Home

L`entourage

Contents

1. Bref tous les ingr dients du self made man mais dans un circuit ill gal que les adolescents et les jeunes adultes des banlieues investissent faute de place et de reconnaissance dans le circuit normal L ENTOURAGE SOCIAL QUE RECOUVRE CE TERME AUJOURD HUI Bouhnik 1996 252 montre que ces trajectoires de vie sont loin d tre uniformes m me si elles ont pour base com mune une vuln rabilit collective et la consommation revente de produits psychotropes comme matrice orga nisatrice des relations La vie illicite devient structurante voire quilibrante puisqu elle permet de d passer les crises existentielles familiales scolaires professionnelles qui ont jalonn leur parcours de vie Elle permet d chapper la d saffiliation pour autant qu ils chappent la d pendance qui alors les fait rejoindre le camp des cam s incapables leurs yeux de ma triser les comp tences sociales et pro fessionnelle qu ils doivent assumer assurer les ressources se prot ger de la r pression ne pas se faire arnaquer entre tenir son r seau etc Cette cr ation de syst mes collectifs fussent ils ill gaux correspond ce que Castel souligne tre la r ponse la d saffiliation sociale L inscription ou la r inscription des individus au sein de syst mes d organi sation collective est la r ponse aux risques de dissociation sociale que porte la modernit 2003 p 40 Dans un tout autre regi
2. la porte de la prison dirigent des personnes vers le Chalet pour qu elles y trouvent des informations et du r confort Depuis une ann e maintenant nous avons ajout une corde notre arc et d velopp le Relais Enfants Parents g r uniquement par les professionnelles de l association ducatrices sociales et psychologue Au cours de nos ren contres avec les familles nous avons per u la grande diffi cult de garder un lien entre enfants et parents Comment rester parent malgr la d tention Ob ir et se soumettre des r gles tous les jours puis pendant une heure prendre un r le tout diff rent tre celui ou celle qui cadre qui est responsable qui donne quel d fi Aujourd hui nous proposons un accompagnement ces familles sous diff rentes formes D une part nous offrons un accompagnement individualis lors de situations conf lictuelles lorsque les deux parents sont d tenus ou encore lorsque le parent h bergent ne peut ou ne veut pas venir au parloir Nous proposons alors de m diatiser la rencontre de pr parer l enfant aux visites et surtout de m nager un espace privil gi ce dernier D autre part nous avons constat quel point les visites en famille la prison sont charg es motionnellement Elles sont aussi par ailleurs loign es de la r alit quotidienne Comment passer une heure assis une table en face face avec quelques jouets et mille probl mes
3. rience de l association Carrefour Prison Notre id e de d part qui reste d actualit est de prendre le contre pied du syst me dans lequel sont emmen es les familles peu de choix presque aucune marge de man uvre des forts sentiments d impuissance Nous avons labor un lieu o les comp tences des familles sont plac es au centre de nos pr occupations le fil rouge de nos interventions tant de donner ou de redonner chaque personne au maximum la capacit d tre acteur de ce qui lui arrive Ce Chalet gr ce au travail engag et intens ment res pectueux des accueillants b n voles est devenu un lieu d coute d accueil et d information privil gi d s janvier 2004 Accueillir chacun l o il est en respectant les vagues de col re comme les d ferlantes d amour couter en faisant la part des choses entre nos r sonances et la r alit de nos usagers et finalement informer chacun sur ses droits sur les options possibles bref une lanterne dans le labyrinthe du milieu carc ral tel est notre ambitieux projet Dans le cadre du d veloppement du soutien aux familles et gr ce la participation active de l ensemble des tablisse ments de d tention de Suisse romande nous avons publi un Guide pour les familles de d tenus Il s agit d un Guide pratique mais qui a pour objectif de clarifier au maximum le syst me pour ces familles Ce Guide permet de donner des informations pratiques que pe
4. Dans un deuxi me temps La sys t mique constructioniste a ajout que l intervenant ne per oit l his toire de l autre qu au travers de ses p o dans 1 dom aine des d pendances les th rapies forc es devenaient fr quentes propres filtres Ce qui se passe dans le regard que le professionnel porte sur une situation c est ce qui prend du sens pour lui c est dire ce qui fait cho dans sa propre construc tion du monde C est ce qu Elka m a nomm les r sonances L inter venant a alors t con u comme membre d un nouveau syst me le syst me d intervention comprenant l usager peut tre son entourage et l interve nant lui m me Le travail sur les r sonances ou sur le sys t me de repr sentation sociale devenait l axe central Un troisi me mouvement me semble tre de donner l in tervenant un r le diff rent celui de permettre l change d exp rience de vision de solidarit entre personnes confront es une difficult ce sont alors les groupes multifamilles ou les groupes de personnes d pendantes Quelques exp riences existent dans ce sens mais il me semble que cet axe a principalement t laiss aux groupes de soutien tels les AA ou les NA Quoi qu il en soit la pr occupation de permettre chacun intervenant usager et entourage de trouver et garder sa place l gitime reste centrale m me si les modalit s varient 4 L AIDE CONTRAINTE C est l sans doute un aspect o
5. d autres pratiques tabagiques en plein essor cannabis ou chicha par exemple Cependant il pourrait prendre une autre dimension En effet dans une recherche r cente sur les futures tendances des consommations de substances psychoactives des adolescents am ricains la NIDA annonce le retour de l usage du tabac usage oral chez les teenagers nord am ricains alors que dans le m me temps se stabilise la consommation de cigarettes et se renforce la perception des risques li es au tabac fum Johnston L 2010 Par ailleurs d autres enqu tes font tat de l usage du tabac non fum parmi les jeunes en parti culier dans les milieux sportifs C est le cas aux Etats Unis ou au Canada o les produits base de nicotine le snuff sont consomm s dans des sports professionnels tel que le hockey sur glace la lutte ou le base ball Severson 2005 Mais c est aussi le cas et ce depuis le d but des ann es 1990 en Europe o des enqu tes portant sur les consom mations de substances psychoactives des jeunes sportifs de l arc alpin constatent plusieurs reprises et des postes d observation divers l mergence de cette pratique taba gique tabac chiquer snuff ou snus dans les sports de glisse ski saut ski hockey sur glace etc laquelle aurait tendance se diffuser au sein des populations adolescentes des stations de ski Mathern et al 2005 Renaudie et al 2008 On observe donc avant m me l autorisation
6. et son absence la d saffiliation la reconnaissance de soi est la prise en compte positive de l individu par les autres et la confiance est un tat relationnel favorisant le d veloppement de soi et dont l absence cr e la vuln rabilit et l ins curit Pour ces trois aspects le r le et l existence de l entourage en est le coeur L IDENTIT ET LE SENTIMENT D APPARTENANCE De quoi parle t on au juste quand on mentionne l iden tit personnelle d un acteur social ou celle d un groupe Comme premi re donn e je consid re comme acquise l id e qu il n existe et qu il ne peut exister d identit homo g ne donn e ou acquise par laquelle l individu pourrait une fois pour toutes se d finir Non d s l origine l iden tit est multiple polys mique construite et reconstruite au fur et mesure de l existence L individu se cr e avec et en relation amicale ou non avec d autres tres Les affects les motions le plaisir comme l aversion mais aussi les valeurs les repr sentations qui peu peu m nent l individu grandissant agir et se positionner dans l univers social qui est le sien sont fa onn es par le milieu familial ou son absence par le hasard de sa naissance qui l a fait grandir dans tel ou tel environnement culturel et social En ce qui concerne cette dynamique de formation identi taire individuelle on ne peut faire l conomie de tout l ap port de la psychologie et de la psychanaly
7. ficatives l int rieur de ce courant de pens es dans le champ des d pendances Certes je ne suis pas au front des interventions et mon regard est donc partiel et partial Sans aucun doute les divers professionnels engag s dans l aide aux personnes d pendantes pourraient elles compl ter et discuter de mes propositions Je ne peux que le souhaiter tant la confrontation et la discussion permettent d largir la r flexion Je proposerai cinq remarques 1 LA PRISE EN COMPTE DU CONTEXTE Dire que la toxicod pendance renvoie la rencontre d une personne d un contexte et d un produit reste mes yeux essentiel La syst mique a sans doute apport une mani re de penser et d explorer le contexte Tr s rapidement la syst mique a d velopp une atten tion au contexte familial Le d veloppement des th rapies familiales fer de lance de la syst mique dans le champ des relations humaines a ainsi fortement marqu une appr hension de la r alit la famille est le lieu dans lequel les apprentissages relationnels ont t ancr s elle est le contexte par excellence sur lequel il convient de travailler pour prendre en compte le contexte L entourage a ainsi t regard avec un int r t nouveau Alors que souvent il tait consid r comme responsable des d rives il est devenu un contexte significatif pour donner sens aux comportements de d pendance Cela appelle pourtant deux remarques D une part la noti
8. de m decin soigner La cohabitation en salle d attente en particulier entre le tout venant d une consultation de m decine de premier recours et ces patients atypiques offre parfois un forum d change inattendu et pour ma part je n ai jamais eu d plorer d esclandre au contraire il est parfois des sc nes touchantes des discussions qui n auraient peut tre pas lieu ailleurs C est le contraire d un ghetto et c est un atout pour les patients de tous bords Et il n y a pas ou moins la connotation stigmatisante psychiatrique qui en fait fuir beaucoup d pendants ou non Ces dix derni res ann es la mise en place de structures sp cialis es avec lesquelles nous pouvons uvrer en r seau multidisciplinaire et qui nous relayent pour les situations les plus incontr lables a permis davantage de s r nit Il convient cependant de garder l esprit que le g n raliste prouvera toujours un peu la solitude du cou reur de fond et n offre en outre pas le soutien socio du catif d un centre Les rendez vous ne peuvent avoir lieu fr quence soutenue habituellement maximum quinzaine sur le long terme Le c t light d un cabinet priv attire p riodiquement des patients en rupture d compens s et intol rants au cadre rigoureux et exigent d une institution Il convient de ne pas disqualifier nos coll gues plus sp cia lis s et mieux outill s en se substituant eux mais bien de proposer une coll
9. multiples il en est bien s r de m me pour les groupes Les l ments choisis le seront en fonction du contexte et du partenaire qui ils s adressent Il existe toute une gamme de strat gies identitaires possibles en fonction des mouvances du contexte social du jeu de pouvoir ou de classement pour utiliser une expression ch re Bour dieu Parler en termes de jeux identitaires souligne qu ils ne peuvent exister sans r gles Parmi ces r gles celle qui donne le cadre est la tension entre l identit revendiqu e par le groupe ou l individu et celle impos e par l autre une institution par exemple ou les autres d autres groupes A ce stade il me para t n cessaire de m arr ter sur la notion de groupe qui caract rise l identit collective Dans les sciences sociales le terme de groupe est largement uti lis mais rarement discut Or un article de Brubaker 2004 consacr la critique de ce qu il appelle le groupisme me para t devoir s ins rer dans cette r flexion g n rale sur cette notion En effet cette notion rigide de groupe il est plus prudent de substituer la notion de sentiment d ap partenance un groupe qui traduit mieux la labilit et la variabilit des choix d appartenances C est la notion de switch group d velopp e par Georg Elwert en 1997 qui permet de tenir compte du fait qu une personne est amen e vivre quasi quotidiennement le passage d un groupe un autre et ceci sans c
10. psy il construit patiemment un lien qui volue au fil du temps offre une passerelle vers d autres instances et aussi un contact avec d autres patients T moignage d un praticien r d a m decine de proximit ne conna t pas d exclu sion dans son essence m me bien que les int r ts et les disponibilit s de chaque praticien font que les patients toxicod pendants ne sont pris en charge en dehors des institutions que par peu de m decins g n ra listes F N Depuis plus de vingt ans je re ois en consultation environ 20 25 personnes aux prises avec des probl mes de d pendance aux stup fiants sans compter les consommateurs abusifs d alcool qui quant eux sont davantage r partis entre les confr res du terrain L accompagnement des toxicomanes d pendants de drogues ill gales est grev de leur plus importante mar ginalit en particulier de co morbidit s psychiatriques g n ralement plus s v res et d un ge moindre que les alcooliques D une fa on g n rale on fait une distinc tion entre les premiers qui vivent souvent les affres de la non acquisition des comp tences socio professionnelles de par leur entr e tr s pr coce dans la d pendance et les seconds qui vivent plut t la perte de leurs acquis La prise en charge s en ressent au vu des in galit s de ressources et d tayages Les patients alcoolod pendants faisaient souvent d j partie d une consultation de m decine
11. s de groupe qui n ont aucun rapport l alcool ou d autres substances peuvent galement contribuer renforcer la confiance en soi et la capacit relation nelle en vivant des activit s normales d enfant Dans le travail de groupe avec les enfants les jeux et la p dagogie de la d couverte sont des approches prouv es Les enfants et les jeunes apprennent faire des d cou vertes intenses et des exp riences positives d apprentis sage et ont la possibilit de contribuer et de participer ce succ s De plus les aspects sociaux sont encourag s Mayer 2008 souligne que le travail de groupe avec des enfants ne devrait pas occuper trop de temps afin d viter que tout leur quotidien ne se passe dans les services duca tifs ou th rapeutiques ce qui risque de les pathologiser Au contraire le travail avec les enfants ne devrait tre qu un appui et un soutien temporaires afin que les enfants eux m mes puissent d velopper des perspectives et exp ri menter des alternatives l environnement familial En outre il est recommand de soutenir les enfants de parents d pendants par une prise en charge individuelle aidant la ma trise de la vie quotidienne ou une psychoth rapie Les groupes d entraide tels que Alateen sont recom mand s d s l ge de 16 ans environ Klein 2003 souligne l importance de prendre en compte lors de la conception d un programme d intervention le niveau de d veloppe ment des enfants
