Home

Cahier hors-série n° 4 - Novembre 2000 -VitaSexualis

1. Th se 2 215 Sur l amn sie infantile e l amn sie byst rique bp 95 97 Th se 2 22s Sur la sublimation b 100 101 Th se 2 235 Sur la pulsion d emprise bp 114 121 129 Th se 2 245 Sur les trois phases de la masturbation infantile b 1155 Th se 2 255 Sur l amour parcellaire Patialliebe et non pas les lt pulsions partielles gt dont le traducteur nous gratifie par erreur b 1195 Th se 2 265 Sur les recherches sexuelles infantiles ajon t es en 1915 b 1235 Th se 2 27s Sur les sources de la sexualit infantile p 1325 Et Trois questions sans r ponse Dans le texte m me de la lt R apitulation gt Freud a trouv bon de mentionner trois probl mes demeur s ses yeux sans r ponse satisfaisante Les voici QT Le rapport entre excitation et satisfaction sexu elle O2 La relation entre la zone g nitale et les autres zones rog nes Q3 Quelle somme d excitation sexuelle est normale durant l enfance On remarquera ce propos que ces trois questions ont un point commun elles int ressent toutes les trois la lt biologie gt au premier chef Les 3TTS ou les tentations biologisantes de Freud On ne comprend rien cet ouvrage si l on perd de vue que Freud s y place constamment au point de vue de FlieB c est dire un point de vue biologique plus que psy chologique Pourtant il tait pour le moins difficile d a
2. 2 Hassan Ala Eddine notre acteur r alisateur le plus po pulaire et le plus dou d c d dans la fleur de l ge 50 Si l on a bien saisi une pi ce de Roger Assaf ne parlera de rien Pas de message pas d intrigue pas de morale Il n y aurait dans le th tre de Assaf et ce n est m me pas lt le sien gt que des com diens z situ 167 gt gt gt Page suivante M Roger Assaf au Pinacle de Beyrouth entour de lias Abi Aad Achtarout Aoun Joe Bou Abssi Sandra Azar Caline Bernotti Marie Ghoussoub Randa Hoayek Nisrine Kanj Micheline Kfoury Carole Merheb Randa Nabbout Randa Rizk amp Roula Rizk Rencontre du 2 Type avec Roger Bata au Pinacle de Eust 2 Photos En haut Roger Assaf seul R f 15A En bas vue panoramique R f 14A 168
3. Ashtaro t e Bulletin ap riodique de d liaison amp d intervention trans culturelles intempestives e dit avec le concours du lt Unauffindbar Kollegium f r allgemein Kulturverwaltung gt GmbH de Berlin publi avec la collaboration de la Soci t Libanaise des Freudologues de la Psycho Analyse du Groupe Libanais d Etudes MelanieKleiniennes de la Conf d ration G n rale des Psycho Cliniciens du Liban du Moyen Orient amp d Outre Mer de la lt Joint Venture for the advancement of Psy learning Psychology Psychopathology Psychoanalysis amp Psychiatry in Lebanon amp abroad Inc et de plusieurs Soci t s Savantes Cahier Hors S rie Num ro 4 e Novembre 2000 p VITA SEXUALIS S minaires sur la Sexualtheorie Hysteria Mundi Don Juan autrement vu Premier Congr s International de Psychologie L Adolescence Rencontres du 3 me Type avec J P Vernant Ph Gutton Mounir Chamoun Roland Gori Roger Assaf Le Pinacle de Beyrouth e mail ashtaroutte yahoo com Ashtaro t e Bulletin ap riodique de d liaison amp d intervention trans culturelles intempestives e L Espace Ashtaro t est un ensemble d incursions amp d excursions trans culturelles regroupant des activit s en grands s minaires amp en petits s minaires des ateliers de traduction amp des ateliers de lecture assist e C est aussi un collectif en mouvement qui se ma
4. Pour ma part je ne souhaiterais pas que la pluri vocit de la sexualit infantile soit ramen e au r cit de l escalade du mont Everest Je pr f re que l on envi sage un certain nombre de r gimes de fonctionne ment sans avoir les classer hi rarchiquement Je pense aussi qu n importe quel ge du plus pr coce au plus tardif tous ces r gimes de fonctionnement sont op rationnels Prenons un exemple le fonction nement dit de la p riode de latence Ce n est l qu une appellation Et cette appellation n a pas d autre sens n a pas d autre importance que de nous indiquer que c est chez les enfants g s de 5 10 ans que ce r gime de fonctionnement de la sexualit infantile a pu tre d couvert peut tre parce qu il s observe le mieux cet ge ou qu il y est pr pon d rant Mais je ne vois pas pourquoi ce r gime ne peut pas tre op rationnel d une mani re ou d une autre aussi bien avant qu apr s 1 Le mont Everest est situ dans l Himalaya Tibet Il culmine 8846m Edmund Hillary et Tensing Norgay fu rent les premiers atteindre son sommet en 1953 25 Oui vous avez raison d un r gime de la sexua lit infantile un autre je ne vois pas de continuit possible L un n est pas l autre L un ne s int gre pas dans l autre Qu en est il de l adolescence J avoue que pour moi l adolescence doit pendant longtemps encore tre d crite de mani re ph nom nologique C est une p riode
5. Pas un pas sans Bata NdlR 2 Cf Jean Laplanche 1970 Vie et mort en psychanalyse chap I Dans ce m me chapitre Laplanche amorce une v ritable lecture des Trois Trait s sur la th orie sexuelle l orientation de laquelle je suis redevable 29 emprise 26 Et l on peut dire que la relation d empri se est la matrice de toute relation d objet et en parti culier de toute innovation technique La science pro c de de la raison impure tandis que la technique pro c de de la pulsion d emprise Autre remarque Faut il assimiler aussi all gre ment que le fait trop souvent Freud auto rotisme et mastutbation Ce serait bien le comble de la con fusion Il existe une sp cificit de la masturbation de l adolescent que Freud reconnait de temps en temps et d crit avec une grande finesse comme dans son fragment d auto analyse intitul 18992 Sur les souve nirs couverture Ou bien dans cette importante note ajout e par Freud la 4 me dition des Trois Trait s sur la Sexualtbeorie 1920 et que nous avons lue ensemble avec merveillement tout l heure Fo 169 170 Chez ladolescent le gar on la masturbation est une humiliation c est sa mani re de se faire hon te A t il rat une entrevue une interro un exam a t il recu une quelconque rebuffade a t il gar du fric s ennuie t il lt Eh bien allons nous branler gt se dit il Il y a un certain type de branlette li pour l ado lesc
6. Th se 3 4 L op rateur du devenir femme Pour que la petite fille devienne une femme un nou veau refoulement est requis qui frappe sa virilit in fantile clitoridienne pour op rer un changement de zone g nitale directrice du clitoris au vagin COMMENTAIRE Du fait que Freud se r f re ici un nouveau refoulement cela suppose qu un 1 refoule ment a d j eu lieu En cons quence il faudra comprendre que la Th se 3 2 quivaut d crire un 1 refoulement Autrement dit le primat g nital s instaure par le refoule ment de l autonomie des zones rog nes Th se 3 5 L op rateur du choix d objet pubertaire Durant la p riode de latence s instaure la barri re contre l inceste refoulement gr ce quoi le choix d objet incestueux infantile se transforme la pubert en un choix d objet non incestueux sur le mod le de l objet originel Th se 3 6 L op rateur de la confluence entre les d veloppements psychique et somatique Jusqu la pubert le d veloppement somatique et le d veloppement psychique restent autonomes C est le choix d objet de la pubert adolescence qui pro voque leur confluence Plus exactement c est 7rrup tion d une motion amoureuse psychique intense qui cause l innervation des parties g nitales et tablit l unit de la fonction amoureuse COMMENTAIRE Il faut noter que la confluence du d ve loppement somatique et du d veloppement psychique ne se fai
7. 16 Jean Laplanche 1989 Temporalit et traduction pour une remise au travail de la philosophie du temps p 333 Deux ans plus tard 1991 un autre essai sur le temps suivit Ce terme est pris ici en un sens absolument m taphorique ou largi et sans aucun privil ge donn au verbal Note de Jean Laplanche Ne vous impatientez pas Nous ne pouvons faire mieux en ces questions que de proposer des mod les de compr hension et d en changer suffisam ment fr quemment pour que notre langage ne se scl rose pas et ne se transforme en scolastique et en logomachie Je n aime pas citer Bachelard l appui mais c est comme une fatalit aujourd hui qu il me revienne constamment Pesprit Tant pis Eh bien c est lui qui faisait remarquer avec pertinence que le concept glisse constamment vers l image qu on ne se d barrasse pas facilement de l imaginaire et que le probl me est d en faire un usage r gl autrement dit de ne pas tre dupe des images qui se donnent pour des concepts 7 Et il ne parlait que des sciences dures Vous voyez qu en ce qui nous concerne il faut en prendre notre parti sans trop murmurer Je vous ai propos des images la chronologie la commode le r gime moteur le dialecte Je vous les ai propos es comme des b quilles des b quilles pour soutenir mon discours et votre attention Nous avan ons en claudiquant certes Mais ne vous y trompez pas ce qui importe ce n est pas de clau
8. C tait pour lui les choses les plus pr cieuses du monde apr s les lettres que lui avait adress es Flie et qu il avait br l es par d pit En somme m me si nous coutons volontiers Rachel Bowlby nous ne sommes pas oblig s d adop ter enti rement son point de vue Il faut l couter C est une femme int ressante N anmoins elle n est pas une clinicienne N anmoins elle ne touche pas au probl me qui nous int resse et qui est la sexualit Concernant la sexualit Freud brille dans le firma ment d une lumi re inextinguible Il avait un flair incroyable pour pister la sexualit Et il savait que quoi qu on fasse elle nous chappera Elle lui a chapp lui m me elle a chapp ses sectateurs elle chappe Rachel Bowlby elle chappera tout le monde Tous ceux qui croiront l avoir domestiqu e treignent du vent C est tr s simple ils l ont dans le baba J esp re que c est devenu maintenant clair pour vous Freud a sa grandeur il a ses mis res Si Rachel Bowlby met son doigt sur certains handicaps chez lui nous sommes d accord avec elle Mais la grandeur de Freud se rapporte la sexualit son corps d fen dant c est dire lui m me impliqu Non seulement en tant que th oricien mais en tant que personne assujettie la sexualit Et c est pour cela que je me suis appuy sur son cas sur sa relation Flief3 C est une relation qui fait partie int grante de la psychana lyse Sa
9. Il ajoute toutefois que malgr l absence de support dans la l gende sur ce point on d couvre fr quemment chez nos Brunehildes l existence d un attachement intense la m re sous jacent leur agressivit Et il apparait l analyse que l agressivit des Brunehildes envers les hommes est une mani re de pr server leur lien leur m re Cela Freud l igno rait encore en 1918 au moment o il publiait son tude Il n en fut pleinement conscient qu partir de 1923 De cette carence son texte porte la marque Un dernier point reste lucider Qu en est il des aspirations d une jeune fianc e concernant sa nuit de noces Nous avons la chance de poss der un t moignage d cisif cet gard remontant 1911 Il est d Robitsek et s appuie sur l interpr tation d un r ve Ce magnifique document est ais ment acces sible gr ce Freud qui l a jug digne d tre incotpor in extenso dans sa Traumdeutung 3 On peut y v rifier que la jeune fianc e se tient pr te changer son pr cieux pucelage contre un enfant Si l on revient maintenant notre h roine Con cha Perez on se tend compte que son cas est la fois proche et loign de tous les autres cas que nous avons pass s en revue La virginit est sur valu e par elle son attachement sa m re est patent puis qu elle vit avec elle en quelque sorte en m nage son agressivit envers les hommes ne fait pas de doute et sa fixation paternel
10. Histoire et Psychiatrie de H tel Dieu 1991 8 Cf Amine AZAR 1989 Emergence et accueil fin de si cle du sadisme et du masochisme repris in Psychanalyse l Universit tome XVIII n 69 1993 pp 37 65 94 pas sujettes aux pervetsions sexuelles au m me titre que les hommes Mon interlocuteur et moi m me partagions en effet le pr suppos de cette question oui les femmes ne sont pas sujettes aux perversions sexuelles au m me titre que les hommes Il s agit l d un tat de fait attest massivement par la m decine l gale Il y a des femmes monstrueuses des femmes cruelles des femmes petverses au sens de la per versit du caract re ou des moeurs En cela elles valent bien des hommes Mais il n y a pas vraiment des femmes perverses au sens de la perversion sexuelle La doctrine le justifie par le complexe de castration et par les lignes de d veloppement psycho sexuel Chez le gar on le complexe de castration constitue la porte de sortie de l CEdipe Le d ni de la castration lui ouvre une seule issue de secours la perversion sexuelle Pour la fille le complexe de castration constitue en revanche la porte d entr e de P dipe en cons quence de quoi la probl matique perverse ne peut plus se poser pour elle en termes de d ni de la castration C tait sans compter avec les ruses de la raison Il existerait parait il 82 une porte d rob e livrant passage chez la femme sinon un d sir
11. Le vendredi 24 avril c est le premier stigmate du flanc gauche le 1c mai le stigmate du pied gauche le 8 mai le stigmate de l autre pied et le lendemain matin les stigmates des deux mains Le vendredi 17 juillet d butent les ph nom nes extatiques Le 25 septembre encore un vendredi le sang suinte du front et l paule droite apparait une plaie vive laissant sourdre de larges gouttes de s rosit trans parente peine teint es de sang l intention des personnes r tives ou de celles qui risqueraient de se m prendre sur le sens de ses stigmates les ph nom nes extatiques de Louise La teau fournissaient un clairage d cisif elle drama tisait avec son corps le chemin de croix tel qu il figure avec ses stations sur les vignettes lat rales des glises Aux cinq stigmates principaux s ajoute donc chez elle la couronne d pines ainsi que la marque de la croix prenant appui sur l paule Quant aux illuminations et aux discours lev s ils taient l vidence pr lev s sur les pr ches de la p riode pascale La s cheresse de ce tableau clinique parle pour elle m me et il n y a pas lieu je crois de rouvrir le d bat avec Gilles de la Tourette sur le lien entre les stigmates sanglants de l hyst rie juv nile et la pre mi re survenue des menstrues Par chance un m de cin a effectivement examin Lasth nie de Ferjol en personne et Barbey d Aurevilly nous a rapport son diagnostic ainsi libell
12. Notre Seigneur permit qu il fut jet un mal fice sur notre communaut par un pr tre nomm Urbain Gran dier cur de la principale paroisse de la ville Ce mis rable fit un pacte avec le diable de nous perdre et de nous rendre des filles de mauvaise vie pour cet effet il envoya des d mons dans le corps de huit reli gieuses de cette maison pour les poss der Cette histoire est enti rement crite dans les proc s verbaux qui en ont t dress s Le mal fice fut tel que toutes les religieuses de cette communaut en furent afflig es les unes par la posses sion et les autres par l obsession et cela en moins de quinze jours Les exotcistes accoutent et le cycle obsession possession procession s installe de l aveu m me des protagonistes suivant le mod le bien connu de l af faire Gaufridy d Aix en Provence 1609 1611 En septembre 1633 Laubardemont missaire du roi est Loudun En d cembre Grandier est jet dans les fers et le 18 ao t 1634 il p rit sur le b cher Pour beaucoup d historiens l affaire est termin e Ils ne nous pargnent aucun d tail sur ces vingt mois cou l s entre septembre 1632 et ao t 1634 Jeanne des Anges n y consacte pas quant elle deux pages On y chercherait m me en vain une trace quelconque de l ex cution de Grandier Autre chose en tient lieu sur l autre sc ne A trois mois de l Jeanne des Anges est examin e par un m decin sp cialement commis cet effet
13. en grande partie en 1901 et publi en 1905 Mais il est difficile de prouver que cette d finition du sympt me remonte 1901 L originalit de la d finition psychanalytique du sympt me passe g n ralement inapercue c est pourquoi elle m rite ici d tre soulign e Th se 1 4 Proche parent entre n vrose et per vetsion La n vrose est le n gatif de la perversion COMMENTAIRE Le terme n gatif ne renvoie pas aux math matiques mais la photographie Freud veut dire que ce qui demeure chez le n vros une mise en sc ne imaginaire du d sir est traduit en actes chez les pervers La parent entre n vrose et perversion est si accentu e chez Freud qu on trouve sous sa plume d Folio p 82 et p 180 n 1 les expressions de perversion positive et de perversion n gative pour d signer respectivement la perversion et la n vrose Mais cette th se tr s c l bre et utile l aurore de la psy chanalyse a constitu un grave obstacle pour une appro che psychanalytique des perversions sexuelles Car elle pr suppose que les pervers seraient d pourvus de forma tions fantasmatiques et n auraient pas de refoulements Lacan date de 1919 c est dire de l tude de Freud inti tul e Un enfant est battu le tournant correctif ayant permis une v ritable approche psychanalytique des perver sions sexuelles Et il signale que Rank 1923 et Sachs 1923 furent les premiers engager la th orie psychana
14. la f minit un degr plus lev de narcissisme conjointement un d veloppement moins marqu de l instance du surmoi L allusion l thologie qui s tait impos e plus haut permet de pr ciser un peu mieux le si ge du trouble dans l hyst rie Quelque r serve qu on puisse faire sur la pr tendue d bilit du surmoi chez les femmes en tant que repr sentant de la Loi et des Proph tes ce qui semble tre en jeu pour l hyst rique parait se rapporter surtout l instance de l id al du moi L identit sexuelle de l hyst rique demeure prob l matique Elle n est jamais acquise une fois pour toutes chaque instant le doute aux l vres de ver mouth resurgit par lancements et des assurances nouvelles sont exig es C est parfois propos d un d tail anatomique le nez les rides etc et c est la voie ouverte la chirurgie plastique sorte de trans vestisme C est plus souvent encore la coiffure le v tement le maquillage etc et c est toujours une sorte de transvestisme Il ne semble pas exister clini quement parlant du f minin quelque genre qu on appartienne on ne peut que se travestir en femme Pour se rassurer sur son identit sexuelle il faut que l hyst rique puisse avoir port e de la main un mod le f minin av r Le syndrome du fil la patte est une solution l gante et conomique cette situa tion critique C est une sonnette d alarme Gr ce la constitution dans l id
15. la n vrose la psychose et la perversion Le mouvement anti psychiatrique ajouta au choc entre Ey et Lacan son grain de sel faisant pencher la balance du c t de Lacan pour des raisons con joncturelles En 1966 furent publi s les Ecrits de Lacan mais surtout l ann e suivante fut publi le recueil intitul e D sir et la perversion Cet ouvrage collectif tait une d monstration clatante de la ferti lit de l approche lacanienne en psychopathologie Mais ce triomphe fut sans lendemain D s l ann e suivante Lacan se chargea lui m me de miner son syst me Il d s quilibra la trilogie n vrose psychose perversion en en retirant brutalement le discours de l hyst rique sur lequel il se fonda pour concevoir son tourniquet dit des quadripodes Dans le m me temps d autres cliniciens remettaient en cause les structures n vrotiques et psychotiques partir des tats limites Plus r cemment encore des plaidoyers en faveur des n vroses narcissiques hypocondtie et m lancolie redonne une deuxi me chance des id es freudiennes cart es par Lacan La structure perverse fut un champ de bataille acharn ayant pour enjeu le f tichisme Sur ce front l taient aux prises deux camps Il y avait d un c t ceux qui voulaient d montrer l unit des perversions sexuelles partir du f tichisme 77 De l autre c t il y avait ceux qui leur remontraient textes freudiens l appui que l tude du f tichisme n
16. ment sur ce qui oblige Hanold recourir au refoule ment Les Valentins Valentines sont compar s des mouches ce sont des importuns Ils viennent veiller quelque chose chez cet homme et cet homme ne veut rien en savoir Donc ca l emb te au plus haut point Alors Qui voudrait prendre la parole Katia Hayek J ai trouv dans les verbes qu uti lise Hanold propos des mouches quelque chose de tr s int ressant relever Il y a l toute une s rie de verbes tr s significatifs Amine Azar Bravo Il ne nous reste plus qu remonter partir de ces m taphores l ce qui a provoqu chez Hanold le refoulement Notre posi tion est celle du psychanalyste Nous allons couter de la troisi me oreille les verbes pour d coder les m taphores qu ils rec lent Katia Hayek J ai cru percevoir quelque chose mais je n ai pas bien saisi quoi Je vais lire le passage significatif et souligner les verbes page 60 Donc les mouches l accueillaient l Pomp i quel ques mois avant la date pr vue en Allemagne pour faire de lui la victime de leur abjection d s son arriv e elles l assailirent par douzaine comme une proie impatiem ment attendue lui vrombissant dans les yeux lui bour donnant dans les oreilles s emm lant dans ses cheveux lui courant sur le nez le front les mains en le cha touillant Jai senti qu il y a ici quelque chose qui concerne la sexualit infantile Une sexualit qui n est pas d
17. ni re a une autre id e l dessus Elle consid re que la femme a conquis sa libert de haute lutte Depuis le Moyen Age jusqu au 19 si cle la femme occidentale s est battue et a obtenu sa libert Au 20 si cle elle a obtenu le droit de voter de se m ler la vie publique etc Betty Friedan consid re que la femme ayant obtenu cela ou conquis cela En anglais lt to win gt ca veut dire gagner ca veut dire galement conqu rir Mais c est un verbe actif qui ne veut pas dire gagner la loterie C est donc au bout d un long combat que les femmes ont pu conqu rir leur libert Eh bien la femme qui a mis plusieurs si cles pour conqu rir sa libert arriv e au 20 si cle elle s est d mise de sa libert Et Betty Friedan incrimine la publicit Sa th se est que c est l influence de la publicit qui a renvers la vapeur Et elle va plus loin jusqu dire que finalement ce renversement de la vapeur n appartient pas seulement la psychologie f minime mais la psychologie humaine en g n ral et s applique donc aux hommes aussi Qu est ce qu un homme qui accepte que la femme soit d mise de sa libert sous linfluence de la publicit une influence massive et ouverte ou sournoise et insi dieuse Voil la th se de Betty Friedan Mais Rachel Bowlby n est pas d accord avec Betty Friedan Rachel Bowlby fait partie du MLF Elle est de la mouvance du journal z f qui a paru puis a cess de para tre
18. p T dans cette position Je citerai un autre au teur bien connu par la pertinence de ses crits Tzvetan Todorov Dans l un de ses derniers ouvrages La Vie commune justement il s insutge un peu contre une certaine psychanalyse qui a don n de l homme quelques images noires Et dans un chapitre intitul tre vivre et exister gt il insiste beaucoup sur le c t clart lumi re dans l exis 155 tence humaine que le freudisme avait contribu ternir Nous allons patler aussi de la haine et je vais en parler moi m me tout l heure Moi aussi je crois ce que mon ami Houbballah a dit hier que C est parce qu il y avait de la haine que le Christ est venu sur terre ll est venu pour transformer la haine en amout J ajoute quand m me que si le Christ est venu sur terre c est peut tre aussi pour y placer un surcroit d amour Il y a c t de la haine de l amour Donc tout cela si vous voulez en guise d introduction pour dire que la perspec tive qui peut tre la n tre ne doit pas laisser l im pression que la catastrophe est g n ralis e et que nous sommes nous les Libanais un peuple traumatis Malgr toutes ces ann es de guerre personnellement je crois que nous avons pas mal donn la preuve que m me si nous tions partielle ment traumatis s nous avons suffisamment bien r agi la fois collectivement et individuellement J ai tenu donner mon intervention un titre
19. tait bel et bien clips Je pr sume qu il avait pr f r filer langlaise pour vider sa bile ailleurs car il ne d col rait pas Homme de th tre bien connu au Liban M Roger Assaf aurait pu coop rer avec M Nazih Khater dans sa t che de nous initier aux con ceptions de Bernard Dort Mais en l absence de M Nazih Khater il ne se sentait pas m me de remplir tout seul cette t che Puisque M Nazih Khater n tait pas l puisque Bernard Dort tait jamais Bernard Dort M Roger Assaf se risqua alors tre lui m me tout fait lui m me Finalement notre rencontre rat e avec Ber nard Dort allait se muer en une rencontre r ussie avec Roger Assaf Je vais essayer de rendre compte de ce happening ma mani re en piquant c et l quelques lt propos m morables gt que j ai pris le soin d inscrire sur mes tablettes sur le champ 1 Franchement je n aime pas le th tre Pour M Assaf le th tre est tout d abord un m tier C est pour lui un outil et non pas un moyen d expression C est le m tier que je sais faire le mieux pas plus plusieurs reprises j ai cess de faire du th tre et me suis occup ailleurs Je serais m me rest des ann es sans faire du th tre et a ne m aurait pas g n outre mesure Au contraire c est le th tre qui me g ne et m ennuie Roger Assaf estime que les gens s ennuient au th tre ot p se une atmosph re lourde et touf fante
20. COMMENTAIRE Nous avons l une th orie de l mer gence de la fonction sexuelle chez l tre humain une th o rie de l origine de la sexualit avec laquelle plusieurs psy chanalystes ces derniers temps ont rompu t moin John Bowlby Jean Laplanche et G rard Mendel pour ne citer que les cliniciens les plus marquants Une mention sp ciale doit peut tre tre accord e la conception de Laplanche et Pontalis qui nouent la fonc tion sexuelle la fonction symbolique et la fonction fantas matique dans le m me acte d mergence Th se 2 3 La notion de d veloppement est mettre au pluriel L activit sexuelle de l enfant ne se d veloppe pas au m me rythme que les autres fonctions biologiques 40 COMMENTAIRE Il faut comprendre ici que Freud prend comme r f rence le d veloppement biologique et qu il con oit ce d veloppement selon un certain rythme et semble t il sous une forme progressive et continue La vie sexuelle est consid r e par Freud comme faisant partie du d veloppement biologique tout en d rogeant au rythme de d veloppement des autres fonctions biologiques La sp ci ficit du d veloppement de la fonction sexuelle par rap port aux autres fonctions biologiques est justement son rythme altern apr s une p riode de floraison durant l en fance succ de une p riode de latence suivie d une nou velle floraison la pubert apr s quoi le d veloppement de la fonction sexuelle a
21. Folio la page 170 vous vetrez qu il s agit du fantasme de la sc ne primitive des fantasmes de s duction pr coce par des per sonnes aim es des fantasmes de castration des fantasmes de s jour intra ut rin et du roman familial Est ce tout Non pas Le complexe d dipe est convoqu en personne pour clore le d fil Et Freud nous pr cise que c est en lui que culmine la sexualit infantile in ibm gibfelt die infantile Sexualit t Moment d extraordinaire lucidit o tout ce qu il est convenu de d nommer avec des tr molos dans la voix des fantasmes originaires est report en bloc par Freud la p riode pubertaire Et c est en 1920 que Freud lance ce brulot dans la meule de foin des psychanalystes Comment d s lors s tonner que la plupart des psychanalystes d aujourd hui appartienne au gente pompier Et maintenant je vous prie de faire l preuve de ce que j ai nomm tout l heure notre cable a rien Je vous y incite Car il est n cessaire que vous vous rendiez compte par vous m mes de la nouveaut absolue de l expos que je viens de faire fond sur les conceptions de Freud de la sexualit infantile en 1905 de leur nouveaut absolue disais je pat rap port ce qui se transmet aujourd hui dans le meilleur des cas sur la sexualit infantile Vous verrez qu il n y a pas un seul point de commun pas un seul entre mon expos et celui de Bernard Golse m me en ce
22. Malinowski et des culturalistes en maintenant contre vents et mar es l universalit du complexe d dipe Sur le front int rieur il faut r duire les conceptions subversives de Melanie Klein concernant l CEdipe pr coce des traficotages et des exag rations Enfin sur le front historique il faut placer la d couverte du complexe d CEdipe aux aurores plut t qu au z nith Cf le point n 3 plus haut Et l on remarquera l empressement de Freud de monter personnellement aux cr neaux chaque fois Th se 2 19c La condition humaine 1920 a Ce qui rend l tre humain apte d velopper une culture sup tieure est la m me chose que ce qui le rend apte d velopper une n vrose b Cette sp cificit de la condition humaine provient de l instauration en deux temps du d veloppe ment sexuel COMMENTAIRE Cette th se qui attribue la sp cificit de la condition humaine linstauration de la sexualit en deux temps sera maintenue par Freud jusqu au dernier crit sorti de sa plume Cf Abr g de psychanalyse 19404 1938D Paris PUF 19675 pp 13 14 et note aff rente Or contrairement ce que Freud croyait l instauration dipha s e de la vie sexuelle n est nullement propre l esp ce hu maine Nous partageons cette caract ristique sexuelle avec pas mal d animaux Cf Ph GUTTON e al La Pubert Paris PUF Qs n 1447 1993 chap 2 Th ses omises dans la R capitulation du Z me Trait
23. attribuer la virginit une conno tation n gative chez les jeunes filles Pass un certain ge ce n est plus qu une survivance inopportune de l enfance faisant obstacle la maturit Une lyc enne et plus forte raison une tudiante encore pucelles se distinguent de leur classe d ge o la d floration semble avoir pris le statut d un rite de passage offi cieux D autre part les cliniciens attestent que le r cit et le rep rage temporel de la d floration viennent rarement tre voqu s sur le divan l inverse des premi res menstrues De toute mani re pour l cou te clinique l vocation d une premi re fois ne cons titue pas une but e Toute premi re fois advient dans le discours du patient la mani re d un sceau qui scelle une lettre qu il faut lib rer Toute premi re fois admet des ant c dents dans une r gression sans fin m me si elle est ponctu e de stations plus ou moins significatives Malgr tous ces arguments la parade virginale demeure et demeurera sans doute un syndrome vivace de l hyst rie f minine juv nile et malgr l ap parente raret des mat riaux nous ne sommes nulle ment d pourvus de moyens d exploration clinique Consultons une tude de psychologie amou reuse de Freud intitul e Le tabou de la virginit 19182 Le point de d part de cette tude est l atti tude apparemment oppos e des primitifs et des civili s s vis vis de la virginit d
24. cit des sentiments de son Mateo Elle lui offrit alors avec reconnaissance cette virginit qu elle lui avait pr cieusement gard e et gard e rien que pour lui Ils s tablirent ensemble Croyez vous que ce fut le bonheur Non point ce fut un v ritable calvaire qui commen a Ce qui prit le relais de la parade virginale ce fut une jalousie morbide ouverte sur deux battants Concha fut jalouse de tous les instants de Mateo qu il ne lui consacrait pas de ses amiti s de ses relations de ses moindres plaisirs Et dans le m me temps elle cherchait ing nieusement tous les moyens de lui inspirer de la jalousie et de l aiguiser en fureur au point d clater en nouvelles voies de faits son encontre L usure des moyens b nins la conduisit progressivement recourir d autres toujours plus inf mes toujours plus abjects Elle voulait constam ment avoir la preuve de son attachement pout elle dans la violence concr te de ses emportements et de ses coups En viendrait il se tuer la tuer c tait devenu l pour elle toute la question L entreten clinique est aujourd hui plut t pauvre en mat riaux propres lucider la signi fication de la parade virginale en tant que syndrome hyst rique Les raisons en sont nombreuses Le pro cessus de civilisation a rendu obsol te l institution des fiancailles remplac e dans le meilleur des cas par un mariage l essai La lib ralisation des moeurs sexu elles a contribu
25. de la pouss e sexuelle dont Hanold est le si ge Ainsi en tant que signifiant les mouches sont un symbole polyvalents Elles servent plusieurs maitres et con viennent de multiples usages Les symboles avec lesquels s exprime linconscient ont la consistance d une p te feuillet e et non pas d un pain azyme Leur effet de sens est d nomm dans notre vocabu laire technique surd termination Plus un symbole est polyvalent plus un sympt me est polyvalent et plus ils sont importants et s incrustent fortement Le travail psychique a gard l conomie des moyens 19 Le sexuel c est ce qui d range Le moment de conclure est atriv R capitulons d abord les le ons de cette s ance Gr ce Eddy Chou ri j ai commenc par cr er un personnage que j ai charg de tous les p ch s de la pens e occidentale et que j ai d nomm le philosophe chagrin C est un rationaliste un passionn de distinguos c est un scientiste et c est un misogyne sur les bords J en ai fait le parangon de la pens e masculine de la pens e macho et la cible du propos f ministe de Rachel Bowlby propos qui va dans le sens de la mobilisation des d marcations Le d bat s est alors resserr sur le r le et la fonction du d terminime dans la vie quotidienne Une intervention insistante d lias Abi Aad m a amen mettre plat le diff rend entre Rachel Bowlby et Freud certains gards Freud est un philosophe chagrin tout fait cr
26. dedans J estime que notre pr paration n est pas encore termin e Et c est justement ca mon objectif d aujourd hui achever le travail de pr paration C est donc par ce que Freud en dit dans sa R capitulation que nous aborderons aujourd hui le 2 Trait D ailleurs cette lt R capitula tion gt n a t remani e par Freud qu en ce qui con cerne ce 2 Trait Faisons d abord le d nombrement des th ses que nous avons pu d gager du texte de la lt R capitula tion gt Le d compte total s l ve 27 th ses r parties comme suit 15 th ses temontant 1905 5 Moli re 1673 Le Malade imaginaire III 10 4 th ses compl mentaires ajout es en 1920 dont l une d elles partiellement remani e en 1924 8 th ses suppl mentaires au moins que l on trouve dans le texte du 2 Trait mais que Freud omet de prendre en compte dans la lt R capitulation gt Par quoi allons nous commencer videm ment par l essentiel Et l essentiel Freud a eu soin de nous l indiquer D abord et comme toujours pr ci sons une question de vocabulaire Freud ne parle pas de sexualit infantile il s int resse la pulsion sexu elle durant l enfance Ce n est pas tout fait pareil dans la mesure o introduisant le terme de pulsion c est donc une th orie des pulsions que nous allons avoit affaire En cons quence la Sexualtheorie de Freud est en r alit une Tzebelebre Ainsi la th or
27. dible et il tombe sous la critique de Rachel Bowlby Mais ce n est point cet aspect l de Freud qui nous int resse Notre Freud est le sourcier de la sexualit dans les rebuts de la vie quotidienne un aspect auquel Rachel Bowlby qui n est pas une psychoclini cienne demeure totalement insensible Contre l id e chi 64 m rique d un d terminisme universel j ai essay de mon trer comment la sexualit demeure indomptable et j ai pris mon exemple dans la relation de Freud FlieB Donc 1 mouvement le d bat de Rachel Bowlby avec le philosophe chagrin Z me mouvement le d bat de Rachel Bowlby avec Freud Le 3 me mouvement amorce le retour la Gradiva de Jensen et nos pr c dents questionnements Cette partie de mon propos gr ce Eddy Chou ri et Katia Hayek s est centr e sur le r le et la fonction des mouches comme signifiant et comme symbole de la libido C est l dessus que je vais terminer en me r p tant Je le redis donc encore une fois la sexualit est d rangeante L o Hanold est d rang il est d rang pat la sexualit L id e de la sexualit la d finition de la sexualit quelle que soit son apparition n impor te quel moment de la vie que ce soit la sexualit nous d range Alors pourquoi le couple form de Gisa et de son mati n emb te pas Hanold C est parce qu il ne croit pas qu ils font des choses m me s ils s embrassent Alors que les Valentins amp Va
28. e elle non plus Le syndrome du fil la patte ne met donc pas tant Viviane en relation avec Lucette qu avec la cat gorie abstraite des femmes Bois d Enghien de vient int ressant pour Viviane non point du fait qu il soit l amant de telle femme particuli re mais du fait de pouvoir tre catalogu d objet de convoitise pour femmes Encore que l on puisse supposer que Lu cette en tant que chanteuse de renom en tant que divette e t pu tre habilit e aux yeux de Viviane conf rer bon escient le label d objet de convoitise pout femmes Bois d Enghien Le syndrome du fil la patte a une fonction pr cise chez l hyst rique Viviane se sent femme elle m me de convoiter un objet de convoitise av r pour d autres femmes Le syndrome du fil la patte r sout pour un certain type de femmes les hyst riques nomm ment le probl me de l appartenance un sexe d termin Probl me qui semble finalement tre leur probl me existentiel essentiel 9 L id al du moi Une autre remarque poutrait encore tre ajout e touchant le point de vue m tapsychologique Dans sa conf rence sur La F minit qui appartient la nouvelle s rie de ses conf rences d introduction la psychanalyse 19334 Freud a soulign quelques con s quences topiques de la version f minine du pr tendu complexe de castration Ainsi pat rapport ce qui serait g n ralement le cas pour les hommes Freud a t il attribu
29. et puis s est remis paraitre dans une nouvelle formule Le propos de Rachel Bowlby est un propos selon lequel il faudrait faire beaucoup plus cr dit la femme 4 Rachel Bowlby versus le philosophe chagrin Le livre de Rachel Bowlby o se trouve l essai sur Gradiva s intitule 7 crazy after all these years Still crazy c est de la femme qu il s agit Elle est toujours folle apr s toutes ces ann es Pourquoi Parce qu on n est pas parvenu lui dicter ses pens es et sa conduite Et le livre est consact essai apr s essai d noncer les mauvaises mani res de ceux qui veulent poser des rails l avenir de la femme qui veulent restreindre ou canaliser cette libert ou bien ce mouvement qui l anime et la porte aller de l avant vers le nouveau l inoui l inconnu Vers quoi la femme se dirige t elle D s que quelqu un s arroge le droit de r pondre cette question d s que quel qu un indique une orientation fixe un sens eh bien Rachel Bowlby prend sa carabine et lui tire dessus Elle consid re que c est un salaud qui essaye de 5 brider la femme avec ses pr jug s Rachel Bowlby est pout la libert mais une libert totale affranchie de toute tutelle Elle pense que personne pas m me elle n est dans une position autoris e pour dire vers o se dirige la femme Elle consid re que la femme est en mouvement et que toute notre t che consiste l accompagner du regard pour voir vers quoi el
30. et non plus les vapeurs qui est de 1883 on y d couvrirait une bonne demi douzaine d esp ces l tat nerveux la chor e l clampsie l pilepsie la catalepsie et l hys t rie Changeons de si cle Un autre Dubois dit Dubois de Berne 1904 inaugure notre si cle en arrachant d finitivement les n vroses la m decine du corps pour les attribuer la m decine de l esprit Pour souligner cette capta tion il ne parlera plus de n vroses mais dor navant de psychon vroses Soucieux avant tout de th rapie et ayant constat son effet b n fique pour toute psy chon vrose il r unifiera ce domaine estimant qu il n y a point de psychon vroses autonomes Les tab leaux cliniques qui paraissent s par s par l ensemble de leur symptomatologie sont disait il en r alit inti mement reli s par leur terrain commun constitu de suggestibilit de fatigabilit de sensibilit et d mo tivit exag r es80 En 1909 Pierre Janet pr senta pour le public clair un ouvrage de synth se de ses travaux sur les n vroses Le volume se terminait par une discussion riche et serr e intitul e lt Qu est ce qu une n vrose gt Combien de n vroses en distinguait il Il r pondait cette question comme Spinoza l avait fait pour les atttibuts de Dieu disant qu il y en a une infinit Et pourtant Spinoza ne nous a entretenus que de deux attributs de Dieu la pens e et l tendue Il en est de m me de
31. gt pp 1455 P Mounir Chamoun lt R plique gt pp 155 157 V RENCONTRES DU 3 TYPE pp 157 168 Avec le Pr Philippe Gutton le Pr Jean Pierre Vernant amp M Roger Assaf CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 1 SEMINAIRES SUR LA SEXUALTHEORIE pp 2 64 Travaux Dirig s Amour amp refusement La r capitulation des th ses de la lt Sexualtheorie gt de Freud Le ons Vade mecum sur la sexualit infantile l usage des amn siques Pens e macho versus libido indomptable pp 3 7 pp 37 48 pp 8 36 pp 49 64 lt lt lt C lt C C CC CCCC E C CZ TU CUCXZJAOTI T CC C CCTPWC CCC C ET CCTC CTUCTET CqUC CTEU lll e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Amine Azar amp Co Amour refusement suivant Freud dix sept tr s bonnes raisons pour ne conna tre que des amours frustran es 1 Avertissement Ce document de travail issu de r unions de travaux pratiques sur textes a t distribu en guise d trennes la No l 1997 provoquant des r actions passionn es et passionnelles Il a vieilli et ne m rite sans doute pas d tre remis jour Mais tel quel il poutrait peut tre rendre encore service q
32. horriblement creuse Elle en rapportait sur ses doigts quelques gouttes Agathe s arracha des genoux qu elle embrassait et elles deux elles ouvrirent le corsage L horreur les prit Lasth nie s tait tu e lentement tu e en d tail et en combien de temps Tous les jours un peu plus avec des pingles Elles en enlev rent dix huit fich es dans la r gion du c ur 53 Jules BARBEY D AUREVILLY 1882 Une Histoire sans nom repris in uvres Compl tes Paris Gallimard La Pl iade 1966 tome II pp 265 364 La citation est extraite des pp 347 348 80 Le po te avait renonc donner un nom l hor reur mais le savant prit le po te rebours Quant l atfection dor navant ainsi nomm e il s agit de ces an mies dues des h motragies volontaires provo qu es au moyen d aiguilles de seringues d clats de verre etc C est une pathologie peu commune qui touche surtout de jeunes femmes exer ant une pro fession para m dicale Ces patientes ont l art de prendre le corps m dical au pi ge de leur sympt me qu elles enveloppent dans un mutisme obstin La confiance que les savants accordent aux po tes est toujours empreinte d ambivalence envie et ingratitude Dans le cas pr sent le savant est trop heureux de s adresser au po te pour compenser le mutisme de sa patiente avec sa locacit Le pas est vite franchi d en faire un mouchatd En l occurrence l abus est t
33. in 4 Au milieu de ce cadre int rieur est plac e une stylisation de la premi re lettre de l alphabet ph nicien lt lt lt lt lt CCC AA NA AA AA ANANA AA AA A AA NAMA ANANA CCCCECCET CTEWET CCTCEUFECTEKEPKIUCC CC EUTITETCCCTCUAYTUUW CCCCCEUAWTHCTCT CCETE e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 SOMMAIRE 1 SEMINAIRES SUR LA SEXUALTHEORIE pp 2 64 Travaux dirig s Amour amp refusement pp 3 7 La r capitulation des th ses de la lt Sexualtheotie gt de Freud pp 37 48 Le ons Vade mecum sur la sexualit infantile l usage des amn siques pp 8 36 Pens e macho versus libido indomptable pp 49 64 II HYSTERIA MUNDI pp 65 107 La s mioth que de l hyst rie Amine Azar pp 66 99 Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine Amine Azar 1989 pp 100 107 III DON JUAN AUTREMENT VU pp 108 133 L chiquier de Don Juan dans l imaginaire f minin Claudia Ajaimi pp 109 115 Les d m l s de la Princesse de Cl ves avec Don Juan Claudia Ajaimi pp 116 121 Les phobies post maritales ou la d claration de d pen dance des femmes Alexandra Symonds 1971 pp 122s V CONGRES SUR ADOLESCENCE pp 134 157 Pr sentation du Congr s Mag amp Ed pp 134 144 P Philippe Gutton lt Intervention improvis e
34. in N vrose Psy chose Perversion Paris PUF 1967 19004 Traumdeutung Trad fran aise Paris PUF 1967 19054 Trois Trait s sur la th orie sexuelle Paris Gallimard Folio Essais n 6 1985 in 12 215p Fo 1905e Le cas Dora in Cing Psychanalyse Paris PUF 1908c Les th ories sexuelles infantiles in La Vie sexuelle Paris PUF 1969 pp 14 27 19084 La morale sexuelle civilis e et la maladie ner veuse des temps modernes in La Vie sexuelle Paris PUF 1969 pp 28 46 1910c Un Souvenir d enfance de L onard de Vinci Paris Gallimard collection Folio Bilingue n 16 in 12 1991 287p et pl coul 1911 Le cas Schreber OCF tome 10 1914f Sur la psychologie du lyc en gt in R sultats Id es Probl mes tome I Paris PUF 1984 1920g Au del du principe de plaisir PBPayot 19504 Lettres Wilhelm Fliefi Trad fran sous le titre La Naissance de la psychanalyse Paris PUF 1954 19602 Brautbriefe Trad fran aise in Correspondance Paris d Gallimard 1966 1995 La Premi re th orie des n vroses pr f de J Andr Paris PUF Quadrige n 195 in 8 XVIII 186p FUSTEL DE COULANGES Numa Denis 1864 La Cit antique Paris Flammarion coll Champs n 131 in 12 1996 GOLSE Bernard 1995 La naissance des repr sentations conceptions psychanalytiques z Lebovici Diatkine Soul dir 1995 Nouveau trait de psychiatrie de l enfant et de lado les
35. jamais tout contact avec lui all guant toutes sortes de raisons qui demeurent jusqu aujourd hui un objet de suspicion la lecture de ce roman tr s attachant tr s bien men et tr s bien crit plusieurs questions se pres sent dans notre esprit Pourquoi cette jeune femme indiff rente tous les hommes de la cour et qui semble t il ne cherchait pas l amour m me dans le mariage tombe soudain amoureuse du duc de Nemours Qui est cet homme Par quelles qualit s a t il su toucher son c ur Comment et pourquoi cet objet ardemment d sir est il devenu la fin de l histoire un objet viter un objet phobique 117 Pour r pondre ces questions nous allons es sayer de suivre partir du d but du roman la nais sance de cet amour son cheminement et son destin en en relatant les diff rentes phases telles qu elles apparaissent au cours de l histoire 2 La phase hyst rique e L objet du d sir d une s rie de femmes La curiosit de cette jeune adolescente mari e pour le duc de Nemouts d bute avant leur rencontre Elle entend les dames de la cour parler de lui comme de celui qui est le mieux fait et le plus bel homme du monde La Dauphine surtout sa grande amie le lui peint comme un h ros l gendaire La rumeur lui pr te des conqu tes qui occupent toute la cour et la plupart des femmes souhaitent par vanit que leur nom f t associ au sien dans une idylle Il n
36. lytique dans cette voie nouvelle Cf le S minaire sur les formations de l inconscient s ance du 12 f vrier 1958 Cf galement le commentaire de la Th se 1 10 Th se 1 5 La pr disposition aux perversions est universelle Il y a chez les tres humains une pr disposition ori ginelle et universelle aux perversions sexuelles qu on retrouve dans l enfance COMMENTAIRE C est l une pr paration au 2 Trait Th se 1 6 Les quatre facteurs du d veloppe ment sexuel Le comportement sexuel se d veloppe sous l effet de modifications organiques d inhibitions psychiques de dissociations et d infantilisme COMMENTAIRE Cette th se pr pare l expos de la 24 partie de la lt R capitulation gt consacr e justement aux fac teurs qui perturbent le d veloppement psycho sexuel Th se 1 7 Th orie du refoulement Parmi les fotces qui d limitent l orientation de la pul sion sexuelle nous avons mis en vidence la pudeur le d go t la compassion et les constructions sociales de la morale et de l au torit COMMENTAIRE Encore une fois Freud omet les aspira tions esth tiques On les trouve mentionn es la page 99 de l d Folio et d j omises la page 101 Il semble que ce soit Donald Meltzer qui ait t le seul avoir conduit une r flexion consistante sur e beau parmi les psycha nalystes m me si sa r flexion n a pas grand chose voir avec l inspirat
37. on peut jouir ailleurs que dans son corps on peut jouir sur le corps de la m re Voici un dialogue que je ne r siste pas vous rapporter Elle N avez vous tien remarqu Lui Et que dois je avoir remarqu Hlle Regardez mes yeux J ai maintenant des yeux verts Ca vous plait Lui Oui c est pas mal Et alors Elle J ai mis des lentilles de contact de couleurs Ma m re a toujours voulu avoir une fille aux yeux verts Autant qu il m en souvienne cette jeune dame m re de famille avait trente ans pass s de quelques ann es Elle continuait de plus belle jouir sur le cotps de sa m re et n avait dans la vie pas vraiment de plus grande satisfaction Mais on peut jouir ailleurs que sur son propre corps et ailleurs que sur le corps de la m re En fait on peut jouir n importe o selon le r gime primaire de la sexualit infantile Par d fi nition la jouissance selon le r gime primaire de la sexualit infantile est une jouissance d localis e En voici un exemple extraordinaire Bergotte a joui sur un tout petit pan de mur jaune en mourir le petit pan de mur jaune de la Vue de Delft de Vermeer Proust attribue d ailleurs son Bergotte une exp rience personnelle C est Proust qui aimait ce petit pan de mur jaune au point de chavirer en le re gardant et de tomber dans les pommes On sait galement que c est la derni re chose laquelle il e t mis la main avant de mou
38. pour carter le lesbianisme L homo sexualit dont il est question est en effet tr s sp ciale Si sp ciale vrai dire qu il faudrait se deman der s rieusement la suite de Freud si le terme d homosexualit lui convient un quelconque degr Le terme de gyr cophylie si tant est qu il ait jamais t apetcu ne s est pas impos dans le vocabulaire de la psychanalyse Il m rite je crois de rejoindre ses confr res aphanisis Jones ocnophile et philobate Ba lint et anaclytique Strachey au cimeti re des mons 5 Cf la traduction fran aise du cas Dora in Cinq psychana Jyses Paris PUF 1970 p 90 note On y indique par erreur que cette note a t ajout e en 1923 et je m tais laiss moi m me abuser par cette indication lors de la publi cation de mon tude en 1989 Cette erreur a t corrig e dans les r ditions subs quentes des Cing Psychanalyses 105 tres terminologiques morts n s En attendant que la chose soit jug e je proposerais volontiers l expres sion de syndrome du fil la patte pour le remplacer Le personnage de fiction Viviane Duvetger pat rapport un cas r el Dora alias Ida Bauer offre une situation plus pur e d pouill e des ambiguit s inex tricables de l histoire d une vie On remarquera que Viviane ne connaissant pas Lucette Gautier ne pou vait lui porter aucun sentiment particulier et apr s l esclandre elle ne s est nullement int ress
39. publi par Bachelard lui m me sous le titre La Flamme d une chandelle 1961 et d autres fragments ont t publi s par sa fille Suzanne titre posthume sous le titre Fragments d une po tique du feu 1988 Tous ces livres ont t publi s aux PUF Et c est probablement ce qu il y a de plus abouti dans son uvre qui compte dire vrai de nombreux chefs d uvre Je vais vous donner lecture d un passage de l introduction La Po tique de la r verie qui permet de situer exactement la signification de lEntwurf Ce n est pas pour rien qu il s agit d une remarque inci dente dans le vocabulaire de Freud d un Ezzfa ce que je traduis pour ma part par pens e traversi re 56 Notons d ailleurs qu une r verie la diff rence du r ve ne se raconte pas Pour la communiquet il faut P crire l crire avec motion avec go t en la revivant d autant mieux qu on la r crit Nous touchons l au domaine de l amour crit La mode s en perd Mais le bienfait demeure Il est encore des mes pour lesquelles l amour est le contact de deux po sies la fusion de deux r veries Le roman par lettres exprime l amour dans une belle mulation des images et des m taphores Pour dire un amout il faut crire On n crit jamais trop Que d amants qui rentr s des plus tendres rendez vous ouvrent l critoire L amour n a jamais fini de s exprimer et il s exprime d autant mieux qu il est plus po tiquement r v Les
40. qui concerne la Triebelebre Hormis pour tre tout fait juste son maillon le plus faible la th se sut le but de la pulsion c est dire la pr tendue satisfaction laquelle je reviendrai tout l heure Et c est tout absolument tout C est croire que nous nous mou vons en des univers compl tement diff rents com pl tement trangers l un l autre Il y a l une mer veille qui tient du prodige tant elle est peu croyable 8 Comment tirer une pens e vers le haut Apr s ce rapide expos sur la sexualit infantile centr essentiellement sur les contributions de Freud qui remontent 1905 je voudrais pr senter les deux mani res de lire Freud ou n importe quel autre auteur soit en le tirant vers le haut soit en le tirant vers le bas En tirant vers le bas aucune id e un peu originale n y peut r sister et elle se ram ne finale ment une opinion du sens commun En revanche en tirant vers le haut on s duque C est le g nie de la langue danoise qui nous l apprend En danois du quer se dit a7 opdrage ce qui veut dire au pied de la lettre tirer vers le haut vous voyez quoi ca sert parfois de lire Kierkegaard En tirant la pens e de Freud vers le haut voici ce que cela donne par rapport cinq th ses importantes l tayage la p ri ode de latence les limites de l ducabilit les zones rog nes et l excitation endog ne En 1905 la notion d tayage est int
41. rie d apr s l enseignement de la Salp tri re Paris Plon 3 vol 1891 1895 Z tome II chap X pp 432 473 57 La c l brit de Louise Lateau alentour 1875 tait telle que Freud s y est r f r dans sa lettre du 27 mars 1875 son camarade Silberstein Cf le recueil des Lettres de jeunesse Paris Gallimard 1990 p 148 Ce n est pas sans perfidie que nos classiques 5 inspir s par leur militantisme laique rapprochaient le cas de Louise Lateau de celui de saint Fran ois d Assise en se drapant sournoisement du manteau de la science Passons sur ce proc d mesquin peu leur honneur que les exc s du cl ricalisme justifiaient peut tre pour une moiti mais c est pour carter du champ de notre tude les stigmates de la Passion apparus chez saint Francois Les classiques avaient leurs raisons de rapprocher le cas de saint Francois de celui de Louise Lateau L enjeu en tait de donner le droit de cit l hyst rie masculine c t de l hyst rie f minine Notre souci est tout autre L objectif est de parvenir une exacte compr hension des stigma tes sanglants dans l hyst rie juv nile f minine et cet gard il nous semble prudent de nous d tourner des stigmates de saint Fran ois dans la mesure o leur signification nous semble radicalement diff rente L erreur qui fonde le rapprochement entre saint Francois et Louise Lateau s tale avec toute l vi dence d sirable chez Gilles de la To
42. se de Freud propos de la nature de la sexualit humaine a t nonc e plusieurs reprises Elle fait partie de ce qu on peut nommer le pessi misme freudien en r ponse au pessimisme de Shopenhauer Le texte de Freud qui cet gard me parait le plus explicite est le suivant Il se trouve dans son tude 19124 Sur le plus g n ral des rabaisse ments de la vie amoureuse in La Vte Sexuelle p 64 Aussi trange que cela paraisse je crois que l on devrait envisager la possibilit que quelque chose dans la nature m me de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable la r alisation de la pleine satisfaction Bien d autres textes qui jalonnent toute la vie de Freud pourraient galement tre cit s La m me id e le pr occupait encore au seuil de la mort lorsque la plume lui est tomb e des mains t moin cette remarque dat e du 3 ao t 1938 griffonn e sur un bout de papier et publi e titre posthume 19417 avec quelques autres pens es de derni re heure sous le titre R sultats id es probl mes 3 VIII L ultime fondement de toutes les inhibitions intellectuelles et des inhibitions au travail semble tre Pinhibition de l onanisme infantile Mais peut tre cela va t il plus loin non pas son inhibition par les influ ences ext rieures mais sa nature insatisfaisante en soi Il manque toujours quelque chose pour que la d charge et la satisfaction soient compl tes en atten
43. ses solides amiti s internationales gr ce aux appuis de toute sorte dont il a su s assurer ce fut un clatant succ s Les premi res nouvelles de France laissaient es p rer la venue des Prs Fedida Gori Gutton Lanteri Laura et Safouan On s est alors r parti la t che en formant de petits groupes de r flexion chacun ayant choisi de se r unir autour d un ou de deux textes importants Les deux textes ayant regu le plus de suffrages furent celui de Pierre Fedida 1969 sur la Gradiva et celui de Philippe Gutton 1980 sur la sexualit infantile car ils recoupaient certains de nos travaux de s minaire 13 13 Pierre Fedida lt Le discours double entente interpr tation d lire et v rit gt in Bulletin de l Association Psychana Jytique de France avril 1969 n 5 pp 51 58 Philippe Gut ton propos des activit s libidinales de l enfance in Psychanalyse l Universit 1980 tome VI n 21 pp 97 108 136 Nous e mes pat la suite la tristesse d apprendre que les Prs Fedida et Lanteri Laura s taient excus s pour des raisons de sant Le samedi 8 avril 9 heures pr cises la grande salle des conf rences du Palais de l Unesco tait d j comble Atmosph re feutr e si ges profonds sono ration hi tech lumi re douce Des bouquets de fleurs gayaient l ambiance plut t s v re du lieu Les conf renciers pouvaient s exprimer soit en langue francaise soit en langue arabe Un serv
44. tait non seulement reli e la sexualit mais qu elle tait galement reli e la relation fraternelle une relation qui n est pas au d part une relation libidinale La relation fr res s urs est une relation d intrusion et de jalousie donc au d part une relation de violence et d agressivit lt Que veut cet intrus Me d loger Voil comment raisonne l enfant L autre enfant est toujours un intrus Il vient l pour partager mon g teau Mais notre petit bonhomme ne veut rien partager du tout Il veut tout pour lui D o sa haine envers l intrus Et l aussi comme pour la sexualit justement l tape suivante par formation r action nelle cette relation de haine et d agressivit se mue en relation de tendresse Mais c est l une formation r actionnelle b tie sur un sol friable Et ca s effondre de temps en temps Le complexe d intrusion c est une expression de Lacan r apparait quand il y a un 60 partage quelconque mettons un h ritage Souvent l h ritage r active la sc ne primitive Qu est ce que c est qu une sc ne primitive C est l o il y a eu un intrus Que l intrus vienne apr s ou qu il ait t l avant ces notions avant apris n existent pas pour l enfant Il arrive que des parents fassent les idiots et disent au petit bonhomme Mais pourquoi es tu jaloux de ton fr re il est n avant toi il tait l d j Dans la logique de l enfant ce qui vient apr s
45. ussi compartimenter leurs sentiments au point d en acqu rir une compr hension intellectua lis e sans v ritable z igh4 Nous savons que les pho bies constituent des isolations et des compartimen talisations des sentiments et qu elles sont par n ces sit difficiles traiter Peut tre les longues analyses que ces trois patientes ont cues taient n cessaires pour leur permettre par le biais de la relation ana lytique d tre prises en charge par l analyste Ceci est 131 mis en relief par Tun des premiers r ves fait par Mme A o elle m a vue comme p diatre 5 La signification des phobies auto contr le et perte de contr le Un mot propos de la signification des phobies de ces patientes Ces femmes exprimaient les appr hensions typiques des patientes qui craignent les espaces clos ou les voyages Elles d crivaient leurs appr hensions comme peur d tre enferm es peur d tre prises au pi ge une peur de ne pas pouvoir s en aller leur guise comme sur une autoroute p age ou dans un avion Mme M disait que si elle se trouvait jamais sur un avion elle devait c der au pilote le contr le Mme S ne pouvait plus conduire une voiture bien qu elle eut conduit ant rieurement parce qu elle avait peur que la voiture ne fit quelque chose qu elle n eusse pas d sir qu elle fit Une patiente fut terrifi e du fait de sentir si peu que ce soit son nez bouch parce qu elle craignait de ne plus pouvo
46. vailler la notion de sexualit Et il dit quelque part qu il a cherch en tendre le concept pour inclure ce qui n tait consid r par l opinion courante que des exceptions les petversions sexuelles des adultes et la sexualit infantile La th se suivante touche la gen se Comment advient la sexualit et il r pond par la fameuse th se de l tayage de la sexualit sur les fonctions vitales Il se tourne alors pour explorer la notion de d velop pement et pour indiquer que le rythme de d velop pement de la pulsion sexuelle diff re de celui des autres fonctions biologiques Ce qui l am ne nous pr senter une grosse pi ce de son artillerie Apr s une premi re floraison de la sexualit durant l en fance la pulsion sexuelle se met en berne pendant cinq ans environ puis accuse une nouvelle pouss e l adolescence C est l une th se de grande cons quence dans la mesure o elle revient affirmer l ins tauration diphasique de la sexualit La p riode inter m diaire qui s intercale entre les deux pouss es de la sexualit Freud la d nomme p riode de latence il la d finit en extension et en compr hension et nous en d crit les quatre ou cinq caract ristiques Parmi ces caract ristiques 1l y a l ducabilit Et Freud attire notre attention sur deux points essentiels d une part c est durant la p riode de latence que la pulsion sexu elle peut tre duqu e d autre part cette
47. 10 42 Th se 2 7 Les quatre caract res de la pulsion Quatre caract res d finissent la pulsion sexuelle a La source QUELLE b Le but ZIEL c L excitation ERREGUNG d nomm e ult rieure ment la pouss e DRANG d L objet OBJEKT COMMENTAIRE Cette th se demeure implicite dans le texte Mais nous en avons besoin pour comprendre les quatre th ses qui vont suivre Les quatre caract res de la pulsion n ont t d finis clairement qu en 1915 dans l essai de m tapsychologie intitul lt Pulsions et destins de pulsions C est l que la notion de pouss e DRANG est propos e Ici en 1905 c est la notion d excitation ERREGUNG qui est encore utilis e On peut donc penser que l outil m ta psychologique tait d j la disposition de Freud cette poque 1905 et que c est seulement son explicitation qui est l objet des essais de m tapsychologie des premi res ann es de la guerre WW1 Th se 2 8 La source de la pulsion La pulsion sexuelle provient de sources multiples qu on peut regrouper en deux a Excitations exog nes du corps rog ne D finition des zones rog nes du corps c est n importe quel endroit de la peau n importe quel organe des sens voire n importe quel organe interne selon une modification ult rieure de Freud en date de 1915 Cependant il existe des zones rog nes privil gi es en tant que dispositifs orga niques pr d termin s
48. 12 1972 250p Neurosis and human growth the struggle toward sel realisation foreword by Jeffrey Rubin and Stephanie Steinfeld New York Norton in 8 1991 391p 1966 La Psychologie des femmes pr face de Harold Kelman traduit de P am ricain par Georgette Rintzler Paris Petite Biblioth Payot n 332 in 12 1978 282p 1950 PoNTALIS Jean Bertrand 1954 Les mauvais chemins de la psychanalyse ou Karen Horney critique de Freud repris in Apr s Freud Paris Gallimard collect Id es 1971 pp 203 219 REDLICH F C et FREEDMAN D X 1966 The Theory and practice of psychiatry New York Basic Books SALZMAN Leon 1968 The Obsessive personality New York Science House 133 9 Lexique de la traduction AFRAID OF peur de crainte de ANXIETY anxi t angoisse AWARENESS prise de conscience CAPABLE comp tent CONSTRICT TO compresser se recroqueviller CONSTRICTION OF SELF recroquevillement sur soi auto compression auto constriction EXPRESS TO EXPRESSION exprimer expression FEAR FEARFUL peur avoir peur craindre redouter appr hender appr hension FEELING sentiment HELPLESS vuln rable sans d fense en d tresse HELPLESS FEMALE faible femme En fait la meil leure traduction de helpless serait sans doute le n olo gisme en d saide cr par l quipe des traducteurs des uvres Compl tes de Freud PUF pour rendre le terme allemand d
49. 6 Il parla de l un de ces d rangements de sant si com muns dans les jeunes personnes de l ge de Lasth nie quand leurs organes branl s par la crise qui les fait femmes n ont pas encore reptis leur quilibre Il atrive quelquefois que les patientes sortent de leur mutisme et expliquent pourquoi elles se saignent Une de ces patientes d aujourd hui a m me pu s enga ger dans un processus de psychoth rapie et a permis d acqu rir de grandes lumi res sur le syndrome de Lasth nie de Ferjol Son cas a donn lieu plusieurs publications Elle est connue dans la litt rature sp cialis e sous le pseudonyme de Ren e 51 Son th rapeute G rard Bonnet rapporte d elle ceci lt In terrog e plus tard sur les raisons de son geste elle explique calmement qu ayant eu des r gles la veille elle n a pas support que les infirmiers voient son lit t ch de sang La con nexion entre les menstrues et le saignement provoqu est ici nettement tablie Le mat riel clinique recueilli aupr s de plusieurs patientes permet de pr ciser de plus que cette connexion doive tre comprise dans sa r f rence la premi re survenue des r gles Ainsi le m me auteur note ceci 60 Cf BARBEY D AUREVILLY op cit p 302 91 Cf G rad BONNET Du saignement des r gles au saignement provoqu tude psychanalytique du syndrome de Lasth nie de Ferjol gt in Adolescence 1983 I 2 pp 259 307 ainsi que lt Le sa
50. C tait de l in dit Le public attendait au moins un froncement de sourcils d sapprobateur en vers nos compatriotes addict s Il l attendit en vain Le P lie Karam fort de sa science fort de sa com p tence partout reconnue fort de son exp tience unique au Liban parla en m decin tout simplement Nous l applaudimes tr s fort Le ciel clata finalement en r criminations du rant l intervention improvis e du P Gutton Et plus 14 La transcription de cette s ance a t ins r e dans le pr c dent cahier hors s rie de Ashtaro t n 3 septembre 2000 pp 6 12 15 On en trouvera de larges chos dans le pr c dent cahier hors s rie de ZAsbzaroit n 3 septembre 2000 pp 1295 137 le Pr Gutton maniait les explosifs et plus le temps grondait et la pluie cr pitait au dessus de nos t tes Ce fut l sans conteste l intervention la plus vi vante celle qui suscita le plus de concernement parce que le Pr Gutton sur le conseil du Pr Houb ballah laissa de c t ses papiers pour intervenir directement en style familier 6 Le d bat qui suivit ce groupe d interventions se centra essentiellement sur la conf rence du Pr Gut ton Mais il y eut ensuite une autre surprise de taille l occasion d une question du public le Pr Hussein Abdel Kader d gypte brossa un tableau complet de la p n tration de la psychanalyse en gypte gr ce au D Ziwar Mahmoud Sami Ali et Moustapha Safouan
51. CCC CCC C CTJ C CT ECETUCUTUCXC CE C CTC TC CUT TCTIL CDC CCC CTCUIV T CC CCTC TEUCCWCUTA CCCCC CEC CCgES Cc AMAN NANA ANAA AA ANAA e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Alexandra Symonds M D 1971 Les Phobies post maritales ou la d claration de d pendance des femmes Source e ALEXANDRA SYMONDS lt Phobias after marriage women s declaration of dependence gt in American Journal of Psychoanalysis 1971 XXXI 2 pp 144 152 Repris in Jean Baker Miller dir Psychoanalysis and women Hatmondsworth Pelican 1973 pp 288 303 La traduction a t faite partir de ce dernier texte e Traduit de l am ricain par Gibran Yazigi amp Paola Samaha Rewrit par Amine Azar Elias Abi Aad Paola Samaha amp Randa Nabbout Nous reproduisons la br ve pr sentation de l auteur qui se trouve en p 287 du recueil pr cit ALEXANDRA SYMONDS est psychanalyste membre de la facult de l American Institute of Psychoanalysis et de la Karen Horney Clinic de New York City et elle est professeur assistant de psychiatrie la New York Uni versity School of Medecine Dans les ann es r centes elle a consacr une attention sp ciale la stimulation de discussions psychanalytiques concernant les id es nou velles sur la psychologie des femmes Dans cette m me orientation elle a galement crit des articles sur les aspects psychologiques du Mouvemen
52. Congr s m me il y a une sorte de tendance la fermeture la n gation de ce c t r volution naire tr s difficile admettre aujourd hui dans la re cherche psychanalytique 6 Entraves aux processus d adolescence Le P Gutton voque bri vement le cas de deux jeunes miliciens pr sent s par le P Houbballah Et il poutsuit ainsi La question que je me pose est celle ci est ce que le statut d enfant soldat d adolescent soldat de milicien permet le d veloppement des processus d adolescence Autrement dit est ce que ces deux miliciens faisaient leur adolescence C taient d abord des miliciens et je pense qu ils taient dans une situation d adolescence impossible non pas interminable mais impossible Je dirais pour ma patt que ce n est que lorsqu ils seront sortis de cette situation de soldats qu ils pourraient alors s en gager un petit peu peut tre dans le processus d ado lescence C est galement ce qu on remarque chez les jeunes toxicomanes par exemple Ils ne font leur adolescence qu apr s dans la mesure o ils se seront d gag s de leur organisation de leur soumission la drogue De mon point de vue dans les deux cas voqu s hier matin le signifiant soldat vient v ri tablement forclore le signifiant adolescence Mais je crois qu il est tout aussi int ressant d voquer des cas plus g n raux Je crois qu il y a une antinomie absolue entre le statut d l ve et le statut d
53. En dix minutes ou quinze toute la saga d fila devant nous o l anecdote ne le c dait pas la pr cision chronologique C tait stup fiant Le ton tait absolument celui du R wy le conteur populaire L orateur semblait tout improviser et usait de cette langue arabe m lodique qui est l apanage des gyp tiens Il nous merveilla la pause caf le P Gutton fut accapar par notre groupe Il avait fait allusion au cours de son intervention un petit chef d uvre du XVIII si cle Point de Lendemain de Vivant Denon afin de mieux nous faire comprendre la nature essentiellement dis continue des processus d adolescence Le D Azar le relan a l dessus et nous primes plaisir l entendre nous raconter sur les gradins de la salle l intrigue de l uvre et sa port e psychologique Apr s la pause caf le P Christine Nassar de notre d partement prit la parole son tour et lut un travail tr s fouill sur Crise d identit et crise d iden tification chez l adolescent Un expos si fouill qu il m ritera sans doute d tre lu et relu lorsque les Actes du Congr s seront publi s La plupart d entre nous se r fugi rent alors la caf t ria ou dans un salon car nous n tions plus en mesure de rien absorber la pause d jeuner nous form mes un convoi et nous nous dirige mes vers le restaurant lt Georges Farah gt d Achrafieh en compagnie du P Gutton et du D Lesourd Nous avions jet 16
54. Esp rant que le duc de Nemours allait pouser la reine d Angleterre la princesse de Cl ves jugea que la situation n tait somme toute pas trop grave Elle continua donc l investir tout en calmant ses angois ses int rieures puisqu elle croyait que le mariage du duc de Nemours avec la reine d Angleterre allait mettre un terme son inclination liminant de la sorte tous les dangers de faillir sa vertu e Retour d anciens modes de d fense Les doutes qui avaient servi comme moyens de d fense pour la princesse de Cl ves contre le duc de Nemours se dissipaient d un coup Il n y avait rien esp rer La vie s abstint de lui offrir des objets aux quels elle p t s accrocher pour former de nouveaux moyens de d fense Elle se trouva soudain sans pro tection et oblig e avouer ses craintes devant la nou velle situation Comme le duc de Nemours renon a d finitivement la reine d Angleterre le fait qu elle tait elle m me l objet de son d sir devint incontes table Que faire L angoisse r mergea et elle ne trou va pas d autre moyen de la calmer que de recourir d anciens moyens de d fense les conseils de sa m re sur son lit de mort et ceux de son mati apr s la mort de celle ci Mais il appatut que ses efforts pour s manciper en r gressant n obtenaient pas un grand r sultat Elle tomba dans l embarras et fut victime d une ambi valence affective e Recours autrui Un certain incident r v
