Géomatique et aménagement en milieu municipal
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1. re notre r flexion Puis nous proposerons quelques uns des r sultats pr liminaires quelques r ponses aux questions soulev es plus haut traitant de d utilisation des SIG par les acteurs de l am nagement ainsi que des implications g n r es par leur appropriation Enfin pour terminer nous lancerons quelques pistes de r flexion comparative ax es plus sp cifiquement sur l analyse des liens entre les caract ristiques organisationnelles g ographiques et culturelles du contexte local et la nature des ph nom nes d appropriation des technologies g omatique par le syst me d acteurs am nagiste 2 Quelques l ments de m thode pour ancrer notre r flexion dans le contexte socio spatial local Nous avons indiqu plus haut dans quel contexte de collaboration scientifique internationale s inscrit le travail de recherche sur lequel est bas cet article L exp rience des g ographes sociaux du CARTA dans l tude des repr sentations cognitives de l espace et des perceptions des acteurs de l am nagement associ e celle des g omaticiens du CRG dans le domaine de la mise en oeuvre des technologies et m thodes g omatiques dans les organisations g n re une dynamique qui nous offre la possibilit d aborder les questions soulev es de mani re plus compl te et syst mique C est pr cis ment ce cadre de r flexion particuli rement riche qui autorise la mise en uvre d une approche m thodologique permettant non seulement d cla2. La m thode d enqu te par questionnaire fut utilis e pour r pondre trois objectifs majeurs 1 D une part nous aider construire les cadres th orique et exploratoire de recherche 2 D autre part choisir les municipalit s servant de base aux tudes de cas 3 Enfin nous fournir des informations g n rales sur la nature des principales utilisations des SIG pour l am nagement en milieu municipal Le questionnaire t mis en place l automne 1995 et construit autour de quatre s ries de questions semi ouvertes portant sur les th mes suivants Les donn es g n rales sur l identit du r pondant et de la collectivit l historique du projet SIG ainsi que la nature et les l ments caract ristiques du syst me et des donn es pr sents le processus de d cision en am nagement et l utilisation du SIG par les diff rents acteurs et la description des caract ristiques des trois projets d am nagement les plus importants ayant t r alis es avec le SIG Cette enqu te s est d roul e durant le premier semestre 1996 L chantillon tait compos de 25 municipalit s fran aises et de 25 municipalit s qu b coises Les municipalit s ont t choisies afin que soient galement repr sent es des tailles de 2000 1 000 000 habitants et des localisations g ographiques diff rentes du rural l urbain et que l chantillon soit repr sentatif de la diversit municipale fran aise et qu b coise 2 2 Une re
3. avantage en 7 avant les vertus de l am nagement et des outils de planification que leur quipe a mis en place Par opposition les techniciens d voilent des perceptions spatiales beaucoup moins globales Ils ne raisonnent en g n ral qu en termes d infrastructures implanter Le territoire est r duit sa composante physique et mat rielle Il est difficile de discerner dans leurs r ponses les traces d une quelconque perception du territoire comme support de dynamiques socio spatiales de r seaux d changes etc L am nagement doit avant tout permettre d am liorer la beaut l esth tique de la ville et de son territoire Les acteurs le per oivent comme une activit des actions ayant pour but d am liorer le cadre de vie des habitants en harmonisant les diff rentes fonctions du territoire en favorisant une meilleure int gration des infrastructures dans l environnement en multipliant les parcs et autres espaces verts en am liorant la morphologie de l habitat etc Dans ce sens l am nagement doit prendre en compte le plus possible les souhaits et les besoins des citoyens Les actions entreprises en terme d am nagement et de d veloppement doivent l tre avec et pour la population Elles doivent refl ter les attentes des citoyens Mais la perception du r le de l am nagement et la perception du territoire sont tr s li es chez les diff rents acteurs Le territoire doit avant tout tre un espace d panouissement et de
4. bien tre qui offre aux habitants les moyens de vivre en harmonie en particulier que dans leurs loisirs et leur vie sociale Il doit tre capable de s adapter aux volutions des besoins des habitants ainsi qu leur changement de comportement Si ce ph nom ne est pr sent dans les quatre tudes de cas il s exprime avec beaucoup plus de vigueur dans les municipalit s qu b coises que dans les fran aises Nous reviendrons sur ce point de diff renciations plus bas 3 2 Des liens troits entre repr sentation du territoire et perception de la g omatique De fa on globale les technologies g omatiques sont per ues par les acteurs surtout les plus techniques d entre eux comme un ensemble d outils informatiques facilitant la production des plans dessins et autres cartes Les expressions cartographie informatis e plan informatis ou encore g ographie informatis e apparaissent d ailleurs de fa on r manente dans les quatre tudes de cas Pour ces diff rents acteurs le point important semble r sider dans les capacit s de localisation de r f rence spatiale offertes par les outils g omatiques pour visualiser et repr senter graphiquement les donn es qu ils ont traiter quotidiennement Le second point met en avant la dimension base de donn es Les professionnels de l am nagement les plus familiaris s avec le domaine per oivent surtout les SIG comme un syst me de gestion de l information r f rence spatiale Une b
5. de cartographie leur offre une nouvelle mani re de percevoir l espace d tude une vision plus rapidement disponible et plus compl te plus globale et moins d form e en comparaison de la carte traditionnelle Aujourd hui les acteurs se limitent moins leur seule vision th matique ils n h sitent plus car c est plus simple et plus rapide int grer dans leur r flexion les autres th matiques urbaines L information multith matique en mettant en perspective des aspects vari s du territoire ouvre de ce fait la vision des acteurs vers des dimensions territoriales qui jusqu pr sent restaient souvent cach es par des approches trop orient es par la th matique qu ils avaient 10 traiter Pourtant cette ouverture et cet enrichissement sont essentiellement orient s vers les facettes physique et mat rielle du territoire et de fait risque pr cis ment de cr er une certaine homog n isation de la perception spatiale des acteurs le territoire municipal tant r duit certaines dimensions plus facilement reproduites par l information g ographique num rique actuelle L utilisation des outils SIG et surtout de l information g ographique offre aux acteurs interrog s des possibilit s nouvelles ou pour le moins tr s accrues d largir leur perception de l espace sur lequel ils ont intervenir En effet la possibilit de changer les chelles de travail la demande semble offrir aux acteurs en particulier les professionnel
