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1. ne justifie pas la cr ation de telles institutions et que ces provinces devraient donc s en tenir des m canismes d int gration Toutefois certains m canismes d int gration comme un droit de veto sont garants selon nous d un certain poids politique pour la communaut qui les d tient D autre part les communaut s tentant de n gocier une participation par l int gration si elles ne jouissent que d une faible reconnaissance de la part de la majorit et qu elles peinent se d finir comme un acteur politique important ses yeux pour des raisons d mographiques socio conomiques ou autres ne rencontreront probablement pas une grande r ceptivit leurs demandes Elles pourraient donc simplement se voir refuser cat goriquement toute demande d am nagement ou assister la cr ation d am nagements plus ou moins bancals c est dire sans r el pouvoir de participation Nous nous m fierions particuli rement des m canismes comme le devoir de consultation de la minorit qui ne garantissent aucune action concr te de la part des gouvernements de la majorit l gard de la minorit bien qu ils permettent aux communaut s et au gouvernement de dialoguer sur certains sujets d importance ce qui nest tout de m me pas n gligeable St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 203 Les CFSM diff rentes situations diff rents besoins C est bien connu les co2. certaines communaut s francophones Il revient aux diff rentes CFSM de faire ce choix et d laborer leurs reven dications en ces termes Nous avons aussi soulign que les communaut s francophones ne profitent pas pleinement du cadre constitutionnel et juridique qui s offre aujourd hui elles notamment en ce qui concerne la partie VII de la LLO dont on ma toujours pas explor tout le potentiel Finalement il nous a sembl n cessaire de revenir sur les observations d ric Forgues au sujet de la relation de pouvoir entre les communaut s et l tat qui sous tend la gouvernance afin de mettre en relief l importance pour une r elle autonomisation des CFSM d une r vision de ce rapport en vue de d velopper une approche holistique dans les politiques publiques des langues officielles La mise en place ventuelle des propositions pr sent es ici d pend toutefois essentiellement d une volont politique des communaut s de se re penser en termes autonomistes d une part et des gouvernements d accueillir ces demandes d autonomisation comme tant l gitimes d autre part R f rences Bouruis Richard et Dominique LericQ 2004 La vitalit des communaut s francophone et anglophone du Qu bec bilan et perspectives depuis la loi 101 Montr al Chaire Concordia UQAM en tudes ethniques Cahier de recherche n 11 BRA N Andr 2005 Le recours judiciaire et la gouvernance linguistique au Canada dans J
3. Par ailleurs la Constitution canadienne ne fait pas men tion d un ordre de gouvernement qui soit explicitement responsable des questions de langues officielles Ces derni res deviennent donc des questions d hoc aux autres d cisions ayant gard aux comp tences mieux d finies C est ainsi que l on parlera de sant et d ducation en fran ais l chelon provincial ainsi que de bilinguisme la Cour supr me ou dans l arm e canadienne l chelon f d ral pour ne nommer que quelques exemples r cents Toutefois la jurisprudence en mati re de langues officielles semble sugg rer que les tribunaux sont pr ts reconna tre l existence de communaut s linguistiques dans notre pays La partie VII de la Loi sur les langues officielles quel impact sur les politiques publiques en mati re d autonomie ou d int gration des CFSM La Loi sur les langues officielles du Canada existe depuis 1969 et proclamait l poque le fran ais et l anglais comme langues officielles du gouvernement f d ral et des soci t s de la Couronne f d rales et le droit des citoyens d obtenir des services de leur part dans leur langue officielle En 1988 on ajouta la Loi une obligation pour le gouvernement de promouvoir les langues officielles Finalement en novembre 2005 l adoption du projet de loi S 3 apporta de nouveaux changements la partie VII de cette loi La partie VII contient 8 Pour de plus amples d tails au sujet
4. entre les CFSM et l tat c est dire une remise en question des m canismes qui existent aujourd hui et une refonte ventuelle de la gouvernance afin d assurer une participation plus efficace de la communaut notamment par une nouvelle l gitimation des organismes qui participent de cette gouvernance et une remobilisation de son capital social On s assure par la m me occasion que la population se retrouve et se sente impliqu e dans cette gouvernance Des politiques publiques efficaces et repr sentatives des besoins des CFSM Le pronostic de Forgues expliqu ci dessus nous semble tout fait juste et ses propo sitions seraient s rement aptes redynamiser les communaut s qui souffrent d un manque de mobilisation mobilisation par ailleurs n cessaire la l gitimation des demandes de participation politique que les organismes formulent envers les gouvernements Nous souhaiterions toutefois exposer cette remarque les demandes de la plupart des CESM depuis plusieurs ann es hormis en ducation ont vis davantage l int gration poli tique que l autonomie surtout au plan f d ral Le projet de loi C 232 sur le bilinguisme des juges la Cour supr me est un bon exemple d une demande de reconnaissance visant une meilleure int gration du Qu bec ainsi que des CFSM dans des institutions partag es avec St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 210 la majorit On
5. communaut majoritaire envers sa minorit linguistique aura toujours des cons quences sur la facilit qu aura la minorit obtenir une reconnais sance politique et par ricochet des services des partenariats des institutions qui lui sont propres etc ainsi qu prot ger ou tendre ses acquis en mati re de compl tude institutionnelle e La conscience identitaire de la minorit Cette caract ristique touche au c ur m me de la notion de reconnaissance politique En effet la force de l identit d une commu naut serait un l ment n cessaire ou m me pr alable la demande de reconnaissance politique laquelle peut ensuite mener une plus grande participation se traduisant soit par l int gration de la communaut soit par son autonomisation En l absence de sujet politique clairement reconnu il devient plus malais d aborder de front la question de l autonomie de ce groupe Forgues ce num ro Une conscience iden titaire plus forte engendrerait des revendications de type plus autonomiste y aurait il ici un lien faire entre la force de la conscience identitaire et le dynamisme de la soci t civile alors que les communaut s plus fragiles demanderaient plut t tre int gr es l organisation politique C est d ailleurs pourquoi des auteurs comme Joseph Yvon Th riault et Rodrigue Landry croient encore l gitime une certaine r f rence un espace culturel canadien fran ais l