55. Gl nat in 4 46p coul Roy Olivier 1979 Le Nouvel esprit scientifique de Bachelard commentaire Paris ditions P dagogiques Modernes Lecto guide in 12 176p SCHREBER Daniel Paul 1903 R cits de faits m morables d un malade des nerfs Paris Seuil Points Essais n 177 1985 in 12 391p STENDHAL Henri Beyle dit 1822 De l amour pr face et notes de Ernest Abravel Lausanne Suisse d Rencontre 1960 in 12 559p SULLOWAY Frank J 1979 Freud biologiste de l esprit traduit de l am ricain par Jean Lelaidier avant propos du P Andr Bour guignon Paris Fayard gd in 8 1981 xxv 597p WIDL CHER Daniel 1970 La sexualit infantile gt 7 ouvrage collectif du Centre d tudes La nnec Sexualit humaine Paris Aubier Montaigne collect R E S pp 169 191 1984 Le pulsionnel sans la pulsion gt in M fapsychologie du sens Paris PUF collect Psychiatrie Ouverte 1986 chap II pp 41 62 QUINO Mafalda album n 5 Le Monde de Mafalda Grenoble Gl nat 1982 pp 8 amp 11 Strips r f 724 e 735 35 MARCEL PROUST lt La mort de Bergotte ou le pr cieux tout petit pan de mur jaune gt A la recherche du temps perdu La Prisonni re d Laffont Bouquins 1987 tome III pp 156 157 Il mourut dans les circonstances suivantes Une crise d ur mie assez l g re tait cause qu on lui avait prescrit le repos Mais un critique ayant crit que dans la Vue
56. H existe dans la litt rature psychanalytique d autres modes de repr sentation Il en est un que l on rencontre occasionnellement sous la plume de Freud et chez Anna Freud et qui m rite d tre rappe l Il a t repris par Laplanche amp Pontalis va Lacan avec Prio Lorsque Freud a d couvert que la sexualit infantile comportait des sortes d organisations qu il a d nomm es orale anale et phallique il s est mis dire que la pulsion sexuelle parlait le dialecte de l or ganisation orale anale ou phallique Cette notion de dialecte est extr mement int ressante et Laplanche n en a pas seulement redor le blason il en a d ve lopp le mod le extensivement Il en est ainsi venu proposer un lt mod le traductif gt de l inconscient fon d sur cette intuition premi re 5 Tenez voici une br ve citation assez explicite tir e justement du pre mier essai du Pr Laplanche pour d gager une probl matique du temps d inspiration psychanalytique 16 La succession des stades infiniment plus complexe que le dogme des manuels de psychanalyse ne la d crit n est finalement que ce mouvement de d traduction retraduction d un originaire l originaire adulte puis Pori ginaire de l inconscient individuel selon les idiomes dis ponibles langages de l oralit de l analit de la g nitalit etc 5 Cette intuition s origine dans la fameuse et extraor dinaire lettre 52 112 FlieB du 6 d cembre 1896
57. Janet qui a b ti tout son livre exclusive ment sur deux n vroses l hyst rie et la psycha sth nie La similitude des deux n vroses est pouss e tr s loin Il faut attendre les derni res pages du livre pour apprendre les s parer selon leurs m canismes L hyst tie se caract risant par le r tr cissement du champ de la conscience et la dissociation des fonc tions psychiques sup rieures La psychasth nie par la perte de la fonction du r el et l abaissement de la tension psychologique ou psycholepsie Des vapeurs aux n vroses de Louyer Villermay Pierre Janet un couple se d fait et se refait mais l hyst rique auta seulement chang de partenaire L changisme serait il donc dans la nature de l hyst rie Il y a quelques ann es j avais donn une conf rence sur l institution du discours m dical touchant les perversions sexuelles en me fondant plus parti culi rement sur le cas du sadisme et du masochis me J avais fait halte au d but du si cle juste avant le bouleversement freudien Quelque temps apr s ma conf rence je fus interpel par le P Widl cher sur la sexualit f minine Pourquoi les femmes ne sont elles 80 La continuit des id es en psychopathologie ne s est pas rompue L interrogation sur la psychose unique a pr c d celle de la n vrose unique et elle se continue jusqu aujourd hui Cf Henri GRIVOIS dir Psychose naissante psychose unique Paris Masson collection
58. La position de ceux qui y songent encore est de les concevoir avec pragmatisme comme des mod les concrets fabriqu s pour les besoins de l analyse Ce que j entends par syndrome dialogique est un arch type de cette sorte C est autrement dit une formation discursive pr sentant sous une forme ca nonique un agencement de motifs narratifs Et pour reprendre les propos d Aristote sur la vertu E Nicom 1106b cette approche par syndromes dialo giques rel ve d une attitude moyenne qui se propose le milieu pour but gale distance des deux extr mes que sont l tiologie et la symptomatologie l une par exc s de pr somption l autre par d faut de hardiesse Mais je n oserais ajouter toujours la suite d Aris tote qu en l occurrence cette attitude moyenne est tout la fois le milieu et la perfection Il reste expliquer notre troisi me imp ratif en pr cisant notre acception dialogique du syndrome narratif Par syndrome nous entendons une forma tion discursive reconstruite partir du discours du patient et qui pr sente les caract ristiques suivantes C est un r cit a portant une empreinte culturelle b impliquant un ensemble de sympt mes c dans un paquet de relations d objet 7 ayant une finalit propre 2f Double parenth se freudienne Avant d amorcer le relev des premiers l ments de notre s mioth que selon le principe directeur que je viens d exposer il peut paraitre utile de jeter un
59. M aurait contre c ur fait acte d all geance sa propre m re GM laquelle l avait finalement frus tr e de la reconnaissance et de la gratitude escomp t es Les circonstances les plus courantes en sont une jalousie fraternelle virulente des liaisons extra conju gales d chirantes ou un divorce v cu dans une atmos ph re de fin du monde En cas de d c s de la grand m re ou du fr re il est courant que la m re s engage alors dans un deuil d compens La messag re F marqu e pat le destin bien avant de venir au monde est ce qu on peut appeler lato sensu une personnalit hyst rique pr sentant une grande intol rance la frustration avec ses crises de rage caract ristiques une identit f minine en qui libre instable une estime de soi expos e des chutes brusques et vertigineuses un esprit ludique passable ment d velopp et une tendance ventuelle la mythomanie L anamn se conduit souvent un deuil ou une s paration pr coces enkyst s faute d labo ration La probl matique cedipienne de la crise juv nile de l anorexique que les auteurs contemporains savent d crire avec un grand raffinement de touches agit alors comme d clencheur l occasion ou m me dans la simple perspective d un premier s jour auto nome loin de la cellule familiale 6 La voix du sang Ce syndrome a recu son nom de bapt me de la part du Pr Jean Bernard en 1967 Il ne peut pas nous tre indiff rent
60. On trouvera ci apr s la transcription de l intervention improvis e du Pr Gutton ainsi que celle du d bat qui la suivit pp 145 151 notre d volu sur ce restaurant pour honorer nos invi t s avec de la bonne cuisine libanaise On rivalisa de soins pour leur expliquer la carte et des bocks de bi re r frig ration sp ciale d fil rent g n reuse ment Le P Gutton fut int ress de conna tre le r le du coussin dans la cuisson du pain au four tradi tionnel dit Le Sage Un coup d il jet la d rob e aux cuisines fit l affaire L ambiance tait plus que conviviale euphorique Le d bat scienti fique a aussi eu ses droits Le D Lesourd non moins sensible aux nourritures intellectuelles qu aux nourri tures tetrestres se trouva au centre d un groupe d in v t r s babillards perch s sur des dos de chaises et des tables qui ne lui laiss rent aucun r pit Et il n en paraissait nullement incommod L heure tournait Bient t il fallut regagner le Pa lais de l Unesco toute vitesse pour l intervention du Pr Rassial que le Pr Gutton et le D Lesourd souhai taient ne pas rater et qui avait pour th me L ado lescence comme tat limite Nous atriv mes tr s l g re ment en retard Comment parvenir se concentrer dans un pareil remue m nage Et le Pr Rassial ne se soucia pas un instant de m nager nos m ninges Il nous balan a du lacanisme en veux tu en voil mais nous n en r cl
61. Revue Fran aise de Psychanalyse XLIX 1 1985 pp 457 464 75 G rard BONNET 1977 F tichisme et exhibitionnisme chez un sujet f minin repris in Voir tre vu Paris PUF 1981 tome I pp 79 109 Le cas relat met en vidence l effet th rapeutique b n fique qui peut parfois survenir lors du passage du syndrome de la grossesse innomin e au syndrome de la parade virginale syndromes dont je ne pr juge pas du nombre Il faut donc comprendre que la s mioth que de lhyst rie f minine juv nile pr sent e ici est volutive Dire que c est l une s mioth que volutive implique de renoncer au dogmatisme et tout essai pr matur de r duire la diversit des syndromes l unit d une th orie Il faudra prendre le temps de laisset venir la surprise sans trouver porte close Plut t que de songer une th orie g n rale il me parait autrement mieux indiqu d tre attentifs des affinit s r gionales ou des relais entre syn dromes Ainsi une tude approfondie du cas de s ur Jeanne des Anges pourrait servir montrer comment le syndrome de Lasth nie de Ferjol embraye parfois sur le syndrome de la grossesse innomin e Une relation dialectique semble parfois s instaurer entre le syndrome du fil la patte et la parade virginale L anorexie mentale n est qu une forme particuli re de r cusation du matrimoine mais il semble qu elle soit plut t exclusive d autres formes syndromiques Ce sont
62. Sachez que la psychanalyse n a pas de rapports particuliers avec la psychologie en tout cas pas plus avec la psychologie qu avec n importe quelle autre science humaine Voil Retournons nos moutons Par quoi allons nous commencer demandais je tout l heure et j avais dit que nous allions commencer par l essentiel tel que Freud a eu soin de nous l indiquer Nous allons donc commencer par les trois caract res essen tiels de la pulsion sexuelle durant l enfance tels que Freud les a lui m me d nombr s Voyez la Th se 2 16c de notre propre travail de reformulation de la R capitulation Je ne vais rien faire d autre que reformuler cette th se tout en essayant d en expliciter les pr suppos s divers Voici donc les trois traits essentiels de la pulsion sexuelle durant l enfance La pulsion sexuelle apparait par tayage sur une des fonc tions vitales du corps Elle ne connait encore aucun objet autrement dit elle se satisfait sur place sur le corps propre de mani re anto rotique Et elle n est pas centr e sur la fonction g nitale c est dire que son but sexuel autrement dit encore la satisfaction se trouve sous la domination de n importe quelle zone ro g ne du corps Naturellement nous n allons pas nous limiter aux traits essentiels Ce n est l qu une premi re approche pour vous mettre dans le bain et vous montrer qu en 1905 Freud avait des positions nette ment arr t es sur la sex
63. action de maintes filles toute crise tait une tendance devenir d prim es apathiques et excessivement d pendantes perdant d un coup leur ancienne autonomie Lui m me ne le mentionne pas mais j ai d couvert pour ma part que ces filles se marient souvent pour viter de grandir et pour se retirer de la vie Quand elles taient confront es un probl me difficile durant leur d veloppement elles recherchaient le mariage comme un refuge 4f Conflits de r les masculin f minin Beaucoup de femmes et d hommes aussi assi milent d pendance morbide et d saide avec f minit Toutes mes patientes ont eu une certaine confusion et une certaine incertitude concernant leur f minit et ont entrevu dans le mariage une confirmation de leur identit f minine C tait pour elles la preuve qu elles taient r ellement des femmes Elles voulaient et vivement viter tout t moignage d auto affirmation car elles consid raient ce genre de pulsions comme masculines Les saines pulsions le sentiment de m rir et l auto affirmation taient rejet s par elles car consid r s comme trop agressifs et trop masculins Quand elles tatent c libataires elles pouvaient se d velopper et s panouir jusqu un certain point dans la mesure o elles n taient pas li es un homme et qu il n tait pas question d entrer en conflit avec un homme avec le risque d en triompher Cependant une fois engag es un homme ell
64. adolescent C est norme videmment de dire cela quand on se trouve dans un milieu scolaire Mais je pense qu il y a une antinomie formidable entre l l ve qui doit se soumettre au p dagogue d une part et d autre part le travail de l adolescence qui est de ne pas se soumettre mais au contraire de lt monter gt son adolescence n est ce pas de la porter de l lever En somme de la construire comme on l ve un im meuble Ce travail de construction est antinomique avec bien des statuts qui sont donn s de fait l ado lescent statut de citoyen d l ve de d linquant de toxicomane etc Enfin tous ces signifiants qui sont forc ment des appellations qui entravent tout simple 148 ment un processus d adolescence en cours et le blo quent f Ext riorisation psychodrame int riorisation H y a quelque chose chez l adolescent qui le m ne tr s fortement cette soumission aux signi fiants d ext riorisation Je pense qu un grand m ca nisme d organisation du processus de l adolescence c est l ext riorisation C est l ext riorisation des conf lits L adolescent au lieu de se trouver angoiss par ce qui est interne projette ses conflits Il les projette non seulement bien entendu sur les figures paren tales mais il les projette galement sur toutes les normes culturelles qui lui sont offertes L ext riorisa tion des conflits cette mani re de traiter au dehors ce qui est en dedans est je pen
65. adulte Non pas la sexualit effective de l adulte de tous les temps et de tous les lieux Mais le mod le id al de cette sexualit tel qu il a t raffin au cours de mil lions d ann es C est par rapport ce mod le id al que la sexualit infantile est con ue par Freud Rap pelons donc tout d abord les traits qui caract risent cette sexualit id ale Ils sont au nombre de 3 ou 4 Lorsqu la pubert la fonction de reproduction entre en fonction il se produit ceci La distinction des sexes en masculin amp f minin de vient exclusive Maintenant c est ou ca ou ca Il n y a plus de place pour ce qu on nomme des lt gar ons manqu s par exemple Le primat du g nital s impose sur tous les autres lieux de jouissance et se les subordonne Les plaisirs pr liminaires se subordonnent au plaisir terminal ce qui conduit au ewe de l orgasme que vous connaissez bien Et le plaisir sexuel se subordonne la fonction de reproduction ce qui conduit au cuite de l enfant que vous connaissez encore mieux Je le r p te il ne s agit pas de la pratique effec tive de la sexualit par nos contemporains adultes telle que le Rapport Kinsey ou le Rapport Hitte ou les enqu tes de Masters amp Johnson tentent de nous la r v ler La psycho sexualit dite mature de l adulte n est nullement une chose conct te Elle n a pas de r alit mat rielle je vous prie d y prendre garde Il s agit d un mod le
66. al du moi d une s quence de comportements rigides que peut d clencher un signal particulier il suffira l hyst rique de consetver le d clencheur sa port e Gr ce son mariage avec Bois d Enghien Vivi ane s assure d avoir le pr cieux appendice sa port e Que le doute surgisse dans son esprit inquiet et elle n aura qu tirer sur le cordon de la sonnette pour que le bien tre s en revienne l envahir Ce simple appendice du fil la patte suppl e avantageusement pour elle toute une s rie de mod les f minins trop encombrants pour tre convoqu s en personne son chevet chacune de ses crises 10 Conclusion Une p r grination travers des ouvrages r cem ment publi s sur l hyst rie confirme assez la modifi cation de ponctuation somme toute minime que je pr conise pour le texte de Freud Quelques pages du livre de Lucien Israel 1976 semblent correspondre point par point au cas de Viviane Mais le livre de Serge Andr 1986 me parait tous gards d cisif 106 Aussi le recommanderai je chaudement au lecteur int ress Et plut t qu une conclusion je formulerai maintenant une suggestion Pourquoi ne pas conti nuer sur notre lanc e et mettre l hyst rie des guille mets Le syndrome du fil la patte rep r au champ du psychopathologique semble de pratique courante durant l adolescence Au point qu on pourrait vo quer une sorte de stade du d veloppement ou une sorte d
67. au cours du traitement et se dis sipent gr ce un type sp cial d interpr tation qu on appelle dans le jargon des instituts de psychanalyse interpr ter dans le transfert Ferenczi a montr que C est ce type d intervention qui emporte la conviction de l op rateur et de l agent l o la r flexion logique et la compr hension intellectuelle tournent court Laissons lui la parole Pour le m decin comme pour le malade la convic tion du bien fond de l interpr tation analytique des sympt mes n vrotiques ne s acquiert que par le trans fert Les interpr tations analytiques m me si elles paraissent saisissantes et remarquables ne pourront conduire la conviction par le seul moyen du mat riel psychique suscit par l association libre m me si le sujet le d sire et s y efforce Une telle conviction n implique pas l impression du caract re indispensable exclusif de la v rit Tout se passe comme si la r flexion logique la compr hension intellectuelle ne permettaient pas elles seules d aboutir une v ritable conviction Il faut avoir v cu affectivement prouv dans sa chair pour atteindre un degr de certitude qui m rite le nom de conviction L extrait suivant tir du cas de l Homme aux loups prend appui justement sur la pr c dente com munication de Ferenczi Voici le passage 42 Idem pp 48 78 FERENCZI Sympt mes transitoires au cours d une psychanalyse repris in uv
68. avait pas eu pour objectif la d limitation d un pr tendu champ des per versions sexuelles mais l instauration d une r volu tion de pens e tendant introduire une troisi me topique 78 Un autre front nullement r ductible au pr c dent opposait encore deux camps propos de la sexualit f minine Les femmes avaient elles autant de droits que les hommes aux perversions sexuelles Le camp du oui s est amenuis sans disparaitre tout fait et il semble recevoir ces temps ci un renfort inattendu 79 Revenons pr sent l histoire de l hyst rie dont nous avons donn en commen ant une vue tr s cavali re mais ne remontons pas au del du XIX si cle Louyer Villermay servira de rep re Pour lui comme pr c demment pour Sydenham 1681 les 76 Plaidoyers d Augustin JEANNEAU pour l hypocondtie et de Marie Claude LAMBOTTE pour la m lancolie 77 Par exemple Guy ROSOLATO 78 C tait la position de Robert BARANDE 79 C est la position de G rard BONNET ainsi que celle de Louise J KAPLAN 1991 in Female perversions the temptations of Madame Bovary t d Londres Penguin Books 1993 Rappelons que LACAN tait un partisan d cid du non sf Ecrits p 823 Sur ce point ses disciples f ministes ne l ont pas suivi 93 maladies nerveuses ou vapeurs se ramenaient Physt rie et Phypocondrie On le sent d sireux de dresser sym triquement l une en face de l autre ces deux affec
69. ca il n a pas cess de me poursuivre cause de sa vanit piqu e esp rant que je c derais moi aussi la fin J tais tr s contente parce qu il m admirait et que c est un jeune homme tr s connu Toute jeune fille est tr s contente quand un jeune homme l admire surtout s il s agit d un Don Juan Apr s qu il m ait annonc son admiration ma confiance en moi m me a beaucoup augment J aimerais pouser un homme qui m aime beaucoup plus que je ne l aime moi m me un homme g n reux qui m appt cie et me respecte Le Libanais n volue pas il se pr tend tre la page occidentalis il essaye de suivre la mode mais en r alit il est tr s r trograde conservateur et con ventionnel Malgr ses d clarations lib rales il n accepte pas d pouser une femme ayant d j eu des relations sexuelles avant de le connaitre Il pr f re toujours pouser une vierge gt On pourrait distinguer dans ces fragments extraits du discours de cette jeune fille les trois posi tions typiques suivantes La position hyst rique Avoir son nom inscrit sur la liste de cet homme femmes assure semble t il cette Jeune adolescente une identification avec des mod les de femmes qui l aident asseoir son identit sexuelle La position m galomaniaque Cette jeune fille se croyait une exception car elle a recu une ducation sp ciale Elle se voyait diff rente des autres femmes qui acceptent afin
70. cette situation il y a deux r ves Freud dit qu il y a une image dans le premier r ve qui rappelle une autre image dans le second r ve Or il y a tout simplement dans les deux nonc s un verbe qui se r p te c est le verbe emporter C est donc l un pr cepte technique g n ralisable Quand on re marque un m me verbe ou un m me terme qui se r p te d une situation une autre on doit en tirer une inf rence pour l interpr tation Amine Azar C est cela Notre premier concer nement dans l coute est la mat rialit du signifiant au sens psychanalytique ce qui inclut non seulement le mot en soi mais les accentuations qui l affectent Et le mat riel que tu apportes ici est au plus haut point significatif L Apollon du Belv d re qui porte la V nus du Capitole c est vident ca doit voquer comment on fait franchir le seuil du chez soi la mari e Cette posture est le symbole m me du mari age exploit e qui mieux mieux sur les crans de cin ma Et c est aussi la repr sentation contre la quelle Hanold lutte d sesp r ment au point qu elle assi ge ses r ves Apollon du Belv d re V nus du Capitole Mariage 18 La polyvalence du symbole Revenons en arri re sur les mouches Nous avons vu d abord que les mouches font cause com mune avec les Auguste amp Grete Nous avons vu en suite que les mouches se substituent Zo Nous avons vu enfin que les mouches sont une figuration
71. chemi nement c est un m morial pour certains d une tape d pass e un aide m moire peine crit il faut le r crire Et tant que nous lisons et relisons Freud la lumi re de la clinique il faut le r crire sans cesse En tant que tel c est un crit vou l inach vement Ce document de travail est le r sultat d exercices collectifs que j ai dirig s l Universit et en s mi naires Carole Merheb Nathalie Daou Mireille Rah m et Roula Hachem Moussallem ont mis ma 38 disposition leurs notes personnelles Roula Hachem a galement r dig la premi re mouture de ce texte Les 10 th ses de la r capitulation du 1 Trait Th se 1 1 Classification des perversions sexu elles Les aberrations de la pulsion sexuelle sont class es en deux groupes Perversions par rapport l objet Perversions par rapport au but Th se 1 2 La m thode La m thode utilis e pour tudier la gen se et l vo lution des perversions sexuelles est l investigation psychanalytique appliqu e aux adultes n vros s Th se 1 3 D finition du sympt me Le sympt me est l activit sexuelle du n vros COMMENTAIRE La d finition du sympt me n vrotique n est pas donn e dans la R capitulation Il est cependant n cessaire de la fournir ici car elle est implicite dans l en chainement des th ses pr sent es Cette d finition du sympt me se trouve dans le cas Dora r dig
72. chose L importance de l ext riotisation l im portance de la conduite addictive est telle que l ado lescence ne peut pas avoir lieu Les processus d ado lescence sont bloqu s La conduite qui projette l ado lescent vers l ext rieur et plus pr cis ment vers l usage de plus en plus intense d un produit en fait les adolescents sont rarement des usagers d un pro duit ils sont presque toujours des usagers de produits au pluriel eh bien cet usage de plus en plus intense prend une telle importance pour le sujet que l la boration adolescente ne se produit pas C est le com portement addictif qui vient sa place Dans le premier cas dans ce que j ai appel la premi re ver sion de la clinique le produit vient tayer le travail de l adolescence Dans le deuxi me cas la conduite addictive vient tout fait en opposition contrarier et bloquer l laboration de l adolescence 149 9 Traitement Bien entendu dans le premier cas notre prob l me est simple il nous suffit de quelques s ances de psychoth rapie pour y faire face Dans le deuxi me cas l affaire est beaucoup plus complexe et je dirais m me qu il est impossible qu un analyste seul puisse traiter un engagement qui serait priv du travail d adolescence autrement dit de traiter un adolescent chez qui l addiction a pris la place de l adolescence Que faire On va devoir mettre en place ce que nous appelons des traitements bi focaux Ce sont des traitements
73. comme s duction En th rapie ou en analyse l analyste homme y est parti culi rement vuln rable vu nerable et pourrait se trou ver entrain dans une situation contre transf rentielle poisseuse et confuse o il se verrait constamment en train de venir l aide de sa patiente contre son mari En tant que femme je ne suis pas touch e de la m me mani re par ces patientes Les th rapies superficielles telles que le conseil conjugal ou l intervention directe sont encore d usa ge fr quent parce que la patiente s externalise un tel degr qu il apparait comme si tous ses probl mes pouvaient se r gler si seulement elle avait un autre mari ou si seulement quelqu un pouvait obliger son mari changer C est tentant mais cela n apporte d habitude aucun profit durable tant donn que le probl me ne git pas dans le mariage ni dans le mari mais dans la patiente elle m me Je pense que nous avons tous vu des cas o les gens obtiennent le divorce puis se remarient avec le m me genre de partenaire qu avant Il nous faut reconnaitre que ces femmes sont happ es dans un tat de conflit chro nique non r solu de nature grave qui les paralyse et il faudrait des ann es d analyse avant qu elles ne d veloppent suffisamment leur sentiment de soi sense of self pour prendre r ellement en main leur vie Mais moins qu elles ne le fassent elles m mes ca ne r ussira pas 2b Mme S Le besoin d viter la critique d
74. dans le contexte qu on sait l autre au temps T2 dans un contexte diff rent Voil en substance l argumentation d Eddy restitu e ma mani re cela je r ponds tr s simplement ceci N est il pas contingent au regard du d bat philo sophique qu Aristote n ait pas t un contemporain de Descartes Qui nous oblige penser qu Aristote et Descartes ne sont pas contemporains Je veux rappeler quand m me une chose Descartes a lutt contre la mani re de penser d Aristote contre la pen s e aristot licienne Descartes tait convaincu d avoir trouv la bonne m thode de philosopher et il tait convaincu qu Aristote avait err et il a cherch le prouver En gros il a t suivi Et lorsqu au 20 si cle un philosophe de profession pas un grand g nie philosophique mais un travailleur probe a voulu revenir un peu Aristote ca a fait de gros remous C tait un belge et il se nommait Chaim Perelman C est quelqu un qui en plein 20 si cle s est dit lt Mais non Aristote n est pas mort Descartes nous a trop cart d Aristote et nous devons revenir Aristote parce qu il nous est fort utile dans la conjoncture actuelle Et il a cherch cr er un mouvement d opinion en faveur d Aristote Il a estim que La Rh torique d Aris tote devait nous int resser au 20 si cle parce que notre si cle est int ress par les d bats politiques et par les sciences humaines et que dans les sciences humain
75. dans lesquels un analyste engage une psy choth rapie d une part alors que d autre part un autre th rapeute un th rapeute de terrain intervient en m me temps pour prendre en charge les prob l mes de la vie quotidienne auxquels l adolescent aura faire face ainsi que tous les autres avatats avec la r alit Lorsque l adolescent a en quelque sorte d coll de son travail psychique et qu il a d coll de la r alit pubertaire il est recommand d engager une psychoth rapie o il faut tre plusieurs et non pas seul 19 II R ponse aux questions 10 Discontinuit amp rupture de d veloppement Question Demande d explication sur adolescence amp rupture gt P Philippe Gutton Je ne pense pas que l on doive concevoir le changement pubertaire en termes de rupture Je pr f re parler de discontinuit J ai parl galement de d gagement mais alors de d gagement 1 Le conf rencier a consacr un ouvrage entier aux prob l mes de la psychoth rapie de l adolescent qui tait encore sous presse au moment du Congr s Cf Philippe Gutton Psychoth rapie et adolescence Paris PUF Le Fil Rouge achev d imprimer en juin 2000 in 8 288p Sur les ques tions abord es la fin de cette conf rence on consultera plus particuli rement le chap 4 de la me partie lt Les dispositifs th rapeutiques gt pp 140 147 NdiR dans un sens dialectique Il y a une opposition d
76. de m avoir montr quel parti pouvait tre tir de nos auteurs classiques les plus fr quent s au regard de l histoire des mentalit s Par la suite ce fut le courant de sociopsycha nalyse fond par G rard Mendel qui devait satisfaire mon souci d un surplus de rigueur alli un esprit visionnaire d une envergure peu commune J ai t nourri et lev au sein de ces id es expos es dans a R volte contre le p re 1968 ou l Anthropologie diff rentielle 1972 ou encore 4 Chasse structurale 1977 Le mouvement psychanalytique dominant regar de avec une certaine condescendance ce courant de recherches jamais franchement d savou Le plus surprenant a t pour moi de d couvrir que Lacan y tait m l de pr s Il s tait fait conna tre avant la guerre comme un adepte de ce courant et plus surprenant encore fut pour moi de constater gr ce au travail critique de Roudinesco que ses id es d avant guerre taient demeur es vivaces jusqu au bout Il est certes de fait que Lacan n a pas repris dans le recueil de ses Ecrits ses textes d avant guerre sur la famille Mais ses th ses s y retrouvent si l on sait les y chercher et elles s y trouvent avec une rate constance Il n est que de comparet cet gard ce qu nonce Lacan propos du complexe d dipe la p 184 et aux pp 812 813 de ses Ets en des textes s pat s de plus de quinze ans Relisons le texte le plus ancien Je pense que le complexe d di
77. de Delft de Ver Meer pr t par le mus e de La Haye pour une exposition hollandaise tableau qu il adorait et croyait connaitre tr s bien un petit pan de mur jaune qu il ne se rappelait pas tait si bien peint qu il tait si on le regardait seul comme une pr cieuse uvre d art chinoise d une beaut qui se suffi rait elle m me Bergotte mangea quelques pommes de terre sortit et entra l exposition D s les pre mi res marches qu il eut gravir il fut pris d tour dissements Il passa devant plusieurs tableaux et eut l impression de la s cheresse et de linutilit d un art si factice et qui ne valait pas les courants d air et de soleil d un palazzo de Venise ou d une simple mai son au bord de la mer Enfin il fut devant le Ver Meet qu il se rappelait plus clatant plus diff rent de tout ce qu il connaissait mais o gr ce l article du critique il remarqua pour la premi re fois des petits personnages en bleu que le sable tait rose et enfin la pr cieuse mati re du tout petit pan de mur jaune Ses tourdissements augmentaient il attachait son regard comme un enfant un papillon jaune qu il veut saisir au pr cieux petit pan de mur C est ainsi que j aurais d crire disait il Mes derniers livres sont trop secs il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur rendre ma phrase en elle m me pr cieuse comme ce petit pan de mur jaune Cependant la gravit de ses tourdissements
78. de ces femmes de g rer handle les moindres frictions qui se produisent cou ramment entre deux personnes vivant ensemble 3b Recroquevillement La tentative d vitement des frictions franches pat la fuite provoque un r tr cissement norme de leur vie Par exemple les phobies de Mme A se sont progressivement d velopp es durant les quelques derni res ann es Elle ne se rappelait d aucun v ne ment brutal ni d un d but soudain ce qui est fr quemment le cas Cependant elle ne pouvait pas prendre l ascenseur ni le m tro ni conduire ni prendre l avion Toute tentative en ce sens provo quait de la panique et une angoisse insoutenable C libataire elle avait eu sa propre voiture et aimait voyaget Pour ses vacances elle prenait souvent l avion pour des destinations loign es Et mainte nant elle tait devenue pratiquement confin e chez elle Curieusement alors que son incapacit utiliser le m tro et l ascenseur r duisait ses activit s elle n en fit pas tellement cas en m en parlant et n en fit m me pas mention durant les premi res s ances Elle ne semblait pas non plus affect e par les autres signes de recroquevillement qui s taient produits depuis son mariage Son mari n aimait pas sp cialement voir du monde ni sortir ils ne le faisaient donc pas Ils semblaient avoir peu d amis et peu d int r ts en commun et ils passaient le plus clair de leur temps la maison lire ou couter de
79. des gens gentils serviables et elles d sirent fortement rester mari es avec eux Je me suis interrog e propos de cet apparent paradoxe depuis le moment o je l ai crois pour la premi re fois il y a de cela vingt ans J ai rencontr en ce temps l une femme professionnellement brillante allant sur ses trente ans qui paraissait assez panoule mais qui souffrait pourtant d une peur intense des voyages et de la solitude Cela me paraissait tellement contradictoire Elle m a dit que ces peurs s taient soudain d velopp es presque un an apr s son mari age il y a huit ans Elle avait tr s honte de ce qu elle appelait sa faiblesse et essayait de la ma triser avec le pouvoir de la volont Malheureusement je ne l ai vue que tt s bri vement et je n tais pas capable d apprendre davantage sut sa dynamique personnelle mais pendant de longues ann es c est rest l arri re de mon esprit comme une nigme qui m intriguait Depuis ce temps n anmoins j ai eu l occasion de travailler sur des cas similaires mais avec beaucoup plus de d tail et je me suis rendue compte que ce syndrome n tait pas inhabituel Il est souvent signal dans les crits sur les phobies Par exemple Redlich et Freedman 1966 dans leur chapitre sur les pho bies donnent un long compte rendu d une femme active Professional woman qui correspond la cat gorie que je d cris En pr parant mon mat riel pour cette pr sen tation j a
80. du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut publi e en 1731 par l abb Pr vost n a pas d autre cl C est pourquoi la preuve de l amour hys t riforme m riterait d tre d nomm e aussi bien le syndrome de Manon ou de Mation en hommage ces h ro nes qui hantent notre sensibilit Le domaine d application de ce syndrome n est pas restreint l hyst rie f minine juv nile Ce syn drome dispose galement de quelques autres lieux d lection L tat amoureux y est tout ge propice tout particuli rement lors des ruptures Qui va donc s occuper de son linge maintenant Qui va lui pr parer le petit d jeuner Est ce qu il est ce qu elle saura bien g rer ses d penses Ne va t il pas ne va t elle pas se remettre fumer Htc Un autre terrain d application m a t signal lors de la discussion de ce texte Il s agit de ce que Winnicott a nagu re d nomm la pr occupation maternelle primaire qu il assimilait une maladie naturelle de la parturiente Cet tat n est pas sus ceptible d apprentissage Il se d veloppe spontan ment ou ne se d veloppe pas du tout Une m re peut P prouver pour l un de ses enfants et pas pour un autre Il apparait en cours de grossesse s intensifie l approche de la d livrance et dure encore quelques semaines apr s la naissance A ce qu il semble les m res ne s en souviennent que tr s difficilement par la suite comme s il succombait un refoulement
81. du refoulement durant la p riode de latence tandis que s panouit le courant tendre l poque de la deuxi me floraison de la sexualit pubert il est plus ou moins difficile que le courant tendre et le courant sensuel confluent de nouveau sur un m me objet 13 Adoptons la d finition suivante de l adoles cence C est cette p riode de la vie qui s tend entre le mo ment o l individu devient pub re et le moment o il commence avoir des rapports sexuels plus ou moins r guliers Nous dirons alors que plus cette p riode est longue et occup e par une masturbation intense qui n est autre que la manifestation de l intense activit fantasma tique et plus les rapports sexuels ult rieurs risquent d tre insatisfaisants 14 Le processus de civilisation tend favoriser l impuissance sexuelle d origine psychique chez les hommes 15 La sexualit f minine comporte une clause sup pl mentaire d insatisfaction dans la difficult qu il y a effectuet le changement de zone rog ne directrice du clitoris au vagin ce qui se combine avec les s quelles du complexe de castration et engendre des degr s vari s de frigidit 16 Le choix d objet a Il existe deux types de choix d objet le type narcissique narzisstischen Typus et le type par tayage Anlehnungstypus b Une comparaison entre les deux sexes pro pos du choix d objet montre chez les femmes une propension faire un choix d obje
82. effrite et disparait en tant qu expression in dividualis e du vocabulaire de Freud C est la m sa venture advenue Philippe Koeppel dans sa traduc tion fran aise des Trois Trait s En revanche si l on tend cette appellation au del de son application stricte des processus organiques dont la psycha nalyse n a pas grand chose dire on parvient l aussi jeter une lumi re suppl mentaire sur la nature de la pulsion sexuelle On comprendra alors qu il est de la nature de la pulsion sexuelle d apparaitre toujours la marge d tre toujours un produit marginal Je vais faire maintenant une 1 s rie de remar ques allant toutes dans le m me sens tirer la pens e de Freud vers le haut en d ployer les ressources cach es ou tout au moins inapparentes reformuler certaines de ses th ses de mani re moins ambigue Je parlerai tour tour de la nature de la sexualit infantile du probl me du stadisme et du temps des diverses facons de se repr senter la sexualit infantile et pour clore cette 1 e s rie de remarques je parlerai un peu d pist mologie Puis s il nous reste un peu de temps je ferai une 24e s rie de remarques cette fois plus critiques touchant les d faillances de la pens e de Freud en 1905 9 Sexualit mature univoque Premi re remarque il n y a pas de sexualit in fantile au singulier La sexualit infantile est au plu riel Ce qui est au singulier c est la sexualit
83. elle avouait sa m re que pour elle lt L homme id al c est quelqu un dont on pourrait num rer toutes les ma tresses et pour qui certaines d entre elles se seraient tu es 6 C est pourquoi apr s l esclandre son indiff rence fait place brusquement de l amour 6 Georges Feydeau 1894 Un fil la patte acte II sc ne 2 Interpr tant ce cas fictif Azar pensait qu il peut beaucoup aider comprendre la Dora de Freud et peut tre au del de Dora une certaine f minit Il carte l homosexualit de son interpr tation puisque Viviane ne connaissait pas m me l existence de cette Lucette Gautier et qu apr s l esclandre elle ne s est nullement int ress e elle Il invoque plut t le fil la patte qui met Viviane en relation avec la cat gotie abstraite des femmes Le syndrome du fil la patte aurait donc une fonction pr cise chez l hyst rique crit il Viviane se sent femme elle m me de convoiter un objet de convoitise av r pour d autres femmes Le syndrome du Jil la patte r sond pour un certain type de femmes les byst riques nomm ment le probl me de l appartenance un sexe d termin gt En conclusion Azar indique que le syndrome du fil la patte est de pratique courante durant l adolescence mais qu il marque chez l hyst rique adulte une survivance de quelque chose qui n aurait point lt muri gt On peut comprendre partir de ce qui pr c de que le
84. est converti ainsi J aime beaucoup ce que Ray mond Cahn dit ce propos Il parle de l adoles cence en tant qu aventure de la subjectivation C est une aventure avec ses risques avec ses al as avec ses contingences C est donc v ritablement une aventure et cette aventure est continue Il y a ensuite quelque chose que je voulais dire des le point de d part c est que l entr e en ado lescence peut avoir un effet de sid ration Si par exemple le pub re d couvre que son propre p re ne l aime pas il y a un instant ponctuel o il y a sid ration Il peut passer effectivement par un mo ment d tranget Mais ce n est qu un moment Il y a ensuite plusieurs ann es durant lesquelles cet adolescent va en quelque sorte n gocier avec lui m me s adapter Il va quand m me faire quelque chose de cette pouss e qui est en lui et construire une subjectivit Exactement comme un analysant C est l exemple de quelqu un qui au moment o on lui dit qu il a un cancer il est effectivement choqu sid r Mais ensuite il fait avec Et s il fait avec c est parce que justement les puissances fon damentales qui sont l notamment Eros plus puissant que Thanatos continuent le faire exis ter encote On a patl galement de r volution et il est vrai que l adolescence peut apparaitre comme un moment r volutionnaire Mais depuis long temps beaucoup d auteurs avaient d j parl d un double mouvement possible l a
85. est un conglo m rat de pulsions partielles qui recherchent chacune la satisfaction pour son compte propre sans gards les unes pour les autres 5 L objet de satisfaction de chaque composante de la pulsion sexuelle correspond rarement celui d une autre composante 6 L instauration en deux temps de la sexualit hu maine enfance amp adolescence est gros de discor dances 7 La sexualit infantile ne connait pas l orgasme et elle laisse pour la vie sa marque d insatisfaction de sorte que la sexualit de l adulte demeurera frustra n e 8 Les composantes sadiques infantiles de la pulsion sexuelle seront forc ment frustran es chez la plupart des adultes 9 La sexualit adulte restera contamin e par l ro tisme anal lequel aura tendance introduire une scis sion plus ou moins profonde entre un amour c leste et un amour terrestre c est dire scinder l objet sexuel en deux 10 1l est bien rare que le primat du g nital sur le pr g nital s tablisse sans accroc 11 Il est bien rare que le d veloppement somatique et le d veloppement psychique de la sexualit con fluent de sorte que la normalit ne se pr sente g n ralement que comme un fait d exception 12 Lorsque s instaure la p riode de latence l amour primitif parvenu son apog e durant la premi re floraison de la sexualit infantile vers 5 ans se scinde en deux courants Le courant sensuel tombe sous le coup
86. et il se peut que sa difficult ne recouvre que sa nullit 6 Sus aux d marcations Ce n est que lorsque nous sommes parvenus la phase de mise au net que les conceptions de l auteur et ses orientations nous sont apparues clairement et que nous avons t rassur s Oui cela valait la peine de faire l effort de traduire ce texte et cela en valait d autant plus la peine que cela nous permet aujour d hui de r pondre avec plus d assurance des interro gations manant de tel ou tel philosophe chagrin Comme l essai de Rachel Bowlby est d un seul tenant nous l avons soumis la proc dure de la seg mentation et nous avons pu y distinguer 18 paragra phes Il est alors apparu que les 18 sections sont au tant d attaques contre les cat goties dichotomiques de la pens e dite masculine Rachel Bowlby s est re mise 18 fois la t che pour attaquer une nouvelle distinction une nouvelle d marcation et montrer qu elle ne tient pas Son proc d est simple il lui suffit d explorer une dichotomie en abondant dans le sens indiqu pour qu un moment ou un autte elle se dissolve d elle m me ou aboutisse des apoties et tombe en bloc Et de conclure chaque fois qu il faut renoncer la dichotomie en question pour aller de l avant sans quoi on s enferme dans ce qu elle d nonce justement comme pens e masculine comme pens e macho cette pens e qui a caus beaucoup de tort l humanit et qui continue
87. id al partout pr sent sous forme pr gnante un mod le dont nous sommes comme imbib s Un mod le qui polarise stup fie et mystifie les flux de nos d sirs Un modele tellement dominant qu on le veuille ou non qu on en soit conscient ou non qu il d termine nos conduites et nos convic tions C est bien pourquoi Freud patle de norme cet gard Et c est donc avec raison qu il prend ce mo d le pour point de r f rence C est donc par rapport ce point de r f rence dont la fermet ne fait pas de doute qu il entreprend de brosser le tableau bigarr de la sexualit infantile Pour r sumer la strat gie de Freud cet gard je choisirai pour ma part des termes plus parlants En nous bornant au caract re dominant de chacun de ces deux types de sexualit je dirais que le mod le id al de la sexualit mature est le triomphe de Puni vocit Et il me plairait d insister sur ce terme de triomphe Il y a l quelque chose d in luctable quelque chose qui nous d passe de plus fort que nous contre lequel nous ne pouvons tien Il y a l une sorte de c est ainsi gt qu on n est pas en mesure ni de comprendre ni d expliquer mais qui s impose et se constate tout prendre peut tre bien n y a t il rien l qui soit d ordre psychologique Voici qu un mo ment donn sans coup f rir une sorte de bascule ment effroyable se produit et la sexualit infantile doit c der in luctablement le terrain devant
88. infantile selon un sch ma lin aire par stades que nous pourrions faire un pas de plus tr s pr cau tionneusement Je vais en effet recourir la chrono logie pour essayer de faire l inventaire des diff rents types de sexualit s infantiles puisqu il y en a plu sieurs J ai besoin de la chronologie simplement pour fixer les id es Puis une fois que vous serez au pat fum je vous demanderai de vous passer de ce rep rage inopportun 13 Un meuble de rangement la commode Le premier type de sexualit infantile pr domine la p riode qui va de 0 2 3 ans Le deuxi me type pr domine la p riode dite de premi re floraison de la sexualit et qui s tend de l ge de 2 3 ans l ge de 5 ans environ Le troisi me type de sexualit in fantile est celui qui pr domine la p riode de latence Et le 4 me type de sexualit infantile est celui qui pr domine l adolescence Ces quatre types de sexu alit s opposent en bloc la sexualit dite mature celle de l adulte blanc normal que j ai d j d crite dans ses caract ristiques propres en soulignant bien qu il s agit d un mod le id al Maintenant que nous sommes fix s l dessus liminons la chronologie et recourons un autre mode de repr sentation Vous avez remarqu que je 14 Daniel Widl cher 1970 lt La sexualit infantile gt in ouvrage collectif sur la Sexualit humaine Paris Aubier Montaigne pp 180 181 ne m
89. l action en y faisant peine la moindre allusion Et moins que le r le ne soit tenu par un acteur remarquable il est probable que son souvenir soit le premier s effacer de la m moire du spectateur Je veux parler de Viviane Duverger la promise Viviane Duverger apparait principalement deux fois sur sc ne l une avant l autre apr s l esclandre La premi re apparition se place au tout d but du deuxi me acte sc nes 2 et 3 La sc ne 2 est un v ritable morceau d anthologie verser au dossier de l hyst rie N tait la place mesur e qui m est impartie je l aurais volontiers donn e zz extenso d autant que l diteur a supprim Feydeau de son catalogue La labilit de la vie rend d risoires les soucis nosographiques en clinique des maladies mentales Il est moins risqu d apposer des tiquettes psychopa thologiques sur des personnages de fiction pingler fiction sur fiction est peut tre un proc d vou un avenir florissant en clinique aussi bizarre qu il puisse encote apparaitre aujourd hui Concus souvent de mani re caricaturale les personnages de fiction vont quelquefois au devant de la nosographie de propos d lib r de la part du cr ateur Il est une sorte de r ussite litt raire ou artistique qui se mesure princi palement la cr ation de types La langue atteste parfois de cette r ussite lorsqu un nom propre se substantive en nom commun Ne trouve t on pas aujourd hui dans t
90. l hyst rie accompagne l histoire de la m decine comme son ombre La pre mi re mention de cette affection remonte nous dit on plus de vingt si cles avant J C et se trouve consign e dans un papytus gyptien En y ajoutant vingt autres si cles nous aurons peu pr s la dur e que devrait couvrir une histoire de l hyst rie Au cours de cette longue histoire nous consta tons vrai dire de longues poques stationnaires et quelques chevauchements 1 bien que compar e sa dur e l histoire de l hyst rie est plut t br ve plut t pauvre en p rip ties et pourrait se r duire peu de chose pr s ses mutations tout le long des coor donn es de la pens e en pathologie Mentionnons d embl e une premi re r serve Bien que la m decine ait toujours t congue comme un art visant au r tablissement de la sant ce n est pas du c t de la pratique th rapeutique qu une meil leure connaissance de FPhyst rie peut nous tre dispens e Toutes sortes de th rapeutiques ont t essay es avec les hyst riques avec des bonheurs di vers sans incidence directe sur les pr tendues doctri nes tio pathologiques qui les auraient inspir es Aussi malgr les pr tentions d un certain discours m dical il n y a pas toujours eu ad quation entre la recherche tio pathologique et la pratique th ra peutique En tout cas en ce qui concerne l hyst rie toute son histoire illustre le divorce entre la pratique
91. la trag die de Hebbel le retient un peu plus longuement Il f licite le po te des libert s qu il a prises avec le r cit biblique en d cidant de faire du mariage de Judith avec Manass un mariage blanc Apr s la mort de Manass Judith est donc une veuve encore vierge Aussi pourra t elle trouver dans l outrage que fera Holopherne sa virginit la force de lui couper la t te Et Freud de conclure lt Judith est la femme qui ch tre l homme qui l a d flor e comme le voudrait aussi le r ve de la jeune mari e que j ai expos R duite son pure l tude de Freud semble manifester une grande maitrise du sujet et offrir dans sa d marche argumentative une sorte d exercice de style En r alit le texte est tortueux et d expression embarrass e Sa premi re lecture vous plonge dans la perplexit et les divers commentateurs qui se sont pench s sur ce texte t moignent par leurs contre sens par leurs d saccord mais parfois aussi par leur accord des difficult s de fond sur lesquelles Freud a fait sciemment ou non l impasse J effectuerai d a bord un d tour historique suivi d une visite en cli nique gyn cologique puis je recourrai au t moignage d une fianc e avant de tirer pour finir une le on concernant Concha Perez et le syndrome de la parade virginale Lorsque Freud avait commenc ses tudes m dicales la question de la virginit appartenait au domaine de la m decine l gale Tous les trait s
92. la vulgarit reste en surface et ne va pas en profondeur Tout le monde se souvient de Chouchou 29 Tout le monde convient de son g nie mais c est tout Et c est tout ce qui en reste 6 Je n enseigne pas jimprovise M Assaf qui refuse par ailleurs d tre appel un Maitre insiste sur le fait que l apprentissage est r ciproque entre lui et ses l ves M me quand j entre en classe l Universit je ne sais pas ce que je vais enseigner et mes l ves n apprennent rien de moi s ils ne m apprennent pas eux m mes quel que chose Par curiosit nous lui avons demand de nous d crire comment par exemple il concevrait une visite chez un psychologue meubles nombre de personnages etc et comment il mettrait tout cela en sc ne Mais je vous ai dit que je ne mets rien sur sc ne Je ne fais rien ni ne con ois rien l avance Je vous assure que quand on se r unit pour faire du th tre je ne sais m me pas quel sera le sujet de la pi ce 30 ni ce qu elle sera Nous nous mettons d abord sur la sc ne pendant toute une ann e peut tre et c est alors que le travail se fera au fur et mesure Je n ai Jamais crit un texte avant de monter sur sc ne Agir ensemble c est fabriquer la vie ensemble Dans la vie il y a entre autres choses ceci lt faire du th tre gt Le th tre n est ni banal ni extraordinaire Enlevez lui son halo importun Tout simplement le th tre est gt
93. le caract re essentiel de la sexualit infantile est sa plurivocit Poussons plus loin La sexualit infantile ren ferme m me plusieurs esp ces de plurivocit s La temporalit en est l un des aspects et il m rite de retenir toute notre attention Ceux qui se sont int ress s au travail du deuil chez les enfants connaissent la bizarrerie de la chose Leur temps n tant pas le n tre leur deuil non plus ne ressemble pas au n tre La temporalit o s ins re la sexualit infantile est fragment e discontinue punctiforme irr guli re voire erratique Elle se singularise par des alternances de rythmes et d intensit s Elle est aussi bien quali tative que quantitative Additive avec et sans somma tion Elle rel ve du diphasisme et de l apr s coup De plus l appareil psychique tant form de plusieurs couches de plusieurs syst mes ou instances il fonctionne selon des temporalit s diff rentes qui s ignorent entre elles L une des couches de l appareil psychique quel que soit le nom qu on lui donne est m me r put e en dehors du temps Comment dans ces conditions envisager s rieusement de con cevoir la sexualit infantile selon un sch ma de d ve loppement par stades Je voudrais esp rer que l absurdit de l entreprise vous saute aux yeux D j ceux parmi vous qui avaient suivi il y a deux ans le s minaire consacr la lecture de l tude du Pr Widl cher 1970 sur la sexualit infan
94. le hydrauli que du refoulement n vrotique La pr pond rance des penchants pervers chez les psychon vros s se comprend par analogie au rem plissage collat ral de canaux secondaires apr s obs truction du lit principal par le refoulement COMMENTAIRE Dans une note ajout e en 1915 Freud tend ce mod le aux petversions positives ce qui aboutit selon lui rendre ces derni res accessibles la m thode psychanalytique de traitement Cette note de 1915 pr pare le tournant de 1919 signal au commen taire de la Th se 1 4 Th ses omises dans la R capitulation du ler Trait Th se 1 115 Sur la surestimation bp 58 amp 63 Th se 1 125 Sur l id alisation b 74 Th se 1 135 Sur l autorit amp l amour p 58 Th se 1 145 Sur les deux facteurs qui d finissent la perversion positive p 74 Et Les 19 th ses de la r capitulation du 22 Trait Th se 2 1 Existence d une sexualit infantile a Des germes d activit sexuelle de la pulsion sexu elle existent durant l enfance Cons quemment b des manifestations de la pulsion sexuelle exis tent durant l enfance et ne sont pas des excep tions Th se 2 2 Etayage de la sexualit sur les fonc tions vitales En m me temps que l enfant se nourrit zz sein il prouve une satisfaction sexuelle qu il cherche en suite renouveler sans cesse par l acte du sucote ment
95. le principe de r alit Il n y en a pas d autre mes amis Il m est arriv il y a quelques temps de vous donner la formule du sentiment de culpabilit et javais dit que la culpabilit est le sauf conduit de la jouissance Aujourd hui j aimerais vous convaincre de la vertu des taloches Quelque chose d indiff rent ou d agr able ou de simplement plaisant devient absolu ment d licieux irr sistiblement d licieux lorsqu il provoque une esp ce de punition lorsque l enfant 30 recoit une savate ou une taloche On n a pas id e de P loquence de la savate pour les enfants Consultez l dessus Quino et vous serez difi s 27 La taloche d multiplie le plaisir ou plus exactement elle le d compl te Le laisser aller le laisser faire est le plus mauvais service qu on puisse rendre nos enfants l enfant embarqu dans le cycle sans fin de la r p tition d un plaisir Une ponctuation est n ces saire et la taloche est la meilleure Il faut dire que depuis notre expulsion du Paradis l attrait du fruit d fendu n a pas cess de nous hanter enfants que nous sommes Mais cela encore demeure superficiel H y a quelque chose de plus profond Reprenons l exemple de tout l heure Je vous proposais de suivre un enfant dans ses occupations ordinaires Et je disais que d s qu il en tirait une jouissance c est dire d s que cette occupation tait contamin e par la sexualit il allait la r p ter sans cesse
96. mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 V RENCONTRES DU 3 TYPE pp 157 168 Le Pr Philippe Gutton au Pinale de Beyrouth p 158 ph m rides de PAn 2000 p 159 La semaine de bont du Pr Jean Pierre Vernant pp 160 164 lias Abi Aad Rencontre du 3 Type avec Roger Assaf au Pinacle de Beyrouth pp 165 168 Rencontre du 27 Type avec le D Philippe Geor au Pinacle de Beyrouth Claudia Ajaimi Sandra Azar Rima Bejjani Eddy Chou ri Dali Haddara Randa Hoayek Nisrine Kanj Randa Rizk Michel Samaba Paola Samaba e Michel Tani 2 Photos En haut le Pr Gutton de profil R f n 21 En bas le Pr Gutton de face R f n 25 158 COCCCCOCCCCCCCCCOOCOOCOCCCCOCCOCCOCCCCCCOCOCCCCCCCOOCCOCOCCCCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCCCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 ph m rides de l An 2000 saison coul e t fertile en rencontres du 3 me Type Le quart des deux derniers cahiers hors s rie de Ashtaro t est d volu nos activit s trans culturelles d un seul week end celui du 8 9 avril 2000 Mais nous avons hant d autres lieux que le Palais de l Unesco et le Th tre de Beyrouth En tant qu habitu s du Mus e Gibran de B chatr Liban Nord nous y avons rencontr l une de nos excursions le cin aste gyptien Youssef Chahine au lendemain
97. masculine et la sexualit f minine de facon sym trique L androphilie et la gyn cophilie resteront ainsi li es dans son esprit un m me destin de la pulsion sexuelle o il supposait galement l uvre la sublimation L asym trie entre la sexualit masculine et la sexualit f minine a fait progressivement son apparition dans les ann es vingt Mais ce sont les auteurs contemporains qui ont effectu le pas d cisif d affranchir les manifestations d homosexualit de la femme hyst rique de tout re cours une pr tendue sublimation Jen viens la pi ce de Feydeau dont tout l in t r t dramatique tient comme il se doit un habile coup de th tre Un pr tendant titr au lourd pass de bon viveur hypocritement d guis en puceau est sur le point d pouser une jeune file particule n ayant pour lui qu une indiff rence teint e de con descendance n est elle point elle m me authentique ment sang bleu et lui de noblesse d Empire Un mal heur survient et l homme femmes se d couvre avec clat dans toute la nudit de son tat Croyez vous que son mariage en fut le moins du monde compro mis Il allait pouser une jeune femme indiff rente et il finit par pouser la m me femme folle de lui Il a suffi qu il lui apparaisse dans toute la crudit d un objet de convoitise pour femme et voil que la pas sion se d chainait en elle On a d s longtemps remar qu combien facile est la conqu te de cert
98. n est que parce que cette femme se nomme Mme de Chartres et qu elle est la m re de la princesse de Cl ves qu il devient n cessaire de nous taire son nom 3 La phase maniaco d pressive exaltation amp d pression Cette jeune adolescente favotis e de l amour d une m re se croyait une exception Elle se voyait diff rente des autres femmes auxquelles au demeu rant elle ne ressemblait pas trop Lorsqu elle ren contra le duc de Nemours et qu elle l eut elle aussi jug un homme exceptionnel elle esp ra qu il allait la traiter de m me De la sorte elle mettrait un point final sa liste de conqu tes Cette position m galo maniaque transpara t surtout travers les deux pre mi res parties du roman lorsque par exemple la princesse de Cl ves manifeste un grand plaisir pour avoir loign les autres femmes de la vie du duc de Nemours Mais le comble de son plaisir fut atteint lorsque celui ci n gligea pour l amour d elle les esp rances d une couronne C tait pour cette ado lescente la victoire supr me Elle tait parvenue vincer la reine d Angleterre Ainsi avait elle pu inscrire sur la liste de ce Don Juan son nom plus haut que celui de toutes les autres femmes et elle s est prouv e de la sorte elle m me qu elle tait excep tionnelle du fait de les avoir toutes vaincues Mais on se demande est ce la fin du combat Ne surgira t il pas de nouvelles concurrentes Pour cette jeune adolescent
99. ne cesse de d noncer le fourvoiement biologique de Freud propos de la psycho sexualit Et Antoine Sarkis et moi m me nous parlons de la Folie Tristan de Freud autrement dit de sa passion ravageante pour FlieB Malgr ces formulations appa remment si diff rentes tout cela revient au m me Tout l heure j ai soulign l absence de th orie psychanalytique des perversions sexuelles chez Freud en 1905 Il faut ajouter maintenant quelque chose de plus Cette absence n est pas un manque ce n est pas un oubli advenu par inadvertance Je dois maintenant ajouter qu il n tait pas possible de concevoir une th orie psychanalytique des perversions sexuelles dans le cadre pist mologique des Trois Trait s Dans le vocabulaire de Bachelard il y avait l un obstacle pist mologique pour ce faire Je ne suis pas un adepte de l pist mologie bachelardienne et je n aime pas utiliser ses cat gories parce que je n adh re pas du tout au socle id ologique dont ils tirent leur subs tance et qui est le culte des sciences dures et du progr s civilisateur dont on pr tend qu elles seraient la promesse Je suis sensible ce ph nom ne de d gradation auquel les sciences dures ont donn un malheureux essort Tant que l esprit pratique seul avait inspir les inventions techniques celles ci taient au service du bien tre Mais lorsque les sciences dures se sont mises de la partie pour acc l rer le soi disant progr s techniqu
100. nous dis penser de traiter ex professo de la virginit 70 Pour les m decins l gistes modernes la virginit se ramenait une lecon d anatomie Aussi Orfila allait il combattre les anciens sur deux fronts Il prit garde d une part d exclure tout d bat tendant tablir une distinction quelconque entre la virginit morale et la virginit anatomique Il attaqua d autre part sans merci tous ses pr d cesseurs et confr res tent s de mettre en doute l existence de Phymen Ces deux points sont pour nous hommes du XX si cle totalement incompr hensibles 71 C est pourquoi il faut rappeler que parmi les grands noms Ambroise Par Buffon et les r dacteurs de Encyclop die r cu saient la mat rialit de l hymen Et il faut galement rappeler les embarras extr mes de nos philologues constater que le terme grec de parthenos et le terme latin de virgo taient d connect s du r pondant ana tomique qu ils leur supposent un peu trop naivement Si l on confronte maintenant le texte de Freud au paradigme scientifique institu par Orfila force 70 Cf M J B ORFILA 1813 Le ons de m decine l gale 2 d revue corrig e et augment e Paris B chet Jeune 1828 3 vol et un atlas Sur l hymen et la d floration c tome I pp 98 105 L extrait cit provient de la note pp 103 104 71 Cf La belle d monstration de Giulia SISSA in e Corps virginal la virginit f minine en Gr ce ancienne Paris
101. organisateur tardif de l identit sexuelle f mi nine juv nile On admettra alors que chez l hyst rique le syndrome du fil la patte serait une survivance de quelque chose qui n aurait point muri un jeu d ado lescence qui se prolongerait ind ment P 10 R f rences implicites amp explicites ANDR Serge 1986 Que veut une femme Paris Navarin Biblioth que des Analytica in 8 276p On y trouvera pp 164 et 212 les expressions de la perplexit de l auteur pour le terme d homosexualit R d in collection Points Essais chez Seuil 1995 AZAR Amine A 1997 lt Le bon usage du matrimoine en psychopatho logie gt in Adolescence printemps 1997 tome 15 n 1 vol n 29 pp 287 298 AZAR Amine amp SARKIS Antoine 1987a Le Petit chaperon rouge avait il bon app tit Rapport de 62p A4 que l on peut consulter aux archives du CHEP Paris 1987 Les p r grinations du Petit chaperon rouge aux pays du Levant gt in Les Cahiers de l Orient n 7 1987 pp 213 237 La premi re partie de ce texte reprend dans leurs grandes lignes les th ses du Rapport pr c dent 1993 Freud les femmes l amour pr face de G rard Mendel Nice Z ditions grand in 8 Dans cet ouvrage le cas Dora est minutieusement analys et mis en rapport avec les d m l s de Freud avec Flief 1994 Freud parties carr es avec un loge de l impertinence par Jean Laplanche Nice Z ditions
102. pervers du moins un pervertissement de son d sir Cette porte d rob e se nomme la passion Jouir d tre l objet de la passion de l autre nous est pr sent comme l extr me pointe du pervertissement du d sir Cette jouis sance supr me on nous assure que la femme est pr te la payer tr s cher lt Par amour gt sa complai sance la passion de l autre n aura pas de limite Un pas de plus all grement franchi avec la complicit des cin astes fait de cette femme une hyst rique et de son compagnon un pervers Freud avait un moment song constituer un couple orthogonal p re pervers fille hyst rique Sydenham diagnostiquait une hyst rie quand sa pa tiente pousait sans suite des maladies disparates Le couple moderne associe tout simplement le pervers l hyst rique sous les auspices de la passion La confu 82 Cf Piera AULAGNIER SPAIRANI Remarques sur la f minit et ses avatars in ouvrage collec f e D sir et la perversion Paris Seuil 1967 pp 55 79 et discussion pp 80 89 sion est ainsi port e son comble car la passion et la servitude sexuelle ont le m me ineffable attrait pour l un et l autre sexe sans qu il fut n cessaire pour au tant qu on soit hyst rique ou pervers Ce qui peut arriver quelquefois pourquoi donc l riger en r gle g n rale La r gle nonce plut t une double dis jonction toutes les femmes ne sont pas hyst riques et toutes les hyst rique
103. peut tre que Shakespeare 1596 dans son Marchand de Venise a symbolis la part du diable pat une livre de chair Dans un troisi me temps les t moins clerg magistrats corps m dical hautes autorit s qui n taient jusque l que des figurants ou de simples spectateurs sont pris partie s qualit s Leur signa ture est requise pour caution solidaire et ils se trouvent rip s en garants symboliques C est alors que le r cit se noue et du m me coup s abime dans une r p tition sans fin Le march imaginaire du syndrome de Lasth nie de Ferjol s nonce peu pr s comme suit Je ze donnerai chaque jour un peu de mon sang pourvu que tu fasses dispara tre mes r gles gt L efficacit d un mod le se mesure l preuve des cas concrets Le n tre avait t mis l preuve du cas Emma Eckstein une patiente commune de Freud et Fliess dont la pathologie nous est parvenue par 62 AZAR et SARKIS Freud parties carr es Nice Z ditions 1994 Cf la Il me Partie consacr e au cas Emma Eckstein une malade mal trait e par Freud et Fliess bribes r cemment mises Jour par le nouvel diteur de la correspondance Freud Fliess Ce cas se confor me assez bien notre mod le et nous croyons avoir galement r ussi d montrer comment le processus analytique a bris le cercle infernal o les garants symboliques tous des m decins avaient t pris au pi ge du syndrome Mais le mat riel
104. plait un vaudeville port la sc ne avec ce titre l Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine Et pourtant c est bien ce titre l qui aurait t le plus appropti Chaque public ayant ses exigences propres Pesprit de conciliation tranchera au th tre en faveur du titre sot rique ou dans cette revue en faveur du titre exot rique selon la circonstance Il y a tout de m me de l un l autre un d placement d accent que je me propose maintenant de rendre sensible en r sumant bri vement l intrigue 5 Un fil la patte Un fil la patte est une pi ce en trois actes se d roulant dans des d cors diff rents mais sans chan gement de tableau Le premier acte se passe dans un salon chez Lucette Gautier une chanteuse de caf concert en renom une divette Celle ci a pour amant un certain Fernand de Bois d Enghien noblesse d Empire dira de lui avec m pris Viviane Duvetger sa promise Bois d Enghien n avait pas revu sa maitresse depuis un certain temps Sur le point de se matter il a pens sacrifier la courtoisie en d cidant de retour ner en informer Lucette Gautier avec tous les m na gements possibles Son retour est comptis comme un retour d affection et il est f t avec une joie si expan sive que l entrevue aboutit plut t un rabibochage qu une rupture Par couardise Bois d Enghien se r soud remettre plus tard les explications rabat joie Le
105. propre amn sie vous tiez en bonne compagnie Le lt retour Freud gt n est jamais acquis une fois pour toutes il doit se refaire constamment parce qu il se d fait constamment De plus c est un retour plein d emb ches et de difficult s de toute sorte On doit le faire chaque fois qu une vwkgate psychanalytique est promue comme v rit derni re Freud lui m me a contribu cr er une premi re vw gate si bien que le retour Freud doit en passer souvent par une lutte contre un certain Freud celui de la vugate On connait le retour Freud de Jacques Lacan et on ne connait plus que celui l Mais avec le temps le retour Freud doit maintenant s effectuer par une lutte ouverte contre le retour Freud de Jacques Lacan gt Et chaque fois il faut remuer ciel et terre pour avancer d un petit pas Et chaque fois on n est s r que d une chose on est s r d une lev e de boucliers et d un bouquet d injures Si bien qu on doit remercier le Ciel quand on ne se fait pas jecter par la suite sans m nagements de la docte compagnie qu on fr quente Tout cela pour rendre un hommage appuy Deleuze amp Guattari les fomentateurs de L Anti dipe Eux n avaient pas oubli eux se sont rappel s d un premier Freud le Freud scandaleux de 1905 Nouveau scandale Tous les cuistres ont eu leur mot dire avec projection de d jections ceufs pourtis tomates trop m res et boites de sardines
106. que Freud a abandonn la th orie de la s duction en 1897 en sont pour leurs frais M me dans son r alisme le plus outrancier Freud n a jamais renonc la s duction Selon Freud la s duc tion cr e une condition pathologique qui permet de mieux voir la vraie nature des choses ici la nature de la sexualit infantile Comme vous le savez Freud est un adepte de ce qu on nomme la m thode patholo gique Il nous dit lorsque la p riode de latence est interrompue par un acte de s duction la pulsion sexuelle de l enfant se r v le polymorphiquement perverse Pourquoi donc lt polymorphiquement gt Parce qu il lui manque les deux facteurs par lesquels Freud d finit les perversions positives de l adulte et qui sont l exclusivit et la fixation Fo 74 Voil ce n est pas mal Et tout cela en 1905 Par la suite Freud apporta ce 2 Trait de nombreux remaniements essentiellement des adjonc tions que je renonce voquer dans le d tail Qui ne connait pas cette mauvaise affaire des pr tendus sta des libidinaux peut tre quelque enfant sauvage d une for t tropicale si d aventure il y en a encore Je ne voudrais insister mais alors avec force que sur une seule adjonction effectu e en 1915 C est toute une section qui a t ajout e sous le titre Les re cherches sexuelles infantiles gt En r alit Freud avait d j publi une tude l dessus en 1908c Nous avons l v ritablem
107. r veries de deux mes solitaires pr parent la douceur d aimer Un r aliste de la passion ne verra l que formules vanescentes Mais il n en reste pas moins que les grandes passions se pr parent en de grandes r veries On mutile la r alit de l amour en la d tachant de toute son irr alit Cette citation se passe je crois de commen taire Je reviens donc mon propos Je disais que c est d abord en marge des lettres de Freud Flief3 qu un nouvel art d crire des lettres d amour apparait Ce nouvel art d crire des lettres d amour a ensuite t pratiqu par Freud plusieurs reprises Prenons des exemples Vous avez tous les Trois Trait s sur la th orie sexuelle sous le coude Eh bien sachez que le premier trait intitul Les aberrations sexuelles n est tien d autre qu une lettre d amour fr n tique adress e FlieB Si vous lisez autrement ce Trait vous n y comprendrez rien Il y a des gens qui com mencent lire le livre par cet essai Ils lisent relisent et s enlisent dans des histoires de bisexualit dans des histoires cocasses de fliesserie Il n y a rien tirer d une pareille lecture Ce n est pas comme ca qu il faut lire le 70 Trait Il faut seulement le parcourir en marquant des pauses aux points cl s aux points f conds que je vous ai signal s dans une r union ant rieure 3t Ce qu il y a d important dans le 1 Trait c est qu il est une pr paration au 2 Trait sur la
