motta Chirac convoque le conseil de s curit int ri
311. rrences mod le d int gration khi2 de 116 et 28 occurrences communaut khi2 de 111 et 30 occurrences int grer khi2 de 82 et 27 occurrences regroupement familial khi2 de 39 et 14 occurrences tranger khi2 de 12 et 20 occurrences 339 Davantage de Noirs chez les meutiers 11 11 2005 Le Figaro C cilia Gabizon 0 noir khi2 de 17 et 11 occurrences africain khi2 de 15 maghr bin khi2 de 27 marocain khi2 de 26 Alg rie khi2 de 15 origine khi2 de 24 issu khi2 de 14 ethnique khi2 de 29 74 Le type de discours que peut tenir Le Figaro sur ces questions l peut tre illustr par l extrait d un ditorial sign Alain Br zet Et si plut t que de jouer au petit jeu des r publicains contre les communautaristes nos dirigeants politiques commen aient par attaquer le probl me la racine Ce sont bien les cons quences d une politique d immigration sans contr le que la France subit aujourd hui En ouvrant en 1974 les vannes de l immigration familiale qu ils ont ensuite laiss e se transformer en immigration d ayants droit allocations familiales RMI AME les gouvernements successifs ont cr les conditions de la saturation des m canismes d int gration es Et si ces questions sont abord es un peu plus directement que dans Le Monde comme lors d ditoriaux il reste tout de m me que souvent ces propos sont le fait d intervenants ext rieurs e
312. rtante aux relations des journalistes avec leurs sources Ainsi pour S L v que il y aurait une autre forme de contrainte qui p serait sur la construction m diatique celle li e aux pr constructions de la r alit auxquelles les 8 Neveu Erik Sociologie du journalisme op cit p 6 P Ibid Ibid Ibid 32 L v que Sandrine Les journalistes sociaux histoire et sociologie d une sp cialit journalistique Rennes Presses Universitaires de Rennes 2000 234 p L v que Sandrine Crise sociale et crise journalistique Traitement m diatique du mouvement social de 1995 et transformation du travail journalistique R seaux vol 17 n 98 d cembre 1999 pp 89 117 33 L v que Sandrine Les journalistes sociaux histoire et sociologie d une sp cialit journalistique op cit p 197 Sanchez Jankowski Martin Les gangs et la presse La production d un mythe national Actes de la recherche en sciences sociales n 101 102 mars 1994 pp 101 118 3 L v que Sandrine Crise sociale et crise journalistique Traitement m diatique du mouvement social de 1995 et transformation du travail journalistique art cit p 91 journalistes sont quotidiennement confront s En effet pour l auteur les journalistes sont largement d pendants de sources et d informateurs ext rieurs au champ qui livrent aux professionnels de l information des faits d j charg s de sens L a
313. rticle d ric Lagneaux et Pierre Lef bure La spirale de Vilvorde m diatisation et politisation de la protestation offre quant lui une focale int ressante d analyse et de compr hension des logiques du traitement journalistique Les auteurs qui tudient le traitement m diatique du mouvement social des salari s belges de l usine Renault de Vilvorde en 1997 identifient notamment le fait que si les m dias ont des logiques communes ils ne forment pas un tout homog ne en mati re de traitement journalistique Pour les auteurs ils n y pas seulement une Sph re m diatique mais plut t des entreprises distinctes et parfois concurrentes Ainsi il y aurait trois param tres principaux qui expliqueraient les diff rences de traitement de l affaire Vilvorde la nationalit du m dia sa ligne ditoriale ou politique et sa nature Ainsi les agences de presse la t l vision ou la presse qu elles soient fran aises ou belges de gauche ou de droite n ont pas trait les gr ves et les v nements de Vilvorde de la m me mani re Il convient donc de pr ter attention tous ces param tres dans l tude du traitement m diatique Mais les auteurs ne veulent pas se r duire ce type de typologie qui a le d faut de ses qualit s gt c est dire la simplification excessive et int grent dans leur analyse des caract ristiques telles que la position sociale des journalistes l
314. rticles aux v nements le 26 novembre pour faire une sorte de bilan de violences dans la r gion lyonnaise 93 a Des violences particuli rement pr sentes dans le traitement du quotidien r gional Que ce soit dans sa couverture nationale ou dans sa couverture locale Le Progr s privil gie donc un traitement des v nements sous langle des violences Bilan du nombre de voitures incendi es r cit des nuits de violence interventions des pompiers incendies de b timents publics travail des forces de l ordre bless s instauration du couvre feu le quotidien multiplie les articles sur l volution et la forme des violences sur le terrain Et contrairement aux autres quotidiens pour lesquels cet aspect est surtout visible au tout d but des v nements Le Progr s maintient ce mode de traitement tout au long de la p riode Des premiers incidents Clichy sous Bois ceux des communes de l agglom ration lyonnaise en passant par l extension toute la France le quotidien r gional privil gie constamment cette mani re de traiter les v nements Par cons quent la classe qui renvoie aux violences meuti res en g n ral repr sente 49 du corpus soit pr s de la moiti du discours produit sur les meutes On retrouve dans cette classe un r pertoire de termes relevant des actes meutiers tr s d velopp Sont abondamment voqu s les incendies de v hicules et de poubelles les interventions des pompiers qui
315. s d une vision r ra r Ne 152 compatissante et compr hensive de l immigr une perception n gative et angoiss e 4 Gastaut Yvan L immigration et l opinion en France sous la V R publique op cit p 485 Ibid p 486 48 Thid p 487 Thid p 489 5 Thid p 597 l Bonnafous Simone L immigration prise aux mots les immigr s dans la presse au tournant des ann es 80 Paris Kim 1991 301 p Thid p 272 26 Pour d autres auteurs cette perception serait h rit e du fait colonial et serait la continuit des structures mentales et des imaginaires associ s la domination coloniale C est le cas notamment de Sadri Khiari auteur de Pour une politique de la racaille Selon lui les repr sentations plus que n gatives des immigr s et de l immigration que l on retrouve dans la soci t fran aise auraient pour h ritage les pisodes coloniaux de la France Ainsi le r gime de l indig nat hanterait contin ment institutions pratiques et id ologies La R publique post coloniale envisagerait les populations des quartiers comme des indig nes qui seraient rel gu s aux marges de la soci t Selon l auteur proche du mouvement des Indig nes de la R publique les immigr s fran ais seraient enferm s dans des rapports sociaux et politiques h rit s directement de la dominance coloniale ST Cet ouvrage est n anmoins envisager
316. s la violence continue d embraser une partie de la banlieue parisienne 04 11 2005 Christophe Cornevin Laurence de Charette et C cilia Gabizon Villiers et Bompard en Seine Saint Denis 04 11 2005 Guillaume Perrault Sans titre 04 11 2005 Non sign Villepin soigne la coh sion de sa majorit 04 11 2005 Claire Bommelaer Priorit aux quartiers et aux familles en difficult 04 11 2005 Jean Marc Leclerc Face la crise les propositions des maires de droite et de gauche 04 11 2005 Nicolas Barotte Claire Bommelaer Rodolphe Geisler et Judith Waintraub Comment les assurances indemnisent 04 11 2005 Service Soci t Banlieues vingt cinq ans apr s 04 11 2005 Alain Brezet Banlieues portraits d meutiers 05 11 2005 Une La m thode Villepin l preuve de la crise 05 11 2005 Bruno Jeudy Retour sur trente cinq ans de plans pour la ville et les quartiers 05 11 2005 Claire Bommelaer L UMP organise et relaie les nombreux soutiens Nicolas Sarkozy 05 11 2005 Charles Jaigu Un tri d licat op rer pour la justice 05 11 2005 Laurence de Charette meutes des meneurs au profil de r cidivistes 05 11 2005 C cilia Gabizon L islam ne joue pas un r le d terminant dans la propagation des troubles 05 11 2005 C cilia Gabizon Une triste odeur de br l flotte d sormais dans les rues d Aulnay 05 11 2005 Cyrille Louis Ch
317. s pr s de 200 millions d euros sont promis Il proposera galement la mise en place d un contrat de responsabilit parentale ou encore la cr ation d un service civil volontaire Le projet de loi pr voit aussi la cr ation d une Agence nationale pour la coh sion sociale et l galit des chances mais aussi la nomination de six pr fets l galit des chances et la cr ation de quinze nouvelles zones franches 716 Le Goaziou V ronique La classe politique fran aise et les meutes silence et d ni art cit pp 43 44 717 R action de Marine Le Pen cit e dans Le Goaziou V ronique La classe politique fan aise et les meutes silence et d ni art cit p 44 78 Thid p 45 47 Et si le regard de la classe politique et les mesures prises par le gouvernement pour am liorer la vie dans les quartiers apr s les meutes se tourn rent vers les difficult s des habitants des quartiers populaires le regard de la droite se tourna galement vers les immigr s et les trangers En effet Nicolas Sarkozy demandera l expulsion du territoire des trangers qui avaient t condamn s dans le cadre des meutes Le 9 novembre date laquelle le ministre de l Int rieur demande l application de cette directive cent vingt personnes sont concern es Cette d cision sera tr s fortement critiqu e par les associations des droits de l homme d une part et par les Verts et le PCF En revan
318. s s sur le faci s des actes agressifs et des insultes mais aussi les probl mes d emploi et les conditions de travail les conditions de logements et d habitat les probl mes d argent que peuvent conna tre certaines familles ou encore la vie et les relations familiales Ces diff rents aspects qui en croire la pr sence de certains termes dans la classe fondent la col re des jeunes et des habitants des banlieues et sont la base d un sentiment de ras le bol d exasp ration d injustice et d humiliation sont abord s en grande partie au travers de t moignages Aussi on note une propension plus importante que chez certains quotidiens recueillir la parole des gens concern s par cette crise des banlieues De nombreux extraits peuvent rendre compte de cette pr gnance du r cit de la vie quotidienne dans le traitement de L Humanit comme ceux ci D s que tu mets la capuche sur la t te ils viennent te demander les papiers D s que tu quittes la cit les gens te mettent un code barres dans le dos ici c est le 31 100 ou le 31 Banlieue L autre soir dans la coursive ils nous ont contr l s c est normal mais ils ont commenc nous bousculer et nous traiter de petits cons Pourquoi la police en demandant la carte ma m re l a tutoy e de quel 393 droit nous ne supportons plus les insultes les humiliations les contr les incessants de la police les d li
319. s 1826 moment o les principaux journaux du pays publient une longue s rie d articles alarmistes sur la recrudescence des attaques nocturnes Paris L criture fait diversi re prend forme et une sorte de trame narrative s tablit en d crivant avec la plus grande pr cision possible les modalit s de l agression l embuscade nocturne l tranglement le profil des agresseurs le rebut des classes inf rieures les quartiers dangereux l insuffisance de la police tout cela se 268 K Face cette terminant sur l expression d une profonde exacerbation publique emballement m diatique les autorit s publiques s en prennent aux journaux qu elles accusent de semer le trouble et d insuffler un vent de panique Ainsi la donne m diatique affectant un lectorat qui est aussi un lectorat s impose d s lors comme un l ment majeur de ce d bat Si l engouement visible en 1926 s estompe assez vite des pisodes similaires d motions s curitaires 7 r apparaissent pendant la monarchie de Juillet en 1836 1839 et 1844 1846 notamment Lors de cette p riode si les pouss es de fi vre 771 sont analogues elles sont accentu es par un climat social de peur aigu qui pousse la production toujours croissante de statistiques et d enqu tes sociales et par l augmentation de la diffusion des journaux fran ais Ainsi lors des ann es 1843 1844
