MONEY ! - Théâtre National
Contents
1. et al L Avant sc ne th tre la Com die Fran aise 2009 152 p Les petites formes de la Com die Fran aise Fr d ric Lordon D un retournement l autre 2011 David Lescot Le syst me de Ponzi 2011 S bastien Thiery Comme s il en pleuvait 2012 Stefano Massini Chapitres de la chute saga des Lehman Brothers 2013 Jo l Pommerat La grande et fabuleuse histoire du commerce 2013 25 Romans Emile Zola L Argent Pour son livre Zola s est inspir du krach de l Union G n rale une banque catholique fran aise dirig par Eug ne Bontoux qui fut ruin apr s des sp culations baissi res de la part des Rothschild Marc Fiorentino Un trader ne meurt jamais 2009 En 2009 le fran ais Marc Fiorentino sort son thriller financier Un trader ne meurt jamais Un roman qui nous fait d couvrir le quotidien d un trader la Bourse de Paris Sam Ventura Ruin apr s de mauvaises d cisions l homme ne pense qu une chose regagner ce qu il a perdu Il sera alors tent de suivre les m thodes de son amie Eva trader habitu e aux d lits d initi s et aux confidences sur canap Geraint Anderson City Boy 2008 L auteur a t analyste financier pendant 12 ans au sein la City Il publie en 2008 un t moignage romanc de la vie des acteurs d un des centres financiers les plus importants du monde Drogue sexe transferts ill gaux de capitaux vers des paradis fiscaux ou e2. 301 18 Les banques de d p t et les banques d investissement sisi 18 Pourquoi s parer les banques de d p t des banques d investissement 7 19 F ntreeen bourse d s entep ES en 0 0 7 11 1 19 21 iaces rde COUDE 1 1 1 111111 0 22 Bibliographie et filmographie s lectives 25 Sur le travail de Fran oise Bloch et le Zoo th atre M ins 25 Comment fonctionne la finance sii ere inidona tiens 25 3 3 3 1 1110 25 61111 11111101111 1 25 0 6 11 1 0 26 1 2 1313 3111111 1 26 6 28 Money Tout ce que vous ne sau
3. Dans Money certaines propositions ne viennent pas seulement du mat riau documentaire Par exemple le prologue est n de mon envie de parler du trajet de l argent Le com dien Beno t Piret a fait une proposition qu il commenc crire et qui s est transform e retransform e avec pour mat riau source une id e de notre vid aste Ya l Steinman qui avait vu une vid o dans laquelle un homme aux lunettes noires danse de mani re d tach e Le mat riau source de Money est beaucoup plus vaste que celui des pi ces pr c dentes Le spectacle est beaucoup plus composite dans ses formes Certaines sc nes sont des imitations de documents ou d enregistrements tandis que d autres sont le fruit d improvisations Antonio Gomez Garcia 7 Ibid p 2 10 LE THEATRE ET L ARGENT L argent est le nerf de la guerre agite les passions d cha ne des crises et des massacres L argent est le premier moteur de la plupart des crimes de la plupart de nos actes en fait Aujourd hui les sph res conomiques et financi res contaminent l ensemble des activit s humaines tant dans ses modes de fonctionnement ses langages que dans sa logique propre celle du profit et de la productivit L argent peut provoquer une fascination dont les fondements seuls valent la peine d tre interrog s au th tre De nombreuses uvres de th tre ont pour th me l argent et la finance Depuis des si cles le th tre met en sc ne
4. dans des avences bancaires o ils allaient comme Monsieur Tout le Monde Toutes kes sc nes r unissant un banquier et un client sont i sues de ces rendez vous afai t surprise par des discours rassurants explique Fran oise Bloch D une barque l utre les mots taient les m mes Tous diseni qu is se re keur alu k sommes partis d ira vrai d sir de comprendre d un vrai nefies des reponses QUI MORE sont GON n es On a tous renflou Deca et d autres banques et personne ne nous dir merei Le cheat ne veul plus entendre ce descowrs rassurant als qu il ve pas de quoi tre rassur e Parfois col re nest pas loin par rapport la sp cu lation sur la dette des Etats ou des projets de r gulation qui avortent o perdent heur substance tout en tant pr sent s de ma m re tnomphale investir ou s investir Francoise Bio h avait d j abord Le mord du travail et de l entreprise dans deux pi ces pr c dentes Grow Or Gos qui trai tait de la consultance et ane soci t de Services piong e dans t l marketing int ress e par la nouvelle organisation du travail elle se penche ici sur les m ca nismes financiers sous l angle des cons quences de la financiarisatson de l cono mie sur La vie des gens Tout tourne autour r de deux verbes pro hes CL s imet tir Derri re Le mot investir il y a une id e t i de
5. faire du conseil notamment en fusion acquisition une entreprise en rach te une autre et fusionne avec elle l autre ensemble d activit s est li au financement des entreprises Les banques d investissement organisent les augmentations de capital les introductions en bourse le lancement d emprunts obligataires Enfin le troisi me type d activit s vise trouver les placements financiers ou les couvertures les plus rentables C est l aspect le plus risqu de l activit des banques d investissement mais c est aussi le plus rentable Les trois l ves qui ont les images banque se regroupent et forment une banque d investissement dont les activit s sont cit es plus haut et que nous allons d tailler La plupart des grandes banques aujourd hui sont des banques de d p t et d investissement ce qui explique pourquoi les pargnes des petits d posants se retrouvent dans les circuits sp culatifs Ces derni res ann es plusieurs banques et parmi les plus grandes travers le monde ont sp cul avec l pargne que leurs clients taient venus y d poser en toute confiance Avec cet argent ils ont achet des produits hautement rentables 10 15 mais galement hautement risqu s Jusqu en 2008 les banques ont r alis de plantureux b n fices Quand le syst me s est effondr en 2008 lorsque notamment les m nages am ricains n ont plus pu rembourser leur cr dit hypoth caire ces titres risqu
6. pouvantable que c est peut tre mieux de rester dans l ignorance Le sous titre nous renseigne donc de plusieurs fa ons nous allons probablement assister une investigation sur quelque chose de tabou pire que le sexe ce qui se trame derri re les murs pais des bureaux de la finance internationale Mais cette qu te n aboutira pas parce que personne ne veut que le commun des mortels en sache plus long L affiche de la cr ation du spectacle repr sentait un funambule dont on n apercevait que les pieds loin au dessus d une foule anonyme comme une personnification de ces traders qui font de la voltige dans les hautes sph res de la finance jouant avec le danger au dessus d une foule qui l observe impuissante Ignorante Indiff rente Attendant qu il tombe THEATRE NATIONAL COMMANALTT PILANCAISE Fondation d utilit poblar Dumction Jean Loum Colinet 111 115 boulevard Emik 1 LOU Ensschexs TA 022225 4155 02 2009 28 5 be Bl 0 229 55 08 6 315 2 126 i 6 6121 be Aer p MONEY Tost ce que veus ne saurez jamais sur l argent parce geo persoane ne voss le dira ot d alllours miow vaut ne pas le savoir parce que si on savait ce serait
7. aesir commente t Or l investisseur 1 investit muis me s investit pars 61 int resse pas ne participe pas attend du rendement mais me s engage pass o la question de la responsabilit du client du banquier et du gestionnaire de fonds sles investissements m me modestes sont une fagi w d entrer en relation l e n Le eu une Oe de M j investis fupporte de l eau mowin d une mpn jat wie responsabilit a regarde et les questions commencent suts je en GW cela dans qu fes hs Scuv que j mi achet pocedelle mon argent loute cette responsabilit est Ulustr e paf la r phque d un personnage actionnaire d une entreprise qui FEMTUCTURE directement hoencit wa bon ami mota Les auteurs se d fendent d avoir voulu cr er une pi ce politique Mois elle est ERIE Quand on fait du th ditre in est oblig de sengager Nous agilons des guestrons ef faisons valoir patre de we sans 6 Nous me disons pres au public oe qu il doit Mors Pous Aen pensonse movis VMoneyv s w pr sente sous la forme d une succession de tableaux o il n y pas de r les tous les com diens LOM Les tableaux sont entrecoup s de courtes 30 Une com dienne et trois com d
8. 100 cela constitue de la part de la banque une reconnaissance de dette L l ve qui a ouvert un compte pargne re oit au bout d un temps X un int r t souvent petit de son pargne Comment cela se peut il L argent n a donc pas dormi dans le coffre de la banque Les m canismes de cr dit L argent permet d acqu rir des biens des marchandises ainsi que de r mun rer des services Mais il repr sente aussi du capital c est dire que l argent qui manque l un il devra l obtenir d un autre sous forme de pr t et en tant que tel il est source d int r ts donc moyen d obtenir plus d argent encore pour celui qui le poss dait d j Les l ves qui ont les images voiture maison mobylette viennent chez l l ve banque demander un cr dit Celui ci en octroie un premier avec l argent de l l ve pargne Il doit donner l autre une date de remboursement cela peut tre compl tement fantaisiste c est la compr hension du principe qui compte et un taux d int r t peu importe aussi Il sait donc que le X de tel mois en telle ann e il aura r cup r l argent les int r ts peut d s lors pr ter un autre la m me somme en tablant galement sur un remboursement une date et un taux donn et un troisi me l ve galement Il donc pr t 3 fois la somme de d part qu il va r cup rer 3 fois les int r ts montrer mat riellement que l l ve banque se retrouve bi
