Rene-Lew_Joyce-le-littoral_Symposium-Joyce-Lacan_juin
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1. du langage et depuis cette conception pouss e jusqu devenir syntaxe la question est donc aussi celle du r el qu elle fonde non plus du r el symbolis mais celle du symbolique imaginaris r alis Pour Saussure la linguistique ne se soutient que du d veloppement de la jonction entre deux domaines h t rog nes constitutifs du langage sinon d j du mot Je suivrai ici sa position de principe le r el est un fait psychique L homog n it du r el du symbolique et de l imaginaire pour Lacan est aussi un fait psychique Mais au fond cette homog n it est d abord un fait linguistique Et Saussure a raison de situer le fait de langage depuis des points 30 ma situer ainsi les choses encore pas encore on assiste un changement d orientation de la n gation de l universel l existentiel de Vx Dx 2x x du possible au n cessaire et retour encore pas Lacan de s crire cesse l Loc cit p 18 En passant je le note ici sans rien en d velopper afin de ne pas alourdir mon propos mais cela n cessiterait tout un chapitre le littoral disjonction jonction ne peut tre port que par des pr dicats du style de ceux que pr ne Nelson Goodman possession d possession savoir insu associ s en un seul vocable comme peut l tre Verm gen chez Dora ou unheimlich chez Freud asph rique chez Lacan 2 J Lacan L instance de la lettre crits p2. soi le tiers 3 en s adressant lui non rapport rapport objectal identificatoire Le mot d esprit fait trait identificatoire Il inclut dans sa constitution le d placement du non rapport au rapport comme transposition de la lettre dans le mot La tangente consiste en la saisie de l objet dans le mouvement m me rh matique de passage du non rapport au rapport tel qu il se fonde du glissement homophonique dans le Witz Cette Entstellung du Witz qui associe signifiant et signifi formalise ce qu il en est de la tangente comme littorale faisant passer du non rapport en particulier sexuel mais aussi meurtrier au rapport La parole comme dire s y implique en tant que facteur fondamental de l identification En ce sens le littoral rend tangent l un l autre chacun des domaines qu il relie Dans cet ordre d id e prendre la tangente revient raser d aussi pr s que possible l objet tenant la place du th me valeur de signification et non pas tant s en saisir directement Raser l objet ou la signification r v le le th me que rec le le mouvement rh me qu est le jeu sur les mots en ce qu il vise pr cis ment la position du sujet telle que son int r t pour l objet inaccessible la d voile Ce d voilement est un effet de v rit op rant comme le souligne Lacan en tant que v rit qui parle disant Je Le littoral de la parole revient donc
3. prendre l objet dans ce qui le constitue sans que ce qui le constitue soit encore ou plut t d j cet objet Le littoral est l encore du rh me dans le th me De l il est l encore de la discordance dans la forclusion Il n y a d s lors d objet pour un sujet que Ibid p 18 28 Freud Introduction au narcissisme G W X J Lacan Encore loc cit p 132 77 Cf R L Rh me et nom commentaire bibliographique de la question de la nomination colloque Lysimaque 10 11 avril 1999 8 Cf Frege Sinn und Bedeutung trad fse dans crits logiques et philosophiques Seuil J Lacan La chose freudienne crits Seuil selon l int r t que celui ci y trouve y compris dans la supposition subjective r aliste de la persistance de l objet hors du champ de cet int r t Le d lire en visant passer outre quitter la fixation psychotique l objet pour mener de nouveau le sujet vers l intension i e car c est le m me mouvement ramener l intension dans l extension est discordant parce qu il vise le discordantiel auquel il ne correspond pas pas encore mais qui lui est n cessaire Saussure parlera l de passage de la disjonction la jonction d une disjonction vocale une jonction forme sens disjonction vocale structure forme sens La voix s assure ainsi de sa valeur comme objet de l elle ouvre au non rapport Mais par l homophonie et l
4. Comme il est par ailleurs lecteur de Joyce je con ois tr s bien que cet effet joycien pour des raisons signifiantes qui le concernent en propre et qu il m a expliqu es par la suite se soit impos lui comme Philippe Lavergne car c est de a de cette littoralit que je veux parler ici En nous situant du c t des mots nous sommes riverains des choses Traduction omise dans la tentative cartel 25 instaurant le discordantiel entre discorde et concorde en aval comme en amont l autre axe du littoral le meilleur et le pire les souhaits et les craintes happy isthmass L isthme fait double littoral Et son chic et ses tics And the cut of him And the strut of him De tous on passe l Un seul pail seraient ils nou s de deux en un spliced Fa on de dire oui wee discordance du non Le littoral a double sens parler rebours oxymore oxus n est pas assur au tiers third risk parties mais bien pr sent comme littoral inshored Parler rebours calling bakvandets appelons plut t une crue une crue a spate a spate Mais de tout a peine une infime partie passe et peut passer dans la traduction M me Joyce n y insistait pas croire que ce qui lui importait et c est visible en fran ais in franca langua c est la d rivation des mots les associations quite remplacer une association en anglo quelque chose par une association diff rente
5. Des mots et des mondes Hatier 21 l imbroglio du sens entre diverses significations Je pense que c est affaire de Witz L objet texte se pr te la plaisanterie qu on y d couvre afin que le trait d esprit nous mette lecteur de plain pied avec Joyce tel qu on le souhaite chacun son Joyce comme chacun son Lacan devoir se fabriquer pour soi le texte du s minaire de Lacan depuis la st nographie nul n est tenu de r p ter les simplifications du texte tabli chacun son Joyce pour se laisser porter au del du texte vers des horizons emm l s La taxinomie des significations re ues dont se charge le dictionnaire efface l emm lement des raisons portant le sens Comme le dit Butor Si je r ussis redonner au mot la quasi totalit de sa signification disparate et dispers e dans les distinctions qu effectue le dictionnaire entre toutes les acceptions reconnues rassembler dans mon emploi je souligne R L ces sens en g n ral exclusifs les uns des autres je rends au langage sa coh rence effac e je me replace en leur noyau germinateur C est l ind cision de lalangue qui revient sur l effa on dont se constitue la valeur prosa que du discours R unir les incertitudes dans cet ensemble qui restitue aux mots et aux phrases ce qu ils retiennent bien qu effac s d fface la coh rence abr viatrice des sens et retrouve ce que Lacan souligne au fond du lang
6. arr te parce que l inconscient est ailleurs Qu est ce alors que cette conscientisation On ne traduit jamais que selon un choix de lecture On donne un sens au texte parfois distinct de celui ci m me si indistinguable en apparence Il n y a qu en anglais qu on ne peut traduire Finnigans Wake L ensemble du texte est r versif et m bien C est l le littoral faire dire lire le ne pas quand c est ne pas lire qui s impose Je vais repartir maintenant de la traduction du chapitre d Anna Livia Plurabelle D abord de cette traduction bourbakiste en cartel dont fait tat Philippe Soupault 1 Samuel Beckett aid d Alfred Perron croisant le fran ais et l irlandais en proposent une premi re version 2 Celle ci est r vis e par Paul L L on Eug ne Jolas et Ivan Goll sous la direction de James Joyce 3 Puis une r union hebdomadaire r guli re Joyce L on et Soupault Joyce coute L on lit une phrase en anglais Soupault la version fran aise revue Un double mouvement s instaure rejet de ce qui ne convient pas 1 au rythme 2 au sens 3 la m tamorphose des mots 75 In Proposition du 9 octobre 1967 Autres crits p 256 257 1 Smullyan Quel est le titre de ce livre trad fse Durod 7 Chapitre 8 et dernier de la premi re partie de Finnigans Wake propos de la traduction d Anna Livia Plurabelle la suite des fragments
7. l objet Cette souscription du rire d termine l identification forc ment r versive de la premi re et de la troisi me personne En substance du point de vue de la premi re personne le sch ma est celui ci 7R Lew Positions subjectives donn es comme psychotiques Th orie synoptique des psychoses d cembre 2004 sous presse Lettres de la S P F 8 J Lacan Lituraterre Autres crits Seuil p 14 J Lacan sur ouverture et fermeture Position de l inconscient crits Seuil 10 Lacan la donne comme fronti re entre deux domaines en tant qu trangers l un l autre jusqu n tre pas r ciproques mais surtout sans interposition tierce ITS Freud Der Witz G W VI pp 105 161 1 Pensons aux Niederschriften de Freud dans la lettre n 52 W Fliess 2 3 Se eme non rapport gt rapport objectal identificatoire Mais ce faisant rien n est chang sinon la commutation d un non rapport en un rapport Le Witz autorise au fond le passage du non rapport au rapport il implique une transformation du r el en symbolique pr cis ment par une voie elle m me symbolique qui est celle du mot 1 r el Witz 2 3 On est ainsi pass d un mode de jouissance l autre je dirai d une jouissance Autre objectalisante mais impossible une jouissance cette fois assur ment phallique de se fonder sur la parole Par l il n y a de transformation