320. s 1900 1914 phase plus virulente yas le th me de l ins curit et la m diatisation devient la mode et entre dans l ge adulte Ainsi l argumentaire d velopp cette poque est peu peu repris par des acteurs politiques qui en font un th me porteur pour leurs campagnes politiques jusqu ce qu en 1914 la question de la s curit publique devienne un fait m diatique et politique 77 Extrait des Myst res de Paris d Eug ne Sue publi dans Le Journal des d bats du 11 novembre 1844 cit dans Kalifa Dominique Les journaux et la s curit publique au XIXe si cle art cit pp 60 61 77 Thid p 61 77 Thid p 62 77 Thid p 63 777 Thid p 64 7 Ibid 7 Ibid 58 important autour duquel commencent s rieusement s ordonner programmes campagnes DE 280 et strat gies Conclusion Au travers de l tude des meutes de l automne 2005 dans un premier temps puis de l histoire des violences meuti res dans les banlieues fran aises et trang res dans un second temps nous avons pu d gager les logiques inh rentes au ph nom ne meutier et leurs aspects r currents comme leur d clenchement les quartiers concern s les relations avec la police les r pertoires d actions etc Le retour sur les meutes de 2005 plus particuli rement a galement permis de saisir dans le d tail les logiques sp cifiques de ces meutes Cela nous
321. s d interpr tations d bordent le cadre des r dactions et de leurs lignes ditoriales Lors de ces r gimes exceptionnels on constate galement une diff rence de traitement entre la presse quotidienne r gionale et la presse nationale Si la presse quotidienne r gionale d ploie des moyens importants lors d meutes sur son territoire et reste guid e par un principe de repr sentativit et de neutralit politique du fait de son statut la presse nationale qu elle soit populaire ou d opinion a par d finition une approche moins locale beaucoup plus synth tique et galement plus directement politique Pour les auteurs les phases d meutes participent donc la politisation du d bat sur les violences urbaines beaucoup plus qu en r gime de routine Quand au r gime d amplification il correspond aux phases o les r dactions conscientes de ne pas rendre compte de toute la r alit des violences urbaines d cident de faire des reportages aupr s de leurs propres sources et hors contrainte de l urgence quotidienne et de l actualit pour montrer la r alit du terrain Pour ce qui est plus sp cialement du traitement m diatique des meutes de 2005 G rard Mauger dans son ouvrage L meute de novembre 2005 une r volte protopolitique met en vidence l existence en parall le des affrontements et des violences d une meute de papier C est dire une lutte dans et
322. s d euros 7 2 milliards 3 2 l ann e prochaine Dans le d tail des cr dits pourtant utiles la coh sion du territoire et des quartiers sont rogn s pour respecter des crit res de Maastricht inadapt s Le gouvernement entend r duire en 2006 les cr dits pour l quit sociale et territoriale de 7 1 de 657 millions 611 millions d euros Les cr dits de paiement pour l am nagement des quartiers diminueraient de 128 millions 100 millions d euros Autant dire que l actuel gouvernement pas plus que les pr c dents n a l intention de transformer les cit s dortoirs et r r P r a r SE 404 les banlieues d laiss es en lieux d habitation agr ables vivre e Une dimension politique tout de m me existante Si le traitement social est pr dominant dans les pages de L Humanit nous l avons vu la dimension politique n est malgr tout pas totalement absente Elle repr sente m me si l on regroupe les deux classes qui ont trait cette dimension pr s de 30 du corpus Ainsi L Humanit fait r f rence comme l ensemble des quotidiens tudi s aux hommes politiques qui sont intervenus lors des v nements ainsi qu aux r actions qu ils ont pu avoir et aux mesures qu ils ont prises pour enrayer la crise La r f rence aux acteurs politiques constitue la premi re classe et repr sente 13 des u c e class es On retrouve principalement Nicolas Sarkozy Dominique
323. s expliqueraient les incendies d coles et d entrep t symboles de leur frustration de leur chec scolaire et de leur difficult d acc der des emplois Certains jeunes plus minoritaires invoquent galement une dimension ludique des meutes Cette tude montre ainsi que les degr s d implication et les motifs de participation sont divers et ne peuvent tre r duits une seule cause C est galement ce que tente de montrer Laurent Mucchielli dans sa contribution l ouvrage qu il co dirige avec V ronique Le Goaziou Quand les banlieues Retour sur les meutes de novembre 2005 Moins exhaustif mais se basant galement sur des entretiens r alis s aupr s d une douzaine d meutiers d un quartier class zone urbaine sensible du d partement des Hauts de Seine 1l distingue deux s ries de raisons qui ont pouss les jeunes de ce quartier participer ces meutes La premi re s rie de raisons qui n est pas syst matiquement voqu e par les meutiers est relative aux v nements d clencheurs des meutes C est dire la mort des deux adolescents Clichy sous Bois ou encore l pisode de la grenade lacrymog ne tir e en direction d une mosqu e Clichy Ces deux pisodes sont avant tout voqu s pour mettre en avant la responsabilit de la police et l attitude du ministre de l Int rieur de l poque La seconde s rie de raisons qui se retrouve dans la quasi tota
324. s journalistes qui ont pu peser et influencer leur discours 36 Partie I Des meutes in dites par leur dur e et leur ampleur replacer dans l histoire des violences urbaines Afin de mieux appr hender le traitement m diatique des meutes de l automne 2005 et de cerner les enjeux de ce discours il nous para t n cessaire dans cette premi re partie de revenir sur les meutes de 2005 Quand ont elles clat O Et pour quelles raisons O ont elles eu lieu Pendant combien de temps Et sous quelle forme Quelle gestion politique et polici re en a t il t fait Et quelles r actions politiques ont elles suscit es Qui taient les meutiers Quelles taient les raisons de leur col re Sont elles les premi res que conna t la France ou s inscrivent elles dans une longue histoire de violences meuti res Autant de questions qu il convient de solutionner pour pouvoir ensuite prendre la pleine mesure du discours m diatique et en comprendre tous les aspects Ainsi nous nous attacherons dans un premier temps pr senter les meutes de 2005 leurs sp cificit s et leurs logiques pour dans un second temps voir en quoi elles s inscrivent dans une histoire plus longue de violences urbaines et de violences meuti res I RETOUR SUR LES MEUTES DE L AUTOMNE 2005 Que ce soit les m dias les hommes politiques ou les sociologues tout le monde s accorde dire l instar de Laurent Mucchi
325. s le quartier des Hautepierre Strasbourg et aux Mureaux dans les Yvelines en 2002 ou encore N mes et Avignon en 2003 Apr s les meutes de 2005 la France conna t de nouveau des pisodes de violence Fin mai 2006 de violents affrontements opposent jeunes et forces de l ordre Montfermeil en Seine Saint Denis Et en novembre 2007 c est Villiers le Bel dans le Val d Oise que de violents incidents clatent la suite du d c s de deux adolescents du quartier g s de 15 et 16 ans apr s avoir percut une voiture de police en moto dans des circonstances qui aujourd hui encore restent floues M me si nous avons choisi d axer notre chronologie des meutes sur les meutes fran aises il n en reste pas moins que les meutes de 2005 s inscrivent galement dans une histoire internationale des meutes urbaines En effet le ph nom ne meutier dans les quartiers sensibles n est pas uniquement visible en France On observe des s ries d meutes aux tats Unis et en Grande Bretagne notamment Pour ce qui est des tats Unis tout d abord les premi res meutes clatent d s 1965 dans le quartier de Watts Los Angeles Comme c est quasiment toujours le cas nous l avons vu pour les meutes fran aises elles font suite des incidents avec la police et donneront lieu 77 Lapeyronnie Didier Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux tats Unis op cit
326. s r sultats qui viennent corroborer ses hypoth ses implicites ou explicites XLIX Il existe donc un risque de d rapage interpr tatif qui n cessite de se poser la question de la fiabilit des r sultats de ce type d analyse Une m thodologie d analyse des r ponses doit tre labor e afin de minimiser ce risque Il faut donc consid rer que les donn es fournies par le logiciel ne sont que des pistes qui r clament un retour la lin arit des textes et que les r sultats doivent tre crois s avec d autres types de faits NOTES 1 Ce que l on obtient galement avec Lexter 2 Nous ne citons ici que les documents lexicom triques qui nous ont t utiles 3 Mot ou expression qui n appara t qu une seule fois dans un corpus donn 4 Ni inf rieur 20 kilooctets 5 Cette remarque doit donc tre tendue tous les logiciels qui effectuent une lemmatisation
327. s titre 14 11 2005 Non sign Optimisme 15 11 2005 Francis Brochet ditorial Banlieues l tat d urgence prolong pour trois mois 15 11 2005 Non sign Une mesure d exception 15 11 2005 Non sign Jacques Chirac Vous tes les filles et les fils de la R publique 15 11 2005 Non sign L Europe devrait d bloquer 1 7 milliard d euros pour l int gration 15 11 2005 Jacques Boucaud cully hier soir des voitures incendi es pr s d un lyc e 15 11 2005 Non sign Accalmie dans la nuit de dimanche 15 11 2005 Non sign Le couvre feu reconduit est tendu Grigny 15 11 2005 Non sign Contre la discrimination l embauche le dating emploi 15 11 2005 Laurence Bufflier Couvre feu maintenu Caluire jusqu mercredi matin 15 11 2005 Josiane Garin Michaud C est d solant 15 11 2005 Non sign Villepin Aulnay sous Bois 16 11 2005 Non sign Accalmie des violences urbaines 16 11 2005 Non sign L Assembl e nationale vote l tat d urgence pour trois mois 16 11 2005 Non sign Sans la suppression du service national on n en serait pas l 16 11 2005 Jacques Boucaud On a besoin d une r volution 16 11 2005 Non sign Le ras le bol des policiers 16 11 2005 V ronique Waz 31 voitures br l es dans le Rh ne dans la nuit de lundi 16 11 2005 Non sign Pris l
328. sage 14 ans 09 11 2005 B atrice Taupin et Marielle Court Quand les jeunes d couvrent l avantage de gagner de la thune 09 11 2005 Justine Ducharne Aulnay les m diateurs avouent n avoir rien vu venir 09 11 2005 Cyrille Louis Les touristes rechignent venir Paris 09 11 2005 ric de La Chesnais Toulouse le quartier du Mirail partag entre intifada et agora 09 11 2005 Philippe Motta Apprentissage la bonne id e 09 11 2005 Jean Paul Mulot Sarkozy promet d expulser les meutiers trangers 10 11 2005 Une XIV Les filles des cit s tentent de ramener leurs fr res la maison 10 11 2005 Delphine Chayet Mode d emploi d un dispositif exceptionnel 10 11 2005 Jean Marc Leclerc Le ministre de l Int rieur entend expulser les trangers fauteurs de troubles 10 11 2005 Marie Christine Tabet Le patron de l UMP ne veut pas tre pris de vitesse 10 11 2005 Charles Jaigu Un drame toujours inexpliqu qui a bien failli pourrait rompre le calme ni ois 10 11 2005 Sophie Latil Le couvre feu est d cr t dans cinq d partements 10 11 2005 Non sign A la nuit tomb e les rues d Amiens se sont vid es de leurs jeunes 10 11 2005 B atrice Pujebet Entre Jacques Chirac et Dominique de Villepin comme un passage de t moin 10 11 2005 Bruno Jeudy et Philippe Goulliaud Lyon et son agglom ration priv es