12. L objectif de cette organisation a t d agir pour les int r ts des enfants affect s par l alcoolisme ou d autres types d ad diction dans leur famille NACOA tablie depuis lors aussi au Royaume Uni et en Allemagne se donne pour mission de sensibiliser le public de fournir des informations pour les enfants de parents souffrant d addiction et d aborder la d pendance comme une maladie du syst me familial En Europe le R seau europ en des enfants affect s par un environnement risque au sein de la famille ENCARE European Network for Children Affected by Risky Environ ments within the Family a t fond en 2002 dans le but de th matiser la probl matique des enfants vivant dans des familles ayant une addiction promouvoir la recherche sur le sujet et de construire un r seau d experts Aujourd hui des institutions de 23 pays europ ens sont repr sen t es dans ENCARE et des r seaux r gionaux existent aux niveaux nationaux Avec la prise de conscience du monde professionnel ainsi que la constitution de nouveaux r seaux les offres th ra peutiques de prise en charge des enfants concern s ont galement augment Ces derni res ann es de nombreux projets ont t lanc s dans lesquels des offres de soutien aux enfants ont t d velopp es sur diff rents niveaux ETAT DU PROBL ME Une enfance dans la peur et le silence Dans les familles avec des parents alcooliques l alcool est l l ment
13. PROBL ME D ADDICTION BEAUCOUP D ADULTES POUR QUELLES ACTIONS Rep rer les situations de fragilit mission impossible Parce que de nombreux parents ayant des probl mes d al cool n ont pas de contact avec les milieux sp cialis s de la prise en charge il est n cessaire que des offres puissent tre propos es aux enfants dont les parents ne b n ficient pas d un accompagnement ou d un traitement sp cifique Il est donc primordial si l on veut mettre en place des strat gies de prise en charge pr coce pour ces enfants de colla borer avec les structures et acteurs professionnels pr sents dans leur cadre de vie Ces sont prioritairement les profes sionnels de la sant et du social qui sont potentiellement en contact direct avec des enfants vivant un certain mal tre psychologique ou social comme les p diatres les psycho logues les ducatrices et ducateurs les tutrices et tuteurs entre autres qui devraient tre form s l valuation de la situation v cue par des enfants de parents d pendants afin qu ils puissent proposer leurs parents des offres d aide ad quates pour leurs enfants La t che est d licate Quels sympt mes sp cifiques peuvent mettre en alerte ces pro fessionnels Les troubles dont souffrent ces enfants ne sont pas forc ment r v lateurs d un probl me d alcool ou d autres consommations de la part d un parent Com ment th matiser le constat de mal tre de l enfant avec ses parents
14. approches cherchant aider les personnes en souffrance Courriel oamiguet bluewin ch GREAT Cours Automne 2010 Le secret professionnel enjeux thiques et juridiques Date Vendredi 17 septembre 2010 Quelle insertion pour les personnes d pendantes Date Jeudi 30 septembre 2010 Case management dans le champ des addictions Dates Jeudi 7 et vendredi 8 octobre 2010 Troubles de l attention et de l hyperactivit et addictions Dates Mercredi et jeudi 13 et 14 octobre 2010 Usage des crans un risque de cyberaddiction Date Jeudi 11 novembre 2010 Les neurosciences et leurs implications dans le champ des addictions Date Vendredi 26 novembre 2010 Parentalit grossesse et accueil de l enfant pour les parents d pendants Dates Lundi 13 et mardi 14 d cembre 2010 Plus d informations et inscriptions sur www grea ch LA PERSONNE D PENDANTE LA CONSULTATION DU M DECIN DE PREMIER RECOURS Dr Roland Sthioul m decin g n raliste Clarens Le m decin g n raliste ou m decin de famille travaille avec les proches Mais lorsque la personne qui vient en consultation est d pendante des drogues ill gales les liens avec la famille sont souvent rompus De fait c est le m decin de famille qui devient un pilier important de entourage des personnes d pendantes aux c t s d autres professionnels du r seau il occupe d ailleurs une place particuli re moins stigmatisant qu un
15. avant et apr s les visites et nous offrons un soutien psycholo gique aux proches des personnes en d tention 10 rue de la Madeleine 1204 Gen ve 41 22 310 55 51 www carrefour prison ch b Economique souvent le salaire principal l gal ou non est derri re les barreaux ce qui engendre un risque impor tant de pr carisation Il faut parfois reprendre un emploi r organiser la garde des enfants c Psychologique par les intenses conflits de loyaut s les secrets le stress qui vont amener toute une s rie de symp t mes anxieux et d pressifs notamment Souvent les familles s isolent La honte la difficult de trouver les mots la peur du jugement des voisins des amis des coll gues emp chent le contact La r alit de la d tention si indi geste est parfois simplement effac e gomm e Les visites au parloir de la prison sont alors le moment de la r alit froide et vidente de la rup ture du manque de la perte On peut apparenter le v cu des familles un deuil deuil de l enfant dont on r ve deuil de la vie de famille unie deuil de l innocence personne ne veut jamais faire partie de ce groupe famille de d tenus La famille peut tre une source de soutien et de lien comme elle peut tre le lieu principal de rupture et d abandon J ai rencontr des situations dans lesquelles les couples se sont solidifi s par l preuve de la d tention mais beaucoup d autres o le lien s est petit
16. comportementales ou psychanalytiques A mes yeux cette dispute est plus celle des puristes que des praticiens Et j ai toujours t merveill de voir avec quelle facilit beau coup d intervenants conjuguaient ces approches comme compl mentaires Morin disait que tous les mod les sont concurrents et compl mentaires en m me temps Je pense utile de rappeler les recherches de M J N Des pland qui affirme qu il n y a pas un mod le plus performant qu un autre Ce qui est d terminant dans le succ s des trai tements c est la qualit de l alliance tablie la coh rence avec le mod le qui nous inspire et la consistance de l in tervenant On peut donc dire que tout mod le qui revendiquerait une h g monie dans un champ d intervention ne serait que pr tentieux Mais l invitation tre au clair avec son mod le L APPROCHE SYST MIQUE DES D PENDANCES EST ELLE ENCORE D ACTUALIT de r f rence prioritaire demeure de m me que la n cessit de s autoriser b n ficier des apports d autres approches 3 CO CONSTRUI IRE OUI MAIS AVEC QUI L id e que l intervention est un processus qui associe l usager et le professionnel est devenue banale Je per ois une volution en trois temps au moins Tout d abord l intervenant tait un expert ext rieur la probl matique de la personne d pendante Il avait une pr occupation strat gique pour savoir comment faire changer le syst me dans lequel il intervenait
17. d terminant dans la vie familiale Le parent d pendant devient le centre de focalisation de la famille et va influencer l atmosph re et l ambiance du foyer Pour les enfants cette situation est per ue comme une p riode de stress chronique L ins curit l instabilit et l impr visi bilit caract risent la vie quotidienne Il n y a pas de nor malit ou de s curit Selon que le parent d pendant est dans une phase de consommation active ou d abstention l enfant sent qu il vit avec un p re ou une m re ayant un comportement tout fait diff rent il est confront deux personnalit s fortement contrast es Il ne sait jamais quelles seront les cons quences de ses actes s il sera puni ou r confort Cette situation d incertitude l emp che d tre acteur de sa vie et le met dans un statut d observa teur afin de pouvoir r agir de mani re appropri e en fonc tion de l humeur du parent d pendant La relation parent enfant en souffre l enfant ressentant un manque d int r t 15 ENTOURAGE DES ENFANTS VIVANT DANS DES FAMILLES AYANT UN PROBL ME D ADDICTION BEAUCOUP D ADULTES POUR QUELLES ACTIONS ou un rejet de la part du parent d pendant M me l atten tion du parent non d pendant est souvent concentr e sur le probl me de l addiction Ainsi l enfant est souvent laiss lui m me avec des devoirs et des responsabilit s qu il n est pas encore capable de g rer Il est galement parfois t moin de confl
18. entoure et B l accompagne jusqu au fauteuil incarc ration d une personne bouleverse la vie de sa famille sur les du Chalet s allume pour indi plan sS social conomique et psychologique puis les larmes silencieuses Qu il est dur de vivre la d ten tion d un fils Six jours sur sept la lumi re au dessus de la porte quer l ouverture de ce point de rep re parfois point de chute Il y a maintenant six ans que ces familles de l ombre viennent d poser dans ce lieu leur col re leur incompr hension leur d sarroi Je vis dans une prison transparente personne ne la voit personne ne la sent mais elle m enferme au quotidien Depuis que mon mari est d tenu je vis au rythme des visites en annon ant au travail que je fais des s ances de physio pour mon genou et en disant aux enfants que Papa est parti en voyage pour son travail mais quel voyage La prison est un des outils de notre soci t pour poser des limites pour punir pour prot ger De mani re souvent peu reconnue l incarc ration d une personne bouleverse la vie de sa famille sur les plans social conomique et psycho logique a Social par la honte qui agit comme par contamination sur les proches qui va petit petit les amener s isoler Carrefour Prison est une association ind pendante but non lucratif et reconnue d utilit publique Nous accompagnons les enfants de d tenus au parloir nous accueillons les familles
19. et le contexte culturel Il est par ailleurs n cessaire de proposer des soutiens sexosp cifiques puisque les filles et les gar ons ont souvent des strat gies diff rentes pour faire face la d pendance En plus du travail avec des groupes d enfants les approches centr es sur la famille dans lesquelles participent dans le cas id al tous les membres de la famille sont souvent aussi conseill es Kumpfer 1999 Klein 2003 Il a t d montr que les approches familiales am liorent la communication et modifient la dynamique au sein de la famille Toutefois cela pr suppose que les parents aient conscience du pro bl me et acceptent donc d y participer DES ACTIONS ET DES PISTES DE SOLUTIONS Une porte d entr e privil gier Un des grands d fis est l identification et la prise de contact avec des enfants en situation de vuln rabilit vivant avec des parents d pendants Dans la plupart des cas et en D PENDANCES JUIN N 40 particulier lorsque les enfants sont en bas ge on peut les atteindre presque uniquement via leurs parents Cela implique toujours leur coop ration directe et s av re sou vent difficile La situation la plus favorable semble tre celle li e l entr e d un des parents concern par un probl me d alcool dans le syst me de prise en charge sp cialis Pourtant m me au moment o les parents d pendants entrent en traitement la situation de vie et la charge mo tionnelle des enfa
20. ils pourront retrouver une certaine confiance de vivre C est s rement un peu paradoxal mais n anmoins bien r el que ce soit l int rieur m me de ce que l opi nion publique per oit comme facteur d ins curit incivilit sociale que les plus d munis les plus stigmatis s peuvent se reconstruire un tayage social comme l indiquent les recherches cit es pr c demment En conclusion ce qui est ici retenir c est que ces nou velles formes d organisation sociale ne rel vent pas tant de la d linquance que de l ins curit sociale laquelle ces acteurs sont condamn s Bibliographie 1 Bouhnik Patricia 1996 Syst me de vie et trajectoires des consommateurs d h ro ne en milieu urbain d favo ris Communications 1996 No 62 p 241 256 2 Brubaker Rogers 2004 Ethnicity without groups in Andreas Wimmer Richard Goldstone et all ed Facing Ethnics Conflicts Toward a new Realism p 34 52 Lanham Boulder New York Rowman and Littlefield Publishers 3 Castel Robert 2003 L ins curit sociale Qu est ce qu tre prot g Paris Le Seuil 4 Elwert Georg 1997 Switching Identities in Hans Rudolf Wicker ed Rethinking nationalities and Ethnicity p 251 271 Oxford New York Berg 5 Honneth Axel 2006 Les conflits sociaux sont des luttes pour la reconnaissance Sciences humaines juin 2006 no 172 p 38 40 6 Jamoulle Pascale Panunzi Roger Nadia 2001 Enqu te de te
21. l app tit coup Cela voulait dire aller chez le m decin prendre du temps pour soi pour ses loisirs Je me suis rendu compte que j avais tout focalis sur mon p re et que j tais inexistante Des questions telles que qu est ce que j ai envie de faire de ma vie quels sont mes besoins qu est ce que j aime qu est ce qui me ferait plaisir taient tout fait nouvelles C est un tr s long apprentissage Moi je savais ce que les autres voulaient mais moi alors abso lument pas S N est ce pas particulier aux enfants adultes d alcoo liques Pour moi c est la gestion des conflits qui tait dif ficile On s crase on ne veut pas provoquer les conflits Quand on a v cu l explosion d une personne sous l emprise de l alcool on marche un peu sur des ufs Vous interna lisez ces choses et vous ne vivez pas Vous tes compl te ment pris l dedans Les r unions Al Anon permettent l change avec les autres Cela permet il notamment de s apercevoir qu on n est pas seul L Oui parce qu on souffre norm ment on a l impres sion d tre seul vivre une telle situation Moi je me sou viens je voyais que mon p re buvait mais sans le voir vraiment jusqu au jour o ma m re m a dit je crois que papa est alcoolique Ce fut un choc norme car mon p re c tait tout pour moi J avais 20 ans Dans l entreprise fami liale mon p re avait de plus en plus mal assumer ses responsabilit s Ma m re en bonn
22. les valeurs sont devenues la responsabilit et l initiative individuelle et o les exigences de contr le de soi et de performance sont de plus en plus marqu es Ces th mes seront trait s par les conf renciers du matin Si les conduites dopantes peuvent tre un moyen de maintenir la performance elles peuvent aussi faire partie d un projet d am lioration d extension et d amplification des capacit s notamment cognitives de l tre humain et donc de l tre au travail La m decine d couvrant des substances de plus en plus efficaces pour am liorer nos capacit s l homme au travail de demain sera t il obligatoirement augment pour faire face la concurrence de la modernisa tion Si l homme augment devient la norme qu en sera t il de ceux qui refusent ce processus ou ceux qui ne peuvent pas se le permettre financi rement N est ce pas contre nature d am liorer l homme au del de la simple r paration Ces questions thiques et d ontologiques seront abord es l apr s midi du congr s et seront d battues par l ensemble des intervenant e s lors d une table ronde Lieu du congr s H tel M venpick Lausanne Suisse Av de Rhodanie 4 1007 Lausanne Tel 0041 0 21 612 76 12 Frais d inscription CHF 270 y compris le repas de midi les rafra chissements et le dossier du congr s D lai d inscription 27 ao t 2010 Programme et inscription en ligne www addiction info ch conduitesdopantes Addiction Info Suiss
