Lire la ville 2010-2011
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1. Texte de c line Au m tro porte de Douai Il m a sembl voir L ombre d tienne Lantier qui travaillait comme Machineur aux c t s de De Geyter Is semblaient chanter l Internationale J ai vu l ancienne muraille Dans la ville illumin e Par la mis re incessante Les textes ont t r dig s lors d ateliers d criture ls ont t nourris des auteurs suivants crits de Godin au sujet du Familist re Discours l Assembl e du 30 juin 1850 de Victor Hugo crits de conomiste Auguste Blanqui au sujet du quartier Saint Sauveur Germinalde Zola L internationale crite par Eug ne Pottie et mise en musique par Degeyter quelques lt morales l mentaires gt trouv es sur le site zazie mode d emploi gt notamment celle de Martin Granger lt villes invisibles gt Un po me de Jos Le Moigne un texte de Georges Perec extrait de Esp ces d espace extraits de Les mis rables et de x M lancholia gt de Victor Hugo2. de l Estaminet La Libert Hant s par des id es de r volte Chantant l Internationale de De Geyter Esp rant des Familist res De meilleurs salaires Une vie meilleure Moulin ne serait pas Moulin s il ne restait pas la moindre trace de la fronti re qui s parait Lille des faubourgs Moulin ne serait pas Moulin sans les nouveaux logements construits avec les m mes mat riaux que ceux des anciennes usines Moulin ne serait pas Moulin sans ses normes usines jadis remplies d ouvriers qui travaillaient jour et nuit pour un salaire de mis re Moulin ne serait pas Moulin sans ses ilots coinc s entre les usines Moulin ne serait pas Moulin si le quartier n avait pas t jadis un faubourg Moulin ne serait pas Moulin sans sa coop rative de l Union de Lille Moulin ne serait pas Moulin sans ses machines vapeur gr ce auxquelles se sont d velopp es les usines Moulin ne serait pas Moulin sans l estaminet ou Degeyter a jou pour la premi re fois L Internationale Moulin ne serait pas Moulin sans la filature Leblanc Moulin ne serait pas Moulin avec de grandes villas qui prendraient toute la place et dont les mur seraient blancs Moulin ne serait pas moulin sans ses anciennes usines reconverties en souvenir du pass industriel du quartier Moulin ne serait pas Moulin avec des maisons multicolores jaunes bleues vertes violettes ou roses et avec des toits color s de plein de petites fleurs Moulin ne serait pas Moulin si les ancienn
3. Lire la ville 2010 2011 LES L VES DE QUATRI ME 1 DU COLL GE VERLAINE SONT PARTIS SUR LES TRACES DE LA R VOLUTION S Le k INDUSTRIELLE DANS LEUR B E ps T QUARTIER Projet men par MJ Robine enseignante de lettres en collaboration avec P Semal architecte de l association Des pieds la t te et de C Payement enseignante d arts plastiques qui s est charg e des photos FU MILLE aki a P AA art Lire la ville 2010 2011 LES L VES DE QUATRI ME 1 DU COLL GE VERLAINE SONT PARTIS SUR LES TRACES DE LA R VOLUTION S Le k INDUSTRIELLE DANS LEUR B E ps T QUARTIER Projet men par MJ Robine enseignante de lettres en collaboration avec P Semal architecte de l association Des pieds la t te et de C Payement enseignante d arts plastiques qui s est charg e des photos FU MILLE aki a P AA art Devant la filature J ai vu planer les ombres de quelques ouvriers et de cette femme effondr e enceinte Je l ai aper ue toute seule hurlant en serrant son enfant seule devant cet immense immeuble La vieille machine situ e dans un couloir sombre rappelait les bruits de machines l enfer et la fatigue Et j ai salu ces hommes ces h ros si forts et courageux Tous ces morts pas si morts Qui r apparaissaient chaque endroit o je passais Au quartier Moulins J ai entendu les voix D ouvriers sortant
