Les sources hagiographiques et l`histoire de la Bretagne médiévale 1
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1. La mise en texte du pass par les hagiographes de Land yennec au 1x si cle BSAE t 122 1993 p 385 62 E MENESTO F Scorza BARCELLONA Introduction Hagiographica 1 1994 p x xrr 63 Cf P RICH Instruments de travail et m thodes de l ex g te l poque carolingienne dans P Ricx G LoBriCHON d Le Moyen ge et la Bible op cit p 160 161 242. l Inventaire des sources hagiographiques de la Gaule ant rieures l an mil SHG sous l gide de l Institut historique allemand Ce n est pas un hasard si ce projet de recherche a commenc depuis 1987 par la publication de dossiers rela tifs la Province de Bretagne tablis par Joseph Claude Poulin Dans sa th se consacr e aux sources hagiographiques de l Aquitaine carolingienne J C Poulin regrettait d j que cette derni re r gion n ait pas eu la m me chance que la Bretagne qui poss de son inventaire critique des sources hagio graphiques pour le haut Moyen ge c est dire le Memento de Fran ois Duine Le d blaiement critique entrepris par les sources hagiographiques de la Gaule se propose en tablissant un bilan actualis de la Quellenformschung de redresser et d aplanir les voies qui m nent une utilisation toujours plus historique de l hagiographie latine du haut Moyen ge Bien entendu la r ouverture des dossiers comme celui de saint Samson mais aussi des saints 23 F DorsEau M HEINZELMANN et J C POULIN Les sources hagiographiques narratives en Gaule avant lan mil SHG art cit p 704 24 J F Kenney The sources for the early history of lreland Ecclesiastical An Introduction and guide reprint Dublin 1979 25 M Lapina et R SHarre A Bibliography of the Celtic Latin Literature 400 1200 Dublin 1985 p xiv 26 J C POULIN Le
3. plus g n ralement dans le revirement de l attitude des historiens l gard des sources hagiogra phiques Avec le recul les initiateurs du projet des sources hagiographiques de la Gaule compos es en Gaule avant lan mil SHG constatent que cet engouement perceptible partir des ann es soixante tait plus qu un ph nom ne passager Recoupant en les largissant l chelle de la Chr tient occidentale les propos de L on Fleuriot ils estiment que l deengeschichte du haut Moyen ge l histoire des mentalit s cette poque et m me l histoire g n rale du premier mill naire sont actuellement li es aux recher ches sur les textes hagiographiques Ceux ci en effet repr sentent une part substantielle notamment en Gaule de la documentation crite qui s est transmise jusqu nos jours Dresser l tat des lieux revient donc sch ma tiquement pr senter les principales directions dans lesquelles des progr s ont t r alis s dans la mise en uvre du mat riel hagiographique breton et les replacer dans les orientations d ensemble de la recherche hagiographique durant ces derni res ann es Il est peut tre possible de r capituler ainsi Depuis plusieurs si cles les productions des hagiographes ont t inter rog es pour tablir l historicit des saints personnages Une r cente illustra tion de cette d marche est la monumentale Histoire des saints et de la saintet
4. projet de recherche sur les sources hagiographiques de la Gaule ant rieures PAn mil SHG Scriptorium t 50 1996 1 p 196 197 27 J C PouuiN L id al de saintet dans l Aquitaine carolingienne d apr s les sources hagiographiques 750 950 Qu bec 1975 p 12 28 F DorsEau M HEINZELMANN et J C POULIN Les Sources hagiographiques narratives en Gaule avant lan mil SHG art cit p 713 714 18 INTRODUCTION Malo Gu nol Magloire Conwoion etc a provoqu la poursuite des d bats qui s taient interrompus cinquante ans plus t t En effet sans attendre l aboutissement du projet de longue haleine que constituent ces Sources hagiographiques de la Gaule Yimperfection des ditions sur lesquelles travaillaient les chercheurs aux prises avec les sources hagiogra phiques bretonnes a amen ceux ci en entreprendre la r dition D s 1979 une nouvelle dition de la Vita de saint Malo par Bili due Gw na l Le Duc donnait le coup d envoi toute une s rie d ditions de Vies latines accompagn es comme il se doit de traductions fran aises dont la plus remarqu e a t bien s r celle de la Vita F Samsonis par Pierre Flobert Le fait de mentionner titre d exemples ces deux jalons d une entreprise collective est aussi l occasion de rappeler l influence de L on Fleuriot qui l un comme l autre des diteurs ne manquent pas de reconna tre leur dette L effort actuel de
