de la maîtrise des armements à la non
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1.2. moyenne port e dont se sont dot es les puissances mergentes Le d bat ne porte pas sur la r alit de ces menaces mais sur leur caract re plus ou moins imminent et sur la nature de la r ponse y apporter Cette r ponse est complexe et se situe plusieurs niveaux Elle ne r side pas exclusivement dans le d ploiement d une capacit d fensive comme les Am ricains l ont donn penser un certain moment mais il n est pas non plus possible de faire l impasse sur cet aspect des choses comme certains Alli s europ ens auraient aim le croire La Russie n objecte pas ou plus tant la modernisation du dispositif antibalistique am ricain en tant que tel qu au d ploiement m me limit d l ments de ce syst me en Europe continentale au motif sans doute assez doctrinal que ce syst me est strat gique et que ce titre il e t t de toute fa on interdit aux termes du d funt Trait ABM La Russie n a par contre pas d objection de principe oppo 38 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION ser au d veloppement et au d ploiement en Europe d un syst me antimissile de th tre ou contre des missile moyenne port e ou non strat giques Elle se dit m me pr te participer en coop ration avec les Alli s de l OTAN au projet de ATBMD Allied Tactical Ballistic Missile Defense La question figure de toute fa on l ordre du jour du Conseil OTAN Russie et les deux volets strat gique
3. aire qui lui est li e ne rel vent d j plus d une probl matique euro atlantique ni m me Est Ouest cet gard la prochaine Conf rence d examen du TNP en 2010 constituera un test pour l Est comme pour l Ouest Les menaces d origine non tatique ou terroriste ne sont a priori ni russes ni europ ennes Sur toutes ces questions les r ponses sont avant tout d ordre multilat ral Elles n cessitent l implication sur la dur e de la Com munaut internationale et singuli rement du Conseil de S curit donc la coo p ration de la Russie Derni re remarque l agenda global commencer par la non prolif ration et les nouvelles menaces et l agenda europ en ou encore la modernisation de l acquis sont op rationnellement distincts mais politiquement ins parables La solidarit que les alli s atlantiques esp rent obtenir de la Russie vis vis des menaces ext rieures en mati re de non prolif ration par exemple ne sera effec tive et durable que dans la mesure o elle s appuiera sur une communaut mini male de vue sur ce qu on peut d ores et d j appeler la nature d un nouvel ordre europ en Visiblement cet ordre europ en ou cet espace commun de s curit ne se r sument pas l largissement de l OTAN ni la restauration des zones d influence ni une conception surann e du chacun chez soi On est encore loin d un nouveau Congr s de Vienne ou d une nouvelle Charte Europ enne de S curit mais la cr
4. et non strat gique ou de th atre bien que distincts sont inextricablement li s D fense antimissile MD Cette question rev t divers aspects distincts mais connexes regroup s sous le vocable d fense antimissile ou en anglais missile defence MD 5 1 Le programme am ricain de d fense antimissile ou National Missile Defense USNMD vise a la d fense du territoire am ricain contre les nou velles menaces balistiques longue port e manant de puissances r gionales en particulier l Iran et la Cor e du Nord Ce programme dont des l ments sont d j d ploy s en Californie et en Alaska ainsi qu au Royaume Uni radar de Finningdale concerne l Europe du fait du d ploiement projet d une nouvelle capacit d interception limit e en Pologne 10 lanceurs et d un radar d acquisition et de poursuite en Tch quie En l tat le syst me ne peut couvrir outre le territoire am ricain qu une partie de l Europe l exclu sion de certaines parties de l Europe m ridionale La Russie s oppose ce projet car elle estime que directement ou non il est dirig contre elle 2 Parall lement ce programme national am ricain plusieurs autres tudes ont t lanc es par l OTAN dans le cadre d une NATO Defense Initiative entre autres suite aux d cisions du Conseil de l Atlantique Nord de Riga 2006 et du dernier sommet de Bucarest 2008 o l existence d une menace potentielle contre
5. l UE Des accords similaires ont t mis en place en Afrique et en Am rique Latine Dans un m me ordre d id es les pays de l Union europ enne soutiennent dans le cadre des Nations Unies un projet de trait sur le commerce des armes Arms Trade Treaty dont le but est de soumettre les armes une r glementation inter nationale contraignante en droit 2 4 5 Dimension bumaine de la s curit Dans le m me ordre d esprit m me s il ne s agit pas de d sarmement en tant que tel mais de mesures r pondant des pr occupations essentiellement humanitai res citons la Convention Ottawa sur l interdiction des mines antipersonnel laquelle la Belgique a pris une part d terminante la Convention sur certaines armes conventionnelles CCW consid r es comme inhumaines La Convention de Dublin JUIN 2008 sur l Interdiction des armes sous munitions est le der 35 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION nier exemple en date Il illustre la fois la valeur d entrainement de ce type d accord et ses lacunes dans la mesure o s agissant de la Convention de Dublin les principaux d tenteurs et utilisateur d armes sous munitions n y ont pas ou pas encore acc d Il faut aussi citer dans le m me ordre d id es les efforts en cours sous l gide du Groupe de Wassenaar pour contr ler la diss mination des armes de d fense antia riennes portables dont l utilisation des fins terroris
6. ments visant promouvoir la confiance et la transparence Ces instruments gagneraient cependant tre eux aussi modernis s et adapt s aux conditions actuelles de la s curit Ces mesures de confiance modernis es vues avant tout comme des outils sont susceptibles d tre export es dans d autres r gions du monde par exem ple dans le cadre du dialogue de P OSCE avec les pays m diterran ens ou les pays asiatiques et servir de mod le ou de mode d emploi au service d une plus grande s curit et stabilit dans le monde 3 2 Agenda multilat ral 3 2 1 La Conf rence du D sarmement L entr e en vigueur du TICEN CTBT donnerait incontestablement la CD une bouff e d air bienvenue mais cette perspective n est malheureusement pas en vue puisqu il manque toujours un certain nombre de signatures entre autres celles des principaux pays risque Pourtant les tats Unis pourraient s ils le vou laient donner au dossier une nouvelle vie en ratifiant un trait qu ils ont sign mais que le Pr sident Clinton sous la pression d une importante minorit conser vatrice a pr f r retirer de l ordre du jour du S nat Seuls les tats Unis sont en mesure de relancer la dynamique Un geste de leur part aurait en outre l avan tage de mettre les autres r calcitrants devant leurs responsabilit s 45 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION Les Russes ont des raisons tactiques d avancer des propositions
7. ration nel bien que ce dernier ne soit pas formellement en vigueur contribue a dissuader ceux qui veulent acc der l arme nucl aire de proc der des essais clandestins soit la prolif ration horizontale et les puissances nucl aires militaires de pour suivre de fa on confidentielle l am lioration de leurs arsenaux en testant de nouveaux mod les soit la prolif ration verticale L avenir du TNP en tant qu instrument efficace et donc cr dible de non prolif ration se joue toutefois un autre niveau Le fait que des tats parties au trait dont ceux qui viennent d tre cit s aient pu poursuivre impun ment pendant des ann es des programmes clandestins atteste suffisance la vuln rabilit du syst me sur le plan de la v rification D o l importance du Protocole addition nel l Accord de garanties g n ralis e de l AIEA adopt en 1997 visant ren forcer la v rification par l extension du droit d acc s aux inspecteurs y compris aux sites et installations non d clar s dans les accords de sauvegarde Le probl me est que seuls quelques tats ont adh r ce stade au Protocole additionnel L Agence Internationale de l nergie Atomique AIEA a t cr e en 1957 Sa mission est de promouvoir les usages pacifiques de l nergie nucl aire et de limiter le d veloppement de ses applications militaires L AIEA est une orga nisation ind pendante li e PONU Elle est charg e 1968 de la
8. ritable inconnue tient aujourd hui a l mergence des capacit s strat giques des nouvelles puissances r gionales en liaison avec des ambitions nucl aires av r es ou pr sum es Il est vident que le nombre des pays dot s de capacit s strat giques offensives y com pris balistiques est appel cro tre sp cialement en Asie o la croissance co nomique aura in vitablement un impact sur les capacit s militaires sinon sur le niveau de ses ambitions r gionales ou globales Le probl me est d appr cier l imminence de la menace De toute fa on la question des puissances tierces autres qu am ricaine et russe est pos e au del m me de la prise en compte des arsenaux fran ais et britanniques m me si ce stade aucune puissance en dehors des cinq grands ne dispose d j d une capacit strat gique reconnue selon les crit res en vigueur gt 5500 km La probl matique de la ma trise des armes stra t giques s inscrit d j dans la sph re multilat rale donc plus complexe et plus incertaine 2 2 Les armes nucl aires non strat giques Les armes nucl aires non strat giques comprennent toutes les armes nucl aires qui n entrent pas dans la case des armes nucl aires strat giques 2 2 1 FNI INF Trait sur l interdiction des armes nucl aires de port e interm diaire Les FNI savoir les missiles et les lanceurs terrestres missiles de croisi re d ploy s au sol moyenne port e de 500 5 50
9. t sous estim e tant en Russie qu aux tats Unis On peut simplement s interroger sur la pertinence de la poursuite d une aide financi re importante notamment de la part de l UE des op rations que la Russie pourrait vu le retournement favorable de la conjoncture et la rente p troli re tr s bien financer elle m me 3 2 2 La non prolif ration nucl aire et le D sarmement G n ral et Complet Menace majeure pour la stabilit du monde selon les uns ou cause majeure de discrimination selon les autres le moins qu on puisse dire est que la non proli f ration int resse l avenir de la communaut internationale autant qu elle la divise La prolif ration requiert de plus en plus une approche globale int grant le contr le la surveillance le renseignement ainsi que toute une s rie d instru ments juridiques politiques diplomatiques policiers douaniers et m me mili taires lorsqu on parle de contre prolif ration C est en tous cas une question qui d passe singuli rement la probl matique du d sarmement et de l art 6 du TNP et qui contribue puissamment faire voluer la notion traditionnelle de souve rainet exclusive des tats Le d sarmement nucl aire est sans doute un objectif utopique terme pr visible mais cette constatation ne justifie pas non plus la course aux armements nucl ai res pas plus qu elle ne doive servir escamoter la question de la r duction des 47 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS
10. tat Kissinger Shultz l ancien Secr taire la D fense Perry l ancien S nateur Nunn 48 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION intrusives Il faut par contre veiller ce que les instruments existants soient non seulement appliqu s mais faire en sorte qu ils le soient universellement L essen tiel est de pr server les instruments existants qui ont au moins le m rite de fixer des objectifs et de constituer un cadre de r f rence de port e quasi universelle Il s agit de cr er un environnement de s curit global propice la r alisation pro gressive des objectifs du TNP de pr f rence par l adoption de mesures volontai res assorties pour les rendre plus cr dibles d un syst me de contraintes et d inci tants la carotte et le b ton Ceci passe par le renforcement de l AIEA et par l extension des mesures autonomes ou des diff rents r gimes de surveillance et de contr le des exportations de mani re isoler les contrevenants ou dissuader ceux qui voudraient s engager dans cette voie en d montrant qu elle a un prix Ceci requiert une forte coh sion des pays like minded dont la Russie non seu lement sur les objectifs mais plus encore sur les moyens d y parvenir c est dire en termes d int r ts imm diats sur les sacrifices notamment commerciaux consentir en cas de sanction et sur les n cessaires arbitrages entre court et long terme 3 3 Les nouvelles menaces nouveaux d fis tech
11. D sarmement G n ral et Complet face aux vertus du pragmatisme 4 3 Interd pendance la place de la Russie Principaux trait s en mati re d armement ou de d sarmement IO II 13 I5 I5 18 26 37 37 45 49 SI SI 52 53 57 Avant propos Cette tude sur l avenir du d sarmement et de la ma trise d armement dans le nouveau contexte euro atlantique et leurs implications possibles pour la coop ration avec la Russie a t achev e avant que n clate la crise g orgienne du d but ao t 2008 Le but n est pas de revenir ici sur le d veloppement de ce conflit ni de sp culer sur la mani re dont il se r soudra Mais il ne fait aucun doute que cette crise avec ses relents de confrontation Est Ouest est la plus grave de l apr s guerre froide dans la mesure o au del de la stabilit dans la r gion du Caucase elle aboutit miner la confiance dans la viabilit de l ordre europ en fond sur les principes reconnus et agr s de la Charte de Paris en particulier le non recours la force et l int grit territoriale Sur le plan militaire l intervention russe en G orgie est certes lourde au niveau de ses cons quences r gionales mais elle n a pas eu pour effet de modifier les param tres globaux de s curit l chelle continentale Les rapports de forces militaires restent essentiellement ce qu ils taient La r alit est bien que plus per
12. LA NON PROLIF RATION arsenaux des cinq puissances nucl aires commencer par ceux des Russes et des Am ricains m me si ces derniers ont d j fait une partie du chemin en liminant des capacit s devenues exc dentaires et que les autres Fran ais et Britanniques ont fait de m me de fa on unilat rale sous l effet de la rationalisation des struc tures de force et des contraintes budg taires La question qui nous int resse ici est moins celle de la non prolif ration nucl ai re en tant que telle que la lutte contre la prolif ration des armes nucl aires et sp cialement de leurs vecteurs Ceci nous ram ne directement l art 6 du TNP et plus particuli rement la Conf rence d examen de 2010 Cette derni re pour rait cette fois se tenir dans un contexte international plus favorable dans la mesure o personne ne souhaite voir se reproduire l chec de la conf rence de 2005 Cela n cessite que les pays qui ont fait de la non prolif ration une priori t Russes et Am ricains en t te mais aussi Chinois et autres entament une r flexion non pas sur la suppression des arsenaux nucl aires mais sur les condi tions et sur les modalit s d une dissuasion nucl aire minimale et surtout trans parente Certaines id es mises par des personnalit s am ricaines non suspec tes d appartenir la plan te de V nus et plus r cemment les candidats la Pr sidence r publicain et d mocrate vont dans l
13. La d claration de Sotchi sur le cadre strat gique va dans ce sens Elle est importante pr cis ment dans la mesure o elle engage politiquement les administrations futures des 2 pays Reste voir com ment cette d claration sera appliqu e mais la substance du dialogue sera d sor mais domin e moins par les contraintes de la r ciprocit ou par la loi des nom bres comme c tait le cas dans un syst me bipolaire ferm que par la n cessit d opposer une r ponse efficace ce qui veut dire de pr f rence commune aux nouveaux d fis globaux En ce qui concerne les armes strat giques l agenda est d ores et d j connu et couvre deux dossiers connexes les armes strat giques offensives et la d fense antimissile ou antibalistique 22 D claration sur un Cadre strat gique tats Unis Russie adopt e le 6 avril 2008 par les Pr si dents Bush et Poutine Sotchi 37 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION i Les armes strat giques offensives Russes et Am ricains se sont engag s avec la d claration de Sotchi d finir un nouveau cadre juridiquement contraignant pour remplacer START qui expire en 2009 Ceci quivaut aussi pr ciser le statut de SORT lequel fait aujourd hui figure de d claration d intention plut t que d engagement ferme vu que cet accord n a pas t ratifi par la Russie entre autres en r action au projet am ri cain de d fense antimissile La solution
