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50 propositions du Labo ESS

1. 50 Propositions pour changer de cap Une initiative pilot e par Claude Albphand ry Pr sident d honneur de France Active en collaboration avec Laurent Fraisse et Tarik Ghezali SOMMAIRE 1 AVANT PROPOS POURQUOI CE TEXTE ET CETTE DEMARCHE ss 4 PS LAN 257 PER E A 9 3 LESS POUR UN AUTRE MODE DE DEVELOPPEMENT nnnnrssrcrrennnnseeeeennnns 23 3 1 3 2 3 3 3 3 1 C CD N CO CO ee Investir sur l int r t g n ral pour cr er des activit s utiles et des emplois de qualit 35 Mettre des limites au march l accumulation et r duire les in galit s Sortir de la d mesure 38 Pour un d veloppement durable qui int gre v ritablement les enjeux sociaux n nnnnsnsnnnnnnnnrnnnsrnrnensnrrnenrnrrreenne 40 Redonner du pouvoir conomique aux citoyens pour une d mocratie conomique 42 Faire du territoire le c ur de l conomie r elle hs tie ne na tree ans tnt 44 3 4 L ESS d fis et perspectives pour une conomie plurielle 48 3 4 1 D s d fis internes d SUrMONME T nn ina a a 48 342 D s delisexternes ASUPMONIER crnini a A en 61 3 4 3 L ESS face la crise du risque de banalisation une opportunit historique de transformation 63 4 50 PROPOSITIONS POUR CHANGER DE CAP nn nn rnnnnnnnenennnennenennnnennnnne 66 4 1 Pour un New Deal sur les politiques d int r t g n ral un Etat partenaire pour une action D UDIQU T ENO
2. d fricher Exemples parmi d autres illustrant ce point Artisans du Monde exemples membres PFCE d veloppement de la fili re coton bio et quitable par l ONG Helvetas et R gion Bretagne Centre de Recherches Phytoth rapiques Terre Ensie L ESS a donc une parole l gitime et utile porter pour affirmer un sens plus fort plus profond et plus exigeant du d veloppement durable Un sens qui implique de changer en profondeur le mode de d veloppement conomique la mani re de produire d investir et de consommer pour aller vers plus de sobri t d carboniser la production r duire l empreinte cologique de cr ativit innover dans un contexte de contraintes plus fortes de ressources plus rares et de solidarit refonder le contrat social travers de nouveaux quilibres entre approches conomique sociale et cologique Cela est plus que jamais d actualit car le risque est grand de se limiter verdir l conomie faire de l environnement le nouveau carburant de la croissance mondiale sans questionner les modes de production d investissement et de consommation leur finalit leur fonctionnement et la place de l Homme en leur sein est le plus s r moyen de retomber dans les d rives qui ont marqu l essor des nouvelles technologies informatiques profits d mesur s bulles financi res endettement excessif sans b n ficier des avanc es technologiques pour largir le champ des activit s
3. L instauration d une repr sentation des diff rentes parties prenantes au sein du conseil d administration de l entreprise versus une nationalisation pure et simple peut contribuer rapprocher d mocratiquement l int r t de l entreprise de celui de la soci t civile Document de d bat nov d c 2009 90 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Encadrer l chelle des r mun rations dans l entreprise Enfin l entreprise tant le lieu fondamental de production de richesses conomiques il est essentiel pour lutter contre les in galit s de s int resser celles qui se produisent en son sein A la fin du 19 si cle le banquier JP Morgan affirmait que l chelle des salaires au sein de l entreprise ne devait pas d passer 1 20 H Ford avait ensuite plac le niveau 1 40 Mais partir des ann es 1980 les carts explosent aux Etats Unis pour atteindre 1 500 voire un plusieurs milliers Alors que ces enjeux ont t longtemps ignor s du d bat public la crise et les scandales li s aux montants des bonus parachutes dor s et salaires des dirigeants des banques et autres entreprises aid es par l Etat les ont remis avec force sur le devant de la sc ne Ces r mun rations leur justification et leur progression non seulement d connect es des r alit s des salari s le sont aussi des performances r elles des entreprises concern es Le maintien
4. Retrouver la confiance implique de remettre les pargnants et leurs int r ts communs au c ur du syst me bancaire par une plus grande tra abilit des circuits financiers par une approche diff rente du risque moins court termiste et plus multidimensionnelle par une orientation pr f rentielle de l activit bancaire vers des activit s conomiques socialement et cologiquement utiles ou encore par une lutte renforc e contre l exclusion bancaire Exemple de l pargne solidaire de sa tra abilit de son utilit sociale et environnementale Terre de Liens Entreprendre pour humaniser la d pendance La Nef la Sidi Autonomie et Solidarit Garrigue etc L exigence d mocratique de l ESS se caract rise galement par une volont de gt Toucher tous les citoyens pas seulement une minorit ais e ou militante Par exemple l ESS porte une ambition de d mocratisation de la consommation responsable qui reste en effet encore souvent l apanage des cat gories sociales moyenne et sup rieure Ambition qui ne doit pas se faire au prix d un affadissement de la dimension politique de la consommation responsable gt Sortir d une opposition consommateur producteur propre aux visions n olib rales primat du consommateur ou celle d un marxisme productiviste primat du producteur L ESS porte une vision particuli re de l conomie o les consommateurs et les producteurs ne s opposent pas mais coop rent Une vision o tou
5. c t des leviers pr c dents entreprises existantes qui d veloppent de nouveaux projets ou qui se dupliquent sur d autres territoires un autre levier consid rer est celui des march s et besoins dormants sur les territoires Les acteurs des territoires acteurs de l ESS collectivit s locales entreprises classiques identifient en effet r guli rement des besoins socio conomiques des opportunit s de march s ou des services nouveaux initier Le constat dress par ces acteurs est souvent le m me s il merge r guli rement de tels besoins et opportunit s pouvant constituer le socle d initiatives ESS viables et p rennes entreprises d insertion entreprises adapt es services la personne initiatives coop ratives ou associatives etc ceux ci se r v lent souvent des occasions manqu es notamment faute d entrepreneurs qualifi s et motiv s Pour donner vie ces projets dormants Avise avec l appui de nombreux partenaires nationaux et locaux a lanc d but 2009 une exp rimentation Fabrique initiatives sur plusieurs territoires s appuyant sur les ressources existantes CRESS Fonds territoriaux France Active DLA FIDESS DR Caisse des D p ts collectivit s territoriales r seaux de l ESS r seau Entreprendre etc Pour une pr sentation des diff rentes formes de duplication de la plus formalis e la plus souple voir par exemple la publication
6. Clerc D 2008 La France des travailleurs pauvres Grasset Paris CPCA Financement associatif tat des lieux Enqu te CPCA quels constats les apports de l enqu te Matisse CNRS Quand l Etat se d sengage Financement priv http cpca asso fr CPCA Contribution du mouvement associatif organis au diagnostic strat gique France 2005 2008 CPCA 2007 Les contrats aid s dans l conomie sociale D cembre Caisse des D p ts note de synth se r union de travail 21 05 08 Quelles alternatives face une stagnation des financements publics pour les entreprises sociales Coll ge coop ratif PACA L utilit sociale dans dix champs d activit de l conomie solidaire en r gion Provence Alpes C te d Azur d cembre 2002 Commission sur la Mesure des Performances Economiques et du Progr s Social Stiglitz Sen Fitoussi Note Document de d bat nov d c 2009 143 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry probl matique 25 juillet 2008 Acc s Changer d chelle Dupliquer les r ussites sur de nouveaux territoires une voie pour d velopper l entrepreneuriat social Caisse des D p ts Avise Essec 2006 CPCA Le financement des associations La Vie Associative n 11 sept 2008 Acc s CRES Languedoc Roussillon Culture amp Promotion R f rentiel d identification et de mesure de l utilit sociale g n r e par les structures de l
7. De plus ces initiatives prennent des formes statutaires vari es associations coop ratives mutuelles fondations SA SARL SAS Projets collectifs par essence o la personne prime sur le capital elles privil gient n anmoins souvent les statuts de soci t s de personnes association coop rative mutuelle Leurs salari s leurs dirigeants leurs b n voles ont aussi des profils et parcours tr s vari s anciens travailleurs sociaux militants syndicaux cadres d entreprises classiques jeunes dipl m s retrait s Certaines de ces entreprises sociales et solidaires sont 100 marchandes exemples d autres tr s peu et combinent des ressources non marchandes et non mon taires exemples Certaines ont plusieurs milliers de salari s exemples d autres aucun exemples Certaines tr s r centes par exemple les Scic cr es depuis 2002 d autres tr s anciennes exemple de pionniers des coop ratives et des mutuelles Les racines historiques de L ESS sont en effet profondes L ESS est n e au XIX si cle et s est ensuite d velopp e face aux limites de l Etat et aux carences du march pour r pondre des besoins sociaux mal ou peu satisfaits Ce mouvement n d initiatives citoyennes est l origine de nombreuses conqu tes sociales Forte d une riche tradition historique elle est galement bien en phase avec son poque toujours en mouvement elle ne cesse de se renouveler et d innover pou
8. dot de 50 millions de dollars L Europe n est pas en reste En janvier 2009 s est tenue une rencontre europ enne sur l innovation sociale impliquant les Commissaires l emploi aux affaires sociales et la politique r gionale et le Pr sident de la Commission M Barroso qui a indiqu que la la crise financi re et conomique a encore accru l importance de la cr ativit et de l innovation en g n ral et de l innovation sociale en particulier comme facteurs de croissance durable de cr ation d emplois et de renforcement de la comp titivit Chantiers de travail retenus mieux soutenir l innovation sociale via les Fonds Structurels encourager la cr ation de r seaux de r flexion et d change de bonnes pratiques etc L Europe porte galement un int r t croissant l exp rimentation sociale comme outil innovant de modernisation des politiques publiques Partout en Europe l innovation sociale progresse En Italie le Minist re de la Fonction publique est galement celui de l innovation Dans le sud de l Angleterre le Comt du Kent s est dot d un laboratoire d innovation sociale tout comme le minist re danois des Finances Le Pays Basque espagnol a lanc une Silicon Valley de l innovation sociale etc La crise qui impose d inventer de nouvelles r ponses ne fait que renforcer la pertinence de l innovation sociale Ce contexte international favorable ouvre une opportunit pour agi
9. et tre une voix pour les entreprises sociales face aux d cideurs politiques voice S appuyant sur sa l gitimit et sa capacit repr senter le secteur elle a su devenir un partenaire strat gique du gouvernement capable de porter une voix collective et unique sur un secteur la base tr s dispers et de d velopper une r elle expertise sur les sujets trait s Son action a jou un r le majeur dans l installation d un environnement politique favorable l ESS plan d actions gouvernemental rattach au premier ministre fonds Future Builders de 215 M sur 3 ans pour investir sur VESS dans les services publics des unit s ES dans les minist res dans la Sant par exemple 10 personnes et un fonds de 100 M pour investir sur les ES reconnaissance politique bipartisane et au plus haut niveau G Brown D Cameron Autres exemples CEPES Espagnole et Andalouse Chantier de l conomie sociale au Qu bec Forum br silien de l conomie solidaire 8 Nouer de nouvelles alliances avec les acteurs du changement social et conomique L ESS doit donc porter un projet politique qui la d passe L ESS ne peut tre une corporation motiv e uniquement par augmenter sa part de march du PIB Passer de 8 15 ou 20 du PIB manque en effet de pertinence et d int r t si dans le m me temps les 85 ou 80 restant de l activit conomique continuent d ignorer la d mocrat
10. le reste de la cha ne L enjeu est donc de parvenir construire un prix d quilibre un prix juste pour chacun des acteurs Cela va au del de la bonne volont de chacun Cela implique une gouvernance partag e de la fili re par exemple sous forme coop rative mais pas n cessairement L ESS est pionni re sur ce sujet Exemples Biocoop Ensemble pour plus de sens Exemples Minga Exemple Construire une fili re bio socialement et cologiquement responsable Une tude de faisabilit en cours des Jardins de Cocagne montre en premi re approche que pour monter des productions bio capables de r aliser 2000 3000 paniers par semaine 10 15 euros en p riph rie des villes soit 30 35 ha 10 mara chers bio et dans des conditions sociales d centes il manque 10 15 de ressources qui pourraient tre fournies par la puissance publique qui subventionne par ailleurs 50 et plus des c r aliers par exemple dans le cadre d une r orientation de la PAC utiliser le 1 pilier de la PAC pour subventionner le 2 pilier Les deux axes d crits pr c demment agir sur la demande agir sur l offre convergent sur une ambition port e par l ESS d mocratiser la consommation responsable Conclusion D mocratiser la consommation responsable Les deux enjeux d crits pr c demment agir sur l offre et la demande convergent vers un imp ratif d mocratiser la consommation responsable c est dire la ren
11. Annie Berger Caen Ardes Jacky Blanc La Nef Jean Marc Borello Groupe SOS Zinn Din Boukhenaissi CNLRQ Gaby Bonnand CFDT Christophe Boyer Fonda Clotilde Br aud R gies de quartier Jean Pierre Caillon Chantier cole Pierre Calame FPH Jean Pierre Caldier Guide de l conomie quitable Maud Candela Pour la Solidarit Michel Capron Paris VII Marjorie Carr Forum Actions Modernit s Philippe Chesneau R gion PACA Christophe Chevallier Coorace Groupe Archer Pierre Yves Chanu CGT Pierre Choux Id ees Denis Clerc Jean Louis Cabrespine CRESS Bourgogne Daniel Cohen Jean Fran ois Connan Adecco Document de d bat nov d c 2009 5 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Thomas Coutrot Attac Georges D Andlau PFCE Seybah Dagoma Ville de Paris Jacques Delors Denis Dementhon France Active Jean Baptiste de Foucauld Nouvelles Solidarit s face au Ch mage Fran ois de Witt Finansol S bastien Darrigrand Usgeres Bernard Devert Habitat amp Humanisme Jacques Dughera CNIAE Andr Dupon Vitamine T Guillaume Duval Alternatives Economiques Marie Pierre Establie Alliance Ville Emploi Alain Etienne CRESS Rh ne Alpes Fran ois Fatoux ORSE Anne Laure Federici RTES Olivier Ferrand Terra Nova Philippe Fr meaux Idies Alternatives conomiques Sophie Gaudeul CFDT Jean Gadrey V ronique Gallais A
12. Au del d une r actualisation de la controverse entre logique d anticipation ou logique de rattrapage l ESS doit prendre publiquement position par rapport aux dangers et opportunit s des sc narios de sorties de crise soulign dans la partie 1 faute de quoi l instrumentalisation la banalisation et la marginalisation sont les sc narios d volution pour l ESS probables que la crise risque d exacerber L instrumentalisation FESS comme amortisseur social de crise Le sc nario keyn siano lib ral tablant sur une simple intervention contra cyclique des Etats par injection massive d argent public pour sauver le syst me bancaire viter l effondrement de quelques secteurs et Document de d bat nov d c 2009 63 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry grands groupes industriels faciliter le cr dit aux PMI PME et faire jouer les amortisseurs sociaux reste largement d actualit L intervention des pouvoirs publics en conomie n est alors l gitime que si elle est provisoire et qu elle met en place des r gulations la marge qui ne contestent pas les principaux pouvoirs de d cision conomique L ESS a un r le possible mais restreint dans ce sc nario Celui de la r paration sociale et de l invention de nouvelles formes de solidarit s et d entraide mutuelle pour faire face la mont e du ch mage et de la pauvret L augmentation des postes d insertion sur la base d une vision pu
13. Ces diff rentes voies doivent faire l objet d un d bat d mocratique associant notamment les partenaires SOCIAUX Document de d bat nov d c 2009 91 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 6 EVALUER LES IMPACTS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DES ENTREPRISES ET FAVORISER LES BONNES PRATIQUES Appr hender la performance de l entreprise galement par ses dimensions sociales et cologiques et pas seulement conomiques et financi res est l un des piliers d une autre vision de l entreprise d crite dans la partie pr c dente Voici ci dessous quelques propositions visant la concr tiser Pour un r f rentiel public europ en co construit avec les parties prenantes des indicateurs conomiques sociaux et cologiques de l entreprise L information est la condition sine qua non de toute politique publique en faveur des entreprises responsables Sans information de qualit reconnue et lisible aucune action n est possible Le premier enjeu qui conditionne tous les autres est donc d tablir un r f rentiel d veloppement durable pour l entreprise De premiers r f rentiels ont t labor s ces vingt derni res ann es impuls s par des institutions internationales et des acteurs priv s les principes directeurs de l OCDE le Global Compact Pacte mondial des Nations Unies les 8 conventions fondamentales de l OIT rendues obligatoires pour les Etats
14. Consolider les politiques territoriales de l ESS et en faire des politiques de droit commun La premi re g n ration des politiques de l ESS a souvent consist soit cr er des dispositifs sp cifiques de l ESS soit faire entrer ESS dans les politiques de droit commun en ouvrant les dispositifs d aide la cr ation d entreprise et au d veloppement conomique ESS Aller plus loin suppose comme l affirment certains lus d infl chir les politiques territoriales sur la base des valeurs et des principes port s par ESS ou de g n raliser les dispositifs ESS l ensemble des acteurs conomiques d un territoire Pour cela il faut r interroger les priorit s politiques des collectivit s locales notamment en mati re de d veloppement conomique Conditionner les aides aux entreprises sur la base de crit res sociaux et environnementaux introduire les clauses sociales et environnementales dans les march s publics infl chir la politique d achat public favoriser la reprise ou relocalisation d entreprises sous forme coop rative construire de nouveaux services d int r t g n ral par l investissement des collectivit s locales dans des SCIC etc sont autant de pistes prometteuses d j mises en uvre On peut regretter qu elles ne soient pas suffisamment g n ralis es pour devenir la norme sur l ensemble des territoires Document de d bat nov d c 2009 82 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e
15. Les indicateurs du d veloppement durable et l emprunt cologique avis et rapport pr sent du CESE pr sent par M Philippe Le Cl zio 2009 htip www conseil economique et social fr rapport doclon 09060215 pd f Document de d bat nov d c 2009 138 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Produire un rapport annuel sur le d veloppement humain supervis par une commission parlementaire et discut l Assembl e nationale Propos e en son temps par Patrick Viveret 2003 cette proposition vise s assurer une large appropriation politique des nouveaux indicateurs de richesse de mani re ce qu ils contribuent l am lioration de la d lib ration d mocratique et orientent la d cision publique Une autre piste est celle de la cr ation d une commission nationale ouverte aux partenaires sociaux et la soci t civile Le CESE propose ainsi d animer de concert avec le CNIS en charge de l interface entre producteurs et utilisateurs des statistiques publiques la concertation n cessaire entre les statisticiens publics les repr sentants de la soci t civile et plus g n ralement les citoyens sur la d finition des indicateurs du d veloppement durable Associer les citoyens et la soci t civile aux choix des indicateurs Si le d bat sur les indicateurs de richesse est souvent anim c est que derri re les consid rations comptables et techniques ce sont nos rep
16. affaires des entreprises sociales et solidaires entre elles et avec des acheteurs publics ou priv s gt La cr ation d outils conomiques partag s pour f d rer et promouvoir une offre commune sur un territoire ou une fili re la cr ation d outils financiers collectifs pour appuyer le d veloppement et la consolidation de r seaux territoriaux et ou fili res d entreprises ESS Exemples En Poitou Charentes les 4 GAB groupements d partementaux de l agriculture biologique ainsi que le GRAB groupement r gional ont cr la Scic d abord association Paysans Bio Distribution plateforme partag e pour approvisionner la restauration r gionale hors domicile restauration collective restaurants et traiteurs magasins e sp cialis s et GMS en produits biologiques locaux et mener galement un travail de sensibilisation et d accompagnement CA 2006 260 K 300 000 repas servis 72 fournisseurs et 130 clients La d marche est soutenue par les collectivit s territoriales R gion communaut de communes mairies La Scic Cap 44 pour l agriculture paysanne cr e en 2007 par la conf d ration paysanne du d partement de Loire Atlantique uvre la structuration de la fili re agricole et agroalimentaire par une aide linstallation des jeunes agriculteurs et un appui la p rennisation des exploitations dans une logique de d veloppement durable Elle vise galement renforcer l
17. conomie la d pense publique est pour le moment r habilit e aux Etats Unis comme en Europe par des plans de relance historiquement exceptionnels Pour autant ne s agit il pas d un retour en trompe l il tant les d s quilibres financiers et mon taires les d fis sociaux et cologiques sont plus que jamais envisager entre une pluralit d acteurs et d institutions Le p rim tre de l int r t g n ral ne se confond ni avec le pouvoir administratif et r glementaire ni avec la disposition g n rer de la d pense publique Le risque existe bien qu au nom d une relance n importe quel prix nous entamions durablement nos capacit s investir dans des activit s et emplois socialement et cologiquement utiles Le grand emprunt annonc par le gouvernement fran ais pourrait tre l occasion de changer l ordre des priorit s en mettant l accent sur les d penses d avenir A ce sujet plusieurs principes et priorit s nous semblent devoir orienter une politique d investissement par l int r t g n ral Le premier principe vise ne pas engager de nouvelles d penses publiques sans n gocier publiquement des contreparties sociales et cologiques Dans cette perspective une v ritable concertation aurait conduit int grer dans le plan de relance un volet investissement dans les services d int r t g n ral consid rer le d veloppement de ceux ci comme une n cessit pour pr venir les in galit s sociales cr er l
18. des politiques structurelles d acc s au foncier de redistribution et p r quation fiscales de normes environnementales de reconversion professionnelle et d investissement social qui d pendent en partie de politiques internationales europ ennes et nationales ii La r duction de la contribution de l ESS sur les territoires la seule r paration sociale par la cr ation d activit s subsidiaires au march et d connect es des moteurs de l conomie globalis e L ESS risque alors d tre seulement vue comme productrice d activit s permettant le maintien de services et d emplois dans des Document de d bat nov d c 2009 14 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry zones d favoris es l insertion de populations en difficult la production de lien social et de solidarit s de proximit iii Aller au del de l innovation institutionnelle que constituent les politiques territoriales de l ESS Si la consolidation de ce nouveau domaine de l action publique est indispensable il est tout aussi n cessaire de faire de ces politiques sp cifiques d di es l ESS promotion et connaissance appel projets soutien aux r seaux un marchepied vers une r gulation d une conomie plurielle qui s adresse l ensemble des acteurs conomiques et sociaux commande publique responsable p le de coop ration conditionnalit s des aides au d veloppement conomique etc L ESS peut
19. un exercice de consultation sans r elle prise sur les d cisions et leur suivi Pourtant les exp riences telles que le budget participatif Sintomer 1998 et plus largement toutes tentatives de consultation des habitants sur les orientations budg taires des collectivit s locales m ritent d tre encourag es Document de d bat nov d c 2009 134 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry A commencer par les politiques territoriales de l ESS qui malgr leur jeunesse et la modestie de leurs moyens n en constituent pas moins des laboratoires int ressants de co construction de politique publique sur les territoires A travers des diagnostics participatifs assembl es permanentes commissions mixte de suivi centres ressources etc plusieurs collectivit s ont mis en place des instances de d lib ration sur tout ou partie des politiques mises en place Une valuation des bonnes pratiques et de leur impact sur les politiques de d veloppement conomique des territoires permettrait d identifier les conditions de leur diffusion grande chelle Favoriser les lieux d ducation populaire et de savoirs citoyens universit populaires recherche en partenariat sites de partage Les lieux d ducation populaire aux enjeux conomiques font d faut Pourtant la soci t civile a su d velopper une expertise conomique remettant progressivement en cause le monopole de l expertise conom
20. une voix choix des dirigeants orientations strat giques affectation des r sultats Dans celles sous forme de Scic soci t coop rative d int r t collectif le multisoci tariat permet d organiser d mocratiquement la gouvernance autour des diff rentes parties prenantes de l activit salari s b n ficiaires financeurs collectivit s locales etc De plus l ESS se d veloppe avec et pour les territoires Initiatives de proximit aux emplois non d localisables les entreprises de ESS se caract risent par une capacit mobiliser et faire travailler ensemble une grande diversit d acteurs locaux usagers entreprises collectivit s Elles maintiennent ainsi une offre de biens et services dans des territoires fragiles ou enclav s et elles contribuent leur d veloppement durable et leur attractivit ce titre leurs rapports avec les collectivit s territoriales sont troits et multiples financier commercial entrepreneurial Les initiatives de VESS n mergent et ne se d veloppent que par la participation active des citoyens Il s agit ainsi de consid rer chaque personne de fa on ins parable dans sa double qualit de contributeur et de b n ficiaire du progr s conomique social et cologique La personne comme acteur part enti re de l conomie et l conomie pleinement au service des personnes L ESS est ainsi une conomie d initiative citoyenne revendiquant son autonomie vis v
21. 128 Lever l ins curit juridique de certaines formes de consommation responsable sssssssssssssrrrrrrrrrereesssrrrrrrrrrrrrrnn 130 D velopper grande chelle la monnaie solidaire SOL 132 4 11 Favoriser la vigilance et la participation citoyennes dans le d bat conomique et social134 Cr er un Forum citoyen pour une autre relance socialement juste et cologiquement sobre nnnsosannnenennnnena 134 Capitaliser les exp riences de d mocratie conomique au niveau local 134 Favoriser les lieux d ducation populaire et de savoirs citoyens universit populaires recherche en partenariat stec ae pana EP E EEE E A 135 Rendre plus efficace les d penses publiques par la participation citoyenne 136 4 12 Mettre en place de nouveaux indicateurs de richesse au niveau territorial national et CUFOD CN A Re a A sentant en sut 137 Adopter de nouveaux indicateurs de richesse et de progr s social 137 Associer les citoyens et la soci t civile aux choix des indicateurs ss 139 Mutualiser les exp riences et bonnes pratiques d indicateurs territorialis s de richesse et sociaux impliquant les aceus del ESO sn da detecte a Dee ie url eu mes E 139 5 CONCLUSION FAIRE MOUVEMENT nn nnnnnnnnnnsnnnnnnenmnennnnenmnensnnenmnnnsneennnee 141 6 REFERENCES nee tee een ae tout 142 Document de d bat nov d c 2009 3 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 1 Avant prop
22. Paradoxalement ce sont les plus d favoris s qui sont le moins m me de produire par eux m mes faute de moyens ou de savoir faire Un secteur d activit appel autoproduction accompagn e se met en place un peu partout pour rem dier cette forme d in galit En effet les besoins sociaux non satisfaits sont consid rables Voici deux exemples quinze vingt pour cent des habitants en logements sociaux auraient envie de jardiner et des millions de logements pourraient tre r habilit s par leurs occupants s ils y taient aid s Pour les jardins les avantages individuels et collectifs sont multiples meilleure alimentation contribution la lutte contre l ob sit possibilit de donner une partie de la production et d changer cette occasion Pour l autor habilitation des logements lutte contre l habitat insalubre pr servation du patrimoine immobilier conomie d nergie etc Quel que soit le domaine de l autoproduction accompagn e couture ameublement entretien des v hicules on constate toujours le plaisir de faire soi m me a c est moi qui lai fait une plus grande autonomie une moindre d pendance l gard de l assistance et une meilleure responsabilisation Le PADES Programme Autoproduction et D veloppement Social plaide pour que l accompagnement l autoproduction devienne un outil des politiques publiques et des acteurs de l ESS Le Conseil d Etat dans son rapport Droit au logeme
23. Rault D Les dynamiques de l conomie sociale et solidaire La D couverte 2006 p 237 279 Gaudron G L conomie sociale emploie un salari sur dix en 2006 p le tudes conomiques r gionales Insee Premi re n 1224 f vrier 2009 Jouen M 2000 Diversit europ enne mode d emploi Descasrtes amp Cie Editions Charles L opold Mayer Kempf H Comment les riches d truisent le monde Seuil Paris 2007 Landais C 2007 Les hauts revenus en France 1998 2006 Une explosion des in galit s Paris School of Economics Opale CNAR Culture Les associations culturelles employeurs en France novembre 2008 Document de d bat nov d c 2009 142 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Organisation Internationale du Travail Emplois verts Pour un travail d cent dans un monde durable faibles missions de carbone septembre 2008 Piketty T Les hauts revenus en France au XX me si cle Grasset 2001 UNIOPSS CNAR m dico social Les chiffres cl s des services la personne d cembre 2008 Tchernonog V Tabari s M et al Le paysage associatif fran ais Stat Info novembre 2007 Partie 50 propositions pour changer de cap Attac 2009 Sortir de la crise globale Vers un monde solidaire et cologique La D couverte Alternatives conomiques L utilit sociale hors s rie pratique n 11 septembre 2003 Afnor Certification Guide d valuation AFAQ
24. al un horizon La d mocratisation de l conomie est un processus toujours inachev qui appelle moins la perfection qu l am lioration continue par une valuation constante de sa pratique et son adaptation aux volutions de la soci t De ce point de vue la d mocratie dans les entreprises de ESS n est ni parfaite ni aboutie Elle peut et doit encore progresser Construite autour du principe fondateur 1 personne 1 voix cette d mocratie d entreprise est appel e aujourd hui r interroger la fois la r alit de ses pratiques et ses modalit s d association des diff rentes parties prenantes i Renforcer la d mocratie r elle L exercice du droit de vote et l galit th orique de droit entre les membres ne sont pas suffisants pour garantir une r elle d mocratie conomique au sein des entreprises Il y a besoin de dynamiser cette d mocratie de la faire vivre pleinement en donnant tous les soci taires l envie et les moyens formation information de s impliquer concr tement dans la gouvernance de leur entreprise La r alit du pouvoir risque sinon d tre abandonn e une technostructure coopt e plus soucieuse de d fendre ses int r t propres que la vie d mocratique de l entreprise dans de tels cas l mergence et l essor d un activisme soci tarial est indispensable Plus globalement ce d fi d mocratique renvoie aussi la n cessit d avoir des conseils d admin
25. et Karat Comment fonctionne cette aide L unit de compte utilis e pour cr diter les cartes est le SOL 1 10 SOL L aide accord e varie en fonction du coefficient familial de 70 SOL 7 500 SOL 50 par famille Elle peut financer jusqu un maximum de 50 du co t des inscriptions culture loisirs dans la limite du montant de SOL accord chaque famille Sur l ann e 2008 30 familles ont ainsi t accompagn es sur la ville Ces familles ont t cr dit es en moyenne de 300 SOL par carte Action mener sur 2009 2010 1 Il a t d cid de reconduire le programme SOL affect sur 2009 et de passer 100 familles accompagn es 2 Une tude sur l largissement du dispositif est en cours en particulier sur la communaut de commune du Poher et sur le Pays Centre Ouest Bretagne Document de d bat nov d c 2009 133 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 11 FAVORISER LA VIGILANCE ET LA PARTICIPATION CITOYENNES DANS LE DEBAT ECONOMIQUE ET SOCIAL Le retour du balancier entre march et Etat se fait sans prise en compte de l expertise citoyenne et des initiatives conomiques de la soci t civile D o l appel une vigilance citoyenne sur les d cisions conomiques des pouvoirs publics et des entreprises plus que jamais l gitime et n cessaire en cette p riode de crise historique et syst mique Les sommes massiv
26. gles sp cifiques pour les banques coop ratives parts sociales consid r es comme des fonds Faire valider par les banques territoriales les participations strat giques prises par l organe central pour que le pouvoir propres et non comme de la dette Eviter que l organe central d un groupe coop ratif n exerce d activit s op rationnelles non directement li es ses missions au service des banques r gionales Les banques coop ratives ne doivent pas tre g r es comme les succursales de l organe central La pyramide doit tre invers e reste aux soci taires CE PET TEE TILL EE Equilibrer l organisation des pouvoirs et contrepouvoirs notamment entre f d rations des caisses r gionales et organe central de fa on ce que le contr le des dirigeants reste entre les mains des soci taires et qu il n y ait pas une caste dirigeante hors sol ne rendant plus compte personne Former et informer davantage les conseils d administration des banques coop ratives de base y faire si ger des repr sentants des salari s y introduire des repr sentants ind pendants ou mandat s pour tre les g rants des r serves impartageables les f miniser Favoriser l activisme soci tarial c est dire l action de soci taires regroup s pour tre en capacit d analyser les donn es de ma triser les sujets financiers et d exercer un contre pouvoir utile Document de d bat nov d c 2009 55
27. localiser la soci t Enfin les collectivit s territoriales en charge de l conomie sociale et solidaire n appuient pas seulement les porteurs de projets ou les organisations d j existantes mais construisent galement les cadres d une coop ration largie entre acteurs et entreprises souhaitant s investir dans des initiatives conomiques socialement et cologiquement soutenables Citons galement la cr ation de p pini re d entreprises solidaires de plates formes de commercialisation ou de p les de finance solidaire qui visent non seulement faciliter l h bergement et la mutualisation de moyens entre entrepreneurs sociaux mais cr er des synergies conomiques et des projets communs L aide la cr ation de plateformes de commercialisation telle qu Ofretic Grenoble ou Paysans bio distribution en Poitou Charentes est typique de cette volont de mettre en r seau de faire coop rer Document de d bat nov d c 2009 83 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D velopper des fonds territorialis s d innovation sociale mixant financements publics et priv s Une mani re de capitaliser est d largir les dispositifs d appui aux initiatives et entreprises de l ESS l ensemble des acteurs conomiques en les int grant dans des fonds territorialis s d innovation sociale qui seraient abond s tant par l Etat que par des fondations priv es Alors qu Obama
28. n voles etc Et inversement l affirmation de l entrepreneur et son charisme personnel ne doivent pas affaiblir ou renier ce qui constitue le code g n tique et la force de ces entreprises le sens du collectif Consubstantielles de leur finalit sociale de l exercice de la d mocratie ces tensions sont source de fragilit mais font en m me temps la force de l ESS les moyens les m thodes les bonnes pratiques mis en uvre pour articuler au mieux sa double exigence font la preuve de sa vitalit II faut analyser ces pratiques les approfondir les confronter La crise qui n est pas sans accro tre ces tensions est aussi une opportunit pour mieux les g rer et pour les d passer 2 Surmonter la pluralit s mantique de l ESS Economie sociale conomie solidaire entreprise sociale tiers secteur il existe une pluralit de notions qui coexistent en France comme en Europe Cette pluralit peut tre per ue comme une richesse utile la compr hension des diverses dimensions de l ESS entrepreneuriale entreprise sociale organisationnelle et institutionnelle conomie sociale politique et citoyenne conomie solidaire b n vole et volontaire tiers secteur Pourtant l absence de concept unificateur est plus souvent per ue comme un handicap pour changer de mod le mental et de repr sentations de l conomie pour tre visible au niveau des institutions pour construire des politiques b tir des programmes
29. re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry d activit s privil gi s par les r gions elles ont galement su diversifier le p rim tre d intervention de IESS de nouveaux enjeux tels que le d veloppement durable le transport et le logement la culture etc Les enjeux cl s des politiques r gionales de ESS sont aujourd hui la p rennit et la consolidation de ce nouveau domaine de l action publique l int gration transversale de ESS dans l ensemble des politiques de droit commun l inflexion des politiques de d veloppement conomique partir de ses valeurs et de ses pratiques commande publique responsable conditionnalit s sociales et environnementales des aides aux entreprises partenariat d int r t g n ral p le local de coop ration services d int r t g n ral sous forme coop rative et associative etc Sources Les r gions agissent pour l conomie sociale et solidaire site ressource ARF CDC anim par lAvise http www essenregion org annuaires index php accueil Avec les r gions l conomie sociale et solidaire en mouvement MES RTES http le Ces politiques sont concomitantes d une consolidation des regroupements d acteurs collectifs sur les territoires La transformation des Groupements r gionaux de la Coop ration de la Mutualit et des associations GRCMA en Chambres R gionales de l Economie Sociale CRES la fin des ann es 90 marque la
30. reclassement sur des postes de travail dans une entreprise de reconversion afin de permettre son personnel en fin de carri re une exp rience de travail ou une formation sur d autres m tiers ou un engagement sur une mission de d veloppement de nouvelles activit s Une premi re exp rimentation de ce type est men e par Flandre Ateliers dans le Nord avec un industriel Document de d bat nov d c 2009 81 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Exp rimenter la d livrance de nouveaux services d int r t g n ral locaux par l investissement des collectivit s dans des entreprises de l ESS notamment Scic L attractivit des territoires et la coh sion sociale d pend de la qualit des services publics de proximit ainsi que des services aux habitants Les nouvelles formes d conomies mixtes propos es par l ESS peuvent constituer un terrain d exp rimentation de nouvelles formes de contractualisation et de conventionnement avec comme objectif partag de r pondre pleinement aux besoins des citoyens et de ne laisser aucun territoire sans services publics de proximit Ces exp rimentations qui visent de nouveaux services dans le cadre d une action publique renouvel e ne sauraient tre mises en uvre qu la condition qu elles n engendrent ni privatisation ni marchandisation des services publics Int grer syst matiquement les regroupements repr sentatifs de l ESS dans l lab
31. s de nombreuses activit s nouvelles pour traiter collectivement d enjeux cl s pour le territoire emploi en milieu rural renforcement de l attractivit du territoire installation de jeunes entrepreneurs soutien aux entreprises et produits locaux gestion pr visionnelle des comp tences et des carri res logement garde d enfants environnement et m me comit d entreprise partag par les entreprises locales Quelques premiers facteurs cl s de r ussite identifi s pour ces territoires socialement innovants une volont d lus JP Magnen pour Nantes C Bouchart pour Lille l appui sur un programme europ en Equal Est pour Languedoc Roussillon une ou plusieurs entreprises entrepreneurs moteurs Groupe Archer dans la Dr me Sicaseli sur Segala Limargue une masse critique d acteurs sur le territoire l ouverture et l int r t des milieux conomiques classiques la mise en place d outils structurants incubateur fabrique initiatives p pini re fonds d investissement appels projets etc favorisant le travail en r seau et la convergence des acteurs Document de d bat nov d c 2009 118 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Il faut favoriser les transferts d exp rience et l essaimage des exp riences r ussies Cr er un fonds public priv d innovation sociale pour financer la R amp D de l ESS L innovation sociale
32. s engager concr tement dans le d veloppement de l ESS Sur la p riode 2003 2007 70 entreprises ESS laur ates ont t accompagn es Elles ont cr pr s de 1400 emplois plus que la moyenne des laur ats classiques du r seau les deux tiers des laur ats ESS Entreprendre cr ent plus de 6 emplois la premi re ann e contre un tiers des entreprises laur ates habituelles Outre la proposition de l offre standard du r seau Entreprendre aux entrepreneurs ESS accompagnement la cr ation par un chef d entreprise exp riment pendant 2 ans minimum pr t d honneur de 15 50 K changes avec d autres entrepreneurs r seau ce programme a travaill plus particuli rement sur la duplication d entreprises 49 j i i I 7 I Quel est le terrain le plus efficace le plus prometteur nouveaux projets d entreprises existantes duplication d entreprises concr tisation de projets dormants sur les territoires Y a t il des territoires et fili res privil gier Quels sont les outils et dispositifs les plus performants etc Document de d bat nov d c 2009 111 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry solidaires IAE et entreprises adapt es positionn es notamment sur des march s en tension Une vingtaine de duplications ont t r alis es ou sont en cours Exp rimentation Fabrique initiatives Avise
33. statutaire passe aujourd hui par un langage de la preuve Nous devons le d velopper et le diffuser Alors que se multiplient les labels certifications et normes sociales ou environnementales l ESS doit se doter d outils pour affirmer son identit montrer que cela marche rendre compte de son poids et de son efficacit conomique de la qualit de ses emplois de son utilit sociale de son impact cologique notamment l chelle des territoires et des fili res Les statuts ne peuvent suffire caract riser l ESS L appartenance l ESS doit se d montrer par des engagements solidaires des pratiques d mocratiques et des r sultats valuables Ce langage de la preuve renvoie enfin la n cessit d exemplarit Avant de donner des le ons aux autres il faut se les donner soi et lutter contre ses propres d rives 2 D velopper les mutualisations et coop rations conomiques entre entreprises de l ESS Soulignons ce paradoxe l ESS est porteuse de valeurs de coop ration et de solidarit et pourtant les outils et exp riences de coop rations et de mutualisation entre entreprises ESS transversaux aux secteurs d activit et aux statuts par exemple l chelle des territoires sont encore peu nombreux Dans un contexte de crise et de mutations des politiques publiques r forme des collectivit s en 2009 LOLF RGPP le renforcement des partenariats entre entreprises de ESS constitue pourtant un
34. 14 Construire un r f rentiel d utilit sociale garanti par les pouvoirs publics et co construit avec les acteurs de l ESS De nombreuses initiatives outils exp rimentations ont t men es ces derni res ann es pour valuer l utilit sociale des entreprises de l ESS de mani re g n rale ou l chelle d un territoire ou d une fili re Mais ces d marches complexes restent encore confin es une minorit de sp cialistes et d initi s Il y a besoin de poursuivre les travaux pour aller vers des outils op rationnels et appropriables grande chelle par l ensemble des entreprises ESS et par leur environnement notamment les pouvoirs publics Dans cette perspective il s agit de construire un v ritable r f rentiel de l utilit sociale garanti par la puissance publique et co construit avec les acteurs ESS qui tablirait notamment des jeux d indicateurs par fili res ainsi que des niveaux d utilit sociale Certains acteurs de la finance solidaire comme France Active commencent d ailleurs pratiquer des notations de ce type pour les entreprises ESS financ es Un tel r f rentiel permettrait de mieux mesurer l impact des entreprises ESS de le comparer entre elles et avec les entreprises classiques l donnerait davantage de visibilit et de lisibilit l ESS Il attirerait plus d investisseurs qui pourraient fonder leur strat gie sur une meilleure information et une v ritable valuation du retou
35. 2010 pr voit 1 Le renforcement de la dynamique SOL chez ces commer ants accro tre le nombre de carte SOL et le nombre de transactions SOL 2 L largissement du r seau Il est notamment pr vu sur ce point d largir le projet des prestataires situ s en p riph rie de Carhaix Centre ouest Bretagne B Le second circuit SOL en place s appuie sur la partie monnaie affect e en SOL D s le d but de l exp rimentation la mairie de Carhaix a consid r que l un des apports fondamentaux du SOL tait la possibilit de pouvoir croiser diff rents publics et diff rentes pratiques autour d un m me outil Ainsi un particulier ayant obtenu une aide sociale en SOL Affect pourra galement b n ficier du r seau dans son ensemble notamment en ce qui concerne les pratiques de consommation responsable SOL Coop ration et de lien social monde associatif SOL Engagement L Action monnaie affect e en SOL propos e par le CCAS Objet Sur la commune de Carhaix il existe un nombre non n gligeable de familles qui n ont pas les moyens financiers d inscrire leurs enfants aux activit s culturelles et de loisirs propos s par les associations de la ville Cette action consiste accorder aux familles concern es une carte SOL cr dit e de points utilisables lors de l inscription des enfants aux activit s culturelles et de loisirs Hand tennis ULAMIR CLAJ Judo Basket cole de musique bagad
36. Changer d chelle Dupliquer les r ussites sur de nouveaux territoires une voie pour d velopper l entrepreneuriat social Caisse des D p ts Avise Essec 2006 Document de d bat nov d c 2009 112 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 9 DEVELOPPER L INNOVATION SOCIALE L innovation est au c ur de l ESS hier comme aujourd hui L ESS a en effet une longue tradition d innovation Celle des mutuelles de sant et de pr voyance cr ation de la S curit Sociale via les soci t s de secours mutuels la couverture maladie universelle les indemnit s journali res en cas d accident Celle des associations l aide domicile l alternative l hospitalisation la prise en charge des handicap s le titre emploi service les villages de vacances Celle des mutuelles d assurances le constat amiable les garages agr s le tiers payant en assurance automobile Celle des coop ratives le contr le qualit des produits le prix du livre les pr ts bancaires taux variable Ces vingt derni res ann es cette innovation sociale a t au c ur de l essor de l conomie solidaire travers de nouvelles formes de consommation de production d pargne de services de mobilit Elle est essentielle au sens o elle permet le renouvellement et la r g n ration constante de l ESS L innovation sociale un concept dynamique qui n a pas de d finition unique
37. Claude Alphand ry pour faire du GRI Global Reporting Initiative le r f rentiel public sous r serve d une modification de sa gouvernance via notamment son ouverture des parties prenantes publiques D autres soulignent le danger laisser la ma trise d une r gulation publique une initiative priv e et orient e business rappelant ce qui s est pass avec les normes comptables glissement d une normalisation publique un lobbying priv avec au final des d rives comme celle de la faire value qui a nourri la crise financi re l Europe doit laborer ses propres indicateurs vus comme des instruments de souverainet et animer elle m me son travail de concertation avec les parties prenantes Pour le moment l Europe ne s engage dans aucune des deux voies La Commission europ enne qui travaille sur le sujet depuis 2000 Livre vert communications Forum plurilat ral se refuse en effet toujours toute id e de r glementation privil giant une approche stricte de soft law travers un r f rencement des bonnes pratiques assorti d une recommandation en faveur de l adoption de dix indicateurs communs Elaboration par les entreprises d un rapport de d veloppement durable public pour rendre compte de leurs performances conomiques sociales et cologiques et de leur gouvernance En France la loi NRE nouvelles r gulations conomiques instaur e en 2001 demande aux entreprises cot es l
38. Conseil de l Europe met l accent Sur la coresponsabilit de l Etat et de la soci t dans la production de celle ci et donc la n cessaire participation des populations D o une m thodologie que privil gie l laboration concert e d indicateurs qui se veulent l expression d objectifs partag s sur le bien tre entre une pluralit d acteurs territoriaux Ce rep rage permet d abord de d terminer les principaux domaines et crit res du bien tre ensuite de d gager plusieurs indicateurs qualitatifs qui peuvent tre op rationnalis s dans un plan d action dans des territoires de coresponsabilit s Source Conseil de l Europe http www coe int t dg3 default FR asp L implication des acteurs de ESS dans ces d marches est loin d tre anodine bien qu elle soit amplifier pour plusieurs raisons D abord parce que les conceptions globales du progr s ne sont pas sans incidence sur l valuation locale des performances des entreprises un moment o l ESS est de plus en plus somm e de faire la d monstration de l utilit sociale de son activit Ensuite parce qu int grant une part importante de travail militant et b n vole dans la production de biens et services IESS est un lieu d exp rimentation d autres conceptions de la richesse et d exploration des possibilit s et des limites d une comptabilisation des ressources non mon taires Enfin l ESS ne se fondant pas son activit sur la r mun ration
39. D crivons ici plusieurs approches de cette notion i L approche de l conomiste Jean Gadrey qui la d finit comme l une des cinq dimensions de l utilit sociale de ESS cette dimension concerne la d couverte plus ou moins partenariale de besoins mergents et l innovation dans une offre de services adapt e la r ponse des besoins existants mais qui ne sont couverts ni par l tat ni par le secteur lucratif les innovations institutionnelles locales ou nationales finances solidaires SCIC coop ratives d activit s les innovations organisationnelles R seaux d Echange de Savoirs Syst mes d Echanges Locaux Aspects probl matiques un besoin mergent peut n tre que le besoin de faire face un retrait de l tat ou aux cons quences sociales n gatives d orientations publiques ou priv es dans des conditions qui ne sont pas socialement optimales ii Une vision schump terienne de l innovation sociale propos e par l Universit coop rative europ enne Cinq types d innovation sont distingu s et illustr s par des applications dans l ESS Innovation de proc d s co construction technique de construction d habitat populaire etc Nouveaux biens destin s au client final d veloppement de services de proximit dans le troisi me syst me produits d pargne solidaire ch ques services ch ques vacances etc Nouvelles sources de mati res premi res mise en uvre de certaines nerg
40. L laboration d un label issu des acteurs de ESS et plus largement de la soci t civile il est en ce sens diff rent d un agr ment public comme l agr ment entreprise solidaire Ce label qui devrait tre construit et port par l ensemble du secteur pourrait se fonder sur un faisceau de crit res portant la fois sur les objectifs de l entreprise et les moyens mis en uvre Voici quelques exemples potentiels de crit res Sur les objectifs finalit sociale soci tale environnementale ou territoriale inscrite dans l objet social de l entreprise et dans le pacte d actionnaires s il existe cr ation d emplois 45 http www onepercentfortheplanet org fr Document de d bat nov d c 2009 103 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Sur les moyens initiative priv e et citoyenne production et vente de biens et de services recherche de l implication d une ou plusieurs parties prenantes dans la gouvernance r mun ration limit e des apports en fonds propres exc dents majoritairement r investis dans le projet encadrement de l chelle des salaires facteur 3 facteur 10 en fonction du nombre de salari s Ce faisceau de crit res pourrait distinguer des crit res indispensables comme ceux d crits ci dessus et des crit res recommand s par exemple l innovation sociale sur les objectifs ou l appartenance un r seau ESS sur les moyens ii Mettre en p
41. L explosion du commerce lectronique invite investir sur des sites grand public pour diffuser une offre responsable quitable et solidaire soit en vendant directement Exemples Ofretic vitrine commercequitable org pr sente l offre des adh rents de la PFCE soit en orientant l internaute vers des vendeurs off line Exemples Le march citoyen Eco Sapiens Ces initiatives sont souvent issues d acteurs de l ESS Document de d bat nov d c 2009 123 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Encadr sur la visibilit et le positionnement ESS sur la consommation responsable L ESS pionni re de la consommation responsable est pourtant encore peu visible et reconnue sur ce sujet Il faut d velopper la visibilit et la lisibilit du secteur travers une collaboration renforc e de l ensemble des acteurs et r seaux ESS de consommation responsable et leur mise en mouvement autour de projets structurants comme le Projet SOL ou les d marches web du March Citoyen du Mouvement Colibris et d Eco Sapiens LeMarcheCitoyen net 3000 commerces de proximit Colibris lemouvement org 2000 producteurs et Eco SAPIENS com 30 000 produits dessinent ensemble le plus grand r seau de distribution bio quitable et solidaire de France alternatif la grande distribution Plus de 200 000 personnes viennent chaque mois y faire leurs courses Ces collaboratio
42. La mise en place de lieux de rencontres et d changes dimension essentiellement territoriale pour favoriser les collaborations Exemples Coventis premi re Convention d affaires des entreprises de l conomie sociale en Languedoc Roussillon s est tenue en d cembre 2008 Montpellier Port e par la CRES avec le soutien de la R gion son credo est l conomie sociale sera d autant plus forte que nous multiplierons les connexions entre les entreprises qui la composent Au programme espace d exposition de 1000 m2 150 stands d entreprises ESS rencontres ateliers th mes utilit sociale d veloppement durable innovation sociale conventions partenariales contrats commerciaux speed dating pour pr senter projets ou produits originaux des exposants L objectif est de d multiplier l exp rience sur l ensemble des r gions Citons galement deux exp riences int ressantes l international Document de d bat nov d c 2009 51 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Au Qu bec les Foires nationale et r gionales de l conomie sociale et du commerce quitable initi es en 2006 En Angleterre le salon Footsey social economy trade fair dans le cadre de la Saison de l conomie sociale et solidaire 7 dition en 2008 v nement d envergure nationale visant d multiplier les connexions et opportunit s d
43. abstention conomique pr vaut le citoyen lambda a peu l impression de participer au syst me conomique il ne se per oit souvent que comme un rouage d une machine qui le d passe et envers laquelle il ne pense pas pouvoir grand chose si ce n est essayer de s en accommoder au mieux Et contrairement l abstention politique l abstention conomique est g n ralement subie et non choisie Il y a l un enjeu crucial redonner une majorit de personnes l envie et la possibilit de s impliquer directement et positivement dans le jeu conomique les rendre citoyens conomiques part enti re retrouvant marges de man uvre et libre arbitre conomiques notamment sur trois sujets la consommation responsable le r le du citoyen salari d mocratie d entreprise dans l entreprise et l pargne solidaire 5 Faire du territoire le c ur de l conomie r elle Face une conomie qualifi e de virtuelle plus soucieuse de placements financiers que des besoins r els des individus et de l int r t g n ral l conomie des territoires traduit bien les difficult s quotidiennes des femmes et des hommes leurs aspirations pour une vie meilleure leur int r t pour une proximit plus accueillante une meilleure coh sion sociale La le on de la crise montre que la soutenabilit des territoires dans la mondialisation et leur d veloppement long terme tiennent leurs forces de r silience face des
44. acc s privil gi s aux march s publics garanties bancaires et des financements d di s relations simplifi es avec l administration des entreprises qui v rifient certaines normes ou certifications sociales et environnementales Exemple des r gions italiennes de l Ombrie et de la Toscane Exemple de la r gion Limousin iii Des crit res simples universels et mesurables qui peuvent tre en partie inspir s des pratiques de l ESS relocalisation de la production pr s des lieux de consommation structure de capital claire et transparente reporting d veloppement durable reporting sur l usage des aides publiques masse critique de salari s et de femmes dans le Conseil d administration l embauche de ch meurs longue dur e usage du profit au service de l investissement ou des salari s chelle des salaires conclusion de n gociations salariales r alisation d un bilan carbone etc Les clauses sociales et cologiques constituent galement un levier important pour favoriser et d velopper les bonnes pratiques des entreprises voir Propositions Pour un New Deal sur les politiques d int r t g n ral activit s et emplois Par ailleurs il peut tre r ducteur d valuer la RSE d une PME sans valuer la RSE du grand compte pour lequel elle travaille souvent par exemple le fait que le grand compte paie 30 ou 90 jours ne donne pas la m me marge de man uvre la PME M me constat avec le banquier de la
45. accrue dans un monde en crise L ESS n est pas l abri du march elle avoisine avec des artisans des TPE qui ont eux m mes des probl mes de survie elles font face des groupes puissants qui les ignorent d abord puis reconnaissant leur savoir faire et leur pertinence cherchent les dominer C est le cas notamment de toutes les activit s de recyclage et dans le vaste domaine de l cologie Plus largement le nouveau management public qui rige la mise en concurrence par appel d offre comme un mod le de production du bien commun au moindre co t et qui postule que la finalit de l activit et le statut de l entreprise sont indiff rentes la r alisation de l int r t g n ral tend r duire les acteurs et entreprises de ESS de simples prestataires de biens et services La r gulation concurrentielle incarn e par la g n ralisation des appels d offre un nombre croissant de services d int r t g n ral tend devenir la norme pour nombre d lus de techniciens et d entrepreneurs sans questionnement sur sa pertinence son efficacit et ses effets Un contexte europ en globalement peu favorable Alors qu au d but des ann es 90 l conomie sociale disposait d une d administration d di e travers la DG23 ainsi que d une politique prospective qui faisait la part belle au soutien aux initiatives locales de d veloppement et d emploi Jouen 2000 le tournant des ann es 2000a vu le paysage s assombrir
46. acteurs part enti re du dialogue social Valoriser leur contribution quantitative et qualitative l emploi national gt Agir pour donner la parole ceux qui n ont pas la parole Pour concr tiser ces orientations il faut gt Faire merger une volont politique collective qui privil gie les strat gies de coop rations moyen long terme aux tactiques de comp tition court terme qui sorte de l entre soi pour aller vers les autres L unit n est pas l uniformit et il est possible de parler d une voie unifi e qui respecte en m me temps la diversit des organisations et entreprises de ESS Comment d fendre l id e de la diversit au del de ESS et la refuser en son sein Cette parole doit d passer un simple discours de la demande de reconnaissance au demeurant n cessaire pour porter une vision globale de transformation de l conomie Le changement d chelle de l ESS implique en effet une volution profonde de son environnement Etat entreprises citoyens dans un sens plus favorable son essor L ESS doit ainsi saisir l opportunit de cette crise pour affirmer la n cessit de changer Document de d bat nov d c 2009 57 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry s un cadre institutionnel ne correspondant pas ses valeurs et ses pratiques et pour proposer des r gulations conomiques plus appropri es gt Investir sur des outils d intellig
47. cas De plus en plus d lus d entrepreneurs de militants de ESS refusent cette vision qui dissocie l Homme et la Plan te Ils se r clament d un d veloppement durable au sens v ritable du terme c est dire d un d veloppement qui r ponde aux besoins des g n rations du pr sent sans compromettre la capacit des g n rations futures r pondre aux leurs ce qui implique une vision du d veloppement qui ne cloisonne pas les enjeux conomiques sociaux environnementaux et d mocratiques mais cherche les connecter dans une conception de transformation profonde de la soci t 11 Rapport Emplois verts pour un travail d cent dans un monde durable faibles missions de carbone http www ilo org wcmsp5 groups public dgreports comm documents publication wcms _098506 paf Document de d bat nov d c 2009 40 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry De fait les approches d un r el gt d veloppement durable et de l ESS se rejoignent sur de nombreux points gt Dans leur commune pr occupation thique de construire une soci t juste une d mocratie r elle pour aujourd hui et demain gt Dans leur souci partag l gard des personnes en situation de fragilit le rapport Brundtland fondateur du d veloppement durable insiste sur les besoins essentiels des plus d munis qui il convient d accorder la plus grande priorit IESS es