5. publications r gionaux 30 Par exemple C BrerT The Monks of Redon Gesta Sanctorum Rotonensium and Vita Conuuionis Oxford 1989 A Y BourG s Le dossier hagiograpbique de saint M lar textes traduction commentaires Britannia Monastica 1997 A CARR E B MERDRIGNAC La vie latine de saint Lunaire textes traduction com mentaires Britannia Monastica 1991 P FLOBERT La vie ancienne de saint Samson de Dol Paris CNRS d 1997 G Le Duc Vie de saint Malo v que d Alet Dossiers du CeRAA n B Saint Malo 1979 B TanGuy De la vie de saint Cadoc celle de saint Gurthiern EG t 22 1989 p 159 185 31 J C POULIN Liber iste vocatur Vita Samsonis Un l gendier factice du x11 si cle constitu de livres hagiographiques Analecta Bollandiana t 117 1999 p 133 150 Dans un domaine voisin L LEMOINE qui a abord l hagiographie dans sa th se intitul e Recherches Sur l enseignement et la culture dans la Bretagne du haut Moyen Age 2 vol dact universit de Rennes 2 1986 poursuit des recherches fructueuses sur la production des scriptoria bretons durant le haut Moyen ge 32 G PHILIPPART Pour une histoire g n rale probl matique et s rielle de la litt rature et de l dition hagiographiques latines de l Antiquit et du Moyen ge Cassiodorus 2 1996 p 197 213 33 G Pricirrarr dir Hagiographies Histoire internationale de la litt rature hagiographique latine et vernac
6. vue de la philologie de la linguistique et de l histoire litt raire Quellenformschung Enfin dans cette derni re optique les textes hagiogra phiques pr sentent la sp cificit de relever d une litt rature savante destin e un public qui englobait lettr s et illettr s au sens m di val de ces termes Ces changes entre niveaux de culture constituent un domaine privil gi pour l anthropologie historique videmment chacun selon sa formation et ses hypoth ses de travail inclinera davantage un type d approche plut t qu un autre d autant plus qu il est difficile de pr tendre ma triser toutes les comp tences n cessaires pour croiser les d marches Cette diversit constitue bien s r un gage de la vitalit des recherches en cours Toutefois elle complique les recoupe ments m thodologiques entre les travaux des chercheurs concern s C est pourquoi un pr alable indispensable toute recherche hagiographique des fins historiques implique de disposer d instruments de travail permettant d inventorier les sources hagiographiques et de prendre en compte leurs caract res propres Plusieurs fascicules de la Typologie des sources du Moyen ge occidental et le trait de Dom Jacques Dubois et Jean Loup Lema tre sur les Sources et m thodes de l hagiographie m di vale r pondent dor navant cette premi re n cessit L dition par Henri Fros en 1986 du Novum sup plementum l
7. Introduction Les sources hagiographiques et l histoire de la Bretagne m di vale Une fois la part faite la provocation il n tait peut tre pas inutile de placer en exergue de cet ouvrage c t d une autre citation qui la met en relief la d finition du christianisme par Marc Bloch comme une reli gion d historiens Cette remarque fait ressortir la sp cificit des sources hagiographiques du Moyen ge Qu il s agisse de r cits narratifs Vies de saints translations r cits de miracles etc ou de pi ces plus sp cifiquement liturgiques ces textes se pr sentent comme historiques dans la mesure o leurs auteurs ont pour mission de montrer comment le message chr tien du salut s inscrit dans le temps lin aire de l histoire sans cesse actualis par l action de Dieu dans ses saints Mais par le fait m me les documents hagiographiques ont aussi une finalit difiante et liturgique En ce sens ils s inscrivent dans le temps supra historique de la c l bration et de la f te Certes l existence d un saint s est d roul e une poque d termin e mais celui ci est toujours vivant et interc de en faveur de ceux qui l honorent C est l soit dit en passant le fondement m me du culte des reliques qui sous tend toute la litt rature hagiographique m di vale La distinction entre historiographie et hagiographie n a du reste gu re de signification l poque m di val
8. a Bibliotheca Hagiographica Latina des Bollandistes r pertorie les ditions des Vies latines et indique les principaux l gendiers m di vaux On peut souscrire la remarque des initiateurs des Sources hagiographiques de la Gaule pour qui il s agit l de l aboutissement d environ 350 ans de 17 F CHiovaro J DELUMEAU A MANDOUZE B PLONGERON P RICH C SAVART A VAUCHEZ dir Histoire des saints et de la saintet chr tienne Paris 1986 1988 18 G PrizcirarT dir Hagiographies 1 Turnhout 1994 p 21 22 19 Voir la synth se avec bibliographie par A VaucHez Le saint J Le Gorr dir L Homme m di val Paris 1989 p 345 380 20 Cf E MENESTO F Scorza BARCELLONA Introduction Hagiographica 1 1994 p x x11 21 J Dugonrs et J L LEMAITRE Sources et m thodes de l hagiographie m di vale Paris 1994 Voir aussi R GR GOIRE Manuale di agiologia Introduzione alla letteratura agiografica Fabriano 1987 22 H Fros d Bibliotheca Hagiographica Latina Antiquae et Mediae Aetatis Novum Supplementum Bruxelles 1986 Subsidia Hagiographica 70 Sur le mode demploi de cet outil de travail voir J Dusois et J L LEMA TRE Sources et m thode op cit p 24 25 17 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE travail presque ininterrompu de d pistage d dition et de classement La Bretagne occupe une place significative dans le mouvement simultan de publicat