14. chaient cependant par une absence de r ciprocit En outre le fait qu elles aient t pr sent es apr s l chec de la 3 Conf rence de r vision du Trait FCE a contribu les faire consid rer comme suspectes par les pays membres de l OTAN Ne s agissait il pas de subs tituer aux dispositions juridiquement contraignantes du Trait FCE adapt non encore en vigueur des mesures de caract res purement volontaires dans l esprit du document de Vienne C est un fait que depuis la suspension du Trait FCE on a constat une recrudescence des demandes russes d inspection dans les pays de l OTAN au titre du Document de Vienne iii Le Trait Ciels Ouverts Le Trait Ciels Ouverts Open Skies 2002 permet des survols d observation non arm s Il est le seul instrument couvrant aussi le territoire am ricain et cana dien en plus du continent europ en Ce Trait est le seul ne pas recevoir des 17 Le Sommet de l OTAN de Riga en 2005 a not le caract re op rationnel de la Force de R ac tion de POTAN 25000 hommes plus une composante maritime et a rienne d ployable en 5 jours 18 Les Ministres de la D fense de l UE ont act en 2004 la cr ation des Groupes de combat euro p ens Il s agit d unit s polyvalentes d ployables brefs d lais 24 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIF RATION critiques substantielles sur le fond et continue a bien fonctionner malgr quel ques accrocs enregistr s d
15. droit humanitaire et des conditions d emploi de la force dans des conflits arm s entre autres les Conventions de Gen ve 15 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION e le Trait ABM Anti Ballistic Missile Treaty 1972 qui r glementait le d ploiement de syst mes de d fense antimissiles balistiques en le limitant initialement deux puis un site par pays Le Trait a t d nonc en 2002 par les Etats Unis un volet r duction des vecteurs offensifs constitu par les accords SALT I Strategic Arms Limitation Talks 1979 et des capacit s d emport t tes par vecteurs avec START I Strategic Arms Reduction Treaty 1991 puis START II 1993 lui m me remplac par SORT Strategic Offensive Reduction Treaty 2002 START I le seul accord en vigueur expire en 2009 sans que sa reconduction ou non ne doive entrainer dans l imm diat un impact tangible dans la mesure o les deux parties sont aujourd hui nettement en dessous des plafonds stipu l s dans l accord de 1991 6000 t tes de part et d autre SORT qui n a tou jours pas t ratifi par la Russie doit ramener ces plafonds 1700 2000 t tes niveau qui devra tre atteint avant 2012 La d nonciation du Trait ABM par les tats Unis en 2001 n a jusqu pr sent pas eu d impact d stabilisateur sur les quilibres au niveau des capacit s offen sives comme on aurait pu le craindre Cette remise en cause d un des fond
16. entre le statut de puissance nucl aire et celui de membre permanent du Conseil de S curit ce qui peut appara tre comme une incitation acc der au statut nucl aire En outre l absence de progr s consid r s comme suffisants ou politiquement significatifs au titre du d sarmement nucl aire des 5 grands l art 6 ne sp cifie ni d lais ni obligation de r sultat est de plus en plus souvent invoqu e pour justifier la r sistance au renforcement des mesures de v rification dont les lacunes ne doi vent pas tre sous estim es Le TNP est galement fragilis parce que on l a vu le Trait d interdiction totale des essais nucl aires TICEN CTBT n est toujours pas entr en vigueur entre autres du fait de l absence d un certain nombre de signatures cl s et du refus de ratification de la part des tats Unis Cet engagement de ratification fait pour tant partie des dix mesures de d sarmement promises lors de la Conf rence 21 Accord de Tlatelolco sur la d nucl arisation de l Am rique latine 1967 de Ratonga 1974 sur celle du Pacifique Sud et de Pelindaba 1991 mais non encore ratifi sur celle de l Afrique 30 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION d examen du TNP en 2000 Les pays que l on pourrait qualifier de r calcitrants trouvent dans tout cela un argument pour se tenir l cart du TNP Toutefois le fait que le syst me de v rification pr vu par le Trait CTBT soit d ja op
17. l emploi des forces arm es La Ma trise des armements et les mati res qui lui sont associ es comme les mesu res de confiance et de s curit CSBM ont constitu certainement depuis le rapport Harmel un l ment indissociable de la strat gie de s curit de l Alliance atlantique Le but tait de maintenir par le biais d accords v rifiables et effectifs le degr de stabilit et de pr visibilit le plus haut au niveau de forces le plus bas compatible avec le maintien d une capacit de dissuasion effective et cr dible L approche en soi reste conceptuellement valable et politiquement utile mais sous cette r serve et elle est notable que le contexte de s curit a profond ment chang le pacte de Varsovie a disparu la Russie n est plus l URSS d hier et en outre l Alliance elle m me s interroge sur la nouvelle nature de sa mission qui l vidence ne se r sume plus dissuader la d funte URSS de lan cer une attaque surprise Les d fis s curitaires du XXF si cle ne sont plus ceux de la fin du si cle L quilibre aujourd hui ne se mesure plus laune d une relation de bloc bloc mais en fonction d une relation multiple et globale entre un nombre croissant d acteurs qui peuvent tre des tats ou des entit s non tatiques La marche vers la multipolarit quel que soit le contenu pr cis que l on veuille donner cette notion en pleine volution bouleverse les anciens sch mas ou les rend
18. le territoire de l OTAN a t reconnue Le but est de doter l Alliance d une capacit de protection de son territoire et des populations Le prochain sommet Atlantique de Kehl Strasbourg prendra connaissance d un rapport sur l architecture d un tel syst me OTAN tenant compte de la com posante europ enne du syst me national am ricain Dans un souci de trans parence le programme devra aussi tre ouvert la coop ration internationale commencer par la Russie 3 LOTAN a galement mis en chantier un programme de d fense antimissile tactique ou de th tre intitul Active Layered Theater Missile Defense ALTMD destin prot ger les troupes d ploy es y compris hors d Europe de m me que certains dispositifs vitaux Ce syst me comportera des l ments mobiles interconnect s dans le cadre d un commandement commun et qui pourraient galement participer la d fense antimissile 39 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION 4 Le Conseil OTAN Russie est saisi de ces questions Il a charg un groupe de travail de haut niveau HLWG d tudier les moyens de rendre les diverses composantes de d fense antimissile non seulement compatibles mais intero p rables dans le cadre d une coop ration OTAN Russie transparente et de faire des propositions cet effet Le prochain sommet de l OTAN Strasbourg Kehl au printemps 2009 devrait se prononcer sur la question des antimissiles sur ba
19. n est plus au cceur des pr occupations en mati re de d sarmement soit parce que comme en Europe m me la mission a t globalement remplie soit que au plan mondial les enjeux sont diff rents soit encore qu ils se posent une autre chelle dans un contexte dans lequel la dimension sp cifique de l Europe n est plus aussi d terminante qu elle ne l a t Pourtant le r le de l Europe n est pas moindre il est diff rent et surtout il s largit Ceci ne veut pas dire non plus que les notions de r ciprocit et d quilibre entre acteurs consentants qui caract risaient la maitrise d armement en tant que m thode soient d finitivement d pass es mais encore faudrait il que les conditions locales ou r gionales s y pr tassent La maitrise d armement n est en aucun cas le substitut d une volont politique d faillante Elle pr suppose au contraire l abandon raisonn accept ou m me contraint mais de toute fa on de bonne foi du recours la force au profit de la recherche de solu tions sans doute laborieuses mais pacifiques au r glement des conflits La menace a chang de dimension mais elle a surtout chang de nature Elle est devenue multilat rale et multiforme Les distinctions et cat gorisations d armements en cours l poque des blocs notamment entrer le strat gique et le non strat gique ne s appliquent plus dans le nouveau contexte g opo litique global La distinction entre civil et milita
20. nucl aires CTBT Comprehen sive Test Ban Treaty un programme de travail prometteur Mais la dynamique s est rapidement enlis e En effet le CTBT n est pas encore entr en vigueur du fait que certains acteurs cl comme l Inde le Pakistan et la Cor e du Nord n ont pas encore adh r et que d autres et non des moindres dont les tats Unis Isra l et la Chine n ont pas ratifi La Russie quant elle l a fait en 2005 Outre les divergences de vue sur la priorit accorder au d sarmement nucl aire en tant que tel l agenda de la CD est bloqu sur le projet am ricain soutenu par les Occidentaux de Trait sur l arr t de production des mati res fissiles FMCT Certains pays nucl aires ou aux ambitions nucl aires peine d gui s es avancent le pr alable d une prise en consid ration parall le de la question de la non militarisation de l espace qui fait l objet d une proposition russe qui n est sans doute pas sans rapport tactique avec la d nonciation du Trait ABM par les Am ricains Les Am ricains s opposent jusqu nouvel ordre cette 28 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIFERATION proposition appuy e entre autres par la Chine en arguant du fait que la port e d une ventuelle interdiction serait impossible circonscrire et v rifier Il entre dans tout cela une large part de positionnement opportuniste La bonne foi des uns et des autres n est pas toujours vidente Mais le b
21. pas de l ancien ordre sovi tique mais de la puissance qui dans la m moire collective lui est associ e La Russie la manne p troli re aidant se retrouve l troit dans le cadre d un ordre post sovi tique qui s est assez largement construit sans elle Ces consid rations qui rel vent de la psychologie plut t que de l analyse objec tive ne sont pas sans importance politique mais elles ne doivent pas non plus cacher la r alit objective des rapports de forces militaires tels qu ils se sont tablis Cette r alit est que dans l Europe d aujourd hui plus personne pas m me l OTAN m me largie ne dispose encore des capacit s de lancer une action d stabilisante et massive l chelle du continent La notion m me de DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION surprise strat gique qui constituait pour les adversaires d hier une v ritable hantise a disparu La menace n est plus unidimensionnelle ni r ciproque Elle est devenue multiforme et souvent ext rieure l Europe et donc dans une mesure croissante commune Ceci ne veut nullement dire qu il ne puisse plus exister de risques de d stabilisa tion militaire au niveau local ou sous r gional ni que ces derniers ne puissent avoir des r percussions n gatives l chelle paneurop enne ou euro atlantique mais celles ci sont avant tout politiques Le cas du Kosovo est l pour nous le rappeler Au Sud Caucase la tentation du
22. pr sent en ao t 2007 soutenu par l OTAN pour r soudre les questions pendantes li es au r gime FCE et permettre une entr e en vigueur du Trait FCE adapt l t 2008 42 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION Ce plan parall le supprime une conditionnalit directe entre d une part la ratification du Trait FCE adapt par les Alli s et d autre part le retrait des forces russes de Transnistrie Moldavie et de la base de Gadauta en Abkhazie G orgie sans plus reprendre le terme engagements d Istanbul afin de tenir compte de la sensibilit russe sur ce point D o l expression de plan d actions parall les c est dire mettant en parall le les engagements politiques de POTAN et de la Russie dans ce domaine sans lien direct entre les deux mais conservant bien un lien indirect Ce plan se propose de r pondre aux pr occupations exprim es par la Russie et pr voit notamment le lancement des processus de ratification du Trait FCE adapt par les Alli s par tapes La Russie pour sa part s y engagerait en parall le poursuivre la mise en uvre du retrait de ses forces de Molda vie et G orgie Le Plan pr voit aussi un examen du concept de forces de combat substantiel en vue de s entendre sur une d finition Il r it re gale ment la volont des Etats non parties adh rer au Trait FCE adapt d s qu il entre en vigueur et apr s consultations a
23. surveillance de l application du TNP Le cas de l Iran est exemplatif cet gard Le refus de ce pays d adh rer au Protocole additionnel comme le lui demande la Communaut Internationale en l occurrence le Conseil de S curit R solution 1804 ne peut en effet que jeter un doute sur la nature r elle des activit s d enrichissement d uranium que T h ran affirme poursuivre des fins civiles donc en conformit avec ses obligations au titre du TNP Le probl me est que en l tat P AIEA n est pas en mesure de v rifier ces affirmations manant d un pays qui circonstance aggravante a d reconnaitre qu il s tait d j dans le pass livr des activit s clandestines Ind pendamment m me d une ventuelle volont syst matique de dissimulation la vuln rabilit du syst me tient aussi la proximit objective entre certaines activit s nucl aires justifiables des fins civiles donc en principe l gitimes et les processus d armement ou susceptibles d y conduire D o l id e de multilat ra liser et d internationaliser ou encore de d nationaliser le cycle de fabrication du combustible nucl aire en change de garanties d approvisionnement y compris commerciales des fins civiles La r duction du nombre d installations d enri DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION chissement aurait en outre l avantage de r duire les risques de d tournements ou de terrorisme nucl air
24. 0 km ont fait l objet d une interdiction totale de d ploiement sur le territoire continental de l Europe avec le trait bilat ral de 1987 conclu entre les tats Unis et la Russie Le Trait est entr en vigueur en 1988 Les parties ont d j rempli toutes leurs obligations L essentiel est que cette interdiction la premi re qui se soit apparent e une mesure de d sarmement complet pour un territoire et un type d armement don n reste d application Les menaces parfois prof r es par des milieux russes plus ou moins autoris s de sortir du Trait FNI que ce soit en r action la d non ciation du Trait ABM et au projet de d fense antimissile s apparentent un 13 De l avis de la plupart des experts russes la capacit actuelle des arsenaux russes est suffisante pour contrer si besoin tait les capacit s antimissiles que les tats Unis envisagent de d ployer en Europe 18 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION geste de port e politique sans r el impact global sur les conditions actuelles de la s curit euro atlantique Quoiqu il en soit la probl matique des armes non strat giques ne se r sume plus et de loin l application du Trait FNI ni m me une question d quilibre am ricano russe La vraie question est celle de la multiplication et de la crois sance rapide des capacit s balistiques et de missiles de croisi re de port e inter m diaire des puissances r gional
25. 6 membres dont la Russie et la Chine ii Le Groupe australien armes chimiques et bact riologiques Lusage d armes chimiques par l Irak en 1984 a d montr l insuffisance des contr les l exportation des produits notamment double usage susceptibles d intervenir dans la fabrication d armes chimiques et bact riologiques Aussi 15 tats avec la Commission europ enne ont constitu un groupe informel le Groupe australien afin de rendre les contr les l exportation plus efficaces et les harmoniser La m thode adopt e dans le cadre du NSG a t reprise et appli qu e aux armes chimiques et bact riologiques Le Groupe australien comprend aujourd hui 41 tats La Russie a fait part de son intention d y adh rer mais sa candidature a t bloqu e par les tats Unis qui prouvent toujours des doutes sur l efficacit et la cr dibilit des proc dures russes de contr le l exportation iii Le MTCR Missile Technology Control Regime La capacit nucl aire ne devient une arme nucl aire qu au terme d un processus de militarisation qui lui m me n cessite la disposition de technologies avanc es Une capacit nucl aire militaire effective passe en particulier par l acquisition de vecteurs performants Le MTCR fond en 1987 par 7 pays occidentaux et qui compte aujourd hui 34 membres vise contr ler les transferts de technologies dans ces mati res Le MTCR comporte comme les autres r gimes autonomes des r gles
26. 9 4256 3258 1260 8 Tableau r alis partir des donn es SIPRI 1 2 Les suites du 11 Septembre 2001 Relance des budgets de d fense La chute du mur de Berlin a marqu la fin d une poque celle de la bipolarit Mais la fin de la bipolarit n a pas ouvert du moins pas de fa on durable l re de lunipolarit cette Pax Americana laquelle certains aspiraient et que d autres craignaient Le 11 Septembre a ouvert de facon dramatique mais tout aussi spectaculaire l re de la globalisation et de la mondialisation de toutes les menaces qu elles soient d origine tatique non tatique ou terroriste Le terro risme n est pas en soi une nouvelle menace mais ses moyens ont t d cupl s et surtout multi lat ralis s La distinction entre r gional et global a tendance s estomper avec l mergence de nouveaux acteurs ind pendants et surtout notamment en Asie militairement significatifs Les dividendes de la paix ne pouvaient tre qu ph m res Il eut t naif de consi d rer qu il p t en tre autrement Ces dividendes se sont en tout cas vanouis e DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION dans la foul e des attentats du 11 septembre avec le lancement de la strat gie de lutte contre les nouveaux d fis commencer par le terrorisme Les Etats Unis ont montr le chemin suivi par d autres Alli s avec plus ou m
