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1. l cole les parents d l ves et la la cit La circulaire d application de la loi du 15 mars 2004 sur la la cit l cole labor e par les services du minist re de l ducation nationale mentionne que la loi ne concerne pas les parents Le propos lapidaire para t ne souffrir aucune discussion Pourtant des pr cisions s imposent si l on ne veut pas une fois de plus voir s instaurer la confusion et son cort ge de conflits dont chacun depuis la derni re rentr e scolaire tait par Alain Seksig inspecteur l ducation nationale 1 Cf Guide r publicain minist re de l ducation nationale CNDP Delagrave 2004 Pr face Fran ois Fillon 2 Un cas de figure particulier r cemment apparu m rite toutefois examen attentif et traitement appropri il est arriv en 2003 04 que des m res d l ves se pr sentent l cole maternelle pour y reprendre leur enfant int gralement rev tues d un v tement ample g n ralement de couleur noire masquant l int gralit du corps y compris le visage dans sa totalit L cole ne peut videmment remettre l enfant qu en toute certitude ses parents ou une personne nomm ment d sign e par eux elle doit pouvoir s assurer de l identit des personnes ainsi dissimul es Aussi a t on dans les coles concern es organis le passage de ces m res d l ves par le bureau de la directrice et si c tait un2. fallu attendre pr s de quinze ans pour qu on prenne conscience de son inqui tante volution Sur la foi notamment des tra vaux de la commission Stasi et d une mission de l Assembl e nationale cette derni re et le S nat ont adopt une tr s large majorit la loi encadrant en application du principe de la cit le port de signes ou de tenues mani festant une appartenance religieuse dans Le r le de l institution scolaire les coles coll ges et lyc es publics n est il pas de faire vivre et rayonner On nous redit aujourd hui pour prendre l exemple le plus fr quemment cit parce que le plus sinon le seul observ que la participation de quelques m res voil es l encadrement d activit s d l ves de l cole publique ne contrevient en rien son bon fonctionnement ni aux principes qui le r gissent Ne retiendrait on d cid ment aucune le on de l exp rience Faudra t il encore attendre plusieurs ann es et l av nement de situations conflictuelles pour revenir une attitude raisonnable quilibr e conforme au principe de la cit et au demeurant ais ment compr hensible par l immense majorit des acteurs concern s et par le sens commun Il n y a pas lieu de distinguer entre accompagnateurs r guliers et occa sionnels D abord parce que ce ne sont pas les personnes que nous ne vou lons pas voir m l es des activit s scolaires mais les signes manifestes qu elles s obstine
3. que d mission sans le rappel ferme des prin cipes Il ne faudrait pas une fois de plus agir front renvers en se mon trant flou sur les principes et oscillant entre laxisme et autoritarisme dans la pratique en confondant et laissant confondre fermet et ferme ture en laissant accroire que la distinction nonc e plus haut entre les diverses situations rencontr es viserait en fait discriminer et exclure La la cit wa jamais t un principe antireligieux L cole de la R publique a toujours manifest des gards vis vis des religions La la cit n a jamais t un principe antireligieux Elle ne l est pas davantage aujourd hui et c est bien ainsi Par exemple les f tes importantes des principales religions repr sent es en France ouvrent naturellement droit cong aussi bien pour les personnels que pour les l ves concern s qui le souhaitent Aussi l cole est elle en droit d attendre que tous ceux qui des titres divers la fr quentent lui manifestent en retour attention et respect Lorsqu il entre dans un lieu de culte qui n admet qu il est l gitime de se plier aux r gles en usage Chacun se garde raison d y arborer une tenue provocante de conserver chaussures ses pieds l o il est demand de les retirer ou de se pr senter t te nue l o l on est enjoint de la couvrir de m me chacun doit respecter cette r gle de civilit la que qui veut que plac dans une s
4. directeur pour s y d couvrir le visage et permettre ainsi leur identification Et ce chaque fois que n cessaire c est dire ventuellement plusieurs reprises dans une m me journ e 48 heureusement en droit de penser l cole d sormais pargn e La loi ne concerne pas les parents en effet d s lors que ceux ci se rendent l cole pour accompagner chercher leur enfant rencontrer l enseignant de la classe participer des r unions d information sous le pr au de l cole ou dans la salle de classe de leur enfant l initia tive des enseignants ou des associations de parents d l ves Pour reprendre l clairante distinction du priv et du public telle qu elle est explicit e par Elisabeth Badinter dans sa contribution au Guide r publicain diffus dans l ensemble des tablissements sco lairesO ici les parents disent je Ainsi que des p res ou des m res d l ves arborent en ces occasions des signes ostensibles d apparte nance religieuse ne doit pas leur interdire d acc der l cole ou de participer ces r unions au demeurant essentielles une bonne com pr hension mutuelle des attentes respectives des enseignants et des parents et la bonne marche de l cole La loi ne concerne pas les parents non plus dans le cas o ceux ci sollicitent le suffrage de leurs pairs pour les repr senter dans les conseils d cole ou les conseils d administrat
