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1. Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 169 L avenir de ces milieux Notre enqu te sugg re que l talement g ographique dans l agglom ration de Qu bec ne constitue pas n cessairement de la dispersion sociale de la population des quartiers centraux et des vieilles banlieues 23 S il y a construction domiciliaire en p riph rie elle sert dans plus des deux tiers des cas des r sidants originaires du milieu m me ou d autres r gions Ce faisant toutefois l identit du p riurbain se transforme par l importation de mod les d habitat suburbain dans des milieux agricoles et de vil l giature S il y a complexit dans les repr sentations sociales du milieu de vie des r sidants rencontr s c est en ce sens li la perte des identit s paysag res Cela dit le vieillissement d mographique en cours fait que les milieux p riurbains actuels ne se transformeront pas en banlieue pavillonnaire comme ce fut le cas dans les ann es 1950 ou 1960 quand de nouveaux d veloppements domiciliaires ont transform les milieux agricoles qu taient alors Sainte Foy Charlesbourg ou Beauport par exemple Comment dans ce contexte agir sur l talement domiciliaire Les politiques de d ve loppement durable visant contrer l talement urbain devront prendre en consid ration ces ph nom nes d ancrage et d attachement la campagne des r sidants du p2. J adore la banlieue Je trouve a beau C est comme ici C est tranquille femme 42 ans rurale Qu est ce qui fait la beaut de la banlieue La nature la verdure les arbres matures femme 36 ans ex suburba ine Plus rares sont ceux qui ont une vision n gative de la banlieue associ e aux autoroutes au trafic mais surtout uniformit 16 0 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 et la conformit sociales qui y r gnent Le jour a se vide parce que tout le monde va travailler Puis le soir tout le monde retourne la maison puis tout le monde part sa tondeuse en m me temps homme 49 ans rural M me si la critique de la banlieue est somme toute assez rare on lui pr f re presque unanimement la campagne La campagne un id al atteindre La campagne oxyg ne les arbres Plus d oxyg ne et plus d air pur qu en ville C est plus beau aussi du point de vue du paysage femme 62 ans native La campagne a la cote chez nos r pondants C est le paradis homme 58 ans ex vill giateur Le mot campagne voque la nature l agriculture la for t ou les animaux pour 63 personnes le calme et la tranquillit aussi pour 63 personnes et les grands espaces pour 36 Les d fauts de la campagne ne sont pratiquement jamais mentionn s seulement cinq personnes mentionnent que c est ennuyant cinq soulignent l absence de services et trois les mau
3. 29 n 2 pp 335 356 OATLEY Nick 2001 L apparition de l Edge of City Quels mots pour les nouveaux espaces urbains Dans H l ne Rivi re D arc dir Nommer les nouveaux territoi res urbains Paris ditions de la Maison des sciences de l homme pp 17 38 PAQUOT Thierry 2003 Que savons nous de la ville et de l urbain Dans Philippe Cardinadi Thierry Paquot Olivier Mongin Marcel Roncayolo et Jacques L vy dir De la ville et du citadin Paris Parenth se pp 15 32 PERKINS Harvey C THORNS David C WINSTANLEY Ann et NEWTON Bronwyn M 2002 The Study of Home from a Social Scientific Perspective An An notated Bibliography Lincoln University New Zealand En ligne http www ssrc canterbury ac nz research RPHS hh homepub pdf PINSON Daniel et THOMANN Sandra 2002 La maison en ses territoires Paris L Harmattan POLLINI Gabriele 2005 Elements of a Theory of Place Attachment and Socio territorial Belonging Revue internationale de sociologie vol 15 n 3 pp 497 515 PROSHANSKY Harold 1978 The City and Self identity Environment and Behavior vol 10 n 2 pp 146 169 174 Cahiers de g ographie du Qu bec PROSHANSKY Harold FABIAN Abbe K et KAMINOFF Robert 1983 Place identity Physical World Socialization of the Self Journal of Environmental Psychology n 3 pp 57 83 RAMAUIER Thierry 2002 Centralit et ban lieue depuis le quartier Duberger Dans An
4. Saint tienne 1 4 6 4 5 20 Breakeyville 1 5 4 5 6 21 Total 6 29 33 28 36 132 Dans le cas des natifs et des ex vill giateurs leur localisation r sidentielle actuelle les maintient dans un secteur o ils ont grandi ou pass une partie de leur enfance ce groupe est loin d tre n gligeable puisqu il constitue le tiers des r pondants ta bleau 2 Les ruraux largement majoritaires disent s tre rapproch s de la ville ou m me s tre tablis en ville peine le quart de tous les m nages sont originaires d un quartier plus central que celui o ils habitent actuellement la majorit d une banlieue les ex suburbains et quelques uns d un quartier central les ex urbains En outre chez plusieurs ex suburbains la mobilit r sidentielle depuis l enfance est minime les membres du m nage tant originaires d une banlieue plus centrale mais situ e dans le m me axe autoroutier 13 La localisation actuelle est ainsi souvent v cue comme un maintien Certains ex suburbains ont m me ajout que dans leur enfance les banlieues o ils ont grandi taient alors la campagne Dans l ensemble les ha bitus r sidentiels des r sidants du p riurbain rencontr s sont marqu s par l absence d exp riences de vie dans les quartiers centraux Tableau 2 Origine r sidentielle des r pondants selon les secteurs d tude Nombre de personnes selon l origine r sidentielle Secteur actuel
5. ennes continue de s tendre Le ph nom ne d talement est ce point g n ralis que s articule de part et d autre de l Atlantique une nouvelle vision de la ville Mantziaras 2006 Rivi re D arc 2001 edge city Garreau 1991 ville polynucl aire ou polycentrique Remy et Voy 1992 Chalas 2000 ville diffuse Secchi 2006 m tapole Ascher 1995 ville franchis e Mangin 2004 espace des flux Castells 2001 le tout urbain Choay 1994 Paquot 2003 Purbain sans lieu ni bornes Webber 1996 la ville territoire Chalas 2000 Si les termes sont loin de faire consensus pour nommer cette nouvelle ville la r alit sous jacente est plus facile caract riser talement croissant des lieux de r sidence de travail et de consommation dans le p riurbain et auto mobilit accrue Le p riurbain est le lieu de rencontre de la ville et de la campagne Au Qu bec s y retrouvent des maisons plus ou moins r centes sur de vieux chemins de campagne des lotissements pavillonnaires r cents et des chalets dans des zones agricoles foresti res ou de vill giature Contrairement aux banlieues pavillonnaires difi es principalement entre 1960 et 1975 les secteurs p riurbains sont le plus souvent en discontinuit avec le p rim tre d urbanisation d j difi Dans l agglom ration de Qu bec la combinaison de l talement et d un faible taux de natalit Duchesne 2006 a eu pour effet que si
6. l ouest sont plus favoris s 10 Tous les m nages rencontr s une exception pr s taient propri taires de leur maison 11 Les entretiens ont t transcrits int gralement et une analyse th matique en a t effectu e Bien que l analyse repose sur les questions de la seconde partie de la grille d entretien tous les passages o le r pondant parlait de son milieu de vie le nommait ou le qualifiait en lui m me ou en regard d autres milieux ont t int gr s cette analyse th matique 12 Pr s de trois m nages sur quatre Lac Beauport comparativement un m nage sur trois L Ange Gardien 13 Par exemple des r sidants de Saint Augustin de Desmaures originaires de Cap Rouge ou des r sidants de Lac Beauport originaires des franges nord de Charlesbourg 14 Sept des onze natifs qui se disent de la campagne ont 60 ans ou plus ce qui refl te possiblement une association avec un milieu plus bucolique agricole ou de vill giature l poque de leur tablissement 15 Comme Sainte Foy pour les gens de la Rive Sud et de l ouest de l agglom ration ou Beauport pour ceux de l est de l agglom ration 16 Les extraits d entrevue ont t s lectionn s pour leur exemplarit et leur concision mais pas pour leur repr sentativit en mati re de biographie r sidentielle 17 De mauvais go t 18 De fa on analogue Senc b 2006 parle du choix du p riurbain comme le choix d une campagne soi