8. conduit invinciblement au lit Malgr l anglicisme publicitaire de sex sea and sun c est de son sens et sexe qu il s agit l Trois s valant sujet suppos savoir supposition de savoir du sujet pris dans le sens quand le sexe renvoie le savoir au son Sans sujet sans lecteur les mots sont b tes manger du son Avec Joyce le pseudo id al de coh rence rencontre l incoh rence une incoh rence fond e de coordination une coh rence dont r sulte l incoordination R ver le langage est ce lalangue Mettre en sc ne le r ve d un langage qu est ce mon avis ce n est d j plus r ver Butor insiste cependant sur la d formation en ce qu elle n cessite le standard le rituel l usage habituel le lieu commun D o la r f rence stylistique chez Joyce le pastiche le discours entendu mais autrement saisissable partir de mots valise qui ne font pas termes et qui d truisent l habitude de la forme sens du fait de l ind cision attach e la figure vocale dans sa lectio Quand Butor parle de deux foyers de signification sa r f rence l ellipse me ram ne au huit int rieur de Lacan deux foyers superposables Mais surtout c est le trope qui vient l la densification des mots est elliptique un mot vient remplacer une p riphrase des circonvolutions Si Joyce a fascin aussi Lacan c est que le chiffrage du texte implique la position analytique de d chiffrement Le lecteur donne
9. emplois de mots figur s les m taphores etc est multipli dans l criture de Joyce C est la coexistence d autres mots qui d termine le choix d un mot et il n y a jamais se m prendre sur son suppos sens positif il ne se fonde que de la n gativit de la comparaison avec d autres Et d autant plus si ces mots sont forg s de toute pi ce non sans rapports avec d autres Les n ologismes ne sont cependant pas pure invention et Finnigans Wake n est pas une schizographie Ainsi la s quence d exemples de Saussure roi v que femme chien tient elle de la Danse macabre tous sont opposables bien d autres et entre eux mais tous ne tiennent leur raison que de cette n gativit car tous sont mortels L impermanence des suppos s traits distinctifs domine de toute fa on toute langue La littoralit de la langue et du langage que Joyce prouve en marchant d montre soi seul l absence d ontologie Cet en marchant met bas toute id e de terme Aucun mot n arrive la fin de sa signification et chacun n est qu un vocable prononc selon son implication vis vis d autres Peut tre que le refus de parler que montrent nombre d enfants n anmoins sortis de l autisme et int gr s au langage ou l int grant peut tre que ce refus n est autre que la prise en compte de cette labilit des rapports traits discursifs afin d en rester au non rapport d u
10. en franco quelque chose Joyce c est Anna Livia Plurabelle se balan ant sur son fauteuil en osier occup e faire des mines habill e seulement de ses bas distillant une musique en t te de son papier lettres cun iformes faisant semblant de d chiffrer l nigme sur son violon dont elle jouait sans archer Et le ton enfle et les associations s engouffrent drammen and drommen tr vant et tronflant usking queasy quizzers Bien s r qu en fran ais that mormon s thames devient mormon du temps et mieux tamiser leurs pro fonds Surtout un saut un pas et un bond dans le nul l est le littoral Hungerstriking la gr ve est l gr ve de la faim et cr ve de faim all alone and holding doomsdag Handsetl hop step and a deepend L anc tre le l gat est condamn aux d pens sinon aux gal res Les portes troites deviennent le sport trois La sexualit change You don t make her a simp or sign to slip inside by the sullyport Le commentaire associatif s arr te ici je pourrai suivre Joyce plus loin Nul int r t pourtant sauf personnel Chacun m me multiple est renvoy son individual it Je finirai cependant sur l criverain des deux rives brandnew bankside bedamp une flancterge flambant neuf pauvre de moite Les fleuves poursuivent leur enfleuvement Le doute merge de nulle part et comme personne n a trouv les sources du N
11. le sens de sa lecture parmi tous ceux possibles L extension limite de Butor comme la limite dans la d formation dont parlait Saussure 70 Loc cit p 13 7 J Lacan Radiophonie Autres crits 7 Mot du langage enfantin que j ai entendu de multiples reprises probablement que le face face avec l crit au tableau implique qu on le d fasse 7 J utilise ici les distinctions de Frege pas de Russell 74 In Ornicar n 2 p 88 22 si l on en suit la r version m bienne renvoie l intension loin des facticit s ali nantes et subordonn es les unes aux autres de Lacan exactions des n cessit s humaines c est l intension qui compte r tablissant en quelque sorte l ordre de n cessit que chaque extension d veloppe Dans la phrase de Joyce ce serait la contraction contre la taxinomie contre la s gr gation le rejet et la mort ou le discours global valant dans sa singularit plut t que les positions particuli res r unies par l hypnose groupale ou encore la r f rence au P re au processus primaire et ses formations r ve lapsus acte manqu trait d esprit plut t qu au d lire Chez Joyce le contenu discursif a la structure du fondement litt ral du discours Les m mes contractions ench ssements d bordements juxtapositions etc valent dans le r cit comme dans la facture du texte Aux mots sont adjoints les personnages composites De toute fa o
12. que dans l appr hension de la chose pas dans la chose m me Pass e dans le mot l impossibilit vire au positif s est transmu e en possibilit et les autres registres s en r organisent aussi selon l homog n it que Lacan pointe dans le n ud borrom en du r el au symbolique mais la chose est inchang e l objet se transforme d objet de jouissance qu il est suppos devenir au d part en objet de d sir qu il persiste tre Il fait donc un chiasme avec le sujet tenant de la premi re personne qui n advient comme sujet que dans le laisser tomber d une jouissance r aliste et imm diate Le d placement symbolique de celle ci dans la satisfaction du jeu de mots d termine l identification subjective Comme dit Freud l identification est constitu e de tous les rapports l objet abandonn s C est mon avis pr cis ment ce que Lacan d signe comme littoral un domaine faisant par lui m me fronti re avec un autre sans interposition Ici le domaine de la jouissance fait comme tel distinguo d avec celui du d sir sans autre modification que celle aff rente l objet passant de la qualit d objet de jouissance dans le r el pour moi JA celle d objet de d sir dans le symbolique et de fa on concomitante le renversement du tiers d obstacle supp t la troisi me personne restant bien entendu inchang e comme telle i e de son propre point de vue elle se contente
13. repr sentations phoniques sans que pour autant le locuteur ou le lecteur voire l crivain sorte des rapports des dites figures vocales avec leurs formes sens commun ment adjointes Saussure donne l exemple du lien qui ne se fait pas naturellement entre J habite le d partement du Cher et Cher ami L inconscience du son des mots lui m me ou du pictogramme du caract re crit dans l usage qu on en a est partie int grante de la parole et de la lecture criture Le sens n est donc pas strictement engag dans sa particularit par la figure vocale ou les caract res en eux m mes Joyce repart de ce constat peut tre implicite pour lui afin de le faire clater dans un m susage des rapports figure vocale forme sens dans Finnigans Wake o qui plus est l on d nombre dit on quarante langues infiltrant l anglais Il concasse les rapports son criture pour en faire jaillir un sens inattendu Joyce c est donc l anti linguistique fa on Saussure chaque tat de langue est infiltr par de multiples contre tats du pass au futur dans le pr sent de telle intonation telle radicalit d criture de tel jeu de mots tel m lange de langues Joyce joue sur la conscience phon tique partir de l inconscient et donc sur ce que Saussure appelle cercle vicieux J y verrai pour ma part un huit int rieur m bien o la diff rence locale n emp che en rien l identit global
14. tout le travail pulsionnel auquel correspond le travail d criture Le style de Joyce essaie de coller au plus pr s ce qu il pressent de la pulsion auteur impossible objet lecteur faille Ainsi l objet inaccessible est il d abord transform en objet de d sir tenant compte qu il n y a pas de n cessit et donc de jouissance sans impossibilit pas de jouissance phallique symbolique sans jouissance Autre r elle et r cusable vide X impossible A 7 56 La structure littorale de la tierce personne se donne alors de PA borrom enne et inversement I intention image impossibilit A S identification de l objet partir de cette transcription 5 J Lacan Encore texte tabli Seuil p 83 16 pas de mot juste texte mot style tenant compte que le suppos mot juste ne vaille que pour l objet et nullement pour le lecteur De l le n ud borrom en ou en triskel Ainsi les trois points n ud de Lacan logique grammaire homophonie sont ils en rapport direct avec la littoralit de l criture logique mot juste AD texte homophonie style grammaire Par l s effectue un d placement Verschiebung un virage de la logique de son rapport l objet rapport suppos au rapport au lecteur il s agit d imposer celui ci par la rh torique du style un mode logique qui ne soit plus celui de la logique cl
