Les Femmes face aux nouvelles technologies - unesdoc
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1. la machine tant un tre esclave dans le second soit la femme marque une distance par rapport l ordinateur qui n est qu une machine tre soit elle se voit objet au m me titre que la machine tre dans On peut aussi dire que les hommes ont le pouvoir sur au contraire des femmes m me dans leur imaginaire celles ci ne recherchent pas le pouvoir mais plut t un monde s curisant En r sum et concernant l attitude de chacun des sexes face la machine les hommes investissent la machine dans le sens o celle ci devient un miroir de leur capacit s en servir la dominer lui faire produire quand pour la plupart des femmes la machine reste un outil utilitaire Des exp riences faites sur l s enfants montrent que fille ou gar on l enfant a le m me besoin d autonomie L objectivit qui est aussi l apanage des femmes vient de la rupture affective de l individu avec parents et autres tutelles La fillette devenue femme est mise sous la d pendance de Dans cette p riode de mutation technique et de civilisation les femmes sortent de cette d pendance culturelle et gagnent leur autonomie il n est pas question pour elles que nous retombions dans une nouvelle d pendance par rapport l ordinateur ITI L EXCLUSION ET L INCLUSION DES FEMMES DE LA PENSEE RATIONNELLE Nous venons de montrer que les filles et les femmes sont dirig es vers la communication et les langues alors que les gar2. Or on leur offre un mat riel l ordinateur un produit le logiciel de conception et usage impos Les femmes se sentent peu concern es par l emploi de la machine pour elle m me pour les d bouch s qu elle constitue ni par sa valeur symbolique En effet la difficult se situe dans la fa on de poser les probl mes r soudre par l outil et non dans l admiration que peut susciter la machine L innovation se trouve dans les possibilit s et les contraintes pas dans la fabrication et le mode d emploi alors quelle formation adopter et donner pour une bonne utilisation Pour les femmes plus en prise avec le r el il est n cessaire que les nouvelles technologies soient au service de l tre humain et par le contraire les femmes font une question d thique du risque de d person nalisation et d uniformisation de l tre et de son environnement par les machines De plus la conception actuelle des nouvelles technologies participe encoro du postulat socio culturel de la nature dominer par a science n oublions pas que derri re les machines se cachent des industries pour les fabriquer et des forces politico conomico sociales inh rentes toute proc dure d innovation On a tendance liminer le facteur humain et cr er des syst mes techniques qui fonctionnent ind pendamment de human unreliability Ce n est pas seulement le facteur humain que les femmes peuvent apporter mais une pr cision plus ancr
3. de l exp ri mental S PAPPERT 4 critique s v rement les modalit s d enseignement par ordinateur EAO notamment qui selon lui asservissant l enfant l ordinateur Il propose au contraire avec son syst me Logo une p dagogie o l enfant guide et m me instruit la machine en la programmant d s les premiers contacts Le syst me Logo permettrait de d passer le stade de l utilisation m caniste de l ordinateur l enfant aurait le r le actif et s autog rerait Nous suivons S PAPPERT dans sa critique de 1 EAO actuel mais nous pensons que l outil informatique n est pas lui tout seul g n rateur d une nouvelle culture A la suite de cette r flexion nonobstant la venue de l ordinateur l cole et la n cessit d y pr parer aussi bien les filles que les gar ons nous devons nous poser la question d thique de savoir quel produit humain homme ou femme sortira de la nouvelle cole II RAPPORT SEXUE ENVERS LA MACHINE Les nouvelles technologie am nent une red finition du rapport la science Leurs proc d s et fonctions se rapprochent des concepts dits f minins elles m nent une r flexion sur les diff rents rapports symboliques et rotiques que les hommes et les femmes entretiennent envers la machine Nouveau rapport la science Quand on voque le mot science on pense objectivit rationnalit th orisation abstraction mais aussi raison impersonnel qualit s dites ma