6. cr er un espace de participation pour les communaut s afin de les ins rer l int rieur des institutions partag es avec la majorit Ce mode d int gration devrait pouvoir donner la possibilit la minorit de prendre part aux d cisions qui la concernent ainsi qu aux d cisions d ordre g n ral ou soci tal de fa on effective Cette proposition demanderait plusieurs am nagements aux plans structurel et institu tionnel qui doivent tre effectu s dans chacune des institutions concern es par ce proces sus d int gration La place donn e la minorit doit tre n goci e avec la majorit puisque plusieurs m canismes s offrent en exemple afin de parachever l int gration Voici une liste de quelques consid rations auxquelles les deux parties n gociantes la majorit et la minorit devraient songer lorsque vient le temps de n gocier cette int gration afin de d terminer les types de m canismes pr coniser Quelle tendue souhaite t on donner cette int gration L tendue peut tre ici lue de deux fa ons soit en ce qui a trait aux diff rents ordres de gouvernement cette int gration sera t elle acquise l chelon ou aux chelons local r gional provincial etc et en ce qui touche les domaines de d cision Par exemple une communaut pourrait obtenir un droit de participation int grative dans plusieurs domaines sans toutefois que cette participation couvre tous les domain
7. d avoir un effet d l t re sur leurs revendications l autonomie aujourd hui pratiquement disparues du discours communautaire Il serait donc opportun la lumi re de ces questions de refaire une lecture de la gouvernance CFSM tat au chapitre du rapport de force Gilles Paquet 2008 un sp cialiste en la mati re d crit la gouvernance comme une distribution efficace du pouvoir des ressources et de l information entre plusieurs acteurs interagissant dans un but que l on suppose commun Dans le contexte de la formulation de politiques publiques relatives aux CFSM Paquet soul ve toutefois quelques observations int ressantes l mentionne entre autres qu une bonne gouvernance est difficile atteindre car d un c t l tat est r ticent partager le pouvoir qu il s est d j arrog en tant qu instance soci tale dont les objectifs moraux d passent ceux des citoyens 2008 47 et de l autre c t les gouvern s sont devenus d pendants de la tutelle de l tat providence paternaliste et h sitent re prendre en main certaines des responsabilit s qui sont maintenant d volues l tat Cette tendance chez les citoyens d pendre de l tat aurait selon Paquet rod le capital social des communaut s de pratique Ici capital social que Paquet appellera aussi capital social et culturel repr sente la confiance mutuelle qui se cr e et se maintient entre les membres de r seaux
8. doit tout de m me noter que dans les provinces o les CFSM sont recon nues comme tant plus dynamiques notamment en Ontario et au Nouveau Brunswick les demandes d autonomie l gard de la majorit sont plus pr sentes On songera notamment aux demandes r centes provenant de la communaut franco ontarienne afin de pouvoir s auto repr senter l Organisation internationale de la Francophonie au m me titre que le Qu bec et le Nouveau Brunswick ainsi qu aux revendications du groupe galit sant en fran ais souhaitant assurer l autonomie et l galit des services de sant dans cette langue dans la province en comparaison des services offerts en anglais Nous proposons donc en premier lieu que les communaut s re formulent de fa on claire leurs demandes en fonction du type de participation qui leur semble le plus profi table l autonomie ou l int gration Pour l instant si c est bien de plus d autonomie que les communaut s souhaitent b n ficier l gard de l appareil gouvernemental ce message n est souvent inscrit qu en filigrane de leur discours sil y est du tout pr sent La formulation de revendications claires englobantes suscitant l int r t de la population et repr sentant un d sir de se prendre en main de fa on holistique sera ici l une des cl s de la r ussite de ce projet Par ailleurs nous sommes tout fait d accord avec les propos de Michel Seymour ce num ro selon lesquels les polit
9. norme Pour l instant les minorit s b n ficient de quelques trait s officiels qui font acte de soft law c est dire de lois non contraignantes qui pourraient tre appel es le deve nir moyen ou long terme Notons par exemple la D claration sur les droits des personnes St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 207 appartenant des minorit s nationales ethniques religieuses et linguistiques de PONU adopt e en 1992 la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires adopt e par le Conseil de l Europe aussi en 1992 et la Convention cadre sur la protection des minorit s nationales aussi adopt e par le Conseil de l Europe en 1995 Ces textes ne lieraient toutefois pas selon Poirier le Canada de fa on explicite d autant plus que la plupart de ces d clarations et conventions diverses ayant gard aux droits des minorit s ne furent pas sign es par le Canada Toutefois ces pr c dents sur la sc ne interna tionale ainsi que les suggestions qu ils contiennent et les solutions qu ils ont r ussi tablir dans certains pays participent la cr ation de normes voire d une coutume en droit inter national lequel pourrait devenir de plus en plus contraignant envers le Canada et les autres pays par ailleurs Celui ci se verra donc peut tre interpell par la communaut interna tionale au sujet de ses actions envers ses minorit s linguistiques com
