Nous nous quittons. C`est là ma route
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1. tre condamn mort et les jur s qui l ont condamn ont sign un recours en gr ce l unanimit Or si Extrait de la publication Nous nous quittons C est la ma route Ces trois carnets in dits d Octave Mannoni constituent un Journal crit entre 1921 et 1958 date apr s laquelle sa passion de t moigner a trouv une nouvelle voie travers son uvre psychanalytique On y d couvre les sources de sa formation interrogations du jeune phi losophe frayages du po te saisissements et al as de la vie amoureuse ironie de l exp rience coloniale tonnements et doutes insistance des r ves enfin Etil appara t alors que l analyse de l auteur a commenc bien avant ce jour de l apr s guerre o il s est rendu chez Lacan lequel a pu lui dire Vous tes un obsessionnel gu ri Car la curiosit et l humour ne sont pas rest s en attente chez celui qui n a cess d tre anim par la passion de savoir et d aimer ou encore de rester en veil au contact de la cr ation litt raire Voici donc le carnet de route d un crivain et d un homme de libert mais aussi un document sans quivalent sur une rencontre avec la psychanalyse en sa v rit insolite L auteur Octave Mannoni ne devint psychanalyste qu apr s avoir consacr d abord sa vie la philosophie la litt rature et l ethnographie Il fut aussi ses heures po te et botaniste A publi aux Editions du Seuil Psychologie de la colon2. Nous ne poss dons rien que nous m mes Ne l chons pas la proie pour l ombre ne nous attachons pas ce qui se passe et qui passe This is my prayer to thee my lord Strike strike at the root of penury in my heart Give me the strength to raise my mind high above daily trifles Rabindranath Tagore Et plus humaine la pri re de Socrate Pan et vous les autres divinit s de ces lieux donnez moi la beaut int rieure et que l ext rieur soit en harmonie avec l int rieur que le Sage me paraisse toujours riche et que j aie juste autant d or que le sage seul peut en emporter avec lui Avons nous quelque chose ajouter Ph dre Platon Ph dre fin En relisant je pense une comparaison plus exacte il faut faire son me comme son corps Mais la beaut du corps s acquiert par la gymnastique il faut d composer et recomposer les mou vements s astreindre une dialectique des muscles Et le corps que l exercice a form est beau m me au repos Et sa beaut n a rien de commun avec la gymnastique Elle a mille causes nour riture h r dit mais elle n est rien qui ressemble ses causes De m me la beaut int rieure C est ce qui reste de la th orie platonicienne la dialectique qui m ne la contemplation Les Id es existent r ellement il ne s agit que de s entendre Il fait extr mement froid et ce matin les pruniers taient couverts de givre On e t dit des amandiers en fleur Et
3. Il s en gagea dans l arm e n erlandaise Ce qui ne peut s exprimer a sa beaut c est peut tre m me la source de toute beaut et c est pourquoi la beaut ne peut tre analys e Mais notre instrument est la raison Il n y a pas de beaut sur la palette du peintre Pour celui qui analyse il n y a rien de plus sur le tableau que sur la palette Mais il faut voir Il n y a pas de contradiction en tout cela Celui qui fait un tableau est oblig de se servir des couleurs de l arc en ciel Il n y en a pas d autres Et pourtant il y a dans son travail quelque chose qui n a rien de commun avec les couleurs Et ce quelque chose qui lui est int rieur qui est la Beaut il le cr e en lui dans la mesure o il l exprime Il faut passer par l alg bre pour donner une valeur x C est une loi de l intelligence Mais les enfants veulent trouver x tout de suite Il faut faire son me comme le sculpteur fait la statue c est quelque part dans Platon comme le peintre fait le tableau Celui qui s attache aux sensations l ext rieur se gaspille et se perd S il a un g nie de bonheur c est l oubli de soi m me C est l ma route 13 Une sorte de suicide Woe to him who only seeks in life intensity of sensation That man fails to attain the true end of existence which is harmonious activity the imitation of the great divine law or as Plato calls it holiness Philar te Charles propos de J Keats