9. Ce rythme est accentu par le mouvement des meubles de bureau sur roulette qui reconfigurent ad libitum des espaces toujours semblables Car l espace sc nographi par Johan Daenen reste volontairement d nud m taphorique anonyme laissant toute la place au mouvement des corps La vid o vient souligner ou contredire ce qui est racont sur sc ne et offre ainsi un propos politique critique sans tre didactique ni ostentatoire Des chiffres d filent sur de grands crans derri re les com diens ou bien des images de travail la cha ne des jeux vid o des extraits de journaux Les com diens s agitent tournent de plus en plus vite sur leurs fauteuils de bureau et les images en arri re plan se font rapides violentes oniriques et voquent mieux qu un discours une forme de perte de contr le d engrenage fou dans lequel sont pi g s les humains Le spectacle peut se voir comme un grand patchwork de sc nes au rythme tr s travaill reli es les unes aux autres par des liens de sens subtils et mont es comme au cin ma L originalit du spectacle tient dans cette forme tr s clat e et tr s coh rente mais aussi dans le regard critique et en m me temps id aliste que l ensemble des artistes du spectacle posent sur l univers abord Car la conclusion est en demi teinte avons nous un moyen de pression une possibilit d engagement politique face la financiarisation du monde Nos petits efforts humains ne s
10. P Dardot C Laval La nouvelle raison du monde essai sur la soci t n olib rale Paris La D couverte 2009 Paul Jorion et Gr gory Makl s la Survie de l esp ce un essai dessin humoristique et pas compl tement d sesp r arte Editions futuropolis Michel Pin on et Monique Pin on Charlot L argent sans foi ni loi Coll Conversations pour demain Textuel 2012 Th tre et argent Olivier Neveux contributions politiques 15 de Brunot Myessat et Bienvenue dans l esp ce humaine de Beno t Lambert in Th tre Public n 207 jan mars 2013 Th tre et N o lib ralisme Olivier Neveux Politiques du spectateur les enjeux du th tre politique aujourd hui Paris La D couverte 2013 Fiction et conomie Repr sentations de l conomie dans la litt rature et les arts du spectacle XIXe XXIe si cles Sous la direction de Genevi ve Sicotte Martial Poirson St phanie Loncle Christian Biet Presses universitaires de Laval 2013 Barberis Isabelle Mythes et id ologies th tres contemporains paris PUF 2010 Martial Poirson Isabelle Barberis Economie du spectacle vivant Paris PUF QSJ 3967 2013 Pi ces douard Bourdet Les Temps difficiles 1934 George Bernard Shaw La Milliardaire 1934 Friedrich D rrenmatt La Visite de la vieille dame tragi com die en trois actes 1955 Laurent Gaud Combats de poss d s 1999 L argent dix pi ces courtes Denise Chalem Aziz Chouaki Enzo 6
11. d une r duction d imp ts Les fonds d pargne pension sont par d finition des produits d investissement long terme dans lesquels l horizon d investissement du participant moyen est g n ralement de 10 ans ou plus La Bourse La Bourse est un lieu o s organise la confrontation de l offre et de la demande de titres financiers Elle donne aux entreprises priv es et publiques ainsi qu l tat la possibilit de trouver des financements aupr s des investisseurs priv s et institutionnels 16 A quoi a sert La Bourse permet de rapprocher les agents qui ont des besoins de financement l offre et les agents qui ont des capacit s de financement la demande Confrontation entre l offre et la demande L offre mane des entreprises ou des tats qui ont des besoins de financement Ils mettent des titres financiers qui sont achet s par les investisseurs La demande mane des personnes qui ont des capacit s de financement et qui souhaitent investir Il peut s agir de particuliers d entreprises d tats Les plus gros investisseurs sur les march s financiers sont les investisseurs institutionnels R glementation bancaire La r glementation bancaire qualifie l ensemble des r glementations applicables aux tablissements de cr dit banques soci t s financieres Elle concerne tout particuli rement l organisation du fonctionnement des march s l information et la transparence la protection des pa
12. des escrocs des hommes ruin s des banquiers des traders Moli re par exemple dans l Avare rapproche la passion d Harpagon pour l argent d une passion sensuelle et charnelle L argent y est mat riel Nous voyons cet argent ses pi ces d or cette cassette Chez Shakespeare par contre le Marchand de Venise nous montre plut t les dommages collat raux que subissent les personnages dans leurs relations humaines travers leur rapport l argent La passion pour l argent se rapproche davantage dans ce cas d une abstraction Comment repr senter cette abstraction ce syst me opaque qui semble froid et scientifique et qui nous parvient travers un langage le plus souvent cod et obscur D s la R volution industrielle s entame un vaste processus de d veloppement du capitalisme dont nous n avons pas fini de vivre les r percussions et qui conduit ce qu on a pu appeler l conomicisation du monde L conomie tend progressivement son emprise sur toutes les sph res de la vie et en devient l un des syst mes de r gulation les plus importants substituant sa nouvelle rationalit aux croyances et aux valeurs de la tradition ou de la coh sion sociale d sormais rejet es dans une sorte de pass mythique Des ph nom nes n s alors et dont nous sommes les h ritiers directs d finissent notre cadre conomique tout en restreignant notre univers social acc l ration de la production recherche du prof
13. fonctionnement essentiel de la soci t Plus que sur l argent proprement dit c est sur le constat et les cons quences de la financiarisation du monde que se penchent ces artistes 6 p Dardot C Laval La nouvelle raison du monde essai sur la soci t n olib rale Paris La D couverte 2009 p 1 Ibid p 2 11 Le fonctionnement de l entreprise est mod le social qui semble aujourd hui int rioris par tous Il s agit d expliciter cette logique n olib rale que l on pourrait d finir par L ensemble des discours des pratiques des dispositifs qui d terminent un nouveau mode de gouvernement des hommes selon le principe universel de la concurrence Deux tendances de ce th tre de la crise peuvent se d gager Un th tre que l on pourrait qualifier d explicatif dont la priorit est d exposer en pleine lumi re et la compr hension de tous des fonctionnements des lois des logiques un langage qui nous semblent opaques et soustrait l intelligence collective et un th tre nommons le de la d nonciation qui se penche sur les cons quences de la financiarisation de la crise et de ce qu elle raconte de l humain de ses affects Le th tre par l change symbolique qu il constitue entre le spectacle et le spectateur peut aussi travailler comme un miroir de ce qui est produit lors de la transaction conomique Si le th tre offre l conomie la possibilit d interroger s
14. les banques d investissement qui supposent des gains rentables sous formes de dividendes 19 C est comme si son entreprise tait divis e en de multiples petites parts vendre Donner aux l ves qui font partie de la banque d investissement des actions et des dividendes et l l ve entrepreneur re oit les euros en change Montrer aux l ves que maintenant l entreprise appartient aussi la banque d investissement et qu elle a un moyen de pression pour que l entreprise augmente ses gains C est ce que l on peut appeler l optimisation Pour optimiser les gains d une entreprise on peut en r duire les co ts et la rendre comp titive par rapport d autres entreprises en r duisant le personnel ou en en d localisant dans un autre pays o la main d uvre co te moins cher Le but des fonds d investissement est toujours d augmenter les profits de ses membres si une entreprise n est plus rentable ils peuvent donc d cider de vendre ou de la liquider Mais tout cela n est peut tre pas le choix de l pargnant On pourrait m me imaginer qu un pargnant X travaillant dans une entreprise pourrait financer son propre licenciement avec son pargne PE 2 1 CYC Nous tions pauvres avant as gt 24 lt 3 ee Une des autres activit s de la banque d investissement est le placement financ
15. pouvaient tre un mod le pour les l ves acteurs J ai entam avec eux partir des films un travail tr s minutieux d imitation Lorsqu on l observe finement dans tous ses d tails la r alit est beaucoup plus int ressante et beaucoup plus riche que ce qu en rendent habituellement les acteurs sur sc ne y a dans cette attitude une mine d or tant au niveau des formes qu au niveau des contenus Si on prend par exemple le registre des voix on se rend compte que la r alit est beaucoup plus complexe plus diversifi e que ce qu en donnent les acteurs sur sc ne de m me pour les gestes dits parasites et tout est l avenant Un rapport diff rent un r el diff rent produit une th tralit singuli re et un autre type de rapport avec les tres dont on t moigne Fran oise Bloch propose donc travers ses ateliers au sein de l ESCAT un espace de r flexion et de recherche pour fabriquer un langage particulier loin des contraintes financi res d une production li e au fonctionnement d une institution culturelle La construction d un spectacle avec des acteurs confirm s qui forment un collectif s est faite dans un second temps Apr s avoir vu la pi ce Unter Eis de Falk Richter mise en sc ne par Falk Richter inspir e par le documentaire Grow or Go de Mark Bauder Fran oise Bloch se plonge dans le m me mat riau source et rencontre le monde lisse et inqui tant de la consultance d entreprise El