48. cat gorie financeurs 9 Une cat gorie fondateurs La Scic constitue une ind niable innovation conomique et sociale Les projets sous forme de Scic se caract risent Souvent par une vraie capacit faire coop rer sur les territoires une pluralit d acteurs publics et priv s Et l utilisation de la Scic comme outil d conomie mixte pour la gestion de services publics locaux constitue une voie mergente prometteuse approfondir Les Scic sont pr sentes dans plus de 40 secteurs ventil s en trois grands groupes social 52 environnement 30 culture 9 Les Scic emploient en moyenne 10 salari s 6 5 ETP quivalent temps plein en moyenne Le d veloppement quantitatif n est cependant pas encore au rendez vous 140 Scic seulement en 7 ans Cette perspective est notamment int ressante consid rer pour les entreprises positionn es sur des biens communs et publics sant ducation nergie eau culture monnaie et finance etc Ces entreprises ne peuvent tre des entreprises comme les autres car elles engagent l ensemble de la soci t et des g n rations futures bien au del de leurs int r ts directs Dans le cas des banques et des entreprises p troli res par exemple les crises cologiques et financi res montrent qu elles ne peuvent tre abandonn es une auto r gulation priv e ni aux seuls int r ts des actionnaires fussent ils socialement responsables
49. ces entreprises soutiennent d j la nouvelle g n ration d ESS mais de fa on tr s h t rog ne Certaines comme la Macif ou le Cr dit Coop ratif sont tr s actives d autres beaucoup moins Mais dans tous les cas leurs millions de soci taires comprendraient assur ment qu elles r investissent une part mineure de leurs r sultats au profit des initiatives ESS d aujourd hui et donc du d veloppement durable des territoires sur lesquels ils vivent en coh rence avec l esprit mutualiste et coop ratif qui pr sida leur cr ation Le Groupe Caisse d Epargne a d ailleurs d cid de consacrer d s 2008 dans le cadre de son programme de d veloppement durable B n fices Futur 1 du PNB agr g CA des actions dans le champ de la solidarit La grande coop rative de consommateurs suisse Migros a mis en place un 1 culturel A noter galement qu il existe une ONG 1 for the Planet qui regroupe plus de 1000 entreprises au niveau mondial Ces entreprises s engagent verser 1 de leur chiffre d affaires l association qui utilise ces fonds pour financer des projets environnementaux Ce fonds 1 pour l ESS pourrait tre g r par un consortium multi parties prenantes et d di aussi bien des op rations de garantie de l investissement en fonds propres ou du soutien l innovation sociale Un facteur cl de succ s la capacit cr er un v ritable lien entre les clients et salari s
50. collectivit s territoriales partenaires sociaux et organisations de la soci t civile L ESS vecteur d une action publique renouvel e Initiatives conomiques cr es en r ponse des pr occupations sociales et environnementales l ESS participe r guli rement la mise en d bat public d enjeux de soci t Par ses diverses innovations de la mutualisation des risques la constitution de r serves impartageables en passant par la mobilisation de dons et d engagements b n voles ses entreprises internalisent en grande partie les co ts sociaux et environnementaux de leur production Elles participent en cela l conomie de l int r t g n ral Pour autant cette contribution la prise en charge du bien commun appelle aussi une v ritable reconnaissance valuation et r mun ration par les pouvoirs publics Etat et collectivit s locales Historiquement les mutuelles de sant ont en France largement particip la mise en place des assurances sociales qui ont pr figur notre syst me de protection sociale obligatoire Aux Etats Unis la proposition de cr ation de coop ratives but non lucratif pour asseoir une option publique concurrente des assurances priv es dans le cadre de la r forme sant pr n e par Obama vient utilement rappeler combien les sp cificit s organisationnelles de ESS peuvent tre consid r es comme des garanties pour concourir au bien commun Dans nombre de pays europ ens les asso
51. contre l chec scolaire formation tout au long de la vie et qualification pour tous services la petite enfance et aux personnes g es sont parmi les axes centraux du d veloppement de l Etat pr ventif L ESS doit valuer et positionner ses pratiques au regard des effets produits en terme de pr vention des in galit s et des exclusions Quant aux financements ils passent la fois par une r orientation des financements des politiques sociales de l accueil collectif plus qu individuel pour les jeunes enfants des services prestataires plus que d emploi direct pour les services la personne une plus grande efficacit de la d pense publique et une redistribution plus juste qui appelle une r forme des pr l vements sociaux et fiscaux Delors Doll 2009 http www conseil economique et social fr rapport doclon 08112734 pdf Document de d bat nov d c 2009 74 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 3 CREER DES EMPLOIS DE QUALITE SANS ATTENDRE LE RETOUR DE LA CROISSANCE La mont e historique du ch mage est la manifestation la plus visible de la crise en France Les plans de licenciement se succ dent de fa on dramatique parfois fortement m diatis s mais souvent de mani re moins visibles lorsqu il s agit des salari s des PME voire de particuliers employeurs comme dans les services la personne Agir court terme en facilitant le ch mage partiel en multip
52. d veloppement durable Les collectivit s locales devraient se saisir davantage de ce projet SOL pour le mettre en uvre l chelle de leur territoire Exemple du territoire de Carhaix Donner du sens aux changes tel est l objectif g n ral fix par la monnaie SOL La ville de Carhaix commune de 8000 habitants situ e en centre Bretagne s est lanc e dans l aventure Suite une phase de mise en place du projet et de mobilisation des acteurs locaux 2005 2008 deux types de circuits SOL ont t mis en place Le premier circuit s appui sur la partie SOL Coop ration du projet Huit commerces bio quitable sant nergies renouvelables se sont mobilis s et pr s de 250 cartes SOL ont t distribu s L utilisation Carhaix du SOL coop ration va bien au del d un simple syst me de fid lisation mutualis entre commerces responsable Le SOL participe rendre visible les commerces qui s engagent pour une consommation responsable mais au del de cet aspect le SOL a surtout permis de renforcer les liens entre ces huit commerces Document de d bat nov d c 2009 132 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Autour de l outil SOL les commerces discutent organisent leurs offres proposent des animations SOL ditent des documents publicitaires en commun Un r seau se met en place Le plan de d veloppement 2009
53. d emplois durables et le renforcement de la fonction d employeurs dans les petites structures des injonctions gouvernementales participer la mont e en charge quantitative des contrats aid s alors m me que nombre d activit s et d emplois associatifs sont fragilis s par des financements incertains une d consid ration des emplois non marchands vite qualifi s de peu ins rant etc ce sont autant de griefs qui expliquent les rapports ambivalents de l ESS avec les politiques d emplois aid s Face la mont e dramatique du ch mage l ESS est pr te participer l effort de solidarit qui passe aussi par une relance des emplois aid s mais non sans une ren gociation nationale et sectorielle du plan gouvernemental Plusieurs conditions semblent aujourd hui n cessaires la mise en uvre de contrats aid s par les employeurs de l conomie sociale Des contrats pluriannuels ouvrant une aide aux postes d encadrement un accompagnement des employeurs comme des b n ficiaires des emplois aid s Une politique de d veloppement de services d int r t g n ral condition d une am lioration de la qualit de l emploi dans l ESS et de perspectives d emploi durable des personnes en insertion La n gociation des objectifs comme de la mise en uvre des contrats aid s dans le cadre d un dialogue social renouvel et territorialis qui favorise la participation et la repr sentation des employeurs et des salari s de l
54. d euros de 7 20 millions si on y int gre les aides l emploi emplois tremplin emplois associatifs et les dispositifs IAE Souvent rattach e la direction du d veloppement conomique la comp tence ESS peut aussi tre int gr e dans les services emploi d veloppement durable coop ration d centralis e etc Les actions cibl es ESS figurent d sormais dans les Sch mas r gionaux de d veloppement conomique SRDE g n ralement par le biais d un chapitre sp cifique et de plus en plus de mani re transversale en indiquant les contributions de l ESS l ensemble des priorit s du d veloppement conomique r gional e Conna tre et promouvoir ESS faciliter la structuration des r seaux appuyer la cr ation d activit s la duplication et la reprise d entreprises dans l ESS renforcer les outils financiers am liorer la formation et l emploi sont les principaux axes d interventions des politiques r gionales au del des soutiens telles fili res ou telles familles d entreprises coop ratives mutuelles associations Si l entrepreneuriat collectif et coop ratif les services la personne la consommation responsable les finances solidaires l insertion par l activit conomique constituent des champs 12 RTES htip www rtes fr 13 www arf asso fr Revue 20de 20Presse 20ARF 20 2022 20octobre 202008 doc Document de d bat nov d c 2009 44 147 Premi
55. d un travail pr alable de concertation cette charte pr ciserait les objectifs actions et moyens mis en uvre par les pouvoirs publics et les acteurs de l ESS pour g rer les cons quences de la crise et anticiper sa Sortie mais aussi sur les 10 ans venir Comment l ESS et la puissance publique peuvent elles travailler ensemble pour construire un projet commun et r pondre aux grands d fis d apr s crise de la France 10 ans environnement inclusion sociale vieillissement d sindustrialisation ducation dette R investir et d velopper les conventions Etat R gions ou collectivit s territoriales en y int grant un volet significatif ESS A l instar de l accord sign en Rh ne Alpes il s agit d impulser des d marches de diagnostic commun et de signatures d accord territoriaux ou sectoriels entre l Etat et les collectivit s territoriales sur les actions engag es en faveur de l ESS de mani re faire merger un cadre de gouvernance multi niveaux en mati re d ESS Int grer l ESS dans un dialogue social renouvel qui tienne compte de ses sp cificit s Il s agit d abord de reconna tre la repr sentativit des employeurs de l conomie sociale Suite aux r sultats des derni res lections prud homales il devient de plus en plus probl matique que les organisations repr sentatives de l ESS ne soient pas davantage consult es en amont des politiques de formation professionnelle d emploi et d inserti
56. de causes d int r t g n ral sans pour autant d responsabiliser les pouvoirs publics Ce mod le s inscrit dans une logique de compl mentarit et non de substitution les fondations compensant le d sengagement de l Etat dans le financement des missions d int r t g n ral Il s applique donc particuli rement bien des outils hybrides de financement de l innovation sociale comme le Fonds de confiance ou le contrat d amor age France Active Adapter et promouvoir le Cr dit d Imp t Recherche sur les activit s de R amp D sociale Le Cr dit d Imp t Recherche CIR vise soutenir les activit s de R amp D des entreprises Son montant est pass de 1 4 milliards d en 2006 environ 3 milliards pour 2008 R form et simplifi en 2007 le CIR est d sormais calcul sur le volume de R amp D d clar par les entreprises 30 pour une premi re tranche jusqu 100 millions d euros de d penses de R amp D 5 au del Il est imput sur l imp t payer il est sinon rembours au terme de la troisi me ann e Il est cependant imm diatement restitu aux entreprises nouvelles l ann e de cr ation et les quatre ann es suivantes ainsi qu aux jeunes entreprises innovantes label et aux PME de croissance gazelles Les entreprises ont la possibilit d avoir recours une proc dure de rescrit fiscal comme pour l int r t g n ral qui leur permet d obtenir un avis du fisc et du Minist re
57. de futurs conflits entre habitants groupes sociaux et territoires li s l in gal acc s l eau l nergie au foncier l habitat ou la mobilit A cet gard le passage d une conomie locale fond e sur la vente d objets une conomie fond e sur la mise disposition de services de fonctionnalit vente de kilom tres parcourus plut t que de voitures par exemple nest donc pas uniquement affaire d innovations technologiques et d investissement dans de nouvelles infrastructures de r seaux Il invite aussi une participation et ducation du consommateur citoyen l usage de biens quasi collectifs fortement sensibles aux risques d incivilit et d in galit Reste que faire du territoire la charni re d un r encastrement social et cologique de l conomie ne va pas de soi La crise acc l re des logiques de concentration et de d localisation qui mettent mal la responsabilit territoriale des grands groupes vis vis de nombre de sous traitants constitutifs et essentiels au tissu productif local La crise signe aussi le retour une politique descendante d am nagement et d quipement des territoires qui tient insuffisamment compte des acteurs locaux et des collectivit s territoriales sinon comme co financeurs de projets pr d finis en amont A cet gard le plan de relance est r v lateur de manque d une gouvernance multi niveaux pour d finir les priorit s et les moyens d une sortie de crise parti
58. de lance d une r orientation de la commande publique L exp rience r cente en mati re de clauses sociales indique les strat gies pour faire de l conomie sociale et solidaire un levier d une conomie plurielle Saisir les opportunit s qu offre le code des march s publics en mati re de clauses sp ciales suppose un long travail de connaissance et de persuasion politique aupr s des lus et des services techniques des collectivit s territoriales A ce titre la volont des lus et l engagement d un ou deux techniciens sont d cisifs Les exp riences existantes montrent qu une des strat gies de gouvernance efficace pour l conomie solidaire tient la co construction de l offre et de la demande en amont lors de la d finition du cahier des charges des commandes publiques Du c t de la conditionnalit des aides conomiques aux entreprises plusieurs initiatives r gionales m ritent que l on s y int resse Ainsi en r gion PACA c est en partie sous l impulsion de l lu en charge de l ESS et du fait de la participation de la CRES l laboration du Sch ma R gional de D veloppement Economique SRDE qu il a notamment t d cid de sortir d une logique d aide aux grandes entreprises consid rant que cela faisait rarement levier en mati re d emplois pour passer une logique de pr ts Citons galement la r gion Limousin qui a introduit d but 2007 une modulation du taux d aide aux entreprises du simple au double
59. des exclus services pour les personnes g es pour la petite enfance ducation populaire initiatives artistiques et culturelles Dans une conomie qui avant m me la crise d truisait et d localisait des millions d emplois pour gagner en performance elles oeuvrent galement donner acc s l emploi des centaines de milliers de personnes jug es inaptes et d class es et que la crise touche au premier plan Elles laborent cet effet des m thodes originales d accompagnement de formation et d organisation du travail qui sont susceptibles de faire cole Ce service de l int r t g n ral int gre aussi une dimension cologique contribuant ainsi un d veloppement durable Elles sont par exemple pionni res de fili res de recyclage papier textile d chets lectroniques et de production et distribution d une offre agricole plus respectueuse de la plan te bio agriculture paysanne La finalit d utilit sociale des initiatives de ESS s incarne dans un projet conomique part enti re c est dire une activit continue de production et d change de biens et services un mod le conomique viable la cr ation de richesses Les ressources conomiques qu elle met en uvre sont plurielles marchandes et non marchandes mon taires et non mon taires publiques et priv es afin de faire face la double mission conomique et solidaire Nombre de biens et de services produits aujourd hui
60. discours d incantation des valeurs ou de l gitimit historique ou statutaire Qui plus est si elle ne le fait pas elle m me elle risque de se voir imposer des crit res normes et proc dures qui ne correspondent pas ses r alit s exemple de la LOLF La menace d une d finition unilat rale par la puissance publique d indicateurs de performance privil giant les dimensions de gestion et de contr le est ainsi r elle avec le risque de d formation voire d instrumentalisation de certaines entreprises de l ESS Ces outils doivent aussi permettre de comparer le retour sur investissement des ventuelles aides publiques d di es aux entreprises de ESS et celui des aides diverses accord es par l Etat ou les collectivit s aux entreprises classiques aides dont l efficience n a pas encore t r ellement valu e malgr leur importance 65 milliards d euros De nombreuses initiatives ont t men es ces derni res ann es pour valuer l utilit sociale des entreprises de l ESS de mani re g n rique ou l chelle d un territoire ou d une fili re Mais ces d marches complexes restent confin es une minorit de sp cialistes et d initi s encore trop peu diffus es et prises en main par les acteurs de l ESS exemple du Bilan Soci tal Cjdes CNIAE tude PACA utilit sociale Il y a besoin de poursuivre les travaux en tenant compte galement de ceux en cours dans le champ de la RSE extensi
61. dispositifs d appui et de financement appels projets l ESS mis en place par les collectivit s locales ces derni res ann es Ce mode d ligibilit l ESS ne r pond pas uniquement des consid rations fonctionnelles Pour l essentiel il ob it conjointement au troisi me type d approche le partage de valeurs thiques et une volont politique de d veloppement quitable et durable C est cette dynamique d acteurs autour d un projet territorial commun qui est le plus souvent mise en avant par les collectivit s territoriales La construction d un projet commun autour de propositions fortes est donc une premi re piste pour surmonter les tensions identitaires inh rentes au milieu de l ESS Nous esp rons que cet ouvrage apportera une pierre l difice Conjuguer approche statutaire avec la reconnaissance de la finalit sociale et environnementale est une autre piste qui appelle de nouvelles garanties d mocratiques et publiques Si l on souhaite un assouplissement de l approche statutaire sans se satisfaire de simples engagements non contraignants comme paraissent le souhaiter certains tenants de la RSE et si l on veut affirmer la valeur thique et la volont politique de d veloppement quitable et durable plusieurs formules existent qu il s agit sans doute d articuler r f rentiels ou labellisation priv es garanties par les pairs label CNLRQ Finansol commerce quitable etc Les garanties peuvent
62. du capital mais sur l laboration et la perp tuation de patrimoines collectifs elle est vecteur de nouvelles mutualisations des richesses immat rielles et de production de bien commun non d riv d une simple poursuite des int r ts individuels Document de d bat nov d c 2009 140 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 5 Conclusion Faire Mouvement Cette conclusion est volontairement sch matique Elle devra trouver sa r daction finale en septembre au vu des modifications et des compl ments apport s d ici l la premi re version de cette publication Voici ce que pourraient tre ses principaux l ments La crise r v le et amplifie des d s quilibres conomiques dont les effets cologiques et sociaux mettent en danger la soci t Les r formes en cours ne sont pas la mesure de p rils qui appellent des transformations d une bien plus grande ampleur la recherche d un autre mode de d veloppement Nous avons essay de montrer comment ESS pouvait tre une r ponse partielle mais r elle perfectible mais concr te cette recherche et comment elle pourrait aller plus loin Nous pensons qu elle doit la fois faire un travail sur elle m me et faire mouvement vers les autres acteurs de l conomie gt Savoir se mettre en cause reconsid rer certains de ses comportements pour g rer surmonter les tensions r sultant de ses contradictions internes ent
63. es faisant d bat y compris dans le monde syndical Un droit de regard suspensif sur toute d cision majeure concernant l emploi et l investissement En cas de plans de sauvegarde de l emploi PSE l obligation de le faire signer par une majorit de repr sentants du personnel Aujourd hui en cas de PSE l employeur n a que l obligation d informer et de consulter le comit d entreprise En Italie et en Espagne s il n y a pas d accord majoritaire entre les repr sentants du personnel et l employeur c est la direction du travail qui doit donner une autorisation de licenciements Parvenir une juste repr sentation des femmes dans les Conseils d Administration Certaines propositions sont indispensables mais tr s complexes et longues mettre en uvre par exemple celles qui concernent le reporting voir chapitre suivant Mais il existe aussi des propositions susceptibles la fois de susciter rapidement du changement et d tre mises en uvre court terme sous r serve d une volont politique Cette proposition en fait partie Elle propose d atteindre une masse critique d administratrices dans les entreprises c est dire une pr sence suffisante de femmes pour provoquer du changement Les exp riences trang res montrent que cela a un r el impact sur la gouvernance qui int gre alors davantage les enjeux sociaux et cologiques La Norv ge impose un quota de 40 de femmes dans les conseils d adm
64. et central et du Grenelle de l insertion moins visible et p riph rique Or les populations fragiles sont toujours les premi res victimes des d gradations de la plan te au Nord comme au Sud De plus les avanc es du Grenelle de l environnement sur le volet cologique tiquetage environnemental des produits reddition environnementale des entreprises par exemple ne sont pas suivies des m mes avanc es sur le volet social Avec le risque de se limiter faire de l environnement le nouveau carburant de la croissance mondiale sans questionner socialement les modes de production et de consommation et de retomber alors dans les d rives du pass profits d mesur s endettement bulles crises Il faut ainsi reconnecter les enjeux sociaux et environnementaux les r encastrer au service d une ambition de transformation de la soci t 4 Redonner du pouvoir conomique aux citoyens pour une d mocratie conomique Document de d bat nov d c 2009 12 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry L un des plus grands maux dont souffre aujourd hui la soci t est le sentiment d impuissance ressenti au niveau individuel et collectif sentiment aggrav par la crise les marges de man uvre paraissent plus t nues les contraintes ext rieures plus fortes le champ des possibles plus restreint Ce sentiment d impuissance est particuli rement exacerb dans le domaine conomique o l
65. et Solidarit etc Le montant investi annuellement par la finance solidaire fonds propres pr t garantie dans les entreprises sociales et solidaires en France atteint environ 100 ME source Finansol Il y a besoin d aller plus loin en augmentant significativement et parall lement en d veloppant d autres leviers d investissement et en s curisant et p rennisant les financements pluriannuels d exploitation de l ESS Voici un ensemble de propositions qui vont dans ce sens celui d un essor de cette finance solidaire et qui au del contribuent l instauration d une finance plus responsable ENJEU 1 Optimiser l existant renforcer la culture financi re COTTECEEEEE EE EEE ELEC EEE EEE EEE EEE ECTS ECO CE CO DECO LESC CC CLEO CCE CO CLEO COLE C ELEC LOL E LILI LILI ELLE CECILE LICE LILI LILI C LICE O COLE LLC LO LICE CCE LE COCO IO CLEO LICE LCL LO LOC LE EI LE LOC COLE EC CECILE CECILE CECI CIE LE ES COLLE COLE CITE CECILE ELLE CECI CI LILI II LILI ECOLE LI LOC LILI LICE CI CELL COLE CIC LO LICE COLE LO LOC LO LILI LOC LO LOC LO LE CIC C COLE LILLOISE CCI LL Un premier enjeu du financement consiste d abord en un meilleur usage et mise en synergie des outils existants ainsi qu au renforcement des comp tences financi res des entreprises de l ESS Document de d bat nov d c 2009 97 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Avant de r fl chir de nouveaux outils il est
66. et acteurs de ESS en particulier les associations Jusqu r cemment les initiatives pr sentaient des projets r pondant des besoins rep r s dont l utilit sociale tait politiquement discut e et parfois int gr e dans les politiques des collectivit s locales et des administrations Aujourd hui les besoins et les prestations sont de plus en plus d finis en amont par les pouvoirs publics voire des agences r gionales qui lancent des appels d offre sans concertation ou renforce une logique tut laire de d l gation de service public Entre le mandatement et la mise en concurrence la logique de co construction de l action publique est mise sous tension au nom des principes d impartialit et de neutralit Il faut galement mentionner l impact plut t n gatif de la RGPP sur une partie de l ESS avec certaines r ductions budg taires drastiques li es une d centralisation sans financements comme par exemple la baisse des cr dits en faveur des jeunes majeurs La diminution des financements d origine tatique se conjugue une reconfiguration et un largissement des comp tences entre collectivit s territoriales qui ne sont plus en mesure sur le plan budg taire de relayer de l administration centrale II y a l un risque de r duction des guichets publics Certains r seaux sectoriels en sont plus visiblement affect s dans l actualit r cente l instar de l ducation populaire de l animation rurale ou encore du cham
67. et doit tre productrice de territoire au sens d une capacit construire des syst mes locaux d acteurs nouveaux autour de projets d activit s solidaires et soutenables 4 Faire Mouvement autour d un double projet entrepreneurial et politique A c t d une logique institutionnelle de l ESS essentielle sa reconnaissance nous appelons au d veloppement d une logique de mouvement fond e d abord sur l adh sion un projet des pratiques sp cifiques et des apports actuels ou potentiels la soci t Pour cela il convient de ne plus opposer les id es d conomie sociale d conomie solidaire d entreprise sociale mais plut t d en valoriser les compl mentarit s L conomie sociale insiste sur la coh rence de l organisation juridique la non lucrativit et la gouvernance d mocratique l conomie solidaire sur l utilit sociale la mobilisation citoyenne et le projet politique l entrepreneuriat social sur la dimension entrepreneuriale innovante et sur l valuation de l impact et des pratiques r elles A l heure d une crise profonde du capitalisme qui a secou jusqu aux plus lib raux nous pouvons et devons faire mouvement pour sortir de la marge et aller au centre pour peser et s affirmer dans le d bat public pour changer d chelle Cela implique d une part de d velopper le sentiment d appartenance encore in galement pr sent au sein des structures sens es appartenir l ESS et d autre part de por
68. fait de l ESS un acteur cl du plan de relance sinon de mani re indirecte conjoncturelle et insatisfaisante par le biais des politiques de l emploi et d insertion D j faiblement reconnu institutionnellement par le gouvernement alors m me que les collectivit s territoriales m nent des politiques innovantes l appui de l Etat l ESS se trouve fragilis par des remises en cause r guli res de financements dans les secteurs culture animation rurale ducation populaire etc o ses initiatives et entreprises sont fortement positionn es En outre la loi LOLF qui ne fait pas place une mission transversale d ESS la RGPP r vision g n rale des politiques publiques men e sans r elle concertation la r forme des collectivit s avec des risques de rationalisation et probablement diminution des budgets sont autant de facteurs de fragilisation des financements des entreprises sociales et solidaires Enfin la mise en concurrence par l agr ment d entreprises et par g n ralisation des appels d offre de nombreux services sociaux tend faire des organisations de l ESS de simples prestataires de service parmi d autres L conomie sociale et solidaire se trouve dans l obligation de red finir son rapport la puissance publique pour faire de la crise une opportunit et non une menace pour son avenir Se rassembler autour de propositions fortes pour revendiquer et mettre en uvre un new deal pour les politiques d int r t
69. g n ral s appuyant sur une commande publique soumise au partenariat g n ral une politique de relance par l investissement social et la cr ation d emplois de qualit sans attendre le retour de la croissance est sans doute le moyen de retrouver son r le de partenaire de l action publique C est d ailleurs dans cette perspective qu il serait envisageable de reconstruire une politique nationale de FESS sur la base d une vaste concertation nationale permettant de b tir la contribution de IESS aux grands d fis d apr s crise de la France et de pr ciser le cadre et les moyens de sa repr sentation institutionnelle Document de d bat nov d c 2009 37 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Mettre des limites au march l accumulation et r duire les in galit s Sortir de la d mesure Remettre le citoyen au c ur de l conomie c est aussi retrouver la mesure et l chelle de l Homme dans les activit s conomiques et sortir d une d mesure qui est au c ur des crises actuelles Rappelons quelques signes de cette d mesure qu il est difficile de tol rer face l immensit des besoins insatisfaits le patrimoine des 3 personnes les plus riches du monde d passe le PIB global des 48 pays les moins avanc s Les 225 personnes les plus riches d tiennent l quivalent du revenu de 2 5 milliards et demi d tres humains Le volume mondial annuel des transact
70. habilitation de fili res historiques maintien et d veloppement de services locaux d int r t g n ral promotion d une consommation responsable construction d indicateurs locaux de richesse et de bien tre budgets participatif etc l ESS est aussi porteuse d une conomie territoriale durable Ce sc nario pr sente plusieurs int r ts Premi rement de pr senter l ESS comme un prototype de d veloppement local par extension des valeurs de coop ration d mocratie et solidarit la gouvernance conomique territoriale L ESS est potentiellement porteuse d un renouvellement voire d un mod le d action publique territorialis e fond e sur la mise en place de diagnostics participatifs impliquant lus entrepreneurs et citoyens dans l identification des besoins d espaces publics de proximit contribuant la co construction de l int r t g n ral local de soutien l exp rimentation et l innovation sociale de d marches de progr s ou encore de mise en place d une commande publique responsable Deuxi mement de mettre l ESS au service d une cologie territoriale en valorisant son r le de pr vention de mutualisation et de r g n ration des patrimoines collectifs et naturels et consolidant ses pratiques pionni res dans les domaines de l co construction du co voiturage de la location de v los du recyclage et valorisation des d chets de patrimoine naturel d ducation l environnement Un autre d velop
71. innovantes au moins 10 d nitr priS s ESS MROVANM S SELS a de tac me tE annee ten tesne see dent none dat e 116 Cr er et soutenir des dynamiques territoriales de d veloppement de l innovation sociale 118 Cr er un fonds public priv d innovation sociale pour financer la R amp D de ESS nnnnnnnnnnnnennnssenrnnnrnnneeereeeeeeeee 119 4 10 D velopper et d mocratiser la consommation responsable 120 Pour un tiquetage social et environnemental des produits de consommation s nnsnennenennnnennnneninnennnnnnnnnenenne 121 D velopper les circuits courts solidaires sise 122 Mettre en place des dispositifs de soutien la consommation responsable des m nages modestes 125 G n raliser dans l ensemble du syst me ducatif la pr sence de modules sur la consommation responsable et ses en eU ES ee Se a a 126 D velopper une mission consommation responsable au sein de l INC Institut National de la Consommation orient e notamment sur les enjeux ducatifs iiiiiiiierrereeeessreeeeennnss 127 Mettre en place un plan de d veloppement des fili res d activit s de consommation responsable au niveau pallona erterntonal aerea ae 128 Mettre en place un plan appui l installation et l exploitation des agriculteurs bio aides financi res et techniques sensibilisation formation la hauteur des objectifs du Grenelle
72. la crise par le haut Les enjeux d information et d ducation l argent et la finance sont de ce point de vue essentiel pour permettre aux citoyens de poser un acte juste La synth se pr sent e ici sur le CRA se base sur le document La loi Community Reinvestment Act am ricaine et les associations L engagement responsable des banques dans les quartiers d favoris s KHNET Conseils f vrier 2009 r alis pour la CPCA Document de d bat nov d c 2009 106 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 8 FAIRE EMERGER UNE NOUVELLE GENERATION D ENTREPRENEURS SOCIAUX ET SOLIDAIRES Un des freins majeurs du d veloppement de l ESS r guli rement soulign par l ensemble des acteurs est le manque d entrepreneurs ESS qualifi s et comp tents pour D velopper des entreprises ESS d j existantes qui ont un potentiel de croissance __ Redresser des entreprises ESS en difficult sur des march s tr s concurrentiels et au contexte difficile d sengagement Etat maisons de retraite associatives tourisme social etc Concr tiser des projets dormants d entreprises ESS sur les territoires Dupliquer sur d autres territoires des initiatives ESS innovantes ayant fait leur preuve Assurer le renouvellement la t te d entreprises ESS dont les dirigeants historiques partent en retraite Pour combler ce d ficit d entrepreneurs il faut agir simultan
73. la mati re D autres th matiques li es l environnement prennent aussi une importance croissante au niveau europ en comme par exemple la consommation responsable c est dire orient e sur des crit res cologiques et sociaux une mobilit durable qui ne soit pas source de consommation d nergie polluante ou d ins curit ou encore les emplois verts Les emplois verts sont de plus en plus consid r s comme un secteur fort potentiel de d veloppement comme l a notamment montr un rapport important et r cent du BIT Une autre tude de WWF Europe publi e mi juin 2009 montre que les secteurs conomes en carbone emploient d ores et d j plus de personnes en Europe que les industries polluantes traditionnelles 3 4 millions d emplois dans les nergies renouvelables le transport vert et les produits et services efficaces nerg tiquement contre 2 8 millions d emplois dans les mines l lectricit le gaz le ciment la ferraille l acier Cet int r t pour les emplois verts est videmment positif mais encore faut il inclure dans ce concept encore vague et fourre tout des objectifs sociaux et une pr occupation humaine par exemple en promouvant les services environnementaux de proximit en d veloppant des emplois verts haut intensit de main d uvre et favorisant l inclusion sociale en donnant aux acteurs de l ESS un acc s prioritaire aux gisements de produits collect s etc Ce qui n est pas encore le
74. les finalit s sont tr s conformes celles de l ESS pourraient en tre exclues en raison de leur statut commercial Il serait ainsi utile de mener un travail d enqu te sur un chantillon repr sentatif de ESS pour savoir quels acteurs se sentent vraiment partie prenante de l ESS et au del quelle signification ils lui donnent les points de vue des dirigeants des salari s des consommateurs et des b n voles pouvant tre diff rents cette pluralit de regard serait galement pertinente recueillir et tudier Et comment faire de ESS un mouvement social cr dible si on ignore pr cis ment quels acteurs quelles initiatives quelles entreprises portent et partagent vraiment son projet Comment changer d chelle sortir de la marge pour porter au centre une r alit dont on ne sait pas objectivement par qui elle est r ellement port e Comment valuer a fortiori son poids conomique et social r el 4 D velopper les mutualisations et coop rations conomiques entre entreprises de l ESS Soulignons ce paradoxe l ESS est porteuse de valeurs de coop ration et de solidarit et pourtant les outils et exp riences de coop rations et de mutualisation entre entreprises ESS transversaux aux secteurs d activit et aux statuts par exemple l chelle des territoires sont encore peu nombreux A tel point que c est parfois la puissance publique qui provoque ces partenariats en conditionnant son financement
75. les possibilit s de prestation hors march d s lors qu il s agit de commandes publiques qui int grent des finalit s sociales et environnementales dans des secteurs culture logement sant action sociale touchant l int r t g n ral et aux droits sociaux fondamentaux Reste que la voie est troite au regard des r gles communautaires sur la concurrence le march int rieur et les services Document de d bat nov d c 2009 70 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry L enjeu est de s curiser les conditions de contractualisation financement et partenariat entre Etat et ESS notamment associations d utilit sociale structures d insertion par l activit conomique dans des conventions pluriannuelles pr cisant les objectifs les moyens et les proc dures d valuation La transposition de la directive service induit de plus en plus une logique binaire entre mandatement et mise en concurrence des services sociaux d int r t g n ral qui ins curise les logiques de subvention et de conventionnement avec les pouvoirs publics Pour viter que les seules limites la marchandisation des services sociaux d int r t g n ral soient le retour d une puissance publique tut laire confort e dans un statut d unique garant de l int r t g n ral des propositions sont avanc es pour rendre plus compatible le r gime de la subvention avec la r glementation europ enne La CPCA
76. membres et probablement le plus abouti m me si son usage fait d bat le GRI Global Reporting Initiative initiative multiparties prenantes soutenue par le PNUE Programme des nations unies pour l environnement Parall lement des normes et des labels publics et priv s sociaux SA 8000 OHSAS 18001 et environnementaux Emas ISO 14000 se sont multipli s Une premi re norme globale internationale sur la responsabilit soci tale des organisations ISO 26 000 est en cours d laboration pr vue pour 2010 Enfin des agences de notation extra financi re des entreprises Vig o Euris une trentaine dans le monde se sont d velopp es notamment pour r pondre la demande des gestionnaires de fonds ISR investissement socialement responsable chacune ayant labor sa propre m thodologie d valuation Dans ce foisonnement de cadres informationnels il est difficile de s y retrouver y compris pour les entreprises elles m mes qui deviennent demandeuses d une standardisation des proc dures et de normes garanties par les pouvoirs publics Qui plus est les d marches existantes restent essentiellement centr es sur les multinationales et les entreprises cot es laissant pour le moment de c t les TPE et PME qui repr sentent pourtant l crasante majorit des entreprises seulement 1 entreprise sur 500 en France a plus de 250 salari s Pour retrouver lisibilit stabilit et coh rence il y a donc bes
77. ment sur quatre leviers une meilleure connaissance et qualification du m tier d entrepreneur social et solidaire la sensibilisation pour susciter de nouvelles vocations la formation pour faire monter en comp tence les entrepreneurs ESS potentiels et existants la fluidification de la rencontre entre projets d entreprises ESS sans porteurs et entrepreneurs ESS potentiels sans id e pr cise Construire un r f rentiel m tier de l entrepreneur social et solidaire Les notions d entrepreneuriat d entreprise et d entrepreneur ont fortement progress ces derni res ann es au sein de l ESS En t moigne par exemple l mergence r cente du concept d entreprise associative au sein des pouvoirs publics rapport Langlais rapport Morange comme au sein du mouvement associatif CPCA pour des raisons la fois d fensives se professionnaliser pour faire face au d sengagement de l Etat et offensives montrer qu une autre entreprise est possible tre reconnu comme acteur conomique part enti re La nouvelle d finition de la Commission europ enne 2003 est consid r e comme entreprise toute entit ind pendamment de sa forme juridique exer ant une activit conomique Sont notamment consid r es comme telles les entit s exer ant une activit artisanale ou d autres activit s titre individuel ou familial les soci t s de personnes ou les associations qui exercent r guli reme
78. mise en place d outils efficaces site v nement marketplace campagne d information maillage renforc des prescripteurs pour fluidifier les rencontres et mises en relation entre entrepreneurs sociaux et solidaires et financeurs solidaires et socialement responsables Aujourd hui les uns m connaissent les autres et inversement De nombreuses opportunit s d investissement peinent ainsi se concr tiser ii Le Fonds Strat gique d Investissement lanc en 2008 sous forme de soci t anonyme filiale de la Caisse des D p ts Il sera dot au d part de 20 milliards d euros 14 milliards d euros en titres et 6 milliards d euros en num raire apport s parit par la Caisse des D p ts et par l Etat Parfois qualifi de fonds souverain la fran aise ce FSI interviendra en fonds propres toujours minoritaire pour favoriser le d veloppement des entreprises fran aises caract re strat gique ou fort potentiel ainsi que la s curisation et la stabilit de leur capital Le FSI se positionne comme investisseur avis au service de l int r t g n ral avec un horizon de long terme et avec des doctrines d investissement adapt es cet objectif De ce point de vue tout comme pour le FFR ou l pargne salariale une part minime du FSI pourrait tre fl ch e sur le financement de la croissance d entreprises de l ESS soit directement sur des tickets de plusieurs millions d euros soit v
79. moral et m me anthropologique La soif de d mesure est en effet au c ur de l Homme Son encadrement appelle la recherche d une sobri t comme limitation des d sirs mais non par esprit sacrificiel mais par souci de libert de lib ration d une id ologie du toujours plus qui pr tend panouir par l accumulation de biens de consommation sophistiqu s pour en fait mieux assujettir et ali ner par le cr dit la frustration la d pendance une sobri t choisie cr ative et heureuse de Foucauld Rabhi Viveret X De par leur lucrativit limit e ou nulle leur int r t collectif leur ancrage territorial leur gouvernance collective non fond e sur la propri t du capital et leur mod le conomique souvent hybride les initiatives et entreprises de l ESS sont moins enclins l accumulation et au gigantisme m me si elles n en sont parfois pas exemptes comme en t moignent les d rives de certaines banques coop ratives Par ailleurs les statuts d conomie sociale association coop rative mutuelle fondation adopt s par une tr s grande majorit de structures de l ESS obligent la constitution de r serves impartageables une r mun ration limit e ou nulle du capital ainsi qu une redistribution nulle ou limit e des exc dents Ce sont aussi des garde fous contre la d mesure 10 Sur la p riode 1998 2005 par exemple les 0 01 des foyers fran ais les plus riches ont vu leur revenu r el cro
80. notamment une alimentation de qualit quilibr e et bio Diff rentes m thodes sont envisageables gt Une modulation des prix en fonction des revenus sans stigmatisation dans un souci de mixit sociale logique de p r quation Exemples Solid Arles picerie solidaire Solidarit Auvergne circuits courts r seau d piceries solidaires en Dordogne initiative impuls e par le Conseil g n ral gt Un syst me de ch ques ou bons d achats consommation responsable abond s par les collectivit s ou les entreprises l image des tickets restaurant ou des ch ques culture vacances gt Un syst me de carte lectronique de type carte s miles ou carte vitale qui permette de cumuler des points par et pour l achat de produits responsables ces points pouvant galement donner droit un cr dit d imp t lors de la d claration de revenus 6t Voir www padesautoproduction net Livre para tre Daniel C r zuelle Guy Roustang Faire et en faisant se faire Autoproduction et changement social Document de d bat nov d c 2009 125 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Exemple du Food Stamp Program USA programme am ricain d aide alimentaire en direction de populations vuln rables afin de les aider acc der une alimentation plus saine mis en place en 1964 Objectif accro tre le pouvoir d achat de famille bas revenu en leur o
81. par Claude Alphand ry Capitaliser et largir les politiques territoriales et les dispositifs locaux de soutien l ESS Mais avant de vouloir largir il convient de p renniser les politiques existantes au del des ch ances lectorales Consolidation des r seaux et des lieux ressources largissement du portage politique et administratif de ESS campagnes de sensibilisation de l opinion publique au del des cercles militants sont des enjeux strat giques Le maintien des dispositifs d appui aux initiatives locales est capital notamment dans une strat gie de mise en visibilit territoriale de ESS par l exemplarit et le nombre d initiatives L adaptation aux singularit s de l entrepreneuriat social et solidaire des dispositifs d appui de financement de droit commun est aussi essentielle La mise en place de dispositifs d di s l conomie sociale et solidaire est sans doute la voie le plus fr quemment emprunt e Elle prend souvent la forme d un appel projet avec des proc dures et des crit res d attribution et de financements sp cifiques Elle peut galement se concr tiser par diff rentes aides la cr ation d activit qui selon les collectivit s distinguent les phases d laboration du projet de d marrage de d veloppement avec diff rentes modalit s financi res pour chaque tape Un bon exemple est l appel projets de Nantes M tropole 40 actions soutenues 350 000 euros cumul s en 2006 2008 So
82. politiques de d veloppement des collectivit s territoriales sont confort es et valoris es dans le cadre de convention Etat r gions Mais celles ci n int grent que trop rarement les politiques de d veloppement de l ESS En s inspirant d accords initi s dans certaines r gions Rh ne Alpes par exemple l impulsion de diagnostic commun et de signatures d accord territoriaux ou sectoriels entre l Etat et les collectivit s territoriales sur les actions engag es en faveur de ESS permettrait de consolider le cadre de gouvernance multi niveaux en la mati re Ces conventions pourraient tre test es sur 2 ou 3 R gions pilotes et conduire par la suite une conf rence nationale sur le sujet 5 Mettre en place 100 p les de coop ration territoriaux au service d un d veloppement local solidaire et soutenable A l instar des p les de comp titivit nous proposons de mettre en place 100 p les de coop ration territoriaux sur la base de crit res tels que l ancrage local des activit s conomiques l utilit sociale de la production le caract re faiblement d localisable de l emploi la formation des comp tences locales les coop rations et les synergies conomiques entre entreprises locales etc L objectif est de rassembler sur un territoire donn des entreprises ESS des PME TPE classiques des collectivit s des laboratoires et des tablissements de formation pour d velopper des partenariats et des coop rations au service
83. pour les uns et l imposition de temps partiel subis pour les autres Ensuite il faut r sister l id e de l emploi n importe quel prix sans tenir compte ni du sens et des conditions de travail ni des in galit s de revenus qu elle engendre L instauration du RSA sans remise en cause de la multiplication des travailleurs pauvres induite par certaines politiques de l emploi n est pas sans poser question Le d veloppement de miettes d emploi est implicitement encourag dans certains secteurs comme celui des services la personne o la politique de mise en concurrence des modes d intervention et des financements in quitables p nalise les prestataires qui investissent dans la qualit de l emploi La crise invite aussi Les in galit s de revenus tiennent autant sinon plus au taux de salaire qu la pr carit Delors Doll 2009 Document de d bat nov d c 2009 75 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry reconsid rer la politique de r duction des emplois d int r t g n ral induite par une gestion purement comptable de l emploi public non renouvellement d un fonctionnaire sur deux mais aussi des emplois associatifs fragilis s par le d sengagement de l Etat Enfin il convient de sortir des politiques d emplois aid s quantitative descendantes instrumentales et court termistes pour les conditionner des mesures de d veloppement d activit et d inv
84. primordial d aider les entreprises ESS am liorer leur culture et comp tences financi res afin d optimiser l usage des outils financiers existants et de renforcer leur capacit poser des diagnostics financiers pertinents faire que le bon outil soit utilis au bon moment pour le bon besoin L approche sectorielle est ici essentielle car les probl matiques de financement et la structuration des acteurs varient en fonction des fili res et appellent des r ponses sp cifiques Les besoins de l ducation populaire ne sont pas ceux des services la personne ceux de l IAE insertion par l activit conomique diff rent de ceux de l environnement Une approche r gionale permet aussi de mieux tenir compte du contexte Exemple d optimisation de l existant l action du CNAR Financement Le C N A R Financement pr sentation m ne une action en ce sens dans le champ de l IA E insertion par l activit conomique et demain sur l ensemble des fili res couvertes par le Dispositif DLA sanitaire et social environnement a culture sport Pr sentation du Dispositif DLA Il a ainsi engag un travail avec les t tes de r seaux locales de l IAE et les DLA en lien avec les fonds territoriaux France Active pour accompagner les SIAE dans une mont e en comp tence sur le plan de la gestion financi re Un outil d d autodiagnostic conomique et financier a t d velopp et est en cours d exp rimentation
85. projet de cr ation ou reprise d entreprises ESS cadres en recherche d emploi ou en mobilit professionnelle souhaitant int grer le secteur Elle se veut un lieu d change et de formation pour renforcer les comp tences manag riales dans ESS Elle se donne pour objectifs secondaires de favoriser la mobilit professionnelle au sein de l ESS de renforcer l identit l attractivit du secteur et de contribuer sa reconnaissance La fonction d entrepreneur ESS y est caract ris e par trois grands champs de comp tences auxquels correspondent 3 grandes unit s de formation et pour chacune d elle diff rents modules axe soci tal d veloppement strat gique de l entreprise au c ur d un syst me socio conomique axe social pilotage et management des ressources humaines axe conomique pilotage et gestion des organisations de l ESS Ces diff rents axes et les modules d taill s Correspondant dessinent en creux un v ritable r f rentiel de l entrepreneur ESS Projet VITA D veloppeur de territoires solidaires Coorace Le projet VITA Dynamiques territoriales amp Insertion 2005 2008 port par le Coorace avec le soutien de la DGEFP et du FSE avait pour objet de renforcer le positionnement des SIAE comme forces motrices de nouvelles dynamiques territoriales pour un d veloppement solidaire des territoires en faveur de l emploi Il a mobilis plus de 250 professionnels et partenai
86. r duire des in galit s rendues plus videntes par la crise Un tel sc nario est concevable au plan macro conomique ne serait ce qu en taxant les quelques huit cent milliards de dollars de d penses publicitaires dans le monde on imagine les transferts r alisables vers des besoins l mentaires non satisfaits On sait aussi quel point sont excessives les commissions financi res sans compter le co t des d penses contentieuses et des diff rentes formes de corruption Mais on sait aussi que ces exc s comme d ailleurs ceux cologiquement nuisibles ou encore le luxe sont au c ur du syst me et nourrissent l activit d ensemble Document de d bat nov d c 2009 24 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Et voir les tiraillements entre Etats au sein des gouvernements sur les mesures les plus b nignes les signes de r sistance des agents financiers des acteurs conomiques les plus en vue quant leurs int r ts et les difficult s de mise en uvre des agendas de protection de l environnement il y a tout lieu de craindre qu un tel sc nario inspir certes par des soucis plus sociaux plus cologiques mais timide l gard des forces du march fid le aux pratiques du business as usual ne produise pas des effets significatifs et de longue dur e S attaquer aux causes profondes de la crise R duire drastiquement les d s quilibres qui l ont produite et
87. rapport 2008 demande une loi permettant de mieux d finir la notion de subvention d int r t g n ral au regard des financements par les march s publics ou par la d l gation de services publics Le rapport Thierry propose une base l gale la notion convention de partenariat d int r t g n ral Rapport Thierry 2009 De telles avanc es permettraient de pouvoir qualifier d int r t g n ral une r gulation conomique fond e sur la coop ration et le partenariat entre pouvoirs publics et ESS En outre une convention de partenariat d int r t g n ral peut fournir un cadre l gitimant et stabilisant pour les conventions pluri annuelles d objectifs CPO Les d marches de progr s mises en place dans le cadre de certaines politiques r gionales de l ESS comme en r gion PACA fond es sur la co construction de grille d valuation de l utilit sociale sont sans doute tudier pour penser la mise en uvre de telles conventions Document de d bat nov d c 2009 71 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 2 POUR UN ETAT INVESTISSEUR SOCIAL Le plan de relance cible des secteurs automobile b timent dans lesquels l ESS est peu ou pas pr sente Il est justifi au nom d un investissement dans des infrastructures m me d am liorer l emploi dans l imm diat et la comp titivit long terme de l conomie L ESS n est que partiellement concern e via la relance des politiqu
88. rapports de force et de lobbying Exemples Parmi les exp riences m diter citons l introduction de la clause de commerce quitable dans le march traiteur de la ville de Lyon ou encore la politique transversale d achat thique de Villeneuve d Ascq qui concernent la fois l environnement recyclage produits agriculture bio dans la restauration etc l insertion de clause sociale march de la propret entretien des espaces verts et clairage public et l achat de produits quitables dans les distributeurs caf ou cantines scolaires riz Au niveau europ en mentionnons les initiatives des r gions wallonne et de Bruxelles qui offrent un service gratuit d assistance aux pouvoirs adjudicateurs de son territoire comprenant des formations l insertion de clauses sociales f dans les march s publics l organisation de rencontres entre entreprises de ESS et adjudicateurs ainsi qu une assistance la r daction des clauses sociales dans les cahiers des charges Ces d marches ont d ores et d j permis aux entreprises d ESS de progresser en termes de parts de march s publics dans leur chiffre d affaire et nombreuses sont celles se pr sentant aujourd hui comme partenaires des pouvoirs publics Aller plus loin supposerait de faire des clauses sociales et environnementales la norme des march s publics et non l exception en renversant la charge de la preuve de mani re s curiser le choix des lu
89. repr sentation du personnel L AMF Autorit des march s financiers doit galement renforcer son r le dans la validation et le contr le des reporting d veloppement durable des entreprises cot es La notion de validation devant tre pr cis e quelle signification en droit Quelle forme de la consultation Quelle port e juridique Qui traite des d saccords et comment Document de d bat nov d c 2009 94 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Moduler l octroi des aides publiques aux entreprises des crit res sociaux et cologiques L argent public est rare d ficits publics obligent Il faut donc en faire un usage raisonn au service des g n rations futures qui devront supporter le poids de la dette C est dire l investir dans une perspective de d veloppement durable en fonction de crit res conomiques sociaux cologiques et d mocratiques Les aides publiques aux entreprises 65 milliards d euros par an doivent tre reconsid r es sous cet angle Pourtant aucune valuation approfondie et exhaustive de l impact r el et de l efficacit de ces aides n a encore t r ellement men e cf rapport IGAS IGF IGA 2007 Paradoxalement ces aides font l objet de contr les et de contraintes beaucoup moins importants que celles accord es aux entreprises de l ESS aides encadr es en amont avec le mandatement et les conventions d objectifs en aval av
90. sont inutiles ou nuisibles L ESS contribue leur transfert vers une production plus soucieuse de l emploi de la qualit de vie de l environnement et de ce fait plus apte pr parer l avenir Document de d bat nov d c 2009 10 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Par ailleurs l utilit sociale implique une gestion thique de l entreprise fond e sur des r gles de fonctionnement et m canismes de d cision ad hoc dans les statuts par exemple mais aussi sur un respect des autres et un autre regard sur soi m me Dans les entreprises de l ESS la r mun ration du capital est limit e ou nulle vitant le diktat de la performance financi re maximale L chelle des salaires y est souvent encadr e Les exc dents r alis s sont partiellement mis en r serves impartageables favorisant la p rennit et la vision de long terme de l entreprise Pour les entreprises de l ESS le profit n est pas une fin en soi mais bien un moyen au service d un projet social et solidaire et des personnes qui le font vivre Au del des r mun rations les valeurs humanistes de ESS se retrouvent dans l exercice du pouvoir qui repose sur des principes d mocratiques Par exemple dans les entreprises de l ESS sous forme de Scop soci t coop rative de production ceux qui d cident sont ceux qui travaillent les salari s prennent ensemble les grandes d cisions selon le principe une personne
91. subie et non choisie Il y a l un enjeu crucial redonner une majorit de personnes l envie et la possibilit de s impliquer directement et positivement dans le jeu conomique Les extraire de la position de citoyens d chus pour les amener celle de citoyens acteurs directs de l conomie citoyens conomiques part enti re retrouvant marges de man uvre et libre arbitre conomiques Et uvrer une d mocratie conomique notamment sur 3 enjeux la consommation le r le du citoyen salari dans l entreprise et l pargne Sur ces trois enjeux ESS conomie par les citoyens et pour les citoyens a des r ponses apporter des pratiques mettre en avant Premier enjeu la consommation La crise remet en effet profond ment en cause un mod le productiviste de consommation fond sur la contradiction permanente du citoyen consommateur qui recherche les prix les plus bas avec pour cons quence une moindre qualit sociale des d localisations et au final la perte de son emploi et la baisse de son pouvoir d achat une moindre qualit cologique des pollutions et au final la d gradation de sa sant l accumulation le toujours plus de biens et services qui ne r pondent pas forc ment des besoins r els mais dont la demande est entretenue par une publicit omnipr sente plus de 700 milliards dans le monde par an et par un endettement croissant et excessif des populations Pou
92. un des principaux facteurs des in galit s de revenus 2 Sortir de la d mesure mettre des limites au march l accumulation et r duire les in galit s L conomie a pris une place d mesur e dans nos vies au d triment des autres dimensions humaines sociale politique culturelle artistique spirituelle Le d fi est simple donner l conomie toute sa place mais rien que sa place L enjeu n est pas que technique il est plus profond philosophique moral et m me anthropologique La poursuite du profit s appuie sur un usage immod r de la publicit et du marketing sur une incitation id ologique la consommation une consommation qui n est le plus souvent pas la port e des plus pauvres et qui assujettit et ali ne les autres par la frustration le cr dit la d pendance en les poussant vers des biens et services sophistiqu s souvent inutiles parfois nuisibles A l inverse l ESS vise un d veloppement plus sobre mais plus cr ateur d activit s relationnelles et de bien tre 3 Int grer v ritablement les enjeux sociaux dans le d veloppement durable Le d veloppement durable se limite aujourd hui trop souvent dans le d bat public concilier performance conomique et respect de l environnement oubliant le pilier social et la n cessit d une gouvernance plus d mocratique En t moigne symboliquement l organisation distincte du Grenelle de l environnement tr s m diatis
93. une cinquantaine Voir rapport Des indicateurs r gionaux de d veloppement humain dans le Nord Pas de Calais et en Wallonie Etudes prospectives r gionales n 10 juin 2006 Document de d bat nov d c 2009 139 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry De fait les acteurs de l ESS participent lorsqu ils ne sont pas partie prenante active l laboration et la mise en place d indicateurs soci taux de bien tre territorialis s PEKEA en Bretagne ou d indicateurs de coh sion sociale Conseil de l Europe Construits avec les citoyens et diff rentes parties prenantes des territoires les indicateurs locaux de bien tre et de coh sion sociale deviennent un outil de construction de territoires responsable pluriel et solidaire Tout l int r t de ces exp rimentations est qu elles visent exp rimenter la construction collective du progr s social partir de processus participatifs plut t que d une agr gation de pr f rences individuelles r v l es par sondages ESS et indicateurs territoriaux de bien tre Dans le d bat sur les indicateurs de richesse l ESS se distingue par la mise en place de d marches de co construction d indicateurs de bien tre avec les habitants sur les territoires Signalons deux initiatives en cours Le projet SBET Indicateurs soci taux de bien tre territorialis s pilot par l ONG internationale PEKEA a pour but de construi
