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La régulation par les standards ISO

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1. On verra aussi NAGEL S S G lobal policy Studies International Interaction toward Imporving Public Policy Basingstoke MacMillan 1991 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 croissant depuis les ann es 1990 pour l tude de l impact des logiques internationales sur les politiques publiques nationales Mais on peut regretter avec eux que ces tudes domin es par le paradigme vasif de la globalisation continuent d opposer les dimensions externes et internes maintenant ainsi un cloisonnement qu il est n cessaire de d passer Ces deux auteurs mettent en effet l accent sur les acteurs transnationaux qui participent au processus de transfert des politiques publiques Soutenu par les organisations internationales qui tendent proposer des mod les de politiques publiques g n ralement issu d un cas national particulier ce processus de transfert ne doit pas tre entendu comme des importations amp nihilo de pratiques trang res mais bien comme une entreprise de r appropriation de traduction dont les acteurs transnationaux seraient autant les m diateurs que les promoteurs Le processus d adoption des normes techniques n est pas tr s loign de celui des transferts de politiques publiques dans le sens o une norme peut tre issue d un standard national voir d une
2. depuis longtemps l objet d un vif int r t Il existe sur le sujet une abondante litt rature qui a d ailleurs explos avec l adoption des normes sur la qualit des services ISO 9000 et l environnement ISO 14000 Dans ce domaine une grande partie de la litt rature est produite par des professionnels ou des conomistes est destin e a l information des entreprises 4 On notera cependant certains travaux r cents de sociologie comme ceux de D enis Segrestin Franck Cochoy ou ceux de Delphine Mercier et al qui s efforcent d analyser l impact des normes ISO 9000 dans les rapports de 34 On verra entre autre CABY F JAMBART C La qualit dans les services fondements t moignages outils Paris Economica 2000 MASSOT P LAGARDE D NASADKA P BELLAICHE M ISO 9000 mode d emploi pour les PME Paris AFNOR 1999 AFNOR L es r f rentiels qualit la voie de l ex cdlen Paris La D fense AFNOR 1997 Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 production et le management au sein de l entreprise Nous pr sentons ici un cas d tude empirique de l volution des op rations de travail partir des prescriptions ISO 9002 2000 afin de faire ressortir clairement l id e que ce que nous appelons format n est donc pas seulement la norme de qualit d un objet produit m
3. ind pendante des agences nationales de standardisation est r v latrice de l essor de la r gulation internationale d origine priv e La lecture des biographies des membres est de ce point de vue particuli rement clairante on peut citer pour les Fran ais Bertrand Collomb Pr sident du Conseil d Administration de Lafarge et Trustee de TASC Foundation Gilbert G lard ancien haut responsable de KPMG membre de l IASB Philippe D anjou Directeur en charge de la comptabilit des entreprises aupr s de l Autorit des March s Financiers et Vice Pr sident du Standards Advisory Council de l TASB D une certaine mani re on peut dire que les acteurs issus des plus hauts milieux d affaire se sont dot s d un outil de production de la r gle non seulement d tach s formellement des institutions publiques mais aussi des agences nationales de standardisation aux statuts et la composition h t rog ne Il ne faudrait toutefois pas d duire de cette autonomisation une rupture totale avec la sph re publique Le soin apport par l IASB trouver dans l Union Europ enne un relais la diffusion de ses standards est tout fait significatif de ces liens complexes entre public et priv L imbrication des int r ts et des outils publics et priv s se retrouvent dans la plupart des processus de r gulation internationale engageant des secteurs conomiques soit que dans les ar nes inter gouvernementales les repr sentants des E
4. la suite de la F d ration internationale des associations nationales de normalisation l ISO pr sente une structure f d rative regroupant les agences nationales de 148 pays Le nombre impressionnant de normes publi es 13 700 depuis 1947 tend a attester de l importance de ces dispositions pour les secteurs conomiques concem s A l heure des d bats sur la mondialisation il peut tre int ressant de se pencher sur une entreprise de r gulation internationale qi loin de r activer des oppositions classiques lib ralisme conomique contre r gulation ou int r ts priv s contre autorit publique semble au contraire r aliser un syncr tisme original Les politiques de normalisation internationale mettent en relation une multitude d acteurs publics et priv s organisations intemationales administrations nationales agences centres de recherches entreprises associations etc Cette diversit d acteurs n puise cependant pas la notion de politique publique mais incite la concevoir sous un nouveau jour qui soit susceptible d en faire ressortir tant l originalit des formes que la port e effective dans les cas qui nous int ressent Dans la contribution sans doute un peu trop dense que nous pr sentons ici nous aimerions la fois interroger les entr es classiques d analyse de ces politiques et proposer une d marche d analyse un peu diff rente bas e sur l id e de format emprunt e a R mi Barbier et de monopolis
5. respect es ou de normes enfreintes chaque jour Si les textes sur les drogues sont aussi bien respect s cela n est pas attribuable la valeur juridique de leurs dispositions mais comme il a d j t d montr la structure politico conomique particuli re de l offre licite des drogues De m me le fait que la plupart des standards soient des r gles soumises l acceptation volontaire ne signifie pas qu elles aient a priori un faible degr de contrainte L acceptation volontaire n est pas synonyme de libre arbitre ni forc ment d une adh sion rationnelle tablie sur la base d un calcul co t b n fice Les raisons qui poussent des acteurs adopter une norme rel vent parfois du simple r flexe de faire comme tout le monde ou encore de la conviction que la norme adopt e est effectivement une garantie de meilleure qualit mais plus s rement de la n cessit conomique de se mettre la norme soit pour suivre l volution cons quente des pratiques de consommation soit pour b n ficier d un instrument de l gitimation dans la red finition d une strat gie d entreprise Deuxi mement l absence de contrainte objective de type juridique n implique pas comme nous l avons soulign pr c demment l absence de toute contrainte notamment de nature hi rarchique Il suffira d voquer les demandes faites par les entreprises leur fournisseurs pour tre en conformit avec telle ou telle norme pour c
6. UNE POLITIQUE PUBLIQUE INTERNATIONALE Si l on veut pouvoir tenir de bout en bout l analyse des politiques internationales de normalisation et de leurs effets pour aller un peu au del d une analyse des politiques publiques en termes d id es ou d instruments on mesure quel point la cha ne est longue et appelle des collaborations nationales et internationales tout autant que des comparaisons entre les objets appr hend s par ces politiques Quel peut tre l effet de ce genre de travail sociologique sur des analyses de relations internationales en termes de politiques publiques Envisager l existence de politiques publiques internationales n est pas chose vidente en soi si ce n est dans le champ d sormais stabilis des analyses de politique trang re qui bien qu elles aient int grer une multitude d acteurs peuvent se justifier par la monopolisation durable par les Etats d un certain nombre de pr rogatives juridiques Ces pr rogatives permettent d entretenir conceptuellement la s paration entre un ordre politique interne et un ordre de relations ext rieures dont la tangibilit est beaucoup moins nette dans d autres sph res d activit s Pour tudier ces autres sph res les tudes internationales restent dans l ensemble marqu es par une vision fragment e de la sc ne internationale o les politiques de r gulation l chelle mondiale seraient encore faire Certains auteurs anglo saxons pour la pl
7. analyse en termes de format qui nous semble tr s prometteur dans la mesure o il permet de saisir de fa on pragmatique la complexit des jeux d acteurs l uvre dans la qualification technique des objets Partant de la d marche de f tichisme m thodologique d Apadurai qui consiste centrer la d marche d analyse sur les objet trait s il essaie de mettre en vidence le fait que la qualification des objets travers des relations de prescription et des preuves successives est port e par ce qu il appelle des propri taires de format Dans le cas des boues d puration il d finit le format d origine comme un format pragmatique o l lu local consid r ici comme le propri taire du format met en relation la station d puration et l agriculteur appel rendre service en pandant les boues dont on ne sait trop quoi faire Il montre en quoi la tangibilit des indices de nuisances cologiques de la pratique de l pandage animaux malades odeurs etc a ensuite conduit a la r alisation d analyses biologiques conduisant la qualification des boues comme d chets toxiques et un format de type pr caution abstention port par les agences d environnement au nom de l int r t de l agriculteur et des populations locales jusqu ce que les administrations europ ennes d finissent des preuves caract ris es par des normes de seuils et de tra abilit permettant de passer un format de boue agro comp
8. car elle ne fait que prolonger l opposition public priv au nom d une dualit d int r t relevant plus de la d claration d intention que des choses telles qu elles se passent Tout d abord au niveau international ce qui rel ve des int r ts publics et des int r ts priv s tend se confondre la sant des entreprises tant souvent associ e celle de la nation Les travaux de Susan Strange et John Stopford ont exemplairement insist sur ce point Ensuite dire qu une politique est publique ne suffit pas affirmer qu elle est le fait des seuls pouvoirs publics Ainsi la mise en uvre et l orientation d une politique publique ne serait plus le fait d une autorit tatique aux contours flous mais d une configuration sociale sp cifique dans laquelle se m lerait un ensemble d acteurs fort h t rog nes quand leurs statuts leurs motivations a n gocier et leurs perceptions des probl mes mais homog nes dans leur capacit participer au processus d adoption et de diffusion des normes C est la raison pour laquelle l entr e n o institutionnelle du SCORE tend tre quelque peu remise en question par certains qui envisagent l opportunit d avoir recours des outils d analyse plus fins des acteurs qui font les normes rule makers Face la difficult de d limiter les champs d intervention et l environnement institutionnel des normalisateurs Kristina Tamm Hallstrom par exemple envisage une d marche plus
9. d clinaison d explications et de consignes Pour les 4 Quand nous utiliserons le mot r seau ce sera pour d crire l addition des diff rentes unit s permettant l acheminement du courrier d l gations directions d partementale bureaux de poste n ud routier 43 Le syst me qualit est l ensemble des moyens d velopp s dans l organisation donnant lieu une documentation Il contient les proc dures les moyens mis en uvre pour l atteinte de la qualit ainsi que la d limitation des responsabilit s Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 agents l acte p dagogique a une sc ne un sc nario un rituel et des contenus qui doivent tre respect s sinon il ne s agit pas de formation on ne distingue pas l important et le banal ce qu il faut retenir noter relire et ce qu il faut s empresser d oublier C est donc a travers ce type de monographies d entreprise que les enjeux de comparaison nous semblent r sider tout autant sinon plus qu au niveau des agences nationales de normalisation Ceci devrait permettre d introduire des variables importantes relatives au mode de gestion et de formation des personnels et aux types de situations de travail dans la comparaison des espaces nationaux de r gulation CONCLUSION LA NORMALISATION ET LA CERTIFICATION ISO