16. son chelle conscient ou incons cient l enrichissement des entreprises et des fonds d investissement qui contr lent ces m mes entreprises I pensait pargner son argent de fait il l investit par le biais de m canismes complexes et fort mal expliqu s fond de pension par exemple pour toujours plus de profit Un homme entre dans une banque et demande peut tre na vement o va son argent Que devient il 2 Est il bien plac A qui profite t il 2 Autant de questions auxquelles m me un simple conseiller aura du mal r pondre tant la diversification et la complexit des placements incitent tout un chacun faire confiance aveugl ment sa banque La parole est d or et d argent dans ce spectacle formidablement interpr t par une troupe multipliant les personnages tant t experts et ban quiers tant t simples usagers la recherche d explications rassuranies J r me de Falloise avec son potentiel comique et son ton parfois grave est irr sistible quand il joue un directeur de fond d investissement Benoit Piret Aude Ruyter et Damien Trapletti compl tent joliment et avec charme la distribution de cette uvre collective Notons galement l importance de la sc nographie sans effet superflu con ue par Johan Daenen faite d un cran de tables et de chaises de bureau sur roulettes qui permettent aux acteurs d ex cuter un ballet une ronde du monde comme une course sans fin vers le profit De tr s belles images qui p
17. 9 html 13 D un retournement l autre com die s rieuse sur la crise financi re en quatre actes et en alexandrins de Fr d ric Lordon mise en sc ne Luc Cl mentin Paris Maison des m tallos 2012 conomiste professeur d universit et journaliste sp cialis en conomie au journal Le Monde Fr d ric Lordon nous propose une mise en sc ne de la crise financi re mondiale sous forme d une tragi com die burlesque en vers pour nous donner percevoir les logiques et la r alit de la crise travers l utilisation du grotesque de la pochade et du didactisme La r elle question se poste en quoi consiste le pouvoir Comment hommes politiques et financiers peuvent r ussir surmonter les preuves de leur exercice La mise en forme en alexandrins pr sente une r ponse tr s claire en cachant le tout par la forme Il s agit plus de rendre une situation acceptable que de critiquer le probl me La faillite d une banque ne signifie pas un chec et des cons quences graves mais la possibilit d tre accus s pour mauvaise gestion et ainsi d tre d sign comme coupable des crises financi res Fr d ric Lordon Chapitres de la chute Saga des Lehman Brothers de Massini mise en sc ne Arnaud Meunier Com die St Etienne 2013 Pi ce singuli re qui traverse l histoire am ricaine et l essor du capitalisme travers l histoire d une famille les Lehman que l on suit depuis leur arriv e en A
18. Documentaire sur la financiarisation du monde la mondialisation du march et ses cons quences directes et indirectes sur les gens Marc Bauder Master of the universe Un ancien cadre dirigeant d une grande banque allemande revient sur ses ann es d activit dans une banque d investissement et sur les cons quences psychologiques d un tel travail Charles ferguson Inside Job Le film revient sur l explication d taill e de la crise de 2008 ses origines ses cons quences 26 J M Meurice et Fabrizio Calvi Noire Finance D taille de fa on didactique les m canismes bancaires et financiers Carmen Losman Work Hard play hard C est un documentaire sur les nouvelles pratiques de management et sur le r am nagement des espaces de travail En apparence le t l travail les open spaces et les horaires am nag s conduisent aujourd hui plus de souplesse toujours en vue d une meilleure productivit Les ressources humaines des entreprises et les architectes qui con oivent les b timents du secteur tertiaire affichent leur optimisme Les bureaux ressemblent d sormais des lobbies d h tels cosy Martin Scorsese Le loup de Wall Street 2013 Film bas sur le livre autobiographique de Jordan Belfort crit en prison alors qu il purgeait une peine pour fraude et blanchiment d argent Il revient sur les us et coutumes des professionnels de la finance et les exc s de toutes sortes qui maillent leurs vies A
19. Fran oise Bloch Qui r ussit brillamment avec humour distance v rit nonchalance justesse ironie et ja mais d insistance gt Bruxelles Th tre national studio jusqu au 16 octobre 20h 30 19h 30 le mercredi 15h le dimanche et du 17 au 19 octobre 20h dans le cadre du Festival des Libert s Dur e 1 h 20 env De 8 5 19 Infos amp r s 02 203 53 03 wuretheatrenational be gt Ensuite l Eden de Charleroi du 22 au 24 octobre 07 1 314 079 et au Th tre de Li ge du 12 au 16 novembre 04 34 200 00 Hi t 6 14 octobre 2013 MONEY QUAND LA FINANCE PARLE AU PEUPLE La finance est une langue trang re pour le commun des mortels Fran oise Bloch propose un discours th tral entre p dagogie et responsabili sation pour tenter de comprendre de quoi il en retourne depuis plus de quarante ans Angoissant et tourdissant mais d capant Tout est affaire de langage dans la vie et encore plus au th tre en est de m me avec le tr s mal connu monde de la finance Actions obligations fonds d investissement holding SICAV Derri re ce vocabulaire abstrait et pourtant entendu maintes fois dans les m dias se cache une terrible r alit celle d un syst me financier opaque qui continue prosp rer et dont nous serions les complices bien malgr nous pour quiconque poss de un compte en banque Le client tant roi il participe
20. Il tait une fois un homme qui ayant h rit quelque argent d une grand tante poussa la porte d une banque Ce qu aurait fait quiconque Nous voil dans la place ces lieux aux couleurs vi ves o on est re u et o on d posera ses avoirs son pargne En change de quoi Que deviennent les 75 euros vers s mensuellement au titre d pargne pen sion A quoi servent ils O sont ils in vestis Sicav fonds de placement obliga tions actions Qui sait au juste la vraie teneur de ces termes C est l que com mencent les discours rassurants La pa role est d argent Et la na vet peut changer de camp Mots et arguments ap paraissent interchangeables Benoit Gillet et Ya l Steinmann signent les vid os Johan Daenen la sc nogra phie faite d un cran et de tables et chai ses de bureau mont es sur roulettes ac ANTONIO GOMEZ GARCIA J R ME DE FALLOISE dans un de ses r les un gestionnaire d un fonds d investissement cessoires d un ballet parfois chevel dans lequel se lancent J r me de Fal loise Benoit Piret Aude Ruyter et Da mien Trapletti formidables complices de cette aventure Fruit d une criture collective ancr e dans le contexte de l apr s crise de 2008 Money a l ambition de d cryp ter la finance comme une langue tran g re ce qu elle demeure pour beaucoup et de se frayer un chemin chelle hu maine travers un sujet satur par le dis cours note
21. THEATRE NATIONAL COMMUNAUT FRAN AISE Fondation d utilit publique Direction Jean Louis Colinet 111 115 bd Emile Jacqmain 1000 Bruxelles T l 02 203 41 55 Fax 02 203 28 95 info theatrenational be Abonnements R servations 02 203 53 03 wwwtheatrenational be Rille DOSSIER P DAGOGIQUE MONEY Tout ce que vous ne saurez jamais sur l argent parce que personne ne vous le dira et d ailleurs mieux vaut ne pas le savoir parce que si on savait ce serait pire CR ATION FRAN OISE BLOCH ZOO TH TRE Mise en sc ne Fran oise Bloch Assistante Judith Ribardi re Avec J r me de Falloise Beno t Piret Aude Ruyter Damien Trapletti Ecriture collective Collaboration artistique Benoit Gillet Vid o Benoit Gillet Ya l Steinmann Lumi res Marc Defrise Sc nographie Johan Daenen Johanna Daenen Costume Patty Eggerickx Aide la r alisation sonore Jean Pierre Urbano Coiffeuse Marie Messien Assistanat mise en sc ne sur les ateliers C cile L cuyer Direction technique Benoit Gillet Assistanat Zoo Th tre Tatjana Pessoa D l gu de production Michel Van Slijpe Diffusion Th tre National Bruxelles et Habemus Papam Cr ation Zoo Th tre Coprod Th tre National Bruxelles Th tre de Li ge L ANCRE EDEN Charleroi Avec le soutien de L ESACT La Chaufferie Acte1 Zoo Th tre est soutenu par la F d ration Wallonie Bruxelles service des Arts de