15. traduire Finnigans Wake cf infra 5 identifie le lecteur lui m me en ce qu il appartient au lecteur de reconstituer le sens tout instant comme s il en tait l auteur D s le Portrait l criture de Joyce est surabondante insistance des m mes mots et des m mes syllabes Elle agit par petites touches comme en peinture la fois grosse brosse on voit la touche et ici on la lit l entend et petite brosse et le lissage de la touche la fait alors dispara tre En ce sens l criture de Joyce est contingente et par l f minine impressionniste Il brosse le tableau partir de ces touches Dans les textes ult rieurs la touche pr vaudra sur le tableau d ensemble La question tient la fa on de faire saillir le sens en ce qu il touche le sujet de la facture des mots et de leur organisation syntaxique faire prendre l ambiance vocale en sens justement parce que le sens n est pas l image De l le lien entre construction d ensemble et l ments pointables la m me question que Freud voque du d but la fin de son uvre dans l Entwurf comparant un neurone isol l ensemble du syst me nerveux dans Constructions en analyse entre l ensemble construit et la touche juste interpr tative la construction d ensemble assure le sens d ensemble quand chaque l ment de la construction participe aussi du sens son propre niveau Cela implique d avancer la fois
16. traduits par A du Bouchet Gallimard p 87 23 proposition de remplacement Il y a donc une circulation de l inconscient entre trois par la parole Joyce Cartel rejet des Cartel phrases objets gt nouvelle inad quates proposition Cela a dur quinze s ances 4 La copie du r sultat est distribu e Jolas et Adrienne Monnier 5 Reprise et discussion de ces apports correction par Soupault et Joyce Cela eut lieu de d cembre 1930 f vrier 1931 Le texte de Joyce est alors encore inachev A L P en constitue la conclusion de la premi re partie et deviendra le chapitre 8 Le travail de traduction tait donc m l la r daction puisque ce qui n tait encore que work in progress n tait pas abouti Le travail du fleuve la Liffey est celui du langage Entre la langue et le discours f minins une ind cidable mise en mots s organise ind cise quant la multiplicit des sens Lalangue et le langage suivent masculins Une m me structure serpente entre et dans le langage lalangue les langues les discours Joyce est s rement l en place masculine de lalangue au langage le lecteur y est en place f minine de la langue joycienne au discours Le r el de la langue joycienne est celui de la narration des mots de la syntaxe du style Pour que rien de ceux ci ne soit une donn e il faut bien les disjoindre de leur base commune Pour cela reprendre celle ci dans les mots dans la sy
17. 511 3 F de Saussure op cit de vue distincts et non pas hors point de vue Car ce que pour ma part j appelle hors point de vue pour suivre cet gard le non point de vue de Lacan est la prise en compte globale sans omission de tous les points de vue dans leur association structurale autrement dit leur intension L annulation de leur ensemble chez Saussure sp cifie chaque extension comme disjointe d une autre soulignant ce que le continu du r el doit la discontinuit la discr tion du langage L inconscient est mis en jeu d un non point de vue mais la conscience et d abord la conscience linguistique n cessite le point de vue Cette dualit du langage en ce qu il associe continuit et discr tion m tonymie et m taphore Joyce la met en uvre dans les mots dans les phrases dans le discours et le dispositif sc nique entre les langues Mais il n est pas linguiste L int r t de ce que note Saussure est que la linguistique comme la psychanalyse dirai je et dans le meilleur des cas pour l une et l autre n est pas du domaine des sciences elle ne part pas d un corpus tangible malgr Damourette et Pichon Ainsi la vocalisation mer m e r aussi acoustique ou physiologique soit elle n est en rien une entit linguistique Il lui manque l id e Je dirais plus exactement qu il lui manque la signifiance au sens de Lacan J appellerai donc pour ma part
18. Elle s en trouve d autant littorale la fois moyenne et performative jouant fa on Goodman de pr dictivit anticipation signifiante et de pr dication renouvel es aucun pr dicat en 4 R L La rh torique de Raymond Roussel in Le manque lire Cahiers de lectures freudiennes n 7 8 Lysimaque 1985 F O Connor Joyce and dissociated metaphor in A portrait of the artist as a young man ed by Chester Anderson The Viking Press 48 J Lacan Position de inconscient crits Nelson Goodman Faits fictions pr dictions trad fse d de Minuit Il y est aussi question d implantation entrenchment cf ici fin du 2 13 d finitive ne restera intouch Et je laisse toujours de c t la question de la littoralit border line de l homme Joyce Je ne vais pas faire l analyse litt raire de l homme Joyce i e sa psychanalyse quand il l a refus e La question du pr dicat intervient bien videmment dans la question du sens Revenir sur le sens en ce qu il concerne le sujet pourrait faire lien entre l crivain actif jouant de construction le narrateur ou le personnage la mise en sc ne le lecteur actif jouant de la d construction Mais quand le lecteur fait un choix d crivain est mis au pied du mur de choisir dans ce que l auteur n aura pas labor alors la littoralit op re entre construction et d construction Joyce qui ne r ussit pas lui m me
19. Joyce le littoral Joyce passeur de Saussure aupr s de Lacan Ren Lew Dimensions de la psychanalyse F vrier avril 2005 Symposium Joyce Lacan 16 19 juin 2005 Dublin 0 Introduction 1 Lacan Saussure et le littoral 1 1 La lettre le signifiant et l objet 1 2 Prendre la tangente 2 De l essence double du langage Joyce avec Saussure 3 Pousser la m taphore 4 Lire Joyce 5 Ne pas le lire ou lire ne pas 5 1 Rh torique 5 2 La littoralit chez Joyce Joyce le littoral Joyce passeur de Saussure aupr s de Lacan O Introduction Je vais soutenir que la lettre dont Joyce constitue sa langue est littorale au sens que Lacan donne ce terme non sans que cette littoralit trouve s expliquer aussi partir des crits de Saussure r cemment publi s de fa on posthume Surtout l int r t de cette littoralit est qu elle ouvre sur un autre r el que le standard dipien L o Lacan aurait tendance situer la littoralit entre le non su et le savoir Joyce quant lui prend le littoral au strict niveau tangible de la lettre en ce qu elle v hicule avec elle une signification dont l int r t tient sa port e plus qu son contenu Plus pr cis ment l int r t de Joyce pour la lettre lui autorise dans son maniement une autre fonction subjective que celle que la psychiatrie peut lui allouer apr s coup en termes ridicules de border line quand bien m me cette position limit
20. a facture asph rique du texte de Joyce avait pour correspondance subjective un chec de cette m bianit chez l homme Joyce Elle ne m importe gu re ici Cependant quand O Connor note un effet d inversion associ une r p tition chez Joyce inversion r p tition il s agit de reconna tre un essai d organisation de la s paration au sens de Lacan dans le texte quand elle ne se ferait pas dans le r el Il s agirait d entendre que le sujet Joyce serait la limite littorale de ne pas se produire comme sujet quand cette limite se donne explicitement dans le texte comme m bienne Laissons cela Le probl me tel qu il se pose maintenant est celui de l mergence du sens en lien avec l image Au fond comment un texte vise t il une signification un objet Et je ne pointe pas express ment Finnigans Wake ce propos Je distingue bien s r encore le sens et la signification S S S2 S a sens signification encore faut il les diff rencier aussi de ce qu est la figuration y compris se figurer dans l ambigu t du r flexif entre voix moyenne figurer pour soi et voix active passive figurer soi m me passage de l actif au passif C est ce que dit Freud des pulsions toujours actives m me si leur but est passif Ici l acte de figurer est actif quand figurer soi m me revient tre figur passif L criture de Joyce pose donc ainsi la question de la voix moyenne
21. age mais que recouvre la gangue volontariste de la conscience soit un mode logique propre l inconscient o foisonnent la luxuriance et la luxure l animalit de l homme que le sens soit ab sexe quand le sexe est ab sens Se laisser porter par le vague et le flou de l ab sens dit le sexe inclus et fondu et effac nivel par le langage mais que lalangue restitue par sa jouissance C est voir depuis l ind cision comme la dissolution du sexe dans les rapports borrom ens entre le s sens et les jouissances Comme le dit Lacan dans Encore rien de plus compact qu une faille La faille du sens compactifie les significations Et comme il l crit dans son introduction la publication de R S I dans Ornicar Les cat gories du symbolique de l imaginaire et du r el impliquent trois effets par leur n ud ce sont effet de sens effet de jouissance et effet que j ai dit de non rapport le sp cifier de ce qui semble sugg rer le plus l id e de rapport savoir le sexuel Or c est la lettre qui autorise la contraction phon matique des mots valise construits comme le n ud borrom en partir des points n ud le n ud se constitue de ses points r duction des surfaces d empan un point un point de r tr cissement par serrage de trois brins dans l exemple princeps de Lacan qu est le n ud borrom en 3 comme la valise se constitue des mots Au fond l allit ration
