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1. M dias et f minismes Minoritaires sans paroles Collection Logiques Sociales fond e par Dominique Desjeux et dirig e par Bruno P quignot Derni res parutions I Y M NARD Jocelyne BARREAU Strat gies de modernisation et r actions du personnel 1997 Florent GAUDEZ Pour une socio anthropologie du texte litt raire 1997 Anita TORRES La Science fiction fran aise auteurs et amateurs d un genre litt raire 1997 Fran ois DELOR S ropositifs Trajectoires identitaires et rencontres du risque 1997 Louis REBOUD dir La relation de service au coeur de l analyse conomique 1997 Marie Claire MARSAN Les galeries d art en France aujourd hui 1997 Collectif La modernit de Karl POLANYI 1997 Fr d rique LEBLANC Libraire de l histoire d un m tier l laboration d une identit professionnelle 1997 Jean Fran ois GUILLAUME L ge de tous les possibles 1997 Yannick LE QUENTREC Employ s de bureau et syndicalisme 1998 Karin HELLER La bande dessin e fantastique la lumi re de l anthropologie religieuse 1998 Fran oise BLOCH Monique BUISSON La garde des enfants Une his toire de femmes 1998 Christian GUIMELLI Chasse et nature en Languedoc 1998 Roland GUILLON Environnement et emploi quelles approches syndicales 71998 Jacques LAUTMAN Bernard Pierre L CUYER Paul Lazarsfeld 1901 1976 1998 Douglas HARPER Les vagabonds du nord ouest am ricain 1998 Monique SEGRE L co
2. R Dulong et L Qu r Idem p 10 Introduction 19 conomique que j expliciterai dans les quatre chapitres subs quents Si les presses f ministes peuvent tre consid r es comme des presses d id es et de combat elles se battent pour l galit entre les sexes dans nos soci t s et d sirent donner aux femmes la possibilit de se percevoir comme des tres humains ayant le droit de d velopper toutes leurs potentialit s sexuelles affectives morales politiques sociales intellectuelles sans accepter les limitations impos es traditionnellement par les hommes et leurs m dias Leurs presses semblent tre un moyen parmi d autres pour revendiquer l extension de leurs r les et de leurs droits dans nos soci t s Elles veulent donc transformer le statut social des femmes Pour ce faire les presses f ministes fran aises et qu b coises adoptent un discours crit et visuel f ministe qui est aussi un discours id ologique de l ordre du pamphlet Or ce discours sert davantage conscientiser les femmes qu les distraire et une fois la prise de conscience de leurs conditions tablie ce discours n a plus vraiment de raison d tre D autre part les femmes ont vite compris que prendre la parole sur le march de l information ne signifie pas forc ment en disposer comme bon leur semble Il ne suffit pas de divulguer des id es dites f ministes encore doit on faire face aux diff rentes contraintes conomiqu
3. Ligue des droits de la femme j i 1500 Revue th orique d Tierce f ministes NQ E 2500 print 78 unnum ro 200 Femmesam iains Paris f ministe nov 83 irr guli re Bulictin de a maison des femmes de Paris Parole prime 78 unnum w 3000 Revueth orique fi Tierce Revue pour l histoire des femmes Groupe de recherches f ministes de l universit de Paris VII Les P troleuses d c 74 d c 76 trr guli 6 000 Lutte de classes num ros ow 7 nrj Revue de l Association pour l tude et la diffusion de l oeuvre de pes Sand Eckirolles Mouvement pour La promotion de l image professionnelle de la femme revue f minine 78 La presse f ministe fran aise 1970 1990 De e ar parution QF mat rialiste Delphy Guillaumin Bsych por Le Quotidien des femmes juin 74 juin 76 _10mum ros 2 _ mych por Regards au f minin ERA Revue d expression ci de cr ation Luttes f ministes d velo ppement i i Bullctin d information sur l informatisation et les femmes Laste de classes Revue th orique pax u g ES mi e Informatisation 1984 1987 n To n 4 Pays de Loire Nantes d tudes yourcenanennes semestriel i Union f minine 7 T Soroptimist f v 89 7 temational n 16 In interprofcssionnelle es femme S Women intemationa
4. 9num ros an Socialist Newspaper socialist a E Colombie Britannique PR RE a Toronto Ordario Be Group Newsletter E Ontario Liaison femmes F mensuel Buletin de solidant entre femmes du Qu bec et d Am rique latine Montr al Ligue des femmes du 1981 Bulletin de la Ligue des droits Qu bec F des femmes Montr al 74 Qu bec Des luttes et des rires oct nov 78 2700 Tribune d change et de liaison de Femmes LRF F juin juillet ao t des femmes MAF Montr al 81 Mamma E 1981 Fnum ros an Newsletter Modem Activities for Mother s Mental A wareness Willowdale Omario Manifeste des un num ro Manifeste du FLF Front de e Newspaper E Winnipeg Qu bec Qu bec Lib ration des femmes Marie G ographle F bimestriel Bulleun de la Coalition des ressources et des besoins f minins du Canada et du Tiers Monde Ottawa Ontario Newsletter for IWD Toronto Ontario 74 Match Bulletin E F 86 La presse f ministe canadienne 1970 1990 Maternal Health News 1976 juillet E 1978 1978 1988 Dames d A cadie Bathurst Nouveau Brunswick Minerva E 1988 Bulletin du C C D E F Congr s canadien pour la EE promotion des tudes chez La femme Toronto Ontario Monireal Women s juin 70 7 Montreal Women s Liberation Liberation Newsletter Movement Montr
5. ce sous th me de l avortement que j avais class dans le th me Sexualit corps est celui qui sera le plus important C est donc sous la forme de reportages surtout de br ves de t moignages mais aussi d illustrations bien particuli res que ces publications vont nous sensibiliser cette question Car il s agit bien d une sensibilisation d une prise de conscience des femmes vis vis de leur corps et surtout de cette libert d avorter qui est indissociable de la libert et du d sir d enfanter ou non La lecture de l ensemble des articles sur ce th me r v le les pr occupations voire la col re des femmes sur cette question D sirs d enfants mais aussi le droit des femmes un territoire qui leur soit propre une autonomie politique en dehors de la mixit Histoires 78 J entre dans la salle il fait tr s froid la fen tre est ouverte On me salue Je m installe sur la table Ils se pr parent Tout coup je sens les doigts du m decin me rentrer dans le vagin assez brusquement que mon si ge a t soulev a m a fig e et je me suis agripp e la table L infirmi re se met me disputer elle dit que c est rien qu un examen que l intervention n est pas commenc e et de me d tendre Le m decin ne m adressa jamais la parole et fera rapidement sans aucun avertissement Le deuxi me cath ter entre a devient tr s vite douloureux Il donne tellement de coups dans le fonds de l ut rus que je vois m
6. de la moiti de la plan te ne valent pas une ligne dans nos journaux La visite du pape deux mois auparavant aura par contre attir une meute de mille journalistes Est ce dire que les m dias n informent pas qu ils d crivent une certaine r alit et en occultent une autre Pourquoi les femmes et les f ministes en particulier si elles prennent parfois la parole ne peuvent elles pas la garder Pendant vingt ans les presses f ministes fran aises et qu b coises ont essay de transmettre de l information avec la communication en refusant de rapporter les trois S sang sexe sport Leurs discours irr v rencieux face au pouvoir leur manque de ressources financi res leurs images provocatrices ont eu raison de leur survie Ce livre leur redonne la parole si longtemps omise Il souligne comment les journalistes ont beau jeu de dire qu ils nous pr sentent la r alit de mani re objective ou professionnelle La moiti du ciel n appartient pas encore cette r alit m me lorsqu un v nement comme la trag die de l cole Polytechnique de Montr al les touche de pr s Une nouvelle fois les m dias r cup rent en la neutralisant ou en la discr ditant la parole autonome des femmes et plus g n ralement celle des minoritaires A l aube du xx si cle une information qui ne nie pas les rapports de sexe fait encore cruellement d faut Journaliste ind pendante depuis quinze ans et critique
7. dire un cadrage de r f rences propre chaque journal qui d termine ce partir de quoi on choisit d ignorer ou de privil gier de mettre en valeur ou de mettre en sommeil Le mode de jugement interm diaire entre ces actes de s lection et les actes de discours est impr gn de cette autocensure dirig e car il est faux de croire en l innocence des journalistes qui s effacent devant les faits et les portent simplement la connaissance d autrui Par exemple les journalistes invoquent souvent des contraintes techniques et temporelles pour viter de v rifier leurs sources d information Mais leur premi re responsabilit est justement de mettre en doute ce qu on leur rapporte surtout lorsqu il s agit L information fiction des m dias 199 d informations manant des institutions et de ne pas r p ter sans le comprendre le jargon des sp cialistes ou experts Plut t que de faire du patchage de phrases et les sortir de leur contexte pour rendre l article ou l entrevue plus all chante les journalistes devraient tre en mesure de respecter ce qu on leur a dit tout en ne d niant pas leurs propres convictions jugements et parfois pr jug s Malheureusement ces formes de respect et de mise en confiance qui id alement pr vaudraient dans les rapports entre les sources d information et les narrateurs aussi bien au moment de la collecte d informations que de sa mise en forme ne sont plus que des jeux d influence
8. dition allemande en 1962 324 pages Habermas J rgen Morale et communication Ed du Cerf Paris 1986 dition allemande en 1983 212 pages Habermas J rgen Th orie de l agir communicationnel Tome I Rationalit de l agir et rationalisation de la soci t Fayard l espace du public Paris 1987 dition allemande en 1981 448 pages Tome Il Pour une critique de la raison fonctionnaliste Fayard l espace du public Paris 1987 dition allemande en 1981 480 pages Le Monde diplomatique La communication victime des marchands Mani re de voir 3 Paris novembre 1988 100 pages McCarthy Thomas The Critical Theory of J rgen Habermas The MIT Press Cambridge and London 1982 484 pages Mi ge Bernard La soci t conquise par la communication PUG Grenoble 1989 228 pages Bibliographie 243 Qu r Louis Communication galaxie des minoritaires Autrement Panis f vrier 1981 n 29 pp 156 163 Qu r Louis Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Aubier Res Babel Paris 1982 214 pages Serres Michel Herm s 1 La communication Minuit Paris 1969 245 pages Smyhte Dallas Le Canada la culture et la technologie de la communication Communication Universit Laval Qu bec 1987 Vol 8 n 3 pp 11 30 Sfez Lucien Critique de la communication Seuil Paris 1988 398 pages Treichler Paula A amp Wartella Ellen Interventions Femin
9. tapes de 1960 nos jours Pr curseures 1948 Margaret Mead 1949 Simone de Beauvoir F minisme de F minisme Marxisme F minisme galitaire f ministe radical Ja diff rence 1963 1980 1969 1971 AN pia F minisme de F minisme F minisme F minisme F minisme de F minisme de la coexistence marxiste mat rialiste lesbien la sp cificit la f mell it 1981 nos jours 1975 1980 1974 1977 1972 1981 1972 1977 1975 nos jours Capitalisme Capitalisme Mode de production Appropriation S paratisme atriarcal et patriarcat domestique _collective lesbien 1975 1979 1976 1980 autonome et priv e des femmes 1980 nos jours 1975 1980 1978 nos jours Dialectique du travail r mun r et gratuit 1980 nos jours Source cartographie des crits du mouvement des femmes dans F DESCARRIES B LANGER et S ROY Le mouvement des femmes et ses courants de pens e essai de typologie ICREF CRIAW documents n 19 tableau 7 1988 D JUTEAU et N LAURIN L volution des formes de l appropriation des femmes des religieuses aux m res porteuses Revue canadienne de sociologie et d anthropologie vol 25 n 2 1988 figure 1 2AIDJLIOUTU PHUIDI IUN p 22U219SU09 IP 9SU EST 158 Le f minisme marxiste l niniste aura influenc bon de nombre de f ministes qui tenteront d appliquer un marxisme transform De plus les d bats th oriques engag s au sein de ce courant et la pol mique opposant Mich le B
10. tout en se voulant exhaustive et totalisante en englobant les hommes et les femmes se fabrique en fait sans les femmes et S Hall dem p 322 Cet auteur n emploie pas directement l expression d culture r f rentielle dans son texte en anglais Mais ce concept me semble correspondre ce qu il se contente d appeler le deuxi me sens du concept de culture 3 L Qu r Ibid p 85 N C Mathieu Quand c der n est pas consentir dans N C Mathieu Dir L arraisonnement des femmes Essais en anthropologie des sexes EHESS Cahiers de l homme Paris 1985 n 24 pp 212 225 Communication et lien social 63 surtout sans leur vision du monde est ce titre probant Nicole Claude Mathieu va m me plus loin dans son explication sur cet acc s in gal la connaissance en affirmant que la connaissance des faits et des id es sur la domination n est pas partag e par les deux classes de sexe Elle pr cise que Le dominant conna t le mode d emploi les m canismes conomiques et les justifications id ologiques les contraintes mat rielles et psychiques utiliser et utilis es Certes la conscience dominante peut tre aussi mystifi e les bourgeois n avaient pas fait l analyse de la plus value mais le dominant conna t les moyens de l exploitation et de la domination Mais si le dominant conna t la domination il ne conna t pas le v cu de l oppression c est dire l autre versant Un inconv n
11. v nement C est l acte journalistique par excellence qui signifie assister l v nement et en faire un compte rendu Mais ce compte rendu ne se fait pas n importe comment Les journalistes doivent raconter une histoire en suivant scrupuleusement la r gle des 5 Wi Pourtant le cinqui me W le pourquoi restera longtemps en suspens quand il n est tout simplement pas camoufl prot g orn bref couvert En fait pour reprendre la m taphore de Yves De La Haye l criture de presse ou plus pr cis ment le langage de l information est comprendre travers le proc s d une double cuisson La r alit m diatique ne se pr sente jamais nue toute crue mais bien sous l aspect d une premi re cuisson que sont les discours construits recevables et sous celui d une deuxi me cuisson qui met en forme ces discours dans des moules tr s particuliers Et la deuxi me cuisson n est pas une simple retouche elle est une refonte de la mati re premi re fait brut en discours dominants Dans notre cas c est surtout le recuit la mise en forme qui est int ressant Je n insisterais pas sur le proc d de dissertation d crit par l auteur m me si cette figure de discours n est pas un simple mode d agencement des id es mais bien plus une forme qui exclut des contenus sans s en rendre compte et surtout sans en rendre compte Il s agit plut t de pr ciser les modalit s d expression de la narration discours dominant de la pratique
12. 1996 Tome 1 et 2 J FELDMAN J C FILLOUX B P L CUYER M SELZ M VICENTE Epist mologie et Sciences de l homme 1996 P ALONZO Femmes employ es 1996 Collection Logiques Sociales fond e par Dominique Desjeux et dirig e par Bruno P quignot Monique BORREL Conflits du travail changement social et politique en France depuis 1950 1996 Dominique LOISEAU Femmes et militantismes 1996 Herv MAUROY Mutualit en mutation 1996 Nadine HALITIM La vie des objets D cor domestique et vie quotidienne dans des familles populaires d un quartier de Lyon La Duch re 1986 1993 1996 A CORZANI M LAZZARATO A NEGRI Le bassin de travail immat riel BTI dans la m tropole parisienne 1996 Pierre COUSIN Christine FOURAGE Kristoff TALIN La mutation des croyances et des valeurs dans la modernit Une enqu te compara tive entre Angers et Grenoble 1996 Chantal HORELLOU LAFARGE dir Consommateur usager citoyen quel mod le de socialisation 1996 Roland GUILLON Les syndicats dans les mutations et la crise de l emploi 1997 Dominique JACQUES JOUVENOT Choix du successeur et transmission patrimoniale 1997 Philippe LYET L organisation du b n volat caritatif 1997 Annie DUSSUET Logiques domestiques Essai sur les repr sentations du travail domestique chez les femmes actives de milieu populaire 1997 Guido de RIDDER coordonn par Les nouvelles fronti res de l intervention sociale 1997 Jean
13. 2 1986 et 1988 ou 4 1987 partir de 1983 et jusqu maintenant c est donc une autre expression du mouvement des 119 J Savigneau bid p 19 120 Parmi les plus importantes citons l autorit parentale qui remplace l autorit paternelle en 1970 la loi sur la filiation qui ne parle plus d enfants adult rins et la loi sur l galit de r mun ration entre les femmes et les hommes en 1972 la lib ralisation de la contraception en 1974 la loi Veil en 1975 sur l autorisation de l interruption volontaire de grossesse IVG l allocation de parent isol en 1976 l aide aux femmes seules chefs de famille en 1978 l interdiction de licencier une femine enceinte eu 1980 Prise de conscience d une identit minoritaire 183 femmes qui se dessine Cela ne se passe plus vraiment dans la rue mais plut t dans les institutions les universit s C est plus une p riode de r flexion et d approfondissement sur les luttes des femmes le f minisme les th ories M me si la situation des Fran aises a r ellement chang avec la ma trise de la f condit et une nouvelle conception du r le des femmes dans leur vie personnelle et professionnelle celles qui ont fait surgir ce Mouvement dans la r volte et la provocation se sentent d sappropri es parlent de ressac ont du mal voir le fruit de leurs luttes dig r assimil refoul aussi Crise de l espoir r volutionnaire conflit sur le rapport au futur comme dirait Fran
14. 8 M D Amours De quoi La Vie en Rose est elle morte La Gazette des femmes Qu bec septembre octobre 1988 p 21 238 Conclusion malheur c est qu aupr s de cette nouvelle client le La Vie en Rose nagu re d avant garde faisait figure de r tro Dilemme et paradoxe qu on retrouve galement au niveau de l organisation inteme de ces publications collectives surtout si elles restent alternatives plus traditionnelles si elles s chappent vers le style glamour et de l image qu elles diffusent vers l ext rieur Mais c est surtout le rapport au march conomique qui finit par avoir raison de leur survie Car les lois de marketing sont les m mes pour tous et toutes cart entre les d penses et les recettes trop important probl me de la vente autre que par abonnement concurrence norme l ensemble des difficult s financi res qu encourt ce type de presse alli l essoufflement des fondatrices le manque de rel ve l inexp rience ou le choix plus ou moins conscient de ne pas savoir conduire une entreprise les solidarit s qui manquent le climat social et politique qui se modifie etc tous ces facteurs ont conduit les presses f ministes fran aises et qu b coises que vous avez pu d couvrir se saborder Les messages politiques d iris comme on pourrait qualifier les discours de ces presses f ministes ne se sont pas envol s jusqu aux dieux de l Olympe Ses ailes sont elles trop courtes ou son b ton d
15. De La Haye Ibid pp 112 113 La mascarade institutionnalis e 217 moins de dix minutes un bras arm au bout d un cerveau d traqu a mis un absurde point final quatorze vies humaines Le Devoir 8 d cembre p 8 C tait le d but d un ditorial qui nous demandait de partager la douleur et la d tresse des parents et amis des victimes dans le silence et dans le plus grand respect Mais cet ditorialiste conserve tout de m me le droit de parler La r p tition banalisation du fait C est un proc d tr s efficace pour maintenir l ordre social dominant et surtout pour faire croire que nous avons t inform s Directement li e la dimension temporelle et la fonction phatique des m dias fonction qui consiste lier les individus entre eux ou du moins leur donner le sentiment d tre li s la r p tition apporte aux lecteurs le connu le d j vu le coutumier Elle cr e l identit et le lien social des individus par rapport leur soci t En fait elle r p te des simulacres longueur de pages tout en donnant l impression que nous savons tous et toutes les m mes choses La trag die de l cole Polytechnique de Montr al si elle s est vu accorder le statut d v nement par les quatre quotidiens canadiens n aura pas droit la m me couverture dans le temps La Presse y consacrera deux semaines du 7 au 21 d cembre 1989 et un rappel le 24 janvier 1990 avec la lettre sur l enqu te pu
16. Elles tentent plut t de faire merger dans leur soci t un nouveau syst me de repr sentation sociale en collaborant activement l ex cution des revendications des femmes travers une participation directe aux d cisions politiques et une certaine forme de d mocratisation de l information L volution en dents de scie de la presse f ministe fran aise En fait d un pays l autre on peut percevoir les m mes probl mes de p riodicit plus ou moins r guli re de tirage quasi confidentiel et d une multiplicit du contenu de ces publications Par contre l volution dans le temps de ces presses est nettement diff rente La presse f ministe fran aise volue en dents de scie et suit les d chirements entre les diff rentes tendances du M L F par contre la presse f ministe qu b coise a une ascension beaucoup plus r guli re ni th orique ni mouvement comme son mouvement des femmes Comme le montre le tableau de la page suivante il y a un accroissement progressif du nombre des p riodiques f ministes jusqu en 1979 puis l amorce d une chute drastique partir de 1980 au point que certaines et certains ont parl d re post f ministe On y retrouve tout d abord la p riode de mise nu spectaculaire minoritaire intellectuelle de 1970 1977 Les luttes et manifestations des femmes s intensifient et tentent de d voiler l oppression des femmes sous tous ses aspects Les th ses du f minisme sembl
17. F mars 1982 trimestriel um ros an _ La presse f ministe canadienne 1970 1990 79 p tion Bureau Dept of Labour amp Manpower About Wamen E 1980 trimestriel Newsletter of the Wamen s Division Saskatchewan Labour Saskatchewan L Acayenne F Journal de femmes acadiennes l Acayen mars 85 10 num ras an A F E A S F janv 67 juin 77 0 15000 num ros an irr 120 3 4 mian 1988 Lesbiennes d aujourd hui j 5 L l Autre Parole F sept 1976 4num ros an Baldwin Street Gallery mars avril 82 mensuel News letter E Branching Out E d c 73 1980 Breaking the Sitence print 82 1986 Breakthrough for 1980 hebdomadai Women z a Newspaper for women in the Toronto area Ontario E gt I 1 L gende E English F Fran ais E F Bilingue 80 Lapresse f ministe canadienne 1970 1990 9 me D on a Newsmagazine Saskatchewan ee e Mani tota Women Manitoba Manitoba o NES num ros an Ontario Bulletin de l A EF eine Bulletin Action ducation Femmes A EF Ottawa 1975 avril 83 Ontario Bulletin de l Association automne 81 mensuel print t 84 trimestriel Bulletin de l ANFD nationale de la femme et le droit Ottawa Ontario Institut canadien de Recherche pour l avancement de La femme Universitaire Ottawa Ontario Bulletin du Programme de promotion de Ja femme Secr tar
18. bec le 17 juillet et par la Cour d appel le 26 juillet Le 8 ao t la Cour supr me du Canada annule les deux jugements l unanimit et le 9 ao t 10 000 personnes manifestent Montr al encore une fois pour une avortement libre et gratuit En 1990 alors qu il existait un vide juridique face cette question le projet de loi C 43 recriminalisant l avortement est vot la Chambre des communes d Ottawa Mais la deuxi me lecture est annul e suite aux interventions des partisans de Pro Cho ix Est coupable de deux ans de prison maximum quiconque sauf un m decin provoque ou aide provoquer un avortement pour une personne de sexe f minin voici les termes du projet de loi qu en 1991 le S nat refusera d adopter Ce bref historique permet de rappeler que si en France l avortement est maintenant l galis avec quelques restrictions importantes depuis 1975 79 probl mes des adolescentes des immigr es qui n ont pas de statut fixe date limite de 10 semaines apr s la conception au del de laquelle l avortement redevient ill gal et qu il est rembours par la S curit Sociale depuis 1982 c est au prix de longues luttes acharn es que les femmes auront obtenu gain de cause Par contre l IVG au Qu bec comme au Canada n est toujours pas l galis e m me si la Cour supr me l a d criminalis e en 1988 L IVG reste donc un acte m dical comme un autre mais d pend ce titre de la juridiction de chaque province
19. chec du r f rendum marquera sans aucun doute la fin des relations entre le mouvement des femmes et les mouvements ind pendantistes Comme le souligne Diane Lamoureux plusieurs gards le mouvement f ministe contemporain partage cette ambivalence id ologique avec le Parti Qu b cois De ce mouvement au cours des derni res ann es on pourrait dire qu il est constamment situ sur une ligne de tension entre modernisation et autonomie Certaines de ces actions visaient une galit de statut par rapport aux hommes alors que d autres t moignaient d une volont d articuler une sp cificit des femmes dans l univers personnel social et politique et de faire clater les param tres de cet univers partir de 1980 et jusqu nos jours on assiste au Qu bec un certain backlash anti f ministe Le mouvement des femmes se disperse et se fragmente Apr s le rendez vous manqu avec l histoire c est l heure aussi pour les femmes des bilans remises en question et recherches plus individuelles C est peut tre dans le domaine culturel que les f ministes qu b coises s affirment le plus m me si Le Centre des femmes de Montr al existe encore apr s dix ans de travail Pr s de 10 000 femmes par ann e viennent chercher des services de toutes sortes ce centre et c est le plus important au 5 D Lamoureux Nationalisme et f minisme impasse et co ncidences Possibles Montr al 1983 vol 8 n 1 pp 54
20. culturelle L information fiction des m dias 193 suit maintenant une logique marchande face un public a critique Ce qui m int resse dans cette notion d espace public de communication c est qu elle refl te l tat d un rapport de forces sociales une n gociation si limit e soit elle La communication dont parle J rgen Habermas reste bien inscrite dans le jeu politique et permet de circonscrire et de d finir les situations relevant du social Surtout dans cet espace le r le des presses f ministes fran aises et qu b coises ne me semble pas loign de celui de critique du politique tel que d montr dans la deuxi me partie de ce livre Car le d sir d tre inform dans le sens d une volont de connaissance du monde pour mieux le comprendre et parfois pour mieux le dominer am ne les individus des moments historiques pr cis prendre position ouvertement pour participer aux enjeux sociopolitiques de la sph re publique se publier pour se faire entendre L information fiction Peut on affirmer que l information des m dias est une fiction en raison de la logique de simulation et de falsification qui la d termine dans nos soci t s Louis Qu r n h site pas qualifier l information m diatique de science fiction puisque ses deux composantes sont science et fiction constat et simulation relev de faits et r cits C est en effet sous couvert d objectivit scientifiqu
21. diatique Ensuite il me semblait primordial de continuer montrer les rapports de domination qui r gissent les rapports de sexe car ce massacre s il t moigne de la violence permanente exerc e contre les femmes n en est pas moins l expression paroxysmale de l oppression des femmes dans nos soci t s La couverture m diatique de la trag die l cole Polytechnique de Montr al C est par la t l vision et la radio que le spectacle de l horreur a commenc et va s amplifier Quelques heures apr s l v nement notre m moire va tre envahie d images sanglantes d interviews chocs Comment vous sentez vous qu avez vous vu vos copains sont ils sains et saufs d un chapelet de nouvelles enti rement erron es Un deuxi me suspect serait barricad l int rieur de l universit un professeur de physique a t appr hend puis rel ch Le lendemain commenceront les lignes ouvertes au public L assassin a bien fait j aurais fait la m me chose dira un homme sous couvert d anonymat et les interviews d experts L v nement C est par le traitement et l importance que les m dias accordent un incident un pisode socioculturel ce qu ils appellent le fait brut ou l information pure que va se cr er l v nement Pour acqu rir ce statut le fait brut ce fragment du r el qu ils extirpent va d abord devenir nouvelle non pas dans le sens de nouvel l ment de connaissance ma
22. l actualit La Pens e sauvage Grenoble 1985 p 4 1 M Ouldamer et R Ricordeau Le mensonge cru De la d composition la Presse dans l ach vement de l ali nation m diatique SIHAM Paris 1988 p 74 196 L information fiction des m dias De plus la simulation des m dias ne s applique pas seulement la fabrication de l information elle d termine et d finit aussi les places des destinateurs et destinataires et surtout le r le du narrateur les journalistes Il y a des strat gies particuli res l criture de presse qui finissent par enfermer r f rents et destinataires dans un syst me dominant de repr sentations que Louis QU R appelle l espace perspectif Pour lui cet espace perspectif produit d un rapport de forces sociales est devenu une fiction totalisante se traduisant par un savoir total et une culture programm e ext rioris e par rapport la soci t et convertie en technologies Et l information se confond d apr s cet auteur avec la culture programm e Le terme information ne d signe rien d autre que le substitut objectiv formalis et fonctionnalis du savoir des comp tences et des motivations qui constituaient jusqu ici la culture Ce substitut est le r sultat d une production qui transforme la culture en un fait d organisation Et l information finit par se d tacher de la communication n organisant plus des mani res de penser mais des mani res de faire de sa
23. la lib ration des femmes qui s obtient comme on le sait en cajolant les oppresseurs pas en leur tapant sur les nerfs L appropriation du terme M L F nous a fait comprendre que notre histoire n est pas seulement la photo de nos luttes mais un de leurs terrains parce qu elle est la seule condition de leur continuation Il faut esp rer que nous comprendrons que nous ne sommes pas seulement vuln rables l histoire mais responsables de l histoire En voulant tout prix marquer l unit du mouvement et parler au nom de toutes les femmes en masquant les id ologies sous jacentes les presses f ministes fran aises auront fini par tablir deux types de discours un pour l int rieur et un pour l ext rieur cet gard FMH adopte une politique discriminante plut t qu englobante par rapport aux autres journaux f ministes comme on l a vu pour certains th mes voqu s De m me pour La Vie en Rose qui se r clame comme le seul magazine f ministe d actualit au Qu bec l ambigu t qui r gne entre 5 C Delphy Lib ration des femmes an dix Questions f ministes Tierce Paris f vrier 1980 n 7 p 6 et 12 108 Le discours subversif des f ministes faire avancer la cause des femmes et refuser de parler au nom de tous les courants f ministes finira par avoir raison de son existence Qui plus est le type de discours crit et visuel employ par ces publications accentue ce
24. lequel il s inscrit avec les autres syst mes de valeurs non dominants Ce qui fait qu il y a un syst me dominant ce sont les m canismes qui permettent de s lectionner d accepter ou de refuser ces nouvelles valeurs ce niveau Stuart Hall introduit la d finition double et conflictuelle de la culture Une premi re d finition renvoie la culture populaire qui est v cue et qui refl te les pratiques et les relations de classes exprim es en valeurs et en sens Cette culture est en quelque sorte authentiquement produite par chacun des groupes sociaux A l inverse une deuxi me d finition L S Hall Culture the media and the ideological effect dans J Curran et als Mass Communication and Society E Arnold Publishing London 1977 RE a 62 Communication et lien social renvoie la culture r f rentielle qui a pour fonction de positionner l individu dans un cadre id ologique pr constitu Cette culture r f rentielle est donc la fois le produit et le m canisme de filtrage et d organisation des syst mes de valeurs et de repr sentations qui permettent d en constituer un en dominant Il semblerait donc qu il existe dans la communication deux dimensions une dimension cognitive li e au mode de connaissance de la soci t et une dimension normative li e au mode de domination de la soci t dans lequel le sujet social connaissant trouve sa position La combinaison de ces deux dimensions marqu
25. me si les r ponses sont complexes et terrifiantes la question reste cruellement ouverte car cet v nement n a pas t juste le reflet de la guerre froide larv e entre les sexes Il est aussi le constat d une impossibilit de dire et d organiser de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes autres que ceux de domination et de violence m me si la soci t qu b coise se targue depuis la r volution tranquille ou du moins certains groupes sociaux d avoir tabli des rapports galitaires pacifistes et somme toute harmonieux entre les deux sexes Cette question essentielle restera en suspens car elle remettrait trop en cause l ordre social dominant les rapports de domination entre les sexes ceux des sujets sociaux au politique la culture politique etc Le psychologisme anesth siant des m dias Les m dias vont au contraire continuer narrer l histoire en accentuant leur strat gie de psychologisme intensif que nous qualifions d anesth siant Non satisfaits d avoir personnifi l v nement par une foule de d tails sur la vie et la personnalit du tueur ils vont multiplier les facteurs du tragique de la situation tout en tentant de nous rassurer sur la folie de ce geste qui ne se reproduira plus C est ce moment qu entrent en sc ne les experts de tout acabit car la scientificit du discours journalistique se doit de reposer non pas seulement sur la parole des journalistes mais aussi sur celle de
26. ministes tout fait autre chose Les f ministes cherchent redonner au mot femme son vrai sens processus ins parable de l laboration de l identit sociale et linguistique de la femme Par contre les hommes par cette technique d inversion seront affubl s de termes tout aussi m prisants m le phallocrate bourgeois r actionnaire patriarcal m galomane mandarins du pouvoir etc De m me l emploi de n ologismes comme testerie phallustin homme objet sont l pour provoquer la classe des hommes Le m pris n est peut tre pas aussi fort mais il est int ressant de noter qu il y a dans ce discours f ministe la production d une valeur r f rentielle femme Le plus souvent on parle des femmes et non de La femme on emploie un terme ind termin comme on pour englober les femmes on inscrit la marque du f minin comme par exemple individue Il y a absence de terme de valeur g n rique comme homme pour les hommes et les femmes on inverse le poids de la d termination en parlant par exemple de m decin femme L identification la locutrice femme est rendue explicite par le nous je vous les femmes je elles et globalement on peut dire que ces publications soulignent la construction des femmes comme repr sentatives de mani re autonome de l esp ce humaine Une autre technique est celle du d tournement Par exemple le sigle des f ministes un poing serr avec le symbole f minin est une r f rence
27. n 24 p 29 172 Le f minisme anglo saxon l am ricaine mais aussi influenc par les th ories fran aises le mouvement des femmes qu b cois a branl tranquillement et obstin ment les rapports entre les hommes et les femmes Les progr s limit s ma s incontestables op r s en un laps de temps tr s court restent tangibles pour les Qu b coises Ici non seulement l oppression des femmes et la n cessit de leur lib ration sont reconnues par les autorit s comme un fait social mais encore la lutte autonome des femmes l est aussi Le danger d aller vers un f minisme d tat qui dirige et contr le les revendications des femmes n est pas absent mais celui d une d mission du mouvement des femmes face des institutions qui prot gent et d fendent leurs droits sans remettre en cause les fondements de la soci t l est plus encore mon avis Allier la lib ration nationale celle des femmes Pourtant l histoire du mouvement des femmes au Qu bec aura surtout t marqu e par la difficult d articuler trois objectifs lib ration des femmes lib ration nationale et lib ration sociale On a distingu pour expliciter ce dilemme qui en fait une des caract ristiques essentielles quatre p riodes l mergence et l implantation du mouvement 1969 1972 l largissement des revendications et la multiplication des groupes de femmes ou le f minisme apprivois 1972 1975 l enracinement et la r cup ra
28. n ont ils pas jug n cessaire de nous informer de ce fait nouveau alors qu ils ont publi les noms et les r actions des femmes de la liste tablie par le tueur Pourquoi nous ont ils priv s de notre droit de savoir dans quels termes et de quelles fa ons le tueur justifiait son acte alors qu un porte parole de la police d clarera que l enqu te se poursuit pour tracer un portrait complet du tueur fou et peut tre mieux comprendre les motifs qui l ont incit faire un tel geste La lettre est scrut e la loupe par des experts de toutes sortes graphologues et psychiatres La Presse 8 d cembre p A 2 On n aura d ailleurs jamais connaissance des r sultats de cette analyse Pourquoi les m dias n ont ils pas publi cette lettre sur le champ alors qu ils ont pris soin de nous pr ciser par la bouche d un autre porte parole de la police qu il n y avait dans cette lettre aucun terme ordurier ni injure pornographique Lib ration 8 d cembre p 28 Comme le fait remarquer Colette Guillaumin 2 Le 8 mai 1984 un caporal des forces arm es canadiennes Denis Lortie a en tenue de combat Marc L pine tait en tenue de chasse pris d assaut l Assembl e nationale du Qu bec en faisant trois morts et treize bless s pour se venger du m pris dont sont victimes les francophones Il jugeait le gouvernement de Ren L vesque premier ministre du Qu bec l poque responsable d apr s lui de cette discrimin
29. oise Picq il n emp che que la presse f ministe fran aise continue d exister m me si ce n est pas les m mes rang es de la trir me qui voguent En effet en 1990 on remarque qu part quelques dinosaures Paris f ministe Les Cahiers du f minisme L A F I seule merge de la premi re rang e de la trir me la revue th matique Les Cahiers du GRIF les autres publications tant plut t des bulletins d associations et des revues lesbiennes Les autres rang es de la trir me sont aussi pr sentes mais en plus faible proportion quelques bulletins du minist re et l ternelle Antoinette Les revues universitaires sont maigres aussi seules existaient encore en 1990 Nouvelles Questions f ministes Globalement cette volution de la presse f ministe parisienne montre que les journaux ont plus ou moins suivi les d chirements du mouvement social de lib ration des femmes Qu en est il maintenant de la presse qu b coise L volution tranquille de la presse f ministe qu b coise Comme le montre le tableau la page suivante il semble que la presse f ministe qu b coise subit galement ces phases de flux et de reflux mais des temps diff rents Il n y aura pas comme pour la presse f ministe fran aise deux grandes p riodes le avant et apr s 1979 d p t du M L F mais plut t plusieurs petites p riodes L Agence de presse comme telle a t cr e en septembre 1979 Elle se proposait de r pondre au
30. plut t des presses de combat et d opinion qui prennent des positions marqu es et mancipatrices pour la situation des femmes car les th mes qu elles abordent seront trait s de fa on permettre aux femmes de prendre conscience de leur oppression et de leur ali nation Bien s r il y a des nuances apporter pour chacune des publications tudi es car le ton utilis n est pas seulement revanchard ou col rique il est aussi cr atif et incite la prise de conscience tout en touchant un certain nombre de tabous jusqu ici peu explicit s dans les m dias traditionnels Parler d avortement de femmes battues d auto sant n tait s rement pas chose courante de 1970 1980 Si l avenir de l homme n est plus ce qu il tait c est en partie gr ce ce type de presse qui a os prendre l offensive Les acquis des femmes sont le fruit de leurs luttes et peuvent sans cesse tre remis en question Comme le souligne Christine Delphy ll ne suffisait pas de supprimer leurs analyses celles des f ministes de d former leurs propos de salir leurs caract res de d figurer leurs id aux il fallait encore pr senter leur entreprise comme non seulement ridicule parce que vaine puisque que le Progr s marche tout seul mais aussi divisive de la classe ouvri re de l unit nationale de l entente familiale des chiens et des chats des femmes elles m mes mais encore pernicieuse parce que finalement contraire son objet m me
31. ration d une parole autonome et ind pendante des milieux bien pensants que ce proc d m diatique qu on va d crire dans ce chapitre pourrait s appliquer tous les minoritaires La force des m dias majoritaires est justement de ne pas dire ce que d autres aimeraient entendre Bien souvent dans les salles de nouvelles on entend le r dacteur en chef souligner que ce reportage est peut tre d actualit mais il m int resse pas les lecteurs M me si aucun journaliste ne sait vraiment quel lecteur il se r f re Ne sont ils pas eux m mes et d abord des lecteurs Ou bien on entend aussi des phrases comme celles ci la v rification de ce que vous avancez demande beaucoup trop de temps et moi je dois publier tout de suite Ces remarques anodines sont en fait tr s significatives du proc d particulier qu utilisent les m dias F ace un drame social et politique les m dias refusent comme 224 L art de la r cup ration des m dias dominants savoir le fait de rejeter la faute sur vous minoritaire femme de surcro t Vouloir d noncer des dysfonctionnements dans la soci t et mettre nu les rapports sociaux de domination dans lesquels les minoritaires se retrouvent n entrent pas tout simplement dans la pratique journalistique Il ne para t pas utile de s appesantir sur les images fondamentales utilis es par les m dias pour d peindre les femmes Elles sont suffisamment connu
32. rique du Nord on voit se propager grande vitesse le ph nom ne des Hackers sortes de fanatiques des ordinateurs qui travaillent mangent dorment aupr s de leurs machines Bient t viendra le temps si ce n est d j fait o des associations se formeront pour aider les gens se gu rir de ce qu on appelle ici la computermanie Les vieux relents de McLuhan et de son village 3 L Sfez Critique de la communication Seuil Paris 1988 pp 16 33 et 92 P Breton et S Proulx L explosion de la communication La naissance d une nouvelle id ologie La D couverte Bor al sciences et soci t Paris Montr al 1989 26 Femmes et communication global refont surface Pourquoi d ailleurs la communication est elle de plus en plus per ue comme un probl me r gler dans nos soci t s occidentales Nous semblons faire peu de cas de la r sistance des citoyens face toutes ces techniques et surtout nous confondons communication et consommation de biens et services La vieille m taphore de l imperm able et de l ponge qui permet de saisir le degr d acceptation des gens par rapport aux nouvelles technologies est l pour nous rappeler qu une technique n engendre pas par le seul fait de sa pr sence des usages imm diats et enthousiastes de la part des gens Il suffit de penser l arriv e sur le march conomique de la vid o et du magn toscope il y a peine une dizaine d ann es pour se persuader que l atti
33. s n en recevant une fraction que lorsqu ils se font remarquer par un comportement n gatif tel que gr ves manifestations meutes ou crimes travers le contenu du savoir et la transmission de l information le dominant impose donc une image privil gi e de lui m me Privil gi e parce qu elle est pr sent e comme sup rieure mais aussi parce qu elle est celle qu on invoque le plus souvent Ainsi l opprim fait il le plus souvent figure de probl me sur lequel se pencheront les disciplines scientifiques sp cialistes de l Homme et dont les m dias r v leront l occasion les manifestations n gatives plus forte raison toute pr tention de sa part le domin d tudier le dominant en l appr hendant dans sa condition d oppresseur sera contest e comme peu objective Boycott par les m dias d une vision f ministe Ces remarques fort pertinentes sur les relations entre dominants et domin s me semblent tre une des caract ristiques des rapports entre les m dias et les femmes en particulier avec les f ministes Mais il est particuli rement difficile de trouver dans les faits une preuve irr futable que les m dias offrent des images diff rentes des femmes quand celles ci sont produites par des femmes Il ne suffit donc pas de faciliter l acc s des femmes l emploi dans les m dias il faut aussi essayer de faire voluer l id e que la femme a d elle m me et surtout de mettre au point de
34. sont class s dans la rubrique du dysfonctionnel du pathologique social du dangereux pour la s curit publique pour nos valeurs notre identit notre coh sion sociale L avantage de ce proc d de dysfonctionnalisation est d int grer au syst me de repr sentations dominantes les valeurs marginales et contestataires Pour le fait divers ces proc d s seront simplement exag r s amplifi s Examinons les manchettes de nos quotidiens le lendemain de la trag die 7 d cembre 1989 la Une La Presse Un tireur fou abat quatorze femmes Le Devoir Un forcen tue 14 femmes Polytechnique et se suicide The Gazette Campus massacre Gunman kills 14 women before shooting himself The Globe and Mail Man in Montreal kills 14 women Lib ration Canada Massacre mysogine Montr al Le Monde Canada d non ant les f ministes un forcen tue quatorze tudiantes l universit de Montr al Et en prime on aura droit en premi re page du quotidien The Gazette la photo du cadavre d une tudiante affal e une table de la caf t ria Sensationnalisme et surtout scoop oblige Mais revenons ces premi res manchettes qui sont symptomatiques de ce proc d de dysfonctionnalisation Dans le travail journalistique les titres ont une importance capitale car ils permettent la fois de formuler des jugements sur les nouvelles tout en neutralisant l engagement des journalistes et surtout
35. syst mes sur la vie sociale fait appara tre des ph nom nes de pathologie sociale Le processus de modernisation de notre soci t est marqu fondamentalement par une ambivalence D un c t les exigences de reproduction des syst mes conomiques et administratifs ne cessent de d truire ce monde v cu ce que Max Weber appelait bureaucratisation et Karl Marx ali nation La d composition de la sph re morale est d apr s J rgen Habermas attribuable la mon tarisation et la bureaucratisation de la vie quotidienne L thique de l autonomie a fait place au mode de vie utilitariste et h doniste les questions pratiques sont transform es en questions techniques et le principe d quit dispara t sous les proc dures l gales L cole ou l universit est un cas exemplaire de la colonisation du monde v cu car alors qu elle devrait rester une institution de socialisation elle est devenue une entreprise de production de main d oeuvre D un autre c t l emprise des syst mes conomiques et administratifs peut galement tre vue comme ouverture d espaces de libert puisque J rgen Habermas consid re que ces syst mes d action diff renci s par l argent et le pouvoir deviennent le point de mire de potentialit s de protestation des sujets sociaux En effet comme il l explique L change entre sph re priv e et sph re publique d une part entre syst me conomique et syst me administratif d autre part s
36. tait de r pondre au discours d intoxication de falsification et de mensonge de la grande presse En France comme au Qu bec les presses f ministes refusent d tre une presse de spectacle de subir un v nement dans le drame ou la sensation et encore moins d en rendre compte de cette mani re l Une des revendications importantes des mouvements de lib ration des femmes en France et au Qu bec au d but des ann es 70 a t de consid rer que le priv est politique et que cette sph re priv e constitue justement un des lieux privil gi s de l oppression des femmes Ce refus de consid rer la politique comme une affaire de sp cialistes et cette remise en cause de la politique politicienne Communication et lien social 69 entra nent en premier lieu pour les presses f ministes fran aises et qu b coises une politisation du domaine priv En prenant l exemple du travail on pourra remarquer que ce type de presse refuse de d couper la vie des femmes en morceaux voire en plusieurs vies Il n y a pas d un c t la vie professionnelle et de l autre la vie de famille Contrairement au d coupage habituel en rubriques des m dias dominants et en particulier de la presse f minine les presses f ministes fran aises et qu b coises s approprient pour mieux les contester les lieux et les modalit s de l oppression des femmes comme le travail domestique travail la maison prise en charge des enfants etc et le tr
37. te les poursuites contre Macchab e mais la d cision est renvers e par la Cour sup rieure du Qu bec le ministre outrepassant ses comp tences En Ao t 1987 Reggie Chartrand qui avait entam des poursuites contre Macchab e est d bout devant la Cour d appel du Qu bec la mi septembre la diffusion du film Le cri muet Sillery organis e par la Coalition pour la Vie Qu bec suscitera une grande controverse Le planning des naissances exigera une valuation du film par le minist re de l ducation et pr parera un autre film R ponse au cri muet Le bilan pour la Coalition est faible En 1987 trois Centres de sant et seulement douze CLSC sur les 168 que compte le Qu bec 114 Le discours subversif des f ministes offrent des services d IVG 35 h pitaux ont officiellement des comit s d avortement th rapeutiques La Coalition organise une derni re manifestation le 18 octobre pour continuer sensibiliser les Qu b cois ce droit qui n est toujours pas accord pleinement Pourtant quelques mois plus tard elle finira par obtenir gain de cause puisque le 28 janvier 1988 la Cour supr me du Canada d criminalise l 1VG invalidant ainsi la loi de 1969 Puis survient l t 1989 ce que les m dias ont appel l affaire Chantal Daigle Jean Guy Tremblay somme par injonction son ex fianc e de ne pas se faire avorter Une premi re mondiale La d cision est ent rin e par la Cour sup rieure du Qu
38. tendent que les femmes sont instables intuitives l g res non intellectuelles etc et qui ne font en fait que renforcer les st r otypes sur leurs comportements On a plut t cherch d finir les femmes selon leurs besoins et leurs d sirs en fonction de crit res psycho analytiques en omettant de comprendre les comportements en fonction des attentes des femmes et en forgeant surtout des images de ce qu elles devraient tre Si la sociologie repose n cessairement sur la dichotomie nature culture le probl me est de savoir o placer la ligne de d marcation entre ces deux concepts En essayant de faire ressortir le caract re social des rapports de sexe et de comprendre le v cu social des femmes partir d un autre d coupage la sociologie des femmes a ouvert la br che d un sujet autre que le sujet masculin du discours androcentrique Mais si le concept de sexe est pos par les sociologues f ministes comme un construit social asym trique et opprimant pour les femmes l s arr te le consensus entre les f ministes Se d tacher des conceptions essentialistes des sexes Le premier pr alable pist mologique pour la sociologie des femmes est d arriver se d tacher des conceptions humanistes et essentialistes des sexes pour ne pas remplacer l androcentrisme de la sociologie par un centrisme f ministe exclusif En effet l int rieur 40 Femmes et communication de chaque axe de recherche voqu plus haut
39. travaux de recherche et publications sur ce sujet Les principales conclusions de cette tude mondiale unique ne sont gu re encourageantes pour les femmes d une part l image des femmes que pr sentent les m dias est constante dans le meilleur des cas c est une image troite dans le pire des cas une image irr aliste d gradante et avilissante et d autre part toutes les tudes montrent que les m dias pr sentent le sexe f minin dans un r le de subordination Ensuite en ce qui concerne l emploi des femmes dans les moyens de communication il existe une grave sous repr sentation des femmes aux chelons sup rieurs de toutes les entreprises de m dias elles sont cart es dans des proportions anormales des postes cl s en mati re de d cision et dans l ensemble elles sont moins pay es que leurs coll gues masculins Je voudrais galement souligner les r centes recherches 1984 et 1986 effectu es par valuation M dias sur les st r otypes sexistes divulgu s dans les m dias au Canada qui confirment ces images de femmes L art de la r cup ration des m dias 225 sociales et culturelles peuvent tre utilis es dans l laboration d images sociales plus g n rales et en particulier de celles des f ministes Les donn es que Margaret Gallagher a recueillies et analys es tendent prouver que les m dias jouent plut t un r le conservateur dans la socialisation en renfor ant les valeurs et les croyances traditio
40. 1990 142 p riodiques f ministes fran ais 98 pour Paris 6 pour la r gion parisienne et 38 pour la province et 220 canadiens 49 pour le Qu bec ont ainsi vu le jour Comme on peut le remarquer dans ces deux r trospectives voir tableaux pages suivantes la p riodicit de ces publications s tale en un large ventail du semestriel jusqu l hebdomadaire en passant par les interm diaires trimestriels bimestriels et mensuels Mais la grande majorit d entre elles ne para t qu irr guli rement D ailleurs la plupart du temps elles n indiquent pas comme le font les journaux dominants leur p riodicit Plusieurs journaux n existent que le temps d un num ro L Cause F Manifeste des Qu b coises Q L Acayenne C quelques autres un petit peu plus longtemps Le Mercure des femmes F 5 n s Velvet Fist C 4 5 n s Les sourci res Q 2 3 n s D autres par contre auront une dur e de vie assez longue R A IF Q t tera l t 1991 son centi me num ro Broadside C 12 ans Antoinette F 26 ans De plus la p riodicit est parfois diff rente de celle annonc e par le titre Le quotidien des femmes F est en fait un mensuel Histoires d Elles F quotidien politique et imaginaire se contente aussi d tre un mensuel Cette irr gularit dans la parution vient donc d j confirmer leur caract re militant Le tirage de ces publications est lui aussi tr s vari et tr s disproportionn Il vari
41. 44 Femmes et communication partenaire le genre d union avec ce partenaire d avoir ou non des enfants avec ce partenaire de rompre divorcer vivre seule recommencer En r alit les femmes n ont de libert que celle qui leur permet de circuler entre les lieux multiples de leur oppression Je reviendrai sur cette nouvelle th orisation de l appropriation collective et priv e des femmes car elle constitue la base du courant th orique utilis pour cette recherche N anmoins notons tout de suite les principales critiques l encontre de ce courant mat rialiste On lui reproche de ne pas articuler les rapports de sexe aux autres rapports sociaux par exemple les rapports de classe et les rapports ethniques de ne pas d montrer en quoi ceux ci se compl tent ou se contredisent de nier toute autonomie au symbolique et surtout de refermer les femmes sur elles m mes voire de les normaliser en reconstruisant ce concept globalisant des femmes opprim es On lui reproche aussi de ne pas reconna tre la multiplicit des exp riences f minines et des consciences situationnelles qui en r sultent de ne pas tenir compte des diff rences historiques ou g ographiques dans les recherches d une homog n it conceptuelle sur cette unit pour certaines artificielle ou fictive des femmes opprim es En fait on lui fait le grief d tre trop pessimiste voire fataliste dans sa d finition des rapports hommes femmes et la m t
42. Comme les femmes l ont maintes fois expliqu la l galisation de l avortement est ind pendante du probl me de la d natalit Et surtout se faire avorter est un choix difficile parfois drastique car il remet en cause bon nombre de nos convictions affectives morales religieuses et engendre un doute parfois insurmontable que les femmes aimeraient pouvoir partager et exprimer autrement que par la honte ou l humiliation La col re des femmes envers le pouvoir des hommes Regardons maintenant la fa on dont nos six publications vont parler de l avortement c est dire quel niveau elles placent le d bat Le discours subversif des f ministes 115 quelles diff rences on peut d celer entre elles et surtout en quoi elles utilisent un code dit f ministe pour appuyer cette lutte Globalement nos six publications l exception de FMH adopteront un discours similaire face la question de l avortement c est dire qu elles vont revendiquer ce droit partir du slogan cl Nous aurons les enfants que nous voulons Alors que toutes exigent un avortement libre et gratuit sans condition un avortement sur demande des femmes en quelque sorte FMH non seulement s oppose la loi sur l IVG en arguant que l ut rus est aux femmes que la production du vivant nous appartient mais en plus les femmes de cette tendance Psych po consid re que l avortement s apparente au viol L avortement n est pas pour nous
43. Diane Boulianne Agn s Boussion Sabine Bruno Fulvio Caccia Lise Caron milie Castro Mona Charabaty Euclide Chiasson Jacques Couturier Suzanne De Rosa Jocelyne Dupuis Christiane Emond Michel Euvrard Anne Marie Fortier Ibi Galambos Eliane Garzon Pierre Godbout G rard Grugeau Colette Guillaumin Fran oise Gu nette Jean Christophe Guimo Claude Haeffely Marc Johnson Danielle Juteau Dominique Labb Kohler Jos e Lambert Lise Lambert Marie laine Langlois Andr Lemelin Bernard L vy Annie Lizier Jean Mauduit Katia Mayer Al Mazlavekas Minoo Moallem Panayiotis Pantazidis Richard Parent Jacques Paulin Francine Pelletier Bruno P quignot Micheline Pich Linda Pietrantonio Johanne Pilon Dorice Pinet Elspeth Probyn Claude Richard Denis Roberge Jean Robitaille Myriam Rossignol Lise Roy Andr e Ruffo Virginie Saint Louis Ida Simon Barouh Anne Marie Sirois Lynne Surette Lamberto Tassinari Alain Ren Thibodeau Serge Patrice Thibodeau Danielle Tremblay Line Turcotte Pierre Valli res Ma r Verthuy Sandra Vorano Moufida Waer Introduction la r alit sociale est mon avis un leurre Les m dias ne servent plus communiquer ils existent plut t comme espaces de visibilit des institutions sociales m me s ils donnent l impression de relier les individus directement et pratiquement instantan ment en n importe quel point de la plan te C est partir de ce paradoxe d une infor
44. Format ombre Signe Label T pubtications parution de pages ment Irr guli re es 6000 L Jou Al a femmes qui Les D bui de12 40 luttent ares P troleuses z ro e Elles ont fait de leur jupon drapeau Tabloi il Histoires d Elles j Journal du mouvement de lib ration des Des Femmes en Mouvements Hebdo Source Tableau tabli partir des donn es inscrites dans les publications ILe tirage de FMH a beaucoup vari pendant sa parution Le chiffre entre parenth ses est celui que le journal donne pour ses derniers num ros N anmoins selon d autres sources FMH aurait t vendu la fin aux alentours de 20 000 exemplaires detemps en tenps une Subven tions gouver lt IMOWUD8 ISSIAd 2AUDULIMD 9S 21 IST March conomique de l information des publications qu b coises choisies N m des_ n Prix publications P recettes et tions d penses gouver nentales 2 000 Pas jusqu en l ensemble en Les T tes de novembre noiret blanc Ploche i f 1977 1 500 de Novembre Juin 1979 Des Luttes et Bull ouleur des Rires de i ta Une le reste Femmes avril Mai ine de 50 74 groupes en noir et blane LRF in Jui 0 pages j travail OSE Arts minisi re des Affaires culureiles du Qu bec Quadrichromie ta Une jusqu au n de 28 292 i j E 4 15 000 de j rx ie ia Pages i le Une 2 autres aat couleurs Pint rieur jusqu au n 39 Octobre 19
45. Ontario UniversEles F 3 4 Bulletin f ministe de solidarit num ros an internationale z Se Monde U of T Women s 1980 Bacon E University of Toronto Toronto Newspap Upstream a 1977 juillet 80 Feminist Journal for al Sean Women Otawa Magazine f ministe de sant matemit Montr al Women s Media feminist LR Vancouver Colombie mars 80 f v 81 ins r dans Le Women s Health education Network Debert Nouvelle Ontario bimestriel Bulletin about Women and popular Education CAE Toronto Ontario dl PR 1975 femmes Toronto Ontario the Wages of 1980 Lesbian Mothers Defence Fund Housework Campaign Toronto Ontario Bulletin E Western Canadian juin 74 juin 76 su E Feminist Joumal on Politics Women s News E Rights Lobbying Vancouver Colombie Brilannique ner LH D Women and 1976 1300 Environments E Voices Riang Pleine Voix EF ao Usept 87 Women s Health Education Network Lower Deben Nouvelle cosse Centre for Urban and Community Studies U of T Toronto Orario La presse f ministe canadienne 1970 1990 91 El a D tion GE Colombie Britannique RE Labour Bumaby B C Women for pditical 1980 7 WPA Toronto Omario Action Newsletter E Women s Bureau Resource Newsletter E Centre Ministry of Labow Toronto Omario promot
46. adopter le point de vue des minoritaires c est dire des groupes sociaux opprim s appara t d autant plus pertinente qu elle semble s appliquer au discours f ministe qu on va tudier Ce n est pas une sociologie qui porte sur les minoritaires mais qui part de leur point de vue Reconna tre que l on est minoritaire n est pas facile cela suppose que l on cherche comprendre pourquoi et comment on est domin sous tutelle et c est aussi placer au centre de la probl matique la question de l oppression des minoritaires Cette r flexion th orique permet non seulement de voir les femmes comme groupe social opprim mais elle fonde la logique des rapports dominants domin s pour toute autre situation d oppression que ce soit celle des Noirs des communaut s culturelles domin es des soci t s d pendantes etc Globalement elle remet en cause la conception de la sociologie comme science universelle et neutre de la soci t et veut r introduire les visions partielles et partiales des minoritaires qui ont longtemps t exclues des visions du social jusqu ici totalisantes et neutres Cette auteure montre comment le discours des minoritaires en sociologie des ethniques aux femmes rend visible leur statut concret et symbolique de minoritaires Celui ci n est pas li une nature ou une culture particuli re mais repose sur un rapport social objectif de domination 32 D Juteau Lee Visions partielles visions partiales
47. al Qu bec of YMCA of Canada E Montreal Women s i i Newsletter of Women s Network E i i Network for Montreal English Women Montr al Qu bec NAC Memo EF i i Newsletter of the NAC National Action Committee on the Status af Woman Toronto National Newsletter af 1981 bimestriel Newsletter of YMCA Toronto YMCA of Canada Ontario Native Sisterhood E 1969 f v 76 irr gulier i ive Si Organization of Penitentiory Women Kingston Ontario Network of E oct 1983 8num ros an 1000 Magazine for Saskatchewan Saskatchewan Wamen 19887 Women Regina Saskatchewan o Oo 73 Om ario Newfoundland 1581 e Newsletter from the Concil on Teachers Association Women s Issues in Education E St John s Terre Neuve Newfoundland status of janv f v 74 NFSWC StJohn s Terre Neuve News Nouvelles E F Journal af the Planned Parenthood Federation of Canada Ottawa Ontario The Newsmagazine for juillet 1985 Journal of the anned Alberta Women E Parenthood Federation of Canada Ottawa Ontario Newsheet for the juin 1971 irr gulier Women s Journal about sexism Conference of Indo and racism Vancouver chinese and North Colombie Britannique America Women E La presse f ministe canadienne 1970 1990 87 ee ee D on No Name Newsletter 1981 Occasional Newsletter af OISE KS Toronto Ontario Northem Woman printemps 1973 bimestriel Feminist Journal Thunderba
48. and the Law Revue juridique la femme et le droit Canadian Woman Studies Les Cahiers de la femme Documentation sur la Recherche F ministes Resources for Feminist Research Voici donc quoi ressemblent les presses f ministes en France et au Canada Elles se positionnent diff remment des autres m dias majoritaires dans le champ de la presse Mais de quoi parlent elles Comment en parlent elles C est qu on va d couvrir dans le prochain chapitre Le discours subversif des f ministes f ministes fran aises et qu b coises Comme je l ai pr cis en introduction les diff rents niveaux d analyse propos s pour saisir la port e et la fonction politique et critique de ces journaux et revues ne peuvent pas se mettre en place pour l ensemble de la r trospective historique J ai pr f r tudier six publications correspondant la presse d expression f ministe et couvrant une p riode importante pour les femmes la d cennie des femmes 1975 1985 Pour la France je devais garder l in vitable tendancisation du M L F J ai donc pris trois revues qui me semblaient tre pertinentes de ce point de vue J aurais pu seulement analyser le mensuel Des Femmes en Mouvements dont l hebdomadaire Des Femmes en mouvements Hebdo est la suite mais la p riode d tude n aurait pas t assez couverte puisque cette mensuelle FM s est teinte en janvier 1979 Pour le Qu bec j ai voulu favoriser une certaine volu