108. rieure Lorsque Pierre Louys 1898 s est attaqu ce sujet dans a Femme et le pantin il avait conscience de recueillir une longue tradition fertile en chefs d uvre La filiation est vidente entre Manon Lescaut Carmen et la Femme et le pantin Le dispositif narratif est le m me Un voyageur rencontre un homme d chu qui lui raconte sa passion pour une jeune fille Les p rip ties de la passion et la servitude sexuelle qui s en suit sont in puisables La sati t est le sentiment dominant chez le lecteur de Manon Lescaut l abb Pr vost ayant par trop train sacrifier son h ro ne M rim e a pris en piti son lecteur en abr geant beaucoup et en particulier en supprimant l pisode de l Am rique que l abb nous avait inflig Louys en revanche a renonc la solution de facilit de ses pr d cesseurs consistant sacrifier l h ro ne pour mettre fin un r cit qui ne comporte pas de terme naturel Il lui a suffit d indiquer dans sa narration le moment ot le r cit se referme sur lui m me dans une r p tition sans fin Concernant la figure de femme qui anime ces r cits nos trois auteurs en patlent en termes choisis Manon est incompr hensible Carmen d monia que et do a Concepcion Perez imp n trable Mais ne nous laissons pas d courager trop bon compte par de simples adjectifs d autant moins que nous poss dons en Luis Bu uel un guide de confiance Lorsqu en 1977 il tira un fil
109. rieusement lui disait une autre Les jeunes filles pr f rent l homme qui a une longue exp rience des femmes Si une jeune fille tait aim e par un Don Juan elle se sentirait importante car elle acquiert le statut des autres femmes qu il a d j aim es me disait une troisi me Les filles qui aiment Don Juan sont celles qui cherchent devenir importantes Elles se disent en elles m me s il m aime c est parce que je suis aussi importante que les autres filles qu il a d j aim es me disait une quatri me 9 La position phobique Certaines jeunes filles souhaitent mettre un point final la liste de Don Juan mais elles se sentent incapables d y r ussir car elles ne font pas confiance son pass d homme femmes Elles refusent de figu rer par souci de gloire comme un num ro parmi d autres sur sa liste Cette liste devient leur pou vantail et elles adoptent alors une position phobique son gard En effet ces jeunes filles souffrent d un amour propre tr s cruel Elles ne supportent pas d tre quitt es surtout parce qu elles prouvent une inclination pour Don Juan Elles se sentent faibles devant lui et cela blesse leur orgueil Pour cela la plupart d entre elles l vitent et pr f rent se marier sans amour Elles cherchent pouser un homme qui peut toujours flatter leur amour propre Je n accepte pas d entrer en contact avec Don juan parce que je n appartiens
110. sexualit infantile et voil Tout le reste c est la 31 Cf la le on du 20 septembre 2000 reproduite ici m me dans ce cahier hors s rie de Ashtaro t sous le titre Vade mecum sur la sexualit infantile l usage des amn siques gt pp 8 36 On nous saura peut tre gr de n avoir point sup prim les redites R4H amp Pa lettre d amour fr n tique de Freud Fliel3 Et si vous vous attachez cette lecture vous tes indisctets Qu avez vous y mettre le nez Sautez tout ca c est des histoires entre hommes Je vais donner un autre exemple d une lettre d amour fr n tique de Freud FlieB L essai c l bre intitul Au del du principe de plaisir est en 1 lieu une lettre de Freud FlieB une lettre d amour fr n tique Si on lit cela autrement on se trompe fort Freud et Flie se rencontraient pour parler de sexualit C est d abord une lettre d amour mais ce n est pas tout J ajoute que c est leur mani re de faire l amour C est bien pour cela qu apr s leur brouille Freud a br l les lettres de Flie Il a br l ce qu il avait de plus pr cieux tellement il tait d u tellement il tait fou d amour de douleur et de rage Jamais Freud n a cess d aimer FlieB Ils se sont f ch s en 1901 et c est bien pourquoi je cite Au del du principe de plaisir parce qu il date de 19202 Et pourquoi je vous le cite Je reprends mon id e Freud a cru en 1906 ou 1907 apr s qu il e t b
111. sur la psychologie de l h roine ne nous a encore t fourni depuis la publication de ce roman voici maintenant trois si cles L nigme de la princesse de Cl ves qui appartient une cat gorie de femmes bien d termin e demeure jusqu pr sent non r so lue Je me propose de mettre prochainement les cat gories analytiques que je viens de promouvoir l preuve de ce roman tr s c l bre 115 CLAUDE NOUGARO 1962 LES DON JUAN Ce qu il faut dire de fadaises Pour voir enfin du fond de son lit Un soutien gorge sur une chaise Une paire de bas sur un tapis Nous les coureurs imp nitents Nous les donjujus nous les Don Juan Mais chaque fois que Pon renifle La piste fraiche du jupon Pour un baiser pour une gifle Sans h siter nous repartons La main fr leuse et l il luisant Nous les donjujus nous les Don Juan Le seul probl me que l on se pose C est de s parer en deux portions Cinquante cinq kilos de chaire rose De cinquante cinq grammes de nylon C est pas toujours un jeu d enfant Pour un donjuju pour un Don Juan Le mannequin la manucure La dactylo l h tesse de l air Tout est bon pour notre p ture Que le fruit soit m r ou qu il soit vert Faut qu on y croque belles dents Nous les donjujus nous les Don Juan Mais il arrive que le c ur s accroche Aux pines d une jolie fleur Ou qu elle nous mette dans sa poche Sous son mouchoir tremp de pleurs C est le danger le p
112. syndrome me semble tre un apport pertinent pour appr hender ce qui est en jeu dans le rapport d une hyst rique d autres femmes Et sur notre lanc e pour quoi ne pas mettre galement des guillemets l hyst rie I Questionnements 1 Ponctuation Le grave probl me de la ponctuation de Freud a t soulev il y a pr s d un quart de si cle rue d Ulm 1966 Loin de moi la pens e de ranimer le d bat d attiser des passions mal teintes ou d chauffer les biles nouveau Je souhaite seulement verser ce dossier une pi ce peut tre inattendue puisqu il s agit d une pi ce de th tre Cette pi ce re oit son int r t d un passage justement c l bre du cas Dora de Freud auquel elle me parait apporter un clairage bienvenu 2 Les trois strates du cas Dora Dora de son vtai nom Ida Bauer 1882 1945 a effectu une cute psychanalytique de trois mois avec Freud d octobre d cembre 1900 lui a signifi son cong la Saint Sylvestre et l a quitt en claquant la porte Offens pat ce proc d cavalier Freud se mit en devoir de se venger par la plume et il r digea en quelques semaines un compte rendu de cette cure destin en premier lieu int resser son ami Fliess aux derniers d veloppements de ses recherches psy chanalytiques Freud avait l intention de publier son texte aussit t que FlieB l aurait discut avec lui En attendant il avait pris langue avec deux directeurs de re
113. tait une jeune fille active autonome fai 2 Le mat riel clinique 24 Mme A 2b Mme S 26 Mme M 4d Besoin d tre prix en charge 4e Eviter de grandir 4f Conflits de r les masculins amp f minins 4g propos du traitement 5 La signification des phobies auto cont le amp perte de contr le 6 Br ve discussion 6a Les r les masculin f minin 6b La conduite th rapeutique 3 sant des voyages conduisant des voitures manifes tant des int r ts multiples ayant un poste de respon sabilit et se rendant toute seule un peu partout maintenant elle n accomplit plus ces activit s que de mani re s v rement amoindrie si elles ne lui taient pas devenues tout simplement impossibles remplir Elle appr hende maintenant de voyager par avion ou par le rail Elle peut craindre de rester seule m me pour un instant G n ralement elle ne peut plus con duire une voiture elle m me et dans les cas extr mes elle n est plus capable de monter dans une voiture m me titre de passager Dans les cas moins drama tiques quand ce changement se produit sans phobies sp cifiques elle craint de prendre elle m me n im porte quelle d cision ou d assumer une responsabilit quelconque Elle se cramponne son mati pour tre constamment soutenue et la personne capable forte se trouve ainsi transform e en une classique faible femme Plusieurs de ces femmes abandonnent tous leurs int r
114. tr s myst rieuse encore terrible ment myst rieuse J ai comme le pressentiment qu il s y produit une sorte de s isme de basculement ef froyable un grand chambardement Une grave cou pure une faille par glissement de terrain Voil les images qui me viennent l esprit partir de l coute de mes analysants adultes M me pour les jeunes de 20 25 ans l vocation sur le divan de la p riode de l adolescence si proche encore dans le temps est d une difficult extr me L enfance affleure facile ment leurs l vres mais l vocation de l adolescence est laborieuse et d licate Il y a beaucoup d archaique l adolescence tel est mon sentiment III D faillances amp avanies 16 L o a tourne court Apr s cette l re s rie de remarques en voici une autre La 2de s rie sera beaucoup plus critique plus v h mente Je vais m occuper des d faillances de Freud dans son approche de la sexualit infantile Et plut t que de parler de d faillances il faudrait peut tre les nommer des avanies car ces d faillances sont presque des insultes faites la clinique Les ratages ou comme on le dit mieux en ang lais les shortcomings c est dire l o a tourne court les shortcomings de Freud proc dent tous d une m me source identifiable On en a donn diff rentes d no minations peu importe Pour Sulloway Freud est un crypto biologiste Et il a parfaitement raison Le Pr Laplanche
115. ts ant rieurs et les activit s qui repr sentaient une libert d action ou d expression de soi comme dans le domaine de la cr ativit Une de mes pa tientes qui tant jeune femme avait t une cole de beaux arts et avait r alis d excellents tableaux dans sa jeunesse a tout fait abandonn l art Une autre jeune femme qui avait commenc d velopper une carri re prometteuse l op ra laissa tomber le chant et ne chanta plus jamais m me pour le plaisir Ces changements ne se produisent pas n cessai rement de mani re soudaine Souvent c est un pro cessus graduel et qui prend place sans une d cision consciente Ein fait ces patientes ne mentionnent pas leurs int r ts enthousiasmes et engagements ant rieurs et ne s y r f rent qu en passant comme s ils n taient pas importants Les allusions leur vie active et responsable d avant le mariage leur est souvent arrach es par moi au cours du traitement et ne semblent repr senter pour elles aucune contra diction avec leur vie actuelle je voudrais qu il soit bien clair que je ne me r f re pas ces jeunes femmes qui apr s le mariage transposent leurs int r ts et nergies des acti vit s ext rieures vets la famille et le foyer ainsi que le font beaucoup de jeunes femmes Ces femmes l continuent de croitre et de se d velopper m me si c est dans une sph re diff rente Je me r f re en revanche un petit nombre mais un nombre sig
116. un retour concert vers la clinique au risque de perdre la dimension humaine de la m decine et d ob rer tout la fois la recherche fondamentale Dans le m me temps les r serves se sont multipli es quant au bien fond d une nosographie naturelle Le retour Hippocrate ne pr sente pas pour nous d autre justification 56 Je pense MALEVAL et BERCHERIE 37 Cf Jean GUYOTAT Sp cificit de l approche clinique en psychiatrie in Pichot et Rein dir Approche clinique en psychiatrie Synth labo tome I 1992 pp 47 58 38 Cf Daniel WIDL CHER Pour le pluralisme des clini ques in Pichot et Rein dir Approche clinique en psy chiatrie tome I 1992 pp 59 71 2d La perspective narrative Tout d abord il n est nullement question de marchander notre adh sion au travail de description et de classification dont les auteurs fin de si cle nous ont laiss tant d admirables monuments par l crit et par l image Dans le domaine qui fut le leur on d sesp re de jamais pouvoir les galer Si nous nous risquons pourtant parler d une s mioth que nou velle c est que nous avons suivi un autre ptincipe directeur Parmi les sciences humaines c tait le structu ralisme linguistique qui constituait vers le milieu du si cle la science pilote Mais depuis une ou deux d cennies la narratologie a d tr n le structuralisme linguistique peu pr s en toutes les disciplines La psychologie cl
117. une ou de l autre laissera le sujet mutil d une partie de lui m me En deuxi me lieu le th rapeute n a pas assumer vis vis du sujet le r le de conseiller et de mentor pour le guider dans les affaires de sa vie Mais cela ne veut pas dire que le th rapeute se range du c t de la morale sociale conventionnelle La troi si me remarque pr cise ce point Freud nous y dit que m me si le th rapeute n est pas un r formateut il n a pas non plus cacher son patient qu il ne peut pas prendre le part de la morale sexuelle conven tionnelle Sur le chapitre de la morale Freud n est pas un adepte de l imp ratif cat gorique de Kant Il con sid re qu il est du devoir de chacun d laborer ses propres normes morales N anmoins la r pression sociale de la sexualit ne rend pas enti rement compte du refoulement sexuel chez les individus l essence du refoulement n est pas chercher dans la r pression sociale de la sexualit ou dans la morale sociale conventionnelle Ce n est pas de ce c t l qu il faut regarder Mais alors Justement c est du c t de la nature de la sexualit humaine qu il faudrait tourner nos regards Ce point a fait nagu re l objet de deux tudes criti ques de Jean Laplanche 1967 lt La d fense et Pin terdit dans la cure et la conception psychanalytique de l homme et 1969 Notes sur Marcuse et la psychanalyse 4 Remarque sut le pessimisme freudien La th
118. veloppement Ce serait d ail leurs aller l encontre de la v rit En effet les psy chologues du d veloppement n ont pas fait bon accueil la p riode de latence Ils ne s y r f rent que rarement et encore n est ce que du bout des l vres Elle embarrasse plus qu elle ne sert M me les psy chanalystes la regardent avec une certaine d fiance comme ils le font pour tout ce qui rec le chez Freud une charge explosive Et il a fallu attendre 1997 pour qu un ouvrage lui soit consacr en entier 8 En re vanche on parvient conf rer la p riode de latence une valuation plus appropri e psychanalytiquement parlant lorsqu on fait abstraction du cadre de la psy chologie du d veloppement et que l on cherche comprendre travers elle deux traits majeurs de la sexualit humaine son instauration diphasique et le r le qu y joue constamment l apr s coup Les th ses de Freud sur les limites de l ducabilit de la pulsion sexuelle peuvent galement donner lieu des banalit s lorsqu on cherche les tirer du c t des pr tendues applications p dagogiques de la psychanalyse cet gard l ouvrage de Catherine Millot 1979 si bien intitul Freud anti p dagogue m rite de demeurer toujours port e de notre main Il n en a pas fini de nous rendre setvice L autre mani re de comprendre les th ses de Freud sur les limites de l ducabilit de la pulsion sexuelle est de les rapporter en amont a
119. 2 128p 1994 Th orie du d veloppement et paradigme de la n vrose gt n Daniel Widl cher dir Trait de Psychopathologie Paris PUF 1994 pp 653 686 CHAMOUN Mounir 2000 Revendication juv nile et innovation sociale r plique improvis e l intervention improvis e du Pr Gutton in Premier Congr s International de Psychologie violence addiction amp adolescence Bey routh Palais de PUNESCO 7 8 9 avril 2000 Actes sous presse Le d but de cette conf rence est donn ici m me in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 155 157 DELEUZE Gilles amp GUATTARI F lix 1972 Capitalisme et schizophr nie L Anti dipe nouvelle dition augment e d un appendice Paris d de Minuit collection Critique in 8 1975 496p et 3 pl R dition Tunis d C r s collection 1d a nos 42 amp 43 in 12 2 vol 1995 497p Capitalisme et schizophr nie Mille plateaux Paris d de Minuit collection Critique in 8 645p avec 15 illustr 1980 DENIS Paul 1997 Ezpbrise et satisfaction les deux formants de la pulsion Paris PUF Le Fil Rouge in 8 262p DOREY Roger 1981 La relation d emprise in Nouvelle Revue de Psy chanalyse automne 1981 n 24 pp 117 140 1992 Le d sir d emprise gt in Revue Fran aise de Pyscha nalyse 1992 tome LVI pp 1423 1432 FREUD Sigmund 18994 lt Sur les souvenirs couverture gt
120. 39 la caf t ria du Palais de l Unesco en baut Les P Gutton amp Chamoun entour s de Rima Bejjani Eddy Chou ri Joe Bou Abssi Elias Abi Aad Marie Gboussoub Amale Houros Randa Rizk amp Micheline Kfoury Sur les gradins de la salle de conf rences en bas Le P Gutton raconte l intrigue de Point de lendemain 2 Photos R f rences n 35 en haut et 24A en bas 140 Vue perspective de l aile ganche de la grande salle de conf rences du Palais de l Unesco Joe Bou Abssi Eddy Chou ri le D Azar Randa Rizk Nina Laboud Antoine Azar Pascale Mrad lias Abi Aad Claudia Ajaimi Michel Tani Tamar Harboyan Nisrine Kanj Marie Ghoussoub Rima Bejjani Soubad Felfel Rabih Sawma amp Micheline Kfoury 2 Photos R f rences n 17 en haut et 16 en bas 141 En baut Le P Moustapha Hijazi prend place En bas M le P Christine Nassar amp le D Azar entour s de Nina Lahoud Eddy Chou ri Rima Bejjani Randa Rizk Carole Merbeb Nathalie Daou amp Randa Hoayek 2 Photos R f rences 12 en haut et 28A en bas 142 Le P Adnan Houbballab et M Moustapha Safouan entour s de Michel Samaba Eddy Chou ri Elias Abi Aad Joe Bou Abssi 2 Photos R f rences n E en haut et 30A en bas 43 Stance de Signatura Azar amp Gutton Photos r f rences n 27 en haut et 28 en bas 144 COCCCOCCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCOOCCOCCOCCCOCCCCCOCCCOCCOCCOCCOCCCOCCCOCCOCCCCCC
121. 4 qui touche directement notre propos 66 N est ce pas Marion Delorme un bijou Elle ne sera pas incluse dans la collection avec Breuer parce que le deuxi me tage celui du facteur sexuel ne devra pas tre divulgu ici L histoire de malade que je suis maintenant en train de r diger une cure fait partie de mes pi ces les plus difficiles Tu pourrais l avoir avant Breuer si tu me la retournes vite Parmi mes pens es les plus lugubres de ces quelques derniers mois il s en trouve une la seconde place juste derri re femme et enfants que je n aurai pas le temps de prouver ma th se sexuelle Apr s tout on n a pas envie de mourir ni tout de suite ni tout fait Le contexte de cette lettre est bien connu Freud avait eu des troubles cardiaques et il se croyait d j un pied dans la tombe Il lui tait cruel de penser que son accord ditorial avec Breuer pour les Etudes sur l byst rie Vemp chait d exposer l ologie sexuelle laquelle il croyait alors Il s agissait de la premi re th orie de la s duction qu on peut caricaturer d un mot A p re pervers fille byst rique Breuer n avait pas voulu donner sa caution cette th orie rudimen taire et nous n avons pas vraiment perdu grand chose ce que le pr tendu deuxi me tage n ait pas t divulgu alors En revanche le cas de ladite Marion Delor me que Freud a renonc inclure dans les Etudes sur l byst rie est certain
122. 63 sur la Versagung e LAPLANCHE amp PONTALIS Vocabulaire de la psycha nalyse Paris PUF 1967 att frustration e Cf la note du traducteur J Laplanche in FREUD La Vie Sexuelle Paris PUF 1969 p 91 e BOURGUIGNON Z al Traduire Freud Paris PUF 1989 articles frustran et refusement par Jean Laplanche 3 Remarque sut le d foulement sexuel On attribue Freud et la psychanalyse l id e farfelue selon laquelle puisque nos troubles psychi ques proc dent du refoulement de la sexualit la cure consisterait encourager et promouvoir le d fou lement sexuel C est l une absurdit Freud s est lev plusieurs reprises contre cette attribution fal lacieuse et l a d nonc e En particulier dans la 27 me conf rence des Conf rences d introduction la psychanalyse 1916 1917 Cette conf rence l avant derni re de la s tie est consacr e aux principes de la cure psychana lytique et se propose de pr senter la notion de trans fert en tant que levier de cette m thode de traite ment Freud y introduit son propos en r capitulant les facteurs sur lesquels la psychanalyse n a pas de prise quelle que soit par ailleurs leur importance dans le d clenchement de la maladie La disposition h r ditaire Les exp riences de la petite enfance Le refusement du r el reale V ersagung entendant par l que les conditions concr tes de la vie se refuse
123. Elles travaillaient quoi m re et fille front contre front dans l embrasure de la fen tre Je vous le donne en mille marquer le linge et fes tonner le trousseau de Lasth nie Un d tail de l his toire de Lasth nie semble avoir sem la confusion parmi les cliniciens Le P Bernard me para t avoir t d termin dans son choix terminologique par l aspect 63 Cf BARBEY D AUREVILLY op cit p 321 84 volontariste des saignements de Lasth nie Les stig mates sanglants de l hyst rie ne manifestent pas ce caract re Mais le psychologue ne doit pas se laisser abuser par l apparence des choses Devant un acte volontaire il doit rester dubitatif et s interroger qui en jouit la volont de qui est ce l Le corps de lhyst rique est une sc ne o de nombreux prota gonistes interviennent au titre de la jouissance Le sujet meut son bras certes mais ce bras en a t il en propre la jouissance durant qu il ex cute tel geste mettons le geste de se saigner Rien n est moins s r Dire que c est l un acte volontaire ne signifie pas grand chose au regard de la r alit psychique le spectre des pathomimies en t moigne L coute clinique carte un autre cloisonnement inopportun en largissant le syndrome de Lasth nie de Ferjol certaines dysm norrh es et quelques perturbations du cycle menstruel L unit de ce large groupe ne se r v le pas seulement dans sa conformit avec le mod le co
124. F Osj n 2888 1994 Th se 2 14 Effet de la s duction Lorsque la p riode de latence est interrompue par un acte de s duction la pulsion sexuelle de l enfant se r v le polymorphiquement perverse COMMENTAIRE On voudra bien remarquer que le caract re polymorphiquement pervers de la sexualit in fantile demeure invisible Il ne se r v le il ne se manifeste on ne le per oit on ne s en rend compte autrement dit encore dans les termes m mes du vocabulaire de Freud on ne le devine avec certitude gt 4 me conf rence am ricaine 1909 19104 GW 8 45 OCF 10 42 que lorsque la p riode de latence est interrompue c est ce qui advient lorsqu un acte de s duction est perp tr sur l enfant Th se 2 15 L aptitude ducation L activit sexuelle pr matur e entrave l aptitude de l enfant recevoir l ducation COMMENTAIRE Certains psychanalystes se sont appuy s sur cette th se pour laborer une th orie de la d linquance et de la psychopathie On peut penser n anmoins que c est une trop lourde charge pour cette th se CR 4 Th se 2 16c Les deux caract res de la pulsion sexuelle durant l enfance r vision 1920 Pendant l enfance la pulsion sexuelle n est pas centr e et elle est d abord sans objet auo rotique COMMENTAIRE C est la r vision de la Th se 2 11 en y int grant la Th se 2 10 Par l expression pas centr e gt nicht zentiert il faut comprendre pas c
125. Heureusement qu elles n ont pas eu la parole Nous avons toujours un sinistre Lacan post derri re nous pour nous souffler l oreille lt Attention M fiez vous encore plus des femmes que des hommes C est je crois un conseil salubre lt M fiez vous surtout des m res gt c est peut tre a le message le plus fort de Lacan Il est possible que la femme apt s tout ne soit pas une mauvaise b te mais d s qu elle devient m re alors l ca ne va plus Il semble que la mater nit rende les femmes monstrueuses C est quelque chose que l on constate trop souvent et il faut pas mal d effort aux femmes pour ne pas devenir des monstres lorsqu elles sont devenues m res Bien s r tout ce que je dis l est prendre cum granum salis C est avec un grain de sel qu il faut prendre tout ca 5 Le style r barbatif de Rachel Bowlby L essai de Rachel Bowlby sur Gradiva est de 1992 Il remonte 8 ans Ce n est pas trop tard pour que nous lui rendions hommage Mais ah que nous aurions aim qu elle crive un peu mieux Qu elle formule sa pens e en des phrases moins longues moins filandreuses moins contorsionn es On nous a toujours conseill d crire avec de courtes phrases eh bien c est un bon conseil N est pas Proust qui veut force on arrive nous d go ter de la lecture pour subir la s duction des images Car les images viennent nous directement Nous les lisons tr s vite Nous n
126. Hors S rie n 4 novembre 2000 II HYSTERIA MUNDI pp 65 107 La s mioth que de l hyst rie Amine Agar pp 66 99 Le syndrome du fil la patte dans Physt rie f minine Amine Agar 1989 pp 100 107 65 lt lt CC C C lll ANANA TE TY A ANAA ANAA AA ANAA ANAA ANAA AA ANAA ANAA MA AAN AA ANAA ANAA A AA NA AA ANAA ANANA AA AA e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Amine A Azar La S mioth que de l hyst rie L L Principe d une s mioth que de l byst rie 1 Survol de l histoire de l hyst rie 2v Approches classiques amp modernes 2 Questions de m thode 2d La perspective narrative 2a P rip ties d un retour Hippocrate 2e Le principe d une s mioth que 2b Hysteria rediviva 2f Double parenth se freudienne Il Les Premiers l ments de la s mioth que de l hyst rie 3 La grossesse innomin e 6 La voix du sang 4 Le fil la patte 7 La paling n sie amoureuse 5 La r cusation du matrimoine 8 La parade virginale IIT Discussion Prolongements Correspondances 9 Une s mioth que volutive 12 La question du matrimoine 10 A propos des figures de l imaginaire 13 La clinique de la d pression 11 L hyst rie amp les structures psychiques 14 Correspondances 66 1 Le Principe d une s mioth que de l byst rie 1 Survol de Phistoire de Physt rie Depuis l aube des temps
127. Il faut que la fille soit vigilante dans ses relations avec les hommes 1l faut qu elle pense son avenir car la plupart des hommes ne cherchent qu s amuser me disait une quatri me lt Je n accepte pas d entrer en contact avec un Don Juan parce que je ne supporte pas du tout l infid lit Je pr f re pouser un homme pour lequel je n prou 113 ve aucune inclination mais qui m aime moi gt me confiait une cinqui me 9 La position d pressive Certaines jeunes filles souhaitent entrer en con tact avec un Don Juan mais elles ont toujours peur elles manquent de confiance en elles m mes et se sentent par avance incapables de le satisfaire se comparant toujours avec les autres femmes Ces jeunes filles elles vitent parfois les Don Juan et parfois elles acceptent d entrer avec eux en relation Celles qui vitent le contact cherchent semble t il catter toute comparaison ventuelle entre elles m mes et les autres femmes qu il a lt eues gt Celles qui acceptent d entrer en relation avec des Don Juan semblent ne pas craindre avoir partager l objet de leur d sir avec d autres femmes Il est remarquable comme cette position d pressive se combine avec des tendances sadiques av r es Dans le t moignage suivant d figurer le traitre est le moindre des actes de repr saille que l on se permette Une jeune fille me disait J aimerais pouser un homme ayant eu des relations
128. La rencontre de l hyst rique avec le mystique est explosive Jeanne des Anges r solut de mourir avec le fruit de ses entrailles Elle projeta de s ouvrir le flanc d en arracher l enfant et de le baptiser avant de succomber Le 2 janvier 1635 alors qu elle tentait de mettre son projet ex cution elle fut terrass e d une crise convulsive Le p re Surin dut c der la place aux exorcistes En c r monie publique plac e sous invocation de la Sainte Vierge ces derniers somm rent le d mon de d truire lui m me son ouvrage Donnons nouveau la parole s ur Jeanne des Anges La Sainte Vierge contraignit ce malheureux esprit qui avait entrepris de me faire passer pour enceinte de d clarer dans les exorcismes ses malheureux m faits Il fut contraint de me faire rendre par la bouche tous les amas de sang qu il avait faits dans mon corps Cela se fit dans la pr sence d un v que des m decins et de quantit d autres personnes qui en lou rent Dieu et la Sainte Vierge avec nous ainsi je demeurai enti rement libre de toutes ces peines et les signes ext rieurs de grossesse disparurent en m me temps Il ne faut pas s y m prendre il ne s agit pas l de la conclusion de l histoire C est un simple relais qui s instaure entre le syndrome de la grossesse innomin e et le syndrome de Lasth nie de Ferjol que nous retrouverons plus bas et l histoire de s ur Jeanne des Anges rebondira de plus belle vers de nouveaux et g
129. OCCCCCCCCC e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 P Philippe Gutton Les adolescents amp l objet de l addiction conf rence improvis e amp d bat Beyrouth Palais de PUNESCO Dimanche 9 avril 2000 Transcription de la conf rence Pauline Balaa Transcription du d bat Paola Samaha Rewriting Amine Azar Pauline Balaa Souhad Felfel Randa Hoayek amp Paola Samaha Philippe Gutton est professeur de psychopathologie l Universit de Provence apr s avoir dirig l Unit de recherche sur l adolescence de l Universit Denis Diderot Paris VIT Il est psychiatre psychanalyste fondateur et directeur de la revue semestrielle Adolescence qui parait depuis 1983 Le P Gutton a donn son aval pour l insertion de cette transcription sans modification p Ts Conf rence improvis e Classe d ge miroir passage Un processus r volutionnaire tayage ali nation addiction Changement de r gime pulsionnel R sistances amp obstructions institutionnelles Entraves aux processus d adolescence Ext riorisation psychodrame int riorisation L addiction comme tayage amp comme blocage Traitement SD QO I NEUE Dre II R ponse aux questions 10 Discontinuit amp rupture de d veloppement 11 De la dynamite dans la question scolaire 12 L inconnu le sentiment d tranget 13 La demande de r f rence 145 I Conf rence
130. Par cette conceptualisation on sait que Winnicott avait cherch clairer la structuration pr coce du moi qui se produit de mani re silencieuse Le sentiment con tinu d existet s enracine chez l enfant dans cette pr occupation maternelle primordiale par d faut de laquelle les perturbations de l environnement auront tendance provoquer des menaces d annihilation fra gilisantes Un autre lieu lectif de ce syndrome nous est rendu familier au cours des s ances de supervision de cas En effet l amour de transfert par une d rive pernicieuse mais commune toute situation de soin quelle qu elle soit conduit ce syndrome comme 67 Cf Donald W WINNICOTT 1956 La pr occupation maternelle primaire repris in De la P diatrie la psycha nalyse Paris Petite Biblioth que Payot 1975 pp 168 174 86 par une pente naturelle Les meilleurs cliniciens suc combent cette tentation et nous en laissent des t moignages compromettants dans leurs tudes de cas surtout lorsque le patient se trouve en soins palliatifs ou s il d c de en cours de th rapie On observe alors que le travail du deuil se conjugue chez le th rapeute avec la relation de soin pour mettre une seconde fois au monde le patient au cours d une s ance d criture Travail du deuil travail th rapeu tique travail de l criture soulignons ce terme de travail Car jamais l on ne s approche autant de la condition de la p
131. Paris PUF 1985 pp 289 290 LACAN Jacques 1956 57 Le S minaire livre IV La relation d objet gt Paris Seuil grand in 8 1994 447p 1957 58 Le S minaire livre V Les formations de l inconscient Paris Seuil grand in 8 1998 522p 1964 Le S minaire livre XI Les quatre concepts fondamen taux de la psychanalyse Paris Seuil collection Points n 217 in 12 1990 316p LAPLANCHE Jean 1967 La d fense et l interdit dans la cure et la concep tion psychanalytique de l homme repris in La R volution copernicienne inachev e Paris Aubier 1992 pp 7 20 1969 Notes sur Marcuse et la psychanalyse repris in La R volution copernicienne inachev e Paris Aubier 1992 pp 59 88 1970 Vie amp mort en psychanalyse Paris Flammarion lt Champs n 25 in 12 1977 219p 1980 Probl matiques I 1970 1973 l angoisse Paris PUF in 8 371p LAPLANCHE Jean amp PONTALIS Jean Bertrand 1967 Vocabulaire de la psychanalyse Paris PUF 1967 petit in 4 XIX 523p COCCCCCOCCOCCCOCCCOCCOCOCOCCCOCCOOCCOCCCOCCCCOCOCCCCCOCCOCCCOCCCCCOCCOCCCCCOCCOCCCC e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 DIRE seso a 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Amine A Azar V ade mecum sur la sexualit infantile l usage des amn siques Le on du mercredi 20 septembre 2000 t
132. S et au CNRS lan a une mission ethnographique portant sur le village de Minot en C te d Or qui donna lieu plusieurs publications Notre point de d part a t l ouvrage de Verdier 1979 consacr la structuration des r les organisateurs de la f minit dans une soci t tradi tionnelle En en prenant connaissance il nous est paru justifi de cr er un n ologisme 5 e matrimoine propre souligner la mise au jour de tout un univers culturel articul autour de faits de dits et de gestes ayant une coh rence propre et une quasi auto nomie la question Qu est ce qu une femme 9 la soci t traditionnelle savait offrir une r ponse labor e l tape suivante nous retrouvions une vieille connaissance e Petit chaperon rouge En 1972 nous 50 Cf Le Petit chaperon rouge avait il bon app tit rapport ron otyp de 62p Archives du Coll ge des hautes tudes psychanalytiques 1989 et Les p r grinations du Petit chaperon rouge jusqu aux pays du Levant in es Ca hiers de l Orient n 7 3 me trimestre 1987 pp 213 237 en collaboration avec A Sarkis avions approch A Sarkis et moi m me le regrett Roland Barthes pour effectuer sous sa direction PEPHE un travail commun sur le conte type 330 auquel appartient e Petit chaperon rouge Des obstacles institutionnels en entrav rent la r alisation et le pro jet fut mis en veilleuse Par chance le village de Minot se trouva
133. Trait s par le d but Ils commencent par le trait consact aux aberrations sexuelles Ils lisent il lisent ils lisent et ils s enlisent Ils s enlisent dans des histoires ineptes d homosexualit de bisexualit et de flieBeries je veux dire de cocasseries flieBiennes du nom du petit copain Freud de l poque Jouvte une parenth se Wilhelm Flie a t la folie de Freud pendant toute sa vie avant comme apr s la brouille du tournant du si cle Je vous ai souvent dit que la gloire de Freud consiste avoir invent deux nouveaux types d criture D abord une nouvelle mani re d crire ses confessions et c est la Traumdeutung 19004 Puis une nouvelle mani re d crire des romans et ce sont ses histoires de cas J ajoute maintenant qu il est aussi l inventeur d une nouvelle mani re d crire des lettres d amour Non non non je ne fais pas r f rence ses lettres sa fianc e Toute cette correspondance l n a tien absolument rien voir avec une correspondance amoureuse Il y a deux points de r f rence pour une cotrespondance amoureuse ce sont les lettres d H lo se Ab lard XII me si cle et les lettres de la pseudo Religieuse Portugaise 1669 Eh bien la correspondance de Freud avec sa fianc e n est pas de cette esp ce Les lettres de Freud sa fianc e Braut brief ne sont rien d autre que des m moranda c est une esp ce de journal de bord ni plus ni moins Av
134. Vrin 1987 nous est de remarquer un mouvement contradictoire D une part Freud brave le pr cepte d Orfila et entend traiter ex professo de la virginit D autre part il d passe de loin le positivisme scientifique d Orfila concernant la mat rialit de l hymen On sait qu ana tomiquement parlant l hymen est un simple repli cutan de la membrane vaginale Or Freud l l ve au statut d organe comme on a pu le constater non sans incr dulit dans une pr c dente citation Ve nant de la part d un m decin il y a l une singularit tout fait remarquable La solution de cette bizarrerie n est pas nonc e dans le texte de Freud C est nous de la restituer Tout sympt me poss de deux racines l une plonge dans l actualit ici la d floration l autre dans l archa sme ici le complexe de castration Si Freud parle d organe c est par ellipse parce que l hymen tient lieu de p nis ou en termes lacaniens tient lieu du voile dont se d robe le La consultation gyn cologique petmet de lever une autre difficult du texte de Freud L exp rience laquelle je songe eut lieu Londres de 1958 1961 dans le cadre du Planning Familial Le mat riel issu de la consultation de dix gyn cologues femmes tait discut au sein d un groupe Balint anim par Michael Balint lui m me Une publication en est issue r dig e par Leonard Friedman un m decin ind pendant d apr s les enregistrements des s ance
135. a ensuite les uns pour d jeuner les autres dont nous m mes pour un autre rendez vous Pour la circons tance nous avions d plac l horaire de notre s mi naire hebdomadaire pour midi La s ance un peu court e fut consacr e au Szy d Emily Bronte 14 Apr s quoi certains d entre nous refirent une apparition au Palais de l Unesco et d autres vaqu rent d autres occupations Puis sur le coup de 20h nous nous dirige mes tous dare dare au Th tre de Bey routh pour assister la pi ce de Kris Niklison Red Roses Red Ce fut un grand triomphe Vu l enthou siasme du public l Association Shams qui g re cette activit culturelle nous donna rendez vous pour le lendemain 16h au m me lieu pour la projection d une autre pi ce de Kris Niklison Masculin F minin suivie d un d bat avec la com dienne 5 Nous nous promimes de ne pas rater cette manifestation m me s il fallait renoncer quelques conf rences du Palais de l Unesco la culture passe avant la science Le lendemain les conf rences reprirent au Palais de l Unesco et s anim rent mesure que le temps se faisait plus menacant Un sociologue Libanais et un psycho sociologue gyptien prirent d abord la parole relay s bient t par le Pr lie Karam Celui ci cr a la surptise Il fit un expos chiffr et comment sur la consommation des substances toxiques par la jeu nesse libanaise sans prononcer un seul mot mora lisateur
136. a r alis qu elle avait secr tement aspir au mariage afin de ne plus avoir tre une personne responsable et de maintenir la facade de la robustesse Ainsi pouvait elle se d charger de l norme fardeau qu elle a port sa vie durant et devenir la petite fille d pendante qu elle n avait jamais t auparavant Mais elle ne pouvait se permettre ce luxe qu travers le mariage parce que l c tait socialement acceptable et per sonne n allait alors le lui reprocher 4c D claration de d pendance Nombre de femmes reconnaissent librement leurs besoins de d pendance et disent sans honte qu elles projettent de se marier afin d arr ter de tra vailler et d tre prises en charge Les besoins sains ne sont pas insatiables et ne cr ent pas de probl mes D autre patt celles qui nient ces besoins toute leur vie qui r priment ces sentiments et en ont honte et dont les besoins courants n ont pas t gratifi s au cours de leur croissance ont souvent des attentes secr tes vis vis du mariage qui les rendent vul n rables et leur causent beaucoup de probl mes Le mariage leur offre une occasion unique de d pen dance tout en leur vitant l auto critique et la haine de soi Le mariage devient ainsi leur d claration de d pendance Si pour une raison quelconque cela tait mis en doute ou si le mariage ne r pondait pas toutes leurs attentes elles sont ptises de panique et se cramponnent d autant plus L
137. adre g n ral o se place sa r flexion et ce cadre est justement une conception pseudo biolo gique du d veloppement psycho sexuel Ce cadre pseudo biologique de haute fantaisie a de graves con s quences et de graves retomb es que je voudrais vous faire toucher du doigt en passant au crible de la critique les notions d tayage de zone rog ne d auto rotisme et de satisfaction 17 La satisfaction Avec cette histoire de plaisir et de satisfaction incontestablement Freud est en panne d id es telle enseigne que le passage le plus faiblard du livre le seul passage v ritablement ennuyeux et o Freud semble errer sans r mission quelque chose pr s videmment c est celui qu il consacre au probl me de l excitation sexuelle et qui se trouve au 3 Trait Folio pp 151 157 Tous les auteurs qui se sont pr occup s de prendre au s rieux la Triebelebre de Freud y ont consid r cette d finition du but de la pulsion comme le maillon le plus faible de la doctrine et y ont appliqu sans h sitation leur maillet Lacan 1964 Laplanche 1984 Widl cher 1984 etc Pour ma part je ne donne pas cher des abstrac tions de la Trebelebre freudienne pouss e source but objet ni de tout cet appareil vieillot de sa m tapsychologie avec ses points de vue topique dynamique conomique structural et ou g n tique Il ne faut pas prendre tout cela trop au s rieux C est de l ordre du gadget je veux d
138. aines fem mes par les poux de leurs amies les plus ch res Les groupes de jeunes adolescentes sont parti culi rement r ceptifs au syndrome du fil la patte L institution du flirt en re oit son statut de se satis faire sans consommation Si Nerval et si Proust avaient t moins engonc s dans leur nombrilisme au demeurant si charmant chez l un et si instructif 18 chez l autre nous aurions probablement poss d de magnifiques fresques de psychologie f minine Au lieu de quoi il nous faut chercher deviner entre les lignes cet arri re plan escamot o un groupe de jeunes filles sans vergogne domin es par le syn drome du fil la patte se servent d un homme tour de r le comme d un ustensile Pourvu que ce fut l un c ur sensible il en sera ravag vie Je soup onne chez Nerval et chez Proust quelque chose de cet ordre que la f rie du style r ussit transfigurer en culte du moi La psychologie f minine semble inclure le synd rome du fil la patte parmi les jeux d adolescence La survivance de ce syndrome une tape ult rieure de la vie d une femme devrait toutefois tre vers e au compte des stigmates de l hyst rie ainsi que s ex ptimaient les anciens Une certaine jalousie typi quement f minine en re oit galement un clairage appropri 5 La r cusation du matrimoine Vets le milieu des ann es soixante dix le Coll ge de France associ l EHES
139. al se rapporte au d veloppement somatique tandis que la mo dification D c est dire le processus de la d couverte de l objet se rapporte au d veloppement psychique Quant la question de savoir comment ces deux modifications sont pr figur es durant l enfance on se reportera aux Th ses 3 3 et 30 D une part c est le 1 temps de l acte sexuel c est dire le plaisir pr liminaire qui est pr figur durant l enfance Th se 3 3 D autre part le choix d objet non incestueux de la pubert se forme sur le mod le de l objet infantile Th se 3 5 En outre il est n cessaire de rappeler que la d couverte par Freud d un choix d objet au cours de l enfance a t faite tardivement et a provoqu une surprise Cf les Th ses 2 4 et 2 18s supra Th se 3 2 L op rateur du primat g nital La subordination des sources de l excitation sexuelle au primat g nital s effectue la pubert gr ce l mergence d un nouveau but sexuel l vacuation des produits sexuels plaisir terminal COMMENTAIRE Cf la Th se 2 4 46 Th se 3 3 L acte sexuel L acte sexuel complet se d roule donc dor navant en deux temps a Le 1 temps est celui du plaisir pr liminaire pro venant des zones rog nes lesquelles taient auto nomes durant l enfance et b Le 2 d temps est celui du plaisir terminal qui cul mine maintenant avec l vacuation des produits sexuels COMMENTAIRE Cette th se n est p
140. amions pas Il fit si bien qu il finit par incommoder son voisin Ce voisin n tait autre que le maitre incontest de la psychologie au Liban le P Mounir Chamoun Quand ce fut son tour de parole il ne m cha pas ses mots Il y a assur ment de l impolitesse jargonner lorsqu on s exprime en public La parole vive en sort tout ensanglant e com me si elle avait t peign e avec une herse Le Pr Cha moun nous vengea du lacacanisme et enchaina sur une communication passionnante largement improvis e partir d un simple canevas selon sa coutume 17 Apr s s en tre pris au jargon lacanien il s en prit l image morose de la condition humaine v hicul e par certains psychanalystes Iconoclaste jusqu au bout il s en prit encore au point de vue revendiqu au cours de la matin e m me par le Pr Gutton suivant quoi les processus d adolescence seraient discontinus Il affirma le contraire que les processus d adolescence ne sont pas en solution de 17 On trouvera la transcription du d but de l intervention du Pr Chamoun ci apr s pp 155 157 138 continuit avec l enfance Il mania ensuite le para doxe en d montrant les bienfaits de la haine et plus patticuli rement de la haine de soi Et tout cela d bit sur le ton de la confidence Il nous tint en ha leine jusqu au dernier mot D autres interventions s minales devaient suivre en particulier l intervention tr s attendue du Dr Gis le Kazour
141. analyse LII 1 janvier f vrier 1988 pp 17 36 1l ment de celles qui taient explor es et cela aussi bien en ce qui concerne les moyens utilis s que par les fins poutsuivies 2e Le principe d une s mioth que Le principe de la s mioth que de l hyst rie que nous cherchons promouvoir repose solidairement sur trois imp ratifs Le point de d part n est pas le patient mais l univers culturel de formes et de contenus o il baigne Nous prenons en effet au pied de la lettre la remarque de La Rochefoucauld selon laquelle 1 y a des gens qui n auraient jamais t amoureux s ils n avaient jamais entendu parler de l amour Maxime 136 Nous dirions en premi re approximation que l univers culturel est un magasin de pr t porter au service des sympt mes de l hyst rie Le discours de l hyst rique n est pas z generis Il est le produit de structures culturelles pr gnantes d celables malgr la grande vari t de leur mode d affectation par emprunts greffes ou pr l vements segmentaires par enchasse ments ou citations par mod lisations ou par simula tions Le deuxi me point concerne justement les sympt mes Les unit s de base qui entrent dans la constitution d une s mioth que moderne ne sont pas au sens strict des sympt mes Le sympt me ne se pr sente pas l appr hension clinique ni comme une donn e brute ni sous une forme isol e Le sympt me est toujours le produit d un effor
142. arturiente qu en cette circonstance surd termin e Je ne voudrais pas m y attarder da vantage ayant l esprit une communication parti culi re fond e sur le mat riel tendu dont je dispose 8 La parade virginale Non moins c l bre non moins familier est le syndrome de la parade virginale La litt rature en bavarde son aise et entretient son sujet de telles confusions que le clinicien s en trouve embarrass voite entrav Les r cits qui nous en parviennent fleurissent sur la bouche des hommes pris dans les r ts d une passion exclusive Ils nous d taillent sur tous les tons leur servitude sexuelle cette fameuse geschlechtliche H rigkeit identifi e nagu re par Krafft Ebing 1892 Ils nous distraient par l de notre t che ils parasitent un discours avare de paroles et qui nous en devient ainsi peu pr s inaudible Notre bavard qui ne tarit pas sur sa passion sur les degr s de progression de sa servitude depuis l humiliation l opprobre et l infamie notre bavard finit par se r fugier dans le myst re L objet de sa passion est un myst re qui lui reste personnellement inintelligible Laissons ces bavards se repa tre des in puisables p rip ties de leur ignominie Ce ne sont pas eux qui nous int ressent et ils ne sont pas capables de nous aider comprendre le myst re qu ils se complaisent qui mieux mieux paissir 68 Cet exemple n a pas fait l objet d une publication ant
143. as nonc e explici tement ici Elle est pr suppos e dans la Th se 3 2 On remarquera que la sexualit infantile pourrait sembler se r duire en quelque sorte au plaisir pr liminaire de l acte sexuel complet de l adulte Mais cette vue r trospective est grosse d erreur dans la mesure o durant l enfance les pulsions sexuelles autonomes trouvent leur satisfaction sur place au si ge de chaque zone rog ne Quel type de satis faction trouvent elles ainsi C est l une question fort embarrassante Ferenczi 1933 a cherch lui donner une r ponse en disant que l rotisme infantile ze connait de satisfaction qu au sens de la sati t et non au sens du sentiment d an antissement de l orgasme in Post scriptum son c l bre article sur la Confusion de langue entre les adultes et l enfant Cf uvres Completes Payot tome 4 pp 134 135 Il y a l un peu d ang lisme et un peu de redondance Et l on peut prendre acte avec Otto Fenichel et Daniel Widl cher qu aucune r ponse v ritable ment satisfaisante n a encore t donn e cette question Cf aussi le commentaire de la Th se 2 9 On notera galement que la formulation de Freud dans la Th se 3 1 permet dans sa neutralit d viter l erreur r trospective qu on vient de signaler et cela dans la mesure o l on se contenterait de dire que la subordination des zones rog nes au primat g nital est seulement pr fi gur e durant l enfance
144. atement attir mon attention et je pense que son comportement s clairera tout l heure pour nous lorsque j aurai voqu le syndrome du fil la patte 3 La liste Ce qui m est apparu comme le plus important c est que toutes les jeunes filles interview es ont voqu une sk de femmes une liste de conqu tes qu elles attribuaient Don Juan Elles s int ressaient beaucoup cet appendice donjuanesque mais me semble t il pour lui m me Elles me donnaient comme l impression de chercher circonscrire une place occuper sur cette liste de mani re se d finir par rapport aux autres femmes qui y figurent Et c est comme si Don Juan ne servait que de relais un relais travers lequel elles cherchaient tablir un lien entre elles entre femmes Est ce l une manifestation d homosexualit C est fort douteux En effet les filles en question voquaient la plupart du temps une liste de femmes imaginaires des inconnues Elles n ont jamais cit un nom de femme ou parl d une femme particuli re Au contraire elles parlaient de femmes au pluriel Ce qui signifie que la relation lective que l on place couramment la racine du transport amoureux man que totalement ici On se demande alors comment expliquer cet int r t pouss pour les femmes gt si l on carte Phomosexualit 4 Le syndrome du fil la patte Cherchant expliquer ce qui se passe dans un contexte particulier celui de
145. atrique tous deux publi s Paris chez Masson L essentiel du syndrome y figure a un raison nement par induction qui remonte de l effet la cause b un carr blanc qui frappe de nullit le rapport sexuel et une d n gation qui engage tout de m me la matquise dans cette catri re aventureuse qu on appelle la recherche en paternit La marquise d O a constat l effet n en a pas compris la cause mais en a tout de m me tir la cons quence qu il lui fallait se mettre en qu te du Nom du p re Dans tous ces r cits issus de la litt rature ou de la clinique et dont nous avons fourni un grand nombre d exemples dans notre premier livre dans tous ces r cits se manifeste un moment d absence d un tat second une ivresse une faiblesse o la femme s oublie et o un homme abuse d elle Qui est cet homme Le mat riel dont on dispose est prolixe souhait Au premier plan de tous ces r cits s affiche le Nom du p re Mais nous constatons toujours en abyme une s rie de masques La premi re lecon tirer de toutes ces histoires est que le protagoniste de Physt rique quand on croit enfin le tenir se r v le tre un tenant lieu Certains de ces tenants lieu ont des noms convenus qu on peut ais ment passer en revue en reculant d un cran chaque fois partir du partenaire l gitime Derri re le partenaire l gitime il y a l amant et derri re l amant Don Juan et derri re Don Juan le Commandeu
146. avec d autres femmes Mais des relations non sexuelles Je suis s re qu il saura me dire quelle est la diff rence entre les autres filles et moi Il dira que je suis tr s repli e sur moi m me et que les autres filles sont plus extraverties que moi Si un jour j pousais un homme et qu apr s le mariage je d couvrais que c tait un Don Juan j essayerai de corriger ses fautes Il existe deux gentes de Don juan le premier genre poursuit les femmes le second est poursuivi pat elles Je n pouserai pas un Don Juan du deuxi me genre car la plupart du temps il ne choisit pas lui m me sa partenaire ou son pouse Au contraire c est la femme qui le choisit Mais m me s il me choisissait lui m me je ne l accepterai pas non plus parce que je ne serais jamais tranquille Je devrais alors rester toujours vigilante par peur des autres femmes J aimerais plut t pouser un homme qui ne soit pas tr s beau pour que les filles ne le poursuivent pas J aimerais beaucoup qu il y ait dans son visage un d faut quelconque Je n aimerais pas du tout qu il attire l attention par sa beaut La position m galomaniaque Certaines jeunes filles pensent qu elles sont des tres d exception gr ce l ducation sp ciale qu elles avaient re ue Elles ont une grande confiance en elles m mes et se croient capables de mettre un point final la trop fameuse liste d un Don Juan Ce sont des vierges qui tiennen
147. avec son originalit ses jeux d imi tations ses envies Et galement ce syst me de pro jection consid rable dont l adolescence plus parti culi rement que tout autre ge est l objet L ge d adolescence est lectivement le lieu de projection des probl mes de notte civilisation Tout ce que nous allons donc d crire en premi re lecture concernant l adolescence ca va peut tre tre entendu comme le miroit de ce que la soci t contemporaine nous don ne Ne pensons pas que les adolescents sont profon d ment diff rents de nous dans cette optique n est ce pas Ils sont comme nous puisque justement ils sont le miroir que nous recherchons chez eux le miroir de ce que nous sommes au plan social 18 Dans cette optique galement l adolescence nous apparait comme un lieu de passage un temps de passage ou d initiation On pourrait dire que c est un passage entre l enfance et l adultit C est un point galement tr s int ressant qui est tout fait sociolo gique ou socio politique Cela est tr s int ressant car cela revient dire que l adolescent est celui qui s avance vers la citoyennet Th me passionnant On peut aussi dire on peut aussi rechercher sous l angle statistique que l adolescence serait l ge o le sujet s engage dans des addictions L engagement autre th me passionnant Vous allez entendre tout l heure ce qu en tant que psychanalyste je pourrais dire l dessus d un autre point d
148. b Excitations endog nes du corps rog ne Elles proviennent en tant que produit marginal de tout processus organique ayant atteint une cer taine intensit COMMENTAIRE La pulsion sexuelle en tant que Neben product produit marginal est une th se tr s moderne On notera que la nouvelle traduction fran aise des Trois Trait s procur e par Philippe Koeppel collection Folio Essais n 6 rate lamentablement ce point important car on y lit ici produit additionnel p 182 Le malheur est grand car une autre fatalit malencontreuse a fait que Neben wirkung y est traduit par effet secondaire p 138 au lieu d tre traduit par effet marginal Peu de commentateurs de Freud y ont pr t attention la notable exception de Jean Laplanche Th se 2 9 Le but de la pulsion Le but de la pulsion sexuelle est le gain d un certain plaisir COMMENTAIRE La m me formule est r p t e au seuil du 3 Trait Par la suite Freud dira d une fa on g n rale que le but de toute pulsion est la satisfaction N anmoins Freud est toujours demeur dans l embarras quant la nature exacte de cette satisfaction Ce qui le chiffonnait est de ne pas trouver un quivalent infantile exact l orgasme de la sexualit adulte Il se rabattait alors sur les rires et les pleurs ou bien sur l angoisse pavor nocturnus et l nut sie 4 On connait la dr le de formule avanc e par Ferenczi suivant quoi l enfant ne c
149. bido indomptable Le on du samedi 7 octobre 2000 extraite du Grand s minaire sur les Gradivas amp autres divas Transcription int grale de la bande sonore par Randa Hoayek revue par Paola Samaha Cette s ance est consacr e en partie une pr sentation et une discussion du texte de Rachel Bowlby 1992 sur Gradiva dont la traduction fran aise a t ins r e dans le pr c dent cahier hors s rie de Ashtaro t n 3 septembre 2000 pp 108 128 OR nes e 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 L Du c t de Rachel Bowlby Mobilisation des distinctions tranch es Exorciser la pens e macho La femme est l avenir de l homme Rachel Bowlby versus le philosophe chagrin Le style r barbatif de Rachel Bowlby Sus aux d marcations D terminisme amp aventure dans la vie quotidienne IT Du c t de Freud Freud a r invent trois types d criture Les lettres d amour de Freud La libido indomptable de Freud pour Flie Parenth se Aristote amp Descartes La sexualit est le diff rend entre Freud amp Bowlby LIL Du c t de Norbert Hanold Les 2 types de tendresse amp la question de l h ritage Investissement narcissique amp relation d objet Amour amp investissement g mellaire Les mouches comme double r surgence libidinale La mat rialit du signifiant La polyvalence du symbole Le sexuel c est ce qui d range 49 I Du c t de Rachel Bowlby 1 M
150. ble et compatissant sa d tresse Il faisait de son mieux pour apporter de l aide Au cours des toutes premi res s ances n anmoins ele donna plusieurs exemples qui le faisaient paraitre comme un homme tr s difficile vivre Il avait peur des mictobes et il avait tenu ce qu ils portassent des masques jusqu ce que leur b b atteignit l ge de dix huit mois Ils ne permettaient personne de garder le b b de sorte qu ils taient oblig s de l emmener partout Il ne faisait pas confiance aux restaurants et refusait de manger dehors ou de permettre l enfant de le faire Cependant malgr les nombreuses et nombreuses excentricit s de son mari dont elle ne partageait pas le point de vue Mme M disait qu elle s inclinait devant sa volont parce qu elle le sentait tr s m ticuleux et qu il savait ce qu il fai sait Et de plus si elle e t fait sa t te et que quel que chose f t arriv l enfant elle n aurait pas pu le suppottet II Analyse D Traits de caract re communs 3a Eviter le conflit Dans chacun de ces cas la patiente essayait de se construire des rationalisations afin d viter toute confrontation directe avec les excentricit s de son mari et d viter ainsi de prendre conscience de ses sentiments d hostilit ou d agressivit Ce n est pas que les matis fussent aussi excentiques ou sp ciaux m me si c tait parfois le cas mais le probl me tait plut t dans lincapacit
151. c d de parler de soi strictement tra vers ses r ves Et il se r v le que ce proc d tel qu il a t pratiqu par Freud plonge incomparablement plus profond ment dans la vie intime du sujet que les autres proc d s pratiqu s auparavant par saint Au gustin par Montaigne Rousseau ou Chateaubtiand Freud a galement r invent le roman par l tude de cas L tude de cas n est pas le roman psychologique C est une mani re d approcher la vie humaine par fragments Le cas Dora se nomme d ailleurs fragment d une analyse Le cas de l Homme aux loups est un extrait d une n vrose infantile Le fragment c est quelque chose de nouveau qui s oppose la totalisa tion Le roman psychologique tait du temps de Freud un roman totalisateur On devait tout con na tre des personnages Prenez les Rougon Mac quard de Zola soit vingt volumes On devait tout connaitre des deux familles partir de tous les indi vidus Et le dernier volume intitul Le Docteur Pascal devait r v ler toute la th orie C est le volume le plus mauvais de la s rie Nous baillons du d but jusqu la fin C est un peu pareil pour Proust Le dernier volu me sur Le Temps retrouv devait aussi exposer toute la th orie ayant pr tendument inspir les volumes pr c dents Et la critique consid re ce volume avec un peu d indiff rence voire de s v rit C est pour vous dire qu on ne peut pas inventer l aide d une doctrine l invention c est to
152. c est comme ca Il faut accepter de plier le travail intellectuel au cadran horaire Je vais donc laisser en plan le rappel de ce J Trait que nous avions travaill il y a deux ans par morceaux choisis sans en tre venu tout fait bout Ce n est pas non plus aujourd hui que nous allons en venir bout Je passe donc au 2 Trait consacr la sexualit infantile Il n est que temps C est notre sujet principal et pour lequel je me suis frapp pour vous apporter ce matin quelque chose de consistant Mais j ai besoin d une petite mise en sc ne 5 Un tramway nomm d sir Nous allons faire un peu de r0k playing Ne bou dez pas s il vous plait Jouez le jeu fond avec moi je vous assure vous ne vous en repentirez pas Voici ce que je propose une version revue corrig e et adapt e nos besoins de la c l bre r alisation d lia Kazan 1951 Un Tramway nomm d sir Je vais faire le tramway et vous ferez les wagons Un tramway est un engin propuls pat le cou rant lectrique Les roues s ins rent en des rails sans saillie qui font office de p le positif et il y a au dessus de la machine locomotive une sorte de bidule une tige flexible munie d une roue au bout on appelle ca un ro ey pour lui permettre de glisser sur un cable a rien faisant office de p le n gatif Des tramways il y en avait encore Beyrouth avant la guerre mais vous n tiez pas n s C est gal allez visiter Am
153. ce qui les flatte le plus nos Valentins amp Valentines c est qu on s crie devant eux Oh comme ils se ressemblent Dans la passion amoureuse c est la figure de la g mell it du semblable de la r p tition de la reproduction qui domine Quand on rencontre un autre soi m me c est le coup de foudre ca fait une passion d amour ou de haine peu importe Lacan qui y a t sensible a cr pour ca un n ologisme par condensation lt hainamoration L amour g mellaire du coup de foudre c est de la hainamoration Lors qu on aime un autre d une facon altruiste la tendres se domine la passion Et dans la passion ce qui montre les dents c est la violence Chaque fois que vous constaterez de la violence soupconnez une relation narcissique Hanold comme tout le monde je crois consid re qu une passion est un enfermement sur soi deux C est une foule deux comme Freud la dit quelque part Eh bien c est un enfermement qui fait qu on ne regarde pas le monde alentour Hanold est dans cette position au m me titre que les Valentins Valentines qu il critique Il est malade d lirant et il ne peut pas regarder le monde Son cas est m me pire que celui des Valentins Valentines qu il m prise parce que la base il y a chez lui le rejet au sens du refoulement de sa passion amoureuse pour sa voi sine Zo C est la base le rejet d une relation d ob jet narcissique qui fait que Hanold est aujourd
154. ceinte Dans le r ve elle tranglait plusieurs oisillons Elle r vait souvent d oiseaux com me symbole d elle m me parfois elle se voyait com me un canati dans une cage Le canari tait particuli rement significatif vu que Mme S prenait grand plaisir chanter et quand elle tait jeune fille elle s y tait adonn e avec passion 4 L arri re plan commun Nous devons parvenir la conclusion que les gens qui abandonnent aussi facilement leur propre d veloppement authentique sont de deux choses l une ou bien d sesp r ment d pendantes de ce qu elles recoivent en retour ou bien elles s valuent si m diocrement que cela n avait plus d importance ou bien les deux Si cela est vrai alors qu est ce qui les avait ant rieurement soutenues dans la vie Et que s taitil pass dans le mariage pour d clencher une telle r action n gative 4a Grandir en urgence Plus j en savais sur elles et mieux je comprenais ces patientes Elles avaient toutes quelques exp rien ces similaires l arri re plan Toutes taient issues de familles o la confiance en soi l ind pendance et le contr le des sentiments taient n cessaires tant parce qu ils taient hautement appr ci s et encourag s comme dans les deux premiers cas que parce qu ils 1 On ne peut s emp cher de penser ici l tude c l bre de Winnicott 1960 Distorsion du moi en fonction du vrai et du faux self repris in P
155. cent Paris PUF tome Ier chap 12 pp 173 188 1996 La sexualit infantile gt in A de Mijola amp S de Mijola Mellor dir Psychanalyse Paris PUF col lection Fondamental 19995 pp 325 357 3 GOLSE Bernard amp collab 1985 Le D veloppement affectif et intellectuel de l enfant Paris Masson lt M decine amp Psychoth rapie gt 3 me d 1992 G me tirage 1998 in 8 VII 307p GUTTON Philippe 2000 Intervention improvis e sur L Adolescent amp l objet de l addiction gt in Premier Congr s Interna tional de Psychologie violence addiction gt adolescence Beyrouth Palais de l UNESCO 7 8 9 avril 2000 Actes sous presse Cette intervention est donn e ici m me in Ashfaroft cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 145 151 KAZAN lia 1951 A streetcar named desire Un tramway nomm d sir avec Vivien Leigh et Marlon Brando d apr s la pi ce de Tennessee Williams 2h02 en film LACAN Jacques 1959 D une question pr liminaire tout traitement possible de la psychose in crits Paris Seuil 1966 pp 531 583 Le S minaire livre XI les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse Paris Seuil r d collect Points Essais n 217 1990 in 12 316p Le S minaire livre XX Encore 1972 1973 Paris Seuil 1975 in 8 139p 1964 1972 73 LAPLANCHE Jean 1970 Vaie et mort en psychanalyse suivi de D rivation des e
156. cha nalytique du sympt me dans le cas Dora r dig pres que en totalit d but 1901 mais publi en 1905 simul tan ment avec les Trois Trait s Cette d finition il la reprend ici en se r f rant d ailleurs au cas Dora Cette d finition la voici les sympt mes sont l activit sexuelle du malade Fo 77 C est absolument inoui m me aujourd hui Aujourd hui encore cette nouvelle n est pas parvenue la plupart de ceux qui se m lent de clinique Mais comme j ai souvent comment cette d finition devant vous je me permets cette fois ci de passer outre mon chemin Toujours dans ces m mes pages Freud pr sente encore d autres concepts comme le refoulement la d charge ou la conversion hyst rique Je ne m y attarderai pas non plus 9 mement Freud reprend encore au cas Dora la th se selon laquelle la n vrose est le n gatif de la per version et il y ajoute ici une importante note infrapa ginale qui met en parall le les mises en acte des per vers avec les d lires des parano aques et les fantas mes inconscients des hyst riques Fo 80 La lecon en titer seul Lacan s en est avis est qu on ne peut fonder une nosographie sur les contenus de l in conscient La recherche nosographique r clame des rep res structuraux Voici les termes de Lacan C est qu aucune formation imaginaire n est sp cifi que aucune n est d terminante ni dans la structure ni dans la dynamique d un processus Et c es
157. comme ce qui est venu avant lui c est pareil c est un intrus Le petit bonhomme est souvent encore plus jaloux de son fr re ain que de son fr re cadet Et les parents l vent les bras au ciel et s crient Mais pourquoi donc il est si jaloux de son a n gt ll est jaloux de l intrus quel qu il soit ain ou puin La relation fra ternelle ou sororale est une relation un intrus Le complexe d intrusion est souvent surmont et rem plac par une formation r actionnelle dans le genre d une relation tendre Il y a donc deux sortes de relations tendres ou deux origines la tendresse Il y a l origine libidinale et l origine haineuse Il ne faut pas confondre ces deux types de tendresse elles ne sont pas de m me nature elles n ont pas la m me source Il y a deux tendresses la tendresse comme formation r action nelle par rapport la libido et la tendresse comme formation r actionnelle la destrudo la haine Eh bien cette relation l est importante c est pourquoi je vous en parle Je vous rappelle le sujet de recherche de Roula Hachem Moussallem le travail sur l h ritage ou sur la transmission de biens entre vifs La dona tion l h ritage r activent cette premi re situation de haine et nous avons de nouveau de violentes dissen sions Les h ritiers se mettent se battre se com battre se hair et tout le masque de la fraternit craque et tombe Voil comment on peut compren dre ce mome
158. comme le pan de mur jaune que peignit avec tant de science et de raffinement un artiste jamais inconnu peine identifi sous le nom de Ver Meet Toutes ces obligations qui n ont pas leur sanction dans la vie pr sente semblent appartenir un monde diff rent fond sur la bont le scrupule le sacrifice un monde enti rement diff rent de celui ci et dont nous sortons pour naitre cette tetre avant peut tre d y retourner revivre sous l empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons ob i parce que nous en portions l enseignement en nous sans savoir qui les y avait trac es ces lois dont tout travail profond de l intelligence nous rapproche et qui sont invisibles seulement et encore pour les sots De sorte que l id e que Bergotte n tait pas mort jamais est sans invraisemblance On l enterra mais toute la nuit fun bre aux vitri nes clair es ses livres dispos s trois par trois veil laient comme des anges aux ailes ploy es et semb laient pour celui qui n tait plus le symbole de sa r surrection 36 COCCCCCCCOCCCCCCOCCOCCOCCOCCCOCCCOCCOCCOCCCCCCOCCCOCCCCCOCOCOCCCCCCCCOCCOCCCOCCCCCOCCOCC e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Amine Azar amp Co La r capitulation des th ses de la lt Sexualtheorie gt de Freud L exercice qui suit et qui remonte 1997 r cla me un mot de justification Son utilit
159. confront en 1905 la relecture du cas Dora o son embarras s tait d j exprim par le n olo gisme de gyn cophilie Car pour bien entendre ce n ologisme il faut se reporter sa lettre Fliess du 7 ao t 1901 qui est peine post rieure la premiere r daction du cas Dora Cette lettre que j appellerais volontiers la lettre du d pit amoureux avait t s v rement censur e par les mains pieuses ayant pr par P dition du milieu du si cle Le passage suivant est donc encore in dit en fran ais Au sujet de Breuer tu as certainement raison pour ce qui concerne le fr re mais je ne partage pas ton Amine A AZAR Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine in Psychanalyse l Universit tome XIV n 53 1989 pp 105 112 repris ici m me pp 100 107 m pris de l amiti entre hommes probablement parce que j en suis partie prenante Dans ma vie comme tu le sais la femme n a jamais remplac le camarade l ami Si le penchant masculin de Breuer n tait pas si bizarre si timide si contradictoire comme toute chose dans sa tournure mentale et motionnelle il fournirait un bel exemple des r alisations en lesquelles le courant andro phile chez les hommes peut tre sublim Dans l esprit de Freud androphile et gyn cophile se r pondent de mani re tout fait sym trique Pendant deux d cennies encore Freud conti nuera envisager la sexualit
160. cours Pour l instant il parait plus indiqu de prendre acte de l autonomie entre th orie et th rapeutique de sorte conduire l enqu te doctrinale sans s encombrer des pratiques th rapeutiques concomitantes Une approche pathologique compr hensive re pose solidairement sur un triple fondement la no tion de sant la classification de ses perturbations nosographie et les moyens propres son r tablisse ment th rapeutique En cartant de notre enqu te la vis e th ra peutique nous sommes dispens s d entrer trop avant dans les d bats autour de la notion de sant Il suffira l aussi de prendre acte de la plainte nonc e l adresse d un m decin sans qu il faille examiner la l gitimit du si ge de son nonciation le malade lui m me ou un tiers Historiquement ce n est pas le si ge de l nonciation de la plainte qui a int ress la m decine mais bien le si ge de la maladie ce titre la science hippocratique si hardie dans son apptoche de la maladie sacr e autrement dit de l pilepsie a purement et simplement reconduit lhyst rie gyn cologique des anciens gyptiens pour les vingt cinq si cles venir Il faut bien reconnaitre que l hyst rie gyn cologique a eu sur les esprits un impact et une emptise sans pareils tel point qu elle a d pass d une part les limites de la sp cialisation m dicale et qu elle s est d autre part tout de m me perp tu e jusque sous nos yeux