10. que le droit canadien le droit international et tout sp cialement les coutumes et les normes qui s y d veloppent avec le temps peuvent devenir un outil de justification des revendications communautaires vers une plus grande participation politique Ce sera la t che des communaut s de rester l aff t des d veloppements en la mati re car ceux ci pourraient leur venir en aide bien que dans un avenir plut t distant lors de la formulation de leurs propres revendications Le droit permet aussi de mieux saisir certains des d terminants d j existants ou dans le cas du droit international en gestation de la relation entre les communaut s et l tat sur laquelle nous nous pencherons maintenant 9 Voir notamment la Canadian Broadcasting Corporation 2007 St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 208 La relation des communaut s avec l tat int gration autonomisation ou d pendance Dans le cadre de notre analyse il est selon nous imp ratif de revenir plus en profon deur sur les travaux d ric Forgues ce num ro 2010 2007 au sujet des relations tablies entre l tat et les CFSM Plus pr cis ment ce qui nous int resse est la remise en question des partenariats tat communaut s ou ce qu on a renomm r cemment la gouvernance communautaire ces partenariats facilitent ils l autonomisation des communaut s ou au contraire ont ils eu et continuent ils
11. re historique du Canada fran ais d sormais r volue aurait tout de m me laiss son empreinte chez la population francophone du Canada Cette empreinte ce serait l intention vitale chez Th riault et Meunier 2008 et la culture soci tale chez Landry ce num ro c est dire la fois un espace culturel francophone qui d passe les fronti res provinciales et un d sir de vivre en fran ais l int rieur de cet espace culturel qui recouvre le Canada Cette empreinte aurait r ussi constituer une identit francophone assez forte et ce nonobstant la fragmentation provinciale des identit s Cardinal 1994 Nous croyons que l on pourrait toutefois ajouter un dernier indicateur cette liste le statut socio conomique de la communaut Les membres de la minorit se portent ils g n ralement moins bien aussi bien ou mieux conomiquement que la majorit Leur niveau d ducation est il en moyenne semblable celui de la majorit Comment se compare leur tat de sant g n ral Ces informations pourraient permettre de d celer un manque gagner dans la qualit des services ducatifs ou de sant obtenus par les francophones comparati vement la majorit anglophone Nous reconnaissons toutefois que cet indicateur devient de moins en moins significatif alors que les carts entre les deux communaut s continuent de s amoindrir avec le temps Ces caract ristiques se r v leraient donc comme n
12. I eruUua wWww erudit org Article Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s francophones en situation minoritaire R flexion sur les politiques publiques canadiennes en mati re de langues officielles St phanie Chouinard Minorit s linguistiques et soci t Linguistic Minorities and Society n 1 2012 p 195 213 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 1009215ar DOI 10 7202 1009215ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 50 Minorit s Linguistic linguistiques Minorities et soci t and Society Num ro 1 Number 1 Quel avenir pour le projet autonomiste des communa
13. arte canadienne des droits et libert s du droit la gestion de leurs tablissements scolaires par l entremise des conseils scolaires francophones Plusieurs jugements mis par la Cour supr me notamment l arr t Mahe et plus r cemment larr t Arsenault Cameron 3 Mahe c Alberta 1990 1 RCS 342 En ligne http scc lexum org fr 1990 1990rcs1 342 1990rcs1 342 html 4 Arsenault Cameron c le du Prince douard 2000 CSC 1 2000 1 RCS 3 En ligne http scc lexum org fr 2000 2000csc1 2000cscl html St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 198 ont par ailleurs solidifi ce droit Nulle part ailleurs qu au Nouveau Brunswick toutefois cette autonomie en mati re d ducation ne va t elle aussi loin gr ce la fois l article 16 1 de la Charte qui prot ge les institutions d ducation et les institutions culturelles des deux communaut s linguistiques officielles et la pratique de dualit linguistique qui fut mise en place au minist re de l ducation de cette province En effet la s paration du fonc tionnement du Minist re selon les deux langues officielles est une pratique distincte au Nouveau Brunswick En enseignement sup rieur Bien que la gestion de l enseignement sup rieur ne soit pas reconnue au Canada comme un droit inh rent des CFSM au m me titre que le droit la gestion de l ducation primaire et secondaire les communaut s francophones on
14. au sein des administrations locales et des gouvernements provincial ou f d ral si la scission des circonscriptions est effectu e leur avantage ainsi que sur leur potentiel d organisation locale ou r gionale La situation rurale ou urbaine Alors que les francophones en situation rurale sont souvent aptes cr er un espace public commun ainsi qu un esprit communautaire en fran ais dans leurs r gions et municipalit s les francophones vivant en milieu urbain se retrouvent souvent noy s dans la mer anglophone ou multiculturelle de la ville Th riault 1989 137 Ce ph nom ne rend beaucoup plus difficile la cr ation despa ces publics francophones hormis les centres scolaires communautaires dont le man dat est justement de cr er un lieu tangible qui puisse rassembler la communaut francophone Le type de relation pr existant entre la communaut majoritaire et la communaut minoritaire Les CFSM de certaines provinces ont entretenu des relations plus ami cales que d autres avec la communaut majoritaire ce qui avec le temps a eu comme effet de cr er par exemple une certaine jurisprudence au sujet de la reconnaissance de la minorit ou une offre plus ou moins active de services dans la langue de la minorit et ce qui se r percute sur la relation qu ont les deux communaut s encore aujourd hui St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 204 Le bon vouloir de la
15. canisme de coop ration serait par exemple la Conf rence minist rielle sur la francophonie canadienne CMFC qui invite la table plusieurs acteurs politiques provenant des gouvernements provinciaux afin de concerter les actions interprovinciales en mati re de langue officielle en fran ais au pays bien que les repr sentants des communaut s ne soient invit s qu en tant qu observateurs En contrepartie un exemple de m canisme d opposition ou de m fiance serait la cr a tion d un droit de veto pour la minorit au sein de l instance d cisionnelle conseil municipal assembl e l gislative parlement etc On peut donc maintenant mieux comprendre la diff rence entre ce que repr sente la participation politique des CFSM par l autonomie et leur participation politique par l int gration et les diff rents enjeux li s ces deux types de participation Alors que les CFSM revendiquant l autonomie souhaiteraient participer la politique leur fa on ou selon leurs normes et leurs propres institutions les CFSM pr f rant l int gration y participe raient plut t partir des institutions d j pr sentes afin d y effectuer des compromis avec la majorit Des m canismes d autonomie seraient probablement plus faciles obtenir pour les CFSM dot es d une grande force identitaire et d mographique notamment parce que la compl tude institutionnelle est plus difficile tablir dans les provinces o le nombre