6. demandeurs d information g ographique sous forme cartographique Il semble que gr ce la g n ralisation des supports cartographiques le degr de satisfaction des lus ait augment facilitant d autant les relations de travail et le dialogue avec leurs diff rents collaborateurs et en g n rant m me parfois de nouvelles D autre part et c est sans doute le revers de la m daille les lus sont devenus de plus en plus exigeants dans leurs attentes au fur et mesure que l utilisation de la g omatique s est g n ralis e et que la ma trise de l outil s est accrue Ce ph nom ne pose lui aussi quelques probl mes relationnels et g n re des incompr hensions Les lus relay s par les am nagistes mettent en direction des techniciens des demandes qui manquent quelquefois de r alisme Ayant en g n rale une tr s faible id e des capacit s r elles et des limites des outils ils ont tendance exprimer des souhaits irr alisables ou trop longs I n y a qu a peser sur le piton C est facile c est le syst me qui fait Ces r flexions manant des lus relay s par les am nagistes engendrent des tensions latentes avec les techniciens utilisateurs qui voient leur fonction quelque peu d valoris e et ont de plus en plus l impression de n tre que des presses boutons un prolongement de la machine qui il n est pas demand de r fl chir 4 3 La g omatique une construction sociale locale ancr e dans son contexte nation
7. fonction au sein de l organisation municipale Leurs r ponses d pendent de leur fonction de leur m tier ou de leur th me d intervention principal on retrouve dans tous les cas une vision de la g omatique relativement influenc e par la culture professionnelle cf Figure 4 Perception de l espace Perception de la Utilisation des outils et de l am nagement g omatique g omatiques Espace physique amp Outils de cartographie Production de donn es Techniciens mat riel amp de dessin assist R seaux changes e gt Outils de e gt Appr hension de la Professionnels dynamiques socio repr sentation spatiale dynamique urbaine am nagistes spatiales Lieux d exercice des Outil de lt gt Pr sentation et Elus d cideurs enjeux de pouvoir communication argumentation Figure 4 Liens entre les variables tudi es en fonction du groupe d acteurs 3 3 L utilisation de la g omatique est souvent r duite sa dimension cartographie assist e La principale utilisation des outils g omatiques concerne la production de dessins de plans et de cartes par les techniciens les utilisateurs directs Les outils g omatiques disponibles ont permis d automatiser la production des documents graphiques de toutes sortes les plans de zonage les cartes th matiques etc Il est clair qu aujourd hui cette utilisation est de loin la plus importante dans les services de la plupart des municipalit s aussi bien fran aises que qu
8. que les lus peuvent avoir des outils g omatiques autour desquels flotte encore une certaine magie un certain mysticisme Un outil d argumentation et de justification la grande majorit des acteurs interview s consid rent le SIG et l information qu il permet d obtenir comme des outils d argumentation et de justification Ils permettent d aider chacun son niveau techniciens mais surtout professionnels et lus d fendre ses points de vue et ses objectifs L information g ographique offre des arguments beaucoup plus solides plus objectifs plus difficilement contestables La g omatique donne nos arguments une valeur scientifique et les rend plus difficilement discutables Son utilisation permet ainsi de mettre l accent sur certains ph nom nes d en effacer d autres de fa on pouvoir utiliser l information obtenue dessein Comme le rappellent un certain nombre d acteurs interrog s dont des lus il y a une sorte d objectivation de l information que l on soumet et par cons quent de l gitimation du discours Dans les diff rentes tudes de cas l exception de Nantes la diffusion de la g omatique n a pas provoqu de bouleversements majeurs des logiques sectorielles des services et des m tiers Pourtant dans certain cas l utilisation de la g omatique ou plus exactement l expertise particuli re de tel ou tel service a d j engendr de nouvelles relations entre services qui jusqu alors ne communiquaient pas L
9. trying to throw light on the social adaptation phenomena to GIS achieved through the system of local collaborators wich intervenes at the heart of planning project The method used is connected with three different but complementary methdological tools four exploratory case studies a survey questionnaire and an analysis of the institutional development policies of geomatics This process lies on a muldisciplinary approach at the jonction of the concerns of social geography geomatics and sociology of organizations The awaited results will not only give information on the social adaptation phenomena to GIS but they will also estimate the effects entailed by the use of GIS on decision making and communication process and define more precisely the role of geographical information 1 Les technologies g omatiques comme nouvelles composantes du syst me d am nagement Au cours des derni res d cennies la diffusion des technologies de l information g ographique n a cess de s affirmer en particulier en Europe et en Am rique du Nord Apr s s tre focalis e essentiellement sur les aspects techniques de ce ph nom ne la communaut g omatique internationale commence porter un regard int ress sur les dimensions humaines et sociales de la g omatisation des organisations L introduction de la g omatique ne serait donc pas neutre et pourrait m me g n rer un certain nombre d implications au niveau des comportements de ses utilisa
10. utilisation commune d outils le partage d information le travail sur des bases communes et l change de visions th matiques m tiers sont des l ments qui concourent un rapprochement et stimulent la collaboration Les changements proviennent moins des entit s administratives elles m mes que de la collaboration ponctuelle de certains groupes d acteurs professionnels de l am nagement ou technicien autour de l utilisation des outils et de l information Ce n est pas la g omatique fait changer les choses mais elle y contribue non seulement en g n rant une 12 dynamique ponctuelle de collaboration de rapprochement entre acteurs mais aussi en offrant des moyens qui facilitent les changes et la communication Reste que la diffusion de la g omatique et les processus d appropriation des outils par les diff rents groupes d acteurs ont dans chacune des quatre tudes de cas provoqu s une r articulation des strat gies d acteurs D une part la diffusion de la g omatique accompagn e par la g n ralisation de l utilisation des outils et la disparition des informations papier au profit de l information num rique accentuent la d pendance des professionnels de l am nagement vis vis des techniciens utilisateurs qui sont les seuls a en ma triser le maniement D autre part la diffusion de la g omatique au sein des services charg s des diff rentes op rations d am nagement a provoqu une certaine immiscion des informaticien
11. G omatique et am nagement en milieu municipal Comparaison France Qu bec Geomatics and Municipal Planning Comparison between France and Quebec St phane Roche Candidat au Ph D Yvan B dard Ph D Jean Baptiste Humeau Ph D CARTA UMR 6590 CNRS Centre de recherche en g omatique CARTA UMR 6590 CNRS Universit d Angers Pavillon Casault Universit Laval Universit d Angers 35 Rue de la Barre Qu bec Qc GIK 7P4 Canada 35 Rue de la Barre 49000 Angers France 49000 Angers France amp Centre de recherche en g omatique Pavillon Casault Universit Laval Qu bec Qc GIK 7P4 Canada Stephane Roche wanadoo fr Yvan B dard scg ulaval ca Jean Baptiste Humeau wanadoo fr R sum A l heure ou un nombre grandissant de municipalit s adoptent la g omatique l tude des implications humaines et sociales li es l utilisation des SIG et plus pr cis ment la repr sentation spatiale qu ils g n r rent appara t comme un axe de recherche prioritaire La diffusion des technologies de l information g ographique au sein des municipalit s et l appropriation sociale qui en r sulte ne sont pas sans cons quences sur les processus de r flexion am nagistes L objectif du projet de recherche pr sent ici est de comparer l influence de la g omatique sur la r flexion et la n gociation am nagiste en milieu municipal en France et au Qu bec en tentant d clairer les ph nom nes d appropriation sociale des SIG par le sy