10. elle substitue une structure assez lourde compos e d agences nationales une petite lite qui ne rend de comptes qu elles m mes Mais inversement cette autonomie parce qu elle n est pas garantie par les autorit s publiques et parce qu elle ne s ins re pas de droit dans une architecture institutionnelle p renne peut devenir la source du d clin de l IASB C est peut tre l une des raisons pour laquelle lTASB tente de rester en relations troites aussi bien avec des organismes r gionaux comme l Union europ enne que les agences nationales de normalisation ou encore l ISO Le troisi me type de monopolisation des formats est celui qui r sulte d initiatives intergouvernementales de d finition du bon format des choses C est typiquement ce qu on appelle commun ment une politique de r glementation internationale Le secteur du m dicament et la r glementation soutenue par l agence europ enne du m dicament nous para t relever de ce troisi me type Dans certains cas la r glementation peut elle m me tre le vecteur d une monopolisation de la production Les drogues constituent ici un bon exemple Le processus de d finition d signation qui structure la politique des drogues destin es des fins m dicales a support depuis ses d buts dans les ann es 1920 une dynamique monopolistique de l offre Le principe qui soutient cette politique s appuie sur une limitation directe de la production et sur une surveillance troi
11. institutionnel relativement limit et regroupant un nombre restreint d acteurs que l on retrouve bien souvent d une agence une autre L examen de ces agences et des individus qui les font vivre est tr s r v latrice de cette interp n tration des sph res publiques et priv es Nous en donnons quelques exemples L ISO est certainement la plus embl matique de ces agences de standardisation notamment en raison du nombre de secteurs conomiques couverts qui en fait l agence la plus g n raliste en la mati re La structure institutionnelle de l ISO est tr s int ressante Sont membres de l organisation et participent de ce fait l adoption des standards non les Etats en tant que tels mais les agences nationales de normalisation Nous sommes donc des le d part dans une situation hybride o les Etats ne sont pas directement repr sent s mais dont les fronti res politiques servent d signer les membres Lorsqu on s int resse ensuite au statut juridique des agences nationales certaines sont des conf d rations priv es d acteurs conomiques comme aux Etats Unis d autre sont des administrations publiques au sens plein du terme d autres encore sont des organismes mixtes comme l Afnor en France ou repr sentants de l Etat c toient repr sentants des associations professionnelles Cette structure hybride est particuli rement bien refl t e dans la d finition que l ISO donne d elle m me L ISO o upe n anmoins une posit
12. l entreprise De plus elle est la mode Ainsi en dehors des cas o la s curit ou un besoin de promotion particulier justifie un marquage sur le produit la certification d entreprises peut suffire A gier et Merle 1992 p 12 La s rie des normes ISO 9000 9004 inclus a t d velopp e afin de r pondre de fa on 35 SEGRESTIN D La normalisation de la qualit et l volution de la relation de production in Revue d conomie industrielle n 75 janvier 1996 ainsi que SEGRESTIN D L entreprise l preuve des normes de march Les paradoxes des nouveaux standards de gestion dans l industrie in R eue francaise de sociologie Vol 38 n 3 1997 MERCIER D Heurs et malheurs de la certification dans les centres de tri de la Poste in MAUGERIS dir D dit de gestion Paris La Dispute 2001 BONNET E 1994 Analyse sodologique des actions qualit dans l entreprise industridle th se de Doctorat de Sociologie 37AGIER M et MERLE P La certification des produits industries Ecole Nationale Sup rieure des Mines de Paris 07 92 1992 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 plus pr cise aux exigences des dients Les normes internationales 9001 9002 et 9003 repr sentent trois formes distinctes d aptitude de fonctionnement ou d organisation qui conv
13. la hi rarchie Les dispositifs labor s sont d abord cognitifs ils traitent de r solutions de probl me Leurs concepteurs consid rent que le travail a chang et que d sormais Travailler c est poser et r soudre des probl mes Cette d finition nouvelle met l accent sur le fait que travailler n est pas seulement fournir de l nergie dans une activit guid e par de l information D ans une p riode o les activit s routini res peuvent tre transform es en algorithmes pris en charge par des machines travailler c est aussi et peut tre surtout poser un probl me et le r soudre Les travaux r p titifs tant pris en charge par les machines le travail consiste tendanciellement r aliser des t ches de surveillance de maintenance de coordination de contr le d innovation de m thode Ces activit s sont autant de probl mes r soudre qu il faut circonscrire en fonction des informations endogenes et exog nes l organisation Cette tendance incite fortement les personnes trouver et coordonner des solutions informelles les diffuser les imposer ou les revendiquer Pour r gler les probl mes il faut pouvoir comptabiliser les erreurs les d fauts les hi rarchiser et les organiser partir de principes collectifs Il sagit en effet de consulter tout le monde et de faire adh rer les personnes au projet en cours il est donc question de trouver la solution la moins mauvaise possible De plus ces dispositifs so
14. outil Par exemple pour les points Magist re dans le site on leur dit la demande t appuies la la et l mais personne ne leur explique la logique de l outil Ils ont donc une vision completement lacunaire des outils pr sents dans le site Au terme de cette premiere tude de cas qui en appelle d autres on mesure mieux les liens entre les prescriptions et leur mise a l preuve dans la relation de prescription En ce qui conceme la normalisation de la qualit le sens m me que les agents donnent au terme qualit est variable la premi re d finition est davantage centr e sur l exigence des d lais la deuxi me sur la r alisation d objectifs et la troisi me sur la satisfaction du client Mais la recherche a d voil un aspect mal connu c est l importance de la culture scolaire qui se traduit de deux mani res concomitantes D abord elle se traduit par une difficult s mantique accepter les termes ck faute d faut dysfonction autrement que comme la mise en cause de soi une marque infamante projet e sur la personne qui la plupart du temps n est jamais que le t moin d un d faut syst mique Cette culture scolaire s oppose ainsi la culture de s ret de fonctionnement pour qui rep rer un d faut est une source pr cieuse d information en vue d en corriger les causes et les causes des causes d apparition Mais elle se traduit aussi par une difficult morphologique accepter un mode de formation sous forme de
15. res l entr e et de la situation de concurrence Sch matiquement en mati re d innovation l investisseur potentiel se trouve soit dans une situation de quasi monopole Ex Microsoft soit de coop ration entre firmes ce qui nous renvoie aux probl matiques d int gration potentielle dans une situation de contrats complets ou incomplets soit dans une situation de course aux brevets impliquant un m canisme d ench res g n ralement mod lis par la th orie des jeux 21 Pour une revue de la litt rature conomique sur la standardisation cf MATUTESC AND REGIBEAU P A Selective Review of the Economics of Standardization Entry Deterrence Technological Progress and International Competition E uropean Journal of Political E conomy 12 1996 pp 183 209 22 AKERLOF G The market for Lemmons quality uncertainty and the market mechanism Review of economic studies 54 1970 Dans ce tr s c l bre article Akerlof d montre en prenant l exemple du march des voitures d occasion que l incertitude sur la qualit a des incidences importantes sur les comportements de vente et d achat L individu qui vend une voiture d occasion a plus int r t le faire s il est peu ou moyennement satisfait de sa qualit D ans le cas contraire il en demandera un bon prix et n h sitera pas la retirer du march s il ne trouve pas acqu reur ce prix de sorte qu il l usera jusqu au bout L acheteur qui se base sur le prix en essayant
16. se renforcer puisque sur la p riode 1991 1999 elle atteint respectivement 73 et 70 de la fabrication mondiale S il est difficile de prouver que cet oligopole est le fruit d une entente entre les Etats concern s il n est pas non plus uniquement le fruit du libre jeu 32 Voir Soci t des Nations A ctes de la Conf rence pour la limitation de la fabrication des stup fiants Gen ve 27 mai 13 juillet 1931 Volume I et II C 509 M 214 1931 XI 33 Institu s par les conventions de 1925 et 1931 le Comit central permanent CCP et l O rgane de contr le OC taient des coll ges d experts non repr sentatifs des Etats charg s de surveiller et contr ler l offre mondiale des drogues Les Etats sont en vertus des conventions tenus de d clarer toutes les quantit s produites chang es stock es saisies ou d truites Les chiffres ainsi obtenus sont analys s en fonction des besoins m dicaux mondiaux afin de s assurer qu aucune quantit n ait t d tourn e vers des fins ill gitimes Les deux organes ont fusionn en 1968 pour former l Organe international de contr le des stup fiants OICS Pour plus de simplicit nous appelons ces trois institutions les organismes de contr le Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 entre l offre et la demande ou de la cons quence i
17. syst me en commande l organisation Par ailleurs pour des raisons de politique industrielle de rapports de force et de liens de sous traitance mais tr s exactement dans la logique de cette vue syst mique des normes de fonctionnement et des mesures de d tection et de r solution de dysfonctionnement ont vu le jour sous la d nomination de normes ISO 9000 Elles cherchent fournir un ensemble standardis de proc dures dans l optique d augmenter le niveau de qualit et de la g n raliser Si les changements induits par le mouvement qualit touchent notamment une red finition des fonctions et des relations entre services les changes entre industriels subissent eux aussi des transformations L entreprise peut ainsi tre conduite utiliser la certification On distingue deux types de certification la certification de produits et la certification de conformit des syst mes d assurance qualit aux normes de la s rie ISO 9000 Bonnet 1994 p 34 Cette derni re est devenue concurrente de la premi re car comme nous l expliquent Monique A gier et Philippe Merle augmenter le niveau qualit de l entreprise gr ce des audits objectif qui pouvait tre atteint auparavant par certification de produits se r alise tout naturellement avec la certification d entreprises Cette certification d entreprises donne confiance aux acheteurs distributeurs ou professionnels sur la s curit et le caract re honn te des produits de