329. se dire c est mes voisins c est mes copains et la seule question qu il y a c est de savoir si ils ont fait une connerie ou pas une connerie Ils sont morts quand m me c est 482 absurde comme truc Pour Luc Bronner journaliste soci t au Monde le d clenchement des meutes ne s explique pas uniquement par le mort de Zyed et Bouna mais galement par l pisode de la grenade lacrymog ne la mosqu e de Clichy sous Bois Il est le seul voquer cet pisode comme facteurs expliquant le d clenchement des meutes de 2005 Le premier c est un accident impliquant la police et d bouchant sur la mort de jeunes du quartier Celui l c est une vidence C est une constante m me Voil c est une constance mais qui est r alis e dans ce cas l Le deuxi me qui est vraiment important et qui l n est pas une constante c est l histoire de la mosqu e La grenade lacrymog ne dans la mosqu e ou proximit de la mosqu e avec toutes les pr cautions d usage sur cette histoire c est un deuxi me l ment qui est vraiment important De son c t Richard Schitily journaliste au Progr s n voque aucun moment cette dimension des v nements Cela s explique s rement par le fait que travaillant pour un quotidien r gional il analyse les v nements principalement au niveau de sa r gion et n voque pas les v nements parisiens b Le comburant Sarkozy Nous venons de la voir l
330. se lance d un quartier l autre Je pense que les jeunes de Villeurbanne ou du Mirail qui incendiaient des bagnoles quinze jours apr s la mort de Zyed et Bouna Clichy ils taient pas dans le m me tat de col re que les 127 fr res ou les amis des deux gamins qui taient morts Ce qui ne veut pas dire qu ils avaient pas une l gitimit tre en col re par ailleurs parce qu ils vivent dans ces quartiers et que la vie dans ces quartiers n est probablement pas facile Mais je pense que c tait pas la m me col re et donc pas le m me ph nom ne Luc Bronner Le Monde qui souligne par ailleurs la dimension politique et sociale de ces meutes nous l avons vu estime galement que la dimension ludique n est pas n gliger Selon lui elle explique toute une partie des attitudes et des comportements des meutiers en 2005 Car si des l ments politiques 15 ou encore un sentiment d injustice 16 taient pr sents il y avait galement des choses qui relevaient uniquement de l amusement Y a aussi une dimension ludique qui ne faut surtout pas oublier qui est vraiment importante Ludique parce que br ler une voiture c est extraordinaire quand on a 14 ans Vous ne l avez sans doute jamais fait moi non plus mais visiblement ils adorent a les gamins Voil c est tout con mais un moment donn vous tes adolescent en situation de besoin d expression personnelle de c
331. ser Vincent La nouvelle islamophobie Paris La D couverte 2003 122 p Thid p 11 Tbid p 114 28 Deltombe Thomas L Islam imaginaire la construction m diatique de l islamophobie en France 1975 2005 Paris La D couverte 2005 382 p Thid p 8 Ibid 23 incitent les m dias s int resser l islam et par extension l islam de France A cette poque l immigration est per ue de plus en plus comme un probl me et l islam est vu par les m dias comme incompatible avec la soci t fran aise On assiste alors un fransfert de responsabilit et les immigr s jadis victimes du racisme deviennent coupables d un d ficit d int gration La seconde tape celle des ann es 1990 voit merger dans les m dias de nouvelles bipolarit s Le monde musulman est oppos au monde occidental et la communaut musulmane fran aise est divis e entre mod r s et islamistes Cette grille de lecture trop sch matique selon l auteur n emp che en aucun cas les confusions et les amalgames Enfin la troisi me et derni re tape est d clench e apr s des ann es de silence par les attentats du 11 septembre 2001 aux tats Unis S ouvre alors une page m diatique ax e sur le terrorisme et la s curit Mais la t l vision m dia visuel peine distinguer l ennemi invisible et entre dans une phase de traitement virtuel
332. ser l ensemble des occurrences et de visualiser leur contexte imm diat concordanciers qui en mettant en rapport les diff rents contextes d une m me forme offrent une vision bien plus synth tique qu une lecture s quentielle 1 inventaire des segments r p t s qui peuvent tre des locutions ou de simples associations syntagmatiques rep rage des cooccurrences associations privil gi es de formes au sein d une unit de contexte donn e Ces documents peuvent tre obtenus sur le corpus entier ou sur plusieurs fragments du corpus que l on peut ensuite comparer entre eux Il faut bien voir que les donn es num riques n ont de valeur qu en tant qu l ments de comparaison soit l int rieur d un m me corpus soit entre corpus comparables L avantage de tels documents tient au fait qu en sortant de la lin arit du texte le regard port sur le corpus est diff rent Mais il semble vident qu un retour au texte dans sa globalit reste n cessaire pour une analyse compl te Comment Alceste proc de t il A partir d un corpus mis en forme le logiciel d coupe le texte en phrases les unit s de contexte u c d coupage qui peut reposer sur la ponctuation si elle existe puis en cours de traitement sur le nombre de mots pr sents au sein de ces u c Alceste reconna t ensuite les formes dans les u c suivant trois phases e une phase de segmentation d coupe le corpus en formes gr ce aux d
333. service Politique de son quotidien En ce qui concerne le d coupage du nombre d entretiens par journaux il n a pas t op r d lib r ment L id al pour notre tude aurait t de rencontrer au moins deux journalistes de chaque r daction Mais les disponibilit s des journalistes qui avaient la couverture des meutes de 2005 nous ont contraint En effet ces entretiens n ont t r alis s 7 que tardivement la suite de l analyse des r sultats obtenus par Alceste et ont ainsi co ncid avec la p riode de vacances estivales 177 Nous n avons pu commencer travailler avec le logiciel Alceste qu partir de la mi avril 2005 35 Annonce du plan Nous sommes maintenant en mesure d annoncer le plan de notre travail que nous avons voulu didactique et progressif Tout d abord dans une premi re partie nous ferons un retour sur les meutes de l automne 2005 leur d roulement et leur sp cificit Nous essaierons galement de prendre un peu de recul et de l inscrire dans l histoire plus g n rale du ph nom ne meutier Puis dans une seconde partie nous pr senterons et analyserons les aspects du discours journalistique au travers de l analyse de nos cinq quotidiens Et enfin dans une ultime partie nous nous int resserons aux l ments pouvant expliquer ce discours Nous aborderons ainsi les cadres et les contraintes du travail journalistique ainsi que les repr sentations de
334. sion ou de blessures quelques uns ont tout de m me t personnellement vis s par les attaques des meutiers C est le cas notamment de Karl Laske journaliste Lib ration Moi a m est arriv en voiture de me prendre des cailloux ou de descendre de voiture et d tre l objet de tirs de cailloux de jeunes Bon c est videmment d sagr able et dangereux mais bon en m me temps voil il fallait en m me temps qu on y aille et en m me temps on tait dans un contexte de violence de part et d autre o mes yeux il tait normal de faire attention Et cette violence cause de laquelle les journalistes doivent tre en permanence vigilants pour leur s curit personnelle contraint galement leurs d placements et leurs prises de contacts sur le terrain En effet au risque d tre bless s ils ne peuvent voluer comme ils le souhaitent et doivent tre particuli rement mobiles Apr s l o a se complique c est que ce n est pas un v nement comme un autre C est un v nement o quand on est journaliste on peut pas se d placer bien librement il faut prendre des pr cautions L il y a des r gles mais des r gles qu on a apprises finalement qui sont respecter Par exemple on peut pas se tenir trop longtemps au pied d un immeuble o apparemment il ne se passe rien il faut pas rester au m me endroit parce qu il y a des fois des pluies de gr lons qui peuvent s aba
335. site une certaine unit des corpus pour supporter la comparaison Et enfin il para t int ressant d ouvrir galement une telle tude la t l vision Car si nous avons pr f r circonscrire notre tude la presse quotidienne la t l vision para t avoir t un m dia particuli rement pr sent au moment des meutes Pr sent car c est un des m dias les plus sollicit s par la population fran aise qui par rapport certains de ses voisins europ ens lit tr s peu la presse et lui pr f re l information t l vis e mais pr sent galement dans le d bat public car extr mement critiqu pour l effet d amplification qu il aurait occasionn En effet le fait que la t l vision offre une publicit de masse ce dont elle traite la place au centre de conflits d interpr tation et fait l objet de strat gie d instrumentalisation de la part de tous les acteurs y compris des acteurs domin s qui ma trisent beaucoup mieux les codes de la t l vision que ceux de la presse Il serait donc particuli rement int ressant d analyser le traitement qui a t fait par la t l vision des meutes de 2005 pour tenter de d gager les formes d instrumentalisation dont elle a pu faire l objet de la part des meutiers bien videmment mais galement d autres acteurs impliqu s comme les hommes politiques les intellectuels ou les repr sentants d associations par exemple 4 Peralva Angelina
336. sont secou s apr s le s isme 16 11 2005 Jean Chichizola Villepin et Sarkozy d fendent l tat d urgence 16 11 2005 Bruno Jeudy et Sophie Huet Le premier ministre Aulnay sous Bois 16 11 2005 Bruno Jeudy Logement social l effort des maires r calcitrants 16 11 2005 Claire Bommelaer Une suppression encore jamais appliqu e 16 11 2005 Delphine de Mallevo e Les contours du service civil se pr cisent 16 11 2005 Sophie de Ravinel Les associations pionni res approuvent le projet du chef de l tat 16 11 2005 Sophie de Ravinel Amadieu Avancer sur le CV anonyme 16 11 2005 Laurence de Charette Emploi des jeunes le Medef r pond l urgence 16 11 2005 B atrice Taupin Paroles de flics Il faut vraiment avoir la foi 16 11 2005 Christophe Cornevin et Jean Marc Leclerc Le fauteur de troubles s est assagi en devenant tudiant Sciences po 16 11 2005 Marie Am lie Lombard et Louis Laroque L tat d urgence prolong sur fond d accalmie 17 11 2005 Christophe Cornevin et Olivier Pognon Les enfants de familles polygames montr s du doigt 17 11 2005 C cilia Gabizon XVII Une famille de soixante cinq membres dans la Cit des 4000 17 11 2005 Service Soci t A Nanterre l association Zy va reconstitue le tissu familial pour apaiser les esprits 17 11 2005 C cilia Gabizon Le service civi
337. ssionnel entreprise embaucher ou ch mage Et l id e de difficult est par ailleurs fortement associ e cette classe Par ailleurs cet aspect du probl me des banlieues est notamment voqu l occasion d articles sur le projet de loi pr sent par Dominique de Villepin au d but du mois de novembre baptis Egalit des chances qui instaure entre autres l entr e en apprentissage 14 ans Le Monde voque galement les probl mes d emploi et les difficult s scolaires lors de portraits ou t moignages de jeunes habitants de quartiers difficiles comme dans cet extrait ce jeune homme de 25 ans est titulaire d une ma trise en gestion d entreprise obtenue en 2003 l universit Paris XII Cr teil Depuis il a obtenu quelques stages un contrat dur e d termin e de deux mois mais aucun emploi durable Phase d esp rance Djamel fait partie des 200 jeunes ch meurs dipl m s de Seine Saint Denis minimum bac 4 qui ont t s lectionn s pour l op ration Nos quartiers ont du talent organis e par le pa 314 Medef nord francilien B Le Figaro violences meuti res r actions politiques et suites judiciaires tr s suivies Dans les pages du Figaro les meutes de l automne 2005 ont occup un espace comparable celui consacr par Le Monde Un peu plus de 200 articles et une trentaine de tribunes ont t publi s sur le sujet soit sensiblement le m
