Lobbying : bataille des mots, bataille des idées, enjeu
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1. annexer toutes les contributions les amendements et leurs auteurs aux projets de textes de loi des instances d expertise scientifique r ellement ind pendantes un statut juridique pour prot ger les lanceurs d alerte et une loi pour d courager les poursuites b illons abusives des dispositifs de d mocratie citoyens conf rences conventions de citoyen nes le non cumul des mandats et des mesures strictes contre les conflits d int r ts et la corruption etc C est en jouant sur ce continuum contr ler le lobbying pr venir les conflits d int r ts d velopper une expertise ind pendante renforcer les outils de d mocratie directe et participative qu on pourra sauvegarder une d cision publique au service de l int r t g n ral L objectif des organisations signataires est de cr er et diffuser des outils de d bat de sensibilisation et de formation sur ces enjeux dossier p dagogique site web portail de poursuivre le suivi et l valuation des dispositifs mis en place Assembl e nationale et S nat et au niveau r gional A l occasion des lections r gionales ETAL avait pos trois questions aux candidats 1 Quelle sera votre action concernant les proc dures concr tes de r gulation des activit s de lobbying dans votre conseil r gional 2 Comment assurez vous l absence de conflits d int r ts dans le contr le de l ind pendance des lu es 3 Quels sont les m canismes dans le2. taux et red finir les priorit s et logiques de gouvernance partir de l chelon local et plus global Ex secr taire g n rale du syndicat des collaborateurs parlementaires USCP UNSAA S verine Tessier a t ce titre personnellement confront e des pratiques de lobbying et t moin de d marches corruptrices aupr s des parlementaires Elle est auteur de Polyn sie les copains d abord Ed Le bord de l eau co auteur du Lobby planet France paru fin 2009 et de nombreuses tribunes pour des ouvrages collectifs touchant la lutte contre la corruption membre du groupe Eau les bonnes pratiques au sein du laboratoire des id es du PS et animatrice du p le Cleanstream r cemment cr au sein de l association Anticor afin de promouvoir l intelligence thique et d tudier entre autres le lobbying et ses cons quences P http anticor org Autres intervenants au s minaire Jean Luc Touly lu au Conseil r gional d Ile de France Jean Luc Touly est actuellement responsable eau la Fondation France Libert s Danielle Mitterrand ancien DS CGT chez Veolia Eau Juge prudhomal sud commerce Paris Il est conseiller municipal de wissous dans le 91 et conseiller r gional d Ile de France Europe Ecologie Il est coauteur des ouvrages L Eau des multinationales les v rit s inavouables Fayard 2006 L Argent noir des syndicats 2008 Jean Luc Touly est intervenu sur son exp rience en mati re de lobbying chez Veolia en tant que synd
3. conformes Copyright Site de l Association Ad quations Page 5 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions aux int r ts des populations Car on ne doit jamais oublier qu une innovation contraire l int r t g n ral est aussi le contraire d un progr s et c est donc un devoir d mocratique que de d masquer les expertises complices des projets industriels La cr ation d une Haute Autorit de l expertise permettrait de combler le vide scientifique et civique entre la parole des experts interrog s et la d cision du l gislateur Une telle structure propos e par la FSC et reprise par Corinne Lepage dans un rapport officiel mais vite remis ne serait pas une ni me assembl e d experts mais un comit d ontologique de l expertise charg de d finir et de v rifier les conditions d exercice de cette activit indispensable qu est l expertise Plusieurs exigences sont videntes tels les caract res contradictoire multidisciplinaire pluraliste et transparent de toute expertise Contradictoire parce qu il n est pas de v rit scientifique acquise sans confrontation la r alit et que la technoscience n est pas une activit neutre chaque fois qu il existe diff rentes positions scientifiques c est dire quasiment toujours sur les avantages et les nuisances d une technologie l expertise ne doit pas en valoriser un seul en g n ral le plus optim
4. L P Actualit s la rue de presse lobbying petite revue de presse art791 Copyright Site de l Association Ad quations Page 10 10
5. Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions Extrait du Site de l Association Ad quations http www adequations org spip php article1390 La d mocratie l preuve du lobbying Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions Nos projets amp actions en cours D mocratie amp veilles citoyennes Archives La d mocratie l preuve du lobbying Date de mise en ligne jeudi 15 juillet 2010 Description Roger LENGLET El na PASCA Claude LAY ALLE Jacques TESTART Yveline NICOLAS S verine TESSIER Jean Luc TOULY Christophe NOISETTE Site de l Association Ad quations Copyright Site de l Association Ad quations Page 1 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions La d mocratie l preuve du lobbying Trois s minaires l initiative d organisations membres du r seau citoyen ETAL pour l Encadrement et la Transparence des activit s de lobbying S minaire 1 22 juin 2010 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions et pr sentation des intervenant es Roger Lenglet philosophe journaliste Les origines du lobbying les enjeux du moi l invention des proc d s et leur conceptualisation Pour liminer les flottements s mantiques du mot lobbying il est n cessaire de montrer c
6. ans le processus d laboration des l gislations informations sur les rencontres correspondance avec des lobbyistes 9 Des r gles d thique applicables aux lobbyistes avec des outils de contr le ind pendant et de sanctions efficaces 10 Renforcer la d mocratisation et le contr le citoyen de mani re r quilibrer l acc s la d cision publique conform ment l obligation d agir dans l int r t g n ral institu e dans les trait s europ ens Yveline Nicolas travaille et milite depuis vingt ans dans des associations ONG collectifs et r seaux fran ais de solidarit internationale de protection de l environnement de droits humains et de d veloppement durable Elle est actuellement coordinatrice de l association Ad quations qui effectue une veille documentaire sur les questions de lobbying et d mocratie et assure l animation du r seau ETAL Encadrement et Transparence des Activit s de lobbying http www adequations org spip php rubrique241 S verine Tessier Anticor Pour une intelligence thique vers une d mocratie collaborative Comme aux Etats Unis l Europe institutionnalise partout la pratique du lobbying en invoquant sa transparence et son encadrement les institutions tant le sanctuaire de la souverainet des peuples Cet enracinement dissimule de plus en plus mal l aboutissement de la forme ultime de la corruption celle de la d mocratie par l imbrication totale des fonctions politiques
7. artenaire de la coalition europ enne Alter EU alliance pour une r glementation de transparence et d thique en mati re de lobbying qui rassemble des ONG chercheurs journalistes ind pendants Nos organisations m nent une action de sensibilisation sur les enjeux du lobbying et de plaidoyer sur les propositions figurant dans l appel citoyen et notamment la question de la mise en place de registres obligatoires o les lobbyistes devraient s inscrire Un vrai registre doit permettre d avoir des donn es financi res combien est d pens pour qui quelles ressources humaines affect es au lobbying donner le nom des lobbyiste et le nom des clients pr voir des sanctions effectives en cas de manquement interdiction d acc s Cette transparence doit s tendre toutes les instances d cisionnelles Elle est importante comme premier pas car les vrais lobbyistes rechignent s inscrire deux ans apr s la cr ation du registre 60 des agences de lobbying pr sentes Bruxelles ne se sont toujours pas inscrites Mais le registre n est pas une fin en soi c est seulement un outil pour se rendre compte de l ampleur du probl me des forces en pr sence des moyens mis en oeuvre dans l amont du processus d cisionnel Au del de la transparence il faut une vraie tra abilit des d cisions des r gles pour des auditions pluralistes et transparentes par les pouvoirs publics dont les compte rendus doivent tre publi s en ligne
8. associatives syndicales et conomiques au d triment des populations de l environnement la biodiversit Autrement dit les luttes d int r ts priv s et cat goriels supplantent d sormais au grand jour l int r t g n ral Mais par temps de crise le lobbying atteint son paroxysme en devenant une id ologie saturant l espace public d informations contradictoires et d influences qui se neutralisent parfois l instar du fonctionnement de la finance c est une course de temps et d argent sans fin qui se joue entre lobbies comme une grande fuite en avant En France l Assembl e nationale et le S nat ont modifi leur r glement pour permettre l acc s par des badges aux professionnels de ce secteur Dans la pratique cela entra ne un appel d air et des pratiques d brid es dans et en dehors de l institution L volution des normes permet de le constater jamais les plus forts n ont t aussi bien servis par les normes et de la fa on la plus visible et d complex e Dans un avenir proche qui sait si demain les r gles de financement de la vie politique ne seront pas modifi es pour r pondre aux nouvelles attentes de transparence des lobbys comme l illustre la multiplication des fondations Copyright Site de l Association Ad quations Page 8 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions politiques La logique d aller toujours plus loin dans la r gence par l conomi