94. une gouvernance d mocratique impliquant mieux l ensemble des parties prenantes La Scic Soci t Coop rative d Int r t Collectif est une premi re r ponse il faut l approfondir et explorer Document de d bat nov d c 2009 54 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry galement d autres voies collectives compl mentaires iii Renforcer et enrichir le dialogue social L approfondissement de la pratique d mocratique interroge galement les volutions du dialogue social sous diff rentes formes La concertation en r interrogeant le r le de la communication interne dans les pratiques manag riales des entreprises en cr ant des espaces d changes paritaires sur des th matiques comme la sant au travail la diversit dans l entreprise etc Le d veloppement de la n gociation collective dans les entreprises dans les branches dans les territoires la repr sentativit des acteurs salari s et employeurs dans ce cadre La r elle participation des usagers au service d int r t g n ral et la repr sentation syndicale en sont la condition Le d fi d mocratique des banques coop ratives revenir aux fondamentaux La crise a touch les banques coop ratives Contrairement ce qui a t parfois dit ce sont pas les banques coop ratives de base du syst me coop ratif d centralis qui ont t touch es caisses r gionales banques r giona
95. vers l ge adulte Document de d bat nov d c 2009 113 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry L Europe a une grande tradition d innovation sociale Sa soci t civile est extr mement d velopp e et elle regorge d entreprises sociales iv L approche du RQIS R seau qu b cois en innovation sociale toute approche pratique intervention ou encore tout produit ou service novateur ayant trouv preneur au niveau des institutions des organisations ou des communaut s et dont la mise en oeuvre r sout un probl me r pond un besoin ou une aspiration L innovation sociale une id e qui suscite de plus en plus d int r t en France en Europe aux USA En France le concept d innovation sociale est de plus en plus utilis par les acteurs d conomie solidaire Ardes Apeas les R gions Manifeste des R gions en faveur de l ESS Fonds r gional d innovation sociale en Nord Pas de Calais utilisation du crit re dans les appels projets ou les aides r gionales comme en Bourgogne par les pouvoirs publics via la DIESES par exemple par des acteurs sociaux comme l Unccas prix de l innovation sociale locale ou encore par de nouveaux acteurs Ashoka Cette reconnaissance de l innovation sociale d passe la France L administration Obama par exemple a cr au sein m me de la Maison Blanche un Office of Social Innovation and Civic Participation
96. volont de faire des repr sentants de l conomie sociale de v ritables partenaires territoriaux C est galement dans la seconde partie des ann es 90 que se constituent les premiers regroupements d acteurs de l conomie solidaire sur plusieurs territoires Les regroupements territoriaux de l conomie sociale et solidaire mes org M E S Etude MES RTES html Les chambres r gionales de l conomie sociale CRES se sont structur es partir de la fin des ann es 90 Pr sentes dans l ensemble des r gions fran aises elles ont vocation promouvoir ESS rassembler ses acteurs et les repr senter aupr s des pouvoirs publics Plusieurs d entre elles se sont d velopp es autour d activit s structurantes telles que l animation d un observatoire r gional l organisation du mois de l ESS la gestion des dispositifs locaux d accompagnement DLA ou FSE la formation professionnelle et b n vole Certaines CRES ont int gr une composante conomie solidaire Le CNCRES est le lieu de concertation et de coordination national des CRES S Il se situe comme acteur au sein du CEGES Lien http www cncres org Sur plusieurs territoires se sont constitu s historiquement des regroupements des acteurs et initiatives de l conomie solidaire Fortement ancr s sur des territoires infrar gionaux les premiers collectifs rassemblent des acteurs et initiatives divers aspirant un autre mod le de d veloppem
97. y a peu d espoir court terme sur la simplification des modalit s d attribution l assouplissement de la contrainte des cofinancements publics ou la r duction des d lais de versements de r elles marges de man uvre existent en revanche au niveau fran ais concernant Le renforcement de l accompagnement des entreprises ESS une vingtaine de sessions de formation CPCA Avise par an en moyenne alors que la demande est probablement au moins 10 fois plus importante La cr ation d outils financiers pr t avance sur subvention permettant aux entreprises ESS de toucher d s accord du FSE le financement attendu au lieu d attendre 12 18 mois pour le versement comme c est le cas aujourd hui Les banques coop ratives pourraient tre pionni res dans l laboration et la proposition de ce type d outils Au del de cette optimisation de l existant l autre grand enjeu consid rer est celui du renforcement des fonds propres et le financement de la croissance des entreprises ESS L effet multiplicateur provient la fois du risque pris par la Banque 1 3 et d une hypoth se de taux de sinistre de 25 dans les 5 ans Les fonds n cessaires la garantie sont donc de 75 de deux tiers Document de d bat nov d c 2009 99 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Enjeu 2 Renforcer les fonds propres financer la croissance La faiblesse des fonds propres de nombreuses
98. 1000NR D veloppement durable juillet 2008 Archer l nergie solidaire compte rendu d activit 2007 juin 2008 Avise L valuation de l utilit sociale bibliographie raisonn e avril 2003 Acc s Avise Fonds structurels europ ens et acteurs de l ESS l essentiel de la programmation Rep re de l Avise d cembre 2007 Acc s Avise Evaluer l utilit sociale de son activit conduire une d marche d auto valuation Cahier n 2007 Acc s Annuaire DEEE 2007 choisir les entreprises de ESS Avise CNEI Emmaus Envie Recycleries et Ressourceries UNEA Acc s Blondiaux L 2008 Le nouvel esprit de la d mocratie La R publique des id es Seuil Bellaredj F l incubateur d entreprises sociales Alter Incub l innovation sociale au service des territoires 6 congr s du r seau international d veloppement r gional amp local du travail UQAM Montr al juin 2008 Bodet C et Hache A Collectivit s locales et responsabilit sociale des organisations quelle impulsion D veloppement durable et territoire 24 novembre 2006 Acc s Bodet C Lamarche T Leseul G et Picard D valuation participative dans une conomie plurielle Bilan Soci tal responsabilit et utilit sociale Communication aux VI Rencontres internationales du R seau Interuniversitaire de l ESS juin 2006 Acc s Conseil de l Europe 2005 Elaboration concert e des indicateurs de la coh sion sociale Guide m thodologique
99. 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D velopper une tra abilit financi re beaucoup plus forte dans la gestion financi re pour compte propre qui permette de formaliser les politiques d affectation et de gestion de l argent confi et d en rendre compte aux soci taires aux salari s aux autres parties prenantes reconna tre par leurs partenaires notamment publics L appartenance l ESS ne se d cr te pas elle se d montre par des projets et pratiques solidaires et d mocratiques qui peuvent tre mesur s et par l exercice d une responsabilit sociale de l employeur qui peut tre valu e Il ny a ainsi pas d entreprise de IESS sans valuation qui permette de rendre compte dans la dur e des pratiques r elles de l entreprise de leur conformit avec les valeurs affich es de leurs sp cificit s par rapport aux entreprises de capitaux Il s agit d un imp ratif d mocratique L ESS doit ainsi se doter grande chelle d outils pour mieux mesurer ses impacts et d fendre ses sp cificit s des outils pour rendre compte de son poids et efficacit conomiques de la qualit de ses emplois de son utilit sociale de sa pratique d mocratique de son impact environnemental notamment l chelle des territoires L ESS doit ainsi d velopper et diffuser un langage de la preuve plus m me de convaincre au del de son propre p rim tre qu un
100. 74 Uniopss Uriopss Les groupements de coop ration sociale et m dico sociale pr sentation des principales caract ristiques 4 d cembre 2006 UNEA Avoir recours une entreprise adapt e le guide ao t 2008 Acc s UNA Programme de Modernisation Union nationale de l aide des soins et des services aux domiciles Acc s Viveret P 2009 Coupl es d mesure et injustice sont explosives Lib ration 25 mars http www liberation fr economie 0101557755 couplees demesure et injustice sont explosives Viveret P 2003 Reconsid rer la richesse Editions de l Aube Verollet Y Les services la personne rapport et avis pour le Conseil conomique social et environnemental http www conseil economique et social fr rapport doclon 08112734 pdi Document de d bat nov d c 2009 147 147 Laurent FRAISSE Tarik GHEZALI laurent fraisse lise cnrs fr tghezali yahoo fr
101. 9 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry En outre le portrait socio conomique statistique n est pas suffisant pour forger une identit collective et faire mouvement G ant conomique mais nain politique l approche statistique de l ESS peut donner une image disproportionn e qui masque les tensions internes et rivalit s internes entre familles et leur difficult construire et porter un projet de soci t commun Enfin cette d finition privil gie une entr e par les statuts qui n appara t pas toujours attractive pour les formes d entrepreneuriat social qui adoptent des statuts plus classiques Une d finition op rationnelle s appuyant certes sur le respect des dispositions statutaires mais fond e principalement sur l utilit sociale la cr ation d emplois l ancrage territorial la protection de l environnement et des personnes Elle sert de fondement l ligibilit des projets susceptibles d tre soutenus financi rement ou techniquement Des soci t s de capital risque solidaire telles que la SIFA utilisent ce mode d identification des dossiers ligibles en l largissant progressivement de nouvelles fili res d activit Cette approche est galement rep rable dans certains guides sites d achat et circuits de distribution qui mixent produits quitable bio et solidaire C est enfin le cas de nombreux
102. ESS 2006 2007 Acc s Cr dit Coop ratif Associations entreprises L enjeu de l adaptation et de la transmission Proches magazine du Cr dit Coop ratif n 16 avril 2008 Ceges Economie sociale quelles strat gies de d veloppement 27 janvier 2009 Ceges les Echos Conf rences Community Interest Companie un nouveau statut d entreprise sociale au Royaume Uni note s minaire Cod s 2 juillet 2008 CJD Centre des Jeunes Dirigeants sur l conomie sociale et solidaire En quoi nous jeunes dirigeants sommes nous concern s janvier 2008 Acc s Dares 2005 Les m tiers en 2015 l impact du d part des g n rations du baby boom Premi res Informations et Synth ses n 50 1 D cembre Delors J Doll M 2009 nvestir dans le social Odile Jacob Paris Duval G 2009 L emploi une urgence mal trait e Note Terra Nova Avril 2009 Dispositif FIDESS multiplions les initiatives solidaires France Active Caisse des d p ts t 2008 DEVUSE Dispositif d valuation et de valorisation de l utilit sociale en environnement Manuel d utilisation Cnar Environnement 2008 Deloitte Matisse CNRS Trajectoires associatives enqu te sur les facteurs de fragilit des associations employeurs mars 2006 Acc s Ecossolies Des coop rations qui dynamisent le territoire 10 et 11 d cembre 2008 journ es d tudes et de mobilisation de l conome sociale et solidaire Nantes Entr
103. Etat lui m me n chappe pas l id ologie de la performance au m pris des co ts sociaux et environnementaux Au surplus les productions les plus sophistiqu es li es aux bonds en avant des nouvelles technologies sont d autant moins chers que con us par une ing nierie r duite ils sont fabriqu s par une main d uvre externe tr s bas salaires Ces consid rations ne bloquent pas mais freinent fortement l mergence et l essor de la consommation bio des transports et des logements cologiques l utilisation de produits non polluants elles nuisent la Recherche D veloppement l investissement de capitaux qui pourraient donner l lan n cessaire une g n ralisation des pratiques solidaires Des financements fragiles et insuffisants Aux difficult s li es l id ologie dominante s ajoutent celles tr s concr tes des financements La nature de ESS sa finalit sociale et environnementale la conduit recourir diverses sources de financement Chapitre 2 7 le march pour les biens et services qui correspondent une demande solvable des soutiens publics venant de l Europe de l Etat des collectivit s territoriales pour leur part d activit s d int r t g n ral qui n ont pas de prix sur le march des concours b n voles de l pargne solidaire Ce financement mixte est souvent mal appr hend par les financeurs publics comme priv s tant l alternative entre solvabilisation sur le march ou la d
104. Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 12 METTRE EN PLACE DE NOUVEAUX INDICATEURS DE RICHESSE AU NIVEAU TERRITORIAL NATIONAL ET EUROPEEN Les sc narios de sortie de crise voqu s dans la premi re partie soulignent les risques de r duire celle ci ses seules dimensions financi re et conomique L urgence se r sume parfois une relance de la croissance tout prix dont les experts scrutent les moindre signes de reprise rel guant au second plan le n cessaire changement de paradigme qu implique une politique de civilisation Morin D o un sc nario invitant une autre conception de la richesse pour un autre d veloppement Dans des registres diff rents les appels une prosp rit sans croissance Sustainable Development Commission 2009 reconsid rer la richesse et sortir de la d mesure Viveret 2009 un monde solidaire et cologique Attac 2009 une autre relance Gadrey 2009 une soutenabilit forte et d mocratique Laville 2009 abordent chacun leur mani re ce que les autres sc narios taisent c est dire la remise en cause de la croissance mat rielle et mon taire comme principale solution l issue de la crise Partant des constats qu au Nord l augmentation des revenus par habitant n entra ne plus m caniquement une am lioration du bien tre et que la dette cologique accumul e vis vis des pays du Sud n est pas soutenable la crise exige de reconsid rer notre conception du p
105. Initiative pilot e par Claude Alphand ry Si l conomie sociale et solidaire est un domaine r cent des politiques publiques territoriales cela ne veut pas dire que les coop ratives les mutuelles les associations et plus largement l ensemble des initiatives d conomie sociale et solidaire n taient pas jusqu pr sent soutenues par les collectivit s territoriales Elles l taient mais de mani re irr guli re et cloisonn e Surtout ce qui fait leur sp cificit leur double finalit conomique et sociale leur fonctionnement socio conomique collectif et participatif et plus largement leur pr tention faire de l conomie autrement tait rarement int gr comme un atout pour le d veloppement local L affirmation de politiques transversales par nombre d lus qui inscrivent leur action au del de la gestion d un tiers secteur de r paration sociale et d insertion marque la volont d agir pour l ensemble de la population d une collectivit L enjeu affich est d aller au del d un assemblage des dispositifs existants appui la cr ation d entreprise insertion par l activit conomique promotion de la vie associative auxquels on ajoute le soutien des fili res politiquement porteuses services la personne commerce quitable finance solidaire etc La constitution d enjeux politiques communs en termes de connaissance et de promotion de l ESS de soutien aux r seaux et la structuration du mili
106. La r ciprocit face au march et l Etat Editions Er s Ramonville Guide 2008 du cr dit d imp t recherche Minist re de l enseignement sup rieur et de la recherche Acc s H ly M Peyrin A Trouv H De l int r t g n ral l utilit sociale La reconfiguration de l action publique entre Etat associations et participation citoyenne sous la direction de X Engels L Harmattan 2006 IMS Entreprendre Les partenariats entreprises ONG dans le cadre de d marches soci tales juin 2004 Acc s IDIES Quelle place pour les diff rentes parties prenantes dans l entreprise Premi res rencontres annuelles de l IDIES 20 novembre 2008 Kempf H Canfin P 2009 Le capitalisme vert a n existe pas http ecolosphere net Jany Catrice F 2009 Des indicateurs alternatifs de richesse lesquels et pour quels usages htip www idies org index php post Des indicateurs alternatifs de richesse 3A lesquels et pour quels usages Jouen M Vincent S L innovation sociale pour nous sortir de la crise htip www internetactu net 2009 02 13 linnovation sociale pour nous sortir de la crise Les coop ratives sociales italiennes insertion et d veloppement local Dani le Demoustier Fran oise Malbosc Les cahiers du DSU n 28 septembre 2000 Le mouvement coop ratif en France Rapport 2007 du Conseil sup rieur de la coop ration Le Rameau Les partenariats associations entreprises un levi
107. OS a repris plusieurs associations en difficult ou restructuration Arcat Sida JCLT Crescendo Auxilia Kiosque Info Sida pour leur faire b n ficier de l expertise et de la capacit de mutualisation du groupe Il se positionne d sormais galement sur la reprise d entreprises classiques par exemple dans le cadre du d part la retraite de leur dirigeant ou lorsqu elles sont jug es non rentables par leurs actionnaires financiers alors qu elles sont viables conomiquement gt La cr ation et le d veloppement de groupes d entreprises ESS int gr s la direction centralis e Archer Ardense Vitamine T Id ees La Varappe D veloppement Bretagne Ateliers Ces groupes voluent essentiellement dans le champ de l IAE et des entreprises adapt es mais pas exclusivement Ils comptent entre plusieurs centaines et plusieurs milliers de salari s et utilisent des statuts vari s association coop rative SAS Ils ont souvent un entrepreneur social et solidaire la t te qui a port et ou porte encore le projet de groupe et son d veloppement Exemples Bas Romans le Groupe Archer rassemble aujourd hui des SIAE des 4 types AI ACI El ETTI et des activit s conomiques hors IAE entreprises classiques coop rative d activit s Entre 2005 et 2008 l effectif est pass de 165 280 ETP et 1250 salari s Le Groupe a volu d un projet d ensemblier d insertion vers un projet de
108. Outre la suppression de la DG 23 la politique dite de less regulation better regulation de la Commission Baroso a notamment entra n la suppression pure et simple de plus de 80 textes europ ens en chantier dont les projets de directive pour un statut europ en des mutuelles et celui sur les associations Si la crise financi re de 2008 a clairement branl les fondements de l approche lib rale europ enne du moins au d part elle ne s est pas sold e par une r orientation fondamentale du mod le macro conomique de l Europe Bien que la Commission europ enne ait assoupli ses principes en autorisant l automne 2008 de nombreux Etats accorder des aides massives pour sauver les institutions bancaires et l industrie automobile les entraves la concurrence libre et non fauss e demeurent exceptionnelles et cibl es Ainsi les agendas de lib ralisation et de mise en concurrence d un nombre croissant de service d int r t g n ral se poursuivent Peu de changements sont pr voir la tendance actuelle tant davantage une uniformisation du mod le qu une ouverture sur l conomie plurielle regroupant ESS conomie publique et entreprises soci talement responsables Sur le plan politique les lections europ ennes du d but du mois de juin 2009 ont vu un renforcement de la droite europ enne compos e de la droite lib rale conservatrice classique mais aussi de la droite populiste De son c t la gauche a
109. PME dont les pratiques ont des cons quences directes sur ses marges de man uvre RSE Document de d bat nov d c 2009 96 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 7 DEVELOPPER UNE FINANCE SOLIDAIRE ET RESPONSABLE L ESS demeure un secteur m connu des financiers classiques L absence d objectif lucratif ou le caract re secondaire et limit de celui ci et le caract re mixte des entreprises ESS en terme d objet social cologique et conomique et ou de ressources marchandes non marchandes publiques priv es mon taires non mon taires expliquent les difficult s rencontr es par ces entreprises pour financer leur d veloppement Le mod le classique du capital investissement est inop rant pour les financements de haut de bilan du fait de l absence ou de la faiblesse des perspectives de plus values Di Les banques sont elles m mes parfois r ticentes pr ter ces structures du fait d une difficult analyser le risque encouru face des mod les conomiques novateurs aux ressources souvent hybrides Qui plus est l ESS ne b n ficie d aucun des dispositifs d investissement cr s ces derni res ann es par l Etat pour soutenir le d veloppement de l conomie OSEO qui regroupe les activit s de financement des PME auparavant port es par la BDPME et les activit s de soutien l innovation auparavant port es par ANVAR France Investiss
110. SS tient la mixit de ces financements rendue notamment n cessaire par la nature de la demande laquelle elle r pond et des personnes qu elles emploient Par ailleurs pas d utilit sociale sans une gestion thique de l entreprise garantie par des r gles de fonctionnement et des m canismes de d cision ad hoc dans les statuts par exemple Dans les entreprises de ESS la r mun ration du capital est limit e ou nulle vitant le diktat de la performance financi re maximale L chelle des salaires y est souvent encadr e comme dans l entreprise solidaire Les exc dents r alis s sont mis en r serve et les r serves souvent impartageables favorisant la p rennit et la vision de long terme de l entreprise L originalit du fonctionnement de l ESS est d asseoir son fonctionnement thique sur un choix statutaire les entreprises de l ESS font souvent mais pas toujours le choix de statuts associatif coop ratif ou mutualiste Pour les entreprises de l ESS le profit n est pas une fin en soi mais bien un moyen au service d un projet social et solidaire et des personnes qui le font vivre Au del des r mun rations les valeurs humanistes de l ESS se retrouvent dans l exercice du pouvoir qui ne repose pas sur l arbitraire des d tenteurs du capital mais sur des principes d mocratiques Par exemple dans les entreprises de ESS sous forme de Scop soci t coop rative de production ceux qui d cident sont ceux qui travaill
111. UV lIRR Se de E a aa T a A a A 67 R orienter le plan de relance partir des projets durables et des besoins des territoires 68 Engager la signature d une charte des engagements r ciproques entre l Etat et l ESS face la crise 68 R investir et d velopper les conventions Etat R gions ou collectivit s territoriales en y int grant un volet SOCA A ECS SP E a OT 68 Int grer ESS dans un dialogue social renouvel qui tienne compte de ses sp cificit s nn00nnnen01nnnnnen11eenen 68 Faciliter la mise en uvre d un encadrement social et environnemental du march syst matiser les clauses sociales et environnementales dans les march s publics ss 69 Pr ciser les conditions de prestation hors march is 70 Donner une base l gale la notion de convention de partenariat d int r t g n ral 71 4 2 Pour un Etat investisseur SOCIAL ns re ann ne ti anses ele ed auras 72 Utiliser l emprunt pour d velopper l investissement social 73 Investir professionnaliser et s curiser les m tiers d avenir et les activit s d int r t g n ral 73 Services la personne conditionner les aides publiques l am lioration de la qualit de l emploi 73 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 3 Cr er des emplois de qualit sans attendre le retour de la croissance s ssnnsnnnnnnnnnnnnnnnn 75 Pr server et maintenir les emplois de VESS face la crise 76 Inves
112. a bourse de Paris sur le march r glement de fournir un ensemble de donn es sociales et environnementales relatives leur activit exemples de donn es Mais cette loi est trop souvent mal appliqu e absence insuffisance ou erreur des informations exig es faute de sanctions de risques ne pas l appliquer pression limit e de la soci t civile et de contr les suffisants Ainsi moins de la moiti des entreprises du CAC 40 se r f rent au GRI principal r f rentiel international actuel Qui plus est d une ann e l autre les entreprises mettent en avant des aspects diff rents ce qui ne facilite pas la mesure d une volution sur la dur e Leurs efforts sont galement diversement r partis d une ann e l autre d un secteur l autre et d une entreprise l autre au sein d un m me secteur Le Grenelle de l environnement Loi 2 pr voit d tendre cette obligation aux entreprises de plus de 500 salari s dont le total de bilan est sup rieur 43 millions d euros condition qu elles aient galement l obligation de r aliser un bilan social ou si elles ont recours l pargne publique sur le march r glement Cette volution est utile mais insuffisante Il faut aller plus loin en tenant compte n anmoins de la complexit in vitable des modes op ratoires i En utilisant un r f rentiel commun l gitime et partag permettant d harmoniser les d marches et de mieux les suivre comparai
113. a crise le soulignant avec force Une thique qui concerne et s applique l ensemble du syst me pas seulement aux finances solidaires aux banques solidaires La Nef en France Banca Ethica en Italie BAS en Suisse ou encore l investissement socialement responsable ISR Des pratiques au c ur de la finance solidaire comme la tra abilit savoir comment largent des citoyens est utilis et investi ou une approche diff rente du risque doivent quitter la marge pour devenir la norme en mati re de pratiques financi res 2 illustrations travers 2 propositions concr tes Mettre en place un CRA Community Reinvestment Act la fran aise Le CRA est un dispositif l gislatif am ricain mis en place en 1977 qui pousse les banques de d p ts agir dans deux directions D velopper leur activit et leur capacit pr ter et investir de mani re responsable et p renne rentable sur des territoires d favoris s au service de personnes souvent exclues du syst me bancaire ou pire soumises des offres trompeuses et abusives exemple des subprimes Soutenir financi rement et d velopper l activit des acteurs de ESS associations fondations ONG fonds solidaires banques sociales acteurs du community development gt actives sur ces territoires et favorisant l inclusion sociale et conomique des personnes qui y vivent Le CRA fonctionne bien depuis sa cr ation des centaines de milliards de dollars o
114. able macro conomiquement par transfert de productions inutiles ou nuisibles vers des biens et services d int r t g n ral il exige d investir massivement et d inciter fiscalement dans la reconversion cologique des secteurs agricole du b timent des transports et de l nergie qui ont un tr s fort potentiel de cr ation nette d emploi Augmentation de la part de l agriculture bio remplacement des d placements individuels par du transport collectif isolation des b timents des nombreux emplois verts peuvent tre cr s dans les prochaines ann es Canfin Kempf Il s agit aussi d enrichir le PIB en services relationnels en emplois de proximit et de qualit cologiquement plus sobres et socialement plus responsables Pour y parvenir il importe d investir massivement sur les services d int r t g n ral dont une large part est mise en uvre par l ESS La puissance publique doit changer de regard sur ces services en ne les consid rant plus comme un co t qu il convient de minimiser mais comme un investissement socialement cologiquement et m me conomiquement rentable pour la collectivit moyen et long terme Un tel sc nario suppose aussi de profondes inflexions des politiques de l emploi tant dans leur contenu que dans leurs modalit s d laboration et de mise en uvre D abord penser un partage plus quitable du travail qui ne repose pas sur l incitation fiscale l augmentation des heures suppl mentaires
115. alari s Il ne s agit pas de proposer un mod le unique mais plut t un cadre r glementaire et fiscal incitatif la cr ation de tels p les qui selon leurs dynamiques de constitution peuvent tre principalement entrepreneuriaux mixant ESS PME TPE IAE plus ax s sur le regroupement intersectoriel de r seaux d conomie sociale et solidaire sur des dynamiques multi parties prenantes entre ESS collectivit s locales universit s etc Une politique d exp rimentation et de labellisation progressive des p les semble n cessaire afin d viter qu une institutionnalisation administrative et r glementaire trop rapide prenne le pas sur les coop rations entrepreneuriales et l innovation sociale Les p les de coop ration territoriaux pourraient avoir un volet d fensif face la crise en facilitant un cadre de mutualisation et de regroupements volontaires entre entreprises et tablissements de l ESS et les alliances avec d autres acteurs conomiques Plusieurs exemples peuvent tre cit s P le Sud Groupe Archer Roman Artis h tel d activit s artisanales et solidaires Grenoble le p le de coop ration d conomie solidaire du Sicoval communaut d Agglom ration du sud est toulousain et ville de Ramonville Pour plus de renseignements sur la d marche Pactes locaux et leurs travaux de capitalisation http www pactes locaux org Voir les r flexions et les actions du Centre Europ en de Ressources pour les Groupe
116. ant caritatives qui se situent sur le march dans des domaines laiss s par les entreprises ordinaires Ces initiatives forment un vaste secteur d conomie sociale et solidaire dont nous voulons analyser la nature les enjeux les perspectives Disons imm diatement que souhaitant largir son champ et son impact nous ne consid rons pas pour autant ce secteur comme clos et fig Renfor ant ses propres bases restant tr s vigilant sur le respect de son thique il doit nouer des rapports troits changer des exp riences et des savoir faire tre une sorte de laboratoire pour un d veloppement durable et solidaire Ainsi se constituerait une conomie plurielle o l ESS jouerait pleinement son r le En s appuyant sur les citoyens l Etat et le march elle conduirait l ensemble de la soci t vers de nouveaux quilibres Nous analyserons la r alit complexe de cette force elle se d ploie dans des activit s et selon des formes et des statuts multiples sa terminologie elle m me n est pas arr t e mais sous des appellations diverses d un pays l autre et dans chaque pays conomie sociale conomie solidaire tiers secteur etc elle se rassemble autour de principes fondamentaux L utilit sociale est au c ur de son projet conomique au nom d une thique qui guide son action celle ci repose sur une gouvernance d mocratique elle appelle une participation active des citoyens et se manifeste naturelle
117. ar l Observatoire nationale de l conomie sociale et solidaire Signalons aussi le travail compl mentaire de cartographie des initiatives d conomie solidaire sur plusieurs r gions et fili res initi par l APEAS La multiplication d v nementiels conf rences rencontres forums visites et parcours itin rants du type mois de l conomie sociale et solidaire sur les territoires a gagn en g n ralit et en continuit au point de couvrir cette ann e l ensemble du territoire fran ais En novembre 2008 plus de 900 v nements ont t organis s dans 20 r gions fran aises http www lemois ess org M me chose sur les multiples guides des initiatives de l ESS guides Alternatives conomiques publications RTES etc de la finance solidaire du commerce quitable de la consommation thique de lachat public responsable etc qui ont t d clin s sous diverses formes au niveau des r gions d partement et des agglom rations Il est aussi possible de citer quelques sites Internet d di s l conomie sociale et solidaire notamment lorsqu il s agit de v ritables sites ressources Ressources solidaires ou mieux des sites collaboratifs comme Alpes Solidaires qui permet la mutualisation d information entre acteurs de l ESS sur un territoire A se replacer dix ans en arri re l ensemble de ces d marches et outils de communication tait embryonnaire et n avait sans doute pas atteint un tel degr de g n
118. as Illustration l Universit catholique de Lille m ne avec le soutien de la Caisse des d p ts une action volontariste pour d velopper de fa on p renne l esprit et l envie d entreprendre chez ses 20 000 tudiants travers l Institut de l Entrepreneuriat Au cours de l ann e universitaire 2007 2008 pr s de 3 300 tudiants ont t sensibilis s et form s l entrepreneuriat L entrepreneuriat social occupe une place particuli re dans ce dispositif Le 20 novembre dernier l Institut organisait par exemple la seconde journ e de l entrepreneuriat social destination des tudiants De mani re compl mentaire il importe de favoriser l int gration de modules sur l entrepreneuriat dans les formations sp cialis es sur l action sociale comme les IRTS Institutions r gionaux du travail social Comme il est difficile de mesurer leur retour sur investissement direct ces op rations de sensibilisation qui s inscrivent dans une optique de moyen long terme sont plus difficiles faire financer d autant plus que leur budget peut tre cons quent Pour ces raisons il importe de bien les cibler gt en visant les terreaux les plus fertiles en futurs entrepreneurs ESS De ce point de vue on peut distinguer cinq grands types d entrepreneurs ESS Anciens travailleurs sociaux et ducateurs sp cialis s Historiquement la premi re g n ration d entrepreneurs solidaires Cadres issus du sect
119. asser un pluralisme s mantique Nous cherchons proposer ici une description qui articule ces diff rentes dimensions Se rassembler autour de fondamentaux communs Diverses dans leurs r alit s les initiatives de ESS ont en commun de ne relever ni du secteur public stricto sensu ni du champ capitaliste et de chercher produire investir et d cider autrement de mani re plus respectueuse des hommes de l environnement et des territoires Document de d bat nov d c 2009 28 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Elles partagent de fait des caract ristiques essentielles une finalit d utilit sociale s inscrivant dans un projet conomique une mise en uvre du projet fond e sur une gouvernance d mocratique et une gestion thique une dynamique de d veloppement s appuyant sur un ancrage territorial et une mobilisation citoyenne L utilit sociale est ainsi au c ur du projet des initiatives de ESS Non seulement leur motivation de produire d changer de consommer r pond souvent une finalit sociale ou cologique mais leur activit conomique g n re aussi de nombreux b n fices collectifs notamment l chelle des territoires Au cours des derni res ann es les entreprises de ESS se sont d velopp es dans des services d int r t g n ral qu une conomie engag e dans la poursuite d mesur e du profit ignore faute de rentabilit entreprises a
120. aussi tre publiques sous la forme d agr ment de certifications de cadres r glementaires et fiscaux sp cifiques donnant lieu des obligations contractuelles ou sous forme d incitation par la conditionnalit sociale et environnementale des aides publiques Enfin elles peuvent reposer sur linstitutionnalisation de contre pouvoirs issus de la soci t civile m me de veiller la coh rence du projet social et de d noncer les d rives comme celles du greenwashing 3 D velopper significativement l appropriation et le sentiment d appartenance l ESS Le sentiment d appartenance l ESS est tr s in galement d velopp au sein des structures sens es y appartenir Certaines initiatives qui par leur statut ou leur convention avec l Etat pourraient tre consid r es comme relevant de l ESS ne se r clament pas activement d elle Une partie des mutuelles beaucoup de coop ratives et m me un certain nombre d associations par exemple dans le champ sportif ne s estiment pas li es une forme sp cifique de d veloppement M me constat dans le champ de l insertion de l activit par l conomie ou du commerce quitable Traduction possible co blanchiment ou blanchiment cologique Voir http www vedura fr economie entreprise ecoblanchiment Document de d bat nov d c 2009 50 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry A l inverse certaines entreprises dont
121. breuse structures face des processus de concentration parfois acc l r s par la crise comme dans l IAE ou parfois provoqu s par les pouvoirs publics comme dans le secteur sanitaire et social Alors que les entorses aux r gles de la concurrence et aux aides d Etat sont tol r es pour sauver le secteur bancaire et l industrie automobile elles ne sont pas de mise pour qui conteste la lib ralisation des services sociaux d int r t g n ral La g n ralisation des appels d offre et la mise en concurrence croissante des associations entre elles et avec des entreprises lucratives dans un nombre important de secteurs petite enfance services la personne acc l rent le recrutement de gestionnaires et la diffusion de techniques manag riales et commerciales qui appellent une r flexion sur la responsabilit d employeurs des administrateurs b n voles et le maintien de Document de d bat nov d c 2009 64 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry savoir faire militants D sormais consid r es comme des prestataires comme les autres par les pouvoirs publics les associations gestionnaires ont plus de mal faire valoir leur r le de coproduction de l int r t g n ral C est la fonction tribunicienne des associations qui est aujourd hui menac e Saleres 2009 La marginalisation clatement affaiblissement et isolement Le dernier risque est celui de la marginalisation conomique et d
122. cette ambition nous avan ons une s rie de propositions pour et au del de l ESS dans la partie suivante Document de d bat nov d c 2009 65 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 50 propositions pour changer de cap Les propositions que nous pr sentons ne sortent pas du n ant Elles ont pour origine une longue tradition sociale et sont li es au r le qu exerce aujourd hui l ESS dans une conomie en grave d s quilibre elles sont li es aussi aux enjeux d une sortie de la crise par une r vision profonde de nos fa ons de produire d changer de consommer d investir Elles visent certes cet effet le renforcement et le renouvellement de l ESS mais cet objectif aussi important soit il reste insuffisant limit s il ne s inscrit pas dans une politique de transformation impliquant l ensemble des acteurs de la soci t Les collectivit s territoriales qui sont bien plac es pour faire converger les probl mes conomiques sociaux cologiques dans le sens d un d veloppement durable et solidaire mais dont les divers niveaux de comp tence ont le plus grand mal coop rer entre eux et avec les autres acteurs que sont l Etat les entreprises et les citoyens l Etat qui ne doit pas pour autant se d gager qui est garant de l int r t g n ral dont les investissements p sent lourd dans le d veloppement du pays mais dont les marges de man uvre sont l int ri
123. chocs externes La crise de l conomie mondialis e va redonner un second souffle l conomie de proximit les co ts de transport vont monter la part des grands groupes dans l emploi national va continuer se r duire la demande des pays europ ens se tourner encore davantage vers les services relationnels et d int r t g n ral sant aide domicile loisirs etc et vers les conomies d nergie L ancrage territorial des initiatives et entreprises de l ESS appara t ce niveau comme un atout majeur d une biodiversit conomique s appuyant sur des activit s vivantes aux formes multiples publiques et priv es marchandes et non marchandes mon taires et non mon taires Pour tendre grande chelle ce mode de d veloppement pour changer de rep res et changer de cap nous appelons de nos v ux une double dynamique gt Une dynamique interne de mobilisation des acteurs de l ESS voir page suivante gt Une dynamique externe de mobilisation de l ESS et de l ensemble des autres acteurs de la soci t civile autour de propositions politiques fortes imm diatement op rationnelles m me d amorcer un changement de cap voir page 16 Document de d bat nov d c 2009 13 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D DES MESSAGES A L ATTENTION DES ACTEURS DE L ESS 1 D velopper un langage de la preuve Le discours de la reconnaissance valeurs historique
124. ciations ont jou un r le d terminant dans la d tection de nombre de besoins sociaux et la mise d une grande partie des services de sant et d action sociale au point que certains auteurs Evers Laville parlent de syst me mixte de protection sociale Welfare Mix pour des pays tels que l Allemagne la France ou la Belgique L institutionnalisation d une offre associative de services non marchands encadr e et financ e par la puissance publique t moigne d une reconnaissance des missions d int r t g n ral accomplie par l ESS Les b n fices collectifs et les impacts de l action associative m ritent d tre revaloris s Quantifier l impact mon taire en termes de promotion et d image gratuite d une commune par l animation d un lieu culturel ou d un festival g r par une association avec des contributions b n voles est tout de suite tr s parlant pour les collectivit s territoriales M me chose quant l attractivit d un territoire et au maintien de population en milieu rural gr ce la gestion associative de lieux d accueil pour les jeunes enfants Plus largement ce d bat renvoie la question de la valorisation de l utilit sociale Gadrey Exemple ESS et petite enfance Dans le secteur de la petite enfance le d veloppement des structures multi accueil 40 de l offre ainsi que des cr ches parentales 100 de l offre a t en grande partie le r sultat des associations Les mutuelles g rent galemen
125. concurrence massive de l emploi direct chez des particulier employeurs et l entr e significative des entreprises le secteur non lucratif demeure dynamique Les associations repr sentent plus de 50 des 11000 structures du champ des services la personne L aide aux personnes fragiles et d pendantes constitue le c ur de leur activit l o les organismes concurrents se positionnent avant tout sur des services de confort Elles ont connu un accroissement significatif de leur volume d heures depuis 2000 favoris notamment par un d veloppement de l activit prestataire plus rapide que celle de l emploi direct et d sormais relativement plus important que le service mandataire L emploi dans les structures non lucratives se d veloppe galement plus rapidement que l emploi des particulier employeurs qui repr sentait pourtant 80 des emplois SAP en 2006 contre 94 en 1994 Malgr la concurrence accrue des entreprises lucratives la grande majorit de l emploi dans des organismes agr s services la personne reste dans le secteur associatif Dans un contexte o l augmentation du nombre d emplois masque souvent sa tr s faible qualit tant en termes de r mun ration de statut de p nibilit et de consid ration sociale le secteur associatif pr sente un certain potentiel d am lioration D abord une dur e moyenne de travail annuel nettement sup rieure celle de l emploi direct dans un secteur o l
126. conomie sociale et solidaire Une meilleure articulation des parcours d insertion entre structures de l IAE entre celles ci et les entreprises de l ESS Coop ration qui doit s tendre aux entreprises classiques Contribuer la conversion cologique des emplois L originalit de l ESS tient ce que les emplois verts qu elle cr e sont tout aussi bien issus d une offre de biens et de services moins polluants et plus conomes en nergie que des actions de sensibilisation et d ducation l environnement afin d agir sur les modes de consommation Dans une conomie fond e sur la durabilit des produits et le d veloppement des services plus que sur l accumulation de biens le d veloppement durable ne tient pas uniquement des bifurcations technologiques mais des changements de comportements qui sont essentiels d s lors que satisfaction des besoins individuels reposent sur la mutualisation et la mise disposition de services collectifs exemple des incivilit s avec Velib Faciliter la relocalisation de certaines activit s conomiques Par le d veloppement des circuits courts et des fili res de produits solidaires et responsables bio par la mobilisation de l pargne locale sur des projets locaux par l exp rimentation de monnaies compl mentaires favorisant l activit territoriale ou encore par la mise en place de p les de coop ration territoriaux etc l ESS peut contribuer la relocalisation de certaines a
127. ction consommation Patrick G ze Avise Roger Godino Bernard Gomel CEE Romain Guerry UNIOPSS Nathalie Hanet P le Emploi Jacques Henrard CPCA Marcel Hipszman INAISE Kent Hudson KH Net Florence Jany Catrice CLERSE Universit de Lille Roland Katz Mouvement Colibris Laurent La k Varappe Cyrille Langendorff Cr dit Coop ratif Bruno Lasnier Apeas MES Daniel Leb gue ORSE Jean Michel L cuyer SIFA Philippe Leconte La Nef Philippe Lemoine Laser Forum Actions Modernit s Jean Legarec Alliances Villes Emploi Guillaume L gaut Finansol Robert Lion Greenpeace Agrisud International M Bai reh Lisette Action consommation Jean Pierre Loisel Institut national de la consommation Philippe Louveau Cantier cole Jean Philippe Magnen Nantes M tropole Edmond Maire SIFA Julie Maisonhaute PFCE Sylvie Mayer Guide de l conomie quitable Gus Massiah Aitec Nicole Maestracci FNARS Karine Melzer Cn Cres Edgar Morin Document de d bat nov d c 2009 6 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Agnes Naton CGT Bernard Noulin FO Thomas Paga Terra Nova Bernard Perret Alain Philippe Fondation Macif Dominique Picard CDC Edgar Pisani Jean Luc Placet Medef Jean Philippe Poulnot Projet SOL Jacques Rastoul CFDT S bastien Ravut Le march citoyen Emmanuel Renaut PEKEA Dani le Rived CFDT Guy R
128. ctivit s conomiques et la cr ation d emplois sur les territoires L ensemble des propositions visant d velopper et d mocratiser la consommation responsable cf partie 3 10 aura des impacts positifs non seulement sur l environnement par la diminution du nombre de kilom tres alimentaires parcourus par chaque produit mais aussi sur des emplois faiblement d localisables Document de d bat nov d c 2009 77 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry tant dans les secteurs agricole les transports collectifs les nergies renouvelables que dans les services relationnels ducation sant culture et loisirs Document de d bat nov d c 2009 78 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 4 DEVELOPPER LES COOPERATIONS SUR LES TERRITOIRES ENTRE ACTEURS D UNE ECONOMIE PLURIELLE ET SOLIDAIRE Faire de ESS un acteur d un autre d veloppement local plus qu un secteur soutenir sur les territoires Trop souvent valoris s par leur seul poids quantitatif nombre d activit s d entreprises d emplois et de b n voles sur un territoire les r seaux territoriaux de ESS sont amen s insister aupr s des lus locaux sur la n cessit d augmenter le nombre de coop ratives mutuelles et associations sur leurs territoires Cette action des collectivit s locales est certes l gitime et n cessaire mais elle n est pas suffisante si el
129. ctroyant par le biais d une carte lectronique des bons d achat chez certains distributeurs Le programme comporte galement un volet formation la nutrition pour conseiller les personnes sur leur mode d alimentation L Etat f d ral d finit le cadre d ligibilit des produits et des b n ficiaires supporte le financement des surcro ts de d pense et contr le la mise en oeuvre du programme Des agences types caisses d allocation familiale sont charg es de d livrer les cartes au public cible Le co t moyen du programme FSP est de 93 par mois et par b n ficiaire et concerne 10 de la population Source Grenelle de l environnement d Eduquer et former le citoyen consommateur Les actions pr c dentes en faveur d un d veloppement des achats responsables n ont de sens et de pertinence que s ils sont accompagn s d une d marche de sensibilisation et de formation des citoyens notamment les plus jeunes aux enjeux de la consommation responsable Au del des m canismes conomiques incitatifs la consommation responsable influer sur les comportements suppose ainsi d duquer le citoyen consommateur pour qu il ait la fois le d sir et la capacit d y adh rer G n raliser dans l ensemble du syst me ducatif la pr sence de modules sur la consommation responsable et ses enjeux L engagement 205 du Grenelle de l environnement va dans ce sens d velopper et renforcer les actions d ducation et de sens
130. d croissance Valoriser l Etre plut t que l Avoir Faire du vouloir d achat un enjeu aussi important que le pouvoir d achat Consommer moins mais mieux pour tre aussi en meilleure sant et plus heureux 75 des fran ais associent d ailleurs la consommation responsable la r duction de leur consommation 19 par rapport 2006 R Ethicity enqu te 2008 en partenariat avec l ADEME les fran ais et le d veloppement durable Document de d bat nov d c 2009 126 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Acheter bio par exemple doit s accompagner du questionnement de notre r gime alimentaire qui a besoin d voluer moins de viandes plus de produits de saison et de notre hi rarchie des besoins d penser un peu plus pour une alimentation de qualit d penser un peu moins par exemple sur le poste High techs et t l communications qui a explos ces derni res ann es iii Le soutien accru des associations de promotion et de sensibilisation la consommation responsable Exemples Bioconsommac teurs Artisans du Monde Eki Tables sensibilisation au commerce quitable dans les quartiers sensibles etc D velopper une mission consommation responsable au sein de lPINC Institut National de la Consommation orient e notamment sur les enjeux ducatifs LINC est un EPIC Etablissement Public Industriel et Commercial 15 M de budget e
131. d veloppeur de territoire notamment pour multiplier les possibilit s de sorties positives des salari s en insertion sur un territoire fragile et en restructuration Archer travaille ainsi dans trois directions mise en place d activit s nouvelles services la personne d chets bois fibre optique aide la cr ation ou au d veloppement d activit s par la coop ration et la mutualisation de moyens travers notamment la coop rative d activit Arcoop la reprise de produits d activit s ou d entreprises en difficult ou en Document de d bat nov d c 2009 53 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry voie de d localisation par exemple dans le secteur de la chaussure industrie historique du territoire Depuis d cembre 2006 le Groupe Archer est g r e sous forme de SAS soci t par action simplifi e dont est actionnaire une grande diversit d acteurs professionnels de l ESS particuliers au titre de l ISF entreprises locales URScop etc Cette SAS se distingue par trois sp cificit s elle fonctionne selon le principe 1 homme 1 voix elle se caract rise par une charte thique vot e l unanimit les dividendes sont limit s au taux du livret A 5 R interroger les pratiques d mocratiques de l ESS parfois plus formelles que r elles les approfondir et les renforcer La d mocratie conomique est un id
132. d un d veloppement local durable Ces p les ne viseraient pas uniquement informer accompagner et mutualiser des moyens entre acteurs et r seaux mais aussi appuyer des exp rimentations conomiques des reprises de TPE PME en difficult et valoriser les comp tences des entrepreneurs et salari s du territoire Il ne s agit pas de proposer un mod le unique mais plut t un cadre r glementaire et fiscal incitatif leur cr ation La Caisse des d p ts pourrait jouer un r le central dans la mise en place de ces p les Bas Romans Dr me le Groupe Archer est un pionnier de ces p les de coop ration territoriaux 6 Exp rimenter la d livrance de nouveaux services d int r t g n ral locaux par l investissement des collectivit s dans des entreprises sociales et solidaires notamment Scic L attractivit des territoires et la coh sion sociale d pendent de la qualit des services publics de proximit ainsi que des services aux habitants Les nouvelles formes d conomies mixtes propos es par l ESS comme les soci t s coop ratives d int r t collectif constituent un terrain d exp rimentation de nouvelles formes de contractualisation et de conventionnement avec comme objectif partag de r pondre pleinement aux besoins des citoyens de ne laisser aucun territoire sans services publics de proximit tout en apportant des garanties de non appropriation priv e ou lucrative des fonds publics 7 Moduler les aide
133. dans leurs modalit s d laboration et de mise en uvre L ESS peut tre partie prenante d un sc nario de consolidation d emplois qui ne table pas sur le seul retour de la croissance Plusieurs propositions peuvent tre faites dans ce sens Pr server et maintenir les emplois de l ESS face la crise Positionn e a priori sur des activit s conomiquement cr atrices d emploi faiblement d localisables non op ables VESS peut tre un amortisseur de crise au m me titre que l emploi public condition de s curiser le cadre institutionnel de son d veloppement Il s agit d abord d tablir un diagnostic partag branche par branche sur chaque territoire de la situation de l emploi dans ESS de mani re identifier les secteurs o l emploi est potentiellement en difficult II s agit ensuite de s curiser les financements de l emploi dans des secteurs aujourd hui fragilis s comme la culture l ducation populaire ou l animation rurale Il s agit enfin d int grer davantage l ESS dont nombre d entreprises et d tablissements sont de moins de 50 salari s dans les mesures de soutien au PME TPE ainsi que dans les projets du fonds d investissement social Investir dans les capacit s humaines pour r pondre au besoin de main d uvre de demain Compte tenu du vieillissement de la population et des d parts la retraite dans les prochaines ann es les besoins en main d uvre seront criants dans plusieurs secteurs Dans ce con
134. dapt es aux personnes handicap es logements des exclus services pour les personnes g es pour la petite enfance ducation populaire initiatives artistiques et culturelles Dans une conomie qui avant m me la crise d truisait et d localisait des dizaines de millions d emplois pour gagner en performance elles oeuvrent galement donner acc s l emploi des centaines de milliers de personnes jug es inaptes et d class es et que la crise touche au premier plan Elles laborent cet effet des m thodes originales d accompagnement de formation et d organisation du travail Ce service de l int r t g n ral int gre aussi une dimension cologique C est ainsi qu elles agissent pour prot ger l environnement et contribuer un d veloppement durable Elles sont par exemple pionni re de fili res de recyclage papier textile d chets lectroniques et de production et distribution d une offre agricole plus respectueuse de la plan te bio agriculture paysanne La finalit d utilit sociale des initiatives de ESS s incarne dans un projet conomique part enti re c est dire une activit continue de production et d change de biens et services un mod le conomique viable la cr ation de richesses mais on l a vu un projet d conomie plurielle qui conjugue des ressources diff rentes marchandes et non marchandes publiques et priv es mon taires et non mon taires L originalit de l E
135. de d veloppement des fili res d activit s de consommation responsable au niveau national et territorial Il s agit d accompagner le d veloppement de fili res d activit s de consommation responsable comme l agriculture biologique le commerce quitable mais aussi les transports doux les nergies renouvelables destination des particuliers l pargne solidaire le tourisme solidaire l coconstruction etc Ce plan de d veloppement peut s articuler autour de diff rents axes Elaboration de guides destination des entrepreneurs potentiels motiv s pour d velopper ce type d activit s pour les appuyer m thodologiquement conseils bons contacts et les aider identifier des opportunit s de cr ation d entreprise D veloppement de financements d di s pr ts fonds propres aides remboursables pour soutenir la cr ation l innovation et la croissance des entreprises positionn es sur ces fili res Cr ation et soutien de p les territoriaux d offre de consommation responsable pour permettre des mutualisations des conomies d chelle et une promotion commune plateforme d approvisionnement et de distribution inter r seaux ESS pour une consommation responsable Il y a en effet besoin de structurer des fili res durables sur les territoires Les acteurs ont le savoir faire mais un appui renforc des collectivit s permettrait d acc l rer la constitution de ces fili res D veloppement d
136. de la recherche sur l ligibilit de leurs travaux de R amp D avant le d marrage des projets Toutes les entreprises y compris les associations fiscalis es peuvent b n ficier du CIR Les activit s retenues dans l assiette du CIR correspondent la d finition internationale des travaux de R amp D tablie par le Manuel de Frascati dans le cadre de l OCDE r f rentiel qui int gre le champ des sciences sociales et humaines et des services Les crit res d ligibilit du CIR n excluent d ailleurs aucunement a priori l innovation dans le champ de l ESS Les entreprises ESS notamment les plus grandes par exemple des mutuelles ayant un d partement action sociale gt pourraient mobiliser et b n ficier de ce cr dit d imp t recherche pour d velopper de nouvelles r ponses innovantes aux besoins sociaux Une information officielle du Minist re de la Recherche indiquant l ligibilit de la R amp D sociale au CIR pourrait favoriser un tel usage Ouvrir les structures publiques d accueil et d accompagnement des entreprises innovantes au moins 10 d entreprises ESS innovantes L association Retis f d re les structures d accueil et d accompagnement des entreprises innovantes 50 technopoles li s aux territoires 33 CEEI centres europ ens d entreprise et d innovation et 30 incubateurs publics li s aux laboratoires de recherche publics r partis sur l ensemble du territoire national et qui su
137. de r ponse d finitive et fig e la question de la d finition de l ESS Tout l enjeu est aujourd hui d articuler deux types d approches en France qui coexistent en pratique sur les territoires Une d finition statutaire g n ralement l uvre dans les statistiques r gionales de l INSEE et reprise dans de nombreux textes l gislatifs et r glementaires Cette d finition repose sur des statuts r gissant les rapports au capital et au profit sur la gouvernance de l entreprise et sur l existence de conventions avec l Etat Associations coop ratives mutuelles fondations sont largement majoritaires dans cette acception Inversement dans le champ de l IAE les SIAE permettent la comptabilisation statistique de certaines soci t s commerciales ob issant certaines r gles statutaires et conventionn es par l Etat L int r t de cette d finition est de pouvoir se compter et se comparer avec les entreprises de capitaux en termes d emplois de nombre d organisations de chiffres d affaire d implantation sectorielle etc avec tout l impact des chiffres dans le d bat public L inconv nient d une telle d finition est d tre trop globalisant pour retraduire les dynamiques entrepreneuriales et les projets de d veloppement de l ESS sur des territoires D o le questionnement sur la coh rence socio conomique d un ensemble statistique d tablissements de taille et de secteur tr s diff rents Document de d bat nov d c 2009 4
138. de richesse qui est une th matique largement partag e et promue par le milieu de ESS Adopter de nouveaux indicateurs de richesse et de progr s social La situation n a sans doute jamais t aussi favorable l adoption d autres indicateurs de richesse et de progr s Le rapport sur la mesure de la performance conomique et du progr s social de la Commission Stiglitz compos e de plusieurs prix Nobel apporte une forte l gitimit scientifique aux critiques anciennes faites au PIB comme indicateur de progr s humain Apr s les travaux pionniers des ann es 70 la recherche d indicateurs alternatifs de richesse de d veloppement durable ou de bien tre fait de nouveau d bat non seulement au sein de la communaut acad mique et de la soci t civile organis e mais aussi d institutions nationales Conseil conomique social et environnemental et multilat rales ONU PNUD OCDE Commission Europ enne Conseil de l Europe http www stiglitz sen fitoussi fr fr index htm Document de d bat nov d c 2009 137 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Ce renouveau tient la fois la prise de conscience des limites de la croissance conomique tant pour mesurer et contribuer au bien tre social des populations et des territoires que pour faire face une crise cologique l chelle de la plan te Il existe d sormais un diagnostic largement partag sur les limites d
139. de tels niveaux et carts de revenus est d autant moins que justifiable d s lors qu il se nourrit d aides publiques massives financ es par les contribuables La r flexion sur l encadrement des r mun rations appara t aujourd hui l gitime pour l opinion publique les syndicats et m me une partie du patronat Cette r flexion pourrait se concr tiser de diff rentes mani res int gration dans les travaux sur la r partition de la valeur ajout e l ordre du jour de l agenda social recommandation de bonne pratique RSE mise en place d un encadrement de l chelle des salaires issu d une d lib ration des parties prenantes r glementations relatives des secteurs des tailles d entreprise des territoires etc ou absolues plafond universel d cart des salaires etc Elle passe aussi par une revalorisation des bas salaires par un lien effectif avec les comp tences professionnelles et la qualification exerc es Certains plaident m me pour l instauration d un salaire maximal ou d un revenu maximum admissible qui serait le pendant du SMIC soit fix par la loi soit instaur de fait gr ce un taux d imposition marginal sup rieur 90 pour les salaires d passant un seuil d fini d mocratiquement Cette id e jug e saugrenue il y a encore un an merge dans le d bat public et int resse de plus en plus des conomistes intellectuels ou chercheurs Elle demeure n anmoins tr s difficile mettre en uvre
140. des entreprises adh rant ce dispositif et les projets financ s Cette implication du citoyen dans les modalit s d usage de son argent est bien au c ur de la finance solidaire Attirer davantage les investisseurs de droit commun via la mise en place d un label entreprise sociale et solidaire et ou d un r f rentiel de reporting social Mieux identifier et caract riser les entreprises ESS leurs pratiques et impacts est indispensable pour attirer des investisseurs classiques publics ou priv s et mieux int grer l ESS dans les outils de financement de droit commun cr dit fonds propres Le renforcement de cette dimension informationnelle est aussi essentiel pour cr er les conditions d un changement d chelle en permettant de compter et valuer quantitativement le secteur nombre d entreprises nombre de salari s etc et d velopper une vraie capacit d observation et d analyse des entreprises ESS mod les conomiques secteur taille volution impact d int r t g n ral etc fonder une politique publique favorisant des pratiques mesurables d entreprises sociales et solidaires tablir des conditions de concurrence avec les entreprises classiques minima gales galit de traitement viter les r cup rations et d rives communiquer et tre audible et compris hors de l ESS Pour y parvenir deux approches distinctes mais compl mentaires peuvent tre envisag es i
