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1. S impr gnant de mani re toute subjective bien que toujours tr s rigoureuse de certains principes d criture et surtout d une conception du temps orient e vers l axe de la concentration et de la m ditation Jacques Pourcher a con u plusieurs s ries d uvres successivement li es Lux aeterna de G Ligeti aux Variations opus 27 de Webern et Patterns in a Chromatic Field de Morton Feldman Dans cette derni re s rie il proc de une surim pression infiniment d licate de papiers v g taux tr s fins du N pal du Japon de Cor e de Tha lande qui lui per met de jouer sur des effets de transparence et de lumi re Ses uvres sont constitu es d assemblages de strates 1 Jiri Kolar Smyky 1963 collage 40 x 30 cm 2 Jacques Pourcher Via San Teodoro 8 Roma s rie Symbole le z ro 2007 2008 gouache 32 5 x 32 5 cm 3 Jiri Kolar Hommage Dvorak 1989 collage 48 5 x 37 5 cm horizontales la mani re des diff rentes voix d une partition et chaque strate semble elle m me sous entendre de multiples champs de profondeur en raison des divers recouvrements auxquels sont soumises les surfaces de papier r duites de petits modules rectangulaires Tout se passe comme si plusieurs couches de temps se recou vraient peu peu par stratification Si le choix de J Pourcher s est notamment port sur l uvre de Feldman c est en partie parce que celui ci entretenait des relations privil gi es avec le2. S n m Fr 5 3 yA a T L 1 Aa A 213 ES tentes G Ts Fin Ebi Le ILA M A ar si mi gt a a Vu gt se F D LE SE on ER a TE T entre le sonore et le visuel A sanira a Der e A o Interactions Musique Arts plastiques Sr M TTLE PE T ere RE RE nr a gt ju y Exposition du 4 au 20 mai 2011 Tom Phillips Six of Hearts n 3 op 16 1991 encre et crayons de couleur sur papier 14 7x15 7 cm Ch teau de Plaisir MESSAGE MJK a notation les instruments et objets producteurs de sons invitent de multiples passages entre le visuel et le sonore des trajectoires qui n excluent nullement loin s en faut les tensions entre des modes d ex pression et de communication qui poss dent chacun un type de fonctionnement sp cifique d o l mer gence d hypoth ses de jeu de paradoxes qui repr sentent autant de sources de stimulation privil gi es pour des artistes choisissant de voyager par del les cat gories acad miques et leurs divisions sans viser pour autant de principe analogique ou m taphorique entre les diff rents domaines concern s Parcours travers un r seau d uvres qui brassent critures codifications graphiques et symboliques de toutes sortes cette exposition joue volontiers sur l ambigu t des intentions propres certaines tendances de ces derni res d cennies louverture la mobilit inh rente la plupart des projets et processus en pr sence vie
3. elle apporte une information visuelle cod e sous forme graphique On peut n anmoins se demander si elle n est que cela une feuille de papier couverte de signes ou de mani re plus large d l ments graphiques dont l unique objet est de transmettre l information indispensable l nonc musical Cette question se pose de mani re d autant plus pr gnante que chez de nombreux sp cialistes LAS N et amateurs l engouement pour les autographes et fac simil s de compositeurs de diff rentes poques nero ER saki est aujourd hui bien r el Et il faut bien reconna tre que ce vif int r t est suscit non seulement par les partitions oai ALL re lisibles mais aussi et surtout par celles qui pr cis ment restent ind chiffrables ainsi certains autographes tels que ceux que Leos Janacek voquent plus des dessins expressionnistes que des documents porteurs d une information destin e tre traduite sous forme sonore par un interpr te Tout au long des si cles d histoire de la musique savante les moyens et m thodes de transcription ont subi de nom breuses transformations mais l aspect visuel de la partition et la qualit esth tique des signes et symboles mis en uvre rev tent de tout temps une importance narrative consid rable quel que soit le type de repr sentation graphi que adopt ce propos on ne peut que constater que toute transcription musicale ancienne et pas seulement les autograp