23. s assumer lui m me qu il ne fallait pas compter sur moi Mon p re arrive arr ter de boire de temps en temps et ne se consid re par cons quent pas comme alcoolique C est son choix Qu en est il des appels en dehors des r unions S C est un syst me de parrainage avoir la possibilit de t l phoner selon sa situation quelqu un du m me sexe avec qui on sent une certaine affinit Al Anon est utile dans la continuit on y apprend exprimer ses sentiments On peut parler avec une personne en priv pour ne pas mobiliser l entier de la s ance o il y a un th me traiter Quels sont les th mes trait s L Nous suivons un programme en 12 tapes qui nous apprend l cher prise prendre nos responsabilit s face nous m mes et face aux autres Il y a une notion de puissance sup rieure qui rebute certaines personnes qui auraient tendance consid rer Al Anon comme une secte Or chacun est libre d y mettre ce qu il veut Pour certains c est la force du groupe pour d autres le soleil Ce que je trouve fabuleux dans les Al Anon c est qu on peut garder son anonymat Seulement un pr nom on n est l que pour a pour se r tablir des cons quences de l al coolisme On se prot ge on prot ge la personne alcoo lique On sait qu il n y aura pas de comm rages Qu entendez vous par prendre ses responsabilit s L Cela veut dire proc der un inventaire de soi m me admettre ses erreurs
24. sans tiqueter la famille comme alcoolique ou renforcer leur culpabilit La r ponse est chercher dans la mani re de formuler le probl me dans de telles situa tions ce sont les souffrances de l enfant qu il faut soulager et soigner et non la d pendance alcoolique du parent C est que l hypoth se inverse de la pr c dente enfant qui souffre gt parent ayant un probl me d alcool est un pi ge viter tout prix Comme dans beaucoup d autres situations syst miques o l alcool est pr sent l erreur serait de se centrer imm diatement sur la personne qui consomme de mani re probl matique en oubliant la souffrance de l entourage En d autres termes si l on veut que les professionnels enca drant des enfants vivant avec des parents d pendants se mobilisent il faut centrer leurs pr occupations sur la souf france le mal tre de l enfant et non pas sur la d pendance alcoolique de ses parents Une sensibilisation de tous les professionnel le s en contact avec les enfants sur le v cu et la souffrance engendr e par ces situations est un pr alable une prise de conscience globale du monde de l ducation Pour ce faire des journ es de formation et d change dans les r seaux professionnels l int gration de cette th matique dans les formations de base des profes sionnels des domaines de la sant du social de la justice et de la p dagogie sont n cessaires Ainsi une plus grande collaboration interdiscip
25. sont touch s de plein fouet par la d pendance avec des cons quences qui sont aujourd hui largement reconnues et document es Cependant la prise en compte des proches dans le syst me de soins reste lacunaire car plac e au coeur d enjeux importants peut on toujours prendre en charge la fois la personne d pendante et son entourage Les proches doivent ils tre per us comme une explication de l addiction comme une ressource pour le r tablissement Ou doivent ils simplement tre consid r s part enti re comme des personnes qui souffrent l instar des groupes d entraide Dans l entourage les enfants occupent une place particuli re en position de grande vul n rabilit ils ont suscit un int r t croissant de la part du r seau addiction mais de nombreuses questions se posent encore aujourd hui sur les meilleures modalit s de prise en charge et les moyens mettre en uvre La parution de ce num ro est galement l occasion de vous pr senter le nouveau visage d un de ses deux diteurs En effet l ISPA qui dite d pendances avec le GREA depuis bient t quinze ans est devenu Addiction Info Suisse Ce changement de nom refl te l volution de son domaine d activit r sum de mani re concise et pertinente Cette nouvelle appellation vient renforcer le partenariat bien tabli entre les diteurs de notre revue Corine Kibora Addiction Info Suisse Jean F lix Savary GREA L ENTOURAGE SOCIA
26. soutien Je joue alors un r le plus r serv d informateur et les incitent s occuper d eux m mes avec leur m decin de toujours Il n en reste pas moins possible dire vrai m me indis pensable d englober tout le syst me partenaire parents quand ils existent mais une r elle th rapie familiale est trop complexe pour le m decin de premier recours elle requiert plus d un th rapeute lors des entretiens et est donc r serv e aux structures institutionnelles Il incombe alors au g n raliste d accompagner la personne d pen dante et en souffrance psychique et loin de l abandonner de la guider vers un cadre th rapeutique structur avec ses proches lorsque leur collaboration peut tre acquise tout en restant loyal et pr sent dans ce r seau multidisciplinaire mis en place Ainsi le r le du m decin de premier recours s il a une place th rapeutique ind niable est aussi une approche empa thique un lien et un trait d union avec des sp cialistes que le patient d pendant et progressivement atteint dans sa sant peut avoir de la peine contacter de sa propre initia Photo interfoto LA PERSONNE D PENDANTE LA CONSULTATION DU M DECIN DE PREMIER RECOURS tive psychiatre infectiologue h patologue ainsi qu avec des instances telles que l Assurance Invalidit lorsqu il y a mati re y avoir recours Cet accompagnement peut durer tr s longtemps pour certains patients cela fait plus de
27. u les risques sociaux et sanitaires li s la cigarette C est un usage substitutif qui remplace une consommation ant rieure pouvant s in terpr ter comme n importe qu elle autre conduite risques adolescente Soit le snus a une autre propri t celle d tre dopante Cette fois ci c est le contexte sportif qui red finit les propri t s du produit les types d usages et les risques associ s C est un usage dopant qui s ajouterait alors la longue liste des stimulants interdire Ce produit conna t donc plusieurs types d usages aux effets sociaux et sani taires diff rents Mais dans un cas comme dans l autre on remarque que ce ne sont pas seulement les produits qui circulent et que les usagers se r approprient en fonc tion des usages qu ils en font Le Garrec 2002 Ce sont aussi les discours publics sur les produits et leurs usages qui circulent et que les jeunes sportifs se r approprient et mobilisent pour justifier leur pratique de consommation en l occurrence celui de la r duction des risques Et dans les milieux sportifs si cette politique est loin de faire l unani mit ou m me d tre d battue elle y entre avec le snus par la petite porte Bibliographie 1 Berlin Y Sasco A J 2008 Regulation of smokeless tabacco products The Lancet vol 371 may 3 1504 2 Berlivet L 1999 Argumentation scientifique et espace public la qu te de l objectivit dans les controverses autour des risques de san
28. une volution importante doit tre soulign e Toute forme de demande d aide paraissait impossible s il n y avait pas un minimum d adh sion du demandeur sans conscience morbide pas de travail th rapeutique pos sible Or dans le domaine des d pendances notamment les th rapies forc es devenaient fr quentes par exemple lorsqu un juge ordonnait qu un traitement soit suivi par la personne Je veux que tu veuilles te changer et pour cela je veux que tu veuilles de l aide comme l exprime Guy Hardy Les travaux de S Cirillo de G Hardy et de C Seron ont amen une nouvelle mani re d aborder cette question La contrainte devenait le moteur du travail dans la mesure o l intervenant parvenait se situer comme tiers ni alli du juge ni complice de l usager Il est celui qui invite l usager se confronter aux exigences du mandataire De plus il n est pas possible de d montrer que l on n est plus d pendant On peut d montrer la sobri t certes mais pas la non d pendance Les AA ne disent ils pas sobre aujourd hui parce que le combat n est jamais achev Dans ce sens Hardy propose de mettre l accent sur prouver qu il y a du positif plut t que de prouver qu il n y a pas de n gatif Malgr cela une image forte reste qui affirme qu une aide contrainte tait un l ment a priori n gatif pour un engagement dans un pro cessus d aide Les recherches r centes montrent que le statut du traite
29. 15 ans qu ils sont fid les nos entretiens avec parfois des ruptures ou des pauses devant une bonne stabilisa tion ou une incarc ration ou un s jour institutionnel ou r sidentiel Modestement l on sait que dans de tels col lectifs le pronostic se partage entre 1 3 de d c s 1 3 de r mission durable ou de gu rison et 1 3 de chronicisation sans sevrage possible mais avec l espoir de diminuer les risques de complications et de souffrance Les personnes qui ont fait longtemps l exp rience d une d pendance s v re restent peut tre fragiles le toxique n est souvent que le sommet de l iceberg elles requi rent notre attention au del de l obtention du sevrage et la relation doit pou voir perdurer la place du simple g n raliste est d s lors assur e en dehors de toute stigmatisation Courriel roland sthioul hotmail com CCE lt q On Bu gt L Unit de formation continue de la Haute cole de travail social et de la sant EESP Vaud vous informe des formations postgrades qui d buteront prochainement CAS en assurances sociales D but septembre 2010 Cheffe de projet Val rie Hugentobler CAS en gestion d quipe et conduite de projets D but septembre 2010 Chef de projet Olivier Udressy MAS en action et politiques sociales D but octobre 2010 Chef de projet St phane Rossini DAS en th rapie avec le cheval D but automne 2010 Chef de projet Charles Chalverat DAS en
30. 26 34 34 E mail info grea ch ETRE P RE AUJOURD HUI Mardi 30 novembre 2010 P cole d ing nieurs de Fribourg P rolles Avec la venue de Jean Luc Tournier psycho sociologue de Besan on SWISS PREVENTION Chemin des Epinettes 10 1007 Lausanne T l 021 601 04 04 E mail info swissprevention ch Web www swissprevention ch LES CONDU ITES DOPANTES AU TRAVAIL DE L AUTOM DICATION L AUGMENTATION Congr s d Addiction info Suisse jeudi 16 septembre 2010 H tel M venpick Dans notre soci t la performance est devenue un culte Elle mod le aujourd hui l homme autant dans sa vie priv e sociale que professionnelle Pour atteindre cet objectif des produits l gaux et ill gaux sont utilis s dans le monde du sport des tudes et du travail Les conduites dopantes au travail l aide de stimulants ou de calmants naviguent entre l autom dication tenir ou r parer et l am lioration tre mieux que bien des capacit s physiques intellectuelles et cognitives Pour g rer un stress aigu et continu un mal tre au travail des exigences de performance et de comp tition certains employ s des cadres des membres du personnel en lien avec le service client des banquiers des hommes de m dias sont tent s par l utilisation de drogues pour mieux travailler mieux supporter mieux s int grer Nous assistons d s lors la banalisation de l assistance chimique de la vie quotidienne dans des soci t s o
31. Donc j ai besoin des groupes C est un fil conducteur pour me mettre face moi m me Tr s vite je pense dans l autre dans la projection dans le contr le J ai vite fait de retomber dans mes vieux sch mas Dans la cod pendance on prend des mauvaises d cisions pour sa vie Sans Al Anon j aurais t malade de voir mon p re alcoolis Courriel info alanon ch Web www alanon ch QUELLE INSERTION POUR LES PERSONNES D PENDANTES Jeudi 30 septembre 2010 de 8h30 16h30 Restaurant de la Plage Yverdon les Bains Le sujet de l insertion est complexe car il se situe la fronti re de l conomie la sant le social Ces domaines ont fortement volu ces vingt derni res ann es la r flexion sur la r insertion dans le domaine des addictions doit par cons quent tre renouvel e Les programmes d insertion devraient renforcer la solidarit entre les communaut s mais en r alit pr t ritent les personnes plus vuln rables et contribuent paradoxalement la marginalisation de celles et ceux qui ne r pondent pas aux exigences tablies Les efforts de r insertion des personnes d pendantes t moignent de la difficult de cette t che et contraignent les professionnels du champ des addictions trouver de nouvelles formes d accompagnement Renseignements et inscriptions sur www grea ch GREA Groupement Romand d Etudes des Addictions Rue des P cheurs 8 Case postale 638 1401 Yverdon les Bains T l 024 4
32. GN Sabine de Jonckheere ISSN 1422 3368
33. JUIN 2010 NUM RO 40 D PENDANCES At dy L entourage Revue dit e par Addiction Info Suisse et le GREA SOMMAIRE L entourage Editorial Corine Kibora et Jean F lix Savary L entourage social que recouvre ce terme aujourd hui Isabelle Girod Le r le des organisations de proches l exp rience du Chalet de Carrefour Prison Viviane Schekter L approche syst mique des d pendances est elle encore d actualit Olivier Amiguet La personne d pendante la consultation du m decin de premier recours Roland Sthioul Entourage des enfants vivant dans des familles ayant un probl me d addiction beaucoup d adultes pour quelles actions Irene Abderhalden et Michel Graf Etre proche Quel v cu Interview par Corine Kibora Le dopage et la r duction des risques le cas du snus dans le sport Thomas Bujon p 1 p 2 p 5 p 8 p 12 p 15 p 20 p 25 DITORIAL Ch res lectrices chers lecteurs L entourage a fait l objet de deux ditions de la revue d pendances l une consacr e aux groupes d entraide no7 l autre la cod pendance no 17 La perspective adopt e dans ce num ro se veut plus large en abordant cette th matique sous divers angles de vue Qui gra vite autour de la personne d pendante quels en sont les impacts Voici les questions qui ont guid le comit de r daction dans la construction de l dition que nous vous pr sentons aujourd hui Les proches
34. L QUE RECOUVRE CE TERME AUJOURD HUI Isabelle Girod anthropologue responsable de formation GREA Lorsqu on parle d entourage la premi re id e qui vient Pesprit concerne les proches plus particuli rement la famille Mais on ne peut r duire cette notion aux intimes En effet entourage peut tre compris comme un synonyme de r seau social il contient les dimensions sociale amicale professionnelle institutionnelle etc bref Pensemble des cat gories d acteurs qu un individu est amen c toyer comme tre social C est en tous les cas dans ce sens qu il sera trait dans cet article qui se veut une discussion d ordre g n ral sur cette question me si notre soci t voit s accro tre l individuali sation il n en reste pas moins que chaque indi vidu est avant tout un tre social en lien plus ou harmonieux avec d autres Je voudrais d ve lopper ici quelques notions li es trois aspects fondamen talement n cessaires chacun d entre nous pour vivre en soci t Ces trois aspects me semblent tre des incontour nables de la vie sociale m me si aujourd hui beaucoup de gens ne peuvent les vivre r ellement Pour tayer son existence sociale chaque individu devrait pouvoir b n ficier de trois dimensions l appartenance la reconnaissance de soi et la confiance A chacun de ces trois l ments correspond un pan de l tre social L appartenance est fortement li e au sentiment d identit