9. domaine de la participation des citoyen nes et des organisations de la soci t civile aux grandes politiques r gionales Nous nous appuyons sur le socle de 10 propositions d Alter EU 1 Un registre obligatoire et d taill commun la commission europ enne et au parlement incluant cabinets d avocats et think tanks 2 La transparence de toutes les instances d expertise et des garanties contre la main mise des industries sur les Copyright Site de l Association Ad quations Page 7 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions groupes conseillant la commission 3 Des r gles strictes et efficaces pour mettre fin au pantouflage entre la Commission europ enne et les lobbyistes du secteur priv 4 Des r gles de pr vention des conflits d int r ts pour les commissaires notamment en mati re de cadeaux de dons et d hospitalit de la part des lobbyistes 5 Des r gles de pr vention des conflits d int r ts rigoureuses pour les conseillers sp ciaux aupr s de commissaires europ ens 6 Un comit d thique ind pendant pour chaque institution europ enne avec terme un mandat pour mener des enqu tes sur les conflits d int r ts 7 Am liorer les r gles garantissant l thique et la transparence du Parlement europ en avec une d claration d int r t des parlementaires 8 Pro activit de la Commission et du Parlement pour plus de transparence d
10. e de l ensemble de la vie de la cit en tout cas pousse dans cette direction sommant les petits acteurs PME associations en fait les moins riches s adapter ou mourir face ces nouvelles r gles Eclairer les citoyens sur cela est indispensable la r appropriation d mocratique des biens communs en vue de leur gestion collective ou sinon le risque d une d rive vers une soci t encore plus primaire Malgr ce constat la bonne nouvelle c est qu il y a la possibilit d un apr s De plus en plus d acteurs font le bilan que les sommes importantes engag es dans cette pratique ne suffisent plus satisfaire les besoins propres des entreprises qui multiplient les d marches d influence et constatent l imp rieuse n cessit de r quilibrer les rapports entre l conomie et la soci t Par n cessit la soci t civile elle aussi s est organis e comme l illustre le d bat sur Hadopi en r action ce d s quilibre Cette forme d intelligence des r seaux produit des id es et de nouvelles pratiques collectives Une s rie d exemples illustreront le ph nom ne en proposant quelques pistes de r flexions autour des questions thiques sugg rant le d passement de la confrontation de ces int r ts et l organisation de la m diation entre la soci t civile et d l gu s pour faire voluer le cadre de la souverainet Entre autres en posant la question de la la cit informationnelle pour r soudre les conflits soci
11. ec celle que nous avan ons pour les Conventions de citoyens les principales diff rences tant le tirage au sort des citoyens et le caract re ph m re du jury constitu Dans tous les cas de telles expertises ne serviront l int r t public que si le pouvoir assume les avis qui en sont issus en refusant in fine de subir les pressions des lobbies C est en quoi une expertise au service des citoyens n cessite la vigilance vis vis des groupes d int r t en amont comme en aval Jacques Testart est agronome et biologiste longtemps investi comme chercheur dans la procr ation artificielle aujourd hui retrait directeur honoraire de recherches de l inserm et tr s impliqu avec la Fondation Sciences Citoyennes dans les efforts pour d mocratiser la recherche et l innovation Il anime un site qui d veloppe certaines propositions comme les conventions de citoyens http jacques testart free fr Yveline Nicolas Ad quations Propositions d acteurs citoyens pour diminuer l emprise du lobbying industriel sur la d cision publique Copyright Site de l Association Ad quations Page 6 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions Le r seau ETAL rassemble 20 organisations de soci t civile signataires d un Appel citoyen pour un encadrement et une transparence des activit s de lobbying en direction des instances de d cision publique lanc en octobre 2008 Le r seau est p
