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Promouvoir la création numérique amateur en bibliothèque

1. En ce sens il est vident que l int gration de la cr ation num rique doit consid rer les ph nom nes d histoire locale des politiques publiques Le meilleur exemple en est la ville de Brest qui dispose d un lu citoyennet et nouvelles technologies particuli rement actif dans la diffusion des savoirs num riques Historiquement la municipalit affirme une v ritable dynamique en faveur des nouvelles technologies mise en place d s 2004 des Points d acc s public a Internet construction d un ECM d di a la cr ation Le Fourneau lancement du wikiBrest dont a pu profiter la biblioth que et par cons quent l espace num rique de la biblioth que Mais en m me temps cette dynamique propre la ville oblige aussi la biblioth que tre li e un r seau plus vaste et ne pas agir seule Il arrive galement que certaines mairies lancent des portails num riques municipaux dont la biblioth que peut se servir tant pour communiquer sur ses projets que pour diffuser les cr ations num riques de ses usagers L aussi une bonne connaissance des politiques locales est n cessaire Ces r flexions sur les partenariats n ont rien de v ritablement nouveau pour les biblioth ques mais le domaine de la cr ation num rique parce qu il est largement partag et dispers au sein de multiples institutions aux fonctions vari es doit faire l objet de davantage de vigilance La biblioth que doit tre capable de se position
2. BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 91 humain en quelque sorte Mais l autonomie de l usager est beaucoup plus importante dans les digital studios en cela peut tre plus en accord avec une pratique qui peut parfois toucher l expression intime et n a pas toujours vocation tre partag e L autre diff rence fondamentale entre les espaces num riques et les digital studios est que ces derniers sont con us comme des espaces sp cifiquement d di s la cr ation d o le terme de studio et non des espaces num riques g n ralistes occasionnellement tourn s vers la cr ation comme c est le cas en France Chez nous la notion de studio est peut tre ce qui manque le plus pour identifier clairement le service et ses missions En France les obstacles sont nombreux la promotion de la cr ation num rique amateur en biblioth ques obstacles techniques obstacles financiers obstacles professionnels obstacles politiques mais les plus complexes viter sont sans doute les obstacles intellectuels et le risque de se voir opposer une absence de l gitimit de ces services en biblioth ques Ils d placent bien trop de fronti res pour ne pas tre per us comme trangers au fonctionnement traditionnel de la biblioth que Et le num rique n est pas n cessairement la fronti re la plus opaque m me si la perception des nouvelles technologies en opposition la mat rialit du livr
3. L arto vous balade Court et documentaire la travers e du miroir BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 112
4. o l on apprend cr er voire o l on cr e Les ateliers de cr ation en biblioth que sont des services encore trop r cents pour ne pas interroger la fonction effective de l institution mais notre conviction est que dans la logique de biblioth ques la recherche d un largissement de leurs pratiques et de leurs usages l atelier de cr ation a sa place c t d activit s plus traditionnelles telles que les expositions ou l heure du conte De la mission 1 la mission 2 telles que nous les avons nomm es le passage peut sembler p rilleux entre un acc s au savoir passif la biblioth que fournit les outils pour apprendre cr er et un acc s au savoir actif la biblioth que devient elle m me l outil pour apprendre cr er Il s inscrit aussi dans de nouvelles attitudes adopt es par les biblioth ques l gard de leur public cette m diation culturelle o des liens nouveaux se tissent entre les biblioth caires et leurs usagers L apparition d ateliers de cr ation est un des t moignages de l volution radicale de la biblioth que dans ces vingt derni res ann es au del des missions premi res de conservation et d acc s Quoi qu il en soit le format de l atelier reste l heure actuelle l activit la plus pris e pour promouvoir la cr ation num rique amateur Les espaces num riques que nous avons visit s proposent g n ralement des ateliers que nous diviserons en deux cat gories les a
5. ou du moins le contr le et la gestion de cette informatisation est d sormais pens e comme une mission de la puissance publique Il faut consid rer le rapport Nora Minc non comme une publication aux id es novatrices les auteurs ne font que reprendre des id es qui commencent circuler mais comme la p n tration de ces id es dans l appareil de l Etat La mission confi e Simon Nora et Alain Minc est en effet de d limiter les comp tences de l Etat en mati re de d veloppement de l informatique Qu en ressort il L informatique y est trait e comme un ph nom ne social sans que les aspects conomiques y soient oubli s mais encore sont ils eux aussi consid r s dans leurs potentialit s sociales r sorption du ch mage nouveaux d bouch s pour l industrie all gement des structures administratives Si l Etat doit contr ler l informatisation de la soci t c est parce qu elle peut tre la solution aux maux qui touchent alors la culture occidentale qui vient de subir une grave crise conomique Mais la vision des auteurs se veut globalisante elle envisage l informatisation de la soci t dans toutes ses cons quences conomiques sociales politiques et culturelles La dimension purement culturelle du rapport n est toutefois pas celle qui ressort le plus et n est pas non plus la mieux tay e Il est simplement admis que l informatique va modifier les traditions culturelles du pays Le rapport Nora Minc repose su
6. fran aise en ligne url http www credoc fr publications abstract php ref R269 adresse consult e le 13 novembre 2011 Paris CREDOC 231 p 2010 DELOULE Madeleine Le num rique dans les biblioth ques de Seine Saint Denis tat des lieux et enjeux en ligne url http www enssib fr bibliotheque numerique notice 1984 adresse consult e le 13 novembre 2011 Association biblioth ques en Seine Saint Denis 2008 DONNAT Olivier Les amateurs Enqu te sur les activit s artistiques des Fran ais Paris Minist re de la culture d partement des tudes et de la prospective 1996 229 p ISBN 2 909717 23 2 DONNAT Olivier Les pratiques culturelles des Frangais enqu te 1997 Paris Minist re de la culture et de la communication d partement des tudes et de la prospective la Documentation francaise 1998 359 p ISBN 2 11 003991 4 DONNAT Olivier Les pratiques culturelles des fran ais l re num rique enqu te 2008 Paris Minist re de la culture et de la communication la D couverte 282 p 2009 ISBN 978 2 7071 5800 0 MINC Alain NORA Simon L informatisation de la soci t Paris Seuil 1978 162 p ISBN 2 02 004974 0 Minist re de la culture et de la communication d partement des tudes de la prospective et des statistiques Culture et m dia 2030 prospective de politiques culturelles Paris La Documentation fran aise 207 p 2011 ISBN 978 2 11 097542 3 R
7. donc par des personnels ext rieurs au milieu des biblioth ques Par la suite la fin des emplois jeunes comme de leur financement a entra n des probl mes de r int gration de personnel de p rennit des emplois et m me si les postes ont t conserv s dans beaucoup de cas la question du recrutement s est finalement pos e avec le temps en l absence de nouvelle source de recrutement privil gi Les ECM en biblioth que ont t relativement pargn s par la fin du dispositif et les postes ont pu tre conserv s des difficult s plus grandes se sont pos s pour les ECM de structures moins solides associations maisons de quartier etc BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 77 De par l historique on serait tent de penser que le recrutement externe est la solution id ale dans la droite ligne d un fonctionnement en place d s le d part Signalons en apart que les espaces num riques tout comme dans une moindre mesure les services d animation culturelle ont souvent t la porte d entr e pour un personnel non biblioth caire en biblioth que autant pour des raisons n gatives d sint r t de l quipe de biblioth caires que pour des raisons r ellement positives Les mentalit s commencent changer et l id e d int grer du personnel externe au biblioth que fait son chemin D Lahary le pr sente comme une volution g n rale potentielle des biblioth ques Mais des t
8. fini des exceptions ou des tol rances pour leur utilisation commerciale ou non par un tiers Les oeuvres sous copyleft sont par d faut librement r utilisables et la licence est simplement l pour d finir des exceptions et des conditions cette r utilisation Pour plus d informations http fr creativecommons org MAUREL Lionel Le pays de Brest territoire des biens communs blog S I Lex 20 avril 2009 en ligne url http scinfolex wordpress com 2009 04 20 pays de brest territoire du libre a propos des conditions de possibilite juridique du web 20 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 56 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que rendons plus visibles sur un Web en pleine volution Un service que pourrait appr cier des cr ateurs amateurs D autre part de nombreuses biblioth ques mettent en place des biblioth ques num riques accessibles en ligne en particulier pour diffuser leurs collections num ris es Ces vastes r servoirs de documents num riques qui tendent parfois la mutualisation l chelle d une r gion ou d un d partement pourraient tre des lieux de diffusion d oeuvres amateurs 3 La conservation p renne du num rique en est encore ses balbutiements dans les biblioth ques et on ne sait combien de temps un fichier num rique peut survivre Mais les notions d interop rabilit entre syst mes ou encore la norme O
9. il s agit la fois de nouvelles formes d expression et d un nouveau mode de diffusion Certaines biblioth ques ont d ailleurs mis en place des ateliers d criture pratique amateur analogique ayant droit de cit dans les biblioth ques au titre d animation culturelle Ibid p 76 SDONNAT Olivier Les pratiques culturelles des fran ais l re num rique enqu te 2008 Paris Minist re de la culture et de la communication la D couverte 2009 p 189 203 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 17 Les donn es statistiques qui l am nent conclure un impact fort du num rique sur la cr ation amateur sont celles qui renseignent l cart entre des pratiques qu il appelle traditionnelles n utilisant pas l ordinateur et des pratiques sur cran au sein d une m me cat gorie Si l on se contente de calquer l enqu te sur celle de 1996 1997 et d exclure les pratiques sur cran l impression est celle d un tassement g n ral des pratiques amateurs En revanche d s qu on inclut ce premier chiffre les pratiques sur cran on constate une augmentation l g re et relative mais r elle En d autres termes ce qu observe O Donnat est la fois un transfert de support du traditionnel au num rique et une poursuite r guli re sans acc l ration de l impr gnation des pratiques amateurs dans la soci t fran aise Dire que ce dernier ph nom ne serait li uniquement au num rique
10. illustr dition 2011 Blog emprunt l anglais web log journal D signe un type de contenu publi sur un r seau Internet ou Intranet caract re volutif diffusant des informations br ves de ton spontan et libre proche dans sa forme d un journal personnel Forum service en ligne destin l change de messages en diff r sur un r seau informatique via une messagerie lectronique ou un site H bergeur prestataire de services quip s de serveurs qui propose aux internautes le stockage et la mise en ligne de leurs contenus sur le Web Leur statut et leurs responsabilit s sont d finies par la loi du 21 juin 2004 Hypertexte lien hypertexte technique qui dans un document informatique permet d ins rer un renvoi direct vers un autre document ou une autre partie du m me document selon un chemin sp cifi l avance Le lien hypertexte est la commande activer pour acc der au document cible L hypertexte est un des principes de fonctionnement du Web Mashup pratique de cr ation consistant prendre des images fixes ou anim es de provenances diverses pour les assembler num riquement et cr er une nouvelle oeuvre in dite parfois avec ajout de sons r cup r s ou cr es pour l occasion Portail type de sites du r seau Internet pr sentant g n ralement une page d accueil sur laquelle sont regroup s les acc s vers diff rents services et sites autour d un th me donn Site Web ens
11. initiales des EPN vers le seul acc s Internet m me si dans les faits les EPN ne s y limitent pas et gardent d ailleurs significativement leur ancienne d nomination Suite aux initiatives prises par l Etat quelques collectivit s territoriales vont elles aussi se positionner sur le terrain des espaces d acc s et d initiation au num rique en d veloppant leurs propres programmes durant les ann es 2000 souvent soutenues par des labellisations EPN Netpublic Sur les 22 r gions m tropolitaines 11 poss dent un programme sp cifique d acc s au num rique et il faut leur ajouter des d partements Landes C te d or Cantal Indre H rault Lot et deux communes Brest Toulon Dans la plupart des cas le principe est le m me que celui des ECM et EPN des aides logistiques ou financi res pour encourager la cr ation d espaces d acc s aux technologies num riques Les informations sur les ECM ont t recueillies par nos soins aupr s de Jean Christophe Th obalt l origine du projet en 1997 1998 Les programmes sont toujours consultables en ligne http www culture gouv fr culture actualites politique ecm 7 Le DICREAM dispositif pour la cr ation multim dia est un dispositif de financement g r par le CNC et imagin en 2002 pour soutenir des projets d artistes C est le versant professionnel de la politique d aide la cr ation num rique men e par le gouvernement autour de l an 2000 Le portail netprojets se tro
12. institutions de lecture publique biblioth ques et m diath ques peuvent l int grer l offre de services qui est la leur A premi re vue il y a une certaine tranget une absence de correspondance vidente vouloir imbriquer biblioth que et cr ation num rique amateur Allons y mot mot car c est de ce premier constat que nous sommes parti dans notre r flexion Num rique Oui le num rique a largement p n tr les biblioth ques Il n est plus aussi tranger qu il pouvait l tre aux temps anciens du multim dia Mais tout de m me dans les biblioth ques est encore pr f r e la mat rialit du livre et nous n en sommes qu aux d buts de la terrible invasion num rique Il faut avancer doucement alors comme en terrain min Amateur On pourrait s tonner que amateur et biblioth que r sonnent mal ensemble car apr s tout la biblioth que est destin e recevoir des usagers et d fend souvent une vision non commerciale de la culture Mais dans sa conception traditionnelle la biblioth que acquiert des oeuvres professionnelles de l ordre de la cr ation publique et non des oeuvres issues de pratiques en amateur de l ordre de la cr ation priv e La logique d acquisition laisse finalement peu de place aux productions non commerciales et non professionnelles qui ne sont pas pr alablement valid es par un diteur Cr ation Le foss se creuse encore davantage d finitive
13. la communaut De plus dans bien des cas des services simples d acc s Internet sont un premier pas vers la mise en place de services plus complexes Mais nous essayons de comprendre le statut que peut avoir la cr ation num rique amateur dans les biblioth ques Or ces ateliers tendent prouver qu Internet c est dire l outil de diffusion a pris le pas sur les contenus savoir se servir d Internet pour acc der des contenus num riques est consid r comme prioritaire sur le fait de savoir cr er les contenus en ligne Selon ce raisonnement la biblioth que reste enferm e dans une logique d acc s qui comme dans le monde analogique dresse une barri re franche qui interpr te la cr ation num rique selon un principe d offre et de demande avec d un c t les consommateurs et de l autre les cr ateurs les uns et les autres n tant pas cens changer leur place Or nous avons vu que le num rique vient justement heurter la s paration entre professionnels et amateurs et cr e un syst me d changes qui n est pas unilat ral un cr ateur propose une oeuvre une communaut de consommateurs mais multiple une communaut de cr ateurs consommateurs s changent leur cr ation Il y a donc quelque chose d anachronique a ne consid rer que les probl matiques de l acc s quand on s int resse au num rique Biblioth que et cr ation num rique Les biblioth ques demeurent des institutions de l acc s gouvern es p
14. la question de son r le face au d veloppement de l informatique dans la soci t fran aise la notion d informatisation de la soci t refl te l id e d un processus dont on ne ma trisait alors pas tous les contours mais dont on se doutait qu il allait modifier en profondeur la soci t fran aise Plusieurs entreprises commencent commercialiser des ordinateurs personnels et les entreprises et administrations se dotent de nouveaux outils informatiques On parle alors de la r volution de la t l matique m me si ce terme n est pr sent plus utilis Entre les d cennies 1970 et 1980 a lieu une premi re vague d informatisation du pays m me si l essor v ritable de l quipement informatique des m nages en France se produit dans la d cennie suivante La fin des ann es 1970 est d cisive dans le changement d attitude de l Etat et du l gislateur jusque l le d veloppement de l informatique tait surtout consid r du point de vue de son ventuelle dangerosit pour deux raisons Danger pour l industrie nationale par le soutien divers projets industriels dans les ann es 1970 Trois plans calcul de 1966 1980 l Etat fran ais esp re viter l h g monie des entreprises am ricaines dans la micro informatique IBM Intel Apple Danger pour le citoyen la loi informatique et libert s imagin e d s 1970 et vot e en janvier 1978 donne naissance la Commission nationale de l informatique et des libert
15. largissement des usages qui partitionnent la biblioth que qui n est plus seulement un lieu o on lit X Gallaup r sume en une phrase leur philosophie Les Ideastore Londres en sont un exemple Outre le fait d avoir abandonn l appellation de biblioth ques ces structures se revendiquent d abord comme lieu gratuit de formation continue et d activit s culturelles puis pr sentent ensuite leur service classique de biblioth que Parce qu on y accueille plus volontiers la formation et la cr ation des usagers ces nouveaux mod les de biblioth que ont de quoi profiter aux oeuvres amateurs des usagers La multiplication de services nouveaux a pour cons quence une partition des espaces en fonction des usages ce qui existait d j intuitivement dans le cas des espaces num riques s par s de la biblioth que Ce faisant la cohabitation permet aussi une d hi rarchisation des diff rentes fonctions de la biblioth que l espace des collections cesse de dominer le lieu et doit apprendre cohabiter avec des pratiques nouvelles 3 2 3 L enjeu de diss mination ou l clatement des espaces Allons maintenant plus loin que l alternative int gration cohabitation Le cas pr cis de la cr ation num rique des usagers sugg re une troisi me solution qui est la diss mination Sachant qu elle est d abord n e sur Internet dans la mouvance des r seaux sociaux nous nous interrogerons sur son application dans le cas d espa
16. ques en mati re d animation culturelle offre plusieurs variantes chacune ob issant une logique propre s adressant un public aux attentes BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 49 pr cises la conf rence magistrale l exposition la r sidence d artiste l atelier de cr ation en petit groupe Nous voquerons plus en d tail cette derni re modalit par la suite mais il va de soi qu elles peuvent se combiner un artiste en r sidence vient faire un cycle de conf rences et termine sa r sidence par une exposition in situ des oeuvres produites la m diath que de Blanquefort banlieue de Bordeaux en partenariat avec l association Medias cit les artistes Julien Clauss et Lynn Pook ont mis en place l installation Pause un ensemble de hamacs travers lesquels du son et des vibrations sont diffus s dans le corps des personnes qui y prennent place par un syst me audio tactile Cette installation prend place dans un ensemble de manifestations de la m diath que autour de la sieste En outre il est fr quent que les oeuvres num riques poss dent une forte composante d interaction avec le public ce qui permet de d passer la simple exposition Quant int grer des artistes des ateliers de cr ation amateur il est n cessaire de r fl chir pertinemment au choix de l artiste Mobiliser des cr ateurs locaux peut tre un choix judicieux il existe sur un territoire de nombreux collectifs
17. retraite une longue absence du responsable peuvent le fragiliser voire le faire dispara tre Il faudra de plus en plus penser syst matiser certains services nouveaux et garantir qu un relais puisse tre assur par ailleurs en dehors de toute appropriation par un seul employ Qu il ne s agisse pas du service d untel le fanatique des ordinateurs mais du service de toute la biblioth que et accept comme tel 3 1 3 Recrutement externe ou formation des personnels biblioth caires Face au probl me que peut poser l int gration d un nouveau service quel personnel pour prendre en charge un projet de cr ation num rique Si la question se pose c est en raison de la probl matique de comp tences cit plus haut Nous avons vu en effet que les comp tences propres la cr ation num rique ne se substituaient pas celles de la biblioth conomie mais venaient s y ajouter Dans cette mesure et parce que les savoirs d un biblioth caire ne sont pas extensibles l infini on peut l gitimement se poser la question suivante faut il r ellement confier ce service un biblioth caire de formation Deux choix sont possibles soit recruter un animateur multim dia sp cialis soit former un biblioth caire aux sp cificit s du service Les deux solutions ont leurs avantages et leurs inconv nients et le choix d pendra moins d un dogme id al que du contexte local et de l historique de l quipe en place Quatre profils existe
18. un ou deux espaces num riques centralisent les activit s Villeurbanne c est la m diath que du RIZE et la MLIS que se trouvent les deux espaces num riques du r seau L identification joue moins sur la fonction de t te de r seau que sur l identit multim dia de ces deux biblioth ques N anmoins les responsables de ces espaces num riques s efforcent d organiser des ateliers dans les autres biblioth ques de quartier la fa on d un service nomade qui peut ainsi desservir plusieurs bassins de population souvent attach s leur biblioth que de quartier L id e d un service nomade qui n est toutefois possible que si les biblioth ques de quartier disposent de l quipement informatique suffisant peut tre une solution pour ne pas contraindre le service de cr ation num rique et ses ateliers en un seul endroit La solution est int ressante en ce qu elle isole le service la cr ation num rique de son espace canonique l espace num rique ce qui constitue une volution notable Ce choix est celui des m diath ques de Romans sur Is re qui ne desservent non pas une seule ville mais par convention sont li es aux biblioth ques de la communaut d agglom ration auxquelles elles proposent leurs services Les usagers s inscrivent des ateliers et les formateurs se d placent avec leur mat riel dans une des sept biblioth ques partenaires 3 2 2 Int gration ou cohabitation du physique au virtuel Il y a d
19. Fran ois Bon d fend une image de l criture amateur en phase avec les principes de la cr ation num rique en biblioth que Il con oit l criture avant tout comme une fa on de s exprimer et r cuse comme une fausse question le statut de l crivain et la litt rarit des textes l objectif des ateliers d criture n est pas de former des crivains ou d tre publi ni m me d apprendre crire mais d exprimer des sentiments personnels le temps d un atelier Les exp riences particuli res des ateliers d criture de Fran ois Bon sont autant de processus analyser et retenir qui vont nous permettre d introduire les probl matiques propres un projet de promotion de la cr ation num rique amateur On peut les interpr ter comme des v nements de co cr ation artistique d oeuvres amateurs trois acteurs la biblioth que comprenant l entit biblioth que et son personnel l artiste et le public ce dernier tant la cible finale de l activit L artiste apporte son expertise personnelle dans un domaine ici l criture en ateliers tandis que la biblioth que g re l aspect logistique de la cr ation et de la diffusion Dans le cas d Ecrire la ville avec la BnF il y a mise en place d un site l allure tr s professionnelle et v ritablement pens dans lequel on reconna t sans peine la charte graphique des sites d expositions de la BnF et activation de partenariats avec des tablissements
20. agisse de Machines et mots Villeurbanne ou de Photographes en Rh ne Alpes Lyon des projets plus ambitieux commencent voir le jour et laissent penser que la cr ation num rique amateur quoiqu premi re vue singuli rement trang re aux missions traditionnelles des biblioth ques poss de tous les atouts pour s y int grer et y prendre une place de plus en plus importantes Cette volution ne va pas sans bouleverser le fonctionnement interne de la biblioth que tout en participant de plusieurs volutions cons quentes des tablissements de lecture publique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 69 Partie 3 Des m tiers et des espaces a repenser L accompagnement des usagers a la cr ation num rique participe des volutions les plus r centes des biblioth ques d sireuses de s adapter aux changements socio culturels qu ils soient ou non induits par le num rique Notre r flexion nous conduit finalement au constat commun que la biblioth que au XXIe si cle c est un m tier et des espaces repenser Nous verrons les relations qu un service d di la cr ation num rique entretient avec la refonte du mod le de biblioth que et les solutions envisag es et envisageables On note globalement deux grandes vagues de mises en place de services de cr ation num rique dans les biblioth ques un enthousiasme autour de 2000 suscit par la cr ation du label ECM et une r surgence la fin de l
21. ainsi que l crivain Dimitri Vazemsky inviter un artiste partenariat avec des collectifs d artistes partenariat scolaire moyens de diffusion Plan tes Tourcoing a connu plusieurs modes de diffusion Le projet a d abord d bouch sur la construction d une machine multim dia rendu accessible au public de la biblioth que pour rendre compte du travail de l atelier elle a t expos e dans le cadre d une exposition sur la ville la m diath que centrale Une restitution du projet final a galement eu lieu lors d un concert donn par les artistes ayant particip Enfin une vid o a t r alis e et mise en ligne sur Vimeo pour rendre compte du projet dispositif physique de lecture sp cifique exposer les cr ations utiliser les plateformes d h bergement BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 106 Table des annexes modalit s de cr ation Si le mat riau de base a t des photographies prises par les participants l oeuvre finale m le texte image son et vid o dans un vaste dispositif multim dia Une fa on de montrer comment le num rique permet une fusion des m dias En outre la machine multim dia est destin e fonctionner avec le public photographie interactivit site multim dia type de relation avec la biblioth que La machine Plan tes Tourcoing a t pr sent e lors d une exposition sur la ville qui se tenait la biblioth que s int grer a un projet collecti
22. ches peuvent tre aussi bien confi es des personnes ne devant rien a priori aux biblioth ques C est le service qui fait le m tier pas chacun des membres de son quipe L avantage de ce type de recrutement est bien videmment sa sp cialisation un sp cialiste de la cr ation num rique qu il soit artiste ou animateur sera plus l aise pour g rer le service et faire les bons choix Il n aura pas se former avant de se lancer dans ses fonctions Le cas particulier de la cr ation num rique demande si on veut qu il s agisse d un service complexe inscrit dans la longue dur e de bonnes connaissances dans le domaine de l art num rique et un solide travail de veille pour inviter des artistes et organiser des ateliers L inconv nient est que le service soit d autant plus isol au sein de l tablissement qu il est g r par un professionnel ext rieur m me si cette question d pend aussi beaucoup de caract res et de relations humaines Enfin pour le recrutement externe on notera qu il n existe pas proprement parler de fili re animation multim dia dans la fonction publique territoriale et que les fronti res de cette profession reste mal d finies Toutefois depuis quelques ann es la profession commence se structurer Il existe deux r f rentiels m tiers utilisables Le centre de ressources de l association des EPN de Wallonie a travaill au printemps 2011 en tablir un pour cerner les
23. classes bnf fr ecrirelaville index htm r sisdence d artiste la m diath que de Bagnolet http laboratoiref bon over blog com Enfin n oublions pas que Fran ois Bon est l origine de la maison d dition num rique publie net dont le lien avec les biblioth ques reste fort Pour en savoir plus sur la d marche de Francois Bon se reporter son dernier ouvrage sur les ateliers d criture Apprendre l invention e book publie net 2007 Il y voque justement la diff rence entre la pratique anglo saxonne des ateliers d criture orient e vers l apprentissage d un m tier et la pratique fran aise qui se concentre davantage sur l expression personnelle amateur BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 46 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que ce site ont t int gr es des pr sentations sur plusieurs crivains travaillant sur le th me de la ville Georges P rec Herv le Tellier Claude Simon des extraits de leurs textes mais aussi des entretiens vid os avec plusieurs auteurs et des images issues des collections num ris es de la BnF C est tout un ensemble qui surgit au d tour de l atelier d criture non dans la phase de cr ation mais dans la phase de diffusion qui reste nos yeux celle sur laquelle la biblioth que doit reporter toute son attention Certes on soulignera le fait que la BnF a les moyens de r aliser un tel projet c
24. connexion Cette derni re condition pose cependant les limites d une telle comparaison dans le cas des biblioth ques la condition d acc s est de pouvoir se d placer dans le cas d Internet la condition d acc s est technique voire conomique Vient s ajouter le fait que la biblioth que est publique parce qu elle accueille du public mais aussi parce qu elle est g r e par les collectivit s publiques et financ e par les imp ts ce qui demeure une diff rence fondamentale avec Internet qui ne r pond qu la premi re acception du terme public La stagnation voire la baisse des fr quentations de biblioth ques a pu tre imput e au d veloppement de la culture num rique et de son outil de diffusion Internet Quand on a besoin d une information on ne va plus la biblioth que mais sur Internet De l vient l id e d une concurrence entre les deux qui ne nous semble pourtant pas si vidente aucune enqu te n a prouv jusqu alors qu il pouvait exister une corr lation entre Port e notamment par Silv re Mercier http www bibliobsession net et Lionel Dujol http labibapprivoisee wordpress com la notion de m diation num rique indissociable du concept de biblioth que hybride traduit un nouveau militantisme de la diffusion du savoir l oeuvre dans les biblioth ques qui n est pas sans rappeler l enthousiasme en faveur de la lecture publique du milieu du XXe si cle L acc s Internet par le Wi
25. cr ation num rique amateur est finalement peu favorable et repose sur des individualit s l chelle locale et des projets sporadiques non sur une v ritable politique nationale concert e et organis e d am nagement homog ne du territoire Dans l esprit des pouvoirs publics une politique en faveur de l acc s au num rique ne rime pas avec cr ation mais plut t avec information Il est temps de s arr ter sur les repr sentations dominantes du num rique et d Internet qui guident les politiques publiques Les pr occupations de l Etat en direction du num rique sont depuis les ann es 1980 de plus en plus visibles et donnent lieu un ensemble de d cisions politiques et l gislatives qui vise encadrer le nouveau contexte num rique Elles sont souvent tay es par des rapports sur les usages du num rique des Fran ais dont certains ont d j t cit s ici Si l enqu te d O Donnat a r v l l ampleur prise par le ph nom ne de la culture d cran Ces derni res ann es quatre lois importantes ont vu le jour qui illustrent l int r t que l Etat porte la question du num rique la Loi pour la confiance en l conomie num rique juin 2004 la loi sur les Droits d auteur et droits voisins dans la soci t de l information juin 2006 la loi favorisant la diffusion et la cr ation sur Internet dite loi Hadopi juin 2009 et la loi sur le prix unique du livre num rique mai 2011 Les deux derni res tradui
26. cr ation num rique pose une difficult suppl mentaire car dans beaucoup de cas il ne s agit pas seulement d enseigner un savoir univoque le travail rel ve autant de l encouragement que de l enseignement puisqu il faudra susciter l imagination Pour Renaud Chauvet pour proposer une d marche cr atrice le biblioth caire doit ma triser lui m me trois l ments le contenu les outils et les usages 4BIBLIOLAB La biblioth que hybride petite synth se d un concept site ABF BiblioLab en ligne url http bibliolab fr cms content la biblioth C3 A 8que hybride petite synthY oC3 A8se dun concept n d SNous entendons pour l instant biblioth caire dans un sens abusivement tendu de tout employ de la biblioth que Nous verrons plus loin la distinction entre personnel au sein de l tablissement 6CHAUVET Renaud L animation d un espace multim dia jeunesse en biblioth que en ligne url http issuu com renaud81 docs document stagiaires complet 2011 p 42 On consultera profit ce document de formation qui d taille les modalit s pratiques de la gestion d un espace multim dia BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 73 L animation va utiliser des outils pour montrer certains usages possibles en fonction des contenus utilis s En d autres termes je dois tre capable pour un contenu donn qu on peut appeler th me de choisir un ou plusieurs logiciels ou si
27. d centralis e par la soci t elle m me met en avant le potentiel de lib ration cr ative qu elle peut provoquer Mais la repr sentation dominante du num rique est celle des autoroutes de l information Pointer cette volution th orique nous permet de souligner les difficult s qui peuvent se pr senter r fl chir le num rique en terme de cr ation Prospective sc narios de politiques culturelles et imp ratif cr atif On se rassurera peut tre sur l volution de l implication de l Etat dans la cr ation num rique amateur en consultant le dernier ouvrage du d partement des tudes de la prospective et des statistiques DEPS Culture et m dias 2030 S y trouvent r unis un ensemble de sc narios imaginaires sur l volution des politiques culturelles de 2015 2030 La plupart de ces sc narios prennent en compte l volution de la cr ativit num rique individuelle en soulignant le r le moteur d Internet c est ind niablement un facteur commun de l volution de la culture num rique clairement per u par le DEPS Mais un seul des sc narios le met en relation avec un quelconque r le de l Etat celui intitul L imp ratif cr atif L l id al de d mocratisation culturelle par l acc s la culture se transforme en id al de cr ativit partag e et communautaire Ce qui compte est moins d appr cier une oeuvre que de participer sa cr ation Si Internet devient un espace public cr atif l
28. d amateurs IRL Quelques exemples de ces forums permettent de voir que cette sociabilit existe toujours malgr son anciennet l chelle du temps num rique elle r unit souvent aussi bien des amateurs que des professionnels le forum Bdamateur pour la bande dessin e http www bdamateur com 1998 le forum du site Audiofanzine pour la musique http fr audiofanzine com 2000 le site marmiton pour la cuisine http www marmiton org 2000 le forum Caf Sal pour l illustration http www cfsl net 2002 les Chroniques des jours anciens pour l criture romanesque http www les chroniques eg2 fr 2003 fanfictions fr pour le genre litt raire particulier des fanfictions http www fanfictions fr 2005 2 L volution majeure des ann es 2003 2004 est la mise a disposition par des entreprises les start ups ou des particuliers technophiles de plates formes de La deuxi me phase est g n ralement connue sous le nom de Web 2 0 Ce concept qui est celui du passage un web social o l internaute est de plus en plus sollicit pour participer lui m me la construction du Web a t popularis par Tim O Reilly partir de 2004 SAbr viation pour In Real Life terme utilis par les internautes pour d signer la vie en dehors d Internet Nous l utilisons ici anachroniquement BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 21 diffusion personnalisable mais destin es a relier un r seau
29. d artistes qui proposent des prestations pouvant s int grer dans un atelier de cr ation num rique A Tourcoing V Van Impe a sollicit trois reprises un collectif d artistes de la r gion lilloise M talu chahuter pour l animation d ateliers num riques Certains artistes acceptent plus que d autres de prendre en charge un public d amateurs et la rencontre entre les deux donne lieu des r sultats extr mement vari s Il en est aussi qui int grent volontiers le public dans leur pratique de cr ation Dans le domaine de l art num rique citons Antoine Denize Nicolas Clauss Carol Ann Braun trois cr ateurs dont la d marche tourn e vers la question de l interactivit et de la participation du public l oeuvre est davantage susceptible de donner lieu des ateliers vivants Le cas particulier d Antoine Denize est int ressant Il est l initiative de nombreux ateliers artistiques destination des amateurs et a mont plusieurs projets avec des biblioth ques Une partie de son vaste projet Bouchabouch sur l volution de la langue dans les banlieues a t r alis e la biblioth que Alexandre Jardin d Asni res en avril 2010 En 2009 l occasion du trenti me anniversaire de la m diath que de Roubaix il cr e avec son association C est trop beau un site internet d di avec lequel les visiteurs sont invit s interagir Tout comme Fran ois Bon dans le domaine de l criture Antoine Den
30. d une v ritable politique concert e sur la cr ation num rique le paysage demeure extr mement diversifi en fonction des territoires De toute vidence l volution la plus r cente des pratiques de cr ation num rique amateur dont nous avons vu les principales caract ristiques s est faite tr s largement en dehors et sans les biblioth ques en particulier sur le Web Pour elles promouvoir la cr ation num rique amateur signifie d sormais aller vers l inconnu et s adapter un contexte existant plut t que r inventer des usages qui existent d j BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 40 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que Les conclusions de la partie pr c dente dessinent un contexte g n ral peu favorable a l apparition de services pour la promotion de la cr ation num rique amateur en biblioth que Pourtant de tels services existent bel et bien et leur int gration a l tablissement d montre s il le faut les capacit s d adaptation de la structure biblioth que Notre r flexion va pr sent consister d montrer partir d exemples tir s des entretiens que nous avons men s avec des responsables d espaces num riques que promouvoir la cr ation num rique des usagers est possible en suivant des chemins tout fait vari s La question de la l gitimit des biblioth ques s int resser la cr ation num rique des
31. de Plaine Commune comme nous l a rapport Xavier Ferreira la mise en place en 2008 d ateliers de cr ation num rique annuels n a pas t un projet isol mais une des tapes d une plus vaste r organisation des biblioth ques pour accueillir des services li s au num rique r organisation qui comprenait galement une informatisation massive la cr ation syst matique d espaces multim dia dans les nouvelles m diath ques et la cr ation du poste de Coordinateur multim dia charg de la bonne organisation de ces espaces poste que X Ferreira occupe en ce moment Une volution similaire va se faire jour dans les biblioth ques de Brest Jusqu pr sent l espace num rique tait int gr l organigramme au sein d un service informatique qui g rait aussi par exemple le syst me informatique Le projet de restructuration pr vu pour la rentr e 2011 transforme l espace num rique en un service documentaire identifi pour mieux l int grer la biblioth que et viter d en faire une simple excroissance informatique Les remarques optimistes de B Corbineau sur les possibilit s d int gration l quipe de la biblioth que nous ont t confirm es lors de nos entretiens En terme de personnel l espace num rique devient souvent au sein de l tablissement la porte d entr e vers le num rique pour le reste du personnel Nous sortons ici du cadre de la seule cr ation num rique mais 1l est certain que ce servic
32. de contenus num riques N anmoins espace physique et espace virtuel peuvent se croiser La diffusion des oeuvres peut donner lieu des expositions sur place Il est galement possible d imaginer des ateliers virtuels destination non plus d un groupe de personnes mais de l ensemble des internautes invit s cr er en ligne Nous avons vu que dans la plupart des cas le service de cr ation num rique se rattache l espace num rique constitu comme une d clinaison des activit s propos es en son sein Ce n est toutefois pas toujours le cas A la biblioth que publique d information de Paris les espaces d di s l autoformation sur ordinateur sont au milieu des collections dans un espace ouvert simplement d limit par des vitres L avantage de l int gration est de permettre outre une familiarit plus grande des personnels avec ce qui touche au num rique un parcours entre les usagers de services diff rents usagers des services num riques se rapprochent des collections papier et vice versa Cette id e rejoint en partie le lieu commun selon lequel les services num riques permettraient d ouvrir la biblioth que de nouveau public A cette int gration physique vient s ajouter une int gration virtuelle dont il faut r fl chir aux cons quences Le choix de l int gration consiste ici placer la page web consacr e la cr ation num rique des usagers au sein du site internet de la biblioth que D s lors comment la
33. de mat riel n cessaire la r alisation de documentaires et d enregistrements vid o destination du site Internet de la biblioth que Le personnel de la biblioth que se rend dans des tablissements scolaires et permet aux tudiants de r aliser des films par exemple un documentaire contre l abus d alcool ou sur un groupe de musique Nous avons d j pr sent l exemple d espaces multim dia nomades Romans sur Is re L exemple hollandais va plus loin il s agit pr cis ment d encourager la cr ation num rique amateur ici vid o avec criture de script et r flexion sur la r alisation d un film en se rendant dans les coles plut t que de faire venir les coles la biblioth que Le myspace des m diath ques de Montpellier http www myspace com mediathequemontpellier Myspace rassemble toute la gamme des musiciens des professionnels accomplis aux amateurs locaux Le site de l e music box http www lemusicbox bm limoges ft SERVET 2009 op cit p 50 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 88 1 1 14 1 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser Certes ce type de projet n cessite des moyens mais il permet la biblioth que de sortir de ses espaces et de se rapprocher des usagers A une chelle plus modeste des ateliers multim dia ambulants pourraient se d placer dans des associations de quartier disposant d j de mat riel informati