27. DE LA MAITRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION LES NOUVEAUX DEFIS DE LA SECURITE COOPERATIVE EGMONT PAPER 26 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION LES NOUVEAUX D FIS DE LA S CURIT COOP RATIVE PIERRE ETIENNE CHAMPENOIS Novembre 2008 y ACADEMIA PRESS The Egmont Papers are published by Academia Press for Egmont The Royal Institute for International Relations Founded in 1947 by eminent Belgian political leaders Egmont is an independent think tank based in Brussels Its interdisciplinary research is conducted in a spirit of total academic freedom A platform of quality information a forum for debate and analysis a melting pot of ideas in the field of international politics Egmont s ambition through its publications seminars and recommendations is to make a useful contribution to the decision making process KK President Viscount Etienne DAVIGNON Director General Raf VAN HELLEMONT Series Editor Prof Dr Sven BISCOP KK Egmont The Royal Institute for International Relations Address Naamsestraat Rue de Namur 69 1000 Brussels Belgium Phone 00 32 0 2 223 41 14 Fax 00 32 0 2 223 41 16 E mail info egmontinstitute be Website www egmontinstitute be Academia Press Eekhout 2 9000 Gent Tel 09 233 80 88 Fax 09 233 14 09 Info academiapress be www academiapress be J Story Scientia NV Wetenschappelijke Boekhandel Sint Kwintensberg 87 B 9000 Gent Tel 09 225 57 57
28. Fax 09 233 14 09 Info story be www story be Lay out proxess be ISBN 978 90 382 1357 6 D 2008 4804 204 U 1190 NURI 754 All rights reserved No part of this publication may be reproduced stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means electronic mechanical photocopying recording or otherwise without the permission of the publishers Table des mati res Avant propos A rime ne BOS Se ee a ee wee a Int odUc UTE S04 sous yang bees ae ad Nt ao 1 Le nouveau contexte de la s curit europ enne 1 1 Les dividendes de la paix 1991 2001 1 2 Les suites du 11 Septembre 2001 Relance des budgets de defense oa Qr TR A 1 3 La ma trise des armements en Europe n est elle pas une 2 tat des lieux Que reste t il de acquis 2 1 Les armes dites strat giques 2 2 Les armes nucl aires non strat giques 2 3 La dimension conventionnelle 2 4 La ma trise des armements et la non prolif ration au plan multilat ral 494 ROUES 3 Quel agenda pour l avenir 3 1 L Agenda bilat ral OTAN RUSSIE 3 2 Agenda multilat ral ea de in 3 3 Les nouvelles menaces nouveaux d fis technologiques 3 4 io dors 20h ere Dele VOLS 4 1 Les limites de la ma trise des armements 4 2 L illusion du
29. S A LA NON PROLIFERATION i Les Mesures de Confiance et de Renforcement de la S curit Les Mesures de Confiance et de Renforcement de la S curit en anglais CSBM Confidence and Security Building Measures ou encore connues sous le terme g n rique mesures de confiance comportent trois piliers principaux le Document de Vienne de 1999 auquel se rallient tous les membres de l OSCE le Trait Ciels Ouverts dont l aire d application est plus large que la zone OSCE et d autres instruments sp cifiques adopt s ou repris au titre de mesures de confiance dans la cadre de OSCE il Le Document de Vienne 1991 Le Document de Vienne est l aboutissement d un processus qui s est d roul durant un quart de si cle avec pour point de d part la Conf rence d Helsinki de 1975 l origine de la Conf rence pour la S curit et la Coop ration en Europe CSCE devenue l Organisation pour la S curit et la Coop ration en Europe OSCE en 1995 L Acte final d Helsinki r affirme dix principes de base r gissant les relations mutuelles entre Etats participants dont le r gle ment pacifique des diff rents l int grit territoriale des tats ou l inviolabilit des fronti res assortie du principe de changement pacifique Il instaure aussi les premi res mesures de confiance visant diminuer les risques de confron tation militaire dont la notification pr alable des manceuvres militaires d envergure tabli au d par
30. SCE Les mesures de confiance CSBM de l OSCE incluent aussi d autres instruments plus particuliers en g n ral adopt s au d but des ann es 90 Outre des mesures sp cifiques propres l OSCE et applicables comme telles le but est aussi d encourager l application dans la zone OSCE des normes internationales adopt es dans d autres enceintes le plus souvent les Nations Unies ou les pr ciser ou encore reprendre des dispositions agr es dans des cadres plus restreint telle PUE L OSCE apporte de la sorte un soutien des conventions internationales existantes dans divers domaines politico militaires ou s curitai res comme le contr le des armements la non prolif ration ou la lutte contre le terrorisme Le Code de conduite de l OSCE relatif aux aspects politico militaires de la s curit adopt en d cembre 1994 compl te les mesures de confiance en 19 Les accords strat giques am ricano russes pr voient express ment la libert de la libre disposi tion des moyens techniques nationaux soit les satellites pour l observation et la v rification 20 La Belgique a d s le d but pris une part active aux observations a riennes nationalement et en coop ration avec d autres partenaires y compris des ex membres du pacte de Varsovie 25 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION fixant des normes et des standards applicables aux forces arm es et leur utili sation Le code comporte
31. a fin de la guerre froide a 10 FCE Trait sur les Forces Conventionnelles en Europe 1991 11 FNI Trait sur l interdiction des forces nucl aires de port e interm diaire I6 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION d pass celle qui r sultait des obligations contractuelles Le niveau des arsenaux russes et am ricains d ploy s a t diminu par un facteur de l ordre de 3 en une quinzaine d ann es et il devrait encore baisser dans les m mes proportions d ici 2012 conform ment aux engagements conclus dans le cadre de SORT Les niveaux actuels des arsenaux strat giques am ricains et russes d ploy s et ou consid r s comme tels sont valu s 4000 4700 t tes de chaque c t par rap port plus de 12000 en 1990 Les programmes de modernisation des arsenaux strat giques am ricains et rus ses s inscrivent toujours dans une tendance baissi re notamment en ce qui concerne les r ductions de capacit d emport nombre de t tes par missile La grande majorit des vecteurs strat giques russes et am ricains ont t d ploy s dans les ann es 80 De l avis d experts russes 80 de l arsenal strat gique est obsol te en termes de souplesse d emploi et de fiabilit et de co t de mainte nance a L existence de stocks importants de t tes nucl aires non d ploy es d commis sionn es ou en attente de destruction v tableau ci dessous ne peut tre ignor e La significati
32. ainement plus ouverte au dialogue notamment avec la Russie mais il est douteux qu elle soit pr te tourner le dos un certain nombre de dogmes bien ancr s Les derni res id es mises par le Pr sident Medvedev sur un nouveau Pacte euro p en de S curit ne sont pas nouvelles mais elles viennent point nomm pour rappeler ce que sont les pr occupations fondamentales et constantes de Moscou 54 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION Gorbatchev parlait d j de Maison Europ enne Commune VOSCE aurait pu tre le cadre de cette nouvelle architecture mais ce ne fut pas le cas pour de multiples raisons qu il serait trop long d analyser ici Il est douteux que l OSCE qui dans les mentalit s est issue de l ancienne rivalit Est Ouest puisse consti tuer la matrice d un nouvel ordre europ en Mais ce n est pas exclu non plus Le mod le d une nouvelle architecture europ enne reste d finir A ce stade les id es avanc es du c t russe se situent sur le terrain de la tactique On peut penser que Moscou souhaite avant tout donner un tour plus positif une oppo sition l largissement de l OTAN qui jusqu pr sent s est manifest e de mani re purement n gative La diff rence entre la maison commune et les id es du nouveau Pr sident russe ne r sident pas dans la substance mais dans le fait que la Russie n est plus celle de Gorbatcbev ni de Eltsine mais qu elle est redevenue une puissance avec
33. ans le prolongement du conflit entre la Russie et la G orgie d but septembre 2008 avec quelques refus russes de survol pendant une dizaine de jours qui n ont cependant pas t maintenus 8 partir de la mi septembre 2008 On peut certes objecter que le dispositif Ciels Ouverts est d pass ou qu il l tait m me d j au moment de sa signature en 1992 dans la mesure o l utilit op rationnelle de l observation a rienne n est que marginale par rapport l obser vation par satellite qui offre une gamme d applications beaucoup plus large et qui elle n est soumise aucune contrainte politique m t orologique ou autre Mais la raison d tre du Trait Ciels Ouverts n est pas l Son utilit r side dans le fait qu il s agit d un instrument de nature coop rative requ rant l autorisa tion de l tat survol dont on attend pr cis ment qu il pose un geste politique Le but est ici de s assurer des intentions du pays observ en cas de crise et pas seulement de collecter des informations sur des capacit s militaires proprement dites Une autorisation d observation ou plus forte raison un refus apparait avant tout comme un test politique Le syst me Ciels Ouverts a en outre l avan tage d associer ceux qui n ont pas de capacit s satellitaires propres ou qui n y ont pas acc s la mise en ceuvre d activit s dont ils pourraient autrement se sentir exclus iv Autres instruments CSBM adopt s dans le cadre de l O
34. arties Contrairement celle sur les armes chimiques elle n est assortie d aucun m canisme de v rification malgr quelques tentatives entre autres de PUE d aller dans ce sens Invoquant des raisons de s curit nationale ou de protection de droits de propri t intellectuelle les tats Unis s y sont constam ment oppos s Cette lacune est incontestable mais les r ticences exprim es notamment par les tats Unis ne sont pas non plus d nu es de fondements dans la mesure o une v rification effective et cr dible est tr s difficile envisager sans handicaper consid rablement la recherche et le d veloppement des activit s civiles l gitimes Au risque d une utilisation d armes bact riologiques dans un conflit inter tatique m me si l efficacit de l utilisation de ce type d arme biolo gique grande chelle n est pas vidente s est ajout celui malheureusement plus vraisemblable d une utilisation terroriste ou simplement criminelle Mal gr ses limites notamment en mati re de v rification la convention de 1975 a confirm une nouvelle fois le caract re illicite de ce type d armes Erga omnes elle a une valeur politique et morale incontestable y compris pour les tats qui ne sont pas parties Au del de ces acquis historiques et incontestables la CD a tent d adopter dans la foul e de l accord sur l extension ind finie du TNP 1995 et de la conclusion en 1996 du Trait sur l arr t complet des essais
35. at par tie via des inspections obligatoires apr s notification pour contr ler le respect par chaque tat partie de la mise en ceuvre de ses obligations en vertu du Trait 2I DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION D embl e des probl mes sont apparus non pas en ce qui concernait le respect des niveaux de forces globaux mais les modalit s de calcul des plafonds collec tifs d s lors que la notion de collectivit ne s appliquait plus qu a un seul groupe d Etats du fait de la disparition de l autre Pour y rem dier les parties se sont mises d accord en 1999 a Istanbul sur un Trait FCE adapt qui corrigeait ces anomalies notamment en substituant des plafonds nationaux et territoriaux aux anciens plafonds collectifs Mais apr s neuf ans ce Trait adapt n est tou jours pas entr en vigueur faute d avoir t ratifi en particulier par les pays OTAN au motif que la Russie n avait pas ou pas enti rement satisfait aux enga gements parall les dits d Istanbul auxquels elle avait souscrit notamment sur la question des conflits gel s en Moldavie et en G orgie Cette situation de blo cage perdurant a conduit fin 2007 la Russie non pas a d noncer formellement le Trait de 1991 mais en suspendre son application La Russie consid re cet instrument non seulement comme d pass mais comme discriminatoire 4 son endroit entre autres sous l angle de ses int r ts strat giqu
36. atellite 46 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION toute la question une connotation Nord Sud qui ne facilitera pas sa solution Mais il n en reste pas moins que rien de constructif ne se fera la CD sans une troite coop ration entre Russes et Occidentaux Leur poids combin p sera d autant plus lourd vis vis de la Chine qu il faudra elle aussi associer aux efforts communs Les bases d une telle coop ration existent et les points de convergence sont plus nombreux qu on ne le pense g n ralement Les Alli s partagent en gros avec les Russes les m mes objectifs en mati re de non prolif ration nucl aire et pour tout ce qui touche aux armes de destruction massive La coop ration dans ces mati res est dans l ensemble bonne Les divergences qu il ne faut pas nier tiennent surtout comme vis vis de l Iran des consid rations tactiques pour ne pas dire opportunistes y compris d ordre commercial La coop ration sp cialement entre Russes et Am ricains dans le domaine de l limination des arsenaux nucl aires et de la conversion ou la neutralisation des mati res fissiles en parti culier du plutonium est satisfaisante La coop ration est troite dans les domai nes de la mise en ceuvre des Trait s d interdiction des armes chimiques et bact riologiques ce sujet les retards dans l limination des stocks d armes chimi ques tiennent des probl mes techniques et de co t dont l importance a
37. ationales mais aussi par voie de cons quence de la maitrise des armements et du d sarmement en tant qu instruments diplomatiques Ce travail comprend quatre parties La premi re s efforce d analyser le nouveau contexte de s curit en Europe 1 La seconde aborde ce qu il reste d un acquis de trente ans de maitrise d armement entre l Est et l Ouest 2 La troisi me envisage ce que pourrait tre l apport de cet instrument la stabilit dans un environnement mondial dans lequel les adversaires d hier sont devenus des par tenaires 3 Sur cette base la derni re partie tire quelques conclusions sur la nature du d sarmement les vertus du pragmatisme et de l approche coop rative dans le nouveau contexte 4 1 Le nouveau contexte de la s curit europ enne La disparition du Pacte de Varsovie et singuli rement de l URSS comme puis sance militaire dominante a l chelle continentale sont des r alit s qui datent d il y a maintenant plus d une quinzaine d ann es mais qui n ont pas encore vrai ment p n tr les esprits en juger par les survivances d un langage qui sp cia lement dans le chef de la Russie mais pas uniquement laisse toujours transpa ra tre les stigmates de la guerre froide Le probl me pour la Russie ne r side pas tant dans un rapport de force qui lui serait d favorable que dans la conscience profond ment ressentie que le Pacte a v cu mais que l Alliance atlantique elle est tou
38. au contexte g opolitique c est ce qu on pourrait appeler le mandat r siduel et d velopper de l autre la dimension sous r gionale par des mesures sp cifiques pour 1 r duire les foyers de tension qui subsistent et qui sont le legs de la guerre froide et 2 encadrer les solutions politiques par des dispositions militaires appropri es Concr tement cela veut dire la mise en uvre du Trait FCE adapt et la poursuite ult rieure de ce processus d adaptation en fonction de l volution de la carte g opolitique de l Europe Le dossier FCE est dans l impasse pour les raisons dont il a t question plus haut et parce que sa mise en ceuvre d pend du r glement des conflits gel s qui se fait toujours attendre Pourtant le Trait adapt 1999 r pond tr s largement aux pr occupations l gitimes de la Russie sur le r am nagement des modes de calcul des plafonds L Alliance serait elle m me pr te faire preuve de souplesse comme en t moignent les derni res propositions r affirm es l occasion du sommet de Bucarest Retour sur le Sommet de l OTAN Bucarest en 2008 En vue du Sommet du Conseil OTAN Russie de Bucarest du 4 avril 2008 les pays de l OTAN ont fait une d claration de l OTAN sur le r gime FCE adop t e le 28 mars 2008 Cette d claration r it re l importance attach e par l OTAN ce r gime et rend publiques pour la premi re fois les principales mesures du plan d action parall le am ricain