12. el R sum des interventions f odal La l gitimation de ces conceptions soci t civile gouvernance identit lois particularistes induit une l gitimation du lobbying Si ce qui importe le plus c est la maximisation de la libert conomique la r alisation des int r ts de chacun avec le moins d intervention publique possible s entend cela implique l acceptation de tout moyen utilis pour faire avancer ces int r ts priv s Y compris les techniques de manipulation et de d sinformation de fabrique de l opinion et du consentement ou encore les moyens de pression et d influence toujours plus perfectionn s La repr sentation ainsi comprise ne respecte plus les principes r publicains commencer par la souverainet du peuple L une des premi res taches de la clarification s mantique c est de mettre en vidence les enjeux et les cons quences de ces d rapages qui se banalisent tacitement avant d atteindre un point de non retour L abstraction tant d cri e du mod le r publicain avec ses id alisations contre factuelles qui permettent la critique des d rives actuelles ne serait elle pas la meilleure protection contre la banalisation du lobbying c est dire contre la confrontation g n ralis e d int r ts priv s et ou communautaires Dans le contexte historique actuel marqu par une mondialisation qui n est que la globalisation d un particularisme conomique ne devrait on pas r fl chir a
13. i de l instrumentalisation des scientifiques celle des politiques et des leaders d opinion constituent les bases du m tier d s la premi re moiti du XXe si cle et qui restent les m mes aujourd hui quelques sophistications pr s et de fortes banalisations on peut m me parler d une industrialisation des activit s de lobbying 5 L omnipr sence et les d nis de la probl matique de la corruption encadrement l gislatif limites thiques chartes d ontologiques Roger Lenglet est philosophe et journaliste directeur de la collection Librio Sant chez Flammarion Ses enqu tes sur la corruption et le lobbying abordent r guli rement les proc d s concrets utilis s par les professionnels de Copyright Site de l Association Ad quations Page 2 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions l influence et les directions d entreprises Ses secteurs privil gi s sant publique s curit sanitaire environnementale gestion de l eau syndicalisme Auteur notamment de Lobbying et sant Comment certains industriels font pression contre l int r t g n ral d Pascal Mutualit Fran aise 2009 Cocktail d enfer journal intime d un lobbyiste avec Simon Pradinas coll Polar Sant d Pascal Mutualit Fran aise 2008 Profession corrupteur La France de la corruption d Gawsewitch 2007 L eau des multinationales Les v rit s inavouable
14. icaliste la Fondation France Libert s en tant que maire adjoint pendant quatre mois en 2008 en tant que conseiller r gional depuis mars 2010 Il a trait des propositions de r glementation d encadrement de charte thique de transparence et des premi res prises de d cision en Ile de France notamment sur les paradis fiscaux et l am lioration de la transparence en mati re de march s publics Copyright Site de l Association Ad quations Page 9 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions Christophe Noisette Inf OGM Christophe Noisette est salari de l association Inf OGM et r dacteur en chef In OGM est un service d informations au public sur les organismes g n tiquement modifi s Inf OGM diffuse une information r guli re v rifi e concise et r f renc e sur tous les enjeux des OGM et cela dans un langage compr hensible par tous http www infogm org Christophe Noisette a donn quelques clairages concrets sur Lobbying conflits d int r ts et OGM notamment au niveau international et europ en Ces exemples sont tir s d un livre sur l exp rience d InfOGM en tant que veille citoyenne d information para tre l automne 2010 aux Editions Charles L opold Mayer Post scriptum A consulter sur le site d Ad quations F Vue d ensemble de la rubrique La d mocratie l preuve du lobbying F Vue d ensemble de la rubrique R seau ETA
15. iste mais ouvrir un d bat entre sachants devant une commission pluraliste compos e de scientifiques vari s mais aussi de repr sentants de la soci t civile Encore faut il entendre les termes sachants et scientifiques comme n tant pas l apanage des sciences dures mais s appliquant toutes les disciplines du savoir dans une d marche r solument multidisciplinaire Et pr voir que le jugement d une telle commission n cessite chaque fois une formation pr alable ad hoc L ensemble de ces proc dures doit tre transparent ouvert au public et aux m dias aussi bien aux fins d information de la soci t que pour en conforter l ind pendance Plut t que se cacher la t te dans la bouillie d une pr tendue neutralit du savoir la complexit croissante des th mes expertiser oblige affronter la r alit Puisqu il n est pas possible de se passer du savoir des experts alors que leur position professionnelle ou id ologique induit presque toujours une situation conflictuelle avec ce savoir on doit identifier d o ils parlent d claration de conflit d int r ts et leur opposer d autres savoirs ventuellement en conflit avec d autres int r ts C est seulement des membres de la commission multidisciplinaire en charge de clarifier les arguments et de d livrer un avis qu on peut exiger la signature d une charte d ind pendance Cette proposition de Haute Autorit pr sente bien des similitudes de principe av