18. 999 Langages au travail et normes d assurance qualit Sociologie du travail Juillet Septembre N 3 Vol 41 Moisdon J C 1997 Du mode d existence des outils de gestion Seli Arslan OECD 1991 Information T echnology Standards The E conomic D imension Information Computer and Communications Policy Report 25 Paris OECD Pelkmans J 1987 The New Approach to Technical Harmonization and Standardization Journal of Common M arke Studies 25 3 249 269 Pingeot A 1994 Aide conomique l Europe de l est et Union Europ enne une exp rimentation du programme PHARE en Hongrie DEA de Sciences Politiques Universit de Montpellier 1 58 p Poti C 1995 Qualit totale et certification des ressources humaines Qualit n 65 Janvier F vrier 1995 pp 10 18 Salter L 1988 Mandated Sdence Scene and Sdentists in the M aking of Standards D ordrecht Kluwer Tamm Hallstrom K 1996 The production of management standards R eue d E onomie Industridle no 75 ler trimestre 1996 Tamm Hallstrom K 2001 In Quest of Authority and Power Standardization Organizations at Work Paper presented at the Scancor Workshop Transnational regulation and the transformation of states 22 23 June 2001 Stanford University California USA Tamm Hallstrom K 2004 Organizing International Standardization ISO and the IASC in Quest of Authority Cheltenham United Kingdom Terssac de G 1999 Comme
19. Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 La r gulation par les standards ISO Fran ois Xavier Dudouet Docteur en science politique coordinateur de l ACI La normalisation en mati re de technologies de l information et de la communication LASP UMR 7026 Delphine Mercier Charg e de recherche au CNRS LEST UMR 6143 Antoine Vion Ma tre de conf rences en science politique Universit de la M diterran e LEST UMR 6143 INTRODUCTION Des appareillages lectriques en passant par les bilans comptables jusqu aux technologies de l information et de la communication rares sont les secteurs conomiques qui ne soient pas soumis a des normes dites techniques Les normes techniques dont les normes ISO sont certainement les plus connues notamment ISO 9000 et 14000 sont des standards de production qui ont pour but d am liorer la qualit la s curit ou la comptabilit de biens et de services De fait si ces normes passent souvent pour un objet obscur et complexe engageant les quelques initi s des domaines concern s elles n en demeurent pas moins un veritable processus de r gulation conomique a l chelle mondiale Le terme ISO est polys mique puisqu il d signe aussi bien l organisation internationale Intemational Organization for Standardization au sein de laquelle sont adopt s les standards que les normes elles m mes Cr e en 1946
20. ais la configuration mergeant d une nouvelle appr hension de ses modes de production et de saisie Pour ce faire nous allons d abord rappeler au lecteur en quoi consistent les d marches qualit et ensuite analyser empiriquement partir du cas de La Poste le type d op rations qui peuvent d couler de ce type de prescriptions Depuis une cinquantaine d ann es la d marche qualit m lange de proc dures statistiques et de convictions participatives s est impos e dans le monde industriel Le cheminement a commence il y a vingt cinq ans en France une vingtaine d ann es au Mexique une quinzaine d ann es en Uruguay une dizaine d ann es en Chine Au fur et mesure et notamment sous l impulsion des experts nord am ricains D eming Juran et japonais Ishikawa Shiba elle a enrichi ses mani res de faire en empruntant des proc d s la psychologie cognitive m thodes de r solution de probl mes la psychologie sociale et la sociologie performances des groupes de travail conduite de r unions perception des expectatives des clients des th ories du langage s mantique g n rale et aux m thodes des ing nieurs qui les avaient emprunt es des logisticiens militaires analyse de la valeur arbre de cause et de d cision sch ma cause effet analyse fonctionnelle La coh rence de cet ensemble de pratiques est construite par un recours aux analyses syst miques dans lesquelles par d finition la finalit du
21. alit Les d finitions les plus pr sentes dans les discours des agents op rationnels hi rarchiques op rationnels et fonctionnels L gende 80 des d finitions les plus pr sentes parmi les d finitions de la qualit correspondent l item r pondre aux attentes des clients Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 Graphique n 2 extrait du dictionnaire de la qualit Les d finitions les moins pr sentes dans les discours des agents op rationnels hi rarchiques op rationnels et fonctionnels Respecter les d lais Am liorer les r sultats minimum d agents de personnel Faire du bon travail avec un T gt g 0 TD o O c amp re E 5 c c fo a 2 Un bon travail avec le maximum Avoir une bonne organisation du Avoir une bonne connaissance du travail Faire le moins possible d erreurs L gende 10 des d finitions les moins pr sentes parmi les d finitions de la qualit correspondent l item Une bonne ambiance de travail ou respecter les d lais La norme ISO 9002 2000 s est donc d velopp e dans les centres de tri de La Poste comme un outil de management elle a permis essentiellement l quipe dirigeante de r organiser les centres de tri de fa on plus rationnelle Comme l
22. alit du produit au respect de son int grit tout au long du processus d acheminement Lorsque les objets lettres paquet sont transport s d un lieu l autre d un service l autre ils changent de statut de biens pr cieux ils deviennent les l ments d un flux continu et peuvent alors tre assimil s n importe quelle particule dans une dynamique des fluides puis revenir un autre tat plus distinct plus solide plus individualis L objectif de l enqu te conduite en 2001 2002 tait d observer la mise en place de la d marche de certification mais surtout de mesurer les impacts de cette derni re sur l organisation Ce que cette enqu te a fait ressortir c est d abord qu il existait au sein de La Poste des lieux o l on suivait la trace des op rations et des lieux aussi dans lesquels les fautes et erreurs taient compt es et leurs sources identifi es Ainsi il y avait d j des dispositifs de jugement La Poste mais ils se pr sentaient davantage comme des solutions adapt es une niche cologique l initiative d une personne isol e ou d un responsable qui les imposaient ses subordonn es L organisation de La Poste se vivait comme un corps vivant et les r sultats de recherche soulignaient l importance des relations informelles et des d bordements dans la solution quotidienne des nigmes survenues dans diff rents secteurs d activit Ils confirmaient l existence d indices d un apprentissage organi
23. anthropologique et de recourir la sociologie des r seaux pour mieux cerner les espaces d intervention des acteurs et leurs relations ainsi qu Pierre Bourdieu pour articuler repr sentations des acteurs structures de l espace social et rapport de pouvoir 17 DUDOUET F X MANOLESCU I NGUYEN B SENELLART P Sociological A nalysis of the W 3C Standardization Process X ML W arehouse M eets Sociology article soumis pour la Conf rence annuelle du W3C pr vue Tokyo en septembre 2005 18 OCDE La dimension conomique des normes en mati re de technologies de l information Paris OCDE 1991 19 BOURDIEU P Esprit d Etat Gen se du champ bureaucratique in A ctes de la Recherche en Sciences Sociales N 96 97 1993 20 STOPFORD J STRANGE S Rival states rival firms Cambridge Cambridge University Press 1991 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 L entr e parles dynamiques comp titives Contrairement aux approches classiques de politiques publiques contextualisant les espaces de r gulation les approches conomiques ont fortement insist sur les interd pendances entre firmes et la dimension strat gique de la standardisation dans leur comp tition21 Sur ce point la micro conomie industrielle a depuis longtemps entrepris une r vision du mod le n o c
24. atible garanti par le respect d une r glementation forte Le cadre d analyse de Barbier est donc triplement int ressant D une part il permet d entrer dans les probl mes de qualification des objets en partant des objets eux m mes et en suivant leurs modes de requalification D autre part il permet de d passer un sch ma intentionnaliste s quentiel de type mise sur agenda mise en uvre valuation en montrant 2 Une pr sentation de cette enqu te a t faite par l auteur Marseille le 10 d cembre 2004 dans le cadre du s minaire Analyse des controverses dans les d bats publics dirig par Francis Chateaureynaud Jean Michel Fourniau et Guillaume Hollard Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 en quoi ces processus de requalification r sultent d preuves empiriques le plus souvent impr visibles Enfin il permet de mettre en vidence les effets de d placement des configurations d acteurs impliqu es dans ces activit s et la tendance constante a la monopolisation des formats par un type d acteur dominant C est sur ce dernier point que nous allons nous arr ter pour appr hender les activit s de r gulation internationale Trois types de monopolisation des formats dans les processus de nomalisation intemationale En reprenant les hypoth ses schumpeterienn
25. ation des formats Ce cadre d analyse permet de saisir la fois les modalit s d laboration des prescriptions et la mise l preuve de ces prescriptions dans les situations de travail qui les op rationnalisent Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 PARTIE 1 LA REGULATION PAR LES STANDARDS INTERETS ET LIMITES DES ENTREES CLASSIQUES Pour entrer plus avant dans cette question il convient d abord de bien cemer les entr es habituellement privil gi es par les chercheurs I nous semble que trois entr es principales ont t jusqu ici propos es l entr e par les normes l entr e par les acteurs r gulateurs l entr e par les dynamiques comp titives L entr e parles nomes Olivier Borraz a r cemment essay de penser le travail de normalisation comme une forme d politis e de l action publique faisant ainsi un cho bienvenu aux travaux r alis s par les membres du Stockholm Center for Organizational Research Score depuis de nombreuses ann es Les chercheurs du SCORE d veloppent une approche n o institutionnaliste marqu e par les travaux de Powell et DiMaggio d une part Meyer d autre part Ils tentent de montrer comment les normes techniques participent d une nouvelle forme de r gulation internationale dans laquelle les Etats ne seraient plus forc
26. c est dire avec des membres constitu s par les organisations professionnelles nationales TASC a totalement chang de statut en 2001 pour devenir une fondation priv e de droit am ricain Les 19 membres Trustees se cooptent d sormais entre eux sauf pour 5 d entre eux nomm s par l International Federation of Inccountants suivant une proc dure de consultation d ailleurs assez lourde Les 14 autres membres sont coopt s par leurs pairs en fonction de la vacance des si ges 16 Une repr sentativit g ographique est cependant exig e par les statuts de la fondation qui s organise comme suit 6 Trustees issus d Am rique du Nord 6 Trustees issus d Europe 4 Trustees issus de la r gion Asie Pacifique 3 Trustees issus de n importe quelle r gion dans le souci d tablir une balance g ographique Les normalisateurs proprement dits c est dire les membres du nouvel IASB ancienement Board de IASC sont nomm s par les Trustees en fonction de leur comp tence et parcours professionnel Leur particularit par rapport beaucoup d autres agences internationales de standardisation est qu ils sont employes titre principale par la Fondation IASC et ne repr sentent de ce fait qu eux m mes L IASC pr sentait donc jusqu en 2001 une structure hybride o les membres taient les agences nationales de standardisation comptables au statut fort h t rog ne d un pays lautre Sa transformation en fondation priv e