4. e dans le concret et pas seulement dans le mental La question de l utilisation de la machine a certes t pos e mais pas sp cifiquement aux et pour les femmes Nous avons vu dans le chapitre sur l ensei gnement que les petites filles changent les r gles des jeux il est certain que l on devra adapter les machines l utilisation que les femmes pourraient en faire et en feront prenant ainsi en compte la relation la r alit qu ont les femmes ind pendamment des hommes Rapport sujet objet Il est n cessaire comme le d montre Sherry TURKLE o0p cit e de prendre en consid ration mis part le rapport sujet objet bien connu les rapports rotiques affectifs ou sexuels possibles avec l ordinateur Voir sur ce th me dans son livre le souhait de Georges qui cherche programmer sa n vrose celui de Robert qui voudrait tre programm lui m me comme un ordinateur enfin celui de ce professeur d anglais tomb amoureux d une machine TRS 80 Selon S TURKLE l ordinateur se comporte comme un objet transitionnel T1 renforce les rapports affectifs que nous avons envers les gens le pouvoir et l attirance psychologique de l ordinateur pourrait bien tre li e cette possibilit de fixation motionnelle ou m me sexuelle envers l outil ainsi qu l illusion de contr le absolu sur un micro monde construit de toutes pi ces Les femmes toujours selon S TURKLE se trouvent moins que les hommes en danger d
5. en pr cisant qu elles se sont d j appropri l outil technologique Pour ce qui est de l introduction de l informatique dans l enseignement il est notre avis important d int resser ou de motiver les femmes davantage mais galement d adapter les nouvelles technologies l usage des femmes Cet article contient trois volets I Un aper u sur les r sistances et autres compor tements des filles face l introduction de l informatique l cole II Les rapports motifs et utilitaires des femmes envers l informatique III Une tude historique sur la logique sp cifique du langage informatique et l aspect sexu des modes de pens e qui s y appliquent Dans cette tude de fond qui propose au passage quelques mesures concr tes nous avons surtout vis prendre en compte la sp cificit des femmes dans la question de l introduction de l informatique dans les coles I ENSEIGNEMENT INFORMATIQUE ET SPECIFICITE DES FILLES Entour de machines l enfant de nos jours n a pas d appr hension face l ordinateur Les enfants jouent volontiers avec Logo ils int grent l ordinateur au m me titre qu un objet quelconque Sherry TURKLE 1 a interview 200 enfants de 4 14 ans sur leur relation avec l ordinateur Elle en a d duit un d veloppement psychologique qui distingue trois phases la premi re la bhase philosophe o l enfant se pose en pilosophe sa r ponse la question quelle est la diff re
6. es au domaine priv et aux actions d ordre motif et affectif Les femmes n ont plus eu le droit d exercer des activit s ext rieures ou d avoir une profession La polarisation des sexes au 19 me si cle a accus les caract res masculins et f minins au niveau de l action et de la pens e Les hommes se sont trouv s du c t de la rationalit les femmes du c t de l motion i Dans la deuxi me moiti du 19 me si cle une nouvelle phase de rationalisation a lieu Pour pouvoir la d montrer la r f rence au type de rationalit de Max WEBER nous est toujours utile Car il distingue une rationalit de moyen Zwekrationalitat et une rationalit de valeur Wertrationalitat On peut dire que la rationalit se restreint a sa notion de rationalit de moyen li e intimement au succ s pour lequel tous les moyens sont bons avec cette restric tion de concept de rationalit une transformation du lieu de pouvoir s op re A lpoque des lumi res la raison et le pouvoir taient bas s sur des lois 12 juridiques objectives Peu peu celles ci se sont transform es en lois dites de la nature Les sciences et la technologie deviennent alors l exemple principal de la rationalit de moyen galement appel raison instrumentale 10 La qualification la r p tition la pr cision et le contr le sont les modes d expression principaux de cette nouvelle forme de pens e et d action Le Taylorisme qui se r pan