7. placements sont normaux mais d autres se sont localis es strat giquement proximit de leur travail ou ont trouv un travail pr s de leur lieu de r sidence Jamais de trafic a pour moi c tait important Parce qu tre venu ici pour me payer du trafic j y aurais pens deux fois Travailler au centre ville j tais pas fait pour a homme 57 ans rural Le fait de ne pas avoir voulu s tablir plus loin pour ceux qui ne sont pas des na tifs est mentionn par de nombreux r pondants Mettons qu on est la limite le plus loin qu on voulait aller femme 31 ans ex suburbaine Il y a ambivalence chez plusieurs quant la localisation de leur milieu de r sidence en effet plusieurs tout en se disant proches de tout ou au centre affirment du m me souffle qu ils ne seraient pas all s plus loin parce que cela aurait trop compliqu leur quotidien Et o est le centre ville Bien a d pend le centre ville Le centre ville change de place femme 51 ans ex urbaine Comme les r sidants du p riurbain sont par d finition et obligation des automobilistes ils se repr sentent souvent le centre ville la jonction d autoroutes non pas dans le Vieux Qu bec et le centre historique mais dans l arrondissement Les Rivi res o il y a plusieurs magasins grande surface et un immense centre commercial les Galeries de la Capitale auquel il est tr s difficile de se re
8. tecture en Europe 1870 1993 Paris Centre Georges Pompidou pp 26 35 CRUMP Jeff R 2003 Finding a Place in the Country Exurban and Suburban Devel opment in Sonoma County California Environment and Behavior vol 35 n 2 pp 187 222 DESPR S Carole 1991 The Meaning of Home Literature Review and Directions for Future Research and Theoretical Devel opment Journal of Architectural and Plan ning Research vol 8 n 2 pp 86 115 DESPR S Carole et LORD S bastien 2005 The Meaning of Home for Elderly Sub urbanites Dans Graham D Rowles et Habib Chaudhury dir Coming Home International Perspectives on Place Time and Identity in Old Age New York Sprin ger pp 317 340 DESSE Ren Paul 2001 Le nouveau com merce urbain dynamiques spatiales et strat gies des acteurs Rennes Presses universitaires de Rennes DUCHESNE Louis dir 2006 La situation d mographique au Qu bec Bilan 2006 Qu bec Institut de la statistique du Qu bec DUGAS Clermont 2000 L espace rural qu b cois Dans Mario Carrier et Serge C t dir Gouvernance et territoires ruraux l ments d un d bat sur la responsabilit du d veloppement Qu bec Presses de l Universit du Qu bec pp 13 40 FELDMAN Roberta 1990 Settlement Iden tity Psychological Bonds with Home Pla ces in a Mobile Society Environment and Behavior vol 22 n 2 pp 183 209 FELDMAN Roberta 1996 Constancy and Change in A
9. Services culture Moi je d teste pas la ville J y vivrais peut tre l essai un condo au centre ville pr s du Mus e pr s du Grand Th tre C est peut tre un lieu o je serais capable d aller vivre en autant qu il y ait un arbre devant la maison femme 57 ans rurale M me chez ceux qui appr cient les activit s culturelles de la ville elles ne contre balancent g n ralement pas les inconv nients et la pollution de celle ci J aime le beat citadin mais je suis banlieusard d clare un homme pour qui la ville voque les mots a pue homme 33 ans rural La banlieue calme et tranquille Pour pr s de la moiti des personnes interrog es la banlieue voque la tranquillit ou la s curit l envers de cette tranquillit tant l ennui dont parlent quelques uns Du point de vue positif ce sont les caract ristiques environnementales qui pr valent dans les repr sentations Le calme et la tranquillit sont voqu s positivement par 62 personnes et n gativement par 6 autres la nature et la verdure sont mentionn es par 29 les grands terrains l espace par 14 Inversement quelques uns d crient un mod le d urbanisme l uniformit ou le qu taine ainsi que la conformit sociale sont d nonc s par 10 personnes La tranquillit renvoie la fois des aspects environnementaux et sociaux c est moins bruyant et cela favorise la paix d esprit la qualit de la vie
10. de r sidence L 3 Natifs Ruraux Ex EX T Total vill giateurs suburbains urbains L Ange Gardien 12 6 0 2 3 23 Lac Beauport 2 14 2 Z 1 26 Sainte Catherine 4 9 2 4 i 20 Saint Augustin 0 12 3 5 2 22 Saint tienne 8 6 0 5 1 20 Breakeyville 11 9 0 1 0 21 Total 37 36 7 24 8 132 Dans le cas des couples au moins un des deux conjoints a cette origine r sidentielle Notre chantillon constitu sur la base des maisons faut il le r p ter ne pr tend aucune repr sentativit statistique Cela dit le portrait qui se d gage va dans le sens de la tendance observ e en 1978 selon laquelle plus un nouveau d veloppement tait excentrique plus on y trouvait des gens originaires de la campagne ou de petites villes B dard et Fortin 2004 Le p riurbain se d velopperait donc encore de nos jours plus par l exode rural ou le maintien sur place d une population de souche Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 157 que par un exode des quartiers centraux et des banlieues En r sum si les nouveaux lotissements et la construction de maisons contribuent l talement g ographique de la ville les migrations interr gionales semblent rendre compte de la provenance de plusieurs nouveaux m nages p riurbains 4 10 dans notre chantillon Identit d clar e des p riurbains Les lieux de l enfance s ils contribuent l
11. la population des quartiers centraux se maintient ou augmente l g rement celle des banlieues de premi re et de deuxi me couronnes a amorc son d clin et que la plus grande croissance d mographique s effectue dans les secteurs p riurbains Morin et al 2000 Morin et Fortin para tre Dans une perspective de d veloppement durable plusieurs municipalit s mettent en place des mesures pour inciter les m nages s tablir dans des quartiers centraux C est le cas de la ville de Qu bec Cela dit les r glements plus s v res en mati re de construc tion r sidentielle l int rieur des limites de la ville semblent avoir l effet pervers de repousser les m nages en qu te d une maison au del du p rim tre d urbanisation dans les municipalit s rurales voisines Comment d s lors contrer l talement urbain Il est extr mement difficile de proposer des mesures efficaces et convaincantes si on ne comprend pas ce qui attire et retient la population dans des quartiers toujours plus lointains Ce que les gens veulent c est une maison dans la nature situ e c t d un Wal Mart c est ainsi qu on r sume les r sultats d un sondage men par l Association provinciale des constructeurs d ha bitation du Qu bec APCHQ aupr s d acheteurs potentiels de maisons Bergeron 2004 Au del de la boutade divers facteurs identifi s ce jour s entrecroisent pour expliquer ce choix de la p riph rie
12. quatre m nages sont multig n rationnels dont trois avec enfants de moins de 18 ans Enfin on compte 50 couples jeunes et vieux sans enfant Nouveau d veloppement Origines r sidentielles et identit s territoriales Pour v rifier l existence d un habitus r sidentiel il tait essentiel de conna tre les lieux o les r pondants avaient grandi ces derniers tant tous tablis dans le p riurbain au moment de l enqu te Nous avons identifi cinq types d origine r sidentielle 1 les natifs c est dire les m nages o au moins un des deux membres du couple si couple il y a a grandi et vit toujours dans la municipalit o nous les avons ren contr s 2 les ruraux originaires de la campagne ou d une petite ville d une autre r gion administrative 3 les ex vill giateurs dont les parents d un des membres du couple avaient un chalet dans la municipalit o les r pondants ont leur r sidence principale 4 les ex suburba ins ayant grandi en banlieue et 5 les ex urbains qui Pont fait en ville 15 6 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 Tableau 1 ge de la personne la plus vieille dans le m nage selon les secteurs d tude Nombre de personnes par groupe d ge Total Secteur actuel de r sidence de 29 30 39 40 49 50 59 de 60 L Ange Gardien 2 3 3 4 11 23 Lac Beauport 0 6 11 5 4 26 Sainte Catherine 2 6 5 3 4 20 Saint Augustin 0 5 4 7 6 22