49. coises choisies 152 6 Les grands courants de la pens e f ministe de 1970 nos jours 157 La probl matique de la division sociale des sexes 160 162 La probl matique de l action 163 9 volution de la presse f ministe fran aise de 1970 1990 181 10 volution de la presse f ministe qu b coise de 1970 1990 184 11 Couverture de presse de la trag die l cole Polytechnique de Montr al 219 12 Signature des articles pour la couverture de presse 232 268 Liste des illustrations 1 Photomontage sur l avortement partir des publications choisies 2 La premi re et la derni re Une des P troleuses 3 La premi re et la derni re Une des T tes de Pioche 4 La premi re et la derni re Une des Luttes et des Rires de Femmes LRF 5 La premi re et la derni re Une d Histoires d Elles 6 La premi re Une de La Vie en Rose ins r e dans Le Temps fou 7 La premi re et la derni re Une de La Vie en Rose 8 La premi re et la derni re Une des Femmes en Mouvements Hebdo FMH 9 Autre Une d Histoires d Elles 10 Autre Une de La Vie en Rose 120 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 Collection Logiques Sociales fond e par Dominique Desjeux et dirig e par Bruno P quignot MARTIN P ed Pratiques institutionnelles et th orie des psychoses Actualit de la psychoth rapie institutionelle 1
50. communication dans l Ath nes d mocratique car la communication tait au principe m me de la soci t C tait le lieu conquis par les hommes dans leur arrachement au chaos qui donnait sens au syst me en toutes ses faces politique morale conomie esth tique rapport au cosmos Ce lieu s appelle la philia amiti politique C est donc la fin de la communication et non plus une explosion de la communication comme le voudraient certains auteurs o l id ologie v hicul e viendrait pallier la faillite des id ologies politiques traditionnelles et permettrait d anticiper la soci t de demain C est l un point n vralgique de r flexion pour les sciences de l information et de la communication car tautisme ou id ologie la communication reste encore d finir On continue confondre communication et outils de communication La critique de la communication devient alors une critique des techniques de la communication car toutes les nouvelles technologies de la biotechnologie l intelligence artificielle en passant par la vid o les satellites et l ordinateur font r f rence ce principe unique Les technologues et entrepreneurs pr disent pour l avenir une soci t de communication o par exemple la p n tration de l ordinateur instrument magique dans les foyers devrait nous permettre de mieux communiquer en nous donnant acc s toutes sortes d informations dans toutes sortes de domaines D j en Am
51. conflits ne signifie pas consensus au sein de la soci t S agit il d une perversion d un mode de gestion et d organisation de la soci t ou d une peur de l affrontement de le dire au moins La question reste pos e Ne faut il pas alors s tonner de l essor qu ont pris et prennent encore les recherches en S I C en Am rique du Nord lieu m me de leur naissance pour ensuite se r percuter en Europe Ce concept de consensus alli de la communication pourrait donc devenir une bonne base de discussion et de r flexion pour arriver d finir les S I C comme une science N anmoins cette peur des S I C de ne pas s articuler aux autres sciences sociales ne doit pas masquer leurs principes constitutifs Certains auteurs comme Paul Beaud Yves De La Haye Louis Qu r Lucien Sfez nous avertissent de ne pas laisser l id ologie dominante porte ouverte sur la logique de recherche en S I C Car cette logique est surtout marqu e par des consignes de d part qui ont t mises en place aux tats Unis en r ponse des demandes sociales pr cises et le plus souvent dat es comme le d veloppement de mat riel strat gique militaire de la gestion de l ordre social de la propagande anticommuniste de la publicit Pour en finir avec le sch ma lin aire metteur message r cepteur Un deuxi me pr alable pist mologique pour les S I C porte donc sur la n cessaire diff renciation faire entre les th ories de l informat
52. critique Il s agit des pages Des id es des v nements Le Devoir Plus La Presse du samedi Entre nous The Gazette et Focus The Globe and Mail En fait ces pages ont une fonction bien particuli re pour les m dias Elles sont en g n ral r serv es aux commentaires et analyses sur un fait ou une situation Elles restent sous la responsabilit de la r daction le plus souvent de certains 155 Le Devoir a publi pendant sa couverture de l v nement neuf publicit s des diff rentes universit s du Qu bec et a r serv ses demi pages pour les autres commanditaires La Presse s est content d un quart de page pour Lavalin A titre informatif les prix de base d une demi page de publicit sont dans Le Devoir 2 100 10 500 FF dans La Presse de 3 980 5 235 19 900 FF 26 175 FF selon le jour de publication La mascarade institutionnalis e 219 Couverture de presse de la trag die l cole Polytechnique de moutr al 6 d cembre 1989 tonaux Br ves BO Source Tableau tabli partir de la lecture des journaux 1 Types d articles R reportage compte rendus d p ches d agence documents E ditorial B C billet ou chronique r guli re B Br ves communiqu s de presse renseignements pratiques LS lettres courrier du lecteur t moignages O opinions commentaires analyses critiques Types diltustrations P photos CA caricatures D dessins croquis
53. d autonomie D un autre c t les grandes organisations f minines vont graduellement se radicaliser tout en restant dans le courant f ministe r formiste Les pressions notamment de la FFQ F d ration des Femmes du Qu bec et d autres groupes aboutissent le 6 juillet 1973 la cr ation du CSF Conseil du Statut de la femme organisme d tude et de consultation qui va encourager de nombreuses tudes sur la condition des femmes et qui sert conseiller le gouvernement du Qu bec sur cette question Le CSF 1131 a F F Q F d ration des femmes du Qu bec regroupe 130 000 membres Les Cercles des fermi res 75 000 membres L AFEAS L Association f minine d ducation et d action sociale 35 000 membres 176 Le f minisme va mettre sur pied des services aux femmes publier une revue P trimestrielle gratuite La Gazette des femmes sortira en 1978 son manifeste Pour les Qu b coises galit et ind pendance va mener une large campagne contre le sexisme en 1979 80 etc C est durant cette p riode d largissement des revendications des femmes que la Ligue des femmes du Qu bec met sa priorit d action sur la syndicalisation des femmes que le R A I F R seau d action et d information des femmes qui se donne comme t che de combattre le patriarcat notamment sur le plan l gislatif se cr e en 1973 que le CIRF Centre d information et de r f rence pour femmes offre des services d information sur toutes so
54. d un tr s beau texte de Fran oise D Eaubonne qui fait le lien entre la contre violence et les luttes des femmes pour leur amp M Angenot Ibid pp 341 342 3 F D Eaubonne Contre violence ou la r sistance l tat Tierce Paris 1978 Le discours subversif des f ministes 123 lib ration en prenant l exemple de l action des femmes de la bande Baader La Fraction Arm e Rouge a ouvert et elle seule un chemin de la r sistance plus r aliste que celui r v si longtemps de la r volution Chemin qui nous concerne tout particuli rement en tant que femmes non pas tant par la qualit exceptionnelle de celles qui y ont perdu la vie qu en raison d une prise de conscience totalisante englobant pour la premi re fois la guerre contre la violence individuelle que chacune exp rimente dans son quotidien et la violence au plus haut niveau qui institutionnalise et reconduit celle ci depuis des mill naires Quand le M L F r pand dans les rues des m tropoles et dans les campagnes cart es des flots de femmes d guis es bariol es criantes agressives chantantes et chaque fois qu on nous traite d hyst riques de m g res de revanchardes de lesbiennes de meurtri res avorteuses d asaciales d anormales que l index nous d signe que la police nous charge que l Int rieur nous fiche ou que tout simplement nous crions et pleurons tr s fort et que les voisins vont entendre c est Pandora
55. de cin ma Myriame EL YAMANI a enseign le journalisme et la sociologie des femmes l Universit de Montr al Titulaire d un doctorat en sciences de l information et de la communication du Celsa Universit Paris IV Sorbonne elle poursuit au CEETUM Centre d tudes ethniques de l Universit de Montr al des recherches sur les rapports ethniques et les rapports de sexe dans les m dias ef le cin ma Collection Logiques Sociales dirig e par Bruno P quignot Imprimerie D Gu niot 52200 Langres Saints Geosmes
56. de la lt auper woman La production domestique La maternit 162 Le f minisme Probl matique de la division sociale des sexes courants di pens e F minisme de la diff rence La diff rence comme source de lib ration des femmes D finition des femmes dans les rapports de sexe par et dans la diff rence D velopper une th one de la diff rence bas e sur le concept de l alt rit Faire merger une culture une criture une parole un corps une symbolique du f mimn Explorer les places et lea fonctions particuli res des femmes dans la soci t La diff rence entre Les femmes c1 les hommes dans les rapports nature culture ct les rapports sociaux La diff rence n est pas seulement biologi F minisme de la f melleit Le sp cifique f mimin l exp rience des femmes le corps La matemit camme source cognitive de l identit de la culture et de l imaginaire f minins D velopper une th orie de la diff rence de la f minit et du f minin Reconceptualiser le sexuel les rapports amoureux la gestation la maternit du point de vue de l exp rience particuli re des femmes L pist mologie la cr ativit l imaginaire la culture te v cu l thique et la conscience au f minin e La d finition d un univers et d un territoire f minins Source synth se tablie partir de ma Le travail La sexualit de
57. du calion aux services toutes les cat gories socio profes sionnelles et aux lieux de pouvoir Droit l autonomie conomique la ma trise des capacit s de reproduction Abolition de la dis crimination salariale Strat gies Refus de la rupture avec l ordre tabli f minisme ins tutionnel D nonciation des st r otypes du discours et de id ologie sexistes Remise en cause du t le traditionnel M re M rag re pouse D veloppement du sens critique des femmes Programmes d actions positives Suppression du d exploitation capitalisme et patriarcat Abolition de la famille comme institution d oppression Prise en charge collec tive des enfants et des travaux domestiques Salaire pour je travail m nager Actions entreprises dans le cadre de r f rence du socialis me e Refus de la notion de classe de sexe rapport F minisme radical d oppression du sysl me patriarcal Red finilian des rap ports sociaux de sexe en dehors des contraintes biologiques notion de classe de sexe e ciatement des r les des mod les et des institutions traditionnels e Disparition de la dichotomie vie domestique vie publique Plein d veloppement et reconnaissance du potentiel humain des femmes Refus de penser en termes de diff rence Rejet de toute pro bl matique natura liste culturaliste et psychologisante Reje
58. en lutte et ensuite Femmes travailleuses en lutte plus proche de la gauche r volutionnaire Les d buts de 1976 verront merger le MAF Mouvement Autonome des Femmes qui regroupe la Coordination des Groupes Femmes Paris et la Coordination des Groupes Femmes Entreprises La tendance F ministes R volutionnaires que d autres auteures appellent aussi Luttes F ministes se constitue en octobre 1970 et se dissout en janvier 1971 Mais elle continuera d exister en s affirmant f ministe et finira par se fondre dans l ensemble du Mouvement exception faite de la tendance Psych po qu elle rejettera farouchement On retrouvera dans cette tendance un ensemble de groupes de femmes qui ont surtout entrepris des actions d clat et qui s opposera par la suite la Ligue du droit des femmes marrain e par Simone De Beauvoir qui ditera son propre journal Les Nouvelles f ministes en mars 1974 Les f ministes r volutionnaires refuseront les principes l galistes de la Ligue du droit des femmes qui entend lutter contre toute forme de discrimination faite aux femmes notamment par des moyens juridiques et des p titions Ce sont des femmes de la Ligue qui cr eront SOS femmes Alternatives qui permettra d obtenir en f vrier 1978 un refuge pour femmes battues subventionn par le minist re de fa Sant et du Travail En 1974 un centre de coordination le GLIFE Groupe de Liaison et d Information Femmes et Enfants est mis sur pied et plus
59. entre la vie personnelle de chaque femme et la lutte collective des femmes entre les premi res prises de conscience de leur oppression et les nouvelles formes et les nouveaux lieux de cette m me oppression ne se fait pas sans ambiguit s et contradictions L engagement chez certaines peut dangereusement virer de l anti intellectualisme ou du moins finit par donner une Femmes et communication 47 conception du f minisme tr s dogmatique et autoritaire comme ce sera le cas de la tendance Psych po du M L F fran ais Ces d positaires de l orthodoxie f ministe sont de mauvais augure pour la pens e en g n ral et pour la pens e f ministe en particulier D un autre c t les changements sociaux intervenus au cours des vingt derni res ann es ne doivent pas nous laisser croire que l mancipation des femmes est chose acquise surtout depuis que le devenir des femmes est plac sous la tutelle de la bureaucratie et de l tat comme en t moigne la cr ation de divers minist res de la condition des femmes dans nos soci t s occidentales Il n est certes pas ais de se battre sur tous les fronts la fois laborer des th ories des m thodes qui permettent de rendre compte de l oppression des femmes sans tomber dans le monologisme f ministe briser le silence actuel sur le prix payer pour se lib rer des carcans de notre soci t patriarcale mais aussi tenir compte de la r sistance masculine et de ses nouvelles forme
60. et Pag s Ir ne Dir F minit subversion et criture Remue m nage Montr al 1984 288 pages 250 Bibliographie Lavigne Marie et Pinard Yolande Les femmes dans la soci t qu b coise Bor al Express Montr al 1977 215 pages Louis Marie victoire Recherches sur les femmes recherches f ministes dans Guillaume Marc Dir L tat des sciences sociales en France La D couverte Paris 1986 pp 457 462 Mackie Marlene Constructing Women and Men Gender Socialization HRW Toronto 1987 314 pages Marks Elaine amp De Coutivron Isabelle New French Feminisms an Anthology 1980 Harper New York 285 pages Mathieu Nicole Claude Dir L arraisonnement des femmes Essai en anthropologie des sexes EHESS Cahiers de l homme Paris 1985 245 pages Mathieu Nicole Claude L anatomie politique Cat gorisations et id ologies du sexe C t femmes Paris 1991 293 pages Mauduit Jean La r volte des femmes Elle tats g n raux de la femme Fayard Paris 1971 254 pages Michel Andr e Femmes sexisme et soci t s PUF sociologie d aujourd hui Paris 1977 208 pages Miles Angela Le f minisme parole authentique et autonome des femmes dans Cohen Yolande Dir Femmes et politique Le Jour Id elles Montr al 1981 pp 67 78 O Brien Mary La dialectique de la reproduction Remue m nage Montr al 1987 dition en anglais en 1981 283 pages Paquot Elisabeth Dir Terr
61. explicite au sigle du mouvement ouvrier et r volutionnaire que d autres reprendront comme les Black Panthers Mais aussi on utilise les slogans du groupe adverse pour les tourner en d rision laissez Les vivre devient laissez nous vivre C est peut tre le discours visuel qui rend le mieux compte de ces techniques Voir ce propos le photomontage sur l avortement fait partir des publications choisies et reproduit la page suivante Provocation ironie d tournement des situations ces publications vont utiliser deux sortes d illustrations pour leurs propos la caricature et les photos de manifestations En fait ces illustrations ont mon avis des fonctions sociales bien pr cises d un c t les photos de femmes d filant dans les rues pour exiger un avortement libre et gratuit permettent de renforcer une appartenance de groupe nous ne M Yaguello Les mots et les femmes Payot Paris 1978 p 75 120 Le discours subversif des f ministes Le discours subversif des f ministes 121 sommes pas seules avorter de montrer la coh sion du groupe complicit entre femmes On retrouve ce niveau les trois actants du discours pol miste un locuteur pol miste sujet qui combat visage d couvert Les femmes et les f ministes qui discr dite une cible les hommes la soci t patriarcale et ses institutions pour un destinataire complice les autres femmes D un autre c t les caricatures
62. f ministes en France et au Qu bec Vice Versa Montr al novembre d cembre 1991 pp 12 13 Helfter Caroline La voix des femmes Le Monde Paris 10 ao t 1980 p 10 Huston Nancy Mouvements et journaux de femmes Le Magazine litt raire Paris janvier 1982 n 180 pp 28 31 Index Directory of Women s Media Washington 1984 Canada pp 17 18 France pp 71 73 International Guide to Women s Periodicals amp Resources 1980 Canada pp 28 36 Kandel Liliane Journaux en mouvements la presse f ministe aujourd hui Questions f ministes Tierce Paris 1980 n 7 pp 15 36 Kandel Liliane Post scriptum une presse anti f ministe aujourd hui Des femmes en Mouvements Questions f ministes Tierce Paris 1980 n 7 pp 37 44 Lhomond Brigitte L volution de la presse f ministe conomie et humanisme Paris novembre d cembre 1978 n 244 pp 9 16 O Leary V ronique et Toupin Louise Qu b coises Deboutte Tome I Une anthologie de textes du FLF 1969 1971 et du Centre des femmes 1972 1975 Remue m nage Montr al 1982 212 pages Tome Il Collection compl te Remue m nage Montr al 1983 376 pages Rep res Tour d Europe de la presse f ministe Bulletin d information de l AFI Agence Femmes Information Paris 19 25 juillet 1982 n 16 pp 9 13 Riggs Joan amp Tyler Lynne Canadian Feminist Periodicals P riodiques f ministes du Canada dans Cataly
63. faites par Yves De La Haye en ce qui concerne les analyses de presse Il faut d apr s lui se d barrasser une bonne fois pour toutes de la trilogie metteur message r cepteur ainsi que de la r duction conomiste du journal sa seule valeur marchande sans pour autant tomber dans l exc s inverse des m dias imposant leur symbolique sociale aux acteurs sociaux Les cadres d investigation largement dominants pour les analyses de presse se r sument encore bien souvent aux rapports entre metteurs et r cepteurs o l erreur majeure tait de mettre sur le m me plan ces deux p les comme si des metteurs isol s pouvaient r agir de la m me fa on que des groupes de presse ou des cha nes de t l vision Le d s quilibre est vident et m me si l influence de l metteur est en g n rale d terminante elle n est pas omnipotente De m me chercher les besoins sp cifiques des consommateurs de m dias avec des tudes d impact ou des sondages n apporte rien sur la signification sociale des m dias En fait ce sch ma lin aire emp che d inscrire la presse dans les 1 P Breton et S Proulx L explosion de la communication La naissance d une nouvelle id ologie La D couverte Bor al sciences et soci t Paris Montr al 1989 pp 215 216 1 P Breton et S Proulx Idem p 216 9 Y De La Haye Dissonances Critique de la communication La Pens e sauvage Grenoble 1984 pp 183 et 187 34 Femmes et communicati
64. faits en cause relevant de leur comp tence qui est d c d o instantan ment Combien de victimes sont mortes l h pital Combien sont mortes sur les lieux faute d avoir t secourues leurs blessures n tant pas mortelles Au lieu de cela les m dias crivent des histoires sociales destin es nous convaincre que plus jamais les faits se r p teront Les parfaites pleureuses Cette strat gie de psychologisme intensif de la part de nos m dias r duit l ind termination du social et renforce une conception de la soci t coh rente Le luxe de d tails qui touchent au d roulement de l action sa mise en sc ne aux colorations morbides des personnages n est en fait que le paravent du silence qui couvre la raison sociale de ce geste tueur Les m dias vont alors entrer dans la deuxi me phase de leur narration fiction Le sc nario se poursuit les nouvelles gonflent s tirent et se ressemblent Apr s le choc la col re le pessimisme vient le temps des pleurs de la douleur de la tristesse de la fausse contrition de nos personnages politiques de ces visages plor s meurtris etc partir du 10 d cembre et pendant quelques jours encore une semaine pour certains les quatre quotidiens canadiens vont offrir une surench re dans leur r le de pleureuses Qui n aura pas t boulevers par la prise de vue du p re d une des victimes clatant en sanglots devant le cercueil de sa fille 11 d cemb
65. femmes Qui plus est cette demande d enqu te publique formul e par Monique Bosco professeure au d partement d tudes fran aises de l Universit de Montr al et accompagn e d une p tition sign e par une centaine de femmes ne sera jamais publi e dans les journaux Curieusement il faudra attendre plus d un mois avant que cette demande d enqu te publique refasse surface sans plus de r sultats d ailleurs m me si cette fois ci c est un homme Jean Larose professeur l Universit de Montr al qui pourra se faire valoir de ce droit et de cette volont de savoir Il y a s rement d autres faits qui sont pass s par l entonnoir de l encodage journalistique mais le b n fice du doute en ce qui concerne le travail objectif des journalistes ne peut plus tre accord aux m dias Voyons maintenant comment leur mascarade va tre orchestr e Les manchettes pathos et dysfonctionnalisation Tout ce qui n est pas dans la lign e de la culture r f rentielle dominante n est pas occult d entr e de jeu Il y a galement les diagnostics pathologiques que rend la presse sur les dimensions non concordantes de la r alit et c est ici que joue notamment la scientificit du travail journalistique Conflits sociaux mouvements 14 On retrouve cette nouvelle dans les quatre quotidiens canadiens La mascarade institutionnalis e 207 sociaux remises en cause de l ordre existant attentats politiques etc
66. h raut pas assez aff t Ou encore ses messages sont ils trop dangereux subjectifs passionn s d risoires pour d passer la masse de sur information sous informante de ceux d Herm s la r volte et au d sir de vivre pleinement des femmes ce dieu pr f re t 1l les m mes ritournelles sur les guerres les catastrophes l ordre social ne pas d s quilibrer les parties de hockey ou de football la bonne conscience envers les pauvres les sans abri Il semble que oui si l on se fie par exemple la couverture qu a donn e la presse crite de la trag die survenue l cole Polytechnique de Montr al telle qu explicit e plus haut Mais peut tre qu Ins l aube du XXT si cle deviendra la d esse des minoritaires et recommencera envoyer ses messages politiques Cette fois ci l Internet sera sans doute plus efficace que les simples gazettes Car si les minoritaires et les femmes particulier n arrivent toujours pas rendre public leurs aspirations et leurs d sirs par des presses ils trouveront s rement une autre mani re de se faire entendre Les m dias majoritaires n ont qu bien se tenir La r volte des minoritaires est toujours inattendue m me si parfois elle prend des aspects provocateurs subversifs r sistants L liade nous rappelle les bienfaits et m faits de ce fils de Zeus et de Maia guide des voyageurs mais aussi dieu du vol et du mensonge cela vous rappelle t il quelque chose pa
67. ils hypoth quent la lecture en balisant la voie suivre Ce sont des l ments de hi rarchisation des nouvelles qui par leur formulation et leur grosseur traduisent des choix r dactionnels en donnant plus ou moins d importance un sujet le mettant en vedette ou minimisant son impact En g n ral les titres ne rendent pas compte de la totalit du sens de l article car ils doivent surtout accrocher l attention des lecteurs et 145 La Une la premi re page du journal rev t une importance particuli re car ce sont les titres les manchettes sur cette page qui vont d terminer le contenu du journal et suriout accrocher les lecteurs pour vendre le produit Le scoop est une nouvelle importante donn e en exclusivit qui surtout permet aux journaux de marquer ieur soi disant diff rence dans le traitement de l v nement 17 La grosseur du titre se d finit la fois par le type de caract re employ son corps sa hauteur sa graisse maigre ou gras sa forme romain ou italique et sa justification le nombre de colonnes qu il utilise 208 La mascarade institutionnalis e les encourager continuer la lecture Les premiers titres de l v nement seront tous plac s en haut de page et sur le plus grand nombre de colonnes possible selon le format du journal Dans teur premi re formulation du titre les deux quotidiens francophones montr alais vont orienter le sens de la nouvelle et lui donner sa premi re ch
68. journalistique et les principes de construction du monde qui la sous tendent ainsi que les effets qu elle engendre 1 D riv du mod le de communication de Lasswell les 5 W qu en fran ais on traduit par Qui Quoi Quand O et Pourquoi doivent assurer une couverture objective et professionnelle de l v nement Parfois on y ajoute le Comment How 0 Y De La Haye Journalisme mode d emploi Des mani res d crire l actualit La Pens e sauvage Grenoble p 107 Il d crit ainsi les trois tapes de la cuisson dans l information le cru la mati re premi re le pr cuit la mise en r serve et le recuit la mise en forme ne 204 La mascarade institutionnalis e L encodage du fait l occultation La transformation d l ments empiriques du r el en information ou ce que Yves De La Haye appelle les actes de s lection la source est le premier travail des journalistes Cet encodage a pour objet de filtrer les l ments de la r alit qui vont devenir la r alit journalistique Or il s agit le plus souvent de pond rer voire de masquer dans le traitement informatif certaines dimensions de l actualit qui remettraient trop profond ment en cause l ordre dominant et plus particuli rement son mode de connaissance Bien s r ce premier travail de codification n est jamais perceptible dans une analyse de presse puisqu il est effectu avant la mise en forme dans le journal N anmoins dans la couverture de
69. l glise une soci t moderne plus la que et plus instruite Apr s la grande noirceur un certain nombre de r formes vont toucher la fois les bases conomiques de la soci t qu b coise et les institutions d Etat la sant l ducation etc La vente de la pilule est l galis e et le divorce reconnu en 1969 Il y aura bien s r l impact du rapport de la Commission BIRD mentionn plus haut mais aussi l galit reconnue de la m re et du p re pour ie mariage de leurs enfants mineurs La journ e du 8 mars sera f t e pour la premi re fois au Qu bec en 1972 De 1972 1974 le mouvement s implante et la presse f miuiste commence s installer avec l apparition de quatre nouveaux p riodiques en 1973 qui correspondent bien aux deux 122Ce terme fait r f renceau r gime Duplessis premier ministre du Qu bec 1936 1939 et de 1944 1959 o les lites cl rico nationalistes et les associations et organisations ouvri res s opposent tout changemeut du r le f minin centr sur la famille L effort de guerre et l entr e massive des femmes sur le march du travail a eu des r percussions certaines sur le changement des mentalit s Malgr la pratique du droit ouverte aux femmes en 1940 et le proc s de Madeleme Parent pour s dition la suite de la gr ve de la Dominion Textile en 1948 les campagnes pour le retour de la femme au foyer Claire Kirkland Casgrain est lue premi re d put e qu b c
70. leur sexualit Cette ambigu t leur attire des critiques acerbes de la part des lesbiennes qui ne les trouvent pas assez radicales Enfin c est surtout au Qu bec que les sous th mes de la pornographie et de l image sexiste de la femme dans la soci t sont trait s plus syst matiquement Seule La Vie en Rose propose un dossier sur la prostitution n 42 La maternit vue sous l angle de l accouchement ou des nouvelles technologies de reproduction est galement un sous th me peu trait par ces publications m me si dans l ensemble elles r cusent la notion d instinct maternel notion que privil gie particuli rement la presse f minine en renfor ant le mythe de la m re combl e par ses enfants En ce qui concerne la famille Des Luttes et des Rires de Femmes en fera un dossier vol 2 n 2 et les questions sont plut t pos es en termes de relations de la m re l enfant du r le de m re et de femme des politiques natalistes des garderies qui se font attendre etc Deux autres th mes viennent point pour montrer que ces publications ne manquent pas d originalit la cr ation et les modes de vie On a plusieurs dossiers sur la vieillesse des femmes Des Luttes et des Rires de Femmes vol 3 n 2 et La Vie en Rose n 9 un sur les handicap es La Vie en Rose n 23 un sur la bouffe La Vie en Rose n 11 un sur l informatique La Vie en rose n 13 etc De m me l ensemble de ces publications r serve une p
71. n ral Baudrillard Jean Simulacres et simulation Galil e Paris 1981 239 pages Baudrillard Jean Les strat gies fatales Grasset figures Paris 1983 273 pages Birnbaum Pierre La fin du politique Seuil sociologie politique Paris 1975 285 pages Boudon Raymond l id ologie L origine des id es re ues Fayard Id es Forces Paris 1986 330 pages Burdeau Georges Trait de science politique Tome X la r volte des domin s Economica Politique compar e Paris 1986 3e dition 481 pages Debord Guy La soci t de spectacle Gallimard Paris 1992 re dition en 1967 209 pages Eco Umberto La guerre du faux Grasset Paris 1985 274 pages Ferry Jean Marc Modernisation et consensus Esprit Paris mai 1985 n 5 pp 13 28 Gouldner Alvin W The Dialectic of Ideology and Technology Oxford University Press Oxford USA 1982 304 pages Habermas J rgen Th orie et pratique Payot critique du politique Paris 1975 dition allemande en 1963 Tome I 240 pages Tome IE 238 pages Jay Martin L imagination dialectique Histoire de l cole de Francfort 1923 1950 Payot critique de la politique Paris 1977 dition allemande en 1973 416 pages Morin Edgar Introduction la pens e complexe ESF communication et complexit Paris 1990 158 pages 242 Bibliographie No l Lise L intol rance Pour une probl matique g n rale Bor al Montr al 1989 308 pag
72. pages Hartmann Heidi Capitalism Patriarchy and Job Segregation by Sex in Eisenstein Zillah Ed Capitalist Patriarchy and the Case for Socialist Feminism Monthly Review Press New York 1979 pp 206 248 Juteau Lee Danielle Visions partielles visions partiales visions des minoritaires en sociologie Sociologie et soci t s PUM Montr al octobre 1981 Vol XIII n 2 pp 33 47 Juteau Danielle et Laurin Nicole L volution des formes de l appropriation des femmes des religieuses aux m res porteuses Revue canadienne de sociologie et d anthropologie Toronto mai 1988 Vol 25 n 2 pp 183 207 Harding Sandra amp Hintika Merrill Eds Discovering Reality Feminist Perspectives on Espistemology Metaphysics Methodology and the Philosophy of Science Reidel Dordrecht Boston Londres 1983 332 pages Harding Sandra The Science Question in Feminism Cornell University Press Ithaca New York 1986 271 pages Irigaray Luce thique de la diff rence sexuelle Minuit Paris 1984 198 pages Jaggar Alison M amp STruhl Paula R Feminist Frameworks Alternative Accounts of the Relations between Men and Women McGraw Hill New York 1978 Lamoureux Diane Nationalisme et f minisme impasse et coincidences Possibles Montr al 1983 Vol 8 n 1 pp 43 59 Lamoureux Diane Nationalisme et f minisme impasse et co ncidences Possibles Montr al 1983 Vol 8 n 1 pp 43 59 Lamy Susanne
73. plus ou moins les groupes de femmes autonomes MAF et sortira irr guli rement le temps de 15 num ros d octobre novembre 1978 juin juillet ao t 1981 Ce journal d sire poser un regard sur nous et sur les autres action r action interaction remises en question personnelles et collectives tribune inqui tudes changes d incertitudes outil de lutte et de recherche collection d interrogations barom tre frictions balance certitude J l origine Des Luttes et des Rires se voulait un bulletin des Groupes Autonomes de Femmes De fil en aiguille le bulletin est devenu une TRIBUNE D CHANGE ET DE LIAISON DES FEMMES La Vie en Rose se d finissait comme le magazine f ministe d actualit De mars 1980 novembre 1980 ce journal sera ins r dans Le Temps fou 4 num ros puis de mars avril mai 1981 juiflet ao t 1984 il sera d abord trimestriel et ensuite bimestriel et enfin de septembre 1984 mai 1987 il sera mensuel En tout il y aura 50 num ros La Vie en Rose qui se consid re comme un projet d risoire un mis rable 24 pages 7 Extrait du premier ditorial des T tes de Pioche mars 1976 n 1 p 2 8 Extrait du premier ditorial des Luttes et des Rires de Femmes faisant suite Pluri Elles octobre novembre 1978 vol 2 n 1 p 1 Extrait du premier ditorial de La Vie en Rose paru dans Le Temps Fou mars avril mai 1980 vol 1 n 1 p 4 98 Le discours subversif
74. pour en arriver au coup d clat final avec le d p t l gal de l association Mouvement de lib ration des femmes ML F par cette tendance Le M L F fran ais est parcouru de ces contradictions qui tiennent la fois aux strat gies du mouvement de lib ration des femmes et aux d finitions de l identit f minine la fin de la d cennie marqu e par la d gradation du climat social fran ais avec la mont e et la rupture de l Union de la gauche le M L F conna tra une rupture d finitive entre la tendance Psych po et le reste du Mouvement Cet v nement contribue la d mobilisation des militantes m me si l effet premier est un r veil pour d noncer cette imposture Mais globalement cette tendance a fini par l exc s de ses positions et par son opposition irr ductible au f minisme par invalider toutes les actions et les th ories avanc es par le mouvement de lib ration des femmes En mai 1980 para tra le premier num ro de Madame Figaro o l article d H l ne De Turckeim intitul F minisme Il n y a plus que les hommes pour y croire marque bien la fin de cette contestation collective du f minisme comme mouvement social m me si la troisi me p riode de 1977 1979 voit un renouveau de l expression et de a r flexion th orique Le changement de gouvernement en mai 1981 avec l arriv e des socialistes au pouvoir modifie quelque peu les donn es de l action f ministe On rentre dans une phase institutio
75. pour nier leur responsabilit sociale Au lieu de d voiler et de d chiffrer des faits pour mieux les faire comprendre ils traduisent ou ajustent dans un langage ad quat plus ou moins consciemment d ailleurs les informations que les institutions doivent ext rioriser dans la sph re publique Qui plus est la profession de journaliste est tout fait ambigu Non seulement ce vocable regroupe des fonctions aussi diverses que le pigiste l ditorialiste le secr taire de r daction ou l agencier de presse mais encore le journalisme est une des rares professions o aucun verbe ne permet de cerner avec un vocable suffisamment pr cis cette activit crire transmettre mettre en forme pr senter commenter critiquer etc aucune de ces actions ne peut tre consid r e comme dominante par tous les journalistes Autant dire 16 M Ouldamer et R Ricordeau Ibid p 75 198 L information fiction des m dias consid r e comme dominante par tous les journalistes Autant dire que le mythe du journaliste grand reporter en mission sp ciale ou ducateur du public n a plus sa place actuellement m me si toutes les conditions semblent r unies pour faire du journalisme non pas un m tier mais une vocation une destin e Pourtant les journalistes pr tendent et croient participer au processus d information dans notre soci t en toute objectivit ou du moins s ils r cusent cette notion d objectivit se replient ils sur cell
76. pp 87 119 5 Notamment J Baudrillard Simulacres et simulation Galil e Paris 1981 et Les strat gies fatales Grasset figures Paris 1983 Communication et lien social 65 validit objective dimension normative Ce travail de simulation des m dias renvoie une d finition particuli re de l information m diatique information fiction qui sera d velopp e en tudiant le statut de l information et la pratique journalistique au chapitre sept Afin d op rationaliser cette d finition de la communication instituante voyons comment une analyse sociologique nous permet de lire les journaux de comprendre ce qui est dit et ce qui est implicite dans les discours et strat gies m diatiques Pour une analyse sociologique des m dias Un journal est beaucoup plus qu une simple v hicule de messages En le concevant comme un produit marchand et un appareil de production mais aussi comme le support du lien social entre acteurs d une m me soci t on peut mettre en place une m thodologie qui permet de sortir les analyses de presse des analyses traditionnelles de contenu Car appr hender le journal partir des rubriques diverses qui le composent m me si cela est n cessaire n est pas suffisant La multiplicit des rubriques leur sp cificit et leur mise en rapport ainsi que les pratiques de lecture diff rentes du public font clater l unit du ph nom ne de presse Le journal appara t plus comme
77. prennent parfois la parole dans le champ m diatique en cr ant leurs propres journaux ne peuvent pas la garder Comment et pourquoi dans ce contexte les m dias majoritaires ne rendent ils pas compte de ces points de vue de minoritaires en particulier lors d v nements qui les concernent Ces deux regards ind pendants mais compl mentaires sur la parole m diatis e des minoritaires n cessitent tout d abord l laboration d une th orie critique et f ministe de la communication pour ensuite poser les jalons d une analyse sociologique des m dias C est avec les presses f ministes en France et au Qu bec que cette analyse sera exploit e en liant l tude de ce type de presse un mouvement social en l occurrence ici le mouvement de lib ration des femmes Cette comparaison entre deux soci t s distinctes qui repr sente une approche relativement nouvelle dans les recherches en communication devrait permettre de tirer des conclusions plus larges sur la signification sociale des m dias Leur travail id ologique sera pr cis ment soulign par une analyse critique de la couverture de presse de la trag die survenue le 6 d cembre 1989 l cole Polytechnique de Montr al o quatorze femmes ont t tu es par un seul homme Cette analyse permet entre autres de rendre compte de la coh sion existante entre un syst me m diatique et un syst me social qui d nigre la parole autonome des femmes et rejette les analyses f mini
78. presse de la trag die du 6 d cembre 1989 survenue l cole Polytechnique de Montr al j ai pu d celer deux fragments du r el qui ont particip de ce proc d d occultation ou d omission de la part des m dias Le premier concerne la justification de l acte du tueur le deuxi me la volont de savoir des sujets sociaux en particulier celle des femmes On saura le surlendemain de cette trag die le 8 d cembre 1989 que ce jeune homme de 25 ans avait soigneusement projet m dit et planifi son geste de tuer des femmes qui n taient pas pour lui leur place dans la soci t Tous les journaux tudi s rapporteront via les dires de la police les justifications qu il donnait son geste Dans une lettre manuscrite de deux pages retrouv e sur lui dat e du 6 d cembre 1989 et sign e Marc le tueur s appelait Marc L pine il explique qu il va mener son raid meurtrier pour des raisons politiques qu il en voulait particuli rement aux f ministes qui avaient g ch sa vie son existence que cette m me vie ne lui apportait rien depuis sept ans qu elle tait insupportable depuis plusieurs ann es qu il n avait jamais accept d avoir t refus dans l arm e les forces arm es canadiennes avaient refus sa candidature parce qu il tait consid r comme asocial Il a galement rappel 141 Les explications entre guillemets seront celles que les journaux tudi s vont publier Il y a eu bien s r
79. qui sera marqu e par le conflit et l imbrication de ces formes de raisons partir de Ja th orie de l action de Max Weber il diff rencie les actions sociales selon leurs orientations d action le succ s ou l intercompr hension Ce concept d intercompr hension Verst ndigung fait r f rence la notion d entente Einigung entre sujets sociaux capables de parler et d agir r ciproquement l un vers lautre ce qui est diff rent de la notion d accord Einverst ndnis qui repose sur des convictions communes Alors que l intercompr hension est inh rente au langage humain toute intervention m diatis e par le langage n offre pas d apr s lui un exemple d activit orient e vers l intercompr hension Avec ce concept il entend donner aux plans d action des acteurs sociaux une rationalit propre qui n est plus li e obligatoirement aux buts individuels d un agir strat gique Si les actions sociales orient es vers le succ s exigent un programme des compromis des actes politiques qui passent par le rationnel les actions orient es vers l intercompr hension sont plus difficiles cerner car elles s installent sur des a priori inconnus de ceux et celles qui les mettent en pratique sur un implicite de coutumes de pr jug s C est ce que J rgen Habermas appelle le savoir d arri re fond qui implicitement peut tre pr sent dans beaucoup de propositions qui a une structure donn e d embl e comme allant de soi structure ho
80. res assises nationales sur l avortement La CNALG Coordination nationale pour l avortement libre et gratuit regroupant 26 groupes et organismes voit le jour Du 17 au 22 avril les femmes d cr tent une semaine d action nationale sur l avortement et la contraception Un dossier c est nous de d cider est publi 1 000 personnes manifestent Qu bec Les 30 septembre et ler octobre la CNALG organise un colloque avec 18 groupes pour d cider de la position prendre face aux cliniques Lazure Une plate forme est adopt e Le 31 mars 1979 Montr al 2 500 femmes participeront la premi re journ e internationale pour l avortement laquelle se sont affili s 37 pays En mai la CNALG amorce un travail d enqu te sur l implantation des cliniques Lazure au Qu bec 27 h pitaux dans huit r gions du Qu bec Les conclusions de cette enqu te sont donn es lors d un colloque en octobre 1979 et d montrent qu il y a obstruction syst matique de la part des conseils d administration et des conseils de m decins des h pitaux pour la pratique d avortements Les r sultats sont publi s aux ditions du Remue M nage au printemps 1980 sous le titre l avortement une r sistance tranquille du pouvoir hospitalier Le Comit de lutte pour l avortement libre et gratuit se dissout le 5 novembre 1979 alors que la pratique d IVG en dehors des centres hospitaliers et des cabinets priv s se d veloppe Au printemps 1980 quatre Centres de
81. s forte et vient chercher les lectrices directement avec beaucoup d humour Dans la premi re Une c est non seulement le divorce Qu bec Canada qui est soulign mais aussi celui entre deux images de femmes l une traditionnelle avec la Reine d Angleterre et l autre plus moderne qui lui fait un pied de nez Il est int ressant de noter que c est justement l image de la Reine qui sera de profil communication plus sociale alors que la jeune femme grima ante sera de face communication personnelle La deuxi me Une qui sera en fait la premi re Une de La Vie en Rose ind pendante repr sente Donalda h ro ne du t l oman Les belles histoires des pays d en haut tir du roman de Claude Henri Grignon Un homme et son p ch Ce t l roman qui a t diffus durant les ann es 60 70 raconte l histoire de S raphin vieux gar on riche et avare qui demandera Donalda en mariage pour permettre au p re de celle ci de s acquitter de sa dette C est toute l histoire et la symbolique de la femme qu b coise au foyer des ann es 30 soumise son mari et son destin qui sont ici mont es en pingle D autant plus que le dossier porte sur le travail m nager et que Donalda est aur ol e comme une sainte qualificatif qu on lui a souvent donn Ici l identification cette femme est bien cibl e car ce t l roman et l mission radiophonique qui l a pr c d ont t largement cout s au Qu bec Il permet ains
82. sant des femmes et dix CLSC continuent de faire des avortements En mai 1981 le RAIF R seau d action et d information pour les femmes d nonce les positions du pape sur l avortement Le 16 mai une autre journ e internationale pour l avortement est organis e et la clinique d avortement au Centre de sant des femmes du quartier ouvre ses portes Le 9 d cembre quatre groupes de femmes et la FQPN r agissent la conf rence de presse des v ques catholiques contre l avortement D j des contre r actions de la CNALG avaient eu lieu en juin 1979 pour lutter contre le groupe Pro Vie Front commun pour le respect de la vie FCRV Pro Vie Le discours subversif des f ministes 113 La CNALG se dissout en 1983 et fait place un Comit de vigilance regroupant des intervenantes de CLSC du Centre de sant des femmes et de la FQPN Ce m me comit profite de la journ e nationale du droit l avortement du 1er octobre 1983 pour faire de la publicit dans les journaux et 1 400 personnes appuient ce geste Morgentaler est de nouveau accus d avoir pratiqu des avortements ill gaux en Ontario et en Alberta Alors qu en octobre 1983 l Association canadienne des libert s civiles demande au ministre f d ral de la Justice Mark MacGuigan de soumettre la l gislation de l avortement la Cour supr me du Canada Jo Borowski pr sident du FCRV Pro Vie perd sa cause devant la cour de la Saskatchewan Les m decins Morgental
83. savoir la capacit d influencer des publics la culture tant t il s apparente l argent au monopole au pouvoir politique Plut t que de souligner le pouvoir de l information il serait plus juste de parler de 124 Cette th se a longtemps t d fendue et l est encore beaucoup de nos jours Cf ce titre Fouvrage de M Pa llet Le journalisme le quatri me pouvoir Deno l Paris 1974 190 L information fiction des m dias l information du pouvoir c est dire d une information aux mains de quelques magnats de presse et des cinq grandes agences internationales de presse concentr es dans les pays du Nord En fait cette information m diatique consolide l autorit des autres pouvoirs en propageant leurs savoirs et en les alimentant Elle l gitime en quelque sorte leurs sph res d influence Si les m dias d tiennent un pouvoir quelconque c est bien celui d informer Or on va voir qu ils n informent pas ou si peu En effet en donnant la presse le sceau de l innocence face certains enjeux sociopolitiques de notre soci t on masque en d finitive le travail id ologique de l information et surtout on ne voit plus que les m dias contribuent au maintien des rapports sociaux dominants Car la profusion actuelle de l information n a d gale que sa r tention J avais soulign dans le chapitre sur la fin de la communication comment notre soci t actuelle est rendue un tel point de non communica
84. sociaux institu s Non seulement les S I C ont du mal se d finir comme une science et formuler leur articulation aux autres sciences sociales mais encore la logique de recherche en S I C semble largement domin e par des imp ratifs industriels et technologiques o l informatisation de la soci t aboutit couper la question des communications de ses enjeux sociaux politiques et culturels On finit par mod liser le soci tal comme une variable d pendante soumise m caniquement des offres techniques On labore alors toute une s rie de th ories de l information qu on juxtapose pour les englober dans une th orie de la communication sans s interroger sur l laboration de ces savoirs fragment s empiriques et plus ou moins complexifi s dans des mod les combien op rationnels Mais les moyens de communication ne peuvent pas tre analys s comme une totalit indiff renci e car ils se rattachent une infrastructure et surtout ils apparaissent dans un contexte sociohistorique d termin Mise en perspective historique des S I C Un troisi me pr alable pist mologique particuli rement important pour les S I C et les recherches sur les m dias de masse est la mise en perspective historique de ces sciences qui exige de replacer l tude de tout ph nom ne de communication dans l histoire Ne pas prendre en compte les conditions historiques dans lesquelles tout ph nom ne de communication appara t ou di
85. symptomatique d une presse alternative qui refuse les compromis et qui se positionne politiquement dans le champ concurrentiel de la presse Les autres m dias en g n ral n annoncent pas leur mort surtout pas la Une Et ce sera aussi le cas des quatre autres publications choisies FMH annon ant m me un prochain num ro en septembre comme si de rien n tait 8 M Angenot La parole pamphl taire Typologie des discours modernes Payot Paris 1982 p 92 Presse alternative presse glamour 143 Les femmes d abord et avant tout des sujets pluriels Globalement il semble que Les T tes de Pioche Les P troleuses Des Luttes et des Rires de femmes et Histoires d Elles resteront par leurs Unes des presses alternatives divers degr s tandis que La Vie en Rose et FMH oscilleront entre la forme alternative et la forme plus glamour dans le style des presses f minines sans pour autant s en r clamer tout fait Tout d abord la posture de la grand m re tenant ces deux b b s dans Les T tes de Pioche suppose un discours direct d interpellation avec un regard quart de face dirig vers les destinataires On a ici une identit plurielle de femmes de plusieurs g n rations la grand m re et la jeune fille comme pour souligner ce matriarcat qui analyse les reines du foyer La mise en page reste relativement classique avec le titre du journal en haut le sigle des femmes dans le titre la pho
86. syst me Et ceci est d autant plus marquant pour les recherches sur les m dias de masse notamment pour la presse d opinion non marchande qui ne peut se plier ces mod les en forme de boucles qu au prix d une r duction mutilante et normative En fait la cybern tique a t bien utile aux chercheurs en S I C car elle prend pour objet non les contenus des relations mais le syst me des relations qui r gle les organismes de toutes sortes Elle permet ainsi de mettre entre parenth ses dans une bo te noire la diversit des contenus des organismes tout en restant op rationnelle en contr lant les coups les tensions les conflits Elle pr sente surtout l avantage de servir directement le publiciste ou le technocrate en fournissant des mod les qui ne peuvent remettre en cause la l gitimit de l un des p les de la relation communicationnelle Ou bien l metteur est tout puissant ou bien le destinataire d tr ne l metteur ou bien les interm diaires viennent influencer le public mais chaque fois on se retrouve face une image du monde o les rapports sociaux et les rapports internationaux se pr sentent comme le d veloppement naturel d une relation deux comme des rapports de compr hension mutuelle et non comme des rapports de forces antagonistes entre classes sexes et nations Pourtant l ensemble de ces th ories descriptives de l information et de la communication ne sont en fait que des th ories de l info
87. syst me r f rentiel et de voir comment il interf re dans la prise de connaissance des l ments communs entre les metteurs et les r cepteurs La position des hommes et des femmes dans les rapports sociaux de sexe marqu e par un rapport de domination sugg re que la base de symboles de r gles et de normes liant les sujets sociaux n a pas la m me validit pour les femmes que pour les hommes Comme le pr cise Nicole Claude Mathieu JII existe chez les domin s plusieurs types de conscience et de productions de connaissance fragment s et contradictoires dus justement aux m canismes m mes de l oppression Il y a un champ de conscience structur et donn pour les dominants et de toute fa on coh rent face la moindre menace contre leur pouvoir et diverses modalit s de 2 L Qu r Ibid p 84 N C Mathieu Quand c der n est pas consentir dans N C Mathieu Dir L arraisonnement des femmes Essais en anthropologie des sexes EHESS Cahiers de l homme Paris 1985 n 24 p 176 Communication et lien social 6i fragmentation de contradiction d adaptation ou de refus plus ou moins d structur es de la part des domin es La communaut intersubjective de Louis Qu r est donc une notion qui est produite mon avis par les dominants dans les rapports sociaux de sexe les femmes n ayant pas acc s au m me syst me de r f rences que les hommes ou tout du moins pas ent
88. t comprendre pourquoi les m dias par leur mise en sc ne n ont pas r pondu aux questions qu au fond tout le monde s est pos es pourquoi le tueur en avait il tant contre les femmes et les f ministes en particulier et pourquoi cet acte terroriste a t il eu lieu ici au Qu bec M me si je reste persuad e que l ensemble des proc d s que je vais maintenant expliciter peuvent s appliquer n importe quel v nement m diatique mon choix d analyser la trag die du 6 d cembre 1989 l cole Polytechnique de Montr al a t motiv par plusieurs raisons tout d abord en tant que journaliste depuis plus de quinze ans j tais en mesure de d celer les pratiques sous jacentes la couverture de cet v nement et ainsi de faire ressortir quelques partir de la trag die du 6 d cembre 1989 o quatorze femmes 137 Pour cette analyse de presse j ai choisi trois quotidiens montr alais La Presse Le Devoir The Gazette le quotidien national canadien The Globe and Maik et deux quotidiens fran ais Le Monde Lib ration J ai d lib r ment exclu du corpus Le Journal de Montr al autre quotidien montr alais parce qu il est particuli rement friand de ce genre de faits divers et que les l ments d information recueillis dans ce quotidien n auraient fait qu amplifier les r sultats de notre analyse 202 La mascarade institutionnalis e contradictions ambigu t s et camouflages l int rieur de la machinerie m
89. un objectif C est un moment de r sistance et un moyen pour les femmes de refuser la contrainte de la reproduction ali n e Nous savons pour l avoir dit et pour avoir entendu des femmes le dire que l avortement est n cessaire le plus souvent pour signifier qu il y a eu r ellement ou symboliquement violence sexuelle effraction viol pour en interrompre certaines de ses cons quences et pour exprimer et agir une r sistance une occupation machiste de tout leur corps jusque dans l ut rus L avortement dit non une conomie politique et libidinale r pressive La loi r pressive ou permissive loi 1920 loi 1975 sur l avortement reste la seule loi sur le corps Et c est une loi sur le corps des femmes une loi qui leur assure un droit sur nos richesses une loi qui les fait p res au travers des femmes part un bref historique sur les luttes pour l avortement n 4 pp 15 16 des commentaires sur la loi n 2 p 5 n 3 p 5 n 5 p 17 et un t moignage d une femme qui s est fait avorter n 15 pp 18 20 voil la couverture qu offrira FMH Il est important de noter que cette ambigu t face la violence de l avortement pratiqu e par les m decins surtout sera aussi mentionn e dans d autres revues sous Extrait sign par le sigle des femmes FMH Paris n 4 p 15 116 Le discours subversif des f ministes forme de t moignages Pour l ensemble des cinq autres publications
90. 26 Presse alternative presse glamour Il m a alors sembl possible de souligner quelques vis es communicationnelles d velopp es par nos publications en essayant de retracer les attitudes et les perspectives de communication labor es Il ne s agit pas de dresser l image type des femmes dans ces publications bien que cela aura t pu tre tr s significatif pour d finir les images produites par des nonciatrices Jusqu pr sent certaines tudes ont donn les st r otypes f minins transmis par les m dias traditionnels t l vision publicit journaux mais peu de recherches ma connaissance se sont attard es donner ce regard des femmes sur elles m mes Je voudrais plus modestement v rifier si l image des femmes divulgu e par ces presses f ministes est autre que celle diffus e notamment par les presses f minines femme objet femme alibi et de quelle mani re elle est pr sent e J ai donc regroup les Unes de nos publications selon qu elles s apparentaient ce que j ai appel la presse alternative ou ce que j ai d nomm la presse glamour En tout 19 Unes car j ai pris les deux premiers num ros de La Vie en Rose celui ins r dans le Temps fou et l autre ind pendant L absence quasi totale de l adversaire les hommes Une premi re lecture de ces images permet de constater que les femmes sont tr s pr sentes sur cette page couverture Lorsqu elles sont repr sent es en groupe l
91. 30000 pour Revue de J A FEA S Association f minine Toronto Ontario ne 1971 Led Femmes d ii F sept 77 num ros an les membres puis d ducation et d action sociale trimestriel Montr al Qu de Pel E E P mars avril 80 Montr al Qu bec FFQ Bulletin F puis 1968 1980 4 5nos an Bulletin de la F d ration des FFQ Petite Presse ECS femmes du Qu bec Montr al ete from a femirist perspective Toronto Ontario Piagam c 1986 f 2 9 foo victora8 c 7 FLQ Newsletter F E 1970 un num ro Wamen s Collective Front de lib ration des Qu b coises LL PS A Newsletter of immovative Writing Vancouver B C 84 La presse f ministe canadienne 1970 1990 parution A Friend Indeed Une avi 84 10 Bulletin pour les femmes dans v ritable amle E F mai 1988 num ros an anglais 600 en la force de l Age Montr al fran ais Qu bec Furie automne 1984 semestriel 350 Journal de lesbiennes Lesbienne Lesbian 1988 Montr al Qu bec Fury EF Fuse Magazine E automne 76 Snum ros an Publication devoted to news and media analysis Toronto Orario FWATD Newsletter E 19807 7 num ros an Federation of Women Teacher s Associations of Ontario Toronto Ontario lesbians Toronto Uxario sept 79 Revue du Conseil du statut de la femme Qu bec Qu bec le GIERF Info F 1988 1990 semestriel Bulletin du Groupe imerdis
92. 55 Prise de conscience d une identit minoritaire 179 Canada Le CSF et le RAIF poursuivent leur travail d information et d tudes sur la condition des femmes En fait contrairement au M L F fran ais il semble que le mouvement des femmes qu b cois se permet d accepter les divergences et les contradictions inh rentes tout mouvement social en cherchant atteindre ses buts galit et autonomie des femmes peu importe la voie des actions choisies Si les revendications et les luttes des femmes sont les m mes en France et au Qu bec les Qu b coises ont beaucoup plus avanc notamment en ce qui concerne le harc lement sexuel sur les lieux du travail et la sant physique et mentale des femmes Elles sont en quelque sorte tr s pratiques laissant parfois le non dit l emporter sur les harangues id ologiques des Fran aises Mais la notion de radicalisme a fait bien souvent l objet de tensions entre les f ministes notamment en ce qui concerne le rapport h t rosexuelles lesbiennes Le s paratisme lesbien qui veut rompre tout contact avec la classe oppressive et sa logique donc avec les hommes mais aussi les femmes f ministes jug es collabos est relativement fort au Qu bec D autre part les relations entre militantes f ministes et chercheures universitaires ne sont pas des plus roses comme en t moignent les r sultats du Colloque sur les femmes et la recherche en mai 1979 Malgr d
93. 86 Quadrichromie pour l ensemble Qu bec et le partir du n 40 Secr tariat Nov 1986 d tat Programme de l2 femme Source Tableau tabli partir des donn es inscrites dans les publications des contacta personnels avec les responsables des publications et des documents de synih se suivants Collectif Sans fleurs ni couronnnes Bilan des luttes et des Rires de Femmes d Des luttes et des Rires de Femmes Montr al 1982 171 pages GICAM la Vie en Rose Plan de marketing GICAMInc Conseillers en gestion Montr al octobre 1985 17 pages GICAM La Vie en Rose Sc nario Objectif 87 documents dactylographi s Montr al d but 1987 16 pages TSI ANOWD 8 255244 PANDUD ISSIAd Presse alternative presse glamour 153 d administration d impression de distribution de promotion etc sont lev es et ne peuvent pas tre r duites Il aurait t important d approfondir ce rapport au march conomique de l information pour comprendre comment la concurrence m diatique laisse peu ou pas de place une presse politique mais je ne disposais que de quelques donn es pour La Vie en Rose ce qui insuffisant pour conclure pour l ensemble de presses f ministes fran aises et qu b coises N anmoins cela a permis de voir que ces publications ont en g n ral un rapport difficile au march conomique de l information oscillant entre une forme de presse alternative et une autre de fo
94. 995 D HOUTARD A TALEGHANI M eds Sciences sociales et alcool 1995 LAJARTE de I Anciens villages nouveaux peintres De Barbizon Pont Aven 1995 SARFATI G E Dire agir d finir Dictionnaires et langage ordinaire 1995 BALDNER J M GILLARD L eds Simmel et les normes sociales 1995 GUILLAUME J F LEGRAND M VRANCKEN D La sociologie et ses m tiers 1995 DENIOT J DUTHEIL C M tamorphoses ouvri res Tomes I et II 1995 DENIOT J Ethnologie du d cor en milieu ouvrier Le Bel Ordinaire 1995 AWAD G Du sensationnel Place de l v nementiel dans le journalisme de masse 1995 WALTER J Directeur de communication Les avatars d un mod le professionnel 1995 BORREDON A Une jeunesse dans la crise Les nouveaux acteurs lyc ens 1995 RAM L et S La formation professionnelle par apprentissage Etat des lieux et enjeux sociaux 1995 GUILLE ESCURET G L anthropologie quoi bon 1996 GUERLAIN P Miroirs transatlantiques la France et les Etats Unis entre passions et indiff rences 1996 Patrick PHARO L Injustice et le Mal 1996 MARTIN C et LE GALL D Familles et politiques sociales Dix ques tions sur le lien familial contemporain 1996 NEYRAND G M SILI M Les couples mixtes et le divorce 1996 Dominique DESJEUX Anthropologie de l lectricit 1996 Yves BOISVERT Le monde postmoderne 1996 Marcel BOLLE DE BAL ed Voyage au coeur des sciences humaines De la reliance
95. Bernard WOJCIECHOWSKI Hygi ne mentale hygi ne sociale contribution l histoire de l hygi nisme Deux tomes 1997 Ren de VOS Qui gouverne L tat le pouvoir et les patrons dans la soci t industrielle 1997 E MATTEUDI Srructures familiales et d veloppement local 1997 Fran oise DUBOST Les jardins ordinaires 1997 M SEGR Mythes rites symboles de la soci t contemporaine 1997 Roger BASTIDE Art et soci t 1997 Jo lle AFFICHARD D centralisation des organisations et probl mes de coordination les principaux cadres d analyse 1997 Jocelyne ROBERT Jeunes ch meurs et formation professionnelle La rationalit mise en chec 1997 Collection Logiques Sociales fond e par Dominique Desjeux et dirig e par Bruno P quignot D j parus Catherine SELLENET La r sistance ouvri re d mantel e 1997 Laurence FOND HARMANT Des adultes l Universit Cadre insti tutionnel et dimensions biographiques 1997 Jacques COMMAILLE Fran ois de SINGLY La question familiale en Europe 1997 Antoine DELESTRE Les religions des tudiants 1997 R CIPRIANI sous la direction de Aux sources des sociologies de lan gue fran aise et italienne 1997 Sylvette DENEFLE Sociologie de la s cularisation 1997 Pierre No l DENIEUIL Lieu social et d veloppement conomique 1997 M KARA Les tentations du repli communautaire Le cas des Franco Maghr bins en g n ral et des enfants de Harkis en pa
96. Boston 1986 165 pages Dufrancatel Christiane L histoire sans qualit s Galil e l espace critique Paris 1979 233 pages El Yamani Myriame D cennie venir solitude ou partage Femmes d Action Ottawa f vrier mars 1991 Vol 20 n 3 4 p 37 Giroud Fran oise Cent mesures pour les femmes La documentation fran aise Paris 1976 196 pages 252 Bibliographie Klejman Laurence et Rochefort Florence Orientation bibliographie pour l histoire du f minisme en France de 1945 1985 Bulletin de l Institut d histoire du temps pr sent Paris mars 1986 pp 31 L ger Dani le Le f minisme en France Le sycomore Actuels 1982 128 pages Michel Andr e Le f minisme PUF Que sais je Paris 1979 128 pages Monet Chartrand Simone Pionni res qu b coises et regroupements de femmes d hier aujourd hui Remue m nage Montr al 1990 470 pages Perrot Michelle Histoire des femmes histoire des sexes dans Guillaume Marc Dir L tat des sciences sociales en France La D couverte Paris 1986 pp 73 75 Rabaut Jean Histoire des f minismes fran ais Stock Paris 1978 427 pages RAIF Les femmes et le f minisme Montr al mars avril 1986 n 95 96 78 pages Sineau Mariette et Tardy velyne Droits des femmes en France et au Qu bec 1940 1990 Remue M nage Montr al 1993 153 pages Stetson Dorothy Women s rights in France Greenwood Press Westport Connecticut 1987 239 pa