39. auration d un r gime contraignant qui par la force des choses ne pourrait tre ni trop inclusif ni trop limitatif sous peine d entraver exag r ment le d veloppement de l utilisation civile et des utilisations militaires l gitimes ou de nature stabilisante par exemple de type open skies Comment distinguer entre la surveillance et les activit s relevant de la conduite des op ra tions Le projet europ en Galileo ajouter d finition tout comme son concurrent am ricain GPS est par exemple vocation civile autant que mili taire partir de quand un objet spatial devient il une arme interdite La solu tion rel ve finalement plus de l utilisation que de la d finition d un mat riel qui par vocation est double usage Une formule consisterait non pas n gocier un trait d interdiction mais envisager la mise au point d un code de conduite applicable aux activit s spatiales comportant un change d informations de type CSBM Ce code comporterait aussi un engagement politique d accepter des consultations sur demande en cas d activit s suspectes Toutes ces questions qu ils s agissent de l espace ou de l arr t des essais nucl ai res et plus g n ralement de la non prolif ration ne trouveront de solutions qu une chelle globale et dans un cadre multilat ral Le facteur ext rieur celui qu on appelle toujours non align est tr s pr sent et contribue donner 23 Syst me europ en de positionnement par s
40. ciens mem bres du Pacte de Varsovie ce qu on pourrait appeler le d stockage s est traduite par une augmentation d un trafic international souvent dans des conditions de l galit douteuse vers des pays en conflit d clar ou latent ainsi qu au profit d entit s non contr l es ou terroristes Telles sont les raisons qui ont pr sid la conclusion des Accords de Wassenaar en 1996 et la cr ation du Groupe du m me nom Il s agit de renforcer la trans parence dans les transferts d armes conventionnelles et des technologies dou ble usage ainsi que d encourager un comportement responsable cet gard Le Groupe de Wassenaar comprend actuellement 40 tats dont la Russie La question n est pas d interdire le commerce des armes mais de pr venir les transferts ill gaux en veillant en ordre principal la transparence des op ra tions D o l importance des codes de conduite en mati re d exportation d armes qui vont au del de la simple obligation d information annuelle comme c est le cas pour le Registre des Nations Unies mis en place par la R solution 46 36 adopt par l Assembl e g n rale en 1992 VUE a fait ceuvre de pionnier en adoptant en 1998 un code de conduite sur les exportations d armes convention nelles qui a depuis lors fait des mules en Europe parall lement l largissement puisque le code fait partie de l acquis communautaire auquel doivent souscrire tous les candidats l adh sion
41. court terme est sans doute de proc der par voie d une d claration cadre sur le maintien des objectifs SORT pour 2012 Reste fixer les modalit s d un tel cadre De nouvelles r ductions qui iraient au del de ce qui est d j programm pour 2012 sont sans doute possibles et politiquement souhaitables ne f t ce que du point de vue de l article 6 du TNP Mais le r alisme impose aussi de voir qu il y a un niveau incompressible en dessous duquel il n est pas possible de descendre sans mettre en cause l existence m me d une dissuasion nucl aire Ce niveau peut tre variable et n est certainement pas fix une fois pour toute Il d pend de nombreux facteurs parmi lesquels l volution de la relation offen sive d fensive et plus encore de l volution des menaces des puissances tierces en particulier les puissances r gionales ambition nucl aire Plus les Russes et Am ricains diminueront leurs arsenaux plus la dimension bilat rale deviendra relative et le facteur ext rieur dominant ii La d fense antimissile ou antibalistique Cette question est au cceur des relations entre l Alliance et la Russie d une part et entre Alli s eux m mes de l autre Le probl me se situe deux niveaux 1 celui de la d fense strat gique ou intercontinentale qui int resse directement les Am ricains et les Russes pour des raisons d j largement voqu es ci dessus et 2 celui de la d fense de th tre ou contre la menace des vecteurs
42. d exportation et des listes de produits contr ler Compl mentaire ment au MTCR un International Code of Conduct Against Balistic Missile Proliferation galement appel code de La Haye a t adopt en 2002 par 111 pays Il comprend quelques principes et des mesures de confiance plus ou moins appliqu es comme la notification avant lancement de missiles Le NSG le Groupe Australien et le MTCR sont des coalitions form es au d part essentiellement d occidentaux qui se sont largies vers l Est apr s la fin de la guerre froide Chaque nouvelle admission impliquait que l engagement en faveur de la non prolif ration du candidat ait t accept comme fiable par chacun des membres Ces coalitions informelles ont cr des instruments auto nomes visant renforcer l efficacit des conventions auxquelles elles sont par ties en mati re de non prolif ration Il a t parfois reproch cependant de bonne ou mauvaise foi ces coalitions de faire obstacle au droit au d velop pement technologique pacifique inscrit dans les m mes conventions Ces coali 33 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION tions n ont pas vocation a s universaliser Elles pr supposent outre un niveau technologiquement avanc dans les mati res consid r es dans le chef des Etats membres ou de ceux qui sont candidats l existence d un degr lev de confiance r ciproque Le caract re avant tout exclusif de ce
43. de dans lequel la notion d quilibre de forces ne se mesure plus en fonction d un simple rapport quanti tatif De m me le principe de parit essentiellement li l existence des blocs n a plus gu re de sens en dehors d un cadre bipolaire qui n existe plus Les notions DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION de suffisance et de capacit se substituent a celle de parit qu il serait d ailleurs vain de vouloir quantifier Il s en suit que la priorit n est plus ou n est plus principalement la r duction globale d arsenaux qui de toute fa on ne repr sen tent plus qu une fraction de ce qu ils taient mais d adapter les accords existants notamment en prenant en compte les dimensions r gionale et subr gionale C est surtout ce niveau que le r gime mis en place dans les ann es 90 notam ment l accord sur les forces conventionnelles doit tre adapt et compl t L agenda d avenir est avant tout d ordre global Face ce qu on peut appeler la mondialisation et la d localisation des menaces dont le caract re est civil autant que militaire la dimension euro atlantique n est plus aussi dominante ni exclu sive qu elle ne l tait La croissance des capacit s strat giques des puissances mergentes est dans l ordre des choses La prolif ration et la contre prolif ra tion qu il s agisse des armes de destruction massive et de leurs vecteurs tout comme la question du d sarmement nucl
44. e ments de l ordre ancien a certes t tr s mal accueillie par Moscou qui y a vu moins une menace pour sa s curit qu une nouvelle d monstration humiliante que l ordre strat gique ancien fond sur la parit dont ABM tait un des piliers n tait plus de ce monde Pour m moire le Trait ABM avec les limitations qu il imposait au d ploiement de syst mes antibalistiques consacrait en fait sinon en droit le principe de la vuln rabilit r ciproque sur lequel reposait la doctrine dite de Destruction Mutuelle Assur e Moscou a choisi de ne pas r pondre sur le terrain d une strat gie d pass e par les r alit s militaires et doctrinales mais en portant le d bat au niveau politique et en posant elle m me des gestes de nature asym trique telle la suspension du Trait FCE ou par des menaces sur un ventuel retrait du Trait FNI ou encore en tenant des propos qui n taient pas sans rappeler la crise des missiles de Cuba en 1963 Ces d veloppements dont la signification politique ne doit pas tre sous estim e ont certes contribu compliquer et m me assombrir les relations entre l Ouest et la Russie sp cialement entre cette derni re et les tats Unis Mais ils n ont pas non plus eu jusqu pr sent d effets directs sur les grands quilibres strat giques La r alit telle qu elle ressort des chiffres est bien que la dynamique de la r duc tion des capacit s strat giques offensives induite par l
45. e Des discussions ce sujet sont en cours au plan interna tional mais elles se heurtent des difficult s politiques li es une fois encore la discrimination entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas et qui peuvent subir de la sorte un handicap concurrentiel sur le plan de leur approvi sionnement civil ou qui risquent d tre victimes du bon vouloir de quelques four nisseurs autoris s Afin de rem dier cette situation la France la Russie et les USA suivis par d autres ont cr en 2007 un nouveau forum le Global Nuclear Energy Partnership visant tablir des liens de partenariat entre les tats d j dot s de capacit s d enrichissement nucl aire et d sireux d aider des tats s rs qui souhaiteraient obtenir des garanties de fournitures de combus tibles en contrepartie de leur renoncement se doter d une capacit propre de production Depuis les attentats du 11 septembre l attention de la communaut internatio nale s est focalis e sur un nombre croissant mais difficilement cernable d acteurs non tatiques terroristes ou simplement criminels Le Conseil de s curit a reconnu le caract re s rieux et actuel de ce nouveau type de menace en adoptant en 2004 au titre du chapitre VII de la Charte donc titre de l gislation contrai gnante la r solution 1540 appelant pour la premi re fois tous les tats sans distinction coop rer pour combattre les trafics ill
46. e maitriser Cet outil de la d tente a t il encore sa place dans un sc nario post d tente La question peut certes tre pos e mais ce n est pas une raison de tour ner sans plus la page du pass comme les tats Unis ont pu le donner penser sous la premi re administration Bush suivis en cela par la Russie m me si ce fut avec un certain d calage Le temps est venu de proc der l actualisation de ce qui doit l tre Ceci n cessite un nouveau regard sur un monde dans lequel avec la multiplicit des acteurs les quilibres globaux chappent de plus en plus la vieille quation Est Ouest 8 Le nouveau livre blanc sur les priorit s frangaises sur la d fense et la s curit s inscrit dans une telle logique 13 2 tat des lieux Que reste t il de l acquis Trente ans de n gociation de ma trise d armements et de d sarmement ont per mis non seulement aux anciens protagonistes de la guerre froide mais la com munaut internationale dans son ensemble d amasser un acquis consid rable en terme d accords ou d instruments dans le domaine de la transparence de la confiance et plus g n ralement de la pr visibilit Cela a aussi permis d acqu rir une exp rience et m me de d velopper dans certains cas de nouveaux types d instrument multilat raux ce qu on appelle aujourd hui des r gimes visant d finir sinon toujours r glementer le comportement des tats dans un nombre de domaines relevant de la s curi
47. e dans un contexte multilat ral qui r pond aux sollicitations d acteurs ind pendants mul tiples et impr visibles Enfin avec la multipolarit le facteur r gional s est ren forc avec pour cons quence une diminution de l influence relative des acteurs ext rieurs que sont les tats Unis la Russie et l Europe sur les quilibres inter nes 4 2 L illusion du D sarmement G n ral et Complet face aux vertus du pragmatisme Les appels au D sarment G n ral et Complet sont aussi cyniquement bien inten tionn s qu inop rants Le fait que le d sarmement nucl aire figure en t te de liste de l agenda de la CD et de la Premi re Commission de PAG des Nations Unies ne change rien cette constatation Pourtant les d fis modernes sont bien r els et ne peuvent tre escamot s Ils ont pour noms prolif ration des armes de des truction massive et de plus en plus des armes conventionnelles commencer par les armes de petit calibre qui en Afrique particuli rement ont des effets d vastateurs militarisation de l espace qui pourrait bouleverser toutes les don n es de la strat gie et m me de la tactique qui d pendent l une et l autre de l exploitation de l information en temps r el transferts incontr l s de technolo gies sp cialement double usage apparition de nouveaux types de menace sus ceptibles d applications militaires ou de causer des dommages inacceptables du point de vue du droit humanitaire Ici la mati
48. e et les garanties n gatives non emploi de l arme nucl aire contre des tats qui y ont renonc ainsi que la pr vention de la course aux armements dans l espace et les nouveaux types d armes de des truction massive La CD et le Comit du d sarmement qui l a pr c d ont leur acquis un certain nombre de r alisations imposantes en mati re d armes de destruction massive avec les Conventions d interdiction des armes bact riologiques 1972 et chimiques 1993 La conclusion de la Convention d interdiction des armes chimiques a t le cou ronnement d une lutte s culaire contre ces armes dont la pr c dente r alisation fut le Protocole de Gen ve de 1925 sur la prohibition de l emploi la guerre de gaz asphyxiants toxiques ou similaires ou de moyens bact riologiques La Convention est entr e en vigueur en 1997 Elle compte 184 tats parties Envi ron la moiti des tats non parties se trouve au Moyen Orient Une organisation permanente Organisation pour l Interdiction des Armes Chimiques OIAC a t mise sur pied Elle est charg e de v rifier sur place que le processus de d sar mement est effectif non seulement en ce qui concerne la destruction des armes et des installations de production mais aussi d inspecter de fa on tr s extensive si n cessaire par le biais d une mise en demeure les usines chimiques dont la production pourrait tre ventuellement utilis e ces fins L
49. e m canisme de mise en demeure n a encore jamais t utilis L OIAC a v rifi par contre que 71 331 millions de tonnes de munitions chimiques soit 40 de celles d clar es confor m ment la convention ont t d truites ce stade De m me les installations de production ont t d truites ou converties La menace provenant d tats non parties pr occupe manifestement certains membres dans certaines r gions comme au Moyen Orient o ces armes ont t utilis es dans le conflit Iran Irak ou des fins de r pression interne au Kurdistan Le risque d une utilisation dans un conflit arm inter tatique est toutefois g n ralement consid r comme moin dre vu la relative inefficacit tactique de ces armes que celui d une attaque caract re terroriste ou des fins de chantage On peut porter sur la Convention 27 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION de 1997 un jugement positif Son fonctionnement est dans l ensemble satisfai sant m me si la destruction des stocks d armes chimiques s est av r e plus lente et sans doute aussi plus co teuse que pr vu La Convention sur des armes bact riologiques et toxine entr e en vigueur en 1975 stipule elle aussi une interdiction totale de la production de ces armes et une obligation de d truire les stocks existants L utilisation de ces armes tait d j interdite par le Protocole de Gen ve de 1925 La convention compte 144 tats p
50. e sens d une r duction impor tante des composantes nucl aires de la dissuasion Le Pr sident Sarkozy s est r cemment exprim dans le m me sens tout en soulignant que l arme nucl aire restait une composante essentielle de la s curit nationale de la France Toutes ces questions concernant le r le des armes nucl aires et leur place dans une dissuasion adapt e aux exigences du XXT si cle font partie de la r flexion engag e l OTAN sur un nouveau concept strat gique dont les Alli s auront connaitre au Sommet de Kehl Strasbourg en 2009 Bien que le sujet reste sensi ble cette question m riterait aussi une r flexion au sein de l UE dans le cadre de la D fense europ enne de demain Cette r flexion porterait non pas sur une europ anisation des capacit s nucl aires nationales sujet hautement controver s Il ne s agirait pas non plus pour l Europe d laborer une proposition de r duction de ces m mes capacit s ce qui revient poser la m me question sous un autre angle Il s agirait simplement de d battre de l volution de la dissuasion nucl aire en rapport avec le d veloppement d un r gime de non prolif ration nucl aire viable De toute fa on la question se posera en 2010 la Conf rence d examen du TNP D ici l la question n est pas d dicter de nouvelles interdictions ni d adopter de nouveaux instruments notamment en mati re de garanties qui sont d j tr s 24 Les anciens Secr taires d