13. r sidentiels notamment aux tats Unis Feldman 1990 1996 1997 en Italie Giuliani et Feldman 1993 Pollini 2005 en Su de Gustafson 2001 et au Qu bec Luka 2001 Despr s et Lord 2005 Fortin et Despr s sous presse Il en ressort globalement que les milieux dans lesquels on grandit et on vit influencent les comportements r sidentiels pr f rences aspirations choix et repr sentations Empruntant Bourdieu 1972 1979 nous postulons qu un habitus r sidentiel se d veloppe au fil des ans par l influence combin e et r ciproque des conditions mat rielles actuelles et ant rieures de vie des individus d une part mais aussi des pratiques et des repr sentations sociales d autre part Les repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne sont ainsi nourries par les milieux o on a v cu leurs caract ristiques sociales et spatiales ainsi que par les routines spatiotemporelles et les significations qui y sont attach es Ces repr sentations leur tour induisent des aspirations r sidentielles et des choix r sidentiels En ce sens les habitus r sidentiels se construisent dans l influence mutuelle des lieux de vie d un c t et des repr sen tations sociales de la ville de la banlieue et de la campagne de l autre La notion d habitus renvoie ainsi l histoire personnelle et par le fait m me la construction identitaire 4 Les r sultats de enqu te qualitative pr sent e ici vis
14. riurbain afin d offrir un cocktail r sidentiel qui fasse cho aux habitus r sidentiels de ceux ci Une politique de revitalisation des centres de villages et d aide au main tien des commerces de proximit pourrait tre un l ment de la solution en vitant plusieurs d placements aux r sidants dont un grand nombre parle de son milieu de r sidence dans les termes o ils se repr sentent le village Vivre dans un quartier plus central si celui ci tait plus vert pourrait plaire certains mais pas la majorit qui est attach e son milieu plusieurs pr f reraient s loigner de la ville que de s en rapprocher En ce sens le d peuplement amorc et le vieillissement des infrastructures et quipements des banlieues de premi re couronne fournissent une occasion unique de repenser et de r am nager ces milieux de mani re rejoindre les repr sentations positives de la campagne nature et tranquillit devront tre au rendez vous si on veut inciter les r sidants du p riurbain s y tablir Notes 1 Pour les recensions des crits voir Despr s 1991 Mallett 2004 Perkins Thorns Winstanley et Newton 2002 2 Les habitus au sens de Bourdieu 1972 sont des syst mes de dispositions durables et transposables structures structur es pr dispos es fonctionner comme structures structurantes c est dire en tant que principes g n rateurs et organisateurs de pratiques et de repr sentations qui pe
15. se renforcent mutuellement les nouveaux arrivants for ant le d veloppement domiciliaire et cons quemment les changements environ nementaux Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 167 Oui a a chang tout fait Avant il y avait l glise avec un rang de maisons et puis apr s c tait le champ Avant on connaissait plus le monde mais l on conna t plus personne femme 31 ans native Ces changements contribuent la difficult des r pondants de nommer leur milieu de vie et de se le repr senter clairement Leur milieu de r sidence se situe dans une agglom ration en transformation o le centre englobe dor navant des banlieues de premi re couronne et o les p les commerciaux sont la jonction d autoroutes Le lieu id al projets r sidentiels Moi je ne veux pas d m nager J aimerais mourir ici femme 55 ans rurale Avec les transformations du p riurbain en cours les r sidants souha itent ils y de meurer Nous avons questionn les r pondants sur leurs r ves et aspirations Si vous n aviez pas de contraintes quelle serait pour vous la maison id ale Et o serait elle situ e Si votre travail ou d autres raisons personnelles vous amenaient d m nager dans une autre r gion choisiriez vous un environnement semblable celui o vous vivez actuellement Ces r ves et aspirations la fois d coule
16. ulaval ca Abstract The spatial uses and representations of a ter ritory influence each other in a lifetime and also play an important role in the definition of residential choice and aspirations If measures were taken to encourage households to move closer to inner city neighborhoods in order to curb urban sprawl they should be underpinned by a deep understanding of inhabitants social representations of metropolitan territories For example how do exurbanites generally view the city the suburbs and the countryside Our own analysis is based on a qualitative survey of 132 households from six exurban residential settings located beyond the limits of the Quebec City metropolitan area Not only do our results reveal that the great majority of these households are not former exurbs City representations and meanings are predomi nantly negative while those defining suburbs and the countryside are systematically positive Respondents found it difficult to describe their own residential settings clearly Keywords Urban sprawl exurbs city suburb country social representations meanings residential choices Qu bec Pages 153 174 Malgr le r chauffement de la plan te et la n cessit de r duire les missions de gaz effet de serre malgr la menace peine voil e d une seconde crise p troli re le territoire d urbanisation de la ville de Qu bec tout comme celui de nombreuses villes am ricaines et europ
17. un esprit d appartenance au milieu Tu vas au centre des loisirs le 24 juin le monde du village se ramasse l c est le fun femme 39 ans native Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 165 Du point de vue des nouveaux arrivants cet esprit communautaire peut tre per u comme un esprit de clocher On s est fait dire a hein On tait des trangers Tu sais on n tait pas n ici homme 49 ans rural Cela dit ce ne sont pas que les personnes natives du milieu qui ont voqu la communaut Les femmes et plus particuli rement les m res de famille ont parl d une sociabilit l chelle de la rue laquelle se construit entre personnes ayant des enfants du m me ge quelle que soit leur origine native rurale ou ex suburbaine Les enfants apparaissent comme des vecteurs de sociabilit pour leurs parents ce que nous avions d j remarqu dans des banlieues tudi es dans les ann es 1980 Fortin et al 1987 On est 4 5 familles On se fr quente vraiment beaucoup On fait des activit s avec les enfants On s invite souper tr s r guli rement C est vraiment tr s familial tr s cocooning tr s sociable C est un endroit o il fait bon vivre femme 38 ans ex suburbaine La convivialit en tant que telle est appr ci e elle a aussi des effets b n fiques elle favorise l entraide ce qui c
18. universitaires de Rennes ASCHER Fran ois 1995 M tapolis ou lave nir des villes Paris Odile Jacob B DARD M lanie et FORTIN Andr e 2004 Intimit mobilit et urbanit en 1978 et 2000 Recherches sociographiques vol 45 n 3 pp 493 519 BERGERON Ulysse 2004 Une l g re r duc tion des mises en chantier pour 2005 Le Devoir 25 septembre p G 1 BIBA Gjin DESROSIERS Fran ois TH RIAULT Marius et VILLENEUVE Paul 2006 Big Boxes Versus Traditional Shopping Centers Looking at Households Shopping Trip Patterns Journal of Real Es tate Literature vol 14 n 2 pp 175 202 BOURDIEU Pierre 1972 Esquisse d une th orie de la pratique Paris Seuil BOURDIEU Pierre 1979 La distinction Paris Minuit BOURNE Larry S 1996 Reinventing the Suburbs Old Myths and New Realities Progress in Planning vol 46 n 3 pp 163 184 CASTELLS Manuel 2001 La soci t en r seaux L re de l information Paris Fayard CHALAS Yves 2000 L invention de la ville Paris Anthropos CHARVET Jean Paul et BRYANT Christopher 2003 La zone p riurbaine structure et dynamiques d une composante strat gi que des r gions m tropolitaines Revue canadienne de sciences r gionales vol 26 n 2 3 pp 241 250 172 Cahiers de g ographie du Qu bec CHOAY Fran oise 1994 Le r gne de l urbain et la mort de la ville Dans Jean Dethier et Alain Guiheux dir La ville art et archi
19. 1996 L urbain sans lieu ni bornes La Tour d Aigues ditions de l Aube Volume 52 num ro 146 septembre 2008