9. chr tienne en onze volumes dans laquelle les saints bretons du haut Moyen 13 F Durme Les origines bretonnes tude des sources questions d hagiographie et vie de saint Samson Paris 1914 14 L FLEURIOT Les origines de la Bretagne Paris 1980 p 269 15 A CH DEVILLE H GUILLOTEL La Bretagne des saints et des rois Rennes 1984 p 15 16 F Dor8eau M HEINZELMANN et J C POULIN Les sources hagiographiques narratives en Gaule avant lan mil SHG Inventaire examen critique datation Francia Band 15 1987 p 701 16 INTRODUCTION ge trouvent leur place 7 partir du moment o la personnalit historique nest plus la pr occupation essentielle de la recherche un point de vue adopt depuis bien plus longtemps qu on ne le dit consiste utiliser la litt rature hagiographique comme source de l histoire sociale Il s agit non seulement de d gager des realia dans un discours st r otyp mais aussi d analyser les mod les id ologiques qui sont successivement propos s aux fid les Les tra vaux d Andr Vauchez d montrent la f condit d une histoire du culte et de la saintet qui d gage l volution de ces mod les dans lesquels les g n rations successives ont log leurs conceptions de la perfection humaine Parfois per u comme oppos la d marche pr c dente un autre mode d approche consiste tudier la litt rature hagiographique pour elle m me du point de
10. conseiller de Pierre Mauclerc cf B MERDRIGNAC Saint Ronan et sa vie latine dans Saint Ronan et la Trom nie op cit p 126 127 A Y BOURG S propos de la Vita de saint Corentin BSAE t 127 1998 p 291 303 43 A Le Hu ROU Baudri archev que de Dol et hagiographe 1107 1130 dition traduction et com mentaire de quatre textes hagiographiques en prose th se dact Rennes 2 2006 infirme entre autres la notation trop rapide et reprise de dom Plaine d I Van t Spijker p 253 dans G PHizziparr dir Hagiographies vol 2 op cit selon qui la r criture par Baudri de la Vita Samsonis se ram ne une modification dans le prologue Ce travail renouvelle enti rement la figure de cet archev que de Dol 44 Cf F DOLBEAU Les travaux fran ais sur l hagiographie m diolatine art cit p 67 21 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE il a pu d coder le message hagiographique Tant que les hagiographes monastiques s adressent leurs fr res en religion pr sents et venir la question semble de pure forme puisque le discours hagiographique contribue impr gner les destinataires de la Bible sur laquelle les Vitae sont litt ra lement branch es et qu elles participent accessoirement la formation de ceux ci aux lettres latines L ad quation du contexte et du code garantit l efficacit de la transmission du message Mai
11. disparition soit de recomposer ce pass en fonction des nouvelles normes en passe de simposer C est sans doute la raison pour laquelle l hagiographie a t d s la fin du Moyen ge mise contribution pour crire l histoire des origines bre tonnes Quelles que soient leurs divergences m thodologiques c est dans la ligne des chroniqueurs au service des Montfort que s inscrivent les Vies gestes mort et miracles des saints de la Bretagne Armorique du dominicain de Morlaix Albert Le Grand parues Nantes en 1636 et les Vies des Saints de Bretagne publi es Rennes en 1725 par le b n dictin Gui Alexis Lobineau qui marquent l entr e de la critique historique dans l hagiographie bre tonne Somme toute le premier volume paru en 1896 de l Histoire de Bretagne d Arthur Le Moyne de la Borderie dernier b n dictin sans froc et autoproclam fid le h ritier des savants bretons qui ont fond au XVII si cle la science historique bretonne s effor ait d utiliser l ha 3 Cf J C CASSARD La mise en texte du pass par les hagiographes de Land vennec au 1x si cle BSAE t 122 1993 p 382 385 4 Cf entre autres J KERHERV Aux origines d un sentiment national Les chroniqueurs bretons du bas Moyen ge BSAE 108 1980 p 165 206 J C CassarD Un historien au travail Pierre le Baud MSHAB 65 1985 p 67 85 B MERDRIGNAC Les origines bretonnes dan
12. e Pour pargner un long d ve loppement il suffit de recourir un argument philologique depuis le 1x si cle les liturgistes appellent couramment Historia le r cit de la Vie d un saint qui sert de base la composition de sa egenda c est dire du texte qui doit tre lu durant l office du saint En bref tant que la l gende hagiographique n est pas d tourn e de sa fonction originelle par les historiens elle consti 1 B MERDRIGNAC Les sources hagiographiques du haut Moyen ge l exemple de la Bretagne colloque CHRISCO Soci t d histoire religieuse de la France Un si cle d histoire du christianisme en France Bilan historiographique septembre 1999 RHEGF 2000 2 L historia d signe l ensemble des textes comprenant l invitatoire les antiennes et les r pons des v pres matines et laudes partir du x si cle elle inclut des extraits d une Vita en vers ou en prose Cf B GUEN E Histoire et culture historique dans l Occident m di val Paris 1980 p 18 et n 7 p 38 Voir aussi H DELEHAYE L gendes hagiographiques 4 d Bruxelles 1955 p 11 E Dozseau Les hagio graphes au travail collecte et traitement des documents crits rx xrr si cles dans M HEINZELMANN d Manuscrits hagiographiques et travail des hagiographes Sigmaringen 1992 p 56 13 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE tue une histoire sainte hagiographia au sens tymo