141. des publiques aux services la personne APA d ductions fiscales en fonction du recours des organismes prestataires en particulier les associations qui s engagent am liorer la r mun ration la qualification la dur e du travail et la repr sentation de leur aide domicile va dans le sens de plusieurs propositions Clerc 2008 Delors Doll 2009 C est non seulement une question d quit mais d efficacit de la d pense publique la qualit du service ne pouvant tre s par e de l attractivit et la qualit des emplois propos s En outre macro conomiquement le maintien de la consommation des m nages passe aussi par la r duction de la pr carit et des in galit s salariales Le rapport du Conseil conomique social et environnemental sur les services aux personnes rapport et avis de suite d Yves Verollet 2007 et 2008 comporte de nombreuses propositions pour am liorer la qualit de l emploi harmoniser les droits des salari s accro tre le temps de travail et permettre une diversification des activit s r duire l isolement des salari s domicile harmoniser par le haut les diff rentes proc dures qualit d velopper la formation et permettre de r els parcours professionnels qui sont autant de crit res indicatifs pour r fl chir une conditionnalit des aides L ESS est fortement concern e par les champs d application de cette politique insertion et accompagnement au retour l emploi lutte
142. dispensable pour offrir un cadre juridique alternatif la marchandisation croissante des services d int r t g n ral 3 Syst matiser les clauses sociales et environnementales dans les march s publics Les clauses sociales et environnementales dans les march s publics sont de plus en plus mises en avant par l Etat et les collectivit s locales comme un outil d une commande publique responsable Les lus et acteurs de l ESS sont souvent l origine de ces d marches qui restent cependant trop peu nombreuses Document de d bat nov d c 2009 17 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Aussi il convient de faire des clauses sociales et environnementales la norme des march s publics 120 milliards d euros par an et non l exception en renversant la charge de la preuve de mani re s curiser le choix des lus et des collectivit s territoriales et viter que leur introduction soit per ue comme un risque politique et juridique insurmontable Cela exige un engagement annuel de l Etat et des collectivit s territoriales sur la conversion d un pourcentage significatif 20 de leur commande publique Cela suppose aussi des politiques d accompagnement des lus techniciens et entreprises pour faciliter l int gration des exigences sociales et environnementales dans les pratiques 4 Int grer un volet ESS significatif dans les conventions Etat R gions ou autres collectivit s Les
143. dont l ESS incarne en grande partie la dimension conomique Plut t que de s enfermer nouveau dans une confrontation st rile et binaire Etat vs march l ampleur et l urgence des crises actuelles devraient nous inciter collectivement inventer un nouveau compromis social qui place le citoyen au c ur du mod le conomique L ESS est un levier pour y parvenir Un pluralisme s mantique Nous reprenons dans ce texte le terme conomie sociale et solidaire car c est bien autour de lui que se sont construits depuis plusieurs ann es des coalitions d acteurs des compromis territoriaux et un d but de reconnaissance institutionnelle en France bref une identit collective Soulignons n anmoins qu il n existe pas pour le moment de terminologie unificatrice pour l ensemble du secteur Economie sociale conomie solidaire entreprise sociale tiers secteur sont aussi des termes utilis s pour qualifier cette autre conomie Loin de s opposer ces visions constituent plut t notre sens des clairages diff rents de la m me r alit l conomie sociale insiste sur l organisation juridique et la gouvernance d mocratique des initiatives l conomie solidaire sur leur projet politique et la n cessaire mobilisation citoyenne l entreprise sociale sur la dimension entrepreneuriale et l importance des pratiques r elles et de leur valuation Pour plus de d tail voir dans la partie d fis internes l alin a d p
144. dre accessible et attractive au plus grand nombre sans rien perdre en qualit et en exigences sociale et cologique de d veloppement durable Car aujourd hui cette consommation responsable reste encore l apanage des cat gories sociales ais es duqu es et ou militantes Ainsi les consom acteurs ne d passent pas 20 de la population enqu te Ethicity Ademe 2008 Or pas de changement profond dans la soci t sans changement d une majorit Sch matiquement deux voies sont possibles Une d mocratisation par le bas o le vert prime sur le reste social quit de fili re o la comp titivit du prix se ferait au d triment du social o l acte d achat se limiterait acheter responsable les m mes produits dans les m mes quantit s sans aucune interrogation sur le sens de sa consommation Une d mocratisation par le haut o seraient mis en place des m canismes et dispositifs permettant d largir la base des consom acteurs et de d velopper l offre disponible sans affecter en rien la qualit des produits et l quit sur l ensemble de la fili re de production o l on accompagnerait cette politique conomique par une politique ducative ambitieuse sur un autre rapport la consommation pour l ensemble des citoyens un rapport la fois plus sobre plus cr atif et plus solidaire L ESS se place r solument dans la seconde voie Le projet SOL est un levier pour acc l rer e
145. dre universitaire Sans proposer une liste exhaustive le Riuess R seau interuniversitaire d conomie sociale et solidaire qui regroupe aujourd hui une quinzaine d universit s en donne un premier aper u Le Cnam et les coll ges coop ratifs d livrent galement des formations professionnelles et continues sur IESS Les CRES S URSCOP et regroupements d conomie solidaire sont galement l initiative de modules de formation sur leur territoire comme par exemple l Ecole de l entreprenariat en conomie sociale de la Cres Languedoc Roussillon Les centres de recherche En 2008 le Ceges Conseil des entreprises Employeurs et Groupements de l Economie Sociale a r alis une cartographie d une trentaine de laboratoires de recherche travaillant sur ESS en France Au niveau europ en signalons Document de d bat nov d c 2009 110 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry les travaux et rencontres organis es par le r seau EMES Au niveau international ceux du CIRIEC International Centre International de Recherches et d Information sur l Economie Publique Sociale et Coop rative ainsi que de lISTR International Society for Third Sector Research Sources R seau interuniversitaire d conomie sociale et solidaire http www riuess org Formation Cnam http formation cnam fr xpole php P pole P2 Coll ges coop ratifs http www colicoop
146. e R amp D gratuite de la grande distribution qui se met d velopper ses propres marques souvent moins exigeantes sur le plan social et environnemental Il faut inverser la tendance et rendre incontournable la collaboration avec l ESS pour un acteur conomique d sireux de d velopper des produits responsables ou solidaires iv Plus l ESS sera forte plus elle pourra nouer des alliances quilibr es et qui ont du sens Pour cela il faut renforcer consid rablement l existant et le rendre plus fort plus attractif d velopper des strat gies fortes de marque ESS communiquer mettre en avant les sp cificit s non lucrativit sensibilisation etc d velopper les circuits de distribution ESS d noncer les labels marketing changer d chelle sans changer de valeurs etc ii D velopper des r seaux de distribution territoriale des produits responsables Au del des changes directs entre producteurs et consommateurs circuits courts voir ci dessous l enjeu est aujourd hui de changer d chelle par la multiplication de lieux et circuits de distribution sur les territoires boutiques sp cialis es plateformes partag es Exemples Paysan Bio Distribution Cap 44 iii D velopper les circuits de distribution sur le web L acc s l information est une contrainte au moins aussi importante que l argent Plus de 50 des fran ais ne savent pas o acheter des produits ou services responsables
147. e domicile et en tablissements aux personnes d pendantes accueil de jeunes enfants etc dans la sant h pitaux centres de sant d am lioration du cadre de vie culture sport transport auto production etc de valorisation du patrimoine b ti environnemental qui sont difficilement d localisables et dont la gouvernance suppose la participation des consommateurs pargnants et habitants L ESS peut tre productrice de territoire au sens d une capacit construire des syst mes locaux d acteurs nouveaux autour d un projet d activit Elle est capable en effet non seulement de g n rer de l action collective y compris sur le terrain conomique mais aussi de faire travailler ensemble de parties prenantes usagers b n voles travailleurs collectivit s territoriales autour d un projet commun Cette tradition de coop ration peut donc trouver sa traduction territoriale soit dans des organisations productives sp cifiques type Scic soit dans des partenariats locaux Enfin l ESS peut galement tre le marchepied d actions multi niveaux de par l interaction et la multi appartenance de ses acteurs des r seaux r gionaux nationaux et europ ens Les apports de l ESS aux territoires sont multiples Elle contribue la dynamisation et l attractivit territoriale orientation de l pargne locale et des changes sur les territoires travers la finance solidaire et les circuits courts d veloppement de se
148. e en sortant d un simple r le de r paration et d insertion sociale pour se revendiquer pleinement d une d marche de d veloppement local durable Enfin en passant d une politique sp cifique de reconnaissance de l ESS celle d une coop ration territoriale entre acteurs conomiques et sociaux Une innovation institutionnelle les politiques territoriales de l ESS Depuis les ann es 2000 des d l gu s l conomie sociale et solidaire apparaissent dans les collectivit s territoriales fran aises Il existe des politiques de l conomie sociale et solidaires dans la plupart des r gions Depuis les lections municipales fran aises de 2001 le nombre de conseill s municipaux d l gu s l conomie sociale et solidaire n a cess de croitre passant d une vingtaine d lus plusieurs centaines Le R seau des territoires pour l conomie solidaire Rtes f fond en 2001 regroupe une cinquantaine de collectivit s locales Et l Association des r gions de France ARF a publi en 2008 son Manifeste des r gions pour l conomie sociale et solidaire Ce sont l des signes tangibles que des politiques territoriales qui promeuvent l conomie sociale et solidaire sont en pleine bullition Les politiques r gionales de l ESS La quasi totalit des r gions ont aujourd hui un lu et un service d di l ESS qui comprend en moyenne 1 2 charg s de mission Les budgets vont de 1 million 3 millions
149. e cas aujourd hui Exemple Franche Comt Exemple politique allemande Il y a pour cela besoin d uvrer dans deux directions compl mentaires i D velopper significativement le soutien financier et technique l installation l exploitation la reconversion qui va constituer l essentiel de la croissance de l offre bio Il y a notamment besoin d une aide financi re l installation plus importante et proportionnelle au volume d activit 10 par exemple Des incitations et aides cr dit d imp t aides la reconversion au maintien existent mais elles sont limit es 34 millions d euros sur 2008 soit de l aide moins de 150 exploitants et pas la hauteur des enjeux et des objectifs fix s par le Grenelle Il doit aussi y avoir une quit de traitement entre les agriculteurs conventionnels et les agriculteurs biologiques au niveau des subventions On en est encore loin d autant plus que le bio int gre le co t des externalit s cologiques n gatives pollutions d gradation de la biodiversit co t que ne prend pas en compte l agriculture conventionnelle Il faut enfin agir sur le prix du foncier notamment en zone p ri urbaine qui reste peu accessible au prix de march un mod le conomique d agriculture bio Les collectivit s territoriales doivent ainsi s investir davantage pour racheter du foncier en vue d y installer des agriculteurs bio et d velopper de v ritables ceintures ver
150. e citoyen sur le contenu de d cisions conomiques importantes Un Etat qui tient compte et coordonne v ritablement son action avec celles des collectivit s territoriales proches des besoins des populations et soucieuses de l environnement Les initiatives et entreprises de l ESS ne se revendiquent pas seulement comme de simples fournisseurs de biens et services sur un march f t il d int r t g n ral En raison de la finalit sociale de leur production et de la lucrativit limit e de leur activit elles se veulent aussi soucieuses du bien commun et font r guli rement des propositions en ce sens En outre nombre de politiques territoriales de l ESS sont le fruit de politique de co consiruction impliquant fortement les acteurs r seaux et regroupements de l ESS Pour autant cette double fonction conomique de producteur de biens et services mais aussi politique de r v lation de nouveaux besoins sociaux de veille sur des questions de soci t et de propositions est aujourd hui fragilis e Cette remise en cause n a pas commenc avec la crise mais est le r sultat de politiques d lib r es depuis quelques ann es La tendance la reprise en main par l Etat et de certaines collectivit s territoriales de la conception de l int r t g n ral s affirme Un faisceau d indices indique e passage d une logique de partenariat une logique de prestation de services On est en train d inverser les rapports entre pouvoirs publics
151. e d tre mis dans des conditions on reuses l emprunt fait appel l pargne publique il tend faire participer les citoyens l effort de redressement il se pr sente comme une cause nationale Pour souligner cet aspect la commission co pr sid e par Alain Jupp et Michel Rocard comprend des personnalit s aptes ouvrir un large d bat public sur l objet de l emprunt Les citoyens entendent participer ce d bat faire en sorte que leur pargne contribue des activit s d int r t g n ral soutenir renforcer les services et les m tiers qui sont indispensables un d veloppement solidaire et durable comme il est dit dans le paragraphe suivant promouvoir l innovation sociale le chapitre que nous lui consacrons plus loin s inscrit parfaitement dans la logique de lemprunt Le fonds public pr vu pour financer la recherche d veloppement de l ESS devrait tre l un de ses objets On peut attendre un retour sur investissement au m me titre que pour la Recherche D veloppement dans l innovation technologique Investir professionnaliser et s curiser les m tiers d avenir et les activit s d int r t g n ral Au del d une pr servation court terme d emploi face une conjoncture exceptionnelle anticiper l apr s crise c est aussi investir dans les m tiers de demain et les emplois d int r t g n ral D apr s les projections du Commissariat g n ral au plan et de la DARES 2005 la tertiarisati
152. e des prestataires dans de nombreuses activit s non marchandes la transposition de la directive service et le d bat sur les SSIG appellent revoir les modes de contractualisation entre la puissance publique et les acteurs de l ESS L Etat en lien avec les collectivit s territoriales a un r le important de clarification des conditions de mise en uvre de la commande publique entre la mise en concurrence le mandatement et la d l gation de service public les modalit s de subvention et du conventionnement Derri re des discussions parfois techniques se pose un choix de soci t relatif au degr de marchandisation des services d int r t g n ral Lever les incertitudes juridiques et construire avec les partenaires sociaux des r gles du jeu claires et p rennes concernant la mise en concurrence pour les services d int r t g n ral et ses limites s av re donc crucial de mani re pr server une pluralit de modes de collaboration entre puissance publique et acteurs de l ESS conventionnement subventions d l gation de service public appels d offres et permettre aux lus comme aux citoyens de faire de la mise en uvre de l int r t g n ral le r sultat d un choix politique assum et non d une concertation technico administratif Faciliter la mise en uvre d un encadrement social et environnemental du march syst matiser les clauses sociales et environnementales dans les march s publics L
153. e des r les la repr sentation salariale pourrait d ailleurs se faire strictement au niveau du Conseil de surveillance mais plut t pour un droit d intervention et de contr le sur les d cisions strat giques de l entreprise les r mun rations des dirigeants l usage des b n fices dividendes investissement int ressement En France l Institut fran ais des administrateurs r f rence dans le champ de la gouvernance plaide pour cette volution Les avantages de la pr sence d administrateurs repr sentant les salari s en tant que tels et ou en leur qualit d actionnaires l emportaient sans conteste sur les risques par leur connaissance des r alit s de l entreprise leur engagement long terme l attention port e l importance du capital humain leur diversit d origine et de formation les administrateurs salari s contribuent le plus souvent enrichir le travail du Conseil d Administration 2 Source Les administrateurs salari s un atout pour la gouvernance des entreprises fran aises IFA f v 2006 Document de d bat nov d c 2009 88 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Face un monde de plus en plus complexe et incertain les conseils d administration ont int r t diversifier les comp tences et les profils des administrateurs et sortir d un entre soi d lites dirigeantes coopt es source de nombreuses d rives notamment
154. e l clatement politique Marginalisation conomique en raison d une incapacit collective faire valoir les logiques de mutualisation et de solidarit entre initiatives et r seaux fragilis s par un environnement conomique hostile Le repli sur soi et les r flexes de survie exacerbent la concurrence pour la reconnaissance et les ressources parfois bien loign e des valeurs affich es par l ESS La cr ativit et l innovation sociale ne sont pas toujours filles de la n cessit Elles ne peuvent prendre corps qu au travers des coop rations et des solidarit s prouv es dans l action Marginalisation conomique aussi faute de n gocier positivement les changements d chelle par crainte de r cup ration mais aussi la pr f rence pour l entre soi identitaire Changer d chelle c est souvent compliqu car cela induit des changements de comportements de nouvelles alliances des compromis institutionnels qui sont sources de pressions et de d rives Mais il y a pire que la r cup ration c est le risque de ne pas tre r cup r du tout D o la n cessit de sortir de postures purement d fensives et statutaires o la r cup ration est v cue comme forc ment instrument e et subie Il faut aussi sortir de la logique pur impur logique st rile et contraire un dialogue constructif Plut t que de renforcer la recherche de l unit dans le respect des sensibilit s qui traversent ESS la crise peut tout aussi b
155. e l environnement que des risques li s la crise financi re LH2 Comit 21 f vrier 2009 1 fran ais sur 2 souhaite une transformation profonde 35 voire totale 17 du syst me conomique Sondage Ipsos Macif sept 2009 Document de d bat nov d c 2009 9 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry B L ESS UNE REALITE PLURIELLE SIX FONDAMENTAUX COMMUNS Cette diversit est d abord sectorielle L ESS incarne en effet une autre mani re d entreprendre pr sente dans tous les secteurs Ceux des services d int r t g n ral sant mutuelles de sant et pr voyance social insertion r gies de quartier services aux personnes personnes g es petite enfance environnement nergies renouvelables co habitat valorisation des d chets culture caf s culturels comus es tourisme associatif et solidaire ducation sport etc Mais aussi des secteurs plus marchands banques et assurances banques coop ratives mutuelles d assurance BTP coop ratives du b timent co construction agriculture coop ratives agricoles produits bio circuits courts commerce commerce quitable piceries solidaires etc De plus ces initiatives prennent des formes statutaires vari es associations coop ratives mutuelles fondations SA SARL SAS Projets collectifs par essence o la personne prime sur le capital elles privi
156. e l exclusion dans les ann es 80 qui ouvre la voie de nouvelles formes d entreprises sociales Defourny 2006 et d initiatives solidaires Gardin 2006 La crise du n o lib ralisme peut constituer une opportunit historique pour ESS condition qu elle renoue explicitement avec l ambition de faire avec d autres projet de soci t Dit autrement la reconnaissance des entreprises sociales sur le march qui a pu tre durant la derni re p riode le positionnement d fensif d une partie de l ESS face aux politiques de lib ralisation n est plus la hauteur des enjeux d s lors que l on consid re que la crise financi re n est que le prolongement d une crise plus large de civilisation Les critiques renouvel es du march autor gulateur comme moteur de la prosp rit et la l gitimit retrouv e de la d pense publique n ouvrent elles pas la voie d une nouvelle conomie mixte d int r t g n ral o lhybridation des ressources marchandes non marchandes et non mon taire cesse d tre consid r e comme une h r sie conomique La remise en cause de la cr ation de valeur pour l actionnaire comme crit re principal de la r mun ration des dirigeants et comme mesure ultime de la performance des entreprises appelle une autre gouvernance d entreprise reconnaissant de v ritables contrepouvoirs aux parties prenantes non actionnaires Le retour inattendu des nationalisations partielles de certaines banques ou entrep
157. e lutilisation des clauses sociales et cologiques dans les march s publics pour augmenter significativement les d bouch s commerciaux des entreprises se positionnant sur la consommation responsable L utilisation effective de ces clauses implique la mise en uvre d un ensemble d actions compl mentaires une s curisation juridique une sensibilisation et formation des acheteurs guides bo te outils une co construction des appels d offre avec les fournisseurs notamment ESS une meilleure visibilit et lisibilit des appels d offres par exemple en centralisant tous les appels d offres responsables des collectivit s locales sur un m me site Internet public ainsi qu un d veloppement des lotissements plus adapt s la r alit de l offre Nombre de R gions IDF Rh ne Alpes et de villes Lille Grenoble ont d j mis en place des approches de ce type Voir partie d velopper les coop rations sur les territoires gt La question du d veloppement de l offre concerne l ensemble des fili res de produits et services responsables Mais il est particuli rement important pour le bio que nous traitons sp cifiquement dans la proposition suivante Mettre en place un plan d appui l installation et l exploitation des agriculteurs bio aides financi res et techniques sensibilisation formation la hauteur des objectifs du Grenelle La moiti environ des produits bio consomm s en France est
158. e sociale forte intensit capitalistique et au contexte difficile d sengagement de l Etat concurrence tr s vive du secteur but lucratif h bergement de personnes g es logement tr s social tourisme social etc La r novation du parc du tourisme social par exemple construit majoritairement dans les ann es 1960 70 est estim e par PUNAT 400 millions d euros prise en compte des nouvelles attentes des clients modernisation confort acc s aux personnes handicap es Les entreprises du tourisme social doivent galement faire face une diminution des financements publics disponibles les plus touch es tant les structures de petite taille plus fragiles Elles sont d s lors oblig es de r fl chir de nouveaux moyens de financement Certains concluent ainsi des partenariats avec des acteurs priv s comit s d entreprise mutuelles pour investir dans des SCI D autres au risque de remettre en cause le droit aux vacances pour tous et la mixit sociale font voluer leur offre dans un sens les rapprochant du secteur but lucratif augmentation des tarifs segmentation de l offre Il faut donc cr er les conditions d un changement d chelle de la capacit d investissement en fonds propres dans les entreprises ESS L pargne salariale solidaire est une voie pertinente dont les montants sont significatifs et pourraient tre fortement augment s si diverses conditions sont remplac es Mais
159. e temps de travail est souvent que de quelques heures par mois Ensuite une taille moyenne d organisation plus cons quente par rapport la myriade des micro entreprises compos es de quelques salari s ce qui permet d envisager une v ritable gestion des ressources humaine Pour autant les efforts de professionnalisation de qualification et d am lioration des r mun rations de nombre d associations sont r guli rement fragilis s par les r ticences des financeurs conseils g n raux organismes de s curit sociale payer le co t r el d une meilleure qualit de l emploi dans un contexte o concurrence exacerb e tire parfois les prix vers le bas Sources Chiffres cl s des services la personne UNIOPSS CNAR m dico social d cembre 2008 L aide domicile face aux services la personne Devetter F X et al rapport CLERSE CRIDA R seau 21 pour la DIIESES mars 2008 Pour une autre conomie de la culture Les associations culturelles employeuses au nombre de 31 000 en France repr sentent 92 000 emplois en quivalents temps plein 430 000 b n voles 4 8 millions d adh rents et 5 milliards de budget Il y a un foisonnement d initiatives Souvent de petite taille qui entreprennent dans des activit s vari es de cr ation artistique et de diffusion culturelle compagnies de th tre arts de la rue musiques actuelles cirques lieux de production et de diffusion Les associations jouen
160. ec la LOLF Cette diff rence de traitement justifie aussi la n cessit d un conditionnement des aides publiques Les dispositifs se sont en fait empil s les uns sur les autres au fil des urgences et priorit s politiques du moment sans coh rence globale sans cap politique si ce n est un objectif g n ral de lutte contre le ch mage et de d veloppement de l activit Il est temps de remettre plat ce syst me et d adopter un principe simple de bonus malus fonction des comportements conomiques sociaux et cologiques des entreprises Ce syst me de bonus malus a fait ses preuves dans le cadre du Grenelle de l environnement sur les automobiles par exemple Il constitue une approche efficace pour faire voluer les comportements Plus une entreprise se comporterait de mani re responsable socialement et cologiquement plus elle serait aid e a contrario plus entreprise adopterait des comportements irresponsables moins elle serait aid e Une telle vision permet de sortir de l impasse planification tatique autor gulation du march Par un jeu de pr f rences collectives combinant incitations et contraintes elle permet de se rapprocher le plus possible de l optimum d veloppement durable Cette proposition s inscrit dans une perspective plus globale et fondamentale de refonte de la fiscalit qui doit s adapter aux imp ratifs du d veloppement durable Trois approches sont en fait possibles pour op rati
161. elance alliant la fois un travail d information et de veille sur l utilisation les d penses du plan de relance ainsi qu un travail de propositions dans la perspective d un second plan Le grand emprunt qui s appuie sur l pargne populaire est une occasion de mettre l preuve la comp tence citoyenne en prouvant grande chelle les exp riences de la d mocratie participative sur les enjeux conomiques venir Conf rences de consensus jurys citoyens audiences publiques Blondiaux 2008 sont autant de m thodes possibles pour contribuer l laboration de sc narios de sortie de crise et hi rarchiser les priorit s d investissement identifi es par les experts De mani re plus sectorielle il s agit aussi de mettre en place des instances provisoires de veille sur l utilisation des aides publiques exceptionnelles accord es aux tablissements bancaires et aux grands groupes et sur les contreparties r elles en termes pour les pargnants salari s ou les consommateurs Une autre possibilit est celui d une d mocratisation de la gouvernance des entreprises par la pr sence a minima de repr sentants des parties prenantes salari s pargnants consommateurs collectivit s locales dans les instances de d cision cf partie 2 5 Capitaliser les exp riences de d mocratie conomique au niveau local Les exp riences de d mocratie participative achoppent souvent sur les questions budg taires limitant trop souvent
162. ement lanc en 2006 dot de 2 milliards d ou encore le Fonds Strat gique d Investissement FSI r cemment lanc dot de 20 milliards d investissent en g n ral peu dans les entreprises de l ESS tout comme les fonds d investissement classiques faute d une perspective de Taux de Retour sur Investissement satisfaisante selon les crit res d finis par leurs actionnaires Faute peut tre aussi d une connaissance r elle du secteur de ses r alit s et de ses opportunit s L ESS m rite pourtant d tre appuy e par des op rateurs financiers soucieux de contribuer l int r t g n ral D une part car elle g n re une forte plus value en termes de coh sion sociale et de d veloppement durable et constitue dans des secteurs tels que l insertion des personnes en difficult et des personnes handicap es la culture le sport ou l accompagnement des personnes g es ossature m me des dispositifs publics en France Elle apporte galement une contribution nette largement positive la richesse de la Nation cf partie une force conomique et sociale D autre part si elle ne vise pas du fait de son objet social d gager des plus values financi res importantes elle est n anmoins solvable en capacit de rembourser moyen terme les apports financiers effectu s M connue des financiers classiques l ESS peut n anmoins compter sur des investisseurs sp cialis s comme la Sifa Garrigue l Ides Autonomie
163. en fonction de crit res conomiques sociaux et environnementaux Cette approche a t renforc e partir du 1er janvier 2009 Toutes les entreprises sont alors invit es valoriser leurs pratiques en mati re de gouvernance de redistribution des r sultats aux salari s d insertion durable ou encore d implication dans des actions de d veloppement local et r gional Document de d bat nov d c 2009 84 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D une politique de promotion et de connaissance de l ESS une politique d valuation et de capitalisation L action des lus et des r seaux d acteurs a permis une meilleure connaissance de l ESS sur les territoires Sa visibilit et sa l gitimit sont mieux qu auparavant fond es sur des statistiques montrant son poids en termes de nombre d tablissements d emplois de chiffre d affaires de secteurs d activit etc Outre un chiffrage territorialis de ESS cet approfondissement de la statistique ESS a incit une harmonisation nationale des m thodes et donn es statistiques par l INSEE en collaboration avec la CNCRES Conseil national des chambres r gionales de l conomie sociale et la DIIESES D l gation interminist rielle l innovation l exp rimentation sociale et l conomie sociale C est ainsi qu un premier panorama de l conomie sociale et solidaire en France et dans ses r gions a t publi en 2008 p
164. ence politique Pour irriguer le d bat public il faut d abord pouvoir investir sur la production d id es et de propositions et sur les moyens de les diffuser Les grandes entreprises de capitaux lont bien compris et savent financer de la R amp D politique exemple de l Institut Montaigne financ par plus de 90 entreprises pour un budget total de 3 5 millions d euros ou encore de l Institut de l Entreprise Pourquoi l ESS se priverait elle d agir aussi de la sorte D veloppement et meilleure articulation des outils existants Fonda Recma Addes cr ation d un think tank de l ESS d veloppement d une force de lobbying et d expertise juridique soutien de la recherche et du dialogue entre chercheurs et praticiens autant de moyens possibles se donner pour arriver construire et faire entendre des d cideurs une autre voix sur l conomie Exemple En Angleterre la SEC Social Enterprise Coalition f d re les entreprises sociales leurs r seaux et leurs partenaires et repr sente aujourd hui environ 10 000 entreprises Elle est logiquement le principal interlocuteur du gouvernement sur le Sujet S appuyant au d part au d but des ann es 2000 sur un regroupement d acteurs de la r gion londonienne l initiative faisant rapidement flor s et s est tr s vite focalis e sur deux missions essentielles promouvoir et susciter la prise de conscience sur cette autre mani re d entreprendre raising awareness gt
165. enjeu important pour l avenir du secteur d une part pour sortir de l isolement favoriser la construction d un sens partag renforcer le sentiment d appartenance une m me communaut ouverte et offensive et faire syst me d autre part pour atteindre une taille critique s imposer comme interlocuteur territorial incontournable tre en capacit de r pondre des appels d offre de taille significative et ou exigeant des d lais rapides diversifier et renforcer les mod les conomiques et r sister l arriv e du priv lucratif ou des volutions r glementaires Cette volont de mutualisation et de coop ration peut se traduire de diff rentes mani res de la plus souple la plus int gr e la mise en place de lieux de rencontres et d changes par territoires ou fili res la cr ation d outils conomiques ou financiers partag s la mise en place de structures de mutualisation la cr ation et le d veloppement de groupes d entreprises ESS int gr s etc 3 Se positionner comme fer de lance d une conomie territoriale solidaire et soutenable Par son ancrage territorial l ESS peut apporter une contribution majeure l emploi au vivre ensemble et la soutenabilit de bassins de vie taille humaine Positionner l ESS comme moteur d un autre d veloppement territorial invite cependant viter plusieurs cueils i L enfermement dans un localisme troit Un autre d veloppement local appelle
166. enqu te CPCA fournit des informations int ressantes et pr cises sur ce sujet 74 des associations d clarent ne pas avoir fait de demande de pr t au cours des trois derni res ann es 83 ne jamais avoir entendu parler de la garantie bancaire 22 6 utilisent ou ont utilis des cr dits court terme d couvert et Dailly 12 5 seulement des cr dits moyen terme investissement mat riel et quipement et moins de 10 des cr dits long terme pour des investissements immobiliers 4 associations sur 10 n ont jamais recours au cr dit Et quand elles ont des probl mes de tr sorerie seules 8 d entre elles pensent un emprunt bancaire et 2 5 solliciter une garantie bancaire sur cet emprunt Cette sous utilisation du cr dit r v le en creux une mauvaise allocation des ressources notamment des fonds propres sur utilis s mauvais escient pour la tr sorerie ou l investissement Enqu te CPCA sur les besoins de financements des associations 1150 personnes interrog es de sept 2007 jan 2008 Document de d bat nov d c 2009 98 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Ce faible usage du cr dit s explique la fois par une culture financi re insuffisante dans les associations endettement est mal vu et par une frilosit des banques face aux petites et moyennes associations alors que des outils existants fonds de garantie par exemple renforcent pourtant leur
167. ent les salari s prennent ensemble les grandes d cisions selon le principe une personne une voix choix des dirigeants orientations strat giques affectation des r sultats Dans celles sous forme de Scic soci t coop rative d int r t collectif le multisoci tariat permet d organiser d mocratiquement la gouvernance autour des diff rentes parties prenantes de l activit salari s b n ficiaires financeurs collectivit s locales etc Certains pr f rent parler de valeur soci tale pour mieux int grer la finalit cologique de la production et viter une approche trop utilitariste de la production de richesse Voir par exemple les travaux de PEKEA http www pekea fr org Document de d bat nov d c 2009 29 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry De plus IESS se d veloppe avec et pour les territoires Initiatives de proximit aux emplois non d localisables les entreprises de l ESS se caract risent par une capacit mobiliser et faire travailler ensemble une grande diversit d acteurs locaux usagers salari s b n voles entreprises collectivit s Elles maintiennent ainsi une offre de biens et services dans des territoires fragiles ou enclav s et elles contribuent leur d veloppement durable et leur attractivit A ce titre leurs rapports avec les collectivit s territoriales sont troits et multiples financier commercial entrepren
168. ent Initialement cr s autour de l appui aux initiatives et la promotion de l conomie solidaire ils se sont progressivement structur s comme lieux ressources voire pour certains ont d velopp une fonction de repr sentation et d accompagnement aupr s des collectivit s territoriales Association r gionale pour le d veloppement de l conomie solidaire ARDES Basse Normandie Assembl e permanente de l conomie solidaire APES Nord Pas de Calais Agence proven ale de l conomie alternative et Solidaire APEAS Provence Alpes C te d Azur Agence R gionale pour le d veloppement et la promotion de l conomie solidaire ADEPES Midi Pyr n es Centre et r seau d conomie solidaire CRESOL Centre Collectif pour l conomie Solidaire en Ile de France CESIF Acteurs et collectifs pour une conomie Solidaire ACPES ces regroupements sont membres du Mouvement pour l conomie solidaire MES Il est difficile d valuer l ampleur et les impacts de ces politiques Il n existe pas ce jour de recensement exhaustif des centaines d lus qui dans les municipalit s agglom rations d partements et r gions ont fait reconna tre et d velopper une comp tence en conomie solidaire Mais il est d ores et d j possible de pointer quelques originalit s bon exemples et pistes pour leur g n ralisation l avenir Document de d bat nov d c 2009 45 147 Premi re version de la publication
169. ent de d bat nov d c 2009 117 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Enjeu 2 D velopper des outils sp cifiques sur l innovation sociale Trop souvent l investissement immat riel inh rent au processus d innovation sociale se finance principalement par engagements b n vole et militant et compression des co ts salariaux ce qui affecte long terme leur diffusion Si plusieurs dispositifs locaux de soutien l ESS distinguent dans leur financement les phases de formalisation d une id e d aide au montage financier de soutien au d marrage de l activit et d appui son d veloppement ces d marches demeurent trop confidentielles pour avoir un impact la hauteur des enjeux soci taux li la crise Aussi il convient de d velopper des outils sp cifiques de soutien l innovation sociale en soutenant les dynamiques territoriales existantes et en cr ant un fonds public priv d innovation sociale Cr er et soutenir des dynamiques territoriales de d veloppement de l innovation sociale Sur certains territoires une dynamique partenariale f conde entre acteurs public priv s ESS et classiques et acad miques y a enclench un cercle vertueux les nouveaux projets en entra nant d autres et cr e un micro climat favorable l innovation sociale et au d veloppement de l ESS Voici quelques exemples de ces territoires socialement innovants Languedoc Ro
170. ent r alisables que nous mettons en d bat 1 Elaborer une loi cadre pour investir dans les services d int r t g n ral Pour sortir d un soutien public purement conjoncturel et contra cyclique investir dans le social et l environnement est un enjeu majeur de la sortie de crise Mettre en place une politique de la qualit de vie implique d enrichir la croissance en produits durables et en services relationnels en emplois de proximit et de qualit cologiquement plus sobres et socialement plus responsables Faire une loi cadre pour le d veloppement des services d int r t g n ral fixant les objectifs les proc dures et les financements l instar de la loi cadre de lutte contre les exclusions est aujourd hui indispensable alors que les contours de l int r t g n ral sont mis mal dans de nombreux secteurs d avenir Cette loi devra cibler les secteurs prioritaires petite enfance aide aux personnes g es insertion par l conomique culture et environnement de cet investissement social de mani re fixer les limites la marchandisation des services sociaux au regard de crit res tels que l acc s de tous et des publics fragiles aux services la personnalisation de l accompagnement la qualit et l ancrage locale des emplois Soit le d veloppement des services est consid r comme celui d emplois peu productifs mal r mun r s et dont le financement induit un accroissement des in galit s de revenus ainsi qu une marc
171. entreprises de l ESS constitue un v ritable obstacle leur essor Cela g n re des probl mes r currents de tr sorerie par insuffisance du fonds de roulement alors m me qu une part importante de leurs ressources d exploitation est vers e avec des d lais de paiement tr s longs subventions de l Etat et des collectivit s et surtout subventions europ ennes souvent vers es avec plus d un an de d lai Ces difficult s financer leurs investissements et leur croissance ob rent donc leur capacit se d velopper moyen terme Ce constat est particuli rement marqu pour les besoins de financements importants gt 1 million d euros Il est en effet aujourd hui possible pour une entreprise ESS de trouver 100 K pour investir Mais il lui est beaucoup plus difficile de trouver 1 M Qu en serait il pour 5 M Les capitaux disponibles pour de tels investissements restent ainsi rares et limit s alors que des besoins de financements importants existent concernant notamment la duplication grande chelle d entreprises ESS ayant fait leurs preuves sur des territoires et au potentiel de d veloppement important Envie 25 Habitat amp Humanisme Siel Bleu la reprise de PME sous forme d entreprise ESS par exemple en Scop appel e se d velopper le soutien d entreprises ESS de taille importante en phase de consolidation ou de d veloppement sur des fili res historiques de l conomi
172. eprise et insertion Collaborer et coproduire sur le territoire CNET CNCE GEIQ Medef mai 2008 Acc s Entrepreneuriat en ESS rapport final CARE CEDES CENS GAINS LEM CRGNA IERF LEM LEN LARES rapport la pr f cture de la r gion Pays de Loire dans le cadre de l appel propositions de recherches 2006 de la DIIESES d cembre 2007 FAIR Forum pour d autres indicateurs de richesses Cahier des initiatives Colloque du 22 avril 2008 Acc s FAIR De la soci t du beaucoup avoir pour quelques uns une soci t de bien tre durable pour tous Manifeste du Forum pour d autres indicateurs de richesse FAIR Fabrique initiatives pr sentation de l exp rimentation Avise 2008 France B n volat B n volat de comp tences une nouvelle forme de m c nat juin 06 Acc s France Active Note sectorielle Tourisme Social P le Entreprises Solidaires 2008 Gadrey J 2009 Une autre relance est possible Blog Alternatives conomiques http alternatives economiques fr Gadrey J et Collectif FAIR 2009 Les avanc es et les limites du Rapport Stiglitz in Esprit n 6 juin p 227 231 Galtbraith J K 2009 L Etat pr dateur comment la droite a renonc au march libre et pourquoi la gauche devrait en faire autant Seuil Document de d bat nov d c 2009 144 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Gardin L 2006 Les initiatives solidaires
173. er de 49 7 millions d euros pour la collectivit si elles b n ficient de subventions et d exon rations de charge les SIAE paient par ailleurs des cotisations patronales des imp ts et des taxes et versent des salaires leurs salari s qui auraient t autrement la charge de la collectivit indemnit s ch mage Au travers de ces quelques exemples se dessinent les contributions de l ESS l int r t g n ral La finalit sociale et environnementale de la production qui est souvent au service de la collectivit Les b n fices collectifs ou externalit s positives trop souvent invisibles d faut d tre correctement valu s en termes de lutte contre les exclusions et les in galit s de lien social et de solidarit s d engagements citoyen et b n vole de pr servation de l environnement etc L efficacit de la d pense publique au regard des conomies r alis es pour la collectivit L innovation sociale dans sa capacit r v ler de nouveaux besoins et construire une offre de biens et services pour y r pondre Enfin la fonction d mocratique par l expression dans l espace public de probl mes soci taux ainsi que par la co construction de l action publique avec les lus et l administration X Pour autant cette capacit concourir l int r t g n ral est aujourd hui contest e Le nouvel interventionnisme de l Etat ne semble pas profiter pour le moment l ESS Le gouvernement n a pas
174. er de performance r ciproque novembre 2007 Acc s La Vie Associative le financement des associations n 11 sept 2008 Acc s Le m c nat d entreprise en France 2008 enqu te Admical CSA enqu tes sp cifiques en Nord Pas de Calais et en Rh ne Alpes Acc s Les entreprises coop ratives en France dition 2007 Acc s Livio D R concilier l entreprise avec la soci t l entreprise a t elle une vocation politique Didier Livio 2002 M da D 2009 L Etat pr voyant Quelles origines quelles significations Fondation Jean Jaur s M da D 2009 Quel progr s faut il mesurer in Esprit n 6 Juin 2009 Laville J L 2006 Economie plurielle Dictionnaire de l autre conomie Gallimard Folio actuel pp 250 257 Laville J L 2007 Economie et solidarit esquisse d une probl matique in Laville J L L conomie solidaire une perspective internationale Hachette Plurielle Laville J L 2009 Soutenabilit forte et solidarit d mocratique La Revue Durable n 33 Mars Avril p 20 Le Cl zio P 2009 Les indicateurs du d veloppement durable et l emprunt cologique avis et rapport pr sent du CESE http www conseil economique et social fr rapport doclon 09060215 pdf Massiah Gus 2009 Les dangers et les opportunit s de la crise globale note pour le CRID janvier Match winners a guide to commercial collaborations between social enterprise and private sector busines
175. erce quitable IAE l chelle des salaires est plafonn e de 1 8 3 Au sein de Macoretz Scop du BTP 150 salari s Loire Atlantique elle est de 1 2 5 Au sein du groupe coop ratif espagnol Mondragon 100 000 salari s dont 30 000 coop rateurs l chelle de salaires est de 1 6 Par ailleurs l agr ment entreprise solidaire en France int gre une condition sur l chelle des salaires La moyenne des sommes vers es aux cinq salari s ou dirigeants les mieux r mun r s n exc de pas au titre de l ann e pour un emploi temps complet cinq fois la r mun ration annuelle per ue par un salari temps complet sur la base de la dur e l gale du travail et du SMIC L exigence de sobri t se retrouve galement dans des pratiques de circuits courts solidaires o la production est fonction de la demande des consommateurs et pas l inverse les gaspillages sont d s lors limit s et les prix plus comp titifs en raison de l absence de stocks Document de d bat nov d c 2009 39 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Pour un d veloppement durable qui int gre v ritablement les enjeux sociaux Le d veloppement durable se limite aujourd hui trop souvent aux yeux de l opinion publique comme des chefs d entreprises concilier performance conomique et respect de l environnement oubliant le pilier social notamment la resp
176. erche action comme mode de production de savoirs Il existe dans ce domaine un renouveau qui concerne en partie l conomie sociale et solidaire Plusieurs partenariats institutions citoyens pour la recherche et l innovation du Conseil r gional le de France ont port sur la vie associative le commerce quitable ou l conomie solidaire Bien que pratiqu e de fait par nombre de chercheurs et d universitaires la co construction des savoirs entre chercheurs et acteurs manque encore d une assise institutionnelle et de financements pour se diffuser largement A ce niveau il convient sans doute de s inspirer des dispositifs de recherche en partenariat mis en place au Qu bec en conomie sociale L ARUC Alliance Recherche Universit Communaut permet une co d finition et une co r alisation de projets recherche entre universitaires et praticiens sur des th mes tels que le d veloppement local les finances solidaires le tourisme social ou les services la personne Pourquoi ne pas exp rimenter un tel dispositif en France en s appuyant par exemple sur la dizaine de masters en conomie sociale et solidaire qui s appuient d j largement sur les r seaux locaux de ESS dans leurs cursus Document de d bat nov d c 2009 135 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Rendre plus efficace les d penses publiques par la participation citoyenne Le dilemme n est pas entre le tout march et l in
177. es entreprises comme les autres au point d approfondir la m connaissance et l indiff rence des d cideurs comme de l opinion publique A tort ou raison ni leur objet social ni leur mode de gouvernance n apparaissent constituer aujourd hui aux yeux m me d une grande majorit de leurs salari s pargnants et usagers des gardes fous suffisants face la mont e du ch mage et la pr carisation des emplois aux d rives de la finance ou la qualit des services et des emplois propos s Les comportements vertueux des uns sont chass s par les scandales m diatiques des autres si bien qu il devient difficile d affirmer a priori que l ESS r siste mieux la crise L affaire Natixis et la fusion par le haut de la Caisse d pargne et des Banques populaires ont fait un tort consid rable l ensemble du champ de l conomie sociale et solidaire Le d ficit de contr le d mocratique par les soci taires sur les orientations et la gestion de leurs banques est apparu au grand jour d s lors que celles ci n taient pargn es ni par les placements hasardeux sur les march s financiers ni par l inflation salariale de certains dirigeants Cette banalisation est d autant plus inqui tante du fait de la timidit des r actions des banquiers mutualistes et coop ratifs et du peu d empressement faire valoir que d autres solutions et pratiques bancaires sont possibles Mais la banalisation se manifeste galement par la fragilit de nom
178. es celles et ceux qui veulent agir vite et fort maintenant avant que les habitudes et dogmes lib raux ne reprennent la main Il y a urgence Car le d bat public semble de plus en plus se r sumer l quation sortie de crise reprise de la croissance La petite musique d un business as usual certes plus vert et plus social commence s imposer faisant fi des le ons des crises financi re conomique cologique sociale culturelle Ces crises nous impose de questionner en profondeur nos modes de production de consommation d investissement de r interroger le sens de la croissance du d veloppement de construire un nouveau projet de soci t L conomie sociale et solidaire est un laboratoire pour y parvenir Une 1 re tape des travaux sept d c 08 a vis analyser et probl matiser les leviers et obstacles au d veloppement de l ESS la fois en interne p rim tre utilit sociale financements gouvernance et en externe relations avec la puissance publique les entreprises classiques la soci t civile Elle a d bouch sur un rapport ad hoc disponible sur demande Document de d bat nov d c 2009 4 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry De ce point de vue ce texte n est pas un aboutissement mais plut t le point de d part d une d marche collective Dans les 6 mois qui viennent nous chercherons ainsi collectivement diffuser et m
179. es d argent public actuellement investies tant gag es sur la capacit payer de contribuables et des g n rations futures elles appellent une exigence de d mocratie conomique renouvel e dont l ESS peut tre un v hicule important A d penses publiques exceptionnelles d bat d mocratique exceptionnel sur les montants l affectation et les contreparties sociales cologiques et d mocratiques aux aides et investissements mis en uvre Une vigilance citoyenne est galement n cessaire pour s assurer d un r el changement de paradigme au del de la relance conomique L injection massive d argent public ne saurait se faire sans une remise en cause des dogmes qui ont conduit la crise La n cessaire r orientation de notre mod le de d veloppement ne peut se r duire une meilleure coop ration entre les gouvernements de nouveaux garde fous sur les march s financiers quelques sanctions exemplaires etc Elle implique galement une r elle d mocratisation de l conomie face aux d faillances de l expertise des principaux d cideurs financiers et conomiques par la mise en place de v ritables contre pouvoirs accrus et publiquement garantis des salari s pargnants et autres parties prenantes Cr er un Forum citoyen pour une autre relance socialement juste et cologiquement sobre Les acteurs de l ESS pourraient participer la constitution avec d autres r seaux d un Forum citoyen pour une autre r
180. es de l emploi Soit au travers de la cr ation de postes d insertion et de contrats aid s sur la base d une vision purement comptable du ch mage dans le prolongement des politiques de stop and go des pr c dents gouvernements Soit par le renforcement d une politique de d veloppement quantitatif des services la personne qui a du mal int grer que la qualit du service d pend d une qualit de l emploi r mun ration dur e du travail s curisation juridique reconnaissance sociale que seuls des organismes prestataires comme les associations peuvent terme am liorer par comparaison aux particuliers employeurs Bref l ESS risque d tre de nouveau renvoy e un r le de r parateur et gestionnaire des cons quences sociales de la crise Pour sortir d un soutien public purement conjoncturel et contra cyclique ESS doit revendiquer avec d autres Clerc 2008 qu investir dans le social est un enjeu majeur de la sortie de crise Au nom de l efficacit de l galit et de la solidarit il s agit de pr venir autant que possible la formation des in galit s en agissant en amont plut t que de faire reposer en aval sur la collectivit les co ts conomiques et sociaux d une soci t fortement in galitaire Pr venir les risques de basculement dans la pauvret et garantir l autonomie de tous suppose d investir d s le plus jeune ge et de mani re continue dans les capacit s d apprentissage l acc s aux savoirs et les co
181. es emplois de demain et am liorer la qualit de vie des concitoyens A ne mettre l accent que sur les p les de comp titivit et l innovation technologique biotechnologie multim dia nouveaux mat riaux on en oublie que le d veloppement des territoires et la coh sion sociale sont aussi prioritaires pour l avenir Un second principe s attache pr cis ment ne plus injecter massivement de l argent public sans mettre en cause profond ment les modes de production et de r gulation qui sont l origine de la crise cet gard la subordination de pans entiers d activit s d int r t g n ral notamment des services la personne aux techniques de financiarisation et de marchandisation c est perp tuer cette recherche effr n e du profit au d triment de la qualit des services et de l emploi et au prix d in galit s accrues Il convient de reconsid rer plus fondamentalement un mod le de croissance productiviste fond sur lindustrialisation et la commercialisation sans limite d un nombre croissant de biens et de services sans consid ration sur leurs impacts cologiques et leur utilit sociale Document de d bat nov d c 2009 35 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Le troisi me principe vise promouvoir un autre mod le d action publique o l int r t g n ral n est pas le monopole des lus et de l administration mais une co construction avec les entreprises
182. estissement financement consommation qui sous tendent leurs choix pour un autre d veloppement Ce sont des propositions qui ne peuvent tre consid r es s par ment elles s encha nent et ne prennent tout leur sens qu en r unissant deux conditions une ducation permanente l cole et dans toutes les formes d activit s et de loisirs mettant en lumi re le lien entre l panouissement personnel et l action collective pour une soci t respectant l Homme et l environnement informations et ducation qui conduisent les citoyens reconsid rer la richesse r valuer la valeur des activit s relevant de la solidarit C est ainsi qu il faut comprendre les 12 chapitres de propositions qui vous sont pr sent es Document de d bat nov d c 2009 66 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 1 POUR UN NEW DEAL SUR LES POLITIQUES D INTERET GENERAL UN ETAT PARTENAIRE POUR UNE ACTION PUBLIQUE RENOUVELEE A Pour un new deal sur les politiques d int r t g n ral Nous avons d j soulign partie 1 combien le retour du balancier du march vers l Etat provoqu par la crise se fait sans prise en compte ni de l expertise citoyenne et des initiatives conomiques de la soci t civile ni de celle des collectivit s territoriales Pour anticiper la sortie de crise moyen terme nous avons plus que jamais besoin d un Etat qui accepte le d bat d mocratique et le contr l
183. estissement social et pour les r inscrire dans un dialogue social sectoriel et territorial qui fasse toute sa place aux employeurs comme aux salari s de ESS Une repr sentation patronale plurielle suppose cependant une organisation collective lisible des employeurs de l conomie sociale et solidaire avec une capacit d engagements de ses membres Am lioration de la qualit de l emploi et lutte contre la pr carit salariale investissement dans les m tiers d avenir formation et qualification professionnelle financement de l encadrement et de l accompagnement des emplois d int r t g n ral int gration des jeunes et gestion pr visionnelle des d parts la retraite des baby boomers s curisation professionnelle des parcours et promotion sociale au sein de l ESS construction d un dialogue social original qui renforce la repr sentation des employeurs comme des salari s en tenant compte des modes de gouvernance sp cifiques de ESS promotion de la parit et de la diversit ce sont de vastes chantiers que la crise rend plus urgents encore et qui s inscrivent dans un v ritable changement des politiques de l emploi Remettre demain le traitement de ces enjeux sous pr texte d une d gradation sans pr c dent du march du travail c est implicitement tabler sur une crise conjonciurelle alors m me qu il s agit d une crise soci tale qui appelle de profondes inflexions des politiques de l emploi tant dans leur contenu que
184. et d impact charge pour chacun d eux de l adapter ensuite sa propre situation Le guide est aussi utilis pour construire des plans d am lioration sur les trois dimensions du d veloppement durable social conomique cologique et pour s inscrire ainsi dans une d marche permanente de progr s 7 Faire merger une parole politique nationale et locale partag e et offensive Compar au 19 si cle l impact conomique et social des entreprises de l ESS est devenu tout fait significatif On observe pourtant un fort contraste entre ce poids conomique et social et le r le de l ESS dans le d bat public et l laboration des politiques publiques L ESS a donc gagn du coffre mais perdu du souffle hormis au niveau des territoires notamment les R gions au sein desquelles sa reconnaissance et son soutien ont fortement progress elle doit ainsi amplifier sa voix toutes les chelles territoriales et notamment aux niveaux national et europ en La conjonction de crises actuelles financi re conomique cologique sociale ouvre une r elle fen tre de tir pour construire et porter cette voix de diff rentes mani res gt Elaborer et diffuser des prises de positions publiques des r ponses collectives et concr tes sur des th matiques soci tales majeures emploi coh sion sociale exclusions discriminations crises financi re alimentaire et cologique logement vieillissement des populat
185. et la pauvret BIP 40 ou les indicateurs de sant social Jany Catrice sont conforter De m me les enqu tes budget temps plus r guli res et exhaustives permettraient une meilleure appr hension de l importance du travail domestique des soins autrui de l engagement b n vole ou des activit s de loisirs dans la production de richesse Ces approches qui ne reposent pas sur la quantification mon taire syst matique souffrent d un manque de continuit dans la production et la consolidation statistiques pour s imposer durablement dans le d bat public Fonder une politique socio conomique sur quelques indicateurs cl s articul s un tableau de bord int grant les dimensions sociales cologiques d int r t g n ral I s agit d institutionnaliser un nombre r duit d indicateurs synth tiques forte visibilit publique qui puissent tre ensuite d compos s au travers un tableau de bord de notre richesse nationale Cette approche permettrait de concilier deux exigences D une part celle de l impact politique et m diatique qui est peu compatible la multiplication sans fin des indicateurs D autre part celle d un minimum d exhaustivit dans la connaissance de nos patrimoines naturel et social de mani re comprendre les raisons d une am lioration ou d une d gradation de la qualit de vie ou du bien tre d une communaut Programme des Nations Unies pour le D veloppement PNUD http hdr undp org fr devhumain
186. et obtenir des financements Document de d bat nov d c 2009 48 147 lt Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Economie sociale Economie solidaire Entreprise sociale Economie sociale L conomie sociale c est l ensemble des entreprises de personnes qui ont choisi de diriger collectivement et d mocratiquement leur entreprise Les b n fices sont partag s et r partis entre tous par des r gles quitables et ou r investis dans le projet de l entreprise Ils ne r mun rent pas de capital investi Les statuts garantissent leur organisation liant le projet collectif avec l efficacit conomique L conomie sociale se d cline travers les associations les mutuelles les coop ratives et les fondations Economie solidaire L conomie solidaire peut se d finir comme l ensemble des activit s de production d change d pargne et de consommation contribuant la d mocratisation de l conomie partir d engagements citoyens Eme Laville 2006 Cette approche insiste sur la pr dominance du principe de r ciprocit sur les principes du march et de la redistribution dans l mergence de pratiques conomiques ainsi que sur lhybridation des ressources marchandes non marchandes et non mon taires dans leur consolidation et leur d veloppement Cet quilibre n est conomiquement tenable que par l affirmation d engagements publics et critique