338. ste au Progr s depuis 1990 localier l agence de Bourg en Bresse Ain puis chef d agence de Belley Ain et enfin journaliste au service Justice Faits divers l agence de Lyon depuis 2000 Positionnement politique N a pas souhait s exprimer sur cette question XLV Annexe 8 Pr sentation du logiciel Alceste Extrait de Delavigne Val rie Les mots du nucl aire Contribution socioterminologique une analyse de discours Th se Universit de Rouen 2000 p 324 329 www revue texto net 1996 2007 Corpus Manufacture pub Alceste2 html 1 Quels sont les principes d Alceste Alceste est issu des travaux de Max Reinert qui a d velopp dans l quipe de Jean Paul Benz cri au CNRS une m thode de classification originale G n ralement les logiciels d analyse statistique partent des mots et en recherchant leurs cooccurrents forment des classes Ce type d analyse s appelle une classification hi rarchique ascendante Alceste inverse la d marche savoir qu il utilise une m thode de classification descendante le logiciel op re des fractionnements successifs du texte et en extrait des classes repr sentatives en rapprochant les segments qui contiennent les m mes vocables Des documents lexicom triques sont obtenus partir des formes segment es calculs des fr quences des vocables index alphab tique et hi rarchique par ordre de fr quence qui permettent de locali
339. surtout 13 Gastaut Yvan L immigration et l opinion en France sous la V R publique op cit p 92 0 Ibid 14 Thid p 87 1 L indice d int gration est la diff rence entre les bonnes opinions et les mauvaises opinions En 1988 l tude diff rencie les nationalit s l indice d int gration des tunisiens s l ve 22 celui des Marocains 28 et celui des Alg riens nationalit jug e la moins bien int gr e 45 Les Maliens seul nationalit Noire Africaine propos e par le sondage obtient un indice d int gration de 31 18 Thid p 89 Ibid 145 Ibid 25 26 en 1984 5 rang sur 6 r ponses possibles 1 Dans les ann es 1990 la tendance se poursuit en moyenne plus de 50 des sond s consid rent que l immigration est un facteur d ins curit Ainsi immigration et ins curit apparaissent comme indissociables dans l esprit des Fran ais SA notamment dans les ann es 1980 Et si dans les ann es 1960 1970 l immigr est assimil au criminel dans les ann es 1980 1990 ce st r otype glisse vers celui du d linquant issu de l immigration habitant en banlieue Il s op re une association entre la banlieue la d linquance et les jeunes issus de l immigration notamment au moment des premi res meutes urbaines En effet les premiers mouvements de protestations des jeunes comme les rod os des Minguettes V nissieux ou la Marche des beurs en 1981 et 1983 font
340. t camions de pompiers seront caillass s et br l s une centaine d entreprises vont tre touch es pour la seule r gion parisienne pr s d une vingtaine de lieux de culte divers vont tre endommag s et tout cela pour un co t global estim 200 LOA r 181 2 os millions d euros de d g ts assur s Du jamais vu A Le d clenchement des meutes Si ces meutes apparaissent comme in dites nous venons de le voir leur d clenchement est plus que classique En effet quelle que soit l meute le sc nario de d clenchement semble constant la mort d un ou plusieurs jeunes de quartiers sensibles en relation avec une intervention polici re Cette mort qui est souvent per ue tort ou raison par les jeunes du quartier comme une bavure polici re met le feu aux poudres et embrase la cit Lucienne Bui Trong anciennement la t te de la section Villes et banlieues des Renseignements g n raux r sume ainsi avec sa vision polici re ce sc nario r current de d clenchement des violences meuti res le m me sc nario se r p te chaque fois un v nement drame mortel ou incident moins grave touche un jeune connu du quartier et veille la solidarit de ses pairs la victime est rig e en martyr que de multiples op rations de repr sailles doivent venger L motion la solidarit et les rumeurs provoquent une escalade rapide de violence Ainsi le poin
341. t chaude en banlieue parisienne 04 11 2005 Non sign La vie cahotante des jeunes meutiers 04 11 2005 Non sign On nous enferme 04 11 2005 Non sign Mod le 05 11 2005 Francis Brochet ditorial Le gouvernement tente de renouer le dialogue 05 11 2005 Non sign Fadela Amara La violence am ne la radicalisation 05 11 2005 Nathalie Mauret Nouveaux incidents cette nuit 05 11 2005 Non sign L inqui tude devant un risque de g n ralisation 05 11 2005 Michel Rivet Paturel Jean Jacques Pignard on se sent d muni 05 11 2005 Non sign V nissieux un concentr des probl mes de la soci t fran aise 05 11 2005 Geoffrey Mercier La violence a gagn la province 06 11 2005 Non sign Un avertissement pour l Europe 06 11 2005 Non sign Vaulx en Velin rassemblement pour apaiser le quartier 06 11 2005 Non sign XXXIV Un calme anxieux r gne Vaulx en Velin 06 11 2005 Richard Schittly L appel au calme des parents 06 11 2005 Non sign Verbatim 07 11 2005 Francis Brochet ditorial Violences urbaines priorit l ordre public pour Chirac 07 11 2005 Non sign Le feu gagne les banlieues lyonnaises 07 11 2005 Richard Schittly Banlieues la r alit vient de rattraper le pouvoir 07 11 2005 Francis Brochet Urgence 09 11 2005 Francis Broch
342. t chez les jeunes Je pense qu il ne faut pas oublier l origine de ce c est dire la mort violente puis dans des conditions atroces quoi ces deux gamins sont morts br l s dans un terminal d EDF c est quand m me pour l imaginaire c est enfin symboliquement c est quand une mort ils ne sont pas fait tabasser ils ne se sont pas pris une balle dans la nuque ils sont morts br l s dans une installation qui est cens e apporter du confort sous la forme de l lectricit a s apparente de la torture enfin je pense que a v hicule des images tr s tr s dures pour tout le monde et en particulier pour leurs parents pour leurs amis pour la population de Clichy Et la premi re r action de la police c tait de dire c est pas de notre faute on y est pour rien on tait pas l chercher se mettre hors de cause Je pense que manifestement enfin moi j y tais pas Clichy mais manifestement tout a a suscit une douleur et une col re localement tr s importante qui explique mon avis le d clenchement des incidents le premier soir Pour Laurent Mouloud journaliste soci t L Humanit c est davantage un sentiment d injustice que ressentent les jeunes face au d douanement des policiers qu un simple sentiment de col re Moi je te dis la cause principale l injustice C est le mot qui revient quand je parlais l poque c tait l injustice Le sentiment d injustic
343. t de d part des meutes de 2005 quelques variantes pr s n chappe pas ce sc nario immuable Mais que s est il pass le 27 octobre 2005 Clichy sous Bois Ce 27 octobre en fin d apr s midi trois adolescents tant ou croyant tre poursuivis par la police les versions divergent se r fugient dans l enceinte d un transformateur EDF de Clichy sous Bois en Seine Saint Denis Deux d entre eux Bouna Traor 15 ans et Zyed Benna 17 ans mourront lectrocut s le troisi me Muhittin Altun 17 ans sera gri vement 181 Source F d ration Fran aise des Soci t s d Assurance FFSA 182 Bui Trong Lucienne Violences urbaines Des v rit s qui d rangent Paris Bayard 2000 Cit e par G rard Mauger dans Mauger G rard L meute de novembre 2005 Une r volte protopolitique op cit p 21 183 Si nous pr sentons ici les diff rentes versions qui ont pu tre donn es sur l existence de cette course poursuite il appara t tout de m me au vu des t moignages et de certains l ments comme les enregistrements des conversations entre policiers que les jeunes taient r ellement poursuivis par la police 38 br l mais survivra ses blessures Parvenant sortir du transformateur c est lui qui donnera l alerte La nouvelle se r pand alors dans tout le quartier du Ch ne Pointu qui s embrase Des centaines de jeunes descendus dans la rue mettent le feu aux voitures stationn
344. t ou Thomas Deltombe n apparaissent pas dans le discours des journalistes Et m me si l inverse quelques quotidiens ont consacr une partie de leur 142 traitement aux questions d immigration et d int gration comme Le Figaro et Le Monde notamment et ont fait r f rence au mod le d int gration fran ais cette lecture reste peu d velopp e et souvent le fait de tiers La question post coloniale est galement peu abord e par les journalistes qui ne semblent pas voir l oppos d Abdelmalek Sayad une gestion politique des meutes et des minorit s fran aises relevant de l imaginaire et du rapport colonial d antan Et cet imaginaire ne semble pas non plus tre constitutif des repr sentations des journalistes qui de surcro t ne d c lent dans les meutes aucune cl de lecture ethnique Aussi la lecture raciale qu identifie Darnell M Hunt dans le traitement des m dias am ricains lors des meutes de Los Angeles en 1992 ne se retrouve pas ou en tout cas tr s peu dans les m dias fran ais Enfin notre tude a montr que le traitement m diatique des meutes de 2005 et la forme qu il a pu prendre r sultaient d un dernier facteur explicatif les conditions et le cadre de travail des journalistes En effet m me si elles ne peuvent v ritablement expliquer les dissemblances dans le discours produit par les diff rents quotidiens que nous avons analys s les contraintes de production q
345. t quelque chose pour signifier quelque chose Alors que la violence elle est davantage quelques fois dans la gratuit et dans la crapulerie L on est pas du tout dans la crapulerie La r daction du Figaro ne semble pas non plus s tre pos de v ritables questions sur les termes employer et sur ce qu ils taient susceptibles de v hiculer Par ailleurs Claire Bommelaer explique qu au Figaro seuls les titres font l objet d une attention particuli re quant aux termes utilis s Mais cela est davantage fait pour rep rer des redondances que pour op rer un v ritable choix entre des termes par rapport aux repr sentations qu ils v hiculent 535 Entretien Karl Laske 08 07 2008 56 Entretien Karl Laske 08 07 2008 57 Entretien J acky Durand 08 07 2005 136 Non parce que tu es pris par le court terme tout le temps On dit pas chers amis grande r union sur ce th me nous allons parler de r volte et pas d meutes les mots ils viennent comme a Alors peut tre que quand c est trop Les mots ils sont extr mement choisis dans la titraille dans les papiers ensuite y a pas de d bat vraiment a se fait en marchant et ensuite les mots s imposent aussi collectivement dans le d bat et c est dans les titres qu on choisit Et comme nous l avons vu Le Figaro a principalement employ les termes de violences et de violences urbaines Pour Cyrille Louis ce terme est effectivement le plus ap
346. t te solliciter Et puis par bouche oreille tu parles avec eux et puis tu dis tu pourrais me faire rencontrer machin et puis apr s a s est pass comme a se 454 Entretien J acky Durand 08 07 2008 435 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 106 Moi je passais plut t par des associations Y aller directement c tait franchement dans mon souvenir c tait quand m me au bout d un moment pas vident parce qu y a un moment o les relations entre les jeunes de ces quartiers et les m dias se sont quand m me pas mal crisp es je me rappelle m tre promen avec un photographe dans les rues d Aulnay on tait franchement pas tr s l aise et les gens nous regardaient passer avec des regards qui taient pas empreints de sympathie quoi Donc on a pas eu de probl me on s est pas fait attaquer on s est pas fait caillaisser on ne s est pas fait insulter mais enfin on sentait qu on tait pas vraiment les bienvenus di Et cette forte d fiance laquelle les journalistes ont d faire face d s le d but des meutes de novembre 2005 s est accentu e tout au long de l extension des v nements et m me apr s En effet si dans les premiers jours les jeunes ont consid r les m dias comme un moyen de s exprimer de diffuser leur col re et m me d exister ils ont rapidement jug que l image qui tait v hicul e et le discours qui tait produit ne correspondaient pas leurs attentes et les