161. d pression En premier lieu il semble plus prometteur de ne pas consid rer la clinique de la d pression comme un champ unitaire Et comme pour l hyst rie il semble rait plus pertinent qu il faille envisager galement pour la d pression une approche par secteurs chacun regroupant un certain nombre de syndromes dialo giques Au point de vue nosographique il me parait n cessaire de reconsid rer la cat gorie freudienne de n vrose d angoisse conjointement avec un d mem brement de la psychast nie de Janet Et ce serait pat le biais des troubles du narcissisme et ceux de l identit de genre que ce travail de refondation pour rait se r v ler peut tre le plus fructueux En pratique mon attention a t alert e par un cas offrant avec le personnage de la Princesse de Cl ves l h roine ponyme du c l bre roman de Mme de La Fayette plusieurs rep res structuraux com muns Jen ai fait le sujet d une communication an nonc e aux 4 mes journ es d tudes de PERU Psy 98 chanalyse et Recherches Universitaires sous le titre de lt Le Temps du d sir ses scansions et sa suspension chez la Princesse de Cl ves gt et pr sent e en ces termes Il s agit d introduire aux troubles narcissiques travers une approche d un certain type de d pression dont la Princesse de Cl ves de Mme de La Fayette nous offre l exemple Je d cris d abord la survenue du temps du d sir par oui dire et ses scansions per
162. d adolescence qui ont leur si ge chez l adolescent Nous entendons par processus d adolescence des processus sp cifiques qui d butent la pubert qui sont donc r solument et par leur d finition m me r volutionnaires Proces sus de changement au moins processus de m tamor phose peut tre qui font que le sujet entre la pubert dans un ge qui n a rien voir j insiste sur cette nouveaut qui n a rien voir avec ce qu il tait enfant Voil ce qui nous int resse voil notre angle de vue c est cette entr e en r volution au moment de la pubert Ce sont ces remaniements psychiques pubertaires qui constituaient d j le propos de Freud en 1905 dans son 3 Trait sur la th orie sexuelle Chapitre intitul d ailleurs Les m tamorphoses de la pubert L Freud a pr sent quelques intuitions concernant l adolescence qu il n a malheureusement pas d velopp es par la suite Mais ce sont des intui tions tout fait remarquables un si cle ou presque avant ce Congr s 3 tayage ali nation addiction Voil donc notre point de vue Ce que l ado lescent a d abord travailler c est ce changement Il y a l adolescence un changement le changement pro voqu pat la pubert Ce changement oblige l ado lescent d velopper ce que nous appelons les pro cessus d adolescence L adolescent va devoir exploi ter laborer perlaborer Jh site sur le choix des term
163. d apprendre que le Pr Bernard a choi si de lui attribuer le nom d une h ro ne de fiction et encore moins de savoir que Lasth nie de Ferjol est Ph roine d une nouvelle de Barbey d Aurevilly inti tul e Une histoire sans nom C est au cours d un voyage en Extr me Orient pour lequel il s tait pr muni des uvres romanesques de Barbey d Aurevilly qui venaient de para tre dans la collection La Pl iade 2 vol 1966 que le Pr Bernard a fait le rappro chement entre l intuition du po te et son exp rience m dicale La bouteille jet e la mer par le po te s est donc retrouv e sur la table du savant au bout de pr s d un si cle d errance Le passage de la nouvelle de Barbey d Aurevilly qui a d clench dans l esprit du m decin l intuition d une correspondance clinique est sans doute celui qui relate la d couverte du d c s de Lasth nie par la vieille servante Agathe et par sa m re Voici ce pas sage 5 A cette vue Agathe se jeta aux genoux de sa ch rie qu elle lia passionn ment avec ses bras et sur laquelle elle roula en sanglotant sa vieille t te p m e de douleur Mais Mme de Ferjol qui contenait mieux l mo tion d un pareil spectacle glissa la main sous le sein de celle qu elle avait appel e si longtemps de ce nom qui lui convenait tant Ma fillette pour savoir si ce faible c ur qui battait l ne battait plus et elle sentit quelque chose Du sang Agathe fit elle d une voix
164. d de Vinci 19104 On peut presque dire que c est L onardo qui a engross Freud des semences d une th orie des perversions sexuelles laquelle prendra encore de longues ann es pour se constituer Et notez bien que L onardo prend le relais je ne dis pas la rel ve L onardo prend le relais de Flie pour des raisons disons homo rotiques 4 Une vue cavali re du 3 me Trait Passons donc maintenant ce 2 Trait auquel le 77 ne fait que pr parer les voies Ou plut t vo quons d abord tr s bri vement le 3 Trait pour revenir ensuite plus longuement au 2 Le 3 Trait est intitul les transformations Urgestaltungen de la pubert Parenth se lexicologique le traducteur fran ais Philippe Koeppel rend Urgestaltungen par lt m tamorphoses Eh bien ce n est vraiment pas tr s judicieux ni tr s fut D autant que la c l bre nouvelle de Kafka lt La m tamorphose gt se dit en allemand Die Verwandlung Dans Umgestaltungen il y a Gestalt forme C est tout simple Urgestallnngen pouvait gale ment se rendre en frangais pat r organisations remaniements r am nagements Tous ces termes au raient t excellents mais il a fallu que Koeppel choisisse le moins pertinent m tamorphoses Pourtant Freud n est ni Kafka ni Ovide Bizarre Bon mais Freud ne va pas se pr occuper de traiter extensivement de toutes les transformations qui ont lieu la pubert Il va r
165. d lev avec la R capitulation de ce Trait telle que Freud nous la pr sente et telle que nous m mes nous l avons mise sous forme de th ses peu de chose pr s et je le souligne tr s peu de chose pr s l num ration que 3 Amine Azar lt La s mioth que de l hyst rie gt in Ashta rofit cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 66 99 je viens de faire en compulsant devant vous mon exemplaire des Trois Trait s est la m me que celle que Freud pr sente dans sa propre r capitulation Ce que jai laiss tomber lui aussi le laisse tomber Vous savez ce qu il laisse tomber et ce que moi aussi j ai laiss tomber c est tout ce qui se rapporte son colloque singulier ses bavasseries amoureuses ses minaudeties avec son cher Flief3 Mais il me tient c ur de rendre visible vos yeux ce qui est totalement invisible pour une lecture litt rale du 1 Trait Je voudrai vous rendre sensible ce qui y manque d une mani re tellement criante que nous y sommes sourds Tout ce 77 Trait qui con cerne de mani re d clar e les aberrations sexuelles eh bien ce trait ne comporte pas la moindre th o rie psychanalytique des perversions sexuelles et pas m me les pr misses d une telle th orie N est ce pas remarquable Et ce n est pas en 1905 mais quelques ann es plus tard qu une th orie psychanalytique des perversions sexuelles est venue en gestation chez Freud un peu gr ce L onar
166. d y prendre garde moi non plus je ne consid re pas Freud comme un homosexuel D ailleurs je ne crois m me pas l exis tence de l homosexualit Pour le ca l homosexu alit n existe pas En clinique l homosexualit est tout fait secondaire elle appartient une couche mo que assez superficielle N abondez pas dans le mauvais sens Je ne suis pas en train de pr ner en grand titre dans un journal scandale Attention Freud tait un homosexuel honteux gt Ce qui m int resse c est de traquer sa pulsion sexuelle O est elle Elle est dans sa relation Flie Et cette relation a perdur toute sa vie Hier j ai voqu le fait que lorsque 59 Freud a d quitter Vienne vieux soucieux sachant qu il allait bient t moutir ayant le cancer tant triste sachant que ses s urs allaient rester sur place et qu elles seront certainement gaz es sachant tout cela eh bien qu est ce qu il lui a import En quit tant Vienne pour Londres il lui importait de prendre les livres de FlieB sous le bras FlieB qui tait d j mort depuis dix ans Mais l amour que Freud lui por tait n est jamais mort ni quand ils se sont f ch s en 1901 ni lorsque FlieB est d c d en 1928 Jusqu son dernier souffle Freud a aim FlieB fr n tique ment Et les livres de FlieB sont aujourd hui au Mus e Freud de Londres parce que c tait son dernier domi cile Freud ne s est jamais s par des livres de Flie
167. dant toujours quelque chose qui ne venait point et cette part manquante la r action de l orgasme se manifeste en quivalents dans d autres domaines absences acc s de rire de pleurs Xy et peut tre autre chose La sexualit infantile a encore une fois ici fix un prototype En fran ais dans le texte Il s agit d une phrase de Zola dans Germinal O C III 1239 La Pl iade Galli matd r f rence donn e par M Gribinski 5 Mode d emploi On trouvera ci dessous une liste non limitative des raisons qui font que selon Freud la sexualit humaine est de par sa nature r fractaire la pleine satisfaction Ces raisons ou ces th ses sont extraites essentiellement des Tros Trait s sur la th orie sexuelle 19054 Mais bien s r on les rencontre galement en d autres de ses crits Et comme la lecture de Freud ne peut se faire sans maitre Lacan et Laplan che ont t appel s la rescousse 7f la bibliographie in fine Il aurait sans doute t utile de fournir pour chaque th se sa justification bibliographique Un scrupule m a retenu il ne faut pas non plus trop encourager la paresse sur sa pente naturelle o 6 La liste des th ses 1 L Objet de la pulsion sexuelle est perdu pat d finition 2 Il n y a pas d objet pr destin pour la pulsion sexuelle 3 Trouver l objet c est toujours le retrouver dissemblable et inad quat 4 La pulsion sexuelle est multiple C
168. de m decine l gale lui consacraient des d veloppements consistants selon un mod le peu pr s invariable Les auteurs modernes suivent en effet l acte fonda teur d Orfila 1787 1853 instituant une rupture avec l usage des anciens Voici comment Orfila s est expli qu sur son geste inaugural 89 Nous omettons dessein de parler de la virginit comme le font tort tous les auteurs de m decine l gale jusqu pr sent pour ne pas compliquer davan tage une question qui l est d j assez par elle m me en effet en adoptant les id es de ces auteurs qui d fi nissent la virginit l tat d une fille qui n a point encore senti l approche de l homme il est vident que la virginit n exis tera pas chez une jeune fille dans le vagin de laquelle on aura introduit un membre viril exigu quoique les parties sexuelles aient conserv la disposition la couleur et la tension qu elles pr sentaient avant l introduction Au contraire la virginit existera chez les filles dans le vagin desquelles il aura t introduit un doigt un pessaire ou un corps plus volumineux que le membre viril quoique les parties g nitales offrent une disposition une couleur et une tension semblables celles que l on remarque chez les femmes qui ont joui des plaisirs de l amour Ces cons quences qui d coulent n cessairement de la d finition dont il vient d tre parl n tant propre qu compliquer la question nous avons cru devoir
169. de 1901 celle de 1905 et celle de 1923 101 C est dans l une des notes r trospectives de la deuxi me strate de son texte 1905 que Freud attri bua les d boires de la cure de Dora une question de parenth ses Je souhaite communiquer ma propre conviction qu il y aurait plut t fallu des guillemets Je m en suis convaincu moi m me au bout d un chemi nement sinueux et peut tre qu en en faisant le r cit succint parviendrais je faire partager cette opinion 3 Anamn se Autant je go te le vaudeville au th tre autant la lecture de cette sorte de pi ces me rebute Mon premier v ritable contact livresque avec le th tre de Feydeau eut lieu au s minaire de s mantique linguis tique du Pr Oswald Ducrot EPHE transform e de puis en EHESS H s agissait d tudier le compor tement singulier de la particule conjonctive mais en en analysant les emplois dans deux sc nes de Occupe toi d Am lie 1908 Quelques ann es plus tard Le Dindon 1896 venant tre recr en ville j y p chai l expression pas de clerc perdue peu pr s d usage depuis Je l utilisai aussit t dans le titre d un m moire confi dentiel sur la question scolaire entr e une nouvelle fois en bullition Titre chatoyant Je n tais pas peu fier des transformations s mantiques sournoises qu il enveloppait comme on en peut juger Pas de clerc pas d cole C est cette occasion que je m enquis du vo lu
170. de M Lh ritier fin du XVII si cle celles de Mme Riccoboni XVIII celles de Louise Colet XIX et celles de Danielle Flamant Paparatti entre tant d autres Il est une autre mani re de prolonger le ques tionnement autour de la d marche que j ai tendance adopter dans l abord de l hyst rie A certains gards cette d marche poutrait paraitre s inspirer d une posi tion culturaliste Il n en est rien Mes r f rences sont en r alit tout autres Ma premi re r f rence est un ouvrage ancien lu nagu re avec grand soin au tout d but de ma formation intellectuelle C est celui 91 Sur Mie Lh ritier et Louise Colet Z mes deux tudes r centes signal es plus haut Sur M Riccoboni Z Colette PAU L criture f minine A propos de Marie Jeanne Riccoboni in Dix Huiti me Si cle 1984 n 16 pp 317 333 97 de J H Van Den Berg sur la psychologie historique 2 Ouvrage bien oubli demeur en quelque sorte en marge du mouvement des id es mais auquel je garde un attachement sentimental et de la reconnaissance pour sa vertu d veil Malgr le temps coul depuis ma premi re fr quentation de ce livre je ne dispose toujours pas du recul n cessaire pour le juger J y adh re trop et continue me d battre contre l em ptise de certaines des id es qu il d veloppe En tout cas je lui dois d avoir veill ma curiosit envers le travail des historiens en particulier d Ari s et
171. de la d cou verte du complexe d CEdipe Les hagiographes de la psy chanalyse et Freud tout le premier tentent d accr diter l id e de faire remonter la d couverte du complexe d dipe l poque ant Traumdeutung tandis que la lecture critique du corpus freudien nous la fait dater de 1908 1909 Par ce qu il avoue de surprise Freud trahit la d couverte tardive du complexe d CEdipe 3 Pourquoi en faire tout un plat c est qu il y a l derri re un double enjeu la fois politique et pist mo logique Dans la perspective positiviste ou se place g n ra lement Freud il s agit tout simplement de se d douaner contre l accusation suivant quoi le complexe d dipe serait une invention et non pas une d couverte Si l CEdipe appartient l aurore de la psychanalyse ce serait un fait brut incontournable une d couverte En revanche si l on ne d couvre l CEdipe qu au bout d une ou de deux d cennies de travail psychanalytique il proc derait d une la boration th orique et deviendrait donc une sorte d inven tion Cf le commentaire des Th ses 2 4 et 3 T 4 L enjeu politique est galement de taille Lors qu on veut pr senter le complexe d dipe comme le Shib boletb de la psychanalyse il faut le maintenir au dessus de tout soupcon La strat gie politique de sauvegarde de P dipe se scinde alors en trois volets Sur le front ext rieur il faut r duire n ant la critique de
172. de la sortie de son film L Autre gt sut les crans beyrouthins 26 Au mois de mars 2000 le Mus e Sursock de Beyrouth a organis une r trospective Max Ernst consact e ses gravures et ses illustrations d ouvra ges Nous y avons admir La Brebis galante de Benja min P ret et Le Miroir du Merveilleux de Pietre Mabille dans leurs ditions originales num rot es L exem plaire expos du livre merveilleux de Pierre Mabille portait le num ro 50 Toujours au mois de mars nous avons v cu notre propre Semaine de Bont La derni re semaine de mars a t notre Semaine des quatre dimanches gr ce Jean Pierre Vernant Professeur honoraire au Coll ge de France il venait au Liban dans le cadre d une tourn e de promotion pour son dernier livre L Ui vers les Dieux les Hommes r cits grecs des origines Paris Seuil 2000 Pr venus de son arriv e par courtier sp cial nous nous sommes rassembl s pour vision ner et revisionner la vid o cassette qui lui a t con sacr e par l Association pour la recherche de l cole des Hautes tudes en Sciences Sociales dans la s rie Savoir amp M moire gt dirig e par Marc Ferro et enre gistr e S vres le 27 mars 1992 Puis Le lundi 27 mats nous avons couru l Universit de Balamand Liban Nord pour sa conf rence sur Pandora 26 Cf Asbtaroft cahier hors s rie n 3 septembre 2000 p 168 159 Le mardi 28 mats nous nous
173. de lui causer du tort Je vous incite donc lire l essai de Rachel Bowlby avec ce fil directeur sachant que le propos de cette femme est la liquidation des dichotomies tranch es et la mobilisation des d marcations Tout cela n apparait pas de prime abord parce que c est fait dans un style un peu filandreux qui nous donne l impression de butiner d un sujet un autre sans but pr cis Mais si l on y prend garde on se rend compte qu elle ne passe d un sujet un autre qu apr s avoir corrod une distinction une opposition une d marcation Elle ne passe d un sujet l autre qu apr s avoir introduit un doute sur la l gitimit d une distinction apr s avoir introduit du mou de la flexibilit car c est l le mou vement en avant de la vie et c est symbolis chez elle par une femme 7 D terminisme amp aventure dans la vie quotidienne Je sais que vous tes fiers que nous sommes tous fiers du fait que Freud a ramass par exemple les d chets de la vie quotidienne du genre lapsus r ve oubli des choses comme a qu il les a ramas s s pour montret le d terminisme psychique l derri re Et nous nous sommes cri s lt Oh comme la science est belle gt Eh bien gr ce Rachel Bowlby nous devons maintenant crier que le d terminisme absolu n est pas tout Le d terminisme de la vie psychique peut nous servir quelque peu Nous devons l utiliser comme une canne comme un soutien Nous devons y croi
174. de notre d partement sur les troub les identitaires chez les adolescents homosexuels th me qu elle travaille depuis de longues ann es Mais pout rien au monde nous n allions rater notre rendez vous avec Kris Niklison au Th tre de Beyrouth Fort heureusement nous avons pu tre de retour au Palais de l Unesco juste temps pour la cl ture des travaux du Congr s C tait M Moustapha Safouan qui en tait charg Il passa en revue une une les communications distribuant lt loge gt et lt blame gt au fur et mesure Parall lement au Congr s il est bon de signaler trois autres rendez vous studieux Une conf rence d bat de M Moustapha Safouan l Universit Libanaise Branche 1 Une conf rence d bat du Pr Rassial l Universit Libanaise Branche 2 Une soir e mi studieuse mi d contract e avec le P Gutton au Pinacle de Beyrouth Nous en patlerons une autre fois MaG Ed gt gt gt On trouvera aux pages suivantes des prises de vue du Congr s dans le hall d entr e dans la grande salle des conf rences et la caf t ria du Palais de l Unesco Le fall d entr e du Palais de l Unesco Le P Philippe Gutton amp le D Amine Azar entour s de lias Abi Aad Claudia Ajaimi Antoine Azar Joe Bou Abssi Eddy Chou ri Soubad Felfel Roula Hachem Moussallem Randa Hoayek Micheline Kfoury Nina Lahoud amp Randa Rizk 2 Photos R f rences n 29 haut et 31 en bas 1
175. de s amuser d entretenir une rela tion amoureuse avec un Don Juan Quant elle elle ne cherche pas un amant mais un mati et elle a con fiance en elle m me Elle est fi re de penser qu elle se matiera avec un gentleman car elle croit que le Liba nais qui cherche se marier ne choisira jamais une femme ayant d j eu des relations sexuelles mais une vierge Il s amuse avec les femmes faciles mais il n pouse qu une pucelle La position phobique En vitant Don Juan pendant deux ans cette jeune fille a voulu lui montter lui comme elle m me qu elle est diff rente des autres femmes Il semble qu elle esp rait qu il comprendra un jour qu elle est exceptionnelle et qu il l pousera Entre temps elle ne laissera bien s r passer aucune occasion de trouver un bon poux La m thode d approche que je viens d utiliser pout pr senter bri vement cette vignette clinique me parait tr s convenable pour aborder quelques chef d uvres universels de la litt rature f minine dont certains demeurent depuis longtemps nigmatiques En effet les critiques restent la plupart du temps st riles lorsqu ils s attaquent une uvre litt raire l aventure sans se pr munir d un cadre th orique bien d termin mon avis les critiques qui se sont attach s dissiper l nigme de l oeuvre tr s c l bre de Mme de Lafayette La Princesse de Cl ves ont tous failli justement pour cette raison Aucun clairage v ritable
176. des aberrations sexuelles en deux groupes les d viations Abweichungen par rap port l objet sexuel Sexualolje amp t et les d viations par rapport au but sexuel Sexuahiel Ce classement se trouve au tout d but du Trait et l on n y fait gu re tr s attention Fo 38 C est pourtant l l originalit de Freud par rapport ses nombreux devanciers les Krafft Ebing les Moll les M bius les Havelock Ellis les von Schrenck Notzing les L wenfeld les Eulenburg les Iwan Bloch les Magnus Hirschfeld toute cette cohorte de sexologues auxquels il rend hommage d embl e Son originalit par rapport eux c est justement le classement des aberrations sexuel les en les 2 groupes indiqu s Je vous prie de croire que c est l un classement qui tire cons quence Un 2 me point important est la notion de soudure Verl tung Fo 54 Entre la pulsion sexuelle et l objet sexuel il ne faut pas se repr senter un n ud Ver kn pfung serr Ils ne s imbriquent pas ils ne s arti culent pas ensemble ils ne forment pas charni re Rien n est pr vu il n y a rien de pr form Mais alors L image qui vient l esprit de Freud est vio lente pour conjoindre la pulsion sexuelle avec l objet sexuel il faut recourir une op ration de soudure au chalumeau C est dire qu il n existe pas quelque chose comme un objet appropri pour la pulsion sexuelle C est dire qu on peut conjoindre la pulsion sexuelle n importe qu
177. deuxi me acte se passe dans la chambre de Mre la baronne Duverger Pour f ter comme il se doit la signature du contrat de mariage entre sa fille Viviane et Bois d Enghien la baronne s tait assur e l insu des deux amants le talent de Lucette Gautier L in vitable ne fut pas vit r v lation scandale esclandre expulsion Au tomber du rideau la fin du deuxi me acte le mariage de Fernand de Bois d Enghien avec Viviane Duverger para t fichu Le troisi me acte se passe dans l immeuble o loge Bois d Enghien Le d cor est divis en deux par ties in gales Les trois quarts de la sc ne repr sentent un palier et le dernier quart un cabinet de toilette de l appartement de Bois d Enghien L action est r par tie proportionnellement cette division trois quarts sur le palier et un quart au cabinet de toilette Il suffira de dire que Bois d Enghien rompt enfin avec sa maitresse et que contre toute attente son mariage avec Viviane Duverger r ussit se conclure Examinons ce renversement complet de la situa tion et essayons d en rendre compte au niveau des motivations profondes 6 Qui tire les ficelles Apparemment le personnage focal de la pi ce est Fernand de Bois d Enghien Le fil la patte le concerne C est d ailleurs dans sa bouche que l auteur mis cette expression concurremment avec cha ne gt Apparemment c est une sorte de moralit boutgoise qui serait mise en sc ne on ne
178. diquer c est d a vancet 15 Coupute rupture continuit Voici une autre remarque encore asservie la m me fatalit de tout l heure Apparemment il s agit d un probl me d ordre pist mologique En pr sence d un d veloppement quel qu il soit faut il envisager de le d crire suivant un mod le de repr sentation qui privil gie la continuit ou celui qui ptivil gie les discontinuit s Prenons un exemple concret Au 1 Congr s International de Psychologie qui s est tenu ici au Palais de PUNESCO en avril dernier vous vous souvenez je pense que pour d crire ce qui se passe l adolescence le Pr Gutton avait insist sur 17 Cf Olivier Roy Le Nouvel esprit scientifique de Bachelard Commentaire Editions P dagogiques Modernes 1979 p 15 M les discontinuit s et que le Pr Chamoun lui avait r pliqu vertement en insistant sur la continuit 18 Prenons un autre exemple de d veloppement Phistoire d une science par exemple Comment ra conter l histoire d une science Il y a sans doute plu sieurs mani res de le faire Bachelard a propos la sienne qui comme vous le savez a exerc en France du moins une tr s grande influence Le d but d une science est redevable une coupure Une coupure absolue et qui constitue un point de non retout Lorsque la chimie se coupe de lalchimie lorsque l astronomie se coupe de astrologie elles s instituent en tant que sciences Puis les progre
179. doctrinal m rite peut tre d tre argu ment car l exemple offert par le corpus hippocta tique pour le diagnostic r trospectif ne laisse pas de se r p ter tout au long de l histoire de la m decine et jusque sous nos yeux Voici qu en 1983 Pierre Bon homme publiait une monographie sut le Syndrome psycho organique chronique fond e essentiellement sur une approche clinique D embl e il d finissait ce syndrome la suite de Bleuler lt comme l ensemble des d sordres mentaux caus s par ou associ s d une alt ration diffuse de la fonction du tissu c r bral gt 33 Tous les termes sont ici pr cieux dans la mesure o ils soulignent avec insistance l attitude d sinvolte de l auteur envers la perspective tiologique Ot il se trouve que cette monographie r dig e avant que l pid mie du sida ne se d clare convienne comme r f rence pertinente pour les manifestations d origine neurologique pro voqu es pat le virus d immunod ficience humaine Il se v rifie pour ainsi dire sous nos yeux que l appro che clinique continue d tre fructueuse 2b Hysteria rediviva En ce qui concerne le domaine de lhyst rie Breuer et Freud s taient r solument engag s dans une recherche tiologique alors que l cole de la Sal p tri re avait plut t manifest son attachement aux tableaux cliniques Chez Pierre Janet cependant dont la d marche proc de de l cole de la Salp tri re sans solution de continuit des s
180. dolescence un mouvement volutionnaire c est dire qui se ferait moyennant quelques crises mineures mais sans crise majeure et un mouvement r volutionnaire lequel remettrait effectivement en cause les acquis fondamentaux Je vais parler maintenant de la revendication juv nile Je crois qu il faut la faire partir du corps comme on l a dit ce matin Elle s origine dans le corps elle s origine par le corps Et on pourrait dire ici pour paraphraser un peu la parole Biblique on pourrait dire qu au commencement de l adoles cence tait la chair Cette chair renouvel e n est pas nouvelle c est une r appropriation c est la d cou verte d un corps d sirant re sexualis ce qu il tait d j Et partir de l tout va se mettre en place c est dire qu il va s introduire dans ce que jappelle une strat gie assassine C est dire qu il va constamment se placer dans un mouvement oscillant entre le narcissique et l objectal dans une position dans laquelle il veut exister Et il ne peut exister que par rapport aux autres pat rapport l Autre et peut tre aussi dans le meurtre sym bolique de l Autre Hier par exemple la fin de son intervention Adnan Houbballah r sumait sa conception de la violence fondamentale avec l ex pression C est lui ou moi Quand on se dit c est lui ou moi on se place en fait dans une position dans laquelle on fera absolument tout pour exister Et pour exister le pre
181. ducation ne peut ni aller contre courant ni tre totale car une partie de cette pulsion vatiable d un sujet l autre r clamera toujours une satisfaction directe 6 Apr s avoir pos l existence de la pulsion sexu elle durant l enfance apr s en avoir montr la gen se 6 On trouve un passage particuli rement explicite touchant le second point z Freud 19084 La morale sexuelle civilis e gt trad fran aise in La Vie sexuelle pp 33 34 par tayage et le d veloppement en deux temps et apr s nous avoir averti que son ducabilit a des limites Freud encha ne sur ce que nous avons appel sa Triebelebre ll nous fait un petit expos de m tapsy chologie point trop diff rent de celui qu il re fera dix ans plus tard l or e de la premi re guerre mondiale Calmos je le sais j ai bien dit tout l heure qu au cun th me de l expos de Bernard Golse sut la sexu alit infantile ne remonte 1905 Et pourtant m ob jectez vous il consacre bien son premier d veloppe ment la th orie des pulsions Alors Eh bien c est tout simple L expos de Bernard Golse s appuie uni quement sur l tat ult rieur de la Trebelebre partir de 1915 sans qu il veuille se soucier le moins du monde des id es de 1905 Votre objection tombe d elle m me et je passe outre Donc d j en 1905 la pulsion est d finie par 4 caract res la source le but l excitation et l objet chacun desquels Fr
182. e c est la pollution qui en est r sult e Beurk Puisque c est par une sorte de fatalit que je m explique mal que le bachelardisme me vient cons tamment l esprit aujourd hui faisons contre mau vaise fortune bon c ur Conservons donc cette id e d un obstacle tout en sachant qu un obstacle n est pas inamovible qu il peut toujours tre escalad ou contourn On peut aussi le dynamiter on peut gale ment y percer un tunnel Il est remarquable par exemple comme le souci clinique de Freud qui fut son souci majeur l a pouss plusieurs reprises et comme malgr lui faire des trou es travers son pr jug biologistique Mais il n a jamais renonc son pr jug t moin le texte m me des Trois Trait s Depuis 1905 date de la premi re dition jusqu 1924 date de la derni re dition remani e il a rema ni son texte quatre fois Et chaque fois ila accen tu et non pas estomp l aspect de science fiction comme il m rit d tre qualifi de son biologisme Ex la libido substance chimique et autres lucub rations de m me farine Quel tait donc ce cadre pist mologique des Trois Trait s qui en 1905 faisait obstacle une possible formulation d une th otie psychanalytique 26 des perversions sexuelles Il faut se reporter la seconde partie de la lt R capitulation gt pour en trouver un expos suivi et bien articul C est l que Freud expose le c
183. e ce combat n avait pas de fin Elle voyait en chaque femme une nouvelle concurrente et ne parvenait point se reposer en amour sur la foi jur e d un homme Le pass de cet homme elle a pu le dominer le pr sent peine croit elle mais qu en est il de l avenir Qu est ce qui peut le lui garantir Est ce l amour Mais elle n y croit pas Elle croit que l homme est incapable de se lier par une passion ternelle de m me qu elle croit que la femme ne peut plus tre aim e quand elle a pass vingt cinq ans Elle jugea donc impossible de lier pour la vie le c ur du duc de Nemours par les nceuds de l hymen aussi pr f ra t elle pour son repos de renoncet 4 La phase phobique Comme le duc de Nemours constituait l objet du d sir de la princesse de Cl ves il la menagait du fait qu il tait trop investi par elle Il l a introduite dans le monde des passions violentes et lui a fait pressentir tous les chagrins que pouvait causer un amour fatal pour quelqu un qui comme elle n tait pas du tout pr t s y affronter et qui ptit effective ment la fuite pour se sauver montrant par l son immaturit affective On se demande en quoi le duc de Nemours pouvait la menacer Cette jeune adolescente avait toujouts occup le centre de gravit dans ses relations avec les hommes son c ur n a t touch par per sonne Quant sa relation avec le duc de Nemouts c tait tout fait diff rent Elle l a identifi l h
184. e HELFLOSIGKEIT rendu tr s fid le ment par le terme anglais HELPLESSNESS INSIGHT insight INVOLVE TO impliquer engager REPRESSED REPRESSION r prim e r pression SELF soi self auto SELF EXPRESSION expression de soi SELF RELIANCE s r de soi SELF SUFFICIENT autonome TAKE CARE OF TO s occuper de quelqu un TAKEN CARE OF TO BE qu on s occupe d elle tre pris en charge Hall d entr e Y Caf t ria du Palais de l Unesco 2 Photos R f rences n 33 en haut et 34 en bas CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 VIII CONGRES SUR L ADOLESCENCE pp 135 157 Eddy Chou ri amp Marie Ghoussoub Pr sentation du 1 Congr s International de Psychologie en chiffres en lettres amp en images pp 136 144 P Philippe Gutton Intervention improvis e sur les adolescents amp l objet de l addiction pp 145 151 P Mounir Chamoun Une adolescence sans solution de continuit r plique improvis e l intervention improvis e du P Gutton pp 155 157 4 Page pr c dente deux prises de vue du Congr s En haut dans le hall d entr e du Palais de l Unesco lias Abi Aad le Pr Philippe Gutton Nisrine Kanj Randa Hoayek Claudia Ajaimi Randa Rizk le D Amine Azar Joe Bou Abssi Rima Bejjani Nina Lahoud a
185. e au premier plan une transmission qui s effectue entre vifs par des voies extr mement vari es De plus l objet de la 85 Cf Yvonne VERDIER Fa ons de dire fa ons de faire la laveuse la couturi re la cuisini re Paris Gallimard 1979 86 Cf Amine AZAR La ruse nuptiale de Sh h razade in les Cahiers de l Orient n 5 1 trimestre 1987 pp 160 180 96 transmission matrimoiniale 87 n est pas un bien mat riel qui s ajouterait aux possessions d un sujet mais des qualit s qui faconnent son tre m me et lui procurent son identit de genre Le processus de civilisation qui a accouch de la configuration moderne de l Occident 88 a modifi profond ment l objet de transmission matrimoiniale Il n est pas excessif de parler d une grande fracture intervenue vers le milieu du XVII si cle Apr s une quasi stabilit mill naire du matrimoine il s est pro duit une d sarticulation progressive de la plupart de ses composantes conjointement l mergence de nouveaux organisateurs de r les La nouvelle donne concernant le matrimoine se distingue par une cer taine instabilit et une conflictualit notable Les troubles de lidentit f minine li s la nouvelle donne sont nombreux et s tendent sur les trois der niers si cles Leur tude est encore l tat d bauche et je n ai moi m me encore effectu que des sonda ges dans ce nouveau champ de recherches Deux tudes r centes en t moignent La
186. e autre notion qui m rite de subir le feu purificateur d une critique vigou reuse Telle que cette notion est concue pat Freud elle est mise la plupart du temps au service d une conception du d veloppement endog ne biologique solipsiste de la sexualit de l tre humain En cons quence elle scotomise le r le de l autre et de l autre adulte auquel Freud dans ses moments de lucidit ne manque pas d attribuer la primaut Mais com ment chapperait il lui m me son autre l amour de FlieB bio Flie Allez je renonce en dire davantage me con tentant de renvoyer aux nombreuses analyses du Pr Laplanche que vous connaissez bien ainsi qu une tude judicieuse malicieuse et combien rudite concoct e par Jeffrey Mehlman en hommage notte Maitre au colloque de Montr al 1992 19 Les zones rog nes Revenons derechef la notion de zones rog nes Il serait injuste d incriminer aveugl ment l influ ence d let re de bio FlieB tout bout de champ Freud a eu beau parpiller les zones rog nes il n a fait en r alit que les rassembler sur le corps propre Le r alisme naif de sa formation m dicale ou son all geance au scientisme de son poque seraient res 21 ponsables de son manque de c ur aller au bout de son id e Il a tort de circonscrire les zones rog nes au corps propre lors m me que la notion de corps propre est encore dans les limbes De toute fa on
187. e bl me et son manque d esprit critique envers son poux sont caract ristiques de ces patientes Au niveau du cons cient elles n expriment aucun ressentiment pas m me les empoignades ordinaires de la plupart des gens mari s Elles ne se plaignent jamais ouvertement de leurs matis ou de quiconque ce propos N an moins elles sont impliqu es dans une sorte de dynamique interpersonnelle particuli re la person nalit d pendante avec l appel du d saide appeal of belplessness d crit par Karen Horney Alors que ces personnes ne se permettent pas d exprimer ouverte ment aucune hostilit ou critique elles racontent Panalyste ou leur auditeur un comportement si outrageux et si provocant de la part de leurs maris de mani re ce que l auditeur se sente oblig de prendre leur d fense et m me se f cher avec le mari Par exemple le mat riel que je viens tout juste de vous 8 Voici un texte c l bre de Karen Horney 1937 La per sonnalit n vrotique de notre temps chap VIII Les moyens de gagner l affection et la sensibilit au refus qui explicite le contexte de sa pens e Quelles sont donc les voies qui restent ouvertes au n vros en d pit de ses difficult s int rieures pour acc der l affection qu il a dessein de gagner Ce probl me en r alit en recouvre deux comment obtenir l affection n cessaire et comment justifier ses propres yeux comme ceux des autres l exi
188. e douloureux de la pra tique du transfert et de l analyse des r sistances Qu on veuille ou non en convenir de bonne gr ce toute l histoire de la psychanalyse semble proc der de cette remarque Les approches modernes sont des h riti res plus ou moins directes des travaux de Breuer et Freud On y constate un d placement assez massif de l accent du p le symptomatique vers le p le tiologique tout d abord puis un peu plus r cemment vers le p le nosographique Le fait est que le remembrement des psychoses schizophr niques op r par Bleuler est apparu avec le temps par trop tendu La d couverte et l exp rimentation de plusieurs familles de m di caments psychotropes ainsi que des recherches nou velles sur les d lires paranoiaques sensitifs ou pas sionnels et les d lires hyst riques de m me que la prise en compte du criterium de la forclusion du Nom du p re promu par Lacan ont encourag la nouvelle g n ration op rer un r am nagement du groupe des schizophr nies bleuleriennes en vue de le res treindre passablement Plong s dans le d bat d id es et les grandes man uvres th oriques les auteurs r cents quelques notables exceptions pr s 36 semblent s tre d tourn s des pr occupations symp tomatologiques cr ditant sans doute les anciens du m rite d avoir puis la mati re Tout fait r cemment des voix autoris es se sont lev es contre cette tendance trop radicale en pr nant
189. e la promise A l poque de Freud le pr tendant appr ciait d tre le premier partenaire sexuel de sa promise Non sans raison ajoute Freud Car celui qui est le premier apaiser le d sir amoureux d une jeune fille longtemps et p nib lement retenu sous l influence conjugu e du milieu et de l ducation a grande chance de la r duire un tat de suj tion sexuelle lui garantissant une liaison per manente et stable Le mariage monogame s tayerait sur cette suj tion sexuelle Le mat riel ethnographique attribue en revan che la concession du d pucelage des agents institu tionnalis s Chez de nombreuses peuplades primi tives la virginit de la promise est taboue pour le pr tendant L argumentation de Freud consistera mon trer que l un a raison sans que l autre n ait tort Freud estime avoir d montr dans un ouvrage ant rieur Totem et tabou qu une ambivalence originaire est la condition du tabou Il s ensuit que le primitif place un tabou l o il redoute un danger A consid rer que la d floration est un dol le danger consisterait en re pt sailles de la part de la personne l s e la promise au premier chef mais par extension sa famille en vers son agresseur le pr tendant Dans les tribus primitives la d floration institutionnelle d tourne du pr tendant le danger des repr sailles Quant au dom mage subi par la promise il ne saurait tre attribu la douleur occasionn e par la d chiru
190. e les lisons pas bien mais au moins nous avons l illusion de lire les images rapidement Ceux qui crivent de longues phrases finissent par nous lasser on ne les lit plus et c est dommage Quelquefois il vaut la peine de fournir l effort de lire un texte mal crit Mais qu on n abuse pas trop de notre temps et de notre patience Concernant Rachel Bowlby nous avons fait l effort de la traduire et cela a t un effort terrible c tait m me parfois carr ment cauchematdesque Pourquoi finalement la lecture de Freud demeu re t elle plaisante C est que ses phrases sont de dimension moyenne Il sait utiliser des images com me suppott Il sait nous inqui ter Il sait m nager un certain suspens Il nous interpelle de temps en temps Le style de Freud est finalement assez reposant Ce n est pas le cas de beaucoup d autres psychanalystes ou de critiques litt raires comme Rachel Bowlby Mais je le r p te m me si son texte est difficile lire malgr tout malgr nos efforts pour le rendre lisible il m rite d tre lu un moment durant les r unions de notre atelier de traduction nous tions nous m mes d sesp r s Ceux qui ont particip cette t che peuvent se rappeler qu un moment on a risqu de tout balancer On s est vraiment dit un moment Mince on s est peut tre tromp On a choisi un texte difficile pour rien Pourquoi se donner tant de peine le 52 traduire I est long et difficile
191. e suis servi du rep rage chronologique que pour faire de la typologie Il ne s agissait que de classer les sexualit s infantiles par cat gories autrement dit de faire du rangement Ot il existe un meuble appropri cet effet qu on d nomme une commode Et il est particuli rement commode de ranger nos effets dans des titoirs Ici nous avons besoin d une commode quatre tiroirs Mais avant tout demandons nous o mettre la sexualit mature Comme c est un modele id al nous allons la mettre dans un cadre et l accrocher au dessus de la commode comme on ferait d un tableau ou d un pottrait Il faut maintenant jeter un regard dans chacun des quatre tiroirs de notre commode Rien qu lire les Trois Trait s nous savons plus ou moins bien com ment les garnir Le tiroir le plus archaique est celui dont L Anti dipe de Deleuze amp Guattari nous a fait un si pr cieux inventaire avec des flux de d sir des coupures de flux un corps sans organes etc Nous savons ainsi qu il y a dans chacun de nos tiroirs des compartiments Le tiroir dit de la premi re floraison de la sexualit par exemple contient deux cases pour le choix d objet incestueux selon qu il se fait par tayage ou sur le mode narcissique Le tiroir dit de la p riode de latence comprend un assez grand nombre de compartiments pour la formation du caract re pout les refoulements pour les sublimations et pour les aspirations id ales morales ou esth tiqu
192. e vue Un mot encore sur l int r t de cette orientation sociologique de la recherche Je pense que du point de vue de la psychopathologie quotidienne l examen statistique de l volution de l adolescence aujourd hui est tout fait forte Tout l heure le D Elie Karam a projet derri re nous des tableaux statistiques relatifs la population libanaise qui sont fort int ressants et qui pr sentent des r sultats parall les aux enqu tes men es en France par l INSERM N anmoins j au rais aim pour ma part voir figurer sur ces tableaux d autres tranches d ge Je pense qu actuellement la tranche d ge statistique la plus int ressante concer 15 On consultera sur cette question l ouvrage publi sous la direction de Joyce Ain Adolescences lt miroir des ges de la vie gt Ramonville Saint Agne d r s 1995 in 8 200p NdIR 146 nant l adolescence serait plut t celle des 12 14 ans 12 16 ans 12 14 ans C est l vraiment la p riode qui aujourd hui nous semble la plus en mouvement dans le champ de l adolescence 2 Un processus r volutionnaire L ensemble des travaux concernant l ge d ado lescence passionne le clinicien mais je pense aussi que ces travaux voil la deuxi me partie de mon raisonnement constituent un obstacle quant exa miner l volution de chaque adolescent Je veux dire plus pr cis ment que ces travaux constituent un obstacle pour l tude des processus
193. ec FlieB c est tout fait autre chose C est fr n tique Mais je ne veux pas patler uniquement des v ritables gres de Freud FlieD Je veux attirer votre attention sur une correspondance amoureuse pass e totalement inapercue et c est celle l qui compte mes yeux comme invention d une criture nouvelle Je vous le dirai donc brutalement pour que votre sur prise soit totale Il y a un texte de Freud intitul As del du princibe de plaisir publi en 1920 Eh bien c est avant tout et notez bien que je ne dis pas que ce n est tien d autre c est avant tout une lettre d amour adress e Wilhelm Flie vingt ans apr s la rupture parce que Freud n a jamais cess de l aimer comme un fou Pareil pour le 7 Trait sur les aberrations sexuelles mais cette lettre d amour l est adress e Flie au lendemain de la rupture C est pour ca qu il ne faut pas le lire ce f Trait ce serait tr s indiscret Oh non il ne faut pas le lire il suffit seulement de le parcourir Il faut le parcourir en s arr tant seulement aux quelques points f conds en nombre tr s restreint puisque je n en vois pas plus d une douzaine 3 Lecture cursive du ler Trait Tenez je vais vous en faire la d monstration au pied lev J ouvre mon exemplaire des Trois Trait s trad Koeppel d Folio en abr g Fol et je par cours le 7 Trait devant vous Et voici ce quoi je m arr te D abotd au classement
194. el objet Autrement dit encore l objet est variable voire m me contingent Essayons de personnifier la pulsion sexuelle on dira alors qu elle est aveugle qu elle s avance t tons qu elle peut saisir n importe quel objet qui lui tombe sous la main et le porter la bouche Pour le consommet Vous avez compris l image ce qui peut le mieux repr senter la pulsion sexuelle c est un bambin quatre pattes Un 3 me point important est la notion de suresti mation de l objet sexuel berschatzung des Sexual objektes Fo 58 59 amp 62 63 Je ne m y attarde pas par gard aux affectionnados de Stendhal qui connaissent fort bien la notion de lt cristallisation gt Je me conten terai de faire une remarque fantaisiste Je me conten terai de faire un peu de Darwinisme sauvage avec la th se t l ologique suivante L amour est une ruse de la nature pour perp tuer notre esp ce Je donne cette pochade pour ce qu elle vaut 4 me point Le fait que certains penchants pervers apparaissent sous forme de paires antith tiques de couples d oppos s Gegensafzpaare Fo 72 comme sadisme amp masochisme exhibitionnisme amp voyeu risme Et quelques pages plus loin Freud d nom mera ces paires antith tiques des pulsions partielles Partialtriebe Fo 81 5 me point Freud d finit la perversion sexuelle par 2 caract res la fixation et l exclusivit Fo 74 6 mement ne faut pas parler de la pulsi
195. elire pour secouer l am n sie oblig e n cessaire qui vient constamment nous fermer les yeux sur la sexualit infantile Merci d avance celui ou celle qui voudra bien s en char get Tenez on lui donnera comme titre quelque cho se comme lade mecum sur la sexualit infantile l usage des amn siques que nous sommes Pen rigole d j Il me reste vous rappeler avant de nous quitter l objectif que j ai eu en vue Mon 1 pari tait le sui vant si nous en savons si peu sur la psycho sexu alit et si nous connaissons si mal la sexualit f mi nine c est que le fondement tait mal assur Et le fondement c est la sexualit infantile Mon 2 pari tait le suivant au del de la vulgate psychanalytique actuelle concernant la sexualit infantile il fallait faire retour aux fondements freudiens de 1905 conquis de haute lutte sur les d boires cliniques de la d cennie ant rieure C est ce travail que nous avons effectu ensemble m thodiquement et dont j ai voulu aujour d hui dresser le bilan avec vous quoi sommes nous parvenus Nous sommes patvenus une th se fort curieuse ou plut t une double th se Premi rement nous en sommes arriv s concevoit les psycho sexualit s infantile et adulte comme deux niveaux totalement h t rog nes La sexualit adulte nous est apparue tout univoque rele vant du mod le id al charri par le discours courant alors que la sexualit infantile nous es
196. ellence que son d sir est le d sir de lautre Mais pour les besoins de la psychopathologie il y a lieu de faire montre de plus de rigueur et de discernement En ce qui concerne l hyst rie ma proposition est de l envisager comme un terme g n rique coiffant des groupes diversifi s Le groupe des hyst ries f mi nines juv niles explor ici ne serait donc qu un grou pe parmi d autres Les hyst ries de l enfance forment un autre groupe les hyst ries de conversion un autre encore les hyst ries masculines encore un autre 95 Faisons encore un effort Au m me titre que pour ses pr d cesseurs faisons le deuil du couple post moderne qui nous hante il repr sente un v ritable obstacle pist mologique pour la constitu tion et pour le d veloppement d une s mioth que moderne de l hyst rie IV Prolongements 12 La question du matrimoine D avoir mis l hyst rie au pluriel comporte pour moi deux sortes de prolongements qui m riteraient que j en dise peut tre quelques mots Je traiterai tout d abord de la question du matrimoine puis de la clinique des d pressions C est l tude de l anorexie nerveuse qui a con duit la notion de matrimoine L anorexie nerveuse est un syndrome polyvalent qui participe des tab leaux cliniques vari s Je ne m y suis int ress qu en connexion avec l hyst rie f minine juv nile dont il constitue comme je l ai dit une variante particuli remen
197. elles laissaient tom ber automatiquement et inconsciemment leur point de vue leur besoin ou leur d sir pour se con former ceux de leurs maris Les phobies taient l un de leurs moyens de maitriser leurs sentiments r prim s Comme si elles les aidaient se figer pour 128 les emp cher de faire quoi que ce soit qui serait interpr t comme un acte agressif ou comme une auto affirmation en fait c tait exactement l affirma tion du contraire puisque ca les rendait vuln rables et inoffensives 3d Le prix payer Jai toujours t frapp e par le prix que ces patientes taient dispos es payer afin d viter la moindre possibilit d exprimer ouvertement la col re ou Phostilit Et elles faisaient tout a en silence sans que les matis ne se doutassent de rien Ainsi ressemblaient ils de plus en plus des sc l rats mesure que le temps passait Une partie de leur probl me est leur incapacit communiquer claire ment avec leur partenaire Or cela exigerait un sens du soi plus fort et une disposition accepter les cons quences de ses actes Elles devraient consid rer qu il vaut la peine de se battre pour leurs d sirs Mais comme ce sont l des gens qui consid rent qu une simple affirmation quivaut un acte d hostilit elles ont une peur exag r e de ce genre d incident Elles n expriment pas directement leurs besoins mais sont irtit es et bless es que leur partenaire ne les per c
198. emarquer que de toute facon nous sommes tous plus ou moins des addict s l adolescent comme les autres L int r t de ce terme d addiction est de nous porter tudier une structure addictive ou une conduite addictive Nous avons tous nos petites addictions C est justement ce qui nous a permis dans la recherche de rapprocher les addictions aux drogues avec les addictions aux aliments les addictions au jeu et pourquoi pas les addictions au travail Toujours est il que je pose alors cette ques tion dans quelle mesure dans cette ext riorisation tondamentale de l adolescent tel ou tel produit telle ou telle conduite vont devoir tre strictement n ces saires Comme je le disais il y a donc deux voies pour la recherche soit que l on r fl chisse la conduite addictive ou bien au choix du produit l importance du produit Par exemple le choix du produit va venir tayer le processus d adolescence Vous entendrez noncer quelque chose comme Quand je fume je travaille mieux l cole Ou bien Quand je fume je me sens bien gt Ou bien lt Quand je fume etc Voil des phrases typiques d un adolescent qui fait appel tel ou tel produit comme th rapeutique La cigarette de vient un produit th rapeutique Mais d une certaine facon le boulimique va dire la m me chose de l ali ment C est l la premi re version de la clinique La deuxi me version de la clinique est tout fait autre
199. embre 2000 lias Abi Aad Rencontre du 3 Type avec Roger Assaf Homme de Th tre Tout a commenc au Th tre de Beyrouth o nous avions t voir Red roses red de Kris Niklison le samedi 8 avril 2000 la fin du spectacle le D Azar vint nous annoncer qu il avait obtenu l accord de MM Nazih Khater critique th tral au quoti dien A4 Nab r de Roger Assaf homme de th tre et de Fadi Abi Khalil com dien pour une rencontre autour des conceptions th trales de Bernard Dort Nazih Khater avait connu Bernard Dort Paris dans les ann es soixante et avait tra vaill avec lui sa th se de doctorat Il fut convenu que cette rencontre aurait lieu au Pinacle de Bey routh le mardi 18 avril 19h On se distribua les taches et les r les par volontariat comme l ac coutum e et l on se quittat r joui Mardi 18 avril 2000 Il tait 18h45 quand je le soussign croisais le D Azar sur le chemin du Pinacle Il me demanda si je voulais l accompagnet Oz a r pondis je tourdiment J avais en effet compl tement oubli notre engagement et je pensais me rendre comme d habitude notre petit s minaire du mardi Et malheureusement je n tais pas le seul dans mon cas au moins tais je cette fois l heure Le D Azar incr dule me rap pela notre RdV avec M Roger Assaf Sofil pour le guider jusqu au Pinacle Il tait visiblement de m chante humeur J arrondis le dos et c
200. ement OCF 10 p 238 20 Schreber au d but du chap VI de ses Denkw rdig keiten Des prodiges avaient lieu d effrayants commu niqu s lui patvenaient de toute part La catastrophe tait l et s accomplissait Il avait devant les yeux la figuration de la fin du monde J aurais voulu vous lire tout ce chapitre et m me tout le livre un des plus extraordinaires qui soient digne d tre plac dans nos biblioth ques c t des Chants de Maldoror Mon hypoth se elle me parvient comme E nfall est que la crise d adolescence du Pr sident Schreber a clat chez lui de mani re diff r e au milieu du gu cinquante ans pass s Ce n est qu une hypoth se tout fait hasardeuse j en conviens tout le premier mais je n ai pas r sist vous en faire part parce que la psychose est h las l une des issues possibles de la crise d adolescence Et il m est apparu comme dans un clair que ce que j essayais de formuler propos de l in luctabilit de ce qui se passe l adolescence recoupait dans le d tail l exp rience v cue pat le Pr sident Schreber au d but de sa maladie Ce n est qu une digression 11 Sexualit infantile plurivoque Apr s avoir suivi ma premi re id e traversi re l id e folle comme je vous en avais pr venus passons l autre id e traversi re Celle ci s est pr sent e mon esprit au moment o je pronon ais les mots C est l tout ce qu on
201. ement une perte consid rable du m me ordre sans doute que l exclusion du fameux lt Grand r ve de la Traumdeutung L historien des sciences autant que le simple psychologue ne peuvent que regretter la destruction trop probable de ces documents cliniques Je ne tenterai pas de compenser la lt Marion Delorme gt de Freud par la lt Marion de Lorme de Victor Hugo 1831 Une ventuelle re 96 Cet exemple n a pas fait l objet d une publication ant rieure 85 constitution serait hasardeuse et de peu d int r t sans doute Mais que Freud ait spontan ment song la Marion de Lorme de Hugo pour clairer son exp rience clinique est un signe de piste qui nous pousse relire cette pi ce de notre propre point de vue c est dire la recherche d un syndrome de l hyst rie joindre notre s mioth que Marion de Lorme est un drame romantique dont l action est situ e en 1638 La c l bre courtisane parisienne Marion de Lorme est tomb e amoureuse d un jeune homme Didier qui ne connait d elle que son pr nom Marie et elle est pattie Blois cacher leur idylle Le malheur voulut que Didier croise le fer avec un ancien amant de la courtisane et qu en cher chant les s pater celle ci ameut t la garde par ses cris C tait l poque o par d cret du Cardinal les duels taient punis de mort Afin de sauver la vie de son Didier dont l amour lui avait refait disait elle une virginit Mario
202. emment obtenir un enfant de leur m re Cette analyse recoupe nos pr c dentes conclusions jusque dans le d tail Est il n cessaire de pr ciser que les Brunehildes doivent leur appellation un personnage de la saga des Nibelungen en r f rence un pisode qui se place au tout d but de l pop e Brunehilde est une vierge guerri re qui n accordera sa main qu celui qui la vaincra aux armes au risque de sa vie Son pr ten dant Gunther doutant de sa force s assure le con cours de Siegfried connu pour sa vaillance et qui a la facult de se rendre invisible Effectivement le strata g me r ussit et Gunther pouse Brunehilde Mais la lutte se renouvela dans l alc ve et Gunther ne parvint pas consommer son mariage Il eut de nouveau recours la vaillance et l invisibilit de Siegfried lequel terrassa Brunehilde dans son treinte amouteu se et lui c da la place derechef Friedman estime que la facult de se rendre invisible est le d tail crucial de l pisode celui qui permet de l interpr ter Dans les r ves en effet l homme invisible homme masqu l homme non reconnaissable tient souvent lieu du p re et secon dairement du th rapeute L agressivit de Brunehilde envers les hommes d coule ainsi d une fixation au p re par rapport auquel tout autre partenaire ne repr sente qu un deuxi me choix L auteur se r f re ici express ment l tude de Freud sur lt Le tabou de la virginit
203. en d sabus reposait sa plume se tramait un coup d clat Diff rents prota gonistes se sont sentis interpel s et ont r agi avec ensemble Israel Maleval Melman Jeanneau Sami Al Serge Andr Rosolato et Diane Chauvelot en sont les exemples les plus notables et ils en sont d autant plus significatifs que les points de contact doctrinaux entre eux semblent manquer sans qu il faille aucunement incriminer les appartenances d cole Leur exemple nous a encourag tenter notre tour un effort synth tique pour exposer nos propres travaux de la d cennie coul e tant entendu qu en trer dans la carri re ne signifie point entrer en lice Compar au leur mon propos demeure modeste puisqu il sera circonscrit l hyst rie f minine juv nile et que je ne saurais tout au plus plaider en sa faveur qu une relative originalit dans la d marche 26 Approches classiques modernes Cette d marche se fraye un passage mi chemin entre l approche des classiques et celle des modernes tout en rendant hommage leurs m rites respectifs L approche classique pr conis e par les grands trait s publi s vers la fin du si cle dernier comme ceux de Gilles de la Tourette 1891 1895 ou de Pierre Janet 1892 1893 est purement symptoma tique et se divise en deux volets Le premier volet concerne les caract res stables les invariants de base le fond commun tous les cas Gilles de la Tourette le d nomme hys
204. enaient c ur Ainsi une jeune fille interview e me demandait As tu interview des jeunes filles seulement ou bien as tu parl galement avec des Don Juan Les Don Juan racontent ils leurs aventures amoureuses N estil pas vrai qu ils jasent beaucoup et m disent des jeunes filles 5 Ce terme naturalis en dialecte libanais courant depuis peu semble proc der de lt Gigolo gt moyennant une l g re d formation H0 Une autre jeune fille me demandait Est ce que les Don Juan se marient ou pas Une fois mari s sont ils fid les leur femme gt As tu interview des Don Juan de mon village Quel est le Don Juan le plus parfait de toute la r gion me demandait une troisi me Parfois la demande d information se faisait d une mani re indirecte ou tacite Il y a par exemple ces jeunes filles qui s agr gent en simples spectatrices des groupes de filles qui discutent du sujet demeu rant tout fait passives c est dire sans participer la discussion mais les oreilles aux aguets Je citerai encore le cas de cette jeune fille interview e qui sentant qu elle manquait de connaissances sur Don juan me proposa de constituer un groupe de filles pour discuter ensemble du sujet Elle d sirait beau coup savoir comment les autres jeunes filles conce vaient Don Juan et on sentait qu elle d sirait le connaitre travers elles Ce cas tout fait sp cial a imm di
205. ent une situation d chec Lui que les remont rances et les r primandes mettent en fureur surtout quand elles proviennent d une figure institutionnelle d autorit il va se branler Se branler quivaut alors une admonestation Mieux la masturbation est une mortification que l adolescent s inflige C est comme s il se disait et parfois il se le dit vraiment Pauvre con Voil tout ce dont fu es capable esp ce de vaurien de looser de branleur Tu n es vraiment pas capable d autre chose Tu n es capable que de fe branler gt ll se mortifie con templer ce jet de sperme r pandu en pure perte qui ne fait plaisir personne qui ne r jouit personne Ce n est pas pour rien que la phrase typique de l ado lescent est Je m en branle gt 26 Les r flexions de Roger Dorey 1981 1992 et les r f lexions contradictoires de Paul Denis 1997 propos de la pulsion d emprise sont passionnantes Il y a l un d bat m tapsychologique de haute vol e comme il y en a rare ment chez les psychanalystes Je me contente d en signaler l existence quitte y revenir une autre fois 21 Le principe de r alit Nous sommes tr s en retard je le sais Nous avons d pass le terme convenu de cette s ance de puis un moment d j Mais je n ai pas achev mon propos improvis d aujourd hui et je me sens encore inspir pour vous retenir cinq minutes de plus pas davantage Comme je n en ai rien pr par n
206. ent arriv de vous recommander son excellente pr sentation des conceptions psychanalytiques de l mergence de la fonction symbolique publi e dans le Nouveau Trait de psychiatrie de l enfant et de l adolescent 1995 Je vous re commande galement son volume sur le D veloppement affectif et intellectuel de l enfant 1985 publi aux d Masson et qui est devenu avec le temps et au fil des r ditions et des r impressions un manuel particu li rement pris des tudiants et des enseignants C est justement parce que Bernard Golse n est pas le premier venu parce qu il est au contraire un Maitre concern par la formation des nouvelles g n rations de cliniciens qu il m int resse de prendre son texte sur la sexualit infantile comme r f rence J ai donc dit p le n gatif p le r pulsif et je le prouve Je le prouve en un tournemain 6 Vulgates amp dissidences De quoi traite Bernard Golse De ce que mon sieur tout le monde croit connaitre un monsieur tout le monde quelque peu frott de psychanalyse je vous l accorde La premi re moiti de son expos est consacr e la th orie des pulsions aux pr tendus stades pr g nitaux oral anal phallique saint CEdi pe au bienheureux Narcisse la sacro sainte an goisse de castration et aux instances intrapsychiques bancales de la seconde topique Je laisse de c t Pautre moiti qui consiste en remarques et compl ments divers
207. ent rationnelle Elle pr nait le contr le des sentiments et parlait de mettre de l ordre dans ses sentiments pour qu ils ne la trahissent pas Elle avait beaucoup de r ves o les gens portaient des masques d habitude le masque tait inoffensif et amical alors que en dessous le visage r el tait effayant Elle tait terrifi e par sa propre hostilit et ce n est qu avec une grande difficult qu elle en est venue en accepter une part De ces trois patientes Mme M avait l angoisse la plus intime et les sympt mes physiques les plus in qui tants Dormir tait tr s difficile pour elle Cf Karen Horney 1937 La Personnalit n vrotique de notre temps chap X La recherche du pouvoir du prestige et de la possession trad francaise pp 125 126 souvent elle se r veillait en panique ne se rappelant pas ses r ves et n ayant aucun indice de ce qui l avait d rang e Quand elle se rappelait effectivement ses r ves ils taient pleins d motion en g n ral de rage de col re d angoisse et d appr hension Il y avait aussi plusieurs r ves sexuels En les racontant elle semblait d connect e du sentiment correspon dant mais son visage r v lait la tension extr me et la pression interne qu elle enduraient Mme M tait la seule des trois se rappeler d un d but soudain de ses phobies Elles taient survenues enviton huit ans plus t t durant un voyage organis qu elle faisa
208. ent une contribution qui ne le c de en rien en stup fiante originalit aux contributions de 1905 Et l encore par une trange fatalit cette contri bution passe galement l as Par exemple Bernard Golse n en fait aucun cas 7 Pourquoi Parce que c est trop embarrassant patdi pour la vulgate psy chanalytique concoct e pendant tout un si cle de traficotages avec la Sexualtheorie Exemple qu est ce que c est que ce redoutable complexe de castration sinon une th orie sexuelle infantile promue en th o rie super savante par on ne sait quel tour de passe passe Mais j aimerais attirer votre attention sur quelque chose de plus fort de caf que ca la 4 me 7 Apr s Lacan encore lui crits p 543 le P Laplanche est Pun des rares psychanalystes avoir donn aux th o ries sexuelles infantiles leur importance hors de pair Plus exactement c est son enseignement que je dois d y pr ter moi m me la moindre attention Et je ne fais ici que vous r percuter cet enseignement dition des Trois Trait s soit en 1920 Freud a ajout une longue note au 3 Trait relative aux fantasmes pubertaires o il nous indique que ces fantasmes se greffent sur ou plut t se nouent kn pfen aux recher ches sexuelles infantiles abandonn es Et quels sont ces fantasmes sexuels de la pubert Je vous le don ne en mille vous ne le devinerez pas Je vous le dirais que vous ne le croirez pas Ouvrez donc P d
209. entr e sur la fonc tion g nitale mais clat e et distribu e sur une multitude de zones rog nes Il vaut la peine de reproduire ici la formulation synth tique propos e par Freud au sujet de la sexualit infantile o il se plait distinguer trois caract res essentiels d Folio pp 106 107 Elle apparait par tayage sur une des fonctions vitales du corps 9 elle ne conna t encore aucun objet sexuel est auto rotique et son but sexuel est sous la do mination d une zone rog ne quelconque Ce n est que dans l dition de 1915 que Freud s est r solu ajouter ce caract re d j rep r en 1905 les ditions ant rieures 1915 ne mentionnent que les deux caract res suivants Th se 2 17c Les organisations libidinales du rant l enfance 1920 amp 1924 La vie sexuelle infantile comporte deux organisations libidinales ainsi qu une 3 me phase a La phase la plus pr coce est celle de l rotisme oral 1920 b La 2 me organisation est caract ris e par la pr do minance du sadisme et de l rotisme anal 1920 c C est seulement au cours d une 3 me phase que les zones g nitales proprement dites prennent part la d termination de la vie sexuelle 1920 d Cette phase g nitale ne se d veloppe chez l enfant que jusqu au primat du phallus 1924 COMMENTAIRE La question de la m thode est ici claire ment pos e par Freud Il nous pr vient qu il est parvenu ce
210. equiem pour Monsieur Bob le gt in Annales de Litt rature Fran aise Universit Saint Joseph de Beyrouth ann es 1993 1994 volume 11 12 pp 81 104 Le levain de la nostalgie en fin de vie sida in Psychanalyse l Universit juillet 1994 tome 19 n 75 pp 3 41 lt La s mioth que de l hyst rie gt in Asbzarofit ca hier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 66 99 19934 1993 1994 2000 32 AZAR Amine amp Co 2000 La r capitulation des th ses de la Sexwaltheorie de Freud gt in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 9bre 2000 pp 37 48 AZAR Amine amp SARKIS Antoine 1994 Freud parties carr es avec un lt loge de l imperti nence par Jean Laplanche Nice Z ditions in 8 223p Pour les relations Freud Flief BACHELARD Gaston 1934 Le Nouvel esprit scientifique Paris PUF Nouvelle Encyclop die Philosophique 1966 in 12 183p 1938 La Formation de l esprit scientifique contribution une psychanalyse de la connaissance objective Paris Vrin 19707 in 8 257p 1951 L Activit rationaliste de la physique contemporaine Paris Collect 10 18 n 1161 1977 in 12 311p BRAY B amp LANDY HOUILLON I dir 1983 Lettres portugaises 1669 Lettres d une P ruvienne 1747 et autres romans d amour par lettres Paris GF Flammarion n 379 in 12 407p BRUSSET Bernard 1992 Le D veloppement libidinal Paris PUF Qs n 2695 in 1
211. es Le tiroir de l adolescence Je m atr te Je voulais seule ment amorcer la t che 14 Les t gimes de jouissance Mon propos principal que je ne veux pas en core l cher tait de vous convaincre de la plurivocit de la sexualit infantile suivre Freud il y aurait au moins quatre grands types de sexualit infantile que pour la commodit j ai class s dans les tiroirs d une commode Vous avez vu que j avais d abord utilis la chronologie des ges puis ce meuble de rangement qui m a paru plus neutre Mais le moment est venu de renoncer m me ce meuble en faveur d un mode de repr sentation plus ad quat M me si les tiroirs de notte commode sont mobiles et m me si les com modes sont des meubles c est dire des objets qu on 23 peut mouvoir il nen demeure pas moins que nous avons l un mode de classement statique Or les divers types de sexualit infantile sont des charges dynamiques par excellence Ce sont des moteurs de comportements C est ainsi que l id e m est venue de parler de r gimes de jouissance comme on patle des r gimes d un moteur Nommons over drive ce mo d le id al qui est la sexualit mature nous assimi lerons nos quatre types de sexualit infantile une boite de transmission quatre rapports commandant chacun un certain r gime du moteur L image est plaisante et ne manque pas de pertinence N an moins cette image non plus n est pas compl tement satisfaisante
212. es D ailleurs nous ne sommes pas l pour dis cuter sur les termes Mais disons donc que ce qui int resse le psychanalyste c est ce travail psychique d adolescence par lequel chaque adolescent va devoir n gocier la nouveaut qui le contraint de vivre par tit de la pubert Et c est l qu il va rencontrer toute une s rie de ph nom nes culturels de ph nom nes sociaux qui vont devoir tre repris par lui de toute fa on Ils devront tre repris la fois je dis bien la fois comme un tayage constant et en m me temps comme une ali nation permanente tayage ali na tion par l adulte L adultit apparait pour l adolescent la fois comme ce sur quoi il s appuie mais elle est en m me temps percue comme un mod le pers cu toire anti social ou manich en Ce travail psychique que tout adolescent doit faire comment le fait il J anticipe un petit peu sur ce que je vais dire tout l heure va t il le faire l aide d un produit L nous entrons dans la question de l addiction A t il besoin pour n gocier son ado lescence pour lt faire gt son adolescence aujourd hui a t il besoin d un produit Il est devant deux voies va t il se transformer lui m me ou bien va t il faire usage d un produit afin de faciliter son volution Je ne suis pas port regarder du c t de la toxicoma nie je ne pense pas que la toxicomanie soit int res sante pour l adolescent Mais je pense que l ad
213. es tendent supprimer toutes leurs pulsions d affirma tion de peur de mettre en danger leur si grand besoin d union 4g A propos du traitement Le traitement de ces patientes r clame un effort lent et de longue dur e Sous tendant la col re la frustration et la peut il y a une profonde r signation Jai d couvert que le mariage avait repr sent pour elles la seule issue acceptable pour leur conf rer de l importance et pour leur self profond ment r prim et d ni d avoir l opportunit de vivre Elles refusent tenacement d accepter le concept de la s parativit Par exemple une patiente qui aimait l art et le th tre au d but n envisageait plus d aller nulle part seule ni m me accompagn e d une autre femme bien qu elle le faisait souvent du temps o elle tait c libataire Elle craignait qu on ne la prit en piti ou qu on ne la tourn t en ridicule en croyant qu elle n tait pas mari e A mesure que le traitement progressait elle commenca sortir sans son mari et prendre du plaisir aux choses pour son propre compte Elle est m me partie quelquefois en vacances avec ses en fants Il n est pas trop difficile pour ces patientes de reconnaitre qu elles sont en col re et cette prise de conscience soulage beaucoup la d pression Cepen dant bien qu elles soient moins d prim es il se peut que durant une longue p riode de temps aucun changement essentiel n intervienne dans leur vie Elle ont r