13. e en pi ces les tableaux cr s par La Borderie et saper les proc d s de ce conservateur romantique De mani re significative cet ouvrage porte en exergue une citation de Introduction aux tudes historiques de Langlois et Seignobos Le travail historique est un travail critique par excellence En effet la parution de l uvre monumentale d Arthur de La Borderie a eu pour cons quence de d clencher des d bats virulents entre historiens r gionalistes et disciples de Ferdinand Lot qui avait mis l hagiographie bre tonne au programme de son s minaire de l cole des hautes tudes en 1908 1910 Mais dans l ambiance des affrontements entre cl ricaux et anticl ricaux du d but du si cle les tudes hagiographiques n taient pas les plus indiqu es pour retenir longtemps l int r t des chercheurs influenc s par le positivisme Tant que la recherche s est focalis e sur la personnalit histo rique des saints bretons il tait in vitable que l hagiographie bretonne sorte du d bat discr dit e en tant que source de l histoire v nementielle Dans la mesure o il tait alors inconcevable de lui poser d autres questions celles pr cis ment dont elle d tient les r ponses il ne restait plus aux hypercriti ques qu quitter le terrain et se tourner vers d autres champs d tudes Il faut se r jouir avec Pierre Rich du r veil de la Belle au Bois dor mant Les recherches
14. ent au Moyen ge entre culture savante et culture populaire Les traditions qu il est d usage de qualifier par commodit de folkloriques sont alors largement partag es tous les niveaux de la soci t la que De plus un constant mouvement de va et vient s tablit entre les clercs qui recourent des motifs folkloriques et les professionnels de la m moire qui empruntent des th mes issus de la culture savante Les r flexions de Jean Christophe Cassard sur les pistes de recherche ouver tes sur l hagiographie carolingienne sont toujours d actualit La d tection des emprunts textuels aux auteurs de l Antiquit pa enne et chr tienne et l tude du style et du vocabulaire mis en uvre le rapprochement de ces Vies avec les textes de m me nature produits dans le ressort de l Empire carolingien l application ce corpus homog ne des m thodes d analyse de la linguistique structurale ou formaliste l identification des motifs folkloriques et savants Toutes ces approches sont int ressantes et apporteront de nouveaux clairages 1 C est en d autres termes le programme de la nouvelle revue internationale Hagiographica organe de la Societa internazionale por lo studio del Medievo latino En effet en prenant bien entendu en compte la conjonc ture propre chaque poque et chaque aire culturelle la n cessit de croiser les niveaux de lecture s impose pour l ensemble de la litt rat
15. es changes entre foyers culturels du 1x si cle qui se pr cisent En ce qui concerne les Vitae des x1 xrr si cles qui n entrent pas dans le projet de Martin Heinzelmann et de ses collaborateurs Hubert Guillotel vient de sortir de l anonymat l auteur du dossier hagiographique de saint Tugdual il attribue la r fection de ces Vitae l v que de Tr guier Martin apr 1056 av 1086 ancien chapelain du comte d Anjou Geoffroy Martel Le m me chercheur a propos d attribuer la r daction des Vitae de saints Ronan et Corentin l v que de Quimper Bernard de Moelan 1159 1167 plus connu sous le nom de Bernard de Chartres en tant qu ancien chancelier de l cole cath drale 2 La part prise par des personna lit s eccl siastiques de premier plan dans ces r fections de l poque romane et la mise en vidence des strat gies politiques auxquelles r pond alors cette litt rature contribuent sortir les tudes hagiographiques du champ clos des origines bretonnes et ouvrir des perspectives sur l int r t de ces sources pour l histoire m di vale dans la longue dur e Il semble en effet qu en diverses r gions partir du x1 si cle dans l ambiance de la r forme gr gorienne l piscopat ait commandit des r critures syst matiques de l hagiographie de leurs dioc ses 4 Dans cette optique les r fections succes sives d un Via ont autant d int r t que la version primitive Toutefoi
16. hte un des derniers avatars de l hypercritique Les parall les textuels les emprunts bibliques les citations des grands auteurs ne permettent pas d expliquer coup s r ce qui a influenc l auteur d un document historique Le risque est de vider le contenu historique de nos sources Et Pierre Flobert rench rit avec le sourire L inconv nient de la Quellenformschung est de partir du pr jug que l auteur est incapable de rien inventer et qu il doit emprunter pour remplir son vide mental Au fond cette interrogation sur le concept d auteur au Moyen ge devrait d boucher sur une connaissance approfondie du milieu hagiogra phique sinon sur une prosopographie difficile envisager dans un domaine o la r gle est d affecter modestement l anonymat Pour la p riode du haut Moyen ge couverte par le projet des Sources hagiographiques de la Gaule Fran ois Kerlou gan sp cialiste de l uvre de Gildas multiplie par exemple les tudes d une science impeccable sur la latinit de Uurmonoc auteur en 884 Land vennec d une Vita de saint Paul Aur lien 4 Non seu lement c est le caract re fort original en l occurrence d un auteur monas 35 P RicH Les hagiographes bretons et la Renaissance carolingienne Bulletin philologique et his torique 1966 2 p 201 218 36 F KERLOU GAN Les citations d auteurs latins profanes dans les vies de saints breton