347. t trente ans d abandon de la jeunesse Le propos de ce p re de famille d origine maghr bine de la cit des 1000 1000 d Aulnay peut tre r pliqu l infini Transports emploi ducation logement environnement Tout se passe comme si l tat avait en partie renonc face l ampleur des probl mes 7 Mais les conditions de vie restent les m mes Je ne cautionne pas mais ils pensent qu il faut casser pour tre entendu a ne suffit pas de repeindre les cages d escalier surtout quand on fait ensuite payer 30 euros de plus par 368 x mois Il y a trop de contr les de flics pointent les jeunes Quand ils arrivent pour eux on est de la merde des bougnoules affirme Mohamed 23 ans en d voilant une entaille l oreille On se sent solidaires de ce qui s est pass en Seine Saint Denis dit encore Asdin 28 ans Ahmed la quarantaine qui vient de monter son entreprise intervient Oui mais nous on est bien ici Il faut que a reste un quartier propre sans voitures incendi es Les plus jeunes acquiescent mais clament leur exasp ration Je donne encore trois jours aux nova 369 flics Si a ne s est pas calm je vais tout niquer Et concernant cette pr pond rance des r cits de vie et des t moignages Jacky Durand chef adjoint du service Soci t du quotidien consid re que cette orientation du traitement correspond la
348. t une grammaire de la r alisation qui se situe au carrefour entre les deux autres Ainsi lorsque les interactions se d roulent devant un public ou en public les journalistes ainsi que leurs interlocuteurs tendent faire preuve de distanciation d une certaine forme de recul et d loignement Dans les situations les plus priv es les Journalistes ainsi que leurs interlocuteurs l inverse se livrent ce que l auteur appelle un effort d engagement ss d implication Et pour ce qui est du troisi me type de grammaire la grammaire de la r alisation cela correspond au fait de savoir ne pas prendre appui sur les m mes grammaires dans les situations changeantes Pour l auteur cela constitue la marque du professionnalisme des journalistes C est donc le fait pour un individu d apercevoir la limite d une action dans une situation incertaine M me si le travail de C Lemieux ne sera pas retenu ici pour son contenu et que nous n appliquerons pas ici sa m thode d tude du journalisme ax e sur des grammaires cela notamment parce qu il nous est impossible d observer la mise en place de ces grammaires en ce qui concerne le traitement de notre objet sachant qu il remonte plus de deux ans nous 4 Lemieux Cyril Mauvaise presse une sociologie compr hensive du travail journalistique et de ses critiques Paris M taili 2000 466 p Ibid p 13 Ibid souhaitons tout de m me nous inscrire dans ce type
349. tant c est au regard de cette exp rience britannique que D Joly met au jour plusieurs failles dans le mod le d int gration la fran aise et la gestion des populations immigr es Elle pointe notamment l absence de programme social cibl le manque de possibilit s de participation la vie publique et politique des populations immigr es les messages n gatifs que v hiculent certaines lois discours ou attitudes des hommes politiques et des m dias le manque de reconnaissance des diff rences culturelles et ethniques qui composent la population fran aise l absence de politique efficace contre la discrimination et le racisme Selon elle les meutes et les formes qu elles peuvent prendre seraient donc li es l histoire de l immigration de chaque pays et la France aurait fort apprendre de l exp rience britannique 85 Joly Dani le L meute ce que la France peut apprendre du Royaume Uni Paris Deno l 2007 327 p 3 Jbid p 13 57 Ibid p 12 16 D autres auteurs qui ont men des analyses plus microsociologiques plus ax es sur les trajectoires des jeunes meutiers tentent de comprendre les raisons de leur engagement C est le cas de l quipe de sociologues parmi lesquels Olivier Galland et Michel Kokoreff qui ont collabor au rapport du Centre d analyse strat gique intitul Enqu tes sur les violences urbaines comprendre les meutes de novembre 2005 Nas qui ont r alis
350. te laquelle les premiers incidents de la r gion lyonnaise se d clarent et le 7 novembre pour que le quotidien traite de ces v nements et consacre un article de pr s de 3 000 signes au feu qui gagne les banlieues lyonnaises 1 Au fil de l extension des violences en province et donc dans l agglom ration lyonnaise la couverture des v nements prend de plus en plus d importance dans les pages nationales mais surtout locales Le quotidien leur consacrera jusqu vingt articles et plus de quatre pages pleines le 9 novembre On compte encore douze articles le 12 novembre et trois pages compl tes avant que la couverture en terme d espace et de nombre d articles se r duise sensiblement jusqu dispara tre quasi compl tement de la une le 17 novembre date laquelle le retour la normale est constat dans la r gion lyonnaise et des pages du journal aux alentours du 23 novembre 416 L inqui tude devant un risque de g n ralisation 05 11 2005 Le Progr s Michel Rivet Paturel 417 Un calme anxieux r gne Vaulx en Velin 06 11 2005 Le Progr s Richard Schittly 418 Le feu qui gagne les banlieues lyonnaises 06 11 2005 Le Progr s Richard Schittly 41 Parmi ces 20 articles de tailles diff rentes on trouve un ditorial six articles dans la rubrique France et douze articles dans les pages locales Rh ne Lyon et Lyon 8e Bron 40 Le Progr s consacre sa une et de nombreux a
351. te qui s appuie sur un rapport gouvernemental consid re que les probl mes de drogue ont eu une influence sur la 502 A folie des meutes Il y avait le fait que y a eu toutes ces constructions dans les ann es 1970 1960 bon ben y a beaucoup de ghettos Apr s le fait que toute l immigration a t concentr e l donc y a un ph nom ne de malaise qui se fait le fait que y a des quartiers o y a pas beaucoup d emploi donc les parents travaillent pas les enfants travaillent pas enfin bon c est quand m me particulier Je crois qu il y a eu beaucoup de drogue aussi parce que Matignon avait des rapports hauts comme le poing sur le fait que y avait des probl mes de drogue dans beaucoup de banlieues et que a a cr e une forme de folie quand m me L ensemble des journalistes rencontr s des cinq quotidiens de notre corpus pointe donc l existence de probl mes socio conomiques qui ont pu jouer un r le dans les meutes de 2005 Ainsi l instar de certains sociologues que nous avons tudi dans l introduction comme St phane Beaud et Michel Pialoux Michel Kokoreff ou encore Cyprien Avenel ils mettent en avant des facteurs explicatifs socio conomiques Pour autant une distinction est op rable entre les journalistes de L Humanit de Lib ration et du Progr s qui consid rent pour la plupart cette dimension sociale comme pr pond rante dans l explication de la 501 Entretien Karl Laske 08
352. te est susceptible d tre politis e gauche mais aussi droite mais galement d tre convertie en mouvement religieux ou encore d politis e etc Les travaux sur le traitement m diatique des meutes trang res peuvent galement clairer notre tude et soulever d autres questions comme l tude am ricaine de Darnell M Hunt sur le traitement m diatique des meutes de Los Angeles en 1992 Dans son ouvrage Screening the Los Angeles riots l auteur tente de mettre en vidence les repr sentations des m dias am ricains et d valuer leur pouvoir r el quant leurs capacit s d imprimer un regard particulier sur la r alit A travers l tude d un extrait de reportage de KKTV la cha ne locale de Los Angeles couvrant les premiers moments des v nements du 29 avril 1992 D Hunt met en vidence le fait que les m dias am ricains et notamment la t l vision qui selon lui sont d nu s de toute objectivit et propagent m me les postures id ologiques des groupes Mauger G rard L meute de novembre 2005 une r volte protopolitique op cit p 83 5 Ibid Jbid p 99 Ibid p 102 Thid p 108 6l Tbid p 113 Ibid p 132 amp Ibid p 145 amp Hunt Darnelle M Screening the Los Angeles riots race seeing and resistance Cambridge Cambridge University Press 1997 313 p amp Damon Julien Compte rendu sur l ouvr
353. tendent en Seine Saint Denis et changent de forme 03 11 2005 Luc Bronner et Piotr Smolar Quand les fr res musulmans tentent de ramener le calme 03 11 2005 Luc Bronner et Piotr Smolar Les maires de banlieue critiquent Nicolas Sarkozy 03 11 2005 Jean Baptiste de Montvalon et Sylvia Zappi Apr s cinq jours de silence M de Villepin re oit les familles de Clichy sous Bois avec M Sarkozy 03 11 2005 Christophe Jakubyszyn Les banlieues continuent flamber Villepin et Sarkozy s affrontent 04 11 2005 Une Les divisions du gouvernement sur les banlieues exasp rent la droite 04 11 2005 Service France Il faut conjuguer social et maintien de l ordre 04 11 2005 R mi Barroux Le Parti socialiste stigmatise l impuissance du gouvernement 04 11 2005 Service Soci t Les RG ont recens 70 000 cas de violences urbaines depuis janvier 04 11 2005 Piotr Smolar Des peines de prison ferme prononc es 04 11 2005 Service France Ce n est qu un d but on va continuer jusqu ce que Sarkozy d missionne 04 11 2005 Pascal Ceaux D risoires zizanies 04 11 2005 ditorial La strat gie polici re de Sarkozy en accusation 05 11 2005 Une L orientation r pressive de la police est remise en question 05 11 2005 Piotr Smolar Les circonstances de la mort des adolescents restent floues 05 11 2005 Nathalie Guibert La pr
354. tenter de d gager les l ments sous jacents du discours journalistique Le but tait d obtenir des informations sur la mani re dont les journalistes ont travaill sur les contraintes de production qu ils ont pu rencontrer mais surtout d essayer de mettre au jour leurs repr sentations sous jacentes qui ont pu intervenir dans leur traitement des v nements A noter que ces entretiens interviennent pr s de deux ans et demi apr s les meutes et qu ainsi les l ments abord s peuvent parfois para tre lointains pour certains journalistes Nous avons proc d sept entretiens d environ une heure chacun avec au moins un journaliste de chacun des quotidiens que nous avons choisi d analyser Ils ont t effectu s dans les locaux des quotidiens principalement dans les caf t rias ou dans les salles de r unions Nous avons r alis deux entretiens aupr s de journalistes de Lib ration Karl Laske et Jacky Durand deux entretiens aupr s de journalistes du Figaro Claire Bommelaer et Cyril Louis un entretien aupr s d un journaliste du Monde Luc Bronner un entretien aupr s d un journaliste de L Humanit Laurent Mouloud et enfin un entretien aupr s d un journaliste du Progr s Richard Schittly par ailleurs correspondant du Monde En majorit il s agit de journalistes intervenant dans la rubrique Soci t de leur quotidien Un seul entretien a t r alis aupr s d un journaliste appartenant au
355. tes frappes et de gamins mal duqu s Ce serait oublier que les voies traditionnelles de l expression sont de plus en plus discr dit es Les jeunes n ont pas pous les r gles de l art militant mais leurs gestes portent une forte signification politique as Cette id e se retrouve notamment dans l ouvrage de Laurent Mucchielli et V ronique Le Goaziou qui consid rent les meutes de l automne 2005 comme une forme l mentaire de la contestation politique Selon eux certes les meutiers n ont pas crit de tracts et de banderoles ils n ont pas fait signer de p tition ils n ont pas ouvert de sites internet et organis des manifestations dans les centres villes en criant leurs slogans et leurs revendications mais il faut comprendre que les jeunes des quartiers populaires n ont pas de culture politique form e aucun moyen mat riel et aucune organisation syndicale ou politique capable de les d fendre et de les encadrer de mani re f d rative en d autres termes F sr ee 113 qu ils sont priv s de tout acc s un quelconque moyen conventionnel d action politique Lapeyronnie Didier Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux tats unis op cit p 12 Wieviorka Michel dir Violence en France Paris Seuil 1999 p 20 Ibid Wieviorka Michel dir Violence en France op cit p 30 7 Ibid Ibid Thid p 31 10 Autain Cl mentine Beaud St