187. ettre en d bat cette v ritable bo te outils l installer dans le d bat public Nous viserons en particulier les acteurs de ESS pour contribuer les mettre en mouvement dans une direction partag e ainsi que les d cideurs politiques locaux nationaux et europ ens et les m dias qui reconnaissent souvent les initiatives de l ESS de mani re individuelle mais ignorent tr s largement sa dimension globale de mouvement social N h sitez pas nous transmettre vos r actions et suggestions concernant le texte cf contacts page 1 Notre d marche est ouverte toutes celles et ceux qui souhaitent y contribuer Le comit de pilotage de l initiative Claude Alphand ry Christiane Bouchart RTES Eve Chiapello HEC Laurent Fraisse Crida Tarik Ghezali Marie H l ne Gillig Ceges Jean Guy Henckel Jardins de Cocagne Madeleine Hersent Mes Isabelle Laudier CDC Jean Louis Laville Cnam Jean Michel L cuyer Sifa Christian Sautter France Active Hugues Sibille Avise Ides Jean Luc Tissier Envie Ont particip aux travaux par ordre alphab tique soit via des entretiens soit via les huit groupes de travail organis s au 1 semestre 2009 soit les deux Michel Adam IRIS Boutique de gestion Julien Adda CPCA Marc Alphand ry AMAP Pierre Alphand ry INRA Jamel Arfi CNLRQ Floran Augagneur Terra Nova Patrick Baquin CDC Florence Bardot Fondation de France Yannick Barban on Cn Cres
188. eu de cr ation d emplois et d activit s d appui l innovation sociale de financements et de r orientations budg taires d acc s et d encadrement social et environnemental des march s publics etc s av re alors d terminante pour rassembler autour d un projet de d veloppement des acteurs et des r seaux dont la coh rence id ologique et conomique est parfois questionn e Aussi encourageant que soit ce renouveau d int r t port par les lus territoriaux l ESS il ne repr sente encore qu un contre courant il ne se manifeste que par des r actions ponctuelles un certaine forme de globalisation o les ressources locales y compris non marchandes et non mon taires taient principalement mobilis es pour rendre toujours plus attractifs et comp titifs les territoires et brancher toujours davantage les collectivit s locales et populations sur les flux financiers informationnels r sidentiels et migratoires de la globalisation Ce mod le incarn par celui des r gions qui gagnent des grandes m tropoles en r seaux et de la ville globale est aussi en crise Dit autrement ce sont bien les territoires qui avaient principalement fond leur d veloppement sur l attraction de grandes entreprises l exportation de biens et services manufactur s le placement de l pargne locale sur les march s financiers la sp culation du march immobilier et la croissance du secteur du b timent qui se trouvent aujourd hui les
189. eur soumises aux pressions des int r ts particuliers et l ext rieur d pendantes des institutions internationales et en particulier de l Union Europ enne La r alisation de nombre de propositions suppose une synergie avec les acteurs et institutions europ ennes qui fera l objet d un chapitre part enti re dans cet ouvrage Les entreprises qui ont leurs propres probl mes de comp tition sur le march mais qui ne d pendent pas seulement de celui ci Elles ne peuvent en effet pas ignor es les probl mes cologiques et sociaux Des citoyens mieux inform s plus vigilants aptes se d gager de l id ologie consum riste kkk Les uns et les autres de ces acteurs sont confront s des choix politiques qui orientent la nature du d veloppement qu il s agisse de emploi de la protection de l environnement de lutilisation des ressources financi res du d veloppement des territoires de la gouvernance des entreprises des pratiques de consommation de l innovation sociale qui accompagne n cessairement les points pr c dents il existe des voies qui conduisent vers un d veloppement solidaire et durable Elles passent par un soutien de l ESS s inspirent de son savoir faire et de ses valeurs mais elles p n trent aussi le champ de l conomie marchande et de l conomie publique Les propositions qui suivent concernent la fois les acteurs Etat collectivit s entreprises citoyens et les grandes fonctions emploi inv
190. eur priv lucratif qui ont acquis une expertise commerciale financi re entrepreneuriale dans le champ conomique classique et souhaitent la mettre au service d un projet d entreprise ESS Anciens salari s d entreprises ESS Anciens syndicalistes notamment pr sents dans le champ de la reprise Jeunes dipl m s Le taux de jeunes dipl m s cr ant leur entreprise l issue de leurs tudes est faible en France y compris pour ceux sortant d coles de commerce largement inf rieur par exemple celui des pays anglo saxons Chacun de ces terreaux n cessite des outils des approches des messages des partenaires sp cifiques En compl ment de ces actions qui impliquent un maillage territorial fort au plus pr s des acteurs et des besoins il est pertinent de mener des actions de communication de plus grande envergure et de chercher investir des m dias de masse 2 exemples de ce type d actions Campagne de communication dans le m tro affiches autour du th me profession entrepreneur social men e par Ashoka en octobre 2007 Document de d bat nov d c 2009 109 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Campagne Oser maintenant 100 entrepreneurs sociaux s engagent au Salon des Entrepreneurs de Paris 2009 rassemblement le 4 f vrier livre blanc campagne presse men e par le Cod s Collectif pour d velopper l entrepreneuriat socia
191. eurial Les entreprises de l ESS favorisent enfin la participation active de tous les citoyens l conomie Il s agit ainsi de consid rer chaque personne de fa on ins parable dans sa double qualit de contributeur et de b n ficiaire du progr s conomique social et environnemental La personne comme acteur part enti re de l conomie et l conomie pleinement au service des personnes L ESS est ainsi une conomie d initiative citoyenne qui revendique son autonomie vis vis des pouvoirs publics Ces 5 caract res fondamentaux se manifestent de fa on variable plus ou moins intense plus ou moins visible Mais appartenir l ESS c est s en r clamer de mani re explicite et valuable Document de d bat nov d c 2009 30 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 3 2 UNE FORCE ECONOMIQUE ET SOCIALE En raison de son p rim tre et de son identit en mouvement il n existe pas encore de chiffres d finitifs et exhaustifs sur ESS On peut n anmoins mettre en vidence son poids conomique et social travers un faisceau d indices Selon les visions retenues une vision focalis e sur l conomie solidaire ou une vision conomie sociale largie toutes les associations gestionnaires coop ratives mutuelles et fondations son p rim tre peut varier de quelques dizaines de milliers d entreprises plus de 200 000 entreprises de quelques centaines de mi
192. euse organisations de ESS ne faudrait il pas envisager le traitement d enjeux tels que la qualit de l emploi des salari s multi employeurs la s curisation de parcours professionnels la mutualisation d emplois et des formations entre entreprises sur un territoire la repr sentation des salari s dans les PMI PME dans le cadre d un dialogue social territorial Les modalit s de ce dialogue social territorial quels acteurs quel niveau d intervention pertinent restent pr ciser Une premi re base de travail r side dans les propositions du Grenelle de l insertion concernant la gouvernance territoriale Elles reposent sur la coordination des acteurs multiples concourant l emploi et l insertion pactes territoriaux convention d objectif chef de file territorial et plates formes uniques B La commande publique soumise un partenariat d int r t g n ral Un des r les des pouvoirs publics est galement de reconna tre et de garantir les conditions d exercice d une conomie plurielle Laville 2006 comprise comme diversit des motivations d entreprendre pluralit des formes d entrepreneuriat de modes d allocation des ressources et des indicateurs de richesse L un des enjeux majeurs tient aux incertitudes politiques et juridiques relatives aux modalit s de r gulation des services d int r t g n ral et tout particuli rement des services sociaux L arriv e des entreprises lucratives et la mise en concurrenc
193. exp rience des derni res ann es en mati re de clauses sociales et environnementales indique les strat gies pour faire de l ESS un levier d une conomie plurielle Saisir les opportunit s qu offre le code des march s publics en mati re de clauses d insertion articles 14 30 53 suppose un long travail de connaissance et de persuasion politique aupr s des lus mais aussi des diff rents services techniques des collectivit s territoriales La volont des lus et l engagement d un ou deux techniciens s av rent d cisifs Les exp riences existantes Document de d bat nov d c 2009 69 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry montrent qu une des strat gies de gouvernance efficaces pour l ESS tient 1 la co construction de l offre et la demande en amont lors de la d finition du cahier des charges visant selon les fili res 2 l adaptation de la commande publique la taille des entreprises de ESS allotissement et 3 un changement d chelle de l offre ESS par un accompagnement technique et un soutien aux regroupements de producteurs ou 4 au montage de partenariats avec d autres entreprises locales en tenant compte des besoins de recrutement des bassins d emploi Dans tous les cas il s agit d introduire du d bat public sur l organisation du march et des coop rations entre l ensemble des acteurs conomiques du territoire pour tenter de juguler strat gies habituelles
194. f the third sector in social and economic regeneration s agissait alors pour l Etat de travailler avec le tiers secteur pour laborer une vision de long terme et marquer une nouvelle phase dans la relation tiers secteur gouvernement La consultation a consist en des v nements 90 v nements r gionaux plus de 2 000 personnes repr sentant plus de 1 000 organisations des s minaires de travail sur les grands axes mis en vidence des tudes bas es sur des questionnaires etc Ce travail a aboutit un rapport fondateur qui a servi de base au plan d actions de l OTS sur 2008 1011 500 M 5 http www cabinetoffice gov uk media cabinetoffice third_sector assets the future role of the third sector in economic and social regeneration pdf Document de d bat nov d c 2009 21 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 L INTEGRALE DES TRAVAUX Document de d bat nov d c 2009 22 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 LESS pour un autre mode de d veloppement 3 1 UNE CONJONCTION DE CRISES PROFONDES DES DESEQUILIBRES STRUCTURELS La crise actuelle qui d truit massivement et pr carise l emploi qui fragilise un nombre consid rable d entreprises qui d grade les conditions de vie des classes moyennes et jette dans la mis re et l exclusion des populations du Nord et du Sud n est pas seulement le produit de financie
195. fils et dans le cadre d une politique de RSE Les cadres dirigeants de Stalaven ont particip Document de d bat nov d c 2009 59 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry la fondation de l ETTI Alter Ces trois derni res ann es 15 int rimaires d Alter sont entr s dans le groupe dont deux qui occupent aujourd hui des postes responsabilit Cr dit Coop ratif acteurs ESS Habitat amp Humanisme France Nature Environnement la Nouvelle Economie Fraternelle etc sur des produits financiers de partage 9 Exister politiquement sur la sc ne europ enne A une chelle de l Europe les difficult s d une expression politique de l conomie sociale tiennent l absence de concept f d rateur doubl e d une in gale reconnaissance institutionnelle entre Etats membres Le terme d conomie sociale est utilis principalement en Europe francophone France en Belgique et latine Espagne dans une moindre mesure l Italie Dans les pays scandinaves et au Royaume Uni on parle davantage de social enterprises entreprises sociales ou de tiers secteur En Allemagne comme dans d autres pays une forte diff renciation identitaire et institutionnelle existe entre d une part les coop ratives qui se positionnent comme des organisations conomiques sur le march et les associations qui se repr sentent avant tout comme des entit s politiques et sociales La dist
196. gique conomique et politique Elle a servi de justification et de cause la fois la mont e des incivilit s l essor de la d linquance et de l conomie souterraine Il existe un risque r el que dans l incapacit d en mesurer l ampleur et les effets de r former ses institutions et ses pratiques dans une tendance irr versible revenir ses plus f cheux comportements ce syst me n volue vers des situations de d sespoir et de violence 3 2 SORTIR DE LA CRISE PAR LE HAUT Sans doute les Etats et de fa on timide les institutions internationales cherchent ils r sister cette volution Ils tendent r agir par une politique volontariste qui rompt au moins provisoirement avec le cr do lib ral des ann es pass es Leur action se manifeste contre les exc s du syst me financier et cherche parer la panne des investissements et de la consommation en discutant sur la pr f rence entre celle ci et ceux l Ils le font en injectant dans les banques et l conomie des milliers de milliards de dollars qu ils se procurent par le d ficit budg taire et l emprunt Aussi consid rables et insolites que soient ces interventions publiques elles ne mettent pas r ellement en cause le march auto r gulateur comme moteur de la prosp rit Elles ne tranchent pas nettement en faveur des priorit s cologiques et sociales Elles ne font pas l objet d un vrai d bat d mocratique sur les choix retenus sur l ample
197. handisation croissante Soit l on consid re qu au regard des b n fices collectifs qu ils engendrent en termes d apprentissage et de qualification de pr vention des risques sociaux de conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale de pr servation de l environnement ces emplois d int r t g n ral sont au c ur d un Etat d investissement social 2 Donner une base l gale la convention de partenariat d int r t g n ral pour s curiser les partenariats pouvoirs publics ESS d int r t g n ral hors march subvention Entre la mise en concurrence et la d l gation de service public alternative troite renforc e par le cadre europ en il s agit de pouvoir reconna tre et qualifier d int r t g n ral une r gulation conomique fond e sur la coop ration hors march entre pouvoirs publics et la soci t civile Il existe aujourd hui des modalit s de partenariats entre pouvoirs publics et ESS conventions pluriannuelles d objectifs CPO conventionnements agr ments et subventions qu il s agit de pr server comme une condition indispensable l exercice de l action publique S curiser juridiquement les conditions de contractualisation et de financement entre Etat et ESS notamment associations d utilit sociale structures d insertion par l activit conomique dans des conventions pluriannuelles pr cisant les objectifs les moyens et les proc dures d valuation s av re aujourd hui in
198. i souvent impos aux entreprises ESS par la puissance publique via la loi LOLF approche unilat rale de d finition des indicateurs qui ne tient pas compte des sp cificit s ESS C est le cas du minist re de la Culture attitude d nonc e par la Cofac coordination des f d rations et associations de culture et de communfication Document de d bat nov d c 2009 104 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Enjeu 3 Pour une finance patiente sobre et utile Les besoins de financement de l ESS appellent le d veloppement d une finance plus sobre plus patiente et plus utile la soci t Sobre parce que n attendant pas des taux de retour sur investissement importants mais visant plut t une rentabilit comprise entre 0 remboursement et 5 sa finalit n est pas de maximiser la plus value mais bien de permettre le d veloppement d entreprises plus respectueuses des hommes et de la Plan te Patiente parce que n attendant pas un retour court terme et comprenant que les cycles de d veloppement de ces entreprises s inscrivent forc ment dans une dur e longue 5 10 ans Enfin utile la soci t parce que finan ant d abord de l conomie r elle et au sein de cette conomie r elle des entreprises d utilit sociale et cologique Au del de l essor de cette finance thique c est le besoin d une nouvelle thique de la finance qui se fait sentir l
199. ia le financement de fonds d investissement d di s l ESS Une variante de cette proposition consisterait cr er une sorte de FSIS Fonds strat gique d investissement solidaire qui serait enti rement d di au financement des entreprises sociales et solidaires strat giques innovantes ou fort potentiel de d veloppement Cr er un m canisme 1 conomie sociale et solidaire Il s agirait d instaurer sur une base volontaire un 1 conomie sociale et solidaire sur le chiffre d affaires l image du 1 logement ou du 0 1 UNAF pour r pondre aux besoins de financement des entreprises de l ESS amor age innovation d veloppement Une telle d marche peut contribuer significativement augmenter les moyens et la visibilit de l ESS Les premi res entreprises pouvoir s engager dans une telle d marche sont les pionniers historiques de l conomie sociale les grands r seaux bancaires coop ratifs et les mutuelles d assurance et de sant ont vocation le faire Source rapport d activit 2007 du FFR 44 no ee ni A Pour exercer sa mission l Union nationale des associations familiales re oit une dotation de 0 1 du montant des prestations familiales vers es par la C N A F soit environ 25 millions d euros en 2005 Document de d bat nov d c 2009 102 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Certaines de
200. ibilisation l cologie et au d veloppement durable incluant sant environnement G n raliser des enseignements sur l cologie et le d veloppement durable dans l ensemble des cursus cole lyc e puis CAP BEP BTS DUT apprentissage universit s coles d ing nieurs de design mast res IUFM quelle que soit la sp cialit Cet engagement ouvre la voie mais nous insistons sur trois conditions suppl mentaires int grer lors de sa mise en uvre i Ne pas focaliser les enjeux de consommation responsable uniquement sur les enjeux cologiques mais valoriser galement au m me niveau les enjeux sociaux Le d couplage des deux est contraire la vision du d veloppement durable il Insister sur la dimension philosophique qui accompagne la consommation responsable La consommation responsable ne peut se limiter acheter des produits labellis s sans rien changer d autre Toute d marche d ducation cette consommation responsable doit amener aussi interroger notre vision du monde notre rapport la soci t r fl chir ce que l on consomme et pourquoi on le consomme l heure de la raret des nergies fossiles et des ressources naturelles et alors qu une minorit surconsomme au d triment d une majorit qui survit prendre en compte le cycle de vie des produits de leur conception au recyclage se questionner sur les d marches de simplicit volontaire de sobri t heureuse de
201. icateurs sociaux et environnementaux qui s largirait par la suite en fonction de sp cificit s sectorielles territoriales etc b Mieux orienter le consommateur et lui donner un meilleur acc s l offre responsable Quatre voies peuvent permettre de d velopper l acc s l offre de consommation responsable i La premi re voie d velopper est celle des circuits courts solidaires D velopper les circuits courts solidaires Les circuits courts solidaires permettent de mettre en lien direct producteurs et consom acteurs travers une v ritable approche de d veloppement durable gain environnemental faible transport et limitation des missions de CO faible gaspillage par le pr achat des productions moins de conditionnements et emballages productions locales de saison etc lien social relations de proximit entre producteurs et consommateurs dynamisation du territoire engagement citoyen et solidaire emploi de personnes en difficult par une partie des mara chers Efficacit conomique co t abordable pour le consommateur r duction du nombre d interm diaires meilleur partage de la valeur meilleure r mun ration de l acte de production pour l agriculteur etc Les derni res Assises de l Agriculture comme le Grenelle de l environnement ont pris position en faveur de leur d veloppement Ils r pondent en effet une v ritable attente des citoyens en qu te de lien de solidarit de pr
202. ie la solidarit et la responsabilit Pour atteindre ce double objectif changer d chelle changer l conomie l ESS doit nouer de nouvelles alliances avec des acteurs partageant sa volont de changement social et conomique gt Des collectivit s territoriales qui soutiennent stimulent et accompagnent le d veloppement d entreprises plus humanistes d une consommation plus responsable et cherchent associer les citoyens dans l laboration de leurs politiques gt Des syndicats qui d fendent les int r ts des salari s et leur l gitimit peser sur la gouvernance des entreprises luttent pour une r partition de la valeur ajout e plus quitable et cherchent faire vivre un dialogue social fructueux pilier de la d mocratie au niveau national mais aussi territorial sectoriel et international gt Des PME socialement responsables celles qui subissent la financiarisation de l conomie sans l accepter celles qui consid rent l Homme et la Plan te comme des finalit s et non comme de simples ressources au Document de d bat nov d c 2009 58 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry service du capital celles qui partagent certaines pratiques de l ESS r investissement des exc dents gouvernance participative ancrage territorial et font vivre avec elle une v ritable conomie de proximit gt Des ONG qui poussent les entreprises notamment les plus grandes
203. ien agir comme une force centrifuge qui conduise son clatement institutionnel Le repli sur des int r ts sectoriels et statutaires pariant sur l efficacit court terme de strat gies corporatistes peut aussi menacer la double originalit de la construction fran aise de l ESS D abord celle d une alliance historique entre dirigeants coop ratifs et associatifs l o dans de nombreux pays les deux familles consid rent qu elles n appartiennent pas au m me monde Ensuite celui de la nouvelle alliance entre conomie sociale et conomie solidaire alliance acc l r e par des politiques territoriales accommodantes Dans les deux cas c est bien l id e de faire de l conomie autrement au del de son secteur d activit ou de son statut qui a permis de maintenir un sentiment d appartenance Faire projet de soci t une opportunit historique de transformer l ESS R pondre l ampleur de la crise chercher en sortir par le haut en donnant toute sa place l ESS c est en refusant son instrumentalisation sa banalisation sa marginalisation lui donner les moyens de se renforcer de se renouveler d tre un vecteur de transformation sociale Ceci implique au del de ses actions d fensives r paratrices ponctuelles subordonn es une volont de proposer et faire partager un projet de soci t et une strat gie de d cloisonnement d alliance de mobilisation de l ensemble des acteurs sociaux Pour donner chair
204. ies renouvelables d veloppement d activit s de recyclage etc Nouveaux d bouch s conomiques y compris nouveaux moyens de transport nouvelles m thodes de distribution et r gles r gissant les relations conomiques entre partenaires commerce quitable coop ratives de consommation syst mes d changes locaux SEL r seaux d changes de savoirs etc Nouvelles formes de gestion et d organisation des entreprises coop ratives sociales italiennes entreprises finalit sociale belges soci t s coop ratives d int r t collectif SCIC fran aises Community Interest Companies anglaises etc iii Une vision de la Commission europ enne propos e l issue de la r union organis e sur le sujet sous l gide du pr sident de la Commission europ enne Par innovation sociale on entend la conception et la mise en uvre de r ponses cr atives aux besoins sociaux L innovation sociale recouvre un large ventail de domaines allant des nouveaux mod les de protection de l enfance aux r seaux sociaux fond s sur la technologie web et des soins de sant domicile aux nouvelles formes de promotion des moyens de transports durables Elle peut contribuer l am lioration des mod les de soins aux personnes g es la r duction des missions de carbone gr ce une adaptation des habitudes de travail et de voyages ou un meilleur accompagnement et un meilleur soutien des plus jeunes dans leur transition
205. il ne faut pas s en tenir uniquement celle ci L histoire r cente chute importante de la bourse entra nant une baisse de l encours des fonds salariaux solidaires nouvelle r glementation remettant en cause le blocage de la participation montre en effet le danger d pendre d une source exclusive de financement D autres pistes sont donc explorer d urgence En voici quelques unes La SIFA l IDES la NEF et le FCP Insertion Emplois peuvent intervenir sur du capital d veloppement de taille importante sup rieur 1 million d euros mais exemples r cents Val VVF tourisme social centre de vacances Les Ateliers Fouesnantais entreprise adapt e tri de d chets Pr s de 60 000 entreprises font l objet d une transmission la moiti d entre elles cause du d part la retraite de leur dirigeant Ce chiffre va augmenter aujourd hui 1 3 des chefs d entreprises ont plus de 50 ans Dans 15 ans pr s de 700 000 entreprises auront chang de main Pour ces fili res historiques l autre enjeu est celui de la professionnalisation des structures de leur management et de leur gestion financi re voir premier enjeu Document de d bat nov d c 2009 100 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Drainer une part minime de l assurance vie sur la finance solidaire L assurance vie placement pr f r des Fran ais dont encours est plus de 10 fois
206. implication de l agriculture dans le d veloppement du territoire Face la d gradation progressive du r gime de l intermittence aux difficult s vivre de son art au d veloppement de la pluri activit et de la complexit administrative se cr ent des coop ratives d activit et d emplois sp cialis es sur les m tiers artistiques et culturels Elles visent permettre aux professionnels du secteur de d velopper leur activit dans un cadre collectif et s curis droits sociaux du salariat de sortir de l isolement de b n ficier d un accompagnement d di et d un portage juridique et administratif de mutualiser les moyens et exp riences de d velopper des ee collaborations et partenariats de penser le projet dans la dur e Ces innovations conomiques et sociales la base de nouvelles solidarit s entre professionnels de la culture dessinent progressivement une forme d alternative conomique la cr ation artistique et culturelle plus solidaire et moins directement d pendante des pouvoirs publics Ex Artenr el Alsace Clara lle de France L Echo Saint Etienne etc Face aux nouvelles r glementations et r gles de fonctionnement de la fili re DEEE les principaux r seaux de l ESS CNE Emma s France Envie R seau des Recycleries et Ressourceries UNEA pionniers du champ de la r cup ration du recyclage et de la valorisation de d chets ont pris l initiat
207. import e souvent de l Allemagne et par transport routier il s agit d une v ritable aberration environnementale Seulement 2 de la surface utile agricole SUA fran aise est d di e au bio contre 13 en Autriche ou 9 en Italie Document de d bat nov d c 2009 128 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Le Grenelle de l environnement a fix comme objectif de passer 6 de SUA en bio en 2010 et 20 en 2012 Autre objectif atteindre 20 de produits bio en restauration collective qui touche 15 millions de fran ais chaque jour en 2012 Sauf vouloir favoriser encore plus l importation absurde de produits bio ces objectifs ambitieux doivent s accompagner d un plan tout aussi ambitieux de sensibilisation formation et accompagnement des agriculteurs conventionnels souhaitant s installer en bio dans des conditions conomiquement d centes Il faut sortir d une certaine schizophr nie des pouvoirs publics sur le bio qui pr ne un mod le et en finance un autre et faire en sorte que les agriculteurs qui s installent en bio ne soient pas uniquement des militants engag s pr ts de nombreux sacrifices Les r gles du jeu doivent tre telles qu il soit conomiquement int ressant pour un agriculteur lambda int ress de s installer en bio c est dire permettre que son niveau de revenu et son volume de travail restent similaires quand il passera en bio ce n est pas l
208. inction entre secteur marchand et non marchand est alors souvent structurante tant dans les formes d alliances que dans le rapport aux pouvoirs publics Certaines entreprises ont des difficult s s identifier avec le mod le d conomie sociale tel que d fini en France certains parlent plut t d conomie participative comme en Allemagne par exemple Dans ce contexte les approches fond es principalement sur la reconnaissance et la d fense d une forme de structure juridique plus que sur des enjeux communs et des objectifs partag s ne facilitent pas toujours l mergence d une parole politique commune En outre l largissement de l UE en 2004 et 2007a en grande partie t une tape manqu e l ESS qui n a par exemple pas su utiliser suffisamment les fonds de pr adh sion L ESS est peu connue dans les nouveaux tats membres quant elle ne fait pas l objet d un a priori n gatif tant la p riode communiste a jet l opprobre sur les formes d entreprises coop ratives et collectives Enfin le manque de moyens chronique de l ESS pour assurer sa repr sentativit au niveau europ en en comparaison avec le lobbying patronal europ en ne renforce pas sa coh sion on ne rencontre pas suffisamment de coop ration entre les acteurs l heure actuelle avec une faible mutualisation de moyens qui s explique notamment par une certaine concurrence entre les diff rentes formes juridiques de ESS ainsi que par des int r ts parfois di
209. ine diff rentes fonctions vitrine de ESS et sensibilisation boutiques alimentation habillement voyages f banque restauration bar centre de documentation m diath que conf rences expositions formations etc Une trentaine d acteurs ESS de Rome y sont pr sents Le lieu a accueilli 2 000 visiteurs par mois en moyenne sur 2007 10 000 en d c 2007 pour la F te de l autre conomie Le Phares h tel d activit s solidaires sur l Ile Saint Denis 93 regroupe depuis 2001 2002 une dizaine de structures de l ESS du territoire de Plaine Commune repr sentant au total 150 salari s dont la moiti en insertion et autant de b n voles Ce lieu initi par Halage entreprise d insertion dans l environnement permet de mutualiser outils et services salles cantine d insertion communication formations et de cr er des collaborations fructueuses par exemple sur la r ponse des appels d offre Outre sa multi activit et son taux de croissance important 2 500 salari s 3000 pr vus en juin 2009 23 millions d euros de budget en 1999 140 millions d euros en 2008 une originalit du Groupe SOS dans son GIE cr d s 1996 pour centraliser et faire monter en comp tence toutes les fonctions supports ressources humaines comptabilit finances juridique communication et permettre ainsi aux diff rentes entit s du groupe de se concentrer sur le c ur de m tier Fort de cet outil le Groupe S
210. inistration des grandes entreprises sous peine de dissolution de l entreprise avec succ s la proportion est pass e de 7 en 2002 40 en 2008 Voir travaux de l ORSE Un rapport r cent de lIGAS rapport Gr sy remis aux ministres des Affaires sociales et de la Famille pr conise d aller dans cette direction et d arriver dans les entreprises publiques et les soci t s cot es 40 d administratrices dans un d lai de 6 ans avec un objectif interm diaire de 20 dans un d lai de 2 ans Document de d bat nov d c 2009 89 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Organiser une gouvernance multi parties prenantes au sein des entreprises Au del de la partie prenante majeure salari s se pose la question de comment identifier et associer au mieux les autres parties prenantes consommateurs collectivit s associations cologistes fournisseurs Dans le monde complexe et interd pendant o nous vivons la construction de l int r t collectif de l entreprise doit en effet de plus en plus passer par la bonne articulation et r solution d une pluralit d int r ts parfois divergents Il ne peut exister de m thode unique pour y parvenir De l organisation de r unions de concertation avec l ensemble des parties prenantes jusqu la pr sence d administrateurs repr sentant les diff rentes parties prenantes en passant par la mise en place de d l gu s environ
211. ion des initiatives innovantes Il s agit de sortir de la juxtaposition des initiatives institutionnelles et de viser la coh rence par la mise en place d outils communs au service de l innovation sociale C est pourquoi le pilotage d un tel fonds invite des formes renouvel es de n gociation collective impliquant sur les territoires partenaires sociaux lus repr sentants de ESS ainsi que des institutions telles que la caisse des d p ts et consignations et des fondations de mani re l gitimer les crit res et modalit s de financements L existence d une instance de dialogue social de ce type peut mat rialiser l instauration d un droit l innovation sociale Pour plus de d tails sur le programme Equal http www equal france com frontblocks_racine default asp http www gouvernement fr gouvernement installation du fonds d investissement social Document de d bat nov d c 2009 119 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 10 DEVELOPPER ET DEMOCRATISER LA CONSOMMATION RESPONSABLE S il n y a pas de d finition unique de la consommation responsable on peut n anmoins la caract riser par diff rents crit res Orienter ses choix de consommation en fonction de crit res sociaux et cologiques Consommer en favorisant l quit sur les fili res d activit entre producteurs distributeurs et consommateurs Consommer en favorisant une diversit d offres e
212. ions sant et couverture sociale ducation formation culture sport services d int r t g n ral recherche consommation responsable pouvoir d achat normes comptables internationales responsabilit sociale et environnementale etc gt Formuler des propositions lors des ch ances lectorales europ ennes r gionales pr sidentielles l gislatives cantonales en faveur du d veloppement de l ESS et de nouvelles r gulations publiques entrepreneuriales et citoyennes de l conomie gt D fendre et promouvoir la diversit conomique dans l enseignement et la recherche dans les m dias dans le dialogue social dans le d bat public et plus globalement dans tout ce qui concourt forger l imaginaire collectif en conomie La d mocratie conomique pose en effet la question de la juste repr sentation des r alit s conomiques et entrepreneuriales Or si la diversit est valoris e quand il s agit de parler de l origine des salari s des entreprises des acteurs des m dias et de la politique ou de l environnement bio diversit elle est tout simplement ignor e voire ni e dans le champ de l conomie Il y a ainsi besoin d imposer l id e de la pluralit des entreprises de leurs ressources de leurs motivations de leurs innovations de leurs performances de leurs richesses gt Faire reconna tre les employeurs de l ESS qui ont connu une forte progression aux derni res lections prud homales comme
213. ions r elles de biens et services ne repr sente que 3 de celui des transactions sur les march s mon taires et financiers Les in galit s ont explos depuis 20 ans Chaque ann e le monde d pense 20 fois plus dans l armement que dans l aide au d veloppement Enfin si le monde entier vivait et consommait comme un Fran ais moyen il faudrait trois Terre pour satisfaire ses besoins six dans le cas d un Am ricain moyen Pour sortir de cette d mesure il faut r habiliter la notion de limite dans l conomie La premi re des limites int grer est celle que nous devons imposer nos esprits l conomie a pris une place d mesur e dans nos vies au d triment des autres dimensions humaines sociale familiale politique culturelle artistique sportive spirituelle Le d fi est simple donner l conomie toute sa place mais rien que sa place II ne s agit donc pas de diaboliser la logique conomique mais plut t de la remettre sa place celle d une logique importante mais non exclusive celle d une logique puissante mais soumettre l int r t g n ral Le transfert vers la sph re marchande de l ensemble des activit s humaines ne peut tre le moteur du progr s Les biens communs les biens publics doivent chapper une logique strictement marchande qui ne permet que de r pondre aux besoins des populations solvables L enjeu n est pas que technique il est plus profond philosophique
214. ique l existe une soif de savoirs que ni les m dias ni les formations sup rieures ne parviennent combler La multiplication et le succ s des universit s populaires et citoyennes ces derni res ann es ont attir non seulement un public nouveau au sein des universit s mais ont su renouveler les m thodes de transmission des savoirs Issue d une volont de d mocratiser l acc s aux savoirs non soumise des conditions de revenus d ge de dipl mes ou d examen les universit s populaires assurent une participation renouvel e aux d bats y compris sur les enjeux socio conomiques locaux Les universit s populaires et citoyennes du Cnam ou celle de Roubaix organisent ainsi r guli rement des s minaires sur le travail et l emploi l insertion le d veloppement local l conomie sociale et solidaire en confrontant les savoirs universitaires l expertise professionnelle et aux questionnements des acteurs locaux Autre initiative les diff rentes manifestations et d marches de sensibilisation grand public organis es par la soci t civile sous forme de journ e semaine ou mois d di s une cause Semaine de la finance solidaire quinzaine du commerce quitable mois de l conomie sociale et solidaire les v nements grand public n ont de cesse de se d multiplier assurant une information et formation militante et citoyenne continue qui font intervenir entrepreneurs lus ou chercheurs Autre innovation celui de la rech
215. is des pouvoirs publics Ces six caract res fondamentaux se manifestent de fa on variable plus ou moins intense plus ou moins visible Mais appartenir l ESS c est s en r clamer de mani re explicite et valuable L ESS est en fait pr sente partout o l on promeut la recherche du bien commun Au sens le plus large elle repr sente 200 000 entreprises et plus de 2 millions de salari s soit pr s de 10 de l emploi en France Entre 2005 et 2006 pr s d un emploi sur cinq a t cr par les entreprises de l ESS en particulier dans l ducation la sant l action sociale le commerce et les services aux entreprises Loin d tre une exception fran aise ESS se retrouve et se d veloppe partout en Europe mais aussi au Qu bec en Am rique Latine Par sa r activit et les solidarit s qu elle met en uvre l ESS constitue une r ponse imm diate importante aux cons quences de la crise Mais au del d un n cessaire essor quantitatif et qualitatif de l ESS ses valeurs et ses pratiques peuvent inspirer positivement les n cessaires r formes des r gulations conomiques et inciter les pouvoirs publics les entreprises et les citoyens changer de comportement pour tendre vers une conomie plus solidaire quitable et responsable Ni conomie de r paration vou e uniquement pallier les carences de l Etat et du march ni Grande Alternative cl en main pr te remplacer le capitalisme IESS force conomi
216. isme de la marchandisation et convoite des produits qui lui procurent une certaine satisfaction imm diate elle s inqui te des risques accompagnant un d veloppement d brid elle prouve un profond malaise devant des in galit s choquantes Sans doute ne saisit elle pas clairement la relation entre ce malaise et la marchandisation extr me Mais elle r agit au moins ponctuellement elle tend renouer les liens entre conomie et solidarit produire des richesses en prenant soin care des autres Des conomistes de grande qualit des lus quelques chefs d entreprises font cho ce malaise On trouve des textes visant une indispensable transformation radicale tant par une distribution plus quitables des r seaux par exemple par une taxation dissuasive des tr s hauts revenus Piketty que par un autre d veloppement fond dans les pays en d veloppement sur les besoins essentiels non satisfaits et pouvant l tre par des moyens locaux et dans les payas d velopp s moins sur la quantit que sur la qualit cologique et sociale de la production Qui peut imaginer nous dit Jean Gadrey Alter co la crise avril 2009 que nous ayons besoin d une croissance annuelle quantitative de 2 qui en moins d un si cle doublerait la production actuelle pour une population stagnante Mais en revanche r duire l empreinte cologique satisfaire l immensit des besoins reconnus et non satisfaits c est la fois assurer le mieux vi
217. istrations plus repr sentatifs de la soci t de les renouveler limitation du cumul des mandats de les f miniser de les rajeunir et de les ouvrir la diversit de la population fran aise comment comprendre et pr tendre transformer une soci t laquelle on ne ressemble pas ii Mieux associer les diff rentes parties prenantes La gestion du pouvoir dans les statuts d conomie sociale est g n ralement organis e autour d une cat gorie d acteurs Le pouvoir appartient essentiellement aux clients soci taires dans les mutuelles les banques coop ratives et les coop ratives de consommateurs aux salari s dans les Scop aux adh renis et administrateurs dans les associations aux entrepreneurs dans les coop ratives de commer ants ou d artisans etc Cet unisoci tariat peut d boucher d une certaine fa on sur une d mocratie d int r ts cat goriels Or dans le monde complexe et interd pendant o nous vivons la construction de l int r t collectif doit de plus en plus passer par la bonne articulation et r solution d une pluralit d int r ts parfois divergents Deux parties prenantes importantes sont particuli rement consid rer Les salari s quelle place et quel r le pour les salari s dans les mutuelles dans les coop ratives hors Scop dans les entreprises associatives Les b n ficiaires usagers consom acteurs quelle peut tre leur place dans les entreprises ESS L ESS pourrait inventer
218. istribution et de communication tout en ass chant la tr sorerie des petites et moyennes entreprises et en r duisant encore le revenu des plus pauvres Cette aggravation des d s quilibres oriente les capitaux en qu te de rentabilit vers des productions qui sont un ferment de gaspillage de ressources naturelles et de risques cologiques elle affaiblit les classes moyennes elle largit encore l cart entre ceux dont les r mun rations et produits financiers s envolent et ceux migrants ch meurs sans domicile fixe qui sont en situation ou danger d exclusion elle cr e un l gitime sentiment d injustice et un risque de panne sur le march du fait de l insolvabilit Document de d bat nov d c 2009 23 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry C est alors que pour poursuivre et acc l rer sa progression le syst me conomique encourag par la politique de financiarisation et de lib ralisation a trouv dans le cr dit les moyens de nourrir un pouvoir d achat factice A la faveur de m canismes de plus en plus sophistiqu s les banques ont accord des pr ts sans proportion avec les revenus des emprunteurs L absence de toute r glementation op rante a produit des sp culations sans retenue sources de bulles immobili res et financi res puis de la crise que nous traversons Elle est particuli rement cruelle et injuste pour les plus fragiles mena ante au plan social colo
219. it tre le premier pas vers une valuation prospective de mani re poser collectivement les jalons d une seconde g n ration de politique publique d ESS La production de donn es fiables s av re aujourd hui indispensable pour construire un argumentaire m me d largir le cercle des convaincus et de favoriser une d marche d accompagnement au changement d chelle Document de d bat nov d c 2009 86 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 4 5 OUVRIR LA GOUVERNANCE DES ENTREPRISES AUX AUTRES PARTIES PRENANTES La crise remet en cause la norme de gouvernance d entreprise focalis e sur la cr ation de valeur actionnariale maximale et court terme norme qui tend faire des salari s la variable d ajustement de l activit et du niveau de rendement exig Le d bat sur la l gitimit de distribution de dividendes et sur les syst mes de r mun ration des financiers et des dirigeants des grands groupes pendant la crise t moigne de cette remise en cause Le slogan nous ne paierons pas leur crise mis en avant lors des manifestations souligne le foss qui se creuse entre les citoyens salari s dans leur grande majorit et les dirigeants conomiques et politiques Pour viter la rupture et ses cons quences dramatiques il y a un besoin imp ratif d affirmer un nouveau paradigme d entreprise L ESS peut fortement y contribuer La crise am ne ainsi reconsid rer le
220. ive de travailler ensemble sur un outil partag permettant d identifier et de qualifier l offre ESS gt sur l ensemble du territoire national Cet outil a pris la forme d un annuaire annuaire DEEE 2007 choisir les entreprises de l ESS gt destination des acteurs et d cideurs de la fili re cosyst mes constructeurs II pr sente les diff rents r seaux ESS du champ des cartographies de leurs Implantations 279 tablissements et des fiches pour chaque entreprise ESS pr cisant leurs domaines privil gi s d intervention Le r seau Actes if r seau solidaire d une vingtaine de lieux culturels franciliens du caf litt raire au caf musiques en passant par le th tre pour la plupart implant s dans des friches industrielles a cr avec l appui de La Nef un fonds de solidarit financi re afin de pallier les difficult s financi res conjoncturelles de lieux adh rents Immobilis e sur un compte bancaire sp cifique et r mun r une somme venant d Actes if et des membres qui souhaitent y contribuer constitue une caution et permet l organisme de cr dit partenaire d accorder aux adh rents du r seau des pr ts court terme et taux avantageux ou bien des d couverts taux avantageux et avec des conditions d obtention tr s favorables Des approches similaires sont l tude pour des f d rations d partementales de centres sociaux Document de d bat n
221. ive pilot e par Claude Alphand ry d rives des agences financi res conflits d int r t informations erron es qui ont fortement contribu nourrir la crise financi re La l gitimit d mocratique des agences de notation doit tre solidement tablie Certains estiment qu il est illusoire de vouloir pond rer des enjeux sociaux tr s diff rents par exemple mixit prise en compte du handicap formation Pourtant des pond rations de ce type existent d j dans des champs connexes l indicateur de d veloppement humain indicateur composite synth se de crit res h t rog nes esp rance de vie taux d alphab tisation PIB est par exemple devenu une r f rence internationale utilis e dans les politiques de pays en d veloppement La mise en place d une telle infrastructure de scoring sera forc ment progressive et devra tenir compte des sp cificit s sectorielles territoriales et de taille de l entreprise les approches TPE PME et grands groupes sont forc ment diff rentes ii Des labels et normes reconnues concernant le volet social SA 8000 OHSAS 18001 ou environnemental Emas ISO 14000 voire un label entreprise sociale et solidaire gt cf partie d velopper une finance solidaire et responsable Une approche interm diaire et de transition d j adopt e dans certaines r gions ou pays consiste accorder des aides financi res ou avantages sp cifiques
222. ivent au total 12 000 entreprises innovantes Outre l animation du r seau Retis travaille galement d velopper des partenariats locaux entre recherche enseignement sup rieur collectivit s territoriales et entreprises innovantes En juin 2008 Retis a publi un Pour les entreprises qui demandent en b n ficier pour la premi re fois le taux de la premi re tranche est major 50 l ann e d entr e dans le dispositif et 40 la deuxi me ann e Ce manuel r guli rement mis jour derni re version 2002 www belspo be belspo stat pdt Frascati2002 finalversion f pdf Document de d bat nov d c 2009 116 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Livre blanc 10 propositions pour favoriser l innovation en France autour du financement et d veloppement de l innovation de l augmentation du flux de projets innovants et de l am lioration des relations entre grandes entreprises et jeunes pousses innovantes Jusqu maintenant cette innovation tait essentiellement vue comme technologique Dans les incubateurs publics par exemple 5 des projets seulement sont non technologique Mais les choses voluent Exemple Alter Incub incubateur d entreprises sociales port par l URScop Languedoc Roussillon avec l appui de la R gion du Feder l Avise et de la Caisse des D p ts a b n fici d un appui marqu de Languedoc Roussillon Incubation
223. l D multiplier les formations l entrepreneuriat social et solidaire De nombreuses formations existent dans le champ de l ESS Mais elles restent centr es sur la formation de futurs charg s de mission ESS dans les entreprises les r seaux les collectivit s pas de futurs entrepreneurs ou d veloppeurs d activit s l exception notable des masters pro ESS comme celui du Coll ge coop ratif de Bretagne Master professionnel Management des organisations de l ESS Rennes Outre la chaire d entrepreneuriat social l Essec et la majeure Alternative Management HEC voici quelques exceptions qui ont en commun d avoir t mont es r cemment gt L Ecole de l entrepreneuriat en conomie sociale CRES Languedoc Roussillon destin e former les cadres et dirigeants actuels ou venir de l ESS voir proposition sur r f rentiel de l entrepreneur ESS gt L IRUP Institut R gional Universitaire Polytechnique en lien avec le master de l universit de Marne la Vall e gestion des entreprises propose une formation Entrepreneur de FESS pour entreprendre autrement donnez vous les moyens de votre r ussite Cette formation continue s adresse aux porteurs de projets ESS Elle dure jusqu 8 mois en alternance 3 5 j mois de formation th orique accompagnement individualis Soutenue par l Europe la R gion Rh ne Alpes et le Conseil G n ral de la Loire elle aboutit une certifica
224. l incubateur r gional d entreprises innovantes dans l ensemble de son parcours tout autant par la mise disposition d outils et proc dures que par le suivi rapproch de son volution Une v ritable collaboration s est instaur e entre les deux incubateurs dans la recherche de compl mentarit s les plus effectives possibles Davantage de passerelles doivent tre cr es entre l innovation dans ESS et les acteurs de l accompagnement de l innovation classique essentiellement technologique Le souci partag du d veloppement du territoire de l entrepreneuriat du d veloppement durable cr e en effet des opportunit s de collaborations financi res ou non entre acteurs de l ESS et acteurs de l innovation Pour aller dans ce sens les structures publiques d accompagnement de projets innovants notamment les incubateurs publics pourraient s engager accueillir et suivre au moins 10 de projets ESS innovants Il serait galement pertinent d explorer des possibilit s de partenariat et d exp rimentation sur l innovation sociale avec le P le de Comp titivit Finance Innovation f d r par Paris Europlace gt Le th me du dernier congr s RETIS d c 08 est Innovation facteur de renforcement des performances de nos territoires Moyens et m thodes A travers par ex l mergence et prise en compte du th me de l innovation responsable dans les travaux et actions d Os o Innovation Docum
225. l gation de services non marchands demeure l horizon ind passable des repr sentations et des pratiques d une majorit d conomistes de politiques et de conseillers techniques Cette mixit des ressources souvent complexe valoriser et mettre en oeuvre invite une expertise et un accompagnement sp cifique pas toujours int gr s par les professionnels et dispositifs d aide la cr ation d entreprise Et s agissant d aides publiques elles manent d autorit s qui ne sont pas en phase de proc dures lourdes et lentes Elles sont au nom de l imp ratif budg taire annuelles et de ce fait remises en question du fait de la conjoncture La fragilit de leurs financements entra ne une m fiance de leurs banques de leurs fournisseurs et les usagers eux m mes doutent de leur validit II devient aussi difficile de p renniser l activit plus forte raison de l largir de changer d chelle 1 Comment les riches d truisent le monde Seuil Paris 2007 Document de d bat nov d c 2009 61 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Les propositions que nous faisons au chapitre 2 1 pour une charte entre l Etat et l ESS et pour des conventions de partenariat d int r t g n ral entre toutes les parties prenantes sont de nature pallier ces difficult s Une concurrence exacerb e Ces propositions ne peuvent n anmoins viter les risques d une concurrence
226. l gient n anmoins souvent les statuts de soci t s de personnes association coop rative mutuelle Leurs salari s leurs dirigeants leurs b n voles ont aussi des profils et parcours tr s vari s anciens travailleurs sociaux militants syndicaux cadres d entreprises classiques jeunes dipl m s retrait s Certaines de ces entreprises sociales et solidaires sont 100 marchandes d autres ont recours essentiellement des ressources conomiques non marchandes et non mon taires Certaines ont plusieurs milliers de salari s d autres aucun Certaines sont tr s r centes exemple Scic cr es depuis 2002 d autres tr s anciennes exemple de pionniers des coop ratives et des mutuelles au 19 si cle Diverses dans leurs r alit s ces entreprises partagent n anmoins des caract ristiques essentielles un projet conomique au service d une finalit d utilit sociale une mise en uvre du projet fond e sur une gouvernance d mocratique et une gestion thique une dynamique de d veloppement s appuyant sur un ancrage territorial et une mobilisation citoyenne L utilit sociale est ainsi au c ur du projet des initiatives de ESS Au cours des derni res ann es les entreprises de l ESS se sont d velopp es dans des services d int r t g n ral qu une conomie engag e dans la poursuite d mesur e du profit ignore faute de rentabilit entreprises adapt es aux personnes handicap es logements
227. l explosion des r mun rations La pr sence d administrateurs salari s comp tents est de ce point de vue un atout Elle permet aussi et des tudes l ont montr de faire progresser et de renforcer la construction d un esprit et d une culture d entreprise partag e v ritable facteur de comp titivit et de diff renciation Dans cette perspective il est n cessaire de cr er les conditions d un bon exercice de ce mandat par les salari s formation carri re et en amont de travailler susciter des candidatures parmi les salari s et de donner aux candidats les moyens de mener campagne lors de la d signation des administrateurs il Instaurer un droit de reprise des activit s par les salari s sous forme de coop rative ou de mutuelle en cas de licenciements collectifs de fermeture de site de d localisation ou de transformation ou cr ation de nouvelles activit s Exemple de reprise en Scop Cepam LCAB Jayot Ceralep Ce droit ne peut tre r ellement effectif que s il est accompagn d un appui financier des salari s repreneurs Par exemple en leur permettant de r cup rer en une fois un an ou plus d indemnit s ch mage en vue de les investir dans l entreprise ce type de dispositif existe en Espagne et est l tude en Angleterre il gt Un largissement des pr rogatives des comit s d entreprise et des autres repr sentations des salari s CHSCT D l gu s du personnel avec par exemple id
228. lace un r f rentiel partag de l utilit sociale Les acteurs classiques du financement sont habitu s des d marches de reporting standardis les investisseurs ont besoin d une rationalisation de l information L exemple de la micro finance est ce titre int ressant le champ des IMF institutions de micro finance est all progressivement vers un reporting standardis et harmonis via l organisation CGAP ce qui a permis ensuite d attirer des investisseurs Une cl du changement d chelle r side ainsi dans la capacit b tir un r f rentiel partag probablement au niveau europ en et avec de fortes sp cificit s sectorielles et nationales sur les dimensions sociales et cologiques pour permettre de mesurer l impact d int r t g n ral et de comparer les performances des entreprises sociales et solidaires entre elles et avec les entreprises classiques Certains acteurs de la finance solidaire commencent d ailleurs pratiquer des notations du niveau d utilit sociale des entreprises financ es sur la base d approches sectorielles Voir aussi la partie valuer les impacts sociaux et environnementaux des entreprises et favoriser leurs bonnes pratiques Une telle d marche d harmonisation du reporting permettrait aussi de mieux int grer le financement d entreprises ESS dans les crit res des investisseurs ISR investissement socialement responsable et de proposer un contre r f rentiel celu
229. lation aux administrateurs aux salari s aux autres parties prenantes sa pratique particuli re du leadership et des fonctions manag riales et commerciales sa gestion financi re originale li e lhybridation des ressources Vers un r f rentiel de l entrepreneur social et solidaire Les travaux portant sur ces questions sont encore rares Citons quelques initiatives existantes en cours ou venir Le r f rentiel europ en de l entrepreneur social Universit coop rative europ enne Dans le cadre d un programme europ en Leonardo Da Vinci le Groupement des Coll ges Coop ratifs et ses partenaires universit s centres de recherche centres de formation et f d rations de coop ratives de Belgique ltalie Espagne et Portugal regroup es au sein de l Universit coop rative europ enne ont analys le m tier d entrepreneur social partir des travaux du r seau EMES et d enqu tes men es aupr s d entrepreneurs ESS de ces diff rents pays Un r f rentiel m tier a t labor en 2002 partir de la m thode ETED du CEREQ Ecole d entrepreneuriat en conomie sociale FEES CRES Languedoc Roussillon Con ue l initiative d acteurs de l ESS de Languedoc Roussillon soutenue par la R gion par de grandes entreprises coop ratives et mutualistes et par l Europe programme Equal l EEES s adresse aux dirigeants b n voles et salari s d entreprises de l ESS aux porteurs de
230. le Pluralit des modes d allocation des ressources la mise en concurrence pouvant s av rer dans bien des cas moins efficace que la redistribution publique mais aussi que de nombreuses formes de partenariats et de coop rations entre acteurs et institutions Pluralit des conceptions et des indicateurs d une richesse non r ductible une production mat rielle sans limite et la marchandisation sans fin de l activit humaine La richesse d une soci t mais aussi sa capacit de r silience des chocs externes ou des crises tiennent la pr servation de cette biodiversit conomique mise mal ces derni res ann es par les tenants du tout march La crise vient rappeler combien les soci t s qui n avaient pas tout mis sur la financiarisation de leur conomie et la mise en concurrence permanente font aujourd hui preuve d une capacit d adaptation plus forte La reconnaissance d une conomie plurielle a des incidences politiques multiples dans les politiques d innovation d appui et de financement de la cr ation d entreprise d ouverture du dialogue social d autres repr sentants employeurs de r gulation de la commande publique d largissement et de choix des indicateurs de richesse Par ailleurs l affirmation de cette conomie plurielle ne se limite pas la recherche d un nouvel quilibre entre march et Etat Elle s appuie largement sur un troisi me pilier issu de la soci t civile organis e et
231. le et lisible pour le consommateur qui ne tire pas vers le bas socle minimal d exigences sociales et environnementales mais qui tire vers le haut et r ponde v ritablement la forte attente de lisibilit et de garanties des consommateurs Une approche simple pourrait consister avoir 3 ou 5 niveaux de qualit A B C D E comme il en existe pour les missions CO des automobiles ou de l lectrom nager Des ONG comme WWF ou Greenpeace laborent d j des classements de ce type dans le champ de l high tech et de l lectrom nager et leurs valuations ont un impact sur les producteurs iii Viser terme l ensemble des produits de consommation Pour pr venir et informer s rieusement le citoyen des cons quences de son acte d achat la tra abilit doit concerner l ensemble des produits ceux qui respectent le d veloppement durable et sont souvent labellis s comme ceux qui ne le font pas Ces trois principes tant act s tiquetage social et environnemental r gulation publique p rim tre tendu terme tous les produits de consommation la mise en uvre d une telle proposition est forc ment progressive sur la dur e et doit r sulter d un d bat pluraliste avec l ensemble des parties prenantes Qui plus est le cadre informationnel ne peut tre strictement fran ais et doit aussi s appuyer sur des r f rentiels internationaux Il pourrait tre envisag de commencer avec un jeu limit de quelques ind
232. le et solidaire se 102 Attirer davantage les investisseurs de droit commun via la mise en place d un label entreprise sociale et solidaire et ou d un r f rentiel de reporting social ss 103 Mettre en place un CRA Community Reinvestment Act la fran aise 105 Reconna tre et diffuser une autre approche du risque financier et bancaire 106 4 8 Faire merger une nouvelle g n ration d entrepreneurs sociaux et solidaires 107 Construire un r f rentiel m tier de l entrepreneur social et solidaire 000nn00nnnn0nnnnannnnannnnnnrnnnnrnnnnrrnnnrnnnnni 107 D velopper des actions de sensibilisation entrepreneuriat social et solidaire 108 D multiplier les formations l entrepreneuriat social et solidaire 0 nnnn00nnnnnnennnennnnnnnnennnnnnrnrnnresrnrrrresenrrresennnee 110 Document de d bat nov d c 2009 2 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D velopper des dispositifs permettant de faire mieux rencontrer projets et entrepreneurs solidaires 111 4 9 D velopper l iINNOVAIONn Sociales a rasmninetie ones 113 Cr er une avance remboursable Os o Innovation sur de l innovation sociale soannnensnnnnnnsnnnrnsenrrrerenrrrerene 115 Adapter et promouvoir le Cr dit d Imp t Recherche sur les activit s de R amp D sociale 116 Ouvrir les structures publiques d accueil et d accompagnement des entreprises