4. l itin raire du compositeur et clarinettiste de jazz Michel Portal faisant co ncider l nergie de son geste avec celle du jeu instrumental du musicien dans une planche lithographique destin e illustrer une pochette de disque R cemment en une forme d hommage il a repris son compte des phrases et expressions d un des compositeurs qui demeure un des cas les plus fertiles d changes entre les univers du mot et du signe musical rik Satie Il fallait galement envisager le cas d critures qui ne sont pas destin es une ex cution et demeurent en quelque sorte des musiques en puissance Immense partition imaginaire fantasme de notations d instruments l uvre calligraphique de Claude Melin pourrait bien tre vue comme un labyrinthe de signes qui d fie toute ventualit de transcription dans une dur e d termin e De m me Jean Luc et Titi Parant ont r alis des sortes de partitions imaginaires dont le d chiffrage offre des possibilit s de parcours variables l infini Chez Aldo Mondino ce sont les instruments de musique qui pris dans un r seau de r f rences historiques devien nent partitions Au cours des ann es 70 Mondino a r alis plusieurs s ries de peintures o il joue sur la mise en situation et le d calage de citations plastiques en liaison avec la musique Chez lui la repr sentation de l instru ment agit travers une sorte de filtre stylistique constitu par la vision qu en ont livr e au d but
5. tre c t de la notation conventionnelle qui recouvre un champ de production musicale relativement restreint sur le plan historique depuis la fin du XVI si cle jusqu nos jours en passant par les poques classique et romantique on trouve dans l histoire de la musique savante europ enne des exemples d criture musicale qui t moignent d approches extr mement diverses Par exemple les neumes intimement li e au chant gr gorien la diff rence de la notation conventionnelle la transcription graphique du chant gr gorien a pour seul objet de servir d aide m moire rememorationis subsidium l interpr te Elle suppose donc que les composantes n cessaires la r a lisation du chant sont connues et peuvent donc tre transcrites tr s approximativement ou m me tre absentes la hauteur est traduite par de vagues indices graphiques la dur e quant elle est d duite directement du texte Il serait donc peu pertinent de vouloir analyser de tels syst mes de notation selon les crit res de la notation conventionnelle en les consid rant comme une forme inachev e et imparfaite de l criture musicale donc comme une simple tape dans un processus volutif dont l ach vement serait la notation actuelle Non moins vaine serait toute tentative de vouloir cr er un syst me universel de notation applicable toutes les formes de pens e musicale En somme si l criture musicale appara t comme le reflet d
6. du si cle cubistes et supr matistes Mondino proc de selon une technique de citations qui l am ne notamment diviser l espace en trois ou quatre parties d sign es au sein m me de la toile par des mots appartenant la terminologie musicale et pouvant tre per ues comme les mouvements successifs d une partition II convenait galement de rendre compte l occasion de cette exposition d uvres pour lesquelles les artistes ont choisi selon l expression de Kandinsky de changer d instrument C est le cas d un des plus grands batteurs de jazz de notre temps Daniel Humair qui partage son activit cr atrice entre la musique et les arts graphiques sans n cessairement chercher de lien explicite entre les deux partir de la toute fin des ann es 60 John Cage a lui m me exp riment des techniques plastiques particuli re ment inventives un des points communs avec sa production musicale tant le recours des proc d s de hasard et plus particuli rement la m thode de divination chinoise connue sous l appellation de I Ching Ces dialogues entre peintre et musicien ont tout naturellement donn lieu plusieurs collaborations qui se sont traduites sous la forme de livre partitions Dans ce domaine galement Satie tait un incontournable pr curseur z ET P A b s S CL 4 D N T TESA 77 AA kumari frelumre d des gur Four Fe Hef Je Tac 117 Pierre Alechin