16. la structure support du lobbying qui se pratique Bruxelles dans les groupes experts Ing nieur repr sentant d Attac dans le r seau ETAL Claude Layalle anime des formations un d bat public mensuel et publie des documents p dagogiques sur le lobbying notamment dans la rubrique Economie du site Attac Paris 12 me Claude Layalle a eu un parcours professionnel d ing nieur Physicien avec 20 ans de maitrise de projets de r ception satellites men e off shore du Bangladesh au Nord des USA et dans une partie de l Europe P http local attac org parisi2 dossier lobbying t l chargeable dans la rubrique Cycle d conomie Jacques Testart Fondation Sciences Citoyennes Pour une expertise au service des citoyens La r forme constitutionnelle fran aise de 2008 officialise la place des experts dans l laboration l gislative mais sans construire des modalit s d expertise qui seraient pertinentes pour l int r t public et donc en offrant de nouvelles positions strat giques aux lobbies Ces dispositions ajoutent aux structures d di es l expertise jusqu ici surtout actives en mati re de recherche et innovation l o le lobbying peut jouer fond en b n ficiant de la couverture scientifique Dans le domaine de l expertise o la comp tence suppos e est toujours hybrid e avec des int r ts particuliers il est urgent de d finir des r gles de nature thique pour tendre vers des proc dures plus objectives et mieux
17. nd ent riner des pratiques et des concepts tels gouvernance et soci t civile qui sont tout autant de br ches dans la conception r publicaine de la communaut politique oppos e aux conceptions et aux thiques utilitariste et pragmatique d inspiration anglo saxonne La soci t civile est un terme connotation marchande qui traduit la fragmentation de la soci t en groupes d int r ts particularistes qui investissent l espace public pour y porter leurs int r ts Une telle soci t a son corollaire non pas dans un gouvernement au sens de la puissance publique de l autonomie publique et des droits objectifs tels que les formalise la loi commune mais dans la gouvernance Or ce terme a t banalis par des multinationales et ses significations sont minemment conomiques Dans la sph re politique la gouvernance d nature le syst me repr sentatif puisque la repr sentation prend un sens plus proche du client lisme les hommes politiques collent au plus pr s des int r ts priv s de leurs lecteurs et principalement des acteurs conomiques majeurs qui attendent d eux une traduction l gislative de ces int r ts l C est en regardant ces pratiques de pseudo repr sentation qu il convient de se rappeler que la gouvernance d signait jadis l organisation du pouvoir Copyright Site de l Association Ad quations Page 3 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu cultur
18. omment le lobbying a surgi et s est d velopp l invention des proc d s leur conceptualisation et leur persistance Quels sont les services propos s par les cabinets de lobbying Quels biais sont mis en oeuvre par les lobbyistes quand ils d finissent le mot lobbying et pr sentent leur activit La regrettable banalisation du terme lobbying pour d signer les activit s militantes et citoyennes constitue un r el enjeu Le lobbying moderne ses pratiques et ses concepts depuis les ann es 1920 s est d velopp au cours du XXe si cle La perspective historique qui n est jamais tr s appr ci e des lobbyistes eux m mes du fait de ses r v lations cruelles met en vidence 1 Le lien fondamental qui unit d s les origines les lobbyistes aux industriels et aux puissants en g n ral autour d un objectif d fendre leurs int r ts 2 Une vision anti d mocratique et litiste du monde infantilisant l opinion publique et les citoyens et les r duisant des cat gories de consommateurs de produits et de messages gouvernables leur insu si l on organise les conditions de leur confiance 8 Les liens profonds entre des activit s souvent pr sent es comme si elles taient tr s distinctes relations publiques marketing intelligence conomique gestion de crise communication alors que ce sont des sp cialit s que les cabinets de lobbying utilisent de fa on compl mentaire 4 Les proc d s de manipulation qu
19. public et le secteur priv et d une mani re g n rale tous les postes d autorit et de responsabilit que chacun occupe tour de r le menant des carri res tant t publiques tant t priv es au gr des opportunit s et des contacts entretenus de l cole la retraite dans les conseils d administration Un blogueur anonyme mais pertinent crivait r cemment que la France est le seul pays ou l on cite encore ses dipl mes l age de la retraite Copyright Site de l Association Ad quations Page 4 10 Lobbying bataille des mots bataille des id es enjeu culturel R sum des interventions Ainsi se perp tue un r seau de relations que l on serait tent de baptiser familiales entre des individus quasi interchangeables fr quentant les m mes cercles m langeant all grement les notions d int r t public et d int r t priv au gr de l emploi du moment La France n est bien entendu pas le seul pays o cette pratique de pantouflage et r tro pantouflage se pratique all grement mais elle y prend des allures parfois tr s symboliques On se rappelle le parcours de Fran ois P rol dipl m de HEC ancien l ve de l ENA Inspecteur des finances qui apr s divers postes prestigieux dans les minist res devient associ g rant de la banque Rothschild o il participe la cr ation de Natixis avant d tre appel par Nicolas Sarkozy au poste de secr taire g n ral adjoint de la pr sidence ou il organise no