34. depuis quelques ann es pour voquer les employ s qui dans une entreprise veillent sur la communaut des internautes consommateurs des produits de l entreprise en particulier sur les r seaux sociaux Le concept a en partie inspir certains biblioth caires qui proposent de penser la pr sence de la biblioth que en terme d animation de communaut s comme l explique Johanna Vogel Les biblioblogueurs r fl chissent l animation de communaut mais ils sont r ticents employer les termes anglais de community management Ils diff rencient la construction naturelle des communaut s d int r t au fil des rencontres et des partages d affinit et la strat gie proactive de s duction men e grande chelle par certaines entreprises Mais les changes que nous avons eus avec les trois animateurs de communaut s nous incitent prendre du recul sur cette vision diabolisante du m tier La logique communautaire existe et ne peut tre ignor e Il faut en conna tre les rouages Cette r flexion peut s appliquer aux communaut s de cr ateurs amateurs existant sur Internet qu ils soient sur des forums des sites des blogs La biblioth que pourrait g n rer et g rer des espaces en ligne qui rassembleraient les cr ateurs amateurs de son territoire en nouant des partenariats avec les associations locales Une premi re d marche d j explor e par la D moth que de Brest ou de fa on plus concluante p
35. des biblioth ques dans d autres domaines de la culture et du loisir en particulier dans le jeu le jeu vid o la radio et la t l vision prenons en notre parti l aube du XXIe si cle la biblioth que fid le son tymologie reste un lieu du livre En cela l criture num rique en biblioth que est un bon exemple de transition entre des pratiques traditionnelles et des pratiques nouvelles D autre part l criture est affranchie de toute concurrence externe qui pourrait s lever dans la mesure o il n existe pas d coles d criture l image des coles d arts Il peut exister des clubs d criture associatifs mais il n est pas rare que ces clubs poss dent d j des relations avec la biblioth que voire en manent De toute vidence il y a dans l criture num rique des affinit s exploiter Nous avons vu dans les rapports d O Donnat que l criture tait un domaine de la cr ation o le passage au num rique i e l criture produite et ou diffus e par un ordinateur avait t le plus pr coce et le plus profond pour d videntes raisons de facilit d utilisation des logiciels de traitement de texte Le public d crivains amateurs poss de d j les codes de cette criture num rique et avec lui la biblioth que peut investir la cr ation pure apr s des phases d apprentissage des outils parfois laborieuses dans le cas de la vid o ou de la photographie Garder toutefois en t te que d autres publi
36. diff rents tablissements et associations professionnelles en lien avec la cr ation num rique Une tape essentielle pour savoir quels partenariats mener et quelle position occuper accompagnement soutien promotion active car la cr ation num rique doit avant tout se mener dans des logiques de collaborations et de compl mentarit Face tous ces crit res se pose la question plus g n rale du positionnement de la biblioth que face aux nouvelles pratiques de son public r el ou potentiel et en particulier les pratiques issues des nouvelles technologies Il est n cessaire d admettre que les pratiques amateur de cr ation num rique se sont d velopp es en dehors des institutions publiques en particulier sur Internet formidable moyen de diffusion et d changes d oeuvres l chelle internationale Un argument qui pourrait amener penser que les biblioth ques n ont pas se m ler de ces nouvelles pratiques Mais ce constat ne doit pas d courager pour autant au contraire il doit persuader les biblioth ques qu il existe des acteurs relais associations h bergeurs de contenus lieux de cr ation vivante avec lesquels dialoguer et qui peuvent potentiellement aider mobiliser des communaut s d j constitu e de cr ateurs amateurs Le positionnement de la biblioth que doit tre d identifier des communaut s d j pr sentes et de r pondre leurs besoins Il est inutile de r inventer un cosyst me de cr ation q
37. et de nouvelles fa ons d envisager les pratiques amateurs traditionnelles photographie criture dessin dans un environnement num rique tant pour la production que pour la diffusion des oeuvres Depuis au moins trente ans l Etat a pris la mesure de ces changements en concevant une politique incitative pour accompagner l informatisation de la soci t et notamment encourager la cr ation num rique m me si ce point reste largement minor Toutefois la place attribu e aux biblioth ques dans cette politique comme dans le d veloppement spontan de nouvelles pratiques sans tre nulle est rest e faible et a abouti au constat suivant la biblioth que est un lieu potentiel de cr ation num rique mais pas un lieu privil gi 1 1 LA MONT E DES PRATIQUES AMATEURS ET L ACC L RATION NUM RIQUE La mesure des pratiques culturelles des Fran ais par l Etat fait l objet intervalles r guliers d un rapport r alis par le sociologue Olivier Donnat Dans l dition 2008 il pointe un double ph nom ne la poursuite d une mont e des pratiques de cr ation amateurs depuis 1980 et l affirmation de la culture de l cran La cr ation num rique amateur est au croisement exact de ces deux volutions majeures qui conduisent la fondation d une culture num rique qui ne soit pas seulement une culture par les professionnels mais une culture qui donne une place minente au faire de chaque individu D autres auteurs comme Patri
38. fi n est pas encore pr sent dans toutes les biblioth ques pour des raisons sanitaires techniques ou financi res selon les cas SHATINGUAIS 2009 op cit p 52 56 SCALENGE 2008 op cit p 153 154 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 36 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur l abandon des biblioth ques qui reste en outre tout relatif et l adoption d Internet comme interface sur le monde Mais plus que de concurrence il s agit d une compl mentarit des biblioth ques et d Internet Pour Patrick Bazin la culture num rique se situe par ses contenus dans la continuit de l ordre du livre et on aurait tort de les opposer Le num rique peut apporter beaucoup la biblioth que tout comme la biblioth que peut profiter au num rique La question de l acc s et surtout de la classification de l information jusque l l apanage des biblioth ques tend se r pandre au reste de la soci t dans ce qu il appelle une biblioth carisation du monde En d autres termes les comp tences propres aux biblioth ques s av rent n cessaires dans le rapport entre le public et la culture num rique condition de faire l effort d une adaptation aux logiques propres cette culture Depuis quelques ann es s est d velopp un discours plus positif et volontariste en faveur de l introduction de la culture num rique au sein des biblioth ques Il s agit pour reprendre u
39. formes Clermont Ferrand Bains num riques Enghien les Bains Cette reconnaissance des partenaires locaux a dirig le choix des m diath ques de Romans sur Is re de limiter leurs ateliers de cr ation num rique des ateliers purement pratiques o il n y a pas de r elles cr ations artistiques au bout mais simplement une familiarisation avec des outils La pr sence d un club de photographes et vid astes amateurs tr s actif sur la commune les a conduit pr f rer cette compl mentarit la biblioth que prend en charge les aspects logistiques acc s et usage des logiciels tandis que le club se concentre sur les discussions et changes artistiques Dans ce cadre a t conduit en 2010 Romans le projet Biblioclip d apr s une initiative montr alaise STHEOBALT 2002 op cit SA l adresse http www netprojets fr Pour un exemple de fiche bilan r alis e par Val rian Van Impe pour la m diath que de Tourcoing http www netprojets fr index php option com_content amp view article amp id 575 amp catid 7 fiches projets A l adresse http biblioclip com BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 42 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que les participants en partie mobilis s a travers le club photo taient invit s a r aliser un clip sur leur perception de la biblioth que pour participer un concours international
40. fran ais Le digital studio est un autre mod le de d veloppement de la promotion de la cr ation num rique amateur qui appara t non pas dans les biblioth ques publiques comme en France mais par les biblioth ques universitaires Ils sont les h ritiers des writing centers beaucoup plus d velopp s dans les universit s am ricaines o l universit se veut aussi tre lieu d expression artistique que dans leurs homologues fran aises Leur ambition est de donner acc s l usage cr atif des nouvelles technologies un public sp cifique d tudiants On en trouve des exemples la State Florida University la Texas Christian University ou au Canada la Laurier Library Les digital studios constituent presque syst matiquement un service offert sur les campus am ricains m me s ils ne sont pas toujours rattach s la biblioth que de l universit Le mod le des digital studios s est ponctuellement export dans quelques public libraries nord am ricaines pour tendre la cr ation num rique un public autre qu estudiantin On en retrouve dans le Kentucky dans la Lexington Public Library ou au Canada la Toronto Public Library Ce qui diff re radicalement dans les digital studios nord am ricains est le service fourni Dans les digital studios l accent est mis sur la mise disposition de mat riel comme nous l indique la description du digital studio de Lexington La mission du Digital Studio est de fournir a
41. la photographie num rique et monte un site web pour montrer ses clich s ses amis ou mieux encore s inscrit sur flickr pour partager ses d couvertes visuelles avec d autres amateurs Plus simplement la cr ation num rique est le versant cr atif de l usage des technologies de l information et de la communication versant qui bien souvent est mis de c t et semble vouloir se d finir en creux Elle n est qu une cat gorie l int rieur du vaste champ des loisirs du quotidien Moderne elle l est simplement parce qu elle fait appel des outils num riques que ce soit au moment de la production ou au moment de la diffusion car apr s tout la copie num rique d une oeuvre r alis e au scanner est une tape dans la conception artistique qui n est pas accessoire Mais il ne faut pas se laisser prendre l illusion enthousiaste du progr s et l attrait de la nouveaut la cr ation num rique amateur est une pratique adapt e aux outils de notre poque mais dans la juste continuit des pratiques amateur traditionnelles le peintre du dimanche n est pas une invention r cente et il n est ni plus ni moins moderne que le compositeur de musique lectronique du dimanche De fait et nous aurons l occasion d y revenir la cr ation en amateur est identifi e comme une pratique de loisirs dans les enqu tes sur les habitudes culturelles des fran ais Nous la prenons comme telle et posons la question dans quelle mesure les
42. la structuration des communaut s d amateurs Arr tons nous pr sent sur plusieurs exemples Les ateliers des m diath ques de Romans sur Is re illustrent bien le choix d en rester l initiation choix qui est celui de la majorit des tablissements Pour l ann e 2010 2011 l espace multim dia a propos quatre ateliers de cr ation multim dia chaque fois en six s ances je d bute la vid o num rique je d bute la photographie num rique je d bute la cr ation graphique je progresse en photo num rique Bien que le titre ne le pr cise pas les trois premiers ateliers correspondent en r alit l apprentissage d un logiciel respectivement Windows Movie Maker Picasa Gimp ils se pr sentent avant tout comme des ateliers d initiation pour des d butants La biblioth que se positionne ici en d but de parcours de l amateur comme une amorce Le quatri me atelier se veut plus pouss et dans sa pr sentation suppose d j l acquisition de connaissances esth tiques telles que la composition ou des proc d s de retouche avanc e Tous quatre sont Nous tirons ces intitul s de l adresse suivante consult e le 13 novembre 2011 http www mediatheques pays romans org espaces ateliers php BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 52 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que la pour pr senter aux usa
43. langagi res Le r sultat du projet Bouchabouch d Antoine Denize est visible a cette adresse http bouchabouch free fr MEDIAS Etirer la langue html Site internet pour l anniversaire des m diath ques de Roubaix http anniversaire mediathequederoubaix fr BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 50 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que sur ce type d activit qui n est pas inutile loin s en faut mais qui doit tre pens en fonction de la population desservie et de l acc s qu a cette population aux technologies informatiques Dans la r alit deux probl mes se posent Tout d abord l achat de licences d utilisation est parfois difficile g n ralement soumis a des r gles d usages des syst mes informatiques l chelle de la municipalit sur lesquelles la biblioth que n a pas la main Ces licences co tent cher et juridiquement les limites de leur utilisation par le public sont souvent floues comme pour beaucoup d acquisitions num riques Si l usager ne peut emprunter le logiciel pour l installer sur son propre ordinateur et se trouve oblig de venir sur place l int r t se trouve limit Surtout le d veloppement de logiciels libres de cr ation num rique que tout un chacun peut avoir tend rendre inutile l quipement en biblioth que En revanche une population plus pauvre pourra tre plus demandeuse Enfin l acquisition d un mat riel
44. le 12 novembre 2011 s sur le catalogue Le grand reporter patrick de saint exup ry la m diath que le 9 novembre sur le ste 8 x La fran afrique une projection d bat le jeudi 17 novembre k 2LDM 47 Octobre 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 110 C EE Table des annexes 2 La page d accueil de la m diath que de Tourcoing permet d acc der aux oeuvres produites lors des ateliers de cr ation num rique en passant par l onglet peut tre trop peu explicite de nous 4 vous colonne de gauche en rouge Les informations pratiques concernant le p le multim dia sont quant elles accessibles par l onglet infos pratiques colonne de gauche en vert Wi Ut 2 Loire etait mast 10 heque ra nicipale Tourcoing Lo Cr ative Enver un sujel un tire un sulew f NN Coups de c ur tal e consulter la rubrique Recherche Cuvesschenge La libert au bout du fil Comme un cho lexposilion des Archives Municipales R Broches amp Alliances qui retrace le parcours de ces grandes Samedi 19 novembre 4 15h entre nos mains patronnes de linduatrie textile du Nord le film documentaire M diath que Andr Malraux de Martians Olero pose un regard contemporain lucide et VAS TIAL bienveillant sur quelques ouvn res de lincerie contraintes S lactons ihomatiques Entre nos mains u
45. le reste de la population Ils ont un rapport privil gi avec le livre et la lecture qu il serait possible d exploiter Toutefois si cela fonctionne bien pour l criture O Donnat nuance ce constat sur l ensemble des pratiques Le fait de pratiquer une activit artistique n est pas syst matiquement loin s en faut associ la fr quentation de spectacles donn s par des professionnels Leurs taux de participation la vie culturelle sont sup rieurs aux moyennes nationales sans qu on observe une v ritable sp cialisation dans leur domaine d activit Les attentes culturelles des amateurs demeurent fortes sans tre pour autant sp cialis es 1 1 2 et mutation l re num rique Evolutions des pratiques Quelles ont t les mutations en cours jusqu en 2008 date de la derni re enqu te d O Donnat Il place d embl e son chapitre Pratiques en amateur et production de contenus sous l angle du d veloppement du num rique qui sous tend par ailleurs l ensemble de son rapport Le d veloppement du num rique et de l internet a profond ment transform le paysage des pratiques en amateur favorisant l mergence de nouvelles formes d expression mais aussi de nouveaux modes de diffusion des contenus culturels auto produits dans le cadre du temps libre Retenons ici les deux caract risations mises en avant par O Donnat qui vont nourrir notre r flexion sur la cr ation num rique amateur
46. les distinguons par la suite en Ibid p 75 76 Les donn es brutes se trouvent en annexe 1 accompagn es de quelques commentaires BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 33 employant le sigle EPN le pourcentage de biblioth ques parmi les espaces publics num riques proposant des services culturels et de cr ation multim dia le module de recherche permettant cette s lection Les EPN ne sont pas tous d di s sp cifiquement la cr ation num rique loin s en faut la plupart sont seulement des lieux d acc s Internet De fait la fin du programme ECM a sign la fin de la prise en compte sp cifique au niveau national de la dimension cr ative du num rique Il faut tout d abord pointer le fait qu il existe un tr s fort d s quilibre dans la r partition des EPN en France Certaines r gions sont particuli rement bien dot es 562 en Rh ne Alpes 537 en Ile de France et d autres assez pauvres 33 en Corse 48 en Alsace Si on rapporte le nombre d EPN au nombre d habitants les diff rences s estompent l g rement mais les d s quilibres se recomposent et demeurent 1 EPN pour 38 000 habitants en Alsace contre 1 EPN pour 6 000 habitants en Picardie D o des diff rences importantes dans les chiffres cit s Sur la totalit des espaces labellis s netpublic en France seul 8 sont des biblioth ques ou des m diath ques Ce chiffre bas s explique par le fait que la politique de
47. leur souplesse d utilisation et leur id al de diffusion maximum des oeuvres De plus en plus de biblioth ques d posent leur production en Creative Commons inciter les usagers en faire autant tend donner une coh rence aux missions de diffusion de la biblioth que en tant que service public et gestionnaire d un bien commun Dans un article de son blog S I Lex Lionel Maurel d fenseur de l usage des licences libres en biblioth que sugg re volontiers que cet usage l heure des initiatives de m diation 2 0 ne peut se limiter aux seuls contenus produits par la biblioth que Il me semble que le d veloppement des projets 2 0 en biblioth que ne peut qu acc l rer l appropriation de ces outils juridiques par la profession La part que peuvent prendre les biblioth ques dans ce mouvement au niveau d un territoire ou de communaut s en ligne est d ailleurs loin d tre n gligeable Nos tablissements peuvent bien s r produire directement des contenus libres qui deviendront des biens communs mais aussi signaler et agr ger des contenus produits par d autres ou inciter les cr ateurs d poser leurs contributions dans des sortes d archives ouvertes de la cr ation qu ils pourraient mettre en place Il imagine le travail d expertise juridique de la biblioth que l chelle d une communaut enti re comme un moyen de mettre en bien commun un patrimoine local d s sa cr ation par des licences l
48. limit e des oeuvres amateurs en dehors des seuls usagers du service de cr ation num rique Strat gie de l identification par la notion de co cr ation des publics c est le choix de la m diath que de Tourcoing Sur le site Web il y a s paration entre le service multim dia et les oeuvres produites par ses usagers Les informations sur le service sont simplement port es avec les autres informations pratiques sur la biblioth que En revanche les oeuvres se situent dans un onglet intitul De nous vous qui regroupe les diff rentes actions men es aupr s des publics Le Pour des captures d cran se reporter l annexe 3 Mais nous verrons par la suite que Romans sur Is re a aussi choisi pour la diffusion une strat gie de cohabitation BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 84 Partie 3 Des m tiers et des espaces a repenser titre reste assez peu explicite mais on peut souligner ici la volont de mettre en avant sur le site lui m me la logique de co cr ation de contenus et les oeuvres amateurs La question de l int gration des oeuvres num riques amateurs se pose aussi propos du catalogue faut il int grer ces oeuvres dans le catalogue en tant que document num rique consultable en ligne Pour l instant ce choix reste assez rare mais tout comme est rare le choix d int grer les ressources num riques gratuites au catalogue Nous avons vu que dans le cas des cr ations mu
49. mediathequederoubaix fr 6 Plan tes Tourcoing Tourcoing 2010 Pour accompagner et illustrer les grandes volutions urbaines de Tourcoing le p le multim dia de la biblioth que de la ville a propos depuis 2007 plusieurs atelier de cr ation num rique En 2010 le dernier qui s intitule Plan tes Tourcoing invite les participants construire l aide de photographies les diff rents visages de leur ville L atelier a t propos des coll giens du quartier Il a t fait appel plusieurs artistes et collectifs d artistes pour accompagner les enfants dans leur d marche de cr ation L originalit du projet tient au dispositif final En effet les enfants ont d abord travaill partir de photographies sur lesquelles se sont agr g s des textes des dessins des sons Puis les artistes ont r cup r leurs oeuvres pour les mettre en sc ne dans une machine multim dia La machine expos e dans les locaux de la biblioth que se pr sente comme une borne d arcade qui permet au spectateur de naviguer dans le Tourcoing virtuel assemblage de plan tes h t roclites imagin par les enfants partenariats exterieurs Le p le multim dia a fait appel des partenaires la fois pour mobiliser un public en l occurence les l ves du coll ge Lucie Aubrac et pour accompagner les cr ateurs amateurs Plusieurs collectifs d artistes locaux ont t sollicit s association H lio association M talu chahuter
50. n it dans la gestion des EPN Si en Aquitaine 33 des EPN sont des biblioth ques ce chiffre descend 3 en Picardie qui est en m me temps la r gion la mieux dot e en terme d EPN habitant En outre alors qu on aurait pu penser que les biblioth ques prendraient le relais dans des r gions o les EPN sont moins pr sents on n observe pas de corr lation entre une faible couverture en EPN et un fort taux de biblioth ques parmi les EPN Cette corr lation est contredite par plusieurs exemples la r gion Centre est mal dot e en EPN 1 34 600 hab mais les biblioth ques n y occupent pas non plus une place importante 8 2 tandis que la r gion Midi Pyr n es est assez bien dot e en EPN 1 9 700 hab et les biblioth ques occupent quand m me une place importante 22 9 La part des biblioth ques dans les espaces num riques demeurent relativement faible Elles constituent au sein d un territoire un espace num rique parmi d autres et s enchev trent avec des associations de particuliers des maisons de quartier des structures municipales des coles d arts Ainsi l espace num rique d une biblioth que BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 34 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur doit tenir compte de cette r alit il n est pas seul sur son territoire et nous l avons vu les situations varient norm ment d une ville l autre d un d partement l autre En t
51. n existent plus en tant que tels ils sont souvent l origine de structures encore actives et peuvent parfois tre r investis L impulsion pour une politique volontariste en mati re d acc s aux outils informatiques est donn e durant l ann e 1997 apr s le discours de Lionel Jospin premier ministre depuis juin Hourtin le 25 ao t Il reprend des arguments traditionnels depuis le rapport Nora Minc mais en ajoutant aux enjeux conomiques et industriels des priorit s en mati re d ducation et de d veloppement d une culture num rique Un Comit interminist riel pour la soci t de l information est mis en place il se tiendra tous les ans entre 1998 et 2000 puis encore deux fois en 2003 et 2006 Du premier CISI na t en janvier 1998 le Plan d action gouvernemental pour la soci t de l information PAGSI qui d finit six axes prioritaires parmi lesquels peuvent nous int resser l ducation aux outils num riques dans l enseignement scolaire et la ma trise par tous des TIC Le premier programme d envergure lanc dans le cadre du PAGSI est la cr ation des Espaces Culture Multim dia g r par la D l gation au d veloppement et aux formations du minist re de la Culture et de la Communication Il vient amplifier plusieurs initiatives ponctuelles prises par cette d l gation C est une tape essentielle pour le sujet qui nous occupe pour la premi re fois une initiative publique en mati re d acc s l informatique m
52. pas tant de faire entrer un public diff rent dans la biblioth que que de transformer l usage et l image de l tablissement de l affirmer non plus comme un espace irr m diablement li au livre mais comme un lieu potentiel de l panouissement d une culture num rique L se trouve l enjeu v ritable modifier l image de la biblioth que aux yeux du public et peut tre aussi aux yeux des biblioth caires am nera cesser de consid rer les usagers des espaces multim dia comme un public diff rent conqu rir mais au contraire comme un public normal qui poss de son int r t propre pour se d placer la biblioth que Pourquoi vouloir tout prix les faire venir dans d autres services de la biblioth que l o nous n exigeons pas des usagers de services mieux implant s de venir aussi dans l espace multim dia Cr ateurs confirm s et d butants Il est plus int ressant de se pencher sur les clivages r els l oeuvre au sein des services de cr ation num rique Le premier est li l accumulation de fonctions qui est bien souvent le lot des espaces multim dia charg s de tous les services qui n cessitent un acc s informatique collections th matiques sur l informatique postes de consultation web acc s local aux ressources num riques jeux vid o bureautique aide la recherche d emploi en ligne Des conflits d int r t peuvent na tre de ces usages multiples qui obligent souvent les responsables
53. pour naviguer par pays Dans cet exemple pr cis nous nous situons bien dans un travail de co production de contenu la biblioth que apportant son savoir faire des cr ateurs amateurs A ces conditions peuvent se penser les partenariats avec des groupes de cr ateurs amateurs ou d butants en ligne qu ils soient ou non soutenus par un h bergeur On peut concevoir plusieurs degr s d implication A un premier niveau la biblioth que peut assurer la promotion des oeuvres amateurs diffus es sur le site par un travail de r f rencement et de suggestions sur son site A un second niveau la biblioth que peut inclure les oeuvres en question dans son catalogue dans sa biblioth que num rique et faciliter leur acc s sur place pour que les usagers de la biblioth que puissent les trouver sans forc ment les chercher pr cis ment mais parce qu ils s int ressent tel genre musical De plus la biblioth que fournirait ici aux cr ateurs son expertise en terme d identification et d usage des m tadonn es Enfin un troisi me niveau on peut imaginer un partenariat plus syst matique o la biblioth que deviendrait un prestataire au service de la communaut de cr ateurs num riques assurant la fois la diffusion aupr s d un public local l identification et le r f rencement des orientations sur le statut juridique de l oeuvre des expositions et animations diverses Autrement dit notre proposition consiste consid rer la c
54. r seau Les contacts sont tablis et c est cela qui peut tre attendu d une politique ambitieuse en mati re de promotion de la cr ation num rique amateur conna tre parfaitement les associations et clubs qui sont susceptibles d tre int ress s par le service soit comme fournisseur de contenus soit comme public potentiel Le service se donne alors une v ritable mission aupr s d une communaut pr cise pour la renseigner sur la documentation pour r aliser une veille sur le sujet pour lui donner l occasion de cr er lors d ateliers pour la mettre en relation avec un public avec d autres amateurs avec des professionnels On conna t ensuite la vari t des outils et des services dont peut se doter une biblioth que pour r pondre aux besoins d un groupe dont les attentes peuvent tre facilement identifi es pr t d ouvrage netvibes dynamique expositions Sans passer par un jargon qui se veut innovant il n est pas difficile de constater que la logique de mise en r seau qui ferait de la biblioth que le pivot d une communaut d int r t s bauche d j Sans doute faudrait il le syst matiser et le renforcer mais l interviennent des probl mes de moyens un espace multim dia g r par deux personnes ne peut gu re prendre en charge un grand nombre d interlocuteurs Mais tous les responsables d espaces multim dia que nous avons interrog s poss dent leur carnet d adresses d associations contacter et nouent des parten
55. rencontrer conna tre et partager avec d autres usagers En effet pour X Galaup le souffle nouveau de la biblioth que communautaire viendra en grande partie des services non documentaires et en particulier des animations susceptibles de rassembler des groupes d individus autour d une passion Le service de cr ation num rique correspond pleinement cette d finition Nous allons analyser le positionnement que la biblioth que peut prendre face cette logique communautaire Plusieurs solutions nous paraissent judicieuses et susceptibles de repositionner la biblioth que non pas tant comme un lieu de cr ation amateur mais comme un lieu de soutien la cr ation amateur La biblioth que peut tout d abord tre le lieu de rassemblement d une communaut d int r t et mettre en r seau des groupes au niveau local Au del du niveau local il nous semble l gitime d interroger la place que la biblioth que pourrait prendre face aux cyber communaut s de cr ateurs amateurs Enfin nous reviendrons sur l id e que la biblioth que en voie d accepter que l usager GALAUP Xavier L usager co cr ateur des services en biblioth que publique l exemple des services non documentaires m moire d tude DCB sous la direction de Dominique Lahary Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2007 p 53 1 Tbid p 46 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012
56. resser une population plus vaste Le clivage qu introduit la cr ation num rique peut dans un premier temps s envisager en terme d usager non usager mais nous verrons que cette r flexion est st rile et que la v ritable distinction en jeu est entre les vrais cr ateurs amateurs qui pratiquent d j l activit r guli rement et les cr ateurs ponctuels pour lesquels la biblioth que est la seule occasion qui leur est donn e de se consacrer une activit de cr ation num rique Le public des espaces de cr ation num rique est potentiellemment vari et impr visible m me si deux constantes mergent le public scolaire comme public privil gi et la captation des populations socialement d favoris es et d origine immigr e Dans les deux cas c est la fonction socio ducative des biblioth ques qui est privil gi e dans le cadre d une activit de loisir Enfin sur le long terme les ateliers de cr ation num rique en tant que nouveau service s inscrivent dans la mouvance des r flexions sur la biblioth que comme espaces de co cr ation et comme points d ancrage d une communaut d usagers Nous examinerons les r alit s et les difficult s de ces deux pistes de r flexion dans le cas de la cr ation num rique 2 3 1 Quel public pour les services de cr ation num rique Il est faux de penser que les services de cr ation num rique s adresseraient exclusivement des personnes peu coutumi res des biblioth
57. rique en biblioth que Elle h rite des acquis de ce recrutement mais voit s y ajouter des comp tences suppl mentaires dans des domaines artistiques Nous verrons que la profession d animateur multim dia commence prendre forme et constituer une profession part enti re clairement identifi e dans ses t ches et ses comp tences Finalement deux alternatives se posent et c est cette question qui doit tre tranch e la cr ation num rique doit elle tre confi e un sp cialiste non biblioth caire ou est ce la formation des biblioth caires qui doit s adapter de nouvelles fonctions du lieu 3 1 1 Nouveaux m tiers dans les biblioth ques En amenant notre r flexion sur le terrain de la gestion du personnel nous avons d cel qu un mouvement de fond se faisait jour dans les biblioth ques vers une red finition de la profession contrainte par des volutions socio culturelles Il n y a donc pas l de sp cificit du service de cr ation num rique qui s inscrit volontiers dans un plus vaste mouvement Reprenons ici les termes de Dominique Lahary qui apr s s tre interrog sur l acc s comme mot cl donne sa vision d un m tier de biblioth caire en constante mutation On le voit la biblioth conomie est plus que jamais un assemblage de savoirs et de savoir faire d origines diverses sans cesse en mouvement Ce n est pas une discipline universitaire ou scientifique Si elle utilise comme l his
58. s CNIL dont le but est d viter que le d veloppement de l informatique notamment dans l administration activit en amateur pour l amour de l art mais se fixe des objectifs professionnels p 16 Non que les cr ations amateurs analogiques soient inint ressantes Au contraire on se souvient de l int r t port dans l entre deux guerres l expertise ordinaire de peintres du dimanche Henri Rousseau S raphine par certains collectionneurs comme Wilhelm Uhde Ce qui change c est le regard port sur ces cr ations et la fin d une hi rarchisation des oeuvres par le degr de professionnalisation de l artiste 211 d signe alors la convergence des moyens de communication et de l informatique incarn e par le Minitel Le terme t l matique dispara t en m me temps que le minitel BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 24 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur n entre en contradiction avec la protection de la vie priv e et des libert s individuelles et ne d bouche sur la mise en place d administrations totalitaires contr lant les citoyens aux moyens de fichiers centralis s Avec le rapport command par le pr sident Val ry Giscard d Estaing Alain Minc et Simon Nora en 1977 qui s ach ve par la publication de L informatisation de la soci t les rapports de l Etat l informatique sont con us de fa on positive L informatisation de la soci t
59. serait aller trop loin dans l interpr tation mais quoi qu il en soit il constate que la culture amateur int gre parfaitement un versant num rique au cours de la d cennie 2000 Deux exemples tir s de l enqu te de 2008 peuvent enrichir notre propos Celui de l criture tout d abord Les 19 de Fran ais qui disent pratiquer une activit d criture se r partissent comme suit 7 le font exclusivement selon des m thodes traditionnelles 4 exclusivement sur ordinateur et 8 alternent entre les deux La progression depuis 1997 est importante on passe de 13 d crivains amateurs r guliers 19 et l cart correspond en partie l arriv e d crivains tout num rique Dans ce cas pr cis c est le ph nom ne des blogs personnels qui joue un r le dans l investissement de l criture en ligne mais il faut aussi consid rer le fait que l criture sur ordinateur tait d j implant e en 1997 On regrettera que l enqu te ne distingue pas parmi les pratiquants sur cran ceux qui cr ent sur ordinateur puis impriment leurs cr ations de ceux qui diffusent par ordinateur N anmoins la possibilit d tre lu en ligne a ouvert la voie tout un pan de l expression personnelle que l on peut lire tous les jours sous la forme des blogs qui pars ment le Web Un cas part est celui de la photographie et de la vid o amateur La diffusion grande chelle des appareils num riques dans la soci t a provoqu un net transfer
60. tiers et des espaces repenser La logique de diss mination s applique id alement la mani re dont les biblioth ques peuvent g rer la diffusion d oeuvres num riques amateurs dans la mesure o comme nous l avons soulign pr c demment la cr ation num rique amateur est marqu par l existence de nombreuses communaut s de cr ateurs dispers es un peu partout sur le web du forum l h bergeur Or comme le sugg re Lionel Dujol Il est dommage que la biblioth que n essaie pas de se positionner aussi sur ces communaut s d int r t qui vont bien au del des usagers de la biblioth que La strat gie de diss mination des contenus amateurs partir des r seaux sociaux contenus cr atifs comporte deux volets D une part la biblioth que peut se servir de r seaux virtuels pr existants pour diffuser les oeuvres num rique de ses usagers qu elles soient ou non produites dans le cadre d ateliers internes Deux exemples simples pour illustrer notre propos Valerian Van Impe de la biblioth que de Tourcoing diffuse les vid os produites lors des ateliers num riques sur le site vimeo le Myspace des biblioth ques de Brest a t con u pour diffuser des oeuvres amateurs de ses usagers D autre part la biblioth que peut aller chercher des oeuvres num riques sur des r seaux virtuels ou r els pour leur proposer un service de diffusion ou de conservation sp cifique L exemple est celui du projet Lyon Villeurban
61. une pratique de cr ation personnelle tant t l historique du lieu l espace multim dia de Tourcoing est un ancien ECM donc historiquement orient vers la cr ation tant t un volontarisme local sur le r seau de Plaine Commune Ces ateliers de cr ation sont souvent encadr s par des cr ateurs professionnels L o l atelier d initiation est con u comme un rendez vous r gulier l atelier de cr ation est ponctuel et v nementiel m me s il peut se d couper en plusieurs s ances C est une op ration localis e men e par la biblioth que parfois l occasion d un v nement ext rieur festival exposition et qui ne se r p te pas d ann e en ann e ou du moins pas sur les m mes th mes Ainsi en avril 2009 l occasion de la f te du livre jeunesse de Villeurbanne un atelier de cr ation en stop motion a t propos un groupe d enfants sur la base de planches de deux illustrateurs ayant donn leur accord Renaud Chauvet nous a pr sent cet atelier en insistant sur la cr ation narrative et la r appropriation d un univers graphique au moyen de techniques num riques extr mement vari es photographies animation dessin Dans ces ateliers qui aboutissent des oeuvres pleines et enti res l usage de l outil num rique et la conversion de l usager en praticien amateur n est pas une fin en soi Ce qui prime est de sensibiliser le public l art et de laisser s exprimer son imagination le temps d
62. usagers est essentielle dans notre r flexion Etablissons d abord le constat r aliste que la cr ation num rique en biblioth que est confront e une forte concurrence tant interne qu externe ce qui la rend moins centrale pour un projet d tablissement Puis en nous basant sur des exp riences men es dans divers tablissements nous allons essayer de savoir comment la cr ation num rique des usagers peut s inscrire dans les missions des biblioth ques en distinguant trois missions g n rales l acc s au savoir de base l accompagnement d une pratique culturelle et la diffusion des oeuvres Enfin comme toute politique de biblioth que doit se poser la question de son public nous nous interrogerons sur le public de la cr ation num rique et de la mani re dont on peut l appr hender 2 1 PENSER LA CONCURRENCE ET LA COMPLEMENTARITE Avant de pr senter les diff rents projets qui peuvent permettre a une biblioth que de promouvoir la cr ation num rique amateur nous souhaitons d crire le cadre dans lequel ces services nouveaux peuvent trouver leur place En apparence la cr ation num rique en biblioth que est malmen e par des concurrences la fois externe et interne externe car la biblioth que n est pas le seul lieu sur un territoire donn initier un public la cr ation num rique interne car elle n est pas le seul service de la biblioth que et elle n a pas vocation tre le service principal ou central Comme
63. 2 bilan par JC Th obalt En 2002 Jean Christophe Th obalt qui a supervis la mise en place des ECM d s le d but dresse un bilan pour le Bulletin des biblioth ques de France en se concentrant principalement sur les biblioth ques Au moment o il crit 150 structures b n ficient de la labellisation ECM Elles se r partissent comme suit Biblioth ques 64 43 Centres culturels et MJC 38 25 Cin mas et centres audiovisuels 13 8 5 Centres d art et coles d arts plastiques 9 6 Sc nes nationales salles de th tre spectacle vivant 7 4 5 Sc nes de musiques actuelles 6 4 Centre de culture scientifique et technique 5 3 5 Friches artistiques et nouveaux lieux disciplinaires 8 5 5 STHEOBALT 2002 op cit BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 32 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur Cette r partition donne une id e de la diversit des structures susceptibles de s int grer au dispositif Les deux secteurs les plus demandeurs ont t la lecture publique et les milieux socio culturels A eux deux ils se partagent 68 des labellisations Ces chiffres montrent la fois que les biblioth ques ont t les espaces qui ont le plus profit du dispositif mais aussi que cette avance est loin d tre h g monique 43 reste un taux relativement bas la volont de diversification a t plus forte pour permettre des appro
64. 2012 100 Table des annexes Tableau 2 espaces labellis s netpublic en Nombre total par rapport au Nombre de de bibs par rapport au France de structures total d EPN labellis s biblioth ques total r gional Alsace 19 0 87 39 58 4 21 05 Aquitaine 107 4 93 26 35 16 14 95 Auvergne 42 1 93 32 81 3 7 14 Bourgogne 79 3 64 63 20 2 2 53 Bretagne 129 5 94 36 34 10 7 75 Centre 65 2 99 89 04 6 9 23 Champagne Ardenne 33 1 52 67 35 6 18 18 Corse 31 1 43 93 94 0 0 00 Franche Comt 59 2 72 76 62 3 5 08 Ile de France 232 10 68 43 20 22 9 48 Languedoc Roussillon 118 5 43 65 92 12 10 17 Limousin 27 1 24 39 13 4 14 81 Lorraine 41 1 89 46 07 3 7 32 Midi Pyr n es 96 4 42 32 76 7 7 29 Nord Pas de Calais 305 14 04 90 77 16 5 25 Basse Normandie 99 4 56 88 39 12 12 12 Haute Normandie 98 4 51 85 96 20 20 41 Pays de la Loire 126 5 80 77 18 4 3 17 Picardie 43 1 98 12 61 1 2 33 Poitou Charentes 120 5 52 65 57 4 3 33 PACA 143 6 58 46 43 10 6 99 Rh ne Alpes 160 7 37 28 47 16 10 00 Total 2172 100 00 47 43 181 8 33 Tableau 3 espaces num riques d di s Nombre total par rapport au par rapport au total Nombre de de bibs par rapport au la cr ation de structures total d EPN de la r gion biblioth ques total r gional Alsace 5 0 42 10 42 2 40 00 Aquitaine 68 5 71 16 75 14 20 59 Auvergne 60 5 04 46 88 7 11 67 Bourgogne 54 4 54 43 20 1 1 85 Bretagne 137 11 51 38 5
65. 2012 68 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que de concevoir un projet de grande ampleur qui mettent en avant 1 du point de vue du public l usage cr atif des nouvelles technologies 2 du point de la biblioth que la transversalit des services puisque l espace multim dia a collabor avec l artoth que et le service adulte L enjeu tait bel et bien de transformer la biblioth que l espace d une semaine en une institution de promotion de la cr ation num rique L exp rience acquise au sein de l espace multim dia en terme de promotion de la cr ation num rique tait largement r investie faire appel des partenaires ext rieurs locaux l association AADN a con u et anim les diff rentes animations m ler les types d animations conf rences exposition performances r sidence d artiste ateliers et les types d arts Vjing jeux vid o criture num rique cr ation multim dia combiner la d couverte de l art num rique et la pratique amateur les ateliers prenaient pour support les oeuvres pr sent es jouer sur l v nementiel pour attirer un public de praticiens amateurs non r guliers ou de simples curieux On le comprend Machines et mots voulait rompre avec l isolement de la cr ation num rique en impliquant d autres services que l espace multim dia et surtout en donnant l initiative et la responsabilit du projet au responsable de l espace multim
66. 64 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que soit co cr ateur de contenus doit affirmer face aux communaut s de cr ateurs son savoir faire en mati re de diffusion La bibliotheque comme lieu de rassemblement d une communaut Les services de cr ation num rique dans leur d veloppement actuel se pr tent aux r flexions sur la biblioth que communautaire ils rassemblent autour d un m me projet un groupe d usagers g n ralement motiv s et il arrive que les ateliers soient l occasion d animations v nementielles telles que des conf rences des rencontres avec des professionnels des expositions Concr tement nous avons pu constater que les responsables des espaces num riques avaient d j assimil certes de fa on encore ponctuelle l id e qu ils puissent tre au centre d un r seau de comp tences qui invitent trois types de personnes se rapprocher l une de l autre les cr ateurs amateurs les cr ateurs professionnels et le public friand d oeuvres num riques Ainsi quand R Chauvet monte un projet avec les membres de l association lyonnaise de cr ation num rique AADN pour les faire intervenir face au public de cr ateurs amateurs on peut d j parler d une mise en r seau et d un effet communautaire De m me l espace multim dia de Romans sur Is re entretient des relations avec le Club photo et vid o de la ville l encore il s agit d une mise en