4. e ces chemin es si grandes qu elles semblaient porter le ciel Et puis il y avait toutes ces usines ch teau qui fermaient peu peu Elle se souvint de ces nuits o les usines faisaient un bruit d enfer impossible de dormir surtout quand votre maison se trouve juste c t Alors quand Jeanne eut accept l invitation de sa m re elle se mit regretter sa r ponse L voil maintenant dans l immense faubourg qui traverse le quartier des industries Son quartier Elle reconnut toutes ces fa ades en brique d une couleur si famili re Elle passa devant une dizaine d ateliers tous nouveaux Et tous ces bruits venant des usines textiles Beaucoup de souvenirs lui revenaient en t te Elle se rappela ces apr s midi o elle faisait des tours en v lo avec son fr re toujours vers 17h jamais plus t t jamais plus tard Apr s quelques minutes de marche elle aper ut sa m re sur le pallier de la maison familiale Ce fut une s rie de questions comme Comment vas tu Tu as un travail La seule chose que Jeanne daigna couter c est l invitation visiter un ancien atelier maintenant transform en mus e Les ateliers c est ce que Jeanne aimait le plus Les poulies les colonnes les poutres Elle avait l impression de tout conna tre Elle leva la t te et observa longuement les nombreux toits en sheds recouverts de la brume matinale Un vent frais se levait il tait temps de rentrer
5. es portes des anciens remparts n avaient pas t transform es en arr ts de m tro comme porte de Douai Moulin ne serait pas Moulin sans la maison de M Courmont d cor e de moulures d or de peintures dor es et dans laquelle on entrait par la porte coch re Moulin ne serait pas Moulin si toutes les stars hollywoodiennes vivaient pr s de l ancienne filature Moulin ne serait pas Moulin s il n y avait pas eu jadis des moulins huile Au quartier Moulins Sur la place Ferning J ai entendu des ouvriers Sortir des usines On entendait les machines Et les ouvriers qui criaient La place Ferning Etait remplie de monde Dans la rue Meuniers J ai vu les anciens Moulins Avant les anciennes machines vapeur Des usines de lin Dans la rue Courmont J ai vu M Courmont Avec ses v tements de luxe Se rendant dans son h tel particulier la station Porte de Douai J ai vu des marchands Et des enfants aux dr les de voix fluettes J ai vu les fum es des chemin es abres LA ene Qui taient noires comme les t C tait un matin tr s t t Mateo s tait lev pour faire ses valises Il allait revenir pour deux semaines dans sa vile natale En pr parant ses affaires il trouva de vieiles photos que son arri re grand p re avait prises Sur l une d elles on pouvait apercevoir sa famille dont son grand p re sa grand m re son p re qui avait environ 11 ans et ses oncles et tantes qui taient tous t
6. ire avec des courroies qu on voyait monter et descendre des poulies innombrables les grandes ralenties les petites vertigineuses Une odeur de suint de m tiers d humanit chauffait l air sous les lanterneaux obliques Les dynamos grondaient Un fracas de m tiers vous saisissait peine entr Au doublage les machines claquaient les femmes allaient et venaient on parlait les poulies et les transmissions ronflaient C tait la fabrique Extrait de Quand les sir nes se taisent Maxence Van Der Meersch 1933 Il y a pr s de la fronti re belge dans la commune de Lille au c ur du quartier de Moulins non loin de l h pital Saint Vincent aux environs de la Facult de droit de Lille 2 entre quelques chemin es inutilis es depuis les d localisations des usines dans la filature qui appartenait Leblanc cot de la m diath que derri re le th tre du Prato au rez de chauss e les vestiges d une machine vapeur charg e d alimenter les machines fabriquer du fil Mis re inconnue Population de parias Ombres humaines Asiles pouvantables Monde souterrain Mis re lilloise Horribles d couvertes Ruelles sombres Humidit constante Passage infect D p t d immondices Je ne suis pas Riche moi mais J ai ma botte De paille Dieu merci Foyers pestilentiels Chaise de bois Po le flamand Terre nue Jeanne n aimait pas vraiment sa vile natale Trop sombre Toujours de la fum e qui sortait d