20. AN Yves 2004 Pour une compr hen sion des espaces ruraux repr sentations du paysage de territoires fran ais et qu b cois Cahiers d conomie et de sociologie rurale n 73 pp 72 102 GARREAU Jo l 1991 Edge City Life on the New Frontier New York Doubleday GIRARD Chantal 2006 La migration interne de 55 65 ans au cours de la d cennie 1995 2005 Dans Louis Duchesne dir La situation d mographique au Qu bec Bilan 2006 Qu bec Institut de la statistique du Qu bec pp 21 35 GIULIANI Maria Vittoria FELDMAN Roberta 1993 Place Attachment in a Develop mental and Cultural Context Journal of Environmental Psychology n 13 pp 267 274 GUSTAFSON Per 2001 Meanings of Place Everyday Experience and Theoretical Con ceptualizations Journal of Environmental Psychology vol 21 n 1 pp 5 16 GUSTAFSON Per 2001 Routes and Routes Exploring the Relationship Between Place Attachment and Mobility Environment and Behavior vol 33 n 5 pp 667 686 HARVEY Marie France et NIZEYIMANA Esp rance 2007 Le quartier Saint Roch vu par ceux qui y travaillent Pratiques de consommation et repr sentations Rapport de recherche Laboratoire de recherche D partement de sociologie Universit La val Qu bec En ligne www soc ulaval ca site document pdf Labo 2006 2007 Harvey Nizeyimana pdf JODELET Denise dir 1989 Les repr senta tions sociales Paris Presses universitaires de Fra
21. I eruUua wWww erudit org Article Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec Andr e Fortin et Carole Despr s Cahiers de g ographie du Qu bec vol 52 n 146 2008 p 153 174 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 019586ar DOI 10 7202 019586ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 47 Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec Striking the right Balance Spatial Representations of Exurban Residents Living in the Quebec City Area R sum Usage
22. a tions des milieux de vie figure 1 0 Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 155 Figure 1 Paysages p riurbains des Les entretiens duraient entre une heure et secteurs d enqu te une heure et demie et comprenaient six aii parties choix r sidentiels et biographie r sidentielle repr sentations sociales de l espace pratiques de consommation rapport automobile mode de vie et caract ristiques sociod mographiques L analyse que nous pr sentons ici se base essentiellement sur la deuxi me partie de ces entretiens nous pr ciserons au fil du texte les questions utilis es pour tudier tel ou tel aspect de l habitus r sidentiel 1 Nous n voquerons les pratiques que bri D veloppement des ann es 1960 vement dans la mesure o elles clairent les repr sentations ou en d coulent Pr s de la moiti des 132 m nages a des enfants de moins de 18 ans la maison et dix autres en ont des plus vieux pour un total de 73 m nages avec enfants parmi eux quatre familles sont monopa rentales La proportion de m nages avec enfants dans notre chantillon est li e au nombre de couples dans la trentaine et la quarantaine tableau 1 Elle est plus lev e dans certains secteurs que d autres et en congruence avec les donn es du recensement Fortin et Cournoyer Boutin 2007 Morin et Fortin para tre 12 Neuf personnes vivent seules
23. a d finition des habitus r sidentiels ne les d terminent pas En effet les repr sentations sociales des territoires de la ville de la banlieue et de la campagne construites au fil des ans et au gr de l exp rience de ces milieux y participent aussi activement Aussi en toute fin d entrevue les r pondants devaient se d finir comme une personne de la ville de la banlieue ou de la campa gne ce qui a permis de saisir ce qu ils retiennent eux m mes de leurs exp riences r sidentielles tableau 3 Tableau 3 Origine r sidentielle et identit r sidentielle Identit r sidentielle Origine r sidentielle De la De la De la la fois 2 ou 3 Total campagne banlieue ville de ces cat gories Natif 11 17 2 8 38 Rural 15 26 3 11 55 Ex vill giateur 2 1 0 7 Ex suburbain 4 15 3 2 24 Ex urbain 3 3 1 8 Total 35 62 9 26 132 De mani re int ressante cette identit d clar e ne se superpose pas n cessairement l origine r sidentielle Alors qu ils sont plus des deux tiers tre originaires de leur municipalit ou secteur de r sidence actuel ou avoir grandi dans la campagne ou dans une petite ville d une autre r gion seulement le quart des r pondants se d finit comme une personne de la campagne La moiti se d finit comme de la banlieue Pourtant moins de un sur cinq sont des ex suburbains Cet tat de fait t moigne t il des transformations que subissent les paysages p riurbains av
24. dr e Fortin Carole Despr s et Genevi ve Vachon dir La banlieue revisit e Qu bec Nota bene pp 213 232 REMY Jean et VOY Liliane 1992 La ville vers une nouvelle d finition Paris L Har mattan RIVI RE D ARC H l ne dir 2001 Nommer les nouveaux territoires urbains Paris ditions de la Maison des sciences de l homme SCHL 2001 La trajectoire r sidentielle des 45 64 ans dans les RMR de Montr al et de Qu bec En ligne www cmhc schl gc ca region_fr quebec quebec_006 cfm SECCHI Bernardo 2006 Premi re le on d ur banisme Paris ditions Parenth ses SENC B Yannick 2006 Mobilit s quoti diennes et ancrages p riurbains attrait pour la campagne ou retrait de la vile Dans Michel Bonnet et Patrice Aubertel dir La ville aux limites de la mobilit Paris Presses universitaires de France pp 153 160 S N CAL Gilles et HAMEL Pierre J 2001 Ville compacte et qualit de vie discussions autour de l approche cana dienne des indicateurs de durabilit Le G ographe canadien vol 45 n 2 pp 306 318 SHQ 2006 Priorit s des Qu b coises et des Qu b cois en mati re d habitation d ici cinq ans Sondage command par la So ci t d habitation du Qu bec et r alis par L ger Marketing Montr al WALKER Audrey et FORTIN Andr e 2007 La banlieue lieu id al pour lever des enfants Rapport de recherche Girba Universit Laval WEBBER Melvin
25. e t on ici Comment se mesure la centralit ou la proximit 20 On l value en temps En voiture tu es quand m me capable d aller o tu veux dans le temps de le dire homme 56 ans rural Une affirmation comme Parce que je vous dirais 5 minutes on est en ville Puis tout de suite apr s on est vraiment pas la campa gne mais pas loin femme 50 ans rurale laisse entendre que la ville c est toute l agglom ration sauf le p riurbain D autres r pondants sans habiter n cessairement plus loin que la r sidante dont nous venons de citer les propos ont une repr sentation diff rente de la situation de leur lieu de r sidence On est 15 minutes de tout femme 39 ans native Et quand on se dit proche de tout de quoi parle t on Essentiellement des centres commerciaux 16 6 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 Tout est proximit C est a le mot a ne me prend pas longtemps puis je suis rendue en ville coute tu as les Galeries de la Capitale a prend 15 minutes Puis tu as aussi Place Laurier puis apr s a tu as le nouveau centre LeBourgneuf Tu sais c est facile femme 43 ans rurale Le seuil de proximit n est pas le m me pour tous Les personnes originaires du monde rural ont souvent t habitu es d s leur jeune ge aux longs d placements pour avoir acc s aux services pour certaines d entre elles de longs d
26. ec l importation des mod les urbanistiques et architecturaux suburbains notamment les lotissements et la pr sence de commerces traditionnellement associ s la banlieue Enfin un r pondant sur cinq se d finit la fois comme une personne de la campagne et de la banlieue de la campagne et de la ville voire m me de la campagne de la banlieue et de la ville r v lant ici des identit s multiples ceci refl tant l exp rience de l ensemble de ces territoires Pour mieux saisir la construction des identit s d clar es nous avons recens les lieux de travail des r pondants et de leurs conjoints pour un total de 184 actifs tableau 4 L exp rience de travail en ville est limit e seulement le quart des actifs travaille dans les quartiers centraux le principal p le d emploi de la r gion un autre quart travaille dans les banlieues de 1 couronne pour l autre moiti des actifs la majorit travaille dans son secteur soit dans sa municipalit de r sidence ou une municipalit voisine 158 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 et le reste dans un autre arrondissement p riurbain l ext rieur de l agglom ration ou encore est sur la route Sans surprise plus leur lieu de r sidence est loign du centre historique moins ils sont nombreux y travailler Ceux qui effectuent des navettes quotidiennes travaillent souvent dans des banlieues de premi re couronne S Pour la ma