16. ces exigences administratives les am nent parfois d laisser leur mandat de revendication au profit de la prestation de services En bref l tat tient les cordons de la bourse dont les CESM sont devenues de plus en plus d pendantes et la gouvernance tat CFSM ne fonctionnerait donc pas de fa on optimale Par ailleurs Forgues d plore la multiplication des lieux de gouvernance ce qui compro met la l gitimit des acteurs communautaires ainsi que leurs liens avec la population qu ils pr tendent repr senter Selon lui la communaut doit mettre en uvre une seule politique de d veloppement global touchant toutes ses facettes pour favoriser son panouissement au lieu de tenter de faire du d veloppement la pi ce selon les fonds disponibles dans diff rents minist res ou selon les int r ts du gouvernement du jour En d autres mots les besoins de la communaut devraient selon lui tre remis au premier plan des politiques de la communaut au lieu d tre constamment influenc s par le politique On en retient donc quelques pistes afin que les communaut s retrouvent une plus grande autonomie au regard de l tat dans leurs rapports de gouvernance 1 un financement ta tique plus stable envers les communaut s avec bien entendu en contrepartie une reddition de comptes 2 une centralisation des actions de l tat afin de faciliter le renforcement de la gouvernance communautaire 3 un nouveau pacte
17. du d veloppement des droits linguistiques au Canada nous invitons le lecteur consulter l article d Andr Bra n 2005 129 138 St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 206 l engagement du gouvernement f d ral favoriser l panouissement des minorit s franco phones et anglophones du Canada et appuyer leur d veloppement ainsi qu promouvoir la pleine reconnaissance et l usage du fran ais et de l anglais dans la soci t canadienne Gouvernement du Canada 2005 Voici en bref les nouvelles dispositions qui d coulent des modifications de S 3 e RJenforcefr l engagement du gouvernement f d ral l gard de la promotion du fran ais et de l anglais en ajoutant au paragraphe 41 2 que les institutions f d rales ont l obligation de prendre des mesures positives afin de mettre en uvre cet enga gement ce m me paragraphe r it re le principe juridique bien tabli voulant que la mise en uvre de l engagement f d ral se fait dans le respect des champs de comp tence et des pouvoirs des provinces e Plermetltre au paragraphe 41 3 de pr ciser la nature des obligations des institutions f d rales en autorisant le gouverneur en conseil fixer par r glement les modalit s d ex cution de ces obligations e E nfin l article 77 rendre la partie VII de la LLO justiciable c est dire que les obligations qui sont nonc es dans cette part
18. ean Pierre Wallot dir La gouvernance linguistique le Canada en perspective Ottawa Presses de l Universit d Ottawa p 129 138 BRETON Raymond 1964 Institutional Completeness of Ethnic Communities and the Personal Relations of Immigrants American Journal of Sociology vol 70 n 2 septembre p 193 205 St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 212 CANADIAN BROADCASTING CORPORATION 2007 Canada votes no as UN native rights declaration passes En ligne http www cbc ca canada story 2007 09 13 canada indigenous html consult le 1 juillet 2010 CARDINAL Linda 1994 Ruptures et fragmentations de l identit francophone en milieu minoritaire un bilan critique Sociologie et soci t s vol 26 n 1 printemps p 71 86 ForGues ric 2010 La gouvernance des communaut s francophones en situation minoritaire et le partenariat avec l tat Politique et soci t s vol 29 n 1 p 71 90 ForGues ric 2007 Du conflit au compromis linguistique l tat et le d veloppement des communaut s francophones en situation minoritaire rapport de recherche Moncton ICRML http www icrml ca FoucHER Pierre 2008 Droits et lois linguistiques le droit au service du Canada fran ais dans Joseph Yvon Th riault Anne Gilbert et Linda Cardinal dir L espace francophone en milieu minoritaire au Canada nouveaux enjeux nouvell
19. eron c le du Prince douard 2000 CSC 1 2000 1 RCS 3 En ligne http scc lexum org fr 2000 2000csc1 2000csc1 html Lalonde c Ontario Commission de restructuration des services de sant 2001 CanLII 21164 ON CA En ligne http canlii ca t 2cpj2 Mahe c Alberta 1990 1 RCS 342 En ligne http scc lexum org fr 1990 1990rcs1 342 1990rcs1 342 html St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 213 Mots cl s autonomie politiques publiques communaut s francophones en situation minoritaire communaut s de langue officielle au Canada participation politique Keywords autonomy public policy minority francophone communities official language communities in Canada political participation Correspondance schou015 uottawa ca
20. es d intervention d un ordre de gouvernement donn e Quelle port e souhaite t on donner cette int gration Certains m canismes d int gra tion font reposer un pouvoir plus ou moins grand entre les mains de la minorit Ces m canismes peuvent donc prendre diverses formes devoir de consultation droit de vote sp cial soit par repr sentation sp ciale de la communaut ou par droit de veto par exemple scission des circonscriptions lectorales r forme lectorale r forme consti tutionnelle Il est entendu que la vitalit d mographique mais aussi identitaire de la communaut ainsi que la reconnaissance quelle obtient de la majorit seront deux forts indicateurs des types de m canismes envisager dans l int gration politique de la minorit dans le syst me majoritaire e Les communaut s majoritaire et minoritaire ont elles l intention d agir dans un climat de coop ration ou d opposition Cette consid ration est en lien direct avec la question des relations pr existantes entre la CFSM et la majorit expliqu e plus haut En effet St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 202 selon que les rapports entretenus dans la vie politique entre les parties int ress es ten dent vers la confiance ou la bonne entente comme on pourrait aussi dire ou la m fiance les m canismes d int gration de la minorit prendront s rement diff rentes formes Un exemple de m