7. r s jeunes Ils posaient fi rement devant l entr e d une immense usine ch teau repensa aux jours heureux qu il avait pass Lille lt Oh qu est ce qu elle me manque cette ville avec ses faubourgs et ses maisons en briques J esp re que leurs fa ades sont rest es intactes y a aussi cette filature du XIX me si cle l poque c tait la plus grande d Europe elle assurait 25 de la production fran aise de lin Dans le temps la machine vapeur fonctionnait sans cesse c tait gr ce elle que les courroies de transmission actionnaient les machines La vapeur s chappait par la chemin e Les industries avaient des toits en sheds pour que la lumi re du soleil puisse passer sans blouir les ouvriers y avait d normes quantit s d ouvriers qui travaillaient dans ces flatures Mateo finit et ferma sa valise Puis il partit pour Lille Moulins Au quartier de Moulins J ai vu la filature Leblanc Et des ouvriers J ai vu tourner les machines Dans cette grande usine offerte Aux seuls bruits des engins La souffrance renvoyait L appel des fileurs Des ouvriers et des machineurs Et j ai m l mon cri A celui des ouvriers Aux interminables semaines de travail Fant mes tellement pr sents De Geyter Le bruit sourd de sa souffrance Qui nous fait trembler encore Moulins ne serait pas Moulins sans les anciennes usines datant du 19e si cle Moulins ne serait pas Moulins sans l immense auto
8. route A1 proximit Moulins ne serait pas Moulins sans les vieilles cour es habit es autrefois par des familles ouvri res Moulins ne serait pas Moulins s il n y avait pas eu de fortifications autour de la ville Moulins ne serait pas Moulins sans l ancienne Filature qui a t r nov e Moulins ne serait pas Moulins s il n y avait pas la couleur rouge venant de la brique Moulins ne serait pas Moulins sans les nouveaux logements faits avec les mat riaux des anciennes usines Moulins ne serait pas Moulins s il n y avait pas eu l h tel Courmont et les d corations de la salle d apparat Moulins ne serait pas Moulins sans le caf L union Syndicale jadis tr s fr quent Moulins ne serait pas Moulins sans l invention de la machine vapeur C tait un lundi Adeline originaire d Italie tait en France pour visiter Elle tait architecte et venait s inspirer de ce qu elle voyait pour compl ter sa culture Elle partit dans le quartier de Moulins all e de la Filature Cette ancienne usine de fils tait autrefois une grande usine ch teau o l on fabriquait du fil de lin Elle admira des colonnes en fonte pour soutenir les tages et les poutres en acier Cette usine tait en brique car c tait un mat riau de la r gion Les fen tres taient surmont es d arcades Elle monta sur les terrasses et eut une vision d ensemble du faubourg avec ses industries aux toits en sheds entour es de cour es Elle de
9. scendit par l immense chemin e reconvertie en escaliers pour aller visiter la m diath que situ e au c ur des anciens ateliers On pouvait encore apercevoir une portion de l arbre de transmission Elle finit par visiter l ancienne salle de cordage transform e en charmante glise circulaire Elle sortit de cette usine ch teau et se retrouva dehors o elle admira la fa ade qui avait conserv des traces de son origine industrielle Moulins m ritait d cid ment sa r putation pour son patrimoine industriel si bien conserv Il y a dans la ville de Lille dans la quartier de Moulins pr s du boulevard d Alsace pas loin du m tro quelque rues de la facult de droit dans une petite all e sympathique qui d bouche sur la rue de Douai perdue parmi quelques HLM l int rieur de la fameuse ancienne usine de fil tout pr s du parking dans un all e ensoleill e situ e pr s de l entr e de la m diath que une ancienne machine tisser de lin datant du XIXeme si cle Il y a dans le quartier de Moulins dans une rue long e par un mur aux briques us es par le temps au c ur d une ancienne usine de fil en entrant dans la biblioth que derri re une porte sur une petite table de bois un livre ou l on peut s informer de l histoire de la Filature Ce fit Laure une impression trange de se retrouver ainsi dans une fabrique vivante tr pidante encombr e de machines d acier poli et de fonte verte et no
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