35. aboration avec eux en maintenant ce fameux cadre indispensable L accompagnement des proches qui est l apanage habi tuellement du m decin de famille et peut tre mis en uvre assez fr quemment dans des probl matiques d al cool en se basant sur des acquis m me compromis ou r cemment perdus conjoint ou ex conjoint encore acces sible enfants cadre professionnel Il est beaucoup moins la r gle pour les patients d pendants de stup fiants dont le syst me affectif g n tique et social est souvent pr coce ment clat et tranger au cabinet du m decin de famille S il arrive parfois qu un partenaire stable soit pr sent alors souvent co d pendant ou galement consommateur abu seur il s invite alors la consultation et peut devenir son tour demandeur d un suivi mais dans mon exp rience il ne s agit l que d une minorit De fa on malheureuse ment plus g n rale en particulier avec les p res et m res de toxicomanes soit la relation est coup e soit empreinte de m fiance et de d nigrement r ciproque d une grande incompr hension Accompagner des parents dans la prise de conscience que l abus chronique de substances par leur fille ou leur fils est sous tendu par des probl mes psychiatriques pr existant environ 70 des situations psychose ou trouble s v re de la personnalit est une t che d licate On est confront la pens e magique que le sevrage et l abstinence r sou dront t
36. administratifs r gler Une heure c est la fois long et court Trop long pour ne rien se dire trop court pour risquer de mettre sur la table un th me que l on ne pourrait pas terminer Parfois des professionnels nous questionnent sur la per tinence du maintien du lien entre enfant et parent d tenu Or les liens psychiques qui attachent l enfant ses parents existent quels que soient les conditions de vie de l enfant Les liens sont morbides ou structurants et l loignement ne les efface pas aussi la question de leur maintien les liens enfant parent d tenu ne devrait elle pas se poser l inverse de celle de la p rennit des contacts entre l enfant et son parents Dans notre travail de Relais Enfants Parents nous avons comme r gle la prise en compte de l int r t de l enfant Par ailleurs on peut relever ici que la Convention Internatio nale des Droits de l Enfant mentionne le droit de l enfant des relations avec l un et l autre de ses parents Ainsi nous proposons dans certaines prisons comme au Bois Mermet Lausanne une rencontre mensuelle sous forme d atelier cr atif Il s agit d un moment de cr ativit en famille p te sel peinture sur T shirt bricolage Lorsqu on cr e on dit des choses sur soi on se d voile l autre Le lien a besoin d un support pour se nourrir et grandir C est aussi l occasion d une collaboration troite entre le service socio ducatif de la prison les
37. agents de d tention et l quipe professionnelle de Carrefour Prison La famille qui rit avec l agent de d tention qui d coupe avec lui des formes l enfant qui questionne l ducatrice de la prison tous ces moments d cloisonnent et permet tent de donner du sens la peine Une maman de deux jeunes enfants me disait en sortant de ce parloir cr atif il y a quelques temps c tait bien on a m me vu mon mari rire il faut qu on s habitue venir ici aussi pour du bon temps Photo interfoto D PENDANCES JUIN N 40 L accompagnement des relations familiales dans la situation d incarc ration d un parent implique des interactions tr s complexes en raison de l affrontement de deux logiques une logique s curitaire et une logique plus relationnelle En fait cet antagonisme porte sur un enjeu politique majeur la responsabilisation du d tenu qui r pondrait terme l in t r t de son enfant mais qui a comme corollaire la menace qu elle pourrait repr senter pour l existence et la stabilit de l institution p nitentiaire Il existe heureusement plu sieurs mani res de g rer ce paradoxe la m diation des visites en est une Pour relever le d fi du soutien aux familles de d tenus nous nous appuyons aussi sur un fort r seau europ en Cela permet de maintenir un niveau de r flexion et de remise en question constant mais aussi de participer et mettre sur pied des formations en commun 5 Il est int ressant
38. ait plut t sur les exp riences les plus traumatisantes des enfants et sur la pr vention des risques on travaille maintenant de plus en plus avec une approche centr e sur les ressources individuelles dans le but de promouvoir les comp tences existantes et le d veloppement social des enfants De cette fa on les enfants apprennent faire face la situation familiale et d velopper une attitude positive car ils d couvrent des alternatives l influence de la famille Mayer 2008 Comme Emsho ff 1999 le montre la quasi totalit des pro grammes d intervention ayant fait leurs preuves compren nent les l ments suivants e Information sur l alcool et l alcoolisme l information sur la d pendance des parents permet de r duire la honte et la culpabilit de l enfant Il est galement important de montrer aux enfants qu on ne r sout aucun probl me avec la consommation d alcool e Renforcement des ressources les enfants doivent apprendre composer avec des sentiments n gatifs ou des situations stressantes et obtenir de l aide de l ext rieur e Renforcement des comp tences sociales il s agit notamment de l estime de soi du sentiment d efficacit personnelle les aptitudes relationnelles la capacit exprimer des sentiments et laborer des strat gies de r solution des conflits e Activit s alternatives activit s de groupe comme les sports les jeux la culture les vacances les acti vit
39. alternatif aux substances habituellement consomm es par ailleurs mais dont la consommation dans le sport est fortement stigmatis e voir sanctionn e comme la cigarette ou le cannabis par exemple Cet usage substitutif aux yeux des jeunes sportifs usagers se justifie non seulement il permet d viter les risques sanitaires li s la consomma tion de tabac fum comme l absorption de CO et les com plications respiratoires de ne pas s essouffler Mais plus encore cette pratique tr s discr te quasi invisible pour les non initi s est aussi une fa on de contourner l inter diction de fumer d viter la d tection de la consommation de la cigarette lors des examens cliniques impos s par la Photo interfoto D PENDANCES JUIN N 40 27 surveillance m dicale auxquels les sportifs sont astreints analyse biologique test l effort l ctrocardiogrammes radios etc voire il permet d viter les sanctions disci plinaires li es aux contr les antidopage majoritairement au cannabis Car les sportifs usagers r guliers interrog s ont profond ment int rioris la prohibition de la cigarette et le processus de stigmatisation qui l accompagne A tel point qu ils sont leur tour parfaitement capables de s ap puyer sur les arguments de la r duction des risques pour d noncer le tabac dans le sport C est parfois surprenant mais les sportifs snusseurs ou chiqueurs interview s se d finissent eux m mes comme
40. ave L Quand ma m re est d c d e j ai d proc der au tri de ses affaires et je suis tomb e sur un t moignage qu elle avait crit La premi re phrase c tait j ai 47 ans j ai un mari alcoolique mais je ne pense pas que mes enfants aient trop souffert de son alcoolisme Elle tait cent lieues de s imaginer quel point cela nous a touch s Elle pensait qu on n avait rien vu M me si j ai mis du temps admettre que mon p re tait alcoolique je savais depuis toujours qu il se passait quelque chose d anormal Je ne pouvais pas mettre des mots mais je savais que ce n tait pas normal Photo interfoto Quel regard sur ce que le programme vous a apport et vous apporte encore S A l cole j avais la hantise de me pr senter en public Aujourd hui je peux faire des pr sentations en trois langues sans probl mes Al Anon m aide dans tous les aspects de ma vie Je peux m me dire que a m a sauv la vie Et ce n est pas un vain mot quand je repense l poque o ma famille allait exploser L Au d but je ne savais pas dire non Il m a fallu un sacr courage pour changer Les gens taient surpris et me demandaient ce qui se passait Je leur ai r pondu voil c est comme a je n ai pas toujours me justifier je fais partie des Al Anon vous savez tr s bien que mon p re est alcoolique Et les gens ont eu moins d emprise sur moi j ai fait un tri dans mes relations assez naturel
41. de fervents militants anti tabac et ils justifient ce remplacement selon un objectif de r duction des risques moindres dommages sanitaires par rapport la cigarette malgr les br lures d chausse ment des dents ou d pendance av r e qu ils disent subir similarit s des composants entre le snus et les substituts nicotiniques utilis s des fins th rapeutiques En raison de cette proximit chimique et des discours publics de r duc tion des risques lesquels circulent d ailleurs bien au del de la sph re m dicale et des couloirs feutr s des assem bl es politiques europ ennes ils placent donc sous le m me plan les produits de l industrie pharmaceutique et ceux de l industrie du tabac Dans ce contexte le produit ne peut pas tre dissoci de son usage Ce dernier doit tre lucid analys car la r inscription de cet usage des produits du tabac oral dans ce type de milieu soul ve deux probl matiques distinctes celle des pratiques de dopage sp cifiquement li es aux sportifs et celle plus g n rale des pratiques alcoolo toxico tabagiques des adolescents Le Garrec 2002 En d autres termes soit le snus s ajoute aux substances psy choactives habituellement consomm es par les adoles cents ou les jeunes adultes alcool cannabis chicha etc De ce point de vue cette consommation du tabac oral est un signe avant coureur d un renouvellement des pratiques tabagiques des jeunes ayant bien per
42. de mise sur le march r clam e l utilisation et la circulation de ces produits nicotin s dans ces milieux sportifs gr ce d abord aux petits trafics avec les pratiquants internationaux scan dinaves puis Internet de plus en plus de sites de vente en langue fran aise s ouvrent et d autres proposent des tra ductions et enfin gr ce l achat de tabac chiquer auto ris la vente et sur lequel se rabattent les jeunes sportifs usagers lorsqu ils ne peuvent s approvisionner en produits scandinaves ou am ricains Et dans le sport quand il est question de consommer des substances psychoactives la question du dopage n est jamais tr s loin LE DOPAGE NICOTINIQUE Si la nicotine n appara t pas sur la liste des produits inter dits dict es par l Agence Mondiale Antidopage elle est d sormais surveill e de pr s par les experts de la lutte anti dopage et le laboratoire d analyse du dopage de Lau sanne tente aujourd hui d en estimer la croissance dans 2 Smoking continues gradual declines among U S teens smokeless tobacco threa tens a comeback News service 14 December 2009 3 http www doping chuv ch certaines pratiques sportives ski hockey mais aussi foot ball basket escrime etc Car de part ses composants chimiques le tabac serait un puissant stimulant aux multiples avantages non seulement le tabac consomm par voie orale ou cutan e patch gomme etc viterait les d sagr ments
43. de relever que les familles de d tenus ont souvent le sentiment d tre inutiles impuissantes hors cir cuit Paradoxalement notre syst me p nal va faire appel elles dans des moments pr cis comme par exemple lors de la recherche d un emploi d un logement d un garant pour un cong d un t moin de moralit Comment prendre en compte les familles de d tenus en tant que r elles par tenaires dans l objectif de resocialisation sans leur donner les informations n cessaires et surtout le mode d emploi du syst me 6 Comment attendre d un d tenu qu il ait des relations ad quates avec ses enfants tout en le coupant syst matique ment de ce lien Soutenir les familles c est aussi donner aux d tenus une chance au retour dans la vie citoyenne c est garder en t te que la prison n est qu une tape et non une fin en soi Bibliographie 1 Le Qu au P 2000 L autre peine tude exploratoire sur les conditions de vie des familles de d tenus Cahier de Recherche du Centre de recherche pour l tude et l obser vation des conditions de vie NO C147 novembre 2000 2 Ricordeau G 2008 Les d tenus et leurs proches Paris Autrement 3 Le Guide pour familles de d tenus Suisse Romande peut tre command directement l association Carrefour Prison mail ou t l phone Il est offert aux familles de d tenus 4 Alain Bouregba 2004 Les troubles de la parentalit Dunod Paris 5 Eurochips r seau eu
44. des troubles mentaux ou des probl mes de comportement Il peut s agir notamment de troubles de d ficits de l attention et d hyperactivit de probl mes de comportement social et de ma trise du com portement de l anxi t et de la d pression de probl mes scolaires d un d ficit du sentiment d efficacit personnelle d une faible estime de soi ainsi que de probl mes soma tiques et psychosomatiques Toutefois tous les enfants qui connaissent une d pendance l alcool familiale ne vivent pas les m mes exp riences traumatiques Un enfant sur trois n est touch que l g re ment dans son d veloppement et un autre tiers ne d ve loppe pas de probl mes significatifs ces enfants ont des ressources suffisantes qui leur permettent par exemple de construire des relations fiables l ext rieur de la cellule familiale ce qui est consid r comme un facteur de protec tion particuli rement important Ainsi certains enfants de parents d pendants sont tout fait capables de d velopper une personnalit autonome et saine Tous les enfants ne doivent donc pas tre automatiquement consid r s comme ayant besoin d une prise en charge Cela impliquerait une stigmatisation et une pathologisation pr coce des enfants 2003 d pendance Le contenu de ces offres est bas sur les connaissances scien tifiques relatives aux facteurs de risques et de protection des enfants de parents d pendants Si l origine on se centr
45. e Parce que ces enfants souffrent nous avons le devoir de faire quelque chose Quelques clairages et r flexions pour faire voluer la situation HISTORIQUE DE LA TH MATIQUE La r alit des enfants vivant dans des familles ayant un probl me d alcool a t peu prise en consid ration pendant de nombreuses ann es dans la recherche scientifique et en l absence de discours sur ce th me le grand public n avait pas conscience du probl me En 1969 dans Les enfants oubli s Cork d crit plusieurs sympt mes frappants qui sont apparus chez des enfants issus de familles ayant un probl me d addiction A la fin de 1980 des auteurs tels que Black 1988 Wegscheider 1988 et Lambrou 1990 ont formul les premiers mod les th oriques de l alcoolisme vu comme une maladie de la famille Familienkrankhei t Alkoholismus Il est d crit comment l alcool occupe un r le central dans une famille dont l un ou l autre parent est alcoolod pendant et de quelle mani re la d pendance l alcool des parents influence l ambiance familiale avec quels effets sur les enfants et leur vie quotidienne Alarm s par cette premi re publication scientifique des experts se sont rendu compte qu il fallait intensifier la recherche et d velopper une aide concr te pour ces enfants Ainsi en 1983 aux tats Unis s est cr e l Asso ciation nationale pour les enfants d alcooliques National Association for Children of Alcoholics NACOA