5. ion des col l ges et lyc es Certes on peut comprendre les r ticences de nombre d enseignants et de parents d l ves voir si ger dans ces instances pour peu qu ils soient lus des parents porteurs de signes ou tenues par lesquels ils manifestent ostensiblement une appartenance religieuse selon les termes de la loi qui s applique aux l ves Mais on ne voit gu re ce qui permettrait de remettre en cause la d cision des lecteurs Soyons clair des parents porteurs de tels signes qui au terme d une consultation lectorale r guli re seraient d sign s par leurs pairs comme repr sentants des parents d l ves dans les instances ordinaires de concertation des tablissements scolaires doivent pou voir y si ger normalement quelles que soient par ailleurs nos opinions N 1258 Novembre d cembre 2005 p sur la signification des signes en question Parents d l ves ils sont ici repr sentants de parents d l ves S ils ne disent plus je ils expri ment un nous qui signifie nous les parents d l ves Aide l encadrement Toute autre est la situation que l on peut rencontrer assez fr quemment l cole maternelle et l mentaire parfois mais plus rarement dans le second degr Sollicit s par les enseignants leur c t et sous leur res ponsabilit des parents d l ves peuvent intervenir dans le cadre d un cours ou participer une activit p dagogique la p
6. ituation de transmission de connaissances ou d aide l encadrement d un groupe d l ves il agisse dans le cadre d une stricte neutralit Cette question singulier impens de la circulaire d application de la loi du 15 mars 2004 m rite d tre rigoureusement r fl chie et de faire l objet de recommandations claires et pr cises lt Alain Seksig Clart la cit gt Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 Alain Seksig Pour une cole litaire pour tous gt Dossier l cole de la R publique n 1201 septembre 1996 N 1258 Novembre d cembre 2005 B
7. le flou on court le risque de voir nouveau se cr er des situations conflic tuelles elles s observent d j par endroits se r activer les divisions au sein et autour des coles et les affres d une application g om trie variable de la la cit Tout l oppos le r le de l institution scolaire n est il pas de faire vivre et rayonner la la cit comme principe de concorde dans cet espace public singulier o tous par del leurs diff rences ont vivre et travailler ensemble veiller ce qu aucune pres sion particuli re ne vienne s exercer sur de jeunes esprits en formation tout en s interdisant de contraindre les consciences d adultes consid r s dans leur personne priv e C est la nuance aussi qui fait la la cit Accompagnaleurs r guliers et occasionnels Au nom du refus de toute stigmatisation certains s vertuent relati viser le probl me et op rer une distinction entre accompagnateurs r guliers et occasionnels En 1989 aussi on nous disait de relativiser que le voile de quelques jeunes filles en coll ge et lyc e n tait le symbole de rien d autre que de leur pi t pudique et qu il tait insens d y voir une quelconque menace pour la R publique et son cole N 1258 Novembre d cembre 2005 B Tandis qu on aurait pu d s l origine juguler cette situation avec un peu de force tranquille c est dire de courage de coh rence et de p da gogie il a
8. lupart du temps sous la forme d une aide l encadrement d une sortie ou d un voyage sco laire Dans ce cas le statut de ces parents d l ves s en trouve modifi il ne s agit plus de la personne priv e accompagnant son propre enfant ou venant s enqu rir de ses aptitudes et comp tences aupr s des ensei gnants il ne s agit pas davantage de parents d l gu s par leurs pairs pour les repr senter aupr s de l institution scolaire En l occurrence les parents associ s par l cole l encadrement de toute une classe d l gu s par l institution elle m me pour conduire cette t che sont de fait l espace d une sortie ou d une activit en classe collaborateurs occasionnels et b n voles du service public d ducation C est d ailleurs ce titre que l cole souscrit pour eux une assurance particuli re et qu au del la couverture de dommages caus s ou subis par ces collaborateurs b n voles selon leur degr de gravit s entend peut incomber l tat Ainsi en 1991 1992 le Conseil d tat dut il se prononcer sur le diff rend qui opposait le lyc e fran ais d Ath nes et travers lui l tat r publicain une m re d l ve qui fut victime d un accident lors d une sortie scolaire qu elle accompagnait b n volement Sa situation de collaboratrice occasionnelle du service public engageait la responsabilit de l tat c est ainsi que trancha dans un arr t de section le Conseil d ta