67. 9 8 5 84 Centre 32 2 69 43 84 3 9 38 Champagne Ardenne 9 0 76 18 37 2 22 22 Corse 24 2 02 72 13 0 0 00 Franche Comt 19 1 60 24 68 2 10 53 Ile de France 89 7 48 16 57 10 11 24 Languedoc Roussillon 82 6 89 45 81 12 14 63 Limousin 8 0 67 11 59 3 37 50 Lorraine 34 2 86 38 20 3 8 82 Midi Pyr n es 51 4 29 17 41 6 11 76 Nord Pas de Calais 106 8 91 31 55 7 6 60 Basse Normandie Ti 6 47 68 75 12 15 58 Haute Normandie 71 5 97 62 28 11 15 49 Pays de la Loire 78 6 55 48 15 2 2 56 Picardie 37 3 11 10 85 2 5 41 Poitou Charentes 24 2 02 13 11 0 0 00 PACA 53 4 45 17 21 4 7 55 Rh ne Alpes 72 6 05 12 81 8 11 11 Total 1190 100 00 25 99 119 10 00 Nous ne dresserons pas ici une analyse r gion par r gion mais au moins nationale un quart des EPN de France disent d livrer des services d activit s culturelles et cr ation multim dia pour promouvoir la culture num rique une part moyenne des biblioth ques au sein de l ensemble de EPN 15 5 qui n est pas n gligeable mais ne suffit faire des biblioth ques un espace num rique incontournable sur un territoire une part faible des biblioth ques au sein des EPN labellis s 8 qui tend confirmer l id e que les labellisations sont surtout utilis es pour soutenir des structures peu solides voire associatives les disparit s entre les r gions sont extr mement importantes m me une fois ramen es au nombre d
68. ACINE Bruno Sch ma num rique des biblioth ques en ligne url http www ladocumentationfrancaise fr rapports publics 104000143 adresse consult e le 13 novembre 2011 minist re de la culture et de la communication 2010 UNESCO Vers les soci t s du savoir en ligne url unesdoc unesco org images 0014 001419 141907f pdf adresse consult e le 13 novembre 2011 Paris UNESCO 2005 237 p ISBN 92 3 204000 X Monographies et travaux de recherche BON Fran ois Apprendre l invention e book publie net 2007 413 p ISBN 978 2 8145 0016 7 CALENGE Bertrand Biblioth ques et politiques documentaires l heure d Internet Paris Cercle de la librairie 2008 264 p ISBN 978 2 7654 0962 5 CHAUVET Renaud L animation d un espace multim dia jeunesse en biblioth que en ligne url http issuu com renaud81 docs document stagiaires complet 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 95 DONNAT Olivier Les fran ais face la culture Paris La D couverte 1994 368 p ISBN 2 7071 2328 5 FLICHY Patrice L imaginaire d Internet Paris La D couverte 2001 272 p ISBN 2 7071 3537 2 FLICHY Patrice Le sacre de l amateur sociologie des passions ordinaires l re num rique Paris Seuil 2010 96 p ISBN 978 2 02 103144 7 GALAUP Xavier L usager co cr ateur des services en biblioth que publique l exemple des services non documentaires m m
69. AIS sont des signes encourageants qui font des biblioth ques et des centres d archives pour les donn es administratives des lieux privil gi s oeuvrant pour la conservation p renne de documents num riques La biblioth que retrouve ses missions fondamentales g rer des contenus les rendre accessibles par un travail d identification pointu et assurer leur pr servation dans le temps Seulement met elle cette mission au service de cr ateurs amateurs Certes une telle orientation de la biblioth que n est pas sans poser probl me et nous sommes conscient des nombreuses questions que peut soulever une op ration Quels moyens attribuer ce type de service Doit il constituer un service distinct ou s int grer au traitement quotidien des documents num riques Dans quelle mesure doit on faire une s lection la mani re du processus courant d acquisition Doit on d ailleurs conserver tout et n importe quoi A quel public de cr ateur amateur doit on s adresser Toutes ces questions peuvent se poser pour d finir un v ritable projet coh rent qui peut ne concerner qu un type de productions ou qu une communaut de cr ateurs amateurs d finie Par nature ces oeuvres amateurs ne sont pas destin es une diffusion professionnelle de grande ampleur Peut tre est ce au niveau local que des projets de conservation des oeuvres num riques amateurs peuvent tre envisag s comme un service la communaut desservie En effet l une d
70. B m moire d tude janvier 2012 22 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur leurs cr ations et sont r mun r s par les dons des internautes Il existe de grandes diff rences selon les domaines Le d bat pro am nouvelles fronti res pour la cr ation Un panorama de la situation actuelle de la cr ation amateur l re num rique nous semble n cessaire pour montrer que l volution principale de ces derni res ann es ne tient pas tant au changement de support qu la dimension nouvelle prise par la diffusion Nous verrons par la suite que l int r t de la biblioth que peut tre de s inscrire dans des espaces existants ou de s inspirer de leur capacit g n rer des communaut s Pour compl ter et achever le tableau il nous faut dire un mot du d bat sur la culture amateur d Internet comme concurrence possible de la cr ation professionnelle Les observateurs du Web de ces derni res ann es s accordent sur un point le r seau num rique consacre les pratiques amateurs en leur donnant une publicit presque gale la production professionnelle que ce soit pour la cr ation artistique le journalisme la politique la recherche d informations la diffusion des savoirs dans tous les domaines Ce qui varie ce sont les interpr tations du ph nom ne certains s en r jouissent y voyant l mergence d une intelligence des foules Pierre L vy d autres le d plorent voire s inqui te
71. D LYON m N yw Dipl me de conservateur de biblioth ques Promouvoir la cr ation num rique amateur en biblioth que territoriale N T1 N L a gt A SS v D WH oO D v D Julien Baudry Sous la direction de Thierry Claerr Adjoint au chef du d partement du patrimoine et de la politique num rique Service du livre et de la lecture minist re de la Culture et de la Communication Remerciements Avant tout je tiens a remercier Thierry Claerr avec qui j ai construit ce m moire et qui m a donn d utiles pistes et conseils chaque fois que j en avais besoin Il me faut galement adresser mes remerciements tous les professionnels qui ont accept de me livrer leur vision de la cr ation num rique et dont les r flexions ont abondamment nourri mon travail pour ne pas dire plus Un grand merci Jean Christophe Th obalt Patrick Bazin Renaud Chauvet Eveline Kerouanton Lionel Dujol Xavier Ferreira Val rian Van Impe et Marie Christine Jacquinet Une pens e enfin pour mes proches et pour les coll gues de la promotion DCB20 avec lesquels j ai partag une instructive ann e de formation BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 3 R sum Face l usage traditionnel des technologies num riques comme outil de communication et d information existe un autre usage dit cr atif qui se d veloppe depuis la fin des ann es 1990 parmi la population fran
72. Y Julien DCB m moire d tude janvier 2012 105 5 8 Site des trente ans de la m diath que Roubaix Roubaix 2009 Pour f ter les trente ans de la m diath que de Roubaix un site Internet d di a t con u par l association de graphistes C est trop beau Le site se voulait interactif et proposait entre autres choses des invitations cr er num riquement des oeuvres partir de documents de la biblioth que quels partenariats exterieurs la biblioth que a fait appel pour la mise en place du site l association c est trop beau dont fait partie Antoine Denize sp cialiste de l art num rique int ractif partenariat avec des collectifs d artistes quels moyens de diffusion l v nement des trente ans de la biblioth que a t f t par un site qui lui est sp cialement consacr diffusion en ligne ext rieure au site de la bib quelle modalit de cr ation le site en lui m me n est pas un site amateur et le projet n est pas centr sur la pratique amateur mais l int gre le site permet l internaute d utiliser des outils de cr ation num rique en direct interactivit site multim dia comment int grer le projet au reste de la biblioth que la cr ation num rique est ici une des facettes d un v nement plus large qui implique toute la biblioth que et son histoire s int grer un projet ponctuel collectif Voir le site en ligne http anniversaire
73. a cr ation num rique est la gestion du personnel L apparaissent des choix auxquels chaque biblioth que r pondra en fonction de ses attentes et de sa politique de recrutement Plusieurs enjeux sont susceptibles d merger la faveur de telles initiatives En effet bien des gards la cr ation num rique a tout d un nouveau m tier des biblioth ques dans un contexte de red finition intense de la profession Elle appelle le d veloppement de deux comp tences sp cifiques une ma trise de l outil informatique qui puisse combiner les approches techniques et esth tiques et une capacit donner un cours ou animer une activit avec des groupes d adultes et d enfants Comme nous l ont souvent dit les responsables d espaces num riques se pose en outre la question de la perception de leur activit par le reste du personnel de la biblioth que et par cons quent de leur insertion dans un ensemble coh rent qui privil gie la gestion documentaire sur l animation culturelle La question du recrutement pour un service de cr ation num rique rejoint celle plus g n rale du recrutement dans tout espace Demeure parfois le clich qui veut que le responsable d espace multim dia soit forc ment un passionn d informatique l o on n attendra pas n cessairement du responsable du fonds de litt rature contemporaine d tre un grand lecteur de romans BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 71 num
74. a d cennie 2000 au moment m me o les biblioth ques explorent de nouveaux services num riques Parce qu il s agit d un service relativement neuf et tranger par ses m thodes au fonctionnement traditionnel des biblioth ques l alternative commune aux enjeux de personnel et d espace se situe entre l int gration et la cohabitation Ces deux concepts serviront de grille de lecture au cours de notre r flexion Deux interrogations mergent plus particuli rement probl matiques classiques mais auxquelles nous allons apporter des r ponses renouvel es quel personnel et quel espace pour promouvoir la cr ation num rique amateur En terme de personnel l alternative se situe au niveau du recrutement la cr ation num rique doit elle faire l objet d un recrutement sp cialis de non professionnels des biblioth ques ou est ce davantage une volution logique des comp tences de la profession Quant aux espaces puisqu il s agit de culture num rique nous consid rerons aussi bien les espaces physiques que les espaces virtuels Comment le lieu de la cr ation num rique peut il s int grer au reste de la biblioth que Les logiques de cohabitation et de diss mination qui entra nent une multiplication d espaces autonomes ne sont elles pas pr f rables dans un environnement virtuel 3 1 QUELS PERSONNELS POUR LA CR ATION NUM RIQUE L un des probl mes les plus sensibles li s la mise en place d un service d accompagnement l
75. aient en effet jouer un r le crucial dans la formation de tous notamment des jeunes et de leurs enseignants ou des personnels de CDI Avec ces derniers ils peuvent imaginer et inventer d autres moyens d appr hender l information num rique de l utiliser des fins p dagogiques Les professionnels des biblioth ques participent aussi la construction d une m moire collective par exemple au sein des quartiers dont le num rique est un outil commode C est bien la notion d information num rique qui est consid r e De fait nous sommes m me assez loin des ambitions de r duction de la fracture num rique qui n ont plus cours ici comme si l utilit des biblioth ques dans le cadre de cette politique tait davantage minor e Plus encore on chercherait en vain un positionnement des biblioth ques en faveur de la cr ation num rique des usagers Il ne s agit pas d une priorit Au contraire nous lisons en n gatif que la biblioth que est l pour accompagner avant tout la cr ation professionnelle une pr occupation centrale du gouvernement depuis 2006 et les lois DADVSI et Hadopi La proposition 9 des 11 propositions initiales de Bruno Racine est assez transparente sur ce point D velopper l offre l gale de livres num riques dans le cadre d un plan de d veloppement du livre num rique en biblioth que con u en partenariat avec les diteurs et rendre plus visibles ces ressources La biblioth que est ut
76. anifestation en proposant a quelques volontaires parmi les participants un atelier de montage vid o pour pr senter et mettre en ligne les coulisses de la pi ce de th atre quels partenariats exterieurs le projet 4 une chelle plus vaste est un partenariat entre la biblioth que la Maison pour Tous Kerinou qui a permis de mobiliser un jeune public d adolescents du quartier partenariat associatif quels moyens de diffusion la vid o a t diffus e a la fois sur Dailymotion puis ins r dans le site d di l espace multim dia de la m diath que utiliser les plateformes d h bergement quelle modalit de cr ation les participants ont a la fois film et mont ce making off vid o comment int grer le projet au reste de la biblioth que la richesse du projet tait qu il liait plusieurs sections de la biblioth que section jeunesse et espace multim dia r unissant leurs efforts autour d une m me animation s int grer un projet ponctuel collectif Voir l oeuvre en ligne http ecm bibli brest infini fr q content spectacle filles gar C3 A 7ons la mixit C3 A 9 sexprime 9 Une aventure extraordinaire d apr s Gwion le premier pingouin du monde de Fanch ar Ruz m diath ques de Brest 2011 Une trentaine d enfants d une cole de Brest ont t invit s a r aliser un livre collectif a partir d un album du dessinateur pour enfants Fanch ar Ruz en utilisant des logiciels de dessin L
77. ans les biblioth ques s est ainsi g n ralis parfois m me jusqu consid rer un catalogage du net D abord restreint des postes informatiques fixes il a profit de la g n ralisation de la technologie Wi fi acc s sans fil Internet au sein d une zone limit e et s est doubl d un travail de signalisation par les biblioth ques qui offraient leurs usagers des sitoth ques Face cette vision progressiste des rapports entre num rique et biblioth que une autre interpr tation moins optimiste a vu le jour le num rique menacerait terme l quilibre des biblioth ques D une part les contenus num riques en tant que collection posent de multiples probl mes aux biblioth caires leur co t lev d s quilibre les budgets les droits d acc s sont parfois limit s leur classification est une gageure leur conservation p renne n est pas vraiment r solue une politique d acquisition coh rente est impossible tenir D autre part Internet espace conservant une masse gigantesque de documents num riques a pu tre v cu comme une concurrence d loyale par les biblioth ques Magali Hatinguais compare juste titre les deux espaces publics que sont les biblioth ques et Internet pour rappeler ce qui les rapproche Comme la biblioth que Internet s est construit en tant qu immense r servoir de savoir et de connaissances de toute nature librement accessibles d s lors que l on poss de un ordinateur et une
78. ans d initiative Publ simon 22 1 2 1 L informatisation de la soci t une mission de l Etat 22 1 2 2 La cr ation num rique amateur des initiatives pr coces mais dispers es 24 1 2 3 La repr sentation d Internet par les pouvoirs publics 27 Le num rique soci t de l information ou soci t de la cr ation 28 Prospective sc narios de politiques culturelles et imp ratif cr atif 29 1 3 La biblioth que un espace num rique parmi d autres 30 1 3 1 La place des biblioth ques dans les dispositifs ECM et EPN 30 Les ECM en 2002 bilan par JC Th OBAlE nantais 30 Les EPN en 2011 de fortes disparit s r gionales 31 1 3 2 Num rique et biblioth que de nouvelles politiques documentaires 33 Les biblioth ques face au num rique concurrence et changement 33 La biblioth que comme lieu d acc s et de formation au num rique 35 Biblioth que et cr ation DOM HAE LL annales 36 ETA ES C i GA A E O N A 38 PARTIE 2 L GITIMIT ET APPROCHES DE LA CR ATION NUM RIQUE AMATEUR EN BIBLIOTHEQUE sanninna R 39 2 1 Penser la concurrence et la compl mentarit 39 2 1 1 Concurrence d institutions CE PROS sms 39 2 1 2 Concurrence de fonctions TINATIES semer on 41 2 1 3 L exemple des ateliers d criture introduction la cr ation num rique 43 2 2 La place de la cr ation num rique dans les missions des biblioth ques 45 2 2 1 Mission I donn
79. approfondit les relations avec les usagers ne se limitant plus au seul conseil mais allant plus loin dans l accompagnement ce qui peut entrer en contradiction avec une certaine tradition de retrait du biblioth caire simple interface entre le public et les collections Ici le biblioth caire s investit voire fait intervenir son jugement esth tique En ce qui concerne la cr ation num rique il faut aussi prendre en compte le fait que ses modalit s historiques d insertion au sein de la biblioth que par un programme gouvernemental d espaces num riques souvent g r s par des emplois jeunes et des animateurs multim dias n a pas forc ment contribu l int grer par un processus naturel dans la biblioth que Mais les volutions professionnelles en cours au d but des ann es 2010 pourraient bien avec une d cennie de retard gommer cette artificialit On peut notamment s appuyer sur le t moignage de Bernard Corbineau pour comprendre quel point la cr ation num rique n cessite une attention particuli re Il explique propos de la cr ation d un espace culture multim dia au d but des ann es 2000 la m diath que des Ulis que si le volet de sensibilisation Internet a t facile mettre en place la cr ation multim dia a t un aspect qui a demand beaucoup plus de temps pour s panouir en une action coh rente et suivie Il pr cise plus loin L ECM n a pas t accept tr s facilemen
80. ar celui de la Biblioth que francophone multim dia de Limoges e musicbox ou par les biblioth ques de Lyon et Villeurbanne Clich s 2 villes consiste mettre la biblioth que la t te de l animation de la communaut de cr ateurs et d internautes A elle de mettre en place un site communautaire o des cr ateurs d posent leurs oeuvres Reste ensuite imaginer l ampleur de l animation de la communaut organisation de manifestations d expositions d ateliers de cr ation voire veille musicale via Twitter comme sur l e music box de Limoges Cette vision de la gestion d une communaut rejoint en r alit le plus traditionnel club de lecture qui pouvait tre mis en place dans les biblioth ques La biblioth que y est un des points de rassemblement d usagers cr ateurs Des animations sur place peuvent permettre de propulser le site communautaire Notre seconde d marche part toutefois du constat que de nombreuses communaut s de cr ateurs amateurs se sont form es sur Internet durant ces derni res ann es De m me que les espaces multim dia sont en relation avec des associations locales pourquoi ne le seraient ils pas avec des communaut s form es sur Internet qu il s agisse de forums priv s d h bergeurs collectifs Dailymotion Vimeo Flick r ou m me de groupes d utilisateurs au sein de ces h bergeurs Des partenariats pourraient tre nou s avec VOGEL Johanna M diation num rique ce q
81. ar l id e de la soci t de l information Ainsi le Sch ma num rique des biblioth ques r dig sous la direction de Bruno Racine directeur de la BnF en 2009 est tout fait repr sentatif de la place assign e aux biblioth ques dans la culture num rique Il part pourtant d une juste analyse de la situation L avenir m me des biblioth ques est en jeu avec l mergence des nouvelles pratiques culturelles engendr es par le num rique RACINE Bruno Sch ma num rique des biblioth ques en ligne url http www ladocumentationfrancaise fr rapports publics 104000143 adresse consult e le 13 novembre 2011 minist re de la culture et de la communication 2010 p 4 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 38 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur L objectif du rapport est bien de repositionner la biblioth que dans une conomie num rique marchande et professionnelle L insistance est mise sur deux missions fondamentales la num risation grand chantier lanc depuis le milieu des ann es 1990 et l acquisition de ressources num riques qui pose des probl mes tant au niveau de l achat qu au niveau de la conservation Les imp ratifs de formation des usagers au num rique ne sont que bri vement voqu es une meilleure formation des biblioth caires au num rique serait le gage d une meilleure formation des usagers Les professionnels des biblioth ques pourr
82. ariats lorsqu ils le peuvent avec des structures locales ou des festivals locaux De fait une des valeurs de l oeuvre amateur aux yeux d un public local n est pas n cessairement sa qualit plastique mais plut t le fait qu il connaisse l artiste qui est un de ses amis ou un membre de sa famille de son quartier Il est possible de jouer sur ce lien affectif qui distingue l oeuvre professionnelle par essence publique et l oeuvre amateur t moignage d une production localis e pour am liorer l implantation de la biblioth que dans son territoire Biblioth ques et cyber communaut s La particularit de la cr ation num rique par rapport d autres formes de cr ation est son d ploiement de grande ampleur sur le r seau Internet Penser au niveau local est une BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 65 d marche tout a fait pertinente mais elle peut tre compl t e par une r flexion sur le positionnement de la biblioth que face aux cyber communaut s de cr ateurs amateurs D autres mani res de promouvoir la cr ation num rique amateur apparaissent alors conforme un contexte qui fait que la biblioth que n a pas t moteur de la cr ation amateur sur Internet mais peu n anmoins rattraper son retard tant qu elle ne cherche pas a r inventer la roue et prennent en compte la multitude d oeuvres num riques amateur d j pr sentes et structur es sur le Web Le terme de community management est apparu
83. artiste invit moyens de diffusion pour diffuser les oeuvres produites au fur et mesure le choix a t de mettre en place un blog ind pendant du site de la biblioth que le r sultat des ateliers a galement t publi sur l h bergeur Calameo diffusion en ligne ext rieure au site de la bib utiliser les plateformes d h bergement mode de cr ation cette modalit de cr ation est encore classique dans les biblioth ques un atelier d criture la dimension num rique n intervient que pour la publication des oeuvres criture type de relation avec la biblioth que la rencontre avec Fran ois Bon a t pour la biblioth que l occasion de pr senter au public l offre de livres num riques de l diteur publie net et de mettre en valeur ces collections d un genre nouveau auquel le public n est pas encore habitu renvoi vers les collections Voir le site http laboratoiref bon over blog com 20 index html BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 104 Table des annexes 3 blog Melting popote m diath ques du pays de Romans 2008 2011 Melting Popote est un projet au long cours de la m diath que de la Monnaie Romans sur Is re qui m le cr ation culinaire et criture num rique Plusieurs femmes d origine trang re sollicit es par leur maison de quartier ont particip a la r alisation d un blog culinaire pour pr senter des recettes de leurs pays Le blog m le texte et
84. ateurs qui sont g n ralement d laiss es dans les mois qui suivent les ateliers A Bagnolet en revanche le blog est toujours en place et permet d avoir acc s aux cr ations On peut cependant regretter que le site actuel de la m diath que ne permette d acc der aux cr ations qu avec difficult Les oeuvres g n r es par les ateliers de cr ation num rique ne peuvent elles pas devenir des ressources durables de la biblioth que 2 2 LA PLACE DE LA CR ATION NUM RIQUE DANS LES MISSIONS DES BIBLIOTHEQUES Lors des entretiens que nous avons men s pour la r alisation de ce travail nous avons t frapp par la diversit des approches des responsables d espaces num riques vis vis de la cr ation num rique L o d autres activit s biblioth conomiques sont clairement encadr es par des r gles crites ou des traditions professionnelles la nouveaut de la cr ation num rique en biblioth que laisse le champ libre toute sorte d interpr tations En d autres termes chaque biblioth que construit la l gitimit de sa propre politique en mati re de cr ation num rique en fonction de la culture professionnelle du responsable des orientations de l tablissement en mati re de num rique du contexte local Il est vident que nous nous situons encore dans une phase d exp rimentation et pour cette raison l absence de normes est un atout plus qu un handicap puisqu elle permet de faire merger des projets extr mement vari
85. ation des comp tences Elle est l ultime d veloppement de la soci t des loisirs qu ont rendu possible les volutions sociales du XXe si cle non seulement le citoyen a davantage de temps libre mais en plus les choix s ouvrent l infini quant l activit qui va occuper lesdits loisirs Avec l arriv e de l expertise ordinaire les fronti res bougent entre l amateur et le professionnel et appara t une nouvelle cat gorie le pro am Il ne s agit pas d une LEVY Pierre L Intelligence collective pour une anthropologie du cyberespace Paris La d couverte 1997 KEEN Andrew Le culte de l amateur comment Internet d truit notre culture Paris Scali 2008 FLICHY Patrice Le sacre de l amateur sociologie des passions ordinaires l re num rique Paris Seuil 2010 BFLICHY 2010 op cit p 11 LEADBEATER Charles et MILLER Paul The Pro Am Revolution How Enthusiasts are Changing our Economy and Society Londres Demos 2004 D finition du pro am selon Leadbeater et Miller la traduction est la n tre A Pro Am pursues an activity as an amateur mainly for the love of it but sets a professional standard Un pro am se consacre a une BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 23 red finition de l amateur en g n ral mais d un profil particulier d amateur qui merge et se caract rise par des connaissances dans un domaine qui proches de celles d un professionn
86. b se d veloppe de la m me mani re qu un m dia d informations il est utilis d un c t pour diffuser de l information de l autre pour en rechercher gr ce aux moteurs de recherche dont les premiers apparaissent d s 1995 Le rapport entre les internautes est un rapport client serveur univoque En revanche dans un second temps l apparition de nouveaux services tels que Wikip dia MySpace et Facebook quoi s ajoute le fait que le Web devienne plus souple et permette facilement l internaute de participer un site ou de cr er un blog g n re de nouveaux usages dits communautaires ou de r seautage Ces deux phases permettent de percevoir une acc l ration qui a lieu a partir de 2005 dans le domaine de la diffusion amateur 1 Dans la premi re phase c est par la multiplication des forums de discussion et de bases de donn es communautaires que la culture amateur se d veloppe sur Internet les cr ateurs amateurs y trouvent un moyen de discuter entre eux d changer sur leur pratique et de commenter leurs oeuvres encore diffus es de fa on sommaire et dans des interfaces de lecture qui s adressent avant tout aux autres amateurs et n ont pas pour but de diffuser au del de la communaut L enjeu n est pas encore de conqu rir un public mais plut t de recr er une nouvelle sociabilit en ligne autour d une passion La structure des forums et les discussions qui y ont lieu sont l h ritage direct de clubs
87. biblioth que la culture num rique est omnipr sente les conditions politico conomiques ont largement volu des id es jaillissent et des projets innovants closent un peu partout Certains sont des r ussites d autres des checs mais tous semblent dire que la biblioth que doit changer Nous partirons donc de l hypoth se que la prise en compte de la cr ation num rique amateur est une des voies parmi beaucoup d autres de ce changement Enfin notre travail peut n cessiter un mode d emploi en d autres termes et nous pensons ici aux pratiques de veille professionnelle tout n int resse pas tous les lecteurs et il est inutile pour qui cherche un simple conseil sur tel ou tel aspect de le lire dans son int gralit L organisation de ce m moire correspond diff rentes attentes du lecteur diff rents usages qu il en sera fait Cela ne signifie pas que nous l avons con u des fins uniquement utilitaristes mais dans la mesure o nous traitons d un sujet concret et neuf nous avons essay de proposer un travail qui puisse ensuite servir aux professionnels des biblioth ques d sireux de s aventurer sur le territoire de la cr ation num rique amateur Cela ne signifie pas non plus que nous livrons un mod le cl en main la principale conclusion laquelle nous sommes arriv suite aux diff rents entretiens est que chacun sa propre vision d un service en direction de la cr ation num rique amateur et qu il n existe
88. blic vis des contraintes propres au territoire des v nements qui font l actualit locale Ces derniers sont souvent le d clencheur d activit s ponctuelles festivals f tes expositions sont autant de moments o la cr ation est mise en avant 2 2 3 Mission 3 valoriser les oeuvres amateurs Les deux voies d crites pr c demment concernent surtout l accompagnement la production d oeuvres num riques par les usagers de la biblioth que Ce sont les interpr tations commun ment admises d un service de promotion de la cr ation num rique amateur la biblioth que propose au public qu elle dessert de d couvrir et de s int resser de nouvelles formes de cr ation elle participe la transmission d un savoir d une expertise quotidienne Nous souhaitons pr sent creuser une troisi me interpr tation qui met en avant une autre mission traditionnelle de la biblioth que non plus celle de diffusion d un savoir mais celle de valorisation et de conservation de contenus et d oeuvres Jusqu pr sent les biblioth ques acqui rent des oeuvres professionnelles publi es Dans quelle mesure peut on imaginer que la biblioth que se mette au service d une communaut d amateurs pour diffuser leur production Cette importance donn e aux productions amateurs n est pas une id e neuve La dynamique de la publication num rique en ligne lui a d j donn une ampleur que les biblioth ques ont su saisir id alement en in
89. caise dans le cadre des pratiques de cr ation en amateur La biblioth que publique a tout lieu de s approprier cet usage et de le promouvoir comme un nouveau service innovant et une mani re d encourager une vision cr ative de la culture num rique partir d exp riences existantes cette tude dresse la fois un bilan de la situation de la cr ation num rique amateur dans les biblioth ques fran aises et ouvre des pistes vers une l gitimation et un d veloppement accru de services vari s oeuvrant la promotion d une pratique d avenir Descripteurs Biblioth ques publiques France Biblioth ques et Internet Biblioth ques et multim dias Art num rique Loisirs France Artistes amateurs France BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 4 Abstract Digital technology can be used not only to communicate and inform but also as a material for artistic creation Since the late 1990 s French people have seized this use to make it a non professionnal activity Public libraries too can seize this opportunity by offering new services to support creative uses of technology In our study conducted in light of actual experiments we propose at the same time an overview of the situation in french public libraries and a series of arguments for the legitimization and developement of a variety of services designed to promote amateur digital art Keywords Public libraries France Libraries a
90. ce Flichy n h site pas corr ler directement ces deux ph nom nes pour affirmer que le num rique et Internet ont acc l r l apparition du sacre de l amateur comme nouvelle figure majeure de la culture du XXIe si cle Au del des consid rations sociologiques il est ind niable que les outils num riques ont ouvert de nouvelles fa ons de cr er en amateur et surtout de diffuser ses cr ations 1 1 1 Les pratiques de cr ation amateur expansion Les enqu tes r guli res d Olivier Donnat sur les pratiques culturelles des Fran ais nous permettent d avoir une id e de la r alit de ce qu on appelle les pratiques amateurs Si O Donnat les divise en cinq domaines musique th tre danse criture arts plastiques toutes ne nous int ressent pas et la prudence est d ailleurs de mise dans l interpr tation des donn es au regard de notre sujet la cr ation des usagers Ecriture et arts plastiques entrent sans aucun doute dans le secteur de la cr ation amateur En revanche le domaine musique peut pr ter confusion s agit il de la simple pratique d un instrument ou d une activit de compositeur de musique La majeure partie des musiciens amateurs sont d abord interpr tes instrumentistes mais il ne s agit pas de n gliger les pratiques de composition l oeuvre dans des groupes de jeunes musiciens ne s int grant pas une structure institutionnelle cole de musique Le probl me se pose un peu moins po
91. ces physiques Le concept de diss mination vient de la diffusion en ligne de la biblioth que de ses services et de ses contenus l av nement du Web 2 0 un mode de recherche univoque par les moteurs de recherche se substitue un mode de recherche de l information par affinit s par favoris par partage avec le reste de la communaut D s lors un contenu num rique existe avec davantage de force s il est diss min sur Internet par des acc s d multipli s que s il ne se trouve qu en un seul endroit diffus par une seule personne et non par toute une communaut Selon cette logique l espace se trouve compl tement clat et c est aux biblioth ques d tre pr sentes sur les r seaux sociaux et les sites de partage pour diss miner leurs contenus 2SERVET Mathilde Les biblioth ques troisi me lieu m moire d tude DCB sous la direction de Yves Desrichard Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2009 p 35 SDOGLIANI Sergio Les idea Stores dans Bulletin des Biblioth ques de France n 1 t 53 2008 p 69 72 4GALAUP 2007 op cit p 42 SDUJOL Lionel La biblioth que un plus pour le web social blog La biblioth que apprivois e en ligne url http labibapprivoisee wordpress com 2011 02 23 la bibliotheque un plus pour le web social 23 f vrier 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 86 Partie 3 Des m
92. chnologies du web 2 0 qui sont notamment ax es sur les services et elle prend de fait souvent le nom de biblioth que 2 0 Portails personnalisables blogs et autres plates formes d changes sont donc largement utilis s dans les biblioth ques dites 2 0 Que l on parle de biblioth caire 2 0 ou de biblioth caire hybride la cr ation num rique est l une des briques de l volution de la profession ce n est qu un jalon certes p n trant au sein d une volution g n rale P n trante elle l est double titre et fait cho de nombreux concepts et comp tences valoris s dans la d finition de biblioth caire hybride Pouvoir g rer et animer un service d di la cr ation num rique n cessit deux comp tences qui sont justement vu comme des pr alables au biblioth caire hybride une solide ma trise de l outil informatique qui ne soit pas que technique et une capacit animer des groupes dans des dispositifs de m diation Si la connaissance des technologies num riques est devenue une comp tence incontournable pour un biblioth caire il nous semble qu avec la cr ation num rique nous abordons un stade sup rieur il ne doit plus seulement conna tre pour pouvoir se servir de l outil et ventuellement conseiller et orienter il doit aussi suffisamment ma triser l outil logiciel machine application programme pour pouvoir enseigner son usage un public Lorsqu on cr e avec des outils num rique
93. cs sont susceptibles d tre moins familiers la fois avec le traitement de texte et avec le processus d criture en lui m me Enfin l criture ne doit pas n cessairement tre con ue isol ment et c est la toute la richesse de la cr ation num rique Beaucoup s accorderont la trouver plus simple mais l criture peut alors devenir une passerelle pour int grer ses cot s d autres modes de cr ation la photographie la vid o le dessin C est aussi cela l avantage du num rique pouvoir combiner des formats distincts sur un m me site Internet Beaucoup de projets que nous pr senterons par la suite int grent une composante multim dia qui est en r alit tout a fait naturelle On ne pense plus seulement le texte mais l interaction entre texte image et son L usage des liens hypertextes propre au Web est aussi une nouvelle mani re d crire qui peut forger un parcours narratif in dit de m me que les possibilit s de g n ration automatique de texte ou de texte anim Les modalit s du projet peuvent tre fix es l avance en fonction des moyens et du public vis recherche t on un texte litt raire recherche t on des t moignages etc Dans certains cas ce sera aussi une fa on de faire d couvrir l criture un public peu habitu s exprimer par crit Si nous envisageons l criture num rique c est aussi parce que depuis plusieurs ann es l diteur et romancier Fran ois Bon inte
94. ction de l cole publique par des missions d ducation ou une culture tourn e vers le divertissement et le jeu pour faire de la biblioth que un nouveau lieu de loisir et attirer une plus large population On le comprend les interpr tations volontiers caricatur es ici pour l exemple sont nombreuses Alors clarifions avant tout nos intentions nous int resse ici le r le de la biblioth que dans une mission d acc s la culture num rique tant entendu 1 que la culture num rique poss de ses codes et ses contenus propres qu il n est pas donn tous de comprendre 2 que cette culture num rique n est ni plus ni moins l gitime que la v n rable culture livresque qu elle ne s y substitue pas mais vient la compl ter 3 que cette culture num rique a tout lieu d tre prise en charge par les biblioth ques mais pas de fa on exclusive 75 On peut trouver la charte de l UNESCO sur les biblioth ques publiques l adresse suivante http www unesco org webworld libraries manifestos libraman_fr html utilement compl t e par une charte de 2003 sur le patrimoine num rique http portal unesco org fr ev php URL_ID 17721 amp URL_DO DO_TOPIC amp URL_SECTION 201 html Ces derni res d cennies ont vu la singuli re perte de vitesse de l imprim comme vecteur autoritaire de culture et la biblioth que ne peut se permettre de rester une institution du livre d o notre d finition d acc s la culture qui ne se substitue
95. d galit trois Rappelons ici que la norme OAIS Open Archive Information System est la description d un processus standardis pour qui souhaite donner une pr servation optimale ses documents num riques Elle est de plus en plus utilis par les biblioth ques en particulier dans le cadre dees biblioth ques num riques La page du projet Photographes en Rh ne Alpes http collections bm lyon fr photo rhone alpes BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 57 sources les fonds patrimoniaux et anciens propres a la biblioth que les photographies professionnelles et les photographies amateurs toutes f d r es dans un m me objectif garder une trace des visages de la ville de Lyon et de sa r gion travers le temps Parce que structure ouverte Photographes en Rh ne Alpes est un outil de promotion de la cr ation photographique amateur Le projet Photographes en Rh ne Alpes se trouve pr sent prolong par le projet Clich s 2 villes men par la BmL et les archives municipales de Villeurbanne L id e est aussi celle d un photoportail qui f d rerait les collections photographiques locales des deux villes mais le site d h bergement et de partage Flick r a t utilis comme lieu d changes autour des photographies et du projet Le groupe Flick r Clich s 2 villes est une mani re pour les usagers de se sentir moins contraints que dans le site institutionnel de la BmL d autant p
96. d tude janvier 2012 37 devenus la modalit la plus courante pour un service de cr ation num rique Ce choix correspond galement en dehors de la seule question du num rique une reconfiguration des biblioth ques comme le lieu privil gi de la formation tout au long de la vie de plus en plus sollicit e par les pouvoirs publics Mais l analyse des ateliers de formation informatique propos s d sormais par la plupart des biblioth ques municipales est en r alit r v latrice du carcan d une vision du num rique comme soci t de l information En effet les ateliers se concentrent prioritairement sur trois types de formation des formations aux outils bureautiques des formations la recherche d informations sur Internet et des formations la recherche d emplois qui peuvent combiner les deux premi res Dans le premier cas il s agit d apprendre se servir des outils informatiques de base traitement de texte feuille de calcul messagerie lectronique Nous sommes loin d une cr ation artistique proprement parler et plus proche d une vision utilitaire de l informatique Les deux cas suivants ob issent l id e que le num rique est avant toute chose un moyen efficace d acc der l information Loin de nous l id e de remettre en cause ces types de formations qui sont les plus courantes font participer les biblioth ques l effort d informatisation de la soci t et rendent d incontestables services
97. d utilisateurs et 4 mettre en forme les contenus de fa on moins sommaire L enjeu est triple la fois f d rer des cr ateurs amateurs ce que faisaient d j les forums rendre plus intuitif une diffusion en ligne efficace jusque la r serv e a des sp cialistes et enfin donner une visibilit aux oeuvres cr es au del du cercle des seuls membres Le passage du site au blog est l exemple canonique de cette volution La premi re plate forme de blogs est Blogger en 1999 la o la conception d un site tait payante et n cessitait de bonnes connaissances informatiques l achat d un h bergement et d un nom de domaine il est d sormais possible d avoir son espace personnel en quelques clics Cet espace personnel est reli au reste des blogs pr sents sur la m me plate forme au moyen d annuaires par exemple mais aussi d agr gateurs de blogs Dans le domaine de la cr ation les plates formes de diffusion en ligne fleurissent Il ne s agit plus d amateurs qui se r unissent spontan ment mais d un service de diffusion d livr par un tiers aux cr ateurs amateurs et aux semi professionnels En quelque sorte la diffusion de la cr ation num rique se professionnalise dans des structures qui ne sont pas proprement parler des diteurs pas de s lection ditoriale pas de r mun ration mais se d finissent g n ralement comme des h bergeurs de contenu Cette professionnalisation notons le bien vaut pour les outils de dif
98. de structure bloquer des matin es pour les ateliers de cr ation num rique pour la simple raison que le nombre de postes est limit ou variante spatiale bloquer des salles ou des postes selon les usages Le clivage principal se situe entre un public qui vient pour l acc s et un public qui vient pour l accompagnement Ce clivage peut aussi concerner des cr ateurs amateurs les uns venant pour emprunter des manuels et utiliser les logiciels de fa on autonome les autres venant pour participer en groupe aux ateliers Plus que des questions de culture et d habitude des biblioth ques ce sont des questions d usages pr f rentiels que l on voit appara tre et qui peuvent orienter les choix autour de la cr ation num rique Or la distinction la plus utile op rer est de consid rer le triple public potentiel de la cr ation num rique en biblioth que en fonction de ses pratiques de la cr ation num rique On trouvera d abord un public d j engag dans une pratique de cr ation amateur et cherchant dans la biblioth que un moyen de perfectionner ses connaissances ou ventuellement de les mettre profit au sein d un groupe ou de les diffuser plus largement Puis la biblioth que peut int resser des cr ateurs d butants qui profitent du service mis en place pour se lancer dans une nouvelle activit sans forc ment tre certains de la poursuivre intens ment par ailleurs Enfin il arrive que les ateliers de cr ation num rique s a