97. Canadian Congress for leaming opporimities far Women Toronto Ontario A magazine for the new urban Woman Toronto 82 Lapresse f ministe canadienne 1970 1990 lo 1 aa M ER Ciearinghousefor janv 72 juin74 irr gulier A feminist Journal about Media feminist Media E and Litterature Ontario CLIC Newsletter EIF 1980 1981 il Conseil canadien de la num ros an documentation juridique D RE Ottawa Ontario Common Ground E mars 82 bimestriel Bulletin du Centre local de sant communautaire Joumal for Island Women Chariottetown fle du Prince Edouard Journal f ministe ind pendant proche du Cenire des femmes de Montr al Montr al adbec Centre Newsletter E R gina Sask chewan Congress of canadian 1980 Women s Intemational Women Newsletter E Democratic Federation Toronto Ontario Sra trimestriel Quarteriy Bal more Taronto USA Ontario CPATF on Women s 19807 Canadian Psychiatric Issues Newsletter E Association Task Force on Women s Issues Toronto Ontario e Vancouver B C Domestic Worker 19807 The Official Newsletter of Newsletter E LRDS Labour rights for Domestic Servants Toronto f ministe de l ICREFICRIAW Toronto Ontario Newsletter about Woman and the criminal of Justice system Toronto Orario Elisabeth Fry Society 7 Newsletter E version i fran aise Femmes et Justice Emerg
98. Devoir 6 sur 31 etc 18 M Ceulemans et G Fauconnier Image r le et conditions sociales de la femme dans les m dias L image de la femme dans les m dias Unesco Paris 1979 n 84 p 43 228 L art de la r cup ration des m dias D autres tudes comme celles de Colette Beauchamp ou du Women s Studies Program and Policy Centre de l Universit George Washington aux tats Unis appuient de fa on remarquable cette hypoth se que les m dias d nigrent m prisent et en fin de compte boycottent les id es f ministes dans notre soci t et surtout donnent une image n gative et st r otyp e des f ministes Est ce parce que la pens e f ministe est d rangeante Est ce parce qu elle refuse d occulter les rapports sociaux de sexe dans son analyse de l actualit journalistique Est ce parce qu elle d sire lever les tabous d v nements traumatisants pour la soci t en commen ant par le rendre visible et lisible La lecture de la trag die de l cole Polytechnique faite par les m dias dominants offre mon avis une d monstration contrario de l impasse strat gique dans laquelle sont conduites les presses minoritaires alternatives comme les presses f ministes fran aises et qu b coises Il semble exister une grande coh sion entre un syst me m diatique et un syst me soci tal qui masque les analyses f ministes des rapports de domination entre les sexes dans notre soci t Le travail social des m
99. E E Newsletter of Saskatoon Women s Liberation Saskatoon Saskatchewan t a Feminist Socialist Perspective the Radical Reviewer juin 1980 1986 encart dans Kinesis of B C N D P RES e Rebel Gir Rag E mars 1987 trimestriel Newsletter of an Active Socialist Feminist Group Toronto Ontario Recherches f ministes semestriel Revue du GREMF Groupe de LD Journal du mouvement des femmes de Montr al Montr al recherche multidisciplinaire feminis Universit de Laval Journal du R seau des femmes dt N B Acadiermes anglophones autochtones Fredericton N B Feminist Quartely on Arts amp Literary Vancouver Colombie Britannique 1981 1986 Magazine pour lesbiennes radicales Montr al Qu bec Liberation Newsletter Saskatoon Saskatchewan Sisterhood E 19807 N B Wamen s Netwark of N B E F Women s Rights Committee B C Federation of Labour La presse f ministe canadienne 1970 1990 89 PB PS SORWUC News E RARE Newsletter of the Union of Women Bank amp Service workers Vancouver B C Les Sourci res F 1980 Bulletin d un groupe de eee NN cc cm M Quartely London Ontario Spokes Woman for avril 72 un num ro Canadian Women s Coalition to Abortion Law Repeal repeal Abortion Laws E Toronto Ontario Fe V udaeie Centre Newsletter E D
100. Femmes pour le Qu bec et Les P troleuses et Histoires d Elles pour la France qui resteront le plus alternatives en comparaison avec les deux autres FMH et La Vie en Rose Le b n volat couteau double tranchant Il me semble que ce balancement entre deux formes d organisation relativement oppos es sinon contradictoires finissent par avoir raison de la survie de ces publications Un autre l ment important dans leur organisation qui vient corroborer cette Presse alternative presse glamour 149 hypoth se est le b n volat des productrices L ensemble de ces publications font appel au militantisme des femmes pour faire avancer leur situation Exception faite de La Vie en Rose qui r mun rait ses permanentes m me avec des salaires bien en dessous de la moyenne des autres m dias 16 000 par an en moyenne 14 000 par an en 1986 et ses collaboratrices de fa on symbolique plus qu autre chose Le rapport l argent est difficile ce qui explique en partie l essoufflement des productrices force de tenir bout de bras une publication qui comme on va le souligner propos du march conomique de l information doit suivre les m mes lois de marketing que les autres m dias Mais ce b n volat est aussi une pratique ambigu pour les presses f ministes fran aises et qu b coises car il pose plus globalement le rapport au travail Alors que les f ministes d noncent dans leurs publications les discrimin
101. Gender University of Minnesota Press Minneapolis 1987 pp 32 56 sont particuli rement int ressantes pour mettre jour les points aveugles de la th orie de J Habermas Je dois cette d finition L Qu r dans son ouvrage Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Aubier Res Babel Paris 1982 47 L Qu r Idem Communication et lien social 59 communication n en dissimulent pas moins une certaine vision androcentrique Dimension symbolique La communication est avant tout une forme d change social c est dire une interaction entre les sujets sociaux qui est m diatis e par du symbolique Les sujets sociaux entrent en activit communicationnelle non pas en se branchant l un sur l autre par l interm diaire d un canal qui a pour objectif d liminer le maximum de bruits comme le voudrait le paradigme cybern tique ni en s ouvrant l un sur l autre dans toute leur authenticit et leur honn tet comme le voudrait le paradigme psychologique mais plut t en faisant appel un ordre tiers neutre qui leur est commun C est ce que Louis Qu r appelle le tiers symbolisant Cette forme d change social s tablit entre les sujets sociaux par des relations de r ciprocit et de confrontation ce que J rgen Habermas nomme l intersubjectivit Dans une m me collectivit les sujets sociaux sont donc li s sur la base de symboles de r gles de normes dont la validit semb
102. M DURAND ES i ai eey 21 ace du Pargas on LE Bi E TES PARS 3na 45 d DT TES gt ES EE RS o g NiP 3 a re UN journal 5 ias Bi AG z ES k amp a pug am D sr COMME BE age 5 n HE HET t I On n en fait plus X f u Guts T i asn 5 PERE EL im Er H rer D sun anod our Jours maseda its PY lt z peis j a aea ea Ne a o rea tu RAIRE aaru E SINE aie 1c2pP9 ss 4 peu 19 FA TA tgpi Ss zgeen M TADI P g i D EA a azh 1 71 y 1 aa SH ent BWP amad LUS avril 80 6 F d M 1878 N AA Presse alternative ou presse glamour 135 Presse alternative presse glamour 136 Presse alternative presse glamour 137 presse glamour Presse alternalive 138 Presse alternative presse glamour 139 140 Presse alternative presse glamour Presse alternative presse glamour 141 142 Presse alternative presse glamour Comment peut on interpr ter cette exclusion quasi totale de la classe des dominants dans le discours visuel de ces publications f ministes si ce n est par la n cessit de renforcer la pr sence des domin es en lui donnant la place essentielle Il me semble que cette non f rence la classe des hommes d un point de vue visuel vient appuyer la forme du discours crit qui a t analys propos de l avortement En effet le propre du pamphlet est comme le sou
103. M L F Les tendances s entre d chirent et l unit du mouvement de lib ration des femmes est s rieusement menac e Si dans le M L F du d but on retrouve les id es et pratiques du marxisme de l extr me gauche surtout les Trotskistes et les Mao stes le tiers mondisme etc les contradictions vont alors s afficher se crisper et devenir de v ritables tendances du M L F qui n arriveront plus s unifier On peut distinguer trois grandes tendances Lutte des classes F ministes r volutionnaires et Psychanalyse et politique Psych po La tendance Lutte des classes essaie de lier l oppression des femmes et le capitalisme de construire un mouvement autonome ax sur les ouvri res et les employ es et se constituera en juin 1975 lors d une rencontre nationale Dans cette tendance on retrouve les premiers groupes de quartier du M L F qui se r unissent depuis 1971 le Cercle lisabeth Dimitriev o se regroupent depuis 1973 des militantes de l AMR Alliance Marxiste R volutionnaire et plus 5 E Picq Ibid pp 43 et 247 248 Prise de conscience d une identit minoritaire 169 tard le Cercle Flora Tristan qui propose de sortir de l ombre du f minisme bourgeois En mars 1974 il y aura un clivage entre les femmes qui ditent Les P troleuses plus proche de la Ligue communiste r volutionnaire et d autres militantes de R volution groupe issu de la scission de la LCR en 1971 qui publieront Femmes
104. Montr al Bertrand Marie Andr e Analyse criminologique d un meurtre commis dans l enceinte de l universit et des interpr tations que certains groupes choisissent d en donner Sociologie et soci t s PUM Montr al avril 1990 Vol XXII n 1 pp 193 197 Boulanger Virginie Avons nous bien couvert Ia trag die de Poly Le 30 le magazine du journalisme qu b cois Montr al mars 1990 Vol 14 n 3 p 6 Caccia Fulvio Le syndrome L pine Lortie La fin du politique Vice Versa Montr al mai juin 1990 n 29 pp 18 20 Chalouh Marie et Malette louise Dir Polytechnique 6 d cembre Remue m nage Montr al 1990 192 pages El Yamani Myriame La mascarade institutionnalis e Sociologie et soci t s PUM Montr al avril 1990 Vol XXII n 1 pp 201 205 El Yamani Myriame Le mur est tomb un voile s est lev Vice Versa Montr al mai juin 1990 n 29 pp 33 34 Guillaumin Colette Folie et norme sociale propos de l attentat du 6 d cembre Sociologie et soci t s PUM Montr al avril 1990 Vol XXII n 1 pp 197 201 Juteau Danielle et Laurin Frenette Nicole Une sociologie de l horreur Sociologie et soci t s PUM Montr al avril 1990 Vol XXII n 1 pp 206 211 Nadeau Chantal et Spielvogel Myriam L univers f minin cibl Sociologie et soci t s PUM Montr al avril 1990 Vol XXII n I pp 211 213 Tassinari Lamberto De Lortie Gharbi L pin
105. SE i Orario us En n au a Le Tablier d pos F 1979 80 1984 i Tapestry E automne 1981 trimestriel 19887 Magazine focus on Feminist ds B a Tessera E janv 1985 Literary s Criticism Vancouver B C Les T tes de Pioche mars 76 juin 79 ie 20004 Journal de femmes f minisme to 1 500 radical Montr al Qu bec Women s Centre Victoria Colombie Britannique Section on Women amp Psychology University of Guelph Guelph Ontario Status of Women Programme B C Teacher s Federation Vancouver B C 2 Z 2 5 a 8 E Une collective de femmes de l Est ontarien Rockland Ontario Tenace B C Vernon B C Toronto Committee for the Liberation of Southern Africa Toronto Ontario E i i g 3 Colour Toronto Omario Prisoners Kingston Orcario Toronto Women and 1981 7 7 A Cooperative Publication of Education News E the Affirmative Action Advisor nee e S E amp Women s Studies Consultant Toronto Omario Toronto Women s Liberation Movement Toronto Ontario Liberation movement Newsletter E 90 Lapresse f ministe canadienne 1970 1990 Treize P Two Birds E l Une l Auire F d c 73 trimestriel 2000 6 000 Union Women 19817 5 num ros an SE working Women Newsletter oo Mills
106. State University nov 1978 n 7 Breen Katie Presse f minine et presse f ministe dans Paquot Elisabeth Dir Terre des femmes Panorama de la situation des femmes dans le monde Masp ro La D couverte Bor al Express Paris Montr al 1983 pp 333 335 Les Cahiers du GRIF Revues f ministes Paris d cembre 1978 n 23 24 pp 133 135 Canadian Feminist Periodicals P riodiques f ministes du Canada dossier th matique unique t 1988 12 pages Centre de formation populaire Colloque des p riodiques f ministes canadiens dossier sur le colloque Halifax mai 1987 Vol 1 n 1 8 pages Collectif licenci d Antoinette La m moire d Antoinette ou comment le magazine f minin dont la CGT se f licitait est soudain charg de tous les maux et son quipe presque enti re liquid e La Br che Paris 1982 115 pages Convegno donna e informazione crire contre exp riences r flexions et analyses des femmes journalistes pr sent es au congr s Femmes et information 1977 Des femmes Paris 1979 133 pages D Amours Martine De quoi La Vie en Rose est elle morte La Gazette des femmes Qu bec septembre octobre 1988 pp 20 22 De Rosa Susanne et Maranda Jeanne La presse f ministe est diff rente Les Cahiers de la femme Canadian Woman Studies Toronto printemps 1991 Vol 11 n 3 pp 65 66 246 Bibliographie El Yamani Myriame Prendre la parole et la perdre Le cas des presses
107. a t prise en charge par l institution mais elle feint de consid rer ce travail sous le seul angle technique en excluant l op rateur de synth se De m me le texte sans signature anonyme se rattache le plus souvent une institution mais participe de cette logique m diatique du voilement et du d voilement Signatures des articles pour la couverture de presse de la trag die l cole Polytechnique de Montr al 6 d cembre 1989 Signatures LA PRESSE 15 LE DEVOIR THE GAZETTE LIB RATION LE MONDE Source Tableau tabli partir de la fecture des journaux 25 4 7 I MAIL 1 1 Il s agit pour la plupart de d p ches venant de l agence PC Presse Canadienne quelques rares exceptions de l A F P France et l A P U S A 2 Le nombre de signatures 366 est plus important que le nombre d articles 318 car parfois les articles laient sign s par plusieurs personnes et Le plus souvent par des personnes de sexe diff rent L art de la r cup ration des m dias 233 Lorsque le texte est sign par un regroupement cela permet aux m dias d amoindrir l importance en nombre de ce groupe d appartenance tout en laissant le champ libre toutes sortes d interpr tations de la part des lectrices et lecteurs Ce probl me de la signature souvent n glig dans les analyses de presse ajoute ainsi l effet de mascarade des m dias en permettant de tracer une fronti re entre ceux et cel
108. a paroi abdominale sauter C est violent Je n en peux plus Je me mets pleurer Tout mon corps se met trembler J ai Jamais t viol e mais cela doit ressembler a Sentir que tu n es pas trait e comme un tre humain mais comme un paquet de viande qu on brutalise sans aucun m nagement sans aucun respect Je pensais que le m decin allait me d foncer extrait de t moignage d un avortement Des Luttes et des Rires de femmes Montr al 1979 vol 2 n 3 pp 8 9 Et pour d montrer la diff rence d appr ciation sur l acte d avorter que les femmes portent lorsque c est fait par d autres femmes dans des centres de sant pour femmes ou centres d orthog nie voici un autre t moignage En position semi assise le dos confortablement appuy sur un coussin les jambes soulev es par les deux triers j avais droit de regard sur les gestes qui m taient adress s L intervenante tait douce et ralentissait son op ration chaque fr missement de tension Les pr l vements requis dont on me disait chaque fois le nom et l utilit furent loin d tre d sagr ables Quand tout est fini c est la patiente qui d cide du moment o elle est pr te se relever Me ne peux m emp cher de consid rer que l avortement le d sir d avortement les tentatives d avortement ont travers les si cles sous le signe du drame de la souffrance et de la peur J ai curieusement l impression de porter cette histoire q
109. a plume l inconscient aux professionnels du amp D autres caract ristiques de ces publications seront donn es au chapitre 5 avec le march conomique de l information Extrait du premier ditorial des P troleuses 1974 n O p 2 Extrait du premier ditorial d Histoires d Elles mars 1977 n O pp 1 2 Extrait du premier ditorial de Femmes en Mouvements Hebdo faisant suite au mensuel Femmes en Mouvements du 9 au 16 novembre 1979 n 1 p 15 Le discours subversif des f ministes 97 fauteuil le pouvoir faire aux professionnels de l mancipation int gration Un hebdo gu rilla un hebdo r sistance pour rep rer l ennemi principal et sa cohorte d ennemis secondaires et pour tablir de justes alliances etc Les T tes de Pioche se d finissait comme te journal des f ministes radicales et para tra mensuellement de mars 1976 juin 1979 23 num ros Elles se veulent un journal pour parler des actions de femmes de leurs regroupements Nous avons besoin d un journal pour parler de nos d marches longues et p nibles Nous ne voulons pas produire pour produire mais partir de notre v cu quotidien et des questions et sujets qui nous touchent profond ment Nous ne voulions pas ignorer notre besoin d tre bien entre femmes Nous ne voulions pas ignorer encore une fois notre subjectivit mais l int grer notre action notre langage Des Luttes et des Rires de Femmes LRF repr sentent
110. a presse 1 J Habermas L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Payot Paris 1978 1 Je pense ici aux chercheurs comme P Beaud Y De La Haye B Mi ge L Qu r dont la pens e s articule autour d une sociologie critique de la communication L information fiction des m dias 191 d opinion et d en d voiler toutes les richesses C est donc une des raisons qui a motiv mon choix de garder ce concept M diation entre la soci t civile et l tat la presse d opinion Conform ment la th se du philosophe allemand le principe de publicit die Publizit t dans le sens de mise en public est oppos historiquement par les Bourgeois cultiv s et capables de raisonner la pratique du secret de l tat monarchique Actuellement la notion de publicit que l on conna t renvoie une logique commerciale celle de constituer un public consommateur et de l int grer un march de biens et de services Bien que ce principe soit profond ment implant dans notre mode de production social et conomique J rgen Habermas montre que la publicit au d part principe de la critique du politique a t subvertie en un principe d int gration En effet l poque du capitalisme naissant un espace public se cr e en marge de la sph re tatique o sont port es la connaissance et surtout la discussion de tous les orientations et les d cisio
111. aca re eng A ee 20 num ros me PRE EN News droit des femmes nov 79 1980 Femmes autonomes f v 79 7 juin 1978 tiers des groupes de mars 77 La lune rousse janv 77 scpt 83 La moiti du ciel avril 83 sept oct 81 Aix en Provence rdeaux ERE BE un rl E Da oo O Femmes lesbiennes e ERA Ea EE EE F ministes lesbiennes Joumal de La maison des femmes Toulouse femmes Joumal des groupes de femmes o pe 13 num ros lamottei Bulletine gratuite d annonces lesbiennes Le A Choisir Gis le Bulletin d information sur la paix p DE il IE E UUNI al li ui D Ligue internationale des femmes pour La paix etla section fran aise AE E RE etf minine n a pas peur des vieilles Col re Mais qu est ce qu elles janv 78 mars78 veulent 3 num Joumal S groupe de femmes la l zarde Mont Saint Aignan Revue pour les m res c libataires Revue des associations f ministes JR Bulletin du Mouv cment fran ais Le planning familial 4000 5 parti socialiste w 4 TER Mouvementlibert avortemenict contraception La presse f ministe fran aise 1970 1990 T fe EE parution Monde des femmes mensuel Revue des r seaux f mimns abonnement intematonaux Liens Nord Sud Paris Gen ve S ole cn n 2 Nate et grandir 1986 MaricOdile Sanguineti Vincennes Parole des femmes et coute des
112. accent est mis sur les manifestations ou r unions de femmes Les P troleuses et FMH Si elles sont seules ces publications ont utilis le portrait des femmes le plus souvent de face et selon un plan rapproch ou un gros plan Les T tes de Pioche Histoires d Elles et La Vie en Rose Des Luttes et des Rires de Femmes n utilisent pas le concept de femmes quelques exceptions pr s dans d autres num ros On peut galement souligner l absence tr s marquante d nonc s visuels homme dans ces publications Voir tout de m me quelques exemples int ressants la suite des Unes de nos publications f ministes Presse alternative presse glamour 127 128 Presse alternative ou presse glamour Presse alternative ou presse glamour 129 LES 5 TETES DE FRE Lu DES FEMMES j Fr we nl Cd Le 130 Presse alternative presse glamour Presse alternative ou presse glamour 131 des last toes er des de femmes dossier jemmes immigrantes bulletin de liaison des groupes autonomes de femmes vol 2 no 1 octobre novembre 1978 1 00 132 Presse alternative presse glamour Presse alternative presse glamour 134 Presse alternative presse glamour 2 Ut uw pea a amp oy Iet g vec red pe 1 2 2 LEE a H o 9 5 Aa x te y9 CARE PATES sa 7 Boronemy
113. aire une partie d un texte sans faire tat des conditions de sa production Ce sont surtout les experts qui en feront les frais car les journalistes prennent rarement le temps de se faire expliquer certains 2 Y De La Haye Ibid pp 94 96 216 La mascarade institutionnalis e concepts qui dans un autre contexte pourraient signifier autre chose Cet extrait d nonc s permet de faire dire n importe quoi n importe qui ou d accentuer les contradictions et ambigu t s d un nonc La r action de la pr sidente du Conseil du statut de la femme qui explique d un c t que c est un geste de fou mais de l autre que c est la soci t qui encourage ce genre de drame car la conqu te de l autonomie pour la femme est trop difficile pour qu on se permette d tre autonomes et d tre femmes La Presse 8 d cembre p A 7 en est un bon exemple Le fait romanc Il ne s agit ni plus ni moins que de romancer la vie sociale et politique pour en r duire encore une fois les enjeux L activit journalistique consiste d placer certaines exp riences sociales en dehors de leur contexte v ritablement politique et social soit dans le domaine de la fable du conte ou de la fantasmagorie On pourrait citer tous les journaux d actualit en images comme Paris Match mais les journaux dits s rieux ne sont pas exempts de l emploi de ce proc d Dans notre v nement c est toute la fa on dont les journaux tudi s ont rac
114. aires d fendent un projet politique qui met nu le rapport de domination dans les rapports sociaux et les rapports de sexe Cela d range souvent les m dias majoritaires qui pr f rent soit nier l existence des minoritaires soit leur d signer une place ne pas d passer Et quand ils leur assignent une place elle est souvent moindre folkloris e ou discr dit e L analyse critique de la couverture de presse nous l a confirm la parole autonome des minoritaires n est pas reconnue voire d nigr e par les m dias dominants Alors si les messag res d Iris les presses f ministes fran aises et qu b coises auront favoris aupr s des femmes et en tout cas pour moi une prise de conscience de leur condition et de leur oppression les messagers d Herm s peuvent ils en faire autant Les quelques ann es qui nous restent avant l an 2 000 seront elles des ann es de partage de solidarit de compr hension mutuelle de communication ou au contraire des ann es de solitude d individualisme de guerre et d incommunication 14 Voir ce propos les articles en bibliographie concernant le travail id ologique des m dias notamment M El Yamani La construction m diatique du Bronx de Montr al dans D Meintel V Pich D Juteau et S Fortin eds Le quartier C te des Neiges Montr al Les interfaces de la Pluriethnicit L Harmattan Paris Montr al 1997 pp 29 52 240 Conclusion Nos a n es no
115. ais il me semble qu une des raisons qui expliquerait leurs disparition du march m diatique est que justement elles n ont pas r ussi comme minoritaires conqu rir ce droit l information et la communication voqu plus haut ind pendamment des probl mes d organisation de finances et du type de discours que nous avons soulign dans nos analyses Il ne suffit pas mon avis d expliquer l absence de ces presses seulement par le fait qu elles n ont pas r ussi assumer leur fonction politique 1l faut tre en mesure de montrer que les minoritaires n ont pratiquement pas acc s aux m dias dominants Quand ils y acc dent comme ce sera le cas des f ministes dans une certaine mesure leur parole n est pas l gitim e clle est plut t bafou e et d nigr e J aimerais dans les chapitres subs quents apporter un clairage snr le travail particulier des m dias en d finissant le statut de l information m diatique dans ces deux soci t s et en proposant une analyse critique de la presse crite Cette analyse sociologique devrait permettre de rendre visible et lisible le rapport de domination dans lequel les femmes sont enferm es Comment les m dias mainstream r ussissent ils vacuer les enjeux sociaux et politiques d un v nement surtout quand celui ct touche des minoritaires Comment et pourquoi n assument ils pas leur fonction sociale et politique qui est d informer plut t que r it rer le discours
116. ais les Jemmes qui en tant que cat gorie en tant que sexe commen aient exister Frondeur provoquant ses d buts le J minisme s tait progressivement alourdi de dignit de vertu et de moralit En devenant une id ologie il perdra de sa vigueur et de sa libert Vingt ans encore de 1970 1990 Date fatidique qui condamne les presses f ministes la perte de m moire jusqu au prochain sursaut Pourtant d Histoires d Elles La Vie en Rose en IL L Adler l aube du f minisme les premi res journalistes 1830 1850 Payot Paris 1979 pp 10 11 Conclusion 237 passant par Les P troleuses les T tes de Pioche Des Luttes et des Rires de Femmes et Des Femmes en Mouvement Hebdo j ai eu la chance et le plaisir de lire et de relire page apr s page photo apr s photo cette histoire oubli e du mouvement de lib ration des femmes ces tensions et d chirements ces remises en question des femmes de tous les pays face leur mancipation Comme le souligne Paul Auster On ne peut crire un seul mot sans l avoir d abord vu et avani de trouver le chemin de la page un mot doit d abord avoir fait partie du corps pr sence physique avec laquelle on vit de la m me fa on qu on vit avec son coeur son estomac et son cerveau La m moire donc non tant comme le pass contenu en nous mais comme la preuve de notre vie dans le pr sent Puisse ce livre participer un peu cette m
117. aison 1973 1978 F CRI Infos Mouvement de r amp nsertion sociale et d information pour tes femmes Dijon Lacn e f v 77 7 Association pour une Hbre Fernmes lesbiennes Centre des fermes de Marseille Nantes Documentation Femmes Infonmation D l gation ta Condition f minine Les d voi es D voil s avril 86 avril 88 8 Qi IN avri 1979 2 trimestr Dipl m es 1947 dipl m es 1930 1947 i corn in utta cho du macadam ma 1981 juilt ao t 1983 es joumalent 1979 Elles voient rouge mai 79 i i d but82 ay Association fran aise des femmes dipl m es des universit s Information f ministe Femmes corses d Antilope Conflans Association nationale d action et de d fense des femmes prostitu es Bulletin de liaisan des ferames en lutte pour leurs droits 3 i p i g Disaidentes du PCF Parti communiste fran ais Document sotial sur la traite des femmes et des enfants Bulletin de liaison entre lesbiennes ELEDE 5 i Strasbourg B il tudes f ministes 1983 Bulletin de liaison de l association pour fes tudes f ministes Maule Elles i i De la cr ation des femmes F A I 1937 1984 F d ration aboliti onniste 1985 1987 imemationale 1988 E BRIE P S U Parti socialiste unifi Femmes alg riennes trimestriel Femmes
118. alg riennes janv 78 d c 78 in enlutte a La presse f ministe fran aise 1970 1990 75 parution _ Er de Focus Femmes d Europe mars avr 1978 i 5 N Nord Pas de Calais Lille 70 000 Revue de r flexion sur les rapports Organe de liaison Fermnes de notre r gion e K EM es en Mouvements hebdo FMH juillet 82 ses 1980 l glise avr 75 rmars Fa 3 1976 7 f TER T Hy Y j s L 2 dition fran aise de la Commission des communaut s curop emes l l l i E 3 Mouvement du Nid Mouvement de r insertion des protistu es Clic j p 8 T Vs qi Revue d information historique A i soci 83 s emmes ct t s internationale pour l abolition des mutilations sexueiles en Lutte I en Lutte II tune fois les R volution Luite de classes lt R vol tion Lutte de classes oupe de liaison Femmes enfants i Buletindetiaison imestri Comit d urgence anti r pression homosexuelle CUARH Gays amp lesbiennes PES pai si DE A 4 1983 a 8 LT i 3 G L LF E 8 FAA Hii T avr 80 A vi U tai ois femmes anii b E 76 La presse f ministe fran aise 1970 1990 Nom du p riodique Dates de P riodicit parution tes tnf rmes _____ 1978 2 La maison des femmes de C
119. alises th oriques cette recherche Il s agit maintenant de trouver un point de rencontre entre la sociologie critique de la communication et la sociologie des femmes du point de vue des minoritaires et arriver donner une d finition cons quente du concept de communication D un c t la pens e critique de l cole de Francfort notamment celle de J rgen Habermas offre un cadre 48 Femmes et communication conceptuel fort int ressant pour qui veut mettre nu les m canismes de contr le et les rapports sociaux en jeu dans toute communication Cette philosophie con ue comme une th orie critique de la soci t une pens e qui puisse critiquer l ordre social existant ses id ologies et ses pratiques permet enfin de rejeter le positivisme des S I C Car la pens e positive avec sa machinerie industrielle comme l industrie des communications exige du consommateur une disponibilit a critique et une neutralit quasi totale Et surtout la plupart des discours euphorisants sur l information comme l ment de d mocratie qu on a pu entendre par exemple apr s la destruction du mur de Berlin et les bouleversements sociopolitiques survenus en Europe de l Est ou pendant la guerre du Golfe dissimulent la logique marchande de l information qui ne demande qu tendre sa sph re d influence De l autre c t une des voies de recherche en sociologie des femmes d velopp e notamment par Danielle Juteau Lee qui propose d
120. anniversaire et le G I V Groupe d intervention vid o met la disposition du public toutes sortes de vid os f ministes ind pendants galement un collectif de formation et de production radio Ondes de femmes Radio Centre Ville aide les femmes intervenir Enfin pr cisons que c est surtout Paris et Montr al que les presses f ministes ont t les plus florissantes m me s il ne faut pas nier les initiatives de femmes en province ou en r gion R inscrire la dynamique sociale au coeur de l analyse des m dias Ces quelques donn es permettent de situer les presses f ministes fran aises et qu b coises dans le champ m diatique en tablissant les rapports de contiguit et d opposition qu elles entretiennent avec les autres m dias Mais l ensemble de ces d finitions et de ces particularit s ne font que donner une photographie de ce type de presse Ce qui m int resse avant tout ce n est pas d expliquer un ph nom ne de communication avec des m canismes d analyses psychosociologiques ou morphologiques mais plut t d en rendre compte en faisant appara tre les rapports sociaux qui se nouent autour de la production et de la lecture d un journal Or ces rapports sociaux ne peuvent pas tre d cortiqu s seulement par la lecture imm diate des articles ou par le discours de celles qui les produisent Pour qui veut appr hender les rapports sociaux inh rents tout syst me de presse et comprendre le type de rapp
121. antal Bertrand Jennings de la presse f ministe fran aise Elle permet par une s rie de recoupements de dresser un profil de chaque publication Pour le Qu bec j ai adopt la m me classification en int grant ces publications dans le cadre plus large qu est le Canada Car si le Qu bec se d finit comme une soci t distincte ce n est pour l instant encore qu une province parmi les dix du pays et sa presse f ministe fait partie de cet ensemble N le f minisme est une vision particuli re du monde que R trospective historique des presses f ministes en France et au Canada Les presses f ministes fran aises et qu b coises peuvent se diff rencier trois niveaux ce par quoi elles se font conna tre aux lectrices journal bulletin magazine etc leur infrastructure dates de parution p riodicit tirage et ce que j appelle la sp cificit de chacune Ce dernier terme vague recouvre en fait la tendance politique du p riodique son lien avec les associations et les groupes C Bertrand Jennings La presse des mouvements de lib ration des femmes en France de 1971 1982 dans S Lamy et I Pag s F minit subversion criture Remue M nage Montr al 1983 pp 15 49 72 D Histoires d Elles la Vie en Rose de femmes son orientation intellectuelle et culturelle son niveau d abstraction ou sa vocation pratique son appartenance un groupe d ge de langue ou de nationalit De 1970
122. aphore de la cage de l cureuil pour d crire l univers des femmes qui se d placent dans un mouvement circulaire incessant d un barreau l autre c est dire d une forme ou d une modalit de l appropriation l autre est l pour en attester Les diff rents niveaux de la vie sociale sexu e N anmoins m me si ces deux courants diff rence et mat rialisme ne posent pas leurs th ories comme exclusives le danger d en arriver une th orie unifiante et universalisante pour percevoir la r alit sociale des femmes est tr s pr sent Plut t que de rechercher tout prix un sujet unitaire pour une th orie globale que ce soit le f minin ou l oppression des femmes il faudrait tenter de laisser s exprimer une multitude de voix m me si cela am ne des limites ou des contradictions Comme le souligne 5 D Juteau et N Laurin Idem pp 202 203 D Juteau et N Laurin Ibid p 203 Femmes et communication 45 judicieusement Marie Victoire Louis Si assur ment les femmes sont un groupe social domin notre oppression pas plus que notre diff rence ne saurait r sumer notre tre d autant plus et pourquoi l oublie t on donc si souvent que nous avons t un des sujets collectifs majeurs des transformations sociales r centes Nous devons continuer analyser les formes multiples de l oppression mais aussi les m canismes par lesquels nous participons la reproduction des r les so
123. apr s l ACALA organise une manifestation 500 personnes pour exiger la lib ration de Morgentaler Le 25 juin 1975 le local du Comit de lutte est perquisitionn et cinq militantes sont d tenues pour fin d interrogatoire En novembre 1976 avec le Parti Qu b cois au pouvoir les proc dures judiciaires contre Morgentaler sont arr t es Les trois acquittements par jury font jurisprudence pour le reste du Canada Pourtant le 2 avril 1977 3 000 personnes sortent dans la rue suite au manifeste Nous aurons les enfants que nous voulons sign par 25 groupes de femmes En mai le Congr s du Parti Qu b cois se prononce en faveur du droit l avortement mais Ren L vesque chef 112 Le discours subversif des f ministes du Parti Qu b cois et ce moment l Premier ministre du Qu bec oppose son droit de veto Le cabinet minist riel d savoue la proposition du Congr s Cependant en novembre 1977 les cliniques Lazure du nom du ministre des Affaires sociales de l poque se mettent en place dans les centres hospitaliers du Qu bec Vingt d entre eux offriront des services d IVG avec CAT Comit d avortement th rapeutique Les CLSC Centres locaux de services communautaires ne donnent que des programmes de planning Mais des intervenantes de CLSC et des militantes du Centre de sant des femmes d cident de passer l offensive en pratiquant elles m mes des IVG C est la fin janvier 1978 qu ont lieu les premi
124. arge id ologique Les deux quotidiens fran ais feront la m me chose en reprenant sans doute les propos d une agence de presse avec en plus une superbe faute d orthographe sur le mot misogyne pour Lib ration Le tueur n est pas seulement un homme il devient un tireur fou La Presse un forcen Le Devoir La monstruosit de cet acte ne peut r f rer qu au cas pathologique qu l anormal C est ce que reprendra The Gazette en titrant sur le terme de massacre Le tueur devient ici un gunman ce qui dans la langue anglaise fait r f rence au crime gangsters de Chicago par exemple ou au terrorisme Seul The Globe and Mail restera un peu plus laconique dans son titre en parlant seulement d un homme II n est sans doute pas possible pour l ordre social dominant qu il en soit autrement Il s agit donc pour les m dias d int grer au sein de leur information fiction cette marginalit m me si elle peut para tre paradoxale Par exemple le 8 d cembre on apprendra que ce tueur fou ce forcen tait un gar on tr s intelligent sans ant c dents judiciaires ni psychiatriques dont la vie est cependant marqu e par la difficult de trouver une amie de coeur Le Devoir portrait r alis par le responsable des affaires criminelles En fait ce concept de folie voire de folie furieuse deviendra tout au long de cette couverture de presse le vacuum qui permettra d une part de circonscrire le meurtrier dans le hors
125. arrett Mary Mcintosh et Christine Delphy sur les concepts de mode de production domestique et de patriarcat furent assez profonds pour qu on r int gre ce courant dans l ensemble de la pens e f ministe De m me j ai gard le s paratisme lesbien issu du f minisme radical lesbien que les deux sociologues qu b coises situent galement la p riph rie du mouvement des femmes M me si les lesbiennes s paratistes vont forcer la division au sein du groupe des lesbiennes en se retirant du mouvement des femmes et en pr conisant la disparition du concept de femme au profit de celui de lesbienne les clivages entre h t rosexueiles et lesbiennes seront assez marqu s pour garder ce courant au coeur de la pens e f ministe Par contre j ai retir de la classification le courant que Francine Descarries B langer et Shirley Roy appellent le n o conservatisme f minin d une part parce qu il d veloppe un discours anti f ministe l encontre des th ories et des revendications du mouvement des femmes et d autre part parce qu il offre une interpr tation naturaliste du r le de la femme li son destin biologique et social M me si beaucoup de textes f ministes sont des r ponses ces prises de position anti f ministes ce courant repr sente mon avis un sujet en soi qui se situe en dehors de ma recherche Enfin si le courant du f minisme de la diff rence n est pas comme tel r pertori par nos auteures il me para
126. ation 3 C Guillaumin Folie et norme sociale propos de l attentat du 6 d cembre Sociologie et soci t s Montr al Avril 1990 Vol XXII n 1 p 198 206 La mascarade institutionnalis e la grossi ret et la pornographie invalideraient elles l intention de l auteur Le rendraient elles disqualifi Bien videmment non ce serait une lettre grossi re mais ce serait la m me lettre Ou bien voudrait on dire par l que la grossi ret ou la pornographie entreraient au contraire dans le normal des rapports entre les hommes et les femmes et plus justement du rapport des hommes aux femmes La question reste ouverte Ce n est pas seulement une lettre que les m dias ont omis de publier c est aussi la volont de savoir des sujets sociaux qu ils ont ni e en occultant certains faits Le 13 d cembre 1989 soit une semaine apr s la trag die une soixantaine de femmes s taient r unies l Alliance fran aise de Montr al pour organiser un comit de riposte aux crimes contre les femmes et surtout pour exiger une enqu te publique sur la trag die suite la d cision du Coroner en chef du Qu bec qui n en envisageait pas la tenue Alors que la veille on saura exactement quelles manifestations de solidarit et de soutien la m moire des disparues ont eu lieu aussi bien au Qu bec au Canada aux tats Unis et en France aucun des journaux tudi s ne fera mention de cette manifestation de
127. ations salariales l exploitation du travail r mun r elles se retrouvent utiliser ce travail gratuit pour leur propre organisation Ce dilemme devient mon avis insurmontable car le b n volat est un couteau double tranchant D un c t il encourage toutes sortes de cr ativit permet de d couvrir des talents insoup onn s d organisatrices des ardeurs des plaisirs en donnant aux b n voles l impression d apporter leurs comp tences et leur savoir faire cette parole de femmes Il permet aussi de sortir de l isolement face aux situations d oppression que subissent les femmes d acqu rir ou de confirmer un sentiment d appartenance un groupe social une communaut d id es Mais d un autre c t il peut tre consid r comme une perversion de notre Syst me entre autres capitaliste qui utilise en quelque sorte cette main d oeuvre bon march tout en lui donnant la satisfaction de participer l mancipation des femmes On se retrouve alors dans cette situation paradoxale o la b n vole est g n e de demander un petit acompte pour ces milliers d heures investies et o ce que j appelle les b n volantes c est dire celles qui travaillent avec les b n voles sont g n es d exiger un beau travail bien fini tout en justifiant les limites de l imparfait par des ce sont des b n voles ou on ne peut exiger plus etc Comme l explique Lise Moisan propos de la mort de La Vie en Rose La Vie en R
128. atique sociologiques Avant d tablir un pont entre ces deux courants de pens e il me semble important de poser quelques pr alables pist mologiques concernant les sciences de l information et de la communication et la sociologie des femmes En effet toute approche th orique qui sous tend une recherche devrait commencer par interroger les fondements de la science laquelle elle fait r f rence Les S I C ne peuvent s y soustraire m me si elles refusent le plus souvent de s articuler aux autres sciences sociales Pour sa part la sociologie des femmes a provoqu une v ritable rupture dans la mesure o l irruption du f minisme dans cette discipline a engendr une red finition de tout ce qui fait l objet de la sociologie La fin de la communication Le monde dans lequel nous vivons actuellement est compos de multiples machines transporter fabriquer penser de technologies de plus en plus sophistiqu es d images omnipr sentes de plus en plus spectaculaires Et communication servirait de lien entre tous ces l ments Elle devrait nous sauver de notre d sarroi devant ces machines que nous ne savons m me plus contr ler Pas plus que nous ne sommes capables de contr ler notre environnement et d viter les catastrophes cologiques parce que nous ne posons que rarement la question en terme d cologie globale nous ne sommes en mesure de communiquer c est dire au premier sens du terme de mettre en commu
129. avail salari En fait ces presses se veulent un instrument pour l laboration d une v ritable politique pour les femmes et ce faisant elles deviennent un moyen de lutte politique Leur deuxi me objectif est de fournir des nouvelles Il s agit en quelque sorte de prouver que n importe quel petit fait de la vie quotidienne n importe quelle anecdote peut signifier quelque chose du moment qu on lui donne de l importance Il s agit d informer les femmes c est dire publier dans le sens de rendre public des informations sur la condition des femmes Les presses f ministes fran aises et qu b coises se veulent plus qu un espace de visibilit pour les femmes Leurs pages doivent servir d espace de lecture et de signification Elles refusent d tre un espace de r f rence topographique et institutionnel elles d sirent donner sens la vie et la place des femmes dans leurs soci t s Fournir des nouvelles implique donc pour ces presses de rompre le silence des m dias sur certains sujets et lieux de leur oppression comme les femmes battues ou l exploitation des femmes au foyer Elles veulent relater les faits concernant les femmes en ne m nageant aucun public ni aucune raison d tat par un quelconque am nagement des faits eux m mes Leur intention est de faire du reportage dans le sens o l entendent Mezioud Ouidamer et R my Ricordeau Nous d signons par reportage la facult de t moigner d un v nement d une situati
130. bli dans Le Nouvel Observateur et Le Monde En juin 1971 se cr e l association Choisir avec Gis le Halimi pour la d fense des personnes accus es d avortement ou de complicit d avortement Le 20 novembre aura lieu la premi re marche internationale pour l abolition des lois contre l avortement 4 000 femmes Paris 1972 sera l ann e des occupations et des d nonciations les 13 et 14 mai les femmes manifestent la Mutualit le 22 novembre elles occupent le Conseil de l Ordre des m decins Puis le c l bre proc s de Bobigny commence en novembre Il s agit d une mineure qui avait avort la suite d un viol Elle est inculp e avec sa m re qui l a aid e Ce proc s deviendra la premi re tribune de Choisir En d cembre les femmes continuent protester et vont perturber l Assembl e nationale lors de la discussion du projet de loi sur l avortement C est en avril 1973 que se cr e le MLAC Mouvement pour la lib ration de l avortement et de la contraception qui regroupe une centaine de comit s mixtes travers la France Lors du congr s du MFPF Mouvement fran ais pour le planning familial il est d cid de faire des avortements ill gaux dans les centres d orthog nie Ce mouvement cr en 1956 se rattache en 1959 l IFPP International Planned Parenthook Federation organisme consultatif de l ONU membre depuis 1966 de l OMS En 1961 le planning familial ouvre son premier centre Grenoble Au printemps d
131. blique Le Devoir en parlera du 7 au 20 d cembre 1989 et se fera un plaisir de comm morer l v nement avec une pseudo enqu te la Une le 6 janvier 1990 Un mois apr s le drame de Poly les clubs vid o ne louent pas moins de films violents pp 1 et 8 The Gazette d crira la trag die du 7 au 11 d cembre 1989 mais n en sera pas moins loquace comme on va le voir enfin The Globe and Mail restera dans les limites d une couverture normale soit du 7 au 12 d cembre 1989 Durant ces cinq jours et plus on aura droit aux m mes reportages aux m mes photos aux m mes interviews d experts ou de parents proches des victimes au m me crescendo dans la description de l acte criminel et aux m mes non r ponses en ce qui concerne notre question de d part La contamination de la mise en page De plus ce travail id ologique ne se fait pas seulement au niveau du contenu mais aussi au niveau de la mise en sc ne de ce contenu ce qu on appelle habituellement la mise en page proprement dite Celle ci 154 Le tueur commence par tuer puis tirer l aveuglette pour ensuite tirer de sang froid et enfin assassiner voire massacrer et se livrer un v ritable carnage 218 La mascarade institutionnalis e n est s rement pas neutre au contraire elle utilise bien souvent le proc d de la contamination On dispose sur une m me page des unit s informatives diff rentes mais qui permettent l amalgame L clatement de l v nement en p
132. cette classification synth tis e jai apport quelques modifications la suite d une lecture plus approfondie de certains courants notamment le sch ma de Danielle Juteau et Nicole Laurin qui porte sur les f minismes mat rialiste marxiste et radical Le f minisme au pluriel Comme le montre le tableau de la page suivante on peut identifier quatre grands courants de la pens e f ministe soit le f minisme galitaire le marxisme f ministe le f minisme radical et le f minisme de la diff rence Alors que Francine Descarries B langer et Shirley Roy situent le marxisme f ministe la p riph rie du mouvement des femmes je l ai r int gr dans ce tableau pour plusieurs raisons Ce courant a t relativement important surtout en France o il donnera naissance ce qu on appelle la tendance Luttes des classes l int rieur du M L F Au Qu bec galement l id ologie Voir en bibliographie les tudes faites notamment par les f ministes am ricaines F Descamies B langer et S Roy Le mouvement des femmes et ses courants de pens e essai de typologie ICREF CRIAW Ottawa 1988 n 19 l D Juteau et N Laurin l volution des formes de l appropriation des femmes des religieuses aux m res porteuses Revue canadienne sociologie et d anthropologie Toronto 1988 vol 25 n 2 F Descarries B langer et S Roy Idem p 5 les courants de la pens e f ministe les grandes
133. ciation de la soci t par rapport elle m me en cr ant donc un espace perspectif fictif qui permet 5 N C Mathieu Idem p 181 64 Communication et lien social aux sujets sociaux de reconna tre leur position dans la soci t Mais cette distanciation doit tre objectiv e c est dire rendue visible par un support pratique C est ainsi que les m dias sont une des formes d objectivation de la m diation symbolique Mais ils ne sont pas les seuls il en existait avant Louis Qu r distingue sch matiquement trois types de soci t s ayant eu des modes d objectivation de la m diation symbolique La premi re est la soci t pr moderne qui repose sur un ordre social transcendant Tout ce qui se passe dans la soci t trouve sa signification au dessus d elle Les r f rences et les repr sentations de cette soci t ont une source transcendantale l objectivation de la m diation symbolique se fait par la religion Le deuxi me type de soci t est la soci t moderne n e avec la bourgeoisie Ici sa raison d tre n est plus recherch e dans une instance transcendante mais dans l immanence la logique d enfermement qui pr c dait se substitue une rationalisation des id es Celles ci s inscrivent dans une logique d quivalence produisent un quivalent au r el mais ce faisant ins rent une dimension normative qui structure l ordre social en un syst me de domination l gitim par l immanence L
134. ciaux sans jamais oublier que les femmes elles m mes sont situ es dans des rapports sociopolitiques diff rents contradictoires voire oppos s et que les relations amoureuses et ou de couple comme celles de la parentalit ne peuvent se r duire au sch matisme du seul rapport de domination Le deuxi me pr alable pist mologique auquel est contrainte la sociologie des femmes est de reconna tre les diff rents niveaux de la vie sociale sexu e et d en poursuivre l tude non pas s par ment mais conjointement On a vu que le concept de sexe tel qu il convient de le th oriser se d finit trois niveaux le sexe social individuel la structure sociale de sexe et le syst me symbolique de sexe Or tous ces niveaux ne sont pas reconnus comme tels par les f ministes Chaque courant aurait plut t tendance privil gier l un ou l autre de ces niveaux plut t que de les analyser dans leur interd pendance Ainsi dans les d buts de la recherche f ministe on avait tendance expliquer la variable sexe tandis que les f ministes mat rialistes travaillent surtout au niveau des rapports de sexe dans la structure sociale de sexe et les f ministes de la diff rence s int ressent principalement au syst me symbolique de sexe Il serait donc important que les sociologues f ministes admettent le caract re partiel de leurs analyses de la r alit sociale des femmes M me s il appara t difficile de ne pas se refermer sur un concept
135. ciplinaire d enseignement et de recherches f ministes UQAM Montr al Qu bec um rosian Newsletter Toronto Omario Winnipeg Manitoba Health care for Women 1978 1984 bimensuel Journal of the Schoot of Imernaiional E Nursing Dalhousie University Halifax Nouvelle cosse eal AE IE Quarterly Toronto Ontario 1980 avril 85 Women s News and Feminist a num ros an Ontario Images E oct 1972 bimestriel he 4 6 n s an Nelson Colombie Britannique women Newsletter E Edmonton Alberta Informelles F 1983 1988 56 Bulletin pour ies Franco mm ros an Manitobains Si Bomface Manitoba Informelles F t 1985 trimestriel Fa Bulletin du Centre des femmes Magazine Winnipeg Manitoba Health mothers E 1983 Womer s Health Vancouver Colombie Briannique i Ta Magazine Toronto Orario La presse f ministe canadienne 1970 1990 85 Nom du p riodique nternational Women s 19807 Newsletter E ee Year E Secretariat Ottawa Ontario Isthar E juillet 73 juin irr gulier Women s Resource Centre and Transition House Aldergrove Colombie Britannique Bulletin de l A N FD Association de la femme et du Jurisfemme E F 1980 trimesiniel droit Ottawa Ontario a num ros an Colombie Britannique Labour Studies SES Bulletin of Dept of Political Research Bulletin E Science Carleton University Ottawa Ontario Leftwords E 19817
136. cr s l analyse critique de la couverture de presse d un v nement qui a particuli rement touch et traumatis les femmes Il s agit de la trag die de l cole Polytechnique survenue Montr al le 6 d cembre 1989 et dont chaque ann e l horreur est rappel e par des c r monies comm moratives sur tout le continent nord am ricain En souvenir donc de ces jeunes femmes minoritaires f ministes qui sont mortes pour avoir voulu obtenir une place galitaire dans notre soci t je propose cette analyse du travail social et id ologique des m dias majoritaires En clairage pour inscrire sur papier et dans notre m moire certains v nements qui sont toujours menac s de disparition cet exemple soulignera comment les m dias ne font que fabriquer de l information fiction et pourquoi des presses f ministes comme celles qu on a tudi es font cruellement d faut pour une r elle information dans nos soci t s Femmes et communication nous distancions de notre objet d tude On a tendance croire qu il suffit de formuler le pour et le contre d une proposition ou de juxtaposer les deux c t s de la m daille pour tre neutre Que ce soit dans la pratique journalistique ou dans le travail de recherche cette neutralit n existe pas car ce qu on choisit d tudier ou de publier d pend de la position sociale qu on occupe dans la soci t et d terminera la fa on dont on appr hende un objet d tude o
137. d mocratisation de la vie politique en devenant un contrepoids au pouvoir politique L activit communicationnelle publique et une 192 L information fiction des m dias large discussion critique sur le mode de gestion politique donnent la soci t civile un droit d entr e dans le jeu politique C est ainsi que la R volution fran aise institutionnalisa le r le de l opinion publique et fit passer l espace public n de la soci t civile dans la structure de l tat C est ce moment que l opinion publique au d part per ue comme un moyen de combattre l exercice du pouvoir se d politise et le r le critique de ce nouvel espace public de communication se transforme au d triment d un r le d int gration Le principe de publicit labor par J rgen Habermas a jou un r le essentiel pour la presse m me s il n a pas pes dans les formes du journalisme moderne Il s agit plut t d une influence intellectuelle Ii ne faut pas oublier que la presse fran aise aux dix huiti me et dix neuvi me si cles a pris son essor en int grant dans son criture ce principe Tous les moyens taient bons pour parvenir capter l attention du public et la publicit a jou un r le central dans l histoire des engrenages qui ont amen la presse son stade moderne et industriel Motiv e par ce principe premier de la critique exerc e par un public cultiv et clair la presse se transforme en une presse a politique inst
138. d et avant tout des sujets pluriels Groupes de femmes et presses de groupe La hi rarchie dans la convivialit Le b n volat couteau double tranchant Un march m diatique satur 6 Le f minisme prise de conscience d une identit minoritaire Les grands courants de la pens e f ministe Le f minisme au pluriel Th ories et analyses de Ia division sociale des sexes La probl matique de l action f ministe 263 95 98 100 102 105 108 109 110 114 118 122 125 126 143 145 146 148 150 155 156 159 159 264 Le mouvement de lib ration des femmes mancipation institutionnalisation et radicalisme Le f minisme fran ais d chirure et h g monie d une tendance du MLF Des marguerites la guerre larv e des tendances L anti f minisme de Psych po Le f minisme qu b cois ni th orique ni mouvement Allier la lib ration nationale celle des femmes Le f minisme s apprivoise L affaire des Yvettes L volution en dents de scie de la presse fran aise L volution tranquille de la presse qu b coise 7 L information fiction des m dias De la critique l int gration les mutations de l espace public de communication M diation entre la soci t civile et l tat la presse d opinion L information fiction Le march de dupes des m dias La r alit totalitaire des m dias Journalistes m diateurs ambigus Les salari s du mensonge Un code d ontologique s v re mais inapplicab
139. daction de la publicit de la distribution du num ro de d p t l gal etc Le discours subversif des f ministes 103 souscriptions et les campagnes d abonnement une des caract ristiques de la presse militante et alternative en g n ral Autres th mes qui semblent tre privil gi s par ces publications ce sont ceux que j ai intitul s M L F et culture Le mouvement de lib ration des femmes et le f minisme correspondent sans aucun doute leur vocation premi re puisqu il s agit de parler des actions et initiatives de femmes L encore FMH se d marque des autres puisqu elle rend compte surtout de ce que les femmes de leur M L F d pos font et elle en appelle beaucoup la solidarit de toutes aussi bien pour d fendre les droits ou la vie de Jiang Quing que pour se r volter contre un attentat commis contre les ditions des Fernmes Par contre Histoires d Elles Les P troleuses Les T tes de Pioche et Des Luttes et des Rires de femmes montrent toutes les facettes du mouvement dans son ensemble Les t moignages de f ministes sont surtout remarquer dans La Vie en Rose notamment des interviews de Kate Millet Beno te Groult Simone De Beauvoir Lise Payette Pauline Marois etc m me si ce th me arrive en quatri me position Ce que j ai appel th orie correspond la fois aux th ories d velopp es sur le f minisme et celles qui sont en rapport avec cette conception du monde Pa
140. de Paris IV Sorbonne Paris 1985 477 pages Minaudo Vito Media et lien social Cahiers internationaux de sociologie Paris 1987 Vol LXXXII pp 205 218 244 Bibliographie Pasquali Antonio Faut il comprendre les m dias ou la communication Cultures Unesco Paris 1979 Vol VI n 3 pp 11 29 Possibles Droits de regards sur les m dias Montr al t 1989 Vol 13 n 3 149 pages Ramonet Ignacio M dias soci t s et d mocratie L re du soup on Le Monde diplomatique Paris mai 1991 n 446 pp 11 et 18 Unesco D ontologie de l information dossier sp cial tudes et documents d information Paris 1980 pp 7 47 Van Dijk Teun A Racism and the Press Routledge London and New York 1991 276 pages Van Dijk Teun A Elite Discourse and Racism Sage Publications Newbury Park London 1993 320 pages Veron Elis o Construire l v nement Les m dias et l accident de Three Mile Island Minuit Paris 1981 177 pages C Presse Journalisme et Information Berthiaume Pierre Le journal pi g ou l art de trafiquer l information VLB Montr al 1981 197 pages Geng Jean Marie Information Mystification Le discours d intox pi Paris 1973 215 pages Imbert Patrick L objectivit de la presse Le quatri me pouvoir en otage Hurtubise Cahiers du Qu bec Communication Montr al 1989 211 pages Keable Jacques L information sous influence Comment s en sortir VLB M
141. de production du journal appareil mais bien de reproduction dans le sens de r it rer l id ologie dominante de l espace perspectif Les salari s du mensonge Plusieurs auteurs ont soulign fort judicieusement ce r le id ologique des journalistes notamment Mezioud Ouldamer et R my Ricordeau qui les qualifient de salari s du mensonge Le journalisme comme activit d compos e de l esprit humain apr s avoir t mensonge par int r t ou par r flexe le devient par nature jusqu oublier tout lien conflictuel avec la v rit jusqu se mentir lui m me produit suivant des techniques et par des moyens industriels il se manifeste alors comme activit de esprit humain d compos d lire schizophr nique d une soci t qui a perdu tout sens de la r alit Non seulement il pr side aux v nements en leur accordant l importance qui lui convient et l l id ologie se conjugue parfaitement la n cessit de vendre toujours plus mais il croit tr s fermement qu il fait l actualit au point de pr tendre que sans lui tout retournerait aux t n bres et l obscurantisme d avant la gen se En fait les journalistes vont pouvoir assumer ce r le gr ce leur propre id ologie professionnaliste qui masque leur travail de codage et de mise en spectacle du r el Compos e de cat gories telles que l objectivit la neutralit l impartialit l quilibre etc cette id ologie leur sert de paravent
142. des missions de radio et de t l vision et de leur contenu publicitaire Montr al 1986 F d ration Professionnelle des Journalistes du Qu bec Th r se Janette H l ne et les autres ou la face cach e de l information bilan du colloque du 25 sept 1973 Les femmes et l information Montr al 1981 Gallagher Margaret Image et participation des femmes dans les m dias Unesco Paris 1979 68 pages Gallagher Margaret Images refl t es par les m dias st r otypes Images de la femme dans les m dias Unesco Paris 1980 n 59 bis 103 pages Gallagher Margaret Les femmes et les industries culturelles Les industries culturelles un enjeu pour l avenir rapport de l unesco Paris 1982 pp 67 84 Gallagher Margaret Les femmes et le Nouvel Ordre mondial de l information et de la communication Les cahiers du direct la AN du temps des femmes Tierce ACCT Paris 1985 pp ICREF CRIAW Femmes images mod les Women Images Role models actes du colloque de l ICREF CRIAW Ottawa Automne 1985 300 pages Mattelart Mich le Les femmes et les industries culturelles Unesco Paris 1982 89 pages Penolidis Tina Place et r le de la femme dans les journaux t l vis s Commision des communaut s europ ennes Bruxelles 1984 Smith MaryAnn Y Research Retrospective Feminism and the Media Communication Research Beverly Hills Sage Publications 1982 Vol 9 n 2 pp 145 160 248 Bibliograp
143. des dominants sur les r alit s saisir Les m les m dias comme les d signaient les f ministes dans leurs jonrnaux sont ils devenus des moulins parole du discours majoritaire o les minoritaires et les femmes en particulier n ont qu une parole limit e moins qu ils ne les consid rent que comme les moulins sans paroles L information fiction des m dias semblants de r el avec les r cits des v nements fonction de simulation mais encore ils mettent en place des mod les fonction de mise en sc ne qui finissent par s imprimer dans les repr sentations et les conduites des acteurs sociaux Cette double fonction des m dias renvoie une d finition particuli re de l information m diatique que j appelle l information fiction Pour expliciter ce concept je vais pr senter le statut de l information et la pratique journalistique qui en d coule en m attardant aux mutations de l espace public de communication et au travail id ologique des journalistes N on seulement les m dias d aujourd hui fabriquent des De la critique l int gration les mutations de l espace public de communication Bien souvent on consid re dans nos soci t s occidentales que la presse est un quatri me pouvoir pouvant faire contrepoids aux autres pouvoirs l gislatif ex cutif et judiciaire Mais de quel pouvoir s agit il en fait celui de la presse de l information des journalistes Tant t il fait r f rence au
144. des f ministes dans une revue qui tire 6 000 exemplaires et rejoint peu pr s un milli me de la population du Qu bec Nous t cherons de faire contre courant dans un monde o les communications sont de plus en plus centralis es et uniformis es une presse subjective une presse d opinion Nous ne pr tendons pas cerner la r alit ou lui faire suivre une ligne nous nous contenterons de regarder et de commenter le monde qui nous entoure sans chercher refuge derri re les paravents sacr s de l objectivit et de la repr sentativit De quoi parlent elles En quoi les presses f ministes fran aises et qu b coises sont elles diff rentes de la presse f minine Comment se d marquent elles des autres m dias Bref comment se rendent elles visibles aux lectrices et comment leurs contenus en font ils des presses d opinion Pour apporter une r ponse ces questions j ai tabli une fiche pour chaque num ro de publication privil gi e et confront l ensemble des th mes abord s par chacune afin de pr senter une grille d analyse qui puisse s appliquer aux publications aussi bien fran aises que qu b coises Avant de voir comment ces publications f ministes informent les femmes j aimerai formuler quelques remarques qui permettent de rendre compte de la richesse de ces journaux et des biais que j ai rencontr s pour faire cette analyse th matique Tout d abord il y a deux types de publications Des journaux d
145. dias devient un travail de reproduction id ologique qui non seulement n informe pas mais encore nie aux contestataires l acc s une information avec la communication Le d nigrement d une parole autonome de femmes gr P J aimerais pour conclure voir ce qui s est pass plus pr cis ment avec la trag die de l cole Polytechnique du 6 d cembre 1989 Les m dias ont ils fait preuve une fois de plus d anti f minisme Quelques indices dans leur traitement de l v nement semblent aller dans ce sens m me si le langage des m dias l gard des f ministes se veut plus subtil et moins d nigrant qu il pouvait l tre au d but des ann es 70 et 80 On a vu comment ils ont orchestr leur mascarade en donnant une place anormalement lev e au discours psychologique ce qui leur permettait d occulter la signification sociale et politique d un tel geste Mais ils ont fait plus ils ont r ussi vacuer de leur mise en sc ne l expertise f ministe en mati re de violence masculine tout en accusant les f ministes de r cup rer l v nement Voil par exemple les propos d une chroniqueure r guli re du Devoir sur ce que les 19 C Beauchamp bid pp 207 211 8 tude cit e dans le rapport de l Unesco sur la communication au service des femmes Paris 1985 p 37 L art de la r cup ration des m dias 229 m dias entendent par r cup ration Je me demande aujourd hui alors que les regroupements de femm