22. assique des pr dicats comme constitu s d avance Mais dans le m me temps s effectue une condensation Verdichtung du style avec le texte comme support mat riel tangible cette rh torique En fait tat le nom du protagoniste ad quat celle ci Fleur dans Ulysse De l la transposition Entstellung du texte en objet renouvel non sans cart nouvel objet objet texte NS ZE style La m me id e de transformation se pr sente propos de la psychanalyse quand il s agit den communiquer l exp rience des d placements multiples font suite des changements pulsionnels d objets et de but sublimation objet Be N texte gt nouvel objet style passant par des changements de style en cours de route 17 Le texte de l analysant ou son histoire se reconstitue tout instant diff remment depuis la mat rialit des mots partir d eux mais sans leur quivaloir L interpr tation comme d construction structurale en est modifi e l impossible attenant l objet est d plac sur l interpr tation comme impossible exactement Il est impossible aussi en litt rature de faire quivaloir l interpr tation structurale avec la construction structurale parce qu un cart s y adjoint chaque tape et sur chacun des axes extensionnels Pour tre plus clair je retranscris ici un r ve d un analysant donnons lui la cinquantaine son prof de p
23. ce que la forme n est que celle du sens Bien plut t s agit 1il du style Or il faut bien que cela s chappe de ce style si je puis dire en revienne Il faut bien que l amour se reformule depuis le style et merge de l histoire pour s tablir dans le style Autrement dit pour que la suppl ance tienne il faut bien que l amour se r organise depuis le style Mais si l auteur l en vacue il faut bien aussi qu il en autorise par l m me le retour et qu il permette au lecteur de subir l amour mystifi dans le style m me de l crit autrement dit il faut que tout en l annulant en apparence de son style l crivain l y ram ne mais sur ce mode particulier qu il en laisse le soin au lecteur C est l une affaire rh torique Non pas qu il incomberait au lecteur d aimer la place de l auteur mais il appartiendrait au lecteur de se mettre de lui m me en position d tre aim et d tre aim de l auteur la fois malgr celui ci et l rotomanie est proche lorsqu on aime un crivain et gr ce lui puisque c est lui qui en organise la rh torique r versive sur le mode de l amour courtois Ce n est pourtant pas le savoir r f rentiel qui est ici aim qui se fait le contenu aimer mais c est le support lui m me la concat nation signifiante autrement dit le savoir textuel C est donc toujours entre l Eve il fa on Joyce et l Adam e que l alle
24. comme Witz en continu De l elle joue d un r el ni particulier ni int ressant pour ses suppos es qualit s propres mais simple support d un non rapport Le non rapport est au centre de l uvre de Joyce pouss l opposite tous les rapports qu on veut mais surtout des rapports de langage qui ne valent qu en contrepartie d un r el qui ne saurait lui m me valoir autrement qu en retour de cette distinction L autrement the Otherness dixit Lacan Baltimore en 0 Sur la question du cercle vicieux voir Ph De Rouilhan Russell et le cercle des paradoxes P U F p 131 sqq Loc cit p 67 11 octobre 1966 est ici le moteur le carburant et le machiniste du discours et de sa raison crite Si selon la boutade de Lacan the unconscious is like Baltimore in the early morning embrouill mais affair et non sans que chaque l ment suive une direction donn e on peut aussi lui comparer le travail de Joyce de m me que celui du Groupe de Recherches Musicales de Paris qui utilise l occasion les bruits pour en faire une musique et m me quand de fa on basale tout est ramen lectroniquement du bruit par exemple ne prendre que la partie centrale d un son musical et l implanter dans d autres C est donc question de structure Le probl me de l embrouillamini est que notre attention port e la structure y est toujours r serv e n op rant qu en dimensions en n
25. condensation ici n est pas le feuilletage strates Schichtung des notions et des mots ou les plis du drapeau selon Lacan Le d placement y assure la tension Les mots composites ou valises y retrouvent l ind cision propre l enfance laisser l Autre l adulte le choix de l interpr tation Je te dis ce que tu souhaites entendre afin de me mettre en conformit avec toi mais pour ce faire je sais bien que je me d tache de ton langage d adulte La d rivation dans les mots n est pas uniquement Entstellung que Lacan sp cifie comme rapport signifiant signifi je le rappelle ici le signifiant vocable est on ne peut plus plastique Fondre de multiples mots en un ram ne la m tonymie son fond de condensation et en souligne la valeur toujours m taphorique Mais par l m me la m taphore ne se d partit pas de juxtaposition juxtaposition de lettres pour mixage de mots La fermentation des mots dont parle Joyce fait clore des bulles que chacun organise sa fa on Va t on impliquer une signification comme lorsqu on pique pour un mot standard une signification parmi d autres au dictionnaire Ou va t on se laisser porter par amp S Freud G W XVI p 11 sqq ST W V O Quine Parler d objets in Relativit de l ontologie trad fse Aubier 68 Cf l introduction de Michel Butor aux fragments de Finnigans Wake traduits par Andr du Bouchet Gallimard 1962 Henri Meschonnic
26. de donner son assentiment la premi re quant la transformation de son intention ou sa menace de passage l acte en simple annonce de celui ci comme r prim d o la transformation homophonique donc sans pour autant l autoriser De ce fait je conjoins donc un sch ma de littoralit la tierce personne restant trang re la seconde et en dehors de toute r ciprocit NZ Y N avec un sch ma de tierce personne 13 S Freud Le moi et le a G W XII pp 258 266 gt Ceci dit nous sommes conceptuellement outill s pour resituer Joyce mais il nous faut encore avancer dans les pr misses th oriques avant d entrer dans le texte de Joyce x Le trivium lacanien ou les trois points n ud tels que Lacan les d finit grammaire logique homophonie est traductible en des termes po tiques que sont pour le moins la syntaxe la s mantique et la rime Je les ferai globalement quivaloir position subjective faire r p ter au sujet sa le on dans sa propre grammaire signification et sens le sens tant le style du sujet pour faire valoir la signification en ce qu elle fait r f rence l occasion Ces trois points de serrage constitutifs du n ud borrom en sont dans une position littorale chacun vis vis des deux autres Mieux vaudrait cependant parler en termes d espaces du n ud surfaces d empan que de cordes Celles ci mon avis ont l inconv nient de mat
27. drai au paragraphe 3 ST R Jakobson Six le ons sur le son et le sens trad fse d de Minuit p 30 Un parall le Saussure Jakobson m riterait d tre d velopp ce dont je me dispense ici Une seule indication le reproche que Jakobson fait Saussure p 62 ne tient pas lire les crits de Saussure dont Jakobson ne disposait pas l poque 38 J Joyce Finnigans Wake Penguin Books p 197 9 Alison Mac Arthur The entenglement structures of polymers in Louis H Kauffman Knots and applications World Scientific 10 Je pense qu la diff rence de l enchev trement qu effectue Saussure valeur sens signification fonction emploi d une forme contenu d une forme et id e sont chez lui d une certaine fa on synonymes si l on veut rendre compte de l criture de Joyce il faut distinguer tous ces l ments dans l usage th orique qu on en fait La question est celle de la marche des id es au sens pr cis juste auparavant quand Joyce brasse les identit s il les r percute les unes sur les autres et passer de r percussion en r percussion 1l organise la cha ne discursive de fa on littorale alternance et coexistence Au fond on retrouve l alangue de Lacan soit le sujet sous la parole Saussure note cependant un cercle vicieux fondamental dans cet enchev trement L inconscience du parler et de l crit met l accent sur l usage commun des figures vocales et de leurs
28. e Mais Joyce s arr te quand c est n cessaire ce qu il dit ne cesse pas de s crire entendre non pas comme perp tuation mais comme persistance de l criture de l acte d crire dans le domaine des figures vocales dit Saussure il y a une limite exacte et absolue entre l alt ration ind finie d une figure et l an antissement parfait de cette figure a Joyce sans an antir la langue mais en jouant du rapport de la prononciation l crit repousse cette limite Du point de vue de la langue pr cis ment Saussure lude signes et significations pour ne retenir que les diff rences de signes et les diff rences de significations Dans Finnigans Wake je dirai le boug littoral du signe au sens de l Entstellung fait signifiant en dehors m me des vocables rapproch s forg s t l scop s entrem l s sans tenir aucun en soi et cela la puissance deux le vocable peut tre modifi en lui m me pour s entendre sur plusieurs langues il peut d une langue l autre tre d autant plus judicieusement rapproch d un autre modifi ou non Mais tout coup ce sur quoi ouvre cette littoralit de Finnigans Wake est une fonction identificatoire non pas v cue en premi re personne Ulysse ou d crite extrins quement D dalus mais op rant dans l entre deux strictement comme fonction et ici fonction de la parole plus que de la langue entre premi re et tierce personne
29. e c est jouer sur les fondements langagiers des repr sentations En d finitive c est faire saisir la structure au plus proche mais l on sait que telle quelle c est impossible en tant qu intensionnelle Ainsi de l antith se grand petit valant pour beau laid ou sentimental humide sec C est un choix de topos Au d part Joyce se meut dans la rh torique puis en jouant de mise en mots lexis elocutio il d passe le mode de l enthym me en d construisant son support ainsi il donne de l ouverture en rendant cryptique la signification x 4 Lire Joyce Puisqu on admet depuis Lacan que lire implique de d supposer le savoir de l auteur je l entends m me propos de romans on ne peut lire Joyce M me si on lui pr te beaucoup on ne saurait rien lui d supposer ni du c t de l histoire ni du c t de l nonciation ni du c t de la dispositio Au mieux on pose le non su C est que Joyce ne clarifie rien il embrouille pour organiser un nexus rationum inattendu parce que d un genre nouveau Alors si on ne le lit traduit on Joyce Bien s r que c est rat rat d avance Et Derrida a bien tort de le reprocher Philippe Lavergne avec son he war On ne peut qu associer Joyce donne le d part je ne dis pas l intension d un mouvement extensionnel 6l S Freud La d n gation G W XIV Cf S Freud propos du double sens dans les mots p