22. arlent d elles m mes Fran oise Bloch en chef d orchestre r ussit une fois de plus son pari nous divertir et nous faire r fl chir On rit beaucoup et puis une distance s installe qui peut nous mettre mal l aise Nous sommes aussi complices de ce mal qui ronge jour apr s jour nos conomies mondialis es la sp culation sans fin Moralit Soyons un peu plus responsables et investissons nous d avantage dans l humain autre source profitable du d veloppement de nos soci t s Philippe Maby 28 Les Prix de la Critique sacrent les femmes Catherine Makereel Mis en ligne lundi 13 octobre 2014 23h33 www lesoir be Money de Fran oise Bloch est sacr meilleur spectacle Signe des temps le palmar s est farouchement f minin Les femmes prendraient elles enfin le pouvoir sur des planches longtemps domin es par les hommes Meilleur spectacle Une femme Fran oise Bloch pour Money Meilleure mise en sc ne Une femme Coline Struyf pour Homme sans But Meilleur auteur Une femme Sylvie Landuyt pour Don Juan Addiction Elle s De m me pour le seul en sc ne le spectacle de danse le spectacle jeune public ou encore la d couverte d voil s au palmar s des Prix de la Critique lundi soir au Th tre National Ce n est plus un fr missement mais un v ritable tsunami f minin qui secoue la sc ne francophone belge envoyant valdinguer quelques vieux r flexes patriarcaux Si on est encore loin de la parit au
23. ate 15 est une tentative de repr sentation de quelques m canismes financiers et des passions humaines qui s y engagent l poque croit aux march s et leurs capacit s exprimer des r alit s fiables Depuis plusieurs d cennies le r el est livr la finance dans le souci obstin de conna tre son prix Tout est donc estim m me le risque car le risque est l horizon de cette aventure vou e la recherche du profit priv le plus obstin Dans cette aire o les march s g rent les titres l argent peut s investir au sujet du r el mais aussi s en d sinvestir sati t Ce qui guide ces alternances rencontre la plus nigmatique et centrale de nos capacit s le mim tisme L opinion plut t que la rationalit guide les march s Or avec la finance on s installe dans le domaine des Croyances En imposant ses fictions le capitalisme financier manifeste au grand jour le probl me m me de la Valeur la valeur des choses mais aussi la valeur des id es Dans une ample d rive il r alis d sormais une supr me r v lation une sorte d aveu l absence pour lui de toutes valeurs Nous nous retrouvons arrim s cette nef 15 Brunot Meyssat Avignon 2012 www lemonde fr culture article 2012 01 23 escroquerie financiere mais reussite theatrale 1633324 3246 html 3VL4SZcthiWCvpZ9 99 11 Pr sentation de 15 sur le site du th tre du Shaman pour Avignon 2012 http www theatresdushaman com article8
24. banques de d p t et les banques d investissement Les banques peuvent pr ter l argent qu ils ont en trop en change d int r ts que l on appelle dividendes si on parle d actions cot es en bourse On donne des cartes banque plusieurs l ves Chacun re oit aussi quelques coupures de 100 Ensemble ces banques vont cr er ce qu on appelle une banque d investissement 14 Paul Jorion L Argent mode d emploi Fayard 2009 p 17 18 Pour comprendre ce qu est une banque d investissement il faut d abord savoir ce qu elle ne fait pas Elle ne re oit pas les d p ts des particuliers Avant sa faillite vous 2 pas pu ouvrir un compte chez Lehman Brothers vous ne le pouvez pas davantage chez Goldman Sachs ou JP Morgan ni en France chez Natixis La banque a bien des clients mais il s agit essentiellement d entreprises et d investisseurs qui recherchent soit se financer soit placer leurs liquidit s Ne recevant pas de d p ts des particuliers les banques d investissement ind pendantes recherchent la liquidit aupr s des autres banques ce qui explique en partie qu en cas de crise de liquidit elles soient les premi res touch es Extrait de http www lafinancepourtous com site p dagogique sur l argent et la finance Les banques d investissement ont essentiellement trois types d activit s Le premier est h rit des banques dites d affaires et consiste
25. die de St Etienne 2013 12 2 Charlotte lagrange note dramaturgique in dossier p dagogique de Chapitres de la chute spectacle d Arnaud Meunier la Com die de St Etienne saison 2014 2015 13 Pierre Notte entretien avec Arnaud Meunier ibid p 8 14 POUR ABORDER CETTE RICHE MATIERE EN CLASSE QUELQUES INCONTOURNABLES DU VOCABULAIRE FINANCIER Le capital Au sens large le terme capital s entend comme ressource susceptible de g n rer des revenus On peut ainsi parler de capital propos de ressources financi res mais aussi par exemple de capital humain technique ou intellectuel Dans un sens financier le capital d une soci t correspond l argent apport par les actionnaires la soci t la cr ation ou ult rieurement Ainsi le terme capital peut selon le contexte d signer parfois les capitaux propres parfois de mani re plus restrictive le capital social Dans un cadre conomique le capital d signe l ensemble des moyens financiers la disposition de l entreprise c est dire les capitaux propres et l endettement Cet endettement est compos des dettes financi res et du disponible des placements financiers de l entreprise La capitalisation Capitalisation Quand elle s applique aux int r ts c est le fait de r investir chaque ann e les int r ts per us l ann e suivante les int r ts s appliquent une somme plus lev e Quand elle est boursi re il s agit de la va
26. eeerrreeessee 15 Quelques incontournables du vocabulaire financier ss 15 EE 1 0 abe 15 8 1 11 11 15 111131111111111111 0 15 111111 1111111111 111 15 COR 0 111511111111 111 50 15 7 11 11 0 16 16 1 3 1337 1 1111 0 16 113111111 9 16 6 1 17 Le Conseller 5490 17 Comment aborder certaines notions conomiques abstraites de fa on simple et imag e 17 2 3 33 1 1 76111 1 1 18 kes M CANISMES AE 111 11111111 1
27. en avec cette somme la fin Ce syst me ne marche qu condition que l l ve pargnant ne retire pas l argent de son pargne Ou que d autres l ves pargnant viennent d poser de l argent la banque La banque pr te souvent 10 20 fois la somme de l pargnant sans attendre que les emprunteurs aient rembours leur cr dit pour le pr ter nouveau Cela s appelle l effet de levier Tout repose sur la reconnaissance de dette des l ves emprunteurs Au d but de l emprunt l l ve banque n a pas l argent pour pr ter 20 l ves empruntant mais leur promesse de remboursement permet de faire comme si l argent tait l L l ve banque est ainsi autoris cr er cet argent l avance comme si les l ves emprunteurs allaient rembourser sa dette L l ve banque doit juste s assurer de pouvoir rendre tout moment son argent l l ve pargnant La banque peut ainsi pr ter de l argent pour l achat de 20 fois plus de biens de consommation ce qui veut dire qu il est possible de produire et de vendre 20 fois plus de biens Tout se passe bien tant que les l ves empruntant remboursent leur dette mais c est tellement facile de cr er de l argent avec les effets de leviers que l l ve banque pr te souvent plus qu il n est possible de rembourser Que fait ensuite la banque avec cette somme sup rieure celle de d part La banque et donc indirectement l pargnant peut investir Les
28. es fondements th oriques et notamment les notions de production de consommation de travail d individu et de propri t parall lement le fait de faire porter le travail artistique sur le travail des autres permet aux artistes et aux spectateurs de prendre conscience de leur implication dans le syst me d conomie marchande Quelques exemples de cette exploitation th matique dans le th tre francophone d aujourd hui La grande et fabuleuse histoire du commerce de Jo l Pommerat Centre Dramatique de B thune 2011 Cinq hommes sont dans une chambre d h tel et entre deux s ances de porte porte abordent entre eux les m canismes de vente destin s vaincre la r sistance des m nag res Dans ce petit huis clos Pommerat nous convie r fl chir ce qui se joue sur le plan humain quand les rapports se focalisent sur le principe de la vente tout prix La particularit de cette pi ce tant que sa conclusion reste ouverte est ce la nature humaine qui nous conduit ces d rives conomique ou sommes nous r gis par des d terminations historiques Ibid p 6 Ibid p 16 12 La grande et fabuleuse histoire du commerce Jo l Pommerat Le syst me de Ponzi de David Lescot Paris Th tre des Abbesses 2012 Le nom de Ponzi est apparu au cours du proc s de Bernard Madoff qui le citait en mod le de ses propres escroqueries C est ainsi que David Lescot a entendu parler de cet Italien arriv aux
29. iens l enthousiasme communicatif portent cette pi ce d di e l univers de la finance La pi ce se penche sur les cons quences de la financiarisation de l conomie sur la vie des gens chor grapl cs r alis es sur des chakses et des tables de bureaux roulettes dans un rythme et une audace qui va Chacune de ces petites pi ces raconte un mini r cit dans l histoire be client qui se fait vakdinguer la concurrence qui fait rage Le tout dans une d bauche de de musique de mouvement et d enthousiasme communicatif des com diens mventils qui visiblement s amusent beaucoup comme ke publi Jeux d acteurs et vid os sur le cran mes sensibles vitez des images des poussins sur le tapis roulant s croi CNL se m lange nt se r pondent Le ton est ironique drole l ger et le propos toujours On me s ennuie pas une seconde ctonsortduspectacle un peu d coifh plus conscient et d sireux de r pondre La question Qu estoe qu on peut foire Mon yte au Th tre National Bruxelles 1 19 octobre 02 20341 55 www thegtrenational De L Ancrel Ecden Charleroi du 22 au 24 octobre 071 314 079 ou www ancr e be au Th tre de Li ge du 12 au 16 novembre 01342 00 00 Ou wwwe theatredeboge be VOS RETOURS SONT LES BIENVENUS Afin d am liorer la qualit de nos dossiers vos retours nous son