214. es au moins par opposition aux sciences rigoureuses ou aux sciences dures la discussion doit demeurer possible car il n y a pas une seule v rit comme le soutenait Descartes Nous devons argu menter nous devons couter nos arguments les uns les autres pour pratiquer la d mocratie d aujourd hui Et ce mouvement a t un mouvement n o aristo t licien Pendant une vingtaine d ann es Perelman s est battu pour faire comprendre cette id e qui a finalement t comptise La preuve Aristote est de nouveau publi en livres de poche l poque de ma jeunesse alors que Platon et Descartes existaient en ditions courantes Aristote n existait en librairie qu en des ditions co teuses Il avait presque disparu de l horizon culturel et c est gr ce Perelman qu il est revenu Il a fallu livrer combat contre une philo sophie issue de Descartes cette poque Descartes tait un contemporain alors qu Aristote tait une vieillerie De m me au temps de Descartes Aristote tait un contemporain pour lui et un interlocuteur Voil pourquoi je ne suis pas d accord avec notre philosophe chagrin qui soutient qu Atistote et Des cartes ont le m me combat Ce n est pas du tout vrai Ils se combattent S il n y a pas d bat combat avec des armes lourdes et des armes l g res la pratique de la pens e devient de la gnognotte de la m lasse Et il ne sert plus rien de penser Dans tout syncr tisme 1l y a tymo
215. es th ses inap parentes dans le texte de la lt R capitulation gt mais qu un lecteur attentif de l ouvrage ne saurait manquer de rep rer Ces proc d s font violence au texte m me de la 1 e partie de la lt R capitulation Cette violence pou vant tre telle qu elle oblige t de recourir ici ou l la boite pharmacie C est dans les commentaires appendus aux th ses que les plaies ouvertes dans le texte sont prises en charge Non pas pour tre caut ris es mais pour tre seulement nettoy es puis laiss es b antes Le but tant de les rep rer de les faire remarquer et de les sonder pour essayer de les comprendre Nous avions dessein d ter au texte de Freud les fausses coh rences comme les fausses fen tres ces derni res fort rares il est vrai au profit des probl mes pist mologiques cruciaux voire des coh rences aventureuses quoi bon ce d ploiement d efforts Les trois premiers b n fices escompt s ont d j t mention n s chemin faisant le souci p dagogique l entreprise de salubrit et la pr paration la lecture directe des Trois Trait s eux m mes L objectif vis en dernier a t d tablir un inventaire Un inventaire des th ses des probl mes des paradoxes des paralogismes des contradictions et et et des erreurs Oui des erreurs de Freud n en d plaise quelques thurif raites qui se m prennent pour des Psychanalystes Nous e
216. esse de Cl ves est demeur e prisonni re de sa premi re identification dont l objet tait sa m re Elle a t prise dans l tau du d sir de sa m re dans la double entrave de ce d sir aimer un Don Juan et y renoncer Mieux encore comme beaucoup d enfants elle s est propos e en th rapeute de sa m re 6 Elle r crivit la biographie de sa m re en effacant la tache qui la maculait Elle sacrifia sa vie pour expier la faute de sa m re Pourquoi cette faute est elle donc si grande qu il faille l expier du sacrifice de toute une vie Nous sommes ainsi amen s penser que la princesse de Cl ves est une b tarde enfant adult rine du duc d Orl ans l amant de sa m re qui tait aussi un Don Juan En pousant le duc de Nemours un autre Don Juan c est une sorte d inceste dipien qu elle e t commis Mais il y fallait une force d me 4 qu elle n avait pas ou plut t que sa m re avait ardemment travaill l en priver par l ducation sp ciale qu elle lui donna ni 6 R f rences 1 AJAIMI Claudia 1999 L chiquier de Don Juan dans l imaginaire f minin in Ashzaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 109 115 2 AZAR Amine 1989 Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine in Psychanalyse l Universit janvier 1989 tome XIV n 53 pp 105 112 repris en une version l g rement remani e in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 p
217. est inapparente et les difficult s de sa r alisation ne sautent pas aux yeux d embl e C est d abord un exercice Il a t accompli en petits groupes dans un but p dagogique initier les patticipants aux th ses de Freud sur la vie sexuelle Ce sont les Trois Trait s sur la th orie sexuelle 19054 qui furent choisis comme point de d part Mais comme l acc s direct cet ouvrage est pour ainsi dire hors de question pour le non initi il a fallu proc der partir de la lt R zapitulation gt plac e in fine Cette lt R capitulation comporte deux parties bien distinctes La premi re seule d Folio pp 179 185 m rite le nom de lt R apitulation gt et nous pr sente effectivement le r sum de chacun des Trait s tour de r le La seconde partie est en revan che une sorte d essai original o Freud se propose de nous pr senter les diff rents facteurs pouvant pertur ber le d veloppement psycho sexuel concu tenez vous bien comme un d veloppement organique 29 Nous ne nous occuperons ici que de la 1 e partie de la lt R capitulation L exercice p dagogique a consist transformer la prose non pas en po sie mais en th ses Qui ne s est pas donn la peine d en tenter l essai ne saurait pas m me soupconner qu il y e t la moindre difficult le faire Cette difficult tient d abord ce que les litt raires appellent le genre gt Passer d un genre un autre soul ve des r s
218. est narcis sique Cela heurte certains je le sais Vous croyez que l amour consiste aimer autrui Pas du tout L amour est narcissique il n est pas go ste mais narcissique L investissement de l autre dans l amour est un inves tissement narcissique Ce n est pas une relation alt ruistique Ca c est la th se tr s importante de Freud que reprend Lacan et dont il lui fait chaque fois hommage Chaque fois que Lacan veut parler de Pamour aussit t il nous brandit le narcissisme L a mour c est du narcissisme La passion amoureuse est du narcissisme On croit qu aimer son partenaire son conjoint c est un amour d objet un amour altruiste eh bien on se trompe On aime un autre soi m me On n aime que soi On s aime travers l autre Dans un couple il arrive qu on se chamaille Et souvent quand cela arrive c est parce que l autre s est d marqu de l image narcissique qu on s est faite de lui Indign on le rappelle aussit t l ordre Que l autre se distingue de quelque mani re de l image narcissique o on l a enferm c est l justement ce qu on ne tol re pas C est un crime de l se majest narcissique La bonne formule est peut tre celle ci l investissement amoureux est un investissement g mellaire narcissique Tout ce que j prouve tu dois l prouvet Pourquoi la figure des jumeaux est le symbole de la plupart des amoureux le symbole que brandissent tous les Valentins amp Valentines Qu est
219. estreindre son propos deux d entre elles celles qu il consid re comme les plus d terminantes ou les plus d cisives Mafgeben den Ce sont a la subordination de toutes les zones rog nes au primat g nital et 7 le processus de la d couverte de l objet Vous vous rappelez que le Pr Gutton avait regrett que Freud ne se soit pas int ress plus extensivement la p riode de l adoles cence Vous vous rappelez galement qu il nous a dit que le r cent regain d int r t de certains psychana lystes pour la p tiode de l adolescence a constitu une sorte de vent de fronde par rapport aux cou rants de pens e dominante des Associations de psy chanalyse Naturellement grosso modo je ne peux que sousctire cette valuation N anmoins je voudrais galement vous rappeler que Freud s est occup de l adolescence ailleurs que dans le pr sent ouvrage Il est cependant vrai qu il a trait de l adolescence sans signaler qu il le faisait Par exemple son tude sur les lt souvenits couverture 18994 se rapporte aux r organisations pubertaires de m me que le cas Dora 19059 mais personne ne semble l avoir remarqu Et il y a bien d autres textes d couvrir ou red couvrir en particulier ce tr s beau texte de 1914f Sur la psychologie du lyc en gt auquel nous avons con sacr toute une s ance juste avant l t Bon coutez l heure tourne et le temps nous presse C est dommage mais
220. et que c est aussi terrible que le supplice de Tantale C est un v ritable service qu on lui rendrait cet enfant que d y mettre fin Bienvenue la taloche Je me r sume Le principe de r alit donne son sens au principe de plaisir Il le d compl te com me un compl ment d objet direct IV Coda 22 Nos t ches O est ce que je veux en arriver Certainement pas flatter le bienheureux Narcisse qui ne sommeille jamais au fond de nous De grandes t ches nous attendent La sexualit infantile est un grand chantier Je n ai pas fait beaucoup plus qu un peu de d blayage Les quatre r gimes de jouissance qui constituent sui vant moi la sexualit infantile attendent de trouver leur formule exacte Et nous ne pouvons pas beau coup nous fiet aux autres Imaginez un peu ce qu ils feraient par exemple du r gime dit de la premiere floraison de la sexualit Ils y l veraient aussit t un autel saint CEdipe alors que nous le destinons une chambre ardente La premi re floraison de la sexua 27 Quino Mafalda album n 5 le monde de Mafalda Gre noble Gl nat 1982 pp 8 et 11 strips r f 724 et 735 lit concerne la distinction des sexes mais pas encore l identit de genre et le choix d objet incestueux Quant au rabattement du choix d objet incestueux sur un quelconque complexe d dipe c est l une man uvre qui ne concerne en rien la clinique Le complexe d dipe est une id olog
221. etc Amine Azar Une simple parenth se Freud ne remarque pas cela Dans son commentaire ce qui concerne l identification paternelle de Hanold n est pas repris et Rachel Bowlby lui en fait grief Ce n est pas Lacan qui aurait rat cette expression e cercle fami lial qui se r f re au discours ambiant c est dire ce qu il d nomme le discours de l Autre ni qui aurait rat ce commandement de maintenir voire d augmen ter si possible clat du nom paternel Eddy Chou ri Il indique un passage de la page 51 2 n y avait vraiment pas moyen de mettre en compa raison le sexe f minin contemporain avec la sublime beaut des uvres d art antiques Personnellement j ai remarqu cette sublimation du sexe f minin vers la sublime beaut des oeuvres d art antiques Inversement les couples d Auguste gt Grete sont rabaiss s et compar s des mouches Et voici ce que Hanold dit des mou ches aussit t apr s avoir compar les Auguste amp Grete des mouches page 60 Contre la mouche domestique commune en revan che il n y avait aucune d fense possible et elle paralysait bouleversait d traquait finalement l homme dans son existence morale dans ses capacit s de penser et de tra 61 vailler dans ses plus hautes aspirations et ses plus belles motions Amine Azar Il y a donc assimilation des coup les de Valentins et de Valentines des mouches Au guste amp Grete Valentins amp Valent
222. eud va consacter une th se d une surprenante nouveaut Qu on en juge En distin guant une source endog ne et une source exog ne de la pulsion il en arrive d une part d finir des zones rog nes sur le corps propre et d autre part con cevoir la sexualit comme un produit marginal pro c dant partir de tout processus organique ayant atteint une certaine intensit Le but de la pulsion est la satisfaction Plus techniquement il s agit de d charger la tension provoqu e par l excitation ce qui est cens procurer un certain plaisir tant entendu que ces excitations poursuivent chacune isol ment son but et cherchent satisfaction sur place En con s quence durant l enfance aucun objet n est assi gnable la pulsion sexuelle c est pourquoi elle peut tre dite auto rotique De m me qu on peut dire que le caract re des manifestations sexuelles est essentiel lement masturbatoire durant l enfance Apr s cette avalanche de nouveaut s Freud ajoute tout de m me un mot propos des modes d excitation de la zone g nitale qu il a d tr n e de sa position pr dominante que le sens commun lui attribue Il nous dit qu elle peut tre excit e de deux mani res soit par une sti mulation sensible appropti e soit conjointement la satisfaction d autres sources rog nes pr parant ainsi la voie la th se du primat g nital la pubert La derni re th se est relative la s duction Ceux qui croient
223. eur rage d avoir t frustr es est imm diatement abolie et elles ne sont capables ni de la reconnaitre ni de l accepter telle ment elle leur parait destructive 4d Etre ptis en charge Nous remarquons souvent les premiers stades de ce processus lorsqu une jeune femme manifeste ment comp tente hautement cultiv e voire une femme active telle qu une femme m decin laisse tomber son travail et son ducation d s qu elle se 130 marie et parait se contenter de rien d autre qu un matiage de pure forme Cela peut tre la premi re indication d une qu te pour utiliser la relation matri moniale pour satisfaire un norme besoin n vrotique d tre prise en charge Le mariage pour ces filles r v le un aspect d elles m mes qui n tait pas visible auparavant Elles avaient exag r et id alis leurs attentes vis vis de ce qu un mariage devait tre et de ce qu un homme fort pouvait tre Peu importe quel point elles avaient avant le mariage l esprit large et d li concernant le r le de l homme et de la femme elles tendent apr s le mariage devenir des parangons de f minit Victorienne vuln rables casani res et inefficaces 4e Eviter de grandir Jai emprunt l expression d claration de d pendance au D Carl Binger 1961 qui l a utilis e dans un article sur Les troubles motionnels chez les tudiantes Il a trouv que parmi la population estu diantine la r
224. euse une vingtaine de grands livres qui m intrigu rent Il s agissait de recueils de revues f minines et familiales ayant appartenu sa belle m re Lucile Sellier mon arri re grand m re Ces recueils taient reli s en rouge ou en bleu et marqu s aux initiales de cette derni re L S et L T apr s son matiage elle avait troqu Sellier contre Tabuteau Ils couvraient une p riode comprise entre 1873 et 1887 Il y avait l La Revue des familles des ann es 1873 74 75 La Mode illustr e journal de la famille des ann es 1874 75 et 76 L Tlustration de 1877 1887 et L Echo accompagn du Suppl ment de L Echo auquel mon anc tre s tait abon n e en 1881 82 83 et 86 Je me mis les plucher et les d cortiquer avec fi vre la recherche d images de femmes la recherche d une h r dit d une parent d une transmission d un lien Ainsi c est le hasard et non pas un choix d lib r qui me fit entrer en contact avec une poque C est pat le biais de mon histoire priv e que j ai d bouch sur VHistoire Depuis la fracture du XVII si cle les femmes n ont pas cess d inventer de nouvelles modalit s de transmission du matrimoine chaque poque la sienne Celle que vient d laborer pour ainsi dire sous nos yeux Danielle Flamant Paparatti en tant que travail du deuil n en est pas la moins originale Nous avons ainsi la possibilit d assister en premi res loges au passage du t moin des mains
225. exit Cf le commentaire des Th ses 2 180 et 3 2 infra Th se 2 5 D finition en compr hension de la p riode de latence Durant la p riode de latence la plus grande partie de l excitation sert des fins autres que sexuelles a Formation des sentiments sociaux b Refoulement c Formations r actionnelles Ces formations se constituent aux d pens de motions sexuelles pour la plupart petverses COMMENTAIRE b et c formeront les futures barri res sexuelles et a b amp c formeront ce qui s appellera au sens psychanalytique du terme le caract re Les sentiments sociaux recouvrent pour Freud les aspira tions id ales des domaines de l esth tique et de la morale d Folio pp 99 D autre part les formations r action nelles sont tributaires du processus que Freud d nomme sublimation d Folio pp 100 101 On peut consid rer que cette th se d finit la fonction de la p riode de latence On peut m me sp cifier que la fonc tion dont il s agit est la fonction ducative laquelle est en connexion avec la notion de sublimation Cf le commen taire de la Th se 2 6 en ce qui concerne l ducation et Z la 24e partie de la lt R capitulation gt d Folio pp 189 190 au sujet de la sublimation Th se 2 6 Limite de l ducabilit des pulsions sexuelles Une partie variable selon les individus des pulsions sexuelles infantiles chappera aux moyens d duca tion e
226. g du roman e Angoisse sans objet Quand la princesse de Cl ves s aper ut de son inclination pour le duc de Nemours elle prouva une grande douleur ce qui d clencha chez elle une cer taine angoisse laquelle elle n accorda pas au d but une grande importance puisque l objet n tait pas encore beaucoup investi pour devenir mena ant e Tnjection de la 1 cellule phobog ne et formation du 1 mode de d fense En expirant la m re exprima sa fille son d sir de s loigner du duc de Nemours elle lui injecta la premi re cellule phobog ne Celle ci se retirant la campagne pour accomplir ses deuils forma son pre mier moyen de d fense les conseils de Mme de Chartres sa m re mourante et la bont de son mari constituaient sa premi re barricade contre le duc de Nemours devenant du coup un objet phobique Ce montage r ussit pendant un certain temps calmer les angoisses int rieures de la princesse de Cl ves qui se crut gu rie et revint la cour e Surinvestissement du moi et formation d un autre mode de d fense D s son retour la cour elle re ut un investisse ment de la part de l objet celui ci cachait sa passion tout le monde n gligeait les esp rances d une cou ronne et flattait ainsi son amour propre Cela rendit inutile son moyen de d fense et la jeta dans un tat d ambivalence affective Talonn e par l angoisse elle chercha un nouveau moyen de d fense l affaire d Angleterre
227. gence qu on en t moigne Les moyens de gagner l affec tion nous pouvons en gros les d crire ainsi la s duction l appel la piti l appel la justice et enfin les menaces Bien entendu une telle classification comme toute num ration de facteurs psychologiques ne constitue pas un cadre de cat gories rigides mais indique seulement des tendances g n rales Ces divers moyens ne s excluent pas mutuellement Plusieurs d entre eux peuvent tre employ s simultan ment ou alternativement selon les circonstances la structure caract rielle ou le degr d hostilit L ordre dans lequel je les ai cit s indique en fait un degr d hostilit croissant trad francaise de Jean Paris p 104 On notera que appeal peut se traduire en frangais par appel aussi bien que par attrait Il semble que Horney l entende au premier sens et que Symmonds l infl chisse vets le second pr senter propos du mari de cette patiente a pu vous monter contre lui Dans ce gente de commu nication l analyste ou lobservateur se sent plus tracass par le comportement du conjoint que la patiente ne semble l tre elle m me Elles d crivent un comportement incongru et excessif de la part de leur mati sans r action et sans protestation visible pr sentant l image de la femme faible et impuissance malmen e la maison par un mati aggressif et sans gard Ce message particulier l appel du d saide chez une femme nous parvient
228. goisse impli qu e J aimerais ajouter une autre dimension pour comprendre la fonction que jouait ces phobies chez ce type de patientes Ces femmes avaient en fait peur d tre sous contr le Elles redoutaient les cons quences du fait de prendre en main leur propre vie d tablir leur propre direction comme conduire une voiture d agir de leur chef d explorer de jouir de d couvrir Elles craignaient d avoir affaire l incon nu elles craignaient l agression et l assurance accom pagnant d ordinaire le d veloppement et limpli cation Il y a plusieurs ann es Otto Rank s y est r f r quand il a dit qu il y a plus de gens ayant peur de la vie gt que lt peur de la mort gt Les existentialistes l appellent la peur d exister Kierkegaard 1813 1855 affirmait en parlant de l angoisse que lt la possibilit alarmante d tre comp tent provoque le vertige 6 Br ve discussion 6a Les r les masculin f minin Ce probl me n a rien voir avec la f minit et la masculinit Ce ne sont que des mots cl s catchwords commodes pour les gens que je d cris Ils peuvent attacher ces concepts leur angoisse et trouver une r ceptivit toute pr te chez les autres Mais leur prob l me est plus profond et plus fondamental C est la peur qu prouvent beaucoup de gens incapables d ac tualiser leur propre croissance et leur propre d velop pement Malheureusement beaucoup de femmes en souffrent cau
229. grand in 8 La derni re partie de cet ouvrage est consacr e la rupture de FlieB avec Freud et aux tourments de ce dernier durant la p riode o le cas Dora reposait dans son tiroir BALINT Michael 1959 Les Voies de la r gression Paris Petite Biblioth que Payot 1981 in 12 192p Ocnophiles et philobates font ici leur premi re apparition CAHIERS POUR L ANALYSE 1966 n 3 Ponctuation de Freud DELARUE Paul 1957 Le Conte populaire fran ais tome 1 nouvelle d Paris Maisonneuve et Larose grand in 8 1976 396p Ce qui concerne le Petit chaperon rouge se trouve pp 373 383 DUCROT Oswald ef al 1976 Mais occupe toi d Am lie gt repris in Les Mots du discours Paris d de Minuit 1980 pp 93 130 FEYDEAU Georges 1894 Un fil la patte La rediffusion de cette pi ce sur FR3 dans la mise en sc ne de Jacques Charon d cembre 1961 laquelle il est fait r f rence eut lieu le mercredi 17 f vrier 1988 20h 30 1896 Le Dindon 1908 Occupe toi d Am lie 1965 Un fil la patte suivi de Le Dindon Paris Livre de Poche n 1440 1441 in 12 448p Th tre Complet d procur e par Henry Gidel Paris Classiques Garnier 4 forts vol in 12 Th tre pr face de B Murat Paris Omnibus petit in 8 xI11 1216p Comporte z fine les r sum s des intrigues 1989 1994 FREUD Sigmund 1905e Le cas Dora Fragment d une analyse d hyst rie repris in Cing Psyc
230. gt in PICHOT amp REIN dir 1992 1993 L Approche clinique en psychiatrie op cit tome I pp 59 71 6 Cf Eugen BLEULER 1911 Dementia Precox ou groupe des schizophr nies Paris EPEL et GREC 1993 97 Cf Paul Claude RACAMIER Les Schizophr nes Paris Petite Biblioth que Payot 1980 98 Cf Michel FOUCAULT 1963 Naissance de la clinique une arch ologie du regard m dical 2 me d revue Paris PUF 1972 aux recherches des folkloristes 10 et aux d bats au tour de la narrativit 101 Certaines convergences que jai cru discerner avec mes coll gues Bonnet 102 et Dor 5 ont confort ma position chap VL Des signes et des cas et du m me 1966 Message ou bruit intervention au colloque sur la pens e m dicale reprise in Dizs ef crits tome I Gallimard 1994 pp 557 560 modulation de la r f rence pr c dente Je souscris peu pr s cette analyse hormis la chiquenaude contre Hippocrate Cf Roland BARTHES 1972 lt S miologie et m decine gt repris in L Aventure s miologique Seuil 1985 pp 273 283 Commentaire clairant du chap VI de Naissance de fa clinique de Foucault op cit 100 Cf AARNE amp THOMPSON 1928 The Types of folktale d revue Helsinki FFC 1961 Vladimir PROPP 1928 Mor bhologie du conte Paris Seuil 1970 et Stith THOMPSON Motif Index of folk litterature Helsinki FFC 4 vol 101 Cf Jacques ARVEILLER Cas paradigmatiques et m
231. hanalyses Paris PUF 1970 pp 1 91 1933a Nouvelles conf rences d introduction la psychanalyse nou velle traduction par R M Zeitlin Paris Gallimard in 12 1984 267p ISRA L Lucien 1976 L Hyst rique le sexe et le m decin Paris Masson lt M decine et Psychoth rapie gt 4 me tirage 1980 107 in 8 VII 254p Je me r f re aux pp 77 79 On y trouve le terme d homosexualit mis entre guille mets JONES Ernest 1927 Le d veloppement pr coce de la sexualit f mi nine gt repris in Th orie et pratique de la psychanalyse Paris Payot 1969 pp 399 411 C est ici p 401 qu appara t pour la premi re fois le terme d apha nists LAPLANCHE Jean 1980 Probl matiques 1 l angoisse Paris PUF in 8 371p L identit sexuelle d pend elle de l id al du moi ou du surmoi Cette question est discut e aux pp 331 363 TINBERGEN Nicos 1950 L tude de l instinct Paris Payot Biblioth que Scien tifique 1971 in 8 VII 312p Repris in Petite Biblioth que Payot n 370 1980 VERDIER Yvonne 1980 Le Petit chaperon rouge dans la tradition orale in Le D bat 1980 n 3 pp 31 61 COCCCOCCOCCCCCCOCCOCCCOCCOOCCOCOCCCCCOCCCOCOCCOCCCCOCCOCCOCCCCCCOCOCCOCCCCCCCCCCCOCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 111 DoN JUAN AUTREMENT VU pp 108 133 Claudia Ajaimi L chiquier de Don Juan dans
232. happe La sexualit la pulsion sexuelle par d finition nous chappe Nous ne pouvons pas la domestiquer elle nous chappe constamment Bon je disais que Freud a renouvel ou plut t r invent deux types d criture la confession et le roman Mais il y a galement une troisi me invention chez Freud Je le souligne il est galement l inven teur d une nouvelle mani re d crire des lettres d amour fr n tiques 30 Cet entretien en cours de transcription sera ins r dans le prochain cahier hors s rie de Ashtaro t 55 9 Les lettres d amour de Freud Quelles sont nos r f rences pour les lettres d amour Bien videmment les lettres d H loise Ab lard viennent en premier Ces lettres remontent au 12 me si cle Les lettres d H loise Ab lard sont un lectrochoc pour tout le monde La libert de ton d H loise cette femme du 12 me si cle nous laisse cois nous les gens du 20 e si cle finissant Impos sible de vous en rendre compte Je vous pousse vive ment lire ces lettres Eh bien une autre r f rence prototypique ce sont les Lettres de la religieuse portugaise qui datent du 17 me si cle et qui sont anonymes On discute encore aujourd hui de leur attribution L auteur n est assu r ment pas une religieuse Portugaise mais un crivain fran ais de beaucoup de talent Les lettres d H loise sont d authentiques lettres crites par une femme les Lettres portugaises sont une u
233. haussais mes petits souliers Tout tait all de travers Mauvaise organi sation M Nazih Khater contact trop tard pour reconfirmation s tait excus M Fadi Abi Khalil n avait tout simplement pas t recontact Aucun pr paratif n tait encore fait cette heure car pour comble la plupart de nos amis tait en retard De toute vidence notre initiation aux conceptions 165 th trales de Bernard Dort tait fichue Nous pro pos mes M Roger Assaf de tout laisser tomber et d aller tout simplement prendre un pot quelque part naturellement au lt City Caf gt Il se r cria il d testait ca Il pr f rait de loin qu on se rende d abord au Pinacle pour faire connaissance et qu ensuite l on aviserait De retour au Pinacle nos amis du collectif Ashtaroft et quelques autres invit e s du monde th tral commenc rent affluer Vers 19h45 nous tions pr s d une trentaine de personnes r unis en demi cercle autour du D Azar et de M Assaf Ce dernier souriait aux personnes qu il reconnaissait et d visageait vaguement les autres On pouvait observer quelques changes lat raux qui marri vaient pas avoir raison de la tension r gnante Le D Azar estimait qu il y avait eu sabotage et que notre responsabilit collective tait engag e On commen ait oh tr s timidement adresser la parole M Assaf puis au fur et mesure on a t pris au jeu Entre temps le Dr Azar s
234. her cher imposer la bonne valeur pour l autre C est tr s dangereux C est l qu on peut r fl chir cette fasci nation des adolescents pour toutes sortes d id olo gies et au r le de l adulte qui pourrait profiter de cette carence et insuffler l adolescent des valeurs qu il croit bonnes pour lui Les deux pages suivantes prises de vues au restaurant Georges Farah gt d Achrafieh Le P Philippe Gutton le D Serge Lesourd amp le D Amine Azar entour s par lias Abi Aad Joe Bou Abssi Claudia Ajaimi Antoine Azar Sandra Azar Rima Bejjani Randa Nabbout Eddy Chou ri Souhad Felfel Marie Ghoussoub Katia Hayek Nisrine Kanj Yara Kassab Micheline Kfoury Nina Lahoud Randa Rizk amp Paola Samaha Au revtamant lt Georgu Faral gt d Achrafil Photo r f n 8 en haut Photo r f n 2 en bas 152 Au restamant lt Geor es farah gt d Achrafil Photo r f n 7 en haut Photo r f n 13 en bas 153 Grande salle des conf rences du Palais de l Unesco En baut Nina Lahoud Joe Bou Abssi le D Amine Azar Pascale Mrad Marie Ghoussoub le P Mounir Chamoun le P Roland Gori Rabih Sawma Antoine Azar En bas Le P et M Gori avec le P Chamoun 2 Photos R f n 20A en haut et 23 en bas 154 lt lt c lt CCC CCCCCC C CTF UTKI CCC CCCE AT C AA ANAA ANAA CT ETZEbETXTFETI CC CC CCET CCTCECThTA CCTEWTE C CTCET uEWIVCI c e mail ashtaroutte
235. hien se fait annon cer Interrog avec anxi t par les deux femmes avec des attentes contradictoires il croit bien faire en niant en bloc toute sa vie de gar on poussant l outre cuidance jusqu affirmer n avoir jamais aim qu une seule femme madame sa m re La sc ne se termine sur les trois r pliques suivantes La Baronne Fernand vous tes une perle Viviane Il est encore au dessous de ce que je croyais Bois d Enghien part C est un peu canaille ce que je fais l mais ca me fait bien voir Certes Bois d Enghien se fait bien voir mais il se fait peut tre bien voir ailleurs que l o il pr tend plaire car c est la baronne qui exulte alors que de la promise l en m ptise davantage encore La r apparition sur sc ne de Viviane se place apr s l esclandre ayant ruin un projet de mariage auquel comme on vient de le voir elle ne tenait pas particuli rement Elle revient donc sur sc ne au troisi me acte sc ne p nulti me se jeter au cou de Bois d Enghien Et son indiff rence m prisante de tant t a c d la place une passion fougueuse Pourquoi 104 III Le ons 7 R f rence P thologie La virevolte de Viviane Duverger a un mobile que nous connaissons depuis la sc ne 2 du deuxi me acte et qui n est autre que le fil la patte Cet trange appendice arbor par quelques hommes cause de scandale et de rupture de mariage pour Bois d En ghien
236. hui premi rement malade et que deuxi mement il croit 62 regarder le monde Mais quel monde regarde t il En fait il ne regarde rien du monde d aujourd hui Les cat gories temporelles se sont t lescop es pour lui Il est Pomp i celle d hier celle d aujourd hui la recherche d une Gradiva entre les colonnes ou bien de Zo Bertgang Ainsi que ce soit pour les Valentins Valentines ou pour Hanold il y a dans les deux cas une relation d objet narcissique galement renferm e et solitaire La question de l amour narcissique est essentielle Si l on se r gle sur la position freudienne il n y a pas un amour narcissique l amour est narcissique Si en amour les rebuffades font si mal c est qu elles atta quent le fondement de notre organisation narcissi que le syst me de l estime de soi ce que Karen Horney d nomme avec justesse le pride system 16 Les mouches comme double r surgence libidinale La question dont nous sommes partis demeure pos e Pourquoi les Valentins Valentines sont pour Hanold antipathiques alors que Gisa et son mati ne le sont pas Vous avez vu que pat une proc dure de renvetsement de valences analogue celle de Rachel Bowlby j ai essay de vous montrer que Hanold est dans le m me cas que les Valentins Valentines il est un Valentin tr s ressemblant Et pourtant ces couples l lui sont antipathiques Pourquoi Vous ne pourriez y r pondre qu en mettant le doigt exacte
237. i not l avance avouez qu il serait bien dommage que ce qui me reste dire demeur t dans les limbes Il me reste encore un mot vous dire propos du principe de r alit Ca viendra un peu comme un cheveu sur la soupe mais je m assure que vous ne regretterez pas d avoir jou les prolongations D autant que vous aurez le fin mot de la devinette de tout l heure Le service qu un adulte charitable et philanthrope peut rendre un enfant englu dans sa jouissance Qu est ce donc que le principe de r alit Pour commencer cela n a absolument rien voir avec la r alit Le principe de r alit est inculqu l enfant par l adulte L enfant abandonn lui m me n est pas viable Il se jette dans les pr cipices enfonce les doigts dans les prises du courant met la main dans le feu boit de l eau de Javel etc Le principe de r alit advient l enfant gr ce une taloche de l adulte ou gr ce un simple froncement de sourcils Le principe de r alit est enti rement de l ordre du symbolique Une instance psychique particuli re prendra la rel ve du doigt de l il et de la voix de l adulte Elle fait partie de ce qu on d nomme parfois le Surmoi et que je pr f re nommer ici le sournois Tous ces imp ratifs cat goriques qui nous farcissent l esprit et se combattent entre eux en nous qui nous prennent par traitrise qui frelatent nos moindres plaisirs voil ce qui repr sente pour l tre humain
238. i parcouru mes dossiers de ces vingt der ni res ann es Jai vu dix douze patientes qui rentrent dans cette cat gorie certaines pour une simple consultation et d autres pour un traitement de longue dur e J ai pris quatre de ces patientes en analyse durant plusieurs ann es une fr quence de deux trois s naces par semaine J ai galement t en contact avec bien d autres femmes de type simi laire travers mon activit de consultant aupr s de diff rents h pitaux et institutions et l occasion j en ai rencontr dans la vie mondaine J ai s lectionn trois de ces patientes pour les d crire en d tail afin de mettre jour les caract ristiques qu elles ont en com mun Les noms et les identit s ont t d guis s 2a Mme A Mme A tait une femme d environ trente huit ans qui m a t adress e par un m decin g n raliste qu elle tait all e voir parce qu elle se sentait faible et fatigu e Le g n raliste reconnut qu elle tait franche ment d prim e et l envoya pour un traitement psy chiatrique Elle tait grande et maigre avait l air mal nourrie d apparence n glig e et s rieusement d pri m e Elle pleurait abondamment durant nos s ances Il y avait dans ses mani res quelques contradic tions discrepancies marqu es et tout fait apparentes C tait une femme duqu e qui parlait d autorit dans les discussions portant sur des sujets imper sonnels En revanche en par
239. ialec tique entre la sexualit infantile et la sexualit puber taire Et on a une approche comme ca de cette forme de ce travail psychique que l adolescent doit faire il doit trouver des compromis entre son pass la continuit du temps et la nouveaut pulsionnelle L adolescence en tant que recherche de compromis de contrat voil un abord tout fait int ressant D ailleurs l ge de l adolescence est d une cer taine facon le r gne de la discontinuit L adolescent est excessif et en m me temps versatile Il br le le lendemain ce qu il a ador aujourd hui Et l embl me de l adolescence pourrait tre cette nouvelle du 18 me si cle qui porte justement pour titre Point de lende main 20 En revanche quand je parle de rupture n est ce pas c est justement propos des cas o le pubertaire les remaniements pubertaires ont rompu avec l in fantile Alors retenons l une chose qu on a dite tout l heure Lorsqu il y a une rupture comme ca elle est toujouts au d triment de la nouveaut c est toujours le c t conservateur qui triomphe c est dire la sexualit infantile C est toujours la position de la sexualit infantile et la position narcissique qui vont se trouver consolid es Et d une certaine fa on les remaniements pubertaires vont se trouver effac s ou quelquefois ou plus encore jet s au dehors ext rioris s Le corps va continuer ses changements pubertaires et la psych ne suit
240. ice efficace de traduction simultan e avait t mis la disposition du public C est la conf rence du P Roland Gori qui ouvrit les travaux du Congr s Intervention muscl e alliant la clinique et la th orie de haute voltige L in tervenant ne redouta pas de s aventurer sur le terrain h riss d emb ches du vocabulaire lacanien Ce fut un coup dur pour une partie du public qui manquait visiblement de pr paration De plus le temps de parole imparti chaque intervenant ayant t comme toujours plut t chichement distribu la plupart d entre eux a d recourir un d bit pr cipit Beau coup de nouveaut s nous sont ainsi pass es sous le nez parce que nous n arrivions les comprendre qu retardement alors que le train de la parole avait d j fil loin devant Heureusement que nous disposerons bient t des Actes du Congr s actuellement sous pres se chez un imptimeur Toulousain nous dit on la pause d jeuner nous avons pu lier person nellement connaissance avec les Prs Gori Gutton et Lesourd Nous leur lan mes une invitation d jeu ner pour le lendemain qui fut bien accueillie On nous laissa esp rer que les r servations d avion du Pr et de Mme Gori fix es pour le lendemain pourront tre report es d un jour ou deux mais il fallut d chanter Le 2 me Cahier Hors S rie de Ashtaro t re ut des conf renciers un accueil chaleureux qui nous rendit fiers comme des Artabans On se s par
241. ie sexuelle de Freud est ce qu on d nomme traditionnel lement en francais une psychologie des tendances et dans le vocabulaire freudien une doctrine des pulsions Comme vous le savez Freud avait une grande cr ativit lexicale que la langue allemande en courage d ailleurs Rivalisant avec Aristote il a forg un nom sp cifique sa doctrine des pulsions il l a d nomm e w tapsychologie Il faut garder l esprit ces d rivations freudiennes parce qu elles ont de grandes cons quences pist mologiques et parfois des cons quences tr s graves Je r sume Sexualtheorie gt Triebelehre M tapsychologie En faisant ces trois petits pas successifs en grimpant ces trois petites matches nous nous retrou vons dans le laboratoire de Freud Ni plus ni moins Vous voyez o nous m ne une simple question de vocabulaite Vous voulez que je vous patle tout de suite de ces cons quences tr s graves votre curiosit est piqu e Eh bien Freud va penser qu il est oblig de construire toute une psychologie Il va penser qu il est de son devoir de proposer une doctrine g n rale et compr hensive prenant en compte toutes les pul sions Il va oublier la sp cificit de la pulsion sexuelle et il va oublier que la clinique psychanalytique ne concerne que cette seule pulsion qu elle est muette sur le reste De la psychanalyse il va chercher faire une psychologie g n rale Et il va donc essuyer beau coup de d boires
242. ie politique qui a un charme fou pour les psychologues trotte menu C est une sorte de religion domestique comme le cul te des p nates et des termes 28 mais sous une for me tr s d grad e Une religion domestique que l on pratique en famille depuis que la famille nucl aire est venue au monde c est dire depuis l ge Classique Vous voyez c est plut t r cent Le complexe d di pe est une id ologie politique et il faut le traiter com me tel Nous n en avons que faire en notre domaine si ce n est de le mettre entre parenth ses comme nous le faisons de toute esp ce d id ologie politique 25 Au revoir Assez Stop Terminus tout le monde descend Et hop et hop la le on d aujourd hui est finie Nous ne ferons pas autre chose Vous voyez cependant le nombre de choses que nous avions dire et ce que j avais vous rappeler propos de la sexualit infan tile mis part ce que croient en savoir doctement les psychanalystes amn siques d hier et d aujourd hui Le parcours d aujourd hui a t fort simple Je le r sume Il s agissait d acc der au c ur de la Sexual theorie de Freud ce qui ne veut rien dire d autre que de p n trer dans le laboratoire de la pens e freu dienne pour lire intelligemment le 2 Trait consacr la sexualit infantile tel qu il a t r dig en 1905 J ai pr par cette incursion dans le 2 Trait par une excursion dans le 7 et le 3 Puis nous nous som me
243. il signale l em preinte sp cifique de l ducation religieuse o fut lev e Louise d s le berceau Vient ensuite un certain retard de la fonction physiologique de sorte que Louise n tait toujouts pas r gl e Page de dix huit ans Il s y ajoute les mac rations du Car me ampli fi es par un tat g n ral languissant et une anorexie persistante Le Chemin de Croix suivi avec ferveur peut tre consid r comme la d termination en derni re instance Voici l enchainement des faits r duits leur pure chronologique Louise Lateau est n e Bois l Haine Belgique le 30 janvier 1850 D but 1867 commence pour elle une p riode de d p rissement maladif Elle est lan guissante elle a l app tit diminu et le sang appauvri Elle s affaiblit durant un an et n est toujouts pas r gl e Le 26 f vrier 1868 commence le Car me la mi mats elle a de violentes n vralgies et son app tit se perd compl tement Elle est d ailleurs la di te de la mi mars la mi avril Du 29 mars au 15 avril elle vomit du sang Elle passe la f te de P ques 12 avril au fond du lit Son tat est si alarmant qu on lui administre les derniers sacrements le 15 avril Elle d lire a des illuminations tient des discouts lev s et se remet compl tement Le 19 avril elle a enfin ses premi res r gles Le 21 avril elle peut se rendre la paroisse voisine pour la messe puis de vendredi en vendredi les stigmates sanglants apparaissent
244. improvis e 1 Classe d ge miroir passage Je vous remercie d tre l et je vous remercie du privil ge d avoir prolong mon temps de parole de 10mn 30mn Le P Houbballah m a conseill pour l intervention que je vais faire d insister plut t sur un commentaire de ce que j ai entendu et de ce qui a t dit la fois hier et aujourd hui Un commentaire que je vais d velopper de mon point de vue de psycha nalyste d adolescents Je ctois que le commentaire principal que je vais approfondir et dont le probl me de l addiction pour ra appara tre comme un exemple consistera dire que l ensemble des interventions que nous avons en tendues et qui sont toutes int ressantes porte sur l adolescent et ne porte pas sur les processus d ado lescence C est l le point important que je voudrais commencer par souligner Nous avons tudi tant au champ de la vio lence et maintenant au champ de l addiction nous avons tudi l adolescent tel qu il se pr sente au plan essentiellement sociologique comme une classe d ge Et de fait l adolescence est de plus en plus aujour d hui dans notre soci t moderne comme une classe d ge Et l adolescence se pr te donc aujourd hui d une certaine facon plus que dans le pass pouvoir tre tudi e en tant que telle Lorsque je dis une classe d ge j entends qu il s agit d une entit aussi forte que la notion de classe connue depuis plus d un si cle
245. ines repr sentent un matiage de sottise au regard des sublimes beaut s qui entourent Hanold Eh bien reformulons cela dans notre vocabulaire sp cialis Le vocabulaire qui doit nous setvir est le vocabulaire de la relation d objet Avec Norbert Hanold nous avons affaire quelqu un qui dit Vous les amoureux vous les nou veaux mari s vous avez une relation narcissique vous m mes et vous oubliez le monde vous n investissez plus des relations d objets dans le monde gt Voil ce que nous dit Hanold et ce qu il nous dit se retourne contre lui Parce que lui il n investit le monde et Gradiva et Pomp i etc que parce qu il veut absolument d sin vestir Zo La reformulation dans le vocabulaire de l investissement d objet est int ressant et nous ram ne Rachel Bowlby N tant pas clinicienne elle ne pouvait pas attacher de l importance cette cat gorie dichotomique relation d objet et investissement nar cissique Mais il nous faut suivre son exemple et criti quer galement cette distinction qui subit un renver sement de valence si on va jusqu au bout de ses cons quences Je vais vous en faire la d monstration 15 Amour amp investissement g mellaire La relation amoureuse est consid r e par Ha nold mais non pas seulement par Hanold par Lacan comme par Freud comme tant une relation d objet narcissique ou un investissement narcissique Il faut en effet partir de cette id e que l amour
246. inin qui transpara t derri re ces quatre ou cinq positions Naturellement 1l est tout d abord n cessaire d essayer de rep rer les positions pour parvenir ensuite suivre l enchaine ment int rieur et de pouvoir justifier le cours ptis par le d veloppement du processus 114 Cette m thode d approche me parait tr s impor tante j essayerais de l exposer travers l analyse d un cas En r alit je vais me contenter ici de montrer seulement la d marche suivre laissant pour une communication ult rieure plus ambitieuse la pr sen tation d une analyse monographique plus approfon die et plus exhaustive Une jeune fille me disait Don Juan est un jeune homme qui se croit irr sistible il est tr s orgueilleux et fier de lui Il croit que toutes les femmes l aiment et souhaitent s embarquer avec lui dans une idylle Il y avait un Don Juan tr s connu qui m admirait beaucoup Il m a poursuivie pendant deux ans Je n ai pas accept d entrer en contact avec lui mais il n a pas d sesp r Il me poursuit encore jusqu pr sent Pourtant il a eu pendant ce temps plusieurs liaisons amoureuses Toutes les filles l admirent elles sou haitent entrer en relation avec lui Quant moi je suis diff rente je suis une exception la r gle Mais lui il n a pas pu accepter cette situation il s est dit en lui m me lt Qu est ce que c est que cette jeune fille qui me rejette Comment ose t elle C est pour
247. inique n a pas t en reste Et si en 1982 l ouvrage de Spence pouvait tre accueilli com me l intervention d un franc tireur l orientation qu il indiquait a rapidement creus le lit un courant puissant Pour r sumer grossi rement les choses on pourrait dire que nous assistons au d placement de l int r t des cliniciens de la lt direction de la cure gt la lt conduite du r cit gt y comprises les modalit s litt raires du r cit de cas tel qu il est restitu par le clinicien En France l on est plut t rest l cart de ces d bats qui animaient le monde anglo saxon jusqu ce que tout derni rement les tudes philosophiques de Paul Ric ur sur Temps et r cit gt aient donn l im pulsion une journ e de r flexion l h pital La nnec o furent pris en compte les discours des d prim s et des schizophr nes il est vrai dans une perspective cognitiviste 39 Certes les d bats narratologiques et leurs do maines d application litt raires psychologiques ou psychopathologiques ne nous sont pas rest s tran gers 40 Il n en demeure pas moins que la voie o nous nous sommes engag s ne diff r t profond 5 Cf Quentin DEBRAY et Bernard PACHOUD dir Le R cit aspects philosophiques cognitifs et psychopathologiques Paris Masson 1993 40 Ces d bats ont t restitu s d une mani re magistrale par Agn s OPPENHEIMER Cf La solution narrative in Revue Fran aise de Psych
248. ion freudienne En revanche c est chez 39 Georges Bataille dans son grand ouvrage sur L rotisme 1957 d de Minuit que l on trouvera expos e une v ri table th orie psychanalytique du beau d inspiration freu dienne m me si l auteur ne songe nullement le recon naitre L esth tique n a pas re u de Freud une large atten tion elle n a pas t ignor e non plus Et il existe dans le corpus freudien une th orie esth tique larvaire qui ne demande qu tre d velopp e Th se 1 8 Les deux facteurs de d viation de la pulsion sexuelle Nous avons t amen s voir dans chaque d viation fix e de la vie sexuelle normale une part d inhibition du d veloppement et d infantilisme COMMENTAIRE Cf les Th ses 1 6 et 1 9 Pourquoi Freud a t il lourd les deux autres facteurs Faut il comprendre que ceux ci sont moins importants ses yeux que ceux l Th se 1 9 Sexualit normale et sexualit per verse a La pulsion sexuelle est un assemblage de nom breux facteurs b Dans les perversions ces facteurs se d sagr gent en leuts composantes c La pulsion sexuelle de l adulte nait du rassemble ment de multiples motions sexuelles de la vie en fantine en une unit en une tendance dirig e vers un seul but COMMENTAIRE La Th se 1 9 b appartient la m thode pathologique si souvent utilis e par Freud La Th se 1 9 c pr pare au 3 Trait Th se 1 10 Pr sentation du mod
249. ir de gran des divisions cat gorielles o viendrait s ins rer cette typologie afin d aboutir une nomenclature o chaque conte type serait affect d un num ro d ordre On pourra constater que notre DSM IV offre quel ques similitudes avec le catalogue Aarne Thompson des folkloristes similitudes accus es plus avant par le recueil de cas qui l accompagne A partir de la nomenclature Aarne Thompson les recherches se sont orient es en deux directions oppos es Thompson a poursuivi en aval en cher chant isoler des motifs qui seraient les l ments premiers entrant dans la composition des contes Arm de patience et d obstination il parvint ache ver cet extraordinaire outil de travail qu est son Motif index totalisant plus de quatre mille pages En sens inverse et comme en amont l effort de Propp a vis construire une formule canonique pour une cat go rie particuli re de contes les contes merveilleux r pertori s sous les num ros 300 749 de la nomen clature Aarne Thompson On peut consid rer d une part que les auteuts fin de si cle Charcot Richer Pitres Gilles de la Tourette Janet etc ne s taient pas propos s un autre but que celui de Thompson et qu en un certain sens leur uvre serait consid rer comme le Motif index de l hyst rie De l autre c t on peut galement estimer que le travail de r flexion de Lacan issu des troubles de Mai 68 est calqu son insu sur le m
250. ir respirer et d en mourir Toutes ces peurs que les patientes d crivent la peur d tre enfer m es prises au pi ge vuln rables et sans contr le sont des expressions symboliques de la fa on dont ces personnes se replient sur elles m mes contien nent leurs pulsions et s emprisonnent Cependant une interpr tation directe de cet ordre n est pas comprise habituellement au d but de la th rapie L explication traditionnelle des phobies est rap port e la peur de perdre le contr le Freud admettait que c tait une perte de contr le des pul sions sexuelles et agressives D autres comme L on Salzman 1968 dans son livre sur La Personnalit obsessionnelle l largissent pour inclure toute perte de contr le pulsionnel qui serait comme une menace contre l int grit de la personnalit ou comme le dirait Horney au syst me de l estime de soi pride system 12 Ceci inclurait les pulsions de tendresse 1 Le syst me de l estime de soi pride system est l objet du chap x du livre de Karen Horney de 1937 La Personnalit n vrotique de notre temps chapitre intitul La recherche du pouvoir du prestige et de la possession pp 121 139 On y trouvera m me vers la fin p 138 un tableau r capi tulatif Mais l expression pride system n est forg e qu en l nergie de puissance power drives les besoins de rapprochement et de d tachement etc La peur de l humiliation est troitement nou e l an
251. ire par l que c est utile tant qu on s en amuse Ce qui m int resse c est la sexualit infantile et rien ne me parait plus loign de la sexualit infantile que le fait de lui assigner pour but la satisfaction Il faut tre dr lement frapp pour le faire Et je ne crois pas que Ferenczi a pu rattrap per le coup de quelque facon en disant qu elle serait de l ordre de la sati t Psychanalyse 4 p 134 Non vraiment tout cela est insatisfaisant et tel point qu on finit par tre guid malgr soi vers la bonne solution Tout porte croire justement que la sexua lit infantile est de l ordre de l insatisfaction Suivez un enfant dans ses occupations D s qu il en tire une jouissance c est dire d s que cette occu pation est contamin e par la sexualit notez bien qu il bave ce moment l ou qu il a l air compl te ment shoot en extase il la r p tera et la r p tera sans cesse Jusqu quand Sans fin vous dis je Alors Alors ca peut continuer longtemps ca peut continuer toujours c est sans fin et c est terrible comme le supplice de Tantale Mais encore Eh bien dans le meilleur des cas un adulte passera pat l Il auta piti de l enfant Il lui rendra service Il Non je laisserai ma phrase en l air Vous verrez tout l heure ce que c est que ce service que l adulte peut rendre l enfant Patience vous serez assez difi s 18 L tayage La notion d tayage est un
252. is Seuil 1966 p 826 grossesse innomin e n est pas m me suppl ici par une th orie sexuelle infantile Sur le plan fantas matique il n y a rien absolument rien qu un d sert perte de vue Lasth nie ne comprend pas ce qui lui arrive et ne sait pas remonter de l effet la cause La r alit demeure inassimilable pour elle Ce n est pas elle ni m me le m decin appel son chevet mais sa m re qui d couvre l effet ses prodromes encore peine perceptibles c est sa m re qui suspecte des amours inavouables c est encore sa m re qui veut tout savoir et qui r clame avec v h mence le Nom du p re Pis encore lorsque sa m re lui jeta sa certitude au visage Lasth nie n y vit que la cruaut d une abominable injustice Forte de son innocence outra g e elle tait convaincue que sa m re se repentirait un jour prochain de l avoir fait tant souffrir Le d menti de la r alit ne constitua pas un facteur d vo lution int rieure Le blocage fut complet L incr du lit de Lasth nie se mua en stupeur la stupeur en h b tude l h b titude en d mence muette Lasth nie accoucha terme d un enfant mort n sans modifi cation aucune de son tat mental Voici le constat du narrateur gt gt Le coup d shonorant de lincr dulit de sa m re son innocence et l inexplicabilit de sa grossesse lui avaient fait au c ur une blessure qui saignerait toujours et dont elle ne devait jamai
253. isant la part belle l tiologie aux m canismes de d fense et la saisie compr hensive du v cu En revanche la description de sympt mes et les soucis nosographiques semblent renvoy s une re d obs curantisme dont on se f licite qu elle soit pr sent r volue Les historiens des sciences quand ils s en m lent croient savoir quoi s en tenir et ils nous entretiennent quant eux d un changement de paradigme Reconnaissons que l ingratitude est une passion quitablement partag e entre les savants Ce sont parfois ceux l m mes qui se targuent d avoir si bien accompli le deuil d Hippocrate qui ne r pugnent pas s essayer au jeu du diagnostic r trospectif quand ils relisent par exemple les crits hippocratiques sur les Epid mies La le on est pourtant claire les doctri nes m dicales passent les tableaux cliniques restent Laissons les manuels leur destin plus ou moins ph m re pour nous pencher pr sent sur la science se faisant Consid rons par exemple le champ des psychoses Les recherches tiologiques s y taillent sans doute la part du lion gr ce l enseignement d Henri Ey et celui de Jacques Lacan N anmoins l euvte de Bleuler 1911 essentiellement nosogra phique et symptomatologique demeure d actualit et dans son catalogue des paradoxes des schizo phr nes P C Racamier 1980 ne manifeste gu re une pr occupation tiologique tr s marqu e Ce point
254. ismes distribu s par boucles sur trois niveaux Pour utiliser des cat gories famili res on pourrait dire que ces trois niveaux correspondent grossi rement au symbolique l imaginaire et au r el Quant aux 51 AZAR et SARKIS lt Portrait du Petit chaperon rouge en jeune anorexique r ve d adolescente in Evolution Psychiatrique LV 4 1990 pp 789 797 52 Amine AZAR lt partir de l anamn se d un deuil chez une anorexique gt in Evo ution Psychiatrique LIV 1 1989 pp 195 202 19 boucles qui les traversent elles servent asseoir le circuit bien connu de l envie et de la gratitude Pr ci sons d embl e que le champ d application de ce mod le strictement limit l hyst rie ne pr juge rien toutefois de l existence ventuelle d autres for mes possibles d anorexie Voici une pr sentation suc cinte de ce mod le qui respecte l ordre de stratifica tion des niveaux Il faut d abord se donner trois g n rations de femmes de pr f rence en lign e f minine la m re M la grand m re GM et la petite fille F En pre mi re approximation on dira que l anorexie mentale est un message qu une m re M envoie sa propre m re GM par le canal de sa petite fille F Le contenu de ce message est g n ralement un reproche un ressentiment exprimant d autant plus de ranc ur qu il n avait jamais t verbalis En une circonstance donn e mettant en jeu le matrimoine la m re
255. istances La l1 re partie de la lt R capitulation gt de Freud est certes une r capitulation de th ses elle n en est pas moins un discours suivi un ouvrage de prose faisant appel toutes sortes de rh toriques argumen tatives et de phras ologies formul es soit en vrille 2 Le Bulletin volant de Ashzaro t a diffus il y a quelques ann es une dition comment e de la R rapitulation gt galement issue de notre travail de groupe 31 soit en boucle soit par fragments enchass s C est un texte dynamique anim que nous avons tent de r duire l tat statique de quasi cadavre sur une table de dissection L op ration premi re que nous lui avons appli qu e est la mise plat Elle d truit le discours suivi brise et fragmente son unit organique La formu lation des th ses a consist garder l aspect plus ou moins ind pendant de chacune par rapport l autre selon le principe du partes extra partes de sorte viter toute incr mentation Seul l enchainement a t res pect En d autres termes on a privil gi l ordre au rang la juxtaposition l int gration tout en demeu rant vigllant r duire l importance argumentative de l ordonnancement jusqu la neutraliser Une autre op ration a consist expliciter ce qui est implicite La mise plat y oblige encore faut il rep rer l implicite ce qui est loin d tre vident C est ainsi qu on a formul explicitement d
256. it caract ristique de la sexualit infan tile id est son essentielle plurivocit Je le r p te ce 10 Jacques Lacan Encore chap III 3 p 36 1 Jacques Lacan Encore chap III 3 p 34 12 T termine une de ses le ons ainsi lt Je suis presque au regret d en avoir de cette facon dit assez ce qui veut tou jours dire trop gt in Encore chap V 3 p 59 2l sont l mes propres termes Freud quant lui en utilise d autres Tout le monde sait que pour lui l en fant est suivant l expression consacr e en francais un pervers polymorbbe Et pourtant Freud n a jamais dit ca Le Freud de naturalisation fran aise est parfois trange Voici exactement ce qu a dit Freud Es ist lebrrzich daf das Kind unter dem Einflu der V erf brung polymorph pervers werden zu allen m glichen Uberschreitungen verleitet werden kann Il est instructif que l enfant sous l influence de la s duction peut devenir polymorphiquement pervers et tre entrain tous les d bordements imaginables Comme on le constate Freud Fo 118 ne dit pas du tout que l enfant est un pervers polymorphe pas du tout du tout Il dit qu il devient polymorphi quement pervers si durant la p riode de latence en gros entre 5 10 ans p riode de relative accalmie de relatif silence pulsionnel p riode durant laquelle s installent les refoulements les formations r action nelles le caract re les sublimations les id aux e
257. it en compagnie de son mari Elle s est rappel e de ses d tails avec une grande difficult seulement apr s plusieurs ann es de traitement Le facteur essentiel tait que Mme M avait tenu faire ce voyage malgr les r ticences de son mati Pour elle cela repr sentait un acte tr s agressif et quand son mari exprima un quelconque m contentement au cours de ce voyage elle ne se rappelait avoir eu qu un sentiment att nu du fait qu il lui avait refroidi son enthousiasme Le lendemain elle avait eu peur de l avion qu ils ont pris et le restant du voyage fut un cauchemar Le fait d insister sur le voyage avait en premier lieu une signification pr cise pour Mme M C tait l une des seule fois o elle pouvait se rappeler e lieu o elle s tait obstin e vouloir r aliser un sien d sir personnel Elle avait toujours aspir voyager et s attendait avec impatience r aliser ca apr s le mariage Sa prise de conscience que son mari ne partageait pas son enthousiasme fut pour elle un d sastre bien qu elle ne s en rendit compte qu apr s des ann es de th rapie Ces patientes toutes les trois avaient le m me genre de relation avec leurs matis Chaque fois qu un intervalle de diff rence se d veloppait qui aurait conduit ordinairement une friction entre mari et femme elles l vitaient tout prix Plut t que d tre en d saccord et de se battre peut tre pour leurs id es ou du moins de discuter
258. it situ dans l aire d extension de ce conte Le fait n chappa pas Yvonne Verdier 1978 1980 qui sut en tirer d importantes cons quences ethnographiques qui renouvel rent profond ment l interpr tation de ce conte Notre enthousiasme fut son comble et nous nous d cid mes rouvrir nos vieux cartons pour explorer m thodiquement les quelques points de d saccord que la d marche de Verdier mettait vif En tant que psychologues notre pr occupation majeure tait d appliquer la m thode pathologique au mat riel ethnographique pour en tirer des le ons concr tes sur la crise de l adolescence f minine Nous croyons tre parvenus d montrer que la version oti ginaire du Petit chaperon rouge raconte un r ve de gu rison ayant mis fin une conduite anorexique Parall lement ces recherches d ethnopsychia trie tait men e une clarification nosographique ap pr hend e au double point de vue de la clinique et de l histoire de notre discipline Elle conduisait ratta cher l anorexie juv nile au tableau de l hyst rie la r serve pr s du rep rage en cours d anamn se d un deuil pr coce enkyst Une conception nouvelle de l anorexie juv nile f minine entendue comme une forme particuli re ment sournoise et pernicieuse de r cusation du matrimoine est issue de toutes ces recherches Le mod le auquel nous sommes actuellement parvenus comporte un agencement complexe de d termi n
259. jet narcissisme incorporation totale de Pobjet Stade pr ambivalent Stade ambivalent 2 me tape sadique anale Pr coce Amour partiel et incorporation Tardive Amour partiel 3 me tape g nitale Pr coce phallique Amour objectal excluant les organes g nitaux D finitive Amour objectal post ambivalent Stade post ambivalent Th se 2 18c Le choix d objet durant l enfance une r vision 1920 Il existe bien durant l enfance un choix d objet pr curseur de l organisation sexuelle d finitive COMMENTAIRE Freud place cette d couverte pour le moins tardive sous le signe de la surprise C est pourtant il faut bien l avouer une surprenante surprise Car s il est un caract re de la sexualit infantile qui apparaisse avec une grande nettet dans l observation directe de l enfant c est bien celui d un choix d objet incestueux pr coce Voici appui un extrait des M moires de ma vie de Chateaubriand 1817 Paris Livre de Poche n 9691 1994 pp 66 67 Mon premier penchant ne fut pas bien noble ce ne fut point ma famille qui l obtint Ceci pourra faire faire des r flexions aux p res et m res j aimai avec fureur celle qui prit soin de moi C tait une bonne fille appel e La Villeneuve dont j cris le nom ici avec un mouve ment de reconnaissance et les larmes aux yeux La Villeneuve tait une esp ce de surintendante de la mai s
260. l n anmoins des notations qui ne pr sentent pour l instant d autre int r t que d indiquer d ven tuelles voies de recherches 10 A propos des figures de l imaginaire Une objection a quelquefois accueilli l ensemble de nos expos s sur les syndromes de l hyst rie On nous a remontr qu en saine m thode il n tait pas possible de fonder une nosographie des n vroses sur les figures de l imaginaire de m me qu il n est pas possible de fonder une nosographie des psychoses sur le th me des d lires On assimilait par l nos syndromes aux motifs des contes populaires relevant donc de l imaginaire Et adoptant sans doute un point de vue lacanien on disqualifiait cette d marche en atguant de la supr matie du symbolique sur l ima ginaire Notre r ponse a toujours t de rappeler notre acception dialogique et narrative du syndrome lequel est avant tout un ensemble de motifs articul s en r cit De plus et cela sans que nous fassions preuve d ob dience lacanienne trop pouss e certains de nos syndromes ont t pr sent s conform ment la dis tinction lacanienne tripartite du r el de l imaginaire et 92 du symbolique Cette pr sentation n a pas t appli qu e syst matiquement tous les syndromes pr sent s ici en raison des r serves que nous formulons vis vis d un lacanisme trop excessif Ce n est que dans les cas o elle a paru s imposer d elle m me que j y ai eu recours Etant bien entendu
261. l autre conception et non pas d utiliser alter nativement les deux selon ses besoins Depuis cette poque les philosophes ont d missionn Ils avaient commenc discuter avec les physiciens et ils ont vu que ca n aboutissait rien Cela se ramenait une question de croyance On s interpelait et on se r pon dait chacun selon sa croyance Et les philosophes comme c est des gens born s la plupart du temps Parce que vous vous figurez que les philosophes c est toujours Aristote Descartes Spinoza ou Kant mais ce n est pas vrai Les philosophes ce sont des milliers de gens partout dans le monde qui enseignent la philosophie qui crivent propos de la philosophie et qui se prennent pour des philosophes C est mal heureusement ca Alors quand je parle des philoso phes je ne vise pas les grands philosophes mais les petits les philosophes qu on peut appeler trotte menu Ce sont eux qui constituent la troupe des philosophes Eh bien les philosophes trotte menu ont demissionn ne sachant plus quel saint se vouet Et il n y a pas eu de grand philosophe qui soit venu nous parler du d terminisme au 20 me si cle Le sujet est donc rest en plan l ouvrage d Alexandre Koj ve est rest in dit jusqu 1990 Vidons rapidement cet abc s Pour cela je vous renvoie la conclusion du livre de Bachelard 1951 sur L Activit rationaliste de la physique contemporaine qui comme vous le savez traite rapidement mais
262. l hyst rie Amine Azar a propos l expression de syndrome du fil la patte Il est parti de l embarras de Freud au sujet de la nature de la relation de Dora Mme K Refusant de r duire de but en blanc cette relation de l homo sexualit Freud avait propos de parler de gyn cophilie Pour expliciter cette distinction entre homosexualit et gyn cophilie Azar recourt une pi ce de th tre de Feydeau Un fil la patte L intrigue de cette pi ce est qu un jeune galant Fernand de Bois d Enghien est sur le point de se marier avec sa promise Viviane Duverger Le soir m me de la signa ture du contract clate le scandale de sa liaison avec une chanteuse de caf concert en renom Lucette Gautier Tout le monde aurait cru que le mariage tait fichu Mais contre toute attente il r ussit se conclure Il apparait que ce scandale a jou un r le positif inattendu Pour mieux comprendre l astuce psychologique sur quoi repose l agencement de cette pi ce Azar ptopose d abord de d placer l accent du personnage de Bois d Enghien qui est apparemment le person nage focal de la pi ce un autre personnage qui a plut t un r le secondaire sur la sc ne la promise Viviane Duverger Cette jeune fille prouvait pour son pr tendant une indiff rence teint e de m pris parce qu il lui avait fait croire qu il n avait jamais de sa vie connu et aim aucune autre femme que sa m re la veille m me de son mariage
263. l imaginaire f minin pp 109 115 Claudia Ajaimi Les d m l s de la Princesse de Cl ves avec Don Juan pp 116 121 Alexandra Symonds 1971 Les phobies post maritales ou la d claration de d pendance des femmes pp 122 133 La Saint Valentin de Don Juan RaN En visite la Saint Valentin sur l ducation des petites filles Cf VAsbtarofit n 3 septembre 2000 pp 160 161 108 lt C C CCC CC C CTC C CT CECECECTU CEC CCCTEFEVTUYCCEUCU zCE ETCECII CC CCCECKEUTIEOCUCCXCCAI C C CC EUKTCTCETCECCAEUMEAVA IrKM KI C Ccc CcC Ccc e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 CLAUDIA AJAIMI L chiquier de Don Juan dans l imaginaire f minin singulier 1 La situation d interview e 2 S informer sur Don Juan 3 La liste 4 Le syndrome du fil la patte 5 Un imaginaire en quinconce La posture du candidat La position byst rique La position phobique La position d pressive La position m galomaniaque 6 Conclusion En appendice La chanson Les Don uan patoles de Claude Nougaro musique de Michel Legrand O 1962 d du Chiffre Neuf amp Warner Chappell Music France p 109 1 La situation d interview e Dans le cadre d une recherche que j ai entreprise sur le myth me de Don Juan j ai interview une dizaine de jeunes adolescentes libanaises La consigne tait de d cri
264. l o l on passe pat un saut brusque de la sexualit infantile la sexualit g nitale D R sistances amp obstructions institutionnelles Il se peut bien s r qu on puisse rendre compte de cette situation par l apr s coup etc Bien enten du Mais nous pr f rons insister sur ce c t d impos sible n gociation entre ces deux sexualit s Au fond c est sans doute pour cela que les questions de l ado lescence n ont pas t un souci de Freud Car pour Freud tout est engag du c t de la sexualit infan tile si bien qu il ne s est plus int ress la sexualit g nitale laquelle survient en opposition Il y a dans la r flexion psychanalytique sur l ado lescence un petit c t anti freudien je le dis par provocation C est cela qui a fait qu en mati re de psychanalyse de l adolescence les recherches ont t un peu retard es Il y a m me eu l dessus une cer taine opposition des soci t s psychanalytiques l en droit des recherches nouvelles r centes Je pense m me qu il est int ressant de le noter propos de la dynamique de ce Congr s Il y a eu beaucoup d appotts sociologiques passionnants Mais l apport psychanalytique est demeut sur un plan plu t t g n ral Au fond nous n avons pas encore beau coup entendu de la part des conf renciers mettre cette id e que l arriv e de la sexualit pubertaire tait v ritablement m tamorphose gt D une certaine facon dans ce
265. la la princesse de Cl ves pour la premi re fois de sa vie l enfer de la jalousie Elle fut convaincue que le duc de Nemours 120 tait incapable d un attachement sinc re et durable ce qui redoubla ses angoisses Voyant que la situation est devenue plus grave elle se retira la campagne de peur de c der ou de faiblir Mais elle trouva que ce n tait pas suffisant pour la garantir elle n avait pas trop de confiance en elle m me pour cela elle pensa chercher un appui ext rieur qui put mieux la rassu rer et elle ne trouva d autre solution que d avouer son mati son inclination pour un autre homme C tait semble t il la derni re chance pour cette femme de se sauver du pr cipice car elle se trouvait seule combattre ses d sirs les plus ambivalents n ayant plus sa m re pour l en prot ger e Efjondrement des d fenses Le moment crucial est finalement arriv Tous les moyens semblent s effondrer la mort de son mari Son deuil et la retraite qu il lui imposa la prot g rent un certain temps contre les assiduit s du duc Mais elle se trouva la fin oblig e de prendre un parti s tant rendue compte que sa passion pour cet homme ne pouvait jamais finir Une rencontre entre eux eut lieu ils se firent des aveux r ciproques qu elle ponctua pour sa part de facon surprenante par un renoncement total et irr vocable un voyage pour un pays lointain une retraite dans un couvent puis la mort 5 Conclu
266. la musique chacun dans une chambre s par e parce qu il le pr f rait Tout cela elle l acceptait apparemment comme 127 normal parce qu elle tait mari e r p tant qu elle aimait son mari et qu elle avait toujours voulu se marier et avoir une famille Bien que cela puisse para tre en surface comme une sc ne de m nage classique et ordinaire retenez bien qu il y avait l peu de d monstrations d affection ou d amour entre eux Monsieur A passait fr quemment toute sa soir e seul dans sa chambre et Mme A se sentait d sesp r ment n glig e par lui la plupart du temps qu ils passaient ensemble Si jamais elle tentait de s approcher de lui tendrement il se crispait 3c Contr le des sentiments Mme M aussi avait mainte phobie qui l handi capait pourtant elle en tait plus ouvertement affec t e Elle s en voulait d tre aussi stupide comme elle le disait et elle essayait d sesp r ment de s atta quer la racine par assaut direct A l occasion elle se forcait voyager m me si ca lui donnait des envies de vomir Il lui arrivait fr quemment de venir nos rendez vous et de commencer la s ance par une d claration bien pr cise du genre Je n arrive toujours pas trouver une seule raison qui expliquerait pourquoi je devrais avoir peur du m tro Elle tait hautement intelligente dipl m e de l universit comme l taient les trois autres pa tientes et elle tait exceptionnellem