7. e la pens e musicale d une poque donn e le besoin de fixer et de transmettre qui est l origine de la notation dans la musique occidentale r pond aux exigences fonctionnelles d une certaine forme de pens e musicale Mais en supposant une autre forme de pens e o le r le de la notation serait ailleurs que dans la transmission du message entre le cr ateur et l interpr te on ne peut plus consid rer ce besoin de fixer et de transmettre comme seule raison d tre de la notation ou comme seule origine possible la naissance d une criture musicale Cette supposition n est pas une simple vue de lesprit au vu des transformations de la pens e musicale survenues au cours du XX et ayant conduit la cr ation de formes particuli res de la notation par del son r le habituel d interm diaire celle ci sera en effet appel e assumer d autres fonctions Nr DE R ND SR DA RAE NU SE RE PES AUR FL Pal fe IN is l lt re DONC Che y A ky f Ea Me pi GeT 2r w K N DE Vers ol 2A SE AE Se a UN 2 ll bp W i I mobile fiir clabichord Ah aa r5 iaia Be i L fs ge afao Bo ni Ra os REG IS RS Kaa ANA re 7 cd cad amd es 74 61 534 lt dre t e papagon a E E RE ei fo lt et 2 he re Mar wam gt r 1 Olga Karl kov Chant des oiseaux 1982 Feutres 60 x 40 cm 2 Anestetis Logothetis Styx 1968 encre 3 Claude Meli
8. ement sur l auditeur par le truchement de sa partition Vouloir restreindre la partition au 3 Arne Hosek J Offenbach Les Contes _ Ea d Hoffmann 1931 aquarelle seul aspect fonctionnel de transmission d information sonore proc de donc d une vision excessivement r ductrice Leos Jan cek Glagolsk extrait autographe Mus e du Pays Morave Brno A 7447 Pourtant depuis le XIX si cle la notation conventionnelle est en proie une sorte d uniformisation absolue per ceptible notamment au niveau de l aspect graphique des signes et des symboles utilis s dans l criture musicale Elle s accompagne d une tendance g n rale l adoption de conventions dans les m thodes de transcription aussi bien les nouvelles que celles d j en usage qui assigne de plus en plus la partition un r le exclusif de code ferm et univoque auquel on ne demande qu une seule chose tre d chiffrable ais ment et sans ambi gu t par un interpr te Cette conception particuli re de l criture musicale est le fruit d une histoire plusieurs fois centenaire de la musique savante occidentale o une distinction nette a fini par s tablir entre deux acteurs troi tement sp cialis s ayant chacun assumer une fonction sp cifique et clairement d finie au sein de ce que l on peut appeler le processus de la production de la musique D un c t le compositeur cr ateur exclusif de l uvre qu i
9. es pour l criture musicale qui permettent notamment d entrecroiser dans le projet m me de la composition des pr occupations de nature visuelle et graphique encore pr sentes chez certains compositeurs des g n rations ult rieures Peter Graham Rudolf Komorous Ladislav Adamciak C est ce qui a conduit par exemple Tom Phillips originellement peintre mais aussi occasionnellement compositeur concevoir des partitions qui sont tout la fois des uvres voir et interpr ter Sa d marche est en effet jalonn e d tapes qui constituent de v ritables glissements d une technique une autre d un mode de communication un autre par del toute vell it de correspondance de terme terme Last Notes from Endenich 1975 a par exemple donn lieu une s rie de travaux graphiques o une port e musicale semble se rompre et o des formes de notes se mettent adopter des aspects impr visibles Il s agit de l incarnation d une sorte de fantasme simultan ment sonore et visuel en troite liaison avec la phase ultime de la vie de Robert Schumann qu il passa dans l asile priv d Endenich 1 Earle Brown December 52 1952 encre 2 John Cage Score without parts 40 Drawing by Thoreau Twelve Haiku 1978 encre 22x 30 cm 3 Peter Graham Meditation 1974 encre 21 x 29 5 cm Artiste pour qui la gestique joue un r le d terminant dans l acte de cr ation plastique Pierre Alechinsky a crois plusieurs reprises
10. hes des compositeurs eux m mes exerce cette fascination incomparable due ses qualit s esth tiques pour ne pas dire plastiques Car l autographe et le manuscrit reste un moyen de communication tr s personnel entre celui qui crit la partition et celui qui la d crypte pour lui donner sa dimension sonore Par le simple fait d crire ou simplement de recopier dans un style et au moyen de gestes graphiques qui lui sont propres le premier donne en effet la partition un contenu graphique unique et bien plus riche que la seule information n cessaire l nonc musi cal L tude des transcriptions d uvres anciennes depuis le Moyen ge jusqu l poque baroque montre d ail leurs combien le compositeur attache de l importance cet aspect visuel Pour lui la partition repr sente bien plus qu un objet purement utilitaire un simple moyen pratique de fixer et de transmettre sa pens e Ce qu il recherche 1 Miian Adamcak Chair 1066 crayon travers la partition c est le contact direct avec l interpr te Ainsi pour ce dernier la partition doit devenir par del sa CERN dimension fonctionnelle de vecteur d information une forme de musique immortalis e v ritable quivalent graphi 2 Olga Karl kov Fugue 1965 huile sur que de l v nement sonore proprement dit On peut parler d une captation psychologique exerc e par le composi toile 14 x 11 5 cm teur sur l interpr te ventuell