51. e v rifier l ex cution de leurs obligations Aucun tat art 3 para 2 ne peut fournir un Etat non dot d armes nucl aires des mati res brutes ou produits fissiles sp ciaux des quipements sp ciale ment con us ou pr par s qui y sont aff rents qu condition que les mati res en question soient soumises aux garanties Sous r serve du respect des articles pr c dents le Trait reconnait art 4 comme un droit inali nable l acc s l nergie nucl aire des fins pacifi ques et comporte une obligation g n rale de coop ration cet gard Le Trai t inclut aussi des engagements de n gociation en mati re de d sarmement nucl aire art 6 Quarante ans apr s sa signature le TNP peut tre consid r comme un succ s sans doute partiel mais bien r el dans la mesure o il fait l objet d une adh sion 29 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION quasi universelle l exception notable il est vrai de l Inde et du Pakistan qui ont invoqu son caract re d s quilibr et discriminatoire pour justifier leur absence et poursuivre leurs propres ambitions et d Isra l qui refuse de d clarer explicitement s il dispose ou non de l arme nucl aire et qui laisse planer de ce fait et de propos d lib r un doute fondamental sur son statut Cette situation a pour effet de rendre illusoire en l absence d un r glement de paix toute id e de faire du Moyen Orien
52. en ajou tant une dimension russe ou trilat rale la dimension traditionnellement bilat rale du couplage atlantique 3 1 2 Les armes nucl aires non strat giques i FNI INF Intermediate Range Nuclear Forces Treaty Face la nouvelle menace que constitue la prolif ration dans les r gions adja centes de l Europe de vecteurs qui peuvent avoir une port e de 3000 Km selon les derni res estimations et qui pourraient tre quip s de t tes nucl aires la r ponse n est pas du moins pas a priori le retour des FNI en Europe Les Alli s sinon l Europe en tant que telle et les Russes et les Am ricains en particulier 40 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION disposent toujours d une panoplie convaincante de moyens dissuasifs ou de riposte f t elle asym trique en l occurrence strat gique La r ponse consiste avant tout contrer ces nouvelles menaces par le biais de l largissement du Trait FNI aux puissances adjacentes donc tendre sa zone d application En d autres mots il faut pousser la multilat ralisation ce sur quoi Russes et Am ricains sont d accord Il y a donc place pour une initiative commune de leur part Une telle initiative ne manquerait videmment pas d appara tre comme suspecte aux yeux de certains aspirants la supr matie r gionale mais l id e m rite cer tainement d tre d fendue ii FNT TNE Theatre Nuclear Forces Les FNT autrement di
53. en mati re spa tiale ne f t ce que comme r ponse la d nonciation du Trait ABM par les Etats Unis Mais ont ils vraiment l intention de n gocier et sur quoi 2 Les moti vations chinoises ne sont pas tr s claires non plus la Chine veut elle militariser ou d militariser l espace Mais le fait d avoir proc d en janvier 2007 un tir de d monstration concluant sur un de ses satellites a incontestablement valeur de message quant la n cessit de traiter le probl me de la militarisation de l espace Le r sultat de tout cela est de mettre les Am ricains en minorit face des non align s dont la priorit est plut t de bloquer le d marrage de la n gociation sur les Mati res Fissiles en avangant le pr alable de l ouverture d une discussion sur l espace La question de l espace n a pas en soi grand chose voir avec la non prolif ration mais elle forme aujourd hui le pivot autour duquel se d nouera ou non le d blocage du programme de travail de la Conf rence du D sarmement Il n en reste pas moins vrai qu au del du positionnement tactique des uns et des autres la non militarisation de l espace pose des probl mes de fond complexes Il est pratiquement impossible de faire une distinction claire entre activit s civi les et militaires ou vocation essentiellement civile ou potentiellement militaire Il sera donc tr s difficile de d terminer l avance qui seront les gagnants o les perdants en cas d inst
54. en particulier des dispositions visant le contr le d mo cratique des services de s curit des Etats membres Le Document sur les Principes r gissant les transferts d armes classiques a t adopt en novembre 1993 Il met en place des m canismes et mesures de trans parence pour emp cher au sein de OSCE le commerce et le transfert ill gal d armements notamment ceux qui seraient susceptibles de menacer la s curit nationale d autres Etats de contrevenir aux engagements internationaux de l tat concern ou encore d tre utilis s aux fins de violation ou de suppression des droits de l homme et des droits fondamentaux La Serbie y a fait r cemment appel lorsque les tats Unis ont lev les restrictions sur les ventes d armes au Kosovo Le Document OSCE sur les Principes r gissant la non prolif ration de d cembre 1994 qui promeut et soutient l application de divers accords des Nations Unies sur la non prolif ration des Armes de Destruction Massive Ce document vise encourager la mise en uvre effective des mesures de lutte contre la prolif ration de ces armes aux niveaux r gionaux et nationaux Le Document sur les armes l g res et de petit calibre agr en novembre 2000 Il couvre dans une large mesure les normes principes et mesures pour combattre le trafic ill gal d armes l g res et de petit calibre usage militaire dans tous ses aspects Les diff rentes mesures de transpa
55. es et dans les flancs Sud notamment On se trouve toujours dans une impasse Le Trait de 1991 est formellement en vigueur mais son application est suspendue par la Russie et le Trait adapt de 1999 n est pas entr en vigueur faute de ratification entre autres par les pays de POTAN Le probl me au d part technique a pris au fil des ans un caract re nettement plus politique L avenir du Trait FCE est donc plus qu incertain Pourtant le r gime FCE constitue toujours notamment en raison des disposi tions relatives la transparence et la v rification qui l accompagnent la clef de vo te contractuelle du nouvel ordre europ en de s curit fond sur l ouver ture la confiance et la pr visibilit 2 3 2 Les mesures de confiance et de s curit Mesures collectives ou unilat rales prises au niveau militaire par les tats pour r duire le degr de tension et de confrontation ainsi que pour pr venir les conflits arm s qui pourraient d couler d une appr ciation erron e des acti vit s militaires des uns et des autres 16 La notion de flancs est une survivance de la Guerre Froide dans la mesure ot elle n avait de sens que par r f rence au th tre Centre europe qui constituait dans le dispositif OTAN le front central On ne devrait d s lors plus parler des flancs mais des bien de r gions ou de sous r gions qui ont chacune leurs caract ristiques propres 22 DE LA MA TRISE DES ARMEMENT
56. es situ es pour la plupart dans des zones insta bles la p riph rie de l espace eurasiatique et dont les ambitions nucl aires sont bien connues Il s agit pour les Alli s et sans doute plus encore pour les Rus ses d une menace non seulement nouvelle mais directe et actuelle Cette menace est encore aggrav e entre autres du fait de la pr sence d acteurs non tatiques incontr l s ou qui sont susceptibles d investir les rouages du pouvoir dans les pays d accueil Arsenaux balistiques des principales puissances r gionales Pays Type pape Rayon d action Statut Inde AGNI 1 2 3 700 1000 700 1500 D veloppement Pakistan SHAHEEN 1 750 1000 750 1000 Op rationnel 2003 SHAHEEN 2 1000 22000 D veloppement 2007 GHAURI 1 700 1000 21200 Op rationnel 2003 GHAURI 2 22300 D veloppement Iran SHAHAB 700 1300 Op rationnel SHAHAB 3 750 1500 2000 D veloppement Cor e du Nord NO DONG 1 700 1300 Op rationnel R275 MUSDAN 700 1100 2500 3500 D veloppement DONG 2 500 700 8000 12000 D veloppement Isra l JERICHO 2 700 1000 750 1000 Op rationnel JERICHO 3 1000 1300 4800 6500 D veloppement Source ouverte 14 La distinction entre strat gique et tactique d pend avant tout de l endroit o l on se trouve Est strat gique pour les tats Unis comme pour la Russie tout ce qui peut toucher leur ter ritoire Vu sous cet angle les menace
57. git l d un d bat de fond L Alliance attache certes une grande importance au maintien et la modernisa tion du Trait FCE mais pas au prix d une renonciation formelle l exercice du droit librement consenti l largissement Elle n est pas pr te non plus sous 43 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION crire des conditions de non d ploiement qui imposeraient ses nouveaux membres un statut diminu en droit Cela ne veut n anmoins pas dire qu il ne puisse y avoir de solutions politiques notamment sous la forme d engagements autonomes en mati re de stationnement de forces de combat de la part des pays concern s comme l ont fait in illo tempore certains pays membres le Dane mark la Norv ge et la France depuis 1966 A cet gard Russes et Alli s occi dentaux devront se mettre d accord sur la d finition des forces de combat qui pose probl me Mais l initiative devrait venir alors des pays en question eux m mes Or ces derniers sont surtout sensibles la protection que leur garantit leur statut de membre part enti re Le poids de l histoire ne les incite pas non plus faire preuve de souplesse vis vis de la Russie Rien ne prouve en outre que la Russie soit elle m me attach e au maintien tout prix de FCE et qu elle ne serait pas plus tent e de reprendre sa libert dans le cadre d une politique souveraine ou unilat raliste dont le Pr sident Poutine s est pr valu plu
58. i pour tre plus diffuses et de caract re moins apocalyptique que la perspective de Destruction Mutuellement Assur e d autrefois n en sont pas moins r elles et d vastatrices pour les populations civiles Pour tre efficaces ces r gimes doi vent viser l universalit la plus large ici aussi l exception des d linquants eux m mes Leur efficacit d pend entre autres de la participation des principa les puissances militaires notamment russes am ricaines et chinoises lesquelles il faut le remarquer adoptent souvent des positions r serv es par rapport des d veloppements qui fussent ils de caract re humanitaire sont consid r s par elles comme trop contraignants pour leur souverainet notamment sous l angle de l exercice l gitime de la force Ces pays d montrent de la sorte que les solida rit s traditionnelles ne sont pas automatiques mais qu il existe jusqu un certain point une convergence objective d int r ts caract risant les grandes puissances entre elles 34 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIF RATION La prolif ration conventionnelle en particulier des petites armes et de leurs munitions de m me que certains types d armes portables de d fense a rienne a pris des proportions inqui tantes notamment en Afrique Un des aspects perni cieux du d sarmement en Europe aura t que pour des raisons essentiellement mercantiles la r duction des arsenaux en particulier du c t des an
59. icites d armes nucl aires chimiques bact riologiques et leurs vecteurs et prendre les mesures n cessaires cette fin M me les tats qui ne sont pas parties aux conventions pr cit es ont donc des obligations cet gard 2 4 3 Les r gimes autonomes relatifs aux armes de destruction massive Pour rem dier aux lacunes dont il vient d tre question des groupes d tats directement int ress s ou like minded ont adopt progressivement un certain nombre de mesures autonomes visant lutter contre le d tournement de pro duits double usage susceptible de contourner les engagements internatio naux en mati re de non prolif ration d armes de destruction massive i Le Nuclear suppliers group NSG Le NSG a t cr en 1976 apr s la premi re explosion nucl aire de l Inde Le but tait de limiter l acc s aux technologies nucl aires utilisation potentielle ment militaire par des pays d sireux de se doter de telles capacit s en exploitant les lacunes du syst me instaur par le TNP La liste des produits contr l s a t tendue aux biens double usage De m me les conditions d exportation ont 32 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION t renforc es et des proc dures d information et de consultation ont t mises en place La fin de la Guerre froide a permis d largir notamment a d anciens membres du Pacte de Varsovie le NSG qui comporte aujourd hui 4
60. ilitairement utile dans le contexte g ostrat gique qui lui est propre notamment en Asie Le choix se r su me n gocier avec les Russes un retrait r ciproque d Europe l Ouest de l Oural soit de la zone FCE ou de conc der un geste unilat ral de port e g n rale pour inciter les candidats la prolif ration muler cet exemple Les Alli s directement concern s pourraient certes d cider souverainement de ne plus accepter de stationnement de ces armes sur leur territoire national et mettre fin de la sorte leur participation solidaire la composante nucl aire de l Alliance vieille de quarante ans On entend de plus en plus de propositions allant dans ce sens y compris du c t am ricain Mais il n y a certainement rien gagner prendre dans ce domaine des initiatives unilat rales ou isol es La question du maintien des FNT en Europe est certes pos e mais sa solution ne DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION peut tre envisag e que dans le cadre de la solidarit alli e et dans le contexte global de la contribution effective d un tel geste au dossier de la non prolif ra tion nucl aire Le d bat ne manquera pas de se poser l occasion de la prochaine Conf rence de r vision du TNP en 2010 3 1 3 La dimension conventionnelle i Avenir du FCE L Agenda conventionnel en Europe est double pr server l acquis global d une part ce qui impose d adapter les instruments au nouve
61. inop rants La notion de dissuasion est devenue floue d s lors qu elle perdait ses r f rences Est Ouest et qu elle ne s appliquait plus dans un cadre sym trique ou bipolaire La notion de coalition prend le pas sur celle d alliance laquelle devient elle m me relative faute de casus foederis clairement d fini La mondia lisation a eu aussi comme effet de rendre la menace plus diffuse et de la d loca liser Elle est devenue civile autant que militaire Elle s est en quelque sorte d mi litaris e La d finition de l armement ou de ce qui pourrait constituer une arme ne correspond plus des param tres proprement militaires Le r sultat de tout cela est que dans le monde d aujourd hui les questions de non prolif ration nucl aire et vrai dire de la lutte contre toutes formes de prolif ration ont fini par transcender les consid rations de d sarmement au sens classique du terme 2 Rapport sur les T ches futures de l Alliance Atlantique 1966 3 Une attaque de l URSS contre le territoire de l Alliance constituait clairement le d clencheur de l Article 5 du Trait de Washington Mais l URSS n existe plus Qu en est il aujourd hui par rap port une menace aussi globale qu ind termin e DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION Ce profond changement du contexte mondial entraine une in vitable remise en question non seulement du r le de la force arm e et des alliances dans les rela tions intern
62. ire s estompe sous l effet de la pouss e technologique Ce n est plus la nature intrins que de la capacit qui d termine la fonction civile ou militaire mais la finalit de son utilisation Le d sarmement pas plus que la maitrise d armements ne constituent une r ponse efficace contre les menaces terroristes ou non tatiques Le d sarme ment n est pas non plus une r ponse contre le d tournement de technologies double usage c d toutes ou presque ni contre les nouvelles menaces climatique cybern tique ou autres SI DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION Face ces nouvelles menaces l approche ne peut plus tre principalement quantitative mais qualitative et multiforme En d autres mots le d sarmement n est plus en Europe prioritairement une ques tion de lutte contre le surarmement m me si cela reste un probl me pour certai nes parties du monde notamment en regard de leurs besoins de d veloppement et pour des raisons qui en d finitive s apparentent plus au droit humanitaire qu la s curit proprement dite l attention prioritaire se porte aujourd hui sur la non prolif ration qui elle n cessite une approche plus globale et d essence pluridisciplinaire Il s en suit que la maitrise d armements concept ou vocable connotation sp cifiquement europ enne auquel il faut le souligner les non align s n ont jamais voulu souscrire n est pas ou pas directement transposabl