7. m nager que connaissent la plupart des salari es 58 7 d abandons des cours chez les hommes 60 3 d abandons chez les femmes Mais surprise bien plus agr able le pourcentage dev femmes re ues est sup rieur ou au moins gal au pourcentage de femmes inscrites aux examens sciences nuol aires 11 femmes inscrites sur 107 candidats 8 femmes sur 94 re us Technique de construction 6 inscrites surv 246 candidats 2 femmes sur 124 re us Tableau publi par le CNAM Pourcentage Enseignement des femmes re ues Le ee Chimie lectronique biologie Economie gestion Electronique lectrotechnique Automatisme Energ tique D DAN Mat riaux industriels Math matique informatique M canique Physique m trologie Sciences nucl aires Technique de construction Travail en entreprise _ UD Lo FO HN v v Fr D IDF IUVUOor D Ut Total Exp rience BERLIN OUEST Une exp rience a t faite sur les 15 18 ans leur laissant le libre choix de suivre des cours d infor matique l cole Elle a montr qu en 1982 il y a eu 10 d coliers dans les cours et 2 de plus en 1984 Conclusion si le choix de la pratique informatique est libre on estime qu il n y aura pas plus de 15 d int ress s Le d bat sur les nouvelles technologies ne tient pas compte de l int r t v ritable que leur porte les enfants De plus seulement 24 de filles ont choisi de participer aux co
8. nouvelle re de pouvoir informatique le domaine sp cifique des femmes le priv et la communication se trouvent touch s L ordinateur personnel rend un syst me int gr g rant la vie quotidienne possible programmation de la mise en route des plats enregistrement des appels t l phoniques etc il peut devenir un camarade de jeux un enseignant voire un th rapeute L ordinateur personnel qui peut permettre et d velopper une relation avec le monde ext rieur travail domicile relations avec les amis les banques les magasins tout en restant la maison pr sente pour les femmes une occasion de red finition des r les de pouvoir qu elles ne doivent pas laisser chapper Pour les femmes d aujourd hui une dialectique d inclusion ou d exclusion de ce mode de pens e et d action rationnelle se pose de fa on cruciale et cela deux niveaux le niveau professionnel d abord et le domaine priv ensuite Il est de toute mani re urgent que les femmes puissent avoir des points de vue et une analyse sur le sujet Esquissons quelques orientations D une certaine fa on avec l ordinateur la rationalit devient raison digitale La pens e et la langue vont elles m mes tre profond ment modifi es par cette rationalisation Les comp tences en mati re de commu nisation vont se trouver r duites aux seules donn es informatiques La base du nouvel alphabet est le syst me binaire 1 O oui non u
9. personnels et int gre son personnage dans une histoire construite Le gar on au contraire rentre plus facilement dans le clich et se soucie moins de rendre son histoire plausible 2 En cons quence la formation technique des filles pose des probl mes sp cifiques Selon une tude men e par Val MiLLMAN 3 pour le service de Coventry il serait bon que les cours de technologie soient pour une certeine p riode donn s des classes ne comportant que des filles Lors d une enqu te sur le terrain c est dire dans une classe mixte Val MILLMAN a not que les gar ons ont un certaine avance sur les filles soit qu ils aient d j jou avec la technique enseign e soit qu ils soient plus actifs dans les discussions et les questions L apprentissage des filles passe avant tout par la d couverte et la compr hension de l outil Au contraire les gar ons ne s attardent pas sur le pourquoi ni le comment leur r action sera d utiliser la machine afin de la dominer et de s en servir co te que co te pour des buts pr cis et ponctuels Les filles plus que les gar ons r fl chissent l utilit la finalit de la technique avant de s avancer dans la pratique Dans la mesure o les moniteurs n ont pas tenu compte de ces diff rences les filles ont tr s vite montr des signes de d sint r t tandis que les gar ons progressaient dans la connais sance technique Il serait p dagogiquement prudent de ne pas met