17. ion de r pertoires un chelon g ographique plus restreint Ici encore interf rent les explications d ordre interne et externe D une part la situation d interface occup e par cette r gion durant le haut Moyen ge entre les pays celtiques insulaires et le continent a valu ses sources hagiographiques d tre prises en compte par les rudits d outre Manche D j l introduction de James F Kenney aux sources eccl siastiques de l histoire de l Irlande parue pour la premi re fois en 1929 faisait une large place aux Vitae bretonnes celles ci occupent d sormais un chapitre de la bibliographie de la litt rature de la latinit celtique tablie par Michael Lapidge et Richard Sharpe en guise d Index fontium pr liminaire l dition du Dictionary of Medieval latin from Celtic Sources ce titre certaines de ces Vitae ont t int gr es dans le CD Rom Archives of Celtic Latin Litterature ACLL regroupant les productions de la latinit celtique 400 1200 Toutefois Michael Lapidge et Richard Sharpe ne manquent pas de prendre les Vies bretonnes anonymes comme exemple de documents qui devraient tre r dit s selon des normes rigoureuses en cons quence ils n ont pas manqu de r pertorier les manuscrits auxquels devrait se reporter un ventuel diteur D autre part le legs scientifique de l abb Fran ois Duine reconnu par les chercheurs d outre Manche a aussi fourni un point de d part
18. leur effort multis culaire pour sacraliser l espace sur lequel tait aussi assise la puissance de ces grandes familles Recomposition imaginaire du r el le r cit hagiographique se construit fr quemment autour d un certain nombre de lieux Il rassemble dans une structure coh rente ce que l histoire a juxtapos indique Herv Martin 45 Cf les r flexions de M BANNIARD Viva voce op cit p 319 322 propos d Alcuin sur la com munication entre lettr s et litterati 46 Cf J Dugois Comment les moines du Moyen ge chantaient et go taient la Bible dans P RiCH G LoBRICHON dir Le Moyen ge et la Bible Paris 1984 p 251 298 47 J C CASSARD La mise en texte du pass par les hagiographes de Land vennec au 1x si cle BSAE t 122 1993 p 362 48 Cf A DE LA BORDERIE Cartulaire de l abbaye de Land vennec Rennes 1888 p 129 Sur la fonction de telles hom lies et leur rapport avec la pr dication voir M BANNIARD Viva voce Communication crite et communication orale du IV au 1X si cle en Occident latin Paris 1992 p 318 49 C est la principale raison invoqu e par F DozBEau M HEINZELMANN et J C POULIN Les sources hagiographiques art cit p 705 50 A Y Bourc s Arch ologie du mythe hagiographie du bas Moyen ge et origines fabuleuses de quel ques lignages de la noblesse bretonne Kreiz Etudes sur la Bretagne et les pays celti
19. logique du terme La question de sa validit en tant que source historique n a pas lieu d tre pos e Dans le cas de l hagiographie comme dans celui de la plupart des autres sciences annexes de l histoire c est partir du moment o les documents perdent de leur port e fonctionnelle qu ils prennent de la valeur en tant que sources historiques Mais sous peine de lourds contresens sinon de non sens la mise en uvre par les historiens de ces sources dans une perspective distanci e ne doit pas perdre de vue les pr occupations initiales de leurs auteurs et les conditions dans lesquelles celles ci ont t compos es La profusion des documents hagiographiques qui contraste en Bretagne avec la d ficience d autres types de sources m di vales explique que les historiens aient souvent d faute de mieux diraient certains se contenter des premiers Mais le fait m rite en lui m me qu on cherche l expliquer Des Vitae ont t r dig es en Bretagne d s l poque m rovingienne l exemple de la premi re Vita de saint Samson qui a t conserv e oblige ne pas carter la l g re les pr tentions des auteurs carolingiens s appuyer sur des mod les ant rieurs La plupart des textes qui nous sont parvenus datent pourtant des Ix x si cles ou ont t r crits dans le contexte de la r forme gr gorienne Il s agit soit d assu mer sans nostalgie l h ritage d un glorieux pass en voie de
20. mplaires Julia Smith suivie par Ineke van t Spijker d duit du caract re tr s localis du culte des saints qu en Bretagne comme dans les autres pays celtiques les lieux saints et les reliques r elles clochettes sources ou pierres sacr es etc suppl aient aux reliques corporelles comme vecteur essentiel des changes entre l humain et le divin par le fait m me les traditions orales n auraient pas eu n cessairement besoin ici d tre relay es par la litt rature cl ricale qui ne serait que la partie merg e d un l gendaire beaucoup plus riche Dans ces soci t s o l oralit occupe une place pr pond rante et pourvues pendant des si cles de professionnels de la m moire l lite cl ricale ne pouvait s abstenir de faire r f rence la tradition orale dans la mesure o les lettr s partageaient avec les fid les illettr s mais loin d tre incultes pour autant un m me sens de la port e de la m moire 5 Ces r cits l gendaires usent de structures logiques op ratoires qui contribuent vaincre l opacit du r el Herv Martin rappelle que les oppositions nature culture ordre d sordre dedans dehors centre p riph rie y font figure de constantes mais que les dimensions diachroniques 53 J C CASSARD La mise en texte du pass art cit p 369 370 54 P et R Leroux Culte des saints populaires et espace sacr Annales de Bretagne et de