30. e vis vis de l antinomie Christ Ant christ il est lui m me situ en tiers en tant qu Empereur Pour moi la question ici n est pas celle de la pr dication les m taphores sont multiples mais d assimiler le passage de la n gation la positivit ou plus exactement le rapport n gatif forclusion r el 57 rapprocher du Cork de Joyce 18 au rapport positif discordance symbolique et donc de jouer d induction depuis la discordance Dans cette axiomatique subjective c est en termes de choix que la question se pose et donc de situer la discordance vis vis de la d cidabilit x Revenons Joyce Je prends en compte l uvre enti re en supposant que les m mes principes d criture y fonctionnent d un bout l autre mais en s accentuant Avec Lacan je fais de ces principes d criture une fa on qu a le sujet de peser sur soi soit la correction structurale quoi correspond le sinthome Chez Joyce s entend la position du psychanalyste non pas d crire mais faire dire Aussi je donnerai la position d analyste comme tierce et non position d analysant persistant comme c est dit parfois analysant 4 objet analyste de l la conformit de la passe la cure selon un n ud tr fle analysant passeur objet analyste passant jury voire le mode de tierce personne la puissance 3 qu est la passe en r seau de Dimensions de la Psychanal
31. e Witz par cet effet d Entstellung particulier elle passe au rapport signifiant signifi que note express ment Lacan Comme non rapport la voix n est pas imm diatement tributaire du lien forme sens Elle ne colle ni la forme ni au sens l intonation par exemple peut tre inadapt e voire ne pas avoir cours du tout Elle peut cependant aussi faire d river le sens vers autre chose condition qu elle s accole la lecture la lecture haute voix est souvent essentielle chez Joyce 2 De l essence double du langage Joyce avec Saussure Le probl me que pose Saussure en opposant d une part figure vocale l ensemble forme sens et d autre part les ph nom nes de conscience internes la langue et les ph nom nes externes saisissables en eux m mes est un probl me de fond de la subjectivit savoir comment se r organise le r el dans le psychisme Comment se symbolise t 1l Et inversement comment partir de ce qui se dit se modifie le r el quel est l impact du symbolique sur le r el y compris le r el qui s en d termine Avec Joyce la question devient quel rapport forme sens l apparence comme impliquant de l inattendu et selon quel lien la figure vocale lire toute voix indique t il un r el et d s lors quel r el Quel r el vise Joyce dans son criture qu il le sache ou pas De toute fa on la question est celle de ce qui fonde l essence double
32. e assur ment La m me question se pr sente bien entendu au cin ma faire tat du sens sans le montrer explicitement en termes de signification sans d signer pour autant l objet mais en 5 CF R L L criture est littorale et s minaire Bruxelles sur La peinture et le f minin J entends d abord comme f minines les figures de circonstance de Fragonard justement bross es grosses touches mais de ce fait contingentes dans leur r alisation 5 S Freud G W XVI Cela pour dialectiser des l ments que j avais oppos s au paragraphe 2 5 J Lacan Proposition du 9 octobre 1967 Autres crits p 249 14 jouant de d notation Ce principe direct au cin ma indirect en litt rature d appui de la d notation du sens pour moi sur l image fait op rer la faille entre elles la place de d notation on pourrait dire aussi concept ou toute prise Begriff ce niveau contingent de l image n cessaire impossible signification Bedeutung image figure B possible contingent sens Darstellbarkeit denotation egriff faille la structure fonctionnelle et eul rienne passer par tous les l ments d un seul trait de plume du sujet ou ou encore se surimpose une sur ou sub structure vide trou manque signification Un a A sens faille figure NN La question se retranscrit alors ainsi l intention constructive et consci
33. e d roge pas la grammaire anglaise me semble t il m me si la phrase est malmen e le texte fran ais du cartel qui pr sente tout l int r t d avoir t discut avec Joyce mais qui mon avis rate l effet joycien de d part la traduction compl te de Philippe Lavergne qui ne s emb te pas avec les difficult s du texte initial et passe outre au profit de la signification traduction r ductrice s il en est qui rend Joyce lisible Mais en dehors de toute question de traduction la facilit pour moi est de recourir au littoral explicite dans Joyce plut t qu une analyse de son criture comme en elle m me littorale Ce serait l affaire de sp cialistes dont je ne suis pas Car dans ce diable d criture le littoral est imm diatement pr sent et dans A L P d abord C est que la sc ne la Seine puisque les noms de fleuves gr vent le littoral est gr ve l ensemble des d signations verbes compris se jouerait tr s bien de part et d autre du fleuve je peux l imaginer ainsi Mais Joyce en r duit le littoral un seul point de vue la m me berge La structure littorale de double entr e des mots se double quoi qu il en soit du d doublement syntaxique des mots entre eux L claboussure des mots est leur double sens double dabbling Fa on de passer trois tentative tentatrice tierce depuis le deux they threed to make out he tried to two Et la dualit op re a
34. e des extensions et au premier chef de la d construction de l objet D Selon de semblables relations Saussure ram ne la ternarit figure vocale forme sens une dualit figure vocale forme sens qu il fonde sur une structure d opposition sur 4 F de Saussure crits de linguistique g n rale Gallimard une n gativit g n rale du langage Ce qu il appelle prendre la tangente est pour moi strictement une expression de la littoralit passant de la fonction tierce de la parole son objectalisation duelle Ainsi le lien rapport non rapport en ce qu il peut tre lui m me objectiv ne serait ce que dans l crit par la lettre maintient il du non rapport ce qu il tendait en vacuer l impossibilit de toute objectalisation proprement et strictement dite pas de Ding dans la Dingvorstellung C est ce que pointe la m taphore de Lacan situant l inceste donc l interdit au niveau du lien que la v rit entretient avec le r el sous la d pendance du dire dire r el v rit fiction De m me l identification narcissique la fonction paternelle fait elle rapport sous l angle de lamour Verliebtheit Dans des termes proches de ceux de Saussure je dirai que 1 ER 5 2 3 l impossibilit de saisir Re 2 l objet r el 2 dans le langage implique que le sujet 1 prenne la tangente i e s identifie ou plut t puisque c est r versif identifie
35. e l am nerait crire Le lien littoral le plus commun est de toute fa on celui que Freud pointe propos de la relation d objet dans sa jonction l identification en particulier au travers du mot d esprit quand l acte sexuel ou meurtrier qu induit le d sir pour l objet s av re irr alisable et que le d pit que cette impossibilit entra ne ram ne sa r alisation un simple nonc impliquant ce d pit dans le boug des mots n cessit s pour en rendre compte Le boug se pr sente comme un jeu sur les mots minemment symbolique et non plus r el Le littoral se donne d s lors comme lien du rapport impossible non rapport valant comme r el au rapport n cessaire Mais Joyce travaille cette lettre du mot au niveau du retour toujours littoral du rapport sur le non rapport impliquant auquel cas depuis le symbolique un autre r el gr ce un autre lien l objet auquel m ne le d montage des identifications Mais ce retour passe par le lecteur car que le r el soit par lui m me aussi inaccessible quoique diff remment que le symbolique implique de prendre la tangente prendre le lecteur au mot dans les filets homophoniques de l crit Alors le non rapport objectal se pr sente comme modification de lettres dans le mot et ce non rapport en devient lui m me modifiable Par l Joyce contraint le lecteur une identification avec lui laquelle lui est n cessaire en retour
36. e littoral est d abord situer entre intension et extensions comme asph rique cette asph ricit signe le maintien de l interlocution dans la tierce personne et secondairement entre les extensions du fait de l intension Noo K Je souligne ce lien entre les extensions comme constitutif de la conscience en termes d objets d images de langage ou simplement de mots fonction objets images mots quand la construction des extensions partir de l intension est l inconscient C est dire encore que le lien Ics Csce est lui m me littoral En particulier le lien entre deux extensions est donc aussi littoral valant dans ce cas quant au signifi littoralit entre signification et sens entre sens et position subjective entre position subjective et signification signification position subjective sens Pour m moire Lacan d nomme par ailleurs chacune de ces positions littorales interm diaires entre extensions comme interdit de l inceste ind cidabilit et faille 1 Je mentre pas ici dans une explication relative la mise plat du n ud borrom en armillaire selon des sp cifications t tra driques Le t tra dre reliant les cadrans d espace conduisant une m me orientation scalaire du borrom en mis plat est lui m me mis plat en tant que carr modal Cf J Lacan Les non dupes errent s ance du 14 mai 1974 72 L tourdit p 453 3 Conf rences Sainte Ann