10. tre s duites par l instru ment Elles entretiennent son endroit un comportement plus distant voire soeptique Elles sont galement capables d utiliser l ordinateur de pr f rence pour r aliser des dessins et des po mes et moins pour des raisons de pouvoir et de contr le Une autre forme de s duction est li e la cr ation de micro mondes ferm s enti rement contr lables et par l m me s curisants qui n offrent aucune r sistance la volont de son program meur Ainsi le cas de cette adolescente qui sans avoir appris le LOGO et par seule d cision individuelle s est cr un monde de 30 mesur et mesurable par tranches de 30 o elle se sentait en s curit Nous constatons que si le monde des gar ons est clos par souci d exercer un contr le celui des filles l est dans un but de s curiseation Les hommes identifient leur corps la machine la f minisent la b cane l insultent au f minin quand elle r siste mais celle ci a toutes les qualit s masculines lorsqu elle rend le service demand Notons au passage l introduction dans le langage familier de vocabulaire technique on dit moins tre dans le coup ou ne pas y tre et plus tre branch ou d connect tre programm switcher dans le sens de passer avec d sinvolture d une chose l autre Les hommes sont sur la machine les femmes ou 10 dans dans le premier cas il y a rapport de dominant domin
11. Distribution limit e i SHS 85 CONF 612 3 Lisbonne septembre 1985 Original fran ais Unesco ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L EDUCATION LA SCIENCE ET LA CULTURE 26 sow W REUNION INTERNATIONALE D EXPERTS SUR REFLEXION SUR LA PROBLEMATIQUE FEMININE DANS LA RECHERCHE ET L ENSEIGNEMENT Lisbonne Portugal 17 20 septembre 1985 LES FEMMES FACE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES par Christine Woesler de Panafieu Les opinions exprim es par l auteur ne refl tent pas n cessairement les vues de l Unesco SHS 85 Conf 612 C01 3 LES FEMMES FACE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES REFLEXION SUR LA SPECIFICITE DES FEMMES FACE A L AVENEMENT DE L ORDINATEUR Nous vivons une p riode de transition rapide li e d une part l mergence des nouvelles technologies d autre part la prise de conscience des femmes Les femmes se rendent compte qu elles constituent un facteur d volution part enti re et ne veulent plus simplement subir les choix conomiques sociaux et politiques dont les choix technologiques font partie Elles sont pr tes comprendre ces choix participer leur orientation et leur conf rer sens et valeur Le but de cet article est de montrer les attitudes actions et r actions des femmes face aux nouvelles technologies expliquer pourquoi elles ont t exclues des domaines scientifiques et techniques et faire comprendre pour quelles raisons elles se sont mises elles m mes l cart tout
12. York 1984 1 re partie Centre Lyonnais d tude et de formation informatique C L E F 1 1984 Teaching Technology to Girls Elm Banck Teachers Centre Mile Lane Coventry S PAPERT Le jaillissement de l esprit 1981 Evelyn FOST KELLER article Women science and popular science in Machina EX DEA 1984 Thierry GAUDIN L intelligence artificielle revue des sciences et techniques num ro hors s rie 1984 Jacques PERTAULT Le genre humain 1982 Max WEBER Wirtschaft und gesellschaft Tubingen 1956 Vol 1 P 4 bagi 8 Daris le domaine du commerce avec l adoption et l extension du syst me du double calcul on voit appara tre la comptabilit et la notion du rendement Dans le domaine de la guerre avec l invention de la balistique on a d bouch sur les grandes arm es modernes avec leur demande d uniformit et la premi re production de m sse C est l tat qui a int gr ces deux apports des grandes arm es et du commerce dans le syst me du mercantilisme Centralisation uniformit et contr le ont caract ris le nouvel tat absolu Voir dans ce contexte Max HORKHEIMER Zur kritik der instrumentellen Vernunft Francfort 1967 Jurgen HABERMAS Technik und Wissenschaft als Ideologie Francfort 1969 Joseph WEIZENBAUM Computer ad Human Reason From judgement to calculation New York 1984
13. aites l cole concernant l appr hension qu ont les filles ou les gar ons de l ordinateur Par les nouvelles technologies se pose la question f minine de la finalit des choses concevoir la technologie comme instrument neutre en occultant le postulat d utilit est un propos seulement de technologue tout comme celui de cr er un langage informatique loign du langage naturel Les femmes posent le probl me en mati re d usage et d utilit de la machine de familiarit avec l ordinateur avec la technique celle de la facult d entamer des transactions avec la machine transactions toutes adapter voire cr er En effet les femmes sont aujourd hui capables de sortir du presse bouton fonction technique dans laquelle on tend les cantonner Les outils techno logiques ont t con us selon une habitude culturelle circuits int gr s ou iuprim s bo te noire font de ceux ci des objets inaccessibles l usager souvent avec un usage impos on admet ainsi le scellement L attitude de passivit valeur f minine est entretenue chez l utilisateur en faisant un outil de pouvoir qui facilitera le consentement 7 rendant ce m me outil mythique Actuellement les femmes sont dans une grande demande de culture technique de pratique et d activit collective L on sait la suite d exp riences qu elles d tournent ce qui leur est impos et pas toujours dans le sens d une lib ration