21. ques 4 1995 p 5 28 51 A VaucHez Le duc Charles de Blois mort en 1364 et le culte des saints rois bretons du haut Moyen ge M Sor d Haut Moyen ge culture ducation et soci t tudes offertes Pierre Rich Paris 1989 p 605 615 52 H MARTIN Mentalit s m di vales XF XV si cle Paris 1996 p 202 22 INTRODUCTION dans son tude des mentalit s m di vales Or comme le fait remarquer Jean Christophe Cassard la toponymie bretonne pr sente dans l optique des hagiographes l avantage d tre assez homog ne et d chiffrable pour Pes sentiel par un bretonnant attentif Lhagiotoponymie qui refl te l ancienne organisation religieuse ploues lann etc est ainsi exploit e comme un r per toire d accroches de la m moire par les l gendes hagiographiques avec un peu d imagination l hagiographe peut ainsi devenir producteur d histoire fournissant par exemple des patronymes raccroch s de fa on plus ou moins arbitraire la famille ou aux disciples du saint La Bretagne est ainsi deve nue une v ritable terre des saints c est dire en leur possession C est sur ce terrain que se discerne sans doute le plus clairement Pinter action entre l hagiographie et la tradition orale Les Vitae bretonnes au m me titre que celles des autres pays celtiques constituent un extraor dinaire gisement de culture populaire d tourn e des fins exe
22. retour aux manuscrits et les controverses qui en r sultent se traduisent par une attention accrue port e aux conditions de travail des hagiographes La monumentale Histoire internationale de la litt rature hagio graphique latine et vernaculaire en Occident des origines 1550 entreprise sous la direction de Guy Philippart s assigne comme objectif sp cifique l tude des hagiographes et de leurs uvres Comme le sugg re la contribution d Ineke van t Spijker qui s est charg e entre autres dans cet ouvrage col lectif de la province eccl siastique de Tours cette tude des hagiographes en Bretagne comme ailleurs ne peut faire l impasse sur la question du statut litt raire de l uvre au Moyen ge qui a d importantes implications tant litt raires qu historiques Quelle est la ligne de partage entre la copie et la r criture d un texte Sur quels crit res se fonder pour d terminer si un texte doit tre consid r comme une simple copie cribl e de variantes d une Vita ou une version distincte r crite dans une intention pr cise 4 Un des l ments de 29 Tout en notant le foisonnement et la qualit de ces recherches quand elles ne s enferment pas dans une probl matique trop locale F DoLBEAu Les travaux fran ais sur l hagiographie m dio latine art cit p 35 36 d plore cependant la m diocrit technique des collections lanc es pour les diffuser Le fait est d aux circuits de
23. rien venu la linguistique L on Fleuriot dont les travaux sur le vieux breton avaient ouvert la voie aux recherches sur la culture litt raire du haut Moyen ge en Bretagne renouvelait alors totalement l histoire de l migration bretonne en la repla ant dans la lon gue dur e Il montrait au fil des pages tout ce que ces Vitae peuvent apporter la connaissance de la Bretagne du haut Moyen ge et proposait un catalogue des Vies de saints dont l introduction repr sente tout un programme Il ne peut tre question de faire une tude approfondie des Vitae faute d une dition d ensemble L importance et l anciennet des Vies de saints bre tons m ritent qu on leur consacre des travaux analogues ce qui a t fait pour les Vies de saints irlandais par exemple D pr ci es syst matiquement par les hypercritiques du d but du si cle qui n en ont pas vu l int r t conomique social l tude des mentalit s l histoire litt raire etc elles n ont depuis plu sieurs ann es fait l objet que de recherches tr s limit es sur le continent tout au moins Par contre pour l histoire v nementielle des origines de la Bretagne ces Vies ne nous apportent pas autant que l on pourrait l esp rer 4 Cette tendance aborder les Vitae bretonnes avec plus de rigueur qu Arthur de la Borderie et davantage de sympathie que Ferdinand Lot pour ne retenir que deux savants exemplaires s inscrit