9. nnels et b n voles du service public d du cation les accompagnateurs doivent donc logiquement tout comme les enseignants respecter un strict devoir de neutralit On voit bien que le nous qui ici pourrait exprimer la collectivit des intervenants et encadrants est de nature singuli rement diff rente du pr c dent Dans un certain nombre d tablissements au sein m me des ins pections acad miques la question fait d bat se contenter de dire que la loi ne concerne pas les parents ne suffit pas Et le minist re de l ducation nationale pourrait il sans sourciller affirmer que la loi ne concerne pas les collaborateurs occasionnels du service public Que faudra t il r pondre aux parents d l ves de toute origine qui se sentant l gitimement concern s par la juste application de la r gle la que commencent nous dire qu ils n ont pas inscrit leur enfant l cole de la R publique pour le voir encadr lors d une sortie au mus e avec sa classe par des personnes affichant ostensiblement leurs convictions religieuses Devrons nous nous r soudre voir un jour des classes encadr es lors de sorties par des parents arborant des signes manifestes d appartenance diff rentes religions On voudrait sur ce point donner de l cole publique l image d une cole priv e multicon fessionnelle qu on ne s y prendrait pas autrement ne pas prendre en compte cette question laisser subsister
10. raient arborer m me dans ce cadre Il serait en effet paradoxal et pour tout dire incons quent d accepter que la participa tion de parents porteurs de signes se fasse occasionnelle tandis que la pr sence desdits signes serait elle r guli re sinon permanente par endroits Les m mes signes seraient syst matiquement port s par des per sonnes diff rentes d une sortie une autre et il n y aurait l rien redire Devant la difficult d terminer partir de quand la participation d un parent accompagnateur cesse d tre occasionnelle pour devenir r guli re certains sugg rent de diff rencier deux cas de figure l accom pagnement d l ves sur le trajet d activit s scolaires et la participation l encadrement d un groupe au cours d une sortie Ce n est que dans ce second cas que les parents accompagnateurs devraient se soumettre aux r gles de respect de la neutralit et de la la cit Mais nous expliquera t on comment faire le d part entre l une et l autre situation Nous sou tiendra t on qu aucune interaction aucun dialogue ne saurait intervenir entre l ves et accompagnateurs au cours d un trajet Que l on sache participer l encadrement d une classe en sortie n quivaut pas faire traverser la rue un troupeau de ch vres Au demeurant le jugement de la cour administrative de Paris cit plus haut est explicite sur ce point Si les parents en question d sireux d appor
11. t 13 01 1993 Galtier Plus r cemment la cour administrative d appel de Paris lecture du 27 juin 2005 vient de d clarer l tat responsable des cons quences dommageables de l accident dont a t victime Mme X le 16 mai 1998 Celle ci avait la suite de la sollicitation de l institutrice accompagn b n volement en tant que parent d une l ve une classe de l cole primaire une manifestation sportive un cross country organis e par la commune de Jouy le Moutier Or ni la commune ni l tat n tablissent que comme ils le soutiennent Mme X aurait limit son accompagnement des l ves au trajet entre l cole et le lieu de la manifestation et qu elle aurait t simple spectatrice lors de la bousculade qui en la projetant au sol a caus la fracture de son paule droite que par suite Mme X doit tre regard e comme ayant exerc au moment de l accident dont elle a t victime une activit de collaborateur occasionnel du service public engageant la respon pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole 49 3 Cf d p che AEF Agence ducation Emploi Formation n 55104 du 27 juillet 2005 50 sabilit sans faute de la collectivit publique charg e de ce service L tat est condamn r parer enti rement les cons quences dom mageables de cet accident et devra verser une indemnit provision nelle de 30 000 euros Collaborateurs occasio
12. ter leur concours la r alisation d une sortie scolaire acceptent cette fin de retirer leur pi La cit les 100 ans d une id e neuve I l cole la laicit comme principe de concorde dans cet espace public singulier 4 Probl me une institutrice emm ne sa classe au salon du Livre Sur place par commodit elle r partit ses l ves en cinq ou six petits groupes dont elle d l gue la responsabilit autant de parents accompagnateurs Ceux ci devraient ils tre autoris s durant le trajet rev tir le signe visible d appartenance qu ils sont tenus d ter durant la visite elle m me en situation exclusive d encadrement d l ves 51 H amp M A PUBLI 52 signe ils pourront accompagner cette sortie sans difficult sous la seule r serve bien entendu que le directeur de l cole ou le chef d ta blissement les y autorise comme c est la r gle pour tout intervenant ext rieur C est d ailleurs il faut le savoir ce qui s est tranquillement pass dans de nombreux endroits depuis la rentr e de septembre 2004 Aussi devons nous cesser de craindre d tre incompris voire rejet s dans nos explications du principe de la cit dans les demandes et exi gences qui en d coulent au point que bien souvent dans la pratique nous n gligeons tout bonnement de les formuler En v rit si nous pouvons comprendre et faire n tre une attitude de souplesse celle ci n est
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