30. ier qui sp cule sur l avenir La sp culation voir d finition infra dans le vocabulaire financier est une forme de pari sur le futur jaugeant la sant financi re d entreprises ou de mati res premi res dans l avenir 20 La crise des subprimes Aux Etats Unis par exemple nombre de banques d investissement ont pari sur le march immobilier alors en pleine croissance en mettant de plus en plus de pr ts risques aupr s d une population plut t modeste Beaucoup d entre eux pour rembourser leur cr dit ont pris un autre cr dit voir un troisi me ou un quatri me Le krach immobilier de 2007 fut le r sultat de cette prise de risque les emprunteurs ne pouvant plus rembourser cela entra na une r action en cha ne faisant finalement tomber la banque d investissement Lehman Brothers ce qui entra na une crise financi re mondiale due la non r gulation des syst mes bancaires CECEEEEELCEEECECECECECEEECECECECELCECECELECECELECECELCEC 6 6 96 Une bulle immobili re est une bulle sp culative sur tout un march immobilier caract ris e par une hausse rapide de la valeur des biens immobiliers Elle se traduit par un cart important et persistant entre le prix des immeubles et la variation de ses d terminants fondamentaux conomiques comme les salaires ou le rendement locatif Cette sp culation immobili re lorsqu elle est effectu e cr dit fait courir des risques aux cr a
31. it lib ralisation des changes stratification des groupes socio conomiques d veloppement du secteur tertiaire voire du quaternaire financiarisation et d mat rialisation de l conomie essor du cr dit et g n ralisation de la consommation De nos jours cette situation semble arriv e son point le plus extr me voire son point de rupture Tout semble tomber du march s inscrire dans une transaction pour configurer un monde o rien n chapperait la d termination de l argent Des domaines qui faisaient l objet d exceptions se trouvent r gis par les lois du march la culture la sant l ducation voire la nature et le vivant deviennent commodifiables assimilables et r ductibles leur valeur mon taire La crise financi re de 2008 elle m me a g n r ce que nous connaissons aujourd hui comme un vaste ensemble de crises interd pendantes crises politiques conomiques g opolitiques cologiques sociales Avec la crise les arts du spectacle et plus g n ralement les pratiques artistiques et culturelles se sont trouv s au c ur du d bat conomique On a cr des spectacles consacr s la repr sentation de la crise conomique et la d nonciation de ses cons quences Les questions financi res et conomiques peu abord es par le spectacle vivant au XXe si cle ont fait leur apparition sur nombre de nos sc nes marquant la volont des artistes de d chiffrer un
32. la Sc ne Fran oise Bloch est artiste en compagnie l ANCRE Charleroi Dur e du spectacle 1h20 Dossier p dagogique r alis par C cile Michel pour le Service ducatif du Th tre National Bruxelles Ce dossier a t r alis l attention des enseignants qui verront le spectacle avec leurs tudiants Une version PDF est disponible sur notre site www theatrenational be rubrique service ducatif Table des mati res Toi SR ES OP INT 4 Histoire d une Trilog 3 311110 5 Money une enqu te au pays de largent 6 6 8 4 160 6 ke SpE TIE 1 3511115 5 51 1111115515 1111 1110 7 Fran oise Bloch et le ZOO Th tre le jeu mim tique et le r el 8 6 11 Quelques exemples de cette exploitation th matique dans le th tre francophone d aujourd hui 12 POUR ABORDER CETTE RICHE MATIERE EN CLASSE essssssssssssssseeerrrreeessssssssssssssectrrreeessssssssssssee
33. le propose ses acteurs de faire un travail mim tique sur le film S en suit l laboration du premier spectacle de la trilogie Dans Grow or Go les acteurs se basent sur une imitation minutieuse et dans les moindres d tails de certaines s quences du documentaire de Bauder C est un travail uniquement d imitation pouss un point obsessionnel Une imitation extr mement pr cise avec toutes les complexit s dues la traduction On travaille avec le film On se place devant l cran de t l vision et on fait stop ou pause tout le temps on observe comment la pens e voyage dans la voix comment fonctionne le rythme la parole la moindre petite h sitation la moindre inflexion le moindre petit accident gestuel le regard C est extr mement fastidieux mais tout fait int ressant Il faut ensuite trouver les chemins pour transposer th tralement ces fragments collect s du r el Ces transpositions sc niques convoquent diff rents rapports au x jeu x et d autres outils th traux que le seul texte mouvement vid o musique Il s agit d inventer des contrepoints images et sons et des recadrages qui op rent comme des arr ts sur image pour faire th tre de ces fragments de r el et introduire la vie du plateau dans les br ches du discours Pour ajouter ce texte un minimum de tension n cessaire au th tre j ai op r un travail rythmique tout en me for ant me maintenir la plus pe
34. leur des soci t s nombre d actions multipli par un prix de l action Mes int r ts sont capitalis s Ils sont donc r investis La finance Le mot finance d signe ce qui se rapporte l argent Les finances publiques sont donc les revenus et les d penses de la puissance publique La finance d entreprise se rapporte aux flux et aux modes de financement de l entreprise La finance de march se rapporte aux placements sur les march s dits financiers bourse des valeurs mobili res march des options En finance il existe une relation fondamentale entre le risque et la rentabilit plus un actif est risqu plus la rentabilit qui en est attendue est lev e La sp culation La sp culation est le fait de r aliser une ou plusieurs op rations permettant de prendre une position acheteuse ou vendeuse sur des actifs financiers mon taires ou des mati res premi res La sp culation vise tirer profit d un mouvement de march et se caract rise par une prise de risque li e une variation du march inverse celle qui est attendue La sp culation joue un r le d acc l rateur des hausses ou des baisses de la valeur des actifs Le sp culateur est celui qui prend position Il fait un pari sur l volution future d une valeur C est le comportement de l investisseur en g n ral dans la mesure o cherchant pr voir des flux futurs il sp cule sur l avenir L obligation L obligation repr sente
35. lut t contradictoire vendre et conseiller En effet le conseiller est soumis des objectifs chiffr s et doit faire signer un maximum de contrats sans pour autant forcer la main et perdre la confiance de ses clients Certains conseillers obtiennent une commission pour chaque op ration Les commissions peuvent tre comprises dans le prix d un placement ou tre factur es directement Elles repr sentent un pourcentage du montant investi COMMENT ABORDER CERTAINES NOTIONS ECONOMIQUES ABSTRAITES DE FA ON SIMPLE ET IMAGEE Voici quelques pistes pratiques pour aborder des notions de base pour comprendre la finance d j exp riment es lors d animations en classe et destin es permettre aux l ves d aborder le spectacle en toute connaissance de cause et en s amusant Attention les concepts sont volontairement tr s simplifi s pour que les l ves en comprennent les principes de base Il convient donc de leur signaler que la r alit est beaucoup plus complexe 17 L argent virtuel On distribue d abord les images d coup es qui figurent aux pages suivantes quelques l ves Un l ve a re u ou h rit une petite somme d argent d un membre de sa famille lui donner quelques billets de 100 Il d cide de porter cet argent la banque un autre l ve qui on donne l image banque pour ouvrir un compte pargne L l ve banque donne l image pargne au premier en change des billets de
36. m rique jusqu l dification de l empire Lehman Brothers cette banque d investissements multinationale qui fit faillite en 2008 suite la crise des subprimes et plongea le monde dans la crise financi re que l on conna t Histoire de la construction d un empire d un d s quilibre puis d une chute la pi ce nous donne voir les tenants et aboutissants d une saga familiale aux prises avec les grands mythes du capitalisme et nous permet de nous r approprier une histoire qui a d pass l humain en nous racontant l histoire subjective amoureuse fraternelle de ces 3 fr res Chaque tape de l ascension de Lehman Brothers est aussi une tape de plus vers sa fin Mais c est le spectateur qui m nera sa propre r flexion gr ce aux indices pr figurations et pressentiments de la chute qui jalonnent la pi ce Le th tre doit branler les certitudes pas ass ner des v rit s toutes faites Chapitres de la chute ne d nonce pas le capitalisme il le raconte le rend sensible concret humain Ce que le spectateur en retiendra est son affaire toute personnelle II me semble que le but du th tre n est plus de conscientiser les masses mais plut t d interroger l individu notamment dans son rapport au collectif L aider comprendre que l action de chacun a une incidence certaine sur nos organisations collectives Chapitres de la chute Massini mise en sc ne d Arnaud Meunier Com