356. tif 20 11 2005 Richard Schittly Les vieux proposent aux jeunes leur exp rience et leur sagesse 20 11 2005 Gis le Lombard Le gouvernement plus g n reux avec les quartiers sensibles 22 11 2005 Non sign Les villes du monde scrutent les meutes des banlieues 22 11 2005 Jacques Boucaud Bient t une loi sur l galit des chances 26 11 2005 Non sign Sarkozy s accroche la discrimination positive 26 11 2005 Non sign Violences urbaines Lyon n a pas t pargn e 26 11 2005 Sophie Majou La cellule d aide aux victimes d incendies all g e partir d aujourd hui 26 11 2005 Non sign L o il y a un mal vivre 26 11 2005 Non sign 65 condamnations et des enqu tes en cours 26 11 2005 Non sign Annie Guillemot contre les violences un renouvellement urbain ambitieux 29 11 2005 Geoffrey Mercier XXXVII Annexe 6 Grille d entretien Je suis tudiante en master de Sociologie politique l IEP de Lyon et je r alise un m moire de fin d tudes sur le traitement m diatique des meutes en banlieues de 2005 Je travaille donc sur la mani re dont cinq quotidiens fran ais Lib ration Le Monde Le Figaro L Humanit Le Progr s ont trait et couvert les v nements Voil pour ce qui est de mon sujet de m moire Mes questions vont porter tout d abord sur votre parcours et votre situation prof
357. tive APTE IE TE TERRE STE 116 b Le comburant Sarkozy 118 c Un terreau social prendre en compte sense 121 B propos du sens des meutes ES RS Se ee te 125 a Des interpr tations sociales ou politiques peu explicit es der eee the use 125 b Une dimension ludique des v nements 127 c Une lecture ethnique jug e inad quate 129 d Un choix de qualificatifs r v lateur seen nine nm enr een te ER 132 CONCLUSION 5er annees dans mss destine see nette ns e ae es nes ITT net toscane tient one ane es eds tete ose 141 BIBLIOGRAPHIE seins eerisnsedsenne stias bi ec osano rE S ere diet sea set es eeetete ces atiado nt SOTE sS 147 ANNEXES E O 152 INTRODUCTION 27 octobre 2005 Des incidents clatent dans la cit du Ch ne Pointu Clichy sous Bois la suite de la mort par lectrocution de deux adolescents qui se croyant poursuivis par la police se r fugient dans un transformateur EDF Indign s par la mort de leurs amis les jeunes du quartier br lent des voitures et des affrontements ont lieu entre jeunes et forces de l ordre Dans les jours qui suivent les meutes s tendent g ographiquement et touchent progressivement de nombreuses communes du d partement de la Seine Saint Denis puis de la r gion parisienne Aulnay sous Bois Bondy La Courneuve Grigny Asni res et enfin du territoire national dans son ensemble Rouen Toulouse Rennes Lille Lyon
358. tous la peau noire en plus les pauvres alors donc a facilite pas la question Si Ainsi certains journalistes identifient dans ces meutes une dimension ludique non n gligeable C est le cas des journalistes rencontr s du Monde et du Figaro Ils rejoignent donc quelque peu la th se de S bastian Roch sociologue que nous avons tudi e en introduction selon laquelle la participation des jeunes aux meutes s expliquerait par le go t du frisson par le go t du risque et du danger Le fait que Cyrille Louis en fasse son principal l ment interpr tatif des meutes et qu il ne mentionne aucun moment une quelconque dimension politique laisse galement penser qu il se rapproche des auteurs comme S bastian Roch qui r futent l id e d un mouvement politique qu il soit pleinement politique ou protopolitique c Une lecture ethnique jug e inad quate D autres lectures interpr tatives des v nements auraient pu tre mobilis es par les journalistes pour expliquer les meutes de 2005 C est le cas notamment de la lecture des v nements en terme ethnique qui a t largement d velopp e par les m dias trangers Ceux ci voyaient dans les meutes un soul vement des minorit s et des trangers bien plus que celui de jeunes d favoris s appartenant aux classes populaires ou celui de d linquants la Entretien Richard Schitlly 11 08 2008 52 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 583 E
359. ts ainsi que les termes d riv s de socialisme et communisme Pour ce qui est des lus locaux ils sont galement peu pr sents dans cette classe C est davantage l occasion de l instauration du couvre feu dans les communes de l agglom ration lyonnaise qu ils sont voqu s Conclusion L analyse des diff rents quotidiens et des articles qu ils ont pu produire sur la p riode nous a principalement permis de d gager les sp cificit s des traitements des diff rents journaux qui composent notre corpus Nous avons pu constater que Le Monde a principalement privil gi un traitement politique ax sur les r actions et actions des hommes politiques membres du gouvernement et s est galement beaucoup int ress aux questions d int gration et d identit que sous entendaient les meutes de 2005 Nous avons galement pu observer que Le Figaro tout en concentrant son traitement sur l action gouvernementale a galement beaucoup investi la dimension s curitaire en traitant abondamment des violences meuti res et des comparutions et condamnations des meutiers Pour ce qui est de Lib ration nous avons remarqu la pr dominance d un traitement ax sur la vie quotidienne des habitants des banlieues fran aises appuy sur de nombreux r cits de vie et de t moignages et une attention particuli re port e aux probl mes d ducation d emploi et de discrimination Quant L Humanit nous avons p
360. ts de faci s Nous ne supportons plus l exclusion l cole au travail ou un logement de qualit Nous ne supportons plus cette mis re cette pauvret ce ch mage de jeune 147 occurrences pour un khi2 de 35 flic khi2 de 30 contr ler khi2 de 17 faci s khi2 de 13 insulte khi2 de 11 travail khi2 de 30 boulot khi2 de 20 int rimaires khi2 de 14 usine khi2 de 16 immeuble khi2 de 10 barre khi2 de 9 tour khi2 de 7 acheter khi2 de 16 mis re khi2 de 8 famille khi2 de 7 parents khi2 de 26 enfants khi2 de 44 quotidien khi2 de 7 1 col re khi2 de 12 ras le bol khi2 de 12 exasp ration khi2 de 7 injustice khi2 de 7 humiliation khi2 de 7 frustration khi2 de 7 32 raconter khi2 de 32 exprimer khi2 de 21 exprimer khi2 de 21 33 Au Mirail mots entre d sespoir et col re 08 11 2005 L Humanit Alain Raynal 87 masse cette pr carit qui sont autant de violences quotidiennes faites aux jeunes depuis plus i 4 de vingt ans ya c Des probl mes sociaux mis en exergue En plus du r cit de la vie quotidienne dans les banlieues L Humanit focalise son traitement sur les probl mes sociaux plus profonds qui traversent les quartiers dits difficiles et dont souffrent les populations qui y habitent Au total cette classe qui renvoie principalement aux probl mes en mati re d ducation et de scolarit et aux pro
361. ttre d un coup et a peut tre dangereux Aussi le recueil d informations les changes avec les jeunes meutiers avec les habitants ou avec la police sont particuli rement difficiles dans ces moments de tension extr me Ben dans ces cas l on n a pas trop l occasion de discuter ni avec les uns ni avec les autres Parce que moi l je couvre vraiment l v nement c est dire le moment o il y a les affrontements les incendies de voitures o il y a des choses qui tombent des fen tres Donc le simple fait de s arr ter de discuter a cr e des attroupements a peut g n rer des incidents on peut tre pris parti donc ce n est pas dans ces moments l qu on discute beaucoup Au del des probl mes de s curit en tant que tels et ceux d acc s aux sources d information c est aussi l atmosph re et l ambiance des lieux qui peut peser sur le travail des journalistes Ainsi le bruit les vapeurs des gaz lacrymog nes la fum e d gag e par les voitures les poubelles ou les b timents en feu participent cr er un environnement peu enclin au travail Moi je ne me suis jamais senti en danger mais bon c tait pas non plus tr s facile faire c est quand m me un peu stressant il y avait du bruit de la fum e Et puis encore une fois je 46 Entretien Karl Laske 08 07 2008 7 Entretien Richard Schitlly 11 07 2008 Entretien Richard Schitlly 11 07 2005 103 ne suis pas all
362. tures Et puis je crois que chacun arrive avec son expertise Moi qui travaillais pas mal sur les questions de maintien de l ordre je suis arriv en disant faudrait peut tre faire un papier pour savoir comment les policiers travaillent etc Mais les diff rences entre les diff rents quotidiens que nous avons analys es dans la seconde partie de notre tude montrent bien videmment que des choix dans le traitement et dans les angles d approche des v nements sont op r s Les sujets et la mani re de les aborder ne sont pas impos s d eux m mes sinon nous aurions retrouv les m mes discours a J je Je pour l ensemble des quotidiens et dans les m mes proportions Cette apparente imposition naturelle des sujets vient peut tre du fait que les journalistes partagent totalement l orientation prise par leur quotidien pour traiter des v nements et ainsi ne se rendent pas compte que des choix sont op r s Y a trop de copies trop de faits trop d actualit pour que a soit vraiment on ne peut pas diriger comme a une id ologie sur un truc qui part y a trop d entr es y a trop de choses Alors peut tre que chacun est tr s id ologiquement port droite et se rend plus compte qu il fait Mais je crois que c est plut t dans les unes dans les titres et dans les ditos que a p se mais a c est plus notre soupe nous ET A l inverse d autres journalistes mettent e
363. u s tout comme la proposition de Jacques Chirac d instaurer un service civil ou encore 3 La vie cahotante des jeunes meutiers 04 11 2005 Le Progr s Non sign 44 L apprentissage d s 14 ans 09 11 2005 Le Progr s Muriel Florin 45 Dominique de Villepin khi2 de 87 et 23 occurrences Jacques Chirac khi2 de 78 et 21 occurrences Nicolas Sarkozy khi2 de 22 et 16 occurrences Azouz Begag khi2 de 18 et seulement 4 occurrences ministre 45 occurrences pour un khi2 de 157 le plus lev de la classe gouvernement 25 occurrences et un khi2 de 65 Matignon khi2 de 13 pr sident khi2 de 22 97 celle visant expulser les trangers impliqu s dans les meutes Cet extrait en rend compte M me s il a reconnu un retour progressif au calme dans les banlieues le ministre a fait valoir que la prorogation de l tat d urgence pour trois mois tait n cessaire car rien n est encore d finitivement acquis Mais il a affirm que la loi de 1955 serait appliqu e avec mesure seulement l o c est n cessaire et en pr vention Le ministre de l Int rieur a par ailleurs indiqu l Assembl e nationale que dix proc dures d expulsion d trangers ayant particip aux meutes des banlieues avaient t engag es hier pT Quant aux personnalit s de l opposition elles sont quasiment absentes de la classe on ne trouve que les sigles PS PC et Ver
364. u Cl on o l immigration s n galaise et malienne est importante Pour les auteurs c est principalement cela qui distingue ces meutes de celles de 1980 et du d but des ann es 1990 c est dire les zones g ographiques touch es et par cons quent les acteurs impliqu s S opposant aux explications socio conomiques de l embrasement des banlieues fran aises que nous venons d voquer Dani le Joly dans son r cent ouvrage L meute ce que la France peut apprendre du Royaume Uni adopte une posture plus macrosociologique et place le facteur explicatif de ces meutes dans l chec de la France int grer ces minorit s L auteur envisage les meutes de 2005 l aune de l histoire de l immigration fran aise et du traitement qui en a t fait depuis la fin du colonialisme En comparant la France au Royaume Uni qui a connu le m me type d meutes dans les ann es 1980 elle conclut que m me si out n est pas rose le Royaume Uni face des d fis comparables ceux que conna t la France a su inventer des modes de traitement politique qui dans l ensemble se r v lent mieux adapt s Mais pour appuyer cette th se l auteur passe presque totalement sous silence la nouvelle s rie d meutes qu a connue la Grande Bretagne dans les ann es 2000 rig en mod le par l auteur le Royaume Uni n a pourtant pas totalement r gl ses probl mes de violences urbaines Pour au