27. dans Capitalisme sodalisme amp d mocratie Payot 1951 consid rait d j que dans la r alit capitaliste le type de comp tition qui compte n est pas la comp tition par les prix mais une comp tition autant latente qu effective par les nouveaux produits ou les nouveaux processus de production La performance d un m canisme de cr ation affectation des ressources doit tre envisag e dans le temps plut t qu un instant du temps Pour Schumpeter l hypoth se d un quilibre issu de l ajustement par les prix ne tenait pas au contraire dans le cas g n ral de l oligopole il n existe en fait aucun quilibre d termin et la possibilit appara t d une s rie ind finie de marches et de contre marches d un tat de guerre perp tuel entre firmes concurrentes Il faudrait donc dynamiser l analyse en analysant les processus de destruction cr atrice travers un mod le s quentiel de description des pratiques monopolistiques L innovation requiert en effet d engager des montants de ressources non n gligeables et ne peut tre choisie que s il y a un retour sur investissement cons quent Or une imitation imm diate des nouveaux produits et des nouveaux processus de la firme innovatrice par d autres firmes comme cela devrait se produire dans un contexte de concurrence parfaite o l information que constitue l innovation serait librement appropriable liminerait un tel retour sur investissement et l ventualit de c
28. de le tirer au plus bas a donc beaucoup plus de chance d acheter une voiture pourrie et il aura donc aussi tendance se m fier d un prix bas s il recherche la qualit C est pourquoi dans une hypoth se d exigence de qualit le bien qui aura le plus de chances d tre chang est le bien de qualit moyenne un prix moyen I n y a donc pas d quilibre du march par les prix 23 C est ce que sugg rent par exemple pr cis ment propos des normes ISO 9000 Baudry et Eymard Duvernay Dans la relation de sous traitance les signaux visibles concernent les proc dures d assurance qualit qui tendent se g n raliser progressivement BAUDRY 1994 p 52 l usage de certifications de qualit permet d objectiver la mani re d une marque la qualit des transactions r alis es dans le pass E YMARD D UVERNAY 1989 p 355 24 Pour une approche relativement claire de ce d bat voir SAUSSIER T ET FARES M Reve francaise d conomie 2002 2 Pour une revue de ces problemes et les solutions apport es par les th ories conomiques on pourra utilement se r f rer a GAFFARD J L E onomie de l innovation Dalloz 1999 dont s inspire largement le paragraphe suivant Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 Bien en amont de ce type de d bat Joseph Schumpeter
29. e la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales s 21 22 avril 2005 f dans une m trologie d valuation de leur activit Tr pos 199738 tout en lib rant les cadres dirigeants de toute contrainte int rieure de l entreprise Enfin ces dispositifs sont op rationnels car la cognition est situ e et ancr e dans l action Pour que ces dispositifs aient une efficacit op rationnelle et qu ils soient r ellement utilis s ils doivent se construire partir de l analyse du travail r alis C est pour cela qu ils sont ancr s dans une d marche de rep rage des pratiques et de leur formalisation crite C est vraiment ce passage l criture des proc dures qui constitue le c ur des dispositifs Celui qui crit et celui qui pratique n gocient fortement les l ments de cette proc dure Car l criture n est pas un simple enregistrement phonographique de la parole dans des conditions sociales et technologiques qui peuvent varier l criture favorise des formes sp ciales d activit linguistique et d veloppe certaines mani res de poser et r soudre les probl mes la liste la formule et le tableau jouent cet gard un r le d cisif Il faut comprendre que ce passage l criture est un acte qui permet la domestication de savoirs tacites non visibles L criture est un v ritable r v lateur des savoirs en acte qui sont autant des modes de r solution de probl mes Le ca
30. e un programme d action qui poursuit des objectifs d finis qui a recours a des instruments diversifi s et qui s adresse un public d termin Le seul crit re distinctif qui semble rester au final pour d finir l autorit publique est l usage qu elle fait directement ou indirectement des ressources que lui offrent la contrainte fiscale et le monopole de la violence physique l gitime C est l un argument classiquement weberien La question est donc avant d entreprendre des grandes g n ralisations sur les modes de r gulatiom d tudier empiriquement si et quand ce type de ressources constitue un point d appui a la monopolisation des formats par les autorit s politiques hypoth se d une politique de r glementation des produits ou a la d monopolisation des formats monopolis s par des entreprises hypothese d une politique de lib ralisation de la concurrence et de comprendre que ces deux demarches polairement oppos es ne peuvent tre simultan ment justifi es que par un argument politique tous terrains celui de la protection du consommateur 46 HASSENTEUFEL P PALIER P Le social sans fronti res vers une analyse transnationaliste de la protection sociale in L ien sodal et Politiques N 45 2001 47 RHODESR The New Governance Governing without government in Political Studies Vol 44 1996 48 BORRAZ O Op Cit 49 Ce type de g n ralisation sp culative nous semble tre assez bien exempl
31. entreprise et qu il engage lui aussi des acteurs transnationaux g n rateurs de mod les Il s en distingue cependant du fait qu une norme ne peut tre retraduite si ce n est au sens litt ral du terme sans qu elle perde son statut de norme Le transfert de politiques publiques peut intervenir comme une forme d harmonisation par le bas tandis que la r glementation internationale ou les normes techniques internationales agiraient alors plut t par le haut Si on accepte que les reformatages ont une certaine force et qu ils ont tendance tre suivis on peut alors envisager les politiques de normalisation comme des politiques publiques internationales Dans leur cadre traditionnel c est dire national les politiques publiques peuvent tre entendues comme un programme d action engag par les autorit s publiques Toutefois de nombreux travaux ont ces derni res ann es remis en question le monopole des autorit s publiques dans l laboration et la conduite des politiques publiques notamment en rapport avec le d veloppement des organismes de r gulation dits ind pendants desquels on pourrait rapprocher les agences de standardisation Ce rapprochement de la normalisation technique avec l action publique para t d ailleurs de plus en plus pertinent Si l action publique ne doit pas tre envisag e du seul point de vue des autorit s publiques on pourra essayer de les caract riser la suite de Patrick Hassenteufel comm
32. es sur l innovation et en reprenant le cadre d analyse en termes de format de Barbier nous faisons l hypoth se que ce que l on appelle la r gulation internationale par les standards ou les normes correspond en fait trois types bien distincts de monopolisation des formats d objets Le premier type de monopolisation des formats d objets est caract ris par l imposition d un standard par la seule force de la puissance conomique et commerciale Cela nous semble tre possible dans les cas o une entreprise m ne une politique d innovation tr s ambitieuse sur un cr neau tr s porteur en int grant tr s rapidement tous les concurrents potentiels ou en les excluant par des droits d exploitation de brevets prohibitifs Le meilleur exemple de ce type de monopolisation est offert par Microsoft Les preuves de ce type de format sont constitu es par des actualisations permanentes des objets produits et les garanties qu elles offrent sont des garanties de compatibilit universelle entre les diff rents postes de travail et les versions successives des logiciels Les politiques de sanction qui ont vis Microsoft n interviennent que pour viter les abus de position dominante qui sont li s la monopolisation du format mais n ont aucun effet sur le format de logiciel en lui m me Les seuls formats concurrents comme Linux sont le fait d une minorit d informaticiens qui cherchent une alternative au monopole par la coop ration et l ab
33. es techniques engagent les Etats sollicitent l autorit gouvernementale et s appuient parfois sir des associations de consommateurs Les agences de normalisation sont le plus souvent des institutions hybrides dont il est difficile premi re vue de savoir si elles rel vent de l association priv e ou d une administration publique Ce flou est sans doute r v lateur de toute activit de normalisation non sp cifiquement tatique Si on consid re avec Pierre Bourdieu que les Etats modernes occidentaux sont d tenteurs de cet esp ce de m ta capital donnant pouvoir sur tous les autres et que le capital juridique en est une forme objectiv e et codifi e on pourra envisager la production priv e de norme comme devant n cessairement un moment ou un autre s appuyer sur l autorit tatique ou plus pr cis ment sur ce capital symbolique dont parle Pierre Bourdieu pour s imposer tous 9 En effet si les normes techniques ne pouvaient trouver d une mani re ou d une autre le relais des Etats et subir ventuellement leur contr le elles ne se diff rencieraient en rien des contrats que les entreprises peuvent passer entre elles On peut donc envisager que l interp n tration d int r ts diff renci s est une donn e structurelle de la normalisation technique De ce fait les normes techniques se trouveraient alors l intersection de la r gulation priv e et publique Toutefois cette mani re de voir reste insatisfaisante
34. es y oblige la prescription les directeurs de centres ont traduit la d marche dans le cadre d un discours manag rial ce qui leur a permis de mettre plat l organisation du site accro tre sa m canisation et modifier les modes anciens de travail Les centres de tri m nent des projets parall les de modernisation o la m canisation la r organisation des brigades l adaptation du temps de travail aux nouvelles machines le d veloppement de nouvelles formes d emploi plus flexibles le passage d une organisation manuelle une organisation automatis e se succ dent ou se combinent La certification peut alors tre l opportunit de mener bien ces transformations par le bais d une participation collective Dans le cadre de la d marche ISO 9000 2000 et dans les tapes qui consistent conna tre le travail et a croire aux nouvelles formes de travail co construites la direction des sites a saisi l opportunit de cr er des outils p dagogiques permettant de diffuser de nouveaux modes op ratoires et surtout comme le veulent les nouvelles normes elle a form des auditeurs qui servent de relais de la politique de la direction aupr s du personnel et de canal autoris qui font remonter vers cette direction les d fauts per us a la base et les suggestions pour les pallier ou les effacer Cette utilisation de la d marche de certification a permis aux centres de tri de renforcer leur organisation mais aussi de renforcer l autonomie du
35. ette imitation liminerait donc toute incitation innover D s lors seule une firme en situation de monopole trouverait l innovation attractive Entre la concurrence parfaite et le monopole c est donc ce dernier sous toutes ses formes y compris bien s r le brevet qui convient a l innovation du point de vue de l incitation C est un point majeur de divergence th orique avec les approches pr c demment pr sent es Quoique souvent rejet e par certaines tudes qui ne veulent voir dans le processus de normalisation technique que le r sultat d une plus grande qualit offerte aux consommateurs l existence de structures oligopolistiques est au moins partiellement assum e par d autres D ans le pass les normes ont souvent t utilis es par des constructeurs pour s assurer une ex ploitation exdusive amp cantralis e d une technologie donn e Ce fut le cas par exemple de r seaux tds que ui des chemins de fer amp ui des t ommunictions Toutefois les normes en mati re de technologie de l information sont d sormais tdlement diversifi es qu dles se pr tent moins aux formes de contrdle ntral qui pr dominaient autrefois 27 Dans les secteurs fortement innovants on peut se demander comment des entreprises parviennent pr server ou acqu rir une position dominante malgr l explosion technologique caract ristique de la comp tition en cours Quel r le peut jouer la normalisation dans cette pers