267. lacunaire qui nous est patvenu ne permet pas de mettre en relation le syndrome avec la premi re survenue des r gles chez cette patiente En revanche le cas de Louise Lateau v rifie le mod le peu pr s parfaitement c est pourquoi il m a paru utile de m y attarder Le cas de Lasth nie de Ferjol tout fictif qu il soit n en demeure pas moins hautement instructif il v rifie le mod le 4 contrario pour ainsi dire L issue fatale semble pouvoir tre mise en relation avec l chec de la transaction imaginaire et l impossibilit conjointe de recourir des garants symboliques Las th nie demeure clou e dans sa fascination exhorbit e du monstre sans espoir d une quelconque volution psychologique L auteur semble lui m me partaeer ce point de vue dans la mesure o il ne manque aucune occasion de souligner la solitude deux de Lasth nie et de sa m re fond e sur l incommunicabilit des consciences Il est m me un passage de la nouvelle de Barbey o il s l ve aux hauteurs d une th orie g n rale Elles taient alors dans la haute salle qu elles ne quittaient jamais et o les montagnes qui faisaient une ceinture leur triste maison envoyaient leurs ombres et en redoublaient la tristesse Elles se tenaient dans leur embrasure Ah Sait on bien le nombre de trag dies muettes entre filles et m res qui se jouent dans ces embrasures de fen tre o elles semblent si tranquille ment travailler
268. lant de choses plus per sonnelles comme de ses sentiments et de sa vie de famille elle devenait h sitante fuyante et vague Son apparence aussi pr sentait des contrastes marqu s Elle tait plut t grande et d gingand e et paraissait son ge ou un peu plus pourtant elle s habillait en coli re avec des chaussettes longues jusqu aux ge noux jupe ou pull over et ses cheveux courts avaient une coupe carr e Il tait clair qu elle avait de grands antagonismes dans sa personnalit Intellectu ellement elle tait bien d velopp e et mure tandis qu motionnellement elle tait rest e une enfant childlike A la toute premi re s ance elle avait d clar que son mariage tait un chec parce qu elle pensait avoir totalement chou en tant qu pouse et en tant que m re Elle tait mari e depuis huit ans et avait deux enfants Depuis qu elle s tait mari e elle avait eu peu de rapports sexuels peut tre une ou deux fois l an parce que son mari tait habituellement impuissant N anmoins il l avait convaincue que c tait de sa faute elle bien qu il ne lui disait jamais au juste ce qui n allait pas bien chez elle Il lui r p tait qu elle tait une femme aggressive castratrice et tous leurs 125 probl mes provenaient d elle Ils ne se disputaient pas souvent Elle admettait ses accusations et tait submerg e de sentiments de culpabilit et de d ses poir La r signation de Mme A admettre l
269. le premier qui ait parl de d terminisme c tait vers le d but du 19 si cle le 5 marquis de Laplace qui tait astronome Avant lui on peut estimer que Leibniz en avait eu une pr con ception et puis ensuite il y a eu un Claude Bernard qui a lev vers le milieu du si cle un pi destal au d terminisme partir de Claude Bernard les savants tous les savants sont devenus d terministes Et cela jusqu la premi re d cennie du 20 me si cle quand les savants se sont mis trembler Non seule ment cause des relations d ind termination mais galement cause de quelque chose d encore plus absurde et que la physique nous a oblig s admettre Vous savez qu on a toujours consid r que la lumi re tait la base de la g om trie L tude de la g om trie et l tude de la lumi re se confondaient parce qu on assimilait les rayons lumineux des lignes droites L optique g om trique de Descartes et de Newton est fond e l dessus Eh bien on s est rendu compte au d but du 20 me si cle qu on avait parfois int r t consid rer que la lumi re se propage sous forme d ondes plut t que sous forme de lignes droites Ce qui fait que ca d pendait des cas si les physiciens utilisaient la th orie ondulatoire ou la th orie lin aire N est ce pas absurde Ca devrait tre soit l une soit l autre une fois pour toute Un esprit troitement d terministe un esprit rationnel exigerait de choisir l une ou
270. le se dirige sans chercher l influencer d une quelconque mani re ni entraver sa libert ou infl chir inopportun ment son parcours Est ce que vous saisissez la position de Rachel Bowlby C est une position d licate subtile qui ne peut pas satisfaire quelqu un qui serait un philosophe chagrin qui croit en un d terminisme absolu aux vertus de la science un progr s ind fini Nous atteindrons le bonheur gr ce la science c tait une id e du 18 me si cle c tait la philosophie des Lumi res Nous serons tous heureux pourvu de laisser les savants nous cr er l avenir qu il nous faut Ce fut comme vous le savez la grande catastrophe de la bombe A et le mea culpa des savants ayant tremp l dedans Trop tard le mal tait fait Hiroshima mon amour est venu au monde et c tait fichu pour les Lumi res Au moins aujourd hui la fin du 20 si cle une vieille lune a t d croch e celle de la croyance en un progr s cons tant et ind fini de la science La science ne sait bien faire qu une chose semble t il polluer Avec Rachel Bowlby nous avons des attaques tr s fortes contre un certain type de pens e qu elle appelle masculine Elle a peut tre raison apr s tout parce que depuis l aube des temps ce sont des hommes qui ont pr n ce type de pens e les femmes n ayant pas eu voix au chapitre Peut tre que si elles s taient exprim es cela aurait t bien pire
271. le trans vestisme ajout e et un point de relance plac z fine Ce texte devenu aujourd hui difficile d acces du fait de la disparition de la revue Psychanalyse l Universit est repris ici titre documentaire parce que les deux tudes qui suivent de Claudia Ajaimi sur le donjua nisme autrement vu en proc dent certains gards Argument I Questionnements Ponctuation Les trois strates du cas Dora 3 Anamn se NR II Feydeau la barre 4 Au th tre ce soir 5 Un fil la patte 6 Qui tire les ficelles HI Le ons 7 R f rence l thologie 8 La gyn cophilie des hyst riques 9 l id al du moi 10 Conclusion 11 R f rences Argument Cette courte tude touche au probl me de la ponctu ation de Freud On estime que s agissant de l homosexua lit des femmes hyst riques ce que Freud a isol sous le chef de la gyn cophilie ne devrait pas tre mis entre paren th ses ainsi qu il l a fait lui m me en 1905 dans sa relation du cas Dora Je chercherai plut t montrer que la clinique est int ress e ce qu on mettre l homosexualit en ques tion des guillemets Dans l embarras o plus d un fin clini cien s est trouv pour caract riser cette homosexualit l je propose de recourir une expression tir e d une pi ce de th tre c l bre du r pertoire de Feydeau et de la nom mer tout simplement le syndrome du fil la patte L ana lyse de ce
272. le transparait dans son choix d objet puisque Mateo nous est pr sent comme un homme sur le retour Ce qui cependant distingue Concha Perez est justement ce que j ai appel la parade virginale laquelle manque dans tous les autres cas malgr leur parent Allons maintenant directement l essentiel La sp cificit de la parade virginale est de se situer sur le versant narcissique du d veloppement libidinal Et contrairement la position de Freud qui ram ne comme on l a vu la blessure narcissique une simple gratignure il faut savoir y rep rer l impact d une rupture catastrophique Le roman de Lou s nous y aide efficacement La d floration pr cipite Concha Perez dans un d lire de jalousie morbide On com prend alors a contrario la fonction de la parade vir ginale c est une d fense plus ou moins efficace contre la d pression Tout fictif qu il soit le cas de Concha Perez n en demeure pas moins paradigma tique A qui en douterait on pourra recommander une observation clinique de Luisa de Urtubey qui illustre admirablement la d compensation d une hys 7 Alfred ROBITSEK 1911 La question du symbolisme dans les r ves des personnes bien portantes incorpor tel quel dans la 4 me d de la Traumdeutung 1914 chap VI E X traduction fran aise Paris PUF 1967 pp 321 324 91 t rie en bouff e d lirante 74 Je gage que celui qui voudra s y pr ter ne pourra pas s emp cher d prou ver u
273. le tri omphe de l univocit Et l adolescent essayera d ses p r ment de comprendre co te que co te et d viter cet in luctable par toute sorte de moyens Il va re jouer dix fois cent fois a ch vre de Monsieur Seguin C est l tout ce qu on peut dire 10 In luctabilit Je me reprends ce n est pas l tout ce qu on peut en dire Voici que je suis subitement assi g par deux id es une sage une folle D abord la folle En parlant de l in luctabilit mon imagination prit la poudre d escampette et se mit gambader Quand je l eus rejointe elle me repr sentait le Pr sident Schre ber plac devant sa mission salvatrice C est un pas sage de la premi re expertise m dico l gale du D Weber qui m est revenu l esprit Le voici Le plus essentiel dans sa mission r demptrice est qu il avait d abord effectuer sa transformation en femme Non pas qu il voul t se transformer en femme il s agis sait bien plut t d un il faut fond dans l ordre du monde et auquel il ne peut tout simplement pas chap per m me s il aurait personnellement de beaucoup pr f r demeurer dans sa situation masculine hautement ho norifique etc Cette poque allant de la mi mars la fin mai 1894 a t l poque la plus atroce et en m me temps la plus sacr e de sa vie nous dit le Pr sident D P Schreber 1903 Denkw rdigkeiten pp 386 387 soulign in texte Cf gal
274. lentines il en est s r ils passent leur temps faire ca et ca l emb te Un autre renversement de valence nous attend ici Le couple sympathique c est le couple qui aide Hanold maintenir ses refoulements Alors que les couples antipathiques les mouches etc nous r v lent son probl me sexuel C est pour ca que le lecteur s il est un lecteur normal va sympathiser avec Hanold d tester les mouches et les couples de Valentins amp Valentines et aimer Gisa et son mari Mais nous autions tort de sympathiser avec ce lec teur Nous devons tre quant nous r ceptifs clini quement ce qui d range C est l o ca d range qu il y a sexualit et c est ce que nous cherchons Nous ne cherchons pas autre chose Nous ne cherchons pas le bonheur et la sympathie Nous cherchons les voies par lesquelles la sexualit se fait jour malgr la maitrise le refoulement la r pression les formations r actionnelles les sublimations etc Tenez la sexualit merge comme un champi gnon Le champignon est une excellente repr senta tion de la sexualit C est pour cela que Freud s int ressait aux champignons Il travaillait toute l ann e d busquer la sexualit chez ses patients et en va cances il adorait faire encore la m me chose cueillir des champignons CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier
275. les ont toutes choisi un travail ou une ducation qui parais saient les confirmer dans leur illusion et qui don naient aux autres l impression qu elles taient fortes et autonomes Elles avaient r prim leurs salubres be soins qu on s occupe d elles to be taken care of et avaient galement r prim l enfant en elles Elles n avaient accompli que des choses importantes Par exemple quand Mme A tait une enfant elle aimait jardiner mais elle se rappelle avoir seulement cultiv des l gumes parce que ca sert quelque chose et qu elle pouvait les vendre alors que les fleurs ne servent qu tre regard es Quand elles taient ado lescentes et jeunes femmes toutes ces patientes se compoftaient avec froideur comp tence et con fiance en soi Elles se rappellent avoir t intr pides et la plupart taient r put es gar ons manqu s ou casse cou tomboys or daredevils Mme A disait qu elle avait toujours aim la met et qu elle avait t dans sa jeunesse une vraie nageuse quoiqu actuellement elle appr hende de nager o que ce soit sauf dans une piscine Elles n avaient eu aucun projet conscient de changer apr s le mariage pourtant chacune d entre elles a subi un changement radical Mme M tait une infirmi re avant de se marier Elle tait responsable d un important service dans un h pital de grande affluence et n avait aucune difficult remplir sa t che C est uniquement pendant l analyse qu elle
276. lieux du corps ind pendants autonomes L investissement libidinal du corps propre comme objet sera d nomm par la suite 1914 narcissisme La confu sion entre auto rotisme et narcissisme est courante et remonte m me Freud Quant cette Th se 2 11 Freud la reformulera diff rem ment en 1920 Cf Th se 2 16c infra Th se 2 12 Stimulation de la zone g nitale La zone g nitale peut tre excit e de 2 mani res a Soit par une stimulation sensible appropri e b Ou conjointement la satisfaction d autres sour ces rog nes COMMENTAIRE Freud utilise ici d une mani re inter changeable excitation ERREGUNG et stimulation REIZUNG Th se 2 13 Masturbation Le caract re des manifestations sexuelles est essen tiellement masturbatoire durant l enfance COMMENTAIRE La notion de masturbation est tout un probl me en psychanalyse Il est n cessaire de l tudier de concert avec deux autres notions auto rotisme et narcissisme D autre part il semble galement n cessaire de v rifier si Freud distingue entre masturbation et ona nisme En tout cas voici ce que Freud disait dans sa 20 me Conf rence d Introduction la psychanalyse Sur le sujet de la masturbation du reste nous n aurions pas fini de sit t il y a l mati re des consid rations multiples gt Payot p 296 Folio p 402 C D J DUCH Histoire de l ananisme Paris PU
277. logiquement parlant du cr tinisme Le syncr tisme est la d mission de la pens e Il est bon d opposer Descartes Aristote et Aristote Des cartes Il est bon de ne pas chercher une synth se quelconque un modus vivendi quelconque un statu quo quelconque dans l ordre de la pens e Pour que notre 58 pens e demeure en bonne sant il est bon qu il y ait un combat tr s vif entre Aristote et Descartes un combat en nous m mes Il est bon que nous soyons nous m mes int rieurement d chir s entre eux 12 La sexualit est le diff rend entre Freud amp Rachel Bowlby Revenons au sujet qui nous importe ici et qui est plut t Rachel Bowlby et la quotidiennet Je vais demander lias Abi Aad de nous reformuler son intervention lias Abi Aad Je voudrais retourner ma question de d part cf 7 laquelle vous n avez pas r pondu tout fait clairement Est ce que vous tes du c t de Freud ou du c t de Rachel Bowlby De prime abord Rachel Bowlby par sa man uvre lib re un peu la quotidiennet d une soi disant prison freu dienne Quand Freud a travaill la quotidiennet il a essay de l gif rer de lui donner des lois Il l a donc domestiqu e Il a enlev la quotidiennet son c t impr vu et aventurier Et cela rel ve du culte du d terminisme chez Freud Et vous avez dit en m me temps que c est Freud qui a parl de la sexualit indomptable O se situe alors la critique de F
278. lorieux horizons Concernant la grossesse innomin e il importe ici de souligner que Jeanne des Anges ne r v le aucun Nom du p re et ne para t pas directement concern e pat la recherche en paternit Par l elle se montre en avance sur son temps Le nom de Grandier ne sera prononc qu en 1886 par les diteurs du manuscrit de s ur Jeanne des Anges les D s Legu et Gilles de la Tourette Eux qui d nonc rent avec indignation le supplice du pauvre Grandier pris au pi ge d une af faire infernale ne r alis rent pas que dans toute cette affaire Grandier n avait repr sent pour les religieuses de Loudun qu un pr te nom l innommable Et par l ils se sont montr s bien de leur temps Un autre point m rite galement d tre souli gn la mat rialit de la grossesse innomin e La grossesse n chappe pas la personne concern e encore moins son entourage Jusqu la fin du XIX si cle les r cits de grossesses innomin es se r p te ront rigoureusement l identique Et brusquement le tournant du si cle marquera une fracture dont Freud est pour nous le t moin privil gi Le cas Dora qui est de 1900 1901 rec le une grossesse in nomin e enti rement reconstruite durant le travail psychanalytique La grossesse innomin e ne se joue ici que sur l autre sc ne l insu de la personne con cern e et de son entourage N tait l espace de s ance elle serait demeur e prisonni re de son chiffre E
279. lt Allez au th tre Il faut vraiment se de mander qu est ce qui ne va pas chez les gens qui vont au th tre gt s exclame t il Il nous assure que pat exemple quand il se rend Paris et qu il voit toute cette pl thore d affiches et d annonces de pi ces il est d go t Il n a envie d assister au cune Et si cela lui prend il a lieu chaque fois de le regretter L id e qu on a du th tre en tant que va leur en soi ou en tant que quelque chose d extra ordinaire ou de mythique ne le touche en rien Et la mani re de s exprimer des acteurs leur th tra lisme lui sont r pugnants franchement par let nous confia t il je n aime pas le th tre voyez vous On le voyait fort bien 2 M tre sut scene lt En revanche j aime faire du th tre et je le fais bien Mais n est ce pas aussi le cas de tout le monde Les gens leur tour veulent moins assis ter au th tre que faire du th tre Vous me de mandez maintenant comment je fais pour mettre telle ou telle id e sur sc ne et je vous r ponds tout ce qui est mis ou d pos sur sc ne apparait moche de toute facon et serait par le fait m me 166 d form gue ce soit la religion la politigue la science l amour tout Moi je n y mets rien mais je suis sur sc ne avec d autres 3 Le public du th tre est r duit aux gens de th tre On voit finalement comme vous dites que ceux q
280. lus fr quent Pour un donjuju pour un don Juan Nous les coureurs du tour de taille Nous les gros croqueurs de souris Il faut alors livrer bataille Ou bien marcher vers la mairie Au bras d une belle maman Pauvres donjujus pauvres Don Juan Nous tamiserons les lumi res M me quand la mort viendra sonner Et nous dirons notre pri re Sur un chapelet de grains de beaut En attendant le jugement Nous les donjujus nous les Don Juan Ccccccocccccecccccoecccccccccoecccccccccccccceccecccecccecccccceccccccccceccccccceccaescccocc e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 CLAUDIA AJAIMI Les d m l s de la Princesse de Cl ves avec Don uan 1 Pr sentation du roman amour amp ambition 2 La phase hyst rique L objet du d sir d une s rie de femmes Convoitises royales Parrainages royaux Le d sir de la m re 3 La phase maniaco d pressive exaltation amp d pression 4 La phase phobique Angoisse sans objet 1 cellule phobog ne amp 1 mode de d fense Surinvestissement du moi amp formation d un autre mode de d fense Retour d anciens modes de d fense Recours auttui Effondrement des d fenses 5 Conclusion l expiation e 116 Pr sentation du roman amour amp ambition La Princesse de Cl ves est un roman qui a fait grand bruit sa publication en 1678 Il a
281. m me de l pouser Le duc de Nemours mettait donc notre jeune adolescente en rivalit avec des reines de toute beaut lesquelles constituaient elles m mes l objet du d sir de plusieurs admirateurs e Parrainages royaux On s accorde dire que ce fut une rencontre fabuleuse que la rencontre de la princesse de Cl ves et du duc de Nemours Par ordre du roi et des reines sans se connaitre encore et sans m me avoir t pr sent s l un l autre ils dans rent ensemble et recu rent les louanges de toute la cout surtout celles du roi et des reines lesquels se souvinrent soudain que ces deux personnes ne se connaissaient point Ils les pr sent rent alors l un l autre en ne leur cachant pas ni leur surprise ni leur admiration e Le d sir de la m re Cette jeune adolescente ne connaissait rien du monde de la passion hormis ce qu elle en avait enten du raconter par sa m re Celle ci n avait manqu aucune occasion pour lui parler des amours volages et pour la mettre en garde contre l insinc rit fonci re des hommes Quand elle s aper ut que sa fille tait attir e vers un Don Juan elle ne tarda pas empoi sonner son esptit contre lui On peut donc dire que cette jeune fille a v cu le premier temps de son incli nation pour le duc de Nemouts comme une rupture avec sa m re aux injonctions de laquelle elle faisait infraction Pour la premi re fois de sa vie elle se mettait cacher aux femmes qui l avaient intr
282. m me page Relisons le en prenant garde aux verbes utilis s Contre la mouche domestique commune en revan che il n y avait aucune d fense possible et elle paralysait bouleversait d traquait finalement l homme dans son existence morale dans ses capacit s de penser et de tra 63 vailler dans ses plus hautes aspirations et ses plus belles motions Remarquez s il vous plait comme c est joliment dit Jensen parle de d fense exactement comme nous le faisons nous m mes en psychanalyse dans notre vocabulaire sp cialis Le refoulement fait par tie des m canismes de d fense Bien Et cette fois quel sujet serions nous en mesure d accoler aux verbes de ce passage Car cette fois il est vident que Zo ne peut plus convenir Il s agit cette fois non pas de Zo mais de la pouss e sexuelle dont Hanold est le si ge C est ce passage qui fournit l tayage le plus solide la th se de Freud suivant laquelle Ha nold commence d lirer la suite d une pouss e de libido 17 La mat rialit du signifiant lias Abi Aad Puisqu on est en posture d ana lyste je voudrais signaler pour ma part un exemple que Freud a cit dans son commentaire et que j avais lac dans la fiche se rapportant aux r ves Le voici Mais l image du r ve o l oiseau emporte le l zard peut rappeler cette autre image d un r ve ant rieur dans lequel PApollon du Belv d re emportait la V nus du Capitole Bon dans
283. m du roman de Pierre Louys il eut la hardiesse de confier alternativement le r le de Concha Perez deux actrices Carole Bou quet et Angela Molina Cette r f rence expresse au d doublement de la personnalit situe sans conteste l h roine dans le champ de l hyst rie Mais la fid lit du sc nario de Bu uel la lettre du roman de Louys est galement pour nous une pr cieuse garantie de coh rence et de consistance du c t de l intrigue De quoi s agit il donc Un homme tombe amoureux d une jeune fille qui se refuse lui et diff re constamment le moment de lui c der Elle est fi re de sa virginit l estime sans prix et ne se fait pas scrupule de lui accorder toute sorte de privaut s hormis la derni re et de consentir tre entretenue sur un grand pied sans contre partie La parade virgi 69 Cf l ouvrage classique d Alfred BINET es Alt rations de la personnalit Paris Alcan 1892 87 nale est de plus sciemment utilis e pour affoler son partenaire le pousser bout jusqu le r duire au r le de spectateur d un rapport sexuel qui se r v lera par la suite avoir t une simulation Mais c en tait trop pour Pamant abus Il se laissa aller des voies de fait tout en lui d clarant qu il allait la poss der de force En fait il n eut pas la forcer D s qu il l eut battue il se produisit en elle une r volution A la violence des coups elle fut persuad e de la force et de l authen
284. magis tralement de la notion de d terminisme Je le recon nais d autant plus volontiers que je ne suis pas un grand sympathisant de ce philosophe Dans ces pages Bachelard montre combien l hypoth se d un d ter minisme universel est peu scientifique Et il explique que la notion de d terminisme n est op ratoire scien tifiquement que si elle respecte les trois caract res suivants D abord la sp cialisation hyper r gionale de son champ d application ensuite la discontinuit entre cause et effet enfin l int gration topologique des fonctionalit s s lectionn es comme variables Mon philosophe chagrin comme Rachel Bowlby et comme Freud je le crains n ont pas gard ces restrictions pist mologiques l mentaires Mais je pr f re abandonner ce terrain glissant et mal balis pour me concentrer sur notre probl me actuel Aujourd hui au moins du c t de la psycholo gie nous devons nous rendre compte que la notion de d terminisme est bonne adopter tout au moins pendant un certain temps apr s quoi il faut l aban donner apr s quoi il faut laisser une ouverture l aventute Comme vous le savez c est le message apport par G rard Mendel dans son dernier livre dont j ai fait le compte rendu Pavant dernier num ro des cahiers hors s rie de Ashtaro it Vous y trouverez un expos des id es de Mendel sur l acte en tant qu aventure C est d ailleurs le titre m me de son livre Un gros pav qui se lit comme u
285. matiques sur les Cycles de la vie la transcription de nos entretiens avec le P J P Vernant et le P Ph Gutton ainsi que la version fran caise d un sketch repr sentatif de la verve de Youssef Saad Le P Jean Pierre Vernant dams la grande salle des conf rences du Centre Culturel Fran ais de Beyrouth 2 Photos R f rences n 18 en haut et 20 en bas S ance de signaturas apr s la conf rence du P Vernant um Ulysse en pent avec lias Abi Aad Randa Nabbout D Azar Eddy Chou ri Pauline Balaa Nisrine Kanj Randa Hoayek Joe Bou Abssi Randa Rizk Claudia Ajaimi amp Marie Ghoussonb 2 Photos R f rences n 34 haut 33 bas 161 Suite de la page pr c dente 2 Photos R f rences n 31 haut et 29 en bas 162 la caf t ria du CCF Le P Vernant entour de lias Abi Aad Claudia Ajaimi D Asar Joe Bou Abssi Pauline Balaa Eddy Chou ri Soubad Felfel Katia Hayek Nisrine Kanj Micheline Kfoury Nina Lahoud Carole Merbeb Randa Nabbout Sylvain Perdigon amp Paola Samaba 2 Photos R f rences n 7 en haut et 6 en bas 163 Suite de la page pr c dente 2 Photos R f rences n 8 en haut et 9 en bas 164 lt C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 nov
286. me C est celle qui a servi beaucoup de gens pour emb ter le monde Ecoutez un peu leur discours Ils disent par exemple lt Vous savez moi je suis venu au monde parce que papa et maman se sont entre baisouill s Et si papa est venu au monde c est parce que Et si la terre existe c est parce que Donc Dieu existe et il faut l adorer Voil une mani re d utiliser le d terminisme qui a int ress beaucoup de gens pen dant beaucoup de si cles et qui continue peut tre en int resser quelques uns 2 Exorciser la pens e macho Suivant Rachel Bowlby ces cat gories dichoto miques appartiennent une pens e typiquement mas culine J allais dire tr s macho C est les machos qui croient au d terminisme aux distinctions rigides la science et finalement la f rule et au fouet C est des machos masos Une bonne mani re d exorciser cette pens e masculine serait de lire l essai de Ra chel Bowlby sur Gradiva dont notre atelier de tra 50 duction a achev la traduction la semaine derni re Le texte est votre disposition Il est long difficile mal crit On a essay de le mettre dans un francais lisible sans y avoir toujours r ussi Le r sultat est quand m me acceptable Et il vaut la peine de faire l effort de le lire Pourquoi Parce que justement le th me de ce travail est la femme en mouvement C est d a bord le mouvement mais c est galement un mouve ment initi par la fe
287. me publi en 1965 au Livre de Poche o Le Dindon tait pr c d de Un fil la patte 1894 Pouss par la curiosit je m essayai cette derni re lecture mais sans grand succ s Le livre me tombait toujours des mains au bout de peu de r parties Le comique de situation exige du lecteur une contention de l esprit qui compromet mon propre point de vue le diver tissement facile escompt L ann e derni re 1987 avec la complicit de mon ami Antoine Sarkis nous avions pr sent en petits comit s quelques perspectives nouvelles sur le conte du Petrit chaperon rouge dans ses rapports avec la question de l anorexie mentale de l adolescente Dans certaines versions orales de ce conte recueillies au si cle dernier par les folkloristes la r plique bien connue du loup C est pour fe manger la fillette pr texte un besoin pressant et demande quitter la pi ce Mais pour rassurer le loup sur ses bonnes intentions elle sort avec un fil attach au pied N anmoins une fois dehors la fillette rompt le fil et s chappe On consid re quelquefois que cet pisode met en sc ne une nouvelle naissance et que le fil en question repr sente donc le cordon ombilical Au cours d une discussion une amie attira cependant notre attention sur l expression un fil la patte que cet pisode pouvait tout aussi bien repr senter Mieux motiv cette fois je repris la lecture de la pi ce de Feydeau me for a
288. mier mouvement de la re vendication c est justement quelque chose qui apparait comme une haine de soi m me L appatition de la haine de soi est fondamen tale chez l adolescent Cette haine va prendre deux formes 1 une haine de l infantle en soi ce qu il ne peut plus accepter en tant qu adulte est toujours l et 2 une haine de l infantile dans lequel veut le replacer l adulte Donc une double haine de soi Mais la haine est f conde la haine est s paratrice C est la haine qui op re la d fusion c est la haine qui fabrique l objet Et par cons quent en entrant dans ce circuit de la haine l ado lescent va se poser Mais justement il y a en lui des relents de culpabilit qui font que cette haine va lui apparaitre par moments comme insupportable et C est parce qu elle est insupportable qu il peut avoir recours certaines conduites ou compensatoires ou addictives ou m me pathologiques 25 25 Au moment de mettre sous presse nous apprenons avec regret que cette importante communication ne figure ra pas dans les Actes du Congr s Comme son accoutu m e le P Chamoun avait enti rement improvis son inter vention partir d un simple canevas et ses lourdes respon sabilit s l ont emp ch de r diger son texte temps Il faudra donc se contenter jusqu nouvel ordre du fragment que nous avons pu lt sauver gt NdlR 157 COCCOCCOCCOCCCOCCCCCOCCCOCCCCCCCCCCOCCC e
289. mme On peut consid rer que parmi les diverses orientations qui pr parent notre avenir eh bien finalement Rachel Bowlby a adopt la position selon laquelle a femme est l avenir de l homme gt comme l a si bien dit Aragon Ce n est pas une mauvaise position Elle n est pas nouvelle non plus Et elle n est pas le monopole des femmes 3 La femme est l avenir de Phomme Pensons des socialistes comme Saint Simon le p re Enfantin Fourier et bien d autres socialistes du d but du 19 me si cle ceux qui Marx attribuait un socialisme utopique par opposition au sien et celui de ses amis d nomm pompeusement socialisme scientifique Pensons galement ces derniers Tous ces penseurs partagent cette opinion selon laquelle la femme est l avenir de l homme Il me semble que c est chez Charles Fourier 1772 1837 que cette id e est exprim e le plus clairement cette id e selon laquelle on peut mesurer le degr de civili sation d un pays ou d une poque partir du statut des femmes C est peine post rieur au grand mani feste de Mary Wollstonecraft 1792 sur les Reven dications des droits de la femme La position de Rachel Bowlby est que nous de vons attendre des femmes quelque chose qui irait dans le sens d une volution favorable de l humanit C est une position partag e par beaucoup de f mi nistes mais non pas par toutes Songeons par ex emple quelqu un comme Betty Friedan Cette der
290. mp Pascale Mrad En bas la caf t ria du Palais de l Unesco Micheline Kfoury Randa Rizk Joe Bou Abssi Rima Bejjani le Pr Philippe Gutton le D Amine Azar amp le P Mounir Chamoun 135 COCCCOCCOCCCCOCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCOCCCCOCCCCOCOCCCOCCCOCCCCCCOCCCCCCCCCOCCC e mail ashtaroutte yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Eddy Chou ri amp Marie Ghoussoub Des chiffres amp des lettres 1 Congr s International de Psychologie Violence Addiction amp Adolescence Beyrouth Palais de l UNESCO 7 8 et 9 avril 2000 Ce sont les nouvelles provenant de France qui nous sont parvenues les premi res Le 7 Congr s International de Psychologie allait se tenir Beyrouth au Palais de l UNESCO les 7 8 et 9 avril 2000 sur le th me Violence Addiction Adolescence Yl nous fut impossible de nous informer au Liban aupr s des autorit s pseudo comp tentes sur le d roulement pratique de ce Congr s Jusqu la derni re minute les chamboulements du programme se sont succ d s et la liste des intervenants et des pr sidents de s ances a continu subir des modifications Et certes il n tait pas facile de r unir en un m me lieu autant d intervenants venus d Orient d Occident et du Maghreb sans quelques couacs Finalement c est mi racle que ce ne fut pas pire Gr ce aux talents d orga nisateur m rite du Pr Adnan Houbballah gr ce
291. mpr hensif d velopp plus haut mais elle se manifeste galement un niveau plus profond Tout comme le syndrome de la grossesse inno min e le syndrome de Lasth nie de Ferjol comporte un arri re plan ou une infrastructure qui ne se r v lent qu en s ance G rard Bonnet l a d montr avec doigt gr ce un mat riel ad quat Il nous suffira donc de reprendre sa conclusion Le discours de ce syndrome raconte une histoire impossible o la fille aspire mettre au monde un enfant merveilleux de sa m re tout en s imaginant tre elle m me cet enfant produit par auto engendrement C est un v u confu sionnel par excellence qui ne tient compte ni de la diff rence des sexes ni de la diff rence des g n rations ni de la diff rence entre soi et l autre Et c est ainsi que la probl matique des r gles manifeste l autre versant de l homosexualit f minine dans le lien qui relie les m res aux filles 9 Cf Jacques CORRAZE De Hyst rie aux pathomimies psychologie des simulateurs Paris Dunod 1976 Cent pages sont consacr es une approche historique tr s fouill e et le dernier chapitre traite des stigmatisations 65 Cf G rard BONNET op cit 7 La paling n sie amoureuse On n en finirait pas de d nombrer les richesses r v l es par la r cente dition int grale des lettres de Freud Fliess En voici un exemple appartenant un passage ant rieurement censur de la lettre du 21 mai 189
292. n 1920 Freud publie un cas de pr tendue homo sexualit f minine sans atttibuer de nom sa pa tiente Nous avons ptis la libert de la d nommer Dora Il en raison de plusieurs indices patmi les quels la grossesse innomin e figure en bonne place 48 L encore la m connaissance est totale chez la per sonne concern e et dans son entourage Le syndrome ne trouve s inscrire que dans l espace de s ance N anmoins Freud s est laiss abuser dans les deux cas par la recherche en paternit comme il s est conjointement abus sur la nature tr s sp ciale de Phomosexualit rep r e en s arr tant une but e avant de toucher le fond Le syndrome de la grossesse innomin e n a pas disparu de notre horizon Il a accompagn le mouve ment de l histoire dans sa mutation Il est simplement m connu l o il se manifeste nu aujourd hui dans les s ances d ins mination artificielle Avec une folle pr science l hyst rique sait qu elle trouvera toujours des alli s ind fectibles au sein du corps m dical On le verra encore mieux tout l heure avec le syndrome de Lasth nie de Ferjol 4 Le fil la patte Le syndrome du fil la patte tient sa d no mination d une tr s c l bre pi ce de boulevard de Georges Feydeau 1894 o ce syndrome m a paru se 48 AZAR amp SARKIS Freud les femmes l amour Nice Z di tions 1994 pp 156 157 19 manifester d une mani re particuli rement carica
293. n a pour tant fait naitre aucune inclination en son c ur On aurait pu croire qu elle tait immunis e contre Pamour si l on n avait vu sa curiosit se piquer pour un certain duc de Nemours marquant ainsi le d but d une passion interdite qui sera le sujet du ro man Ce sont deux personnes admirables qui s atta ch rent l une l autre par une passion tr s trange Le jeune homme tant un Don Juan il renon a toutes ses relations amoureuses avec d autres femmes pour se consacrer enti rement cette jeune mari e qui manifestait envers lui une grande r sistance et ne laissait percer dans son comportement que peu de signes de son amour On a dit que la grande estime qu elle portait son mari un tr s honn te homme et un parfait gentilhomme l a pouss e combattre son penchant pour de Nemours avec de fermes r solu tions dict es d ailleurs par la plus aust re des vertus On voit bien qu elle ne parvient gu re surmon ter son inclination Son me semble attach e cet amour en d pit de tous ses efforts quelques temps de l son mari qui elle avait fait la confidence de sa passion coupable afin de mieux se pr munir contre elle mour t de chagrin Devenue libre de disposer d elle m me elle refusa tout de m me d accorder sa main au duc de Nemours qui r gnait sans partage sur son c ur Au contraire apr s lui avoir avou sa propre passion elle l informa galement de sa d ci sion de rompre
294. n hyst rique La position phobique La position d pressive La position m galomaniaque Bo qme La posture du candidat Une interview est tout de m me une preuve Il ne faut donc pas s tonner qu elle soit v cue comme une preuve d examen comme une sorte de v rifi cation des connaissances J ai d j voqu cet aspect tout au d but de cette tude et j en ai donn des exemples caract ristiques qui montrent bien je crois comment ces jeunes filles prenaient au d but de l interview la position du candidat un examen Elles manifestaient toutes un d sir de connaitre ce qu est un Don Juan et cherchaient souvent s en informer travers moi Elles avaient besoin de se rassurer sur leur statut de femme C est pour cela qu elles consi d raient qu il est si important de pouvoir r pondre une question elles se la posaient elles m mes Question lancinante pour l identit f minine une question test pour toutes Qu est ce qu un Don Juan Qui est il ce d nomm ce si bien nomm ou si mal nomm homme femmes Peut tre se disaient elles en leur for int rieur Je serais femme si je savais ce qu est un Don Juan Il m est appatu qu on ne pouvait pas tre une femme au Liban sans avoir un certain bagage qui inclut entre autres choses des informations sur le maquillage la mode la cuisine et bien s r sur Don Juan C est cela qui peut expliquer l enthousiasme exprim par certaines jeu
295. n roman patce que comme vous le savez peut tre G rard Mendel est tr s impressionn par des auteurs comme Alexandre Dumas ou Eug ne Sue Elias Abi Aad Je pense que la man uvre de Rachel Bowlby a sauv la quotidiennet L acte man qu est non seulement impr vu il n est pas ma tris Il n est pas domesticable Parler de d terminisme c est un peu le borner ou bien lui mettre des fron ti res le cadrer Rachel Bowlby le lib re elle lui pr serve ses chances pour demeurer une aventure 54 II Du c t de Freud 8 Freud a r invent trois types d criture Amine Azar Oui il est exact qu il y a a dans Freud Freud a toujours consid r que la pulsion sexuelle tait indomptable indomesticable inconcili able Et si elle est indomptable c est que nous ne pouvons pas l appr hender au travers d un d ter minisme et qu elle nous chappera Cela lui est m me personnellement arriv son corps d fendant Hier m me j ai rappel autour de cette table quelque chose d assez fabuleux qui se passe dans l uvre de Freud J ai souvent dit et je le r p te qu il est Pin venteur de deux nouveaux types d criture Le 1 type c est une nouvelle mani re d crire ses confessions La Traumdeutung le livre sur Pinter pr tation du r ve est en fait constitu des fragments d une longue confession mais c est un nouveau type de confessions Personne avant Freud n avait trouv ce type de pro
296. n se donne un vil espion du cardinal Mais son sactifice est inutile Didier n ac cepte pas de devoir la vie ce prix L inttigue appartient un motif romanesque bien connu Enonc en termes crus il s agit du di lemme Ta bo te bijoux ou sa vie qui rappelle quel que peu la transaction imaginaire et le march de dupes mentionn s plus haut propos du syndrome de Lasth nie de Ferjol Mais ce n est l qu un premier aspect Soyons attentifs l agencement particuli re ment bien imagin de ce drame D s le d but de la pi ce d s la premi re entrevue des deux amants Didier n arrive pas se convaincre que la c leste Marion l aime vraiment lui qui n a d autre nom que son pr nom lui qui n a jamais connu ni p re ni m re Que lui faut il pour croire l amour de Marion Une preuve Le mot est l ch et l engrenage tragique s enclenche La preuve de l amour ce sera pour Marion de mettre Didier au monde pour la seconde fois On peut penser que Hugo a noirci le trait dessein puisqu en fin de compte Marion procure Didier une courtisane comme m re et comme p re un indicateur de police On p n trera l essentiel de ce syndrome lors qu on aura compris qu une hyst rique amoureuse n est pas volage malgr les appatences Si d aventure elle prend ou reprend tel amant de passage c est une preuve d amour pour son compagnon qu elle met une nouvelle fois au monde Le myst re de l histoire incroyable
297. n sentiment de d j vu C est la parade virginale que se ram ne g n ra lement l exhibitionnisme de la femme L exp rience montre d ailleurs que la pr sence ou l absence de Phymen n a pas grande importance Dans un cas clinique bien connu 75 cette parade virginale a eu lieu apr s la d floration et cela avec le m me partenaire Chez beaucoup d adolescentes de nos jours parmi celles qui ont t pr cocement d flor es la parade virginale succ de la d floration et peut durer de nombreuses ann es Et n importe quel moment de sa vie sentimentale la parade virginale demeure pour la femme d un pr cieux recours dans les jeux de l amour et du hasard La plus belle illustration dramatique de la parade virginale se trouve mon sens dans le premier roman de Pierre Louys 1896 Aphrodite Allez y voit je ne d florerai pas votre plaisir et ce n est sans doute pas sans raison que Louys a fait de son h ro ne une courtisane III Discussion prolongements correspondances 9 Une s mioth que volutive Au terme de cette pr sentation il me parait n cessaire de souligner qu il ne s agit pas ici d un syst me ordonn et clos Le choix des syndromes est tout fait empirique Une exp rience plus tendue devrait sans doute permettre d identifier bien d autres 7 Luisa de URTUBEY Histoire d Agar servante pouse d Abraham ou de la d compensation de l hyst ro phobie en bouff e d lirante in
298. n sommes avertis Si un homme qui se croit un roi est fou un roi qui se croit um roi ne l est pas moins Lacan crits p 170 Je veux bien croire que Freud est infaillible lorsqu il se soumet l exigence freudienne si l on veut bien m accorder qu il lui est arriv d en d m riter de se trahir lui m me et de d choir parfois lamentablement Lorsque Freud n est pas conduit par P exigence freudienne il est aussi faillible que le commun des mortels et l on peut tablir un inventaire de ses erreurs Les th ses sont num rot es alphanum rique ment et alphab tiquement par trait par strate et par statut Le premier chiffre indique le num ro d ordre du trait Entre parenth ses on trouvera le num ro d ordre de la th se pour chaque trait La mention C signale les th ses compl mentaires ajout es par Freud au cours d un remaniement du texte de la R capitulation De celles ci seule la r capitulation du 2 me Trait en offre la suite des r capitulations des Trois Trait s on a galement pens rassembler les th ses omises par Freud dans ses r capitulations mais qu on trouve dans le corps du texte de ces Trait s eux m mes Ces th ses suppl mentaires sont signal es par la lettre S En ce qui concerne cette derni re cat gorie de th ses l arbitraire ne saurait tre vit l heure pr sente ce travail reste en grande partie faire Le document qui suit est la trace d un
299. nale qui porte le nu m ro 32 102 Cela veut dire qu il en a t tir 102 exemplaires en tout et que vous avez entre les mains le 32 me Pourquoi est ce le 32 me p Parce qu on impri me les exemplaires manuellement l un apr s l autre ce qui donne un certain ordre et que votre exemp laire occupe donc la 32 me place Mais m me l c est la bizarrerie de la chose on distingue entre original et copie original et reproduction Quand on a fini d imprimer les lithos on casse la pierre qui a servi le faire De cette facon on ne peut plus imprimer d autres exemplaires C est pour cela que nous pou vons avoir un nombre exact de reproductions par exemple 102 et les 102 lithos seront r put es originales Eh bien ce qui est encore plus bizarre c est que dans le cas o vous seriez des collection neurs vous n ach terez pas une lithographie avec un num ro sous une batre mais plut t une litho mar qu e preuve d artiste parce que l preuve d artiste a plus de valeur marchande Et finalement c est l preuve d artiste qui est consid r e comme l original d une lithographie les autres tombent au rang de re productions vous voyez donc comment les cat go ties Authentique Copie Authentique Repro duction Prototype ou mod le original et Substitut etc Vous voyez comme ces cat gories peuvent tre fluctuantes L une des cat gories les plus m chantes c est la cat gorie du d terminis
300. ne lui chappait pas Dans une c leste balance lui apparaissait chargeant l un des plateaux sa propre vie tandis que l autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune Il sentait qu il avait imprudemment donn la premi re pour le second Je ne voudrais pourtant pas se dit il tre pour les journaux du soir le fait divers de cette exposition Il se r p tait Petit pan de mur jaune avec un auvent petit pan de mur jaune Cependant il s abat tit sur un canap circulaire aussi brusquement il cessa de penser que sa vie tait en jeu et revenant Poptimisme se dit C est une simple indigestion que m ont donn e ces pommes de terre pas assez cuites ce n est rien Un nouveau coup labattit il roula du canap par terre o accoururent tous les visiteurs et gardiens Il tait mort Mort jamais Qui peut le dire Certes les exp tiences spirites pas plus que les dogmes religieux n apportent de preuve que l me subsiste Ce qu on peut dire c est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d obligations contract es dans une vie ant rieure il n y a aucune raison dans nos conditions de vie sur cette terre pour que nous nous croyions oblig s faire le bien tre d licats m me tre polis ni pour l artiste ath e ce qu il se croie oblig de recommencer vingt fois un morceau dont l admi ration qu il excitera importera peu son corps mang pat les vers
301. ne sais pas si ce que j ai dit est vrai mais c est que je n avais jamais pens Don Juan auparavant disait une autte Est ce que ce que j ai dit est vrai ou non ca vient de mon imagination car jamais de ma vie je ne suis entr e en rapport avec un Don Juan disait encore une troisi me Je ne sais pas si je peux ou non tre utile pour toi Je pense qu il faut que tu patles avec des filles qui ont t en contact avec Don Juan Elles pourraient te dire la v rit mieux que moi me disait une quatri me Le comble c tait une jeune fille qui avait paru int ress e par le sujet plus que de coutume C est elle qui est venue moi pour me demander de l inter viewet et durant l entretien elle m a dit Je ne sais pas ce que tu souhaites savoir On m a dit que tu fais une recherche sur Don Juan Qu est ce qu un Don Juan Est ce un Jagual 5 gt et ainsi de suite Les questions se mettaient s enchainer et tombaient drues Les r les s taient renvers s C tait moi qui devenais l interview e 2 S informer sur Don Juan Bref je peux dire que toutes ces jeunes filles aussi bien celles qui acceptaient que celles qui refusaient d tre interview es qui paraissaient toutes int ress es par le sujet lorsqu on en parlait en groupe souhaitaient en r alit s informer sur Don Juan C tait dit parfois directement elles me posaient alors carr ment les questions qui leur t
302. ne suite en 1991 Pintitul plus classique d Ecole des p res Le point de vue d Herv Bazin a sans doute sa pertinence Mais ni le mariage moderne ni alt ration de la fonction paternelle n entraient directement dans notre propos Si l emballage est le m me le contenu est tout fait autre En premier lieu nous avons convenu pour notre part de d signer par watrimoine un certain nombre d oganisateurs de r les f minins aussi bien anciens que modernes Ce sont des mani res de dire et des mani res de faire transmises de g n ration en g n ration en lign e f minine Yvonne Verdier en avait magistralement analys trois cuisine couture et blanchissage 9 J en ai voqu plus haut quelques autres comme le fil la patte l anorexie mentale ou le trousseau J avais nagu re consacr la ruse toute une tude 96 et d autres recherches sont en couts touchant la curiosit le contage la parure l art de recevoir l art d lever les enfants l art de soigner les proches avec des rem des de grand m re etc D autre part nous avions song cr er le terme de matrimoine sur le mod le de patrimoine non pas dans le dessein de parfaire une quelconque sym trie mais pour lui faire pi ce Le patrimoine d signe la transmission g n ralement post mortem de biens ma t riels et c est l id e de possession et de propri t qui se trouve mise au premier plan Le matrimoine en revanche place la transmission elle m m
303. nes filles et l angoisse qu prouvaient d autres lors de l vocation du sujet de Don Juan Elles paraissent chercher travers leur repr sentation de Don Juan tre jug es en tant que femmes Elles prenaient la position du candidat un examen et comptaient beaucoup sur leur r ussite Le crit re de In r ussite varie d une femme une autre et parfois chez la m me femme cela va de la simple r ussite attirer l attention d un Don Juan jusqu au projet de se Pas servir en l attrappant au n ud coulant du mariage Comment se repr senter les positions que pourraient occuper nos adolescentes lors d une r ussite ou d un chec aupr s de Don Juan C est ce que je vais tenter de d crire 9 La position hyst rique Certaines jeunes filles cherchent entrer en contact avec Don Juan avec pour seule intention d en faire la connaissance Elles ne recherchent pas son amour Elles esp rent tirer gloire de figurer sur sa liste puisque c est un homme connu pris et convoit par les femmes Certaines jeunes filles souhaitent voir un Don juan passer c t d elles pour qu il leur dise bon jour elles s en vantent alors devant leurs amies disait l une Toutes les filles souhaitent entrer en relation avec Don Juan Elles veulent lui dire bonjour parce qu il est tr s connu Quant moi j accepte d entrer en contact avec un Don Juan seulement pour satisfaire ma curiosit Je ne pense jamais s
304. ng des femmes Les saignements probl matiques dans la dynamique transf rentielle in Revue Fran aise de Pyschanalyse 1994 LVIII 1 pp 103 113 Cf galement la III partie de l ouvrage du m me auteur La Violence du voir Paris PUF 1996 pp 165 255 83 Le saignement provoqu n est r ellement efficace que la toute premi re fois r elle ou bien imaginaire je dirais plut t pour ma part symbolique apr s laquelle on court ensuite d sesp r ment sans jamais la retrouver vraiment Le syndrome de Lasth nie de Ferjol se confor me un mod le prototypique dont je reprends la pr sentation une pr c dente publication 62 Ce syn drome tait envisag comme un r cit s articulant en trois temps logiques auxquels les cat gories lacanien nes du r el de l imaginaire et du symbolique semb lent offrir un costume taill sur mesure Il faut partir du r el l origine du r cit se trouve l angoisse figur e sous les traits d un monstre sans foi ni loi d vorant tout sans discrimination un moment ou un autre le sujet se d robe sa fascination exhotbit e et sort de sa l thargie Son entendement se met en branle il commence co giter ll pense donner le change Il imagine de ruser en proposant au monstre une transaction imaginaire Ce match de dupes consiste sacrifier de mani re ostentatoire une partie pour conserver le tout Autre ment dit de faire la part du diable On se rappelle
305. ngen zur Sexualtbeorie de Freud L ouvrage a t r dig entre 1900 et 1905 et publi aussit t pour faire scandale Par la suite Freud l a remani chaque r dition et ces remaniements en ont gravement alt r le propos initial Et comme vous le savez chez Freud le plus r cent ne rend nul lement caduc ce qui a pr c d C est pourquoi l ap proche de son uvre doit se faire par strates et exige en un premier temps un travail d licat d excavation L objectif premier s il vous en souvient tait de reconstituer le texte de l dition originale des Trois Trait pr alablement toute tentative de lecture l aide d une paire de ciseaux et d un pot colle blanche nous l avons fait tous ensemble Il a fallu ensuite se plonger dans le texte lui m me L nous avons mar qu un moment d h sitation pour finalement d cider de commencer par la fin L ouvrage ne comporte ni pr face ni introduction nous nous sommes donc rabattus sur ce que Freud d nomme lt R capitulation gt Zusammenfassung et qu il a plac la fin du livre Nous nous tions dit que cette r capitulation si c en tait vraiment une nous offrirait un fil directeur utilisable comme cord e pour notre lecture des Trois Trait s Notre but s il vous en souvient tait d aller au c ur de la Sexwaltheorie de Freud et ce c ur je vous en est pr venu c est la sexualit infantile Ceux qui font les autodidactes se lancent dans la lecture des Trois
306. ni ficatif de jeunes femmes qui se ratatinent apr s le mariage et semblent perdre tout int r t et impli cation qui recroquevillent constrici leur vie int rieure et qui se d priment deviennent anxieuses et excessi vement d pendantes Tr s souvent ces patientes ont des probl mes psychosomatiques et font le tour des m decins g n ralistes et des gyn cologues J ai eu une patiente de ce genre qui souffrait de glaucome et une autre de thyroidectomie Plusieurs souffrent de diff rents sympt mes gastro intestinaux d insomnie et autres manifestations de conflits chroniques non r solus Les phobies ne sont que l un des sympt mes psychiatriques qui peuvent se d velopper et elles ne semblent attirer l attention que parce qu elles sont dramatiques N anmoins nous pouvons galement remarquer bien d autres signes de ce processus 124 Toutes ces patientes sont plus ou moins d prim es et le sont guelguefois gravement Bien que les phobies et les autres signes de recroquevillement ne sont pas remarquables en soi ce qui a attir mon int r t a t le fait qu ils se produisent apr s le mariage Au lieu que le mariage ne repr sent t une exp rience d ouverture et d enri chissement il provoquait l effet contraire ce pro pos notons que ces patientes ne se plaignent habi tuellement pas de leurs maris ni elles ont le senti ment d avoir fait un mauvais matiage Au contraire elles d peignent leurs matis comme
307. ni re d une id e incidente M d e disait il tait satisfaite que Cr se e t attir elle les deux enfants Pour nous il s agit l de la cl de vo te de cette histoire de cas et il est significatif qu elle d montre du c t de l agent autre ment dit le th rapeute la pr gnance de l univers culturel par cette vocation par la bande de la trilogie de Grillparzer Quant la pr gnance de l univers cul turel du c t de l op rateur c est dire le patient nous avons veill d velopper longuement cet aspect dans le m me ouvrage travers notamment les fic Cf AZAR amp SARKIS Freud les femmes l amour Nice Z ditions 1993 pp 122 148 n tions de Dickens et d Ibsen Nous nous permettons donc d y renvoyer pour plus ample inform 4 Prenons encore un autre exemple appartenant cette fois au cas de l Homme aux loups dont l en seignement est tout aussi in puisable Nous ne som mes plus en 1901 mais la veille de la premi re guerre mondiale Des progr s rapides dans la ma trise du transfert avaient t accomplis En particulier les psychanalystes taient maintenant en mesure d ap porter un d but de r ponse au reproche de Pietre Janet cit plus haut Du moins les meilleurs cliniciens d entre eux comme Ferenczi et ils se charg rent de l enseigner aux autres En 1912 Ferenczi publia une communication propos des formations de sympt mes qui apparais sent passag rement
308. nifeste ap riodiquement au Pinacle de Beyrouth par des Bulletins volants de d liaison amp d intervention intempestives amp pat des Cahiers hots s rie Cahiers Hors S rie 1 Novembre 1999 Gibran Khalil Gibran La Procession de la matrice vierge 64p in 12 2 D cembre 1999 Ratatouille psychanalytique Ras Beyrouth 144p in 4 3 Septembre 2000 Femmes amp Enfants d abord 168p in 4 4 Novembre 2000 Vita sexualis 168p in 4 En pr paration Les Cycles de la Vie gt Les D mons de midi l heure de v rit Freudiana amp Introduction s la Psycho Analyse l or e du 3 me Mill naire avec Ziad el Rahb ni e le Witz Dites moi vite que je r ve Justification du Tirage Ashtarolt Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Achev d imprimer le jeudi 30 novembre 2000 pour le compte du Pinacle de Beyrouth Logo Michel Samaba Traitement des images Eddy Chou ri amp Katia Hayek Secr tariat de r daction Paola Samaba amp Marie Ghoussoub Coordination Paola Samaba amp Randa Rizk Concept Amine Azar Tirage limit 500 exemplaires hors commerce O Copyright pyrig Pas de droits r serv s Les bulletins Ashtaro it et les cahiers hors s rie sont faits pour tre pill s Nous ne croyons pas la propri t priv e de la pens e Les id es sont faites pour circuler L usage mercantile de la pens e est incompatible avec la convention unive
309. njures orduri res fonctionne comme si c tait un sphincter anal De cela aussi il faut tenir compte lorsqu on discute des zones rog nes 20 Auto rotisme amp masturbation Nous devons partir du corps plein sans organes ainsi que le sugg rent Deleuze amp Guattati C est in vitable Et il faut leur tre reconnaissants de nous lavoir rappel si bon escient Merci La jouissance 23 Cette question a t probl matis e avec finesse par Bernard Brusset in 1992 Le D veloppement libidinal Paris PUF Qy et 1994 lt Th orie du d veloppement et para digme de la n vrose gt in Daniel Widl cher dir Trait de Psychopathologie Paris PUF pp 653 686 Voici ce que Lacan disait du d veloppement lt cette orni re que j appelle le d veloppement et qui n est qu une hypoth se de la ma trise gt in Encore chap V 2 p 52 du corps plein sans organes est une jouissance d tra qu e de flux et de coupures de flux de toute sorte Lorsque des organes viennent se greffer sur le corps plein comme des m dailles sur un plastron c est un autre r gime de jouissance que nous avons affaire Car il faut bien le dire le redire et le r p ter sans cesse l auto rotisme n est pas un temps premier Quand Freud enveloppe tous les r gimes de la sexua lit infantile dans cette tunique de l auto rotisme et quand il confond jouissance auto rotisme et mas turbation il ne rend pas service
310. non pas que ce soit sans int r t au contraire C est l que ca devient passionnant car nous sommes pr cipit s z media res en plein dans les d bats d aujourd hui en pleine actualit C est vi demment la partie que je vous recommande de lire et de relire Mais c est l autre partie qui int resse quant pr sent ma d monstration Eh bien voyez vous au cun des th mes que je viens d voquer et qui consti tuent la premi re partie de l expos ne remonte 1905 soit la date de publication de l dition origi nale des Trois Trait s Et je dis bien aucun en d ta chant bien les syllabes Ca vous en bouche un coin n est ce pas Et voil le myst re Voici un ouvrage qui a fait scandale en 1905 et lorsqu on en parle aujourd hui on escamote totalement le contenu de 1905 Avec quoi donc avait il fait scandale en 1905 Quel a t l apport de 1905 et pourquoi n en tient on pas compte aujourd hui Est ce que le contenu de 1905 est devenu par la suite caduc obsol te Je r ponds nullement c est simplement pass la trappe frapp d amn sie Il y a eu recouvrement D abord une poign e de terre a t jet e par dessus puis des brouettes puis des tombereaux Et cette op ration de recouvtement a d but tr s t t du vivant de Freud et Freud lui m me y a contribu puis ses sectateurs ont suivi son mauvais exemple avec l empressement des moutons de Panurge 4 Quand je vous disais qu avec votre
311. nt la lire jusqu au bout J y patvins tout en croyant avoir perdu ma peine cat sur le moment je ne pus rien en tirer en ce qui concerne le Petit chaperon rouge Le b n fice de cette lecture ne fut pourtant pas tout fait perdu II Feydeau la barre 4 Au th tre ce soir Tout r cemment f vrier 1988 je tombai par hasard sur une rediffusion de la pi ce de Feydeau par FR3 dans la mise en sc ne de Jacques Charon d cembre 1961 avec l in narrable Robert Hirsch dans le r le de Bouzin Il suffit en effet d une bonne interpr tation pour que ce r le secondaire et si ennuyeux la lecture prenne vie et s impose C est aussi gr ce l interpr tation qu un autre personnage Viviane suppos lui aussi secondaire prenait un peu plus de relief et d int r t Mais ce n est que ce matin apr s une semaine d incubation que l id e subite ou la pens e traversi re par quoi j aimerais rendre en fran ais Einfall du vocabulaire freudien se pr senta il fallait tout simplement d placer l ac cent Je m explique Le titre de la pi ce choisi par Feydeau attire notre attention dans la mauvaise direction L art de P lision qui sert ici pour les besoins de la mise en sc ne comme nous le disons dans notre jargon desservirait la compr hension profonde Mais aurait 102 il t un seul instant concevable de d velopper le titre de sorte lever toute ambiguit Imaginez donc un peu s il vous
312. nt souvent r aliser les d sirs du sujet La limitation sexuelle exig e par la soci t Et il s arr te plus particuli rement ce dernier facteut en se posant la question nonc e plus haut Voici sa r ponse d P B Payot pp 409 410 ou bien d Gallimatd p 549 Si la limitation sexuelle qui est exig e par la soci t a sa part dans la privation inflig e au malade le traitement peut n est ce pas lui donner le courage ou carr ment le pr cepte de passer outre ces bornes d aller qu rir satis faction et gu rison en renoncant l accomplissement d un id al tenu en grand respect mais pas si souvent respect que cela par la soci t On deviendra donc bien portant en se d foulant sexuellement sich ausleben I est vrai que dans ce cas le traitement analytique est entach du soupcon de ne pas servir la moralit collec tive Ce qu il apporte l individu il l a retir la collectivit Mais mesdames et messieurs qui vous a donc si mal renseign s Il n est pas question que le conseil de se d fouler sexuellement joue quelque r le que ce soit dans la th rapie analytique Trois raisons principales se rapportant Patti tude du th rapeute sont alors avanc es par Freud En premier lieu le th rapeute nous dit il n a pas prendre parti pour l une ou l autre force aux prises dans le conflit psychique Elles ont chacune sa raison d tre pour le sujet et le triomphe de l
313. nt tr s important qui se produit parfois du vivant du donateur mais la plupatt du temps apr s son d c s Quoi de plus courant Des fr res qui ne se parlent plus des cousins qui ne se visitent plus tout simplement parce qu il y a eu un h ritage o ils se sont entre d chir s comme des chiens en rag s Et pourquoi se sont ils entre d chir s Pour une raison simple Chacun a consid r l autre comme un intrus et il voulait lui tout avoir Chacun pensait l gitime et clamait tour de r le qu il tait l gitime de tout avoir pour soi Passons maintenant autre chose Une inter vention peut tre 14 Investissement narcissique amp relation d objet Eddy Chou ti Je voudrais reprendre le prob l me que nous avions laiss en suspens la derni re fois Pourquoi Hanold a t il sympathis avec le dernier couple celui de Gisa et son mari alors qu il d testait les tourtereaux d nomm s des Auguste et des Grete Pai essay d y r fl chir et mon enqu te m a men un passage de la page 46 47 ot Jensen esquisse le profil de Hanold et o il nous dit qu il est le fils de son p re Depuis sa plus tendre enfance il n y avait jamais eu le moindre doute dans le cercle familial sur ceci en tant que fils unique d un professeur d universit sp cialiste de l Antiquit il tait appel exercer plus tard la m me activit pour maintenir l clat du nom paternel voire l augmenter si possible
314. ntit s psychanalytiques Paris Flammarion Champs n 25 in 12 1977 219p lt La pulsion et son objet source son destin dans le transfert repris in La R volution copernicienne inachev e Paris Aubier 1992 pp 227 242 Nouveaux fondements pour la psychanalyse La s duction originaire Paris PUF Quadrige n 174 petit in 8 1994 207p Temporalit et traduction pour une remise au travail de la philosophie du temps repris in La R volution copernicienne inachev e Paris Aubier 1992 pp 317 335 et d bat pp 337 352 lt Le temps et l autre gt repris in La R volution coper nicienne inachev e Paris Aubier 1992 pp 359 384 lt Court trait de l inconscient gt in Nouvelle Revue de Psychanalyse 1993 n 48 pp 69 96 Le Fourvoiement biologisant de la sexualit chez Freud Le Plessis Robinson Les Emp cheurs de Penser en Rond in 12 122p Nouvelle d sous le titre La Sexualit humaine biologisme et biologie suivi de la 1984 1987 1989 1991 1993a 1993 conf rence du 23 octobre 1997 intitul e Psycha nalyse et biologie r alit s et id ologies m me diteur collection D j Classique 1999 in 12 145p LAPLANCHE Jean amp PONTALIS J B 1964 Fantasme otiginaire Fantasmes des origines Origines du fantasme paru initialement dans es Temps Modernes en 1964 repris en volume pr c d d un Post scriptum Paris Hachette Textes d
315. o nographies in L volution Psychiatrique 1993 LVII 3 pp 489 503 DEBRAY amp PACHOUD Le R cit aspects philoso phiques cognitifs et psychopathologiques Paris Masson 1993 Agn s OPPENHEIMER lt La solution narrative gt in Revue Fran aise de Psychanalyse 1988 LIL 1 pp 17 36 Wilhelm SCHAPP 1953 Eup tr s dans des histoires l tre de l homme et de la chose Paris Cerf 1992 102 Cf G rard BONNET Du bon usage des l gendes l homosexualit de l adolescente en proc s gt in Adolescence 1989 vu 1 pp 61 73 Ce que l auteur d nomme l gende en recourant l acception hagiographique semble proche de mes propres formations dialogiques 105 Cf Jo l DOR Structure et perversions Paris Deno l 1987 Ce que l auteur d nomme p 39 rep res diagnostiques structuraux gt semble assez proche de mes propres syn dromes dialogiques 99 COCCCCOCCOCCCCCOOCCOCCOCOCCCCOCCCOCCCOCCCCCCOCOCOCCOCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCCOCCOCCCCCOCC e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Amine A Azar Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine e Source AMINE A AZAR Le syndrome du fil la patte dans l hyst rie f minine gt in Psychanalyse l Universit 1989 tome XIV n 53 pp 105 112 Texte et bibliographie revus et mis jour Une erreur de datation a t rectifi e une remarque sur
316. o pathog nique de type structuraliste a pu pr server quelques psychanalystes de cette erreur 23 Je n en ai pas fini avec les zones rog nes C est un gros morceau coutez encore ceci Dans l accep tion courante il y aurait quelques zones privil gi es les zones orale anale g nitale cutan e Fort bien Je ne veux pas trop chipoter l dessus Admettons encore que cette vieille histoire de stades est r gl e en faveur de la notion d organisation Au lieu du stade oral nous aurions donc une organisation orale de la libido Eh bien voyez vous cela ne me satisfait pas encore Je r clame un effort de clarification suppl mentaire Prenons la bouche en tant que zone du corps C est une muqueuse et aucun psychanalyste d hier et d aujourd hui ne ferait de difficult pour admettre que la bouche est le point focal de l orga nisation rotique orale Tr s bien Je pose maintenant cette question aussi simple que d concertante qu en est il de la bouche qui prof re des injures Cette bouche appartient elle l rotisme oral Je pr cise ma question La bouche dont il s agit prof re des injures de nature orduri re Alors C est au cours de discussions avec Pauline Balaa qui effectue des recherches d injurologie que ce cas de figure s est impos nous Ft la r ponse a t in luctablement celle ci Dans un pareil cas la bouche est videmment sous la domination de l rotisme anal Car la bouche qui met des i
317. obilisation des distinctions tranch es Avant que nous d butions Eddy Chou ri m a propos quelques difficult s Et comme elles int res sent notre travail je vais les rappeler bri vement pour enchainer dessus Ces difficult s se rapportent des cat gories tranch es rigides telles que certains ratio nalistes les aiment et les adorent Ils tombent amou reux de la rigueur les rationalistes C est peut tre des masochistes Quand il y a une distinction tranch e ils sont contents Quand ca coupe bien ils sont con tents Eh bien des distinctions tranch es font songer Soren Kierkegaard elles sont du genre lt ou bien ou bien On dit pat exemple c est ou bien d termin ou bien au hasard Autres distinctions tranch es ou bien c est scientifique ou bien c est rien du tout c est du pass ou bien du pr sent c est un mod le prototypique ou bien une copie un mod le ou un substitut un original ou une copie un original ou un faux comme pour un tableau ll y a en effet le tableau original et puis il y a ce que des faussaires imitent copient reproduisent et vendent comme si c tait l original alors que ce n est qu un faux Autre cas de figure il peut encore exister des originaux qui sont une reproduction Je prends l exemple de la lithographie Vous savez bien que les lithographies sont imprim es un certain nombre d exemplaires originaux num rot s Vous avez par exemple une lithographie origi
318. od le de Propp mais tendu tout le champ du discours Car Lacan ne s est pas content de donner la formule canonique du discours de l hyst rique un discours parmi d autres un quartier du camembert discursif Lacan a vis bien plus haut ce n est rien moins que la quadrature du cercle qu il a n voulu atteindre C est ainsi qu il a pr tendu ramener les discours quatre genres le discours universitaire le discours du maitre le discours de l hyst rique et le discours du psychanalyste s engendrant l un de l autre par torsion d un quart de tour Et dans son lan sublime il a accroch l histoire de la philosophie ainsi que le destin du capitalisme son tourniquet Retrouvons pour notre part le tronc commun des recherches des folkloristes afin d indiquer le lieu exact o s inscrit notre propre projet Parall lement au d bat qui a conduit fixer les notions de conte type de versions et de variantes un autre d bat s est ouvert autour de la notion d arch type cens e rendre compte de la relation entre un conte type donn et l ensemble de ses versions L cole finnoise avait opt pour une conception g n rative voire g n tique De l arch type consid r comme forme originelle de vaient d river toutes les versions attest es ou perdues d un conte L existence historique de l arch type tait pour cette cole un article de foi Partant les discus sions au sujet des arch types ont fait long feu
319. oduite au monde f minin ses sentiments qui allaient en secret vers cet homme ce redoutable Don Juan le duc de Nemours Mais il semblerait que Don Juan e t t jadis tout pareillement l objet du d sir cach de sa propre m re Parmi les histoires du pass que celle ci contait sa fille propos de la cour il y avait celle de cette jeune mari e qui tait tomb e amoureuse d un tr s bel homme le duc d Orl ans fils du roi qui l avait 118 aim e en retour et qui par respect pour elle avatt r ussi cacher sa passion toute la cour Un hasard cruel fit en sorte qu elle rec t le m me jour l annonce de la mort de son amant et celle de son mari Elle en con ut un terrible chagrin sans que personne e t pu deviner la cause r elle de sa d tresse o selon nous se m lait son chagrin le sentiment cuisant de sa culpabilit le ch timent assortis de la croyance en une Providence divine Qui tait donc cette femme laquelle appar tenait cette histoire Nous n en savons rien L auteur a refus de d voiler son identit all guant que eu gard la vie vertueuse qu elle a men e depuis elle m ritait qu on ne divulgu t point son nom Mais on se demande quand m me qui elle pouvait bien tre si ce n est la m re de la princesse de Cl ves elle m me Quel int r t y aurait il eu au couts de ce roman qui en prend ses aises avec des personnages historiques de taire le nom d un personnage secondaire Ce