37. nciers comme aux emprunteurs Wikip dia article bulle immobili re YEN NN INN 21 IMAGES A DECOUPER Le syst me de cr dit de l pargne et l argent virtuel A D COUPER BANKOM r lt 22 Banques de d p t et banques d investissement A d couper 23 L introduction d une entreprise en Bourse A d couper BCE ECR OXT EXP 2 55 24 BIBLIOGRAPHIE ET FILMOGRAPHIE SELECTIVES Sur le travail de Fran oise Bloch et le Zoo th tre Le r el comme p dagogie du travail d acteur entretien avec Fran oise Bloch r alis par Bernard Debroux in Alternatives th trales n 101 pp 50 52 De la p dagogie au th tre documentaire entretien avec Fran oise Bloch r alis par Nancy Delhalle in Alternatives th trales n 112 pp 96 98 Sylvia Botella Entretien avec Fran oise Bloch propos de Money in BELA Le Blog du portail des auteurs et des critures 17 octobre 2014 Nancy Delhalle Le th tre politique l preuve du Documentaire in sous la dir de F Quillet La sc ne mondiale aujourd hui Paris L Harmattan 2015 Comment fonctionne la finance Paul Jorion L Argent mode d emploi Paris Fayard 2009 Emmanuel Carr re et H l ne Devynck quatre jours Davos in Revue XXI avril mai juin 2012
38. ncore transactions internes douteuses Un portrait d une conomie de la d mesure o l app t du gain est la motivation quotidienne et o les exc s en tout genre sont l gions Philippe Nicholson Krach party 2009 Krach Party est une plong e en apn e de vingt quatre heures dans l univers gla ant d un financier sans scrupule sa famille d vast e et son r seau sans amiti Un ballet absurde et suicidaire en pleine d b cle boursi re o se croisent traders chefs d entreprises journalistes et communicants Don Delillo Cosmopolis 2012 Parce qu il a d couvert un secret financier sans pr c dents Eric Packer jeune trader acc de en vingt quatre heures d une initiation spectaculaire aux codes qui dissimulent le secret de son assassinat annonc Stephen Frey D lits d initi s 2005 Un petit banquier entrevoit l opportunit de d couvrir l univers des banques d investissement Commence une v ritable descente aux enfers Jean Louis Bauer Le roman d un trader 2011 Week end de panique dans une grande banque le directeur g n ral apprend que l un de ses traders a jou modique somme de vingt cinq milliards d euros Avec la crise naissante des subprimes trouver des liquidit s pour purger l affaire en douceur s av re tr s compliqu En parall le le trader raconte l excitation du jeu qui l a men cette perte colossale Filmographie Wagenhoffer Let s make money
39. nger en trois cat gories principales Un droit l information un droit de vote aux assembl es g n rales un droit une r mun ration L entreprise peut vous verser une r mun ration sous forme d un dividende Le versement de ce dividende d pend des r sultats r alis s par l entreprise En effet tous les ans l occasion de l assembl e g n rale les actionnaires d cident du montant vers au titre du dividende de l exercice L usage veut qu une entreprise ne distribue de dividendes que lorsque l exercice s est sold par le d gagement d un b n fice r sultat net positif Les Sicav Les SICAV sont des soci t s anonymes dont le capital est variable L objectif principal d une SICAV consiste g rer un portefeuille de titres actions et obligations pour le compte de souscripteurs Chacun d entre eux poss de une fraction de l ensemble proportionnellement au nombre d actions qu il d tient Le capital de la SICAV varie continuellement au gr des entr es et des sorties des actionnaires Les fonds d pargne pension L pargne pension est une formule d pargne long terme qui permet de constituer une pension compl mentaire la pension l gale Un fonds d pargne pension repose sur des titres et obligations et le b n fice d pend donc de leur volution en bourse Le bilan est tabli la fin de chaque ann e Ces fonds d investissement permettent de pratiquer une pargne fiscale et de b n ficier
40. niveau de la direction des th tres ou des instances d avis on compte seulement deux femmes sur les douze membres du CAD Conseil de l Art Dramatique les femmes se rendent de plus en plus indispensables l criture et la mise en sc ne Un bref coup d il aux archives des Prix de la Critique depuis les ann es 50 suffit illustrer le ph nom ne quasi invisibles jusqu en 2008 les femmes g n rent depuis la moiti des meilleures mises en sc ne Ces Prix de la Critique t moignent d une r jouissante vague de jeunes cr atrices en vogue ouvrant la voie d univers singuliers Coline Struyf Adeline Rosenstein Gwen Berrou Isabelle Darras et Julie Tenret Night Shop Th tre Aujourd hui les artistes n attendent plus qu on vienne les chercher Dans un march satur surpeupl de com diennes beaucoup de jeunes femmes se mettent la mise la sc ne avant tout pour se cr er de l emploi tenter d exister Plut t que d attendre c t du t l phone elles cr ent leurs propres projets Nouvelle g n ration Une bouillonnante nouvelle g n ration vient ainsi pauler celles qui furent les pionni res Martine Wijckaert par ailleurs r compens e lundi soir par le Prix Bernadette Abrat pour l ensemble de son uvre Fran oise Bloch ou encore Isabelle Pousseur Attention tout n est pas encore rose au pays de la sc ne Si les coles d acteurs d bordent depuis longtemps de filles l in galit res
41. onsultance en entreprise En 2011 Une soci t de services 1 scrutait l inverse le bas de la pyramide explorant les coulisses d un call center et les cons quences humaines des nouvelles organisations du travail Enfin en 2013 Money optait pour un niveau interm diaire celui des banques pour ausculter les m canismes du profit Couronn e par le Prix du Meilleur Spectacle pour ce dernier volet Fran oise Bloch d ploie m me passionnante m thode d un bout l autre Partant d un travail documentaire ses com diens appliquent la technique d imitation du r el absorbant les codes et les gestes du groupe observ pour ensuite instiller un d calage cynique tranchant avec les r alit s conomiques et sociales On peut parler d une patte Blochienne les mouvements presque chor graphiques des acteurs des tables et chaises de bureau roulettes qui voquent la sacro sainte mobilit des travailleurs qui entrent sortent montent d un cran ou sont ject s du man ge mais aussi la course folle d une conomie en roue libre devenue incontr lable Et puis il y a la vid o contre point laissant deviner sans ouvertement d noncer une autre r alit que celle aveugl ment appliqu e par les bons petits soldats de la gu rilla capitaliste travail pr caire et d shumanis mal tre hypocrisie Dans Money aboutissement parfait de la m thode Bloch Fran oise Bloch fouille dans les fissures d une fo
42. ont ils pas d risoires Le spectacle affirme par l originalit de sa forme et par son contenu critique la force politique toujours renouvel e du th tre FRAN OISE BLOCH ET LE ZOO THEATRE LE JEU MIMETIQUE ET LE REEL La trilogie compos e des spectacles Grow or Go 2009 Une soci t de services 2011 et Money 2013 est le r sultat de plusieurs ann es d investigations et de r flexions sur le th tre et la p dagogique du jeu th tral Fran oise Bloch enseigne depuis plusieurs ann es l Ecole sup rieure de l acteur Li ge L ESACT propose une p dagogie particuli re aux l ves acteurs et cherche former des cr ateurs de spectacles plus que de simples interpr tes Fran oise Bloch est partie d une r flexion sur le rapport que les jeunes acteurs entretiennent avec le r el comme source d inspiration Souvent confront e un regard superficiel sur le r el des acteurs imitant un film la t l vision ou un autre acteur plut t que la vraie vie ou l inverse recherchant tout prix une forme de naturel introuvable la metteure en sc ne a propos ses l ves de se confronter la r alit et d y puiser les bases de leur jeu par le biais du cin ma documentaire J ai cherch des documentaires qui ne posent pas un regard dominateur sur les tres Il devait seulement tre question d attention de qualit du regard C est pour cela que j ai choisi Depardon Sa position son attitude
43. pire Mise en sc ne de Fran oise Bloch CREATION 8 gt 19 10 13 3 ate C NS FETE Avec ce sous titre et cette image la metteure en sc ne Fran oise Bloch introduit d embl e de l ironie un des l ments majeurs du spectacle et une distance critique qui font mouche et nous permettent la fois de rire de ce que nous allons d couvrir et de r fl chir sur notre rapport personnel l argent et notre implication individuelle dans la financiarisation du monde Le spectacle Le spectacle commence par un long monologue sous forme d adresse directe au public o un com dien Beno t Piret nous raconte comment il en est arriv entrer un jour dans une grande banque afin de placer un petit capital issu d un h ritage De fil en aiguille par ce biais en apparence anodin il va se d couvrir indirectement responsable de crimes dans lesquels son argent se trouve impliqu Et c est le d but d une longue investigation ironique qui nous am ne dans la banque face aux d l gu s commerciaux qui sont sens s aiguiller les gens dans leurs placements mais vitent soigneusement de r pondre des questions trop pr cises et directes sur le trajet r el de ce placement L enqu te nous conduit de postes en postes et de situations en situations travers de courtes sc nes o les com diens prennent en charge tous les r les en alternance dans une esp ce de ballet fr n tique au rythme de plus en plus rapide it