12. al Les constats que nous venons de faire la lueur des quatre tudes de cas nous montrent qu un certain nombre d implications li es la diffusion et l utilisation des SIG dans le cadre des activit s d am nagement se reproduisent d une municipalit l autre Il n en reste pas moins vrai que la nature des implications autant que les caract ristiques des diff rents modes d appropriation ne sont pas ind pendantes du contexte local La seconde partie de notre projet de recherche se fixe pr cis ment pour objectif partir d une r flexion comparative des diff rentes tudes de cas ancr e dans leurs contextes nationaux et locaux respectifs de mettre en perspective figure 5 les r sultats pr c dents 13 en fonction des diff rents groupes d acteurs culture professionnelle en fonction du contexte organisationnel effet de taille et du contexte g ographique effet de lieu En l tat actuel d avancement de nos travaux nous n avons que peu de r sultats concrets concernant cette approche comparative Certes avons nous pu montrer que le niveau d utilisation de l information g ographique par les diff rents acteurs est intimement li leur perception de l utilit des outils g omatiques pour l am nagement du territoire elle m me d pendante de la perception du territoire et du r le de l am nagement N anmoins certains questionnement suscit s par la d marche analytique adopt e pour les tudes de cas laissent entre
13. ase de donn es regroupant des informations permettant de d crire le territoire dans ses multiples facettes Ils pensent que l information est beaucoup plus riche et compl te que celle dont ils pouvaient disposer auparavant et qu elle est en g n ral plus fra che gr ce aux nouveaux outils g omatiques de gestion et de mise jour Les acteurs avouent que ces outils sont des moyens simplifi s de r cup rer de trier de choisir d assembler etc les donn es localis es qu ils ont utiliser r guli rement dans leur r flexion De leur c t les lus per oivent d avantage les technologies g omatiques comme des outils d aide la d cision et de communication facilitant la pr sentation de leurs actions et leurs d cisions la d fense et l argumentation en particulier devant la population Les acteurs dans leur grande majorit et quelle que soit leur nature ou leur fonction accordent un cr dit relativement important l information g ographique issue des technologies g omatiques L information g ographique num rique est g n ralement per ue comme tant repr sentative de la r alit territoriale fiable et apportant une certaine cr dibilit aux discours Beaucoup plus facilement et rapidement disponible son utilisation et sa transformation en sont d autant simplifi s Les outils g omatiques per us comme une haute technologie symbole d un certain modernisme sont consid r s par les acteurs comme des outils fiables sur
14. ateur pour la communication et la n gociation pour certains acteurs la g omatique agit aujourd hui comme une sorte de catalyseur d agent facilitateur pour la collaboration des diff rents acteurs au sein des services Il semble que la mise disposition d un r f rentiel commun la possibilit de mixer les donn es et de les repr senter sous des formes et des chelles variables facilite d autant plus le dialogue en permettant chacun quelque soit son m tier de se retrouver dans la repr sentation fournie Par ailleurs les probl mes sp cifiques li s l utilisation et au fonctionnement des outils tout autant que les possibilit s nouvelles de traitement g n rent de nouvelles voies de collaboration entre techniciens N anmoins ce constat est nuancer en particulier dans la mesure o les logiques sectorielles existent toujours et que la diffusion de la g omatique est loin d tre totale et compl te dans les quatre tudes de cas Un moyen d influencer le cours des d cisions de nombreux acteurs surtout les professionnels qui interviennent aupr s des lus pour pr senter les projets d am nagement consid rent que la g omatique offre de nouveaux moyens beaucoup plus efficaces d influencer le cours des d cisions en modifiant la perception des lus Selon les intervenants interrog s ce ph nom ne est essentiellement d la qualit visuelle des informations obtenues avec les outils mais galement la perception
15. avers des images plus fortes lors d une r flexion commune de changer la dynamique d une discussion Le SIG permettant d influencer la pr sentation ou la formulation du probl me r soudre offre par la m me occasion un pouvoir accru celui qui en a la ma trise 4 2 Une r articulation des strat gies d acteurs face l appropriation des technologies g omatiques Comment se d clinent les diff rents modes d appropriation des technologies g omatiques chez les diff rents acteurs Comment se positionnent les diff rentes strat gies d acteurs par rapport l appropriation du SIG et de l information qui en est issue Nous avons d gager quatre modes d appropriation qui semblent se retrouver sous des formes diff rentes selon les contextes dans les diff rentes tudes de cas Pour les acteurs interrog s les technologies g omatiques repr sentent Un moyen d expression technique plus fort les outils g omatiques sont per us par de nombreux acteurs interrog s surtout des techniciens utilisateurs comme des moyens d expression beaucoup plus forts pour les acteurs occupant les fonctions les plus techniques Ils permettent en mettant d avantage en avant la dimension technique des projets et en complexifiant les modes de traitement de l information ceux qui ont la ma trise des outils essentiellement les techniciens utilisateurs de prendre une place plus importante dans le processus de r flexion am nagiste Un agent facilit
16. b coises Ce ph nom ne confirm par notre enqu te est sans doute li aux caract ristiques de l information g ographique M me dans les cas ou la g omatique est la plus d velopp e comme Qu bec ou Nantes la base de donn es contient tr s peu de donn es non graphiques de type socio conomique par exemple Les seules informations r ellement disponibles sont des donn es graphiques sectorielles Par une approche moins technicienne les professionnels de l am nagement d crivent plus pr cis ment cette utilisation La g omatique semble tre utilis e quotidiennement pour r aliser des mod lisations de l existant et produire des repr sentations spatiales de l existant du territoire sous une forme synth tique fiable jour et r actualisable ais ment en croisant des couches de donn es de sources diff rentes Dans la mesure o la g omatique permet d avoir acc s des informations multisources vari es et nombreuses plus rapidement et plus facilement de les g rer de les analyser 9 et de les croiser elle offre une vision une appr hension globale de ce territoire une connaissance de l existant un tat de situation un moment donn qui sert de base aux r flexions diverses et permet de r aliser des analyses fiables et de les illustrer Dans le prolongement des deux points pr c dents la g omatique est galement utilis e comme un outil de consultation En effet elle offre aux acteurs des moyens plus
17. cas les diff rents groupes d acteurs soutiennent une d marche am nagiste bas e sur une approche monoth matique de l espace Le sens qui est donn l am nagement la port e que les acteurs lui accordent et le r le qui lui est attribu sont fortement li s la fonction occup e au sein des services municipaux la culture professionnelle aux priorit s du m tier Pourtant si l on retrouve cette vision monoth matique dans tous les groupes d acteurs la perception des professionnels th maticiens de l espace s largit s ouvre sur des concepts plus globaux et les chelles d intervention diminuent chez ces acteurs ayant de part leur fonction ou leur formation une plus forte sensibilisation au territoire dans la complexit des ces diff rentes facettes Pour ces derniers l am nagement se caract rise par une r flexion sur l espace sur son organisation etc L espace doit tre abord non seulement sous diff rents clairages th matiques en prenant en compte ses diff rentes dimensions mais galement diff rentes chelles d observation Chez ces acteurs l am nagement doit aboutir un consensus entre les diff rents intervenants afin de permettre la mise en oeuvre d un projet spatial qui traduise les dimensions conomique sociale politique etc On retrouve galement ce ph nom ne chez les lus m me si ils s expriment sous une forme quelque peu diff rente Dans un discours beaucoup plus politique ils mettent d