11. ical chaque partition graphique devient une uvre totale ment originale compos e de graphismes non conventionnels et polyvalents tirant leur origine d une recherche d in teractions entre son espace et graphisme mais qui en m me temps peuvent acqu rir gr ce leur caract re visuel une valeur esth tique propre sans que ce soit une condition n cessaire et donc tre con us comme des entit s plastiques autonomes Si la r alisation musicale n est pas une n cessit il n en reste pas moins que la configuration visuelle d une partition graphique doit imp rativement contenir l information n cessaire une ven tuelle traduction sonore Pour finir il faut aussi noter qu c t de ces partitions graphiques on trouve d autres faits artistiques similaires en apparence mais qui la diff rence des pr c dentes mettent l accent sur l aspect esth tique du graphisme de la notation traditionnelle que l artiste adapte au gr de son imagination De tels faits artistiques qui ne sauraient tre confondus avec les partitions graphiques peuvent tre assimil s des tableaux puisant leur inspiration dans les signes musicaux mais sans pour autant tre destin s une quelconque traduction sonore bien qu ils puissent dans certains cas stimuler l imagination d un ventuel interpr te Lenka Stransky Artistes expos s John Cage Milan Adamciak Morton Feldman Earle Brown Nathalie Grall Jacques Po
12. ignes et symboles de la notation conventionnelle sont uniformis s en partie gr ce au d veloppement des techniques d impression tout particuli rement de celles assist es par ordinateur de sorte que le r le jou par la qualit esth tique de la transcription graphique a fini par devenir marginal sinon inexistant Cependant malgr tous ces efforts cet id al de concordance totale entre l intention artistique du cr ateur et la forme interpr t e de l uvre n a jamais pu tre atteint Essentiellement pour deux raisons D une part il existe toujours un d calage entre signe visuel intention cr atrice et r sultat sonore D autre part la forme crite ne peut 1 Luciano Ori Fantasia Cromatica 1986 crayon collage 70 x 50 cm 2 Luciano Ori Concerto di primavera 1986 encre collage 70 x 50 cm 3 Aldo Mondino Etudes 1977 Huile sur toile 100 x 81 cm d finir l uvre qu approximativement si la notation conventionnelle permet de saisir assez pr cis ment certaines propri t s du son comme la hauteur ou la dur e elle se r v le impuissante d s qu il s agit de retranscrire de mani re exacte d autres composantes comme le timbre le mode d attaque ou l intensit La pratique musicale elle m me confirme notre propos m me au plus fort de la p riode romantique la notation conventionnelle n a jamais t ce moyen de transmission parfait entre le cr ateur et l interpr te qu elle pr tendait
13. interpr te alors que celui ci est rel gu au rang de simple ex cutant pour une partition conventionnelle il devient co cr ateur de l nonc musical dans le cas d une partition graphique ces trois caract ristiques on peut ajouter une quatri me sp cificit c est qu l inverse de la partition conven tionnelle la partition graphique n est pas le fait exclusif des seuls compositeurs En effet parmi les artistes se livrant ce genre d activit cr atrice figure une proportion non n gligeable de plasticiens Le terme de partition graphique appara t dans les ann es cinquante en relation avec certaines partitions cr es notamment par des compositeurs tels que Morton Feldman Earle Brown John Cage et Christian Wolff Conform ment aux exigences du concept de l ind termination avanc par Morton Feldman et John Cage ces compositeurs adoptent une attitude qui se caract rise d une part par le refus de la d termination totale et fig e de l uvre musicale et d autre part par la revendication de la pluralit et de la polys mie du discours musical issu d un mod le communicatif fond sur une activit de coop ration entre tous les participants De ce fait la communication musicale traditionnelle subit une mutation profonde et l objet de la partition se transforme la diff rence des partitions conventionnelles qui visent transmettre une information aussi pr cise que possible