36. iennent un cadre contractuel entre deux parties ISO 9001 Mod le pour l assurance de la qualit en conception d veloppement production installation et soutien apr s la vente concerne l organisation et le fonctionnement du syst me d assurance qualit d une entreprise pour toutes les phases du processus de conception et de r alisation du produit Avec ISO 9002 Mod le pour l assurance de la qualit en production et installation il s agit de ma triser les proc d s ayant une incidence sur la qualit les contr les et les essais dans les phases de r alisation ou d installation d un produit ou d un service Pour ce qui est d ISO 9003 Mod le pour l assurance de la qualit en contr le et essais finaux l entreprise doit ma triser le syst me de d tection des non conformit s rep r es pendant le contr le et les essais finaux ISO 9004 est une r f rence pour d velopper et mettre en uvre un syst me qualit et pour d terminer dans quelle mesure chaque l ment du syst me qualit est applicable ISO 9000 a fait l objet d une r vision en 2000 Elle se trouve sous l appellation plus actuelle de famille ou s rie ISO 9000 2000 D ans la r vision 2000 les normes ISO 9001 ont fusionn avec les normes ISO 9002 et 9003 et sont devenues les normes ISO 9001 2000 Ces derni res sont plus complexes et exigeantes car elles impliquent l entreprise plus globalement dans la totalit de ses activit s et tous les niveaux de
37. ient form s au maniement des actions qualit A leur tour ils doivent d cliner ce qu ils ont appris en actes de formation sur le terrain Or les agents ne vivent pas les moments d information sur poste comme des actes de formation M me la signal tique qui est un support informatif clair elle ne remplace pas l acte p dagogique rattach la culture scolaire des agents La formation d multipli e n a pas l impact souhait aupr s des agents parce que ceux ci la per oivent comme un simple moment d information En effet cette forme de formation est doublement ill gitime aux yeux des agents d une part comme elle ne rev t pas les apparences de la formation salle r serv e ce propos avec tableau r troprojecteur horaires rituel p dagogique pr sentation de chacun cr ation d un groupe d apprentis face quelqu un qui dispense le savoir la diff rence entre message important et message anodin ne peut pas se faire Comme on transmet dans une forme qui n est pas scolaire on laisse chacun le soin de faire le tri dans les messages ce qui ne correspond pas la d finition endog ne que beaucoup de personnes et en particulier ceux qui n ont pas une formation scolaire pouss e se font de la situation p dagogique d autre part c est que bon nombre d agents n ont pas d information sur la structure des outils qu ils utilisent ils n en connaissent qu une utilisation n ont pas les moyens de comprendre la logique sous tendue a l
38. ifi par l article d Antonio Caffaggi R gulation publique r gulation priv e et r gulation autonome Revue fran aise d Administration publique ou PMP Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 L conomie de march s appuie donc n cessairement sur des arbitrages politiques compris au sens large du terme dans lesquels l autorit publique est un acteur parmi les autres Il s en suit que la qualit des produits n est plus s il ne l a jamais t l apanage des agents traditionnels de l Etat politiques et fonctionnaires et qu il n est plus possible d approcher cet objet avec la bo te a outils traditionnelle de l analyse des politiques publiques Il nous faut donc accepter un postulat en un sens post weberien des politiques publiques de normalisation qui seraient le fait de r seaux d acteurs aux appartenances institutionnelles h t rog nes mais homog nes dans leur capacit produire et diffuser les normes et consid rer les autorit s publiques comme une ressource d arbitrage et de sanction parmi d autres dans la production de biens et de services et l organisation de la comp tition conomique Il faut en tout cas bien voir que ces activit s ne sont pas sans cons quences sur l appr hension des objets et les op rations quotidiennes de centaines de mi
39. il De plus elle permettait la capitalisation des organisations de chantier par le passage l crit ce qui est indispensable dans la perspective d une r organisation du centre ou d une d localisation ou pour les phases d am lioration continue de la qualit L enqu te a analys attentivement les d finitions d velopp es par les agents et les cadres interm diaires en utilisant des m thodes linguistiques de classement automatique des termes r partis autour des mots pivots de qualit certification norme ISO Elle a fait ressortir une typologie correspondant trois d finitions de la qualit La premiere d finition est cavantage centr e sur l exigence des d lais la deuxi me sur la r alisation d objectifs et la troisi me sur la satisfaction du client Nous proposons de les pr senter de 41 D ans le cadre du traitement du courrier les restes correspondent la partie de la production qui n a pas pu tre trait e dans les d lais au type de produit Ils sont soit trait s manuellement ou diff r s pour tre achemin lors de la vacation suivante Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 fa on s par e car les d finitions que les agents donnent de chaque terme ne comprennent pas les m mes contenus et du coup orientent le travail diff remment selon les acteurs concer
40. introduit des formes de comptage qui permettaient la ma trise des actions dans les zones de risque le vecteur de la r solution des probl mes tait celui de la mise en place de la certification ISO 9000 de la mise en place de syst mes de controle de l introduction d outils de gestion permettant d encadrer et de ma triser des processus Dans une organisation aussi vaste que La Poste o le syst me de d cision est d centralis on pouvait s attendre des am nagements locaux singuliers d pendant d une situation ou d un responsable Or que ces outils s imposent de fa on standardis e ou de fa on adapt e ils pouvaient cr er leur tour des zones de double imposition des zones de malentendu des ph nom nes d empilement qui ne peuvent tre d tect s que lorsque l on suit dans le d tail l introduction de ces outils Ces ph nom nes ne sont en effet ressentis qu au niveau du dernier destinataire de l ex cutant final de celui qui doit remplir sa fiche d auto valuation son bordereau de commandes etc Ainsi si l on veut porter un diagnostic pr cis sur l op rationnalit de ces diff rents outils de r duction de risque et de stabilisation des bons proc d s bcaux ou impos s par les directions il faut enqu ter sur des situations locales contrast es Le travail sur deux centres de tri et le suivi de l acheminement des objets partir de ces centres a fait ressortir des analyses int ressantes D ans les deu
41. ion privil gi entre les secteurs public amp priv La raison tient que l ISO compte dans ses membres de nombreux instituts faisant partie de la structure qouvemenentale de leur pays ou mandat par leur gouvernement amp d autres organismes issus exdusivement du secteur priv ablis par des partenariats d assodations industridles au niveau national L adoption des normes est r alis par des acords consensuds entre les d d ations nationales repr sentant tous les partenaires conomiques concem s les fournisseurs utilisateurs responsables gouvemementaux de r dementation et d autres groupes d int r t tds que les consommateurs 13 Cette mani re de se pr senter n est pas propre l ISO on la retrouve dans des organisations plus sp cifiquement inter gouvernementales comme l Union internationale des t l communication UIT L UIT dont le si ge est G en ve est une organisation du syst me des N ations unies au san de laqudle les E tats et le secteur priv coordonnent les r seaux et les services mondiaux de td communications 14 Le soin apport a la mise en avant du secteur priv dans le processus de prise de d cision des standards internationaux est r cent m me si leur pr sence elle ne l est pas A notre sens elle r v le certainement le succ s du discours n o lib ral et dans une certaine mesure le renforcement de la position des acteurs priv s sur le contr le des outils institutio
42. it de vols d agents contractuels L enqu te men e par le laboratoire Printemps a consist suivre les objets et a au contraire permis de faire ressortir que les concepteurs des machines de tri n avaient pas imagin qu il puisse y avoir des d fauts de rebuts dans la circulation du colis Ils avaient pens leur machine en termes industriels Ils n avaient pas imagin que cette machine puisse produire des rebuts c est dire ab mer des colis Le suivi des objets entre le moment o des agents vident des 0 Tl y a spoliation partir du moment o il y a r clamation de la part d un client qui estime qu il devait recevoir un colis et qu il ne l a pas re u Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 chariots mettent les colis sur des toboggans o des pilotes flashent les colis et o ils sont vid s sur des plateaux tournants et celui o ils repartent dans des wagons puis dans des camions faisait au contraire ressortir qu ils font six chutes de six metres entre le moment o ils sont post s et le moment o ils arrivent destination Or la plupart des objets ab m s sont spoli s Il y avait donc des carts tr s importants entre les modes d appr hension des probl mes de spoliation par les managers et les situations de travail r els M me si ces managers n avaient pas
43. kobs K R Procter and R Williams 1996 Users and standardization Worlds apart The example of electronic mail StandardV iew 4 4 183 191 Jones P and J Hudson 1996 Standardization and the Costs of Assessing Quality E uropean Journal of Political E conomy 12 2 355 361 Kahin B and J Abbate eds 1995 Standards Policy for Information Infrastrudure Cambridge MIT Press Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 Kleinemeyer J 1995 Standardisation as a Tool for Strategic Management in W Hesser ed From Company Standardisation to E uropean Standardization Hamburg Universitat der Bundeswehr Laky T 1994 Small Enterprises Benefitting from Start Credit HFEP Budapest 71 p Latour B 1991 Technology is society made durable in J Law ed A Sodology of Monsters E ssays on Power T echnology and D omination London Routledge Matutes C and P Regibeau 1996 A Selective Review of the Economics of Standardization Entry Deterrence Technological Progress and International Competition E uropean Journal of Political E conomy 12 183 209 Mercier D 1997 Les capitaux hirondelles les transformations de l industrie maquiladora du Nord du Mexique la circulation des hommes et des techniques th se de Doctorat Universit Paris X Mispelblom Beyer F 1
44. la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 et l innovation est consubstantielle un processus de r duction du risque conomique par la monopolisation ALONS THEORIQUES ET EMPIRIQUE Nous allons dans cette deuxi me partie essayer de tirer les cons quences de nos observations pr liminaires et de proposer un cadre d analyse qui permette la fois d analyser les dynamiques de r gulation par les standards et la tangibilit de la prise sur les objets qu elle permet Pour ce faire nous proposerons d abord de recourir la notion de format nous exposerons ensuite notre hypoth se de la monopolisation des formats et nous montrerons en dernier lieu en quoi cette notion et la m thode centr e sur les objets appr hend s permet de saisir tout la fois les d marches de prescription et la diversit de leurs modes d op rationnalisation Cette partie pr sente plus une d marche d analyse que des r sultats d enqu te syst matiques mais elle nous permettra de nous positionner a la fois dans le champ d analyse de la r gulation par les normes et les standards et dans le d bat plus g n ral sur les politiques publiques internationales sur lequel nous reviendrons dans la conclusion g n rale La notion de format selon R mi Barbier A propos d une enqu te r cente sur l volution du traitement des boues d puration en France R mi Barbier a propos un cadre d