233. le ne porte pas sur un projet de d veloppement durable du territoire auquel les acteurs de l ESS aspirent et peuvent contribuer avec d autres acteurs locaux Si l on ne souhaite pas cantonner l ESS dans un seul r le d insertion et de r paration sociale deux sc narios sont envisageables L ESS comme facteur de valorisation des ressources locales au service de l attractivit des territoires Ce positionnement est souvent mis en avant lorsque l action de ESS est per ue comme participant la constitution de milieux innovateurs producteurs d externalit s territoriales positives Qualification de la main d uvre gestion pr visionnelle des comp tences valorisation du patrimoine et de l environnement aides la reprise d activit productive mutualisation et coop ration entre acteurs et entreprises etc l ESS contribue l attractivit du territoire qui est de plus en plus la condition d une insertion positive dans une conomie mondialis e Le territoire est alors le produit d un projet entrepreneurial l utilit territoriale explicite et n goci e Plus ambitieux encore est de faire de l ESS le moteur d un autre d veloppement territorial Relocalisation des activit s conomiques p les de coop ration production locale d nergie circuits courts entre producteurs et consommateurs orientation locale de l pargne par la finance solidaire exp rimentations de monnaies sociales valorisation de savoir faire anciens et r
234. les mais ce sont les fonctions centralis es en particulier les banques de financement et d investissement comme Natixis celles qui ont chapp au contr le coop ratif Les banques de base n ont pas d failli mais insuffisamment contr l leurs organismes centraux qui ont d velopp des Strat gies hors sol Il faut ajouter que le m lange des genres avec la bourse a aggrav le probl me Les deux foyers de perte des Banques Populaires et Caisse d Epargne ont t la salle des march s log e dans l organe central des Caisse d Epargne 750 M en 2008 et la filiale commune Natixis cot e en Bourse 2 8 Md de pertes en 2008 Le mod le coop ratif ne s est pas montr moins performant que le mod le commercial Ce sont les d rives des organes centraux qui ont pris des risques excessifs Ce ne sont pas les principes coop ratifs qui doivent tre remis en cause mais bien leur non application Ces principes sont d une grande actualit r mun ration limit e du capital qui vite la finance impatiente impartageabilit des r serves qui en font des entreprises interg n rationnelles double qualit de soci taires et de clients qui permet au client de mieux conna tre sa banque et faire entendre sa voix et la banque de r duire son risque capital acquis sur la confiance du soci taire L enjeu est donc de revenir aux fondamentaux coop ratifs et pour cela Affirmer le besoin de r
235. let cologique etc Mais il s explique aussi pour de mauvaises raisons certains labels sont de simples outils marketing utilis s pour exploiter la mode du d veloppement durable Leur qualit est in gale Il ny a par exemple encore aucune restriction l utilisation du terme commerce quitable Alors comment trier le bon grain de l ivraie 62 Explication du Grenelle de l environnement compl ter L engagement 217 G n raliser les informations environnementales pr sentes sur les produits et services et L engagement 201 D velopper l tiquetage environnemental et social des produits secteur par secteur partir de r f rentiels rigoureux et transparents tablis en associant une expertise pluraliste et accr dit e dont expertise des partenaires environnementaux et sociaux et des associations de consommateurs en coh rence avec le cadre communautaire Document de d bat nov d c 2009 121 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Une r gulation publique co construite avec les diff rentes parties prenantes est donc n cessaire pour sortir de la confusion et tablir des r gles du jeu claires quitables et exigeantes d autant plus que les labels concernent surtout des produits relativement simples ou clairement structur s Max Haavelar par exemple ne porte que sur les mati res premi res Cette r gulation pourrait aboutir un syst me simp
236. leur mise en uvre Qui plus est les ph nom nes de concurrence entre entreprises ESS d un m me secteur ou territoire existent et sont m me parfois tr s affirm s malgr les apparences et les discours qui tendent les relativiser voire les ignorer Dans un contexte de crise et de mutations des politiques publiques r forme des collectivit s en 2009 LOLF RGPP le renforcement des partenariats entre entreprises de l ESS constitue pourtant un enjeu important pour l avenir du secteur non pas pour cultiver un entre soi mortif re mais pour Sortir de l isolement favoriser la construction d un sens partag renforcer le sentiment d appartenance une m me communaut ouverte et offensive permettre aux entreprises ESS de se rencontrer d changer de mieux se conna tre en vue de d velopper leurs partenariats flux d affaires mutualisation et r duction des co ts nouveaux march s bonnes pratiques et de faire davantage syst me Atteindre une taille critique pour s imposer comme interlocuteur territorial incontournable tre en capacit de r pondre des appels d offre de taille significative et ou exigeant des d lais rapides diversifier et renforcer le mod le conomique r sister l arriv e du priv lucratif ou des volutions r glementaires Cette volont de mutualisation et de coop ration peut se traduire de diff rentes mani res de la plus souple la plus int gr e gt
237. liant les conventions de reclassement ou les contrats de transition professionnelle en relan ant les postes d insertion et emplois aid s ont t les premi res solutions mises en avant par le gouvernement Outre que leurs effets s puisent face la mar e montante du ch mage ces mesures tablent sur un retour pour le moins al atoire de la croissance Les discours volontairement optimistes sur une sortie prochaine de la crise r sistent difficilement l analyse Peut on attendre fin 2010 pour envisager une d crue du ch mage aux contreparties plus qu inqui tantes en termes de pr carisation accrue l emploi et d augmentation des travailleurs pauvres N est il pas temps d envisager un autre sc nario celui d une cr ation d emplois de qualit sans attendre le retour de la croissance pour reprendre la proposition de Jean Gadrey 2009 Il s agit de fonder la prosp rit sur l am lioration de qualit de vie et la durabilit des produits plut t que sur une augmentation des quantit s produites et de la productivit du travail qui ne tient pas compte des d gradations du bien tre des populations et des destructions du capital naturel et des ressources non renouvelables Passer d une politique du niveau de vie celle de la qualit de vie Roustang suppose de ne pas attendre de l accroissement du PIB la solution la crise de l emploi mais d investir dans des activit s plus fort contenu en travail Un tel sc nario est envisage
238. lit partag e entre diff rents acteurs et institutions locales en s inspirant par exemple des corporations de d veloppement conomique communautaire CDEC au Qu bec Ce dialogue territorial pourrait tre le terrain privil gi d un certain nombre d exp rimentations pour r orienter les politiques conjoncturelles d emplois aid s et d insertion vers des politiques d investissement local de moyen terme Plusieurs pistes sont explorer D abord la globalisation territoriale de certains financements d emplois aid s de mani re consolider et p renniser des emplois dans la dur e et sortir d une logique de sectorisation qui fait fi des besoins sur les bassins d emploi Ensuite pourquoi ne pas imaginer une r allocation des cr dits d insertion non affect s pour constituer des groupements conomiques solidaires Certains postes d insertion sont parfois non pourvus du fait de la baisse d activit de certaines entreprises et associations d insertion aujourd hui fragilis es par la crise Enfin le dialogue territorial pourrait faciliter l exp rimentation d entreprises de reconversion dans le cadre de plans sociaux touchant des salari s de premier ou second niveau de qualification Pour viter la pr carisation d une partie du personnel licenci et la perte de savoir faire pour les territoires il s agit de proposer l entreprise en accord avec les repr sentants du personnel d investir une partie des financements d di s au
239. lliers de salari s plus de 2 millions de salari s soit pr s de 10 de l emploi en France et 12 de l emploi priv Insee Observatoire CN CRES Recherches amp Solidarit s En se basant sur la vision la plus large on constate qu entre 2005 et 2006 pr s d un emploi sur cinq a t cr par les entreprises de ESS en particulier dans l ducation la sant l action sociale le commerce et les services aux entreprises Insee que le nombre de salari s a progress de 17 entre 2000 et 2008 soit un gain consid rable de 328 000 emplois que la masse salariale distribu e a cru de 15 sur la m me p riode pour atteindre 47 milliards d euros en 2008 R amp S que ESS repr sente environ 6 7 du PIB Addes Les ISBL institutions sans but lucratif dont beaucoup voluent dans l ESS d gagent une valeur ajout e gale 3 du PIB fran ais Insee Les recettes d activit s publiques ou priv es repr sentent pr s de la moiti du budget des associations une majorit d entreprises ESS sont associatives plus que les subventions publiques qui ne constituent qu 1 3 des ressources 34 3 Les cotisations p sent elles 12 du budget et les dons et m c nat 5 CNRS Matisse 20005 2006 Plus de 14 millions de fran ais sont b n voles actifs dans une ou plusieurs associations Leur travail cumul repr sente pr s d 1 million emplois quivalents temps plein gt CNRS Matisse 20005 2006 L in
240. ment sur les territoires la mettant en contact avec les besoins et les acteurs locaux La puissance de ces principes projet e sur la soci t dans son ensemble fait de l ESS un laboratoire o s laborent les objectifs et les moyens d un d veloppement permettant une sortie de la crise par le haut Peu peu se constituent dans ESS un savoir faire et des priorit s Parmi celles ci les enjeux cologiques et sociaux sont troitement li s Cette orientation freine n cessairement la recherche d un profit d mesur elle redonne le pouvoir aux citoyens renforce par l l exercice de la d mocratie et la capacit de mobiliser tous les acteurs et toutes les ressources sur les territoires En cela aussi l ESS est un laboratoire Ces enjeux de sortie de crise par la force de l ESS et par sa contagion ne sont pas sans d fis Internes en raison de sa double vocation conomique et sociale de son mode d mocratique de gouvernance de la diversit et complexit de ses activit s Externes car elle est soumise tant aux conditions du march qu la fragilit l insuffisance de ressources qu entra ne sa vocation sociale elle subit les effets d une pression id ologique qui n est pas favorable l action collective L ESS n est pas l abri de risques de d rives alt rant sa nature et le r le de ESS que la crise amplifie mais qui mis en vidence ont plus de chance d tre surmont s Nous aborderons tous ces probl mes dans le pr
241. ments d employeurs CERGE anim par France Joubert 1 3 Voir ce sujet Tourisme responsable Cl d entr e du d veloppement territorial durable Guide pour la r flexion et l action dir Alain Laurent ditions chroniques sociales 2009 Objectifs plein emploi http web ope lu 2 Collectif Equitess http equitess blogspot com Document de d bat nov d c 2009 80 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Exemples ARTIS h tel d activit s artisanales et solidaires de 4000 m2 sur l agglom ration grenobloise propose une offre multi activit s de qualit Soutenu par Grenoble Alpes M tropole ARTIS regroupe des structures d insertion par l activit f conomique des entreprises d conomie solidaire coop ratives ou associatives et des entreprises artisanales Au del d une mutualisation de moyens ce lieu vise favoriser les synergies conomiques et les projets communs comme par exemple la mise en uvre de clauses d insertion dans les march s publics ce jour plus de vingt entreprises sont associ es la gestion collective du site repr sentant pr s de 130 emplois dont une trentaine d emplois d insertion http www lametro fr 364 artis htm Dans le prolongement de sa politique en faveur de ESS la commune de Ramonville St Agne et la Communaut d agglom ration du Sicoval sud est toulousain ont r serv pr s de 4 hectares pour une nouvelle
242. ments durables et solidaires S inspirant des meilleures exp riences trang res Obama a par exemple cr un fonds d innovation sociale de 50 M pour acc l rer le changement d chelle des innovations sociales fort impact et potentiel de diffusion ce FIIS pourrait tre le d clencheur d une r volution dans le champ de l innovation et la premi re brique significative d une politique ambitieuse de la France sur le sujet 11 D velopper la monnaie SOL sur 100 territoires solidaires avec 10 000 entreprises partenaires et 100 000 Solistes Le Sol a pour projet de diffuser sous forme de carte puce une monnaie compl mentaire fonctionnant comme des points fid lit s mais visant faciliter la vente de produits solidaires l acc s aux services d int r t g n ral des collectivit s territoriales et les changes b n voles entre particuliers Elle s appuie sur le r seau Sol ensemble des entreprises et partenaires qui adh rent cette monnaie Exp riment dans cinq r gions fran aises Alsace Bretagne Ile de France Nord Pas de Calais et Rh ne Alpes la proposition vise d ployer le projet Sol de nombreux territoires avec pour objectifs de d velopper la coop ration entre entreprises de l ESS et citoyens favoriser les activit s d entraide entre personnes et permettre l acc s des biens et services des personnes en difficult 12 Introduire des modules de sensibilisation et formation FESS dans l en
243. mine T d tient 10 de Coolrec France Groupe Van Gansewinkel maison m re de Coolrec 17 d Envie2e Nord 90 salari s Partenariat gagnant gagnant compl mentarit m tier n cessit d un partenaire industriel financier et technologique pour Envie2e Nord int r t de Coolrec pour la d marche sociale et les retomb es positives sur le territoire et en termes de renomm e SFS Intec France fixations et composants pour menuiseries et charpente et l entreprise d insertion Sdava collaborent depuis 8 ans Apr s une mont e en puissance progressive Sdava s est vu confi pour sa proximit sa r activit et sa flexibilit la sous traitance de conditionnement montage et parach vement 500 K an Fleurs de Cocagne et Auchan fondation sont en train d exp rimenter le lancement d un nouveau projet Auchan aide Fleurs de Cocagne dans son lancement financi rement mais aussi sur le plan de la distribution de la commercialisation et du marketing Auchan y voit de son c t un laboratoire sur de nouvelles fa ons de d velopper de l activit par une relocalisation de l conomie Claires amp Mer ESAT 65 salari s cr e en 2005 en Charente Maritime bassin d Ol ron vise permettre des personnes handicap es de s int grer en milieu ordinaire et au del de pr server la tradition aquacole de la r gion et le patrimoine naturel Objectifs concilier m tiers de la mer et ha
244. mp tences des personnes Cette transformation d un Etat social r parateur vers un Etat pr voyant M da 2009 conduit pr f rer le d veloppement de services d int r t g n ral plut t que de nouvelles prestations sociales Delors Doll 2009 L ESS porteuse d une grande part de ces services serait n cessairement concern e Investir long terme dans l ESS Une tude en cours sur les organisations non financi res appuy es par France Active montre que les organisations de l ESS re oivent en moyenne 235 500 euros de subvention et paient 35 500 euros de taxes l Etat soit un soutien net de 200 000 euros qui permettent de reverser 657 000 euros de salaires et charges sociales Pour un euro de soutien net vers par l Etat les organisations de l ESS reversent 3 15 euros de salaires et charges sociales L Etat fournit 19 des ressources de long terme de ces organisations et participe hauteur de 1 3 environ leur cr ation de valeur 200 000 net de soutien l exploitation pour une VA au c ut des facteurs de 630 000 euros en moyenne Les pouvoirs publics pr f rent donc subventionner plut t qu investir dans les organisations de l ESS La logique de subventionnement porte ses fruits en permettant pour chaque euro de subvention accord un retour sur investissement positif vers sous forme de salaires et charges sociales N anmoins les organisations de l ESS ont besoin d investissements publics po
245. mple La production d un rapport de d veloppement durable doit devenir aussi normale que la production d un compte de r sultat ou d un bilan annuels Bien s r cette extension ne peut tre que progressive et il faut galement r fl chir des d marches adapt es simplifi es et soutenues financi rement pour les TPE et PME Cette d marche de reddition ne doit pas se limiter au remplissage d un catalogue d indicateurs Elle doit s accompagner d une v ritable d marche de questionnement et d valuation des pratiques dans une logique de progr s continu exemple du Bilan Soci tal CJDES Il y a besoin d accompagner les entreprises dans ce v ritable changement culturel Si le bilan de la loi NRE est mitig c est aussi parce que cette loi n a jamais t accompagn e de formation d information et d outillage voire de soutien financier des entreprises concern es Autre difficult int grer qui rendre compte Le reporting NRE est focalis sur les actionnaires Mais si demain les entreprises doivent rendre compte aux diff rentes parties prenantes comment traiter l h t rog n it des attentes Les diff rentes parties prenantes ont des enjeux propres elles ne sont en effet pas int ress es par les m mes informations iii En traitant avec la m me importance les informations sociales et les informations environnementales Le Grenelle de l environnement a mis l accent sur ces derni res La Grenelle 2 pa
246. n charge notamment d informer et former les citoyens et les associations de consommateurs Il dite notamment la revue 60 millions de consommateurs La consommation responsable est un th me de plus en plus trait par INC qui consacre r guli rement des dossiers cette th matique L INC int gre galement de plus en plus dans ses tests produits un volet environnemental et ou soci tal Enfin PINC participe un projet europ en Consumer Citizenship qui associe des quivalents INC et universit s europ ens en vue de produire des outils p dagogiques pour la consommation responsable Une mission consommation responsable au sein de l INC capitaliserait ces premi res initiatives et irait plus loin en termes d outillage et de sensibilisation notamment au niveau du syst me ducatif et au sein des administrations publiques consommation PME industrie d veloppement durable etc Cette mission associerait les acteurs de la consommation responsable notamment ESS et les associations de consommateurs les plus engag es sur le sujet comme CLCV Consommation logement et cadre de vie ou ALLDC Association L o Langrange pour la d fense des consommateurs Document de d bat nov d c 2009 127 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry ENJEU 2 AGIR SUR L OFFRE a D velopper quantitativement et qualitativement l offre et les fili res responsables Mettre en place un plan
247. n de la qualit de l emploi Parmi les services la personne ceux la petite enfance et aux personnes g es pour faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale sont particuli rement d velopper La promotion d emplois de qualit et la garantie de revenus convenables notamment pour les femmes fortement pr sentes dans ces secteurs sont une des conditions pour pr venir la pauvret des enfants notamment dans les familles monoparentales et pour garantir un taux d emploi suffisamment lev pour assurer la soutenabilit future du syst me de protection sociale Cela suppose une inflexion des politiques actuelles Les plans de d veloppement des services la personne continuent favoriser le d veloppement de l emploi direct en gr gr par les particuliers employeurs au d triment des organismes d aides domicile qui sont Document de d bat nov d c 2009 73 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry pour une large majorit des associations Ce choix historique de la France pour l emploi direct constitue une singularit europ enne qui t moigne d un choix implicite de soci t pour la cr ation d emploi de service mal r mun r et peu s curis Si le r gime prestataire n est pas en soi un gage de stabilit de l emploi il est le seul proposer un cadre d am lioration durable de l emploi comme l attestent de nombreux exemples Moduler les ai
248. n originalit tient la participation des acteurs de l conomie sociale et solidaire dans le processus d identification de pr instruction et de suivi des projets avec la constitution de groupes d appuis partenariaux pour les p renniser Autre dispositif int ressant Creactives en r gion Paca qui soutient la cr ation et la consolidation d activit s de l conomie sociale et solidaire qui r pondent des crit res de d veloppement durable Son int r t est aussi de mettre en place des conventions pluriannuelles qui int grent une valuation r guli re des projets Cependant d finir les crit res pertinents d un appel projets et obtenir un budget propre ne suffit pas favoriser l innovation socio conomique ll faut aussi des changements politico administratifs dans les mani res d instruire d valuer et de s lectionner les projets d accompagner et de former les entrepreneurs de prendre en compte la mixit des ressources et de renforcer les capacit s d autofinancement des initiatives Le soutien des r gions est parfois plus cibl en privil giant un type sp cifique d entreprises C est le cas de programmes d appui la cr ation de Soci t coop rative d int r t collectif Scic Un tiers de la centaine de Scic existantes ont des collectivit s locales dans leur tour de table Les collectivit s locales s int ressent la fois l obligation d utilit sociale des services rendus et l impossibilit de d
249. nce et de la CDC Caisse des d p ts et consignations 2 Agence Proven ale de l conomie alternative et solidaire APEAS Pour une pr sentation par Marc Alphand ry de la d marche base de donn es des initiatives solidaires BDIS cf http www apeas fr IMG pdf d57_web pdf 2 http www ressources solidaires org Site Internet participatif des acteurs et structures de l conomie sociale et solidaire sur l agglom ration grenobloise http www alpesolidaires org Document de d bat nov d c 2009 85 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry S agit il avant tout de d marches identitaires visant construire ou renforcer une identit commune entre diff rents acteurs entreprises et r seaux m me d agir ensemble sur un territoire Parviennent elles sensibiliser au del du premier cercle des convaincus les autres acteurs conomiques les m dias et les citoyens Voil autant de questions qui m ritent d tre trait es l chelle de diff rents territoires de mani re favoriser la diffusion et la duplication d exp riences d innovations et d outils Elles appellent une articulation entre les valuations quantitatives et statistiques des donn es existantes avec des tudes plus qualitatives et sectorielles tant sur l impact des initiatives et entreprises soutenues que sur les politiques elles m mes Plus largement ce travail transversal de mutualisation pourra
250. ndicap jouer la mixit entre travailleurs accident s et handicap s mentaux investir des secteurs en crise mais potentiellement haute valeur ajout e La p che est un secteur o le reclassement des accident s du travail n est pas organis la diff rence des agriculteurs ou des m tiers du b timent Ce sont pourtant 10 des professionnels de la mer qui sont touch s Claires amp Mer b n ficie du soutien actif des acteurs locaux de la p che f d rations professionnelles et des lus de la commune ostr iculteurs pour la plupart La Scic Lilas soci t lilloise d auto partage cofond e par le groupe europ en de transport en commun K olis qui a financ une partie de l investissement et du d marrage et a aussi garanti un emprunt de 150 K Lilas compte diff rents coll ges dans sa gouvernance fondateur Keolis usagers et structures d ESS collectivit s entreprises partenaires salari s La soci t Caisse Commune pionni re de l autopartage en France est aussi un partenaire cl de Lilas Partenariat entre Lorval filiale Sita et l entreprise d insertion Valoprest sur la gestion pr visionnelle des emplois et comp tences manoeuvres caristes chef de production 10 salari s de Lorval sur 27 sont issus de l insertion Partenariat entre Groupe Stalaven et l ETTI Alter C tes d Armor sur le recrutement d int rimaires en insertion 96 en 2007 pour diversifier les pro
251. ndicateur parfait ne doit pas conduire l immobilisme L indice de d veloppement humain du PNUD ou l empreinte cologique sont malgr leurs imperfections des signaux efficaces pour alerter les d cideurs et l opinion du d couplage entre croissance conomique bien tre social et soutenabilit cologique En reprenant les propositions de Patrick Viveret Dominique M da et du collectif FAIR Forum pour d autres indicateurs de richesse il est donc urgent d largir les indicateurs de richesse condition d un possible d bat d mocratique sur une autre vision du progr s Plusieurs pistes d j voqu es sont rendues plus urgentes avec la crise Am liorer et int grer dans la comptabilit nationale des indicateurs non mon taires de bien tre de sant sociale et de d veloppement durable Malgr leurs insuffisances les marges d am lioration de nombreux indicateurs compl mentaires au PIB sont importantes et m ritent un investissement soutenu de la collectivit Comme le recommande le Conseil conomique social et environnemental CESE dans un r cent rapport sur les indicateurs de d veloppement durable une premi re t che est d intensifier la production de donn es dans les domaines sociaux et environnementaux dont la fiabilit et la fr quence font d faut Outre lIDH ou l empreinte cologique les d marches telles que l indicateur de bien tre conomique d Osberg et Sharpe le barom tre sur les in galit s sociales
252. nds de garantie mais ils pourraient tre aussi consid rablement d velopp s Ces constats plaident pour une r flexion sur un CRA la fran aise Une transposition du CRA est aussi l tude en Angleterre Une mission d tude pourrait tre lanc e pour travailler sur les modalit s concr tes d une transposition en France dans un contexte culturel et institutionnel tr s diff rent des USA et identifier de premi res exp rimentations ou banques pilotes sachant que l chelle europ enne est essentielle Reconna tre et diffuser une autre approche du risque financier et bancaire Suite la crise financi re et alors que les anciennes habitudes reviennent vite voir par exemple les 140 milliards de bonus provisionn s par les banques am ricaines en 2009 il est essentiel d affirmer la n cessit de mieux reconna tre les pratiques solidaires et au del d imposer une autre approche du risque pour l ensemble des acteurs i Mieux reconna tre les pratiques et sp cificit s des financeurs solidaires Introduire des sp cificit s sur les banques solidaires dans B le Ill les r glements bancaires actuels ne permettent pas de d velopper des pratiques de banque solidaire grande chelle Il y a besoin de faire reconna tre leurs sp cificit s au niveau international Des travaux allant dans ce sens ont t enclench s par Banca Etica et La Nef Par ailleurs un goulot d tranglement majeur qui blo
253. nementaux le spectre d approches est large et pluriel chacune des approches tant plus ou moins adapt e et pertinente en fonction du secteur d activit de la taille de l entreprise ou de son territoire Deux approches inspir es du laboratoire de ESS nous paraissent notamment approfondir i D velopper des instances de dialogue et de concertation des parties prenantes au niveau territorial De par son ancrage territorial VESS pourrait avoir un r le moteur sur cette structuration du dialogue des parties prenantes compl ter partir des travaux du Forum Citoyen pour la RSE ii Instaurer une repr sentation des diff rentes parties prenantes au sein du conseil d administration de l entreprise en s inspirant par exemple comme c est le cas dans des Scic soci t coop rative d int r t collectif L exemple des Scic Soci t s coop ratives d int r t collectif La Scic se caract rise par la possibilit d un multisoci tariat Si salari s et b n ficiaires sont obligatoirement associ s chaque Scic peut ventiler son soci tariat selon des cat gories propres un salari peut tre identifi comme fondateur une collectivit comme b n ficiaire L Observatoire des Scic a identifi 70 appellations diff rentes 95 des Scic ont ainsi une cat gorie salari s 62 une cat gorie b n ficiaires 36 une cat gorie collectivit s 30 une cat gorie b n voles 25 une
254. niversalit de leurs services La croissance de la production credo largement partag masque alors le d s quilibre croissant entre une certaine forme d abondance et l abandon de pans entiers de l int r t g n ral Ce renoncement se manifeste aussi bien dans les sph res financi res et marchandes peu soucieuses de l environnement que dans le secteur non marchand ou mixte pour les besoins individuels et collectifs non ou peu solvables mais dont l utilit est vidente Parmi ceux ci figure l urgence cologique elle est la fois une d fense de l environnement contre sa d gradation et la dilapidation ou la pollution des ressources naturelles une protection contre les risques climatiques une pr vention contre les pratiques nuisibles aux g n rations futures Elle est n anmoins souvent sacrifi e aux comportements des producteurs des distributeurs et des financiers motiv s par l app t de gains imm diats et ceux des consommateurs d sinform s par un marketing insistant Ces d s quilibres li s l ins curit de l emploi l insatisfaction des besoins sociaux l insouciance cologique ont t fortement aggrav s par l ampleur de la d r gulation au cours des trois derni res d cennies des flux financiers sans rapport avec la production r elle se sont surmultipli s ils ont contribu concentrer des capitaux consid rables dans la sph re financi re et dans des groupes mondiaux de production de d
255. nomiques et du progr s social www stiglitz sen fitoussi fr Thierry M 2009 Mission relative la prise en compte des sp cificit s des services d int r t g n ral dans la transposition de la directive services et dans l application du droit communautaire des aides d Etat Rapport IGAS Rencontres de l exp rimentation sociale en Europe 21 22 novembre 2008 Dossier participant Grenoble Acc s R seau Entreprendre Note de synth se Groupe de travail sur les nouveaux mod les conomiques r seau Entreprendre programme Entreprendre Autrement octobre 2008 Retis Livre blanc 10 propositions pour favoriser l innovation en France juin 2008 Acc s Revue Associations Regroupements transmissions les associations aussi sont concern es octobre 2007 n 26 Acc s Rencontres de l Observatoire de la gouvernance du CJDES 2007 2008 R f rentiel europ en de l entrepreneur social Universit Coop rative europ enne Programme Leonardo da Vinci f vrier 2003 R gion Nord Pas de Calais Des indicateurs r gionaux de d veloppement humain dans le Nord Pas de Calais et en Wallonie Etudes prospectives r gionales n 10 juin 2006 Acc s R seau Cocagne D marche qualit et d veloppement durable pour une approche d veloppement durable d un Jardin de Cocagne 2007 R seau Entreprendre Panorama 2007 synth se Programme Entreprendre Autrement Rousseau F L utilit sociale terrain de jeu en
256. ns chercher une rentabilit maximale Le poids conomique et social de l ESS prend v ritablement son sens rapport son activit sur certaines fili res et son impact dans les territoires Document de d bat nov d c 2009 31 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Une force conomique et sociale sur les fili res L ESS occupe une position tr s significative sur certains secteurs d activit 90 des tablissements pour personnes handicap es 45 des maisons de retraite plus de 60 des services la personne sont des associations qui demeurent malgr la concurrence accrue des entreprises les organismes agr s les plus importants avec plus de 80 de l emploi salari et plus de 90 des heures prest es et en termes d emplois salari s plus de 80 des emplois L ESS dont une des vocations est de r pondre des besoins sociaux et soci taux mal satisfaits ou mergents est tr s pr sente sur le champ des services L ESS positionn e sur des fili res d int r t g n ral L ESS un acteur cl des services la personne Les services la personne sont un des axes majeurs des politiques sociales et de l emploi depuis plusieurs ann es PESS en particulier les associations est un acteur historique de ce champ d activit s que ce soit dans l aide domicile aux personnes g es l accueil des jeunes enfants ou les services m nagers Malgr la
257. ns renforc es permettraient galement de davantage r fl chir et harmoniser les crit res de s lection des entreprises ESS consommation responsable aujourd hui pratiques multiples et parfois au cas par cas d approfondir les d bats en interne sur le bio l quitable etc sans troubler les consommateurs de mutualiser des moyens de mobiliser plus facilement des financements pour communiquer ou investir sur de la R amp D de cro tre et de d velopper l offre et surtout se faire davantage conna tre et reconna tre par les consommateurs Si les acteurs de l ESS ne s engagent pas dans cette direction avec force ils laisseront aux acteurs conomiques traditionnels le soin de dominer l offre durable dans laquelle ils ne voient que de nouveaux moteurs de croissance verte Sans pour autant remettre en question le mod le conomique global Pour ce faire ils s appuieront comme souvent sur les innovations conomiques sociales et environnementales imagin es dans des laboratoires de la soci t civile et de l ESS iv L autoproduction On pourrait tout aussi bien parler d autoconsommation que d autoproduction lorsqu un m nage produit des biens et des services pour lui m me ou ses proches au lieu de les acheter sur le march L autoproduction continue d avoir une importance consid rable dans nos conomies modernes comme le prouvent toutes les estimations de la production domestique
258. nsommateurs organisations de solidarit internationale a justement pour but de clarifier le paysage en reconnaissant les labels et garanties de commerce quitable qui r pondent la d finition donn e par la loi de 2005 Cet encadrement de l usage du terme commerce quitable apportera des garanties aux consommateurs aux producteurs des pays en d veloppement et aux associations de consommateurs 2 Autre exemple celui des coop ratives d habitants La forme coop rative dans l habitat a pour objectif de proposer un nouveau type de rapport au patrimoine les coop rateurs tant soci taires de leur coop rative locataires et ou propri taires de parts sociales la sp culation immobili re est bloqu e d encourager une r elle mixit sociale culturelle et interg n rationnelle et de favoriser la convivialit d impliquer les habitants dans la conception et la gestion de leur habitat de permettre l acc s au plus grand nombre des habitats sains conomes en nergie respectueux de l environnement Ces formes se d veloppent beaucoup l tranger Suisse 8 du parc immobilier 130 000 logements Norv ge 15 du parc immobilier 650 000 habitants Qu bec 50 000 habitants etc En France il y a un mouvement dynamique autour de cette forme d habitation mais son essor est limit par l absence d un cadre juridique sp cifique et s curisant En effet dans le cadre l gislatif actuel il ny a aucun statut in
259. nt t investis au service de ces deux objectifs La loi CRA a par exemple stimul une production 1996 2005 d une valeur de 513 milliards de dollars de cr dits aux petites entreprises et de 344 milliards de dollars en cr dits immobiliers soit environ 7 6 de la production de cr dit immobilier de la p riode Ce nouveau capital priv a eu pour effet de promouvoir les activit s conomiques dans les territoires d favoris s et plus largement de fournir des opportunit s aux foyers revenus modestes Il am ne les banques assumer leur responsabilit en mati re d exclusion financi re rendre compte de mani re transparente de leur investissement sur les territoires sensibles et agir de mani re volontariste pour le d velopper Il contribue aussi affirmer et conforter le r le essentiel de l ESS dans la lutte contre ces exclusions En France il ny a pas encore de lisibilit sur la r alit des actions des banques en faveur des territoires fragiles des personnes qui y vivent et des entreprises qui s y d veloppent de la tra abilit de l usage des d p ts qui y sont collect s quelle part r investie sur place et des discriminations qui sont pratiqu es Document de d bat nov d c 2009 105 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Des partenariats entre banques et acteurs ESS existent notamment avec les banques coop ratives exemple de France Active sur les fo
260. nt droit du logement Documentation Fran aise 2009 reprend en le citant les arguments du PADES pour promouvoir l autor habilitation par les habitants Le d veloppement de l autoproduction accompagn e est un enjeu important pour l avenir Il rejoint les objectifs de ESS qui refuse de limiter l conomie l conomie mon taire marchande et non marchande ou de consid rer l emploi r mun r comme la seule activit productive de biens et de services L autoproduction Document de d bat nov d c 2009 124 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry accompagn e contribue galement une reterritorialisation des conomies et une meilleure utilisation des ressources naturelles c Attirer et convaincre le consommateur en rendant les prix attractifs et comp titifs L enjeu pour l offre de consommation responsable n est pas de proposer le prix le plus bas possible mais le prix le plus juste pour la Plan te et pour la fili re du producteur au consommateur Le fair cost plut t que le low cost Ainsi il serait absurde et m me dangereux de chercher aligner le bio ou l quitable sur les prix classiques ou de rechercher les prix les plus bas Les prix conventionnels n int grent pas les externalit s n gatives co ts cologiques et sociaux support s par la collectivit et concernant le bio sont beaucoup plus subventionn s Pour autant des effo
261. nt des voies nouvelles elles cherchent produire consommer et d cider autrement de mani re plus respectueuse des personnes de l environnement et des territoires Consommation responsable et commerce quitable agriculture paysanne et produits bio services aux personnes g es et petite enfance insertion par l activit conomique valorisation du patrimoine acc s la sant logement social et solidaire monnaies compl mentaires et circuits courts co construction et coop ratives d habitants solidarit internationale et tourisme solidaire pargne et finance solidaire coop ratives d activit s et d emploi recycleries et ressourceries co voiturage et aide la mobilit Internet coop ratif et logiciels libres associations et lieux culturels autant d activit s d velopp es sur les territoires depuis plusieurs ann es par les acteurs de l ESS Beaucoup plus si l on consid re les allocataires de minima sociaux les ch meurs non inscrits ou radi s du p le emploi ou encore ceux qui ont une activit r duite ou pr caire Trois enqu tes parmi de nombreuses autres qui le montrent 53 des Fran ais souhaitent une r forme en profondeur du capitalisme 74 des Fran ais estiment que la crise remet en cause leurs valeurs et leur fa on de vivre TNS Sofres Secr tariat d Etat la prospective janvier 2009 81 des Fran ais se d clarent autant voire plus inquiets des risques li s la d gradation d
262. nt respectant certaines valeurs collectives en termes de d veloppement conomique social et environnemental Le FRR se positionne galement comme un investisseur public de long terme qui peut prendre en compte dans sa strat gie les sources de cr ation de richesse long Document de d bat nov d c 2009 101 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry terme que les march s ne savent pas toujours bien valoriser avec une strat gie forte d investisseur socialement responsable Une gouvernance multi parties prenantes avec un Conseil de surveillance form de repr sentants des partenaires sociaux des minist res de parlementaires etc Au total une vingtaine de membres charg s de fixer les orientations g n rales de placement du fonds L int r t collectif qui en r sulte peut tre favorable une ouverture l ESS cf exemple de l pargne salariale solidaire Enfin l ESS cr e de l emploi notamment pour des personnes exclues du march du travail Elle permet d augmenter le nombre de cotisants pour les retraites de demain Il en va donc de l int r t direct du FRR que d investir sur l ESS Des r flexions de ce type sont galement engag es l tranger Norv ge Hollande avec des fonds similaires au FRR La mise en uvre d une telle proposition qui provoquera un accroissement significatif de la capacit de la finance solidaire doit s accompagner de la
263. nt une activit conomique recoupe d ailleurs l crasante majorit des structures de l ESS La vision de l entrepreneur dans l ESS n est pas stabilis e elle se caract rise par diff rentes tensions Entrepreneur comme leader charismatique et visionnaire Entrepreneur comme animateur d un collectif Entrepreneur comme innovateur Entrepreneur comme chef d entreprise gestionnaire Entrepreneur comme d veloppeur d activit conomique Entrepreneur comme militant focalis sur le projet social et solidaire Entrepreneur focalis sur l impact externe Entrepreneur focalis sur la gouvernance interne de l entreprise Ces tensions dessinent un large spectre de points de vue et de pratiques qu il importe de formaliser et structurer davantage dans le cadre d un r f rentiel m tier de l entrepreneur social et solidaire Pour autant elles ne sont pas accept es et revendiqu es par toutes les organisations de l ESS notamment dans le champ associatif peu marchand ducation populaire par exemple o la qualification d entreprise est per ue comme r ductrice par rapport au projet associatif et comme une porte ouverte la marchandisation de l activit et la d naturation du projet associatif Document de d bat nov d c 2009 107 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Un tel r f rentiel permettrait de mieux caract riser ses sp cificit s dans sa re
264. ntre commercial des Larris Fontenay sous bois en un p le d activit s de l conomie solidaire r alis par le collectif EQUITESS ce collectif a identifi plusieurs facteurs de r ussite des pactes locaux des r seaux efficaces producteurs d alliances des connaissances et des valeurs partag es entre acteurs locaux des ressources pour une animation p renne une culture de l valuation qualitative et quantitative Les premiers jalons d une r gulation locale de l conomie plurielle Exp rimenter et labelliser des p les de coop ration territoriaux A l instar des p les de comp titivit il s agit de d velopper des p les de coop ration territoriaux sur la base de crit res tels que l ancrage local des activit s conomiques l utilit sociale de la production le caract re faiblement d localisable de l emploi la formation des comp tences locales les coop rations et les synergies conomiques entre entreprises locales etc L objectif est de rassembler sur un territoire donn des entreprises des laboratoires de recherche et des tablissements de formation pour d velopper des partenariats et des coop rations Ces p les ne joueraient pas uniquement un r le d information d accompagnement de mutualisation de moyens entre acteurs et r seaux mais aussi d exp rimentation conomique de reprise de TPE PME en difficult d h bergement et de valorisation des comp tences d anciens entrepreneurs devenus s
265. ntre l Homme et la Plan te est contraire la vision originelle du d veloppement durable celle que porte l ESS qui plaide justement pour une interd pendance des deux dimensions et pour un r encastrement de l conomie dans la soci t Or si le volet environnemental du groupe Afnor avance le volet social lui stagne et ne d bouche pas encore sur des r sultats et orientations concr tes ii Il y a besoin d un cadre r glementaire public normatif et r gulateur Dans une vision id ale terme le citoyen devient totalement acteur de son acte d achat gr ce une lisibilit compl te du produit d composition des prix r partition de la valeur ajout e empreinte carbone aujourd hui tr s limit e Les labels sont une premi re tape un premier clairage pour sortir de l obscurit informationnelle des produits Ils conviennent bien la r alit de beaucoup de consommateurs d aujourd hui qui ont besoin d identifier vite et bien les produits qu ils souhaiter acheter N anmoins les labels et certifications de consommation responsable foisonnent et leur multiplication est source de confusion et de m fiance pour le consommateur et m me pour les entreprises Ce foisonnement s explique par de bonnes raisons les diff rents labels rendent compte et valuent des caract ristiques diff rentes certains seulement la mati re premi re d autres l ensemble du produit certains le volet social d autres le vo
266. ochain chapitre avant de pr senter des propositions pour renforcer ESS en elle m me et dans sa capacit d agir sur tous les acteurs de la soci t Document de d bat nov d c 2009 26 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 3 L ESS UN LEVIER POUR SORTIR DE LA CRISE PAR LE HAUT 3 3 1 UNE REALITE PLURIELLE DES FONDAMENTAUX COMMUNS Une grande diversit d initiatives L conomie sociale et solidaire ESS recouvre une tr s grande diversit d initiatives et d entreprises qui partagent la m me ambition entreprendre au service de l Homme dans une perspective de d veloppement durable Cette diversit est d abord sectorielle L ESS incarne en effet une autre mani re d entreprendre pr sente dans tous les secteurs Ceux d int r t g n ral sant mutuelles de sant et pr voyance social insertion r gies de quartier services aux personnes personnes g es petite enfance environnement nergies renouvelables co habitat valorisation des d chets culture caf s culturels comus es tourisme associatif et solidaire ducation sport etc Mais aussi des secteurs plus classiques banques et assurances banques coop ratives mutuelles d assurance BTP coop ratives du b timent co construction agriculture coop ratives agricoles produits bio circuits courts commerce commerce quitable piceries solidaires etc
267. oin d une r gulation publique En France le Grenelle de l environnement loi 1 va dans ce sens et affirme que La France proposera un cadre de travail au niveau communautaire pour l tablissement d indicateurs sociaux et environnementaux permettant la comparaison entre les entreprises L laboration d un tel r f rentiel est forc ment un travail long et progressif qui doit associer les diff rentes parties prenantes de l entreprise et ses repr sentants valoriser les outils existants et adapter le contenu en fonction par exemple du pays du secteur et de la taille de l entreprise Mais il est aussi essentiel d affirmer une volont politique claire et ferme quant cet objectif et sa r alisation au niveau europ en Certains arguant du risque d usine gaz d une d marche multipartie prenante associant les 27 pays europ ens avec aussi le risque d aboutir un consensus mou apr s des ann es de discussion plaident Sur l utilisation du GRI en pratique les avis sont partag s Il s agit en effet de la seule initiative mondiale multi parties prenantes et en ce sens elle est pr cieuse mais il lui est en m me temps parfois reproch d avoir du mal appr hender les enjeux sectoriels et territoriaux d avoir une logique trop business ou encore d tre trop format e l anglo saxonne Document de d bat nov d c 2009 92 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par
268. on Dans cette perspective il faut n anmoins approfondir l valuation du retour sur investissement de l innovation sociale en termes d impact sur l emploi l activit conomique le bien tre social etc pour justifier v ritablement la mise sur pied d avances remboursables comme sur l innovation technologique dont il est d montr qu elle peut cr er beaucoup d activit conomique et d emplois qualifi s Au del d Os o l ESS doit galement r fl chir d velopper ce type de financement interm diaire entre subvention et fonds propres avance remboursable pour mieux soutenir les projets innovants ou fort potentiel de d veloppement Il existe d j des premiers outils comme le Fonds FIDESS CDC France Active qui finance des cr ations de nouvelles entreprises ESS partir d activit s existantes ou encore le Contrat d amor age France Active qui finance environ 300 projets ESS par an en amont des interventions traditionnelles des financeurs Dans les deux cas il y a possibilit et m me n cessit de changer d chelle Document de d bat nov d c 2009 115 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry La philanthropie est une voie potentielle de financement de ces dispositifs public priv d velopper D autant plus que l ESS d fend un mod le fran ais et europ en de philanthropie qui responsabilise les entreprises et les personnes sur le financement
269. on Plus largement il s agit de reconna tre dans les instances de la n gociation collective une repr sentation patronale plurielle l instar de celle des salari s qui fasse place aux modes d entreprendre et aux emplois de l ESS L absence de pr sence des employeurs d conomie sociale dans les instances nationales et locales de l IAE ne facilite pas non plus le renforcement des passerelles entre l IAE et les structures g n ralistes de l ESS La validation par l Etat des accords sign s par les syndicats et organisateurs employeurs de l ESS comme celui sur la formation professionnelle tout au long de la vie constitue une autre tape importante Document de d bat nov d c 2009 68 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry La condition d une telle repr sentation est le d veloppement de la repr sentativit syndicale dans les organisations de ESS ce qui n est pas toujours facile compte tenu de la petite taille de nombreuses initiatives et entreprises Outre un renouvellement possible de la gouvernance d mocratique des grandes entreprises de l conomie sociale par la participation syndicale l ESS pourrait devenir le fer de lance d une repr sentation syndicale dans les PME avec comme modalit la participation des salari s au projet et leur intervention dans l laboration de la strat gie des entreprises de l ESS Compte tenu de l ancrage territorial et de la petite taille de nombr
270. on dir Parodi M rapport pour la DIIESES 2007 de l utilit sociale g n r e par les entreprises et les organisations de l ESS CnCRES Panorama de l conomie sociale et solidaire en France et dans les r gions d cembre 2008 Davezies L La r publique et ses territoires La r publique des id es Seuil 2008 Defourny J Economie sociale in Laville J L Cattani A D Dictionnaire de l autre conomie Gallimard 2006 pp 279 289 Defourny J Entreprise sociale in Laville J L Cattani A D Dictionnaire de l autre conomie Gallimard 2006 pp 336 344 Demoustier D Vallat D Economie sociale et solidaire et politique de la ville Recma n 296 2005 Devetter F X Fraisse L Gardin L Jany Catrice F Gounouf M F Ribault T L aide domicile face aux services la personne rapport CLERSE CRIDA R seau 21 pour la DIIESES mars 2008 Eme B Laville J L Economie solidaire in Laville J L Cattani A D Dictionnaire de l autre conomie Gallimard 2006 pp 303 312 Evers A Laville J L The third sector in Europe Edward Elgar 2004 Fraisse L et al Les politiques publiques d conomie solidaire un enjeu pour les initiatives locales RTES CRIDA Toulouse octobre 2007 Laville J L L conomie solidaire une perspective internationale Hachette Litt rature 2007 Gadrey Alter co la crise avril 2009 Gadrey J L utilit sociale en question in Chopart J N Neyret G
271. on de l conomie devrait se poursuivre L environnement l ducation la formation professionnelle la sant l action sociale culturelle et sportive les services la personne sont autant de secteurs identifi s comme cr ateurs d emplois et sur lesquels l ESS est d j fortement positionn e Encore faut il les consid rer comme un investissement social et environnemental indispensable la performance au bien tre et l quilibre cologique futur de notre soci t Plus que jamais ESS est au c ur d un choix de soci t de service Soit le d veloppement des services est consid r comme celui d emplois peu productifs mal r mun r s et dont le financement induit un accroissement des in galit s de revenus ainsi qu une marchandisation croissante Soit l on consid re qu au regard des b n fices collectifs qu ils engendrent en termes d apprentissage et de qualification de pr vention des risques sociaux de conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale de pr servation de l environnement ces emplois d int r t g n ral sont au c ur d un Etat d investissement social que plusieurs auteurs appellent de leurs v ux M da 2009 Delors Doll 2009 Cette politique d investissement social pourrait prendre la forme d un plan national pour le d veloppement des services sociaux et environnementaux d int r t g n ral CPCA 2009 Services la personne conditionner les aides publiques l am lioratio
272. on loi NRE Afaq 1000NR norme internationale ISO 26000 label diversit pour aller vers des r f rentiels et outils op rationnels et appropriables grande chelle par l ensemble des entreprises de l ESS et par leur environnement pouvoirs publics milieux conomiques et financiers soci t civile Le reporting d ESS qui rendrait compte des sp cificit s et impacts r els de ses entreprises reste inventer Exemple Le R seau Cocagne a labor ses outils de d marche qualit d veloppement durable en puisant la fois dans les bonnes pratiques du secteur public Anpe du secteur priv conventionnel Kronenbourg Carrefour et dans l expertise sp cifique de l ESS via le Coll ge Coop ratif PACA Le Coll ge coop ratif Provence Alpes M diterrann e a men une importante recherche action d valuation de l utilit sociale sur dix champs d activit de l conomie solidaire en r gion Paca 2002 commerce quitable autoproduction accompagn e changes non mon taires culture finances solidaires lutte contre les exclusions services de proximit insertion par l conomique appui la cr ation d activit s d veloppement local Document de d bat nov d c 2009 56 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Le guide labor propose un cadre m thodologique commun tous les Jardins r f rentiel enjeux indicateurs de moyens
273. onnaliser le principe de bonus malus La conditionnalit des aides pourrait ainsi se fonder sur i Une valuation de l entreprise sous forme d un scoring Il s agirait d tablir une valuation de l entreprise minima sur les deux dimensions sociale et environnementale ces deux grandes dimensions pouvant tre divis es chacune en sous dimensions avec notations ad hoc pour permettre de la positionner par rapport au bonus malus Pour assurer une lisibilit et un bon fonctionnement du syst me un syst me de classement simple de type A B C D E comme celui pratiqu dans le domaine de l assurance pourrait tre utilis Ce mode op ratoire implique L existence d un r f rentiel partag et garanti par la puissance publique qui normalise et standardise les indicateurs conomiques sociaux et cologiques des entreprises et permet un reporting efficace Le d veloppement de l activit des agences de notation extra financi re et simultan ment leur encadrement pour s assurer de leur ind pendance et de leur bon fonctionnement et viter de r p ter les Par ailleurs les aides aux entreprises classiques devraient s ouvrir davantage aux entreprises ESS exemple de la R gion Picardie qui en juin 2008 dans le cadre de la r forme des aides aux entreprises a ouvert l ensemble de ces dispositifs aux structures de l ESS Document de d bat nov d c 2009 95 147 Premi re version de la publication Initiat
274. onsabilit sociale de l employeur et la n cessit d une gouvernance plus d mocratique On assiste ainsi un d couplage du social et de l environnement En t moigne symboliquement l organisation distincte du Grenelle de l environnement tr s m diatis et du Grenelle de l insertion moins visible Comme si les enjeux de protection de l environnement et de lutte contre l exclusion taient disjoints Or les populations fragiles sont toujours les premi res victimes des d gradations de la plan te au Nord comme au Sud De plus les avanc es du Grenelle de l environnement sur le volet cologique par exemple ne sont pas suivies d avanc es sur le volet social le projet d tiquetage environnemental des produits de consommation avance et se concr tise celui d tiquetage social stagne et ne d bouche pas sur des orientations pr cises la probl matique de reddition environnementale bilan carbone des entreprises a beaucoup progress celle de l valuation de leurs pratiques sociales beaucoup moins elle n est pas trait e avec la m me importance et la m me urgence etc M me constat au niveau europ en Les questions li es aux probl matiques nerg tiques et au changement climatique sont parmi celles sur lesquelles la Commission Barroso a le plus progress ces cinq derni res ann es Il s agit d une question majeure pour les institutions europ ennes qui cherchent se positionner au niveau mondial comme leader en
275. oppe trois volets d change i La coop ration entre entreprises de l ESS et citoyens le Sol Coop ration qui fonctionne comme une carte de fid lit multi enseigne Plus l on consomme en euros dans le r seau d entreprises SOL qui partagent des valeurs cologiques et sociales plus on engrange des Sols qui pourront tre d pens s dans ces structures du r seau Sol Le Sol Coop ration vise ainsi soutenir les entreprises solidaires et quitables et la consommation responsable C est un moyen d achat et d change au sein d un circuit d entreprises et de personnes qui partagent des valeurs communes Il contribue faire syst me ii L engagement dans des activit s d entraide le Sol Engagement outil d change entre personnes Il vise rendre visible et valoriser l engagement des Solistes dans des associations qui participent au programme Sol Les b n voles en contrepartie de leur engagement re oivent des Sols qui pourront leur permettre d acheter des services dans l esprit des Syst mes d changes locaux SEL gt Les politiques sociales travers une monnaie affect e le Sol Affect outil d action sociale mis par les collectivit s territoriales les mutuelles les comit s d entreprise etc vers des publics cibles par exemple les salari s en insertion pour leur permettre d acc der certains biens et services et contribuer augmenter leur pouvoir d achat dans une perspective de
276. opre de son histoire sa diversit et sa complexit Il existe des contradictions in vitables entre l objet cologique et social d une activit et son efficacit conomique Elles cr ent des tensions particuli res dans ESS c est plus difficile d attirer des capitaux lorsqu on limite leur rentabilit de recruter des cadres de haut niveau si l on resserre les salaires l chelle des salaires de s ouvrir des march s face la croissance de groupes puissamment dot s Au surplus la gouvernance d mocratique la participation effective des salari s la prise en compte des pr f rences des usagers rendent plus exigeantes mais long terme plus productive la gestion de l entreprise Et les contradictions entre les pr occupations thiques sociales cologiques l exercice r el d une gouvernance d mocratique et la dynamique conomique se r v lent plus d licates encore se manifestent en tensions plus fortes lorsque la croissance souhaitable la cr ation d emplois plus nombreux la r ponse aux besoins sociaux non satisfaits conduisent changer d chelle transforment les relations internes et paraissent exiger plus de comp tences de professionnalisme et d autorit L exigence de solidarit qui reste essentielle dans ESS y compris lorsqu une forte croissance transforme ses modes de fonctionnement ne peut en aucune fa on se traduire par une insuffisance de pilotage strat gie vision mobilisation des salari s et des b
277. oration des politiques territoriales en reconnaissant leurs missions de nature consulaires Un dialogue conomique et social renouvel sur les territoires implique que les acteurs et regroupements territoriaux repr sentatifs de ESS en particulier les CRES soient sollicit s de droit et au m me titre que les autres acteurs socio conomiques dans les diff rents lieux et processus de consultation relatifs l laboration des politiques territoriales Il s agit de faire reconna tre leurs missions de nature consulaire la repr sentation des acteurs de l ESS le soutien au d veloppement des entreprises promotion formation conseil observation soutien aux fili res animation du r seau r gional et territorial l animation du r seau au niveau r gional et dans les territoires gestion de dispositifs publics d l gu s Plus largement il s agit d associer syst matiquement les repr sentants territoriaux de ESS aux lieux ou travaux de consultation relatifs l laboration de politiques locales tels que par exemple sur le plan r gional le sch ma R gional d Am nagement du Territoire le sch ma R gional de D veloppement Economique ei plus g n ralement sur tout dispositif d assistance aux entreprises dont la r gion envisage la cr ation Au niveau d partemental ou local il convient de syst matiser la pr sence de l ESS dans les contrats de pays sch mas de coh rence territoriale et plans locaux d urbanisme
278. org Une force conomique et sociale sur les territoires L ancrage territorial est souvent pr sent comme consubstantiel des dynamiques de l conomie sociale et solidaire La finalit des activit s de VESS prend souvent tout son sens sur un territoire Cet ancrage territorial est d autant plus important qu il s agit souvent d initiatives locales aux finalit s et fonctionnalit s multiples et qu elles combinent de plus en plus souvent des dimensions sociale environnementale et ou politique Fraisse 2007 L ESS r pond aux besoins locaux des populations et pas seulement la seule solvabilit de la demande ce qui circonscrit diff remment son territoire d action Bouchard et al 2005 Parce qu elle mobilise des ressources non marchande et non mon taire l implantation de l ESS dans les territoires d pend moins de leur solvabilit Le territoire est souvent une ressource identitaire importante dans la constitution d un groupe social innovateur La force historique de l ESS dans des r gions Catalogne pays Basque Nord Pas de Calais Qu bec en t moigne L existence d un sentiment d appartenance territoriale pr alable et de solidarit s h rit es peut tre une condition de l innovation socio conomique Fortement investie dans les services relationnels de proximit dont la production suppose une interaction directe entre l utilisateur et le producteur ESS est pr sente dans des activit s d aide aux personnes fragiles aid