14. au quotidien or les femmes sont des tres de quotidien qui connaissent d j les gestes et proc d s que l infor matique codifie Il y a l une prise en compte par la technique qui s op re Si celles ci sont int gr es par les nouvelles technologies les femmes doivent elles donner leur propre d finition des qualit s et composantes dites masculines dont elles sont aussi d tentrices la richesse naissant de l union des diff rences Les nouvelles technologies miment l intelligence 6 et non plus la force physique Si avant l exclusion des femmes avait une base r elle maintenant avec leur entr e dans la vie professionnelle et civique leur exclusion ne peut tre le fait de l id ologie tradition nelle Aux h5mmes de prendre aussi en compte ces valeurs dites f minines qui ouvrent et d veloppent de nouvelles perspectives de r seaux d2 communication La femme est d j au centre de ces r seaux encore une fois les nouvelles technologies sont plus proches des femmes alors que l id ologie dominante les assimile aux hommes et aux sciences Les nouvelks technologies introduisent galement une nouvelle conception du temps qui devient des temps des vitesses de m me les femmes ont une notion temporelle plurielle Enfin les nouvelles technologies sont une cole de travail en quipe enrichissant qui contrebalance la perte d ind pendance 7 Nous l avons soulign dans le chapitr pr c dent sur les exp riencesf
15. d alors dans l ensemble de la soci t en est le mod le le plus connu Lors de vette deuxi me tape d une restructuration et d une g n ralisation du concept de rationalit les femmes se trouvent la fois int gr es et exclues Elles acqui rent les droits de citoyennes par cons quence la possibilit de participer la vie politique et d exercer une profession mais en m me temps on continue attendre d elles qu elles se maintiennet dans le domaine priv bas sur l action affective et motionnelle Ainsi les femmes vont elles tre confront es une double mesure mesure de discrimination Elles rentrent dans l industrie mais par le d veloppement d un march du travail sexu elles vont se retrouver l oppos du domaine de la technicit et de la science lles vont tre sous pay es sous qualifi es et devenir ies appendices de la machine au lieu d en tre le ma tre Elies sont cantonn es dans les m tiers dits f minins secr taire infirmi re enseignant qui rejoignent les domaines et actions r serv es aux femmes Les femmes donc sont inclues dans le domaine public elles participent la pens e ra onnelle mais elles sont exclues de la raison instrumentale nouveau type de la rationalit celle ci reste masculine de m me que les centres de d cision y compris les sciences et technologies de pointe MLa rationalit de valeur bas e sur la conviction d une morale thique
16. daptation plus rapide et plus effective chez les filles et les femmes lorsque l ducateur est une ducatrice Ceci supprime d embl e le rapport de force existant socialement entre L homme et la femme De plus l ducatrice peut servir de mod le donner confiance en soi car l informatique est trop souvent synonime dans l auditoire f minin de math matiques donc du domaine des hommes Ce serait pour les filles une incitation choisir plus tard des fili res d tudes techniques On sait que les fili res math matiques re oivent peu de candidatures f minines donc fortiori peu de vocations f minines Tableau publi par l ducation nationale M me s il a l g rement augment par rapport aux ann es pr c dentes le nombre de filles reste tr s inf rieur celui des gar ons 31 7 notamment dans les pr parations scientifiques qui repr sentent 82 9 de l ensemble des classes pr paratoires BAIE 1983 1984 Classes Boientiriques Litt raires Autres pr parations Ensemble Dont Education nationale Public autre Priv 13 950 jeunes filles taient scolaris es en 83 84 dans ce type de classes pr paratoires soit une augmentation de 7 6 par rapport 82 83 Tableau publi par le Conservatoire National des trts et M tiers CNAM On est heureusement surpris par la pers v rance des femmes proche de celle des hommes quand on pense aux nombreux handicaps enfants travail