63. ise g orgienne r v le si besoin tait encore que s agissant entre autres de la maitrise d armement la n cessaire modernisation de l acquis est li e la question sous jacente de la modernisation de l ordre europ en lui m me Comme de pr c dentes publications d Egmont Institut Royal des Relations Internationales ce document r sulte du travail d un groupe informel dirig par DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION Pierre Etienne CHAMPENOIS et constitu de personnalit s issues des mondes diplomatique militaire et acad mique dont Sami ANDOURA Senior Research Fellow Egmont Werner BAUWENS Envoy Sp cial de la Belgique pour le D sarmement et la Non Prolif ration Baudouin BRIOT Colonel e r Philippe NIEUWENHUYS Ancien Repr sentant permanent de la Belgique aupr s de PAIEA 2004 2007 Genevi ve RENAUX Repr sentante permanente de la Belgique aupr s de l Osce et Jacques ROSIERS Ir D fense amp Association euro atlantique de Belgique pr sident Pierre Etienne Champenois Senior Research Fellow Egmont 1 Les avis exprim s dans cette tude n engagent que leurs auteurs et aucunement l institution laquelle ils appartiennent ou ont appartenu Introduction La Maitrise des armements est un processus d interaction entre des pays sur les questions relatives la limitation la r duction la non prolif ration et la production des armements ainsi qu au d ploiement et
64. jours l et qu elle est circonstance aggravante en route vers un irr sistible largissement Pourtant c est un fait ind niable que les param tres ont chang et que le contexte strat gique n a plus grand chose voir avec l ordre ancien d avant 1991 si ce n est pr cis ment au niveau de r miniscences voulues ou non L OTAN est aujourd hui lib r e des contraintes particuli rement lourdes d une strat gie de dissuasion fond e sur la primaut du nucl aire mais aussi sur l obli gation de d ployer en permanence des capacit s conventionnelles propres cr dibiliser la d fense de l avant c est dire aux fronti res l une des postures tactiques les plus exigeantes qui f t Ces bouleversements de proportion r elle ment tectonique ont entra n ne fut ce que m caniquement un r quilibrage au profit des occidentaux L OTAN est apparue comme le vainqueur de cette nou velle donne La Russie tat successeur de l URSS ne pouvait ressentir ces m mes d veloppements que comme un revers historique Mais la Russie n est plus l URSS L chec de cette derni re au regard des ambitions qui ont fini par pr cipiter sa perte n est pas et ne devrait pas tre per u comme celui de la nou velle Russie Pourtant cette derni re apr s les ann es Eltsine qui furent v cues comme une humiliation et m me comme une sorte de mise sous tutelle de POccident prouve aujourd hui la nostalgie non
65. laquelle il faut compter L poque des certitudes unilat ralis tes est r volue Il est trop t t pour pr juger de ce que sera le futur ordre euro p en mais on peut pr dire qu il s articulera autour d une relation interactive entre les trois acteurs principaux que constituent l UE l OTAN avec les tats Unis qui ne l oublions pas sont aussi une puissance europ enne et la Russie qui constitue sur la carte de la g ostrat gie europ enne un p le diff rent de ce que fut PURSS mais tout aussi incontournable 55 Principaux trait s en mati re d armement ou de d sarmement 1 Accords bilat raux russo am ricains r duction des armes strat giques offensives ea 3 entr e en d Trait signature statut Explication succincte vigueur ABM Trait sur les 26 05 1972 3 10 1972 D nonc par Limitation des syst mes mis armes antibalisti les USA 13 6 siles antibalistiques et de leur ques 2002 d ploiement LTBT TTBT Trait 3 7 1974 Dur e illimit e Trait limitant la puissance a du seuil Thres 150KT lors des essais hold Treaty nucl aires souterrains FNI INF Trait sur 8 12 1987 1 06 1988 Dur e illimit e Trait sur la limitation des l limination des armes nucl aires interm diai missiles port e res moyenne et courte por interm diaire et t e 5000 5500 Projet plus courte port e d extension en multilat ral START I Trait sur 31 07 1991 E
66. locage de l activit de la CD n est pas exclusivement ni m me principalement imputable la conjoncture difficile que traversent les relations entre la Russie et l Ouest ni la rivalit entre cette derni re et les tats Unis les causes sont multiples et par tag es Elles tiennent la d t rioration du contexte r gional au Moyen Orient et en Asie du Sud et dans une moindre mesure en Asie du Nord est o le dossier Nord cor en vient de connaitre des d veloppements positifs ceci pour ne citer que les zones o les enjeux strat giques sont consid rables et o les rivalit s entre puissances r gionales mergentes suscitent des ambitions nucl aires avou es ou non 2 4 2 Le Trait de non prolif ration nucl aire et l arr t des essais nucl aires Le TNP Trait de non prolif ration nucl aire 1968 est la base juridique de tout le r gime de non prolif ration nucl aire et les mesures qui lui sont associ es Le Trait interdit art 1 aux tats qu il reconnait comme dot s d armes nucl aires les cinq membres permanents du Conseil de s curit des Nations Unies de transf rer quiconque des armes nucl aires ou d aider un tat non dot d armes nucl aires s en doter Parall lement le Trait interdit art 2 ces derniers de se doter d armes nucl aires ou de chercher en acqu rir Ces m mes tats doivent art 3 para 1 accepter des garanties n goci es avec l AIEA seule fin d
67. me commun vis vis de l ext rieur suppose aussi une communaut de vue sur les conditions internes de la s curit en Europe On est ici au coeur du probl me La t che n est pas simple mais elle n est pas impossible Encore faut il prendre conscience qu on s avance sur un terrain qui n est plus proprement parler celui de la maitrise d armement ni m me du d sarmement au sens tymo logique du terme Si les accords de maitrise d armement ont contribu certaine ment en Europe cr er les conditions d un rapprochement politique aujourd hui les questions r siduelles fussent elles comme pour le Trait FCE et la d fense antimissile techniquement de nature militaire passent par le pr ala ble politique d un ordre europ en qui pour les Russes en tous cas ne se r sume pas accepter sans plus l largissement de l OTAN Inversement la Russie ne peut pas non plus borner son univers strat gique la seule question du non largissement d une Alliance dans laquelle elle veut voir de fa on par trop sim pliste une survivance de la guerre froide Bref nous ne sommes pas encore au bout du chemin La Russie souhaitera probablement attendre en campant sur ses positions que la nouvelle administration am ricaine se d termine sur les principaux points dont il a t question ici Il ne serait pas r aliste d attendre d ici l autre chose que des positionnements tactiques La nouvelle administration am ricaine se montrera cert
68. n concours sur l agenda global et inversement puisque tout se tient est ce prix Les instruments d une telle politique sont en place entre autres sous la forme d un Conseil OTAN Russie et d un partenariat Russie UE qui comporte un volet 25 Cf accord UE Russie 53 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION strat gique appel a se d velopper sous diverses formes en fonction des d ve loppements attendus en mati re de d fense europ enne De m me les princi paux l ments d un programme conjoint ou commun sont ils connus sinon agr s Il s agit prioritairement de r gler le contentieux FCE Ce contentieux ne menace plus directement la s curit continentale mais il empoisonne l atmos ph re politique Il s agit aussi de s engager dans un processus coop ratif sur la question des antimissiles Tout ceci afin de mieux aborder en commun entrer autres la CD la question nucl aire et des armes de destruction massive qui elle ne divise plus l Est et l Ouest mais bien le Nord et le Sud Le programme est vident mais sa mise en uvre l est moins dans la mesure o celle ci pr suppose une communaut de vue minimale non pas tant sur l valua tion des menaces en tant que telles que sur la mani re d y faire face dans un contexte g opolitique et temporel donn La communaut de vue strat gique peut tre remise mal par des divergences tactiques Mais il est vident qu un program
69. nologiques Les principales puissances militaires ont continu de consacrer des sommes importantes aux activit s de recherche d veloppement R amp D La Chine est un nouvel acteur important D apr s les chiffres connus cette derni re consacrerait proportionnellement la recherche une part plus importante de son budget mili taire que les tats Unis ou la Russie Il est toutefois difficile d appr cier le niveau exact de ces d penses ou de faire une distinction entre le civil et le militaire Jusque dans les ann es 80 les activit s civiles de R amp D ont b n fici des retom b es des programmes militaires C est aujourd hui l inverse le moteur des acti vit s de R amp D est essentiellement civil et financ par des sources priv es des fins commerciales Le secret qui entoure traditionnellement ces activit s rel ve de plus en plus de consid rations de concurrence plut t que du secret militaire au sens traditionnel du terme Cette situation a pour cons quence que les activi t s de R amp D se situent beaucoup plus que par le pass dans le domaine public et que en cons quence leur r sultat est plus susceptible de tomber dans des mains non autoris es La dynamique de l innovation technologique est la fois irr sistible et d stabi lisatrice par nature Ainsi le rapport offensive d fensive ou entre le glaive et le bouclier pourrait terme avoir une influence sur le niveau des arsenaux strat giques et sur leur c
70. oins de z le ou de r ticence selon les cas En Europe de l Est la relance s est faite principalement sous l impulsion des programmes de modernisation li s l adh sion de pays ex membres du Pacte de Varsovie l OTAN On peut r ellement parler cet gard du co t militaire de la paix Le budget de la Russie galement en croissance modeste depuis le d but des ann es 2000 a t marqu par une forte expansion 19 en 2005 et 16 en 2006 La rente p troli re y est certes pour quelque chose mais cette croissance donne aussi la mesure de l ampleur du rattrapage n cessaire pour combler une d cennie de d clin et pour r pondre aux exigences strat giques d une politique de retour de la Russie sur la sc ne internationale Cette tendance moyenne la hausse des budgets de d fense depuis 2001 n est pas uniforme Elle cache des situations tr s contrast es Ainsi aux tats Unis qui repr sentent eux seuls 70 des d penses de OTAN et 45 des d penses militaires mondiales le budget de d fense a augment de 59 depuis 2001 en grande partie suite aux interventions en Irak et Afghanistan alors que pour les Alli s europ ens l accroissement n a t que de l ordre de 2 sur la m me p rio de Cette hausse s explique avant tout par les besoins de restructuration et de modernisation li s entre autres aux exigences de la professionnalisation ou encore au passage d une d fense territoriale configur e pour contrer une a
71. omposition la triade sol air mer Mais il s agit l de d velop pements de type long dont les effets potentiellement d stabilisateurs ne peuvent 49 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIFERATION r ellement tre mesur s qu la lumi re de leur concr tisation dans des program mes de d veloppement op rationnels Rien ne permet de penser en l tat des projets de recherche d veloppement connus que m me en tenant compte du projet am ricain de d fense antimissiles il existe l heure actuelle un risque effectif de perc e technologique susceptible de provoquer terme une rupture d quilibre strat gique Il est d ores et d j vident que l explosion des technologies informatiques a un impact consid rable sur l volution de la pens e strat gique et des doctrines d emploi L informatique est la base de tous les d veloppements dans le domaine du commandement de la communication et plus g n ralement de ce qu on peut appeler la gestion du champ de bataille ce qui pose de plus en plus la question de la vuln rabilit de ces syst mes des attaques cybern tiques La recherche en biotechnologie et en nanotechnologie constitue aussi de plus en plus un domaine sensible en raison du possible double usage de pratiquement tous les d veloppements actuels Les risques de prolif ration d armes biologi ques comme armes de destruction massive sont devenus plus r els de m me que l accessibili
72. on ou l utilit militaire de ces stocks doivent toutefois tre relativi s es d un point de vue strat gique mais ces derniers n en constituent pas moins un probl me sous l angle de la non prolif ration surtout s ils devaient tomber dans des mains non autoris es Ces stocks constituent en effet une r serve importante de mati re fissile militaire qu il convient de neutraliser ou de conver tir en combustible civil sous forme de Mox par exemple Le co t et la com plexit de ces op rations ne doivent pas tre sous estim s Principaux arsenaux nucl aires nombre de t tes 5 mme Etats Unis 3575 500 1260 5100 Russie 3113 1343 8 800 Royaume Uni 185 France 288 60 Chine 161 15 Source ouverte Ind pendamment des controverses politiques et des d clarations en sens divers P quilibre au niveau des forces strat giques am ricaines et russes est stable et 12 Le d ploiement de nouveaux missiles Topol annonc depuis longtemps n en est qu un stade tout fait initial Les Am ricains n ont commenc d ployer une nouvelle version des Minute man qu en 2006 17 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION devrait le rester terme pr visible Ajoutons cela que le facteur purement nucl aire n est plus aussi d terminant que pendant la Guerre froide En fait le probl me se d place en se multilat ralisant La v
73. op enne n est plus l l ment d terminant Exploitation du rensei gnement informatisation agilit d ployabilit rapidit d ex cution sont aujourd hui les ma tres mots de la nouvelle doctrine strat gique 1 3 La maitrise des armements en Europe n est elle pas une discipline d pass e L in vitable volution structurelle des forces arm es ne pouvait videmment pas rester sans influence sur le r gime de la maitrise des armements ne fusse que parce que les accords conclus sous d autres auspices n taient en fait que la tra duction contractuelle des quilibres anciens et de dispositifs de force aujourd hui d pass s Il n est pas tonnant que les partenaires d hier aient fini par tirer un certain nombre de conclusions m caniques et unilat rales quant la validit ou simplement l actualit d un certain nombre d accords La suspension du Trait FCE Forces Conventionnelle en Europe par la Russie en 2007 et l abrogation du Trait ABM Anti Ballistic Missile Treaty en 2002 par les tats Unis ainsi que le projet subs quent de d ploiement d une capacit antimissile am ricaine en Europe dont il sera question plus loin sont repr sentatifs de ce nouvel unila t ralisme La maitrise des armements qui fut pendant des ann es l instrument par excel lence du dialogue politique et un des principaux supports de la d tente peut elle survivre la fin de la course aux armements qu elle tait pr cis ment suppos
74. ors encourag les Etats membres de l OSCE annoncer au pr alable leur plus grand exercice annuel quel que soit leur niveau Mais seu lement huit tats l ont fait ce jour dont la Belgique ou la Turquie Le Document de Vienne ne couvre pas certains l ments de menace militaire potentielle comme les aspects doctrinaux et qualitatifs des forces arm es et les aspects relatifs 4 leur modernisation Les mesures de transparence ne s appli quent pas non plus aux forces de r action rapide r cemment cr es dans le cadre de l OTAN ou de l UE ni aux forces mises en commun par des nations g n ralement dans le cadre d op ration de maintien de la paix Ces nouvelles unit s ou groupements de force constitu s il est vrai pour des op rations sur des th atres ext rieurs se situent toutes en dessous des plafonds de notification mais elles n en constituent pas moins de par leur mobilit et leur polyvalence un r el potentiel tactique susceptibles d tre utilis s en Europe m me Lapplication du document de Vienne ne pouvait pas non plus chapper aux cons quences de la controverse li e l largissement de l OTAN C est ainsi que la Russie a propos en juin 2006 plusieurs nouvelles mesures de confiance afin de pouvoir prendre en compte par exemple les d ploiements temporaires am ri cains en Roumanie et en Bulgarie ou les transits de forces trang res sur un territoire d un pays OSCE Ces propositions p
75. rdisant les armes olco nucl aires en Am rique latine et dans les Caraibes TNP NTP Trait 1 07 1968 5 03 1970 Entr e en Interdiction faite aux tats de non prolif ra vigueur ind fi autres que reconnus comme tion nie 1995 nucl aires militaires par le trait de poss der des armes nucl aires Trait sur les fonds 11 02 1971 18 05 1972 En vigueur Trait interdisant les armes marins Seabed nucl aires dans les fonds Treaty marins et les sous sols terres tres Accord sur la Lune 18 12 1979 11 07 1984 En vigueur Garantit la conduite de toute et les corps c les activit sur la lune tout corps tes Outer space c leste du syst me solaire Treaty des fins pacifiques Interdit le stationnement d ADM dans l espace Trait de Raro 6 08 1985 11 12 1986 En vigueur Trait de d nucl arisation de tonga la zone Pacifique Sud Trait de Bangkok 15 12 1995 27 3 1997 En vigueur Trait d interdiction d armes nucl aires en Asie du Sud Est Trait de Pelin 11 04 1996 Pas en vigueur Trait de d nucl arisation du daba continent africain TICE CTBT Trait 24 09 1996 Pas en vigueur Trait d interdiction de tou tes les explosions nucl aires inclues celles qui sont pacifi ques 58 3 1 Armes chimiques et bact riologiques DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION E Entr e en UC b Trait signature d Statut Explication succincte