279. org cc cc htm CRES Languedoc Roussillon http www creslir org fr rubrique php rub 7 Ceges htip www ceges org images pdf ceges recherche pdf EMES http www emes net CIRIEC http wwvw ciriec ulg ac be ISTR http www istr org D velopper des dispositifs permettant de faire mieux rencontrer projets et entrepreneurs solidaires D un c t des entreprises ESS ont des projets de d veloppement dormants ou un potentiel de duplication sur d autres territoires mais h sitent passer l acte incertitude manque de temps co t d investissement pas de porteur de projet De l autre de plus en plus de candidats la cr ation d entreprises sont tent s par entreprendre autrement mais n ont pas de projet pr cis Ils sont la recherche d id es et sont int ress s par la possibilit d entreprendre dans un cadre plus s curis appui sur une structure existante soutien d entrepreneurs ESS plus exp riment s mod les conomiques valid s Il est n cessaire de mieux organiser la rencontre entre cette offre et cette demande et de cr er les conditions d une bonne r ussite de la greffe projet entrepreneur Plusieurs dispositifs ont t mont s ces derni res ann es pour r pondre ces enjeux Il faut tirer les Fonds FIDESS France Active Caisse des d p ts ancien Fonds de confiance Objectif accompagner les entreprises ESS existantes dans leurs projets de d velo
280. os pourquoi ce texte et cette d marche L conomie sociale et solidaire ESS aux racines historiques profondes mais aussi d une ardente modernit rassemble une grande diversit d initiatives conomiques ne relevant ni du secteur public ni du champ capitaliste Ces initiatives cherchent produire consommer employer pargner et d cider autrement de mani re plus respectueuse des hommes de l environnement et des territoires Diverses dans leurs r alit s ces entreprises partagent n anmoins des caract ristiques essentielles une finalit d utilit sociale s inscrivant dans un projet conomique une mise en uvre du projet fond e sur une gouvernance d mocratique et une gestion thique une dynamique de d veloppement s appuyant sur un ancrage territorial et une mobilisation citoyenne La crise actuelle du capitalisme constitue une opportunit historique pour affirmer faire conna tre et reconna tre ESS une ESS offensive mais ouverte qui travaille son propre d veloppement interroge et am liore ses pratiques et uvre aussi une transformation sociale cologique et d mocratique de l conomie globale en alliance avec d autres acteurs de la soci t lus syndicats ONG consommateurs patronat responsable Par sa r activit et les solidarit s qu elle met en uvre ESS constitue en effet une r ponse imm diate importante aux cons quences de la crise Mais au del d un n cessaire esso
281. ou de long terme Deux fonds r cents sont particuli rement consid rer i Le Fonds de R serve des Retraites FRR cr en 2000 et dot d environ 30 milliards d d actifs en 2008 objectif de 150 milliards d ici 2020 Son objectif est de prendre en charge une partie des d penses des r gimes de base du secteur priv compter de 2020 au moment du plein impact du choc d mographique Le FRR accumule et place des r serves financi res essentiellement sur les march s actions et obligations tant que le contexte d mographique demeure favorable puis les utilisera donc pour financer une partie des retraites lorsque les besoins de financement des r gimes s accentueront Sous des hypoth ses prudentes les sommes accumul es devraient permettre de financer entre 20 et 30 des besoins suppl mentaires qui appara tront entre 2020 et 2040 Trois raisons peuvent justifier l orientation d une petite partie entre un 1 et 10 du FRR sur le financement de l ESS ce qui n affectera que tr s peu la performance globale du fonds et permettra m me de la renforcer en temps de crise financi re et de chute des bourses comme c est le cas avec les FCP 90 10 de l pargne solidaire L un des cinq engagements du FRR consiste assumer la responsabilit qui incombe un investisseur public de long terme responsabilit sociale vis vis de l ensemble de nos concitoyens ce qui suppose une strat gie de placeme
282. our ne prendre que le cas de l autor habilitation accompagn e on a pu v rifier qu une d marche d am lioration du logement qui vise mettre les m nages occupants au c ur de l action a des effets patrimoniaux durables Le fait de donner des habitants la possibilit de d finir un projet d am lioration et de r aliser eux m mes tout ou partie des travaux a des effets techniques et sociaux tr s int ressants Les maires de quatre villes Bordeaux Perpignan Le Havre Les Mureaux ayant mis en place des op rations d autor habilitation accompagn e ont crit M Borloo alors Ministre de l emploi de la coh sion sociale et du logement Nous pouvons pr sent affirmer qu aucune autre d marche d am lioration du logement ou de r novation de l habitat urbain ne permet d obtenir ces r sultats avec des publics souvent difficiles Des valuations r alis es aupr s des familles ayant r habilit leur logement ont montr les conomies qui pouvaient en r sulter notamment du point de vue des politiques de la famille et de l enfance des d penses sanitaires de la pr servation du patrimoine immobilier des politiques d insertion et de coh sion sociale Il serait rationnel d un point de vue strictement conomique de transf rer une petite partie des sommes consacr es aux investissements dans le b ti vers l autor habilitation accompagn e Document de d bat nov d c 2009 136 147 Premi re version de la publication
283. oustang Hugues Sibille IDES Cr dit Coop ratif Julie Stoll PFCE Fran ois Soulage Secours Catholique Denis Stokkink Pour la Solidarit Martine Th veniaut Muller Pactes Locaux Annie Thomas CFDT Hugues Toussaint Biocoop Christian Valadou L Autre entreprise Salavatore Vetro Ensie Patrick Viveret Anne Wintrebert ARF Laura Winn L Atelier Centre ressources ESS en IDF Postface d Edgar Morin En raison de ses d placements et de sa charge de travail Edgar Morin nous fera parvenir une postface la mi novembre Nous pourrons alors l ajouter en ligne et la ferons bien s r figurer dans le texte imprim d finitif au premier trimestre 2010 Document de d bat nov d c 2009 7 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 2 LA SYNTHESE DES TRAVAUX Document de d bat nov d c 2009 8 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 2 Synth se A SORTIR DE LA CRISE PAR LE HAUT EN S APPUYANT SUR L ENGAGEMENT DES CITOYENS Nous vivons une crise de civilisation qui appelle un projet de civilisation Si cette id e progresse et s impose peu peu dans tous les milieux elle reste trop l tat de discours Les mesures prises ne sont pas la hauteur des p rils 2 6 millions2 de ch meurs 650 000 de plus en 2009 cr ent dans notre pays une situation insoutenable Le retour de la croissance point de mire des Etat
284. ov d c 2009 52 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry gt La mise en place de structures de mutualisation Dans le cas de fonctions supports les conomies d chelle peuvent tre utilis es pour investir sur de la comp tence Exemples f Le P le Sud Rh ne Alpes regroupe Romans depuis 2007 un ensemble d acteurs de l ESS de la Dr me le f groupe Archer la d l gation d partementale de l Urscop le Coorace r gional la Cress Rh ne Alpes d centralis e Adie le fonds territorial France Active et la Nef Ce regroupement favorise une dynamique collective d change f d information de mutualisation de services et m me de d veloppement de nouvelles activit s avec des partenaires ext rieurs PME locales chambre de commerce collectivit s associations Le lieu accueille galement au rez de chauss e diff rents services ouverts au public logement CLSH insertion micro cr dits sociaux alphab tisation Un portail d achat thique www achatspolesud fr est aussi en cours d laboration La Citt dell Altra Economia Ville de l Autre Economie est un espace de 3 500 m ouvert en 2007 Rome impuls par la Mairie avec un groupe d une quarantaine d organisations ESS enti rement d di l conomie solidaire bio commerce quitable nergies renouvelables recyclage tourisme solidaire finance thique Ce lieu pluriel comb
285. oximit et de qualit cologique et sociale En quelques ann es les Amap ou les Jardins de Cocagne se sont consid rablement d velopp s pour toucher aujourd hui des dizaines voire des centaines de milliers de personnes Document de d bat nov d c 2009 122 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Dans les villes la demande est d j largement sup rieure l offre Mais le d veloppement d une offre de circuits courts solidaires la hauteur de la demande doit se faire dans des conditions cologiques bio proximit production de saison et sociales satisfaisantes pour le producteur mara cher Si les premi res sont souvent remplies les secondes ne le sont pas forc ment salaire proche du Smic peu de vacances p nibilit physique Il faut d velopper de nouveaux outils pour am liorer ces conditions sociales mise disposition de foncier p ri urbain pour l agriculture biologique regroupement de mara chers en coop ratives mise sur pied de plateformes de distribution aides accrues l installation et la production de bio etc Quels liens quelles tensions entre consommation responsable ESS et grande distribution i D abord il faut laborer une analyse critique des probl mes pos s par la grande distribution concentration des achats rapport de force d s quilibr avec les producteurs prix in quitables sur la fili re urbanisation sauvage man
286. p de la culture Enfin il convient de mentionner une politique de rationalisation des politiques de solidarit qui conduit l injonction des pouvoirs publics aux regroupements d entreprises et de fusion d tablissements sans d bat pr alable et dans une logique purement comptable d conomie d chelle l ESS de proposer un autre mod le de regroupement sur une base volontaire co construite et incitative la mutualisation plut t que penser sur le mod le industriel de rationalisation des co ts 18 Lanc e en juillet 2007 la R vision g n rale des politiques publiques RGPP se pr sente comme un chantier ayant pour ambition de remettre plat sans tabou ni a priori l ensemble des missions m thode et action de l Etat pour d penser mieux tout en am liorant la qualit du service rendu S appuyant sur une vague d audits issue de la LOLF la RGPP vise adapter les politiques publiques aux besoins des citoyens valoriser le potentiel humain de l administration d gager des marges de man uvre pour financer les priorit s Pour une pr sentation officielle http www performance publique gouv fr la performance de laction publique approfondir la revision generale des politiques publiques rgpp html Document de d bat nov d c 2009 67 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Ces constats appellent un Etat partenaire d une action publique renouvel e qui co const
287. parence et la tra abilit Mieux orienter le consommateur et lui donner un meilleur acc s l offre responsable Mieux attirer et convaincre le consommateur en rendant les prix attractifs et comp titifs Eduquer et former le citoyen consommateur a Mieux informer le consommateur d velopper la transparence et la tra abilit 95 des Fran ais souhaitent tre mieux inform s de l impact des produits de grande consommation sur la plan te tandis que 79 d entre eux veulent acheter davantage de produits labor s dans le respect de l environnement 4 des fran ais consid rent que les entreprises ne leur donnent pas assez d informations sur les conditions de fabrication des produits Or aujourd hui l crasante majorit des produits constituent de v ritables bo tes noires pour les consommateurs au regard des conditions sociales et environnementales de leur fabrication ainsi que de la r partition de la valeur ajout e sur leur fili re de production et de distribution Cette opacit tait d ailleurs au c ur des d rives des subprimes qui ont provoqu la crise financi re 6 Ethicity enqu te 2008 en partenariat avec l ADEME les fran ais et le d veloppement durable Document de d bat nov d c 2009 120 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Le commerce quitable l pargne solidaire le bio montrent la voie suivre des label
288. partage de la valeur entre les diff rentes parties prenantes de l entreprise en particulier les salari s mais aussi valoriser d autres modes de gouvernance d innovation d encadrement des salaires et d affectation des b n fices comme ceux pratiqu s au sein de l ESS Plus largement cette crise est une opportunit pour changer de vision sur l entreprise sur son r le et sa finalit L entreprise ne peut pas plus tre un simple instrument de g n ration de profit dont usage est d cid exclusivement par les actionnaires Elle est une institution une entit socio conomique complexe et essentielle encastr e dans la collectivit charg e de produire des biens et services utiles la soci t Sa sant conomique est une condition essentielle de son existence mais elle doit en m me temps assumer et exercer sa responsabilit vis vis de ses parties prenantes notamment les salari s et des imp ratifs sociaux et environnementaux L ESS constitue un laboratoire pour un nouveau mod le d entreprise plus adapt aux d fis sociaux F me cologiques et d mocratiques du 21 si cle un mod le d entreprise qui partage les principes suivants qui peuvent se traduire de mani re tr s plurielle 1 Le profit est un moyen au service du projet pas une fin en soi exemple d une SIAE d une entreprise adapt e 2 La gouvernance n est pas focalis e sur les actionnaires mais s ouvre aussi aux salari s e
289. pement local ne signifie pas pour autant nouveau localisme puisque la relocalisation d activit s appelle par exemple des politiques structurelles d acc s au foncier de normes environnementales de reconversion professionnelle d investissement social qui d pendent en partie des politiques r gionales nationales et europ ennes A cet gard le travail en r seau des acteurs et structures de l ESS diff rentes chelles s av re d cisif pour la diffusion des innovations et la cr ation d un environnement institutionnel favorable aux changements d chelle Document de d bat nov d c 2009 79 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Inscrire ESS dans une approche territoriale l exemple des pactes locaux Au travers un processus de capitalisation d exp riences itin rant et apprenant les Pactes locaux ont d gag les conditions pour faire de l approche territoriale un levier pour une conomie responsable plurielle et solidaire De l analyse partag e d exp riences aussi diverses que les groupements d employeurs en Poitou Charentes leurs centres de ressources r gionaux et leur place dans le dialogue social territorial le tourisme responsable comme laboratoire d un d veloppement territorial durable en Auvergne le r seau d conomie solidaire de 820 salari s et de 400 acteurs b n voles que constitue Objectifs plein emploi au Luxembourg la redynamisation du ce
290. pilot e par Claude Alphand ry Exemples ESS de d mocratie d entreprise Scop Ch que D jeuner Scop Ethiquable Scop Titi Floris Scic Websourd Scic Lilas Autopartage Scic Okhra Scic Enercoop Scop Acome etc D mocratiser l entreprise c est faire en sorte que les personnes puissent tre associ es aux d cisions conomiques qui les concernent C est le cas des soci taires dans les mutuelles de sant et d assurance des adh rents dans les associations 1901 des salari s dans les coop ratives de production Scop des usagers dans les coop ratives de consommateurs des entrepreneurs dans les coop ratives d entreprises etc autant d entreprises de l ESS qui portent cette ambition commune la solidarit et la coop ration entre hommes libres et gaux en droits conomiques comme meilleurs vecteurs d mancipation individuelle et de progr s collectif Un troisi me enjeu de citoyennet conomique est celui de l pargne Il y a besoin aujourd hui de refonder le contrat social bancaire entre citoyens et institutions financi res La crise financi re a en effet largement sem le doute chez les pargnants et plus largement les acteurs conomiques sur les vertus des march s financiers et la s curit apport e par l interm diation bancaire Qui plus est la restriction des cr dits provoqu e par la crise affecte en premier lieu les acteurs les plus expos s les petites et moyennes entreprises et les m nages modestes
291. plique de remettre en cause le droit de propri t exclusif des actionnaires sur l entreprise plus pr cis ment sur l affectation des b n fices le choix des dirigeants et des orientations strat giques et de reconna tre la l gitimit d autres parties prenantes peser sur les d cisions du management et lui r clamer des comptes et notamment une partie prenante centrale celle des salari s Il s agit ainsi de les faire reconna tre dans leur r le de co producteur de la richesse de l entreprise et de contrebalancer le pouvoir des actionnaires Il faut pour cela g n raliser la pr sence d une masse critique d administrateurs salari s au sein des conseils de surveillance Il ne s agit pas de plaider pour une co gestion et un brouillage des r les mais pour un droit d intervention et de contr le sur les d cisions strat giques de l entreprise les r mun rations des dirigeants l usage des b n fices Document de d bat nov d c 2009 20 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Autre voie compl mentaire instaurer un droit de reprise des activit s par les salari s sous forme de coop rative ou de mutuelle en cas de licenciements collectifs de fermeture de site de d localisation ou de transformation ou cr ation de nouvelles activit s Ce droit ne peut tre r ellement effectif que s il est accompagn d un appui financier ad hoc des salari s repreneurs
292. plus fragilis s Le retour de l conomie r elle face une conomie parfois qualifi e de virtuelle n est pas seulement celui d une conomie de production industrielle face une conomie de placements financiers mais c est bien aussi celui d une conomie des territoires La le on de la crise montre que le soutien des territoires face la mondialisation et leur d veloppement long terme tiennent leurs forces de r silience face des chocs externes L ancrage territorial des initiatives et des entreprises de l conomie sociale et solidaire appara t ce niveau comme un atout majeur l instar du maillage des PME et du maintien de services publics de proximit Cette biodiversit conomique passe galement par l importance des activit s et des changes non mon taires issus de solidarit s locales d engagements militants et b n voles de la vitalit du tissu associatif de pratiques d autoproduction et d changes de savoirs Bref de ce que d aucun appelle le capital social territorial participe largement au dynamisme d un territoire et au bien tre de ses habitants La crise ne fait que r v ler un peu plus le divorce entre logique de croissance et logique de d veloppement local L conomie pr sentielle Davezies 2008 montre d ailleurs que la richesse des territoires ne repose pas uniquement sur une conomie de la production marchande fortement d pendante des strat gies de localisation de
293. ppement en facilitant la phase de maturation avant lancement L entreprise ESS dite entreprise porteuse embauche un porteur de projet ou d tache un de ses salari s pour mener bien une tude action pendant 6 9 mois Le porteur de projet pourra le cas chant cr er et diriger la nouvelle structure FIDESS finance la moiti du budget de l tude subvention frais d tudes actions salaire du porteur de projet et charges frais de d placement quote part de frais g n raux Montant maximum 20 K Un co financement de 50 est n cessaire et peut tre autofinanc par l entreprise porteuse du projet Le dispositif est territorialis dans les r gions Ile de France Limousin Bretagne Nord Pas de Calais Paca Aquitaine A juin 2008 50 tudes actions ont t financ es 25 entreprises ou activit s cr es essentiellement dans le champ de lIAE et des entreprises adapt es 21 tudes actions en cours 4 tudes actions non abouties Le programme Entreprendre Autrement du r seau Entreprendre Depuis 2003 le r seau Entreprendre m ne un programme sp cifique de soutien aux entrepreneurs sociaux avec notamment lappui de la CDC et de la DGEFP consid rant qu ils sont porteurs d innovation pour faire progresser l entreprise et enrichir la diversit de la communaut des entrepreneurs C est le 1 r seau de chefs d entreprises classiques et d accompagnement la cr ation
294. propositions Cr er une avance remboursable Os o Innovation sur de l innovation sociale Os o Innovation regroupant l ex Anvar et l ex Agence de l innovation industrielle propose aux entreprises innovantes une large palette d aides et d outils financiers pour les accompagner de l id e au lancement op rationnel En 2007 elle a octroy 365 millions d euros d aides dont 7 5 est financ par les collectivit s territoriales premier financeur apr s l Etat soit 35 de plus qu en 2006 Elle propose notamment des avances remboursables en cas de succ s et taux z ro pour financer les d penses de R amp D d entreprises existantes aide au projet innovant ou en cr ation aide la cr ation d entreprise innovante Os o Innovation propose aussi des outils et aides sp cifiques un secteur d activit Biotech Garantie aide aux sous traitants de la fili re a ronautique gt Une avance remboursable sur de l innovation sociale pourrait tre instaur e soit par largissement du p rim tre des aides existantes soit par la cr ation d une nouvelle aide d di e Une exp rimentation pourrait tre lanc e sur une ou plusieurs R gions partenaires cl s d Os o Innovation en lien avec les lus et programmes r gionaux en faveur de l ESS Le m me raisonnement peut s appliquer aux autres aides et outils financiers d Os o Innovation aide passerelle contrat de d veloppement innovati
295. que de convivialit surabondance de l offre etc N analysons pas simplement les sympt mes mais aussi les causes profondes Face ces d rives quelles nouvelles r gulations Il faut mettre en avant des r ponses de l ESS travers par exemple les coop ratives de consommateurs qui peuvent devenir des contrepoids conomiques Exemples de coop ratives de consommateurs trang res ex Migros Suisse 2 millions de soci taires qui ne sont pas pour autant l abri des d rives du gigantisme ii Pour autant faut il rejeter totalement un circuit comme la grande distribution qui touche une forte majorit des citoyens Si IESS est un laboratoire de ce que tout le monde devra faire demain et si on veut que ce changement se fasse dans les 15 ou 20 prochaines ann es n est on pas forc ment amener r fl chir ce qu on peut faire avec la grande distribution et d autres acteurs leur p riph rie comme leurs fondations par exemple ses effets de levier et aux conditions d un partenariat Comment collaborer sans se compromettre Quelles nouvelles alliances iii Ceci tant si alliances il y a elles doivent tre tr s vigilantes comme en t moigne l arriv e des marques distributeurs Sur de l quitable et bio en concurrence frontale et d loyale avec les marques historiques de l ESS d j distribu es en grande surface Ces marques ont finalement r alis une sorte d
296. que de remettre en cause le droit de propri t exclusif des actionnaires sur l entreprise plus pr cis ment sur l affectation des b n fices le choix des dirigeants et des orientations strat giques et de reconna tre la l gitimit d autres parties prenantes peser sur les d cisions du management et lui r clamer des comptes et notamment une partie prenante centrale celle des salari s Il s agit ainsi de les faire reconna tre dans leur r le de co producteur de la richesse de l entreprise et de contrebalancer le pouvoir des actionnaires En effet le capital humain devient de plus en plus le facteur d cisif de r ussite et de comp titivit des entreprises notamment dans les entreprises de conseil services R amp D Il est d s lors l gitime que les salari s propri taires de leur capital humain influent le gouvernement de l entreprise aussi l gitimement que les actionnaires le font depuis l origine du capitalisme Exemples des Scop Cette influence peut se concr tiser de trois mani res non exclusives l une de l autre i La g n ralisation de la pr sence d une masse critique d administrateurs salari s au sein des conseils d administration ind pendamment du fait qu il y ait des actionnaires salari s au sein de l entreprise et leur pleine participation aux diff rents Comit s r mun ration thique audit Il ne s agit pas de plaider pour une co gestion et un brouillag
297. que et sociale ouvre par l exemple et la contagion la voie un autre type de d veloppement Les collectivit s territoriales l ont d j bien compris et la soutiennent de plus en plus ayant compris son int r t pour un d veloppement local durable Document de d bat nov d c 2009 11 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry C UN AUTRE MODE DE DEVELOPPEMENT Nous avons identif cinq enjeux cl s qui dessinent un autre projet de soci t et sur lesquels l ESS a des pratiques valoriser des r ponses apporter 1 Investir dans l int r t g n ral pour cr er des activit s utiles et des emplois de qualit Il importe d investir massivement sur les services d int r t g n ral petite enfance aide domicile ducation et formation pr servation de l environnement culture accompagnement et insertion professionnelle etc dont une large part est mise en uvre par IESS La puissance publique doit changer de regard sur ces services en ne les consid rant plus comme un co t qu il convient de minimiser mais comme un investissement socialement cologiquement et m me conomiquement rentable pour la collectivit moyen et long terme Pour y parvenir l am lioration de la qualit de l emploi est la condition d une meilleure qualit des services et de l attractivit de ces m tiers mais aussi de la r duction de la pr carit salariale qui est aujourd hui l
298. que la croissance des banques et financeurs solidaires est le surco t li l instruction et la gestion de dossiers plus complexes impliquant une analyse conomique mais aussi sociale et cologique Trois approches sont aujourd hui utilis es pour couvrir ce surco t la pratique de taux d int r ts lev s la diversification de l offre en direction de cibles plus classiques et le recours la solidarit sous forme de dons de b n volat etc Pour sortir de ces strat gies de contournement on pourrait imaginer que l Etat soutienne ces pratiques bancaires diff rentes en finan ant partiellement la part de l activit qui rel ve de l int r t g n ral ii Imposer une autre approche du risque qui ne soit pas fond e uniquement sur des crit res conomiques et financiers court terme mais aussi sur des crit res sociaux cologiques et de long terme Remarque Le d veloppement d une finance solidaire et responsable passe par la mise en uvre de propositions telles que celles d crites pr c demment Mais il passe aussi par une plus forte responsabilisation individuelle des pargnants Les pargnants qui attendaient un retour maximal deux chiffres sans se poser de questions sur la destination de leur argent sont aussi co responsables de la crise Mais ces m mes pargnants en modifiant leur mani re de consommer et leur rapport l argent ont aussi une capacit peser pour changer la donne et sortir de
299. qui la feraient rena tre dans des r p titions de plus en plus dangereuses inexorablement li es l aggravation des risques cologiques implique une ambition sans commune mesure avec les moyens mis en uvre et les projets plus ou mains audacieux lanc s ici ou l L Etat seul supposer qu il re oive l appui aujourd hui tr s effac des institutions internationales ne parviendra pas casser les r sistances r orienter les comportements reconqu rir le terrain de l int r t g n ral trouver dans un autre mode de d veloppement de nouveaux quilibres Son face face avec le march se r duit des mesures essentiellement utilitaires appr ci es en terme mon taires agir par la fiscalit et la redistribution relever le niveau de vie des salari s et des retrait s restaurer la capacit de concurrence des petites entreprises et les moyens d intervention des collectivit s territoriales etc ont certes une grande importance mais les dispositifs l gislatifs et r glementaires rencontrent rapidement sur le march des limites des strat gies d vitement s ils ne s appuient pas sur une thique sur un respect des autres sur un souci de l avenir de l humanit et de son environnement sur une exigence de d mocratie Ce sont des comportements que l on peut trouver dans la soci t m me si impr gn e par l id ologie ambiante elle est fascin e par l abondance de biens gagn e par une sorte de f tich
300. r ation de nouvelles solidarit s de nouvelles sociabilit s de mixit sociale Document de d bat nov d c 2009 34 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 3 3 UN LABORATOIRE QUI OUVRE LE CHAMP DES POSSIBLES L ESS cette force conomique et sociale dont nous venons de donner quelques exemples et de rappeler les principes fondamentaux ne se limite pas satisfaire des besoins individuels et collectifs insatisfaits ouvrir l acc s de l emploi aux personnes qui en sont cart es r parer les injustices pr venir les risques cologiques Elle est aussi un laboratoire o s laborent par des exp rimentations et des ajustements de nouveaux modes d action politique des mod les conomiques de d veloppement durable Investir dans l int r t g n ral pour cr er des activit s utiles et des emplois de qualit Mettre des limites au march l accumulation et r duire les in galit s Int grer v ritablement les enjeux sociaux dans le d veloppement durable Redonner du pouvoir conomique aux citoyens pour une d mocratie conomique Faire du territoire le c ur de l conomie r elle Ces modes d action politique qui donnent tout leur sens l ESS sont des orientations ayant en commun de mettre en mouvement les forces de la soci t civile pour une sortie de crise par un nouveau projet de soci t Pour sauver le syst me bancaire et relancer l
301. r sentations de la richesse et plus g n ralement nos conceptions de bien tre qui sont en jeu La s lection des domaines que l on souhaite mesurer le bien tre la qualit de vie le capital naturel la sant sociale etc autant que le nombre et la hi rarchie des crit res retenir renvoient des choix de nature soci tale qui ne sauraient tre laiss s aux seul d bat entre conomistes et comptables nationaux Reconsid rer la richesse offre ainsi une formidable opportunit d exercice de d mocratie conomique si ch re ESS Faire de la r flexion sur les indicateurs un outil de d bat public sur notre mod le de d veloppement suppose d y associer largement les citoyens et organisations de la soci t civile C est la d marche initi e par le Forum pour d autres indicateurs de richesse FAIR dans le suivi d une Commission Stiglitz dont les m thodes sont jug es insuffisamment ouvertes la consultation de la soci t civile Gadrey 2009 L appropriation des indicateurs par les citoyens est aussi une des principales recommandations de l avis du CESE Il est d ailleurs int ressant de noter que certains indicateurs comme l empreinte cologique ou le BIP 40 sont issus de la collaboration entre chercheurs syndicats et ONG Cet exercice de d mocratie conomique peut prendre la forme de conf rence citoyenne o les experts viendraient exposer leurs connaissances et leurs propositions aupr s de citoyens tir s au sor
302. r des dynamiques des besoins et des ressources des territoires Aussi la premi re des priorit s est de relancer l conomie partir des projets durables et des besoins des territoires L id e est de privil gier une logique ascendante partir de diagnostics territoriaux concert s pour valuer les besoins les initiatives citoyennes les dynamiques entrepreneuriales les dispositifs et infrastructures soutenir et d velopper Il s agit de faire des territoires l axe d une reconversion de l conomie vers un d veloppement local durable Document de d bat nov d c 2009 47 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 4 LESS DEFIS ET PERSPECTIVES POUR UNE ECONOMIE PLURIELLE 3 4 1 DES DEFIS INTERNES A SURMONTER L ESS comme toute autre force conomique n est pas seulement confront e des difficult s ext rieures elle a galement des faiblesses internes des tensions li es ses finalit s sp cifiques son mode de fonctionnement son manque d homog n it et de capacit de s affirmer dans son environnement Comme tout laboratoire elle doit faire face pour passer du prototype la grande s rie des enjeux d cisifs d crits ci dessous C est en prenant bras le corps ces probl mes que ESS rendra cr dible et audible une demande de reconnaissance politique en sa faveur et qu elle pourra in fine changer d chelle 1 Bien g rer les tensions qui sont le pr
303. r des missions d int r t g n ral aux banques de d p ts En s inspirant du dispositif l gislatif am ricain mis en place en 1977 et qui depuis a fait ses preuves un CRA la fran aise viserait amener les banques pr ter et investir de mani re responsable et p renne rentable sur des territoires d favoris s au service d entreprises et de personnes souvent exclues du syst me bancaire ainsi qu soutenir financi rement et d velopper l activit des acteurs de l ESS associations fondations ONG fonds solidaires banques sociales etc 9 Orienter sur la finance solidaire une part minime 1 5 du Fonds de R serve des Retraites Le Fonds de R serve des Retraites FRR cr en 2000 est dot d environ 30 milliards d d actifs en 2008 150 milliards pr vus d ici 2020 Son objectif prendre en charge une partie des d penses des r gimes de base du secteur priv compter de 2020 au moment du plein impact du choc d mographique Trois raisons peuvent justifier l orientation d une petite partie du FRR sur le financement de l ESS D abord l engagement de responsabilit sociale et environnementale du FRR inscrite dans les statuts et son orientation d investisseur public de long terme Ensuite sa gouvernance mulii parties prenantes partenaires sociaux minist res parlementaires etc soucieuse d un int r t collectif Enfin l ESS en cr ant de l emploi notamment pour des personnes exclues d
304. r exemple pr voit d instaurer l obligation d un bilan rendu public et mis jour tous les cinq ans des missions directes de gaz effet de serre pour les collectivit s locales de plus de 50 000 habitants les entreprises publiques de plus de 250 salari s et les entreprises priv es de plus de 500 salari s Ce d couplage entre le social et l cologie entre l Homme et la Plan te est contraire la vision originelle du d veloppement durable celle que porte ESS qui plaide justement pour une interd pendance des deux dimensions et pour un r encastrement de l conomie dans la soci t iv En rendant l information publique et en donnant les moyens de sa publicit par exemple via un site Internet Les mouvements sociaux et la soci t civile doivent pouvoir se saisir de ces rapports pour faire pression v En encadrant et soutenant l ind pendance des acteurs cabinets d audit conseils charg s d accompagner les entreprises dans l laboration de ces rapports pour garantir et valider la qualit informationnelle de leur contenu qui aujourd hui a plus souvent une vocation communicationnelle qu informationnelle Il importe de distinguer les acteurs charg s de produire le rapport et ceux charg s de le contr ler commissaire aux comptes comit d entreprise parties prenantes de l entreprise minima le contenu de ces rapports devrait tre valid par le Conseil d administration et par les instances de
305. r inventer des r ponses de nouvelles attentes sociales et cologiques Aujourd hui loin d tre une exception fran aise l ESS se d veloppe partout dans le monde notamment en Europe Pour une conomie plurielle La diversit est au c ur du projet politique de l ESS Par ses sp cificit s l ESS refuse en effet une vision unilat rale et r ductrice de l conomie largement vulgaris e par l id ologie n olib rale o la motivation d entreprendre est limit e la recherche du profit o la seule organisation productive consid r e comme l gitime est l entreprise de capitaux o l allocation optimale des ressources passe forc ment par le march et o le d veloppement est synonyme de croissance du PIB C est pourquoi elle d fend l id e d une conomie plurielle Document de d bat nov d c 2009 27 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Pluralit des motifs de l agir conomique de l action des entrepreneurs sociaux ou de l engagement b n vole ne visant pas principalement le retour sur int r t mat riel Pluralit des formes d entreprendre par l invention historique d autres statuts d entreprise Pluralit des modes de financement l quilibre conomique de nombre d organisations de l ESS reposant sur une hybridation des ressources issues de la vente de biens et services sur le march d aides publiques de cotisations de dons et de travail b n vo
306. r quantitatif et qualitatif de l ESS ses valeurs et ses pratiques peuvent inspirer positivement les n cessaires r formes des r gulations conomiques et inciter les pouvoirs publics les entreprises et les citoyens changer de comportement pour tendre vers une conomie plus solidaire plus quitable plus responsable Claude Alphand ry pr sident d honneur de France Active a lanc dans le cadre d un large groupe de r flexion et avec l appui de la Fondation Charles L opold Mayer pour le Progr s de l Homme une vaste r flexion s inscrivant dans cette perspective Cet ouvrage collectif concr tise cette r flexion men e en collaboration avec Laurent Fraisse et Tarik Ghezali Il se divise en deux parties gt Une premi re partie sur comment l ESS peut et doit tre un laboratoire pour un autre mode de d veloppement un mode de d veloppement nourri des valeurs et des meilleures pratiques de ESS et qui affirme la centralit de l Homme plut t que celle de l Etat ou du capital gt Une seconde partie plus op rationnelle pr sentant 50 propositions pour permettre IESS de changer d chelle et plus largement de contribuer un changement de cap de l conomie dans son ensemble Ce texte s adresse l ensemble des acteurs de l ESS et au del tous les acteurs politiques conomiques et civils d sireux de s appuyer sur la crise pour affirmer un nouveau mode de d veloppement plus solidaire et plus soutenable Tout
307. r sortir de cette double impasse il y a besoin de redonner le pouvoir conomique au citoyen consommateur de le rendre consom acteur consommateur responsable Exemples ESS de consommation responsable Amap Artisans du Monde Biocoop Les Nouveaux Robinson l Assiette sans Fronti res Habicoop Brasserie de l espace Tierrhabitat AIL 46 Mobilib ATRO5 Vision du Monde etc Cette exigence participative et d mocratique ne peut s arr ter aux portes de l entreprise Si la d mocratie est un imp ratif vident dans le champ politique elle est paradoxalement absente du champ entrepreneurial Or l o il y a pouvoir et relations humaines et donc prise de d cisions la question d mocratique se pose Pourquoi l entreprise y chapperait elle Pourtant le th me de la d mocratie conomique n est gu re la mode aupr s des d cideurs qui en restent encore g n ralement une vision o le pouvoir conomique appartient naturellement aux actionnaires La crise financi re actuelle o la cupidit d une minorit affranchie de tout contr le politique et d mocratique cause un d sastre pour la majorit a montr avec force l impasse de cette vision Le temps vient donc de soumettre l entreprise l exigence d mocratique et citoyenne en ouvrant notamment Sa gouvernance aux autres parties prenantes notamment les salari s Document de d bat nov d c 2009 42 147 Premi re version de la publication Initiative
308. r sur investissement social Il permettrait enfin aux pouvoirs publics de mettre en place des politiques sectorielles ou territoriales favorisant l essor d entreprises ESS sur la base de crit res sociaux et cologiques 15 Mettre en place un Forum de type Grenelle pour construire avec les acteurs de l ESS l Etat les collectivit s locales et la soci t civile organis e un plan d actions pour d velopper ESS et en faire un levier de sortie de crise par le haut Il s agirait de co construire une vision et une strat gie commune face la crise comment l ESS et les pouvoirs publics peuvent ils travailler ensemble pour construire un projet commun et r pondre aux grands d fis d apr s crise de la France 10 ans environnement inclusion sociale vieillissement d sindustrialisation ducation services publics citoyennet banlieues dette Comment soutenir et d velopper ESS dans cette perspective Cette concertation impliquerait l ensemble des parties prenantes locales et nationales Etat services d concentr s collectivit s locales mouvements ESS employeurs de lESS syndicats ONG consommateurs Elle aboutirait de grandes orientations strat giques et un plan d actions gouvernemental pour d velopper l ESS un peu la mani re dont a proc d POTS Office of third sector anglais rattach au Premier ministre A sa cr ation en 2006 l OTS a lanc une grande consultation sur le future role o
309. r sur le sujet en France au niveau national notamment sur un plan financier la fois en int grant l innovation sociale dans les dispositifs existants de soutien l innovation et en cr ant des outils sp cifiques Politique qu b coise de la science et de l innovation Gouvernement du Qu bec 2001 http www crises ugam ca pages fr Activites aspx 52 Pour des informations sur le fonds d innovation social am ricain http www americaforward org 2009 05 details on the social innovation fund from the serve america act gt Mis en avant entre autres par Les premi res Rencontres de l exp rimentation sociale en Europe 21 et 22 novembre 2008 Grenoble dans le cadre de la pr sidence fran aise de l Union europ enne par la 7 me table ronde europ enne sur la pauvret et l exclusion sociale et la premi re r union des ministres europ ens en charge de ces questions les 15 et 16 octobre dernier par l agenda social renouvel de la Commission europ enne du 2 juillet dernier qui a soulign l utilit de la technique exp rimentale par le Comit Economique et Social Europ en qui dans le cadre d un avis r cent s est aussi positionn clairement en faveur de son d veloppement 54 P PN a Source L innovation sociale pour nous sortir de la crise Marjorie Jouen St phane Vincent f vrier 2009 Document de d bat nov d c 2009 114 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Cla
310. ralit s Pour autant les r sultats et les impacts des politiques entreprises restent trop partiels et fragment s par collectivit s et territoire pour tre utile l action L exercice indispensable d valuation et de capitalisation devrait tre l occasion d un retour sur exp riences entre territoires d une mutualisation des m thodes des outils de connaissance et des indicateurs de mani re obtenir une valuation consolid e et autant que possible chiffr e de ces politiques Certaines donn es manquent cruellement pour avoir une id e de l ampleur et de l impact des politiques de l ESS commencer par le nombre et les caract ristiques de la centaine d lus ayant une comp tence ESS dans les diff rents chelons des collectivit s locales De m me que repr sentent les appels projet ESS en termes de nombre de projets type d initiatives d emplois cr s d effets sur les territoires Sont ils financi rement symboliques ou permettent ils de faire effet de levier A quelles conditions les exp riences de ESS sont elles transf rables d un territoire l autre Il y a aussi peu d l ments sur les impacts des actions d information et des v nements de promotion de l ESS en termes de nombre et fr quence de nombre et types de participants 8 L Observatoire de l ESS est pilot par le CNCRES Conseil National des Chambres R gionales de l Economie Sociale avec le soutien de l ARF Association des R gions de Fra
311. re des indicateurs de bien tre des citoyens et de progr s social en Bretagne L id e n est pas seulement de d cliner l indicateur de d veloppement humain IDH pour la r gion Bretagne ainsi qu des niveaux infra r gionaux et de Suivre leur mise en uvre sur des politiques sectorielles L ambition est aussi d associer leur laboration lus des diff rentes collectivit s cadres et employ s des services administratifs citoyens La m thodologie consiste notamment identifier collectivement les dimensions du bien tre sant environnement Solidarit entraide relations sociales modes conditions de vie etc sur la base de plusieurs r unions publiques avec les habitants puis de les pond rer avec des indicateurs de situation de la moins bonne l id ale Compl t e par un questionnaire aupr s d un large chantillon la d marche ISBET doit aboutir une image repr sentative de la perception locale du bien tre qui sera confront e ensuite aux priorit s de d veloppement territorial des collectivit s locales Source PEKEA http fr pekea fr org pages Isbet 1 pdf Les indicateurs de coh sion sociale impuls s par le d partement coh sion sociale du Conseil de l Europe ont t galement exp riment s dans plusieurs collectivit s Mulhouse Trento la r gion Wallonne D finissant la coh sion sociale comme la capacit de la soci t assurer le bien tre de tous ses membres le
312. re ses exigences sociales et ses contraintes conomiques entre un approfondissement de ses pratiques d mocratiques du dialogue social et la fermet l autorit d une bonne direction gt Aussi sa diversit s affirmer comme une cha ne de valeurs de pratiques constituant une force commune une forme sp cifique de d veloppement Etablir des lieux d changes de coop ration de mutualisation Trouver les outils d entraide ad quats gt Ne pas rester en vase clos jouer pleinement son r le trouver toute sa place dans une conomie plurielle en approfondissant ses relations avec les autres acteurs faire bouger la soci t gt Remuer les citoyens impr gn s par le marketing fascin s par l abondance mais inquiets des risques encourus choqu s par les in galit s pessimistes sur les perspectives de progr s individuel et social Les convaincre que chaque difficult est l l ment d une cha ne que toute action efficace s inscrit dans un autre d veloppement gt Faire conna tre aux collectivit s locales pr occup es par l emploi le logement social le d veloppement de leur territoire et de leurs populations qu elles peuvent trouver dans l ESS la capacit de cr er des activit s innovantes des modes de coop ration des p les d activit gt inciter les entreprises classiques notamment TPE PME qui cherchent r ellement assumer leur responsabilit sociale et environnementale coop rer avec l ESS et s in
313. relationnelles et de l utilit sociale Il faut donc sortir de cette approche qui cloisonne et disjoint les enjeux sociaux et d mocratiques des enjeux environnementaux ou qui privil gie les seconds au d triment des premiers L ESS a un r le cl jouer dans cette perspective Pas de d veloppement durable sans ESS et pas d ESS sans d veloppement durable Document de d bat nov d c 2009 41 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Redonner du pouvoir conomique aux citoyens pour une d mocratie conomique L un des plus grands maux dont souffre aujourd hui la soci t est le sentiment d impuissance ressenti au niveau individuel et collectif sentiment aggrav face la crise les marges de man uvre paraissent de plus en plus t nues les contraintes ext rieures de plus en plus fortes le champ des possibles de plus en plus restreint Ce sentiment d impuissance est particuli rement exacerb dans le domaine conomique o l abstention conomique pr vaut l individu lambda n a aujourd hui que peu l impression de participer au syst me conomique il ne se per oit souvent que comme un rouage d une machine qui le d passe et envers laquelle il ne pense pas pouvoir grand chose si ce n est essayer de s en accommoder au mieux et d en tirer le parti le moins pire pour lui m me Et contrairement labstention politique l abstention conomique est g n ralement
314. rement comptable du ch mage amplification d une politique quantitative et concurrentielle des services la personne sans consid ration pour la qualit de l emploi la relance des emplois aid s dans le secteur non marchand sans tenir compte pour la situation difficile travers e par de nombreuses associations montrent qu indirectement le gouvernement attribue une place l ESS dans le plan de relance celui d amortisseur social Cette prise en compte la marge de l ESS via IAE les contrats aid s et les services la personne n enferme t elle pas un peu plus l ESS dans un r le de variable d ajustement des politiques de l emploi Outre l impact contestable des politiques de stop and go tant sur l insertion durable des personnes que sur la p rennit de certaines activit s associatives cette approche purement conjonciurelle ne permet ni de saisir les potentialit s de ESS en mati re de cr ation d emplois durables ni de r pondre aux probl mes structurels auxquels ses initiatives et ses entreprises doivent faire face La banalisation VESS par contrainte et par fascination prend un tournant strictement entrepreneurial La crise pourrait aussi acc l rer la tendance la banalisation de l ESS Que ce soit par fascination pour les pratiques financi res et manag riales de ses concurrents capitalistes ou sous la contrainte de survie face une mise en concurrence exacerb e les organisations de ESS deviendraient plus que jamais d
315. res de l IAE Les outils tudes de cas m thodes pratiques coproduits dans ce cadre sont accessibles sur www vita ressources org Dans la lign e de cette initiative un nouveau projet VITA a t lanc par le Coorace consacr aux d veloppeurs de territoires solidaires gt Les objectifs caract riser ce que sont les d veloppeurs de territoires solidaires ce qu ils font et comment construire des outils et m thodes permettant de renforcer leur action se donner les moyens de rendre visibles et lisibles leurs apports concrets aux territoires assurer une appropriation large de ces acquis Un appel projets est en cours Une vingtaine d entreprises seront s lectionn es et s engageront sur deux ans dans une double d marche de recherche action et de formation action noter aussi l existence r cente l initiative de la CFDT d un r f rentiel de l APEC des m tiers de dirigeant de structures d insertion Ces derni res ann es les actions outils et initiatives de sensibilisation l entrepreneuriat social et solidaire se sont multipli s conf rences ateliers brochures publications sites web vid os etc sur l ensemble des territoires Citons ici deux types d actions d velopper plus particuli rement car ne s adressant pas un public d j averti OU initi Document de d bat nov d c 2009 108 147 Premi re version de la publication Ini
316. rises devrait susciter par contagion un nouvel int r t pour la reprise d entreprise sous forme coop rative La r habilitation soudaine du mod le social fran ais comme amortisseur des cons quences de la crise est l occasion de rappeler que mutuelles et associations y contribuent largement L ampleur de la crise historique du capitalisme laquelle nous assistons contraste pourtant avec la relative discr tion des repr sentants de ESS dans les discussions actuelles sur la sortie de crise faisant malheureusement cho au peu d int r t port par le gouvernement actuel son d veloppement Si la partition que jouera l avenir l ESS n est pas encore crite une chose est d j certaine pas plus que les membres de la soci t ESS ne sortira indemne de la situation actuelle Il est difficile de savoir comment faute de disposer d un diagnostic exhaustif par secteur d activit et par famille d entreprise L ESS se doit anticiper aujourd hui ses propres transformations et surmonter ses d fis internes si elle ne veut pas devoir s adapter demain une soci t indiff rente son histoire ses entreprises et ses pratiques Si les acteurs et les entreprises de l ESS ont par le pass fait preuve d ind niables capacit s d adaptation et de r silience face aux chocs externes elles n ont pas toujours t au c ur des transformations majeures de la soci t et n en sont pas moins comme toute institution historique mortelles
317. roduit d un syst me de d cisions et de relations d changes de biens et de services de r seaux professionnels et sociaux et de flux mat riels et nerg tiques qui font sens et syst me travers une histoire une repr sentation commune de l espace et un projet partag Le territoire est alors appr hend comme le lien d articulation entre dynamiques entrepreneuriales investissement et r gulation publique et actions citoyennes Par territoire nous entendons avec Pierre Calame 2008 p 375 l espace o se d ploie l essentiel de la vie quotidienne professionnelle familiale et sociale ce qu conomistes et g ographes appellent bassin d habitat ou bassin d emploi Revendiquant la compatibilit des valeurs de coop ration de d mocratie et de solidarit avec la cr ation d activit s et d emplois l change de biens et services la gestion des entreprises les acteurs de l ESS disposent d un certain nombre d atouts pour promouvoir des territoires socialement et cologiquement responsables D autant que leur ancrage territorial est aujourd hui confort par des politiques de l ESS qui se sont progressivement mises en place dans nombre de collectivit s locales depuis une dizaine d ann es L ESS peut tre le prototype d un autre d veloppement local condition de se transformer D abord en prenant conscience et en s attachant rem dier ses limites et fragilit s locales parfois exacerb es par la crise Ensuit
318. rogr s et du bien tre C est bien dans une telle perspective que se situe une possible contribution de l ESS Relativiser la sph re de l conomie qui a pris une place d mesur e dans nos vies au d triment des autres dimensions humaines sociale familiale politique culturelle artistique sportive spirituelle invite viser la croissance de la qualit de vie de tous plut t qu augmenter la quantit de biens de quelques uns Se d marquer de la qu te de la croissance tout prix n est pas sans incidences sur le d veloppement de certains services sociaux d int r t g n ral sur lesquels les acteurs de l ESS sont fortement positionn s C est par exemple contester les conceptions qui font de l industrialisation et de la marchandisation des services la personne ou des activit s culturelles les principales sources de la prosp rit de demain et de qualit de vie Ce n est pas un hasard si plusieurs auteurs Gadrey Morin Viveret Jany Catrice Kempf Coutrot Perret qui ont travaill sur une autre conception de la richesse mentionnent explicitement ou s int ressent l ESS comme un des l ments possibles de r ponse la crise La perspective d une conomie plurielle revendiqu e ici ne se r sume pas seulement l affirmation d autres motivations d entreprendre que la recherche du profit ou d autres modes d allocation des ressources que le march Elle appelle aussi une pluralit des indicateurs
319. rs pris de vertige et sans scrupules elle a ses racines dans des crises successives asiatique russe bulle technologique hausse des mati res premi res signes des profonds d s quilibres qui frappent l conomie Celle ci dop e par les nouvelles technologies et la mondialisation des changes survolt e par la d r glementation produit des richesses impressionnantes mais simultan ment des effets d vastateurs destruction d emplois pr carit ins curit d localisations afin de r duire les charges salariales flexibilit par la dur e r duite ou prolong e intermittente instable du temps de travail en vue d optimiser production et distribution en fonction du march rejet des salari s jug s insuffisamment performants pression sur le personnel tous les niveaux pour am liorer la productivit C est dans ce m me esprit de recherche d mesur e du profit et pour b n ficier des progr s technologiques et des gains de productivit que les entreprises privil gient certaines activit s jug es en pointe en abandonnant les commerces ruraux ou de quartiers les services la personne le petit entretien la protection de l environnement etc estim s non ou peu rentables Les entreprises publiques elles m mes dont la mission d int r t g n ral est d offrir tous des prestations appropri es tendent ne serait ce que pour r sister la privatisation r duire leurs co ts aux d pens de la qualit et de l u
320. rts peuvent tre faits pour rendre ces prix plus attractifs et accessibles une majorit de citoyens Des conomies d chelle par une croissance des volumes L effet volume peut contribuer diminuer les prix comme en ltalie ou en Allemagne pour le bio le d veloppement des circuits courts permettant de r duire les interm diaires et donc de diminuer les prix Les produits de mara chage y reviennent g n ralement moins chers pour le consommateur qu en supermarch Une autre approche des co ts dans les entreprises de l ESS la r mun ration du capital est nulle ou limit e et il ny a pas de d penses excessives de marketing ou de publicit Exemple de la basket bio quitable Veja comp titive face ses concurrentes conventionnelles pour lesquelles 70 du prix passe dans le marketing et la communication Le soutien public la production Le bio est plus comp titif en Espagne en Allemagne ou en Italie car le bio y est favoris par des subventions publiques A l inverse en France les producteurs conventionnels sont beaucoup plus soutenus par l Etat Le soutien public la consommation responsable des m nages plus modestes Mettre en place des dispositifs de soutien la consommation responsable des m nages modestes Il s agit donc de permettre aux personnes faible revenu b n ficiaires des minimas sociaux ch meurs de longue dur e d acc der une consommation responsable et solidaire
321. ruit l int r t g n ral partir des territoires avec les collectivit s locales et les acteurs locaux en faisant toute leur place ceux de l ESS Dans cette perspective plusieurs propositions peuvent tre avanc es R orienter le plan de relance partir des projets durables et des besoins des territoires Il s agit de renverser la logique et la dynamique du plan de relance construit de mani re descendante et sans prendre en compte les dynamiques des territoires Sans contester la n cessit d orientations d finies par l Etat face une crise sans pr c dent l id e est de partir de diagnostics territoriaux concert s pour valuer les besoins les initiatives citoyennes les dynamiques entrepreneuriales les dispositifs et infrastructures d velopper Bref il s agit de faire des territoires le pivot d une r orientation de l conomie vers un d veloppement local durable et non simplement des co financeurs de projets d cid s centralement Formul s l chelle d partementale voire au niveau des pays ou celui des bassins d emploi ces diagnostics pourraient d boucher sur des pactes territoriaux de relance associant non seulement les collectivit s territoriales de diff rents chelons et les institutions publiques mais surtout les acteurs conomiques et sociaux concourant au d veloppement des territoires Engager la signature d une charte des engagements r ciproques entre l Etat et l ESS face la crise Issue
322. rvices la personne et de services proximit dans l ducation la sant l action sociale la culture valorisation de savoir faire anciens r habilitation et maintien de fili res Dans des territoires enclav s paup ris s ou ghetto s s ses acteurs et entreprises sont souvent un frein la d qualification des territoires par le maintien d une offre de service collectif et d int r t g n ral L ESS a g n ralement un solde largement positif en mati re de cr ation d emplois locaux souvent non d localisables Sa part dans l emploi varie entre 6 6 et 13 selon les r gions Elle joue un r le cl dans le maintien de la capacit de travail des personnes fragilis es sur le march du travail L ESS participe la valorisation des patrimoines naturels et protection de l environnement co construction co voiturage location de v los transports conomes en nergie recyclage et valorisation des d chets nergies renouvelables r habilitation du patrimoine naturel Enfin par les engagements b n vole et Demoustier Vallat Economie sociale et solidaire et politique de la ville Recma n 296 2005 Panorama de l conomie sociale et solidaire en France et dans les r gions CnCRES d cembre 2008 Document de d bat nov d c 2009 33 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry citoyen qu elle suscite l ESS dynamise positivement le capital social local par la c
323. s Department of trade amp industry UK 2006 Acc s Manoury L L entrepreneur social et l enjeu de sa professionnalisation Universit Coop rative europ enne 2002 Acc s New Economics Foundation Measuring Value a guide to social return on investment SROI 2 dition 2008 Document de d bat nov d c 2009 145 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Notre Europe Les exp rimentations sociales en Europe vers une palette plus compl te et efficace de l action communautaire en faveur de l innovation sociale Etude du think tank Notre Europe pour les Rencontres de l exp rimentation sociale en Europe novembre 2008 Acc s Os o Innovation Rapport 2007 Acc s ORSE Exemples de partenariats ONG Entreprises 2005 Acc s PFCE ARF Le guide de l achat public quitable novembre 2007 Acc s Pfeiffer L La fin du capitalisme et apr s pr face de Patrick Viveret ditions Yves Michel avril 2006 Private Banking Une nouvelle re pour la philanthropie n 6 janvier 2007 Acc s Prades J L nigme de Mondrag n ou l entrepreneuriat collectif chapitre IV de l ouvrage Compter sur ses propres forces Mondrag n les Coop ratives sociales italiennes et les CDEC Qu b cois ditions de l Aube 2006 Perret B 2008 La capitalisme est il durable Carnetsnord Stiglitz J Sen A Fitoussi J P Rapport de la Commission sur la mesure des performances co
324. s curit Cette double inhibition est peu peu d bloqu e par des outils combinant la garantie apport e la banque pr teuse et l accompagnement de l emprunteur pour le montage du cr dit Des fonds territoriaux d velopp s par France Active avec l appui de la Caisse des D p ts et des collectivit s territoriales ont mis en place depuis le d but des ann es 90 des milliers de cr dits bancaires garantis au profit de l IAE Le succ s de la formule s est tendu aux demandes de pr ts garantis pour les entreprises adapt es les Scop etc La plupart des fonds de garantie sont regroup s dans France Active Garantie FAG pour un encours de pr ts d passant 100 millions d euros Les ressources de FAG proviennent des collectivit s locales et de l Etat travers le fonds de coh sion sociale Leur effort financier est relativement faible gr ce un effet multiplicateur 60 millions d euros de pr t n appellent que 10 millions d euros de ressources sur le fonds de garantie Ce syst me doit tre d velopp par exemple en cr ant de nouveaux fonds correspondant des fili res d activit s des territoires ou des publics particuliers et en articulant mieux ces fonds avec les outils existant pour les PME ordinaires Os o organismes de caution mutuelle Optimiser l existant passe enfin par am liorer l acc s aux financements europ ens dont les cr dits ne sont aujourd hui pas enti rement consomm s S il
325. s n assurera en rien un retour des emplois supprim s pr caris s ou d localis s Et ce n est pas plus une croissance non ma tris e qui pourra conjurer les risques pesant sur l environnement et sur l avenir de nos enfants La soci t ne se satisfait pas de cette perspective elle appelle de profondes transformations face une conomie engag e dans une course effr n e vers le profit survolt e par la mondialisation et la financiarisation des changes elle souhaite un d veloppement respectueux de l Homme et de son environnement Des centaines de milliers de citoyens qui ont soif de vrais changements agissent d j concr tement leur niveau pour y parvenir Salari s entrepreneurs consommateurs pargnants b n voles militants ces centaines de milliers d acteurs de la soci t civile de toutes classes sociales de tous milieux professionnels et de tous ges oeuvrent construire des alternatives et des r ponses pour changer le monde au quotidien Ils s investissent et exp rimentent des voies nouvelles dans l entreprise l Internet la culture l environnement et sur les territoires Beaucoup de ces personnes voluent dans l conomie sociale et solidaire ESS Ce champ aux racines historiques profondes mais aussi d une ardente modernit rassemble une grande diversit d initiatives conomiques ne relevant ni du champ capitaliste ni du secteur public stricto sensu Ces initiatives ouvre