99. derni res se positionnent face aux initiatives publiques en faveur de la cr ation num rique Les r ponses a ces deux questions font appara tre les premi res difficult s Si les biblioth ques ont bel et bien investi le num rique les aspects cr atifs sont loin d tre prioritaires En outre elles ne sont pas sp cifiquement sollicit es par les diff rents projets cit s plus haut m me si dans les faits la biblioth que demeure une institution incontournable en mati re d acc s la culture Ainsi se trouve ouvert le d bat sur la l gitimit des biblioth ques proposer des services en lien avec la cr ation num rique amateur 1 3 1 La place des biblioth ques dans les dispositifs ECM et EPN Dans un premier temps penchons nous sur la place qu occupent les biblioth ques dans les dispositifs incitatifs n s autour de l an 2000 Rappelons qu il s agit de labellisations qui ne pr supposent pas l avance une d finition contraignante des structures labellis es Structures publiques ou structures priv es dimension culturelle ou sociale peuvent tre concern es Le choix a t fait d encourager les institutions de toute nature d velopper l acc s au num rique sans se concentrer en priorit sur des tablissements publics Dans les faits biblioth ques et m diath ques ont largement pris leur part dans le train des ECM puis des EPN sans tre toutefois prioritaires et encore moins h g moniques Les ECM en 200
100. des ateliers s inscrit dans un mouvement plus r cent de l gitimation de nouvelles formes de m diation o l usager est invit cr er dans et avec la biblioth que Enfin les si traditionnelles missions de conservation et de mise en valeur des oeuvres par la biblioth que privil gient certes pour le moment la cr ation professionnelle mais ne pourraient elles pas exp rimenter la diffusion d oeuvres amateur 2 2 1 Mission 1 donner acces aux outils de cr ation et la r flexion sur l art num rique On conviendra ais ment et unanimement que la mission premi re des biblioth ques qui justifie son existence au moins depuis l mergence de la lecture publique au cours du XXe si cle est de donner acc s la culture La charte de l UNESCO sur la biblioth que publique vient confirmer cette mission aux fr missements du XXIe si cle en n oubliant pas d y inclure les nouvelles technologies Mais nous restons tout fait conscient que les degr s d interpr tation de cette mission premi re sont suffisamment larges pour pouvoir donner lieu des politiques documentaires extr mement vari es Quel acc s Un acc s contr l par diverses barri res r serve suggestions coups de coeur r le prescripteur ou un acc s libre direct sur les rayonnages sur le mod le de la Bpi Quelle culture Une culture savante et lettr e propre contribuer l l vation intellectuelle des usagers et prolonger les missions d instru
101. dia La cr ation num rique comme l ment moteur de la biblioth que en somme Renaud Chauvet s est confront toute la difficult de mobiliser le personnel des autres services souvent peu inform sur la cr ation num rique en g n ral et l absence d une r elle coordination inscrite dans l organigramme sa mission n tait l que ponctuelle Son r le principal tait de s occuper des aspects logistiques et techniques relations avec AADN mise disposition de l espace multim dia expertise en mati re d art num rique tandis que ses coll gues notamment l artoth que conservaient leur savoir faire en mati re d animation culturelle Ce type d v nement permet de donner au public une image de la biblioth que qui soit la fois coh rente et d cloisonn e mais aussi neuve comme une fa on de montrer que la biblioth que s int resse la diversit des cultures actuelles La pratique des temps forts la m diath que du RIZE a syst matis ce principe qui mobilise tout un tablissement autour d un projet A l heure actuelle la promotion de la cr ation num rique amateur en biblioth que en reste encore des exp riences ponctuelles ambitieuses localement mais d une ampleur moindre au niveau national D ventuelles baisses budg taires dans un contexte de crise peuvet aussi amener r valuer les priorit s des tablissements et mettre en danger l mergence de nouveaux services N anmoins qu il s
102. diversification des ECM a t poursuivie avec encore plus d ardeur dans le cas des EPN aux biblioth ques MJC coles d art se sont ajout s des coles des clubs informatiques Cette fois la visibilit de la biblioth que au sein de cet ensemble est bien r duite Si on se r f re la place des biblioth ques dans la totalit des EPN netpublic ou non le chiffre augmente et passe 15 Une volution qui nous montre que beaucoup de biblioth ques n ont pas prouv le besoin d tre labellis es ou n ont pas t privil gi es dans les labellisations La place des biblioth ques reste basse mais non n gligeable malgr tout Enfin pour nous rapprocher du sujet qui nous int resse le taux de biblioth ques dans les EPN d di s la cr ation multim dia est de 10 ce qui tend confirmer les observations pr c dentes sur la faible part des biblioth ques De fait on constate que 25 des EPN en France rentrent dans la cat gorie culturels et de cr ation multim dia ce qui est bien mais les biblioth ques participent peu ce mouvement en faveur de la culture num rique Seul 16 des biblioth ques EPN rentrent dans la cat gorie en question En ce sens la biblioth que reste un lieu potentiel de cr ation num rique parmi d autres mais pas un lieu privil gi Ces chiffres globaux laissent appara tre de tr s fortes disparit s r gionales La politique de d centralisation a entra n une h t rog
103. dressent un public uniquement ponctuel qui ne s est jamais int ress avant la cr ation num rique et qui ne s y int ressera pas n cessairement par la suite Il n en est pas moins l gitime Le public le plus facile cibler est certainement celui des cr ateurs investis Souvent regroup au sein d associations ou du moins susceptible d entra ner d autres personnes BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 61 sa suite il r agira positivement a un service autour de la cr ation num rique amateur dans sa biblioth que Ainsi peut on rappeler l observation d O Donnat En r gle g n rale les amateurs quelle que soit l activit qu ils pratiquent ont tendance fr quenter les quipements culturels plus que la moyenne En outre les amateurs sont un public plut t jeune et amateur de culture d finition qui est aussi celle du public des biblioth ques M me s il ne s agit l que de tendances g n rales les cr ateurs investis ne seront pas le public le plus difficile attirer Pour des raisons ventuellement socio culturelles leur pratique de la culture les conduirait plut t venir en biblioth que Toutefois il faut prendre en compte leurs connaissances et leurs exigences plus lev es Il faut aussi savoir distinguer les degr s d investissement dans leur hobby passion Peut tre viendront ils aussi pour emprunter des ouvrages ou pour rencontrer des artistes plut t que pou
104. e et propose deux interpr tations sans doute combinatoires il s agirait a la fois d un ph nom ne g n rationnel les personnes n es apr s 1970 ont b n fici d un contexte favorisant la pratique amateur et de facteurs li s l ge on a plus de temps libre 20 ans qu 40 ans Une partie de son enqu te que nous n voquerons pas ici porte d ailleurs sur le ph nom ne de l abandon des pratiques l ge adulte Une grande partie des amateurs sont des moins de 25 ans la pratique s estompant progressivement avec l ge En s int ressant au rapport entre pratique amateur et fr quentation des quipements culturels O Donnat a surtout mis en vidence une forte disparit entre les domaines concern s Si la corr lation est frappante dans le cas du th tre la majorit des com diens amateurs vont r guli rement assister des pi ces de th tre elle l est moins pour la danse Int ressons nous plus sp cifiquement aux pratiques identifiables comme cr atives l criture et les arts plastiques 67 des artistes amateurs disent avoir visit une exposition dans les six derniers mois contre 46 dans la population totale Quant l criture le constat est sans appel 63 des crivants ont fr quent une biblioth que au cours des douze derniers mois contre 31 dans la population totale En d autres termes et cette conclusion n a rien d tonnant les crivains amateurs fr quentent davantage la biblioth que que
105. e parce qu il remet radicalement en cause les traditions biblioth conomiques est un facteur de nouveaut A Brest l espace num rique g re aussi une partie des blogs de la biblioth que dont le blog On lit trop qui rel ve des activit s plus classiques d un comit de lecture Attention cependant ne pas faire retomber sur l espace num rique tous les services num riques au risque inverse de d sint resser les autres coll gues de la question Lors de notre visite Brest un magasinier aidait la responsable de l espace num rique dans les t ches d accueil une fa on d impliquer le personnel dans un service nouveau Mais la question se pose d impliquer tout ou partie du personnel biblioth caire aux t ches relevant de l espace num rique afin qu il ne repose pas sur une seule personne seule avoir les comp tences pour l animer Ainsi la responsable de l espace num rique assurait galement une auto formation en interne de certains de ses coll gues vers le num rique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 76 Partie 3 Des m tiers et des espaces a repenser Ce choix vient du constat souvent partag que l un des risques d un service aussi pointu que celui de la cr ation num rique est d tre trop d pendant des comp tences de son personnel propre de se nourrir souvent du seul dynamisme d un ou deux employ s curieux de s impliquer dans les nouvelles technologies Une mutation un d part le
106. e Commons BY NC ND garder une trace papier utiliser les plate formes d h bergement exposer les cr ations utiliser les licences libres Voir l oeuvre en ligne http ecm bibli brest infini fr q content livre r C3 A Yalis C3 A9 avec la classe de cml cem2 de 1 C3 A9cole sanquer C3 A0 brest BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 108 Table des annexes 10 Territoire s MLIS de Villeurbanne d cembre 2010 En collaboration avec le centre social Saint Jean l espace multim dia de la MLIS a imagin un projet d criture autour de plusieurs femmes d origine immigr e en cours d apprentissage du fran ais Elles ont r alis es un site m lant texte image et son pour parler de leur exp rience personnelle de leur pays de leurs souvenirs quels partenariats exterieurs le projet a t concr tis gr ce une collaboration entre la MLIS et le centre Saint Jean qui poss de galement un EPN et plus particuli rement la formatrice FLE de ce centre en contact avec des participantes potentielles partenariat associatif partenariat avec d autres espaces num riques quels moyens de diffusion la production finale de l atelier tait un site sp cifiquement cr pour l occasion mais une exposition s est d roul e de mai juin 2011 pour prolonger l atelier diffusion en ligne ext rieure au site de la bib exposer les cr ations quelle modalit de cr ation les sites r alis es par l
107. e ce type destination d tablissements plus modestes souhaitant ouvrir un espace multim dia comme la BDP Dordogne o des formations sont men es pour le d veloppement d ateliers multim dia ou encore la BDP du Rh ne qui propose une formation Optimiser l espace multim dia Mais le plus souvent se pose le probl me de la barri re technique un socle initial de ma trise des outils num riques est n cessaire et les aspects cr atifs ou d animation multim dia ne sont abord s qu en second quand ils sont abord s Nous rencontrons ici un obstacle r current l informatique est d abord envisag sous ses aspects techniques et utilitaires La question pr cise de la cr ation num rique en terme de formation reste largement en suspens 3Plus d informations cette adresse http jeudisepn org 4R ACINE 2009 op cit p 7 Pour acc der au catalogue de formations de la BDP Dordogne http bdp24 viabloga com texts at enf ecriture interactive et de la BDP Rh ne http www mediatheque rhone fr opacwebaloes index aspx IdPage 498 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 79 A Plaine Commune X Ferreira a opt pour une alternative a la formation en interne l association d artistes engag e pour mener les ateliers de cr ation aupr s du public a galement pour tache de former les biblioth caires qui ont en charge l espace multim dia et l animation de ce type d ateliers bien sp cifique
108. e la biblioth que et l espace multim dia s est joint au projet en proposant quelques uns parmi les jeunes acteurs de r aliser un montage vid o la mani re d un making of diffus en ligne Une mani re de garder une trace vivante et personnelle de l v nement L int gration potentielle d un service de cr ation num rique l tablissement d pend aussi bien de son histoire que du personnel en place Les exp riences de collaboration entre services qu elles soient formalis es dans l organigramme ou la faveur des initiatives des uns et des autres doivent tre encourag es pour que le service de cr ation num rique fonctionne correctement et qu il profite au reste de la biblitoh que Il est possible d aller plus loin encore vers l int gration de la cr ation num rique dans le projet d tablissement en nouant un v ritable lien avec les collections En effet beaucoup de responsables interrog s ont soulign quel point dans leur d marche amener les usagers cr er des oeuvres num riques tait un moyen de les inciter conna tre l art num rique Derri re cette r flexion plane l id e que savoir faire peut inciter savoir appr cier des oeuvres ou des modes d expression en apparence herm tiques ou du moins peu communs comme peuvent l tre les oeuvres num riques L accompagnement la cr ation num rique devient un outil de m diation des usagers vers des contenus num riques Comme l a soulign Lion
109. e livre a t choisi parce que son auteur l a plac sous une licence Creative Commons qui autorise toute r adaptation non commerciale condition qui supprimait tout obstacle juridique Apr s la r alisation du livre il a t diffus en ligne sur format papier et les planches ont t expos es dans la biblioth que Neptune de Brest Enfin Fanch ar Ruz est intervenu aupr s des enfants pour pr senter son travail quelle modalit de cr ation les dessins ont t r alis es l aide du logiciel Gimp 8 p c est un travail de r interpr tation partir d une oeuvre existante qui met l accent sur la narration graphisme r interpr tation raconter une histoire quels partenariats exterieurs Le projet a fait l objet de partenariat trois niveaux sa r alisation s est faite aupr s d une classe de l cole Sanquer Brest l auteur Fanch ar Ruz a t invit sur place et le projet a t pr sent lors du festival local Brest en bien commun int gration un festival artiste invit partenariat scolaire quels moyens de diffusion choix a t fait d une triple valorisation de l oeuvre ainsi produite imprim e sur papier en ligne h berg e par Calameo o on peut le t l charger dans une exposition temporaire de la biblioth que Il faut souligner le jeu sur les licences important la fois dans le choix de l oeuvre de d part et dans la diffusion de l oeuvre finale mise sous licence Creativ
110. e peut influencer les conceptions des professionnels comme du public Nous avons justement essay de d montrer que la cr ation num rique amateur s inscrit parfaitement dans les missions actuelles des biblioth ques Notre propos a surtout consist d crire les usages cr atifs des technologies num riques en biblioth que comme une base qui peut prendre plusieurs aspects ces aspects tant guid s par les possibilit s d interaction avec le reste de la biblioth que et de sa politique Veut on accompagner les pratiques au moyen d ateliers Veut on diffuser les oeuvres amateurs r alis es au niveau local Veut on faire conna tre les arts num riques un plus large public Veut on dialoguer avec les communaut s virtuelles de cr ateurs amateurs pour diffuser leurs oeuvres Les interpr tations sont multiples et nous esp rons avoir d montr cette vari t qui ne borne pas l imagination La pratique des ateliers est certainement la plus r pandue mais elle n est pas la seule et l atelier fonctionne d autant mieux lorsqu il est coupl avec des v nements et accompagn d un bout l autre de la d marche jusqu la diffusion publique et la valorisation de l amateurisme cr atif Les services de promotion de la cr ation num rique amateur n ob issent jamais un seul mod le il ne peut s agir d un service cl en main applicable partout mais au contraire d un objectif global que se fixe la biblioth que et qu elle ana
111. ec m fiance Comme les tableaux pr c dents il renseigne la fois sur la r partition g ographique des espaces et sur la places des biblioth ques Tableau 1 espaces publics num riques en Nombre total par rapport au nbre d habitants pour une Nombre de de bibs par rapport au France de structures total structure stats 2008 biblioth ques total r gional Alsace 48 1 05 1 38 000 7 14 58 Aquitaine 406 8 87 1 23 000 137 33 74 Auvergne 128 2 80 1 10 500 19 14 84 Bourgogne 125 2 73 1 13 100 8 6 40 Bretagne 355 7 75 1 8 700 32 9 01 Centre 73 1 59 1 34 600 6 8 22 Champagne Ardenne 49 1 07 1 27 300 11 22 45 Corse 33 0 72 1 9 000 0 0 00 Franche Comt 77 1 68 1 15 100 4 5 19 Ile de France 537 11 73 1 21 700 83 15 46 Languedoc Roussillon 179 3 91 1 14 200 16 8 94 Limousin 69 1 51 1 10 700 8 11 59 Lorraine 89 1 94 1 26 300 9 10 11 Midi Pyr n es 293 6 40 1 9 700 67 22 87 Nord Pas de Calais 336 7 34 1 11 900 22 6 55 Basse Normandie 112 2 45 1 13 100 15 13 39 Haute Normandie 114 2 49 1 16 000 22 19 30 Pays de la Loire 162 3 54 1 21 600 7 4 32 Picardie 341 7 45 1 6 200 10 2 93 Poitou Charentes 183 4 00 1 9 500 22 12 02 PACA 308 6 73 1 16 000 25 8 12 Rh ne Alpes 562 12 27 1 11 000 187 33 27 Total 4579 100 1 14 200 717 15 66 7Les chiffres pris pour le calcul par habitant sont les chiffres de l enqu te de l INSEE du recensement 2008 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier
112. el ont pourtant t acquises non dans le cadre traditionnel d une formation professionnelle mais petit a petit par la passion Ce qui change c est le circuit d apprentissage de la comp tence et l id e que les cr ations par des amateurs peuvent avoir une valeur culturelle forte De cette mani re le champ de d ploiement du cr ateur amateur a l int rieur duquel la biblioth que peut se positionner s en trouve modifi L amateur ne devient pas plus expert que le professionnel il devient plus visible qu avant et poss de de nouveaux moyens plus efficaces de former des r seaux de sociabilit La valeur de ses cr ations s en trouve augment e 1 2 30 ANS D INITIATIVE PUBLIQUE L Etat et les collectivit s locales ont voulu prendre en compte la transition globale vers des pratiques num riques D s 1979 le rapport Nora Minc sur l informatisation de la soci t sugg rait aux pouvoirs publics la mission nouvelle d accompagner un mouvement culturel de fond Des projets incitatifs ont t mis en place partir de la fin des ann es 1990 ECM EPN Cyberbases mais ils tendent privil gier une vision du num rique bas e sur l acc s la soci t de l information plut t que sur la cr ation qui n est envisag e qu un second niveau moins prioritaire pour r duire la fracture num rique 1 2 1 L informatisation de la soci t une mission de l Etat C est en ces termes que l Etat pose d s les ann es 1970
113. el Dujol lors de notre entretien offrir des e books ne suffit pas il faut accompagner cette offre o la demande reste encore faible Or la pratique de l criture num rique peut tre un premier pas vers une pratique de lecture num rique comme l a pens e la m diath que de Bagnolet en invitant l crivain et diteur num rique Fran ois Bon animer des ateliers Le cas de l criture que nous allons tudier pr sent s av re tre un terrain d exp rimentation particuli rement fertile La vid o est visible l adresse http ecm bibli brest infini fr q content spectacle filles gar C3 A7ons la mixit C3 A9 sexprime BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 44 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que 2 1 3 L exemple des ateliers d criture introduction la cr ation num rique M me si les mentalit s voluent et au vu des difficult s ventuelles qu une biblioth que peut rencontrer greffer en son sein un service de cr ation num rique interrogeons nous sur le domaine de la cr ation le plus facile inscrire dans la continuit des services traditionnels l criture qui s impose pour plusieurs raisons D une part la biblioth que malgr les efforts des ann es 1970 1980 en faveur du multim dia reste profond ment attach e au livre et surtout au texte Si on peut parfois regretter un manque d investissement des professionnels
114. emble de donn es stock es sur un serveur et mises en forme pour tre accessibles par le r seau Internet via une adresse universelle pr cise Url d signation normalis e des sites sur le r seau Internet adresse qui pr cise le chemin d acc s vers une ressource du r seau Vjing performance en temps r el de cr ation d une oeuvre par mixage num rique de m dias issus de provenances vari es Web abr viation de l anglais World Wide Web R seau apparu au d but des ann es 1990 pour permettre la publication et la consultation de documents pr sent s sous la forme de pages Web reli es entre elles gr ce des liens hypertexte Le r seau Web est le principal r seau Internet BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 11 Introduction Etrange objet que celui que nous traitons dans ce travail la cr ation num rique amateur est complexe car si difficile d finir et saisir travers ses apparences de modernit qui r v lent une r alit beaucoup plus famili re La cr ation num rique amateur c est par exemple la toute r cente pratique du mashup jeu de collage num rique d images h t roclites souvent malicieux mais finalement h ritier par son irr v rence de l esprit des photomontages dada stes et des d tournements situationnistes La cr ation num rique en amateur c est aussi le quotidien du photographe occasionnel habitu son appareil argentique mais qui d cide de tester
115. er acc s aux outils de cr ation et la r flexion sur l art VEA D EE 46 2 2 2 Mission 2 accompagner apprentissage et DrALIQUE rrrrrrrrrrerrrerrrerrernns 49 2 2 3 Mission 3 valoriser les oeuvres amateurs 52 Valoriser les cr ations des USA SETS iissssxceccssdsscdvetrecatersvcsatisantiacstedteeaiataarsnouemenands 52 Exp rtis d la DibHOiheQUe stands nain 53 2 3 Le public de la cr ation num rique ssesssesssecssocesoossesesssesssesssoossoossssooessssssssses 56 2 3 1 Quel public pour les services de cr ation num rique 57 Mythe et r alit d un autre DUDI nanas tenants 58 Cr ateurs confirm s et d butants scsayssasisssccsdeaspeceaysacaondersgaracsneassucsaaussausaadanaccvanndaseass 59 Public jeune et population immigr e le r le socio ducatif de la biblioth que 60 2 3 2 Les dynamiques de co cr ation de contenus et de communaut d usagers CR ES ain se a EEEE E E ERE ES EEEN NERE E EREE EEE E EENE EENT 62 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 7 La biblioth que comme lieu de rassemblement d une communaut 62 Biblioth ques et CY OSC OMMMUNAUISE vs srcssssensssatvvcnecusacpencsaevinesnssssdassavsressedeondvernbevens 63 La biblioth que h bergeur p renne d oeuvres num riques 65 CON TUSIOM 5 sesctes see dresse E set een sait inserer te tension erbsne der etas des ut ere 66 PARTIE 3 DES M TIERS ET DES ESPACES REPENSER sms 69 3 1 Quels personnels po
116. erme d infrastructures le d veloppement du num rique et plus forte raison de la cr ation num rique ne peut se faire que dans une logique de collaborations multi tablissements au regard de l histoire des structures publiques num riques en France Le programme ECM a largement particip cet tat de fait Sa principale r ussite a t d introduire au sein de biblioth ques souvent r ticentes renferm es sur le monde du livre des espaces multim dia qui m me apr s l arr t du programme ont constitu autant de pr c dents propres fa onner des politiques locales dans le domaine de la cr ation num rique Sans nul doute le monde des biblioth ques n a pas cherch durant le court intervalle d informatisation marche forc e de la soci t fran aise au d but des ann es 2000 investir le num rique de fa on militante et h g monique pour devenir un lieu incontournable de la culture num rique On peut ou non regretter cette volution elle fait partie de l histoire des biblioth ques Pourtant progressivement exp rimentation apr s exp rimentation le num rique tend devenir de plus en plus familier 1 3 2 Num rique et biblioth que de nouvelles politiques documentaires C est d sormais une banalit que de dire que le d veloppement non seulement de contenus informationnels ou artistiques diffus s dans un format num rique mais m me au del d une v ritable culture num rique coh rente et com
117. es collectivit s territoriales sont vues comme des lieux d mulation g n rant en leur sein des d bats vari s sur la cr ation communautaire L Etat met en concurrence et compense les insuffisances de certains choix politiques locaux Il n est plus de cr ation que collective ouverte libre de droits relevant du bien commun d un territoire ou du pays autant de tendances encourag es par l Etat des fins tant culturelles que sociales Au del du jeu prospectif le sc nario de l imp ratif cr atif qui prend appui sur une des volutions les plus flagrantes de la culture num rique nous int resse par le r le nouveau qu il donne aux structures culturelles sans citer nomm ment les biblioth ques bien entendu naturellement d di es encourager la cr ativit de tous Notons quelques propositions en apparence imaginaires mais dont nous retrouverons des chos l occasion Le d veloppement du peer learning apprentissage coop ratif par les pairs au sein de structures culturelles qui deviennent des lieux de mise en contact et de rassemblement Les ateliers et les fab lab deviennent des lieux centraux dans les structures culturelles parce qu elles garantissent le transmission d un savoir cr atif Apparition de lieux de rencontres culturelles et cr atives dans lequel ont lieu l chelle d un territoire les d bats publiques sur la place de la culture La vision de la cr ation ama
118. es dynamiques de co cr ation de contenus et de communaut d usagers cr ateurs Nous avons constat que les services de cr ation num rique taient propices des dynamiques de groupe qui gagnent de plus en plus de terrain dans le milieu des biblioth ques La biblioth que sous l effet de quelques professionnels essayant de repenser leur m tier face au contexte nouveau du XXIe si cle tend devenir le lieu de rassemblement d une communaut autant qu un espace de ressources documentaires En partant du constat que la biblioth que est aussi un lieu de sociabilit Xavier Galaup imagine en 2007 dans le sillage des r flexions anglo saxonnes sur les idea stores et les biblioth ques troisi me lieu que la nouvelle biblioth que serait avant tout fond e sur un r seau humain collaborant autour d activit s culturelles ducatives et sociales Chacun pourra participer et apporter sa contribution De fait l id e que la biblioth que est un lieu de socialisation o l usager joue un r le actif et non plus passif a fait son chemin et selon X Galaup c est une fa on de mettre en avant le r le social des biblioth ques C est en d passant la stricte optique d une offre de services con ue uniquement par les biblioth caires que les m diath ques joueront pleinement leur r le social L enjeu est d encourager la socialisation travers des services non documentaires qui seraient autant de lieux ou de moments pour
119. es missions premi res des biblioth ques est la valorisation d un patrimoine local produit localement et retra ant l histoire de la communaut Pourquoi ne pas imaginer que les biblioth ques c t de leur r le de conservation d oeuvres professionnelles s affirment comme des institutions ancr es sur leur territoire capables de conserver des oeuvres amateurs dont l int r t est peu vident une chelle nationale mais important dans les limites du territoire en question Elles garderaient la m moire num rique d un territoire et la redistribueraient ses usagers Le projet Photographes en Rh ne Alpes s est construit sur cette id e de faire profiter aux usagers des possibilit s de conservation et de diffusion de la biblioth que Sur une page d di e li e au reste de la biblioth que num rique de la biblioth que municipale de Lyon BmL est pr sent un ensemble de photographies de la r gion Rh ne Alpes Les fonctionnalit s de recherche ont t clairement pens es par r gion par collections par p riode par sujet par albums th matiques et sont pr sent es de fa on ludique int grant notamment des fonctions de recherches plus pointues par affinement des r ponses N importe quel usager peut contribuer au site en d posant ses photographies la BmL selon le principe d une cession de droits non exclusifs Ce qui nous semble tout fait pertinent dans ce projet est la mani re qu il a de traiter sur un pied
120. es ne doit pas tre consid r e comme simplement anecdotique Elle d montre clairement que la biblioth que n est qu un espace num rique parmi d autres et qu elle ne s inscrit pas dans les plans de r duction de la fracture num rique ni dans l accompagnement des citoyens dans la culture num rique encore comprise dans un rapport cr ateur consommateur univoque Il y a l selon nous un risque de ranger les biblioth ques dans le camp de la cr ation professionnelle et de les couper avec la culture amateur qui domine actuellement la production num rique CONCLUSION L analyse des rapports entre la cr ation num rique et les biblioth ques laisse une impression mitig e D une part ce domaine n a pas t massivement investi par les biblioth ques et d autre part les rares politiques en faveur de la cr ation num rique ne se sont pas servis des biblioth ques comme fer de lance C est dans d autres missions num riques que les biblioth ques concentrent leurs efforts en particulier les questions li es l acc s de la population l information num rique La cr ation pourtant ferment d une familiarisation avec la culture num rique dans son ensemble n est pens e qu en second lieu voire pas du tout Nous en sommes actuellement au stade des exp rimentations ponctuelles des ateliers de cr ation num rique se montent ici et l parfois sur le passif d un ancien ECM parfois en fonction d un nouveau projet de service En l absence
121. es num riques Ainsi comme le souligne J C Th obalt en 2002 les biblioth ques se concentraient sur l aspect culturel l o les MJC autre grand type de structures concern par le programme se situaient sur le champ du social L enjeu de cette exp rience tait d affirmer que la question de la concurrence est avant tout due des traditions diff rentes mais qu il n est pas impossible de les briser Chaque tablissement a sa personnalit ses missions son personnel son public et ne va pas r agir exactement comme les autres tablissements labellis s Par exemple l o une cole d arts plastiques propose des formations approfondies en continu les ateliers de cr ation num rique des biblioth ques sont g n ralement des actions ponctuelles ou des cycles courts Il est alors abusif de parler de v ritables concurrences Au contraire les diff rents tablissements s inscrivent plus volontiers dans une forme de compl mentarit l un envers l autre Le portail netprojets est n de cet esprit l plusieurs tablissements investissant la cr ation num rique taient susceptibles de fournir des m thodes et des id es tr s vari es Les anciens ECM en biblioth que ont parfois gard des liens avec ce travail de mise en commun des projets travers le portail netprojets qui existe toujours en tant que base de donn es de multiples fiches base consultable et alimentable par tous Val rien Van Impe responsable de l espace mul
122. es participantes sont des sites multim dia qui m lent plusieurs types de contenus du texte de l image photographies et cartes et du son musique locale bruitages d ambiance L apport num rique venait aussi d une navigation guid e par des liens hypertexte La production des textes tait aussi un exercice dans leur processus d apprentissage du fran ais site multim dia objectif socio culturel sensibilisation la lecture web Voir l oeuvre en ligne http www wix com territoires 201 1 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 109 Annexe 3 gestion de l espace virtuel et visibilit des cr ations A travers la comparaison de ces quatre captures d cran se dessinent quatre fa ons diff rentes d int grer les cr ations de l espace multim dia la visibilit de la biblioth que sur Internet se reporter l analyse p 82 83 1 La page d accueil du site des m diath ques du Pays de Romans un onglet d roule les informations sur les espaces multim dia colonne de gauche en rouge Pour l instant il y a peu de r alisations mais on peut imaginer une nouvelle rubrique r alisations dans l onglet espaces multim dia Vv Choisissez votre profil aB GENERAL La Francatrique ESPACES MULTIMEDIA Horaires et acc s Nos ateliers La revue du web Nos tutoriels AGENDA MON COMPTE Projection d bat BESOIN D AIDE RECHERCHE Les m diath ques seront ferm es
123. es usagers ne viennent pas forc ment pour emprunter des livres mais aussi pour rester sur place lire travailler couter de la musique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 82 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser Enfin l espace physique peut poser un troisi me probl me une biblioth que de lecture publique comment g rer un service de cr ation num rique au sein d un r seau de biblioth ques r parties dans toute la ville A Brest le choix a t de placer un espace num rique dans chaque biblioth que de quartier tandis que la biblioth que principale Biblioth que Neptune sert de t te de r seau et coordonne l ensemble des espaces num riques Le partage des t ches peut alors se faire entre des biblioth ques de quartier se consacrant uniquement l acc s a Internet et un espace num rique central g rant aussi d autres services dont les ateliers Toutefois ce syst me a vu ses limites pour des raisons de personnel il oblige nommer un responsable de l espace num rique dans chaque biblioth que qui prend un tiers de son temps pour organiser les postes informatiques Une m me logique de multiplication des espaces num riques a t mise en place dans le r seau de Plaine Commune avec succ s ici cependant comme nous l avons vu plus haut les membres de l quipe multim dia sont paul s par des artistes qui les aident mener des ateliers de cr ation Dans d autres villes
124. essin e en ligne Les blogueurs bd les plus influents sont g n ralement des professionnels ou de futurs professionnels de la cr ation autour desquels gravite une multitude de dessinateurs amateurs Finalement les amateurs purs existent mais ne sont pas les plus visibles D autre part certaines plates formes quittent le domaine amateur en s affirmant justement comme des espaces de transition et de professionnalisation franchissant la limite entre l h bergement et l dition en proposant leurs membres de tirer des revenus de leurs cr ations C est le cas de Manolosanctis pour la bande dessin e http www manolosanctis com fr 2009 qui compl te l h bergement num rique par l dition d albums papier ou encore de Jamendo pour la musique http jamendo com 2005 o des artistes diffusent librement Cette distinction entre diteur et h bergeur a pu poser des probl mes juridiques importants la loi pour la confiance dans l conomie num rique LCEN 2004 a fix le cadre juridique concernant les responsabilit s des h bergeurs par rapport au contenu qu ils accueillent la suite de diff rents proc s Nous avons r dig plusieurs articles sur ce th me sur notre blog http www phylacterium fr Une exception notable Martin Vidberg un professeur des coles qui tient le blog bd L actu en patates sur la plate forme du monde fr et a connu une notori t importante sans tre un professionnel BAUDRY Julien DC
125. est devenu un lieu incontournable pour les amateurs de musiques qu ils soient compositeurs ou auditeurs La biblioth que de Montpellier comme quelques autres biblioth ques comme Brest ou Toulouse l utilise pour diffuser les morceaux de groupes locaux comme Skeleton band ou C me Nerk En m me temps leur page Myspace sert de portail pour agr ger un grand nombre de contenus autres destination des amateurs de musique nouveaut s de la discoth que signalement d v nements enregistrements live de concerts locaux diffusion des coups de coeur musicaux par un module Deezer L avantage de Myspace est outre le fait qu il s agisse d un service gratuit pour la biblioth que mais qui co tera n anmoins en terme de personnel pour le faire vivre de toucher plus directement une seconde communaut virtuelle celle des utilisateurs de Myspace Toutefois on notera un d faut principal le profil Myspace est fait pour un musicien et assez peu pour une institution La m diath que doit d tourner certaines fonctionnalit s comme cr er des playlists th matiques en guise de conseils et les possibilit s d ditorialisation sont assez r duites D autre part certains groupes poss dent d j leur propre profil Myspace c est le cas de C me Nerk o l on trouve davantage de morceaux En cr ant un site part appel e music box la biblioth que francophone de Limoges a cherch aller plus loin Sur ce site la biblioth
126. et en avant deux notions pour l instant relativement secondaires le multim dia en tant que culture et la cr ation num rique par les internautes eux m mes On peut consid rer cette volution comme une rupture dans la mesure o les r flexions dominantes jusque l sur l informatique mettaient en avant des enjeux conomiques et sociaux et non culturels Il s agit d un programme national pour encourager la mise en place d Espaces Culture Multim dia dans des structures culturelles ou socio culturelles pr existantes Plusieurs conditions sont fix es pour l obtention de ce label dont la pr sence d au moins cinq postes informatiques et l articulation entre l ECM et la politique culturelle de l tablissement Il comprend deux volets encourager l acc s au savoir par les outils num riques et d velopper la dimension cr ative des TIC Le premier se traduit par un travail de s lection de ressources multim dia et le second par des ateliers et des animations Au lancement du projet 90 dossiers sont retenus et le succ s des premiers ECM est r el et rapide une poque o tous les foyers ne poss dent pas encore d quipement informatique Le projet ECM est confront au probl me voqu plus haut l aspect cr ation est parfois d laiss au profit d un simple acc s informatique Conscients de ce probl me les responsables du projet commencent partir de 2005 d labelliser des structures qui ne Une transcription de ce d
127. eur ville en collaboration avec un collectif d artistes Les enfants ont travaill avec un photographe un dessinateur et un crivain pour rassembler du mat riau num rique que les artistes ont repris pour r aliser une machine num rique permettant de se d placer dans les cr ations des enfants De fait le jeune public est un des plus sollicit s pour d videntes raisons plus grande disponibilit meilleure r ceptivit pour des activit s manuelles et cr atives qu il pratique d j l cole en club ou en priv familiarit plus grande avec l univers de la biblioth que Comme nous l ont confirm les responsables il est toujours plus difficile de motiver des adultes dans le cadre d ateliers en groupe Pourtant plusieurs projets s adressent une cat gorie d adultes particuliers les populations d origine trang re Ils nous ont frapp dans la mesure o contrairement d autres projets ils se concentrent moins sur l enjeu esth tique ou narratif sans l ignorer totalement que sur la question de l expression personnelle d une culture et d une fiert culturelle Ces deux projets sont Melting Popote m diath ques de Romans sur is re dont nous avons d j parl et le projet Territoires organis par la MLIS de Villeurbanne Ils refl tent dans leur organisation une volont de croiser expression et cr ation au service d un apprentissage qui est la fois celui du maniement d outils num riques et de la lang
128. eux mani res d envisager l espace lors d un projet impliquant la cr ation num rique des usagers l int gration ou la cohabitation L int gration suppose que l usager qui vient profiter du service de cr ation num rique doit passer d abord par l accueil et les espaces de la biblioth ques dans ce cas de figure le service est pleinement identifiable comme relevant des activit s de la biblioth que En revanche la cohabitation pose davantage d ambiguit dans ce cas de figure l usager peut profiter du service sans avoir entrer au coeur de la biblioth que de ses collections et des autres services Si d embl e l int gration para t la meilleure solution pour assurer de bonnes relations entre l espace num rique et la biblioth que la cohabitation peut en r alit s av rer utile notamment dans le cas des espaces virtuels qu occupe le service sur Internet mais pas seulement C est parce qu il est nouveau et tranger au fonctionnement classique de la biblioth que qu un service d di la cr ation num rique des usagers peut tre pens en fonction de BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 83 son int gration a la biblioth que tant du point de vue physique que du point de virtuel L espace physique servira en particulier pour ce qui rel ve des deux premiers usages identifi s plus haut l acc s et l apprentissage la production tandis que l espace virtuel r pond surtout aux questions de diffusion
129. f ponctuel Voir l oeuvre en ligne http vimeo com 19025124 7 Photographes en Rhone Alpes BmL 2010 2011 Dans le cadre de la biblioth que num rique lyonnaise de la BmL un portail Photographes en Rh ne Alpes a t mis en place pour accueillir des clich s du territoire rh ne alpin venus de diff rentes sources Le gros du fonds est directement issu des collections de photographies anciennes de la BmL mais un appel est lanc aux photographes amateurs et professionnels pour venir d poser leurs propres clich s Divers v nements sont organis s partir de ce portail s ance de photographies num riques partage sur flickr etc quels partenariats exterieurs l v nement est l occasion de solliciter des artistes photographes soit pour qu ils d posent leurs clich s soit pour qu ils m nent des ateliers D autre part l un des points forts du projet est sa volont de f d rer les biblioth ques de Lyon et de Villeurbanne puisque leRIZE sont partenaires du projet inviter un artiste partenariats entre biblioth ques quels moyens de diffusion le portail est int gr au site de la biblioth que num rique lyonnaise Dans le cas du partenariat Lyon et Villeurbanne Clich s2villes des liens ont t ouverts avec le site de partage Flickr la fois pour solliciter des photographes et pour mettre en ligne des images un profil sp cifique a t cr utiliser les plateformes d h bergement diffusion e
130. fessionnel sp cialis dans la cr ation num rique En outre cette solution permettrait de r soudre un des probl mes fondamentaux du responsable d espace num rique parce qu il est souvent isol au sein de la biblioth que il doit tre polyvalent et g rer aussi bien l accueil les acquisitions documentaires et logicielles l aide la consultation en ligne la formation l animation Y compris des t ches qui ne sont pas si loign es du travail de biblioth caire classique l accueil et l acquisition sont apr s tout des t ches routini res de la profession Une quipe mixte permettrait de r partir les r les elle n emp che pas que le biblioth caire ait lui m me ventuellement par autoformation aupr s de son coll gue des connaissances dans des domaines plus techniques Une autre solution assez similaire a t choisie par le r seau des m diath ques de Plaine Commune Les diff rents espaces multim dia des biblioth ques du r seau sont tenus par des biblioth caires Mais depuis 2008 pour les ateliers de cr ation une prestation annuelle est demand e des collectifs d artistes qui paulent ainsi les responsables multim dia et viennent apporter leurs propres connaissances en mati re de logiciels et de cr ation artistique num rique En 2011 leurs ateliers de cr ation num rique taient anim s par les membres du collectif artistique Adela de et Co sp cialis dans ce type d activit s Xavier Ferrei