4. conna t pas on le l gitime apr s coup par des raisons raisonnantes C est pourquoi celui qui donne des motifs raisonnables de la conduite m est toujours apparu comme une mani re de sophiste inoffensif ou de bonne foi moins qu il ne soit le martyr d un id alisme barbare et mal compris Il faut avoir une vie bien mince et bien insignifiante pour pouvoir la mettre en syllogismes Il est vrai que si cela tait possible il en r sulterait de grands avantages plus de guerres ni de proc s tout au plus des querelles inoffensives comme celles qui s parent les sectes philosophiques Quel beau peuple gouverner croirait on Mais il n en est rien on le voit vite la r flexion car il n y a pas il ne peut pas y avoir de morale de la raison il n y a pas de raison po tique La Raison dit Plotin me poss de pas son objet La raison m ne tout au crime comme la vertu C est un instrument et sans une r alit morale diff rente nous n en avons pas le mode d emploi La raison autrement dit est capable d organiser une police mais incapable d dicter une loi Pour moi j aimerais mieux vivre chez les Papous que dans une soci t de pures raisons quoi bon une raison sans id al Mieux vaut un id al discutable et une raison C est l ma route 15 moins assur e On ne joue m me pas aux checs avec la raison seulement car il faut accepter arbitrairement la r gle du jeu Quoi qu en pense premi
5. re vue le sens commun plus on est raison nable plus on s assimile la machine la machine calculer par exemple qui peut r soudre tous les probl mes mais qui est incapable de les poser ni de dire s il s agit de francs de pommes ou de kilowatts heure O tend ce beau paradoxe La conduite d un homme exprime son individualit profonde C est pourquoi elle n est pas seulement susceptible de justice mais de beaut L homme n est pas seulement une machine raisonner il est encore ce qu on a appel un c ur dans le sens que Pascal donne ce mot par exemple Pourquoi donc s embarrasse t il de raisons C est cause de la soci t Il faut qu il rende compte qu il se justifie et non seulement qu il se justifie mais qu il se fasse aussi conna tre pour qu on puisse dans une certaine mesure pr voir ses actions futures Par cons quent qu il se lie C est une n cessit uniquement sociale qui veut que nous soyons logiques avec nous m mes de l viennent toutes ces acrobaties sophistiques pour sauver l apparence de l unit de principe dans notre conduite Je sais bien que tout cela est grossi et qu il y faudrait beaucoup de correctifs Par exemple nous nous persuadons nous m mes par nos raisons et c est l l action de la soci t sur l individu Nous ne la trompons pas en faisant semblant de nous soumettre nous nous soumettons dans une grande mesure et ceux qui n ont pas une individualit asse
6. anglais de fa on leur faire honte et hypocritement ils me f licit rent un peu rouges tout de m me pour ma connaissance de leur langue O M mars 1989 PREMIER CARNET Extrait de la publication 1921 Seigneur j ai n glig la saison des semailles Rien ne reste en mes mains du grain que je re us Et le temps est venu de prendre la faucille Et de porter ma gerbe humblement vos pieds La fleur dont le m chant ne veut pas dans ses granges Est toute ma moisson Mais je veux la tresser aussi dans la couronne O sone l pi le lys l pine et le chardon R fugie toi au dedans de toi m me La est la source du Bien source toujours jaillissante si toujours tu la creuses Marc Aur le VII LIX 28 novembre Il ne s agit pas seulement de s tudier pour se conna tre de se connaitre pour se vaincre Sans doute telle est souvent la pens e de Marc Aur le mais c est une th orie qui ne me tente pas J aime mieux le pr cepte socratique ovwbt odvtov Car ce prin cipe y bien regarder n a pas seulement une port e morale mais encore m taphysique Nous ne trouvons rien en nous qu au fur et mesure que nous le cr ons Il s agit de trouver son tre L me l homme int rieur d amp 00 avOpmnoc c est le monde o la volont est cr atrice Ailleurs elle est impuissante Ainsi nous r cup rons Marc Aur le dans une formule plus large Celui qui apprend un exercice physique danse