45. lassique d ajustement par les prix de type walrasien Tout l enjeu de ces d marches de r vision depuis une trentaine d ann es est d int grer la probl matique des asym tries d information sur le march d velopp e par Akerlof2 Les plus proches du mod le walrasien comme G ary Becker ont donc int gr au mod le n o classique une th orie du signal selon laquelle les agents conomiques en situation d incertitude r agissent a des signaux tels que labels marques ou sur le march du travail dipl mes qualifications exp riences accumul es etc d o l importance des normes de qualit En mati re de production de l innovation Tirole et Laffont ont plus r cemment th oris les incitations coop rer dans les situations de cascades informationnelles o les m canismes de surench re permanente brouillent la lisibilit des signaux sur le march La question de l int r t coop rer avec et ou int grer un concurrent est ainsi devenue une question centrale de l conomie industrielle autour d un d bat entre la th orie des contrats incomplets et la th orie des co ts de transaction dont la complexit th orique va croissant Plus g n ralement les conomistes contemporains s accordent sur le fait qu tant donn les indications donn es sur les options strat giques possibles en mati re d investissement en R amp D le choix d investir ou pas dans ces activites ou dans l achat de brevet est d pendant des barri
46. llions de travailleurs et que sur ce point la distinction entre un ordre politique inteme et des relations ext rieures n a plus vraiment beaucoup de sens Sous des formes et des degr s extr mement divers d une unit de travail l autre pour ce qui concerne les normes de qualit comme nous venons de le voir mais cela n est pas le cas pour toutes les op rations suivant des prescriptions ISO C est bien l enjeu des enqu tes de terrain que de faire ressortir les contrastes Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 BIBLIOGRAPHIE Adams M 1996 Norms Standards Rights E uropean Journal of Political E nomy 12 363 375 Baudry B 1994 Confiance et relation d emploi ou de sous traitance Sodologie du travail Vol 36 N 1 94 pp 43 61 Besen S M and J Farrell 1994 Choosing How to Compete Strategies and Tactics in Standardization Journal of E conomic Perspectives 8 2 117 131 Blankart C B and G Knieps 1993 State and Standards Public C hoi 77 39 52 Brousseau E 1994 EDI and Inter Firm Relationships Toward a Standardization of Coordination Processes Information E conomics and Policy 6 319 347 Brunnson N Jacobson B et al 2000 A W orld of Standards Oxford Oxford University Press Cargill C F 1995 A five segmen
47. ment l acteur central L analyse des politiques de standardisation a ainsi fait l objet d une large enqu te tr s ambitieuse dont est notamment issu l ouvrage A World of Standards Les auteurs proposent dans cet ouvrage une typologie des normes distinguant le standard la norm et la directive Si on met de c t la norm qui dans les sciences sociales anglo saxones d signe plut t des communaut s de valeurs d origine diffuse ce que nous appellerions m urs ou normes communautaires ou traditionnelles on retrouve dans la caract risation de la directive et du standard l exacte mise en forme de l opposition entre r gulation publique et r gulation priv e Alors que la directive d inspiration publique valeur d obligation et s impose aux acteurs concern s le standard produit par la sod dvile est volontaire et n a pas force d obligation Le standard aurait cet avantage par rapport la directive qu il laisserait l acteur libre d entrer ou non dans l espace de r gulation qu il d finit I en tirerait une part substantielle de sa l gitimit puisque l acteur serait tout moment libre d accepter ou de refuser le standard selon un mod le philosophique contractualiste plut t ang lique qui permet d entretenir l opposition entre r gulation tatique et r gulation priv e On peut opposer au moins trois critiques majeures cette typologie la force d obligation d une r gle que ce soit un standard ou une directive
48. mplicite des textes Lorsqu on observe les individus qui ont particip l laboration et la gestion du controle international des drogues aussi bien au niveau des assembl es repr sentatives des Etats que des fonctionnaires internationaux ou des organismes de contr le on remarque une sur repr sentation des Am ricains des Britanniques et des Fran ais A titre d indication ces trois nationalit s ont occup elles seules 49 des postes de pr sidents et de vice pr sidents au sein des organismes de contr le La lecture des archives confirme ensuite qu ils avaient une conscience aigu des enjeux conomiques couverts par leurs fonctions et qu ils d fendaient les int r ts de leurs pays La structure oligopolistique de l offre des drogues s appuie donc sur une structure oligarchique des instances internationales de controle Or il appara t que l efficacit du contr le international des drogues r sulte en grande partie de l existence de cette double structure monopolistique la fois conomique et politique Que peut on tirer de cette hypoth se de monopolisation des formats Si l on suit Schumpeter le premier l ment est que toute situation de comp titition o un format d objet n est pas monopolis est soit une situation o l innovation est faible soit une situation o l imitation est forte ce qui pose probl me aux innovateurs Le cas de la confection du pr t porter est ici exemplaire Le fait que les entreprise
49. n s La premi re d finition est Faire du bon travail avec un minimum d agents et dans les d lais dans les discours cela veut dire sp cifiquement Gagner du temps et des minutes Faire mieux avec moins Am liorer le rendement Traiter plus de flux dans des conditions optimales et Adapter les moyens humains aux machines La deuxi me d finition est Se donner des objectifs et les atteindre Soit dans les discours Avoir des obligations de r sultats Z ro d faut Z ro restes R aliser des obligations contractuelles dans les d lais et Suivre et garantir le produit La troisi me d finition est Satisfaire le client le personnel et La Poste Les personnes qui pensent que la qualit est centr e sur une satisfaction du client se sentent concem es par l impact que pourraient avoir les effets de la concurrence sur la production courrier Pour une partie du personnel il semble que le cheminement vers la qualit permettra de survivre face au d ploiement de services concurrentiels Si on d cline les items relatifs a cette troisi me d finition on peut lire Faire de mon mieux Faire ce qu on a faire Faire son travail le mieux possible pour pouvoir le d multiplier et Apporter au client le produit qu il attend Dans le cadre des d finitions utilis es par les agents hi rarchiques ou non les d finitions les plus pr sentes tournent autour de l id e de r pondre aux attentes des clients et
50. ne repose pas uniquement dans la possibilit de sanction juridique l absence de r flexion sur les structures hi rarchiques cach es qui peuvent tr s bien intervenir dans un processus de standardisation contribue a nuancer le caract re volontariste d adoption du standard Ja distinction entre directive et standard n est dans les faits que formelle l une appelant bien souvent l autre au point que leur diff renciation devient plus un obstacle pist mologique qu une avanc e heuristique Premi rement il serait illusoire d appr cier la force des normes en fonction de leur caract re juridique ou de l intention d clar e d en faire une r gle obligatoire L acception 1BORRAZ O Les normes instruments d politis s de l action publique in LASCOUMESP LE GALESP dir G ouverner par les instruments Paris Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques 2004 2 BRUNSSONN JACOBSON B and associates A W add of Standards Oxford Oxford University Press 2000 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 d une r gle ne peut se fonder uniquement sur le degr de contrainte pr vu par les producteurs contrairement ce que continuent de croire les tenants du positivisme juridique Le droit international est maill de dispositions qui n ont jamais t
51. nnels Les changements institutionnels intervenus derni rement au sein de IASB sont de ce point de vu particuli rement r v lateur Fond en 1973 Intemational A counting Standards Committee IASC r unissait les organisations comptables nationales de plusieurs pays f5 En 1977 les associations professionnelles des diff rents pays se r unirent pour former l International Federation of Accoutants IFAC qui fut fondue en 1981 avec l IASC auquel fut reconnu une enti re et compl te autonomie dans l laboration et l adoption des standards internationaux sur la comptabilit Fonctionnant sur un mod le proche de 2 Tamm Hallstrom K In Quest of Authority and Power Standardization Organizations at Work Paper to be presented at the Scancor Workshop Transnational regulation and the transformation of states 22 23 June 2001 Stanford University California USA Disponible sur le site du Scandinavian Consortium for Organizational Research http www scancor uib no 13 http www iso ch iso fr aboutiso introduction index html d cembre 2003 14 http www itu int home index fr html avril 2005 15 Allemagne Australie Canada France Etats Unis d A m rique Ireland Japon Mexique Pays Bas et Royaume Uni Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 l ISO
52. nt collectifs car la cognition est partag e et chacun doit contribuer la r solution des probl mes Cet aspect collectif n est pas bas uniquement sur un principe d mocratique mais pragmatique la r solution de probl me incite tr s fortement impliquer tous les acteurs intervenants dans l activit De plus on postule que chacun a des comp tences et doit les mettre en uvre dans son travail La s paration de l ex cution et de la conception est r duite quand un dispositif transversal se met en place Le dispositif permet la r alisation d accords d s lors qu il repose sur l explicitation des activit s des uns et des autres La construction d un consensus est n cessaire pour le bon fonctionnement du dispositif qui ult rieurement am liore la situation de l organisation Le rep re et la r solution de probl mes supposent que quelqu un mobilise ses connaissances et r f rences ant rieures pallie l absence de donn es ou l impossibilit d en produire par la comparaison avec des situations connues et des solutions d j prouv es D e ce fait toute entreprise a int r t savoir quelles sont les exp riences pass es de son personnel donc en faire le recensement ce qui est justement l objet des bilans de comp tence Ils ont pour r sultat de r duire les lignes hi rarchiques et d orienter l encadrement moyen et inf rieur Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque d
53. nt l crit travaille l organisation le cas des normes ISO 9000 Revue de Sociologie Francaise Tripier P 1997 Les Dispositifs de Gestion et leurs experts lettre du Printemps N 1 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST
54. omprendre que la contrainte n a pas besoin d tre juridique pour se d ployer dans toute son ampleur Des rapports de domination informelle dans le sens non r gul par l Etat peuvent amplement suffire tout sp cialement quand ils sont de nature conomique Troisi mement la distinction entre standards et directives n est dans les faits absolument pas garantie les deux tendent s interp n trer fr quemment et s appeler mutuellement L un des exemples les plus manifeste est certainement les nouvelles r gles de compatibilit IFRS que les entreprises doivent adopter en 2005 selon le r glement europ en CE n 1606 2002 Ces r gles qui ont valeur d obligation sont la reprise assum e comme telle des standards propos s par Intemational A mounting Standards Board IASB 5 En ce cas la distinction entre standard et diradive n est absolument pas op rationnelle Inversement le travail de standardisation peut venir en aval d un dispositif juridique On peut citer cet gard l harmonisation des pratiques en mati re de contr le des drogues sur le plan national L efficacit des conventions internationales sur les drogues reposent en effet en grande partie sur des savoirs faire pratiques homog n is s nomenclatures statistiques puret des produits organisation administrative de contr le qui ont t diffus s en dehors de toutes contraintes juridiques et qui rel vent de ce fait de la d finition du standard que
55. outefois caricaturer la position des hercheurs du SCORE que de la limiter leur typologie des normes Ces chercheurs font en effet appara tre l existence d une v ritable entreprise internationale de r gulation par les standards qui sans tre homog ne ni organis e autour d un centre n en est pas moins source de coordination sociales D autres travaux comme ceux de Jacint Jordana et de David L vy Faur ont ainsi essay de rendre compte chacun leur mani re de la diffusion mondiale du mod le des agences nationales de r gulation dans certains secteurs cl s En Europe la question des itin raires professionnels des membres des agences et de leur degr de d pendance l gard des autorit s politiques est travaill e depuis quelques ann es par Mark Thatchers propos des t l communications Thibault D audigeos quant lui compare les d bats et les processus de d cision propos de la RSE dans les agences fran aise AFNO R et anglaise BSI Notons qu l exception des travaux de Kristina Tamm Hallstr m l entr e par les acteurs a le plus souvent t appr hend e de fa on comparative partir de contextes nationaux de r gulation Cette approche par les contextes nationaux de r gulation a le m rite de prendre en compte la persistance de diff rences tant en ce qui concerne la saisie des objets que les types de prescriptions qui les visent Rendre isomorphe ne signifie pas rendre similaire contrairement ce q
56. pective Les fronti res entre la norme la technologie et le brevet sont extr mement t nues et surtout l une n exclut pas les autres Une technologie particuli re garantie par un brevet procure si elle devient une norme une v ritable position de monopole ceux qui la poss dent car la norme interdit alors l innovation concurrente Toutefois cette tendance est actuellement contrebalanc e dans les TIC par la n cessit de rendre compatibles les r seaux entre eux et de sauvegarder dans les Etats qui en ont les moyens une industrie comp titive dans le secteur D o deux tendances centrip tes dans l adoption des normes entre d une part le souci d augmenter les chances de profits et d autre part l exigence de maintenir le jeu ouvert Cette tension autour de la production des normes peut s av rer particuli rement clairante pour comprendre la mani re dont s organise le march Il n y a pas ou peu de concurrence pure et parfaite 26 CABY F JAMBART C La qualit dans les services fondements t moignages outils Paris Economica 2000 27 OCDE Op Cit 28 O n pense notamment au refus du G ouvernement britannique d agr er une alliance entre IBM et British Telecom Cette alliance aurait eu pour effet d imposer de facto au Royaume Uni les normes du fabricant am ricain et d handicaper les entreprises nationales Ibiden Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de
57. proposent A W orld of Standard Envisager les normes d apr s leur source autorit publique ou ar ne priv e ou semi priv e leur force de contrainte juridique ou encore le caract re volontaire ou non de leur adoption rel ve plus d une distinction id ologique que d un examen s rieux des raisons pour lesquels une norme est adopt e diffus e et mise en uvre En effet avancer que les standards sont plus efficaces parce que volontaires n est qu une mani re de promouvoir un mode de r gulation celui des grandes entreprises au d triment d un autre celui des autorit s publiques sans que la garantie d absence de contraintes n ait t un quelconque moment d montr e 3 DUDOUET FX Le Contr le international des drogues Th ses de 3 me cycle Universit Pas X Nanterre 2002 Voir par exemple K leinemeyer J Standardisation as a Tool for Strategic Management in W Hessr ed From C ompany Standardisation to E uropean Standardization Hamburg Universitat der Bundeswehr 1995 5 Kristina Tamm Hallstrom voque d ailleurs tr s clairement comment l IASB entretient des liens troits avec les instances de l Union europ enne pour faire passer ses standards Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 L entr e parles acteurs r gulateurs Ce serait t
58. respecter les proc dures Ceci mettait en valeur le fait que les Centres de Tri entraient dans une culture de la qualit dont les principales forces taient la prise en compte permanente du client et la syst matisation des processus donc la stabilit des proc dures On constate n anmoins des confusions dans l appr hension de la certification En effet dans le cadre de la d marche des objectifs sont assign s aux quipes et aux unit s Or ces objectifs sont associ s aux moyens octroy s pour les valuer Ainsi on observe une fusion entre objectifs prioritaires d lai bon acheminement du courrier pr servation de l emballage et moyens de mise en uvre m thodes ISO proc dures Les nouveaux agents titulaires ou non utilisent l expression tre ou ne pas tre ISO avec une certaine ironie comme les plus anciens utilisent l expression tre ou ne pas tre au pair pour exprimer l accomplissement du bon travail La r alisation d entretiens a permis de comprendre que les agents ne savaient pas d finir en quoi consiste la certification et la norme ISO 9002 L enseignement qu ils ont tir de cette exp rience est qu ISO est un objectif et non une m thode de travail Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 Graphique n 1 extrait du dictionnaire de la qu
59. rnatifs de r gulation que dans une comp tition limit e une petite 30 s agit des fameuses normes comptables IFRS entr es en vigueur en 2005 31 On pense notamment au recours l expertise qui recoupe les m mes fonctions l gitimantes voir instituantes CASTEL R Savoir d expertise et production de normes in N ormes juridiques amp r gulation sociale CHAZEL F COMMAILLE J Dir Paris Librairie g n rale de droit et de jurisprudence 1991 TREPOS J Y La sodologie de l ex pertise Paris PUF Que sais je Coll 1996 dans les deux types de r gulation Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques internationales 21 22 avril 2005 lite pour l initiative de la r gle et le contr le des ressources de l Etat commencer par les ressources r glementaires et l gislatives De fait l opposition entre r gulation par les standards secteur priv et r gulation publique rel ve plus d une distinction id ologique organis e par le discours n o lib ral que d une diff rence de nature Le fait que les normes techniques se pr tent moins a un contr le central ou qu elles se diversifient n implique pas forc ment la disparition de concentrations conomiques On peut au contraire faire l hypoth se inverse La nouvelle structure de l IASB est par exemple une tentative de monopolisation r ussie puisqu
60. s du reformatage de l acheminement des paquets et colis par la d marche ISO 9002 2000 va maintenant nous permettre d analyser dans quelle mesure l op rationnalit est affect e par la diffusion de nouvelles prescriptions supposant de nouveaux modes d appr hension des objets 38 TREPOS J Y Sur une sociologie de la mesure in U tinam n 23 1997 et TREPOS J Y Sociologie de l ex pertise Que sais je 1997 39 GOODY J La raison graphique la domestication de la pens e sauvage Les ditions de Minuit Paris 1997 Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 La Poste a amorc dans toutes les unit s qui participent la circulation du flux du courrier la mise en place de m thodes permettant de r duire les dysfonctionnements Ces m thodes sont inspir es directement des processus qualit ou adapt es par le service du controle g n ral visent a r duire les d fauts mais surtout a r int grer une vague de contr le abandonn e depuis le tournant commercial dans les unit s de La Poste La qualit de l acheminement telle qu elle se d veloppait auparavant tait bas e sur une quation du type qualit d lai Cette quation dont l op rationnalisation correspondait d j l une des prescriptions ISO ne prenait donc pas en compte les prescriptions relatives la qu
61. s enjeux qu elles recouvrent mais aussi sur les nouvelles formes du multilat ralisme Les standards ne sont pas adopt s par n importe qui ni n importe o S il existe depuis une trentaine d ann es une forte inflation des agences de standardisation et de ce fait une rude comp tition entre 6 Voir ici encore BRUNSSON N JACOBSON B ed A W orld of Standards Oxford Oxford University Press 2000 7JORDANA J LEVI FAUR D ed The Politics of Regulation Institutions and Regulatory Reforms for the Age of Governance Edward Elgar and the CRC Series on Regulation the University of Manchester 2004 8 THATCHER M The Commission and national governments as partners EC Regulatory expension in telecommunications 1979 2000 in Journal of E uropean Public Policy vol 8 4 2001 9 DAUDIGEOS T La RSE un nouveau front pionnier pour les instituts nationaux de normalisation Comparaison des travaux de normalisation fran ais et anglais in Instruments d action publique et technologie de gouvernement colloque tenu a Science po Paris les 20 et 21 d cembre 2004 Cf infra 11 POUIVET R Dir Lire G oodman Combas Ed de l clat 1992 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 elles 2 il n en demeure pas moins que l laboration et l adoption des standards se font dans un cadre
62. s qui innovent par leur stylisme soient imm diatement copi es leur pose des probl mes Seules les mati res ou les proc d s sont brevetables et les patrons de v tements le sont beaucoup plus difficilement ce qui explique la comp tition par les marques et les entreprises de protection de ces marques Le d bat sur le renforcement de la lutte contre la contrefa on dans le contexte de l application de l accord de l O MC sur le textile indique assez bien les d sagr ments caus s par une situation de format d objet non monopolisable D autre part nous faisons bien la diff rence entre monopolisation des formats d objets et monopolisation de la production ou de l offre Enfin l hypoth se de monopolisation n offre pas de point d entr e empirique g n ral Il ne s agit pas de dire qu il y a monopole du format et qu il faut l identifier mais que logiquement il doit y avoir des parcours de monopolisation des formats qui sont plus ou moins longs plus ou moins complexes plus ou moins r versibles au regards des preuves et des garanties qu ils offrent Quoi qu il en soit appr hender la standardisation a partir de l hypoth se de monopolisation des formats d objets n exon re pas d une analyse des vecteurs et de l op rationnalit des relations de prescription La relation de prescription vecteur et op rationnalit des nomes ISO 9000 dans un cas pr cis la qualit de l acheminement des colis L tude des normes ISO fait