14. l interpr te en vue de la r alisation de l uvre musicale les partitions graphiques doivent tre consid r es plut t comme point de d part d une phase compl mentaire lacte cr ateur d l gu e l interpr te dont l imagination et l esprit inventif participent l laboration des v nements sonores qui parach vent l nonc musical Celui ci est toujours unique et non r p table jamais identique lui m me lors de chaque r alisation il d pend de l attitude de l interpr te qui devient co responsable du r sultat Mauricio Kagel crit qu il est aussi opportun de parler de mod les graphiques au lieu de partitions et n h site pas assimiler l interpr tation un v ritable acte cr ateur L auteur de la partition graphique propose un projet initial contenant potentiellement une immense richesse s mantique et il appartient l interpr te de parachever l acte cr ateur Du point de vue des relations entre graphisme et son les partitions graphiques se caract risent principalement par le fait qu elles renoncent un syst me de signes fixant des liens immuables entre signes visuels d un c t v nements sonores de l autre Ainsi la diff rence de la partition musicale traditionnelle qui utilise des signes conventionnels ayant une signification pr cise dans le but de transmettre l information de mani re univoque lin terpr te en vue de l v nement sonore de l nonc mus
15. l transcrit au moyen de signes et de symboles issus du syst me conventionnel de la notation musicale De l autre l interpr te qui s attache d coder cette transcription pour donner l uvre sa dimension sonore en conformit absolue avec le projet du compositeur Assurant le r le d interm diaire entre ces deux protagonistes la partition contient sous forme d criture musicale toute l infor mation n cessaire pour que l interpr te puisse la r aliser d une mani re aussi fid le que possible l id e que s en fait son cr ateur le compositeur Une telle conception de la notation refl te les intentions esth tiques de l poque romantique o l uvre musicale sacralis e par son cr ateur compositeur est consid r e comme un discours achev et univoque totalement d ter min et concr tis l aide de la notation Naturellement cette sp cialisation de plus en plus troite associ e aux efforts de plus en plus marqu s du compositeur pour s assurer un contr le aussi parfait et aussi total que possible sur la conformit de son projet avec le r sultat sonore obtenu influence consid rablement la forme graphique de la transcription En particulier ils s accompagnent d un accroissement consid rable des exigences au niveau de la pr cision et de l univocit des signes et symboles graphiques utilis s pour la transmission d infor mations entre le cr ateur et l interpr te Ainsi peu peu s
16. n Opus bleu 1984 encre 54 x 75 cm 4 R Haubenskock Ramati Chordophonie 2 1977 encre Partitions graphiques C est ainsi que l on voit appara tre au cours des ann es cinquante d autres modes de transcription musicale qui proc dent d une d marche diam tralement oppos e caract ris e par le refus de toute forme de fixit des rap ports entre un signe graphique et un son Ces partitions d un genre nouveau les partitions graphiques sont tr s diff rentes les unes des autres aussi bien au niveau de leur aspect visuel que du point de vue des approches mises en uvre lors de leur laboration Toutes poss dent cependant un certain nombre de points communs Premi rement au niveau du mode de la communication par rapport aux partitions conventionnelles elles perdent la fonction de code ferm destin tre d crypt de mani re lin aire signe par signe au profit de celle d initiateur d un nonc musical c est dire de mode d emploi destin l interpr te Deuxi mement au niveau de leurs qualit s plastiques si l aspect esth tique du graphique ne joue pas un r le important dans la partition conventionnelle il rev t une importance capitale dans la partition graphique tel point que cette derni re peut tre consid r e comme une uvre plastique part enti re au m me titre qu un tableau ou un dessin Troisi mement au niveau du r le de l