21. es mobilisations Montr al Fides p 463 511 GOUVERNEMENT DU CANADA 2010 Discours du Tr ne le 3 mars En ligne http www speech gc ca fra media asp id 1388 GOUVERNEMENT DU CANADA 2005 Modifications la Loi sur les langues officielles LLO le 23 d cembre m mo du greffier du Conseil priv et secr taire du Cabinet LANIEL Jean Fran ois 2010 L h ritage controvers de l glise catholique canadienne fran aise La Rel ve vol 1 n 2 p 8 10 MINIST RE DU PATRIMOINE CANADIEN 2008 Loi sur les langues officielles fiche d information Ottawa En ligne http www pch gc ca pgm lo ol legisltn bill_s3_ fact fra cfm PAQUET Gilles 2008 Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 361 p TH RIAULT Joseph Yvon et E Martin MEUNIER 2008 Que reste t il de l intention vitale du Canada fran ais dans Joseph Yvon Th riault Anne Gilbert et Linda Cardinal dir L espace francophone en milieu minoritaire au Canada nouveaux enjeux nouvelles mobilisations Montr al Fides p 205 238 TH RIAULT Joseph Yvon 2007 Faire soci t soci t civile et espaces francophones Sudbury Prise de parole 384 p TH RIAULT Joseph Yvon 1989 Lourdeur et l g ret du devenir de la francophonie hors Qu bec dans Zendances d molinguistiques et volution des institutions canadiennes Montr al Association d tudes canadiennes p 135 144 Jurisprudence Arsenault Cam
22. ie de la LLO pourront faire l objet d un recours devant les tribunaux Minist re du Patrimoine canadien 2008 Comment les CFSM et les fonctionnaires peuvent ils user de ces nouvelles dispositions de la Loi afin de mettre en place des politiques publiques efficaces notre avis il sera s re ment utile de faire mention des nouvelles obligations de la LLO envers l panouissement des communaut s minoritaires et la pleine reconnaissance des langues officielles afin de justifier les revendications d autonomie ou d int gration politique des communaut s si ces derni res d cident de formuler des demandes en ce sens Il semblerait toutefois que les modifications apport es la LLO en 2005 n ont pas encore t utilis es par les CFSM leur plein potentiel peut tre par manque d une cause solide qui sy pr terait peut tre parce qu on ne sait pas comment jouerait l invocation de la partie VII devant les tribunaux l panouissement de la soci t civile francophone tant somme toute assez difficile mesurer dans le temps Le droit international Johanne Poirier ce num ro a soulev la question des normes de droit international en mati re de protection des minorit s Selon elle le droit international commence effectuer une reconnaissance prudente des droits collectifs des minorit s mais cette volution est tr s graduelle Ces nouvelles formes de reconnaissance prendront du temps avant de devenir la
23. iques publiques doivent reconna tre et prendre en compte l existence non seulement d individus ayant des droits mais aussi de communaut s dans lesquelles se meuvent et s panouissent ces individus Cet objectif a t en partie r alis par des politiques telles que les Ententes Canada communaut s mais celles ci comportent de grandes lacunes Les acteurs communautaires devraient donc songer des politiques publi ques qui les serviront mieux et qui reconna tront pleinement l existence ainsi que les besoins g n raux et particuliers des CFSM Les politiques publiques visant les institutions des CFSM voire leur compl tude insti tutionnelle devraient aussi syst matiquement prendre en compte le double mandat de ces institutions Comme nous l avons expliqu plus t t une institution communautaire repr sente pour sa communaut beaucoup plus qu un simple endroit o l on offre des services en fran ais Les politiques publiques devraient commencer assimiler l id e qu une institu tion de la minorit a besoin de plus de ressources afin de mener bien ce double mandat La sym trie fiscale c est dire l octroi de moyens financiers gaux entre institutions fran cophones et anglophones est donc pour nous probl matique et constitue un frein une r elle compl tude institutionnelle des CFSM C est pourquoi les fonctionnaires de tous les domaines devraient donc tre sensibilis s la r alit de la communaut minori
24. itaire CLOSM et dont le th me du pr sent num ro de Minorit s linguistiques et soci t d coule directement Nous nous pen cherons notamment sur la forme que pourrait et devrait prendre l autonomie des CFSM si c est bien l autonomie que les communaut s d sirent et sur la sym trie ou l asym trie pr coniser lors de la mise en place de politiques publiques Nous partirons de l hypoth se que l cart des situations entre les diff rentes CFSM du Canada appelle des politiques diff renci es en mati re de participation politique qui pourraient osciller entre l int gration et l autonomie et m me dans certains cas opter pour des solutions interm diaires Nous pouvons affirmer d entr e de jeu que les CFSM profitent d une certaine recon naissance politique de la part des gouvernements mais que cette reconnaissance est souvent limit e par une lecture individualiste des droits linguistiques au Canada qui se limite aux droits individuels et a tendance oblit rer les dimensions collectives et culturelles de la L auteure aimerait remercier le Commissariat aux langues officielles de lui avoir permis de participer la journ e d tudes ayant men la publication des articles contenus dans le pr sent num ro ainsi que le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada CRSH pour son appui financier 1 Nous choisissons de ne traiter que des communaut s francophones en situation minoritaire et non de to
25. localis s et qui merge plus facilement dans un terreau d exp riences partag es de loyaut s r gionales etc le capital social et culturel joue un r le central dans la dynamique et la capacit des r seaux et des m so syst mes apprendre innover et se transformer 2008 95 96 et communaut de pratique est d finie comme un groupe de personnes qui partagent un int r t un ensemble de probl mes ou une passion pour un sujet et qui approfondissent leurs connaissances et leur exp rience dans ce domaine par une interaction continue 2008 53 Si l on effectue une relecture des propos de Paquet la lumi re des rapports tat CFSM qui repr sentent bien ici des communaut s de pratique au sens de Paquet on constate que Forgues le rejoint certains gards D un c t l tat h site octroyer plus de pouvoir aux communaut s mais leur offre tout de m me un certain appui financier par l entremise des Ententes Canada communaut s par exemple Toutefois ces aides financi res obligent les communaut s compromettre leur autonomie l gard de l tat car elles doivent se St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 209 soumettre annuellement plusieurs exigences administratives afin d avoir acc s ces fonds Par ailleurs les organismes communautaires sont dangereusement d pendants de ces fonds pour leur survie et