146. du commun et de l exclure de la communaut dite normale et d autre part d isoler son geste de le d signer comme exceptionnel et par l de nous rassurer C est ce que Marie Andr e Bertrand souligne en qualifiant les explications donn es de criminologie positiviste op rant autour du paradigme de la personnalit criminelle et de la dangerosit sociale Les protagonistes de ce genre de discours placent dans LE CRIMINEL et lui seul pris individuellement la source des crimes M A Bertrand Analyse criminologique d un meurtre commis dans l enceinte de l universit et des interpr tations que certains groupes choisissent d en donner Sociologie et soci t s Montr al Avril 1990 Vol XXII n 1 p 195 La mascarade institutionnalis e 209 La narration d coration et cloisonnement du fait La narration est le style journalistique par excellence Elle donne au discours m diatique son allure scientifique pouvant se suffire elle m me et faisant ainsi l conomie d un raisonnement v ritablement logique Elle devient un cadre de compr hension plus qu un genre litt raire m me si elle en emprunte les modes de fonctionnement stylistiques On entre ici au coeur de l v nement Les m dias vont commencer par nous raconter l histoire c est dire par remplir les cases des cinq W surtout des quatre premiers On saura tout sur le tueur En voici quelques exemples Le tueur Marc L pine avait r v d
147. du macadam l Association contre les violences faites aux femmes au travail Bulletin de l A V F T et des revues plus litt raires comme Sorci res ou th matiques comme Les Cahiers du GRIF au d part cette revue tait publi e Bruxelles mais a eu une certaine influence en France Depuis 1985 elle est publi e par les ditions Tierce Paris Pour le Qu bec il y a bien s r la diff rence entre le f minisme radical Les T tes de Pioche et le f minisme r formiste R A I F mais aussi la liaison entre les groupes autonomes de femmes Pluri Elles ou Communiqu Elles des associations de 3 C Bertrand Jennings lbid pp 19 21 Lapr carit d une parole de femmes 93 femmes f minines f ministes Femmes d ici ou Le f minisme en revue et des revues litt raires comme Arcade Ensuite viennent celles qui sont le reflet d associations et de centres sp cifiques en relation avec les revendications des femmes comme L Une l Autre Q Mouvement Naissance Renaissance UniversElles Q Solidarit internationale le Se monde les publications du MLAC et du MFPF F Choisir F groupe anim par Gis le Halimi Paris f ministe F Maison des femmes de Paris Interviennent aussi les publications qui couvrent un champ sp cifique d information et de r flexion comme L Autre Parole Q f ministes et chr tiennes et Esclavage F document social sur la traite des femmes et des enfants Enfin la troisi me rame de cette p
148. duits de beaut de psychologie pour assurer sa vie de couple ou pour trouver un mari de mode pour s duire et plaire nos alter ego etc Au contraire l ensemble de ces publications f ministes parlent des droits physiques moraux politiques sociaux et culturels des femmes On y analyse la condition des femmes l int rieur de chaque soci t et ailleurs dans le monde On met en lumi re les actions de certaines femmes pour transformer la structure patriarcale des soci t s On situe le mouvement de lib ration des femmes dans son contexte historique sacial et philosophique On donne des analyses et des interpr tations de l ali nation et de l oppression des femmes sur le plan professionnel affectif et conomique On parle d avortement de contraception de proc s contre le viol de la maternit des relations entre les femmes et les hommes Bref on utilise la presse comme un moyen entre autres de combattre l oppression des femmes et de divulguer des id es f ministes Ce qui fait la force et la richesse de ces presses f ministes ce sont la fois leurs dossiers ensemble de reportages t moignages entrevues br ves critiques etc et la mani re dont elles les abordent Les P troleuses vont s attacher d velopper le th me du travail en y englobant le travail domestique ou m nager des femmes ce qui fut d ailleurs le premier dossier de La Vie en Rose autonome mars avril mai 1981 Un peu plus tard ce magazine f minis
149. e La Revue d en face Paris automne 1982 n 12 1 E Picq Idem pp 25 100 Prise de conscience d une identit minoritaire 167 Nulle part ailleurs les contradictions du f minisme contradictions politiques entre f minisme radical et f minisme socialiste contradictions id ologiques entre f minisme et n o f minitude n ont abouti des d chirements aussi dramatiques Dans ces particularit s du Mouvement fran ais on a l impression d apercevoir les probl mes habituels de la vie politique de ce pays les divisions id ologiques profondes l affrontement dramatis l incapacit se satisfaire longtemps de l imperfection du r el C est donc en 1970 que le M L F fran ais fera publiquement son apparition par un article manifeste publi dans L idiot international Ce n est d ailleurs pas un hasard de voir l mergence de ce mouvement des femmes dans la presse car le d veloppement du M L F sera tr s largement marqu par des relations difficiles avec les m dias traditionnels C est aussi par des actions ponctuelles et radicales que le ML F se manifestera m me si un travail souterrain effectu par d autres groupes dont le FMA F minin Masculin Avenir qui se r unissait depuis 1967 sous l impulsion d Anne Zelinski et qui deviendra plus tard F minisme Marxisme Action et le groupe femmes de VLR Vive la r volution aura sans doute donn les pr misses du M L F F Picq souligne par
150. e la Condition f minine refusait d associer ce geste une r action plus g n ralis e au mouvement f ministe au Qu bec la pr sidente du Conseil du statut de la femme d clarera que c est un geste de fou La psychologie d un tueur isol ne refl tera jamais la psychologie de toute une collectivit Elle admettait toutefois que ce geste est le fruit d une soci t o on apprend aux gens r agir par la violence leurs frustrations la pr sidente du Regroupement provincial des maisons d h bergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale dira que ce geste d ment est symptomatique d un courant antif ministe de notre soct t etc La Presse 8 d cembre p A 7 Mais les m dias iront plus chercher leurs r actions chaud face l v nement qu une v ritable analyse f ministe de la situation car la parole des experts tout comme celle des journalistes doit rester dans le cadre du descriptif du narratif et non de l explicatif Apr s que l ensemble de ces experts nous aura signifi la fa on de comprendre ce qui s est pass sans laisser de place la discordance ou la remise en cause les m dias iront justement chercher l interview choc qui confirmera ces discours Le 9 d cembre la Une des quatre quotidiens montr alais on saura qu une des victimes a tent de raisonner le tueur en s criant nous ne sommes pas des f ministes seulement des femmes qui veulent gagner le
151. e l implosion de la violence terroriste Vice Versa magazine transculturel Montr al mai juin 1990 n 29 p 5 Bibliographie 257 Van Schendel Nicolas Le risque de l autre Vice Versa magazine transculture Montr al mai juin 1990 n 29 pp 40 41 A Couverture de presse de la trag die du 6 d cembre 1989 l cole Polytechnique de Montr al Il s agit de l ensemble des articles recens s pour cette analyse de presse Vu leur nombre 318 il n tait pas possible de faire une entr e pour chaque auteur J ai pr f r les classer par ordre chronologique Le chiffre entre parenth ses c t du nom du quotidien correspond au nombre d articles Montr al Le Devoir 67 7 d cembre 1989 p 1 et 8 8 d cembre pp 1 3 4 5 8 10 9 d cembre pp 1 8 A 3 C 12 11 d cembre pp 1 3 6 8 12 d cembre pp 1 3 9 10 15 d cembre p 7 16 d cembre pp 8 C 2 18 d cembre p 13 20 d cembre p 9 6 janvier 1990 pp 1 A 8 La Presse 143 7 d cembre 1989 8 d cembre pp 1 9 d cembre pp 1 10 d cembre pp 1 A 2 C 1 11 d cembre pp 1 A 2 A3 12 d cembre pp 1 A 2 A 3 13 d cembre p A 3 15 d cembre p l et A 2 16 d cembre pp B 3 B4 B 5 21 d cembre p A 5 24 janvier 1990 p B 3 A 5 A 6 B 1 B 2 B 3 11 B 1 B 2 B 3 Sop DE gt nt gt gt B A4 A 5 A 1 B 2 B 3 The Gazette 78 7 d cembre 1989 pp 1 8 d cemb
152. e 17 octobre par les membres de la Cellule Ch nier Le ler d cembre James Cross sera lib r et les membres de la Cellule lib ration qui l avaient enlev obtiendront un sauf conduit pour Cuba Entre temps le 16 octobre l arm e canadienne entre Montr al c est la promulgation de la Loi des mesures de guerre et des centaines de Qu b cois et de Qu b coises seront arr t s pour complicit ou sympathie avec le FLQ Le 4 janvier 1971 Lise Balcer refuse de t moigner lors du proc s de Paul Rose un des membres de la Cellule Ch nier arr t le 26 d cembre 1970 Elle voulait sensibiliser le public au fait que les femmes n avaient pas le droit d tre jur s Elle sera condamn e pour outrage au tribunal avec sept autres personnes du FLF qui avaient envahi le banc des jur s La loi permettant aux femmes d tre jur lors de proc s sera alors modifi e quelques mois plus tard Cette crise d octobre et ses cons quences sociopolitiques entra nera l lection du Parti Qu b cois en 1976 avec Ren L vesque Mais ironie de l histoire c est le m me premier ministre Robert Bourassa qui avait fait appel l arm e canadienne pour r primer les aspirations l ind pendance des Qu b cois en 1970 et qui l appellera de nouveau l t 1990 pour riposter aux revendications d autonomie des Mohawks OKA dans la banlieue de Montr al La question nationale au Qu bec partir de la fin des ann es 60 fera partie des mouvemen
153. e 1973 les ditions des femmes publie un texte sur la sexualit et le politique l alternative lib rer nos corps ou lib rer l avortement En 1974 des milliers de femmes se mobilisent un peu partout en Europe Des voyages collectifs sont organis s par le MLAC en Hollande et en Angleterre Le film Histoire d A sur l avortement est interdit Pourtant le 26 novembre 1974 s ouvre l Assembl e nationale le d bat sur IVG Interruption volontaire de grossesse Le 17 janvier 1975 est une date importante pour la lib ralisation de l avortement en France La loi Veil du nom de la ministre de la Sant de l poque est promulgu e Elle suspend pour cinq ans l application de l article 317 du code p nal qui consid rait l avortement i10 Le discours subversif des f ministes comme un crime Un d lai de dix semaines apr s la conception est fix pour l IVG mais elle ne doit pas constituer un moyen de r gulation des naissances L IVG ne peut tre pratiqu e que par un m decin et ne peut avoir lieu que dans un tablissement d hospitalisation publique ou un tablissement priv agr Mais l TVG n est pas rembours e par la s curit sociale et est interdite aux mineures et femmes immigr es En mars 1975 des militantes du MLAC occupent le service du professeur L ger l h pital Cochin avec des femmes enceintes qui ont choisi d avorter dans le cadre de la loi Veil D autres luttes locales se d veloppent en provi
154. e d honn tet professionnelle L objectivit comme telle n existe pas mais dans leur jargon professionnaliste ils y substituent une objectivit relative du style il y a des informations plus objectives plus neutres que d autres Cette objectivit relative est d ailleurs int ressante pour cette profession puisqu elle permet non seulement aux organes d information de se comparer entre eux mais aussi aux journalistes eux m mes dans l chelle hi rarchique Un ditorialiste par exemple a la possibilit d tre moins objectif qu un pigiste puisqu il a enfin acquis le droit d crire avec une relative autonomie et surtout a d montr sa capacit rester dans les limites ne pas franchir Pourtant cette objectivit relative ou non est un autre leurre dans la mesure o elle ne reste qu une cat gorie du discours des informateurs et leur permet de l gitimer leur travail Elle devient synonyme de prudence mais aussi de morale de rectitude politique la political correctness car elle est assur ment signifi e par la d ontologie Un code d ontologique s v re mais inapplicable Or le code d ontologique des journalistes pourtant tr s s v re est le plus souvent impossible appliquer en raison de l organisation m me du travail de l information Chacun son niveau est strictement ins r dans une hi rarchie qui s occupe implicitement de la censure Cette censure implicite c est l autocensure dirig e c est
155. e de l organisation des m dias avec au d part une quipe de production et de r alisation de l hebdomadaire liste de permanentes et une s rie de correspondantes en province partir du num ro 45 cette publication va se doter d une fondatrice directrice d une r dactrice en chef d une quipe de r daction et partir du num ro 61 il y aura en plus des r dactrices responsables de chroniques et un r seau de correspondantes l tranger 8 S De Rosa et J Maranda La presse f ministe est diff rente Canadian Woman Studies Les Cahiers de la femme Toronto Vol 11 n 3 1991 p 65 148 Presse alternative presse glamour l inverse l volution de La Vie en Rose me para t symptomatique de cette hi rarchie dans la convivialit plus ou moins recherch e Au d part il y a juste une quipe de production et une liste de collaboratrices Mais au fur et mesure de son volution la transcription dans l Ours ou le cartouche de ce magazine montrera une organisation de plus en plus en plus sophistiqu e partir du num ro 7 septembre octobre 1982 on trouve en plus de l quipe de r daction un comit de lecture et un comit de permanentes partir du num ro 24 mars 1985 il y a des responsables pour l administration la promotion le secr tariat la direction artistique et ce n est qu au num ro 40 novembre 1986 qu appara tra la structure traditionnelle d un m dia avec un conseil d admini
156. e des femmes Panorama de la situation des femmes dans le monde Masp ro La D couverte Bor al Express Paris Montr al 1983 448 pages Partisans Lib ration des femmes ann e z ro dossier th matique Paris Juillet octobre 1970 n 54 55 Num ro r dit par Masp ro en 1972 189 pages Perrot Michelle Recherches sur les femmes et les tudes f ministes dans Godelier Maurice Les sciences de l homme et de la soci t fran aise Analyse et proposition pour une politique nouvelle La documentation fran aise Paris 1982 pp 313 322 Picq Fran oise F minisme mat rialisme radicalisme Revue d en face Tierce Paris 1983 n 13 pp 13 21 Rowbotham Sheila Conscience des femmes monde de l homme Des femmes Paris 1980 dition en anglais en 1976 217 pages Saint Jean Armande Pour en finir avec le patriarcat Primeur opinions Montr al 1983 331 pages Smith Dorothy Women s perspective as a Radical Critique of Sociology Sociological Inquiry 1974 Vol 44 n 1 pp 7 14 Smith Dorothy A Sociology for Women in Sherman J A amp Bock ET Eds The Prim of Sex University of Wisconsin Press 1979 pp 135 187 Bibliographie 251 Smith Dorothy Le parti pris des femmes dans Cohen Yolande Dir Femmes et politique Le Jour Id elles Paris 1981 pp 139 144 Sociologie et soci t s Les femmes dans la sociologie PUM Montr al 1981 Vol XII n 2 157 pages Spend
157. e entre 300 700 exemplaires par num ro Les m res prennent la parole F La Ligue des Femmes Q de 1 000 5 000 Les Cahiers du GRIF F Canadian Woman Studies Les Cahiers de la femme C Marie G ographie Q plus de 10 000 Histoires d Elles F La Parole m t que Q The Womanist C 100 000 et plus Des Femmes en Mouvements F La Gazette des Femmes Q N anmoins toute proportion gard e en regard du bassin de population on est loin des plus de 300 000 exemplaires de Ch telaine Q ou de 1 500 000 de Modes et Travaux F Non seulement on peut parler d audience quasi confidentielle mais encore la p riodicit de ces publications variant sans cesse il est particuli rement difficile de les trouver en kiosque La presse f ministe fran aise 1970 1990 FE parution minin ana Minist re du Travail 3 B D de femmes Les humanoides associ es C G T syndicat Recherches et cultures lesbiennes Bulletin d information dit parla D l gation la condition f minine Bulletin d information des tudes f minines de l Universit d Aix en ctuali Audiovisuel Femmes f i 3 i 1987 nl lt ey z d p 3 5 IERNEEL Bulletin de l AFI Bulletin de A V F T 1986 me La Builetine bisontine t 1979 Bulietin du Cercle Flora Tristan Agence Femmes Information Association contre les violences
158. e f minisme doit travailler en des lieux multiples et laborer des strat gies selon qu on s attaque l imaginaire patriarcal f minisme radical et lesbien au pouvoir des hommes f minisme radical politique et l injustice f minisme r formiste et marxiste On peut dire que le f minisme qu b cois a oeuvr dans chacun de ces domaines Mais ph nom ne trange alors que le mouvement f ministe compte plusieurs f ministes radicales et lesbiennes le f minisme qu b cois est d apparence certaine un f minisme Straight C est en 1985 un f minisme droit d aplomb efficace et tol rant l gard des diff rences qui l animent C est un f minisme sans exc s de paroles sans frasques d vou et comp tent Le f minisme qu b cois est straight parce qu il n est ni th orique ni mouvement Sans masquer les divergences et les contradictions existantes l int rieur du mouvement des femmes au Qu bec notamment les tensions entre les f ministes radicales les f ministes marxistes et les lesbiennes radicales on retrouve les trois courants susmentionn s et leur influence sera plus ou moins marqu e des moments diff rents de l histoire depuis 1970 Empreint d un pragmatisme 19 Nicole Brossard est reconnue comme f ministe radicale lesbienne et a dirig notamment la revue litt raire La Nouvelle Barre du jour 0 N Brossard Un f minisme de pr f rence La Vie en Rose Montr al mars 1985
159. e format plus ou moins tablo d Les P troleuses Histoires d Elles sera pli en deux partir du num ro 7 Les T tes de Pioche des revues ou magazines Des Luttes et des Rires de Femmes La Vie en Rose Des Femmes en Mouvements Hebdo part les P troleuses qui utiliseront comme logo le symbole des femmes avec le slogan elles ont fait de leur jupon un drapeau rouge les deux autres publications fran aises n auront que leur titre pour se d marquer Par contre les publications qu b coises auront chacune une mention particuli re Journal des femmes pour Les T tes de Pioche Bulletin de liaison des groupes autonomes de femmes qui deviendra Tribune d change et de liaison des femmes pour Des Luttes et des Rires de Femmes Le magazine f ministe d actualit partir du num ro 10 pour La Vie en Rose Comme ces publications n ont pas la m me p riodicit la fr quence des th mes abord s doit donc tre modul e surtout pour Des Femmes en Mouvements Hebdo Un premier probl me r soudre est qu il n existe pas comme dans la presse traditionnelle d en t tes de rubriques Ici point de vie Le discours subversif des f ministes 99 conomique soci t ou arts et spectacles Au contraire la mise en forme de l information que dans le jargon journalistique on appelle la mise en page est aussi clat e et mouvante que les structures de ces publications Le plus souvent ce sont les titres des articles qui se
160. e le souligne Colette Beauchamp En information une lecture f ministe de l actualit est d abord Certains de ces p riodiques f ministes d finissaient d ailleurs les m dias masse comme les m dias de domination ou m les m dias Tout au long amp ce livre le mot m dia sera francis un m dia des m dias C Beauchamp Le silence des m dias Remue M nage Montr al 1987 p 258 Ce qui tait en italique dans les citations sera toujours remis en caract re droit Introduction 15 et avant tout quel que soit l aspect trait une lecture de la r alit donc qui n oblit re pas les femmes leur oppression leurs luttes leurs id es leurs pratiques leurs questionnements leurs d marches et ne discr dite pas leur parole Cette lecture se base sur une analyse qui vise transformer leur situation comme celle des enfants et de toute la soci t La lecture f ministe de la r alit d tecte les oppressions quelles qu elles soient Multiplicit mouvance et trir me partir du d but des ann es 70 et jusqu la fin des ann es 80 on assiste donc une v ritable closion de journaux f ministes en France au Qu bec et au Canada C est peut tre d ailleurs Ja difficult que connaissent les mouvements de lib ration des femmes dans ces deux soci t s se faire entendre qui serait l origine de la cr ation et de l explosion des presses f ministes Certaines n ont dur que le
161. e physique et morale latente ou effective omnipr sente qu elles doivent subir D masquer toutes les oppressions que les sciences sociales ont jusque l occult es tels sont les objectifs du f minisme mat rialiste qui trouve que le projet de culture f minine du f minisme de la diff rence est loin d tre subversif et peut m me tre dangereux pour la cause des femmes voire r gressif Comme le note Colette Guillaumin L id e de caract res propres un groupe appuie une croyance toute mythique en l ind pendance des groupes en pr sence en leur existence en soi Comme si les groupes des hommes et des femmes pouvaient exister en soi et pr senter une permanence qui leur permette de se d finir en dehors de leur relation C est l une fa on imaginaire d affirmer l ind pendance du groupe domin de garantir son existence C Guillaumin Question de diff rence Questions f ministes Tierce Paris septembre 1979 n 6 pp 11 et 13 42 Femmes et communication dans l ternit La revendication de la diff rence est l expression du fait qu on est sans d fense et plus qu on ne souhaite pas se d fendre ni en acqu rir les moyens mais qu on demande l estime et l amour En fait cela revient une revendication de la faiblesse Pour les f ministes mat rialistes il n y a pas d identit femme Il n y a qu un genre humain ce sont les rapports sociaux qui nous constituent et notamment les rapports Socia
162. e que les m dias produisent mon avis une fiction partir de fragments empiriques du r el mais qui est cens e leur tre conforme En plus cette production d information ressemble de plus en plus une mascarade au sens propre et figur C est ce que je vais m efforcer de d montrer maintenant et dans les chapitres subs quents 8 Pour les critiques de la th se d Habermas sur cet espace public communication voir notamment B Mi ge La soci t conquise par la communication PUG Grenoble 1989 chap 4 et 5 pp 105 167 1 L Qu r Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Aubier Res Babel Paris 1982 notamment le chapitre V pp 153 175 BOT Qu r Idem p 158 194 L information fiction des m dias Le march de dupes des m dias L information m diatique a t elle encore de nos jours un statut alors que les m dias semblent rendre ce produit de plus en plus fuyant pour qu il ne puisse plus tre v ritablement saisi Lorsque nous parcourons les journaux le matin ou regardons le journal t l vis le soir n avons nous pas l impression qu une information vient en chasser une autre et au besoin en occulter d autres comme pour ne pas nous laisser le temps de comprendre de r fl chir ce que nous croyons tre une information qui dans le jargon journalistique deviendra une nouvelle ou un v nement On se retrouve devant un paysage de pr f rence sombre et violent ma
163. e sociologie des femmes en modifiant et en adaptant les outils d analyse de fa on les rendre op rationnels du point de vue des femmes Mais dans ce cadre les femmes demeuraient encore une variable de l analyse sociologique m me si ces regards ont au moins eu le m rite de sortir les femmes de leur invisibilit et de les r habiliter Voir ce propos l excellente synth se qu en fait la sociologue qu b coise Nicole Laurin dans son article Les femmes dans la sociologie Sociologie et soci t s Montr al Octobre 1981 vol 12 n 2 pp 3 18 Femmes et communication 37 collectivement et individuellement Refusant d tre enferm es dans l ternel mythe f minin de la victime ou de l h ro ne les femmes ont commenc reconstituer leur histoire leur langage leurs formes d change et d organisation leurs propres mod les de carri re etc et ont d voil les luttes de femmes jusqu ici d pourvues d histoire comme par exemple les nourrices les paysannes les ouvri res les religieuses les lesbiennes etc Certaines sociologues f ministes se sont vite rendu compte que les th ories concepts ou m thodologies de la sociologie taient inad quats pour tudier la r alit sociale des femmes Ainsi par exemple les cadres de la sociologie du travail s ils convenaient l analyse des rapports de production dans le contexte d une conomie marchande ne pouvaient pas s appliquer l tude du travai
164. e troisi me type de soci t est celui qui est en train de s instituer Il nous faut donc r fl chir en terme de transition pour d gager les principes universels nouveaux Il semblerait qu la logique de l quivalence de la soci t moderne se substitue la logique de la simulation La m diation symbolique ne consiste plus fabriquer un quivalent au r el au moyen d id es rationnelles mais au contraire elle cr e des simulacres relativement autonomes par rapport au r el et surtout qui donnent figure des strat gies et des mod les de r f rences On retrouve ici la pens e de Jean Baudrillard o l re actuelle de la simulation marque la fin du social Et les m dias semblent tre le support privil gi de cette objectivation de la m diation symbolique Ce que je cherche expliciter c est la double fonction des m dias celle de fabriquer un semblant de r el avec les r cits des v nements et la citation des faits simulation et celle de mettre en place partir de ces simulacres des mod les qui inlassablement r p t s s imprimeront dans les repr sentations et les conduites de la vie sociale Si les m dias construisent des simulacres ceux ci sont mu s en connaissance scientifique gr ce un travail empirique dimension cognitive et ils acqui rent le statut de mod les en raison de leur 5 L Qu r Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Aubier Res Babel Paris 1982
165. echerch e aura du mal se faire reconna tre car si le f minisme suppose une prise de conscience individuelle et collective de notre condition de femmes il n est peut tre pas n cessaire d exiger de chacune une connaissance approfondie de toutes les th ories et actions li es au mouvement des femmes Le tiraillement de cette rel ve entre les discours des f ministes structur s mais fort complexes et ceux des anti f ministes individualistes mais fort pris s actuellement est tr s compr hensible Le mouvement de lib ration des femmes mancipation institufionnalisation et radicalisme N anmoins il est important de comprendre les relations que tisse ce mouvement international de lib ration des femmes avec l volution plus globale de la soci t et d en d gager les grandes caract ristiques pour nos deux soci t s particuli res Plusieurs courants semblent traverser ce mouvement social Tout d abord le courant mancipateur de loin le plus important fait de l obtention de l galit de droit et de fait des femmes l axe essentiel de ses pratiques Au Qu bec on parlera aussi du courant r formiste Il englobe des organisations de femmes mixtes proches des organisations de gauche qui relient la probl matique de l galit des femmes celle de l accession au pouvoir politique et conomique mais aussi toutes les femmes qui la maison tentent d instaurer un nouveau rapport entre les sexes Ensuite le coura
166. ement d une th orie critique de la communication La philosophie de J rgen Habermas est sous tendue par la volont de penser les ambigu t s de la modernit avec d un c t les promesses d mancipation d une sph re publique critique au si cle des Lumi res et de l autre c t les effets d vastateurs d une colonisation du monde v cu Lebenswelt Il pr cise que ce monde v cu construit par les membres d un groupe partir de traditions e probl me de la communication sociale a toujours Je fais r f rence deux ouvrages qui vont se r v ler essentiels pour chapitre J Habermas L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Payot Paris 1978 l re dition en 1962 J Habermas Th orie de l agir communicationnel Tome l Rationalit l agir et rationalisation de la soci t Tome I Pour une critique de la raison fonctionnaliste Fayard L espace du politique Paris 1987 l re dition 1981 52 Communication et lien social culturelles communes est coextensif la soci t Il tente alors de red finir le concept de rationalit en se basant sur une th orie de l argumentation pour en arriver une th orie critique de la soci t o le concept d agir communicationnel en est le principe moteur D embl e il pr cise que La rationalit a moins voir avec la connaissance et la production de savoirs qu avec la fa on dont les s
167. ency Librarian bimestriel Journal p dagogique London Ontario Communiqu elles sept 74 bimestriel 6 000 EF gratuit E Entrelles F sept 79 1981 trimestriel Revue f ministe des femmes de l Outaouais Hull Qu bec EOW News E 1980 News of the Office of Equal Opportunites for Women Ottawa Ontario La presse f ministe canadienne 1970 1990 83 Nom du p riodique Dates de P parution Ex Aequo EF oct 79 mars 85 trimestriel Newsletter of the New Son Nouveau Brunswick l Expressive F 2 mm ro an 1000 500 Bulletin du CEAF Centre d ducation et d action des femmes Montr al Qu b FAES LEAF Expr s 1986 trimestriel Fonds d action et d ducation EP juridique pour les femmes Le f minisme en revue 6 num ros an F femmes du Qu bec Montr al Qu bec Feminist Action juillet 85 e 7num ros an Publication du comit canadien F ministe F d action sur le statui de la femme Toronto Ontario 2 Feminist party of juillet 79 Canada News Nouveiles EF 10 Bulletin de la F d ration des Qu bec Newsletter of Queen s Women s Centre Kingston Ontario Parti f ministe canadien Toronto Ontario 9 Revue d information et de r flexion des femmes B francophanes Ottawa Ontario
168. ennent avec les multiples nonc s th oriques sur la communication et d autre part de voir la distribution de ces nonc s et celle des contenus de communication Dans la m me perspective il me semble n cessaire de poser quelques pr alables pist mologiques concernant la sociologie des femmes Les femmes sujets de la recherche La place des femmes dans la sociologie et surtout la perspective f ministe pour l laboration d une sociologie des femmes para t relativement r cente mais il ne faut pas oublier les travaux de femmes qui furent pionni res tant du f minisme que 7 Y De La Haye Ibid p 183 4 Je pense notamment H Martineau qui a traduit en anglais les oeuvres d Auguste Comte et a publi le premier ouvrage de m thodologie en sciences sociales et d autres tudes sur les femmes ou C Perkins Gilman qui a consacr de nombreux ouvrages th oriques de sociologie et d conomie la situation des femmes et aux conditions de leur mancipation Femmes et communication 35 de la sociologie Si l on consid re la sociologie comme un lieu privil gi pour poursuivre une critique de la soci t il n est pas tonnant de constater que le f minisme comme mouvement social contestataire des ann es 60 s est immisc dans le champ scientifique en particulier dans les sciences sociales Et c est surtout au d but des ann es 70 que des chercheures et universitaires ont commenc expliquer le p
169. ent avoir plus de cr dit aupr s des femmes et de l opinion publique surtout partir 1974 L entr e au pouvoir de certaines femmes ce moment l semble apporte un certain dynamisme au M L F en permettant aux femmes d affiner leurs analyses sur la situation des femmes m me si les diff rentes tendances du M L F jettent un regard critique sur les actions pos es et commencent s entre d chirer 8 J Savigneau La d cennie des f ministes Le Monde dimanche Paris 5 octobre 1980 p 19 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980 1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970 Prise de conscience d une identit minoritaire 181 volution temporelle de la presse f ministe fran aise 0 10 20 30 40 50 Nombre de publications 182 Le f minisme Le nombre de p riodiques qui apparaissent et disparaissent de 1975 1977 s quilibre respectivement 5 4 6 4 3 5 L ann e internationale de la femme et les ann es qui suivent auront permis au f minisme de sortir de l ombre Il tait sans cesse voqu discut m me s il devenait un bon produit qui faisait vendre Et puis un certain nombre de lois m me imparfaites auront t vot es en faveur des femmes Ensuite vient la p riode de la grande effervescence 1977 1979 o la multiplication des p riodiques est spectaculaire 17 nouvelles publications voient Ie jour en 1978 I4 en 1979 Le f minisme se con
170. eproduction scxualit mariage Les conditions et le co t de l in galit L histoire des femmes maternit violence prostitution productions domestiques et conomiques ete biologique au centre de la division sexuelle du travail s Le travail domestique Prise de conscience d une identit minoritaire F minisme mat rialiste Les fondements mat riels de l oppression des femmes Le corps des femmes comme lieu du rapport de l appropriation mat rielle et physique e D velopper une th orie f ministe de l oppression ax e sur le rapport de sexage l appropriation collective et priv e des femmes e Remettre en question le rappott nature culture laborer une histoire de l oppression des femmes e La classe des femmes cn tanl que domin e et appropri e par Ia classe des hommes Les femmes comme mino rilaires Les m canismes producteurs et reproducteurs de l oppression des femmes Les ph nom nes inscrits dans l appropriation dont les manifestations de violence et de contr le social l gard des femmes viol violence conjugale inceste mutilatians sexuelles prostitution pomographie esclavage sexuel etc Probl matique de la division sociale des sexes F minisme lesbien e Le corps des femmes comme marque sociale de l appropriation collective et priv e des femmes L h t rosexualit comme source par excellence de la dontina
171. er Scott et Smoling de leur c t sont acquitt s par la Cour de l Ontario le 8 novembre 1984 Pourtant cette revendication d un droit l avortement libre et gratuit pour toutes semble reculer de plus en plus Quatre partisans de Pro Vie se font lire en mai 1985 au Conseil d administration du CLSC Sainte Th r se au nord de Montr al ce qui aboutit la fermeture du service d avortement de ce CLSC le 22 octobre S en suit une invitation des groupes de femmes et des comit s de la condition f minine au sein des syndicats cr er une Coalition qu b coise pour l avortement Actuellement l Association des m decins pour la vie farouchement anti avortement regroupe le quart des m decins du Qu bec Depuis 1986 ce n est plus l tat mais des individus appartenant des groupes anti avortement comme Pro Vie qui continuent les batailles juridiques Une poursuite a t ainsi intent e contre Macchab e Montr al et contre un m decin et deux CLSC au Saguenay La Coalition qu b coise pour le droit l avortement libre et gratuit CQDALG avec le regroupement des centres de sant des femmes et la FQPN d pose une p tition l Assembl e nationale pour le retrait des poursuites au Saguenay En septembre 1986 paraissent dans les journaux des encarts publicitaires pour l avortement et 2 700 personnes participent cette campagne pour appuyer Le droit de choisir l automne Herbert Marx ministre lib ral de la Justice arr
172. er Dale Men s Studies modified The Impact of Feminism on the Academic Disciplines Pergamon Press Oxford 1981 248 pages B Histoire du f minisme et des droits des femmes en France et au Qu bec Albistur Ma t et Armogathe Daniel Histoire du f minisme fran ais du moyen ge nos jours Des femmes Paris 1977 508 pages Bensadon Ney Les droits de la femme des origines nos jours PUF Que sais je Paris 1980 127 pages Bonhomme Denise Le f minisme en France depuis 1979 Bibliographie labor e en mai 1984 Paris Polycopies 1984 115 ges Bouchardeau Huguette Pas d histoire les femmes Syros Paris 1977 237 pages Boyer Agn s Droits des femmes dans une soci t d hommes dans Paquot Elisabeth Dir Terre des femmes Panorama de la situation des femmes dans le monde Masp ro La D couverte Bor al Express Paris Montr al 1983 pp 47 56 Collectif CLIO L histoire des femmes au Qu bec depuis quatre si cles Quinze id elles Montr al 1982 521 pages Conseil du statut de la femme Pour les Qu b coises galit et ind pendance Editeur officiel du Qu bec Qu bec 1978 335 ges Delphy Christine Lib ration des femmes an dix Questions f ministes Tierce Paris f vrier 1980 n 7 pp 3 13 Dhavernas Odile Droits des femmes pouvoir des hommes Seuil Paris 1978 324 pages Duchen Claire Feminism in France from May 68 to Mitterand Routiledge amp Kegan Paul London
173. erait ce qu on d finit par dimension politique de la communication En effet l activit communicationnelle s tablit dans le but de cr er une communaut intersubjective entre sujets sociaux Ceux ci changent des messages qui ont une composante cognitive mais aussi des m ta messages qui ont une composante normative c est dire qui fixent les cadres pr tendus sinc res et convenables l change Et d apr s Louis Qu r c est gr ce la distanciation que permet le tiers symbolisant que les sujets sociaux peuvent concevoir la totalit sociale laquelle ils appartiennent objectivement Or ce proc s de distanciation de la soci t par rapport elle m me travers lequel elle se rend visible ses membres n appara t pas d tenir la m me valeur heuristique pour les hommes et pour les femmes Nicole Claude Mathieu montre comment le partage des id es et des connaissances entre les classes de sexes est un partage in gal et biais car il d pend avant tout de l application qu on en donne pour les deux classes de sexe Selon l auteure l acc s la connaissance de la soci t n est pas le m me pour les hommes et pour les femmes et renforce le rapport de domination entre les sexes car la connaissance que les femmes peuvent avoir du monde et de la soci t est donn e par les hommes On le verra ult rieurement lors du chapitre sur le travail social des m dias mais l exemple de l information transmise par eux qui
174. ers not increasing Mass killers typically kill more men than women but they usually kill without regard to gender The Globe and Mail 8 d cembre p A 4 des criminologues qui s attacheront nous d montrer que le meurtre de l cole Polytechnique ne correspond pas la tendance des crimes violents contre les femmes au Qu bec Slayings not part of trend analysts say Women are no more victims today than in 1985 The Gazette 9 d cembre p A 3 des juristes qui demanderont des modifications du code criminel pour le contr le des armes feu L acc s aux armes sera plus difficile le solliciteur g n ral promet de Soulign par moi Cette scientificit sera toujours mise de l avant dans le discours des experts comme pour l gitimer leurs points de vue 212 La mascarade institutionnalis e modifier la loi f d rale d s le printemps 90 La loi devra mieux assurer la protection du public affirme le ministre f d ral de la justice La Presse 9 d cembre p A 114 La liste de tous ces sp cialistes en istes ou logues serait trop longue num rer elle ira m me jusqu aux pr tres Les v ques esp rent une prise de conscience sur le ph nom ne de la violence Le Devoir 9 d cembre A 3 R Il est int ressant de noter que certaines femmes choisies avec le label f ministe auront droit de parole surtout parce qu elles agissent titre d expertes Par exemple la ministre d l gu
175. ertaines actions sociales et la mise en public de la communication passait pour ce mouvement social particulier et passe encore par la prise de parole des femmes sur la place publique En fait c est le r le de citoyenne et non seulement celui de cliente que les femmes r clament celui de pouvoir parler en leur nom et pas seulement qu on parle d elles celui de participer activement aux d bats publics politiques sociaux et culturels de nos soci t s Car dans la mise en public de la communication c est non seulement l tat du rapport des forces sociales qui nous est donn voir mais ce sont aussi des attitudes des comportements et des strat gies sociales qui le plus souvent s tablissent sans les femmes ou tout du moins en m prisant leurs aspirations comme nous le verrons plus tard 58 Communication et lien social Malgr les critiques apport es la th orie de agir communicationnel de J rgen Habermas ce concept reste tr s utile pour d finir un point m dian entre un m dia et un mouvement social M me s il est difficile de th matiser la vie sociale sexu e l int rieur d une structure th orique qui justement ne probl matise pas le sexe N anmoins cette discussion th orique m a permis de saisir qu un m dia ne peut pas se comprendre en dehors de sa fonction sociale dans la soci t et r ciproquement que les rapports sociaux peuvent aussi se lire travers le prisme des m dias partir de cet
176. ertaines nommeront diff rentes et ou sp cifiques et surtout elles ont prouv le besoin de participer au processus d information de leur soci t non plus en tant qu objets de l information m diatique mais en tant que sujets Une multitude de publications f ministes ont vu le jour depuis Le torchon br le octobre 1970 t 1973 et Qu b coises Deboutte novembre 1971 mars 1974 respectivement le premier journal du M L F Mouvement de lib ration des femmes en France et du F L F Front de Lib ration des Femmes au Qu bec Il a fallu attendre en France pr s d un si cle pour que resurgisse une multitude de journaux allant des feuilles ron otyp es la presse grand tirage sur papier glac aussi divers vifs et provocants que La femme libre ou La Fronde En effet il n existe pas une presse f ministe fran aise mais un d dale de publications qui naissent et disparaissent au gr du Mouvement de lib ration des femmes Le fil d Ariane est parfois difficile d nouer Pour la France j ai d nombr 142 p riodiques de 1970 1990 Au Qu bec la situation est analogue m me si leur nombre est moindre 49 mais j ai r ussi en inventorier 220 pour le Canada Une des difficult s majeures pour faire l inventaire de ce type de presse est que bien souvent leurs responsables n ont pas jug n cessaire de faire un d p t l gal dans les biblioth ques et qu il est donc difficile de les retrouver Mais cela fai
177. es 2 Communication journalisme information A Th ories de l information et de la communication Beaud Paul La soci t de connivence Media m diations et classes sociales Aubier Res Babel Paris 1984 382 pages Breton Philippe et Proulx Serge L explosion de la communication La naissance d une id ologie La D couverte Bor al sciences et soci t s Paris Montr al 1989 286 pages De La Haye Yves Dissonances Critique de la communication La Pens e sauvage Grenoble 1984 191 pages Delcourt Xavier Sciences de la communication une discipline en formation dans Guillaume Marc Dir L tat des sciences sociales en France La D couverte Paris 1986 pp 426 427 Escarpit Robert Th orie de l information et pratique politique Seuil Panis 1981 219 pages Estivals Robert La communicologie Sch ma et sch matisation dossier les sciences de l information et de la communication Paris 1983 n 19 pp 39 60 Ferry Jean Marc Habermas l thique de la communication PUF recherches politiques Paris 1987 587 pages Fraser Nancy What s Critical about Critical Theory The Case of Habermas and Gender in Benabib Seyla and Cornell Drucilla Eds Feminism as Critique On the Politics of Gender University of Minnesota Press Minneapolis 1987 pp 31 56 Habermas J rgen L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Payot Paris 1978
178. es La fonction politique de ce type de presse se r sumerait elle une fonction tribunitienne Le r le des presses f ministes n est il que de mettre la disposition des femmes un journal qui servirait de tribune une nouvelle couche sociale restreinte cherchant acc der l expression et la reconnaissance dans la soci t se l gitimer par rapport une demande sociale sp cifique Pour le dire autrement les presses f ministes se pr senteraient elles comme soupape de s ret au syst me social S il para t vident que les femmes se sont insurg es contre le d coupage de la r alit produit par les m dias dominants en d cidant de cr er leur propre m dia il n est pas s r que cette conqu te pratique du droit l information avec la communication ait pu engendrer une innovation dans la communication sociale Autrement dit il s agit de v rifier si c est le projet politique que les presses f ministes fran aises et qu b coises portent en elles qui les m ne une impasse strat gique et qui a raison de leur survie D histoires d Elles La Vie en Rose la pr carit d une parole de Femmes partagent aussi bien les Fran aises que les Qu b coises leurs presses f ministes semblent confront es aux m mes probl mes de visibilit et de dur e Il est donc important de commencer par situer ce type de presse dans le temps Pour ce faire j ai repris et actualis la classification que donne Ch
179. es La sous repr sentation des femmes leur portrait comme m re pouse objet sexuel belle fille s duisante qui a depuis la derni re d cennie volu en la Superwoman lib r e mais n anmoins tr s f minine sont autant de ph nom nes sur lesquels on dispose maintenant assez de donn es Ce qui m int resse plut t c est de voir comment les m dias joue un r le capital du point de vue id ologique dans la mesure o leurs pratiques et leurs produits contribuent engendrer l in galit structurelle des femmes dans nos soci t s en m me temps qu ils la confirment C est donc l utilisation de l imagerie culturelle des femmes en tant que groupe social des fins id ologiques et aussi conomiques qui me pr occupe Il ne suffit pas de dire que certaines images de femmes m diatis es peuvent infl chir les perceptions et les comportements des hommes et des femmes dans leurs rapports mutuels il faut aussi voir que ces images en tant que constructions 137 Une chercheure britannique Margaret Gallagher a fait le tour du monde sur les questions de l image et de la participation des femmes dans les m dias dans le cadre d un programme d action et de recherche de l Unesco sur les femmes et la communication programme qui s est d roul en deux tapes la premi re jusqu en 1980 et la deuxi me de 1980 1985 Le rapport final l Unesco intitul la communication au service des femmes publi en 1985 fait tat de 700 entr es
180. es Le choix et le traitement de l information journalistique qu elles ont essay d offrir viennent contredire le pr t penser des m dias bousculer les id es toute faites d voiler une oppression qui existe encore Et si cette voix des femmes repr sentait l autre c t de la m daille tant recherch e par les m dias pourquoi ne pas l utiliser Plus de la moiti de l humanit aurait peut tre ainsi l impression d tre inform e Conclusion P n lope qui pendant vingt ans a attendu son bel Ulysse en tissant le linceul de son beau p re La rte roi d Ithaque et le d faisant la nuit C tait le moyen qu elle avait trouv pour repousser les demandes pressantes des pr tendants qui s taient install s dans le palais du roi et qui la tannaient jour apr s jour pour qu elle se d cide choisir l heureux lu L Odyss e d Hom re en a fait un symbole de la fid lit conjugale Mais selon une autre version posthom rique P n lope aurait fini par prendre conscience de sa condition de femme Ces symboles de patience et de fid lit ne sont ils pas autre chose qu une mani re d guis e de la maintenir dans le carcan de l oppression Un beau jour ni tenant plus elle se r volte et elle c de successivement aux cent vingt neuf pr tendants Quand c der ne veut pas dire consentir dira Nicole Claude Mathieu Mais P n lope finira par tre bannie par son cher et tendre de retour sur l le En faisant cette rec
181. es contre leur oppression et contribuer construire un grand Mouvement des Femmes qui se battent pour leur lib ration Histoires d lles se veut un mensuel politique et imaginaire qui durera le temps de 23 num ros de mars 1977 avril 1980 Ce journal appartiendrait la tendance d finie comme les luttes f ministes Elles constatent que nulle part dans la presse nous n avons l initiative Histoires d Elles est n d une volont de construire un lieu o les femmes puissent faire entendre une parole autonome Nous avons cr er une autre actualit qui nous soit propre partir des histoires individuelles et collectives des femmes Des histoires qui sont toutes des morceaux d une lutte unique de subversion de l ordre patriarcal Mais toutes ces histoires parpill es ne prennent leur v ritable sens et toute leur force qu en apparaissant dans leur addition et leur unit essentielle Nous voudrions que ce journal serve cette addition Des femmes en Mouvements Hebdo FMH est l hebdomadaire de la tendance psychanalyse et politique commun ment appel e Psych po et il para tra de novembre 1979 l t 1982 101 num ros Ce magazine veut cr er un lieu pour s informer sans les vitres et les filtres de tous les ismes Un Hebdo geste pour arracher nos corps l emprise patriarcale notre information aux professionnels de la falsification journalistique l criture aux professionnels de l
182. es diff rences fondamentales entre le M L F fran ais et le mouvement des femmes au Qu bec le droit de dire son mot sur les choses et le monde la volont de s immiscer dans les affaires publiques de la cit la n cessit de contrecarrer les orientations sociales et politiques de toute soci t bref le droit d tre inform e pour comprendre la soci t actuelle y prendre sa place et agir en v ritable sujet social restent leurs points communs M me si le f minisme a eu pendant un certain temps droit de cit dans la presse f minine par exemple actuellement les probl mes de la condition des femmes dans ces soci t s sont de moins en moins voqu s l exception d v nements dits marquants c est dire que les m dias jugent bon de couvrir Alors que la presse f minine s int resse aux femmes et les confine dans des images de femme lib r e ou de Superwoman les presses 16 M Lamont Les rapports politiques au sein du mouvement des femmes au Qu bec Politique Montr al hiver 1984 n 5 p 87 Cette auteure met en vidence les intersections entre le champ f minin et le champ f ministe au sein du mouvement des femmes au Qu bec en pr cisant les secteurs o les divers regroupements de femmes sont le plus actifs 7 Je pense notamment en France aux pages femmes dans Marie Claire et au Qu bec celles dans Ch telaine 180 Le f minisme f ministes semblent refuser ce syst me d images
183. es enfoncent le clou coups de communiqu s sur la violence faite aux femmes alors que les journalistes du sexe fort haussent les paules en n y voyant que le geste isol d un d traqu je me demande si effectivement il n y a pas la guerre une guerre larv e 9 d cembre p C 12 et Je pense Marc L pine pour ne pas entendre le concert r cup rateur des discours qui m lent tout Rambo la t l vision la violence faite aux femmes la pornographie l avortement et l talage des armes feu dans les vitrines 16 d cembre p C 12 En fait les m dias ont reproch aux f ministes d avoir pris la parole en tenant un discours discordant celui qu ils ont tenu pendant cette couverture Mais qu entend on par r cup ration Dans l argumentation politique il s agit de d tourner de son sens et d annexer quelque chose une action ou un mouvement d opinion ou quelqu un groupe ou individu autonome l origine R sumons bri vement ce qui s est pass un individu un homme de 25 ans a tu de sang froid les balles de son semi automatique taient dirig es vers la t te des tudiantes point du corps difficile atteindre ce qui suppose un tir s r et pr cis 14 tudiantes de l cole Polytechnique de l Universit de Montr al cole d ing nieurs qui reste encore un fief masculin comme le diront les m dias en a bless 13 en changeant syst matiquement d tages et s est suicid Son acte tait non seulement p
184. es et organisationnelles que suppose toute entreprise de presse Il faut surtout acqu rir une l gitimit de parole une place parmi la concurrence m diatique Or le fonctionnement interne des presses f ministes structures mouvantes absence de statut juridique collectives refus de la hi rarchie b n volat des pigistes etc finit par essouffler les productrices et conduit la disparition de ces publications Il en est de m me pour leur rapport au march conomique de l information le budget de fonctionnement est difficile peu ou pas de subventions abonnements r duits rapport douloureux la publicit le tirage faible la distribution le plus souvent parall le etc Par ailleurs une tude comparative de ce type de presse dans deux soci t s distinctes me parait importante pour saisir les rapports entre un m dia sa soci t et un mouvement social particulier et pour ne pas isoler ce type de presse dans le seul paradigme presse femmes f minisme Si globalement les presses f ministes fran aises et qu b coises sont d termin es par les rapports entre dominants et domin es du syst me patriarcal existant dans ces deux soci t s occidentales elles effectuent conjointement un travail social sur la soci t dans la mesure o elles participent au processus global d institution et de destitution du rapport de forces sociales Elles tentent de d coder les m taphores et les mythes dans 20 Introduction le
185. es et qu b coises Tout d abord la p riodicit irr guli re mensuel bimestriel trimestriel et la variation du nombre de pages qui n assurent pas une tr s bonne visibilit de ces publications en kiosque ensuite le tirage en moyenne assez faible et enfin la publicit commerciale inexistante pour ces publications sauf pour La Vie en Rose et FMH l ensembie de ces caract ristiques les positionne de fa on plus ou moins marginale sur le march m diatique Par exemple la publicit commerciale m me si l on voit qu elle tait assez importante pour certaines publications comme La Vie en Rose ne repr sente pas une source de revenus suffisante pour survivre d autant plus que ces publications refusent la publicit sexiste Le budget de fonctionnement de ces publications est faible les subventions ne donnent qu un tiers des revenus au maximum quand elle existent et les ventes en kiosque ne sont pas assez importantes Restent les abonnements qui sont leur principale source de revenus M me si les salaires sont faibles les d penses pour une entreprise de presse comme les co ts de production Martine D Amours De quoi La Vie en Rose est elle morte La Gazette des femmes Qu bec septembre octobre 1988 p 22 Lise Moisan tait une des fondatrices de La Vie en Rose et pour les derniers num ros la directrice g n rale March conomique de l information des publications fran aises cholsies Nom des Dates de d
186. es institutions Le rapport Bird va tre consid r comme une v ritable bombe moins cause de ces recommandations m me si certaines sont particuli rement audacieuses pour l poque que par le fait que toutes les associations f minines de l poque vont se mettre en branle pour y r pondre C est la naissance d un nouveau f minisme r formiste qui apr s les longues ann es pour l obtention du droit de vote va conna tre un regain d intensit surtout partir de 1972 et jusqu au d but des ann es 80 Mais durant les trois ann es suivantes c est surtout le f minisme radical du fait de l influence pr pond rante des Am ricaines comme Kate Millett qui va tre sur le devant de la sc ne publique faisant clater la r volte des femmes Le 28 novembre 1969 200 femmes s encha nent et d filent la nuit pour protester contre le r glement anti manifestation vot par l administration Drapeau dans le but de contrer le mouvement de contestation Montr al 165 femmes seront incarc r es 30 d entre elles se regroupent ensuite et fondent le FLF Front de lib ration des femmes en janvier 1970 Ces femmes sont issues de la gauche qu b coise Elles ont milit au RIN Rassemblement pour l ind pendance nationale au PSQ Parti socialiste du Qu bec au FLP Front de lib ration populaire des comit s de citoyens ou des syndicats D ailleurs le sigle FLF n est pas sans rappeler le FLQ Front de lib ration du Qu bec
187. es trois quatre cinq et six les emb ches taient nombreuses Tout d abord les th mes abord s par ces presses f ministes les positionnent dans le champ m diatique comme des presses d opinion Mais dans leurs Journaux on ne retrouve pas les S sang sexe et sport des m dias dominants On y parle plut t des r voltes contre le viol et les femmes battues des prises de position pour un avortement libre et gratuit une sant plus humaine des initiatives de femmes dans tous les domaines de la culture une solidant internationale et des luttes pour une politique qui reconna t l galit des hommes et des femmes tant professionnelle que personnelle N anmoins leur discours crit et visuel est virulent provocant de l ordre du pamphlet Car il ne faut pas l oublier les presses f ministes fran aises et qu b coises du moins les six publications que j ai analys es sont la source m me d un f minisme pluriel Au fur et mesure qu elles prosp rent le f minisme se constitue et au fur et mesure qu elles disparaissent le f minisme se destitue C est aussi la conclusion laquelle arrive Laure Adler en parlant des journaux f ministes fran ais de 1830 la r volution de 18487 Pendant vingt ans continfiment inlassablement des dizaines de femmes bourgeoises et prol taires vont se battre en crivant en tant que femmes et pour les femmes Il n y avait plus des femmes qui individuellement se battaient m
188. esquisserai un portrait succinct des f minismes fran ais et qu b cois qui bien qu ils s apparentent cette vision sp cifique du monde qu est le f minisme n en d tiennent pas moins des particularit s significatives dans leurs soci t s respectives Enfin je proposerai des l ments d explication pour comprendre l volution des presses f ministes fran aises et qu b coises tout en me r f rant la fonction politique qu elles semblent avoir voulu assumer A fin de mieux saisir la nature et le sens des d bats qui ont 156 Le f minisme Les grands courants de la pens e f ministe Plusieurs ouvrages ont analys l volution de la pens e f ministe en France et aux tats Unis en se basant sur les courants de la pens e politique occidentale ou sur les grandes coles de pens e comme le marxisme l existentialisme le structuralisme et le freudisme Pour ma part j ai d cid de reprendre la classification offerte par deux sociologues qu b coises Francine Descarries B langer et Shirley Roy parce qu elle int gre les probl matiques du f minisme occidental en g n ral qu elle propose une d marche comparative des divers courants de la pens e f ministe ce qui est fondamental pour l analyse du corpus et enfin parce qu elle sugg re une lecture intrins que et non r actionnelle de l volution de cette pens e ce qui correspond l effort de cette recherche de partir du point de vue des femmes
189. est arr t pour la premi re fois car sa pratique d avortement est consid r e comme ill gale Pourtant en janvier 1972 le Centre des femmes de Montr al met sur pied une clinique d avortement et devient en septembre membre de la FQPN F d ration du Qu bec pour le planning des naissances Un premier manifeste pour une politique de planification des naissances sera publi au m me moment et le Centre de planning familial du Qu bec sort son 100 femmes devant l avortement comme en France C est en 1973 que commence le harc lement de la police et de la justice vis vis des centres de femmes et des m decins Le 21 janvier le Centre des femmes de Montr al est perquisitionn par la S ret du Qu bec et le local est vid de tous ses dossiers En juillet on arr te le m decin Yvan Macchab e pour pratique ill gale d avortements D but ao t d bute le premier proc s de Morgentaler Il d clare avoir pratiqu plus de 5 000 avortements mais plaide non coupable C est alors que se cr e le premier Comit de d fense Morgentaler l appel de la FCALA Le 15 d cembre ce comit se scinde pour former le Comit de lutte pour l avortement libre et gratuit D autres m decins sont arr t s en 1974 et Morgentaler finit par tre acquitt plusieurs reprises m me si en avril 1974 la Cour d appel du Qu bec le condamne Plus dramatique encore la Cour supr me du Canada le d clare coupable le 25 mars 1975 Tout de suite
190. et lien social s par s de s impliquer dans un rapport collectif en fonction de leurs relations communes avec ce tiers Comme il le souligne Ce complexe constitue la symbolique l aide de laquelle les sujets sociaux trouvent acc s au r el construisent leur identit et leur communaut acqui rent la capacit de penser et d agir se constituent en acteurs historiques Dans cette perspective historique l information ne trouve plus son sens dans une op ration de codage et de d codage mais bien plus dans la mise en rapport d un nonc et du syst me de r f rences tiers symbolisant par le r cepteur L information n est donc pas porteuse de sens en elle m me car le sens n est donn que dans un contexte pr cis d activit communicationnelle m me s il ne faut pas exclure la possibilit de m diations techniques Un des principaux apports de la m diation symbolique dans la communication instituante est donc de r introduire le caract re actif et responsable des r cepteurs sujets ce qui a t longtemps escamot dans le paradigme empiriste de la communication N anmoins les rapports de domination qui sont inscrits m me cet espace fictif qu est le tiers symbolisant ne sont pas pour autant gomm s En effet ce tiers symbolisant est produit et construit dans la dynamique des rapports de forces sociales existants dans nos soci t s occidentales Or il me semble important de d finir la place des femmes dans ce
191. exemple l action d un petit groupe politique qui allie r flexion th orique et pratique militante f vrier 1970 d bat la MJC de Villiers Le Bel participation la conf rence d Oxford voyage en Hollande en mai 1970 contacts avec les Dolle Mina Ce groupe rencontre FMA qui deviendra non mixte et auquel s adjoint un autre groupe ph m re Les oreilles vertes Parmi les actions les plus marquantes on peut mentionner entre autres le meeting mouvement de Vincennes la manifestation l Arc de Triomphe o une dizaine de femmes d pos rent en signe de solidarit avec les Am ricaines en gr ve une gerbe pour la femme inconnue du soldat 26 ao t 1970 l action devant la prison de la Petite Roquette o des femmes s encha n rent 12 E Picq Ibid p 50 1 M Wittig G Wittig M Rothenburg M Stephenson Combat pour la Lib ration de la femmes L idiot international Paris mai 1970 n 6 Initialement le titre de cet article qui servira de catalyseur pour ja lutte des femmes tait Pour un mouvement de lib ration des femmes mais a t transform par la r daction du journal sans consultation des auteures Voir note 1 de l article de L Kandel Journaux en mouvement la presse f ministe aujourd hui Questions f ministes Tierce Paris f vrier 1980 n 7 p 16 1 E Picq Ibid pp 26 28 168 Le f minisme symboliquement pour signifier leur inscription en tant que femmes dans la lu
192. faites aux femmes au travail Besan on E 8 il Centre de recherche de r flexion et d information f ministe dition de Marsalle des Femmes en Mouvements Psych po Lesbiennes f ministes ELLE g OLETE PERR E Bulletin du CR1F automne 82 Mouvements Bulletin des Lesbiennes d but 1976 re f ministes fin 1977 Bulletin d information du juin 83 mars 86 service de documentation avril 86 avril 88 Minist re des Droits de la femme e D l gation la Condition f minine e Secr tariat d tat charg des droits des femmes Les Cahiers du f minisme nov 75 Rss Les Cahiers de Colette 1978 1985 f ministe 3 num ros CFDT Ma maud FDT gazine irr guli mensuel menud Ligue communiste r volutionnaire Lutte de classes St Sauveur en Puisaye Revue th matique avec Fran oise Collin Bruxelles Paris d Tierce Documentation femmes E l A CFDT syndicat La cause des Femmes Association de Gis le Halimi Centre national d information sur les droits des femmes C N IL D F Minist re des Droits de La femme nl ie 86 74 La presse f ministe fran aise 1970 1990 parution C OD LF Femmes d c 75 7 Centre d oncntation de documentation et d information des femmes Marsaille Col re mai 78 janv 80 irr guli re Libertaire anarchiste 3 num ros Coordination nouvelle Organe de li
193. fant va na tre je sais qu il est de moi puisqu il est le fruit produit de mon travail Les hommes par contre ont une incertitude de la paternit sont s par s de la continuit temporelle et historique De plus pour cette auteure il n est pas n cessaire d avoir eu un enfant pour avoir une conscience reproductive car elle se transmet culturellement Tout en essayant de ne pas privil gier le caract re biologique de la reproduction Mary O Brien affirme la diff renciation de l exp rience reproductrice due l appartenance de sexe De leur c t Luce Irigaray et Julia Kristeva explorent la psychanalyse et le langage pour d finir la sp cificit f minine Pour Luce Irigaray les sp cificit s f minines sont directement issues du corps alors que pour Julia Kristeva le f minin et le 2 Voir ce propos le tableau sur la probl matique de la division sociale des sexes pp M O Brien La dialectique de la reproduction Remue M nage Montr al 1987 t re dition en 1981 i 38 L Irigaray Ce sexe qui n en est pas un Minuit Paris 1977 et thique d la diff rence Minuit Paris 1984 2 J Kristeva Polylogue Seuil Paris 1977 Femmes et communication 41 masculin se dissocient des sexes biologiques Toutes deux sont d accord pour dire que le v ritable f minin se situe hors de toute repr sentation patriarcale et est donc toujours refoul Il faut non seulement d noncer le phal