320. oivent point Tous ces sentiments sont repouss s hors du champ de la conscience Une de ces patientes a r v qu elle tait suspendue la fen tre du cin qui me tage se tenant peine ct son mari passa c t d elle sans la voir Elle n arrivait qu murmurer dans un souffle au secours 3e Vrai et faux self C est cela qui m a int ress e d s l origine Pour quoi certaines femmes r agissent elles au mariage avec une lision aussi excessive de leur self extreme suppression of self surtout lorsque cela frappait celles 10 Voici une autre citation de Karen Horney 1937 tir e de la fin du chapitre VIII auquel nous avons renvoy plus haut Comme ces exemples l indiquent les n vros s de ce type sont dispos s payer le prix de leur souffrance m me intense parce qu ils peuvent ainsi exprimer leurs accusations et leurs exigences sans avoir conscience de le faire et donc maintenir le sentiment de leur int grit La Personnalit n vrotique de notre temps traduction francaise p 109 qui paraissalent avoir t si diff rentes dans leur vie pr maritale Sans avoir pris de d cision consciente elles touffent impitoyablement en elles m mes leur self dans les termes de Horney elles renoncent leur vrai self rez self L une de ces patientes expri mait ce brutal an antissement du self brutal deadening of sel dans un r ve qu elle eut quand elle avait cru qu elle tait en
321. oles cent passe par quelque chose que je ne nommerai m me pas des conduites d addiction mais plut t des processus d addiction sachant que ces processus d addiction vont ventuellement se d ployer beau coup plus tard vers des conduites d addiction c est dire vers la toxicomanie 4 Changement de r gime pulsionnel Je reviens sur cette r volution pubertaire ce remaniement cette m tamorphose pubertaire que l adolescent va devoir mettre beaucoup de temps laborer et n gocier Et quand je dis beaucoup de temps je veux dire par l que l adolescence n a pas de 147 fin Cela peut durer toute l existence On peut ven tuellement tr s bien la n gocier et avoir quand m me quelques rechutes au cours de la vie Un mot sur cette m tamorphose C est une m tamorphose pulsionnelle je le souligne pulsionnelle Cette sexualit g nitale qui fait irruption l ado lescence rien ne permettait pour l enfant de la pr voir d en pr voir la survenue L enfance ne pr pare pas l adolescence Je dirais m me tout le contraire L enfance zout dans l enfance emp cherait plut t le d veloppement des remaniements pubertaires Donc l la pubert l enfant arrive au stade pubertaire autrement dit au stade g nital Je pense que c est l le seuil le stade g nital Donc cette r volution est d abord une r volution de la source et d abord d ordre pulsionnel C est un changement de r gime pulsionne
322. omme exceptionnel auquel elle r vait et a projet sur lui tous ses d sirs d adolescente Cet homme est entr dans sa vie comme par effraction d chainant en elle des d sirs nouveaux et effrayants 119 Cela se remarque bien dans l ambivalence affec tive qu elle prouvait son gard Elle a voulu d une part inscrire son nom en t te de sa liste et y mettre de la sorte un point final Mais elle ne se croyait pas capable d y parvenir ce qui explique sa m fiance per manente et les doutes qui l assaillent apr s chaque incident et provoquent chez elle des crises d amour propre Son inclination a donc menac son narcissis me Elle avait peur d tre d laiss e et n glig e par cet homme qui lui inspirait toute sorte de doutes et de craintes cause de son pass d homme femmes Elle n avait pas confiance en lui justement parce qu elle l aimait et se sentait donc faible devant lui Ainsi apr s tous les conflits int rieurs et les embarras la princesse de Cl ves d cida pour son repos de se d barrasser de cet objet qui l a longtemps tourment e Afin de l viter elle s est trouv e oblig e de quitter la cour et de s installer dans une autre ville de voyager dans un pays lointain et pour finir de passer le restant de sa vie dans un couvent On se demande quelles sont les tapes de la formation de cet objet phobique puisqu il s agit d un processus qui s est d clench et s est d velopp sous nos yeux tout au lon
323. on tant ici indiff rent je choisirai au hasard le syndrome de la grossesse inno min e comme premi re entr e Il convient de veiller tout d abord distinguer la grossesse innomin e la fois de la grossesse nerveuse la pseudocyesis et des psychoses puerp rales th me de filiation Non pas que cette opposition soit radicale mais pour viter une confusion des genres et des niveaux d analyse Le d lire de filiation des psy choses puerp rales et la grossesse nerveuse sont des sympt mes la grossesse innomin e est un syndrome dans l acception dialogique que nous avons cherch lui conf rer Venons en la pr sentation de ce syndrome Conform ment notre imp ratif premier l on ne saurait mieux y introduire qu en citant le d but abrupt souhait d une nouvelle de Kleist 1808 intitul e Ja Marquise d O Dans la ville de M importante cit de la Haute Italie une dame de la meilleure r putation la marquise d O veuve et m re de plusieurs enfants d ducation soign e fit publier par les gazettes qu elle se trouvait sans savoir comment en tat de grossesse que le p re de l enfant qu elle allait mettre au monde devait se faire connaitre et qu elle tait d cid e pour des consid ra tions de famille l pouser 47 Cf Jean GUYOTAT 1981 Mort Naissance et filiation tudes de psychopathologie sur le lien de filiation et 1991 tudes cliniques d anthropologie psychi
324. on tant t bonne d enfants tant t l office tant t la cuisine me portant partout dans ses bras me donnant la d rob e tout ce qu elle pouvait trouver essuyant mes pleurs m embrassant me jetant dans un coin me reprenant et marmottant toujours C est celui l qui ne sera pas fier qui a un bon c ur qui aime les pauvres gens tiens petit garcon Et elle me boutrait de vin et de sucte Je ne pouvais quitter cette femme je poussais des cris aigus quand il fallait m en s parer Ayant t une fois renvoy e par ma m re on fut oblig de la faire M revenir ou je serais mort Je restai p m de douleur une journ e enti re refusant toute nourriture En me rappe lant la violence de mon chagrin je vois que les enfants sont capables d aimer plus fortement qu on ne pense Il importe de noter qu il fallut Freud un quart de si cle de pratique psychanalytique pour percevoir enfin ce que tout le monde savait voir C est que Freud n avait pas foi en ses yeux Il fallait que la clinique lui fasse voir par les oreilles ce que sa m fiance touchant l observation directe ne pouvait pas lui faire voir par les yeux Il y aurait l quatre lecons m thodologiques tirer 1 Pour Freud l observation directe vient toujours apr s ventuellement La parole prime toujours en cli nique psychanalytique 2 La surprise dont parle Freud n est pas tout fait celle qu il indique La vraie surprise est celle
325. on sexuelle au singulier elle n est pas simple Einfaches Fo 75 Elle est form e d un assemblage de composantes qui l tat normal sont en fusion Verschmelzungen Mais dans les cas pathologiques ou dans certains tats plus ou moins bizarres et plus ou moins transitoires ces composantes se d sunissent et se d tachent abl sen d elle M me les ci devant pulsions partielles ne sont pas inseccables T mement On attachera la plus grande importance la pr sentation de la m thode gr ce quoi Freud est capable d crire ses Trois Trait s et qui n est autre que la m thode psychanalytique appliqu e des cas de psychon vrose g n ralement des cas d hyst rie partir d ici Fo 76 il n est plus question de rien sauter Il faut lire attentivement la suite de ce 1 Trait jusqu la fin Le 8 mement proc de du 7 mement c est la d finition psychanalytique du sympt me Je ne me lasserai pas de vous r p ter que la d finition psychanalytique du sympt me est l une des tr s grandes originalit s de Freud et je ne cesse pas de m tonner que le Vocabu Lacan semble t il pensait un peu la m me chose Cf Le S minaire livre XX Encore 1972 1973 Paris Seuil 1975 chap IV 3 p 45 et chap X 1 pp 109 110 pro pos de la reproduction des corps laire de la psychanalyse n y r serve point d entr e Freud a pr sent pour la premi re fois la d finition psy
326. onnaitratt de satisfaction sexuelle qu au sens de la sati t uvres Comptes t IV p 134 En r alit tout nous laisse croire que la sexualit infantile est plut t de l ordre de l insatisfaction ou de la r p tition sans fin autrement dit de l ordre de la compulsion Cf gale ment le commentaire de la Th se 3 3 Th se 2 10 La pouss e de la pulsion Les excitations sexuelles provenant de multiples sour ces poursuivent durant l enfance leur but chacune isol ment Elles ne s assemblent que plus tard durant la pubert COMMENTAIRE Le terme de pouss e ne figure pas ici dans le texte de Freud C est le terme d excitation qui en tient lieu Cf le commentaire de la Th se 2 6 Th se 2 11 L objet de la pulsion Durant l enfance la pulsion sexuelle est sans objet elle est auto rotique COMMENTAIRE L auto rotisme d apr s Freud est la sa tisfaction zud pendante et sur place d une pulsion sans liaison avec d autres lieux du corps ou d autres composantes pul sionnelles Par la suite apr s l introduction du narcis sisme gt 1914 la relation entre auto rotisme et narcis sisme soul vera de grands probl mes qu on aura exami net en leur lieu Soulignons ce point Dans l auto rotisme la pulsion sexuelle ne prend pas le corps propre pour objet car le corps propre comme entit n existe pas pour l auto ro tisme Dans l auto rotisme comme on vient de le dire il n existe que des
327. ont ou la Gradiva de Jensen c est ce conseil que nous mettons en pratique J ai pens laborer personnellement une lt s mioth que gt de l hyst rie enti rement fond e sur des rep res structu raux provenant de cette source et dont je vous livre rai un jour prochain la primeur 3 Bon continuons notre lecture du 1 Trait de Freud Nous sommes arriv s au dixi mement 10 mement je m arr te ce qui est dit propos des lt zones rog nes gt Fo 82 85 et constitue un pr li minaire la reprise de cette question en diff rents en droits du 2 Trait Fo 107 108 particuli rement 11 mement a pr sentation du mod le hydraulique de la libido Fo 86 88 12 mement Ja note sur l infantilisme de la sexualit Fo 88 89 qui fournit la charni re avec le Trait sui vant consacr la sexualit infantile C est peu pr s tout Vous voyez qu il ne faudrait pas en faire tout un plat Ce ne sont que des pr liminaires des amuse gueules qui pr parent la suite Tout ce 1 Trait n est rien d autre qu un avant propos servant introduire le 2 Trait Et n allez pas croire que la lecture cursive que je viens de faire devant vous de ce 1 Trait trahit en quoi que ce soit les intentions de l auteur Que nenni Vous r sistez Eh bien laissez vous prendre par la main et conduire par Freud lui m me Je vous prie de comparer la lecture rapide que je viens de faire au pie
328. ordre g nital Ce sont des chatouillements des sor tes de caresses sur le front le nez dans les oreilles dans les cheveux dans les yeux Amine Azar Oui c est tout fait ca Comme au jeu de cache tampon je te dis que lt Z br les gt Vas y fais un effort de plus Non Rien ne vient C est dommage tu y tais presque Bon coute Il suffit de remplacer ici mou ches pat Zo la copine d enfance qui le cha touillait le caressait lui vrombissait dans les yeux etc Nous savons maintenant contre quoi il lutte Il lutte contre les g gi de Zo dans leurs jeux d enfants Les mouches rejouent sur une autre sc ne Pomp i les jeux d enfance qu il avait avec la petite Zo Tous ces verbes que tu as soulign s juste raison il suffit de leur accoler Zo comme sujet au lieu des mouches C est exactement ce que nous faisons comme psychanalystes quand nous coutons de la troisi me oreille Hanold pense parler des mouches et nous nous l coutons raconter ses souvenirs d en fance avec Zo qu il a refoul s Les mouches le remettent dans la m me situation de la sexualit in fantile avec Zo qu il a refoul e non sans raison Car c est dans l apr s coup que ces agaceries innocentes d antan acqui rent maintenant une nouvelle valence rotique Il est bon d appliquer le m me proc d au pas sage qu Eddy Chou ri nous a signal il y a un instant et qui se trouve plus bas la
329. ouables ou inavou es En 1905 dans son examen de conscience r tro spectif Freud a estim s tre m pris sur l essentiel dans la conduite de la cure de Dora en 1900 cette date il tait tout sa d couverte de l importance de l image du P re En cons quence il faisait de M K un relais entre Dora et son p re mettant entre paren th ses la relation de Dora Me K Il fait mainte nant soit cinq ann es plus tard amende honorable Je le cite Plus je m loignai du temps o je terminai cette ana lyse plus il me semble que mon erreur technique consis ta dans l omission suivante j omis de deviner temps et de communiquer la malade que son amour homosexuel gyn cophile pour Mme K tait sa tendance psychique inconsciente la plus forte Il y a dans ce passage un mot sibyllin mis par Freud entre parenth ses gyn cophile Il est inconnu des lexicologues comme des sexologues Ce n olo gisme flagrant semble manifestement destin dans l esprit de Freud pr ciser ce qu il faut entendre par le terme d homosexualit L apport de la pi ce de Feydeau me parait d cisif en cela qu il nous indique justement la mani re dont il faut prendre ce terme d homosexualit savoir avec des guillemets Ainsi Freud a t il eu recours un n ologisme pour s opposer un contre sens dont serait gros le terme d homosexualit utilis dans ce contexte Il est ais de voir que la gyn co phylie vient l
330. oucis tiologiques se sont progressivement m l s son approche de l hyst rie Pour diverses raisons sur lesquelles les histo riens des mentalit s auront sans doute leur mot dire l hyst rie a disparu de l horizon scientifique au cours de la premi re d cennie de ce si cle Ce fut tout de m me une curieuse clipse qui laissa dans l embarras plus d un historien de la m decine Pour Ilza Veith 1965 l clipse est totale Sa conviction est si ferme qu elle a mis fin son r cit au d cours du XIX me si cle tout en exprimant cependant du bout des l vres quelques r ticences En r alit durant les soixante dix ann es subs quentes l hyst rie a servi plusieurs enjeux trangers sa cause qu Etienne Tril lat nous a restitu s au dernier chapitre de son livre 34 Sa conclusion n en est pas moins radicale Que reste 33 Pierre BONHOMME e Syndrome psycho organique chronique Patris P U F collection Nodules 1983 34 Etienne TRILLAT Histoire de l hyst rie Paris Seghers col lection M decine et Histoire 1986 69 t il de l hyst rie aujourd hui en 1984 se demande t il Pas grand chose affirmait il Il lui apparaissait que l hyst rie ne faisait plus que se survivre elle m me sous le couvert de la personnalit hyst rique notion ambigu ayant obtenu le consensus parmi les psychiatres 35 En fait l hyst rie est log e l enseigne du ph nix Au moment o l histori
331. ous sommes forc ment de l autre bord Nous sommes du c t de Freud Nous ne pouvons nous ne devons pas perdre de vue la sexualit La sexualit est notre nord c est ce qui doit constamment nous aimanter Nous avons des pr jug s mais c t de ces pr jug s nous savons que la sexualit est indomptable Elle est indomptable m me pour ceux qui pratiquent la psychanalyse Et je vous ai rapport le cas de Freud et de ses sectateurs ptopos de sa propre relation FlieB Il a cru qu il a dompt sa relation Flieb une relation d ordre sexuel un transport amoureux authentique C est l qu il y a de la sexualit dans la vie de Freud et non pas dans sa relation sa femme partir d une cer taine date il a v cu avec sa femme de mani re unisexe comme fr re et s ur C est pour cela aussi qu il n y avait pas de difficult pour lui vivre gale ment avec la sceur de sa femme sous le m me toit l une ou l autre c tait devenu pareil En revanche avec FlieB nous avons un transport amoureux en bonne et due forme La pulsion sexuelle de Freud c est avec FlieB qu elle s exprimait sur le mode de la passion Et je suis assez satisfait de la phrase qui conclut notre volume Freud parties carr es Tout comme les grandes amoureuses Freud n a jamais aim qu un seul homme gt Je sais que c est pour vous difficile com prendre parce que Freud n est pas consid r comme un homosexuel Mais je vous prie
332. out dictionnaire de langue une entr e lt harpagon gt qualifiant le comble de l avarice Penser l hyst rie propos de Viviane Duver ger ne vise pas confondre Feydeau avec Moli re Il y a des degr s dans la r ussite et l chelle en est longue Il n emp che que Viviane Duverger ne puisse aider comprendre la Dora de Freud et peut tre La situation a rapidement chang Au moment o je corrigeais les preuves de ce texte d buta la publication de la magistrale dition du Th tre Complet de Feydeau par H Gidel aux d Garnier 1989 Plus r cemment 1994 la collection Omnibus vient de proposer un choix com pr hensif du th tre de Feydeau au del de Dora une certaine f minit Retrouvons donc Viviane Duverger sur sc ne au d but du deuxi me acte en t te t te avec sa m te Le contrat de mariage va tre sign tant t Par sollicitude maternelle la baronne s enquiert des senti ments de sa fille en ce jour de gloire peu pr s certaine de la r ponse convenue qu elle allait recevoir Mais son ahurissement Viviane lui t moigne de sa totale indiff rence pour l v nement Une discussion s engage alors entre m re et fille sur les vertus de l homme id al Viviane en a une id e tr s pr cise Elle en dresse aussit t le portrait c est quelqu un dont on pourrait num rer les ma tresses et pour qui quel ques unes se seraient tu es Sur ces entrefaites Bois d Eng
333. p 100 107 3 BATESON Gregory et al 1956 Towards a theory of schizophrenia repris in Seps to am ecology of mind New York Ballantine Books 1972 pp 201 227 C est dans cette c l bre tude que se trouve avanc e la th orie de la double entrave double bind Les auteurs ont cherch cependant la r duire une cau sation dans la schizophr nie alors qu elle trouve des applications courantes en toutes sortes de troubles psychiques ainsi que dans la psychopathologie de la vie quotidienne 4 FREUD Sigmund 19124 Contributions la psycho logie de la vie amoureuse 2 Sur le plus g n ral des rabaissements de la vie amoureuse in La Wie sexuelle Paris PUF 1969 pp 55 65 Cf p 61 Ce que Je vais dire est d plaisant entendre et au surplus paradoxal mais on est pourtant forc de le dire pour tre dans la vie amoureuse vraiment libre et par l heureux il faut avoir surmont le respect pour la femme et s tre familiaris avec la repr sentation de l inceste avec la m re ou la s ur Ceci dit pour les hommes reste transposer pour les femmes 5 LA FAYETTE Mme de 1678 La Princesse de Cl ves r ditions innombrables 6 WINNICOTT Donald W 1956 La pr occupation maternelle primaire in De la P diatrie la psychanalyse Paris Petite Biblioth que Payot n 253 1975 pp 168 174 Sur l enfant th rapeute de sa m re Z pp 170 171 lt lt CCC
334. parall lement aux conceptions antagonistes qui ne commenc rent tre formul es que depuis le XVI me si cle L identification du si ge de l hyst rie est l une des coordonn es labor es par la pens e m dicale pour le rep rage de cette affection La nosographie en est une autre Mais la coordonn e majeure demeu re tout de m me le man ge de rapprochement ou d loignement de l hyst rie par rapport d autres affections L histoire de l hyst rie pourrait se rame ner la limite l histoire de ces couples qui se font et se d font puis changent de partenaire ou se retrouvent pour se quitter nouveau selon la chan son bien connue Je taime moi non plus Les parte naires de l hyst rie se sont nomm s au fil des ges pilepsie hypocondrie m lancolie neurasth nie psychast nie ou perversion sexuelle L histoire de ces couples est intimement intriqu e avec la coordonn e nosographique et le si ge de l affection Et bien que nous disposions d excellentes histoires de l hyst rie il y a encore place pour au moins une autre tentative qui se donnerait pour objet de raconter l histoire de l hyst rie travers la virevolte de ces couples L un de ces couples le dernier en date justement a domin Phistoire moderne de l hyst rie et continue de fasci ner notre actualit C est aussi celui dont nous aurons sans doute le plus de peine nous d prendre le couple constitu d une hyst rique e
335. pas ce genre de filles qui cherchent seulement s amuser J aimerais pouser un homme g n reux qui m aimerait beau coup plus que je ne l aimerais moi m me disait l une d elles Je n aime pas Don Juan cat comme je te l ai d j dit il est instable Il me pla t c est vrai mais je ne pense pas l aimer Cat m me si je lui plais il ne sera pas tout entier pour moi Le mariage ne pourra pas l loigner des autres femmes Don Juan ne convient aucune fille parce qu il est instable H passe sa vie courir d une femme l autre d une conqu te l autre C est son destin Je pr f re pou ser un homme qui m aimerait beaucoup plus que je ne l aimerais moi m me y disait une autre Don Juan ne m int resse plus car il est tr s orgueilleux Il est incapable d aimer une fille il se joue seulement d elle Il est tr s superficiel J aimerais pouser un homme beau noble et surtout g n reux car je ne supporte pas les avates Un homme qui me respecte et qui m aime beaucoup disait une troi si me lt La fille qui aime Don Juan ne pense pas s rieuse ment son avenir Elle est aveugle Elle ne pense pas qu elle va souffrir apr s J aimerais pouser un homme qui soit beau intelligent bien duqu qui me respecte et qui m aime Je consid re que la fid lit est tr s importante pour un mariage r ussi Je ne sup porte pas du tout l infid lit
336. pas le somatique Dans ces cas l alors l je parlerais non pas de travail du n gatif non pas de dialectique mais d une sorte de coupure qui se produit Et je reprendrai un terme que Moses Laufer a lanc depuis un certain temps qui est beaucoup utilis en France et qui est le terme de rupture de d veloppement de cassure de d veloppement C est le moment o d une certaine facon le pubertaire le remaniement pubertaire a t refus Il faut que vous entendiez ce terme de refus gt comme un cheval lt refuse gt l obstacle hein 20 Vivant Denon 1777 Point de lendemain dition pro cur e par Michel Delon Paris Gallimard Folio Classique n 2739 1995 in 12 221p NdIR 150 11 De la dynamite dans la question scolaire D Amine Azar Savez vous quid au Liban vous tes en train de mettre le feu aux poudres avec ce que vous avez dit du statut de l colier Pr Philippe Gutton apr s un temps de r flexion Oui je veux bien tre accus de mettre un peu de dyna mite dans la question de l cole L cole est une af faire norme en France en ce moment L cole actu elle ne tient pas Moins les Lyc es que les Coll ges 21 C est cette p riode de 12 14 ans qui est de plus en plus difficile de plus en plus impossible pour les en seignants Et je crois justement que l un des aspects bien s r qu il y a des aspects institutionnels majeuts etc mais l un des a
337. pe Gutton Je r pondrai tout simplement comme ca pour l enfant ce qui se passe des rema niements psychiques de la pubert c est de l inconnu Et je vais utiliser un autre terme plus vocateur sut le plan psychanalytique ce qui se passe l adolescence pour un enfant va apparaitre comme tranger tranger v ritablement au sens freudien Je pense que le sentiment d tranget est un affect qui est tr s sensible dans la prime adolescence Ce qui est non seulement tranger au sens de l inconnu mais aussi ce qui est tranger au sens o le retour du refoul vient comme ca devant Tout ce que l adolescent vit au dedans il va le voir comme ca dans le miroir sa grande surprise D une certaine facon la peut plut t que la peur je dirai plut t que c est ca le sentiment d tranget ni la peur ni l angoisse on a fait des rapprochements avec l angoisse du huiti me mois Je parlerai pour ma part du sentiment d tranget comme de quelque chose d assez vocateur de l ado lescence 15 La demande de r f rence Question N est ce pas un constat d chec de nos responsabilit s que de normaliser la d pendance Ne faudrait il pas plut t responsabiliser nos jeunes pour leur permettre de s panouir P Philippe Gutton apres un long silence Je suis un peu arr t par ces termes qu est ce que ca veut dire responsabiliser nos jeunes gt Ce sont des termes que j ai du mal au fond comprendre Dan
338. pe n est pas apparu avec l origine de l homme si tant est qu il ne soit pas insens d essayer d en crire l histoire mais l or e de l histoire de l histoire historique la limite des cul 92 J H VAN DEN BERG Metabletica ou la psychologie historique Paris Buchet Chastel 1962 tures lt ethnographiques gt Il ne peut videmment appa ra tre que dans la forme patriarcale de l institution familiale mais il n en a pas moins une valeur liminaire incontestable je suis convaincu que dans les cultures qui l excluaient la fonction devait en tre remplie par des exp riences initiatiques comme d ailleurs l ethno logie nous le laisse voir encore aujourd hui et sa valeur de cl ture d un cycle psychique tient ce qu il repr sente la situation familiale en tant que par son institu tion celle ci marque dans le culturel le recoupement du biologique et du social Pour pr ciser ma pens e il me semble que la crise du matrimoine survenue au d cours du XVII me si cle a la m me valeur de cl ture d un cycle psychi que que celle que Lacan a pr sum e l or e de l his toire historique pour le complexe d dipe et qu elle lui constitue distance une sorte de r pondant 13 La clinique de la d pression Un autre prolongement de la d marche pr c dente s est pr sent tout r cemment moi et consiste tendre les principes de la s mioth que de l hyst rie la clinique de la
339. peut dire Cette fois ci c est une id e plut t sage que je vais vous pr senter Jai parl de la sexualit mature comme d un mod le id al Je crois qu il est possible d ajouter que le mo d le id al dont il s agit est de l ordre du discours Il appartient au bien dire ou comme disaient les ro mains au parler droit Les pr tendus Rapports Kinsey Hitte Masters amp Johnson etc ne servent qu ca Ils servent moins nous r v ler la pratique effective de la sexualit adulte qu nous apprendre bien parler ou parler comme il faut de la sexualit Il n y a pas loin de ce que Lacan en disait au s minaire Encore ce que j en pense moi m me S agissant du rapport sexuel Lacan affirmait qu il ne pouvait pas s crire pour la double raison suivante que la femme n y entre que quoad matrem et l homme que quoad castra tionem 19 C est un peu la m me chose quand je dis moi m me que la sexualit mature n est pas une pra tique effective mais un mod le id al Lacan ajoutait que ce n est pas parce que le rapport sexuel ne peut pas s crire qu on ne peut pas en parler Bien au contraire dans la mesure ot il rate et il rate toujours on en parle et on en parle sans cesse dans le discours courant que Lacan s amuse crire disque ourcourant Tenez je vais vous r galer d un morceau choisi supr mement explicite une raret chez Lacan Ce qui fait le fond de la vie en effet c est que pour tout ce
340. pporter ces trois probl mes une quelconque r ponse partir de la pratique psychanalytique Mais ce n tait pas l l avis personnel de Freud Celui ci avait foi en la puissance explicative de la psycha nalyse et il n avait g n ralement aucun scrupule pour fictionaliser psychanalytiquement la biologie tout autant que n importe quelle autre science On com prend alors son d sappointement ne pouvoir rien offrir de satisfaisant Of O2 et O3 CR Les 6 th ses de la r capitulation du 3 Trait Remarque pr liminaire La pubert induit plusieurs modifications dans le d veloppement libidinal mais Freud nous pr vient qu il ne s est propos d tudier dans ce 3 me Trait que quelques unes d entre elles seulement Et d s la Th se 3 1 i annoncera qu il va borner ses inves tigations deux d entre elles celles qui sont d ter minantes Th se 3 1 Les transformations de la pubert Deux modifications de la sexualit sont d termi nantes la pubert a La subordination de toutes les zones rog nes au primat g nital et b Le processus de la d couverte de l objet Ces deux modifications sont toutefois plus ou moins pr figur es au cours de l enfance COMMENTAIRE Pour bien comprendre cette th se il est n cessaire de la confronter la Th se 2 6 Alors seulement on comprendra que la modification 4 c est dire la subordination des zones rog nes au primat g nit
341. premi re est con sacr e justement la crise du matrimoine au d cours du XVII si cle et se propose d clairer le r le de Perrault en le confrontant celui de La Fontaine et celui des femmes de lettres de la fin du si cle L autre est consacr e Louise Colet une femme de lettres du XIX si cle dont le cas m a paru exemplaire et plein d enseignements 89 Pour fixer un peu les id es je recourrai une illustration En 1984 Danielle Flamant Paparatti a publi un bel ouvrage sur trois vari t s de l image de la femme la fin du XIX si cle Ses premiers mots destin s nous pr senter la gen se de son projet sont loquents et m ritent d tre m dit s Les voici Ce livre nait d une mort celle de ma grand m re Chantal Salliard En me rendant dans son vieux manoir 87 C est dire relative au matrimoine 88 Je me r f re ici aux travaux de Norbert ELIAS notam ment a Civilisation des m urs 19394 et la Dynamique de l Occident 19390 r d Paris Presses Pocket 1990 89 On trouvera ces deux tudes in ZAs faro it cahier hors s rie n 3 septembre 2000 pp 60 93 et 94 106 20 Danielle FLAMANT PAPARATTI Bien pensantes cocodettes et bas bleus la femme bourgeoise travers la presse f minine et fami liale 1873 1887 Paris Deno l 1984 charentais pour y ranger ses effets ses papiers lettres et autres documents je d couvris dans sa chambre au fond d une armoire poussi r
342. qu il en est des rapports des hommes et des femmes ce qu on appelle collectivit ca ne va pas a ne va pas et tout le monde en parle et une grande partie de notre activit se passe le dire Il n emp che qu il n y a rien de s rieux si ce n est ce qui s ordonne d une autre facon comme discours Jus ques et y compris ceci que ce rapport ce rapport sexuel en tant qu il ne va pas il va quand m me gr ce un certain nombre de conventions d interdits d inhibitions qui sont l effet du langage et ne sont prendre que de cette toffe et de ce registre Quand je dis que la sexualit mature est de l ordre du mod le id al je veux dire par l qu elle appartient au bien dire du discours courant Vous voyez comme c est proche de ce qu en disait Lacan Mais comme je ne pr tends aucunement entendre Lacan qui souhaitait d ailleurs ardemment d tre m compris par ses m contemporains 2 je ne saurais l affirmer positivement Quoiqu il en soit l univocit de bien dire notre sexualit dans le discours cou rant s oppose la plurivocit de la sexualit infantile dont on ne peut pas dire dans le discours courant beaucoup de bien la suite de Freud car je prends ma r f rence dans Freud tandis que Lacan ne me sert parfois que de point de rep re et non pas de r f rence la suite de Freud je mets en regard de l univocit de la sexualit dite mature et pour faire contraste le tra
343. que de toute fa on je ne songe pas plus que mes contradicteurs fonder une nosographie des n vroses sur les figures de l imaginaire 11 L hyst rie et les structures psychiques Malgr son domaine d application limit lPhyst rie f minine juv nile cette s mioth que ne laisse pas d tre en prise avec le probl me fonda mental de la psychopathologie qui est de pouvoir compter sur des entit s cliniques fiables et de d gager des structures au sens fort du terme Au seuil des ann es soixante on avait eu en France l impression que l histoire naturelle de la folie pouvait enfin s crire en lettres d or Malheureuse ment deux scribes s taient port s candidats et s taient disput cet honneur Henri Ey et Jacques Lacan Il tait pr visible qu ils en viendraient aux mains comme le colloque de Bonneval de 1959 l a montr Henri Ey s accommodait de formes cliniques typiques de cat gories macroscopiques et pour tout dire de syndromes dans l acception tradition nelle du terme L essentiel tant pour lui d identifier le niveau de d structuration mentale qui est chaque fois en jeu Il fut en mesure de proposer une classi fication naturelle des hallucinations r alisant ainsi l une de ses plus anciennes attentes envers le savoir psychiatrique Quant Jacques Lacan il pensa fonder partir de sa relecture de Freud une nosographie psy chanalytique tripartite admettant exclusivement trois structures
344. qui atteste qu elle se trouve indubitablement en tat de grossesse L ex cution de Grandier sur le b cher manifeste un rapport sexuel qui ne s crit pas mais il s inscrit m me le corps sur l autre sc ne dans ses cons quences Voici la relation que Jeanne des Anges a faite elle m me de cet v nement o nous retrouvons tous les ingr dients de la grossesse innomin e Isacaaron qui tait celui des sept d mons log s dans le corps de Jeanne des Anges qui op rait le plus en moi et qui ne me donnait quasi point de rel che tirait un grand avantage de mes l chet s pour me donner d hor ribles tentations contre la chastet Il faisait une op ra tion sur mon corps la plus furieuse et la plus trange qu on se puisse imaginer ensuite il me persuada vivement que j tais grosse d enfant en sorte que je le croyais fermement et j en avais tous les signes qu on en peut avoir Je savais pourtant que par la gr ce de N S je ne m tais abandonn e personne il me semblait que jeusse mieux aim mourir de mille morts que de l avoir fait mais comme j tais des huits jours entiers en de continuels troubles et que le plus souvent je passais les nuits dans notre jardin je ne savais point si quelque magicien ne m avait point abus e hors de ma connais sance dans mon trouble 16 La suite de l histoire est passionnante souhait Le p re Surin un authentique mystique fut d p ch aupr s de Jeanne des Anges
345. qui semble avoir chapp jusqu pr sent m me aux commentateuts les plus perspicaces 5 La sayn te finale imagin e par Freud est une formation dialogique construite par lui partir du discours du patient Les textes cliniques de Freud abondent en pareilles sayn tes sans qu il leur e t jamais lui m me conf r le statut pist mologique qui leur revient Or c est exactement ces forma tions dialogiques reconstruites que notre acception du syndrome cherche rendre pleinement justice 46 En ce sens notre retour Hippocrate peut aussi se pr valoir d un d tour par Freud 44 Sigmund FREUD 19182 L Homme aux loups partir de l histoire d une n vrose infantile Paris P U F Quadrige 1990 pp 38 39 5 Je songe tout particuli rement Paul Laurent Assoun 6 l avais d j signal l existence de cette m tapsychologie officieuse de Freud au cours de mon tude partir de l anamn se d un deuil chez une anorexique in L volution Psychiatrique LIV 1 1989 pp 195 202 74 II Tes Premiers l ments de la s mioth que de l hyst rie Le moment est venu de pr senter les l ments dont se compose actuellement notre s mioth que de Physt rie f minine juv nile Dans ce qui suit je m ap puierai sur un certain nombre de publications aux quelles j ajouterai le r sultat de quelques recherches encore in dites 3 Le syndrome de la grossesse innomin e L ordre de pr sentati
346. r autrement dit le p re Avec le p re nous avons l impression d avoir atteint une but e Il n est pas difficile de constater ce sujet une entente tacite tous partenaires confondus pour con sid rer qu avec le p re nous atteignons le fond du probl me Des raisons historiques pragmatiques d ontologiques que sais je encore conspirent le per suader Et puis comme pour mieux garer les psycho logues il y a ce raffinement de ruses ces p rip ties ces rebondissements de l enqu te tout ce myst re toutes ces r sistances sournoises qui paraissent tre des gages indiscutables d avoir enfin touch le fond Mais il y a dans cette histoire un double fond On y acc de en scrutant le carr blanc qui frappe de nullit le rapport sexuel Cet examen repris nouveaux frais permet alors d identifier une th orie sexuelle infantile mais pas n importe laquelle faisant office d cran C est une th otie sexuelle 15 infantile qui nie la diff rence sexuelle quoi nous avons affaire Et c est bien pourquoi en cette occur rence la recherche en paternit est au mieux un pieux mensonge proton pseudos hyst rique a t on dit et au pire une mascarade Au del du p re il y a la m re La qu te du Nom du p re conduit l hyst rique par des voies inavouables la m re La grossesse innomin e de lhyst rique exprime en dernier ressort le v u d obte nir un enfant de la m re Il n est pas
347. r l les lettres de FlieB qu il avait domin cette relation En 1913 je crois il le claironnait de nouveau Ferenczi en une phrase devenue c l bre depuis lt J ai r ussi l o le parano aque choue gt Ce cri de triomphe de Freud c est un soi disant triomphe sur FlieB sur l amour qu il lui porte Eh bien je vous le r p te en 1920 il est l dans le m me tat fr n tique de l amou reux transi Il n a pas domin sa pulsion sexuelle qui le d portait vers Flie Il n a tien domin du tout encore qu il lait cru Mais en r alit en 1920 il se met l table ouvre son critoire et pleure Il crit je t aime toujours mon cher FlieB comme un fou pourquoi tu m as abandonn Et il publie cette lettre ouverte FlieB sous le titre Au del du principe de plaisir Lite ce qui s appelle lire ce n est pas peler et nonner comme des enfants Lire c est lire au pied de la lettre c est dire entre les lignes Entre les lignes d Au del du principe de plaisir ce qu on peut lire c est quelque chose d assez similaire aux trois lettres de Cord lia Johannes plac es par Kierkegaard au d but de son Journal d un s ducteur Allez y pour y jeter un coup d il cela en vaut la peine Bon eh bien maintenant voici la bonne nou velle gt que je vous apporte la pulsion sexuelle est indomptable Freud lui m me n a pas pu la dompter 57 malgr ses cris de triomphe tel ou tel moment Et ces
348. r solument non psychanalytique lt Revendication ju v nile amp innovation sociale On peut se demander quelle place peut avoir ce titre dans une table ronde comme celle ci consacr e aux troubles psycholo giques l adolescence Je crois que la revendication dont je vais parler tout de suite implique juste ment quelque chose de l ordre du trouble et je prends comme titre quelque chose qui initie un mouvement Dans un ouvrage collectif sur La Crise d adoles cence publi en 1986 aux ditions Deno l Octave Mannoni avait crit un chapitre Il y disait que l adolescence est un tat pathologique normal Malgr le caract re paradoxal de cette affirmation Mannoni voulatt montrer que si Padolescent passe par mo ments par des d mesures 22 par des exc s si toute son entreprise tait de d couvrir ses propres limi tes ce n est apr s tout qu un processus continu de croissance Et je crois que cette id e de rupture dont on a parl tout l heure 23 qui a t initi e par Moses Laufer est une id e qui n a pas vrai ment de fondement Je ne pense pas qu on puisse parler de rupture en ce qui concerne les processus psychologiques On peut parler de remaniements de r organisations On peut parler de remodelage Mais il n y a pas vraiment de rupture J ai bien aim le mot du P Rassial qui parlait de panne qui survient C est une panne provisoire S il y a panne C est provisoire S il y a une coup
349. r dans le cadre d une psychologie du d veloppement on est forc de la consid rer dans un d roulement temporel Mais le 18 On trouvera cet change ici m me pp 145 151 et pp 155 157 respectivement tout est de savoir ce qu on gagne l envisager ainsi Il n y a de pire plaie dans les sciences que le r alisme Le r alisme en psychologie du d veloppement c est toujours la m me histoire c est la merveilleuse ascen sion du mont Everest Allez encore un effort nous sommes arriv s tel stade nous sommes parve nus tel autre stade courage il nous reste tel stade atteindre ou tel autre pour conqu rir enfin le som met Tout ce que nous raconte Piaget par exemple propos du d veloppement rentre dans ce sch me cul Pour corser les choses et c est ce quoi Piaget n a jamais song il faut lui rendre au moins cette justice on introduit des preuves on introduit des dire straits du nom du fameux groupe de rock et on nous fait trembler lorsqu il faut franchir tel ou tel passage dangereux Beaucoup de psychanalystes sont pass s maitres dans l art de nous faire trembler de vant une m re insuffisamment bonne tout faire un p re plus ou moins absent lui m me ou aux autres et une triangulation mal fichue qui vous cravate mort pat tra trise J esp re qu avec vous a ne prend pas et comme dans la bonne vieille chanson fran aise fout a n vaut pas un clair de lune Maubenge
350. ract re Au nombre de cinq sont galement les accidents actes subconscients id es fixes attaques somnambulisme et d lires Dans le volume consacr aux accidents mentaux des hyst riques Janet cite extensivement l tude de Breuer et Freud 1893 dite Communication pr liminaire Janet s y appuie en de nombreux pas sages soit pour y puiser des vignettes cliniques soit pour y souligner des convergences th oriques ll n apporte ce travail qu une seule r serve mais une r serve qui t moigne de sa prescience et de l tendue et de la profondeur de son exp rience clinique Il vaut la peine de le citer dans le texte Je suis heureux de voir aujourd hui MM Breuer et Freud exprimer la m me id e Il faut disent ils rendre conscient cet v nement provocateur l amener la pleine lumi re les accidents disparaissent quand le sujet se rendra compte de ses id es fixes Je ne crois pas que la gu rison soit aussi facile et qu il suffira de faire exprimer lid e fixe pour l enlever le traitement est malheureusement bien plus d licat mais en tout cas il est certain que cette d couverte des ph nom nes sub conscients est une op ration pr liminaire et indis pensable Ce texte est de 1894 Il faudra Freud une bonne d cennie pour assimiler cette lecon on sait 10 de quelle mani re par l abandon de l hypnose et de la m thode cathartique par l invention du dispositif analytique et l apprentissag
351. rait bien qu il y eut place pour Phy poth se pal og n tique de Ferenczi concernant la lutte des sexes En somme le primitif qui a trouv le moyen de parer aux manifestations d hostilit de sa promise perd le b n fice de la servitude sexuelle Tandis que le pr tendant de la belle poque qui misait sur la servitude sexuelle pour garantir la stabilit de son foyet devait cependant assumer le risque d tre la cible de l hostilit de sa compagne Le pessimisme de Freud y trouvait son compte frigidit et sc nes de m nage sont le lot commun des premiers mariages l panouissement d une femme tant surtout atteint avec un ventuel deuxi me partenaire Freud dit deuxi me mariage apr s que les motions archaiques eussent puis leur virulence sur le premier Le mat tiel sur lequel Freud s tait appuy en ce qui concerne la psychologie de la femme contem poraine consiste en deux vignettes cliniques rapide ment esquiss es et trois uvres litt raires un r cit de Schnitzler une com die d Anzengruber et une tra g die de Hebbel La com die d Anzengruber intitul e le Venin de la pucelle nous rappelle par son titre dit Freud que les charmeurs de serpents laissent d abord les serpents venimeux mordre dans un mouchoir pour pouvoir ensuite les manipuler sans danger C est ce sujet que Freud cite en note la nouvelle de Schnitzler lt Le destin du baron de Leisenbohg gt qui s y apparente par l intrigue Judith
352. ranscrite bar Paola Samaba La stup faction T Dour lire les Trois Trait s sur la Sexualtheorie Une correspondance amoureuse Lecture cursive du 1 Trait Une vue cavali re du 3 Trait Un tramway nomm d sir Vulgates amp dissidences IT La sexualit infantile enfin d voil e La sexualit infantile en 1905 Comment tirer une pens e vers le haut Sexualit mature univoque In luctabilit Sexualit infantile plurivoque Stadisme amp temporalit psychique Un meuble de rangement la commode R gimes de jouissance Coupute rupture continuit TII D faillances amp avanies L o a tourne court Satisfaction tayage Zones rog nes Auto rotisme amp masturbation Le principe de r alit IV Coda Nos t ches Au revoir Le on du mercredi 20 septembre 2000 9h30 14h extraite du Grand s minaire sur les Gradivas amp autres divas transcrite mot mot de la parole vive et dit e avec soin par Paola Samaha Plusieurs digressions en ont t limin es sans pr avis d autres ont trouv place en des notes infra paginales Cette version ayant t tablie l insu de l auteur et n ayant pas re u son aval le texte qui suit est donn sous toute r serve 1 La stup faction Nous en sommes arriv s au point o rien ne va plus au point o vous avez tout oubli J en suis stup fait Je plaisante bien s r C est stup fiant mais je n en suis pas aut
353. re ou d imaginer une sorte de portrait robot ou une sorte de caricature de Don Juan J avais au d but pens que cela allait tre facile ces jeunes filles d en patler J avais en effet constat un enthou siasme consid rable lorsque ce th me tait voqu devant elles en groupe Mais d s que le dispositif de l interview individuelle tait instaur un certain embarras honte appr hension se faisait jour et il fallait que je recouts des encouragements pour qu il soit surmont La plupart d entre elles se comportait durant l entretien comme s il s agissait d un examen Elles craignaient de ne pas r ussir bien en parler et elles m interrogeaient sans cesse pour savoir si ce qu elles disaient tait ou non exact Parfois elles se mettaient se justifier devant moi 4 Au seuil de ce texte j ai plaisir remercier le D Amine Azar avec qui j ai eu de nombreux changes autour de mon sujet de recherche Parall lement la pr sente tude et la suivante sur La Princesse de Cl ves j ai entrepris un m moire de DES en psychologie sur des th mes connexes sous la direction du P Christine Nassar Universit Liba naise Branche 2 qui sera soutenu incessamment Une troisi me tude consacr e un Don Juan libanais sur le retour sera ins r e dans le prochain cahier hors s rie de Asbtarofit Je ne sais pas trop de choses sur Don Juan gt disatt une jeune fille lt Je
354. re de l hymen il 88 consiste plut t en une blessure narcissique Voici les termes de Freud Mais il n est pas juste d attribuer une telle signifi cation la douleur et il faut plut t voir sa place une blessure narcissique qui na t de la destruction d un organe sic et qui trouve un repr sentant rationnel dans la conscience m me d une diminution de la valeur sexuelle de la femme d flor e Selon Freud le premier coit actionne en fait une s rie de motions dont la blessure narcissique n est que la plus apparente et la plus superficielle A un degr plus profond Freud attribue l hostilit de la femme d flor e la d ception prouv e au cours de la premi re treinte car l attente de la jouissance et son accomplissement n y coincident pas un degr plus profond encore Freud attribue l hostilit de la femme d flor e sa conviction inconsciente d avoir fait l acquisition d un partenaire de deuxi me choix ou d un lot de consolation Car toute femme a t marqu e par son premier objet libidinal son p re par rapport auquel son partenaire lui para tra tre un substitut toujours en dessous du mod le un degr encore plus profond le premier coit ranimerait chez la femme une vieille querelle mal cicatris e lorsqu elle s tait rendu compte de ne pas poss der cet ap pendice que son fr re arborait avec tant d outrecui dance Et derri re cette envie du p nis conclut Freud il se pour
355. re un moment mais c est pour y renoncer ensuite Il est important d abandonner cette id e que tout est explicable que chaque v nement rel ve d un d terminisme propre que l aventure n existe pas que l inconnu ou le nouveau n existent pas Il faut renoncer cette id e que les faits ne sont pas une cr ation mais une d couverte qu ils sont l depuis toujours et crac un beau matin on les d couvre Il faut croire qu il y a du nouveau J esp re que vous commencez saisir un peu le propos de Rachel Bowlby Je vous le r p te nous ne l avons pas saisi de prime abord pendant que nous traduisions son texte Nous avions un regard de myope coll aux mots et nous n avions pas tout de suite apercu l orientation g n rale de l auteur sa d marche propre qui est l invalidation des d marcations Et je vous assure que les dichotomies qu elle prend pour cible sont m ga importantes elles sont galit d impor tance avec celle qu a voqu e notre philosohe cha grin c est dire le d terminisme et le hasard La science et la vie quotidienne ce sont des ca t goties tr s fortes et je sais quel effort il a fallu pour beaucoup d entre vous pour se hisser la hauteur de la science d aujourd hui une science qui a escalad la nature gr ce au d terminisme Certains d entre vous ne savent pas que la notion de d terminisme est une id e relativement r cente Le mot lui m me est n au 19 me si cle Je crois que
356. refoulement C est le cas par trois fois T ses 3 2 2 4 et 3 5 Que le refoulement appartien ne au d veloppement psychique c est l quelque chose qui ne saurait sans doute nous surprendre En revanche que le refoulement agisse gale ment comme un op rateur du d veloppement somatique cela gr ve le sch ma freudien d un soup on de fantasmagorie Le biologisme freu dien tant ainsi contamin de fantasmagorie sa biologie se ram ne une sorte de science fiction Quant Freud lui m me nul doute qu il tait en permanence tent de concevoir le refoulement comme un m canisme de nature physiologique 48 4 L op rateur de la confluence entre le d veloppement somatique et le d veloppe ment psychique est cependant une exception notable la Th se 3 6 Ce n est pas le refoulement qui op re cette confluence mais l amour C est cela qui est vis par cette expression r barbative d allure savante zrruption d une motion amoureuse psychique intense Ainsi la doctrine freudienne pr serve sa place l amour Freud un lt petit romantique qui s ignore l lt A lt lt lt CCC CCC CCCTC TF CCTC E UCUCV C C CCC Cz TUVTIA C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C CC C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C e mail ashtaroutte yahoo com Ashtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 Amine Azar Pens e macho versus li
357. regard du c t des histoires de malades de Freud des fins de clarifications suppl mentaires Prenons le cas Dora qui est la relation d une alliance th rapeu tique qui faillit s tablir mais qui brusquement tour na court la d confiture de Freud Celui ci se tortura longtemps l esprit pour en d couvrir les raisons et apr s lui de nombreux cliniciens se sont remis martel en t te avec autant de succ s De ces d bats deux points sont du moins appa rus essentiels Le premier touche cette sorte d ho mosexualit de la jeune hyst rique que dans son embarras Freud a d nomm e gyn cophilie et qu il s tait personnellement reproch d avoir mise entre parenth ses durant le traitement de Dora C est un point th orique fondamental auquel nous donnerons tout l heure toute son importance dans le d velop pement consacr au syndrome du fil la patte L autre point essentiel t t identifi par Freud galement se rapporte au transfert Freud recon naissait n en avoir pas eu la ma trise avec Dora tout en restant court dans ses explications Nous croyons avoir r ussi d montrer dans notre premier livre Vintrusion f cheuse des relations personnelles de Freud avec M et Mme Fliess au sein des relations de Dora avec M et Mme K durant la cure Mais ce qu il importe de souligner c est que notre analyse se fonde sur une r f rence culturelle enchass e par Freud au d cours d une phrase la ma
358. relation Flief n est pas une question d ordre priv J y insiste la correspondance secr te de Freud avec FlieB la correspondance que mat rialise des tex tes comme Au del du principe de plaisir etc cette cort respondance l est chiffr e La preuve c est que per sonne n y a compris grand chose jusqu aujourd hui Il a fallu que quelqu un d atypique s en vienne avec peu de pr jug s vis vis des psychanalystes et vis vis de Freud d pourvu de l identification Freud et du culte du h ros pour voir effectivement ce que l on ne voulait pas voir qu Au del du principe de plaisir est une lettre d amour chiffr e adress e Flief Mais si on ne sait pas que c est une lettre chiffr e on ne songera pas la d chiffrer III Du c t de Norbert Hanold 13 Les 2 types de tendresse amp la question de l h ritage Nous devons maintenant retourner au commen taire de Freud sur la Gradiva de Jensen Nous devons poursuivre notre t che Nous nous occupons actuel lement des manifestations de la sexualit infantile qui se trouvent dans la Gradiva La derni re fois sur une indication impr cise fournie par Paola Samaha nous avions achopp sur la sc ne primitive et sur l inceste entre fr res et s urs cette occasion j avais voqu la tendresse et je vous avais dit que nous en reparlerions Je vais donc enchainer sur ce que je disais la derni re fois Je vous avais dit que la ten dresse
359. rement mu je m y atten dais Et n allez surtout pas croire que a n est arriv qu vous Je vous rassure vous tes en bonne com pagnie Sans vous flatter je vous assure que vous tes en tr s bonne compagnie Malgr tout j prouve un peu de d ception votre gard Tout ce travail de d coupage et de collage toutes ces discussions au tour d une formule d un mot tout ce temps pass couper des cheveux en quatre Toute une saison Et vous avez tout oubli La bonne compagnie laquelle je faisais allusion ne s est jamais dout e du probl me Si bien que votre amn sie vous et celle de la bonne compagnie avec laquelle vous vous trou vez m l s sont certes semblables mais elles ne sont pas tout fait identiques J ai sujet d tre un peu m content de vous alors que l amn sie de la bonne compagnie laquelle je vous m le de mauvaise gr ce m amuse I Pour lire les Trois Trait s sur la Sexualtheorie 2 Une correspondance amoureuse Tr ve de fioriture J arr te l mon pastiche de Lacan pout en venir au fait Comme promis j ai employ la semaine coul e mettre au point le texte de la R capitulation des th ses de la Sexualtbeorie gt de Freud Le r sultat est sur la table servez vous Il y a un exemplaire pour cha cun Souvenez vous que notre projet initial tait de lire ce qui s appelle lire les Trois Trait s sur la th orie sexuelle Drei Abhandlu
360. res Completes Psychanalyse I Paris Payot pp 199 208 premi res lignes de l article Le premier des lt sympt mes passagers gt Freud ren voie en note Ferenczi que le patient produisit dans le traitement renvoyait encore la phobie du loup et au conte des Sept chevraux Dans la pi ce o eurent lieu les premi res s ances du traitement se trouvait une grande horloge murale coffre en face du patient qui d tourn de moi tait couch sur un divan Je fus frapp de ce que de temps autre il otientait son visage vers moi me regardait d un air tr s amical et comme appaisant et d tournait ensuite le regard de moi vers l horloge Je pensais alors qu il donnait l un signe de sa r sistance de voir l heure se terminer Longtemps apr s le patient me rem mora cette mimique et m en donna l explication en rem morant que le plus jeune des sept chevraux trouvait une cachette dans le coffre de l hor loge tandis que ses six fr res et s urs taient d vor s par le loup Il voulait donc me dire alors Sois bon avec moi Faut il que j aie peur de toi Vas tu me d vorer Dois je comme le plus jeune chevreau me cacher de toi dans le coffre de l horloge 44 Ce passage illustre toutes les caract ristiques de notre acception du syndrome depuis l empreinte cul turelle jusqu la moralit de la fable Mais il montre galement l uvre ce qu il nous plairait d appeler la m tapsychologie officieuse de Freud
361. reud par Rachel Bowlby exactement Amine Azar Elle se situe au niveau de la quo tidiennet et non pas de la sexualit S il y a un re proche ventuel adresser au travail de Bowlby Non je ne veux pas patler d un reproche mais d une r serve Rachel Bowlby n est pas une clinicienne Sa r flexion prend racine dans la pratique de la litt rature Son travail est un travail de critique litt raire On ne peut pas lui reprocher de lire Freud comme un texte litt raire Elle ne fait que son boulot nous de faire le n tre Bon Elle s int resse la quotidienne t comme quotidiennet Eh bien nous notre point de vue donne la primaut la pulsion sexuelle Et si Freud nous int resse nous autres psychocliniciens C est parce qu il a parl c est qu il a su bien parler de la pulsion sexuelle C est pour cela que malgr tout ce qu il y a de pertinent dans les critiques adress es Freud par Rachel Bowlby malgr le discr dit qu elle jette bon escient sur le scientisme de Freud sur sa pr tention asservir la quotidiennet des lois psy chologiques eh bien malgr cela sa critique tombe faux Car Freud c est la sexualit indomptable Qu est ce qu il a fait lui de la quotidiennet Il y a pist le sexuel Or Rachel Bowlby ne nous en parle pas Jamais elle ne fait r f rence la sexualit Elle ne sait pas quoi faire de la sexualit parce qu elle est sans exp tience clinique Nous n
362. rir r crire encore une fois ce passage de son uvre Il y tenait On y retrouve quelques uns des th mes constitutifs de l tat mental des mourants que j ai nagu re catalogu s comme la vision panoramique la relation d objet nostalgique l ingestion d un aliment b n fique ou nocif la trop fameuse balance du jugement dernier etc 20 20 Cf Amine Azar 1991 lt Speculum vit sive mortis gt 19932 Le d lire lucide de Descartes moribond 19935 lt Requiem pour Monsieur Bob le gt 1994 lt Le le vain de la nostalgie en fin de vie etc On a reproduit Lorsgu on a cherch remplacer la notion de zone rog ne par la notion de lieux du corps on a commis un contre sens dirimant On est revenu en arri re La notion de lieux de jouissance qui rappelle non sans malice les lieux d aisance permet d viter ce contre sens qui consiste faire entrer pr matur ment en sc ne le corps propre dont on n a encore que faire En tout cas j aimerais assez que vous preniez au comptant ceci les zones rog nes courent le monde Suivez Stendhal ou Freud lorsqu ils parcou rent l Italie 21 Toute une industrie fleurit sur les zones rog nes du monde et exploite diligemment ce fonds de commerce in puisable le tourisme Et par tout on lui consacre des minist res au point que c est devenu la vraie religion universelle Interrogez pat tout la population active on vous r pondra partout la m me chose le
363. rocessus de maturation chez l enfant Paris Petite Biblioth que Payot 1978 pp 115 131 En ce qui concerne Karen Horney l expression real self est introduite par elle d s la premi re page de son livre de 1950 Neurosis and human growth et elle y est extensivement utilis e 129 taient n cessaires la survie Non seulement le contr le des sentiments tait n cessaire mais Varri re plan il y avait tr s peu d estime pour des int r ts infantiles En cons quence elles taient obli g es de grandir en urgence they have to grow up in a hurry Par exemple les parents de Mme S n autori saient aucune conversation table sauf si elle pouvait int resser les adultes On interdisait aux enfants de parler ensemble Elle se rappelle que la plupart de ses repas se passaient en silence Les parents de Mme M taient totalement inefficaces et immatures et inca pables de r pondre aux besoins de leurs enfants Mme M tait l ain e et avait prendre soin aussi bien de ses puin s que d elle m me Elle sentait d s son ge tendre qu elle ne pouvait pas faire confiance ses parents si jamais elle en avait besoin 4b R pression de l enfant en elles Ce besoin pr coce de contr le des sentiments et de confiance en soi tait important la compr hen sion de leurs difficult s ult rieures D s la petite enfance elles ont d velopp des aptitudes et des qualit s qui donnaient une illusion de force El
364. roduite pour cerner ce moment partir duquel l action de t ter qui est une action instrumentale au service du nour rissage se scinde ou se fendille donnant naissance une activit marginale de sucotement vide ayant sa fin en elle m me Il est une mani re de comprendre la pens e de Freud qui la d gonfle la vide de sa s ve et la ram ne une simple banalit C est de dire qu il y aurait l le pressentiment du pr tendu stade oral que lt d couvrira gt Freud dix ans plus tard Il est en revanche une autre mani re de comprendre la notion d tayage exemplifi e par le su otement et c est d y voir la cr ation et l laboration d un proto type Vorbild Et l on sait comme ce style de d mar che intellectuelle l laboration de prototypes est fructueux chez Freud Comme la m thode patholo gique l laboration de prototypes appartient l qui pement pist mologique de base de Freud De quel prototype s agit il ici Tout simplement de ce que Freud d nomme depuis le d but de son entr e dans la carri re de psycho clinicien l exp rience de satis faction Or cette notion de prototype de l exp rience de satisfaction est l une des plus riches qui soit par les contradictions fructueuses qu elle rec le Autre exemple la p riode de latence On la r dui rait facilement une banalit si on l envisageait exclu sivement comme une contribution de la psychanalyse la psychologie du d
365. rop flagrant Barbey n a jamais pr tendu se mettre au service de la m decine et c est manifeste ment le trahir que d attribuer un nom ce qui dans son esprit tait sans nom il a pris la peine d y insister tout au long de sa nouvelle et de lafficher dans son titre Prendre Barbey au mot nous aurait plut t conduits parler d un syndrome sans nom qui viendrait la rencontre de cette d claration bien connue de Lacan selon laquelle le nom propre du n vros l importune et qu il est au fond un Sans Nom 54 cet gard pr par s comme nous le sommes d j il n y a pas grand m rite suspecter des la lecture du titre de la nouvelle ce que nous avons appel le syndrome de la grossesse innomin e vrai dire il serait tout fait possible de lire cette nouvelle sous cet angle Le ressort de l intrigue consiste en effet en ce qu un capucin ait abus de la petite Las th nie durant une crise de somnambulisme N anmoins il y a dans cette histoire plusieurs rep res structuraux qui en font un cas de grossesse innomin e pour le moins atypique En voici quel ques uns Tout d abord Lasth nie est malgr son ge 16 ans encore une fillette Barbey s est plu le souligner dans l extrait plus haut cit Lasth nie est maintenue par sa m re dans l ignorance totale du rapport sexuel Le carr blanc qui frappe le rapport sexuel dans la forme classique du syndrome de la 54 Cf Jacques LACAN Ecrits Par
366. rselle des droits de l homme et des citoyens du monde Dans son principe l uvre est une propri t incorporelle inali nable elle ne peut tre ali n e ni ne peut risquer de l tre La controverse sur les copyrights n est nullement close par cette prise de position Au contraire il s agit pour nous de participer par l acion aussi au d bat s culaire pour lequel l ouvrage suivant nous parait constituer une intro duction bien venue Emmanuel Kant Qu est ce qu un livre Textes de Kant 1785 1798 et Fichte 1791 traduits et pr sent s par Jocelyn Benoist pr face de Dominique Lecourt Paris PUF collection lt Quadrige gt n 185 petit in 8 1995 172p 55 F propos de la page 4 de couverture La main fertile est une illustration de Gibran Khalil Gibran pour le journal as 4yeb Le Voyageur ex cut e vers la fin de la 1 re guerre mondiale Elle est reproduite au tout d but du livre de Jean Gibran amp Kahlil Gibran Kah il Gibran bis life and world New York Interlink Books 1991 in 8 Le cadre int rieur est une stylisation d une statuette de la d esse ph nicienne Ashtaro t datant du milieu de P ge du Bronze Cette statuette a t retrouv e Tell el Zaatar pr s de Beyrouth et se trouve expos e au Mus e Arch ologique de PUniversit Am ricaine de Beyrouth Elle est reproduite dans le livre de Nina Jidejian Beirut through the ages Beyrouth Dar el Mashreq 1973
367. s Mais cette publication ne couvre pas la totalit des th mes abor d s ni m me une partie d entre eux Elle est enti rement consacr e au traitement d un probl me sp ci fique celui des mariages non consomm s 72 Les femmes venant en consultation se r partis sent suivant Friedman en trois cat gories les belles au bois dormant les Brunehildes et les reines des abeilles Les belles au bois dormant n appartiennent pas au domaine de l hyst rie On peut m me se de mandet si elles rel vent du tout de la pathologie ou d un simple retard de maturation Les trois cas pr sent s se distinguent surtout par une atmosph re pu rile et trouvent une solution parfaite en deux s ances comme par magie L auteur lui m me ne 72 Cf Leonard J FRIEDMAN 1962 Virgin wives a study of unconsummated marriages forword by Michael Balint r d Londres Tavistock Publications Social Science Paper backs 1971 90 semble pas convaincu de l existence effective d un terrain morbide et nous pr vient qu il ne s agit l que d un pr lude La cat gorie de la reine des abeilles nous l avons d j rencontr e plus haut sous la d nomination du syndrome de la grossesse innomin e Ces femmes nous dit l auteur ont des r veries archa ques de par th nogen se d nient la diff rence des sexes et en demandant une femme m decin de les aider avoir un enfant ces patientes cherchent en quelque sorte inconsci
368. s adolescentes que j ai interview e passent par une tape notmale du d veloppement Elles cher chent travers des identifications f minines leur identit sexuelle Mais on se demande comment elles assument cette identit Est ce comme Viviane en cherchant se marier avec un Don Juan Autrement dit quelles sont les attitudes assum es par elles quelles positions subjectives prennent elles D Un imaginaire en quinconce De l tude approfondie du mat riel recueilli j ai constat que ces jeunes filles n assumaient pas toutes la m me position De plus chacune d elles m est apparue occuper m me plusieurs positions succes sives la r flexion il me semble que concernant le sujet de Don Juan l imaginaire f minin est dispos en quinconce puisque les positions typiques que j ai pu d duire d apr s leurs propres discours sont au nombre de quatre ou cinq 7 Amine Azar Le syndrome du fil la patte dans Physt rie f minine gt in Psychanalyse l Universit janvier 1989 tome XIV n 53 pp 105 112 Repris ici m me pp 100 107 Jai attribu le degr z ro la premi re position apr s avoir beaucoup h sit pour me r soudre la fixet en tant que position parce qu il s agit en r alit d une posture qui se situe au c ur de ce quinconce Toutes les jeunes filles l ont travers e avant de se diriger vers les autres positions En voici le d nombrement La posture du candidat La positio
369. s conduit utiliser la m thode pathologique Ce sont les disfonction nements qui mettent en branle notre recherche Ce sont les cas pathologiques qui manifestent la d sintri cation des pulsions et nous permettent de les d nombrer et d en suivre les destins s par s Il ne faut donc pas perdre de vue ce point fondamental qui inspire le pr sent expos 10 R f rences BOURGUIGNON Andr e al 1989 Traduire Freud Paris PUF 1989 in 8 383p FREUD Sigmund 19054 Trois trait s sur la th orie sexuelle nouvelle traduction fran aise de Philippe Koeppel 1987 Paris Galli matd Folio Essais n 6 in 12 215p 18995 Des souvenirs couverture zz OCF tome 3 1910 Un type particulier de choix d objet chez Phom me in La Vie sexuelle Paris PUF 1969 pp 47 55 19124 Sur le plus g n ral des rabaissements de la vie amoureuse y in La Vie sexuelle pp 55 65 1914 Pour introduire le narcissisme in La Vie sexu elle pp 81 105 1916 17 Conf rences d introduction la psychanalyse trad de Jank l vitch d P B Payot multiples r ditions il est vivement d conseill d utiliser cette traduc tion tr s fautive traduction de Fernand Cam bon d Gallimard 1999 19184 Le tabou de la virginit gt in La Vie sexuelle pp 66 80 1930 Malaise dans la culture in OCF tome 18 1941 R sultats id es probl mes gt in R sultats id es probl mes tome 2
370. s dans la disci pline nouvelle se font par des rectifications perma nentes qui sont assimil es des ruptures Il me semble qu en ce qui concerne l adoles cence le P Gutton ait surtout t int ress de nous d crire ph nom nologiquement ce qui s y passait Il a voulu faire un sort l expression point de lendemain gt qui est le titre d une nouvelle de Vivant Denon 1777 ll en a m me fait une sorte d embl me Ce qui a eu au moins pour effet que la plupart d entre vous se soit procur e l d Folio de cette nouvelle enchan teresse D ailleurs dans les entretiens qu il nous a accord s en marge du Congr s il a galement insist sur l atmosph re de la nouvelle qui conduit le lecteur sur les pas du h ros d enchantement en enchante ment Quant au Pr Chamoun c est sur le plan pist mologique me semble t il qu il a voulu se placer Ce n est assur ment pas l exp rience clinique qui lui fait dire que les processus psychologiques sont continus Dire cela est une option pist mologique Les pro cessus psychologiques n ont pas d autre mode d existence que de figurer dans le discours des psy chologues Les notions de latent et de manifeste auxquels le Pr Chamoun a eu galement recours ap pa tiennent au m me mode d tre C est ce qu on nommait dans le temps des tres de raison Revenons maintenant notre probl me parti culier Comment envisager la psycho sexualit hu maine Si on veut la pense
371. s grandes d couvertes sur les organisations sexuelles gr ce l tude psychanalytique des troubles n vrotiques de l adulte et non pas gr ce l observation directe du d ve loppement infantile On peut se demander s rieusement si la part de l observation directe en ce qui concerne la sexualit infantile n est pas r duite la portion congrue 1l semble vraiment que toutes les d couvertes essentielles en ce qui concerne la sexualit infantile sont dues exclusi vement au travail psychanalytique avec les adultes Freud s est beaucoup pr occup de ce probl me pist mo logique En se reportant la 21 me conf rence des Conf rences d introduction la psychanalyse 1916 1917 on trouvera une laboration de ce probl me Autre remarque On trouve dans un m moire de Karl ABRAHAM 1924 tout fait contemporain du 5 me rema niement des 3TTS une syst matisation devenue classique Etapes de l organisation de la libido 4 depuis o les organisations indiqu es ci dessus par Freud sont divis es chacune en deux tapes et class es le long d une chelle de stades D s lors le stadisme tait intronis d finitivement dans le discours psychanalytique avec tous les malentendus dont il est gros Voici le tableau qu on obtient partir du m moire d Abraham Etapes du d veloppement de l amour objectal 4 1 re tape orale Pr coce succion Tardive cannibalique auto rotisme sans ob
372. s gu rir On remarquera la dext rit de Barbey d Aure villy nous d voiler le m canisme psychologique sous jacent aux h morragies provoqu es de Lasth nie La blessure au c ur est une m taphore prise au pied de la lettre et qui s est traduite en conduite suicidaire Les traits dissonnants de cette histoire sans nom pat rapport au syndrome de la grossesse innomin e dans sa forme canonique sont au nombre de trois a vie fantasmatique pauvre sinon bloqu e chez Lasth nie b effondrement de son monde int rieure par la rupture de la confiance aveugle liant la fille sa m re et c totale substitution de la m re la fille au regard du d sir de savoir Ce sont ces trois traits pathognomoniques qui font basculer le syndrome de gt gt Cf BARBEY D AUREVILLY of cit p 338 8 la grossesse innomin e en quelque chose d autre Ne perdons pas de vue ces rep res tandis que nous nous tournons vers nos classiques pour y chercher conseil Gilles de la Tourette nous tire aussit t d embar ras H consacre en effet un chapitre de quarante pages aux h morragies de la peau des muqueuses et des organes des sens 56 Il nous rassure m me tout fait par sa d claration pr liminaire Les stigmates sanglants forment nous dit il un ensemble clinique complet le plus anciennement et le mieux connu peut tre de tous les troubles trophiques d origine byst rique Sa conviction est fond e sur la confluence de deu