131. fonctionnant par labellisation nationale aides financi res sur projet et soutien logistique plus que par initiatives publiques de grande ampleur Ce choix va de pair avec une d centralisation marqu e o les collectivit s locales sans obligation cat gorique sont incit es relayer l Etat dans ses missions Les volutions politiques de ces derni res ann es vont elles aussi dans le sens d un d sengagement de l Etat Dans l tat actuel des politiques publiques le r le de l Etat ne peut que se penser ainsi Enfin il est manifeste que la notion de cr ation num rique pourtant centrale dans le cas du premier dispositif des ECM en 1998 a peu peu disparu au profit d une politique plus globale d acc s Internet et l information Dans le cas des programmes r gionaux peu mettent sp cifiquement l accent sur la cr ation num rique c est tout de m me le cas des Cybercommunes de la r gion Bretagne projet pr coce d s 1998 La mise en place ph m re des ECM a constitu un bref ge d or de l int r t de l Etat pour la cr ation num rique des citoyens 1 2 3 La repr sentation d Internet par les pouvoirs publics Afin de conclure sur l attitude de l Etat face l encouragement la cr ation num rique des citoyens il nous para t utile d esquisser quelques hypoth ses sur les raisons d une forme de d sengagement Cela pourra nous permettre de comprendre pourquoi le contexte institutionnel des initiatives li es la
132. formes de la cr ation en mettant en place un ensemble documentaire coh rent o les animations et ateliers sont aussi un moyen d amener la d couverte de toute une culture num rique La dimension centre de ressources constitue ici la valeur ajout e de la biblioth que par rapport d autres lieux de cr ation num rique En outre pratique amateur et r flexion sur l art num rique sont selon lui indissociables pratiquer peut amener les amateurs appr cier des formes d art qui leur paraitraient herm tiques de prime abord de m me que suivre l volution de la culture num rique conduit vouloir en devenir un acteur son chelle A nos yeux galement l attitude documentaire face la cr ation num rique et la culture num rique en g n ral est la plus logique pour une biblioth que et ne doit pas tre ignor e m me par des biblioth ques qui ne font pas de la cr ation num rique leur priorit Il est bon de rappeler que la culture num rique a aussi son histoire son dynamisme ses courants contradictoires son conomie ses id ologies En plus de l offre documentaire il est galement possible de mettre en contact le public avec des cr ateurs professionnels invit s Outre le fait que ce type d activit s est d sormais courant dans les biblioth ques tout domaine de la cr ation confondu elles constituent un accompagnement id al aux ouvrages sur l art num rique potentiellement acquis L exp rience des biblioth
133. fusion mais pas n cessairement pour les contenus qui pour certains restent au niveau de l amateurisme Quels sont ces services dont nous reparlerons plus tard et qui se popularisent apr s 2005 MySpace pour la musique http fr myspace com 2003 Flickr pour la photographie num rique http www flickr com 2004 Youtube http www flickr com 2005 et DailyMotion http www dailymotion com fr 2005 pour la vid o et l animation Webcomics fr http www webcomics fr 2007 WeLoveWords pour l criture romanesque http www welovewords com 2008 Calameo pour les documents textes http fr calameo com 2008 Pour les blogs espaces de diffusion a la fois textuelle graphique et vid o Blogger 1999 Skyblog 2002 Tous ne proposent pas le m me type de services allant plus ou moins loin dans l aspect communautaire et dans l accompagnement des cr ateurs amateurs Certains forums voluent de mani re se rapprocher de ces nouveaux espaces de cr ation Certes il convient de nuancer ce tableau id al de la diffusion de la cr ation amateur en pr cisant qu une grande partie des plate formes d h bergement ont t investies par des professionnels et des institutions ou que la nuance entre professionnel et amateur est souvent trompeuse L exemple du ph nom ne des blogs bd et webcomics que nous avons sp cifiquement tudi ailleurs est assez parlant et permet de distinguer diff rents profils de cr ateurs de bande d
134. ge de documents module de chat forum messagerie lectronique Dans le m me temps le Web se structure galement nous avons esquiss cette analyse comme un espace de cr ation susceptible d accueillir des oeuvres artistiques num riques et ce mouvement est all en grandissant partir du milieu des ann es 2000 Nous en arrivons l une seconde confusion dans l analyse qui consiste fusionner les enjeux du num rique avec les enjeux sp cifiques Internet Or Internet n est qu un r seau certes ultra performant bas sur la technologie num rique le contenu ne se confond pas avec le contenant et une oeuvre num rique existe ind pendamment d Internet avec ses probl matiques propres Certains observateurs de la r volution informatique avaient pens d s les ann es 1980 int grer la cr ation amateur leur r flexion C est le cas de Bernard Lussato qui dans Centre d analyse strat gique Le foss num rique en France Paris La Documentation fran aise 2011 Tbid p 40 CERUTTI Guillaume TOUBON Jacques ZELNIK Patrick Cr ation et Internet en ligne url http www culture gouv fr mcc Espace Presse Dossiers de presse Rapport Creation et Internet adresse consult e le 13 novembre 2011 2010 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 30 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur Le d fi informatique en 1981 o il id alise une informatisation
135. gers des logiciels qu ils peuvent r utiliser chez eux d o le choix de logiciels libres ou relevant du mat riel le plus courant Microsoft Ces ateliers de cr ation sont indissociables d autres ateliers num riques propos s par la biblioth que tels que Je cr e mon espace netvibes ou Je fais de la g n alogie ils ob issent un m me mouvement d initiation l informatique ici sur son versant cr atif Le paysage des ateliers d initiation est marqu par une constante l importance de la photographie num rique A Romans sur Is re nous voyons que celle ci fait l objet de deux ateliers Dans certaines biblioth ques o les ateliers sont peu nombreux la photographie num rique est pr sente On peut relier ce ph nom ne au constat d O Donnat d un d veloppement de la photographie amateur et d un transfert r ussi de l argentique au num rique L activit est porteuse et parmi les exemples que nous verrons celle qui peut attirer un public vari Le choix de la MLIS de Villeurbanne tout comme celui des biblioth ques du r seau de Plaine Commune et de Tourcoing est tout autre En plus d ateliers d initiation divers bureautique photo et image num rique vid o et diaporama l espace multim dia propose des ateliers de cr ation Ce choix correspond plusieurs cas de figures tant t au profil du personnel de l espace multim dia la MLIS l un des deux membres a une formation aux Beaux Arts et
136. graphique dans le mesure o l espace se situe juste c t de l accueil mais qui n a pas de v ritable coh rence th matique Malgr ces difficult s organisationnelles dans les faits des collaborations se nouent entre les diff rents services de la biblioth que loin des apparences d une organisation aux services clos sur eux m mes Les animations en direction des enfants sont souvent l occasion de nouer des liens avec la section jeunesse pour une s rie d animations jeunesse traces du pass pr vue pour 2012 l espace multim dia de la MLIS pourra a la fois pr ter sa capacit d accueil et offrir des activit s originales comme la mod lisation d empreintes ou la reconstruction num rique de sites arch ologiques Mais il est certain comme nous l a rappel Renaud Chauvet responsable de l espace multim dia de la MLIS que l absence d une v ritable instance de coordination des animations culturelles fait courir le risque de services enferm s sur eux m mes et sur leur collection Ce d autant plus qu a la MLIS la s paration g ographique des secteurs n encourage pas les changes Autre exemple de collaboration dans les biblioth ques de Brest un partenariat entre les biblioth ques et le R seau des oeuvres la ques avait abouti au printemps 2011 la r alisation d un spectacle th tral sur le th me de la mixit filles gar ons avec des jeunes de la Maison pour Tous Le spectacle a t interpr t dans les locaux d
137. habitants de la r gion la couverture en EPN est loin d tre galitaire BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 101 Annexe 2 de quelques projets de promotion de la cr ation num rique amateur En compl ment de notre tude nous avons souhait d taill dix projets de promotion de la cr ation num rique amateur en biblioth que L analyse qui suit est tout autant une m thode d analyse qui nous a servi lors de la r daction de ce travail et une synth se de la diversit des projets potentiels Nous nous sommes surtout concentr s sur les ateliers projets les plus aboutis mais pas uniquement Chaque projet est unique et d pend de l environnement de la biblioth que des possibilit s du personnel du public vis A travers les dix exemples que nous d taillons ici c est avant tout la vari t des projets pouvant d couler d un service de cr ation num rique que nous entendons mettre en valeur Chacun des projets pr sent s des points forts qui m ritent d tre d velopp s mais qui doivent tre valu s en fonction de l ensemble de la politique de services de la biblioth que Nous avons surtout cherch pr senter des projets vari s dans leur ampleur comme dans leurs destinations Pour faciliter la lecture et am liorer l analyse nous avons con u une grille de lecture au del de la simple pr sentation du projet qui synth tise les orientations possibles et permet de visualiser les diff
138. hes2villes discuss 72157625208656497 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 58 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que t rapport par les acteurs du terrain lors de nos entretiens la cr ation num rique est un domaine propre a attirer une cat gorie de la population qui ne serait pas venue par ailleurs Mais il nous semble judicieux de le nuancer et d approfondir la r flexion sur le public de la cr ation num rique ne serait ce que parce qu il serait contre productif de ne la consid rer que d un point de vue utilitariste comme un moyen de faire gonfler les statistiques de fr quentation Monter un nouveau service c est aussi conna tre et pr voir le public auquel on souhaite l adresser et connaitre les usages auxquels on veut r pondre ou que l on veut encourager Une fois de plus nous nous servirons d exemples tir s des entretiens pour nourrir notre d marche En effet mieux qu un public diff rent les ateliers de cr ation num rique concernent un public diversifi ou pour le dire autrement sont un pr texte pour provoquer et profiter des usages nouveaux Ainsi n y a t il pas un public pour ce type de services Ce qui diff re ce n est pas tant le public qui s y d place mais la mani re dont les biblioth caires y appr hendent leur public C est en encourageant des usages nouveaux autant que par des contenus nouveaux que l on peut int
139. i Hadopi dans le langage courant se concentre uniquement sur la cr ation professionnelle seule int resser les pouvoirs publics A bien des gards la cr ation num rique amateur pourtant tr s pr sente sur Internet est un angle aveugle des politiques publiques en mati re d acc s au num rique Le num rique soci t de l information ou soci t de la cr ation L une des explications se trouve sans doute dans l identification de la culture num rique une soci t de l information et non une soci t de la cr ation Nous retrouverons le d bat information contre cr ation dans la suite de notre tude car il d termine souvent les repr sentations du num rique y compris dans les biblioth ques et l un des d fis sera d en faire abstraction Il est important de le poser ici pour mieux le ma triser D s le rapport Nora Minc les nouvelles technologies sont identifi es comme de nouveaux moyens de communication c est l enjeu du passage conceptuel de l informatique a la t l matique l oeuvre dans L informatisation de la soci t L informatique appara t d embl e comme un vecteur d informations avant m me l mergence des premiers r seaux interconnect s minitel ARPANET Internet Ces derniers se d veloppent conform ment l intuition initiale des observateurs des ann es 1980 ils sont utilis s comme outils d information annuaire en ligne puis presse et encyclop die et de communication chan
140. i peuvent tre emprunt s Ainsi R Chauvet de l ECM de la MLIS de Villeurbanne nous explique qu en 2010 sa structure a r cup r le fonds informatique du service adulte et qu un espace de lecture a t am nag Cet clatement des collections ne va pas sans poser des probl mes de lisibilit pour le public mais en contrepartie il peut permettre a des amateurs d informatique de d couvrir l espace num rique et peut tre d en devenir des usagers r guliers G n ralement l offre documentaire des espaces num riques est ax e sur des ouvrages pratiques des manuels d utilisation et des logiciels d apprentissage En d autres termes l accent est mis sur l autoformation des outils de cr ation num rique que ce soit par des livres ou du multim dia N anmoins en g rant un budget d acquisition propre le responsable de l espace num rique peut mieux contr ler la politique documentaire en lien avec la cr ation num rique et aller plus loin Pour revenir l exemple de la MLIS le choix a t fait de renforcer la partie th orique de la documentation c t des ouvrages pratiques Ainsi sont venus s ajouter des essais scientifiques sur l usage du num rique dans la soci t ou des revues sur l actualit de l art num rique MCD Computer arts Pour R Chauvet ce choix se justifie parce qu on se trouve dans une biblioth que au del de la pratique pure il faut favoriser la r flexion et la sensibilisation de nouvelles
141. iblioth que modifie son rapport au public et surtout son image loin des clich s BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 89 Conclusion Pour des raisons mat rielles et intellectuelles notre travail aura principalement port sur la situation fran aise Il nous est assez rapidement apparu que dans le domaine de la cr ation num rique amateur il n existe pas de v ritable coordination et jeux de comparaison l chelle internationale La situation fran aise se caract rise principalement et d une fa on tr s attendue par le r le central de l Etat et des pouvoirs publics travers les ECM puis les EPN et les initiatives locales Mais cette centralisation reste partielle elle est avant tout incitative plus que directive Le mod le de d veloppement par EPN est une sp cificit culturelle fran aise que l on ne rencontre qu en Belgique dans la r gion francophone wallonne qui dispose d un r seau tr s actif d EPN La seconde sp cificit fran aise est que la cr ation num rique est entr e dans les biblioth ques fran aises par la porte de l action culturelle c est dire d un rapport p dagogique avec l usager et d un fonctionnement par ateliers La situation am ricaine offre une comparaison int ressante entre nos espaces num riques et leurs digital studios espaces enti rement consacr s l usage cr atif des nouvelles technologies Elle d voile en creux les manques des espaces num riques
142. ibres 2 La visibilit en ligne est un enjeu tout aussi important Si de nombreux h bergeurs de contenus existent la biblioth que peut aussi se poser en alternative et faire valoir l int r t de la profession pour les questions d indexation de contenus l chelle du Web La ma trise que nous avons des m tadonn es les donn es informatives sur les oeuvres auteur date mais aussi format de diffusion et droits d acc s n est pas n gliger dans un r seau Internet de plus en plus dense La biblioth que dispose ici de trois atouts qu elle pourrait mettre la disposition des cr ateurs amateurs des catalogues normalis s et interrogeables pour localiser les oeuvres des biblioth ques num riques qui tendent devenir des points d acc s unique vers l ensemble des ressources et services num riques de la biblioth que une volution notable des m tadonn es de nos biblioth ques vers le Web s mantique Ce dernier point est sans doute le plus crucial En faisant voluer nos contenus vers des formats standardis s interrog s non plus selon un principe de mots cl s mais selon un principe de concepts mis en relation les uns avec les autres nous les Le principe du copyleft popularis dans le domaine informatique d s les ann es 1980 puis pour des cr ations autres dans les ann es 2000 est d inverser le r gime du copyright anglo saxon Selon ce dernier les oeuvres sont par d faut la propri t de leur auteur et la loi d
143. ie des politiques tarifaires de chaque tablissement tout en fournissant quelques exemples A Romans sur Is re comme Lyon les ateliers num riques sont ouverts tous et gratuits ind pendamment de toute inscription la biblioth que ils n cessitent une inscription sp cifique l atelier A Brest l utilisation de l espace multim dia est ouvert soit aux inscrits la biblioth que soit aux d tenteurs de la carte Web carte municipale gratuite pour les points d acc s public Internet La solution de la gratuit et de la libert d inscription reste la plus courante Souvent et pour des raisons de personnes en charge l espace multim dia est un lieu propice aux exp rimentations pour imposer des usages diff rents de la biblioth que De plus en plus souvent les espaces multim dia sont les premiers s int resser des BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 60 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que services de consultation ou de pr ts de jeux vid os comme nous l avons constat a Villeurbanne Brest Lyon et sur le r seau de Plaine Commune Plus que de se positionner du point de vue du biblioth caire on peut se positionner du point de vue de l usager Participer a un atelier de cr ation num rique en biblioth que n est ce pas changer son regard sur cette profession et casser certains clich s trop souvent pr sents L essentiel n est
144. ilis e pour mettre en valeur l offre l gale de livres num riques et l allusion aux diteurs nous permet de comprendre qu il s agit en sus de l offre professionnelle Plus loin on trouve une explicitation plus pr cise Lors des travaux du pr sent groupe de travail il est galement apparu que la faiblesse de l offre de livres num riques notamment francophone constituait un handicap pour la modernisation des biblioth ques fran aises aussi bien du point de vue des utilisateurs que de celui des usagers Les actions entreprises a partir de 2010 ont concr tis cette m me logique de la biblioth que comme soutien d une industrie culturelle qui n arrive pas trouver ses marques la BnF a sign des accords avec des diteurs et e distributeurs pour que leurs livres num riques soient pr sents dans la biblioth que num rique Gallica ou plus pr cis ment pour que des liens vers leurs plates formes d achat en ligne apparaissent lors des recherches des usagers futurs clients sur Gallica Ajoutons que la plupart des oeuvres num riques r pertori es dans Gallica dans le cadre de cette nouvelle politique sont en majorit des versions num riques d ouvrages papier existants non des cr ations num riques natives SJbid p 71 Sbid p 7 6i Jbid p 67 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 39 L absence d allusion la cr ation num rique des usagers dans le Sch ma num rique des biblioth qu
145. ination pour faire le point blog Biblioth ques reloaded en ligne url http bibliotheques wordpress com 201 1 02 01 dissemination pour faire le point ler f vrier 2011 CORBINEAU Bernard Cr ation culturelle et biblioth ques de proximit en ligne url http www corbineau net Articles publies dans Le Net d cembre 2003 DUJOL Lionel La biblioth que un plus pour le web social blog La biblioth que apprivois e en ligne url http labibapprivoisee wordpress com 2011 02 23 la bibliotheque un plus pour le web social 23 f vrier 2011 FORTIN Julie Manifeste du biblioth caire 2 0 blog Espace B 13 janvier 2010 en ligne url http espaceb bibliomontreal com 2010 01 13 manifeste du bibliothecaire 2 0 MAUREL Lionel Le pays de Brest territoire des biens communs blog S J Lex 20 avril 2009 en ligne url http scinfolex wordpress com 2009 04 20 pays de brest territoire du libre a propos des conditions de possibilite juridique du web 20 Sites BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 97 Portail a Brest http www a brest net Portail netprojets http www netprojets fr Blog des EPN de Wallonie http www epn ressources be Site des rencontres num riques http www rencontres numeriques org Site internet de l Association pour le d veloppement des documents num riques en biblioth ques ADDNB http www addnb fr Site interne
146. ioth que usages de la cr ation num rique amateur Nous retiendrons tout d abord l opposition commune entre usagers de la biblioth que et usagers de l espace multim dia Puis nous affinerons la r flexion pour penser le public de la cr ation num rique dans sa diversit m me entre les cr ateurs d j pratiquants et les cr ateurs ponctuels Enfin nous nous attarderons sur la fonction socio ducative de la biblioth que face deux types de public particulier les enfants et les populations immigr es Mythe et r alit d un autre public Le public d un service de cr ation num rique c est avant tout celui auquel le responsable d cide de s adresser en consid rant des diff rences de culture et d usages de la culture On peut opposer un usage traditionnel du public des biblioth ques bas sur le livre et la lecture et un usage nouveau bas sur des loisirs audiovisuels et num riques Mais d j ces usages nouveaux ne sont pas si nouveaux et ont d j largement p n tr les biblioth ques Ensuite imposer une lecture hi rarchique ces usages qui subordonnerait l un plus l gitime l autre n est pas forc ment dans l int r t de la biblioth que au contraire les passerelles peuvent se penser dans les deux sens et une juste visibilit de l espace multim dia peut attirer des usagers traditionnels vers une culture num rique qui n est pas la leur ouverture qu il est tout aussi bon d encourager M
147. iscours est disponible en ligne l adresse suivante adresse consult e le 13 novembre 2011 http www admiroutes asso fr action theme politic lionel htm anchor54 THEOBALT Jean Christophe Les espaces culture multim dia dans Bulletin des Biblioth ques de France n 1 t 47 2002 p 74 76 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 27 r pondent pas la mission culturelle d initiation la cr ation Surtout l accent est mis sur la mise en r seau des structures une liste de diffusion est cr e pour que les diff rents responsables d ECM s changent des informations et d s 2001 les rencontres des ECM annuelles permettent de f d rer les initiatives de chacun et d en discuter La liste de diffusion sert ponctuellement mettre en contact les responsables d ECM et des cr ateurs num riques des artistes ayant b n fici du DICREAM sont sollicit s pour participer des ateliers ou des r sidences d artistes En 2008 le projet ECM est abandonn suite d importantes coupes budg taires dans les minist res Il aura permis la cr ation de lieux d di s la cr ation num rique amateur et la formation d un r seau qui existe toujours la liste de diffusion culture multim dia est toujours active et des rencontres num riques ont t relanc es partir de 2009 pour prolonger les rencontres des ECM et les ouvrir d autres structures non labellis es apparues entretemps Enfi
148. ise par la d fense d un mod le de musique libre sous copyleft Leur utilisation dans le cadre des biblioth ques est ainsi simplifi e Dans la mesure o ces morceaux sont aussi disponibles sur Internet la biblioth que joue davantage un r le de m diation que de r elle promotion Des syst mes quivalents pourraient tre imagin s comme un service que la biblioth que offrirait une communaut virtuelle de cr ateurs num riques La biblioth que h bergeur p renne d oeuvres num riques Face ces communaut s virtuelles mais aussi face des communaut s de cr ateurs amateurs locaux la biblioth que peut jouer de son expertise en mati re de gestion de contenus En effet l nous semble tre le positionnement le plus naturel de la biblioth que face la cr ation amateur qui circule au sein de communaut s locales ou cyber communaut s un interm diaire qui n anime pas la communaut mais la soutient en diffusant et promouvant ses oeuvres Nous avons d j pr c demment d crit la mani re dont la biblioth que peut remplir cette mission de conservation o l oeuvre amateur devient collection part enti re Si cette id e nous int resse pr sent c est qu elle s inscrit dans une tendance r elle des biblioth ques la vision de l usager comme co cr ateur des services et des contenus X Galaup en pr sente quelques exemples et concernant la cr ation L autre axe de d veloppement de l action culturel
149. ispers es La politique de l Etat en mati re d acc s l informatique se d ploie dans le champ de la lutte contre les in galit s sociales On le comprend la cr ation num rique n occupe qu une place secondaire dans des politiques davantage pr occup es par l acc s a l information mais elle n a pas t compl tement oubli e Elle conna t une relative apog e dans les ann es 1997 2004 qui voient la mise en place de plusieurs initiatives dans un double contexte l Etat interventionniste c de la place l Etat incitateur et la d centralisation d cide d une nouvelle r partition des t ches entre l Etat et les collectivit s Le rapport Nora Minc n int gre pas encore l id e que l Etat puisse aider la formation informatique des citoyens Cette id e qui reste une interpr tation d coulant du rapport se d veloppe vers 1985 et se concr tise dans la d cennie 2000 L instauration de dipl mes officiels tels que le B2i second degr 2000 et le C2i enseignement sup rieur 2004 inscrits dans les programmes scolaires et universitaires est le dernier palier de cette politique o les connaissances en mati re d informatique ne sont pas un plus utile mais une n cessit sociale int gr e au cursus scolaire de tous les l ves Sa premi re manifestation en est le plan informatique pour tous lanc en 1985 pour aider la mise en place de postes informatiques dans les coles afin de donner acc s des UNESCO Ver
150. it des missions exerc es Pour notre part et dans le cadre de l exemple pr cis de l accompagnement la cr ation num rique que nous avons tudi une opposition aussi radicale entre public et collection peut tre maladroite et injustifi e parce qu elle conduit de mauvaises interpr tations voire des crispations au sein des quipes En effet la plupart des responsables de structure ont insist sur un point important le lien avec le reste des collections et des services est essentiel dans le cas de l accompagnement la cr ation num rique car il constitue la plus value de la biblioth que par rapport d autres espaces multim dia proposant le m me type de services Concr tement comment se traduit ce lien la collection Il y a lien avec la collection quand un atelier fait intervenir un artiste en r sidence dont on pr sentera les oeuvres par ailleurs il y a lien avec la collection quand une cr ation des usagers prend pour point de d part une oeuvre existante qui sera lue relue et dont les m canismes seront diss qu s comme un jeu il y a lien avec la collection quand des ouvrages sur la culture et l art num rique sont propos s au sein de l espace num rique o l on cr e il y a lien avec la collection quand les photographies amateurs cohabitent avec le fonds photographique au sein d un m me projet de num risation Pour cette raison les comp tences propres la cr ation num rique ne viennent pa
151. ize est un artiste dont l oeuvre s attaque la question de la cr ation amateur en exploitant largement les outils num riques comme outil de cr ation et de diffusion Au del de son cas particulier les v nements qu il propose sont de bons exemples d interaction trois entre artiste biblioth que amateur pour des projets de cr ation de plus grande ampleur Enfin un autre service peut faire de la biblioth que un lieu d acc s la cr ation num rique la mise disposition d outils num riques qu il s agisse de mat riels informatiques ou de logiciels Selon cette logique la biblioth que offre au public l acc s des outils souvent couteux ou trop puissants pour des ordinateurs domestiques et permet ses usagers de cr er librement sur place de la m me mani re que certaines biblioth ques mettent disposition des instruments de musique ou des studios de r p tition N anmoins l enqu te que nous avons men e nous pousse tre plus r serv Pour voir l oeuvre http www bipolar production com pause Le site internet de l association http www metaluachahuter com Pour voir leur travail Antoine Denize http a denize free fr mezig page multimedia html Nicolas Clauss http www nicolasclauss com Carol Ann Braun http inner media org carol_fr htm Antoine Denize est notamment connu pour le Cd Rom Machine crire sorti en 1992 qui invitait l utilisateur g n rer ses propres cr ations
152. l et 12 postes ludiques jeux vid os tandis qu l tage 6 postes sont sp cifiquement utilis s pour les travaux de groupe et les formations Mais dans bien des cas l espace num rique est aussi espace de consultation d Internet comme Brest o les usages se chevauchent Comme nous l a expliqu E Kerouanton plusieurs strat gies ont t mises en oeuvre au fil des ann es Avant 2009 choix avait t fait de s parer les postes par usage quatre postes pour Internet et quatre postes pour la cr ation ces derniers poss dant davantage de droits pour la consultation et l installation de logiciels Mais finalement tous les postes ont t g n ralis s et servent l un ou l autre usage avec des droits identiques La concurrence des usages au sein d un m me espace peut poser un autre probl me de gestion du temps qui nous a t formul par plusieurs responsables d espaces num riques Pour permettre la bonne tenue des ateliers initiation ou cr ation l espace num rique doit fermer le plus souvent pendant plusieurs demi journ es dans la semaine On atteint ici les limites du mod le de l espace num rique unique qui voit la confrontation entre deux types de services ob issant deux usages diff rents l acc s au savoir et l apprentissage La solution du zonage strict du p le num rique de Tourcoing certes co teuse en espace permet d viter les chevauchements et de garder un service homog ne p
153. l oeuvre num rique cr e lors d un atelier de cr ation est destin e tre diffus e publiquement soit en ligne soit physiquement Les strat gies de diffusion sont vari es et s adaptent la nature des oeuvres E Kerouanton de Brest pr f re parfois conserver une trace papier lorsque cela s y pr te Lors d un atelier qui s est tenu entre des l ves brestois et le Le wikibrest se trouve cette adresse http www wiki brest net index php Accueil BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 54 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que dessinateur pour enfants Fanch Ar Ruz Une aventure extraordinaire l oeuvre produite par les enfants partir de l album Gwion le premier pingouin du monde a t diffus e la fois en ligne via Calameo et imprim e pour qu il y ait un rendu mat riel Plus subtile tait la modalit de diffusion de l oeuvre produite lors de l atelier Plan tes Tourcoing au p le multim dia de Tourcoing L oeuvre elle m me consistait en une machine similaire une borne d arcade o le public pouvait naviguer d une plan te l autre chaque plan te contenant des oeuvres num riques produites par des coll giens lors d ateliers La machine Plan tes Tourcoing devenait alors la concr tisation mat rielle d une oeuvre num rique collective et en m me temps son propre outil de diffusion Elle a t expos e dans la m diath que
154. laie galement les concerts locaux et les associations musicales comme Ma net et le Centre R gional des Musiques Traditionnelles en Limousin inviter des artistes partenariat associatif moyens de diffusion L e music box est un site Internet ind pendant de celui de la biblioth que qui dispose de sa propre identit sur les r seaux sociaux twitter Myspace Il s adresse la fois une communaut locale et une communaut virtuelle plus tendue diffusion en ligne ext rieure au site de la bib utiliser les plateformes d h bergement valoriser le patrimoine local type de relation avec la biblioth que Le lien entre l e music box et la biblioth que est fond par des renvois vers les disques disponibles sur place sur les fiches des artistes pour les internautes limousins qui souhaiteraient d couvrir un des groupes renvoi vers les collections Voir le site en ligne http www lemusicbox bm limoges fr 2 R sidence d artiste de Fran ois Bon Bagnolet 2008 2009 Entre 2008 et 2009 la m diath que de Bagnolet a invit l crivain et diteur num rique publie net Fran ois Bon pour une r sidence d crivain qui a donn lieu des ateliers d criture Les oeuvres produites par les participants ont t mis en ligne sur un blog partenariats exterieurs Fran ois Bon est un crivain qui m ne depuis plusieurs ann es des ateliers d criture dans les biblioth ques et les tablissements scolaires
155. lameo a ensuite t ins r e dans le site Internet de l espace multim dia http ecm bibli brest infini fr q content livre rXC3 A9alis C3 A9 avec la classe de cml cm2 de 1 C3 A9cole sanquer C3 A0 brest La vid o de la rencontre avec Fanch Ar Ruz est visible cette adresse http www dailymotion com video xkbm0y_fanch ar ruz et les eleves de sanquer a brest creation BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 55 Le fait qu il s agisse d oeuvres num riques joue en faveur de cette expertise de la biblioth que Les oeuvres num riques sont des objets complexes dont la conservation peut poser probl me pour des raisons techniques et dont la diffusion sur Internet n est pas si vidente dans la mesure o les oeuvres risquent de se retrouver noy es dans le flux d informations L expertise de la biblioth que peut tre requise sur trois domaines pr cis qui touchent la valorisation d oeuvres sur le long terme 1 Les aspects juridiques sont souvent peu ma tris s par les usagers et la biblioth que a aussi pour t che d enseigner son public les volutions complexes du droit d auteur dans le contexte num rique C est la la fois une mission d information des usagers et d action directe sur les cr ations sur lesquelles la biblioth que a la main Dans le cas des ateliers le choix le plus courant est celui des licences copyleft telles que Creative Commons bien accueillies dans le monde des biblioth ques pour
156. le en co cr ation avec l usager consisterait lui donner la possibilit de s exprimer gr ce la biblioth que Il ne s agit pas seulement de pr ter des espaces mais aussi d apporter un support technique ou une aide personnalis e pour r aliser son animation Sa vision nous semble d autant plus pertinente qu elle con oit le contenu pour nous l oeuvre num rique cr par l usager de fa on globale comme un moyen de g n rer une animation et donc un v nement qui mettrait en avant la biblioth que L animation pourrait tre le terrain id al pour en faire des co acteurs de la biblioth que Du choix des activit s ou des intervenants en passant par la mise en uvre les biblioth caires confieraient ainsi l organisation d une animation par et pour des adolescents Des exp riences de ce type se d veloppent ponctuellement et contribuent faire des biblioth ques des lieux de cr ation libre pour les usagers Nous proposons de l appliquer aux oeuvres num riques amateurs Les m diath ques de Brest avaient choisi en 2008 de lancer une D moth que musicale sur le c l bre h bergeur Myspace sur laquelle des groupes locaux pourraient diffuser leur production en ligne Si le projet original est actuellement abandonn une des m diath ques du r seau la m diath que de Pontanezen a repris l id e en 2009 et a cr son propre Myspace o elle diffuse les concerts qui ont lieu dans ses espaces g n ra
157. le ph nom ne de diversification doit aussi se concevoir comme l apparition de formes de la cr ation compl tement nouvelles li es la notion d art num rique des cr ations qui n ont pas d quivalent analogique Nous ne poss dons pas de donn es pr cises sur la place de l art num rique natif dans les pratiques amateurs et sans doute s agit il de disciplines encore confidentielles soit exclusivement pratiqu es dans une sph re professionnelle pour des raisons de co t soit r serv es un petit nombre d amateurs pour des raisons de technicit Que savons nous de la cr ation amateur de jeux vid os notamment les petits jeux en flash faciles programmer ou des cr ations hybrides m lant textes images fixes images anim es et sons L aussi peut se situer la mission des biblioth ques faire conna tre au public des cr ations num riques innovantes Empiriquement on constate l arriv e de nouvelles pratiques artistiques num riques qui dans leur fonctionnement m me naviguent entre les pratiques professionnelles et amateurs Non qu elles ne soient pas professionnalisantes comme d autres formes d art mais elles se caract risent par une appropriation presque sauvage de contenus originaux sur le principe du collage Le mashup pour la vid o et le sample pour la musique se rapprochent d un travail de DJ que chacun peut effectuer d s qu il est capable de ma triser des outils num riques Il en va de m me pour le Vjing q
158. lement de groupes locaux ainsi que des ISGALAUP 2007 op cit p 38 106 Thid BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 67 coups de coeur musicaux Ce syst me pourrait tre utilis pour valoriser des cr ations amateurs L aussi la dimension d ancrage local est importante au regard du public vis Mais il nous semble n cessaire d aller au del et de ne pas se limiter la cr ation Dans la notion de co cr ation de contenus le co signifie que l oeuvre est la fois produite par l usager et par la biblioth que Le r le de la biblioth que serait ici celui d un diteur d un diffuseur qui ferait le lien entre le cr ateur amateur et le public qui apr s tout est aussi une ressource de la biblioth que Le blog Melting Popote lanc en 2008 par la m diath que de Romans sur Is re a t l objet d un projet de cr ation num rique non artistique Un groupe de femmes d origine trang re devait r diger et mettre en images des recettes de leur pays d origine diffus es ensuite sur le blog Il donne quelques id es de ce que peut apporter la biblioth que ditrice outre une facilit de mise en ligne pour des usagers ventuellement peu l aise avec les outils informatiques une expertise documentaire chaque recette est suivie par une s lection d ouvrages emprunter des outils d indexation classiques par mots cl s en nuage de tags ou originaux une cartorecette
159. les d di es Lorsque O Donnat r alise son enqu te au d but des ann es 1990 il a bien conscience de se situer un moment o la pratique artistique en amateur s est pleinement int gr e la soci t des loisirs Deux observations peuvent nous int resser quant la situation des artistes amateurs en 1996 pour cerner la nature de ce public sp cifique Sauf exception le chant choral notamment la pratique amateur est une pratique culturelle minemment juv nile Le d coupage par tranche d ge est vocateur chez les 15 19 ans 44 disent pratiquer actuellement une activit en amateur Ils ne sont plus que 33 chez les 20 24 ans et 20 chez les 25 30 ans les chiffres se stabilisent autour de 18 pour les classes d ge suivantes Le moment cl de la pratique semble donc tre entre 15 et 24 ans Comment interpr ter ces chiffres O Donnat se garde bien de donner DONNAT Olivier Les pratiques culturelles des Fran ais enqu te 1997 Paris Minist re de la culture et de la communication d partement des tudes et de la prospective la Documentation fran aise 1998 Ce choix de mettre part la photographie et la vid o est justifi par O Donnat par les sp cificit s des amateurs de ces deux domaines DONNAT 1996 op cit p 18 Slbid p 25 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 16 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur une r ponse d finitiv
160. lons ici les chiffres du CREDOC sur l acc s global aux usages num riques des Fran ais depuis 1992 En 1992 12 des Fran ais de plus de 18 ans interrog s disent poss der un ordinateur leur domicile ils sont 71 en 2010 Dans le cas d Internet ils MINC Alain NORA Simon L informatisation de la soci t Paris Seuil 1978 Sur une analyse critique du rapport Nora Minc lire BERGERON Johanne L informatisation de la soci t une r flexion critique autour de quelques ouvrages r cents dans Politique n 2 1982 p 153 165 CREDOC La diffusion des technologies de l information dans la soci t fran aise en ligne url http www credoc fr publications abstract php ref R269 adresse consult e le 13 novembre 2011 Paris CREDOC 2010 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 25 sont 4 l utiliser en 1999 contre 66 en 2010 Enfin 13 des Fran ais ayant un t l phone mobile en 2010 l utilisent pour aller sur Internet La progression est r guli re mais importante dans tous les cas l ann e 2005 tant un palier d cisif o la moiti des Fran ais a d sormais un ordinateur et un tiers est connect Internet L enqu te ne pr cise toutefois pas la nature de l usage d Internet elle nous permet juste de constater que la diffusion en ligne devient potentiellement de plus en plus courante et progresse plus vite que l quipement informatique En 2010 Internet est le moyen de diffu
161. ltim dia des m diath ques de Villeurbanne la diffusion se limitait 4 une mention sur la page du service Nous atteignons ici les limites de la logique d int gration doit on absolument restreindre le service aux seuls espaces de la biblioth que au risque de le confondre avec des services documentaires desquels il se d tache De plus nous savons qu assez peu d internautes naviguent dans les espaces virtuels de la biblioth que en passant par un chemin balis partir de la page d accueil La solution de la cohabitation revient alors sur le devant de la sc ne Par cohabitation nous entendons le fait que le service se d veloppe dans un espace qui lui est propre et qui est d tach des espaces de la biblioth que Dans le cas d espaces virtuels cela signifie que l url de la page de l espace num rique est distincte de l adresse du site web de la biblioth que Les biblioth ques de Brest poss dent un site consacr l actualit de l espace multim dia ind pendant du site de la biblioth que ce qui offre ventuellement au responsable une plus grande libert dans la pr sentation de son service moins contraint que dans le site institutionnel Nous avons d j voqu d autres exemples de cette strat gie de cohabitation le blog Melting Popote Romans sur Is re le site Photographes en Rh ne Alpes Lyon On y trouve un acc s direct aux oeuvres num riques r alis es par des amateurs En terme de diffusion les oe
162. lus que les photographes amateurs qui disposent d j d un compte Flick r sont d j familiaris s avec la diffusion publique d images Les projets sont aussi l occasion d organiser des ateliers de photographies num riques selon des modalit s que nous avons d j voqu es lors de la f te des Lumi res de d cembre 2010 la photographe professionnelle Sandrine Vignes a accompagn un groupe d amateurs dans un travail qui s est prolong jusqu la retouche des images et la conception d albums photos M me s ils ne concernent pas uniquement la photographie amateur les projets Photographes en Rh ne Alpes et Clich s 2 villes nous semblent tre d int ressants mod les pour un projet de valorisation et de diffusion d oeuvres amateur qu elles soient produites ou non dans le cadre d ateliers de l espace multim dia En terme de diffusion ils combinent les avantages d un site d di et d un h bergeur et proposent une v ritable d marche locale plus facile valoriser pour le public d une biblioth que municipale Nous avons d crit ici une d marche en faveur de la cr ation num rique pas pas mission par mission Il est vident que ces trois missions peuvent se combiner et la production d oeuvres num riques par les usagers peut tre pens e de ses ressorts th oriques a sa diffusion syst matis e Si les ateliers de cr ation num rique commencent se mettre en place et devenir des services courants dans les biblioth