194. feint d avoir ce qu il n a pas savoir un indice de v rit et de r alit La r alit totalitaire des m dias Les m dias ne pouvant embrasser l ensemble de la r alit qui nous entoure ils vont donc en choisir quelques l ments qu ils mettront en sc ne comme au th tre en produisant une fiction Mais le probl me avec l information m diatique c est que cette fiction pr tend tre fid le LA R ALIT et se l gitime gr ce au traitement scientifique le travail journalistique dont elle est le produit En effet cette information fiction transmise par les m dias se veut exhaustive objective et autosuffisante Il s agit pour les m dias non seulement de mettre en perspective la soci t dans laquelle vivent les sujets sociaux afin qu ils puissent la saisir et la conna tre mais encore d organiser le monde comme une totalit coh rente parfaitement ma tris e et harmonis e La fiction ainsi produite ne se veut pas une partie de la r alit une voie rationnelle d organisation du r el ou le r sultat normalis d une construction n goci e mais le R EL TOTAL Pourtant le caract re fictif de l information n est pas gratuit il est signifiant Il produit un sens non pas en nous renseignant sur ce que sont les r alit s du monde mais en permettant de placer celles ci dans un sch ma id ologique pr construit comme un patron de v tement 2 Y De La Haye Journalisme mode d emploi Des mani res d crire
195. g n ralement on a un ensemble de mots faisant directement r f rence l oppression des femmes On d nonce la soci t patriarcale on s insurge contre le sexisme le pouvoir des m les les phallocrates les institutions r actionnaires on rejette la femme alibi le corps objet on parle de mensuelle de menstruation on cherche les bons tuyaux les bonnes adresses les bonnes m thodes on veut briser les cha nes d crans d occultation de passivit de silence qui entourent l avortement on refuse d tre des criminelles des hypocrites des humili es on r cuse la chasse aux sorci res les brutes civilis es on ne veut plus des pieds coinc s dans l trier sans mots dire etc Si l ensemble de ces publications utilise un m me langage pour d noncer une r alit des femmes les avortements clandestins leurs cons quences avec un ton plus ou moins doctrinaire selon l appartenance une tendance ou une autre du M L F pour la France et l avancement des luttes pour le Qu bec elles adoptent aussi des techniques similaires avec des variantes pour lutter contre Le discours subversif des f ministes 119 l oppression des femmes Par exemple une des techniques consiste r pondre au m pris par le m pris notamment par l inversion des connotations Ainsi le mot femme souvent charg de connotations m ptisantes par les hommes nana dame bonne femme m m re n nette etc deviendra dans la bouche des f
196. ges C Mouvement de lib ration et luttes des femmes en France et au Qu bec Backhouse Constance et Flaherty David H Challenging Times The Women s Movement in Canada and the United States McGill Queen s University Press Montr al amp Kingston 1992 326 pages Bernheim Cathy Pertubation ma soeur naissance d un mouvement des femmes 1970 1972 Seuil Paris 1983 182 pages Bouchardeau Huguette O en est le mouvement aujourd hui conomie et humanisme Paris novembre d cembre 1978 n 244 pp 4 8 Brodeur Violette et Als Le mouvement des femmes au Qu bec tude des groupes montr alais et nationaux Centre de formation populaire Montr al 1982 100 pages Collectif Manifeste des femmes Qu b coises l tincelle Montr al 1971 Collectif du mouvement pour les luttes f ministes Chronique d une imposture Du mouvement de Lib ration des femmes une marque commerciale L Association du Mouvement pour les luttes f ministes Pans 1981 128 pages Bibliographie 253 Coquille Sylvie Naissance du Mouvement de lib ration des femmes 1970 1973 m moire de ma trise en histoire Universit de Paris X Paris 1982 Descarries B langer Francine et Roy Shirley Le mouvement des femmes et ses courants de pens e essai de typologie ICREF CRIAW Documents Papers Ottawa mars 1988 40 pages Dhavernas Marie Jo et Als Le mouvement de lib ration des femmes et la loi en France Femmes droit et ju
197. ges Mouillaud Maurice Le syst me des journaux Th orie et m thode pour l analyse de presse Langages Paris septembre1968 n 11 pp 17 41 Mouillaud Maurice Grammaire et id ologie du titre de journal Mots Paris 1982 n 4 pp 69 91 Resources for Feminist Research Documentation pour la recherche f ministe Women and Language Femme et langage OISE Press Toronto novembre d cembre 1984 86 pages Spender Dale Man made language Routledge amp Kegan London Boston 1985 250 pages Yaguello Marina Les mots et les femmes Payot Paris 1978 202 es Yaguello Marina Alice au pays du langage Pour comprendre la linguistique Seuil Paris 1981 215 pages Table des mati res D dicace Remerciements Introduction Qu est ce que les presses f ministes Multiplicit mouvance et trir me R inscrire la dynamique sociale au coeur de l analyse des m dias L impasse strat gique des presses f ministes en France et au Qu bec Iris contre Herm s la r sistance des minoritaires 1 Femmes et communication La fin de la communication Le faux consensus des SIC Pour en finir avec le sch ma lin aire E M R Mise en perspective historique des S I C 11 13 15 17 18 20 23 26 29 31 262 viter de r duire le journal sa seule valeur marchande 33 Les femmes sujets de la recherche 34 Agir plut t que r agir 36 Combattre l androcentrisme de la sociologie 38 Se d tacher de
198. gher Idem p 72 10 T Penolidis Place et r le de la femme dans les journaux t l vis s Commission des communaut s europ ennes Bruxelles 1984 tude cit e dans le rapport de l Unesco sur La commission au service des femmes Unesco Paris 1985 IS s agit des pays o des tudes plus r centes ont t r alis es sur la question de la femme en tant qu objet d actualit 162 Cette information est mentionn e dans L No l l intol rance Pour une probl matique g n rale Bor al Montr al 1989 p 39 Elle est confirm e par C Beauchamp Le silence des m dias Remue M nage Montr al 1987 pp 181 182 qui pr cise Au journal t l vis 88 des sp cialistes 83 des t moins et 70 des gens interview s dans la rue sont des hommes la radio aux bulletins de nouvelles comme aux autres missions d information c est du pareil au m me 226 L art de la r cup ration des m dias radiodiffusion et des t l communications canadiennes r v le que les femmes ne font partie que de 21 des personnes interview es aux nouvelles t l vis es et qu elles le sont titre de non sp cialistes Comme le pr cise Lise No l propos des m dias aux tats Unis L information est contr l e par des hommes blancs anglo saxons et protestants issus des classes moyennes et sup rieures La majeure partie de l attention des m dias crits et audiovisuels va d ailleurs aux personnes connues les domin
199. herche sur les presses f ministes fran aises et qu b coises et en vous livrant le fruit de ces r flexions j ai eu l impression que mon travail ressemblait la toile de P n lope Au fur et mesure que la recherche avan ait des id es nouvelles apparaissaient des contradictions surgissaient Les femmes qui ont publi ces journaux multiples et mouvants tissant tout au long de ces vingt ans un r seau de solidarit avec d autres femmes refaisant la face du monde et luttant pour am liorer cette moiti de ciel si souvent assombrie par tant de maux sont elles aussi autant de P n lopes pass es et futures C est gr ce ces f ministes qui n ont pas h sit crier haut et fort leurs aspirations leurs douleurs et parfois aussi leur joie de vivre que l information m diatique ne sera plus jamais ce qu elle est Bien s r j guise de conclusion j aimerai vous parler un peu de 236 Conclusion ces presses f ministes n auront pas r ussi survivre mais peut tre auront elles subrepticement jet le trouble dans nos t tes si mal inform es Peut tre auront elles r ussi innover dans la communication sociale en conqu rant pendant un certain temps le droit l information avec et non sans la communication Car ce qu elles voulaient faire c tait assumer la fonction politique des m dias Le pari tait risqu mais certaines s y sont lanc es corps et me parfois Comme on l a vu dans les chapitr
200. herches f ministes et les mouvements politiques des femmes En effet comme toute autre sociologie critique la sociologie des femmes ne se contente pas de d crire les ph nom nes sociaux elle prend parti car elle est directement int ress e par ce qu elle produit savoir comment am liorer la condition des femmes dans nos soci t s patriarcales La grande force de la recherche f ministe r side sans aucun doute dans cette conscience qu elle a des enjeux sociaux et politiques du mouvement auquel elle est li e S il est vrai que le temps o la r volte et la subjectivit des femmes faisait fonction de th orie o la recherche f ministe s appr ciait moins par la rigueur de ses m thodes que par ies finalit s qu elle s assigna t si ce temps semble tre r volu il n emp che que les sociologues f ministes ne doivent pas perdre de vue cet engagement mancipatoire qui est la fois d analyser les formes de l oppression des femmes et de contrer les forces qui s opposent au processus d mancipation des femmes Plus que tout autre courant critique r cent la sociologie des femmes est certainement celui qui s est montr le plus soucieux de lier th orie et pratique Mais si la sociologie des femmes tente d laborer une sociologie de la lib ration des femmes il n est pas toujours facile de conserver une distance critique entre sa personne et le mouvement ou la th orie qu on pouse Ce va et vient entre la th orie et la pratique
201. heureux et tout fait injustifi qu on accuse les survivants les gar ons notamment de n avoir pas fait preuve de courage en s en prenant directement l assassin La Presse 8 d cembre p A 4 Le go t de la violence l agressivit ont des fondements biologiques N aime pas la violence qui veut De nombreux travaux scientifiques ont montr l importance de la g n tique donc de la biochimie de nos cellules c r brales et secondairement celles de nos glandes endocrines dans nos comportements C est indiscutable Le Devoir 12 d cembre p 9 propos d une p diatre It s important to exorcise the fear I would be worried if someone who saw what happened had no reaction at all a psychology professor at the University of Montreal said She predicted that many students especially young women will suffer from insomnia nightmares and depression The Globe and Mail 8 d cembre p A 5 L exp rience am ricaine enseigne que les victimes et t moins d actes meurtriers doivent tenter le plus possible de retourner rapidement leurs activit s normales dans a mesure o ils peuvent fonctionner Le Devoir 11 d cembre p 3 propos de trois experts am ricains partir de leur exp rience de traitement de victimes d actes irrationnels commis par des tueurs Viendra ensuite une panoplie de scientifiques tels des anthropologues qui expliqueront que les meurtres de masse mass murders n ont pas augment Mass murd
202. hie Unesco Les femmes et la communication volution de la recherche et de l action La communication au service des femmes rapport sur les programmes d action et de recherche 1980 1985 Paris 1985 pp 28 67 4 F minisme et mouvement social droits et luttes des femmes avortement A Th ories du f minisme Andersen Margaret Thinking about Women Sociological and Feminist Perspectives Mac Millan New York 1983 334 pages Barrett Mich le et McIntosch Mary Women s Oppression today Problems in Marxist Feminist Analysis Verso Editions and NLB London 1980 269 pages Battagliola Fran oise et Combes Dani le Historicit et dynamique des rapports sociaux de sexe ATP Femmes Paris septembre 1986 256 pages Brossard Nicole Un f minisme de pr f rence La Vie en Rose Montr al mars 1985 n 24 p 29 Chaperon Sylvie Femme objet non identifi Analyse pist mologique du f minisme Les Temps modernes Paris 1987 n 487 pp 85 95 D Eaubonne Fran oise Le f minisme ou la mort P Horay Femmes en mouvement Paris 1974 274 pages Delamont S The Sociology of Women Allen and Unwin London 1980 244 pages Delphy Dupont Christine L ennemi principal Partisans Masp ro Paris 1970 pp 112 139 Delphy Christine Un f minisme mat nialiste est possible Nouvelles Questions f ministes Paris 1982 Vol 4 pp 51 85 Dhavernas Odile F minisme et institutions une enqu te a
203. i cette publication d aller chercher des femmes diff rentes celles qui reconnaissent Donalda et celles qui veulent en savoir plus long sur ce dossier relativement provocant en 1981 L ensemble de la derni re Une pourrait s apparenter la Une d un magazine f minin ne serait ce que par le papier glac et les titres cl s accrocheurs Mais le photomontage de la sucette de b b qui doit apporter la lumi re ou Presse alternative presse glamour 145 l lectrochoc donne le ton encore provocateur de cette publication qui de ce fait demeure alternative dans le champ m diatique Pour ce qui est de Des femmes en Mouvements Hebdo il y a peu de changement du premier au dernier num ro La couverture sur papier glac le sigle des femmes les montages photos de la trace des femmes pour la premi re Une et de la lune m re pour la derni re Une marquent mon avis cette oscillation entre presse alternative et presse glamour N anmoins ici le nous des femmes para t tre un nous exclusif Il est la fois implicite femmes toutes et surtout il repr sente ce moi elles c est dire ce moi les femmes du M LF tendance Psych po qui revient une amplification du Je sans englober les destinataires Il semble donc que les presses f ministes fran aises et qu b coises adoptent soit une forme de lisibilit alternative soit une autre plus traditionnelle style glamour de la
204. i rement Si les femmes sont conscientes de leur position de domin es dans la communication sociale elles ne peuvent pas partager en termes d galit et de r ciprocit les normes et les r gles qui les lient aux autres sujets sociaux Ce syst me de valeurs ces modes de repr sentations du social ces r gles ne sont pas des choix ou des rep res pour les femmes ils leur sont impos s Il est donc important de souligner le caract re in gal de la place des hommes et des femmes dans la communication sociale car cela va induire la dimension politique de la communication instituante Dimension politique On peut situer la dimension politique de la communication dans le processus de constitution du tiers symbolisant Or la constitution de ce tiers est l enjeu des luttes entre les forces sociales qui veulent s approprier la l gitimit de sa d finition Comme les interactions entre les sujets sociaux communicants passent par cet espace perspectif qui donne le sens de leurs messages les actes de communication incorporent fondamentalement la dimension de domination Il est en effet totalement erron de consid rer la communication comme un simple change r ciproque entre partenaires quivalents Stuart Hall par exemple montre que pendant toute p riode sociohistorique donn e il existe un syst me dominant de valeurs et de repr sentations Ce syst me est dans un processus de constitution destitution du rapport de forces dans
205. iat d tat Ontario Conseil canadien consultatif sur Te statut de la femme Ottawa Ontario Centre d information et de r f rence pour femmes Bulletin de l ICRAF CRIAW Newsletter GF Bulletin de ressources Resource Bulletin F E Bulletin du CCCSF CACSW Newsletter EF Bulletin du CIRF WIRF Newsletter EN Bulletin Newsieller 1973 1972 1 B TEIT 4 Institut Simone De Beauvoir i 4 Institut Simone De Universit Concordia Montr al Beauvoir E F Qu bec 19807 1981 Woman s Conference Institute Magapaper Toronto Ontario the Business and E 1980 7 Canadian Federatian of Professional Woman Business and Professional Women s Clubs Ottawa Ori Calgary Status of Women Action Commitice Calgary Alberia Canadian Abortion Rights Action League Toronto Calgary Women s 1975 1981 Newspaper E CARAL Newsletter E print 85 7 TE Zi g 2 8 CASAC Newsletter ACCCY Bulletin EF 1975 7 3 num ros an Association canadienne des centres contre Le violi Tenace Colambie Brita Department of History Ottawa Simone Fraser University Vancouver Ontario B C Journal for academic political and feminist community about feminist ethics Concordia University Montr al Qu bec i Canadian Committee on 19807 juillet 84 semestriel Canadian Journal of 1986 1988 3 num ros an Femin
206. ications que j ai choisies Puisqu elles ont toutes disparu il m a t impossible de v rifier certaines donn es notamment le salaire des r dactrices le b n volat des 146 Presse alternative presse glamour correspondantes etc Mais ayant eu l occasion d tre correspondante au Nouveau Brunswick pour La Vie en Rose et ayant collabor Femmes d action autre revue f ministe canadienne s adressant aux femmes francophones vivant en milieu minoritaire je suis en mesure de fournir quelques interpr tations des donn es recueillies dans les six publications choisies La hi rarchie dans la convivialit En g n ral ces publications ont des structures organisationnelles assez mouvantes Le collectif de femmes est le mode d organisation le plus r pandu mais il ne sera pas toujours mentionn comme tel Les P troleuses n en font pas mention m me si l ensemble de leurs articles sont sign s par des femmes avec seulement le pr nom ou le nom d un groupe de femmes d un arrondissement parisien Par contre Les T tes de Pioche vont le souligner et j ai remarqu que leur collectif s est peu transform dans le temps On retrouve peu pr s les m mes r dactrices du premier au dernier num ro Histoires d Elles va parler d une quipe dont la liste se modifiera au cours des ann es et aura une directrice de publication tir e au sort pour l ann e 79 jusqu la fin Des Luttes et des Rires de Femmes aura un co
207. ient majeur est que si vivre en dominant n est pas conna tre l oppression vivre en opprim e est peut tre encore moins conna tre avoir la pleine connaissance de la domination et l oppression Il existe galement un autre aspect de la communication que l on peut inscrire dans la dimension politique C est la fonction de cr ation du lien social et de l identit sociale qui permettent aux sujets sociaux de se reconna tre comme positionn s dans un syst me social donn Cette fonction est primordiale pour saisir le r le des presses f ministes fran aises et qu b coises dans la constitution d une identit femme Mais elle fait aussi r f rence ce qu on appelle plus g n ralement la fonction phatique des m dias c est dire celle d instaurer un contact une relation entre interlocuteurs dans la quotidiennet et de servir de point d ancrage C est d ailleurs le nom qu on donne aux pr sentateurs des journaux t l vis s aux tats Unis anchor man Mais m me si la fonction des m dias se retrouve dans le lien social elle n en d limite pas moins les cadres de r f rence des d bats les d finitions permises et finit par codifier le rapport de forces sociales Dimension m diatique La dimension m diatique de la communication d coule de sa dimension symbolique et est minemment li e la fonction sociopolitique de l activit communicationnelle Selon Louis Qu r le tiers symbolisant op re une distan
208. impossible sans mandat et sans statut le pamphlet joue sur la dichotomie v rit imposture dans un refus englobant un adversaire dont le mensonge est maximis sans nuance Contrairement la pol mique dont le discours adverse doit tre r fut dans un champ clos o s affrontent h ros et imposteur ou la satire qui repr sente la rh torique du m pris o l nonciateur d tient la v rit et le monopole du bon sens le pamphlet lui nous donne l image d une conscience solitaire courageuse et t m raire face un groupe qui lui a vol ses mots Dans le type de discours f ministe il y M Angenot La parole pamphl taire Typologie des discours modernes Payot Paris 1982 M Angenot Idem p 39 122 Le discours subversif des f ministes a un peu de la pol mique les femmes revendiquent un droit que les hommes ne veulent pas leur accorder un peu de la satire le m pris des hommes en g n ral et le bon sens des cliniques d orthog nie par exemple o les femmes pratiquent des avortements autrement et un peu du pamphlet elles se battent seules contre les institutions Les mots qu on a vol s au pamphl taire sont justice libert v rit et le langage que celui ci utilisera sera hyperbolique Louange la sororit des femmes ou injure mise en tutelle de nos corps pouvoir et arbitraire m dical proche du despotisme le pamphlet pr suppose un affrontement des id es avec une rh torique de l argume
209. institutionnalise dans les r les de salari et de consommateur de client et de citoyen Ces r les pr cis ment sont les cibles de la protestation L action alternative s rige contre le travail professionnel instrumentalis par la 4 J Habermas Th orie de l agir communicationnel Fayard l espace du politique Paris 1987 tome II pp 435 436 Communication et lien social 55 d pendance du profit contre la mobilisation de la force de travail en d pendance du march contre la pression de la concurrence et du rendement qui exerce ses effets jusque dans l cole l mentaire En fin de compte ces formes de protestation refusent les d finitions de la citoyennet et les pratiques inv t r es consistant imposer ses int r ts rationnellement en vue des fins atteindre Disjonction entre le monde v cu et la communication Qu en est il des m dias de masse et de la culture dans cette disjonction entre syst me et monde v cu Pour lui ils participent l ambivalence du processus de modernisation de nos soci t s D une part en canalisant les flux de communication dans un r seau centralis ils renforcent l efficacit des contr les sociaux mais d autre part cette forme d autorit sociale reste pr caire car les structures de communication renferment en elles m mes le contrepoids d un potentiel d mancipation C est ce dernier point qui est au centre de ma probl matique de recherche sur le
210. ion des tudes chez la Women s Network janv f v 70 7 7 Women s Liberation Committee Newsletter E Ottawa Omario childcare education Toronto Nom du p riodique e mars 76 m g El E gratuit Canada Ottawa Omario Women in Trades E 1980 bime WITA Winnipeg Maritoba Association Newsletter Women s Bureau i Newsletter E of Canada Toronto Ontario Women s Education des sept 1982 trimestriel 1000 Journal du CCPEF CCLOW Femmes EIF Congr s canadien de femme Toronto Ontario News E Vancouver B C the Women s Place irr gulier Newsletter on self help Newsletter E Ontario An Unifying Periodical for Women s Activities and Problems Toronto Orario Newsletter of Women s Cenire York University Downsview Ontario News on YWCA Affaires Winnipeg Manitoba Women Speaking E York Women s Centre Newsletter E 92 D Histoires d Elles la Vie en Rose Pour la France je me suis fi e l valuation donn e par Chantal Bertrand Jennings et celle donn e parfois par les journaux eux m mes En fait aucune de ces publications n a t contr l e par l O J D Office des journaux et de la diffusion ce qui explique que quelquefois je n ai pas pu disposer de chiffre Pour le Canada et le Qu bec la situation est encore pire Ni The Canadian Periodical Publisher s Association ni l Alternative P
211. ion et une th orie globale de la communication qui ne soit plus bas e sur une juxtaposition de th ories partielles Faisant appel entre autres la psychosociologie Bateson Watzlawick la s miologie structurale L vi Strauss la cybern tique Moles etc les S I C vont la plupart du temps repr senter la communication par un sch ma plus ou moins complexe selon les auteurs La communication appara t alors comme une m canique bien r gul e o l on ne fait r f rence qu l identit de l mission ou de la r ception o l on fait intervenir dans le mod le des 1 P Beaud La soci t de connivence Media m diations et classes sociales Aubier Res Babel Paris 1984 Y De La Haye Dissonances Critique de la communication La Pens e sauvage Grenoble 1984 L Qu r Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne Aubier Res Babel Paris 1982 L Sfez Critique de la communication Seuil Paris 1988 30 Femmes et communication concepts r gulateurs comme l hom ostasie le feed back visant r duire les carts entre le but atteindre et les r sultats obtenus En fait les tudes en S I C sont le plus souvent per ues comme des objets d information o il s agit de r duire par le biais d une logique formelle des faits dont le mode d existence est dialectique Cela revient expulser du champ d observation les ph nom nes qui d rangent la combinaison habituelle d un
212. ionnalisme vont diluer dans le temps pour recommencer huit ans plus tard avec Tchernobyl En fait les v nements sociaux ne sont pas des objets qu on peut trouver tout faits quelque part dans la r alit mais ils existent dans la mesure o les m dias les fa onnent quelque peu En d finitif les m dias qu on appelle tort informatifs sont plut t le lieu o les soci t s industrielles produisent le r el sous couvert BTE Veron Construire l v nement Les m dias et l incident de Three Mile Island Minuit Paris 1981 L information fiction des m dias 195 d objectivit La couverture de la guerre du Golfe est un des multiples exemples de leur travail Machines produire un semblant de s r nit attentifs la port e qui r gle leur travail de d coupage plus qu la m lodie jou e ou bien norme machine fabriquer du vent les d finitions des m dias ne manquent pas pour appuyer la th se que leur information a compl tement perdu sa valeur heuristique En fait l information m diatique ne se situe pas dans le domaine du vrai mais dans celui du vraisemblable c est dire d une supposition de v rit s d un semblant de propositions qui ne peuvent jamais tre v rifi es ou contr l es par les destinataires que nous sommes Ce r el qu elle institue est le produit d un montage C est un simulacre non pas seulement parce qu il est fabriqu de toutes pi ces mais aussi parce qu il
213. is continuellement balay et nettoy de ses scories Les m dias rendent ils compte de la r alit des choses et du monde Peuvent ils ou veulent ils le faire que nous ne les croyons plus car le d coupage de la r alit qu ils nous offrent en est un de l ordre de l hypocrisie et du mensonge un v ritable march de dupes L actualit devient une course au spectacle l information une suite de pr f rence ingouvernable de r cits l v nement une construction Eliseo Veron a montr dans son tude sur l accident de la centrale nucl aire Three Mile Island aux tats Unis comment les m dias ont cr et fa onn un v nement partir d une donn e r elle en soi la panne d un r acteur le 28 mars 1979 mais qui est devenu le pr texte une surench re de contradictions ambigu t s confusions et une dramatisation excessive sans pour autant nous informer sur ce que ce genre d accident peut avoir comme cons quences long terme sur l environnement ou sur le r le de l nergie nucl aire etc Quels furent les r sultats de la commission d enqu te que le gouvernement am ricain accul a t oblig de mettre en place Comment les normes de s curit dans les centrales nucl aires ont elles t renforc es Quelles mesures ont t prises pour que cela ne se reproduise plus Autant de questions que les m dias plus pr occup s exag rer le danger cr er artificiellement la peur jouer dans le sensat
214. is plut t dans le sens d une rupture d une exception Les faits divers ne sont ils pas justement de l exceptionnel paradoxalement st r otyp Alors que nous vivons dans un monde o les faits se propagent de plus en plus vite en tout point de la plan te le journal t l vis de 20 heures sur Antenne 2 ne soufflera mot de l v nement de Montr al ni le 6 ou le 7 d cembre seulement partir du 8 d cembre 1989 Pour qu une nouvelle devienne un v nement et qu elle m rite d tre couverte il faut qu elle soit importante Or la notion d importance dans la pratique journalistique suit des lois bien pr cises qui n ont plus grand chose voir avec l thique professionnelle des journalistes La loi de la proximit 18 IE s agit de la deuxi me cha ne de t l vision fran aise et ce d ploiement de nouvelles est consid r comme un des plus cout s par les Fran ais La mascarade institutionnalis e 203 d abord plus le fait couvrir est proche de nous g ographiquement plus on va en parler la loi du mort km ensuite pr s de 40 morts et 400 bless s Bogota le m me jour valent plus cher que 14 mortes et 13 bless es Montr al Ces deux facteurs vont sans doute faire en sorte que la trag die l cole Polytechnique ne se verra pas accorder Paris le statut d v nement aussi rapidement qu Montr al On verra d ailleurs qu elle restera au stade de nouvelle de l autre c t de l Oc an Couvrir l
215. ise avant tout ce genre de collectif que Les T tes de Pioche appelleront d ailleurs collective c est une absence plus ou moins marqu e de hi rarchie dans la production Mais comme le notent Suzanne De Rosa et Jeanne Maranda Les f ministes ont faire face plus d un probl me Par exemple la question de la responsabilit du contr le des d cisions prendre vis vis du contenu et du financement etc Du fait que nous soyons impliqu es plus avec notre coeur qu avec le d sir de profit il nous faut chercher et appliquer des techniques d administration qui vont rendre compte de la r alit du monde des femmes Tout est inventer Le collectif permet une approche qui tend viter les conflits inh rents la structure hi rarchique et donne aux travailleuses un sentiment d appartenance tant responsables du contenu de la revue du journal elles ont int r t en respecter la suite logique pour le fond si elles veulent garder l int r t des lectrices long terme En pratique c est l id e d un certain consensus et d une solidarit des femmes autour de la production de la publication qui est mise de l avant Un peu comme donner son accord pour d fendre la cause des femmes comme elles disent et tenter d instaurer une autre forme d organisation d une entreprise de presse si tant est qu elles consid rent leur publication comme une entreprise FMH par contre va se situer dans la mouvance traditionnell
216. ist Ethics E La presse f ministe canadienne 1970 1990 81 CE l parution Canadian Housewives 1980 1981 Newsletier for autonomous Register Newsletier E groups of Housewives NE Willowdale Ontario Commission canadienne des us avril 65 s mensuel Congress Women s Bureau Newsletter E droits de la personne Ottawa Canadian Newsletter or mai 72 3 num rus an Research on Women Recherches sur la femme bulletin E F Ontario mo e Religion Newsletter E Saskatchewan Canadian Woman aul 1978 trimestriel 3 500 Magazine f ministe national Studies Les Cahiers de 5000 York University Toronto la femme E F Oniario s appelait Canadian Women Studies au d but CARDWO Newsletter NE Committee for the E Advancemert of the Rights of Domestic Workers Vancouver ae ss et Colombie Britannique RS i iaia Canadian Human Rights Commission Newsletter CCDP Bulletin E F Canadian Journal of Women and the Law Revue juridique la femme etle droit E F Camdian Labour Revue juridique pour les femmes Ottawa Ontario Ontario institute for studies in Education OISE Toronto Ontario community Fredericton Nouveau Brunswick Canadian Association for Women in Science Toronto Periodical for the New Brunswick Womens Ss B a E D B us
217. ist Theory and Communication Studies Communication Gordon and Breach Science Publishers S A 1986 pp 1 18 B M dialogie Beauchamp Colette Le silence des m dias Les femmes les hommes et l information Remue m nage Montr al 1987 281 pages El Yamani Myriame La construction m diatique du Bronx de Montr al dans D Meintel V Pich D Juteau et S Fortin eds Le quartier C te des Neiges Montr al Les interfaces de la pluriethnicit L Harmattan Paris Montr al pp 29 52 El Yamani Myriame De la gaffe politique l exclusion le marquage du nous et du eux travers les discours et strat gies m diatiques de l affaire Parizeau au Qu bec dans Fall Kadi dir Les convergences culturelles dans les soci t s pluriethniques Montr al Chicoutimi Presses de l Universit du Qu bec C lat 1996 pp 189 217 Hall Stuart Culture the Media and the ideological effect in CURRAN J et als Mass Communication and Society Arnold Editions London 1977 pp 315 348 Hall Stuart et al Culture Media Language Hutchison London 1980 l Julien Claude Des politiques malades de leur culture Le Monde diplomatique Panis juin1987 pp 13 20 22 Mattelart Armand et Mich le Penser les m dias La D couverte Paris 1986 263 pages Mauduit Jean tendue et limites de la contribution des m dias la f minisation de la soci t fran aise Th se de doctorat d tat CELSA Universit
218. istre d l gu e la Condition f minine la pr sidente du Conseil du statut de la femme l Association des femmes dipl m es des universit s la F d ration des femmes du Qu bec la F d ration des infirmi res et infirmiers du Qu bec La Centrale de l enseignement du Qu bec La F d ration des travailleurs et travailleuses du Qu bec l Association nationale des tudiants et tudiantes du Qu bec etc et m me le Collectif masculin contre le sexisme J en oublie s rement mais ce choix n est pas fortuit de la part des m dias Ainsi les associations de femmes qui travaillent quotidiennement avec la violence des hommes comme le Regroupement qu b cois des centres d aide et de lutte contre les agressions caract re sexuel ou le Regroupement provincial des maisons d h bergement ne se verront accorder pratiquement aucun interview Seule la teneur de leurs 232 L art de lar cup ration des m dias communiqu s communs sera reproduite ou bien quelques pages seront offertes pour des opinions surtout des lettres Le masquage de la r cup ration La signature des articles est un acte d appropriation de ce qui est nonc et cette forme de marquage permet aussi toutes sortes de masquage Le tableau ci dessous montre bien que les femmes et les f ministes ont encore du chemin faire pour avoir le droit de signer dans nos m dias La signature des agences de presse sous entend par exemple que l op ration de synth se
219. ives de femmes en liaison avec le mouvement de lib ration des femmes dont elles sont l armature La deuxi me rang e est compos e par ce que je nomme une presse de r flexion f ministe c est dire un lieu de r flexion id ologique et th orique sur les M L F et les grands th mes f ministes Et la troisi me rang e forme ce que je d signe comme une presse de f minisme institutionnel c est dire les journaux qui manent entre autres du minist re des Droits de la femme en France devenu Secr tariat d tat charg de la condition f minine puis D l gation la condition f minine aupr s du minist re des Affaires sociales et au Qu bec du Conseil du statut de la femme Il s agit respectivement de Citoyennes part enti re F et de La Gazette des Femmes QY Il est d ailleurs int ressant de noter que les femmes ont peu investi le champ m diatique des radios ou t l visions Signalons quelques initiatives en France Radio Femmes Clermont Ferrand Radio Pipelette Lyon Radio Mille et Une Toulouse et Les Afin d viter les r p titions et de faciliter la lecture les sigles suivants seront utilis s C pour Canada F pour France M pour Montr al P pour Paris et Q pour Qu bec Introduction 17 Nanas radioteuses Paris Au Qu bec c est surtout la vid o et le documentaire qui ont canalis les nergies des femmes Le Srudio D de l O N F Office national du film f tait en 1990 son quinzi me
220. l chec du r f rendum aurait apport un certain ressac mais c est sans 18 C est aussi en 1980 que sera adopt ela loi pour favoriser la perception des pensions alimentaires que le code civil sera modifi avec une r forme du droit de la famille notamment sur le fait que la femme mari e doit soulign par moi dor navant conserver son nom de naissance et aussi que la femme au foyer est consid r e comme collaboratrice de son conjoint en regard du R gime des rentes du Qu bec Prise de conscience d une identit minoritaire 187 doute l qu intervient le pragmatisme des Qu b coises somme toutes aussi nord am ricaines C est aussi partir de ce moment l qu intervient le d bat sur la constitution canadienne qui sera rapatri e au pays en 1982 et m me si le Parti qu b cois reste au pouvoir les femmes consacrent nouveau leur nergie au f minisme Une r forme du droit de la famille sera adopt e par la loi 89 de 1980 qui consacrera l galit des poux entre autres dans la gestion des biens de la famille et de l ducation des enfants De plus cette loi permet la transmission du nom de la m re du p re ou des deux aux enfants La quatri me p riode 1981 1987 la plus longue avec une remont e importante en 1984 marque donc un nouvel lan pour la presse f ministe qu b coise Quatre nouveaux p riodiques voient le jour en 1981 dont Za Vie en Rose qui aura profond ment marqu le panorama de
221. l juin 1983 pp 45 67 Marie H l ne Avortement et sexualit Les P troleuses Paris octobre 1976 n 6 pp 5 6 Le Nouvel Observateur Manifeste des 343 Paris 5 avril 1971 n 331 pp 17 19 Mouvement fran ais pour le planning familial Les interruptions de grossesse Tierce Paris 1979 167 pages Mouvement fran ais pour le planning familial Contraception et avortement le droit des femmes Tierce Paris 1979 245 pages Mouvement fran ais pour le planning familial D une r volte une lutte 25 ans d histoire du Planning familial Tierce Paris 1982 506 pages Paris Ginette L avortement un geste sacr Nuit Blanche Montr al 1990 300 pages Les P troleuses Laissez nous vivre Paris n O pp 7 8 256 Bibliographie Les P troleuses Avortement contraception Paris d cembre 1976 n 7 pp 17 23 RAIF Avortement la maternit obligatoire juin juillet 1990 Qu bec n 119 120 pp 50 70 Les T tes de Pioche Communiqu du Comit de lutte pour l avortement Montr al 1976 n 7 pp 5 et 8 Les T tes de Pioche Manifeste des femmes du Qu bec pour l avortement libre et gratuit Montr al mars 1977 Vol 2 n 1 P 3 Le Torchon br le Avortement contraception sexualit r formisme Paris 1970 n 5 La Vie en Rose L avortement en 1982 Montr al mars avril mai 1982 n 5 pp 4 5 et 17 38 5 La trag die de l cole polytechnique de
222. l Literary Review Paris NEDER Le Temps des femmes II mai 79 1983 Premier journel du MLE gt ne Ta z n 0 n 6 6num ros Visuelles f r80janv 81 irr guli re Femmes de l audio visuel Bulletin du Cerde Dimitiev Lyon Vlasta avr 85 1987 wimestriet 10000 Lesbiennes Les Yeux ouverts f v g4 1986 irr guii re 7 _ Femmesmaghr ines j Newsletter of the Manitoba Action Committee on the Status of Women Manitoba Bulletin de la Direction g n rale de la condition f minine du N B Fredericton Nouveau Brunswick Montr al Qu bec Bulletin d information d un Regroupement des groupes de femmes de l Outaouais Hull Qu bec Revue nationale et internationale pour les lesbiennes Montr al Qu Revue litt raire th matique sur l cnture des femmes Montr al Qu bec Newsletter by and far Northem Women WERA Women s Equal Rights Association Colombie Briannig Women studies Journal Journal d tudes sur la femme Universitaire Halifax Nouvelle cosse F ministes et chr tiennes Montr al Qu bec gallery Toronto Ontario Feminist Magazine Edmonton Alberta Feminist Quartely to give women a voice Ottawa Omario un 2 About Women E 1977 sept 847 Newsletter of the Women s Manitoba Nouveau Brunswick Action E F semestriel gratuit janv 67 1 gulier Amazones d hier
223. l domestique et m nager des femmes En s inspirant du courant de la sociologie critique elles ont tent de mettre en vidence et de reformuler les notions de production de forces de travail de r mun ration etc pour y inclure ce type de travail particulier des femmes Certaines ont travaill la remise en cause de la stratification sociale vue par les fonctionnalistes et d autres ont montr les interconnexions entre capitalisme et patriarcat pour y introduire les fonctions des femmes et leur mode d int gration conomique et politique Contrairement au premier axe de recherche cette d marche critique aura eu pour effet de miner le discours sociologique dominant et de r v ler de nouveaux champs de recherche savoir par exemple le patriarcat comme syst me social la violence contre les femmes comme fondement de la r gulation sociale la division sexuelle du travail comme constitutive de la division sociale du travail l articulation production reproduction etc Mais comme le fait remarquer Nicole Laurin Cette f minisation des concepts et des th ories dont le mode de production patriarcal le sexage la politique du sexe sont des prototypes est l quivalent de la reprise perdue des couturi res En effet m me si l irruption dans le champ th orique de tels concepts a plus ou moins effrit les th ories marxistes et fonctionnalistes du mode de production de nos soci t s il n est pas s r que le discours sociol
224. la citation est un instrument capital de signification parce qu elle permet de donner la parole de la camoufler de la tenir distance Surtout cette technique journalistique d joue constamment les tentatives d assignation claire des nonc s et d responsabilise mon avis les journalistes Yves De La mascarade institutionnalis e 215 La Haye dans son franc parler habituel nous sugg re quatre usages sociaux de la citation La citation reprise C est celle qui se pr sente sans guillemets qui fonctionne plus aux dires qu aux faits aux discours plus qu l enqu te C est le cas des milliers de petites informations ins r es dans notre histoire qui permettent aux journalistes de reprendre leur compte les opinions d autrui comme par exemple The author of the Montreal massacre used a semi automatic rifle but that is only one deadly part of the arsenal turned daily against women The Globe and Mail 8 d cembre p A 6 La citation pincette Par opposition la pr c dente celle ci d finit les plus grands d calages entre l metteur citant et l metteur cit Elle correspond en fait aux communiqu s de presse qui construit entre les deux metteurs un cran de protection et d limite sans quivoque l en dehors C est en g n ral ce genre de citation qu on retrouve dans les chroniques en bref des journaux Dans cette couverture de presse ce sont surtout les journaux francophones qui vont l utili
225. la m re de toutes les bacchantes qui revit en nous Cette analyse du discours f ministe partir du th me privil gi de l avortement ainsi que l analyse th matique des publications a permis de voir que les presses d expression f ministe dans ces deux soci t s sont des presses militantes et alternatives divulguant un discours id ologique de gauche parfois de l ordre du pamphlet qui permet aux femmes d tre conscientes et conscientis es sur leur condition c est dire d appr hender leur position d opprim es dans le rapport social de sexe Est ce dire qu une fois que ce discours a t entendu il n a pas plus de raison d tre et que donc ce type de presse est vou dispara tre Il semble que d autres facteurs entrent en ligne de compte pour saisir pourquoi ce type de presse est politique et ne peut pas survivre C est ce qu on va voir maintenant en tudiant tout d abord la mani re dont les presses f ministes fran aises et qu b coises se donnent regarder et appr cier ensuite leur fonctionnement interne et organisationnel et enfin leur rapport au march conomique m diatique F D Eaubonne Idem pp 10 et 24 Presse alternative presse glamour le point modal qui d finit en g n ral la visibilit des journaux sur le march m diatique Y a t il justement une strat gie d finie de la part des presses f ministes ou une absence de strat gie Comment certaines se d ma
226. la mise sur pied du CAVV Centre d aide aux victimes de viol en 1975 la cr ation de refuges pour les femmes battues au cours de 1977 la cr ation d un centre d accueil pour les jeunes femmes enceintes lisabeth House en 1978 la constitution d un Regroupement des maisons d h bergement pour femmes en difficult fin 1978 la formation de la Collective de Montr al du Notamment Action femmes service t l phonique d assistance aux femmes pour toute la province et Consult Action service d animation coordination et de consultation pour les groupes de femmes Prise de conscience d une identit minoritaire 177 Mouvement contre le viol MCV en juin 1979 d o sortira le projet du Th tre exp rimental des femmes la cr ation de deux maisons d dition f ministes les ditions de la pleine lune en 1975 et les ditions du Remue M nage en 1976 la mise sur pied de centres de documentation Centre de documentation f ministe en 1975 le CRI des femmes en 1978 et Relais Femmes en 1980 la mise sur pied de cours l universit sur la condition f minine UQAM 1972 U de M 1980 Institut Simone De Beauvoir Concordia 1978 l ouverture de la Maison des femmes de Montr al en 1977 lieu de rencontre et d changes qui fermera en juin 1978 la librairie des femmes d ici en 1975 qui deviendra par la suite l Aube pine puis l Essentielle la mise sur pied du R seau Vid o de Femmes en 1978 et de la galerie Powerhouse e
227. la presse f ministe qu b coise Les f minismes r formiste et institutionnel poursuivent leurs actions et en 1981 l galit entre les sexes en emploi sera reconnue dans la fonction publique avec des programmes de redressement d emploi pour les femmes En 1983 la loi sur le cin ma interdit la projection en public de tout film pornographique de type Hard ou Hot Core c est dire encourageant la violence sexuelle et en 1984 une loi modifiant la Charte de la ville de Montr al pr voit de r glementer l talage d imprim s et d objets rotiques notamment aux fins de la protection de la jeunesse Il est int ressant aussi de noter que les quatre revues qui mergeront en 1984 font r f rence aux diverses pr occupations des Qu b coises et surtout montrent comment les diff rences d interpr tation du f minisme arrivent cohabiter Une v ritable amie s adresse aux femmes d un certain ge sous forme de bulletin ron otyp Marie G ographie de la ville de Qu bec veut interroger le f minisme et le socialisme Treize s adressent aux lesbiennes radicales et l Une l Autre propose une r flexion sur la sant et la maternit alternative le mouvement naissance renaissance partir de 1987 on voit s amorcer un l ger d clin Pourtant c est ce moment l que choisit La Parole m t que pour d marrer Mais peut tre cette publication correspond elle au nouveau visage du Qu bec actuel en tout cas aux probl mes qui y surgis
228. lace relativement importante la cr ation c est dire la fois des textes et po mes fruit d une auteure ou d une lectrice des dessins originaux des photomontages sp cialement bien soign s des caricatures des bandes dessin es etc C est surtout Histoires d Elles qui se montre le plus imaginative dans ce domaine Visuellement la mise en page est particuli rement mouvante et originale les illustrations servant soit d noncer un des aspects de la condition des femmes caricatures soit exprimer ce langage des femmes photomontages et dessins avec des traits caract ristiques de la presse alternative en g n rale comme par exemple des photos en tram pour un texte des sortes de graffiti ou pincettes pour d marquer un article etc Par contre l humour fait cruellement d faut C est sur les questions de mode que le ton est le plus sarcastique Histoires d Elles lance son num ro z ro avec un tr s beau reportage sur le chapeau D autres nous expliquent le bien fond de l pilation ou des petits g teaux la cr me mais en g n ral il y a peu de place pour l amusement ou la distraction Quelques jeux devinettes relatifs un th me particulier dans Des Luttes et des Rires de Femmes et des mots crois s dans La Vie en Rose Au terme de cette premi re analyse th matique on peut donc affirmer que les presses f ministes fran aises et qu b coises sont Le discours subversif des f ministes 107
229. le 8 La mascarade institutionnalis e La couverture m diatique de la trag die l cole 165 166 168 169 171 172 175 177 180 183 189 189 191 193 194 195 1 197 198 201 265 Polytechnique de Montr al 202 L v nement 202 L encodage du fait l occultation 204 Les manchettes pathos et dysfonctionnalisation 206 La narration d coration et cloisonnement du fait 209 Le psychologisme anesth siant des m dias 210 Les parfaites pleureuses 213 La citation pincette et camouflage 214 Le fait romanc 216 La r p tition banalisation du fait 217 La contamination de la mise en page 217 La sur information sous informante 218 Les tribunes libres lieu d un d bat d information critique 218 9 L art de la r cup ration des m dias 223 Boycott par les m dias d une vision f ministe 226 Le d nigrement d une parole autonome de femmes 228 Le masquage de la r cup ration 232 Conclusion 235 Bibliographie 241 Table des mati res 261 Liste des tableaux 267 Liste des illustrations 268 Liste des tableaux 1 R trospective de la presse f ministe fran aise de 1970 1990 73 78 2 R trsopective de la presse f ministe canadienne de 1970 1990 79 91 3 Analyse th matique des presses f ministes fran aises et qu b coises 101 4 March conomique de l information des publications fran aises choisies 151 5 March conomique de l information des publications qu b
230. le admise par tous et toutes La communication instituante consiste alors fonder une communaut intersubjective entre les sujets sociaux Louis Qu r explique l existence de cette m diation symbolique par la r flexivit inh rente de l change social c est dire la capacit d avoir une conduite double produire une action et agir sur cette action Dans la communication cette r flexivit se concr tise par le message et le m ta message chaque fois que nous communiquons quelque chose quelqu un nous donnons un nonc qui relate un fait une observation une exp rience mais nous donnons aussi un nonc qui d finit la relation interpersonnelle dans laquelle la signification du premier nonc peut tre comprise et accept e Le r le de ce m ta message dans la communication est particuli rement important car il renvoie directement au tiers symbolisant multiple et articul par un ensemble d l ments composites Louis Qu r voit dans ce tiers symbolisant la fois des structures cognitives et des cadres normatifs des rep res discriminatoires des r gles de choix des croyances des jeux de r les etc Mais comme il l explique certains de ces l ments sont actualis s dans les discours et les pratiques d autres sont formalis s et rationalis s Ensemble ils vont constituer le point de r f rence unique qui va permettre aux sujets sociaux L Qu r Ibid pp 84 et 85 60 Communication
231. le des Beaux Arts 19 me 20 me si cles 1998 Camille MOREEL Dialogues et d mocratie 1998 Claudine DARDY Identit s de papiers 1998 Jacques GUILLOU Les jeunes sans domicile fixe et la rue 1998 Gilbert CLAVEL La soci t d exclusion Comprendre pour en sortir 1998 Bruno LEFEBVRE La transformation des cultures techniques 1998 Camille MOREEL 7880 travers la presse 1998 L Harmattan 1998 ISBN 2 7384 6589 7 Myriame El Yamani M dias et f minismes Minoritaires sans paroles Editions L Harmattan L Harmattan INC 5 7 rue de l Ecole Polytechnique 55 rue Saint Jacques 75005 Paris Montr al Qc Canada H2Y 1K9 ma s ur Dalila ma m re Marie Luce Ma grand m re Marie Remerciements out livre est l image d une solitude affirme l crivain am ricain Paul Auster Mais c est aussi l image d un plaisir celui de partager avec d autres le fruit d un travail de recherche et d criture l origine de cet essai dix ann es de rencontres stimulantes avec des professeurs d universit et des chercheurs d exp rimentation avec mes tudiantes et tudiants en journalisme et en sociologie des femmes de coop ration avec des journalistes d amiti et de solidarit avec des femmes et d une part de retraite aussi J aimerais donc remercier tout particuli rement ceux et celles qui m ont encourag e mener terme ce projet Bachir Adul Michel Antoine Pierre Alain Baud
232. le pouvoir en g n ral et en particulier celui des m decins des glises de l tat et de la norme h t rosexuelle C est un th me qui aura suscit des manifestations spectaculaires des tracts et des actions originales Avant d analyser la mani re dont nos six publications vont en parler il serait utile de rappeler quelles ont t les luttes des femmes pour l obtention d un avortement libre et gratuit pour toutes et comment ont volu les lois sur ce sujet Je vais commencer par dresser l tat de la question en France Ensuite pour le Qu bec je vais int grer certains jugements et manifestations au Canada puisque la lot sur l avortement est une loi f d rale article 251 du code criminel 76 M Yaguello Les mots et les femmes Payot Paris 1978 p 68 Le discours subversif des f ministes 109 Petite histoire des luttes et des lois sur l IVG en France Le premier tract sur l avortement date de 1970 Quelques affiches comme boulot dodo marmot y en a marre sign es par le M L F et deux textes de r flexion sur ce sujet parus dans Partisans permettront de lancer le mouvement de protestation Une premi re manifestation aura lieu l cole des Beaux Arts Paris si ge des premi res assembl es g n rales du M L F Une organisation mixte le MLA Mouvement pour la libert de l avortement se constitue en mars 1971 et le 5 avril le manifeste des 343 femmes qui d clarent avoir avort est pu
233. les qui savent ou feignent de savoir et ceux et celles qui ne savent pas ou feignent de ne pas savoir L art de la r cup ration des m dias passe donc non seulement par une s lection tr s particuli re de celles et de ceux qui sont cens e s nous informer mais aussi par une hi rarchisation de la parole des femmes Plus celles ci seront pr s d institutions sociales et politiques reconnues plus elles pourront s exprimer L ensemble de ces indices et l analyse de la couverture de presse de la trag die du 6 d cembre 1989 m autorisent donc conclure que les m dias d nigrent et discr ditent la parole des f ministes qu ils nient les enjeux sociaux et politiques de certains v nements Mais plus g n ralement ce sont tous les minoritaires qui sont exclus de la soi disant information journalistique Pas seulement les femmes mais aussi les minorit s ethniques par exemple qui obtiennent le m me traitement m diatique de non information de d nigrement de folklorisation de dramatisation outranci re Mais quelquefois les minoritaires se r voltent Ils prennent la parole fondent des journaux d cident de passer l offensive devant cette masse d information insignifiante Pour un certain temps Car le syst me m diatique est organis de telle fa on que leur prise de parole ne peut survivre C est pourquoi mon avis ont merg des presses f ministes Pour exprimer et traduire le point de vue des th ories et actions f minist
234. ligne Marc Angenot De se refuser la nuance le groupe adverse est maximalis On n affronte pas une poign e d imposteurs mais une vaste conspiration une cabale aux limites floues qui s appuient sur la l chet et la duperie g n rales Le pamphl taire solitaire affronte une hydre un monstre prot iforme son refus devient englobant sa mal diction entra ne la soci t toute enti re dans le d luge Cet ennemi num ro un qui pour nos publications f ministes serait le patriarcat voire la classe des hommes est invisible dans leur discours visuel du moins pour la Une Pourtant au niveau du discours crit il est omnipr sent Le fait de n accorder pratiquement aucun statut l adversaire part les exceptions susmentionn es me semble tre un signe de ce type de discours pamphl taire C est en tout cas une d marche tr s politique Avant de passer l tude proprement dite de chaque Une et de les comparer j aimerais souligner une autre constante de ce type de presse savoir le fait d annoncer la fin de la publication Les T tes de Pioche reprendront exactement la m me photo que pour leur premier num ro en pr cisant que c est au pass Histoires d Elles souligneront leur rapport difficile aux m dias traditionnels par un photomontage de titres de journaux fran ais en pr cisant le fait qu elles taient un journal comme on n en fait plus Cette d marche ou strat gie m appara t tr s
235. liste et qui surtout est un savoir dont nous ne disposons pas discr tion dans la mesure o nous ne pouvons volont le rendre conscient et le mettre en doute La question de J rgen Habermas est alors la suivante comment faire co ncider ce monde v cu Lebenswelt per u comme quelque chose de commun un groupe d individus unis justement par ce savoir d arri re fond avec le syst me social Pour lui le concept de soci t doit tre rattach celui du monde v cu o les parties 2 J Habermas Ibid p 344 54 Communication et lien social prenantes de la communication s entendent mutuellement au sujet de quelque chose C est alors que l agir communicationnel devient int ressant comme principe de socialisation o les processus de rationalisation sociale s accomplissent plut t selon les structures du monde v cu que selon les orientations d action En reprenant les travaux de George H Mead et d mile Durkeim J rgen Habermas essaie de joindre ce monde v cu la th orie des syst mes Il montre que l individu n est pas dissociable de la soci t de la langue et de la culture et c est ici qu il recherche une rationalit communicative intersubjective autocritique fond e sur une compr hension mutuelle une libre reconnaissance et une autod termination des sujets sociaux un troisi me niveau la th orie de l agir communicationnel propose une analyse de la soci t moderne o l emprise des
236. llectif de production qui se veut un lieu d changes et un outil d expression disponibles pour les femmes Cette publication pose d ailleurs un certain nombre de conditions pour que l on puisse participer sa production Les conditions minimales de participation sont 1 pour un mouvement autonome des femmes c d non mixte et non li un organisme mixte 2 pour l avortement et la contraception libres et gratuits 3 pour l abolition des in galit s dans le travail salari ou non 4 pour la libert d orientation sexuelle 5 pour une prise en charge plus collective de la responsabilit des enfants C est le collectif de production qui choisit les th mes du dossier et organise les tables rondes mati res entre autres aux dossiers Cette publication donne aussi d autres crit res pour entrer dans le collectif au fur et mesure de l volution des num ros comme le fait d avoir particip la production d un num ro et un comit J ai galement particip au colloque des p riodiques f ministes canadiens qui s est tenu Toronto en mai 1986 et j ai pu ainsi v rifi d autres donn es Presse alternative presse glamour 147 technique P riodiquement elle fait des bilans de cette organisation particuli re qu est le collectif qui doit la fois servir de construction pour le mouvement autonome des femmes et d une volont de ne pas reproduire les sch mas masculins d organisation Ce qui caract r
237. locentrisme c est dire d noncer la n gation de la diff rence la r duction de la sp cificit f minine en ce qui n est pas masculin mais encore se retirer de ce monde phallique pour en cr er un autre essentiellement f minin Cette tentative de rechercher un Autre un Ailleurs artificiellement d tach des structures sociales para t d autant plus illusoire que les femmes n ont pas vraiment de pass hors de la relation de sexe Le principal reproche que d autres f ministes vont attribuer ce courant de la diff rence est notamment d ent riner la notion de diff rence sexuelle qui a fond historiquement l inf riorit et l exclusion des femmes De plus en se basant sur les discours binaires nature culture et f minin masculin ce f minisme de la diff rence permet dans une certaine mesure de l gitimer tout en la refusant la situation in gale des hommes et des femmes dans la soci t En effet ce courant cherche la fois abolir cette logique binaire et d un autre c t exacerbe ces oppositions en red finissant le concept de f minin Il est sans doute plus facile de charger les hommes de tous les maux et de poser ce f minin comme solution S il est important de voir par exemple que les mots oppriment les femmes et que le e f minin est encore entre parenth ses il est peut tre plus important de s interroger sur la d pendance financi re morale et politique des femmes les nombreux interdits et la violenc
238. ls aux collaboratrices annonces pour les prochains dossiers et autres informations sur le journal son fonctionnement ses finances etc occupe une place privil gi e dans ces journaux Ceci est surtout vrai pour FMH qui profitera de son espace pour parler des ditions des femmes qu elles ont cr es et de toutes les initiatives directement li es au M L F d pos Mais ce n est rien face au courrier des lectrices sur un ensemble de 239 lettres concernant seulement ce th me on retrouve 221 lettres de louanges pour cette publication contre 8 seulement qui oseront exprimer une l g re critique Il est d ailleurs tout fait significatif de voir que FMH parle beaucoup des autres m dias fran ais mais ne souffle mot des autres journaux f ministes fran ais sympt me de la strat gie qu adopte ce journal Pourtant Histoires d Elles fonctionne l inverse car parler des autres journaux f ministes passe m me avant le fait de parler d elle m me dossier n 14 tout comme Des Luttes et des Rires de Femmes dossier vol 3 n 1 et La Vie en Rose dossier n 36 Une autre constante que l on retrouve aussi bien en France qu au Qu bec reste l appel pour les 7 L Kandel Journaux en mouvement la presse f ministe aujourd hui Questions F ministes Tierce Paris f vrier 1980 n 7 p 28 7 Dans le jargon journalistique ce qu on appelle l ours ou le cartouche correspond aux donn es relatives la composition de la r
239. lus d terminant pour les presses f ministes mesure que s affaiblit l articulation au politique partir du rep rage de ces diff rents tages de fonctionnement du journal qui appara t tour tour comme produit crit produit marchand appareil de production et support du lien social on peut obtenir un ensemble d enjeux sociaux qui d finit l ventail du champ d action d limit par le ph nom ne de presse et donc une analyse sociologique de presse Bien s r ce rep rage doit tre crois avec le d coupage effectu par les rubriques du journal m me si ce croisement ne fournit pas pour autant une multiplicit de cases ayant la m me pertinence On sait en effet qu une nouvelle n est pas re ue de la m me mani re selon qu elle figure la Une premi re page du journal dans le jargon journalistique ou dans une page interm diaire car il ne faut pas oublier que la classification des faits offerte par le journal repr sente entre autres un des m canismes de reproduction des rapports sociaux En fait chaque rubrique fait souvent fonctionner les instances de d finition 68 Communication et lien social du journal mais avec une intensit diff rente Il en est de m me pour les tages de fonctionnement du journal qui ne sont pas ind pendants les uns des autres Il existe une interrelation voire une interaction entre eux mais d un point de vue m thodologique il est important de les diff rencier pour comprendre le
240. lusieurs rubriques indique la position du journal par rapport ce d coupage Comment par exemple pourrait on expliquer les messages de condol ances des universit s du Qu bec Lavalin Hydro Qu bec Gaz m tropolitain qui sont en fait des publicit s tr s payantes d ailleurs La couverture de presse dans son ensemble la sur information sous informante Cette antinomie r sume bien le travail id ologique des m dias Ce proc d consiste noyer l information qui pourrait tre significative dans un raz de mar e d informations plus banales et somme toute insignifiantes Des 318 articles recens s pour cette couverture de presse un nombre infime peine 6 sera consacr l analyse de l v nement ou des tentatives de r ponses au pourquoi d un tel drame sociopolitique comme le montre la compilation des articles par journaux et par genre journalistique voir tableau page suivante Et ce n est pas vraiment dans les ditoriaux ou les chroniques r guli res de ces journaux peu pr s 12 des articles o les journalistes ont d montr leur capacit rester l int rieur de la ligne du journal qu on trouvera ces analyses Les esquisses d explications ou d interrogations sur la misogynie de notre soci t patriarcale les rapports de domination entre les sexes la violence quotidienne l gard des femmes seront d couvrir dans les tribunes libres Les tribunes libres lieu d un d bat d information
241. mation sans la communication telle qu elle est pratiqu e par les m dias que s articule l ensemble de ce livre Si nous sommes d finitivement entr s dans l re du soup on vis vis du travail social des m dias il serait faux de croire qu il en a toujours t ainsi Une certaine forme de presse appel e commun ment presse d opinion ou presse alternative a essay certains moments de l histoire de communiquer avec les membres de la cit et tente encore parfois de le faire Elle refuse en g n ral de lire la r alit selon le d coupage des m dias mainstream et veut offrir aux minoritaires une tribune ou un m dia autre pour comprendre le monde qui les entoure Seulement le champ m diatique actuel avec notamment la supr matie et les diktats de la t l vision est organis de telle fa on que ce type de presse d opinion est conduit une impasse strat gique Non seulement la parole des minoritaires diffus e par les m dias dominants est le plus souvent discr dit e voire bafou e mais encore elle n obtient pas une l gitimation suffisante pour survivre dans le temps C est pourquoi cet essai veut r pondre une double question CER que les m dias informent ou permettent de mieux saisir I Ramonet M dias soci t s et d mocratie L re du soup on Le Monde diplomatique Paris mai 1991 pp et 18 12 Introduction Comment et pourquoi les minoritaires et les femmes en particulier s ils