17. nnent pr cis ment de leurs implications plurielles du fait qu ils nimposent pas d appr hension unilat rale mais proposent des voies d acc s polyvalentes chemins de traverse susceptibles d pouser les perspectives de chaque visiteur qui pourra ainsi devenir conjoin tement auditeur et spectateur La partition appara t comme un espace particuli rement propice des dialogues entre compositeur et plasticien Cet int r t est manifeste dans les collages de Jiri Kolar ou de Ladislav Novak Jiri Kolar se plait d sorienter les aspects fonctionnels des critures qu il incorpore dans ses collages Des bribes de partition interviennent fr quem ment dans ses compositions en particulier dans ses froissages et plus encore dans ses chiasmages selon une m thode qui consiste placer c te c te de petits morceaux de papier d chir s leur propos J Kolar voque volontiers le spectre de la polyphonie cette pratique lui ayant appris regarder et observer l univers sous mille et un angles Dans ses collages de notations et critures qui se juxtaposent on pressent en effet une musique potentielle sorte de rumeur vocale qui pourrait bien s amplifier en un gigantesque ch ur Dans les collages qu il a r alis s partir du Portrait de Mademoiselle Rivi re de Ingres J Kolar a choisi d inscrire la mani re d un cho musical des fragments de partitions des premi res symphonies de Haydn r duites pour piano
18. s peintres new yorkais notamment Mark Rothko ce qui a suscit des changes d id es des plus f conds mais plus essentiellement cause de sa conception du temps du silence et de la notion de pattern Le terme pattern est utilis par Feldman dont on pourra d couvrir une des pages de brouillon de la partition de Rothko Chapel pour d signer un motif soumis des principes de r p tition et de tr s infimes modulations Il s agit l d un proc d que l on peut rapprocher de celui du tissage et que l on retrouve dans la structure des tapis turcs anciens que le compositeur am ricain affection nait tout sp cialement et dont il tait devenu un expert En outre toujours en cho l uvre de Feldman J Pourcher explore la dimension du chromatisme Sans doute serait il m me plus appropri de parler dans son cas de micro chromatisme car son registre de variations color es appara t d lib r ment restreint du blanc au beige comme pour provoquer des rapports de tension tr s doux minimaux et amener ainsi l attention se porter sur les intervalles de couleur et de lumi re les plus imperceptibles cr ant de ce fait un climat qui se r v le en profond accord avec la musique de Feldman ou encore celle de Giacinto Scelsi D velopp es partir des ann es 50 la suite des innovations de John Cage Earle Brown ou Morton Feldman les notations graphiques laissent incontestablement pressentir de nouvelles cons quenc
19. sky Maquette de disque pour Michel Portal 1927 aquarelle 73 x 52 cm avec ses Sports et divertissements con us autour de 1913 avec la complicit de Charles Martin Plusieurs ouvrages et gravures pr sent s ici sont n s des collaborations que j ai eues avec Gaston Planet Aldo Mondino Claude Melin Pierre Alechinsky Jan Voss Pierre Buraglio Max Schoendorff Bertrand Dorny Augusta de Schucani Yves Picquet Jacques Clauzel Il s agissait chaque fois pour nous de mettre au point une strat gie sp cifique capable d viter les pi ges d un simple placage de deux ph nom nes demeurant trangers l un lautre Cette exposition se propose avant tout d avancer des pistes de r flexion car depuis Kandinsky Kupka ou Klee les intersections du visuel et du sonore n ont cess de se multiplier et de se ramifier Les nouvelles technologies pren nent d sormais le relais leur mani re de telles pr occupations Mais c est encore une autre histoire suivre Jean Yves Bosseur L e j x eo LES RU Re i z TT en PV PAIN ie EE SE e Tom Phillips Last not from Endenich 1975 encre et crayons de couleur sur papier 75 x 107 cm TORRE criture musicale et graphisme E i de pe La partition est le premier r sultat tangible de l activit cr atrice du compositeur En quelque sorte il s agit d un lieu de rencontre entre ce dernier et un interpr te auquel
20. urcher Jiri Kolar Jean Luc Titi Parain Frantisek Kupka Daniel Humair Tom Phillips Ladislav Nov k Pierre Alechinsky Pierre Buraglio Claude Melin Max Sch ndorff Aldo Mondino Jan Voss Gaston Planet Jacques Clausel Olga Karl kov Yves Piquet Les oeuvres pr sent es proviennent des collections priv es de M J Y Bosseur M J Pourcher M L Stransky M A Hosek M J Clausel Couverture Jiri Kolar Portrait de M Rivi re 40 x 30 cm Textes Lenka Stransky Jean Yves Bosseur Maquette Mairie de Plaisir Mars 2011 Impression Hawaii communication RCS Versailles B450 649 892 00012
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