44. rez jamais sur l argent parce que personne ne vous le dira et d ailleurs mieux vaut ne pas le savoir parce que si on savait ce serait pire INTRODUCTION Que devient l argent que l on verse sur son compte Quels leviers d clenchons nous en esp rant que cela rapporte un petit quelque chose Et si nous r crivions notre r le Une exploration en forme d interrogations aussi ludique que critique qui s enclenche partir d une situation simple dans le contexte de l apr s crise de 2008 un homme entre dans une banque et se demande o son argent Rompus aux discours des financiers interrogeant leur vocabulaire et leurs postures quatre com diens multiplient les personnages d cortiquent les m canismes et conduisent ce collage sc nique o musique vid o et chor graphies roulettes se r pondent Fruit d une criture collective sur base documentaire Money d crypte la finance comme une langue trang re et tente avec humour distance et v rit de se frayer un chemin chelle humaine travers un sujet satur par le discours 1 SE 1058 Per 425 ou aai 208 TE en e kra k Hi D J i FLE 4 i ET Antonio Gomez Garcia HISTOIRE D UNE TRILOGIE Money est le troisieme spectacle d une trilogie cr e par Francoise Bloch et Grow or Go sa compagnie le Zoo th tre autour de la question du monde du travail e
45. rgnants La r glementation bancaire mane de diff rentes sources plan taire avec les trait s internationaux europ ennes sous la forme de directives et nationales avec les lois et r glements La r glementation et la supervision sont souvent exerc es directement par l Etat ou par l interm diaire d autorit s administratives publiques sens es tre ind pendantes Elles exercent un pouvoir de contr le de supervision des intervenants d enqu te et de sanction Depuis les ann es 90 la tendance g n rale du march mondial va vers l autor gulation c est dire que ce sont les acteurs conomiques priv s qui mettent en place leurs propres r gles Mais la crise a montr que ce syst me n tait pas adapt au monde financier Des r formes profondes de la r gulation financi re sont maintenant l ordre du jour Le conseiller bancaire C est le collaborateur d une banque qui a pour mission de vous accueillir vous informer et vous conseiller sur les produits et services bancaires et vous assister en cas de difficult li e au fonctionnement de votre compte l Selon les banques le conseiller porte des appellations diff rentes charg de compte charg de client le conseiller client le Certains conseillers sp cialis s sont particuli rement form s pour assister le client sur les questions fiscales et patrimoniales Le m tier de conseiller financier est travers par une double prescription p
46. ri que s est fix le Zoo th tre puisqu il s agit cette fois de s attaquer ce qui fait tourner le monde un univers qui est presque de l ordre du concept abstrait celui de la finance C est dans une id e d enqu te modeste que la metteure en sc ne et les acteurs se sont embarqu s avec ce spectacle Un d sir de d couvrir pas pas cet univers trange avec un regard critique mais aussi inventif et l ger Dans Money lil y a des sc nes tr s construites et d autres enti rement improvis es conduites par les acteurs Ceux ci ont trouv une mani re de se coacher Nous discutions ensemble des sujets et moi je disais si c tait dans le champ ou non Le postulat est que chaque acteur porte le sujet C est capital parce que Money est sans doute le spectacle le plus morcel Si les acteurs ne portent pas le sens du d but la fin le spectacle a du mal tenir Le jeu mim tique est toujours utilis dans certaines s quences issues de documentaires mais se trouve m l de nombreux autres outils th traux diff rents Le spectacle rend compte de l implication artistique et politique de l ensemble de l quipe mais aussi de questions de pistes abandonn es de fausses r ponses de perplexit d improvisations 3 Ibid 51 g Sylvia Botella Entretien avec Fran oise Bloch propos de Money in BELA Le Blog du portail des auteurs et des critures 17 octobre 2014 p 4 9
47. rteresse qu on nous vend comme in branlable Elle fouine dans le linge sale plut t des costumes trois pi ces que des bleus de travail d une conomie mondialis e qui r git nos vies mais dont plus personne ou presque ne saisit les v ritables contours Les com diens portent des cravates impeccablement nou es et des tailleurs sans pli aussi bien repass s que leurs discours Ils sont ces banquiers pantins qui manient nos pargnes pension et autres assurances vie comme un jeu de hasard des investisseurs gourous vendus au culte du profit des fonds qui alimentent r gimes dictatoriaux d localisations ou scandales environnementaux sans faire fr mir un cil pas m me celui des citoyens qui l argent appartient La pi ce voque ce grand jeu de dupe entre na vet et incompr hension d sinformation et langage abscons dessein La pi ce part du plus grand d nominateur commun le compte en banque On a tous un petit ou gros magot tapi dans les coffres forts virtuels d une institution financi re mais sait on exactement o va cet argent En une heure trente d un humour d rider le comit directeur de la BCE le quatuor d monte les m canismes d un syst me dont nous sommes tous malgr nous complices 29 Au del des horizons de placement Money jette un regard cru et humain sur le monde de la finance et de la banque avec pertinence et impertinence Tout ce que vous ne saurez jamais sur l argent parce que per
48. s peuvent encore renfermer le mot travail Money enfin aborde ce qui se trouve l origine des deux autres univers ce qui conditionne nos fa ons de vivre et de travailler aujourd hui le monde de l argent et de la finance internationale Par cette incursion dans le monde de l argent le spectacle tente de faire le lien entre la financiarisation des entreprises l exigence des NEA actionnaires et les nouvelles organisations du travail Cr en octobre 2013 au Th tre National le spectacle en est sa deuxi me reprise et entame une longue tourn e en Belgique et en France Money a t lu meilleur spectacle aux prix de la critique 2014 d cern s par la presse belge J r me de Falloise y a re u le prix du meilleur acteur MONEY UNE ENQUETE AU PAYS DE L ARGENT Le titre D embl e le titre nous annonce la couleur on va nous parler d argent de l argent aujourd hui dans sa dimension internationale d o l anglais et de son r le majeur dans notre monde Le sous titre joue avec un poncif du titre explicatif de type tout ce que vous avez toujours voulu savoir clin d il au film de Woody Allen de 1972 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander Nous voil pr venus non seulement nous ne saurons rien parce que personne ne nous le dira et heureusement parce que ce qui se trame derri re la question de l argent et du profit est tellement
49. s dans lesquels les banques avaient m L int r t de m ler ces 2 activit s tr s diff rentes d p t cr dit ET investissement sp culation est que la banque de d p t cr dit est d utilit publique et est donc aid e par l Etat dans la mesure o elle peut emprunter des taux tr s bas Pourquoi s parer les banques de d p t des banques d investissement La s paration des activit s de banque commerciale de celles de banque d affaires r duit le risque syst mique Elle diminuerait l impact d une ventuelle faillite bancaire pour le contribuable s paration des activit s de banque commerciale de celles de banque d affaires supprimerait la subvention d activit s qui ne devraient b n ficier d aucun soutien public Ce subventionnement rendant notamment profitables des activit s de march qui ne le seraient pas sans un tel soutien La s paration des activit s de banque commerciale de celles de banque d affaires repr sente une tape d cisive pour assainir le syst me bancaire europ en et pour r tablir la pr dominance de l int r t g n ral sur celui des banques L entr e en bourse des entreprises Pendant ce temps l un autre l ve re oit une carte entreprise les pantoufles de l ami Fritz Il veut agrandir son entreprise mais ne dispose pas des fonds n cessaires Il d cide donc de faire entrer son entreprise en bourse par le biais d actions et d obligations achet es notamment par
50. sonne ne vous le dira DIDIER BECLARD En homme non violi prul exercer ume vio lence certaine tirer profil de violence en restant oih oF voun sympath igues Et la Saca le placement de bon p re de famille devient piece maitresse de cette violence Un homme se rend dans sa abangme dta couleurs FeS AVEC naye eu va mon argent e Quand il demande ce que la banque fait avec les 75 euros qu il d pose tous les mois sur son compte d pargne pen ion le banquier ke reprend Vous nous d 6 f gestion de voln et le saoule d assurance financi re de profil d in vestisseurs et de philosophe de placement Les r ponses sont format es autour de mots cl s m tier sicurit avantage trans parent argent thique Etat Totalement interchangeables suthit de Les m langert prose une aume reponse qu ne r pond pas plus la question M tier de base Moncy est une tentative th trale de con prendre une langue trang re celle de La fi nance Fruit d une criture collective quia rassembl la metteuse en sc ne Francoise Rox h les com diens Aude Ruyter krone ok Falaise Benoit Piret et Damien Traphetti et les vid astes Benoit Gillet et Yn l Steinmann la pi ce s appuie d abord sur une base docu mentaire ms conf rences articles inber views partir de l les com diens ont ajoute des Experiences