46. e S Il n y a pas de mode d emploi En arrivant j en voulais un ma femme boit que dois je faire On ne donne pas de conseils on coute les autres par quoi ils sont pass s Petit petit vous apprenez vous occuper de vous m me moins vous occuper du probl me de l autre a prend du temps Au d but c est dur Moi je me d brouillais finan ci rement a allait bien Mais oui j avais un probl me je contr lais ma femme Sit t que j ai l ch un peu la bride elle s est soign e elle m me Elle ne m a rien demand Et nous avons aujourd hui une r partition des choses qui est totalement diff rente On a construit une maison Avant j aurais tout contr l l pas du tout Le fait d couter les autres qu est ce que a apporte L Cela produit un cho tr s fort Quand on entend d autres personnes parler de leur d tachement motionnel de laisser l autre ses responsabilit s cela donne de l espoir on se dit B qu on peut aussi y arriver C est tout un processus Quand je suis arriv e aux Al Anon je ne savais absolument pas qui j tais J tais l ombre de moi m me Je n tais pas moi j tais l autre automatiquement Quand on entend maintenant tu vas devoir t occuper de toi mais qui suis je moi Qu est ce que a veut dire prendre soin de soi Pour moi cela signifiait dans un premier temps me nourrir comme il faut car il est vrai que quand mon p re buvait j avais
47. e Av Louis Ruchonnet 14 CH 1003 Lausanne Tel 0041 0 21 321 29 76 Fax 0041 0 21 321 29 40 conduitesdopantes addiction info ch ADDICTION INFO SUISSE D PENDANCES JUIN N 40 LE DOPAGE ET LA R DUCTION DES RISQUES LE CAS DU SNUS DANS LE SPORT Thomas Bujon sociologue Universit de Lyon Le snus conna t une nouvelle vogue vant par l industrie du tabac comme moins nocif que le tabac fum En tudiant l usage du snus dans les milieux sportifs l auteur montre comment les sportifs ont int gr ce discours et utilisent le snus dans une strat gie de r duction des risques autant sanitaires que disciplinaires r d ans une lettre adress e au pr sident de la R pu blique Fran aise Nicolas Sarkozy la soci t Bri tish American Tobacco BAT plaide pour obtenir l autorisation de la commercialisation en Europe alors sous la pr sidence su doise d un nouveau produit du tabac le snus encore m connu du grand public Jusqu alors interdit la commercialisation en Europe depuis 1992 le snus est un produit du tabac non fum sans com B bustion conditionn en petits sachets que l usager place entre la l vre sup rieure et la gen cive Il est consomm depuis de nombreuses ann es en Su de et en Norv ge o il rencontre un franc succ s Au regard de ses propri t s chimiques et de sa faible teneur en nitrosamine Molimard 2005 il est pr sent comme une alternative la c
48. e cod pendante prenait tout sur elle et nous disait que tout allait bien Il ne fallait surtout rien dire aux autres La derni re semaine avant sa cure il rentrait tous les soirs 3h du matin Moi je ne dormais pas la nuit j coutais Je me suis rendu compte que j avais tout focalis sur mon p re et que j tais inexistante D PENDANCES JUIN N 40 de la musique pour ne pas entendre Et un samedi il est arriv quand nous tions en train de d jeuner Ma m re est devenue hyst rique Elle a ameut tout le quartier Mon p re a r torqu que d sormais il allait vivre comme a L j ai eu une r action tr s violente je l ai gifl Mon p re est parti Il s est rendu la M tairie le lundi et a rejoint les AA A sa sortie tout allait bien Malheureuse ment pour mes parents l entreprise a fait faillite et mon p re a rechut et ne s en n est pas relev Trois ans plus tard c est ma m re qui est d c d e on peut dire de cod pendance Elle avait toujours pens qu elle pourrait le sauver Nous avons suivi Al Anon pendant deux ans ensemble puis ma m re a arr t en pensant pou voir le sauver engouffr e dans sa cod pendance Je suis entr e en conflit avec elle pendant la derni re ann e Elle est morte fin 1995 d une rupture d an vrisme tellement puis e vouloir sauver mon p re Heureusement que j avais fait suffisamment d Al Anon pour pouvoir dire mon p re qu il allait devoir
49. elle offre d aide pour leurs enfants Le projet sera valu en 201 lapr s une phase pilote de 2 ans L exp rience de l AGS sera riche en enseignements utiles d autres projets Conclusion et perspectives Bien que le nombre de professionnels qui se pr occupent d enfants de parents d pendants ait augment ces der ni res ann es et qu un r seau se d veloppe au niveau international les exp riences pratiques ne sont pas encore tr s connues ni tr s diffus es Des projets suffisamment document s et valu s selon des crit res scientifiques sont encore rares en Europe Si d autres recherches sont n cessaires et d autres strat gies de r seau sont d ve lopper pour que les enfants de parents d pendants puissent l avenir b n ficier d une aide professionnelle un stade pr coce cibl e selon l ge et valid e scientifiquement il n en demeure pas moins que le besoin d agir existe et urgemment Pour que ce message passe il faut briser le silence La souf france des enfants confront s l alcoolod pendance d un proche est une th matique taboue confin e l espace priv des familles S il n y a pas de violence manifeste ce pro bl me est g n ralement tenu secret par les familles mais galement peu abord par les professionnels qui inter viennent autour des familles services sociaux m decin centres sp cialis s coles Il para t donc n cessaire de poursuivre le travail de sensibilisation c
50. enfants Quand peut on parler d duca tion avec le parent sans lui donner le sentiment de le juger de le d valoriser Rappelons nous toutefois que les parents ayant une d pendance souhaitent galement tre de bons parents Mais souvent ils ont besoin d encouragement et de soutien afin qu ils aient une bonne estime de leur res ponsabilit parentale N est ce pas l une porte d entr e pour voquer cette d licate question Par ailleurs la prise en compte des probl mes des enfants dans le contexte d une institution d accueil pour adultes n cessite des investissements suppl mentaires en termes de disponibilit s en personnel et en espace donc de moyens financiers Qui va prendre en charge ces co ts Qui va former le personnel des approches efficientes pour les enfants Combien d enfants seront ils concern s par cette r alit et partant quelle planification doit on pr voir Ces questions sont peut tre une forme d explication au constat relev dans une enqu te de l ISPA men e en 2007 qui montre qu il n existe en Suisse que tr s peu d offres sp cifiques pour les enfants de parents d pendants dans les institutions sp cialis es Dans les rares structures exis tantes le probl me principal soulign par les profession nels est que l offre propos e n est que tr s peu utilis e par les parents qui g n ralement ne sont pas priori deman deurs 17 ENTOURAGE DES ENFANTS VIVANT DANS DES FAMILLES AYANT UN
51. er une aide ad quate Mayer 2008 Des approches porteuses de succ s Dans une m ta analyse men e aux tats Unis Emshoff 1999 des programmes de pr vention et d intervention pour les enfants vivant avec des parents alcooliques ont t valu s pour en v rifier leur efficacit Selon cette tude le travail avec des groupes d enfants tait la forme la plus commune de l aide cit e La litt rature actuelle en langue allemande cite elle aussi l approche en groupes comme l une des interventions les plus prometteuses Klein 2003 Mayer 2008 L objectif du travail de groupe est de per mettre aux enfants de vivre des exp riences de sociali sation positives de partager et de se soutenir les uns les autres de surmonter l isolement social la honte et la culpabilit et d apprendre g rer les conflits ainsi qu exprimer leurs mo qui concerne le d veloppement par ents alcooliq ues ont tions Mayer 2008 Emshoff 1999 d une d pendance Les facteurs de transmission jouant un r le sont un risque six fois plus Cette approche vise galement renforcer le sentiment d efficacit multiples et difficiles analyser lev de d velopper une personnelle des enfants Klein Il faut consid rer la fois les fac teurs biologiques et les caract ristiques de la personnalit ainsi que les conditions familiales A c t des risques de d pendance ces enfants ont aussi un risque consid rable de d velopper
52. ette probl ma tique aupr s d un large public par des campagnes originales qui mettent en sc ne les enfants et les adolescents voire des adultes qui t moignent de leur souffrance d enfant de parent alcoolod pendant Ce n est que dans un contexte sensibilis que les enfants concern s et les parents seront aptes surmonter la honte et la culpabilit et pourront ainsi plus facilement accepter de l aide C est dans cet esprit que l ISPA a fait en 2009 une campagne de sensibilisation via les guichets des bureaux de poste en proposant la petite peluche Boby la client le le tout accompagn d une conf rence de presse ayant eu un tr s bon cho D PENDANCES JUIN N 40 Le financement de tels projets devrait lui aussi tre mieux accept via une sensibilisation du public on vise aussi mobiliser les instances politiques Soulignons ce propos que la mise en place d offres de soutien aux enfants vivant dans des familles ayant un probl me de d pendance est une contribution significative la r duction de la morbidit et les co ts sociaux car ce faisant on r duit le risque de d veloppement futur de probl mes chez l enfant L am lio ration de la situation des enfants ayant des parents d pen dants est donc une t che pour l avenir pour les enfants affect s leurs familles et pour la soci t Bibliographie 1 Emshoff James G Price Ann W 1999 Prevention and intervention strategies with children of a
53. face celles et ceux qu on a l s s 21 ETRE PROCHE QUEL V CU L C est une tape difficile mais tr s lib ratrice J ai eu un copain alcoolique Six ans plus tard je l ai recontact pour reparler de notre relation et m excuser pour certains comportements M me s il s estimait responsable de notre chec j ai insist et d aller au bout de la d marche m a vrai ment lib r e d un poids S Moi j ai fait a avec mon p re je lui ai envoy la figure tout ce que j avais sur le c ur apr s 3 ans dans le programme Six mois plus tard je suis all m excuser pour toutes mes b tises du pass et il a rigol J avais 44 ans lui 70 mais nous sommes tomb s dans les bras l un de l autre et l nous avons fait la paix S il y a encore une chose pour laquelle je dois faire amende honorable c est de ne pas avoir t suffisamment l coute de mes enfants On est tellement obnubil par le probl me d alcool du conjoint qu on ne pense pas suffisamment ce que vivent nos enfants Comment d finissez vous la cod pendance L La cod pendance c est la maladie de l oubli de soi Pour moi c est vrai je pense toujours d abord aux autres avant de penser moi C est aussi une ducation religieuse Il y a tout d sapprendre le contr le la d valorisation de soi l obsession de l autre S Ce qui qualifie la cod pendance c est la tendance arranger les bidons se dire c est pas si gr
54. finition de l action publique Berlivet 1999 Cela a toujours t le cas dans le domaine du tabac et celle li e actuellement au snus n y chappe pas les d bats qui opposent des acteurs aux int r ts divergents portent sur les effets physiologiques et la toxicit du produit sur les proc dures de validation scientifique niveaux de preuve objectivit conflits d int r ts etc sur les populations expos es ou la hi rarchisation des risques sanitaires le fameux benefit risk assessment Berlin Sasco 2008 Les oppositions se cristallisent autour d une question centrale celle du risque li sa consommation le snus est il une entr e dans la pratique tabagique ou une mani re d en sortir Est il plus ou moins nocif que d autres produits 25 LE DOPAGE ET LA R DUCTION DES RISQUES LE CAS DU SNUS DANS LE SPORT nicotin s et peut il devenir au moment o s tend l inter diction de fumer dans les lieux publics une alternative la cigarette Et dans ce cas le snus est il alors comparable ce que l on a coutume aujourd hui d appeler des drogues sociales alcool tabac cannabis etc ou est il comparable aux substituts nicotiniques un m dicament Ce d bat pourrait tourner court tant il semble ne pr oc cuper qu une petite poign e d experts en sant publique et sp cialistes de la question Apr s tout il est question d une pratique tabagique mineure peine identifi e par rapport
55. g n rale ou de famille avant leur d compensation alors que les narcod pendants entrent en contact pour cette raison pr cise avec un praticien avec lequel souvent ils n avaient pas de lien relationnel pr alable Le m decin de premier recours est souvent d muni devant ces patients la fois demandeurs d aide mais peu aptes accepter un cadre relationnel et th rapeutique fix par le prestataire de soins cadre ou contrat qui pourtant apr s n gociations sont indispensables la bonne marche du suivi Ils sont souvent pouss s nos portes par des imp ratifs opportunistes face la Justice ou par la ruine finan otre thique doit nous interdire d tre des dealers en blouses blanches ci re de leur course effr n e aux substances plus rarement que par une maladie m me s ils sont les champions des conduites risques Ils nous demandent la prescription officielle des substances dont ils ne peuvent et parfois ne veulent pas se passer s approvisionnant au march noir des prix plus de dix fois sup rieurs aux co ts en phar macie Notre thique doit nous interdire d tre des dealers en blouses blanches mais les risques potentiellement vitaux d une crise de manque en par ticulier pour les benzodiaz pines courte dur e d action nous contraignent une relative entr e en mati re et parfois en urgence Nous pensons aussi la r duction de la d linquance vols prost
56. igarette une mani re de r duire les risques li s au taba gisme Si la BAT attire l attention sur le snus c est donc d abord pour des raisons de sant publique En effet le fabriquant de tabac reprend les arguments de la politique de la r duction des risques d ploy s partir de l exp rience su doise d crite par ailleurs Foulds et al 2003 la Su de aurait ainsi avec le snus la consommation de cigarettes la plus faible d Europe le taux de mortalit par cancer du poumon le plus faible d Europe le pourcentage de d c s li s au tabagisme le plus faible d Europe et enfin le taux de mortalit par cancer de la cavit buccale y est aussi le plus faible d Europe Pour certains membres de la communaut de sant publique l affaire est entendue il y aurait tout int r t ce que le snus ou d autres formes de tabac sans combustion entrent dans le cadre d une stra t gie de r duction de la nocivit afin de r duire le poids du tabagisme sur la sant publique Quelques jours plus tard la Soci t Fran aise de Tabaco logie SFT r plique par un communiqu de presse rap pelant les conclusions d un rapport d expertise sur le snus remis alors la Direction G n rale de la Sant du minist re 1 Lettre au pr sident de la r publique fran aise du 23 juillet 2009 British American Tobacco France le snus est il une entr e dans la pratique tabagique ou