163. lyse en fonction de plusieurs crit res Promouvoir la cr ation num rique amateur est un objectif simple mais auquel la biblioth que peut apporter des r ponses multiples R capitulons ici les crit res que nous avons distingu s tout au long de l tude crit res mat riels L existence ou non d un espace num rique accessible au public dans la biblioth que et des n cessaires ordinateurs qui vont avec peut d terminer le choix de se lancer dans un service physique ou dans un service virtuel crit res financiers La cr ation num rique peut co ter cher en terme d achat de licences quelle somme peut tre d bours e pour le lancement d un nouveau service ou l volution d un ancien service On peut s interroger sur le fait d en passer par des licences libres en fonction des ant c dents de la biblioth que en la mati re Est il pr f rable de se baser sur un fonctionnement par projets financ s ponctuellement ou veut on mettre en place un service p renne Il peut galement BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 92 Conclusion tre utile de se renseigner pour conna tre les financements locaux ou nationaux qui peuvent soutenir tout ou partie du service crit res professionnels Nous entendons avant tout par crit res professionnels la mani re dont le num rique et les changements qu il induit sont per us dans la biblioth que Cela peut d terminer la possibili
164. me la cohabitation est possible Enfin l autre public n est pas toujours celui que l on croit A la Courneuve un atelier de cr ation vid o a t pens destination des retrait s de la ville dans une biblioth que avant tout fr quent e par des jeunes Dans une autre m diath que du r seau de Plaine Commune Stains un atelier vid o se voulait multi g n rationnel des coll giens allaient interroger des anciens sur leur souvenir de la vie locale avant de r aliser un montage vid o partir de ces images Une fois de plus et cela n tonnera personne nos entretiens ont laiss para tre que les situations taient variables en fonction des lieux consid r s Ici tel responsable se r jouit que les habitu s des ateliers multim dias deviennent des habitu s du reste de la biblioth que l tel autre constate que le public est le m me quels que soient les espaces Toutefois la question se pose pragmatiquement en terme de droits d inscription Faut il imposer aux usagers de l espace num rique de s inscrire la biblioth que pour un service de pr t dont ils n ont pas forc ment l usage Faut il profiter de leur pr sence ponctuelle pour les inviter s inscrire et d couvrir la biblioth que Faut il imaginer des droits d inscription sp cifiques l espace multim dia ou une inscription globale mais d clin e en fonction des services utilis s Nous laissons ici cette question en suspens qui d pend en grande part
165. ment la biblioth que n est pas un lieu o l on vient pour cr er mais un lieu o l on vient pour appr cier des cr ations professionnelles Tout de m me quelques exceptions qui laissent un mince espoir les secteurs jeunesse ont depuis longtemps int gr la cr ativit de leur petit BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 12 Introduction public lors d animations et les ateliers d criture ne sont pas compl tement trangers au monde de la biblioth que Int grer la cr ation num rique amateur ce serait donc briser trois fronti res de l identit des biblioth ques la pr valence de la culture non num rique celle ci est d j en train de s effondrer la mise en avant de la cr ation professionnelle valid e et le rapport univoque au public qui ne participe la biblioth que qu en tant que spectateur et non en tant qu acteur L int gration de la cr ation num rique amateur en biblioth que est susceptible de se heurter ces trois cueils et pourtant elle existe Ce second constat elle existe a motiv la m thodologie de notre travail aller interroger des professionnels impliqu s dans des projets de promotion de la cr ation num rique et aller voir les cr ations les difficult s les aboutissements Pour des raisons qui tiennent la fois de la gestion mat rielle du temps et de la n cessit de d limiter un champ de r flexion nous avons fait le choix de restreindre notre
166. ment par une association d artistes pour la partie technique Dans la mesure des moyens disponibles la solution mixte nous semble la plus ad quate pour s assurer que le service de cr ation num rique ne soit pas isol du reste de la biblioth que et pour autant qu il assure un service imm diatement efficace bas sur des postes autant que sur des individus 3 2 ESPACES DE LA CR ATION NUM RIQUE EN BIBLIOTH QUE DU PHYSIQUE AU VIRTUEL Penser la cr ation num rique amateur en biblioth que c est aussi penser l espace ad quat pour accueillir ces nouvelles activit s Comme dans le cas du personnel notre r flexion se veut tourn e vers les volutions r centes des biblioth ques en mati re de gestion des espaces et notamment l investissement massif d Internet comme nouvel espace virtuel dans une moindre mesure des r seaux sociaux Dans le cas d une cr ation num rique il aurait t insuffisant de ne parler que des espaces physiques mais ces derniers ont toujours leur importance Dans les deux cas la question centrale est celle de l int gration de la cr ation num rique amateur au reste de la biblioth que question d cid ment r currente Quelle place la biblioth que peut et doit elle accorder la cr ation num rique de ses usagers Le tryptique de missions d finies dans la deuxi me partie acc s apprentissage production diffusion nous sert de guide en tant qu il d finit trois mani res de se servir de
167. mettre en valeur en pensant la navigation d un internaute Les strat gies qui sont avant tout des strat gies d identification du service varient ici davantage que dans le cas des espaces physiques On peut en comparer trois strat gie de l identification par l espace num rique physique c est le choix des m diath ques de Romans sur Is re o les informations sur le service de cr ation num rique se trouvent dans une rubrique Espaces multim dia qui appara t d s la page d accueil Ce choix s explique ici par le fait que la cr ation num rique n est pas un service d di mais qu elle est inscrite au programme des ateliers informatiques g r s par l espace multim dia L inconv nient est que les cr ations num riques des usagers ne sont pas nomm ment mentionn es strat gie de l identification par le domaine th matique num rique ou informatique c est le choix des m diath ques de Villeurbanne dont font partie les espaces multim dia de la MLIS et du RIZE Un onglet Ordis et cie permet d acc der aux informations sur le service d ateliers de cr ation multim dia qui se trouve ici identifi en tant que tel Quant aux oeuvres elles sont mentionn es la page consacr e la cr ation multim dia ce qui a des avantages donner une id e aux usagers int ress s de ce qu on r alise lors des ateliers et mettre en valeur la production du service mais aussi des inconv nients une diffusion
168. missions de cette profession nouvelle Faute de r f rentiel explicite du fait de sa jeunesse la profession a cherch ses marques du c t de l animation sociale et culturelle L animation multim dia a d ailleurs constitu souvent dans un premier temps une branche de l animation socioculturelle le multim dia se d finissant comme un outil nouveau de dialogue entre l animateur et son public Il s appuie sur un autre r f rentiel m tier fran ais celui ci dit par Netpublic qui contient la d finition suivante dont on notera l amplitude reflet d une r alit h t rog ne L animateur multim dia accompagne et assiste des publics diff rents enfants adultes personnes du troisi me ge dans l appropriation des outils informatiques et usages de l Internet au travers d actions de m diation individuelles ou collectives animation d activit s ducatives ludiques artistiques techniques administratives citoyennes Il exerce cette fonction dans des lieux publics ou associatifs d di s l initiation aux TIC ou dans des organismes vocation socioculturelle ou socio ducative biblioth que T AHARY 2004 op cit p 310 21La version Beta est consultable sur Calameo http www calameo com books 000682706d8bc9a69c02e Te r f rentiel est t l chargeable cette adresse http www netpublic fr 2010 04 referentiel du metier danimateur tic referentiel metier anima
169. n le portail netprojets est une base de donn es dans laquelle des responsables d ECM versent des fiches d crivant leurs activit s et leur m thode L h ritage des ECM demeure essentiel notre poque A c t des ECM programme du minist re de la Culture d autres projets sont lanc s dans les ann es 1998 2000 sur un principe identique les Cyberbases par la Caisse des d p ts et consignations les PointsCyb par le minist re de la Jeunesse et des Sports Mais ils concernent de fa on moins directe la cr ation num rique leur objectif tant de d velopper l acc s et les usages du num rique en g n ral sans privil gier sa dimension cr ative Le CISI de juillet 2000 donne naissance au dernier grand programme d espaces publics multim dia les Espaces publics num riques EPN A la diff rence des projets cit s plus haut il n est pas coordonn au sein d un seul minist re mais par la Mission interminist rielle pour l acc s public Internet et au multim dia MAPI apparue cette m me ann e 2000 Tous les ECM Cyberbases etc sont labellis s EPN Le principe est toujours le m me ouvrir des points d acc s et d initiation l informatique et Internet Mais il ne s agit plus de se concentrer sur la cr ation et la culture num rique En 2002 le label EPN est rebaptis label Netpublic tandis que la MAPI prend le nom de D l gation aux usages d Internet Dans cette r organisation se lit une restriction des missions
170. n film r alis par Marana Otero France o Pr sentation de 2010 68 minutes VF saison de La Pour sauver leur emploi des temmes d cident de reprendre le Virgule pouvoir dans leur entreprise de lingerie en cr am une cooperative Au gr des preuves ol des rebondissements elles Venez d couvrir les diff rents d couvrent avec bonheur et humour la force du collectif de la dag Picea solidarit et une nouvelle ideri prochains mois du th tre de La NS Virguie 1 3 Site de l espace multim dia des biblioth ques de Brest un site part pour le service qui a ainsi plus de libert s pour mettre en valeur ses activit s http ecm bibli brest infini fr On remarque l onglet Les r alisations qui permet d acc der aux oeuvres et aboutissements des ateliers en rouge en haut a droite et dans les liens un renvoir direct vers le site des biblioth ques de Brest en vert colonne de gauche lt lt Espace Multim dia _ OO Oe a ACCUEIL LE RESEAU LECMNEPTUNE NOS TUTORIELS SITOTH QUE LES REALI ATELIERS JEUX VIDEO BIENVENUE L ESPACE MULTIM DIA ACTUALIT S La bi mur ATELIER CR ATION D UN MANGA DU 17 AU 22 0 TOBRE 2011 JAPAN re BIBLIOTHEQUES DE BREST NAVIGATION Agr gateur de flux BAUDRY MEE DCB m moire d tude janvier 2012 111 4 Le site des m diath ques de Villeurbanne propose un onglet Ordis et cie colo
171. n ligne ext rieure au site de la bib quelle modalit de cr ation le projet est naturellement centr sur la photographie num rique et inclut aussi bien les questions de prise de vue s ances photos collectives de travail de l image ateliers de retouche num rique et de publication photographie comment int grer le projet au reste de la biblioth que le projet est d abord g r au niveau du d partement Documentation Lyon et Rh ne Alpes collections locales et d p t l gal lyonnais mais il associe le projet de biblioth que num rique et le service des espaces num riques qui vient proposer des ateliers Il s agit donc d un projet num rique transversal Le portail m ne aux collections photographies num ris es de la biblioth que et m lange des oeuvres professionnelles et des oeuvres amateurs renvoi vers les collections int gration la biblioth que num rique lien oeuvres pro oeuvres amateurs s int grer un projet ponctuel collectif Voir le site http collections bm lyon fr photo rhone alpes 8 Montage vid o pour La mixit sex prime m diath ques de Brest printemps 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 107 La biblioth que participait avec la Maison pour Tous du quartier un ensemble d activit s autour du th me de la mixit en accueillant une pi ce de th tre imagin e et jou e par des adolescents L espace multim dia s est greff sur cette m
172. n terme anglo saxon d en faire des lieux de digital literacy de compr hension et d action sur la masse de culture et de savoirs diffus s par des canaux num riques L ambition des biblioth ques reste la m me transmettre une culture un public et le support importe peu Si le livre est en tant qu objet mat riel mis en difficult ce n est pas pour autant la mort de la culture La biblioth que comme lieu d acc s et de formation au num rique La logique qui consiste faire des biblioth ques des lieux d acc s la culture num rique a d but de mani re restreinte Elles ont d abord constitu de simples lieux d acc s au num rique en mettant la disposition du public des postes informatiques Cette phase qui correspond grossi rement aux ann es 1990 2005 tend cependant tre d pass e La raison principale est naturellement la g n ralisation de l quipement informatique des m nages si 60 de la population fran aise a acc s Internet depuis son domicile elle n a plus besoin de la biblioth que comme lieu d acc s D s lors donner acc s ne peut plus suffire et ce changement essentiel doit tre pris en compte parce qu il appelle des services num riques diff rents qui se basent non plus sur la carence de l acc s au num rique mais sur des usages d j existants et pouvant tre perfectionn s La cr ation num rique amateur fait partie de ces nouveaux services Pour cette raison les biblioth ques se so
173. nationale de l informatique et des libert s DADVSI loi drois d auteur et droits voisins dans la soci t de l information DEPS d partement des tudes de la prospective et des statistiques minist re de la culture et de la communication DICREAM dispositif pour la cr ation num rique ECM espace culture multim dia EPN espace publique num rique FLE fran ais langue trang re discipline IRL in real life jargon des internautes pour d signer la vie en dehors d Internet MAO musique assist e par ordinateur par extension d signe la pratique de cr ation musicale num rique MAPI mission interminist rielle pour l acc s public Internet MJC maison des jeunes et de la culture MLIS maison du livre de l image et du son Villeurbanne NTIC TIC nouvelles technologies de l information et de la communication OAIS norme open archive information system recommandations pour la conservation p renne des documents num riques PAGSI plan d action gouvernemental pour la soci t de l information BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 9 Glossaire Les d finitions suivantes ont t tablies a partir du dictionnaire de Jacques Gualino Informatique Internet et nouvelles technologies de l information et de la communication Gualino diteur 2005 du Dictionnaire culturel de langue fran aise dirig par Alain Rey Dictionnaires Le Robert dition 2006 et du Petit Larousse
174. nd the Internet Multimedia library services Digital art Recreation France Art Amateur France Y NC ND Cette cr ation est mise disposition selon le Contrat Paternit Pas d Utilisation Commerciale Pas de Modification 2 0 France disponible en ligne hftp creativecommons org licenses by nc nd 2 0 fr ou par courrier postal Creative Commons 171 Second Street Suite 300 San Francisco California 94105 USA BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 5 Sommaire LISTES DES SUG ULES ccspissceessas cavesuueshaexsdnnceusoansneascis cede ous suesseieeencpviapieendenasdussvenconseincvacseasenensa 7 GLOSSAIR Bintienienmienneumnnincinmnioind nises ass sssaaa aises s sireisas 9 INTRODUCTION siccscocsssuscsnsocssasvessesanssnaessonecdanesuinwessenesus sondsadetausesaenciedstandevassenseseonesecenceiesens 10 PARTIE 1 LE NOUVEAU CONTEXTE DE LA CREATION NUM RIQUE AMATEUR iuiisicmmicminniannntiunniwinnaiaanarannnnemnninnien mani 13 1 1 la mont e des pratiques amateurs et l acc l ration num rique 13 1 1 1 Les pratiques de cr ation amateur EXpPAnsion 13 1 1 2 et mutation l re NME IAE nee eee 15 Evol tions des DATES nan esa ER i a 15 Diversification Stith usin icsissccasissys aa pasesdecaveys wenvass sasnssnserdpvapseacnaspevancaxaeivateceasneienne 17 Le d bat pro am nouvelles fronti res pour la cr ation 21 1 2 30
175. ne Il nous faut ici clarifier une confusion courante entre le num rique et Internet Internet est un outil de diffusion pour les oeuvres con ues dans un support de cr ation pr cis M me si dans ce cas pr cis nous n avons pas les chiffres de la pratique de composition musicale pour 1997 En 2008 4 de la population d clare faire de la cr ation musicale sur ordinateur 17 ont pratiqu la retouche photographique et 4 le montage de films Concr tement pour les biblioth ques cette remarque peut nous aider consid rer la cr ation num rique amateur comme la suite logique de la cr ation amateur et ainsi minimiser la rupture qu elle inspire souvent SNous ne choisissons pas les exemples du mashup et du Vjing par hasard mais parce qu ils ont pu donner lieu des pr sentations et des ateliers dans quelques biblioth ques En tant que travail de mixage sur la mati re cin matographique le mashup permet souvent de faire des liens avec les collections de films Quant au Vjing il est souvent l occasion de coupler une performance en direct par un artiste et un atelier d initiation du public I6C est notamment la position de l artiste Roy Ascott mais nous croiserons d autres artistes fran ais de cette m me mouvance par la suite Voir MEREDIEU Florence de Arts et nouvelles technologies Paris Larousse 2005 p 219 220 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 20 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ati
176. ne Clich s 2 villes qui va chercher des photographes amateurs sur flick r pour nourrir sa base de donn es de clich s r gionaux et se faire conna tre aupr s des photographes amateurs rassembl s sur ce c l bre h bergeur De fait de nombreuses biblioth ques utilisent des services d h bergement priv s et gratuits comme Isuu pour cr er leur biblioth que num rique Et dans le cas des oeuvres aamateurs des usagers un m me mode de diffusion pourrait tre envisag et l est bien souvent Le danger est que ces services tant justement faciles d utilisation le cr ateur amateur ne soit pas en mesure de voir ce que lui apporte la biblioth que aussi bien aurait il pu poster lui m me son oeuvre sur le site La biblioth que doit tre en mesure de proposer une v ritable valeur ajout e par rapport la simple publication ce qui n est pas le cas dans la plupart des exemples que nous avons rencontr s Les sites d h bergement de contenus comme Calameo Dailymotion etc offrent assez peu de marge de manoeuvre Souvent la publication sur les sites communautaires sert davantage pour ses aspects pratiques on peut ensuite ins rer la cr ation dans le site de la biblioth que avec la visionneuse de l h bergeur que pour r ellement valoriser le contenu Toutefois certains dispositifs comme la possibilit de cr er et de personnaliser des cha nes dans Dailymotion sont des pistes pour aller plus loin Une seconde strat gie est q
177. ner pour ne pas empi ter sur les fonctions d une association d j existante et dynamique ou au contraire prendre les devants si de telles structures n existent pas Se conna tre et travailler ensemble permet de mieux se partager la t che commune qui est la diffusion d une culture num rique dans un territoire 2 1 2 Concurrence de fonctions internes A travers l analyse du rapport dirig par Bruno Racine le Sch ma num rique des biblioth ques nous avons d j pressenti quel point la cr ation num rique amateur a peu de place au sein de la biblioth que et qu elle appara t en grande partie trang re au fonctionnement traditionnel d une institution de lecture publique Au sein m me de la mouvance num rique des biblioth ques elle occupe une place restreinte c t des chantiers de num risation des imp ratifs d acc s Internet des n gociations avec les diteurs num riques En terme de moyens et une poque o les budgets sont tudi s avec attention un service num rique co te cher Il n cessite du mat riel informatique dans certains cas l achat de licences dans d autres de r mun rer des intervenants sp cialis s D s lors il peut rentrer en concurrence directe avec d autres services canoniques de la biblioth que les acquisitions le pr t la gestion des collections les expositions Paradoxalement la mise en place des dispositifs ECM et EPN s ils ont bien permis de faire entrer la cult
178. nne de droite en rouge qui permet d acc der aux actualit s des diff rents services en rapport avec le num rique page pr sent e ci dessous Mais il n y a pas d espace fixe pour assurer la visibilit des oeuvres cr es lors des ateliers elles se trouvent en page deux dans les actualit s ORDIS amp CIE A vos manettes Rencontres de jeux vid o d octobre d cembre m diameques de Villeurbanne Des rencontres ouvertes aux peSts comme aux grands aux d butants comme aux champions Venez mesurer votre adresse leur Inscrip on Ala Maison du uvre Cr ation num rique Machines et mots Une semaine d immersion dans la cr ason num rique exposition ludique et interactive IPad C lins samedi 15 octobre de 10h 11h Bouquins Calins multimedia M diah que du Rize pour les entants g s de 2 4 ans Taper double taper zoomer glisser la tablete iPad permet d apprendre en mini formations Programme des formations informatiques 2011 2012 La Maison du livre de l image et du son vous Rechercher Consulter te catalogue Mon compte D couvrir Coup de coeur Coup de coeur jeunesse Rendez vous Art contemporain Autour d un livre En musique F comme Fims Jeune public Animations F te du livre jeunesse Articles r cents BD Zahra s paradise Amir et Khali a d m nage 111 Bouquins c lins invite Pipouletta
179. notamment dans le cadre d une plus vaste exposition sur la ville et l urbanisme L oeuvre collective de Plan tes Tourcoing a ainsi b n fici d une valorisation imm diate l gal d une oeuvre professionnelle valorisation qui tait int gr e d s le d part du projet La valorisation peut en effet s envisager selon une logique v nementielle susceptible de donner du dynamisme et du recul des projets collectifs Il est fr quent que les oeuvres cr es soient expos es dans les locaux de la biblioth que donnent lieu un vernissage ou une rencontre qui offre l avantage de communiquer aupr s des lecteurs non usagers de l espace multim dia sur le travail qui y est r alis ou m me de pr senter aux lus les fruits du travail de l espace num rique de la biblioth que dont ils ont la tutelle Dans le cas d une publication en ligne l alternative qui s offre aux responsables d espaces multim dia se situe entre soit la diffusion sur le site de la biblioth que soit la r alisation d un site ou d un blog d di soit le recours des sites d h bergement tels que Dailymotion et Vimeo pour la vid o Calameo pour les productions texte image Picasa et Flick r pour la photographie cette derni re solution tant la moins on reuse L avantage de ce type d outils est de soutenir l h bergement des oeuvres et d assurer la publication au moins par un lien p renne et unique Beaucoup de ces h bergeurs donnent les moyens d ins rer en
180. notamment sur les aspects techniques formation aux logiciels Selon lui gr ce ces comp tences nouvelles acquises par les biblioth caires le gain est double d une part le biblioth caire est plus l aise avec les outils num riques et peut donc plus facilement en enseigner l usage au public d autre part le public ressort de la biblioth que avec une image compl tement neuve du m tier de biblioth caire plus dynamique et plus en phase avec ses propres pratiques culturelles o le livre papier n a pas toujours une place centrale Ce type d alternative est galement facilit e par certaines associations comme Medias Cit en Aquitaine qui propose depuis 2008 aux m diath ques de la r gion de se d placer avec une Valise multim dia qui contient un ensemble d outils pr con us pour des ateliers En outre l association propose r guli rement des formations l animation d ateliers multim dia pour les professionnels Enfin des solutions interm diaires sont envisageables voire m me souhaitables comme celle qui a t choisie dans l exemple pr sent par B Corbineau Face certaines r ticences ECM a t pris en charge par Patricia de Caupenne professionnelle des biblioth ques d j charg e de l informatisation et deux emplois jeunes dont les postes ont t d ailleurs p rennis s L avenir n est il pas dans une solution mixte qui consiste faire collaborer un biblioth caire et un pro
181. nt actuellement au sein des espaces num riques qui peuvent ventuellement se combiner en fonction des parcours de chacun des techniciens informaticiens de formation des artistes form s aux Beaux Arts mais ayant un go t plus sp cifique pour l art num rique des animateurs sp cialistes de la m diation et de la formation du public des biblioth caires venus l pour diversifier leur profil et souvent mais pas n cessairement par go t pour le num rique De fait il ne semble pas exister de profil type pour le responsable d espace num rique et par extension pour le responsable de service de cr ation num rique Nous avons rencontr lors de nos entretiens aussi bien des biblioth caires pas forc ment f rus d informatique mais heureux d apprendre de nouvelles choses dans leur travail que des animateurs anciens emplois jeunes travaillant depuis le d but du projet dans des ECM et s tant sp cialis s dans ce type de structure hors ou en biblioth que Revenons tout d abord sur l historique de la pr sence de la cr ation num rique en biblioth que travers l exemple des espaces culture multim dia autour de 2000 Le dispositif emplois jeunes concomittant au lancement du label permit son essor en assurant une manne de recrutement de jeunes travailleurs plus m me de g rer des probl mes num riques Comme dans le cas pr sent par B Corbineau la plupart des ECM en biblioth que taient g r s par des emplois jeunes
182. nt profond ment de la mise en danger d une culture professionnelle traditionnelle assurance de qualit Andrew Keen les derniers enfin prennent acte et non position Patrice Flichy Ainsi pour Patrice Flichy la r volution engendr e par la culture num rique ne doit pas se r fl chir en terme de substitution du professionnel par l amateur mais comme le d veloppement sans pr c dent d une expertise du quotidien pour reprendre un concept th oris par Michel de Certeau il y a trente ans L amateur qui appara t aujourd hui la faveur des techniques num riques y ajoute la volont d acqu rir et d am liorer des comp tences dans tel ou tel domaine Il ne cherche pas a se substituer a l expert professionnel ni m me a agir comme un professionnel il d veloppe plut t une expertise ordinaire acquise par l exp rience qui lui permet de r aliser pendant son temps libre des activit s qu il aime et a choisies Modeste et passionn il couvre toute une gamme de positions entre l ignorant le profane et le sp cialiste Ce qu autorise d sormais Internet c est une possibilit d acqu rir une exp rience dans un domaine et d en faire largement profiter les autres par un braconnage sur le r seau Il faut entendre par expertise ordinaire qu c t de l expertise professionnelle de l artiste qui gagne sa vie avec son art se d veloppe une autre forme de comp tences pour cr er P Flichy y voit une d mocratis
183. nt s y retrouver et comment collaborer A travers diff rents exemples de dispositifs existants explorons quelques pistes pour vacuer la question de la concurrence en la retournant dans le sens d une compl mentarit des fonctions et des services 2 1 1 Concurrence d institutions externes Le programme ECM au d but des ann es 2000 s inscrivait volontairement dans une logique de transversalit qui essayait de ne pas penser une concurrence entre type d tablissements mais au contraire de jouer sur l appropriation possible par chaque institution d un m me objet potentiellement multiforme l ECM Le corrolaire de la Cette partie se compl te id alement par l annexe 2 qui d taille dix projets de promotion de la cr ation num rique amateur qui nous ont sembl particuli rement repr sentatifs et int ressants des potentialit s de ces nouveaux services en biblioth que Rappelons que les deux conditions principales pour recevoir l appui du label ECM relevaient du mat riel un nombre d termin de postes informatiques et des activit s propos es qui devaient poss der un versant cr atif et culturel Ainsi les interpr tations de l usage de l ECM pouvaient tre assez larges cet largissement tant m me encourag BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 41 transversalit tait l organisation d un partage de ces appropriations diff renci es au moyen d un portail base de donn es et de rencontr
184. nt tourn es vers une nouvelle mission qui premi re vue nous rapproche de la question de la cr ation num rique la formation des usagers l informatique Dans ce cadre les biblioth ques ont r pondu favorablement aux besoins de r duction de la fracture num rique alors m me que cette mission ne leur a jamais t explicitement confi e comme le rappelle M Hatinguais propos des deux rapports les plus r cents sur la fracture num rique les rapports Attali et Besson 2008 Leur t che a consist proposer aux usagers soit des logiciels d autoformation soit des ateliers de formation au sein de la biblioth que et nous verrons que ces ateliers sont HATINGUAIS 2009 op cit p 76 BAZIN Patrick L avenir incertain des biblioth ques discours prononc le 11 novembre 2006 Lima en ligne url h tt p ressources cla univ fcomte fr gerflint Perou2 Bazin pdf adresse consult e le 13 novembre 2011 Mais cette statistique nous alerte tout autant sur le fait que 40 des Fran ais n ont pas acc s Internet leur domicile ce qui constitue une part non n gligeable et d fini une mission pour les biblioth ques qui ne nous regarde pas ici mais demeure essentielle S HATINGUAIS 2009 op cit p 15 Les rapports Attali et Besson signalent l importance d enseigner les TIC la population mais ne cite pas les biblioth ques comme un lieu privil gi de cet apprentissage BAUDRY Julien DCB m moire
185. oire d tude DCB sous la direction de Dominique Lahary Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2007 HATINGUAIS Marilou Les biblioth ques fran aises sous le r gime num rique m moire de master sous la direction de Christine Bolze universit de Lyon 2 2009 JACQUINET Marie Christine dir Cr er des services innovants Strat gies et r pertoire d actions pour les biblioth ques Villeurbanne Presses de l enssib coll La Bo te a outils 2011 172 p ISBN 978 2 910227 84 5 KEEN Andrew Le culte de l amateur comment Internet d truit notre culture Paris Scali 2008 302 p ISBN 978 2 35012 228 1 LARDELLIER Pascal La pouce et la souris enqu te sur la culture num rique des ados Paris Fayard 2006 229 p ISBN 2 213 62717 7 LEADBEATER Charles et MILLER Paul The Pro Am Revolution How Enthusiasts are Changing our Economy and Society Londres Demos 74 p 2004 ISBN 1841801364 LEVY Pierre L Intelligence collective pour une anthropologie du cyberespace Paris La d couverte 245 p 1997 ISBN 2 7071 2693 4 MEREDIEU Florence de Arts et nouvelles technologies art vid o art num rique Paris Larousse 239 p 2005 ISBN 2 03 505542 3 POLIAK Claude Aux fronti res du champ litt raire sociologie des crivains amateurs Paris Economica 2006 305 p ISBN 2 7178 5298 0 SERVET Mathilde Les biblio
186. ommunaut des cr ateurs amateurs comme un partenaire durable des biblioth ques CONCLUSION Au terme de cette r flexion sur la place de la cr ation num rique amateur en biblioth que on peut se demander si ce type de service est condamn rester en retrait tre en plus et non au coeur de la biblioth que Quelques pistes s ouvrent pour sugg rer que la cr ation num rique puisse tre au moins ponctuellement un l ment qui porte le reste de la biblioth que Au sein de la MLIS de Villeurbanne a eu lieu en octobre 2011 un vaste projet intitul Machines et mots enti rement centr sur la cr ation num rique De nombreuses manifestations maillaient la semaine et impliquaient presque toute la biblioth que L v nement tait coordonn par Renaud Chauvet de l espace multim dia et avait pour th me le langage et les nouvelles technologies th me choisi pour la r sonance qu il pouvait offrir avec l omnipr sence du livre dans la biblioth que L ambition initiale tait La D moth que est l adresse suivante http www myspace com mediathequebrest le myspace de la biblioth que Pontanezen http www myspace com mediathequepontanezen lSLe blog de Melting Popote se trouve l adresse suivante http bonnerecette wordpress com Pour une description d taill e du programme de Machines et mots http www aadn org evenements machines et mots html BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier
187. omplet de faire appel a de nombreux auteurs d associer les oeuvres visuelles du graffeur Jef A rosol N anmoins des chelles plus modestes une biblioth que peut tre en mesure de d velopper des projets construits m lant exposition sur place ateliers d criture dossier documentaire La d marche est proche Bagnolet quoique sur des modalit s diff rentes et plus modestes La r sidence d artistes de Fran ois Bon et ses ateliers d criture ont t l occasion de mettre en valeur les acquisitions r centes de livres num riques sur la plate forme publie net Pour terminer l analyse des ateliers de Fran ois Bon il nous faut constater que dans le cas pr cis de la BnF le projet n est pas sans d faut Le principal tient la mise en valeur sur le long terme des productions Sur le site Ecrire la ville les seuls contenus qui demeurent vraiment avec le temps ne sont pas les cr ations amateurs le blog mis en place pour les accueillir http ecrirelaville net n est plus lisible et la d marche n est plus identifiable Le probl me est double d une part les productions qui ont pu na tre des ateliers d criture sont trois ans apr s l exp rience compl tement invisibles d autre part l image de la BnF comme capable de g n rer des cr ations spontan es du public s en trouve brouill e D autres exp riences de cr ation num rique le prouvent le bat blesse dans la gestion sur le long terme de ces cr ations am
188. on num rique amateur qui est le support num rique Une cr ation num rique peut exister ind pendamment d une quelconque mise en ligne jusqu aux ann es 2000 une oeuvre num rique professionnelle ou amateur tait g n ralement diffus e par CD Rom ou disquette La capacit de reproduction s en trouvait d j accrue mais il restait un support physique de transmission qui limitait la diffusion Le v ritable succ s du num rique est venu avec l apparition du World Wide Web interface de navigation entre les documents pr sents sur Internet au moyen d hyperliens et la g n ralisation de l acc s a Internet outil de diffusion de donn es num riques a grande chelle puisque tout internaute peut acc der aux ressources mises en ligne Cette distinction nous semble n cessaire pour comprendre que ce qui fait l originalit du num rique n est pas un simple transfert technologique mais le soutien de ce transfert par un support de diffusion sans quivalent La diffusion en ligne change la fois le rapport de l amateur son public potentiellement tendu l ensemble des internautes mais dans la r alit plus modeste dans la mesure o le Web h berge un ensemble de petites et moyennes communaut s autonomes et le rapport de l amateur aux autres amateurs de la m me discipline Dans l histoire des usages du Web il nous faut distinguer deux phases s par es par les ann es 2000 2004 moment de transition Dans un premier temps le We
189. onclusion de Donnat concernant l impact du num rique sur l volution des pratiques amateurs est triple Ibid p 203 Thid p 193 197 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 18 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur 1 La progression des pratiques amateurs constat e d s les ann es 1980 se poursuit sans acc l ration notable Au final la pratique en amateur en se diversifiant aurait continu progresser au cours de la derni re d cennie dans le prolongement de la tendance observ e dans les ann es 1980 et 1990 2 Ce constat g n ral masque en r alit une forte disparit entre les disciplines celles qui ont connu la plus forte progression sont celles qui ont subi un fort transfert vers le num rique vid o criture l o celles qui restent majoritairement traditionnelles n ont pas connu d acc l ration aussi importante musique arts plastiques 3 On observe le d veloppement de pratiques amateurs tr s ponctuelles notamment dans le cas de la photographie et de la vid o qui n induisent pas une profonde d marche artistique Le dernier point int resse des biblioth ques d sireuses de promouvoir la cr ation amateur au sens o cette pratique culturelle n est plus seulement le fait d une population de passionn s clair s mais peut occasionnellement susciter l int r t d un tr s large public Promouvoir la cr ation num rique ne signifie plu
190. ort avec d autres services de la biblioth que et notamment avec les collections Mais alors se pose un autre probl me celui de la formation des personnels Nous avons vu que des solutions de formation en interne sont possibles et utilis es dans de nombreux cas Le probl me de la formation des biblioth caires au num rique est un des axes du rapport de Bruno Racine sur les biblioth ques Recommandation 11 Inciter les organismes de formation a d velopper une offre de formation initiale et continue r pondant aux besoins des biblioth ques de toute taille et mieux faire connaitre cette offre Il est donc esp rer que des volutions vont pouvoir se faire jour et que les connaissances des biblioth caires en mati re de culture num rique vont augmenter avec le temps Les biblioth caires travaillant dans les espaces num riques et que nous avons rencontr s se sont form s en autodidactes et insistent notamment sur leur travail de veille qui par ailleurs est un axe fort du m tier de biblioth caire quel que soit son service Il permet de trouver de nouveaux logiciels tester de chercher des id es d ateliers de se tenir au courant de l volution des technologies Il est difficile de trouver des formations l animation multim dia pour les biblioth caires et plus encore l accompagnement la cr ation num rique Certaines biblioth ques d partementales de pr t servent parfois de relais pour des formations d
191. our tous les usages Cette confrontation acc s apprentissage fait merger un second probl me l espace num rique doit il tre un espace d fini par ses postes informatiques ou plut t par la possibilit offerte aux usagers d amener son propre ordinateur Si on consid re le seul acc s alors l espace se construit dans un rapport univoque l usager cherchant un outil l ordinateur que lui fournit la biblioth que Or nous avons vu que la cr ation num rique ouvre la porte des usages bien plus complexes de la biblioth que qui devient un lieu o l on cr e mais pas n cessairement o l on cr e avec les machines de la biblioth que ainsi des participants am neront leur appareil photo ou leur camescope num rique D s lors dans le cadre d ateliers la question doit se poser faut il amenager des espaces et surtout des prises de courant pour brancher les ordinateurs portables un quipement qui se g n ralise et qui pose juste titre la question du partage entre postes informatiques et places libres dans les espaces num riques Pour para tre anodine et pragmatique la question des prises de courant n en est pas moins le reflet de la mani re dont est con u le r le de l usager vient il seulement profiter d un service ponctuel ou l invite t on investir l espace de la biblioth que pour ses besoins propres Cette attitude se d veloppe de plus en plus face au constat que la biblioth que est aussi un lieu public de vie o l
192. ovation pour l innovation pour faire moderne m me si l volution de l image de la biblioth que est une cons quence apr ciable Nous esp rons avoir d montr que la mise en place de ce type de service doit tre effectu e id alement dans une logique d int gration optimale au reste de la biblioth que son histoire et ses collections au risque de multiplier les malentendus et les difficult s Certes dans la pratique les obstacles se multiplient et la situation id ale chavire plus d une fois comme nous avons pu le constater lors de nos entretiens Mais l objectif de promotion de la culture num rique ne doit pas tre perdu de vue pour autant 6JACQUINET Marie Christine dir Cr er des services innovants Strat gies et r pertoire d actions pour les biblioth ques Villeurbanne Presses de l enssib coll La Bo te outils 2011 p 13 15 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 94 Bibliographie Rapports et textes institutionnels Centre d analyse strat gique Le foss num rique en France Paris La Documentation fran aise 2011 151 p ISBN 978 2 11 008659 4 CERUTTI Guillaume TOUBON Jacques ZELNIK Patrick Cr ation et Internet en ligne url http www culture gouv fr mcc Espace Presse Dossiers de presse Rapport Creation et Internet adresse consult e le 13 novembre 2011 2010 CREDOC La diffusion des technologies de l information dans la soci t
193. pas acc s la lecture la lecture sur cran existe et est m me dynamique mais acc s au livre BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 48 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que La cr ation amateur nous l avons vu est une des donn es fondamentales de la culture num rique qui par ses modes de diffusion favorise le d veloppement d une culture non professionnelle ou pro am Le degr le plus simple de sa promotion par les biblioth ques consiste informer le public des possibilit s de cr ation offertes par le num rique Dans les diff rents lieux que nous avons visit s ce service est g n ralement rendu comme un pr alable n cessaire cause de l herm tisme que peut rec ler la culture num rique dans sa dimension technique L initiation aux bases de l informatique bureautique ou la recherche d informations sur Internet fait partie de ce m me ensemble mais nous allons nous concentrer sur les services qui concernent plus pr cis ment la cr ation artistique soit les acc s une documentation des outils de cr ation pour l autoformation soit la mise en contact avec des cr ateurs professionnels Les espaces num riques que nous avons visit ont en commun de donner acc s une offre documentaire dans leurs locaux g n ralement isol s du reste de la biblioth que Les ordinateurs coexistent avec des rayonnages de livres qu
194. pas on en conviendra les renvois par liens lDans cet exemple l chelon choisit est celui de l espace num rique dans la mesure o la cr ation num rique n est pas extr mement d velopp e et identifi e isol ment Brest N anmoins dans l hypoth se d un service de cr ation num rique plus important on peut imaginer un blog ou un site d di qui permettrait la fois de fournir les informations pratiques date des ateliers conditions d inscription et de pr senter des r alisations d amateur BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 85 Dans sa pr sentation du nouveau mod le de biblioth ques troisi me lieu hollandais Mathilde Servet voque le zoning o la biblioth que est compos e d espaces s par s non plus par des domaines documentaires mais par des usages Il renvoie un agencement de l espace selon les pratiques lecture tude musique jeux vid o etc et les ambiances Une nouvelle conception qui vient r soudre l enjeu de l largissement de l usage des biblioth ques qu exp rimentent ces lieux que ce soit dans l largissement des supports introduction du jeu vid o ou dans l largissement des contenus et des services En Angleterre le d veloppement des idea stores lieux qui m lent services traditionnels de la biblioth que consultation d ouvrages services nouveaux formation voire services trangers caf t ria t moigne d une m me logique d
195. pas un mod le unique suivre dans ce domaine mais une multitude de pistes d fricher La diversit domine est c est tant mieux car elle est source d innovations BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 13 La premi re partie est une mise en contexte par laquelle nous tentons de comprendre pourquoi la cr ation num rique amateur n est que mod rement prise en compte par les institutions publiques et plus pr cis ment dans nos biblioth ques Nous y d crivons son d veloppement depuis la fin des ann es 1990 d veloppement qui a lieu en large partie en marge de l action publique qui finira malgr tout par tenter de rattraper son retard Cette partie se veut avant tout r flexive plus abstraite et int ressera celui qui veut conna tre le statut dans notre soci t actuelle de la cr ation num rique amateur plus pr cis ment dans ses rapports l action publique et aux biblioth ques Dans la seconde partie nous nous arr tons sur des exemples de projets de promotion de la cr ation num rique amateur Quels sont ils et surtout comment s int grent ils aux missions traditionnelles de la biblioth que Cette partie synth tise et organise un certain nombre d id es innovantes r alis es ou en cours de r alisation dont nous avons pris connaissance et dont nous livrons une analyse structur e La troisi me partie se veut beaucoup plus pratique en se concentrant sur les probl mes concrets qui peuvent inter