27. ent d gager les habitus r si dentiels des r sidants du p riurbain sans pr tention de repr sentativit statistique en croisant les origines r sidentielles et les repr sentations sociales du territoire Une enqu te qualitative dans le p riurbain Nous avons analys les habitus r sidentiels de r sidants du p riurbain partir d en tretiens semi dirig s men s l t 2005 au domicile de 132 m nages habitant dans six secteurs de la communaut m tropolitaine de Qu bec Afin de saisir les variations dans les histoires r sidentielles et les repr sentations nous avons diversifi les milieux d enqu te Deux secteurs sont situ s sur la rive sud du fleuve Saint Laurent dans la plaine agricole tandis que les quatre autres sont situ s sur la rive nord deux sont en bordure du fleuve Saint Laurent et deux autres pr s de la montagne ou d un lac dans d anciens lieux de vill giatures Ces secteurs comprennent des populations aux revenus plus ou moins lev s Le temps de d placement en voiture vers le centre historique de Qu bec varie par les autoroutes de 20 50 minutes L chantillon en est un de maisons individuelles dont nous avons cherch diversifier les types constructions neuves et moins neuves cottages et bungalows demeures ancestrales et chalets reconvertis en r sidences principales avec l hypoth se que les occupants diff reraient tout comme leur biographie r sidentielle et leurs repr sent
28. entielle Ville Banlieue Campagne Total CD gt Q 1 CJI 0 Natif 6 2 30 34 1 3 36 2 0 38 Rural 7 5 43 48 3 4 46 3 6 55 Ex vill giateur 1 0 6 5 1 1 7 0 0 7 Ex suburbain 1 5 18 18 3 3 21 1 2 24 Ex urbain 2 0 6 5 il 2 8 0 0 8 Total 17 12 103 110 9 13 118 6 8 132 Repr sentations et identit d clar e Les identit s d clar es par les r pondants sont aussi troitement li es ces repr sentations divergentes r v lant synth tiquement des l ments de leur exp rience personnelle Parmi les 17 r pondants qui ont des repr sentations positives de la ville cinq personnes se disent de la ville sept de la banlieue et une seule de la cam pagne En ce qui concerne les repr sentations n gatives 13 ou ambivalentes 9 de la banlieue elles sont surtout pr sentes chez ceux qui s identifient comme tant de la campagne 12 Enfin les rares r pondants ayant des repr sentations n gatives 8 ou ambivalentes 6 de la campagne se disent presque tous de la banlieue Les identit s d clar es clairent davantage les divergences dans les repr sentations cela reste explorer dans des analyses ult rieures En lien avec le lieu de travail mentionnons seulement que cinq des 43 personnes travaillant dans un quartier central ont des repr sentations positives de la ville cet gard le lieu de travail ne serait pas un l ment important dans une repr sentation positi
29. es repr sentations o celle ci fait figure de milieu id al Si donc les repr sentations sociales de la ville de la banlieue et de la campagne sont assez tranch es elles ne correspondent pas pour plusieurs r pondants leur milieu de vie qui selon plusieurs rel ve la fois de la banlieue de la campagne et de la ville La complexit de la d signation de leur milieu de vie par les r pondants refl te celle des agglom rations urbaines que g ographes et sociologues ont parfois eux aussi du mal nommer comme nous l avons voqu au d but de ce texte voir aussi Oatley 2001 Cette ambigu t peut tre per ue comme un attrait On a comme le deux pour un femme 30 ans native Les attributs sociaux des milieux de vie Ici tout le monde me conna t tout le monde m arr te puis ils jasent homme 60 ans natif Examinons maintenant les attributs sociaux de leurs milieux de vie selon les r sidants du p riurbain s ils sont p riph riques dans les repr sentations g n rales de la ville de la banlieue ou de la campagne ils sont centraux dans la fa on dont ils parlent de leur milieu de vie Plusieurs caract risent leur milieu par sa convivialit ou l esprit communautaire donc non par ses caract ristiques environnementales mais socia les Les composantes de cette convivialit sont l entraide la s curit la pr sence des familles Tu vas au d panneur tes connue Tu sens qu il y a
30. es sont plus p riph riques et viennent nuancer compl ter les premi res En gros on pourrait dire que la ville s oppose la banlieue et la campagne comme le gris du b ton au vert de la v g tation et comme le stress et l agitation au calme et la tranquillit Les repr sentations de la ville se construisent de fa on diam tra lement oppos e celles de la campagne et de la banlieue pour la ville les aspects environnementaux sont qualifi s n gativement alors qu ils le sont positivement pour la banlieue et la campagne Sym triquement les aspects sociaux de la ville sont ap pr ci s et ceux de la campagne et de la banlieue critiqu s Enfin la repr sentation du village se d marque globalement de celle des trois autres milieux les aspects sociaux y priment et sont marqu s par une ambivalence En d autres termes la ville la banlieue et la campagne sont d abord des milieux physiques alors que le village est pens d abord comme un milieu social Tableau 5 Synt se des repr sentations sociales de la ville de la banlieue de la campagne et du village Repr sentations Territoires Noyau central l ments p riph riques Ville Aspects environnementaux Aspects sociaux Banlieue Aspects environnementaux Aspects sociaux Campagne Aspects environnementaux Aspects sociaux Village Aspects sociaux Aspects sociaux Repr sentations et origine r sidentielle En croisan
31. et il est difficile a priori d valuer leur importance relative Crump 2003 Au Qu bec les facteurs souvent mentionn s sont li s au milieu proprement dit et ses caract ristiques comme le plus faible prix du foncier et l attrait de la maison neuve S n cal et Hamel 2001 la proximit des lieux de consommation et de services qui s loignent de plus en plus des quartiers centraux Biba et al 2006 la d prise agricole et la recomposition sociod mographique des territoires ruraux Gamache et al 2004 et enfin le d sir de se rapprocher de la nature Fortin et B dard 2003 ce dernier l ment semblant particuli rement important pour les retrait s SHQ 2006 SCHL 2001 et les familles en qu te d un milieu de vie sain pour les enfants Walker et Fortin 2007 Au del des caract ristiques objectives du 154 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 milieu nous proposons dans ce texte de suivre une autre avenue pour comprendre le choix r sidentiel du p riurbain soit celle de l influence combin e de la biographie r sidentielle des r sidants et de leurs repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne En effet depuis l introduction par Fried 1963 et Proshansky 1978 des notions d attachement au lieu et d identit du lieu dans les ann es 1960 et 1970 un nombre croissant de recherches empiriques sont venues renforcer leur pertinence pour rendre compte des choix
32. jorit les courses s effectuent dans les centres commerciaux de banlieue Ces donn es sont r v latrices dans la mesure o les repr sentations de la ville pour la majorit ne sont pas confront es la fr quentation des quartiers centraux autrement que pour des v nements culturels comme le carnaval d hiver ou le festival d t En r sum la grande majorit des r sidants du p riurbain interrog s dans notre en qu te ne sont ni d anciens urbains ni des travailleurs des quartiers centraux Cela se refl te dans les repr sentations dont nous discutons dans la prochaine section Tableau 4 Lieu de travail des actifs incluant les deux membres du couple le cas ch ant selon le secteur actuel de r sidence Lieu de travail Quartiers Banlieue de Secteur actuel ia centraux 1re couronne de r sidence Ailleurs Secteur actuel Total de r sidence La Cit Beauport Maison Autres p riurbains Sur la Limoilou Charlesbourg Municipalit ou ext rieur de route Sainte Foy Sillery Secteur l agglom ration Les Rivi res L Ange Gardien 13 Z 0 4 30 Lac Beauport 11 14 8 3 5 41 Sainte Catherine 3 5 18 1 3 30 Saint Augustin 6 13 8 4 3 34 Saint tienne 3 12 0 5 22 Breakeyville 7 7 7 3 3 27 Total 43 48 59 11 23 184 Le secteur comprend pour L Ange Gardien toute la C te de Beaupr pour Sainte Catherine Portneuf Valcartier et Saint Augustin pour Saint Augustin Cap Rouge et L Ancien