26. me ce fut le cas par exemple au sujet de ses actions envers ses Autochtones En effet depuis plusieurs ann es maintenant le Canada s est fait pointer du doigt par diff rentes organisations internatio nales au sujet du traitement inflig sa population autochtone On se rappellera notam ment du toll caus par le refus du Canada de signer la D claration sur les droits des peuples autochtones de l ONU en 2007 Cette d claration qui se voulait non contraignante envers ses signataires jetait les bases d une politique globale sur l application des droits de la per sonne envers les Autochtones la suite de pressions continues de la communaut autochtone du Canada et de la communaut internationale le gouvernement a finalement d cid en 2010 d entamer le processus menant la signature ventuelle de cette d claration Comme il fut mentionn par la gouverneure g n rale Son Excellence la tr s honorable Micha lle Jean lors du discours du Tr ne du printemps de la m me ann e Notre pays a des racines autochtones La D claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a re u la reconnaissance conditionnelle d un nombre grandissant d tats Notre gou vernement prendra des mesures en vue d appuyer ce document aspiratoire dans le respect int gral de la Constitution et des lois du Canada Discours du Tr ne le 3 mars 2010 nous soulignons C est donc dire que sans tre contraignant au m me titre
27. miste des communaut s 196 Le but de cet article sera de mettre au jour quelques possibilit s d application en mati re de politiques publiques des revendications de reconnaissance politique des communaut s francophones en situation minoritaire CFSM du Canada Nous organisons notre analyse de la reconnaissance gouvernementale des CFSM en une typologie somme toute assez simple Nous comprenons la participation politique d coulant de la reconnaissance gouvernemen tale des communaut s selon deux optiques diff rentes D une part les CFSM peuvent reven diquer la participation par l autonomie c est dire par la cr ation d institutions reconnues par le gouvernement mais en marge de celui ci institutions qui reprennent les normes et les fa ons de faire des communaut s D autre part les CFSM peuvent aussi choisir de revendi quer la participation par l int gration de leurs actions aux institutions d j existantes mais au sein desquelles elles pourraient obtenir plus de repr sentation ou de pouvoir Il va de soi que ces deux avenues vers une plus grande participation politique peuvent prendre une panoplie de formes selon la situation et les besoins des diff rentes communaut s C est partir de ces deux types de politiques publiques que nous t cherons de r pondre certaines des questions la base de la journ e d tudes du 11 juin 2011 portant sur l autonomie des communaut s de langue officielle en situation minor
28. mmunaut s francophones minoritaires n ont pas les m mes r alit s sociopolitiques juridiques et m me conomiques Il serait donc tonnant que des politiques publiques sym triques en mati re de langues officielles leur soient b n fiques toutes Quelles sont les diff rences significatives entre les CFSM du Canada Nous proposons une liste de cinq indicateurs consid rer Ces caract ristiques pourraient jeter un clairage sur les d fis les plus flagrants les besoins les plus criants mais aussi sur les forces et les possibilit s propres chacune des communaut s Les informations recueillies pourraient clairer le choix des politiques publiques pr conisant une participation politique int gr e ou autonome les plus appropri es pour chacune des communaut s e La d mographie Quel est le poids d mographique r el en nombre ou relatif en pourcentage de la communaut minoritaire par rapport l ensemble de sa province Cette question est utile afin de conna tre les ressources auxquelles a acc s la commu naut par exemple le nombre d coles d h pitaux francophones ainsi que son poids lectoral aux lections provinciales par exemple La g ographie Les membres de la communaut sont ils concentr s dans une ou plu sieurs r gions du territoire ou sont ils dispers s Cette information permet d obtenir de l information sur la possibilit pour cette communaut d lire des repr sentants
29. n fran ais remontent aussi loin que 1870 En effet la Common Schools Act du Nouveau Brunswick cherchait liminer les coles linguis tiquement et religieusement s par es en cr ant des coles publiques non confessionnelles Elle fut adopt e par le gouvernement de cette province en 1871 7 Lalonde c Ontario Commission de restructuration des services de sant 2001 Can LII 21164 ON CA En ligne http canlii ca t 2cpj2 St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 200 partie de la population tait de langue fran aise Cela d montre une prise en charge de l espace public par la population concern e Une plus grande pr sence du fran ais dans am nagement du paysage linguistique renforce l identit de la population en insufflant une nouvelle l gitimit sa langue maternelle qui n est plus seulement une langue priv e mais devient aussi une langue reconnue dans l espace public Ces d cisions semblent par ailleurs faire boule de neige car un groupe de citoyens s est r cemment cr Moncton ville officiellement bilingue depuis 2002 afin de demander une mesure semblable La Grande marche pour l galit linguistique du 16 octobre 2010 a su d montrer l ampleur de cet enjeu ainsi que l appui des milieux politique artistique et communautaire au projet La Soci t de l Acadie du Nouveau Brunswick SANB ainsi que l Association francophone des municipalit
30. o conomique que culturel La gestion de ces institutions aujourd hui est un exemple vident d autonomie acquise par les communaut s q 5 On trouvera un article int ressant au sujet de l glise nation canadienne fran aise dans le journal tudiant La Rel ve Laniel 2010 St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 199 En sant Bien que ce domaine ne soit devenu n vralgique pour les communaut s francophones que depuis bien moins longtemps que l ducation la gestion des soins de sant en fran ais et l acc s des services en fran ais l o le nombre emp che l obtention d tablissements s par s est aujourd hui comprise comme un champ qu il est imp ratif de d fendre puisque la vitalit des communaut s en d pend Depuis l affaire Lalonde c Ontario Commission de restructuration des services de sant jusqu la cr ation plus r cente du groupe galit sant en fran ais au Nouveau Brunswick il semble que les communaut s aient d cid que l obten tion de services de sant dans leur langue est effectivement une priorit Pour les commu naut s dont la densit sur un territoire donn le permet comme le d montrent les exemples ontarien et acadien ci dessus la gestion d tablissements de sant propres la communaut devient un objet de revendication Par des organismes de repr sentation Dans chaque province une multitude d o