18. e leur utilisation concr te au sein d une municipalit n est elle pas influenc e par la politique de d veloppement et d quipement de la ville elle m me directement reli e au contexte socio g ographique local Concernant l effet de lieu toujours alors que la r flexion th orique sur la d finition du r le et de l utilit de la g omatique est beaucoup plus ancienne et profonde au Qu bec qu elle ne l est en France l enqu te que nous avons men e confirm e par les rapports de l observatoire g omatique pour la France IETI 1996 et de l AGMQ AGMQ 1996 semble d montrer que le milieu municipal qu b cois n est gu re plus avanc e en terme d utilisation et de diffusion des outils que ne l est la France Un l ment d explication est sans doute chercher dans les historiques de d veloppement respectifs de la g omatique dans ces deux pays Alors que la diffusion de la g omatique eu lieu au Qu bec de fa on descendante de l administration centrale gouvernement provinciale vers les administrations locales les municipalit s elle a suivi en France un cheminement ascendant des villes vers les administrations nationales Pourtant lorsque l on y regarde de pr s il existe des diff rences importantes entre les cas fran ais et qu b cois dans la perception que les diff rents acteurs ont de l information g ographique de son utilit et de sa qualit Toutes proportions gard es les acteurs des municipalit s de la bell
19. e province quelque soit leur nature sont beaucoup plus mod r s dans leur discours sur la qualit de l information ses capacit s repr senter le territoire municipal les apports des outils g omatiques dans leur r flexion que ne le sont leurs confr res d outre atlantique L analyse des diff rentes tudes de cas nous poussent penser que ces diff rences rel vent d une question de maturit des acteurs face l appropriation des outils Quelques questions sous jacentes ce constat nous semble devoir guider notre r flexion sur le sujet les acteurs sont ils plus matures au Qu bec qu en France en mati re de g omatique m me si le niveau d utilisation n est pas plus important surtout chez les am nagistes La maturit des acteurs en mati re de g omatique les rend elle plus critiques face son appropriation Existent 1ls des liens entre l utilisation de la g omatique par les acteurs leur maturit dans le domaine et le d veloppement national de la g omatique 5 Conclusion L analyse des premiers r sultats des tudes de cas nous a donc permis de constater qu il existe des liens relativement forts entre la perception du territoire et de l am nagement la perception du r le et de l utilit de la g omatique et l utilisation concr te que les diff rents acteurs font des outils Nous avons galement pu mettre en vidence les implications majeures au niveau de la r flexion urbaine mais aussi de l articulation des logique
20. eurs actions Mais l int rieur de ces trois groupes d acteurs les th mes d tude de chacun des acteurs zonage versus patrimoine design urbain versus r glementation etc marquent eux aussi la perception des acteurs 4 La g omatique une nouvelle composante du syst me d am nagement L analyse des liens entre ces trois variables nous a permis d apporter des l ments de r ponse aux questionnements concernant les implications de la g omatique sur la r flexion am nagiste ainsi que sur les strat gies d acteurs Cette analyse nous a galement offert la possibilit de d gager une s rie de pistes de r flexion qui tendent d montrer que la g omatique comme nouvelle composante du syst me d am nagement municipal doit tre r ins r e dans le contexte local qui la vue na tre pour en comprendre les m canismes d appropriation et les implications potentielles 4 1 La g omatique pour la r flexion am nagiste L utilisation des technologies g omatiques comme support aux activit s d am nagement apporte aux acteurs une forme d enrichissement des perceptions spatiales Ces outils ouvrent les portes d une vision monoth matique vers une vision multith matique de l espace En offrant aux acteurs la possibilit de mixer et de croiser des donn es de natures diff rentes sur des th mes diff rents et surtout compl mentaires du th me central de l tude ou du projet qu ils ont mener l utilisation des outils SIG de DAO ou
21. f principal est de confronter notre cadre th orique de recherche la r alit du terrain et de l y ajuster mais galement de mener une analyse comparative dans des contextes municipaux fran ais et qu b cois S agissant d un champs de recherche relativement nouveau tant en g omatique qu en g ographie nous avons pr f r une approche plus inductive l approche hypoth tico d ductive g n ralement adopt e pour les cases studies Ces tudes de cas permettront d clairer les ph nom nes d appropriation sociale des SIG en milieu municipal ainsi que les modifications introduites par leur utilisation dans la r flexion am nagiste Pr s de 70 interviews ont ainsi t r alis es aupr s de repr sentants des diff rents groupes d acteurs municipaux techniciens professionnels de l am nagement lus intervenant dans les probl matiques am nagistes planification urbanisme am nagement du territoire environnement etc Ces interviews furent conduites partir d une grille d entretien semi structur e compos e de questions semi ouvertes Cette grille avait pour objectif de guider la phase exploratoire de recherche et d assurer les liens avec les hypoth ses et postulats de recherche pour maintenir la cha ne de preuves Onsrud amp al 1992 Yin 1989 Les questions semi ouvertes furent organis es autour de quatre th mes 1 la perception que les acteurs ont des probl matiques d am nagement en milieu municipal et de
22. iquement l examen des trois variables principales de notre recherche la perception du r le La m thode des Case Studies propose de d velopper une approche tr s analytique et lin aire dans laquelle les concepts op ratoires des hypoth ses de recherche sont traduits en th ories ou postulats eux m mes exprim s sous forme de variables qui peuvent prendre diff rentes valeurs des indicateurs Les postulats du type If Then Else Si A x Alors B y sont suppos s tre valid s ou non selon la valeur que prennent les variables dans les contextes tudi s Un raisonnement d ductif logique de type bool en permet ensuite de confirmer ou d infirmer les hypoth ses en partant de la valeur de chacune des variables tudi es 6 de l am nagement et du territoire la perception du r le et de l utilit de la g omatique SIG et information g ographique et le type d utilisation de la g omatique en am nagement mais surtout la mise en relation de ces trois variables nous a permis d clairer la nature des implications de la g omatique sur la r flexion am nagiste et sur l articulation des strat gies d acteurs La comparaison des r sultats des diff rents cas en fonction des diff rents groupes d acteurs en fonction du contexte organisationnel mais aussi selon le contexte socio g ographique nous permettra dans un second temps de d gager une s rie de pistes de r flexion comparative sur le r le du con