7. escrime nata tion fait son corps IL y emmagasine des m canismes nouveaux il le rend capable d un plus grand effort 12 Nous nous quittons Celui qui m dite fait son me Il ne la d brouille pas il ne la clarifie pas pas plus que le Dieu ne d brouille le chaos Il cr e neuf Le ma on qui fait une maison avec des briques n organise pas seulement les briques il fait la maison C est pourquoi ce que j entreprends ici ce n est pas un journal intime Je ferai toujours comme si ceci devait tre lu par quelqu un qui connaitrait ma pens e Je ne comprends pas que L onard de Vinci ait fait un journal intime chiffr Ou plut t ce n est pas exactement ce que je veux dire je ne comprendrais pas qu on crivit quelque chose de strictement individuel Qu on notat des sensations pour s en souvenir par exemple Le chiffre de L onard de Vinci tait une garantie contre les indiscr tions On ne devrait pas en avoir besoin Toute pens e qui n est pas qui ne s avoue pas sociale est inf rieure et impuis sante Tout ce qui est raisonnable peut tre exprim discut analys prouv Il ne faut pas oublier que tout art f t ce la musique est un langage plus ou moins souple S attacher ce qui chappe au langage comme veulent ou voulurent le faire beaucoup d artistes c est renoncer l art Arthur Rimbaud seul fut logique dans son attitude d s qu il se fut attach au r sidu individuel
8. je me suis rappel ce voyage la fin de la guerre o en une nuit j avais travers la France du Nord au Sud dans le froid du premier rayon de l aube les amandiers fleuris au bord de la voie la distance parcourue en quelque sorte concr tis e dans la surprise du r veil Je comprends le diagnostic grave de la nostalgie prolong e Avant d aller plus loin je songe qu il est n cessaire de d clarer 14 Nous nous quittons ceci il n est pas bon que le futur soit responsable du pass Par cons quent je me donne ici le droit de me contredire et d tre illogique sans aucun scrupule puisque j cris au jour le jour Il en restera bien quelque chose 29 novembre notre volont est capable de vouloir et de laisser ensuite l acte accompli s expliquer par les ant c dents dont il a t la cause Bergson D L p 121 Une observation psychologique un peu attentive montre qu on ne se conduit pas par raison Si l action nous tient tant soit peu coeur on ne la confie gu re au raisonnement syllogistique Sans doute on r fl chit on d lib re ou enqu te mais non en soi m me au dehors en quelque sorte On recherche plus les cons quences imm diates et lointaines de l action que la justesse de ses motifs car on voudrait on devrait n agir jamais qu en parfaite connaissance de cause si cela tait possible toujours Et puis une fois l acte irr vocablement d cid au nom des raisons que la Raison ne
9. 1990 coll L Espace analytique Octave Mannoni Nous nous quittons Cest la ma route Carnets L ESPACE ANALYTIQUE Collection dirig e par Pa L Good Maud Mannoni by ditions Deno l 1990 30 rue de l Universit 75007 Paris ISBN 2 207 23742 7 B 23742 4 Note de l diteur Octave Mannoni a laiss sa mort trois carnets constituant un Journal crit entre 1921 et 1958 S adressant l poque un lecteur fant me il y a t moign de la rigueur de ses interro gations de l intensit de ses passions ainsi que de la singularit des sources de son exp rience psychanalytique La publication posthume de ce texte a impliqu de le transcrire en maintenant son authenticit et sa continuit sans nuire sa lisibilit Aussi Maud Mannoni et Patrick Salvain ont ils eu pour charge d carter les fragments s apparentant aux notations d un agenda ou d un r pertoire index des noms du second volume indications de lecture citations isol es notes du quotidien annonces de rendez vous listes d adresses invitations Par ailleurs pour des raisons de discr tion familiale il a fallu ne reproduire que partiellement l vocation du temps de vie conjugale abord dans le premier carnet Enfin quelques po mes publi s sous une forme plus d ve lopp e sont ici pr sent s dans leur version d finitive Pour le reste cet crit parle de lui m me Mais peut tre est il maintenant lire en l