17. es plus ouverts alternatives de d cisions et programmes dans les domaines de l art de la litt rature et du communicatif Nous avons d montr que les femmes ont un rapport diff rent la technologie et l informatique Ces diff rences doivent tre prises en compte par les femmes elles m mes mais galement par ceux qui pr voient l introduction de l informatique dans l enseignement La t che des femmes est de privil gier le renfor cement des possibilit s de la programmation ouverte ceci l inverse du th me minemment masculin du contr le total d un monde hi rarchique digital et clos De par leur rapport plus conscient et plus pragma tique envers la machine les femmes sont capables de la d mystifier Enfin il importe de ne pas faire la confusion entre le monde de l ordinateur et le monde r el Il importe que dans le futur la rationalit binaire ne devienne pas la seule accept e par la soci t mais qu une mesure soit laiss e pour la compr hension affective et l motion Les femmes restent plus proches du domaine de l thique aussi ont elles leur r le jouer afin que partant d une autre forme de rationalit la leur la qualit thique indispensable y soit incluse que l on ne puisse pas tout demander un ordinateur ni tout instituer par la logique informatique 7 8 10 11 15 REFERENCES Sherry TURKLE The second self Computers and the human spirit New
18. n syst me en apparence restreint mais qui par sa simplicit m me d bouche sur l universel La programmation consiste transformer les processus en algorythmes et pour cela les processus complexes de d cision doivent tre adapt s au syst me hi rarchique de d cisions binaires Plus de place pour le flou le oui mais ou l approximation chaque commande effectu e sur l appareil doit tre pr cise La pens e dans ses modes complexes se voit restreinte cette forme de proc dure logique chaque d viance tant interpr t e comme une faute de raisonnement ou de formulation Avec l ordinateur partir d une loi fix e l avance on arrive une fid lit aveugle dans l application qui d passe de beaucoup celle que peut atteindre l homme C est l une des raisons de l attirance et de la s duction que peut op rer l ordinateur Nous venons d insister sur le fait qu il s agit d une attirance masculine pour la technicit et le pouvoir de l outil Dans son enqu te Sherry TURKLE op cit e souligne galement la diff rence de l utilisetion de l ordinateur entre les sexes Elle n a pas trouv de femmes parmi les hackers ces hommes qui ne vivent que pour l ordinateur pour la programmation et pour trouver des mots de passe pour rentrer dans des banques de donn es Elle a distingu des programmeurs plut t doux ou plut t durs Les femmes sont du c t d une program mation douce cr ation de programm
19. nce entre l tre humain et la machine c est le sentiment La deuxi me phase vers 8 ans ce sera la phase d identi fication ection dans le but de comprendre la machine et de la dominer La troisi me phase la pubert pour l adolescent l ordinateur devient un miroir Mais sa r action est fonction de son sexe En effet les gar ons accaparent l ordinateur au d triment des filles Ces derni res ayant besoin d un temps d adaptation plus long sont mises en position d inf riorit de domination et par rapport au travail demand ont d embl e un handicap Les gar ons ont plus de jeux et jouets lectro m caniques donc une plus grande familiarit avec la technique Culturellement on les habitue se montrer forts dans toutes circonstances dominer la situation d velopper leur agressivit L environnement ducatif des filles est diff rent les jeux o les notions de famille de passivit et de recherche d harmonie sont favoris s Les filles changent la finalit des jeux qu on leur propose par exemple elles modifient la r gle du jeu afin d abolir concurrence gagnant perdant et se tournent vers des jeux plus sociaux et collectifs En g n ral la petit fille fait de son ordinateur h ros un personnage rassurant quand le gar on le rend ambig voire n faste elle le fait voluer dans le domaine du cente alors que lui l envoie ais ment dans l espace intersid ral Elle l assortit d l ments