31. ous avons tent de le d montrer ici primordiales afin de guider les choix pour les fonctionnaires et les revendications pour les leaders communautaires des politiques publiques pr coniser afin de faciliter St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 205 l panouissement des CFSM Toutefois l or e des changements apport s au formulaire long du recensement canadien la question se pose savoir comment ces informations pour ront dor navant tre acquises par les communaut s et les fonctionnaires responsables de la formulation des politiques publiques en mati re de langues officielles Quelques consid rations d ordre juridique Il nous semble opportun de prendre un moment afin de consid rer le cadre juridique qui entoure la question de la qu te de reconnaissance et d autonomie des CFSM du Canada Nous effectuerons donc un court d tour afin de toucher les cadres juridiques canadien et international et leur incidence sur le droit l autonomie des CFSM Le droit canadien Le droit canadien n aurait pas explicitement ent rin l existence des communaut s de langue officielle bien qu il reconnaisse que des individus parlent les deux langues En effet la loi crite en particulier la Loi sur les langues officielles et la Charte canadienne des droits et libert s reconna t et officialise l existence des deux langues officielles du Canada mais sur le plan individuel et non collectif
32. rganismes fut cr e au cours des derni res d cennies afin de repr senter et de d fendre les int r ts de tous les francophones selon l ge le sexe l occupation etc Ces organismes ont souvent travailler ensemble ce qui cr e selon les termes de Joseph Yvon Th riault 2007 19 un commerce civil chez la population francophone Ces organismes ont aussi dialoguer et entrer en partenariat avec l tat ce qui la fois d montre une certaine reconnaissance de leur l gitimit par l tat mais peut aussi nuire l autonomie de ces organismes cause des rapports de force particuli rement conomiques introduits l int rieur de ces partenariats Les municipalit s Ces structures administratives nous semblent avoir t laiss es de c t voire d nigr es pendant longtemps par les communaut s minoritaires m me si celles ci s y retrouvaient parfois en situation majoritaire Toutefois de r cents d veloppements ont balis une piste int ressante en mati re de droit linguistique avec l adoption Russell en Ontario et Dieppe au Nouveau Brunswick d un r glement sur l affichage bilingue Dans les deux cas le conseil municipal a adopt un arr t afin que le fran ais et l anglais deviennent les deux langues obligatoires de l affichage commercial Dans les deux cas galement la majeure 6 Les premi res crises scolaires mobilisant la population francophone pour la d fense des coles e
33. s du Nouveau Brunswick AFMNB ont entam la mise en place d un m canisme de consultation afin de t ter le terrain dans d autres muni cipalit s forte pr sence francophone en vue d adopter des types de politiques semblables en particulier dans le nord est de la province o la population est tr s largement de langue maternelle fran aise Il nous semble que ces r cents d veloppements ne repr sentent pas n cessairement une qu te d autonomie en tant que telle mais ces premiers pas pourraient baliser la voie vers des revendications d autonomie de la part des municipalit s francopho nes Par ailleurs dans les villes se reconnaissant comme bilingues nous consid rerions les pressions comme celles exerc es par la Coalition pour l affichage bilingue Dieppe comme des revendications d int gration plus que d autonomie mais elles sont n anmoins signifi catives au regard de la reconnaissance de la population francophone L une des notions qu il para t primordial de garder en t te est la compl tude institution nelle labor e par Raymond Breton 1964 Ce concept renvoie l id e d une communaut qui s est dot e de plusieurs institutions dont elle ma trise la gouverne dans plusieurs domai nes ou champs d int r t par exemple les coles et les organismes de repr sentation divers et qui ont re u la reconnaissance de la part des gouvernements Ainsi ces institutions cr ent un espace d autonomie pour les communa
34. t depuis longtemps dans certains cas en Ontario avec l Universit d Ottawa au Manitoba avec l Universit de Saint Boniface depuis peu dans d autres en Saskatchewan avec l Institut fran ais cr et g r des institutions de ce type Historiquement ce furent tr s souvent les congr gations religieuses l glise nation catholique mentionn e par Th riault qui cr rent ces institutions et y assur rent l enseignement Toutefois plusieurs de ces tablissements furent remis aux mains de la soci t civile partir des ann es 1960 Nous pouvons penser par exemple l Universit de Moncton fond e en 1963 qui tait le fruit d une la cisation et d une fusion de trois tablissements d enseignement soit le Coll ge Saint Joseph le Coll ge Saint Louis et le Coll ge du Sacr C ur Les universit s et coll ges universitaires de la francophonie canadienne repr sentent toutefois plus pour la population qu ils servent que de simples tablissements d enseigne ment sup rieur au m me titre que les universit s anglophones de leurs provinces souvent plus nombreuses et mieux nanties On oublie souvent le double mandat des institutions postsecondaires francophones offrir un enseignement sup rieur de qualit qui pr pare leurs tudiants et leurs tudiantes un avenir professionnel dans le domaine de leur choix certes mais aussi agir en tant que levier pour leurs communaut s tant sur le plan soci