57. intervention syst mique dans l action sociale et psychosociale D but janvier 2011 Chef de projet Olivier Udressy CAS en sant mentale et psychiatrie sociale D but d but 2011 Cheffe de projet Elisabeth Hirsch Durrett DAS en art th rapie D but automne 2011 Cheffe de projet D a Ev quoz Renseignements descriptifs des cours et inscrip tions sur notre site Internet ou au secr tariat de l Unit de formation continue www eesp ch ufc T l 021 651 03 10 formation continue eesp ch PES cole d tudes sociales et p dagogiques Lausanne D haute cole de travail social et de la sant Vaud D PENDANCES JUIN N 40 ENTOURAGE DES ENFANTS VIVANT DANS DES FAMILLES AYANT UN PROBL ME D ADDICTION BEAUCOUP D ADULTES POUR QUELLES ACTIONS Irene Abderhalden responsable du secteur pr vention et Michel Graf directeur Addiction Info Suisse anciennement ISPA Parce que ce sont des enfants ils sont beaucoup entour s par leurs parents leurs enseignants et d autres adultes Parce que ce sont des enfants ayant des parents d pendants ils vivent dans une famille frapp e d un double tabou celui de la honte d tre alcoolique et la crainte d tre de mauvais parents Parce que ce sont des enfants ayant des parents d pendants les adultes qui les entourent s ils ne connaissent pas la situation familiale de Penfant ne font rien et s ils la connaissent n osent rien fair
58. ion du sympt me recadrage Ecole de Milan Contre paradoxe hypoth tisation circularit neutralit jeu connotation positive instigation Exp rientielle Whitaker Satir Estime de soi croissance exp rience motionnelle Mythique Caill Niveau mythique et ph nom nologique identit et appartenance objets flottants panne et crise R sonance Elka m R sonance syst me hors de l quilibre autor f rence double contrainte r ciproque carte du monde et programme officiel Solutionniste De Shazer Berg au probl me Centr sur la solution encourager le positif miracle furtif questions chelle exception Constructioniste White Gergen Construction sociale de la r alit narration ext riorisation du probl me sens multiples Bien s r un tel tableau est une injure tant aux auteurs cit s dont je r tr cis la pens e ce qui m a marqu qu tous ceux qui ne figurent pas ici et qui ont contribu eux aussi cette approche dite syst mique Je leur pr sente mes excuses L ensemble de ces concepts a contribu construire une approche regroup e sous le nom de famille syst mique et c est sans doute l une des caract ristique importante de ce mouvement de pens e que d avoir pu d passer des querelles internes pour penser que tous ces concepts contribuaient une vision plus large plus riche pleine de ressources diverses Est il alors possible de rep rer quelques volutions signi
59. its intrafamiliaux et de violence dont il peut aussi tre d ailleurs lui m me victime Parce que la d pendance l alcool dans la famille est un sujet tabou les enfants concern s n ont pas la possibilit de pouvoir exprimer leurs sentiments de honte de col re ou d anxi t Ils se r fugient souvent dans le silence et tentent de faire face seuls ces charges motionnelles Ils esp rent pouvoir influencer ou modifier la situation par leur comportement et prouvent un grand sentiment d impuis sance quand ils se rendent compte qu ils n y parviennent pas Groupe haut risque d une addiction future Par rapport aux enfants issus de familles sans probl me d alcool les enfants de parents alcooliques ont un risque six fois plus lev de d velopper une d pendance Dans les faits environ 30 d entre eux en sont affect s l ge adulte Ils sont consid r s comme le groupe r Pe les en fan ts de risque le plus important en ce ce qu il faut viter dans tous les cas Ce fait a t pris en compte dans la recherche r cente de nouvelles approches centr es sur les ressources et comp tences des enfants ont t d velopp es en parall le celles orient es sur les d ficits et les troubles Ces approches donnent la possibilit aux enfants de se d velopper de mani re positive et d ac qu rir de la r silience Le grand d fi consiste identifier les enfants vuln rables pr cocement et leur propos
60. itution risque deal pour autoconsommation Amener ces patients en souffrance authentique le plus souvent certes mais exigeants intransigeants voulant garder le contr le de leurs rituels d addiction se soumettre un programme rigoureux qui plus est respectueux de la Loi tient de la gageure tant qu une alliance m me ambition modeste au d but n a pu tre n goci e Allier confiance et recon naissance de leur tendance la manipulation ne se fait pas sans mal Le rythme classique de la consultation de nos cabinets le plus souvent surcharg s raison d un patient par quart d heure est peu propice pour ne pas dire incompatible avec ce genre de prise en charge L incertitude d tre pay ach ve de d courager maints praticiens Mais si l on a choisi d accepter le challenge d accompagner ces per sonnes dont la d pendance et l abus de substance sont la fois sympt me d une maladie sous jacente le plus souvent psychique on parle alors de personnalit pr morbide ventuellement somatique et la cons quence d un d tour nement de produits consomm s en autom dication tant le besoin a pris le dessus depuis longtemps sur l envie ou l ex p rimentation on peut on doit esp rer parvenir tablir une alliance dont le seuil d exigence th rapeutique s l D PENDANCES JUIN N 40 vera au fil des mois voire des ann es Et ce avec un plaisir certain qui va dans le sens de notre activit
61. ives M decins du sport mars avril 21 25 11 Soci t Fran aise de Tabacologie 2008 Connais sances actuelles des effets pour la sant du tabac oral avec attention particuli re au snus su dois Direction G n rale de la Sant Minist re de la sant f vrier 2008 69p Courriel thomas bujon univ st etienne fr IMPRESSUM Adresse des diteurs Addiction Info Suisse Ruchonnet 14 c p 870 1001 Lausanne Groupement romand d tudes des addictions GREA P cheurs 8 c p 638 1401 Yverdon les Ba ns R daction Corine Kibora Addiction Info Suisse Jean F lix Savary GREA Comit de r daction Pierre Yves Aubert directeur adjoint Service Sant de la Jeunesse DIP Gen ve C dric Fazan directeur A C T Montreux Michel Graf directeur Addiction Info Suisse Lausanne Etienne Maffli psychologue Lausanne Viviane Prats enseignante EESP Lausanne G rald Progin responsable Espace Pr vention Aigle Catherine Ritter m decin Gen ve Administration et abonnements Claude Saunier Addiction Info Suisse c p 870 1001 Lausanne t l 021 321 29 85 fax 021 321 20 40 csaunier addiction info ch Parution 3 fois par an Abonnement CH Frs 45 par an Etrangers Frs 57 par an Les articles sign s n engagent que leur auteur La reproduction des textes est autoris e sous r serve de la mention de leur provenance et de l envoi d un justificatif la r daction Ligne graphique SDJ DESI
62. lcoholics Pediatrics 1999 103 pp 1112 1121 2 Klein Michael 2003 Kinder unbehandelter suchtkranker Eltern Eine Situationsanalyse und m gliche Hilfen K ln Katholische Fachhoschule Nordrhein Wes talen 3 Kumpfer Karol L 1999 Outcome measures of intervention in the study of children of substance abusing parents Pediatrics 1999 103 pp 1128 1144 4 Mayer Reinhardt 2008 Kindbezogene Interventionen In Klein Michael Hrsg Kinder und Suchtgefahren Risiken Pr vention Hilfe Stuttgart Schattauer 5 SFA 2007 Kinder aus alkoholbelasteten Familien Spezifische Angebote f r Kinder aus alkoholbelasteten Familien im ambulanten Bereich eine Bestande saufnahme in 12 Kantonen 6 SFA 2008 Kinder aus suchtbelasteten Familien Beispielprojekte aus Europa Schweizerische Fachstelle f r Alkohol und andere Drogenprobleme Courriel mgraf addiction info ch iabderhalden sucht info ch 19 ETRE PROCHE QUEL V CU Par Corine Kibora Addiction Info Suisse Entretien avec Laurence et Simon pr noms fictifs deux membres d Al Anon Porganisation d entraide pour Pentourage des personnes d pendante de Palcool ils nous parlent de leur v cu en tant que proches et de Paide qv Al Anon leur a apport Bonjour Laurence Bonjour Simon en quoi tes vous concern s Laurence Je fais partie d Al Anon depuis quinze ans parce que mon p re est alcoolique depuis lors et n est tou jours pas sob
63. le condamner au silence la solitude voire au n ant Todorov 2002 24 Il s agit donc de quelque chose de bien plus fondamental que la reconnaissance distinctive de pou voir ou de richesse La reconnaissance sociale s appuie sur les normes et valeurs dominantes Les acteurs sociaux r duits un aspect d eux m mes comme on l a vu pr c demment sont le plus souvent en d ficit de reconnaissance parce que leurs trajectoires les ont le plus souvent loign s de ces normes sans travail sans abri sans limites dans leurs consomma tions ou leurs comportements Appauvrir la vision de l autre un seul l ment identitaire est au coeur du d ni de reconnaissance D PENDANCES JUIN N 40 Etre uniquement per u comme membre d un groupe superflu source de probl mes sociaux sans valeur posi tive aux yeux des membres de la soci t englobante est une des sources de stigmatisation parmi les plus brutales Or en tant qu tre humain nous ne pouvons d velopper une identit et une relation positive nous m mes et aux autres sans reconnaissance Il ne peut y avoir de participa tion sociale Il arrive aussi que ce d ni de reconnaissance puisse entra ner la r sistance de ceux qui en sont victimes c est le cas des mouvements des femmes ou plus r cem ment des homosexuels La reconnaissance n est donc pas qu une affaire individuelle elle s inscrit au c ur des rela tions et des conflits sociaux Les tudes de t
64. lement Avant l autre devait deviner ce que j avais dans la t te Aujourd hui je communique Que faudrait il faire de plus pour les proches S Faire mieux conna tre Al Anon par notre exemple nos attitudes Une personne alcoolique c est 3 4 5 personnes qui souffrent En Suisse romande il y a environ 50 groupes AA mais seulement 10 ou 12 groupes Al Anon Il devrait y avoir au minimum 150 groupes Nous avons donc du tra vail Allez vous continuer les Al Anon S J ai besoin d y aller aujourd hui encore Si je n y vais pas pendant deux ou trois semaines je commence me d cen trer Ce qui ne veut pas dire que je n ai pas pris d autres dispositions car j ai appris demander de l aide quand j en ai besoin Il m est arriv de faire ponctuellement appel un psychiatre mais le fil est conducteur a t et restera Al Anon On n est jamais gu ri tout comme la personne d pendante La difficult pour nous c est qu il n y a pas de substance Vous enlevez la drogue vous enlevez d j un bout du pro bl me apr s on peut s attaquer au reste Nous notre subs tance c est l autre s occuper de l autre contr ler l autre et c est plus complexe plus difficile soigner Il y a contu sions multiples C est une maladie qui est totalement sous estim e L une poque j ai t malade pendant une ann e je n ai donc pas pu aller aux s ances et apr s a a t la gifle j ai fait une rechute terrible
65. li s au tabac fum comme l absorption de CO de substances irritantes mais il permettrait aussi d inhiber la sensation de faim ou la fatigue de stimuler la s cr tion d hormones antidiur tiques de faciliter la mise en action Plus encore il aurait pour fonction de combattre l angoisse d accentuer la concentration de booster la performance Pas de doute du c t des experts la nicotine agit comme une substance dopante Lagrue 2007 Du point de vue des jeunes sportifs que nous avions pu inter viewer Bujon 2008 principalement des jeunes skieurs de haut niveau et usagers r guliers de ces produits nicotin s certains reconnaissent du bout des l vres ces avantages toutefois ils ont du mal l identifier comme dopant comme un produit am liorant la performance Ils en font un autre type d usage avant ou apr s la comp tition sportive dans le but de se rel cher de se c ler comme ils le disent ils en ont donc bien souvent un usage festif et r cr atif au cours des festivit s li es aux comp titions Ces p riodes donnent lieu aux premi res exp rimentations de ces pro duits mais aussi des formes in dites de poly consomma tion avec l alcool notamment qui en intensifie les effets USAGE SUBSTITUTIF ET LA R DUCTION DES RISQUES Mais les sportifs ont d autres usages de ces produits nico tin s qui ont partie li e avec la consommation de tabac fum il s agit d un usage substitutif d un usage
66. linaire entre les diff rents groupes professionnels est un pr alable important pour mieux atteindre les enfants et les jeunes vivant dans des familles ayant des probl mes d alcool La cr ation de plateformes de professionnels de l enfance qui th matiseraient la d li cate question du rep rage pr coce des enfants en situation de risque est mettre l agenda avec pour point central la question du signalement l autorit tut laire 1 Rappelons que tout le monde peut prendre contact avec l autorit tut laire en cas de suspicion de danger pour un enfant On peut dans un premier temps parler de la situation d un mineur sans avoir besoin d en donner le nom Une proc dure ne sera mise en uvre que s il y a signalement La personne qui signale une mise en danger peut rester anonyme si elle le d sire Dans les lieux comme les garderies et les coles les adultes ont un contact direct et souvent privil gi avec les enfants ce qui devrait faciliter l implantation de mesures de pr vention et de sensibilisation surtout si elles ne sont pas stigmatisantes En d calant la pr occupation pr ventive sur le mal tre des enfants sans pr juger de son origine ici l addiction d un des parents on donne tous les acteurs une possibilit d agir son niveau Des contextes comme les centres de loisirs ou le travail social de rue sont aussi consid rer dans la mesure o les jeunes ont une rela tion particuli re et perso
67. me Cette vision reste d une actualit tonnante en particulier face aux dictats toujours insistants des mod les de gouver nance des finances publiques ou priv es qui exigent des r sultats v rifiables et quantifiables pouvant entrer dans les D PENDANCES JUIN N 40 11 statistiques Les syst mes qualit invitent cr er des fiches d am lioration mettre en place des proc dures qui figent les interventions autant que les r sultats v rifi s Or si l on en croit le mod le syst mique les r sultats n ap partiennent pas aux intervenants Ce sont les personnes d pendantes elles m mes qui vont orienter le processus de leur volution et non une croyance ext rieure eux m mes qui en d terminerait l objectif et le contenu Cette optique parfois oubli e reste un l ment fort de l ap proche syst mique CONCLURE Le mod le syst mique est il encore d actualit aujourd hui J en suis convaincu Je constate que les syst miciens sont probablement devenus plus humbles moins triomphalistes et pr ts construire des approches qui combinent des sen sibilit s et mettent des accents variables dans les interven tions Ils prennent ainsi en compte leurs propres croyances en affirmant qu il faut penser ET plut t que OU Est il possible alors de garder ensemble le souci de coh rence d un mod le et l ouverture d autres visions d autres chemins c est le d fi auquel doivent faire face toutes les