23. irer les ph nom nes d appropriation sociale des technologies de l information g ographique par les diff rents groupes d acteurs de l am nagement techniciens professionnels de l am nagement et lus mais aussi d enraciner notre r flexion dans des contextes g ographique et organisationnel de r f rence C est dans la dimension comparative que s exprime l int r t et la particularit de notre travail Plus pr cis ment nous situons notre d marche de recherche exploratoire la crois e de deux approches compl mentaires Roche 1997 l approche de g ographie sociale Fr mont amp al 1984 et l analyse sociologique des organisations Crozier 1992 Pav 1989 Typiquement cette d marche pluridisciplinaire s exprime de niveaux 1 Un premier niveau de comparaison entre la France et le Qu bec deux pays dans lesquels les espaces les structures spatiales les modes d organisation etc les soci t s en place sur ces espaces les hommes les contextes culturels l histoire etc mais galement les d veloppements respectifs de la g omatique posent incontestablement des probl mes sp cifiques l utilisation des SIG les activit s d am nagement En fonction du contexte g ographique social et culturel les hommes les organisations les organisations spatiales les pratiques de l am nagement l histoire de ces pratiques sont diff rents Fr mont et al 1984 ont montr que Les pratiques s
24. lation des strat gies d acteurs R flexion am nagiste Perception espace amp am nagement Niveau Appropriation Figure 1 Les SIG comme nouvelle composante du syst me d am nagement Notre r flexion s articule principalement autour des cinq questions de recherche suivantes 1 Quels sont les liens entre perception de l espace perception des SIG et nature de leur utilisation par les diff rents groupes d acteurs am nagistes 2 Dans quelle mesure la comparaison entre le mod le physique de l espace issue du SIG et les repr sentations spatiales des acteurs est elle susceptible de modifier leur perception de l espace et leur compr hension des probl matiques d am nagement 3 Quelle est la nature de l appropriation des SIG par les diff rents groupes d acteurs et plus pr cis ment dans quelle mesure ces technologies sont elles utilis es dessein pour servir leurs strat gies 4 Pr cis ment comment se r articulent ces strat gies d acteurs face l appropriation des technologies g omatiques et leur utilisation 5 Existe t il des diff renciations au niveau des processus d appropriation des technologies g omatiques par le syst me d acteurs am nagistes dues aux contextes organisationnel et g ographique locaux La r flexion que nous proposons ici s inscrit dans un projet de recherche plus large qui a pour but d analyser l influence des SIG sur les processus de r flexion et de n gociation am nagiste en
25. lesquels on peut appuyer sa r flexion De ce fait l information qu il diffuse est cr dibilis e objectiv e fiabilis e Ils apportent 8 incontestablement aux yeux des acteurs municipaux un gage de s curit Ils garantissent qui plus est l information d tre un reflet relativement fid le de la r alit territoriale surtout dans ses dimensions mat rielles et physiques Pourtant ce constat ne doit pas cacher les contradictions qui mergent l analyse de certains entretiens Les professionnels de l am nagement interrog s dans les deux tudes de cas qu b coises sont beaucoup plus mod r s l gard de la g omatique et de l information g ographique que ne peuvent l tre ceux des municipalit s fran aises En particulier ils insistent sur le caract re trop partiel trop g om trique et trop statique de l information g ographique diffus e par les SIG L information ne refl te qu une facette du territoire et ne permet pas d en appr hender les dynamiques dans leur complexit Certains font m me part de leur inqui tude face la diffusion d un outil qui selon eux n est pas totalement op rationnel et surtout pas compl tement ma tris mais qui a tendance s imposer et supplanter les anciennes fa ons de faire Dans chacune des quatre tudes de cas la mani re dont les acteurs interrog s per oivent et d finissent la g omatique est fortement li e leur formation de base pour certains ou plus encore leur
26. logies g omatiques et en particulier les SIG g n rent un mod le physique de l espace qui poss de des caract ristiques diff rentes de celles des repr sentations cartographiques traditionnelles Ces outils proposent aux acteurs de l am nagement qui les utilisent plus ou moins directement une image de l espace d tude partir de laquelle il est beaucoup plus simple de varier les chelles d observation de changer de lieux de mode de repr sentation de niveau de g n ralisation ou d agr gation Les SIG fournissent une objectivation des donn es g ographiques mais cette derni re est plus puissante que dans la cartographie traditionnelle car plus facilement disponible et beaucoup plus proche de l instant d observation et sans doute li e la dimension symbolique attach e aux technologies de l information Roche 1997 La diffusion des SIG au sein des municipalit s autant que le ph nom ne d appropriation sociale qui en r sulte ne sont pas sans cons quences non seulement sur la compr hension des ph nom nes g ographiques par les acteurs de l am nagement mais galement sur les processus de r flexion mis en uvre Paillart 1995 Roche 1997 Les SIG sont des constructions sociales dont la compr hension passe par un clairage pr cis des contextes organisationnel et g ographique qui les ont vu na tre Nicholas Chrisman 1994 souligne cet effet l importance de replacer les SIG dans leur contexte culturel et histo
27. ment et du territoire Au Qu bec le territoire semble tre d avantage per u comme un objet de consommation qui doit satisfaire aux besoins des citoyens et pouvoir s adapter aux volutions de leurs comportements De ce fait les actions des municipalit s s orientent beaucoup plus vers la satisfaction des citoyens qui repr sentent un groupe d acteurs ayant un r le majeur dans les projets d am nagement beaucoup plus qu en France Les proc dures de consultation publique quasi syst matiques dans les deux municipalit s qu b coises tudi es ne repr sentent qu un petit exemple de ce ph nom ne L appropriation des technologies g omatiques et leur utilisation sont d j marqu es par cette caract ristique Am nageurs et lus ont bien compris la force que repr sente la ma trise de ces outils et de l information qui en est issue lorsqu il s agit de d fendre un projet de trouver les bons arguments C est par exemple le cas Qu bec o les proc dures de plan de quartiers suscitent une nouvelle forme d utilisation de la g omatique Mais c est galement le cas en 14 France Nantes par exemple o la r cente d marche de r flexion urbaine l chelle du quartier suscite l encore une forme nouvelle d utilisation qui en retour permet de d velopper une approche m thodologique particuli re De fa on plus globale nous sommes en droit de nous demander dans quelle mesure la perception de l utilit des outils g omatiques voir
28. milieu municipal Notre projet fond sur une approche comparative Cross cultural rev t volontairement une nature multidisciplinaire la crois e des pr occupations de la g ographie Un projet de recherche doctorale r alis dans le cadre d une collaboration entre le CARTA UMR CNRS 6590 Laboratoire de g ographie humaine et sociale de l Universit d Angers en France directeur de th se professeur Jean Baptiste Humeau et le Centre de Recherche en G omatique CRG de l Universit Laval de Qu bec codirecteur de th se professeur Yvan B dard 3 sociale de la g omatique et de la sociologie des organisations L objet principal de cette tude est d clairer les ph nom nes d appropriation sociale des SIG par le syst me d acteurs municipal qui intervient au sein des projets d am nagement et de confronter ces ph nom nes aux contextes organisationnel g ographique et culturel dans des municipalit s de r f rence en France et au Qu bec Typiquement l objectif de cet article est de pr senter les r sultats pr liminaires de cette recherche et de proposer quelques pistes de r flexion comparative susceptibles de contribuer une meilleure compr hension du r le des technologies g omatiques pour les activit s d am nagement en milieu municipal Nous allons dans un premier temps pr senter quelques l ments m thodologiques de fa on mieux situer le cadre op rationnel de recherche dans lequel s ins