242. mes des femmes il a fait sortir les hommes harangu les femmes en les traitant de f ministes a tir dans le tas a continu sa fusillade en descendant la caf t ria puis est remont au deuxi me tage pour finalement se suicider Fin de la trag die Bilan 14 mortes et 13 bless es Une fois que les m dias ont racont cela qu ont ils dit Rien ou si peu car la narration est un proc d particuli rement efficace en mati re d information m diatique Elle permet de d crire sans avoir expliquer de cr er une histoire en occultant par exemple le contexte sociohistorique et politique dans lequel l v nement s est produit Les seuls l ments de contextualisation que les quotidiens consid r s reproduiront seront une d p che d agence de presse faisant une r trospective dans le 210 La mascarade institutionnalis e temps et dans le monde de ce type de forfaits sanglants Aucun pays n est pargn par ce genre de tuerie et un semblant d analogie avec l action du caporal Lortie En fait il s agit plus d effets de style concourant la dramatisation de l v nement sorte de r trospective pour notre m moire que d l ments de contextualisation comme tels Car la question de savoir pourquoi ce meurtre exclusif de femmes s est pass ici au Qu bec et non pas ailleurs ne sera pas voqu e par nos m dias Elle sera m me ni e refoul e rel gu e un silence devenu intol rable Pourtant m
243. moire collective des femmes qui fait si souvent d faut en mati re d information journalistique Mais est ce dire que les presses f ministes fran aises et qu b coises parce qu elles sont politiques ne peuvent tre qu ph m res Ou bien leur positionnement dans le champ de la presse et leur discours finissent ils par les enfermer dans un ghetto f ministe Ont elles la possibilit de continuer satisfaire des femmes d j conscientis es sur certains probl mes Comme le remarque Martine D Amours propos d une de nos publications En sept ans l toile des luttes collectives a p li redonnant l individualisme ses lettres de noblesse Le f minisme aussi a volu d passant les groupes de femmes il a sem des id es qu ont reprises une foule de Qu b coises et un nombre significatif d institutions La conjoncture changeant le magazine a d satisfaire deux client les tr s diff rentes D une part les fid les abonn es du d but f ministes plus radicales et organis es peu enclines voir leurs principes remis en question et qui de fait critiquaient de plus en plus les positions parfois peu orthodoxes de La Vie en Rose D autre part une nouvelle client le form e de femmes qui endossent les valeurs f ministes bien qu elles en r cusent l tiquette f ministes individuelles non militantes et non organis es Le I P Auster L invention de la solitude Actes Sud Paris 1988 p 170
244. n nos croyances nos capacit s nos cultures en un mot peut tre notre philosophie de vie Nous vivons actuellement dans cette situation paradoxale o nous faisons partie int grante du monde mais o par l volution de nos soci t s nous nous en distan ons de plus en plus jusqu nous en tre marginalis s Et c est mon avis ce m me paradoxe qui est au coeur de la communication En effet tout le monde communique mais personne ne s ouvre l autre Hommes femmes Nord Sud Est Ouest tres humains Nature tres humains Culture tres humains Cosmos etc l ensemble de ces couples forme un monde fragment isol cloisonn sans parole et surtout sans partage ni dialogue Nous n arr tons pas de communiquer mais nous ne nous comprenons plus car ce concept de communication 7 Une d finition de la communication sera explicit e plus pr cis ment au point intitul la communication instituante du chapitre 2 Femmes et communication 25 devient vide de sens force de vouloir unifier un monde qui ne sait plus o il va ni ce qu il veut Comme le souligne Lucien Sfez On ne parle jamais autant de communication que dans une soci t qui ne sait plus communiquer avec elle m me dont la coh sion est contest e dont les valeurs se d litent que des symboles trop us s ne parviennent plus unifier Soci t centrifuge sans r gulateur Or il n en pas toujours t ainsi On ne parlait pas de
245. n 1973 etc L entr e du Parti Qu b cois au pouvoir en 1976 marque galement une avanc e dans le champ des r formes cong s de maternit normes du travail services de garde r forme du code civil et en septembre 1979 le gouvernement nommait une ministre d tat la Condition f minine Lise Payette et formait un comit minist riel permanent de la condition f minine L affaire des Yvettes Pourtant les femmes vont vite devenir un enjeu dans le d bat politique entourant le r f rendum de mai 1980 sur l ind pendance du Qu bec la souverainet association de Ren L vesque qui se soldera par un non 60 Certaines militantes f ministes d ues par l ambigu t du discours des P quistes sur les femmes et notamment sur le fait que le premier ministre avait refus d endosser la r solution en faveur de l avortement au congr s du Parti Qu b cois en 1977 quitteront le Parti pour former en 1978 le Regroupement des femmes qu b coises Il s agissait de profiter du r f rendum pour monnayer l appui des femmes en change de r alisations gouvernementales en quelque sorte de doubler le Parti Qu b cois sur l aspect de la modernisation de la soci t qu b coise Pourtant en choisissant Lise Payette comme porte parole sur la question des femmes le gouvernement p quiste semble valoriser la femme qui a un emploi est scolaris e et s affirme comme individue et non pas seulement comme m re ou pouse et tente par ce
246. n 1976 pour le courant radical et Des Luttes et des Rires de femmes en 1978 pour le mouvement autonome des femmes mais aussi d une certaine institutionnalisation La Gazette des Femmes en 1979 1975 sera une date cl pour le f minisme qu b cois en raison notamment du d marrage de la d cennie des femmes mais aussi de l adoption de la Charte des droits et libert s de la personne o la discrimination faite quant au sexe et l tat civil sera interdite En 1976 le Parti Qu b cois entre au pouvoir et un peu l image de l union de la gauche fran aise sera porteur de nombreux espoirs pour les f ministes et les nationalistes L orientation sexuelle comme motif de discrimination a t incluse lors de la promulgation de la Charte et l autorit parentale remplace la notion de chef de famille en 1977 Le concubinage est reconnu pour les indemnit s de d c s en 1978 la femme enceinte est prot g e contre la discrimination l emploi la s curit et la sant au travail en 1979 En 1980 l ann e du r f rendum para tront cinq nouveaux p riodiques dont le bulletin de L Institut Simone De Beauvoir qui a d ailleurs organis sous l gide de Ma r Verthuy le premier colloque mondial avec 80 pays repr sent s sur la recherche et l enseignement relatifs aux femmes Quatre autres publications disparaissent dont le bulletin du CIRF La remont e importante en 1981 para t difficile interpr ter On aurait pu penser que
247. n ciel celui qui se d ploie apr s l orage Les anciens po tes grecs pr tendaient qu il s agissait de la trace du pied d Iris descendant rapidement de 1 Olympe vers la terre pour apporter un message aux femmes et aux hommes ph m re mouvant multicolore cet arc en ciel ressemble s y m prendre la trir me des presses f ministes fran aises et qu b coises voqu e plus haut Cette Iris qu on repr sente ail e aurait donc jouer le m me r le de messag re que son homologue masculin Pourtant leur pr sence conjointe m me coordonn e dans le cercle des dieux ne semble pas avoir fait l unanimit puisque l une a disparu de notre m moire collective alors que l autre est louang Est ce dire que les messages d Herm s sont plus forts que ceux d Iris Je ne crois pas Seulement ces derniers ont s rement toutes les chances d tre entendus puisqu ils sont majoritaires Ceux d Iris minoritaires essaient de temps en temps de sortir de l ombre sans pouvoir perdurer Cette analogie entre les dieux de la communication et les m dias m appara t particuli rement int ressante pour comprendre Introduction 21 le travail social des m dias majoritaires et minoritaires Elle souligne l opposition de fonctionnement de choix et de traitement de l information selon qu on se range du c t d Herm s ou d Iris C est pourquoi les trois derniers chapitres de ce livre seront consa
248. n des travailleurs du Qu bec pr sentera un document important le combat syndical et les femmes Le comit Laure Gaudreault la CEQ Centrale de l enseignement du Qu bec publiera les st r otypes sexistes dans l ducation la CSN Conf d ration des syndicats nationaux sortira en juin 1978 le rapport sur la lutte des femmes pour le droit au travail social Les actions conjointes de ces femmes m neront aux tats g n raux des travailleuses salari es en mars et novembre 1979 avec le slogan toutes les femmes sont d abord des m nag res Le f minisme s apprivoise partir de 1972 le mouvement des femmes prend son essor D un c t les f ministes radicales vont chercher devenir plus autonomes par rapport la gauche qu b coise qui au d but de 1970 s tait notamment organis e autour du FRAP Front d action politique Cette prise de distance l gard de la gauche devait permettre de faire reconna tre la l gitimit du mouvement des femmes qui deviendra par la suite le Mouvement Autonome des Femmes Le Centre des femmes 1972 1975 le CLACLG Comit de lutte pour l avortement et la contraception libres et gratuits 1974 1981 la revue Qu b coises Deboutte 1971 1974 le Th tre des cuisines 1973 1976 dont la pi ce M man travaille pas a trop d ouvrage va tre syst matiquement boycott e par les groupes populaires et les groupes politiques seront au centre de ce mouvement
249. n tant qu objet de lecture le journal effectue une mise en rapport des individus aux diff rentes instances de la soci t que celles ci s expriment en terme d institutions ou en terme de champ de forces C est ce qu on appelle la mise en page de l espace institutionnel Je n insisterai pas beaucoup sur cet tage de fonctionnement car c est surtout pour le journal local qu il rev t une importance particuli re N anmoins la mise en page de la soci t par l criture de ses l ments institutionnels principaux permet aux individus de r it rer leur assentiment l ordre social On le verra lors de l analyse de l v nement de l cole Polytechnique o plut t que d expliciter les enjeux sociaux d une telle trag die les journaux parlent pour ne rien dire c est dire que l information n est plus qu un pr texte signifier et reproduire id ologiquement la pertinence des points nodaux d une soci t Deuxi mement en tant qu il v hicule une id ologie le journal s inscrit dans un champ sp cifique ce que ces deux auteurs ont appel le champ de la presse qui n est pas directement assimilable au champ politique La position du journal dans le champ de la presse d finit les rapports de contigu t ou d opposition entre les diff rents journaux et dans le cas des presses f ministes fran aises et qu b coises cette position d voilera les diff rentes tendances politiques inh rentes aux mouvements de lib ration des femme
250. nce et Paris pour protester contre les insuffisances de la loi et pour obtenir l ouverture de centres d IVG dans les h pitaux Malgr la promulgation de la loi l avortement libre et gratuit pour toutes ne fait pas l unanimit Un proc s a eu lieu Aix en Provence en 1977 contre les militantes du MLAC accus es d exercice ill gal de Ia m decine Leurs locaux ont t plastifi s plusieurs reprises Le ler mai 1979 la librairie des femmes Paris est couverte de bombages et d autocollants de la issez les vivre En septembre six m decins de la clinique La Pergola sont inculp s pour avortement ill gaux et pour infanticides Mais les f ministes ne l chent pas pour autant 50 000 femmes manifestent le 6 octobre 1979 pour la reconduction de la loi Veil et le 26 octobre d autres manifestent leur solidarit envers onze femmes inculp es pour avortement et jug es huis clos Bilbao Finalement le 30 novembre 1979 l Assembl e nationale vote la reconduction de la loi Veil titre d finitif L IVG devient l gale avec les restrictions susmentionn es On parle alors de la loi Pelletier du nom de la ministre d l gu e aupr s du Premier ministre et charg e de la Condition f minine et de la Famille Ce n est que trois ans plus tard en d cembre 1982 que l IVG sera rembours e par la s curit sociale Mais les adolescentes et les femmes immigr es ne peuvent toujours pas avorter les premi res sans autorisation des pa
251. ncertains De m me les f ministes se sont beaucoup pr occup es des m nag res arch type divers gards de la femme opprim e Toutefois on ne sait plus si le f minisme veut valoriser les m nag res et emp cher leur disqualification ou s il veut leur disparition leur exode massif hors des banlieues ghettos Les m nag res quant elles le savent encore moins Le mouvement des femmes en France et au Qu bec n est ni un parti ni une association Personne ne repr sente personne les structures de ce mouvement social sont floues et de cette n buleuse complexe parpill e mouvante insaisissable tout discours qui essaie de le d finir et de le cerner sera banni pendant de longues ann es par les f ministes Le M L F fran ais et le mouvement des N Laurin Les femmes dans la sociologie Sociologie et soci t s Montr al 1981 vol XII n 2 p 15 Prise de conscience d une identit minoritaire 165 femmes qu b cois ce sont toutes les femmes mais la participation au mouvement des femmes restera longtemps une condition n cessaire sa connaissance et aux prises de parole Le sempiternel d o tu parles caricatur l extr me dans toutes les r unions et manifestations publiques finira par coeurer bon de nombre de femmes qui ne savent plus se reconna tre dans cette multiplicit de discours et de tendances surtout en France C est sans doute ce qui fait que la rel ve tant r
252. ndues jusque l elles viennent de franchir une autre barri re une de trop Les rapports de pouvoir changent les femmes s mancipent et beaucoup d hommes se sentent menac s propos du directeur de l cole de criminologie de l Universit de Montr al C est au Qu bec que la r volution f ministe a t la plus agissante Une majorit d hommes n ont pas suivi et subissent cette r volution avec plus ou moins de rancoeur Des gens enrag s malheureux propos d un humaniste L ensemble de ces affirmations se retrouvent dans un article reportage publi par La Presse 9 d cembre p B 1 Et encore La 19 C t L art de la r cup ration dans L Malette et M Chalouh Dir Polytechnique 6 d cembre Remue M nage Montr al 1990 p 65 D Juteau et N Laurin Frenette Une sociologie de l horreur Sociologie et soci t s Montr al Avril 1990 Vol XXII n 1 p 211 L art de la r cup ration des m dias 231 plupart des hommes ont pu prouver du ressentiment envers le mouvement f ministe Il y a sans aucun doute une hausse de l ins curit masculine associ e la progression du mouvement f ministe propos d un psychologue am ricain Le Devoir 9 d cembre p A 3 et La Presse 11 d cembre p B 1 Enfin sous couvert de la strat gie des deux c t s de la m daille les m dias vont publier des propos carr ment antif ministes mais en faisant bien attention que ce ne soi
253. niques de l information et de la communication Universit de Bordeaux Ill ISIC Bordeaux juin 1984 104 Le discours subversif des f ministes renforcer ce penchant pour l autosatisfaction Comme le note Liliane Kandel Ces deux magazines proposent aux femmes une image d elles m mes homog ne rassurante et sans contradiction m me si les contenus ont chang par rapport la presse traditionnelle le processus identificatoire continue d op rer produisant de gr ou de force travers les pages le sch ma d une n o f minit rassurante Le triomphalisme discret F et tonitruant FM est sans doute le trait le plus caract ristique de ces deux magazines Les luttes sont toujours glorieuses et il n y a pas de place non plus pour l interrogation le questionnement la critique L international est un th me que les presses f ministes fran aises vont particuli rement avantager puisqu il intervient en deuxi me position pour nos trois publications fran aises Les articles consacr s ce domaine concernent avant tout la condition des femmes dans Les pays trangers en suivant la loi de la proximit propre tout m dia On y parlera d abord des Europes de l Est et de l Ouest ensuite viendra pour FMH l Am rique latine en particulier la situation des Chiliennes Salvadoriennes Boliviennes etc puis les pays arabes et Isra l On y parle beaucoup de la r volution iranienne de 1979 mais aussi de
254. nne et De Pisan Annie Histoire du M L F Calman L vy Paris 1977 262 pages Vauteuil Fr d rique Dix ans de luttes des femmes en France Les Cahiers du GRIF Paris 1978 n 23 24 pp 24 28 D Avortement Anne Christine et V ronique Un premier pas vers notre lib ration les p troleuses Paris 1974 n 2 pp 4 5 C est nous de d cider Manifeste Nous aurons les enfants que nous voulons Remue m nage Montr al 1978 254 pages Chantal O est ce juste lieu de rencontre entre ton p re et moi o tu pourras te reposer comme pour le marquer Des Femmes en Mouvements Hebdo Pans 15 22 f vrier 1980 n 15 pp 18 20 Cherniak Dona Journal intime et politique d une avorteuse La Vie en Rose Montr al septembre octobre novembre 1981 n 3 pp 34 35 Choisir Avortement une loi en proc s l affaire de Bobigny Gallimard Paris 1973 219 pages Choisir Choisir de donner la vie Gallimard Paris 1980 576 pages CNALG La r sistance tranquille du pouvoir hospitalier enqu te de la Coordination nationale pour l avortement libre et gratuit Remue m nage Montr al 1980 230 pages Collins Anne L avortement au Canada L in luctable question Remue m nage Les ent t es Montr al 1987 dition en anglais en 1985 320 pages Bibliographie 255 Darr Claude 79 on efface tout Le droit d avorter Histoires d Elles Paris fevrier 1979 n 9 p 10 Devreau Anne Ma
255. nnelle avec un minist re des Droits de la femme sous la direction d Yvette Roudy et l attitude des f ministes oscille entre les critiques et l approbation Peu de groupes survivent et la D cennie Internationale de la Femme tant d cri e par le M L F au moment de son envoi en 1975 sera accueillie avec int r t lors de sa conclusion Nairobi Le M L F fran ais aura t particuli rement d chir et l h g monie d une tendance Psych po aura eu raison de sa survie Le contexte sociopolitique national go t pour la radicalit et le discours emphatique phobie du r formisme et du compromis Prise de conscience d une identit minoritaire 171 sur valuation du politique et r sistance l tat et la particularit des rapports de sexe une certaine repr sentation de l amour de la s duction auront certainement influenc l volution de ce mouvement Cette simple comparaison permet de comprendre la place particuli re que va prendre le f minisme qu b cois qui mon avis repr sente une symbiose fort int ressante entre le f minisme fran ais tr s th orisant et en comp tition f roce avec une tradition id ologique de gauche marqu e et le f minisme am ricain beaucoup plus pratique mais aussi tr s virulent dans son radicalisme Le f minisme qu b cois ni th orique ni mouvement J ai repris cette qualification du f minisme qu b cois de l crivaine Nicole Brossard qui explique L
256. nnelles qu ils ignorent les tendances nouvelles tant qu elles ne sont pas solidement tablies et surtout qu ils remplissent ainsi une fonction de consolidation plut t que de transformation dans la culture Elle ajoute m me que Les m dias n auraient pas seulement un r le neutre voire conservateur ils constitueraient une force r actionnaire entravant les progr s de l galit des sexes Ce n est donc pas seulement ce que disent les m dias ou leur fa on de le dire qui favorise une perception st r otyp e limit e et fauss e des femmes c est aussi ce qu ils ne disent pas Des tudes effectu es dans l ensemble des r gions du monde ont depuis longtemps montr la sous repr sentation de femmes en tant que responsables du choix des informations diffus es et en tant qu objets de l actualit comme par exemple l tude de Tina Penolidis dans dix pays d Europe De l Inde aux Cara bes en passant par les Pays Bas et m me la Su de la Norv ge et la Finlande pays souvent consid r s comme d avant garde en mati re d galit entre les sexes l exclusion des femmes du monde de l actualit est un ph nom ne universel Au Canada une tude men e sur les st r otypes sexuels dans les m dias de radiodiffusion pour le compte du CRTC Conseil de la 18 M Gallagher Les femmes et les industries culturelles Les industries culturelles un enjeu pour l avenir rapport de l Unesco Paris 1982 p 71 M Galla
257. ns du pouvoir politique Ce nouvel espace constitue en quelque sorte une sph re de m diation entre la soci t civile et l tat la possibilit pour le public de remettre en cause pour la premi re fois l Autorit absolue de droit divin Cette sph re publique bourgeoise est organis e pour l gitimer par la raison la domination politique et l exercice du pouvoir Et il ne faut pas oublier qu au si cle des lumi res la raison ne d signait pas seulement la facult de bien juger et de distinguer le vrai du faux elle impliquait aussi une volont d clairer les esprits pour les manciper Cet espace public de communication devient donc un lieu o se reconstruisent rationnellement et syst matiquement les m diations symboliques de l identit et de l action sociale C est aussi un lieu o le pouvoir s exerce en mettant en oeuvre des moyens institutionnels pour contr ler le fonctionnement de l organisation sociale Dans cet espace va s ins rer une presse d opinion dont la fonction essentielle sera de lever les secrets de veiller l arbitraire de rationaliser la domination politique bref de critiquer le politique L usage d instrument comme la presse d opinion et les diff rentes formes de la repr sentation politique comme les associations ou les partis vont donner naissance une opinion publique qui op re une sorte d arbitrage entre opinions et int r ts particuliers Elle semble s inscrire comme une nouvelle forme de
258. nt institutionnel instrumentalise l action du courant mancipateur et formalise son action dans une pratique de groupes de pression aupr s du pouvoir Il sert en quelque sorte de m diateur entre l appareil d tat et la r volte des femmes Enfin le courant radical part du postulat que l antagonisme premier se situant entre les hommes et les femmes il ne s agit pas seulement de conqu rir des droits mais plut t de d finir un nouveau type de socialit Les hommes sont ici plac s socialement en position d oppresseurs l ennemi principal et la non mixit deviendra un des principes fondateurs des mouvements de femmes fran ais et qu b cois Rapidement exprim e cette caract risation du mouvement social 166 Le f minisme des femmes permet cependant de saisir pourquoi le f minisme est tant d cri actuellement puisque ce sont surtout les actions des femmes du courant radical qui seront le plus rendues visibles par les m dias D autres points communs apparaissent pour la France et le Qu bec Issu de la gauche radicale le mouvement des femmes va utiliser certains des principes subversifs de la r volte de Mai 68 et de la r volution tranquille Red finition du politique critique du gauchisme et du nationalisme rupture avec le militantisme de l extr me gauche pour la France et des ML Marxistes L ninistes pour le Qu bec construction de ce que Fran oise Picq appelle l utopie f ministe c est dire le refus de la
259. nt de lib ration des femmes Montr al 1969 1979 m moire de ma trise UQAM Montr al 1980 207 pages Lavigne Marie Les femmes au Qu bec dix ans de lutte Livre dossier Stock Montr al 1979 n 3 pp 99 108 Laurin Frenette Nicole La lib ration des femmes dans Lavigne Marie et Pinard Yolande Travailleuses et f ministes les femmes au la soci t s qu b coise Bor al Express Montr al 1983 pp 387 254 Bibliographie Maroney Heather Jon Contemporary Quebec Feminism The Interrelation of Political and Ideological Development in Women s Organizations Trade Unions Political Parties and State Policy 19 60 1980 th se de doctorat en philosophie McMaster University Hamilton 1988 681 pages Michel Andr e La lib ration des femmes sans les f ministes Les Temps modernes Paris mai 1979 Michel Andr e Mouvements f ministes en occident et projets de soci t Les Temps modernes Paris 1985 Picq Fran oise 1970 1980 Sauve qui peut le MLF Revue d en face Tierce Paris 1981 n 11 pp 11 24 Picq Fran oise Le MLF et ses effets sociaux ATP Groupe d tudes f ministes de l Universit de Paris VII Paris 1987 300 pages Poinsignon Claire F minisme et luttes des femmes dans Paquot Elisabeth Dir Terre des femmes Panorama de la situation des femmes dans le monde Masp ro La D couverte Bor al Express Paris Montr al 1983 pp 82 90 Tristan A
260. nt les types d actions langagi res Pour lui les actions communicativeseservent l organisation des discours leur articulation en th mes et en contributions la distribution des r les dans les discussions la r gulation des tours de parole etc Cette classification des actions sociales pr sente l avantage de faire ressortir le fait que celles ci incarnent diff rents types de savoirs savoirs de technologies et de strat gies savoirs th oriques savoirs sous forme J Habermas Th orie de l agir communicationnel Fayard l espace du politique Paris 1987 tome I p 24 11 J Habermas Idem pp 333 334 Communication et lien social 53 de repr sentation du droit et de la morale savoirs sous forme d oeuvres d art C est donc en tentant de saisir l activit communicationnelle partir du locuteur et pas seulement selon les r actions du destinataire que J rgen Habermas ouvre une br che dans les th ories de la communication Deuxi mement la th orie de l agir communicationnel qu il d veloppe r side essentiellement dans une th orie de la raison qui n est pas une facult mais un certain type de conduites et d actions sociales Il va donc distinguer deux grands types de conduites rationnelles celles qui s organisent selon des rapports de moyen fin raison instrumentale et celles qui visent l intercompr hension raison communicationnelle Et il va interpr ter l histoire de la modernit
261. ntal pour comprendre l mergence de ce mouvement social 1970 va marquer le renouveau de l action collective f ministe aussi bien en France qu au Qu bec car c est partir de ce moment que les positions et les actions vont se radicaliser les crits se multiplier la r flexion th orique s enrichir Plus ou moins organis ce mouvement social international va exiger la transformation de l ordre social des rapports hommes femmes de la structure sociale patriarcale Ce seront jusqu aux alentours de 1980 les grandes ann es de sororit qui ensuite laisseront transpara tre un certain essoufflement et non une mort sensible dans l action comme dans la production Mais il ne faut pas oublier que les revendications du M L F fran ais et du mouvement des femmes qu b cois sont partie int grante de l histoire du f minisme Comme le note Nicole LAURIN Les femmes ont lutt pour et contre leur int gration dans la soci t dite m le Pour au sens o elles r clament et occupent d j dans une certaine mesure des places nouvelles dans cette soci t refusent pour la plupart de s en tenir aux anciennes fonctions de m re pouse ma tresse servante g rie etc Contre au sens o elles r pugnent bien souvent endosser l uniforme de leurs nouvelles fonctions le pouvoir l autorit l ambition la performance la comp tition l impassibilit l impersonnalit et continuent tricoter en r ve pour des enfants i
262. ntation et de la persuasion dans un sens tr s th tral de spectacle o c est le monde qui entoure le pamphl taire qui est l envers La contre violence du discours f ministe Une derni re caract ristiques du pamphlet selon Marc Angenot reste la violence verbale qui devient garante de la libert et du courage celle qu il faut choisir dans un monde o tout le monde chuchote Voici ce qu il souligne On trouve ici tous les alibis du mode d action terroriste d coulant de cette opposition entre violence d appareil et contre violence Ici s inscrit toute la complaisance de la d marche pamphl taire et surtout son caract re spectaculaire L action terroriste doit tre spectacle et le pamphl taire qui se pr tend seul face au mensonge doit vocif rer ameuter les badauds On ne s tonnera pas de voir le pamphl taire se laisser s duire diverses poques par une autre forme de contre violence celle du terrorisme de la bombe de Ravachol pour Laurent Tailhade aux Brigades Rouges Admirateur ambigu du terrorisme artisanal et plus tard du terrorisme d tat le pamphl taire fair du terrorisme la texture de son discours De l affirmer que le discours f ministe est terroriste il n y a qu un pas que je ne franchirai pas car je ne suis pas en mesure de trouver les propos linguistiques et iconiques qui pourraient le justifier N anmoins la question reste pos e et elle garde toute sa pertinence en regard
263. ogies de communication sur ke processus de communication sociale auront s rement permis la g n ralisation de l tude sur jes effets des m dias mais ne conduisent pas formuler une th orie de la signification sociale des m dias La validit des S I C n est elle limit e qu des analogies de fonctionnement Si c est le cas ne vaudrait il pas mieux parler de mod les descriptifs cherchant tre op rationnels que de th ories en information et en communication Si ce n est pas le cas comment l ensemble des th ories en S I C s ajustent elles entre autres la sociologie la psychologie l histoire l conomie la philosophie Chose curieuse ce consensus qui semble caract riser les S I C me semble tre un des traits marquants du mode de gestion des soci t s nord am ricaines et en particulier du Qu bec Que ce soit dans l organisation du travail les institutions sociales politiques et conomiques ou les r glements de conflits sociaux toute d cision prendre est souvent bas e sur le consensus des diff rentes parties en jeu Il en devient m me la justification de la prise de d cision et de la d cision elle m me Pourtant ce concept de consensus est tr s quivoque Cela tient sa nature m me qui peut recouvrer aussi bien l adh sion enthousiaste que l acceptation r sign e voire m me l indiff rence des acteurs sociaux Or le consensus se porte toujours sur un ensemble sans privil gier un aspect partic
264. ogique change car l ensemble de ces travaux sont le plus souvent ignor s ou en tout cas marginalis s Si ces sociologues f ministes ont d voil l exclusion des femmes la fois du discours social et de la soci t il s est par contre av r difficile de partir du point de vue des femmes de leurs perspectives N Laurin Idem p 10 38 Femmes et communication et de leurs interrogations pour laborer une sociologie qui ne soit plus exclusivement un univers masculin du discours Si nous ne voulons plus tre exclues qui sommes nous comment pouvons nous devenir autre chose qu une variable ou un objet de l analyse sociologique C est pourtant vers cette troisi me voie de recherche que vont s orienter quelques sociologues en d finissant les femmes non plus comme variable ou comme cat gorie critique mais comme sujets de la recherche scientifique Il s agit de donner aux femmes la possibilit de se d finir autrement que dans la diff rence c est dire du point de vue de l autre et donc de permettre aux femmes d agir plut t que de r agir Ce troisi me axe de recherche suppose une r organisation radicale qui ne veut pas dire extr miste de l appr hension de l objet scientifique en reconnaissant que le point de vue des sciences sociales est un regard lat ral biais et qu il convient de r habiliter d autres regards De m me l oppression des femmes ne doit pas devenir un nouvel objet de recherche mais au contrai
265. oire se termine comme elle a comment par un emballage vide de sens Luxe de d tails multiplication des facteurs de dramatisation psychologisme intensif non intervention explicite des journalistes sur les raisons sociales et politiques d un tel geste voil comment a fonctionn la narration journalistique Mais ce mode de fonctionnement stylistique n a plus rien voir avec la fonction d informer des m dias Car premi rement le fait n est pas relat et mis en connexion pour produire du sens il est d cor Le langage est alors utilis comme un isoloir qui enferme le fait sur lui m me Deuxi mement les journalistes doivent faire des v nements comme une peinture de pr f rence statique Seule l apparence ou l habillage compte car ces m diateurs doivent d crire d une certaine mani re rassembler les choses et les tres pour les ordonner selon des mod les de visibilit et non pas selon des syst mes d explication Par leurs d coupages descriptifs les m dias finissent par conditionner nos r flexes pour l explication du fait et reproduisent ainsi l id ologie dominante dans la mesure o leur peinture ne reste qu un cran emp chant toute production de connaissance et donc de remise en cause Pour ce faire il me para t important de souligner quelques autres proc d s mis en oeuvre par nos Journaux qui confirment ce travail id ologique des m dias La citation pincette et camouflage Dans l criture de presse
266. oise et nomm e ministre sans portefeuille en 1961 L mcapacit juridique de la femme prendra fin en 1964 Pendant cette p riode on d non ait les octrois J d raux aux garderies comme une mesure communiste portant atteinte la morale chr tienne et aux droits de la famille On imputait au travail des Jemmes l augmentation de la prostitution de l alcoolisme de la d linquance juv nile la naissance d enfants malingres et infirmes rien de moins Citation extraite de Le Mouvement des femmes au Qu bec CFP Montr al p 19 186 Le f minisme tendances qui se dessinent le f minisme r formiste Le R A I F et La partenaire et le f minisme plus radical Long time coming lesbiennes et le bulletin de la galerie des femmes Powerhouse Avec les lib raux au pouvoir en 1973 se cr e le CSF Conseil du Statut de la Femme Le r gime des allocations familiales est modifi et concerne tous les enfants l gitimes adoptifs ou naturels L clatement de la famille nucl aire continue de s op rer Du point de vue de la gauche les tensions s accentuent entre les diff rents groupes politiques qui donneront En Lutte en 1973 et la Ligue communiste LCMLC en 1975 et qui marqueront aussi des scissions l int rieur du mouvement des femmes La troisi me p riode assez longue 1975 1980 est celle de la floraison des p riodiques de l enracinement et de fa radicalisation du mouvement des femmes Les T tes de Pioche e
267. on structures politiques et socioculturelles qui d apr s Yves De La Haye sont les v ritables d terminations historiques du journal R duire le journal sa valeur marchande en le percevant comme un produit vendre et acheter revient montrer comment les m dias participent aux forces productives de la soci t mais cela emp che de voir l entreprise de presse en tant qu institution sociale c est dire lieu d engendrement du rapport social C est surtout masquer les liens qui unissent le journal aux structures de la soci t les rapports de forces m me l appareil du journal en particulier entre la direction et la r daction du journal Comment analyser un m dia sans tomber dans l cueil de ces r ductions des miniatures monographiques ou de la moulinette cybern tique Comment d passer les analyses empiriques et descriptives de l organisation des m dias de leur fonctionnement et de leurs rapports au public pour saisir la nature et l enjeu du travail social des m dias sans pour autant voir des formes de r sistance face leur toute puissance sociale M me s ils ne constituent qu une amorce d une v ritable pist mologie des S I C ces pr alables permettent de rendre compte de la difficult des chercheurs en communication se d finir par rapport cette science en formation Les S IC devraient tre en mesure d une part de montrer avec force les rapports et les connexions qu elles entreti
268. on le probl me des femmes battues le viol Unanimement l ensemble de ces six publications va se prononcer en faveur d un avortement libre et gratuit sur les mots d ordre Nos corps nous appartiennent et nous aurons les enfants que nous voulons En ce qui concerne le viol elles vont exiger que cet abus sexuel soit consid r comme un crime et p nalis lourdement Mais globalement ces femmes parlent peu des relations h t rosexuelles La Vie en Rose en plus de son dossier sur l rotisme consacre un dossier particulier l amour n 33 o elle parle aussi des relations sexuelles Par contre le lesbianisme pose de s rieux probl mes ces publications part FMH qui consacre un dossier aux rapports femmes femmes n 42 43 Ces publications sont Exception faite videmment de FMH qui pr ne une certaine n o f minit adopte une position ambigu et argue qu il y a quelque chose du viol dans l avortement Cette tendance voyait dans le mouvement pour l avortement libre et gratuit une campagne r formiste qui occulterait la sp cificit des femmes et refusait de s associer dans cette lutte des groupes mixtes comme le MLAC Mouvement pour la Lib ration de l Avortement et de la Contraception 106 Le discours subversif des f ministes relativement complaisantes vis vis de l homosexualit f minine sans pour autant prendre parti pour les lesbiennes mais en r clamant le droit pour les femmes de choisir
269. on qui suppose moins le d sir de montrer que la volont de voir et de laisser voir c est dire comprendre a contrario de l actuelle profusion d images qui fait du lecteur t l spectateur le t moin aveugle d une actualit lointaine Le reportage dont nous parlons est ainsi plut t l aptitude rendre proche et directement sensible une r alit M Ouldamer et R Ricordeau Le mensonge cru De la d composition de la Presse dans l ach vement de l ali nation m diatique SIHAM Paris 1988 p 52 70 Communication et lien social qui de prime abord semble loign e susciter l indignation ou l enthousiasme bref cr er des mouvements d opinion Ces deux objectifs sont particuli rement difficiles mettre en place comme nous allons le souligner dans les prochains chapitres La conqu te pratique du droit l expression et la communication des femmes para t tr s ambigu d un c t elle est indispensable pour les femmes car elle t moigne d une circulation des opinions qui chappe l emprise d une gestion technocratique du d veloppement social D un autre c t elle permet de r guler au sein de la soci t les attentes d un public un peu marginalis les f ministes La question qui se pose est de savoir si justement les presses f ministes fran aises et qu b coises ne seraient que le relais entre les m dias et une certaine frange de la population en l occurrence ici les f minist
270. on est beaucoup plus simple il y a le Conseil consultatif sur le statut de la femme actuellement Diane Lemieux et le minist re d l gu la Condition f minine actuellement Louise Harel qui un temps fut Minist re d tat charg de la condition f minine Lise Payette On trouve ici les deux grandes publications Citoyennes part enti re F et La Gazette des femmes Q Sont aussi int gr es dans cette rang e les publications issues de femmes syndicalistes ou dissidentes d un parti politique comme Elles voient rouge F m me si ces derni res ne disposent pas de moyens aussi importants que celles issues des minist res 94 D Histoires d Elles la Vie en Rose La troisi me rang e de la trir me comporte la presse de r flexion f ministe c est dire des revues plus universitaires apportant une r flexion id ologique et th orique sur le mouvement de lib ration des femmes leurs oppressions etc F 10 Q 3 C 8 Pour le Qu bec il s agit de la deuxi me rang e en importance de la trir me Citons par exemple P n lope F qui se voulait un organe de liaison entre universitaires s int ressant l histoire et la condition des femmes Questions f ministes puis Nouvelles Questions f ministes F La Revue d en Face F Le GIERF Info Q et Recherches f ministes Q On peut ce titre int grer plusieurs revues canadiennes qui ont une certaine influence au Qu bec Atlantis Canadian Journal of Women
271. ont ce drame Ils y ont camp les personnages le tueur les victimes leurs proches ont photographi sous toutes les coutures les lieux du drame l cole Polytechnique et l Universit de Montr al de l apr s drame la basilique Notre Dame les personnages connexes les politiciens les experts etc pour finalement nous donner une mauvaise interpr tation d un conte pour enfants de pr f rence sanguinaire et horrible Dans ce processus interviennent aussi les fausses nouvelles comme cette d p che de la Presse Canadienne la trag die de l Ecole Polytechnique a soulev beaucoup d motions en France o les m dias ont largement rapport et comment le drame Le Devoir 9 d cembre p A 3 Bilan provisoire dans deux journaux fran ais un article avec photo dans Lib ration et deux petites capsules avec signature de correspondante tout de m me dans Le Monde Pour ces deux quotidiens le fait ne se rendra jamais au stade d v nement encore moins d analyse mais l importance de la couverture que d autres m dias rendent du fait permet d auto justifier la mascarade au Qu bec et au Canada On pourrait ins rer dans cette affabulation une fonction particuli re de l criture de presse qui se rapporte la dissertation et qui permet de mettre en valeur les ressources linguistiques du disserteur sans pour autant nous informer davantage C est ce que Yves De La Haye appelle a fonction paonique Par exemple En 1 Y
272. ontr al 1985 229 pages Lacroix Jean Guy et Levesque Beno t Presse alternative De l chec de Presse libre et d un projet de relance Entrevue avec Louis Favreau et Herv Pilon Cahiers du socialisme Montr al 1984 n 14 pp 126 161 Ouldamer Mezioud et Ricordeau Remy Le mensonge cru De la d composition de la Presse dans l ach vement de l ali nation m diatique SIHAM Paris 1988 123 pages Paillet Marc Le journalisme le quatri me pouvoir Deno l Paris 1974 224 pages Qu r Louis Paradoxe d une presse sans politique Raison pr sente Paris 1982 n 61 pp 39 51 Bibliographie l 245 3 Presses f ministes et images des femmes en France au Qu bec et au Canada A Presses f ministes en France au Qu bec et au Canada Adler Laure l aube du f minisme les premi res journalistes 1830 1850 Payot Paris 1979 240 pages Annoted Guide To Women s Periodicals in the USA and Canada Richmond mai 1985 Vol 4 n 1 Baptistide Maryvonne La presse f ministe en France 1971 1978 m moire de L Institut d tudes politiques LE P Universit de Paris IL Paris 1978 Bertrand jennings Chantal La presse des mouvements de lib ration des femmes en France de 1971 1982 dans Lamy Suzanne et Pag s Ir ne Dir F minit subversion et criture Remue m nage Montr al 1983 pp 15 49 BREFF R pertoire des revues f ministes fran aises paraissant en 1978 Pennsylvania
273. op rateur d un rapport social dans une soci t Il faut donc chercher comprendre comment il contribue transformer ou reproduire les rapports sociaux et quelles m diations articulent l appareil producteur au syst me social En d autres termes il semble essentiel d valuer les multiples formes sociales impliqu es dans le fonctionnement du journal pour d finir le rapport presse soci t et galement pour replacer les presses f ministes dans leur contexte d volution en France et au Qu bec Les tages de fonctionnement du journal Pour ce faire je me suis inspir e du mode de d composition du journal effectu par Renaud Dulong et Louis Qu r qui dans leur analyse particuli re du quotidien r gional fran ais Ouest France proposent des l ments m thodologiques tout fait S L ouvrage de J Kayser Le quotidien fran ais A Colin Paris 1963 a longtemps servi d ouvrage m thodologique pour ce genre d analyse de presse R Dulong et L Qu r Le journal et son territoire Presse r gionale et conflits sociaux EHESS CEMS A T P CNRS Paris Tours 1978 66 Communication et lien social appropri s pour saisir la signification sociale de la presse et des m dias en g n ral C est ce qu ils ont appel des tages de fonctionnement du journal Ils ont ainsi explicit quatre niveaux de r alit qui confrontent l appareil de production du journal pour d finir le produit crit Premi rement e
274. oriquement aux autres sciences et ne plus justifier l envahissement de la communication dans tous les domaines Comme le note fort judicieusement Xavier Delcourt peine inscrite sur le registre des sciences la communication conna t un privil ge ambigu celui de l exposition maximale l historicit Elle se trouve projet e au coeur des processus de l gitimation des d cisions Sur un th tre d op rations o s affrontent strat gies et tactiques de refonte des conomies des cadres politiques et institutionnels des rapports sociaux Un des l ments pertinents de r flexion pour la mise en perspective historique des S I C m appara t tre la proposition de Lucien Sfez sur les soci t s sans m moire o il note que pour assurer leur coh sion les soci t s m moire se servent de l histoire les soci t s sans m moire de la communication Cela expliquerait peut tre l origine et la floraison des S I C en Am rique du Nord Car d apr s lui la technologie et la communication ont form un couple indissociable pour permettre la conqu te des grands espaces et l int gration dans un melting pot d une population composite et h t roclite Il en conclut que la communication est le recours d une collectivit pauvre en symboles historiques cette 14 Certains travaux comme ceux de Gramsci Hall Kellner et Van Dijk pour ne citer que ceux l sont particuli rement importants pour saisir le r le des m dia
275. ort qu un journal quel qu il soit tablit dans l ensemble social qui le porte il est essentiel de saisir d abord qu une tude de presse n est pas une fin en soi et qu un m dia ne repr sente pas une entit ind pendante qu on peut analyser comme un syst me clos C est pourtant ce qui caract rise la plupart des recherches et tudes sur les m dias N anmoins quelques chercheurs comme Renaud Dulong et Louis Qu r ont tent de saisir la signification sociale d un m dia en l occurrence le quotidien r gional Ouest France Comme ils le R Dulong et L Qu r Le journal et son territoire Presse r gionale et conflits sociaux E H E S S et C E M S A T P C N RS Paris Tours 1978 18 Introduction soulignent L exploration sociologique du journal doit tenter de d m ler l cheveau des rapports sociaux qui se nouent derri re la production et la lecture des textes et qui se dessinent autant dans les blancs du texte que dans son contenu explicite I s agit pour le sociologue de faire appara tre les multiples rapports sociaux dans lesquels s inscrit la presse tant au plan des m canismes l oeuvre dans la pratique de lecture des diff rentes rubriques qu celui des m diations qui articulent l appareil producteur au syst me social Comme les recherches en Sciences de l information et de la communication sont soit tr s empiriques soit tr s th oriques et que le concept de communication reg
276. ose est morte d avoir trop longtemps voulu vivre d amour et d eau fra che plut t que d argent bref d avoir n glig l aspect entreprise de son projet Nous avons omis de mettre en branle des strat gies de vente et de financement en les adaptant bien s r nos moyens et aux valeurs des lectrices En partie par manque de conscience et parce que nous tions perp tuellement d bord es et en partie cause d une 150 Presse alternative presse glamour r pugnance bien de gauche face aux r gles du jeu commerciales Mais somme toute si le b n volat a fait son temps chez les femmes il montre bien les limites auxquelles sont confront es ces presses f ministes du point de vue de leur organisation Comment passer outre au besoin fondamental des femmes et des f ministes de se faire entendre de parler aux autres femmes et de le faire autrement que comme la presse f minine sans y laisser la sant et la s r nit Le militantisme et le b n volat des productrices de publications f ministes semblent tre une barri re de plus qui les conduisent dispara tre Un march m diatique satur Si l on regarde maintenant le march conomique de l information existant en France et au Qu bec on se rend compte que les contraintes auxquelles ces presses f ministes sont confront es sont normes Les deux tableaux aux pages suivantes regroupent un ensemble de donn es inscrites dans les publications fran ais
277. plans ditorialistes qui effectuent bien s r une premi re s lection la source l encodage Parfois elles sont le fruit des r flexions d une m me personne qui de semaine en semaine commente certains faits dits d actualit Mais cette personne en g n ral joumaliste n a pas acquis le statut de chroniqueur r gulier m me si elle en a l apparence Son statut est encore celui de pigiste r gulier c est dire faisant partie du syst me hi rarchique du m dia mais n ayant pas les avantages d un chroniqueur r gulier Sa marge de manoeuvre quant aux prises de position marqu es est limit e son statut pr caire m me si la censure coupure d un texte mesures d intimidation de la part de la direction etc est assez exceptionnelle Elle ne fait que planer au dessus de sa t te et inconsciemment sans doute dans la production de textes Mais ce genre de pigistes r guliers est un peu le cas d exception qui confirme la r gle En g n ral quelles sont les personnes qui crivent dans ces pages Le plus souvent des journalistes ind pendants non r guliers cette fois et une nouvelle s rie d experts professeurs d universit s crivains sp cialistes de certaines questions 220 La mascarade institutionnalis e repr sentants de certains groupes sociaux qui autrement ont du mal susciter des reportages des journalistes comme les groupes cologiques f ministes de solidarit etc L ensemble de ces collabo
278. po lacanisme et mao sme de 1974 1976 16 Introduction devenu Des Femmes en Mouvements 1978 79 et Des femmes en Mouvements Hebdo 1979 1982 et aussi Les nouvelles f ministes de Ia tendance galitaire Simone De Beauvoir Ligue du droit des femmes de 1974 1977 et enfin Les P troleuses de la tendance lutte de classes proche des Trotskistes de 1974 1976 devenu avec des changements de militantes La Revue d en face 1977 1981 Il est difficile de s y reconna tre dans les nuances de tous ces journaux mais il est vident que ces presses f ministes mergeant notamment durant la d cennie de la femme 1975 1985 sont plus ou moins directement li es aux mouvements sociaux de lib ration des femmes sur ces deux continents En sont elles simplement le reflet le miroir le prolongement En tout cas elles repr sentent une entit difficile d limiter Les analyses venant de l ext rieur sont en outre bannies par les M L F qui rejettent tout ce qui veut les nommer ou les classer En fait les presses f ministes fran aises et qu b coises ressemblent un peu une trir me ce navire de guerre antique des Romains rapide et l ger qui tait compos de trois rang es de rames superpos es Elles ne sont pas hi rarchis es mais sont indissociables La premi re constitue ce que j appelle une presse d expression f ministe c est dire l ensemble des publications qui parlent des actions et des initiat
279. pouvoir dans la soci t est celui de la domination des hommes sur les femmes d o la notion de casse de sexe Probl matiscr l in galit D crire ei comprendre les m canismes de la division sociale des sexes D mantrer que le marxisme ticot compte de la division sexuelle du travail et des rapports sociaux de sexe e Articuler le capitalisme et le patriarcat comme sources de domination des femmes D velopper une th orie de l oppression e1 des rapporis sociaux de scac Remettre en cause les perspectives androcentriques du savoir existant lt Int grer le v cu des femmes dans les d marches th ori ques et m thodologiques e tablir un lien entre th orie lt taction Les femmes en tani qu appropri es opprim es et exploit es T maigner du r le des femmes dans l histoire L in galit des chances e Le sexisme La famille comme institution du capital et lieu d oppression des femmes Le syst me capitaliste patriarcal camme syst me d exploitation pour les femmes et les hommes Objet Les m canismes de e Les places et fes fonctions Les lieux d oppression et les d analyse reproduction sociale des femmes dans le syst me institutions du syst me s L ducation conamique patriarcal amour famille Le march du travail salari Le travail de r
280. presse f minine tout en offrant des images de femmes diff rentes On ne retrouve plus des femmes objets mode produits de beaut ou des femmes alibis superwomen professionnelles m res et attrayantes Au contraire l image qu elles proposent me semble tre justement celle de femmes en mouvement c est dire de femmes qui s insurgent contre leur oppression et luttent pour am liorer leur situation Puisque la Une d un magazine ou d un journal repr sente la fa ade de son contenu il semblerait que ce type de presse fonction politique a du mal se positionner par rapport la concurrence des autres m dias Certaines cherchent affirmer leur contenu politique et se veulent subversives en d tournant les st r otypes ou les mythes sur les femmes D autres veulent aussi devenir un m dia part enti re en donnant la parole aux femmes et en proposant une alternative aux discours dominants sur les femmes Un dernier probl me auquel sont confront es les presses f ministes fran aises et qu b coises et non des moindres reste le rapport qu elles entretiennent avec le march conomique m diatique et leur type d organisation ce qui va l encontre des m les m dias comme nous allons le voir maintenant Groupes de femmes et presses de groupe Cet tage de fonctionnement du journal qui se situe au niveau du journal comme entreprise de presse est particuli rement difficile exploiter pour les publ
281. quelque peu totalisant l enjeu pour la sociologie des femmes est d viter d entrer dans le ghetto des tudes sur les femmes car bien souvent la sociologie rel gue les travaux des f ministes dans ce domaine en leur enlevant la port e et la valeur scientifiques qu ils ont pourtant Parce que leurs repr sentations sont pos es au d part comme partiales et fragment es elles sont 7 M V Louis Recherches sur les femmes recherches f ministes dans M Guillaume Dir L tat des sciences sociales en France La D couverte Paris 1986 p 462 46 Femmes et communication sujettes toutes sortes de critiques et remises en cause de la part des sociologues non f ministes et parfois elles servent aussi l gitimer l ordre social existant N anmoins si la sociologie des femmes est plus ou moins sortie de la clandestinit ce n est pas pour en arriver masquer les divergences l int rieur de ses approches th oriques encore moins pour mettre en place une science f ministe qui ne serait que totalitaire Il s agit plut t d laborer une pens e non sexiste en saisissant bien les diff rents niveaux de la vie sociale sexu e dans leur interd pendance et leur autonomie relative Projet mancipatoire de la recherche f ministe Le troisi me pr alable pist mologique pour la sociologie des femmes concerne l engagement mancipatoire qui est la base de son projet et qui doit amener des clarifications entre les rec
282. quelques variantes dans les propos du tueur mais globalement les journaux ont peu pr s publi la m me chose La Presse publiera int gralement cette lettre un an plus tard soit le 24 novembre 1990 p A 2 La mascarade institurionnalis e 205 l action du caporal Lortie laquelle il s identifiait et en derni re page de son manuscrit se trouvait une liste rouge de 19 noms de femmes du monde politique policier syndical et journalistique du Qu bec qu il d signe comme des cibles On se trouve devant un meurtre collectif parfaitement cibl pr m dit orchestr que les m dias tarderont qualifier d attentat ce que pourtant il est Ils ne parleront pas non plus d acte terroriste alors que ce geste se voulait politique puisque l auteur lui m me l a ainsi qualifi Veuillez noter que si je me suicide aujourd hui 89 12 06 ce n est pas pour des raisons conomiques mais bien pour des raisons politiques Car j ai d cid d envoyer Ad Patres les f ministes qui m ont toujours g ch la vie Mais surtout cette lettre qui constituait la justification d taill e des intentions du tueur ne sera pas publi e dans l imm diat Il s agit pourtant d une premi re dans le registre de ce genre de crime Ce qui est nouveau ce n est pas tant le meurtre de femmes ou l attentat comme forme d action politique mais le fait qu il soit justifi par crit et voulu public Pourquoi les m dias dans ce cas pr cis
283. qui va subir la dure r pression polici re de la crise d octobre En 1970 le parti lib ral reprend le pouvoir au Qu bec en promettant 100 000 emplois promesse qu il ne pourra tenir et qui marquera une aggravation du climat social et conomique avec son point culminant dans la crise d octobre Cette p riode de l histoire du Qu bec du 6 au 25 octobre 1970 va secouer tr s brutalement la soci t qu b coise d apparence si tranquille Voici tr s bri vement quelques faits le 5 octobre un attach commercial britannique James Richard Cross est enlev par des membres du FLQ qui veut l ind pendance totale des Qu b cois r unis dans une soci t libre purg e jamais de sa clique de requins voraces les big boss patronneux et leurs valets qui ont fait du Qu bec leur Les Canadiennes sont les premi res sur ce continent obtenir le droit vote en 1918 Les Canadiennes du Manitoba de la Saskatchewan et amp l Alberta l obtiendront en 1916 celles de la Colombie Britannique et d l Ontario en 1917 Les Qu b coises devront attendre 1940 Les Autochtones 1960 et les Autochtones du Qu bec 1968 Les Am ricaines l ont obtenu en 1920 alors que les Fran aises ne l auront qu en 1944 174 Le f minisme chasse gard e du cheap labour et de l exploitation sans scrupule extrait du Manifeste du FLQ diffus Radio Canada le 8 octobre Peu apr s le ministre du Travail Pierre Laporte est enlev et sera ex cut l
284. r dit es Comme le soulignent Danielle Juteau et Nicole Laurin Frenette sur ce silence impos aux f ministes Pourquoi nous faire taire Parce que le geste de L pine d voile l existence du syst me de domination entre les hommes et les femmes et parce que nos analyses en rendent visible l horreur Il ne faut pas que la r alit remonte la surface du discours Parce qu il est difficile aux femmes de contester et d abolir un syst me qu elles ne voient pas en maintenant l obscurit et la conscience domin e en r compensant celles qui sont raisonnables et qui restent leur place on peut assurer la reproduction du syst me de domination et tous les privil ges qui y sont rattach s Et un des proc d s de la r cup ration des m dias consiste retourner l envers les termes f ministes comme par exemple faire passer l oppresseur pour une victime Le tueur devient un pauvre malade un d s quilibr Ensuite ils vont inverser les r les d oppresseur et d opprim que sous tend l ensemble des rapports de domination dans notre soci t en faisant en sorte que la responsabilit de l action l attentat soit report sur les paules des victimes les f ministes J ai trouv plusieurs exemples de ce proc d dans nos quotidiens Les femmes prennent de plus en plus de place Trop pensent certains hommes Ce n est pas un hasard si le meurtrier s est retrouv Polytechnique Il s est dit les femmes sont m me re
285. r m dit choix des victimes lieu de l intervention lettre explicative en date du jour du crime mais aussi revendiqu Je hais les f ministes vous tes toutes une gang de f ministes s est il cri avant de tuer et il y avait aussi dans sa lettre une liste de 19 femmes tuer qu il consid rait comme des f ministes Qu en ont dit les m dias Ils ont commenc par d responsabiliser le tueur en le qualifiant de fou et de forcen annexer un individu l origine autonome un concept d anomalie mentale pour ensuite d responsabiliser la soci t dans son ensemble en particulier les hommes viter tout sentiment de culpabilit et enfin qualifier ce meurtre de geste isol et ponctuel d tourner le sens d un attentat politique Qu en ont dit certaines f ministes Elles ont rappel que ce geste tait explicitement revendiqu lettre et choix s lectif des victimes contre elles les f ministes et non pas les femmes en g n ral et ont d nonc ce que ce geste d voilait la violence quotidienne psychologique et physique que subissent les femmes dans notre soci t et dans le monde sous diverses formes violence conjugale harc lement 230 L art de la r cup ration des m dias sexuel au travail pornographie inceste viol etc qui peut aller jusqu au meurtre Bien s r les m dias ne vont pas ouvertement accuser les f ministes mais ils vont faire en sorte qu elles se taisent ou qu elles soient disc
286. r aux femmes et au f minin le droit l existence non seulement dans le discours social mais aussi dans le discours sur le social c est dire les discours et pratiques sociologiques La deuxi me critique essentielle que les sociologues f ministes ont adress e leurs confr res est que m me si les sciences sociales tentent parfois de tenir compte de la diff rence sexuelle elles le font en g n ral en construisant un objet femmes qui l gitime la TI s agit de la traduction libre des concepts utilis s par Sandra Harding qui sont respectivement gendered social life individual gender gender structure et gender symbolism Cette f ministe am ricaine a beaucoup crit sur des questions d ordre pist mologique elle est notamment l auteure de The Science Question in Feminism Cornell University Press Ithaca New York 1986 36 Femmes et communication constitution d une cat gorie en soi mais qui est le plus souvent plac en r f rence une norme masculine devrait on dire l talon homme Ainsi la sociologie a parfois pris en consid ration les femmes mais seulement dans la mesure o elles avaient des places des r les des fonctions utiles aux hommes comme par exemple les m res les pouses les prostitu es les consommatrices les lectrices etc C est pourtant en mettant nu le fonctionnement r el des syst mes sociaux et en ne restant pas prisonnier d un d coupage des ph nom nes
287. r exemple ces journaux traitent de la religion du pacifisme du socialisme avec comme ligne directrice le f minisme La culture est prendre au sens large et ce sera le deuxi me en importance pour La Vie en Rose Il s agit en fait des initiatives de femmes qui seront relat es et critiqu es dans le domaine du cin ma de la danse de la litt rature des arts visuels de la musique etc d un point de vue national et international mais aussi des questionnements vis vis des st r otypes v hicul s dans ces domaines Notons par exemple pour cette publication des reportages sur l humour f ministe n 4 dans Le Temps fou les romans policiers n 10 ou la bande dessin e n s 22 et 23 Notons que Les T tes de Pioche consacrent un dossier aux ditions du Remue M nage et la pi ce de th tre M man travaille pas a trop d ouvrage Faut il souligner que FMH parle d abord et avant tout des initiatives de femmes qui lui sont proches Les expositions faites la galerie des femmes appartenant la librairie des femmes sorte de succursale du journal sont largement d crites et peu critiqu es De plus dans leur agenda les titres litanies comme elles dansent elles lisent elles coutent elles voient elles chantent elles ditent elles exposent elles crivent etc ne font que M El Yamani Vie et survie de la presse alternative locale L exemple de La Tribune m moire de ma trise des Sciences et Tech
288. r l accessibilit l avortement pour toutes les femmes sans distinction d ge de r gion de religion nous avons soigneusement contourn le d bat moral o la droite voulait nous confiner Nous r pugnions sans doute ajouter notre voix cette chorale de bien pensants Mais surtout nous n avions pas le temps l poque de parler de morale il y avait situation d urgence Chaque ann e des milliers de Qu b coises payaient de leur sant de leur vie et de leur poche des avortements qu elles obtenai ent tant bien que mal Vu d un autre angle notre silence nous a co t cher nous avons tu la question m me entre nous et c est donc individuellement que nous avons d la d battre Est ce une vie et commettons nous un meurtre Aucune femme qui avorte ne l vite Toute femme qui d cide d avorter d cide de se choisir elle m me et de sacrifier l autre Pour nous dress es au sacrifice personnel c est une rupture fondamentale avec tout ce qui nous a t inculqu Nous prenons le droit de le faire Nous appuyons toute femme qui a besoin d tre appuy e La Vie en Rose n 5 118 Le discours subversif des f ministes La contestation par des images et des discours provocants Que ce soit au niveau des titres ou des articles on retrouve les m mes caract ristiques lexicales et s mantiques On parle de dynamique du f minisme de contradictions assumer vivre surmonter d exploitation du corps des femme