24. s si l on emprunte la linguistique le sch ma de la communi cation la transmission d un message entre un metteur et un r cep teur suppose l existence d un code commun au moins en partie entre les participants de la communication les modes d approche pr c dents de la litt rature hagiographique ont en commun de se placer du point de vue de l metteur le destinateur pour employer la terminologie de Roman Jakobson et d analyser le syst me d encodage auquel il a recours le support crit la langue en l occurrence le latin et le contexte culturel et religieux auquel il se r f re Une d marche compl mentaire de la pr c dente conduirait donc logiquement se placer du point de vue du r cepteur le destinataire selon Roman Jakobson et s interroger sur la fa on dont 41 H GuirroreL Le dossier hagiographique de l rection du si ge de Tr guier dans G Le Menn J Y Le MoinG Bretagne et pays celtiques Langues histoire civilisation M langes offerts la m moire de L on Fleuriot Rennes 1992 p 213 226 42 H GUILLOTEL Sainte Croix de Quimperl et Locronan Saint Ronan et la Trom nie Actes du colloque international Locronan 1995 p 184 188 Cette hypoth se est cependant contest e par plusieurs chercheurs qui pr f rent attribuer la paternit de ces Vitae l v que de Quimper d origine fran aise Rainaud 1219 1245 proche
25. s carolingien nes EC 18 1981 p 181 185 id Les citations d auteurs latins chr tiens dans les vies des saints bretons carolingiennes EC 19 1982 p 215 257 37 M RouCHE dir Clovis Histoire et m moire t 1 Le bapt me de Clovis l v nement Paris 1997 p XVIII XIX Contra s il ne s agit pas d une simple envol e rh torique les r serves de F DOLBEAU Les travaux fran ais sur l hagiographie m diolatine art cit p 59 38 P FLOBERT La vie ancienne de saint Samson de Dol op cit p 92 39 Voir B MERDRIGNAC Les vies de saints bretons durant le haut Moyen ge La culture les croyances en Bretagne VIF XIF si cle Rennes 1994 Plus g n ralement cf M ZIMMERMANN d Auctor et Auctoritas Invention et conformisme dans l criture m di vale Actes du colloque de Saint Quentin en Yvelines 14 16 juin 1999 Paris cole des Chartes 2001 40 J C PouLi Les dossiers des saints Lunaire et Paul Aur lien Province de Bretagne SHG IX dans M HEINZELMANN L hagiographie du haut Moyen ge eu Gaule du Nord Manuscrits textes et centres de production Beheife der Francia Band 52 Stuttgart Jan Thorbecke Verlag 2001 p 220 indique que la nouvelle dition qui s impose un moment annonc e par Fran ois Kerlou gan ne para tra pas par ses soins 20 INTRODUCTION tique de l poque carolingienne qui sort exceptionnellement de l ombre mais ce sont l
26. s le succ s de cette litt rature hagiographique au Moyen ge implique que ce message a large ment d pass la cl ture monastique Le fait est av r d s le haut Moyen ge une version de la Vie de saint Gu nol s adresse explicitement des destinatai res moins intelligents ou plus occup s aut his qui forte hunc nostrum in precedentibus libris capere aut colligere intellectum minus valent aut his qui aliis occupati occasionibus minus vacantes Le fait est incontestable durant le Moyen ge central dont les productions hagiographiques sont tributaires des changements profonds intervenus dans la spiritualit et la vie religieuse comme le montre ici le cas des v ques hagiographes Le fait est encore plus manifeste durant le Moyen ge tardif avec l appropriation des l gendes hagio graphiques par l aristocratie Il me suffit ici de rappeler la suite d Andr Vauchez comment les saints rois plus ou moins l gendaires du haut Moyen ge Grallon Judica l Salomon sont pris pour mod les par Charles de Blois puis pour patrons par les ducs de la dynastie Montfort dont la propagande orchestr e par les chroniqueurs leur service articule ce th me sur le mythe des origines de la monarchie bretonne L adoption des saints comme anc tres de substitution par certains lignages bretons pourrait ainsi s interpr ter comme enjeu de pouvoir Elle prendrait acte en quelque sorte du succ s des hagiographes dans
27. s les le ons des br viaires des xrv et xv si cles dans J KERHERV T DANIEL 1491 La Bretagne terre d Europe Brest Quimper 1992 p 295 309 Je n ai pu consulter la th se de D PxiiPre L histoire en Bretagne du XIV au XVr si cle ou la d fense de l identit dact Brest 1988 F Dume Memento des sources hagiographiques de l histoire de Bretagne Rennes 1918 p 13 n 1 rappelle que l approbation de l ouvrage est de 1720 et le privil ge de 1721 6 F Dune Memento op cit 1918 p 13 14 7 Cf B TANGUY Aux origines du nationalisme breton Le renouveau des tudes bretonnes au XIX si cle Paris 1977 p 430 8 A Le Moyne DE La BORDERIE Histoire de Bretagne reprint Mayenne 1972 p 1v Un 14 INTRODUCTION giographie pour tracer un vaste tableau historique coh rent et pittoresque la fois de la naissance de la Bretagne Tout en se d clarant admiratif devant l rudition et le style de l auteur l abb Fran ois Duine ami de Monseigneur Louis Duchesne remarquait que ce travail tait en r alit le corpus d Albert Le Grand revu et corrig mis au point par un chartiste qui tient Lobineau pour un mod le de critique historique Le Memento des sources hagiographiques de l histoire de la Bretagne Premi re partie les fondateurs et les primitifs du V au XY si cle de Fran ois Duine paru en 1918 qui m riterait d tre actualis et r dit entendait mettr