37. e sur Le d sir du psychanalyste s ance du lerjuin 1974 inceste ind cidable faille 1 2 Prendre la tangente Parlant de la dualit dans le langage Saussure en souligne aussi sa fa on la littoralit m me s il n en utilise pas la terminologie J y reviendrai plus longuement au paragraphe suivant mais je voudrais souligner d s maintenant que cela revient situer le littoral au fondement m me du symbolique au sein de toute n gation et plus pr cis ment entre discordance et forclusion comme essentielles au symbolique et d s lors le littoral op re comme lien de l objet en tant que forclos avec l identification comme discordantielle discordance forclusion discordance forclusion ce dont se nourrit l existence symbolique elle m me dans son rapport au r el Freud reale Existenz 3 J La forclusion introduit de fait un non rapport quand la discordance l assure n anmoins comme rapport De l l ind cidabilit littorale propre toute n gation comme incluant en elle m me sa positivit rapport X lt non rapport En termes d oralit meurtre et incorporation du P re il n y a de discordance soit donc la positivit de toute position point e comme n gative que depuis la forclusion la n gativit de toute position d nomm e n gativement Ainsi c est barrer l Autre que s autorise la signifiance S A De la m me fa on la fonction ne tient sa raison que du d montag
38. ensionnelle Les apories du n ud borrom en chaque rond n tant nou avec les autres que de fa on fonctionnelle comme on dit en s miologie m dicale et non pas organique en d pendent Elles ne sont qu effets de littoralit ou dit autrement que rapports r versifs entre les termes ou les cat gories que les ronds repr sentent et figurent Le r el du n ud propos duquel Lacan s interrogeait tient cette littoralit au fond ternaire et moins la dualit de ses l ments constitutifs pris deux par deux intension extension R extension I extension S Par exemple dans L tourdit Autres crits p 491 sqq j Cf J Roubaud La fleur inverse Ramsay et R L Le n ud vocal in coll La voix Lysimaque 1989 J Lacan L tourdit loc cit p 492 7 Comme les tenants lieu de la logique temporelle que repr sentent les trois prisonniers de l nigme que transcrit Lacan Le temps logique cf Encore texte tabli Seuil p 47 3 2 a Un a o se joue l incommensurable littoralit du Un au a 8 Cf J M Vappereau N uds Cf R L Polytopie des valeurs entrant en jeu dans les connexions quaternaires 20 J Lacan s minaire R S I s ance du 11 f vrier 1975 texte tabli Ornicar n 4 p 99 Chaque extension n a de rapport une autre qu en repassant par l intension qui est le nouage m me de ces registres entre eux De ce fait l
39. ente de Joyce est elle la m me ou non que celle qui se manifeste dans la part d inconscient ce qui chappe qui intervient dans cette criture sans qu elle soit pour autant automatique puisque cela pose la question de ce qui est machinique dans le syst me de construction consciente du texte L crit joue du machinique langagier sans s y limiter c est le cercle vicieux de Saussure Ce cercle vicieux mon avis il n a de vicieux que son asph ricit m bienne je le rappelle constitue proprement l criture Le m me rapport au littoral comme m bien s en organise Dans le carr modal lacanien je place la d notation de Russell au niveau du possible quand la signification Bedeutung de Frege s inscrit au niveau de l impossible Fa on de relire On denoting 1905 et le chapitre de 1903 des Principes de la math matique autrement que ne le fait Claude Imbert qui traduit Bedeutung par d notation cf G Frege crits logiques et philosophiques trad fse Seuil p 15 16 5 J Lacan r f rence r p t e Cic ron Autres crits p 483 Les psychoses Seuil p 207 15 auteur texte Witz objet lecteur criture style passage de l objet l identification comme sp cifique de la destruction de l objet Zote et donc de l impossible La transformation de l objet d int r t ou de d sir r el en objet de jouissance symbolique n cessite
40. entiel lui plus videmment situ comme imaginaire Or l intension signifiante consiste pr cis ment en cette d rivation qui ne permet pas de tenir le signifiant pour cernable ou pointable quand il n y a de signifiant que sous des rapports uniquement en fonction pris dans la parole et produit par elle uniquement dans l exercice de la parole Et la lettre y contrevient en fixant et l id e comme on dit et la forme en arr tant le processus d Entstellung propre au signifiant et d finitoire de sa fonction Elle en est l instance et l interpr tation l interpr tation fixe la signification mais aussi les autres effets de signifi le sens et la position subjective J Lacan Proposition du 9 octobre 1967 sur la psychanalyse de l cole Autres crits p 250 Cf S Hajlblum R Lew F Nathan Murat Le savoir textuel ler colloque fran ais de Convergencia Paris janvier 2002 B Russell acquaintance in Probl mes de philosophie trad fse Payot o cette accointance est traduite par connaissance directe Enstasis obstacle d o l instance de la lettre J Lacan crits pp 493 528 Par opposition l intension cf R Carnap Meaning and Necessity The University of Chicago Press trad fse Signification et n cessit Gallimard 5 S Freud Repr sentanz G W X L inconscient Le refoulement Soit la d rivation le d calage cf R L L e
41. hilo en terminale au lyc e le corrige physiquement et arrache les posters appos s au mur de sa chambre Associations il avait un condisciple qui s appelait Keller soit cave en allemand et il adjoint Keller aux nonc s du prof ce qui revient faire tomber les nonc s en question dans la cave c est l interpr tation de l analysant lui m me Le prof s appelait Schmeiler soit le renard qui vit aux d pens d autrui c est la propre position de l analysant dont il tend sortir et son patronyme n est pas sans rappeler celui du prof De plus comme dit le proverbe fran ais non sans lien avec la tierce personne et la situation analytique tout rieur vit aux d pens de celui qui l coute Soit ma fa on impossible aux d pens 2 3 _ o transformation de l impossible 1 2 en aux d pens de 1 3 par le rire Le m me jour affaire d audition de ma part un autre analysant rapproche le perroquet en fran ais un porte manteaux qu il doit fabriquer moins de son psittacisme que du lien d un double langage avec une double image Pour lui c est r p ter les choses en s ance ou les informations Sachvorstellungen sans avoir la pleine autorit sur ce qui est colport autrement dit sans en avoir la ma trise Puisque j y vais de morceaux de psychanalyse je continue Un patient d lirant le lendemain des deux pr c dents rappelle son fonds de d lir
42. id e qui n est en rien elle non plus quelque chose de cernable ou pointable la vis e d organisation du monde plus exactement des extensions depuis l intension signifiante que constitue le rapport d change qu est la parole Comme les signifiants il n y a donc des id es que sous des rapports Et la linguistique n en fait tat que de fa on parse point par point Qu est ce qu est plus exactement une id e Frege aurait soutenu en faire une pens e Gedanke que c est une proposition Et les propositions sont discontinues quand l existence est continue en souligner la modalisation fonctionnelle Je crois alors comprendre que ce que Saussure appelle sens est la Bedeutung signification de Frege et que son id e est plus s rement le sens de Frege soit les diff rentes fa ons subjectives dont merge une fa on princeps pour tel sujet d aborder la signification comme relation l objet voire plus exactement objet elle m me en tant que parcours de valeurs de la fonction en jeu Plus largement l id e est le rapport subjectif intensionnel toute extension et pas uniquement l obejt mais aussi l image et au langage Le principe d une grammaire qui tienne est qu elle assoie conjointement structure de l id e et structure du signe Cependant Saussure oppose moins fait mental de l id e et fait physique du son que la figure vocale comme telle les o
43. ihil D faire les n uds f miniques et dyadiques Plut t les laisser couler de source Twinjim Joyce le dual c est Joyce le littoral Shaun et Shem 83 Cf R L La ressource en hommage Fran ois Baudry 26
44. localement et globalement de front dans les diff rences locales en ce qu elles fondent m biennement l identification globale Ainsi les l ments pars d finissent ils des points de vue sur le sens quand rassembl s ils font sens hors point de vue Rassembl s signifie ici structur s plus que r unis fonctionnels plus que juxtapos s donc fonctionnant comme un ensemble par le fait de la parole hors point de vue signification de la parole position subjective image sens points de vue L image sinon la pr sentation pointe la position du sujet moi id al quand le sens fait sujet id al du moi comme la signification fait objet Chez Joyce je continue de suivre l analyse d O Connor mouvement local et mouvement d ensemble vont de pair m me si l occasion ils peuvent disperser le sujet en ne cadrant plus avec la vis e de la phrase ou du paragraphe qu ils soutiennent n anmoins La voie pour parvenir au cadre de la phrase peut tre complexe et non directe Par exemple le local peut suivre une voie trompeuse qui loigne en apparence du cadre afin d y revenir d autant plus s rement ou l inverse le global Ce que l criture de Joyce fait savoir et fait savoir passe par ce cadre que note Lacan constitu du non su en ce qu il s tablit sur une cha ne de lettres si contraignante qu elle implique de n en pas rater une Ici le savoir textuel domin