33. nce LUKA Nik 2001 Suburbia Revisited Images and Meanings of Postwar Suburbs in the Quebec City Metropolitan Region Qu bec Universit Laval cole d architecture m moire de ma trise non publi MALLETT Shelley 2004 Understanding Home A Critical Review of the Literature The Sociological Review vol 52 n 1 pp 62 89 MANGIN David 2004 La ville franchis e Formes et structures de la ville contempo raine Paris ditions de la Villette MANTZIARAS Panos 2005 La ville disper s e entre ph nom ne et projet S minaire Penser l espace Place Non Place Urban Realms cole polytechnique f d rale de Lausanne En ligne http horos epfl ch webdav site ladyt users 106674 public Mantziaras pdf Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 173 MERCIER Guy 2006 La norme pavillon naire Mythologie contemporaine id al urbain pacte social ordre industriel moralit capitaliste et id alisme d mocra tique Cahiers de g ographie du Qu bec vol 50 n 140 pp 207 239 MORIN Dominique et FORTIN Andr e para tre Comment la Vieille Capitale est elle devenue vieillissante Les Cahiers qu b cois de d mographie MORIN Dominique FORTIN Andr e et DESPR S Carole 2000 des lieux du st r otype du banlieusard Les banlieues de Qu bec des ann es 1950 et 1960 Les Cahiers qu b cois de d mographie vol
34. ndre autrement qu en voiture Le centre se d place quels sont d sormais les quartiers r sidentiels centraux Cer taines banlieues de premi re couronne notamment Sainte Foy et Charlesbourg sont en ville selon nos r pondants Les quartiers explicitement qualifi s de banlieue sont souvent dans la deuxi me couronne sur un axe qui relie le milieu de r sidence au centre historique ou autoroutier Des propos des r pondants on d duit que la campagne recule et que s loignent progressivement les terres agricoles et les lieux de vill giature Ainsi les plus g s voquent le caract re rural d autrefois de certaines banlieues aujourd hui int gr es la ville de Qu bec J ai grandi en campagne Pleine campagne sur la 1 avenue Charlesbourg pr s de l glise homme 64 ans rural Ces transformations concer nent galement le milieu o vivent actuellement les r pondants Il y avait un chemin o on pouvait marcher travers la for t Mon fils appelait a le chemin du bois Puis cet hiver ils en ont d bois une bonne partie a fait que la for t va tre un petit peu plus loin femme 33 ans ex suburbaine Bien s r les changements en cours ne concernent pas que la coupe des arbres et se traduisent du point de vue social a change tranquillement On s en vient de plus en plus une ville je te dirais qu un village homme 41 ans natif Toutes les composantes de ce changement
35. ne Lorette pour Saint tienne et Breakeyville le grand L vis Renvoie aux arrondissements p riurbains de la ville de Qu bec l agglom ration au complet ou l ext rieur de l agglom ration Beauce Rive Sud ou Portneuf Sur la route d signe les professions sans lieu de travail fixe comme les repr sentants agents d immeubles policiers ou camionneurs Les repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne Pour aborder les repr sentations sociales de la ville de la banlieue et de la campagne des r sidants ces derniers devaient r pondre successivement aux questions suivantes Quels sont les deux mots qui vous viennent l esprit quand je dis ville banlieue campagne village Ces mots ont t regroup s en grandes cat gories th matiques Les r pondants avaient tendance expliquer leurs choix de mots nous faisons aussi tat ici de ces explications Dans la discussion les chiffres pr sent s ne sont bien s r qu indicatifs de tendances Les extraits d entrevue cit s sont accompagn s du genre et de l ge du r pondant ainsi que de son origine au sens du tableau 2 pour illustrer les liens entre l origine r sidentielle du r pondant et ses repr sentations 16 Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 159 La ville trop bruyante trop pollu e Tu sais la ville c est comme un manteau
36. nt des repr sentations et les refl tent Pr s de trois quarts des r pondants n ont pas pr vu d m nager Nombreuses sont les personnes g es ayant affirm vouloir mourir dans leur maison actuelle Trente six personnes ont envisag de d m nager Quatre s installeront dans le m me secteur que celui o elles vivent d j pour avoir une maison plus grande ou mieux adapt e leurs besoins D m nager dans un autre milieu p riurbain est le choix de 16 autres de ces 36 m nages Ce sont donc plus de la moiti 20 36 des m nages envisageant d m nager qui ne quitteront pas le p riurbain Parmi ceux qui pensent changer de milieu dans sept cas ils s tabliraient encore plus loin Et la ville centre Cinq per sonnes se rapprocheraient de la ville mais sans aller jusqu y d m nager seulement quatre pr voient s y installer De fa on plus prospective le tiers 45 des r pondants affirme que leur maison id ale est situ e ici Des personnes de tous les ges ont dit d une fa on ou d une autre r aliser leur r ve ce r ve peut concerner la maison ou la localisation mais les deux sont largement associ s La maison ici c est notre r ve rire On est en train de terminer notre r ve femme 48 ans ex urbaine Pr s d un r pondant sur cinq 25 resterait dans la municipalit o il vit mais irait dans un secteur plus luxueux et ou avec vue sur le fleuve ou le lac Si on n a pas de con
37. ontribue au sentiment de s curit Cela n est certainement pas tranger la tranquillit voqu e dans les repr sentations de la banlieue et de la campagne o disent vivre les r pondants et la renforce tout la fois Je connais tous mes voisins On a nos num ros de t l phone des fois on se pr te les cl s si on part C est s curisant femme 33 ans ex suburbaine Cette vie communautaire avec ses versants positifs et n gatifs renvoie la repr sentation sociale du village m me si peu de r pondants nomment ainsi leur milieu de vie Le proche et l ailleurs services et centralit On est dans le centre entre la ville puis la c te de Beaupr On est dans le centre On est proche de la ville femme 73 ans native Une repr sentation sociale situe habituellement son objet par rapport d autres Toujours pour approfondir la compr hension des repr sentations de leur milieu de vie par les r pondants et comprendre ce qui les attire maintient dans ces milieux p riph riques voyons comment ils se repr sentent leur milieu en regard d autres milieux Ainsi dans ce qui suit nous nous int ressons non pas la repr sentation du milieu de vie mais celle de sa situation dans l agglom ration Plusieurs situent leur lieu de r sidence dans une position centrale de proximit cet gard il s agit encore de repr sentations et non de distances objectives De quoi parl
38. part d ambigu t Les r pondants parlent en effet du comm rage qui est l aspect n gatif le plus souvent mentionn 23 fois C est compliqu vivre dans un village Les gens sont trop curieux Je le sais jai rest dans des villages femme 39 ans native Le calme et la tranquillit ont t cit s par 15 r pondants la proximit de services par 14 personnes mais l absence ou le peu de services par 10 Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 161 a me fait penser dans le fond aux commerces qui s y retrouvent On retrouve la caisse les piceries femme 30 ans native Enfin le caract re agr able charmant a t cit par 11 r pondants l loignement par 10 Bref le village c est avant tout un milieu social dont plusieurs ont l exp rience Des repr sentations bien caract ris es Dans l analyse des repr sentations sociales on distingue g n ralement le noyau cen tral largement partag et les l ments p riph riques qui varient selon les individus Abric 2001 De notre analyse se d gagent en ce sens des consensus tr s forts autour de repr sentations n gatives de la ville et positives de la banlieue et de la campagne tableau 5 Le noyau central des repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne rassemble les caract ristiques environnementales de ces milieux Les caract ristiques social
39. qui situent leur milieu de vie en p riph rie ils sont 32 La palme des combinaisons revient banlieue campagne privil gi e par 25 personnes Un milieu peut tre la marge d un autre il y a ici une notion de limite C est un peu comme quasiment la campagne la porte de la ville homme 56 ans rural Le milieu est parfois caract ris plut t par la n gative Lac Beauport c est un peu part homme 50 ans ex banlieusard Parmi ces r ponses doubles campagne appara t 47 fois banlieue 31 fois et ville 23 fois Nature et village apparaissent respectivement cinq et quatre fois La fr quence relative des termes est donc la m me qu on d signe son milieu de vie par un seul ou par deux mots Enfin quelques r pondants ont utilis des combinaisons de trois ou quatre termes pour nommer leur milieu de r sidence ou n ont carr ment pas su le nommer refl tant la complexit des repr sentations pour certains En ville puis tu es dans la for t quasiment Puis tu as le lac c t puis a fait bien a fait justement la nature en ville Pour moi c est une banlieue ici Puis c est un petit peu en m me temps un petit peu la campagne presque C est pour a que je vous dis que c est la ville en campagne homme 45 ans rural Que la campagne soit l pith te le plus souvent mentionn tant dans les r ponses simples que complexes est coh rent avec l