28. s pays de l Ouest t 90 1983 p 233 55 H MarriN Mentalit s m di vales op cit p 193 56 I VAN T SPIJKER Gallia du Nord et de l Ouest Les provinces eccl siastiques de Tours Rouen Reims 950 1130 dans G PaicipparT dir Hagiographies vol 2 op cit Namur 1996 p 248 251 J M H SMITH Oral and Written Saints Miracles and relics in Britanny c 850 1250 Speculum 65 1990 p 338 342 57 L FLEURIOT Tradition orale et textes brittoniques du haut Moyen ge EC 22 1985 p 255 256 58 La bibliographie sur les rapports entre tradition orale et culture savante au Moyen ge est surabon dante On trouvera une premi re orientation en ce qui concerne la Bretagne dans B MERDRIGNAC Les vies de saints bretons durant le haut Moyen ge la culture les croyances en Bretagne VIF XIr si cles Rennes 1993 p 23 52 M RiCHTER The oral traditions in the early Middle Ages Turnhout 1994 p 20 tout en insistant sur l importance historique de la tradition orale va jusqu parler de culture gulf which is impossible to bridge et de distorsions inherent to the cultural divide 23 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE du merveilleux ne doivent pas tre perdues de vue dans la mesure o ce sont les probl mes auxquels l hagiographie doit r pondre imaginairement qui voluent Il convient donc de relativiser l antagonisme que l on soup onne souv
29. sur l hagiographie bretonne qui dans une certaine mesure somnolaient depuis un demi si cle ont repris de plus belle Dans ce domaine comme dans d autres secteurs de la recherche historique l ajustement des proc d s d analyse et de critique conduit une d marche de type historio graphique plut t que de t cher de d busquer le fait vrai dont comme par miracle une Vie de saint aurait conserv la trace il s agit de s interroger sur les articulations de la m moire et de la rh torique c est le r cit hagio graphique en lui m me qui constitue d sormais un objet d histoire Le titre du livre de L on Fleuriot sur les Origines de la Bretagne r dig d s 1974 1975 et publi en 1980 faisait cho celui de la brochure de l abb 9 F Dume Memento op cit 1918 p 13 14 10 Cit par P RiCH Les cahiers de l abb Duine 1870 1924 dans Homo religiosus Autour de Jean Delumeau Paris 1997 p 248 11 P Ricx Le r veil de la Belle au Bois Dormant l histoire de la Bretagne dans le tr s haut Moyen ge V vur si cles dans C LAURENT B MERDRIGNAC D PicHor d Mondes de l Ouest et villes du monde Regards sur les soci t s m di vales M langes en l honneur d Andr Chedeville Rennes PUR 1998 12 G Dusy L histoire continue Paris 1991 p 219 220 15 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE Fran ois Duine sur les Origines bretonnes Histo
30. ulaire en Occident des origines 1150 vol 2 Namur 1996 p 248 258 34 G PHILIPPART Le manuscrit hagiographique latin comme gisement documentaire Un parcours dans les Analecta Bollandiana de 1960 1989 dans M HEINZELMANN d Manuscrits hagio graphiques et travail des hagiographes p 33 35 19 LES SAINTS BRETONS ENTRE L GENDES ET HISTOIRE r ponse consiste se lancer dans une enqu te sur les r seaux de citations qui structurent et tayent le discours des hagiographes D s 1966 Pierre Rich avait mis contribution les notes et les relev s manuscrits de l abb Duine pour tablir que contrairement d autres r gions de l Empire carolingien comme l Aquitaine ou la Provence par exemple P Armorique a particip modestement la Renaissance carolingienne Quinze ans plus tard Fran ois Kerlou gan d veloppait et compl tait cet article pr curseur de Pierre Rich dans deux tu des consacr es respectivement aux citations d auteurs latins chr tiens dans les Vies des saints bretons carolingiennes Une recherche de cet ordre sans parler des r miniscences bibliques qui impr gnent litt ralement le discours hagio graphique ne sera jamais termin e Elle permet videmment de resserrer les fourchettes de datation des Vitae Peut tre toutefois serait il st rilisant de sen tenir l En introduisant les actes consacr s Clovis Histoire et m moire Michel Rouche voit dans la Formgeschic
31. ure hagiographi que m di vale et ne vaut pas seulement pour les Vitae bretonnes d poque carolingienne Cette lecture des sources plusieurs niveaux ne revient pas plaquer sur un corpus documentaire des m thodes qui lui seraient totalement inadapt es et par suite risqueraient de s av rer sans efficacit Au contraire les textes hagiographiques ont t con us comme une Bible actualis e or l ex g se biblique m di vale tait rompue distinguer dans l criture sainte le sens historique le sens moral et le sens litt ral ou sens all gorique C est somme toute ce qu il convient aux chercheurs de r apprendre au contact des Vitae m di vales condition de rentabiliser cette lecture par une d marche pluri disciplinaire La g ographie eccl siastique l histoire sociale l histoire culturelle auraient beaucoup gagner des recoupements entre les textes hagiographiques et les donn es lexicales juridiques toponymiques cadastrales arch ologiques que fournissent d autres types de sources historiques 59 H MARTIN Mentalit s m di vales op cit p 202 203 60 B MERDRIGNAC Ut vulgo refertur tradition orale et litt rature hagiographique en Bretagne au Moyen ge C LAURENT B MERDRIGNAC D PicHoT d Mondes de l Ouest et villes du monde Regards sur les soci t s m di vales M langes en l honneur d Andr Ch deville Rennes PUR 1998 p 105 114 61 J C CassarD
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