365. u Front national c est un objectif avou Et donc il fait de la politique pour a Si on prend depuis son arriv e l Int rieur a culmine en 2005 Je pense qu il suffit de reprendre tous ses d placements et on a un pot pourri de provocations Je pense que la mort des deux jeunes Clichy sous Bois est une tincelle et qu il souffle en plus sur l tincelle en les accusant de choses qu ils n ont pas commises Enfin moi c est le sentiment que j ai y compris par rapport l expression des jeunes que j ai pu interviewer Les jeunes que j ai pu interviewer demandaient peut tre dans un second temps des moyens pour la banlieue peut tre parlaient dans un second temps de la question de la rel gation de la difficult de la vie quotidienne mais ils parlaient principalement en premier de la mani re dont ils taient trait s tous les jours par Sarkozy Tous Ils ont entendu une d claration de guerre qui leur tait adress e Se Cette id e est galement partag e par Jacky Durand du m me quotidien pour qui Nicolas Sarkozy est le v ritable comburant des meutes S il n en est pas la cause imm diate qu il identifie dans la mort des deux adolescents il participe fortement au d veloppement d un sentiment de ranc ur chez les jeunes et ainsi l apparition des violences Mais je pense que ce qui a accentu en tout cas ce qui a servi un peu vous savez quand on fait de la physique chimie on
366. u constater un discours presque uniquement centr sur les causes de ces meutes Les causes directes comme la mort des deux adolescents Clichy sous Bois la grenade lacrymog ne ou encore les propos du ministre de l Int rieur mais aussi les causes sociales plus profondes comme les probl mes d emploi de logement ou de pauvret Et 46 tat d urgence 30 occurrences pour un khi2 de 120 437 L Assembl e nationale vote l tat d urgence pour trois mois 16 11 2005 Le Progr s Non sign 98 concernant le seul quotidien r gional de notre corpus Le Progr s nous avons pu observer la pr pond rance d un traitement factuel des v nements centr sur un r cit important des nuits des violences des d g ts caus s et des condamnations des meutiers Mais cette tude n a pas seulement servi mettre au jour les caract ristiques propres aux traitements de chaque quotidien elle a galement permis de d gager des registres de lecture plus g n raux en s appuyant sur les similitudes et les dissemblances des traitements des quotidiens Un premier registre incarn par Le Monde et Le Figaro qui privil gie une lecture politique des v nements dans leur sens large Si ce ne sont pas les actes meutiers qui sont trait s comme des actes politiques c est la pr gnance de la couverture des actions des hommes politiques sur la sc ne politique qui fonde cette lecture politique Un second registre incarn par Lib
367. u traites de la banlieue tu traites de mille sujets La banlieue c est un lieu Ban lieue c est un lieu au ban C est un lieu c est pas une probl matique en soit Transport 7 3 yino k 467 ducation c est des journalistes diff rents qui traitent de ces questions Aussi m me si les diff rentes dimensions des meutes ont t trait es par la plupart des r dactions elles ne l ont pas t par des acteurs qui avaient une perception globale de la que c est le truc habituel Enfin pour nous le bouclage n est pas une contrainte c est pas grave on passe le reportage le lendemain Voil c est pas y a pas eu de contraintes particuli res par rapport a Entretien Karl Laske 08 07 2008 466 Neveu rik Sociologie du journalisme op cit p 49 47 Entretien Laurend Mouloud 09 07 2008 111 situation Et cela parce que chaque service a une vision parcellaire et n a pas acc s la compr hension de l ensemble des v nements les contraintes qu on peut avoir c est que pr cis ment le poste est divis en deux Il y a ceux qui sont sur le terrain et qui voient les jeunes et y a ceux qui font de la politique l dessus Donc la contrainte qu on peut avoir c est que finalement on a jamais rencontr les parents de ces deux jeunes ou Mais c est pas une contrainte c est une limite Mais c est une limite que tous les journalistes ont par rapport leur rubrique C est d
368. ualifier c est plut t quand m me une r volte d ensemble parce que c est pas une situation de crise localis e Donc on peut parler de r volte Apr s elle reste au stade de la r volte c est dire qu elle n est pas non plus extr mement elle n est pas du tout constructive Enfin part quelques embryons de r flexion qui sont arriv s de Clichy sous Bois quelques petites choses int ressantes qui sont n es de a Violences urbaines c est un qualificatif policier donc voil meutes je pense que a doit tre bon j ai pas regard dans le dictionnaire mais a doit tre un peu p joratif initialement se Cette pr f rence ne s est cependant pas v ritablement retrouv e dans les articles du quotidien Cela s explique s rement par le fait que dans la m me r daction d autres et notamment Jacky Durand consid rent que le mot meute correspond le mieux ce qui s est pass M me si sa d finition diff re de la v ritable signification du mot et que dans son discours il se rapproche plus du terme r volte il n en reste pas moins qu il a pr f r employer le terme d meute comme la majorit des journalistes au vu des statistiques de l emploi des termes par le quotidien Moi il me semble que le mot qui sied le mieux c est meute meute dans le sens o a dit quelque chose C est une expression fait diversielle qui dit autre chose L meute c est on sort dans la rue on fai
369. ue nous avons identifi es ont pes sur le travail journalistique et donc sur le discours produit Difficult d acc s aux sources m connaissance des quartiers o se sont d roul es les meutes probl mes de s curit personnelle horaire de bouclage rubricage poids de la hi rarchie des conditions de production difficiles qui ont in vitablement eu un impact sur la mani re dont les journalistes ont couvert les v nements Nous voudrions maintenant faire le point sur quelques r flexions que nous avons amorc es mais qu il nous semble int ressant d investiguer d avantage pour essayer de mieux saisir les logiques l uvre dans le traitement m diatique des meutes de 2005 Tout d abord nous voudrions nous arr ter sur un des points que nous venons d aborder les repr sentations des journalistes Si nous pensons avoir d montr un lien existant entre leurs repr sentations d une part et la nature et la forme du discours produit par les m dias d autre part il semble n anmoins qu il serait int ressant d approfondir l tude du poids de ces repr sentations dans le discours produit Si nous avons mis en exergue les similitudes et les dissemblances entre les repr sentations des journalistes que nous avons rencontr s et le discours globalement produit par leur m dia l tude que nous avons r alis e ne nous permet pas v ritablement de saisir la part de ces repr sentations dans le discours m diatique et
370. ue ou sous une autre Comme toujours c est le r sultat d un compromis entre ce que nous la base sur le terrain on propose on fait remonter on sugg re et puis ce qu attend la direction Donc on discute on ajuste Alors il y a une partie qui est d cid e en r union de r daction o on lance des id es et puis y a une autre partie qui se fait sur le terrain C est dire quand on va faire un reportage Clichy Aulnay Grigny Bobigny n importe o on fait une rencontre on voit des 70 Neveu rik Sociologie du journalisme op cit p 44 471 Entretien Claire Bommelaer 08 07 2008 472 Entretien Laurent Mouloud 09 07 2008 43 Entretien Cyrille Louis 09 07 2008 113 interlocuteurs et l peut na tre une id e d un angle particulier de traitement Donc il y a les deux 7 Pour d autres c est surtout parce que les sujets et les angles de traitement au moment des meutes s imposaient d eux m mes que le poids de la ligne ditoriale ou le poids hi rarchique taient minimes Selon eux c tait l actualit qui d finissait naturellement les sujets aborder Donc la d finition des angles sur ces terrains l elle est naturelle quand vous avez un fait qui s est produit et apr s on laisse aussi norm ment remonter ce qu on voit sur le terrain Les sujets viennent naturellement On se dit mais attendez ils br lent des voitures mais pourquoi ils br lent des voi
371. ues des propos et mesures gouvernementales Le premier article consacr aux r actions du Parti socialiste titr Le PS fait feu sur le sarkozysme est r v lateur de cette tendance En voici un extrait Tour La droite d gaine sa rengaine s curitaire 29 11 2005 Lib ration Emmanuel Davidenkoff Dominique Simonnot Jacky Durand et Mathieu Ecoiffier 355 urgent 66 occurrences pour un khi2 de 423 le plus lev de la classe couvre feu khi2 de 61 et 29 occurrences perquisition khi2 de 70 356 exception khi2 de 70 Alg rie khi2 de 46 357 expulser et ses d riv s khi2 de 79 Jean Marc Ayrault khi2 de 120 Fran ois Hollande khi2 99 Laurent Fabius khi2 de 85 Lionel Jospin khi2 de 31 et Jean Marie Le Pen khi2 de 19 socialiste 38 occurrences avec un khi2 de 373 le plus lev de la classe Verts khi2 de 27 d put s khi2 de 340 Assembl e nationale khi2 de 136 parlementaire khi2 de 95 362 vote khi2 de 54 voter khi2 de 44 d fendre khi2 de 51 d noncer khi2 de 21 r agir khi2 de 19 80 tour deux t nors pr sidentiables putatifs Dominique Strauss Kahn et Laurent Fabius ont point les agissements de Sarkozy Et hier quatre jours apr s le d but des meutes le PS a d plor le silence assourdissant de Chirac face aux violences Le sarkozysme a ne marche pas a lanc martial Strauss Kahn dimanche soir sur Euro
372. ui correspondent au diagnostic social dans les quartiers aux questions d int gration et la vie quotidienne dans les quartiers repr sente 37 du corpus Et la cat gorie politique qui regroupe deux classes correspondant principalement aux mesures prises par le gouvernement pendant les meutes et aux r actions de la classe politique repr sente 32 du corpus On remarque que sur le corpus d ensemble les trois cat gories rel vent peu pr s en terme statistique du m me ordre de grandeur 60 politique ensuite ceux de Lib ration et de L Humanit qui ont privil gi un traitement plus social et enfin celui du Progr s qui notamment en raison de son statut de journal r gional a privil gi un traitement plus factuel I DES JOURNAUX AU TRAITEMENT POLITIQUE LE MONDE ET LE FIGARO A Le Monde des acteurs politiques tr s pr sents Pendant pr s de trente jours Le Monde comme l ensemble des autres quotidiens a accord une place importante aux meutes de l automne 2005 Au total c est pr s de 201 articles et 30 tribunes qui sont consacr s aux v nements aux r actions qu ils suscitent et aux questions plus g n rales qu elles soul vent D s le 29 octobre premier jour o le quotidien parle des incidents Clichy sous Bois les v nements apparaissent en une Si a n est pas le sujet principal le journal leur consacre tout de m me un encadr en premi re page titr Violents affrontem
373. ulement collectif sans objet de contestation v ritable les affaires antiseigneuriales 7 ou encore les conflits salariaux et autres affrontements au sein du monde du travail Dans le bas de l chelle de ces d clencheurs d meutes se trouvent aussi les rebellions li es aux croyances et aux faits religieux la remise en cause des autorit s municipales ou encore la r bellion couleur r gionaliste Des cas de violences l encontre de particuliers de notables de gens d glise ou encore de membres de la noblesse sont galement r pertori s Et si une bonne partie de ces r voltes ont pour moteur des atteintes mat rielles objectives comme l imp t sous toutes ses formes la nourriture le salaire ou encore l organisation seigneuriale et ont donc un sch ma revendicatif clair ax sur l argent 248 d autres ou le statut sur la d fense par le groupe d int r ts familiaux ou individuels meutes ont leurs racines non dans l int r t imm diat mais la sph re des affects Ainsi nombre d affaires font suite des situations o sentiment d injustice et motion s entrem lent Il s agit d impressions provoqu es par des sc nes fortes de sentiments moraux viol s par l imposition brutale de l ordre de frustrations individuelles d bouchant sur une col re lib ratrice parfois m me de fantasmes gros de paniques vengeresses 0 Ce type de r volte que l on pourr