29. nderstanding collaborative use of GIS through social cognition Do You See What I See In Cognitive Aspects of Human Computer Interaction for Geographic Information System T L Nyerges amp al eds Kluwer Academic Publishers Netherlands pp 287 294 Gumuchian H 1991 Repr sentations et Am nagement du territoire Paris Editions CONOMICA Harris T amp D Weiner 1996 GIS and Society The Social Implication of How People Space and Environment are Represented in GIS Initiative 19 of the NCGIA IETI 1994 Observatoire G omatique Macon Editions IETI Consultants Lamotte M 1984 Quelques aspects du concept d am nagement Dans fondements rationnels de l am nagement d un territoire Sous la direction de M Lamotte Editions Masson pp 2 7 Metton A 1974 Recherches sur l espace v cu L Espace G ographique no 3 p 231 240 Monmonnier M 1993 Comment faire mentir les cartes Editions Flammarion Paris Onsrud H J J J Pinto amp B Azad 1992 Case Study Research Methods for Geographic Information Systems Journal of URISA 4 1 32 34 Paillart I 1995 Espaces repr sentations identit s quelles probl matiques Sciences de la Soci t PUM 35 5 83 91 Pav F 1989 L illusion informaticienne Paris Editions l Harmattan Pickles J ed 1995 Ground Thuth The Social Implications of Geographic Information Systems The Guilford Press Pornon H Bilhaut R amp Roche S 1995 Des SIG dan
30. ociales polaris es autour d une socialisation des lieux impliquent pour chaque espace ainsi d termin des solidarit s ou des conflits qui font effet de lieu Il nous semble particuli rement int ressant de voir dans quelle mesure cet effet de lieu est un l ment marquant pour l tude de la probl matique d utilisation des SIG en milieu municipal gt L analyse sociologique des organisations est fond e sur le postulat de base suivant Les acteurs non passifs sont libres o plut t ont des marges de libert m me si il existe un certain nombre de contraintes Les trois concepts de l analyse sociologique des organisations sont les suivants les acteurs d veloppent des strat gies les relations s organisent autour des pouvoirs en pr sence et enfin l organisation est vue comme un syst me th orie des syst mes 4 2 Un second niveau de comparaison entre des municipalit s de tailles diff rentes et donc des contextes organisationnels et humains fortement diff renci s La m thodologie utilis e dans le cadre de nos travaux de recherche repose sur trois outils m thodologiques diff rents mais compl mentaires tudes de cas enqu te et analyse institutionnelle Enqu te par questionnaire X Analyse intitutionnelle Etudes de cas exploratoire comparative Analyse bibliographique Figure 2 Cadre m thodologique de r flexion 2 1 Une enqu te par questionnaire
31. ppropriation et d utilisation de la g omatique en milieu municipal 6 R f rences bibliographiques AGMQ 1993 Rapport sur la situation de la g omatique municipale au Qu bec en 1992 et sur les perspectives 1993 1996 Montr al Canada Association de g omatique municipale du Qu bec AGMAQ 1996 Rapport sur la situation de la g omatique municipale au Qu bec en 1996 Montr al Canada Association de g omatique municipale du Qu bec Bailly A S 1974 La perception des paysages urbains essai m thodologique L Espace G ographique no 3 p 211 218 Bailly A S amp B Debarbieux 1991 G ographie et repr sentations spatiales In Les concepts de la g ographie humaine Sous la direction de A Bailly et al Paris dition MASSON p 153 160 Brunet R 1974 Espace perception et comportement L Espace G ographique no 3 p 189 204 Brunet R 1987 La carte mode d emploi Editions Fayard Reclus Paris Chrisman N 1994 A Geography of Geographic Information Placing GIS in Cultural and Historical Context Draft paper of March 1994 resumitted to Annals of Association of American Geographers 23 p Claval P 1974 La g ographie et la perception de l espace L Espace G ographique no 3 p 179 187 Crozier M 1992 L Acteur et le Syst me Paris Editions du SEUIL Fr mont A J Chevalier R H rin amp J Renard 1984 G ographie sociale Paris Editions MASSON Golay F amp T L Nyerges 1995 U
32. rapides et plus simples pour rechercher trier et consulter les informations dont ils ont besoin La g omatique permet en outre partir des informations qu elle met disposition d en extraire un tat de situation beaucoup plus rapidement et de fa on simplifi e Comme dans le chapitre pr c dent une diff renciation des perceptions appara t li e en particulier la formation et ou la fonction des acteurs dans l organisation municipale Tous les acteurs interview s font explicitement r f rence leur champ d activit lorsqu ils voquent l utilisation de la g omatique ce qui semble normal Le niveau d appropriation le degr d utilisation et de satisfaction des acteurs est typiquement li la capacit des outils et de l information disponibles r pondre aux probl matiques propres pos es par leur activit On voit au travers des extraits d entretien se d cliner les diff rents m tiers dans leur r action par rapport l utilit potentielle de la g omatique Ainsi d une fa on g n rale il semble que les techniciens fassent d avantage r f rence aux capacit s tendues de dessins et de gestion de l information alors que les professionnels selon leur niveau d intervention voient surtout la g omatique comme un moyen de mieux appr hender le cadre urbain de la ville Les lus avouent de fa on tr s explicite avoir trouver dans les outils g omatique de nouveaux moyens plus performants d expliquer et de d fendre l
33. rier 1995 Centre de Recherche en G omatique Qu bec Weber C 1991 Les SIG une mode ou un nouveau concept pour l am nagement de l espace SIGAS 1 1 11 21 Yin R K 1989 Case Study Research Design and Methods Sage Publications vol 5 7 Remerciements Ces travaux de recherche ont re u le soutien financier du D partement de Maine et Loire en France allocation de recherche doctorale de deux ans et du Gouvernement du Canada Bourse de recherche d un an qu ils en soient remerci s Les auteurs tiennent galement exprimer leur plus vifs remerciements au Centre de recherche en g omatique de l Universit Laval au laboratoire de g ographie humaine et sociale de l universit d Angers CARTA UMR 6590 CNRS au service des relations internationales de l Universit d Angers ainsi qu la Soci t angevine de g ographie d ethnographie pour leurs soutiens mat riels et financiers dans les nombreux s jours d tude dans la Belle Province qu a n cessit cette tude comparative
34. rique pour en mieux comprendre l utilisation Pourtant force est de constater que notre connaissance dans ce domaine demeure tr s lacunaire Aussi trois voies m ritent selon nous d tre analys es de fa on plus pr cise la fois dans leur propre complexit et dans leur interrelations afin d clairer le r le des SIG dans la compr hension de l espace et dans le processus de r flexion am nagiste d une part la perception de l espace et du r le de l am nagement Voir l observatoire de la soci t IETI Consultants IETI 1994 ou bien le rapport sur la situation de la g omatique municipale au Qu bec de 1992 ou 1996 AGMQ 1993 et AGMQ 1996 Comme en t moignent en particulier de nombreux travaux men es l Universit Laval l Ecole Polytechnique F d rale de Lausanne EPFL etc ou bien encore les derni res initiatives du NCGIA 2 par les diff rents acteurs municipaux am nagistes techniciens utilisateurs lus d cideurs d autre part la perception par ces m mes acteurs de l utilit et du r le des technologies g omatiques et de l information g ographique qui en est issue et enfin l utilisation concr te des SIG par les acteurs dans les projets d am nagement du territoire La Figure 1 illustre le cadre th orique de recherche dans lequel nous situons notre d marche Appropriation amp utilisation du SIG et de l IG Niveau Perception Perception SIG R articu