326. s clauses en faveur du commerce quitable dans leurs achats car elles ne savent pas ensuite quels crit res utiliser pour valuer les r ponses leurs appels d offre Le nouveau code des march s publics offre un cadre juridique explicitement favorable au d veloppement durable Ses articles 5 6 14 45 50 et 53 permettent en effet au pouvoir adjudicateur de privil gier des crit res de d veloppement durable dans ses appels d offre Mais le code des march s publics ne mentionne pas explicitement le commerce quitable Les collectivit s locales peuvent toutefois s appuyer sur la probl matique du d veloppement durable dont le commerce quitable d cline les trois dimensions fondamentales d veloppement social d veloppement conomique et protection de l environnement pour justifier leur engagement Cependant le manque de d finition reconnue par l Etat du terme commerce quitable et de ses contours ne favorise pas l inclusion de clause en sa faveur dans les appels d offre des collectivit s et le risque juridique existe Le contexte national et europ en n est pas tr s favorable la prise de risque des lus La lev e de cette incertitude juridique passe par la r elle mise en place de la CNCE Commission Nationale du Commerce Equitable pr vue par la loi du 02 08 05 et le d cret du 15 05 07 Cette Commission la gouvernance multi parties prenantes minist res acteurs du commerce quitable associations de co
327. s collectivit s D autres se d veloppent mais font d bat avec les entreprises classiques socialement responsables Certaines sont inventer avec les ONG les mouvements de consommateurs D autres r inventer avec les syndicats les organisations employeurs le mouvement social Document de d bat nov d c 2009 15 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Une ESS forte d une identit r affirm e d un projet renouvel n a pas craindre de ces relations et des alliances qui peuvent en d couler Ces partenariats contribuent dessiner une ESS sans rivages Ces alliances doivent se faire autour d un projet de civilisation dont nous avons esquiss quelques premi res lignes directrices pages 12 et 13 L ESS peut et doit tre l acteur pivot du changement conomique et Social Document de d bat nov d c 2009 16 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry E DES PROPOSITIONS L ATTENTION DES DECIDEURS POLITIQUES Dans les quinze prochaines ann es l conomie doit profond ment changer de cap de rep res de valeurs Elle doit remettre l Homme au c ur du syst me respecter et pr server l environnement s ancrer sur les territoires L ESS est un laboratoire pour y parvenir Voici 15 exemples synth tiques de propositions d taill es dans le rapport et s inscrivant dans cette perspective propositions imm diatem
328. s entreprises mais aussi sur une conomie de la consommation qui d pend largement des Document de d bat nov d c 2009 46 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry divers revenus des populations qui habitent le territoire La qualit du cadre de vie appara t alors tout aussi importante que la comp titivit des territoires pour concevoir un d veloppement quilibr c est dire moins d pendant et sensible aux retournements de la conjoncture mondiale Bien vivre semble tout aussi sinon plus important que produire davantage pour maintenir les revenus des populations et lutter contre le ch mage et la pauvret Pour autant la crise financi re conomique et sociale n est que l acc l rateur de recompositions des conomies territoriales qui sont devenues imp ratives du fait des crises nerg tiques et alimentaires Le territoire est plus que jamais le pivot non seulement pour mesurer les flux d nergie et de mati re entrants et sortants pour concevoir des strat gies et des pratiques d efficacit nerg tique et mat rielle pour substituer une logique de fournitures de services plus que d acauisition de biens etc Calame 2008 L tude du m tabolisme cologique local n est pas uniquement cruciale pour la pr servation et reproduction des ressources naturelles Elle est aujourd hui indispensable pour inventer des formes de mutualisation et redistribution m me de pr venir
329. s et des collectivit s territoriales et viter que leur introduction soit per ue comme un risque politique et juridique insurmontable Cela suppose aussi des politiques d accompagnement des lus techniciens et entreprises pour faciliter l int gration des exigences sociales et environnementales dans les pratiques Pr ciser les conditions de prestation hors march Avec la tendance g n raliser les appels d offre y compris pour fournir des services sociaux la mise en concurrence devient implicitement le r f rentiel de la puissance publique en mati re de r gulation des services sans que son efficacit soit toujours questionn e Pour un certain nombre de biens et de services le formalisme des proc dures l investissement de l ensemble des parties prenantes la lourdeur des commissions d appel n aboutissent pas forc ment une allocation efficace des ressources publiques sans toujours garantir d quit vis vis du citoyen Le plan de relance a proc d un assouplissement et une simplification en relevant le seuil applicable aux march s de travaux pour les TPE PME en supprimant la commission d appel d offre d tat et des h pitaux en clarifiant les possibilit s de n gociation des prix et de passage des march s compl mentaires etc Pourquoi ne pas l appliquer aussi pour les march s de fournitures et de services Au del des mesures conjoncturelles il faudrait pouvoir en de d un certain seuil faciliter
330. s garantissent le respect de principes thiques sociaux ou cologiques dans la conception fabrication ou distribution des produits Comment passer l chelle sup rieure et fournir une information sur la qualit sociale et environnementale de l ensemble des produits C est la base de toute acc l ration du d veloppement de la consom action Pour un tiquetage social et environnemental des produits de consommation Le Grenelle de l environnement s est prononc en faveur de cette proposition travers deux de ses engagements Un groupe de travail a t cr sous l gide de l Afnor Une r flexion et de premi res exp rimentations tiquetage carbone sont en cours dans la grande distribution en France et en Angleterre C est surtout le chantier tiquette carbone qui a avanc ainsi partir de 2011 le consommateur devra tre inform par voie de marquage d tiquetage d affichage ou par tout autre proc d appropri du contenu en quivalent carbone des produits et de leur emballage Il s agit d un premier pas utile mais il faut aller plus loin Nous pensons ainsi qu il est n cessaire de r affirmer avec force une vision politique claire et ambitieuse sur le sujet autour de 3 axes i Il y a besoin d un tiquetage environnemental ET social pas strictement environnemental et pas limit la mesure du bilan carbone ou social la marge Ce d couplage entre le social et l cologie e
331. s les acteurs de la fili re producteur transformateur distributeur consommateur s impliquent activement et d mocratiquement dans la construction d un prix et d une cha ne de valeur quitables gt Ne pas dissocier l acte conomique de l acte ducatif L ESS int gre une v ritable dimension de formation et d ducation populaire Au del des m canismes incitatifs la citoyennet conomique influer sur les comportements suppose en effet d duquer le citoyen pour qu il ait la fois le d sir et la capacit d y adh rer L ESS est un acteur de cette mancipation Les entreprises de ESS oeuvrent ainsi ce que chacun puisse exercer pleinement sa responsabilit conomique disposer d une capacit de ma trise de sa propre destin e r pondre ses besoins fondamentaux emploi sant logement alimentation nergie ducation culture cr dit et s manciper en galit de droits et de dignit Mais ces exp riences ESS n ont pas encore fait cole L exigence d mocratique qu elle porte doit encore irriguer l ensemble de l conomie et la soci t Document de d bat nov d c 2009 43 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Faire du territoire le c ur de l conomie r elle Il est aujourd hui courant de souligner que le territoire ne se r duit pas aux diff rents d coupages administratifs et comp tences des collectivit s locales mais est le p
332. s publiques aux entreprises en fonction de crit res sociaux et cologiques Document de d bat nov d c 2009 18 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Le soutien financier sans pr c dent de la puissance publique aux banques ainsi qu certains secteurs automobile restauration a remis dans le d bat public la question des contreparties sociales et cologiques des aides publiques aux entreprises L argent public est rare les d ficits publics se creusent Il faut donc en faire un usage raisonn au service des g n rations futures qui devront supporter le poids de la dette C est dire l investir dans une perspective de d veloppement durable en fonction de crit res conomiques sociaux cologiques et d mocratiques Les aides publiques aux entreprises 65 milliards d euros par an doivent tre reconsid r es sous cet angle D autant plus qu aucune valuation approfondie et exhaustive de l impact r el et de l efficacit de ces aides n a encore t r ellement men e Il est temps de remettre plat ce syst me et d adopter un principe simple de bonus malus fonction des comportements conomiques sociaux et cologiques des entreprises 8 Instaurer un CRA Community Reinvestment Act la fran aise Face la crise de confiance des citoyens vis vis du syst me bancaire de l utilisation de leur pargne des conditions d octroi des pr ts il est urgent de fixe
333. s sur les normes dominantes de l conomie de march Entreprise sociale Selon la d finition du r seau EMES les entreprises sociales sont des organisations priv es et autonomes organis es partir d une dynamique collective de citoyens et de la participation reconnue de diff rentes parties prenantes dont la finalit de l activit conomique est explicitement au service de la communaut et dont la distribution des profits est limit e par des processus de d cision non fond s sur la d tention du capital Dans la lign e d Emes Le Cod s Collectif pour d velopper l entrepreneuriat social groupe de r f rence sur le sujet en France les d finit comme des entreprises finalit sociale soci tale ou environnementale et lucrativit limit e elles cherchent associer leurs parties prenantes leur gouvernance R f rences Ceges htip www ceges org index php ceges presentation leconomie sociale et solidaire la presentation Defourny J Economie sociale in Laville J L Cattani D A Dictionnaire de l Autre conomie Paris Folio Gallimard Eme B Laville J L Economie solidaire in Laville J L Cattani D A Dictionnaire de l Autre conomie Paris Folio Gallimard Defourny J Entreprise sociale in Laville J L Cattani D A Dictionnaire de l Autre conomie Paris Folio Gallimard Livre blanc pour d velopper l entrepreneuriat social Cod s f vrier 2009 Il n y a pas
334. semble des formations initiales et continues de l enseignement secondaire et sup rieur Un des freins au d veloppement de l ESS tient sa m connaissance tant par les d cideurs conomiques et politiques que par le grand public Marginalis e sinon absente des programmes de la plupart des enseignements secondaires et sup rieurs l ESS peut difficilement devenir un r f rentiel partag e du d veloppement conomique et de l action sociale Plusieurs orientations sont prioritaires une initiation l ESS dans l enseignement du secondaire ce qui suppose videmment son insertion dans les programmes de sciences conomiques et sociales la consolidation de la quinzaine de licence et Masters en ESS qui ont su se d velopper depuis une dizaine d ann e en s appuyant largement sur le tissu local de l ESS l introduction de modules d di s l entreprendre autrement au sein des coles de commerce et universit s de management l int gration de ESS dans la formation continue notamment aupr s des cadres et agents territoriaux des DRH et des travailleurs sociaux enfin la reconnaissance des universit s populaires et citoyennes ainsi que d autres lieux d ducation populaire favorisant l expertise citoyenne en conomie 13 Renforcer la participation des salari s et de leurs repr sentants dans la gouvernance des entreprises et au premier chef au sein de celles de l ESS Le n cessaire changement de paradigme sur l entreprise im
335. sertion par l activit conomique secteur important de l ESS repr sente plusieurs milliers d initiatives et d entreprises et plusieurs centaines de milliers de salari s Loin d tre une exception fran aise l ESS se retrouve et se d veloppe partout en Europe mais aussi au Qu bec en Am rique Latine etc De nombreuses entreprises ESS ont r ussi conomiquement sans perdre leurs valeurs ou alt rer leur projet fondateur Exemples Id ees Bretagne Ateliers Vitamine T Biocoop Les nouveaux Robinson La Varappe DSI La Nef Banca Ethica etc L tude en cours de C line Baud sur les informations conomiques et financi res des entreprises ESS r alis e partir de l analyse d un chantillon de 1000 organisations appuy es par France Active sur 2006 et 2007 montre que l ESS constitue bien une forme particuli re d conomie o Les organisations de l ESS sont productrices de valeur ajout e Celle ci est en moyenne de 630 000 par organisation et 424 000 avant les subventions d exploitation et les imp ts sur la production c est dire avant les transferts avec les autorit s publiques Elles redistribuent a quasi totalit de leur valeur ajout e en direction des salari s et elles ne r mun rent pas le capital Elles privil gient la redistribution au pr sent plut t que l accumulation tout prix Une tr s large partie des organisations de l ESS se contente d tre conomiquement soutenable sa
336. sion et l ampleur de ces pratiques Les entreprises les plus engag es appellent elles m mes de leur v ux des r gulations mondiales qui galiseraient sur ce plan les conditions de la concurrence voire m me les favoriseraient dans ce jeu alors qu aujourd hui seules les entreprises plus riches ou les moins d pendantes des march s financiers peuvent se permettre de mener des politiques engag es potentiellement plus co teuses Ainsi la RSE telle qu elle est couramment pratiqu e aujourd hui ne remet pas en cause la norme entrepreneuriale dominante qui a pourtant conduit la crise On peut craindre a contrario que s inscrivant pleinement dans ce cadre elle contribue indirectement la l gitimer en se pr sentant comme le suppl ment d me gt n cessaire La question du sens et de la finalit de l entreprise a t perdue de vue est possible d aller plus loin et d affirmer et de d ployer une autre vision de l entreprise Une politique publique ambitieuse est n cessaire pour y parvenir une politique s inspirant notamment des meilleures pratiques des entreprises de ESS gouvernance d mocratique utilit sociale gestion thique chelle de salaires qu il s agit de diffuser travers l ensemble du tissu conomique Renforcer la participation des salari s et de leurs repr sentants dans la gouvernance des entreprises Le n cessaire changement de paradigme sur l entreprise impli
337. son sur la dur e ou entre entreprises Soulignons n anmoins que la logique d indicateurs sociaux et cologiques ne peut tre simplement d calqu e sur la logique comptable des indicateurs conomiques Ces indicateurs sont plus mous et plus subjectifs Ils doivent galement int grer une approche qualitative des descriptions litt raires etc Les indicateurs sociaux sont aussi tr s relatifs des secteurs d activit exemple du taux de CDD important dans les secteurs saisonniers est ce pour autant une preuve d irresponsabilit Les enjeux territoriaux sont aussi essentiels I y a donc besoin d adapter les indicateurs ces sp cificit s ce qui n est pas ais Certains plaident pour commencer par un jeu de quelques indicateurs synth tiques universels et syst matiquement calcul s pour largir ensuite progressivement d autres indicateurs sp cifiques fonction des r alit s sectorielles et territoriales Source tude Capitalcom et RiskMetrics 2009 La loi Grenelle 2 pr voit de renforcer le r le des commissaires aux comptes dans le contr le des obligations l gales en mati re d information sociale et environnementale Document de d bat nov d c 2009 93 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry ii En tendant progressivement cette obligation l ensemble des entreprises ainsi qu l ensemble des agents conomiques comme les collectivit s par exe
338. souffre d un cloisonnement et d une irr gularit de ses financements qui nuisent sa reconnaissance publique Entre programmes europ ens type Equal appels projets des collectivit s territoriales et soutiens des fondations les acteurs et entreprises de l ESS bricolent un quilibre fragile sans que l innovation sociale fasse l objet d une v ritable politique publique Aussi la cr ation d un fonds public priv d investissement de 100 millions d euros en appui aux initiatives locales innovantes et leur diffusion constituerait un signal fort des pouvoirs publics A l instar du fonds d investissement social mis en place en 2009 la demande des syndicats pour la formation et la reconversion professionnelle des salari s une incitation nationale est rendue n cessaire pour soutenir de nouvelles formes de solidarit s et de coop rations m me de pr venir les causes et de r pondre aux cons quences de la crise Cette contribution gouvernementale qui fait aujourd hui d faut viserait non seulement faciliter la constitution de fonds territorialis s d innovation sociale cf la proposition de la partie 3 4 sur ESS et territoires par la mutualisation des multiples financements publics et priv s mais elle servirait aussi de laboratoire m me de cr er un r f rentiel commun sur l innovation sociale de fa on capitaliser et diffuser les connaissances et les savoir faire en mati re de rep rage accompagnement et diffus
339. souvent affranchies de tout contr le politique ou d mocratique plus de solidarit de justice et de tra abilit d noncent les mauvaises pratiques et les am nent agir de mani re plus responsable gt Des mouvements de consommateurs qui d fendent les int r ts des consommateurs face aux grands distributeurs et r clament davantage de transparence et d quit dans la cha ne de valeur gt Des mouvements altermondialistes qui remettent en cause le fonctionnement opaque des institutions internationales et militent pour une r appropriation de l conomie par les citoyens Certaines de ces relations sont dynamiques et d velopp es notamment avec les collectivit s D autres se d veloppent mais font d bat avec les entreprises classiques socialement responsables Certaines sont inventer avec les ONG les mouvements de consommateurs les altermondialistes D autres r inventer avec les syndicats et les organisations employeurs Une conomie sociale et solidaire forte d une identit r affirm e d un projet renouvel n a pas craindre de ces alliances pour peu qu elles soient quilibr es et aillent dans les deux sens vitant le risque d instrumentalisation ou de r cup ration Ces partenariats contribuent dessiner une ESS sans rivages Exemples Bretagne Ateliers entreprise adapt e 800 salari s quipementier de rang 1 du site de PSA Rennes Participation crois e Groupe Vita
340. spirer de ses valeurs et de ses pratiques gt Nouer des relations plus constructives avec l Etat qui consid re encore l ESS comme un outil de r paration sociale L amener la consid rer comme un investissement social et adopter son contact un autre regard sur la richesse une autre approche de la d mocratie Dans les 15 prochaines ann es l conomie doit profond ment changer de cap de rep res de valeurs L ESS peut tre un vecteur de ces transformations pr figurer ce que sera le monde de demain Elle doit remettre l homme au c ur du syst me respecter et pr server l environnement s ancrer sur les territoires Elle est un laboratoire pour un autre projet de soci t Document de d bat nov d c 2009 141 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 6 R f rences Partie l ESS pour un autre mode de d veloppement Bazin C Malin J Economie sociale le bilan emploi et conjoncture Recherches amp Solidarit s juin 2009 Calame P Essai sur l oeconomie Editions Fondations Charles L opold Mayer 2009 Clerc D La France des travailleurs pauvres Grasset 2008 Cod s Livre blanc pour d velopper l entrepreneuriat social f vrier 2009 Colin B Gauthier A Pour une autre conomie de la culture Er s 2008 Coll ge coop ratif Provence Alpes M dit ran e Une comparaison interr gionale et intersectorielle des guides ou d marches d valuati
341. subi de graves revers notamment en France Grande Bretagne ou en Allemagne tandis que le groupe des Verts est le seul se renforcer Globalement le nouveau Parlement europ en n a pas a priori de sensibilit particuli re en faveur de l ESS plut t d fendue par des partis de gauche le seul rapport d initiative port par l institution en faveur de l conomie sociale a t pr par par une d put e italienne du groupe des d mocrates et lib raux Patrizia To a dont le parti s est rapproch des socialistes europ ens apr s les lections de juin Comme les d fis internes les d fis externes sont l expression des tensions qui caract risent l ESS La crise rend celles ci plus douloureuses Mais elle l incite aussi trouver les moyens de les surmonter C est l objet des chapitres suivants Document de d bat nov d c 2009 62 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 4 3 L ESS FACE A LA CRISE DU RISQUE DE BANALISATION A UNE OPPORTUNITE HISTORIQUE DE TRANSFORMATION L affirmation progressive de l ESS dans l espace public a historiquement t li e des moments de crise Laville 2007 Crise des valeurs post 68 la remise en cause des modes de production et de consommation issus du fordisme par les nouveaux mouvements sociaux tant le terrain de nouvelles exp rimentations socio conomiques sur la base d aspiration d autres modes de vie Crise du ch mage et d
342. sup rieur celui de l pargne salariale 1147 milliards d fin novembre 2008 pourrait galement tre solidaire Il est d autant plus important d agir sur ce nouveau levier avec la chute des ressources sur l pargne salariale li e la baisse de la bourse Les grandes entreprises d conomie sociale Macif Cov a ACMN Vie actives sur l assurance vie peuvent avoir un r le pionnier et moteur sur ce champ Elles commencent d ailleurs agir exemple d Entraid pargne de la mutuelle d pargne et de retraite Carac dont 1 est revers e des associations comme l Association des Paralys s de France ou Solidarit s Nouvelles face au Ch mage Il ne s agit pas ici de l gif rer mais plut t de susciter une d multiplication des initiatives et des engagements de la part de gestionnaires de fonds pour qu ils s approprient v ritablement la d marche Il y a en effet une dimension fondamentale de choix dans la finance solidaire choisir de le faire et comprendre pourquoi on le fait Ainsi la loi sur l pargne salariale n oblige pas les salari s pargner solidaire elle oblige seulement leur proposer des opportunit s d pargne solidaire A eux en dernier ressort de choisir ou non d investir solidaire Ce d veloppement des initiatives doit n anmoins s accompagner d une d marche de labellisation Orienter sur la finance solidaire une part 1 10 des fonds d investissement souverains
343. sur une trentaine d entreprises Objectif Passer de la pr vention des catastrophes la pr vention des risques Le portail Solfia solutions de financement pour les associations www solfia org initi galement par le CNAR Financement est un autre outil au service des entreprises ESS notamment associatives Ce portail propose de nombreuses informations techniques et m thodologiques sur la forme de fiches outils gt pour accompagner les entreprises dans leurs r flexion financi re et recherche de fonds Il y a besoin d acc l rer ces d marches de professionnalisation financi re des petites et moyennes entreprises ESS notamment associatives l chelle de territoires ou de secteurs d activit Les pouvoirs publics ont un r le cl jouer pour acc l rer cette mont e en comp tence Ils ont aussi int grer davantage dans leur action et mode de financement l id e qu une entreprise associative se doit de d gager un r sultat et se constituer des r serves et quasi fonds propres comme toute entreprise ce qui para t d ailleurs une vidence dans le cadre d une d l gation de service public avec une entreprise but lucratif M me remarque pour les fondations soutenant des projets ESS associatifs et qui pourraient mobiliser par exemple 5 de leurs apports sur des quasi fonds propres associatifs Par ailleurs un des outils existants sous utilis s et ou mal utilis s est le cr dit Une r cente
344. t Meda 2009 Ces derniers arbitreraient sur la base d une opinion clair e par l expertise entre les diff rentes dimensions du progr s social et les valeurs sous tendant leur pond ration Meda 2009 Il peut aussi s inspirer des exp riences et bonnes pratiques d indicateurs territorialis s de richesse dont plusieurs sont en cours d exp rimentation Mutualiser les exp riences et bonnes pratiques d indicateurs territorialis s de richesse et sociaux impliquant les acteurs de l ESS Les territoires s int ressent aussi aux indicateurs m me de mieux analyser leur sant conomique sociale et cologique La R gion Nord Pas de Calais par exemple exp rimente des outils comme lIDH indice de d veloppement humain l empreinte cologique l indicateur de sant sociale ou encore le BIP 40 sur les in galit s et la pauvret La R gion Ile de France travaille un barom tre de qualit de vie et de bien tre le Grand Lyon sur un indice de d veloppement humain adapt etc Pour l heure les travaux du CESE ont trouv un d bouch concret dans la mise en place d une commission de pr paration de la conf rence nationale des indicateurs du d veloppement durable qui se tiendra en janvier 2010 Cette commission est charg e d arr ter une proposition de tableau de bord d une quinzaine d indicateurs phares conomiques sociaux et environnementaux Elle doit arr ter galement une liste d indicateurs de second niveau
345. t aussi un r le majeur dans l accompagnement la gestion et la formation des pratiques artistiques amateurs en proposant des stages cours ateliers et enseignements quotidiens aux populations Hybride dans leurs financements billetterie et prestations subventions b n volat les associations culturelles se caract risent souvent par une pluriactivit cr ation animation formation diffusion et un fort ancrage territorial Leur conomie ne rel ve donc ni d un mod le principalement marchand industrie de la culture et de la communication ni des institutions publiques de la culture conservatoires mus es biblioth ques au point que certains se f d rent pour d fendre une autre conomie de la culture aujourd hui fragilis e par la crise de l intermittence le d sengagement financier de l Etat la requalification du travail b n vole et le recours croissant aux appels d offre 7 Source Bipe Observatoire de l emploi et de l activit des services la personne mars 2008 Document de d bat nov d c 2009 32 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Sources Les associations culturelles employeurs en France Opale CNAR Culture novembre 2008 http www culture proximite org Pour une autre conomie de la culture Bruno Colin et Arthur Gauthier Er s 2008 Manifeste de l UFISC pour une autre conomie de l art et de la culture http www ufisc
346. t aux autres parties prenantes exemple d une Scic elle s organise et se structure dans ce sens 3 La performance n est pas strictement conomique mais aussi sociale et cologique exemple Envie Le Ch nelet 4 La r mun ration des dirigeants et l chelle de salaires est raisonn e et encadr e exemple agr ment entreprise solidaire exemple Macoretz 5 L quit sur l ensemble de la fili re exemple Biocoop Ensemble pour plus de sens Minga Amap Les propositions pr sent es dans cet ouvrage concernent plus particuli rement le point 2 pr sent chapitre 5 5 et le point 3 trait dans le chapitre suivant 5 6 Ces propositions s appliquent videmment aussi bien aux entreprises classiques qu aux entreprises de l ESS Encadr sur RSE amp ESS La perspective d crite ci dessus implique d aller plus loin que les pratiques les plus courantes de RSE responsabilit Sociale de l entreprise reposant essentiellement sur des d marches volontaires qui peinent modifier la g n tique de l entreprise Document de d bat nov d c 2009 87 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Trop souvent en effet les pratiques de RSE pour louables qu elles soient affectent mod r ment le c ur de m tier et l ensemble de l activit de l entreprise Le manque de caract re contraignant associ la pression concurrentielle limite la diffu
347. t de nombreuses structures d accueil cr ches haltes garderies multi accueils des relais assistantes maternelles R A M de la ludoth que et des accueils enfants parents L ESS a fait preuve d une capacit d anticipation et sp cialisation des nouvelles attentes des familles et a t l origine de nouveaux services accueil en milieu rural haltes garderies itin rantes accueil et soutien des familles immigr es accueil d enfants dont les parents sont en insertion professionnelle soutien la parentalit d veloppement de nouvelles p dagogies garde horaires atypiques lieux passerelles etc La l gitimit et l efficacit de la d pense publique dans l ESS trouvent leur fondement d s lors qu elle n est plus consid r e comme un co t mais comme un investissement pour la collectivit Clerc 2008 La d monstration du retour sur investissement public en termes d imp ts et de cotisations sociales a d ailleurs t plusieurs fois effectu e tant par les acteurs de l IAE que de nouvelles structures comme les coop ratives d activit s et d emploi Document de d bat nov d c 2009 36 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Exemple de l impact de l IAE sur les territoires L tude r alis e en Aquitaine par l Avise a d montr que les structures d insertion par l activit conomique SIAE de la r gion ont g n r en 2004 un gain financi
348. t en cherchant pr server une biodiversit conomique par exemple pr server les librairies de proximit face aux grandes surfaces Consommer en tant dans une position active d analyse du produit composition origine fili re Consommer mieux plut t que consommer plus Pour certains ces crit res doivent tre cumulatifs pour d autres il s agit davantage d un faisceau de crit res La consommation responsable concerne tous les secteurs d activit alimentaires et non alimentaires voyages et tourisme artisanat cosm tiques mobilier textile lectricit mat riels et non mat riels services culturels de proximit En Angleterre ce secteur dans une vision largie de consommation thique est estim 30 milliards an L ESS s inscrit dans une vision de la consommation responsable qui vise en faire plus qu un acte de consommation qui vise sortir le citoyen d un simple r le de consommateur L ducation du consommateur n a de sens que dans cette perspective Pour d velopper cette consommation responsable les propositions pr sent es ici visent agir la fois sur la demande le consommateur et sur l offre le producteur Elles convergent vers une exigence port e par ESS la volont de d mocratisation de la consommation responsable ENJEU 1 AGIR SUR LA DEMANDE 4 leviers sont consid rer Mieux informer le consommateur d velopper la trans
349. t soutenir sa mise en uvre Document de d bat nov d c 2009 131 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry D velopper grande chelle la monnaie solidaire SOL Sol est une abr viation de solidaire Il s agit d une monnaie compl mentaire qui vise replacer l argent comme moyen et non comme une fin C est aussi une monnaie fondante pour viter les ph nom nes d accumulation qui lorsqu elle n est pas utilis e est r affect e collectivement des projets d utilit sociale et cologique Elle s appuie sur le r seau Sol ensemble des entreprises et partenaires qui adh rent cette monnaie Le projet SOL est exp riment dans cinq r gions fran aises Alsace Bretagne le de France Nord Pas de Calais et Rh ne Alpes Il b n ficie de l appui des Conseils R gionaux de ces trois r gions de la MACIF de la MAIF du Cr dit Coop ratif de la SCOP et Ch que D jeuner ainsi que du Fonds Social Europ en Programme Equal Il regroupe actuellement une centaine d entreprises adh rentes et plus de 4000 porteurs de carte mais son potentiel de d veloppement est tr s important Cette monnaie est compl tement d mat rialis e pas de pi ces ni de billets mais des supports lectroniques une carte puces un syst me de suivi et de gestion par Internet des changes par l interm diaire d un terminal bancaire ou directement par Internet sur le site de gestion Elle d vel
350. t tr s active sur le champ de l inclusion sociale gt Dans le souci commun d une gouvernance qui ne soit pas centr e sur les actionnaires mais qui associe des parties prenantes soucieuses de ces enjeux Exemples parmi d autres illustrant les 3 points pr c dents Champ des Cimes Enercoop 7 Vents du Cotentin Bois Bocage Energie Recyclerie Ressourceries Au fil de l eau Biocoop Le Ch nelet etc gt Dans des politiques territoriales socialement et cologiquement responsables Agenda 21 locaux pour le d veloppement durable politiques territoriales en faveur de l ESS gt Dans une commande publique responsable qui int gre de plus en plus de clauses sociales et cologiques et soutient ainsi des entreprises de l ESS gt Dans des fili res d activit s li es au d veloppement durable sur lesquelles l ESS est pionni re ou se d veloppe commerce quitable agriculture biologique nergies renouvelables co construction transports doux DEEE recyclage tourisme solidaire logiciels libres etc Exemples parmi d autres illustrant les 3 points pr c dents exemple de la politique publique ESS de Nantes de PACA exemple europ en de RREUSE f d ration europ enne des entreprises sociales du r emploi et du recyclage exemple d une collectivit italienne etc gt Dans une vision mondiale des enjeux et des d fis humains qui implique le d veloppement d une solidarit conomique Nord Sud que l ESS a contribu
351. ter un double projet entrepreneurial et politique La conjonction des deux dimensions est essentielle Sans projet entrepreneurial le projet politique ne sera pas audible et entendu au del des convaincus risque de marginalisation gt Sans projet politique le projet entrepreneurial risque d tre r cup r et phagocyt par le capitalisme risque de banalisation gt II y a bien une tension n cessaire et f conde entre les deux Le projet doit galement mettre en tension les trois r les de ESS et montrer leur compl mentarit un r le amortisseur des urgences sociales et environnementales un r le r gulateur d une conomie plurielle un r le transformateur de la soci t L ESS devrait au fond se d finir d abord par ce qu elle fait et par o elle veut aller Elle doit tre d s maintenant partie prenante de la sortie de crise et de la construction d une vision et d un projet pour la France et pour l Europe 10 ans 5 Nouer de nouvelles alliances autour d un projet de soci t avec tous les acteurs du changement L ESS ne peut et ne doit pas rester en vase clos Pour jouer pleinement son r le trouver toute sa place dans une conomie plurielle elle doit nouer de nouvelles alliances avec l ensemble des acteurs du changement lus syndicats ONG mouvements sociaux consommateurs entrepreneurs socialement responsables etc Certaines de ces relations sont dynamiques et d velopp es notamment avec le
352. term diaire entre propri t individuelle classique et location Sous la pression des acteurs une r flexion a t lanc e au sein du Minist re du Logement amp Les associations de consommateurs pr f rant g n ralement les labellisations de l Etat poussent une r gulation publique du commerce quitable Les acteurs du commerce quitable commerce d initiative citoyenne souhaitent conserver la dimension soci t civile gt des labellisations les parties prenantes paysans du Sud doivent par exemple tre associ es au cahier des charges et la construction des certifications La CNCE est un compromis juridique innovant voie de consensus entre ces deux attentes Document de d bat nov d c 2009 130 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry b Assurer des prix quitables pour l ensemble des acteurs de la fili re A compl ter partir Guide de l conomie quitable Action Consommation On peut former des prix hors loi du march y compris sur le foncier Exemple des Amap de Terre de Liens Il faut faire du profit une contrainte pas une finalit et rechercher l quit sur l ensemble de la fili re Sur les circuits courts l quit existe car le produit et la fili re sont simples et directs Sur des produits complexes impliquant des producteurs transformateurs distributeurs etc il y a en souvent un qui prend le pouvoir sur les 3 autres qui rackette
353. tervention de l Etat puisque L Etat pr dateur James K Galbraith Paris 2009 s appuie parfois sur les pouvoirs publics pour favoriser les int r ts priv s Dans bien des domaines on pourrait r duire les d penses publiques en faisant de la pr vention et en intervenant en amont L ob sit par exemple devient une plaie qui entra ne des d penses croissantes de sant publique Les industries agricoles et alimentaires en sont partiellement responsables en r sistant gr ce leur lobbying un certain nombre de mesures souhaitables La politique du logement est un autre exemple Des d penses consid rables ont t engag es dans la r novation urbaine mais faute d une gestion urbaine qui associe les habitants des cit s peine r habilit es connaissent les m mes d gradations qu auparavant avec l engrenage des tensions sociales du vandalisme et de la d linquance Le comit d valuation et de suivi de ANRU ainsi que le Conseil g n ral des Ponts et Chauss es ont mis en garde contre les risques d chec qui proviennent d un souci trop exclusif pour des op rations physiques sur le b ti dont se satisfont les entreprises en n gligeant le volet social On commet les m mes erreurs extr mement co teuses du pass Pourtant la preuve est faite qu il est possible de rompre le cercle vicieux par des politiques appropri es de gestion urbaine Dans bien des cas on aurait pu viter de d truire et de reconstruire tout va P
354. tes p ri urbaines Exemple Fonci re Terre de Liens il Renforcer la formation et la sensibilisation des agriculteurs notamment au niveau des lyc es agricoles que ce soit en formation initiale ou continue et que ce soit pour apprendre le m tier de la production de la transformation ou de la vente y compris en ce qui concerne les formes collectives souvent m connues des producteurs Le m tier de paysan exigeant mais aussi passionnant doit tre revaloris Et l expertise bio doit tre renforc e dans les chambres d agriculture et les lieux de recherche comme l INRA o elle est encore marginale Il est galement n cessaire d accompagner les cantines des coles car peu d entre elles disposent de l gumeries pour entreposer et pr parer les l gumes frais jusque l recours classique aux produits transform s Document de d bat nov d c 2009 129 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Lever l ins curit juridique de certaines formes de consommation responsable L offre de consommation responsable d friche souvent de nouveaux besoins sociaux ou environnementaux Il arrive d s lors souvent qu elle bouscule le cadre l gislatif existant qui doit voluer Un flou juridique peut d s lors constituer un frein son d veloppement Voici deux exemples i Le cas du commerce quitable dans les march s publics Des collectivit s territoriales h sitent int grer de
355. texte l appui aux structures de l IAE et leur r le d accompagnement des personnes loign es de l emploi classique doit tre pens non pas au nom du traitement social du ch mage mais d un investissement en capital humain m me de r pondre au besoin de main d uvre de demain condition que les modes d accompagnement de formation d encadrement ainsi que la dur e des contrats soient suffisantes pour l acquisition de v ritables Savoirs professionnels qui permettent d anticiper la sortie de crise 21 Aides l embauche pour les entreprises de moins de 10 salari s renforcement de la tr sorerie et garantie bancaire Os o simplification d acc s la commande publique etc 22 Notamment le renforcement des actions de formation professionnelle l indemnisation des activit s partielles et l insertion des jeunes Document de d bat nov d c 2009 76 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Conditionner la participation aux politiques d emplois aid s une politique de consolidation et d veloppement d activit d int r t g n ral La participation de l ESS aux politiques publiques de l emploi reste faible pour nombre d organisations et entreprises de l ESS alors m me que le taux de recrutement des personnes loign es de l emploi est plus important que chez d autres employeurs USGERES Des politiques de stop and go difficilement compatibles avec la p rennisation
356. tiative pilot e par Claude Alphand ry gt Participation des salons et forums de la cr ation d entreprise travers des espaces d di s des ateliers et des conf rences par exemple des initiatives d Avise de la Caisse des d p ts des CRESS etc aux Salons des entrepreneurs de Paris de Lyon de Nantes de Lille Objectif toucher directement les candidats la cr ation d entreprise valoriser l entrepreneuriat ESS comme un entrepreneuriat part enti re faire mieux conna tre et reconna tre l ESS par les milieux conomiques locaux La promotion de l entrepreneuriat ESS s y base notamment sur de la p dagogie par l exemple sur la mise en avant de parcours et r ussites d entrepreneurs ESS auxquels les apprentis entrepreneurs peuvent s identifier gt Int gration de modules d di s l entreprendre autrement dans les formations initiales et continues li es directement ou indirectement l entrepreneuriat notamment au sein des coles de commerce et universit s de management Toutes les initiatives de ce type m me pour des enseignements d ouverture modules de quelques heures sont pertinentes car elles sont aujourd hui encore rares et difficiles faire exister et d velopper Leur poursuite et leur amplification impliquent un lobbying soutenu aupr s des chambres de commerce et la mobilisation des entrepreneurs ESS pour participer aux enseignements t moignages tudes de c
357. ticipation des salari s et de leurs repr sentants dans la gouvernance des entreprises 88 Parvenir une juste repr sentation des femmes dans les Conseils d Administration nnnnn0nnnnnnanneennnnnnnnnnnnenenne 89 Organiser une gouvernance multi parties prenantes au sein des entreprises 90 Encadrer l chelle des r mun rations dans l entreprise ss 91 4 6 Evaluer les impacts sociaux et environnementaux des entreprises et favoriser les bonnes DrAIQUES sa fi a Ch E 92 Pour un r f rentiel public europ en co construit avec les parties prenantes des indicateurs conomiques sociaux et cologiques de l entreprise a R a E 92 Elaboration par les entreprises d un rapport de d veloppement durable public pour rendre compte de leurs performances conomiques sociales et cologiques et de leur gouvernance 93 Moduler l octroi des aides publiques aux entreprises des crit res sociaux et cologiques 95 4 7 D velopper une finance solidaire et responsable 97 D velopper de nouveaux fonds de garantie sur des territoires ou fili res d activit 98 Am liorer l acc s aux financements europ ens par de la formation et des facilit s de tr sorerie 99 Drainer une part minime de l assurance vie sur la finance solidaire 101 Orienter sur la finance solidaire une part 1 10 des fonds d investissement souverains ou de long terme TE TR 101 Cr er un m canisme 1 conomie socia
358. tion professionnelle de niveau l gt La CRES Limousin a mis en place avec l Universit de Limoges un parcours de formation continue destination des futurs entrepreneurs ESS La formation se d roule sur une ann e comprend 160 h de cours r parties en 8 modules connaissance de l entreprise ESS conception de projets d entreprises ESS gestion et comptabilit appliqu es mise en place de strat gies droit et fiscalit d une entreprise ESS financement et accompagnement de projet gestion des ressources humaines valuation et valorisation d un projet ESS La 1 re dition s est tenue sur l ann e 2007 2008 Il y a besoin simultan ment i De mieux conna tre le parcours professionnel des tudiants de ces formations qui sont les publics quels sont les d bouch s quelles cr ations d entreprises et avec quels d veloppements quels emplois dans quels secteurs etc ii De d multiplier les formations entrepreneuriales initiales et continues autour de ESS dans les universit s et les coles Les grandes entreprises d conomie sociale peuvent jouer un r le cl dans le soutien de telles initiatives Les formations et recherche en ESS Les lieux de formations Bien qu encore parcellaires les enseignements et recherches en ESS se sont d velopp s depuis plusieurs ann es sous diff rentes formes Plusieurs licences et Masters en conomie sociologie gestion ou droit se sont d velopp s dans le ca
359. tir dans les capacit s humaines pour r pondre au besoin de main d uvre de demain 76 Condlitionner la participation aux politiques d emplois aid s une politique de consolidation et d veloppement dacuvite dintere N E SEE ea Ps errs net tenreta S 77 Contribuer la conversion cologique des emplois sise 77 Faciliter la relocalisation de certaines activit s conomiques 77 4 4 D velopper les coop rations sur les territoires entre acteurs d une conomie plurielle et soldal Estua ss 79 Exp rimenter et labelliser des p les de coop ration territoriaux 80 D finir et mettre en place un dialogue conomique et social territorial multipartites prenantes 81 Exp rimenter la d livrance de nouveaux services d int r t g n ral locaux par l investissement des collectivit s dans des entreprises de ESS notamment Scic iii 82 Capitaliser et largir les politiques territoriales et les dispositifs locaux de soutien VESS n nnnnnnnnnennnnnnennnnnennnni 83 D velopper des fonds territorialis s d innovation sociale mixant financements publics et priv s 84 D velopper une commande publique locale responsable et conditionner les aides publiques aux entreprises 84 D une politique de promotion et de connaissance de l ESS une politique d valuation et de capitalisation 85 4 5 Ouvrir la gouvernance des entreprises aux autres parties prenantes ssnssnnnnnnnnnnnnnnne 87 Renforcer la par
360. tre associations et pouvoirs publics Juris Associations 1er avril 2008 n 376 Richez Battesti N Les collectivit s territoriales face l valuation de l utilit sociale Juris Associations 1er avril 2008 n 376 Rousseli re D Probl mes et pratiques de la d mocratie conomique volution historique des r gles d mocratiques au sein des organisations d conomie sociale et solidaire 4 Rencontres Interuniversitaires d ESS LEPII CNRS Grenoble Il avril 2004 Office of the Press Secretary May 2009 President Obama to Request 50 Million to Identify and Expand Effective Innovative Non Profits http www whitehouse gov the press_office President Obama to Request 50 Million to Identify and Expand Effective Innovative Non Profits Document de d bat nov d c 2009 146 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry USGERES 2007 D claration de l USGERES Promouvoir la qualit de l emploi et d velopper la responsabilit sociale des entreprises de l conomie sociale novembre Sustainable Development Commission 2009 Prosperity without growth the transition toward sustainable economy http www sd commission org uk publications php id 914 Soci t coop rative d int r t collectif les Scic en 2007 Observatoire des Scic Inter r seaux Scic Sibille H D mocratie conomique et nouvelles r gulations Alternatives conomiques novembre 2008 n 2
361. tre de 42 6 contre 4 6 pour les 90 des foyers les moins riches Autre illustration 50 du surcro t de richesses cr es aux tats Unis entre 1983 et 1998 a b n fici au 1 des m nages les plus ais s et 90 de cette m me richesse aux 20 des m nages d j les plus favoris s parmi les plus ais s Sources Les hauts revenus en France 1998 2006 Une explosion des in galit s Camille Landais Paris School of Economics Juin 2007 Travaux de l conomiste am ricain Edward Wolff qui parle d un retour Marie Antoinette cit s par Jean Paul Fitoussi dans La d mocratie et le march Grasset 2004 Document de d bat nov d c 2009 38 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Enfin que ce soit sur les enjeux de sobri t d encadrement de l chelle des salaires et de la r mun ration du capital ou encore d usage des exc dents beaucoup d entreprises ESS ont des pratiques pertinentes a mettre en avant qui peuvent avoir la fois une vertu p dagogique ouvrant le champ des possibles ces pratiques thiques n emp chent en effet ni la performance ni le d veloppement une vocation inspiratrice de nouveaux m canismes r glementaires permettant de rompre avec une course effr n e vers la croissance et de privil gier confiance et convivialit Exemples Au sein du Groupe SOS pr s de 3000 salari s pr sent dans de nombreux champs sant social comm
362. u Produit Int rieur Brut PIB et son usage abusif dans les comparaisons internationales par le biais de l indicateur PIB par habitant pour mesurer les niveaux de d veloppement conomique des pays Pour rappel le PIB int gre mal ou pas les activit s non marchandes et non mon taires notamment en mati re d ducation et de sant Il est indiff rent aux in galit s des revenus qui peuvent accompagner l expansion conomique ainsi qu une plus juste r partition des fruits de la croissance Il ne retranche pas les d penses dites d fensives Celles li es l augmentation des accidents et des maladies ou aux d gradations de l environnement sont ainsi comptabilis s positivement Il ne mesure ni la soutenabilit conomique long terme en sous estimant les investissements immat riels ni les irr versibilit s cologiques dues la destruction du patrimoine naturel biodiversit nergies non renouvelables Ces critiques ne sont pas nouvelles mais elles sont d sormais bien tablies dans la communaut scientifique et politique Tout le d bat se situe d sormais dans la construction et le choix d indicateurs alternatifs ou compl mentaires Les r ticences philosophiques et m thodologiques int grer les d penses non marchandes dans le PIB l insuffisante fiabilit de certains indicateurs synth tiques la complexit des tableaux de bord aux multiples entr es demeurent souvent des pr textes au statu quo L absence d i
363. u march du travail permet d augmenter le nombre de cotisants pour les retraites de demain il en va donc de l int r t direct du FRR que d investir sur l ESS Des r flexions de ce type sont galement engag es l tranger Norv ge Hollande avec des fonds similaires au FRR 10 Cr er un fonds public priv d investissement sur l innovation sociale de 100 M sur 3 ans Ce fonds aurait deux missions soutenir les innovations mergentes fort impact potentiel sous forme d avances remboursables Ces innovations sont encore peu ou mal financ es par les dispositifs existants aider les initiatives et entreprises sociales et solidaires innovantes qui existent d j fort potentiel de d veloppement grandir et changer d chelle soit par le biais de pr ts soit par l apport de fonds propres ou de quasi fonds propres Il investirait 5 10 de son montant sur l laboration d indicateurs permettant de rendre compte de l impact de l innovation sociale Amorc par l Etat par exemple dans le cadre du grand emprunt ce fonds serait appuy par la Caisse des D p ts des collectivit s locales et des fondations et pilot en partenariat avec des Document de d bat nov d c 2009 19 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry acteurs financiers de IESS comme France Active ou l ides Il contribuerait diffuser des initiatives qui induisent des changements de comporte
364. ude Alphand ry Enjeu 1 Ouvrir les outils de droit commun l innovation sociale Le d veloppement de ressources financi res en faveur de l ESS ne pourra videmment tre sans limites surtout dans un contexte de crise conomique et financi re de d ficits publics lev s et de rationalisation des d penses publiques Et ce d autant plus que les outils financiers mont s avec les collectivit s sont d j nombreux fonds de garantie fonds d apport associatif FRIS Dans ce contexte il appara t pertinent d tudier comment mobiliser pour IESS des ressources de droit commun allou es aux entreprises classiques dans le champ de la R amp D et de l innovation champ tr s soutenu par la puissance publique En effet depuis la fin des ann es 90 le soutien public l innovation a connu un v ritable essor en France cr ation d une trentaine d incubateurs publics de fonds d amor age d veloppement du cr dit d imp t recherche appui aux formations d di es l innovation cr ation de nouveaux instruments comme l Agence nationale de la recherche ANR et les P les de Comp titivit dispositifs en faveur des jeunes entreprises innovantes etc Mais ces mesures b n ficient quasi uniquement l innovation technologique et un peu l innovation de services L innovation sociale pourrait tre pleinement reconnue et int gr e dans l ensemble de ces dispositifs de soutien l innovation Illustrations en trois
365. ur continuer se d velopper puisqu elles s autofinancent d j tout autant que les organisations du secteur priv mais que leur faible lucrativit les carte des march s bancaires traditionnels Outre le projet et l impact social ou environnemental de leur activit l utilit sociale des organisations de ESS tient leur faible lucrativit qui va de pair avec un v ritable engagement en regard des emplois qu elles pr servent ing nieusement en diversifiant leurs activit s et leurs ressources lorsque leur activit principale ne le permet pas Elle gage par ailleurs l utilisation des ressources publiques en faveur de l emploi et des communaut s puisque d s lors que l EBE devient significativement positif elles engagent des d penses exceptionnelles d investissement ou d actions vis vis des communaut s Source C line Baud tude statistique sur les 982 organisations non financi res financ es par FA en 2006 ou 2007 Un plan de relance con u comme un investissement 10 ans dans les services d int r t g n ral c est aussi faire le pari que la pr vention des in galit s sociales s av rera conomiquement rentable long terme Document de d bat nov d c 2009 72 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry Utiliser l emprunt pour d velopper l investissement social A l encontre des techniques financi res habituelles et au risqu
366. ur des d ficits et les moyens de les financer Au surplus il existe de grandes incertitudes sur leur r sultat la reprise risque d tre insignifiante de faible ampleur ou de courte dur e insuffisante en tout cas pour r duire significativement le ch mage et r tablir donc le pouvoir de consommation L ampleur des d ficits et de l endettement l obligation d augmenter les pr l vements fiscaux et sociaux pour y faire face la difficult grandissante d mettre des nouveaux emprunts peuvent casser tout d but de redressement Les cons quences seraient alors tragiques et l on ne peut exclure des r actions populistes et violentes des affrontements nationaux et internationaux conduisant des r gimes autoritaires et des reculs de civilisation D j se manifestent en Europe la mont e dans nombre de pays des partis d extr me droite et aux Etats Unis des man uvres n o conservatrices qui sont des signes alarmants d une telle volution Il existe certes un sc nario plus encourageant souvent qualifi de croissance verte fond sur des interventions publiques coh rentes pers v rantes rendues compl mentaires entre tats par un appui rigoureux des institutions internationales et cibl es sur un double dispositif celui clairement exprim en France notamment par le Grenelle de l environnement de d veloppement cologiquement soutenable et celui plus contest mais li au premier de soutenir les plus d munis et de
367. ussillon La CRES l URScop la R gion en lien avec l ensemble des acteurs socio conomiques locaux lancent des projets structurants et compl mentaires Alter Incub incubateur d entreprises sociales li s des laboratoires de recherche en sciences sociales une p pini re d entreprises coop ratives et une cole d entrepreneuriat en conomie sociale Coventis premi re convention d affaires des entreprises de l conomie sociale Agglom ration nantaise Le succ s des Ecossolies v nement organis sur trois jours au c ur de Nantes en 2006 symbolise la dynamique territoriale ESS de l agglom ration et sa volont de se faire conna tre d un large public Cette dynamique s est construite progressivement travers des diagnostics partag s et des v nements sous l impulsion politique de Nantes M tropole semaine de l ESS en 2002 journ e d tudes en 2003 2004 Capitalisant sur cette r ussite et la mobilisation collective des acteurs de ESS un P le d innovation et de co d veloppement de l ESS s est cr en 2008 Territoire du Segala Limargue Communaut de communes du Lot Midi Pyr n es Consciente du lien troit entre d veloppement de l agriculture et d veloppement du territoire et soucieuse de faire face la p nurie d actifs chez les agriculteurs mais aussi les artisans et PME retraite m tiers en tension la coop rative agricole Sicaseli a impuls avec des acteurs locaux publics et priv
368. vergents entre les secteurs d activit Document de d bat nov d c 2009 60 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry 3 4 2 DES DEFIS EXTERNES A SURMONTER Une id ologie dominante individualiste et consum riste impr gnant la soci t Les pr occupations sociales et cologiques de l ESS son caract re thique son souci de l int r t collectif ne sont pas sans porter atteinte des int r ts individuels prement d fendus Le refus de la d mesure est contradictoire avec l extr me valorisation de la performance financi re Une consommation respectueuse de l environnement de l avenir et pr ventive des risques naturels se heurte aux m thodes de marketing des groupes industriels et de la grande distribution D une fa on g n rale l ESS est contre courant d une id ologie n o lib rale individualiste consum riste souvent port e par les m dias et les lites ce qui impr gne la soci t toute enti re jusqu ceux m mes qui croient y chapper Comme le dit Herv Kempf ceux qui d tiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d un mod le de consommation outrance d vastateur pour la plan te mais imit par les couches moyennes Il est en partie illusoire d exiger des changements de comportements dans les modes de consommation de la grande majorit qui assiste au quotidien la consommation ostentatoire des plus ais s L
369. vient de fonder un bureau de l innovation sociale et que la crise appelle plus que jamais exp rimenter des solutions nouvelles face des restructurations conomiques et des besoins sociaux croissants il s agit de reconna tre le caract re hybride de nombreuses initiatives d ESS la fois producteur de biens et services et contributeur l int r t g n ral local mais aussi la sp cificit du financement de l innovation qui ne peut se r duire ni une logique de march public ni celle d une d l gation de services d int r t g n ral Une politique visant l innovation sociale territoriale pourrait amplifier et largir les nombreux dispositifs d appui aux initiatives locales et entrepreneuriat collectif mis en place par les politiques locales de l ESS Un tel fonds pourrait aussi utilement construire des synergies avec certains programmes europ ens Les fonds territorialis s d innovation sociale constitueraient un premier pas concret vers une gouvernance multi niveaux qui fait cruellement d faut en mati re d ESS faute d engagement de l Etat en la mati re D velopper une commande publique locale responsable et conditionner les aides publiques aux entreprises Clauses sociales et environnementales dans les march s publics achat thique et responsable campagne d ducation et de sensibilisation des citoyens guide de lachat public solidaire les lus et les politiques locales de l ESS ont souvent t les fers
370. vre ensemble du pr sent et de l avenir et cr er un nombre consid rable d emplois Ceci est certes mieux reconnu aujourd hui qu hier Mais comment y arriver dans un syst me orient vers la performance mon taire et le profit maximum On ne souligne jamais assez lincompatibilit des transformations souhaitables des mesures pr conis es avec le syst me actuel le besoin absolu d un mouvement puissant la base fond sur des entreprises ayant vocation cologique et sociale et des citoyens motiv s et mobilis s pour donner corps aux r formes envisag es C est pr cis ment ce qu apporte aujourd hui la soci t civile L application laborieuse en France des accords du Grenelle environnement les difficult s de Barak Obama au lendemain d une lection triomphale pour faire passer des r formes l mentaires t moignent de Document de d bat nov d c 2009 25 147 Premi re version de la publication Initiative pilot e par Claude Alphand ry la r sistance du syst me Elle na jamais c d que sous la pression tr s forte des citoyens de leurs organisations et des pratiques de coop ration de solidarit qu ils mettent en uvre Sous des formes vari es coop ratives d insertion r gies de quartier associations consommateurs producteurs groupes culturels finances solidaires etc la soci t donne naissance des initiatives qui ob issent une autre finalit que le profit qui ne sont pas pour aut
371. zone conomique d di e enti rement l conomie sociale et solidaire Ce p le de coop ration aura pour objectifs de faciliter l installation d entreprises d conomie solidaire de favoriser les d marches de coop ration des acteurs de valoriser aupr s du grand public leurs productions et leurs services Un b timent r serv la cr ation d activit s et d entreprises accueillera la fois un incubateur une couveuse et une p pini re htip www sicoval fr entreprendre artisanat economie php Face des emplois souvent temps partiel ou en contrats aid s c est sur les territoires que des solutions de mutualisations des ressources de globalisation de financements de groupements conomiques solidaires de groupements d employeurs et autres entreprises de reconversion peuvent tre envisag es pour consolider des emplois g rer des solutions multi employeurs construire des transitions professionnelles et une gestion pr visionnelle des comp tences La mise en place de nouvelles formes de dialogue social territorial ne rel vent pas uniquement de la n gociation collective classique mais int grent plusieurs parties prenantes dont les collectivit s locales et les r seaux de l ESS sur des questions relatives au d veloppement d activit s et de cr ation emplois sur les territoires Il s agit de construire de nouveaux compromis territoriaux o le d veloppement socio conomique local est le fruit d une responsabi

50 propositions du Labo ESS

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