374. umentation et de confrontation par rapport aux informations qu ils re oivent l auteur va m me jusqu parler de r sistance M me si notre tude ne porte pas sur la r ception des messages m diatiques l tude de D Hunt est int ressante Il s agira pour nous d identifier dans le traitement m diatique fran ais des meutes de 2005 si cette lecture meuti re et raciale est mobilis e par les m dias fran ais Des tudes scientifiques sur les meutes de 2005 aux interpr tations diverses Si des luttes d interpr tation ont lieu dans les m dias pour imposer une d finition l gitime des meutes nous l avons vu avec G Mauger ce type de d bat se retrouve galement dans les productions scientifiques Nombre d auteurs au travers de leurs tudes tentent de d finir ces meutes de les expliquer et de leur donner un sens Au centre de leur questionnement ces meutes sont elles un mouvement social Voire m me politique Pourquoi ont elles eu D Hunt met en vidence quatorze facteurs explicatifs des meutes qu il nomme hypoth ses assumptions d velopp s par KKTV Parmi ces principales hypoth ses on retrouve l id e que les v nements qui se d roulent sont bien des meutes riots et non une r bellion une insurrection ou une r volte que le vote par opposition aux v nements en cours est une voix plus appropri e pour le changement social qu
375. un petit peu plus lev e que pour Le Monde et Le Figaro En effet si l on reste globalement dans le m me ordre de grandeur on note tout de m me un nombre un peu plus important d articles 227 au total soit en moyenne neuf articles par ditions et un nombre de pages au plus fort du traitement des v nements un peu plus cons quent Lib ration ira jusqu leur consacrer neufs pages et une vingtaine d articles le 8 novembre En revanche aucun d calage en ce qui concerne le d but de la couverture des premiers incidents Comme pour la majorit des quotidiens de notre corpus Lib ration les fait appara tre en une sous la forme d un titre en colonne et leur consacre ses premiers articles dans l dition du week end du 29 et 30 octobre Et d s le 31 octobre les v nements constituent la une principale du quotidien Sous une photo de la marche silencieuse qui recouvre quasiment la page enti re est titr Comment Clichy s est embras C est galement cette date que les articles relatifs aux v nements sont transf r s de la rubrique Soci t la rubrique v nement plac e dans les toutes premi res pages du quotidien Si cette rubrique n est pas cr e sp cifiquement pour les meutes c est une rubrique permanente du quotidien elle sera tout de m me gratifi e de qualificatifs Tour tour elle sera appel e v nement Clichy sous Bois v nement
376. unit s de contextes c est dire qu il relie les contextes qui ont des mots communs Il croise les unit s de contexte et la pr sence absence de ces formes dans les u c En d autres termes il forme des classes partir des phrases qui contiennent les m me mots Le principe d Alceste est d effectuer diverses classifications en partitionnant les u c et les formes Puis de fa on it rative le logiciel fait varier le nombre de formes par u c compare les classes obtenues et conserve les classes qui sont associ es au plus grand nombre d u c En fin de course on obtient un certain nombre de classes repr sentatives du texte analys Il met ainsi en vidence les principaux mondes lexicaux 1995 3 du corpus trait c est dire des ensembles de mots plus particuli rement associ s une classe L analyse se d roule en quatre phases subdivis es en plusieurs op rations le plan d analyse modulable selon son gr Pour notre part nous avons conserv le plan d analyse standard e L tape A Cette premi re tape reconna t les u c i et les mots toil s c est dire les mots que l on marque l aide d une toile et qui consid r s comme hors corpus ne seront pas analys s ex les nonciateurs Gr ce un dictionnaire s effectuent l identification des locutions et des mots outils une cat gorisation et une lemmatisation Alceste tablit alors un dictionnaire des formes
377. urnaux cette classe repr sente en moyenne 15 de leurs corpus 69 mercredi soir deux soldats du feu ont t l g rement bless s par des jets de projectiles en Seine Saint Denis tandis que la veille un autre avait d tre hospitalis Nanterre Hauts de Seine apr s avoir t aveugl par le contenu d un cocktail Molotov PTE Le Figaro porte galement tout comme Le Monde une attention particuli re au travail et aux interventions des forces de l ordre et de s curit En atteste la forte repr sentation dans cette classe des termes de policier gendarme CRS ou encore pompier mais surtout certains articles comme celui du 5 novembre titr Chronique polici re d une nuit d affrontements Cet article relate sur la base d une note de synth se de la Direction d partementale de la s curit publique de Seine Saint Denis la nuit et les interventions des 500 policiers et gendarmes mobilis s dans le d partement qui ont v cu l une des nuits les plus chaudes depuis le d but des meutes selon les auteurs de l article b Des comparutions d meutiers qui servent voquer l exp rience de vie quotidienne dans les quartiers difficiles En parall le des r cits d affrontements Le Figaro consacre galement beaucoup d articles aux comparutions des meutiers Et ce traitement judiciaire qui constitue lui tout seul une classe chose que l on ne retrou
378. vaillant le probl me des banlieues depuis plus de trente ans d un socle commun des violences meuti res qui renverraient aux effets de la crise conomique des parcours scolaires et de la mise en place des dynamiques de ghetto sation et de stigmatisation partir des ann es 1970 se Selon ces auteurs les meutes et les actes violents qui ont eu lieu seraient donc le fruit d un contexte structurel pesant de la violence sociale latente qui conditionnerait et d terminerait les comportements des jeunes de quartiers en situation de d sesp rance Loin d carter cette id e Hugues Lagrange et Marco Oberti qui ont dirig l ouvrage collectif 80 meutes urbaines et protestations une singularit fran aise estiment que le ph nom ne est plus complexe et qu il s explique par l imbrication de plusieurs types de facteurs Pour comprendre ces v nements il faut tenir compte la fois de la s gr gation et des dimensions ethnoraciales Selon eux les v nements sont bien l expression d une rel gation et d un profond ressentiment qui met simultan ment en jeu des dimensions sociales origine populaire spatiales cit s d grad es et stigmatis es haut niveau de s gr gation et ethnoraciales jeunes issus de l immigration africaine directement concern s par les discriminations et le racisme C est ici l originalit de cette th se qui est une des seules tout du moi
379. ve dans aucun autre corpus repr sente pr s de 17 des u c e class es Aussi retrouve t on dans cette classe des termes qui se rapportent la justice comme tribunal Parquet et avocat ou encore aux peines encourues par les pr venus comme prison ferme ou sursis gt La couverture de ces comparutions est galement l occasion pour le quotidien de dresser un profil des meutiers et d voquer leur exp rience de vie quotidienne Se celle de leur famille et des habitants des quartiers sensibles Le Figaro s appuie donc sur les t moignages des jeunes lors des proc s sur les vocations du pass et de la vie des pr venus lors des audiences Les relations et les situations familiales sont maintes fois mentionn es comme l atteste la pr sence dans cette classe de 318 La col re gronde chez les sapeurs pompiers 04 11 2005 Le Figaro Cyrille Louis 30 policier 74 occurrences pour un khi de 102 gendarme khi2 de 55 CRS khi2 de 30 pompier khi2 de 111 et 41 occurrences 320 Chronique polici re d une nuit d affrontements 05 11 2005 Le Figaro Patrice Brunat et Christophe Cornevin Ibid 22 tribunal khi2 de 101 le plus lev de la classe Parquet khi2 de 43 avocat khi2 de 40 323 prison khi2 de 50 ferme khi2 de 37 sursis khi2 de 27 Expression emprunt e Laurent Muchielli dans Mucchielli Laurent Les meutes de novembre 2005 les raiso
380. vements sociaux car ils sont convoit s et instrumentalis s par les organisateurs des mouvements pour obtenir une visibilit mais aussi parce que les m dias effectuent en continu un travail symbolique il parle de registre th rapeutique Sa I y aurait donc une relation d interd pendance entre m dias et mouvements sociaux une relation qu il qualifie d associ s rivaux dans son article M dias mouvements sociaux et espaces publics NES Pour l auteur il y aurait entre journalistes et porte parole des mouvements sociaux notamment un m lange permanent de connivence et de conflit une relation ambigu de coop ration conflit qui porterait d une part sur l acc s l espace m diatique et d autre part sur la d finition de la repr sentation et de l identit publique du groupe mobilis D finition des repr sentations qui selon E Neveu est larme la plus efficace des journalistes car ils ont la capacit d enfermer les groupes sp cialement les moins riches en ressources dans des st r otypes sociaux d valorisants dont la subversion est particuli rement difficile Et pour ce qui est de l acc s l espace m diatique l auteur identifie une v ritable lutte strat gique Il parle de course aux armements symbolique o Champagne Patrick La construction m diatique des malaises sociaux art cit p 72 Neveu Erik Sociologie des mouvements sociaux Paris La D cou
381. verte 2005 1996 126 p Ibid p 102 Ibid p 106 4 Neveu Erik M dias mouvements sociaux et espaces publics R seaux vol 17 n 98 d c 1999 p 39 Ibid 6 Ibid 7 Ibid p 44 chaque camp doit simultan ment prendre acte des anticipations strat giques de l autre rentrer dans une logique du don et du contre don gt S Et cette course aux armements est d autant plus dure que d un c t le processus de professionnalisation des sources mis en vidence par Philip Schlesinger a amen un savoir faire en mati re de gestion des m dias un nombre croissant d acteurs des mouvements sociaux aujourd hui capables de formater des v nements con us pour attirer l attention des m dias et que de l autre une part des journalistes analyse avec de plus en plus de lucidit les strat gies m diatiques des protestataires Donc face ce jeu complexe d interd pendance l acc s et l utilisation comme ressource des m dias de la part des acteurs des diff rents mouvements sociaux apparaissent comme peu vidents Comme le rappelle Arnaud Mercier auteur de Mobilisation collective et limites de la m diatisation comme ressource D les m dias et notamment la t l vision sont plus souvent une contrainte pour les acteurs mobilis s car c est une ressource al atoire qui a son propre fonctionnement et ses propres logiques Pour l auteur aucun mouvement ne peut tre assur
382. yronnie Didier Les meutes urbaines en France en Grande Bretagne et aux Etats Unis art cit p 8 48 A Des meutes urbaines en France depuis les ann es 1970 Les meutes urbaines que conna t la France en 2005 ne sont donc pas une nouveaut Depuis le d but des ann es 1970 le pays conna t des cas d meutes dans les quartiers populaires et les banlieues de ses grandes m tropoles Si beaucoup d auteurs consid rent que les premi res meutes urbaines fran aises ont lieu en 1979 Vaulx en Velin dans la banlieue lyonnaise Michelle Zancarini Fournel historienne identifie d j des incidents violents en 1971 la cit de la Grapini re Vaulx en Velin Essayant de retracer la g n alogie des rebellions urbaines ee elle retrouve voqu s dans les archives de l administration pr fectorale de l poque des rod os des escarmouches des effervescences et des incidents Les pr misses des meutes urbaines telles qu on les conna t aujourd hui sont alors pos es En 1979 Vaulx en Velin conna t d autres meutes Des affrontements entre les forces de l ordre et des groupes de jeunes s accompagnent de voitures br l es En 1981 la cit des Minguettes V nissieux toujours dans la banlieue lyonnaise va conna tre un t chaud Des jeunes se livrent des courses de voitures vol es avant de les incendier et ces rod os comme ils vont tre

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