35. s chez les am nageurs Cette situation est l origine de tentions voire m me de frictions surtout dans les organisations municipales les plus importantes L arriv e des outils g omatiques dans les services de l am nagement est souvent synonyme d une forme de d pendance vis vis des services qui ont la charge du syst me Ce ph nom ne refl te bien souvent la confrontation d un mod le transversal et horizontal de gestion et d utilisation de l information avec un mod le verticale et hi rarchis de fonctionnement des organisations municipales Dans les cas de Nantes et de Qu bec par exemple la mise en uvre du projet de g omatisation s est articul e autour d une comp tition entre les services topographiques l arpentage et les services informatiques Le m me type de tension persiste aujourd hui entre les services g omatiques et les services th maticiens qui per oivent les outils l information leur utilisation de fa on tr s diff rente et voient en leur diffusion le moyen d affirmer leur propre identit dans des organisations municipales ou chaque service doit plus que jamais justifier de l int r t de son activit Enfin d une mani re quasi g n rale le niveau d exigence de tous les acteurs en mati re d information et en particulier d information cartographique a nettement augment Ce ph nom ne se retrouve dans les relations de travail entre les lus et leurs services D une part ces derniers sont de plus en plus
36. s d acteurs engendr es par la diffusion et l appropriation des technologies g omatiques L aboutissement de notre r flexion devrait nous conduire d cortiquer d avantage les m canismes d appropriation sociale de la g omatique par les acteurs de l am nagement ainsi que les implications au niveau de la dynamique des syst mes d acteurs municipaux La mise en perspective de ces ph nom nes pour des groupes d acteurs diff rents techniciens am nagistes lus dans des contextes organisationnels vari s des municipalit s de tailles diff rentes sur des territoires dissemblables et dans des contextes de d veloppement de la g omatique distincts devrait nous permettre de d montrer l influence du contexte local sur la construction et l appropriation des technologies de l information g ographique Les r sultats de cette recherche devraient galement proposer quelques recommandations d ordre m thodologique concernant la g omatisation des organisations et montrer en quoi l approche g ographique est susceptible d enrichir la 15 compr hension des m canismes d utilisation des technologies g omatiques pour l am nagement et la gestion territorial Enfin la dimension comparative France Qu bec de cette recherche ouvre des pistes de r flexion nouvelles sur le r le du territoire et des organisations humaines mais galement des politiques institutionnelles de promotion et de d veloppement de la g omatique dans les m canismes d a
37. s de l am nagement qui ont mener des analyses urbaines des moyens jusque l inexistants d largir leur vision territoriale de ne plus la restreindre la stricte zone d tude Les acteurs avouent pouvoir naviguer sur l espace travers le syst me sans limite de contours Ceci est particuli rement vrai pour les utilisateurs directs des outils mais les autres semblent galement tr s sensibles ce ph nom ne dans la mesure o ils peuvent obtenir tr s facilement et rapidement des plans de la partie de territoire sur laquelle ils ont r fl chir des chelles vari es dans des formats diff rents Pour un bon nombre d acteurs de l am nagement des quatre tudes de cas l arriv des outils g omatiques a bien souvent repr sent les premiers contactes directs avec la repr sentation cartographique L essentiel de leur activit se basait auparavant sur des donn es statistiques chiffr es non cartographi es La carte reprend une place importante dans la r flexion am nagiste place que peu peu elle avait perdue car trop co teuse et souvent longue r aliser La diffusion des outils g omatiques redonne la repr sentation graphique et en particulier cartographique une place privil gi e dans la r flexion permettant m me des acteurs qui ne l utilisait pas ou peu auparavant de s en saisir Il est clair que pour ces derniers l information g ographique dont ils disposent leur permet d appr hender les ph nom nes q
38. s fonctions du territoire au regard des activit s humaines 2 la perception du r le et de l utilit des technologies g omatiques pour la r flexion am nagiste ainsi que la perception des avantages et des limites de ces technologies compar s aux moyens traditionnels 3 le r le de l information g ographique dans la r flexion am nagiste et ses caract ristiques en comparaison de celle obtenue avec les moyens traditionnels et 4 les impacts li s l utilisation des SIG sur le processus de n gociation et les strat gies d acteurs Les tudes de cas ont donc t r alis es sur deux espaces g ographiques de r f rence la France et le Qu bec Deux contextes organisationnels municipaux furent analys s sur chacun de ces espaces de r f rence les villes de Nantes 250 000 hab et de Mayenne 15 000 hab dans l ouest de la France ainsi que les villes de Qu bec 170 000 hab et Charny 12 000 hab au Qu bec Ces quatre municipalit s ont t choisies partir des crit res suivants la faille afin de mener notre analyse dans des contextes organisationnels diff rents la maturit du projet SIG de fa on centrer notre tude sur des SIG d j bien implant s l utilisation du SIG dans les activit s d am nagement et d urbanisme et l ouverture des acteurs pour s assurer de la disponibilit des informations n cessaires La figure 3 pr sente le mode d analyse des r sultats des quatre tudes de cas Tr s sch mat
39. s les communes de moins de 3000 habitants Revue internationale de G omatique Editions Hermes Paris vol 5 no 1 p 73 82 Pottier P 1994 SIG et Am nagement Avec quelle G ographie Revue 915 Travaux et documents de PURA 915 du CNRS no 2 p 115 118 Roche S 1995 Dou la Fontaine Bourg Centre dynamique d quipement et mobilit s Actes du colloque CNRS Bourgs et petites villes Nantes 23 25 Mars 1995 sous presse Toulouse PUM Roche S 1996 G ographie et g omatique pour une gestion du territoire plus efficace Revue 915 Travaux et documents de PURA 915 du CNRS no 4 pp 25 41 Roche S C Caron amp Y B dard 1996 Vers une approche plus compl te du r le de la g omatique dans les organisations Revue internationale de g omatique Editions Hermes Paris vol 6 no 1 pp 73 92 Roche S amp J B Humeau 1996 Implementation of GIS in French Small Towns A New Catalyst for Larger Planning Collaboration Proceedings of the International Conference on Land Tenure and Administration Orlando Florida November 12 14 1996 University of Florida Gainsville Florida USA 10 p Roche S 1997 Les SIG un regard nouveau sur l espace et sa gestion tudes de cas en France et au Qu bec L Espace G ographique Belin Reclus no 1 Mars 1997 pp 60 66 Roy F 1995 Comportement des acteurs en am nagement suite l introduction d un SIG dans leurs activit s cadre th orique S minaire du 02 f v