35. t de force effectif entre la minorit et la majorit Si la minorit ne ressentait pas une injustice quel conque un manque de repr sentation de son opinion politique pourquoi la question de l autonomie existerait elle apr s tout En mettant des demandes d autonomie c est dire en souhaitant participer au politique partir de la marge plut t que de l appareil gouver nemental d j existant la communaut remet en question la l gitimit de l ordre tabli Pour Johanne Poirier ce num ro les demandes d autonomie de la part d une communaut minoritaire d montrent un d sir de mettre en uvre ses propres normes jug es plus repr sentatives des besoins et des m urs que les normes de la majorit Chez les CFSM les revendications caract re autonomiste se font de plus en plus rares depuis les 30 derni res ann es Il semblerait que les demandes des communaut s envers les gouvernements aient gliss de l autonomie vers une int gration grandissante peut tre m me pernicieuse notamment la lumi re des travaux d ric Forgues sur la gouvernance communautaire ce num ro 2010 Nous y reviendrons Pour le moment il importe de faire le bilan des espaces d autonomie acquis par les CFSM afin de mieux examiner les forces et les lacunes des communaut s en la mati re En ducation primaire et secondaire Les francophones de partout dans le pays jouissent aujourd hui en vertu de l article 23 de la Ch
36. taire et ses enjeux avant d aborder ces questions Finalement les fonctionnaires du domaine des langues officielles et 4 fortiori les communaut s devraient se saisir de ce nouvel outil qu est la partie VII de la LLO afin de r clamer des politiques plus englobantes et seraient m me de promouvoir des politiques St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 211 ax es sur un panouissement et une reconnaissance r els Il est clair selon nous que la partie VII est l un des outils ayant le potentiel de faire avancer les droits des CFSM vers une plus grande autonomie ou une plus grande int gration selon le cas l int rieur du cadre constitutionnel dans lequel les CFSM se situent pr sentement et auquel on n entrevoit pas de changements dans un avenir plus ou moins rapproch Conclusion Pour en revenir la question qui a guid notre r flexion Quel avenir pour le projet autonomiste des CFSM dans le cadre des politiques publiques nous croyons avoir d mon tr que ce projet a effectivement un avenir mais que rien n est gagn d avance d autant plus que les CFSM ont de moins en moins tendance formuler leurs revendications en ces termes De plus l autonomie ne serait pas la seule voie possible vers une plus grande recon naissance et une plus forte pr sence politique de ces communaut s comme lont d montr certains exemples d int gration qui risquent de mieux convenir
37. ut s Le contr le institutionnel officiel r f re au niveau atteint par les membres d un groupe linguistique dans la gestion et la prise de d cision au sein des institutions priv es et publiques d un tat ducation institutions politiques services gouvernementaux Services SOCIAUX justice sant m dia institutions militaires et polici res paysage linguistique conomie industries culturelles sports et loisirs institutions religieuses associations et leadership le soutien institutionnel non officiel r f re au niveau d organisation d une communaut linguis tique constitu e en associations pour repr senter et sauvegarder ses int r ts linguistiques dans divers cadres enseignement priv activit s commerciales sportives culturelles et religieuses Bourhis et Lepicq 2004 6 7 La pr tention la compl tude institutionnelle serait par ailleurs pour certains auteurs comme Bourhis et Lepicq 2004 un indicateur de vitalit desdites communaut s St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 201 Le concept d int gration politique De son c t le concept d int gration politique imprime une diff rente logique la participation des communaut s minoritaires la vie politique c est dire qu au lieu de cr er des institutions en marge ou en parall le des institutions d j mises en place par la majo rit comme le propose l autonomie on tente plut t de
38. ut s francophones en situation minoritaire R flexion sur les politiques publiques canadiennes en mati re de langues officielles St phanie Chouinard Doctorante Universit d Ottawa R sum Nous tentons de mettre au jour quelques possibilit s d application en mati re de politiques publiques des revendications de reconnaissance politique des communaut s francophones en situation minoritaire CFSM du Canada que nous organisons selon deux optiques diff rentes soit l autonomie et l int gration Apr s quelques consid rations d ordre sociopolitique et juridi que nous plaiderons pour une asym trie dans l laboration des politiques publiques relatives ces communaut s Nous soulignerons aussi le poids des enjeux de pouvoir dans la relation entre l tat et les CFSM notamment sur le plan de la gouvernance dans l laboration de ces politiques Abstract We attempt to analyze how public policy regarding the recognition of minority francophone communities MFCs in Canada can be envisioned in two different ways either in terms of autonomy or integration Following some socio political and juridical considerations regarding the different MFCs in Canada we will make a case for asymmetric public policies in each prov ince and territory We will also evaluate the weight of power relations present in the State MFC governance patterns in the policy making process St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autono
39. utes les communaut s de langue officielle en situation minoritaire CLOSM car les communaut s anglophones en situa tion minoritaire n ont jamais exprim de revendications d autonomie Cette typologie s applique donc difficilement leur cas 2 Nous reprenons donc ici la typologie propos e par Ingride Roy ce num ro afin d analyser les dispositions du droit international en regard des minorit s St phanie Chouinard Quel avenir pour le projet autonomiste des communaut s 197 langue Foucher 2008 Il est noter toutefois que la notion de communaut linguistique a obtenu une reconnaissance dans le droit provincial au Nouveau Brunswick Loi 88 ainsi que dans la partie VII de la Loi sur les langues officielles du Canada bien que celle ci n ait pas t explicitement utilis e en cour jusqu maintenant nous y reviendrons Par ailleurs les tribunaux ont plusieurs reprises donn un caract re collectif au domaine linguistique au Canada d passant les intentions premi res retrouv es dans la Charte canadienne des droits et libert s ainsi que dans la Loi sur les langues officielles C est ainsi que les langues officielles ont peu peu acquis un statut en tant quoutil de d veloppement des communaut s Le concept d autonomie politique Qu est ce au juste que l autonomie au regard des minorit s linguistiques Premi rement les revendications d autonomie devraient tre comprises en fonction d un rappor
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