40. r s vert Une maison plus grande vue sur le fleuve et fleurs en abondance femme 61 ans rurale Voil des r ves qui r v lent pour plusieurs un attachement au milieu de r sidence mais clairement dans l ensemble un fort habitus r sidentiel Si leur r ve les entra ne ailleurs que dans un milieu p riurba in c est la plupart du temps vers la campagne Le moins qu on puisse dire c est que les choix comme les aspirations r sidentielles sont clairs la ville n a pas la cote pas plus que dans les repr sentations Conclusion Le juste milieu voil ce que recherchent les r sidants du p riurbain Milieu comme milieu de vie Milieu comme entre deux Milieu comme mi chemin des services et de la nature Si la ville se diffuse et s tale ce n est pas seulement le r sultat de forces conomiques Mangin 2004 Garreau 1991 d une norme impos e par le pouvoir public et de l offre r sidentielle Mercier 2006 mais aussi d habitus r sidentiels Nous n avons pas fait tat dans l analyse de diff rences entre les secteurs En effet ces habitus r sidentiels attirant et retenant nos r pondants dans le p riurbain caract risent l ensemble des milieux tudi s certains tant habit s par des r sidants tr s fortun s d autres par des personnes au budget plus modeste le noyau villageois de certains datant du XVIIIe si cle voire du XVII si cle et d autres du d but du XX si cle Le choi
41. r sentaient leur milieu nous avons analys les r ponses la question Si vous aviez caract riser votre milieu de vie pour quelqu un qui ne le conna t pas comment le d cririez vous Nous avons aussi inclus dans l analyse tous les passages de l entretien o les r pondants qualifiaient leur milieu de r sidence ou le comparaient un autre Quatre r pondants sur dix utilisent un seul mot pour d signer leur milieu 26 parlent de campagne 16 de banlieue Trois parlent de village trois autres de nature et une autre encore de vill giature Une seule personne le qualifie de ville La m me proportion de r pondants 4 10 utilise deux termes pour d crire son milieu soit sous le mode du et et soit sous celui du ni ni Les combinaisons sont nombreuses Lorsqu elles comprennent le mot ville elles voquent alors souvent un entre deux quand la ville est absente les combinaisons renvoient davantage la p riph rie 8 Vingt trois r pondants situent leur milieu de vie dans un entre deux ville campagne est la combinaison utilis e par 21 de ceux ci Le milieu de r sidence est parfois deux choses en m me temps C est la campagne C est la banlieue On est bien femme 61 ans native J appelle cela presque mi banlieue mi campagne homme 45 ans rural 164 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 Plus nombreux sont ceux
42. s et repr sentations spatiales d un ter ritoire se nourrissent mutuellement au cours du cycle de vie et jouent un r le important dans la d finition des aspirations et du choix r sidentiels Si des mesures incitatives visant attirer les m nages plus pr s des quartiers centraux sont mettre de l avant afin de freiner l talement urbain pour tre efficaces elles devront tre fond es sur la compr hension des repr sentations spatiales de ces m mes m nages Comment les r sidants du p riurbain se repr sentent ils la ville la banlieue la cam pagne Notre analyse se base sur une enqu te qualitative aupr s de 132 r sidants de six sec teurs r sidentiels situ s en dehors des limites de la ville de Qu bec Cette enqu te r v le que non seulement ces r sidants ne sont pas d an ciens urbains mais qu ils ne souhaitent pas le devenir Leurs repr sentations de la ville sont le plus souvent n gatives alors qu ils id alisent la campagne Les r pondants ont du mal quali fier clairement leur propre milieu de r sidence probablement cause des mutations profondes subies par les agglom rations urbaines Mots cl s talement urbain p riurbain ville banlieue campagne repr sentations sociales choix r sidentiels Qu bec Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 Andr e FORTIN et Carole DESPR S Universit Laval Andree Fortin soc ulaval ca Carole Despres arc
43. t l abri soit proche de la ville 19 Pour ce faire nous avons analys toutes les occurrences dans les entrevues o un autre quartier ou une autre municipalit taient mentionn s et toutes les remarques sur la proximit de l un ou de l autre service auquel les r pondants ont fait r f rence 20 Le temps acceptable varie selon les r pondants et leur localisation dans l agglom ration et en g n ral le temps de d placement qu ils d clarent pour se rendre en diff rents lieux diff re des temps de parcours objectifs 21 Les caract ristiques ne sont pas mutuellement exclusives 22 En quoi les repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne des p riurbains sont elles diff rentes de celles de r sidants de quartiers plus centraux Notre enqu te ne permet pas de le dire Ce que nous avons vu par ailleurs c est que dans la majorit des cas ces repr sentations ne sont pas confront es l exp rience de ces quartiers 23 Il serait int ressant de v rifier cela par une enqu te statistique des mobilit s interr gionales Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 171 Bibliographie ABRIC Jean Claude dir 2001 Pratiques sociales et repr sentations Paris Presses universitaires de France ARLAUD Samuel JEAN Yves et ROYOUX Dominique dir 2005 Rural Urbain Nouveaux liens nouvelles fronti res Rennes Presses
44. t l origine r sidentielle des r sidants avec leurs repr sentations il ressort clairement que ces deux composantes de l habitus r sidentiel sont intimement li es Nous avons en effet v rifi quelle tait l origine r sidentielle des r pondants qui avaient des repr sentations divergentes des noyaux centraux soit des repr sentations positives 162 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 de la ville et des repr sentations n gatives de la banlieue ou de la campagne Nous avons distingu les repr sentations sans quivoque quand les deux mots allaient dans le m me sens des repr sentations ambivalentes quand les deux mots allaient dans des sens diff rents tableau 6 Les gens qui ont les repr sentations les plus positives de la ville n en sont pas origi naires pas plus que de la banlieue ce n est pas surprenant car quand ils sont issus de quartiers centraux ils ont choisi de s en loigner pour s tablir dans le p riurbain Les repr sentations n gatives de la banlieue sont plus pr sentes chez les ex suburbains 6 et les ex urbains 3 qui cherchent la campagne dans le p riurbain Enfin chez les rares r pondants ayant des repr sentations n gatives 8 ou ambivalentes 6 de la campagne li es l loignement neuf sont d origine rurale Tableau 6 Origine r sidentielle des r pondants en fonction des repr sentations Origine Repr sentations r sid
45. traintes a serait vraiment une maison qu b coise Tu sais vraiment une maison typique Enti rement r nov e bien isol e chauffage au bois J aimerais a homme 43 ans natif Plus de la moiti des r pondants 70 132 ne d m nagerait pas ou pas tr s loin pour s tablir dans sa maison id ale On peut les dire globalement attach s leur milieu r sidentiel Ceux ci sont autant des natifs que des ruraux ou des ex suburbains Un grand nombre 53 d m nagerait plus loin pour trouver sa maison id ale Pour plusieurs 18 cette maison id ale serait situ e pr s d un cours d eau ou d un lac Ils iraient la campagne dans sept cas trois personnes retourneraient dans leur 16 8 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 ancien milieu de r sidence la campagne et six autres choisiraient un site patri monial une maison ancestrale ou une ferme Six parlent explicitement de s loigner des voisins En for t loin Tu sais un coin tranquille discret Personne ne me voit aucun voisin homme 39 ans rural Enfin une personne a dit peu importe si la maison est plus grande Trois personnes ont parl du Sud de la France ou de la Polyn sie Rares sont les r pondants qui s tabliraient plus pr s du centre ville dans un quartier central 5 ou dans une banlieue de premi re couronne 4 mais pas nimporte o dans un quartier hupp et aussi t