76. re du d sarment finit par rejoin dre le droit de la guerre Ce qu on appelle d sormais la s curit humaine ouvre incontestablement un vaste chantier tant sous l angle de la r glementation des armements que de l application et du d veloppement des conventions de Gen ve sur le droit humanitaire La Convention sur les armes sous munitions qui vient d tre sign e Dublin en est le dernier exemple 352 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION La question n est pas tant de conjurer les risques lointains d apocalypse que de neutraliser des menaces plus imm diates mais qui terme nous rapprochent de cette ventualit Concr tement et ce stade la priorit est de savoir comment sortir la CD du cercle vicieux dans lequel la communaut internationale ne peut se laisser enfermer Le maximalisme ou le refus du gradualisme ne sont trop souvent que des faux semblants Le d sarmement nucl aire est en soi un objectif louable qui trouve d ailleurs de plus en plus d cho y compris chez ceux qu on pourrait difficilement taxer de pacifistes mais ce n est pas une raison pour en faire un pr alable Dans un camp comme dans l autre le dogmatisme conduit l immobilisme ou plus exactement laisser le champ libre tous les exc s La solution r side dans la promotion d une coalition d int r ts pragmatiques qui pour tre efficace ne peut videmment pas se limiter au seul groupe occidental mais qui doi
77. recours aux armes est bien r elle comme en t moignent l volution des d penses militaires dans la r gion et les multiples tensions et incidents entre la Russie et la G orgie Mais les confronta tions et les risques de confrontation inh rents ces situations ne sont pas non plus de nature remettre fondamentalement en cause le rapport de force l chelle du continent La solution des conflits gel s passe par des d cisions poli tiques qui gagnent tre d gag es dans un cadre multilat ral notamment sous l gide de PONU ou d autres organisations internationales comme l OSCE mais les mesures d accompagnement militaires destin es les consolider sur le terrain ne peuvent se concevoir que dans un cadre r gional ou m me sous r gional comme ce fut le cas lors du r glement politique du conflit en Bosnie en 19967 L exp rience bloc bloc du Trait FCE n est donc pas directement transposa ble ni applicable 1 1 Les dividendes de la paix 1991 2001 Au cours des ann es 90 la diminution des d penses militaires a t g n rale La norme OTAN fix e non sans peine et avant tout pour des raisons de burden sharing tait de 3 du PIB dans les ann es 70 80 Elle est aujourd hui de 2 Dans la pratique et l exception notoire de quelques uns des principaux Alli s dont les tats Unis le Royaume Uni et la France ainsi que de la Gr ce et de la Turquie pour des raisons bien connues qui leur sont propres le taux effec
78. rence qu il contient vont au del des changes d information traditionnels dans des Nations Unies Il refl te l avantage comparatif de l OSCE comme arrangement r gional sous le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies 2 4 La ma trise des armements et la non prolif ration au plan multilat ral 2 4 1 L ONU et la Conf rence du D sarmement CD Les questions relatives au d sarmement nucl aire et plus g n ralement aux armes de destruction massive ainsi que l espace extra atmosph rique s inscri vent dans le cadre g n ral des comp tences des Nations Unies et de ses organes Conseil de S curit et Assembl e g n rale ou des organes qui en d pendent dont la Conf rence du D sarmement CD 26 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION La conf rence du Comit du D sarmement a t rig e apr s la session extra ordinaire de l Assembl e g n rale des Nations Unies de 1978 en organe per manent sous le nom de Conf rence du D sarmement CD 1984 La CD comporte actuellement 65 membres et a son si ge 4 Gen ve La Conf rence du D sarmement reste formellement ind pendante de l ONU mais ses rap ports avec celle ci sont nombreux La CD fixe son ordre du jour et adopte annuellement par consensus un pro gramme de travail qui couvre prioritairement les questions li es aux armes de destruction massive en particulier la pr vention de la guerre nucl aire le d sarmement nucl air
79. s clubs d exporta teurs trouve sa justification dans le fait que la fiabilit d un certain nombre d Etats laisse d sirer Ces coalitions contribuent a r duire les risques mais ne les font pas disparaitre entre autres du fait que leurs membres n ont pas n cessairement le monopole des produits et technologies contr ler Les Etats Unis ont lanc en 2003 la Proli feration security initiative PSI en vue de coop rer pour arr ter si n cessaire par la force d ventuels transports illicites d armes de destruction massive et de leurs vecteurs Cette initiative qui regroupe aujourd hui 85 Etats se situe en ordre principal dans la perspective de la lutte antiterroriste Elle ne vise pas a priori un Etat ou une organisation en particulier mais 4 pr venir les activit s illicites de transport d armes de destruction massive et de leurs l ments y com pris par le biais de mesures coercitives de caract re de police ou m me militaire tel Parraisonnement en mer ou dans les airs 2 4 4 Les mesures autonomes relatives aux armes conventionnelles et les accords de Wassenaar La non prolif ration ne se r sume plus aujourd hui aux armes de destruction massive chimique bact riologique et nucl aire mais couvre un nombre crois sant d armes classiques ou conventionnelles ou de domaines relatifs la s curit au sens le plus large Le but est de d velopper en r ponse un ensemble de nouvelles menaces qu
80. s deux blocs pour cinq cat gories principales d armement conventionnel ce qui a entrain des r ductions de part et d autre les chars 20 000 par groupe au lieu de initialement 32 500 pour le Pacte de Varsovie et 26 600 pour l Otan les v hicules blind s 30 000 par groupe au lieu de 44 500 pour le Pacte de Varsovie et 34 500 pour l Otan les pi ces d artillerie 20 000 par groupe au lieu de 31 700 pour le Pacte de Varsovie et 21 200 pour l Otan les h licopt res de combat 2000 par groupe au lieu de 3 600 pour le Pacte de Varsovie et 1650 pour l Otan les avions de combat 6 800 par groupe au lieu de 10 400 pour le Pacte de Varsovie et 6 100 pour l Otan Son territoire d application s tend de l oc an Atlantique l Oural n incluant pour l ex URSS principalement que ses zones frontali res Ce Trait interdit aussi une concentration de plus d un tiers des plafonds dans un des pays et instaure deux zones de flancs au Nord Norv ge et territoire frontalier russe et au Sud Gr ce Roumanie Bulgarie Sud de l Ukraine Nord Caucase russe G orgie Arm nie Azerbaidjan Turquie sauf le Sud est dans lesquelles les mouvements de troupes sont plus limit s Ses tats parties sont donc les tats membres de l Otan en 1990 et ceux de l ex Pacte de Varsovie Le Trait FCE pr voit aussi des changes d information sur la base desquelles des v rifications peuvent tre faites par tout tat partie dans un autre t
81. s pesant sur l Europe seraient simplement tactiques ou de th tre Ces d finitions r pondaient des crit res contractuels agr s entre Am ricains et Russes pour les besoins des n gociations strat giques Elles n ont pas proprement parler de signification militaire Elles sont avant tout d ordre politique et plus r ellement applicables dans le contexte glo bal d aujourd hui 19 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION 2 2 2 FNT TNE Forces Nucl aires de Th tre Les armes nucl aires tactiques sont con ues pour prendre partie des cibles situ es dans la profondeur tactique du d ploiement ennemi dans le cadre d une mission tactique Dans certaines conditions les armes nucl aires tacti ques peuvent tre associ es des missions op rationnelles et strat giques comme l ment de l escalade contr l e Les armes nucl aires de th tre sont les forces nucl aires con ues pour des missions militaires localis es Les vecteurs de ce type d armes sont par essence double capacit Ils sont d ploy s dans leur version conventionnelle en tr s grand nombre Ils pour raient assez facilement tre quip s de t te nucl aire Les armes tactiques ou de th tre FNT ne font l objet d aucune limitation et continuent d tre d ploy es m me si c est en nombre tr s limit dans les arse naux de l OTAN en Europe et aussi du c t russe probablemen
82. se d un certain nombre d options que lui soumettra le Conseil tant sur le plan de la faisabilit que du mode de coop ration possible avec la Russie L Alliance peut certes passer outre aux objections de la Russie mais il est plus vraisemblable qu elle pr f rera s engager dans une voie plus coop rative La position qu adoptera la prochaine administration am ricaine sera cruciale cet gard Une solution raisonnable passerait par un accord am ricano russe endoss par tous les Alli s pas seulement par les pays concern s directement Pologne et R publique Tch que pour le d ploiement de la composante am ricaine en Europe et par un accord interalli assorti d un ventuel prolongement avec la Russie pour le volet continental ou le volet europ en Un tel accord pourrait m me d boucher terme sur une nouvelle conception de s curit commune lar gie la Russie Reste videmment d finir les contours et les modalit s de ce nouveau chantier qui promet s il voit le jour de transformer la nature de la coop ration entre l Alliance et la Russie et de donner une nouvelle dynamique au Conseil OTAN Russie La question antimissile est donc un d fi pour l Alliance comme pour la Russie mais c est aussi et m me surtout une opportunit saisir pour jeter les bases d une stabilit europ enne r nov e et plus adulte Un accord de ce type s il se r alisait pourrait contribuer transformer la notion de couplage
83. sieurs reprises Quoi qu il en soit les jeux ne sont pas encore faits Le Trait FCE fait partie du probl me autant que de sa solution L Europe et la Russie ont tout gagner maintenir une approche coop rative sur cette question embl matique pour la s curit europ enne Le Trait FCE reste un instrument utile pour le maintien et le renforcement de la confiance dans une Europe apais e mais encore trop sou vent domin e notamment dans les zones p riph riques o les tensions sont exa cerb es par les fantasmes d un pass encore tr s vivant dans les m moires indi viduelles et historiques En d finitive les derni res propositions de Bucarest ne vont sans doute pas assez loin mais la r ponse russe n est gu re plus satisfaisante car elle aboutit une remise en cause fondamentale de l ordre europ en L largissement de l Alliance est au coeur du probl me La solution quelle qu elle soit passera in vitablement par une discussion sur la forme et la nature d ventuelles assurances ou encore de mesures associ es ou CSBN qui devraient accompagner le processus d lar gissement L impasse risque de perdurer mais la Russie n a pas encore franchi le Rubicon en d nongant le Trait de 1991 Elle aurait tort de le faire dans la mesure o FCE reste un instrument utile soit pour emp cher l largissement ou inhiber toute vell it de ce genre soit pour en mitiger les effets au cas 00 il se ferait Ces mesures pourraient
84. sonne en Europe ni l OTAN ni la Russie ne dispose encore des capacit s strat giques permettant d entreprendre une action massive Cette constatation demeure m me si l vidence la stabilit qui pr vaut au niveau global n est pas en soi un gage de stabilit au niveau r gional ou local ni une assurance contre le r chauffement des conflits gel s La r alit politique est videmment toute autre S il n y a pas lieu d y voir un retour la guerre froide les relations OTAN Russie semblent n anmoins hypo th qu es sans doute durablement La mise en ceuvre des engagements des Pr sidents Bush et Poutine Sotchi sur un nouveau cadre strat gique am ricano russe risque d tre compromise La crise jette aussi une ombre sur l avenir d un partenariat UE Russie visant pr cis ment faire de l Europe un espace commun de s curit dans la ligne de ce qui avait t convenu lors du Sommet de Saint P tersbourg en 2005 Pourtant un tel partenariat n en reste pas moins essentiel La stabilit interne du continent europ en passe par le maintien d un r gime de confiance dont l acquis de trente ans de ma trise d armement forme le socle contractuel Les r ponses aux nouveaux d fis s curitaires pos s par la mondia lisation ne seront efficaces qu la condition d tre communes Concr tement il ne s agit pas simplement de pr server l acquis des ann es de d tente mais de l adapter aux exigences du XXI si cle soit d un mon
85. t ce type d arme La r ponse ces nouvelles menaces est complexe pr cis ment dans la mesure o elle est plus civile que militaire Une fois encore ces mesures rel vent plus de la non prolif ration et du contr le de l acc s aux technologies double usage que de la ma trise des armements au sens traditionnel du terme De plus le caract re volutif et difficilement cernable pour ne pas dire quantifiable des menaces pos es par les nouvelles technologies rend l approche traditionnelle par voies d instruments l gislatif ou contractuel probl matique ne f t ce qu en raison de la difficult de d finir la port e concr te de l interdiction ou de la r glementation souhait es La solution r side sans doute dans la mise en place d un syst me de monitoring des technologies sous l angle de leur application militaire potentielle et dans l adoption titre volontaire de codes de conduite 5o 4 Conclusion D sarmement utopie ou r alit 4 1 Les limites de la maitrise des armements L Europe n est plus l enjeu central d une confrontation Est Ouest dont la dimen sion fut r ellement plan taire La certitude la fois inqui tante et rassurante de l ordre bipolaire s est estomp e devant les r alit s plus fluides d un ordre multi polaire en gestation Il s en suit un certain nombre de le ons La maitrise des armements telle qu elle s est d velopp e dans le contexte de la guerre froide puis de la d tente
86. t au sens large du terme ou encore de la gou vernance entre autres pour ce qui touche ce qu on appelle commun ment la s curit humaine L acquis est constitu d un corpus de textes et d engagements de port e et de statut variables allant du trait en bonne et due forme lequel peut tre de carac t re bilat ral ou multilat ral des d cisions contraignantes du Conseil de s cu rit des Nations Unies Il peut s agir aussi d engagements politiques r sultant de d clarations ou de r solutions adopt es dans diverses enceintes internationales ou r gionales ou encore de catalogues de best practices La liste de ces principaux accords instruments et dispositifs est reprise en annexe Ils n ont ni la m me valeur ni le m me degr d actualit Aussi pour les besoins de l analyse il faut distinguer les instruments en fonction des mati res couvertes ou de leur statut juridique ou politique ainsi que de leur caract re bi ou multilat ral 2 1 Les armes dites strat giques Selon la terminologie agr e dans le cadre des accords am ricano russes et g n ralement admise l OTAN il s agit des vecteurs nucl aires de port e intercontinentale plus de 5 500 km sol air mer Le r gime de limitation de ces armes offensives mis en place pendant la guerre froide ou imm diatement apr s et donc toujours calqu sur le dispo sitif de forces de l poque reposait sur deux piliers 9 Ceci rel ve du
87. t en plus grand nombre Vu les conditions de stabilit qui pr valent on ne peut pas pour autant affirmer que les FNT russes d ploy es ou non constituent encore une menace directe pour la s curit de l Europe Am ricains et Russes se sont mis d accord sur des mesures de confiance et de coop ration en mati re de s ret et de s curit d entreposage des FNT et ce pour limiter les risques de d tournement ou d uti lisation non autoris e Par contre la prolif ration de ce type d armes en dehors d Europe particuli re ment dans les zones adjacentes ne peut tre ignor e moins parce qu elles constitueraient une menace territoriale directe pour l Europe qu un risque ou un moyen de chantage par rapport au d ploiement de forces arm es hors d Europe notamment pour des missions de maintien de la paix Pour rappel ce type d armes a t utilis en mode conventionnel lors de la guerre Iran Irak 1980 88 et lors des deux guerres du Golfe 1990 1 et 2003 Ceci tant la vraie question d un point de vue interne l Alliance est plut t celle du statut et du maintien d une composante nucl aire tactique plut t que d une ventuelle r duction de nombres qui de toute fa on en Europe m me ont essen tiellement une signification politique ce titre la question s inscrit plus dans le contexte du d sarmement nucl aire et de la probl matique du TNP dont il sera question plus loin 15 titre documentaire la liste non e