20. s avec Jean Luc Touly Fayard 2006 Silence on intoxique Face aux lobbies la longue bataille pour sauver notre sant avec Andr Aschieri La D couverte 2006 L industrie du mensonge Lobbying communication publicit et m dias compl ments et pr face pour John Stauber et Sheldon Rampton Agone coll Contre feux 2004 L affaire de l amiante La D couverte 1996 F Interview et extraits de Lobbying et sant sur le site d Ad quations Elena Pas a philosophe et journaliste Fondation ciences Citoyennes Lobbying l ments de signification politique Certaines pratiques r centes tendent approfondir la confusion s mantique autour du lobbying en confondant militantisme et lobbying Ces d veloppements ne sont pas anodins et si nous voulons clarifier le champ s mantique il faut commencer par s interroger outre l origine historique du mot et ses interpr tations sur la signification de ces pratiques en termes de culture et de pratiques politiques Quel mod le politique a favoris l apparition et les pratiques du lobbying au sens moderne La banalisation du lobbying ne signe t elle pas la mort des principes impos s par la R volution fran aise Le mod le universaliste r publicain fran ais est centr autour de la notion du citoyen qui entre dans l espace public politique pour s y construire en m me temps qu il construit l int r t g n ral Or la r flexion majoritaire actuelle y compris militante te
21. tamment la fusion et la recapitalisation de la banque populaire et des caisses d pargnes Un an apr s il pantouflera pour prendre la t te du nouveau groupe et du conseil de surveillance de Natixis avant d ajouter son palmar s la pr sidence de la F d ration Fran aise des Banques FFB La France est aussi un pays dans lequel dans un premier temps on trouve normal que Henri Proglio dipl m lui aussi de HEC et fr re jumeau du Pr sident de Morgan Stanley France Pr sident du CA de Veolia Environnement devienne simultan ment PDG de l entreprise publique EDF qui s interroge sur rapprochement avec Veolia En dehors de ces partenariats public priv un peu particuliers il y a aussi en France un lobbying plus classique bas sur le contact et l influence dans les couloirs des assembl es Le d veloppement de cette activit devra beaucoup la derni re r forme constitutionnelle vot e deux voix pr s en congr s le 21 juillet 2008 Le cabinet APC Affaires Publiques Consultant association lobbyiste en a publi un mode d emploi sous le titre Nouveaux pouvoirs du Parlement Quelles opportunit s pour les entreprises La d marche propos e est l utilisation judicieuse des commissions ouvertes des experts ext rieurs o s laboreront d sormais l essentiel des textes l gislatifs pour y d fendre au mieux les int r ts des entreprises C est plus ou moins la d centralisation au niveau national de
22. ux modalit s de construction d un monde commun d une culture politique universalisable qui partirait d une r appropriation des concepts r publicains Elena Pasca est philosophe et journaliste ind pendante sp cialis e dans les conflits d int r ts et le lobbying en sant et dans les rapports entre m decine et industrie pharmaceutiques Elle a crit plusieurs centaines d articles sur ces questions et anime un blog tr s riche en informations exclusives http pharmacritique 20minutes blogs fr Claude Layalle ATTAC Pour des raisons personnelles Claude Layalle n a pas pu participer l animation du s minaire Voici les grandes lignes qu il avait pr vues pour sa contribution qui ont t redistribu es entre les autres intervenants Le lobbying en France pantoufle et corridors Le lobbying n est plus seulement l action d influence d un int r t priv ou particulier sur un d cideur politique ou administratif il s est structur dot de moyens adapt s et agit directement sur le pouvoir politique partout ou il existe Pour autant son influence s adapte la culture et aux structures du pouvoir sur lequel elle s exerce La France fille de la r publique mais h riti re d un lourd pass royaliste et centralisateur a incorpor ses lobbyistes d une fa on particuli re elle a cr une classe d lite r publicaine issue des grandes coles qui se d veloppe indiff remment dans l industrie et la finance le secteur
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