196. photographies il s est traduit par un livre papier paru en 2011 aux ditions Ardhome quels partenariats exterieurs les membres de la Maison des jeunes et de la culture Monnaie du m me quartier que la biblioth que ont particip au projet et ont servi de lieu de contacts entre les participantes et la biblioth que partenariat associatif quels moyens de diffusion les recettes des participantes ont t mises en ligne sur un blog de l h bergeur Wordpress bonnerecette wordpress avant de faire l objet d un livre papier chez l diteur Ardhome Le livre comportait outre les recettes des pr sentations personnelles de chacune des participantes diffusion en ligne ext rieure au site de la bib garder une trace papier quelle modalit de cr ation l un des atouts de ce projet a t de m ler des formes de cr ations diff rentes et relativement simples dans leur mise en oeuvre num rique des textes et des photographies sans compter la r alisation des recettes mais qui ne rel ve videmment pas de la cr ation num rique La mise en ligne se trouvait simplifi par le choix du blog Enfin le projet avait aussi pour objectif d apprendre mieux ma triser la langue fran aise site multim dia objectif socio culturel comment int grer le projet au reste de la biblioth que le blog proposait ses lecteurs pour chaque recette une s lection de livres disponibles la m diath que renvoi
197. plexe a forc les biblioth ques voluer durant les vingt derni res ann es au point de red finir leurs fonctions au sein de la soci t De nombreux travaux ont d j t r alis s sur la question et ce serait par trop nous loigner de notre sujet que d insister longuement sur ce point Ce qui nous int resse plus particuli rement ici est de voir comment la prise en compte du num rique par les biblioth ques ne s oriente qu en bout de course vers la question de la cr ation num rique et subit l influence de l id ologie de la soci t de l information Les biblioth ques face au num rique concurrence et changement Pour reprendre une classification op r e par Bertrand Calenge les biblioth ques se sont orient es dans trois directions face au num rique 1 Le num rique a commenc entrer dans les biblioth ques en tant que nouveau support Quoi de plus normal apr s tout dans le sillage des volutions cons quentes du monde des biblioth ques depuis les ann es 1970 le travail de diversification et d ouverture d autres supports que le seul livre trouvait dans l av nement du num rique sa confirmation La modernisation des biblioth ques parfois rebaptis es m diath ques s interpr tait alors comme une orientation bon droit visionnaire et progressiste Suivant cette premi re logique la biblioth que est un lieu id al d acc s au num rique d abord par l int gration de ressources num riques su
198. plus professionnel se ferait plut t destination d un public identifi et habitu d amateurs qui ont d pass le stade de l apprentissage et ont des besoins pr cis Nous concevons ici le choix de l acc s un savoir davantage comme une premi re tape que comme une politique compl te en faveur de la cr ation num rique amateur Il est vident que la plupart des biblioth ques poss dent dans leur collection des ouvrages sur les logiciels de cr ation voire sur l art num rique Pragmatiquement c est parmi nos diff rentes propositions celle qui s int gre le mieux aux missions traditionnelles de la biblioth que dans le cas o existeraient des r sistances face l introduction de la culture num rique Les biblioth ques ont toujours pr t des livres et invit des artistes il n y a rien l de tr s r volutionnaire En revanche ces services peuvent tre pens s comme une passerelle vers la cr ation elle m me c est en ce sens que nous les int grons ici La plupart des responsables d espaces num riques nous ont pr sent leur offre documentaire ou la pr sence d artistes non comme une fin en soi mais comme un choix compl mentaire utile parfois comme un socle n cessaire qui affirme aux yeux du public la dimension artistique que peut poss der la cr ation num rique au del du simple passe temps On invite un artiste pour qu il prenne en charge un atelier on sugg re des lectures sur l art num rique aux habitu
199. priations diff renci es et pour encourager des initiatives priv es Pour J C Th obalt trois raisons expliquent le succ s des ECM aupr s des biblioth ques Les n cessit s de l am nagement du territoire la biblioth que est souvent le seul quipement culturel cons quent capable d accueillir un ECM Le besoin d largissement des publics le public des biblioth ques est encore le plus diversifi par rapport d autres quipements culturels La pr existence d une dynamique de r seau jug e indispensable pour le bon fonctionnement des ECM avec une logique de mutualisation des projets Dans ce m me article de 2002 J C Th obalt dresse un tableau mitig de l appropriation des ECM par les biblioth ques qui se sont souvent content es de donner acc s un nouveau contenu et non d accompagner les usagers vers des usages cr atifs L approche documentaire est tout fait normale et il n a jamais t question de critiquer les biblioth ques qui ne souhaiteraient pas d passer ce stade Mais le label ECM implique notamment de promouvoir les NTIC en tant qu outil d expression et de cr ation et de d velopper un travail sur la culture multim dia Certaines biblioth ques r pondent de mani re remarquable ces exigences du cahier des charges des ECM Mais d autres peinent sur ces dimensions et leur respect du cahier des charges ECM demeure probl matique Sa remarque rejoint le
200. probl me que nous avons point plus haut l attitude des biblioth ques face au num rique prend peu en compte la dimension cr ative et s arr te au niveau de l acc s Pour les cons quences de ce bilan sur la suite des ECM l auteur pr conise de renforcer l exigence cr ative lors de l attribution des dossiers quitte cr er un second label moins contraint Mais partir de 2005 apparaissent des d labellisations Lorsque suite des r ductions budg taires elles s acc l rent autour de 2007 la pr f rence est donn e des structures fragiles qui ont besoin de financements pour survivre et non des biblioth ques qui ont une structure suffisamment solide pour g rer seule leur espace num rique Les EPN en 2011 de fortes disparit s r gionales Pour faire suite aux analyses de J C Th obalt sur les ECM en 2002 nous avons r alis notre propre tude statistique sur la place des biblioth ques dans les EPN en 2011 Nous avons travaill partir des donn es r pertori es sur le site d di netpublic http www netpublic fr en supposant leur exhaustivit Ce r pertoire permet de g n rer la liste des EPN pr sents sur le territoire fran ais Nous l avons fait r gion par r gion pour calculer trois r sultats diff rents le pourcentage de biblioth ques parmi les structures labellis es netpublic le pourcentage de biblioth ques parmi les espaces publics num riques r pertori s labellis s ou non nous
201. que ad quat La biblioth que apporterait ici un projet l installation des logiciels la formation et ventuellement un artiste pour accompagner les cr ateurs amateurs et de la documentation CONCLUSION C est double titre qu un service de cr ation num rique peut bouleverser l organisation d une biblioth que Il le bouleverse d abord parce qu il greffe sur une profession des comp tences nouvelles et dans les espaces de biblioth que des conceptions nouvelles Nous en sommes l au stade de l int gration o c est la biblioth que elle m me qui se force voluer sortir de ses habitudes pour accueillir un nouvel usage du public Mais le bouleversement vient aussi d une cohabitation forc e La biblioth que se voit contrainte de travailler avec des non biblioth caires de les accueillir au sein des quipes et de sortir de ses espaces douillets en allant voir du c t des associations locales des communaut s de cr ateurs des blogs et des r seaux sociaux Si un service de cr ation num rique peut avoir du mal trouver sa place dans une biblioth que aux missions traditionnelles nous constatons en revanche qu il peut s av rer tre un instrument du changement tout fait pertinent entra nant sa suite de nombreuses modifications tant au niveau de l organigramme que dans la construction de nouveaux quipements Gr ce des changements dont il faut voir la cr ation num rique amateur comme une des briques la b
202. que de Limoges est parvenu f d rer un grand nombre de groupes locaux dont elle emmagasine la m moire et qu elle fait conna tre au public par des fiches et des extraits Un service rendu la fois aux musiciens amateurs et aux amateurs de musique Certes elle se concentre uniquement sur un espace local et n est pas v ritablement int gr e de grands r seaux sociaux on notera cependant qu un site d di n emp che pas d tre aussi sur Myspace Mais la construction d un site sur lequel sont diffus s les morceaux de groupes locaux a permis d int grer des possibilit s qui en font le centre d un r seau de diffusion L ditorialisation est forte chaque groupe dispose de sa propre fiche un classement par genres musicaux tient lieu de playlists et il existe des renvois vers le catalogue de la biblioth que lorsque les groupes disposent de disques La difficult d un site isol des r seaux connus est de le rendre dynamique cela est possible comme ici si la biblioth que s appuie sur un r seau local d j existant et lui rend un service num rique Est ce que le principe de diss mination peut s appliquer des espaces physiques de biblioth ques Nous pensons en retrouver la trace dans un projet de cr ation num rique hollandais original que nous pr sente Mathilde Servet Un autre projet de la DOK consiste la mise en service d un v hicule abritant un studio mobile quip de cam ras de logiciels et
203. ques et par cons quent on ne peut fonder le service sur l id e r ductrice qu il attirera un autre public En r alit il n y a pas de r elle homog n it du public int ress par la cr ation num rique Nous en avons eu le t moignage travers les publics des ateliers de cr ation num rique type de service qui l heure actuelle incarne le mieux notre sujet Pour R Chauvet de la MLIS le profil ge cat gorie socio culturelle etc des usagers qui participent aux ateliers est relativement impr visible et c est aussi une des missions du responsable que de savoir g rer ces diff rences d attitudes et d attentes Il nous a notamment d crit la diversit de public qu avait attir un atelier photo pour la premi re session des 20 40 ans peu habitu s des biblioth ques avant tout d sireux de cr er et dans une seconde session des plus de cinquante ans connaissant la biblioth que et venus l atelier pour passer de la photographie argentique la photographie num rique Il n est pas forc ment certain qu il soit n cessaire de cloisonner les profils l h t rog n it peut aussi favoriser une certaine cr ativit et rendre l atelier plus dynamique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 59 Pour mieux envisager et appr hender la diversit de ce public nous avons choisi de l analyser non en fonction d un quelconque profil mais en fonction de ses usages usages de la culture usages de la bibl
204. ques municipales il nous semble n cessaire de se poser au plus vite la question de la valorisation des oeuvres amateurs par la biblioth que qu il s agisse des oeuvres produites lors de ses ateliers ou ailleurs Rien n emp che que des cr ations num riques amateurs ne deviennent des collections part enti re g r es par la biblioth que mais poss d es par l ensemble de la communaut 2 3 LE PUBLIC DE LA CR ATION NUM RIQUE Quand on s interroge sur l identit du public auquel la biblioth que peut proposer des contenus et des services autour de la cr ation num rique amateur il est une r ponse qui revient souvent c est un public diff rent sous entendu diff rent des usagers traditionnels de la biblioth que Les services pr sent s plus haut auraient alors pour fonction de faire venir la biblioth que des personnes qui n en sont pas des habitu s tout comme la plupart des services num riques panac e des baisses de fr quentation que subissent les tablissements de lecture publique Nous ne nions pas ce constat qui nous a Le titulaire des droits reste libre d exploiter ses photographies comme il le souhaite et la BmL ne peut en faire un usage commercial La page flickr du groupe Clich s 2 villes http www flickr com groups cliches2villes On peut voir cette adresse l annonce pass e sur Flickr par la BmL des ateliers photographiques avec Sandrine Vignes http www flickr com groups clic
205. r ation mais de l interpr tation musique danse th tre ont stagn l o nous l avons vu le passage au num rique tait corr l une augmentation dans le cas de disciplines cr atives criture dessin vid o La diversification des pratiques peut se lire de diff rentes mani res Des pratiques existantes mais jusque l peu accessibles souvent pour des raisons de co ts et de performances techniques prennent de l importance La vid o en est l exemple le plus flagrant n importe qui peut r aliser une vid o avec son t l phone portable et la mettre en ligne sur Dailymotion mais on peut aussi penser la cr ation de musique assist e sur ordinateur ou la retouche photographique Le num rique est un support plus facilement manipulable d s lors que l on poss de un ordinateur et un logiciel ad quat lbid p 192 La pratique th trale est rest e 2 de la population entre 1997 et 2008 la danse est pass e de 7 8 et la pratique instrumentale a baiss de 13 12 Ibid p 190 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 19 En ce sens O Donnat a raison d insister sur le ph nom ne de transfert qui minimise l id e d une rupture franche entre les pratiques traditionnelles et les pratiques num riques La culture num rique s est d velopp e comme une manation de la culture analogique et en a r cup r les principales caract ristiques en terme d usages Toutefois
206. r pratiquer comme ils le font d j chez eux Peut tre faut il aussi les contacter pour accueillir leurs oeuvres comme une collection part enti re de la biblioth que leur proposer des services qui vont au del de l initiation La diff rence de niveau est un facteur g rer lors des ateliers en groupe et une grande partie du public sera un public de d butants ou de quasi d butants L intitul des ateliers est ici essentiel quand il s agit d ateliers d initiation souvent class s par niveaux comme dans les espaces num riques de Lyon je d couvre je d bute je progresse Cette d marche est int ressante parce qu elle est pens e par type d usages et non par type de public une simple d couverte sans investissement sur le long terme un apprentissage des bases ou une recherche d approfondissement en consid rant bien que le public de je progresse n est pas forc ment compos des d butants de l ann e pr c dente Le public des d butants est souvent le public privil gi pour les ateliers de cr ation num rique dans la mesure o 1l combine une r elle volont de s investir et des exigences encore limit es et clairement d finies Il demande toutefois une certaine forme de p dagogie Il s agit l d un usage fortement opportuniste de la biblioth que dans le bon sens du terme qui devient l occasion de se lancer dans une pratique de cr ation num rique pas forc ment vidente au d part Pour cet
207. r support mat riel CD Rom puis de ressources Pour un regard synth tique et ext rieur de l impact du num rique sur les biblioth ques lire HATINGUAIS Marilou Les biblioth ques fran aises sous le r gime num rique m moire de master sous la direction de Christine Bolze universit de Lyon 2 2009 CALENGE Bertrand Biblioth ques et politiques documentaires l heure d Internet Paris Cercle de la librairie 2008 p 16 17 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 35 num riques immate rielles consultables sur des postes informatiques bases de donn es logiciels de e learning etc 2 Les biblioth ques elles m mes ont investi le principal outil de communication num rique Internet en cr ant d abord des sites institutionnels et des catalogues en ligne puis toute une s rie de services a distance des blogs des pages facebook des netvibes etc Nous restons ici dans un usage assez traditionnel du num rique comme support de communication grace a son outil le plus efficace Internet La notion de m diation num rique est apparue plus r cemment pour d signer une fonction structurante de la biblioth que dans son dialogue avec le public 3 Enfin les biblioth ques ont ouvert dans leurs locaux l acc s Internet consid r comme une collection d un genre nouveau la notion de collection tant au centre du m tier de biblioth caire Durant les ann es 2000 l acc s Internet d
208. r une conception de l Etat fort centralisateur bienfaisant et d tach des rapports partisans D s les ann es 1970 appara t l id e de donner acc s au plus grand nombre aux possibilit s offertes par la t l matique Concr tement la r alisation la plus imm diate dans ce sens est le d veloppement du r seau minitel partir de 1983 sous le contr le de l Etat puisqu il s agit d un r seau national g r par les Postes et T l communications Le lent d clin des services du minitel concurrenc s par le r seau international Internet d s 1993 sonne la fin de cette politique interventionniste A la fin de la d cennie 1990 il est d sormais admis que l informatisation de la soci t se fera en dehors du contr le de l Etat Ce constat n emp che bien s r pas les pouvoirs publics d intervenir et de soutenir une volution culturelle qui appara t comme in luctable L enjeu dominant partir des ann es 1990 et encore aujourd hui est la question de l acc s qu il s agisse de celui l informatique en g n ral ou au r seau Internet espace consid r comme indispensable la vie du citoyen et l acc s l information pour tous La mise en place de diff rents services publics en ligne paiement des imp ts informations sur les lois et les proc dures administratives gestion des concours ne peut s accomplir que dans une galit d acc s et cet argument revient en t te des discours politiques sur la question Rappe
209. ra le coordinateur multim dia du r seau a d abord pris contact avec l association qui a propos un catalogue d ateliers disponibles Les r f rents multim dias de chaque biblioth que ont ensuite choisi dans le catalogue les ateliers qui les int ressaient Enfin chaque r f rent multim dia est mis en contact avec l artiste pour d cider ensemble de l organisation de l atelier qui se veut co construit entre le biblioth caire et l artiste avec un principe de double animation Cette co construction est indispensable puisqu elle permet aux biblioth caires de ne pas perdre la main sur l animation qui n est pas purement et simplement externalis e Pour en savoir plus sur la Valise Multim dia http www bipolar production com pause et sur la formation d livr e par M dias Cit http www medias cite org index php option com content amp view article amp id 116 formation qanimer un atelier dexpression artistique a laide doutils multimediasq amp catid 136 amp Itemid 173 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 80 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser X Ferreira nous a expliqu que malgr quelques appr hensions au d but les biblioth caires ont pris de plus en plus d assurance aupr s des artistes qui nous l avons dit assurent une formation Il s agit l d une solution mixte o le service est co g r de fa on p renne pour la partie logistique par le biblioth caire et annuelle
210. re partager leurs propres r flexions Jean Christophe Th obalt du service de la coordination des politiques culturelles et de l innovation minist re de la culture et de la communication entretien men le 8 juillet 2011 Paris Patrick Bazin directeur de la biblioth que publique d information entretien men le 8 juillet 2011 Paris Renaud Chauvet responsable de l espace multim dia de la MLIS Villeurbanne deux entretiens men s le ler juillet et le 19 octobre 2011 Villeurbanne Eveline Kerouanton responsable de l espace multim dia de la biblioth que Neptune de Brest entretien men le 2 ao t 2011 Brest Lionel Dujol responsable des services num riques et de la m diation num rique des collections dans les M diath ques du Pays de Romans entretien t l phonique men le 15 juillet 2011 Xavier Ferreira coordinateur multim dia sur le r seau des m diath ques de Plaine Commune entretien t l phonique men le 13 septembre 2011 Val rian Van Impe responsable du p le multim dia des biblioth ques de Tourcoing entretien t l phonique men le 13 septembre 2011 Marie Christine Jacquinet l ve conservateur de la promotion DCB20 Boris Vian ENSSIB entretien men le 20 juin 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 14 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur L mergence d une culture num rique en France a amen de nouvelles pratiques
211. rents choix op r s par les organisateurs choix r partis en quatre cat gories qui correspondent chacune grossi rement une partie de notre tude quels partenariats exterieurs voir pp 39 41 quels moyens de diffusion voir pp 49 56 et pp 79 86 quelle modalit de cr ation voir pp 71 72 comment int grer le projet au reste de la biblioth que voir pp 41 42 et pp 79 86 Nous avons ainsi pu distinguer une vari t de choix possibles en r ponse ces quatre questions synth tis es dans cette carte heurtistique 103 1 e musicbox Limoges 2008 En 2008 la biblioth que francophone multim dia nom donn au r seau des biblioth ques de Limoges imagine l e music box juke box virtuel d di aux artistes du Limousin C est une plateforme en ligne qui rassemble plusieurs artistes locaux et documente leurs oeuvres chacun dispose d une fiche pr sentant l artiste sa discographie avec renvoi vers les documents de la biblioth que ainsi que des extraits de ses morceaux La biblioth que se met ainsi au service de la sc ne locale dont elle relaie au passage les v nements par des profils twitter et myspace cr s pour l occasion Elle remplit au passage la mission de p le r gional qui lui est assign e partenariats exterieurs La Bfm sollicite les artistes de la r gion en utilisant notamment Myspace comme soutien et ancrage au sein d une plus vaste communaut d artistes Elle re
212. rvient dans les biblioth ques pour animer des ateliers d criture dans le prolongement d un travail de promotion de l criture amateur Impression biais e par des si cles de culture textuelle et qui doit tre largement nuanc e aupr s de jeunes g n rations qui ont d abord une culture audiovisuelle On se tournera ici titre d exemple vers le roman hypertexte de Renaud Camus Les Vaisseaux br l s un excellent exemple d utilisation du lien hypertexte en litt rature http www renaud camus net vaisseaux brules BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 45 qui est le sien depuis presque trente ans En 2004 il anime en partenariat avec la BnF un site intitul Ecrire la mer dont l objectif est de recueillir des textes amateur sur la mer en lieu avec l exposition qui se tient en m me temps dans l tablissement En 2008 2009 il r it re l exp rience avec Ecrire la ville cette fois de mani re plus approfondie en proposant des exercices d criture sous contrainte a la fois a des classes et aux internautes int ress s Enfin d octobre 2008 ao t 2009 il entreprend une r sidence d artiste la m diath que de Bagnolet qui s accompagne d ateliers d criture hebdomadaires dont les r sultats sont publi s en ligne sur un blog Le contact avec des amateurs et l criture en atelier fait partie de la d marche artistique de Fran ois Bon et de sa r flexion sur l criture
213. s a la place de elles viennent s ajouter une bonne connaissance des collections ou d faut une capacit rebondir de l oeuvre amateur vers des oeuvres professionnelles et vers la litt rature sur le sujet Il nous semble n cessaire de rappeler l usager qu une biblioth que est compos e de MGALAUP 2007 op cit p 61 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 74 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser collections tant entendu que nous ne limitons surtout pas les collections aux seuls livres papier bien au contraire 3 1 2 Une donn e fondamentale l int gration du service et de son personnel En outre une rupture trop franche entre les biblioth caires en charge d un public et les biblioth caires en charge de collections est source d ventuelles difficult s dans la gestion du service Il est essentiel que le foss entre le personnel de l espace num rique et celui des autres services de la biblioth que ne soit pas trop grand et que des missions communes restent perceptibles Davantage qu aux comp tences le probl me que peut poser la cr ation num rique tient sa perception par le reste de la biblioth que en d autres termes l int gration du service par rapport aux autres services Il s agit souvent de services neufs moins de dix ans et qui paraissent ainsi avoir moins de l gitimit que des services plus anciens Ils suscitent une pratique qui
214. s on ne mobilise pas seulement un savoir faire technique on fait galement appel des processus qui rel vent de l esth tique savoir construire une narration savoir rep rer des jeux de couleurs savoir cadrer une image savoir g rer la perspective Parmi les modalit s d accompagnement la cr ation num rique que nous avons vues pr c demment les ateliers qu ils soient d initiation ou de cr ation mais aussi les nombreux dispositifs de valorisation d oeuvres num riques supposent un degr de comp tences assez lev en mati re de technologie num rique En revanche la m diation comprise ici au sens large comme l interaction directe et prolong e avec l usager n est pas r ellement nouvelle Depuis les ann es 1990 nombreux sont les services n s en biblioth que qui am nent le biblioth caire entrer en contact avec le public dans des activit s qui ne se limitent plus l accueil ou au conseil mais qui rel vent de ce qu on appelle l animation culturelle La cr ation num rique appartient bien videmment ce domaine Les donn es sont simples ici le biblioth caire est amen g rer un groupe d individus en direct ou virtuellement de fa on r guli re ou le temps d une s ance et doit donc poss der quelques comp tences qui rel vent de la p dagogie et de la psychologie du groupe comp tences qui ne sont pas n cessairement inn es et peuvent voire doivent s apprendre Mais l aussi la
215. s de l espace C est aussi d une certaine fa on un moyen de concilier deux visions de l acc s la culture dans les biblioth ques comme divertissement et comme ducation 2 2 2 Mission 2 accompagner apprentissage et pratique Lorsqu une biblioth que entreprend de mener une action en faveur de la cr ation num rique amateur la traduction la plus courante est l accompagnement l apprentissage En effet les pratiques amateurs se caract risent par une forte auto didactie par d finition activit s de loisir non professionnalis es elles n exigent pas l effort constant d une formation Dans ce cr neau viennent se positionner les biblioth ques en proposant l usager g n ralement sous la forme d ateliers ce que nous avons choisi d appeler un accompagnement l apprentissage au sens o il ne s agit pas de formations suivies proprement parler mais davantage d une mani re de mettre le pied l trier de se motiver en groupe avant de se lancer dans une pratique de cr ation amateur personnelle Pour cette raison la biblioth que ne remplace pas v ritablement les coles d art ou autres centres de formation elle se situe comme un compl ment l auto didactie Si le choix des ateliers est le plus courant il n est pas sans poser probl me vis vis des missions de la biblioth que Certains se demanderont si la biblioth que peut tre le lieu BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 51
216. s espaces soit pour avoir acc s une documentation soit pour apprendre et cr er des oeuvres soit pour diffuser des oeuvres La gestion de l espace varie en fonction de l investissement mis dans la cr ation num rique des usagers Nous verrons dans un premier temps les contraintes pos es par la cr ation num rique au sein d un espace physique de biblioth que Puis nous examinerons deux modes de gestion de l espace l int gration et la cohabitation qui ont chacun leurs avantages et leurs inconv nients que ce soit au sein d espaces physiques ou au sein d espaces virtuels Enfin nous aborderons un troisi me mode de gestion de l espace propre au num rique qui est la diss mination caract ris par un clatement des espaces o le biblioth caire devient nomade Peut il servir de nouveau mod le un espace physique de biblioth que 3 2 1 Les contraintes de l espace physique Les services de cr ation num rique se d ploient d abord dans des espaces physiques que l on peut qualifier de contraints et qui influent sur la tenue du service Nos entretiens nous ont permis de constater un ensemble de situations qui peuvent s av rer tant t avantageuses tant t probl matiques Historiquement les services de cr ation num rique se d veloppent g n ralement au sein d espaces num riques Ainsi la pr sence d un espace num rique qu il soit ou non labellis est l occasion de mettre en place un service de cr ation num riq
217. s et de construire brique apr s brique un nouveau type de service Ces exp riences avec des classes sont resituer dans la politique d ouverture au grand public que la BnF tente de mener depuis plusieurs ann es Les difficult s sont donc celles d une transformation partielle d une biblioth que d tude en biblioth que de lecture publique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 47 S agit il simplement de donner acc s a des outils ou d aller plus loin en organisant des ateliers de cr ation Il n y a pas de r ponse id ale mais des projets qui portent sur trois aspects diff rents de la cr ation num rique l acc s aux connaissances th oriques et aux oeuvres professionnelles l apprentissage et la pratique la diffusion des oeuvres amateurs Pour clarifier la lecture et tout en gardant en t te la fluidit des pratiques nous avons d cid de d crire les diff rentes interpr tations de la place de la cr ation num rique des usagers en biblioth que en fonction de missions traditionnellement attribu es aux biblioth ques Eventuellement et m me s il ne s agit pas l de notre intention premi re la lecture que nous proposons ici peut offrir des arguments utiles pour justifier la mise en place d activit s de promotion de la cr ation num rique Ainsi l acc s au savoir et aux oeuvres r pond aux missions d acc s a la culture et surtout la compr hension de cette culture L apprentissage dans
218. s les soci t s du savoir en ligne url unesdoc unesco org images 0014 001419 141907f pdf adresse consult e le 13 novembre 2011 Paris UNESCO 2005 EUROSTAT Statistique en bref n 38 novembre 2005 KIYINDOU Alain De la fracture num rique la fracture cognitive pour une nouvelle approche de la soci t de l information dans Th mat IC 2007 La ma trise de l information par les adultes enjeux et m thodes Strasbourg 16 mars 2007 en ligne disponible sur http www enssib fr bibliotheque numerique notice 1948 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 26 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur ordinateurs Mais dans la d cennie suivante l Etat se place dans une logique davantage incitatrice que dirigiste pour encourager les initiatives en faveur du d veloppement de l acc s ce qu on appelle alors les NTIC nouvelles technologies de l information et de la communication puis les TIC En lan ant des programmes qui donnent acc s un soutien voire un financement public il esp re susciter des changements de la part soit des collectivit s territoriales soit d tablissements culturels Toujours en oeuvre pour certains ces programmes constituent un premier pas de la puissance publique en direction de la culture num rique avec prise en compte du volet cr atif Retra ons en la g n alogie en gardant en m moire que si la plupart de ces projets
219. s seulement s adresser au public des cr ateurs amateurs mais aussi diffuser la cr ation num rique dans d autres franges de la population sans que cela ne devienne une passion long terme Diversification et diffusion O Donnat centre sa r flexion sur le passage d un support l autre comme dans le reste de son rapport sans nier pour autant la possibilit d une double pratique m lant usages traditionnel et num rique Selon nous le seul point de vue du changement de support est insuffisant pour appr hender le ph nom ne de la cr ation num rique amateur avec justesse le num rique ne s est pas content d amener les utilisateurs d appareils argentiques se servir d appareils num riques ou les crivains amateurs quitter la plume pour le clavier Le changement est plus profond En t te de son chapitre O Donnat sugg re deux pistes qu il n exploite pas r ellement par la suite mais qui vont nous int resser pr sent l mergence de nouvelles formes d expression et le d veloppement de nouveaux moyens de diffusion La premi re piste reste encore dans la continuit d une r flexion sur le changement de support avec le num rique s est produit une diversification des pratiques de cr ation Le support nouveau a ouvert de nouveaux outils pour cr er voire a accentu la dimension cr ative de la pratique amateur A cet gard r investissons les chiffres d O Donnat les activit s amateurs qui ne rel vent pas de la c
220. scolaires dans le cas de la m diath que de Bagnolet la biblioth que apporte les locaux et permet de mobiliser un public potentiel Sans compter le fait que le rattachement des textes la biblioth que leur offre une m diatisation en ligne sur un blog pour reprendre l exemple de Bagnolet La biblioth que peut apporter aux ateliers d criture un soutien logistique et un apport manifeste en terme de diffusion Il ne faut pas oublier que l une des volutions majeures du num rique n est pas tant dans les modes de production que dans les modes de diffusion et c est sur ce plan que la biblioth que a ses cartes jouer nous le verrons L exp rience Ecrire la ville de la BnF prend galement plusieurs autres directions en particulier en ce qui concerne le lien entre la cr ation les collections et la connaissance des arts Le choix qui a t fait par la BnF en 2008 n a pas seulement t de susciter la cr ation mais plut t de d velopper un v ritable site d exposition sur l criture de la ville qui soit une coproduction entre la biblioth que Fran ois Bon et le public d crivains amateurs La diffusion num rique permet alors ce qui n est pas possible dans le cas d une cr ation non num rique m ler des m dias et des contenus de natures diff rentes Dans On retrouvera des traces de ces exp riences sur les sites suivants Ecrire la mer http www tierslivre net atel mer index html Ecrire la ville http
221. sent un int r t nouveau port par l Etat la cr ation num rique professionnelle BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 29 cc EEE un r cent rapport de Centre d analyse strat gique rattach aux services du Premier ministre revient sur la question de la fracture num rique six ans apr s le rapport Vers la soci t du savoir de l UNESCO Les directions choisies dans ce rapport peuvent utilement clairer les orientations des pouvoirs publics En effet les enjeux semblent avoir peu chang en quinze ans priorit est donn e a l int gration des TIC dans l ducation principalement scolaire mais pas seulement Surtout la question de l acc s au num rique au coeur de la fracture num rique se concentre avant tout sans se confondre compl tement avec celle de l acc s a Internet ou plus g n ralement de l acc s l information L objectif du rapport est de comparer l acc s au num rique au raccordement des populations l eau et aux transports en commun ce qui explique sans doute ce biais de r flexion Quoi qu il en soit le rapport ne mentionne pas la cr ation amateur comme une dimension de l acc s et de la sensibilisation aux TIC Le concept est simplement voqu pour caract riser leur appropriation par les natifs du num rique devenus cr ateurs de contenus Par ailleurs le rapport Zelnik intitul Cr ation et Internet en pr paration de la loi du m me nom rebaptis e lo
222. sion le plus utilis pour les oeuvres num riques amateurs mais au moins un tiers de la population ne dispose pas chez elle d un acc s l informatique et Internet Encore faut il compter avec l apparition dans les ann es 2000 d espaces publics d acc s a l informatique qu ils soient commerciaux cybercaf s ou li s une institution publique Les politiques publiques en mati re d acc s l informatique se situent syst matiquement sous le drapeau de la lutte contre la fracture num rique concept emprunt aux Etats Unis digital divide o il appara t dans les discours politiques au milieu des ann es 1990 Nouvelle forme d in galit socio culturelle elle est parfois interpr t e comme une dimension des in galit s d acc s au savoir et terme d acc s une place dans la soci t En 2005 deux rapports importants apportent un clairage utile sur la question celui de l UNESCO et celui d Eurostat Depuis ce dernier la notion de fracture num rique ses causes et ses cons quences ont t affin es dans les pays europ ens Beaucoup d observateurs tel Alain Kiyindou soulignent le danger qu il y a se concentrer sur la fracture num rique qui n est pas une cause des in galit s sociales mais une cons quence et que ce sont celles la qu il faut combattre plut t que d tre aveugl par le mythe de la fracture num rique 1 2 2 La cr ation num rique amateur des initiatives pr coces mais d
223. souvent d autres ruptures au sein de la soci t rupture sociale rupture culturelle rupture ducative Selon la synth se du minist re de la Culture sur les biblioth ques municipales le public enfantin repr sente 32 des usagers inscrits et sa part cro t en fonction de la taille de la ville http www culture gouv fr culture dil biblio stats BMsynthese07 pdf Le site Territoires est consultable cette adresse http www wix com territoires 2011 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 63 Dans ce type de projets il faut prendre en compte une fonction grandissante remplie par les biblioth ques qui deviennent dans certaines villes o l on trouve une population d favoris e ou immigr e un lieu d acc s des ressources num riques essentielles des cours de FLE un acc s Internet pour des d marches administratives complexes un lieu de ressources pour la recherche d emploi Selon cette perspective le service de cr ation num rique change de sens Il devient l un des lements d une politique sociale de la biblioth que qui peut tre encourag e par les municipalit s Il encourage l expression personnelle et le travail en groupe facilit s par le caract re cr atif et ludique de l exercice Cette fonction socio ducative de la cr ation num rique qui s envisage pour un public cibl constitue une approche originale mais non exclusive du public potentiel de ce type d activit s 2 3 2 L
224. suite l oeuvre sur le site de la biblioth que ou n importe quel autre site Certains proposent en plus un service d identification par profil qui rassemble en un m me espace toutes les productions d un m me contributeur en l occurence la biblioth que Les biblioth ques de Brest disposent ainsi de leur page Dailymotion qui rassemble les vid os produites par les services On notera toutefois que rien ne permet d identifier clairement la production du service multim dia en l occurence d autres types de vid os concerts lectures etc Expertise de la biblioth que Il ne s agit toutefois l que d une valorisation court terme Les oeuvres cr es lors des ateliers n int grent pas r ellement les collections de la biblioth que elles demeurent des objets li s un v nement ponctuel pas forc ment destin s lui survivre Si la diffusion en ligne permet de pallier en partie ce probl me au sens o il reste toujours une trace de l oeuvre sur le Web cette solution n est pas enti rement satisfaisante et nous souhaitons aller plus loin en posant la question quelle expertise la biblioth que peut elle apporter des oeuvres amateurs en terme de valorisation et de conservation R pondre cette question amplifie le rayon d action de la biblioth que elle ne s adresserait plus seulement ses seuls usagers qui fr quentent les ateliers de cr ation mais tout cr ateur num rique amateur L interface de lecture Ca
225. t o l activit pratiqu e est con ue en dehors de son identit statutaire et professionnelle pour soi et l engagement total o l activit est un pivot qui organise la vie de la personne Pour une description sociologique d taill e des amateurs se reporter 4 DONNAT Olivier Les passions culturelles entre engagement total et jardin secret dans R seaux n 153 2009 p 79 127 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 62 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que Public jeune et population immigr e le rdle socio ducatif de la bibliotheque Au cours de notre enqu te nous avons constat que la cr ation num rique notamment sous sa forme traditionnelle d ateliers tait souvent employ e dans des buts socio ducatifs a destination de deux cat gories sp cifiques les enfants et les populations immigr es et primo arrivantes Ces ateliers prennent place dans le cadre de partenariats avec des coles des associations ou des centres sociaux Les contacts entre les tablissements scolaires et les biblioth ques sont souvent l occasion d imaginer des projets de cr ation multim dia susceptibles de s inscrire dans le cadre d un enseignement litt raire ou artistique Pour le projet Plan tes Tourcoing V Van Impe de la m diath que de Tourcoing a sollicit des classes d un coll ge local pour r aliser un objet multim dia sur l
226. t de passer par des formations et de confier le nouveau service un biblioth caire ou au contraire de s engager dans un recrutement externe la profession Il faut prendre en compte la fa on dont ce nouveau service peut aussi tre un facteur de changement et d volution des conceptions des professionnels de l tablissement crit res politiques Nous entendons par politique celle de la biblioth que Jusqu quel point veut on que le nouveau service s int gre la biblioth que Il peut tre encourag par un r am nagement des services qui mette en avant le num rique au sein d un seul p le et ainsi tre une des briques d un plus large volontarisme en direction de la culture num rique Quelle est l image actuelle que donne la biblioth que son public et jusqu quel point est on pr t la modifier crit res li s au public Conna tre son public et identifier le public vis est une vidence pour tout service L existence d associations de cr ateurs amateurs sur le territoire ou d un dynamisme dans le domaine de la cr ation num rique li un quipement particulier peut influencer les choix veut on s adresser un public d initi s que l on soutient ou au contraire veut on diffuser la cr ation num rique aupr s d une plus large audience par exemple aupr s des habitu s de la biblioth que crit res li s au territoire La bonne connaissance du territoire passe par une ma trise des
227. t de la d l gation aux usages d Internet Netpublic http www netpublic fr Site internet de l association professionnelle des animateurs multim dias Les Jeudis des EPN http jeudisepn org Transcription du discours d Hourtin de Lionel Jospin 25 ao t 1997 sur le site Admiroutes http www admiroutes asso fr action theme politic lionel htm anchor54 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 98 Annexes Table des annexes ANNEXE 1 R PARTITION DES EPN EN FRANCE ccccssssssssssececcesecececcecescscencecees 96 ANNEXE 2 DE QUELQUES PROJETS DE PROMOTION DE LA CREATION NUM RIQUE AMATEUR essssscsesdscssscsssscassiessacsstcsiccconessidissictacseticaisssssucicausseasnsessausodiactasss 99 ANNEXE 3 GESTION DE L ESPACE VIRTUEL ET VISIBILIT DES CREATIONS ienensreraiecanseneoarecaiiainnectenanwteaciaasianaawaanun 106 99 Annexe 1 r partition des EPN en France Les tableaux statistiques ci dessous ont t r alis s par nos soins pendant le mois d octobre 2011 l aide des donn es disponibles sur le site netpublic http www netpublic fr net public espaces publics numeriques repertoire national Nous ne pouvons garantir la parfaite fiabilit de ces informations qui doivent surtout tre prises comme des l ments indicatifs sur la place et la r partition des EPN en France L objectif de ces tableaux est double analyser la r partition g ographique des EPN en France pour cons