45. n r el a priori inaccessible ou dangereux et ensuite banalis sans pour autant que le sujet s y assume identificatoirement Joyce c est l identification pouss e l extr me des non termes l encontre de toute individualit des termes n en d plaise Lacan qui peut tre n avait pourtant pas tort en consid rant que Joyce s identifiait l individual 3 Pousser la m taphore 7 J Lacan Of structure as inmixing of an Otherness prerequisite to any subject whatever in The structuralist controversy The Johns Hopkins University Press Loc cit p 70 Op cit p 79 Jo l Biard La th orie du signe au XIVe si cle Vrin 12 En relisant le Raymond Roussel de Michel Foucault il m tait apparu que ce que Foucault pointait comme circulaire tait m bien Aujourd hui j insisterais plut t sur la raison littorale de cette organisation m bienne du discours C est pourquoi ce que Franck O Connor appelle m taphore cork Cork la mati re et la ville propos du Portrait de l artiste en jeune homme comme toutes les quivoques du texte joycien est du m me ordre de recouvrement d une boucle du huit int rieur par l autre Le proc d de Joyce est cependant plus pouss que celui de Roussel non seulement dans le passage d un mot l autre mais dans l infiltration d un mot par d autres La question de Lacan tait je le dis ma fa on de savoir si l
46. n il s agit de se d sensabler les esgourdes de laisser tomber sa gourderie et de se laisser aller la duperie plus que duplice des mots Ainsi H C E est il aussi Earwicker m cheur d oreille viter l otite et pourquoi pas yoyo et Perse O Reilly ici entendre en fran ais perce oreille Probablement que dessus dessous c t de lire voire au travers wick c est d entendre qu il s agit Ce qui se dit dans ce qui s entend au travers de ce qui se lit dans ce qui s crit r nove l nonciation Rien n est pur et comme le traducteur de Smullyan oppose les purs et les pires la puret de l enfance puerity va de pair avec la pourriture l empuantir Les figures de Finnigans Wake sont des personnages sur la sc ne mais la sc ne du monde se restreint sa mise en sc ne son d cor s orner sornette est le propre de l extension mais aussi celui de la production subjective pour Lacan se parere se conjoint se parare et son montage extensionnel Et le d cor est celui du pub le public le commun est ici avec le ch ur Dans une circulation asph rique x 5 Ne pas le lire ou lire ne pas 5 1 Rh torique ne pas lire Joyce le traduit on Je reprends cette question Avec Finnigans Wake n y a t il que traduction et non pas lecture Au del de l cole on lit inconsciemment Saussure le souligne impossible avec Joyce ou bien la lecture s
47. ndes sonores ce qu elle est comme signe s miologie Aussi le champ n est il pas le chant m me s ils ont en commun une partie vocale Ce n est en fait qu une question de point de vue celui du son ou celui de la forme sens la n gation que met en place le syst me d opposition phon matique constitutif d une langue fait suite la contraction des oppos s C est l pour moi le discordantiel que j ai d j voqu dans le passage des objets diff renci s la position subjective dans l identification Saussure revient quoi qu il en soit la signification comme valeur Qu est ce qui vaut dans le langage Et pour ce qui nous importe ici comment mat riellement cela vaut il chez Joyce Autrement dit dans mes termes qu est ce qui assoit tel r el Joyce ne joue pas que des phon mes il joue aussi de l criture de ceux ci d une langue l autre Reeve pour rive cela conduit au r ve Est ce un r cif reef das Riff Qu y a t il river Aussi il ne transpose pas uniquement par m taphore ou par m tonymie mais bord bord littoralement en emm lant plaisir le fil du bord entanglement embrouillamini La topologie en d finit la pr sentation nouilles disjointes ou spaghetti en continu De toute fa on a ne marche pas la baguette 4 R L Le hors point de vue para tre 35 S minaire R S L texte tabli Ornicar n 5 p 46 J y revien
48. ntaxe et le style s organise la fa on de en prise de distance avec des pi ces litt raires bien connues et quotidiennes Peut tre que Joyce nous est moins familier puisque son quotidien s est loign de nous Le pastiche s efface Mais en se lib rant de la contrainte commune qu exerce une langue sur une poque et vice versa ici l anglais dublinois Joyce s en fournit d autres Je pense de m me Georges Perec et d abord La vie mode d emploi et l Oulipo apr s Raymond Roussel dont il n est pas s r que Comment j ai crit certains de mes livres ne soit pas lui m me mystifiant Le Joycien devient alors langue en lui m me Toute la psychologie et souvent tr s assur e du roman vient de l Je le dis en termes de logique tierce la tentative de rendre accessible le non rapport pr lude tout crit et se donne comme vis e de cette pratique de cette rekhn Le litt ral n est pas lisible mais le littoral rend possible la lecture Mais si dans l exercice de l criture l on en vient suppl er au rapport sexuel en tant qu il n est pas par l amour cela ne s obtient que par un changement de dimension au sens d un changement de registre En effet ce qu on pouvait s attendre atteindre dans le registre de l criture elle m me passe en son contenu au niveau imaginaire de l histoire du contenu et non plus de ce qu on appelle l tort la forme par
49. ombre restreint selon des axes pas trop compliqu s Pour Saussure diff rences de signes et diff rences de significations 1 n existent les unes absolument que par les autres dans les deux sens et sont donc ins parables et solidaires mais 2 n arrivent jamais se correspondre directement D o l on peut imm diatement conclure que tout et dans les deux domaines non s parables d ailleurs est N GATIF dans la langue repose sur une opposition compliqu e mais uniquement sur une opposition sans intervention n cessaire d aucune esp ce de donn e positive Le type d opposition que met en place Saussure avec ce principe de n gativit qui souligne t il est la m me chose qu on consid re des signes ou des significations puisqu ils sont d une certaine fa on indissociables de ce point de vue est complexe Joyce met en uvre cette complexit de la n gation que je dis littorale et qui revient dire ne pas sous couvert de ne pas exactement dire ce qui pourrait tre attendu La structure est ent rin e par le d montage de la structure Le praticable appareille la fonction pour la faire op rer dans des cadres y compris quand ces cadres sont d molis ce qui met en correspondance pulsion de mort et interpr tations La n gativit de l criture de Joyce fait ainsi place l interpr tation y compris et d abord inconsciente comme d construction Ce qui vaut pour le synonyme les
50. personne dans le trait d esprit der Witz Commen ons par Freud Lacan s en expliquera d autant mieux Freud fonde la structure de la tierce personne comme articulation extensionnelle de la parole d passant donc le dualisme de l interlocution dans l obsc nit die Zote Un lien de d sir amoureux ou hostile d une premi re personne avec une seconde l objet de ce d sir rapport dont la r alisation est rendue impossible par la pr sence d un tiers et qui en devient donc un non rapport objectal est transform en rapport avec ce tiers par voie d identification avec lui rendue possible et m me n cessaire par la mise en mots le mot le trait d esprit du non rapport selon la fois un d calage se supportant de l homophonie et une d rivation de la seconde la tierce personne L assentiment de celle ci au passage du non rapport au rapport devenu n cessaire au soutien du d sir de la premi re personne est rendu explicite par le rire de la troisi me L objet tait d s lors de peu d importance la question tourne plut t autour de la position de la premi re personne dont il s agit d asseoir le d sir d faut de la jouissance dans la transformation du non muet que v hicule la pr sence du tiers en un oui manifeste que souligne son rire Le tiers assure le fondement et la persistance du d sir de la premi re personne en y souscrivant en se positionnant l unisson de celle ci vis vis de
51. pour modifier sa propre position subjective Il va de soi que le proc d est projectif Ainsi Finnigan s Wake est dans le droit fil d Ulysse Un sens induit se d termine de ce jeu sur la lettre dont se soutient neuf le sujet En op rant sur elle m me la lettre se situant dans le mot comme obstacle sa propre fonction produit depuis cet obstacle m me la lev e de ce qui la constitue comme coup d arr t la signifiance en tant qu elle devient signifiant elle m me Ce qui tait forclusif devient d s lors nonciatif et discordantiel et la disjonction conduit la jonction Ainsi l criture chappe t elle au machinisme par quoi certains jugent de la position psychotique 1 Lacan Saussure et le littoral 1 1 La lettre le signifiant et l objet Qu est ce que le savoir textuel Je dirai aujourd hui que c est l accointance du sujet avec la lettre un savoir r el et non seulement dans le r el S savoir r el a savoir textuel savoir symbolique S2 savoir imaginaire sujet savoir inconscient savoir r f rentiel ce savoir r el a la consistance de la lettre en ce que pour impliquer une signification elle fait obstacle au signifiant ou du moins sa d rivation dont d pendent pourtant la fois l extensivit et l extensionalit de celui ci elle en arr te la fluence et cette scansion pointe une signification Le savoir r el n en est pas pour autant le savoir r f r