10. Octave Mannoni Nous nous quittons C est la ma route Carnets i L ESPACE ANALYTIQUE BAPE EN i ta ENT Extrait de la publication Octave MANNONI NOUS NOUS QUITTONS C EST LA MA ROUTE Collection ESPACE ANALYIQUE PRI RE D INS RER A la demande des h ritiers de Mme COLOMBIER MANNONI nous vous demandons de bien vouloir ins rer la pr sente notice dans les ouvrages que vous avez en stock En effet page 114 du livre Nous nous quittons C est l ma route Octave MANNONI crit Il faut que je note ici l histoire r sum e de ma vie avec ma femme Les h ritiers de Mme COLOMBIER MANNONI souhaitent pr ciser que cette histoire est purement subjective et ne retrace ni un portrait r el de cette derni re ni un r cit objectif de la vie du couple Nous nous quittons C est la ma route DU M ME AUTEUR Aux ditions du Seuil Psychologie de la colonisation 1950 R dit aux ditions universitaires 1984 sous le titre Prospero et Caliban Lettres personnelles 2 Monsieur le Directeur 1951 R dit aux Editions Tchou 1977 sous le titre Le Machine Freud 1968 coll Ecrivains de toujours Clefs pour l Imaginaire ou l Autre Sc ne 1969 Fictions freudiennes 1978 Un commencement qui n en finit pas 1980 a n emp che pas d exister 1982 Un si vif tonnement 1988 La honte le rire la mort Aux ditions Deno l Lettres personnelles Fiction lacanienne d une analyse
11. aissant r sonner l cho de cette phrase de Freud dite Th Reik au moment de leur s paration Les gens n ont pas besoin de rester coll s l un l autre lorsqu ils vont ensemble Extrait de la publication Venue au monde Je suis n au bord du N ant Le N ant est une rivi re parall le peu pr s au Beuvron mais dont on ne peut gu re dessiner le cours car il se pr sente comme une suite de mar cages et de poudri res pour aller se jeter plus loin dans la Loire Je suppose qu il doit son nom sa mauvaise r putation que ant est l pour noyant car il tait dangereux de s y baigner Je suis venu au monde la fin de l autre si cle quelques mois avant 1900 Quand beaucoup plus g j ai lu la fa on dont Jean Tardieu a racont sa naissance et si j ose dire avec autant de pr cision que s il y avait assist je me suis aussit t reconnu Je suppose que pour moi aussi les choses se sont pass es telles qu il les d crit la salle des d clarations le bureau des naissances d c s et autres et le Dignitaire bien que pas plus que lui je n en aie aucun souvenir Ce que ma formation a sans doute de plus particulier et de plus inattendu c est que mes parents taient tout fait trangers la Sologne tant tous les deux originaires de la m me Pieve dans la r gion la plus centrale de l le de Corse Fils et fille l un et l autre d ense
12. ignants ils parlaient un fran ais beaucoup plus correct que celui des Solognots et m me que celui de mes ma tres et cela a eu des cons quences tr s importantes pour moi Car la maison nous ne parlions jamais qu un fran ais irr prochable tandis qu entre eux ma m re et mon p re utilisaient ce patois italien qu tait la langue corse sans s tre jamais 8 Nous nous quittons dout s qu en les coutant parler j apprenais moi aussi cet idiome J avais si bien appr ci la situation que je me serais bien gard de laisser voir que je les comprenais Ils me mettaient quelquefois l preuve en m adressant brusquement la parole dans leur langue pour me proposer quelque friandise mais bien que tr s jeune encore aux environs de trois ans je comprenais si bien