228. t de rendre l utilisateur participant voire m me acteur de son tablissement La biblioth que hybride accueille donc des utilisacteurs et elle int gre leurs contributions au travail des MLAHARY Dominique Nouveau paysage nouvelles comp tences valeurs p rennes dans Biblioth caire quel m tier CALENGE Bertrand dir Paris Cercle de la librairie 2004 p 304 les biblioth ques peuvent avoir pour mission de donner acc s la collection locale n tant qu un moyen parmi d autres m me s il demeure le principal pour ce faire et tant vue par l utilisateur comme une occasion d acc s plut t que comme un stock consid r comme un tout lbid p 309 310 La r flexion de D Lahary qui consid re autant les volutions actuelles que les volutions pass es nous conduit nous demander si cette id e d un nouveau m tier et de mutations importantes n est pas inscrit depuis plusieurs si cles dans le m tier m me de biblioth caire qui ne cesse d voluer avec la soci t ce qui fait sa force et sa survie Pour le lire dans sa traduction fran aise FORTIN Julie Manifeste du biblioth caire 2 0 blog Espace B 13 janvier 2010 en ligne url http espaceb bibliomontreal com 2010 01 13 manifeste du bibliothecaire 2 0 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 72 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser professionnels Pour ce faire elle a fr quemment recours aux te
229. t des pratiques des appareils m caniques aux appareils num riques Dans le cas de la vid o la g n ralisation de la fonction vid o des t l phones portables est l origine d une explosion significative en 1997 seul 21 de la population disait poss der un appareil pour r aliser des vid os en 2008 ils sont 57 dont 48 voquent leur t l phone portable Les possibilit s de faire des films ont augment et cela se ressent sur la pratique en g n ral qui est pass e d un taux de 14 en 1997 un taux de 27 en 2008 Mais l observation la plus sensible est que dans ces deux domaines pr cis les pratiques occasionnelles se sont multipli es Il s agit plus d usages ponctuels dans des circonstances pr cises vacances f tes etc que d investissement sur le long terme Assez logiquement et dans la continuit de ce processus la photographie et la vid o ont connu une forte progression chez les 15 24 ans l o en 1997 il s agissait plut t d une pratique de trentenaire Enfin pr cisons que la pratique de la photographie et de la vid o prend avec le num rique une dimension tout autre La prise de vues se trouve prolong e par les possibilit s de retouches d images et de montage num rique et prendre une photographie ou tourner un film n est pas forc ment une fin en soi c est une fa on de cr er un mat riau de base qui peut tre r exploit dans une cr ation num rique composite m lant son et image La c
230. t par l quipe de la biblioth que certains consid rant que cette activit outrepassait leur fonction Face certaines r ticences l ECM a t pris en charge par Patricia de Caupenne professionnelle des biblioth que d j charg e de l informatisation et deux emplois jeunes dont les postes ont t d ailleurs p rennis s Pendant un moment le reste de l quipe a eu le sentiment d tre mis de c t mais avec l aide des formations et du temps l appropriation s est faite assez rapidement tout compte fait au point que les secteurs ont demand tre quip s de PC connect s Les deux jeunes se sont bien int gr s dans l quipe de la m diath que Le cas des Ulis nous semble typique d autres exemples que nous avons crois le service de cr ation num rique est confi des emplois jeunes et une professionnelle d j orient e informatique Mais le temps et les formations semblent avoir en quelques ann es modifi s les a priori Plusieurs solutions ont t esquiss es pour am liorer l int gration de la cr ation num rique comme service Il peut s agir de solutions simples que nous avons d j voqu es provoquer des partenariats avec les autres services lors des projets promouvant la cr ation num rique des usagers l exemple des projets MSCORBINEAU Bernard Cr ation culturelle et biblioth ques de proximit en ligne url http www corbineau net Articles p
231. t un pr alable indispensable A quelles conclusions O Donnat arrive en 1996 Son enqu te porte sur les plus de 15 ans et a t r alis e sur un chantillon de 10 000 personnes en 1993 1994 II distingue ceux qui ont pratiqu une activit artistique en amateur au moins une fois dans leur vie 47 et ceux qui en pratiquent toujours une au moment de l enqu te 22 Si le second chiffre est relativement faible le premier laisse entrevoir un public potentiel assez nombreux et assez vari pour des exp riences de cr ation num rique m me ponctuelles Surtout sur la longue dur e se lit un mouvement de mont e progressive des pratiques amateurs depuis les ann es 1970 ou plus sp cifiquement d une diversification O Donnat l observe de deux fa ons d une part de mani re empirique par la constatation d une augmentation des inscriptions dans des institutions d di es cole de musique cole de danse etc d autre part en interrogeant les pratiquants sur le moment o ils ont commenc la pratique amateur Les ann es 1970 sont d cisives c est durant cette p riode que les pratiques amateurs se r pandent dans la soci t fran aise Les d cennies suivantes ont acc l r cette progression notamment par l attention particuli re que le minist re de la Culture sous l gide de Jack Lang a voulu donner la culture amateur soit par des c l brations sp cifiques F te de la musique en 1981 soit par un soutien aux co
232. tater les diff rences importantes selon les r gions chiffrer la place des biblioth ques dans le dispositif global des EPN et par cons quent dans l acc s la culture num rique en France Trois tableaux ont t r alis s et nous ont servi analyser la situation Le tableau 1 les espaces publics num riques en France reporte la r partition des EPN en France par r gion et la place des biblioth ques au sein de ces EPN l aussi par r gion Les EPN d signe toute forme de lieu d acc s aux technologies num riques rentr dans la base netpublic Le tableau 2 les espaces labellis s netpublic reporte la r partition des espaces labellis s netpublic en France par r gion et la place des biblioth ques au sein de ces espaces Le label netpublic est un label cr en 2003 par la D l gation aux usages d Internet attribu par un organisme public des collectivit s pour un acc s plus facile des formations et des informations sur le num rique public Le tableau 3 les espaces num riques d di s la cr ation utilise la modalit de recherche par type de services autoris s par la base de donn es des EON du site netpublic Le crit re de recherche est activit s culturelles cr ation multim dia le plus proche que nous ayons trouv de notre probl matique Dans la mesure o ce crit re ne recouvre pas exactement la cr ation num rique amateur le tableau doit tre consid r av
233. te raison on aurait tort de penser que le public des ateliers de cr ation num rique est uniquement compos d amateurs clair s d j fondus de culture num rique il peut aussi s agir de d butants qui viennent par go t esth tique plus que technique et parce qu ils ont eu connaissance des ateliers Enfin il ne faut pas oublier un certain nombre d usagers ponctuels qui ne s investiront pas n cessairement dans un domaine de cr ation num rique comme une passion mais qui vont l apprivoiser comme un moyen d expression ponctuel dans le cadre d un atelier de cr ation qui est surtout con u comme une animation Dans ce contexte l aspect loisir de l activit vient s ajouter un enjeu socio ducatif important Nous allons pr senter nous concentrer sur ce public DONNAT 1998 op cit p 202 Toujours selon la m me enqu te d O Donnat Donnat 1998 p 178 51 des 15 19 ans interrog s disent avoir fr quent la biblioth que au moins une fois au cours des douze derniers mois contre 26 chez les plus de 65 ans En revanche la part des usagers inscrits chez les fr quentants de 15 19 ans est de 59 contre 72 pour les fr quentants de plus de 65 ans On peut interpr ter ces chiffres comme le signe que les jeunes ne vont pas seulement la biblioth que pour des services de pr t ce qui n est pas sans int r t pour le sujet qui nous occupe 70 Donnat distingue ainsi deux mod les d investissement le jardin secre
234. teliers d initiation et les ateliers de cr ation Dans l atelier d initiation la biblioth que apprend aux participants se servir d outils de cr ation sans pour autant que cela d bouche sur une oeuvre qui n intervient ici que dans l intimit du cr ateur amateur L atelier de cr ation correspond un tout autre tat d esprit il doit n cessairement d boucher sur une cr ation et s il peut y avoir initiation aux outils au d but de l atelier l objectif v ritable est de pratiquer en groupe en fonction de consignes plus ou moins larges d finies par la biblioth que L autre diff rence majeure entre les deux types d ateliers tient l ambition artistique affich e Un atelier d initiation est modestement technique il ne pr tend pas inculquer ni m me mobiliser des connaissances esth tiques sur la narration sur le choix des couleurs sur les cadrages Au contraire l atelier de cr ation parce qu il aboutit une oeuvre mettra l accent sur des jugements de go ts et de valeurs artistiques certes l chelle r duite qui est celle de la pratique amateur Le passage de l un l autre est une tape suppl mentaire dans l accompagnement de la pratique d un art Mais il n est pas forc ment une fin en soi certains praticiens amateurs pr f reront cr er de fa on autonome au sein de leur propre association plut t que d tre dirig s dans leurs choix par un animateur de la biblioth que Tout d pend du contexte local et de
235. tes web ainsi que l usage adapt Par exemple je veux aborder le manga contenu Je choisis le logiciel Gimp outil pour le dessin et la colorisation qu il permet usage Il faut disposer d un ventail de logiciels de sites web et d usages assez larges pour les adapter aux contenus I faut tre capable de me mettre en position de cr ateur de contenus et plus uniquement en tant que m diateur entre des ressources et une personne L animation d atelier de cr ation multim dia va bien plus loin que d autres formes de m diation culturelle telles qu on les conna t actuellement en biblioth que par les comp tences multiples qu elle suppose et la bonne connaissance des outils logiciels et sites web et des th mes artistiques porteurs Faut il pour autant tracer une ligne franche entre ce qui serait de nouvelles comp tences et ce qui rel verait d un obsol te coeur de m tier En 2007 Xavier Gallaup crit L autre enjeu important du management dans les ann es venir est d accompagner l volution des comp tences pr sentes dans les m diath ques En effet le c ur du m tier de biblioth caire c est dire selon la synth se de l tude Biblioth caires en prospective de 2006 d velopper des politiques documentaires aptes satisfaire des publics diversifi s subira de profonds bouleversements au profit de fonctions orient es davantage vers les publics que vers les collections avec une grande divers
236. teur port e par Culture et m dias 2030 insiste d une part sur le r le de la diffusion num rique et d autre part sur la cr ation comme facteur de lien social rebours de l individualisation des pratiques qui s observe depuis plusieurs d cennies La cr ation permettrait de recr er autant de communaut s d abord culturelles mais voluant sensiblement vers le d bat politique et la vie de la cit Il est int ressant de constater que la d marche prospective de l Etat n exclut pas la mont e Minist re de la culture et de la communication d partement des tudes de la prospective et des statistiques Culture et m dia 2030 prospective de politiques culturelles Paris La Documentation fran aise 2011 p 92 On notera que l un des sc nario pr voit un coup d arr t des contenus g n r s par les utilisateurs dans le cadre d une reprise en main de la cr ation par les industries culturelles lbid p 116 117 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 31 d une culture num rique plus cr ative que v ritablement informationnelle Peut tre mettons nous ici le doigt sur une volution potentielle suivre de pr s 1 3 LA BIBLIOTHEQUE UN ESPACE NUMERIQUE PARMI D AUTRES Apr s cette longue mise en contexte il est temps de revenir aux biblioth ques fran aises Comment ces initiatives prennent en compte les structures de lecture publique dans leur d ploiement Inversement comment ces
237. teur tic Rappelons ici que netpublic est un organisme gouvernemental charg de mission touchant l acc s de la population au num rique et en particulier Internet BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 78 Partie 3 Des m tiers et des espaces repenser m diath que maison des jeunes et de la culture maison de quartier centre de loisirs en liaison avec des partenaires locaux En France un certain nombre de formations existent pour la profession d animateur multim dia L association Cr aTIF qui milite pour le d veloppement de l acc s public Internet aux technologies de l information en recense quelques unes ici http www creatif public net Formations diplomantes d html L association Les jeudis des EPN regroupe galement des animateurs multim dias et organise r guli rement des rassemblements propose des tutoriels Le portail netpublic a galement lanc un forum de discussion sur l animation d EPN AnimEPN http animepn openphpbb com Mais dans certaines biblioth ques le choix a t fait de placer a la t te de l espace num rique un biblioth caire La principale raison invoqu e est souvent le probl me de l int gration au reste de l quipe en confiant le service un biblioth caire on assure une forme de coh sion au sein de l tablissement et on augmente les chances que le travail r alis au sein de l espace num rique puisse tre mis en rapp
238. th ques troisi me lieu m moire d tude DCB sous la direction de Yves Desrichard Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2009 VOGEL Johanna M diation num rique ce que la biblioth que peut apporter au Web m moire d tude DCB sous la direction de Beno t Epron Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2011 Articles et conf rences BAZIN Patrick L avenir incertain des biblioth ques discours prononc le 11 novembre 2006 Lima en ligne url http ressources cla univ fcomte fr gerflint Perou2 Bazin pdf adresse consult e le 13 novembre 2011 BERGERON Johanne L informatisation de la soci t une r flexion critique autour de quelques ouvrages r cents dans Politique n 2 1982 p 153 165 DOGLIANI Sergio Les idea Stores dans Bulletin des Biblioth ques de France n 1 t 53 2008 p 69 72 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 96 Bibliographie DONNAT Olivier Les passions culturelles entre engagement total et jardin secret dans R seaux n 153 2009 p 79 127 KIYINDOU Alain De la fracture num rique a la fracture cognitive pour une nouvelle approche de la soci t de l information dans Th mat IC 2007 La ma trise de l information par les adultes enjeux et m thodes Strasbourg 16 mars 2007 en ligne disponible s
239. tim dia de Tourcoing depuis 2001 qui s av re tre un ancien ECM nous a expliqu son usage du portail gouvernemental qui m lange des structures tr s diff rentes h berg es dans des institutions vari es Apr s chaque projet de cr ation num rique il r alise une fiche bilan en notifiant les informations pratiques les caract ristiques du projet et son r sultat final Dans le m me temps il circule sur le portail pour gl ner des id es On peut regretter que le portail netprojets ne soit pas mieux connu des responsables d espaces num riques qui n ont jamais fait partie des ECM et n ont pas l habitude de travailler au sein de ce r seau transversal m lant biblioth ques et autres structures d animations culturelles Mais il n est pas trop tard C est de la m me mani re qu il faut penser la pr sence d un espace de cr ation num rique au sein de la biblioth que le service doit tre calibr en fonction des autres structures de promotion de la cr ation num rique sur un territoire Le responsable du service doit avoir une bonne connaissance du r seau local associations de promotion de l art num rique AADN http www aadn org et M talab http www metalab fr sur la r gion lyonnaise lieux de cr ation vivante Kawenga http www kawenga org a Montpellier ZINC http www zinclafriche org dyn a Marseille le Cube http www lecube com Issy les Moulineaux collectifs et ateliers d artistes festivals Vid
240. toire des sciences auxiliaires de la sociologie aux statistiques elle n est pas elle m me une science Ce qui la tient c est l utilit proclam e par les biblioth caires mais surtout reconnue par les d cideurs et par le public de la biblioth que comme institution et comme service Si D Lahary crit cela en 2004 c est en 2011 un lieu commun que de dire que le m tier de biblioth caire se tourne de plus en plus vers les question de l acc s et vers la pr occupation du public avant les collections tout comme est r p t e la n cessaire adaptation de la profession face a l environnement num rique et aux nouveaux usages qu il induit L une des traductions r centes des pr occupations des biblioth caires a l gard d une n cessaire volution de leur profession est le manifeste 2 0 du biblioth caire imagin par Laura Cohen en 2006 et repris par une partie de la profession Il invite prendre en compte la fois l impact des nouvelles technologies et l volution du contact avec les usagers Mais surtout il encourage au changement des habitudes dans la biblioth que En France c est plus largement la notion de biblioth caire hybride qui a trouv sa place dans les tablissements La biblioth que hybride a pour but d offrir ses usagers des espaces d changes qu ils se trouvent dans la biblioth que physique ou sur Internet de concourir cr er des communaut s virtuelles ou pas et surtou
241. tude et donc nos entretiens au domaine fran ais m me si les exemples trangers existent il nous semblait plus efficace et utile de partir d exemples fran ais plus facilement transposables dans des conditions taille des tablissements nombre d usagers place des collections sp cifiques la France En outre nous regrettons beaucoup de n avoir pu interroger plus de professionnels que nous ne l avons fait moins d une dizaine dont vous trouverez les noms et qualit s la fin de cette introduction En contrepartie nous avons essay de livrer une analyse plus qualitative par la prise en compte d taill e des oeuvres produites et mise en valeur et de nous centrer sur les le ons tirer des quelques exemples auxquels nous avons t confront plut t que de dresser un bilan statistique et chiffr de la cr ation num rique amateur en biblioth que Cela vous ne le trouverez pas dans ce travail Vous y trouverez plut t des retours d exp riences pr cis ment analys s et des pistes de r flexion Dans cet esprit plusieurs projets marquants sont d crits en annexe qui peuvent ventuellement tre source d inspiration Il nous fallait comprendre comment souvent mais de moins en moins la marge des biblioth ques acceptaient de remettre en question leur image traditionnelle pour faire autre chose Cet autre chose nous para t d autant plus enrichissant que le XXIe si cle semble propice des volutions radicales de la
242. uand il existe d j Un facteur en particulier nous semble d cisif pour voir dans ce nouveau type de services et il faut le dire de ce nouveau positionnement de la biblioth que face la culture num rique un chemin emprunter l volution actuelle du mod le de biblioth que face aux volutions de la soci t La promotion de la cr ation num rique amateur est prendre en compte comme facteur d ouverture de la biblioth que vers l ext rieur de BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 93 distanciation d un mod le ancien Nous adh rons ici la remarque adress e par Marie Christine Jacquinet sur l apport des services innovants L exercice du renouvellement des services repose donc en grande partie sur les capacit s du professionnel d sapprendre les techniques et les savoir faire acquis Pas compl tement bien s r mais s en loigner suffisamment pour apprendre d autres choses diff remment Bien plus que favoriser la red finition de quelques aspects du fonctionnement de la biblioth que sur la base d un nouvel quilibre entre publics et institution aborder l innovation dans les services attire l attention sur le fait que c est le professionnel qui est sur le devant de la sc ne en amont pendant en aval La prise en compte de la cr ation num rique amateur fait partie des pistes vers l innovation et en ce sens doit tre consid r e avec attention ne pas se lancer dans l inn
243. ublies dans Le Net d cembre 2003 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 75 construits en commun avec le service animation de la section jeunesse est un des plus pertinents ou de solutions plus complexes a mettre en oeuvre mais plus efficaces sur le long terme une refonte de l organigramme Cette refonte peut permettre d identifier le service non plus en fonction de donn es spatiales mais au sein du projet d tablissement Au del d v nements ponctuels susceptibles de cr er des liens et de motiver le personnel interne saisir l int r t que repr sente l espace multim dia un moyen propre viter l isolement de la cr ation num rique est de l associer un projet global d tablissement o le num rique est une fonction part enti re Ainsi dans les m diath ques de Romans sur Is re un p le num rique regroupe l informatique documentaire la m diation num rique et les services multim dia parmi lesquels se trouvent les initiations des logiciels de cr ation num rique Lorsque le volontarisme num rique est inscrit dans l organigramme m me le terreau est plus fertile pour qu un service innovant comme la cr ation num rique trouve sa place Il se trouve alors li une politique globale en faveur de la culture num rique con ue comme l une des missions transversales de la biblioth que et moins comme un service sectoris Cas de figure identique dans le r seau des m diath ques
244. ue fran aise Territoires a t lanc l automne 2010 en partenariat avec un groupe d tudiantes d un cours de Fran ais langue trang re FLE d un autre espace multim dia de Villeurbanne le centre d animation Saint Jean Chaque participante tait invit e raconter son histoire et celle de son pays sur un site internet La r alisation du site m langeait photographies dessins musiques gestion de liens hypertextes L importance donn e l aspect socio ducatif des ateliers s explique avant tout par des facteurs externes soit le profil et les convictions des animateurs soit l existence d associations et d coles sur lesquelles les projets peuvent s appuyer pour rassembler des participants Mais au del c est aussi une mise en avant de la fonction sociale de la biblioth que qu il est n cessaire de rappeler ici l heure de la fracture num rique Dans les objectifs que lui assignent les gouvernements depuis le d but des ann es 2000 la lutte contre la fracture num rique comprend deux volets qui recoupent les deux cat gories de public cit es Le premier enjeu est de former les enfants d s l ge scolaire aux outils informatiques pour assurer leur int gration future dans une soci t qui ne peut se passer de technologies num riques Le second enjeu est de ne pas oublier qu une large partie de la population fran aise n a toujours pas acc s aux outils num riques et que la fracture num rique co ncide bien
245. ue la biblioth que cr e elle m me un espace communautaire sur Internet a partir duquel se diffusent les oeuvres avec la collaboration des cr ateurs amateurs usagers du site Le mod le est celui de l e musicbox de Limoges a adapter pour des oeuvres amateurs La biblioth que devient ici g n ratrice d espaces de cr ation Comparons ainsi les m rites de deux espaces communautaires investis par les biblioth ques dans le domaine de la musique et qui pourraient servir de mod le une diffusion de contenus amateurs bas s sur la communaut des cr ateurs m me s il s agit dans les deux cas de communaut s professionnelles ou semi professionnelles le Myspace des biblioth que de Montpellier rel ve de la premi re strat gie se positionner sur des r seaux existants et l e music box de la biblioth que francophone de Limoges de la seconde cr er un espace communautaire suppl mentaire Les biblioth ques de S CAVALIE Etienne Diss mination pour faire le point blog Biblioth ques reloaded en ligne url http bibliotheques wordpress com 2011 02 01 dissemination pour faire le point ler f vrier 2011 SDUJOL Lionel 2011 op cit BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 87 Montpellier ont choisi d investir le service Myspace un r seau social o chaque membre peut cr er un profil sur lequel il diffuse ses compositions au sein d un large r seau d utilisateurs Ce site fond en 2003
246. ue la biblioth que peut apporter au Web m moire d tude DCB sous la direction de Beno t Epron Villeurbanne Ecole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 2011 p 71 8Pr cisons d embl e que la plupart des exemples que nous identifions ci dessus ne concernent pas uniquement des oeuvres amateurs mais un nuancier infini de l amateur au professionnel Peu importe en r alit nous avons vu que le num rique participait justement la formation de pratiquant pro am qui d veloppent une expertise quotidienne Le club de lecture jeunesse des biblioth ques de Brest poursuit sa d marche par une logique de r daction et de publication de critiques sur le site On lit trop http on lit trop fr justement g r dans le cadre de l espace num rique BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 66 Partie 2 L gitimit et approches de la cr ation num rique amateur en biblioth que ces structures en ligne pour que les communaut s de cr ateurs amateurs sur Internet aient comme interlocuteurs des biblioth ques La encore ce type de services existe d j certaines m diath ques se sont associ es des sites d h bergement de musique en ligne pour offrir leurs usagers des plates formes d coute privil gi es La m diath que Emile Zola de Montpellier propose par exemple des bornes d coute et de t l chargements de morceaux issus de la plate forme Dogmazic qui se caract r
247. ue pour des raisons logistiques videntes Un espace num rique se caract rise par la concentration de Les noms de ces espaces num riques varient selon les biblioth ques espace public num rique espace multim dia espace de cr ation multim dia sont les noms g n ralement attribu BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 81 postes informatiques en un seul endroit ce qui permet d identifier les postes en question pour des taches pr cises Toutefois cette concentration peut aussi tre ressentie comme une contrainte dans la mesure o les espaces num riques sont presque tout le temps multi usages Il arrive qu ils servent la consultation d Internet notamment voire du catalogue La question doit se poser le service de cr ation num rique est il destin occuper un espace avec des postes informatiques lui tout seul ou le partage t il avec les autres services qui n cessitent des ordinateurs Et si oui avec quels services Tout d pend du parc informatique dont dispose la biblioth que la pr sence de postes informatiques consacr s a la consultation d Internet ailleurs dans la biblioth que peut permettre de lib rer l espace pour un ensemble de services orient s non pas vers l acc s mais vers la formation et la cr ation ensemble dans lequel nous mettons la cr ation num rique C est ainsi qu est partag le p le num rique Tourcoing au rez de chauss e se trouvent 12 postes de travai
248. ui est une performance en temps r el de cr ation d une oeuvre par mixage num rique de m dias issus de provenances vari es Avec le num rique et cette donn e doit rester pr sente l esprit la culture tend vers une convergence des types de cr ation texte image audio vid o et une philosophie du recyclage incessant des images et de sons pour des cr ations originales mix es D autre part une des tendances de l art num rique professionnel est d insister sur l aspect communautaire et interactif de l oeuvre qui n appartient plus seulement l artiste mais sur laquelle gr ce la diffusion num rique l internaute spectateur peut agir Sans que cette tendance soit g n rale dans l art num rique elle d montre une r elle prise en compte du public amateur en tant que cr ateur et plus seulement spectateur des oeuvres Mais bien plus que la diversification le num rique a encourag une diffusion accrue et tr s diff rente des oeuvres amateurs Les cr ations num riques ont des possibilit s de diffusion sans commune mesure avec les cr ations traditionnelles Les cr ateurs amateurs interrog s par O Donnat en 1996 ne diffusaient leurs oeuvres que de fa on restreinte un cercle d amis ou leur famille non seulement par choix mais parce que les possibilit s de reproduction la port e des non professionnels taient r duites l exception peut tre de la photographie Avec le num rique vient la diffusion en lig
249. un atelier Dans les faits la distinction entre ateliers d initiation et ateliers de cr ation peut ob ir d autres contraintes L ge du public vis peut tre un facteur d terminant comme nous l avons per u avec la d marche d Eveline Kerouanton de l espace num rique des m diath ques de Brest Jusqu pr sent elle a choisi de privil gier les ateliers de cr ation pour les enfants tandis que les ateliers d initiation sont plut t destin s aux adultes L id e que le jeune public serait plus r ceptif l expression artistique revient souvent dans les discours et dans les actions des responsables d espace num rique Sur le site Internet http mediatheques villeurbanne fr sujet actualites rendez vous ordis cie consult le 13 novembre 2011 les deux sont distingu s par les termes d ateliers de formation pour le premier et d ateliers culturels et de cr ation multim dia Le stop motion est un type d animation en image par image o l on additionne une suite de sc nes fixes par opposition l animation en go motion o les sujets peuvent bouger pendant la prise de vue Le stop motion est notamment utilis pour produire un effet saccad lors de la projection BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 53 A travers les quelques exemples abord s nous voyons que l accompagnement la cr ation peut tre envisag selon des modalit s et des degr s extr mement vari s en fonction du pu
250. ur lt http www enssib fr bibliotheque numerique notice 1948 gt LAHARY Dominique Nouveau paysage nouvelles comp tences valeurs p rennes dans Biblioth caire quel m tier CALENGE Bertrand dir Paris Cercle de la librairie 2004 314 p ISBN 2 7654 0890 4 LE CROSNIER Herv Cours de culture num rique donn s l universit de Caen en 2009 2010 en ligne url http ensweb perso info unicaen fr syllabus index_cult num php adresse consult e le 13 novembre 2011 MUZELLEC Rozenn Culture num rique nouveaux espaces d expression et de cr ation adolescentes dans Bulletin des Biblioth ques de France n 2 t 55 2010 p 77 78 THEOBALT Jean Christophe Les espaces culture multim dia dans Bulletin des Biblioth ques de France n 1 t 47 2002 p 74 76 TOUITOU C cile Un rapport am ricain sur l offre num rique dans les biblioth ques dans Bulletin des Biblioth ques de France n 3 t 54 2009 p 49 52 WALLISER Andr e Le rapport Nora Minc Histoire d un best seller dans Vingti me si cle n 23 1989 p 35 48 Webographie ces adresses ont toutes t v rifi es le 13 novembre 2011 Articles BIBLIOLAB La biblioth que hybride petite synth se d un concept site ABF BiblioLab n d en ligne url http bibliolab fr cms content la biblioth C3 A 8que hybride petite synth C3 A 8se dun concept n d CAVALIE Etienne Diss m
251. ur la cr ation num rique esse 69 3 1 1 Nouveaux m tiers dans les biblioth ques 70 3 1 2 Une donn e fondamentale l int gration du service et de son personnel 73 3 1 3 Recrutement externe ou formation des personnels biblioth caires 73 3 2 Espaces de la cr ation num rique en biblioth que du physique au virtuel 79 3 2 1 Les contraintes de l espace physiquement 79 3 2 2 Int gration ou cohabitation du physique au virtuel 81 3 2 3 L enjeu de diss mination ou l clatement des espaces 84 C ncl si i Lasalle enr teens ane see en s anialet es 87 CONCLUSION snimm emaunnsaAamdmwammas mamans 89 BIBLIOGRAPHIE uote 91 Rapports et textes institutionnels 91 Monographies et travaux de recherche Liens 91 Articl s et CONTETENCES 5 lt caids sccivnschsicvaeshessissshaavcangesacdonpsanccaensasenibossaecanyaecansiavsedeianeasaes 92 WWD RDS nimes E E E EEEN 93 TABLE DES ANNEXES snonaimmadanmnasomanmameamandasmhiennsintimits on 95 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 8 Listes des sigles ARPANET advance research projects agency network r seau informatique qui pr figure le r seau Internet BDP biblioth que d partementale de pr t BmL biblioth que municipale de Lyon BnF biblioth que nationale de France Bpi biblioth que publique d information Paris CISI comit interminist riel pour la soci t de l information CNIL commission
252. ur le cas du th tre et de la danse m me si l encore une pratique libre peut donner lieu des cr ations Enfin on observe que dans son enqu te de 1996 O Donnat ne se pr occupe pas de la photographie et de la vid o mais r active ces deux IDONNAT Olivier Les amateurs Enqu te sur les activit s artistiques des Fran ais Paris Minist re de la culture d partement des tudes et de la prospective 1996 BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 15 cat gories en 2008 au regard de leur r le moteur dans la cr ation num rique Ces quelques observations liminaires nous conduisent a interpr ter avec m fiance les donn es des enqu tes d O Donnat qui restent malgr tout une base de r flexions utiles qui vont nous permettre de d finir le ph nom ne de cr ation amateur dont il sera question dans ce travail C est en tant que public potentiel que la population des amateurs tudi e par O Donnat nous int resse L enjeu principal est comment faire voluer la biblioth que vers une meilleure prise en compte des pratiques cr atives num riques La stagnation et dans certains cas le recul de la fr quentation des lieux de spectacle vivant obligent en effet de nombreux responsables culturels se poser la question des passerelles entre pratique amateur et fr quentation des lieux culturels Conna tre le public auquel on souhaite s adresser quand on lance un nouveau type de services es
253. ure num rique dans la biblioth que ont contribu en m me temps l identifier comme un service part venu de l ext rieur comme un suppl ment d me visant sacrifier la mode du num rique Les services de cr ation num rique que nous avons pu visiter ou dont nous avons interrog les responsables ont souvent l apparence Sur ce point toutefois notre enqu te dans les diff rents espaces multim dia a laiss appara tre une constante les animateurs multim dia et les responsables de services num riques en biblioth ques sont souvent attach s la culture du libre n h sitant pas faire intervenir des acteurs de cette culture ou organiser des install parties de syst me d exploitation Linux Par cons quent la fois pour des raisons budg taires id ologiques et techniques limites impos es par les responsables informatiques beaucoup d espaces multim dia utilisent des logiciels libres dans leur promotion de la culture num rique Ce n est pas le cas partout Tourcoing un solide quipement informatique leur permet de faire fonctionner des logiciels propri taires Adobe Flash BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 43 d un service isol de ses partenaires au sein de la biblioth que A la MLIS de Villeurbanne par exemple l espace multim dia premier lieu visible en entrant est regroup au sein d un service Accueil multim dia qui a avant tout une coh rence g o
254. uve cette adresse http www netprojets fr Il est destin aux responsables d ECM souhaitant avoir des exemples d exp riences de cr ation num rique amateur BAUDRY Julien DCB m moire d tude janvier 2012 28 Partie 1 Le nouveau contexte de la cr ation num rique amateur L num ration de ces projets concentr s autour des ann es 1997 2004 appelle plusieurs observations qui peuvent nous permettre de mieux identifier le contexte institutionnel dans lequel s inscrit une politique en direction de la cr ation num rique amateur On peut s interroger sur les dangers de la multiplication d initiatives dispers es g r es par des structures de nature diff rente minist res op rateurs de l Etat r gions Les labels viennent se surajouter les uns aux autres sans qu il soit toujours possible d identifier clairement les sp cificit s de chacun des projets N anmoins l existence d une structure interminist rielle est un moyen de pallier cette dispersion la D l gation aux usages d Internet anciennement MAPI Sur le terrain les programmes s imbriquent les uns dans les autres et n entrent pas n cessairement en concurrence beaucoup de programmes locaux poss dent une double voire une triple labellisation D autre part une volution fondamentale appara t depuis les intentions du rapport Nora Minc la conception de l Etat centralisateur et ma tre de sa politique a volu vers celle d un Etat incitateur
255. uvres s mancipent de la biblioth que qui les accueille Et des internautes cherchant des recettes de cuisine exotique ou des clich s de leur r gion peuvent tomber directement sur les oeuvres sans avoir passer par le site institutionnel Reste ensuite en terme de communication s assurer que le site qui contient les oeuvres soit malgr tout identifiable comme relevant de la biblioth que par un jeu de logos ou de liens par exemple Ainsi le site de Melting Popote est relativement muet sur l origine du projet Cela peut aussi relever d un choix o la biblioth que s efface devant la cr ation finale des participants Que nous apprend le mod le de la cohabitation si on l applique aux espaces physiques Dans les faits beaucoup d espaces num riques actuels sont mi chemin entre int gration et cohabitation Ils sont int gr s car ils se trouvent dans les locaux de la biblioth que mais ils sont juxtapos s car leur espace est franchement s par du reste des services soit qu il se trouve en sous sol Brest soit qu il soit situ avant l accueil de la biblioth que la MLIS de Villeurbanne N anmoins certains mod les nouveaux de biblioth ques remettent en avant un principe de cohabitation qui fait de la biblioth que un embo tement d espaces clairement distincts selon les usages qui y sont offerts Une fois de plus la conception des espaces num riques est anticipation de pratiques nouvelles Ce qui n emp che
256. ux usagers de la biblioth ques un acc s des programmes de pointe dans le domaine de la cr ation vid o photo et graphique Parmi le mat riel des digital studios on trouvera donc des convertisseurs num riques des cam ras des micros et du mat riel d enregistrement audio et vid o Les cours et ateliers si pr sents en France comme base de la promotion de la cr ation num rique n interviennent qu en second lieu et le fonctionnement est plut t celui d un personnel mobile pr sent pour aider les usagers en cas de probl mes La diff rence est patente avec un mod le fran ais de l action culturelle o l absence d un mat riel de pointe est palli e par l organisation d ateliers en petits groupes par un apport 1 Ainsi on ne trouvera pas de section de l IFLA s int ressant pr cis ment ces questions Pour visiter leurs sites Florida State University http wr english fsu edu Digital Studio Texas Christian University http newmedia tcu edu index html Laurier Library http library wlu ca digitalstudio hours mais aussi la New York University http www nyu edu its studio Toronto Public Library http www torontopubliclibrary ca using the library computer services dds Lexington Public Library http www lexpublib org digital studio STraduction de l auteur The mission of the Digital Studio is to provide library customers with access to cutting edge video photo and graphics editing programs
257. venir lors de la mise en oeuvre d un service d di promouvoir la cr ation num rique amateur Deux l ments saillants ont attir notre attention quel personnel et quels espaces pour ce type de services Un fil directeur relie nos trois parties la question de la l gitimit de ce type de services souvent mal identifi dans l enceinte de la biblioth que dans le coeur de m tier diront certains Au del du comment c est l enjeu du pourquoi Notre travail ne se veut pas un plaidoyer en faveur de services de promotion de la cr ation num rique amateur chaque tablissement construit sa propre politique de services en fonction d une vision de la biblioth que qui n est pas plus mauvaise qu une autre et en fonction de ses moyens propres En revanche nous avons essay de pointer du doigt trois imp ratifs que devrait prendre en compte celui qui souhaite promouvoir la cr ation num rique amateur dans une biblioth que 1 ne pas oublier que la cr ation num rique amateur s est d abord d velopp e en dehors du champ d action des biblioth ques 2 savoir d limiter le contenu de ce service en fonction des missions de la biblioth que de son territoire et de son public 3 tre conscient des changements induits au sein de la biblioth que en terme de personnel d espace et d image de l tablissement Nous remercions une fois de plus les personnes qui ont accept de r pondre nos questions et de nous fai
258. vers les collections Voir l oeuvre en ligne http bonnerecette wordpress com 4 atelier stop motion MLIS de Villeurbanne avril 2009 Dans le cadre de la f te du livre pour la jeunesse de Villeurbanne l espace num rique de la MLIS a propos plusieurs enfants de r aliser un film en stop motion partir des planches d un album Les participants entraient dans l album sous la forme de photographies quels partenariats exterieurs l atelier s inscrit dans une dynamique locale qui est celle d un important festival de la ville qui plus est un festival en lien direct avec la lecture s int grer un festival quelle modalit de cr ation l atelier stop motion est tr s riche d un point de vue cr atif plusieurs points de vue Il part d un album r el qui permet de lien avec la manifestation et conduit un travail de r interpr tation des images Il permet aux enfants d utiliser un mode de cr ation num rique original le stop motion qui reprend les principes de l animation traditionnelle mais en les simplifiant par une r duction du nombre d images par seconde Il mobilise c t de la simple manipulation d images et de photographies une vraie cr ativit narrative qui apprend aux enfants raconter une histoire r interpr tation animation raconter une histoire photographie Voir l oeuvre en ligne http mediatheques villeurbanne fr 2009 04 retour sur latelier de creation animee 3 BAUDR
259. vitant leurs usagers tre eux aussi producteurs de contenus tandis que la biblioth que s affirme comme un diteur une instance de validation des contenus A titre d exemple ayant prouv son efficacit on peut citer le Wiki Brest g r depuis 2006 par la municipalit de Brest Sur le principe du Wiki encyclop die collaborative 1l permet aux habitants de construire eux m mes la m moire de leur ville sur Internet en crivant des articles et en publiant des photographies Suivant cette logique de participation du public la production de contenus diffus s par la biblioth que nous avons con u deux sc narios qui recouvrent en partie des pratiques d j pr sentes de fa on ponctuelle Comment la biblioth que peut elle valoriser les oeuvres produites par son public Quelle est l expertise qu elle peut apporter des communaut s de cr ateurs amateurs Valoriser les cr ations des usagers En examinant la mani re dont les espaces num riques diffusent les oeuvres cr es par les usagers lors des ateliers de cr ation voqu s plus haut on observe que la valorisation court terme est trait e de la m me mani re et avec les m mes proc d s qu une oeuvre professionnelle mais que la valorisation sur le long terme n est que partiellement pens e A diff rentes chelles la plupart des projets que nous avons pu voir lors de notre enqu te int grent la question de leur diffusion Il est chaque fois admis que

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