52. r retour du 24 sexe dans l crit s organise comme fonction P re signifiance fabriquant le signifiant et il s agit d chapper des imp ratifs restrictifs en termes de densification de l intension au profit d une extensivit expansive malheureusement de peu d int r t ou qui n est a contrario qu int r t i e plus value L int r t de l crit est qu on s en serve pour aimer Et une fois de plus cela s appuie sur sa raison narcissique pour s adresser l objet autrement dit fait passer de la Verliebtheit l namoration lamour de l objet Rien que a dans l crit mais comme on dit c est beaucoup Au fond Joyce laisse tomber le substantif et donc le forclusif le pas le point la goutte la mie le jamais au profit du discordantiel le ne est toujours expl tif surnum raire pr sence d un plus de jouir Lustgewinn toujours plaque tournante de la langue n ud ferroviaire Knotenpunkt et point n ud point ne tel que le ne poind l ind cidable au sein duquel coupe toute d cision de signification 5 2 La littoralit chez Joyce En d cidant de me contenter de travailler pour ce symposium les fragments de Finnegans Wake traduits par un cartel dont Joyce lui m me tait plus un je choisis la facilit comme pour la pierre de Rosette la traduction s il doit y en avoir une s tablit sur trois textes le texte anglais de Joyce qui n
53. rialiser des passages littoraux donc fictifs en leur tangibilit qui ne sont que transcription d un registre r el symbolique ou imaginaire en un autre transcription uniquement tablie sur leur homog n it qui justifie pr cis ment la sch matisation borrom enne dont ne s crit pourtant commun ment que la fronti re littorale alors qu elle ne peut prendre par d finition de caract re concret De la m me mani re que le dessin du n ud pr sente l inconv nient de faire ressortir objectivement des liens en eux m mes invisibles la lettre caract re marque la littoralit La nodalit borrom enne elle m me est l indication d une telle littoralit dialectisant si je puis dire trois termes et non plus deux l objet et le tiers le littoral entre non rapport et rapport op re ici entre les trois registres pris deux par deux Comme la barri re de contact est le concept freudien sp cifiant le littoral il vaut mieux l entendre aussi de fa on ternaire non plus en termes de connexions binaires mais comme connexions ternaires Cette nodalit que Lacan d signe du Nom du P re ou de la r alit psychique de Freud est l intension fonctionnelle dont s organisent ensemble les trois registres du r el du symbolique et de l imaginaire qui valent chacun pour un mode extensionnel c est dire saisissable et par exemple figur e comme corde de la nodalit insaisissable en elle m me int
54. rimitifs et les commentaires de Beuveuiste et Milner Je ne d veloppe pas non plus l int r t de cette discussion amp J Lacan s minaire Encore texte tabli Seuil p 64 Traduction de Finnigans Wake en fran ais Gallimard J Derrida Ulysse gramophone Deux mots pour Joyce Galil e 20 Ainsi pour moi he war c est l o c tait l dois je advenir pulsion de mort l appui Warum Krieg Y a t il une guerre des mots un grand chambardement La guerre des mots existe les id ologies y recourent Faut il repenser l Internet cet autre r seau Faut il imaginer que le www des sites est le sigle de Was will das Weib Le d sir f minin ne serait il qu un site comme je parle de site signifiant S produit par une repr sentance qui est jouissance phallique JA s gt 9 gt g b Qv est ce qu un mot Comment porte t il les diff rentes valeurs qui le font support de la grammaire Pour moi je l ai dit la grammaire est d abord rh me et th me Comment se mat rialise un mot Ne s agit il que de constitution du mot par ses lettres Assur ment la lettre y joue un r le essentiel m me si non exclusif Changer une lettre en soustraire en ajouter change le mot l infl chit le modifie le d tourne de sa fonction cela signifie le d tourne de la fonction laquelle il renvoie le rend autre le radicalise Autre Le change de lettres d tourne le mot d
55. u signifiant attendu et induit une signifiance nouvelle Je ne chercherai pas comprendre la confection du texte joycien de ses romans par Joyce Je me contenterai de parler ici de ce qu il en est de lire si faire se peut Qu est ce qu implique lire Joyce D chiffrer Lettre lettre mot mot phrase phrase Je ne m imagine pas qu un texte quelconque quand je le lis n importe quel texte pas n cessairement de Joyce influe sur moi par voie d images de pens es i e de propositions Frege Gedanken de repr sentations J admets ici le terme d id es car il conserve son flou aussi associations car je ne saurais dire a priori comment on ou je associe Vais je prendre ma lecture mes achoppements au mythe de l introspection ici l introspection du lecteur lisant l impossible lire le donn ne pas lire pour lire ou peut tre s impr gner du texte ou le faire glisser sur soi ou glisser dessus ou grincer des dents jamais dedans peut tre Lire Finnigans Wake c est s impliquer nager dans le texte et aborder le rivage qu on choisit parmi tous ceux que propose le texte Il n y a pas de lecture commune avec Joyce encore moins qu ailleurs Le langage du r ve dont parle Michel Butor dans son introduction aux fragments adapt s et non traduits par Andr du Bouchet n a pas sa place ici mon avis on ne se trouve pas dans le processus primaire La
56. ussi dans la syntaxe et l organisation des phrases Look at the shirt of him Look at the dirt of it en plus du doublage des mots steeping and stuping my wrists are wrusty Le chiasme domine la rive droite Reeve Drughad est sinistre et sinistr e quand la gauche Reeve Gootch est dans le droit chemin Le d doublement b gaie his doubling stutter double d tente du discours et double entente double fa on d entendre Dublin Ici la dualit sexuelle est pr sente Nora et James Eve et Adam Le palindrome op re m me r duit peu de chose Who yelled lep to her pail he dug good delvan and duvlin Une torsion joue ici du twist Tvisttown Op cit 3 Op cit 81 Op cit Je voudrais ici noter une concordance qui n a d inattendu que ce qui n a pas t ant rieurement reconnu comme travail commun Yves Lugrin et moi changeons en cartel depuis plusieurs ann es en pleine amiti et globalement en accord malgr nos styles diff rents En lisant la traduction de Ph Lavergne 1982 je tombe sur cette expression criverain des deux rives dont Yves avait intitul peu de choses pr s un de ses textes sur J Gracq et V Woolf Je t l phone Yves pour lui demander confirmation de sa lecture de la traduction de Finnegans Wake dont il ne faisait pas mention dans son texte et quelle ne fut pas notre commune surprise que ce ne f t pas le cas Yves tait arriv de lui m me cette expression
57. xp rience du d calage intervention au IInd Congr s de Convergencia Rio de Janeiro mai 2004 2 signification sens position subjective y compris quand c est pour revenir l intension pour en r assurer la fonctionalit intension extension R extension S extension I L interpr tation pr cise et choisit segmente s gr ge mais r unit aussi collige sp cifie si elle est uniquement fixative selon moi elle psychotise pour ne pas tre fixiste elle se d termine en tant que retour sur l intension ou selon une dialectique avec l intension qui n ignore pas celle ci et donc ne fixe rien L extension est alors en position littorale avec l intension sans fronti re mat rialis e entre elles f Le littoral permet donc de passer outre l obstacle il est lui m me passage sautant l enstasis li elle cependant pour constituer une barri re de contact Joyce joue dans l criture de cette barri re de contact Il ouvre par la lettre ce que la lettre referme du signifiant Chez lui la lettre permet de retrouver le signifiant dans l crit malgr et gr ce l criture Comme louverture ne tient qu la fermeture il faut bien en passer par la lettre pour ouvrir au signifiant Cette notion de littoral que Lacan met en uvre pour sp cifier la lettre je vais la refonder dans la structure de la parole que Freud indique comme alternative l interlocution en termes de tierce
58. yse et d Analyse freudienne 58 Voir le s minaire que je m ne cette ann e l H pital Esquirol 2004 2005 et que je poursuivrai l an prochain sur d cision ind cision 5 Comme Freud dans l Entwurf consid re que ce qui vaut pour un neurone vaut pour tout le syst me nerveux je le rappelle Jean Paris ne dit rien d autre Joyce par lui m me Seuil p 22 19 cartel passeur rapporteur L analyste Teone cartel jury passant OR repr sentant analysant Les dites m taphores de Joyce par exemple l opposition David Parnell valant l opposition chaud froid ou bien mal ne sont en fait que des choix de langage Comme Freud le dit de l opposition Lust Unlust valant bon mauvais et de l sujet monde c est savoir dans quel langage ou dans quelle langue ici pulsionnel celui de l oralit op re la dualit du langage et du monde telle qu elle s int gre au langage lui m me Ce n est pourtant pas m taphore Le choix du langage comme choix de pr dication rend compte de la structure ici comme commun ment tablie sur des relations pour l essentiel dualistes Mais dans Finnigans Wake Joyce complique cette affaire de pr dicats en trafiquant le vocabulaire anglais afin d chapper cette pseudo question de la m taphore et donc ce pour quoi elle vaut soit initialement rendre compte de la structure Pour lui il s agit du montage m me de la structure De fa on extensionnell
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