63. sationnel clandestin tacite ou muet que des r gles autrefois trop scrupuleusement respect es cherchaient contrer en levant consid rablement les co ts de production et en emp chant la souplesse des r ajustements locaux et des coop rations spontan es Des lors l enqu te faisait ressortir que la r forme de La Poste qui a voulu assouplir cette structure proprement parler bureaucratique s est faite sans introduire des dispositifs de jugement appropri s Par ailleurs nous avons aussi observ que la qualit de service tait seulement int rioris e par la plupart des agents comme la conformation au juste temps c est dire aux imp ratifs de d lai Si donc on introduisait de fa on rigide une proc dure de certification ISO 9 000 il y avait de grandes chances que l on obtienne une l vation des co ts de transaction sans pour autant satisfaire davantage le client remettant l ensemble du corps ou ses l ments les plus anciens et les plus d concert s par les retomb es de la nouvelle politique dans les rails des anciennes habitudes et suscitant chez les plus nouveaux des r actions d incomprehensions ou de r sistances La hi rarchie qui impulsait la d marche qualit La Poste avait une vision tr s technicienne et tr s hi rarchique de cette d marche Le point d entr e au sens o l entend Barbier tait celui de la r solution des probl mes de spoliation de colis Les managers pensaient que c tait le fa
64. sence de propri t intellectuelle amis qui ne peuvent videmment rivaliser avec la puissance de diffusion de Microsoft Le second type de monopolisation des formats d objets est celui qui r sulte d une n gociation entre firmes concurrentes soit dans le cadre d accords de coop ration soit dans le cadre d organisations non gouvernementales de type ISO Comme nous l avons montr ce type d accord est recherch pour limiter le risque conomique que constitue un effort d innovation volontariste et unilat ral soit le plus souvent dans les domaines d activit caract ris s par une concurrence forte et o la sp cialisation sur un cr neau unique d innovation est al atoire Ce type de monopolisation de format r sulte le plus souvent de n gociations tr s pres qui peuvent conduire des processus de fusion acquisition des firmes ou tout autre type d int gration verticale mais aussi des ententes commerciales comme ce fut le cas par le pass de mani re tout fait officielle Le fait que les firmes aient int r t n gocier ne signifie pas qu elles le fassent sans recours un moment ou un autre l autorit publique comme le montre d ailleurs la conversion en r glement par l Union europ enne des normes comptables adopt es par l International A counting Standards Board IASB Enfin l examen concret des processus de normalisations comme des individus y participant montre que nous ommes moins en face de mod les alte
65. site En effet la certification a Fran ois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 incit a la clarification des t ches en interne ce d poussi rage permet non seulement au centre de clarifier son organisation mais aussi de renforcer son pouvoir dans le r seauZ La certification joue un role d am lioration de l image ext rieure du site ceci implique la consolidation d une position l gitime le site se voit dans la possibilit de d finir ses besoins par rapport au r seau La d marche de certification permet le passage l crit elle permet alors de comprendre ce qui fait que les choses se font Strauss 1996 Mais ce r f rentiel d crit le travail du point de vue de ceux qui sont charg s de le superviser les proc dures crites et les normes prescrites y pr valent sur le travail r el au point o certains hi rarchiques se mettent croire que la disquette qui contient le manuel qualit de leur d partement quivaut au syst me qualit r el Par contre la mise en uvre des normes ISO parce qu elle ne laisse pas d avoir des effets internes pour l entreprise qui la m ne rouvre le vaste chantier de l explicitation et de la mise en forme des pratiques La d marche conduisant la certification suppose que dans un premier temps les hi rarchiques op rationnels so
66. t model of standardization in B Kahin and J Abbate eds Standards Policy for Information Infrastruture Cambridge MIT Press Choi J P 1996 Standardization and Experimentation Ex Ante Vs Ex Post Standardization E uropean Journal of Political E conomy 12 273 290 Elster J 1989 Social norms and Economic Theory Journal of E conomic Perspectives 3 99 117 Eymard D uvernay F 1989 Conventions de qualit et formes de coordination Revue Economique vol 40 n 2 mars 1989 pp 329 359 Eymard D uvernay F et Favereau O 1990 March s internes mod les d entreprises et conventions de qualit mat riaux pour une formalisation non standard du march des biens Communication aux VIIe journ es de micro conomie appliqu e Universit du Qu bec Montr al Foray D 1995 Coalitions and committees How users get involved in information technology standards in R W Hawkins R Mansell and J Skea eds Standards Innovation and Competitiveness The Politics and E conomics of Standards in N atural and T echnical E nvironments Cheltenham Edward Elgar ISO 1982 Benefits of Standardization International Organization for Standardization Geneva Jakobs K 1997 Users and Standardization Worlds Apart The Example of Electronic Mail in Building the Future with Standardization Proceedings of the Interdisdplinary W ork shop for Standardization Research University of the Federal Armed Forces Hamburg Ja
67. tats s appuient sur les desiderata de l industrie soit que les autorit s publiques se contentent d apporter un soutien logistique ou juste une consid ration bienveillante aux entreprises repr sent es dans les ar nes de normalisation non tatiques Si cela on ajoute la mobilit des individus participants au travail de normalisation on ne peut que reconna tre la difficult distinguer clairement ce qui rel ve de l int r t priv de ce qui appartiendrait l int r t g n ral Entre autre exemple on peut voquer les transferts de certains hauts fonctionnaires du contr le international des drogues vers l industrie pharmaceutique ou 16 Les premiers Trustees de la Fondation de l IASC ont t nomm s par un comit d sign par l ancien Board de l IA SC le 22 mai 2000 Francois Xavier Dudouet LASP Delphine Mercier LEST Antoine Vion LEST Colloque de la Section d Etudes Internationales de l AFSP Les politiques publiques intemationales 21 22 avril 2005 l appartenance successive voir simultan e de certains normalisateurs en mati re de TIC a des grandes entreprises d informatiques et a des instituts de recherche publics Cette confusion entre int r ts priv s et int r t public marqu e notamment par l h t rog n it institutionnelle des acteurs pourrait m me relever d une propri t de l objet i8 Loin de repr senter uniquement des accords formels entre entreprises d un m me secteur les norm
68. te des changes internationaux si bien qu aucun pays n est libre de fabriquer les quantit s de drogues qu il d sire chacun devant se soumettre un plan d ensemble g r par une instance supranationale Au del du pr c dent historique que constitue cette r gulation l chelle de la plan te il est un fait que toute conomie planifi e repose n cessairement sur une r partition du march entre les diff rents intervenants Cette r partition fit durant les ann es 1920 1930 l objet d une entente directe entre les entreprises europ ennes qui constitu rent avec l aval de leurs gouvernements respectifs des cartels de la cocaine et des opiac s I convient de pr ciser que ces ententes int gr es un projet de convention de la Soci t des Nations en vue de limiter l offre des drogues faillirent tre avalis es par le droit international en 1931 32 Bien que non int gr es explicitement au syst me de controle ces ententes continu rent fonctionner jusqu la Deuxi me Guerre mondiale Si rien ne dit qu elles ont perdur es apr s le conflit les chiffres de production publi s chaque ann es par les organismes de contr les font clairement appara tre une structure oligopolistique de l offre au profit des Etats Unis du Royaume Uni et de la France Ces trois pays totalisent sur la p riode 1929 1999 55 de la fabrication de morphine et 56 de celle de cod ine Or ette concentration loin de diminuer dans le temps tend
69. u une vulgate de l homog n isation exprime parfois On peut tr s bien appliquer aux objets la d finition de l isomorphie comme projection d finie par Goodman propos des langages de l art Comme nous le dit Roger Pouivet L isomorphie est une relation de projection Au lieu de d finir celle ci en fonction d une forme commune comprise comme une distribution identique d l ments dans deux structures en miroir nous la consid rons comme premi re et nous disons la relation de projection est la condition de possibilit de l isomorphie Ainsi pour qu il y ait isomorphie il faut et il suffit que l on puisse projeter une structure sur l autre ind pendamment de l identit de leurs l ments C est un crit re n gatif qu il faut avoir recours pour d finir l isomorphie sont isomorphes deux structures que rien n emp che de se substituer l autre Les consid rations d identit ne peuvent appara tre qu apr s cette projection et comme une exigence suppl mentaire 1 Pouivet 1992 pp 125 127 Dans la mesure o le travail de normalisation consiste pr cis ment a organiser la substituabilit et ou la compatibilit des objets il n est pas rare que ces consid rations d identit ne soient jamais pos es comme une exigence suppl mentaire Quelle que soit la pertinence de cette d marche comparative une recherche sp cifique sur ceux qui laborent les normes devrait nous informer non seulement sur le
70. upart tentent la suite de Stephen Krasner d aborder cet enjeu partir du concept des r gimes internationaux Toutefois ces approches ratent la plupart du temps leur objectif pour deux raisons majeures D une part elles ont tendance s int resser a des objets relativement nouveaux l environnement par exemple qui s ils sont en plein devenir n ont pas atteint le degr d harmonisation et d homog n it que l on pourrait attendre d une politique publique d autre part l approche est au final plus prospective que r flexive la th orie des r gimes par exemple tant plus une m thode sp culative sur les conditions optimales de conclusion d un accord qu un examen de ce qui se passe Pour ces raisons les tudes sur les r gimes intemationaux si elles recherchent des G lobal Polides ont bien du mal a trouver des exemples probants Quand aux analyses des politiques publiques elles continuent de privil gier pour beaucoup le cadre national abordant la dimension internationale surtout dans un angle de politique compar e Toutefois Patrick Hassenteufel et Bruno Palier remarquent un int r t 44 Pour une bonne synth se de l volution des travaux sur la politique trang re cf HUDSON V Foreign policy analysis Actorspecific theory and the ground of international relations Foreign Policy A nalysis Vol 1 1 mars 2005 pp 1 30 45 K RASNER S International Regimes Ithaca NY Cornell University Press 1983
71. x centres la participation la d marche qualit tait diffuse En effet certains s impliquaient tr s fortement mais la majorit des agents avaient une participation mineure dans le processus Le personnel n a pas t tr s moteur dans le processus de construction de la d marche de certification Les agents n ont pas l impression d avoir t les l ments de base de la d marche certains auraient aim y participer plus Au CTC A l interpr tation des agents qui ont particip une r union de la d marche est que les d cisions avaient t pr par es et que leurs suggestions n taient pas prises en compte Pour les hi rarchiques op rationnels au contraire leur participation correspondait de tr s nombreuses r unions et a la r daction de proc dures qu ils disaient ne pas toujours pouvoir suivre en raison des d gradations machines restes Les fonctionnels avaient particip au comit de pilotage certains disent avoir r dig quasiment l ensemble des proc dures ou des modes op ratoires du centre Le seul point d unanimit des opinions a travers les niveaux de responsabilit des deux centres portait sur les apports de la signal tique La signal tique tait per ue comme le premier avantage de la certification Cette volution tait reconnue par l ensemble du personnel Elle avait non seulement permis une clarification de l information mais aussi elle avait permis de mieux organiser les espaces de trava

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