mon avantage que je prenais imm diatement lair ahuri de l incom pr hension totale Je me suis quelquefois beaucoup tonn de n avoir jamais racont cet aspect de mon ducation lors de mon analyse avec Lacan Cela s explique d ailleurs tr s bien par la situation trans f rentielle elle m me J ai racont ailleurs comment cette situation s est renouvel e quand deux analystes anglais sont venus interroger les lacaniens Une partie de l entretien s est d roul e en fran ais mais les deux Anglais changeaient entre eux leurs impressions de fa on d ailleurs plut t d sobligeante Mais l ma r action fut diff rente je les interpellai en
13. isation 1950 Lettres personnelles Monsieur le Directeur 1951 Freud 1968 Clefs pour l Imaginaire ou l Autre sc ne 1969 Fictions freudiennes 1978 Un commencement qui n en finit pas 1980 a n emp che pas d exister 1982 U si vif tonnement 1988 Aux Editions Universitaires Prospero et Caliban 1984 Aux Editions Deno l Lettres personnelles fiction lacanienne d une analyse 1989 L ESPACE ANALYTIQUE Collection dirig e par Patrick Guyomard et Maud Mannoni En couverture Octave Mannoni Photo Georges Poncet ERTA OO RARE
14. r on se lasse de tout le reste Mais il ne faut pas faire le contresens que j ai trouv dans une pi ce de th tre moderne une femme aime un philosophe pour sa phi losophie mettons pour son me Mais elle veut conna tre sa th orie qu il la lui r v le c est ce quoi elle s attache et elle le quitte parce qu il refuse C est d une grande na vet Le plus beau syst me de philosophie n a rien voir avec la beaut morale Il n est pas l question d id es Au lieu de citer Bergson au d but de cette divagation qui va un peu bien l aventure j aurais pu citer le livre sacr chinois le Ly Kin vir si cle av J C Quand une femme te parle souris lui et ne l coute pas c est intitul Sagesse Quand m me tous les raisonnements seraient des sophismes il faudrait encore raisonner J ai trouv provisoirement une d finition de la conservation de l nergie Je la note ici pour la discuter plus tard tant donn les nombres qui mesurent dans des ph nom nes qui sont causes et effets les uns des autres certaines choses que nous avons appel es quantit s d nergie et qui n ont rien de commun entre elles que cette appellation le fait qu il existe un nombre ou des nombres qui permettent dans tous les cas de passer d une des mesures num riques une autre par le calcul rend l gitime cette appellation videmment c est remanier C 1 d cembre Les jur s et la justice Landru vient d
15. z riche se soumettent aveugl ment Atten tion je ne voudrais pas tomber dans la th orie de Nietzsche Mais il ne faut peut tre pas consid rer l individu comme un ennemi de la soci t Nous sentons qu il n y a pas d hostilit mais de r aliser le moyen de les concilier par le raisonnement sans se payer de mots c est l que la difficult commence Et c est un bien gros probl me Laissons cela pour plus tard Cela m ne des consid rations sur la psychologie f minine Moins encore que l homme la femme ne se conduit pas par raisons Elle est un moindre degr sociale Quand l homme est aux palabres la femme est dans la hutte Mais il faut aussi qu elle s explique Nous comprendrions peut tre les femmes si elles ne voulaient pas s expliquer Il n y a pas de si grande diff rence entre leurs instincts et les n tres Nous avons une h r dit maternelle qui nous clairerait du dedans Mais nous 16 Nous nous quittons nous arr tons aux raisons nous les prenons pour de la monnaie de bon aloi Or elles ne sont rien pour la femme ou si elle y attache de l importance elle ne peut qu y perdre soit qu elle rogne sur sa personnalit soit qu elle soit sans cesse en lutte contre sa nature Et ce n est pas un des moindres charmes que celui d une me riche en instincts harmonieux raffin s et qu on ne devine qu obscur ment C est peut tre la seule chose qui attache v ritablement en amour ca
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