88. t les forces nucl aires tactiques ou de th atre constituent la fois un probl me simple et compliqu simple 1 parce que comme on l a vu ces forces ne jouent plus qu un r le r siduel dans la strat gie alli e On sait aussi que le concept de FNT a t invent par l Alliance dans le contexte bien particulier d une strat gie de la d fense de l avant et pour des raisons plus politiques que militaires qui tenaient avant tout la n cessit du couplage Les FNT taient en effet le moyen d associer les Europ ens la dissuasion stra t gique am ricaine Mais ces consid rations de doctrine ne sont plus vraiment d actualit et compliqu 2 dans la mesure o en raison m me de la modicit des nombres en jeu la question n est pas celle de la r duction de ce type d armes mais de sa suppression Toute la question est de savoir comment proc der soit par voie de retrait unilat ral c est dire de fa on gratuite ou sans contrepartie en comptant qu un tel geste aura valeur d exemple soit de fa on n goci e mais alors dans quel cadre Bilat ral avec la Russie ou multilat ral dans un cadre ad hoc ou la CD Et en change de quoi Il n est pas vident que la Russie veuille suivre les Alli s sur le chemin d un d sarmement unilat ral et il est tout aussi douteux qu elle renonce dans un cadre multilat ral une capacit que contrai rement l OTAN elle continue de consid rer comme m
89. t pour des manceuvres militaires impliquant la participation de 25 000 soldats ce seuil a t abaiss par tapes jusqu 9000 soldats Le Document de Vienne pr voit aussi un change annuel d informations global sur les forces militaires les syst mes d armes et d quipements la planifica tion de d fense et les budgets militaires de m me que des consultations en cas d activit s militaires non usuelles des observations des visites d valuation de v rification et d inspection g n rale compl mentaire aux inspections FCE Le Document de Vienne et ses mesures de confiance ont largement contribu la cr ation d un climat de confiance dans la zone OSCE avant et apr s la fin de la Guerre froide Ces mesures ont jou un r le significatif au profit de la d tente en Europe Elles sont cependant comme le r gime FCE soumises des critiques En effet le r gime de notifications ne vise que les effectifs et les normes d appli cation correspondent de moins en moins la r alit Ainsi les manceuvres ou exercices militaires impliquent de nos jours tout au plus une brigade soit 4000 soldats Dans la pratique il n y a donc plus de notification pr alable Tous les 25 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIFERATION mouvements se situent aujourd hui largement en dessous du seuil de d clenche ment Plusieurs pays dont la Belgique afin d adapter cette mesure l volution de la situation ont al
90. t transcender les clivages traditionnels La Russie occupe ce niveau un r le pivot en tant que membre permanent du Conseil de S curit de par son poids nucl aire propre et par rapport d autres puissances nucl aires comme la Chine et plus g n ralement vis vis des non align s qui pouvaient autrefois compter sur un appui automatique m me s il tait cynique de la part de l URSS 4 3 Interd pendance la place de la Russie Du point de vue alli et singuli rement des Alli s europ ens la question est entre autres de faire en sorte que les Russes qui sont partie prenante dans la stabilit de l espace europ en que l on qualifie sans doute de fa on un peu h tive d espace commun de l ext rieur ou hors zone par analogie avec le vieux langage otanien Il ne serait pas r aliste de pr tendre op rer une s paration nette f t elle conceptuelle entre la coop ration dans l espace europ en largi qui inclut la Russie zone relativement homog ne o les acteurs ont acquis une vaste exp rience commune et les relations entre ces derniers avec les acteurs ext rieurs lesquelles restent marqu es par des int r ts particuliers et sinon m me ventuellement contradic toires t moignent aussi d une solidarit europ enne vis vis Ces consid rations transcendent le vieil ordre Est Ouest mais elles ne peuvent qu inciter les Alli s ne pas oublier les pr occupations de la Russie en Europe So
91. t une zone d nucl aris e l instar de ce qui s est fait dans d autres r gions A l vidence la question du Moyen Orient et la probl matique de la non prolif ration sont intimement li es Sous ces r serves majeu res le TNP aura incontestablement contribu limiter effectivement le nombre d tats dot s de l arme nucl aire ce qui tait loin d tre vident en 1968 Impo s s ou volontaires les renoncements de l Irak de l Afrique du Sud et plus r cemment de la Libye leur programme respectif d armement nucl aire les progr s obtenus dans les n gociations six avec la Cor e du Nord pour la rame ner ses obligations et la relative unanimit de la communaut internationale pour r soudre le cas de l Iran tous ces d veloppements peuvent tre mis dans une notable mesure au cr dit du TNP Enfin l accord intervenu en 1995 pour une prolongation ind finie du Trait est venu confirmer ce qui tait loin d tre acquis la l gitimit de cet instrument comme base juridique de tout le r gime de non prolif ration nucl aire N anmoins le TNP est fragile pour plusieurs raisons Il est d essence discrimi natoire dans la mesure o il tablit une distinction durable en droit entre ceux qu il reconnait comme nucl aires militaires en fait les cinq grands et ceux qui ont renonc ou qui sont appel s le faire vrai dire tous les autres Une des cons quences de cet tat de choses est d tablir une ad quation
92. tes ou criminelles est bien r elle 36 3 Quel agenda pour l avenir Il faut distinguer entre les suites de l ancien agenda bilat ral Est Ouest et l agenda tourn vers les nouveaux d fis lequel est avant tout d essence multila t rale L agenda bilat ral qu on peut aussi appeler r siduel d coule naturelle ment de l acquis Am ricains et Russes tout comme l OTAN et les anciens mem bres du Pacte de Varsovie ont un h ritage commun g rer dans un contexte nouveau mais qui reste relativement bien balis soit le dossier strat gique dans ses diverses composantes START ABM FNI et dans une certaine mesure qui reste d terminer FNT et la question conventionnelle principalement FCE et les CSBM Par contre l agenda d avenir est avant tout d ordre global et multila t ral Il s agit d affronter de pr f rence ensemble avec la Russie un certain nom bre de nouveaux d fis ext rieurs y compris ceux pos s par de nouveaux acteurs tatiques ou non Le centre des pr occupations est moins le d sarmement en tant que tel que la lutte contre les prolif rations de tout genre et la promotion de r gles de gouvernance mati res dans lesquelles la notion de s curit humaine prend le pas sur la s curit des tats 3 1 DP Agenda bilat ral OTAN RUSSIE 3 1 1 Le dossier des armes nucl aires strat giques Malgr une d cennie de quasi abandon Washington et Moscou s orientent vers la reprise du dialogue strat gique
93. tif moyen des d penses de d fense dans l Alliance est de l ordre de 1 7 En Belgi que il est de 1 1 soit le taux le plus bas devant le Luxembourg Pour les ex membres du Pacte de Varsovie la courbe a t similaire En Russie le budget 4 L augmentation des budgets militaires pour la p riode 2003 2007 a t prix constants de 67 pour l Arm nie de 210 pour l Azerba djan et de 920 pour la G orgie 5 Accord de Florence sur la limitation d armement conclu entre la Bosnie la Croatie le Mont n gro et la Serbie en 1996 6 Partage des charges de la d fense commune entre Alli s principalement entre les tats Unis et l Europe IO DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION militaire s est litt ralement effondr dans les ann es 1990 avec comme cons quence une tr s grave perte de capacit op rationnelle D penses militaires 1991 2007 M USS 2 m S g o 9 N T E S E e m S 2 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 200012001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Russie 171 345 2637 5786 6121 6819 1521 2513 56 14 0519 1421 25 23 6 25 1126 1228 4981 1835 37 Chine 13 7 16 5415 3414 6114 9916 6116 8119 2721 6423 7828 0133 0636 5540 2844 3251 8658 27 USA 101 9424 7402 4877 9857 4837 9336 2828 6329 4342 2344 9387 3440 8480 5503 4511 2546 8 EUROTAN 261 5 267 3 243 9236 8227 3 229 1227 8228 4 242 242 9 242 237 3251 525
94. ttaque frontale en Europe Centrale vers une posture ax e sur la mobilit et la projection de forces dans le cadre de nouvelles missions sous l gide parfois conjointe de l ONU de l OTAN et de l UE avec le d veloppement de la PESC PESD De m me il faut prendre en compte le co t croissant des op rations de maintien de la paix dans la mesure o celles ci margent en partie et dans une mesure varia ble selon les cas aux budgets de la s curit sinon toujours de la d fense au sens strict du terme Le paradoxe des quinze derni res ann es aura t de combiner l augmentation importante des frais de fonctionnement et des co ts op ration nels avec la stagnation et pour certains notamment en Europe une franche diminution de l effort de d fense La hausse moyenne des budgets militaires est une r alit mais elle doit tre relativis e dans la mesure o elle peut s accompa gner aussi d une perte de capacit op rationnelle notamment sous l effet de la baisse des programmes d investissements Quoi qu il en soit la relance des budgets ne d note pas en soi une aggravation des conditions de s curit dans l espace euro atlantique Cette relance est avant tout la cons quence des profondes r orientations des priorit s strat giques dans un contexte global dans lequel vu la d localisation des menaces la dimension 7 SIPRI Annual Yearbook 2007 I2 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIFERATION territoriale eur
95. vec les Alli s ces pays sont ouverts des discussions avec tous les tats Parties y inclus la Russie sur les condi tions de leur accession en particulier la d finition des plafonds La Russie a r agi de mani re ouverte au dialogue sans cependant donner son accord formel pour s engager concr tement dans la mise en uvre des mesu res du plan d actions parall les La Russie a par ailleurs au cours de l automne 2007 accru ses demandes Elle a souhait en octobre 2007 une abolition du r gime des flancs avant l entr e en vigueur du Trait FCE adapt La Russie a aussi plaid pour une entr e en vigueur provisoire du Trait FCE adapt Enfin elle a exprim le souhait de r introduire dans un futur Trait FCE l id e d un nouveau plafond collectif applicable aux seules forces de POTAN Ces trois propositions ont re u un accueil r serv ou conditionnel de la part de l OTAN Le probl me est plus politique que technique Il ne s agit plus simplement d am nager l h ritage mais de g rer l avenir Il faut pour cela concilier deux visions oppos es l extension de l Alliance vers l Est dans laquelle les Alli s et plus encore les aspirants l adh sion voient une d marche stabilisatrice et le refus d un tel largissement par la Russie qui y voit sinon une menace pour elle m me du moins une volution allant l encontre de sa conception de la nouvelle Europe Le moins qu on puisse dire est qu il s a
96. ventuellement prendre place dans le cadre d un am nagement du nouveau Trait FCE adapt Cette formule aurait au moins l avantage d dulcorer le caract re bilat ral et vexatoire des concessions en les multilat ralisant 44 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIFERATION ii Avenir des mesures de confiance Les incertitudes qui entourent le Trait FCE donnent une actualit nouvelle aux instruments sur les mesures de confiance On a vu que les demandes d inspection au titre du Document de Vienne sont plus nombreuses de la part de la Russie depuis sa d cision de suspendre l application du Trait FCE en d cembre 2007 Dans le m me ordre d id es la G orgie a demand l activation du m canisme de consultation et de coop ration en cas d activit s militaires inhabituelles de ce m me Document de Vienne en ce qui concerne l incident du drone g orgien abattu au dessus de l Abkhazie le 20 avril dernier son tour la Russie a r pon du en invoquant ce m me m canisme Ce qui a permis aux deux parties d clai rer leur position respective sans toutefois r gler le fond du probl me mais tel n tait point l objectif Le Document sur les Principes r gissant les transferts d armes classiques a aussi t r cemment activ par la Serbie en r ponse la lev e des restrictions de ventes d armes au Kosovo par les tats Unis Tout ceci confirme l utilit et l actualit de ces diff rents dispositions et instru
97. vigueur CIAC CWC 13 01 1993 29 04 1997 En vigueur Interdit ou limite la produc vention interdisant tion de produits chimiques les armes chimi selon des listes agr es syst ques me d changes de donn es et de v rification in situ Impose un calendrier de destruction des stocks CABT BTWC 10 04 1972 26 03 1975 En vigueur bact riologiques et Convention d agents biologiques et toxi d interdiction des nes sans syst me de v rifica armes biologiques tion retrait possible pr avis 3 mois 3 2 Armement conventionnel 4 Entr e en at n Trait Date signature H Statut Explication succincte vigueur CCAC CCW 10 04 1981 2 12 1983 En vigueur Convention sur l interdiction Interdiction de cer et ou la restriction de certai taines armes clas nes armes conventionnelles siques consid r es causant des blessures excessi inhumaines ves ou avoir des effets sans discernement Protocoles concernant les armes frag mentation mines armes incendiaires armes au laser FCE CFE Trait 19 11 1990 9 11 1992 Suspension Limite chars v hicules blin sur les forces con ventionnelles en Europe par la Russie 12 12 2007 d s artillerie avions h licop t res de combat Approche par blocs de l Atlantique l Oural FCE CFE amend 19 11 1999 Pas en vigueur Remplace le plafond collectif par alliance par des limites nationales et territoriales 59
98. xhaustive des pays dans lesquels ce type de missile balistique courte port e SRBM est d ploy Russie Chine Ukraine Belarus Arm nie Serbie Kazakhstan Turkm nistan Afghanistan Isra l Iran Syrie Irak gypte Alg rie Arabie Saoudite Cor e du Nord Pakistan Inde mirats arabes unis Y men Cor e du Sud Taiwan Vietnam et Argentine 20 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS A LA NON PROLIF RATION 2 3 La dimension conventionnelle 2 3 1 Les armes conventionnelles Conclu en 1990 avant l effondrement du Pacte de Varsovie donc toujours fon d sur l existence de deux blocs le Trait FCE Forces Conventionnelles en Europe a tabli pour les cinq principales cat gories d armements consid r s un plafond collectif gal pour chacun des deux groupes d tats selon la termino logie consacr e des niveaux consid rablement r duits Ces objectifs consid r s l poque comme tr s ambitieux dans la mesure o le Trait mettait un terme la sup riorit num rique massive des forces conventionnelles du Pacte de Varsovie ont t d pass s par la r alit du d sarmement politique et militaire intervenu sur le terrain parall lement l entr e en vigueur du Trait en 1991 Les parties se situent aujourd hui des niveaux de force nettement inf rieurs leurs obligations contractuelles Le Trait sur les Forces arm es Conventionnelles en Europe pr voit des pla fonds identiques dans chacun de
99. xpire en 2008 Trait sur la r duction des la r duction des armes strat giques pla armes strat giques fonds 2 x 6000 t tes au 05 12 01 puis au 31 12 04 START II 3 01 1993 Appliqu mais Trait sur la r duction des d pass par armes strat giques plafond SORT Expire 2 x 3000 3500 avant fin en 2008 2007 SORT Trait surla 24 05 2002 7 06 2003 En vigueur R duction Armes strat gi ques Plafond 2X1700 2000 t tes Aucun calendrier de destruction ni syst me de v rification 57 DE LA MA TRISE DES ARMEMENTS LA NON PROLIF RATION 2 Trait s multilat raux d interdiction totale des essais nucl aires car il manque 3 signatures Inde Pakistan et Cor e du Nord non rati fi s par RU USA Isra l Egypte Alg rie Iran et Chine Trait signature pub ub Statut Explication succincte vigueur Trait de l Antarc 1 12 1959 23 06 1961 En vigueur Trait d clarant l Antarcti tique que comme zone exclusive ment pacifique interdiction d activit s militaires PTBT Partial Test 8 8 1963 10 10 1963 En vigueur Trait interdisant les tests Ban Treaty nucl aires dans l atmosph re sous l eau Trait r glemen 27 01 1967 10 10 1967 En vigueur Garantit la libert de l explo tant la d couverte ration de l espace et des et l utilisation de corps c lestes l Espace Trait de Tlatel 14 02 1967 En vigueur Trait inte
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