20. ons sont pouss s vers les sciences exactes et la technologie La communication est consi d r e du domaine du f minin la technologie celle du domaine du masculin Avec l apparition des techniques dites de communi cation une nouvelle question se pose un choix devient possible dans la division traditionnelle du travail car les nouvelles technologies incluent des notions de technique et de communications la fois Analysons d abord les raisons pour lesquelles le sexe f minin en g n ral se sent loign ou exclu du domaine technologique et scientifique Ces raisons ont une longue histoire qu il est important d esquisser ici pour une meilleure compr hension des r sistances et possibilit s des femmes face aux technologies nouvelles La th s propos e ici est que dans la soci t occiden tale les modes de pens e ne se sont pas r partis de fa on neutre mais sp cifiquement sexu e La conception qui resto dominante aujourd hui remonte au 17 me si cle C est alors que le concept de rationalit a pris son essor et s est trouv associ exclusivement la masculinit et au pouvoir Au cours 11 d un processus de plus en plus contraignant les femmes ont t exclues de ce nouveau type de savoir Le savoir r serv aux femmes a t limit la pratique savoir pragmatique aux observations et exp riences comme celles des sages femmes qui n ont pas t admises au savoir apte donner le pouvoir de transfo
21. ou esth tique sans la notion du succ s devient avec la d valorisation sociale l thique f minine Caroline GILLIGAN 10 d montre que les femmes jusqu nos jours pratiquent une morale ou thique diff rente de celle des hommes La morale f minine est orient e vers l autre elle a d velopp une sensibilit pour les besoins de l autre une res ponsabilit collective la prise de d cision se fait et refait toujours selon le contexte et l entourage dans lequel les femmes se sentent inclues L thique masculine par contre s exprime par une logique des droits des r gles et des cat gories par une logique d autonomie en un mot par une raison instrumentale Nous pouvons en conclure que bien que les femmes aient acc d r cemment au domaine public leur mode 13 d action et de pens e reste diff rent de ceux des hommes La modification r cente de cet tat de fait est li e la venue avec l informatique d une nouvelle phase de rationalisation Les domaines tels que ceux de la poli tique ou de l conomie qui avaient t s par s du domaine priv et de la vie quotidienne s y trouvent confondus par le r le galisateur des proc d s infor matiques C est pour cette raison que WEITZENBAUM 11 a pu qualifier l ordinateur de nouvelle m taphore puissance universelle La traction automobile la m canisation de la production n avaient pas produit en leur temps un semblable bouleversement Dans cette
22. rmer la nature par des moyens m caniques Les proc s de sorci res en disent assez long sur ce qui est arriv aux rebelles Pour d montrer l histoire de la division sexu e des savoirs nous nous r f rons la th orie d action du sociologue allemand Max WEBER il distingue trois types d actions et nous pouvons le dire trois types de pens e le type rationnel qui s oriente vers la raison le type traditionnel qui est orient vers l habitude et les moeurs et le type affectif qui est bas sur l motion 8 Max WEBER montre que le passage du mod le f odal au mod le moderne est bas sur le rhangement de type d action et de savoir du mod le traditionnel vers le mod le rationnel Il faut bien remarquer qu au 17 me si cle le pens e rationnelle s est d abord d ploy e dans les domaines de la guerre du commerce et de l tat plut t que dans celui des techniques et de la science 9 L poque des iumi res voit l apparition d une nouvelle classe dirigeante fonctionnaires commer ants avocats m decins qui est enti rement compos e d hommes Il s agit donc d une conception de pens e masculine A la fin du 18 me si cle la pens e rationnelle est devenue normative et ce qui a t auparavant li la tradition et l motion v hiculant des valeurs qualitatives s est trouv soit hors de la classe dirigeante comme la noblesse soit mis l cart comme les femmes Elles se sont retrouv es cantonn