68. ment impos ou non n a aucune influence sur le traitement lui m me et son effi cacit Ainsi l aide dite contrainte appelle deux remarques D abord il faut constater que en d finitive toute aide est contrainte Nous vivons dans une soci t qui pr ne le fait que tout individu normal doit savoir se d brouiller seul Demander de l aide est un signe de faiblesse d inad qua tion Donc que ce soit un juge un m decin un travailleur social un conjoint des enfants ou mon propre mal tre il y a quelque chose qui me pousse demander et ou recevoir de l aide Ensuite le concept d aide contrainte a amen non pas diff rencier un type d aide d un autre mais proposer une vision strat gique qui appelle chaque acteur tre dans son r le et sa place l gitimes C est l un apport important 5 DU R SULTAT AU PROCESSUS VOLUTIF Une des croyances importantes li e au mod le syst mique c est que tout syst me a des facult s d autor gulation qu il est en mesure de s adapter s ajuster se transformer L ob jectif de l intervention consiste alors aider le syst me remettre en mouvement ses possibilit s d auto transfor mation L aide consiste alors non pas d abord obtenir un r sultat mais remettre en route un processus volutif momentan ment bloqu Ce n est pas l intervenant qui change le syst me mais c est le syst me qui dans l inte raction avec l intervenant va se changer lui m
69. mise en uvre qu en reste t il aujourd hui Est elle encore Tendance Auteurs un mod le actuel pertinent utile aux intervenants et aux personnes d pendantes Et peut on parler d UN mod le syst mique Il est utile de rappeler que cette approche n a pas un seul p re fondateur qui ferait figure de cr ateur incontest La pens e syst mique est n e par l apport de multiples auteurs et a pris des couleurs extr mement vari es On y distingue diverses tendances qui toutes ont contribu enrichir ce qui est devenu un mod le global et rassem bleur pour m moire divers auteurs ont d velopp une pens e sp cifique et originale dont voici quelques traces que l on retrouve dans le vocabulaire des intervenants dans le champ des d pendances Quelques notions cl s Analytique Alliance coalition syst me motionnel diff renciation de soi triangulation Int grative R les familiaux bouc missaire compl mentarit s et conflits de r les Stierlin Boszormenyi Nagy Intergen rationnelle Loyaut s d l gation thique relationnelle dettes et m rites l gitimit constructive ou destructive exon ration Structurale Fronti res interg n rationnelles familles enchev tr es restructuration carte familiale Ecole de Rome Provocation t ches joining m taphore Communicationnelle Ecole de Palo Alto Construction de la r alit th orie de la communication strat gie double contrainte paradoxe fonct
70. n m me temps je ne sais pas pour quoi je n en parlais pas mon entourage un peu comme un cancer Puis est arriv un moment quand les enfants avaient une bonne dizaine d ann es o la situation s est d t rior e on avait de plus en plus de sc nes Elle a eu un probl me de d pression une attaque de panique suite notre d part pour Londres Nous sommes partis en pensant que le changement de lieu allait am liorer la situation Il y a un l phant dans le salon on prend ses affaires on part et on pense que le probl me est r gl De fait ma femme allait beaucoup plus mal De mon c t mon travail allait bien m me si les enfants repr sen taient une grosse charge Elle est all e chez un psy pour sa d pression Elle continuait boire Elle avait une pres cription d antid presseurs J ai su par la suite qu elle n avait jamais pris ses m dicaments Les crises taient de plus en plus fr quentes et il y a eu des sc nes tr s difficiles devant les enfants A ce moment l j ai pris contact avec sa psy chiatre qui m a dit que j avais besoin d aide et m a propos d aller aux Al Anon Cela m a d abord nerv car ce n est pas moi qui buvais j avais mon travail je devais m occuper des enfants et j avais l impression qu elle se moquait de moi Mais comme j tais d sesp r et que je voulais faire voluer les choses j y suis all le soir m me et je me suis retrouv dans un groupe de quelques perso
71. nnelle avec ces professionnels qui peuvent tre de bons acteurs pour aborder avec les enfants et adolescents concern s leurs probl mes leurs soucis et les amener accepter de l aide Mayer 2008 Enfin les nouveaux m dias offrent des possibilit s de dialogue originales directes anonymes et tr s pris es des adolescents et jeunes adultes Le d veloppement de consultation en ligne sur Internet comme par exemple ciao ch ou de forums d changes avec d autres enfants ou adolescents concern s Klein 2003 offre donc certains jeunes une r elle opportunit de s informer d changer avec leurs pairs et d entrer en contact avec des profession nels de mani re discr te leur rythme Les lignes t l phoniques d aide ou de conseils jouent aussi le r le d un premier contact qui permet de faire le lien avec des offres d aide ou des centres de consultation Des actions en cours Depuis 2004 ann e o l ISPA a organis son colloque national sur le th me des enfants vivant dans des familles alcooliques nous n avons cess de d velopper des outils et des campagnes sur ce d licat sujet guide pratique pour les professionnels brochures de sensibilisation de l entou rage des parents livres d image de Boby petit chien dont le ma tre est alcoolod pendant ainsi que divers rapports sur l tat des lieux en Suisse 2 Depuis 2007 l ISPA accompagne la fondation argovienne pour l aide en cas de d pendance Aargaui
72. nnes On m a dit de venir plusieurs fois avant de d cider si cela me convenait ou pas Ma femme buvait toujours J ai commenc y aller r guli rement et tout de suite la situation s est d t rior e Ma femme m accusait d aller dans un groupe religieux la situation devenait critique mon mariage tait en p ril Je suis alors parti en voyage d affaires en me disant que ce n tait plus possible de continuer comme a Dans l inter valle ma femme a pris contact avec un autre m decin et a fait un programme de traitement de 28 jours Ce fut un miracle Quand elle est rentr e de clinique j tais tr s mal c tait terrible j tais s r qu elle buvait J tais compl te ment obnubil par les bouteilles Je ne buvais plus d alcool S par par le travail j tais en Suisse j ai continu aller aux Al Anon Ma femme et moi sommes toujours ensemble m me si nous avons travers des phases tr s difficiles Sous l effet de l alcool il lui est arriv de dire des choses d une cruaut insoutenable Le programme m a aussi appris faire la dif f rence entre la personne et sa maladie C est ce qu il y a de plus difficile Au d but on est compl tement pris aspir par le probl me Le but c est de sortir de cet tau Est ce que lors de ces r unions vous apprenez sur tout vous occuper de vous Quand il y a encore consommation parlez vous de situations concr tes de la fa on d agir au quotidien pour faire fac
73. nts bien qu elles soient voqu es ne sont que tr s peu prises en charge en tant que souffrance de l enfant L enfant est en effet presque toujours invit aux entretiens en qualit d enfant de patient et non pas en tant que patient Le tandem addiction et parentalit semble constituer un double tabou extr mement difficile briser m me dans un contexte prot g comme celui de l institu tion sp cialis e qui pourtant devrait faciliter le dialogue sur ce sujet De fait pour un parent concern il est d j assez difficile de r aliser qu il a perdu le contr le de sa consom mation Admettre en plus que cet tat de fait ne le met pas seulement lui m me en danger mais aussi son enfant repr sente donc un double d fi Un d fi v cu aussi par les intervenants th rapeutiques quelle priorit th rapeutique mettre quelle phase de la prise en charge Lors des pre miers contacts il est essentiel de construire et maintenir le lien avec l adulte en difficult avec sa consommation d alcool lien qui serait vraisemblablement mis mal si le th me de la parentalit est abord de mani re trop fron tale C est que l accusation sous jacente parent ayant un probl me d alcool gt enfant traumatis est non seulement brutale mais on l a dit plus haut heureusement pas tou jours vraie Ainsi parler de parentalit avec les adultes en traitement rev t un enjeu fort Quand faut il voquer son souci l gard des
74. on d entourage a tr s vite t assimil e famille Or nous savons que souvent l entourage significatif des personnes tr s d pendantes n est plus la famille mais soit d autres personnes d pendantes soit le r seau des professionnels La question de savoir comment prendre en compte l entourage ACTUEL est mes yeux toujours ouverte D autre part l id e de prendre en compte l entourage tait fond e sur la croyance que les proches pouvaient tre des ressources pour les personnes en difficult Or il me semble D PENDANCES JUIN N 40 que souvent l entourage est vu comme explication comme lieu de compr hension plus que comme ressource Certes cela appelle bien des commentaires auxquels je renonce ici pour ne garder qu une interrogation Photo interfoto 2 Y A T IL UN TERRITOIRE SYST MIQUE Dans le cadre de la FORDD le centre Saint Martin de Lau sanne avait propos une session de formation intitul e comorbidit psychiatrique Nous avions alors propos une autre session que nous avons intitul e comorbidit sociale La pol mique tait amicale claire et nous en avons ri de bon c ur mes yeux cela relevait de la question de savoir qui intervient sur quel territoire ou qui marche sur les plates bandes de qui Dans le champ de l intervention syst mique ce m me ph nom ne a aussi exist avec force y a t il compatibilit ou rivalit entre des approches syst miques et cognitivo
75. ontradic tion majeure Or cette possibilit de pas sage ce switching doit tre pris en compte sous peine de proc der comme pour l identit individuelle un appauvrissement et un enfermement majeur de la personne C est pr cis ment ce qui est l uvre dans les processus de stigmatisation Les individus sont alors r duits une portion congrue de leur tre La d signation identitaire est extr mement r ductrice elle se construit le plus souvent en se basant sur un seul aspect de l individu ou du groupe le physique les handi cap s les noirs etc un comportement les alcooliques les toxicomanes etc ou encore une situation sociale les ch meurs les pauvres etc La pluralit identitaire dispa ra t derri re un seul l ment constitutif de la personne LE BESOIN DE RECONNAISSANCE Appauvrir la vision de l autre un seul de ses l ments est au c ur du d ni de reconnaissance Si la notion de recon naissance conna t un renouveau c est au philosophe alle mand Axel Honneth qu on le doit Ce dernier a remis cette notion au centre de l analyse de la modernit en lien avec le constat de l individualisation croissante Il affirme en effet que plus le sujet est autonome plus il d pend de la reconnaissance d autrui En demandant de la reconnaissance l individu demande la fois la reconnaissance de son existence et la confirmation de sa valeur Ne pas reconna tre la valeur de quelqu un c est
76. out ou presque et faire admettre que de se limiter la substance est trop restrictif qu il y a un travail faire en amont pour comprendre puis traiter la tr s vraisem blable maladie qui a fait le lit de la consommation et de la d pendance par une sorte d autom dication est ardu Et plus que la consommation elle m me le trouble psychique d un proche renvoie davantage de remise en question et de culpabilit la d fense est alors souvent h las le d ni la col re ou l exigence d un traitement autoritaire par les pro fessionnels voire la Justice ou le d sespoir et l abandon Des parents m ont parl d envie de meurtre Mais lorsqu on leur propose via des mesures tut laires par exemple une prise en charge institutionnelle impliquant un loignement la nature symbiotique passive agressive du lien fami lial dresse des obstacles qu il a fallu parfois des ann es pour aplanir sorte de lutte de pouvoir de jalousie entre parents et r seau professionnel m dical et socio ducatif Faire le deuil de sa toute puissance sortir un proche de l orni re surtout si profonde n est pas chose ais e Ces parents en d tresse ont souvent d j un m decin de famille qui les coutent et les accompagnent et plusieurs m ont contact pour que je prenne en charge le membre addict du syst me ainsi peut na tre une collaboration entre confr res ou chacun trouve son aire de confiance de confidence et de
77. petit fragilis au point de ne plus tre un r el point d ancrage pour le la d tenu e une fois l ext rieur Les familles ont envie de serrer le d tenu dans les bras mais ont peur de l avoir sur les bras crit Gw nola Ricordeau Lorsque nous avons ouvert avec l quipe de Carrefour Prison l antenne psychologique au centre ville en 1999 il s agissait d offrir aux familles de d tenus un lieu d coute et de travail sur soi un lieu o donner du sens ce qui leur arrive Rapidement nous avons r alis qu une grande partie des proches de d tenus n avaient pas besoin de devenir des patients des assist s ils ne recherchaient pas l aide de pro fessionnels en tous les cas pas dans un premier temps Au LE R LE DES ORGANISATIONS DE PROCHES L EXP RIENCE DU CHALET DE CARREFOUR PRISON contraire c est le regard de la soci t sur ces familles qui repr sente souvent une des grandes difficult s C est pour quoi nous avons d cid avec B atrice Leclerc fondatrice de l association Carrefour dans les ann es 70 et l ensemble du courageux Comit de l association de mettre sur pied un concept de lieu d accueil dans l ici et maintenant de citoyens pour des citoyens d humain humain Nous avons alors organis le recrutement d une quipe d une quinzaine d accueillants b n voles pr ts s engager avec nous dans cette aventure il s agissait de cr er ce lieu de lui donner une me en s appuyant sur la longue exp