373. s lettres manifestes Flief sont crites comme d autres lettres similaires O je vois que Freud a invent un nouvel art d crire des lettres d amour 10 La libido indomptable de Freud pour Flief C est d abord dans la marge de ces lettres dans ce que les diteurs ont imagin d imprimer en marge de ces lettres avec des sigles du genre manuscrit A manuscrit B etc Comme vous le savez pertinemment la sexualit est essentiellement un Neberproduct un produit marginal Le plus long de ces manusctits a t imprim part et 1l est connu sous le titre factice de Projet Entwurf d une psychologie scientifique l usage des neurologues ll est int ressant de rappeler qu il a commenc tre gribouill au crayon dans le train qui ramenait Freud Vienne apr s un de ses collo ques singuliers avec Flie Cette circonstance est tout fait significative et conforme une grande intuition de Gaston Bachelard 1884 1962 Vous savez que ce c l bre philosophe tait cartel entre l pist mologie des sciences dures et la critique litt raire Vers la fin de sa vie il a lanc son chant du cygne en une superbe trilogie appartenant l autre veine la veine souter raine et dont le 3 me et dernier volet nous est par venu fracass par l impitoyable Dame la Faux 1957 La Po tique de l espace 1960 La Po tique de la r verie 1959 1962 La Po tique du feu dont un fragment a t
374. s ne se lient pas des parte naires pervers La similitude entre hyst rie et perver sion ne serait plus l o on le croyait Leurs destins ne se confondraient plus Nous sommes interpel s par l image d un couple post moderne embarqu sur la m me gal re mais se tournant le dos Je me demande d ailleurs si finale ment Lacan ne songeait pas ce couple d pareill lorsqu il d clarait ex cathedra qu il n y a pas de rapport sexuel La tentation est grande de penser que devant l nigme du sexe la m me configuration de d velop pement psycho sexuel vous m nera en ligne bris e soit l hyst rie juv nile soit une perversion sexu elle selon que vous soyez homme ou femme Malheureusement ce n est l qu une vue de l esprit une chim re d autant plus captivante que notre imaginaire se trouve aujourd hui friand des figures de la d solation Un couple d pareill embar qu sut la m me gal re et se tournant le dos voil bien de quoi satisfaire aux exigences les plus folles de nos id aux ravag s Cette chim re est un ph nom ne de soci t qu il importe sans doute de rep rer mais ce serait une grave erreur que de se r gler l dessus pout jeter les fondements de la psychopathologie En ce qui concerne l hyst rique tout ce qui tombe dans la toile d araign e de son syndrome aussi h t roclite soit il est d nomm partenaire par com plaisance N est ce pas de l hyst rique que l on dit par exc
375. s occup s du 2 Trait partir du modele r duit que nous en a offert Freud dans sa lt R capitulation gt Apr s quoi j ai pr sent une 1 r s rie de remarques pour tenter de tirer vers le haut certaines th ses freu diennes Cette 1 s rie de remarques a t suivie d une 2de s rie de remarques cette fois plus critiques visant d noncer les d faillances de la pens e de Freud en 1905 Toutes ces d couvertes qui sont 28 Cf Fustel de Coulanges 1864 La Cit antique g q 3l partiellement le fruit des travaux pratiques effectu s ensemble de longue date demeurent insoup onn es de la part de nos coll gues cliniciens pour la simple raison qu ils ne se posent m me pas le probl me qui nous occupe qu est ce que la Sexwaltheorie de Freud en 1905 Il y a l dessus de la part de mes coll gues une amn sie totale Et vous vous tes rendus compte pat vous m mes que les personnes pr venues elles non plus par extraordinaire n y chappent pas Le bon usage de l expos que je viens de faire de cette parenth se au cours de notre travail de lec ture et de commentaire sur Les Gradivas celle de Jensen de Freud de Rachel Bowlby etc est celui d un aide m moire ou mieux encore celui d une anti s che Halte l je n ai pas dit de pense b te Il serait souhaitable que quelqu un se d voue pour transcrire cette le on improvis e Et mettons tous les quatre matins il faudra la r
376. s un moment d tranget dans l tranget que constitue l adoles cence il y a pour l adolescent une formidable deman de de r f rence Comme je le disais tout l heure la p riode pubertaire est une p riode r volutionnaire Ce qui veut dire d abord ceci les valeurs qui jus qu alors taient pertinentes ne le sont plus Ca n est pas que ces valeurs ne soient pas pertinentes en 151 g n ral Mais l en ce moment o la pubert sur vient ces valeurs ne sont plus pertinentes Elles sont obsol tes Il faut l adolescent pour qu il fasse ce travail d adolescence il faut qu il trouve des valeurs suffisamment pertinentes et ces valeurs doivent tre nouvelles Il n est pas dit que ces valeurs nouvelles pour la p riode pubertaire soient pertinentes apr s Cet adolescent a besoin de valeurs originales et je crois que les enseignants devraient s en pr occuper Cet adolescent qui fait appel une v ritable identit r f rentielle n est ce pas eh bien il va peut tre de venir un adolescent tout fait ordinaire Il va devenir tout fait comme ses patents et satisfaire des valeurs parentales ordinaires Mais l pendant cette p riode de n gociation cette p riode r volutionnaire tout bascule il a besoin d une sorte d innovation r f rentielle C est l le danger des id ologies parce que l c est l o on pourrait peut tre utiliser le terme de responsabilit c est l o enfin l adulte va c
377. s vacances c est super sact Freud s est enferr dans son etreur propos de l auto rotisme et des zones rog nes lorsqu il a ptis connaissance des M moires du Pr sident Schreber un psychotique Les jouissances innommables du Pr si dent Schreber sont effectivement confin es des lieux du corps Et le Pr sident nous les d crit avec un raffinement insupportable Mais quel rapport avec la sexualit infantile C est que Freud n avait l po que d autres outils dans son approche des perver sions sexuelles et des troubles mentaux que les no tions de r gression et de fixation lesquelles mani es maladroitement l ont conduit dresser un sch ma pour une psychologie du d veloppement de pure fantaisie 2 paul par Jung et par Karl Abraham il s est compl tement enferr dans cette erreur tio pathog nique entrainant apr s lui t te baiss e la gen te psychanalytique dans son ensemble Seule une ap plus loin le texte de Proust dans un encart a recherche du temps perdu d Bouquins tome 3 pp 156 157 C est avec raison que Magherini 1990 a forg l expres sion de syndrome de Stendhal 22 Sigmund Freud 19113 lt Le cas Schreber gt OCF 10 pp 282 285 On trouve expos l le sch ma du choix d objet selon les pr tendus quatre stades suivants auto rotique narcissique homosexuel et enfin I h t rosexuel La conqu te de l Everest derechef 28 proche ti
378. sa cause Il en est le premier fossoyeur Allons y pas pas sans Bata 24 pieds nus sur cette terre sacr e On peut estimer tout d abord que c est l un point acquis depuis 1964 Depuis l tude c l bre de Laplanche amp Pontalis sur les fantasmes derni re partie Quelques ann es plus tard dans sa premi re conf rence canadienne Laplanche reprendra d ail leurs la d monstration en lui donnant toute l ampleur d sirable 25 Mais la d monstration peut tre refaite nouveaux frais en empruntant d autres voies celles justement de LAnti Fdipe L auto rotisme appartient ce temps second de clivage cette Spaltung qui nous divise d avec nous m mes d finitivement irr m diablement Avant m me de commencer patler la diff renciation de notre corps en organes de pr hension bouche main de vision de gustation etc en tout cet quipement qui sert ce que Freud a d nomm l origine la pulsion d emptise eh bien c est tout cet quipement qui nous s pare irr m diable ment d avec nous m mes Remarque incidente Si la notion de pulsion doit d signer quelque chose qui se trouve l avant la cons titution de l appareil psychique il n existe pas en ce sens quelque chose comme une pulsion d emprise Et il vaut mieux parler comme le fait Roger Dorey d une relation d emprise plut t que d une pulsion 24 Allusion au slogan publicitaire pour les chaussures de la marque tch que BATA
379. sans int r t de remarquer que la premi re autobiographie d hyst rique que nous pos s dions roule principalement autour du syndrome de la grossesse innomin e Elle est due Mme de Belcier 1602 1665 en religion sceur Jeanne des An ges sup rieure des ursulines de Loudun Plut t que de reprendre les cas pr c demment expos s il m a paru int ressant de d velopper celui ci dans la me sure o le syndrome particulier de la grossesse inno min e a t pass sous silence par les auteurs mo dernes frott s de psychanalyse lors m me qu il me parait essentiel la coh rence du tableau clinique Voici les faits 1632 la peste fait rage Loudun durant le prin temps et l t Fin septembre alors que les derniers cas de peste sont signal s les premi res apparitions fantomatiques ont lieu au couvent des ursulines La prieure s ur Jeanne des Anges aborde la trentaine et donne l exemple La contagion gagne rapidement tout le couvent L identit des apparitions reste ind cise pendant deux semaines Le 7 octobre le nom d Urbain Grandier cur de la paroisse de Saint Pierre est prononc Figure controvers e bel hom me beau parleur port sur le sexe les ursulines ne le connaissaient que de r putation et il venait de d cliner l honneur de leur servir de confesseur Le 11 octobre Grandier est confirm sorcier par la voix de tout le couvent des utsulines Voici ce qu crit Jeanne des Anges dans sa relation
380. se un attribut tr s pr cieux des processus d adolescence C est pourquoi par exemple la cure des ado lescents par le psychodrame constitue v ritablement une technique psychanalytique tr s int ressante si elle tait toujours r alisable financi rement Le travail d adolescence qui est un travail de construction interne se pr sente paradoxalement dans des cons tructions externes L adolescent au lieu de r soudre son conflit interne va chercher tre un bon l ve Quel paradoxe et quelle ali nation Quel malen tendu Le travail de l analyste va tre d int grer lado lescent dans son travail psychique dans son enga gement psychique Il faudra faciliter l int riorisation On peut aussi utiliser d autres concepts tr s int res sants par exemple le travail du n gatif Andr Green ou le m canisme de d gagement Daniel La gache Mais on peut aussi utiliser peut tre des termes plus parlants Par exemple le travail de signa ture de son engagement c est un terme que je trouve tr s int ressant de co signature avec les parents bien sur 8 L addiction comme tayage amp comme blocage J en ai termin avec les commentaires J aurais voulu maintenant d velopper cette question des ad dictions si j avais plus de temps Je dirais qu il y a deux questions de fond qu il faudrait travailler en ce qui concerne l engagement d adolescents dans des processus d addiction D abord je vous fais r
381. se d anciens pr jug s culturels qui leur interdisent une pleine participation et une pleine croissance et qui leur rendent ais d ajourner leur propre d veloppement et de vivre par procuration travers les autres De telles gens expriment leurs peurs de r alisation de soi en termes de peur que leur d veloppement ne porte atteinte aux autres Ainsi 1950 in Neurosis and human growth chap v lt Self hate and self contempt pp 110 sqq 132 leur estil facile d accepter une accusation comme tre une femme castratrice ou trop agressive 6b La conduite th rapeutique Dans la th rapie avec des patientes pareilles je me concentre sur elles m mes et non pas sur le mariage ou sur les poux Lentement et avec appli cation elles d couvrent des il ts en elles m mes qu elles avaient ignor s dont elles s taient d tour n es ou qu elles avaient minimis s Progressivement elles acqui rent assez de sentiment du soi pour faire connaitre leurs besoins elles m mes et leurs poux de se tenir derri re soi et de ne pas s aban donner elles m mes comme elles en accusent les autres Ceci exige un long traitement avec souvent un succ s partiel III Conclusion 7 Conclusion r capitulative En conclusion de quelle sorte de gens ai je parl Ce sont des femmes qui viennent d un con texte o elles ont grandi en urgence Elles ont eu peu d opportunit s pour une expression de soi a
382. se marie pas en gardant un fil la patte autrement dit sans rompre avec sa maitresse La veulerie de Bois d Enghien a failli lui co ter un bon tablissement Mais aussit t qu il a rompu avec sa maitresse ses affaires s arrangent et il est r compens finalement au del de ses esp rances La morale est sauve Une telle lecture de Feydeau est possible mais elle ne lui rend pas enti rement justice en l assimilant une sorte d Alexandre Dumas fils Une autre lecture est encore possible qui rend meilleure justice l amoralisme cynique de Feydeau ainsi qu l agencement de l action telle qu elle est repr sent e D daignant l vidence sensible il suffira de d placer l accent d un personnage un autre pour d couvrir le ressort cach de l intrigue Fernand de Bois d Enghien a certes toujours le premier r le sur sc ne mais c est seulement pour amuser la galerie avec sa rouetie et sa l chet Il est certes intimement m l l action tout au long de la pi ce mais son r le est passif Il participe l action en la subissant Il est constamment le jouet des circonstances des situa tions et des caprices de ses partenaires C est un 1 Un fil la patte acte II sc ne 5 103 fantoche une marionnette Quelqu un d autre tire les ficelles Il est un autre personnage qui apparait peu sur sc ne et semble manifestement n y jouer qu un r le secondaire Il est m me tout fait possible de r su mer
383. se mue finalement en un succ s clatant pour lui Il allait se marier avec une femme indiff rente et le voil qui finit contre toute attente par pouser la m me femme folle de lui L existence du fil la patte a soudain conf r Bois d Enghien l attrait de la s duction aux yeux tout l heure indiff rents de sa promise La r f rence l thologie s impose ici avec tout son poids d exp riences p remtoires Il y a dans le comportement de Viviane une r action automatique spontan e soudaine tout fait caract ristique qui nous impose ce rapprochement Le fil la patte agit sur elle la mani re d un d clencheur de s quences de comportements pr d termin es En thologie animale le d clencheur est un signal En psychologie humaine c est un signifiant maitre Le fil la patte repr sente dans la pi ce de Feydeau le rapport d une femme une autre femme Viviane Lucette alors que Bois d Enghien fait simplement office de relais 8 La gyn cophilie des hyst riques Reprenons Freud pour essayer de superposer le cas Dora celui ci Dans l histoire de Dora il y a deux couples crois s vivant dans une complicit tacite Il y a d une part le couple que forment Dora et son p re et celui de M et Mme K Mais il y a d autre part la liaison adult re de Mme K avec le p re de Dora ainsi que le flirt pouss de M K avec Dora Sans parler des connivences inav
384. sion Pexpiation La m re de la princesse de Cl ves avait eu une relation avec un Don Juan qui s tait termin e en drame sanglant Elle a implant chez sa fille un double message 3 en lui pr sentant le mod le de sa relation pass e avec Don Juan objet du d sir objet interdit porteur de ch timent On se demande quel pouvait tre le destin de la fille Il ne parait pas trop diff rent de celui de la m re tant d j mari es l une et l autre elles avaient eu une inclination fatale pour un Don juan Elles s taient bien contr l es et avaient pu cacher tout le monde cette passion coupable Mais la m re ayant consomm sa passion en avait recu le juste ch timent Elle avait perdu son mari et son amant le m me jour La fille chercha l imiter la mort de son propre mari le prince de Cl ves elle rompit avec son amant avec lequel elle n avait cepen dant pas consomm sa passion Mais comme sa m re elle porta le deuil de l un et de l autre sans que per sonne en ait su quoi que ce soit Personne oui personne puisque sa d cision si paradoxale est demeur e dans ses motivations pro fondes une totale nigme jusqu aujourd hui La sur prise la d ception et l incompr hension du duc de Nemours ont t reconduites de g n ration en g n ration chez tous les lecteurs du roman Et cette nigme au cceur de cette histoire a rendu la critique inutilement bavarde depuis plus de trois si cles La princ
385. sommes rendus au Centre Culturel Frangais de Beyrouth pour sa conf rence sur Ulysse en personne gt Le jeudi 30 mars nous tions devant nos postes radios pour l couter dialoguer avec Mich le de Freige sur la bande FM Et le vendredi 31 mars nous nous retrouvions avec lui la caf t ria du Centre Culturel Fran ais autour d un pot d adieu particuli rement mouvant Le mat riel passionnant recueilli durant cette semaine est en cours de transcription et sera pr sen t dans notre prochain cahier hors s rie C est aussi le lundi 27 mars que les amis et confr res de notre compatriote l acteur r alisateur Youssef Saad 1956 1990 d c d d un clat d obus nous convi rent un hommage au Th tre de Bey routh Un hommage hilarant digne de l homme d li cieux qu il fut et dont le souvenir demeurera vivace parmi nous Au mois d avril en sus du 1 Congr s Interna tional de Psychologie et des diverses manifestations de la com dienne Kris Niklison 27 nous avons eu la joie de recevoir au Pinacle de Beyrouth le Pr Philippe Gutton le mercredi 12 avril 2000 et M Roger Assaf le mardi 18 avril 2000 On trouvera dans les pages suivantes quelques traces ch res de cette activit trans culturelle extraites de notre album 28 27 Cf Ashtaro t cahier hors s rie n 3 septembre 2000 pp 129 138 28 Au sommaire du prochain cahier hors s rie de Ashtaro t on trouvera en sus des recherches th
386. spects est le malentendu existant entre le principal souci d un gar on ou d une fille de 12 13 ans qui est de n gocier sa pubert et le statut d l ve Ce que je dis n est ce pas d une certaine facon n est pas nouveau a a t toujours comme ca Mais je ctois qu actuellement o la revendication subjec tive ou subjectale pour le dire mieux est tr s forte o dans l esp ce de lib ralisation sexuelle actu elle les adolescents des petits adolescents plut t il y a des adolescents 10 ans maintenant n est ce pas d j s engagent Eh bien ces manifestations sont beaucoup plus volontaires et c est une bonne affaire condition que les adultes assument de leur c t leur r le d accompagnement n est ce pas et qu ils ne se placent pas dans une position d incompr hension vis vis de l adolescent C est pour ca que je ne mets de la dynamite que pour inciter les enseignants v ritablement reprendre une certaine partie une partie de leur formation C est tr s difficile Il est tr s difficile de reprendre sa formation de modifier les st r otypes de son m tier mais i est n cessaire de le faire dans tout travail aupr s des adolescents 21 Le Lyc e va jusqu en terminale le Coll ge de la 6 me la 3 me NdIR 12 L inconnu le sentiment d tranget Question Comment expliquer la peur que certains jeunes de 12 13 ans avouent prouver au seuil de l adolescence Pr Philip
387. sterdam comme RaR l a fait cet t Les rails vous les avez sous les yeux Ce qui va faire office de rails c est le texte que j ai pr par pour aujourd hui et qui est intitul lt R capitulation des th ses de la Sexualtbeorie de Freud Ce texte va faire office de p le positif Et j insiste sur ce terme Et le cable a rien c est le texte relativement r cent de la pr sentation de la sexualit infantile par Bernard Golse 1996 qui en fera office Vous trou verez ce texte dans le m me volume collectif o se trouve la contribution que le P Gutton nous a recommand e Le texte de Golse sera notre p le n gatif r pulsif Attention je ne veux dire aucun mal de ce volume de Psychanalyse dit par Alain et Sophie de Mijolla et publi aux PUF dans la collection lt Fondamental Il est vraiment excellent et com porte quelques textes de tout premier ordre comme celui du Pr Gutton justement ou ceux de Paul Laurent Assoun Je me contente de ceux ci mais les autres ne leur c dent en rien ni en int r t ni en qualit avec des contributions d Annie Birraux dont je vous ai pr sent les travaux sur la phobie de Raymond Cahn d Alain Fine et de Jean Fran ois Rabain Il ne co te pas non plus trop cher 248F Ce n est pas rien mais cela reste la port e des bourses moyennes et c est une d pense qui en vaut la peine Je ne veux dire aucun mal non plus de Bernard Golse Dieu ne plaise Il m est souv
388. sth tiques et moraux etc eh bien l enfant devient poly motphiquement pervers si durant cette p riode il est expos des actes de s duction de la part d adultes ou d autres enfants En pr sentant mes cat gories de sexualit univo que et de sexualit plurivoque je cherche viter quelques uns de ces clich s de ces quivoques et de ces quiproquos qui sont notre lot commun lorsque nous lisons Freud en francais dans les anciennes traductions tout le moins 12 Stadisme amp temporalit psychique Une autre remarque absolument in vitable Tou te investigation portant sur la sexualit infantile est comme oblig e de se placer dans la dur e dans le cadre d une psychologie du d veloppement dans le cadre d une volution temporelle Cela n a l air de rien et l on n y pr te pas attention Mais c est fort malheureux Lorsqu on ne lui claque pas la porte au nez le sens commun s engouffre dans la grange et d vaste toute la moisson D s qu on patle de d ve loppement d s qu on parle d volution Piaget aidant c est une montre suisse qui s impose qu on nous impose 13 Ce sont comme on le sait des mon tres excellentes Mais le tout est de savoir si la sexu alit infantile rel ve de la temporalit que mesure une montre suisse Le temps d une montre suisse est ab solument rectiligne continu synchrone successif et irr versible Il est univoque par excellence Alors que nous venons de voir que
389. t leur virginit Mieux en cote c est de leur virginit qu elles retirent leur force c est leur virginit qui les rend s res d elles m mes Elles se sentent par avance capables de satisfaire n importe quel homme Une jeune fille me disait Je n aime pas le Don Juan qui poursuit les femmes Au contraire je pr f re celui que les femmes poursuivent Je pr f re l homme aim des femmes condition qu il m aime exclusivement et qu il me choisisse moi apr s une longue exp rience Apr s quoi il devra tre tout entier pour moi La femme ayant des relations sexuelles avant le mariage n est pas accept e dans notre pays Les hommes ne la choisissent pas comme pouse C est que le Libanais ne peut pas oublier le pass de la femme Tandis qu elle c est dire la fem me libanaise elle accepte facilement un homme ayant eu plusieurs relations et elle est pr te oublier son pass pourvu qu il tourne d finitivement la page 6 Conclusion En conclusion j aimerais attirer l attention sur la relation qui lie ces positions entre elles et qui me semble tr s importante et m riterait d tre soulign e En r alit on ne peut pas parler d une attitude f mi nine fixe mais d un processus qui encourt tout un d veloppement et qui peut parfois aboutir un drame Pour arriver expliquer ce qui se passe en de pareils cas on n aboutirait rien si l on ne jetait pas notre regard sur l imaginaire f m
390. t class parmi les romans de m urs qui traitent de l amour combattu par le devoir Il a re u comme tous les chefs d uvres ayant eu un grand succ s beaucoup de critiques Certains ont attribu sa r ussite fulgu rante la survivance de l ancien mythe fran ais de l amour celui de Tristan amp Iseult qui fait l loge de l amour invincible et impossible lequel d bouche sur le renoncement ou sur la mort Ce roman raconte les d m l s dramatiques d une adolescente rang e avec les figures du d sir la mort de son p re quand elle n tait encore qu une enfant sa m re s est consacr e son ducation et l a lev e loin de la cour Elle avait atteint maintenant sa seizi me ann e et sa m re a pens pourvoir son tablissement elle d cida donc de la mener dans le monde Conduite par sa m re elle fit une entr e remarqu e la cour la recherche d un parti qui soit par son rang digne de sa grande beaut et de l ducation tout fait sp ciale laquelle sa m re avait donn tous ses soins Elle y eut un grand succ s Plusieurs gentilshommes titr s tomb rent amoureux d elle et il ny avait plus qu choisir parmi eux celui qui pouvait le mieux convenir Apr s une longue re cherche d rang e par quelques vieilles inimiti s elle pousa le prince de Cl ves qui patmi les pr tendants s tait r v l le mieux digne d elle La passion de ses pr tendants pas plus que celle de son mari
391. t rie normale ou interparoxistique tandis que Janet utilise ce propos l expression g n rique de stigmates mentaux des hyst riques qui rappelle non sans raison la chasse aux sorci res de triste m moire L autre volet concerne les manifes 35 Cf Th LEMPERIERE et P HARDY La personnalit hyst rique gt in a Revue du Praticien XXXII 13 1 mars 1982 pp 879 893 tations dynamiques variables d un cas un autre et passag res survenant pat acc s ou par crises Gilles de la Tourette le d nomme hyst rie pathologique ou paroxistique tandis que Janet utilise l expression d accidents mentaux L objectif de cette approche symptomatique est d aboutir une vue synth tique qui serait dite l tat mental des hyst riques Le trait de Gilles de la Tourette est une mine de documentation sur l hyst rie et sur les travaux la concernant effectu s par l cole de la Salp tri re Il est cependant d un maniement malais et l on s ex pose constamment perdre le fil du propos tellement les points de d tail retiennent obsessionnellement l auteur Le trait de Janet en revanche manifeste Pagencement des uvres classiques clart ordon nance quilibre et nettet L intitul des chapitres fournit directement la vue d ensemble Ainsi les stigmates d nombr s y sont ils au nombre de cinq les anesth sies les amn sies les aboulies les troubles du mouvement et les modifications du ca
392. t apparue rele ver de l ordre de la jouissance des corps Deuxi me ment son tour la sexualit infantile s est r v l e nous de nature plurivoque comprenant plusieurs r gimes de jouissance qui se c toient se chevauchent se succ dent en ordre dispers et se perp tuent la vie durant Il a t possible de faire provisoirement l hy poth se de quatre types de r gimes de jouissance dif f rents Et nous avons laiss pour un travail ult rieur la tache de mettre l preuve cette cat gorisation et de mettre en formules chacun de ces types samedi prochain si vous le voulez bien Attention notez le bien notre r union du mercredi est dor navant d plac e au samedi R F RENCES AB LARD Pierre 1992 Lamentations Histoire de mes malheurs Correspondance avec H loise traduit du latin et pr sent par Paul Zumthor note musicologique de G rard Le Lot Bruxelles Belgique Babel n 52 in 12 285p ARBISIO LESOURD Christine 1997 L Enfant de la p riode de latence Paris Dunod Psy chismes in 8 290p AZAR Amine 1991 Speculum vite sive mortis du deuil et de quelques tats connexes suivi d un dossier documentaire in Annales de Psychologie et des Sciences de l ducation Universit Saint Joseph de Beyrouth ann es 1991 1992 volume 7 8 pp 17 48 Le d lire lucide de Descartes moribond in L volution Psychiatrique 1993 tome 58 fascicule 3 pp 563 573 lt R
393. t d abstraction c est un concept Le clinicien n y acc de qu au bout d un long apprentissage et d une certaine exp rience Or pour les besoins de notre s mioth que de l hyst rie il parait plus fructueux de ne pas s engager d embl e dans la voie de abstraction ce qu une coute librement flottante d ailleurs nous interdit Le symp t me devrait tre pris pour ainsi dire dans sa gangue De ce point de vue il se pr sente dans son appar tenance un ensemble plus ou moins r gional et plus ou moins organis nous permettant d envisager une approche par syndromes C est l exemple des folklo ristes que nous avons rencontr obligatoirement d s l or e de nos recherches on verra tout l heure dans quelles circonstances exactes qui nous a inspir de franchir ce pas du sympt me au syndrome Sans entrer dans les d tails techniques d une discipline parvenue rapidement maturit il suffira d indiquer les deux grandes orientations de la re cherche partir d un tronc commun L impulsion fut donn e en effet par les archivistes dans un dessein tout fait pratique celui de constituer des catalogues r gionaux nationaux voire internationaux de contes Encombr s d une extraordinaire profusion de mat riel classer o abondaient tout de m me des r cits apparent s le premier effort des archivistes visa construire la notion de conte type admettant versions et variantes Simultan ment il fallut concevo
394. t d un pervers Au point o nous en sommes nous constatons que le si ge de l hyst rie s est transport du corps l me et que la nosographie des affections mentales s est fix e apr s de longues errances et de facon plus ou moins instable la triade n vrose psychose perversions Tel est le cadre o s ins rent mes pro pres recherches N anmoins avant d essayer de re grouper et de d crire ces recherches il me reste en core dire un mot sur les principes du regroupement adopt dont l aboutissement est cette conception d une lt s mioth que gt de l hyst rie que je souhaiterais en quelque sorte promouvoir S mioth que est 32 Cf Gladys SWAIN L me la femme le sexe et le corps les m tamorphoses de l hyst rie la fin du KIK me si cle in Le D bat n 24 mars 1983 pp 107 127 Repris in Dialogue avec l insens Paris Gallimard 1994 pp 215 236 68 un mot valise que j ai constitut partir de biblio th que et de s miologie 2 Questions de m thode 2a P rip ties d un retour Hippocrate La pens e moderne en psychologie patholo gique a r gl son pas sur l volution des id es en m decine A l exemple des m decins les ph nom nologues et les psychanalystes ont sereinement con somm le divorce avec la tradition hippocratique Les manuels modernes en prennent acte et pr sentent quelquefois ce divorce sous des couleurs attrayantes fa
395. t de Lib ration des Femmes Comme Alexandra Symonds est une psychanalyste du courant culturaliste de Karen Horney 1885 1955 nous avons cru bon de signaler en note quel ques r f rences qui expliquent cette all geance Et bien que l auteur se r f r t elle m me deux autres 122 ouvrages ult rieurs nous avons pens qu il tait ga lement utile de recourir l ouvrage le plus c l bre de Karen Horney 1937 La Personnalit n vrotique de notre temps trad fran aise de Jean Paris 1953 r d Paris L Arche diteur collection Nouveaux Commen taires 1973 in 12 216p On trouvera une excellente pr sentation de Karen Horney par Harold Kelman en guise d introduction au recueil des articles psychanalytiques classiques de Horney sur la sexualit f minine parus entre 1923 et 1937 Cf Karen Horney 1966 La Psychologie de la femme Paris Petite Biblioth que Payot n 332 282p pp 7 27 On lira galement la critique de J B Pon talis 1954 et l ouvrage extensif que lui a consacr Yvon Br s Freud et la psychanalyse am ricaine Karen Horney Paris Librairie Philosophique Vrin collection Sciences de l Homme Nous avons plac ce texte apr s l tude de Claudia Ajaimi sur La Princesse de Cl ves pour mettre en vi dence la faillite d une approche psycho sociale en clinique Alexandra Symonds imbue d id es cultu ralistes ne peut soupconner que certaines phobies post ma
396. t de r pression et demandera tre directe ment satisfaite en tant qu activit sexuelle COMMENTAIRE La premi re remarque concerne la na ture de cette partie irr ductible des pulsions sexuelles infantiles On a vu plus haut que l ducation se faisait aux d pens des motions sexuelles pour la plupart perverses Faut il conclure que l autre partie la partie restante et irr ductible serait form e de motions sexuelles pour la plu part zon perverses Cela a t il un sens de poser la question en ces termes Cette question demeure ouverte Pour Freud on ne peut duquer les pulsions sexuelles que durant la p riode de latence On remarquera en outre que la formulation de la Th se 2 6 telle qu elle est pr sent e ici d passe quelque peu l nonc litt ral de la r capitulation En cette connexion on doit se rappeler les derni res lignes des conf rences am ricaines de 1909 19104 o Freud a voqu la vieille farce du cheval mort de faim attribu e aux habitants de Schilda cf OCF P 10 55 quelque chose de similaire est racont par G C Lichtenberg Aphorismes d Pauvert 1966 p 226 et 4l attribu aux Souabes La th se de Freud tant qu il faut garder toujours l esprit qu une partie aussi r duite soit elle de la pulsion sexuelle demande tre conduite ou tre d charg e sous forme d activit sexuelle directe Autrement dit la sublimation et les autres transformations de la p
397. t de type narcissique et chez les hommes une propension faire un choix d objet du type par tayage c Cette non congruence Inkongruenz des types de choix d objet caract ristiques des deux sexes est dans l namoration Verliebtheit un impor tant facteur d insatisfaction 17 Last but not least la pulsion sexuelle attaque de l int rieur et provoque effroi et angoisse 2 7 Groupage Ces raisons se regroupent autour de l un ou l autre ou de plusieurs la fois des th mes sui vants a de l objet ou du choix d objet Objektwahl b de la pulsion Trieb c de la temporalit d du type de satisfaction Befriedgung 8 La resquille Et malgr tout cela tout impossible qu il soit atteindre travers la pulsion sexuelle le bonheur est de l ordre du r el Comment donc Par des m nagements Par des am nagements Par des arrangements Par des accommodements et surtout Pat toutes sortes de d lires La resquille est notre providence mais une res quille non d lib r e non concert e non volontaire Ce sera l objet d une autre communication que de passer en revue les diverses mani res de s na mourer quelle qu en soit par ailleurs l issue 9 La m thode pathologique Mais ce qui m riterait d tre soulign ici c est que l approche freudienne de la pulsion sexuelle n est pas normative L exp rience clinique nous engage dans la voie inverse Elle nou
398. t pas mi chemin l un allant la rencontre de l autre C est au d veloppement psychique qu il incombe d aller la rencontre du d veloppement somatique et de franchir tout le chemin qui les s pare Le d veloppement soma tique est en quelque sorte aveugle la pulsion libidinale somatique n a pas d objet pr d termin C est le d velop pement psychique qui doit procurer la pulsion somatique son objet de satisfaction libidinale CR Commentaire g n ral sur la place du refoulement et de l amour dans l organigramme de ces th ses 1 1 n est pas sans int r t d essayer de re pr senter ces six th ses sous la forme d un orga nigramme L on obtiendrait alors quelque chose comme ceci Th se 3 1 J D veloppement somatique Th se 3 1 a ds 302 aes 3 3 Cru 3 4 Ter refoulement gt 2 me refoulement gt D veloppement psychique Th se 3 1 b Th se 3 5 lt 3 me refoulement lt L amour Th se 3 6 2 On voit bien sur cet organigramme les deux colonnes du d veloppement somatique et du d veloppement psychique qui cheminent c te c te et la mani re dont elles confluent c est le d veloppement psychique qui va la ren 41 contre du d veloppement somatique et qui fait tout le chemin 3 On remarque galement que le seul op rateur du d veloppement envisag ici par Freud qu il sott somatique ou psychique c est le
399. t pernicieuse fond e sur une r cusation en bloc des formes traditionnelles du matrimoine Et pourquoi donc si pernicieuse C est que justement la maladie elle m me ent e dans un ph nom ne de mode se substitue au matrimoine pour devenir le crit re de la f minit en soi Aussi tout projet th ra peutique sera t il appr hend par le sujet comme une menace directe touchant son identit de genre La notion de matrimoine r clame sans doute une glose plus consistante 83 Nous nous tions flat t s A Sarkis et moi m me d avoir cr nous m mes ce n ologisme en 1986 Or Herv Bazin 84 nous avait pr c d de deux d cennies dans lintitul m me de 85 Cf Amine AZAR lt Le bon usage du matrimoine en psychopathologie gt in Adolescence printemps 1997 vol 29 tome 15 n 1 pp 287 298 8 Cf Herv BAZIN Matrimoine Paris Seuil 1967 Repris par la LGF collection Livre de Poche n 2810 1984 avec de multiples r ditions l un de ses romans Voici comme il s en explique dans sa d dicace Jappelle Matrimoine tout ce qui dans le mariage rel ve normalement de la femme comme ce qui tend de nos jours passer de part de lion en part de lionne Le propos de Bazin est par instants celui de l essayiste L invasion de la belle famille dans la cellu le conjugale serait la tendance du si cle et la fonction paternelle s en trouverait alt r e C est pourquoi le romancier a donn au Matrimoine u
400. t pourquoi on se condamne manquer l une et l autre quand dans l es poir d y mieux atteindre on veut faire fi de l articulation symbolique que Freud a d couverte en m me temps que l inconscient et qui lui est en effet consubstantielle c est la n cessit de cette articulation qu il nous signifie dans sa r f rence m thodique PCEdipe Remarquez bien quoi sert ici le complexe d dipe c est un rep re structural une r f rence m tho dologique Remettre en question le complexe d CEdi pe comme je le fais moi m me apr s quelques autres ne signifie nullement de renoncer des rep res struc turaux Il ne s agit pas de jeter le b b avec l eau du bain Il faut simplement comprendre que l Edipe n est pas un bon rep re C est plut t un repaire o se Jacques Lacan 1959 D une question pr liminaire tout traitement possible de la psychose gt in Ecrits p 546 planquent les chiens de garde du socius dont les psy chocliniciens que nous sommes aurions grand tort de couvrir les m faits J aimerais galement relever dans le m me texte de Lacan mon avis le plus inspir qu il ait crit le prolongement de sa r flexion nosologique dans le conseil qu il nous donne trente pages plus loin de lt se guider sur les situations au sens romanesque de ce terme gt Idem p 578 en psychopathologie Lorsque nous lisons ensemble L ternel mari de Dosto evski Wuthe ring Heights d Emily Br
401. th orique et la pratique th rapeutique et il ne s agit nullement l d une exception en histoire de la m de cine Mieux encore l encontre d une certaine aspira tion l gitim e par des principes pist mologiques qui demeurent nos yeux controvers s il se pourrait fort bien que l histoire de l hyst rie doive tre comprise comme la d nonciation d une illusion qui serait justement la n cessaire ad quation entre la pens e tio pathologique et la pratique th rapeutique 61 Dans le cas de l hyst rie l absence d une relation bi univoque entre ces deux aspects la pratique th orique et la pratique th rapeutique est tout fait patente Tout porte croire qu il est l gitime de scinder l histoire de l hyst rie en deux r cits parall les ayant chacun sa logique propre et sans v ritables interf rences L histoire des th rapeutiques de l hyst rie et l histoire pour ainsi dire philosophique de l hyst rie sont ind pendantes l une de l autre et peu vent se raconter s par ment sans pr judice pour le point de vue pist mologique justement Faut il ou non le regretter Faut il ou non se proposer pour objectif l tablissement d une relation la plus troite possible entre th orie et th rapeu tique C est l certes un probl me de fond mais je ne pense pas qu il rev te le caract re de l urgence Laissons le donc provisoirement de c t quitte y revenir ventuellement au bout du par
402. tile avaient t sensibilis s ce probl me partir d un stratag me 13 lt PIAGET gt n est pas seulement une marque prestigieuse de montres suisses c est aussi une r f rence galement prestigieuse en psychologie du d veloppement N an moins les recherches de Piaget relatives au temps sont les plus d cevantes de toutes En particulier il n y a presque rien gl ner pour nous ni dans son ouvrage sur Le D ve loppement de la notion de temps chez l enfant Paris PUF 1946 ni non plus dans son tude Le temps et le d veloppe ment intellectuel de l enfant gt in La Vie et le temps Neu ch tel d de La Baconni re 1962 22 particuli rement judicieux la conception psychana lytique des caracat res oral et anal le Pr Widl cher d montrait pertinemment qu on ne pouvait pas se prononcer sur l ant riorit du stade oral sur le stade anal ou celle du stade anal sur le stade oral gt 14 Certes il n allait pas jusqu dire que ce sont des organisations sexuelles qu il ne faudrait pas concevoir selon un chelonnement pat stades C est moi qui fait cette d duction et qui la g n ralise toutes les lt organisations sexuelles gt de l enfance que je con ois d ailleurs un peu diff remment de la plu part des psychanalystes d aujourd hui Je disais donc que ce n est que lorsque vous serez absolument con vaincus de l absurdit qu il y a de concevoir la sexu alit
403. tions pour en faire une attribution diff rentielle pour la femme et pour l homme mais des scrupules Pont constamment retenus Comme les choses auraient t plus simples si la femme eut t d pourvue d hypocondre nous semble t il parfois marmonner en lui m me Dubois d Amiens dont les id es sont de 1830 et le trait de 1833 associe toujours l hyst rie l hypo condrie mais c est pour les distinguer Son tableau diff rentiel tait c l bre et Briquet 1859 ne trouvait rien de mieux que de le reproduire C est apr s Du bois d Amiens et gr ce lui que des trait s consacr s ind pendamment l une ou l autre affection com menc rent voir le jour Le livre de Briquet est un moment crucial de Phistoire de l hyst rie Au tableau diff rentiel entre hyst rie et hypocondtie de Dubois d Amiens il en ajoute un autre entre hyst rie et pilepsie et cela la suite des tudes nouvelles de Delasiauve 1854 sur cette derni re affection L cole de la Salp tri re en fera le profit que l on sait Un troisi me tableau diff rentiel est galement pr sent par Briquet la suite cette fois de Whytt et de Bouchut Briquet estime qu il faut s parer de l hyst rie si r ceptive l action morale un certain tat n vropathique qui y est r fractaire La voie tait ainsi fray e la neurasth nie de Beard 1879 Si nous prenions alors comme rep re le trait d Axenfeld amp Huchard sur les n vroses
404. titales du genre dont elle nous entretient sont une d fence contre des pulsions sexuelles vaga bondes d livr es de la r f rence normative au Nom Propre du conjoint e L article d Alexandra Symonds est d un seul tenant mais pour mieux servit la lecture nous avons propos de le segmenter de la mani re suivante I Pr sentation 1 Le probl me clinique II Analyse 3 Les traits de caract re communs Ja Eviter le conflit Jb Recroquevillement 3c L auto contr le 34 Le prix payer 3e Le faux self 4 L arri re plan commun 4a Grandir en urgence 4b R pression de l infantilisme 4c D claration de d pendance III Conclusion 7 Conclusion r capitulative 8 R f rences 9 Lexique de la traduction 1 Pr sentation 1 Le probl me clinique Pendant de longues ann es j ai t int ress e par le probl me clinique sp cifique qui se pose quand une jeune fille qui paraissait ind pendante autonome et comp tente change apr s le matiage et d veloppe des phobies et d autres signes d auto constriction Ces changements la poussent invariablement deve nir excessivement d pendante et vuln rable Ceci peut parfois se produire d une mani re soudaine et dramatique comme lorsqu une phobie se d veloppe ou bien d une mani re graduelle et insidieuse pouvant s taler sur plusieurs ann es Dans les deux cas toute sa mani re de vivre est transform e Alors qu avant le mariage c
405. triomphes me paraissent d autant plus ridicules qu ils ont donn le change une foule de gens qui se pr tendent tre des psychanalystes Mais oui il y a eu de nombreux psychanalystes que dis je tous les psy chanalystes y ont cru Tout Pheure je me suis r f r aux philosophes trotte menu Mais chez les psycha nalystes c est pareil La masse des psychanalystes est form e de gens m diocres Les instituts de psycha nalyse n ont pas d autre objectif de par le monde que d endoctriner les imp trants des m dioctit s d une quelconque vulgate Et quand il y en a un qui rel ve la t te on lui demande de sortir du rang Familiarisez vous un peu avec les d boires des Ferenczi des Me lanie Klein et autres Jacques Lacan Les id es origi nales d plaisent forc ment des nes qui braient ou des b ufs qui ruminent Interventions inaudibles de lias Abi Aad et de Eddy Chou ri 11 Parenth se Aristote amp Descartes Nous avons deux interventions l une de lias Abi Aad au sujet de la quotidiennet l autre de Eddy Chou ri au sujet de Descartes et Aristote Je vais exp dier la question de Eddy Chou ri assez vite par ce qu elle est quasi hors sujet Je reformule d abord son argument comme ceci pourquoi donc faudrait il consid rer qu Aristote et Descartes s opposent L un a v cu au temps T dans tel contexte l autre a v cu au temps T dans tel autre contexte Ils visaient la m me v rit l un au temps Ti
406. tteint son organisation d finitive On notera que Freud rechignait s parer le d veloppe ment bio sexuel du d veloppement psycho sexuel Cette confusion lourde de cons quences a t d nonc e tr s vigoureusement par Laplanche Cf Jean Laplanche La Sexualit humaine biologisme et biologie Le Plessis Robinson Synth labo Les Emp cheurs de Penser en Rond lt D j Classique 1999 Th se 2 4 D finition en extension de la p ri ode de latence Le d veloppement sexuel s effectue en deux pous s es la premi re floraison de la sexualit durant l en fance et la seconde floraison la pubert Ces deux pouss es sont s par es par une p tiode de latence durant laquelle l activit sexuelle n est pas totale ment suspendue COMMENTAIRE Freud pr cisera par la suite deux choses propos de la premi re floraison de la sexualit Il fournira d une part une d limitation temporelle et indiquera sa fonction En 1915 il d limite cette br ve floraison entre 3 et 5 ans ce qu il corrigera en 1920 par la mention de 2 5 ans Quant la fonction de cette floraison il indiquera en 1920 que durant cette br ve premi re floraison a lieu le choix d objet infantile autrement dit incestueux et que ce fut l l une de ses plus surprenantes d couvertes if d Folio p 183 Implicitement il faut comprendre qu il s agit tout simple ment du complexe d dipe dont l histoire est d une grande compl
407. tu rale En y faisant appel en 1989 mon dessein tait d apporter un clairage propice lucider l embarras de plusieurs bons auteurs et celui de Freud au premier chef face un certain type d homosexualit f minine qui serait le propre des hyst riques 4 Lu cien Isra l 1976 s tait content de mettre des guillemets au terme d homosexualit dans ce passage trop bref qu il a consacr aux femmes mod les de lhyst rique Serge Andr 1986 dans son livre du ma tre a propos le n ologisme d homosexuation retenu par lui la fois pour sa proximit avec homo sexualit et pour l cart qu il y creuse Cette homo sexualit a partie li e nous explique t il avec les d tours des identifications f minines par lesquelles l hyst rique doit en passer pour interroger sa propre f minit En somme il s agirait l d une homo sexualit qui serait en quelque sorte connaturelle et diff rerait par cela m me de l homosexualit mas culine Les mots ont leur charge d histoire on se souvient peut tre que les classiques appelaient l ho mosexualit masculine amour anti physique d apr s l expression grecque lt tapa botv gt Tel est le para doxe l homosexualit masculine est anti physique tandis que l homosexualit f minine suit la pente d une sorte de convenance naturelle je m assure que les auteurs modernes ont ainsi franchi un pas d cisif par rapport la position de Freud
408. u XX Si cle 1985 in 12 91p R impression in collection Pluriel n 945 1998 in 12 119p Vocabulaire de la psychanalyse Paris PUF petit in 4 12 me d 1994 XIX 523p r d Beyrouth aux d Delta 1996 r d Paris aux PUF in col lection Quadrige 1997 la traduction arabe de Moustapha Hij zi a t publi e Beyrouth en 1984 3 me tirage en 1997 1967 MAGHERINI G 1990 Le Syndrome de Stendhal Paris Usher in 8 MEHLMAN Jeffrey 1994 lt Verweile docb pour l tayage in Jacques Andr dir Colloque international de psychanalyse Nouveaux fondements pour la psychanalyse Jean Laplan che et collaborateurs actes du colloque de Montr al 3 5 juillet 1992 Paris PUF 1994 pp 79 86 MILLOT Catherine 1979 Freud anti b dagogue Paris Flammarion Champs n 389 1997 in 12 242p NAVELET Claude 1999 dipe le retour des cuistres gt in L volution Psychiatrique jaillet septembre 1999 vol 64 n 3 pp 579 584 PIAGET Jean 1946 Le D veloppement de la notion de temps chez l enfant Paris PUF M 1962 Le temps et le d veloppement intellectuel de l enfant gt in La Ve et le temps Rencontres inter nationales de Gen ve Neuch tel d de La Ba conni re PROUST Marcel 1987 la recherche du temps perdu r d Paris d Laf font collection Bouquins 3 vol QUINO 1982 Mafalda album n 5 le monde de Mafalda Grenoble
409. u mari m ne souvent des situations incongrues domicile car le mati s occupe all grement de ses affaires en faisant comme bon lui semble alors que l pouse difie une rage explosive l insu des deux Les nombreux symp t mes psychosomatiques sont une expression de 126 cette col re r prim e Mme S par exemple men tionna seulement en passant que le hobby de son mari tait de collectionner des automobiles ancien nes Il tenait garder sur le parquet de la salle de s jour un moteur d automobile d mont durant des mois pour y bricoler D autres fois il ramenait toute sorte de bric brac et encombrait avec la maison toute enti re Mme S disait que cela l ennuyait par fois mais elle ne s en plaignait jamais parce qu elle sentait qu elle devait tre plus compr hensive 2c Mme M Quelques mots propos de la troisi me pa tiente Mme M Elle aussi est venue en traitement par le biais d une recommandation m dicale Elle souf frait d une angoisse s v re depuis trois ou quatre mois avec maux de t te palpitations insomnies troubles gastro intestinaux et de fortes impressions de tension Ces sympt mes devenaient tellement gra ves qu elle avait peur d tre en train de perdre l esprit Elle allait sur la trentaine tait mari e depuis dix ans et avait un enfant de deux ans Elle n exprimait aucune critique ou marque de m contentement en vers son mari d clarant qu il tait extr mement secoura
410. ualit infantile et qu il s agis sait alors d un discours absolument inoui par rapport celui de la sexologie de son poque Et par paren th se n allez pas croire que la sexologie d aujourd hui est mieux lotie que l ancienne je suis beaucoup plus enclin croire qu elle a fait depuis un bond formi dable en arri re Krafft Ebing Iwan Bloch et Have lock Ellis demeurent encore des auteurs autrement plus int ressants lire que leurs mules braves et insipides d aujourd hui Essayons de suivre maintenant l enchainement des th ses de Freud sur la sexualit infantile tel qu il le d roule lui m me dans sa lt R capitulation gt Freud pose tout d abord l existence de la sexua lit infantile en renversant l argument des gens de son poque Qu il y eut des manifestations de la pulsion sexuelle durant l enfance personne n en disconvenait on estimait simplement que c tait exceptionnel Freud soutient la th se inverse Il estime qu il existe des germes d activit de la pulsion sexuelle durant l enfance m me si les manifestations en sont pr ten dument sporadiques Puis partant de cette pr somp tion il montrera que les manifestations de la pulsion sexuelle durant l enfance sont nombreuses et qu elles ne sont invisibles que pour ceux qui ne savent pas les reconnaitre Dans l opinion courante n est sexuel chez les enfants que ce qui rappelle la sexualit des adultes Tout le propos de Freud sera donc de tra
411. uelques retardataires 2 Remarque sut le refusement Commentaire sur la traduction du terme alle mand VERSAGUNG ll ne faut pas traduire ce terme en fran ais par frustration cat la frustration semble impliquer qu il s agit de conditions adverses d origine externe l individu Le propos de Freud est plus compr hensif et enveloppe aussi bien la frustra tion d origine externe que celle qui est d origine int rieure Lorsque Freud a seulement en vue la frustra tion externe il le pr cise en utilisant les expressions c usserliche V ersagung et reale V ersagung On rencon trera d ailleurs cette derni re expression ci apr s Il faut en effet tenir compte non seulement du fait que des conditions externes sont susceptibles d entraver la satisfaction pulsionnelle mais galement du fait qu il y a quelque chose dans l agencement pul sionnel lui m me qui le rend impropre trouver une pleine satisfaction C est pourquoi un n ologisme le refusement a t propos pour traduire en fran ais la Versagung au plus pr s de l tymologie allemande 9 Comme toujours il faut en revenir ici encore Lacan lequel a nagu re signal qu il faut entendre la V ersagung comme un d dit un refus sur fond de promesse qui situe le sujet par rapport la demande d amour gt LACAN Le S minaire livre V 1957 1958 les forma tions de l inconscient Paris Seuil 1998 pp 252 316 413 et 4
412. ui font du th tre sont les seuls peut tre y assister ne fut ce que pour voir ou on en est Je pense que c est formidable Cette relation au th tre est la meilleure 4 Le th tre est une c l bration collective Je peux aller tout seul au cin ma Je peux tre la seule personne voir un film dans une salle de cin ma Le film me fera peut tre m me rire Mais je ne peux tre seul au th tre Le th tre n existe pas sans le public Est ce qu on s imagine tout seul au th tre en train de rire Ca ne se fait pas M me si la pi ce fait rire on ne rit plus du moment o on est seul la voir sans public Le th tre est une c l bration collective et c est l art le plus collectif qui soit Voil pourquoi il ne peut exister sans public D Le th tre ne fait pas partie du patrimoine culturel N anmoins l effet th tre n est pas dans la masse et le th tre ne touche pas un public tr s vaste poursuit il Il ne concurrence ni ne doit concurrencer la t l vision par exemple et ses plus grands succ s qui sont dits populaires n affectent qu une minorit Les gens qui vont au th tre on est d accotd payent pour s amuser et encore ce n est pas leur passe temps favori Ils y vont pour le spectacle mais ce qu ils voient ne fera pas partie de leur patrimoine culturel Le th tre populaire a exist existe et existera mais il ne laisse pas de trace Historiquement
413. ujours l aventure de l inspiration Or Le Docteur Pascal et Le Temps retrouv n taient pas des aventures Ils avaient t concus au d part m me s ils n ont t r dig s qu la fin Ce qui est int ressant chez Zola ou chez Proust c est quand ils sortent de leur cadre Lorsque Zola et Proust s oublient comme doctrinaires ils crivent des choses passionnantes Mais l id e de totalisation qui est un souci de doctrinaire est l id e la plus mauvaise pos sible pour se r gler sur elle dans la cr ation Avec Freud on a affaire au romancier du sympt me selon la belle trouvaille de Paul Laurent Assoun Notez que sympt me est mis au singulier Car d un sympt me l autre il y a rupture comme d un r ve l autre Notre vie est fragment e et les fragments ne sont point reli s entre eux ils sont dispers s Il n y a pas longtemps si vous vous en souvenez c est encore ce que nous disait le Pr Vernant un hell niste dans l entretien b tons rompus qu il nous a accord au CCF 39 Alors natu rellement le d terminisme va venir notre philo sophe chagrin va venir Il va nous dire qu il y a une personnalit une sorte de noyau organisateur polari sateur autour duquel le nuage de fragments prendra forme Eh bien on devrait l couter avec d dain hocher la t te et se dire Le pauvre Pas n est be soin d arguties Je veux vous donner un exemple de la mani re dont tout cela nous c
414. ulsion sexuelle par ducation par r pression etc ont des limites Il n est peut tre pas sans int r t de donner ici le texte de Lichtenberg lequel tait un auteur pris de Freud et ceci quelle que soit la probabilit ou le peu de probabilit que ce dernier e t lu et remarqu le texte suivant extrait du 4 me cahier d aphorismes dat de 1789 1793 soit de la p riode qui s tend de la R volution la Terreur On se moque et avec raison de la tentative de cet homme qui voulait ter son cheval l habitude de manger Malheureusement le cheval mourut pr cis ment le jour on l homme avait le plus grand espoir de lui avoir inculqu d finitivement cet art Pour devenir malins ce ne sont pas seulement les souabes qui s y prennent ainsi mais la plupart des hommes gt Autre remarque Freud assigne l uvre de l ducation de suivre les lignes pr d termin es du d veloppement psy cho sexuel et non pas d en contrarier le cours d Folio p 100 Derni re remarque Freud reprendra le th me de l duca tion dans les Th ses 2 15 et 2 19c ci dessous Il lui con sacrera m me tout un livre Malaise dans la Culture cet gard il faudrait bien garder l esprit l expression qui vient spontan ment sous la plume de Freud et qui est non pas ducation tout court mais ducation la culture Z par exemple la 4 me conf rence am ricaine 1909 19104 GW 8 45 OCF
415. ure c est provi soire Coupure n est pas rupture ll y a quelque chose qui reste sous l apparence du discontinu qui reste continu Et comme je le disais galement dans une r ponse une question pos e ce matin on ne peut pas parler d aucune sorte de retourner l infantile Si l infantile n est pas l s il n est pas constamment l avec des r apparitions nouvelles rien ne peut se passer Il n y a pas d analyse il n y a pas de processus psychanalytique possible sans infantile Et si comme l a dit le P Gutton ce matin un moment donn dans les propos des adolescents il y a une r apparition une r surgence une r activation de l dipe c est parce que justement l CEdipe est toujours l Il va r appara tre autrement il va faire passer l adolescent comme on le disait tout l heure du fantasmatique au possible C est vrai que l adolescent peut ven tuellement avoir commis l inceste Il peut avoir tu La petite fille peut avoir couch avec son p re elle en a les moyens physiques etc Mais justement si cela r appara t sous cette forme c est parce que c tait conserv probablement en latence et ca 22 On pense la Hzbris des anciens Grecs NdiR 5 Allusion l intervention du P Gutton NdiR 24 Moses Laufer amp M Egl Laufer 1984 Adolescence et rupture du d veloppement une perspective psychanalytique Paris PUF Le Fil Rouge 1989 in 8 255p NdlR 156 s
416. urette dans la courte discussion qu il consacte la relation entre les stigmates sanglants et les menstrues Que les attaques surviennent assez souvent aux alentours de la p riode menstruelle ne lui parait pas significatif et il est d avis que les stigmates sanglants ne sont pas suppl men taires des r gles ni ne constituent une interversion des poques L cole de la Salp tri re s tait choisi en Louyer Villermay sa cible Aux exc s auxquels Louyer Villermay s tait laiss aller trop associer hyst rie et ut rus r pond l exc s contraire de l cole de la Salp tri re les dissocier radicalement Ainsi la dis cussion au sujet du lien entre les stigmates sanglants et les menstrues tait elle d natur e par l interf rence d options id ologiques C tait peut tre payer trop cher les avanc es que ces m mes options avaient per mises dans l abord de quelques autres aspects de l hyst rie Il faudrait plut t s adresser ce qu on peut appeler un chercheur ind pendant pour avoir une vue compr hensive du cas de Louise Lateau Del b uf5 par exemple va directement l essentiel en 58 BOURNEVILLE et GILLES DE LA TOURETTE gt Joseph DELB F 1869 lt Louise Lateau repris in Sommeil et les r ves et autres textes Paris Fayard 1993 pp 387 401 82 coordonnant quatre s ries de facteurs compl men taires ayant concouru la production des stigmates de Louise Lateau En premier lieu
417. uthen tique particuli rement de sentiments chaleureux Elles pouvaient avoir beaucoup compati la souf france des autres mais avaient une sympathie tr s r duite pour la leur Lorsqu elles taient jeunes filles elles taient comp tentes et s re d elles m mes mais elles n taient pas enti res Elles consid raient le ma riage comme une n cessit absolue pour acc der un statut et avoir une importance et elles minimisaient ou ignoraient totalement toute r alisation ou int r t pr maritaux Une fois mari es elles s imaginaient que tous leurs besoins inexprim s seraient autoris s Lorsqu elles taient confront es aux difficult s ordi naires du mariage ou aux n cessit s de friction ou d expression de soi elles r agissaient avec une nor me rage et un profond d sespoir sous tendait cela Pour ces femmes les phobies et les autres signes d auto constriction tatent le r sultat final de P nor me bouleversement motionnel qui gtsatt l int rieur d elles m mes 8 R f rences BINGER Carl A L 1961 Emotional disturbances among College Women in Graham B Baline Jr dir Emotional problems of the student New York Doubleday HORNEY Karen 1885 1955 1937 La personnalit n vrotique de notre temps trad fran aise de Jean Paris Paris L Arche Nouveaux Commen taires 1973 in 12 216p 1945 Our inner conflicts a constructive theory of neurosis New York Norton in
418. ux premi res intuitions de Freud Les ditions des PUF ont eu la bonne id e de publier en 1995 un recueil d articles de Freud datant d avant 1900 sous le titre La Premi re th orie des n vroses pr fac par Jacques Andr C est avec raison que le pr facier la suite du Pr Laplanche rel ve le qualificatif d lt inconciliable gt unvertr glich que Freud appliquait avec insistance cette poque aussi bien en allemand qu en francais la pulsion sexuelle Par 8 Cf C Arbisio Lesourd L Enfant de la p riode de latence Paris Dunod 1997 exemple allez ce volume aux pp 5 10 12 16 22 24 97 etc Les zones rog nes se ram nent une plate bana lit lorsqu elles sont inf od es troitement des lieux du corps En revanche on commence d couvtir leur valeur insoupconn e lorsqu on s avise que les lieux du corps dont il s agit muqueuses peau ont le ptivil ge de mettre en contact le corps propre avec le corps d autrui tablissant des circuits d change d une richesse affective et libidinale sans gale Enfin la notion d excitation endog ne qui porte Freud concevoir que la sexualit survient en tant que produit marginal quand un processus organique atteint une certaine intensit peut subir elle aussi deux traitements oppos s Comprise comme pto cessus organique strict c est une quasi banalit Et alors la notion m me de produit marginal Neben product s
419. ventr es Deleuze amp Guattari ont d terr un Freud profon d ment enfoui compl tement oubli telle enseigne que ce Freud exhum fit peur et ne fut pas m me Fran ois Rabelais 1552 Le Quart livre des faits et dits b roiques du bon Pantagruel chap VIII reconnu pour ressemblant C tait en 1972 Pr s de trente ans apr s nous en sommes exactement au m me point De nouveaux cuistres reviennent au jourd hui m me la charge pour recommencer le travail des fossoyeurs de la libre pens e qui les ont pr c d s Voyez le torchon d une d nomm e Claude Navelet On regrette que le comit de r daction de L volution Psychiatrique se soit pr t cette mauvaise action La honte C est si farce qu on est oblig de reprendre le latin macaronique de Moli re pour en parler ignorantus ignoranta ignorantum II La sexualit infantile enfin d voil e 7 La sexualit infantile en 1905 Nous sommes arriv s au plat de r sistance Qu est ce que la sexualit infantile en 1905 La r ponse cette question se trouve enclose dans le texte du 2 Trait tel qu il a t publi en 1905 Or ce texte nous l avons reconstitu en laguant des di tions courantes actuelles les nombreux ajours que Freud lui a apport s au fil des r ditions C est ce 2 Trait qui a t le plus remani par Freud au fil du temps Mais mon intention aujourd hui n est pas de vous proposer de nous lancer l
420. verses poly morphes jusqu au moment nigmatique o l h ro ne est confront e la castration Cela entra ne la suspension de son d sir Elle se d prime se p trifie et meurt Une hypoth se psychog n tique galement tir e du roman est ensuite pr sent e suivie d un cas clinique l appui Je n en dirai pas plus pour l instant n ayant pas encore r dig mon intervention ni tout fait r solu les probl mes aff rents au secret m dical dans la communication d un cas clinique 5 14 Correspondances En sus des r f rences pr c demment fournies je voudrais ajouter quelques autres encore relatives aux mod les ayant inspir ma d marche J ai tout d abord pris en compte les mises en garde des Pr Guyotat et Widl cher 5 Pai ensuite cherch transposer l tude de lhyst rie la perspective adop t e nagu re par Bleuler pour la schizophr nie et renouvel e plus r cemment par Racamier Mon acception dialogique des syndromes doit quelque chose Foucault et Barthes mais plus encore 23 N ayant pu r soudre temps cette question j ai renonc pr senter ma communication 4 Cf Jean GUYOTAT Sp cificit de l approche clinique en psychiatrie in PICHOT amp REIN dir 1992 1993 L Appro che clinique en psychiatrie histoire r le applications Le Plessis Robinson Synth labo 3 vol tome I pp 47 58 25 Cf Daniel WIDL CHER lt Pour le pluralisme des cli niques
421. vre de fiction r dig e par un homme Deux d marcations n ont cons quemment pas cours On peut crire des lettres amoureuses de femmes qu on soit homme ou qu on soit femme qu elles soient r elles ou fictives Les lettres d H loise et les Lettres portugaises sont gale ment authentiques D brouillez vous avec ce paradoxe Donc les deux prototypes de lettres amoureuses sont les lettres d H loise Ab lard et les Lettres de la religieuse Portugaise Eh bien est ce qu il existe chez Freud des lettres d amour On connait ses lettres sa fianc e et beaucoup de gens se sont cri s lorsque cette correspondance nous a t r v l e Ah les belles lettres d amour Je vous d trompe les lettres de Freud sa fianc e n ont rien voir avec des lettres amoureuses Il suffit justement de les comparer avec nos prototypes Vous saurez ainsi que ces lettres l ne sont pas m me un journal intime mais seulement un journal de bord o comme vous le savez on note les faits et les pens es de la journ e En tout cas ce n est pas une correspondance amoureuse Ce n est pas dans les lettres de Freud sa fianc e qu il faut chercher la correspondance amoureuse de Freud Il faut la chercher dans ses lettres FlieB Ce sont les lettres de Freud FlieB qui appartiennent la correspondance amoureuse Mais ce n est pas encore tout fait l qu il a r invent une nouvelle mani re d crire des lettres d amour Ce
422. vue L un lui avait retourn son texte all guant le motif d indiscr tion l autre l avait accept et Freud avait m me envoy son manusctit l imprimeur afin d amorcer le travail de composition typographique Cependant les relations entre Freud et Flie s taient brusquement tendues aux derni res vacances d t Leur amiti fut menac e par une question de priorit relative la notion de bisexualit Freud tenait cette amiti et minimisait l incident contraire ment FlieB la r ception du cas Dora FlieB fit le mort Et Freud finit par comprendre que la rupture de leur amiti tait consomm e Son chagrin fut immense Il retourna alors sa rage contre lui m me r clama l imprimeur son ma nuscrit et le jeta au fond d un tiroir FlieB resta inflexible et il fallut Freud beaucoup de temps et d efforts pour surmonter sa peine encore n y r ussit 1l que tr s partiellement Finalement en 1905 il sortit son manusctit du tiroir le relut y modifia quelques phrases lui ajouta quelques notes infrapaginales et quelques pages d auto critique 7 fine et l exp dia derechef l imprimeur Il fut publi sous le titre de Fragment d une analyse d hyst rie Par la suite en 1923 l occasion de la traduc tion anglaise de son texte par Strachey Freud ajouta encore quelques autres notes infrapaginales Aussi est il bon de prendre soin de distinguer trois strates dans le texte que nous poss dons celle
423. x ordres de faits Il y a d une part les observations recueillies toutes po ques par des t moins oculaires clerg magistrats m decins et il y a d autre patt la reproduction exp rimentale de toute la vari t des troubles tro phiques au cours des tats d hypnotisme provoqu Les auteurs classiques concevaient le prototype des stigmates sanglants partir de la pathologie de la saintet dans le christianisme Ils invoquaient notam ment deux cas l appui celui de saint Francois d As sise qui remonte au XIII si cle et celui de Louise Lateau qui d frayait alors la chronique 57 Dans son Liber conformitatum fr re Barth lemy Abisi a d nombr quarante quatre conformit s entre la vie de saint Fran ois d Assise 1182 1226 et celle de J sus L habit que saint Fran ois con ut pour l ordre des fr res mineurs qu il institua en 1209 manifeste judicieusement cette conformit La forme de la tunique grande ouverte est celle d une croix de telle sorte que le Franciscain en la rev tant pouse mat riellement la croix du Christ La conformit per sonnelle de saint Fran ois lui fut reconnue du Tr s Haut quand il re ut partir du 14 septembre 1224 les cinq stigmates de la Passion les quatre plaies aux mains et aux pieds et l ouverture au flanc Il les porta humblement pendant deux ans jusqu ce qu il fut appel au Ciel 56 Georges GILLES DE LA TOURETTE Trait clinique et th ra peutique de l hyst
424. y avait aucune dame dans la cour dont la gloire n e t t flatt e de le voir attach elle peu de celles qui il s tait attach se pouvaient vanter de lui avoir r sist et m me plusieurs qui il n avait point t moign de passion n avaient pas laiss d en avoir pour lui Il s agit donc d un Don Juan un homme trai nant une LISTE laquelle plusieurs femmes d siraient ajouter leur nom et y obtenir un num ro d ordre La renomm e cynique de cet homme femmes a donc fascin cette jeune adolescente dont le d sir en fut exasp r et qui s impatienta la fin pour le rencontrer Comment se l expliquer si ce n est par le syndrome du fil la patte 2 qui constitue un jeu d adolescence oblig pour la psychologie f minine L inscription de son nom sur la liste d un Don Juan assure semble t il aux adolescentes une identification avec des mod les de femmes qui les aident asseoir leur identit sexuelle e Convoitises royales Peut on donc dire que la princesse de Cl ves cherchait s identifier travers le duc de Nemours d autres femmes lesquelles L examen de la liste du duc de Nemours va aussit t nous renseigner Cet homme a fascin de nombreuses grandes dames Mise part la Dauphine elle m me qui ne cache pas ses soupirs pour lui on citait en premier lieu la reine d Angleterre Devenue veuve et cher chant se remarier elle se trouvait fascin e par sa renomm e et esp rait
425. yahoo com ZAsbtarofit Cahier Hors S rie n 4 novembre 2000 P Mounir Chamoun Une adolescence sans solution de continuit R plique improvis e l intervention improvis e du P Philippe Gutton NdIR Nous donnons ci dessous le d but de la contri bution du P Chamoun au 1 Congr s Internationnal de Psychologie Beyrouth 9 avril 2000 Palais de l Unesco car on y trouve une r plique improvis e l intervention du Pr Gutton fournie par ailleurs Nous en donnons juste assez pour aiguiser votre curiosit afin de vous procurer les Ages de ce Congr s actuellement sous presse La contribution du P Chamoun se pr sentait sous le titre lt Revendication juv nile amp innovation sociale Le titre attribu l extrait choisi est d la R daction Le P Chamoun nous a fait la faveur de contr ler la transcription faite par nos soins partir d un enregistrement de fortune et qui a d marr avec un l ger retard Les premiers mots manquent Le conf rencier avait commenc par exprimer son ras le bol vis vis de la logomachie lacanienne utilis e par quel ques intervenants Puis il s est insurg contre l image mo rose de la condition humaine v hicul e par certains psy chanalystes On d couvrira la suite ci dessous Le P Mounir Chamoun psychanalyste SPP est Vice Recteur de l Universit Saint Joseph de Beyrouth Son e mail est le suivant mchamoun inco com Ib RAN Pas Aa

Cahier hors-série n° 4 - Novembre 2000 -VitaSexualis

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Cahier hors-s&eacute;rie n&deg; 4 - Novembre 2000 -VitaSexualis

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Cahier hors-série n° 4 - Novembre 2000 -VitaSexualis