23. sculines La science source d irnovation est d autre part valorisante et th sauris e par les dominants cr e par et pour les hommes elle produit des int r ts qui tiennent peu compte de la sp cificit des femmes Les nouvelles technologies participent de ces clich s au d triment des femmes le risque est d j pr sent alors que ces technologies portent en elles le germe d une nouvelle civilisation pluraliste et moins sexu e De m me que la science les nouvelles technologies ne sont en effet pas une structure monolitique hors intellect et motif mais participent des deux la fois Les femmes doivent se d prendre de la position th orique de puissance du savoir masculin de cette objectivit qui cache la logique de domination et des implications abusives qui tendent priver l autre la femme en l occurence de son originalit Le rapport sujet objet l gitime la logique de la domination et la conception traditionnelle de l objec tivit de la science Les femmes doivent se mettrent en situation num rique d apporter une critique pist mologique n cessaire la lib ralisation de la science 5 Les nouvelles technologies nous offrent la possibilit de faire valoir contre le fantasme de certitude ou de ma trise la contingence f minine savoir le doute les manques les singularit s inventives l impr vu le risque mais aussi le pragmatisme Le concept de technicit envahit notre vie
24. tre les filles en concurrence avec les gar ons mais bien de leur r server une classe o elles puissent aborder leur mani re la nouvelle technologie et acqu rir une confiance qui ieur fait d faut A partir du moment o l enseignement utilisant l ordinateur tient en compte la sp cificit vs filles la question se pose du choix du syst me ducacif En effet deux formules sont concevables en EAO Enseignement Assist par Ordinateur Le seul mot d EAO suffit voquer chez certains un univers effrayant d cole sans ma tre Celle de l enseignant e assist e par l ordinateur ce dernier restant un outil p dagogique secondaire Celle de l enseignant e remplace e par l ordinateur Des projets pilotes dans des classes primaires ont montr que Il est pr f rable de laisser dans un premier temps les petites filles seules avec la machine prenant ainsi en compte leur mani re temporelle et spaciale tr s diff rente de s approprier l outil objet auquel elles ne sont pas pr par es culturellement De retour dans les classes mixtes elles seraient mieux pr par es m me si c est de mani re diff rente Ce qui s applique aux filles est valable pour les femmes de tout ge dans les stages de formation de recyclage leur permettant ainsi de s approcher de l outil leur rythme Une autre notion intervient celle de la person nalit voire du sexe de l enseignant ou du formateur En effet on constate une a
25. urs d informatique nombre qui a t en constante diminution par rapport celui des gar ons qui lui reste stable Les filles se sont sans doute senties moins concern es par l enseignement donn Les m mes constatations ont t faites dans les clubs d informatique qui sont un syst me ducatif parall le o l on retrouve un fort pourcentage de gar ons ou d adultes hommes D autre part les parents soucieux de pr parer le futur de leurs enfants repro duisent la m me s gr gation filles gar ons en incitant et en inscrivant plut t leur s fils que leur s fille s dans les clubs qui sont des amorces d enseignement Une des explications moins cern e hors l argument de socialisation des filles serait que l on assimile la logique math matique celle de l informatique alors que les syst mes informatiques ont leurs logiques propres et utilisent une infime partie de la logique math matique Cette confusion serait l explication d un blocage certain qu ont les filles et les femmes par rapport l informatique Au contraire de celles ci les hommes appliquent volontiers des th or mes et symb les pr constitu s faisant ainsi confiance leur pairs loign s d un langage naturel sans se pr occuper du pourquoi et du comment Les femmes ont besoin d adapter les formules les applications de les retraduire pour les replacer dans un contexte proche de la r alit Les femmes n appr hendent pas ce qui est vid
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