78. rajectoires de vie d adolescents en milieux social tr s d favoris faites par des chercheuses comme Pascale Jamoulle la fron ti re franco belge ou celles de Patricia Bouhnik dans les banlieues nord de Paris per mettent d exemplifier et de mettre en lumi re la cr ativit des acteurs pour construire un entourage social auquel ils pourront s identifier M me si cette construction se fait en dehors de la l galit elle est indicative de l universalit des besoins d appartenance et de reconnaissance Bien s r dans un milieu largement stigmatis par la soci t englo bante ces trajectoires doivent souvent s inventer dans l conomie souterraine avec des prises de risques mul tiples mais elles ne sont pas aussi loin de l univers social et de ses valeurs qu on pourrait le croire ou que leur car tement social voudrait le mettre en sc ne Jamoulle 2001 39 41 par exemple recense les normes en vigueur dans ces groupes de jeunes normes qui n ont rien d original par rapport aux normes dominantes e vivre 100 l heure e se cr er une position dominante dans le groupe l image du ca d e ma triser ses motions en taisant ses fragilit s et son intimit e explorer les plaisirs sans en devenir esclave e faire de l argent l afficher et tre reconnu par sa posi tion de consommateurs voitures puissantes beaux habits e ne compter que sur soi mais tre solidaire avec ceux qui vivent la m me condition
79. re l heure actuelle C est ma m re qui m a propos Al Anon car je me sentais tr s mal apr s que mon p re ait fait sa cure et se sente beaucoup mieux Je suis donc une enfant adulte d alcoolique Simon De mon c t c est ma femme qui tait alcoolique mais elle est sobre maintenant Chez Al Anon il y a une majorit de femmes A Londres c est diff rent il y a m me des groupes d hommes J ai une envie d aider par grati tude Ce programme m a tellement aid que sans lui je ne sais pas o je serais aujourd hui ni o en serait ma famille J ai commenc Al Anon il y a treize ans Comment tes vous arriv s Al Anon A quel moment la situation est elle devenue intenable S Quand j ai connu ma femme sa m re tait alcoolique lvresses ponctuelles terribles d pressive pas de mari On avait 20 ans je n avais aucune conscience de sa maladie A l poque on allait nettoyer la maison de sa m re on vidait les cadavres de bouteilles En voyant a jamais je n au rais imagin que ma femme aurait un jour des probl mes d alcool Quand on vit cette situation l depuis l ge de 14 ans C est arriv de mani re tr s sournoise Je me suis aper u un jour que ma femme avait cach des canettes de bi re a m a fait un choc Ma femme avait un alcoolisme tr s diff rent de celui de sa m re a allait crescendo petit petit Son attitude changeait mais cela ne nous a pas emp ch s d avoir des enfants E
80. rop en pour l aide aux enfants de d tenus www eurochips org 6 Schekter V 2009 Familles je vous hais ou familles je vous aime Les r les des familles dans le processus de resocialisation in L objectif de resocialisation est il tou jours d actualit St mplf Berne Courriel info carrefour prison ch L APPROCHE SYST MIQUE DES D PENDANCES EST ELLE ENCORE D ACTUALIT Olivier Amiguet formateur en intervention syst mique responsable du DAS en intervention syst mique HES TS eesp Vaud Par ce titre un brin provocateur Particle fait le point sur approche syst mique qu a t elle apport Pinter vention dans le domaine des d pendances notamment dans la prise en compte de l entourage Qu en reste t il aujourd hui Quels sont les nouveaux d fis auxquels cette discipline est confront e r d approche syst mique dans le domaine des d pen dances a contribu de mani re importante un enri chissement de la compr hension et des modalit s d intervention des professionnels Elle a particip de mani re significative penser la d pendance comme un ph nom ne multifactoriel qui nous invite penser ET plut t que OU Elle affirme notamment que tout compor tement toute relation s inscrit dans un contexte sp cifique qu il est indispensable de prendre en compte Mais pass es ses heures de gloire li es l engouement pour un langage nouveau et apr s plusieurs ann es de
81. rrain aupr s d usagers de drogue Psycho tropes 2001 3 Vol 7 p 31 48 7 Michel Jean Dominique 1999 Groupes d entraide enjeux et perspectives D pendances No 7 p 10 12 8 Todorov Tzvetan 2002 Sous le regard des autres Sciences humaines octobre 2002 no 131 p 22 27 Courriel i girod grea ch D PENDANCES JUIN N 40 LE ROLE DES ORGANISATIONS DE PROCHES L EXP RIENCE DU CHALET DE CARREFOUR PRISON Viviane Schekter Directrice de l association Carrefour Prison Gen ve Si nous avons choisi d aborder la th matique des proches dans le milieu carc ral c est parce que ce dernier re pr sente l institution ferm e par excellence et ambigu t de la place des proches y est exacerb e Sollicit s pour certaines d marches ils sont par ailleurs tenus l cart du syst me de la prison L association du Chalet s emploie pr cis ment r duire ce paradoxe en offrant la fois un espace o mettre en mots le v cu des proches et une passerelle avec la prison r d ne femme s approche des grilles de la prison Elle tient dans sa main sa carte d identit et une cartouche de cigarettes comme s il s agissait d un tr sor Lorsque je croise son regard elle est absente tendue tout au dedans d elle m me Ce n est qu une heure et demie plus tard qu elle franchit le seuil du Chalet La tension a marqu ses traits Le regard de l accueillante b n vole son lan gage non verbal qui l
82. sche Stiftung f r Suchthilfe ags AGS dans le d veloppement d un projet pilote qui offre depuis le d but de 2010 des groupes de parole pour les enfants et des cours pour les parents Partant du constat que l offre d aide n est 2 Voir les documents existants sur le site d addiction info suisse sous www addiction info ch fr themes publics cible enfants dans une famille alcoolique Photo interfoto pas une solution suffisante la collaboration troite avec les divers groupes professionnels est une composante impor tante du projet les personnes cl s et les organisations comp tentes du canton d Argovie ont t impliqu es d s le d veloppement du projet en participant des groupes de discussion ainsi que par le biais d accords de coop ration Un autre accent a t mis sur la participation des parents tous les parents et les proches qui en 2008 ont t accom pagn s par l AGS ont t interrog s sur leurs besoins et leurs souhaits et ont ainsi particip la conceptualisation d une offre appropri e En effet si les besoins des enfants concern s sont suffisamment mis en vidence dans la litt rature scientifique les craintes des parents et leurs souhaits relatifs au soutien possible pour leurs enfants sont encore peu tudi s De plus une implication des parents dans la conceptualisation du projet prend au s rieux leur r le d experts en ducation et favorise en m me temps l ac ceptation d une nouv
83. se qui ont mis en lumi re l importance des structures psychiques ainsi que le r le de l imaginaire dans la construction de soi La conscience individuelle de chacun est certes fa onn e par les exp riences de vie form es de son histoire personnelle sociale groupale Mais de mani re plus pr gnante encore la repr sentation et la perception de soi se construisent par la repr sentation que chacun a de ses composantes exp rientielles Perception et repr sentation qui pour compli quer l affaire varient consid rablement au cours de l exis tence L identit personnelle est donc d j un concept labile qui permet aux acteurs sociaux que nous sommes de pou voir vivre la fois comme tre unique et multiple sans pour autant de rares exceptions pr s sombrer dans la d mence Pour l individu la modernit se vit entre autres par son appartenance de multiples r seaux l entourage par la participation une quantit de situations sociales diff rentes dans lesquelles il est amen se pr senter Il peut alors choisir parmi de multiples r f rents tout en restant un tre unifi et non morcel en strates et en couches super pos es mais bien comme synth se originale Cette identit syncr tique synth tique g om trie variable multiple est donc labile et multidimensionnelle sans que l individu n en perde son unit pour autant Si les l ments qui participent de l identit de l individu sont d j
84. stre la disqualification sociale peut pour certains tre compens e en rejoignant un groupe d entraide C est le cas par exemple pour les personnes d pendantes qui cumulent souffrance personnelle et souf france sociale Sur le r le tayant de ces groupes et sur le renversement du stigmate qu ils repr sentent je renvoie l excellent article de Jean Dominique Michel paru en 1999 dans cette m me revue LA CONFIANCE Pour ceux qui ne disposent pas de ressources sociales co nomiques voire familiales suffisantes recr er un espace d appartenance collective est le moyen le plus s r de lutter contre la vuln rabilit et l ins curit Cette vuln rabilit est g n r e par une soci t domin e par des trajectoires de vie o chacun est non seulement somm d tre autonome mais aussi d tre performant dans tous les aspects de l exis tence Une soci t o domine la tyrannie de l accomplisse ment de soi pour reprendre une expression de Marc Henri i L usage d un vocabulaire d pr ciatif ainsi qu une mise l cart du groupe des plus Jragilis s reproduit l identique ce que la soci t englobante leur fait subir quotidien nement Photo interfoto Soulet produit de la d socialisation Or tous les individus ne sont pas gaux face cette injonction de r ussite et ceux dont le quotidien s av re sem d obstacles et d incertitudes doivent pouvoir se recr er un entourage social s curisant gr ce auquel
85. t in B Fran ois et E Neveu dir Les transformations structurelles de l espace public Rennes Presses Universitaires de Rennes 185 208 3 Bujon T 2008 Positifs la nicotine Enqu te sur les usages du tabac non fum en milieux sportifs Psycho tropes vol 14 n 1 59 76 4 Foulds J Ramstrom L Burke M Fagerstr m K 2003 Effect of smokeless tabacco snus on smoking and public health in Sweden Tobacco Control 12 349 359 5 Johnston L D O Malley P M Bachman J G amp Schu lenberg J E 2010 Monitoring the Future national results on adolescent drug use Overview of key findings 2009 NIH Publication Bethesda MD National Institute on Drug Abuse 6 Lagrue G 2007 Des fumeurs particuliers Sportifs Nicotine et tabac non fum sont dopants Le concours m dical n 7 8 129 7 Le Garrec S 2002 Ces ados qui en prennent Socio logie des consommations toxiques adolescentes PU du Mirail Toulouse 8 Mathern G Perrier C Baronnat J P Lagrue G 2005 L utilisation du tabac chiquer Une pratique mergente chez les adolescents La presse m dicale vol 34 n 16 1143 1144 9 Molimard R 2005 Le tabac sans fum e ou Snus une r duction des risques li s au tabagisme Le courrier des addictions vol 7 n 2 52 55 10 Renaudie F Oullion R Mathern G Parcot D Depiesse F 2008 Pratique intensive des sports de glisse chez les jeunes et usage de substances psychoact
86. une mani re d en sortir de la sant et des sports 2008 Pour la SFT les risques consommer le snus sont nombreux et ne sont pas n gliger augmentation du risque du cancer du pancr as le passage des cigarettes au tabac oral ne diminue pas le risque cardiovasculaire li aux cigarettes d veloppe ment de l sions de la cavit buccale et r traction gingi vale inchang e le tabac oral peut favoriser le d veloppe ment du diab te de type 2 et pour les adolescents le snus peut augmenter la probabilit ult rieure de la consommation de cigarettes Au moment o l industrie du tabac est contrainte en raison du d ve loppement des politiques anti tabac et de l interdiction de plus en plus r pandue de fumer dans les lieux publics de restructurer son conomie et de revoir ses strat gies cette demande de la BAT n est pour la SFT qu une mani re de sauver l industrie du tabac et de conserver une clien t le d pendante A ce titre elle consid re que le gouver nement doit privil gier la sant publique de ses concitoyens quitte sacrifier les int r ts de l industrie du tabac FAUT IL AVOIR PEUR DU SNUS On le voit la controverse fait rage et elle recouvre toute une s rie d enjeux scientifico politique dont la dynamique his torique resterait explorer tant les expertises scientifiques ou les statistiques m dicales jouent un r le majeur dans la prescription et la d
87. ut on amener la prison Comment r server une visite Le d tenu peut il t l phoner L objectif est de diminuer les malentendus Nous savons bien que lorsqu une famille apporte un g teau fait maison celui qu elle il pr f re il s agit de bien plus que du sucre du beurre et de la farine Ainsi quand celui ci est refus l entr e la d ception est souvent grande Par ailleurs au niveau analogique le fait m me de l exis tence d un Guide permet aux familles de ne pas se sentir seules face aux nombreuses difficult s qu elles affrontent Si un Guide existe c est que d autres personnes ont les m mes pr occupations et les m mes difficult s Un premier pas pour sortir de l isolement est alors parfois franchi La confiance est n cessaire pour pouvoir entrer en lien avec ces familles d boussol es au d part une de nos diffi cult s a t de rassurer les usagers quant notre neutralit tous les niveaux et surtout de les assurer de notre ind pendance En effet une grande partie des familles vivent dans le secret jusque dans leur foyer De plus certaines personnes ont t entendues par le Juge d Instruction par la Police sont en contact avec des avocats les enjeux sont souvent tr s importants et la totale confidentialit offerte est indispensable Un travail r gulier d information a t mis sur pied afin de rencontrer les familles hors du Chalet sur le chemin vers les grilles de la prison Les e
88. xplications br ves mais pr cises de nos accueillants b n voles per mettent d viter les malentendus Comment vivre en bon voisinage comment tablir une col laboration sans compromission avec la prison de Champ Dollon Le d fi est constant le lien est r inventer au quotidien et peut tout moment tre fragilis Il a fallu dans un premier temps clarifier notre r le ni ami ni ennemi Il s agit pour nous d amener un l ment compl mentaire mais pas une concurrence Le Chalet n est pas une salle d attente suppl mentaire mais un r el lieu d accueil et d in formation Nous avons eu la chance de pouvoir verbaliser les craintes respectives avec la Direction de la prison ainsi qu avec les agents de d tention notamment l quipe pr sente au quotidien aux portes de la prison et ainsi expliciter les choses Des r unions formelles annuelles avec la Direc tion de l tablissement et l ensemble des services pr sents la prison sont n cessaires afin de maintenir le contact Nous luttons r guli rement contre un cloisonnement des services qui appara t comme un cho au cloisonnement provoqu par les murs Une collaboration constructive est notre souci permanent chacun ayant une place claire et identifi e Au d part simplement tol r e notre quipe a petit petit cr sa place et obtenu une r elle cr dibilit et une recon naissance Il arrive maintenant r guli rement que les agents de d tention pr sents

Download Pdf Manuals

Related Search

L`entourage l\u0027entourage entourage meaning entourage cast entourage show entourage

Related Contents

Extron electronic MD Floor Box AAP Bracket Kit AAP 100 MD User's Manual  DNA Database GeneMapper ID Procedure  デンカナトミックUSS 【PDF形式：2.0 MB】  Obst- und Gemüsehobel  Single Seater Golf Buggy Owners Manual - KB-Golf  König KN-HDMISPL35 video splitter  Bedienungsanleitung (pdf 196 kB) - GMC  Manual Handleiding Manuale Anleitung Manual Användarhandbok  389 - FuturaShop  Page 1 Page 2 ー. 使用方法 。P-03( シ リ ア ル出力) USブラグ 。FF  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file