289. rateurs pourrait appartenir ce que Paul Beaud appelle avec Sartre Les techniciens du savoir pratique ou la New Class Une fois qu on sait qui peut crire dans ces pages il n est pas difficile de voir quelle fonction cette tribune libre assure Elle sert en fait de paravent et de justification la r daction en lui permettant de se d gager de sa responsabilit vis vis du contenu et surtout des controverses ou ambigu t s qu il pourrait contenir Pourtant c est dans ces pages qu on essaiera de comprendre ce qui s est pass de s interroger sur la port e sociale et politique d un tel drame d exiger un v ritable d bat public Nous vivons dans une soci t malade nous n avons plus de tripes qui se nouent devant l horreur Les femmes aux t tes amput es Les hommes sont tous coupables Le Devoir 12 d cembre p 9 Comportements et biologie Non la violence n est pas inn e Elle a des causes sociales Le Devoir 16 d cembre p 9 L loge de la violence L incitation vient d en haut Le Devoir 20 d cembre p 9 Crime masculin isol La Presse 8 d cembre p B 3 On ach ve bien les chevaux n est ce pas La Presse 9 d cembre p B 3 Le respect d aux femmes Post mortem La Presse 16 d cembre p B 3 Pour une enqu te publique sur Polytechnique La Presse 24 janvier p B 3 Why The Gazette 10 d cembre pp D et D 2 cet article reprend une table
290. re La Presse p 1 Le Devoir p 3 The Globe and Mail p l ou la photo du maire de Montr al essuyant une larme au coin de l oeil 8 d cembre La Presse p A 3 et The Gazette p A 3 Personnalisation outrance qui frise de tr s pr s le voyeurisme et le manque de respect face la douleur et au deuil La gent politique qu b coise et canadienne sera alors largement sollicit e non pas pour r fl chir aux mesures prendre pour contrer les diff rentes formes de violence que subissent les femmes dans nos soci t s mais plut t pour 214 La mascarade institutionnalis e accentuer le dramatique de la situation Les manchettes seront l image de cette surdramatisation de l v nement avec des envol es particuli rement lyriques partir de l enterrement des victimes Ultime adieu en silence Engelure d me Le Devoir 12 d cembre p 1 Des adieux mouvants et grandioses Une c r monie empreinte de foi et de sympathie La Presse 12 d cembre p 1 et A 3 Thousands of mourners wait in silence to pay final respects to slain women 3 500 friends relatives bid a tearful farewell to murdered students The Globe and Mail 11 d cembre p l et 10 12 d cembre p 1 et A 2 Some bring flowers while others bring only their sorrow The Gazette 11 d cembre p 1 et A 2 Ensuite le silence Les m dias ont termin leur travail de couverture il n y a plus rien de spectaculaire montrer L hist
291. re pp 1 A 9 d cembre pp 1 a 10 d cembre pp 1 A l 11 d cembre pp 1 A 3 A 5 A 10 B 3 C 3 258 Bibliographie Toronto The Globe amp Mail 26 7 d cembre 1989 pp 1 A 2 8 d cembre pp 1 A 2 A 4 A 9 d cembre pp 1 A 2 A 3 D 11 d cembre pp 1 A 10 12 d cembre pp 1 A 2 A 7 5 A 6 A 7 1 D 8 Paris Le Monde 2 8 d cembre 1989 p 8 9 d cembre 1989 p 6 Lib ration 1 8 d cembre 1989 p 28 6 M thodologie analyses de presse de discours de contenu de l image Aebischer V r na Les femmes et le langage PUF Paris 1985 200 es Rue Yves et Croissandeau Marc Lire le journal Lobies Paris 1979 287 pages Angenot Marc La parole pamphl taire Typologie des discours modernes Payot Langages et soci t s 1982 425 pages Bardin Laurence L analyse de contenu PUF Le psychologue 2e dition Paris 1980 233 pages Bonnafous Simone Racisme et non racisme tude de presse Mots les langages du politique Presse de la fondation nationale des sciences politiques Paris mars 1989 n 19 pp 21 37 Bremond Claude Le message narratif Communications Paris 1964 n 4 pp 4 32 Carontini Enrico Faire l image Mat riaux pour une s miologie des nonciations visuelles Cahiers du D partement d tudes litt raires UQAM Montr al 1986 n 7 117 pages et 31 me partie 1988 Fabvre Pierre Analyse de contenu analyse de discou
292. re apporter un regard neuf sur la r alit sociale regard qui entre autres remet en cause les discours naturalistes psychologisants et culturalistes sur les femmes Combattre l androcentrisme de la sociologie C est donc plusieurs niveaux que la sociologie des femmes a provoqu une v ritable rupture pist mologique en sociologie En effet avec ses diff rents axes de recherche elle a d abord d construit les fondements de la pens e bina re qui op re la distinction de couples hi rarchis s o le premier terme se voit conf rer une sup riorit pist mologique Que ce soit la d marcation entre sujet objet public priv culture nature production reproduction ete il y a lieu de s interroger sur la place centrale accord e en sociologie aux premiers concepts des couples et sur la r f rence donn e au f minin pour les deuxi mes concepts Les sociologues f ministes ont montr comment la superposition de ces concepts binaires tait symptomatique d un androcentrisme id ologique dans le d coupage de l objet sociologique Et plus fondamentalement encore la sociologie en arrive nier l humanit des femmes par l utilisation de ces dichotomies L opposition entre public et priv qui englobe toutes les autres 3 Globalement on d finit la sph re priv e comme la cellule familiale et la vie domestique La sph re publique correspond par contre aux espaces sociaux et politiques plus impersonnels ce qu on appelai
293. re connaissance et de notre savoir de femmes En ce sens le f minisme plus qu une id ologie est une vision particuli re du monde donn e partir des rapports de sexe Mais ses particularit s si elles sugg rent que le discours n est pas homog ne et univoque sont aussi tr s d pendantes de l action Aux r alit s d in galit de diff rence ou d oppression que ces courants de la pens e f ministe voquent vont correspondre des interpr tations diverses de la lib ration des femmes C est ce que j ai synth tis dans un autre tableau la suite de celui sur la probl matique de la division sociale des sexes La probl matique de l action f ministe Si les objectifs sont diff rents les revendications et surtout les strat gies le sont encore plus En fait le mouvement de lib ration des femmes qui d clare d ailleurs l ann e 1970 l ann e z ro en 9 Lib ration des femmes ann e z ro Partisans Paris 1970 n 54 55 160 Le f minisme Probl matique de la division sociale des sexes ourants d pens F minisme marxiste Fondements sociaux th ariques Objet de th orisation Le constat de l in galit L oppression des femmes La diff rence camme Lieu sociale bas e sur le sexe r side dans le projet que tire d oppression des femmes Le syndrome de la m nag re le capital du travail gratuit Le rapport fondamental de La discrimination salariale des femmes
294. re indique le rang qu occupe le th me pour l ensemble des num ros de la publication consid r e Le chiffre entre parenth ses indique le nombre d articles qui traitent du th me consid r 102 Le discours subversif des f ministes Le probl me des autres m dias encore et toujours On peut remarquer que le th me m dias l emporte sur tous les autres th mes sauf pour Les P troleuses ce qui n est gu re tonnant puisque ce journal place au centre de son combat l exploitation des femmes dans le travail l ext rieur et au foyer Il reste tout de m me en quatri me position Pour La Vie en Rose 3i me rang il faut relativiser la place accord e la publicit commerciale 1er rang car J ai relev chaque fois une publicit m me si elle n occupait qu un huiti me ou un seizi me de place dans la mise en page C est pourquoi ce chiffre est anormalement gonfl Les f ministes ne seraient elles que ces bavardes dont les paroles s envolent aussit t prononc es et qui chaque fois reprennent z ro l ann e z ro comme Partisans les m mes col res les m mes r voltes les m mes mouvements et peut tre les m mes journaux gt Ou peut on y voir la confirmation du difficile et douloureux rapport des presses f ministes avec les autres m dias En fait dans ce th me ce que j ai appel l auto publicit c est dire les br ves relatives l organisation comme telle sommaire ours appe
295. rents les autres cause de leur statut dans la soci t fran aise En 1984 il y a eu une nouvelle tentative pour revenir sur les applications actuelles de la Ioi sur l avortement Jacques Chirac alors premier ministre fran ais veut viter la soi disant banalisation de l avortement qui nuit au redressement de la natalit Pourtant deux Fran ais sur trois y compris bien s r les Fran aises sont favorables au maintien de la l gislation de l TVG Petite histoire des luttes et des lois sur l IVG au Qu bec et au Canada D s 1969 le Canada va adopter une loi Bill omnibus permettant aux h pitaux qui le d sirent de pratiquer des avortements Le discours subversif des f ministes 111 th rapeutiques c est dire dans le cas o la vie de la m re ou de l enfant est en danger En 1970 le m decin Henri Morgentaler commence sa pratique d avortements au Qu bec et le FLF Front de lib ration des femmes associ au MWLM Montreal Women s Lib ration Movement va offrir un service de r f rence aux femmes Le 6 mai 1970 une caravane nationale pour l avortement organis e par les FCALA et ACALA respectivement F d ration et Association canadiennes pour l abrogation de la loi sur l avortement va se rendre Ottawa Le FLF refuse d y participer cause du caract re l galiste et f d ral de cette manifestation et organise sa propre manifestation Montr al l occasion de la f te des m res En juin 1971 Morgentaler
296. res d Elles tout en restant alternatif propose des images beaucoup plus sophistiqu es des femmes Il semble y avoir une r elle d marche de strat gie m diatique dans la mesure o cette publication d sirent la fois provoquer les lectrices potentielles et appuyer la cr ation des femmes On retrouve dans la premi re Une ce nous inclusif des 144 Presse alternative presse glamour femmes la fois par le choix des diff rents visages de femmes choisies les diverses g n rations et par l appropriation du corps nu de la femme avec l criture Notre histoire nous commence comme a telle sera la phrase cl de ces femmes productrices d information f ministes mais qui nous interpellent dans le corps et les images On entre de par l image de ce corps de trois quarts de profil la fois dans une communication intime et publique alors que les photos de face supposent une distance plus personnelle La derni re Une d Histoires d Elles me semble plus symptomatique du rapport que ce type de presse entretient avec les autres m dias La concurrence m diatique avec des gros titres comme Le Monde Le Figaro et l Express presque invisibles mais relativement explicites auront eu raison de leur histoire L volution des Unes de La Vie en Rose para t donner sens cette oscillation entre une presse alternative et une presse plus glamour La symbolique repr sent e dans ces trois Unes est tr
297. ress Index quivalent de l Annuaire de la presse et de la publicit fran aise o ces revues ont pu tre r pertori es ne donnent de tirage Ces chiffres obtenus parfois par des contacts personnels ou par t l phone doivent donc tre relativis s Mais cela fait aussi partie de leur refus de classification et de codage de cette mouvance si ch rement revendiqu e Des journaux par et pour des femmes Pour ce qui est de leur sp cificit on retrouve aussi bien pour la France que pour le Qu bec les trois rang es de la trir me voqu e en introduction La presse f ministe canadienne n chappe pas au navire mais son tude comme telle demanderait un autre livre je m y r f rerais seulement de temps en temps C est sans aucun doute la premi re rang e de la trir me la presse d expression f ministe qui occupe la place la plus importante F 118 publications Q 45 et C 188 Je l ai d compos e en trois autres rang es de rames tout d abord les publications qui parlent des actions et des initiatives de femmes en liaison avec le mouvement de lib ration des femmes Elles oscillent entre le journal le bulletin la revue ou le magazine Pour la France on retrouve videmment les trois grandes tendances du M L F mais aussi des publications dont la sp cificit se d finit autrement liaison entre les diff rents groupes de femmes Le Temps des femmes femmes latino am ricaines Nosotras femmes prostitu es L cho
298. resse d expression f ministe est form e par les revues lesbiennes y compris celles qui parlent de l homosexualit en g n ral comme Masques F bien que parfois certaines refusent le label f ministe comme Vlasta F et Treize Q La deuxi me rang e de la trir me qui en importance pour la France suit la premi re F 14 Q 1 et C 26 constitue ce que j avais d sign comme la presse du f minisme institutionnel Il s agit d abord des bulletins et revues des deux minist res fran ais et qu b cois relatifs la condition f minine En France son volution est particuli rement significative de juillet 1974 ao t 1976 il s agit d un Secr tariat d tat aupr s du premier ministre charg de la condition f minine Fran oise Giroud de septembre 1976 juin 1978 de la D l gation la condition f minine aupr s du premier ministre Nicole Pasquier jusqu en f vrier 1978 puis Jacqueline Nonon de septembre 1978 au d but 1981 du Minist re d l gu aupr s du premier ministre charg de la condition f minine et de la famille Monique Pelletier de mai 1981 mars 1986 du minist re des Droits de la femme d l gu aupr s du premier ministre Yvette Roudy d avril 1986 avril 1988 de la D l gation la condition f minine aupr s du minist re des Affaires sociales H l ne Gisserot d avril 1988 1989 du Secr tariat d tat charg des droits de la femme Michelle Andr Au Qu bec la situati
299. rie et Ferrand Mich le La lib ralisation de l avortement et chronologie des v nements et des prises de position Revue fran aise de sociologie Paris juillet septembre 1982 n XXIII 3 pp 504 518 Des Femmes en Mouvements Hebdo L avortement du point de vue l gal 16 23 novembre 1979 n 2 p 5 et 23 30 novembre 1982 n 3 p 5 Des Femmes en Mouvements Hebdo L avortement dossier 30 novembre 7d cembre 1979 n 4 pp 12 16 Fran oise Nous aurons les enfants que nous voulons dans Collectif 2970 1981 douze ans de femmes au quotidien douze ans de luttes f ministes en France La Griffonne Paris 1981 pp 27 32 Garon Suzanne et Queniart Anne L avortement un v cu individuel port e politique th se de ma trise en sociologie UQAM Montr al 1982 284 pages Histoires d Elles Marche nationale des femmes 6 octobre 1979 Paris octobre 1979 n 16 pp 2 4 Histoires d Elles Contraception avortement en France Paris novembre 1979 n 17 pp 3 5 Isambert Fran ois A et Ladri re Paul Contraception et avortement 10 ans de d bats dans la presse 1965 1974 ATP CNRS sciences humaines Paris 1979 126 pages Lalumi re Lise L avortement une femme de l ACALA nous crit Les T tes de Pioche Montr al novembre 1976 n 7 p 64 Lamoureux Diane La lutte pour le droit l avortement au Qu bec 1969 1981 Revue d histoire de l Am rique fran aise Montr a
300. rincipal dans Partisans Lib ration des femmes ann e z ro Masp ro petite collection Paris 1972 1 re dition juillet octobre 1970 pp 112 139 3 C Delphy Idem pp 117 132 et 133 Femmes et communication 43 Pour Colette Guillaumin tout rapport social est d abord un rapport d appropriation et le sexage les rapports de sexe d voile comment la classe des femmes est collectivement appropri e par la classe des hommes Toutes les femmes appartiennent tous les hommes car ici ce n est pas seulement la force de travail des femmes qui est appropri e mais aussi leurs corps et les produits de leurs corps L appropriation priv e qui met en rapport certaines femmes avec certains hommes par le mariage ou la famille est une forme particuli re et restrictive de l appropriation collective La relation d appropriation entre ces deux classes de sexe que l auteure th orise appara t plus globale que dans le contexte du seul mode de production capitaliste Danielle Juteau et Nicole Laurin vont affiner la th orie du sexage de Guillaumin en montrant que peu importe que le travail soit effectu dans le cadre d une appropriation collective ou priv e qu il soit r mun r ou non la division sexuelle du travail exige que l ensemble de la classe des femmes accomplisse certains travaux au service de la classe des hommes Cela leur permet d historiciser les formes et les modes de l appropriation des femmes et surto
301. rivil ges masculins mais renverser les formes de vie concr te marqu es par les monopoles masculins Les mouvements de lib ration des femmes face la colonisation du monde v cu En fait ces mouvements de r sistance et ou de refus s opposent aux tentatives de colonisation du monde v cu La composition de ces mouvements est multiple on y retrouve la classe moyenne qui se sent menac e par les grands projets techniques les jeunes sensibles l absurdit d un certain d veloppement industriel les ch meurs les minorit s ethniques mais aussi les femmes En fait pratiquement les minoritatres La souffrance qui r sulte de la frustration d une vie quotidienne pratique appauvrie culturellement et rationalis e dans un seul sens finit par engendrer des communaut s de communication prot g es dans des sous cultures la recherche d une identit personnelle et aussi collective Il y a donc recherche de formes de vie alternative avec un accent mis sur le particulier le local les changes d centralis s les activit s non r serv es aux sp cialistes Cette valorisation d espaces sociaux J Habermas Ibid p 433 Communication et lien social 57 taille humaine devrait revitaliser les possibilit s de communication et d expression qui ont t ensevelies par la colonisation du monde v cu En fait dans ce dernier point on retrouve l int r t mancipatoire cher J rgen Habermas dans toute ac
302. rmation Cette derni re devient une entit mesurable et quantifiable la mani re des ing nieurs Ces pr tendues th ories de la communication font r f rence soit des th ories du vecteur o le seul probl me de communication est celui de la transmission des messages dans des conditions d efficacit maximale soit des th ories qui se d ploient en cercles ouverts les uns sur les autres englobant la question du sujet et de l objet dans un mouvement de va et vient sans fin En fait on en arrive cette logique dominante de la recherche en SIC qui investit principalement le domaine des communications sociales r gl es par le biais des langages conomiques et des techniques de gestion et o les contenus des S I C ont moins d importance que les significations et les fonctions sociales qui leur ont t attribu es dans nos soci t s occidentales Et dans le cas particulier des recherches sur les m dias de masse on se retrouve habituellement Femmes et communication 31 avec des mod les de communication o les enjeux sociopolitiques propres tout change social sont carr ment vinc s ou r duits des l ments de dysfonctionnement du syst me La soci t appara t alors comme une p te indiff renci e qu il suffirait d adapter au potentiel d une technologie et non pas comme une structure de pouvoir dynamique qui adapte les techniques ses int r ts d j existants en tenant compte des rapports
303. rme glamour ne serait ce qu au niveau de l utilisation de la quadrichromie qui qualifie leur look et qui permet d accrocher les lectrices potentielles C est en se donnant voir notamment travers leurs premi res pages que ces publications restent r solument politiques et militantes Leur style provocant et subversif vient l encontre de ce que les m dias dominants en g n ral diffusent Pourtant l impasse ou absence strat gique des presses f ministes fran aises et qu b coises ne d coule pas seulement du miroir qu elles tendent aux femmes On a vu partir des autres tages de fonctionnement du journal que ces presses doivent affronter bon nombre de probl mes pour survivre Si leur marge de manoeuvre est tr s limit e c est sans doute parce qu elles veulent conqu rir leur droit l expression et la communication dans un champ m diatique o les autres m dias dominants diffusent une information qui les excluent Ou bien peut tre ne sont elles que la face m diatique d un mouvement social le mouvement de lib ration des femmes qui sest amoindri Comment a t il volu depuis son mergence en 1970 Y a t il des similitudes et des diff rences entre la France et le Qu bec Que sont les f ministes devenues De quelles f ministes parle t on Le prochain chapitre va s attacher clarifier ce concept de f minisme qui devrait s crire au pluriel tellement il recouvre toutes sortes de positions th oriq
304. robl me sans nom et explorer syst matiquement la situation des femmes Il ne s agit pas ici de refaire l historique de milliers de recherches sur les femmes et par les femmes dans des disciplines aussi vari es que la psychanalyse la linguistique la litt rature la sociologie l histoire l conomie les math matiques ma s plut t de comprendre pourquoi une sociologie des femmes m me sous forme de projet et avec des axes de recherche parfois incompatibles a permis une v ritable rupture pist mologique dans la sociologie Quels sont les enjeux de cette perception f ministe dans la sociologie et quels obstacles pist mologiques majeurs se retrouve confront e la sociologie des femmes Le plus grand m rite et l innovation principale des sociologues f ministes est d avoir cherch probl matiser la vie sociale sexu e qui recoupe plusieurs dimensions le sexe social individuel la structure sociale de sexe et le syst me symbolique de sexe L irruption de cette nouvelle probl matique a boulevers le champ de la sociologie traditionnelle qui l on reprochait surtout d occulter la nature sexu e du sujet social et d tablir une quation universalisante entre homme et humain ce qui revient nier l humanit particuli re des femmes quand bien m me elle constituerait plus de la moiti de la population tudi e En s appropriant le g n ral et l universel le sexe masculin tend refuse
305. ronde qui a eu lieu au programme Morningside de CBC Radio The system let me down when I said no more to violence The Gazette p D 2 Hunting Humans The Gazette 10 d cembre p D 3 Speaking about the unspeakable A time for grief and pain The Globe and Mail 8 d cembre p A 7 Our daughters ourselves The Globe and Mail 9 d cembre pp D 1 et D 8 Men cannot know the feelings of fear The Globe and Mail 12 d cembre p A 7 Isol s comme tels ces articles ont de l importance mais dans le flot des reportages et comptes rendus des m dias ils ont fini par tre dilu s La pertinence de ces r flexions sur la violence de nos soci t s les rapports de sexe la haine envers les femmes qui osent tre fi res a t an antie par cette sur information sous informante des m dias Qui se souviendra par exemple dans ce flot de reportages de cette petite phrase Le gouvernement Mulroney a r duit de 15 les sommes 156 P Beaud La soci t de connivence Media m diations et classes sociales Aubier Res Babel Paris 1984 Dans cet ouvrage remarquable il explique notamment comment les nouveaux intellectuels journalistes cadres chercheurs scientifiques ont envahi la sph re des m dias pour diffuser leur information et par cons quent leurs repr sentations sociales La mascarade institutionnalis e 221 pr vues pour les programmes destin s contrer la violence faite aux femme
306. ropos de la couverture par la presse du mouvement de lib ration des femmes la premi re en 1970 aux tats Unis et en Angleterre la deuxi me en Angleterre en 1977 que Les articles de la presse sur le mouvement de lib ration de la femme refl tent une vision peu flatteuse et st r otyp e qu en a une opinion mal inform e La description de groupes f ministes et de leurs activit s est partiale Par exemple les photos de femmes oppos es au mouvement de lib ration sont g n ralement flatteuses alors que les dirigeantes f ministes ont g n ralement l air d sagr ables et agressives Ce type de manipulation renforce le st r otype par la presse quotidienne la femme est jug e sur son aspect ext rieur et non sur ses actions 16Vojr ce propos les maigres r sultats obtenus par le Bureau de l galit des chances mis en place en 1975 par la CBC Canadian Broadcasting Corporation cit s dans le rapport de l Unesco Paris 1985 p 46 Colette Beauchamp Idem pp 224 231 souligne galement la d t rioration de la situation pour les m dias francophones la t l vision du r seau fran ais de Radio Canada il y avait en 1980 81 3 femmes sur 7 animateurs en 1984 il n en restait que 2 sur 11 la salle des nouvelles pour la radio et la t l vision du r seau fran ais Montr al il y avait en 1985 86 27 femmes journalistes sur 118 La Presse en 1986 on retrouvait seulement 19 femmes sur 184 journalistes au
307. roupe des domaines aussi vari s que le travail humain la production culturelle les transports la documentation scientifique les relations internationales etc il faut donc commencer par poser une r flexion sur les fondements th oriques et pist mologiques de cette nouvelle science D s maintenant je consid re que la communication n est pas un probl me inscrit et d termin par le seul paradigme metteur Message R cepteur elle est avant tout une forme d change social et de ce fait proc de de m diations techniques mais aussi et surtout de m diations symboliques Les deux premiers chapitres de ce livre s articulent donc autour de l orientation th orique et m thodologique suivante si les presses f ministes en France et au Qu bec sont des m dias qui manent d un mouvement social le mouvement de lib ration des femmes on ne peut saisir leur signification sociale qu en laborant une th orie critique et f ministe de la communication qui se distingue nettement des th ories dominantes de l information et qui permet de r inscrire la dynamique sociale au coeur de l analyse des m dias L impasse strat gique des presses f ministes en France et au Qu bec Pourquoi les m dias minoritaires comme les presses f ministes ne peuvent qu tre ph m res dans le march m diatique J en vois trois raisons majeures une d ordre id ologique une autre au niveau du syst me organisationnel et une derni re d ordre
308. rquent elles du march traditionnel des m dias en particulier de la presse f minine et comment d autres tentent elles de s en rapprocher tout en essayant de rester f ministes J ai donc s lectionn deux Unes pour chaque publication les premiers et les derniers num ros ce qui permet de souligner l volution de l image de la publication dans le temps Plut t qu une v ritable analyse s miologique du discours des femmes travers leurs presses je d sirais seulement faire un premier rep rage des constructions nonciatives produites par les f ministes et souligner quel type de repr sentations id ologiques elles produisent Il s agit en effet de rechercher les marques f ministes dans l nonciation travers l image que ces publications nous donnent voir la fois des femmes comme objets de discours et des rapports sociaux de sexe ce titre j ai repris quelques l ments de la grille d analyse d velopp e par Enrico Carontini Il souligne notamment que ce n est qu partir de la pr sence et m me de l absence de certaines traces dans l nonc marques de personne de temps de mode que les conditions et le processus d nonciation peuvent tre inf r s a Une qui est la page de couverture d un journal repr sente 35 E Carontini Faire l image Mat riaux pour une s miologie des nonciations visuelles Les Cahiers du D partement d tudes litt raires de l UQAM Montr al 1986 et 1988 1
309. rs dans Duprat G rard Analyse de l id ologie Galil e Paris 1983 Tome IT Th matiques pp 310 316 D Eaubonne Fran oise Contre violence ou la r sistance l tat Tierce Paris 1978 95 pages De La Haye Yves Journalisme mode d emploi Des mani res d crire l actualit La Pens e sauvage Grenoble 1985 216 pages Bibliographie 259 Dou l Jacques Le journal tel qu il est lu Centre de formation professionnelle des journalistes Paris 1981 108 pages Dulong Renaud et Qu r Louis Le journal et son territoire Presse r gionale et conflits sociaux EHESS CEMS ATP CNRS Paris Tours 1978 146 pages Ghiglione Rodolphe et Beauvois Jean L on Manuel de l analyse de contenu Colin Paris 1980 214 pages Herrmann Claudine Les voleuses de langue Des femmes Paris 1976 179 pages Irigaray Luce Parler n est jamais neutre Minuit Paris 1985 325 pages Kayser Jacques Le quotidien fran ais Colin Paris 1963 148 pages Michard Marchal Claire et Rib ry Claudine Sexisme et sciences humaines Pratique linguistique du rapport de sexage PUL Lille 1983 202 pages Michard Marchal Claire et Rib ry Claudine nonciation et effet id ologique Les objets de discours femmes et hommes en ethnologie dans Mathieu Nicole Claude Dir L arraisonnement des femmes EHESS Cahiers de l homme Paris 1985 pp 147 167 Morin Violette L criture de presse Mouton Panis La Haye 1969 157 pa
310. rtes de sujets garderies services m dicaux logement etc que se met en place le Front commun contre la pornographie Il est int ressant de noter que contrairement au M L F fran ais qui s entre d chire le mouvement des femmes au Qu bec semble s accommoder de ses diff rents courants r formiste institutionnel radical marxiste sans trop de heurts du moins en apparence On dirait qu il s apprivoise L ann e internationale de la femme d cr t e par l O N U en 1975 va servir de coup de pouce pour un f minisme pluraliste qui penche de plus en plus vers un f minisme autonome d gag de l emprise du marxisme et du nationalisme m me si les rapports du mouvement des femmes avec le Parti Qu b cois au pouvoir en 1976 et les mouvements socialistes ne sont pas d nu s de conflits et de contradictions 1975 marquera une tape fondamentale pour le mouvement des femmes au Qu bec Il va s amplifier et se diversifier Le f minisme est il devenu un th me la mode En tout cas la lib ration des femmes au Qu bec va passer au premier plan sur l agenda politique Le mouvement des femmes semble trouver sa force et sa coh sion dans l organisation de regroupements de projets concrets Signalons sans chercher tre exhaustive la formation de l Intergroupe 1975 1977 dans la lutte pour l avortement libre et gratuit la reconstitution du Collectif d Auto Sant des femmes en 1978 la cr ation de Groupes de th rapie f ministe
311. rticulier 1997 Michel BURNIER Sylvie C L RIER Jan SPURK Des sociologues face Pierre Naville ou l archipel des savoirs 1997 Guy BAJOIT et Emmanuel BELIN dir Contribution une sociologie du sujet 1997 Fran oise RICHOU La Jeunesse Ouvri re Chr tienne J 0 C gen se d une jeunesse militante 1997 Claude TEISSIER La poste logique commerciale logique de service public La greffe culturelle 1997 Jacques LE BOHEC Les rapports presse politique Mise au point d une typologie id ale 1997 Marie Caroline VANBREMEERSCH Sociologie d une repr sentation romanesque Les paysans dans cinq romans balzaciens 1997 Fran ois CARDI M tamorphose de la formation Alternance partenariat d veloppement local 1997 Marco GIUGNI Florence PASSY Histoires de mobilisation politique en Suisse De la contestation l int gration 1997 Philippe TROUV Les agents de ma trise l preuve de la modernisation industrielle Essai de sociologie d un groupe professionnel 1997 Gilbert VINCENT rassembl s par La place des oeuvres et des acteurs religieux dans les dispositifs de protection sociale De la charit la solidarit 1997 P BOUFFARTIGUE H HECKERT dir Le travail l preuve du salariat 1997 EE a a a M DIAS ET F MINISMES Minoritaires sans paroles Trois mille cinq cents femmes La Havane en avril 1998 pour lutter contre la pauvret la violence la discrimination l iniquit
312. rument de manipulation et de dissimulation Plusieurs raisons interviennent dans ces mutations de l espace public de communication D une part les classes populaires taient exclues de cette sph re de m diation l change d opinions ne pouvant intervenir qu entre propri taires priv s aspirant une discussion rationnelle D autre part l av nement de l tat providence le d veloppement de la culture de masse et le recours aux sondages dans la vie conomique et politique ont compl tement subverti ce principe de publicit Elle devient d monstrative administr e et manipul e par diverses instances notamment l administration les associations et les partis et ne peut plus permettre l laboration libre et rationnelle de l opinion publique La publicit tend au contraire produire du consensus fabriqu au d triment de la discussion publique des opinions priv es Et la presse suit la m me volution Alors qu elle tait au d part le support de l espace public critique de communication elle 17 J Habermas l espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Payot Paris 1978 p 215 Ici l auteur emploie le terme de publicit d monstrative Il pr cise aussi que la publicit des d bats parlementaires a t subvertie en publicit acclamative et que la publicit des d bats judiciaires conna t une d naturation du m me ordre r cup r e par la consommation
313. rviront de rubriques comme telles Bien s r il existe des rubriques comme le f minaire sorte d agenda politico culturel de FMH ou journal intime et politique qui servira de chronologie des v nements vus par une femme dans Histoires d Elles mais qui pour La Vie en Rose sera la page r serv e la fiction aux po mes la cr ation On notera que plus la publication sera structur e la mani re d un m dia traditionnel plus le d coupage en rubriques sera vident m me si l intitul exige de lire l article pour en d finir le contenu Ce sera surtout le cas pour La Vie en Rose et FMH Il est ce point ci int ressant de noter que FMH a une mani re tr s particuli re de mettre en page ses informations Elle distribue des tiquettes proximit ce qui lui ressemble un ensemble de luttes solidarit s mouvements qui vont dans le sens du courant Psychanalyse et politique Par contre la rubrique de l tranger constitue ce contre quoi elle s rige c est dire les autres tendances du M L F et non pas forc ment des articles relevant de situations de femmes de l tranger On retrouve dans cette derni re rubrique de mani re g n rale tout ce qui a trait au pouvoir institutionnel gouvernement parlement ce qu elle appelle les associations droiti res etc On verra d ailleurs que ce d coupage correspond l appropriation du mouvement des femmes son seul courant de pens e Autre exemple q
314. s Mais ces rapports ne renvoient pas qu aux options marquantes du champ politique Dans le champ de la presse interviennent aussi la place de l audiovisuel le fonctionnement corporatiste des Journalistes la dimension conomique du journal etc Si l on peut facilement d duire la position d un journal dans ce champ partir de sa pr sentation des v nements ou de la ligne directrice de ses ditoriaux l existence ou non d une concurrence d termine la mise en valeur de cette position ou son effacement dans le contenu explicite l int rieur de la presse d opinion par exemple les attaques de journal journal vont permettre d homog n iser les publics des diff rents titres Cet tage de fonctionnement est fort utile pour diff rencier d finitivement les presses f ministes des presses f minines et pour situer chaque journal dans un lieu pr cis du champ de la presse ce qui fera ressortir les clivages l int rieur m me des presses f ministes En France ces publications font surtout r f rence des tendances du M L F et on verra comment ce positionnement aura permis un journal f ministe fran ais de Communication et lien social 67 s riger en monopole et de se constituer en unique repr sentant du M L F Au Qu bec les clivages se situent plut t autour du probl me de la non mixit et de l autonomie voire entre h t rosexuelles et lesbiennes Troisi mement en tant que syst me organisationnel le jo
315. s de domination que les femmes per oivent comme des probl mes personnels et singuliers L engagement mancipatoire f ministe affecte non seulement tous les aspects du savoir de l laboration d une probl matique l adoption de certaines m thodes et l interpr tation des ph nom nes tudi s mais aussi toutes les pratiques en voie de transformation de la sexualit du mariage de la maternit de l ducation des enfants etc Nombreuses sont les interventions faites aupr s des femmes battues des m res chefs de famille monoparentale des divorc es etc dans une perspective f ministe Car si la femme dans le discours patriarcal est une fiction et le concept de sexe un construit social il ne faut pas oublier que les gestes perp tu s au nom de cette fiction ou de ce construit sont tr s r els et exigent des actions concr tes Si la sociologie des femmes s efforce de mesurer et d analyser la situation des femmes partir de l exp rience particuli re du sujet elle ne doit pas pour autant n gliger la mise en oeuvre de toute tactique ou strat gie visant transformer cette situation C est sans doute un des obstacles majeurs qu elle doit r soudre car sinon la sociologie des femmes ne restera qu une prise de conscience et de parole ce qui est d j beaucoup mais insuffisant Ces quelques pr alables pist mologiques concernant les S I C et la sociologie des femmes me semblaient n cessaires pour offrir des b
316. s Palestiniennes des Alg riennes des Kurdes etc Quant La Vie en Rose Ti me position il est int ressant de noter que l Europe l Asie l Am rique latine passent avant les U S A Le ou la politique int resse galement beaucoup ces publications aussi bien en France qu au Qu bec Les P troleuses Les T tes de Pioche et La Vie en Rose privil gient davantage la politique institutionnelle celle qui fait r f rence aux partis aux mouvements politiques aux lections au gouvernement etc tandis que Histoires d Elles et Des Luttes et des Rires de Femmes vont parler prioritairement de la condition des femmes d un point de vue politique c est dire de l ensemble des mesures et des lois en faveur des femmes La justice fait ici r f rence aux proc s et aux probl mes li s aux prisons et les mouvements politiques int grent les manifestations politiques contre le nucl aire l arm e le racisme etc De m me pour le monde du travail l ensemble de ces publications s int resse davantage au travail domestique et aux conditions de travail notamment les formes de discrimination faites aux femmes L Kandel Ibid pp 33 34 L auteure fait ici r f rence aux magazines F Magazine et Des Femmes en Mouvements mensuel mais ses propos me paraissent tr s pertinents pour le magazine Des Femmes en Mouvements Hebdo qui en est la suite Le discours subversif des f ministes 105 Hygi ne du corps et de l espri
317. s conceptions essentialistes des sexes 39 Les diff rents niveaux de la vie sociale sexu e 44 Projet mancipatoire de la recherche f ministe 46 2 Communication et lien social 51 Vers un agir social communicationnel 52 Disjonction entre le monde v cu et la communication 55 Les mouvements de lib ration des femmes face la colonisation du monde v cu 56 La communication instituante 58 Dimension symbolique 59 Dimension politique 61 Dimension m diatique 63 Pour une analyse sociologique des m dias 65 Les tages de fonctionnement du journal 65 La fonction politique des presses f ministes en France et au Qu bec 68 3 D Histoires d elles la vie en rose la pr carit d une parole de femmes 71 R trospective historique des presses f ministes en France et au Canada 71 Des journaux par et pour des femmes 92 4 Le discours subversif des f ministes De quoi parlent elles La cuisine aigre douce des f ministes Le probl me des autres m dias encore et toujours Hygi ne du corps et de l esprit Les pamphlets subversifs des f ministes Petite histoire des luttes et des lois sur l TVG en France Petite histoire des luttes et des lois sur l IVG au Qu bec La col re des femmes envers le pouvoir des hommes La contestation par des images et des discours provocants La contre violence du discours f ministe 5 Presse alternative presse glamour L absence quasi totale de l adversaire les hommes Les femmes d abor
318. s dans la perp tuation de l id ologie dominante IS X Delcourt Sciences de la communication une discipline en formation dans M Guillaume Dir L tat des sciences sociales en France La D couverte Paris 1986 p 427 16 L Sfez Critique de la communication Seuil Paris 1988 p 21 Femmes et communication 33 proposition Philippe Breton et Serge Proulx r torquent que c est plut t l Occident dans son ensemble qui est travaill par la question de la m moire Apr s la deuxi me guerre mondiale les meurtres de masse des Nazis l instauration de la guerre froide la menace nucl aire la perte de m moire appara t comme une condition de survie quotidienne Mais il ne faut pas oublier galement que la crise sp cifique des syst mes de commandement et d autorit notamment au sein de l tat et des entreprises a provoqu un appel croissant aux techniques de communication et que le capital s est retrouv devant a n cessit imp rieuse d avoir de nouveaux champs d activit pour se valoriser D o l accroissement extr mement rapide des secteurs de la communication dans les rouages de l tat et des entreprises viter de r duire le journal sa seule valeur marchande Ces quelques propositions sur l historicit des sciences de l information et de la communication demanderaient bien s r tre approfondies Mais j aimerais en dernier lieu insister sur les mises en garde pist mologiques
319. s diff rences mais participe galement de relations de domination o le langage domin finit par tre absorb par le langage dominant en particulier dans les m dias Les presses f ministes veulent non seulement trouver un autre langage pas seulement la langue femme mais encore provoquer une identit des femmes face leur oppression crire autrement sans tomber dans le langage ghetto des femmes D marche difficile car comme le souligne Marina Yaguello L image de la culture f minine est encore bien fragile Il faudrait b tir des mod les culturels qui aient valeur universelle dans un monde o universel masculin Autrement dit cultiver la marginalit jusqu ce que la marge occupe la moiti de la page On en est loin C est ce qu on va voir maintenant en offrant une analyse du discours f ministe sur l avortement un des th mes que ces publications auront privil gi Les pamphlets subversifs des f ministes L avortement appara t comme un th me majeur unificateur des mouvements de lib ration des femmes aussi bien en France qu au Qu bec non pas seulement parce qu il symbolise l oppression sp cifique des femmes l absence de choix d assumer une maternit mais aussi parce que ce droit fondamental de la libre disposition de son corps posait des interrogations plus larges sur la sexualit dissoci e de la procr ation Rentrait alors en ligne de compte tout un questionnement sur le rapport sexuel en lui m me
320. s et de contre influences qui n ont rien voir avec la d ontologie C est ainsi que le concept de libert d information a t lentement recouvert par celui d objectivit de l information et d honn tet professionnelle Ces quelques pr cisions permettent de souligner comment le travail social des journalistes encadr par une id ologie professionnaliste s inscrit non pas dans le domaine de l ducation et de la sensibilisation du public par une information porteuse de contenus et de sens mais plut t dans celui d une canalisation de l id ologie dominante o la r alit est d pouill e de ses aspects contradictoires o les faits critiques sont transform s en une p te lisse et univoque On va voir maintenant en pratique c est dire sur fond de papier journal comment ils op rent Il s agit de comprendre comment le code des critures de presse r glemente les v nements d actualit La mascarade institutionnalis e Montr al treize tudiantes de l cole Polytechnique et une employ e de la Facult des Sciences infirmi res sont mortes sous les balles d un seul homme on va souligner comment la presse crite a couvert l v nement 11 ne s agit pas d tablir un catalogue des techniques journalistiques qui permettent aux m dias de nier les vidences et de d tourner l attention publique des v ritables enjeux sociaux et politiques sous jacents un v nement quel qu il soit Je d sire plut
321. s et il d pense actuellement en moyenne 10 par femme battue Le Devoir 9 d cembre p A 3 Sur information sous information voil comment on peut d finir le travail social des m dias dominants majoritaires Peuvent ils ou veulent ils faire autre chose que nous ne les croyons plus D autant que la parole des minoritaires que parfois ils utilisent ils vont la d tourner de telle mani re qu elle sera discr dit e et pratiquement d l gitim e C est que nous allons voir dans le chapitre suivant L art de la r cup ration des m dias on vient de le voir d engager le d bat public et critique auquel nous aurions d avoir droit c est dire d assumer leur responsabilit sociale Ils ne font que couvrir l v nement Mais s ils camouflent ornent ou manipulent ces fragments de r el qu ils sont cens s d voiler ils vont encore plus loin Ils agissent mon avis comme instruments de d nigrement du f minisme en r cup rant pour l annuler la parole autonome des femmes Si ce dernier point est particuli rement difficile prouver parce que le concept de r cup ration ne veut pas dire la m me chose dans la bouche de ceux qui informent et de celles qui sont inform es il n en reste pas moins essentiel car c est partir de cette constatation qu on peut mieux comprendre la n cessit d avoir des presses f ministes Il est d autant plus important de comprendre pourquoi s effectue cette r cup
322. s femmes La matennt Les nouvelles technologies de reproduction La psychologie et le v cu des femmes La reproduction Le langage L identit des femmes e La cr atian procr ation La reconnaissance de la diff rence L imagraire L ordre symbolique La culture Le langage prop pr c dent sur les courants de la pens e f ministe p 83 F minisme de la coexistence e La ressemblance des sexa plui t que leur diff rence e La lib ration des femmes ne peut se faire que dans une compl mentarit galitaire entre Les sexes D velopper une th one des rapports de sexe bas e sur les cancepis d androgynie d inerf rence ct de com plicit entre les sexes e Questianner la diff rence et le rapport de domination entre les sexes Les relations entre les hommes ct les femmes L identit des femmes Les rapports naturc culture L mergence d une nouvelle culture androgyne Les rapports amoureux La famille L engagement La tendresse le partage La sexualit La bi sexualit e Le divorce re recherche et des deux ouvrages mentionn s pour le Lableau Prise de conscience d une identit minoritaire 163 Probl matique de l action eg Transformation des sch mes socio culturels imination des condilions discriminaloires faites aux femmes Revendications Egalit de droit et de fait acc s l
323. s m dias de masse Je pense en effet qu partir de la th orie de l agir communicationnel per ue comme th orie critique de la soci t il est possible de d celer un rapport entre le fondement d un agir social d une action et la mise en public de la communication telle que pratiqu e par les m dias de masse Comme J rgen Habermas je reste persuad e que les m dias de masse ne peuvent chapper sans conflits aux obligations n es de leur mission journalistique et que la rivalit entre des points de vue conomiques id ologiques politiques professionnels diff rents engendre une rupture avec ce que l on appelle la culture de masse Il para t erron de croire que les messages envoy s par les m dias atteignent leurs destinataires sans critique en g n ral ils ratent le plus souvent leur vis e id ologique Les imp ratifs des syst mes se heurtent violemment des structures communicationnelles r sistantes pour les m dias de masse car ceux ci sont incapables de canaliser les nouveaux conflits qui apparaissent depuis plusieurs d cennies m me s ils tentent de les contr ler en les pla ant dans le dysfonctionnel social Dans nos soci t s occidentales ces conflits ne surgissent plus dans les sph res de reproduction mat rielle ils ne sont plus pris en charge par des syndicats ou des partis et ne sont plus apais s par des indemnit s conformes au syst me Au contraire ils apparaissent dans les sph res de la reproduc
324. s mesures et des 18 L No l Idem pp 39 40 164 C est du moins la conclusion avanc e dans le rapport La communication au service des femmes Unesco Paris 1985 p 35 Des recherches men es en Angleterre aux tats Unis et au Danemark concluent qu une multitude de facteurs institutionnels structurels sociaux et professionnels conspirent faire en sorte que la plupart des femmes journalistes tout comme la plupart de leurs confr res masculins se conformeraient au m me sch ma id ologique L art de la r cup ration des m dias 227 strat gies pour lutter contre un syst me de valeurs culturelles qui maintiennent les femmes en position d inf riorit de domination et qui souvent les emp chent de prendre conscience de leur condition C est ce quoi va s engager le f minisme de par le monde et ce en quoi il sera boycott par les m dias Car les initiatives positives ou compensatoires adopt es par certains organes de communication comme la CBC radio et t l vision au Canada n aura pas donn les r sultats escompt s Il y a beaucoup de donn es d observation qui prouvent que dans toutes les parties du monde les m dias sous estiment l importance num rique des femmes en proportion de la population totale et de ses activit s En revanche il n est pas facile d tablir que les m dias repr sentent mal ou faussement la majorit d entre elles En 1979 Mieke Ceulemans et Guido Fauconnier ont montr p
325. s niveaux de lecture d un journal J ai donc choisi de traiter le ph nom ne des presses f ministes fran aises et qu b coises partir de cette approche des diff rentes tages du journal parce que leur sp cificit est Justement de traverser l ensemble du syst me de la presse et de devenir le lieu de l action des rapports sociaux Avant de vous faire partager ce que j ai lu vu et entendu des presses f ministes j aimerais souligner leur fonction politique qui l oppos des m dias majoritaires semble avoir t leur projet de diffusion d information pour les femmes La fonction politique des presses f ministes en France et au Qu bec De quelle fonction politique s agit il On pourrait la r sumer ainsi contrer les informations manant des m dias traditionnels que l on peut qualifier de m dias de domination et fournir des nouvelles pour les femmes La premi re question qui se pose avec cette d finition de la fonction politique est de savoir comment les presses f ministes peuvent contrer ces informations officielles la deuxi me question porte sur le terme nouvelles en quoi sont elles diff rentes des informations officielles Contrer les informations manant des m dias majoritaires signifie mon avis en finir une bonne fois pour toutes avec cette information m diatique neutre et objective Pour l instant on peut affirmer qu un des desseins de ces presses bri vement voqu en introduction
326. s par l homme l tat l glise de structures de groupes de femmes de cliniques f ministes par opposition aux h pitaux d hommes Les termes employ s ne font pas seulement r f rence aux sciences sociales en g n ral ils s apparentent surtout un registre militant inspir des mouvements contestataires des ann es 70 Dans les six publications choisies on discute partir de ce th me de condition f minine on clame la lib ration de la femme et on lutte contre l oppression globale femmes en lutte luttes de femmes combat mener lutte pour imposer notre volont etc On y parle bien s r de discrimination faite aux femmes d injustices mais on exige aussi un droit le choix d tre m re ou pas qui devient un droit au plaisir on demande l abolition de toute loi restrictive en un mot on veut encourager l mancipation des femmes et leur offrir la possibilit de procr er sans contraintes l gales On favorise les collectifs de femmes on mentionne les liaisons les changes les partages tablir et ce tant sur le plan national qu international car ce th me de l avortement sera largement trait selon diff rents pays surtout europ ens On retrouve galement un usage r current de termes que l on peut identifier au jargon politico syndical comme coordination mobilisation marche manifestation enjeu int gration mot d ordre slogan ligne revendication droit diffuser des tracts autogestion etc Mais plus
327. s repr sentants de nos diff rentes institutions sociales pour avoir plus de poids et surtout pour montrer comment notre soci t est coh rente organisable de part en part Une large place sera faite tout d abord aux psychologues psychiatres et m decins puisque nous sommes dans l ordre du pathologique Tous vont tre d accord pour nous expliquer qu il s agit 19 Vice Versa magazine transculturef montr alais a tent de susciter ce d bat dans un dossier consacr aux rapports Hommes femmes Est Ouest n 29 mai juin 1990 et d autres articles dans les num ros 28 mars avril 1990 et 30 septembre octobre 1990 On trouvera dans la bibliographie un ensemble d articles qui proposait une r flexion pertinente sur cet v nement La mascarade institutionnalis e 211 d un geste isol que les hommes ne doivent pas se sentir coupables mais que les femmes ont raison d avoir peur Par exemple Ce n est pas un ph nom ne social mais un geste individuel accompli par une personne malade soutient le directeur du Centre de recherche en psychiatrie de l h pital Louis Hippolyte Lafontaine Paradoxalement le drame de l cole Polytechnique d montre dans une certaine mesure que nous vivons ici au Qu bec dans une soci t non violente Chez nous la violence brute fait partie du cin ma Quand on y fait face on ne r agit pas parce qu on ne peut y croire parce que cela ne fait pas partie de nos moeurs Il serait mal
328. se meuvent plusieurs courants th oriques dont la m thodologie et la probl matique utilis es apportent des strat gies et des conclusions quant au sujet f minin fort diff rentes voire incompatibles C est peut tre d ailleurs de l que viennent les malentendus et les a priori sur les finalit s du savoir f ministe Dans les recherches issues du f minisme de la diff rence par exemple on souhaiterait que les sexes soient construits autrement qu ils ne le sont c est dire que les femmes puissent se d finir par et dans la diff rence en faisant merger une culture une criture une parole une symbolique au f minin Il ne s agit pas seulement d tre diff rentes des hommes mais d tre diff rentes de la conception patriarcale de la femme Pour ce faire ces f ministes se basent sur le concept de l alt rit pour d finir la condition des femmes et leurs visions du monde et rechercher une identit femme Mary O Brien par exemple consid re que les r les de chaque sexe dans la reproduction conf rent aux hommes et aux femmes une conscience reproductive diff rente Pour les hommes la conscience reproductive est clat e ni e voire ali n e car il n y a pas d unit entre l acte sexuel reproductif et l exp rience mat rielle de la procr ation Pour les femmes la conscience reproductive est unifi e elles ont une certitude de la maternit une coh sion g n tique et une unit temporelle je sais qu un en
329. sent car ce magazine f ministe veut int grer la parole des femmes immigrantes dans le mouvement f ministe qu b cois int grer des voix universitaires f ministes et se veut multidimensionnel et moltidisciplinaire En 1988 la Cour supr me du Canada d clare inconstitutionnel l article sur l avortement ill gal En 1989 les lois tr s controvers es sur le partage matrimonial et sur les garderies seront adopt es tandis que le 6 d cembre de la m me ann e 14 188 Le f minisme femmes seront assassin es de sang froid parce qu elles repr sentaient pour le meurtrier tout ce que le f minisme avait apport depuis vingt ans Signalons enfin une derni re caract ristique de la presse f ministe qu b coise c est la long vit incroyable de certaines publications les diff rents bulletins de la F F Q depuis 1968 RAI F depuis 1973 Communiqu Elles depuis 1974 L Autre Parole depuis 1976 La Gazette des Femmes depuis 1979 C est sans doute ce qui renforce sa stabilit m me si actuellement on a l impression de retrouver comme en France une autre forme d expression et de r flexion du f minisme que par la presse Donc ces journaux et ces revues de la presse d expression f ministe n existent plus N taient ils que le porteur du mouvement de lib ration des femmes Il est clair que l volution des presses f ministes fran aises et qu b coises suit plus o moins l volution de ce mouvement social M
330. ser Par exemple Quelques places pour le public Il n y aura peut tre que tr s peu de places pour le grand public ce matin lors des fun railles l glise Notre Dame Sans compter les membres des familles les tudiants de Polytechnique et d autres universitaires il y aura afflux de repr sentants des m dias lors de la messe c l br e par l archev que de Montr al le cardinal Paul Gr goire La Presse 11 d cembre p B 1 La citation camouflage C est la citation par excellence entre guillemets la plus courante Elle sert en r alit par personnes et institutions interpos es garantir l id ologie de l objectivit par la distance prise avec les opinions diverses Elle permet aussi de mettre en valeur l opinion d autrui tout en laissant aux journalistes la possibilit de se r tracter Ce n est pas moi qui le dis c est vous Par exemple La r action du public est plus forte que ce quoi l on s attendait Cela a un impact sur les relations de couple dans la famille C est un v nement qui marque profond ment notre soci t Le Devoir 12 d cembre p 10 propos du porte parole des CLSC Centres locaux de sant communautaire La citation tronqu e Cette forme de citation est particuli rement r pandue Toute citation peut tre tronqu e dans la mesure elle constitue une partie d un tout qui n est pas int gralement retransmis Mais dans la pratique journalistique elle consiste le plus souvent extr
331. servent accentuer ce discours pol miste en posant un doigt accusateur sur les hommes et syst me patriarcal Avec un discours socialement marqu faisant r f rence au jargon militant de gauche politico syndical le discours f ministe est id ologique et s apparente ce que Marc Angenot appelle la parole pamphl taire Bien s r il faut apporter toutes sortes de nuances cette d finition d une part parce que les six publications choisies adoptent un ton diff rent pour traduire une des revendications principales des femmes au cours des deux derni res d cennies Mais ce ton diff rent sp cifique propre au code f ministe qui peut devenir tout aussi cryptique que n importe quel discours id ologique d s lors qu on n est pas initi est difficile d coder N anmoins apr s lecture des articles sur le th me de l avortement on trouve quelques unes des caract ristiques du pamphlet d fini par cet auteur Discours agonique supposant un contre discours antagoniste oscillant entre les discours pol mistes et satiriques le discours f ministe employ dans ces publications me para t avoir recours aux techniques du pamphl taire Le pamphl taire n a re u aucun mandat de personne pour parler et s oppose une parole institutionnelle authentifi e par un ensemble de pratiques et articul e sur les principes m mes dont il tire sa v rit et dont l adversaire tire une v rit toute contraire Lieu d une parole
332. sociaux selon les termes institu s par une discipline qu on est m me de penser le social et d interroger les rapports hommes femmes C est ce quoi va s engager la sociologie des femmes non seulement en dissociant le sexe biologique du sexe social individuel en th orisant les diff rences de sexe comme des faits sociaux mais aussi en d finissant les sexes non pas comme des donn es d vidence mais comme les produits d un rapport de force social Agir plut t que r agir Les travaux de la sociologie des femmes peuvent tre divis s en plusieurs axes de recherche qui ne sont pas forc ment cons cutifs dans le temps et qui d montrent la fois une certaine continuit avec diff rents courants de la pens e sociologique et une rupture radicale dans la mesure o il y a mergence d un nouvel objet de la connaissance La situation des femmes est devenue l objet de recherche de ce que les sociologues am ricaines ont appel Sociology of Gender ce qui a permis de r v ler la diff rence sociale li e au sexe f minin Ce premier axe de recherche largement majoritaire dans la sociologie des femmes a surtout explor les places et les fonctions particuli res des femmes dans notre soci t leurs attitudes leurs comportements leurs opinions En fait les femmes sont apparues l o elles taient d j pr sentes mais restaient invisibles au regard de la discipline une sociologie des hommes on a fait correspondre un
333. solide malgr les tiraillements des tendances jusqu la marche nationale du 6 octobre 1979 pour la reconduction de la loi Veil sur l interruption de grossesse 50 000 femmes venues de tous les coins de France s emparent des rues de Paris Ce sera un des plus grands rassemblements du mouvement de lib ration des femmes et le dernier de cette ampleur toutes tendances du M L F ou organisations et groupes de femmes confondus Mais c est aussi en octobre 1979 que la tendance Psych po d pose une association loi de 1901 nomm e Mouvement de Lib ration des Femmes L s amorce la fin du M L F tel qu on l avait connu en 1970 puis sa stagnation jusqu en 1981 10 publications sombreront en 1980 8 autres en 1981 Il y a bien s r l puisement des militantes des ressources des nergies des th mes revendicateurs Enfin l arriv e de la gauche au pouvoir minera aussi ce militantisme qui n est plus gu re de mise Comme on a pu le voir propos de la loi anti sexiste celle ci n a suscit que de brefs d bats 1980 et n est pas pr te entrer dans les annales juridiques de l volution de la condition des Fran aises La remont e partir de 1981 jusqu au point culminant de 1985 viendrait contredire ceux et celles qui parlent tant de la mort du f minisme En fait la presse f ministe continuera de progresser mais tr s lentement Le nombre des publications diminuera de moiti en 1983 7 1984 9 et 1985 7 pour se stabiliser
334. spara t revient en effet formuler des th ories qui peuvent tre int ressantes du point de vue de la logique formelle mais qui ne sont d aucun secours pour expliquer le d veloppement des soci t s et des ph nom nes de communication Or beaucoup de travaux des S I C sinon la majorit pr tendent s appliquer hic et nunc Doit on alors s tonner que certaines recherches sur les m dias paraissent si peu satisfaisantes alors qu elles n accordent qu une attention limit e aux situations politiques Par exemple la revendication de la libert de presse sous un r gime dictatorial peut elle avoir la m me signification sociopolitique que dans la d mocratie dite lib rale marqu e par la concentration de la presse en des monopoles puissants Il est vident que lorsqu une recherche 32 Femmes et communication porte sur un m dia en l occurrence ici les presses f ministes fran aises et qu b coises il est d une importance primordiale pour les chercheurs de comprendre le contexte sociohistorique dans lequel ce type de presse a merg et volu Car l environnement sociopolitique culturel et id ologique est tout aussi essentiel que le m dia lui m me La mise en perspective historique des S I C est un d fi crucial pour les chercheurs en communication La relative jeunesse de ces sciences et l engouement des leaders de la soci t pour la communication ne peuvent pas servir d excuse Les S I C doivent s articuler th
335. squels les femmes sont enferm es et elles essaient de mettre en sc ne les m canismes discursifs qui souvent marginalisent les femmes M me si le contexte social et historique d mergence de ce type de presse est diff rent en France et au Qu bec cette recherche comparative permet de souligner qu un m dia doit se comprendre dans son rapport la soci t et que le f minisme constitue une base de lecture et d interpr tation des rapports sociaux de sexe Il pourrait y avoir bien s r d autres raisons qui expliquent l aspect ph m re et la pr carit de ce type de presse car les enjeux sociaux et politiques qui se nouent autour des presses f ministes fran aises et qu b coises sont complexes S il me semble important d expliquer les raisons de la disparition actuelle des presses f ministes en France et au Qu bec du moins d une des rang es de la trir me il l est encore plus de saisir comment en fait les m dias finissent par ne plus informer les lecteurs et surtout les lectrices Iris contre Herm s la r sistance des minoritaires Tout le monde conna t Herm s sorte de dieu de la communication qui servait de messager entre les dieux de l Olympe et les mortels En cette p riode effr n e de nouvelles technologies de communication o bient t les machines finiront par parler notre place Herm s est bienvenu et particuli rement pris des communicateurs Mais qui se souvient d Iris C tait la d esse de l arc e
