Franck Mouteault Patrice Fort
Contents
1. La Galerie du Haut Pav 3 quai de Montebello 75005 PARIS T l 01 43 54 58 79 du 7 janvier au 8 f vrier 2003 vernissage le 7 janvier de 18h00 21h Franck Patrice Mouteault Fort Confident D veloppements Tous les jours de 14h30 19h00 Les artistes sont pr sents sauf dimanche lundi et jours f ri s le samedi e Dictionnaire par excellence celui de l Acad mie fran aise dans sa plus r cente dition donne pour un des sens du mot confident la d finition suivante si ge capitonn de la seconde moiti du XIX si cle offrant deux places c te c te mais dispo s es en sens contraire destin favoriser une conver sation intime De son c t le non moins imposant et v n rable Tr sor de la Langue Fran aise tout en se r f rant Labiche affiche une d finition sensiblement diff rente si ge form de deux ou trois fauteuils dossier bas dispos en forme d S propre une con versation discr te Entre deux et trois Franck Mouteault a fait le choix optant pour le deux pour une saine parit Pour ce qui est des capitons il faudra revenir n en d plaise aux nostalgiques d un XIX si cle qui fut plus oppri mant que les d lirantes fadaises adult rines et bour geoises de Monsieur Labiche voudraient nous le faire accroire car les surfaces de son confident sont planes plates d un minimalisme que ne renierait pas un Spartiate qui aurait fait ses classes chez Gropius Weim2. de l objet fini Mais est il vraiment fini Je ne le pense pas Devant ce confident confront ses restes on ne peut s em p cher de vouloir replacer mentalement chacun de ses plans dans les espaces vides des restes la ma ni re du h ros de La Vie mode d emploi romans noter le pluriel de Perec obsessionnellement attach ses puzzles et d imaginer le processus qui a pr sid son d veloppement spatial en le rejouant l envers On peut aussi comme je suis pouss le faire ima giner comment ce volume d coupe l espace g n rant du plein dans une matrice vide N gatif en quel que sorte des restes affich s au mur En poursuivant le processus de d veloppement je con ois alors un volume compact s inscrivant dans un espace quadridi mensionnel dont le confident constituerait les restes le Chez Patrice Fort la notion de d veloppement est au c ur d un processus qui nous m ne du volume la surface puis de cette surface un autre volume Un voyage aller et retour qui rend compte de toute la poly s mie du mot d veloppements au pluriel I y est donc question de d ploiement d tendre et du r sultat de cette action de l exposition d une id e d un th me d un sujet de croissance et de progression de prise d importance mais aussi des cons quences que tout ceci peut avoir L utilisation de sceaux est presque aussi ancienne que l humanit C est une pr
3. ar ou Dessau Pour la discr tion et l intimit il faudra aussi repasser Franck Mouteault exhibe en effet tout de son confi dent son plan ses d tails visibles et invisibles son dessus et ses dessous son mode de construction et d assemblage et m me ses restes Cette variante de l art d accommoder les restes est peut tre le seul point qui le rattache au XIX si cle mais dans sa dimen sion culinaire et petite bourgeoise Et pour vacuer d finitivement cette dimension pas s iste je ne peux pas m emp cher de penser ces r pliques du livret de Meilhac et Hal vy pour La Belle H l ne d Offenbach tir es de l pisode des calem bours M N LAS Quelle diff rence y a t il entre des cornichons et Calchas 2 A PARIS Je m adresse Calchas et lui dis La diff rence n est pas maigre Entre les cornichons et toi lls sont confis dans du vinaigre Calchas est le confident du roi Tr ve de divagations Le travail de Mouteault est le fruit d une profonde r flexion sur le vide et l absence sur la pr sence et la trace sur le manque et la pl nitude sur le volume et la plan it Mais au del de ce recours trop classique et d sor mais cul des oppositions dialectiques de ce type ses travaux questionnent la notion de processus de transformation de d veloppement obligeant le spec tateur consentir un effort qui partant de l absence des restes le m ne vers la mat rialit
4. atique d appropriation du plan de prise de possession de l espace de marquage ou de d marquage d affirmation d une identit d authen tification mais aussi de r p tition d un m me motif Patrice Fort utilise des sceaux en terre ou en p te modeler pour d velopper des surfaces qui deviennent faces de nouveaux volumes Ce processus essentiel lement affirmatif s accompagne d une sorte de p tri fication donnant naissance des figures qui affectent souvent la forme d un grand S o l on pourra recon na tre selon l humeur du spectateur un hippocampe saisi dans l argile la trace du passage d un ver ar nicole ou les plans d un improbable dispositif pour sortir des limites troites de l espace bidimensionnel Il y a plusieurs fa ons de passer du plan au volume Le ruban de M bius en est une Patrice Fort use d au tres m thodes qui s appuient sur le concept de crois sance de d veloppement au sens biologique de ce terme donnant naissance ces formes qui affectent la simplicit mais dont on devine la complexit int rieure Tout comme dans le coquillage laiss sur le sable par la mar e le processus d laboration des formes de Patrice Fort ne rel ve d aucun hasard On y voit plut t l expression d une n cessit aussi forte et pr gnante que la sexualit chez les animaux ou la recherche de l id al chez les humains ln 46 on 4b SSBR LL Bien des raisons donc de confronter
5. le travail de Pa trice Fort et de Franck Mouteault bien des conver gences et des diff rences dans la fa on d appr hender l espace le passage du plan au volume et vice versa Il y a cependant un point commun de plus qui rap proche mes yeux ces deux artistes quelque chose qui pourrait relever du d tail pour certains mais qui rev t pour moi une importance fondamentale C est la fa on de traiter l attache Qu est ce qui fait la diff rence entre un fragment de mur mal cr pi et un chef d uvre de Robert Ryman C est l attache visible et banale mais compl tement int gr e l uvre au point m me que sa disparition d truirait ipso facto l uvre ou la ram nerait au rang de la production d un quelconque potache mule d un minimalisme mal compris Chez Fort comme chez Mouteault l attache joue un r le d importance Qu on se souvienne de la fa on dont taient fix es au mur les d coupes en polypropyl ne des Master Soustractions de Mouteault que l on ob serve les traces des vis assemblant les pi ces de son confident ou plus prosa quement encore les simples pingles qui maintiennent au mur de son atelier les dessins qui l inspirent Chez Fort l agrafage dest les par le biais de petits te nons m talliques qui s ancrent et se recourbent dans des fentes m nag es aux rebords des ar tes de ses volumes joue le m me r le Supprimez le pour le rem placer par une soudure invisible
6. ou discr te et la pi ce perd son statut pour sombrer dans une pi tre banalit Chez l un comme chez l autre la vulgaire attache per met l uvre d chapper la banalit Les mysti ques parleraient de sanctification par la quotidiennet Je pr f re y voir le point d ancrage de ce fil d Ariane qui assure la communication entre deux univers celui de la r alit tangible et celui de la pure cr ation Louis Doucet d cembre 2002
Download Pdf Manuals
Related Search