51. t de son corolaire l argent Le premier spectacle Grow or Go Th tre National 2009 abordait l univers de la consultance d entreprise Il tait bas sur un documentaire r alis par Marc Bauder en 2003 qui suivait le destin de plusieurs jeunes dipl m s en sciences commerciales lors de leurs premiers pas dans la vie professionnelle A travers l analyse minutieuse de leurs habitus langagiers et gestuels apparaissaient les failles qui laissent entrevoir l humain par dessous le formatage de ces candidats l embauche formatage qu ils imposeront leur tour comme une r gle d or suivre Lou H rion Avec le deuxi me spectacle Une soci t de services l quipe du Zoo Th tre aborde l autre c t de l chelle sociale dans le monde du travail aujourd hui Nourris de documentaires et de l exp rience v cue d un des acteurs qui y joue son propre r le ils explorent le milieu du t l marketing et pointent avec un esprit ludique la r alit de ces larges plateaux o en rangs d oignon des jeunes gens aux salaires pr caires et aux conditions de travail r solument cadenc es appellent le Une soci t de services monde entier pour vendre a tout prix Dans un portrait sc nique volontairement fragment ou sentrem lent jeu son et vid o le spectacle sonde les cons quences humaines de ces nouvelles organisations du travail ee Dans une telle perspective quelle s valeur s quel s r ve
52. t pr cieux Isabelle Essers iessers theatrenational be r coltera votre feed back Pour vous aider le formuler voici 3 petites questions pour vous chauffer Avez vous utilis le dossier avant ou apr s le spectacle Que recherchez vous dans un dossier p dagogique Des infos sur la cr ation du spectacle Des fils sur les th matiques du spectacle Des exercices pratiques faire en classe Qu est ce qu il vous pla t le plus D avance merci pour vos avis 31
53. tats Unis au d but du si cle dernier et qui apr s quelques ann es de gal re a fait fortune en promettant des int r ts rapides et faramineux qui lui confierait son argent Il s agit d une repr sentation volontairement amorale des jeux financiers du personnage principal Ponzi dont il fait dessein un personnage presque sympathique L angle de l auteur fait se demander qui est le plus coupable dans cette histoire de l homme ou de la soci t qui ne lui laisse aucune autre alternative pour assouvir la soif de reconnaissance sociale et sonnante et tr buchante qui l habitait travers Ponzi observe David Lescot c est le si cle venir qui se raconte d un point de vue qui n est ni celui des utopies ni celui des r gimes politiques ni celui des guerres mais celui de l argent et donc particuli rement int ressant aujourd hui La r ussite du spectacle tient ce que l auteur metteur en sc ne invente une forme de th tre pique fluide et l ger sans aucun didactisme qui lie de mani re la fois souriante et m lancolique l intime l Histoire 10 15 de Bruno Meyssat Avignon 2012 15 de Bruno Meyssat fait r f rence aux 15 de rentabilit exig s par les actionnaires contre leur engagement sur un march La pi ce nous raconte le d r glement de l esp ce humaine par le n o lib ralisme travers les r ves et les actions passionn es parfois d lirantes de quelques financiers en costume crav
54. te frappante quand on scrute les affiches les hommes sont toujours largement majoritaires la mise en sc ne et l criture m me si des th tres comme Oc an Nord dirig par une femme tentent de r tablir l quilibre cinq metteuses en sc ne pour sept pi ces au programme cette saison Si certaines artistes continuent de d noncer les attitudes machistes de certains directeurs de th tre d autres sont optimistes pariant sur une volution naturelle vers plus d galit On n y est pas encore mais les lignes bougent incontestablement Alors que le Minist re de la Culture choit une nouvelle fois une femme et que le Th tre National commence d j fureter pour son prochain directeur on peut esp rer que ce palmar s ouvrira un tant soit peu le champ des possibles Et le meilleur spectacle est Money de Fran oise Bloch Dans une autre vie Fran oise Bloch aurait pu tre b niste tailleuse d meraude ou autre artisan travaillant sans rel che la m me mati re le dos courb toute une vie sur le m me mat riau jusqu conna tre par c ur les gestes effectuer pour sublimer les n uds du bois ou les clats de la pierre C est ainsi que la metteuse en sc ne travaille le th tre creusant une seule et m me faille de pi ce en pi ce pour en faire briller chaque fois un angle diff rent Tout a commenc en 2009 avec Grow or Go formidable mise en abyme du langage et des valeurs du monde de la c
55. tite intervention possible Ca concerne surtout une 1 Le r el comme p dagogie du travail d acteur entretien avec Fran oise Bloch r alis par Bernard Debroux in Alternatives th trales n 101 pp 50 52 Ibid p 51 architecture rythmique un rapport silence et une pr cision de la forme Pour le reste j ai plut t utilis le contraste Mettre cet univers du travail de la consultance en choc avec ses cons quences dans le monde C est la raison pour laquelle je tente par la vid o de confronter ce monde des consultants avec le monde Avec Une soci t de services le travail de contrepoint de la vid o prend davantage de place une banque d images se cr e en m me temps que tout le travail de recherche autour du spectacle La vid o prend peu peu autant de place qu un acteur produit du sens et dialogue r ellement avec ce qui se passe sur le plateau Dans ce deuxi me spectacle la vid o conduit m me litt ralement certaines parties du spectacle comme lorsque l actrice parle au t l phone tandis que sa lettre de d mission s affiche sur l cran pleine d insultes qui seront peu peu remplac es par des propos plus convenus Elle d veloppe un propos critique en images qui d ment le ton neutre des passages strictement imit s Antonio Gomez Garcia Les deux premiers spectacles de la trilogie abordaient chacun un univers bien particulier qui pouvait tre circonscrit Avec Money c est un autre pa
56. ttention Le num ro 126 127 de la revue de th tre Alternatives Th trales consacr aux rapports entre le th tre et l argent est sur le point de sortir cet automne 2015 Il contient une analyse de Yannick Mancel sur Money 27 LA PRESSE Quelques articles choisis 10 10 13 Couleurs vives et questions na ves Fran oise Bloch fait rimer finance et violence dans Money show d capant on SC NES MD Critique Marie Baudet a consultance Grow or Go le t l marketing Une soci t de servi ces maintenant la finance Fran coise Bloch creuse obstin ment ces su jets qui tous gravitent autour du travail et de l argent nos pr occupations quoti diennes qu on en ait en manque Constante sans lasser didactique mais jamais rasoir la metteure en sc ne se nourrit avec les quipes dont elle s en toure d une mati re dense documen taires tudes conf rences et m me en qu te sur le terrain Celui des banques en l occurrence Quatre com diens sautant d un r le l autre vont nous exposer comment un homme sans pr disposition violente peut exercer une violence certaine voire en tirer profit ce qui n est ce pas cor respond la d finition d un criminel Alors de deux choses l une soit je suis en cavale soit il y a un vide juridique Dossiers l appui Beno t Piret livre avec d con traction cette introduction dr le et d j gla ante
57. une fraction d un emprunt mis par une soci t En poss dant une obligation on devient donc l un des cr anciers de l entreprise b n ficiant de la r mun ration de l emprunt int r ts ou coupon et en cas de faillite d une priorit de remboursement par rapport aux actionnaires En revanche 15 le d tenteur d obligation n est pas associ la gestion de la soci t Les obligations sont par ailleurs n gociables sur un march sp cifique dit march obligataire Outre les obligations priv es repr sentant la dette d une entreprise il existe des obligations d Etat L action L action est une part des capitaux propres de l entreprise lorsque celle ci est constitu e en soci t anonyme La vente d actions constitue donc une source de financement pour l entreprise de m me que les titres de cr ance dettes dont elle se diff rencie toutefois nettement En effet elle a une dur e de vie illimit e et son porteur court le risque total de l entreprise il ne per oit aucun revenu si l entreprise va mal et en cas de liquidation l actionnaire passe apr s le cr ancier dans la r partition du produit de la vente des actifs autrement dit la plupart du temps il ne peut rien r cup rer En contrepartie l action donne droit au b n fice et la participation la gestion de l entreprise via le droit de vote Quels sont les droits d un actionnaire Le statut d actionnaire d une entreprise conf re des droits que l on peut ra
Download Pdf Manuals
Related Search