46. trop petit Tu ne te rentres pas les bras dans les manches femme 65 ans rurale Quand on leur demande quels sont les mots qui leur viennent l esprit propos de la ville les r sidants du p riurbain parlent surtout de la forte densit d habitation du trafic du bruit et de la pollution Le bruit les mauvaises odeurs le brouhaha sont voqu s par 48 personnes la pollution et la chaleur par 42 le trafic et les voitures par 35 la proximit ou la promiscuit avec les voisins par 24 Par ailleurs les services et les magasins sont mentionn s par 14 personnes et l intensit l activit et les loisirs par 13 Les repr sentations sont essentiellement n gatives m me si quelques unes renvoient l animation urbaine Rien de tr s surprenant pour des gens qui ont choisi de s tablir loin de la ville et qui pour les trois quarts n y travaillent pas Cette faible exp rience des quartiers centraux n est pas sans contribuer la construction des repr sentations n gatives J ha s a Surpopulation femme 35 ans rurale Les plus positifs ont souvent une appr ciation plus ambivalente qu enthousiaste une ville c est g nial mais pas pour y vivre homme 40 ans rural Le stress occasionn par la vie urbaine est l envers de l intensit des activit s qui constitue aux yeux de certains l aspect positif de la ville Certains sont plus ouverts l urbanit mais certaines conditions
47. ttachments to Types of Settle ments Environment and Behavior vol 28 n 4 pp 419 445 Volume 52 num ro 146 septembre 2008 FELDMAN Roberta 1997 Attachments to Types of Settlements in the United States Beyond Satisfaction and Preference Models Dans Carole Despr s et Denise Pich dir Housing surveys Advances in Theory and Methods CRAD Universit Laval Qu bec pp 175 185 FORTIN Andr e et B DARD M lanie 2003 Citadins et banlieusards repr sentations pratiques et identit s Revue canadienne de recherche urbaine vol 12 n 1 pp 124 142 FORTIN Andr e et COURNOYER BOUTIN Olivier 2007 L talement r urbain et ses paradoxes Milieux de vie am nagement et appropriation de l espace humain Acfas Trois Rivi res 7 mai FORTIN Andr e DEL GE Denys DUFOUR Jean Didier et FORTIN Lynda 1987 His toires de familles et de r seaux Montr al ditions Saint Martin FORTIN Andr e et DESPR S Carole pa ra tre Vieillir en milieu rurbain le choix r sidentiel des a n s Dans Jean Pierre Levy dir Actes du Colloque sur les choix r sidentiels des Entretiens Jacques Cartier Lyon 2005 FORTIN Andr e DESPR S Carole et VACHON Genevi ve dir 2002 La banlieue revisit e Qu bec Nota Bene FRIED Marc 1963 Grieving for a Lost Home Dans Leonard J Duhl dir The Urban Condition New York Basic Books pp 151 171 GAMACHE Nicolas DOMON G rald et JE
48. uvent tre objectivement adapt s leur but sans supposer la vis e consciente de fins et la ma trise expresse des op rations n cessaires pour les atteindre Bourdieu 1972 88 3 Une repr sentation sociale est une forme de connaissance socialement labor e et partag e ayant une vis e pratique et concourant la construction d une r alit commune un ensemble social Jodelet 1989 36 L ensemble social qui partage une m me repr sentation peut tre tout groupe ayant connu la m me exp rience 4 En ce sens le concept d habitus r sidentiel n est pas tr s loign de celui de settlement identity Feldman 1996 1997 d fini comme pattern conscient et inconscient d id es de sentiments de croyances de valeurs de buts ainsi que de tendances et comp tences 170 Cahiers de g ographie du Qu bec Volume 52 num ro 146 septembre 2008 comportementales liant l identit d un individu un type d tablissement et qui agit en tant que pr dispositions pour des engagements avec le type d tablissement en question traduction libre Feldman 1990 191 5 La superficie de la Communaut m tropolitaine de Qu bec est de 3347 km2 et sa population de 730 380 habitants 2006 6 Saint tienne de Lauzon et Saint H l ne de Breakeyville 7 L Ange Gardien et Saint Augustin de Desmaures 8 Lac Beauport et Sainte Catherine de la Jacques Cartier 9 Les secteurs situ s plus au nord et plus
49. vaises odeurs a serait le best C est la nature l loignement des voisins Il y a moins de proximit des services Il y a de plus grands terrains femme 39 ans rurale Une des raisons de cette appr ciation positive de la campagne est l origine rurale voqu e plus haut d un grand nombre des personnes rencontr es La campagne a fait toujours du bien d y retourner Peut tre parce qu on a des racines la campagne femme 30 ans rurale En r sum on aime la campagne parce qu elle est loin de la ville Les grands espaces et l loignement des voisins sont souvent mentionn s dans les atouts de la campagne Le village l envers et l endroit de la communaut Village a d pend a d pend des villages a peut tre bien a peut tre charmant Mais a peut tre aussi petit et mesquin Moi je viens d un petit village femme 34 ans rurale Le mot village contrairement aux trois autres dont nous venons de parler renvoie essentiellement des caract ristiques sociales Dans l ensemble les r ponses sont plus diversifi es moins consensuelles que pour la ville la banlieue ou la campagne cela tant sans doute li la diversit du monde rural qu voque la citation pr c dente selon laquelle a d pend L aspect communautaire et convivial est la dimension positive la plus cit e 36 fois Tout le monde se conna t est une affirmation qui revient souvent et comporte sa
50. ve de la ville ce qui avait d j t observ par Harvey et Nizeyimana 2007 Le juste milieu repr sentations de l espace des r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec 163 Tableau 7 Identit d clar e des r pondants en fonction des repr sentations Identit Repr sentations d clar e Ville Banlieue Campagne Total 6 Q G9 O G 23 0 Ville 5 1 3 5 1 3 8 0 1 9 Banlieue 7 7 48 58 1 2 51 5 6 62 Campagne 1 2 32 24 6 5 34 0 1 35 Multiple 4 2 20 23 1 3 25 1 0 26 Total 17 12 103 110 9 13 118 6 8 132 Les repr sentations du milieu de r sidence Ici c est un peu la campagne sans tre vraiment campagne mais au bord de la campagne femme 55 ans rurale Si les repr sentations de la ville de la banlieue et de la campagne sont bien caract ri s es sont elles coh rentes avec la mani re dont les r pondants nomment caract risent leur propre milieu r sidentiel Leurs repr sentations sont elles alors aussi claires que lorsqu il s agit de qualifier la ville la banlieue ou la campagne g n rique Plusieurs auteurs ont en effet not des diff rences importantes entre les repr sentations de la ville ou de la banlieue en g n ral et celles de la ville ou de la banlieue de r sidence Arlaud et al 2005 Ramadier 2002 C est galement ce que nous avons observ Nommer son milieu de vie Pour savoir comment les r sidants du p riurbain se rep
51. x du p riurbain pour des personnes originaires de milieux ruraux ou de r gions loign es constitue une fa on de se rapprocher de la ville pour profiter de ses services de la proximit des enfants et petits enfants ou pour travailler sans pour autant s tablir dans ce milieu elles s installent dans un milieu qu elles appr cient et dont elles connaissent le mode d emploi Si plusieurs ont dit qu ils s taient tablis le plus loin possible pour avoir acc s en un temps raisonnable leur travail aux h pitaux aux coles ou aux coll ges que fr quentent leurs enfants ou tout simple ment aux services un grand nombre et parfois les m mes disent qu id alement ils s loigneraient de la ville Nos r sultats vont dans le sens contraire de certaines tudes men es en France et ailleurs au Canada Charvet et Bryant 2003 les r sidants du p riurbain de l agglom ration de Qu bec ne sont pas d anciens urbains et ne travaillent pas n cessairement dans les quartiers centraux Les p riurbains de l agglom ration de Qu bec que nous avons rencontr s ont des repr sentations de la ville n gatives et pour plusieurs rarement confront es l preuve des faits car ils ne la fr quentent pas sur une base r guli re 22 Le choix r sidentiel qu ils ont fait est clair coh rent avec leurs repr sentations mais aussi leur trajectoire r sidentielle Ils ne sont pas d anciens urbains et ne souhaitent pas plus le devenir
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