40. st me d acteurs qui intervient au sein des projets d am nagement La m thode utilis e s articule autour de trois outils m thodologiques diff rents mais compl mentaires quatre tudes de cas exploratoires une enqu te et une analyse des politiques institutionnelles de d veloppement de la g omatique Cette d marche repose sur une approche multidisciplinaire la crois e des pr occupations de la g ographie sociale de la g omatique et de la sociologie des organisations Les r sultats attendus devraient permettre outre d clairer le ph nom ne d appropriation sociale des SIG par les acteurs de l am nagement en milieu municipal d valuer les effets induits par l utilisation des SIG sur le processus de r flexion et de n gociation am nagiste et de mieux cerner le r le de l information g ographique Abstract At a time when a growing number of municipalities equipe themselves with geomatics technologies the study of the human and social implications related to the use of GIS and more specifically to the the representation of space they generate appears as a major research direction The spreading of Geoinformation Technologies within municipalities and the consequent social adaptation are not without consequences with regard to planning process The main goal of the project presented in this paper is to compare the influence of geomatics techologies on the municipal planning decision making process both in France and Quebec by
41. teurs directs et indirects Harris amp Weiner 1996 Pickles 1995 Roche 1996 Weber 1991 Plus pr cis ment les municipalit s aussi bien fran aises que qu b coises ont t nombreuses se lancer dans l aventure g omatique dans le but avouer de rationaliser le traitement de l information r f rence spatiale et d optimiser leurs interventions en mati re de gestion et d am nagement territorial Pourtant force est de constater qu il est particuli rement difficile d appr hender le v ritable r le de la g omatique dans les pratiques et r flexions am nagistes Pornon amp al 1995 Pottier 1994 Roche 1995 Roche amp al 1996 Roche amp Humeau 1996 Roy 1995 Les projets d am nagement s organisent autour de processus de n gociation mettant en uvre un syst me d acteurs complexe lus politiques am nagistes techniciens citoyens au sein duquel cohabitent des strat gies bien souvent divergentes Golay amp Nyerges 1995 Lamotte 1984 La compr hension de l espace les d cisions et actions de ces acteurs sont fortement influenc es voir dict es par leurs repr sentations mentales spatiales et a spatiales Ba lly 1974 Bailly amp Debarbieux 1991 Brunet 1974 Claval 1974 Gumuchian 1991 Metton A 1974 Des auteurs ont d j montr quel point la repr sentation cartographique influence la compr hension des ph nom nes spatiaux Brunet 1987 Monmonnier 1993 Les techno
42. texte locale dans la mise en oeuvre et l appropriation de la g omatique et de montrer quel point les technologies de l information g ographique sont de v ritables constructions sociales Perception du r le de l am nagement amp du territoire Type d acteurs Implications de la g omatique l x sur la r flexion am nagiste Type d organisations Perception du r le de la g omatique Implications de la g omatique Contexte g ographique sur les strat gies d acteurs Type d utilisation de la g omatique en am nagement Figure 3 Cadre d analyse des r sultats 3 L analyse des trois variables montre des constantes dans chacune des tudes de cas Comment les diff rents acteurs de la r flexion am nagiste au sein des municipalit s tudi es per oivent ils l espace sur lequel ils ont intervenir et que pensent ils du r le de l am nagement du territoire Comment ces m mes acteurs per oivent ils le r le et l utilit des technologies g omatiques et finalement quelle est la nature de l utilisation de ces technologies dans les activit s d am nagement Nous allons tenter d apporter quelques l ments de r ponse ces questions la lueur des premiers r sultats d tude de cas 3 1 La perception de l am nagement une question de m tier La perception de l am nagement et de son r le est tr s li e la culture professionnelle des acteurs Dans chacune des quatre tudes de
43. u ils ont analyser sous un angle tr s diff rent en int grant la dimension spatiale Ils sont confront s une nouvelle voie de compr hension des ph nom nes urbains qui modifie leur perception des probl matiques qu ils ont traiter et de l espace sur lequel ils ont r fl chir Ils sont aujourd hui confront s un nouvel espace de r flexion L utilisation des outils g omatiques dans les probl matiques d am nagement g n re dans les quatre municipalit s une communication plus importante entre les diff rents acteurs La nature des rencontres et des r flexions communes est diff rente Les acteurs se rencontrent moins pour changer des donn es le syst me permet de la faire de fa on plus automatique En revanche sans doute les acteurs changent ils d avantage sur leur perception de la probl matique r soudre en commun La majorit d entre eux surtout les techniciens et am nagistes ont insist sur les capacit s de communication d explication d argumentation et de justification de l information g ographique offertes par les outils L utilisation des outils SIG en particulier ses capacit s traiter des informations de sources vari es permettent sans pour cela s immiscer dans les logiques des autres acteurs de poser les probl mes sous des angles diff rents et de r orienter le cas ch ant la discussion et la r flexion Selon les acteurs les outils SIG permettent d imposer plus facilement une r alit tr
44. voir quelques pistes de r flexion tr s int ressantes concernant l effet de taille et l effet de lieu dans les m canismes de construction et d appropriation sociale des technologies de l information g ographique Pour chaque th me Cas n 1 Cas n 2 Cas n 3 Cas n 4 de r flexion Techniciens Am nagistes Elus Figure 5 Mode d analyse comparative Concernant l effet de taille tout d abord une question s impose la perception de la g omatique par les acteurs comme un enjeu de pouvoir n est elle pas li e la taille de l organisation municipale En effet nous avons pu constater que la diffusion de la g omatique dans les cas de Nantes et de Qu bec avait suscit et suscite toujours beaucoup plus de tensions et de conflits que dans les deux autres cas et de fait g n re une r articulation des logiques d acteurs beaucoup plus profonde Plus l organisation interne d une municipalit est complexe et hi rarchis e et plus la diffusion des technologies g omatiques est per ue comme un enjeu de pouvoir En d autre terme plus une ville est importante et plus il y semble y avoir de risque de lutte pour l appropriation des outils et de l information g ographique qui en est issue Nous avons fait mention plus haut des diff renciations notables qui apparaissent entre les deux municipalit s qu b coises et leurs deux homologues fran aises en mati re de perception de l am nage
45. vue de litt rature et analyse institutionnelle Notre investigation s est galement organis e autour d une revue de litt rature clectique Il est vrai que les r f rences dans le domaine qui nous pr occupe tant chez les g ographes que chez les g omaticiens sont peu nombreuses Ainsi nos recherches se sont orient es en particulier dans les champs de la sociologie des organisation des sciences politiques du pouvoir local du management des syst mes d information organisationnels et des sciences cognitives afin que la construction de nos cadres th orique et exploratoire les fassent les plus repr sentatifs possibles de la complexit des ph nom nes tudi s Une analyse des politiques de d veloppement de la g omatique en France et au Qu bec a galement t r alis e partir des documents officiels et autres publications institutionnelles De fa on compl ter cette analyse et nous donner les moyens de r ins rer nos tudes de cas dans leurs contextes nationaux respectifs nous nous sommes livr s une s rie d entretiens aupr s de personnages clefs du d veloppement de la g omatique aussi bien en France qu au Qu bec Ce sont au total une quinzaine d entretiens individuels qui ont t r alis s avec des repr sentants du milieu universitaire gouvernemental municipal et priv 2 3 Etudes de cas Le c ur de nos travaux de recherche est compos de quatre tudes de cas exploratoires comparatives Leur objecti
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