336. st Research Ottawa t 1988 n sp cial 12 pages Resources for Feminist Research Documentation sur la recherche f ministe International Guide to Women s Periodicals and Resources Gu de international sur les ressources et p riodiques de femmes OISE Toronto 1981 1982 Vol X n 4 pp 33 96 Rossi Alice S Dir The Feminist Papers from Adams to De Beauvoir Colombia University Press New York Londres 1973 716 pages Sans fleurs ni couronnes Bilan des Luttes et des Rires de Femmes Ed Des Luttes et des Rires de Femmes Montr al 1982 173 pages Les T tes de Pioche Collection compl te du journal des femmes Remue M nage Montr al 1980 207 pages Women s Periodicals amp Newspapers from the 18th century to 1981 Boston 1982 50 pages Bibliographie 247 B Images des femmes Ceulemans Mieke et Fauconnier Guido Images r le et conditions sociales de la femme dans les m dias L image de la femme dans les m dias rapport de l Unesco tudes et documents d information Paris 1979 n 84 pp 38 87 Chombart De Lawe Marie Jos La femme dans la soci t son image dans diff rents milieux sociaux CNRS Paris 1963 439 pages CRTC Rapport Erin Montr al Janvier 1986 Drew D G et Miller S H Sex Stereotyping and Reporting Journalism Quarterly Iowa printemps 1977 Vol 54 n 1 pp 141 146 valuation m dias Media Watches Les st r otypes sexistes analyse de la teneur
337. stes des rapports de domination entre les sexes Le ph nom ne de communication sociale que repr sentent l mergence et le d clin des presses f ministes fran aises et qu b coises depuis le d but des ann es 70 correspond mon avis la fonction politique qu elles tentent d assumer Par fonction politique j entend ici le refus d tre une presse de spectacle et de drame la n cessit de contrer les informations manant des m dias dominants et le souci de sortir de l ombre l exp rience des femmes leurs aspirations et leurs revendications de minoritaires Difficile combat qui ressemble un peu celui de David et Goliath comme on le verra par la suite mais qui expliquerait pourquoi les presses f ministes aussi bien en France qu au Qu bec en tant que presses politiques ont recours une strat gie m diatique paradoxale qui entra ne leur disparition Avant d expliciter l orientation th orique qui m a amen e formuler cette hypoth se donnons les grandes caract ristiques de ce type de presse introduction 13 Qu est ce que les presses f ministes Plus que l accroissement des discours sur les femmes il me semble qu un des ph nom nes significatifs de ces vingt derni res ann es reste la prise de parole par les femmes elles m mes tant sur le plan litt raire que journalistique Les femmes aussi bien en France qu au Qu bec ont vu la n cessit de s approprier une criture et une parole que c
338. stice Actes Paris novembre 1977 p 49 Dhavernas Marie Jo Des f ministes hyst riques aux f ministes historiques ou de la caricature l enterrement Revue d en face Tierce Paris juin 1979 n 6 pp 3 19 Dhavernas Marie Jo Le d p t du MLF par le collectif Psychanalyse te Politique Revue d en face Tierce Paris 1980 n 8 pp 34 35 Dhavernas Marie Jo Des divans profonds comme des tombeaux Revue d en face Tierce Paris 1980 n 8 pp 36 44 Ducrocq Fran oise Le mouvement de lib ration des femmes en France socialiste Revue d en face Tierce Paris automne 1982 n 12 pp 25 36 Garcia Guadilla Naty Lib ration des femmes le m l f PUF Paris 1981 146 pages Jean Mich le O va le mouvement des femmes Les Cahiers de la femme Canadian Woman Studies Toronto printemps 1991 Vol I n 3 pp 8 9 La Griffonne Douze ans de femmes au quotidien 1970 1981 12 ans de luttes f ministes en France Paris 1981 64 pages Lamont Mich le Les rapports politiques au sein du mouvement des F au Qu bec Politique Montr al hiver 1984 n 5 pp 75 Lamoureux Diane Mouvement social et lutte des femmes Sociologie et soci t s PUM Montr al 1981 Vol XIII n 2 pp 131 138 Lamoureux Diane La difficult d mergence d un mouvement autonome de femmes au Qu bec th se de doctorat de 3e cycle EHESS Paris 1982 504 pages Lanctot Martine La g n se du mouveme
339. stration une direction g n rale une quipe de r daction un comit de r daction et les autres responsables pour l administration et la promotion Intitul Za Vie en Rose renouvel e avec changement de logo la Une ce second d but de La Vie en Rose ne sera en fait que l amorce de sa disparition puisqu il ne durera que le temps de sept num ros Seule la mention le magazine f ministe d actualit permet de diff rencier cette publication f ministe des autres publications f minines style glamour On retrouve alors le papier glac une pr sentation soign e bien l ch e Il y aura bien s r la photo de la Une qui repr sente une couche culotte pour parler des maladies transmises sexuellement ce qui fera dire bon nombre d observateurs et observatrices que La Vie en Rose est un magazine culott Mais globalement l volution de cette publication montre bien comment les presses f ministes fran aises et qu b coises oscillent entre une forme d organisation alternative la collective et une autre plus traditionnelle structure hi rarchique des m dias De plus la structure de leur comit de r daction quand il existe est relativement mouvante les noms des collaboratrices apparaissent et disparaissent au gr de l implication dans le mouvement de lib ration des femmes Des six publications comme on le verra plus tard avec l tude de la Une ce sont Les T tes de Pioche Des Luttes et des Rires de
340. t L angle d approche du th me de la sant est tout fait diff rent de celui de la presse f minine en g n ral Il ne s agit pas de donner ici des recettes contre l ob sit la cellulite ou pour une bonne chirurgie esth tique Au contraire ces publications vont parler des probl mes d hygi ne du corps Des Luttes et des Rires de Femmes vont consacrer un dossier aux menstruations vol 4 n 4 La Vie en Rose un dossier aux MTS Maladies sexuellement transmises n 40 un autre au cancer n 35 En g n ral lorsque ces publications abordent le th me de la m decine c est surtout dans le rapport des femmes aux m decins et aux professions m dicales Cela n a bien s r rien voir avec les conseils de tel ou tel expert sur un probl me m dical comme c est souvent le cas dans la presse f minine Enfin le r le des sages femmes tient une place relativement importante puisqu aussi bien en France qu au Qu bec leurs pratiques ont du mal tre reconnues int gralement La question sexuelle que j ai intitul e sexualit corps qui a bien souvent t consid r e comme la question cl et significative du mouvement de lib ration des femmes occupe une place privil gi e surtout pour Les P troleuses et Les T tes de Pioche 3i me position Il faut dire qu l poque o paraissent ces deux journaux respectivement 1974 76 et 1976 79 les grands d bats des f ministes concernent avant tout l avortement la contracepti
341. t aussi partie de leurs particularit s Ces presses f ministes sont ce qu on pourrait appeler des presses militantes et alternatives Tout en essayant d tre un m dia part enti re elles militent pour l volution et l am lioration de la condition des femmes dans leur soci t Il s agit d ailleurs de voir comment elles sont militantes Alternatives elles le sont galement Certaines refusent la publicit d autres l acceptent mais avec des restrictions Leur distribution se fait le plus souvent de mani re sauvage m me si certaines admettent entrer dans le r seau de la distribution officielle En ce qui concerne le traitement de l information et le syst me organisationnel dans lesquels elles voluent elles oscillent entre un syst me plus ou moins 14 Introduction hi rarchique et professionnel et un autre marqu par la convivialit et le b n volat Pour ce qui est du contenu de leurs journaux elles se veulent plurielles partiales et subjectives refusant l information aseptis e des autres m dias N anmoins sur le march de l information dans nos soci t s occidentales on peut d j d finir les presses f ministes fran aises et qu b coises en affirmant qu elles ne s apparentent ni la grande presse ou m dias d information g n rale dominants ni la presse f minine Bien qu tant une presse de femmes elles se distinguent nettement de la presse f minine dont la finalit est avant to
342. t des rapports de sexage notamment de la maternit comme institution du syst me patriarcal gt Prise en charge par les femmes de leurs r flexion sur l exp rience et La sexualit des femmes F minisme de la diff rence e Construction de nouveaux rapports sociaux sur la base de l exp rience des femmes et du f mi nisme e Lib ration de Funivers f minin e R appropriation par les femmes de leur maternit de leur sexualit de la jouissance Cr ation de nouvelles pratiques relatives au travail domestique la contraception la libert sexuelle Rejet d un rapport au corps d fini par les hommes Organisation d espa ces autonomes de r flexion ct de pra tiques f ministes e D veloppement de la solidarit entre femmes Reconnaissance de la cr ativit des femmes Questionnement des rts de sexe pens s en dehors du territoire f minin Refus de la notion de classe des sexe Source synth se tablie partir de F DESCARRIES B LANGER et S ROY Le mouvement des femmes et ses courants de pens e essai de typologie ICREF CRIAW documents no 19 tableaux 1 2 3 et 4 1988 164 Le f minisme France est tout aussi entrem l de diverses tendances comme le sont les th ories Si les f minismes fran ais et qu b cois s inscrivent comme on le verra un peu plus tard dans une continuit historique nationale le contexte international est fondame
343. t en Gr ce antique la polis Femmes et communication 39 dans la mesure o elle d signe les espaces sociaux dans lesquels s inscrivent les autres couples nie les liens bilat raux entre les deux sph res et emp che que des ph nom nes appartenant la sph re priv e soient per us comme sociaux et politiques Par exemple pourquoi le fait qu une femme sur dix soit battue par son mari au Canada et en France n est pas consid r comme une forme de violence institutionnalis e comme l est la torture sous les r gimes dictatortaux C est donc une red finition du social historique c est dire de l tre humain que la sociologie des femmes propose en remettant en cause le savoir et la connaissance tant de l espace social masculin que de l espace social f minin et en tenant compte du caract re proprement humain du v cu des femmes et des hommes La f minit ne peut donc plus tre consid r e comme un attribut naturel comme le voudraient les sociologues naturalistes comme une marque ind l bile qui n a pas tre expliqu e De m me les discours culturalistes veulent rendre compte des in galit s sociales entre les groupes sociaux en fonction de diff rences culturelles mais tout en permettant la femme de se valoriser par rapport l homme ces discours auront laiss dans l ombre les rapports sociaux de sexe et surtout encourag le culte de la diff rence Que penser de ces autres discours psychologisants qui pr
344. t important de le mentionner ne serait ce que parce qu il repr sente actuellement le courant majoritaire dans la pens e f ministe dont le f minisme de la f mell it serait en quelque sorte le prolongement Dans l laboration d une analyse marxiste de la division sexuelle du travail certaines f ministes comme Z E Eisenstein Capitalist Patriarchy and the Case for Socialist Feminism Monthly Review Press New York London 1979 vont postuler l existence d un syst me capitaliste patriarcal unifi D autres comme H Hartmann Capitalism Patriarchy and Job Segregation by sex Idem vont plut t s attacher montrer que patriarcat et capitalisme constituent deux syst mes analytiquement distincts M Barrett et M Mcintosh Women s Oppression today Problems in Marxist Feminist Analysis Verso Editions and NLB London 1980 5 C Delphy Pour un f minisme mat rialiste l Arc Paris 1975 n 61 Nom donn partir du n ologisme de f mellit qui signifie une r alit un espace charni re entre le biologique et le psychologique li l exp rience du corps dans F Descarries B langer et S Roy Ibid note 6 p 27 Prise de conscience d une identit minoritaire 159 Th ories et analyses de la division sociale des sexes Les diff rentes tapes de la pens e f ministe susmentionn es permettent d j de souligner les ramifications th oriques et pratiques du f minisme Mais plus q
345. t pas la r daction qui en endosse la responsabilit Les dirigeantes f ministes sont responsables d une certaine projection du f minisme comme Violence faite ou faire l homme une sorte de catharsis l injustice faite aux femmes durant des si cles J la femme qui rend l homme responsable de sa non r alisation correspond l homme qui rend la femme responsable de son chec Dans le d bat men si bruyamment par les f ministes on omet d ajouter que leurs instances id ologiques font tout simplement le jeu du syst me Dans la propagande outranci re des f ministes la femme doit percevoir l homme comme l ennemi historique mais aussi actuel avec oblit ration de la composante sociologique qui se lit dans le sens de l opposition exploitant exploit Que les femmes disent haute voix d en avoir assez de ce f minisme criard de ce f minisme bonne femme la Jeannette qui n est qu une diversion d guis e en prise de conscience Les vrais termes du d bat sont ou escamot s ou occult s L ennemi de la femme n est pas l homme mais l ignorance savamment entretenue et la mis re aussi bien mat rielle que morale propos d une femme professeure publi dans la page Des id es des v nements sous le titre R flexion sur le f minisme Le Devoir 15 d cembre p 7 Mais en plus dans leur mise en sc ne les m dias vont accentuer ce travail de sape l gard des f ministes Qui aura droit de parole La min
346. tard en mai 1977 un collectif contre le viol SOS Femmes viol es L anti f minisme de Psych po La tendance Psychanalyse et Politique Psych po sous la houlette du seigneur charismatique Antoinette Fouque finira par d truire le M L F fran ais D s 1968 des femmes suivent un 1 Voir notamment C Bertrand Jennings La presse des mouvements amp lib ration des femmes en France de 1971 1982 dans S Lamy et I Pag s F minit subversion criture Remue M nage Montr al 1983 pp 9 49 Voir ce propos la chronologie de 1968 1980 tablie par N Garcia Guadilla Lib ration des femmes le m l f PUF Paris 1981 pp 118 128 18 N Garcia Guadilla Idem p 73 170 Le f minisme enseignement de psychanalyse l Universit de Vincennes veulent articuler une psychanalyse lacanienne rectifi e avec le discours politique du mat rialisme historique en rejetant toutes les d viances du trotskisme au f minisme En fait cette tendance refuse de reconna tre la pluralit de leurs opposantes et s instaure en v ritable multinationale des femmes fondation de la maison d dition Des femmes en 1973 d une librairie Des femmes en 1974 dition du mensuel Des femmes en mouvements en janvier 1978 qui deviendra hebdomadaire en octobre 1979 rencontres de femmes en province en 1972 et 1973 Puis partir de 1977 viendra le temps des proc s entre cette tendance et ce qui reste du M L F
347. te orientation th orique il faut maintenant expliciter ce qu on entend par communication et voir comment cette d finition incite adopter une m thodologie qui rend compte justement de ce point m dian La communication instituante L emploi de cette expression renvoie une d finition de la communication en rapport avec la soci t et plus pr cis ment avec la production de rapports sociaux La communication instituante c est donc l activit communicationnelle qui consiste produire ou instituer l identit et le lien social des sujets sociaux par rapport leur soci t Cette conception de la communication m int resse particuli rement puisque es presses f ministes fran aises et qu b coises tentent entre autres de reconstituer une identit des femmes autre que les trois F que nous connaissons savoir la Femme pouse la Femme m re la Femme travailleuse En se basant sur le travail de Louis Qu r on peut d gager les dimensions symbolique politique et m diatique de la communication et surtout on peut voir partir de la probl matique des rapports sociaux de sexe que ces trois dimensions si elles permettent de percevoir les rapports sociaux dans la 435 Celle de L Sfez Critique de la communication Seuil Paris pp 128 130 et celle de N Fraser What s critical about Critical Theory The Case of Habermas and Gender dans S Benabib et D Cornell Eds Feminism as Critique On the Politics of
348. te se risque dans un dossier sur l rotisme n 28 tandis que Des Luttes et des Rires de Femmes abordent galement le th me de la sexualit dans un dossier vol 2 n 5 et celui de la famille vol 4 n 3 Du c t des T tes de Pioche on retrouve trois dossiers sur le mouvement de lib ration des femmes n s 1 3 vol 2 n 2 et un dossier sur la m decine et l auto sant vol 3 n 3 Histoires d Elles consacre quatre dossiers au politique lections municipales n 0 Mai 68 n 6 la nouvelle droite n 18 et la guerre et le pacifisme des femmes n 20 mais c est surtout l intemational tout comme FMH 29 dossiers qui les int resse 5 dossiers dont deux sur les femmes iraniennes Histoires d Elles propose galement un ensemble de reportages sur la violence et le terrorisme en Allemagne n 2 et La Vie en Rose un dossier sur le terrorisme des sorci res comme les autres n 30 Le discours subversif des f ministes 101 Analyse th matique des presses f ministes fran aises et qu b coises Journaux Les T tes La Vieen Les Histroires Des f ministes de Pioche Rose P troleuses d Elles th mes 9 85 Des Luttes etdes Rires de Femmes Sexualil mb e uw fs ewl we cols 0 Monde du s en us eo le o 10 un mens aa co ogo oaas no li col vo ose 39 ce e as lomna Maole o lailia Source Tableau tabli partir de ma recherche Le premier chiff
349. temps de trois num ros comme Jamais contentes novembre 1979 1980 journal fran ais des femmes autonomes d autres ont perdur jusqu sept ans de mars awil 1980 mai 1987 comme La Vie en Rose magazine qu b cois f ministe d actualit La p riodicit le tirage l infrastructure conomique mais aussi la tendance politique le lien avec les associations l orientation intellectuelle et culturelle le niveau d abstraction ou la vocation pratique l appartenance un groupe d ge de langue ou de nationalit etc tous ces crit res permettent de diff rencier jes publications des presses f ministes aussi bien en France qu au Qu bec Mais plus que les diff rentes tendances politiques l int rieur du M L F fran ais qui seront repr sent es par toutes sortes de journaux et les clivages id ologiques entre h t rosexuelles et lesbiennes l int rieur du F L F qu b cois ce sont leur multiplicit leur diversit et surtout leur mouvance qui semblent caract riser les presses f ministes fran aises et qu b coises Non seulement ces journaux n existent pas longtemps mais ils refusent toute classification toute tiquette et s autorisent m me changer de nom Je pense par exemple au premier journal f ministe fran ais Le torchon br le qui pendant deux ans est pass de mains en mains suscitant r flexions col res et questionnements pour ensuite donner Le Quotidien des Femmes de la tendance Psych
350. th orie et des sp cialistes le refus de l organisation organis e et l utopie d un monde sans pouvoir Si donc le mouvement social des femmes apparu au tournant des ann es 70 est un ph nom ne qui a boulevers l ensemble des soci t s occidentales jes formes qu il a prises varient d un pays l autre selon l histoire et la situation sociopolitique C est ce qu on va souligner maintenant pour la France et le Qu bec Le f minisme fran ais d chirure et h g monie d une tendance du M L F 1970 1979 deux dates cl s pour comprendre l mergence les d chirures profondes et l an antissement du mouvement fran ais de lib ration des femmes avec le d p t l gal du sigle M L F par la tendance Psych po Psychanalyse et Politique partir de 1980 et jusqu au d but des ann es 90 le M L F sera moins cernable Je n insisterai pas vraiment sur cette p riode car l histoire du M L F dans son ensemble n est pas je propos de ce livre Comme le remarque Fran oise Picg La France est le seul pays o les conflits ont eu cette violence alors m me que le Mouvement y avait d abord t unitaire F Picq Le mouvement de lib ration des femmes et ses effets sociaux ATP recherches f ministes et recherches sur les femmes G E F Universit de Paris VII Paris 1987 tome pp 195 199 10 Voir ce propos l analyse pertinente de F Ducrocq le Mouvement amp lib ration des femmes en France socialist
351. tian des femmes par les hommes D velopper une th orie de l existence lesbienne Remettre en cause lid alogie androcentrique de l univocit de l exp rience des femmes Exorciser le caract re oppressif de La maternit institution et des rapports m res filles L h t rasexualit en tant que contrainte insttutionnalis e du syst me patriarcal pour assurer la jouissance des hommes et asservir les femmes la fonction de reproduction Les liens entre l exp rience des femmes et des lesbiennes e L existence lesbienne o Le v cu affec f et sexuel des femmes La violence l gard des femmes J h t rosexualit pervertie 161 F minisme de Ja sp cificit Le corps des femmes comme fandement du d terminisme biologique L oppressian des femmes li e leur responsabilit dans l levage des enfants et dans a division sexuelle du travail c d dans la quotidiennet des rapports de sexe a D velopper une th orie des rapports de sexe centr c sur le v cu des femmes e Questionner le rapport des femmes la maternit la sexualit et l amour comme dimensions de ja production domestique L exp rience et le v cu des femmes dans Les rapports de sexe La malernit comme institu tion Les m res m nap res La quotidiennet du v cu biolagique et mat riel des femmes La r cup ration par la famille les enfants l amour Le syndrome
352. tion tatique des luttes des femmes 1975 1980 l apr s r f rendum des f ministes 1980 nos jours 1969 c est l heure de la contestation sociale au Qu bec comme partout ailleurs Aux tats Unis les yeux sont riv s sur le mouvement des droits civils des Noirs apr s l assassinat de Martin Luther King en 1968 et la contestation contre la guerre du Vietnam qui s enlise Au Canada le rapport de la Commission Bird va avoir un impact consid rable au Qu bec m me si au d part cette annonce d enqu te est plus ou moins bien accueillie dans la belle province suite aux ternels conflits de juridiction entre le Qu bec et le Canada En f vrier 1967 le gouvernement du Canada institue une Commission royale d enqu te sur la situation de la femme et la question des femmes devient alors une affaire publique 469 m moires plus de 1 000 lettres des audiences publiques durant 37 jours dans 14 villes o plus de 890 personnes viennent exposer leurs griefs 34 tudes sur des points particuliers Le 28 septembre 1970 un rapport de 540 pages assortis de 167 recommandations 1 Voir en bibliographie l ensemble des ouvrages et articles qui traitent du f minisme qu b cois et qui m ont aid e faire cette synth se Prise de conscience d une identit minoritaire 173 est publi Cette commission recommande avant tout que l galit la plus compl te soit tablie entre les hommes et les femmes dans les faits et dans l
353. tion culturelle de l int gration sociale et de la socialisation et ils rev tent des formes de protestation hors institution J rgen Habermas montre comment les 56 Communication et lien social d ficiences l origine des mouvements de protestation sont le reflet d une r ification des sph res d action structur es par la communication Parmi ces mouvements de protestation il distingue ceux qui d tiennent des potentialit s d mancipation comme le mouvement f ministe et ceux qui ont des potentialit s de r sistance ou de refus comme le ph nom ne des Verts en Allemagne f d rale le mouvement alternatif en g n ral squatt commune rurale etc le mouvement des jeunes les minorit s etc Comme il le souligne Seul le mouvement f ministe reste dans la tradition des mouvements civils socialistes de lib ration La lutte contre l oppression patriarcale conf re au f minisme le dynamisme d un mouvement offensif alors que tous les autres mouvements avaient plut t un caract re d fensif Les mouvements de r sistance et de refus ont pour objectif d endiguer les sph res d action formellement organis es au profit de sph res structur es par la communication et non de reconqu rir de nouveaux territoires Certes un point central de type sp cifique lie le f minisme ces mouvements l mancipation des femmes n est pas seulement cens e tablir une galit de droits formelle faire dispara tre les p
354. tion du f minisme qu b cois dans le temps m me si j ai rejet le f minisme r fonmiste dont le R A I F semblait tre le repr sentant Il est noter que ce n est pas l ensemble de la presse d expression f ministe qui est couverte par le choix de ces publications puisque j ai vinc la presse d expression f ministe li e des associations ou des centres de femmes sp cifiques et celle couvrant un champ sp cifique d information et de r flexion Mais ce corpus repr sente un chantillon important de journaux pour la France 132 num ros et pour le Qu bec 88 num ros sur une p riode de temps assez longue 1974 1987 Il s agit de tous les num ros de ces six journaux du d but la fin de leur diffusion Puisque la parole des femmes a t longtemps d cri e par les m dias en g n ral laissons leur donc le soin de dire elles m mes ce JR iris maintenant un peu plus dans l intimit de ces presses 96 Le discours subversif des f ministes qu elles voulaient faire avec leurs journaux f ministes Voici donc les caract ristiques et les intentions des six journaux choisis Les P troleuses appartiennent la tendance luttes de classe et sortiront de fa on irr guli re de 1974 d cembre 1976 8 num ros Pour ce journal il s agit de commencer lutter ensemble pour construire un autre monde o nous existerons Le but de ce journal faire conna tre r percuter la lutte quotidienne des femm
355. tion que tout peut s exprimer sans tre susceptible d tre entendu ou que tout peut s couter sans tre en mesure d tre compris En se d clarant quatri me pouvoir les m dias ont la pr tention de vouloir exercer un contre pouvoir susceptible de pallier l exc s d autorit des autres pouvoirs Mais en fait cette pr tention est tout aussi abusive car elle entretient l illusion que les m dias peuvent tout se permettre alors que leur r alit n est que de permettre tous les pouvoirs Pourtant les m dias et la presse en particulier n ont pas toujours t ces porte voix ronflants de ceux et celles qui cherchent les utiliser pour rejoindre le public Il ne faut pas oublier selon la th se de J rgen Habermas le r le de la presse dans la constitution de la soci t et de l tat capitalistes Une presse lib rale politis e et critique et un parlement lu ont t les principaux constituants d un nouvel espace public de communication M me si ce concept d espace public est aujourd hui contest ou du moins a t r activ par plusieurs chercheurs il m appara t incontournable dans la mesure o il repr sente un des l ments essentiels pour comprendre la fonction politique des presses f ministes fran aises et qu b coises Dans son arch ologie du principe de publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise J rgen Habermas s est pr cis ment efforc de mener bien l tude de l
356. tion sociale mais qui fait aussi partie du projet de la sociologie des femmes Mais surtout l agir communicationnel se rapportant des structures du monde v cu permet d expliciter les rapports que la communication entretient avec la soci t o par le biais de la mon tarisation et de la bureaucratisation les imp ratifs de ces deux sous syst mes contraignent l agir communicationnel s assimiler aux domaines d action formellement organis es Certains mouvements sociaux vont s riger contre cette colonisation du monde v cu par les syst mes conomiques et administratifs d o l mergence de mouvements de protestation En l occurrence le mouvement f ministe refuse non seulement de conserver en l tat ces syst mes mais propose une alternative de vie pour rendre notre monde habitable sans monopoles masculins et surtout sans l emprise d actions formellement organis es Les mouvements de lib ration des femmes en France et au Qu bec en sont des cas d exemple Mais ce niveau de discussion peut tre est il possible de comprendre la communication comme le pont fragile certes entre un m dia les presses f ministes et un mouvement social d mancipation le M L F Si comme le d montre J rgen Habermas la communication est dans le social dans la langue qui est sociale dans l implicite qu elle n est pas m canique mais compr hensive et qu elle merge au moment de ruptures on peut comprendre que le rapport entre c
357. to qui accompagne le texte C est plut t dans le texte qu on peut r ellement saisir la nature de presse de combat que suppose cette publication Par contre dans Des Luttes et des Rires de femmes on n a pas proprement parler d l ments visuels femmes si ce n est le sigle des femmes Le c t alternatif de cette publication est plus pr sent dans la derni re Une avec un agencement un peu particulier du mot argent C est comme si cette publication cherchait plus vendre des id es que des images Enfin dans Les P troleuses on trouve quelques signes de ce que j appelle la presse alternative Tout d abord le titre et les sous titres crits la main qui viennent renforcer le c t militant de cette publication ensuite le nous des femmes qui manifestent dans les rues Il s agit ici mon avis de la forme inclusive du nous qui se dit pour moi vous Ce nous inclusif est une amplification du Je qui englobe les destinataires lesquelles deviennent partie int grante de l instance destinatrice L image des femmes que cette publication f ministe donne voir est une image de femmes qui luttent et manifestent La derni re Une des P troleuses conserve cet aspect de presse militante avec l opposition de deux images de femmes les femmes au travail et la m re dans le titre qui toutes deux renvoient la double exploitation des femmes telle qu indiqu e en amorce du journal Par opposition le journal Histoi
358. tre Des soci t s malades de leurs cultures dans la collection mani res de voir Femmes et communication 27 discipline Certains auteurs n h sitent pas d ailleurs qualifier les S I C d auberge espagnole de sciences attrape tout Un premier obstacle pist mologique pour les S IC est donc la d finition m me de ces sciences en une science compte tenu de l int gration du concept de la communication dans divers domaines et champs scientifiques Devant l abondance des objets de recherche communication m diatique communication organisationnelle communication interpersonnelle communication verbale et non verbale communication g n tique etc les S I C se constituent en sciences particuli res o chaque d marche de recherche veut dominer l autre sans poser la question de son articulation aux autres sciences sociales et humaines Les S I C apparaissent avant tout comme des sciences consensuelles sans ennemi et sans exclusion dans la mesure o elles analysent tous les faits sociaux qu il s agisse d institutions d organisations de pratiques de normes comme de vastes combinatoires dont la fonction serait de programmer de mettre en circulation et surtout de mettre en communication des individus des messages et des outils Il ne s agit pas ici d expliciter le concept de consensus et son imbrication entre le social et le politique ma s plut t d essayer de comprendre pourquoi syst matiquement le consens
359. tron des orateurs mais aussi dieu des bergers Si les messages d Herm s semblent encore se rendre jusqu au palais des dieux les mortels que Conclusion 239 nous sommes ont de plus en plus de mal les d coder et les comprendre Car nos m dias oublient encore que d crire n est pas informer que la r alit ne se fabrique pas seulement partir de sch mas pr construits que les projets des minoritaires font aussi partie de cette r alit Devenus le lubrifiant des rapports sociaux les porte voix ronflants des institutions ils n gligent leur responsabilit sociale qui est pr cis ment d interroger ces rapports en particulier les rapports sociaux de sexe de critiquer le politique et de permettre aux membres de la cit de r fl chir au sens du monde et leur place dans cette signification Reste savoir si une presse f ministe de combat d opinion est viable m me avec une quipe restreinte un plan d entreprise serr des frais g n raux minimes des capitaux pour durer la premi re ann e etc c est dire en devenant comme les autres m dias un produit marchand tout en gardant ses id es progressistes porteuses de changement social Au d part de ce livre je m tais pos la question de savoir pourquoi les minoritaires et les femmes en particulier s ils prennent parfois la parole dans le champ m diatique en cr ant leurs propres journaux ne peuvent pas la garder Je reste convaincue que les minorit
360. ts plus larges de d colonisation ailleurs dans le monde Comme en t moigne le Manifeste des Qu b coises publi au printemps 1971 dont le slogan sera Pas de Qu bec libre sans lib ration des femmes Pas de femmes libres sans lib ration du Qu bec il s agit pour les Qu b coises de refuser l exploitation culturelle dans leur pays Alors que ce sont les anglophones proches des milieux radicaux des universit s Concordia et McGill qui ont mis sur pied le premier mouvement de lib ration des femmes Montr al Women s Liberation Movement l automne 1969 et qui publieront une brochure sur le contr le des naissances vendue plus de deux millions d exemplaires elles seront exclues du FLF la fin 70 pas seulement cause de divergences id ologiques mais surtout cause du nationalisme intransigeant des Qu b coises Mais le FLF se dissoudra en d cembre 1971 apr s de longs d bats entre les femmes qui donnent priorit la lutte des classes et les f ministes radicales qui consid rent les rapports d oppression hommes femmes comme une Prise de conscience d une identit minoritaire 175 contradiction principale et non pas secondaire la lutte sociale et nationale C est surtout partir de 1975 et jusqu au d but des ann es 80 que les femmes vont s insurger contre le sexisme qui pr vaut dans les organisations syndicales en grande partie contr l e par les hommes Lors du congr s de 1975 la FTQ F d ratio
361. tte initiative de r pondre au Regroupement Mais le P Q ne saura pas r pondre au Mouvement des Yvettes que le Parti Lib ral a pu exploiter son seul profit Ce mouvement est n la suite au discours r f rendaire le 9 mars 1980 de Lise Payette o elle associe l pouse de Claude Ryan 178 Le f minisme l Yvette des manuels scolaires Superbe gaffe de la ministre d tat qui en multipliera d autres plus tard comme son documentaire Dispara tre sur les probl mes de la natalit et de la disparition du peuple qu b cois aux propos x nophobes et racistes surtout l gard des immigrants qui prennent la place des Qu b cois dits de souche Sans insister davantage ce documentaire t moigne d ailleurs tout fait de l ambigu t du discours nationaliste qu b cois la fois mancipateur et quelque peu fascisant avec un retour sur des valeurs traditionnelles et une envie de se moderniser la suite de ce discours qui t moigne du m pris envers les m nag res au nom de la modernit 14 15 000 femmes les Yvettes se rassemblent au forum de Montr al le 25 avril 1980 et d cident d encourager le non au r f rendum Le m me jour 15 000 personnes du Comit des Qu b coises pour le oui se rassemblent Place Desjardins et viennent f ter le 40e anniversaire du droit de vote des Qu b coises Quelques groupes autonomes r agiront l op ration de charme et participeront la campagne du oui critique L
362. tte contre la r pression et leur solidarit avec les prisonniers le 20 octobre 1970 la veille du proc s Geismar la perturbation des tats g n raux de la femme organis par le magazine Elle en novembre 1970 o quelques dizaines de femmes en col re d nonc rent l escroquerie politique que constituait cette entreprise et distribu rent un contre questionnaire ironique Des marguerites la guerre larv e des tendances En fait de 1970 1979 on peut distinguer trois p riodes distinctes qui montrent les changements de dynamiques et d action au sein du M L F Il na t et volue au d but des ann es 70 dans un vaste mouvement de contestation sociale et permet la rencontre de deux d marches celle du f minisme qui dans les ann es 60 conna t un renouveau et celle issue de Mai 68 qui pose la question des femmes en termes de mouvements sociaux et de luttes collectives Ce sera l effervescence des actions spontan es et subversives ce que Fran oise Picq appelle les petites marguerites qui deviendront les f ministes r volutionnaires Le milieu de la d cennie aux alentours de 1973 1975 alors que le pr sident Val ry Giscard D Estaing instaure un Secr tariat d tat la condition f minine 1974 nomme quatre femmes ministres que la loi Veil sur l avortement sera vot e 1975 que s vira le premier choc p trolier 1973 et les d buts de la crise conomique est une p riode tr s difficile pour le
363. tude de tout individu varie continuellement entre le scepticisme l imperm able et l enthousiasme l ponge Pourtant on a l impression que la communication est un produit vendre comme n importe quel autre produit marchand et que nous communiquons par des instruments qui ont pr cis ment affaibli la communication En fait la soci t actuelle est non seulement malade de ses cultures mais elle est s rieusement malade de ses communications de la communication Car cette formulation soci t de communication ne pr cise pas le type de communication laquelle on se r f re Elle assimile les contenus de ce terme g n ral aux outils ou techniques que la soci t produit et qui en retour la d finissent Le danger de ce truisme est que la soci t n apprend plus se d finir et qu elle nous enferme dans un mouvement h lico dal o l apparition de nouvelles technologies nous fait croire que nous sommes en situation de communication ce qui est loin d tre le cas Le faux consensus des sciences de l information et de la communication Le concept de communication engendre donc toutes sortes de paradoxes ne faut il pas alors s tonner de l ambigu t qui existe dans le champ scientifique couvert par les sciences de l information et de la communication et de la constitution de ces sciences en une 10 Je me r f re ici un tr s int ressant recueil d articles publi s par Le Monde diplomatique en d cembre 1987 sous le ti
364. tudier Polytechnique ll avait les yeux rouges son regard avait quelque chose de surprenant dira un de ses professeurs au C gep Saint Laurent Le Devoir 8 d cembre p 1 et 9 d cembre p A 3 Le tueur avait trois obsessions les femmes la guerre et l lectronique La Presse 8 d cembre p 1 Killer s father beat him as a child The Gazette 9 d cembre p 1 His problem with women was that he had difficulty establishing relationships police said He was not known to have a girl friend and lived with another man The Globe and Mail 8 d cembre p 1 etc Bien s r l identit des victimes avec photos sera d clin e avec en surplus les r actions chaud de leurs proches du genre C tait notre b b Je ferais ses examens j aurais son dipl me La Presse 8 d cembre p A 2 et 9 d cembre p A 11 etc Les quotidiens montr alais insisteront videmment sur le o quand et comment le tueur s y est pris pour accomplir son geste avec m me le nombre de balles qui sont sorties de son semi automatique The Gazette n h sitera pas accentuer ce go t particulier des m dias pour les d tails les plus scabreux le 8 d cembre ce journal publiera non seulement une photo de l int rieur de l appartement du tueur p A 4 mais aussi les plans d taill s du lieu du drame et le parcours de la mort effectu par le meurtrier dans le style d un parcours fl ch p A 5 Apr s avoir s par les hom
365. u Qu bec Les Temps modernes Paris mai 1981 pp 1902 1932 Eichler Margaret The Double Standard a Feminist Critique of Feminist Social Science Croom Helm London 1980 278 pages Eisenstein Hester Contemporary Feminist Thought G K Hall amp Co Boston 1983 364 pages Eisenstein Zillah R Capitalist Patriarchy and the Case for Socialist Feminism Monthly Review Press New York Londres 1979 357 es es F minismes et Recherches Actes du colloque national Toulouse 1982 Affer Paris novembre 1983 1080 pages Bibliographie 249 Finn Geraldine amp Miles Angela Feminism from Pressure to Politics Black Rose Books Montr al 1987 400 pages Flax Jane Women Do Theory in Pearshall Marilyn Ed Women and Values Readings in recent feminist Philosophy Wadsworth Belmont 1986 pp 2 7 Fox Keller Evelyn Reflections on Gender and Science Yale University Press New Haven Londres 1985 193 pages G E F Crises de la Soci t F minisme et Changement Tierce Revue d en face Paris 1991 265 pages Guillaumin Colette Question de diff rence Questions f ministes Tierce Paris septembre 1979 pp 3 21 Guillaumin Colette Femmes et th ories de la soci t remarques sur les effets th oriques de la col re des opprim es Sociologie et soci t s PUM Montr al 1981 pp 19 31 Guillaumin Colette Sexe Race et Pratique du pouvoir L id e de nature C t femmes Paris 1992 241
366. u un fait Cela fait r f rence aussi la division sexuelle C est pourquoi la d marche th orique que je propose s inscrit la jonction de deux courants th oriques la sociologie critique de la communication et la sociologie des femmes du point de vue des minoritaires La n cessit de fonder cette articulation th orique d coule d un double constat D une part m me si les recherches en sciences de l information et de la communication S 1 C commencent saisir la signification sociale de la communication et ne plus percevoir les m dias comme des instruments manipulateurs quatri me pouvoir ou manipul s pouvoir des individus sur les techniques elles n en occultent pas moins les rapports sociaux de sexe dans l change communicationnel D autre part m me si la sociologie des femmes pose la question fondamentale de savoir comment un groupe social opprim les femmes peut se situer dans le champ d un savoir constitu hors de lui et contre lui elle s est peu int ress e la communication et au travail social des m dias Pourtant de nombreuses tudes et recherches ont t r alis es sur les st r otypes et valeurs sexistes l gard des femmes v hicul es par les m dias et la publicit Mais l l a recherche en sciences sociales et humaines exige que nous 24 Femmes et communication encore les femmes restent des variables ou objets de l analyse elles ne deviennent pas sujets du discours et de la pr
367. u un ordre chronologique d apparition des courants et des tendances de la pens e f ministe c est l interd pendance et la continuit de ces courants qui m int ressent De plus les fronti res entre ces diff rents courants sont loin d tre limpides mais il me semble essentiel de clarifier ces id es f ministes que bien souvent dans le discours dit scientifique on r cuse ou on d nigre J ai donc regroup dans un autre tableau voir les pages suivantes les l ments qui permettent de mieux comprendre ce qu est et ce que repr sente le f minisme dans nos soci t s occidentales On remarque que le f minisme s il pr conise l extension des droits et du r le des femmes dans nos soci t s propose des fondements et des enjeux th oriques distincts Il constitue une fa on bien particuli re d interroger la r alit sociale et l ordre tabli car la r alit v cue quotidienne et l exp rience des femmes sous ses multiples facettes servent de point de d part toute analyse et ne sont plus des abstractions Il part ainsi de la prise de conscience des femmes de leur condition d ali nation d exploitation d oppression et relie ces exp riences personnelles la structure sociale qui les d termine De plus il conteste la division de la r alit sociale en sph res publique et priv e et l organisation du savoir selon les dichotomies objectivit subjectivit et scientifique non scientifique If fait partie int grante de not
368. uelque part dans mon inconscient Mais pour moi cette fois l ce fut une exp rience de lib ration dans le respect et le partage extrait de Avortement autrement La Vie en Rose Montr al juin 1985 n 27 p 14 Le discours subversif des f ministes 117 d Elles n s 15 et 17 ou encore la r alit de l avortement selon l appartenance de classe La morale des r actionnaires sert d fendre les privil ges de la bourgeoisie Les P troleuses n 0 Nous savons que comme toutes les lois r pressives de l tat bourgeois l article 251 du Code criminel vise principalement les femmes des classes laborieuses qui ne peuvent faute d argent et de contacts se procurer comme les bourgeoises des avortements rapidement et dans les conditions m dicales les plus s res extrait du communiqu du Comit de lutte Les T tes de Pioche n 7 On trouve galement de v ritables catilinaires contre la morale des hommes de l glise des groupes de droite il va nous falloir pour longtemps encore demander r clamer et redemander et r clamer nos propres droits que les hommes par haine jalousie ignorance ou autorit nous ont enlev s Il est fort probable comme disait une femme que si les hommes enfantaient l avortement serait un sacrement Les T tes de Pioche n 7 Quand ils parlent de crime nous parlons de vie pour viter de parler de mort D s le d but de notre lutte pour exige
369. ues d actions plurielles et de mod les d interpr tation des rapports de sexe Mais plus encore il permet mon avis de s interroger sur les liens troits entre l volution des presses f ministes et le mouvement social de lib ration des femmes La multiplicit la mouvance la pr carit et l ph m rit de ces journaux en France et au Qu bec s expliquent elles par la complexit des f minismes qu elles m diatisent Ne doit on voir dans l mergence et la disparition de ces presses qu une analogie avec l mergence et l effritement de ce mouvement social particulier Le f minisme prise de conscience d une identit minoritaire aliment le mouvement international de lib ration des femmes en France et au Qu bec Canada il faut affiner ce concept de f minisme qui existe officiellement depuis 1837 dans le dictionnaire fran ais Il me semble en effet important de retracer les grandes tapes de la pens e f ministe et de les situer dans leur environnement th orique id ologique et strat gique m me si toute typologie engendre des exag rations ou des manques Pour ce faire je vais brosser un tableau des grandes tapes de la pens e f ministe de 1960 nos jours puis donner les grandes lignes de la probl matique de la division sociale des sexes selon les courants de pens e r pertori s et expliciter les perspectives de lutte et d action que sous tendent ces th ories f ministes Ensuite j
370. ui montre quel point ces publications refusent la classification et le d coupage classiques des autres m dias c est l absence d ditorial comme rubrique pour ces journaux l exception des T tes de Pioche 17 sur 23 num ros et de La Vie en Rose un pour chaque num ro Comme on le sait les ditoriaux ont une fonction tr s particuli re pour un journal ils servent en g n ral de ligne directrice du journal et d auto information pour les journalistes qui doivent tenir compte de cet encadrement de la pens e Cela ne veut pas dire que les autres publications n crivent pas d ditoriaux mais elles ne les r pertorient pas comme tels Pour Des Luttes et des Rires de Femmes cette forme d ditorial est situ e dans la rubrique dans ce num ro qui pr sente le num ro et prend des positions sur le dossier privil gi pour Les P troleuses il s agira de diverses br ves selon les sujets pour Histoires d Elles d un article plus long sur le journal ou le th me ainsi que pour FMH qui souvent l intitulera chronique de 100 Le discours subversif des f ministes La cuisine aigre douce des f ministes J ai donc retenu une quinzaine de th mes voir tableau de la page suivante qui bien s r ne sont pas toujours aussi marqu s que leurs intitul s et qui souvent se recoupent Je me suis efforc e de retenir le th me principal de l article pour le classement Ici pas de recettes de cuisine de modes d emploi pour des pro
371. ujets capables de parler et d agir appliquent ces savoirs Puisque selon lui le th me fondamental de la philosophie est la raison il nous propose de fonder une nouvelle raison critique autonome qui permettra de distinguer les pathologies sociales de la soci t moderne et de faire en sorte que le monde v cu puisse s instituer en volont politique ind pendante des syst mes conomiques et administratifs qui dominent le jeu politique de notre soci t Cette volont nous autorise imaginer une nouvelle s paration des pouvoirs o la solidarit li e l intercompr hension se constituerait en force sociopolitique avec des potentialit s d mancipation distincte des mouvements de r sistance et de refus actuellement perceptibles Vers un agir social communicationnel La th orie de l agir communicationnel de J rgen Habermas peut se lire selon plusieurs strates Premi rement elle propose une d finition de la philosophie l ge de la modernit apr s les visions religieuses et m taphysiques pour repenser l tre et l unit du monde en appr hendant le concept de v rit C est l thique de la discussion J rgen Habermas met en vidence la liaison interne qui existe entre une th orie de la soci t et une th orie de la rationalit en allant d une conception t l ologique de l action vers les concepts d action communicative et de monde v cu Il ordonne ainsi la diversit des actions communicatives suiva
372. ulier de la d cision prise et m me s il y a analyse du pour et du contre vis vis de la d cision il englobe le tout dans une adh sion ou un refus On se retrouve alors devant ce paradoxe o le plus souvent l on pr f re se retrancher derri re ce consensus pour expliquer les d cisions prises plut t que d affronter le conflit ouvertement L affrontement doit tre domin avant m me d tre v cu et le consensus rend possible cette domination car il r v le un accord sur l acceptation des d saccords et des diff rences et rend n cessaire la recherche d un compromis qui peut aller au del des antagonismes Bien s r toute interaction entre les acteurs sociaux ne prend pas la forme d une action consensuelle et parfois le r glement de conflits sociaux va se faire dans la confrontation o les forces sociales antagonistes vont s opposer comme dans un duel Mais le fait de ne pas s opposer une d cision peut parfois engendrer toutes sortes de malentendus et de frustrations des parties en cause et m me faire en sorte que le conflit ne soit jamais r gl En faisant la promotion du consensus on r duit les tensions qui opposent les acteurs sociaux on annule les remises en cause des structures sociales on arrive une sorte de conformisme social implicite o la d viance et la col re deviennent des refus de participer au consensus global Pourtant l accumulation de ces non Femmes et communication 29 r glements de
373. ur vie en g nie Elle a surv cu la trag die et c est sur son lit d h pital qu elle dira aux jeunes hommes de ne pas avoir de sentiment de culpabilit Elle lancera aussi un message d encouragement aux jeunes femmes d sireuses de poursuivre leurs tudes en g nie Il ne faut pas se sentir coupable Il y a un seul coupable et il est mort La Presse Don t have feelings of guilt woman hurt in massacre urges her fellow students The Globe and Mail Pourtant il y a eu parfois interversion des r les dans ce faisceau de discours Comme le note fort judicieusement Marie Andr e Bertrand 11 M A Bertrand dem pp 195 196 La mascarade institutionnalis e 213 Les repr sentants de la s curit publique et les autorit s universitaires certains gards ont choisi de ne pas faire part la population des constatations relevant vraiment de leur expertise les premiers ont choisi de ne pas transmettre les informations d coulant des analyses balistiques et criminalistes auxquelles la population avait droit les seconds n ont pas d crit les faits institutionnels les mesures habituelles de protection la pr sence ou non de syst mes d alarme le nombre et la comp tence de la s curit interne qu il serait utile de conna tre Les journalistes se transformaient en travailleurs sociaux mal avis s croyons nous sans se soucier non plus sauf exception de communiquer clairement et compl tement les
374. urnal est un lieu de conflits internes qui peuvent comme pour toute entreprise porter sur les salaires ou la division du travail par exemple mais qui ont pour enjeu les contradictions sp cifiques l activit journalistique Bien s r le syst me organisationnel d un journal est un tage de fonctionnement qui transpara t peu dans les pages crites mais qui pourtant d termine puissamment l criture des textes et leur mise en page Bien souvent un num ro appara t comme l oeuvre d une seule quipe mais certaines formulations titres ou silences renvoient directement la complexit des enjeux qui r gissent les rapports entre les agents de production notamment entre la direction la r daction et les publicitaires M me si cet tage de fonctionnement est difficile exploiter pour les presses f ministes fran aises et qu b coises puisque ces publications ont pratiquement toutes disparu cet aspect est primordial pour comprendre le fonctionnement interne de ces presses et la limite les raisons de leur disparition Quatri mement en tant qu entreprise commerciale fonctionnant dans un secteur du march le journal est soumis une logique de fonctionnement et de d veloppement qui commande son tour directement le produit avec les parts de publicit et ou de subventions par exemple Ce rapport au march conomique de l information permet de saisir le journal comme produit marchand et on verra qu il devient de plus en p
375. us est intimement li la communication De prime abord on consid re que le consensus suppose un accord et un consentement des parties en litige Non seulement on acquiesce un projet mais encore on prend la d cision de ne pas s y opposer C est sans doute pourquoi les recherches en S IC vont d une extr me l autre D un c t nous avons l attitude empreinte de pragmatisme et largement dominante des chercheurs qui vont tenter de faire fonctionner au maximum de leur rendement des outils conceptuels et m thodologiques en s interrogeant peu sur la provenance de ces concepts De l autre c t nous avons l attitude critique et contradictoire avec la premi re des chercheurs qui vont essayer d interroger les fondements et la logique de transposition de ces outils sans s orienter vers leur application Par exemple le m diacentrisme l id e du d terminisme des processus d information et de communication sur l explication du 1 Y De La Haye et B Mi ge les sciences de la communication un ph nom ne de d pendance culturelle dans Y De La Haye Dissonances Critique de la communication La Pens e sauvage Grenoble 1984 p 147 Voir notamment G Burdeau Trait de science politique Economica politique compar e Tome X La r volte des colonis s 1986 Tout son premier chapitre pp 23 194 est consacr au probl me du consensus 28 Femmes et communication social ou celle du d terminisme des technol
376. us ont appris devenir autonomes conomiquement et socialement prendre la parole comprendre les situations d oppression combattre toutes les formes de violence intent es contre les femmes et finalement tenter d tre reconnues comme des personnes part enti re Pourtant il me semble que les liens qui unissent actuellement les hommes et les femmes sont impr gn s du m me sentiment d tranget que celui qui r gne dans notre relation au monde Terre malade coeur malade Nous nous sentons de plus en plus seul e s face notre incapacit de dire notre amour des choses simples de la vie de partager nos d sirs et aussi nos peurs de vivre pleinement en harmonie avec l Autre Car ce que nos a n es ne nous ont pas appris c est d avoir la force de g rer nos solitudes Non pas celle qui nous saisit le matin devant notre bol de caf ou la veille de No l mais celle qui subrepticement vient ponctuer notre qu te de bonheur ici bas D cid ment je crois que P n lope a trop d ouvrage et qu Iris devrait penser refaire l emballage de ses messages pour mieux se faire entendre des dieux Car si les femmes ont encore terriblement besoin d apercevoir des arcs en ciel les hommes pourraient aussi apprendre les d chiffrer s M El Yamani D cennie venir solitude ou partage Femmes d action Ottawa f vrier mars 1991 Vol 20 n 3 4 p 37 Bibliographie 1 Environnement th orique g
377. ut commerciale et surtout de ce que j appelle la presse f minine pr tention f ministe qui divulgue une image de la femme lib r e dans nos soci t s tout en s appropriant ie f minisme qu elle d veloppe sous un jour extr mement positif Je pense par exemple Marie Claire ou Elle en France et Ch telaine au Qu bec qui pendant un certain temps ont eu des rubriques f ministes dans leurs pages mais qui se sont vite r orient es vers le mod le des m dias dominants o les luttes de femmes restent simplement des v nements couvrir de moins en moins souvent d ailleurs Enfin elles se diff rencient galement de la presse lesbienne dont elles r cup rent pourtant une partie du lectorat de par leurs prises de position occasionnelles et ambigu s en faveur du lesbianisme Mais les presses f ministes fran aises et qu b coises ne se d finissent pas seulement en opposition d autres m dias Les femmes veulent prendre une parole longtemps interdite et m diatiser une nouvelle image d elles m mes qui ne soit plus celle donn e par les m dias dominants et la publicit Les presses f ministes d sirent innover dans le domaine de la communication sociale en favorisant la circulation des id es notamment celles sur les femmes comme minoritaires en permettant que la r alit ne soit plus d coup e seulement selon les sch mes de pens e masculins en remettant en cause les pratiques sociales dominantes Comm
378. ut de montrer que l appropriation collective conna t une extension sans pr c dent Alors qu autrefois il existait pour les femmes une panoplie de r les f minins choisir la religieuse la prostitu e la m re de famille la travailleuse la c libataire la vieille fille etc maintenant les femmes non seulement peuvent mais doivent tre tout cela la fois C est ce qu entretient le mythe de la femme lib r e ou de la Super Woman Mais si la forme collective de l appropriation des femmes est actuellement en progression les femmes ne vivent pas leur oppression comme dans le pass parce que D une part l appropriation collective en particulier celle qui s effectue par l interm diaire des institutions n est pas ressentie comme une exploitation ou une domination de classe ce que pourtant elle est cause de l invisibilit et l anonymat qu elle assure aux dominants D autre part l appropriation priv e est v cue sur le mode de la libert libert de choisir son 3 C Guillaumin Pratique du pouvoir et id e de Nature 1 L appropriation des femmes 2 Le discours de la Nature Questions f ministes Tierce Paris f vrier et juin 1978 n s 2 et 3 pp 5 30 et pp 3 28 D Juteau et N Laurin L volution des formes de l appropriation des femmes des religieuses aux m res porteuses Revue canadienne sociologie et d anthropologie Toronto mai 1988 vol 25 n 2 pp 183 207
379. ux de sexe Les recherches issues de ce courant mat rialiste vont donc analyser les fondements mat riels de l oppression des femmes en montrant comment la place des femmes dans la reproduction et la production est tributaire des rapports de domination entre les sexes Certaines de ces recherches partent du principe que l oppression sp cifique des femmes r side dans la famille et notamment dans l obligation et la gratuit du travail domestique Christine Delphy d j en 1970 avait fourni les bases d une analyse mat rialiste en montrant comment le mode de production capitaliste se double du mode de production domestique o les femmes sont exploit es conomiquement puisque les travaux domestiques et l levage des enfants sont la responsabilit exclusive des femmes et sont non r mun r s Elle explique notamment que ce n est pas La nature des travaux effectu s par les femmes qui explique leurs rapports de production ce sont ces rapports de production qui expliquent que leurs travaux soient exclus du monde de la valeur La fourniture gratuite de travail dans le cadre d une relation globale et personnelle le mariage constitue pr cis ment un rapport d esclavage En tant que groupe effectivement soumis ce rapport de production les femmes constituent une classe en tant que cat gorie d tres humains destin s par naissance entrer dans cette classe elles constituent une caste 3 C Delphy L ennemi p
380. visions des minoritaires en sociologie Sociologie et soci t s Montr al octobre 1981 vol 13 n 2 pp 33 47 Femmes et communication 49 Articuler ces deux visions minoritaires dans la sociologie suppose donc de mettre en place une discussion th orique qui ne soit plus descriptive mais plut t explicative et r flexive Pour ce faire je vais tout d abord partir des concepts les plus larges comme l agir communicationnel l espace public de communication le principe de Publicit la communication instituante le tiers symbolisant etc Ensuite je vais int grer la discussion les critiques de ces concepts et la perspective f ministe Cela me permettra d arriver ceux que nous c toyons tous les jours comme la presse les m dias le journalisme l information etc Communication et lien social pr occup J rgen Habermas depuis l espace public de communication jusqu Ja conception d un agir communicationnel M me si ses th ories sont plus d ordre philosophique et que la construction d une th orie de la communication sociale qu il propose est particuli rement ardue je d sire reprendre quelques uns de ses concepts afin de mieux cerner la communication dans son rapport la soci t Il ne s agit pas ici de r sumer en quelques pages l ensemble de la th orie de J rgen Habermas mais plut t de voir en quoi l agir communicationnel tel qu il le con oit peut appara tre comme le fond
381. voir faire C est du moins ce quoi ressemble le travail des journalistes Journalistes m diateurs ambigus Loin d tre neutres autonomes ou lib rateurs il me semble que les journalistes sont devenus des fonctionnaires de l id ologie dominante Agents de l information con ue comme culture programm e ils proc dent comme des informaticiens en codant le r el fictif qu ils transmettent par leurs m dias Si par leur travail social les journalistes paraissent tre employ s par le pouvoir ici pouvoir signifie rapport de forces investissant le tiers symbolisant ils n en conservent pas moins leur figure distincte du pouvoir La notion de m diateur refl te bien cette ambigu t il est le lien entre le r el et les sujets sociaux qui veulent conna tre ce r el Cependant comme on vient de le voir propos du statut de l information m diatique le r el n est pas reproduit comme un miroir mais il est produit selon un syst me de r f rences dominant l espace perspectif La fiction qui va tre ainsi fabriqu e doit alors tre nonc e par un narrateur formellement distinct du pouvoir pour qu elle soit productrice de v rit et d universalit Le travail de journaliste s inscrit donc dans une vis e de reproduction 134 L Qu r Ibid 135 L Qu r Ibid p 139 L information fiction des m dias 197 id ologique non pas de production id ologique ce qui supposerait une certaine autonomie
382. x questions des femmes et de faire pression sur les m dias Au d part elle assurait une permanence t l phonique et offrait un centre de documentation et d information sur les femmes ES 184 Ann es 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980 1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970 Le f minisme volution temporelle de la presse f ministe qu b coise 10 20 Nombre de publications 30 Prise de conscience d une identit minoritaire 185 La premi re 1970 1972 c est la fois l mergence de la r volte et du mouvement des femmes et d une presse qui en est en quelque sorte le reflet Avec Qu b coises Deboutte un nouveau f minisme appara t dans un contexte social de lutte plus g n ral Ce premier Journal 1971 1974 traduira d ailleurs les divergences id ologiques entre les marxistes et les autonomes comme on pouvait retrouver les tendances dans le premier journal fran ais Le torchon br le 1970 1971 La presse issue des courants plus r formistes les grandes associations f minines existait d j auparavant les bulletins de l A F E A S 1967 et de la F F Q 1968 Mais cette p riode est aussi la radicalisation de ce qu on appelle ici au Qu bec la r volution tranquille En fait en 30 ans de 1960 1990 la soci t qu b coise est pass e d une soci t traditionnelle avec notamment un syst me de sant et d ducation g r par
383. y Journal E re North Shore Woman 1980 bimestriel Joumal of the Northern Ontario Rights mental Health ete Edmonton Alberia Ontario Association of 1981 7 trimestriel Newsletter of this Associalion Midwives Newsletter Guelph Omario E Ontario Committee on 19807 7 3 num ros an the Status of Women Newsletter E Ontario Native Women s Association E iaai K Rues N the OptimSt E mars 73 mensuel puis trimestriel Other Wise E oct 84 The Other Women E ai 72 1977 irr gulier es o D Pandora E sept 85 a trimestriel 2 500 Feminist Newspaper Halifax Nouvelle cosse La Parole m t que F print 87 10 000 Le magazine du renouveau f ministe Montr al Qu bec La Partenaire F 1983 e Newsletter of the NAC of Ontario Ottawa Ontario Newsletter Thunder Bay Ontario Newsletter of Ontario Association for women amp Education OISE Toronto Ortario Colombie Briannique A Voice for Yukon Women Newspaper While horse S z 5 Pauline McGibbon Culture Centre Newsletter E F 1980 1981 88 La presse f ministe canadienne 1970 1990 PP 6 RS parution Piuri elles F juin 77 t 78 6 num ros Bulletin de liaison des groupes PTE Montr al Qu bec Newsletter E F Montr al Qu bec Prairie Women

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